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https://fr.wikipedia.org/wiki/Deir%20el-M%C3%A9dineh
Deir el-Médineh
{{Infobox Ville d'Égypte antique | nom = Deir el-Médineh | image = ThebesDeirMedinaLandscape.jpg | légende = Vue du village. | égyptien = Set Maât her imenty Ouaset | grec = | arabe = Deir el-Médineh | actuellement = | autres noms = | région = [[Haute-Égypte]] | nome = {{4e}} : Nome du Sceptre | latitude = 25.728062 | longitude = 32.601371 }} '''Deir el-Médineh''' (ou ''Deir al-Médîna'') est le nom [[arabe]] d'un village de l'[[Égypte antique]] où résidait la [[Serviteur dans la Place de Vérité|confrérie des artisans]] chargés de construire les tombeaux et les temples funéraires des [[pharaon]]s et de leurs proches durant le [[Nouvel Empire]] (de la {{Dynastie égyptienne|XVIIIe}} à la {{XXe dynastie égyptienne}}). Le village se situe sur le chemin qui mène du [[Ramesséum]] à la [[vallée des Reines]]. Son nom antique, ''Set Maât her imenty Ouaset'', signifie « La place de Maât (ou Place de vérité) à l'occident de Thèbes ». En effet, le village se trouve à l'ouest de [[Thèbes (Égypte)|Thèbes]], sur la rive opposée du [[Nil]]. Le nom [[arabe]] de ''Deir el-Médineh'' signifie « le couvent de la ville » car, à l'époque de la [[Expansion de l'islam|conquête de l'Égypte]] par les [[Arabes]], le temple du village avait été converti en monastère chrétien au {{s-|V}}. Les artisans vénéraient {{noble|Amenhotep Ier}} comme fondateur et protecteur de la confrérie. Les habitants de Deir el-Médineh sont à l'origine d'une grande partie des tombes de la [[vallée des Rois]] et des temples funéraires qui longent la rive ouest du [[Nil]], entre autres des tombes des {{page h'|Amenhotep}}, des {{page h'|Thoutmôsis}}, des {{page h'|Ramsès}} et de [[Toutânkhamon]]. On leur doit également le temple monumental d'[[Hatchepsout]] sur le site de [[Deir el-Bahari]]. Sur le flanc de la colline bordant le village, les ''tombes des ouvriers'' ont été construites et décorées par les ouvriers de la nécropole eux-mêmes. On y trouve entre autres les ''tombes d'Ipy'', de ''Pached'', et de ''Senedjem''. Les fouilles ont permis de retrouver un grand nombre d'[[Ostracon|ostraca]]<ref>débris de matériaux sur lesquels on a écrit ou dessiné.</ref> et de [[Papyrus (papier)|papyri]], qui renseignent d'une façon détaillée sur la vie quotidienne des ouvriers. Ceux-ci apparaissent comme un personnel très qualifié de petits fonctionnaires, bien logés, nourris, soignés, bénéficiant d'un statut enviable. Ces grands travaux n'ont donc pas été réalisés, [[Peuplement des hautes terres par les Israélites#Données archéologiques sur les premiers Israélites en terre d'Égypte|contrairement à une légende tenace]], par une population d'esclaves. Cependant, le village compte des esclaves étrangers. De plus, l'isolement et la claustration des habitants reviennent à une situation d'esclavage<ref>[[#NG |Nicolas Grimal]], {{p.|370}}.</ref>. == Historique == C'est {{noble|Thoutmôsis Ier}} qui institue une équipe d'ouvriers dédiés au creusement et à la décoration des tombes royales et fonde ainsi le village de Deir el-Médineh. Lors de la construction d'[[Akhetaton]], la nouvelle [[Capitales de l'Égypte antique|capitale]], une partie de la communauté des [[Serviteur dans la Place de Vérité|artisans]] restent à Deir el-Médineh, tandis qu'une autre partie rejoint [[Amarna]]. Mais à partir de l'[[époque ramesside]], le nombre d'artisans augmente et le village s'agrandît. Sous {{noble|Ramsès III}} a lieu la [[Grève des ouvriers de Deir-el-Medineh|première grève]] de l'histoire due à des retards d'approvisionnement. À la fin du règne de {{noble|Ramsès XI}}, le village est abandonné, puis pillé durant la [[Troisième Période intermédiaire]]. == Architecture du village == À son apogée, le village couvre une superficie de {{unité|5600|m|2}} et compte environ {{Unité|120|ouvriers}} (soit {{unité|1200|personnes}} au total, en comptant les familles)<ref>[[#NG |Nicolas Grimal]], {{p.|368}}.</ref>. Ceint par une muraille haute de cinq mètres environ percée d'une porte principale au nord, gardée nuit et jour, le village est composé de soixante-huit maisons mitoyennes {{incise|à toit plat}} donnant sur une rue principale. Chaque maison, construite selon un modèle identique, en brique crue sur des fondations de pierre, comprend trois pièces en enfilade : * une entrée avec une chapelle surélevée, décorée d'images en lien avec la femme et la naissance ; * une pièce de vie au plafond également surélevé et percé de petites fenêtres laissant passer le jour, équipées d'une sorte de capte-vent destiné à apporter un peu de fraîcheur à l'intérieur ; * une ou deux pièces donnant sur une cour équipée d'un four en argile et servant de cuisine. Entre la pièce principale et la cuisine, un escalier permet d'atteindre le toit-terrasse. Les cours sont protégées du soleil par des [[Roseau|canisses de roseau]]. Enfin, les maisons sont complétées par une cave destinée à maintenir au frais les denrées alimentaires. Le toit plat constitue un espace supplémentaire de couchage et de stockage. Les murs intérieurs sont enduits et peints de motifs colorés géométriques imitant des tissus décoratifs. Le mobilier est limité et simple, les pièces étant petites et le bois rare et onéreux. Les vêtements, cosmétiques et objets de valeur sont entreposés dans des paniers, des pots ou des coffres en bois. Les maisons les plus riches disposent de lits, de chaises et de tabourets mais dans les plus modestes - la majorité de celles de Deir el-Médineh -, des banquettes en brique crue servent pour dormir et s'asseoir. Les repas sont servis sur des plateaux, parfois soutenus par des tréteaux mobiles. Les tombes des artisans sont hors de l'enceinte et jouxtent le village. Un temple de construction ptolémaïque y est édifié par {{noble|Ptolémée IV}} pour les déesses [[Hathor]] et [[Maât]]. == Équipes de travailleurs == Deux équipes se partagent les tâches d'aménagement et de décoration des sépultures pharaoniques. Chacune {{incise|la « droite » et la « gauche »<ref>Chaque équipe travaillant de concert ou séparément de chaque côté de la tombe.</ref>}} compte contremaitres, maçons, peintres, graveurs, sculpteurs, etc. La cité se développe jusqu'à compter sous {{noble|Ramsès IV}} quelque {{Unité|1200|personnes}} nourries par une noria de pêcheurs, cultivateurs et porteurs d'eau. Sur les monuments laissés par les ouvriers, ces derniers se présentent comme étant [[serviteur dans la Place de Vérité]] (''sedjem aah em set Maât''). Ce terme sous-entend des notions d'ordre, de vérité et de justice, montrant que ces artisans, en préparant la tombe de [[Pharaon]], jouent un rôle fondamental dans le maintien de l'ordre du monde dont le souverain est le garant. À la fin du règne de {{noble|Ramsès III}} (vers -1166 suivant les sources), le village est le lieu d'un événement mémorable : une [[Grève des ouvriers de Deir-el-Medineh|grève des ouvriers]]. Celle-ci, en effet, est l'objet du premier document connu de l'Histoire relatant un conflit social, le [[Grève des ouvriers de Deir-el-Medineh|Papyrus de la Grève]] conservé au [[Musée égyptologique de Turin|Musée de Turin]]. === Dessins d'artistes === Dans les fouilles du « grand puits », devenu dépotoir, les archéologues ont découvert des milliers d'[[Ostracon|ostraca]], certains apportant des informations sur la vie quotidienne de la communauté, et d'autres comportant des dessins témoignant du savoir-faire et de l'humour des artisans : * un chat berger (conservé au [[Musée égyptien du Caire]]) ; * le dressage d'un babouin (conservé au [[Musée du Louvre]]) ; * une danseuse (conservé au [[Musée égyptologique de Turin]]) ; * une mère et son fils (conservé au [[British Museum]]) ; * des [[ex-voto]] (conservé au [[Musée égyptien du Caire]]){{etc}} == Temples et divinités vénérées à Deir el-Médineh == [[Fichier:Egypt King's valley1.jpg|vignette|[[La Cime]] (montagne thébaine), vue depuis la [[vallée des Rois]].]] La déesse [[Mertseger]] est la protectrice du village. Elle réside au sommet de la pyramide naturelle, [[la Cime]], formée par un pic de la montagne thébaine (450 m). === Divinités vénérées === [[Fichier:Stele Nakhtimen Meretseger Louvre N4193.jpg|vignette|La déesse Mertseger.]] * [[Maât]], la rectitude, règle primordiale de la confrérie ; * [[Mertseger]], protectrice du village ; * [[Thot]], patron des scribes et des dessinateurs ; * [[Khnoum]], patron des potiers et des sculpteurs ; * [[Hathor]], déesse de l'amour ; * {{noble|Amenhotep Ier}}, pharaon divinisé en tant que fondateur de la ville. === Temples === ==== Le temple ptolémaïque ==== D'époque ptolémaïque, le petit [[Temple d'Hathor (Deir el-Médineh)|temple de Deir el-Médineh]] (neuf mètres de large sur vingt-deux mètres de long) comporte trois sanctuaires juxtaposés précédés d'un vestibule soutenu par deux colonnes à [[chapiteau hathorique]]. Ici sont vénérés [[Amon]]-[[Rê]]-[[Osiris]], [[Amon]]-[[Sokar]]-[[Osiris]] et [[Hathor]]<ref>[[#RHW |R. H. Wilkinson]], {{p.|190}}.</ref> et on trouve dans un des sanctuaires une très rare représentation de la pesée du cœur devant [[Osiris]] qui doit définir si le défunt était apte ou non à entrer dans le royaume des morts. Bien que fort modeste, le temple est pourvu d'un [[mammisi]], actuellement visible sous la forme d'un renfoncement dans un des murs extérieur du temple, lui-même entouré par une enceinte en briques crues typique. ==== Autres constructions ==== Outre le temple de Deir el-Médineh, le site est parsemé de fondations d'autres temples plus anciens, notamment le temple d'{{noble|Amenhotep Ier}}, le [[Temple d'Amon (Deir el-Médineh)|temple d'Amon]] de {{noble|Ramsès II}} et la [[Chapelle d'Hathor de Séthi Ier|chapelle]] d'[[Hathor]] construite par {{noble|Séthi Ier}}<ref>[[#RHW |R. H. Wilkinson]], {{p.|189}}.</ref> alors que d'autres éléments remontent à {{noble|Ramsès II}}. == Fouilles archéologiques == À partir de 1810, les voleurs [[Pillage des tombeaux égyptiens|pillent]] Deir el-Médineh, dont les nombreuses tombes et les maisons étaient encore en excellent état. [[François Auguste Ferdinand Mariette|Auguste Mariette]] met fin à ce pillage sauvage dans les années 1850. [[TT1]], la tombe de [[Sennedjem (artisan)|Sennedjem]], est découverte en 1885<ref>[[#NG |Nicolas Grimal]], {{p.|366}}.</ref>. Le village est [[Fouille archéologique en Égypte|fouillé]] dans sa partie nord par [[Ernesto Schiaparelli]] de 1905 à 1909 pour le compte du [[Musée égyptologique de Turin]], et les années suivantes, le Français [[Émile Baraize]] s'intéresse au petit temple ptolémaïque. Il y a ensuite quelques fouilles dirigées par l'Allemand Müller et les Français Girard et Kuentz. Mais le véritable explorateur du site est [[Bernard Bruyère]] qui y consacra près de vingt-cinq ans de sa vie. Il y entreprend l'exploration systématique et méthodique entre 1917 et 1947 ainsi que l’égyptologue tchèque [[Jaroslav Černý]]. En 1934/1935, Bernard Bruyère y découvre la [[tombe de la dame Madja]] et de son époux, un ouvrier du village des artisans. == Notes et références == {{Références}} == Bibliographie == * [[Pierre du Bourguet]], ''Le temple de Deir al-Médîna'', éd. par [[Luc Gabolde]], dessins de Leïla Ménassa, Le Caire, 2002 (''Mémoires publiés par les membres de l'Institut français d'archéologie orientale du Caire'', 121). * {{Ouvrage|id=RHW|auteur=[[Richard H. Wilkinson]]|titre=The Complete Temples of Ancient Egypt}}. * {{Ouvrage|id=NG|auteur=[[Nicolas Grimal]]|titre = Histoire de l'Égypte ancienne | référence = Référence:Histoire de l'Égypte ancienne (Nicolas Grimal)#Livre de Poche}}. * [[Bernard Bruyère]] : ** ''Deir el-Médineh, La nécropole de l'ouest'', FIFAO 14, [[Institut français d'archéologie orientale|IFAO]], Le Caire, 1937. ** ''Deir el-Médineh, la nécropole de l'est'', FIFAO 15, [[Institut français d'archéologie orientale|IFAO]], Le Caire, 1937. ** ''Rapport sur les fouilles de Deir el-Médineh de 1923 à 1947'', FIFAO 2 à 21 Le Caire, 1925 à 1952. * [[Dominique Valbelle]], ''Les ouvriers de la tombe. Deir el-Médineh à l'époque ramesside'', [[Institut français d'archéologie orientale|IFAO]], 1985. * Robert Mingam, ''Deir el-Médineh, le village des Artisans de la {{XVIIIe dynastie égyptienne}}. * [[Michel Malaise]], ''Alimentation des ouvriers de Deir el-Médineh au [[Nouvel Empire]]. * [[Guillemette Andreu-Lanoë|Guillemette Andreu]], ''Les Artistes de Pharaon'', [[Musée du Louvre]], 2001. * Jérôme Prieur, ''Rendez-vous dans une autre vie,'' Paris, [[Éditions du Seuil|Seuil]], coll. « La librairie du {{s-|XXI}} », 2010, 181 p. {{ISBN|2-0210-1210-7}}. === Œuvres de fiction === En 2000, [[Christian Jacq]] a écrit une série intitulée ''La Pierre de Lumière'', traitant de ce village d'artisans et composée de quatre volumes : ''Néfer le silencieux'', ''La femme sage'', ''Paneb l'ardent'' et ''La place de Vérité''. En 2010, un album de la série de [[bande dessinée]], [[Les Gardiens du sang]] écrite par [[Didier Convard]], a pour titre Deir el-Médineh. C'est un des lieux du jeu [[Égypte : 1156 av. J.-C. - L'Énigme de la tombe royale]]. == Voir aussi == === Liens externes === * [http://egypte-eternelle.org/index.php/fr/sites/thebes/deir-el-medineh Deir el-Médineh, le site, le temple] * [http://temple.egyptien.egyptos.net/temples/deir-el-medineh.php Le temple égyptien] : Description du temple de Deir el-Médineh. * [https://www.louvre.fr/sites/default/files/medias/medias_fichiers/fichiers/pdf/louvre-dossier-thematique-deir-medineh.pdf Dossier thématique] sur le site du Musée du Louvre * [https://dmd.wepwawet.nl/indexes.htm Ostraca et papyri découverts dans le village de Deir el-Médineh] {{Palette|Nécropole thébaine|Sites archéologiques d'Égypte antique}} {{Portail|Égypte antique|Archéologie}} {{CLEDETRI:Deir el-Medineh}} [[Catégorie:Index égyptologique]] [[Catégorie:Site égyptologique]] [[Catégorie:XVIIIe dynastie égyptienne]] [[Catégorie:XIXe dynastie égyptienne]] [[Catégorie:XXe dynastie égyptienne]] [[Catégorie:Période lagide]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Droit
Droit
{{2autres|le droit dans son ensemble|les disciplines qui l'étudient|Sciences juridiques|les droits en tant que prérogatives|Droit subjectif}} {{Voir homonymes|Droit (homonymie)}} {{À sourcer|date=février 2016}} [[File:Bayong weaving in Bulusan.jpg|vignette|Le tressage est un symbole du droit dans la culture [[cris|crie]]<ref>{{article|titre=Excerpts from Nêhiyaw Âskiy Wiyasiwêwina: Plains Cree Earth Law and Constitutional/Ecological Reconciliation|lang=en|page=10|auteur=Darcy Lindberg|périodique=Rooted|volume=1|numéro=1|lieu=McGill Faculty of Law, Tiohtià:ke|éditeur=Indigenous Law Association at McGill|citation=Nêhiyaw wiyasiwêwina (Plains [[Wahkohtowin|Cree law]]) is a living, breathing ecology. The term translates into English as the ‘act of weaving’.|date=2021}}</ref>.]] Le '''Droit''', ou '''Droit objectif ('''on écrit Droit, avec une majuscule, à la différence du droit subjectif<ref>{{Ouvrage|auteur1=Gérard Cornu (Association Henri Capitant)|titre=Vocabulaire jurique|éditeur=[[Presses _Universitaires de France]]|année=2022|passage=312|isbn=978-2-7110-3703-2|consulté le=30 avril 2024}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|titre=Lexique des termes juridiques|éditeur=[[Dalloz]]|année=2021-2022|isbn=978-2-247-20754-1|consulté le=30 avril 2024}}</ref>)<ref>Bien que devant s'écrire avec une majuscule, la plupart des ouvrages de référence écrivent habituellement le "droit" ou "droit objectif" avec une minuscule. Nous nous en tiendrons à cet usage dans le corps de l'article.</ref>, est défini comme {{citation|l'ensemble des règles qui régissent la conduite de l'Homme en {{Page h'|société}}, les [[rapports sociaux]]}}<ref>[[Émile Littré]], ''Dictionnaire de la langue française'', 1863, {{Lire_en_ligne|lien=http://www.littre.org/definition/droit.3#var5}}</ref>, ou de façon plus complète {{citation|l'ensemble des règles imposées aux membres d'une société pour que leurs rapports sociaux échappent à l'[[arbitraire]] et à la [[violence]] des individus et soient conformes à l'[[éthique]] dominante}}<ref>Dictionnaire de l'économie et des sciences sociales, Nathan, Paris 1993</ref>, ou bien le {{citation|fondement des règles régissant les rapports des hommes en société, et impliquant une répartition équitable des biens, des prérogatives et des libertés}}<ref>{{CNRTL|droit}}</ref>. == Terminologie == En français, le mot ''droit'' a une certaine [[polysémie]], c'est-à-dire qu'il signifie plusieurs choses à la fois<ref> {{ouvrage | éditeur = L'Harmattan | nom = Barraud | prénom = Boris | titre = Qu'est-ce que le droit ? – Théorie syncrétique et échelle de juridicité | consulté le = 2023-10-19 | date = 2017 | url = https://hal.science/hal-01618420}} </ref>. Ainsi, quand on se réfère à la règle d'un type particulier qui régit les comportements des hommes en société, il s'agit du droit objectif. En revanche, quand on parle d''''une prérogative''' conférée à une personne par le droit objectif<ref>{{Lien web |titre=Encyclopædia Universalis |url=https://www.universalis.fr/encyclopedie/droit-theorie-et-philosophie/ |site=Universalis.fr |consulté le=22 avril 2024}}</ref>, on fait référence à un de ses [[droit subjectif|droits subjectifs]]. Enfin, quand on entend que quelqu'un fait '''du droit''', cela veut dire que cette personne pratique les [[sciences juridiques]]<ref> {{article encyclopédique| titre = Droit | encyclopedia = Trésor de la langue française informatisé | consulté le = 2023-10-19 | url = https://www.cnrtl.fr/definition/droit}} </ref>. == Définitions == {{Article détaillé|Théorie du droit|Philosophie du droit}} Il n'y a pas de consensus sur la définition du droit, ni même sur la nécessité de le définir<ref> {{article | doi = 10.3917/capo.008.0077 | issn = 0981-1966 | volume = 8 | numéro = 1 | pages = 77–103 | nom1 = Colonna d'Istria | prénom1 = François | nom2 = Magnon | prénom2 = Xavier | titre = Est-il utile et nécessaire de définir le droit pour l’étudier ? | journal = Les Cahiers Portalis| consulté le = 2023-10-19 | date = 2021 | url = https://www.cairn.info/revue-les-cahiers-portalis-2021-1-page-77.htm}}</ref>. === Comme commandement supérieur === {{Article détaillé|Droit naturel}} Pour les tenants du [[jusnaturalisme]], les règles qui composent le droit existent indépendamment de ce qu'en pensent les humains, parce qu'elles viendraient d'une source naturelle ou divine. === Comme autorité instituée === {{Extrait|Positivisme juridique}} === Comme phénomène social === {{Article détaillé|Réalisme juridique}} Pour les tenants du réalisme juridique, le droit est un phénomène social à observer objectivement, constitué par l'ensemble des décisions rendues par les [[juridiction]]s. Cette approche veut être [[empirique]], et ne prend pas en considération l'idée de [[norme juridique]], qu'elle juge abstraite. === Comme rhétorique normative === Pour James Boyd White, le droit n'est pas un objet scientifique, mais une forme de relation sociale qui passe par des [[rhétorique|discours]] pour intervenir dans les processus normatifs d'une société<ref>{{article| doi = 10.3917/drs1.111.0425| issn = 0769-3362| volume = 111| numéro = 2| pages = 425–445| nom = Boyd White| prénom = James| champ libre = Mireille Fournier (trans.)| titre = La rhétorique du droit : les arts de la vie culturelle en commun| journal = Droit et société| consulté le = 2023-12-14| date = 2022| url = https://www.cairn.info/revue-droit-et-societe-2022-2-page-425.htm}}</ref>. Dans cette vision, le droit objectif ne peut pas être imaginé comme abstraitement distinct de son [[herméneutique|interprétation]], car les discours juridiques agissent sur le droit autant qu'ils le décrivent<ref>{{ouvrage| éditeur = Dalloz| isbn = 978-2-247-17351-8| nom1 = Forray| prénom1 = Vincent| nom2 = Pimont| prénom2 = Sébastien| titre = Décrire le droit... et le transformer: essai sur la décriture du droit| lieu = Paris| collection = Méthodes du droit| consulté le = 2023-10-19| date = 2017| url = https://bibliotheque.lefebvre-dalloz.fr/secure/isbn/9782247173518}}</ref>. Cette vision du droit met l'accent sur sa nature narrative<ref>{{ouvrage| éditeur = Published for the Law Commission of Canada and the School of Policy Studies, Queen's University by McGill-Queen's University Press| isbn = 978-0-88911-913-0 978-0-88911-915-4| nom = Macdonald| prénom = Roderick A.| titre = Le droit du quotidien| lieu = Montreal| consulté le = 2023-11-10| date = 2002| url = http://archive.org/details/lessonsofeveryda0000macd}}</ref>. == Approches == === Scientifiques === Plusieurs disciplines des sciences humaines étudient le droit et le définissent parfois de manières différentes. Selon Boris Barraud, on peut distinguer quatorze branches de la recherche en droit<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Boris|nom1=Barraud|titre=La recherche juridique – Sciences et pensées du droit|pages totales=556|éditeur=L'Harmattan|date=2016|lire en ligne=https://amu.hal.science/hal-01367410|consulté le=2024-04-30}}</ref>: {{Colonnes|taille=em|nombre=2|1= *la [[théorie du droit]]; *la [[philosophie du droit]]; *la [[dogmatique juridique|science du droit positif]]; *l’[[histoire du droit]]; *le [[droit comparé]]; *la [[sociologie du droit]]; *l’[[anthropologie du droit]]; *l’[[analyse économique du droit]]; *la [[Jurilinguistique|linguistique juridique]]; *la [[méthodologie juridique]]; *l’[[Épistémologie du droit|épistémologie juridique]]; *la [[science politique]]; *la [[légistique]]; *et la [[politique juridique]]. }} === Pratiques === {{Catégorie détaillée|Métier du droit}} {{...}} == Organisation == === Branches === {{Extrait|Branches du droit}} === Sources === [[Fichier:JMR-Memphis1.jpg|vignette|Allégorie de la justice.]] {{Extrait|Source du droit}} == Diversité == {{Article détaillé|Droit comparé}} La création ou l'élaboration de règles juridiques est un phénomène qui [[ubi societas, ibi ius|se retrouve dans chaque société]], considérée développée ou non. Chaque [[ordre juridique]] élabore des normes, des droits comme des responsabilités, de différentes manières. * La plupart des pays ont un système juridique codifié, dit de [[Droits de tradition civiliste|droit civiliste]] ou romano-germanique, qui s'est développé à travers la [[Doctrine juridique française|doctrine]], mais qui adhère de nos jours au [[Positivisme juridique|positivisme]] légaliste selon lequel la [[doctrine]] et la [[jurisprudence]] sont subordonnées à la loi qui est modifiée plus ou moins régulièrement. * D'autres utilisent un système dit de ''[[common law]]'', qui s'est développé à travers la jurisprudence des juridictions royales anglaises, mais qui met de nos jours la jurisprudence et la loi sur un pied d'égalité, les deux en rapport complémentaire, s'apportant des modifications l'une à l'autre. La doctrine y joue un rôle minime. * Certains pays fondent leurs règles sur les [[droit religieux|textes religieux]]. Mais dans chaque pays il existe une riche [[histoire du droit|histoire juridique]], avec des [[philosophie du droit|philosophies]] différentes, qui parfois s'affrontent. == Force du droit == {{section à recycler|date=octobre 2023}} La « force » obligatoire du droit suppose : * que la [[source du droit]] soit reconnue et acceptée comme [[Légitimité|légitime]] ; * que l'[[énoncé]] de la loi soit [[Connaissance (philosophie)|connu]] de tous, ce qui implique qu'il fasse l'objet d'une large [[publication]] ou d'une [[accessibilité]] certaine. Cette exigence est reflétée par l'adage « [[Nul n'est censé ignorer la loi]] » ; * que l'application de la loi puisse être [[garantie]] par l'[[Existence (philosophie)|existence]] de moyens de {{Page h'|contrainte}} prévus par elle et organisés soit par toute procédure d'[[Arbitrage (droit)|arbitrage]] convenue entre les [[Partie (droit)|parties]], soit par l'[[État]] ou par une instance spécialisée. Il importe cependant de nuancer le caractère obligatoire de la règle de droit, avec l'avènement du [[droit mou]] (la ''soft law'' en anglais), qui prend différentes formes des moins aux plus contraignantes. Il peut ainsi se présenter sous la forme d'un [[Théorie du nudge|nudge]] ou de règlementations privées (par exemple, les normes privées comme le standard [[USB]]). Cependant, le droit mou se retrouve principalement en [[Droit international public|droit international]], caractérisé par la souveraineté des États et l'absence de force obligatoire de la règle de droit. == Enseignement == {{...}} === France === {{Article détaillé|Études de droit en France}} {{...}} == Notes et références == {{Références|taille=30}} == Voir aussi == {{Autres projets | commons=Category:Law | wiktionary=droit | wikiversity=Faculté:Droit | wikibooks=Catégorie:Droit | wikisource=Catégorie:Droit | wikiquote=Droit | wikinews=Page:Droit }} {{catégorie principale}} === Articles connexes === * [[État de droit]] * [[Justice]] * {{page h'|Organisation judiciaire}} * [[Procédure (droit)|Procédure]] * [[Domaines du droit]] * [[Philosophie du droit]] === Bibliographie indicative === * {{ouvrage| nom = Lagarde| prénom = Xavier| titre = Introduction au droit privé| consulté le = 2023-10-22| date = 2019-12-12| url = https://shs.hal.science/halshs-02936485| accès url=libre}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Terry Olson|auteur2=[[Paul Cassia]]|titre=Le droit international, le droit européen et la hiérarchie des normes|éditeur=Presses universitaires de France|collection=Droit et justice, Notes de la Mission|lieu=Paris|année=2006|pages totales=59|isbn=978-2-13-055494-3|oclc=470228988}} * {{Dalloz}} *{{Ouvrage|prénom1=Lucien|nom1=François|prénom2=Pierre|nom2=Mayer|titre=Le cap des tempêtes: essai de microscopie du droit|éditeur=Bruylant LGDJ|date=2012|isbn=978-2-8027-3725-4|consulté le=2024-04-16}} * {{Bibliographie|Q98586050|année première édition=2002}} === Liens externes === {{Liens}} {{Portail|droit|société}} [[Catégorie:Droit| ]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Droit%20international%20public
Droit international public
Le '''droit international public''' désigne l'ensemble des règles de [[droit]] qui régissent les relations entre les [[Sujet de droit|sujets]] du droit international ([[État|États]] et [[Organisation internationale|organisations internationales]] voire individus<ref>[[Individu en droit international|L'individu, sujet de droit international]], ne l'est qua marginalement : par exemple, devant les tribunaux spéciaux ou la [[Cour pénale internationale|Cour Pénale Internationale]]. </ref>). Le droit international public a vocation à définir et régir : * ce qui constitue un [[État]] (territoire, population, gouvernement) et sa souveraineté ; * les compétences de tout État (compétence territoriale, compétence personnelle, compétence sur les services publics) ; * les relations pacifiques entre États (prohibition du recours à la force dans les [[relations internationales]]) ; * les relations internationales et la coopération entre les États puisqu'il permet de nouer des relations pacifiques et de les encadrer. Originellement, les seuls sujets de ce droit sont les États, mais la multiplication des organisations internationales au cours du {{s|XX}} a progressivement amené à les considérer comme des sujets (dits « sujets dérivés »). La [[Cour internationale de justice]] (CIJ) reconnaît dans son avis consultatif portant sur les {{Citation|réparations des dommages subis au service des Nations unies}}<ref>{{Lien web|auteur=Cour internationale de justice|titre=Recueil des arrêts, avis consultatifs et ordonnances – Réparation des dommages subis au service des Nations unies, avis consultatif du 11 avril 1949|url=https://www.icj-cij.org/files/case-related/4/004-19490411-ADV-01-00-FR.pdf|site=icj-cij.org|éditeur=A. W. Sijthoff|format=pdf|année=1949|consulté le=2020-06-01}}.</ref> que l'[[Organisation des Nations unies]] (ONU) dispose de la [[personnalité juridique]]. Les récents développements de la discipline ([[droit international humanitaire]], [[droit international des droits de l'homme]], [[droit commercial international]]) suggèrent que les individus et les autres acteurs privés ([[Organisation non gouvernementale|organisations non gouvernementales]], [[Multinationale|entreprises transnationales]]) constituent des sujets émergents du droit international public. Cette interprétation va néanmoins à l'encontre des fondements traditionnels « volontaristes » de la discipline, selon lesquels seuls les sujets du droit international peuvent créer, appliquer ou veiller à l'application des règles de ce droit. Les sources de ce droit sont les [[Traité (droit international public)|traités]] et les [[Convention internationale|conventions internationales]], la coutume internationale, les principes généraux du droit. La [[jurisprudence]] et la [[doctrine]] des publicistes les plus qualifiés sont qualifiées de sources auxiliaires du droit international public<ref name="cij-statut" />. Le [[droit international privé]] régit quant à lui les relations de droit privé présentant un élément d'extranéité. Lorsqu'on parle simplement de droit international, il s'agit habituellement du droit international public, à savoir le tronc commun qui sert à établir l'ensemble des « branches spécialisées » du droit international : droit international de la mer, [[droit international des droits de l'homme]], etc. {{Sommaire}} == Origines historiques == Si le droit international public est en grande partie une création moderne, on trouve des liens [[juridiction internationale|juridiques internationaux]] à des époques antiques. === Antiquité === Dans l'Antiquité, le droit occupait une certaine place dans les relations internationales. L'un des premiers traités internationaux est le traité de la Perle, traité de paix qu'a signé le pharaon égyptien [[Ramsès II]] avec le roi des [[Hittites]] en -1296. Ce traité avait notamment pour objet l'extradition des « réfugiés politiques » ainsi qu'un accord de non-agression et reposait sur les croyances des différents dieux de chacune des parties<ref>{{en}} [http://www.arabworldbooks.com/ramses.htm ''The Pharaoh Who Made Peace With His Enemies And The First Peace Treaty In History'']</ref>. Les [[Polis#.C3.89volution_de_la_cit.C3.A9_grecque|cités grecques]] fixent des règles relatives au traitement des [[Prisonnier de guerre|prisonniers de guerre]] et s'associent pour gérer en commun des fonctions particulières telles que la gestion du sanctuaire de [[Delphes]]. Les [[Rome (antiquité)|Romains]], avec [[Gaius]], conçoivent le ''[[jus gentium]]'' comme un droit qui s'applique à l'ensemble de l'humanité. Il ne s'agit pas toutefois du droit international public tel qu'on le conçoit aujourd'hui, car il concerne le traitement et la protection des étrangers sur le sol national. === Moyen Âge === Le [[Moyen Âge]] européen s'oppose de manière fondamentale à l'époque moderne par sa conception organique d'une communauté chrétienne et non d'une juxtaposition absolue [[État-nation|d'États souverains et égaux]]. Toutefois, après l'an 1000, les relations internationales se développent et nécessitent l'élaboration de règles : courants commerciaux, échange d'ambassades. En théorie, la guerre, sauf contre les infidèles, doit être évitée entre chrétiens ; sa pratique est adoucie par des normes, telles que la [[trêve de Dieu]] ou la [[paix de Dieu]]. === Renaissance et époque moderne === Parmi les principales personnalités qui ont contribué à la formation du droit international, on peut citer : * [[Francisco de Vitoria]] ([[1483]]-[[1546]]), qui s'intéressa à la situation résultante de la découverte de l'Amérique ; * [[Francisco Suárez]] ([[1548]]-[[1617]]), qui introduit les principes selon lesquels le fondement moral de la communauté internationale est la [[charité]] chrétienne, l'autorité de l'[[État]] étant limitée par la [[morale]] et le [[droit]] ; * [[Hugo Grotius]] ([[1583]]-[[1645]]), qui est celui qui a sans doute le plus influencé le droit international contemporain. Il expose de manière systématique les principes du droit international. Il distingue le [[droit naturel]] (sens commun de l'humanité) et le droit volontaire (''jus gentium''), celui qui a reçu force obligatoire de la volonté de toutes les nations ou de plusieurs d'entre elles. On peut citer aussi [[Alberico Gentili]], [[Emer de Vattel]], [[Jean Barbeyrac]], [[Jean-Jacques Burlamaqui]] et [[Samuel von Pufendorf]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Andreas R. Ziegler|titre=Introduction au droit international public|lieu=Berne|éditeur=Stämpfli|année=2020|pages totales=347|passage=32 s.|isbn=978-3-7272-2613-7}}</ref>. Les éléments constitutifs de l'État moderne se mettent en place, en particulier en [[Angleterre]] et en [[France]] : pouvoir organisé lié à une institution et non à la personne même de son détenteur, population, territoire. De la coexistence des États, forcés de coopérer, les auteurs déduisent la nécessité de respecter les traités (''[[pacta sunt servanda]]''). La guerre demeure toutefois possible pour des auteurs tels que Grotius. Les [[traité de Westphalie|traités de Westphalie]] reconnaissent en 1648 l'égalité des nations souveraines d'Europe, principe fondamental du droit international moderne. == Sujets du droit international == Un sujet de droit international est assujetti à ce droit et doit pouvoir s'en prévaloir. À l'origine, l'État était le seul sujet du droit international. Mais cette conception a évoluée : bien que sujets originels, les États ont ressenti depuis 1815 la nécessité de se grouper en [[Organisation internationale|Organisations internationales]] qui ont peu à peu atteint le statut de sujets. Le 11 avril 1949, un avis de la [[Cour internationale de justice]] énonce que : « Les sujets de droit dans un système juridique ne sont pas nécessairement identiques quant à leur nature ou quant à l'étendue de leur droit et leur nature dépend des besoins de la communauté ». On note également que l'individu a pris une place de plus en plus importante dans le système de droit international du fait de la protection des droits humains. On distingue ainsi trois acteurs majeurs dans le droit international : * l'[[État en droit international]] ; * les [[organisations internationales]] ; * les [[Individu en droit international|individus en droit international]]. == Sources du droit international == Il n'existe pas de code du Droit international public à proprement parler, et pas davantage de hiérarchie entre les différentes sources, qu'elles soient écrites ou non. C'est peut-être une des conséquences de la non-existence d'un ordre juridique international établi malgré la quasi-omniprésence de l'[[Organisation des Nations unies]] (ONU) dans les conflits mondiaux. Les différentes sources du droit international sont mentionnées à l'article 38 du Statut de la [[Cour internationale de justice]] : # La Cour, dont la mission est de régler conformément au droit international les différends qui lui sont soumis, applique : #* les conventions internationales, soit générales, soit spéciales, établissant des règles expressément reconnues par les États en litige, #* la coutume internationale comme preuve d'une pratique générale, acceptée comme étant le droit, #* les principes généraux de droit reconnus par les nations civilisées, #* sous réserve de la disposition de l'article 59, les décisions judiciaires et la doctrine des publicistes les plus qualifiés des différentes nations, comme moyen auxiliaire de détermination des règles de droit ; # La présente disposition ne porte pas atteinte à la faculté pour la Cour, si les parties sont d'accord, de statuer [[ex aequo et bono]]. De cet article, on peut retirer deux sortes de sources : * les sources non écrites que sont la coutume, les principes généraux de droit ainsi que l'équité ; * les sources écrites que sont les traités des États, des organisations internationales et des juridictions et tribunaux internationaux. === Sources non écrites === ==== Coutume ==== Les éléments constitutifs de la coutume sont la pratique générale, le ''consuetudo'', c'est-à-dire l'ensemble d'actes divers non équivoque, accompli de manière analogue, répété par les membres de la société internationale et l'''opinio juris'' qui est l'élément psychologique, c'est-à-dire avoir la conviction d'observer une règle de droit. Pour [[Dionisio Anzilotti]], {{Citation|dans les relations internationales, il y a une coutume juridique lorsque les États se comportent en fait d'une certaine manière, en ayant la conviction qu'ils sont obligatoirement tenus de le faire}}. Le fait que la coutume soit une source de droit non écrit pose la question de son opposabilité. Autrement dit, comment prouver qu'une coutume existe bien ? Les moyens de démontrer la règle coutumière sont divers : documents diplomatiques (recueils, correspondances{{etc}}), décisions judiciaires ou arbitrales (''CIJ, 20 février 1969, Affaires du plateau continental de la Mer du Nord'' : le principe de l'équidistance n'est pas une règle coutumière pour les États). S'agissant de la coutume générale, la charge de la preuve incombe au demandeur. Cependant, il peut être inutile qu'une partie démontre à la Cour une coutume si elle est déjà avérée (''CIJ, 20 novembre 1950, Droit d'asile (Colombie contre Pérou)''). De plus, lorsque l'élément matériel (la pratique générale) est établi, il peut entrainer l'élément psychologique (l'''opinio juris'') (''CIJ, 21 mars 1959, Interhandel (Suisse contre États-Unis)''). Concernant les coutumes régionales et bilatérales, la charge de la preuve incombe strictement au demandeur car elles sont moins évidentes. La Cour internationale de Justice, dans l'affaire sur le Droit d'Asile précitée, énonce que {{Citation|la partie qui invoque une coutume […] doit prouver qu'elle s'est constituée de telle manière qu'elle est devenue obligatoire pour l'autre partie […] conforme à un usage constant et uniforme […] pratiqué par les États en question, et que cet usage traduit un droit appartenant à un État octroyant l'asile et un devoir incombant à un État territorial.}} À ceci s’ajoute que {{Citation|le fait que des principes de droit coutumiers soient incorporés dans des conventions ne veut pas dire qu'ils cessent d'exister en tant que principes de droit coutumier}} (''CIJ, 1986, Actions armées frontalières et transfrontalières''). Depuis 1899 et la première codification du [[droit de la guerre]], la question de la codification de la coutume s'est posée. Elle s'est accélérée à partir de la seconde moitié du {{s-|XX|e}} sous l'égide de l'ONU, notamment. L’article 15 du Statut de la Commission du droit international, créée le {{Date-|15 novembre 1947}} par l'Assemblée générale de l'ONU, énonce que {{Citation|l’expression ''codification du droit international'' est employée […] pour couvrir les cas où il s'agit de formuler avec de plus de précision et de systématiser les règles du droit international dans des domaines dans lesquels il existe déjà une pratique étatique considérable, des précédents et des opinions doctrinales}}{{refsou}}. Pour Georges Abisabe, la codification est une « activité nécessairement législative ». La codification du droit international coutumier a pour avantage d'établir clairement le sens de la règle de droit et de lutter contre l'éparpillement des règles juridiques. Cependant, il faut souligner que l'écrit est moins souple que l'oral et donc ainsi il est plus difficile de faire évoluer la règle de droit. {{Référence nécessaire|En plus, cela coûte extrêmement cher|date=29 novembre 2010}} et le risque d'échec est grand. La codification peut être à l'initiative : * des États eux-mêmes (la codification du droit de la guerre issue de la première conférence de La Haye (également appelée Conférence internationale de la Paix) s'est déroulée à la suite de la volonté du tsar [[Nicolas II de Russie]]) ; * des organisations internationales comme l'ONU : en 1924, est créée la Commission des Jurisconsultes qui a pour but de définir les domaines qui peuvent faire l'objet d'une codification. C'est ainsi qu'en 1927, trois grands domaines sont retenus (la mer territoriale, la responsabilité de l'État pour dommages infligés aux étrangers et la nationalité). Puis, en 1947, la Commission du droit international fait suite à la précédente commission. De nombreux domaines du droit international public ont fait l'objet d'une codification : * le '''[[droit de la mer]] en temps de paix''' avec les quatre Conventions de Genève de 1958 puis la [[Convention des Nations unies sur le droit de la mer]] dite de Montego Bay entrée en vigueur le {{Date-|16 novembre 1994}} ; * l''''apatridie''' issue de la [[convention de New York]] du {{Date-|28 septembre 1954}} ; * le '''droit de la représentation étatique''' avec les Conventions de Vienne de 1961 (missions diplomatiques), de 1964 (missions consulaires) et en 1975 sur les rapports internationaux avec les ONG ; * le '''droit des traités''' avec la [[convention de Vienne sur le droit des traités]] du {{Date-|23 mai 1969}} et la convention sur la succession d'État en matière de traités de 1975 ; * le '''[[droit de la guerre]]''' avec la conférence de La Haye précitée ainsi que le protocole sur l'armement de 1980 et la convention sur la responsabilité de l'État pour fait internationalement illicite de 2001. ==== Principes généraux du droit ==== Les principes généraux du droit (PGD) sont des règles de droit que le juge ou l'arbitre international applique mais sans toutefois les créer. Les auteurs de la doctrine sont divisés quant à la question de savoir si les PGD sont des sources autonomes/directes du droit international. On peut distinguer deux sortes de PGD : * ceux qui sont tirés des droits internes et concernant des procédures ou techniques judiciaires (l'abus de droit, l'égalité des parties, l'autorité de la chose jugée, nul ne peut être juge de sa propre cause{{etc}}). Les PGD peuvent être tirés d'un seul système juridique : cela correspond à la notion d'Estoppel en droit anglais. La CIJ (''CIJ, 15 juin 1962, Temple de Préah Vihear (Cambodge contre Thaïlande)'') dit en substance que {{Citation|une partie peut opposer une exception d'irrecevabilité à l'allégation d'une partie dès lors que, contraire au droit, elle est contraire à une attitude antérieurement adoptée par la partie qui l'avance}} ; * les PGD propres au droit international public ({{Latin|pacta sunt servanda}}, le principe de souveraineté, égalité entre États, l'État ne doit pas permettre sur son territoire des activités qui pourraient nuire aux États voisins). ==== Équité ==== L'équité se définit comme la justice naturelle, comme l'application des principes de justice à chaque cas. L'équité peut compléter le droit positif lorsque : * il y a des lacunes du DIP (surtout au {{s-|XX|e}}) ; * les règles de droit sont trop abstraites eu égard à l'affaire à juger ; * le litige n'a pas un caractère proprement juridique et il est porté devant l'arbitre. Pour Sir Gérald Fitzmaurice, le droit et l'équité ne peuvent réaliser la justice que si on les laisse se compléter mutuellement. L'équité peut également être un facteur d'équilibre. Selon Cicéron, {{Latin|summum jus, summa injuria}}, « un excès de droit amène les pires injustices ». Ainsi, le droit ne doit pas être laissé sans bornes. === Traité === Selon l'article 2 § 1 a) de la [[convention de Vienne sur le droit des traités]] : {{Citation|L’expression « [[traité (droit international public)|traité]] » s’entend d’un accord international conclu par écrit entre États et régi par le droit international, qu’il soit consigné dans un instrument unique ou dans deux ou plusieurs instruments connexes, et quelle que soit sa dénomination particulière.}} Il existe plusieurs types de traités : le traité bilatéral conclu entre deux sujets du droit international, le traité multilatéral conclu entre plus de deux parties. Le traité a de multiples dénominations : il s'appelle charte, statut lorsqu'il institue une organisation, pacte lorsqu'il crée une alliance militaire, protocole pour un traité additionnel ou rectificatif, concordat pour un traité conclu entre un État et le Saint-Siège. Le traité est soumis à des réserves qui peuvent être définies (article 2 § 1 d) de la Convention précitée) comme étant {{Citation|une déclaration unilatérale, quels que soient son libellé ou sa désignation, faite par un État quand il signe, ratifie, accepte ou approuve un traité ou y adhère, par laquelle il vise à exclure ou à modifier l’effet juridique de certaines dispositions du traité dans leur application à cet État}}. Il est généralement possible de formuler des réserves (''CIJ, réserves à la convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, avis consultatif du {{Date-|28 mai 1951}}'' : {{Citation|Le principe majoritaire, s'il facilite la conclusion des conventions multilatérales, peut rendre nécessaire pour certains États de formuler des réserves.}}) à moins qu'elles ne soient contraires à l'objet ou la finalité du traité. Le traité peut interdire des réserves et les dispositions finales ne peuvent pas faire l'objet de réserves car elles ont une nature opératoire (elles ont pour but de mettre en œuvre le traité). Une réserve est adoptée si aucune manifestation contraire d'une partie au traité dans un délai de douze mois à compter de la notification par l'État dépositaire n'a été exprimée. Le droit international admet en outre la catégorie des traités oraux. Si la Convention de Vienne sur le droit des traités les mentionne avant de les exclure de son champs d'application, la doctrine et la pratique des États convergent à l'unisson de la pratique jurisprudentielle <ref>Voir par exemple ''l'Affaire de l'Ile de Lamu'', entre l'Allemagne et la Grande Bretagne, Arbitrage du baron de Lambermont, sentence in RDIL 1890, spéc. p.354s ; l'Affaire relative au Statut de la Carélie orientale (CPIJ, [https://www.icj-cij.org/fr/cpji-serie-b série B] n°5 p.28s) ; Victor Rodriguez Cedeño (rap) : ''[https://legal.un.org/ilc/documentation/french/a_cn4_525.pdf Les Actes Unilatéraux des Etats] (PDF)'', cinquième rapport, A/CN.4/525, 4&17 avril et 10 maai 2002)</ref> pour admettre la validité des accords oraux. === Acte unilatéral === ==== État ==== Les actes unilatéraux des États peuvent être des propos écrits ou oraux tenus par un chef d'État, un chef de gouvernement ou un ministre des Affaires étrangères. Les propos des autres ministres sont exclus (''CIJ, {{Date-|17 novembre 1953}}, Minquiers et Ecréhous'' : les propos du ministre français de la marine ne peuvent engager l'État français, ce n'est pas un acte unilatéral). On peut différencier plusieurs types d'acte unilatéral : * la '''notification''' est un acte par lequel un État porte à la connaissance d'autres États un fait, un point de vue, qui peut avoir des conséquences juridiques ; * la '''reconnaissance''' est la manifestation de volonté par laquelle un État considère comme lui étant opposable un fait, une situation, une prétention émise par un autre. Ex. : reconnaissance d'État, de Gouvernement, de belligérance{{etc}} Il n'y a pas de retour possible sauf si la reconnaissance était contraire au [[jus cogens]] (normes impératives du Droit International Public). La reconnaissance peut être expresse ou tacite, verbale ou écrite ; * la '''protestation''', parce qu'elle rend précaire la situation de l'autre, doit être expresse. Elle rend une situation inopposable à l'auteur de la protestation ; * la '''promesse''' n'engage que celui qui promet. On parle plutôt d'engagement ou d'assurance ; * la '''renonciation''' est l'abandon par un État d'un droit donc elle ne se présume pas et doit être expresse mais elle peut résulter d'actes répétés non équivoques. ==== Organisations internationales ==== ===== Actes ayant force obligatoire ===== Ce sont les actes qui ont une portée décisoire même s'ils ont une dénomination variable. Les actes des organisations internationales qui ont force obligatoire s'appliquent dans plusieurs domaines : * le fonctionnement interne des organisations (par exemple le règlement intérieur) : ces actes ont portée relative limitée à l'organisation et à ses membres ; * la réalisation des objectifs (comme le budget) ; * les actes qui s'adressent aux États. La force obligatoire est limitée car elle suppose l'acquiescement du destinataire. De plus, l'abstention d'un État fait qu'il n'est pas lié. Et il n'y a pas de système de sanction efficace. ===== Actes n'ayant pas force obligatoire ===== Ils ont une valeur de recommandation : ce sont des avis, résolutions{{etc}} Ils ont une fonction plus politique : ce sont des éléments de coopération internationale mais ils n'en sont pas moins efficaces car ils sont peu contraignants. Selon l'Institut du Droit International, dans sa Session du Caire du 17 septembre 1987, {{Citation|bien que la Charte des Nations unies ne lui confère pas le pouvoir d'arrêter des règles qui lient les États dans leurs relations mutuelles, l'Assemblée générale peut faire des recommandations contribuant au développement progressif du droit international, à sa consolidation et à sa codification. Cette possibilité se réalise au moyen de divers types de Résolutions}}. Il existe plusieurs catégories de résolutions : * les actes formulant des règles générales ; * les actes appliquant ces règles ; * les actes adressés à un État ou plusieurs ; * les actes qui posent les bases d'une négociation aboutissant à un traité international. ==== Juridictions et tribunaux internationaux ==== L'avènement du juge dans la société internationale a été une longue quête historique. Les États (sujets principaux) n'ont que très lentement et difficilement accepté l'autorité d'un tiers, fut-il juge. Comme le montre l'histoire de la justice internationale (Pour une synthèse, v. Mémento de la jurisprudence du droit international public, par Blaise Tchikaya (Préface du Prof. Alain Pellet), 1822-2010, Ed. Hachette-Supérieur, {{5e}} éd. 2010). Ce n'est qu'en 1899 qu'est créée, à la suite des débats de la [[Première conférence de La Haye]], une sorte de juridiction permanente à la Haye (Pays-Bas), la [[Cour permanente d'arbitrage]] (CPA). Cette juridiction existe toujours et offre les services des grands jurisconsultes. Le juge international ne commence véritablement son existence qu'avec la convention spéciale de 1920 créant la [[Cour permanente de justice internationale]] (CPJI) sous les auspices de la [[Société des nations]]. Cette initiative est perfectionnée en 1945 avec la naissance de la [[Cour internationale de justice]] actuelle (CIJ), siégeant également à la Haye. Elle a par exemple rendu le 20 juillet 2012 une décision d'importance dans le cadre de l'affaire [[Hissène Habré]]. Elle déboute la Belgique (représentée par M. Paul Reitjent) de ses prétentions et met à la charge du Sénégal (représenté par le Prof. Cheikh Tidiane Tiam) l'obligation de juger ou d'extrader le sujet en cause. Les jugements rendus par la Cour internationale de justice ont en effet un caractère définitif<ref>Pour les décisions importantes, v. Blaise Tchikaya, Mémento de la jurisprudence du droit international public, Fond. du droit, Hachette supérieur, 2010.</ref>. ===== Arrêts et jugements ===== Ils ont un caractère définitif : cela est généralement affirmé dans les statuts de la juridiction (CIJ, article 60 : {{Citation|L'arrêt est définitif et sans recours. En cas de contestation sur le sens et la portée de l'arrêt, il appartient à la Cour de l'interpréter, à la demande de toute partie.}}). Il est possible de demander une interprétation de l'arrêt. L'existence de voies de recours suppose l'existence d'un ordre international mais les statuts peuvent prévoir une procédure d'appel. Il faut noter que la CEDH peut siéger en Comité, en Chambre ou en Grande Chambre. Quant à la CPI, elle comporte une Section Préliminaire, une Section de Première Instance et une Section des Appels. Les jugements ont également un caractère obligatoire mais selon le principe de relativité de la chose jugée ils ne produisent des effets qu'entre les parties<ref name="relativité de chose jugée">[http://www.lexinter.net/JPTXT2/effets_internationaux_des_jugements_et_conventions_internationales.htm] Jurisprudence concernant l'effet des jugements internationaux</ref>. Cependant, ce n'est pas systématique. ===== Avis ===== Ils portent sur des questions d'ordre juridique qui sont posées à la CIJ par exemple (article 96 de la Charte de l'ONU) ou à la CEDH (articles 47 à 49 de la CESDH telle qu’amendée par le Protocole no 11 accompagnée du Protocole additionnel et des Protocoles nos 4, 6, 7, 12 et 13). La doctrine et la jurisprudence constituent aussi deux sources secondaires de droit international, selon l'article 38 du statut de la CIJ<ref name="cij-statut">[http://www.icj-cij.org/cijwww/cpublications/cdocumentbase/cbasictext/cbasicstatute.html Statut de la Cour internationale de justice], article 38.</ref>. === Hiérarchisation des sources du droit international === Il n'y a en principe pas de hiérarchie entre ces sources, cependant la convention de Vienne sur le droit des traités de 1969 dans ses articles 53 et 64 semble reconnaître une certaine hiérarchie des normes internationales. Cette hiérarchie est justifiée par ce que les spécialistes du droit international appellent le ''[[jus cogens]]''. Les normes qui bénéficient du ''jus cogens'' sont censées être impératives et primer toute autre norme internationale telle que le traité. Par exemple, l'interdiction du crime de génocide peut être considérée comme entrée dans le ''jus cogens''<ref>Emmanuel Decaux, « Le jus cogens : faiblesses d'une idée force ? », ''L'Observateur des Nations Unies'', automne-hiver 1997, p. 13-20.</ref>. === Création d'un traité international === La création d'un traité international passe par les trois voies suivantes, qui sont des conditions cumulatives : * '''la négociation''' : les États sont représentés par des plénipotentiaires, individus qui sont dotés des pleins pouvoirs pour pouvoir négocier. Exemple : ministre des Affaires étrangères, président de la République ; * '''la signature''' : en général au rang ministériel. C'est la plupart du temps un paraphe et non une signature. À ce niveau, l'État n'est toujours pas engagé, sauf s'il s'agit d'un traité en forme simplifiée ; * '''[[Instrument de ratification|la ratification]]''' : elle est faite par le Parlement, par une loi de ratification. Le texte entre alors en vigueur, et l'État est engagé à le respecter ; * l'adhésion : Elle ne concerne logiquement que les traités multilatéraux. Elle présente les mêmes caractéristiques que l'adoption d'un traité par la procédure classique du double degré (soit signature et ratification) à la différence près que l'État signataire a déjà des obligations et des droits à partir de sa signature. == Relation entre le droit international et le droit interne == {{Article détaillé|Dualisme et monisme en droit international}} La coexistence du droit international et du droit interne pose la question de leur rapport hiérarchique éventuel : l'une des deux normes doit-elle primer l'autre ? Il existe deux positions théoriques : * la [[dualisme et monisme en droit international|position moniste]] : les règles du droit international et les règles du droit interne s'assemblent dans un ordre juridique unique organisé selon les principes de l'[[hiérarchie des normes|organisation pyramidale des normes]] théorisée par [[Hans Kelsen]]. Cette organisation peut prendre la figure d'une domination du droit international sur le droit interne ou, au contraire, subordonner le droit international au droit interne ou à certaines normes internes telles que la Constitution nationale. [[Georges Scelle]] défend aussi cette position mais en la justifiant d'une autre manière que Hans Kelsen ; * la [[dualisme et monisme en droit international|position dualiste]], postulée par [[Heinrich Triepel]] et [[Dionisio Anzilotti]] : le droit international et le droit interne forment deux ordres juridiques distincts, sans relation de subordination de l'un envers l'autre. La séparation est possible parce que l'un a pour sujet les États et les organisations internationales, tandis que l'autre ne concerne que les individus. Ainsi, en Italie les traités internationaux signés et ratifiés doivent être formellement repris par une loi interne (dualisme) et ont donc l'autorité de la loi qui les a intégrés dans l'ordre juridique interne. En France, en revanche, les traités sont applicables dès leur ratification (monisme) : ils ont une position spécifique, qui est en l'occurrence supérieure aux lois internes. En pratique, il faut considérer la multiplicité des niveaux du droit interne et la dualité des juridictions : internationales et nationales. Plusieurs solutions en découlent. === Point de vue des institutions internationales === De manière constante, les tribunaux et cours d'arbitrage internationaux considèrent que nul État ne peut invoquer une règle de droit interne pour se soustraire à ses obligations internationales. Ceci est précisé par la [[Convention de Vienne sur le droit des traités|convention de Vienne de 1969]] (article 27). Le droit international s'impose donc à l'État, même si une règle de droit interne lui est contradictoire. Cela ne signifie pas que le juge international peut annuler une règle de droit interne. Il se contente de la rendre inefficace lorsqu'elle produit des effets sur le plan international. Ainsi, dans l'[[arrêt Nottebohm|affaire Nottebohm]]<ref>{{Lien web|url=http://www.icj-cij.org/cijwww/cdecisions/csummaries/clgsommaire550406.htm|titre=Cour internationale de justice|site=icj-cij.org|lien brisé=oui}}.</ref>, la Cour internationale de justice a déclaré que les autorités du Guatemala pouvaient considérer comme allemand un citoyen de cet État qui venait d'acquérir la nationalité du Liechtenstein, considérant que cette nouvelle nationalité n'était pas effective. Ce faisant, la Cour n'a pas retiré à M. Nottebohm la nationalité du Liechtenstein et n'a donc pas annulé de normes ou d'actes émis par ce pays, mais s'est contenté de la rendre inopposable à un autre pays, en l'occurrence le Guatemala. Les juridictions internationales ne fondent leurs décisions que sur le droit international. Elles ne se considèrent pas liées par le droit interne des États concernés, y compris au niveau constitutionnel, qui ne constitue qu'un élément d'appréciation parmi d'autres. === Point de vue des États et des juridictions internes === Les pratiques varient selon le niveau de norme considéré ([[constitution]], [[loi]], [[Coutume (droit)|coutume]]) et le régime : primauté de la règle internationale, y compris par rapport à une loi interne ultérieure, ou simple reconnaissance à égalité avec la norme interne. ==== Droit international et loi interne ==== En général, les États reconnaissent l'applicabilité du droit international en ordre interne. Ainsi la règle ''Pacta sunt servanda'' est inscrite dans le Préambule à la [[Constitution française de 1946]], qui est toujours une règle constitutionnelle : {{Citation|La République française, fidèle à ses traditions, se conforme aux règles du droit public international}}, formulation qui inclut la coutume internationale. Les traités doivent toutefois être ratifiés ou approuvés, publiés et appliqués par l'autre partie (article 55 de la [[Constitution de 1958]]). En [[Allemagne]] et en [[Italie]], la coutume internationale est également applicable directement, mais il faut promulguer une loi pour qu'un traité entre en vigueur. La différence entre la [[ratification]] dans un cas et la [[promulgation]] d'une loi dans l'autre se situe au niveau de la force de la norme. En [[France]], les traités ont une force supérieure à la loi : la jurisprudence a reconnu progressivement qu'ils primaient même sur une loi promulguée postérieurement à leur ratification<ref>[[Cour de cassation (France)|Cour de cassation]], ''Société des cafés Jacques Vabre'', 24 mai 1975 ; [[Conseil d'État (France)|Conseil d'État]], arrêt ''Nicolo'', 20 octobre 1989.</ref>. En Allemagne et en Italie, en revanche, le traité n'a qu'une valeur égale à la loi et pourrait en principe être abrogé par une simple loi. En [[Angleterre]], le droit international, notamment coutumier, s'applique en vertu de la doctrine de Blackstone (1765). Toutefois le droit interne l'emporte en cas de conflit. Si certains traités s'appliquent directement, il a fallu une loi pour intégrer en 1998 la [[Convention européenne des droits de l'homme]] dans le droit anglais ({{Langue|en|''Human Rights Act''}}){{refsou}}. Aux [[États-Unis]], les traités aux dispositions précises et inconditionnelles sont supérieurs aux lois antérieures, mais leur rapport aux lois postérieures dépend de la volonté manifestée par le Congrès{{refsou}}. ==== Droit international et constitution ==== Le rapport des traités et de la Constitution est complexe. Tous deux sont en effet supérieurs à la loi. En France, la jurisprudence du [[Conseil d'État (France)|Conseil d'État]] affirme que la Constitution doit s'appliquer en droit interne quels que soient les traités signés par la France<ref>Conseil d'État, ''Sarran, Levacher et autres'', 30 octobre 1998.</ref>. Toutefois, le [[Conseil constitutionnel (France)|Conseil constitutionnel]] estime aujourd'hui qu'il n'y a pas lieu de vérifier la conformité à la Constitution du [[droit communautaire dérivé]], qui fait l'objet de règles propres<ref>{{Lien web|auteur institutionnel=Conseil constitutionnel|titre=Décision {{numéro}}2004-496 DC du 10 juin 2004 – Loi pour la confiance dans l'économie numérique|url=https://www.conseil-constitutionnel.fr/sites/default/files/as/root/bank_mm/commentaires/cahier17/ccc_496dc.pdf|conseil-constitutionnel.fr|périodique=Les Cahiers du Conseil constitutionnel|année=2004|format=pdf|consulté le=2020-06-01}}.</ref>. En [[Belgique]], la jurisprudence de la [[Cour de cassation (Belgique)|Cour de cassation]] et du [[Conseil d'État (Belgique)|Conseil d'État]] établit que les traités sont supérieurs à la [[Constitution belge|constitution]]. Par contre, la [[Cour constitutionnelle (Belgique)|Cour constitutionnelle]] estime que la Belgique ne peut faire de traités contraires à sa constitution<ref>[[Emmanuel Slautsky]], ''De la hiérarchie entre Constitution et droit international'', {{lire en ligne|lien=http://dev.ulb.ac.be/droitpublic/fileadmin/telecharger/theme_2/contributions/SLAUTSKY_2_2009.pdf}}.</ref>. === Application extraterritoriale du droit d'un État === L'[[Extraterritorialité du droit américain|application extraterritoriale du droit américain]] s'est notamment concrétisée à travers les lois d'[[Loi d'Amato-Kennedy|Amato-Kennedy]] et [[Loi Helms-Burton|Helms-Burton]]<ref>{{Article|prénom1=Michel|nom1=Cosnard|titre=Les lois Helms-Burton et d'Amato-Kennedy, interdiction de commercer avec et d'investir dans certains pays|périodique=Annuaire Français de Droit International|volume=42|numéro=1|date=1996|doi=10.3406/afdi.1996.3370|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/afdi_0066-3085_1996_num_42_1_3370|consulté le=2022-08-06|pages=33-61}}</ref> : lois d'[[embargo]] sur Cuba, la Libye et l'Iran. Ainsi par l'extraterritorialisation de ces lois, toute société investissant dans ces pays, qu'elle soit américaine ou non, pouvait être condamnée par la justice américaine mais aussi par la [[Cour internationale de justice]]. Le rapport d'information déposé par la Délégation de l'[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]] française pour l'[[Union européenne]] sur les relations économiques entre l'Union européenne et les États-Unis (11 février 1999) pose des questions sur l'application extraterritoriale du droit des États-Unis<ref>{{Ouvrage|auteur institutionnel=Assemblée nationale|titre=Rapport d'information déposé par la Délégation de l'Assemblée nationale pour l'Union européenne sur les relations économiques entre l'Union européenne et les États-Unis|date=1999-02-11}}.</ref>. == Responsabilité internationale des États == Le droit de la responsabilité internationale des États a été codifié par la Commission du droit international en 2001, dans le Projet d'articles sur la responsabilité de l'État pour fait internationalement illicite<ref>{{Lien web|auteur institutionnel=Organisation des Nations unies|titre=Projet d'articles sur la responsabilité de l'État pour fait internationalement illicite et commentaires y relatifs|url=http://legal.un.org/ilc/texts/instruments/french/commentaries/9_6_2001.pdf|site=legal.un.org|année=2005|pages totales=334|format=pdf|consulté le=2020-06-01}}.</ref>. Bien qu'adopté par l'[[Assemblée générale des Nations unies]]<ref>{{Article|prénom1=Alain|nom1=Pellet|titre=Les articles de la CDI sur la responsabilité de l'État pour fait internationalement illicite. Suite – et fin?|périodique=Annuaire français de droit international|année=2002|volume=48|numéro=1|doi=10.3406/afdi.2002.3689|lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/afdi_0066-3085_2002_num_48_1_3689|consulté le=2017-08-27|pages=1-23}}.</ref>, ce texte n'a pas de valeur juridiquement contraignante. Néanmoins, il est admis que ce texte constitue le « droit commun » de la responsabilité internationale des États. En principe, tout fait internationalement illicite de l’État engage sa responsabilité internationale (Article 1). La Cour permanente de justice internationale (CPJI), ancêtre de l'actuelle Cour internationale de justice (CIJ), avait en effet considéré que {{Citation|la responsabilité internationale s'établit directement dans le plan des relations entre les États}} (Affaire des phosphates du Maroc<ref>{{Lien web|auteur institutionnel=Cour permanente de justice internationale|titre=Phosphates du Maroc – Arrêt de 14 juin 1938|url=https://www.icj-cij.org/files/permanent-court-of-international-justice/serie_AB/AB_74/01_Phosphates_du_Maroc_Arret.pdf|site=icj-cij.org|date=1938-06-14|numéro=74|pages totales=48|format=pdf|consulté le=2020-06-01}}.</ref>). La CIJ a depuis constamment répété que {{Citation|le refus de s'acquitter d'une obligation conventionnelle est de nature à engager la responsabilité internationale}} (Affaire du Détroit de Corfou ; Activités militaires et paramilitaires au Nicaragua ; Avis consultatif sur l'interprétation des traités de paix conclus entre la Bulgarie, la Roumanie et la Hongrie). Chaque État est donc responsable de son propre comportement en ce qui concerne ses propres obligations internationales. La responsabilité de l’État est donc subordonnée à l'existence d'un fait internationalement illicite. Celui-ci est défini (Article 2) comme le comportement d'un État, consistant en une action ou une omission : * a) qui lui est attribuable en vertu du droit international ; * b) qui constitue une violation d'une obligation internationale de cet État. == Limites du droit international == Le droit international se distingue des droits nationaux par l'absence d'une structure centralisée chargée de faire respecter son application. L'absence de gendarme international a amené certains auteurs à douter que le droit international soit véritablement du [[droit]]. Il existe cependant plusieurs cours de justice internationale, ainsi que certains tribunaux d'arbitrage ''ad hoc'' qui appliquent le droit international. On pense principalement à la [[Cour internationale de justice]] (CIJ). Cependant, pour que la Cour puisse régler un différend, les deux [[État]]s parties au litige doivent avoir expressément accepté la juridiction de la cour (cette acceptation est encore désignée sous le terme [[clause facultative de juridiction]], qui doit être bien comprise par rapport à la [[clause compromissoire]]). Cela peut se faire par plusieurs moyens, notamment la signature d'une entente après la survenance du litige, par une déclaration d'acceptation de la juridiction de la cour contenue dans un traité ou encore par une déclaration d'acceptation de la compétence générale de la cour. Cependant ces déclarations d'acceptation de compétence générale sont plutôt rares et très souvent assujetties à de nombreuses réserves. Parmi les membres du conseil de sécurité, seul le Royaume-Uni a signé une telle déclaration (les États-Unis ont retiré la leur après l'affaire des [[Contras]] au [[Nicaragua]], la France après l'affaire des essais nucléaires). L'application d'une convention dépend donc en grande partie de la bonne volonté des États liés par celle-ci. En cas de différend international, il existe plusieurs méthodes de résolution pacifique des différends. Cela peut aller de la négociation, à la médiation, arbitrage, jusqu'à la saisine de la CIJ. Ces modes de règlement peuvent éventuellement mener à l'application de mesures de [[rétorsion]] par un État. Cependant, ce droit n'est pas nécessairement garanti. En cas de refus d'exécuter un arrêt de la CIJ par exemple, l'État lésé doit d'abord saisir le [[Conseil de sécurité des Nations unies|Conseil de sécurité]]. En ce qui concerne le droit pénal international, tout à fait distinct du droit international inter-étatique, le [[Statut de Rome]] a créé la [[Cour pénale internationale]] pour le cas des [[crime contre l'humanité|crimes contre l'humanité]]. Il est bien évident que des mesures de rétorsion imposées par un État puissant seront plus efficaces que celles d'un État d'importance politique ou économique plus faible. Ainsi, en pratique, seuls les États forts sont véritablement en mesure de faire respecter les conventions qu'ils ont signées. Le concept d'''[[État de droit]]'' ne s'applique donc pas pleinement aux relations internationales. Dans ces conditions, il pourrait sembler que le droit international n'est qu'un déguisement de la ''loi du plus fort''. Cependant, il ne faut pas négliger le poids des relations diplomatiques et l'importance pour les États de leur image dans le monde. Sauf exception, les États ont avantage à respecter leurs obligations. Dans les États qui ont un système de [[droit positif]] fort, le droit international figure dans le [[bloc de conventionnalité]] de la [[pyramide des normes]], à côté du [[droit européen]] (en Europe) et des [[loi organique|lois organiques]]. Il dépend du [[droit constitutionnel]] qui figure dans le [[bloc de constitutionnalité]], et s'impose donc en principe aux [[loi]]s, qui sont à un niveau inférieur de la [[hiérarchie des normes]]. == Quelques juristes spécialistes du droit international == * [[Ronny Abraham]], ancien président de la Cour Internationale de Justice * [[Charalambos Apostolidis]] * [[Frank Attar]] * [[Mohammed Bedjaoui]] * [[Cezary Berezowski]] * [[Pierre-Marie Dupuy]] * [[Rosalyn Higgins]] * [[Albert de Geouffre de la Pradelle|Albert de la Pradelle]] * [[Giorgio Malinverni]] * [[Djamchid Momtaz]] * [[Alain Pellet]], Ancien Président de la Commission du Droit International * [[Robert Redslob]] * [[Georges Scelle]] * [[William Schabas]] * [[Serge Sur]] * [[Catharine Titi]] * [[Joe Verhoeven]] * [[Prosper Weil]] * [[Jean Salmon]] * [[Nguyen Quoc Dinh]] * [[:de:Laurence_Boisson_de_Chazournes|Laurence Boisson de Chazournes]] == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets |wikiversity=Département:Droit international |wikiquote=Droit international public}} === Bibliographie === * Monique et Roland Weyl, Sortir le droit international du placard, Editions du CETIM, PubliCETIM, 2008, 136 p. {{ISBN|9782880530709}} * Robert Charvin, ''Le droit international et les puissances occidentales'', Éditions du CETIM, PubliCETIM, 2013, 77 p. {{ISBN|978-2-88053-100-3}} * [[Frank Attar]], ''Le Droit international entre ordre et chaos'', Hachette, 1994. * [[Pierre-Marie Dupuy]] et Yann Kerbrat, ''Droit international public'', Dalloz (Précis), {{12e|édition}}, 2014. * Dominique Carreau, ''Droit international'', Pedone, {{10e|édition}}, 2009. * Jean Mathieu Mattei, ''Histoire du droit de la guerre (1700-1819), Introduction à l'histoire du droit international, avec une biographie des principaux auteurs de la doctrine de l'antiquité à nos jours'', Presses universitaires d'Aix-en-Provence, 2006. * Patrick Daillier, Mathias Forteau, [[Alain Pellet]], ''Droit international public'', LGDJ, Paris, 8e édition, 2009. === Articles connexes === {{Colonnes|taille=30| * [[Droit]] * [[Droit international privé]] * [[Hugo Grotius]] * [[Organisation internationale]] * [[Thèse volontariste]] * [[Liste d'organisations internationales]] * [[Droit international des droits de l'homme]] * [[Droit international de l'eau]] * [[Droit international humanitaire]] * [[Droit de l'Espace]] * [[Droit public]] * [[Géopolitique]] * [[Association internationale de droit économique]] * [[Convention internationale]] * [[État en droit international]] * [[Principes généraux du droit]] * [[Lex lata]], [[Lex ferenda]] * [[Doctrines du droit international]] * [[Commission du droit international]] * [[Société québécoise de droit international]] }} === Liens externes === {{Liens}} * [http://libraryresources.unog.ch/Legal Legal research guide] {{Palette|Systèmes juridiques}} {{Portail|droit|relations internationales}} [[Catégorie:Droit international public|*]] [[Catégorie:Diplomatie]] [[Catégorie:Relations internationales]] [[de:Völkerrecht]] [[es:Derecho internacional público]] [[he:משפט בינלאומי פומבי]] [[yi:פֿעלקעררעכט]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste%20de%20divinit%C3%A9s%20%C3%A9gyptiennes%20par%20ville
Liste de divinités égyptiennes par ville
{{Article général|Divinités égyptiennes}} Cette liste représente les plus importantes villes de l'[[Égypte antique]] ordonnées par [[Nome (Égypte antique)|nome]] et suivies des [[Divinités égyptiennes|divinités]] qui y étaient adorées. == [[Basse-Égypte]] == {{Egyptopedia/DébutTableau}} ! width="4%" | [[Nome (Égypte antique)|Nome]] ! width="17%" | Ville (nom égyptien) ! width="17%" | Ville (nom grec) ! width="17%" | Ville (nom moderne) ! width="45%" | [[Divinités égyptiennes|Dieux]] {{Ligne séparatrice |{{Egyptopedia/CouleurCadre}} |{{Egyptopedia/CouleurFond}}}} | align="center" | {{1er}} || Ineb Hedj<br>''jnb-ḥḏ'' || [[Memphis (Égypte)|Memphis]] || || [[Ptah]], [[Sekhmet]], [[Néfertoum]] {{Ligne séparatrice |{{Egyptopedia/CouleurCadre}} |{{Egyptopedia/CouleurFond}}}} | align="center" | {{3e}} || Per-Djéhouti || [[Hermopolis Parva]] || || [[Thot]] {{Ligne séparatrice |{{Egyptopedia/CouleurCadre}} |{{Egyptopedia/CouleurFond}}}} | align="center" | {{5e}} || Saou || [[Saïs]] || Sa El-Hagar || [[Neïth]] {{Ligne séparatrice |{{Egyptopedia/CouleurCadre}} |{{Egyptopedia/CouleurFond}}}} | align="center" | {{6e}} || Pé || [[Bouto]] || Tell el-Farâˁûn || [[Ouadjit]] {{Ligne séparatrice |{{Egyptopedia/CouleurCadre}} |{{Egyptopedia/CouleurFond}}}} | align="center" | {{8e}} || Tjekou || Pithôm || Tell el-Maskhouta || [[Atoum]] {{Ligne séparatrice |{{Egyptopedia/CouleurCadre}} |{{Egyptopedia/CouleurFond}}}} | align="center" | {{9e}} || Djedou || [[Bousiris (Égypte)|Busiris]] || Abousir Bana || [[Osiris]] {{Ligne séparatrice |{{Egyptopedia/CouleurCadre}} |{{Egyptopedia/CouleurFond}}}} | align="center" | {{10e}} || Het-ta-hérieb || [[Athribis]] || Tell-Athrib || [[Kemour]], [[Khentykhety]], [[Hathor]] {{Ligne séparatrice |{{Egyptopedia/CouleurCadre}} |{{Egyptopedia/CouleurFond}}}} | align="center" | {{11e}} || Taremou || [[Léontopolis]] || Tell el-Moqdam || [[Shou|Chou]], [[Miysis]] {{Ligne séparatrice |{{Egyptopedia/CouleurCadre}} |{{Egyptopedia/CouleurFond}}}} | align="center" | {{13e}} || Iounou<br>''Jwnw'' || [[Héliopolis (Égypte)|Héliopolis]] || Aîn-ech-Chams || [[Atoum]], [[Khépri]], [[Rê]], [[Nebethetepet]], [[Iousaas]] {{Ligne séparatrice |{{Egyptopedia/CouleurCadre}} |{{Egyptopedia/CouleurFond}}}} | align="center" | {{15e}} || || [[Hermopolis |Hermopolis Bahou]] || || {{Ligne séparatrice |{{Egyptopedia/CouleurCadre}} |{{Egyptopedia/CouleurFond}}}} | align="center" | {{16e}} || || [[Mendès]] || Tell el-Rub'a || [[Banebdjedet]], [[Hatméhyt]], [[Shou|Chou]] {{Ligne séparatrice |{{Egyptopedia/CouleurCadre}} |{{Egyptopedia/CouleurFond}}}} | align="center" | {{17e}} || || [[Apollinopolis Parva]] || Tell el-Balamoun || [[Horakhty|Harakhtès]] (Horus de l'horizon) {{Ligne séparatrice |{{Egyptopedia/CouleurCadre}} |{{Egyptopedia/CouleurFond}}}} | align="center" | {{18e}} || Per Bastet<br>''Pr-Bȝstt'' || [[Bubastis]] || Tell Basta || [[Bastet]], [[Atoum]], [[Miysis]] {{Ligne séparatrice |{{Egyptopedia/CouleurCadre}} |{{Egyptopedia/CouleurFond}}}} | align="center" | {{20e}} || [[Per-Sopdou]]<br>''Pr-Spdw'' || || || [[Sopdou]] |} == [[Haute-Égypte]] == {{Egyptopedia/DébutTableau}} ! width="4%" | [[Nome (Égypte antique)|Nome]] ! width="17%" | Ville (nom égyptien) ! width="17%" | Ville (nom grec) ! width="17%" | Ville (nom moderne) ! width="45%" | [[Divinités égyptiennes|Dieux]] {{Ligne séparatrice |{{Egyptopedia/CouleurCadre}} |{{Egyptopedia/CouleurFond}}}} | align="center" | {{1er}} || || [[Philæ]] || [[Philæ]] || [[Isis]], [[Hathor]] |- | || Abou || [[Éléphantine]] || || [[Khnoum]], [[Anoukis]], [[Satet]] |- | || Nubt || [[Ombos]] || || [[Sobek]], [[Haroëris]], [[Seth]] {{Ligne séparatrice |{{Egyptopedia/CouleurCadre}} |{{Egyptopedia/CouleurFond}}}} | align="center" | {{2e}} || [[Behedet]]<br>''Bḥdt'' || [[Apollinopolis Magna]] || [[Edfou]] || [[Horbehedety]] ([[Horbehedety|Horus d'Edfou]]) {{Ligne séparatrice |{{Egyptopedia/CouleurCadre}} |{{Egyptopedia/CouleurFond}}}} | align="center" | {{3e}} || [[Nekhen]]<br>''Nḫn'' || [[Nekhen|Hiéraconpolis]] || || [[Horus de Nekhen]] |- | || Nekheb || [[El Kab|Eileithyaspolis]]<br>''litt. « La ville d'Eileithya »'' || [[El Kab]] || [[Nekhbet]] |- | || Ta-senet || [[Esna|Latopolis]] || [[Esna]] || [[Khnoum]] |- | || || [[Hermonthis]] || [[Hermonthis|Erment]] || [[Montou]] {{Ligne séparatrice |{{Egyptopedia/CouleurCadre}} |{{Egyptopedia/CouleurFond}}}} | align="center" | {{4e}} || Ouaset<br>''Wȝst'' || [[Thèbes (Égypte)|Thèbes]] || || [[Amon]], [[Mout]], [[Khonsou]], [[Ouseret]] {{Ligne séparatrice |{{Egyptopedia/CouleurCadre}} |{{Egyptopedia/CouleurFond}}}} | align="center" | {{5e}} || Gebtou || [[Coptos]] || Qeft || [[Min (dieu)|Min]] {{Ligne séparatrice |{{Egyptopedia/CouleurCadre}} |{{Egyptopedia/CouleurFond}}}} | align="center" | {{6e}} || Nitentore || Tentyris || [[Dendérah]] || [[Hathor]] {{Ligne séparatrice |{{Egyptopedia/CouleurCadre}} |{{Egyptopedia/CouleurFond}}}} | align="center" | {{8e}} || Abidjou<br>''ȝbḏw'' || [[Abydos (Égypte)|Abydos]] || || [[Khentamentiou]]-[[Osiris]] |- | || Tjenu || [[Thinis]] || El-Birbèh || [[Onouris]] {{Ligne séparatrice |{{Egyptopedia/CouleurCadre}} |{{Egyptopedia/CouleurFond}}}} | align="center" | {{9e}} || Ipou<br>''jpw''|| [[Akhmîm|Panopolis]] || [[Akhmîm]] || [[Min (dieu)|Min]], [[Apérètisèt]] {{Ligne séparatrice |{{Egyptopedia/CouleurCadre}} |{{Egyptopedia/CouleurFond}}}} | align="center" | {{13e}} || Saouty || [[Assiout|Lycopolis]] || [[Assiout]] || [[Oupouaout]] {{Ligne séparatrice |{{Egyptopedia/CouleurCadre}} |{{Egyptopedia/CouleurFond}}}} | align="center" | {{15e}} || Khemenou<br>''ḫmn'' || [[Hermopolis Magna]] || [[Tounah el-Gebel]] || [[Thot]] {{Ligne séparatrice |{{Egyptopedia/CouleurCadre}} |{{Egyptopedia/CouleurFond}}}} | align="center" | {{20e}} || Houtnennesout <br>''ḥwt-nn-nswt''|| [[Hérakléopolis]] || Ihnasiya Umm al-Kimam || [[Harsaphes]] {{Ligne séparatrice |{{Egyptopedia/CouleurCadre}} |{{Egyptopedia/CouleurFond}}}} | align="center" | {{21e}} || Chedet<br>''šdt'' || [[Crocodilopolis]] || [[Médinet el-Fayoum]] || [[Sobek]] {{Ligne séparatrice |{{Egyptopedia/CouleurCadre}} |{{Egyptopedia/CouleurFond}}}} | align="center" | {{22e}} || ''pr-nb.t-tp-jḥw'' || [[Aphroditopolis]] || [[Atfieh]] || [[Hathor]], [[Hésat]] |} {{Palette|Divinités de l'Égypte antique}} {{Portail|Mythologie égyptienne}} [[Catégorie:Index égyptologique]] [[Catégorie:Divinité égyptienne|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Dune%20%28roman%29
Dune (roman)
{{Voir homonymes|Dune (homonymie){{!}}Dune}} {{Infobox Livre | auteur = [[Frank Herbert]] | préface = | directeur = | genre = [[Roman (littérature)|Roman]]<br>[[Science-fiction]] | titre_orig = Dune | pays = {{États-Unis}} | lieuparution_orig = [[Philadelphie]] | langue = [[Anglais américain]] | éditeur_orig = [[Chilton Company|Chilton Books]] | collection = [[Ailleurs et Demain]] | dateparution_orig = [[1965 en littérature|1965]] | isbn_orig = | traducteur = [[Michel Demuth]] | titre = Dune | lieuparution = [[Paris]] | éditeur = [[Éditions Robert Laffont|Robert Laffont]] | dateparution = [[1970 en littérature|1970]] | image = USA Oregon Dunes.jpg | légende = Les [[Oregon Dunes National Recreation Area|dunes de l'Oregon]] ayant servi d'inspiration pour le roman. | dessinateur = | artiste_couverture = | série = [[Dune (franchise)|Cycle de Dune]] | pages = 826 | isbn = 2-221-02602-0 | précédent = {{Langue|en|The Heir of Caladan}} | suivant = [[Le Messie de Dune]] }} {{Fiche de références|Dune (Frank Herbert)}} '''''Dune''''' (titre original : ''Dune'') est un [[roman (littérature)|roman]] de [[science-fiction]] de l'écrivain [[Frank Herbert]], publié aux [[États-Unis]] en [[1965 en littérature|1965]]. L'histoire se déroule dans un empire interstellaire [[Féodalité|féodal]], où plusieurs maisons s'affrontent pour le contrôle de la planète [[Arrakis]], également baptisée Dune par ses habitants. Bien que la planète soit un désert inhospitalier, elle est la seule source d'[[épice gériatrique]], drogue nécessaire à la navigation spatiale. L'histoire explore les interactions des différentes factions au prisme de la politique, de la religion et de la technologie. En 1965, le livre remporte le [[prix Nebula du meilleur roman]], puis le [[prix Hugo]] l'année suivante. C'est le roman de science-fiction le plus vendu au monde<ref name="Touponce 119">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=William F.|nom1=Touponce|titre=Frank Herbert|page=119|lieu=Boston, Massachusetts|éditeur=Twayne Publishers imprint, [[G.K. Hall]]|année=1988|pages totales=136|isbn=0-8057-7514-5|titre chapitre=Herbert's Reputation}}{{Début citation bloc}}''"[[Locus (magazine)|Locus]]" ran a poll of readers on April 15, 1975 in which "Dune" 'was voted the all-time best science-fiction novel … It has sold over ten million copies in numerous editions.'{{Fin citation bloc}}</ref>{{,}}<ref name="RIF">{{lien web |langue=en |titre=SCI FI Channel Auction to Benefit Reading Is Fundamental |url=http://pnnonline.org/article.php?sid=4302 |éditeur=PNNonline.org ([[Internet Archive]]) |date=18 mars 2003 |consulté le=28 septembre 2007 |archiveurl=https://web.archive.org/web/20070928005501/http://pnnonline.org/article.php?sid=4302 |archivedate=September 28, 2007}} : {{citation bloc|''Since its debut in 1965, Frank Herbert's "Dune" has sold over 12 million copies worldwide, making it the best-selling science fiction novel of all time ... Frank Herbert's ''Dune'' saga is one of the greatest 20th Century contributions to literature.''}}</ref>. Il s'agit du premier roman du [[Dune (franchise)|cycle de Dune]]. == Historique de la publication == Après la publication de son roman ''{{lien|The Dragon in the Sea}}'' (1956), sa première œuvre d’ampleur qui reçoit l'approbation de la critique, [[Frank Herbert]] se rend en tant que journaliste indépendant à [[Florence (Oregon)|Florence]] dans l'[[Oregon]] pour écrire un article sur les ''[[Oregon Dunes National Recreation Area|Oregon Dunes]]'' (la plus grande étendue de dunes de sable côtières aux États-Unis), une zone où le [[département de l'Agriculture des États-Unis]] tente d'utiliser des herbes économes en eau (''{{lien|poverty grass}}'') pour stabiliser les dunes de sable, qui avancent dans les terres en raison des vents forts de l'[[océan Pacifique]]<ref name="ActuaLitté">{{Lien web |titre=Traversée du désert et autres contrariétés : la saga Dune |url=https://www.actualitte.com/article/monde-edition/traversee-du-desert-et-autres-contrarietes-la-saga-dune/60830 |date=30 septembre 2015 |site=[[ActuaLitté]].com |consulté le=8 novembre 2020}}.</ref>{{,}}<ref name="Time">{{Lien web |langue=en |auteur=[[Lev Grossman]] |titre=The Dune Abides |url=https://time.com/3841458/the-dune-abides/ |date=30 avril 2015 |site=[[Time (magazine)|Time]].com |consulté le=8 novembre 2020}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=[[Hari Kunzru]] |titre=Dune, 50 years on: how a science fiction novel changed the world |url=https://www.theguardian.com/books/2015/jul/03/dune-50-years-on-science-fiction-novel-world |date=3 juillet 2015 |site=[[The Guardian]].com |consulté le=8 novembre 2020}}.</ref>. Passionné par le sujet, Herbert se plonge dans la documentation et n'achèvera finalement jamais son article<ref name="ActuaLitté"/>, intitulé « ''They Stopped the Moving Sands'' » et dont une version sera publiée des décennies plus tard dans ''[[La Route de Dune]]''<ref name="ActuaLitté"/>. Dans une lettre à son agent littéraire, Lurton Blassingame, Herbert affirme que les dunes en mouvement pourraient {{citation|avaler des villes entières, des lacs, des rivières, des autoroutes}}<ref>{{en}} ''[[La Route de Dune|The Road to Dune]]'' (2005), {{p.}}264, lettre de Frank Herbert à son agent Lurton Blassingame décrivant « Ils ont arrêté les sables mouvants » (''They Stopped the Moving Sands'').</ref>. Herbert passe les cinq années suivantes à faire des recherches, écrire et faire des corrections. De décembre 1963 à février 1964, il publie dans le mensuel ''[[Analog]]'' une série en trois parties intitulée ''Dune World''. La série était accompagnée de plusieurs illustrations qui ne furent pas publiées par la suite. Après un an d'intervalle, il publie dans les numéros de janvier à mai 1965 les cinq parties beaucoup plus lentes de ''The Prophet of Dune''<ref>{{en}} ''The Road to Dune'', {{p.}}272. {{citation bloc|''...Frank Herbert toyed with the story about a desert world full of hazards and riches. He plotted a short adventure novel, "Spice Planet", but he set that outline aside when his concept grew into something much more ambitious.''}}</ref>{{,}}<ref>{{en}} ''The Road to Dune'', {{pp.}}263–264.</ref>. Dans le roman ''Dune'' finalement publié, la première série devient « ''Book 1: Dune'' » , et la deuxième série est divisée en « ''Book Two: Muad'dib'' » et « ''Book Three: The Prophet'' »<ref name="Macmillan2004">{{ouvrage | langue=en | auteur=[[Brian Herbert]] | titre=Dreamer of Dune: The Biography of Frank Herbert | éditeur=Macmillan | date=juillet 2004 | lire en ligne=https://books.google.com/books?id=hlbSrcGnhRIC&pg=PA194&hl=en | isbn=978-0-7653-0647-0 | pages=194, 208}}</ref>. La version sérialisée a été étendue, retravaillée et soumise à plus de vingt éditeurs, qui l'ont tous rejetée. Le roman ''Dune'' est finalement accepté et publié en août 1965 par [[Chilton Company|Chilton Books]], une maison d'édition plus connue pour la publication de manuels de promotion et de réparation automobiles<ref name=Macmillan2004/>. === En France === Dans les éditions françaises, ce roman est quelquefois divisé en deux volumes (''{{nobr|Dune {{I}}}}'' et ''{{nobr|Dune {{II}}}}'')<ref>{{en}} [http://www.worldcat.org/title/dune/oclc/718014719?referer=br&ht=edition « Dune (Livre, 1991) »], ''[[worldcat.org]]''.</ref>, comme lors de sa première publication dans ''Analog''. == Contexte fictionnel == === Présentation === L’histoire de ''Dune'' débute en [[Calendrier impérial|l'an {{date-|10191}}]] après la fondation de la [[Guilde spatiale]]. L'univers connu est régi par l'[[Empereurs Padishah de Dune|empereur Padishah]] [[Shaddam IV Corrino|Shaddam IV]], le chef de la [[Maison Corrino]], qui exerce son pouvoir féodal<ref>{{citation|En effet le [[Jihad butlérien]] a créé une société féodale quelque peu bloquée}}. {{Ouvrage | auteur1=[[Frank Herbert]] | traducteur=Michel Demuth | titre=Dune | volume=tome {{II}} | éditeur=Robert Laffont | collection=Pocket science-fiction | série=Cycle de Dune | année=1980 | pages totales=512 | passage=8 | isbn=2-266-11403-4}}</ref> sur la multitude de planètes de l'Imperium, un vaste empire qui s'étend sur des centaines de mondes dans la galaxie. L'Imperium est issu du [[Jihad butlérien]], un évènement qui débuta il y a plus de dix mille ans lorsque les humains se libérèrent du joug des [[Machines Pensantes (Dune)|machines pensantes]] et des [[robot]]s intelligents qui les avaient asservis. Avec l'appui de la Guilde spatiale, qui possède le monopole des voyages interstellaires (ainsi que de la banque), l’humanité a conquis une grande portion de l'univers connu. Toute forme d'[[intelligence artificielle]] étant désormais proscrite, diverses organisations ont été créées pour développer des talents humains palliant ce manque, ce qui a abouti à divers groupes spécialisés : * l'école des [[Mentat]]s, des humains capables de performances mentales équivalant ou surpassant celles des ordinateurs ; * les [[Guilde spatiale#Navigateurs|navigateurs]] de la Guilde spatiale, des humains (en partie mutés) dotés d'une capacité de [[prescience]] limitée, ce qui leur permet de percevoir les trajectoires sûres lors des voyages spatiaux longue distance ; * l'ordre du [[Bene Gesserit]], une communauté exclusivement féminine dédiée au développement des facultés humaines (mentales et physiques) et à l'enseignement, qui possède par ailleurs une vaste influence politique et religieuse au sein de l'Imperium ; * l'ordre du [[Bene Tleilax]], qui maîtrise la [[génétique]] et crée des organismes biologiques à la demande, notamment humains, dont des [[Clonage|clones]] (appelés [[ghola]]s) ou ses [[Danseur-Visage|Danseurs-Visage]], des êtres artificiels communautaires capables de copier l'apparence, la voix, la gestuelle voire la mémoire d'autres personnes ; * les [[Ix]]iens, des concepteurs et des fabricants de matériel de haute technologie de toute sorte ; * les docteurs de l'[[école Suk]], des praticiens de la médecine connus pour leur conditionnement impérial (un blocage mental qui les empêche de faire du mal à leurs patients), gage de sécurité. L'école Suk en particulier est vitale dans le monde de l'Imperium, les grandes Maisons nobles de l'empire étant parfois ennemies et se livrant bataille. À cet effet, les assassinats et les « guerres des assassins » (des [[vendetta]]s) sont monnaie courante dans cet univers, tout comme l'utilisation raffinée du [[poison]], tolérée dans certains cas. Ces formes de représailles (le terme utilisé officiellement est la « Rétribution ») sont acceptées par l'ensemble de la société de l'Imperium et codifiées<ref group=alpha>Notamment dans le ''Guide des assassins'' et avec l'utilisation des Arbitres du changement lors des réattributions de fiefs planétaires entre maisons nobles</ref>. Par ailleurs, la pratique des {{citation|faufreluches}}, un système strict de [[Classe sociale|classes sociales]] associé à un code de bienséance rigide, est inhérent à cet empire [[Aristocratie|aristocratique]] ({{citation|Une place pour chaque homme et chaque homme à sa place}}). Cette spécialisation humaine pour pallier le remplacement des machines pensantes a été favorisée par une mystérieuse substance, dénommée {{Citation|[[Épice gériatrique|Épice]]}} ou le {{Citation|Mélange}}. Le Mélange est un puissant stimulant cérébral<ref>{{Lien web | auteur=Mr.C | titre=La drogue dans la science fiction | url=https://web.archive.org/web/20130612012152/http://www.cafardcosmique.com/drogSF-stupefiantes-fictions | site=cafardcosmique.com | consulté le=3 février 2021}}.</ref> qui permet aux navigateurs de la Guilde de décupler leurs capacités psychiques et ouvre aux membres du Bene Gesserit des capacités particulières. De plus, le Mélange accroît sensiblement la durée de vie de quiconque en consomme régulièrement et immunise le corps contre certaines maladies (voire certains poisons mineurs)<ref group=alpha>Comme noté par le duc [[Leto Atréides]] dans le roman quand il arrive sur Dune.</ref>. L'origine précise de l'Épice reste un mystère, et les quantités récoltées sont extrêmement réduites, l'Épice n'étant disponible que sur une seule planète dans tout l'univers : [[Arrakis]], la planète des sables. L'Épice est par ailleurs (à l'époque de l'Imperium) impossible à synthétiser<ref group=alpha>Dans ''[[Les Hérétiques de Dune]]'', le [[Bene Tleilax]] parviendra à créer l'Épice de synthèse, la produisant alors en quantité industrielle avec ses [[Cuve Axlotl|cuves Axlotl]], démocratisant ainsi son emploi par le commun des mortels.</ref>. L'ensemble de ces paramètres confère à cette substance une valeur monétaire particulièrement élevée, et fait l'objet d'une attention spéciale de la part de toutes les factions importantes qui s'agitent dans l'Imperium. Parmi celles-ci, en plus du règne de l'empereur Padishah et de sa maison royale des [[Maison Corrino|Corrino]], on peut citer le [[CHOM (Dune)|CHOM]] (Combinat des Honnêtes Ober Marchands), un conglomérat commercial qui s'étend sur toute la galaxie et le [[Landsraad]], l'assemblée des Maisons nobles de l'Imperium qui est un contrepoids au pouvoir de l'empereur (avec par exemple la [[Maison Atréides]] ou la [[Maison Harkonnen]]). Par ailleurs, la Guilde spatiale, le Bene Gesserit et le Bene Tleilax usent de leur influence, souvent de manière discrète, pour faire aboutir leurs projets. De son côté, l'empereur maintient sa mainmise sur l'empire grâce aux [[Sardaukar]], ses troupes d'élite fanatiques, redoutées dans tout l'Impérium pour leurs prouesses et leur férocité au combat. === Dune, la planète === [[Fichier:Namib desert dunes.jpg|vignette|Des dunes dans le [[Désert du Namib|désert de Namibie]], un paysage désertique qui évoque la planète [[Arrakis]].]] On ne trouve l'[[Épice gériatrique|Épice]] que sur la planète [[Arrakis]], la « planète des sables » que ses habitants autochtones, les [[Fremen]]s, appellent {{Citation|Dune}}. Vaste [[désert]] de sable torride ponctué de rares massifs montagneux, Dune est une planète au climat aride et desséché dû à une absence totale de [[Pluie|précipitations]]. C'est par ailleurs un lieu hostile et désolé, à cause des ravages engendrés par son milieu naturel unique ; tout d'abord, les [[Shai-Hulud|vers géants de Dune]], des créatures gigantesques qui attaquent et avalent tout ce qui passe à leur portée dans le désert, attirées par les vibrations au sol. Mais également les [[Tempête Coriolis|tempêtes Coriolis]], des ouragans de sable à l'échelle d'un hémisphère qui balayent la surface de Dune, avec une telle force qu'elles sont réputées ronger la pierre et la chair sur les os de tous les êtres vivants qui auraient le malheur de les croiser au dehors sans protection. Par voie de conséquence, les tentatives faites pour aménager la planète et la rendre plus vivable ont été vouées à l'échec : dès qu'un puits d'eau est creusé, le mince filet d'eau disparaît rapidement et mystérieusement. Les installations dans le désert ne survivent pas longtemps face aux tempêtes Coriolis dévastatrices. Les seuls îlots d'humanité stables sur la planète trouvent refuge dans les cités des {{citation|creux et des sillons}} regroupées derrière le Bouclier, un vaste massif montagneux qui protège une partie de l'hémisphère nord (notamment la capitale de la planète, Arrakeen) de l'attaque des vers, et les communautés Fremen qui habitent les [[sietch]]s du désert, des [[Habitat troglodytique|habitations troglodytes]] nichées aux alentours du Bouclier, mais aussi dans le désert profond d'Arrakis. Enfin, à l'extrême sud de la planète se trouve une région de [[palmeraies]] discrètes, aux mains des Fremen<ref group=alpha>Le survol de la planète par des satellites météorologies est interdit, du fait du montant exorbitant demandé par la [[Guilde spatiale]] pour les faire opérer ; c'est en fait un marché conclu avec les Fremen pour dissimuler la présence de la végétation sur la planète, les fremen payant un tribut d'Épice élevé à la Guilde pour son silence.</ref>. Du fait de ce climat inhospitalier, sur Dune l'[[eau]] est un bien rare et précieux, son absence étant souvent synonyme de mort pour les habitants pauvres qui viendraient à en manquer dans le désert<ref group=alpha>Dans le désert profond, huit litres d’eau sont nécessaires par jour à la survie d'un individu, s'il ne possède pas de [[distille]]. Les besoins en eau des bêtes de somme sont tels que les rares expérimentations à ce sujet ont été abandonnées.</ref>. L'eau constitue aussi une monnaie d'échange locale et plusieurs dispositifs permettent de l'économiser ou de la récupérer, comme les [[Piège à vent|pièges à vent]] ou les faucilles à rosée qui récupèrent l'humidité naturelle du matin et, chez les Fremens, les [[distille]]s (des combinaisons spéciales qui permettent de récupérer l'humidité du corps). Le pôle nord glacé de la planète est aussi exploité par la guilde des vendeurs d'eau, qui en tirent un pouvoir et une richesse importante. Seule source d'Épice connue dans l'univers, la planète fait l'objet de la surveillance constante de l'empereur, qui a donné la gestion de ce [[fief]] planétaire à la [[Maison Harkonnen]]. Celle-ci dirige Arrakis d'une main de fer, ses équipes d'ouvriers parcourant le désert à la recherche d'Épice à moissonner, afin de payer la [[dîme]] à l'empereur et accroître la fortune colossale du baron [[Vladimir Harkonnen]] et de sa famille. Dans sa quête éperdue du bénéfice, le baron n'hésite pas à faire « pressurer » et martyriser la population locale, en particulier les Fremen qu'il considère comme de la « racaille », les faisant chasser comme des bêtes sauvages. Par ailleurs, les [[contrebandiers]] présents sur la planète participent à plusieurs activités hautement rémunératrices et illégales, comme la récolte de l'épice, mais sont tolérés dans une certaine mesure du fait de leurs avantages. Les Fremen, dirigés par le planétologiste (écologiste planétaire) impérial autochtone [[Liet Kynes]], ont cependant une espérance dans la croyance implantée chez eux qu'un sauveur, un [[messie]] qu'ils appellent le « [[Mahdi]] », viendra un jour les libérer du joug des Harkonnen, transformant la planète désertique qu'est Dune en un paradis. == Résumé == === Volume 1 === Le duc [[Leto Atréides]], le chef de la [[Maison Atréides]], règne sur son [[fief]] planétaire de [[Caladan]], une planète constituée de jungles et de vastes océans dont il tire sa puissance. Sa concubine officielle, [[Dame Jessica]], est une adepte du [[Bene Gesserit]], une école exclusivement féminine qui poursuit de mystérieuses visées politiques et qui enseigne des capacités non moins étranges. Par amour pour son concubin, Jessica donne à Leto un fils, [[Paul Atréides|Paul]], désobéissant en cela aux directives de ses supérieures du Bene Gesserit dont le programme génétique prévoyait qu’elle engendre une fille. Les Bene Gesserit (surnommées les « Sorcières » par ceux qui les craignent) cherchent, avec ces accouplements contrôlés, à créer par [[Sélection artificielle|sélection génétique]] un être mâle, le [[Kwisatz Haderach]], qui pourra voir ce qu'elles ne peuvent voir. Paul, le fils de Leto et Jessica, est formé par les hommes du duc qui comptent parmi les meilleurs guerriers de l'Imperium (notamment le [[mentat]]-assassin [[Thufir Hawat]] et les soldats d'élite [[Duncan Idaho]] et [[Gurney Halleck]]). Ceux-ci l'instruisent en particulier à l'art du combat au [[Couteau de combat|couteau]] (l'arme la plus efficace dans l'Imperium depuis l'invention du [[Tio Holtzman#Effet Holtzman|bouclier à Effet Holtzman]], un écran énergétique qui bloque les projectiles au-delà d'une certaine [[Vecteur vitesse|vélocité]]). Qui plus est, Paul bénéficie, grâce à sa mère Jessica, de l'enseignement Bene Gesserit sur le contrôle du corps et du système nerveux (''prana-bindu'') et, sous sa supervision, devient un combattant non armé redoutable. Enfin, Paul, qui fait des rêves [[Prescience|prescients]], semble aussi posséder des dons latents de Diseur de vérité et de mentat, à la satisfaction de son père Leto qui rêve de le voir accéder un jour au trône du Lion de l'Imperium. C'est alors que l'[[Shaddam IV Corrino|empereur Shaddam IV]], le chef de l’Imperium, ordonne au duc Leto d'occuper le fief d'Arrakis, lui confiant la gestion de la planète Dune et de son [[Épice gériatrique|Épice]] jusqu'alors gérée par la [[Maison Harkonnen]], l'ennemi héréditaire des Atréides. L'Empereur, avec cette décision, joue en fait un double jeu : il complote en secret avec les Harkonnen afin de détruire les Atréides dans le piège d'Arrakis, étant irrité par la popularité grandissante de son cousin Leto, le « duc rouge »<ref group="alpha">En référence au titre de « chevalier de l'Imperium » du duc Léto et au [[faucon]] à crête rouge, l'emblème de la [[Maison Atréides]].</ref> auprès de l'assemblée des nobles des [[Grandes Maisons]] de l'Imperium, le [[Landsraad]]. Leto, obligé d'obéir à l’empereur sous peine de devenir le chef d'une Maison renégate, quitte finalement Caladan et part s'installer avec sa famille et ses gens sur Arrakis. L’ensemble de la Maison Atréides fait alors le voyage dans l'un des immenses vaisseaux long-courriers de la [[Guilde spatiale]]. Après s'être installé sur Arrakis et avoir géré la planète pendant quelques mois, durant lesquels les forces Atréides contreront plusieurs pièges laissés par les Harkonnen (dont un qui visera le fils de Leto, Paul), le duc est finalement trahi par son médecin personnel de l'[[École Suk]], le docteur [[Wellington Yueh]]. Celui-ci le livre inconscient aux Harkonnen, peu après que ceux-ci eurent envahi la planète par surprise, assistés en cela par les troupes d'élite de l'Empereur, les [[Sardaukar]] qui [[Fausse bannière|opèrent clandestinement]] déguisés en Harkonnen. L'armée des Atréides est décimée et Jessica et Paul sont capturés par les Harkonnen. Yueh, pourtant un serviteur loyal de la Maison Atréides et de son duc bien-aimé, est persuadé que son maître sera tôt ou tard condamné du fait des machinations de l'empereur contre lui. Par cette trahison, il souhaite utiliser Leto pour se venger des Harkonnen, son épouse [[Wanna]], captive du baron [[Vladimir Harkonnen]] étant soumise aux effroyables tortures de [[Piter de Vries]], son cruel mentat « tordu ». Le baron, faisant chanter Yueh (lui ayant promis de libérer sa Wanna sitôt Leto remis entre ses mains), réussit ainsi à annuler le conditionnement impérial strict de l'École Suk, qui normalement empêcherait Yueh d'agir de cette manière. De son côté, Yueh sait que c'est la seule chance qu'il a de tuer le baron et, au moyen d'une dent creuse remplie d'un gaz toxique qu'il a implantée dans la bouche de Leto, pense avoir sa revanche. Mais le plan de Yueh échoue : alors qu'il livre Leto aux Harkonnen, le docteur est tué par Piter de Vries sur ordre du baron (qui révélera à cette occasion que Wanna est morte depuis longtemps). Par la suite, Leto, affaibli par sa détention, confond le baron avec De Vries et relâche en mourant son gaz toxique sur le mentat, tuant ce dernier à la place du baron qui échappe de peu à l'attentat. Pendant ce temps, Paul et Jessica, aidés secrètement par Yueh qui leur a préparé un moyen de s'échapper, parviennent à s'enfuir dans le désert où ils étaient conduits pour y être tués par les Harkonnen. Retrouvés par Duncan Idaho, ils se rendent au [[sietch]] Fremen de [[Liet Kynes]], le planétologiste impérial autochtone, qui hésite à les aider. Alors qu'ils scellent une alliance, ils sont retrouvés par les Sardaukar (déguisés en Harkonnen) qui attaquent le sietch de Kynes. Duncan meurt en protégeant leur fuite. Échappant aux Harkonnen toujours à leur trousses, les deux fugitifs sont forcés d'entrer dans le nuage d'une tempête Coriolis avec leur engin volant pour échapper à leur poursuivants. === Volume 2 === Paul et Jessica ont survécu à la tempête Coriolis, grâce aux dons de Paul qui a réussi à piloter leur engin volant à l'intérieur de la tempête. Les Harkonnen les pensant morts, ils ne sont plus poursuivis. Tous deux s'enfoncent ensuite dans le désert profond. Après avoir survécu à l’attaque d'un [[Ver des sables|ver géant]] des sables, ils font la rencontre d'une troupe [[Fremen]] menée par [[Stilgar]], le [[naib]] (chef tribal) du [[sietch Tabr]]. Bien que Stilgar cherche au début à les tuer, les voyant comme des intrus, Paul et Jessica parviennent à intégrer la tribu du sietch Tabr après avoir réussi à montrer leur valeur. Les Fremen, guidés par Liet Kynes (qui a depuis été éliminé par les Harkonnen) voient en Paul un [[messie]], leur « [[Mahdi]] », qui leur apportera la liberté. En tant que nouveau membre du sietch Tabr, Paul choisit comme nom communautaire celui de Paul [[Muad'Dib]], et prend pour concubine une Fremen, [[Chani]], la fille de Liet et nièce de Stilgar, qui est aussi la ''[[sayyadina]]'' (prêtresse de la tribu) du sietch Tabr. De son côté, Jessica utilise à son profit la [[Missionaria Protectiva]] du Bene Gesserit, implantée dans les croyances des Fremen, pour devenir la nouvelle [[Révérende Mère]] du sietch Tabr. Au cours d'une cérémonie où elle remplace l’ancienne Révérende Mère de la tribu, Ramallo, Jessica absorbe l'Eau de la Vie (un poison violent que seules les Révérendes Mères sont capables de neutraliser, transformant cette substance en une drogue) et accède alors aux capacités spéciales des Révérendes Mères, prouvant ainsi aux Fremen qu'elle ne ment pas. Peu après, elle donne naissance à sa fille [[Alia Atréides|Alia]], sœur de Paul, conçue peu avant la mort de Leto. Mais Jessica n'avait pas anticipé que son contact avec l'Eau de la Vie alors qu'elle était enceinte avait éveillé prématurément la conscience de sa fille en lui transmettant ses connaissances et sa mémoire, ce qui fera d'Alia un être à part, une « pré-née ». Paul, au fur et à mesure qu'il entre en contact avec l’Épice sur Dune, voit ses pouvoirs de prescience s'éveiller. Après avoir échappé aux Harkonnen, il découvre dans un rêve prescient le lien de parenté du baron Harkonnen avec sa mère Jessica (qui s'avère être sa fille cachée). Par la suite, il a une révélation lorsqu'il absorbe lui-aussi l'Eau de la Vie (ce qui est normalement interdit aux êtres mâles) et, après un long coma, survit à l'expérience. Sa conscience en est alors décuplée ; il peut voir le « maintenant » et l'avenir en tout lieu. Il est alors révélé comme le Kwisatz Haderach, celui qui peut voir le passé et le futur. Grâce à ces dons, Paul perçoit les menaces de ses ennemis qui s'assemblent contre lui, notamment l'empereur allié à la Guilde spatiale et aux grandes Maisons. Il en arrive à la conclusion que celui qui peut détruire l'Épice possède le moyen de la contrôler. Au fil du temps, Paul Muad'dib, aidé par Stilgar et Jessica, rassemble les tribus Fremen sous son autorité. Il les entraîne et les envoie harceler les troupes Harkonnen d'Arrakis, qui sont dirigées par [[Glossu Rabban]], dit « Rabban la Bête », un des neveux du baron qui exerce la gérance sur la planète. La Maison Harkonnen doit alors affronter la puissance du désert, réveillée et menée par l'insaisissable Muad'Dib, la « souris du désert » aux tactiques surprenantes. Paul retrouve ensuite Gurney Halleck, alors allié aux contrebandiers de Dune qui l'avaient recueilli après la défaite de la Maison Atréides. Devenu le chef et le messie des Fremen, Paul Muad'Dib mène ses troupes de victoire en victoire face aux forces Harkonnen et aux Sardaukar de l'empereur, bien qu'il perde son premier fils lors d'une bataille. Dominant le désert, il s'attaque ensuite à la capitale, Arrakeen, qu'il prend d'assaut alors que l'empereur Shaddam IV, venu faire régner l'ordre de l'Imperium sur Arrakis, y est réfugié avec ses soldats. Au moment de l'assaut final, Alia tue le baron Vladimir Harkonnen (son grand-père maternel) avec une aiguille empoisonnée. Vaincu, Shaddam IV est forcé d'abdiquer. Il est ensuite contraint par Paul d'accepter le mariage de ce dernier avec sa fille, la princesse [[Irulan]] Corrino. Par voie de conséquence, Paul Atréides accède au trône impérial. Shaddam IV est par la suite exilé sur [[Salusa Secundus]], la planète-mère de la [[Maison Corrino]] et le siège de la formation des Sardaukars. C'est le début de la reprise en main de l'Imperium par les légions Fremen de Paul, qui iront (dans le [[Le Messie de Dune|tome suivant]]) planter le drapeau vert et noir des Atréides sur toutes les planètes habitées de l’Imperium, dans un ''[[djihad]]'' sanglant et impitoyable partout dans la galaxie. == Personnages == {{article connexe|Liste des personnages de Dune}} === Maison Atréides === * Duc [[Leto Atréides]], le chef de la [[Maison Atréides]]. * [[Dame Jessica]], une adepte du [[Bene Gesserit]], [[Concubinage|concubine]] officielle (mais non mariée) du duc Leto, et mère de Paul et Alia. * [[Paul Atréides]], le fils du duc Leto et de Jessica, et le personnage principal du roman. * [[Alia Atréides]], la jeune sœur de Paul. * [[Thufir Hawat]], un [[Mentat]] et le Maître des Assassins de la Maison Atréides. * [[Gurney Halleck]], un des fidèles lieutenants du duc Leto, guerrier troubadour et loyal serviteur des Atréides. * [[Duncan Idaho]], un des fidèles lieutenants du duc Leto, Maître d'arme de la Maison Atréides, diplômé de l’école du [[Ginaz]]. * [[Wellington Yueh]], le [[École Suk|docteur Suk]] personnel de la Maison Atréides, qui conclut secrètement un marché avec la Maison Harkonnen. === Maison Harkonnen === * [[Vladimir Harkonnen|Baron Vladimir Harkonnen]], le chef de la [[Maison Harkonnen]]. * [[Piter de Vries]], le Mentat-assassin « tordu » du baron. * [[Feyd-Rautha]], un des neveux et héritier présomptif du baron (appelé alors « na-baron ») * [[Glossu Rabban]], dit « Rabban la Bête », un des neveux les plus âgés du Baron. * Iakin Nefud, un soldat harkonnen qui devient le capitaine de la garde personnelle du Baron, après la mort de son prédécesseur Umman Kudu. === Maison Corrino === * [[Empereurs Padishah de Dune|Empereur Padishah]] [[Shaddam IV Corrino|Shaddam IV]], le régent de l'univers connu (l'Imperium) et le chef de la [[Maison Corrino]]. * [[Irulan|Princesse Irulan]], la fille aînée et héritière de Shaddam IV, élevée dans la Manière Bene Gesserit. * [[Hasimir Fenring|Comte Hasimir Fenring]], un [[eunuque]] génétique et l'ami le plus proche de l'empereur Shaddam IV, agissant comme conseiller et émissaire de celui-ci. === Bene Gesserit === * [[Révérende Mère]] [[Gaius Helen Mohiam]], une intrigante du [[Bene Gesserit]], par ailleurs Diseuse de vérité à la [[Cour (palais)|cour]] de l’empereur Shaddam IV. * [[Margot Fenring|Dame Margot Fenring]], une adepte du Bene Gesserit, épouse du comte Hasimir Fenring. * [[Wanna]] Marcus, une adepte du Bene Gesserit, épouse de Wellington Yueh, capturée et torturée par les Harkonnen. === Fremen === Les [[Fremen]] sont le peuple indigène d'[[Arrakis]] dont voici les principaux : * [[Liet Kynes]], un planétologiste impérial (écologiste planétaire) natif d'Arrakis, père de Chani, ainsi qu'une figure vénérée chez les Fremen. Nommé Arbitre du changement par l’empereur lors de la cession du fief d'Arrakis des Harkonnen aux Atréides. * [[Stilgar]], le naib (chef tribal) Fremen du Sietch Tabr. * [[Chani]], la concubine Fremen de Paul, fille de Liet et nièce de Stilgar. * La Shadout Mapes, la gouvernante principale à la résidence ducale d'Arrakeen sur Arrakis. * Jamis, un guerrier Fremen tué par Paul lors d'un duel rituel, initié par Jamis. * Harah, l'épouse de Jamis et plus tard la servante de Paul. * Ramallo, la Révérende Mère Fremen du Sietch Tabr. === Contrebandiers === * Esmar Tuek, un important contrebandier et le père de Staban Tuek. Tué par le docteur Yueh dans la résidence ducale d'Arrakeen avant l'attaque des Harkonnen. * Staban Tuek, le fils d'Esmar Tuek, un contrebandier qui prend sous ses ordres Gurney Halleck et sa troupe d'hommes rescapés, à la suite de l'invasion Harkonnen. {{Cycle de Dune|Place dans le cycle de Dune}} == Thèmes == {{article connexe|univers de Dune}} Le ''[[cycle de Dune]]'' aborde de nombreux thèmes divers : l’[[écologie]] planétaire, l’organisation politique et religieuse, la [[géopolitique]], les rivalités princières et celles des maisons nobles, les rivalités politiques et économiques entre les ordres et les organisations de cet univers, l’acquisition et la préservation de ressources (notamment l’[[Épice]]), la remise en cause de l’[[intelligence artificielle]] et des robots intelligents ([[djihad Buthlérien]]), le [[transhumanisme]] et les [[manipulations génétiques]] (avec les [[ghola]]s), mais aussi le mysticisme, le [[messianisme]] et le contrôle des religions ([[Missionaria Protectiva]]) pour guider la population. Le récit d’aventure contient de nombreuses références à l’Islam, aux cultures du [[Maghreb]] et du Moyen-Orient, fait inédit dans un récit de science-fiction à l’époque. Dans la biographie ''Dreamer of Dune : The Biographie of Frank Herbert'', dédiée à [[Frank Herbert]] et écrite par son fils, Brian Herbert, le combat des [[Algériens|Algérien]] pour l’indépendance du pays est cité parmi les sources d’inspiration de la création du peuple ''Fremen'' de la planète Arrakis. Le nom même du groupe, proviendrait quant à lui de « ''Free Men'' », la traduction rapportée du mot ''[[Berbères|Amazigh]]'' par [[Léon l'Africain]] (aussi connu sous le nom de Hassan al-Wazzan). Écrit durant l’effervescence des indépendances des années 1950 et 1960, le livre contient un chant qui avait retenti en 1962 dans les rues de l’[[Algérie]] : « ''Yahya Chouhada'' »<ref name="Quels liens insolites unissent l'oeuvre Dune et l’Algérie ?">{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=The Casbah |nom=Post |titre=Quels liens insolites unissent l'oeuvre Dune et l’Algérie ? |url=https://www.thecasbahpost.com/quels-liens-insolites-unissent-loeuvre-dune-et-lalgerie/ |site=The Casbah Post |date=2021-11-05 |consulté le=2024-04-17}}</ref>{{,}}<ref name="Dune: Part Two's MENA references broken down">{{Lien web |langue=en |prénom=The New Arab Staff ــ |nom=London |titre=Dune: Part Two's MENA references broken down |url=https://www.newarab.com/news/dune-part-twos-mena-references-broken-down |site=https://www.newarab.com/ |date=2023-06-30 |consulté le=2024-04-17}}</ref>{{,}}<ref name="“Dune” and the Delicate Art of Making Fictional Languages">{{Article|langue=en-US|prénom1=Manvir|nom1=Singh|titre=“Dune” and the Delicate Art of Making Fictional Languages|périodique=The New Yorker|date=2024-02-28|issn=0028-792X|lire en ligne=https://www.newyorker.com/culture/cultural-comment/dune-and-the-delicate-art-of-making-fictional-languages|consulté le=2024-04-17}}</ref>. [[Frank Herbert]] a écrit que son histoire ''«était née d'un concept: écrire un long roman sur les convulsions messianiques que les sociétés humaines s'infligent régulièrement à elles-mêmes»''. Ce faisant, il a précisé que la cible de son ire était ''«l'homme occidental»'', qui profite de cet ''«élan messianique»'' pour contrôler d'autres sociétés et ''«s'infliger»'' un peu plus à l'environnement. Après avoir travaillé sur un article au sujet du contrôle des dunes de sable à Florence, dans l'Oregon, il eut l'idée d'utiliser une planète désertique pour cadre de son nouveau roman. Cela le conduisit à passer quelque temps dans le désert de Sonora et à mener, pour reprendre ses propres termes, un ''«réexamen de l'islam».''<ref name="Le «Dune» de Villeneuve représente tout ce que Frank Herbert critiquait dans son roman">{{Lien web |langue=fr |titre=Le «Dune» de Villeneuve représente tout ce que Frank Herbert critiquait dans son roman |url=https://www.slate.fr/story/218496/film-villeneuve-dune-infidele-esprit-anticolonialiste-roman-frank-herbert |site=Slate.fr |date=2021-11-21 |consulté le=2024-04-17}}</ref> L'univers de ''Dune'' s'inspire fortement de l'[[Islam]]. Aux yeux de [[Frank Herbert]], l'islam constitue une part importante du patrimoine humain et donc, par extension, de son avenir. Il n'en fait pas qu'un usage ornemental: l'univers de ''Dune'' témoigne d'un profond intérêt aussi bien pour les croyances que l'histoire d'une multitude de musulmans. En outre, il est loin de restreindre cette ''«saveur musulmane»'' aux Fremen, le peuple autochtone d'Arrakis, puisqu'il l'étend à tout l'univers de l'histoire – ses peuples, ses religions, ses proverbes et ses livres<ref name="Dune: Part Two's MENA references broken down" />. [[Frank Herbert]] appelle le messie de ''Dune «Mahdi»'', un terme musulman qui désigne non seulement un personnage messianique eschatologique, mais aussi les nombreuses figures historiques qui ont prétendu à ce titre. Et l'histoire a en connu de nombreux qui ont échoué. Les Mahdis (et leurs djihads), qui ont le plus influencé Frank Herbert, sont les musulmans soufis qui ont combattu le [[colonialisme]] européen au XIXe siècle. Il y a notamment l'émir [[Algériens|algérien]] [[Abdelkader ibn Muhieddine]], qui, comme les ''Fremen'', avait fait des fabriques d'armes dans le désert dans sa lutte contre les Français, l'imam tchétchène [[Chamil]], qui combattit les Russes et, d'une manière plus évidente encore, le ''«Mahdi du Soudan»'', [[Muhammad Ahmad ibn Abd Allah Al-Mahdi]], qui mena une guerre contre les Britanniques, qui alimenta la littérature anglaise durant des décennies après sa défaite<ref name="Le «Dune» de Villeneuve représente tout ce que Frank Herbert critiquait dans son roman" />. ''«Je suis un animal politique'', avait déclaré Herbert en 1983, ''et je n'ai jamais vraiment abandonné le journalisme. J'écris sur ce qui se passe de nos jours –les métaphores sont là.»'' ''Dune'' a été écrit au plus fort de la décolonisation du monde musulman. Son histoire en est le reflet, parfois de manière évidente. Dans le livre, les ''Fremen'' acclament Paul, leur [[Mahdi]], en criant ''«Yahya Chouhada»''. Sa mère, Jessica, explique aux lecteurs que cela signifie ''«longue vie aux combattants».'' C'est une traduction relativement correcte. En arabe, la phrase signifie ''«longue vie aux martyrs»'' ''[<nowiki/>[[Chahid (Algérie)|Chouada]]]''<ref name="Quels liens insolites unissent l'oeuvre Dune et l’Algérie ?" />. Elle fut proclamée par les [[Algériens]] lorsque [[Benyoucef Benkhedda]] (qui, durant la guerre d'[[Algérie]], fut à la tête de l'un des premiers gouvernements provisoires algériens, de 1961 à 1962) rentra à [[Alger]] après avoir obtenu l'indépendance. Remarquez comment l'évènement fut rapporté par la Pittsburgh Post-Gazette, le 4 juillet 1962, trois ans seulement avant la publication de ''Dune'': ''«Après son discours à l'aéroport, [<nowiki/>[[Benyoucef Benkhedda]]] et ses ministres ont été précédés jusqu'au cœur de la ville par plusieurs centaines de combattants endurcis descendus des vertes montagnes algériennes de Kabylie. Un cri assourdissant résonnait dans les rues: “Ya hya chouhada” [longue vie aux combattants].»''<ref name="Dune: Part Two's MENA references broken down" />{{,}}<ref name="“Dune” and the Delicate Art of Making Fictional Languages" /> Une autre référence à l’'[[Algérie]] et en particulier à son désert et ses habitants, figure dans l’univers créé autour des ''Fremen'', figures centrales de l’œuvre, présentant des similarités avec le peuple [[Touaregs|Touareg]] et d’autres peuples du désert. L’œuvre puise non seulement dans le vocabulaire arabe mais également [[Berbère standard algérien|Tamazigh]] (Tamasheq). De la sorte, la région du [[Sahara]] « [[Tanezrouft]]» (« ''Pays de la soif »''), située dans le [[Sahara algérien]] est présente dans le troisième tome du cycle, ''Les Enfants de Dune'', sous la forme de «'' Tanzerouft'' », une région qui tout comme son inspiration algérienne est marquée par son aridité et sa carence en eau<ref name="Quels liens insolites unissent l'oeuvre Dune et l’Algérie ?" />. == Adaptations == {{article détaillé|contenu=Article détaillé : [[Dune (franchise)|Œuvres de l’univers de Dune]]}} === Cinéma === * En 1975, le réalisateur [[Alejandro Jodorowsky]] commence à travailler sur [[Dune (Alejandro Jodorowsky)|une adaptation du roman]]. Le projet devait voir la participation d’[[Orson Welles]], [[Salvador Dalí]], [[Mick Jagger]], du dessinateur [[Jean Giraud|Mœbius]] (qui a cosigné le [[storyboard]]), du designer [[Hans Ruedi Giger|{{abréviation discrète|1=H.&nbsp;R.|2=Hans Ruedi}}&nbsp;Giger]], et être mis en musique par les groupes [[Pink Floyd]] (dont le travail avait été enclenché) et [[Magma (groupe)|Magma]]. Mais le projet tourne court, les studios de production lâchant Jodorowsky et son associé [[Michel Seydoux]]<ref>{{article | auteur1=[[Alejandro Jodorowsky]] | auteur2=[[Jean Giraud|Moebius]] | auteur3=Christopher Foss | titre=Dune le film que vous ne verrez jamais | périodique=[[Métal hurlant]]| numéro=107 | date=janvier 1985 | pages=116 | url texte=http://membres.multimania.fr/sarfa/htm/article.html}}</ref>. Jodorowsky réutilisera une partie de son travail (et de l'univers de ''Dune'', notamment le Bene Gesserit) sur la bande dessinée ''[[La Caste des Méta-Barons]]''. Un documentaire, ''[[Jodorowsky's Dune]]'', réalisé par Frank Pavich et retraçant le développement du projet, a été présenté à la [[Quinzaine des réalisateurs]] au [[Festival de Cannes 2013]] puis est sorti en salles. * Le réalisateur [[Ridley Scott]] et Randolph Wurlitzer ont travaillé un temps sur un script de ''Dune'', avant que Scott ne se lance dans l'aventure du film ''[[Blade Runner (film)|Blade Runner]]''. * En 1984, le roman est adapté au cinéma par [[David Lynch]] dans ''[[Dune (film, 1984)|Dune]]'' (sans aucun lien avec les travaux préparatoires de Jodorowsky). Le groupe californien [[Toto (groupe)|Toto]] contribue à la trame sonore du film. Le film est un semi-échec. * Dans les années 2010, une nouvelle adaptation cinématographique du roman est en projet par [[Paramount Pictures]]. Initialement réalisée par [[Peter Berg]], puis [[Pierre Morel (cinéaste)|Pierre Morel]], celle-ci est définitivement abandonnée en mars 2011. * En [[2021 au cinéma|2021]], une [[Dune (film, 2021)|nouvelle adaptation cinématographique]] est réalisée par [[Denis Villeneuve]] et produite par [[Legendary Pictures]]<ref>{{lien web | auteur1=Marc-André Lussier | titre=Denis Villeneuve réalisera la nouvelle adaptation de Dune | url=http://www.lapresse.ca/cinema/201702/01/01-5065137-denis-villeneuve-realisera-la-nouvelle-adaptation-de-dune.php | site=La Presse.ca | date=2017-02-01}}.</ref>. Le tournage débute en mars 2019. Le rôle de [[Paul Atréides]] est attribué à [[Timothée Chalamet]]<ref name="EcranLarge02">{{Lien web | auteur=Christophe Foltzer | titre=Timothée Chalamet nous explique pourquoi le Dune de Denis Villeneuve, ça va être super | url=https://www.ecranlarge.com/films/news/1035993-timothee-chalamet-nous-explique-pourquoi-le-dune-de-denis-villeneuve-ca-va-etre-super | site=ecranlarge.com | date=29 septembre 2018}}.</ref>{{,}}<ref name="ScreenRant">{{Lien web | langue=en | auteur=Kayleigh Donaldson | titre=Denis Villenueve's Dune Movie: Everything You Need To Know| url=https://screenrant.com/dune-movie-2020-trailer-release-date-news/ | site=screenrant.com | date=30 septembre 2018}}.</ref> et c'est [[Rebecca Ferguson (actrice)|Rebecca Ferguson]] qui est choisie pour interpréter celui de [[Jessica Atréides|Dame Jessica]]<ref name="EcranLarge03">{{Lien web | auteur=Christophe Foltzer | titre=Dune : Denis Villeneuve a peut-être trouvé sa Dame Jessica et ce n'était pas une Mission : Impossible | url=https://www.ecranlarge.com/films/news/1033934-dune-denis-villeneuve-a-peut-etre-trouve-sa-dame-jessica-et-ce-n-etait-pas-une-mission-impossible | site=ecranlarge.com | date=6 septembre 2018}}.</ref>{{,}}<ref name="ScreenRant"/>. Comme le confirme le réalisateur aux ''[[Les Rendez-vous Québec Cinéma|Rendez-vous Québec Cinéma]]'', le film est scindé en au moins deux parties<ref name="Première">{{Lien web | auteur=Edouard Orozco | titre=Dune : Denis Villeneuve prévoit au moins deux films | url=http://www.premiere.fr/Cinema/Dune-Denis-Villeneuve-prevoit-au-moins-deux-films | site=[[Première (magazine)|Première]].fr | date=12 mars 2018}}.</ref>{{,}}<ref name="ScreenRant"/>. La première partie sort en septembre 2021 et est ensuite récompensée de 6 Oscars, un Golden Globe et 5 BAFA. [[Dune, deuxième partie|La deuxième partie]] sort en février 2024<ref>https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=278742.html</ref>. Dans le second volet réalisé par Denis Villeneuve en 2024, des modifications sont apportés par rapport au livre, en particulier la temporalité des évènements qui se déroulent sur plusieurs mois, au lieu des années. Par conséquent, le personnage d'Alia Atréides, joué par [[Anya Taylor-Joy]], n'est pas encore né et n'y apparait pas physiquement (le baron Harkonnen sera tué par Paul lui-même). Cependant, le scénario donne plus d'importance à Dame Jessica dans la seconde partie. === Télévision === * En 2000, le roman est adapté dans la série télévisée ''[[Dune (mini-série)|Dune]]''. Celle-ci couvre également le volume ''[[Le Messie de Dune]]'' d'Herbert. * En 2003, le roman ''[[Les Enfants de Dune]]'', le volume suivant d'Herbert, est adapté à son tour à la télévision. === Jeux vidéo === * En 1992, le roman est adapté en jeu vidéo par l’éditeur français [[Cryo Interactive]] avec le jeu ''[[Dune (jeu vidéo)|Dune]]''. * En 1992, {{langue|en|[[Westwood Studios]]}}, adaptant de nouveau le roman en jeu vidéo, fonde le genre du [[jeu de stratégie en temps réel]] (RTS) avec le jeu ''[[Dune II : La Bataille d'Arrakis|{{nobr|Dune {{II}}}} : La Bataille d’Arrakis]]''. * En 1998, {{langue|en|Westwood Studios}} sort ''[[Dune 2000]]''. * En 2001, {{langue|en|Westwood Studios}} sort ''[[Empereur : La Bataille pour Dune]]''. * En 2022, {{langue|en|[[Shiro Games]]}} sort ''[[Dune: Spice Wars]]''. == Livres audio en français == La traduction française est éditée en avril et mai 2019 par Lizzie, marque de livres audio du groupe [[Editis]] : * {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Frank Herbert]] |titre=Dune |sous-titre=Livre premier : Dune - Livre second : Muad'Dib |éditeur=[[Editis|Lizzie]] |lieu=Paris |année=2019 |mois=avril |jour=11 |ean=9791036603174}}.{{commentaire biblio|Texte intégral ; interprète : [[Benjamin Jungers]] ; support : 2 CD audio MP3 ; durée : {{heure|10|11|durée=oui}} et {{heure|7|42|durée=oui}} environ.}} * {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Frank Herbert]] |titre=Dune |sous-titre=Livre troisième : Le Prophète - Appendices |éditeur=[[Editis|Lizzie]] |lieu=Paris |année=2019 |mois=mai |jour=9 |ean=9791036605086}}.{{commentaire biblio|Texte intégral ; interprète : [[Benjamin Jungers]] ; support : 1 CD audio MP3 ; durée : {{heure|6|55|durée=oui}} environ.}}{{commentaire biblio|Le « Lexique de l'Imperium » n'est pas inclus dans la narration.}} == Un classique de la science-fiction == En 1966, le roman remporte le [[prix Hugo]] qui récompense les meilleures œuvres de science-fiction ou de [[fantasy]], à égalité avec le roman ''[[Toi l'immortel]]'' de [[Roger Zelazny]]<ref name="Hugo 1966">{{lien web |titre=The Hugo Awards: 1966 |url=http://www.thehugoawards.org/hugo-history/1966-hugo-awards/ |site=TheHugoAwards.org |éditeur=World Science Fiction Society |consulté le=8 mars 2011}}.</ref> et décroche la même année le premier [[prix Nebula du meilleur roman]]<ref name="Nebula 1965">{{Lien archive|url=http://nebulaawards.com/awards/archive/pastwin.htm|titre=1965 Nebula Awards|site=NebulaAwards.com|horodatage archive=20051217043400|consulté le=17 mars 2010}}</ref>. Ce roman est considéré comme un grand classique de la [[science-fiction]] dans les ouvrages suivants : * Annick Beguin, ''Les {{nombre|100|principaux}} titres de la science-fiction'', Cosmos 2000, 1981 ; * [[Jacques Sadoul (auteur)|Jacques Sadoul]], ''Anthologie de la littérature de science-fiction'', Ramsay, 1981 ; * [[Jacques Goimard]] et Claude Aziza, ''Encyclopédie de poche de la science-fiction. Guide de lecture'', Presses {{langue|en|Pocket}}, coll. « Science-fiction », {{numéro}}5237, 1986 ; * Denis Guiot, ''La Science-fiction'', Massin, coll. « Le monde de … », 1987 ; * ''[[La Bibliothèque idéale de la SF]]'', Albin Michel, ([[1988 en littérature|1988]]) ; * Enquête du Fanzine ''Carnage mondain'' auprès de ses lecteurs, 1989 ; * Lorris Murail, ''Les Maîtres de la science-fiction'', Bordas, coll. « Compacts », 1993 ; * [[Stan Barets]], ''Le science-fictionnaire'', Denoël, coll. « Présence du futur », 1994 ; * ''Bibliothèque idéale'' du webzine [http://www.cafardcosmique.com/Bibliotheque-Ideale-de-la-SF Cafard cosmique] * Nicolas Allard, ''Dune : un chef-d'œuvre de la science-fiction'', Dunod, 2020. [https://www.dunod.com/lettres-et-arts/dune-un-chef-d-oeuvre-science-fiction Présentation du livre] sur le site de l'éditeur Il est étudié d'un point de vue philosophique dans l'article de Terence Blake, « Deleuze et Dune : éloge de la divergence », in ''Philosophie, science-fiction ?'', sous la direction de F. Albrecht, E. Blanquet, J.-L. Gautero & É. Picholle. Éditions du Somnium, octobre 2014<ref>{{pdf}} [https://xenoswarm.files.wordpress.com/2016/11/deleuze-et-dune.pdf « Deleuze et Dune : éloge de la divergence »], sur ''xenoswarm.files.wordpress.com'' (consulté le 11 septembre 2020) ; {{NooSFere œuvre|texte=présentation en ligne|id=101093}}.</ref>. == Autour du roman == Certains noms de planètes issues des romans du ''[[cycle de Dune]]'' (comme [[Arrakis]], Buzzel, [[Caladan]], Corrin, Chusuk, Ecaz, Gammu ([[Giedi Prime]]), Ginaz, Hagal, Harmonthep, Jonction, Kaitan, Lampadas, Lankiveil, Lernaeus, Niushe, Poritrin, Richese, Rossak, [[Salusa Secundus]], Tleilax et Tupile) ont été adoptés pour la nomenclature réelle des plaines et autres caractéristiques de [[Titan (lune)|Titan]], la lune de la planète [[Saturne (planète)|Saturne]]<ref>{{en}} [https://astrogeology.usgs.gov/news/nomenclature/five-names-approved-for-titan-salusa-niushe-harmonthep-corrin-and-ochumare « ''Five Names Approved for Titan: Salusa, Niushe, Harmonthep, Corrin, and Ochumare'' »], ''astrogeology.usgs.gov'', 15 septembre 2017.</ref>{{,}}<ref>[https://astrogeology.usgs.gov/news/nomenclature/two-names-approved-for-titan-giedi-planitia-and-tsiipiya-terra « ''Two Names Approved for Titan: Giedi Planitia and Tsiipiya Terra'' »], ''astrogeology.usgs.gov'', 24 août 2017.</ref>{{,}}<ref name="Titan Planitiae">{{lien web|langue=en|url=http://planetarynames.wr.usgs.gov/SearchResults?target=TITAN&featureType=Planitia,%20planitiae |titre=Gazetteer of Planetary Nomenclature: Titan Planitiae |éditeur=Planetarynames.wr.usgs.gov |consulté le=3 janvier 2015}}</ref>{{,}}<ref name="Titan Labyrinthi">{{lien web|langue=en|url=http://planetarynames.wr.usgs.gov/SearchResults?target=TITAN&featureType=Labyrinthus,%20labyrinthi |titre=Gazetteer of Planetary Nomenclature: Titan Labyrinthi |éditeur=Planetarynames.wr.usgs.gov |consulté le=3 janvier 2015}}</ref>. {{article détaillé|Liste des planètes de Dune}} == Notes et références == === Notes === {{Traduction/Référence|en|Dune (novel)|889634514|type=note}} {{Références|group=alpha}} === Références === {{Références}} == Annexes == {{Autres projets|wikiquote=Dune|wikiquote titre=Dune}} === Bibliographie === * {{Ouvrage |auteur1=Nicolas Allard |titre=Dune |sous-titre=Un chef-d'œuvre de la science fiction |éditeur=Dunod |année=2020 |pages totales=192 |isbn=978-2100815036}}. * {{Ouvrage|auteur1=Lloyd Chery|titre=Tout sur Dune|éditeur=[[L'Atalante (maison d'édition)|L'Atalante]] & Leha|date=2022|pages totales=304|isbn=9791036000850}} {{commentaire biblio|Version augmentée de {{Ouvrage |auteur1=Lloyd Chéry|directeur1= oui |titre=Dune |sous-titre=Le mook |éditeur=L'Atalante & Leha |collection=S f et fantastique |année=2020 |pages totales=256 |isbn=979-1036000591}}.}} * Isabelle Lacroix et Sami Aoun, ''Les enseignements de Dune : enjeux actuels dans l'œuvre phare de Frank Herbert'', Québec, Presses de l'Université du Québec, 2020, 201 p. * {{Ouvrage |prénom1=Roland |nom1=Lehoucq |lien auteur1=Roland Lehoucq |directeur1=oui|titre=Dune |sous-titre=Exploration scientifique et culturelle d'une planète-univers|éditeur=[[Le Bélial'|Le Bélial]]|collection=Parallaxe |année=2020 |pages totales=352|isbn=978-2-84344-972-7}}. * {{Ouvrage |auteur1=Vivien Lejeune |titre=Les visions de Dune |sous-titre=Dans les creux et sillons d'Arrakis |éditeur=Third Eds |année=2020 |pages totales=254 |isbn=978-2377841530}}. * [https://www.slate.fr/story/218496/film-villeneuve-dune-infidele-esprit-anticolonialiste-roman-frank-herbert?amp Le «Dune» de Villeneuve représente tout ce que Frank Herbert critiquait dans son roman], ''Slate'', Ali Karjoo-Ravary, 21 novembre 2021. * [https://www.thecasbahpost.com/quels-liens-insolites-unissent-loeuvre-dune-et-lalgerie/ Quels liens insolites unissent l’oeuvre Dune et l’Algérie ?], ''The Casbah Post'', 5 novembre 2021 * [https://www.newarab.com/news/dune-part-twos-mena-references-broken-down Newly released trailer for Dune: Part Two is full of references to MENA culture], ''The New Arab'', 30 June 2023. === Articles connexes === * [[Glossaire de Dune]] * [[Dune (film, 2021)]] * [[Dune (film, 1984)]] * [[Univers de Dune]] * [[Technologies de l'univers de Dune]] * ''[[Outresable]]'', un roman de science-fiction post-apocalyptique de [[Hugh Howey]] sur un thème similaire. === Liens externes === {{Liens}} {{Succession/Début|nom=''Dune''|étatboîte=uncollapsed}} {{Succession/Ligne |nom= [[Prix Hugo du meilleur roman]]<br />ex æquo avec ''[[Toi l'immortel|Toi l’immortel]]'' par [[Roger Zelazny]] |avant= ''[[Le Vagabond (roman)|Le Vagabond]]'' par [[Fritz Leiber (écrivain)|Fritz Leiber]] |après= ''[[Révolte sur la Lune]]'' par [[Robert A. Heinlein]] |période= [[1966 en littérature|1966]] }} {{Succession/Ligne |nom= [[Prix Nebula du meilleur roman]] |nbno= 2 |avant= (aucun) |nbav= 2 |après= ''[[Babel 17]]'' par [[Samuel R. Delany]] |période= [[1965 en littérature|1965]] }} {{Succession/Ligne |nom= idem |avant= idem |après= ''[[Des fleurs pour Algernon]]'' par [[Daniel Keyes]] |période= [[1965 en littérature|1965]] }} {{Succession/Fin}} {{Palette|Dune|Univers Dune|Frank Herbert|Prix Hugo du meilleur roman|Prix Nebula du meilleur roman}} {{Portail|littérature américaine|science-fiction}} [[Catégorie:Roman de Frank Herbert]] [[Catégorie:Roman de science-fiction américain]] [[Catégorie:Écrit de Dune]] [[Catégorie:Roman américain paru en 1965]] [[Catégorie:Prix Hugo du meilleur roman]] [[Catégorie:Prix Nebula du meilleur roman]] [[Catégorie:Roman américain adapté au cinéma]] [[Catégorie:1965 en science-fiction]] [[Catégorie:Œuvre littéraire se déroulant dans un désert]] [[Catégorie:Roman américain adapté à la télévision]] [[Catégorie:Sable dans l'art et la culture]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Donjon
Donjon
{{voir homonymes|Donjon (homonymie)}} [[Image:Rochester castle.jpg|vignette|redresse=1.6|droite|Donjon du château [[Normands|normand]] de [[Rochester (Kent)|Rochester]], en Angleterre, {{s-|XII}}.]] Le '''donjon''' est la [[Tour (fortification)|tour]] la plus haute d'un [[château fort]] au [[Moyen Âge]], destinée à servir à la fois de point d'observation, de poste de tir et de dernier refuge si le reste de la fortification vient à être pris par un ennemi. À l'origine d'un usage strictement militaire, ces tours, ou bâtiments fortifiés, deviennent progressivement les lieux de résidence des seigneurs des châteaux. Les donjons, à double fonction défensive et administrative, finissent par se généraliser lors de la [[renaissance du XIIe siècle|renaissance du {{s-|XII}}]] marquant l'âge d'or du château fort dont ils sont une caractéristique emblématique. == Étymologie et sens du terme == Le mot « donjon » (ou ''dongun'', ''doignon'', ''dangon'') est issu du [[Langues gallo-romanes|gallo-roman]] (attesté chez [[Du Cange]] sous les formes ''dunjo, dungeo, domniono, domnio''{{etc}}), dérivé du latin ''{{lang|la|dominus}}'' « maître, seigneur ». Il a peut-être subi l'influence du [[francique (langue morte)|vieux bas francique]] ''*dungjo'' de sens proche. Il désigne la partie du château réservée au maître (en latin ''{{lang|la|dominus}}'') de celui-ci. En dehors de son rôle spécifiquement militaire lors d'un [[Siège (militaire)|siège]], on y installe en général les appartements du seigneur et de sa famille, des réserves stratégiques de nourriture et d'armes ; le donjon sert également pour des prisonniers qu'on cherche à isoler particulièrement. Au [[Moyen Âge]], le terme ''{{lang|la|donjonum}}'' s'appliquait à tout l'ensemble fortifié : logis du châtelain, écuries et chapelle<ref>{{ouvrage |auteur1=Matthieu de la Corbière |titre=L'Invention et la défense des frontières dans le diocèse de Genève. Étude des principautés et de l'habitat fortifié ({{sp-|XII|-|XIV}}) |collection=Mémoires et documents |lieu=Annecy |éditeur=[[Académie salésienne]] |année=2003 |pages totales=646 |isbn=2-901102-18-2 |passage=297}}.</ref>. L'usage moderne en français, avec le sens exclusif de « tour la plus haute » est donc une évolution du sens{{efn|« L'ensemble constitué par le [[pralet]], les bâtiments et les fortifications s'appelle le donjon. Le donjon n'est donc pas la tour la plus puissante ou la plus haute du complexe tel que cela est souvent dit, mais le haut lieu fortifié du pouvoir, qui, politiquement et militairement, commande tous les autres. » Extrait de la publication de la thèse de doctorat d'État soutenue en 2005 par Alain Kersuzan : ''Défendre la Bresse et le Bugey, les châteaux savoyards dans la guerre contre le Dauphiné (1282-1355)''.}}. Le terme peut être appliqué à des édifices hors d'Europe, organisés selon les mêmes principes, par exemple certaines [[Château japonais|forteresses du Japon]]. == Utilité == [[Image:Osaka Castle Sakura April 2005.JPG|vignette|Le donjon (''[[tenshu]]'') du [[château d'Osaka]].]] [[Image:Donjon Gisors001.jpg|vignette|Donjon de [[Château de Gisors|Gisors]], caractéristique d'un château sur [[Motte castrale|motte]].]] [[File:Horst kasteel R02.jpg|vignette|Le donjon du [[château de Horst]].]] [[File:Goetsenhoven - Sint-Laurentiuskerk - 01.JPG|vignette|L'[[église de Gossoncourt]] en Belgique et son célèbre donjon médiéval.]] En temps de paix, le donjon renferme les trésors, les armes, les archives de la famille. Le seigneur y loge avec sa famille, à l'étage noble : le premier étage. Par sa position élevée, le sommet du donjon est en général celui qui offre la meilleure vue de la région environnante. En cas de siège, c'est l'endroit privilégié d'où peuvent être observés les mouvements de l'ennemi. Si le château est de petite taille, c'est de là que les archers et les machines auront la plus grande portée de tir. Les châteaux sont prévus pour que, si la muraille extérieure est prise, les enceintes intérieures puissent encore être défendues. Le donjon est le dernier refuge dans ce cas, il est conçu pour être défendable même si tout le reste du château est déjà pris. Il ne s'agit pas que de se défendre d'attaquants venus de l'extérieur de la forteresse ; pour le seigneur du château, la disposition du donjon permet de se prémunir contre des trahisons venant, notamment, des vassaux venus en renfort et amalgamés à la garnison. En général, les visiteurs des châteaux sont donc tenus à l'écart du donjon, afin que l'agencement intérieur du bâtiment soit inconnu des assaillants, en cas de conflit, de trahison ou de retournement d'alliance. Les donjons sont parfois conçus selon des plans d'une grande complexité, pour dérouter et piéger les attaquants, par exemple celui du [[château d'Arques-la-Bataille]]<ref>Le donjon d'Arques est étudié en détail par Viollet-le-Duc dans le chapitre « Donjon » de son ''[[s:Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 5, Donjon|Dictionnaire raisonné de l'architecture française du {{sp-|XI|e|au|XVI}}]]''.</ref>. Le donjon est aussi, en général, en contact avec l'extérieur de l'enceinte, afin de permettre d'en sortir ou d'y rentrer sans avoir à passer par le reste de l'enceinte. Cette disposition peut être vitale lorsque le donjon se trouve assiégé, en permettant de s'échapper. == Les donjons en France == La raison première qui fit élever des donjons furent les incursions des [[Vikings]]. Les [[domaine médiéval|villas]] [[mérovingiens|mérovingiennes]] évoquaient parfois les ''villæ'' gallo-romaines ; mais quand les Vikings se jetèrent périodiquement sur le continent occidental, les seigneurs, les monastères, les rois et les villes elles-mêmes songèrent à protéger leurs domaines par des forteresses en bois que l'on élevait sur le bord des rivières et autant que possible sur des emplacements déjà défendus par la nature. Les Vikings eux-mêmes, lorsqu'ils eurent pris l'habitude de descendre sur les côtes des [[Gaule]]s et de remonter les fleuves, établirent, dans quelques îles près des embouchures ou sur des promontoires, des camps retranchés avec une forteresse pour mettre leur butin à l'abri des attaques et protéger leurs bateaux amarrés. C'est aussi dans les régions qui furent particulièrement ravagées par les Vikings que l'on trouve les plus anciens donjons, et ces forteresses primitives sont habituellement bâties sur plan rectangulaire formant un [[parallélogramme]] divisé quelquefois en deux parties. Le plus haut donjon d'Europe était celui du [[château de Coucy]], dans l'[[Aisne (département)|Aisne]], qui se dressait à plus de {{nobr|54 mètres}} de hauteur, mais fut détruit en 1917 par l'armée allemande pour des raisons indéterminées. C'est maintenant celui de [[Tour de Crest|Crest]] avec ses {{nobr|52 mètres}} mais ce titre pourrait aussi revenir au [[Forteresse de Largoët|château de Largoët]] avec un donjon dominant le fond de ses douves de {{nobr|57 mètres}}, avec ses sept étages et ses {{nobr|177 marches}}. Le donjon du [[château de Rouen]], dit [[tour Jeanne d'Arc]], encore en élévation et ouvert à la visite, représente un exemple de l'[[architecture philippienne]] mise en œuvre par [[Philippe II Auguste|Philippe Auguste]] au sein du domaine royal et du [[duché de Normandie]] : donjon détaché de l'enceinte fortifiée, construit de 1204 à 1210. == Évolution du donjon au cours des âges == === Les donjons romans quadrangulaires === Ils font leur apparition aux alentours de l'an mil et perdureront tout au long des {{s2-|XI|XII}}. Ils regroupent à la fois les fonctions défensives et de résidence. C'est dans ces grands donjons de forme carrée ou barlong construits en pierre que furent concentrés les trois éléments les plus significatifs et les plus chargés de symboles que sont les lieux de sociabilité avec la grande salle, l'''aula'', les espaces destinés à la vie privée, la ''camera'' et ceux destinés à la pratique de la religion, la ''capella''. Le plan rectangulaire, malgré le défaut des angles morts, présente une plus grande facilité de construction et, grâce à son [[mur de refend]] intérieur, il utilise des bois de charpente de portée plus restreinte que dans un donjon de plan circulaire, ce qui peut expliquer que l'on ait préféré ce modèle qui perdurera jusqu'à la fin du {{s-|XII}} (vers 1180). En [[Basse-Normandie]], le plan rectangulaire sera de nouveau à la mode au début de la [[guerre de Cent Ans]] ([[Château de Saint-Sauveur-le-Vicomte|Saint-Sauveur-le-Vicomte]], [[Château de Creully|Creully]], [[Hambye]]{{etc}}<ref>{{Ouvrage |auteur1=Bernard Beck |titre=Châteaux forts de Normandie |lieu=Rennes |éditeur=[[Ouest-France]] |année=1986 |pages totales=158 |passage=117 |isbn=2-85882-479-7}}.</ref>). La région naturelle du [[Val de Loire]] présente certains des plus anciens donjons français romans : [[Langeais]] (vers 994), [[Loches]] (vers 1010-1030). [[Fichier:Donjon de Pouzauges..jpg|gauche|vignette|[[Château de Pouzauges|Donjon de Pouzauges]] (style « niortais »).]] En [[Vendée (département)|Vendée]], ancien [[comté de Poitou]], il est observé, surtout dans le bocage, des donjons romans du style « niortais ». Ce sont des donjons carrés ou rectangulaires renforcés aux angles par des tours ou des contreforts arrondis et pleins. Le milieu de chacune des façades est également renforcé par des petites tours ou contreforts à demi engagés. [[Château de Noirmoutier|Noirmoutier]] en est un bel exemple, mais on en voit aussi sur les châteaux ayant appartenu aux [[Vicomte de Thouars|vicomtes de Thouars]]. Il en existe ainsi aux [[Donjon de Châteaumur|Châtelliers-Châteaumur]], à [[Château de Pouzauges|Pouzauges]], à [[Château de Tiffauges|Tiffauges]] ; et il y en a eu également à [[Enceinte fortifiée de Vouvant|Vouvant]], [[Château de Mallièvre|Mallièvre]]{{etc}} === Cas particulier des donjons annulaires ou ''shell-keep'' === Entre la fin de la [[Conquête normande de l'Angleterre|conquête de l'Angleterre]] par [[Guillaume le Conquérant|Guillaume II de Normandie]] et la première croisade se sont construits les ''shell-keep'' (« donjons-coquilles ») à partir des mottes castrales déjà présentes<ref>{{ouvrage |auteur=Frances et Joseph Gies |titre=La Vie dans un château médiéval |éditeur=Les Belles Lettres |année=2018 |passage=29-31}}.</ref>. Ébauché en [[Normandie]] au milieu du {{s-|XI}}, après 1066, le modèle va se diffuser des deux côtés de la [[Manche (mer)|Manche]]. Très courant en Angleterre, il en subsiste quelques exemples en Normandie : [[Château de Courcy (Calvados)|Courcy]] (Calvados), [[Château du Quesnay (Vatteville-la-Rue)|Vatteville-la-Rue]] (Seine-Maritime), [[Château d'Avrilly|Avrilly]] (Eure), [[Château des Ducs (Argentan)#Le premier logis|Argentan]] (Orne) ou [[Château de La Haye-du-Puits|La Haye-du-Puits]] (Manche)<ref name="Bouet_p8"/>. En fin de compte, il y en a sur des terres ayant été dominées par les [[Plantagenêts]]. Ailleurs, ils sont plus rares, d'une manière générale ils sont exceptionnels au sud de la [[Loire]]. Ainsi, il y en a en [[Côte-d'Or]] ([[Antigny-le-Château]]), en [[Vendée (département)|Vendée]] ([[Vieux Château de La Roche-sur-Yon|La Roche-sur-Yon]]), en [[Charente-Maritime]] ([[Pisany]] et [[Château de Saint-Jean-d'Angle|Saint-Jean-d'Angle]])<ref name="+1">{{Lien web |titre=Les ''shell-keep'' ou donjons annulaires |url=https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1998_num_156_3_1817000 |site=persee.fr |date=1998 |consulté le=6 avril 2021}}.</ref>. La grande particularité de ces donjons est que à la différence d'une haute tour étroite, sans cour intérieure, aménagée en plusieurs niveaux et couverte d'une toiture, elle se constitue d'une enceinte ovoïde ou circulaire encerclant une petite motte formant cour intérieure, et des bâtiments renfermant logis, cuisines, écuries, communs qui entourent cette cour intérieure et adossés aux remparts. L'enceinte n'a quasiment pas de tours de flanquement, mais a au moins une porte fortifiée défendue par un [[pont-levis]] ou amovible enjambant un fossé protégeant l'enceinte<ref name="+1" />{{,}}<ref name="Bouet_p8">{{Article |auteur1=Damien Bouet |titre=Châteaux romans de Normandie |périodique=[[Moyen Âge (magazine)|Moyen Âge]] |numéro=131 |date=novembre-décembre 2022, janvier 2023 |pages=8 |issn=1276-4159}}.</ref>. === Les donjons-beffrois === Les donjons-beffrois sont des grandes tours typiques des [[Château fort|châteaux médiévaux]] des terres d'Empire et de France méridionale<ref>{{Ouvrage |titre=L'Invention et la Défense des frontières dans le diocèse de Genève |sous-titre=étude des principautés et de l'habitat fortifié, {{sp-|XII|-|XIV|s}} |auteur1=Matthieu de la Corbière |préface=Pierre Guichard |lieu=Annecy |éditeur=[[Académie salésienne]] |collection=Mémoires et documents publiés par l'Académie salésienne |numéro dans collection=107-108 |année=2003 |pages totales=646 |isbn=978-2-901-10218-2 |passage=294}}.</ref>. Appelées [[bergfried]], ces tours de défense se différencient des donjons des châteaux français ou anglais par le fait qu'elles ne contiennent pas de locaux d'habitation. === Les donjons cylindriques et leurs variantes === Ils apparaissent au cours du {{s-|XII}}. L'un des plus anciens pouvant être le donjon du [[château de Fréteval]] dressé vers l'an 1100. <gallery caption="Divers donjon"> Fichier:Donjon du château de morthemer ouest.jpg|[[Valdivienne|Morthemer]] (Vienne). Fichier:DonjonLillebonne1.jpg|[[Lillebonne]], {{s-|XV}}. Fichier:Tour Jeanne D'Arc10.jpg|[[Château de Rouen]]. Fichier:Niort donjon.JPG|[[Donjon de Niort|Niort]]. Fichier:94 - Vincennes Château.jpg|[[Château de Vincennes]]. Fichier:Chateaudun Chateau 03.jpg|[[Château de Châteaudun]], {{s-|XII}}. Fichier:Donjon Tournebu.JPG|[[Donjon de Tournebu|Tournebu]] (Calvados), {{s-|XIII}} Fichier:Chateau-falaise-calvados.jpg|[[Château de Falaise]] (Calvados), {{s-|XII}} Fichier:Torre s marco argentano.jpg|Tour de [[Drogon de Hauteville|Drogon]], à [[San Marco Argentano]] ([[Calabre]]), Italie, {{s-|XI}}. </gallery> == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe=note}} === Références === {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets | commons = Category:Keeps | wiktionary = donjon | wikiversity = <!-- Wikiversity --> | wikibooks = <!-- Wikibooks --> | wikisource = <!-- Wikisource --> | wikiquote = <!-- Wikiquote --> }} === Bibliographie === * {{article | auteur = Christian Corvisier | titre = Les ''shells Keeps'' ou donjons annulaires : un type architectural anglo-normand ? | périodique = Bulletin trimestriel de la Société géologique de Normandie et Amis du Muséum du Havre | tome = 84, fascicules 3-4 | année = 1997 | pages = 71-82}}. * Christian Corvisier, « La tour d'Ostrevant à Bouchain : un donjon de type anglo-normand au comté de Hainaut », in ''Bulletin Monumental,''1999-3, p. 261-282, [https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1999_num_157_3_2316 (lire en ligne)]. * {{Ouvrage |auteur1=[[Daniel Schweitz]] |titre=Châteaux et forteresses du Moyen Âge en Val de Loire |sous-titre=Touraine, Anjou, Berry, Orléanais, Vendômois, Marche bretonne |éditeur=CLD |lieu=Tours |année=2006 |pages totales=191 |pages=192 |isbn=2-85443-490-0}}. * Daniel Schweitz, « Sur l’invention scientifique du donjon féodal en Vendômois (XIX<sup>e</sup>-XXe siècles) », ''Bulletin de la Société archéologique du Vendômois'', 2022, p. 19-32. * [[Eugène Viollet-le-Duc]], [[s:Dictionnaire_raisonn%C3%A9_de_l%E2%80%99architecture_fran%C3%A7aise_du_XIe_au_XVIe_si%C3%A8cle/Donjon|''Dictionnaire raisonné de l'architecture française du {{sp-|XI|e|au|XVI}}'', tome 5, ''Donjon'']]. === Articles connexes === * {{lien|fr=Donjon annulaire|lang=en|trad=Shell keep}} * ''[[Tenshu]]'', donjon japonais === Liens externes === {{Liens}} {{Palette|Fortifications}} {{Portail|architecture|Moyen Âge}} [[Catégorie:Donjon médiéval| ]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Dow%20Jones%20Industrial%20Average
Dow Jones Industrial Average
{{Infobox Indice boursier | nom = Dow Jones Industrial Average | image = DJIA historical graph (log).svg | légende = Évolution du DJIA entre 1896 et 2018 ([[échelle logarithmique]]). | place = {{USA-d}} [[New York Stock Exchange]] | type = | opérateur = Dow Jones Indexes | pondération = Non proportionnelle aux capitalisations boursières | valeurs = 30 | capital = {{nombre|8000|milliards}} d'euros (décembre 2019) | pts-départ = }} Le '''Dow Jones Industrial Average''' souvent raccourci en '''Dow Jones''' est un indice du [[New York Stock Exchange]]. C'est le plus vieil [[indice boursier]] du monde. L'indice repose sur la capitalisation boursière des 30 plus grosses entreprises cotées au New York Stock Exchange. Les entreprises présentes évoluent avec le temps. La marque ''Dow Jones'' est la propriété de Dow Jones Indexes, une coentreprise détenue à 90 % par [[CME Group]] et à 10 % par [[Dow Jones and Company]]. == Origine et création == L'indice a été créé en 1896 par [[Charles Dow]] ([[1851]]-[[1902]]) et [[Edward Jones (statisticien)|Edward Jones]], deux journalistes qui travaillaient auparavant dans une agence de presse financière, le ''Wall Street Financial News Bureau''. Ils créèrent la société Dow Jones avec pour ambition d'estimer quelles [[Histoire des bourses de valeurs#Charles Dow et Eddie Jones, première idylle entre industrie et Bourse|valeurs industrielles ont le plus fort potentiel de la Bourse]]. == Histoire et évolution == {{Article détaillé|Composition historique du Dow Jones Industrial Average}} * 1884 : fondation de l'indice par [[Charles Dow]]. Sur onze sociétés, neuf sont des compagnies de chemins de fer. Les deux autres, [[Western Union]] et [[Pacific Mail]], opèrent dans la télégraphie et la machine à vapeur. * {{date-|26 mai 1896}} : début de la publication de l'indice, où entre [[General Electric]], dopé par les inventions de [[Thomas Edison]]. Un des titres est U.S. Leather, société qui produit des courroies en cuir pour machines agricoles et qui disparaîtra en [[1952]]<ref>{{lien web |titre=404 Not Found Page |url=http://www.davidstuff.com/financial/dow12.htm |site=davidstuff.com |consulté le=18-05-2023}}.</ref>. La première cotation de l'indice est de {{formatnum:40.94}} points. * {{date-|8 août 1896}} : jour du plus bas historique de l'indice : {{formatnum:28.98}} points. * 1899 : sur douze sociétés de l'indice, trois produisent de l'acier et trois autres du cuivre ou du plomb, soit la moitié du total. Dès 1913, les États-Unis produiront autant d'acier que la France, l'Allemagne et l'Angleterre réunis. * {{date-|1919}} : l'indice termine l'année à 107,23 points, un record. * {{date-|1920}} : sur l'année, l'indice perd 35,38 points. * Entre {{date-|août 1921}} et le {{date-|3 septembre 1929}} : l'indice grimpe de 468 % et s'établit à 381,7 points au plus haut, totalisant près de huit années de hausse continue. * {{date-|avril 1929}} : premier système de cotation électrique par [[Saint-Phalle & Co.]]<ref>{{en}} [https://content.time.com/time/subscriber/article/0,33009,769240,00.html « Business & Finance: De Saint Phalles »], ''Time'', 29 avril 1929.</ref>. * {{date-|24 octobre 1929}} : « ''Black Thursday'' », début du [[krach de 1929]]. * {{date|1929}} : le bilan annuel enregistre une perte de 51,52 points, l'indice terminant à 248,48 points. * 1931 : perte record de 52,67 % sur l'année. * 1932 : le DJIA atteint 41,22 points, au plus bas, depuis 1897. * 1938 : l'indice termine l'année à 154,76. * 1945 : l'indice termine l'année à 192,91, repassant entre-temps le niveau de 1938. * 1954 : l'indice termine l'année à 404,39, dépassant le record de 1929. * 1972 : l'indice franchit la barre des {{formatnum:1000}} points. * 1973-1974 : effets du [[Premier choc pétrolier|choc pétrolier]], jusqu'au 6 décembre 1974, le DJIA perdra progressivement plus de 45 % de sa valeur, pour terminer à 616,24 points. * 1976 : l'indice repasse la barre des {{formatnum:1000}} points. * 1977-1979 : effets du [[Deuxième choc pétrolier|second choc pétrolier]], morosité boursière, stagnation. * 1982 : l'indice repasse à nouveau la barre des {{formatnum:1000}} points et commence une période de hausse. * {{date-|19 octobre 1987}} : [[krach d'octobre 1987|krach en octobre]], l'indice passe néanmoins la barre des {{formatnum:2000}} points. * 1991 : franchissement de la barre des {{formatnum:3000}} points. * {{date-|15 décembre 1996}} : discours dit de l'[[exubérance irrationnelle]] prononcé par [[Alan Greenspan]]. * {{date-|29 mars 1999}} : l'indice termine pour la première fois au-dessus des {{nombre|10000|points}}<ref>[https://archive.wikiwix.com/cache/20110223232758/http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/economie/etats-unis/200910/14/01-911317-il-etait-une-fois-le-dow-jones.php Il était une fois le Dow Jones]</ref>. * {{date-|1 novembre 1999}} : [[Intel]] et [[Microsoft]] premières sociétés du Nasdaq à entrer au Dow Jones. * {{date-|14 janvier 2000}} : record à {{formatnum:11722.98}} points. En cinq ans, le Dow Jones a triplé de valeur et le [[Nasdaq]] sextuplé. * {{date-|mars 2000}} : début du [[krach boursier de 2001-2002|krach boursier]] du fait de l'[[Bulle Internet|éclatement de la bulle spéculative liée à Internet et au NTIC]]. * {{date-|17 juillet 2007}} : nouveau record, pour la première fois au-dessus de {{nombre|14000|points}}. * {{date-|11 octobre 2007}} : plus haut historique en cours de séance, {{formatnum:14198.10}} points. * 2008-2009 : 17 mois de période de baisse, effets de la [[crise des subprimes]]. * {{date-|9 mars 2009}} : le Dow Jones clôt la séance à son plus bas niveau depuis 1997 : {{formatnum:6547.05}} points. * {{date-|6 mai 2010}} : [[Flash Crash de 2010|''flash crash'']], effets de la [[crise de la dette publique grecque]]. * {{date-|8 mars 2013}} : une hausse de l'emploi et un taux de chômage au plus bas depuis 2008 aux [[États-Unis]] fait bondir [[Wall Street]] à {{formatnum:14413.17}} points, nouveau record en 4 jours d'affilée. * {{date-|24 avril 2013}} : un [[Twitter|tweet]] factice de l'[[Associated Press|AP]] disant qu'il y a eu deux explosions à la Maison-Blanche fait perdre en l'espace de quelques minutes 143 points au Dow Jones, soit environ 136,5 milliards de dollars, entre 19h07 et 19h10. * {{date-|15 juillet 2014}} : [[Janet Yellen]], présidente de la [[Réserve fédérale des États-Unis|FED]], s’inquiéte de la valorisation excessive de certaines actions, à l’occasion de son témoignage semi-annuel de politique monétaire devant le Comité bancaire du [[Sénat américain]]<ref>{{lien web |titre=US / Eco : Yellen s'inquiète (enfin ?) de la valorisation de certaines actions |url=http://www.boursier.com/actualites/macroeconomie/us-eco-yellen-s-inquiete-enfin-de-la-valorisation-de-certaines-actions-587179.html |site=Boursier.com |consulté le=24-08-2020}}.</ref>. * {{date-|16 juillet 2014}} : le Dow Jones clôt a son plus haut niveau historique à {{formatnum:17138.20}} points. Sa valeur a plus que doublé en l'espace de cinq ans, depuis les points bas de la [[crise financière de 2008]]. * {{date-|23 décembre 2014}} : le Dow Jones atteint pour la première fois les {{formatnum:18000}} points après une révision en forte hausse du [[produit intérieur brut (PIB)]] américain. * {{date-|25 janvier 2017}} : l'indice dépasse les {{formatnum:20000}} points. * {{date-|4 janvier 2018}} : l'indice dépasse les {{formatnum:25000}} points. * {{date-|12 février 2020}} : le Dow Jones affiche un record avec {{formatnum:29551.42}} points<ref>[https://www.investopedia.com/ask/answers/100214/what-dow-jones-industrial-average-djia-alltime-high.asp#:~:text=The%20Dow%20Jones%20Industrial%20Average%2C%20also%20known%20as%20the%20Dow,12%2C%202020.]</ref>. * {{date-|26 février 2020}} : du fait de la [[pandémie de Covid-19]] le Dow Jones perd {{nombre|1190 points}}, soit 4,4 %, pour terminer à {{formatnum:25766}} et continue à baisser pendant les semaines suivantes. * {{date-|9 mars 2020}} : le Dow Jones chute brutalement et enregistre la pire journée de son histoire perdant près de {{formatnum:2000}} points. 6 minutes après l’ouverture des marchés, le Dow Jones chute de 7 % en raison de la pandémie, ce qui déclenche automatiquement un mécanisme d’interruption temporaire des échanges d’une durée de 15 minutes, permettant au marché et aux investisseurs de se ressaisir. Cet événement est très rarement survenu. * {{date-|12 mars 2020}} : le Dow Jones chute brutalement et enregistre la pire journée de son histoire perdant 9,99 % et {{formatnum:2352.60}} points, entraînant automatiquement l’interruption des marchés. C’est la deuxième fois dans la même semaine que ce processus se déclenche. * {{date-|16 mars 2020}} : l'indice chute à {{formatnum:20188.52}} points, soit une perte de {{formatnum:3364.7}} points depuis le 12. Avec une perte de 12,9 % en une journée, c'est la troisième pire chute de l'histoire du Dow Jones<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=Fred |nom=Imbert |titre=Dow drops nearly 3,000 points, as coronavirus collapse continues; worst day since '87 |url=https://www.cnbc.com/2020/03/15/traders-await-futures-open-after-fed-cuts-rates-launches-easing-program.html |site=CNBC |date=2020-03-15 |consulté le=2020-11-11}}</ref> * {{date-|24 mars 2020}} : plus gros gain de pourcentage du Dow Jones depuis le 15 mars 1933, soit plus de 11 %, avec {{formatnum:2112.98}} points<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=Fred Imbert,Thomas |nom=Franck |titre=Dow rebounds more than 11% in best day since 1933 as Congress nears coronavirus stimulus deal |url=https://www.cnbc.com/2020/03/23/dow-futures-up-more-than-200-points-as-senate-debates-over-virus-bill.html |site=CNBC |date=2020-03-23 |consulté le=2020-11-11}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=en-US |prénom1=Alexander Osipovich, Caitlin Ostroff and Joanne |nom1=Chiu |titre=Dow Soars More Than 11% In Biggest One-Day Jump Since 1933 |périodique=Wall Street Journal |date=2020-03-24 |issn=0099-9660 |lire en ligne=https://www.wsj.com/articles/global-stock-markets-dow-update-3-24-2020-11585012632 |consulté le=2020-11-11 }}</ref> * {{date-|3 juin 2020}} : le Dow Jones dépasse les {{formatnum:27000}} points<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Weekly DJIA index performance 2020 |url=https://www.statista.com/statistics/1104278/weekly-performance-of-djia-index/ |site=Statista |consulté le=2020-11-11}}</ref>. * {{date-|8 novembre 2020}} : à la suite de l'annonce de la découverte d'un vaccin par [[Pfizer]] contre le Covid-19, le Dow Jones fait un gain de 834,57 points, et clôture à {{formatnum:29157.97}} points<ref>[https://www.cnbc.com/2020/11/08/election-stock-market-futures-open-to-close-news.html]</ref>. * {{date-|novembre 2023}} : l'indice franchit la barre des {{formatnum:35000}} points. * décembre 2023 : l'indice franchit la barre des 36 000 points. * 14 décembre 2023 : record historique, l'indice franchit la barre des 37 000 points. * 22 janvier 2024 : l'indice franchit la barre des 38 000 points. == Corrélation avec les autres bourses == Les performances annuelles du Dow Jones se sont rapprochées de celles du [[CAC 40]], du [[DAX]] et du [[Footsie]], les grands marchés boursiers étant [[Histoire des bourses de valeurs#XXIe siècle|de plus en plus dépendants les uns des autres depuis une quinzaine d'années]]. == Composition de l'indice == L'indice comprend 30 [[entreprise]]s importantes, mais les entreprises présentes dans l'indice ont changé avec le temps. Des douze entreprises originelles, plus aucune n'est encore présente, [[General Electric]] l'ayant quitté en 2018. Elle figurait de manière ininterrompue dans l’indice depuis {{date-|novembre 1907}}. Depuis le 26 février 2024, les trente entreprises entrant dans la composition du Dow Jones Industrial Average sont : * [[3M]] (chimie, électronique et entretien) ; * [[Amazon]] (commerce en ligne, cinéma et robotique) * [[American Express]] (services financiers) ; * [[Amgen]] (biotech) ; * [[Apple]] (secteur technologique) ; * [[Boeing]] (aéronautique et aérospatiale) ; * [[Caterpillar Inc.]] (matériel de chantiers) ; * [[Chevron Corporation|Chevron Corp.]] (pétrole) ; * [[Cisco Systems]] (réseautique) <!-- xlate -->; * [[The Coca-Cola Company]] (boisson, agroalimentaire) ; * [[DuPont|Dow]] (chimie) ; * [[Goldman Sachs]] (banque) ; * [[Home Depot]] (distribution de matériel de bricolage) ; * [[Honeywell]] (chimie) ; * [[Intel|Intel Corp.]] (microprocesseurs) ; * [[International Business Machines]] (matériel, logiciel et services informatiques) ; * [[Johnson & Johnson Corporation]] (pharmacie) ; * [[JPMorgan Chase & Co.]] (services financiers) ; * [[McDonald's Corporation]] (restauration rapide) ; * [[Merck & Co. Inc.]] (pharmacie) ; * [[Microsoft]] (logiciel) ; * [[Nike (entreprise)|Nike]] (équipement et habillement sportifs) ; * [[Procter & Gamble]] (entretien, pharmacie, alimentation) ; * [[Salesforce]] (éditeur de logiciel) ; * [[The Travelers Companies]] (assurance) ; * [[UnitedHealth Group]] (santé) ; * [[Verizon Communications|Verizon]] (télécommunications) ; * [[VISA International Service Association|Visa]] (services bancaires) ; * [[Wal-Mart]] Stores Inc. (grande distribution) ; * [[The Walt Disney Company|Walt Disney Company]] (divertissement). Les entreprises disparues du Dow Jones y ayant figuré plus de 70 ans sont : #[[General Electric]] (électricité, 111 ans, 1894- et 1907-2018) ; #[[U.S. Steel]] (acier, 92 ans, 1899-1991) ; # [[General Motors]] (automobile, 85 ans, 1915-6 et 1925-2009) ; # [[Honeywell]] (chimie, 82 ans, 1925-2008), retour dans l'indice le 31/08/2020 ; # [[Texaco]] (pétrole, 80 ans, 1915-24 et 1925-97) ; # [[Westinghouse Electric]] (électricité, 77 ans, 1916-25 et 1928-95) ; # [[American Telephone and Telegraph]] (téléphone, 77 ans, 1916-28 et 1939-2004) ; # [[Sears, Roebuck and Company]] (distribution, 75 ans, 1924-1999) ; # {{Lien|American Can Company}} (boîtes de conserve, 74 ans, 1916-1991) ; # [[Kodak]] (appareils photos, 73 ans, 1930-2004) ; # [[Woolworth's]] (distribution, 72 ans, 1924-1997) ; # [[Union Carbide]] (chimie, 71 ans, 1928-1999). Les entreprises disparues du DJIA sont : * [[ExxonMobil|ExxonMobil Corp.]] (pétrole), présent depuis 1928 sous le nom de [[Standard Oil of New Jersey]]. Sorti de l'indice le 31/08/2020 ; * [[Pfizer|Pfizer Inc.]] (pharmacie), sorti le 31/08/2020 ; * [[Raytheon Technologies]] (aéronautique et défense), sorti le 31/08/2020 ; Six derniers changements<ref>{{lien web |langue=en |auteur1=David B. Wilkerson |titre=Brill's Content reveals 'Guardians of the Dow' |url=http://www.marketwatch.com/story/brills-content-reveals-guardians-of-the-dow |accès url=payant |site=marketwatch.com |date=05-01-2000 |consulté le=18-05-2023}}.</ref> : * {{date-|22 septembre 2008}} : [[Kraft Foods]] remplace American International Group ; * {{date-|8 juin 2009}} : [[Cisco Systems]] et [[The Travelers Companies]] remplacent respectivement [[General Motors]] et [[Citigroup]] ; * {{date-|24 septembre 2012}} : [[UnitedHealth Group]] remplace Kraft Foods ; * {{date-|23 septembre 2013}} : [[Goldman Sachs]], [[Visa (entreprise)|Visa]] et [[Nike (entreprise)|Nike]] remplacent [[Alcoa]], Bank of America et [[Hewlett-Packard]] ; * {{date-|19 mars 2015}} : [[Apple]] remplace [[AT&T]] ; *{{date-|18 juin 2018}} : [[Walgreens Boots Alliance]] remplace [[General Electric]] ; *2 avril 2019 : [[Dow (entreprise)|Dow]] remplace DowDupont (qui a été scindée en trois entités : -1- Dow -2- DuPont -3- Corta Agriscience)<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=DOWDUPONT remplacé par Dow Inc au sein du Dow Jones|url=https://www.boursorama.com/bourse/actualites/dowdupont-remplace-par-dow-inc-au-sein-du-dow-jones-279714460e6a02bb9ca165befce51291|site=Boursorama|date=2019-03-27|consulté le=2020-03-27}}</ref>; *26 février 2024 : [[Amazon]] remplace [[Walgreens Boots Alliance]]. == Calcul de l'indice == Pour calculer le Dow Jones, la somme des prix des 30 actions est divisée par un diviseur, le Dow Divisor. Le diviseur est ajusté en cas de fractionnement d'actions, de scissions ou de changements structurels similaires, pour s'assurer que de tels événements ne modifient pas en eux-mêmes la valeur numérique du Dow Jones. Au début, le diviseur initial était composé du nombre initial de sociétés de composants ; cela a d'abord fait du Dow Jones une simple moyenne arithmétique. Des événements tels que des fractionnements d'actions ou des changements dans la liste des sociétés composant l'indice modifient la somme des prix des composants. Dans ces cas, afin d'éviter une discontinuité dans l'indice, le Dow Divisor est mis à jour afin que les cotations juste avant et après l'événement coïncident<ref>{{Lien web |titre=Market Lab - Data, Stocks, Tables, News - Barrons.com |url=https://www.barrons.com/market-data/market-lab |site=www.barrons.com |consulté le=2020-09-23}}</ref>. == Notes et références == {{Références}} == Annexes == === Articles connexes === * [[Indice boursier]], contient entre autres plusieurs liens vers d'autres indices boursiers * [[Indice S&P 500]] * [[Histoire des bourses de valeurs]] === Liens externes === * {{en}} [http://www.dj.com Dow Jones] * {{en}} [http://www.google.com/finance?cid=983582 Cotation] * [http://savio-michellod.blogspot.com/2007/01/historique-du-djia.html Petite histoire du DJIA] *[https://www.epargnant30.fr/dow-jones-industrial-average-djia/ 4 choses à savoir sur le Dow Jones Industrial Average] * {{en}} [http://dowjonestoday.eu The Latest About Dow Jones Today] {{Palette | DJIA | Indices boursiers }} {{Portail|économie|New York|États-Unis|Finance}} [[Catégorie:Indice boursier]] [[Catégorie:Entreprise du Dow Jones|*]] [[Catégorie:Histoire des bourses de valeurs]] [[Catégorie:Indice sans dividendes]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Divinit%C3%A9s%20topiques
Divinités topiques
{{ébauche|mythologie}} Les '''divinités topiques''' sont des [[divinité]]s d'un lieu géographique. On trouve des divinités topiques de [[fleuve]]s, de [[ville]]s… En général, la divinité porte le même nom que ce à quoi elle est attachée. L'exemple le plus connu est [[Athéna]]. Bien que divinité principale du [[mythologie grecque|panthéon grec]], elle est aussi, et entre autres, une divinité topique, c'est la déesse d'[[Histoire d'Athènes|Athènes]]. Prosper Mérimée écrit dans "la Vénus d'Ille" : " Cette Vénus était la divinité topique de la cité de Boulternère,...". Les [[divinités égyptiennes|dieux égyptiens]] étaient aussi des divinités topiques. == Voir aussi == * [[Dieux égyptiens par ville]]. * [[Iemanja]] * [[Chenghuang]] {{Portail|géographie|religions et croyances}} [[Catégorie:Divinité|Topiques]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Danse
Danse
[[Fichier:William-Adolphe Bouguereau (1825-1905) - The Dance (1856).jpg|vignette|redresse|''[[Allégorie (représentation)|Allégorie]] de la Danse'', œuvre de [[William Bouguereau]].]] La '''danse''' est une [[art|forme d'art]] [[Spectacle vivant|vivant]]. C'est un mode d'expression éphémère constitué de séquences de [[Mouvement (anatomie)|mouvements]] de [[corps humain|corps]] dans l'espace souvent accompagnés par de la [[musique]]. Les mouvements sont à dessein, intentionnellement [[rythme|rythmiques]] et façonnés [[culture]]llement. Les gestes sont principalement autres que ceux effectués lors d'[[Acte moteur|activités motrices]] ordinaires et ont une valeur inhérente, [[esthétique]] et potentiellement [[symbole|symbolique]]<ref group=alpha>De nombreuses définitions ont été suggérées. Celle ci provient de # "Dance is human movement created and expressed for an aesthetic purpose."<BR> #:''Trad.'':"La danse est le mouvement humain créé et exprimé pour des buts esthétiques."<BR> #:{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Sondra Horton Fraleigh|titre=Dance and the Lived Body|sous-titre=A Descriptive Aesthetics|éditeur=University of Pittsburgh|année=1987|pages totales=284|passage=49|isbn=978-0-8229-7170-2|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=K4FN1lOcR-wC&pg=PA43}} # "Dance is a transient mode of expression performed in a given form and style by the human body moving in space. Dance occurs through purposefully selected and controlled rhythmic movements; the resulting phenomenon is recognized as dance both by the performer and the observing members of a given group." #:''Trad.'': "La danse est un mode d'expression éphémère exécuté dans une forme et un style donné par le corps humain se déplaçant dans l'espace. La danse se déroule par une séquence de mouvements rythmés, contrôlés et sélectionnés; le phénomène qui en résulte est reconnu comme une forme de danse à la fois par l'interprète et les membres du groupe observant l'interprète."<BR> #:{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Joann Kealinohomoku|titre=An Anthropologist Looks at Ballet as a Form of Ethnic Dance|lieu=New York|éditeur=[[Oxford University Press]]|collection=What is Dance? Readings in Theory and Criticism|année=1983|année première édition=1970|isbn=}} # "Dance is human behaviour composed (from the dancer’s perspective, which is usually shared by the audience members of the dancer’s culture) of purposeful (individual choice and social learning play a role), intentionally rhythmical, and culturally patterned sequences of nonverbal body movement mostly other than those performed in ordinary motor activities. The motion (in time, space, and with effort) has an inherent and aesthetic value (the notion of appropriateness and competency as viewed by the dancer’s culture) and symbolic potential." #:''Trad.'': "La danse est un comportement humain composé (de la perspective du danseur, qui est usuellement partagée par les membres de l'audience de la même culure que le danseur) de séquences de mouvement de corps non-verbaux, à dessein (les choix individuels et les connaissances sociales jouent un rôle), intentionnellement rythmiques, influencés culturellement et typiquement autres que les activités motrices ordinaires. Les mouvements (dans le temps, l'espace et avec effort) ont une valeur intrinsèque et esthétique (la notion de pertinence et de compétence telle que vue par la culture du danseur) et un potentiel symbolique."<BR> #:{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Judith Lynne Hanna|titre=The Performer-Audience Connection|sous-titre=Emotion to Metaphor in Dance and Society|éditeur=University of Texas Press|année=1983|pages totales=273|isbn=978-0-292-76478-1|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=ze8TAQAAIAAJ}}</ref>. Une danse est soit un ensemble défini de mouvements dénué de signification propre, comme souvent dans le [[ballet]] ou les [[danse traditionnelle|danses traditionnelles]] européennes, soit une gestuelle inspirée par une symbolique laïque ou religieuse, tendant parfois vers une sorte de [[mime]] ou de [[pantomime]], comme dans de nombreuses danses [[Asie|asiatiques]]. Parfois elle peut même viser à entraîner la [[transe]]. == Généralités == [[Fichier:AllegorieDanse.jpg|vignette|redresse|La danse a également inspiré de nombreux poètes et sculpteurs, dont [[Jean-Baptiste Carpeaux]] pour l'[[Opéra Garnier]] de Paris.]] La danse peut être un [[art]], un [[rite]] ou encore un [[divertissement]]. Elle exprime des idées et des émotions ou raconte une histoire. La danse a en général un rapport direct dans l'[[histoire]] avec les [[Classification des arts|autres formes d'art]]. Le corps peut réaliser toutes sortes d'actions comme tourner, se courber, s'étirer, ou sauter. En les combinant selon des dynamiques variées dans une quête d'un mouvement le plus élégant possible, on peut inventer une infinité de mouvements différents. Le corps passe à l'état d'objet ou d'esprit. Il sert à exprimer les émotions du danseur à travers ses mouvements, l'art devient le maître du corps. {{citation bloc|La danse est le premier-né des arts. La musique et la poésie s'écoulent dans le temps ; les arts plastiques et l'architecture modèlent l'espace. Mais la danse vit à la fois dans l'espace et le temps. Avant de confier ses émotions à la pierre, au verbe, au son, l'homme se sert de son propre corps pour organiser l'espace et pour rythmer le temps. |[[Curt Sachs]], introduction à l’''Histoire de la danse'', [[Éditions Gallimard]], 1938, p. 7.}}En Europe, la danse a peu attiré l'attention des philosophes et des théoriciens des [[Beaux-arts (disciplines)|Beaux-arts]], qui la classent généralement au rang des [[arts mineurs]] et ne lui consacrent souvent que des remarques auxiliaires (ainsi chez [[Emmanuel Kant|Kant]] et [[Hegel]])<ref>{{Chapitre|prénom1=Aili|nom1=Bresnahan|titre chapitre=The Philosophy of Dance|titre ouvrage=The Stanford Encyclopedia of Philosophy|éditeur=Metaphysics Research Lab, Stanford University|date=2020|lire en ligne=https://plato.stanford.edu/archives/fall2020/entries/dance/|consulté le=2024-02-11}}</ref>. À partir du XXème siècle, notamment à la faveur du développement de la [[danse moderne]], de plus en plus d'auteurs sollicitent la danse comme un art à part entière susceptible de donner lieu à une [[philosophie de la danse]], comme il existe des philosophies ou des esthétiques [[Esthétique de la musique|de la musique]], [[Philosophie de l'architecture|de l'architecture]], etc. == Origines == Les premières indications sur l'exécution de danses datent de la Préhistoire, au [[paléolithique]], où des peintures rupestres attestent l'existence de danses primitives. Il s'agit avant tout d'un acte cérémonial et rituel, adressé à une entité supérieure afin de : * conjurer le sort (danse de la pluie) ; * donner du courage (danse de la guerre ou de la chasse) ; * plaire aux dieux (Antiquité égyptienne, grecque et romaine). La danse primitive, couplée aux chants et à la musique, avait aussi probablement la capacité de faire entrer les participants dans un état de transe. == Histoire == {{Article détaillé|Histoire de la danse|Danse historique}} == Principaux genres de danses == {{Article détaillé|Liste de danses}} === Afrique === {{Article détaillé|Danse africaine}} === Amérique latine === * Latino : [[Salsa]] [[Salsa (style cubain)|cubaine]] et [[Salsa (style portoricain)|portoricaine]], [[Bachata]], [[kizomba]], [[merengue]], [[zouk]] (caribéen), [[mambo]], [[reggaeton]], [[compas]] * Argentin : [[Tango (danse)|tango milongero]], [[tango nuevo]] * Brésilien : [[lambazouk]], [[lambada]], [[samba de safieira]], [[forró]] === Asie === * [[K-pop]] * [[J-pop]] * [[C-pop]] * [[V-pop]] * [[T-pop]] * [[Q-pop]] === Occident === [[Fichier:783 3 (+ 3) dancers performing on stage V-P.jpg|vignette|Danseuses qui jouent avec des modèles virtuels sur des écrans LED. Juin 2018.]] [[Fichier:784 Dancer on stage V-P.jpg|vignette|Danseuse avec un ventilateur pour soulever sa robe. Juin 2018.]] Même si toutes les danses peuvent être données en spectacle, on peut caractériser les danses par leur nature première : spectacle, société ou/et compétition. * '''Danse de spectacle''' ** [[Ballet|Classique]] ** [[Danse jazz|Modern jazz]] ** [[Danse contemporaine|Contemporain]] ** Cabaret ([[French cancan]], Burlesque, [[Pole dance]], [[Lap dance]] et le cabaret en tant que forme libre de danse de spectacle, en solo, en couple ou en compagnie) ** [[Danse électro|Electro]] : [[tecktonik]], [[jumpstyle]], [[Old school band|old school]] ** [[Street dance]] (voir aussi [[hip-hop]]) ** [[Danse orientale]] ** [[Dancehall]] (Jamaïque) * '''[[Danse de société|Danses de société]]''' ** [[Danse traditionnelle|Danses traditionnelles]] (ou folkloriques) *** Danse en [[Quadrille (danse)|quadrille]] : quadrille français, quadrille des lanciers, quadrille américain, quadrille des Variétés parisiennes, quadrille des abeilles... *** [[Danse historique|Danses historiques]] : [[Polka (danse)|polka]], [[scottish]], [[mazurka]], etc. ** Standards/Latines et leurs versions américanisées ''{{lang|en|[[American Smooth]]}}'' et ''{{lang|en|[[American Rhythm]]}}''. ** Danses sociales *** Danses solo (du [[Swing (danse)|swing]], tels que [[Charleston (danse)|charleston]], claquettes ([[Claquettes|Tap/Hollywood style]]) et [[jazz roots]], et aussi [[Twist]] et [[Jerk (danse)|Jerk]]) *** Danses en ligne ([[Madison (danse)|Madison]], [[Country dance|Country]], [[Line Dance]], Claquettes irlandaises, [[Kuduro]], Danse africaine) *** Danses de couples **** Danses de bal / musettes : [[Java (danse)|java]], [[valse musette]], [[paso doble]] musette **** Rock swing : [[Lindy Hop]], [[Balboa (danse)|Balboa]], [[Boogie-woogie (danse)|Boogie]], [[Rock (danse)|Rock]], [[West Coast Swing]], {{lien|langue=en|trad=Blues dance|fr=Danses blues|texte=Blues}}, [[Boogie-woogie (danse)|Boogie woogie]] * '''Danses de compétition''' ** [[Danse sportive|Danses sportives]] *** Standards : [[valse anglaise]] ou valse lente, [[Tango de salon|tango]], [[valse viennoise]], [[slow fox]] et [[quickstep]] *** Latines : [[Samba (musique)|samba]], [[cha-cha-cha]], [[Rumba (danse de salon)|rumba]], [[paso doble]] et [[jive]] ** [[Association française de danses acrobatiques|Danses acrobatiques]] ([[rock sauté]], [[rock acrobatique]]) ** [[Hip-hop]] : [[breakdance]], [[popping]], [[locking]], [[House music|house]], [[hip-hop]], etc. *'''Autres formes de danse''' ** Danses du monde *** [[Danse classique de l'Inde|Danses classiques de l'Inde]] *** [[Danse indonésienne]] ** [[Danse rituelle]] ** [[Danse martiale]] ** [[Danse féminine]] ** [[Danse sensuelle]] == Métiers de la danse == {{Article connexe|Liste de métiers de la danse}} {{...}} == Danse et sport == * [[Danse sportive|Danses sportives]] * [[Natation synchronisée]] * [[Patinage artistique]] * [[Danse sur glace]] * [[Gymnastique rythmique]] == Ballets célèbres == ([[:catégorie:ballet|Voir catégorie « ballet »]]) {{colonnes|nombre=2|taille=20| * ''[[La Fille mal gardée]]'' (1789) * ''[[La Sylphide]]'' (1832) * ''[[Giselle (ballet)|Giselle]]'' (1841) * ''[[Don Quichotte (ballet)|Don Quichotte]]'' (1869) * ''[[Coppélia]]'' (1870) * ''[[Sylvia ou la Nymphe de Diane]]'' (1876) * ''[[Le Lac des cygnes]]'' (1877) * ''[[La Bayadère]]'' (1877) * ''[[La Belle au bois dormant (ballet)|La Belle au bois dormant]]'' (1890) * ''[[Casse-noisette]]'' (1892) * ''[[Cendrillon (Prokofiev)|Cendrillon]]'' (1893) * ''[[Raymonda]]'' (1898) * ''[[L'Oiseau de feu]]'' (1910) * ''[[Petrouchka]]'' (1911) * ''[[Le Sacre du printemps]]'' (1913) * ''[[Roméo et Juliette]]'' (1940) }} == Technique == [[Fichier:Dancing girls in concert.jpg|vignette|]] La technique de la danse repose classiquement sur l'articulation entre le mouvement et la [[musique]]. On distingue classiquement entre le travail d'exécution de la danse (le danseur), le travail d'interprétation (danseur interprète) et le travail de création de l'œuvre (le chorégraphe). Types de danse et émotions : * il existe plusieurs types de danse et plusieurs types d'émotions mais ce qu'il faut savoir c'est que les émotions se transmettent le plus souvent grâce aux danseurs qui jouent leurs rôles. Les danseurs communiquent avec les spectateurs grâce à leurs mouvements et à leurs expressions du visage. Mais évidemment, tout doit être en harmonie avec la musique. Si la musique est triste alors les expressions du visage doivent l'être aussi et au contraire, si les émotions transmises par la musique sont heureuses alors les expressions du visage doivent être joyeuses ; * afin qu'un danseur réussisse à transmettre des émotions, il doit connaître son corps et les traits de son visage car dès que le spectateur le regarde, il doit directement voir de quoi parle le danseur ; * il y a plusieurs types d’émotions : la joie, la satisfaction, la peur, la tristesse, la colère, la frustration, le dégoût… et toutes ont un sens dans le thème de la danse car toutes sont importantes afin de pouvoir apprécier le spectacle ; * la capacité à reconnaître les émotions à partir des mouvements du corps est présente dès l'enfance<ref>{{Lien web |titre=La danse, l’expression des émotions par les mouvements |url=https://www.medecine-des-arts.com/fr/la-danse-dans-tous-ses-etats.html |site=www.medecine-des-arts.com |consulté le=2023-11-08}}</ref>. Pourtant, bien que l'on sache que les personnes peuvent correctement identifier les émotions à partir des mouvements du corps lors d'une danse, les indices objectifs sur lequel la perception se fonde sont encore flous. === Technique du danseur === La technique du danseur repose sur la combinaison de quatre éléments : l'occupation de l'[[espace (notion)|espace]], le [[rythme]], le [[temps]], et le mouvement du corps. Le mouvement du corps comporte notamment les éléments d'[[énergie]], d'équilibre afin de parvenir à donner une forme au corps. Dans beaucoup de traditions (y compris la [[Ballet|danse classique]] occidentale), la technique de la danse consiste dans l'apprentissage et la répétition de mouvements répertoriés afin d'en acquérir maîtrise et perfection. La danse contemporaine a introduit la notion d'improvisation, qui fait cependant elle-même appel à des techniques d’improvisation. {{Article détaillé|amorce=Voir aussi|Connexion (danse)|cadre (danse)}} === Technique du chorégraphe === La création (mise en place) d'un spectacle dansé dans son ensemble est la chorégraphie qui fait appel à des techniques de mise en scène et de composition. {{colonnes|nombre=2|taille=15| * [[Chorégraphie]] * [[Choréologie]] * [[Ethnochorégraphie]] * [[Notation du mouvement]] * [[Orchestique]] * [[Danse-thérapie]] }} === La musique dans la danse === {{Article détaillé|Musique de danse}} == Personnalités et organisations marquantes == [[Fichier:1817-walz-La-Belle-Assemblee.gif|vignette|''La Belle Assemblée'' (1817).]] {{Article détaillé|Liste de personnalités de la danse}} === Danseurs === ==== Danse classique ==== * [[Rudolf Noureev]] (aussi chorégraphe) * [[Anna Pavlova (danseuse)|Anna Pavlova]] === Chorégraphes === * [[Maurice Béjart]] * [[Marius Petipa]] * [[George Balanchine]] === Enseignants de danse === * [[Vernon et Irene Castle]] === Organisations === ==== Compagnies de danse et de ballet ==== {{Article détaillé|Liste de compagnies de danse et de ballet}} * [[Ballet de l'Opéra national de Paris|Ballet de l'Opéra de Paris]] * [[Théâtre Bolchoï|Bolchoï]] * [[Théâtre Mariinsky|Mariinsky (Kirov)]] * [[Ballets russes]] de [[Serge de Diaghilev]] * [[New York City Ballet]] * [[The Royal Ballet|Royal Ballet]] == Compétition == La '''danse compétitive''' se définit comme la pratique de la danse dans un contexte de compétition. Elle peut être débutée dès l'âge de 3 ans, sans âge maximum. Les compétitions de danse ont une durée approximative d'une à quatre journées s'étalant normalement du mercredi au dimanche. Durant ces compétitions, les danseurs sont regroupés en catégories en fonction de leur âge et de leur style de danse. Il est important de souligner que ces catégories peuvent varier en fonction de la compétition. '''Catégories d'âges :'''{{colonnes|nombre=3|taille=20|*Mini (3-6 ans) *Junior (7-10 ans) *Intermédiaire (11-14 ans) *Sénior (15-19 ans) *Adulte (19+)}}'''Styles de danse :'''{{colonnes|nombre=3|taille=10|*Jazz *Théâtre musical *Lyrique *Contemporain *Acro *Open *Ballet *Pointe *Hip-hop *Claquette *Classique}} Les performances peuvent se dérouler en solo, en duo, en trio, en petit groupe (4-9 personnes), en grand groupe (10-15 personnes), en ligne (16-24 personnes), ou en ligne étendue (plus de 25 personnes). À la suite de la performance, le groupe reçoit une note de 78 à 100, avec des distinctions telles que Argent élevé (78-79.99), Or (80-83.99), Or élevé (84-87.99), Platine (88-90.99), Diamant (91-92.99), et Double Diamant (93 et plus). Pour honorer leur réussite, les danseurs du groupe reçoivent, soit un ruban, un macaron ou une médaille. Lors de chaque cérémonie de remise des prix, les juges présentent des rubans personnalisés (en anglais : '''''special awards''''') qui reconnaissent les qualités uniques des danseurs et de la chorégraphie. Ils remettent également des prix aux 1er, 2e et 3e meilleurs scores de la session. Toutes les performances y sont éligibles. À la fin de la compétition, les soloistes s'étant démarqués lors de la compétition peuvent être récipiendaires de bourses. == La danse dans la culture populaire == === Au cinéma === {{colonnes|taille=30| * ''[[West Side Story (film)|West Side Story]]'' * ''[[Ballerina (film, 2016)|Ballerina]]'' * ''[[Billy Elliott]]'' * ''[[Black Swan (film)|Black Swan]]'' * ''[[Tango (film, 1993)|Tango]]'' * ''[[Les chaussons rouges]]'' * ''[[Tous en scène]]'' * ''[[Pina (film)|Pina]]'' * ''[[Parle avec elle]]'' * ''[[Flashdance]]'' * ''[[Dirty Dancing]]'' }} === À la télévision === * ''[[Danse avec les stars]]'' == La danse dans la peinture et la sculpture == === Les représentations dans la peinture ({{sp-|XVIII|-|XX|s}}) === La danse est un thème récurrent dans les autres disciplines artistiques. Au {{s-|XVIII}}, les représentations de la danse sont importantes dans la culture de la société. Les artistes cherchent à illustrer le mouvement, l’élégance et exprimer la grâce. Les sujets représentent donc l’allégorie de l’amour et de la séduction. Les représentations du {{s-|XIX}} restent dans la continuité du siècle précédent. L’ajout des artistes réside dans l’approche romantique que ceux-ci utilisent à travers leurs peintures. Ils y représentent l'expression de la beauté des mouvements. Le plus représentatif de ce siècle, en peinture, est Edgar Degas. Il a réalisé un bon nombre de toiles dans une série intitulée Danseuses où il représente le travail des danseuses. C’est avec le {{s-|XX}} que la peinture autour de la danse présente un moment de rupture. En corrélation avec les changements culturels de l’époque. La danse est représentée de manière abstraite, ce qui montre une scission entre le réalisme des siècles précédents et le {{s-|XX}}. === Les représentations dans la sculpture ({{sp-|XVIII|-|XX}}) === La même continuité est perceptible dans la sculpture entre le {{XVIIIe}} et {{s-|XIX}}. Dans l’art sculptural du {{s-|XVIII}}, le point d’honneur porte sur la mise en valeur des mouvements grâcieux à travers des matériaux favoris qui sont le marbre et le bronze. Au {{s-|XIX}}, la recherche de réalisme que l’on observe dans la peinture se reflète également dans la sculpture. Les artistes délaissent la danse classique pour s’intéresser à la danse moderne et tentent de représenter les émotions et un certain dynamisme insufflé au mouvement. Tout comme la peinture, le {{s-|XX}} constitue un moment de rupture : l’intérêt est porté sur la représentation abstraite des figures à travers de nouveaux matériaux. == Galerie == <gallery> Shiva Nataraja Musée Guimet 25971.jpg MoghulWomen2.jpg Minuet (PSF).png Phenakistoscope 3g07690b.gif Loie Fuller Folies Bergere 02.jpg Dq1.jpg DomninaShabalin CP EC2007 1.JPG 1991-Silje Studio 11år.jpg Fouetté en tournant (CF46618267 109996904033).gif Rocknroll-dancing-somersault-worldgames2005.jpg Bharata natyam dancer medha s.jpg Hollowback.jpg </gallery> == Notes et références == === Notes === {{Références|group=alpha}} === Références === {{Références}} == Bibliographie == === Ouvrages === {{Article détaillé|Liste de livres sur la danse}} * Mime et danse, sœurs ennemies ?, revue Théâtre public, Gennevilliers, {{n°|118-119}}, dossier collectif sous la direction de [[Peter Bu]] * [[Louis de Cahusac]], ''[[La Danse ancienne et moderne]]'', La Haye, Jean Neaulme, 1754. Réimpression Paris, Centre national de la danse, 2004 {{ISBN|978-2-84321-064-8}}. * [[Jean-Georges Noverre]], ''[[Lettres sur la danse|Lettres sur la danse et sur les ballets]]'', Lyon, Aimé Delaroche, 1760. Nombreuses rééditions. * [[Carlo Blasis]], ''Manuel complet de la danse'', Paris, Roret, 1830. Réimpression Paris, Léonce Laget, 1980 {{ISBN|978-2-85204-082-3}}. * [[Henri Cellarius|Cellarius]], ''La Danse des salons'', Paris, l'auteur, 1849. Réédition Grenoble, Jérôme Millon, 1993 {{ISBN|2-905614-96-X}} {{BNF|356825071}}. * [[Gustave Desrat]], ''Dictionnaire de la danse historique, théorique, pratique et bibliographique'', Paris, May et Motteroz, 1895. Réimpression Genève, Slatkine, 1980. * [[Gaston Vuillier]], ''La danse'', Paris, Hachette, 1898. * [[Raoul Charbonnel]], ''La danse. Comment on dansait, comment on danse'', Paris, Garnier, 1900. * [[Curt Sachs]], ''Histoire de la danse'', Paris, Gallimard, 1938. * [[Léandre Vaillat]], ''Histoire de la danse'', Paris, Plon, 1942. * [[Serge Lifar]], ''Traité de danse académique''. Paris, Bordas, 1952. * [[Georges Arout]], ''La Danse contemporaine'', Paris, F. Nathan, 1955. * [[Jean-Michel Guilcher]], ''La contredanse et les renouvellements de la danse française'', Paris, Mouton, 1969. Réédition Paris, Centre national de la danse, 2003 {{ISBN|2-8702-7986-8}}. * Jacques Baril, ''La danse moderne, d'Isadora Duncan à Twyla Tharp'', Paris, Vigot, 1977 {{ISBN|2-7114-0716-0}}. * Paul Bourcier, ''Histoire de la danse en Occident'', Paris, Seuil, 1978 {{ISBN|2-0200-4911-2}}. * [[Pierre Legendre (juriste)|Pierre Legendre]], ''La passion d'être un autre : étude pour la danse'', Paris, Seuil, 1978 {{ISBN|2-0200-4897-3}}. * John Franklin Koenig, ''La danse contemporaine'', Paris, Fayard, 1980 {{ISBN|2-2130-0699-7}}. * Simonne Voyer, ''La Danse traditionnelle dans l'Est du Canada: Quadrilles et cotillons'', coll. ''Ethnologie de l'Amérique française''. Québec, QC.: Presses de l'Université Laval, 1986. {{nb p.|509}} ''N.B''.: Ill. et avec des notations musicales et chorégraphiques. {{ISBN|2-7637-7001-0}}. * Dominique Jamet et Jean-Michel Guy, ''Les publics de la danse'', Ministère de la Culture, Paris, [[La Documentation française]], 1991. * [[Marie-Françoise Christout]], ''Le ballet occidental. Naissance et métamorphoses. {{s2-|XVI|XX}}'', Paris, Desjonquères, 1995 {{ISBN|2-9042-2787-3}}. * [[Théophile Gautier]], ''Écrits sur la danse'', Arles, Actes Sud, 1995 {{ISBN|2-7427-0232-6}}. * Marcelle Michel, Isabelle Ginot, ''La danse au {{s-|XX}}'', Paris, Larousse, 1995 {{ISBN|2-0401-9984-5}}. * Philippe Le Moal (dir.), ''Dictionnaire de la danse'', Paris, Larousse, 1999 {{ISBN|2-0351-1318-0}}. * [[Laurence Louppe]], ''Poétique de la danse contemporaine'', Bruxelles, Contredanse, 1997 {{ISBN|2-9301-4602-8}}. * [[Dominique Frétard]], ''La danse contemporaine : danse et non danse'', Paris, Cercle d'art, 2004 {{ISBN|2-7022-0747-2}}. === Revues === * [[Danser (revue)|''Danser'']] (revue mensuelle française) * ''Danser'', ''[[Perspective (revue)|Perspective]]'' {{n°|2}}, 2020, Paris, [[Institut national d'histoire de l'art|INHA]] {{ISBN|978-2-917902-90-5}} <small>([https://journals.openedition.org/perspective/19766 lire en ligne])</small> * ''[https://mediatheque.cnd.fr/ressources/ressourcesEnLigne/aid/aid/AID33_05/AID33_05.pdf La danse dans la peinture]'', Archives Internationales de la Danse n°5, 1933, Paris, CND * {{Article|auteur1=William Weiss|titre=Mime et danse : diachronie et ontogénèse|périodique=[[Études françaises]]|volume=15|numéro=1-2|date=avril 1979|lire en ligne=https://doi.org/10.7202/036679ar|pages=35-56}} * Gabriella Asaro'','' Degas sculpteur et le réalisme audacieux de la Petite danseuse de 14 ans'','' ''L'Histoire par l'image,'' 2009, (lire en [https://histoire-image.org/etudes/degas-sculpteur-realisme-audacieux-petite-danseuse-14-ans ligne]) * Barthélémy Jobert, [https://www.universalis.fr/encyclopedie/petite-danseuse-de-quatorze-ans/ La petite danseuse de quatorze ans (E. Degas)], [[Encyclopædia Universalis|''Universalis'']] * Louis Gevart, Rodin, corps à corps avec la danse, ''[[Beaux Arts Magazine]]'' n°464, Paris, (en [https://www.beauxarts.com/expos/rodin-corps-a-corps-avec-la-danse/ ligne]) * Olimpia Gaia Martinelli, La danse dans l'histoire de l'art, [[Artmajeur|''Art Majeur'']], 2021, (en [https://www.artmajeur.com/fr/magazine/5-histoire-de-l-art/la-danse-dans-l-histoire-de-l-art/330862 ligne]) == Voir aussi == {{Autres projets | commons = Category:Dance | wiktionary = danse }} {{catégorie principale}} === Articles connexes === {{colonnes|nombre=2|taille=20| * [[Liste de danses]] * [[Liste de livres sur la danse]] * [[Danse de société]] * [[Danse historique]] * [[Histoire de la danse]] }} === Liens externes === {{Liens}} * [http://www.ffdanse.fr/ Fédération française de danse] * [http://www.cnd.info Confédération Nationale de Danse] * [https://fsrd.ch/ Fédération Suisse Romande de Danse] * [https://coop-danse.be/ Association Francophone des Écoles de Danse (Belgique)] {{Palette|Danse|Les arts}} {{Portail|Danse|arts du spectacle|Musique|Culture|Sport}} [[Catégorie:Danse|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Dessin
Dessin
{{Voir homonymes|Dessin (homonymie)}} [[Fichier:Da Vinci Vitruve Luc Viatour.jpg|vignette|redresse|[[Léonard de Vinci]], ''[[Homme de Vitruve]]'' (vers 1492)<ref>[[Gallerie dell'Accademia de Venise]].</ref>.]] Le '''dessin''' est une technique de représentation visuelle sur un support plat. Le terme « dessin » désigne à la fois l'action de dessiner, l'ouvrage graphique qui en résulte, et la forme d'un objet quelconque. Le « dessin linéaire » représente les objets par leurs [[contour]]s, leurs [[Arête (géométrie)|arêtes]] et quelques lignes caractéristiques ; au-delà de cette limite, le dessin se développe en représentant le volume par les [[ombre]]s, souvent au moyen des [[hachure]]s, incorpore des couleurs, et rejoint, sans transition nette, la [[Peinture (art)|peinture]]. Le mot s'est écrit indifféremment « dessein » ou « dessin » jusqu'au {{s-|XVII}}, impliquant la notion d'intention, de projet, dans un travail de plus grande portée, en [[architecture]], en peinture, en [[gravure]]. L'essor de la production industrielle au {{s-|XIX}} a fait distinguer rigoureusement le dessin d'[[art]] et le [[dessin technique]], une forme très codifiée de dessin linéaire qui vise plus à communiquer les informations précises nécessaires à la fabrication ou à l'utilisation d'un objet ou d'un bâtiment qu'à en donner une évocation visuelle. À partir du milieu du {{s-|XX}}, ''{{langue|en|[[design]]}}'', un mot anglais qui réunit les deux sens de ''dessin'' ou ''dessein'', désigne ce qu'un de ses promoteurs, [[Raymond Loewy]], appelait ''esthétique industrielle''. == Qu'est-ce qu'un « dessin » ? == === Histoire === Le sens du terme « dessin » évolue avec l'histoire des [[arts visuels]]. Le mot dessin est tiré de ''dessigner'', avec l'influence de l'italien ''disegno'' signifiant représentation graphique (1444). Le terme italien signifiait à la fois la pratique, et le projet ou intention. Ce double sens a été conservé avec le mot français dessein. Ce n'est qu'au milieu du {{s-|XVIII}} que dessin (sans ''e'' après ''ss'') ne signifie plus que la représentation. Le terme anglais ''design'', qui vient de l'italien ''{{langue|it|designo}}'' et du français ''dessein'', a conservé le sens de projet ou de conception. Il faut envisager les deux sens du mot, même si l'amateur peut s'intéresser aux dessins produits à titre de préparation d'un ouvrage aussi bien qu'à ceux valant pour eux-mêmes {{harv|Jacquet|2010}}. Le dessin, comme projet d'un ouvrage, se trouve partout dès le [[Moyen Âge]] dans les arts plastiques, y compris l'[[orfèvrerie]] et la [[mode (habillement)|mode]]. Il résume et développe la pensée plastique de l'auteur, et lui permet de la présenter à ses clients ou commanditaires, sous une forme plus légère et demandant moins de temps que la réalisation définitive. Les dessins n'étaient pas en général destinés à être conservés ; cependant, selon [[Paul Valéry]], {{citation|le souci de la personne et de l'instant l'emportant sur celui de l'œuvre en soi et de la durée, la condition d'achèvement a paru […] contraire à la « vérité », à la « sensibilité » et à la manifestation du « génie » […] l'esquisse a valu le tableau<ref>{{Ouvrage|prénom1=Paul|nom1=Valéry|lien auteur1=Paul Valéry|titre=Degas, danse, dessin |éditeur=Gallimard |collection=Folio |année=1965 |année première édition=1938 |passage=50}}.</ref>}}. Le goût s'est ainsi porté vers les projets, études et dessins préparatoires ; cette évolution commence en France à la fin du {{s-|XVIII}}. La première exposition des dessins du Cabinet du Roi a eu lieu au [[Musée du Louvre|Louvre]] en 1797<ref>{{lien web|url=http://www.culture.gouv.fr/documentation/manuscrits/AMN-Recherches/D-DA-DE-Louvre-Dessins.pdf|titre=Archives du Cabinet des dessins -dessins, pastels, émaux peints|site=culture.gouv.fr}}.</ref>. La conception du dessin comme un art autonome, ne visant à rien d'autre que lui-même, naît des discussions dans le milieu des artistes et des amateurs sur les qualités plastiques et les principes gouvernant la peinture. La [[Querelle du coloris]] oppose au {{s-|XVII}} les partisans de la couleur à ceux du dessin. Le « dessin », dans ces discussions, ne dépend ni de la technique, ni du support. Il s'agit principalement de la ligne de contour des sujets, opposée à la surface colorée et à ses modulations, comme l'a fait Léonard de Vinci<ref name="leonard">{{Ouvrage|prénom1=Leonardo da |nom1=Vinci |lien auteur=Léonard de Vinci |titre=Traité élémentaire de la peinture|wikisource=Traité élémentaire de la peinture/047}}, Chap. 47, ''Division de la peinture''. En italien, le texte porte ''figura'' et non ''disegno'' {{citation étrangère|langue=it|Dividersi la pittura in due parti principali, delle quali la prima è figura, cioè la linea che distigue la figura de' corpi, e loro particole ; la seconda, é il colore contenuto da essi termini}}{{lien web|url=http://bibliotheque-numerique.inha.fr/viewer/19014/?offset=#page=30|titre=édition de 1651}}.</ref>. Les polémiques opposent ceux qui prennent exemple sur [[Nicolas Poussin|Poussin]] pour privilégier le dessin, allant jusqu'à considérer avec méfiance le [[Raccourci (esthétique)|raccourci]], les recouvrements de personnages, les ombres fortes, à ceux qui, admirant [[Pierre Paul Rubens|Rubens]], accordent plus de valeur à ceux qui savent nuancer, juxtaposer, organiser les couleurs, avec une [[Touche (peinture)|touche]] visiblement variée. Ce sens restreint du « dessin », associé à la [[perspective linéaire]], va se poursuivre jusqu'au {{s-|XX}}. Les rapports entre dessin et peinture fluctuent. L'[[impressionnisme]]<ref>Sauf [[Edgar Degas|Degas]] et quelques autres {{harv|Valéry|1965}}.</ref> reproche en général au dessin le caractère intellectuel et contraignant que lui attribuent les courants picturaux qui l'ont précédé. Le [[cubisme]] renoue avec le dessin, sans l'obligation de présenter, par la [[perspective (représentation)|perspective]], un point de vue unique<ref>{{Ouvrage|prénom1=André|nom1=Lhote|lien auteur1=André Lhote|titre=Traités du paysage et de la figure|éditeur=Grasset|lieu=Paris|année=1986|année première édition=1939, 1950}}.</ref>. Avec [[John Flaxman|Flaxman]] commence une succession d'artistes qui ne présentent que le dessin linéaire. Au {{s-|XIX}}, les dessinateurs trouvent avec la [[lithographie]] et le [[dessin de presse]] des moyens de vivre de leur activité, sans nécessairement produire autre chose. Bien que les techniques de reproduction contraignent un peu leur style, ils peuvent aussi bien réaliser des peintures dessinées, rendant le [[clair-obscur]] par des hachures, que des purs dessins linéaires, comme l'ont fait [[Pablo Picasso|Picasso]], [[Henri Matisse|Matisse]] ou [[André Lhote]]. Le [[dessin animé]] emploie depuis son invention dans les années 1920 des quantités de dessinateurs. Dans le dernier tiers du {{s-|XX}}, la [[bande dessinée]] cesse de s'adresser spécifiquement aux enfants et le dessin narratif, nourri des techniques du dessin de presse, du cinéma, de la littérature, devient une des branches importantes de l'art du dessin. === Dessin et peinture === Lorsque le projet graphique vise à la durée, choisissant son matériel à cet effet, on parle de peinture. L'acte de dessiner, sur pierre ou sur plâtre, sur bois, sur [[toile (peinture)|toile]] peut bien en être à la base : la peinture se définit, par opposition au dessin, comme devant durer. Si pour Léonard de Vinci, le dessin du contour est une partie de la peinture<ref name="leonard" />, pour [[Félix Bracquemond|Braquemond]], quatre siècles plus tard, {{citation|le mot « dessin » résume tous les termes de la langue des arts plastiques (…) Les expressions : trait, modelé, couleur, ornement, forme, ligne, valeur, effet{{etc.}} ne servent que pour aider par l'analyse à la signification du mot dessin}}<ref>{{Ouvrage |prénom1=Félix |nom1=Bracquemond |lien auteur1=Félix Bracquemond |titre=Du dessin et de la couleur |éditeur=Charpentier |lieu=Paris |année=1885 |passage=23-24 |lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k108868z}}. {{Ouvrage |prénom1=Charles |nom1=Blanc |lien auteur1=Charles Blanc |titre=Grammaire des arts du dessin : architecture, sculpture, peinture, jardins : gravure… eau-forte… camaïeu… lithographie…|éditeur=3|lieu=Paris|année=1876|année première édition=1867|passage=21 sq.|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k134266z/f31}} avait défendu longuement la même idée.</ref>. Il n'y a pas de différence fondamentale entre le dessin et la peinture, si ce n'est que, d'après certains théoriciens de l'art, le dessin est monochrome dans son essence, la peinture colorée. Mais des dessins peuvent être en couleurs, soit directement dans le tracé, soit par coloriage dans un deuxième temps. Une peinture peut être linéaire et peut être monochrome comme c'est le cas des [[grisaille]]s. La plupart des peintures, surtout lorsqu'elles sont figuratives, sont préalablement dessinées, ou dessinées en cours d'élaboration. On dessine aussi bien avec une brosse large qu'avec un crayon affûté, même si la matière est différente. On parlera donc de dessin lorsque les contours, les tracés, demeurent apparents, par rapport à des œuvres où dominent taches colorées, aplats de couleur. Le dessinateur [[Alfred Kubin]], traitant du dessin, non comme projet, mais {{citation|comme une fin en soi immédiate}}, écrit : {{citation|Cet art répond à une modeste impulsion. Il ne rivalise pas avec les phénomènes de la nature mais se contente d'en produire des signes. Il est symbolique<ref>{{Ouvrage|prénom1=Alfred|nom1=Kubin|lien auteur1=Alfred Kubin|titre=Le travail du dessinateur|éditeur=Allia|lieu=Paris|année=2015|passage=33-34 « Le dessinateur »}}. Texte publié en 1924.</ref>}}. C'est, pour lui, cette modestie qui distingue le dessinateur, qui l'amène à limiter son domaine d'exploration au papier et à l'[[encre de Chine]], à la plume et au pinceau, qu'il étudie à fond. {{citation|Ma contemplation intérieure s'est éclaircie : ma vision s'est alors déplacée vers un assemblage de lignes aussi rigoureux qu'un système économique}} {{harv|Kubin|2015|p=37}}. === Conservation des dessins === Les dessins ne sont pas conçus pour être conservés et exposés ; ces objectifs entraînent des procédés qui en entraveraient la légèreté et la spontanéité {{harv|Jacquet|2010}}. Ceci n'empêche que depuis la [[Renaissance]], on a conservé comme des reliques précieuses les dessins et notes d'artistes vénérés comme Léonard de Vinci<ref>{{Ouvrage|prénom1=Jean |nom1=Guiffrey |prénom2=Pierre |nom2=Marcel |titre=Inventaire général des dessins du Musée du Louvre et du Musée de Versailles |tome=1 |lieu=Paris|année=1907|passage=v|lire en ligne=http://bibliotheque-numerique.inha.fr/viewer/8678/?offset=#page=3&viewer=picture}}.</ref>. Pour les conservateurs, ce qui caractérise le dessin, c'est sa fragilité. L'exposition à l'air et à la lumière jaunit les papiers et décolore les encres ; la flamme le détruit instantanément, l'humidité y favorise la [[moisissure]] ; sali, le dessin est difficilement nettoyé ; les pigments poudreux des crayons, fusains, craies et sanguines passent d'une page sur l'autre ; le papier se plisse définitivement en cas de mauvaise manipulation {{harv|id=VTT|texte=VTT|p=1111sq}}. Les vernis dits [[fixatif]]s pénètrent le papier, et ne peuvent, s'ils ont jauni, être éliminés et remplacés. La conservation des dessins sur papier implique en général un traitement biocide chimique ou par [[rayonnement ionisant]] {{harv|id=VTT|texte=VTT|p=1129-1130}}. Dans les collections des musées, les dessins sont conservés dans des locaux spécialement prévus, et ne sont présentés qu'occasionnellement, dans des salles à l'éclairage atténué. La mise en valeur du dessin inclut souvent un large [[Passe-partout (encadrement)|passe-partout]] et une vitre de protection ; les originaux non montés se présentent sur un champ, dans une vitrine peu inclinée. Les conservateurs doivent encore, pour organiser et valoriser les collections, identifier les auteurs. Les artistes n'ont souvent pas signé ce qu'ils considéraient comme des documents de travail. Les inscriptions peuvent être le fait de marchands ou de collectionneurs qui ont attribué à un maître ce qui est en fait une copie<ref>{{lien web|url=http://expositions.bnf.fr/renais/arret/1/index4.htm |titre=Dessins de la Renaissance : un art méconnu|site=expositions.bnf.fr}}.</ref>. === Dessin et gravure === Le dessin est généralement plus que le projet d'une gravure. Un maître comme [[Albrecht Dürer|Dürer]] pouvait dessiner sur le bois, et laisser à un de ses compagnons, anonyme, le soin de le creuser ; mais il avait tracé chacune des lignes de la gravure. Dans le cas où la gravure prenait pour sujet des tableaux célèbres, l'interprétation revenait au graveur, qui lui donnait parfois, bien que le dessin soit dans l'ensemble conforme à l'original, un caractère assez différent, comme [[Marcantonio Raimondi]] pour [[Raphaël (peintre)|Raphaël]]. L'[[eau-forte]] reproduit directement (inversés gauche-droite) les traits qu'un artiste a dessinés sur le support. Au {{s-|XIX}}, la lithographie sur pierre grenée permet aux artistes de dessiner au crayon en vue de la reproduction. Cependant, la contrainte de l'inversion du sujet, qui sera reproduit la droite à gauche, l'interdiction de poser la main sur le support, car elle le marque, poussent la plupart à dessiner d'abord sur papier un projet. Certains artistes laissent à des spécialistes l'interprétation sur la pierre. La production de lithographies connaît une première spécialisation des dessinateurs ; la fabrication d'une lithographie des ''[[Voyages pittoresques et romantiques dans l'ancienne France]]'' peut faire appel à un dessinateur ''d'après nature'', un lithographe pour le paysage, un pour les figures, un pour la lettre. La [[photogravure]] affranchit le dessinateur de la plupart des difficultés techniques ; il lui suffit de connaître les limites propres à la technique d'impression pour laquelle il travaille. En dessin de presse et en bande dessinée, l'artiste produit en général un dessin linéaire « au trait », encre noire sur papier blanc ; la reproduction photographique élimine la mise en place au crayon et les repères posés en bleu. Les dessins originaux, avec toutes ces marques ou l'on sent {{citation|la main et le génie de l'auteur}}<ref>{{Ouvrage|prénom1=Eugène |nom1=Véron |lien auteur1=Eugène Véron |titre=L'esthétique |sous-titre=Origine des arts, le goût et le génie, définition de l'art et de l'esthétique |lieu=Paris |année=1878 |passage=63 |lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5458000t/f90}}</ref>, peuvent devenir des pièces de collection. == Technique == La technique du dessin évolue avec les supports et les outils. Les hommes préhistoriques dessinent sur des parois, sur des roches, des os, en utilisant d’une part l’incision et d’autre part les pigments colorés appliqués au moyen d’outils rudimentaires. Le dessin plus proche des conceptions actuelles apparaît avec les supports tels que le papyrus, le parchemin, puis le papier, et les outils de traçage comme le calame (roseau), la plume d’oiseau taillée. En Orient prédomine le pinceau. Les Romains utilisent les [[Pointe de métal (dessin)|pointes de métal]], ancêtres de la mine de [[crayon]] moderne sur un support préparé, enduit d'un mélange, généralement constitué de pigments, de blanc d’Espagne, de gomme arabique et de poudre d’os. À la fin du {{s-|XIX}}, [[Jules Adeline]] définit le dessin comme représentation des objets à l'aide de traits de plume ou de crayon, parmi lesquels se distinguent les dessins aux [[Trois crayons|deux et aux trois crayons]], qui sont la pierre noire, la craie blanche et la [[sanguine]]<ref>{{Ouvrage|prénom1=Jules |nom1=Adeline |lien auteur1=Jules Adeline |titre=Lexique des termes d'art |sous-titre=nouvelle édition |année=1900 |année première édition=1884 |passage=147-149 « Dessin »|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k205929n}}.</ref>, mais aussi le [[fusain]]<ref>{{harvsp|Adeline|1900|p=215}}.</ref>. On distingue aussi les instruments annexes du dessin, [[Règle (instrument de géométrie)|règles]] et [[Compas (géométrie)|compas]] dont on se passe dans le dessin à main levée. Le dessin profite aujourd'hui de matériel et de [[logiciel]] [[informatique]]s qui, l'affranchissant de la réalisation matérielle, permettent des tracés lissés et des possibilités de correction infinies {{incise|si toutefois c'est le but de l'artiste|point}}. === Éléments matériels === Le support est le plus souvent du [[papier]], mais peut être toute autre matière. Le dessin au [[tableau noir]] a, plus encore que les autres, vocation à l'[[impermanence]]<ref>{{citation|C'est là que j'enseigne à mes étudiants le dessin sur modèle vivant, dit le professeur Philippe Comar. Des modèles […] posent […] devant une vingtaine d'élèves qui dessinent sur le tableau noir. Ces dessins d'étude ne sont pas conservés, même quand ils sont très bons et que l'élève a travaillé dessus pendant deux heures ! On les efface avec une éponge et on recommence !}}, {{article |titre=Suivez le guide … à l'école des Beaux-Arts de Paris| périodique=Léonard |éditeur=musée du Louvre |numéro=187 |mois=janvier |année=2014 |passage=26—29}}.</ref>. On dessine soit sur des feuilles libres, soit sur des carnets ou cahiers, au crayon ou au fusain pour les techniques sèches, tandis que les techniques humides y déposent de l'[[encre]] à la [[Plume (dessin)|plume]] ou au [[pinceau]]. Tout ce qui est susceptible de laisser une trace peut servir d'outil, à commencer par les [[doigt]]s. Les [[craie]]s, les fusains, les crayons, les plumes, les pinceaux, les [[stylographe]]s (à bille, à plume, tubulaires), les [[Stylo-feutre|feutre]]s déposent de la matière sur le support ; les [[Pointe sèche|pointes]], [[Burin (gravure)|burins]] ou [[canif]]s en enlèvent, pour le dessin [[gravure|gravé]] ou le [[graffiti]]. Depuis la fin du {{s-|XX}}, on dessine sur [[ordinateur]]. === Systèmes de représentation === [[Fichier:Degas-500.jpg|vignette|redresse|Raccourci dans un dessin d'observation [[Mise au carreau|mis au carreau]]. [[Edgar Degas]], ''Étude pour Miss Lala au cirque Fernando'' (1879) <ref>[[Birmingham]], [[Barber Institute of Fine Arts]].</ref>.]] {{Article détaillé|Perspective (représentation)}} Selon une conception classique, dessiner consiste essentiellement à délimiter par des traits les contours de l'objet à représenter. C'est une des différences essentielles que [[Heinrich Wölfflin]] distingue dans ses ''Principes fondamentaux de l'histoire de l'art'' entre le ''graphique'' (dessin) et le ''pictural'' (peinture). Ceci implique une démarche d'interprétation et de synthèse : passer d'un objet en volume à un dessin plat nécessite un choix de représentation. Soit l'articulation des éléments graphiques peut éviter la perspective, soit celle-ci peut être empirique et spontanée, soit celle-ci obéit à un système de placement des lignes : [[perspective cavalière]], perspective « italienne » conforme à une vision basée sur la projection, comme si le dessin était une fenêtre sur l'objet représenté ainsi que l'écrivit [[Leon Battista Alberti|Alberti]]. L'application des règles de la perspective à des figures humaines ou animales s'appelle le raccourci {{harv|id=VTT|texte=VTT|p=66}}. [[Fichier:Arrivée des croisés à Constantinople.jpg|vignette|redresse|Perspective empirique : [[Jean Fouquet]], ''Arrivée des croisés à Constantinople''<ref>[[Paris]], [[BnF]].</ref>.]] Le dessin peut obéir à des notions qui ne tiennent pas compte des lois géométriques de l'optique ou qui ne les considèrent pas comme primordiales. Représenter une montagne plus petite qu'un personnage peut paraître illogique, bien que la perspective puisse l'exiger. Les personnages sont quelquefois représentés à proportion de leur importance dans la société. Les conventions des différentes civilisations tentent de concilier les aspects qu'on considère primordiaux. Quand les traits caractéristiques du sujet priment, on parle {{incise|surtout en [[égyptologie]]}} d'''[[aspectivité]]''. Le dessin obéit à des conventions et des codes : pour les Égyptiens, un œil est représenté de face, mais un visage de profil, un torse de face et les jambes de profil. [[Jean Fouquet]] dessine l’''Arrivée des croisés à Constantinople'' vue par un spectateur central : à gauche les cavaliers de face, au centre de profil, et à droite de dos, comme si le spectateur tournait la tête, la route étant droite. Plus près de nous, l'apparition de la photographie a permis de représenter exactement un instant de la course d'un cheval au galop ; toutes les représentations passées étaient « fausses » anatomiquement, mais restent expressives. Le dessin peut reporter les contours de manière précise et fidèle (considérant qu'il est vu par un système optique tel que la [[chambre claire]] ou l'appareil photographique), ou le trait peut subir des déformations et des distorsions qui vont accentuer certains caractères du modèle, possiblement jusqu'à la [[caricature]], ou exprimer simplement les goûts et la sensibilité du dessinateur. La représentation du [[volume]] se fait généralement par le raccourci, renforcé par les modulations de la lumière et les ombres. Ces modulations de luminosité, qu'on appelle ''[[Valeur (arts visuels)|valeur]]'' dans le contexte du dessin et de la peinture, s'obtiennent par traits successifs formant hachures, par remplissage avec variation de la pression selon l'intensité souhaitée, estompage en frottant à la main ou avec un outil, gommage pour éclaircir, etc. ; certaines techniques étant adoptées par certains et réprouvées par d'autres. == Types de dessin == === Croquis, études, esquisses === [[Fichier:Lines family sketchbook - 26 - Malvern.jpg|vignette|redresse|Étude, par un membre de la famille Lines, {{s-|XIX|e}}.]] {{article détaillé|Croquis}} La rapidité d'exécution caractérise le [[croquis]], dessiné face au sujet. Les [[esquisse]]s sont les premières idées pour un travail important. Les [[étude (peinture)|études]], généralement plus élaborées, servent à l'apprentissage général ou à celui d'un élément difficile d'un projet. Le croquis doit saisir l’essentiel sans s’attarder sur les détails. Il sert de notation et d’exercice. Sa rapidité d’exécution fait du « geste » graphique un élément important de son caractère. Croquis et esquisses servent dans tous les types de dessin. {{clr}} === Dessin d'art === Le dessin d'art utilise toutes les techniques graphiques possibles dans une démarche ou une intention artistiques et à destination du marché de l'art. === Dessin technique === {{Article détaillé|Dessin technique}} Le dessin technique s'est détaché du dessin artistique pendant l'essor de l'industrie, vers la fin du {{s-|XIX}}. Le dessin technique, ou dessin industriel, est une discipline transversale fondement de la communication technique, de la conception et de l'analyse systémique. Il est utilisé principalement en génie mécanique (bureau d'études, bureau des méthodes) et en génie civil (architecture). Le dessin industriel conserve le sens d'origine du mot ''dessin'' : il est l'expression d'un projet, {{citation|pour communiquer sans aucune ambiguïté, notamment entre le concepteur (le Bureau d'Etude) et le fabricant (l'atelier)<ref>{{lien web|url=https://www.lycee-champollion.fr/IMG/pdf/dessin.pdf |titre=Le dessin industriel|consulté le=19 octobre 2020}}.</ref>}}. Quand le dessinateur conçoit l'apparence du projet, il s'appelle {{langue|en|''[[designer]]''}}. Le français naturalisé américain [[Raymond Loewy]] a lancé cette activité comme profession indépendante des fabricants sous le nom d'{{langue|en|''industrial design''}}, traduit encore en 1953 par ''dessin industriel'' ; il proposait qu'on l'appelle en français ''esthétique industrielle''<ref>{{ouvrage|prénom1=Raymond |nom1=Loewy |lien auteur1=Raymond Loewy |traducteur=Miriam Cendrars |titre=La laideur se vend mal|langue originale=en |titre original=Never leave well enough alone|année première édition=1952 |éditeur=Gallimard|année=2019 |collection=Tel |numéro dans la collection=165 |isbn=978-2-07-072013-2}}.</ref>. === Dessin d’architecture === {{Article détaillé|Dessin d'architecture}} [[Fichier:Victor Baltard - Church of Saint Augustin, Paris, elevation of the main facade - Google Art Project.jpg|vignette|redresse|[[Victor Baltard]], ''Église Saint-Augustin à Paris, élévation de la façade principale'' (1868-1871)<ref>Plume et encre, rehauts d'aquarelle et d'or. [[Paris]], [[musée d'Orsay]].</ref>.]] Le dessin est à la base du métier d’[[architecte]], même si l’utilisation de l’outil informatique réduit l'importance des habiletés manuelles. C’est en dessinant, d’abord sous forme d’esquisse et de croquis, puis de dessins plus élaborés, que l’architecte trouve et précise son projet. Cette étape préliminaire de dessin à main levée est à peu près universellement pratiquée. L’étape suivante consiste à disposer les éléments indépendants de l'aspect visuel, comme les conduites de fluide, et effectuer les calculs de [[résistance des matériaux]]. On revient ensuite au dessin pour tracer les plans nécessaires aux constructeurs. Cette étape est maintenant effectuée par [[dessin assisté par ordinateur]] avec les logiciels propres à l’architecture. Elle se faisait au moyen des outils du dessin technique, le crayon ou le [[portemine]] à mine dure, la règle, l’[[équerre]], le [[té]], sur une [[table à dessin]], puis un passage à l'encre au [[tire-ligne]] et plus tard au [[stylo technique]]. L'architecte fournit aussi au commanditaire des plans de façades et des vues en perspective réalistes, en couleurs, avec des ombres qui indiquent le relief, et les éléments de décor qui vont donner vie à l’ensemble : plantes, personnages, véhicules{{etc.}} L’architecte devait donc avoir une connaissance poussée de la perspective, rigoureusement construite. Selon le degré de précision de ces dessins, les accessoires pouvaient être traités d’une manière simplifiée, afin de ne pas prendre le pas sur l’essentiel, l’architecture. Chaque architecte pouvait avoir sa façon personnelle de traiter arbres, véhicules et personnages (dénommés ''grouillots'' dans le jargon des architectes). Les architectes ont dessiné de véritables œuvres d’art, souvent mises en couleurs à l’aquarelle. De nos jours, les logiciels 3D dispensent de la partie technique de ce travail, tandis que des illustrateurs spécialisés réalisent d’après les plans ou perspectives fournis par les architectes des dessins de présentation pour des projets non encore construits, pour la publicité et l'information des acheteurs potentiels. === Dessin de sculpteur === [[Fichier:Rodin - Etude pour le saint Jean-Baptiste, vu de face, RF 16079, Recto.jpg|vignette|redresse|[[Auguste Rodin]], ''Étude pour le saint Jean-Baptiste, vu de face''<ref>[[Paris]], [[musée d'Orsay]].</ref>.]] Le dessin sert au sculpteur pour effectuer ses recherches. Il n’est pas une fin en soi, mais une étape de son travail, pour lui permettre de visualiser ses projets en vue d’une réalisation en volume, dont le rendu est donc prépondérant, par des zones ombrées avec ou sans dégradés, et l’absence ou la neutralité du fond<ref>{{ouvrage|prénom1=Renan |nom1=Calvo Chaves |titre=Le dessin de sculpteur |sous-titre=Thèse de doctorat en histoire de l'art. Université Rennes 2|année=2019 |lire en ligne=https://hal.univ-rennes2.fr/tel-02054677v1}} ⟨NNT : 2019REN20001⟩.</ref>. Tous les dessins de sculpteurs ne sont pas des chefs-d’œuvre du strict point de vue de la qualité du dessin, mais ils sont les témoins du travail de leur auteur, et certains sont des œuvres d’art à part entière. === Dessin de mode === Le dessin dit de mode est employé dans tous les domaines de la création, des vêtements aux accessoires : chaussures, chapeaux, sacs, bijoux. Le dessin sert à préciser l’idée générale puis à l’affiner au niveau de la conception, avant de passer à la réalisation proprement dite. Le dessin de mode requiert une connaissance minimale de l’anatomie basée sur le squelette, qui détermine les positions et postures du corps, et parfois sur un traitement particulier des matières (textiles et autres). Un autre aspect du dessin de mode est la représentation des modèles selon le style propre au dessinateur, sans qu’il en soit lui-même le créateur, ce qui peut être alors une des formes du dessin de presse. Le dessin est aussi à la base des créations de motifs pour les tissus, imprimés ou [[Métier Jacquard|jacquard]]s. === Dessin de presse et caricature === {{article détaillé|Caricature|Dessin de presse}} [[Fichier:Dessin de Nadar 1850.jpg|vignette|redresse|[[Nadar]], ''[[Honoré de Balzac]]'' (1850)<ref>[[Paris]], [[Bibliothèque nationale de France|Bnf]].</ref>.]] Le dessin de presse, et souvent la caricature, ont pour destination la reproduction imprimée. On n'attend du spectateur qu'un bref moment d'attention. Le dessin de presse professe la simplification et l'exagération, et dépend le plus souvent de codes graphiques locaux. === Bande dessinée === {{article détaillé|Bande dessinée}} La bande dessinée combine l'art de raconter des histoires à celui de les représenter par le dessin. Souvent un [[Scénario de bande dessinée|scénariste]] s'associe avec un dessinateur. Une maison d'édition de bande dessinée peut aussi confier le dessin et le scénario à plusieurs artistes. Dans ce cas, les dessinateurs respectent un style graphique, et les scénaristes le caractère des histoires et de leurs personnages<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Bernard|nom1=Duc|lien auteur1=Bernard Duc|titre=L'Art de la B.D. (bande dessinée)|tome=1|titre tome=du scénario à la réalisation|éditeur=Glénat|collection=Art et technique|lieu=Grenoble|année=1981|isbn=978-2-7234-0252-1}}.</ref>. Une série peut ainsi durer, comme celle des ''[[Pieds Nickelés]]'', pendant plusieurs générations<ref>{{lien web|url=http://matthieu.chevrier.free.fr/bio.html|site=matthieu.chevrier.free.fr|titre=L'histoire des pieds nickelés|consulté le=7 juin 2015}}.</ref>. À partir du dernier tiers du {{s-|XX}}, aussi bien en Europe {{harv|Duc|1981}} qu'au Japon où le [[manga]] est très populaire<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean-Marie|nom1=Buissou|lien auteur1=Jean-Marie Bouissou|titre=Manga|sous-titre=Histoire et univers de la BD japonaise|éditeur=Philippe Picquier|lieu=Arles|année=2010|pages totales=414|isbn=978-2-8097-0197-5}}.</ref>, les dessinateurs de bande dessinée ont cherché à produire un style graphique personnel et caractéristique, qui contraste avec l'effacement de l'artiste pour la production d'un style défini par les éditeurs, fréquent auparavant. === Dessin animé === {{article détaillé|dessin animé}} Le dessin animé consiste à reproduire le mouvement en faisant se succéder des images représentant chacune un instant successif d'une action, comme au [[cinéma]], à la différence que ces images sont dessinées<ref>[[Trésor de la langue française]].</ref>. Le dessin animé est un processus très long et industriel, qui implique le plus souvent de nombreux graphistes spécialisés. Certains définissent les personnages et leurs mouvements par des esquisses au crayons, mis au propre avec la qualité de superposition nécessaire par des traceurs-gouacheurs<ref>Fiche métier ROME 32212.</ref> sur des feuilles transparentes. D'autres se consacrent au dessin des décors. Le dessin animé recourt souvent, au {{s-|XXI}}, aux techniques de [[dessin assisté par ordinateur]]. === Dessin d'enfant === [[Fichier:Child drawing age 3 crayon on paper.jpg|vignette|redresse|Dessin d'enfant ({{unité|3|ans}}) : [[figure (peinture)|personnage]].]] {{Article détaillé|Dessin d'enfant}} Le dessin est souvent l'une des activités spontanées de l'enfant. Le développement de ses capacités graphiques suit un schéma régulier qui passe du gribouillage, pendant lequel l'enfant fait l'expérience du matériel, au symbolisme, pendant lequel il représente les sujets par des traits caractéristiques. L'enfant poursuit en général son exploration en direction du dessin d'observation. [[Jean Piaget]] a notamment observé et décrit cette séquence reliée au développement cognitif général et à constitution de l'individu. Les [[pédagogue]]s observent les produits de l'activité de dessin en tant que témoin de cette évolution. Dès le stade du symbolisme, le dessin permet à l'enfant de s'exprimer. Quand il parle suffisamment bien pour communiquer avec son entourage, le dessin lui permet d'extérioriser ce qu'il ne peut exprimer verbalement. Les [[psychologue]]s recherchent de ce fait souvent dans les dessins d'enfant des indices des sentiments des enfants. {{clr}} == Dessin selon les différents outils == === Dessin au fusain === Le fusain, tige de charbon de bois, est l'un des instruments de dessin les plus anciens. Il est largement utilisé dans la réalisation de croquis et d'études {{harv|Béguin1995|p=252}}. Plus que le crayon, la pierre noire ou la sanguine, le fusain se prête aux [[aplat]]s et au rendu du [[modelé]]<ref>{{Ouvrage|prénom1=Maxime|nom1=Lalanne|lien auteur1=Maxime Lalanne|titre=Le fusain|éditeur=Berville|lieu=Paris|année=1849|pages totales=30|passage=10}}.</ref>. Le trait varie en largeur et en noirceur, il se brouille au doigt ou au chiffon, s'allège ou se corrige à la [[Gomme mie de pain|mie de pain]]. Il se reporte sur la feuille voisine s'il la touche. Il a l'inconvénient d'être fragile, à moins d’utiliser un fixatif appliqué généralement avec un pulvérisateur. === Dessin au crayon === [[Fichier:Studies of a Fallen Male Nude for 'Hercules and the Horses of Diomedes' MET DP836021.jpg|vignette|redresse|[[Eugène Delacroix]], ''Étude pour [[Héraclès|Hercule]] et les chevaux de [[Diomède]]'' (1855), [[New York]], [[Metropolitan Museum of Art]]. Mine graphite sur papier.]] En dessin, le « crayon » désigne tout instrument marquant à sec qui se présente sous forme d'un bâton. On parle ainsi de « crayon à bille » {{harv|Béguin1995|p=184}}. Le crayon à mine de [[graphite]] (autrefois [[mine de plomb]]) offre une gamme de possibilités très étendue, selon le type de mine, son affûtage, le [[grain (papier)|grain du papier]] et les techniques possibles, du contour simple aux nuances de dégradés obtenues par des hachures, frottages, estompages. Le trait peut être allégé ou corrigé à la [[gomme à effacer]], bien que le gommage affecte le papier, et les traits suivants sur la partie modifiée. Cependant, il est difficile d'en obtenir des forts contrastes. Des artistes ont complété le dessin au crayon en marquant le trait fort à la plume. Dans la bande dessinée, le dessin au crayon, dit [[crayonné]], est, dans la production sans ordinateur, la première étape de la production d'une [[Planche (bande dessinée)|planche]]. L'artiste, ou parfois un assistant, termine ensuite le dessin pour qu'il soit prêt pour une reproduction au trait, à l’[[Encrage (dessin)|encre]] avec une plume ou un pinceau : une fois l’encrage sec, le dessin préliminaire au crayon peut être effacé<ref>{{article|prénom1=Thierry |nom1=Groensteen |lien auteur1=Thierry Groensteen |titre=Brouillons et crayonnés : leçons de méthode à travers les collections du musée|périodique=[[Neuvième Art (périodique)|Neuvième Art]]|numéro=7|date=janvier 2002|page=70-71}}.</ref>. Le trait de crayon dépend, pour une dureté donnée, de la force d'appui sur la mine. Le dessinateur peut utiliser des crayons graphite de plusieurs duretés dans un même dessin. Le dessin d'[[Académie (dessin)|académie]] et le [[portrait]] se font fréquemment aux trois crayons. Si la craie et la sanguine s'atténuent et s'effacent à la gomme mie de pain, le trait de pierre noire est définitif. Le [[crayon de couleur]] permet tous les intermédiaires entre le dessin linéaire et la peinture. Le « [[crayon aquarellable]] », inventé en 1931, permet de combiner le dessin au trait à une technique proche de l'[[aquarelle]]. === Dessin au stylo à bille === [[Fichier:Tigers-Wiki.jpg|vignette|redresse|Dessin au stylo à bille couleur.]] Le [[stylo à bille]], diffusé à partir de 1950, autorisé dans les écoles en France en 1965, y sert souvent aux élèves pour dessiner dans les marges des cahiers. Il peut également être un véritable outil d'art<ref>{{Ouvrage|prénom1=Matt|nom1=Rota|prénom2=Marie-Christine|nom2=Guyon|responsabilité2=contribution|titre=L'art du stylo à bille|sous-titre=Découverte, expérimentation et technique|éditeur=Eyrolles|lieu=Paris|année=2016}}.</ref>. De la simple esquisse pour capturer un mouvement jusqu’à l’illustration précise et au dessin d’architecture, le stylo à bille s'adapte à tous les genres. Dans le dessin artistique, le stylo à bille se distingue par le fait qu'il ne s'efface pas ; le trait est à peu de chose près uniforme, et plutôt léger. Le trait fort s'obtient en repassant plusieurs fois. === Dessin à la plume === La plume est un instrument de dessin autant que d'écriture au moins depuis la Renaissance. Elle produit un trait fin ou gras selon la pression exercée. Les traits de plume tracés à l'encre indélébile se combinent aussi avec le lavis et l'aquarelle, qui ne les perturbent pas<ref>{{harvsp|Kubin|2015|p=68-75 « Le dessin à la plume »}}. Texte de 1927.</ref>. Elle sert autant pour le croquis de terrain, pour lequel elle a l'avantage de produire un dessin rapide et contrasté, solide dès que l'encre a séché, que pour les projets élaborés, dans lesquels les hachures peuvent indiquer les valeurs. Sur un dessin ou un croquis au crayon, la plume peut marquer le trait fort ; on efface parfois le crayon pour ne conserver que cette décision finale. La plume a été l'instrument principal de l'encrage en bande dessinée jusque dans les années 1970. === Dessin au pinceau === Le pinceau est l’outil de base du dessin en Extrême-Orient, mais il est largement utilisé également en Occident. Sa souplesse permet au dessinateur d'effectuer des déliés très fins et des aplats impossibles à reproduire avec d'autres techniques comme la plume. Le pinceau est souvent l'outil de prédilection pour l'encrage en bande dessinée. Il est très utilisé par des artistes de styles très différents, comme [[André Franquin]], connu pour son trait expressif et nerveux, ou [[Milton Caniff]] qui jouait sur les contrastes du noir et du blanc. === Dessin aux feutres === Les [[stylo-feutre|stylos-feutres]], marqueurs ou ''{{langue|en|markers}}'', existent en de nombreuses couleurs et épaisseurs de trait. Des gammes professionnelles permettent de créer ses propres nuances à partir d’encres liquides et de solvants divers. Ils ont trouvé une application spécifique dans le ''{{langue|en|layout}}'' ou ''{{langue|en|[[rough (imprimerie)|rough]]}}'' utilisé en publicité pour réaliser des simulations de photographies à réaliser ultérieurement. On utilise un papier spécial, sans grain et semi-transparent, qui ne diffuse pas les solvants et permet de travailler par transparence. Les spécialistes, ou « ''{{langue|en|roughmen}}'' », peuvent atteindre des résultats de qualité picturale. === Dessin sur ordinateur === {{article détaillé|Dessin artistique sur ordinateur}} Le matériel informatique fournit aux dessinateurs des outils pour un dessin qui n'aura quelquefois aucune autre existence que [[numérique]]. L'ordinateur sert largement pour la [[conception assistée par ordinateur]] et le dessin technique. Les fabricants de matériel informatique ont progressivement produit des [[périphérique informatique|périphériques]] mieux adaptés que la [[souris (informatique)|souris]] au dessin d'illustration, pour lequel le regard et la main ont plus d'importance que les abstractions du dessin industriel. On peut dessiner à l'aide d'un stylet sur la [[tablette graphique]] ; cela implique d'apprendre à regarder l'écran de l'ordinateur alors que sur la surface sur laquelle on pose le stylet est ailleurs. L'[[écran tactile]] résout cette difficulté. Des capteurs transmettent à l'ordinateur ou à la [[tablette tactile]] la position du stylet, son inclinaison, la force d'appui{{etc.}} Un logiciel [[éditeur d'image matricielle]] ou d'[[image vectorielle]] transforme ces données en « vecteurs » générateurs de graphisme avec des paramètres que regroupent des « outils » nommés par analogie à ceux du dessin et de la peinture. == Dessins aux pastels == Les pastels sont des petits bâtons de pigments servant à colorier sur des papiers, on les utilise le plus souvent en arts graphiques. Il existe différents types de pastels, gras ou à l'eau. Les pastels d'initiation scolaire s'achètent généralement en set. == Droit == === Propriété intellectuelle === Le dessin est soumis, comme les autres œuvres de l'esprit, aux règles de la [[propriété intellectuelle]]. En France, il doit aussi obéir, s'il est publié et représente une personne, aux règles du [[Droit à l'image des personnes en France|droit à l'image]]<ref>{{Ouvrage|prénom1=Emmanuel|nom1=Pierrat|titre=Reproduction interdite?|éditeur=Laurent du Mesnil|année=2002|passage=32}}.</ref>. La caricature {{citation|constitue une tolérance traditionnellement admise à l'égard de ceux dont la profession ou l'activité permet de supposer de leur part une autorisation tacite}}<ref>Cour d'Appel de Versailles, 1991, cité par {{harvsp|Pierrat|2002|p=114}}.</ref>, mais cette exception au droit à l'image n'est pas toujours reconnue {{harv|Pierrat|2002|p=115-119}}. === Dessins et modèles === En droit des affaires, le mot « dessin » ne désigne pas un objet matériel, mais la forme, reconnaissable par le consommateur, d'un objet ({{langue|en|design}}). En [[droit français]] qui transpose une directive communautaire du 13 octobre 1998 relative à la protection des dessins et modèles : {{citation|[…] tout dessin nouveau, toute forme plastique nouvelle, tout objet industriel qui se différencie de ses similaires, soit par une configuration distincte et reconnaissable lui conférant un caractère de nouveauté, soit par un ou plusieurs effets extérieurs lui donnant une physionomie propre et nouvelle}}<ref>Cf. L. 511-3 Code de la Propriété Intellectuelle ou CPI.</ref>. Il profite alors d'une protection d'une durée maximale de 25 ans par période de 5 ans sous réserve qu'il {{citation|est nouveau et présente un caractère propre}}<ref>art. L. 511-2 CPI</ref>. Une protection communautaire existe également au profit de tout dessin original. Un règlement communautaire de 2001 confère une protection opposable à l'échelle de l'Union européenne. Pour les dessins enregistrés à l'[[Office de l'Union européenne de la propriété intellectuelle]] (EUIPO), la protection est dans le temps la même qu'en France (de 5 à 25 ans). Pour le dessin (ou modèle) non enregistré, cette protection naît de la première divulgation pour une durée de trois ans. Il existe enfin à l'échelle internationale une protection qui est opposable à compter de l'enregistrement international des dessins et modèles industriels à l'Office mondial de la Propriété intellectuelle<ref>[http://www.wipo.int/portal/index.html.fr OMPI].</ref>. == Annexes == {{Autres projets |commons=Category:Drawings |wiktionary=dessin |wiktionary thésaurus=dessin/français |wikibooks=dessin |wikibooks titre=Le dessin |wikiversity=Introduction au dessin |wikiversity titre=Introduction au dessin }} {{catégorie principale}} === Bibliographie === * {{Ouvrage|prénom1=André|nom1=Béguin|lien auteur1=André Béguin|titre=Dictionnaire technique du dessin|éditeur=2|année=1995}} * {{Ouvrage|prénom1=André|nom1=Béguin|titre=Dictionnaire technique de la peinture|année=1990}} * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Ségolène |nom1=Bergeon-Langle |prénom2=Pierre |nom2=Curie |titre=Peinture et dessin, Vocabulaire typologique et technique |éditeur=Editions du patrimoine |lieu=Paris |année=2009 |pages totales=1249 |isbn=978-2-7577-0065-5 |id=VTT}} * {{chapitre|prénom=Fernand |nom=Jacquet |titre chapitre=Dessin| auteur ouvrage=Anne Souriau|titre ouvrage=Vocabulaire d'esthétique, par [[Étienne Souriau]] (1892-1979)|lieu=Paris|éditeur=PUF|numéro d'édition=3|collection=Quadrige|année=2010|année première édition=1990 |isbn=9782130573692|passage=595-597}} * {{Ouvrage|prénom1=Pascal|nom1=Vallet|titre=Les dessinateurs|sous-titre=un regard ethnographique sur le travail dans les ateliers de nu|éditeur=L'Harmattan|lieu=Paris|année=2013|pages totales=192|isbn=978-2-343-00594-2|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=3EowQyljcm0C&printsec=frontcover}} === Articles connexes === * [[Bande dessinée]] * [[Caricature]] * [[Dessin animé]] * [[Dessin assisté par ordinateur]] * [[Dessin géométrique]] * [[Dessin technique]] * [[Dessinateur]] * [[Esquisse]] * [[FID, Foire Internationale du Dessin]] === Liens externes === {{Liens}} == Notes et références == {{Références}} {{Portail|peinture|arts|culture}} [[Catégorie:Dessin|*]] [[Catégorie:Technique picturale]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste%20de%20danses
Liste de danses
Cette page recense une '''liste non exhaustive des [[danse]]s'''. Le classement se fait selon le pays puis par ordre alphabétique. {{sommaire à droite}} == Danses anciennes == === Antiquité ([[:Catégorie:Danse antique|c]]) === * [[Chorea]] * [[Cordax]] * [[Pyrrhique]] * [[Danse extatique]] === Moyen Âge ([[:Catégorie:Danse médiévale|c]]) === {{Article détaillé|Danse médiévale}} {{colonnes|nombre=3|taille=15| * [[Carole (danse)|Carole]] * [[Danse macabre]] * [[Ductia]] * [[Estampie]] * [[Fricassée (danse)|Fricassée]] * [[Matassin]] * [[Moresque]] * [[Ronde (danse)|Ronde]] * [[Villanelle]] }} === Renaissance === {{Article détaillé|Danse de la Renaissance}} {{colonnes|nombre=3|taille=15| * [[Allemande (danse)|Allemande]] * [[Basse danse]] * [[Branle]] * [[Canarie (danse)|Canarie]] * [[Cinq pas]] * [[Cotillon (danse)|Cotillon]] ([[Contredanse]]) * [[Farandole]] * [[Folia]] * [[Gaillarde]] * [[Matachines]] * [[Passamezzo]] * [[Pavane]] * {{Lien|langue=en|trad=Piva (dance)|fr=Piva (danse)|texte=Piva}} * [[Saltarello]] * [[Tourdion]] * [[Volte]] }} === Période baroque === {{Article détaillé|Danse baroque}} {{colonnes|nombre=3|taille=15| * [[Bacchanale (danse)|Bacchanale]] * [[Bacchu-ber]] * [[Ballet de cour]] * [[Carmagnole (danse)|Carmagnole]] * [[Chaconne]] * [[Contredanse]] * [[Courante]] * [[Gavotte (danse)|Gavotte ancienne]] * [[Gigue (danse)|Gigue]] * [[Hussarde]] * [[Loure (danse)|Loure]] * [[Menuet]] * [[Musette (danse)|Musette]] * [[Passacaille]] * [[Passepied]] * [[Rigaudon]] * [[Sarabande]] * [[Suite de danses]] * [[Tambourin (danse)|Tambourin]] }} == Danses modernes == === Danses de démonstration === {{colonnes|nombre=3|taille=15| * [[Ballet]] (danse classique) * [[Ballet d'action]] * [[Contact improvisation]] * {{Lien|langue=en|trad=Acro dance|fr=Danse acrobatique}} * [[Danse aérienne]] * [[Danse contemporaine]] * [[Danse de caractère]] * [[Danse expressionniste]] * [[Danse jazz]] * [[Modern jazz]] * [[Danse moderne]] }} === [[Danse de salon|Danses de salon]] === {{colonnes|nombre=3|taille=15| * ''{{lang|en|[[American Rhythm]]}}'' * ''{{lang|en|[[American Smooth]]}}'' * [[Carioca (danse)|Carioca]] * [[Cha-cha-cha (danse)|Cha-cha-cha]] * [[Charleston (danse)|Charleston]] * [[Java (danse)|Java]] * [[Jive]] * [[Madison (danse)|Madison]] * [[Mambo]] * [[Quickstep]] * [[Rock acrobatique]] * [[Rumba (danse de salon)|Rumba]] * [[Samba (musique)|Samba]] * [[Slow fox]] (ou foxtrot) * [[Tango de salon]] * [[Valse]] * [[Valse anglaise|Valse anglaise (ou Valse lente)]] * [[Valse viennoise]] }} === Danses populaires === {{colonnes|nombre=3|taille=15| * [[Bachata (danse)|Bachata]] * [[La bamba|Bamba]] * [[Be-bop (danse)|Be-bop]] * [[Boogie-woogie (danse)|Boogie (ou Boogie-woogie)]] * [[Disco]] * [[Discofox]] * [[Danse électro]] * [[Headbang]] * [[Danse hip-hop]] ** [[Breakdance]] ** {{Lien|langue=en|trad=Dougie|fr=Dougie (hip hop)|texte=Dougie}} ** [[Locking]] ** {{Lien|langue=en|trad=Nae Nae|fr=Nae Nae}} ** [[Popping]] (aussi appelé electric boogaloo ou smurf) * [[House music|House dance]] * {{Lien|langue=en|trad=Hustle (dance)|fr=Hustle (danse)|texte=Hustle}} * [[Jerk (danse)|Jerk]] * [[Jumpstyle]] * [[Kizomba]] * [[Lambeth Walk (danse)|Lambeth Walk]] * [[Limbo (danse)|Limbo]] * [[Lindy hop]] (ou [[Jitterbug]]) * [[Macarena (chanson de Los del Río)|Macarena]] * [[Mosh]] * [[Perreo]] ([[reggaeton]]) * [[Pogo (danse)|Pogo]] * [[Pole dance]] (et [[Pole sports]]) * [[Ragga jam]] * [[Redowa]] * [[Rock (danse)|Rock]] * [[Rueda de casino]] * [[Salsa]] ([[Salsa (style cubain)|style cubain]] et [[Salsa (style portoricain)|"portoricains"]]) * [[Shim sham]] * [[Shimmy]] * [[Slow]] * [[Step dance]] * [[Street jazz]] * [[Swing (danse)|Swing]] * [[Twerk]] * [[Zumba]] }} == Afrique == === Danses typiques de grandes régions d'Afrique ([[:Catégorie:Danse en Afrique|c]]) === * [[Danse de la pluie]] * [[Maloya]] * [[Mgodro]] * [[Séga]] * [[Valse créole]] === Afrique du Sud ([[:Catégorie:Danse en Afrique du Sud|c]]) === * [[Gumboot (danse)|Gumboot]] * {{Lien|langue=en|fr=Pantsula}} * [[Ukusina]] * [[Xibelani]] === Algérie ([[:Catégorie:Danse en Algérie|c]]) === {{colonnes|nombre=3|taille=15| * [[Allaoui]] * [[Algéroise]] * [[Naïli]] * [[Nhari]] * [[Reguibète]] * [[Rokba]] * [[Ssaf]] * [[Touaregs#Musique et danse|Danses touaregs]] * [[Tazouite]] * [[Zendali]] }} === Angola ([[:Catégorie:Danse en Angola|c]]) === {{colonnes|nombre=3|taille=15| * [[Kabetula]] * [[Kazukuta]] * [[Kizomba]] * [[Kuduro]] * [[Rebita]] * [[Semba (musique)|Semba]] }} === Bénin ([[:Catégorie:Danse au Bénin|c]]) === {{colonnes|nombre=3|taille=15| * [[Adjogbo]] * [[Agbadja]] * [[Agbehoun]] * [[Akonhoun]] * [[Bolojo]] * [[Bourian]] * [[Gèlèdé]] * [[Hwendo]] * [[Kaka (Bénin)|Kaka]] * [[Kiarou]] * [[Kokoman]] * [[Kunya (danse)|Kunya]] * [[Sakpata]] * [[Sêgbo-Lissa]], quand les tambours sacrés raisonnent. * [[Sinsinnou]] * [[Tchinkounmè]] * [[Tèkè]] * [[Tipenti]] * [[Wourou]] * [[Zinli]] }} === Cameroun ([[:Catégorie:Danse au Cameroun|c]]) === {{Article détaillé|Danse au Cameroun}} 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(dance)|fr=Nutbush (danse)}} === Fidji ([[:Catégorie:Danse aux Fidji|c]]) === * [[Bole (danse)|Bole]] * [[Cibi]] * [[Meke]] === Hawaï === * [[Hula]] === Micronésie ([[:Catégorie:Danse dans les États fédérés de Micronésie|c]]) === {{Article détaillé|Danse yapaise}} === Nouvelle-Calédonie === * [[Pilou (danse)|Pilou]] * [[Tchap (danse)|Tchap]] === Nouvelle-Zélande ([[:Catégorie:Danse en Nouvelle-Zélande|c]]) === * [[Haka]] * [[Kapa haka]] * [[Poï]] === Polynésie française (Tahiti, [[:Catégorie:Danse à Tahiti|c]]) === {{colonnes|nombre=3|taille=15| * [[Aparima]] * [[Hakamanu]] ([[Îles Marquises]]) * [[Hivinau]] * [[Maha'u]] (Îles Marquises) * [[’Ori tahiti]] * [[Otea]] * [[Pao'a]] * [[Rikuhi]] (Îles Marquises) * [[Tamure]] * [['Upa 'upa]] }} === Samoa === * [[Siva tau]] === Tonga ([[:Catégorie:Danse aux Tonga|c]]) === * [[Kailao]] * [[Lakalaka]] === Wallis-et-Futuna === {{Article détaillé|Danses de Wallis-et-Futuna}} * [[Kailao]] * [[Soa Mako]] == Notes et références == {{Références}} == Articles connexes == * [[Danse]] * [[Danse traditionnelle]] * [[Liste de métiers de la danse]] {{Palette|Danse}} {{Portail|danse|musiques du monde|arts du spectacle}} [[Catégorie:Liste en rapport avec la danse|Danses]] [[Catégorie:Liste en rapport avec la musique|Danses]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9veloppement%20durable
Développement durable
[[Fichier:Diagramme de Venn du développement durable.svg|vignette|[[Diagramme de Venn]] du développement durable<ref>{{Article|auteur1=Ben Purvis|auteur2=Yong Mao|auteur3=Darren Robinson |url= https://link.springer.com/article/10.1007/s11625-018-0627-5|titre=Three pillars of sustainability: in search of conceptual origins|périodique= Sustainability Science|date=2018-9-3|volume=14|pages=681-695|langue=en}}.</ref>, à l'intersection de trois préoccupations, dites « les trois piliers du développement durable ».<br>Les descriptions des intersections partielles peuvent varier.]] Le '''développement durable''', parfois qualifié de '''développement soutenable''' par [[anglicisme]] (''{{langue|en|sustainable development}}''), est une conception du [[Développement humain (économie)|développement]] qui s'inscrit dans une perspective de long terme et en intégrant les contraintes [[Environnement|environnementales]] et [[Société (sciences sociales)|sociales]] à l'économie. Selon la définition donnée dans le rapport de la Commission mondiale sur l'environnement et le développement de l'[[Organisation des Nations unies]], dit [[rapport Brundtland]], où cette expression est apparue pour la première fois en [[1987]], {{citation|le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des [[générations futures]] de répondre aux leurs}}. Cette notion s'est imposée à la suite de la prise de conscience progressive, depuis les [[années 1970]], de la [[Terre#Aujourd'hui : la finitude écologique|finitude écologique de la Terre]], liée aux [[limites planétaires]] sur le long terme. La notion fait toutefois l'objet de [[#Critiques de la notion|critiques]], notamment de la part des tenants de la [[décroissance]], pour lesquels cette notion reste trop liée à celle de la [[croissance économique]], mais aussi de la part de ceux qui y voient un frein au développement. Dix-sept [[objectifs de développement durable]] ont été définis en 2015 par l'[[Organisation des Nations unies]] (ONU). == Définition == La première définition du développement durable apparaît en 1987 dans le [[rapport Brundtland]]<ref group="N">Du nom de [[Gro Harlem Brundtland]], alors ministre norvégienne de l'Environnement présidant la Commission mondiale sur l'environnement et le développement ; ce rapport intitulé ''Notre avenir à tous'' est soumis à l'Assemblée nationale des [[Organisation des Nations unies|Nations unies]] en 1986. La définition est issue du {{nobr|chapitre 2}} de la première partie.</ref> publié par la Commission mondiale sur l'environnement et le développement<ref>{{lien web |format=pdf |url= http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/sites/odyssee-developpement-durable/files/5/rapport_brundtland.pdf |titre= Rapport Brundtland |site=[[Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères]] |consulté le=9 décembre 2015}}.</ref> : {{Début citation bloc}}Le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. Deux concepts sont inhérents à cette notion : * le concept de « besoins », et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient d'accorder la plus grande priorité, et * l'idée des limitations que l'état de nos [[technique]]s et de notre organisation sociale impose sur la capacité de l'environnement à répondre aux besoins actuels et à venir.{{Fin citation bloc}} En 1991, [[Ignacy Sachs]] propose une définition proche de ce qu'il nomme l'écodéveloppement : {{Citation|développement endogène et dépendant de ses propres forces, soumis à la logique des besoins de la population entière, conscient de sa dimension écologique et recherchant une harmonie entre l'homme et la nature}}<ref>{{Lien web |auteur=Ignacy Sachs |titre=Comment concilier écologie et prospérité |date=décembre 1991 |url=https://www.monde-diplomatique.fr/1991/12/SACHS/44031 |site=Le Monde diplomatique |consulté le=17 décembre 2018}}.</ref>{{,}}<ref>Sachs, I., 1993. ''Écodéveloppement''. Paris, Syros, [[Alternatives économiques]].</ref>. En France, l'[[Association française de normalisation|AFNOR]] définit le développement durable comme un état où {{Citation|les composantes de l'[[écosystème]] et leurs fonctions sont préservées pour les générations présentes et futures}}<ref>{{pdf}} [http://www.lesenr.fr/actualites/Norme_quartier_affaires.pdf projet de norme NF P 14-010-1 : Aménagement durable - Quartiers d'affaires, 3.12 page 8] lesenr.fr, 30 juillet 2012.</ref>. Dans cette définition, {{Citation|les composantes de l’écosystème incluent, outre les êtres humains et leur environnement physique, les plantes et les animaux. Pour les êtres humains, le concept sous-entend un équilibre dans la satisfaction des besoins essentiels : conditions économiques, environnementales, sociales et culturelles d'existence au sein d'une société}}<ref>[http://www.enquetes-publiques.afnor.org/secteur-eau-et-assainissement/pr-nf-p14-010-1.html Projet de norme] {{numéro}}P 14-010-1 ({{1re}} d'une série de trois normes) sur l'{{Citation|Aménagement durable des quartiers d’affaires}}, soumis à [[enquête publique]] de mai 2012 à fin juillet 2012 ; AFNOR.</ref>. [[Fichier:Windmills D1-D4 - Thornton Bank.jpg|vignette|La [[ressource renouvelable]] qu'est le vent alimente cette [[éolienne]] de {{unité|5|MW}} dans un parc éolien à {{unité|28|km}} au large de la [[Belgique]].|alt=La ressource naturelle qu'est le vent alimente cette éolienne de {{unité|5|MW}} dans un parc éolien à {{unité|28|km}} au large de la Belgique.]] Parmi les besoins essentiels, représentés par la [[pyramide des besoins]] de Maslow, figurent en premier lieu les besoins indispensables à l'être humain en tant qu’élément de base vivant dans un environnement défini, que l'on appelle les [[Besoin primaire|besoins primaires]] ou physiologiques. Parmi ceux-ci figure notamment le besoin de se reproduire, qui établit pour l'homme et la femme une filiation et assure de la sorte le [[Démographie|renouvellement des générations]]<ref group="N">Sur la filiation, on consultera par exemple l'ouvrage de Darwin ''[[La Filiation de l'homme et la sélection liée au sexe]]''.</ref>. Face à la [[crise écologique]] et sociale qui se manifeste désormais de manière mondialisée ([[réchauffement climatique]], raréfaction des [[Ressource naturelle|ressources naturelles]], pénuries d'[[eau douce]], rapprochement du [[pic pétrolier]], [[Inégalités de revenu|écarts entre pays développés et pays en développement]], [[sécurité alimentaire]], [[déforestation]] et perte drastique de [[biodiversité]], croissance de la population mondiale, [[Catastrophe naturelle|catastrophes naturelles]] et industrielles), le développement durable est une réponse de tous les acteurs (États, acteurs économiques, société civile), culturels et sociaux, du développement. Tous les secteurs d'activité sont concernés par le développement durable : l'agriculture, l'industrie, l'habitat, l'organisation familiale, mais aussi les [[Service (économie)|services]] (finance, tourisme{{etc.}}). Il s'agit enfin, en s'appuyant sur de nouvelles valeurs universelles (responsabilité, participation écologique et partage<ref group="N">L'équité est l'un des principes du développement durable, à la confluence entre les piliers économique et social.</ref>, principe de précaution, débat<ref>{{lien web |url=http://www.un.org/french/ecosoc/newfunct/amr/2008/edis.shtml |titre=Débat en ligne sur la réalisation du développement durable |auteur institutionnel=[[Conseil économique et social des Nations unies]] |date=2008}}.</ref>) d'affirmer une approche double : * dans le temps : nous avons le droit d’utiliser les ressources de la Terre, mais le devoir d'en assurer la pérennité pour les [[générations futures]] ; * dans l’espace : chaque humain a le même droit aux ressources naturelles de la Terre (principe de [[Doctrine sociale de l'Église catholique#Destination universelle des biens|destination universelle des biens]]). == Historique == === Histoire du mot === L'expression ''sustainable development'', traduite par développement durable, apparaît dans la littérature scientifique au début des années 1980 (voir par exemple, les articles par Vinogradov ou Clausen de 1981), et pour la première fois dans une publication destinée au grand public en 1987 dans le rapport intitulé ''Our Common Future'' (Notre avenir à tous) de la Commission mondiale pour le développement et l'environnement de l'[[Organisation des Nations unies]] rédigé par la Norvégienne [[Gro Harlem Brundtland]]. Une controverse sémantique portant sur la question de savoir s'il fallait parler de [[rapport Brundtland#Développement durable ou soutenable ?|développement durable ou soutenable]] a existé depuis la deuxième traduction en français où l'éditeur canadien a traduit ''sustainable'' par le mot français soutenable<ref group="N">Certains préfèrent parler de développement ''soutenable'' : ainsi, lors de la première traduction en français du rapport Brundtland, c'est le terme « développement durable » qui est retenu, tandis que lors de la seconde traduction {{incise|par ''Les Éditions du Fleuve''}} c'est le terme « développement soutenable » qui est utilisé, à la demande de la Commission mondiale sur l'environnement et le développement (note de l'éditeur, {{nobr romains|page IX}}).</ref>. Les tenants du terme « durable » plutôt que du mot « soutenable » insistent sur la notion de durabilité définie comme cohérence entre les besoins et les ressources globales de la Terre à long terme, plutôt que sur l'idée d'une recherche de la limite jusqu'à laquelle la Terre sera capable de nourrir l'humanité. Cependant, la traduction du terme par soutenable, plutôt que durable, peut s'expliquer aussi par de vieilles traces du mot en langue française. En effet, on trouve le mot soutenir employé dans une optique environnementale dès 1346, dans l'[[ordonnance de Brunoy]], prise par {{noble|Philippe VI de Valois}}, sur l'administration des forêts, recommandant de les « soutenir en bon état »<ref>{{Ouvrage|langue=FR|prénom1=France Auteur du|nom1=texte|titre=Recueil général des anciennes lois françaises, depuis l'an 420 jusqu'à la Révolution de 1789 : contenant la notice des principaux monumens des Mérovingiens, des Carlovingiens et des Capétiens, et le texte des ordonnances, édits, déclarations, lettres patentes, règlemens,... de la troisième race, qui ne sont pas abrogés, ou qui peuvent servir, soit à l'interprétation, soit à l'histoire du droit public et privé.... Tome 4 / par MM. Jourdan,... Decrusy,... Isambert,...|date=1821-1833|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k51690p|consulté le=2023-09-22}}</ref>. Ainsi, en matière forestière, la notion de forêt cultivée soumise à une exigence de soutenabilité, un renouvellement perpétuel de la ressource, capable d'approvisionner une flotte navale<ref group="N">La flotte française ayant été décimée lors de cette bataille, ce texte répond au besoin de la reconstituer et d'organiser le domaine forestier par une gestion raisonnée de la ressource pour assurer un approvisionnement régulier et soutenu.</ref>, existe en France depuis plus de six siècles. === Chronologie === {{Article connexe|Chronologie de l'écologisme}} L'émergence du concept de développement durable remonte au début du {{s-|XX}}. L'idée d'un développement pouvant à la fois réduire les [[Inégalité sociale#Aspects des inégalités|inégalités sociales]] et réduire la pression sur l'environnement a fait son chemin. Nous pouvons en retracer quelques jalons majeurs : * 1909 : émergence du concept de [[géonomie]] en Europe centrale. * 1909 : [[Theodore Roosevelt]] tient un discours dans lequel il se préoccupe de la destruction des ressources naturelles et des générations futures : « Avec la croissance constante de la population et l’augmentation encore plus rapide de la consommation, notre peuple aura besoin de plus grandes quantités de ressources naturelles. Si nous, de cette génération, détruisons les ressources, […] qui seront nécessaires à nos enfants, si nous réduisons la capacité de notre terre à soutenir une population, nous diminuons le niveau de vie, nous enlevons même le droit à la vie des générations futures sur ce continent »<ref>{{Lien web|langue=français|auteur1=Franck-Dominique Vivien|titre=Jalons pour une histoire de la notion de développement durable|url=https://www.cairn.info/revue-mondes-en-developpement-2003-1-page-1.htm|site=Cairn.info|périodique=Mondes en développement {{numéro|121}}, pages 18|date=2003|consulté le=9 février 2020}}.</ref>. * 1949 : le président des États-Unis, [[Harry S. Truman]], dans son [[Discours sur l'état de l'Union (États-Unis)|discours sur l'état de l'Union]], popularise le mot « développement » en prônant une politique d'aide aux pays sous-développés, grâce à l'apport de la [[connaissance technique]] des pays industrialisés. Il affirme que « tous les pays, y compris les États-Unis, bénéficieront largement d'un programme constructif pour une meilleure utilisation des ressources mondiales humaines et naturelles »<ref group="N">Si l'on se place dans le contexte de l'après-guerre, où l'on n'avait pas conscience de la limitation des ressources naturelles, il faut entendre les propos de Truman comme « utilisation plus importante des ressources ». À cette époque, la notion contemporaine de développement émergeait, mais le développement ''durable'' n'est apparu qu'en 1987 (rapport Brundtland).</ref>. * 1950 : Convention internationale sur la protection des oiseaux, conclue à Paris le 18 octobre 1950. * 1951 : ** L'[[Union internationale pour la conservation de la nature]] publie le premier rapport sur l'état de l'environnement dans le monde<ref>{{Lien web|titre= Historique du développement durable|url= http://www.fnh.org/francais/fnh/uicn/pdf/smdd_historique_dd.pdf}}.</ref>. ** [[Convention internationale pour la protection des végétaux]], conclue à Rome le 6 décembre 1951. * 1953 : l'économiste américain [[Howard Bowen]] pose les fondations de la [[responsabilité sociétale des entreprises]] en publiant ''Social Responsibilities of the Businessman''. * 1954 : Convention internationale pour la prévention de la pollution des eaux de mer par les hydrocarbures, conclue à Londres le 12 mai 1954. * 1961 : création du [[WWF]] (World Wildlife Fund) au Royaume-Uni. * 1962 : ** publication du livre ''[[L'Afrique noire est mal partie]]'' par l'[[Agronomie|agronome]] français [[René Dumont]] ; ** publication du livre ''[[Printemps silencieux]]'' par [[Rachel Carson]]. * 1967 : publication du livre de {{Lien|Roderick Nash}}, ''Wilderness and the American Mind'', parfois considéré comme le texte fondateur de l’[[histoire de l'environnement]]<ref>{{ouvrage|auteur={{Lien|Roderick Nash}}|langue=en|titre=Wilderness and the American Mind|éditeur=Yale|année=1967|isbn=978-0-300-01649-9}}.</ref>. * 1968 : ** 8 avril : création du [[Club de Rome]] regroupant quelques personnalités occupant des postes relativement importants dans leurs pays respectifs et souhaitant que la recherche s'empare du problème de l'évolution du monde pris dans sa globalité pour tenter de cerner les limites de la croissance économique après la croissance ininterrompue des [[Trente Glorieuses]] ; ** 4-13 septembre : l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture]] (Unesco) organise à Séville le colloque « Utilisation et conservation de la biosphère », conférence intergouvernementale d'experts sur les bases scientifiques de l'utilisation rationnelle et de la conservation des ressources de la [[biosphère]] ; ** [[Michel Batisse]] initie le [[Programme sur l'homme et la biosphère]] (Man & Biosphere, MAB) précurseur du concept de développement durable. * 1969 : David R. Brower, transfuge du Sierra Club, fonde aux États-Unis l'association ''Friends of the Earth'' ([[Les Amis de la Terre]]). * 1970 : ** 28 février : « discours de Chicago » du président de la République française [[Georges Pompidou]] considéré comme celui fondateur sur l'[[environnement]]<ref>{{Lien web|titre=Discours de Chicago |site=www.georges-pompidou.org |url=https://www.georges-pompidou.org/sites/default/files/2023-09/pompidou_oeuvres-choisies_2_chicago_0.pdf |consulté le=25 janvier 2024}}</ref>. * 1971 : ** création en France du [[Ministère de l'Écologie (France)|ministère de la Protection de la nature et de l'environnement]], attribué à [[Robert Poujade]] ; ** création officielle du [[Programme sur l'homme et la biosphère]] (MAB) à l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|Unesco]] ; ** fondation au Canada de [[Greenpeace]], organisation militante écologiste, en même temps qu'une action d'opposition à des essais nucléaires ; ** 2 février : signature de la [[Convention de Ramsar]] pour la conservation et l'utilisation durable des [[Zone humide|zones humides]]. * 1972 : ** Le [[Club de Rome]] publie le rapport ''The limits to growth'' (''[[Les limites à la croissance]]'', traduit en français sous le titre ''Halte à la croissance ?'', et également connu sous le nom de ''rapport [[Dennis Meadows|Meadows]]''), rédigé à la demande du Club de Rome par une équipe de chercheurs du [[Massachusetts Institute of Technology]]. Ce premier rapport donne les résultats de simulations informatiques sur l'évolution de la population humaine en fonction de l'exploitation des ressources naturelles, avec des projections jusqu'en 2100. Il en ressort que la poursuite de la croissance économique entraînera au cours du {{s-|XXI}} une chute brutale des populations à cause de la [[pollution]], de l'appauvrissement des sols cultivables et de la raréfaction des énergies fossiles. Le modèle n'est cependant pas encore à ce stade sectorisé par régions comme il le sera ensuite. Selon [[Bjørn Lomborg]], nombre de ses prévisions se sont révélées fausses<ref>{{Citation|Le rapport du Club de Rome « Halte à la croissance » dont pourtant toutes les prévisions, ou presque, se sont révélées fausses, notamment par l’usage exagéré des fonctions d’évolution faisant toujours appel à la loi mathématique exponentielle}} ''in'' [[Bjørn Lomborg]], ''L'Écologiste sceptique'', {{p.|11}}.</ref>. Au contraire, les auteurs eux-mêmes, dans leur mise à jour de 2004 intitulée ''Limits to Growth. The 30-Year Update'', traduit en 2012 en français, estiment que la réalité est relativement conforme à leurs prévisions de 1972<ref>Par exemple, dans les différents scénarios alors élaborés, la croissance était assurée au moins jusqu’en 2015 {{lire en ligne|lien=http://www.manicore.com/fichiers/Turner_Meadows_vs_historical_data.pdf|langue=en|texte=Lire sur le site Manicore de Jean-Marc Jancovici|date=16 novembre 2009}}.</ref>. <br>De nombreux autres travaux critiques de certaines limites du système économique de l'époque sont publiés : citons entre autres [[Nicholas Georgescu-Roegen]] et sa comparaison entre systèmes économique et thermodynamique<ref>[[Nicholas Georgescu-Roegen]], ''The Entropy law and the Economic Process'', 1971 {{ISBN|978-1-58348-600-9}}.</ref>, l'économiste français [[Ignacy Sachs]]<ref>[http://www.lesinfluences.fr/Ignacy-Sachs-le-sage-vert.html Ignacy Sachs, le sage vert] Sur le site lesinfluences.fr.</ref> ou encore l'économiste britannique [[Ernst Friedrich Schumacher]] qui prône des solutions plus locales et moins technologiques et technocratiques, et insiste sur la permanence et la durabilité<ref>Peter Barnes ''[http://neweconomicsinstitute.org/publications/lectures/barnes/peter/capitalism-the-commons-and-divine-right Capitalism, the Commons, and Divine Right]''.</ref>, dans son livre ''[[Small is beautiful]]''. ** 15 février : signature à Oslo de la Convention pour la prévention de la pollution marine par les opérations d'immersion effectuées par les navires et aéronefs. ** 5 au 16 juin : la [[Conférence des Nations unies sur l'environnement de Stockholm]] expose notamment l'écodéveloppement, les interactions entre écologie et économie, le développement des [[pays du Sud]] et du [[Pays développé|Nord]]. Il sera rétrospectivement qualifié de premier Sommet de la Terre. C'est un échec relatif, sans compromis clair<ref name="boutaud">Aurélien Boutaud, ''Le développement durable : penser le changement ou changer le pansement ?'', École Supérieure des Mines de Saint-Étienne (thèse de Science et Génie de l'environnement), Saint-Étienne, 2005, {{lire en ligne|lien=http://www.agora21.org/entreprise/sommaire4.html|texte=lire sur le site agora21|date=17 novembre 2008}}.</ref>, mais la problématique semble dès lors posée : l'environnement apparaît comme un [[patrimoine mondial]] essentiel à transmettre aux [[générations futures]]. ** Création du [[Programme des Nations unies pour l'environnement]] (PNUE), organisation dépendant des Nations unies. * 1973 : ** [[Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction]] (Convention de Washington) ; ** [[Premier choc pétrolier]] ; * 1975, 13-22 octobre : ** parution du livre de [[Joël de Rosnay]] ''[[Le Macroscope]]'' (sous titré ''Vers une vision globale''), ouvrage français d'initiation à l'[[analyse systémique]], incluant les aspects [[écologie]], économie, ville<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Joël de Rosnay]] |titre=Le Macroscope. Vers une vision globale |éditeur=Éditions du Seuil |collection=Points / Essais |lieu=Paris |numéro dans collection=80 |année=2014 |pages totales=352 |isbn=978-2-7578-4113-6}}.</ref>; ** colloque sur l'éducation relative à l'environnement, à l'issue duquel a été adoptée à l'unanimité la charte de Belgrade. * 1976 : ** [[Convention de Barcelone]], sur la protection de la mer Méditerranée contre la pollution. ** 10 juillet : [[Catastrophe de Seveso]]. * 1977, 14-26 octobre : conférence intergouvernementale sur l'éducation relative à l'environnement, organisée par l'Unesco à Tbilissi. * 1979 : ** {{date-|1|1}} : l'[[économiste]] français [[René Passet]] publie ''L'Économique et le vivant'' ; ** [[Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l'Europe]] (Convention de Berne) ; ** Le philosophe [[Hans Jonas]] exprime cette préoccupation dans son livre ''[[Le Principe responsabilité]]'' ; ** [[Deuxième choc pétrolier]] ; ** [[Première Conférence mondiale sur le climat]], à Genève (Suisse). À cette occasion, le [[Programme mondial sur le climat]] est lancé, sous la responsabilité de l’[[Organisation météorologique mondiale]] (OMM), du [[Programme des Nations unies pour l'environnement]] (PNUE) et du Conseil international des unions scientifiques (ICSU). * 1980 : l'[[Union internationale pour la conservation de la nature]] publie un rapport intitulé ''La stratégie mondiale pour la conservation''<ref>Ouvrage publié par le WWF, l'[[Union internationale pour la conservation de la nature]] et le [[Programme des Nations unies pour le développement]], voir Gérard Granier, [[Yvette Veyret]], ''Développement durable. Quels enjeux géographiques ?'', dossier {{numéro|8053}}, Paris, La Documentation française, {{3e|trimestre}} 2006, {{ISSN|0419-5361}}, page 2.</ref> où apparaît pour la première fois la notion de « développement durable », traduite de l'anglais {{langue|en|''sustainable development''}}. * 1984, 2-3 décembre : [[Catastrophe de Bhopal]]. * 1985 : [[Convention de Vienne sur la protection de la couche d'ozone]]. * 1986 : [[catastrophe nucléaire de Tchernobyl]]. * 1987 : une définition du développement durable est proposée par la Commission mondiale sur l'environnement et le développement ([[rapport Brundtland]]). <br>Le [[protocole de Montréal]] relatif aux substances qui appauvrissent la couche d'ozone est signé le 16 septembre. * 1988 : création du [[groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat]] (Giec). * 1989 : ** La [[Coalition for Environmentally Responsible Economies]] (CERES) définit des principes pour l'environnement, qui constituent le premier [[code de conduite]] environnemental. ** Le patriarche orthodoxe {{noble|Bartholomée Ier de Constantinople}} institue une prière pour la [[sauvegarde de la Création]]<ref>[http://orthodoxie.com/1989-leglise-orthodoxe-instaure-une-journee-de-priere-pour-la-sauvegarde-de-la-creation/ 1989 : l'Église orthodoxe instaure une journée de prière pour la sauvegarde de la Création].</ref>. ** Échouement du pétrolier [[Exxon Valdez]] sur les côtes de l'Alaska, entraînant une importante [[marée noire]]. * 1990 : ** le premier rapport du [[Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat]] (Giec) commence à alerter la communauté internationale sur les risques du [[réchauffement climatique]] dus à la concentration dans l'atmosphère de [[gaz à effet de serre]]. ** l'[[École polytechnique fédérale de Lausanne]] définit un [[Serment d'Archimède]] pour les [[ingénieur]]s et les techniciens, sur le modèle du [[Serment d'Hippocrate]]<ref>[https://lphe.epfl.ch/oschneid/conseiller_etudes/serment_archimede.pdf Serment d'Archimède] sur le site de l'École polytechnique fédérale de Lausanne.</ref>. * 1991 (22 mai) : le Premier ministre français [[Édith Cresson]] évoque le terme de développement durable dans son discours de politique générale<ref>[http://www.archives.premier-ministre.gouv.fr/villepin/IMG/doc/Discours_de_politique_generale_d_Edith_Cresson.doc discours de politique générale], sur ''archives.premier-ministre.gouv.fr''.</ref>. * 1991 : l'économiste [[Manfred Max-Neef]] affine la définition du Rapport Brundtland avec sa théorie des [[besoins humains fondamentaux]] qui sert désormais de base à la réflexion sur un développement durable stratégique. * 1992 (3 au 14 juin) : ** Troisième [[conférence des Nations unies sur l'environnement et le développement]] ([[sommet de la Terre]]), à Rio de Janeiro. Consécration du terme « développement durable », le concept commence à être largement médiatisé devant le grand public. Adoption de la [[Convention sur la diversité biologique]] et naissance de l'[[Agenda 21]]. La définition Brundtland, axée prioritairement sur la préservation de l'environnement et la consommation prudente des [[Ressource naturelle|ressources naturelles]] non renouvelables, sera modifiée par la définition des « trois piliers » qui doivent être conciliés dans une perspective de développement durable : le ''progrès économique'', la ''[[justice sociale]]'', et la ''préservation de l'environnement''. ** Le traité de Maastricht introduit le [[principe de précaution]] dans le droit européen<ref>[https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=CELEX:52000DC0001&from=BG Communication de la Commission sur le recours au principe de précaution], annexe 1 sur les textes législatifs.</ref>. * 1994 : ** [[John Elkington]] introduit l'expression ''[[Triple bottom line]]'' pour désigner la triple performance environnementale, sociale et économique des entreprises ; ** [[Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification]] ; ** Publication de la [[charte d'Aalborg]] sur les [[Ville durable|villes durables]], au niveau européen ; ** {{Lien|langue=en|trad=International Conference on Population and Development|fr=Conférence internationale sur la population et le développement}}, au Caire. * 1995 : ** mars : conférence générale de l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture]] (Unesco) à Séville, établissant un cadre statutaire pour les [[Réserve de biosphère|réserves de biosphère]] ; ** première [[Conférence des parties]] (COP) à Bonn. * 1996 : [[Parc national de Yellowstone#Réintroduction du loup|réintroduction des loups dans le parc national de Yellowstone]] ([[États-Unis]]) : dans les deux décennies qui suivent, la régulation des populations d'herbivores par ce prédateur permet de faire reverdir les paysages, la forêt repousse, trembles et saules stabilisent à nouveau les berges des rivières, castors et poissons reviennent… c'est un exemple spectaculaire de réussite d'un plan de gestion intégrée d'un territoire<ref>{{en}} [http://oregonstate.edu/ua/ncs/archives/2011/dec/yellowstone-transformed-15-years-after-return-wolves Yellowstone transformed 15 years after the return of wolves] Sur le site oregonstate.edu - consulté le 18 juin 2012.</ref>. [[Fichier:Kyoto Protocol participation map 2010.png|vignette|300px|Participation au protocole de Kyoto en janvier 2011 : {{Légende/Début}} {{Légende|green|Pays ayant ratifié le protocole.}} {{Légende|#CD6839|Pays signataires refusant pour l'instant de le ratifier.}} {{Légende|#8B0000|Pays s'étant retiré du protocole.}} {{Légende|grey|Pays encore non signataires.}} {{Légende/Fin}}]] * 1997 ({{1er}} au 12 décembre) : {{3e}} conférence des Nations unies sur les changements climatiques, à [[Kyoto]], au cours duquel sera établi le [[protocole de Kyoto|protocole]] de même nom. * 1998 : Nations unies, [[Convention d'Aarhus]] sur l'accès à l'information, la participation du public au processus décisionnel et l'accès à la justice en matière d'environnement. * 1999 : [[Tempêtes de fin décembre 1999 en Europe]]. * 2000 : ** 29 juin : adoption à La Haye de la [[Charte de la Terre]]. ** Les Nations unies adoptent les [[Objectifs du millénaire pour le développement]]. ** Le Pacte mondial des Nations unies adopté par le [[Forum économique mondial]] affirme la « [[responsabilité sociétale des entreprises]] » relative à la [[corruption]] autant qu'aux [[conditions de travail]] et aux [[droits de l'homme]]. * 2001 : la [[Déclaration universelle de l'UNESCO sur la diversité culturelle]] affirme pour la première fois que la diversité culturelle est « gage d'un développement humain durable »<ref>{{pdf}}[http://unesdoc.unesco.org/images/0012/001271/127160m.pdf Déclaration universelle de l'UNESCO sur la diversité culturelle] Sur le site unesdoc.unesco.org.</ref>. * 2002 : (26 août au 4 septembre) : [[Sommet mondial sur le développement durable]] (Sommet de Johannesburg) ; en septembre, plus de cent chefs d'État, plusieurs dizaines de milliers de représentants gouvernementaux et d'ONG ratifient un traité prenant position sur la conservation des ressources naturelles et de la biodiversité. Quelques grandes entreprises françaises sont présentes<ref>Recueil des témoignages des membres du Comité au retour du Sommet, Comité français pour le Sommet mondial du développement durable, pages 85 à 92, octobre 2002.</ref>. À cette occasion, le président de la République française [[Jacques Chirac]] déclare : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ». * 2003: [[Canicule européenne de 2003]]. * 2004 : ** Le 8 mai [[Cités et Gouvernements locaux unis]] approuve l'[[Agenda 21 de la culture]], qui relie les principes du développement durable l'[[Agenda 21]] avec les politiques culturelles ; ** Adoption, en France, d'une [[charte de l'environnement]], insistant sur la notion de devoir et sur le [[principe de précaution]] ; * 2005 : ** Entrée en vigueur du [[protocole de Kyoto]] sur la réduction des émissions de [[gaz à effet de serre]] dans l'[[Union européenne]] ; ** Publication de l'[[évaluation des écosystèmes pour le millénaire]] ; ** La conférence générale de l'Unesco adopte la [[Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles]] où la [[diversité culturelle]] est réaffirmée comme « un ressort fondamental du développement durable des communautés, des peuples et des nations »<ref>{{pdf}}[http://unesdoc.unesco.org/images/0014/001429/142919f.pdf Convention sur la protection et la promotion des diversités culturelles] Sur le site unesdoc.unesco.org.</ref> ; ** Premier article de [[Glenn Albrecht]] sur la [[solastalgie]], forme de [[Souffrance psychologique|détresse psychique]] causée par les changements environnementaux. * 2006 : publication du [[rapport Stern]] sur l'économie du changement climatique (en anglais ''Stern Review on the Economics of Climate Change''), compte rendu sur l'effet du [[Réchauffement climatique|réchauffement]] global sur la planète rédigé par l'économiste britannique [[Nicholas Stern]] pour le gouvernement du [[Royaume-Uni]]<ref>{{Lien archive |horodatage archive=20070926221549| url=http://www.thefirstpost.co.uk/index.php?menuID=2&subID=1055 | titre= Time to get Stern on climate change | auteur=Francis Cairncross | éditeur={{lien|The First Post}} | date=30 octobre 2006}}.</ref>. * 2008 : lancement de l'initiative internationale ''[[Reducing Emissions from Deforestation and Forest Degradation]]'' des Nations unies, en vue de réduire les émissions dues à la [[déforestation]] et à la dégradation des forêts. * 2009 : [[conférence de Copenhague de 2009 sur les changements climatiques]]. * 2010 : ** [[conférence de Cancún de 2010 sur les changements climatiques]] ; ** [[conférence mondiale sur la biodiversité de Nagoya]]. * 2011 : le 5 ou 12 décembre, le Canada se retire du protocole de Kyoto. * 2012 : ** 20 au 22 juin : nouveau Sommet de la Terre à Rio (Brésil) aussi appelé Rio+20 ; le terme officiel est [[Conférence des Nations unies sur le développement durable]] ; ** 21 avril : création de la [[Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques]] (IPBES). * 2015 : ** 18 juin : publication de l'[[encyclique]] ''[[Laudato si']]'' du [[François (pape)|pape François]] « sur la [[Sauvegarde de la Création|sauvegarde de la maison commune]] » ; François s'empare de la [[question écologique]] et propose une démarche fondée sur l'[[écologie intégrale]] ; ** 17 aout : en France, [[loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte]] ; ** {{date-|1 septembre}} : première [[Sauvegarde de la Création#Journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la Création|journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la Création]] ; ** 25 septembre : publication par l'ONU des [[Objectifs de développement durable]], prenant la suite des [[Objectifs du millénaire pour le développement]] ; l'[[Agenda 2030]] prend la suite de l'Agenda 21. ** 28 et 29 novembre : premières marches mondiales pour le climat ; ** 30 novembre au 12 décembre : [[conférence de Paris de 2015 sur les changements climatiques]] (COP21) ;[[Fichier:SDG logo UN.png|vignette|Logo (en anglais) des Objectifs de développement durable.]] * 2016 : ** 26 juillet : le [[Solar Impulse]] achève avec succès son tour du monde ; c'est le premier avion à avoir effectué un tour du monde sans carburant ni émission polluante pendant le vol. ** 15 octobre : [[accord de Kigali]], prévoyant l'abandon progressif des gaz de type [[Hydrofluorocarbure|hydrofluorocarbures (HFC)]]. * 2017 : ** {{Date-|1|6}} : les États-Unis décident de [[:en:United States withdrawal from the Paris Agreement|se retirer]] de l'[[accord de Paris sur le climat]]. ** 12 décembre : [[One Planet Summit]], réunion internationale sur les changements climatiques qui s'est tenue à La Seine Musicale, sur l'île Seguin, à Boulogne-Billancourt (France). * 2018 : ** 28 août : en France, démission du ministre de la Transition écologique [[Nicolas Hulot]], qui met en cause un « [[Système économique|modèle économique]] responsable de tous ces désordres climatiques »<ref>Lorène Lavocat, « Bilan de Nicolas Hulot : décevant, trop décevant », Reporterre, 29 août 2018, [https://reporterre.net/Bilan-de-Nicolas-Hulot-decevant-trop-decevant lire en ligne].</ref>. ** 8 septembre : première [[marche pour le climat]] organisée en France. * 2019 : ** 15 mai : en France, création du [[Conseil de défense écologique]] lors d'un [[Conseil des ministres (France)|Conseil des ministres]], annoncée par le président [[Emmanuel Macron]], lors de sa conférence de presse du 25 avril faisant suite au [[grand débat national]]. ** 22 mai : en France, la [[Loi relative à la croissance et la transformation des entreprises]] (dite loi Pacte) introduit dans le [[Droit des sociétés en France|droit des sociétés français]] le statut d'[[entreprise à mission]], qui donne à l'entreprise une finalité d’ordre social ou environnemental en plus du but lucratif. ** 25 novembre : à l'occasion de la [[Conférence de Madrid de 2019 sur les changements climatiques]] (COP25), déclaration relative à l’urgence climatique du [[Conseil œcuménique des Églises]]<ref>[https://www.oikoumene.org/fr/resources/documents/executive-committee/statement-on-the-climate-change-emergency?set_language=fr Déclaration relative à l’urgence climatique du COE].</ref>. * 2020 : ** 29 juin : en France, la [[Convention citoyenne pour le climat]] est reçue par le [[président de la République française|président de la République]] [[Emmanuel Macron]] pour entendre l'exposé et communiquer ses réponses. ** Octobre : sur saisine du gouvernement français demandant « une étude méthodologique approfondie pour mieux déterminer l’empreinte carbone des produits importés en France », le [[Haut Conseil pour le climat]] publie un rapport [[Haut Conseil pour le climat#Rapport « Maîtriser l'empreinte carbone de la France »|« Maîtriser l'empreinte carbone de la France »]]<ref>[https://www.hautconseilclimat.fr/actualites/le-hcc-presente-son-rapport-maitriser-lempreinte-carbone-de-la-france/ Haut Conseil pour le climat - Maîtriser l'empreinte carbone de la France]</ref>. * 2021 à 2023 : [[Sixième rapport d'évaluation du GIEC]]. * 2022 : ** [[Sécheresse de 2022 en Europe]]. ** La [[Loi sur la réduction de l'inflation de 2022]] (''Inflation reduction act'') de [[Joe Biden]] prévoit 370 milliards de dollars pour aider les entreprises américaines à lutter contre le réchauffement climatique ; le plan, présenté lors de la [[COP27]], est vivement critiqué par [[Emmanuel Macron]] lors de son déplacement aux États-Unis en décembre ; le président français fustige une [[Protectionnisme#États-Unis|distorsion de concurrence]] qui peut « fragmenter l'Occident »<ref>AFP/La Tribune, « La distorsion de concurrence du plan Biden pour le climat peut « fragmenter l'Occident », {{1er}} décembre 2022, prévient Emmanuel Macron »[https://www.latribune.fr/economie/international/la-distorsion-de-concurrence-du-plan-biden-pour-le-climat-peut-fragmenter-l-occident-previent-emmanuel-macron-942905.html lire en ligne], consulté le {{date-|1|12|2022}}</ref>. ** 11 décembre : présentation par la Commission européenne du [[Pacte vert pour l'Europe]] (''European Green Deal'') visant à rendre l'Europe climatiquement neutre en 2050. * 2023 : ** 4 octobre : à l'occasion de la fête de [[saint François d'Assise]] qui clôt le [[Temps de la Création]], et à l'approche de la [[Conférence de Dubaï de 2023 sur les changements climatiques]] (COP 28), le [[pape François]] publie une suite à l'encyclique ''Laudato si''', l'exhortation apostolique ''[[Laudate Deum]]'' où il appelle les dirigeants à prendre leurs responsabilités : « on ne peut qu’attendre des formes contraignantes de transition énergétique qui présentent trois caractéristiques : efficaces, contraignantes et facilement contrôlables » (LD 59). == Enjeux et objectifs == === Crise écologique et sociale === {{Article détaillé|Crise écologique}} [[Fichier:Deforestation central Europe - Rodungen Mitteleuropa.jpg|vignette|250px|[[Déforestation]] en [[Europe]].]] [[Fichier:Hillside deforestation in Rio de Janeiro.jpg|250px|vignette|[[Déforestation]] de la [[forêt humide]] à [[Rio de Janeiro]] pour l'extraction d'[[argile]] pour le [[génie civil]].]] [[File:Riau deforestation 2006.jpg|thumb|Déforestation d'une forêt marécageuse de tourbe pour produire de l'[[huile de palme]] en [[Indonésie]].]] La [[révolution industrielle]] du {{s-|XIX}} introduit des critères de croissance essentiellement économiques, principal critère aisément mesurable : ainsi le [[produit intérieur brut]] dont l'origine remonte aux années 1930 est souvent vu comme l'indicateur de la richesse d'un pays. Des corrections ont été apportées dans la deuxième moitié du {{s-|XX}} sur le plan social, avec d'importantes avancées sociales. L'expression « économique et social » fait depuis partie du vocabulaire courant. Mais les pays développés ont pris conscience depuis les [[Choc pétrolier|chocs pétroliers]] de [[Premier choc pétrolier|1973]] et de [[Deuxième choc pétrolier|1979]] que leur prospérité matérielle reposait sur l'utilisation intensive de [[Ressource naturelle|ressources naturelles]] finies, et que par conséquent, outre l'économique et le social, un troisième aspect avait été négligé : l'[[environnement]] (comme dans l'exemple de l'[[impact environnemental du transport routier]]). Pour certains analystes<ref>Notamment les précurseurs du [[Club de Rome]], [[René Dumont]], [[Ivan Illich]], le sociologue [[Jacques Ellul]], les économistes [[Nicholas Georgescu-Roegen]] et [[Serge Latouche]], la physicienne et philosophe [[Vandana Shiva]]…</ref>, le modèle de développement industriel n'est pas viable ou soutenable sur le plan environnemental, car il ne permet pas un « développement » qui puisse durer. Les points cruciaux en faveur de cette affirmation sont l'épuisement des ressources naturelles ([[Matière première|matières premières]], [[Combustible fossile|énergies fossiles]] pour les humains)<ref group="N">Par exemple, on estime que l'[[empreinte écologique]] mondiale a dépassé la [[Biocapacité|capacité bio-écologique de la Terre]] à se reconstituer vers le milieu des années 1970 (Source : Rapport 2006 « Planète Vivante » du WWF, c'est-à-dire que l'homme consomme chaque année plus de ressources naturelles qu'il ne s'en régénère.</ref>, la pénurie des ressources en eaux douces susceptible d'affecter l'agriculture<ref>Selon une [http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2012/02/agriculture-irrigu%C3%A9e-quels-pays-sont-en-danger-.html étude de trois chercheurs néerlandais], une part grandissante de l'irrigation dans le monde se fait à partir d'eaux souterraines non renouvelables.</ref>, la destruction et la [[Fragmentation (écologie)|fragmentation]] des [[écosystème]]s, notamment la [[déforestation]] qui se manifeste par la [[Déforestation|destruction]] des [[Forêt tropicale|forêts tropicales]] ([[forêt amazonienne]], [[forêt du bassin du Congo]], [[Environnement en Indonésie#Forêt indonésienne|forêt indonésienne]])<ref>Voir à ce sujet le rapport du député Jacques Le Guen « [http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/0/19/57/41/Rapport-Le-Guen-tropicales-Def-12-oct-10.pdf Protection des forêts tropicales et de leur biodiversité contre la dégradation et la déforestation] ».</ref>, ainsi que la diminution de la [[biodiversité]]<ref>L'état des lieux des [[Espèce menacée|espèces menacées]] est établi par la [[liste rouge de l'UICN]].</ref> qui diminuent la [[Résilience (écologie)|résilience]] de la planète. Surtout, le [[réchauffement climatique]] dû aux [[émissions de gaz à effet de serre]] liées aux activités humaines, pourrait s'accélérer encore à cause du risque de fonte du ''[[permafrost]]'' (pergélisol en français), véritable bombe à retardement climatique qui pourrait libérer des quantités considérables de gaz à effet de serre (du [[Dioxyde de carbone|{{CO2}}]], et surtout du [[méthane]]), menaçant la survie même de l'espèce humaine<ref>{{Lien web |langue=fr-fr |titre=Permafrost : définition, problématiques et enjeux |url=https://greenly.earth/fr-fr/blog/actualites-ecologie/permafrost-definition-problematiques-et-enjeux |site=greenly.earth |consulté le=2023-09-22}}.</ref>. En faisant le pari du « tout technologique » dans l'optimisation de la consommation énergétique et la lutte contre le changement climatique, notre civilisation recourt de façon accrue aux [[Métal|métaux]] que nous ne savons pas bien recycler. La déplétion de ces ressources pourrait devenir un enjeu mondial au même titre que la déplétion du pétrole<ref>Philippe Bouhouix et Benoît de Guillebon, ''Quel avenir pour les métaux ? Raréfaction des ressources : un nouveau défi pour la société'', EDP Sciences, {{p.|48}}.</ref>. Au problème de viabilité subsiste une pensée humaine à adapter. Ce qui s'ajoute à un problème d'équité : les pauvres subissent le plus la [[crise écologique]] et climatique<ref>Ce phénomène est directement perceptible au sujet des [http://wikiwix.com/cache/?url=http://www.secours-catholique.asso.fr/actualiteinternational_832.htm&title=in%C3%A9galit%C3%A9s%20d'acc%C3%A8s%20%C3%A0%20l'eau inégalités d'accès à l'eau].</ref>, et il est à craindre que le souhait de croissance des pays les moins avancés ou en développement vers un état de prospérité similaire à celui des pays les plus développés, fondé sur des principes équivalents, n'implique une dégradation encore plus importante et accélérée de l'habitat humain et peut-être de la [[biosphère]]. Ainsi, si tous les États de la planète adoptaient l{{'}}''[[American way of life]]'' (qui consomme près de 25 % des ressources de la Terre pour 5 % de la population), il faudrait cinq planètes pour subvenir aux besoins de tous selon l'association écologiste [[WWF]]. Le développement actuel étant consommateur de [[Ressource non renouvelable|ressources non renouvelables]] et considéré par ces critiques comme très gourmand en ressources compte tenu de la priorité donnée aux [[Histoire des bourses de valeurs#Les entreprises cotées réduisent leurs capitaux propres|objectifs patrimoniaux à courte vue]], tels que la [[rentabilité des capitaux propres]], voire inéquitable, une réflexion a été menée autour d'un nouveau mode de développement, appelé « développement durable ». En 2020, les économistes Jérôme Ballet et Damien Bazin plaident pour une meilleure prise en compte du pilier social dans les politiques de développement durable, sur la base de trois critères, la cohésion sociale, l'équité et la sécurité. Ils recommandent la prise en compte de ces critères dans les politiques qui s'intéressent plus spécifiquement à la durabilité environnementale<ref>{{Article|langue= en|titre= A Policy Framework for Social Sustainability: Social Cohesion, Equity and Safety|périodique= Sustainable Development|volume=28|numéro=4|pages= 1–7|date= juillet/août 2020|doi=10.1002/sd.2092}}.</ref>. === Responsabilité à l'égard des générations futures === {{Article détaillé|Responsabilité|Générations futures}} C'est le philosophe allemand [[Hans Jonas]] qui a le premier théorisé la notion de développement durable dans ''[[Le Principe responsabilité]]'' ([[1979]]). Selon lui, il y a une obligation d'existence des générations futures, qui pourrait être remise en cause par la forme qu'a prise le [[progrès technique]] à l'époque contemporaine. Il s'agit donc pour les générations présentes de veiller, non aux droits des générations futures, mais à leur ''obligation'' d'existence. « Veiller à l'obligation des générations futures d'être une humanité véritable est ''notre'' obligation fondamentale à l'égard de l'avenir de l'humanité, dont dérivent seulement toutes les autres obligations à l'égard des hommes à venir »<ref>Hans Jonas, ''Le Principe responsabilité'', Champs Flammarion, {{p.|89-94}}.</ref>. Le problème du développement durable ne se pose donc pas seulement sous l'angle des droits, mais aussi des [[obligation (philosophie)|obligations]] et des [[devoir]]s. === Nouvelle démarche : « penser global, agir local » === [[Fichier:The Earth seen from Apollo 17.jpg|vignette|250px|upright=1.5|[[La Bille bleue]] : la photographie de la Terre prise par l'équipage d'[[Apollo 17]] lors de leur voyage vers la Lune fait prendre conscience aux humains que la planète est fragile et doit être protégée.]] Les aspects essentiels du développement durable, sur les capacités de la planète et les inégalités d'accès aux [[Ressource naturelle|ressources]] posent des questions philosophiques et éthiques. [[Hans Jonas]] avança l'idée selon laquelle le modèle économique de l'Occident pourrait ne pas être viable sur le long terme s'il ne devenait pas plus respectueux de l'environnement. En effet, Jonas posa l'idée d'un devoir vis-à-vis des êtres à venir, des vies potentielles et « vulnérables » que nous menaçons et il donne à l'homme une [[responsabilité]]<ref>Hans Jonas, ''Le Principe responsabilité'', 1979.</ref>. Depuis, l'un des thèmes de la philosophie qui interpelle le plus nos contemporains est celui de la [[philosophie de la nature]], qui interroge sur la place de l'homme dans la [[nature]]. Ainsi, en 1987, [[Michel Serres]] décrit l'homme comme signataire d'un contrat avec la nature<ref>Michel Serres, ''Le Contrat naturel'', François Bourin, Paris, 1987 {{ISBN|978-2-08-081241-4}}.</ref>, reconnaissant les devoirs de l'humanité envers celle-ci. À l'inverse, le philosophe [[Luc Ferry]] souligne, dans ''[[Le Nouvel Ordre écologique]]'', que l'homme ne peut pas passer de contrat avec la nature et estime que cette vision qui consiste à donner des droits à la nature participe d'une opposition radicale à l'[[Occident]], de nature révolutionnaire et non réformiste, doublée d'un anti-humanisme prononcé. [[Jean Bastaire]] voit l'origine de la crise écologique chez [[René Descartes]] selon qui l'homme devait se « rendre comme maître et possesseur de la nature »<ref>[[René Descartes]], ''[[Discours de la méthode]]'', 1637, [[Discours de la méthode#Sixième partie|sixième partie]].</ref>. Au contraire, la géographe [[Sylvie Brunel]] critique le développement durable, car elle y voit une conception de l'homme comme un parasite, et la [[nature]] comme un idéal. Or, pour elle, l'homme est souvent celui qui protège la [[biodiversité]], là où la nature est le règne de la loi du plus fort, dans lequel « tout milieu naturel livré à lui-même est colonisé par des espèces invasives »<ref>« Les enjeux internationaux », entretien avec Sylvie Brunel sur France Culture, 11 juin 2008.</ref>. Sans en aborder tous les aspects philosophiques, le développement durable comporte également des [[enjeu]]x très importants en matière d'[[éthique des affaires]]. [[André Comte-Sponville]] entre autres, aborde les questions d'éthique dans ''Le capitalisme est-il moral ?''. [[Paul Ricœur]] et [[Emmanuel Levinas]] le firent aussi sous l'angle de l'[[altérité]] et [[Patrick Viveret]] et [[Jean-Baptiste de Foucauld]]<ref>Jean-Baptiste de Foucauld, ''Les Trois Cultures du développement humain'', Odile Jacob, 2002 {{ISBN|978-2-7381-1076-3}}.</ref> sur celui de la [[justice sociale]]. Le philosophe français [[Michel Foucault]] aborde ces questions sur le plan [[Épistémologie|épistémologique]]. Il parle de changements de conception du monde, qui se produisent à différentes époques de l'Histoire. Il appelle ces conceptions du monde, avec les [[représentation]]s qui les accompagnent, des [[épistémè]]s. Selon certains experts, le développement durable correspondrait à un nouveau [[paradigme]] scientifique, au sens que [[Thomas Samuel Kuhn|Thomas Kuhn]] donne à ce terme<ref>[http://www.a21l.qc.ca/web/document/CLERSE%20Lille%2006-11-08.pdf Christiane Gagnon, « Le développement durable : un nouveau paradigme scientifique ? »].</ref>. La formule « penser global, agir local », employée pour la première fois par [[René Dubos]] en 1977, puis par [[Jacques Ellul]] en 1980<ref>[[Willy Gianinazzi]], « Penser global, agir local. Histoire d'une idée », ''EcoRev'. Revue critique d'écologie politique'', {{n°|46}}, été 2018, p. 24.</ref>, est souvent invoquée dans les problématiques de développement durable<ref>Voir un [http://www.partenaire-europeen.fr/Actualites-Conseils/actualite-de-l-immobilier/L-actualite-nationale/developpement-durable-20080901 exemple d'utilisation de cette formule].</ref>. Elle montre que la prise en compte des enjeux environnementaux et sociaux nécessite de nouvelles heuristiques, qui intègrent le caractère global du développement durable. Elle fait penser à la philosophie de [[Blaise Pascal|Pascal]]<ref group="N">« Je ne peux pas comprendre le tout si je ne connais pas les parties, et je ne peux pas comprendre les parties si je ne connais pas le tout. »</ref>, plutôt qu'à celle de [[René Descartes|Descartes]], celle-ci étant davantage analytique. En pratique, elle devrait se traduire par des approches systémiques<ref>Voir un [http://developpementdurable.revues.org/index261.html exemple d'étude systémique sur le développement durable dans le cas du développement urbain].</ref>. Elle est très bien illustrée par le concept de [[réserve de biosphère]] créé par l'Unesco en 1971. L'expert américain [[Lester R. Brown]] affirme que nous avons besoin d'un bouleversement analogue à celui de la [[révolution copernicienne]] dans notre conception du monde, dans la manière dont nous envisageons la relation entre la planète et l'économie : « cette fois-ci, la question n'est pas de savoir quelle sphère céleste tourne autour de l'autre, mais de décider si l'environnement est une partie de l'économie ou l'économie une partie de l'environnement »<ref>[[Lester R. Brown]], ''Éco-économie, une autre croissance est possible, écologique et durable'', Seuil, 2001, {{p.|13}}.</ref>. Le philosophe français [[Dominique Bourg]] estime que la prise de conscience de la [[Terre#Aujourd'hui : la finitude écologique|finitude écologique de la Terre]] a entraîné dans nos représentations un changement radical de la relation entre l'universel et le singulier, et remet en cause le [[paradigme]] moderne classique du fait que dans l'univers systémique de l'écologie, la [[biosphère]] (le planétaire) et les [[biotope]]s (le local) sont interdépendants<ref>Dominique Bourg, ''La Nature en politique ou l'enjeu philosophique de l'écologie'', L'Harmattan, {{p.|16}}.</ref>. Depuis quelques décennies, les ONG environnementales et des leaders d'opinion comme [[Nicolas Hulot]] ont sensibilisé l'opinion publique sur les enjeux de l'environnement et du développement durable. La démarche d'action locale pour un impact global est également la thèse du film de [[Coline Serreau]] : ''[[Solutions locales pour un désordre global]]'' (voir filmographie). === Trois piliers : environnemental, social et économique === {{Article connexe|Environnement|Sciences humaines et sociales|Économie (discipline)}} Le premier à avoir révélé la dimension multi-dimensionnelle et systémique des problèmes de notre époque est l'économiste français [[René Passet]] dans un ouvrage devenu classique : ''L'économique et le vivant'' ([[1979]])<ref>[[René Passet]], ''L'économique et le vivant'', {{1re}} édition Payot 1979, {{2e}} édition Economica 1995.</ref>. L'objectif du développement durable est de définir des schémas viables qui concilient les trois aspects [[environnement]]al, [[Société (sciences sociales)|social]] et [[Économie (activité humaine)|économique]] des activités humaines : « trois piliers » à prendre en compte par les collectivités comme par les entreprises et les individus<ref>[http://www.3-0.fr/doc-dd/qu-est-ce-que-le-dd/les-3-piliers-du-developpement-durable Les 3 piliers du développement durable].</ref>. La finalité du développement durable est de trouver un équilibre cohérent et viable à long terme entre ces trois enjeux. En anglais, on parle des 3 P, « ''People'', ''Planet'', ''Profit'' », pour désigner ces trois piliers : ''People'' pour le [[Société (sciences sociales)|social]], ''Planet'' pour l'[[environnement]], et ''Profit'' pour l'[[Économie (activité humaine)|économie]]. Ils sont associés à la notion de triple performance des [[entreprise]]s (''[[triple bottom line]]'' en anglais). À ces trois piliers s'ajoute un enjeu transversal, indispensable à la définition et à la mise en œuvre de politiques et d'actions relatives au développement durable : la gouvernance<ref>La mesure du développement durable selon les critères de la ''[[Global Reporting Initiative]]'' intègre des [[Global Reporting Initiative#Indicateurs de reporting|indicateurs de gouvernance au même titre que les indicateurs écologiques, sociaux et économiques]].</ref>. La [[gouvernance]] consiste en la participation de tous les acteurs (citoyens, entreprises, associations, élus…) au processus de décision ; elle est de ce fait une forme de [[démocratie participative]]. Ainsi, plusieurs pays d'[[Afrique]] ont adopté des plans socio-économiques impliquant les collectivités locales via des moyens de production autonomes<ref>{{Article |prénom1= Anne-Marie |nom1=Crétiéneau |titre=Économie sociale et solidaire et développement durable : pensée et actions en conjonction |périodique=Marché et organisations |éditeur= [[Éditions L'Harmattan]]|numéro=11 |date=2010 |issn=1953-6119 |issn2=2264-525X |doi=10.3917/maorg.011.0031 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.3917/maorg.011.0031 |consulté le=2020-03-13 |pages=31-71}}.</ref>. Selon les termes du [[rapport Brundtland]] (1987), {{Citation|le développement durable n'est pas un état statique d'harmonie, mais un processus de transformation dans lequel l'exploitation des ressources naturelles, le choix des investissements, l'orientation des changements techniques et institutionnels sont rendus cohérents avec l'avenir comme avec les besoins du présent}}<ref>{{Lien archive|horodatage archive= 20071021160054|date= 2005-1|auteur= [[Haut Conseil de la coopération internationale]]|url= http://www.hcci.gouv.fr/lecture/upload/memento.pdf|titre= Mémento de critères de développement durable dans les actions de coopération et de solidarité internationale|page= 3}}.</ref>. === Prendre en compte le temps long === Intégrer les enjeux environnementaux et les besoins des générations futures implique d'adopter une [[approche écosystémique]], qui repose sur [[Approche écosystémique#Douze principes de gestion|12 principes de gestion]] adoptés à Malawi en 2000. Il conviendrait notamment, selon le huitième principe, de se fixer des objectifs à long terme<ref>{{en}} [http://www.fao.org/docrep/006/y4773e/y4773e0e.htm Annex 1: Malawi Principles for the Ecosystem Approach].</ref> : {{Citation bloc|Compte tenu des échelles temporelles et des décalages variables qui caractérisent les processus écologiques, la gestion des écosystèmes doit se fixer des objectifs à long terme.}} Pour [[Michel Rocard]], qui a été ambassadeur de France chargé de la négociation internationale pour les pôles arctique et antarctique, « le court-termisme nous conduit dans le mur »<ref>Olivier Nouaillas et Pascale Tournier, « Le court-termisme nous conduit dans le mur », ''La Vie'', 13 mars 2015,[http://www.lavie.fr/actualite/ecologie/michel-rocard-le-court-termisme-nous-conduit-dans-le-mur-10-03-2015-61082_8.php lire en ligne].</ref>. === Principes fondateurs === Le développement durable n'est pas un effet de mode. Il repose sur quatre principes fondateurs<ref>{{Lien web|titre=Les principes clés du développement durable|site=Site de l'AFNOR|url=https://bivi.afnor.org/notice-details/les-principes-cles-du-developpement-durable/1298281|consulté le=29 mai 2023}}.</ref> : * Le '''principe de [[Solidarité (notion sociologique)|solidarité]]''' entre les pays et les peuples, entre les générations actuelles et futures et entre les acteurs de la société civile, pose le problème du partage de l’ensemble des ressources naturelles de la planète ; ces ressources devant être consommées sans épuisement et en cherchant à les renouveler. * Le '''[[principe de précaution]]''' consiste à prendre les bonnes décisions pour ne pas causer de catastrophes irréparables pour l’environnement et la santé. * Le '''principe de [[responsabilité]]''', corrélé au précédent, édicte le « pollueur-payeur » comme seul coupable des faits qui dégradent ou polluent l’environnement. * Le '''principe de [[Participation (politique)|participation]]''' de chacun est sollicité pour la réussite de toutes les actions nécessaires au développement durable. === Trois types d'acteurs === La prise en compte des enjeux de développement durable nécessite un système impliquant trois types d'acteurs : le marché, l’État et la société civile<ref>[http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/encyclicals/documents/hf_ben-xvi_enc_20090629_caritas-in-veritate_fr.html ''Caritas in veritate'', {{n°|38}}].</ref> : * les acteurs du [[marché (économie)|marché]] sont les entreprises ; * les acteurs des [[État]]s sont des autorités publiques, au niveau mondial et au niveau de chaque grande zone économique ([[Union européenne]]…), au niveau [[nation]]al, et au niveau [[Collectivité territoriale|territorial]] (régions, intercommunalités, communes) ; * les acteurs de la [[société civile]] sont des représentants des [[association sans but lucratif|associations]] et des [[Organisation non gouvernementale|Organisations non gouvernementales]]. La société civile est le cadre le plus approprié pour une [[économie de don]] et de la [[fraternité]]. Elle est indissociable des deux autres types d'acteurs. === Répondre aux besoins des générations actuelles et à venir === « Le développement durable est un mode de développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des [[générations futures]] de répondre aux leurs ». Rapport Brundtland La définition classique du développement durable provient du [[rapport Brundtland]] de la Commission mondiale sur l’environnement et le développement. Ce rapport rappelle une citation célèbre, mais à l'attribution incertaine et très débattue (entre autres, sont fréquemment donnés comme son auteur, soit le chef amérindien [[Seattle (chef amérindien)|Seattle]] dont il existe pourtant seulement des transcriptions apocryphes et très douteuses de son célèbre et mythique discours, soit [[Antoine de Saint-Exupéry]], à moins qu'il s'agisse de la traduction d'un proverbe traditionnel indien ou africain)<ref>L'origine de cette phrase est souvent présenté comme un proverbe amérindien, comme l'attestent ce [http://fr.answers.yahoo.com/question/index?qid=20080427231826AAlJC48 débat] et cette [https://web.archive.org/web/20041209003953/http://www.gillesjobin.org/wikifil/wakka.php?wiki=TerreHeritage discussion archivée].</ref>{{,}}<ref>{{en}} « Treat the earth well: it was not given to you by your parents, it was loaned to you by your children. We do not inherit the Earth from our Ancestors, we borrow it from our Children. » [http://www.halcyon.com/arborhts/chiefsea.html][https://www.archives.gov/publications/prologue/1985/spring/chief-seattle.html][http://perolofdk.com/index.html#speech] Références indiennes Authentic Text Of Chief Seattle'S Treaty Oration in 1854{{en}}.</ref> : « Nous n’héritons pas de la Terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants ». Ce rapport insiste sur la nécessité de protéger la diversité des gènes, des espèces et de l'ensemble des écosystèmes naturels terrestres et aquatiques, et ce, notamment, par des mesures de protection de la qualité de l'environnement, par la restauration, l'aménagement et le maintien des [[habitat (écologie)|habitats]] essentiels aux espèces, ainsi que par une gestion durable de l'utilisation des populations animales et végétales exploitées. Cette préservation de l'environnement doit être accompagnée de la « satisfaction des besoins essentiels en ce qui concerne l’emploi, l’alimentation, l’énergie, l’eau, la salubrité ». Cela étant, {{style|on}} se heurte à une difficulté, qui est de définir ce que sont les [[besoin]]s des générations présentes, et ce que seront les besoins des générations futures. {{qui|On pourrait}} retenir par exemple les besoins élémentaires pour se nourrir, se loger, et se déplacer. Dans ce contexte, le développement durable a été inséré parmi les [[objectifs du millénaire pour le développement]] adoptés en 2000 par 193 [[Liste des États membres de l'Organisation des Nations unies|États membres]] de l’[[Organisation des Nations unies]] (objectif 7 : assurer un environnement humain durable). Afin de subvenir aux besoins actuels sans pour autant recourir à une utilisation non durable de [[Ressource non renouvelable|ressources non renouvelables]], un scénario en trois points a été proposé, notamment par des associations comme [[négawatt]] dans le domaine de l'énergie : * sobriété (techniques utilisées avec parcimonie) ; * efficacité (techniques plus performantes) ; * utilisation de ressources renouvelables (par exemple : l'énergie solaire ou les éoliennes, au travers de projets d'électrification rurale). Le [[patrimoine culturel]] {{style|ne doit pas être oublié}} : transmis de génération en génération et faisant preuve d'une grande diversité, l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]] souhaite la préservation de ce qu'elle nomme [[patrimoine culturel immatériel]]. La culture au sens large (ou l'environnement culturel) s'impose d'ailleurs peu à peu comme un quatrième pilier du développement durable<ref>{{Lien web |titre=Déclaration de {{M.|Jacques Chirac}}, Président de la République, sur la situation critique de l'environnement planétaire et les propositions de la France pour un développement durable |lieu=[[Sommet mondial sur le développement durable]], Johannesburg |date=2 septembre 2002 |url=http://discours.vie-publique.fr/notices/027000247.html |éditeur=[[Direction de l'information légale et administrative]] |consulté le=17 décembre 2018 |citation=[[Notre maison brûle et nous regardons ailleurs]]}}.</ref>. === Inégalité planétaire === {{Article connexe|Laudato si'#Inégalité planétaire {{!}} Laudato si'- Inégalité planétaire|Dette écologique}} {{début d'illustration|droite|largeur=400}} [[Fichier:World map of countries by ecological deficit (2013).svg|400px|Excédent ou déficit écologique national (2013).]] {{fin d'illustration |World map of countries by ecological deficit (2013).svg |Excédent ou déficit écologique national (2013)<ref name=":0">{{lien web|url=https://data.footprintnetwork.org|titre=Open Data Platform|site=data.footprintnetwork.org|consulté le=2018-03-30}}.</ref>. {{début de colonnes|taille=10}} {{Légende/Début}} {{Légende|#000000|x ≤ -9}} {{Légende|#330000|-9 < x ≤ -8}} {{Légende|#660000|-8 < x ≤ -7}} {{Légende|#990000|-7 < x ≤ -6}} {{Légende|#CC0000|-6 < x ≤ -5}} {{Légende|#FF0000|-5 < x ≤ -4}} {{Légende|#FF3333|-4 < x ≤ -3}} {{Légende|#FF6666|-3 < x ≤ -2}} {{Légende|#FF9999|-2 < x ≤ -1}} {{Légende|#FFCCCC|-1 < x < 0}} {{Légende|#CCCCFF|0 ≤ x < 2}} {{Légende|#9999FF|2 ≤ x < 4}} {{Légende|#6666FF|4 ≤ x < 6}} {{Légende|#3333FF|6 ≤ x < 8}} {{Légende|#0000FF|8 ≤ x}} {{Légende/Fin}} {{fin de colonnes}} }} <!-- fin du bloc "fin d'illustration --> La consommation de ressources et la production de déchets sont très inégalement réparties sur la planète, comme le montre une carte de l'[[empreinte écologique]] par habitant des pays du monde. L'empreinte écologique est la plus élevée dans certains pays du Moyen-Orient, pouvant dépasser 8 hag ([[Hectare global|hectares globaux]]) par habitant (Qatar, Émirats arabes unis, Bahreïn, Koweït<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Ecological Deficits and Reserves|url=http://data.footprintnetwork.org/#/?|site=Global Footprint Network|date=données 2016|consulté le=3 mai 2020}}.</ref>), en Amérique du Nord (environ {{unité|8|hag/hab.}} aux États-Unis), et en Europe, alors qu'elle peut être inférieure à {{unité|1|hag/hab.}} dans certains pays d'Afrique ; la moyenne mondiale se situe à {{unité|2,6|hag/hab.}} Néanmoins, la détérioration de l’environnement et celle de la société affectent d’une manière particulière les [[pays les moins avancés]] de la planète : « Tant l’expérience commune de la vie ordinaire que l’investigation scientifique démontrent que ce sont les pauvres qui souffrent davantage des plus graves effets de toutes les agressions environnementales »<ref>[[Conférence épiscopale bolivienne]], Lettre pastorale sur l'environnement et le développement humain en Bolivie El universo, don de Dios para la vida (2012), 17.</ref>. Cela engendre de graves problèmes de [[justice environnementale]]. Ainsi, l'inégalité affecte des pays entiers, ce qui oblige à penser à une éthique des [[relations internationales]]. Les différences de mode de vie et d'utilisation des ressources naturelles conduisent à parler de dette écologique entre [[pays développé]]s et [[pays du Sud]]<ref>Encyclique ''[[Laudato si']]'', {{n°|51}}.</ref>. Dans son encyclique ''[[Laudato si']]'' « sur la sauvegarde de la maison commune », le [[François (pape)|pape François]] insiste sur la nécessité d'« avoir aussi recours aux [[Diversité culturelle|diverses richesses culturelles des peuples]], à l'art, à la vie intérieure et à la spiritualité » pour s'attaquer aux problèmes d'inégalités<ref>[[Laudato si']], {{n°|63}}.</ref>. {{clr}} === Objectifs de développement durable === {{Article détaillé|Objectifs de développement durable}} Prenant la suite des Objectifs du millénaire pour le développement (2000), les [[objectifs de développement durable]] (ODD) sont approuvés par les Nations unies en {{date-|août 2015}}. Il s'agit d'une liste de 17 objectifs couvrant tous les aspects de l'activité humaine. Chaque objectif est accompagné de plusieurs cibles et de plusieurs cibles de mise en œuvre (sous-objectifs). Il y a au total 169 cibles qui sont communes à tous les pays engagés et qui répondent aux défis mondiaux auxquels l'humanité est confrontée, notamment ceux liés à la pauvreté, aux inégalités, au climat, à la dégradation de l’environnement, à la prospérité, à la paix et à la justice<ref>[https://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/objectifs-de-developpement-durable/ Objectifs de développement durable] sur le site des Nations unies.</ref>. En {{date-|septembre 2015}}, les 193 États membres de l’ONU ont adopté le programme de développement durable à l’horizon 2030, intitulé « Agenda 2030 ». C’est un agenda pour les populations, pour la planète, pour la prospérité, pour la paix et par les partenariats. L'agenda reprend les 17 objectifs de développement durable<ref>[https://www.agenda-2030.fr/agenda-2030/ Agenda 2030], sur le site de la Délégation au développement durable.</ref>. L'Agenda 2030 est assorti d'un dispositif de suivi, reposant sur une liste de 232 indicateurs de suivi mondiaux, stabilisée à l’occasion d’une réunion qui s’est tenue du 7 au 10 mars 2017. Les États sont invités à définir leur propre jeu d’indicateurs pour le suivi des ODD au niveau national en fonction des priorités, des réalités, des capacités de calcul et de la situation de chaque État<ref>[https://www.agenda-2030.fr/agenda-2030/dispositif-de-suivi/article/les-indicateurs-de-suivi-des-objectifs-de-developpement-durable Les indicateurs de suivi des objectifs de développement durable], sur le site de la Délégation au développement durable.</ref>. Pour le suivi des progrès de la France dans l’atteinte des 17 objectifs de développement durable, à l'issue d'une concertation par un groupe de travail sous l'égide du Conseil national de l’Information statistique (Cnis), il a été proposé mi-2018 un tableau de bord de 98 indicateurs<ref>[https://www.insee.fr/fr/statistiques/2654964 Indicateurs pour le suivi national des objectifs de développement durable], sur le site de l'Insee.</ref>. === Agriculture === L'activité agricole est habituellement évaluée sur le plan économique seul. Dans une perspective de développement durable, une évaluation écologique est en partie appréhendée par le [[bilan énergétique en agriculture]], qui tient compte de la dimension physique de l'activité de production agricole<ref>{{Article |auteur=Bernadette Risoud |titre=Développement durable et analyse énergétique des exploitations agricoles |périodique= Économie rurale|numéro= 252 |date=1999 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/ecoru_0013-0559_1999_num_252_1_5096 |pages=16-27 }}.</ref>. Le nombre d'emplois agricoles et leur situation sociale complète l'approche sociale. {{Article connexe|Agriculture durable#Agriculture familiale {{!}} Agriculture durable : Agriculture familiale}} === Santé === {{Article détaillé|Objectif de développement durable no 3 des Nations Unies {{!}} Objectif de développement durable {{numéro|3}} : bonne santé et bien-être}} Parmi les [[objectifs de développement durable]] de l'ONU, La [[santé]] fait l'objet de l'objectif {{numéro|3}}. L'ONU mentionne parmi les faits et chiffres la santé infantile, la santé maternelle, le [[syndrome d'immunodéficience acquise]] (sida, responsable de {{nombre|77.3|millions}} de morts depuis le début de l'épidémie), le [[paludisme]] et d'autres maladies<ref>{{Lien web|url= https://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/health/|titre= Objectif de développement durable : bonne santé et bien-être|site= [[Organisation des Nations unies]]}}.</ref>. L'[[Organisation mondiale de la santé]] (OMS) appelle à la mobilisation pour lutter contre la [[pandémie de Covid-19]]<ref>{{Lien web|url= https://www.who.int/fr/|titre= Maladie à coronavirus (COVID-19)|site= [[Organisation mondiale de la santé]]}}.</ref>. == Principales questions posées == === Question du modèle de développement === Lorsque [[Harry S. Truman]] s'est adressé à ses concitoyens lors de son discours d'investiture en 1949, pour évoquer l'[[aide au développement|aide]] aux pays « sous-développés », le [[Américains (peuple)|peuple américain]] était loin de penser que l'humanité serait un jour confrontée à une limitation des ressources naturelles. Depuis les années 1970 et les deux [[chocs pétroliers]] de 1973 et 1979, l'Occident prend peu à peu conscience de cette limite naturelle. Depuis les années 2000, les ONG environnementales, avec à leur tête le WWF, ont conceptualisé ces questions avec la notion d'[[empreinte écologique]]. Elles ont mis en évidence que l'[[impact écologique]] des activités des [[pays développés|pays les plus développés]] (États-Unis, Europe occidentale…) dépassait largement la [[Biocapacité|capacité biologique]] de la Terre à renouveler les ressources. {{ref nec|Il est dès lors évident que le modèle occidental de développement, hérité de la révolution industrielle, n'est pas généralisable tel quel à l'ensemble de la planète.}} {{ref nec|Cet état de fait amènera certainement une révision nécessaire des modèles utilisés jusqu'à présent en Occident dans un certain nombre de domaines.}} Il serait présomptueux d'affirmer que le développement durable fournit '''un''' modèle de développement. Il s'agit plutôt d'un ensemble de principes, qui fixent des objectifs à atteindre. D'autre part, cette notion fait l'objet, dans les pays développés, d'une communication importante, qui n'est pas, tant s'en faut, toujours suivie d'actions concrètes. Il n'est donc pas possible d'affirmer que l'Occident dispose d'un modèle facilement exportable. D'autre part, comme le soulignait l'Unesco lors du [[sommet de la Terre de Johannesburg]] en 2002, dans l'[[aide au développement]], il est nécessaire de tenir compte des [[diversité culturelle|spécificités culturelles]] des pays aidés. Le [[codéveloppement]] est apparu comme une évolution du concept d'aide au développement économique, prenant en compte dans une approche globale et coordonnée, non seulement les aspects économiques, mais aussi les évolutions sociales, l'environnement et le fonctionnement démocratique des institutions, tout en contrôlant mieux les [[flux migratoire]]s. La coopération au service du développement durable et de la solidarité étant l'une des missions que s'est fixées l'[[Organisation internationale de la francophonie]] en 2004, la francophonie peut être considérée comme un cadre intéressant pour promouvoir le développement durable<ref>[[Jean Tabi Manga]], ''Francophonie et codéveloppement'', [[Conseil international de la langue française]], 1989.</ref>. === Question du modèle économique === {{Article détaillé|Effets des croissances démographique et économique sur l'environnement#Analyse économique de la croissance{{!}}Analyse économique de la croissance}} Il existe une relation équivoque entre l'économie et l'environnement. Les économistes voient l'environnement comme une partie de l'économie<ref>Voir l'article [[économie de l'environnement]].</ref>, alors que les écologues voient plutôt l'économie comme une partie de l'environnement. Selon [[Lester R. Brown]], il s'agit d'un signe qu'un changement de paradigme est à l'œuvre<ref>Lester R. Brown, ''Éco-économie, une autre croissance est possible, écologique et durable'', chapitre 1, l'économie et la planète.</ref>. L'hypothèse de [[Michael Porter]], selon laquelle les investissements des entreprises pour la [[protection de l'environnement]], loin d'être une contrainte et un coût, peuvent apporter des bénéfices par un changement des [[Mode de production|modes de production]] et une meilleure [[productivité]], est encore discutée par les experts<ref>[http://vertigo.revues.org/3386 Olivier Boiral, ''Environnement et économie : une relation équivoque''].</ref>. Ce qui est en question, c'est le rôle du [[progrès technique]] dans le [[développement économique]] par rapport aux problèmes environnementaux (mais aussi sociaux), comme le soulignait le philosophe [[Hans Jonas]] dès 1979 dans ''[[Le Principe responsabilité]]''. Depuis les [[Choc pétrolier|chocs pétroliers]] de 1973 et 1979, ainsi que dans la succession des crises économiques et le tassement de la [[croissance économique]] observés depuis les années 1970, le modèle du capitalisme productiviste dans lequel les pays occidentaux se sont lancés au cours du {{s-|XX}} semble être en crise. L'économiste [[Bernard Perret]] s'interroge sur la question de savoir si le capitalisme est durable<ref>Bernard Perret, ''Le capitalisme est-il durable ?''.</ref>. Les modèles qui décrivaient l'accroissement de la [[productivité]] des [[Facteur de production|facteurs de production]] atteignent leurs limites. Alors que les [[physiocrates]] considéraient la terre comme le principal facteur créateur de valeur, l'[[école classique]] et l'[[école néoclassique]] n'ont retenu que les deux facteurs de production capital et travail, négligeant le facteur terre (l'environnement). Certes, dans certains courants néoclassiques, comme le [[modèle de Solow]], la [[productivité globale des facteurs]] correspond à une augmentation de la productivité qui n'est pas due aux facteurs de production capital et travail, mais au progrès technique. Encore faut-il que celui-ci respecte les contraintes environnementales. Il faut encore souligner qu'à mesure que les améliorations techniques augmentent l'efficacité avec laquelle une ressource est employée, la consommation totale de cette ressource peut augmenter au lieu de diminuer. Ce paradoxe, connu sous le nom d'[[effet rebond (économie)|effet rebond]], ou [[paradoxe de Jevons]], a été vérifié pour la consommation de carburant des véhicules automobiles<ref>[http://www.monde-diplomatique.fr/2010/07/GOSSART/19374 Quand les technologies vertes poussent à la consommation] Le Monde diplomatique, juillet 2010.</ref>. Il semble que les problèmes environnementaux que nous rencontrons soient dus au fait que le [[facteur de production]] [[terre (économie)|terre]] n'a pas été suffisamment pris en compte dans les approches économiques récentes, notamment classique et néoclassique<ref>On pourra consulter les explications de [[Jean-Marc Jancovici]] : {{Lien archive|horodatage archive=20020401000000|url=http://www.manicore.com/documentation/serre/decroissance.html|titre=Sommes-nous déjà en décroissance ?|site=manicore.com|date=2002-4}}.</ref>. Un modèle de développement qui permet de concilier [[progrès technique]], [[productivité]], et respect de l'[[environnement]] est donc à repenser. Selon l'économiste belge [[Christian Gollier]], le taux d'[[actualisation]] est une variable cruciale de la dynamique économique, en ce qu'il détermine les décisions d'investissement de tous les agents économiques : ménages, entreprises, État. Une valeur du taux d'actualisation d'environ 1 %, beaucoup plus faible que celle qui est actuellement pratiquée, serait nécessaire pour tenir compte des [[Intérêt (finance)|intérêts]] des générations futures à des horizons relativement éloignés<ref>[http://www.inra.fr/sae2/publications/iss/pdf/iss11-23-1.pdf Christian Gollier, Toulouse School of Economics (UMR LERNA, Université de Toulouse), taux d'actualisation et développement durable, décembre 2011].</ref>. Une révision des [[Système économique|modèles économiques]] est en train de s'amorcer, comme le montrent par exemple les travaux du [[cercle de réflexion]] Les Ateliers de la Terre<ref>[https://www.cairn.info/revue-vraiment-durable-2013-1-page-157.htm Les Ateliers de la Terre, chronique de la {{2e|génération}} du développement durable].</ref>. Selon Philippe Bihouix, auteur de ''L’âge des Low Tech. Vers une civilisation techniquement soutenable'', Les « [[Technologie verte|technologies vertes]] » seraient consommatrices de ressources, feraient appel à des [[Métal|métaux]] plus rares, et seraient en général moins bien recyclables. Elles feraient croire qu'il serait possible de réduire les émissions de [[gaz à effet de serre]] significativement sans réduire massivement notre [[Ressources et consommation énergétiques mondiales|consommation énergétique]]. La « [[croissance verte]] », qui éluderait la question de nos [[Mode de vie|modes de vie]], est pour lui une [[imposture]]. En raison de leur besoin de métaux rares, les énergies nouvelles ne seraient pas la panacée : une énergie illimitée et propre serait un mythe, il faudrait donc économiser, [[Recyclage|recycler]], [[Relocalisation économique|relocaliser]], et s'orienter vers la [[low-tech]]<ref>[https://reporterre.net/La-croissance-verte-est-une-mystification-absolue La « croissance verte » est une mystification absolue], entretien avec Philippe Bihouix sur le site [[Reporterre]].</ref>. === Besoin d'une régulation économique et fiscale === {{Article connexe|Concurrence fiscale}} Selon les économistes [[Emmanuel Saez]] et [[Gabriel Zucman]], la (non-)régulation économique depuis le début des années 1980 {{Citation|s'est traduite par une course accélérée au moins-disant en matière d'[[impôt sur les sociétés]], par la disparition des [[Impôt sur la fortune|impôts sur la fortune]], l'adoption d'une ''[[impôt à taux unique|flat tax]]'' sur les revenus du capital, la baisse des taux marginaux progressifs d'imposition sur ceux tirés du travail, et la montée en puissance des impôts régressifs sur la consommation. Cette dynamique n'est pas soutenable, car à terme elle ne peut que finir par miner le [[consentement à l'impôt]], tout en alimentant la montée des [[Inégalité sociale|inégalités]], avec des conséquences sociales et politiques potentiellement explosives}}. Le [[Retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne|Brexit]], le [[mouvement des Gilets jaunes]] et l'émergence de l'[[extrême droite]] dans des régions où elle était absente sont perçus comme des manifestations du mécontentement des électeurs face à la montée des inégalités<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Emmanuel Saez]]|auteur2=[[Gabriel Zucman]]|titre=Le triomphe de l'injustice|sous-titre= Richesse, évasion fiscale et démocratie|éditeur=[[Éditions du Seuil]]|passage=Préface à l'édition française, {{page|7-8}}|année=2020}}.</ref>. === Différentes approches de la notion de durabilité === {{Article détaillé|Durabilité}} Si les objectifs du développement durable font l'objet d'un relatif consensus, c'est son application qui demeure source d'oppositions. L'une des questions posées par le terme de « développement durable » est de savoir ce que l'{{style|on}} entend par « durable ». Or, la nature peut être vue de deux manières complémentaires : il existe d'une part un « [[capital naturel]] », non renouvelable à l'échelle humaine (la biodiversité par exemple), et d'autre part des « ressources renouvelables » (comme le bois, l'eau…)<ref group="N">Par analogie avec l'économie, on peut donc voir la nature comme un capital et un ensemble de revenus : lorsque les revenus sont épuisés (dépassement de la [[biocapacité]]), c'est le capital qui est amputé.</ref>. Cette distinction étant faite, [[Durabilité#Durabilité faible/forte|deux conceptions sur la durabilité]] s'opposent. La première réponse à la question du développement durable est de type technico-économiste : à chaque problème environnemental correspondrait une solution technique, solution disponible uniquement dans un monde économiquement prospère<ref name="boutaud"/>. Dans cette approche, aussi appelée « durabilité faible », le pilier économique occupe une place centrale et reste prépondérant, à tel point que le développement durable est parfois rebaptisé « croissance durable »<ref>Voir par exemple le [http://www.domtar.com/fr/croissancedurable/index.asp site internet] de la papeterie [[Domtar]].</ref>. C'est ainsi que dans la revue de l'[[École polytechnique (France)|École polytechnique]], Jacques Bourdillon exhorte les jeunes ingénieurs à « ne pas renoncer à la croissance […] dont l'humanité a le plus grand besoin, même sous prétexte de soutenabilité »<ref>Jaques Bourdillon, ''Notre environnement n'est-il pas trop précieux pour être confié à des écologistes ?'', La Jaune et la Rouge, 1996.</ref>. L'une des réponses apportées du point de vue [[technologique]] consiste à rechercher la [[meilleure technique disponible]] (MTD, en anglais, ''best available technology'', BAT) pour un besoin identifié, ou des attentes exprimées par un marché, qui concile les trois piliers du développement durable d'une façon transversale. Ce discours est légitimé par la [[école néoclassique|théorie économique néoclassique]]. En effet, [[Robert Solow]] et John Hartwick supposent le caractère substituable total du capital naturel en capital artificiel : si l'utilisation de ressources non renouvelables conduit à la création d'un capital artificiel transmissible de génération en génération, elle peut être considérée comme légitime<ref>R.M. Solow, ''On the intergenerational allocation of natural ressources'', [[The Scandinavian Journal of Economics]], 1986.</ref>{{,}}<ref>J.M. Hartwick, ''Intergenerational equity and the investing rents from exhaustible ressources'', The American economic review, 1977.</ref>.{{douteux}} La deuxième réponse est de type « environnementaliste » : soutenue notamment par des acteurs [[Organisation non gouvernementale|non gouvernementaux]] son point de vue est tout à fait opposé à l'approche technico-économiste. Selon elle, « la sphère des activités économiques est incluse dans la sphère des activités humaines, elle-même incluse dans la [[biosphère]] »<ref>J.P Marechal, ''L'écologie de marché, un mythe dangereux'', [[Le Monde diplomatique]] {{numéro|511}}, 1996.</ref> : le « capital naturel » n'est dès lors pas substituable. Afin d'insister sur les contraintes de la biosphère, les tenants de cette approche préfèrent utiliser le terme de « développement soutenable » (traduction littérale de ''sustainable development''). Les économistes [[systémique]]s légitiment cette approche : plutôt que de se concentrer sur l'aspect purement économique des choses, ceux-ci souhaitent avoir une vision « systémique [qui] englobe la totalité des éléments du système étudié, ainsi que leurs interactions et leurs interdépendances »<ref>Joël de Rosnay, ''Le Macroscope : vers une vision globale'', Le Seuil, 1975.</ref>. {{qui|On}} peut citer [[Joël de Rosnay]], [[E.F. Schumacher]] ou encore [[Nicholas Georgescu-Roegen]]. Ces deux approches opposées ne sont bien entendu pas les seules : de nombreuses autres approches intermédiaires tentent de concilier vision technico-économiste et environnementaliste, à commencer par les acteurs publics. {{qui|On}} pourra voir à ce sujet la typologie dressée par Aurélien Boutaud<ref name="boutaud"/>. Une autre approche est reconnue par le monde académique : celle de la valorisation du social ({{Précision nécessaire|l'aspect environnemental étant mécaniquement valorisé, par effet de « ricochet »|13 mai 2015}}). {{style|On}} parle de ''développement socialement durable'' (DSD). Une telle approche demande à ce qu'un principe de précaution social (voire un principe de responsabilité) soit admis. Les priorités du DSD se focalisent sur la réduction des vulnérabilités des personnes en raison de modifications dans la structure des capacités (cf. les ''Capabilities Approach'' d'Amartya Sen). De façon plus globale, le DSD donne la priorité à l'équité intergénérationnelle (niveaux, conditions, qualité de vie…) par rapport à l'équité intragénérationnelle. Il n'y a pas d'antinomie entre les deux versions de la durabilité (écologique ''versus'' sociale). La prise en compte de la dimension sociale du développement correspond à l'idée que la protection de la nature ne doit pas se faire au détriment du bien-être des populations vivant au contact direct de celle-ci<ref>Colin Turnbull, ''The Mountain People'', New York, Simon and Schuster, 309 p., 1972.</ref>. === Révision des modes de production et de consommation === {{Article détaillé|Mode de production|Consommation}} La stratégie de l'[[Union européenne]] en faveur du développement durable demande de promouvoir des [[modes de production]] et de [[consommation]] plus durables. Il convient pour cela de briser le lien entre la [[croissance économique]] et la dégradation de l'environnement, et de tenir compte de ce que les [[écosystème]]s peuvent supporter, notamment en ce qui a trait aux [[ressources naturelles]] par rapport au [[capital naturel]] disponible, et aux [[déchet]]s. L'Union européenne doit pour cela promouvoir les [[marchés publics]] écologiques, définir avec les [[partie prenante|parties concernées]] des objectifs de performance environnementale et sociale des produits, accroître la diffusion des [[innovation]]s environnementales et des techniques écologiques, et développer l'[[information]] et l'[[étiquetage carbone|étiquetage approprié]] des produits et services<ref>[http://europa.eu/legislation_summaries/environment/sustainable_development/l28117_fr.htm Stratégie de l'Union européenne en faveur du développement durable, synthèse].</ref>. == Modes de gouvernance du développement durable == Le développement durable peut se décliner de manières complémentaires : au niveau politique, sur les territoires, dans les entreprises, voire dans sa vie personnelle. Le développement durable a d'abord été mis en application sur les territoires (lors du [[Conférence des Nations unies sur l'environnement et le développement|sommet de la Terre de Rio de Janeiro]] en 1992), puis au sein de l'entreprise et de leurs parties prenantes (lors du [[sommet de la Terre de Johannesburg]]). === Gouvernance mondiale === {{Article détaillé|Sommet de la Terre|Conférence des parties|Gouvernance environnementale|Organisation mondiale de l'environnement}} Historiquement, le développement durable a émergé après une longue période de négociations à l'échelle mondiale<ref name="boutaud"/>. La première conférence mondiale concernant le développement durable, ''a posteriori'' rebaptisée « Sommet de la Terre », a eu lieu à [[Stockholm]] en [[1972]]. En 1992, au cours du [[Conférence des Nations unies sur l'environnement et le développement|sommet de la Terre de Rio de Janeiro]], sont proclamés les 27 principes de la déclaration de Rio sur le développement durable<ref>[http://www.agora21.org/rio92/A21_html/Delario/index.html Les 27 principes de la déclaration de Rio].</ref>. Les trois piliers du développement durable sont énoncés pour la première fois au niveau international, et l'[[agenda 21]] pour les collectivités territoriales est élaboré. En 2002, lors du [[sommet de la Terre de Johannesburg]], les grandes entreprises sont pour la première fois représentées. Lors de ces rencontres, des représentants des [[Partie prenante|parties prenantes]] ([[organisation non gouvernementale|ONG]], États, puis entreprises) discutent des grands enjeux mondiaux, mais aussi des modes de pilotage à mettre en place dans les collectivités et les entreprises pour décliner concrètement le concept de développement durable. En plus de ces sommets « généralistes » ont lieu des sommets sur des sujets plus ciblés, comme les sommets mondiaux de l'eau, ou la [[Conférence des parties]], qui ont lieu à des échéances plus rapprochées. Toutefois, les [[Organisation non gouvernementale|ONG]] et les associations [[Écologisme|écologistes]], appuyées par plusieurs personnalités, estiment que ces sommets ne sont pas suffisants, et que, pour mettre en œuvre les plus de 300 conventions et traités de [[droit de l'environnement]] et faire contrepoids à l'[[OMC]], il faudrait se doter d'un gendarme international aux pouvoirs contraignants, qui pourrait s'appeler « [[Organisation mondiale de l'environnement]] »<ref>« Une Organisation Mondiale de l'Environnement : pour passer enfin des paroles à l'action en matière climatique », Libération, 21 avril 2016, [http://www.liberation.fr/debats/2016/04/21/une-organisation-mondiale-de-l-environnement-pour-passer-enfin-des-paroles-a-l-action-en-matiere-cli_1447741 lire en ligne].</ref>. === Gouvernance dans les États === ==== Union européenne ==== {{Article détaillé|Politique européenne de développement durable}} [[Fichier:PS20andPS10.jpg|vignette|Source d'[[énergie renouvelable]], les [[Tour solaire (thermique)|tours solaires thermiques]] utilisent le soleil comme [[ressource naturelle]]. Depuis la gauche : les tours solaires [[Centrale solaire PS10|PS10]] et [[Centrale solaire PS20|PS20]] en [[Espagne]].]]{{Section à actualiser|date=octobre 2017}} Dans l'[[Union européenne]], une partie du [[droit de l'environnement]] s'est progressivement déplacée des [[États membres de l'Union européenne|États membres]] vers le niveau européen qui est apparu [[subsidiarité|subsidiairement]] plus adapté pour traiter certaines de ces questions, et ceci en plusieurs étapes : * L'[[Acte unique européen]], en [[1987]], a transféré à la [[Communauté économique européenne|CEE]] certaines compétences des États : l'environnement, la recherche et développement, et la politique étrangère, * À la création de l'Union européenne, en [[1993]], l'environnement a été traité d'une façon transversale dans le premier [[pilier de l'Union européenne]], celui qui est le plus intégré, à travers les règlements européens et les [[directives européennes]]. * L'expression développement durable apparaît pour la première fois dans un texte communautaire avec le [[traité d'Amsterdam]] en [[1997]], qui inclut également un protocole sur le [[principe de subsidiarité]]. * Au [[Conseil européen de Göteborg]], en [[2001]], il a été décidé que la [[stratégie de Lisbonne|stratégie]] sur l'[[économie de la connaissance]] définie au [[conseil européen de Lisbonne]] l'année précédente intégrerait explicitement l'objectif de développement durable. Par conséquent, au moins sur le papier, la relation entre développement durable et [[ingénierie des connaissances]] a été reconnue. Ce conseil réoriente la [[stratégie de Lisbonne]] vers le développement durable, et un livre vert de la [[Commission européenne]] aborde le sujet de la [[responsabilité sociétale]] pour les entreprises. L'impact de l'environnement sur des domaines aussi vitaux que l'[[eau]], l'[[énergie (économie)|énergie]], les [[Services (économie)|services]], l'[[agriculture]], la [[chimie]]… est connu depuis très longtemps : ainsi, on trouve en France dès le {{s-|XIV}} l'obligation de faire des enquêtes publiques d'impact préalables à l'implantation d'industries polluantes (enquêtes ''de comodo incomodo'' pour les tanneries), ainsi qu'une administration des eaux et forêts beaucoup plus ancienne, dotée d'un pouvoir règlementaire et coercitif autonome. L'Union européenne a capté certaines compétences des États nationaux, afin d'établir une nouvelle réglementation européenne qu'elle veut uniforme ([[directive de l'Union européenne|directives]] cadres, directives, règlements) et que les États membres doivent transposer dans leurs règlements et leurs normes. L'Union européenne a demandé à chacun des [[États-membres]] de définir et de mettre en œuvre une [[stratégie nationale de développement durable]]. C'est vers les années 2001-2002 que le développement durable apparaît en [[France]] comme la nécessité pour les entreprises de rendre compte des conséquences sociales et environnementales de leurs activités, par rapport aux exigences de la [[société civile]]. Cela s'est traduit par une disposition législative sur la [[communication]] dans la [[loi relative aux nouvelles régulations économiques]] (NRE), poussant à l'élaboration de rapports de développement durable. L'ancien président [[Jacques Chirac]] a poussé à la rédaction d'une [[charte de l'environnement]] en 2004, soulignant dans un discours que la France était le premier pays au monde à inclure l'environnement dans sa [[Constitution de 1958|Constitution]]<ref>Traité constitutionnel et charte de l'environnement : les deux lois constitutionnelles publiées, ''maire-info'', lire en ligne : [http://www.maire-info.com/article.asp?param=5398&PARAM2=PLUS Traité constitutionnel et charte de l'environnement : les deux lois constitutionnelles publiées].</ref>. ==== États-Unis ==== {{Article détaillé|Politique environnementale des États-Unis}} Dans le même temps, les entreprises anglo-saxonnes tissent des réseaux d'[[influence (politique)|influence]] autour des [[institutions internationales]], en s'appuyant sur les réseaux des [[organisations non gouvernementales]]. Ceci permet de collecter une quantité importante d'[[information]]s, qui sont structurées puis gérées dans les réseaux internationaux d'entreprises, d'universités, de centres de recherche (voir par exemple le [[World Business Council for Sustainable Development]] – WBCSD<ref>{{Lien web |langue=en |titre=World Business Council for Sustainable Development (WBCSD) |url=https://www.wbcsd.org/ |site=World Business Council for Sustainable Development (WBCSD) |consulté le=2021-01-19}}.</ref>). La stratégie américaine consiste aussi à tisser des liens avec les enceintes [[normative]]s privées comme la [[chambre de commerce internationale]], située à [[Paris]]. La CCI rédige des « rules », règles types dans tous les domaines de la vie des affaires, reprises comme modèles dans les contrats financés par les organismes internationaux. La CCI a joué un rôle important au [[sommet de la Terre de Johannesburg]] à l'été 2002 en créant, conjointement avec le WBCSD, le Business Action for Sustainable and Resilient Societies<ref>{{Lien web |langue= en|titre=Business Action for Sustainable and Resilient Societies |url=https://iccwbo.org/publication/business-action-sustainable-resilient-societies/ |site=ICC - International Chamber of Commerce |consulté le=2021-01-19|brisé le = 2023-10-31}}.</ref>. ==== Ministères ==== {{Article détaillé|Liste des ministres de l'Environnement}} En [[France]], le développement durable est traité d'une manière transversale par la Première ministre [[Élisabeth Borne]], chargée de la planification écologique et énergétique. Elle a mis en place, le 20 mai 2022, le [[Secrétariat général à la Planification écologique]] qui se consacre à cette tâche<ref>Laurent Radisson, Actu-Environnement, « Planification écologique : un secrétariat général mis en place auprès d'Élisabeth Borne », [https://www.actu-environnement.com/ae/news/planification-ecologique-secretariat-general-elisabeth-borne-permiere-ministre-39688.php4 lire en ligne], consulté le 28 mai 2022.</ref>. === Gouvernance sur les territoires === {{Article détaillé|Agenda 2030}} {{Section sources secondaires|date=février 2023}} Depuis le [[Conférence des Nations unies sur l'environnement et le développement|sommet de la Terre de Rio de Janeiro]] (1992) et la signature de la [[charte d'Aalborg]] (1994), les territoires sont au cœur du développement durable. À l'aide de l'[[Agenda 21]] {{incise|véritable plan d'action de la politique de développement durable des collectivités}} les réseaux de villes et les [[Communauté urbaine|communautés urbaines]] sont à même d'exprimer les besoins et de mettre en œuvre des solutions. Pour cela, les [[collectivité territoriale en France|collectivités territoriales]] peuvent coopérer avec les [[entreprise]]s, les [[université]]s, les [[Grande école|grandes écoles]] en [[France]], ainsi qu'avec les [[Laboratoire de recherche|centres de recherche]], pour imaginer des solutions [[Innovation|innovantes]] pour l'avenir. Les [[Agenda 21 local|{{nobr|Agendas 21}} locaux]], déclinaisons de l'{{lnobr|Agenda 21}} localement, sont réalisables à l'échelle d'une commune, d'un département, d'une région, d'une communauté de communes ou d'une communauté d'agglomération<ref>{{lien web|site=agenda21france.org|titre=Qu'est-ce qu'un Agenda 21 ?|url=http://www.agenda21france.org/agenda-21-de-territoire/pour-agir/demarche.html|consulté le=2023-10-13}}.</ref>. Ils sont définis en concertation avec les acteurs locaux, dans un cadre de [[démocratie participative]] et se déroulent en plusieurs phases : * définition des problématiques et priorités sociales, environnementales et économiques du territoire ; * établissement d'un plan d'action précis ciblant ces problématiques ; * mise en œuvre du plan d'action ; * évaluation et ajustements des actions mises en œuvre. Les initiatives locales se multiplient en France et, en juin 2011, le [[label environnemental]] EcoJardin pour la gestion des espaces verts des grandes villes a été lancé officiellement<ref>[http://www.bioaddict.fr/article/ecojardin-un-nouveau-label-ecologique-pour-les-espaces-verts-des-grandes-villes-a1753p1.html EcoJardin : un nouveau label écologique pour les espaces verts des grandes villes] sur le site BIOaddict.fr.</ref>. Ce label consiste à bannir l'utilisation de [[produits phytosanitaires]] dans les jardins publics, en vue de préserver la qualité de l'eau et la biodiversité. Un « référentiel écologique » a vu le jour ; il définit le cahier des charges à respecter pour l'obtention du label « jardin écologique ». Ce label s'ajoute à un autre label européen EVE attribué par Ecocert et déjà opérationnel. En France, la loi du {{date-|12 juillet 2010}} dite {{lnobr rom|Grenelle II}} ({{nobr|article 255}}) oblige les communes et les EPCI à fiscalité propre de plus de {{nombre|50000|habitants}}, les conseils généraux et les conseils régionaux à élaborer un rapport annuel de développement durable (RADD)<ref>{{Légifrance|base=JORF|numéro=DEVD1107768D|titre=Décret {{n°|2011-687}} du {{date-|17 juin 2011}} relatif au rapport sur la situation en matière de développement durable dans les collectivités territoriales}}.</ref>. Le Commissariat général au développement durable a publié en août 2016 des éléments méthodologiques pour l’élaboration de ce rapport<ref>[https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-26787-guide-rapport-dd.pdf Éléments méthodologiques pour l’élaboration du rapport sur la situation en matière de développement durable], sur le site Actu-environnement.</ref>. === Gouvernance dans les entreprises : responsabilité sociétale des entreprises (RSE) === {{Article détaillé|Responsabilité sociétale des entreprises}} Puissantes au niveau international, créatrices de richesses et consommatrices de ressources, les [[entreprise]]s ont une capacité d’intervention qui peut se révéler efficace en faveur du développement durable : * elles participent directement au [[Développement économique et social|développement économique]] par leurs investissements ; * à travers les conditions de travail qu’elles proposent à leurs salariés, elles participent à créer ou réduire des [[Inégalité sociale|inégalités sociales]] ; * consommatrices de [[Ressource naturelle|ressources naturelles]], productrices de [[déchet]]s et génératrices de [[pollution]]s, leurs activités modifient plus ou moins profondément l’environnement. Pour le respect d'objectifs de développement durable par les entreprises, spécifiquement {{qui|on}} parle de responsabilité sociale des entreprises (''corporate social responsability'') ou plus précisément de [[responsabilité sociétale des entreprises]] puisque le volet de responsabilité ne correspond pas uniquement au volet « social ». La responsabilité sociétale des entreprises est un concept par lequel les entreprises intègrent les préoccupations sociales, environnementales, voire de bonne gouvernance dans leurs activités et dans leur interaction avec leurs [[Partie prenante|parties prenantes]] sur une base volontaire. En effet, à côté des obligations réglementaires et législatives existe tout un champ d'actions possibles sur la base du volontariat et qui peut s'appuyer notamment sur des normes : à citer cependant en France, une [[loi relative aux nouvelles régulations économiques]] (NRE) qui incite les entreprises cotées en bourse à inclure dans leur rapport annuel une série d'informations relatives aux conséquences sociales et environnementales de leurs activités. La notion de développement durable humain en entreprise devient actuelle à la suite des nombreux problèmes d'absentéisme, de stress et de burn-out. Elle est en lien direct avec le comportement managérial responsable en interne et en externe. Depuis le début des années 2000, {{secsou|bon nombre d'entreprises se sont dotées de directions}} du développement durable<ref>Exemples d'entreprises francophones ayant une Direction du développement durable : * [[La Poste (entreprise française)|La Poste]] en 2003, voir [http://www.journaldunet.com/management/dossiers/040226devdurable/widloecher.shtml Patrick Widloecher (La Poste)] Sur le site journaldunet.com.</ref>{{refins}}. En août 2019, [[François-Henri Pinault]] présente le « ''[[Fashion Pact]]'' » au [[Sommet du G7 de 2019|G7 de Biarritz]], un pacte regroupant 147 marques de l'industrie de la mode et visant à agir dans les domaines du climat, de la biodiversité et des océans<ref>{{Lien web|auteur=Ludivine Canard|url=https://www.lefigaro.fr/societes/les-geants-de-la-mode-affichent-leur-volonte-de-proteger-l-environnement-20190823|titre=Les géants de la mode affichent leur volonté de protéger l’environnement|périodique=[[Le Figaro]]|date=23 août 2019}}.</ref>. == Éducation au développement durable == {{Article détaillé|Éducation à l'environnement et au développement durable}} === Dans l'enseignement === En mars 2005, lors d'une réunion de haut niveau des ministères de l'environnement et de l'éducation à [[Vilnius]] ([[Lituanie]]), a été adoptée une stratégie européenne pour l'[[éducation]] en vue du développement durable. L’éducation a été présentée non seulement comme un [[Droits de l'homme|droit de l'homme]], mais également comme une condition ''sine qua non'' du développement durable et comme un outil indispensable à une bonne [[gouvernance]], à des [[décision]]s éclairées et à la promotion de la [[démocratie]]. L'éducation au développement durable (EDD) conduit à une prise de conscience plus grande et une autonomie accrue permettant l’exploration de nouveaux horizons et concepts et l’élaboration de méthodes nouvelles<ref>[http://www.associations21.be/var/www/associations21/www.associations21.org/IMG/pdf/cep.ac.13.2005.3.rev.1.f.pdf Stratégie de la CEE pour l'éducation en vue du développement durable, adoptée à la réunion de haut niveau des ministères de l'environnement et de l'éducation].</ref>. En août 2004 avait déjà été défini un cadre de mise en œuvre de cette stratégie pour l'[[Europe]]<ref>[http://www.unece.org/env/documents/2004/cep/ac.13/cep.ac.13.2004.10.f.pdf Cadre de mise en œuvre de la stratégie de la CEE pour l'éducation au développement durable].</ref>. Des cadres de mise en œuvre ont également été définis pour l'[[Afrique]], les États arabes, l'[[Asie]]/Pacifique, l'[[Amérique latine]] et les Caraïbes. En septembre 2005 a été approuvé le plan international de mise en œuvre de la Décennie des Nations unies pour l’[[éducation]] en vue du développement durable, lors d'une session de l’[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|Unesco]]. Ce plan a défini un cadre pour la décennie 2005-2014<ref>[http://portal.unesco.org/education/fr/ev.php-URL_ID=36025&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html Éducation en vue du développement durable, décennie des Nations unies (2005-2014)].</ref>. Dans les différents États-membres de l'[[Union européenne]], des actions sur l'éducation ont été intégrées dans la [[stratégie nationale de développement durable]]. En France, l'éducation au développement durable a été intégrée dans les enseignements de collège et lycée. Avec la réforme des programmes de [[Terminale (lycée)|terminale]] en 2019 qui vient clore le changement de tous les programmes du [[Enseignement secondaire|secondaire]], une vision globale des programmes est désormais possible. Il apparaît que les [[sciences de la vie et de la Terre]] (SVT) sont la matière la plus mobilisée, tout au long du collège, en [[Seconde (lycée)|seconde]] et en spécialité SVT au lycée, avec des thèmes tels que le réchauffement climatique, l'érosion, la biodiversité et la gestion des ressources naturelles. La géographie est aussi impliquée, avec la question de la gestion des ressources et du réchauffement climatique (seconde). Le préambule du programme de seconde s'appuie sur le concept de « transition » pris dans un sens opératoire, commun à toutes les sciences humaines<ref>{{Lien web|auteur=[[Ministère de l'Éducation nationale (France)|Ministère de l'Éducation nationale et de la Jeunesse]] |titre= Programme d’histoire-géographie de seconde générale et technologique|passage= 13 : Géographie : Classe de Seconde : « Environnement, développement, mobilité : les défis d’un monde en transition » |url=https://cache.media.eduscol.education.fr/file/SP1-MEN-22-1-2019/69/9/spe577_annexe1CORR_1063699.pdf |site=eduscol.education.fr |date=1 janvier 2020 |consulté le=1 octobre 2020}}.</ref>. {{style|Il est à noter}} que cet enseignement peut aussi s'appuyer sur une série de dispositifs soutenant les actions concrètes mises en œuvre au sein des établissements. Le [[ministère de l'Éducation nationale (France)|ministère de l'Éducation nationale]] français a également développé des méthodes d'éducation utilisant les [[technologies de l'information et de la communication pour l'enseignement]] (TICE)<ref>[http://www.educnet.education.fr/dossier/education-au-developpement-durable-tice L'éducation au développement durable avec les TICE, portail Educnet].</ref>. En France aussi, il a été créé en 2011 pour la session 2013 une filière préparant au [[Baccalauréat sciences et technologies de l'industrie et du développement durable]] ou cette dernière notion y est intégrée totalement aux programmes. En France, une dimension de développement durable est généralement intégrée dans l'[[Enseignement supérieur en France|enseignement supérieur]]. Dans les écoles d'ingénieurs par exemple, les élèves sont informés de leurs obligations futures à travers la diffusion de la charte d'éthique de l'ingénieur<ref>[http://home.iesf.fr/752_p_43167/charte-ethique.html Charte d'éthique de l'ingénieur].</ref>, selon laquelle : « L'ingénieur inscrit ses actes dans une démarche de « développement durable ». L’{{nobr|article 55}} de la loi {{nobr|Grenelle 1}} du {{date-|3 août 2009}} dispose : « Les établissements d’enseignement supérieur élaboreront, pour la rentrée 2009, un « Plan vert » pour les campus. Les universités et grandes écoles pourront solliciter une labellisation sur le fondement de critères de développement durable ». Un canevas de plan vert d'établissement a été préparé par la Conférence des Grandes Écoles, le Réseau français des étudiants pour le développement durable et la Conférence des présidents d'université<ref>[https://www.ecocampus.ens.fr/IMG/pdf/meedm-2010-plan_vert.pdf Le plan vert des établissements d'enseignement supérieur].</ref>. Le canevas respecte l'architecture de la [[stratégie nationale de développement durable]] en structurant les actions selon neuf défis clés. === Dans les entreprises et les administrations === Les entreprises ont en général adopté dans leur [[stratégie]] des chartes de développement durable. La [[communication]] en interne sur ce sujet a cependant souvent laissé sceptiques les employés, en raison de distorsions avec les pratiques sociales observées sur le terrain. En France, un certain nombre de dirigeants sont formés régulièrement dans différents organismes, comme le [[Collège des hautes études de l'environnement et du développement durable]], l'institut Cap Gemini sur les aspects informatiques<ref>[http://www.institut.capgemini.fr/index.php?p_id=127&formation=green-it-et-reduction-des-co-ts-informatiques Green IT, bilan Carbone, et réduction des coûts informatiques].</ref>, ou échangent des informations dans le cadre de groupes d'anciens élèves d'écoles (''X-environnement'' pour l'[[École polytechnique (France)|École polytechnique]], ''ISIGE Alumni'' pour l'[[Institut supérieur d'ingénierie et de gestion de l'environnement|ISIGE-MINES ParisTech]]{{etc.}}). === Dans la société civile === Dans la [[société civile]], ce sont les [[association sans but lucratif|associations]]<ref group="N">En France, par exemple, la Maison d'Église [[Notre-Dame de Pentecôte]] a lancé dès 2002 un groupe d'échange sur le développement durable.</ref> et les [[Organisation non gouvernementale|organisations non gouvernementales]] qui contribuent le plus à la sensibilisation du grand public. Les grandes ONG ([[WWF]], [[Les Amis de la Terre]], [[Secours catholique]], [[CCFD-Terre solidaire]]<ref>[https://ccfd-terresolidaire.org/nos-combats/dereglements/environnement-et-2996 Environnement et développement durable] sur le site du CCFD-Terre solidaire.</ref>, [[Action contre la faim]], [[Amnesty International]]…) mettent en œuvre des démarches de responsabilité sociétale et organisent régulièrement des campagnes de sensibilisation sur des aspects particuliers du développement durable. Les sites [[internet]] de ces associations sont par ailleurs des outils de mobilisation remarquables. Les outils de calcul de l'[[empreinte écologique]], librement accessibles sur la [[World Wide Web|Toile]], permettent de faire prendre conscience du problème environnemental. === Organisations internationales === Les [[Organisation des Nations unies|Nations unies]] organisent chaque année des Journées mondiales de sensibilisation et consacrent chaque année à un thème lié à la [[protection de l'environnement]]. En 2010, elles mettent l’accent sur la [[biodiversité]]. 2011 est instituée [[année internationale des forêts]]. === Outils pédagogiques === En France, des outils pédagogiques sont apparus depuis la fin des années 2010, d'abord à destination des cadres des entreprises et de la fonction publique et des étudiants, mais aussi pour tout type de public : * [[La fresque du climat]], qui permet de découvrir par petits groupes les relations de cause à effet dans les mécanismes du [[changement climatique]]<ref>Guilhem Bernes, « On a testé La Fresque du climat, une expérience pour se former et s’informer », ''[[La Croix]]'', 10 avril 2023, [https://www.la-croix.com/environnement/On-teste-Fresque-climat-experience-former-sinformer-2023-04-10-1201262773 lire en ligne] (consulté les 28 mai 2023)</ref> * [[La fresque de la biodiversité]], inspirée de la fresque du climat, appliquée à la préservation de la [[biodiversité]]<ref>« La Fresque de la Biodiversité, une expérience ludique pour agir en faveur de la biodiversité », sur le site de l'[[Office français de la biodiversité]],[https://www.ofb.gouv.fr/actualites/la-fresque-de-la-biodiversite-une-experience-ludique-pour-agir-en-faveur-de-la lire en ligne] (consulté le 29 mai 2023)</ref> ; * [[2tonnes]], atelier immersif pour imaginer le futur et agir ensemble pour le climat<ref>Julie de la Brosse, « Climat : calculez votre empreinte carbone personnelle avec 2tonnes », ''[[La Croix]]'', 18 mai 2023, [https://www.la-croix.com/environnement/Climat-calculez-votre-empreinte-carbone-personnelle-2tonnes-2023-05-18-1201267759 lire en ligne] (consulté le 28 mai 2023)</ref>{{'}}<ref>2tonnes, l'atelier immersif pour imaginer le futur et agir ensemble pour le climat !, [https://www.2tonnes.org/ lire en ligne] (consulté le 29 mai 2023)</ref>; * Fresque eau ; * Fresque économie circulaire. == Outils et mesure du développement durable == {{Article connexe|Normes comptables de durabilité|Indicateurs de développement durable}} Le développement durable est une notion très complexe, ce qui explique l'extrême difficulté de construire un système global d’indicateurs susceptible de le décrire de façon pertinente dans son ensemble et pour l’ensemble des secteurs. L'évaluation des progrès vers le développement durable doit s'effectuer selon les [[principes de Bellagio]]<ref>Institut international pour le développement durable, [https://www.iisd.org/system/files/publications/annrep96-97_fr.pdf lire en ligne, page 14]</ref>. === PIB : un indicateur exclusivement économique === {{Article détaillé|Produit intérieur brut#PIB et développement durable{{!}}PIB et développement durable|Forum pour d'autres indicateurs de richesse}} [[Fichier:Air pollution by industrial chimneys.jpg|vignette|240px|Avant l'installation de dispositifs de [[désulfuration]], les [[Pollution de l'air|émissions]] de cette usine du [[Nouveau-Mexique]] contenaient des quantités excessives de [[dioxyde de soufre]].]] Le [[produit intérieur brut]] est un indicateur universellement employé dans les [[comptabilité nationale|comptabilités nationales]] pour mesurer la [[croissance économique]], au point de conditionner une grande part des raisonnements et stratégies économiques, mais son usage induit des effets pervers pour la décision politique et les [[relations internationales]]<ref>Jean-François Guilhaudis, Jacques Fontanel. Les effets « pervers » de l’usage du PIB pour la décision politique et les relations internationales. Annuaire français de relations internationales , 2019, XX., [https://hal.univ-grenoble-alpes.fr/hal-02197761/document lire en ligne]</ref>. On dit que l'on est en croissance ou en [[récession (économie)|récession]] selon que le PIB est en augmentation ou en diminution. Le PIB est censé mesurer la [[croissance économique]] sur le long terme, mais il prend mal en compte la variation du [[capital naturel]] (éventuellement fossiles) qui est un effet de long terme. C'est notamment la raison pour laquelle le PIB est critiqué par certains auteurs, qui en soulignent les limites pour la mesure effective de la richesse d'un pays<ref>[http://www.manicore.com:80/documentation/serre/decroissance.html Ne serions-nous pas déjà en décroissance] par [[Jean-Marc Jancovici]].</ref>. Le PIB est calculé par agrégation de la [[valeur ajoutée]] des entreprises, elle-même calculée en [[comptabilité nationale]] en fonction de la production et des [[Consommation intermédiaire|consommations intermédiaires]]. Les indicateurs de développement durable tels que ceux qui figurent dans le [[Global Reporting Initiative]] ou les indicateurs demandés par la [[loi relative aux nouvelles régulations économiques]] en France, ne sont pas intégrés dans ces calculs. La question se pose donc de savoir si le PIB est une mesure de développement durable<ref>Cette question est soulevée par l'économiste [[Pierre Jacquet]], qui rappelle que le PIB a été inventé par [[Simon Kuznets]] ([http://www.afd.fr/jahia/webdav/site/afd/users/administrateur/public/article/articles2009/20090317_Jacquet_Kuznets_LeMondeEco.pdf Simon Kuznets, le père des comptes nationaux)].</ref>. Les insuffisances du PIB comme mesure de la croissance sur le long terme sont à l'origine des réflexions sur le [[Produit intérieur brut vert|PIB vert]]. En France, l'[[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]] fait néanmoins figurer le PIB comme l'un des onze indicateurs de la [[stratégie nationale de développement durable]]<ref>[http://www.insee.fr/fr/publications-et-services/default.asp?page=dossiers_web/dev_durable/developpement_durable.htm Les onze indicateurs de développement durable selon l'Insee].</ref>. La France a une réflexion sur l'utilisation de nouveaux indicateurs dont l'[[empreinte écologique]]<ref>[http://www.insee.fr/fr/publications-et-services/dossiers_web/dev_durable/rap-cese-ind-devdurable-empreinte-ecologique.pdf ''Les Indicateurs du développement durable et l'empreinte écologique''], avis du Conseil économique, social et environnemental présenté par Philippe Le Clézio, rapporteur au nom de la commission ''ad hoc'' (question dont le Conseil économique, social et environnemental a été saisi par lettre du Premier ministre en date du 20 janvier 2009) PDF, 144 pages.</ref>. L'Europe a annoncé qu'elle publierait dès 2010 un indice présentant la pression exercée sur l'environnement (émissions de [[gaz à effet de serre]], réduction des espaces naturels, pollution atmosphérique, production de déchets, utilisation des ressources, consommation d'eau et pollution de l'eau), qui accompagnera la publication du PIB<ref>Avis du CESE ([[Comité économique et social européen]]) adopté et publié en octobre 2008.</ref>. Depuis 2008, le [[Forum pour d'autres indicateurs de richesse]] (FAIR) réfléchit sur d'autres indicateurs de richesse que le PIB et le taux de croissance. === Indices synthétiques === Les instruments macroéconomiques classiques ([[Produit intérieur brut|PIB]] par exemple) s'avèrent insuffisants, voire dans certains cas déficients pour mesurer le développement durable : la croissance économique apparaît ainsi dans certains cas comme déconnectée, voire opposée aux objectifs du développement durable<ref>Voir à ce sujet les travaux de la [[commission Stiglitz]].</ref>. Il s'agit donc d'élaborer des indicateurs synthétiques qui permettent de rendre compte au mieux de l'efficacité d'une politique de développement durable. Plusieurs indices<ref>L'Institut pour un Développement durable propose dans un rapport une liste d'indices susceptibles de remplacer le PIB.</ref> ont été établis, qui concernent chacun un ou plusieurs « piliers » du développement durable : * Sur le plan économique, il est possible de donner une valeur monétaire à l'environnement (on parle alors de [[capital naturel]])<ref>C'est une réflexion que mène par exemple [[Nicholas Stern]] quand il évoque le coût du changement climatique.</ref> ou de [[Produit intérieur brut vert|PIB vert]] ; * Sur le plan environnemental, il existe les indicateurs suivants : ** l'[[indice de performance environnementale]]<ref>Voir [https://epi.envirocenter.yale.edu/ la description] sur le site de l'[[université Yale]].</ref>, ** le [[bilan carbone]] ou les tonnes de {{CO2}} émises (bilan carbone personnel pour les particuliers), ** la consommation énergétique, ** l'[[empreinte écologique]], la [[biocapacité]] et le [[déficit écologique]] {{incise|différence entre l'empreinte écologique et la biocapacité}} (ou excédent écologique si la biocapacité est supérieure à l'empreinte écologique) ; ** l'[[indice planète vivante]] (''The Living Planet Index'' ou LPI pour les anglophones), indicateur d'état de la [[biodiversité]] mondiale, qui montre une diminution de 58 % entre 1978 et 2012 des populations mondiales de vertébrés (poissons, oiseaux, mammifères, amphibiens et reptiles)<ref>[https://www.wwf.fr/rapport-planete-vivante-2016 Rapport Planète Vivante 2016 du WWF].</ref>, * Sur le plan social, on parle d'[[indice de développement humain]] (qui mesure la richesse, le taux d'alphabétisation et la santé d'une population), de [[coefficient de Gini]], d'[[indice de bien-être durable]] ou d'[[indicateur de progrès véritable]]… Tout indice est néanmoins sujet à caution : la manière d'agréger les données exprime un parti-pris. Qu'est-ce qu'un pays « avancé en développement durable » ? Est-ce un pays qui consomme peu de ressources (comme le Bangladesh), ou est-ce un pays avec de nombreux parcs nationaux protégés (comme les États-Unis)<ref name="boutaud"/> ? === Cas particulier des émissions de gaz à effet de serre par un pays === Il existe deux méthodes de comptabilisation des émissions de gaz à effet de serre (GES) par un pays<ref>[https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/edition-numerique/chiffres-cles-du-climat-2022/5-empreinte-carbone-et-emissions-territoriales Chiffres clés du climat France Europe et monde, empreinte carbone et émissions territoriales]</ref> : * l''''approche territoriale''' sur laquelle est établi l'inventaire national selon l'obligation de rapportage de la CCNUCC ([[Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques]]) qui comptabilise les émissions liées à la ''production sur le territoire'' pour répondre aux objectifs de l'[[accord de Paris sur le climat]] de 2015 ; elle ne tient donc pas compte des émissions associées aux importations de biens manufacturés (émissions importées) ; * l''''approche consommation''' sur laquelle est établie l'[[empreinte carbone]] d'un pays. Si l'on prend l'exemple de la France, en 2017, l'empreinte carbone était de {{unité|633|Mt {{CO2}} éq.}}, sensiblement supérieure aux émissions de l'inventaire national qui étaient de {{unité|445|Mt {{CO2}} éq.}}. La différence s'explique pour l'essentiel par les émissions associées aux importations (pour consommations intermédiaires ou pour usage final). Ainsi, alors que les émissions territoriales de la France et de l'Union européenne ont baissé sur la période 1990-2018, celles de la Chine et de l'Inde, fortement émettrices de gaz à effet de serre (usage de centrales à charbon...) ont fortement augmenté sur la même période<ref>[https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/edition-numerique/chiffres-cles-du-climat-2022/5-empreinte-carbone-et-emissions-territoriales Chiffres clés du climat France, Europe et Monde, édition 2022, empreinte carbone et émissions territoriales]</ref>. Cela révèle l'ampleur des [[délocalisation]]s et de la [[désindustrialisation]] de la France en particulier et de l'UE plus généralement. Un rapport de 2013 du Réseau Action Climat France, de l'Ademe, et du CITEPA alertait déjà sur l'importance croissante des [[émissions importées]]<ref>[https://reseauactionclimat.org/wp-content/uploads/2017/04/Les-e%CC%81missions-importe%CC%81es-le-passager-clandestin-du-commerce-mondial-.pdf RAC-F / ADEME / CITEPA - Les émissions importées, le passager clandestin du commerce mondial]</ref>. En 2020, cette alerte a été confirmée par un rapport du [[Haut Conseil pour le climat]] qui se penche sur la méthodologie, les causes et les stratégies à mettre en place pour mieux déterminer mais aussi maîtriser l’empreinte carbone des produits importés en France<ref>[https://www.hautconseilclimat.fr/actualites/le-hcc-presente-son-rapport-maitriser-lempreinte-carbone-de-la-france/ Haut Conseil pour le climet - Maîtriser l'empreinte carbone de la France]</ref>. === Outils d'aide à la décision pour le développement durable === L’OQADD, outil de questionnement et d’aide au développement durable<ref name="boutaud"/>, est une grille de questionnement permettant de susciter des débats sur les problématiques relatives au développement durable, en mettant en avant les points-clefs d'un projet. Ils se réclament à la fois de l’évaluation des politiques et de l’analyse multicritère, mais sont plutôt utilisés pour questionner des politiques ou des projets au regard des critères de développement durable. Ce sont des grilles de critères en arborescence, déclinants les principales dimensions du développement durable (économie, écologie, social, gouvernance…). Cet outil peut être soumis aux différents acteurs intervenant dans la mise en place d’un nouveau projet : des élus, des industriels, des associations de défense de l’environnement, des syndicats… === Indicateurs et normes === {{Article détaillé|Normes comptables de durabilité}} La mesure [[Microéconomie|microéconomique]] du développement durable pour les entreprises peut se faire par l'intermédiaire des critères du [[Global Reporting Initiative]], comportant 79 [[Indicateur économique|indicateurs économiques]]. Par ailleurs l'[[Organisation de coopération et de développement économiques|OCDE]] a effectué des travaux importants sur les [[Indicateur environnemental|indicateurs environnementaux]], et a développé pour cela le modèle [[pression-état-réponse]]. Les principales normes et certifications qui peuvent être appliquées par les entreprises sont la norme environnementale {{lnobr|ISO 14001}}, la norme sur le management de l'énergie {{lnobr|ISO 50001}}, la norme sur la qualité {{lnobr|ISO 9001}}, la norme {{lnobr|ISO 45001}} sur la [[santé et sécurité au travail]], et le standard {{lnobr|SA 8000}} sur l'éthique et le social. Il existe également un guide {{lnobr|SD 21000}} (en France) pour la prise en compte des enjeux du développement durable dans les petites entreprises. Une nouvelle norme sur la [[responsabilité sociétale des entreprises]], l'{{lnobr|ISO 26000}}, a été publiée en 2010. Cette norme intègre la [[responsabilité sociétale]], la gouvernance et l'éthique d'une manière plus élargie. Par ailleurs, les entreprises peuvent être notées par des agences de notation sociétale<ref>[[Vigeo Eiris]], filiale de [[Moody's]], réalise ce type de notation.</ref>, qui prennent en compte dans leur notation des critères extra-financiers (environnementaux et sociaux). Les entreprises sont jugées par ces agences sur la base de leurs rapports de développement durable, ou de tout document permettant d'apprécier les performances économiques, environnementales et sociales. La notation sociétale est ensuite utilisée par les investisseurs pour constituer des portefeuilles de valeurs appelés [[investissements socialement responsables]] (ISR). === Indicateurs clés pour le suivi de l'économie circulaire === {{Article détaillé|Économie circulaire#Indicateurs clés pour le suivi de l'économie circulaire (France) {{!}} Indicateurs clés pour le suivi de l'économie circulaire en France}} La transition vers une économie réellement économe en ressources passe par l'utilisation optimale des [[Ressource naturelle|ressources naturelles]], dans ce que l'on appelle un modèle d'[[économie circulaire]], dans lequel les [[déchet]]s sont réutilisés comme matières premières de l'industrie. La France retient en 2021 11 [[Économie circulaire#Indicateurs clés pour le suivi de l'économie circulaire (France)|indicateurs clés pour le suivi de l'économie circulaire]], comme la [[consommation intérieure de matières]] par habitant, et la [[productivité matières]]<ref>{{Lien web|url=https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/edition-numerique/economie-circulaire/partie2-indicateurs-circularite-economie|titre=Quels sont les indicateurs permettant de suivre la circularité de l'économie ?|site=[[Ministère de l'Écologie (France)|Ministère de la Transition écologique]]}}.</ref>. == Application opérationnelle dans les entreprises == {{Article détaillé|Responsabilité sociétale des entreprises|Triple performance}} La mise en œuvre d'une démarche de développement durable dans une [[entreprise]] est un processus complexe, qui a pour objectif la [[triple performance]] (économique, sociale et écologique) de l'entreprise. Elle engage tous les domaines de l'entreprise. Il s'agit de mettre en place une véritable gestion de [[Programme (gestion de projet)|programme]] transverse, avec des correspondants dans les principales entités de l'organisation, en impliquant les [[Partie prenante|parties prenantes]] dans un [[Modèle d'entreprise#Modèle d'entreprise durable|modèle d'entreprise durable]]<ref>Emmanuelle Raynaud, Florence Depoers, Caroline Gauthier, Jean-Pascal Gond, Grégory Schneider-Maunoury, ''Le développement durable au cœur de l'entreprise : pour une approche transversale du développement durable''.</ref>. Nous donnons ci-dessous quelques exemples de domaines d'application particulièrement concernés par la mise en œuvre d'une démarche de développement durable ou de [[responsabilité sociétale]]. === Ventes et logistique === {{Article détaillé|Logistique#Logistique et développement durable {{!}} Logistique et développement durable}} Les ventes et la logistique sont particulièrement impactées par les questions de développement durable. La fonction administration des ventes des entreprises est en effet responsable de la livraison au client final, qui fait appel le plus souvent au [[transport routier]], fortement consommateur de produits pétroliers. === Marketing === Il s'agit d'identifier [[SWOT (méthode d'analyse)|les opportunités et les menaces]] dans le contexte d'une sensibilité accrue des [[consommateur]]s et du [[Marché (économie)|marché]] aux enjeux du développement durable, en accord avec les parties prenantes<ref>Didier Pautard, [http://www.adetem.org/index.php?art=2&th=159 Les avantages d'une approche marketing consciente des principes de responsabilité sociétale], Revue française du marketing, {{n°|200}}, décembre 2004.</ref>. Le marketing doit aussi véhiculer vers les autres domaines de l'entreprise les valeurs demandées par le [[marché (économie)|marché]]. Certaines sociétés se contentent parfois d'opérations de communication plutôt que de vraiment changer le fonctionnement de l'entreprise ; on parle alors d'écoblanchiment (en anglais : ''[[greenwashing]]'')<ref>[http://www.strategie-aims.com/dd04/comdd/VERNIER%20Marie-France%20-%20Developpement%20durable,%20RSE,%20ethique%20;%20le%20marketing%20sous%20pression%20-%20le%20cas%20de%20la%20grande%20distribution.pdf Développement durable, RSE, éthique : Le marketing sous pression, le cas de la grande distribution].</ref>. Élizabeth Reiss montre que les entreprises ont intérêt à créer des [[Bien (économie)|produits]] et des [[Service (économie)|services]] responsables, parce que les clients le demandent, et parce que c'est rentable. Elle donne des pistes pour revoir les modes de production et de communication. L'entreprise peut dans certains cas y gagner en productivité et fidéliser ses équipes de salariés et ses clients<ref>Élizabeth Reiss, ''Le Marketing durable''.</ref>. Christophe Sempels et Marc Vandercammen analysent le comportement du consommateur responsable, et soulignent le rôle du [[marketing]] dans la mise en œuvre d'innovations durables et dans leur acceptation par les marchés. Ils cherchent à créer le lien entre une demande et une offre plus responsables, en passant d'une logique « produit » à une logique « service »<ref>Christophe Sempels et Marc Vandercammen, ''Oser le marketing durable'' Voir aussi Damien Bazin (2011), « Le Marketing Éthique », {{p.|446}} ''in'' Dictionnaire Environnement et écosociété, sous la direction de G. Wackermann, Paris, Ellipses, 764 p.</ref>. Plusieurs programmes de [[fidélisation]] ayant pour but la modification des comportements de consommations au travers d'outils marketing ont vu le jour ces dernières années. C'est par exemple le cas de {{Lien|langue=en|fr=RecycleBank}} aux États-Unis ou encore du programme {{langue|en|Green Points}} en [[France]]. Ces types de programme utilisent le principe de prime pour motiver le consommateur à changer ses habitudes de consommation. === Recherche et développement === Les caractéristiques du développement durable que sont les échelles temporelles et spatiales multiples, et l'interconnexion des problèmes, conduisent à des problématiques nouvelles de recherche et développement, à la recomposition de certains champs de recherche, et à l'apparition de nouvelles disciplines. La réponse aux demandes du développement durable passe par un accroissement des travaux de nature interdisciplinaire, entre sciences de la nature et sciences humaines et sociales. Il est nécessaire de structurer la [[recherche scientifique]] de manière plus fédérative, en organisant des institutions transversales et internationales. La demande d'expertise nécessite souvent la coopération de disciplines différentes. La recherche pour le développement durable nécessite de meilleures [[Donnée (statistique)|données]], plus abondantes, et des outils plus performants dans le domaine de la [[Modèle mathématique|modélisation]] et de la prospective. La recherche doit imaginer de nouvelles formes de coopération avec les autres acteurs, responsables politiques, [[entreprise]]s, associations, syndicats, et autres composantes de la société civile<ref>[http://www.legrenelle-environnement.fr/grenelle-environnement/IMG/CD_SNDD/XIV-Autres_documents_de_reference/2-Rapports_concernant_le_developpement_durable/1-Rapport-Guesnerie.pdf Roger Guesnerie, la recherche au service du développement durable].</ref>. Le [[marketing]] doit répondre à la question de savoir s'il faut investir dans le recyclage ou investir dans de nouveaux produits propres, ce qui impose des choix dans la [[recherche et développement]]<ref>Ganaël Bascoul, ''Marketing et développement durable - Stratégie de la valeur étendue''.</ref>. La recherche peut se faire dans des [[laboratoire de recherche|laboratoires de recherche]] internes aux entreprises, ou en partenariat avec des laboratoires publics, par exemple dans le cadre de pôles de compétitivité<ref group="N">De nombreux pôles traitent de la problématique du développement durable : Industries et agroressources, Génie civil écoconstruction, Advancity ex ville et mobilité durables{{etc.}}.</ref>. La recherche et développement peut avoir besoin d'outils de [[gestion des connaissances]] pour améliorer l'efficacité de ses recherches<ref>Eunika Mercier-Laurent, « Dossier Innovation, Knowledge Management et Développement durable. Quel futur ? », revue ''Qualitique'', décembre 2007.</ref>. Elle doit procéder à une [[veille technologique]] orientée vers des objectifs de développement durable<ref>[http://www.ecologie.gouv.fr/FICHE-ECO-8-Technologies.html Technologies appliquées du développement durable].</ref>. === Aspects juridiques === Sur le plan règlementaire, le développement durable se traduit par un ensemble de textes juridiques, qui peuvent être établis soit au niveau européen ([[Directive de l'Union européenne|directives de l'Union européenne]]), soit au niveau des États. Quelques exemples de règlements européens sont le règlement [[Enregistrement, évaluation et autorisation des produits chimiques|REACH]] sur les substances chimiques, ou la directive sur les [[déchets d'équipements électriques et électroniques]] (DEEE), pour ce qui concerne le pilier environnemental. Au niveau des États, le [[droit de l'environnement]] et le [[droit social]] s'appliquent sur chacun de ces piliers environnemental et social (en France le [[Code de l'environnement (France)|code de l'environnement]] et le [[Code du travail (France)|code du travail]]). En [[France]] : * La [[charte de l'environnement]], de valeur constitutionnelle, stipule à l'{{nobr|article 6}} que « les politiques publiques doivent promouvoir un développement durable. À cet effet, elles concilient la protection et la mise en valeur de l'environnement, le développement économique et le progrès social ». * Les marchés publics, soumis à une réglementation stricte, peuvent intégrer des clauses environnementales et sociales, en vertu des articles L.2111-1 et L.2112-2 du [[code de la commande publique]]<ref name="l1">[https://www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do;jsessionid=D4EC094832E6DF835E10DC5DC59EBDFE.tplgfr31s_1?idSectionTA=LEGISCTA000037703450&cidTexte=LEGITEXT000037701019&dateTexte=20190808 Article L.2111-1 du code de la commande publique, sur les besoins à satisfaire] et [https://www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do;jsessionid=D4EC094832E6DF835E10DC5DC59EBDFE.tplgfr31s_1?idSectionTA=LEGISCTA000037703464&cidTexte=LEGITEXT000037701019&dateTexte=20190808 article L.2112-2 du code de la commande publique, sur les considérations environnementales et sociales].</ref>. Le code de la commande publique concerne les [[entreprise]]s en tant que fournisseurs des organismes publics. * La [[loi relative aux nouvelles régulations économiques]], dans son article 116, impose aux entreprises cotées en bourse de produire des rapports d'activité qui rendent compte des conséquences environnementales et sociales de leur activité<ref>Cet article modifie l'{{Légifrance|base= CCOM|numéro= L225-102-1|texte= article L225-102-1}} du [[Code de commerce (France)|Code de commerce]], et son décret d'application est le {{Légifrance|base= JORF|numéro= JUSC0220073D|texte= décret {{numéro|2002-221}} du {{date-|20 février 2002}} pris pour l'application de l'article L. 225-102-1 du code de commerce et modifiant le décret {{numéro|67-236}} du {{date-|23 mars 1967}} sur les sociétés commerciales}}.</ref>. Les services juridiques des entreprises doivent procéder à une [[veille juridique]], éventuellement pour les petites et moyennes entreprises (PME) avec l'aide des [[Chambre de commerce|chambres de commerce et d'industrie]]. Outre cette veille, les services juridiques sont amenés à vérifier la conformité des actions de développement durable de l'organisation dans ses déclinaisons économiques, sociales et environnementales par rapport aux normes applicables et la communication extra-financière qui l'accompagne. === Achats === {{Article connexe|Consommation responsable}} Le respect de critères environnementaux, sociaux, et économiques dans l'élaboration des produits d'une entreprise dépend non seulement de ses processus internes, mais aussi de la qualité des produits achetés auprès des fournisseurs de l'entreprise, des services inhérents à ces achats, en particulier le transport, ainsi qu'en amont de ceux-ci. La performance en matière de développement durable dépend donc de l'intégration progressive de la [[Gestion de la chaîne logistique|chaîne d'approvisionnement]] dans le référentiel de [[responsabilité sociétale des entreprises]] concernées. Il est nécessaire de revoir la stratégie achats (réduction des coûts, élimination des déchets, augmentation de l'[[Efficacité énergétique (économie)|efficacité énergétique]], conservation des ressources), en faisant participer les partenaires [[fournisseur]]s de l'entreprise<ref>Patrick Penfield, ''La Durabilité de la chaîne d'approvisionnement'', 2008.</ref>. Gérer le développement durable dans les achats des entreprises, des organismes publics ou encore des collectivités locales peut se faire en tenant compte du coût global d'acquisition qui, outre le prix d'achat, intègre le transport des produits achetés, le dédouanement, les garanties, les coûts de stockage, l'obsolescence, les déchets générés lors de la production et en fin de vie. L'engagement d'un plan d'action développement durable aux [[achat]]s répond généralement à des arguments de quatre natures différentes : * un argument citoyen, comme moyen d'action en vue de permettre aux générations du présent de répondre à leurs besoins sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ; * un argument économique, relatif aux économies d'achat qui proviennent d'une meilleure conception produit ; * un argument [[communication]], relatif aux [[risque]]s sur l'image ([[risque de réputation|réputation]]) ; * un argument légal, consistant en la réponse aux obligations règlementaires ([[code de la commande publique]] dans le secteur public en France). === Finance === La mise en œuvre d'une politique de développement durable dans les entreprises dépend largement de l'utilisation des ressources de l'entreprise. Ces ressources peuvent être des actifs physiques (immobilisations au sens classique du terme), mais aussi des actifs immatériels ([[Immobilisation incorporelle|immobilisations incorporelles]]) ou tout simplement des ressources humaines, c'est-à-dire des salariés et des partenaires de l'entreprise. L'atteinte des objectifs de développement durable dépend en grande partie de la façon dont les entreprises vont orienter l'action de l'ensemble de ces ressources (employés, parties prenantes, organisation…). Des réflexions apparaissent sur de nouvelles méthodes d'estimation de la valeur financière des entreprises à travers la notion de [[capital immatériel]]. Les actifs financiers que sont les [[Investissement socialement responsable|investissements socialement responsables]] (ISR) permettent d'orienter les portefeuilles de valeurs financières vers des actifs qui respectent des critères à la fois environnementaux, sociaux et économiques. L’ISR a une vision à long terme de nature à donner des résultats meilleurs que ceux des sociétés qui agissent dans la perspective d'[[Histoire des bourses de valeurs#Les entreprises cotées réduisent leurs capitaux propres|objectifs financiers à court terme]]. Selon une définition officielle donnée en juillet 2013 par le [[Forum pour l'investissement responsable]] (FIR), association réunissant les acteurs de l'ISR en France, et l'Association française de la gestion financière (AFG), association des acteurs du métier de la gestion, « L'ISR est un placement qui vise à concilier performance économique et impact social et environnemental en finançant les entreprises et les entités publiques qui contribuent au développement durable quel que soit leur secteur d'activité. En influençant la gouvernant et le comportement des acteurs, l'ISR favorise une économie responsable »<ref>{{Lien web|titre = L'AFG et le FIR donnent une nouvelle définition à l'ISR|url = http://www.boursorama.com/actualites/l-afg-et-le-fir-donnent-une-nouvelle-definition-a-l-isr-7b9a4fd7c8cf2466e003dfc0e21a4d46|consulté le = 2015-06-16}}.</ref>. L’ISR est encore trop récent et le recul insuffisant pour le vérifier de façon tangible et assez large, mais l’observation des fonds ISR les plus anciens laisse penser que leur rentabilité est comparable, voire parfois meilleure que celle des autres fonds<ref>[http://www.lafinancepourtous.com/Les-fonds-ISR-sont-ils-plus-ou.html Les fonds ISR sont-ils plus ou moins rentables que les autres ?].</ref>. Il faut également signaler le développement de toute une branche de la finance, la [[finance du carbone]], liée aux enjeux des [[gaz à effet de serre]]. Le projet [[Bluenext]] s'inscrit dans ce type d'activités. Durant le mois de janvier 2019, seize très grandes entreprises européennes (ENEL, [[Électricité de France|EDF]], ENGIE, EDP, [[Ferrovie dello Stato Italiane]], Iberdrola, Icade, Ørsted, [[Régie autonome des transports parisiens|RATP]], SNCF Réseau, Société du Grand Paris, SSE, Tennet, Terna, Tideway, Vasakronan) lancent le ''Corporate Forum on Sustainable Finance'', un réseau tourné vers le développement d'outils du financement vert<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Finance durable : les entreprises montent au créneau |url=https://www.latribune.fr/entreprises-finance/banques-finance/finance-durable-les-entreprises-montent-au-creneau-803845.html|périodique= [[La Tribune (France, 1985)|La Tribune]]|date=15 janvier 2019 |consulté le=13 février 2019}}.</ref>. === Systèmes d'information, numérique === {{Article détaillé|Informatique durable|Dématérialisation#Aspects environnementaux {{!}} Dématérialisation et développement durable|Impact environnemental du numérique|Sobriété numérique}} [[Fichier:Rear of rack at NERSC data center - closeup.jpg|200px|vignette|Centre de stockage des données.]] Il existe une croyance selon laquelle l'informatique serait « virtuelle » ou « immatérielle ». Dans les faits, le « [[Papier#Support d'information|zéro papier]] » est {{Citation|un mythe}}<ref>{{Lien web|url= http://www.journaldunet.com/solutions/intranet-extranet/interview/philippe-leroy-ecopy-l-objectif-zero-papier-dans-les-entreprises-est-un-mythe.shtml|titre= Philippe Leroy (eCopy) : « L'objectif zéro papier dans les entreprises est un mythe »|auteur= Philippe Leroy|date= 2008-7-30}}.</ref>. Une analyse qualitative des avantages et des inconvénients de la dématérialisation du point de vue du développement durable montre en effet que les choses ne sont pas si simples. En particulier, ce processus n'améliore pas la [[qualité environnementale]] des produits. L'[[informatisation]] massive de l'économie depuis une cinquantaine d'années, que l'on appelle aujourd'hui en France [[transformation numérique]], nous a fait passer dans une économie de l'« immatériel », dans laquelle l'augmentation des flux de [[Gestion d'entreprise|gestion]] pilotés par l'[[informatique]] s'est accompagnée d'une augmentation parallèle des flux de biens marchands, donc des quantités de [[Ressource naturelle|ressources naturelles]] consommées, comme le montre [[Jean-Marc Jancovici]]<ref>[http://www.manicore.com/documentation/serre/croissance.html La croissance économique fait-elle de l'effet de serre ?], paragraphe « Que peut-on espérer de la dématérialisation de l'économie ? ».</ref>. La transformation numérique concerne de plus en plus des usages de particuliers. Elle s'accompagne d'un [[Impact environnemental du numérique|impact environnemental]] important correspondant, selon un rapport de l'association française [[The Shift Project]] publié en octobre 2018, à 3,7 % des émissions de [[gaz à effet de serre]] mondiales<ref>« Pour une sobriété numérique : le nouveau rapport du Shift sur l'impact environnemental du numérique », [[The Shift Project]], 4 octobre 2018, [https://theshiftproject.org/article/pour-une-sobriete-numerique-rapport-shift/ lire en ligne].</ref>{{secsou}}, soit plus que le trafic aérien. Selon un rapport de juillet 2019 de la même association, la vidéo en ligne, ou [[streaming]] vidéo, représente à elle seule 1 % des émissions de gaz de effet de serre mondiales<ref>« Climat : l'insoutenable usage de la vidéo en ligne - Un cas pratique pour la sobriété numérique », [[The Shift Project]], juillet 2019, [https://theshiftproject.org/wp-content/uploads/2019/07/2019-01.pdf lire en ligne].</ref>. Selon Frédéric Bordage (GreenIT), la multiplication exponentielle des [[Internet des objets|objets connectés]] (internet des objets) est la principale responsable de l'impact environnemental du numérique au tournant des années 2020<ref>{{lien web|format=pdf|auteur=Frédéric Bordage|titre=Empreinte environnementale du numérique|site=GreenIT.fr|url=https://www.greenit.fr/wp-content/uploads/2019/10/2019-10-GREENIT-etude_EENM-rapport-accessible.VF_.pdf |consulté le= 8 juillet 2020|date=septembre 2019}}.</ref>. Les initiatives actuelles sur l'application des principes de développement durable en informatique concernent le plus souvent le matériel informatique proprement dit (recyclage<ref>Directive sur les [[déchets d'équipements électriques et électroniques]].</ref> et consommation électrique). Il existe une certification internationale pour les équipements, la [[certification TCO]], ainsi qu'une directive européenne sur les substances dangereuses, la [[directive RoHS]]. L'[[informatique durable]] ({{en anglais|green IT}}) se concentre essentiellement sur les bonnes pratiques portant sur le matériel informatique. Plus fondamentalement, le développement durable pose de nouveaux défis : faire face à l'augmentation des connaissances, gérer une nouvelle relation avec les clients, respecter des réglementations de plus en plus complexes<ref>Collectif, sous la direction de Philippe Tassin, ''Systèmes d'information et développement durable'', Hermès, {{p.|211-219}}.</ref>. Pour cela, il est nécessaire de restructurer les systèmes d'information selon une nouvelle architecture : celle du [[Informatique durable#Système d'information durable|système d'information durable]], combinant [[gestion des données de référence]] (MDM), [[système de gestion de règles métier]] (BRMS) et [[Business Process Management|gestion des processus métiers]] (BPM)<ref>Pierre Bonnet, ''Le système d'information durable'', Hermès, Paris, 2007.</ref>. L'application aux [[processus d'affaires]] vertueuse sur le plan du développement durable pose le problème du partage de l'[[information environnementale]] et sociale entre les entreprises et les [[administration publique|administrations publiques]], ainsi qu'avec leurs parties prenantes. Concernant l'application au volet environnemental proprement dit, on parle d'[[éco-informatique]] (les Américains emploient l'expression ''Green IT 2.0''). Les [[Système d'information|systèmes d'information]] actuels sont très hétérogènes et n'ont le plus souvent pas été conçus pour gérer une information à caractère [[Responsabilité sociétale|sociétal]]. Ainsi, les exigences de développement durable nécessitent-ils de structurer les informations utiles pour la gestion des [[programme (gestion de projet)|programmes]] concernés, et plus particulièrement pour la gestion des [[donnée (statistique)|données]] et la structuration de réseaux de compétence. Le Royaume-Uni a mis en place une régulation publique de l'information environnementale. La France mise sur l'effet de la [[loi relative aux nouvelles régulations économiques]] pour réguler l'économie. D'une façon générale, le développement durable pose le défi de [[Informatique durable#Gestion des informations non structurées|gérer une grande quantité d'informations non structurées]] ; pour cela, plusieurs méthodes sont apparues : les techniques du [[web sémantique]] s'appuyant sur des [[ontologie (informatique)|ontologies]] et des [[métadonnée]]s ; les projets d'[[ingénierie des connaissances]]. Un autre problème crucial qui se pose est de savoir quels sont les impacts de la course à la puissance informatique en matière environnementale, et si la fameuse [[loi de Moore]] est véritablement pertinente à long terme<ref>[http://developpement-durable.viabloga.com/news/le-developpement-durable-en-informatique Blog sur le développement durable, page consacrée à l'informatique].</ref>. {{qui|On}} constate que les ordinateurs et les logiciels sont généralement surdimensionnés par rapport aux besoins et que l'arrivée incessante de nouvelles versions de matériels et de logiciels a pour effet de diminuer la durée d'amortissement des équipements, donc de générer des déchets. La convergence entre l'internet et le développement durable fait l'objet des réflexions du forum TIC21<ref>[http://cdurable.info/+TIC21-le-Forum-international,793+.html TIC21, le Forum international développement durable, nouvelles technologies et société de l'information, aura lieu les 30 et 31 octobre 2007 à Valenciennes - Le Phénix], CDurable.info.</ref>. L'[[Association pour le développement des outils multimédias appliqués à l'environnement]] (ADOME)<ref>[http://www.planetecologie.org/Fr_default.html Planètécologie], site de L'[[Association pour le développement des outils multimédias appliqués à l'environnement]].</ref> a développé un moteur de recherche du développement durable, Ecobase 21, composé de {{Nombre|70000|liens}}{{secsou}}. === Communication === Avec la mise en place de programmes de développement durable dans les entreprises et de l’[[agenda 21]] dans les [[Collectivité territoriale|collectivités territoriales]], s’est posée, à partir de 2002, la question de la « communication sur le développement durable ». Autrement dit, comment sensibiliser l’opinion au développement durable, impliquer les professionnels, et parfois convaincre les décideurs ? Cette question a en partie trouvé sa réponse dans la création d'une direction du développement durable, qui est désormais perçue comme un poste stratégique dans l'entreprise. Une [[association loi de 1901]], le Collège des Directeurs du développement durable (C3D), participe à faire évoluer la fonction du directeur de développement durable<ref>{{Lien web|url=http://www.cddd.fr|titre=Collège des directeurs du développement durable}}.</ref>. Plusieurs autres pistes et éléments de réponse sont donnés par des professionnels<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Bruno Cohen-Bacrie|titre=Communiquer efficacement sur le développement durable|sous-titre=de l'entreprise citoyenne aux collectivités durables|éditeur=Les éditions Démos|lieu=Paris|année=2006|pages totales=133|isbn erroné=2-915647-14-3}}.</ref> : * « Il n’y a pas de [[communication]] miracle, mais un travail sur la durée ». En outre, il est souhaitable : « d’impliquer les associations, d'impliquer physiquement les citoyens (événements festifs, comités citoyens, témoignages{{etc.}}), et d’agir plus sur l’émotionnel, car on convainc souvent mieux avec des événements festifs que des arguments scientifiques ». Concernant éco-produits et éco-services, la communication doit mettre « simultanément en avant l’aspect environnement/social et les égo-promesses (être en meilleure santé, avoir une plus jolie peau{{etc.}}) »<ref>Selon Sauveur Fernandez, consultant à L'Éconovateur.</ref>{{Source insuffisante}}, sous peine de ne pas convaincre et de ne pas vendre. * « On passe d'une logique de conformité à une logique d'innovation », explique Michel Rios<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur=Patrick Cappelli|titre=La deuxième génération des directeurs du développement durable|url=http://www.strategies.fr/etudes-tendances/tendances/105492W/la-deuxieme-generation-des-directeurs-du-developpement-durable.html|date=13 novembre 2008|site=[[Stratégies|strategies.fr]]}}.</ref>. === Service après-vente === La mise en œuvre d'une démarche de développement durable dans le domaine du [[service après-vente]] se traduit le plus souvent par une politique de [[réparabilité]] des produits, qui peut permettre à l'entreprise de fidéliser ses clients et éviter l'[[obsolescence programmée]], source de coûts économiques et environnementaux élevés<ref>[http://e-rse.net/reparabilite-seb-obsolescence-programmee-durabilite-19184/ Peut-on rendre nos objets plus durables grâce à la réparabilité ?].</ref>. == Application opérationnelle dans les administrations == {{...}} === En France === {{Article connexe|Charte de l'environnement#Effets de la charte dans l'administration française}} La [[charte de l'environnement]], de valeur [[Constitution française du 4 octobre 1958|constitutionnelle]], dispose à l'{{nobr|article 6}} que « les politiques publiques doivent promouvoir un développement durable. À cet effet, elles concilient la protection et la mise en valeur de l'environnement, le développement économique et le progrès social »<ref>{{Légifrance|base= JORF|numéro= JUSX0300069L |texte= Loi constitutionnelle {{numéro|2005-205}} du 1 mars 2005 relative à la Charte de l'environnement}}.</ref>. Les [[Droit des marchés publics en France|marchés publics]], soumis à une réglementation stricte, peuvent intégrer des clauses environnementales et sociales, en vertu des articles L.2111-1 et L.2112-2 du [[code de la commande publique]]<ref name="l1" />. == Tableau synthétique == Le développement durable reste un concept pouvant être décliné selon de nombreux axes : ses fondements peuvent être vus comme étant philosophiques et/ou scientifiques, ses applications touchent tout autant le droit que les techniques de pointe ou la gouvernance. Le tableau ci-dessous présente les domaines dans lesquels le développement durable est appliqué, ainsi qu'une liste, non exhaustive, des articles associés. {{Développement durable}} == Critiques de la notion == [[Fichier:Amazonie deforestation.jpg|vignette|270px|La déforestation et l'augmentation de construction de routes dans la [[forêt amazonienne]] sont une importante préoccupation en raison de l'empiétement humain sur les [[Naturalité (environnement)|milieux naturels]], de l'augmentation de l'extraction de ressources et davantage de menaces pour la biodiversité.]] Le terme de « développement durable » a été critiqué pour le flou qui l'entoure<ref>[http://www.manicore.com/documentation/dd.html « À quoi sert le développement durable ? » de Jean-Marc Jancovici].</ref>. [[Luc Ferry]] écrit ainsi : « Je sais que l'expression est de rigueur, mais je la trouve si absurde, ou plutôt si floue qu'elle ne dit rien de déterminé. (…) qui voudrait plaider pour un « développement intenable » ! Évidemment personne ! […] L'expression chante plus qu'elle ne parle »<ref>{{Article |auteur1= Antoine Lagadec|titre= Protéger l'espèce humaine contre elle-même|périodique= Revue des Deux Mondes|mois= octobre|année= 2007|pages=75-79 |champ libre=Le développement durable : une idéologie ? Entretien avec [[Luc Ferry]] |lire en ligne= http://www.revuedesdeuxmondes.fr/article-revue/entretien-proteger-lespece-humaine-contre-elle-meme/|consulté le=24/04/2018 }}.</ref>. Le concept rencontre des critiques à plusieurs niveaux. Ainsi, {{Lien|langue=en|fr=John Baden}}<ref>Président de la [http://www.free-eco.org/ ''Foundation for Research on Economics and the Environment''], sur free-eco.org.</ref> considère que la notion de développement durable est dangereuse, car débouchant sur des mesures aux effets inconnus et potentiellement néfastes. Il écrit ainsi : {{Citation|en économie comme en écologie, c'est l'interdépendance qui règne. Les actions isolées sont impossibles. Une politique insuffisamment réfléchie entraînera une multiplicité d'effets pervers et indésirables, tant au plan de l'écologie qu'au plan strictement économique}}. À l'opposé de cette notion, il défend l'efficacité de la propriété privée pour inciter les producteurs et les consommateurs à économiser les ressources. Selon Baden, {{Citation|l'amélioration de la qualité de l'environnement dépend de l'économie de marché et de la présence de droits de propriété légitimes et garantis}}. Elle permet de maintenir l'exercice effectif de la responsabilité individuelle et de développer les mécanismes d'incitation à la protection de l'environnement. L'État peut dans ce contexte {{Citation|créer un cadre qui encourage les individus à mieux préserver l'environnement », en facilitant la création de fondations vouées à la protection de l'environnement}}<ref>John Baden, « [http://www.euro92.com/acrob/baden.pdf L'économie politique du développement durable] », document de l'ICREI.</ref>. Le philosophe [[Dominique Bourg]] craint une dérive vers des modèles de substitution à [[Durabilité#La durabilité faible|durabilité faible]], qui admettent que la destruction du [[capital naturel]] {{incise|qui découle immanquablement des activités économiques}} peut être compensée par la création de capital reproductible et donc de techniques diverses<ref>Entretien avec [[Dominique Bourg]], « Transition écologique, plutôt que développement durable », ''Vraiment durable'', 2012/1 ({{n°|1}}), {{p.|77-96}}, [https://www.cairn.info/revue-vraiment-durable-2012-1-page-77.htm lire en ligne] (consulté le 10 juillet 2020). Il résume sa pensée dans l'entretien donné dans ''Collapsus'', {{p.|22}} {{ISBN|9782226448972}}, Albin Michel 2020. Voir aussi [https://bookboon.com/fr/les-scenarios-de-la-durabilite-ebook ''Les scénarios de la durabilité''], ebook gratuit pour les étudiants, chez Bookboon, juillet 2018.</ref>. Dans le même ordre d'idées, certains auteurs, tels que les économistes américains {{Lien|langue=en|fr=David Pearce (economist)|texte=Pearce}} et Turner, par exemple, soutiennent en 1990, que la dégradation du [[capital naturel]] est irréversible, en soulignant que la capacité de l'environnement à assimiler les pollutions est limitée<ref>D. Pearce, K. Turner, ''Economics of natural resources and the environment'', Londres, Harvester Weatsheaf, 1990, 378 p.</ref>. D'autres auteurs, comme [[Paul Ekins]] en 2003, appartenant au courant de l'économie écologique, mettent en avant le caractère irremplaçable de certaines [[Ressource naturelle|ressources naturelles]], qui rend le capital naturel non substituable<ref>P. Ekins, ''« Identifying critical natural capital : conclusions about critical natural capital », Ecological Economic''s, vol. 44, {{numéro|2-3}}, 2003, {{p.|277-292}}.</ref>. Le développement durable est également critiqué en ce qu'il peut n'être qu'un outil des [[Pays développé|pays du Nord]] contre les [[pays en développement]] : la géographe spécialiste du Tiers-Monde [[Sylvie Brunel]], estime que les idées de développement durable peuvent servir comme paravent aux idées [[Protectionnisme|protectionnistes]] des pays du Nord pour empêcher le développement par le commerce des pays du Sud<ref>[[Sylvie Brunel]], ''À qui profite le développement durable'', 2008.</ref>. Selon elle, le développement durable {{Citation|légitime un certain nombre de barrières à l'entrée}}. En offrant ainsi un prétexte au protectionnisme des pays développés, {{Citation|le sentiment que donne le développement durable, c'est qu'il sert parfaitement le capitalisme}}. Certains auteurs dénoncent une dimension religieuse ou irrationnelle du développement durable. Sylvie Brunel parle ainsi de {{Citation|technique de marketing digne des grands prédicateurs}} et souligne ainsi que {{Citation|« le développement durable est le produit de la dernière mondialisation et de toutes les peurs qu’elle peut entraîner}}<ref>Sylvie Brunel, ''Naissance d’une religion : le développement durable'', conférence, 20 octobre 2007, Maison de la magie.</ref>. Pour [[Claude Allègre]], il s'agit d'une religion de la nature, qui a oublié que la préoccupation essentielle devait être l'homme : {{Citation|La moulinette écologique a, hélas, amplifié le mot « durable » et effacé le mot « développement » au fil des années. Nous revendiquons ici le respect de cette exigence dans son intégralité. Ce n’est pas parce qu’on défend la nature qu’on peut laisser de côté la culture}}<ref>[[Claude Allègre]], ''Ma vérité sur la planète'', {{p.|36}}.</ref>. D'autres penseurs soulignent encore les menaces potentielles pour les libertés individuelles que les idées au fondement du développement durable peuvent représenter. Le philosophe [[Luc Ferry]] voit par exemple dans les idées de [[Hans Jonas]] des idées potentiellement totalitaires et souligne les risques du développement durable à cet égard<ref>[[Luc Ferry]], ''[[Le Nouvel Ordre écologique]]'', 1992.</ref>. Les tenants de l'[[écologie politique]] considèrent que le terme de développement durable est un [[oxymore]] car les ressources naturelles sont finies alors que le mot « développement » présuppose, selon eux, une exploitation toujours plus importante, voire infinie, de ces ressources<ref>{{lien web|url= http://opee.u-strasbg.fr/spip.php?article187 | titre= Développement durable ou décroissance ? Repenser l'économie à partir du souci du bien être des générations futures| auteur= Frédéric Rognon|date= hiver 2009|consulté le= 3 décembre 2015}}.</ref>. Ainsi, [[Serge Latouche]], sous un angle économique<ref>{{lien web |url= http://www.decroissance.org/textes/latouche.pdf |format=pdf |titre= À bas le développement durable ! Vive la décroissance conviviale ! | auteur= Serge Latouche|consulté le= 21 juillet 2017}}.</ref>, ou Jean-Christophe Mathias, sous un angle philosophico-juridique, critiquent ce concept. Jean-Christophe Mathias estime que le concept de développement durable est {{citation|schizophrénique}} car il propose de régler des problèmes environnementaux par ce qui en est, selon lui, l'origine, à savoir la croissance économique continue<ref>Jean-Christophe Mathias, ''Politique de Cassandre - Manifeste républicain pour une écologie radicale'', Sang de la Terre (« La pensée écologique »), 2009.</ref>. Il considère que le développement durable, de même que le [[principe de précaution]], n'est pas adapté à une politique volontariste de protection de la nature car il donne à ses yeux la primauté à l'économie sur les questions sociale et environnementale. Serge Latouche, de son côté, interroge les différentes dénominations du concept, à savoir développement durable, soutenable ou supportable<ref>{{lien web|url= https://www.cairn.info/revue-mondes-en-developpement-2003-1-page-23.htm | titre= L'imposture du développement durable ou les habits neufs du développement, Revue Mondes en développement| auteur= Serge Latouche|date= 2003|consulté le= 3 décembre 2015}}.</ref> et conclut que le développement serait problématique du fait de la finitude de la planète. Il propose de sortir de l'« économicisme » et d'organiser la [[décroissance]]. L'éleveur Xavier Noulhianne critique la notion de développement durable car, selon lui, {{Citation|le paradigme majeur de ce Grand Récit est qu'il serait possible de construire un avenir pour tous dans un monde tel qu'il est, sans avoir à en modifier les fondements}}<ref>{{Bibliographie|Q87721172|page= 95}}.</ref> et qu'en particulier cette notion ne remettrait pas en cause l'industrialisation en cours des activités humaines et notre statut assigné d'administré ; elle concourrait même plutôt à renforcer leur légitimité. D’autres critiques estiment que les trois dimensions, écologique, sociale et économique, ne suffisent pas à refléter la complexité de la société contemporaine. C'est ainsi que l'organisation [[Cités et Gouvernements locaux unis]] (CGLU) a approuvé en 2010 la déclaration « La culture : quatrième pilier du développement »<ref>[http://agenda21culture.net/index.php?option=com_content&view=article&id=131%3Acultural-policies-and-sustainable-development-&catid=64&Itemid=58&lang=fr « La culture : quatrième pilier du développement »].</ref>, fruit du travail réalisé dans le cadre de l'[[Agenda 21 de la culture]]. Enfin, la définition classique du développement durable issue de la [[Rapport Brundtland|commission Brundtland]] (1987) peut apparaître à certains dépassée. En effet, il ne s'agirait aujourd'hui plus de viser, comme dans les années 1980, la satisfaction des besoins lointains de générations futures. C'est la satisfaction actuelle des besoins qui est maintenant compromise par les crises environnementales et sociales que connaît le {{s-|XXI}}. Il ne s'agit plus, selon cette critique, d'anticiper les problèmes, mais de les résoudre. Le développement durable pourrait alors laisser place à la notion de « développement désirable »<ref>{{Ouvrage|auteur=Thierry Kazazian|titre=Il y aura l'âge des choses légères|sous-titre=Design et développement durable au quotidien|éditeur=édiSens|lieu=Paris| année=2003|pages=192|isbn=978-2-908056-60-0| présentation en ligne=https://www.edisens.fr/Environnement/il-y-aura-l-age-des-choses-legeres-design-et-developpement-durable-au-quotidien|consulté le=24/04/2018}}.</ref>, terme employé par le designer [[Thierry Kazazian]], qui regroupe l'ensemble des solutions économiquement viables aux problèmes environnementaux et sociaux que connaît la planète. Ce nouveau mode de développement, facteur de croissance économique et d'emplois, serait une véritable « [[économie verte]] »<ref>{{Ouvrage|auteur=[[Pascal Canfin]]|préface=de [[Dominique Voynet]]|illustrateur=[[Yann Wehrling]]|titre=L'Économie verte expliquée à ceux qui n'y croient pas|éditeur=éditions [[Les Petits matins (maison d'édition)|Les Petits matins]]|année=2007|pages=152|isbn=978-2-915879-27-8|présentation en ligne=http://www.lespetitsmatins.fr/collections/leconomie-verte-expliquee-a-ceux-qui-ny-croient-pas/|consulté le=24/04/2018}}.</ref>, fondée sur l'[[Économie sociale|économie sociale et solidaire]], l'[[écoconception]], le [[Biodégradation|biodégradable]], le bio, la [[dématérialisation]], le [[réemploi]]-réparation-[[recyclage]], les [[Énergie renouvelable|énergies renouvelables]], le [[commerce équitable]] ou la [[Relocalisation économique|relocalisation]]. == Notes et références == === Notes === {{Références|taille=30|groupe=N}} === Références === {{Références nombreuses|taille=30}} == Voir aussi == {{Autres projets | wiktionary = développement durable | wikiquote = Développement durable | wikiversity = Développement durable }} === Bibliographie === {{Trop d'ouvrages|date=septembre 2015}} {{Catégorie principale}} * {{ouvrage|langue=fr|prénom=Farid|nom=Baddache|titre=Le Développement durable au quotidien|lieu=Paris|éditeur=D'organisation|année=2006|isbn=2708136070}}. * {{ouvrage|langue=fr|prénom=Damien|nom=Bazin|titre=Sauvegarder la nature|sous-titre=Une introduction au principe responsabilité de Hans Jonas|éditeur=Ellipses|année=2006|pages totales=128|isbn=9782729827182}}. * {{ouvrage|langue=fr|prénom=Dominique|nom=Bidou|titre=La Dynamique du développement durable|éditeur=Presses de l'université du Québec|année=2002}}. * {{ouvrage|langue=fr|prénom=Philippe|nom=Bihouix|lien auteur=Philippe Bihouix|titre=L'Âge des low tech|sous-titre=vers une civilisation techniquement soutenable|lieu=Paris|éditeur=Seuil|année=2014|pages totales=330}}<!-- point déjà présent --> * {{ouvrage|langue=fr|auteur=Lester Russell Brown|titre=Éco-économie|sous-titre=une autre croissance est possible, écologique et durable|lieu=Paris|éditeur=Seuil|année=2001}}. * {{ouvrage|langue=fr|lien auteur=Jared Diamond|prénom=Jared|nom=Diamond|titre=[[Effondrement (essai)|Effondrement]]|sous-titre=Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie|éditeur=Gallimard|année=2006|isbn=978-2-07-077672-6}}. * Serge Dufoulon, ''Le développement durable : la domestication de l’environnement'', colloque international de Bratislava. (GREG – Pays de Vysegrad). 2009, ([http://classiques.uqac.ca/contemporains/dufoulon_serge/developpement_durable/developpement_durable.html Lire en ligne]). * {{ouvrage|langue=fr|lien auteur1=Geneviève Férone|prénom1=Geneviève|nom1=Férone|prénom2=Dominique|nom2=Debas|prénom3=Anne-Sophie|nom3=Genin|titre=Ce que développement durable veut dire|lieu=Paris|éditeur=D'organisation|année=1995}}. * {{ouvrage|langue=fr|prénom1=Marguerite|nom1=Boutelet|prénom2=Jean-Claude|nom2=Fritz|lien auteur2=Jean-Claude Fritz|titre= L'ordre public écologique|sous-titre={{langue|en|Towards an ecological public order}}|éditeur=Bruylant|lieu=Bruxelles|année= 2005|ISBN=978-2-8027-1945-8}}. * {{ouvrage |langue=en |auteur institutionnel=Fondation [[Bertelsmann]]| titre=Winning Strategies for a Sustainable Future |année=2013 |pages totales=200 |lire en ligne=https://www.bertelsmann-stiftung.de/en/publications/publication/did/winning-strategies-for-a-sustainable-future-1/ }}. * Nicholas Georgescu-Roegen, ''Economics and Mankind’s Ecological Problem'', in ''U.S. Economic Growth from 1976 to 1986: Prospects, Problems, and Patterns'', vol. 7, The Limits to Growth, Joint Committee, Congress of the United States, Washington, U.S. Government Printing Office, 1976, {{p.|62-91}}. * Gérard Granier et Yvette Veyret, ''Développement durable. 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Norton]]|titre=Sustainability|sous-titre=a Philosophy of Adaptive Ecosystem Management|éditeur=University of Chicago Press|année=2005}}. * [[René Passet]], ''L'économique et le vivant'', {{1re|édition}} Payot 1979, {{2e|édition}} Économica 1995. * René Passet, ''Les fondements bioéconomiques d’un développement durable'', dans : ''Économie appliquée'' (Paris), 65, {{n°|2}}, juin 2012, {{p.|195-206}}. * {{ouvrage|langue=fr|prénom1=Gilles|nom1=Pennequin|prénom2=Antoine-Tristan|nom2=Mocilnikar|titre=L'Atlas du développement durable et responsable|lieu=Paris|éditeur=D'organisation|année=2011|pages totales=450|isbn=978-2-212-54690-3}}. * Emmanuelle Raynaud ''et al''., ''Le développement durable au cœur de l'entreprise : pour une approche transversale du développement durable'', Dunod, 2006. * Revue ''[[Développement durable et territoires]]''. === Filmographie === {{colonnes|taille=25|1= * [[Richard Fleischer]], ''[[Soleil vert]]'', 1973. * [[Robert Bresson]], ''[[Le Diable probablement]]'', 1977. * [[Godfrey Reggio]], ''[[Koyaanisqatsi]]'', 1983. * [[Jorge Furtado]], ''[[L'Île aux fleurs]]'' (''Ilha das Flores''), 1989. * [[Kevin Reynolds]], ''[[Rapa Nui (film)|Rapa Nui]]'', 1994. * [[Hubert Sauper]], ''[[Le Cauchemar de Darwin]]'', 2005. * [[Al Gore]], ''[[Une vérité qui dérange]]'', 2006. * [[Franny Armstrong]], ''[[L'Âge de la stupidité]]'', 2007. * [[Leonardo DiCaprio]], ''[[La Onzième Heure, le dernier virage]], ''2007. * [[Erwin Wagenhofer]], ''[[We Feed the World]]'', 2007. * [[Jean-Paul Jaud]], ''[[Nos enfants nous accuseront]]'', 2008. * [[Marie-Monique Robin]], ''[[Le Monde selon Monsanto]]'', 2008. * Robert Kenner, ''[[Food, Inc.]]'', 2009. * [[Yann Arthus-Bertrand]] et [[Luc Besson]], ''[[Home (film, 2009)|Home]]'', 2009. * [[Nicolas Hulot]], ''[[Le Syndrome du Titanic]]'', 2009. * [[Coline Serreau]], ''[[Solutions locales pour un désordre global]]'', 2010. * [[Jeremy Irons]] et Candida Brady, ''[[Trashed]]'', 2012. * [[Jonathan Nossiter]], ''Résistance naturelle'', 2014. * [[Cyril Dion]] et [[Mélanie Laurent]], ''[[Demain (film, 2015)|Demain]]'', 2015. * [[Fisher Stevens]] et [[Leonardo DiCaprio]], ''[[Avant le déluge (film, 2016)|Avant le déluge]]'' (''Before the flood''), 2016. }} === Articles connexes === {{début de colonnes|taille=30}} Voir {{Titre contient|durable}}. {{début de bloc solidaire}} ==== Concepts ==== * [[Durabilité]] * [[Facteur 4]] ==== Aspects philosophiques et éthiques ==== * [[Hypermodernité]] * [[Planétarisation]] * [[Éthique]], [[Éthique des affaires]], [[Éthique de l'environnement]], [[Naturphilosophie]] {{fin de bloc solidaire}} {{début de bloc solidaire}} ==== Pilotage ==== * [[Sommet de la Terre]] * [[Objectifs de développement durable]] * [[Gouvernance]] * [[Agenda 21]], [[agenda 21 local]] (collectivités locales) * [[Responsabilité sociétale des entreprises]] (entreprise) * [[Aménagement du territoire]] * [[Géonomie]] * [[Direction régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement]] * [[Organisation mondiale de l'environnement]] {{fin de bloc solidaire}} {{début de bloc solidaire}} ==== Aspects politiques et juridiques ==== * [[Charte de l'environnement]] * [[Droit de l'environnement]] * [[Droits de la nature]] {{fin de bloc solidaire}} {{début de bloc solidaire}} ==== Pilier environnemental ==== * [[Environnement]] * [[Écologie]] * [[Écologie industrielle]] * [[Émissions importées]] * [[Empreinte écologique]] * [[Énergie renouvelable]], [[Cogénération]] * [[Évaluation des écosystèmes pour le millénaire]] * [[Équilibre ponctué]] * [[Extinction de l'Holocène]] * [[Jour du dépassement]] * [[Management environnemental]] * [[Planétarisation]] * [[Qualité environnementale]] * [[Risques d'effondrements environnementaux et sociétaux]] * [[Recyclage]] * [[Sustainable Building Alliance]] {{fin de bloc solidaire}} {{début de bloc solidaire}} ==== Pilier social ==== * [[Sciences humaines et sociales]] * [[Capital humain]] * [[Intelligence sociale]] * [[Investissement socialement responsable]] * [[Maldéveloppement]] * [[Planification familiale]] {{fin de bloc solidaire}} {{début de bloc solidaire}} ==== Pilier économique ==== * [[Bioéconomie]]/[[Économie écologique]] * [[Commerce éthique]] * [[Commerce équitable]] * [[Écomodernisme]] * [[Finance du carbone]] * [[Fiscalité écologique]] * [[Taxe Tobin]] * [[Éco-communication]] * [[Écoblanchiment]] * [[Bonus-malus écologique]] * [[Écotaxe]] * [[Groupement régional d'animation et d'information sur la nature et l'environnement]] * [[Transition énergétique]] * [[Transition alimentaire]] * [[Éducation à l'environnement et au développement durable]] * [[Collège des hautes études de l'environnement et du développement durable]] * [[Fondation pour l'éducation à l'environnement]] * [[Responsabilité environnementale]] * [[Éducation relative à l'environnement]] * [[Centre permanent d'initiatives pour l'environnement]] {{fin de bloc solidaire}} {{fin de colonnes}} ==== Pilier culturel ==== * [[Éducation au développement]] * [[Programme de communication, d'éducation, de sensibilisation et de participation du public]] ==== Aspects religieux ==== * Pape {{nobr romains|Benoît XVI}}, encyclique ''[[Caritas in veritate]]'' * Pape François, encyclique ''[[Laudato si']]'' (2015) * [[Sauvegarde de la Création]] * [[Écologie intégrale]] === Liens externes === {{Liens}} * [[Bibliothèque nationale de France]] : [https://bnf.libguides.com/developpementdurable portail du développement durable] * [https://goodlife.leeds.ac.uk A Good Life For All Within Planetary Boundaries], ''[[Université de Leeds]]'' {{Palette|Changement climatique et énergie|Gestion des déchets|Sciences environnementales}} {{Portail|environnement|économie|sciences humaines et sociales|politique|climat|Altermondialisme|énergie|développement durable}} {{DEFAULTSORT:Developpement durable}} [[Catégorie:Développement durable| ]] [[Catégorie:Économie du développement]] [[Catégorie:Altermondialisme]] [[Catégorie:Socioéconomie]] [[Catégorie:Discipline académique]] [[Catégorie:Pédagogie]] [[Catégorie:Écologisme]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Direction%20r%C3%A9gionale%20de%20l%27Environnement
Direction régionale de l'Environnement
{{Infobox Organisation2 | création = [[1991]] | dissolution = [[2009]] - [[2011]] | siège = [[Paris]] | affiliation = [[Ministère de l'Écologie (France)|Ministère de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie]] }} [[Image:Siège-DIREN-Saint-Denis.JPG|thumb|right|Le siège de la DIREN à [[Saint-Denis (Réunion)|Saint-Denis]] (12 allée de la Forêt) est devenu un des sites de la [[Direction régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement|DEAL]] de [[La Réunion]]<ref>{{Lien web|url=http://www.reunion.developpement-durable.gouv.fr/site-de-la-providence-saint-denis-a16.html|titre=Site de La Providence (Saint-Denis)|date=28 janvier 2013|site=www.reunion.developpement-durable.gouv.fr|consulté le=11 mars 2016}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=http://www.envirobat-reunion.com/IMG/pdf_SIEGE_SOCIAL_DE_LA_DIREN_REUNION.pdf|titre=Siège de la DIREN Réunion|site=www.envirobat-reunion.com|consulté le=11 mars 2016}}</ref>.]] En [[France]], les '''directions régionales de l'Environnement''' (DIREN) étaient des [[Déconcentration|services déconcentrés]] de l'[[État en France|État français]] qui, sous l'autorité du préfet de région et des préfets de département, exerçaient certaines des attributions relevant du [[Ministère de l'Écologie (France)|ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de la Mer (MEEDDM)]]. == Historique == {{Article connexe|Direction régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement}} Les 26 DIREN, une par [[Région française|régions françaises métropolitaines et d'outre-mer]], ont été créées en [[1991]] à la suite de la fusion des délégations régionales à l'Architecture et à l'Environnement (DRAE), des services régionaux d'aménagement des eaux, des délégations de bassin et des services hydrologiques centralisateurs. Entre [[2009]] et [[2011]], la réorganisation du [[Ministère de l'Écologie (France)|MEEDDM]] a conduit à la création de nouvelles directions régionales : les [[Direction régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement|directions régionales de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement]] (DREAL) par fusion des [[Direction régionale de l'Équipement|directions régionales de l'Équipement]] (DRE), des [[Direction régionale de l'Industrie, de la Recherche et de l'Environnement|directions régionales de l'Industrie, de la Recherche et de l'Environnement]] (DRIRE) et des DIREN dans chaque région<ref name="decret-2009">{{Lien web |url=https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000020318222&dateTexte=20160225 |titre=Décret n° 2009-235 du 27 février 2009 relatif à l'organisation et aux missions des directions régionales de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement |site=legifrance.gouv.fr |consulté le=25 février 2016}}</ref>. == Missions == Les missions des DIREN étaient les suivantes : * organiser, coordonner et, le cas échéant, assurer le recueil, le regroupement, l'exploitation et la diffusion de l'ensemble des données et des connaissances relatives à l'environnement ; * participer à la définition et à la mise en œuvre des méthodes d'étude, d'aménagement, de gestion et de protection des milieux naturels et de leurs ressources, en veillant à l'adaptation de ces méthodes aux conditions régionales ; * évaluer les besoins en eau ainsi qu'élaborer et suivre les documents de planification dans le domaine des eaux superficielles, souterraines et des milieux aquatiques ; * coordonner l'action des services extérieurs chargés de la [[cartographie]] des risques naturels majeurs et de l'information sur ces risques ; * émettre des avis sur certaines études d'impact et veiller à une bonne insertion des grands équipements dans le milieu environnant ; * faire appliquer des législations relatives à l'[[eau]], à la protection des sites, à la protection de la [[nature]], aux études d'impact, à la [[publicité]] et aux enseignes et à la protection des [[paysage]]s, notamment pour le [[littoral]] et la [[montagne]], et, en lien avec les [[Service territorial de l'Architecture et du Patrimoine|services départementaux de l'Architecture et du Patrimoine]] (SDAP) et les [[Direction régionale des Affaires culturelles|directions régionales des Affaires culturelles]] (DRAC), à celles relatives à l'[[architecture]] et à la protection et à la mise en valeur du patrimoine architectural et urbain ; * assurer des missions d'inspection et de police relatives à la mise en œuvre de mesures de protection ; * participer à la formation du [[conseil scientifique régional du patrimoine naturel]] de la région et en assurer le secrétariat ; * instruire les demandes d'autorisation de travaux dans les sites inscrits et classés et rapporter devant la commission départementale de la nature, des paysages et des sites (CDNPS), réunie en formation « sites et paysages », les dossiers qui lui sont soumis ; * instruire les affaires relatives aux réserves naturelles et aux biotopes protégés qui sont examinées par la commission départementale de la nature, des paysages et des sites réunie en formation « [[nature]] » ; * rapporter devant la CDNPS les projets d'ouverture à l'urbanisation des espaces proches du rivage, tels que les prévoient les articles L. 146-4, alinéa 2, et L. 146-6 du [[code de l'urbanisme (France)|code de l'urbanisme]]. == Références == {{Références}} == Bibliographie == === Articles connexes === * [[Chronologie du droit de l'environnement en France]] * [[Liste des services déconcentrés de l'État français]] * [[Direction régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement]] (DREAL) === Liens externes === * [http://www.ecologique-solidaire.gouv.fr Site du Ministère de la Transition écologique et solidaire] {{Portail|conservation de la nature|environnement|politique française}} [[Catégorie:Organisme relevant du ministère de l'Écologie (France)]] [[Catégorie:Direction régionale]] [[Catégorie:Organisme public disparu en 2009]] [[Catégorie:Environnement en France]] [[Catégorie:Droit de l'environnement en France]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Deraeocoris
Deraeocoris
{{Taxobox début | animal | ''Deraeocoris'' |Deraeocoris ruber MHNT Forme Noire.jpg| ''[[Deraeocoris ruber]]''}} {{Taxobox | embranchement | Arthropoda }} {{Taxobox | classe | Insecta }} {{Taxobox | ordre |Hemiptera}} {{Taxobox | sous-ordre | Heteroptera }} {{Taxobox | famille |Miridae}} {{Taxobox | sous-famille | Deraeocorinae }} {{Taxobox | tribu | Deraeocorini }} {{Taxobox taxon | animal | genre | Deraeocoris | [[Carl Ludwig Kirschbaum|Kirschbaum]], [[1856 en science|1856]] }} {{Taxobox fin}} '''''Deraeocoris''''' est un [[genre (biologie)|genre]] d'[[insecte]]s [[hémiptères]] [[prédateur]]s du [[sous-ordre]] des [[hétéroptères]] (punaises), de la famille des [[Miridae]], de la [[sous-famille (biologie)|sous-famille]] des [[Deraeocorinae]], de la tribu des [[Deraeocorini]]. Les larves et les adultes ont pour proies principalement les [[acarien]]s, les [[Psylle (insecte)|psylle]]s, les [[puceron]]s et les [[thrips]] sur les [[arbre fruitier|arbres fruitiers]], la [[vigne]] et les cultures légumières. == Systématique == Le [[genre (biologie)|genre]] ''Deraeocoris'' a été décrit par l'[[entomologiste]] allemand [[Carl Ludwig Kirschbaum]] en 1856<ref>Kirschbaum 1855: Jahrb. Ver. naturk. Nassau 10, 170, 191.</ref>. == Espèces rencontrées en Europe == * ''Deraeocoris (Camptobrochis) pallens'' (Reuter, 1904) ** ''Deraeocoris (Camptobrochis) pallens pallens'' (Reuter, 1904) * ''[[Deraeocoris punctulatus|Deraeocoris (Camptobrochis) punctulatus]]'' (Fallén, 1807) * ''Deraeocoris (Camptobrochis) serenus'' (Douglas & Scott, 1868) * ''Deraeocoris (Deraeocoris) annulipes'' (Herrich-Schaeffer ,1842) * ''Deraeocoris (Deraeocoris) cardinalis'' (Fieber, 1858) * ''Deraeocoris (Deraeocoris) cordiger'' (Hahn, 1834) * ''[[Deraeocoris flavilinea|Deraeocoris (Deraeocoris) flavilinea]]'' (A. Costa, 1862) * ''Deraeocoris (Deraeocoris) morio'' (Boheman, 1852) * ''[[Deraeocoris olivaceus|Deraeocoris (Deraeocoris) olivaceus]]'' (Fabricius, 1777) * ''[[Deraeocoris punctum|Deraeocoris (Deraeocoris) punctum]]'' (Rambur, 1839) * ''[[Deraeocoris ribauti|Deraeocoris (Deraeocoris) ribauti]]'' Wagner, 1943 * ''[[Deraeocoris ruber|Deraeocoris (Deraeocoris) ruber]]'' (Linnaeus, 1758) * ''Deraeocoris (Deraeocoris) rutilus'' (Herrich-Schaeffer, 1838) * ''Deraeocoris (Deraeocoris) schach'' (Fabricius, 1781) * ''Deraeocoris (Deraeocoris) scutellaris'' (Fabricius, 1794) * ''Deraeocoris (Deraeocoris) trifasciatus'' (Linnaeus, 1767) * ''Deraeocoris (Deraeocoris) ventralis'' Reuter, 1904 ** ''Deraeocoris (Deraeocoris) ventralis ventralis'' Reuter, 1904 * ''Deraeocoris (Knightocapsus) lutescens'' (Schilling, 1837) * ''Deraeocoris (Knightocapsus) putoni'' (Montandon, 1885) * ''Deraeocoris (Plexaris) martini'' (Puton, 1887) ** ''Deraeocoris (Plexaris) martini martini'' (Puton, 1887) == Liste des espèces == Selon {{Bioref|CatalogueofLife|4 octobre 2019}} : {{colonnes|taille=25| * ''[[Deraeocoris addendus]]'' Linnavuori, 1960 * ''[[Deraeocoris africanus]]'' Poppius, 1914 * ''[[Deraeocoris ainoicus]]'' Kerzhner, 1979 * ''[[Deraeocoris albigulus]]'' Knight, 1921 * ''[[Deraeocoris alluaudi]]'' Poppius, 1912 * ''[[Deraeocoris alnicola]]'' Knight, 1921 * ''[[Deraeocoris alticallus]]'' Hsiao, 1941 * ''[[Deraeocoris angustiverticalis]]'' Ma & Liu, 2002 * ''[[Deraeocoris anhwenicus]]'' Hsiao, 1941 * ''[[Deraeocoris annulifemoralis]]'' Ma & Liu, 2002 * ''[[Deraeocoris annulipes]]'' (Herrich-Schaeffer, 1842) * ''[[Deraeocoris annulus]]'' Hsiao & Ren, 1983 * ''[[Deraeocoris apache]]'' Knight, 1921 * ''[[Deraeocoris aphidicidus]]'' Ballard, 1927 * ''[[Deraeocoris aphidiphagus]]'' Knight, 1921 * ''[[Deraeocoris apicatus]]'' Kerzhner & Schuh, 1995 * ''[[Deraeocoris appalachianus]]'' Knight, 1921 * ''[[Deraeocoris ater]]'' (Jakovlev, 1889) * ''[[Deraeocoris aterrimus]]'' Poppius, 1915 * ''[[Deraeocoris atramentarius]]'' Linnavuori, 1975 * ''[[Deraeocoris atriventris]]'' Knight, 1921 * ''[[Deraeocoris australicus]]'' Reuter, 1905 * ''[[Deraeocoris bakeri]]'' Knight, 1921 * ''[[Deraeocoris balli]]'' Knight, 1927 * ''[[Deraeocoris balticus]]'' Herczek & Gorczyca, 1991 * ''[[Deraeocoris barberi]]'' Knight, 1921 * ''[[Deraeocoris betulae]]'' Knight, 1921 * ''[[Deraeocoris biroi]]'' Poppius, 1915 * ''[[Deraeocoris borealis]]'' (Van Duzee, 1920) * ''[[Deraeocoris brachialis]]'' Stal, 1858 * ''[[Deraeocoris brevicornis]]'' Linnavuori, 1961 * ''[[Deraeocoris brevis]]'' (Uhler, 1904) * ''[[Deraeocoris breviusculus]]'' Poppius, 1915 * ''[[Deraeocoris brunneirostris]]'' Poppius, 1914 * ''[[Deraeocoris brunneolus]]'' Kerzhner & Schuh, 1995 * ''[[Deraeocoris brunnescens]]'' Kerzhner & Josifov, 1999 * ''[[Deraeocoris brunneus]]'' Poppius, 1912 * ''[[Deraeocoris bullatus]]'' Knight, 1921 * ''[[Deraeocoris callosus]]'' Poppius, 1912 * ''[[Deraeocoris capensis]]'' (Distant, 1904) * ''[[Deraeocoris cardinalis]]'' (Fieber, 1858) * ''[[Deraeocoris castaneae]]'' Josifov, 1983 * ''[[Deraeocoris caviscutum]]'' Wagner, 1963 * ''[[Deraeocoris celebensis]]'' Poppius, 1915 * ''[[Deraeocoris cerachates]]'' Uhler, 1894 * ''[[Deraeocoris ceylanus]]'' Poppius, 1914 * ''[[Deraeocoris claspericapilatus]]'' Kulik, 1965 * ''[[Deraeocoris cochise]]'' Razafimahatratra & Lattin, 1983 * ''[[Deraeocoris comanche]]'' Knight, 1921 * ''[[Deraeocoris conspicuus]]'' Ma & Liu, 2002 * ''[[Deraeocoris convexulus]]'' Knight, 1921 * ''[[Deraeocoris cordiger]]'' (Hahn, 1834) * ''[[Deraeocoris cribratoides]]'' Carvalho, 1957 * ''[[Deraeocoris crigi]]'' Leston & Gibbs, 1968 * ''[[Deraeocoris cupreus]]'' Ma & Liu, 2002 * ''[[Deraeocoris darjeelingensis]]'' Kerzhner & Schuh, 1995 * ''[[Deraeocoris davisi]]'' Knight, 1921 * ''[[Deraeocoris delagrangei]]'' (Puton, 1892) * ''[[Deraeocoris delicatus]]'' (Distant, 1884) * ''[[Deraeocoris dentifer]]'' Linnavuori, 1975 * ''[[Deraeocoris discoidalis]]'' (Poppius, 1912) * ''[[Deraeocoris dissimilis]]'' Ballard, 1927 * ''[[Deraeocoris diveni]]'' Knight, 1921 * ''[[Deraeocoris elegantulus]]'' Horvath, 1905 * ''[[Deraeocoris elongatus]]'' (Poppius, 1915) * ''[[Deraeocoris erythromelas]]'' Yasunaga & Nakatani, 1998 * ''[[Deraeocoris esau]]'' (Distant, 1904) * ''[[Deraeocoris fasciolus]]'' Knight, 1921 * ''[[Deraeocoris fenestratus]]'' (Van Duzee, 1917) * ''[[Deraeocoris finisterrensis]]'' Carvalho, 1985 * ''[[Deraeocoris flaviceps]]'' Ma & Liu, 2002 * ''[[Deraeocoris flavidus]]'' Poppius, 1915 * ''[[Deraeocoris flavilinea]]'' (A. Costa, 1862) * ''[[Deraeocoris fraserensis]]'' Razafimahatratra & Lattin, 1983 * ''[[Deraeocoris fujianensis]]'' Ma & Zheng, 1998 * ''[[Deraeocoris fulgidus]]'' (Van Duzee, 1914) * ''[[Deraeocoris fulvescens]]'' (Reuter, 1909) * ''[[Deraeocoris fulvus]]'' Knight, 1921 * ''[[Deraeocoris fusifrons]]'' Knight, 1921 * ''[[Deraeocoris gagnei]]'' Carvalho, 1985 * ''[[Deraeocoris gibbantennatus]]'' Yasunaga & Nakatani, 1998 * ''[[Deraeocoris gilensis]]'' Razafimahatratra & Lattin, 1983 * ''[[Deraeocoris gorokensis]]'' Carvalho, 1985 * ''[[Deraeocoris gracilicornis]]'' Poppius, 1911 * ''[[Deraeocoris grandis]]'' (Uhler, 1887) * ''[[Deraeocoris gressitti]]'' Carvalho, 1985 * ''[[Deraeocoris grisescens]]'' Poppius, 1915 * ''[[Deraeocoris guamensis]]'' Usinger, 1946 * ''[[Deraeocoris guizhouensis]]'' Ma & Zheng, 1997 * ''[[Deraeocoris hayashii]]'' Nakatani, 1996 * ''[[Deraeocoris hesperus]]'' Knight, 1921 * ''[[Deraeocoris hildebrandti]]'' Poppius, 1912 * ''[[Deraeocoris histricus]]'' (Stal, 1855) * ''[[Deraeocoris histrio]]'' (Reuter, 1876) * ''[[Deraeocoris horvathi]]'' Poppius, 1915 * ''[[Deraeocoris howanus]]'' Poppius, 1912 * ''[[Deraeocoris hyalinus]]'' Carvalho & Schaffner, 1973 * ''[[Deraeocoris incertus]]'' Knight, 1921 * ''[[Deraeocoris indianus]]'' Carvalho, 1957 * ''[[Deraeocoris indicus]]'' Poppius, 1915 * ''[[Deraeocoris inflaticeps]]'' Linnavuori, 1975 * ''[[Deraeocoris insularis]]'' Ma & Liu, 2002 * ''[[Deraeocoris insulicola]]'' Poppius, 1915 * ''[[Deraeocoris jacobsoni]]'' Poppius, 1914 * ''[[Deraeocoris josifovi]]'' Kerzhner, 1988 * ''[[Deraeocoris kaitakiensis]]'' Carvalho, 1985 * ''[[Deraeocoris kenianus]]'' Poppius, 1912 * ''[[Deraeocoris kennicotti]]'' Knight, 1921 * ''[[Deraeocoris kerzhneri]]'' Josifov, 1983 * ''[[Deraeocoris kimotoi]]'' Miyamoto, 1965 * ''[[Deraeocoris knightonius]]'' Razafimahatratra & Lattin, 1983 * ''[[Deraeocoris lamia]]'' Linnavuori, 1973 * ''[[Deraeocoris langannus]]'' Linnavuori, 1975 * ''[[Deraeocoris laricicola]]'' Knight, 1921 * ''[[Deraeocoris limbatus]]'' Miller, 1956 * ''[[Deraeocoris lucidus]]'' Linnavuori, 1975 * ''[[Deraeocoris luridipes]]'' Knight, 1921 * ''[[Deraeocoris lutescens]]'' (Schilling, 1837) * ''[[Deraeocoris lutulentus]]'' (Distant, 1904) * ''[[Deraeocoris maculatus]]'' Ballard, 1927 * ''[[Deraeocoris madisonensis]]'' Akingbohungbe, 1972 * ''[[Deraeocoris majesticus]]'' Ma & Liu, 2002 * ''[[Deraeocoris malayus]]'' Poppius, 1914 * ''[[Deraeocoris manitou]]'' (Van Duzee, 1920) * ''[[Deraeocoris maoricus]]'' Woodward, 1950 * ''[[Deraeocoris martini]]'' (Puton, 1887) * ''[[Deraeocoris membranalis]]'' Carvalho, 1985 * ''[[Deraeocoris morio]]'' (Boheman, 1852) * ''[[Deraeocoris morobensis]]'' Carvalho, 1985 * ''[[Deraeocoris morosus]]'' Linnavuori, 1975 * ''[[Deraeocoris mutatus]]'' Knight, 1921 * ''[[Deraeocoris navajo]]'' Knight, 1921 * ''[[Deraeocoris nebulosus]]'' (Uhler, 1872) * ''[[Deraeocoris neocaledonicus]]'' Poppius, 1915 * ''[[Deraeocoris nigrifrons]]'' Knight, 1921 * ''[[Deraeocoris nigritulus]]'' (Knight, 1921) * ''[[Deraeocoris nigriventris]]'' Poppius, 1914 * ''[[Deraeocoris nigropectus]]'' Hsiao, 1941 * ''[[Deraeocoris nigropunctatus]]'' Lindberg, 1958 * ''[[Deraeocoris nitenatus]]'' (Knight, 1921) * ''[[Deraeocoris nubilus]]'' Knight, 1921 * ''[[Deraeocoris obscuriventris]]'' Poppius, 1912 * ''[[Deraeocoris oculatus]]'' (Reuter, 1904) * ''[[Deraeocoris olivaceus]]'' (Fabricius, 1777) * ''[[Deraeocoris omeiensis]]'' Hsiao & Ren, 1983 * ''[[Deraeocoris onphoriensis]]'' Josifov, 1992 * ''[[Deraeocoris oparicus]]'' Linnavuori, 1975 * ''[[Deraeocoris orientalis]]'' (Distant, 1904) * ''[[Deraeocoris ornandus]]'' Distant, 1904 * ''[[Deraeocoris ornatus]]'' Knight, 1921 * ''[[Deraeocoris ostentans]]'' (Stal, 1855) * ''[[Deraeocoris pallens]]'' (Reuter, 1904) * ''[[Deraeocoris pallidicornis]]'' Josifov, 1983 * ''[[Deraeocoris pallidipennis]]'' Reuter, 1905 * ''[[Deraeocoris pallidomaculatus]]'' Poppius, 1915 * ''[[Deraeocoris pallidulus]]'' Poppius, 1915 * ''[[Deraeocoris piceicola]]'' Knight, 1927 * ''[[Deraeocoris picipes]]'' Knight, 1921 * ''[[Deraeocoris pilipes]]'' (Reuter, 1879) * ''[[Deraeocoris pilosulus]]'' Lindberg, 1940 * ''[[Deraeocoris pinicola]]'' Knight, 1921 * ''[[Deraeocoris planus]]'' Xu, Ma, & Liu, 2005 * ''[[Deraeocoris plebejus]]'' Poppius, 1915 * ''[[Deraeocoris poecilus]]'' (McAtee, 1919) * ''[[Deraeocoris ponapensis]]'' Carvalho, 1956 * ''[[Deraeocoris pseudokerzhneri]]'' Ma & Zheng, 1998 * ''[[Deraeocoris punctulatus]]'' (Fallen, 1807) * ''[[Deraeocoris punctum]]'' (Rambur, 1839) * ''[[Deraeocoris putoni]]'' (Montandon, 1885) * ''[[Deraeocoris qinlingensis]]'' Qi & Lu, 2006 * ''[[Deraeocoris quercicola]]'' Knight, 1921 * ''[[Deraeocoris ribauti]]'' Wagner, 1943 * ''[[Deraeocoris ruber]]'' (Linnaeus, 1758) * ''[[Deraeocoris rubiceps]]'' Nakatani, 1996 * ''[[Deraeocoris rubripes]]'' Kelton, 1980 * ''[[Deraeocoris rubroclarus]]'' Knight, 1921 * ''[[Deraeocoris rufiventris]]'' Knight, 1921 * ''[[Deraeocoris rufus]]'' Distant, 1904 * ''[[Deraeocoris rutilus]]'' (Herrich-Schaeffer, 1838) * ''[[Deraeocoris ryukyuensis]]'' Nakatani, 1996 * ''[[Deraeocoris sacratus]]'' Kirkaldy, 1902 * ''[[Deraeocoris salicis]]'' Josifov, 1983 * ''[[Deraeocoris sanghonami]]'' Lee & Kerzhner, 1995 * ''[[Deraeocoris sauteri]]'' Poppius, 1915 * ''[[Deraeocoris sayi]]'' (Reuter, 1876) * ''[[Deraeocoris schach]]'' (Fabricius, 1781) * ''[[Deraeocoris schuhi]]'' Razafimahatratra & Lattin, 1983 * ''[[Deraeocoris schwarzii]]'' (Uhler, 1893) * ''[[Deraeocoris scutellaris]]'' (Fabricius, 1794) * ''[[Deraeocoris scutellarisanus]]'' Carvalho, 1957 * ''[[Deraeocoris serenus]]'' (Douglas & Scott, 1868) * ''[[Deraeocoris sexvittatus]]'' Poppius, 1912 * ''[[Deraeocoris seychellensis]]'' Distant, 1913 * ''[[Deraeocoris shastan]]'' Knight, 1921 * ''[[Deraeocoris signatus]]'' (Distant, 1904) * ''[[Deraeocoris signoreti]]'' Poppius, 1914 * ''[[Deraeocoris similis]]'' (Distant, 1904) * ''[[Deraeocoris sordidus]]'' Poppius, 1915 * ''[[Deraeocoris subtilis]]'' Poppius, 1912 * ''[[Deraeocoris tibialis]]'' (Reuter, 1903) * ''[[Deraeocoris tinctus]]'' Knight, 1921 * ''[[Deraeocoris triannulipes]]'' Knight, 1921 * ''[[Deraeocoris trifasciatus]]'' (Linnaeus, 1767) * ''[[Deraeocoris trukensis]]'' Carvalho, 1956 * ''[[Deraeocoris tsugae]]'' Bliven, 1956 * ''[[Deraeocoris ulmi]]'' Josifov, 1983 * ''[[Deraeocoris uniformis]]'' (Distant, 1904) * ''[[Deraeocoris validus]]'' (Reuter, 1909) * ''[[Deraeocoris vanduzeei]]'' Knight, 1921 * ''[[Deraeocoris ventralis]]'' Reuter, 1904 * ''[[Deraeocoris wangi]]'' Ma & Liu, 2002 * ''[[Deraeocoris wauensis]]'' Carvalho, 1985 * ''[[Deraeocoris yasunagai]]'' Nakatani, 1995 * ''[[Deraeocoris zarudnyi]]'' Kiritshenko, 1952 * ''[[Deraeocoris zoui]]'' Ma & Zheng, 1997 }} == Galerie == <gallery mode="packed"> Fichier:Deraeocoris flavilinea female.jpg|''Deraeocoris flavilinea'' femelle Fichier:20170522 Deraeocoris lutescens Lohja Finland Petro Pynnönen.jpg|''Deraeocoris lutescens'' Fichier:Deraeocoris nebulosus P1110739b.jpg|''Deraeocoris nebulosus'' Fichier:Deraeocoris olivaceus01.jpg|''Deraeocoris olivaceus'' Fichier:2019 06 23 Deraeocoris punctum.jpg|''Deraeocoris punctum'' Fichier:Deraeocoris ruber 05.JPG|''Deraeocoris ruber'' Fichier:Deraeocoris rutilus 3.jpg|''Deraeocoris rutilus'' Fichier:Miridae - Deraeocoris schach-000.JPG|''Deraeocoris schach'' Fichier:Deraeocoris scutellaris 01.JPG|''Deraeocoris scutellaris'' Fichier:Deraeocoris ribauti.jpg|''[[Deraeocoris ribauti]]'' </gallery> == Liens externes == {{Autres projets|commons=Category:Deraeocoris|wikispecies=Deraeocoris}} * {{BioLib|taxon|72435|''Deraeocoris'' Kirschbaum, 1856|consulté le=4 octobre 2019 }} * {{CatalogueofLife | 43CC | ''Deraeocoris'' | consulté le=11 décembre 2020 }} * {{Faunaeur2|157fc995-4ca0-49b5-bcb8-96ab90505179|''Deraeocoris'' Kirschbaum, 1856|consulté le=10 septembre 2021}} * {{ITIS|104580|''Deraeocoris'' Kirschbaum, 1856|consulté le=4 octobre 2019 }} * {{NCBI|191323|''Deraeocoris'' Kirschbaum, 1856|consulté le=4 octobre 2019 }} * {{TPDB|253108|''Deraeocoris'' Kirschbaum 1856|consulté le=4 octobre 2019 }} == Notes et références == {{Références}} {{Portail|entomologie}} [[Catégorie:Genre d'Hétéroptères (nom scientifique)]] [[Catégorie:Miridae]] [[Catégorie:Taxon décrit en 1856]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9claration%20universelle%20des%20droits%20de%20l%27homme
Déclaration universelle des droits de l'homme
{{Homon|Déclaration}} {{Infobox Norme juridique | désignation courte = Déclaration universelle des droits de l'homme | image = Eleanor Roosevelt UDHR.jpg | upright = | légende = [[Eleanor Roosevelt]] tenant la version anglaise de la DUDH en novembre [[1949]]. | titre = Déclaration universelle des droits de l'homme | abréviation = DUDH | référence = | organisation internationale = [[Organisation des Nations unies]] (ONU) | pays = | territoire d'application = <!-- Si différent du pays ou de l'organisation internationale --> | langue = [[Langues officielles de l'Organisation des Nations unies|Langues officielles de l'ONU]] : [[anglais]], [[arabe]], [[langues chinoises|chinois]], [[espagnol]], [[français]] et [[russe]]<br />518 traductions approuvées en 2019<ref>[https://www.ohchr.org/FR/UDHR/Pages/Introduction.aspx À propos du projet de traduction de la Déclaration universelle des droits de l'homme]</ref>{{;}}<ref>Record mondial du [[Livre Guinness des records|Guinness Book]] du document le plus traduit au monde. (ONU, « [http://www.un.org/fr/documents/udhr/translations.shtml DUDH : Le document le plus traduit au monde] »).</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Bureau des droits de l'homme de l'ONU |url=http://www.ohchr.org/EN/UDHR/Pages/Introduction.aspx |titre=Official UN Universal Declaration of Human Rights Home Page |consulté le=23 février 2013}}.</ref> | type de norme = Déclaration de droits | branche = Droit international des droits de l'homme | rédacteur = Comité de rédaction de 18 membres présidé par [[Eleanor Roosevelt]] | législature = | gouvernement = | ouverture à la signature = | adoption = Assemblée générale des Nations unies, résolution 217 (III) A du {{Date|10|décembre|1948}} | signature = | sanction = | promulgation = | entrée en vigueur = | version en vigueur = | modifications = | abrogation = | lire en ligne = [[Fichier:Universal Declaration of Human Rights - frn - grd.ogg|centré|alt="Enregistrement audio de la déclaration universelle des droits de l'Homme."]]<br>[[wikisource:fr:Déclaration universelle des Droits de l'Homme|Sur Wikisource]] | précédent = | suivant = }} La '''Déclaration universelle des [[droits de l'homme]]''' ('''DUDH''') est adoptée par l'[[Assemblée générale des Nations unies]] le {{Date|10|décembre|1948}} à [[Paris]], au [[palais de Chaillot]], par la {{nobr|[[Résolution de l'Assemblée générale des Nations unies|résolution]] 217 (III) A}}<ref>[http://www.un.org/ga/search/view_doc.asp?symbol=A/RES/217%28III%29 Résolution 217 (III) du 10 décembre 1948 (Charte internationale des droits de l'homme)].</ref>. Elle précise les [[Droits de l'homme|droits fondamentaux de l'homme]]. Sans véritable portée [[Droit|juridique]] en tant que tel, ce texte est une [[Annonce légale|proclamation]] de [[droit]]s ; par conséquent, il n'a qu'une valeur déclarative. Sur les 58 [[États membres de l'ONU]] à l'époque, quarante-huit ont adopté cette [[charte]] universelle. Aucun État ne s'est prononcé contre, mais huit se sont abstenus et deux n'ont pas pris part au vote<ref>{{lien web |titre=UNBISnet |url=https://web.archive.org/web/20190121232151/http://unbisnet.un.org:8080/ipac20/ipac.jsp?session=14O243550E15G.60956&profile=voting&uri=full=3100023~!909326~!676&ri=1&aspect=power&menu=search&source=~!horizon |site=[[Internet Archive]] |consulté le=29-04-2023}}.</ref>. Parmi les huit abstentionnistes, l'[[République d'Afrique du Sud (1961-1994)|Afrique du Sud]], qui appliquait alors l'[[apartheid]], refusait l'affirmation du droit à l'[[égalité devant la loi]] sans distinction de naissance ou de race et l'[[Arabie saoudite]] contestait l'[[Égalité sociale|égalité homme-femme]]. La [[République populaire de Pologne|Pologne]], la [[République socialiste tchécoslovaque|Tchécoslovaquie]], la [[République fédérative socialiste de Yougoslavie|Yougoslavie]], l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]], l'[[République socialiste soviétique d'Ukraine|Ukraine]] et la [[République socialiste soviétique de Biélorussie|Biélorussie]]<ref>L'[[République socialiste soviétique d'Ukraine|Ukraine]] et la [[République socialiste soviétique de Biélorussie|Biélorussie]] avaient leurs propres sièges à l'ONU bien que [[République socialiste soviétique|républiques constitutives de l'Union soviétique]].</ref> se sont quant à elles abstenues en raison d'un différend concernant la définition du principe fondamental d'[[Universalisme moral|universalité]] tel qu'il est énoncé dans l'{{nobr|alinéa 1}} de l'{{nobr|article 2}}. Enfin, les deux États n'ayant pas pris part au vote sont le [[Royaume mutawakkilite du Yémen|Yémen]] et le [[Honduras]]<ref>[http://www.axl.cefan.ulaval.ca/monde/ONU-decl_univers-droits-1948.htm#:~:text=Organisation%20des%20Nations%20unies&text=Les%20pays%20participants%20%C3%A0%20l,de%20la%20Seconde%20Guerre%20mondiale. Site axl.cefan.ulaval.ca, page sur la Déclaration universelle des droits de l'Homme], consulté le 19 novembre 2020.</ref>. Le texte énonce les droits fondamentaux de l'individu, leur reconnaissance, et leur respect par la loi. Il comprend aussi un préambule avec huit considérations reconnaissant la nécessité du respect inaliénable de droits fondamentaux de l'homme par tous les pays, nations et régimes politiques, et qui se conclut par l'annonce de son approbation et sa proclamation par l'Assemblée générale des Nations unies. Le texte du préambule et de la Déclaration est invariable, on ne peut pas le modifier. Sa version en français, composée de 30 articles, est un original officiel, signé et approuvé par les membres fondateurs de l'[[Organisation des Nations unies]], et non une traduction approuvée. Cependant, depuis 1948 et sa promulgation, le terme de « [[droits humains]] » est d'usage courant dans la plupart des langues dans lesquelles il a été traduit. == Genèse et rédaction == De 1946 à 1948, les délégués des Nations unies se sont consacrés à l'élaboration de la Déclaration. Créée en 1946 par le [[Conseil économique et social des Nations unies|Conseil économique et social]], la Commission nucléaire des droits de l'homme a fixé comme principal mandat de la nouvelle [[Commission des droits de l'homme des Nations unies|Commission des droits de l'homme]] l'élaboration d'une charte internationale<ref>{{Lien web|titre = Commission nucléaire des droits de l'homme - Déclaration universelle des droits de l'homme : histoire de sa rédaction - Guide de recherche - Bibliohtèque Dag Hammarskjöld|url = http://research.un.org/fr/undhr/nuclearcommission|site = research.un.org|consulté le = 2015-04-17}}.</ref>. Au début de l'année 1947, lors de sa première session, la Commission des droits de l'homme a établi un Comité de rédaction. Initialement composé de la présidente, Eleanor Roosevelt, du vice-président, P.C. Chang, et du rapporteur, [[Charles Malik]], le Comité de rédaction sera élargi dans un second temps. Il se compose des membres suivants<ref>{{Lien web|titre = Comité de rédaction - Déclaration universelle des droits de l'homme : histoire de sa rédaction - Guide de recherche - Bibliohtèque Dag Hammarskjöld|url = http://research.un.org/fr/undhr/draftingcommittee|site = research.un.org|consulté le = 2015-04-17}}.</ref> : * [[Eleanor Roosevelt]], 1884-1962, [[États-Unis]], présidente du Comité de rédaction ; * [[P. C. Chang]], 1893-1957, [[République de Chine (1912-1949)|Chine]], vice-président du Comité de rédaction ; * [[Émile Saint-lot]], 1904-1976, [[Haïti]], rapporteur du Comité de rédaction. La lecture de la DUDH a été faite pour la première fois devant l'assemblée générale de l'ONU par son rapporteur, Émile Saint-Lot ; *[[Charles Malik]], 1906-1987, [[Liban]], rapporteur de la Commission des droits de l'homme ; * [[William Roy Hodgson]], 1892-1958, [[Australie]], membre de la Commission des droits de l'homme ; * [[Hernán Santa Cruz]], 1906-1999, [[Chili]], membre de la Commission des droits de l'homme ; * [[René Cassin]], 1887-1976, [[France]], membre de la Commission des droits de l'homme ; * [[Alexandre Bogomolov]], 1900-1969, [[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]], membre de la Commission des droits de l'homme ; * [[Charles Dukes]], 1880-1948, [[Royaume-Uni]] , membre de la Commission des droits de l'homme ; * [[John Peters Humphrey]], 1905-1980, [[Canada]], directeur de la Division des droits de l'homme des Nations unies. Le Comité de rédaction se réunit pour sa première session du 9 au 25 juin 1947, puis pour une deuxième session du 3 au 21 mai 1948. Le projet de Déclaration rédigé par le Comité et transmis pour discussion à la [[Commission des droits de l'homme des Nations unies|Commission des droits de l'homme]], puis au [[Conseil économique et social des Nations unies|Conseil économique et social]], et enfin à l'[[Assemblée générale des Nations unies|Assemblée générale]]. De nombreux amendements et propositions seront encore proposés par les États membres de l'ONU au sein de ces différents organes. == Structure == La structure qui sous-tend la Déclaration apparaît dans sa seconde version préparatoire, élaborée par [[René Cassin]]. Se démarquant du premier jet de [[John Peters Humphrey]], simple liste de droits conforme au modèle du ''{{langue|en|{{page h'|Bill of Rights}}}}'' de nombreux [[États des États-Unis|États américains]], ce texte commence par un préambule {{citation|à la manière française}}<ref>{{Lien web|auteur1=Christine Fauré|titre=Réflexions sur la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948|url=https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00344901|site=halshs.archives-ouvertes.fr|date=2008.12.06|page=4}}.</ref>. Il consacre ensuite ses premiers articles à l'énoncé de principes généraux, destinés à guider l'interprétation des dispositions détaillées qu'ils précèdent, imitant sur ce point le [[Code civil (France)|Code civil français]], dont les six premiers articles répondent au même objectif{{sfn|Glendon|2002|p=[https://books.google.fr/books?id=eUP4Jw2aHz8C&q=structure%20napol%C3%A9on 102]}}. Cette structure a par ailleurs été comparée par René Cassin à celle du [[Portique (architecture)|portique]] d'un [[temple grec]] : une succession de considérations comparables à des [[Marche (escalier)|marches]], quatre [[Colonne (architecture)|colonnes]] constituées par les droits individuels, familiaux, sociaux et politiques et un [[Fronton (architecture)|fronton]] unifiant l'ensemble dans une même vision de l'humanité<ref>{{Chapitre|auteur1=Abelardo Lobato Casado|titre ouvrage=Lexique des termes ambigus et controversés sur la vie, la famille et les questions éthiques|passage=810|éditeur=P. Téqui|date=2005|pages totales=1001|isbn=9782740311103|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=CWFLRR8okWkC&pg=PA810|consulté le=2018-11-29|titre=Nouveaux droits de l'homme}}.</ref>, composé des trois derniers articles du texte{{sfn|Glendon|2002|loc=[https://books.google.fr/books?hl=fr&id=eUP4Jw2aHz8C&q=pediment « The Pediment »]}}. == Précurseurs possibles == {{Article détaillé|Droits de l'homme}} [[Image:Cyrus Cylinder.jpg|vignette|Le [[cylindre de Cyrus]] est parfois considéré comme la première déclaration des droits de l'homme de l'histoire<ref>[https://www.lemonde.fr/culture/article/2010/02/07/le-cylindre-de-cyrus-enjeu-diplomatique_1302380_3246.html Le cylindre de Cyrus, enjeu diplomatique].</ref>.]] Certains affirment que la première déclaration des droits de l'homme connue serait celle transcrite sur le [[cylindre de Cyrus]], rédigé par [[Cyrus II|Cyrus le Grand]], fondateur de l'[[Empire perse]] en {{Date|-539}}<ref>Michael Woods, Mary B. Woods, ''Seven Wonders of the Ancient Middle East'', publié par Twenty-First Century Books, 2008, p. 28 : {{Citation|Some modern scholars have called these words the world's first declaration of human rights}}.</ref>. === Théories du contrat social === Certains auteurs, tels [[Norberto Bobbio]], affirment que la Déclaration de 1948 trouve ses sources dans l'émergence du [[droit naturel]], des théories du [[Contractualisme|contrat social]] (en particulier celle de [[John Locke|Locke]]) et dans l'[[individualisme]] qui aurait remplacé l'[[holisme]] des communautés antérieures<ref>[[Norberto Bobbio]], ''Le Futur de la démocratie'', cf. la {{1re}} partie et l'introduction.</ref>. Il y aurait ainsi une filiation directe entre le [[jusnaturalisme]] de certaines philosophies du [[siècle des Lumières]], et l'adoption de documents comme la [[Déclaration des droits]] anglaise, la [[Déclaration des Droits (États-Unis)|Déclaration des Droits américaine]] et la [[Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789|Déclaration des droits de l'homme et du citoyen]] française. D'autres soulignent toutefois des divergences considérables entre les « théories contractualistes » ([[Thomas Hobbes|Hobbes]], [[John Locke|Locke]] et [[Jean-Jacques Rousseau|Rousseau]] — théories qui d'ailleurs divergent entre elles, Hobbes et Rousseau pouvant être assimilés au [[positivisme juridique]]) et la formulation de la Déclaration de 1789<ref>[[Étienne Balibar]], [http://ciepfc.rhapsodyk.net/article.php3?id_article=84 « La proposition de l'égaliberté »], conférence du 27 novembre 1989. Une version abrégée a été publiée sous le titre « Droits de l'homme et droits du citoyen : la dialectique moderne de l'égalité et de la liberté », dans ''Les Frontières de la démocratie'', Éditions la Découverte, Paris 1992.</ref>{{,}}<ref>Dans ''Les Droits de l'homme et le droit naturel'' (PUF, 1989), [[Blandine Barret-Kriegel]] insiste sur la différence entre la [[loi naturelle]] et le [[droit naturel]], et affirme que les droits de l'homme ne sont ni liés à l'individualisme, ni à la [[théorie du sujet]], mais à une certaine conception de l'humanité, présente dans l'[[école de Salamanque]]. Voir par exemple la conclusion de l'ouvrage.</ref>. === Seconde Guerre mondiale === Durant la [[Seconde Guerre mondiale]], les [[Alliés de la Seconde Guerre mondiale|Alliés]] adoptèrent les « [[quatre libertés]] » : la [[liberté d'expression]], la [[liberté de religion]], la liberté de vivre à l'abri du [[besoin]] et la liberté de vivre à l'abri de la [[peur]], comme leurs buts fondamentaux dans ce conflit. La [[Charte des Nations unies]] réaffirme la {{Citation|foi dans les droits fondamentaux de l'homme, dans la dignité et la valeur de la personne humaine}}, et engage tous les États membres à promouvoir {{Citation|le respect universel et effectif des droits de l'homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion.}}<ref>Charte des Nations unies, préambule et article 56.</ref> Lorsque les atrocités commises par l'[[Troisième Reich|Allemagne nazie]] furent connues, après la Seconde Guerre mondiale, le consensus au sein de la communauté internationale était que la Charte ne définissait pas suffisamment les droits auxquels elle faisait référence<ref>{{en}} [http://www.udhr.org/history/overview.htm#Cataclysm%20and%20World%20Response ''Cataclysm and World Response''], Universal Declaration of Human Rights.</ref>{{,}}<ref>{{en}} [http://www.udhr.org/Introduction/question4.htm ''Didn't Nazi tyranny end all hope for protecting human rights in the modern world?''], Universal Declaration of Human Rights.</ref>. Une déclaration précisant les droits des individus était nécessaire afin de renforcer les dispositions de la Charte sur les droits de l'homme<ref>{{en}} [http://www.universalrights.net/main/creation.htm ''History of human rights''], Universal Declaration of Human Rights.</ref>. == Portée juridique == Après avoir voté la Déclaration universelle des droits de l'homme, qui n'a, en tant que telle, qu'une valeur déclarative, et ne crée donc pas d'obligations juridiques, l'Assemblée générale a souhaité une Charte des droits de l'homme qui aurait force obligatoire. La Commission des droits de l'homme de l'ONU a été chargée de la rédiger. Après de longues négociations, le projet a abouti, dans le contexte de la [[guerre froide]] avec deux textes complémentaires : le [[Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels]] et le [[Pacte international relatif aux droits civils et politiques]]. Le [[Conseil constitutionnel (France)|Conseil constitutionnel]] français n'accorde pas de statut juridique positif à la Déclaration de 1948, bien que celle de 1789 soit intégrée au [[bloc de constitutionnalité]] [[Décision Liberté d'association|depuis 1971]]. En revanche, d'extension géographique moindre, la [[Convention européenne des droits de l'homme]] comporte des dispositions contraignantes pour les États signataires. Par ailleurs, l'article 29.1 de la DUDH évoque les devoirs de la personne : sur ce point, voir l'article [[Droits de l'homme]]. == Intégration de l'environnement et du climat == En [[2024]], la jurisprudence de la [[Cour européenne des droits de l'homme]] (CEDH) intègre explicitement la protection contre le [[dérèglement climatique]] parmi les droits de l'Homme, avec un arrêt du 2 avril, la CEDH reconnaît le droit des individus d'être réellement protégés par l'État contre les effets néfastes du [[dérèglement climatique]], avec une condamnation de la Suisse (pour violation des articles 6 et 8 de la Convention européenne des droits de l'homme), à la suite d'une requête d'une association dénonçant des « manquements des autorités suisses » pour [[Atténuation du changement climatique|atténuer]] les [[Adaptation au changement climatique|effets du changement climatique]] ; la Cour a estimé que l'article 8 de la Convention consacre {{citation|un droit pour les individus à une protection effective, par les autorités de l'État, contre les effets néfastes graves du changement climatique sur leur vie, leur santé, leur bien-être et leur qualité de vie}}<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=La Rédaction |titre=Climat : la CEDH condamne un État pour son manque d'action contre le changement climatique |url=https://www.vie-publique.fr/en-bref/293753-cedh-un-etat-condamne-pour-manque-daction-climatique |site=[[Vie-publique.fr]] |date=11 avril 2024 |consulté le=16 avril 2024}}.</ref>. == Traduction de la Déclaration universelle des droits de l'homme == Le texte de la Déclaration universelle des droits de l'homme s'est vu décerner par le ''[[Livre Guinness des records]]'' en 2009, le record mondial de [[traduction]], avec 370 [[langue]]s et [[dialecte]]s différents<ref>[https://www.ohchr.org/FR/UDHR/Pages/WorldRecord.aspx Record mondial], [[Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme]]</ref>. En 2019, le [[Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme]] dénombre 518 traductions, disponibles sur son site internet. Bien que le HCDH s'efforce de sélectionner les traductions officielles ou les meilleures traductions disponibles, et de produire de nouvelles traductions dans des langues de grande diffusion, le HCDH émet néanmoins comme réserve, la qualité et l'exactitude des traductions autres que celles effectuées dans les [[Langues officielles de l'Organisation des Nations unies|six langues officielles de l'ONU]] : [[anglais]], [[arabe]], [[langues chinoises|chinois]], [[espagnol]], [[français]] (ici, la langue originale officielle du texte de la Déclaration et de son préambule), [[russe]]<ref>[https://www.ohchr.org/FR/UDHR/Pages/Introduction.aspx À propos du projet de traduction de la Déclaration universelle des droits de l'homme], [[Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme]]</ref>. == Critiques == Trois critiques principales sont faites à cette Déclaration. D'une part, celle qui concerne l'effectivité des droits de l'homme, et qui s'intéresse aux garanties juridiques positives, ou à l'absence de celles-ci. Cette critique a par exemple été formulée par [[Jeane Kirkpatrick]], [[Liste des ambassadeurs américains aux Nations unies|représentante permanente des États-Unis auprès des Nations unies]] de 1981 à 1985, qui mettait sur le même plan la Déclaration et la [[lettre au père Noël]]<ref>{{en}} {{Lien web |url=http://www.thirdworldtraveler.com/Human%20Rights%20Documents/Kirkpatrick_HRPolicy.html |titre=Establishing a Viable Human Rights Policy |auteur=Jeane Kirkpatrick |année=1981 |éditeur=thirdworldtraveler.com |consulté le=12 décembre 2008}}.</ref>. D'autre part, une autre critique porte sur l'[[universalité]] supposée de ces droits de l'homme. Celle-ci rejoint parfois celle-là, ainsi lorsque les [[pays du Sud]] dénoncent une application et un intérêt à géométrie variable pour les droits de l'homme, en fonction des pays, des [[puissance géopolitique|puissances]] et des conflits. Dans ce dernier cas, ce n'est pas le principe de l'universalité des droits de l'homme qui est contesté en tant que tel, comme peuvent le faire les tenants d'un [[relativisme culturel]] radical, mais plutôt l'application différenciée supposée de ceux-ci. Enfin, le texte passe sous silence la [[peine de mort]]. L'article 3 énonce que ''tout individu a droit à la vie''<ref name="ONU">Bree Polk-Bauman, « [http://www.un.org/french/pubs/chronique/2004/numero4/0404p29.html La peine de mort dans le monde : où en est-on ?] », ''Chronique ONU'', {{n°|4}}, 2004, Numéro spécial : Incapacités et droits de l'homme, {{p.|29}}</ref>, notion qui peut au mieux être interprétée comme interdisant la peine de mort, et l'article 5 mentionne seulement que ''Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.'' Par ailleurs, les droits liés à la [[liberté de la presse]] et la [[protection des sources d'information des journalistes]] y sont moins développés que dans d'autres textes, comme la [[Convention européenne des droits de l'homme]] et son célèbre [[Article 10 de la Convention européenne des droits de l'homme|article 10]]. == Notes et références == {{Traduction/Référence|en|Universal Declaration of Human Rights|257061179}} {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets | commons = Category:Universal Declaration of Human Rights | wikispecies = <!-- Wikispecies --> | wiktionary = <!-- Wiktionary --> | wikiversity = <!-- Wikiversity --> | wikibooks = <!-- Wikibooks --> | wikisource = Déclaration universelle des Droits de l'Homme | wikiquote = <!-- Wikiquote --> | wikinews = <!-- Wikinews --> | meta = <!-- Metawiki --> | outreach = <!-- Outreach --> }} === Bibliographie === * {{Autorité}} * {{Ouvrage | langue=fr | auteur1=[[Rosinski]], [[Jean Giraud|Moebius]], [[Julien Neel]], et al. | titre=L'Illustration universelle des droits de l'homme | sous-titre=les trente articles de la Déclaration des droits de l'homme illustrés en bande dessinée | éditeur=[[Glénat]] en collaboration avec [[Amnesty International]] | lieu=Paris | année=2006 | pages totales=89 | isbn=2-7234-5543-2 | présentation en ligne=http://www.bdgest.com/news.php?IdNews=143 }}. * {{Article| langue=en| doi=10.2202/1145-6396.1172| auteur1=Jean-Philippe Feldman| titre=Hayek's Critique Of The Universal Declaration Of Human Rights| périodique=Journal des économistes et des études humaines| volume=9| numéro=4 | date=décembre 1999 | pages=1145-6396}}. * {{Ouvrage| langue=en| prénom1=Mary Ann| nom1=Glendon| titre=A World Made New| sous-titre=Eleanor Roosevelt and the Universal Declaration of Human Rights| éditeur=Random House| année=2002| pages totales=333| isbn=978-0-375-76046-4| lire en ligne=https://books.google.com/books?id=2-vaZkbca2sC}}. === Articles connexes === ==== Articles généralistes ==== * [[Charte des droits et libertés]] * [[Droits de l'homme]] * [[Droit inaliénable]] * [[Humanisme]] * [[Journée internationale des droits de l'homme]] * [[Journée internationale des droits des femmes]] * [[Libertés fondamentales]] * [[Principe de l'égalité des races]] ==== [[Organisation des Nations unies]] ==== * [[Charte des Nations unies]] ==== [[Droit international des droits de l'homme]] ==== * [[Convention européenne des droits de l'homme]] * [[Convention américaine relative aux droits de l'homme]] * [[Charte africaine des droits de l'homme et des peuples]] * [[Déclaration des droits de l'homme en islam]] * [[Déclaration des droits de l'humanité (projet)]] ==== Déclarations des droits de l'homme et du citoyen en France ==== * [[Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789|… de 1789]] (la plus connue) * [[Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1793|… de 1793]] * [[Déclaration des droits et des devoirs de l'homme et du citoyen de 1795|… de 1795]] === Liens externes === {{Liens}} * [https://www.un.org/fr/universal-declaration-human-rights/index.html Texte intégral de la ''Déclaration universelle des droits de l'homme''] accompagné de quelques repères sur le site de l'ONU. * [http://research.un.org/fr/undhr Déclaration universelle des droits de l'homme : histoire de sa rédaction], Guide de recherche sur le site des Nations unies, Bibliothèque Dag Hammarskjöld. * [http://www.un.org/french/hr/ La page des droits de l'homme] sur le site de l'ONU. * [http://www.textes.justice.gouv.fr/index.php?rubrique=10086&ssrubrique=10087&article=11038 La déclaration universelle des droits de l'homme de 1948] sur le site du ministère français de la Justice. * [http://www.droits-enfant.org/normes/declaration-universelle-droits-homme-1948/ Présentation de la Déclaration universelle des Droits de l'homme] sur le Portail des [[droits de l'enfant]]. * {{vid}} [https://www.youtube.com/watch?v=W7lLU_IWrx8 Sur l'histoire de l'adoption de la Déclaration universelle des droits de l'homme]. * {{en}} [http://untreaty.un.org/cod/avl/ha/udhr/udhr.html Page consacrée à la Déclaration universelle des droits de l'homme] sur le site de la [http://www.un.org/law/avl/ Bibliothèque audiovisuelle de droit international des Nations unies]. {{Palette|Organisation des Nations unies|Instruments internationaux relatifs aux droits de l'homme}} {{Portail|droit|Organisation des Nations unies|société|Liberté d'expression|relations internationales|années 1940}} {{DEFAULTSORT:Declaration universelle des droits de l'Homme}} [[Catégorie:Texte juridique édictant des libertés fondamentales]] [[Catégorie:Traité des Nations unies]] [[Catégorie:1948 en droit]] [[Catégorie:Record]] [[Catégorie:Liberté d'expression]] [[Catégorie:Instrument international relatif aux droits de l'homme]]
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Darius Milhaud
{{voir homonymes|Milhaud}} {{Infobox Musique classique (personnalité) | charte = classique | nom = Darius Milhaud | nom autre = | image = Milhaud Darius 1926.jpg | légende = Darius Milhaud en 1920. | surnom = | nom de naissance = | lieu de naissance = [[Marseille]], {{France}} | date de naissance = {{date de naissance|4|9|1892|en musique classique}} | lieu de décès = [[Genève]], {{Suisse}} | date de décès = {{Date de décès|22|juin|1974|4|9|1892|en musique classique}} | activité principale = [[Compositeur]] | tessiture = | genre = | style = [[Néo-classicisme]] | activités autres = [[Chef d’orchestre]], critique musical | lieux d'activité = | années actives = | collaborations = [[Groupe des Six (musique)|Groupe des Six]] | éditeurs = | formation = [[Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris|Conservatoire de musique et de déclamation]] | maîtres = [[Xavier Leroux]], [[André Gedalge]], [[Charles-Marie Widor]] et [[Paul Dukas]] | enseignement = [[Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris|Conservatoire national de musique]] | élèves = | ascendants = | conjoints = | descendants = | famille = | récompenses = | distinctions = [[Ordre national de la Légion d'honneur|Grand officier de la Légion d'honneur]] (1965), [[Nichan Iftikhar|commandeur de l'ordre du Nichan Iftikhar]] | signature = Milhaud Darius signature 1933.jpg | web = | œuvres = | répertoire = }} '''Darius Milhaud''', né le {{Date|4|septembre|1892|en musique classique}} à [[Marseille]]<ref>Beaucoup des biographes de Milhaud le disent né à Aix-en-Provence, mais l'acte {{numéro|514}} en date du 6 septembre 1892 de l'état civil de Marseille (registre des naissances) indique qu'il est né dans cette ville « avant-hier à 2 heures du soir, place Saint-Ferréol, 3, de Gad Gabriel Milhaud, âgé de trente-neuf ans, banquier, et de Sophie Allatini, âgée de vingt-quatre ans, sans profession, mariés, et demeurant à Aix (Bouches-du-Rhône) [http://www.archives13.fr/ark:/40700/vtad9bf66b84862e823/daogrp/0/layout:table/idsearch:RECH_d3d8ae54b0598ac7e899398db70cf3cd#id:175745038?gallery=true&brightness=100.00&contrast=100.00&center=2695.555,-467.357&zoom=11&rotation=0.000 lire en ligne] ». Le nom et l'adresse d'un des témoins (Emile Allatini demeurant place Saint-Ferréol, 3) permettent de supposer que la future mère était revenue dans sa famille pour l'accouchement</ref> et mort à [[Genève]] le {{Date|22|juin|1974|en musique classique}}, est un [[compositeur]] [[France|français]] de [[musique classique]]. == Biographie == Darius Milhaud est issu de l’une des plus vieilles familles juives de [[Provence]], originaire du [[Comtat Venaissin]]. Cette région du [[Vaucluse (département)|Vaucluse]] abrite depuis des siècles de nombreuses familles juives surnommées les « [[Juifs du pape]] ». Parmi les membres de cette famille, on compte Joseph Milhaud, fondateur en 1840 de la synagogue d’[[Aix-en-Provence]], ainsi que [[José de Bérys]], [[Francine Bloch]] (qui demande au musicien, en [[1961]], de devenir le premier président de la Société des amis de la Phonothèque nationale de France et établit sa phonographie), [[Marcel Dassault]] et [[Pierre Vidal-Naquet]]. [[Image:André Gedalge.jpg|vignette|gauche|[[André Gedalge]], un des professeurs de Darius Milhaud.]] Darius Milhaud est l’unique fils d’un banquier d'Aix et d’une mère née à Marseille. Son grand-père est négociant en amandes. Ses parents sont musiciens amateurs. Son père fonde la Société Musicale d’Aix-en-Provence, et sa mère connaît bien les chants religieux. Darius montre des dons précoces, tout d’abord pour le violon et la composition. À 17 ans, en 1909, il va à [[Paris]] pour étudier au [[Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris|Conservatoire de musique et de déclamation]], jusqu’en 1915. Ses professeurs sont [[Xavier Leroux]] en harmonie, [[André Gedalge]] pour le contrepoint, [[Charles-Marie Widor]] pour la composition et surtout [[Paul Dukas]] pour l'orchestration. Ces années sont l’occasion de multiples rencontres sur le plan musical et littéraire : il se lie d’amitié avec les musiciens [[Georges Auric]] et [[Arthur Honegger]], et avec le poète [[Léo Latil]], tué en 1915 lors de la [[Première Guerre mondiale]]. Il fait également la connaissance de [[Francis Jammes]] et de [[Paul Claudel]] en 1912, auteurs dont il met les textes en musique. Sa rencontre avec [[André Gide]] exerce aussi une influence importante. Atteint de rhumatismes, Darius Milhaud est réformé. Il compose dans ces années des musiques de scène, notamment sur la trilogie ''Orestie'' d’[[Eschyle]], traduite par Claudel. Il recourt alors à la [[polytonalité]], ce qui reste comme l’une des caractéristiques principales de sa musique. Cette amitié entre les deux hommes évolue dans le sens d’une collaboration : Claudel, nommé ministre plénipotentiaire à [[Rio de Janeiro]], propose à Milhaud de devenir son secrétaire. Milhaud accepte. Il s’enthousiasme alors pour les musiques sud-américaines, qu’il insère dans les ballets ''[[L'Homme et son désir]]'' (1918-1921) et ''[[Le Bœuf sur le toit (Darius Milhaud)|Le Bœuf sur le toit]]'' (1919-1920), ainsi que dans la suite de danses ''Saudades do Brasil'' (1920-1921). De retour à Paris, il est associé par le critique [[Henri Collet (musicien)|Henri Collet]] au [[Groupe des Six (musique)|groupe des Six]], (dans le sillage d'Érik Satie) constitué de [[Georges Auric]], [[Louis Durey]], [[Arthur Honegger]], [[Francis Poulenc]] et [[Germaine Tailleferre]]. Le mentor de toute cette équipe est l'écrivain et poète [[Jean Cocteau]]. Fort de cette association, avec laquelle il écrit notamment la musique des ''[[Les Mariés de la tour Eiffel (ballet)|Mariés de la Tour Eiffel]]'' (1921), unique œuvre collective du groupe des Six, sur un argument de Cocteau, Milhaud est également reconnu dans le milieu parisien pour ses œuvres de jeunesse imprégnées d’influences sud-américaines. Il officie en tant que chef d’orchestre, critique musical, ou même conférencier, et voyage abondamment, notamment à Londres en 1920, et aux États-Unis en 1922, où il découvre les rythmes du jazz qui vont profondément l’influencer pour son ballet ''[[La Création du monde (Darius Milhaud)|La Création du monde]]'' (1923)<ref>Jean Jamin et Patrick Williams, ''Une anthropologie du jazz'', Paris, CNRS Éditions, 2010, chap. VII : « L'Afrique en tête. Le Jazz et ''La Création du Monde'' », {{p.|287-332}}.</ref>. Il continue à écrire plusieurs opéras sur des livrets de ses amis : ''Le Pauvre Matelot'' en 1926 sur un texte de Cocteau, et ''Christophe Colomb'' en 1930 sur un texte de Claudel. Il s’intéresse également au cinéma et compose pour le cinéma. Toutefois, ses compositions rencontrent un succès mitigé, et son opéra ''Maximilien'' (1932) est accueilli fraîchement à l’Opéra Garnier. Parallèlement, sa vie sentimentale est comblée par son mariage (le {{date-|2 mai 1925}}) avec [[Madeleine Milhaud]], une cousine actrice, qui lui donna en 1930 un fils, [[Daniel Milhaud|Daniel]], qui devint artiste-peintre et sculpteur (décédé à [[Pietrasanta]] en {{date-|octobre 2014}}). En 1936, il est membre de la rédaction du journal communiste ''[[Ce soir]]'', pour lequel il s'occupe de la musique<ref>{{Lien web|nom1=Rio|prénom1=Marie-Noël|titre=Inventer un journal de combat|url=https://www.monde-diplomatique.fr/2019/01/RIO/59446|site=Le Monde diplomatique|date=2019-01-01}}</ref> [[Image:Mills Hall (Oakland, CA).JPG|vignette|Mills College d'Oakland, où Darius Milhaud enseigne durant la guerre.]] Sa production reste très abondante jusqu’au début de la Seconde Guerre mondiale, date à laquelle il doit fuir la France occupée, cumulant l'« inscription sur deux listes de proscription : comme juif et comme compositeur d'[[art dégénéré]] ». En 1940, il part pour les États-Unis, où le chef d'orchestre [[Pierre Monteux]] l'aide à trouver un poste de professeur de composition au [[Mills College]] d’[[Oakland (Californie)|Oakland]] (Californie). Milhaud y a notamment comme élèves le pianiste de jazz [[Dave Brubeck]], le compositeur de variétés [[Burt Bacharach]], et les fondateurs du minimalisme américain, [[Steve Reich]] et [[Philip Glass]]. Après la guerre, il retourne en France en 1947 et se voit offrir un poste de professeur de composition au [[Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris|Conservatoire national de musique]] à [[Paris]], en alternance avec [[Jean Rivier]], qui compte parmi ses élèves de futurs talents tels [[Georges Delerue]]. Il alterne alors son activité de professeur entre Paris et les États-Unis, continuant d’enseigner à Oakland jusqu'en 1971, ainsi qu'à l’Académie musicale d’été d’Aspen (Colorado), et dans divers établissements américains. Malgré une santé de plus en plus fragile (des rhumatismes le font beaucoup souffrir), le compositeur reste donc un infatigable voyageur, même si son activité créatrice est ralentie. Sa carrière est couronnée en 1971 par un fauteuil à l’Académie des Beaux-Arts. Il s’éteint le {{date|22|juin|1974}} à Genève, à l’âge de 81 ans. Selon ses souhaits, il est enterré au [[cimetière Saint-Pierre (Aix-en-Provence)|cimetière Saint-Pierre]] à [[Aix-en-Provence]], sous une modeste pierre du carré juif. Sa femme, Madeleine Milhaud, lui survit plus de trente ans. Elle est décédée le {{date|17|janvier|2008}}, dans sa {{106e|année}}, et est enterrée aux côtés de son mari, à Aix-en-Provence. Il avait été membre du Comité de direction de l'Association du Foyer de l’[[Abbaye de Royaumont]]. == Œuvre musicale == Darius Milhaud s’est intéressé à tous les genres musicaux : [[opéra]], [[musique de chambre]], [[Symphonie|musique symphonique]], [[concerto]]s, [[ballet]]s, [[musique vocale]]. Il est l’un des compositeurs les plus prolifiques non seulement du {{s|XX}}, mais aussi de toute l’histoire de la musique. Son style emprunte beaucoup aux musiques folkloriques et au jazz qu’il affectionne particulièrement pour ses rythmes syncopés. Milhaud explore toutes les possibilités de l’écriture : fin [[Contrepoint rigoureux|contrapuntiste]], il utilise fréquemment la [[polyrythmie]] et la [[polytonalité]], qui rendent son œuvre extrêmement riche et diverse. == Œuvres principales == [[File:Darius Milhaud b Meurisse 1923.jpg|thumb|right|Darius Milhaud en 1923.]] ===Opéra=== Les opéras sont au nombre de seize, dont trois opéras minute (environ 15 minutes chacun) : * ''L'Enlèvement d'Europe'' * ''[[L'Abandon d'Ariane]]'' * ''La Délivrance de Thésée.'' Deux opéras d'une durée courte (~ 30 minutes) * ''[[Le Pauvre Matelot]]'' * ''[[Les Malheurs d'Orphée]]'' (1924) Autres opéras : * ''[[Esther de Carpentras]]'' (1925 - 1927) * ''[[Christophe Colomb (opéra)|Christophe Colomb]]'' * ''[[Maximilien (opéra)|Maximilien]]'' * ''Médée'' (Anvers, {{date-|7 octobre 1939}}) * ''[[Bolivar (opéra)|Bolivar]]'' op. 236 (1943) * ''[[David (opéra)|David]]'' * ''[[L'Orestie (opéra)|L'Orestie]]'' * ''[[Louis IX|Saint Louis Roi de France]]'' (1970) * ''[[La mère coupable (opéra)|La Mère Coupable]]'' (1966) ===Musique de scène=== * ''Les Choéphores'' * ''Les Euménides'' * ''[[Le Faiseur]]'' de Simone Jollivet, d'après [[Honoré de Balzac]]. Opus 145 pour flûte, clarinette, saxophone et batterie. Paris, [[théâtre de l'Atelier]], {{date-|15 mars 1940}} * musique de scène pour [[Le Médecin volant]] de Molière op. 165 (mai 1937) * ''[[Le Livre de Christophe Colomb|Christophe Colomb]]'' (1960 et 1975) ===Ballets=== Au nombre de 14, dont : * ''[[L'Homme et son désir]]'' (1917-1918) * ''[[Le Bœuf sur le toit (Darius Milhaud)|Le Bœuf sur le toit]]'' (1919) * ''[[La Création du monde (Darius Milhaud)|La Création du monde]]'' (1923) * ''[[Le Train bleu (ballet)|Le Train bleu]]'' (1924) ===Musique symphonique=== Milhaud attend 1939 pour entamer l’écriture de symphonies. Elles seront au nombre de douze entre 1939 et 1960. Il écrit également des suites de danses, et une variété de concertos, pour piano, violon, violoncelle, alto, etc. * ''[[Saudades do Brasil]]'', suite de danses, transcription pour orchestre de la suite pour piano op. 67 * ''[[Suite provençale]]'' op. 152 (1936) * ''[[Scaramouche, suite pour deux pianos|Scaramouche]]'' op. 165b, pour deux pianos (1937), puis arrangement pour saxophone alto (1939) ou clarinette en si bémol (1941) et orchestre (ou piano) * ''12 symphonies'' : ** [[Symphonie no 1 de Milhaud|''Symphonie {{numéro|1}}'']] op. 210 (1939) ** [[Symphonie no 2 de Milhaud|''Symphonie {{numéro|2}}'']] op. 247 (1944) ** [[Symphonie no 3 de Milhaud|''Symphonie {{numéro|3}} « Te Deum »'']] op. 271 (1946) ** [[Symphonie no 4 de Milhaud|''Symphonie {{numéro|4}}'']] op. 281 (1947) pour célébrer le {{100e|anniversaire}} de la [[Révolution française de 1848|Révolution de 1848]] ** [[Symphonie no 5 de Milhaud|''Symphonie {{numéro|5}}'']] op. 322 (1953) ** [[Symphonie no 6 de Milhaud|''Symphonie {{numéro|6}}'']] op. 343 (1955) ** [[Symphonie no 7 de Milhaud|''Symphonie {{numéro|7}}'']] op. 344 (1955) ** [[Symphonie no 8 de Milhaud|''Symphonie {{numéro|8}} « Rhodanienne »'']] op. 362 (1957) ** [[Symphonie no 9 de Milhaud|''Symphonie {{numéro|9}}'']] op. 380 (1959) ** [[Symphonie no 10 de Milhaud|''Symphonie {{numéro|10}}'']] op. 382 (1960) ** [[Symphonie no 11 de Milhaud|''Symphonie {{numéro|11}}'']] op. 384 (1960) ** [[Symphonie no 12 de Milhaud|''Symphonie {{numéro|12}} « La Rurale »'']] op. 390 (1961) ===Concerti === * ''2 concerti pour violoncelle et orchestre'' * ''3 concerti pour violon et orchestre'' * ''3 concerti pour alto et orchestre (dont un extrait des saisons)'' * ''5 concerti pour piano et orchestre, ainsi que plusieurs œuvres concertantes pour piano et orchestre et deux pianos et orchestre avec soliste'' * '' 1 concerto pour clarinette et orchestre'' (1941) * '' 1 concerto pour harpe et orchestre'' * '' 1 concerto pour hautbois'' (1957) * ''1 concerto pour flûte, violon et orchestre'' (1937) * ''Les Quatre Saisons, 4 concertini pour divers instruments, le printemps'' (1934), L'été (1950), l'automne (1951), l'hiver (1953) * ''Suite française op. 248'' (1944) * ''[[Concerto pour marimba et vibraphone (Milhaud)|Concerto pour marimba et vibraphone]] Op. 278'' ===Musique de chambre=== La production de musique de chambre de Milhaud est tout aussi prolifique : pas moins de dix-huit quatuors à cordes, des quintettes et des suites pour vents, des sonates, des duos, et bien d’autres pièces encore figurent au catalogue de l’artiste. * ''[[La Cheminée du roi René]], pour [[flûte traversière|flûte]], [[hautbois]], [[clarinette]], [[Cor d'harmonie|cor]] et [[basson]].'' * 18 [[Quatuors à cordes de Milhaud|Quatuors à cordes]] *''Segoviana'', op. 366, œuvre pour guitare dédiée à [[Andrés Segovia]] (création en 1969)<ref>{{Lien web|langue=français|titre=BNF|url=http://data.bnf.fr/13961004/darius_milhaud_segoviana__op__366/}}</ref> ===Musique vocale=== Milhaud a grandement contribué à élargir le répertoire vocal, autant pour voix solo que pour chœur. Les textes mis en musique sont extrêmement divers, provenant aussi bien d’écrivains comme André Gide que du Pape [[Jean XXIII]], dont l'[[encyclique]] « [[Pacem in Terris]] » de 1963 sera mise en musique par le compositeur. C’est en effet dans la musique vocale que la religion prend une place importante chez Milhaud. C’est là qu’il renoue avec la religion qui est la sienne, le judaïsme. La toute dernière œuvre de Milhaud, qu’il compose l’année de sa mort, est en effet une cantate « Ani Maamin », fondée sur un texte d’Élie Wiesel, déporté à l’âge de quinze ans à Auschwitz. Les questions religieuses deviennent alors existentielles, et confinent à la philosophie. * ''Chants populaires hébraïques'' * ''Catalogue de fleurs'' * ''Le Retour de l'enfant prodigue'' * ''[[Service sacré du matin du Sabbat (Milhaud)|Service sacré du matin du Sabbat]]'' * ''Ani Maamin'' sur un livret d'[[Elie Wiesel]] * ''À propos de bottes'' * ''Un petit peu d'exercice'' * ''Un petit peu de musique'' * ''Les Soirées de Petrograd'', 1919 * ''Trois poèmes de Jean Cocteau'', 1920 * ''Cantate pour la paix'', 1937, texte de Paul Claudel * ''Cantate pour la guerre'', 1940, texte de Paul Claudel ===Piano=== * ''[[Saudades do Brasil]]'' op. 67 (1920) * ''[[Scaramouche, suite pour deux pianos]]'' op. 165b (1937) * ''[[Le Candélabre à sept branches]]'' op. 315 (1954) * ''[[Paris de Milhaud|Paris]]'' op. 284 (1948) * ''[[Carnaval à la Nouvelle-Orléans]]'' op. 275 (1947) * ''Sonate {{numéro|1}}'' op. 33 (1916) * ''[[Sonate pour piano no 2 de Milhaud|Sonate {{numéro|2}}]]'' op. 293 (1949) ===Orgue=== Darius Milhaud n'a - apparemment - jamais joué d'orgue, mais trouvait l'instrument en soi intéressant, pas seulement pour la multiplicité de ses plans sonores mais surtout pour la grande variété de ses timbres/sonorités. * ''Sonate'' op. 112 (1931) * ''Pastorale'' op. 229 (1941) * ''Neuf préludes pour [[orgue]]'' op. 231b (1942) * ''Petite suite'' op. 348 (écrite en 1955 spécialement pour le mariage de son fils Daniel) ===Musiques de films (filmographie partielle)=== * [[1915 au cinéma|1915]] : ''[[The Beloved Vagabond (film, 1915)|The Beloved Vagabond]]'' d'[[Edward José]] * [[1921 au cinéma|1921]] : ''[[Le Roi de Camargue]]'' d'[[André Hugon]] * [[1924 au cinéma|1924]] : ''[[L'Inhumaine]]'' de [[Marcel L'Herbier]] (partition réputée perdue) * [[1927 au cinéma|1927]] : ''[[La P'tite Lili]]'' d'Alberto Cavalcanti ([[court métrage]]) * [[1933 au cinéma|1933]] : ''[[Madame Bovary (film, 1933)|Madame Bovary]]'' de [[Jean Renoir]] * [[1933 au cinéma|1933]] : ''[[Hallo Everybody]]'' de [[Hans Richter (artiste)|Hans Richter]] (court métrage [[documentaire]]) * [[1933 au cinéma|1933]] : ''[[Terre sans pain]] (Las Hurdes)'' de [[Luis Buñuel]] (documentaire) * [[1934 au cinéma|1934]] : ''[[Tartarin de Tarascon (film, 1934)|Tartarin de Tarascon]]'' de [[Raymond Bernard]] * [[1934 au cinéma|1934]] : ''[[L'Hippocampe (court métrage, 1934)|L'Hippocampe]]'' de [[Jean Painlevé]] (court métrage) * [[1936 au cinéma|1936]] : ''[[The Beloved Vagabond]]'' (''Le Vagabond bien-aimé'') de [[Curtis Bernhardt]] * [[1937 au cinéma|1937]] : ''[[La Citadelle du silence]]'' de [[Marcel L'Herbier]] * [[1938 au cinéma|1938]] : ''[[La Tragédie impériale]]'' de [[Marcel L'Herbier]] * [[1938 au cinéma|1938]] : ''[[Mollenard]]'' de [[Robert Siodmak]] * [[1939 au cinéma|1939]] : ''[[Les Otages (film)|Les Otages]]'' de [[Raymond Bernard]] * [[1939 au cinéma|1939]] : ''[[The Islanders (film)|The Islanders]]'' de [[Maurice Harvey]] (court métrage documentaire) * [[1940 au cinéma|1940]] : ''[[Cavalcade d'amour]]'' de [[Raymond Bernard]] (en collaboration avec [[Roger Désormière]] et [[Arthur Honegger]]) * [[1945 au cinéma|1945]] : ''[[Espoir, sierra de Teruel]]'' d'[[André Malraux]] * [[1947 au cinéma|1947]] : ''[[Bel-Ami (film, 1947)|Bel-Ami]]'' (''The Private Affairs of Bel Ami'') d'[[Albert Lewin]] * [[1949 au cinéma|1949]] : ''[[La vie commence demain]]'' de [[Nicole Vedrès]] (documentaire) * [[1950 au cinéma|1950]] : ''[[Gauguin (court métrage, 1950)|Gauguin]]'' d'[[Alain Resnais]] (court métrage) * [[1956 au cinéma|1956]] : ''[[Rentrée des classes (film)|Rentrée des classes]]'' de [[Jacques Rozier]] (court métrage) == Liste des œuvres == {{Article détaillé|Liste des œuvres de Darius Milhaud}} == Bibliographie == * [[Francine Bloch]], ''Hommage public à Darius Milhaud'', (Paris, Sorbonne, {{date-|17 octobre 1974}}), Bulletin de la Phonothèque Nationale, n° spécial hors-série 1974 * [[Francine Bloch]], ''Phonographie de Darius Milhaud'', Paris, Bibliothèque Nationale, 1992 * Michel Faure, « Milhaud, compositeur de géorgiques », in {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Michel|nom1=Faure|titre=Du néoclassicisme musical dans la France du premier XXe siècle|éditeur=Klincksieck|collection=Collection d'esthétique|lieu=Paris|numéro dans collection=62|année=1997|pages totales=384|isbn=978-2-252-03005-9|oclc=37460137}} * Pierre Cortot, ''Darius Milhaud et les poètes'', Paris, [[École des hautes études en sciences sociales]] (EHESS), Thèse, 2003, diffusion ANRT<ref>http://pierre.cortot.free.fr/these_cortot_pierre_2003.pdf </ref> * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Micheline|nom1=Ricavy|prénom2=Robert|nom2=Milhaud|préface=Daniel Milhaud|titre=Darius Milhaud : un compositeur français humaniste sa traversée du XXe siècle|éditeur=Éditions Van de Velde|lieu=Paris|année=2013|pages totales=251|isbn=978-2-85868-405-2|isbn2=2-85868-405-7|oclc=859795606}} == Filmographie == * ''[https://www.steinvalfilms.com/milhaud Darius Milhaud et sa musique : de la Provence au monde]'', film documentaire de [[Cécile Clairval-Milhaud]], France, 2010, 60' == Distinctions == * [[Ordre national de la Légion d'honneur|Chevalier de la Légion d'honneur]] le {{date-|13 juillet 1933}}. * [[Ordre national de la Légion d'honneur|Officier de la Légion d'honneur]] le {{date-|14 mars 1947}}. * [[Ordre national de la Légion d'honneur|Commandeur de la Légion d'honneur]] le {{date-|1 juillet 1958}}. * [[Ordre national de la Légion d'honneur|Grand officier de la Légion d'honneur]] le {{date-|26 août 1965}}<ref>[https://www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr/ui/#show Base Léonore]</ref>. * [[Nichan Iftikhar|Commandeur du Nicham Iftikar]]. == Hommages == * La Ville de [[Paris]] a donné son nom à une voie de la capitale ainsi qu'au conservatoire municipal du [[14e arrondissement de Paris|{{14e|arrondissement}}]] * Le Conservatoire à Rayonnement Régional d'Aix-en-Provence porte son nom * Un [[lycée en France|lycée]] du [[Le Kremlin-Bicêtre|Kremlin-Bicêtre]] porte son nom * En 1972, son nom est donné au conservatoire de musique d’[[Aix-en-Provence]] * Son nom est donné aussi à un collège de [[Marseille]] * Un [[timbre Europa]] de France de 1985 lui rend hommage * [[Allée Darius-Milhaud|Une allée]] à [[Paris]] dans le [[19e arrondissement de Paris|{{19e|arrondissement}}]] porte son nom. Au 53 se trouve l'école maternelle Darius Milhaud, au 80 le théâtre Darius Milhaud * Un collège à [[Sartrouville]]<ref>{{Lien web|titre = Collège Darius Milhaud, Sartrouville|url = http://www.clg-milhaud-sartrouville.ac-versailles.fr/}}</ref> porte son nom * Il a habité au 10 [[boulevard de Clichy]] à Paris, de 1923 à 1974 où une plaque a été apposée == Notes et références == {{Références}} == Liens externes == * [http://www.lesamisdedariusmilhaud.blogspot.com Association des amis de Darius Milhaud] {{Liens}} {{Début dynastie}} {{Insérer dynastie | nom = [[Académie des beaux-arts (France)|Fauteuil 2 - section V de l'Académie des beaux-arts]] | avant = [[Marcel Dupré]] | après = [[Henri Sauguet]] | période = 1972 – 1974 }} {{Fin dynastie}} {{Palette|Œuvres de Darius Milhaud|Groupe des six|Membres de la section de composition musicale de l'Académie des beaux-arts}} {{Portail|musique classique|opéra|cinéma|XXe siècle|Marseille|Aix-en-Provence}} {{CLEDETRI:Milhaud, Darius}} [[Catégorie:Darius Milhaud|*]] [[Catégorie:Compositeur français du XXe siècle]] [[Catégorie:Compositeur français de musique classique de la période moderne]] [[Catégorie:Compositeur français d'opéra]] [[Catégorie:Compositeur français de ballet]] [[Catégorie:Compositeur français de symphonie]] [[Catégorie:Musique juive]] [[Catégorie:Compositeur français de musique de film]] [[Catégorie:Académie des beaux-arts (France)]] [[Catégorie:Élève du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris]] [[Catégorie:Enseignant au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris]] [[Catégorie:Professeur au Mills College]] [[Catégorie:Personnalité liée à Aix-en-Provence]] [[Catégorie:Grand officier de la Légion d'honneur]] [[Catégorie:Commandeur de l'ordre du Nichan Iftikhar]] [[Catégorie:Naissance en septembre 1892]] [[Catégorie:Naissance à Marseille]] [[Catégorie:Décès en juin 1974]] [[Catégorie:Décès à Genève]] [[Catégorie:Décès à 81 ans]] [[Catégorie:Personnalité inhumée dans les Bouches-du-Rhône]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Daish%C5%8D
Daishō
{{titre en italique}} {{Infobox Arme | charte = arme blanche | nom = ''Daishō'' | image = Daisho katana and wakizashi 1.jpg | taille image = | légende = ''Daishō'' antiques japonais. | type = | pays d'origine = Japon | pays = | batailles = | époque = | utilisateurs = | accessoires = | fabricant = | date = | date d'abandon = | autres noms = | masse = | longueur = | longueur totale = | longueur du manche = | longueur de lame = | largeur de lame = | action = | matériaux = | variantes = | précédé par = | suivi de = | classification d'Oakeshott = }} Le {{japonais|'''''daishō'''''|大小||littéralement « grand-petit<ref>{{ouvrage|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=mqTP18US1asC&pg=PA110&dq=le+daisho&hl=fr&sa=X&ei=_4p_Utu5OaOR0AWwnIH4Ag&ved=0CDIQ6AEwAA#v=onepage&q=le%20daisho&f=false|titre=Encyclopédie technique, historique, biographique et culturelle des arts martiaux de l’Extrême-Orient|auteur=Gabrielle et Roland Habersetzer|passage=110|consulté le=10/11/2013}}.</ref>}} » est un terme japonais désignant la paire de sabres traditionnels portée par les [[Samouraï|samouraïs]] de l'[[Féodalité au Japon|ère féodale]]. [[Image:Samurai in gala costume.jpg|thumb|upright=0.80|Samouraï en costume de gala avec ses deux sabres.]] == Description == Les deux armes composant le ''daishō'' sont le {{japonais|''[[katana]]''|刀}} et le {{japonais|''[[wakizashi]]''|脇差}}, le premier étant le plus long, il correspond à l'arme d'attaque, tandis que l'autre s'apparente plutôt à une arme de parade. Ainsi c'est ce qui explique l'étymologie même du mot qui provient des termes {{japonais|''daitō''|大刀||grande épée<ref>{{ouvrage|lire en ligne =https://books.google.fr/books?id=mqTP18US1asC&printsec=frontcover&dq=encyclop%C3%A9die+art+martiaux+extreme+oriant&hl=fr&sa=X&ei=bKN_UsfIAoGO0AXnhIHQAQ&ved=0CE8Q6AEwAA#v=onepage&q=encyclop%C3%A9die%20art%20martiaux%20extreme%20oriant&f=false|titre=Encyclopédie technique, historique, biographique et culturelle des arts martiaux de l’Extrême-Orient|auteur=Gabrielle et Roland Habersetzer|page=111|consulté le=10/11/2013}}.</ref>}} et {{japonais|''shōtō''|小刀||petite épée}} : ''daitō'' associé à ''shōtō'' donne ''daishō''<ref>{{ouvrage |langue=en|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=zPyswmGDBFkC&pg=PA62&dq=daisho&hl=en&ei=9kGlTcjEFaXy0gGV1OTyCA&sa=X&oi=book_result&ct=result&redir_esc=y#v=onepage&q=daisho&f=true|titre=The Connoisseur's Book of Japanese Swords|auteur= Kōkan Nagayama|passage=61-62|consulté le=10/11/2013}}.</ref>. Cependant, à l'origine, le ''daishō'' désignait le port de n'importe quels ''[[uchigatana]]'' longs et courts réunis, et non spécifiquement celui d'un ''katana'' et d'un ''wakizashi''<ref>{{ouvrage|langue=en|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=vFS2iT8QjqEC&pg=PA68&dq=daisho+uchigatana&hl=fr&sa=X&ei=1ad_Uu_3AYmy0QWyvIHgAg&ved=0CEsQ6AEwAQ#v=onepage&q=daisho%20uchigatana&f=false|titre=The Japanese Sword: A Comprehensive Guide|auteur=Kanzan Satō|passage=68|consulté le=10/11/2013}}.</ref>.<br/> Il arrive aussi que l'on considère une paire de ''[[tantō]]'' comme un ''daishō'', et finalement le terme ''daishō'' désigne parfois tout simplement un attirail de deux épées à peu près identiques. Pendant la période des samouraïs, les lames du ''daishō'' pouvaient être similaires car réalisées par le même artisan, mais cette pratique était relativement rare car elle était plus chère, et en outre la concordance des deux épées n'avait à l'époque pas une grande importance. ==Histoire== Le concept du ''daishō'' est né au cours de la [[période Muromachi]] (1336-1573), durant laquelle il arrivait de croiser l'association d'une épée courte avec une autre de n'importe quelle longueur. À une certaine époque, le ''[[tachi]]'' et le ''tantō'' auraient été maniés ensemble, tout comme plus tard deux ''uchigatana'' de tailles différentes. Avec l'apparition du ''katana'', le ''wakizashi'' a finalement été choisi par les samouraïs pour remplacer le ''tantō''. Dans son livre intitulé ''The Japanese Sword'', Kanzan Satō note qu'il ne semblait pas y avoir de besoin particulier en ce qui concerne le ''wakazaishi'', et suggère que ce dernier est sans doute devenu plus populaire que le ''tantō'' parce qu'il était plus adapté aux combats en intérieur<ref>{{ouvrage|langue=en|lire en ligne =https://books.google.fr/books?id=vFS2iT8QjqEC&pg=PA68&dq=daisho&hl=en&ei=rYAwTreXHsfqgQea5cTmCg&sa=X&oi=book_result&ct=result&redir_esc=y#v=onepage&q=daisho&f=true|titre=The Japanese Sword: A Comprehensive Guide|auteur=Kanzan Satō|passage=68|consulté le=10/11/2013}}.</ref>. Selon la plupart des écoles traditionnelles de ''[[kenjutsu]]'', qui font partie des ''[[koryū]]'', seule une seule des deux lames du ''daishō'' était utilisée pour combattre. Cependant, durant la première moitié du {{s-|XVII}}, le célèbre escrimeur [[Miyamoto Musashi]] favorisa l'utilisation de la prise à une main qui permettait de manier deux épées simultanément. Cette technique, appelée {{Lien|fr=nitōjutsu|lang=en|trad=Kenjutsu#Techniques and styles|texte=''nitōjutsu''}}, constitue un des éléments de base du style de [[Hyoho Niten Ichi Ryu]], école enseignant l'art de manier l'épée fondée par Musashi. À la suite de la « [[chasse aux épées]] » ordonnée par [[Toyotomi Hideyoshi]] en 1588, le port du ''daishō'' est exclusivement réservé à la classe des samouraïs et devient ainsi un symbole de leur rang. Le ''daishō'' est sans doute devenu populaire durant les dernières années de la période Muromachi puisque les premiers exemples de son utilisation datent de la fin du {{s-|XVI}}. Par la suite en 1629, un édit définissant les droits des samouraïs est instauré et exige le port du ''daishō''. Durant l'[[ère Meiji]] un second édit rédigé en 1871 annule le premier, et en 1876 le port de l'épée en public est banni pour la plupart de la population japonaise, ce qui en fera définitivement le symbole des samouraïs. La fin de l'[[époque d'Edo]] voit arriver l'interdiction des épées et par conséquent la disparition de la classe des samouraïs. == Présentation == Lorsque le ''katana'' est sur son présentoir, il est placé : * dans son fourreau (''saya'') ; * tranchant vers le haut ; * face publique (''omote'') visible ; * à gauche de soi. Le plus souvent, seule la « monture » du sabre est exposée ainsi (''tsuka'', ''tsuba'' et ''saya'', maintenus ensemble par une lame en bois). En effet la lame est souvent rangée dans une monture de protection hermétique en bois blanc dite de ''shirasaya'' (qui ne sont pas destinées au combat). En temps de paix, le ''katana'' se pose sur le présentoir, la ''tsuka'' côté gauche, alors qu'en temps de guerre, la ''tsuka'' est à droite, ceci afin de permettre une sortie plus rapide du ''katana'' en cas de danger. ==Références== {{Références}} ==Voir aussi== ===Bibliographie=== * {{ouvrage | auteur = Gabrielle et Roland Habersetzer | titre = Encyclopédie technique, historique, biographique et culturelle des arts martiaux de l'Extrême-Orient | année = 2004 | éditeur = Amphora | pages totales = 880 | ISBN = 9782851806604}}. * {{ouvrage | langue = en | auteur = Kōkan Nagayama | titre = The Connoisseur's Book of Japanese Swords | éditeur = Kodansha International | année = 1998 | pages totales = 348 | ISBN = 9784770020710}}. * {{ouvrage | langue = en | auteur = Kanzan Satō | titre = The Japanese Sword: A Comprehensive Guide | pages totales = 220| éditeur = Kodansha International | ISBN = 978-0870115622 | année = 1983}}. ===Articles connexes=== * [[Histoire du sabre japonais]] * ''[[Katana]]'' * [[Sabres japonais]] * ''[[Wakizashi]]'' {{Palette Liste des armes et des accessoires du samouraï}} {{Portail|arts martiaux|Japon}} [[Catégorie:Bushido]] [[Catégorie:Kenjutsu]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Dolmen
Dolmen
{{Voir homonymes|Dolmen (homonymie)}} [[Image:Viols-le-Fort dolmen.jpg|vignette|redresse=1.4|Dolmen de la Draille, [[Viols-le-Fort]] ([[Hérault (département)|Hérault]]).]] Un '''dolmen''' est une tombe généralement [[Mégalithe|mégalithique]], incluse à l'origine dans un [[tumulus]], comportant une chambre sépulcrale destinée à recevoir plusieurs inhumations. Ce mot, probablement d'origine bretonne, a été adopté dans plusieurs langues européennes. Il est devenu un terme générique utilisé en [[Préhistoire (discipline)|archéologie préhistorique]] pour désigner des types d'architecture très variés. Le caractère imprécis de sa définition originelle et la multiplicité des terminologies adoptées depuis selon les spécialistes, tendent désormais à lui substituer les expressions « tombe mégalithique » ou « sépulture mégalithique », mais le mot demeure toujours très fréquent dans l'usage courant. Dolmens et [[Menhir|menhirs]] sont les deux types de mégalithes les plus fréquents et les plus emblématiques du [[mégalithisme]] dans le monde. C'est en Europe, notamment de l'Ouest, que l'on trouve le plus de dolmens, édifiés tout au long du [[Néolithique]]. De nombreuses constructions du même type existent en [[Afrique du Nord]], dans la [[Corne de l'Afrique]], au [[Proche-Orient]] et en [[Extrême-Orient]], mais construites à des époques plus récentes. == Étymologie == Il semble que [[Théophile-Malo de La Tour d'Auvergne-Corret]] soit le premier à avoir utilisé le terme « dolmen », dans son ouvrage ''Origines gauloises. Celles des plus anciens peuples de l’Europe, puisées dans leur vraie source ou recherche sur la langue, l’origine et les antiquités des Celto-Bretons de l’Armorique, pour servir à l’histoire ancienne et moderne de ce peuple et à celle des Français'', publié entre [[1792]] et [[1796]]. Le terme « dolmen » est repris par [[Pierre Jean-Baptiste Legrand d'Aussy]] ([[1737]]-[[1800]]) qui propose une interprétation différente de la fonction du dolmen, en y voyant, non plus une table de sacrifice ou un autel comme le pensait Malo Corret, mais bien une sépulture. Le {{date|25 février 1799}}, Legrand d’Aussy fait, à l’Institut National des Sciences et Arts, une lecture de son ouvrage, ''Des sépultures nationales'', publié par la suite en [[1824]] : {{citation|M. Coret, parlant d’une de ces tables que je ferai connaître bientôt, et qu’on voit à Locmariaker, dit qu’en bas-breton on l’appelle ''dolmin''. Je saisis de nouveau cette expression, qui, comme les deux précédentes, m’est nécessaire. Dans un sujet totalement neuf, et dont par conséquent le vocabulaire n’existe pas, je suis forcé de m’en faire un ; et quoique, par mon droit, je fusse autorisé à créer des mots, je préfère néanmoins d’adopter ceux que je trouve existants, surtout quand ils me donnent, comme le bas-breton, l’espoir de représenter les anciennes dénominations gauloises. J’adopte donc le mot ''dolmine'', et je vais l’employer pour désigner les tables dont je parle.}} Les érudits du {{s|XVIII|e}} ont semble-t-il forgé le terme à partir des mots [[breton]]s ''{{Langue|br|t(d)aol}}'' (apparenté au latin ''{{Langue|la|tabula}}''), « table », et ''{{Langue|br|maen}}'', « pierre », soit la « table de pierre » car l'élément le plus impressionnant de ce type de monument est bien souvent la principale dalle de couverture{{sfn|Giot|2004|p=24}}. En effet, le terme breton authentique pour désigner un tel monument est celui de ''{{Langue|br|lia}}'' ou ''{{Langue|br|liac'h}}''<ref>Louis Le Pelletier, 1752, ''Dictionnaire de la langue bretonne'', nouvelle édition en 1975, Rennes, [[bibliothèques de Rennes|Bibliothèque municipale]].</ref>, ''liaven'', ''lieven'' ou ''leven'' dans les composés. Selon d'autres dictionnaires étymologiques, le terme aurait été forgé outre-manche, à partir du [[cornique]] ''tolmen'', qui aurait désigné à l’origine un cercle de pierres ou une pierre trouée<ref>{{CNRTL|dolmen}}</ref>. Compte tenu de la prédominance des préhistoriens français à la fin du {{s|XIX|e}} et au début du {{s|XX|e}}, le terme a été adopté dans plusieurs langues européennes (en [[:de:Dolmen|allemand]], en [[:es:Dolmen|espagnol]], en [[:it:Dolmen|italien]], en [[:en:Dolmen|anglais]]) alors même que le terme « tombe mégalithique » existe dans l'idiome national<ref>{{Article|auteur1=Jean Arnal|titre=Petit lexique du mégalithisme|périodique=Bulletin de la Société préhistorique de France|volume=53|numéro=9|date=1956|doi=https://doi.org/10.3406/bspf.1956.3371|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/bspf_0249-7638_1956_num_53_9_3371|pages=519}}.</ref>. == Architecture générale == <blockquote>Le dolmen est une chambre sépulcrale ouverte, généralement mégalithique, recouverte d'un tumulus et destinée à recevoir plusieurs inhumations<ref>{{Article|auteur1=Jean Arnal|titre=Petit lexique du mégalithisme|périodique=Bulletin de la Société préhistorique de France|volume=53|numéro=9|date=1956|doi=https://doi.org/10.3406/bspf.1956.3371|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/bspf_0249-7638_1956_num_53_9_3371|pages=518}}</ref>.</blockquote> <blockquote>En France, le terme désigne un monument préhistorique construit, généralement constitué de grandes dalles brutes, inclus à l'origine dans un tumulus, et formé d'une chambre sépulcrale pourvue d'un accès architecturé, supposée avoir reçu plusieurs inhumations<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Bertrand|nom1=Poissonnier|titre=La Vendée préhistorique|lieu=La Crèche|éditeur=Geste éditions|année=1997|pages totales=367|isbn=2-910919-38-2|passage=309}}</ref>.</blockquote> [[Image:Dolmen Vacquerie elements.gif|vignette|redresse=1.2|Éléments structuraux d'un dolmen.]] Dans leur état actuel de dégradation, les dolmens se présentent souvent sous l'apparence d'un squelette interne mais à l'origine ils étaient recouverts d'un [[tumulus]] ou d'un [[Cairn dolménique|cairn]], qui les rendaient invisibles de l'extérieur, cette partie meuble (pierres, terre) de la construction a été, au cours des siècles, érodée naturellement ou fait l'objet d'une récupération{{sfn|Giot|2004|p=24}}{{,}}{{sfn|Lehoërff|2016|p=177}}. L'architecture des dolmens varie en fonction des régions et des époques et on peut distinguer toute une série de variantes architecturales, classées en familles typologiques, variables selon les auteurs et objet de multiples débats entre eux, dont on conserve l'usage par habitude y compris quand leur nom paraît mal choisi{{sfn|Giot|2004|p=24}}. Selon les auteurs, l'habitude a été prise d'utiliser le mot dolmen accompagné d'un qualificatif (dolmen simple, dolmen à couloir, dolmen transepté...)<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Jean L'Helgouach]]|titre=Les sépultures mégalithiques en Armorique|sous-titre=(dolmens à couloir et allées couvertes)|passage=3-8|lieu=Rennes|éditeur=Travaux du Laboratoire d'Anthropologie Préhistorique de la Faculté des Sciences|date=1965|pages totales=330}}</ref>ou par simplicité d'appeler « dolmen » toute sépulture collective néolithique (quel que soit son mode de constructions ou le matériau utilisé){{sfn|Masset|1997|p=39}} ou bien encore d'utiliser l’appellation plus globale de « sépultures mégalithiques » qui englobe les [[Allée couverte|allées couvertes]] et les [[Ciste (archéologie)|cistes]] dolméniques<ref>{{Article|auteur1=Roger Joussaume|titre=Les dolmens éthiopiens|périodique=[[Annales d'Éthiopie]]|volume=10|date=1976|doi=https://doi.org/10.3406/ethio.1976.1158|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/ethio_0066-2127_1976_num_10_1_1158|pages=41}}</ref>. <blockquote>Par extension, on a appelé dolmens des monuments qui présentent une morphologie et une utilisation supposées semblables à celles des dolmens typiques, érigés dans d'autres lieux et/ou à d'autres époques, ou bien encore avec des parties (méga)lithiques partielles, voire absentes<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Bertrand|nom1=Poissonnier|titre=La Vendée préhistorique|lieu=La Crèche|éditeur=Geste éditions|année=1997|pages totales=367|isbn=2-910919-38-2|passage=310}}</ref>.</blockquote> Pour certains chercheurs, à côté de ces mégalithes en pierre, leurs équivalents en bois appelés, faute de terme créé pour les désigner, ''dolmens en bois'', pourraient avoir existé<ref>{{Article |auteur1=Charles-T. Le Roux |auteur2=Jean-L. Monnier |titre= Des menhirs en bois ? |périodique=La Recherche |date=janvier 2003 |numéro=360 |pages=21 }}</ref>. En Europe, on peut toutefois dégager des séries assez homogènes dans lesquelles « il serait illusoire de chercher une filiation, une chronologie ou un ordre de diffusion d'ensemble, alors qu'à l'échelle locale ou régionale on peut le tenter »{{sfn|Giot|2004|p=24}}. On distingue ainsi généralement deux types fondamentaux d'architecture. Chaque type principal peut se décliner en variantes locales caractérisant une culture néolithique spécifique ou résultant d'une phase transitoire intégrant différentes influences. === Les dolmens simples === La chambre ouvre directement sur l'extérieur. Ils sont généralement composés de deux à trois [[orthostate]]s et d'une dalle de chevet. La chambre ainsi définie est de forme rectangulaire (dolmen dit de « type A ») ou polygonale (dolmen dit de « type B »)<ref name="Amblard">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Sylvie Amblard|titre=Inventaire des mégalithes de la France, 8-Puy-de-Dôme|éditeur=CNRS|lieu=Paris|année=1983|pages totales=104|passage=80|isbn=2-222-03207-5}}</ref>. Ce type de dolmens est très répandu dans le sud-ouest ([[Sites mégalithiques de l'Aveyron|Aveyron]], [[Sites mégalithiques du Lot|Lot]]) et le centre ([[Sites mégalithiques du Puy-de-Dôme|Puy-de-Dôme]]) de la France. Ce type de construction connaît parfois des adaptions spécifiques très localisées : * dolmens avec ''chambre compartimentée'' par une dalle ou un muret ; * dolmens ''à cabinets latéraux'' où de petites cellules sont adossées à la chambre. === Les dolmens à couloir === Parfois aussi appelés ''tombes à couloir'', ou ''dolmens à galerie'' (''Passage Grave'' en anglais), les dolmens à couloir sont des dolmens où l'entrée de la chambre (circulaire, polygonale, quadrangulaire) communique avec l'extérieur par un couloir (dit aussi galerie ou corridor), axial ou non, de dimensions très variables (très court d'une longueur comparable à celle de la chambre ou considérablement allongé). Ces monuments sont isolés dans un cairn individuel ou associés à plusieurs{{sfn|Giot|2004|p=25}}. Ce type de dolmen connaît de nombreuses déclinaisons locales : * les ''sépultures en V'' qui se caractérisent par une chambre trapézoïdale, où la largeur interne et la hauteur sous dalle s'accroît depuis l'entrée vers le fond, raccordée sans rupture au couloir d'accès ; * les ''dolmens transeptés'' qui se caractérisent par un couloir conduisant à une chambre terminale précédée d'un double jeu de chambres latérales dessinant une croix de Lorraine ([[Tumulus des Mousseaux]], [[Dolmen de la Joselière]]) ; * les ''dolmens coudés'', où la chambre et le couloir dessinent une équerre, se rencontrent fréquemment dans le Morbihan ; * les ''dolmens angevins'', ou dolmens à portique, construction de taille monumentale composée d'une grande chambre précédée d'une antichambre surbaissée ([[La Roche-aux-Fées]]) ; * les dolmens à chambre funéraire carrée, ou rectangulaire pour lesquels plusieurs types ont été définis en fonction de particularités, ''angoumoisins'' ([[Tumulus de Bougon|Bougon]] dans les [[Deux-Sèvres]]) ou encore ''languedociens''<ref>Type défini par J. Arnal et Y. Chevalier (Arnal 1963, Chevalier 1984)</ref> qui peuvent comporter une antichambre<ref>{{Article|auteur1=Noisette Bec Drelon|titre=Réflexions sur l’implantation et l’architecture des dolmens à couloir et à antichambre du Causse de l’Hortus (Hérault, France)|périodique=Préhistoires de la Méditerranée|date=2016|ean=9791032000489|lire en ligne=https://books.openedition.org/pup/4809|pages=36}}</ref> ([[Dolmen de Lamalou|Lamalou]] dans l'[[Hérault (département)|Hérault]]). * ''les dolmens à chambres latérales'', plusieurs chambres sont placées de chaque côté du couloir ([[Site mégalithique de Larcuste#Cairn II|site de Larcuste Cairn II]]) * les ''[[allée couverte|allées couvertes]]'' qui se caractérisent par une chambre très allongée, distincte ou non du couloir. {| class="wikitable" style="text-align:right;" |+Architecture des dolmens à couloir |- | align="left" |[[Fichier:Dolmen a Couloir1.jpg|gauche|sans_cadre|60x60px|Dessin dolmen à couloir a une chambre]] | align="left" |Structures simples | align="left" |Les structures les plus simples comportent un couloir menant à une seule chambre |- | align="left" |[[Fichier:Dolmen a Couloir2.jpg|gauche|sans_cadre|60x60px|Dessin dolmen à couloir a deux chambres]] | align="left" |Chambres séparées | align="left" |Dans ce cas le couloir mène à des chambres séparées. |- | align="left" |[[Fichier:Dolmen a Couloir3.jpg|gauche|sans_cadre|60x60px|Dessin dolmen à deux Couloirs]] | align="left" |Structures simples à plusieurs chambres | align="left" |Ils comportent plusieurs couloirs menant chacun à une chambre englobé dans un seul cairn tel qu'à [[Site mégalithique de Larcuste#Cairn I|Larcuste Cairn I]] et [[Barnenez]]. Ces chambres peuvent êtres de types différents, il peut s'en trouver de type compartimentées |- | align="left" |[[Fichier:Dolmen a Couloir4.jpg|gauche|sans_cadre|60x60px|Dessin dolmen à cloisons]] | align="left" |Chambres compartimentées | align="left" |Certaines chambres pouvaient êtres compartimentées par des dalles formant un système de cloisons |- | align="left" |[[Fichier:Dolmen a Couloir5.jpg|gauche|sans_cadre|60x60px|Dessin dolmen à chambres latérales]] | align="left" |Couloirs à chambres latérales | align="left" |Ces structures sont composées d'un couloir menant à plusieurs chambres placées de chaque côté tel que [[Site mégalithique de Larcuste#Cairn II|Larcuste Cairn II]] |- | align="left" |[[Fichier:Dolmen angevin.jpg|gauche|sans_cadre|60x60px|Dolmen type Angevin]] | align="left" |Type angevin | align="left" |Ces structures comprennent une chambre principale précédée par une antichambre plus étroite et un portique. |- | align="left" |[[Fichier:Dolmen à couloir type languedocien à antichambre.jpg|gauche|sans_cadre|60x60px|Dolmen type Languedocien]] | align="left" |Type languedocien avec antichambre | align="left" |Ces structures comprennent une chambre carrée, précédée ici par une antichambre plus étroite. |} == Fonction funéraire == [[Image:Lamalou dolmen.gif|vignette|redresse=1.4|Éléments structuraux du dolmen du Lamalou, Hérault, France]] Les dolmens sont des tombes mégalithiques, cette caractéristique funéraire est fondamentale{{sfn|Giot|2004|p=50}} et systématique<ref>{{Chapitre|auteur1=Jean Leclerc|préface=[[Jean Guilaine]]|titre chapitre=Un phénomène associé au mégalithisme : les sépultures collectives|titre ouvrage=Mégalithismes de l'Atlantique à l’Éthiopie (Séminaire du Collège de France)|lieu=Paris|éditeur=Éditions Errance|collection=Collection des Hespérides|année=1999|pages totales=224|isbn=2877721701|passage=23}}</ref>. Si au {{s|XIX|e}}, les [[Celtomanie|celtomanes]] ont cru y voir des « autels druidiques » et autres « pierres destinées à des sacrifices sanglants », ces visions fantaisistes, sont totalement infondées : <blockquote>Le caractère sépulcral [de ces monuments] a été démontré toutes les fois qu'un monument vierge a fait l'objet d'une fouille scientifique par un archéologue sérieux. Lorsque les conditions chimiques le permettent [...] des ossements humains d'époque néolithique se retrouvent, souvent en grandes quantités : les dolmens et surtout les allées couvertes se présentent alors comme des ossuaires{{sfn|Giot|2004|p=50}}.</blockquote> <blockquote>Les dolmens sont des tombes ; aucun doute ne subsiste aujourd'hui, mais bien d'autres interrogations demeurent à leur sujet. La première qui vient à l'esprit, quand on a quelques expériences de ces monuments, est celle de savoir si c'était là leur fonction unique où si, comme le laisse penser bon nombre de vestiges découverts sur les tumulus, quels rites étaient célébrés au voisinage de la chambre funéraire ? Ces rites étaient-ils directement liés aux funérailles ou à d'autres cérémonies ?<ref>{{Chapitre|auteur1=Gérard Sauzade|préface=[[Jean Guilaine]]|titre chapitre=Des dolmens en Provence|titre ouvrage=Mégalithismes de l'Atlantique à l’Éthiopie (Séminaire du Collège de France)|lieu=Paris|éditeur=Éditions Errance|collection=Collection des Hespérides|année=1999|pages totales=224|isbn=2877721701|passage=125}}</ref></blockquote> Au {{-mi|V|e}} et durant une partie du {{-mi|IV|e}}, des tombes individuelles et collectives coexistent mais au-delà les sépultures collectives semblent plus systématiques{{sfn|Lehoërff|2016|p=177}}. Ce sont des sépultures collectives à caractère réutilisable, à l'image des caveaux familiaux contemporains, les dolmens pouvaient ainsi être réutilisés durant des siècles : en sol calcaire, on peut y retrouver en moyenne de 15 à 25 individus (Poitou, Normandie){{sfn|Giot|2004|p=50}} et dans les allées couvertes du bassin parisien on a pu y retrouver les ossements accumulés de plusieurs centaines d'individus<ref>{{Ouvrage|auteur1=Arnaud Blin|titre=Les allées sépulcrales du Bassin parisien à la fin du Néolithique|sous-titre=L'exemple de la Chaussée-Tirancourt|lieu=Paris|éditeur=CNRS Éditions|collection=Supplément Gallia Préhistoire|numéro dans collection=XLII|date=2018|pages totales=174|isbn=9782271122704}}</ref>. Elles sont collectives au sens où elles recueillent, successivement, les restes humains de plusieurs individus en général avec très peu de mobilier d'accompagnement{{sfn|Lehoërff|2016|p=177}}. Cette réutilisation a perduré parfois durant des périodes parfois très longues comme l'atteste la découverte concomitante d'un mobilier funéraire correspondant à diverses périodes historiques ([[Néolithique]], [[âge du cuivre]], [[âge du bronze]], [[âge du fer]]) consécutives{{sfn|Giot|2004|p=50}}. Les inhumations les plus récentes sont celles où les os sont demeurés en connexion anatomique{{sfn|Giot|2004|p=50}}, pour les plus anciennes, pour faire de la place, les ossements sont entassés pêle-mêle (au fond, sur les côtés) ou stockés selon un certain ordre (superposés en plusieurs couches) subissent une {{page h'|réduction}} ou une évacuation hors chambre (dans le couloir)<ref>{{Article|auteur=Jean-Noël Guyodo et Audrey Blanchard|titre=Histoires de mégalithes : enquête à Port-Blanc (Saint-Pierre-Quiberon, Morbihan)|périodique=Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest|date=2014|numéro=121-2|pages=12-13|url=https://www.academia.edu/11101548/Histoires_de_m%C3%A9galithes_enqu%C3%AAte_%C3%A0_Port-Blanc_Saint-Pierre-Quiberon_Morbihan_|doi=10.4000/abpo.2772}}</ref>. Il existe aussi de nombreux cas d'incinération{{sfn|Giot|2004|p=50}} avec des dépôts successifs de couches de cendre parfois séparées par une couche intermédiaire volontaire (lit de pierres, dallage, argile) ou involontaire (couche détritique résultant d'une occultation imparfaite de l'entrée). Certains dolmens n'ont pas livré de restes humains de type sépulcral, mais cela peut être une conséquence de phénomènes [[taphonomie|taphonomiques]], de l'érosion, de pillages, de fouilles anciennes peu méthodiques. L'expression « sépulture collective » n'implique pas forcément qu'il s'agisse d'un tombeau pour tous : le nombre d'occupants ne peut correspondre à tous les membres d'une communauté mais seulement à une partie d'entre eux{{sfn|Lehoërff|2016|p=177}}, « c'étaient des tombes communes à tout un clan, un village ou une famille mais on n'y disposait pas tous les morts de la communauté, il devait y avoir des critères de choix »{{sfn|Giot|2004|p=50}}. Il a été démontré que pour certaines tombes, le culte des morts pouvait conduire à une exposition macabre, à certaines occasions, des os des ancêtres, tels des reliques, que l'on replaçait ensuite dans la sépulture{{sfn|Giot|2004|p=50}}. La découverte de petits vases à libations devant l'entrée d'un dolmen, sur son cairn ou son tumulus indique probablement l'organisation de cérémonies funèbres à l'occasion des inhumations ou lors d'occasions ultérieures, parfois même pratiquées par des populations bien différentes de celles à l'origine de sa construction. == Datation == Le mobilier découvert dans la chambre ou le couloir des dolmens, en façade devant l'entrée, sur le cairn ou le tumulus est variable selon les époques de fréquentation et bien évidemment en fonction du caractère intact ou non de la sépulture. Ce mobilier peut comprendre des objets de nature purement utilitaire (à caractère domestique ou agricole), des armes, des éléments de parure (colliers, perles, amulettes, brassard d'archer,...), des objets rituels (haches d'apparat), des objets insolites (coquillage, fossile) ou exceptionnels (hache en [[jadéite]]) et même des offrandes (morceaux de viande dont il ne reste que les os, vases remplis de grains ou de boissons) sans oublier tous les objets en matières périssables (bois, os, cuir, tissus, fibres diverses, fourrures){{sfn|Giot|2004|p=51}} généralement disparus ou exceptionnellement conservés à l'état de débris infimes dans des conditions très favorables. Des monuments inviolés peuvent parfois livrer un matériel considérable (séries de vases complets par dizaine, outils en silex par centaines, perles par milliers). L'étude de ce mobilier constitue évidemment un précieux indicateur pour la connaissance des sociétés mégalithiques tant au niveau de leurs rituels funéraires, que de l'essor des techniques et de leur richesse matérielle mais aussi des échanges commerciaux qui ont pu exister parfois entre des communautés géographiquement très éloignées{{sfn|Giot|2004|p=53-58}}. En ce qui concerne les dolmens, et en dehors de la découverte de charbons de bois pouvant permettre une éventuelle datation au [[Carbone 14|radiocarbone]], ce mobilier, notamment lithique ou céramique et plus tardivement métallique, demeure aussi le seul moyen de datation de leur construction et de leur durée d'utilisation. C'est ainsi qu'il a été possible de déterminer, par exemple, une chronologie approximative des dolmens de l'Ouest et du Centre-ouest de la France. Les premiers dolmens à couloir y apparaissent vers {{formatnum:5000}} av. J.-C et leur construction s'étalera sur un peu plus de 2000 ans, avec un certain nombre de variétés dérivées. Les allées couvertes apparaissent vers {{formatnum:3000}} av. J.-C et seront bâties jusqu'au milieu du {{-mi|III|e}}{{sfn|Giot|2004|p=59-61}} Elles seront à leur tour progressivement remplacées par des constructions de moins en moins spectaculaires et aboutiront à la généralisation des coffres mégalithiques durant la [[Protohistoire]]. == Répartition géographique == Cinquante mille dolmens auraient été recensés dans le monde, dont vingt mille en [[Europe]], avec une très forte concentration en Europe de l'ouest (en [[France]], au [[Royaume-Uni]], au [[Danemark]], en [[Allemagne]] du Nord, en [[Belgique]], aux [[Pays-Bas]], en [[Espagne]], au [[Portugal]] en [[Suisse]], en [[Italie]] et à [[Malte]]) et dans une moindre mesure autour de la [[mer Noire]] ([[Ukraine]],[[Crimée]], [[Géorgie (pays)|Géorgie]]). En Europe, les dolmens sont une des composantes majeures du mégalithisme où ils se développent durant tout le [[Néolithique]]. {{Article détaillé|Mégalithisme en Europe}} Quelques dolmens existent dans le nord du [[Maroc]]. En [[Algérie]] et en [[Mégalithes de Tunisie|Tunisie]], les dolmens sont généralement concentrés dans de vastes nécropoles pouvant comporter des centaines voire des milliers de monuments (Bou-Nouara, Roknia, Gastel, [[djebel Gorra]]...). Il s'agit essentiellement de grands coffres mégalithiques dépassant rarement {{unité|3|m}} de longueur ([[Gabriel Camps]], 1962) mais il existe aussi des monuments assimilables à des allées couvertes en [[Kabylie|Grande Kabylie]] (Aït Raouna, Aït Garet)<ref>{{Article|auteur1=Roger Joussaume|titre=Mégalithismes en Afrique nord-équatoriale|périodique=Archéo-Nil. Revue de la société pour l'étude des cultures prépharaoniques de la vallée du Nil|numéro=23|titre numéro=Leclant l'Africain. Hommages à Jean Leclant|date=2013|doi=https://doi.org/10.3406/arnil.2013.1058|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/arnil_1161-0492_2013_num_23_1_1058|pages=55-72}}</ref>. Cette concentration en nécropole existe aussi au [[Mégalithisme au Proche-Orient|Proche-Orient]] ([[Dolmens en Syrie|Syrie]], [[Liban]], [[Dolmens en Jordanie|Jordanie]], [[Israël]])<ref>{{Chapitre|auteur1=Tara Steimer|auteur2=Frank Braemer|préface=[[Jean Guilaine]]|titre chapitre=Monuments funéraires mégalithiques au Proche-Orient|titre ouvrage=Mégalithismes de l'Atlantique à l’Éthiopie (Séminaire du Collège de France)|lieu=Paris|éditeur=Éditions Errance|collection=Collection des Hespérides|année=1999|pages totales=224|isbn=2877721701|passage=175}}</ref>. En [[Inde]], les dolmens sont érigés du {{-mi|II}} jusqu'au milieu du {{-mi|I}} En Extrême-Orient, les dolmens de [[Corée]] sont datés du {{mi|I}}, et ceux du [[Japon]] du {{-sp-|VII|au|II}} L'[[Indonésie]] est le seul pays au monde où l'on édifie encore des dolmens dans certaines provinces très localisées. == Galerie == <gallery mode="packed"> Fichier:Pionnat Carte postale 14.jpg|Carte postale du dolmen de Ménardeix vers 1920. Fichier:LaRocheAuxFees Dolmen 2 20070408.jpg|[[La Roche-aux-Fées]], [[Bretagne (région administrative)|Bretagne]], France. Fichier:Bisceglie dolmen della chianca 5.JPG|Le dolmen de ''Chianca'' [[Pouilles]]. Fichier:DOLMEN DI MORES.JPG|Le Dolmen de ''Sa Coveccada'' [[Sardaigne]]. Fichier:Dolmen du Poitou.JPG|Dolmen du [[Poitou]], France. Fichier:Paço das vinhas.jpg|Dolmen de Paço das Vinhas, [[Portugal]]. Fichier:Barrocal.jpg|Dolmen de Barrocal, région d'[[Évora]], Portugal. Fichier:Dolmen du Djebel Gorra. Thibar14. Tunisie.JPG|Dolmen du [[Djebel Gorra]] près de [[Thibar]], [[Tunisie]]. Fichier:P6212563 dougga.jpg|Dolmen de [[Dougga]], Tunisie. Fichier:Le Pouget dolmen 2.JPG|Vue intérieure vers l'entrée du [[dolmen de Gallardet]], France. Fichier:GM Guelma Roknia01.jpg|[[Vestiges de Roknia|Dolmen à Roknia]], wilaya de [[Guelma]] en [[Algérie]]. Fichier:Dolmen-Keriaval.jpg|Dolmens de Keriaval, [[Carnac]], [[Bretagne (région administrative)|Bretagne]], France. </gallery> == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == === Bibliographie === * {{Ouvrage|auteur1=[[Pierre-Roland Giot]]|titre=Préhistoire en Bretagne|sous-titre=Menhirs et dolmens|lieu=Châteaulin|éditeur=Éditions Jos Le Douaré|date=2004|pages totales=63|isbn=9782855432014}} * Roger Joussaume, ''Des dolmens pour les morts'', éditions Hachette, 1985. * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Anne Lehoërff]]|titre=Préhistoires d'Europe|sous-titre=De Néandertal à Vercingétorix|lieu=Paris|éditeur=[[éditions Belin]]|collection=Mondes anciens|année=2016|pages totales=608|isbn=978-2-7011-5983-6|numéro chapitre=5|titre chapitre=Marquer les espaces}} * {{Ouvrage|auteur1=Claude Masset|titre=Les dolmens|sous-titre=Sociétés néolithiques et pratiques funéraires|lieu=Paris|éditeur=Éditions Errance|date=1997|pages totales=175|isbn=2877721418}} === Articles connexes === * [[Mégalithisme]] * [[Mégalithe]] * [[Liste des dolmens de France protégés aux monuments historiques]] {{Autres projets|wiktionary=dolmen|wiktionary titre=Dolmen |commons=Category:Dolmens|commons titre=Les dolmens}} {{Portail|Mégalithisme}} [[Catégorie:Dolmen| ]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Dominique%20%28pays%29
Dominique (pays)
{{voir homonymes|Dominique}} {{Confusion|texte=Ne pas confondre avec la [[République dominicaine]]}} {{Infobox Pays | nom_français = Commonwealth de la Dominique | nom_local1 = Commonwealth of Dominica | langue1 = en | image_drapeau = Flag_of_Dominica.svg | lien_drapeau = Drapeau de la Dominique | image_blason = Coat of arms of Dominica.svg | lien_blason = Armoiries de la Dominique | image_carte = LocationDominica.png | devise = {{lang|cpf|Apres Bondie C'est La Ter}}{{Note|groupe=n|texte=C'est la devise inscrite en [[créole dominiquais]] sur les [[armoiries de la Dominique]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Coat of Arms of Dominica |url=http://www.dominica.gov.dm/about-dominica/national-symbols/coat-of-arms |site=dominica.gov.dm |consulté le=2 juillet 2019}}</ref>.}} | langue_devise = [[créole dominiquais]] | traduction_devise = Après le Bon Dieu, c'est la terre | type_langues = [[Langue officielle]]<br>[[Langue vernaculaire]] | langues_officielles = [[Anglais]]<br>[[Créole dominiquais]]<ref>{{Lien web |titre=Dominique |url=https://www.axl.cefan.ulaval.ca/amsudant/Dominique.htm |site=axl.cefan.ulaval.ca |consulté le=2020-10-13}}</ref> | capitale = [[Roseau (ville de la Dominique)|Roseau]] | coordonnées_capitale = {{coord|15|18|12|N|61|22|58|W|display=inline,title|type:city}} | lien_villes = Liste des villes de Dominique | titre_plus_grande_ville = Plus grande ville | plus_grande_ville = [[Roseau (ville de la Dominique)|Roseau]] | type_gouvernement = [[République]] | titre_dirigeant = [[Président de la Dominique|Présidente]] | nom_dirigeant = [[Sylvanie Burton]] | titre_dirigeant2 = [[Premier ministre de la Dominique|Premier ministre]] | nom_dirigeant2 = [[Roosevelt Skerrit]] | titre_parlement = [[Parlement]] | nom_parlement = [[Assemblée de la Dominique]] | superficie_rang = 170 | superficie_totale = 754 | pourcentage_eau = 2,18 | population_rang = 202 | population_totale = 74243 | population_année = 2020<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Central America :: Dominica — The World Factbook - Central Intelligence Agency |url=https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/dominica |site=cia.gov |consulté le=2019-08-30}}</ref> | type_indépendance = Date | pays_indépendance = {{Royaume-Uni}} | date_indépendance = {{Date|3|novembre|1978}} | gentilé = Dominiquais | PIB_PPA = {{augmentation}} {{nombre|1.074|milliards}} de [[Dollar américain|$]]<br/>+ 13,53 %<ref name="fmi" group=n>[[Produit intérieur brut|PIB]] à [[parité de pouvoir d'achat]], d'après le [[Fonds monétaire international]] (FMI).</ref> | PIBPPA_année = 2022 | PIB_année = 2022 | PIB = {{augmentation}} {{nobr|635 millions}} de [[Dollar américain|$]]<br/>+ 11,99 %<ref name="fmi" group=n/> | PIB_HABNOM = {{augmentation}} {{unité|8575.285|[[Dollar américain|$]]}}<br/>+ 11,50 %<ref name="FMI2">{{Lien web |langue=en-US |titre=World Economic Outlook Database April 2022 |url=https://www.imf.org/en/Publications/WEO/weo-database/2022/April/weo-report|site=imf.org |consulté le=2022-07-19}}.</ref> | PIBHABNOM_année = 2022 | PIB_HAB = {{augmentation}} {{unité|14490.830|[[Dollar américain|$]]}}<br/>+ 12,90 % <ref name="FMI2" /> | PIBHAB_année = 2022 | dette_année = 2022 | dette = '''Nominale'''<br/>{{augmentation négative}} {{unité|1.791 milliards}} de [[Dollar des Caraïbes orientales|EC$]]<br/>+ 8,28 %<br/>'''Relative'''<br/>{{diminution positive}} 99,685 % du PIB<br/>- 2,17 % | monnaie = [[Dollar des Caraïbes orientales]] | code_monnaie = XCD | IDH = {{diminution}} {{formatnum:0.720}}<ref name="hdr2021-22">{{HDR|2022}}</ref> | IDH_année = 2021 | IDH_catégorie = élevé | IDH_rang = {{102e}} | IDHI = | IDHI_année = | IDHI_rang = | Gini = | Gini_année = | Gini_rang = | IIG = | IIG_année = | IIG_rang = | IPE = {{augmentation}} {{formatnum:51.2}}<ref name="IPE2022">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Martin J. Wolf |auteur2=John W. Emerson |auteur3=Daniel C. Esty |auteur4=Alex de Sherbinin |auteur5=Zachary A. Wendling |et al.=oui |titre=2022 Environmental Performance Index |sous-titre= |lieu=New Haven, Connecticut, États-Unis |éditeur=Yale Center for Environmental Law & Policy |collection= |année=2022 |volume= |tome= |pages totales=192 |passage= |isbn= |lire en ligne=https://epi.yale.edu/downloads/epi2022report06062022.pdf |format électronique=pdf }}.</ref> | IPE_année = 2022 | IPE_rang = {{42e}} | fuseau_horaire = GMT-4 | hymne_national = [[Isle of Beauty, Isle of Splendour]] | langue_hymne = [[anglais]] | traduction_hymne = Île de beauté, île de splendeur | audio_hymne = National Anthem of Dominica by US Navy Band.ogg | fête_nationale = {{date|3 novembre}} | fête_evt = [[Histoire de la Dominique#Depuis l'indépendance|Indépendance]] vis-à-vis du [[Royaume-Uni]] ({{date-|1978}}) | domaine_internet = .dm | iso3166-1 = DMA, DM | indicatif_téléphonique = 1-767 | p1 = [[Fichier:Flag of the West Indies Federation.svg|20px|Fédération des Indes occidentales]] [[Fédération des Indes occidentales]] | pays frontaliers = Aucun | saisons = saison sèche de décembre à mai et saison humide entre août et octobre | organisations_internationales = [[Fichier:Flag of La Francophonie.svg|20x20px|border]] [[Organisation internationale de la francophonie|OIF]]{{-}} {{drapeau|ONU}}[[Organisation des Nations Unies|ONU]]{{-}}{{drapeau|Commonwealth}} [[Commonwealth]] }} La '''Dominique''' ({{en lang|en|Dominica}} ; en [[créole dominiquais]] : ''Donmnik'' ; en [[kalinago]] : ''Wai'tu kubuli'') en forme longue le '''Commonwealth de la Dominique'''<ref name="CELF">{{lien web|auteur=[[Commission d'enrichissement de la langue française]]|éditeur=[[ministère de l'Europe et des Affaires étrangères]]|url=https://www.diplomatie.gouv.fr/IMG/pdf/denomination_pays_habitants_2019_cle0e391e.pdf|titre=Recommandation concernant les noms d’États, d’habitants, de capitales, de sièges diplomatiques ou consulaires|format=pdf|site=diplomatie.gouv.fr|date=21 avril 2019}}.</ref>, est un [[État insulaire|pays insulaire]] de l'[[archipel]] des [[Caraïbes]], située entre les îles [[Antilles françaises|françaises]] des [[Îles des Saintes|Saintes]] et de [[Marie-Galante]] ([[dépendances de la Guadeloupe|deux dépendances]] de la [[Guadeloupe]]) au nord, et de la [[Martinique]], au sud. Son nom [[kalinago]] est « ''Wai'tu kubuli'' » qui signifie « Son corps est grand ». Le premier Européen à l'avoir abordée est [[Christophe Colomb]], lors de son deuxième voyage, en 1493. Avant son [[indépendance (politique)|indépendance]] en [[1978]], la Dominique était un [[État associé]] de la [[couronne (Commonwealth)|couronne britannique]] ([[États associés des Indes occidentales]]) et, avant 1967, une [[empire britannique|colonie britannique]] membre de l'éphémère [[fédération des Indes occidentales]] (1958-1962). L'île a auparavant connu une présence [[France|française]] jusqu'au [[Traité de Paris (1763)|traité de Paris de 1763]]. Toutefois, la [[France]] occupe de nouveau brièvement l'île à deux reprises par la suite (1778 et 1814). == Toponymie == L'appellation [[kalinago]] (précolombienne) de l'île est ''Wai'tu kubuli'' et qui signifie « Son corps est grand ». Le nom actuel de l'île provient du mot espagnol Domingo signifiant dimanche en français. Puisque c'est le dimanche {{Date-|3 novembre 1493}} que l'île fut longée par Christophe Colomb. == Histoire == {{Article détaillé|Histoire de la Dominique}} {{section à sourcer|date=mai 2017}} === Population autochtone pré-colombienne === L’île est initialement habitée par le [[peuple autochtone]] des [[Arawaks]], dont se revendiquent les [[Kalinago]]s ([[amérindiens des Antilles]]). === Colonisation et conquête espagnole 1493-1625 === [[Fichier:Christopher Colombus second voyage 1493-1496 map-fr.svg|vignette|La Dominique sur le trajet du deuxième voyage de Christophe Colomb (1493-1496).]] Le dimanche {{date|3|novembre|1493}}, lors de son deuxième voyage aux Amériques, [[Christophe Colomb]] longe les rivages de l’île qu'il appelle ainsi ''Domingo'' {{incise|[[dimanche]] en [[espagnol]]}}, d’où proviennent ses noms actuels, Dominique en [[français]] et « Dominica » en [[anglais]]. Les Kalinagos doivent leur survie aux reliefs escarpés de la Dominique, à ses forêts denses et sauvages. Venus du nord du [[Venezuela]], ils s'étaient installés sur l'île des siècles avant que Christophe Colomb n'arrive. Mais c'est ici seulement, isolés dans la nature, qu'ils ont échappé à l'extermination dont ils ont été victimes partout ailleurs dans les Antilles, du fait de la violence des Européens mais surtout des maladies apportées par eux. En 1903, la [[Couronne (Commonwealth)|Couronne britannique]] leur rendit quelques terres en pleine propriété. === Souveraineté française 1625-1763 === En 1625, lors de la [[guerre de Trente Ans]], les [[Empire espagnol|Espagnols]] laissent la place aux [[Empire colonial français|Français]] puis au cours du {{s-|XVII}}, Français et Anglais s'affrontent pour la possession de l'île. Deux fois leurs canonnades détruiront totalement [[Roseau (ville de la Dominique)|Roseau]]. En 1660, [[Français (peuple)|Français]] et Anglais abandonnent l'île aux Kalinagos et la déclarent zone neutre ; pour mettre fin aux conflits, un traité de paix est signé entre les [[Royaume de France|Français]], les [[Empire britannique|Anglais]] et les Kalinagos. [[Fichier:Roseau, 1761 RCIN 733032.b.jpg|vignette|Invasion de l'île de la Dominique par les Anglais (vue depuis la baie de Roseau), Sir Archibald Campbell, 1761.]] Déjà installés à la [[Martinique]] et à la [[Guadeloupe]], les Français s'implantent petit à petit à la Dominique en y introduisant la [[Caféiculture|culture du café]]. Ils [[Commerce triangulaire|importent des esclaves africains]] pour résoudre le problème de main-d'œuvre. Mais les Britanniques s'approprient l'île en 1759. === Alternances franco-anglaises 1763-1814 === [[Fichier:Dominica Linen Market 1770s.jpg|vignette|Scène de marché intitulé ''Linen Market'', à la Dominique. [[Agostino Brunias]], 1770.]] À l'issue de la [[guerre de Sept Ans]], par le [[Traité de Paris (1763)|traité de Paris de 1763]], la [[Royaume de France|France]] cède la Dominique à la [[Empire britannique|Grande-Bretagne]]. Par la suite, les Français rompent le traité et s’emparent par deux fois de la Dominique. En 1778, c'est sous le commandement du marquis [[François Claude de Bouillé]] que les Français reçoivent la capitulation du gouverneur William Stuart. En 1814, après avoir incendié [[Roseau (ville de la Dominique)|Roseau]], les [[Royaume de France|Français]] décident de quitter l’île en échange d’une indemnité, et cette dernière redevient [[Royaume-Uni|britannique]].<gallery mode="packed"> Fichier:Dominica RMG F0267.tiff|Carte de la Dominique, Jefferys Thomas, 1760 Fichier:La Dominique située entre la Martinique et la Guadeloupe conquise par M. le Mis de Bouillé... levée en 1773 - traduite de l'anglais... par Le Rouge... - btv1b53093795n.jpg|Carte de la Dominique, Le Rouge, 1773. Fichier:Burning of Rousseau.jpg|Vue de l'incendie de la ville de Roseau, James Grant, 1805. </gallery> === Colonie britannique 1814-1956 === [[Fichier:Roseau - Neg mawon emancipation monument.jpg|vignette|Statue d'un Neg Mawon (monument dédié à l'émancipation des esclaves en 1838), Roseau.]] L'[[esclavage]] est [[Abolitionnisme|aboli]] à la Dominique en 1833. Comme il ne le fut qu'en 1848 dans les îles voisines de la Martinique et de la Guadeloupe, de nombreux esclaves s'enfuirent de ces îles pendant cette période, à l'aide de moyens de fortune, souvent de simples [[pirogue]]s, pour trouver refuge à la Dominique. En 1898, l'île reçoit le statut de [[Empire britannique|colonie]] de la Couronne britannique. === Ébauches d'indépendances 1956-1978 === En 1956, elle acquiert son [[indépendance (politique)|indépendance]] au sein de l'éphémère Fédération des [[Antilles britanniques]]. En 1967, elle devient un des [[États associés des Indes occidentales]] et un membre du [[Commonwealth]] et entame l’instauration d’un régime démocratique. === République indépendante en 1978 === L’indépendance de la Dominique est déclarée le {{date-|3 novembre 1978}}, lors du {{485e|anniversaire}} de sa découverte par Christophe Colomb. Aujourd'hui, les {{nombre|3000|descendants}} des [[Kalinago|Indiens Caraïbes]], derniers héritiers de ces peuples précolombiens, vivent pour la plupart dans le territoire Kalinago (''[[Réserve Caraïbe]]''), de {{unité|1480|hectares}}, autour de la petite ville de [[Salybia]], au nord-est de l'île. Bien que métissés, ils cultivent leur identité propre et ont sauvegardé [[Kalinago|leur langue]]. Le {{date-|19 septembre 2017}}, à la suite du passage de l'[[ouragan Maria]], le [[Premier ministre de la Dominique|Premier ministre]] [[Roosevelt Skerrit]] déclare : {{citation|[les habitants de la Dominique] ont perdu tout ce qui pouvait être perdu}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur=[[Agence France-Presse|AFP]] |titre=Ouragan Maria : la Dominique a "perdu tout ce qui pouvait être perdu" |périodique=Sud Ouest |date=19 septembre 2017 |lire en ligne=http://www.sudouest.fr/2017/09/19/ouragan-maria-la-dominique-a-perdu-tout-ce-qui-pouvait-etre-perdu-3789180-6110.php |consulté le=19 septembre 2017 }}.</ref>. == Géographie physique == {{Article détaillé|Géographie de la Dominique|Liste des villes de Dominique}} === Localisation === L’île de la Dominique est située en plein cœur des [[Petites Antilles]], à {{unité|41|km}} au nord-nord-ouest des côtes de la [[Martinique]], à {{unité|29|km}} au sud-est des côtes des [[Îles des Saintes|Saintes]] et autant au sud-sud-ouest de celles de [[Marie-Galante]] ; ces dernières constituant deux des [[dépendances de la Guadeloupe|dépendances]] de la [[Guadeloupe]]. ==== Territoires limitrophes ==== [[Fichier:Lesser Antilles 250m.jpg|thumb|upright|L'île de la Dominique se situe entre la [[Martinique]] (localisée au sud) et la [[Guadeloupe]] (localisée au nord).|gauche]] {{Territoires limitrophes|type=Territoire|nom=Dominique(Pays)|élision=de la|notes=|nord=[[Guadeloupe]], à {{Unité|86|km}}|nord-est=[[Portugal]], à {{Unité|5670|km}}|est=[[Cap-Vert]], à {{Unité|4060|km}}|sud-est=[[Barbade]], à {{Unité|310|km}}|sud=[[Martinique]], à {{Unité|88|km}}|sud-ouest=[[Venezuela]], à {{Unité|800|km}}|ouest=[[Belize]], à {{Unité|2865|km}}|nord-ouest=[[Porto Rico]], à {{Unité|612|km}}|width=|align=}} === Géologie === Géologiquement, la Dominique fait partie de l'[[arc volcanique]] des [[Petites Antilles]]. Une dorsale montagneuse centrale coupe le pays selon un axe nord-ouest vers sud-est. Elle crée d'importantes pentes volcaniques et de profondes vallées, où l'altitude varie de {{nobr|300 mètres}} à {{unité|1400|mètres}} au-dessus du niveau de la mer. L'île témoigne d'un volcanisme de type récent, d'intense activité, comme l'attestent les sites du « ''{{lang|en|Boiling Lake}}'' » (« Lac en ébullition ») et de la « vallée de la Désolation » dont les sources chaudes émettent des [[Soufre|vapeurs sulfureuses]] qui en désertifient les abords, contrastant ainsi avec les forêts tropicales environnantes. === Superficie et topographie === [[Fichier:Dominique.png|vignette|Carte topographique de la Dominique. |gauche]] La Dominique mesure {{Unité|46 km}} de longueur, sur {{Unité|25 km}} de largeur, pour une superficie de {{unité|754 km 2}}. L'île est composée d'une chaîne de hauts pitons depuis son extrémité septentrionale à sa pointe méridionale ; le plus élevé, le [[morne Diablotins]], culmine à {{unité|1447|m}}. La Dominique revendiquait l'île de [[Isla de Aves|Aves]], située à 230 km à l'ouest, détenue par le [[Venezuela]], mais a renoncé, en 2007, à celle-ci<ref>{{Lien web |titre=Dominique, Océanie {{!}} Info-pays {{!}} Crisis24 |url=https://crisis24.garda.com/fr/perspectives-renseignements/renseignements/rapports-nationaux/dominique |site=crisis24.garda.com |consulté le=2023-02-14}}</ref>. === Hydrographie === Surnommée l'île aux 365 rivières, les principaux fleuves se jetant à l'ouest dans la [[mer des Caraïbes]] sont le Layou ({{unité|21.8|km}}) et le Roseau ({{unité|20|km}}), et le principal fleuve se jetant à l'est dans l'[[océan Atlantique]] est le Toulaman ({{unité|15|km}}). Également, la Dominique compte environ trente chutes d’eau formant des piscines naturelles ainsi que des sources d’eaux chaudes. Enfin, le plus grand lac de cratère de l'île est le lac Boeri, situé dans le parc national.<gallery mode="packed"> Fichier:Dominique - Indian River (2).JPG|Indian river. Fichier:Layou River.jpg|Layou river. Fichier:Pagua Bay from south (Dominica).jpg|Embouchure de la Pagua river. </gallery> === Climat === La Dominique bénéficie d'un [[climat tropical]] humide typique, avec des températures élevées et de fortes précipitations. == Milieu naturel et protection de l'environnement == [[Fichier:RANFOREST DOMINICA 6435.jpg|vignette|Forêt pluviale de la Dominique.]] [[Fichier:Amazona imperialis Mitchell.jpg|vignette|L'[[Amazone impériale]] : oiseau [[Endémisme|endémique]] et emblème de l'île de la Dominique.|gauche]] [[Fichier:Dominica Boiling Lake.jpg|gauche|vignette|Lac volcanique bouillant de la Dominique.]] {{article détaillé|Liste des oiseaux des Antilles}}Le [[parc national de Morne Trois Pitons]] est classé au patrimoine mondial naturel par l’[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|Unesco]]<ref>{{Lien web |auteur institutionnel=Unesco - Centre du patrimoine mondial |titre=Parc national de Morne Trois Pitons |url=http://whc.unesco.org/fr/list/814 |site=whc.unesco.org}}.</ref>. Aussi, le pays comporterait {{Refsou|six sortes de forêts tropicales|novembre 2011}} dont une [[forêts décidues humides tropicales et subtropicales|forêt tropicale humide]]. Le [[parc national du Morne Diablotin]] est situé dans les chaines montagneuses du nord de l’île. Il s’étend sur plus de 3.300 hectares et a été fondé en 2000 pour protéger l’habitat d’une espèce en danger, le [[Amazone impériale|perroquet Sisserou]], animal emblème de La Dominique. C'est une région difficile d'accès, à l'est des villages de [[Colihaut]] (ou ''Coulihaut'') et de Dublanc. Toutefois, les richesses écologiques de l'île ont été affectées par le développement de l'agriculture et des [[banane]]raies, ainsi que par l'introduction de nombreuses espèces exogènes, devenant parfois [[Espèce envahissante|invasives]]. Après une économie basée sur l'agriculture et l'exportation de bananes, qui a rendu l'île vulnérable aux catastrophes climatiques et aux crises du marché, la Dominique a souhaité développer un programme d'[[écotourisme]], récompensé par la [[certification]] ''[[Green Globe|Green Globe 21]]'' validant la qualité écotouristique de cette destination, {{quand|pour la première fois}} attribuée à une île des Caraïbes. La Dominique veut aller plus loin avec, depuis 2007, un programme de dix ans visant à transformer l'île en une « île biologique » par la conjugaison de l’écotourisme, de l’[[Agritourisme|agrotourisme]] et d'un tourisme de santé, avec la conversion de l'agriculture à la production [[Agriculture biologique|biologique]], un commerce éthique et équitable ne nécessitant pas de consommation excessive des ressources naturelles<ref>[http://www.unep.org/geo/yearbook/yb2007/PDF/GYB2007_French_Full.pdf Rapport GEO 2007, page 33] (ONU/PNUE)</ref>. [[Fichier:Mountain Dominica (01).jpg|vignette|Montagne dominiquaise.]] L'« île nature » a ouvert en janvier 2011 un [[sentier de randonnée]], inédit dans les [[Caraïbes]], le ''Waitukubuli National Trail'' (WNT). Long de {{nobr|185 kilomètres}}, partagé en quatorze segments, il traverse le territoire du sud au nord en reprenant les chemins tracés par les anciens habitants, explique Edison Henry, le chef du projet. La flore typique comprend [[manguier]]s, [[corossol]]s et [[ficus elastica|gommiers]]. La faune typique est représentée par le « [[Amazone impériale|sisserou]] » (Amazone impériale), un grand [[perroquet]] au ventre pourpre et aux ailes vertes, unique au monde, [[emblème|emblème national]] de la Dominique. Certaines rivières comportent des chutes d'eau (Victoria, Sari Sari, Middelham…). La Dominique abrite le deuxième plus grand lac bouillonnant de la planète, au cœur du [[parc national de Morne Trois Pitons]], classé au [[patrimoine mondial]]<ref>[[Geo (magazine)|Geo]] {{numéro|395}} de janvier 2012 {{p.|87}}.</ref>. == Géographie humaine == [[Fichier:Map of Dominica.gif|vignette|Carte des principales villes de la Dominique.]] Les habitants de l’île, les Dominiquais et Dominiquaises, au nombre de {{formatnum:75000}}, sont concentrés essentiellement sur la côte ouest, à [[Roseau (ville de la Dominique)|Roseau]], la capitale, forte de {{nombre|24000|habitants}}, et à [[Portsmouth (Dominique)|Portsmouth]] ({{unité|3634|habitants}} en 2006), au nord. Il demeure encore {{nombre|3000|[[Peuple autochtone|autochtones]]}}, préservant leurs traditions, sur la côte est. [[Fichier:RoseauWide..jpg|centré|vignette|442x442px|Vue panoramique de la ville de Roseau (capitale de la Dominique).]] == Axes de communication et transports == L'infrastructure routière repose sur un total de {{unité|1512|km}} de route, dont {{unité|762|km}} sont revêtues. Le réseau routier principal connecte les principaux foyers de population en longeant les côtes de la moitié nord-ouest du pays et en traversant les terres intérieures par deux transversales. Le reste est desservi par des routes secondaires ou des pistes. Ce réseau routier est le support d'un réseau de bus, qui sillonnent les grands axes de l'île, principalement la moitié ouest de la Dominique. Les bus côtoient en outre des taxis. Il existe une liaison maritime desservant certaines îles des [[Petites Antilles]]. Tandis qu'un port en eau profonde permet l'accueil de navires plus imposants<ref>{{Lien web |titre=Dominique: Transports et déplacements |url=https://www.routard.com/guide/dominique/494/transports.htm |site=Routard.com |consulté le=2022-05-11}}</ref>. La Dominique est aussi connectée au reste du monde par voie aérienne via l'[[aéroport Douglas-Charles]], principale infrastructure aéroportuaire du pays. Cet aéroport ouvre la Dominique au trafic régional du bassin caraïbe, mais ne reçoit pas de vols [[Distance franchissable|longs courriers]]. Par ailleurs, un second aéroport existe, [[Aéroport de Canefield|celui de Canefield]], moins fréquenté. == Politique == [[Fichier:RooseveltSkerrit.jpg|thumb|upright|Le Premier ministre actuel du Commonwealth de la Dominique, [[Roosevelt Skerrit]].]] {{Article détaillé|Politique à la Dominique}} La Dominique est une [[république]] [[démocratie|démocratique]] qui combine des aspects du modèle républicain et du « [[système de Westminster]] ». Le président est élu par le parlement pour un mandat de cinq ans ({{Art.}}18 de la Constitution). En accord avec l'article 59 de la Constitution, il choisit comme Premier ministre un député qui a l'appui d'une majorité au sein du Parlement<ref>{{Lien web |langue=en |titre=article 59 de la Constitution |url=http://dominicacompanies.com/dominica/constitution/const.html#59 |site=dominicacompanies.com|brisé le = 2024-02-25}}</ref>. La Dominique est membre du [[Communauté caribéenne|Caricom]], de l'[[Association des États de la Caraïbe|AEC]], de l'[[Organisation des États de la Caraïbe orientale|OECO]], du [[Commonwealth]]<ref>{{Lien web |nom1=(http://www.hydrant.co.uk) |prénom1=Site designed and built by Hydrant |titre=Dominica - The Commonwealth |url=http://thecommonwealth.org/our-member-countries/dominica |site=thecommonwealth.org}}.</ref>, de l'[[Organisation des États américains|OEA]], de l'[[Alliance bolivarienne pour les Amériques|ALBA]], de l'[[Organisation des Nations unies|ONU]], et de la [[Organisation internationale de la francophonie|Francophonie]]<ref>{{Lien web |titre=Dominique - Organisation internationale de la Francophonie |url=http://www.francophonie.org/Dominique.html |site=francophonie.org}}.</ref>. La [[Président du Commonwealth de la Dominique|présidente]] depuis 2023 est [[Sylvanie Burton]]<ref>{{Lien web |titre=Sylvanie Burton, première femme Kalinago élue présidente de La Dominique |url=https://la1ere.francetvinfo.fr/guadeloupe/sylvanie-burton-premiere-femme-kalinago-elue-presidente-de-la-dominique-1431608.html |site=Guadeloupe la Première |consulté le=2023-09-28}}</ref>. [[Roosevelt Skerrit]] est [[Premier ministre de la Dominique|Premier ministre]] depuis 2004<ref>{{Lien web |titre=La Dominique, victime de l’ouragan Maria |url=https://www.la-croix.com/Sciences-et-ethique/Environnement/Dominique-victime-louragan-Maria-2017-09-19-1200878090 |site=[[La Croix]] |date=2017-09-19 |consulté le=2018-11-06}}</ref>. == Subdivisions == {{Article détaillé|Paroisses de la Dominique}} [[Fichier:Dominica, administrative divisions - en - monochrome.svg|vignette|Divisions administratives dominiquaises.]] La Dominique est divisée en dix [[Paroisse civile|paroisses]]. == Économie == {{section à sourcer|date=mai 2017}} {{Article détaillé|Économie de la Dominique}} L'économie dominiquaise dépend surtout du [[tourisme]] et de l'[[agriculture]]. En effet, l'agriculture, principalement la [[banane]], représente 18 % du PIB et emploie 28 % de la main-d'œuvre. Les services (dont le tourisme) représentaient 58 % du [[Produit intérieur brut|PIB]] et 40 % de la main-d'œuvre en 2002. Des réformes ont été entreprises afin de développer les services financiers off-shore à l'instar d'autres îles de la région. C'est également un [[pavillon de complaisance]]. L'attribution de passeports à des ressortissants étrangers non-résidents en contrepartie de 100 000 dollars américains représente en 2023 plus de la moitié des recettes de l'État. L'ampleur prise par ce dispositif entraîne le rétablissement des visas à l'entrée de la Grande-Bretagne<ref>{{Ouvrage|titre=Le Bilan du Monde|lieu=Paris|éditeur=Le Monde|année=2024|passage=130|isbn=978-2-36804-159-8}}</ref>. === Projet géothermique Caraïbes === À partir de 2003, le gouvernement de la Dominique, les régions Guadeloupe et Martinique, l'[[Agence française de développement]] (AFD), l'[[Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie]] (ADEME) et le [[Bureau de recherches géologiques et minières]] (BRGM) ont envisagé de conduire en coopération un projet de développement des ressources géothermales de la Dominique. Il s'agirait d’exporter l'essentiel de la production électrique via des [[Câble sous-marin|câbles sous-marins]] vers les deux îles françaises voisines (Guadeloupe et Martinique) qui constituent deux pôles de consommation électrique en forte croissance dans la Caraïbe. En 2005, une étude préliminaire de cadrage technique et économique a eu lieu entre la Dominique et EDF pour la France, mais aussi plusieurs intervenants économiques. À partir de 2013, une nouvelle phase s'est ouverte avec le forage des premiers puits. Cette phase de préfiguration de la production doit aboutir à l'évaluation de la production et, par la suite, la mise en place d'une centrale de production. Les prévisions économiques de 2018 menées par ''[[The Economist]]'' font de la Dominique le pays à plus forte croissance du PIB par rapport à l'année précédente, avec une progression de 8,8 %<ref>{{en}} [https://www.economist.com/blogs/graphicdetail/2018/01/daily-chart-3|The fastest-growing and shrinking economies in 2018]</ref>. == Démographie == {{Article détaillé|Démographie de la Dominique}} La population de la Dominique est de {{unité|71293 habitants}} selon le recensement de 2011<ref name="popcens.11">{{Lien web |langue=en |format=pdf |auteur institutionnel=Office central de statistique de la Dominique |titre=2011 Population and Housing Census Report |url=http://www.dominica.gov.dm/cms/files/2011_census_report.pdf |site=dominica.gov.dm |date=septembre 2011 |consulté le=13 juillet 2019|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. En 2001, la population s'identifiait à 86,8 % en tant que [[Afro-Caribéens|descendants d'Africains]]/noirs, 9,1 % se disaient d'origine « mixte », 2,9 % [[Autochtones d'Amérique|Amérindiens]] (Kalinago) et 0,8 % [[Caucasien (anthropologie)|Caucasiens]]/blancs, l'île comptait également de petites communautés d'[[Sous-continent indien|Indiens]], de [[Diaspora chinoise|Chinois]] et de [[Diaspora syrienne|Syriens]]/[[Diaspora libanaise|Libanais]]<ref name="cari.01">{{Lien web |langue=en |format=pdf |auteur institutionnel=Programme des statistiques régionales de la [[Communauté caribéenne]] (CARICOM) |titre=2000 Round of Population and Housing Census of the Caribbean Community |sous-titre=National Census Report, Dominica |url=http://statistics.caricom.org/Files/Publications/NCR%20Reports/Dominica.pdf |site=statistics.caricom.org |date=2009 |consulté le=13 juillet 2019 |page=32-40 (Chapitres 2.3 Groupe ethnique et 2.4 Appartenance religieuse)}}.</ref>{{,}}<ref name="cso.15">{{Lien web |langue=en |format=pdf |auteur institutionnel=Office central de statistique de la Dominique |titre=Statistics At a Glance 2005 |url=http://dominica.gov.dm/images/dominica_statistics_at_a_glance_2005.pdf |site=dominica.gov.dm |consulté le=13 juillet 2019|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. La population de l'île croît peu, en partie du fait de l'émigration<ref name="popcens.11" />. La population des [[Kalinago|Kalinagos]], comptant {{unité|3000 personnes}}, est l'une des dernières présences indigènes des Antilles. Ces derniers vivent aujourd'hui dans une réserve créée spécialement pour eux en 1903, le [[Réserve Caraïbe|Territoire Kalinago]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Kalinago Territory |sous-titre=About Us |url=http://kalinagoterritory.com/about-us/ |site=kalinagoterritory.com |consulté le=13 juillet 2019}}.</ref>{{,}}<ref name="CEFAN">{{Lien web |auteur1=[[Jacques Leclerc (linguiste)|Jacques Leclerc]] |titre=L'aménagement linguistique dans le monde |sous-titre=Dominique |url=http://www.axl.cefan.ulaval.ca/amsudant/Dominique.htm |site=axl.cefan.ulaval.ca |lieu=Québec |éditeur=CEFAN, [[Université Laval]] |date=15 décembre 2015 |consulté le=13 juillet 2019}}.</ref>. === Langues === {{article détaillé|Langues à la Dominique}} Bien que la langue officielle du pays soit l'anglais, 80 % des citoyens s'expriment en [[créole dominiquais]], [[Créoles à base lexicale française|créole à base lexicale française]]<ref name="CEFAN" />. D'après les derniers recensements de 2014 (OIF) 10 % de la population parle en tant que langue principale le [[Francophonie|français]] ({{unité|7000 locuteurs}}). La Dominique est devenue membre de l'[[Organisation internationale de la francophonie]] en décembre 1979<ref name="CEFAN" />. === Religions === [[Fichier:Roseau Cathedral.jpg|vignette|La cathédrale Notre-Dame de Fair Haven de Roseau.]] Dans un recensement fait en 2001<ref name="cari.01" />{{,}}<ref name="cso.15" />, sur {{unité|69775 habitants}} : 91,2 % des Dominiquais affirmaient leur appartenance à différentes [[Branches du christianisme|branches]] du [[christianisme]], 61,4 % de la population se disaient [[Catholicisme|catholiques]], 28,6 % étaient affiliés à différentes églises [[Protestantisme|protestantes]] (dont 6,7 % se disant [[Évangélisme|protestants évangéliques]], 6,1 % [[Église adventiste du septième jour|adventistes]], 5,6 % [[Pentecôtisme|pentecôtistes]], 4,1 % [[Baptisme|baptistes]], 3,7 % [[Méthodisme|méthodistes]] et 2,4 % d'autres églises protestantes), et 1,2 % déclarait être [[Témoins de Jéhovah]]. Par ailleurs, 1,3 % de la population (897 Dominiquais) se revendiquaient du [[mouvement rastafari|rastafarisme]], et l'[[islam]] (0,2 %) et l'[[hindouisme]] (0,1 %) comptaient quelques dizaines de fidèles<ref name="cari.01" />. 6,1 % de la population enfin ne revendiquaient aucune affiliation religieuse<ref name="cari.01" />. <br>Selon l'institut privé [[Pew Research Center]], en 2010, 94,4 % des habitants de la Dominique étaient [[chrétien]]s, principalement répartis entre catholiques (58,1 %) et protestants (35,5 %), et 3,0 % de la population pratiquaient une [[religion populaire]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Religions in Dominica |url=http://www.globalreligiousfutures.org/countries/dominica/religious_demography#/?affiliations_religion_id=0&affiliations_year=2010 |site=globalreligiousfutures.org |consulté le=2018-02-23}}.</ref>. == Culture == {{…}} * {{lien|langue=es|trad=Cultura de Dominica|fr=Culture de la Dominique}} ; * [[Cinéma caribéen]], [[liste de films caribéens]] ; * {{lien|langue=en|trad=Culture of the Caribbean|fr=Culture des Caraïbes}} ; * {{lien|langue=en|trad=Caribbean art|fr=Art caribéen}} ; * {{lien|langue=en|trad=Music of Dominica|fr=Musique de la Dominique}}. === Fêtes et jours fériés === * La fête nationale du Commonwealth de la Dominique est le jour de l'indépendance soit le 3 novembre<ref>http://site.ac-martinique.fr/dareic/wp-content/uploads/2015/06/LA-DOMINIQUE.pdf</ref>. === Musées === [[Fichier:The Dominica Museum.jpg|vignette|Musée national de la Dominique.]] * {{lien|The Dominica Museum}} === Ordres et décorations === * Ordre du Sissérou (''Sisserou Award of Honour''). * Ordre de la Dominique (''Dominica Award of Honour''), la plus haute distinction. === Littérature === * [[Phyllis Shand Allfrey]] ; * Lennox Honychurch ; * Elma Napier ; * [[Jean Rhys]]. == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe=n}} === Références === {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets|commons=Category:Dominica|commons titre=La Dominique}} {{catégorie principale}} === Liens externes === {{Liens}} * [http://presidentoffice.gov.dm/ Site du bureau du président du Commonwealth de la Dominique] * [https://dominica.gov.dm/about-dominica/head-of-government Site officiel du gouvernement] === Conférences en ligne === * [http://www.manioc.org/fichiers/V17083 La figure du dictateur dénoncée : art et politique dans les années 1970 à la Dominique], Marvin Fabien, 2017 * [http://www.manioc.org/fichiers/HASH579db2d707d841e5b8c417 L'écotourisme au cœur du projet territorial de l'île de la Dominique] (Petites Antilles), Christelle Murat, 2011 {{Palette|Pays d'Amérique|Empire colonial français|Francophonie}} {{Portail|Dominique|îles|Caraïbe|Commonwealth|langue française et francophonie|langues créoles et créolophonie}} [[Catégorie:Dominique (pays)| ]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9partement
Département
{{voir homonymie|Département (homonymie)}} {{Autres projets|wiktionary = département}} [[File:Map of country subdivisions (departments).svg|thumb|280px|Carte montrant les pays dans le monde qui ont des départements comme des subdivisions administratives.{{Légende/Début}}{{légende|#346733|Premier niveau administratif}}{{légende|#73aa73|Deuxième niveau administratif}}{{Légende/Fin}}]] Un '''département''' est un type de [[Administration territoriale|division administrative]] de plusieurs pays dans le monde. Elle peut être une [[circonscription administrative]], ou une division d'un ensemble administratif plus grand. == Collectivité territoriale == === Origine du nom === Le terme de « [[Département français|département]] » apparaît pour la première fois au {{s-|XVII|e}} en [[France]] dans un projet de découpage territorial du Royaume soumis au roi [[Louis XIV]] en [[1665]] par [[René de Voyer de Paulmy d'Argenson (1623-1700)|Marc-René d'Argenson]]. Ce terme est alors entendu en tant que répartition fiscale ou circonscription territoriale pour les [[Corps des ponts et chaussées|Ponts et Chaussées]]. En [[1787]], les assemblées régionales d'Ile-de-France sont convoquées par « département » afin de clarifier les échanges. Un découpage en entités similaires du territoire semble un atout pratique pour l'administration. Ainsi l'on retrouve cette demande dans les [[Cahier de doléances|cahiers de doléances]] de [[1788]] qui souhaitent la formation de circonscriptions uniformes avec un [[chef-lieu]] accessible. Le carnet du [[Le Puy-en-Velay|Puy-en-Velay]] parle explicitement de {{Citation|département}}. Le [[Décret de la division de la France en départements|décret du 22 décembre 1789]]<ref>https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1762</ref> pris par l'[[Assemblée constituante de 1789]] consacrera la création des [[département français|départements français]]. Leur nombre exact et leurs limites seront fixés le {{date|26|février|1790}}, et leur mise en place prendra effet le {{date|4|mars|1790}}. {{Article détaillé|Histoire des départements français}} === Anciens départements === Des pays ont utilisé anciennement cette division administrative : {{colonnes|taille= 25| * [[Liste des départements français de 1811]] * [[Départements français d'Espagne]] * [[Liste des anciens départements d'Italie]] * [[Départements français de Grèce]] * [[Départements du duché de Varsovie]] * [[Départements français d'Algérie]] * [[Départements français du Sahara]] * [[Départements algériens]] }} === Départements actuels === Aujourd'hui, un certain nombre de pays utilisent ce terme pour nommer une division administrative de leur territoire. Il s'agit, soit d'anciennes [[liste des colonies françaises|colonies françaises]], soit de pays d'[[Amérique latine]] : {{colonnes| taille=20| * [[Département d'Argentine]] * [[Département du Bénin]] * [[Départements de la Bolivie]] * [[Départements du Burkina Faso|Département du Burkina Faso]] * [[Départements du Cameroun|Département du Cameroun]] * [[Départements de la Colombie]] * [[Départements de la Côte d'Ivoire]] * [[Département français|Département de France]] * [[Département du Guatemala]] * [[Départements d'Haïti]] * [[Départements du Honduras]] * [[Départements et régions autonomes du Nicaragua|Départements du Nicaragua]] * [[Départements du Paraguay]] * [[Régions et départements du Pérou|Départements du Pérou]] * [[Départements du Salvador|Département du Salvador]] * [[Départements du Sénégal|Département du Sénégal]] * [[Départements de l'Uruguay|Département de l'Uruguay]] }} == Division gouvernementale == Le terme de « département » désigne également dans certains pays les [[Ministère (gouvernement)|secteurs ministériels]] d'un [[gouvernement]]. Ainsi : * aux [[États-Unis]], l’« [[Administration aux États-Unis|Administration fédérale]] » (Gouvernement) est divisé en « ''U.S. Department'' » dirigé par un « ''U.S. Secretary'' » (« secrétaire fédéral ») ; * en [[Suisse]], l'exécutif fédéral désigné par « [[Conseil fédéral (Suisse)|Conseil fédéral]] » est composé de sept « départements fédéraux », chacun dirigé par un « conseiller fédéral ». == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == * [[Département français]] * [[Liste des départements français de 1790]] * [[Liste des départements français de 1811]] * [[Départements des Pays-Bas]] {{Portail|Politique|géographie}} {{CLEDETRI:Departement}} [[Catégorie:Département| ]] [[Catégorie:Administration territoriale par type]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Dictionnaire
Dictionnaire
{{Voir homonymes}} [[Fichier:Latin dictionary.jpg|thumb|upright=1.2|Dictionnaire en [[latin]] constitué de plusieurs volumes, œuvre d'[[Egidio Forcellini]] (1771).]] Un '''dictionnaire''' {{MSAPI|/dik.sjɔ.nɛʁ/}}<ref>[[Prononciation du français|Prononciation]] en [[français de France]] [[Transcription phonétique|retranscrite]] selon la [[Alphabet phonétique international|norme API]].</ref> {{prononciation|LL-Q150 (fra)-Fabricio Cardenas (Culex)-dictionnaire.wav}} est un [[Livre de référence|ouvrage de référence]] contenant un ensemble de mots d’une langue ou d’un domaine d’activité généralement présentés par [[Classement alphabétique|ordre alphabétique]] et fournissant pour chacun une définition, une explication ou une correspondance ([[synonymie|synonyme]], [[antonymie|antonyme]], [[cooccurrence]], [[traduction]], [[étymologie]]). Le présent article concerne les dictionnaires unilingues qui décrivent ou normalisent une langue. Ceux-ci sont à distinguer d'autres types d'ouvrages de référence : les dictionnaires de [[Nom propre|noms propres ]]; les [[encyclopédie]]s ou dictionnaire de choses ; [[Dictionnaire bilingue|les dictionnaires de traduction bilingues]] ; [[Dictionnaires thématiques|les dictionnaires des synonymes]] ; les dictionnaires thématiques spécialisés (dictionnaire du droit, du commerce, [[dictionnaire de géographie]], dictionnaire humoristique<ref>''Par exemple : ''[[Dictionnaire des idées reçues]]'', ''[[Le Baleinié]]'', ''[[Dictionnaire de la bêtise]]'', ''[[Dictionnaire du Diable]]'', ''[[Les Joies du Yiddish]]'', ''[[The Meaning of Liff]]'', ''[[The Meaning of Tingo]]''{{etc}}''</ref>, dictionnaire médical, etc.). == Étymologie == Le [[Nom (grammaire)|substantif]] [[Genre grammatical|masculin]]<ref name="Académie">{{Académie|dictionnaire|édition=9}} [consulté le {{nobr|10 février}} 2017].</ref>{{,}}<ref name="TLFI">{{CNRTL|dictionnaire|élision=non}} [consulté le {{nobr|10 février}} 2017].</ref>{{,}}<ref name="Larousse">Entrée {{lien web |langue=fr |titre=dictionnaire |url=http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/dictionnaire/25356}} des ''Dictionnaires de français'' [en ligne], sur le site des [[Éditions Larousse]] [consulté le {{nobr|10 février}} 2017].</ref> ''dictionnaire'' est un [[Emprunt lexical|emprunt]]<ref name="Académie" />{{,}}<ref name="TLFI" /> au [[latin médiéval]] ''{{langue|la|texte=dictionarium}}''<ref name="Académie" />{{,}}<ref name="TLFI" />{{,}}<ref name="Larousse" />, dérivé du latin ''{{langue|la|texte=dictio}}''. D'abord écrit avec un seul ''n'', il est dérivé du latin ''dictio'' : « action de dire, propos, mode d'expression ». Sa première utilisation<ref>TLFI, [http://www.cnrtl.fr/etymologie/dictionnaire lien]</ref> remonte à [[Jean de Garlande]] dont le ''Dictionarius cum commento'' paraît en [[1220]]. ''Dictionnaire'' est attesté au {{s|XVI}}<ref name="Académie" /> : d'après le ''[[Trésor de la langue française informatisé]]''<ref name="TLFI" /> (TLFi), sa plus ancienne occurrence connue se trouve dans ''[[le Jardin de plaisance et fleur de rhétorique]]''. == Contenu des dictionnaires == [[File:Villa di castello, biblioteca dell'accademia della crusca, dizionario petrocchi 02 crusca.jpg|thumb|300px|Le dictionnaire d'italien Petrocchi.]] Les auteurs d'un dictionnaire doivent déterminer au départ les catégories de mots à retenir, en fonction des limites imposées par l'éditeur et du public visé. Il faut décider de la place à faire aux [[néologismes]], aux termes rares ou [[Archaïsme|archaïques]], au vocabulaire scientifique et technique, aux mots d'un emploi purement [[Régionalisme (linguistique)|régional]], au vocabulaire d'origine étrangère, aux mots grossiers et au vocabulaire populaire et [[argot|argotique]]{{sfn|Matoré|1968|p=200-221}}. Une [[entrée (lexicographie)|entrée]], aussi appelée [[Vedette (lexicographie)|vedette, ou mot vedette]], comprend normalement : (a) la [[lemme (linguistique)|lexie]], ou plus petite unité porteuse de [[sens (linguistique)|signification]], ses [[affixe|dérivés affixaux]] et ses composés ([[pomme]], [[pommier]], [[pomme de terre]]) ; (b) les [[morphème#Morphèmes lexicaux ou grammaticaux|morphèmes grammaticaux]], c’est-à-dire les [[mot vide|mots vides]] qui indiquent les rapports entre les [[mot vide|mots pleins]], porteurs de signification ou [[sémantème]]s ; (c) la [[prononciation]] ; (d) les [[marque d'usage|marques d'usage]] ; (e) des exemples. Les [[renseignement]]s [[linguistique]]s sont de trois ordres : * [[sémantique]]s : [[définition]]s ; * formels : catégorie ([[verbe]], [[adverbe en français|adverbe]], [[substantif]], [[adjectif]], etc.), possibilités combinatoires ; * [[Histoire|historiques]] : [[étymologie]]. === Définition === Un dictionnaire doit d'abord donner la [[définition]] du mot. Cette opération, bien plus complexe qu'elle n'en a l'air, est {{Citation|sans conteste l'élément de l'article du dictionnaire qui est le plus difficile à réaliser}}{{sfn|Matoré|1968|p=231}}. Elle occupe les [[Logique|logiciens]] depuis des siècles et est également étudiée par la [[linguistique]], la [[sémiotique]] et la [[psycho-sociologie]]. Selon la méthode fondée par [[Aristote]], définir consiste à découvrir les attributs [[Essence et accident|essentiels]], en identifiant les différences et en remontant, par paliers successifs, à la [[Catégories (Aristote)|catégorie supérieure]]. Ainsi, on définirait l’acception principale du mot ''chien'' comme un animal de la [[Classe (biologie)|classe]] des [[mammifères]], [[Ordre (biologie)|ordre]] des [[carnivores]] et [[Famille (biologie)|famille]] des [[canidés]]. En procédant ainsi, il faut évidemment veiller à ne pas empiéter sur le sens d'autres mots. En théorie, selon cette méthode, les divers objets du monde pourraient s'emboîter dans un [[arbre binaire]], mais cela n'est valide que pour les objets mathématiques, le langage humain comportant un espace de « jeu » essentiel à la compréhension{{sfn|Matoré|1968|p=231}}. Dans la pratique, les définitions incorporent aussi des propriétés non [[Essence et accident|essentielles]], mais qui aident le lecteur à identifier ce dont il est question. Ainsi, une définition de ''chien'' va inclure que l’animal peut servir comme chien de garde, de chasse, de trait, etc. Ces notations sont de nature [[Encyclopédie|encyclopédique]], tout comme le fait qu'il aime ronger un os. De nombreux dictionnaires intègrent ces données encyclopédiques au moyen d'exemples. Il est rare qu'une seule définition épuise tous les sens d'un mot. Le plus souvent, un mot va avoir plusieurs acceptions, c'est-à-dire plusieurs significations, phénomène que l'on désigne par le terme de [[polysémie]]. Dans certains cas, un mot peut même désigner deux réalités opposées, comme le mot « hôte » qui peut signifier, selon le contexte, la personne qui accueille ou celle qui est accueillie<ref>Définition de hôte sur le [http://www.cnrtl.fr/definition/h%C3%B4te CNRTL].</ref>. Souvent, la différence de sens provient d'un emploi [[Sens propre et sens figuré|figuré]] plutôt que littéral ou des déplacements de sens d'un domaine d'activité à un autre. Ainsi, le sens du mot « fuite » varie selon qu'il est utilisé en droit, en peinture, en aéronautique, en économie, en plomberie ou en politique<ref>Définition de [http://www.cnrtl.fr/definition/fuite fuite].</ref>. Un dictionnaire doit non seulement identifier les divers sens du mot, mais encore les classer d'une façon aussi cohérente et significative que possible. Il peut également comporter un répertoire indexé pour en faciliter l'utilisation. === Présence d'exemples === Les exemples sont apparus en français avec le dictionnaire de Richelet, en [[1680]] (voir [[#XVIIIe.C2.A0si.C3.A8cle|ci-dessous]]). Ils ont une triple utilité : # Ils éclairent le sens d'un mot par son emploi en contexte : {{Citation|Citons le cas de ''chien'' défini ainsi : « Animal domestique, dont il existe de nombreuses races, qui garde la maison ou les troupeaux et qui aide l'homme à chasser. » La définition évoque les principales activités que nous pourrions appeler « professionnelles » du chien, mais elle ne signale pas deux aspects fondamentaux, familiers aux enfants : le chien ''aboie'', le chien ''mord''. Dans un dictionnaire de plus grand format, nous aurions pu ajouter des phrases du type suivant : le chien dort dans sa ''niche'' ; le chien ''grogne'' en ''rongeant'' un os ; le chien ''fait le beau'' pour avoir un sucre, etc. Grâce à de tels exemples, non seulement la définition du chien est précisée, mais on présente au lecteur plusieurs situations à la fois concrètes […] et linguistiques […] où apparaît l'animal}}{{sfn|Matoré|1968|p=252-53}}. # Les exemples mettent en évidence les rapports syntaxiques d'un mot avec d'autres, comme le choix de la [[préposition]] acceptée par un verbe (''aider quelqu'un à, dans, pour''), la place de certains [[adjectif]]s, etc. # Les exemples attirent l'attention sur les cas où le mot fait partie d'une [[locution (linguistique)|locution]], d'un [[cliché]] : une discussion ''animée'', un soleil ''radieux'', perdre la ''face''{{etc}}{{sfn|Matoré|1968|p=253}}. === Données étymologiques === L'étymologie est apparue dans les dictionnaires français avec ''Origines de la langue française'' ([[1650]]), de [[Gilles Ménage (grammairien)|Ménage]], qui « découvrit seul, et de manière intuitive, l'origine d'un grand nombre de mots français »{{sfn|Matoré|1968|p=254}}. Les bases d'une étymologie scientifique ont été posées par le philologue allemand [[Friedrich Christian Diez]] ([[1794]]-[[1876]]). Le domaine est maintenant couvert par l'ouvrage monumental de [[Walther von Wartburg]] ([[1888]]-[[1971]]), grâce auquel « nous disposons d'informations indiscutables, dans presque tous les cas, sur l'étymologie des mots français »{{sfn|Matoré|1968|p=255}}. L'histoire du mot est souvent plus instructive que l'étymologie, car elle permet de voir l'évolution des significations au fil des siècles, mais ces données sont souvent très fragmentaires dans les dictionnaires courants. La datation est également une donnée intéressante, qui indique la date à laquelle un mot a été employé en français pour la première fois dans un texte. === Prononciation === Des indications sur la prononciation des mots sont devenues courantes avec le ''[[Dictionnaire de la langue française]]'' ([[1863]]) de [[Littré]]{{sfn|Matoré|1968|p=260}}. Divers procédés de [[transcription phonétique]] ont été utilisés, avec plus ou moins de bonheur, par divers dictionnaires. En [[1967]], [[le Petit Robert]] a adopté l'A.P.I. ou [[alphabet phonétique international]], qui, en plus d'être standardisé à travers les dictionnaires de différentes langues, présente trois avantages : # chaque son est noté par un seul signe, toujours identique ; # chaque signe n'a qu'une seule valeur phonétique ; # les signes représentent ce qui est réellement prononcé{{sfn|Matoré|1968|p=261}}. La prononciation n'est pas homogène, mais varie selon les régions et les groupes sociaux. Des mots comme ''sculpteur'' {{APIb|[skyltœ:ʀ]}} et ''oignon'' {{APIb|[ɔɳɔ]}} possèdent des lettres que les locuteurs cultivés ne prononcent pas, mais le cas de ''dompteur'' est moins clair, les deux formes étant en usage : {{APIb|[dɔ̃tœ:ʀ]}} et {{APIb|[dɔ̃ptœʁ]}}. L'auteur d'un dictionnaire doit donc déterminer la forme recommandée en se basant sur la prononciation la plus acceptée, qui n'est pas nécessairement la plus répandue. Ces questions complexes, qui touchent à la [[Norme linguistique|norme]] dans ce qu'elle a de plus intime et de moins conscient, ont justifié la rédaction d'ouvrages spécialisés, tel le ''Dictionnaire de la prononciation française dans sa norme actuelle'' ([[1964]]) de [[Léon Warnant]]. === Lemmatisation === Il ne serait pas efficace, pour un dictionnaire de langue, de retenir toutes les formes [[Flexion (linguistique)|fléchies]] des mots, car cela amènerait un fort taux de répétition. Si certains mots ont une forme unique, tels les [[adverbes]], beaucoup d'autres, en effet, existent sous diverses formes, selon qu'ils sont au [[Nombre grammatical|singulier]] ou au [[Nombre grammatical|pluriel]], au [[Genre grammatical|masculin]] ou au [[Genre grammatical|féminin]], ou s'ils sont des [[verbe]]s aux formes conjuguées. Pour résoudre ce problème, on recourt à une opération de [[lemmatisation]], qui consiste à regrouper les formes occurrentes d’un mot sous une même adresse lexicale. Si cette opération peut paraître à première vue assez simple, elle se trouve rapidement compliquée par les variations orthographiques survenues au fil du temps, voire par la présence, au sein d’une langue évoluée, de divers [[Homographe|homographies]]. On peut s’en faire une idée en consultant un dictionnaire historique de langue ou un [[Étymologie|dictionnaire étymologique]]. ==== Classement alphabétique ou idéologique ? ==== Le classement alphabétique, qui nous paraît aujourd'hui normal et caractéristique des dictionnaires, n'a pas toujours été considéré comme la solution idéale. Le [[Dictionnaire de l'Académie française]] de [[1694]] avait plutôt adopté un classement par famille de mots : ''malaise'' est classé sous l'article ''aise'', ''aîné'' sous ''naître'', ''ennemi'' et ''inimitié'' sous ''amour'', etc. Abandonné par la majorité des dictionnaires, un système similaire a cependant encore été retenu par [[Walther von Wartburg|von Wartburg]] pour son grand dictionnaire étymologique. Une solution mitoyenne est celle du ''Lexis'' des [[éditions Larousse]] ([[1979]]), qui limite les familles aux termes les plus proches, l'objectif, parfaitement défendable au plan pédagogique, étant de faire découvrir à un usager les mots apparentés à celui qu'il consulte. Ce genre de préoccupation devient sans objet avec les dictionnaires électroniques. ==== Ordre des lemmes ==== {{Article détaillé|Ordre alphabétique}} Le tri alphabétique, qui apparaît comme une évidence pour un utilisateur francophone contemporain, n'est pas universel. * Il est réservé aux écritures alphabétiques ou logographiques. * Les langues alphabétiques n'utilisent pas toutes le même alphabet (alphabet [[Écriture latine|latin]], [[alphabet grec|grec]], [[alphabet cyrillique|cyrillique]]...) ; dans un même alphabet, l'ordre des lettres peut varier selon la langue (exemple pour l'[[estonien]], la séquence r s š z ž t). * Pour les écritures idéographiques, comme celle du [[Langues chinoises|chinois]], le classement est plus difficile et sujet à controverse (certains signes ayant différentes lectures : consulter le [[Dictionnaire de sinogrammes]]). Dans certains cas, le classement est encore plus difficile, car il n'existe pas de classification évidente ; c'est le cas des dictionnaires d'[[hiéroglyphe égyptien|hiéroglyphes]] égyptiens ou mayas, ou des dictionnaires logographiques : leur unification est particulièrement difficile et s’appuie sur différentes études réalisées par des chercheurs différents, à différentes époques, avec des méthodes d’analyse très différentes et avec une connaissance souvent incomplète ou inexistante du système morphémique. === Aspect normatif ou descriptif === Les dictionnaires de langue peuvent se classer en deux catégories, selon qu'ils sont de type descriptif ou [[Norme|normatif]], ce dernier cas étant le plus fréquent. Un dictionnaire descriptif s'attache autant que possible à décrire une langue telle qu'elle est écrite et parlée dans toute sa diversité ; un dictionnaire normatif tente au contraire d'établir la norme et d'orienter l'usage, en utilisant des expressions comme « à éviter » ou « locution vicieuse » : {{citation bloc|La plupart des dictionnaires français ont un caractère normatif : leur but véritable n'est pas de présenter un tableau fidèle et authentique du français à une certaine époque, mais de constituer un recueil de mots acceptés, fixés, l'omission d'un mot étant, dans la pensée de beaucoup de lexicographes, une condamnation implicite. L'ostracisme se manifeste dans tous les domaines : mots techniques, étrangers, populaires, etc. Cet état d'esprit est flagrant dans le ''[[Dictionnaire de l'Académie française|Dictionnaire de l'Académie]]'', mais il est aussi celui de [[Dictionnaire de la langue française|Littré]]{{sfn|Matoré|1968|p=200}}.}} === Standardisation des dictionnaires === {{Article détaillé|Lexical markup framework}} L'[[Organisation internationale de normalisation]] travaille afin de définir un cadre commun normalisé pour l'élaboration des lexiques du [[traitement automatique du langage naturel|traitement automatique des langues]]. == Histoire du dictionnaire == L'Antiquité n'a pas eu de dictionnaire de langue au sens propre, mais elle a mis au point des listes de mots organisées en fonction de la première syllabe. Progressivement sont apparus des ''protodictionnaires'' ou formes intermédiaires du dictionnaire tel que nous le connaissons depuis la fin du {{s-|XVII}}. Les dictionnaires bilingues sont également apparus à une date très ancienne, mais il n'est pas évident qu'ils aient précédé les protodictionnaires{{sfn|Boulanger|2003|p=122}}. === Sumer === Les premières listes de mots apparaissent à [[Sumer]], vers la fin du {{IVe|millénaire}} {{av JC}} Elles sont utilisées à des fins pédagogiques, afin de former des scribes, profession très valorisée{{sfn|Boulanger|2003|p=70 et suiv.}}. On a ainsi trouvé une série de {{nobr|42 tablettes}} comportant {{Unité|14000 noms}} classés en fonction de leur premier élément. Après l'arrivée des Akkadiens, des lexiques bilingues sumérien-akkadien se multiplient. On a aussi trouvé un ensemble de {{nobr|24 tablettes}} datant des environs de l'an 2000 {{av JC}}, comportant environ {{Unité|10000 entrées}} où sont mis en correspondance mots sumériens et akkadiens et qui ressemble à une sorte d'encyclopédie du monde de la culture et de la nature, organisée thématiquement{{sfn|Boulanger|2003|p=78}}. === Égypte === On a également trouvé en Égypte ancienne des listes de mots organisées de façon thématique, telles l’''Onomastique du Ramesseum'', rédigé vers 1750 {{av JC}}, et l’''Onomastique d'Aménopé'', rédigé vers -1100. Ce ''proto-dictionnaire'' (lointain ancêtre du dictionnaire) avait pour vocation « non pas d'apprendre à écrire aux enfants, mais de proposer un programme d'instruction de l'humanité fondé sur l'organisation du monde »{{sfn|Boulanger|2003|p=116}}. En matière de dictionnaires bilingues, on n'a retrouvé que des fragments d'un dictionnaire akkado-égyptien rédigé vers 1400 {{av JC}} Il faut attendre la période alexandrine (de -323 à -30) pour voir se répandre les glossaires thématiques grecs-coptes{{sfn|Boulanger|2003|p=118}}. En 580 de notre ère, le ''Glossaire de Dioscore'' semble avoir remanié une onomastique grecque ancienne{{sfn|Boulanger|2003|p=119}}. Divers recueils de [[glose]]s ou de scholies (commentaires linguistiques sur des textes), désignés sous le nom de ''scala'', paraissent durant cette période et dans les siècles qui suivent, servant d'étapes intermédiaires dans la mise au point du dictionnaire. === Antiquité grecque === Le [[Sophiste|courant sophiste]] porté sur l'art de convaincre, développe le besoin de préciser le sens des [[mot]]s et l’utilisation d'un vocabulaire précis et adapté. On trouve des recueils de gloses destinés aux élèves, enseignants et au public lettré ; ce sont de petits lexiques attachés aux œuvres de grands écrivains fournissant des explications sur les mots rares ou difficiles. Au {{-s|V|e}}, [[Protagoras]] d’[[Abdère (ville)|Abdère]] compile une liste des mots rares chez [[Homère]]. D'autres glossaires sont dus à [[Démocrite]], [[Timée de Locres]], [[Philémon d'Athènes]] (361-262), [[Philétas|Philétas de Cos]], [[Zénodote]] (320-240). [[Callimaque de Cyrène]] (310-240) a laissé une œuvre considérable, comportant notamment des glossaires thématiques. [[Ératosthène]] (276-194) se définit comme un philologue et développe cette discipline selon des principes rigoureux. [[Aristophane de Byzance]] (257-180) est un savant astronome et mathématicien qui s'intéresse aussi à la comédie et à la critique des textes ; un de ses ouvrages s'intitulait ''Peri Lexeon'' (''Sur les mots''), un autre était un dictionnaire des noms propres donnés à des courtisanes dans la comédie{{sfn|Boulanger|2003|p=164-165}}. [[Aristarque de Samothrace]] (220-143) rédige un lexique homérique. [[Cratès de Mallos]] rédige des glossaires. À l'ère chrétienne, on note les noms d'[[Apollonios le Sophiste]], de [[Pamphile d'Alexandrie]], d'[[Héliodore d'Émèse|Héliodore]], et d'[[Aelius Herodianus]] qui jouent un rôle important dans l’évolution du dictionnaire par leurs études lexicographiques. === Antiquité romaine === Les Romains ont montré un intérêt très vif pour la langue. On connaît de cette période différents ouvrages de description de la langue ressemblant de près ou de loin à des dictionnaires. * [[Varron (écrivain)|Varron]], en plus d'un important ouvrage encyclopédique, a rédigé un traité intitulé ''De lingua latina'' (''Sur la langue latine''), qui fournit l'étymologie de nombreux mots. * Le ''De Verborum significatione'' (''Du sens des mots'') de [[Verrius Flaccus]] au {{-s|I}} était une sorte de grand dictionnaire en vingt livres, compilation de [[gloses]] antérieures. L'auteur s'intéressait surtout aux mots rares trouvés dans les textes littéraires, aux nuances dans l'emploi des mots et à l'étymologie, ainsi qu'aux proverbes et locutions usuelles. Organisé selon un ordre alphabétique, cet ouvrage sera abondamment utilisé durant de nombreux siècles, notamment par [[Isidore de Séville]]. Le début de l'ère chrétienne est marqué par le fort développement des gloses des auteurs latins et de la [[jurisprudence]]. La tendance est renforcée par l'apparition du [[codex]] qui favorise l'étude des textes. Ces recueils de grande dimension continuent donc de mêler les mots et les choses, les noms propres et les extraits. Parmi les gloses les plus célèbres : * L’''[[Onomasticon]]'' de [[Julius Pollux]] ({{s|II}}) est la plus importante somme lexicale de l'époque. Les mots y sont classés par sujets, l'ouvrage propose des synonymes. Cet ouvrage comporte de nombreuses citations littéraires ainsi que des données encyclopédiques sur la religion, le droit, l'anatomie, les sciences et les techniques, le commerce, la cuisine, les jeux, etc. * [[Nonius Marcellus]] compose un lexique encyclopédique en vingt livres. * L'évêque syrien [[Philoxène de Mabboug]] rédige vers 480 un glossaire bilingue latin-grec. * [[Fulgence le Mythographe|Fulgence]] rédige au début du {{s-|VI}} une ''Expositio sermonum antiquorum''<ref>[http://data.bnf.fr/11965722/fulgence_le_mythographe_expositio_sermonum_antiquorum/ ''Expositio sermonum antiquorum''], [[Bibliothèque nationale de France|BNF]].</ref> dans laquelle il explique d'anciens mots latins. Malgré les lacunes et erreurs, ces ouvrages restent essentiels pour la lexicographie et la lexicologie latine. === Monde arabe === [[Khalil ibn Ahmad]] (718-791) rédige le premier dictionnaire de la langue arabe, le ''Kitab al-Ayn'' (''Le livre source''). À la suite de celui-ci, une douzaine de dictionnaires arabes sont rédigés jusqu'au {{s-|XV}}. Ces ouvrages sont particulièrement intéressants pour leurs importantes rubriques de citations, qui renvoient à des grammaires, des textes religieux, des ouvrages poétiques, ou encore des proverbes{{sfn|Boulanger|2003|p=133}}. === Chine === {{article détaillé|Dictionnaires chinois}} Le [[Langues chinoises|chinois]] s'est formé très tôt et son écriture a peu évolué. Le premier dictionnaire connu, le ''[[Er ya]]'' date probablement du {{s-|III|e}} avant l'ère commune. Le premier dictionnaire largement répandu, le ''[[Shuowen Jiezi]]'' a été publié au début du {{s|II|e}}. 9353 [[idéogramme]]s, dont 1163 à doubles significations, avaient leur prononciation et étaient réunis dans l’ancêtre du Shingi, ouvrage en 44 volumes. Voir [[Dictionnaire de sinogrammes]]. === Inde === Le ''[[Amarakosha]]'' fut le premier lexique [[sanskrit]], rédigé par [[Amarasimha]], probablement au {{s-|IV|e}} à la cour des empereurs [[Empire Gupta|Gupta]]. === Moyen Âge === * [[Isidore de Séville]] (560-636) rédige vers la fin de sa vie les ''[[Etymologiae]]'', énorme compilation du savoir antique en vingt livres, comprenant notamment un livre consacré aux étymologies. L'[[étymologie]] est une dimension essentielle de la réflexion linguistique ancienne, car on supposait que celle-ci permettait de remonter à la véritable nature du mot. * L'évêque goth Ansileube rédige vers 680-690 « le plus grand des répertoires médiévaux latins », le ''Liber Glossarum'' où sont rangées par ordre alphabétique quelque {{Unité|50000}} gloses{{sfn|Boulanger|2003|p=268}}. D'autres glossaires importants sont le ''Glossaire de Reichenau'' ({{s-|VIII}}), un lexique latin-roman comptant près de {{Unité|5000}} paires de lemmes et gloses{{sfn|Boulanger|2003|p=315}}. Le ''Glossaire de Cassel'' ({{s-|IX}}), beaucoup moins important, réunit {{nobr|265 mots}} romans pour lesquels il fournit des équivalents en langue germanique. * La [[Souda]] est une encyclopédie en grec attribuée à [[Souda]], réalisée à [[Byzance]] au {{s-|X}}. Elle contient {{Unité|30000 entrées}} rangées selon la façon dont les lettres grecques étaient alors prononcées. * [[Papias (lexicographe)|Papias]], dit le ''Vocabulista'', qui aurait vécu en Lombardie au {{s-|XI}}, « provoque une révolution dans la dictionnairique latine médiévale en introduisant de nouveaux paramètres dans la mécanique de rédaction des dictionnaires »{{sfn|Boulanger|2003|p=273}}. Il recourt à la dérivation, ajoute des données grammaticales, indique des synonymes et perfectionne le classement alphabétique, tout en expliquant longuement sa méthode en introduction. Cet ouvrage sera connu sous de nombreux titres, tels ''Alphabetum Papie'', ''Breviarium Papiae'', ''Elementarium doctrinae rudimentum'', etc. * [[Jean de Garlande]] rédige le ''Dictionarius'' (1220), recueil de mots latins classés par sujets à l'intention des écoliers{{sfn|Matoré|1968|p=50}}. C'est le plus ancien emploi connu du mot « ''dictionarius'' », ancêtre direct de notre « dictionnaire ». * Jean de Gênes, aussi connu sous le nom de [[Giovanni Balbi]] rédige vers la fin du {{s-|XIII}} le ''Catholicon'' (dont le sens littéral est ''Somme'' ou ''Totalité''), vaste compilation qui emprunte aux ouvrages de Papias et d'Isidore de Séville, et dont la quatrième partie est un dictionnaire latin alphabétique. Cet ouvrage introduit les renvois à l'intérieur d'un même ouvrage. Il en existe près de deux cents manuscrits, signe de son succès. === Renaissance === [[Image:Dictionnaire-de-Calepin-1558.jpg|thumb|Réédition de 1558 du ''Dictionnaire'' d'[[Ambroise Calepin]], d'abord paru en 1502.]] On ne trouve toujours pas à la Renaissance de dictionnaire au sens où nous l'entendons aujourd'hui, car ils ne sont pas monolingues. * En 1464, Jehan Lagadeuc publie le ''[[Catholicon (dictionnaire)|Catholicon]]'' breton, premier dictionnaire trilingue du monde (breton-français-latin), le premier dictionnaire breton et premier dictionnaire français. * Le 15 juin [[1487]], Louis Cruse alias Garbin achève à [[Genève]] l'impression d'un vocabulaire latin-français<ref>A. Lőkkös, ''Catalogue des incunables imprimés à Genève, 1478-1500'' (Genève, 1978), {{p.|84}}.</ref>. * En [[1502]] est publié le ''Dictionarium latinum'' par [[Ambrogio Calepino]]. D'abord conçu comme dictionnaire unilingue du [[latin]], cet ouvrage sera développé par son auteur en un Dictionnaire polyglotte (hébreu, grec, latin et italien) d'une érudition prodigieuse et qui sera maintes fois réédité{{sfn|Matoré|1968|p=58-59}}. * Le grand imprimeur et érudit [[Robert Estienne]] s'inspirera du « Calepin » pour créer son ''Dictionarium seu Linguae latinae thesaurus'' (1531), où le latin est partiellement traduit. En 1539, Estienne publie le ''Dictionnaire français-Latin, autrement dit les Mots français avec les manières d'user d'iceux, tournés en latin''. Ouvrage qui donnera « une impulsion certaine aux études de vocabulaire »{{sfn|Matoré|1968|p=60}}. Son ''Dictionnaire'' sera réédité jusqu'au ''Thrésor de la Langue Francoise'' de [[Jean Nicot]], qui servira de base majeure au premier [[Dictionnaire de l'Académie française|Dictionnaire de l'Académie]], en 1694. C'est le premier ouvrage à porter le nom de "Dictionnaire", et à utiliser le français comme langue d'entrée. == Invention du dictionnaire monolingue définitionnel == [[File:Vocabolario degli accademici della crusca, prima edizione per giovanni alberti, venezia 1612, 01.jpg|thumb|300px|left|1612 ''Vocabolario dell'[[Accademia della Crusca]]'']] Le premier dictionnaire européen entièrement consacré à une langue vivante et proposant pour chaque entrée une définition est le ''Tesoro de la lengua castellana o española'' de [[Sebastián de Covarrubias|Covarrubias]] paru en [[1611]]<ref>Marie Leca-Tsiomis, ''Les dictionnaires en Europe'', ''Dix-huitième Siècle'', vol. 38, 2006, {{p.|5}}.</ref>. La langue italienne est la première à se donner un dictionnaire monolingue rédigé par une [[académie]] linguistique : le ''Vocabolario dell' [[Accademia della Crusca]]'', dont la première édition paraît à Florence en [[1612]]. En français, il faudra attendre [[César-Pierre Richelet|Richelet]] pour que paraisse le premier dictionnaire monolingue de langue française (1680). La langue anglaise, bien que pourvue de divers dictionnaires, devra attendre 1755 pour se voir dotée d'un dictionnaire exhaustif de la langue anglaise avec le ''[[Dictionary of the English Language]]''. == Dictionnaires de la langue française == {{Article détaillé|Dictionnaires de langue française}} == Notes == {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets | wiktionary = dictionnaire | wiktionary thésaurus=dictionnaire/français | wikisource = Catégorie:Dictionnaires | commons = Category:Dictionaries }} {{catégorie principale}} === Bibliographie === * {{Ouvrage|auteur={{Lien par élément|Q685776}} |prénom1=Kurt|nom1=Baldinger|titre=Introduction aux dictionnaires les plus importants pour l’histoire du français|éditeur=Klincksieck|lieu=Paris|année=1974}} * {{Ouvrage|auteur=[[Jean-Claude Boulanger (linguiste)|Jean-Claude Boulanger]]|prénom1=Jean-Claude|nom1=Boulanger|titre=Les inventeurs de dictionnaires. De l’eduba des scribes mésopotamiens au scriptorium des moines médiévaux|éditeur=Presses de l’Université d’Ottawa|année=2003|pages totales=568|isbn=978-2-7603-1650-8|isbn2=2760316505|oclc=144082353|jstor=j.ctt1ckpdrm}} * {{Ouvrage|auteur=[[Georges Matoré]]|prénom1=Georges|nom1=Matoré|titre=Histoire des dictionnaires français|éditeur=Larousse|lieu=Paris|année=1968|oclc=7009616}} * [[Bernard Quemada]], ''Les Dictionnaires du français moderne (1539-1863)'', Didier, 1968 * {{article|langue=en|auteur1= {{Lien par élément|Q67234484}} |nom1=Loveland |prénom1=Jeff|auteur2={{Lien par élément|Q15080831}} |nom2=Reagle|prénom2=Joseph|périodique=new media and society |titre=Wikipedia and encyclopedic production |volume=15 |numéro=8 |année=2013 |pages=1294-1311 |id=Loveland 2013}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Henri Meschonnic]]|titre=Des mots et des mondes. Dictionnaires, encyclopédies, grammaires, nomenclatures|éditeur=Hatier|lieu=Paris|année=1991|pages totales=311|isbn=2-218-03726-2|isbn2=9782218037269|oclc=28723293}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Laboratoire Metadif/ Lexiques, Textes, Discours, Dictionnaires|titre=Musée virtuel des dictionnaires|lieu=Université Cergy Pontoise|éditeur=|date=|isbn=|lire en ligne=https://dictionnaires.u-cergy.fr/accueil.html}} [[s:Wikisource:Dictionnaires/Sources|'''Dictionnaires répertoriés sur wikisource''']] === Articles connexes === * [[Concordancier]] * [[Dictionnaire de rimes]] * [[Glossaire]] * [[Grammaire]] * [[Histoire du dictionnaire en France]] * [[Lexique]] * [[Lexicographie]] * [[Linguistique]] * [[Système à répertoires]] * [[Thésaurus (dictionnaire)]] * [[Thésaurus lexicographique]] === Liens externes === {{Liens}} {{Portail|édition|Langues|culture|Sciences de l'information et des bibliothèques}} [[Catégorie:Dictionnaire|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Douamoutef
Douamoutef
{{Infobox Divinité | entête = egypte-antique | nom = Douamoutef | mythologie = [[Divinités égyptiennes|Divinité égyptienne]] | image = Duamutef (M.A.N.).jpg | taille image = 100 | légende = Douamoutef, détail d'un sarcophage d'un prêtre d'Amon. | autres noms = | nom2 = <hiero>D46-V4-N14-G14-X1:I9</hiero> | langue2 = en [[Écriture hiéroglyphique égyptienne|hiéroglyphes]] | translittération = Dwȝ.mw.t⸗f | représentation = homme à tête de chacal | groupe divin = | parèdre = | région de culte = [[Égypte antique]] | temples = [[Nekhen|Hiérakonpolis]] | lieu célébration = | attributs = | animal = chacal | couleur = }} [[Fichier:F4155 Louvre offrande a Osiris par le portier du temple Amon Irethorrou N3387 detail Douamoutef.rwk.jpg|vignette|redresse=0.7|gauche|Détail du panneau « Irethorrou fait offrande à Osiris, suivi d'Isis et des quatre fils d'Horus : [[Amset]], [[Hâpi]], [[Kébehsénouf]] et Douamoutef », [[Musée du Louvre]].]] '''Douamoutef''' est un génie à tête de chacal de la [[mythologie égyptienne]], souvent associé à la ville de [[Nekhen|Hiérakonpolis]]. Divinité protectrice de l’estomac des morts, elle est représentée avec une tête de chacal. Il est l’un des quatre génies funéraires anthropomorphes, appelés « Les [[enfants d'Horus]] ». Ils avaient pour mission de garder les viscères du corps du défunt. À partir de la fin de la {{XVIIIe dynastie égyptienne}}, les bouchons des vases canopes sont modelés à l’image des divinités qui les protègent. Le [[vase canope]] qui renferme l’estomac protégé par Douamoutef, à un couvercle qui représente une tête de chacal. Pour que le pouvoir s’accomplisse et qu’il protège les organes momifiés, ce génie doit être associé à une déesse et à un point cardinal. Pour Douamoutef c’est la déesse [[Neith]] et l’Est. Les [[Fils d'Horus|quatre enfants d'Horus]] représentés sur les [[Vase canope|vases canopes]] : * Imsety, ou [[Amset]], protège le foie, avec [[Isis]] ; * [[Hâpi]], protège les poumons, avec [[Nephtys]] ; * Douamoutef, protège l'estomac, avec [[Neith]] ; * [[Kébehsénouf]], protège l'intestin, avec [[Serket]]. {{Palette |Divinités de l'Égypte antique}} {{Portail|Mythologie égyptienne|mort}} [[Catégorie:Index égyptologique]] [[Catégorie:Divinité égyptienne de la mort]] [[Catégorie:Canidé dans la culture]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste%20de%20divinit%C3%A9s%20%C3%A9gyptiennes%20par%20ordre%20alphab%C3%A9tique
Liste de divinités égyptiennes par ordre alphabétique
{{Article général|Divinités égyptiennes}} Liste des '''dieux et déesses égyptiens par ordre alphabétique''' (en italique, autre nom d'un dieu avec redirection vers le nom principal) : {{Sommaire alphabétique}} == A == [[Âbâset]] - [[Ach (divinité)|Ach]] - [[Ageb]] - [[Aha]] - [[Aheqet]] - ''[[Âqen|Aken]]'' - [[Aker]] - [[Akhet la prairie]] - ''[[Ammout|Amam]]'' - [[Amaounet]] - [[Amemet]] - [[Amenhotep]] - ''[[Amenothes]]'' - [[Ament]] - ''[[Amentet]]'' - [[Am-Heh]] - ''[[Ammout|Ammit]]'' - [[Amon-Min]] - ''[[Zeus Ammon|Ammon-Zeus]]'' - [[Ammout]] - [[Amon]] - ''[[Amonet]]'' - [[Amon-Rê]] - [[Amset]] - [[Anat]] - [[Andj]] - [[Andjéty]] - ''[[Andjéty|Andjty]]'' - ''[[Anhor]]'' - [[Anhour]] - ''[[Anouket]]'' - [[Anoukis]] - [[Anubis|''Anoupou'']] - ''[[Anqet]]'' - [[Anty]] - [[Antywy]] - [[Anubis]] - [[Anupet]] - [[Anzti]] - [[Apedemak]] - [[Âperet-Isis]] - ''[[Taouret|Apet]]'' - [[Api (dieu)|Api]] - [[Apis]] - [[Apophis]] - [[Apopis]] - [[Âqen]] - [[Arensnouphis]] '' - [[Arensnouphis-Dedoun]]'' - 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[[Hâpi]] - [[Hâpy]] - ''[[Harachte]]'' - [[Harakhtes]] - ''[[Harakhti]]'' - [[Harmakhis]] - [[Haroeris]] - [[Harpocrate]] - [[Harparê]] - [[Harsaphes]] - [[Harsiesis]] - [[Harsomtous]] - [[Harsontoum]] - [[Hathehyt]] - [[Hathor]] - [[Hatmehyt]] - [[Haurun]] - [[Ha-hotep]] - [[Heddet]] - [[Hededèt]] - [[Hedjour]] - [[Heh]] - [[Hehet]] - [[Hehou]] - [[Hemen]] - [[Henou (mythologie)|Henou]] - [[Heqa l'enfant]] - [[Heqat]] - [[Heqet]] - [[Heret-Kau]] - [[Hermanubis]] - ''[[Heryshef]]'' - [[Heryyshaf]] - [[Hesat]] - [[Hetepes-Sekhous]] - [[Hity]] - ''[[Horus|Hor]]''/[[Horus]] - [[Horakhty]] - [[Horemakhet]] - [[Hormerty]] - [[Hornoufi]] - [[Horus]] - [[Horus aux deux yeux]] - [[Harsiesis|Horsaïsis]] - [[Hor-khentakhtaï]] - [[Hotep]] - [[Hou]] - [[Houroun]] - [[Hyt]] == I == [[Iâh]] - [[Iahès]] - [[Iat]] - [[Ibou-ouret]] - [[Igaï]] - [[Ihet]] - [[Ihi]] - ''[[Ihy]]'' - [[Ikhesef]] - [[Imenhy]] - [[Imentèt]] - [[Imhotep]] - [[Imouthes]] - [[Iouf]] - [[Iounmoutef]] - [[Iounyt]] - [[Iousaas]] - 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[[Nebou]] - [[Nefertem]] - [[Nefertoum]] - [[Nehebkaou]] - [[Nehebu-Kaou]] - [[Nehet-kaou]] - [[Nehemetaouay]] - [[Neit]] - [[Neith]] - [[Nekhbet]] - [[Nékhbet]] - [[Nekheb-Kaou]] - [[Nemty]] - [[Nephtys]] - [[Nepri]] - [[Noun]] - [[Nounet]] - [[Nout]] - [[Nya (divinité)|Nya]] - [[Nyat]] == O == [[Ogdoade d'Hermopolis]] - [[Onnophris]] - [[Onouris]] - ''[[Taouret|Opet]]'' - [[Ophois]] - [[Osiris]] - [[Ouadjet]] - [[Ouadjit]] - [[Ouadjour]] - [[Ouaset (divinité)|Ouaset]] - [[Oudjat]] - [[Oukh]] - [[Ounennéfer (dieu d'Égypte antique)|Ounennéfer]] - [[Ounout]] - [[Ounshepsef]] - [[Oupaout]] - [[Oupesèt]] - [[Oupouaout]] - [[Oupouat]] - [[Oupouaout-Rê]] - [[Our (mythologie)|Our]] - [[Ourèthékaou]] - [[Ouseret]] - [[Outo]] == P == [[Pachet]] (Pakhet) - [[Panebtaouy]] - [[Peteese]] - [[Pihor]] - [[Ptah]] - [[Ptah-Sokar]] - [[Ptah-Sokar-Osiris]] - [[Peret]] == Q == [[Qadesh (divinité)|Qadesh]] - [[Qébéhout]] - [[Qebehsenouf]] - [[Qeboui]] - [[Qefedenou]] - [[Qerehèt]] == R == ''[[Rê|Ra]]''/[[Rê]] - [[Rattaoui]] - [[Râttaouy]] - [[Rê-Horakhty]] - [[Renenout]] - [[Renenoutet]] - [[Renoutet]] - [[Répit (déesse)|Répit]] - [[Reshep]] - [[Résoudja]] - [[Rosetaou]] == S == Samaty - [[Sarapis]] - [[Satis]] - [[Sbomeker]] - [[Sebhmet]] - [[Sebioumeker]] - ''[[Seshat|Séchat]]'' - [[Sedjem]] - [[Sefegiru]] - [[Séfekhètâbouy]] - [[Sefkhet-Abwy]] - [[Seker]] - [[Sekhathor]] - [[Sekhmet]] - ''[[Serket|Selket]]'' - ''[[Serket|Selkis]]'' - [[Selkit]] - [[Sématourèt]] - [[Senmenty]] - [[Sepa (mythologie)|Sepa]] - [[Sépédèt]] - [[Sept Hathor]] - [[Sérapis]] - [[Serket]] - ''[[Serket|Serqet]]'' - [[Seshat]] - [[Seth]] - ''[[Chai (dieu égyptien)|Shai]]'' - [[Shed (divinité)|Shed]] - [[Shedit]] - [[Shentaït]] - [[Shepès]] - [[Shesmetet]] - [[Shesmou]] - [[Shetat]] - [[Shezmou]] - [[Shou]] - [[Sia (mythologie)|Sia]] - [[Singe-Qefdenou]] - [[Sobek]] - [[Sokar]] - [[Sokaris]] - [[Somtous]] - [[Sopdou]] - [[Soped]] - [[Sopdet]] - [[Sôpdit]] - [[Sothis]] == T == [[Taït]] - [[Taa]] - [[Tapsaïs]] - ''[[Taouret|Taueret]]'' - [[Taouret]] - [[Tasenètnéferèt]] - [[Tasenetnofret]] - [[Taténen]] - [[Tatjenen]] - ''[[Taouret|Taurt]]'' - ''[[Taouret|Tawaret]]'' - ''[[Taouret|Taweret]]'' - [[Tayet]] - [[Taÿt]] - [[Tefnet]] - [[Tefnout]] - [[Témèt]] - [[Tenenet]] - ''[[Taouret|Thoéris]]'' - [[Thot]] - ''[[Taouret|Thouéris]]'' - [[Tjaïsepef]] - [[Tenenet|Tjenenet]] - [[Atoum|Toum]] - [[Toutou (dieu)|Toutou]] - [[Typhon (mythologie)|Typhon]] == U == [[Uræus]] == W == ''[[Ouadjour|Wadj Wer]]'' - [[Wadjet]] - [[Weneg]] == Y == ''[[Iâh|Yah]]'' - [[Yam]] {{Palette|Divinités de l'Égypte antique}} {{Portail|Mythologie égyptienne}} [[Catégorie:Index égyptologique]] [[Catégorie:Divinité égyptienne|*]]
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Dreamcast
{{Infobox Console de jeux vidéo | nom = Dreamcast | logo = Dreamcast logo.svg | image = Dreamcast-Console-Set.png | légende = Une {{Langue|en|Dreamcast}} version nord-américaine avec la manette. | taille image = 250 | fabricant = [[Sega]] | type = [[Console de jeux vidéo|Console de salon]] | génération = [[Consoles de jeux vidéo de sixième génération|Sixième]] | début = {{DateJV|JP|27 novembre 1998|AN|9 septembre 1999|EU|14 octobre 1999|AU|30 novembre 1999}} | fin = {{DateJV|INT|31 mars 2001}} | CPU = 200 [[Hertz|MHz]] [[SuperH|Hitachi SH4]] [[Reduced instruction set computing|RISC]] | OS = SegaOS <br> [[Windows CE]] | média = [[GD-ROM]] ({{unité|1.2|Go}})<br>[[Disque compact|CD]] | contrôleurs = | online = [[SegaNet]], [[GameSpy]] ([[Amérique du Nord|AN]]), [[Dreamarena]] ([[Europe|EU]]) | ventes = {{DateJV|INT|8,06 millions|AN|3,90 millions|JP|2,25 millions|EU|1,91 million}} | jeu phare = ''{{Langue|en|[[Sonic Adventure]]}}'' <small>(2,5 millions)</small> | prédécesseur = {{Langue|en|[[Saturn (console de jeux vidéo)|Saturn]]}} | successeur = {{Langue|en|[[Mega Drive Mini]]}} }} La {{japonais|{{Langue|en|'''Dreamcast'''}}|ドリームキャスト|''Dorīmukyasuto''}} est une [[console de jeux vidéo]] développée par [[Sega]], et le successeur de la {{Langue|anglais|[[Saturn (console de jeux vidéo)|Saturn]]}}. Commercialisée dès novembre [[1998 en jeu vidéo|1998]] au [[Japon]], elle est la première console de [[Consoles de jeux vidéo de sixième génération|sixième génération]] présente sur le marché, avant ses concurrentes {{incise|la {{Langue|en|[[PlayStation 2]]}} de [[Sony]], la [[Xbox (console)|Xbox]] de [[Microsoft]] et la {{Langue|en|[[GameCube]]}} de [[Nintendo]]|stop}}. Son nom est composé des mots ''{{langue|en|dream}}'' (rêve) et ''{{langue|en|cast}}'' (de ''{{langue|en|broadcast}}'' : diffuser). Elle a été connue pendant son développement sous les noms {{Langue|anglais|''Blackbelt''}}, ''Dural'' et ''Katana''. Contrairement à la {{Langue|anglais|[[Saturn (console de jeux vidéo)|Saturn]]}}, fabriquée en utilisant du matériel informatique onéreux créé spécifiquement pour cette console, la {{Langue|anglais|Dreamcast}} est conçue pour réduire les coûts grâce à l'utilisation de composants [[Produit informatique standard|standardisés]], dont un [[Processeur|CPU]] [[SuperH|Hitachi SH4]] et un [[Global Processing Unit|GPU]] [[NEC]] [[PowerVR]]2. Si la {{Langue|anglais|Dreamcast}} est accueillie assez froidement par le public japonais, son lancement en Europe et aux États-Unis a été une réussite, en partie grâce à la vaste campagne de {{Langue|anglais|''marketing''}} lancée par Sega. Mais l'intérêt que porte le public à la console diminue au fur et à mesure que [[Sony]] multiplie les annonces concernant sa future console, la {{Langue|anglais|[[PlayStation 2]]}}. Malgré plusieurs baisses de prix, le chiffre d'affaires ne répond pas aux attentes de Sega et l'entreprise continue d'enregistrer des pertes financières importantes. Après un changement de direction, Sega cesse la commercialisation de la {{Langue|anglais|Dreamcast}} le {{date|31|mars|2001|en jeu vidéo}}. La firme ne produit pas de nouvelle console et se retire ainsi complètement du milieu ''{{langue|en|hardware}}'' des jeux vidéo de salon en se restructurant pour devenir un éditeur tiers. Lorsque la production de la console est interrompue, {{nombre|8.06|millions}} de consoles Dreamcast ont été vendues dans le monde entier. Bien que la {{Langue|anglais|Dreamcast}} ait eu une courte durée de vie et un support limité de la part des [[Développeur de jeux vidéo|développeurs tiers]], les critiques l'ont qualifiée de console en avance sur son temps. Sa ludothèque contient de nombreux jeux considérés comme créatifs et innovants, parmi lesquels {{Langue|anglais|''[[Crazy Taxi (jeu vidéo)|Crazy Taxi]]''}}, {{Langue|anglais|''[[Jet Set Radio]]''}} et ''[[Shenmue]]'', ainsi que des portages de qualité de nombreux jeux Sega sortis sur le système d'arcade [[Naomi (système d'arcade)|NAOMI]]. Elle est également la première console livrée en standard avec un [[modem]]<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Dreamcast Connects Console Gamers |date=Juillet 2003 |site=GameSpy|url=http://archive.gamespy.com/articles/july03/25smartest/index17.shtml|consulté le=19 juillet 2011}}</ref>{{,}}<ref name="G4 GM">{{citation épisode|langue=en|titre=Sega Dreamcast|url=http://www.g4tv.com/gamemakers/episodes/1259/Sega_Dreamcast.html|collection=Game Makers|lien série=Game Makers|réseau=[[G4 (chaîne de télévision)|G4]]|ville=Los Angeles|diffusion=20 août 2008|numéro=302}}</ref> lui permettant un support de [[jeu en ligne]], de se connecter à [[Internet]] et ainsi de consulter des pages web ou bien de lire des [[Courrier électronique|courriels]]. == Historique == === Sega avant la {{Langue|anglais|Dreamcast}} === Lorsqu'elle sort en 1988, la {{langue|en|[[Mega Drive]]}} (connue sous le nom de Sega Genesis en Amérique du Nord) marque l'entrée de Sega dans la [[Consoles de jeux vidéo de quatrième génération|quatrième génération des consoles de jeux vidéo]]<ref name="Retroinspection">{{article|langue=anglais|périodique=[[Retro Gamer]] |éditeur=[[Imagine Publishing]] |titre=Retroinspection: {{Langue|en|Mega Drive}} |auteur=Sczepaniak, John |numéro=27 |année=2006 |pages=42–47 |url=http://www.sega-16.com/2006/09/retroinspection-mega-drive/ |archiveurl=https://web.archive.org/web/20150924100219/http://www.sega-16.com/2006/09/retroinspection-mega-drive/ |archivedate=September 24, 2015 }}</ref>. Vendue à {{nombre|40.75|millions}} d'exemplaires dans le monde, la {{Langue|en|Mega Drive}} est la console de Sega la plus vendue<ref name="Routledge">{{Ouvrage|prénom1=Peter|nom1=Zackariasson|prénom2=Timothy L.|nom2=Wilson|prénom3=Mirko|nom3=Ernkvist|titre=The Video Game Industry|sous-titre=Formation, Present State, and Future|éditeur=Routledge|année=2012|pages totales=282|passage=158|isbn=978-1-138-80383-1|titre chapitre=Console Hardware: The Development of Nintendo Wii}}</ref>. La {{Langue|anglais|[[Saturn (console de jeux vidéo)|Saturn]]}}, qui succède à la {{Langue|anglais|Mega Drive}}, sort au Japon en 1994<ref name="Saturn">{{Lien archive|titre=Sega Saturn |éditeur=Sega of Japan |consulté le=3 mars 2014|langue=ja |horodatage archive=20140716103105 |url=http://sega.jp/fb/segahard/ss/}}</ref>. La {{Langue|anglais|Saturn}} est une console équipée d'un lecteur de [[CD-ROM]] qui génère des visuels en [[Graphisme 2D|2D]] et en [[3D temps réel|3D]], mais son architecture complexe, basée sur deux processeurs la rend plus difficile à programmer que sa principale concurrente, la [[PlayStation]] de [[Sony Interactive Entertainment|Sony]]<ref name="IGN History of Dreamcast"/>. Bien que la Saturn soit sortie avant la {{Langue|anglais|PlayStation}} au Japon et aux États-Unis<ref name="Finn">{{Ouvrage|prénom1=Frans (editor)|nom1=Mäyrä|prénom2=Mark|nom2=Finn|titre=Computer Games and Digital Cultures : Conference Proceedings : Proceedings of the Computer Games and Digital Cultures Conference, June 6-8, 2002, Tampere, Finland|éditeur=Tampere University Press|année=2002|pages totales=45–58|isbn=978-951-44-5371-7|titre chapitre=Console Games in the Age of Convergence}}</ref>{{,}}{{sfn|Kent|2001|pages=502, 516}}, son lancement surprise aux États-Unis, qui a eu lieu quatre mois plus tôt que la date prévue à l'origine<ref>{{lien web|nom=Cifaldi |prénom=Frank |url=http://www.1up.com/news/day-history-sega-announces-surprise |archiveurl=https://archive.today/20130629122913/http://www.1up.com/news/day-history-sega-announces-surprise |archivedate=June 29, 2013 |titre=This Day in History: Sega Announces Surprise Saturn Launch |éditeur=[[1UP.com]] |date=11 mai 2010|consulté le=10 décembre 2016|deadurl=yes }}</ref>{{,}}{{sfn|Kent|2001|pages=516–517}}{{,}}{{sfn|DeMaria|Wilson|2004|page=282}}, est gâché par des problèmes de distribution limitée, qui perdurent jusqu’à l’arrêt de la production de la console<ref name="Schilling">{{article|nom=Schilling|prénom=Mellissa A.|titre=Technological Leapfrogging: Lessons From the U.S. Video Game Console Industry|journal=[[California Management Review]]|volume=45|numéro=3|date=Spring 2003|pages=23}}</ref>. De plus, les avantages que Sega pouvait espérer retirer d'une sortie anticipée de sa nouvelle console sont quasiment réduits à néant par une annonce faite de manière simultanée par Sony concernant le prix de la {{Langue|anglais|PlayStation}} : elle est vendue au prix de 299 [[Dollar américain|dollars]], contre {{unité|399|dollars}} pour la {{Langue|anglais|Saturn}}{{sfn|Kent|2001|pages=516–517}}{{,}}{{sfn|DeMaria|Wilson|2004|page=282}}{{,}}<ref name="Innovation and competition">{{article|nom1=Gallagher|prénom1=Scott|nom2=Park|prénom2=Seung Ho|titre=Innovation and Competition in Standard-Based Industries: A Historical Analysis of the U.S. Home Video Game Market|journal=IEEE Transactions on Engineering Management|volume=49|numéro=1|date=février 2002|pages=67–82}}</ref>. Durant les années qui suivent la sortie de la {{Langue|anglais|PlayStation}}, Sony réussit à s'imposer sur le marché des consoles de jeux vidéo, en partie grâce au long retard pris par Nintendo dans le développement d'une console 3D concurrente, et aux dommages causés à la réputation de Sega par la vente d'extensions pour la {{Langue|en|Mega Drive}} dont le suivi est médiocre, voire quasi inexistant (en particulier la [[32X]])<ref name="Finn"/>{{,}}{{sfn|DeMaria|Wilson|2004|pages=282–283}}. Mais si la {{Langue|anglais|PlayStation}} connaît un succès immédiat aux États-Unis, c'est aussi grâce à la campagne publicitaire massive qui accompagne sa sortie, et à un solide soutien des [[Éditeur de jeux vidéo|éditeurs tiers]], Sony ayant réussi à les attirer en mettant à leur disposition d'excellents outils de développement et en fixant le prix des licences de développement à {{unité|10|dollars}}{{sfn|DeMaria|Wilson|2004|page=282}}{{,}}{{sfn|Kent|2001|page=504}}. De plus, le succès de Sony est facilité par une guerre des prix lancée par Sega, qui baisse celui de la {{Langue|anglais|Saturn}} de 399 à {{unité|299|dollars}}, puis de 299 à {{unité|199|dollars}} afin d'égaler le prix de la {{Langue|anglais|PlayStation}}<ref name="Finn"/>{{,}}<ref name="Innovation and competition"/>{{,}}{{sfn|Kent|2001|page=532}}. Mais, non seulement cela ne suffit pas à relancer les ventes, car la {{Langue|anglais|PlayStation}} bénéficie d'une ludothèque plus importante que sa concurrente (ce qui n'incite pas à acheter une console Sega malgré ces baisses de prix), mais en plus comme le matériel utilisé pour fabriquer la Saturn est plus coûteux, chaque ristourne tarifaire augmente les pertes que Sega subit a chaque vente d'une {{Langue|anglais|Saturn}}. Finalement les difficultés financières de Sega ne font que s'aggraver, la firme voyant son chiffre d'affaires diminuer entre 1992 et 1995 dans le cadre d'un ralentissement de l'industrie, couplé aux mauvaises ventes de ses consoles<ref name="Finn"/>{{,}}<ref name="Innovation and competition"/>{{,}}{{sfn|Kent|2001|pages=500, 508, 531}}. En raison de désaccords de longue date avec Sega Japon<ref name="A Tale of Two E3s">{{Lien archive|nom=Dring |prénom=Christopher |titre=A Tale of Two E3s - Xbox vs Sony vs Sega |éditeur=MCVUK |date=7 juillet 2013|consulté le=24 octobre 2014|horodatage archive=20141023102254 |url=http://www.mcvuk.com/news/read/tale-of-two-e3s-xbox-vs-sony-vs-sega/0118482}}</ref>{{,}}<ref name="IGN's History of Sega">{{Lien archive|auteur=Fahs, Travis |titre=IGN Presents the History of Sega |éditeur=[[IGN (site web)|IGN]] |date=21 avril 2009|consulté le=31 octobre 2014|horodatage archive=20141031060740 |url=http://www.ign.com/articles/2009/04/21/ign-presents-the-history-of-sega?page=1}}</ref>, [[Tom Kalinske]], le PDG de {{Langue|anglais|Sega of America}}, se désintéresse de son travail{{sfn|Kent|2001|page=535}}. Le 16 juillet 1996, Sega annonce que Shoichiro Irimajiri est nommé président et [[Directeur général|CEO]] de {{Langue|anglais|Sega of America}}, tandis que Kalinske quitte Sega le 30 septembre de la même année{{sfn|Kent|2001|page=535}}{{,}}<ref name="M2 Press" />{{,}}<ref name="Kalinske out">{{Lien archive|titre=Kalinske Out - WORLD EXCLUSIVE |éditeur=Next Generation Online |date=16 juillet 1996|consulté le=6 mai 2014|horodatage archive=19961220200643 |url=http://www.next-generation.com/news/071696a.html}}</ref>. Sega annonce également que David Rosen, le cofondateur de Sega Enterprises{{sfn|Kent|2001|page=577}}, et [[Hayao Nakayama]], le PDG de Sega Japon, ont démissionné de leurs fonctions de président et de coprésident de {{Langue|anglais|Sega of America}}, bien que les deux hommes restent des employés de l'entreprise{{sfn|Kent|2001|page=535}}{{,}}<ref name="M2 Press" />. [[Bernie Stolar]], un ancien cadre de {{Langue|anglais|[[Sony Interactive Entertainment|Sony Computer Entertainment of America]]}}, est nommé vice-président exécutif de {{Langue|anglais|Sega of America}} chargé du développement des produits et des relations avec les tiers<ref name="M2 Press">{{article|titre=Sega of America appoints Shoichiro Irimajiri chairman/chief executive officer |périodique=M2PressWIRE |éditeur=M2 Communications, Ltd. |date=16 juillet 1996|url=http://www.m2.com/m2/web/story.php/1996852568440080DDE88025683B005E7A3F |accès url=payant|extrait=Sega of America Inc. (SOA) Monday announced that [[Shoichiro Irimajiri]] has been appointed chairman and chief executive officer. In addition, Sega announced that Bernard Stolar, previously of Sony Computer Entertainment America, has joined the company as executive vice president, responsible for product development and third-party business&nbsp;... Sega also announced that Hayao Nakayama and David Rosen have resigned as chairman and co-chairman of Sega of America, respectively. |archiveurl=https://web.archive.org/web/20141018032603/http://www.m2.com/m2/web/story.php/1996852568440080DDE88025683B005E7A3F |archivedate=October 18, 2014 }}</ref>{{,}}<ref name="Kalinske out" />. Stolar ne soutient pas la {{Langue|anglais|Saturn}}, car il pense que cette console a été mal conçue et il annonce publiquement à l'E3 1997 que {{Citation|la {{Langue|en|Saturn}} n'est pas notre avenir}}<ref name="IGN's History of Sega"/>. Après le lancement de la [[Nintendo 64]], les ventes des jeux {{Langue|anglais|Saturn}} diminuent fortement. En août 1997, Sony contrôle 47 % du marché des consoles, Nintendo 40 % et Sega seulement 12 %. Malgré les baisses de prix et les efforts de Sega, la {{Langue|anglais|Saturn}} est un échec commercial{{sfn|Kent|2001|page=558}}. En raison de la mauvaise performance de la {{Langue|anglais|Saturn}} en Amérique du Nord et en Europe, {{Langue|anglais|Sega of America}}, qui gère ces deux marchés, licencie 60 de ses {{nombre|200|employés}} à l'automne 1997<ref name="NYT">{{article|url=https://www.nytimes.com/1998/03/14/business/international-business-sega-enterprises-pulls-its-saturn-video-console-us-market.html?pagewanted=1 |titre=Sega Enterprises Pulls Its Saturn Video Console From the U.S. Market |consulté le=2 janvier 2010|auteur=Stephanie Strom |périodique=The New York Times |date=14 mars 1998|archiveurl=https://web.archive.org/web/20130430012902/http://www.nytimes.com/1998/03/14/business/international-business-sega-enterprises-pulls-its-saturn-video-console-us-market.html?pagewanted=1 |archivedate=April 30, 2013 }}</ref>. En raison de la détérioration de la situation financière de Sega, Nakayama démissionne de son poste de président en janvier 1998 en faveur de Shoichiro Irimajiri<ref name="NYT" />, puis Bernie Stolar remplace Tom Kalinske comme président de {{Langue|anglais|Sega of America}}{{sfn|Kent|2001|page=558}}{{,}}<ref>{{Lien web|langue=anglais|nom=Feldman|prénom=Curt|url=http://www.gamespot.com/articles/katana-strategy-still-on-back-burner/1100-2463564/|titre=Katana Strategy Still on Back Burner|série=GameSpot|date=22 avril 1998|consulté le=9 décembre 2014}}</ref>. Après cinq années de baisse générale des bénéfices<ref name="1998 report" />, Sega subit, au cours de l'exercice clos le 31 mars 1998, ses premières pertes financières, tant sociales que consolidées, depuis son introduction à la [[Bourse de Tokyo]] en 1988<ref>{{Lien web|langue=anglais|url=http://www.gamespot.com/articles/sega-news-from-japan/1100-2462352/|titre=Sega News From Japan|série=GameSpot|date=18 mars 1998|consulté le=7 décembre 2014}}</ref>. En raison d'une baisse de 54,8 % des ventes de produits de consommation (dont une baisse de 75,4 % à l'étranger), la société enregistre une perte nette de {{nombre|43,3|milliards}} de yens et une perte nette consolidée de {{nombre|35,6|milliards}} de yens<ref name="1998 report">{{Lien archive|langue=anglais|titre=Sega Enterprises Annual Report 1998 |éditeur=Sega Enterprises, Ltd. |pages=1, 7–8 |consulté le=7 décembre 2014|horodatage archive=20040504003308 |url=http://sega.jp/IR/en/ar/ar1998/ar98.pdf}}</ref>. Peu avant d'annoncer ses pertes financières, Sega annonce l'arrêt de la {{Langue|anglais|Saturn}} en Amérique du Nord, afin de préparer le lancement de la console qui va lui succéder<ref name="NYT" />{{,}}{{sfn|Kent|2001|p=558}}. Cette décision a pour conséquence directe de laisser le marché occidental sans jeux Sega pendant plus d'un an<ref name="IGN History of Dreamcast">{{Lien web|langue=anglais|nom=Fahs|prénom=Travis|url=http://www.ign.com/articles/2010/09/10/ign-presents-the-history-of-dreamcast|titre=IGN Presents the History of Dreamcast|série=IGN|date=9 septembre 2010|consulté le=24 décembre 2014}}</ref>. Très vite, des rumeurs à propos de la future {{Langue|anglais|Dreamcast}}, diffusée principalement par Sega, commencent à circuler, et ce avant même la sortie des derniers jeux {{Langue|anglais|Saturn}}. === Genèse === {| class="wikitable droite" style="text-align:center;" | [[image:Dreamcast logo.svg|110px]] {{saut|10px}} Logo '''{{coloré|#D03008|NTSC}}'''. | [[image:Dreamcast logo PAL.svg|110px]] {{saut|10px}} Logo '''{{coloré|#4165A3|PAL}}'''. | [[image:Dreamcast logo Japan.svg|110px]] {{saut|10px}} Logo '''Japon'''. |- |} Dès 1995, des rapports indiquent que Sega collabore avec [[Lockheed Martin]], {{Langue|anglais|[[The 3DO Company]]}}, [[Panasonic|Matsushita]], ou {{Langue|anglais|Alliance Semiconductor}} pour créer un nouveau [[Global Processing Unit|GPU]] qui, selon des sources contradictoires, serait utilisé pour une {{Citation|{{Langue|en|Saturn 2}}}} 64 bits ou un périphérique supplémentaire<ref>{{Article|titre=US Defense Corp Holds Key to Sega Plans|url=https://archive.org/stream/nextgen-issue-011/Next_Generation_Issue_011_November_1995#page/n13|périodique=Next Generation|éditeur=Imagine Media|volume=1|numéro=11|date=Novembre 1995|pages=12–14|consulté le=22 juillet 2018|archive-url=https://web.archive.org/web/20181206005849/https://archive.org/stream/nextgen-issue-011/Next_Generation_Issue_011_November_1995#page/n13|archive-date=December 6, 2018}}</ref>{{,}}<ref name="Peep Show">{{lien web|url=http://www.gamespot.com/articles/peep-show-segas-new-console-creeps-out-of-the-shadows/1100-2466384/|titre=Peep Show: Sega's New Console Creeps Out of the Shadows|éditeur=GameSpot|date=1 mai 1997|consulté le=9 décembre 2014|archive-url=https://web.archive.org/web/20170705034437/https://www.gamespot.com/articles/peep-show-segas-new-console-creeps-out-of-the-shadows/1100-2466384/|archive-date=July 5, 2017|dead-url=no}}</ref>{{,}}<ref>cf. {{Lien archive|titre=Black Belt from a Lockheed Perspective |série=Next Generation Online |date=29 avril 1997|consulté le=20 janvier 2015|horodatage archive=19970605161903 |url=http://www.next-generation.com/news/042997b.chtml}} cf. {{Lien archive|titre=Interview: Toshiyasu Morita |éditeur=Sega-16 |date=22 février 2008|consulté le=20 janvier 2015|extrait='''Toshiyasu Morita:''' [I] was involved in two pieces of hardware which were never released: an SH3E+Nvidia combo which never went anywhere, and I was on the compiler/debugger guy for the SH4+3Dfx board. |horodatage archive=20141129014052 |url=http://www.sega-16.com/2008/02/interview-toshiyasu-morita/}}</ref>. En fait, le développement de la {{Langue|anglais|Dreamcast}} n'a aucun rapport avec le projet évoqué par ces rumeurs<ref name="Peep Show" />{{,}}<ref name="RetroinspectionD" /> : Tirant les leçons des mauvaises performances de la {{Langue|anglais|Saturn}} sur le marché, Irimajiri décide de se tourner vers d'autres intervenants que la division de développement matériel interne de la société pour créer une nouvelle console<ref name="RetroinspectionD" />. En 1997, Irimajiri fait appel aux services de Tatsuo Yamamoto d'[[IBM]] pour diriger une équipe de {{nombre|11|personnes}} travaillant sur un projet secret aux États-Unis, appelé {{Citation|{{Langue|en|''Blackbelt''}}}}. Pendant ce temps, une équipe interne, dirigée par Hideki Sato, commence le développement du {{Langue|anglais|''[[Matériel informatique|hardware]]''}} d'un autre projet baptisé {{Citation|{{Langue|en|''Whitebelt''}}}}<ref name="RetroinspectionD">{{Article|titre=Retroinspection: Dreamcast |auteur=McFerran, Damien |périodique=[[Retro Gamer]] |éditeur=[[Imagine Publishing]] |numéro=50 |date= avril 2008 |pages=66–72 |url=http://www.nintendolife.com/news/2015/04/hardware_classics_sega_dreamcast |archiveurl=https://web.archive.org/web/20160304110322/http://www.nintendolife.com/news/2015/04/hardware_classics_sega_dreamcast |archivedate=March 4, 2016 }}</ref>. Les sources divergent concernant la manière dont ces deux projets ont été lancés en même temps. Selon certaines, c'est Sega Japon qui a décidé que les deux équipes devaient travailler sur les deux projets en même temps<ref name="gamasutra1" />, tandis que d'autres suggèrent que Sato a été dérangé par le choix d'Irimajiri d'externaliser le développement et décidé de son propre chef de lancer le projet {{Citation|Katana}}<ref name="RetroinspectionD" />{{,}}<ref name="EdgeHistory">{{Lien archive|titre=A history of videogame hardware: Sega Dreamcast |auteur=Parkin, Simon |date=24 juin 2014|consulté le=5 mars 2015|série=[[Edge (magazine)|Edge]] |horodatage archive=20141121024302 |url=http://www.edge-online.com/features/a-history-of-videogame-hardware-sega-dreamcast/}}</ref>. Sato et son groupe choisissent pour leur projet le processeur central [[SuperH|SH-4]] fabriqué par [[Hitachi]] et le processeur graphique [[Imagination Technologies|VideoLogic]] [[PowerVR#Series 2 (NEC)|PowerVR2]], fabriqués par NEC. {{Citation|{{langue|en|''Whitebelt''}}}} est rapidement rebaptisé {{Citation|Dural}}, du nom de code du [[Personnages de Virtua Fighter|combattant féminin métallique]] de la série {{Langue|anglais|''{{Langue|en|[[Virtua Fighter]]}}''}} de Sega{{sfn|Kent|2001|page=559}}{{,}}<ref name="gamasutra1">{{Lien archive|nom=Perry |prénom=Douglass |titre=Features - The Rise And Fall Of The Dreamcast |éditeur=Gamasutra |date=9 septembre 2009|consulté le=29 octobre 2014|horodatage archive=20141027132503 |url=http://www.gamasutra.com/view/feature/4128/the_rise_and_fall_of_the_dreamcast.php?print=1}}</ref>. De son côté, le groupe de Yamamoto choisit d'utiliser des processeurs graphiques [[3dfx#Cartes produites|Voodoo 2]] et [[3dfx#Cartes produites|Voodoo Banshee]] de [[3dfx]] avec comme unité centrale (CPU) un [[PowerPC 600|Motorola PowerPC {{603e}}]]<ref name="RetroinspectionD"/>, mais assez vite, la direction de Sega leur demandé d'utiliser également le SH-4<ref name="gamasutra1"/>. Les deux processeurs sont décrits comme étant des composants {{Citation|[[Produit informatique standard|prêts à l'emploi]]}}<ref name="RetroinspectionD"/>. En 1997, 3dfx prépare son introduction en bourse, et, à cause d'obligations légales liées à cette introduction, dévoilé ses contrats avec Sega, y compris le développement de la nouvelle console<ref>{{Lien archive|url=https://www.sec.gov/Archives/edgar/data/1010026/0000891618-97-001792.txt |titre=3Dfx's Initial Public Offering |consulté le=16 décembre 2011|éditeur=U.S. Securities and Exchange Commission |horodatage archive=20111025020235 }}</ref>. Cela irrite les cadres de Sega Japon, qui décident finalement de favoriser le projet Dural et de couper les liens avec 3dfx. Selon Charles Bellfield, qui est à la fois l'ancien vice-président des communications de {{Langue|anglais|Sega of America}} et l'ancien directeur de la marque NEC, les présentations des jeux utilisant la solution NEC ont mis en évidence les performances et le faible coût de l'architecture SH-4 et {{Langue|anglais|PowerVR}}. Il ajoute que {{Citation|la relation de Sega avec NEC, une société japonaise, a probablement fait la différence [dans la décision de Sega d'adopter le design de l'équipe japonaise]}}<ref name="gamasutra1"/>. Stolar, d'autre part, estime que {{Citation|la version américaine, la version 3Dfx, aurait dû être utilisée. Le Japon voulait la version japonaise, et le Japon a gagné}}<ref name="gamasutra1"/>. En conséquence, 3dfx intente une action en justice contre Sega et NEC pour rupture de contrat, qui est finalement réglée à l'amiable<ref name="RetroinspectionD"/>. Le choix d'utiliser l'architecture {{Langue|anglais|PowerVR}} a des conséquences pour {{Langue|anglais|[[Electronic Arts]]}}, un développeur de longue date pour les consoles de Sega. Electronic Arts avait investi dans la technologie 3dfx mais ne connaissait pas l'architecture finalement retenue, qui était apparemment moins puissante<ref name="gamasutra1"/>. Comme le rappellent Shiro Hagiwara (directeur général de la division hardware de Sega) et Ian Oliver (directeur général de la filiale Cross Products de Sega), le SH-4 a été choisi alors qu'il était encore en développement, et après un long processus de délibération, car il était le seul processeur disponible qui {{Citation|pouvait s'adapter pour fournir les performances nécessaires aux calculs géométriques 3D}}<ref name="Unified"/>. En février 1998, Sega rebaptise le projet Dural {{Citation|[[Katana]]}}{{sfn|Kent|2001|page=559}}, bien que certaines spécifications matérielles telles que la [[mémoire vive]] (RAM) ne soient pas encore finalisées<ref name="NG38">{{Article|titre=Good-bye Dural, hello Katana|périodique=[[Next Generation (magazine)|Next Generation]]|éditeur=[[Future (entreprise)|Imagine Media]]|date= Février 1998|numéro=38|page=24}}</ref>. Sachant que la {{Langue|anglais|Saturn}} a été handicapée par ses coûts de production élevés et son matériel complexe, Sega adopte une approche différente avec la {{Langue|anglais|Dreamcast}}. Comme les précédentes consoles Sega, la {{Langue|anglais|Dreamcast}} est conçue autour de sous-systèmes intelligents, fonctionnant en parallèle les uns avec les autres<ref name="Unified">{{article|nom1=Hagiwara|prénom1=Shiro|nom2=Oliver|prénom2=Ian|titre=Sega Dreamcast: Creating a Unified Entertainment World|journal=IEEE Micro|volume=19|numéro=6|date=November–December 1999|pages=29–35}}</ref>, mais les choix concernant le matériel ressemblent plus à ce qu'il se fait lors de l'élaboration d'un PC que d'une console de jeux vidéo, réduisant le coût du système<ref name="RetroinspectionD"/>. Selon Damien McFerran, {{Citation|la carte mère était un chef-d'œuvre de conception et de compatibilité propre et épurée}}<ref name="RetroinspectionD"/>. L'économiste chinois, et futur PDG de Sega.com, Brad Huang réussit à convaincre [[Isao Okawa]], le président de Sega, d'inclure un [[modem]] dans chaque {{Langue|anglais|Dreamcast}}, malgré l'opposition du personnel d'Okawa à cause du coût additionnel de {{unité|15|dollars}} par unité{{sfn|Kent|2001|page=577}}{{,}}<ref name="Superhero">{{lien web|url=http://www.businessweek.com/stories/2000-05-21/segas-superhero-vs-dot-the-big-guys|titre=Sega's Superhero Vs. The Big Guys|série=BusinessWeek|date=21 mai 2000|consulté le=29 octobre 2014}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien archive|horodatage archive=20180728101113 |url=https://www.bloomberg.com/news/articles/2000-06-04/how-to-jump-start-your-e-strategy|titre=How to Jump-Start Your E-Strategy |série=BusinessWeek |date=5 juin 2000|consulté le=29 octobre 2014|extrait=In Japan, where employees are usually treated with kid gloves, Sega Enterprises Ltd. Chairman Isao Okawa shocked his staff by announcing, after months of trying to implement a new Net product strategy, that those who continued to resist it would be fired. |archive-date=July 28, 2018 |dead-url=no |site=www.bloomberg.com }}</ref>. Pour tenir compte des changements rapides dans la livraison des données à domicile, Sega conçoit le modem de la {{Langue|anglais|Dreamcast}} pour être modulaire et remplaçable par un modèle plus performant si nécessaire<ref name="Unified"/>. Sega choisit le format [[GD-ROM]] pour les jeux de sa nouvelle console<ref name="EGM115">{{Article|titre=Hands On: Dreamcast|auteur=Johnston, Chris|périodique=[[Electronic Gaming Monthly]]|éditeur=EGM Media, LLC.|numéro=115|date= février 1999 |pages=26–27}}</ref>. Le GD-ROM, qui a été développé conjointement par Sega et [[Yamaha|Yamaha Corporation]], peut être produit en série à un prix similaire à celui d'un CD-ROM classique, évitant ainsi les coûts plus élevés de la technologie [[DVD-ROM]]<ref name="RetroinspectionD"/>{{,}}<ref name="Hackers"/>{{,}}<ref name="IGNGreat">{{Lien archive|horodatage archive=20110830184437|titre=Dreamcast is number 8|éditeur=IGN|consulté le=7 septembre 2011|url=http://www.ign.com/top-25-consoles/8.html}}</ref>. Comme le format GD-ROM peut contenir environ 1 [[Gigabyte|Go]] de données<ref name="Unified"/>{{,}}<ref name="EGM115"/>, contre {{unité|650|Mo}} pour un CD-ROM, les copies illégales de jeux {{Langue|anglais|Dreamcast}} réalisées sur des CD-ROM nécessitent parfois la suppression de certaines fonctions desdits jeux, un handicap qui n'a pas empêché la copie des logiciels {{Langue|anglais|Dreamcast}}<ref name="Hackers">{{Lien archive|nom=Borland |prénom=John |titre=Hackers break Dreamcast safeguards, distribute games online |éditeur=CNET News |date=30 juin 2000|consulté le=28 octobre 2014|horodatage archive=20141029093337 |url=http://news.cnet.com/2100-1023-242686.html}}</ref>. [[Microsoft]] développe une version personnalisée pour la Dreamcast de {{Langue|anglais|[[Windows CE]]}} avec une [[Interface de programmation|API]] [[DirectX]] et des bibliothèques de liens dynamiques, ce qui facilite le portage des jeux PC sur la plate-forme<ref name="Unified"/>, bien que les programmeurs préférèrent finalement les outils de développement de Sega à ceux de Microsoft<ref name="RetroinspectionD"/>. Sega organise un concours public pour trouver un nom pour sa nouvelle console et examine plus de {{formatnum:5000}} propositions différentes avant de choisir {{Citation|{{Langue|en|Dreamcast}}}}, un mot-valise créer à partir de {{Citation|{{Langue|en|''dream''}}}} (rêve) et {{Citation|{{langue|en|''broadcast''}}}} (diffuser)<ref name="RetroinspectionD" />. Selon Katsutoshi Eguchi, c'est le développeur de jeux japonais Kenji Eno qui a soumis le nom et créé le logo en spirale de la {{Langue|anglais|Dreamcast}}, mais cette affirmation n'est pas confirmée par Sega<ref>{{Ouvrage|prénom1=John|nom1=Szczepaniak|titre=The Untold History of Japanese Game Developers|sous-titre=Volume 1|année=2014|pages totales=528|passage=35|isbn=978-0-9929260-0-7}}</ref>. Le son qui retentit au démarrage de la console est composé par le musicien japonais [[Ryūichi Sakamoto]]<ref>{{Lien archive|nom1=Sato|prénom=Yukiyoshi Ike|nom2=Kennedy|prénom2=Sam|horodatage archive=20121018192858|titre=Interview with Kenji Eno|série=GameSpot|date=6 janvier 2000|consulté le=4 mars 2015|url=http://uk.gamespot.com/news/interview-with-kenji-eno-2446022}}</ref>. Comme la {{Langue|anglais|Saturn}} a terni la réputation de Sega, la société prévoit de retirer entièrement son nom de la console et d'établir une nouvelle marque de jeu, comme Sony l'avait fait avec la {{Langue|anglais|PlayStation}}, mais l'équipe d'Irimajiri décide finalement de conserver le logo Sega sur la {{Langue|anglais|Dreamcast}}<ref name="RetroinspectionD" />. En tout, Sega a dépensé entre 50 et {{nombre|80|millions}} de dollars pour le développement de matériel informatique, entre 150 et {{nombre|200|millions}} de dollars pour le développement de logiciels et {{nombre|300|millions}} de dollars pour la promotion mondiale, une somme qu'Irimajiri, un ancien dirigeant de Honda, compare avec humour aux investissements requis pour concevoir de nouvelles automobiles<ref name="RetroinspectionD" />{{,}}<ref>{{Lien archive|titre=Interview with Sega's Boss: Shoichiro Irimajiri |éditeur=IGN |date=26 août 1998|consulté le=24 octobre 2014|horodatage archive=20141024121907 |url=http://www.ign.com/articles/1998/08/27/interview-with-segas-boss-shoichiro-irimajiri}}</ref>. === Lancement === ==== Un lancement décevant au Japon ==== {{Citation boîte | titre = | citation = Prenons l'estimation prudente de 250 000 Dreamcast (vendues), soit un quart de million d'unités à 200 $. Nous aurons un ratio de 1,5 ou deux jeux pour chaque Dreamcast vendue. C'est un demi-million de jeux. Nous pensons que nous serons à 0,5 contre 1 sur les [[VMU]] et les périphériques tels que les manettes supplémentaires et tout le reste. Cela pourrait représenter 60 à 80 millions de dollars (de chiffre d'affaires) sur une période de 24 heures. Qu'est-ce qui a déjà eu pour 60 à 80 millions de dollars de ventes dans les premières 24 heures ? | source = Peter Moore, dans le numéro de septembre 1999 du magazine ''Electronic Gaming Monthly'' à propos du lancement imminent de la Dreamcast<ref name="EGM122">{{Article|titre=Dreamcast: It's here...|périodique=Electronic Gaming Monthly|éditeur=EGM Media, LLC.|numéro=122|date=Septembre 1999|page=168}}</ref>. }} Malgré des pertes massives dues aux mauvaises ventes de la Saturn, dont une baisse de 75 % des bénéfices semestriels juste avant le lancement japonais de la Dreamcast, Sega est confiant quant à sa nouvelle console. En effet, la Dreamcast suscite beaucoup d'intérêt et les précommandes sont nombreuses<ref name="RetroinspectionD" />. Sega annonce que ''[[Sonic Adventure]],'' le nouveau jeu mettant en vedette [[Sonic]], la mascotte de Sega, arrivera à temps pour le lancement de la Dreamcast, et fait la promotion du jeu avec une démonstration publique à grande échelle au [[Tokyo International Forum|Tokyo Kokusai Forum Hall]]<ref>{{lien web|nom=Obuchi|prénom=Yutaka|url=http://www.gamespot.com/articles/sonic-onboard-dreamcast/1100-2464382/|titre=Sonic Onboard Dreamcast|éditeur=GameSpot|date=16 juillet 1998|consulté le=9 décembre 2014|archive-url=https://web.archive.org/web/20170705034437/https://www.gamespot.com/articles/sonic-onboard-dreamcast/1100-2464382/|archive-date=July 5, 2017|dead-url=no}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|titre=International News: Sonic Rocks Tokyo|périodique=Electronic Gaming Monthly|éditeur=EGM Media, LLC.|volume=10|numéro=112|page=50|date=Novembre 1998|extrait=''Sonic Adventure'' 's Tokyo premiere was a grand event–three stadium-packed showings, a demonstration of the game and more... Afterward, [[Segata Sanshiro]] led the crowd in a Sonic chant, which will be used in the game.}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|titre=News: Sonic's Back!|périodique=[[Sega Saturn Magazine]]|volume=4|numéro=36|date=Octobre 1998|pages=6–8|extrait=On Saturday, August 22nd at the Tokyo International Forum, Sega showed the future of computer gaming to a 15,000 strong crowd—and they weren't disappointed.}}</ref> Cependant, Sega n'arrive pas à atteindre ses objectifs d'expédition de consoles aux revendeurs pour le lancement japonais de la Dreamcast, en raison d'une pénurie de processeurs PowerVR causée par un taux de défaillance élevé dans le processus de fabrication<ref name="RetroinspectionD" />{{,}}<ref name="G4 GM" />. Comme plus de la moitié de son stock limité de consoles a déjà été pré-commandée, Sega arrête les pré-commandes au Japon. La Dreamcast est commercialisée le {{date|27|novembre|1998|en jeu vidéo}} au [[Japon]]<ref name="C+">{{article|auteur=Kagotani San|titre=Japon ''previews'' - Dreamcast : 27 novembre 98|périodique=[[Consoles +]]|numéro=82|mois=novembre|année=1998|pages=10-12}}</ref> au prix de {{formatnum:29800}} yens, et tout le stock mis en vente est épuisé à la fin de la journée. Cependant, sur les quatre jeux disponibles au lancement, seul ''[[Virtua Fighter 3]]'', la plus grande réussite de l'histoire de Sega dans les salles d'arcades japonaises, se vend bien{{sfn|Kent|2001|page=563}}. Sega estime que {{formatnum:200000}} à {{formatnum:300000}} Dreamcast supplémentaires auraient pu être vendues avec un approvisionnement suffisant{{sfn|Kent|2001|page=563}}. De plus, deux jeux phares qui devaient être disponibles lors de la mise en vente de la Dreamcast, ''[[Sonic Adventure]]'' et [[Sega Rally 2|''Sega Rally Championship 2'']], sont retardés<ref name="RetroinspectionD" /> et ne sont mis en vente que dans les semaines qui suivent le 27 novembre. Mais malgré ces nouvelles sorties, les ventes restent moins élevées que prévu{{sfn|Kent|2001|page=563-564}} Irimajiri espérait vendre plus d'un million de Dreamcast au Japon avant février 1999, mais à cette date, moins de {{formatnum:900000}} consoles sont vendues. Ces méventes sapent les tentatives de Sega de se constituer une base installée suffisante pour assurer la survie de la Dreamcast après l'arrivée des nouvelles consoles des autres fabricants{{sfn|Kent|2001|page=564}}. Sega reçoit des rapports indiquant que des consommateurs japonais, déçus par leurs achats, ramènent leurs Dreamcast chez les revendeurs et utilisent l'argent des remboursements pour acheter des jeux PlayStation<ref name="Toy Story and Japanese launch blues">{{Lien archive|horodatage archive=20141031033938|titre=Who's Got Game? Beleaguered Sega Hopes to Get Back on Top in the Video Game Wars with Dreamcast, the First of a New Generation of Superfast, Supercool Fun Machines|série=Newsweek|date=6 septembre 1999|consulté le=30 octobre 2014|url=https://www.questia.com/read/1G1-55625096/who-s-got-game-beleaguered-sega-hopes-to-get-back}}</ref>. ''[[Seaman (jeu vidéo)|Seaman]]'', qui sort en juillet 1999, est considéré comme le premier grand succès de la Dreamcast au Japon<ref name="IGN History of Dreamcast" />{{,}}{{sfn|Kent|2001|page=577}}{{,}}<ref>{{Lien archive|nom=Langan|prénom=Matthew|horodatage archive=20141030102441|titre=''Famitsu Weekly'' Reviews Latest Dreamcast Games|éditeur=IGN|date=26 juillet 1999|consulté le=30 octobre 2014|url=http://www.ign.com/articles/1999/07/27/famitsu-weekly-reviews-latest-dreamcast-games}}</ref>. Avant le lancement de sa console dans les pays occidentaux, Sega réduit le prix de la Dreamcast à {{formatnum:19900}} yens, soit un prix qui est en dessous du seuil de rentabilité de la console, mais augmente les ventes. La réduction du prix et la sortie du jeu ''[[SoulCalibur]]'' de [[Namco]] permettent aux actions Sega de gagner 17 % a la bourse de Tokyo<ref name="RetroinspectionD" />. Avant la sortie de la Dreamcast, Sega subit un coup dur quand Electronic Arts, le plus grand [[Éditeur de jeux vidéo|éditeur tiers de jeux vidéo]] de l'époque, annonce qu'il ne développera pas de jeux pour la nouvelle console de Sega. Bing Gordon, le directeur artistique d'Electronic Arts, déclare que Sega {{Citation|avait fait volte-face sur la configuration [en incluant un modem et en choisissant le PowerVR alors inconnu plutôt qu'un acteur établi comme 3Dfx], et parce que la Dreamcast est devenue le système sur lequel les développeurs d'Electronic Arts voulaient le moins travailler dans l'histoire des systèmes chez Electronic Arts, c'était à peu près tout. En fin de compte, j'ai eu l'impression que Sega ne se comportait pas comme une entreprise de hardware compétente}}. Gordon affirme également que {{Citation|[Sega] ne pouvait pas se permettre de nous donner le même type de licence qu'Electronic Arts a eu au cours des cinq dernières années}}. Stolar livre un autre récit de l'échec des négociations avec Electronic Arts. Selon lui, c'est surtout dû au fait que Larry Probst, le président d'Electronic Arts, souhaitait que sa société ait l'exclusivité du développement des jeux de sport sur Dreamcast, ce que Stolar ne pouvait accepter en raison du récent achat par Sega de [[Visual Concepts]], un développeur de jeux de sports, pour {{nombre|10|millions}} de dollars. Alors que la série ''[[Madden NFL]]'' d'Electronic Arts a établi la prééminence de la société dans le domaine des simulations sportives, Stolar considère que le jeu ''NFL 2K'' de Sega est bien supérieur et offre {{Citation|une expérience révolutionnaire}} pour le lancement de la Dreamcast<ref name="IGN's History of Sega"/>{{,}}<ref name="gamasutra1"/>. Alors que la Dreamcast n’aura aucun des jeux de sport populaires d'Electronic Arts, les jeux [[Sega Sports R&D|Sega Sports]], développés principalement par [[Visual Concepts]]{{sfn|Kent|2001|page=581}}, contribuent à combler ce vide<ref name="gamasutra1"/>. ==== Un lancement réussi aux États-Unis ==== Profitant des dix mois qui ont suivi la sortie de la Dreamcast au Japon, Sega of America fait le nécessaire pour assurer un lancement américain plus réussi qu'au Japon. Travaillant en étroite collaboration avec [[Midway Games]], qui développe quatre jeux devant accompagner le lancement américain de la Dreamcast, Sega veut avoir, au minimum, 15 jeux disponibles en même temps que la console{{sfn|Kent|2001|pages=564–565}}. Malgré l'amertume persistante depuis la sortie anticipée de la [[Saturn (console de jeux vidéo)|Saturn]] et ses conséquences, Stolar réussit à renouer les liens avec les principaux détaillants américains, auxquels Sega a pré-vendu {{formatnum:300000}} Dreamcast<ref name="gamasutra1" />. De plus, une promotion de pré-lancement permet aux consommateurs de louer la console dans les magasins de la chaîne ''Hollywood Video'' durant les mois précédant son lancement officiel, prévu en septembre<ref name="Dreamcast memorial">{{lien web|nom=Parish |prénom=Jeremy |titre=9.9.99, A Dreamcast Memorial |url=http://www.1up.com/features/9999-dreamcast-memorial |éditeur=1UP.com |date=3 septembre 2009|consulté le=10 décembre 2016|deadurl=bot: unknown |archiveurl=https://archive.today/20140201012313/http://www.1up.com/features/9999-dreamcast-memorial |archivedate=February 1, 2014 }}</ref>. Peter Moore, le vice-président senior du marketing chez Sega of America{{sfn|Kent|2001|page=565}}, un fan du style marketing de Sega pendant la période Megadrive, travaille avec Foote, Cone & Belding et Access Communications pour développer la campagne {{Citation|It's Thinking}} ; des spots publicitaires télévisés de {{nombre|15|secondes}} qui mettent en avant la puissance du matériel de la Dreamcast<ref name="gamasutra1" />{{,}}<ref name="Dreamcast memorial" />{{,}}<ref>{{Lien archive|titre=Dreamcast: The European View |éditeur=IGN |date=26 août 1998|consulté le=5 décembre 2014|horodatage archive=20141208064810 |url=http://www.ign.com/articles/1998/08/27/dreamcast-the-european-view}}</ref>. Selon Moore, {{Citation|Nous avions besoin de créer quelque chose qui intriguerait vraiment les consommateurs, de nous excuser un peu pour le passé, mais d'invoquer tout ce que nous aimions chez Sega, principalement depuis l'époque de la Genesis (Mega drive)}}<ref name="gamasutra1" />. Le 11 août, Sega of America confirme que Stolar a été licencié<ref>{{lien web|nom=Kennedy|prénom=Sam|url=http://www.gamespot.com/articles/a-post-bernie-sega-speaks/1100-2460797/|titre=A Post-Bernie Sega Speaks|éditeur=GameSpot|date=12 août 1999|consulté le=17 décembre 2014|archive-url=https://web.archive.org/web/20170705034437/https://www.gamespot.com/articles/a-post-bernie-sega-speaks/1100-2460797/|archive-date=July 5, 2017|dead-url=no}}</ref>, laissant Moore diriger le lancement de la nouvelle console{{sfn|Kent|2001|pages=564–565}}{{,}}<ref name="Timeline">{{Article|titre=Dreamcast: In the USA|périodique=Next Generation|volume=2|numéro=9|date=Septembre 2000|pages=6–9}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|titre=News Bytes|périodique=Next Generation (Lifecycle 2)|volume=1|numéro=3|date=Novembre 1999|page=14|extrait=More than one Sega employee was witnessed during the festivities raising a glass and toasting ousted COO Bernie Stolar. "This was his launch," they would say; one or two was seen crying.}} cf. {{lien web|nom=Kennedy|prénom=Sam|url=http://www.gamespot.com/articles/a-post-bernie-sega-speaks/1100-2460797/|titre=A Post-Bernie Sega Speaks|éditeur=GameSpot|date=12 août 1999|consulté le=9 décembre 2014|archive-url=https://web.archive.org/web/20170705034437/https://www.gamespot.com/articles/a-post-bernie-sega-speaks/1100-2460797/|archive-date=July 5, 2017|dead-url=no}}</ref>. La Dreamcast sort le {{date|9|septembre|1999|en jeu vidéo}} aux [[États-Unis]], (dont les 1500 premiers acheteurs de la console recevaient une cassette vidéo promotionnelle contenant la composition de la machine) et au [[Canada]]<ref name="C+" />, au prix de {{unité|199|dollars}}, ce que le marketing de Sega a baptisé {{Citation|9/9/99 pour {{unité|199|dollars}}}}<ref name="IGN History of Dreamcast"/>{{,}}{{sfn|Kent|2001|page=564}}{{,}}<ref name="Dreamcast memorial"/>. Finalement, ce ne sont pas quinze, mais dix-huit jeux qui sont disponibles le jour du lancement de la console en Amérique du Nord<ref name="Dreamcast memorial"/>{{,}}<ref>{{Lien archive|nom=Gantayat |prénom=Anoop |titre=IGN Classics: Dreamcast Launch Guide |date=9 septembre 2008|consulté le=29 octobre 2014|horodatage archive=20141030003140 |url=http://www.ign.com/articles/2008/09/09/ign-classics-dreamcast-launch-guide}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien archive|nom=Kato |prénom=Matthew |titre=Which Game Console Had The Best Launch Lineup? |série=[[Game Informer]] |page=4 |date=30 octobre 2013|consulté le=5 novembre 2014|horodatage archive=20141230142031 |url=http://www.gameinformer.com/b/features/archive/2013/10/30/which-game-console-had-the-best-launch-lineup.aspx?PostPageIndex=4}}</ref>. Sega établit un nouveau record de ventes, en vendant plus de {{nombre|225132|exemplaires}} de la Dreamcast en 24 heures, ce qui permet à la société de gagner {{nombre|98.4|millions}} de dollars durant ce que Moore appelle {{Citation|les 24 heures les plus importantes de l'histoire du divertissement}}<ref name="gamasutra1"/>. Quatre jours après le lancement aux États-Unis, Sega annonce que {{nombre|372000|exemplaires}} de la console ont été vendus pour un total de {{nombre|312|millions}} de [[dollar américain|dollars]]<ref name="G4 GM" />. En deux semaines, les ventes de Dreamcast aux États-Unis dépassent les {{formatnum:500000}} unités<ref name="gamasutra1"/>. À Noël, Sega détient 31 % du marché nord-américain des jeux vidéo<ref name="businessweek.com">{{Lien archive|titre=Sega vs. Sony: Pow! Biff! Whack! |éditeur=BusinessWeek |auteur=Edwards, Cliff |date=18 décembre 2000|horodatage archive=20131203025342 |url=http://www.businessweek.com/2000/00_51/b3712200.htm}}</ref>. Parmi les jeux du lancement ayant connus un succès important, ''[[SoulCalibur]]'', un jeu de combat d'arcade ayant eu droit à une amélioration graphique pour sa version Dreamcast, se vend à un million d'exemplaires, et ''NFL 2K'' de Visual Concepts, dont les ventes confirment la prédiction de Stolar concernant son potentiel<ref name="gamasutra1"/>{{,}}{{sfn|Kent|2001|page=565}}. Le 4 novembre, Sega annonce avoir vendu plus d'un million de Dreamcast<ref name="BBC">{{article|titre=Dreamcast beats PlayStation record|périodique=BBC News|url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/business/534957.stm|consulté le=29 octobre 2014|date=24 novembre 1999|archiveurl=https://web.archive.org/web/20131016054015/http://news.bbc.co.uk/2/hi/business/534957.stm|archivedate=October 16, 2013}}</ref>. Néanmoins, le lancement est gâché par un problème technique dans l'une des usines de production de Sega, qui produit des GD-ROMs défectueux<ref>{{Lien archive|titre=Defective Dreamcast GD-ROMs |éditeur=GameSpot |date=10 septembre 1999|consulté le=9 décembre 2014|horodatage archive=20150401191004 |url=http://www.gamespot.com/articles/defective-dreamcast-gd-roms/1100-2460952/}}</ref>. ==== Un lancement réussi en Europe, puis déclin en 2000 ==== La sortie de la Dreamcast en [[Europe]] a lieu le {{date|14|octobre|1999|en jeu vidéo}}<ref name="C+" />{{,}}<ref name="BBC"/>. Son prix de lancement est de {{formatnum:1690}} [[franc français|francs]] en France et 200 [[Livre sterling|livres sterling]] au [[Royaume-Uni]], soit environ {{unité|260|euros}}<ref name="RetroinspectionD"/>. Au 24 novembre, les chiffres de ventes en Europe sont de {{formatnum:400000}} consoles vendues<ref name="BBC" />, puis {{formatnum:500000}} à Noël 1999. Ce chiffre de {{formatnum:500000}} unités vendues est atteint avec {{nombre|6|mois}} d'avance sur les prévisions de Sega<ref name="RetroinspectionD" />. Des jeux de lancement tels que ''[[SoulCalibur]]'', ''[[Sonic Adventure]]'', ''[[Power Stone]]'', ''[[Hydro Thunder]]'', ''[[Marvel vs. Capcom]]'', ''[[The House of the Dead 2]]'' et ''NFL 2K'' aident la console à se forger une bonne réputation auprès des joueurs<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Dreamcast Museum|url=http://www.chronicgames.net/articles/dreamcast-museum.aspx|site=Chronicgames.net|consulté le=8 août 2008}}</ref>. ''[[Sonic Adventure]]'' établit même le record de vente pour un jeu Dreamcast, en s'écoulant à 2,5 M d'exemplaires<ref>{{en}} [http://gamasutra.com/features/20060804/boutros_07.shtml A Detailed Cross-Examination of Yesterday and Today's Best-Selling Platform Games]</ref>. L'année 2000 semble donc démarrer sous les meilleurs [[augure|auspices]], les ventes de la Dreamcast augmentant de 156,5 % entre le 23 juillet et le 30 septembre 2000, battant même les ventes de la [[Nintendo 64]] durant cette même période<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Price Cut Leads to Surge in Dreamcast Sales|url=http://www.manjiro.com/japannewsocttodec2000.html#anchor113244|site=Manjiro Works|consulté le=19 août 2008}}</ref>. Mais malgré ces chiffres encourageants, les ventes finissent par décliner et, en octobre 2000, Sega n'a vendu qu'environ 1 million de consoles en Europe, un chiffre bien en dessous de ses objectifs<ref name="Dreamarena">{{Lien archive|horodatage archive=20141022142729|titre=Dreamcast - thanks a million|auteur=Gestalt|date=17 octobre 2000|consulté le=16 octobre 2014|éditeur=Eurogamer|extrait=As Sega themselves point out, although Sony are shipping as many consoles in two months as Sega have in an entire year, this is still likely to leave retailers in short supply and unable to meet the massive demand for the Playstation 2.|url=http://www.eurogamer.net/articles/article_29487}}</ref>. Dans le cadre de la promotion par Sega de la Dreamcast en Europe, la société japonaise sponsorise quatre clubs de [[football]] européens : [[Arsenal Football Club|Arsenal F.C.]] (Angleterre)<ref>{{article|titre=Sonic signs for Gunners|date=22 avril 1999|périodique=BBC News|url=http://news.bbc.co.uk/1/hi/sport/football/326010.stm|consulté le=19 juillet 2007}}</ref>, [[Association sportive de Saint-Étienne|AS Saint-Étienne]] (France), [[Unione Calcio Sampdoria|U.C. Sampdoria]] (Italie), et le [[Deportivo La Corogne]] (Espagne)<ref>{{lien web|titre=SEGA announce new price for Dreamcast|date=1 septembre 2000|éditeur=SEGA|url=http://www.sega.co.jp/corp/release/2000/0901_4/|consulté le=19 juillet 2007|archiveurl=https://web.archive.org/web/20120819220634/http://www.sega.co.jp/corp/release/2000/0901_4/|archivedate=August 19, 2012}}</ref>. === Arrivée des consoles concurrentes === [[Fichier:PS2-Fat-Console-Set.jpg|vignette|170px|droite|La [[PlayStation 2|PS2]], une console concurrente de la Dreamcast.]] Bien que le lancement de la Dreamcast ait été couronné de succès, fin 1999 Sony détient toujours 60 % de parts du marché global des jeux vidéo en Amérique du Nord, grâce à la PlayStation<ref name="BBC"/>. Le 2 mars 1999, dans ce qu'un reportage appelle une « annonce très médiatisée, de type [[vaporware]] »<ref>{{Lien archive|nom=Croal|prénom=N'Gail|horodatage archive=20141031033940|titre=The Art of the Game: The Power of the PlayStation Is Challenging Designers to Match Its Capabilities-And Forcing Sony's Competitors to Rethink Their Strategies|série=Newsweek|date=6 mars 2000|consulté le=30 octobre 2014|url=https://www.questia.com/read/1G1-59651752/the-art-of-the-game-the-power-of-the-playstation}}</ref>, Sony révèle les premiers détails de sa « nouvelle génération de PlayStation », qui, selon [[Ken Kutaragi]], permettra aux jeux vidéo de transmettre des émotions sans précédent. Le centre du plan marketing de Sony et de la PlayStation 2 elle-même est un nouveau processeur cadencé à {{unité|294|MHz}}<ref name="Innovation and competition" /> et développé conjointement par Sony et [[Toshiba]] : l’''[[Emotion Engine]]''. Kutaragi annonce qu'elle sera dotée d'un processeur graphique ayant {{formatnum:1000}} fois plus de bande passante que les processeurs graphiques PC du moment et des performances de calcul en virgule flottante de 6,2 [[FLOPS|gigaflops]], rivalisant avec la plupart des supercalculateurs{{sfn|Kent|2001|pages=560–561}}{{,}}<ref>{{Lien archive|nom=Parkin|prénom=Simon|horodatage archive=20141129031500|titre=A history of videogame hardware: Sony PlayStation 2|série=Edge|date=25 juin 2014|consulté le=5 mars 2015|url=http://www.edge-online.com/features/a-history-of-videogame-hardware-playstation-2/}}</ref>. Sony, qui a investi 1,2 milliard de dollars dans deux grandes usines de fabrication de semi-conducteurs intégrés pour fabriquer l’''Emotion Engine'' et le ''Graphics Synthesizer'' de la PlayStation 2, a conçu la machine pour pousser plus de polygones bruts que toute autre console de jeu vidéo de l'histoire<ref name="Gamecube or PS2?">{{Lien archive|nom=Casamassina|prénom=Matt|horodatage archive=20141104021340|titre=Gamecube Versus PlayStation 2|éditeur=IGN|date=3 novembre 2000|consulté le=14 novembre 2014|extrait='''[[Jason Rubin]]:''' If the PlayStation 2 is going to sell as many hardware units as the PlayStation 1 sold, then I don't care if I have to pierce my nails with pins to get it to work, I'm going to do it because that's where the money is.|url=http://www.ign.com/articles/2000/11/04/gamecube-versus-playstation-2}}</ref>{{,}}<ref name="ATIP">{{Article|titre=Sony Playstation 2 and HPC|périodique=Asian Technology Information Program|date=31 décembre 1999|pages=4–5}}</ref>{{,}}<ref name="Emotionally charged">{{Article|nom=Diefendorff|prénom=Keith|lien auteur=Keith Diefendorff|titre=Sony's Emotionally Charged Chip|périodique=[[Microprocessor Report]]|volume=13|numéro=5|date=19 avril 1999|pages=1, 6–7}}</ref>. Sony affirme que la PlayStation 2 pourra afficher {{nombre|75|millions}} de polygones bruts par seconde sans aucun effet, et {{nombre|38|millions}} sans tenir compte de fonctionnalités telles que les textures, l'intelligence artificielle, ou la physique<ref name="Gamecube or PS2?" />{{,}}<ref name="ATIP" />{{,}}<ref name="Emotionally charged" />. En prenant en compte l'utilisation de tels effets, Sony estime que la PlayStation 2 pourra afficher de 7,5 à {{nombre|16|millions}} de polygones par seconde<ref>[https://web.archive.org/web/20031210074645/http://www.technology.scee.net/sceesite/files/presentations/PSP/HowFarHaveWeGot.pdf#page=32 Reaching for the limits of PS2 performance (page 32)], [[Sony Interactive Entertainment|SCEE]], 2003</ref>, alors que les estimations indépendantes vont de {{nombre|3|millions}} à {{nombre|20|millions}}<ref name="Gamecube or PS2?" />{{,}}{{sfn|Kent|2001|page=560}}. De son côté, Sega estime que, dans les mêmes conditions, la Dreamcast peut afficher entre 3<ref name="EGM115" /> et {{nombre|6|millions}} de polygones<ref name="Unified" />. La console utilisera également le format [[DVD-ROM]], qui peut contenir beaucoup plus de données que le format GD-ROM de la Dreamcast{{sfn|Kent|2001|page=561}}. Parce qu'elle peut se connecter à Internet tout en jouant des films, de la musique et des jeux vidéo, Sony a survendu la PlayStation 2 en la présentant comme étant l'avenir du divertissement à domicile{{sfn|Kent|2001|page=562, 580}}{{,}}<ref>{{Lien archive|horodatage archive=20141023173834|titre=The 30 Defining Moments in Gaming|page=3|série=Edge|date=14 août 2007|consulté le=5 mars 2015|extrait=The Sega Dreamcast was the first home console that could go online out of the box, and the first to offer pay-to-play online games. These features clearly affected Sega's primary rival, Sony, who promised many online features for the upcoming PlayStation 2 in press reports from 1999. Once Sega abandoned the Dreamcast, Sony quietly dropped its plans for online gaming and movie distribution, and settled for a much less ambitious patchwork strategy.|url=http://www.edge-online.com/features/30-defining-moments-gaming/3/}}</ref>. Des rumeurs, la plupart répandues directement par Sony, commencent à circuler : elles prétendent que la PlayStation 2 serait aussi puissante qu'un supercalculateur capable de guider des missiles et pourrait afficher des graphismes de la même qualité que ceux du film [[Toy Story]]. Kutaragi se vante des capacités en ligne de sa console, qui donnerait aux consommateurs la possibilité de « se brancher sur [[Matrix (film)|''la Matrice'']] ! »<ref name="Toy Story and Japanese launch blues" />{{,}}{{sfn|Kent|2001|page=571}}{{,}}<ref>{{Lien archive|horodatage archive=20141031032341|titre=Here Comes PlayStation 2: More Than Just a Superpowerful Game Console, Sony's New Black Beauty Aims to Turn the Company into an Internet Giant|série=Newsweek|date=6 mars 2000|consulté le=30 octobre 2014|url=https://www.questia.com/read/1G1-59651751/here-comes-playstation-2-more-than-just-a-superpowerful}} cf. {{Lien archive|nom=Grift|prénom=Kris|horodatage archive=20141129031400|titre=How Consoles Die|page=4|série=Edge|date=17 septembre 2008|consulté le=5 mars 2015|extrait=The Sony hype machine didn't help Dreamcast's prospects either, as execs promised PS2 graphics on par with the CG movie ''Toy Story''.|url=http://www.edge-online.com/features/how-consoles-die/4/}} cf. {{Lien archive|nom=Smith|prénom=Tony|horodatage archive=20141129012637|titre=Iraq buys 4000 PlayStation 2s in world conquest bid|série=[[The Register]]|date=19 décembre 2000|consulté le=14 novembre 2014|url=https://www.theregister.co.uk/2000/12/19/iraq_buys_4000_playstation_2s/}}</ref>. En outre, Sony souligne que la PlayStation 2 sera rétrocompatible avec des centaines de jeux de la première PlayStation<ref name="Finn" />{{,}}{{sfn|Kent|2001|page=561}}. Les spécifications de cette console semblent rendre la Dreamcast obsolète, ce des mois avant le lancement de la PlayStation 2 aux États-Unis. Par la suite, d'autres articles révèlent que la PlayStation 2 n'est pas aussi puissante que prévu et est très difficile à programmer pour créer des jeux ; mais cela ne suffit pas à faire retomber l’intérêt des joueurs pour la future console de Sony<ref name="Innovation and competition" />{{,}}<ref name="Gamecube or PS2?" />{{,}}{{sfn|Kent|2001|pages=561, 568–569}}. La même année, Nintendo annonce que sa [[GameCube|console de nouvelle génération]] atteindra ou dépassera tout ce qui se trouve sur le marché, et Microsoft commence à développer [[Xbox (console)|sa propre console]]{{sfn|Kent|2001|pages=563, 574}}{{,}}{{sfn|DeMaria|Wilson|2004|page=313}}{{,}}<ref>{{Lien archive|nom=Parkin |prénom=Simon |titre=A history of videogame hardware: Xbox |série=Edge |date=27 juin 2014|consulté le=5 mars 2015|extrait=In the run-up to the launch of Sony's PlayStation 2, a number of Microsoft engineers became concerned at the Japanese company's claims that their new console was set to wipe the PC from the home. |horodatage archive=20141121024245 |url=http://www.edge-online.com/features/a-history-of-videogame-hardware-xbox/}}</ref>. La dynamique initiale de Sega s’avère être éphémère, puisque si les ventes de la Dreamcast aux États-Unis dépassent les 1,5 million de consoles vendues à la fin de 1999<ref>{{Lien archive|nom=Davis|prénom=Jim|horodatage archive=20141031031716|titre=Sega's sales fly despite business woes|éditeur=CNET News|date=11 janvier 2001|consulté le=30 octobre 2014|url=http://news.cnet.com/Segas-sales-fly-despite-business-woes/2100-1040_3-235509.html}}</ref>, elles commencent à baisser dès janvier 2000{{sfn|Kent|2001|page=566}}. Ce repli du marché américain et les mauvaises ventes japonaises expliquent les {{nombre|42.88|milliards}} de [[Yen|¥]] de pertes nettes consolidée que Sega enregistre au cours de l'exercice clôturé en mars 2000 ; qui font suite à une perte similaire de {{nombre|42.881|milliards}} de ¥ l'année précédente. En tout, c'est la troisième année consécutive que Sega enregistre des pertes nettes consolidées<ref name="2000 report">{{Lien archive|horodatage archive=20070925210504|titre=Sega Corporation Annual Report 2000|éditeur=Sega Corporation|pages=10–12, 18|consulté le=9 décembre 2014|url=http://www.segasammy.co.jp/english/ir/pdf/ir/kako/sega_AR_all_2000.pdf}}</ref>{{,}}<ref>{{article|url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/business/659554.stm|titre=Sega warns of losses|date=28 février 2000|périodique=[[BBC News|BBC News Online]]|consulté le=10 novembre 2013|archiveurl=https://web.archive.org/web/20131111081448/http://news.bbc.co.uk/2/hi/business/659554.stm|archivedate=November 11, 2013}}</ref>. Pourtant, le chiffre d'affaires global de Sega a augmenté de 27,4% en 1999 et les ventes de Dreamcast en Amérique du Nord et en Europe ont largement dépassé les attentes de la société, la décroissance des ventes ne commençant à devenir visible qu'a la fin de l'exercice fiscal<ref name="2000 report" />. Mais cette augmentation des ventes coïncide avec une baisse de la rentabilité due aux investissements nécessaires pour lancer la Dreamcast sur les marchés occidentaux et aux mauvaises ventes de jeux au Japon<ref name="2000 report" />. Dans le même temps, la baisse de la fréquentation des salles d'arcade réduit la rentabilité de l'activité arcade de Sega au Japon, ce qui conduit la société à fermer 246 salles<ref name="2000 report" />{{,}}{{sfn|Kent|2001|page=582}}. Sachant qu'ils doivent « pêcher là où les poissons mordent », le président de Sega of America, Peter Moore et les développeurs japonais de Sega se concentrent sur le marché occidental pour se préparer au lancement prochain de la PS2{{sfn|Kent|2001|pages=578–579}}. C'est pour cela que Sega of America lance son propre fournisseur d'accès Internet, Sega.com, dirigé par son PDG Brad Huang<ref name="Superhero" />{{,}}{{sfn|Kent|2001|page=571}}{{,}}<ref name="SegaNet launch">{{Lien archive|nom=Satterfield|prénom=Shane|horodatage archive=20150713030636|titre=SegaNet Launches|éditeur=GameSpot|date=7 septembre 2000|consulté le=30 octobre 2014|url=http://www.gamespot.com/articles/seganet-launches/1100-2625699/}}</ref>. Le 7 septembre 2000, Sega.com lance [[SegaNet]], le service de [[Jeu en ligne|jeux en ligne]] de la Dreamcast, qui permet aux utilisateurs de discuter, d'envoyer des e-mails et de naviguer sur Internet, au prix de {{unité|21.95|$}} par mois<ref name="SegaNet launch" />{{,}}{{sfn|Kent|2001|page=579}}. À cette date, ''[[ChuChu Rocket!]]'', un jeu de puzzle développé par {{Langue|en|[[Sonic Team]]}}{{sfn|Kent|2001|page=579}}, est le seul jeu Dreamcast sorti aux États-Unis qui met en avant le mode multijoueur en ligne de la console. Mais les lancements combinés de SegaNet et de [[NHL 2K|NFL 2K1]], un jeu de football américain utilisant de nombreuses fonctionnalités en ligne, ont pour but d'accroître la demande pour la Dreamcast sur le marché américain, en jouant justement sur l'aspect « jeu en ligne »<ref name="SegaNet launch" />{{,}}{{sfn|Kent|2001|pages=578–579, 581}}. Par la suite, ce service prend en charge des jeux tels que ''[[Bomberman Online]]'', ''[[Quake III Arena]]'' et ''[[Unreal Tournament]]''<ref name="gamasutra1" />. Le lancement de SegaNet le 7 septembre coïncide avec une nouvelle campagne publicitaire visant à promouvoir ce nouveau service, notamment via les [[MTV Video Music Awards]], qui ont lieu le même jour et que Sega sponsorise pour la deuxième année consécutive{{sfn|Kent|2001|page=579}}. Sega met en place des stratégies de prix agressives par rapport aux jeux en ligne. Au Japon, chaque Dreamcast vendue donne droit a une année gratuite d'accès à Internet, qu'Okawa paye personnellement<ref name="Okawa PSO">{{Lien archive|horodatage archive=20141021063050|titre=Behind The Scenes: Phantasy Star Online|série=[[GamesTM]]|consulté le=24 octobre 2014|url=http://www.gamestm.co.uk/uncategorised/behind-the-scenes-phantasy-star-online/|date=2011-02-16}}</ref>. Avant le lancement de SegaNet, Sega avait déjà offert un rabais de {{unité|200|$}} à tout propriétaire de Dreamcast qui achetait deux ans d'accès Internet sur Sega.com<ref>{{Lien archive|nom=Thurrot|prénom=Paul|horodatage archive=20141031032052|titre=Sega unveils plans for free Dreamcast, online gaming|série=Windows IT Pro|date=4 avril 2000|consulté le=30 octobre 2014|url=http://windowsitpro.com/windows-server/sega-unveils-plans-free-dreamcast-online-gaming}}</ref>. Après le 7 septembre, pour augmenter l'attrait de SegaNet aux États-Unis, Sega baisse le prix de la Dreamcast à {{unité|149|$}}<ref group="note">Dans le même temps, Sony avait annoncé un prix de lancement de {{unité|299|$}} pour la PS2 aux États-Unis</ref>, et offre un rabais sur ce prix, ainsi qu'un clavier Dreamcast gratuit, a toute personne souscrivant un abonnement SegaNet de {{nombre|18|mois}}<ref name="RetroinspectionD" />{{,}}<ref name="SegaNet launch" />{{,}}{{sfn|Kent|2001|page=579}}. {{Citation bilingue bloc|langue=en|We had a tremendous 18 months. Dreamcast was on fire - we really thought that we could do it. But then we had a target from Japan that said we had to make x hundreds of millions of dollars by the holiday season and shift x millions of units of hardware, otherwise we just couldn't sustain the business. Somehow I got to make that call, not the Japanese. I had to fire a lot of people; it was not a pleasant day. So on January 31st 2001 we said Sega is leaving hardware. We were selling 50,000 units a day, then 60,000, then 100,000, but it was just not going to be enough to get the critical mass to take on the launch of PS2. It was a big stakes game. Sega had the option of pouring in more money and going bankrupt and they decided they wanted to live to fight another day.|Nous avons eu 18 mois formidables. (La) Dreamcast était en feu - nous pensions vraiment pouvoir y arriver. Mais ensuite, nous avons eu un objectif (de vente venant) du Japon qui disait que nous devions gagner x centaines de millions de dollars d'ici les fêtes et vendre x millions d'unités de matériel, sinon nous ne pourrions tout simplement pas continuer à exister. D'une façon ou d'une autre, je dois passer ce coup de fil, pas les Japonais. J'ai dû virer beaucoup de gens ; ce n'était pas une journée agréable. Ainsi, le 31 janvier 2001, nous avons dit que Sega quittait le (marché du) hardware. Nous vendions 50 000 unités par jour, puis 60 000, puis 100 000, mais ce n'était tout simplement pas suffisant pour obtenir la masse critique nécessaire (pour continuer à être rentable à la) suite du lancement de la PS2. C'était un gros enjeu. Sega avait l'option de verser plus d'argent et de faire faillite et ils ont décidé qu'ils voulaient vivre pour continuer à se battre.|Peter Moore|"We knew we could win" - when Dreamcast was a contender<ref name="Guardian">{{article|nom=Stuart |prénom=Keith |url=https://www.theguardian.com/technology/gamesblog/2008/sep/11/gamesinterviews.microsoft1 |titre=Peter Moore Interview: Part One |journal=The Guardian |périodique=Guardian Media Group |date=15 septembre 2008|consulté le=3 décembre 2014|archiveurl=https://web.archive.org/web/20141209163957/http://www.theguardian.com/technology/gamesblog/2008/sep/11/gamesinterviews.microsoft1 |archivedate=December 9, 2014 }}</ref>...}} Moore déclare qu'il faut vendre {{nombre|5|millions}} de Dreamcast aux États-Unis d'ici la fin de l'an 2000 afin de rester une plate-forme viable, mais Sega n'atteint pas cet objectif, avec juste {{nombre|3|millions}} de consoles<ref name="businessweek.com" />{{,}}{{sfn|Kent|2001|pages=581, 588}}. De plus, les tentatives de Sega pour stimuler l'augmentation des ventes de Dreamcast par le biais de prix plus bas et de remises en espèces provoquent des pertes financières croissantes<ref>{{Lien archive|titre=Dreamcast may be discontinued, Sega says |série=[[USA Today]] |date=24 janvier 2001|consulté le=9 décembre 2014|horodatage archive=20141225010445 |url=http://usatoday30.usatoday.com/tech/techreviews/games/2001-01-23-dreamcast.htm}}</ref>. Au lieu du retour aux bénéfices attendu, Sega enregistre une perte de {{nombre|17.98|milliards}} de ¥ entre mars et septembre 2000 et la société estime que ses pertes totales seront de {{nombre|23.6|milliards}} ¥ en fin d'année<ref>{{article|url=https://www.theregister.co.uk/2000/11/24/sega_fullyear_loss_to_widen/ |titre=Sega full-year loss to widen |prénom=Tony |nom=Smith |date=24 novembre 2000|périodique=The Register |consulté le=10 novembre 2013|archiveurl=https://web.archive.org/web/20131111081410/https://www.theregister.co.uk/2000/11/24/sega_fullyear_loss_to_widen/ |archivedate=November 11, 2013 }}</ref>. Cette estimation se révèle être optimiste, puisque les pertes totales de Sega pour l'année 2000 sont de {{nombre|58.3|milliards}} de yens, soit plus du double de ce qui était prévu<ref name="Financial statement">{{Lien archive|titre=Sega Issues Financial Statement |éditeur=IGN |date=1 février 2001|consulté le=5 décembre 2014|horodatage archive=20141208064813 |url=http://www.ign.com/articles/2001/02/02/sega-issues-financial-statement}}</ref>. Et l'année qui débute n'augure rien de bon, car en mars 2001, Sega enregistre une perte nette consolidée de {{nombre|51.7|milliards}} de yens<ref>{{Lien archive|titre=Sega Corporation Annual Report 2001 |éditeur=Sega Corporation |page=22 |date=août 2001 |consulté le=9 décembre 2014|horodatage archive=20150924100120 |url=http://www.segasammy.co.jp/english/ir/library/pdf/printing_archive/2001/e_sega_annual_tuuki_2001.pdf}}</ref>. Bien que le lancement de la PS2, qui a lieu le 26 octobre aux États-Unis, soit marqué par des pénuries, avec seulement {{formatnum:500000}} consoles livrées sur le 1 million prévus en raison d'un problème de fabrication, la Dreamcast n'en profite pas autant que prévu. En effet, de nombreux consommateurs, déçus par les consoles Sega, continuent à attendre de pouvoir acheter une PS2, tandis que la [[PlayStation|PSone]], une version relookée de la PlayStation originale, est la console la plus populaire aux États-Unis au début de la période des fêtes de l'année 2000{{sfn|Kent|2001|pages=585–588}}{{,}}<ref name="businessweek.com" />{{,}}<ref>{{Lien archive|nom=Becker |prénom=David |titre=Old PlayStation tops holiday game console sales |éditeur=CNET News |date=5 décembre 2000|consulté le=30 octobre 2014|horodatage archive=20141031031819 |url=http://news.cnet.com/Old-PlayStation-tops-holiday-game-console-sales/2100-1040_3-249457.html}}</ref>. Selon Moore, « l'effet PlayStation 2 sur lequel nous comptions ne fonctionnait pas pour nous... les gens allait s'accrocher le plus longtemps possible... Ce qui s'est réellement passé, c'est que le manque de disponibilité de la PlayStation 2 a gelé le marché »{{sfn|Kent|2001|page=588}}. En fin de compte, Sony et Nintendo détiennent respectivement 50 % et 35 % du marché américain des jeux vidéo, tandis que Sega n'en détient que 15 %<ref name="RetroinspectionD" />. Selon Bellfield, les jeux Dreamcast se vendent à un ratio de 8 jeux pour 1 console, mais ce ratio appliqué à « une petite base installée « (comprendre : « un nombre de consoles vendues trop faible") ne nous donne pas les revenus (nécessaires)... pour maintenir cette plateforme viable à moyen et long terme »{{sfn|Kent|2001|page=585}}. === Déclin et arrêt de la production === Le lancement de la [[PlayStation 2]] par Sony marque donc le commencement de la fin de vie de la Dreamcast<ref>{{Lien web|langue=en|titre=PlayStation 2|url=http://archive.gamespy.com/articles/february04/ps2timeline/index2.shtml|site=[[GameSpy]]|consulté le=19 août 2008|page=3}}</ref>. Le 22 mai 2000, Okawa remplace Irimajiri à la présidence de Sega{{sfn|Kent|2001|pages=581–582}}. Okawa préconise depuis longtemps que Sega abandonne le marché des consoles{{sfn|Kent|2001|pages=581–582}}, et il n'est pas le seul à penser ainsi au sein de la société : David Rosen, cofondateur de Sega, a « toujours estimé qu'il était un peu insensé de limiter son potentiel au matériel Sega » et lorsqu'il était encore directeur de Sega of America, Stolar avait suggéré que la société soit vendue à Microsoft<ref name="IGN's History of Sega" />{{,}}<ref name="Rosen">{{article|langue=anglais|nom=Kent|prénom=Steven L.|titre=A Few Words on Sega, From the Founder|périodique=Next Generation (Lifecycle 2)|éditeur=Imagine Media|volume=3|numéro=4|date=Avril 2001|page=9}}</ref>. En septembre 2000, lors d'une réunion avec les dirigeants japonais de Sega et les responsables des principaux studios de développement de jeux de la société, Moore et Bellfield recommandent que Sega abandonne son activité de fabricant de consoles et se concentre sur la création de logiciels, ce qui provoque le départ de la pièce des dirigeants des studios<ref name="gamasutra1" />. Néanmoins, le {{date|31|janvier|2001|en jeu vidéo}}, Sega annonce l'arrêt de production de la Dreamcast à partir du 30 mars la même année<ref name="discontinued">{{Lien web|langue=en|titre=Sega Scraps the Dreamcast|url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/business/1145936.stm|site=BBC|date=31 janvier 2001|consulté le=22 août 2008}}</ref>, et la restructuration de l'entreprise en tant que développeur tiers officiant sur tous les supports existant{{sfn|Kent|2001|pages=588–589}}{{,}}<ref>{{Lien archive|nom=Ahmed|prénom=Shahed|horodatage archive=20150510200945|titre=Sega announces drastic restructuring|éditeur=GameSpot|date=31 janvier 2001|consulté le=9 décembre 2014|url=http://www.gamespot.com/articles/sega-announces-drastic-restructuring/1100-2680518/}}</ref>. La décision a été prise par Moore<ref name="Guardian" />. Sega annonce également une réduction du prix de la Dreamcast à {{unité|99|$}} pour éliminer le stock d'invendus, qui est estimé à {{formatnum:930000}} consoles en avril 2001<ref>{{Lien archive|horodatage archive=20150726015556|titre=Revisions to Annual Results Forecasts|éditeur=Sega Corporation|page=4|date=23 octobre 2001|consulté le=4 novembre 2015|url=https://www.segasammy.co.jp/english/ir/release/pdf/past/sega/2002/20011030.pdf}}</ref>{{,}}<ref name="Pulls plug">{{article|langue=anglais|titre=Sega pulls plug on Dreamcast|périodique=Next Generation (Lifecycle 2)|éditeur=Imagine Media|volume=3|numéro=4|date=Avril 2001|pages=7–9}}</ref>. Après une autre réduction à {{unité|79|$}}, la Dreamcast disparaît des magasins avec les derniers exemplaires vendus à {{unité|49.95|$}} pièce<ref>{{Lien archive|nom=Ahmed|prénom=Shahed|horodatage archive=20151102005656|titre=Sega drops Dreamcast price again|éditeur=GameSpot|date=21 novembre 2001|consulté le=9 décembre 2014|url=http://www.gamespot.com/articles/sega-drops-dreamcast-price-again/1100-2826685/}}</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=anglais|titre=Sega Ships the "Dreamlast"|périodique=[[GamePro]]|volume=14|numéro=162|date=Mars 2002|page=30}}</ref>. La dernière Dreamcast fabriquée est signée par les directeurs des neuf studios de développement de jeux internes de Sega, ainsi que les directeurs de [[Visual Concepts]] et [[Wave Master]], et offerte avec 55 jeux développés par Sega par le biais d'un concours organisé par le magazine ''[[GamePro]]''<ref>{{article|langue=anglais|titre=Dreamcast Collector's Edition Giveaway|périodique=[[GamePro]]|volume=14|numéro=163|date=Avril 2002|page=117}}</ref>. Okawa, qui avait prêté {{nombre|500|millions}} de dollars à Sega durant l'été 1999, décède le 16 mars 2001. Peu avant son décès, il annule les dettes de Sega envers lui et rend à la société ses {{nombre|695|millions}} de dollars en actions Sega et CSK, aidant ainsi l'entreprise à survivre durant sa transformation en éditeur tiers de jeux vidéo{{sfn|Kent|2001|pages=582, 589}}{{,}}<ref>{{Lien archive|nom=Stout|prénom=Kristie Lu|horodatage archive=20140330062832|titre=Late Sega exec leaves legacy, new leadership|éditeur=[[Cable News Network|CNN]]|date=19 mars 2001|consulté le=31 octobre 2014|url=http://edition.cnn.com/2001/BUSINESS/asia/03/18/tokyo.okawalegacy/index.html}}</ref>. Dans le cadre de cette restructuration, presque un tiers des effectifs de Sega à Tokyo sont licenciés en 2001<ref>{{Lien archive|horodatage archive=20141129025823|titre=Sega: The Blue Sky Company|série=Edge|date=31 mai 2007|consulté le=5 mars 2015|url=http://www.edge-online.com/features/sega-blue-sky-company/}}</ref>. En tout, il s'est vendu {{nombre|10.6|millions}} de Dreamcast dans le monde, le principal marché étant l’Amérique du Nord (3,9 M), suivis du Japon (2,25 M) et de l'Europe (1,91 M)<ref name="Routledge" />{{,}}<ref>{{Lien archive|titre=good enough why graphics arent number one|horodatage archive=20100712124423|url=http://www.gametunnel.com/good-enough-why-graphics-arent-number-one-article.php|site=gametunnel.com|date=6 septembre 2005|consulté le=24 mai 2019}}</ref>. Mais même après l'arrêt de la production, des jeux continuent à être développés et commercialisés sur la console, en particulier au Japon. Aux États-Unis, les sorties de jeux se poursuivent jusqu'à la fin du premier semestre 2002, le dernier à sortir étant ''[[NHL 2K2]]'', commercialisé en février 2002<ref name="IGN's History of Sega" />.Sega Europe, qui n'est alors qu'une branche de Sega of America, continue également de vendre des jeux vidéo sur Dreamcast jusqu'en 2002. Ces derniers jeux sont distribués par [[Bigben Interactive]], qui propose des titres tels que ''[[Evil Twin: Cyprien's Chronicles]]'', ''[[Cannon Spike]]'', ''[[Heavy Metal: Geomatrix]]'', ''[[Razor Freestyle Scooter]]'' et ''[[Conflict Zone]]''<ref name="Euro2002">{{Lien web|langue=en|titre=BigBen Interactive S.A. - Company Profile, Information, Business Description, History, Background Information on BigBen Interactive S.A|url=http://www.referenceforbusiness.com/history2/90/BigBen-Interactive-S-A.html|site=Referenceforbusiness.com|consulté le=9 août 2011}}</ref>. Au Japon, Sega continue d'assurer le service après-vente et de réparer les Dreamcast en panne jusqu'en 2007<ref>{{Lien archive|horodatage archive=20141204232812|titre=Death of the Dreamcast Official|série=Edge|date=2 avril 2007|consulté le=5 mars 2015|url=http://www.edge-online.com/news/death-dreamcast-official/}}</ref>. Finalement, après cinq années consécutives de pertes financières et après tous ces changements, Sega annonce des bénéfices pour l'année fiscale se terminant en mars 2003<ref>{{lien web|url=http://www.segasammy.co.jp/english/ir/pdf/ir/kako/sega_AR_all_2004.pdf|titre=Sega Corporation Annual Report 2004|éditeur=Sega Corporation|page=2|consulté le=9 décembre 2014|deadurl=yes|archiveurl=https://www.webcitation.org/5mHPmG7gs?url=http://www.segasammy.co.jp/english/ir/pdf/ir/kako/sega_AR_all_2004.pdf|archivedate=December 25, 2009}}</ref>. Parmi les raisons invoquées pour expliquer l'échec de la Dreamcast, on trouve : * Le battage médiatique organisé par Sony autour de la PS2<ref name="Dreamcast memorial" />{{,}}<ref name="Forensic">{{Lien archive|nom=Whitehead|prénom=Dan|horodatage archive=20141015103108|titre=Dreamcast: A Forensic Retrospective|éditeur=Eurogamer|date=2 janvier 2009|consulté le=30 octobre 2014|url=http://www.eurogamer.net/articles/dreamcast-a-forensic-retrospective-article}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien archive|horodatage archive=20141022221114|titre=The ten greatest years in gaming|série=Edge|date=27 juin 2006|consulté le=5 mars 2015|url=http://www.edge-online.com/features/ten-greatest-years-gaming/}}</ref>. * Le manque de soutien de la part d'[[Electronic Arts]] et de [[Square (entreprise)|Square]], considérés comme étant alors les éditeurs tiers les plus populaires aux États-Unis pour le premier et au Japon pour le second<ref name="360 will succeed">{{Lien archive|nom=Kennedy|prénom=Sam|horodatage archive=20151208064454|url=http://www.1up.com/do/feature?pager.offset=1&cId=3145154|titre=Dreamcast 2.0: 10 reasons why the Xbox 360 will succeed where the Dreamcast failed|éditeur=1UP.com|consulté le=27 novembre 2015|archive-date=December 8, 2015|dead-url=no|site=www.1up.com}}</ref>. * Les désaccords entre les dirigeants de Sega sur l'avenir de l'entreprise et le manque d'engagement d'Okawa envers le produit<ref name="IGN's History of Sega" />. * Les investissements publicitaires insuffisants de Sega, Charles Bellfield doutant que Sega ait dépensé même la « moitié » des {{nombre|100|millions}} de dollars promis pour promouvoir la Dreamcast aux États-Unis<ref name="gamasutra1" />. {{Citation bilingue bloc|langue=en|When you consider that Microsoft has announced a $500 million marketing program for the launch of Xbox and that Nintendo has a $5 billion war chest and the overall power behind Sony's PlayStation brand, Sega does not have the ability to compete against those companies.|Quand on sait que Microsoft a annoncé un programme marketing de 500 millions de dollars pour le lancement de la Xbox et que Nintendo dispose d'un trésor de guerre de 5 milliards de dollars et de la puissance globale de la marque PlayStation de Sony, Sega n'a pas la capacité à rivaliser avec ces sociétés.|Charles Bellfield|{{sfn|Kent|2001|page=573}}}} * Un marché du jeu en ligne encore trop embryonnaire<ref name="Pulls plug" />{{,}}<ref name="360 will succeed" />. * La priorité donnée par Sega aux joueurs « hardcore » sur les consommateurs « de base »<ref name="Dreamcast memorial" />{{,}}<ref name="Pulls plug" />. * Un mauvais timing<ref name="gamasutra1" />. Mais, la raison la plus fréquemment citée est peut-être la dégradation de la réputation de Sega, causée par la sortie de plusieurs plates-formes de jeu bénéficiant d'un suivi médiocre ou inexistant<ref name="360 will succeed" />{{,}}<ref name="gamepro">{{lien web|url=http://www.gamepro.com/article/features/111822/the-10-worst-selling-consoles-of-all-time/|titre=The 10 Worst-Selling Consoles of All Time|consulté le=28 octobre 2007|auteur=Snow, Blake|série=GamePro|date=4 mai 2007|archiveurl=https://web.archive.org/web/20080905175406/http://www.gamepro.com/article/features/111822/the-10-worst-selling-consoles-of-all-time/|archivedate=September 5, 2008}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien archive|nom=Parish|prénom=Jeremy|horodatage archive=20141215095100|titre=The Lost Child of a House Divided: A Sega Saturn Retrospective|éditeur=USgamer|date=18 novembre 2014|consulté le=17 décembre 2014|url=http://www.usgamer.net/articles/the-lost-child-of-a-house-divided-a-sega-saturn-retrospective}}</ref>. Dans les articles qu'il écrit pour ''GamePro'', Blake Snow déclare que « la console bien-aimée<ref>Blake fait ici référence à la Dreamcast</ref>{{,}} (fut) lancée des années avant la concurrence mais a finalement dû lutter pour se débarrasser de la réputation négative (que Sega avait) gagné pendant les années [[Saturn (console de jeux vidéo)|Saturn]], [[32X|Sega 32X]] et Sega CD<ref name=":0">{{ndt}} : c'est le nom que porte le [[Mega-CD]] en Amérique du nord</ref>. En conséquence, les joueurs occasionnels et les développeurs tiers blasés doutaient de la capacité de Sega à livrer la marchandise »<ref name="gamepro" />. Dan Whitehead d'[[Eurogamer]] note que l'attentisme des consommateurs et le manque de soutien d'EA sont des symptômes plutôt que la cause du déclin de Sega, concluant que « les aventures de Sega dans les années 1990 avaient laissé les joueurs et éditeurs sur leurs gardes quant à toute nouvelle plate-forme portant son nom »<ref name="Forensic" />. Selon Jeremy Parish de [[1UP.com]], « Bien qu'il serait facile de pointer un doigt accusateur sur Sony et de les accuser d'avoir tué la Dreamcast en sur-vendant la PS2... il y a un certain niveau de malhonnêteté intellectuelle dans une telle position... Le faible support américain de [Sega] pour le matériel comme le Sega CD<ref name=":0" />, la 32X, et la Saturn a rendu les joueurs timides. De nombreux consommateurs se sont sentis insultés après avoir investi dans des machines Sega coûteuses et avoir constaté que leurs ludothèques étaient relativement vides »<ref name="Dreamcast memorial" />. L'annonce de la transition de Sega est accueillie avec enthousiasme. Selon Travis Fahs d'IGN, « Sega était une entreprise créative et fertile, avec un parc de « propriétés » (comprendre propriétés intellectuelles / licences de jeux) en pleine expansion. Il semblait qu'ils étaient dans une position idéale pour commencer une nouvelle vie en tant que développeur/éditeur »<ref name="IGN's History of Sega" />. Après avoir appris la nouvelle de la reconversion de Sega, Victor Ireland, l'ancien président de Working Designs, écrit : « C'est en fait une bonne chose... parce que maintenant Sega va survivre, en faisant ce qu'ils font le mieux : des jeux »<ref name="Dreamcast memorial" />. Selon un article du magazine ''[[Newsweek]]'' : « De ''[[Sonic the Hedgehog|Sonic]]'' à ''[[Shenmue]]'', les programmeurs de Sega ont produit certaines des expériences les plus intéressantes de l'histoire des médias interactifs... Débarrassé d'une console en difficulté, ce peloton de développeurs de jeux vidéo de classe mondiale peut faire ce qu'il fait de mieux pour n'importe quelle machine sur le marché »<ref>{{Lien archive|horodatage archive=20150218093630|titre=Sega Gets Hip to Reality|série=Newsweek|date=30 janvier 2001|consulté le=16 février 2015|url=http://www.newsweek.com/sega-gets-hip-reality-150639}}</ref>. Rosen prédit alors « qu'ils (Sega) ont le potentiel pour rattraper Electronic Arts »<ref name="Rosen" />. Le magazine ''[[Game Informer]]'', commentant la tendance de Sega à produire des classiques cultes sous-estimés, déclare dans un de ses articles : « Réjouissons-nous du fait que Sega est également en train de faire des jeux correspondant à la culture console actuelle, afin que l'histoire ne se répète pas »<ref>{{article|langue=anglais|titre=Classic Reviews: Burning Rangers|périodique=Game Informer|numéro=110|volume=12|date=Juin 2002|page=104}}</ref>. === Développement indépendant dans les années 2000 et 2010 === Alors que plus aucun jeu ne devait être édité, la Dreamcast compte sur une communauté de joueurs et de fans qui font perdurer cette machine et tentent de pousser certains éditeurs (notamment japonais) à sortir encore de nouveaux jeux. Ainsi, deux titres sortent en [[2006 en jeu vidéo|2006]] au Japon : ''[[Radilgy]]'' le 16 février puis ''[[Under Defeat]]'' le 23 mars. Un jeu de tir à [[Défilement parallaxe|scrolling]] vertical nommé ''Fast Striker'' développé par NG:Dev.Team est prévu pour la fin d'année [[2010 en jeu vidéo|2010]]<ref>{{en}} {{lien brisé|consulté le=2013-03-25|url=http://www.faststriker.com/|titre=Site officiel du jeu ''Fast Striker''}}</ref>, soit neuf ans après l'abandon de la console, un record dans le monde du jeu vidéo pour une [[Console de jeux vidéo|console de salon]] (record depuis battu avec la sortie de ''[[Pier Solar and the Great Architects]]'' sur Mega Drive vingt ans après l'abandon de la console). Le studio [[allemand]] Redspotgames a annoncé en {{date||décembre|2010|en jeu vidéo}} la sortie de ''Sturmwind'', [[shoot 'em up]] horizontal, courant de l'année 2012<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.redspotgames.com/shop/index.php?act=viewProd&productId=19|titre=Sturmwind for Sega Dreamcast|site=redspotgames.com|consulté le=14 février 2011}}</ref>. Par ailleurs, pour l'année 2013, le studio NG:Dev.Team a déjà prévu de sortir un nouveau jeu du nom de XYX sur Dreamcast. En 2014, la console bénéficie toujours de sorties de jeux supportant le format MIL-CD et réalisés par des développeurs indépendants<ref>{{Lien archive|titre=Keeping The Dream Alive: The Men Behind Dreamcast Homebrew|date=mai 2011|éditeur=Gamasutra|horodatage archive=20110515012754|consulté le=15 mai 2011|url=http://www.gamasutra.com/view/feature/6376/keeping_the_dream_alive_the_men_.php}}</ref>. Depuis les [[années 2000]], la Dreamcast est une plate-forme de développement indépendant dynamique, et beaucoup de jeux ou programmes ''{{langue|en|homebrew}}'' (faits maison) font leur apparition. Ainsi, des développeurs indépendants ont créé des [[Émulation|émulateurs]] et lecteurs de médias ([[Moving Picture Experts Group|MPEG]], [[DivX]], [[MP3]], [[Joint Photographic Experts Group|JPEG]]). Cette reconversion particulière s'explique par le fait que le développement d'applications pour Dreamcast est relativement aisé : la console est en partie compatible avec ''[[Windows CE]]'', ce qui permet aux émulateurs d'être développés rapidement : il est ainsi possible de jouer à la [[Mega Drive]], à la [[Master System]] ou encore à la [[Super Nintendo]] sur la Dreamcast. De plus, ''KallistiOS'', une plate-forme de développement, a été créée par Dan Potter. De plus, la copie de jeux vidéo est aisée, malgré le format propriétaire du GD-ROM choisi par Sega. Des [[Hacker (sécurité informatique)|hackeurs]] ont réussi à créer des images des jeux ([[image disque|images ISO]]) et à les copier sur un CD traditionnel - la Dreamcast lisant également les [[Disque compact#Format audio|CD audio]] et les MIL-CD<ref name="MIL-CD" group="note">Le MIL-CD est un format de disque compact créé par Sega en 1999. L'objectif principal de la norme MIL-CD a été d'ajouter des fonctions multimédias aux CD audio, pour une utilisation avec la Dreamcast.</ref>. En [[2009 en jeu vidéo|2009]], l'entreprise américaine ThinkGeek recommercialise la console de façon limitée aux États-Unis<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.journaldugamer.com/2009/04/22/des-dreamcast-neuves-a-99-chez-thinkgeek/|titre=Des Dreamcast neuves à 99$ chez ThinkGeek|date=22 avril 2009|consulté le=22 septembre 2010}}</ref>. Au vu de l'engouement de la communauté de joueurs face à ce support, le marché de l'occasion bat son plein. Seulement, la Dreamcast rencontre quelques lacunes en matière de longévité, notamment par sa [[lentille optique|lentille]] fragile et ses problèmes de surchauffe. À noter que la console est en version [[National Television System Committee|NTSC]]-US. En conséquence, un disque de boot est requis pour lire les jeux import. Commercialisée à {{unité|99|$}}, l'offre limitée est momentanément vidée de son stock. Étant donné que Sega ne fournit plus de support pour cette console, la garantie n'est que de {{nombre|30|jours}} via le site du revendeur. Le {{date|10|juin|2010|en jeu vidéo}}, Sega annonce la sortie de certains titres Dreamcast disponible sur le [[Xbox Live Arcade]] et le [[PlayStation Network]]. Les deux premiers titres à paraître sont ''[[Sonic Adventure]]'' et ''[[Crazy Taxi (jeu vidéo)|Crazy Taxi]]''<ref>{{en}} [http://content.usatoday.com/communities/gamehunters/post/2010/06/sega-bringing-dreamcast-library-to-ps3-xbox-360/1 Sega bringing Dreamcast library to PS3, Xbox 360]</ref>. De plus, une compilation appelée ''Dreamcast Collection'' est commercialisée en {{date||février|2011|en jeu vidéo}}, sur [[Xbox 360]] et [[Compatible PC|PC]] ([[Microsoft Windows|Windows]]). Elle comporte ''Crazy Taxi'', ''Sonic Adventure'', ''[[Sega Bass Fishing]]'' et ''Space Channel Five 2''. Enfin, ''[[Pier Solar and the Great Architects]]'', sorti également sur Mega Drive, est adapté sur Dreamcast en 2014<ref name="kickstarter 573261866">{{Lien web|langue=en|titre = Pier Solar HD, an RPG for Dreamcast|date = Novembre 2012|site = kickstarter|url = https://www.kickstarter.com/projects/573261866/pier-solar-hd-an-rpg-for-xbox360-pc-mac-linux-and|consulté le = 30 septembre 2014}}</ref>. Enfin, des émulateurs de cette console ont été développés pour différents systèmes d'exploitation, permettant de continuer à utiliser les jeux et logiciels de la console sur d'autres architectures, comme ''NullDC'', pour Microsoft Windows<ref>http://code.google.com/p/nulldc/</ref>, ''lxdream'', pour Linux<ref>http://www.lxdream.org/</ref>, et ''Reicast'', open source, pour Android (architectures [[architecture ARM|ARM]] et [[Architecture MIPS|MIPS]], notamment pour la console en [[matériel libre]] [[GCW Zero]]) et Linux (sur architecture ARM), des ports pour architecture x86 sont en cours de préparation<ref>http://reicast.com/</ref>. == Matériel et accessoires == [[Fichier:SH7091 01.jpg|vignette|100px|droite|Processeur [[Hitachi]] [[SuperH|SH-4]].]] Le format utilisé pour les jeux est le [[GD-ROM]] fabriqué par [[Yamaha]]. En effet, pour empêcher la copie de jeux, [[Sega]] a fait développer un nouveau support pour les jeux Dreamcast. Il s'agit d'un hybride entre le CD et le DVD d'une capacité de {{unité|1.2|Go}}, qui ne peut pas être lu par un [[Compatible PC|PC]]. Une de ses principales caractéristiques est la gravure des données dans une densité élevée et une deuxième [[Table of content d'un CD audio|TOC]] commençant après la section de type CD du GD-ROM. La Dreamcast lit les GD-ROM en 12X, d'où des temps de chargement relativement courts. === Spécifications techniques === {{Multiple image | image1 = Sega-Dreamcast-Internals.jpg | width1 = 200 | image2 = Sega-Dreamcast-Motherboard-Top.jpg | width2 = 178 | footer = Vue interne d'une console Dreamcast comprenant le lecteur optique, l'alimentation, les ports manette, le ventilateur de refroidissement (image de gauche) et la carte mère de la console (image de droite). }} * '''CPU''' : processeur [[Hitachi]] [[SuperH|SH-4]] 32 bits de type [[Reduced instruction set computing|RISC]] cadencé à {{unité|200|MHz}}<ref>{{article|titre=SH-4 CPU Core Architecture|éditeur=STMicroelectronics and Hitachi, Ltd.|périodique= fiche technique du SH-4 |date=12 septembre 2002|page=15}}</ref>, développant 360 MIPS, intégrant un [[Unité de calcul en virgule flottante|coprocesseur arithmétique]] 128 bits développant 1.4 GFLOPS<ref name="Unified"/>. * '''GPU''' : [[NEC]]/[[VideoLogic]] [[PowerVR2 DC]] cadencé à 100Mhz, capable de tracer plus de {{nombre|3|millions}} de [[polygone]]s par seconde<ref name="EGM115"/>{{,}}<ref name="Unified"/>{{,}}<ref>Sega estimait que la Dreamcast était théoriquement capable d'afficher {{nombre|7|millions}} de polygones bruts par seconde, soit {{nombre|6|millions}} avec textures et éclairages, mais précisait que "la logique et la physique du jeu réduisent les performances graphiques maximales".</ref>. * '''Effets graphiques gérés par le GPU''' : [[trilinear filtering]], [[Ombrage de Gouraud|gouraud shading]], [[z-buffer]], [[anticrénelage]], per-pixel translucency sorting, [[Placage de relief|bump mapping]] et [[deferred Shading]]<ref name="Unified"/>{{,}}<ref name="EGM115"/>. * '''Mémoire RAM''' : Principale {{unité|16|Mo}} SDRAM 64 bits cadencée à {{Unité|100|MHz}} (bande passante de {{Unité|800|Mo/s}}), Vidéo {{unité|8|Mo}}, Sonore {{unité|2|Mo}}<ref name="Unified"/>{{,}}<ref name="EGM115"/>. * '''Carte son''' : Processeur sonore 'Super Intelligent' AICA de [[Yamaha]]<ref name="NextGen211">{{article|langue=anglais|titre=Dreamcast Arrives!|périodique=Next Generation|numéro=Lifecycle 2.1.1|éditeur=Imagine Media|date=Septembre 1999|pages=51–57}}</ref>, contenant un processeur ARM7 32 bits cadencée à {{unité|45|MHz}} (64 canaux stéréo PCM/ADPCM)<ref name="FiringSquad-Dreamcast-review">{{Lien web|langue=en|titre=Sega Dreamcast Review Part 1|site=FiringSquad.com|date= 7 septembre 1999|url=http://www.firingsquad.com/hardware/dreamcasthw/page2.asp|consulté le=19 octobre 2009}}</ref>{{,}}<ref name="Unified"/>. * '''GD-ROM Drive''' : Vitesse maximum 12x (lorsqu'il tourne a une vitesse angulaire constante mode-CAV). Le [[GD-ROM]] est un type de média d'une capacité d'environ {{unité|1|Go}} (soit {{nombre|112|minutes}}) spécialement développé par [[Yamaha]]<ref name="EGM115"/>. * '''Modem''' : Modem 56 kbit/s de série sur la console (la vitesse était de 33 kbit/s pour la version européenne) ; possibilité de remplacer le modem d'origine pour le ''Broadband Adapter'' (modem haut-débit). Ce modem est sorti, mais son prix reste élevé (environ {{unité|100|€}}). * '''Couleurs''' : Approximativement {{nombre|16.77|millions}} de couleurs simultanément pour une [[Définition d'écran|résolution]] de 640 × 480, en utilisant le [[Entrelacement (vidéo)|balayage entrelacé]] ou le [[balayage progressif]] comme mode d'affichage<ref name="EGM115" />. * '''Dimensions''' : 19 × 19,{{Dunité|58|7.55|cm}}<ref name="EGM115" />. * '''Poids''' : {{unité|1.5|kg}}.33<ref name="EGM115" />. === Systèmes d'exploitation === La Dreamcast possède deux systèmes d'exploitation : SegaOS et [[Windows CE]]. Le premier, présent dans la console, est plus difficile à utiliser pour les programmeurs mais permet d'utiliser les capacités maximales du matériel. Le deuxième est, quant à lui, chargé directement depuis le GD-ROM par les jeux qui en ont besoin. Le fait que la console reconnaisse Windows CE permet d'adapter assez rapidement des jeux pour PC sur la Dreamcast. La Dreamcast permet donc aux programmeurs d'utiliser plusieurs [[Interface de programmation|interfaces de programmations]] associées a différents [[middleware]]<ref name="Unified" />. === Modèles === [[Fichier:Sega-Dreamcast-Sports-Black-Console.jpg|vignette|droite|L'édition limitée « Sega Sports » de couleur noire.]] [[Fichier:Fuji Divers 2000 series CX-1 Dreamcast 08.jpg|vignette|gauche|Le Divers 2000 CX-1 est une version spéciale de la Dreamcast qui inclut une télévision.]] Sega a construit de nombreux modèles différents de la Dreamcast, dont la plupart sont sortis exclusivement au Japon. Parmi ces diverses versions, on trouve une Dreamcast reconditionnée connue sous le nom de R7 qui était à l'origine utilisée comme console réseau dans les salles de [[pachinko]] japonaises. Un autre modèle, le Divers 2000 CX-1, possède une forme similaire à celle de la tête de Sonic et inclut une télévision ainsi qu'un logiciel de téléconférence. Sega a également produit une version ''[[Hello Kitty]]'' de sa console, une édition limitée, avec seulement 2000 unités produites et destinée aux joueuses japonaises<ref name="RetroinspectionD" />. Des éditions spéciales ont été créées pour certains jeux comme [[Seaman (jeu vidéo)|''Seaman'']]''<ref>{{Lien archive|horodatage archive=20140802174716|titre=Model:SEAMAN|éditeur=Sega of Japan|consulté le=15 octobre 2014|langue=ja|date=15 juin 1999|url=http://sega.jp/corp/release/1999/0615/}}</ref>'' et ''[[Resident Evil: Code Veronica]]''<ref>{{Lien archive|horodatage archive=20140802174723|titre=Dreamcast CODE:Veronica|éditeur=Sega of Japan|consulté le=15 octobre 2014|langue=ja|date=6 décembre 1999|url=http://sega.jp/corp/release/1999/1206/}}</ref>. Il existait également un service nommé "Dreamcast Direct" permettant aux acheteurs qui le désiraient de commander une Dreamcast dont ils choisissaient la couleur<ref name=":1">{{Lien archive|horodatage archive=20141110043426|titre=Dreamcast Direct|éditeur=[[Famitsu]]|langue=ja|consulté le=15 octobre 2014|url=http://www.famitsu.com/game/daily/2000/m06/d27/n03.html}}</ref>. Ce service était une exclusivité du marché japonais<ref name=":1" />. Toyota a également proposé des Dreamcast en éditions limitées aux couleurs de la marque chez 160 de ses concessionnaires au Japon<ref>{{lien web|url=http://www.thefreelibrary.com/Toyota+to+market+Sega%27s+Dreamcast%2B.-a053901141|titre=Toyota to market Sega's Dreamcast|éditeur=Kyodo News International, Inc.|site=The Free Library|date=28 janvier 1999|consulté le=15 octobre 2014|archive-url=https://web.archive.org/web/20140802174713/http://www.thefreelibrary.com/Toyota+to+market+Sega%27s+Dreamcast+.-a053901141|archive-date=August 2, 2014|dead-url=no}}</ref>. Mais le Japon n'est pas le seul marché à avoir eu droit a des éditions limitées. Ainsi, en Amérique du Nord, Sega a sorti une Dreamcast noire avec un logo Sega Sports sur le couvercle, qui était vendue avec deux manettes noires également siglées Sega Sports et deux jeux de cette gamme<ref>{{Lien archive|titre=Sega Reveals Details on Sega Sports Pack|auteur=Justice, Brandon|éditeur=IGN|horodatage archive=20141121071621|consulté le=15 octobre 2014|url=http://www.ign.com/articles/2000/06/30/sega-reveals-details-on-sega-sports-pack|date=2000-06-29}}</ref>. === Accessoires === {{article détaillé|Liste des accessoires de la Dreamcast}} [[Fichier:Sega-Dreamcast-Cont-n-VMU.jpg|vignette|droite|La manette de la Dreamcast dispose de deux connecteurs permettant l'utilisation de multiples accessoires, comme le [[VMU]] présent sur cette photographie.]] La manette Dreamcast comprend à la fois un stick analogique et un pad numérique, quatre boutons d'action et deux gâchettes analogiques. La console dispose de quatre ports manettes sur sa face avant, même si elle n'était fournie qu'avec une seule manette<ref name="NextGen211" />. La conception de la manette de la Dreamcast, décrite par l'équipe de [[Edge (magazine)|''Edge'']] comme « une évolution hideuse de la manette 3D de la Saturn »<ref name="Edge20">{{Lien archive|horodatage archive=20141128181657|titre=The ten best consoles: our countdown of the greatest gameboxes of the last 20 years|série=Edge|date=20 septembre 2013|consulté le=5 mars 2015|url=http://www.edge-online.com/features/the-ten-best-consoles-the-greatest-gameboxes-from-the-past-20-years/}}</ref>, a été qualifiée de « [pas] très bonne » par Sam Kennedy de 1UP.com<ref name="360 will succeed" /> et de « (conception) boiteuse » par Andy McNamara de Game Informer<ref>{{Lien archive|horodatage archive=20001025165615|titre=''Marvel Vs. Capcom''-Dreamcast|série=Game Informer|date=28 octobre 1999|consulté le=28 novembre 2014|url=http://www.gameinformer.com/reviews/review_detail.cfm?ITEM_ID=4233}}</ref>. Dans un de leurs articles, les rédacteurs du site [[IGN (site web)|IGN]] indiquent que « contrairement à la plupart des manettes, le pad de Sega force les mains de l'utilisateur à garder une position parallèle inconfortable »<ref>{{Lien archive|horodatage archive=20141105024234|titre=The Xbox Controller|éditeur=IGN|date=5 janvier 2001|consulté le=5 novembre 2014|url=http://www.ign.com/articles/2001/01/06/the-xbox-controller}}</ref>. Contrairement au Mega CD et à la Saturn qui incluent une mémoire de sauvegarde interne<ref name="Soothsayer">{{Lien archive|nom=Redsell|prénom=Adam|horodatage archive=20131012022048|titre=Sega: A Soothsayer of the Games Industry|éditeur=IGN|date=20 mai 2012|consulté le=5 novembre 2014|url=http://www.ign.com/articles/2012/05/20/sega-a-soothsayer-of-the-games-industry}}</ref>, la Dreamcast utilise une [[carte mémoire]] de {{unité|128|ko}}<ref name="IGN VMU">{{Lien archive|horodatage archive=20141105023644|titre=Dreamcast VMU|éditeur=IGN|date=13 août 1999|consulté le=5 novembre 2014|url=http://www.ign.com/articles/1999/08/14/dreamcast-vmu}}</ref> appelée [[VMU]] (ou "Visual Memory Unit") pour le stockage des données de sauvegarde des jeux<ref name="Unified" />. Le VMU dispose d'un petit écran [[Écran à cristaux liquides|LCD]], d'une sortie audio à partir d'une source sonore PWM à un canal<ref name="Vintage">{{Ouvrage|prénom1=Bill|nom1=Loguidice|prénom2=Matt|nom2=Barton|titre=Vintage Game Consoles : An Inside Look at Apple, Atari, Commodore, Nintendo, and the Greatest Gaming Platforms of All Time|éditeur=[[CRC Press]]|lieu=Boca Raton, Florida|année=2014|pages totales=348|passage=278|isbn=978-0-415-85600-3}}</ref>, d'une mémoire non volatile, d'un pad directionnel et de quatre boutons<ref name="Unified" />{{,}}<ref name="Vintage" />. Le VMU peut afficher des informations de jeu, être utilisée comme une console portable basique<ref name="Avant-Garde">{{article|nom1=Montfort|prénom1=Nick|nom2=Consalvo|prénom2=Mia|titre=The Dreamcast, Console of the Avant-Garde|journal=Loading... The Journal of the Canadian Game Studies Association|volume=6|numéro=9|date=1er février 2012|pages=82–99}}</ref> et se connecter à certaines bornes d'arcade Sega<ref name="Unified" />{{,}}<ref name="Soothsayer" />{{,}}<ref name="IGN VMU" />. Par exemple, les joueurs peuvent utilisent le VMU pour élever des animaux virtuels dans ''[[Sonic Adventure]]''<ref name="Soothsayer" />{{,}}<ref name="GS 2K Retro">{{Lien archive|nom=Ekberg|prénom=Brian|horodatage archive=20150129041115|titre=GameSpot Sports Classic - ''NFL 2K''|éditeur=GameSpot|date=2 août 2005|consulté le=5 novembre 2014|url=http://www.gamespot.com/articles/gamespot-sports-classic-nfl-2k/1100-6130024/}}</ref>. Les responsables de Sega ont noté que la VMU pourrait être utilisée « comme une zone de visualisation privée, dont l'absence a empêché la mise en œuvre efficace de nombreux types de jeux dans le passé »<ref name="Unified" />. Après l'intégration d'un slot VMU dans la conception de la manette, les ingénieurs de Sega lui ont trouvé de nombreuses autres utilisations, ce qui a conduit à l'ajout d'un second slot<ref name="Unified" />. Ce dernier était généralement utilisé pour les packs [[Vibration (jeu vidéo)|vibrant]] fournissant un [[retour de force]]<ref name="Vintage" /> comme le « [[Jump Pack]] » de Sega et le « Tremor Pack » de Performance<ref name="NextGen211" />, bien qu'il puisse également être utilisé pour d'autres périphériques, dont un microphone permettant d'utiliser le contrôle vocal pour certains jeux et la communication entre joueurs online<ref name="Unified" />. Diverses cartes fabriquées par des éditeurs tiers offrent un espace de stockage et certaines contiennent également un écran LCD<ref name="NextGen211" />. [[Iomega]] a annoncé la sortie d'un lecteur zip compatible Dreamcast capable de stocker jusqu'à {{unité|100|Mo}} de données sur des disques amovibles<ref name="NextGen211" />, mais il n'est jamais sorti<ref name="RetroinspectionD" />. Diverses manettes fabriquées par des sociétés non affiliées à Sega, comme [[Mad Catz]], incluent des boutons et des fonctionnalités supplémentaires<ref name="NextGen211" />. Ces mêmes sociétés ont également fabriqué des joysticks de style arcade pour les jeux de combat, tels que l'Arcade Stick d'Agetech et l'Arcade Stick d'Interact's Alloy<ref name="NextGen211" />. Mad Catz et Agetec ont également créé des volants utilisables avec les jeux de course de voiture de la console<ref name="NextGen211" />. Si Sega a décidé de ne pas sortir son [[pistolet optique]] officiel dans les pays occidentaux<ref name="NextGen211" />{{,}}<ref>{{Lien archive|nom=Chau|prénom=Anthony|horodatage archive=20141207112421|titre=''Confidential Mission''|éditeur=IGN|date=23 mai 2001|consulté le=3 décembre 2014|extrait=Unfortunately, if you have the Japanese DC light gun, ''[[Confidential Mission]]'' will only work with US third party light guns.|url=http://www.ign.com/articles/2001/05/23/confidential-mission}}</ref>, d'autres sociétés en ont profité pour [[Pistolets optiques Dreamcast|fabriquer et distribuer les leurs]]<ref name="NextGen211" />. Il existe également un clavier et une [[Souris (informatique)|souris]] spécifique à la Dreamcast, ainsi qu'un contrôleur de mouvement en forme de canne à pêche<ref name="NextGen211" />{{,}}<ref name="Soothsayer" />. Bien que ce dernier ait été conçu pour des jeux de pêche tels que ''[[Sega Bass Fishing]]'', il peut aussi être utilisé pour jouer au jeu de combat [[SoulCalibur|''Soul Calibur'']], les mouvements verticaux et horizontaux réalisé avec la « canne à pèche » se traduisant à l'écran par des coups d'épée donné dans l'un ou l'autre sens. Quelques années plus tard, cette façon de jouer a Soulcalibur a été vue comme une sorte d'ancétre du gameplay de la Wiimote<ref name="Soothsayer" />. Certains périphériques sont tellement étranges et cher qu'ils ne sont pas distribués au niveau mondial. C'est ainsi que lorsque le portage de ''[[Cyber Troopers Virtual-On: Oratorio Tangram]]'', un jeu d'arcade de Sega, sort au japon, il prend en charge un périphérique « Twin Sticks », reproduisant les deux Sticks de la borne d'arcade originale servant à contrôler les robtos du jeu<ref name=":2">{{Lien archive|nom=Gantayat|prénom=Anoop|horodatage archive=20141207112920|titre=''Virtual On: Oratorio Tangram''|éditeur=IGN|date=5 juin 2000|consulté le=3 décembre 2014|url=http://www.ign.com/articles/2000/06/06/virtual-on-oratorio-tangram}}</ref>. Mais l'éditeur américain du jeu, [[Activision]], choisit de ne pas vendre cet accessoire cher et encombrant aux États-Unis<ref name=":2" />. La Dreamcast pouvait également se connecter a la [[Neo-Geo Pocket Color|Neo Geo Pocket Color]] de [[SNK Corporation|SNK]], via un câble spécifique créé bien avant le [[Câble Nintendo GameCube Game Boy Advance]]<ref name="Dreamcast memorial" />. Autre création de Sega pour sa console, le [[Dreameye]] est un [[Appareil photographique numérique|appareil photographie numérique]] qui pouvait être connecté à la Dreamcast et utilisé pour échanger des photographies et participer à des discussions vidéo via la connexion Internet de la console. Sega espérait que les développeurs utiliseraient le Dreameye pour leurs futurs jeux, comme certains l'ont fait plus tard avec le périphérique [[EyeToy]] de Sony<ref name="Avant-Garde" />{{,}}<ref>{{Lien archive|horodatage archive=20141207112545|titre=IGNDC Talks Dreameye with Sega|éditeur=IGN|date=6 mars 2000|consulté le=1 décembre 2014|url=http://www.ign.com/articles/2000/03/07/igndc-talks-dreameye-with-sega}}</ref>. En outre, Sega a étudié des systèmes qui auraient permis aux utilisateurs de passer des appels téléphoniques avec la Dreamcast, et a discuté avec Motorola du développement d'un téléphone cellulaire compatible Internet qui aurait utilisé la technologie de la console pour permettre le téléchargement rapide des jeux et autres données''<ref name="Avant-Garde" />.'' La console peut fournir un signal vidéo par le biais de plusieurs accessoires différents. La console était livrée avec des [[Connecteur RCA|câbles RCA]], considérés à l'époque comme la norme en matière de connectivité vidéo et audio. Sega et diverses autres sociétés ont également fabriqué des connecteurs de modulateurs RF et des câbles [[S-Video|S-Vidéo]]. Il existe également un adaptateur [[Connecteur VGA|VGA]] permettant de jouer à des jeux Dreamcast sur des [[Écran d'ordinateur|écrans d'ordinateur]] ou des téléviseurs [[EDTV]] en [[480p]]<ref name="NextGen211" />. === Internet et la communauté Dreamarena === [[Fichier:DreamcastModem.png|vignette|100px|Modem noir 56k.]] Si la [[Mega Drive]] a permis, dès le 3 novembre 1990<ref name="A Soothsayer of the Games Industry">{{lien web|titre=Sega: A Soothsayer of the Games Industry|consulté le=2019-11-09|url=http://www.ign.com/articles/2012/05/20/sega-a-soothsayer-of-the-games-industry|auteur=Redsell, Adam|website=[[IGN (site web)|IGN]]|date=2012-05-20|archiveurl=https://web.archive.org/web/20131012022048/http://www.ign.com/articles/2012/05/20/sega-a-soothsayer-of-the-games-industry|archivedate=2019-11-09}}</ref>, le [[jeu en ligne]] grâce au [[Sega Meganet]], la Dreamcast est la seconde console de jeu permettant véritablement l'accès à [[Internet]], après la [[Saturn (console de jeux vidéo)|Sega Saturn]] et son [[Sega Net Link]], via un [[modem]] amovible enfiché sur son côté droit, une modularité voulue pour les futures mises à niveau<ref name="Unified" />. Le modèle japonais original et tous les modèles PAL avaient un modem 33,6 kbit/s, tandis que les consoles vendues aux États-Unis et au Japon après le 9 septembre 1999 comportaient un modem 56 kbit/s<ref>{{Ouvrage|prénom1=Simon|nom1=Carless|titre=Gaming Hacks|sous-titre=100 Industrial-Strength Tips & Tools|éditeur=[[O'Reilly Media]]|année=2004|pages totales=436|passage=198|isbn=978-0-596-00714-0|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=zrqz84QUuSEC&printsec=frontcover}}</ref>. De plus, elle possédait jusqu'en [[2003]] son propre portail d'accès à Internet : la [[Dreamarena]]. La plupart des jeux Dreamcast possédaient une [[page web]] dédiée directement accessible depuis le jeu sur ce portail. [[Sega]] a mis fin au service en [[mars 2003]]. == Ludothèque == {{Article connexe|Liste de jeux Dreamcast}} Avant la sortie de la Dreamcast au Japon, Sega annonce le lancement de sa carte d'arcade [[Naomi (système d'arcade)|New Arcade Operation Machine Idea (NAOMI)]], qui sert d'alternative meilleur marché a la [[Model 3|Sega Model 3]]<ref>{{lien web|nom=Ohbuchi|prénom=Yutaka|url=http://www.gamespot.com/articles/how-naomi-got-its-groove-on/1100-2464869/|titre=How Naomi Got Its Groove On|éditeur=GameSpot|date=17 septembre 1998|consulté le=9 décembre 2014|archive-url=https://web.archive.org/web/20171224213728/https://www.gamespot.com/articles/how-naomi-got-its-groove-on/1100-2464869/|archive-date=December 24, 2017|dead-url=no}}</ref>. La NAOMI partage la même technologie que la Dreamcast, mais avec deux fois plus de mémoire système, vidéo et audio et une carte ROM flash de {{unité|160|Mo}} à la place du lecteur GD-ROM<ref name="IGN History of Dreamcast" />{{,}}<ref name="Unified" />. Cette grande proximité technologique permettait de jouer chez soi à des conversions de jeux d'arcade presque identiques a la version originale<ref name="IGN History of Dreamcast" />{{,}}<ref name="Unified" />. Des jeux ont porté de la NAOMI à la Dreamcast par plusieurs grandes sociétés d'arcade japonaises, dont [[Capcom]] ([[Marvel vs. Capcom 2: New Age of Heroes|''Marvel vs. Capcom 2'']] et [[Project Justice: Rival Schools 2|''Project Justice'']]), [[Tecmo]] ([[Dead or Alive 2 (jeu vidéo)|''Dead or Alive 2'']] ''<ref>{{Lien archive|horodatage archive=20160320173500|titre=Dead or Alive 2 [Japan] (PlayStation 2)|url=http://www.ign.com/games/dead-or-alive-2/ps2-14030}}</ref>''), [[Treasure (entreprise)|Treasure]] (''[[Ikaruga]]'' ''<ref>{{Lien archive|horodatage archive=20130531103052|titre=''Ikaruga'' Review|série=Edge|date=10 octobre 2002|consulté le=5 mars 2015|url=http://www.edge-online.com/review/ikaruga-review/}}</ref>''), et, bien sûr, Sega (''[[F355 Challenge]]'' et ''[[Crazy Taxi (jeu vidéo)|Crazy Taxi]]''<ref name="RetroinspectionD" />). En l'an 2000, dans ce que la presse vidéoludique a appelé « un bref moment de créativité remarquable »<ref name="IGN History of Dreamcast" />, Sega restructure ses équipes de développement de jeux arcades et consoles, en neuf studios semi-autonomes dirigés par les meilleurs designers de l'entreprise<ref name="IGN's History of Sega" />{{,}}<ref name="Dreamcast memorial" />{{,}}{{Sfn|Kent|2001|pages=577–578, 581}}. Ces studios sont : * {{Langue|en|[[Sonic Team|United Game Artists]]}} (UGA), dirigé par [[Tetsuya Mizuguchi]], l'ancien producteur de ''[[Sega Rally Championship]]'' ; * {{Langue|en|[[Sega AM3|Hitmaker]]}}, dirigé par Hisao Oguchi, le créateur de ''[[Crazy Taxi (jeu vidéo)|Crazy Taxi]]'' et futur président de Sega{{sfn|Kent|2001|pages=324, 578}}<ref>{{lien web|url=http://investing.businessweek.com/research/stocks/people/person.asp?personId=3449401&ticker=SGAMF|titre=Sega Sammy Holdings Inc|série=Businessweek|année=2012|consulté le=26 octobre 2014}}</ref> ; * {{Langue|en|[[Sega Sports R&D|Smilebit]]}}, dirigé par Shun Arai et incluant plusieurs anciens développeurs des jeux ''{{Langue|de|[[Panzer Dragoon]]}}''. On y trouve aussi les futurs créateurs de la série de jeux ''[[Yakuza (série de jeux vidéo)|Yakuza]]'', de la [[Sega Sports R&D|Team Andromeda]]<ref>cf. {{Lien archive|nom=Mielke|prénom=James|horodatage archive=20151208060059|url=http://www.1up.com/features/panzer-dragoon-saga-retrospective?pager.offset=4|titre=Panzer Dragoon Saga Retrospective|éditeur=1UP.com|page=5|date=11 septembre 2007|consulté le=27 novembre 2015|extrait='''Yukio Futatsugi:''' The director of ''[[Panzer Dragoon Orta|Orta]]'' was in charge of the battle system in ''[[Panzer Dragoon Saga]]''.|archive-date=December 8, 2015|dead-url=no|site=www.1up.com}}</ref> ; * {{Langue|en|[[Overworks]]}}, dirigé par Noriyoshi Oba et composé de développeurs ayant travaillé sur diverses franchises Sega, dont ''{{Langue|en|[[Sakura Wars]]}}'', ''[[Shinobi (série de jeux vidéo)|Shinobi]]'' et ''{{Langue|en|[[Streets of Rage (série de jeux vidéo)|Streets of Rage]]}}''<ref>{{Lien archive|horodatage archive=20141026052216|titre=Overworks|éditeur=IGN|consulté le=25 octobre 2014|url=http://www.ign.com/companies/overworks}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien archive|horodatage archive=20141026052214|titre=E3 2002: ''Shinobi'' Interview|éditeur=IGN|date=23 mai 2002|consulté le=26 octobre 2014|url=http://www.ign.com/articles/2002/05/23/e3-2002-shinobi-interview}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien archive|nom=Parish|prénom=Jeremy|titre=''Valkyria Chronicles'' Interview|éditeur=1UP.com|date=26 septembre 2008|consulté le=10 décembre 2016|extrait='''Ryutaro Nonaka:''' Yes, definitely—I've had a lot of experience with strategy thanks to ''Sakura Taisen''. But I've also worked with a fair number of action titles as well, including a game called ''{{Langue|en|[[Nightshade (jeu vidéo)|Nightshade]]}}''... The team also worked with ''{{Langue|en|[[Skies of Arcadia]]}}'', and we gathered a staff from many different titles.|horodatage archive=20110605015721|url=http://www.1up.com/do/previewPage?pager.offset%3D0%26cId%3D3170197%26p%3D}}</ref> ; * [[Sega-AM2|Sega AM2]], dirigé par [[Yū Suzuki]], le créateur de jeux le plus en vue de chez Sega. C'est le studio de création de jeux d'arcade le plus célèbre de la firme, celui qui a développé, entre autres, la série des ''{{Langue|en|[[Virtua Fighter]]}}''{{sfn|Kent|2001|pages=501, 578}} ; * {{Langue|en|[[Sonic Team]]}}, dirigé par [[Yuji Naka]]. C'est le studio responsable de la création du jeu vedette de Sega, ''{{Langue|en|[[Sonic the Hedgehog]]}}''<ref name="IGN History of Dreamcast" /> ; * {{Langue|en|[[Sega AM3|Wow Entertainment]]}}, dirigé par Rikiya Nakagawa<ref name=":3">{{Lien archive|horodatage archive=20160303231553|titre=Sega Corporation Annual Report 2002|éditeur=Sega Corporation|pages=18–19|date=juillet 2002|consulté le=20 janvier 2015|url=https://www.segasammy.co.jp/japanese/ir/library/pdf/printing_archive/2002/sega/sega_annual_tuuki_2002.pdf}}</ref> ; * {{Langue|en|[[Amusement Vision]]}}, dirigé par Toshihiro Nagoshi<ref name=":3" /> ; * [[Sega AM3|Sega Rosso]], dirigé par Kenji Sasaki<ref name=":3" />. À côté de ces neufs studios, on trouve également [[Visual Concepts]], le studio américain responsable de la gamme de jeux de sport de Sega, dirigé par Greg Thomas et [[Wave Master]], le studio audio de Sega, dirigé par Yukifumi Makino<ref name=":3" />. Ces studios sont encouragés à expérimenter et bénéficient alors d'un processus d'approbation relativement laxiste<ref name="Avant-Garde" />, ce qui aboutit à la création de jeux tels que ''[[Rez]]'' (une tentative de simuler la [[synesthésie]] sous la forme d'un [[Shoot 'em up|rail shooter]]<ref name="1UP Rez">{{lien web|nom=Kennedy|prénom=Sam|url=http://www.1up.com/do/reviewPage?cId=3165700|titre=''Rez'' HD (Xbox 360)|éditeur=1UP.com|date=29 janvier 2008|consulté le=10 décembre 2016|deadurl=bot: unknown|archiveurl=https://archive.today/20070516074722/http://www.1up.com/do/reviewPage?cId=3165700|archivedate=May 16, 2007}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien archive|horodatage archive=20141122131408|titre=''Rez'' Review|série=[[Edge (magazine)|Edge]]|date=29 novembre 2001|consulté le=5 novembre 2014|extrait=In its appreciation of 3D space and in the way themes of evolution and transcendence are intertwined with, and layered on top of, exhilarating abstract soundscapes, ''Rez'' is a work of genius.|url=http://www.edge-online.com/review/rez-review/}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien archive|nom=Parkin|prénom=Simon|horodatage archive=20140926120150|titre=''Rez'' HD|série=[[Eurogamer]]|date=30 janvier 2008|consulté le=24 octobre 2014|url=http://www.eurogamer.net/articles/rez-hd-review}}</ref>), ''[[The Typing of the Dead]]'' (une version de ''[[The House of the Dead 2]]'' prenant la forme d'un logiciel d’apprentissage de la dactylographie<ref>{{article|langue=en|titre=Retro Reviews: Typing of the Dead|périodique=Game Informer|volume=15|numéro=150|date=Octobre 2005|page=165|extrait=One of the strangest titles to come out of Sega's workshop... It's actually a more addictive and challenging game than the original game that it is based on.}}</ref>{{,}}<ref name="GI Top">{{article|langue=anglais|titre=From the Living Room to the Grave: Remembering the Top 10 Dreamcast Games|périodique=Game Informer|volume=16|numéro=166|date=Février 2007|pages=116–117}}</ref>{{,}}{{sfn|Mott|2013|page=415. "'I'm dating the head cheerleader', you might type while playing ''The Typing of the Dead'', before digressing into an extended discourse on health and safety measures or financial prudence"}}), ''[[Seaman (jeu vidéo)|Seaman]]'' (un simulateur d'animaux de compagnie dans lequel les joueurs utilisent un microphone pour interagir avec un poisson humanoïde grotesque dont la croissance est commentée par [[Leonard Nimoy]]<ref>{{article|langue=anglais|titre=Retro Reviews: ''Seaman''|périodique=Game Informer|volume=15|numéro=151|date=Novembre 2005|page=198|extrait=A surreal adventure with a certain brand of humor rarely achieved today.}} cf. {{Lien archive|nom=Provo|prénom=Frank|horodatage archive=20110830223755|titre=''Seaman'' Review|éditeur=[[GameSpot]]|date=8 août 2000|consulté le=24 octobre 2014|url=http://www.gamespot.com/dreamcast/sim/seaman/review.html}}</ref>{{,}}{{sfn|Mott|2013|pages=407}}, et ''[[Segagaga]]'' (un jeu de rôle sorti uniquement au Japon dans lequel les joueurs doivent empêcher Sega de faire faillite<ref>{{Lien archive|horodatage archive=20120527150812|titre=The Story of Sega's Oddest Game Ever|série=Edge|date=21 juillet 2008|consulté le=24 octobre 2014|url=http://www.edge-online.com/features/story-sega%C3%ADs-oddest-game-ever}} cf. {{article|langue=anglais|nom=Vore|prénom=Bryan|titre=Alex Kidd: Sega's Forgotten Mascot|périodique=Game Informer|volume=22|numéro=227|date=Mars 2012|pages=98–99|extrait='''[[Alex Kidd]], ''Segagaga'':''' I debuted as Sega's mascot, and went head-to-head against Nintendo's Mario. But it didn't work out in the end. For the longest time after that, I beat myself up about it, thinking about why it turned out the way it did. I spent a lot of time on this riverbank, staring at the sunset.}}</ref>). Sega a également relancé des franchises de l'ère [[Mega Drive]], comme [[Ecco the Dolphin: Defender of the Future|Ecco the Dolphin]]<ref name="gamasutra1" />. UGA a aussi créé le [[jeu vidéo musical]] ''[[Space Channel 5]]'', dans lequel les joueurs aident une journaliste venant de l'espace nommée [[Ulala]] à combattre des aliens avec « l'énergie du groove » en dansant{{sfn|Kent|2001|page=581}}{{,}}{{sfn|Mott|2013|page=410}}. Destiné à un public « casual féminin », ''Space Channel 5'' est considéré comme l'une des créations originales « les plus audacieuses et les plus appréciées » de Sega, combinant une bande-son « résolument rétro » et « édifiante » avec une présentation visuelle « éblouissante » et « colorée », malgré « un réel manque de substance du gameplay »<ref name="IGN History of Dreamcast" />{{,}}<ref name="Best GamesRadar">{{Lien archive|horodatage archive=20130306184353|titre=Best Dreamcast games of all time|éditeur=[[GamesRadar+|GamesRadar]]|date=9 septembre 2014|consulté le=4 novembre 2014|url=http://www.gamesradar.com/best-dreamcast-games-all-time/}}</ref>{{,}}{{sfn|Mott|2013|page=410}}. Ni ''Space Channel 5'', ni ''Rez'' n'ont eu de succès commercial, et ''Rez'' n'a été mis en vente sur le marché américain que par le biais d'un port PS2 disponible en quantités limitées<ref name="1UP Rez" />{{,}}<ref name="Mizuguchi Kikizo" />. Les ports d'arcade de Hitmaker comprennent ''[[Crazy Taxi (jeu vidéo)|Crazy Taxi]]'', un jeu de course d'arcade [[Monde ouvert|open world]] connu pour son gameplay addictif<ref name="GI Top" />, qui s'est vendu à plus d'un million d'exemplaires<ref name="IGN History of Dreamcast" /> et est fréquemment cité comme étant l'un des meilleurs jeux Dreamcast<ref name="Best GamesRadar" />{{,}}<ref name="Dreamcast Dozen">{{Lien archive|nom=Whitehead|prénom=Dan|horodatage archive=20141104120302|titre=The Dreamcast Dozen|date=2 janvier 2009|consulté le=4 novembre 2014|url=http://www.eurogamer.net/articles/the-dreamcast-dozen-article}}</ref>{{,}}<ref name="IGN Top 25">{{Lien archive|horodatage archive=20141105061155|titre=The Top 25 Dreamcast Games|éditeur=IGN|date=11 septembre 2009|consulté le=5 novembre 2014|url=http://www.ign.com/articles/2009/09/11/the-top-25-dreamcast-games?page=1}}</ref> et ''[[Virtua Tennis (jeu vidéo)|Virtua Tennis]]'', qui a revitalisé le genre du jeu de tennis avec un système de jeu simple à deux boutons et en utilisant des minijeux pour tester la technique du joueur<ref name="IGN History of Dreamcast" />{{,}}<ref>{{article|langue=anglais|nom=Hegelson|prénom=Matt|titre=''Tennis 2K2''|périodique=Game Informer|volume=12|numéro=113|date=Septembre 2002|page=81|extrait=... universally hailed as the greatest tennis game ever.}} cf. {{Lien archive|nom=Chen|prénom=Jeff|horodatage archive=20141024093255|titre=''Virtua Tennis: Sega Professional Tennis''|éditeur=IGN|date=7 juillet 2000|consulté le=24 octobre 2014|url=http://www.ign.com/articles/2000/07/08/virtua-tennis-sega-professional-tennis}} cf. {{Lien archive|nom=Gerstmann|prénom=Jeff|horodatage archive=20140218004029|titre=''Virtua Tennis'' Review|éditeur=GameSpot|date=10 juillet 2000|consulté le=4 novembre 2014|url=http://www.gamespot.com/reviews/virtua-tennis-review/1900-2601195/}} cf. {{Lien archive|nom=Reed|prénom=Kristian|horodatage archive=20141104120351|titre=''Virtua Tennis 2''|éditeur=Eurogamer|date=19 novembre 2002|consulté le=4 novembre 2014|extrait=Two of the greatest sports titles ever made were released on the console: ''Virtua Tennis'' and its superior sequel ''Virtua Tennis 2''.|url=http://www.eurogamer.net/articles/r_virtuatennis2_ps2}} cf. {{Lien archive|horodatage archive=20150117164425|titre=''Virtua Tennis'' (Dreamcast)|éditeur=Metacritic|consulté le=5 novembre 2014|url=http://www.metacritic.com/game/dreamcast/virtua-tennis}}</ref>{{,}}<ref name="GI Top 100">{{article|langue=anglais|titre=Top 100 Games of All Time|périodique=Game Informer|volume=11|numéro=100|date=Août 2001|pages=22–41}}</ref>.Dans le jeu ''[[Jet Set Radio]]'' de Smilebit, les joueurs contrôlent les « GG », un gang de jeunes rebelles utilisant des [[roller en ligne]] basés à Tokyo. Les « GG » utilisent des graffitis pour revendiquer le territoire de bandes rivales, tout en évitant des forces de police à l'attitude oppressive. ''Jet Set Radio'' a été cité comme un exemple majeur de l'engagement de Sega dans des concepts originaux pendant la durée de vie de la Dreamcast. Salué pour la bande originale « punchy, psychédélique » du compositeur Hideki Naganuma, qui intègre des éléments de « [[J-pop]] et [[Electro]]funk », ainsi que son message d'« expression personnelle et de [[Non-violence|dissidence non-violente]] »{{sfn|Mott|2013|page=431}}{{,}}<ref name="Ingenito">{{Lien archive|nom=Ingenito|prénom=Vince|horodatage archive=20141104114412|titre=''Jet Set Radio'' Review|éditeur=IGN|date=17 septembre 2012|consulté le=4 novembre 2014|extrait=The overall gameplay in ''Jet Set Radio'' is merely passable... But the game didn't enslave a throng of loyal fans because of its gameplay, odd as that might sound. It was its style and spirit that made it worth experiencing.|url=http://www.ign.com/articles/2012/09/17/jet-set-radio-review}}</ref>, le jeu a également popularisé les graphismes en [[Ombrage de celluloïd|Cel-shading]]<ref name="IGN History of Dreamcast" />{{,}}<ref>{{lien web|nom=Leone|prénom=Matt|url=http://www.1up.com/features/essential-50-jet-grind-radio|titre=The Essential 50 Part 48: ''Jet Grind Radio''|éditeur=1UP.com|consulté le=10 décembre 2016|extrait='''Takayuki Kawagoe:''' It would be a success if it can become a part of the memory of the users rather than set a record for sales.|deadurl=bot: unknown|archiveurl=https://archive.today/20140201013852/http://www.1up.com/features/essential-50-jet-grind-radio|archivedate=February 1, 2014}}</ref>. En dépit des nombreux éloges pour son style, certains ont critiqué le gameplay de ''Jet Set Radio'' en le qualifiant de médiocre, et le jeu n'a pas répondu aux attentes de Sega en matière de ventes<ref name="Ingenito" />{{,}}<ref>{{Lien archive|nom=Justice|prénom=Brandon|horodatage archive=20141104113112|titre=''Jet Grind Radio''|éditeur=IGN|date=27 octobre 2000|consulté le=4 novembre 2014|extrait=Smilebit shows why Sega has the best development stable in the world... It truly is an original creation, and you can see this distinctness shine through in every aspect of the game.|url=http://www.ign.com/articles/2000/10/28/jet-grind-radio-3}} cf. {{article|langue=anglais|auteur=Reiner|titre=''Jet Set Radio''|périodique=Game Informer|volume=10|numéro=92|date=Décembre 2000|pages=116–117|extrait=The rewards are magnificent, and each stage is something to behold, but the gameplay is mediocre at best.}} cf. {{Lien archive|nom=Venter|prénom=Jason|horodatage archive=20141218055653|titre=''Jet Set Radio'' Review|éditeur=GameSpot|date=17 septembre 2012|consulté le=26 novembre 2014|extrait=Even the simple act of skating in a straight line can sometimes prove difficult.|url=http://www.gamespot.com/reviews/jet-set-radio-review/1900-6396616/}}</ref>{{,}}{{sfn|Kent|2001|page=587}}. Produit par [[Rieko Kodama]] et développé par Overworks<ref>{{article|langue=anglais|nom=Thomason|prénom=Steve|titre=Birth of a Hedgehog|périodique=Nintendo Power|volume=20|numéro=211|date=Janvier 2007|page=71}}</ref>, le jeu de rôle ''[[Skies of Arcadia]]'' a été acclamé pour son monde fantastique et surréaliste peuplé d'îles flottantes et de pirates du ciel inspiré de [[Jules Verne]], ses protagonistes charmants, l'accent mis sur les propriétés environnementales des armes, ses batailles de dirigeables passionnantes et son scénario mémorable, qui inclut une séquence racontée depuis différents points de vue<ref name="IGN History of Dreamcast" />{{,}}<ref>{{Lien archive|nom=Chau|prénom=Anthony|horodatage archive=20141104114303|titre=''Skies of Arcadia''|éditeur=IGN|date=14 novembre 2000|consulté le=4 novembre 2014|url=http://www.ign.com/articles/2000/11/15/skies-of-arcadia}} cf. {{Lien archive|nom=Shoemaker|prénom=Brad|horodatage archive=20141123014431|titre=''Skies of Arcadia'' Review|éditeur=GameSpot|date=16 octobre 2000|consulté le=4 novembre 2014|url=http://www.gamespot.com/reviews/skies-of-arcadia-review/1900-2641052/}} cf. {{Lien archive|auteur=Reiner|horodatage archive=20051112171012|titre=''Skies of Arcadia Legends''|série=Game Informer|consulté le=4 novembre 2014|url=http://www.gameinformer.com/Games/Review/200302/R03.0730.1459.43940.htm?CS_pid=220263}} cf. {{Lien archive|horodatage archive=20141110211143|titre=Time Extend: ''Skies of Arcadia''|série=Edge|date=19 juillet 2009|consulté le=5 mars 2015|extrait= The moment when Vyse officially leaves home... with his skyfaring dad acknowledging him as an equal, is as touching as it isn't melodramatic, with both parents on hand to offer their blessings instead of blubbery histrionics. Vyse's down-to-earth nature is buffered by the aforementioned Aika, an ever-present confidante and childhood friend, and a playful female companion. More games need a marriage like this: splitting the emotional and verbal duties of the lead character into a double act, a sexless husband and wife who can reassure and question one another without the game having to resort to the internal monologue of a glum teen. Aika and Vyse's relationship is flirty and loving, but never blooms into the dreaded romantic subplot, filled with ellipses and uncomfortable mutterings.|url=http://www.edge-online.com/features/time-extend-skies-arcadia/}}</ref>{{,}}{{sfn|Mott|2013|page=438}}. AM2 a développé ce que Sega espérait être la [[killer application]] de la Dreamcast : ''[[Shenmue]]'', une « épopée de [[vengeance]] dans la tradition du [[cinéma chinois]] »<ref name="IGN's History of Sega" />{{,}}<ref name="History">{{Lien archive|horodatage archive=20141030003504|titre=''Shenmue'', the History|date=13 juillet 1999|consulté le=26 octobre 2014|url=http://www.ign.com/articles/1999/07/14/shenmue-the-history}}</ref>. Ce [[jeu d'action-aventure]] nous fait suivre la quête du protagoniste principal, Ryo Hazuki, pour venger le meurtre de son père<ref name="Ages">{{Lien archive|nom=Kolan|prénom=Patrick|horodatage archive=20141104113911|titre=''Shenmue'': Through the Ages|éditeur=IGN|date=7 août 2007|consulté le=26 octobre 2014|url=http://www.ign.com/articles/2007/08/08/shenmue-through-the-ages}}</ref> ; mais son principal argument de vente est sa reconstitution de la ville japonaise de [[Yokosuka]] telle qu'elle était dans les années 1990, avec un niveau de détail considéré comme sans précédent pour un jeu vidéo{{sfn|Mott|2013|page=406}}. Intégrant un cycle jour/nuit simulé avec un temps variable, des [[Personnage non-joueur|personnages non-joueurs]] ayant des horaires réguliers, la possibilité de ramasser et d'examiner des objets détaillés et introduisant également les [[Quick time event]] sous leur forme moderne{{sfn|Mott|2013|page=406}}{{,}}<ref>{{Lien archive|nom=Lamosca|prénom=Adam|horodatage archive=20140502182342|titre=On-Screen Help, In-Game Hindrance|série=[[Escapist Magazine|The Escapist]]|date=24 juin 2007|consulté le=26 octobre 2014|url=http://www.escapistmagazine.com/articles/view/video-games/columns/waypoints/1310-On-Screen-Help-In-Game-Hindrance}}</ref>, ''Shenmue'' est un jeu très ambitieux qui a dépassé son budget initial<ref>In 2011, Suzuki stated that the actual cost of ''Shenmue'' was {{unité|47 million|$}}: See {{Lien archive|nom=Gallegos|prénom=Anthony|horodatage archive=20141105034053|titre=GDC: The Future of ''Shenmue''|éditeur=IGN|date=2 mars 2011|consulté le=5 novembre 2014|url=http://www.ign.com/articles/2011/03/02/gdc-the-future-of-shenmue}}</ref> et aurait coûté plus de {{nombre|50|millions}} de $ à Sega{{sfn|Kent|2001|page=578}}{{,}}{{sfn|Mott|2013|page=406}}{{,}}<ref name="Ages" />. Initialement prévu comme le premier volet d'une saga en {{nombre|11|épisodes}}, ''Shenmue'' a finalement été réduit à une trilogie avec les sorties de [[Shenmue II]] sur Dreamcast en [[2001 en jeu vidéo|2001]] <ref>{{Lien archive|nom=Corriea|prénom=Alexa Ray|horodatage archive=20150628071042|titre=Creator Yu Suzuki shares the story of ''Shenmue'' 's development|série=Polygon|date=19 mars 2014|consulté le=17 décembre 2014|extrait='''Yu Suzuki:''' The biggest challenge we encountered was project management. By the end, we had 300 people [working] and no experience on such a large project. At the time there were no project management tools... so instead we made a job order sheet that was a list of action items in [[Microsoft Excel|Excel]]. Because we kept testing, the items did not decrease. At one point we had 10,000 of them.|url=http://www.polygon.com/2014/3/19/5527120/yu-suzuki-shenmue-gdc-2014-classic-game-postmortem}}</ref> et de [[Shenmue III]] le 19 novembre [[2019 en jeu vidéo|2019]] sur PC et [[PlayStation 4]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Actu 100: A Message from Yu Suzuki & Deep Silver · Shenmue 3|url=https://www.kickstarter.com/projects/ysnet/shenmue-3/posts/2521958|site=Kickstarter|consulté le=2024-04-01}}</ref>. Si ''Shenmue'' a été salué pour son innovation, ses graphismes et sa musique, son accueil par la presse vidéoludique a été mitigé ; les critiques ont porté sur les « murs invisibles » qui limitent le sentiment de liberté du joueur, l'ennui causé par l'incapacité de progresser sans attendre les événements prévus à des moments précis, des scènes de jeu trop courtes et un manque de défi<ref name="Ages" />{{,}}<ref>{{Lien archive|nom=Chau|prénom=Anthony|horodatage archive=20141028144100|titre=''Shenmue''|éditeur=IGN|date=3 novembre 2000|consulté le=26 octobre 2014|url=http://www.ign.com/articles/2000/11/04/shenmue}} cf. {{Lien archive|nom=Provo|prénom=Frank|horodatage archive=20141208054145|titre=''Shenmue'' Review|éditeur=GameSpot|date=11 novembre 2000|consulté le=26 octobre 2014|extrait=Like an old style text adventure, albeit filled with appointments and curfews.|url=http://www.gamespot.com/reviews/shenmue-review/1900-2540599/}} cf. {{Article|langue=en|auteur=Jay|titre=''Shenmue''|périodique=Game Informer|volume=10|numéro=92|date=Décembre 2000|page=120|extrait=Every critical encounter... lasts for less than a minute, and if you fail, you simply try again... what once seemed so intricate in the Japanese version has become elementary now that the language barrier is broken. Determining your character's next move requires little more than talking to someone, who will then tell you who to see or where to go... ''Shenmue'' is not the next step in video games; merely a glimmer of what the future of gaming might hold... all that's left is a guy walking around an amazingly detailed environment. If I wanted to experience that, I could see it in another game with proven endless entertainment value. It's called life.}} cf. {{Lien archive|horodatage archive=20141129031402|titre=''Shenmue'' Review|série=Edge|date=29 novembre 2000|consulté le=5 mars 2015|extrait=''Shenmue'' is much more than an interactive movie, but certainly does not deliver the freedom expected. It's involving, and ultimately rewarding, but only represents a step towards what may be possible in the future, rather than the milestone ''Edge'' hoped for.|url=http://www.edge-online.com/review/shenmue-review/}}</ref>{{,}}<ref name="Shenmue reconsidered">In a 2009 retrospective, IGN's then senior vice-president of content Peer Schneider, among others, criticized IGN's contemporary coverage of ''Shenmue'', stating: "I'm as amazed today as I was back in 2000 when we gave it a 9.7." See {{Lien archive|horodatage archive=20141104114615|titre=Where the F@!* is ''Shenmue''?|éditeur=IGN|date=11 septembre 2009|consulté le=26 octobre 2014|url=http://www.ign.com/articles/2009/09/11/where-the-f-is-shenmue}} The game was defended by IGN UK's Martin Robinson: "''Shenmue''<nowiki/>'s stupendously large canvas, its superlative evocation of a time and place that to date remains alien territory to videogames and its unfading beauty all ensure it classic status... the sweetest memory came just this year, when on a trip to Japan with my girlfriend I convinced her to come with me to Yokosuka, the port town that stars in the original game and is only an hour's ride from central Tokyo. It's the ultimate Dreamcast fanboy's pilgrimage, and as I took my first steps down Dobuita Street and recognized locations I'd walked past countless times before—Kurita's Military Store, Mary's Embroidery Store and the parking lot where Ryo honed his fighting skills—I couldn't help but go a little dewy eyed."</ref>. Selon Moore, ''Shenmue'' s'est « extrêmement bien vendu », mais le jeu n'avait aucune chance de dégager des bénéfices car Sega n'a pas vendu assez de Dreamcast pour écouler assez d'exemplaires du jeu pour rentabiliser le développement{{sfn|Kent|2001|pages=587, 578}}. ''[[Shenmue II]]'' « a été achevé pour une somme beaucoup plus raisonnable », tandis que Sato défendait ''Shenmue'' comme un « investissement [qui] sera un jour récupéré » parce que « les progrès que nous avons faits en matière de développement... peuvent être appliqués à d'autres jeux »<ref name="IGN History of Dreamcast" />{{,}}{{sfn|Kent|2001|page=578}}. Outre l'accueil mitigé réservé à ''Shenmue'', Travis Fahs d'IGN a déclaré que « l'époque [Dreamcast] n'était pas aussi favorable à [AM2] que les années précédentes » - citant (entre autres) ''[[F355 Challenge]]'' comme un jeu d'arcade « acclamé » qui « ne faisait pas grand-chose à la maison » (comprendre : « les ventes de la version dreamcast ne sont pas à la hauteur de la réputation du jeu »), et le portage de ''[[Virtua Fighter 3]]'' par [[Genki]] qui, en plus d'être inférieur à la version arcade, est un jeu « qui était déjà vieux de plusieurs années et n'avait jamais été aussi populaire que ses prédécesseurs »<ref name="IGN History of Dreamcast" />{{,}}<ref>cf. {{Article|langue=en|auteur=Matt|titre=''F355 Challenge: Passione Rossa''|périodique=Game Informer|volume=10|numéro=92|date=Décembre 2000|page=124|extrait=''F355 Challenge'' was breathtaking when played in the three-monitor coin-op unit, but it seems to lose impact on Dreamcast.}} Pour un autre point de vue, voir {{Lien archive|nom=Wiley|prénom=Mike|horodatage archive=20141022024454|titre=''F355 Challenge''|éditeur=IGN|date=19 septembre 2000|consulté le=26 octobre 2014|extrait=It is smoooooth.|url=http://www.ign.com/articles/2000/09/20/f355-challenge}}</ref>{{,}}<ref>cf. {{Lien archive|horodatage archive=20000603210245|titre=''Virtua Fighter 3tb''|série=Game Informer|date=25 octobre 1999|consulté le=26 octobre 2014|url=http://www.gameinformer.com/reviews/review_detail.cfm?ITEM_ID=3251}} cf. {{Lien archive|nom=Gantayat|prénom=Anoop|horodatage archive=20141104114511|titre=''Virtua Fighter 3tb''|éditeur=IGN|date=1 octobre 1999|consulté le=26 octobre 2014|url=http://www.ign.com/articles/1999/10/02/virtua-fighter-3tb}} cf. {{Lien archive|horodatage archive=20141006102942|titre=''Virtua Fighter 3 TB'' Review|série=Edge|date=23 décembre 1998|consulté le=5 mars 2015|extrait=The omission of a proper 'versus' selection is unforgivable, forcing twoplayer fights to be organised via the singleplayer mode. Purists may well argue that the arcade original lacked said option, but in ''Edge''<nowiki>'</nowiki>s view, buyers of modern coin-op conversions have the right to expect more from their investments than unenhanced facsimiles.|url=http://www.edge-online.com/review/virtua-fighter-3tb-review/}}</ref>. La série ''[[Virtua Fighter]]'' connaîtra un « retour en force » quelques années plus tard avec le célèbre ''[[Virtua Fighter 4]]'', qui sort en exclusivité sur [[PlayStation 2]]<ref name="IGN History of Dreamcast" />{{,}}<ref>{{Lien archive|horodatage archive=20150117132701|titre=''Virtua Fighter 4''|éditeur=Metacritic|consulté le=26 octobre 2014|url=http://www.metacritic.com/game/playstation-2/virtua-fighter-4/critic-reviews}} cf. {{Article|langue=en|auteur=Andy|titre=''Virtua Fighter 4''|périodique=Game Informer|volume=12|numéro=109|date=Mai 2002|pages=78–79|extrait=Will change everything you have ever come to expect from this genre.}} cf. {{Article|langue=en|titre=The Top 50 Games of 2003: ''Virtua Fighter 4: Evolution''|périodique=Game Informer|volume=14|numéro=129|date=Janvier 2004|page=64|extrait=The most balanced and challenging fighting game the world has ever seen.}}</ref>. {{Citation bilingue bloc|langue=en|If ever a system deserved to succeed, it was Dreamcast. Dreamcast has a hell of a library. It's dying now, 18 months old, with a larger library than the 5-year-old Nintendo 64. It's a better library than the Nintendo 64. Dreamcast was a wonderful system.|Si une console méritait de réussir, c'est bien la Dreamcast. La Dreamcast a une sacrée bibliothèque (de jeux). Elle est en train de mourir, âgée de 18 mois, avec une bibliothèque (de jeux) plus grande que (celle de) la Nintendo 64 qui a 5 ans. C'est une meilleure bibliothèque (de jeux) que la Nintendo 64. La Dreamcast était une console merveilleuse.|Steven L. Kent|La Dreamcast et sa Ludothéque, mars 2001<ref>{{article|titre=''GI'' "Quotables"|périodique=Game Informer|volume=11|numéro=100|date=Aout 2001|pages=44–45}}</ref>}} En tant que premier [[jeu de plates-formes]] entièrement en 3D mettant en vedette Sonic, la mascotte de Sega, le ''[[Sonic Adventure]]'' de {{Langue|en|[[Sonic Team]]}} était considérée comme étant « la pièce maîtresse du lancement [de la Dreamcast] »<ref name="IGN History of Dreamcast" />. Le jeu a été critiqué pour ses problèmes techniques{{sfn|Mott|2013|page=370}}{{,}}<ref name="IGN SA">{{Lien archive|nom=Justice|prénom=Brandon|horodatage archive=20141030035903|titre=''Sonic Adventure''|éditeur=IGN|date=8 septembre 1999|consulté le=4 novembre 2014|extrait=Engrossing, demanding, and utterly awe-inspiring, Yuji Naka's vision has finally come full circle in this phenomenal title.|url=http://www.ign.com/articles/1999/09/09/sonic-adventure}}</ref>{{,}}<ref name="GI SA">{{Lien archive|horodatage archive=20001203193400|titre=''Sonic Adventure''-Dreamcast|série=Game Informer|date=27 octobre 1999|consulté le=4 novembre 2014|extrait=I wish more time was spent to make this game truly remarkable, rather than the decent game we see today.|url=http://gameinformer.com/reviews/review_detail.cfm?ITEM_ID=4208}}</ref>, comprenant, entre autres, des angles de caméra erratiques et des [[glitch]]s, mais il a également été loué pour ses visuels « somptueux »<ref>{{Article|langue=en|nom=Smith|prénom=Sean|titre=Company Profile: Sonic Team|périodique=Retro Gamer|numéro=26|volume=3|page=27|date=22 Juin 2006}}</ref>, ses « vastes environnements tortueux » et ses décors iconiques, dont un passage dans lequel Sonic court sur le côté d'un gratte-ciel. Certains critiques de jeux vidéo l'ont décrit comme étant le sommet créatif des jeux Sonic{{sfn|Mott|2013|page=370}}{{,}}<ref name="IGN SA" />{{,}}<ref>{{Lien archive|prénom=McKinley|nom=Noble|horodatage archive=20100128020812|titre=The 20 Best Platformers: 1989 to 2009: Number 7: ''Sonic Adventure''|série=GamePro|page=3|date=6 mai 2009|consulté le=4 novembre 2014|url=http://www.gamepro.com/article/features/210106/the-20-best-platformers-1989-to-2009-page-3}}</ref>. Cependant, il n'a pas réussi « à attraper les joueurs comme l'avait fait ''[[Super Mario 64]]'' », peut-être en raison d'un manque perceptible de profondeur de jeu<ref group="note">Si ''[[Sonic Adventure 2]]'' a été accueilli positivement par la critique et les joueurs, l'étendue des améliorations qu'il améne par rapport à l'original a fait l'objet d'un débat. voir {{Lien archive|horodatage archive=20141227061211|titre=''Sonic Adventure 2'' (Dreamcast)|éditeur=[[Metacritic]]|consulté le=4 novembre 2014|url=http://www.metacritic.com/game/dreamcast/sonic-adventure-2}} cf. {{Lien archive|nom=Chau|prénom=Anthony|horodatage archive=20141102175116|titre=''Sonic Adventure 2''|éditeur=IGN|date=22 juin 2001|consulté le=4 novembre 2014|extrait=There aren't many viewing problems... be prepared to take a more active role when playing.|url=http://www.ign.com/articles/2001/06/22/sonic-adventure-2}} cf. {{Article|langue=en|auteur=Reiner|titre=''Sonic Adventure 2''|périodique=Game Informer|volume=11|numéro=100|date=Aout 2001|page=100|extrait=Hardly any mistakes from the original were fixed... The lackluster difficulty and cartoon-like presentation is perfect for kids, but it really does nothing for hardcore gamers or ''Sonic'' fans of yesteryear.}}</ref>{{,}}<ref name="GI SA" />{{,}}{{sfn|DeMaria|Wilson|2004|page=312}}. Se distinguant par son utilisation novatrice de multiples scénarios aux styles de jeu variées<ref>{{Article|langue=en|titre=''Sonic Adventure''|périodique=Edge|volume=7|numéro=68|date=Février 1999|pages=70–73|extrait=Sampling one of the earlier levels out of context could leave many with the impression that ''Adventure'' is a flashy but essentially shallow experience. It isn't until a good portion of the game world has been explored with a few of the characters... that the charm and style of Sega's title is fully appreciated...It must be said, however, that none of ''Adventure'' is hugely challenging to the experienced player... ''Edge'' only managed to discover a few places where poor collision detection detracted from the gameplay... Given the never-before-witnessed scope and detail of ''Adventure'' 's levels, these are forgiveable–but somehow the smaller problems are not... The camera's occasional visits behind walls do little to aid the case for forgiveness, either, although it never frustrates to the extent that ''[[Banjo-Kazooie (jeu vidéo)|Banjo-Kazooie]]'' does... a wonderfully absorbing game experience.}}</ref>, ''Sonic Adventure'' s'est vendu à {{nombre|2.5|millions}} d'exemplaires, ce qui en fait le jeu le plus vendu de la Dreamcast<ref name="IGNGreat" />{{,}}<ref name="gssonic">{{Lien archive|horodatage archive=20141029191235|titre=A Detailed Cross-Examination of Yesterday and Today's Best-Selling Platform Games|auteur=Boutros, Daniel|éditeur=Gamasutra|date=4 août 2006|consulté le=19 octobre 2014|url=http://www.gamasutra.com/view/feature/130268/a_detailed_crossexamination_of_.php?page=7}}</ref>. {{Langue|en|Sonic Team}} a également développé le premier jeu en ligne de la Dreamcast, ''[[ChuChu Rocket!]]'', qui a été largement salué comme étant un jeu de puzzle addictif donnant lieu à des matchs multijoueurs « frénétiques »<ref name="Best GamesRadar" />{{,}}{{sfn|Mott|2013|page=385}}{{,}}<ref>{{Lien archive|nom=Justice|prénom=Brandon|horodatage archive=20141031030941|titre=''Chu Chu Rocket''|éditeur=IGN|date=7 mars 2000|consulté le=30 octobre 2014|url=http://www.ign.com/articles/2000/03/08/chu-chu-rocket-3}} cf. {{Lien archive|auteur=Jay|horodatage archive=20001205110200|titre=''Chu Chu Rocket''-Dreamcast|série=Game Informer|date=2 mai 2000|consulté le=4 novembre 2014|extrait=I consider it the best and most original puzzle game since ''[[Tetris]]''.|url=http://gameinformer.com/reviews/review_detail.cfm?ITEM_ID=4512}} cf.{{Lien archive|nom=Nutt|prénom=Christian|titre=''ChuChu Rocket!'' Review|éditeur=GameSpot|date=13 décembre 1999|consulté le=4 octobre 2014|horodatage archive=20090915212624|url=http://www.gamespot.com/dreamcast/puzzle/chuchurocket/review.html}}</ref>. La même équipe a également crée le jeu musical ''[[Samba de Amigo]]'', qui a connu un grand succès critique, à défaut de commercial, et qui se démarque de la concurrence par son esthétique colorée et le très coûteux accessoire en forme de maracas vendu qui est nécessaire pour pouvoir y jouer{{sfn|Mott|2013|page=405}}{{,}}<ref>{{Lien archive|horodatage archive=20150117132704|titre=''Samba de Amigo'' (Dreamcast)|éditeur=Metacritic|consulté le=4 novembre 2014|url=http://www.metacritic.com/game/dreamcast/samba-de-amigo}} cf. {{Lien archive|nom=Justice|prénom=Brandon|horodatage archive=20141104113115|titre=''Samba De Amigo''|éditeur=IGN|date=18 octobre 2000|consulté le=4 novembre 2014|url=http://www.ign.com/articles/2000/10/19/samba-de-amigo}} cf. {{Lien archive|nom=Gerstmann|prénom=Jeff|horodatage archive=20131109125013|titre=''Samba De Amigo'' Review|éditeur=GameSpot|date=16 juin 2000|consulté le=4 novembre 2014|url=http://www.gamespot.com/reviews/samba-de-amigo-review/1900-2589601/}}</ref>{{,}}<ref>Pour une critique négative du jeu, voir {{Article|langue=en|auteur=Reiner|titre=''Samba de Amigo''|périodique=Game Informer|volume=10|numéro=92|date=Décembre 2000|page=124}} cf. {{Article|langue=en|titre=Retro Reviews: ''Samba de Amigo''|périodique=Game Informer|volume=18|numéro=178|date=Février 2008|page=110}}</ref>. ''[[Phantasy Star Online]]'', (ou PSO), est peut-être le jeu Dreamcast de {{Langue|anglais|Sonic Team}} qui a eu le plus d'impact. Premier [[Jeu en ligne|RPG en ligne]] sorti sur une console, le développement de ''PSO'' débute lorsque Okawa demande à {{Langue|anglais|Sonic Team}} de créer un jeu en ligne. ''PSO'' a été fortement influencé par ''[[Diablo (jeu vidéo)|Diablo]]'', un action-RPG sorti sur PC en 1996, mais {{Langue|anglais|Sonic Team}} a raffiné et simplifié son style de gameplay pour plaire au public jouant sur console<ref name="Okawa PSO" />{{,}}{{sfn|Mott|2013|page=435}}{{,}}<ref>{{lien web|nom=Parish|prénom=Jeremy|url=http://www.1up.com/do/feature?pager.offset=1&cId=3178082|titre=The Decade That Was: Essential Newcomers: ''Phantasy Star Online''|éditeur=1UP.com|consulté le=27 novembre 2015|archive-url=https://web.archive.org/web/20121020055941/http://www.1up.com/do/feature?pager.offset=1&cId=3178082|archive-date=October 20, 2012}} cf. {{Lien archive|nom=Oestreicher|prénom=Jason|horodatage archive=20160305004007|titre=Time Sinks-''Phantasy Star Online''|série=Game Informer|date=4 juillet 2013|consulté le=5 novembre 2014|extrait=Certainly, by today's standards, it was rudimentary and repetitive. But at the same time, it was revolutionary.|url=http://www.gameinformer.com/themes/blogs/generic/post.aspx?WeblogApp=features&y=2013&m=07&d=05&WeblogPostID=3150706&GroupKeys=}} cf. {{Lien archive|horodatage archive=20141129031406|titre=Retrospective: ''Phantasy Star Online''|série=Edge|date=15 juin 2014|consulté le=5 mars 2015|url=http://www.edge-online.com/features/retrospective-phantasy-star-online/}}</ref>. Cette organisation et cette liberté de création ne survivent pas à la Dreamcast; car le 22 juillet 2003, Sega annonce une nouvelle restructuration de ses studios internes : {{Langue|anglais|Sonic Team}} fusionne avec UGA, Hitmaker avec Sega Rosso et Smilebit avec Amusement Vision<ref>{{Lien archive|titre=Sega Details Future |éditeur=IGN |date=23 juillet 2003|consulté le=9 décembre 2014|horodatage archive=20150924134205 |url=http://www.ign.com/articles/2003/07/23/sega-details-future}}</ref>. Mizuguchi quitte la société à la suite de la fusion d'UGA avec {{Langue|anglais|Sonic Team}}<ref name="IGN History of Dreamcast" />{{,}}<ref name="Mizuguchi Kikizo">{{Lien archive|titre=Tetsuya Mizuguchi Interview 2005 |éditeur=Kikizo |date=13 octobre 2005|consulté le=24 octobre 2014|horodatage archive=20140803151255 |url=http://archive.videogamesdaily.com/features/tetsuya_mizuguchi_iv_oct05_p1.asp}} cf. {{article|langue=anglais|nom=Thomason|prénom=Steve|titre=Love Story|périodique=[[Nintendo Power]]|volume=19|numéro=201|date=Mars 2006|pages=38–39}}</ref>. Dans le domaine du sport, le studio Visual Concepts crée sur Dreamcast deux séries de jeux acclamées par la critique : les ''NFL 2K'' sur le football américain et les ''[[NBA 2K]]'' sur le basketball<ref>{{Lien archive|horodatage archive=20150117164421|titre=''NFL 2K1'' (Dreamcast)|éditeur=Metacritic|consulté le=5 novembre 2014|url=http://www.metacritic.com/game/dreamcast/nfl-2k1}} cf. {{Lien archive|horodatage archive=20140910232551|titre=''NFL 2K2'' (Dreamcast)|éditeur=Metacritic|consulté le=5 novembre 2014|url=http://www.metacritic.com/game/dreamcast/nfl-2k2}} cf. {{Lien archive|horodatage archive=20150117164423|titre=''NBA 2K1'' (Dreamcast)|éditeur=Metacritic|consulté le=5 novembre 2014|url=http://www.metacritic.com/game/dreamcast/nba-2k1}} cf. {{Lien archive|horodatage archive=20150117164432|titre=''NBA 2K2'' (Dreamcast)|éditeur=Metacritic|consulté le=5 novembre 2014|url=http://www.metacritic.com/game/dreamcast/nba-2k2}}</ref>. La presse vidéo-ludique a salué NFL 2K comme étant un jeu exceptionnel pour le lancement d'une console, grâce à ses graphismes de haute qualité{{sfn|Kent|2001|page=565}}{{,}}<ref>{{Lien archive|horodatage archive=20141025042312|titre=Best Launch Titles|éditeur=GameSpot|date=30 septembre 2005|consulté le=5 novembre 2014|url=http://www.gamespot.com/articles/best-launch-titles/1100-6134761/}} cf. {{Article|langue=en|nom=Kato|prénom=Matthew|titre=Which Game Console Had the Best Launch Lineup? We Look Back to Find Out|périodique=Game Informer|volume=22|numéro=226|date=Février 2012|page=99}}</ref> et ses "commentaires perspicaces, adaptés au contexte et, oui, même amusants"<ref name="GS 2K Retro" />, tandis que NFL 2K1 bénéficie d'un mode multijoueur en ligne révolutionnaire et ce avant son principal concurrent, la série des ''[[Madden NFL]]'' d'[[Electronic Arts]] (EA)<ref name="gamasutra1" />{{,}}<ref name="Forensic" />{{,}}<ref name="GI Top 100" />. ''Madden'' et ''2K'' continuent de rivaliser sur d'autres plates-formes tout au long de l'année 2004, la série des ''2K'' introduisant des innovations telles qu'une [[vue à la première personne]] totalement inédite dans ce genre de jeux<ref>{{Article|langue=en|auteur1=Kato|auteur2=Reiner|titre=''ESPN NFL Football''|périodique=Game Informer|volume=13|numéro=125|date=Septembre 2003|page=106|extrait=''Madden'' has become a deeper simulation, but it hasn't evolved to the degree that Sega's title has. ''ESPN NFL Football'' is jam-packed with new features, innovative ideas, and must-see elements. First-person football sounds like a nightmare, but Sega figured out a way to make it work.}}</ref>, avant de sortir le jeu ''ESPN NFL 2K5'' au prix agressif de {{unité|19.95|$}}. Le duel vidéo-ludique entre les deux sociétés prend fin lorsque EA signe un accord d'exclusivité avec la [[National Football League]], qui fait d'eux les seuls éditeurs à avoir le droit d'utiliser le terme "NFL" et les noms des équipes et joueurs officiels dans un jeu vidéo<ref>{{Lien archive|nom=Bissell|prénom=Tom|horodatage archive=20141105105907|titre=Kickoff: ''Madden NFL'' and the Future of Video Game Sports|série=[[Grantland]]|date=26 janvier 2012|consulté le=5 novembre 2014|url=http://grantland.com/features/tom-bissell-making-madden-nfl/}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien archive|nom1=Feldman|prénom1=Curt|nom2=Surette|prénom2=Tim|horodatage archive=20141113140107|titre=Big Deal: EA and NFL ink exclusive licensing agreement|éditeur=GameSpot|date=13 décembre 2004|consulté le=5 novembre 2014|url=http://www.gamespot.com/articles/big-deal-ea-and-nfl-ink-exclusive-licensing-agreement/1100-6114977/}}</ref>. Sega vend Visual Concepts pour {{nombre|24|millions}} de dollars en 2005 a l'éditeur [[Take-Two Interactive]], qui continue la série des NBA 2K<ref name="Best GamesRadar" />. Sur Dreamcast, Visual Concepts a également collaboré avec Hirokazu Yasuhara, le level designer de [[Sonic the Hedgehog (jeu vidéo, 1991, version 16 bits)|Sonic the Hedgehog]], sur le jeu d'action-aventure ''Floigan Bros<ref>{{Article|langue=en|auteur=GI Staff|titre=Sonic's Architect: GI Interviews Hirokazu Yasuhara|périodique=[[Game Informer]]|numéro=124|volume=13|date=Aout 2003|page=116}} cf. {{Article|langue=en|auteur=Andy|titre=''Floigan Bros.''|périodique=Game Informer|volume=11|numéro=100|date=Aout 2001|page=101}}</ref>.'' et a développé ''Ooga Booga'', un jeu d'action qui a connu un succès critique<ref>{{Lien archive|titre=''Ooga Booga'' (Dreamcast) |éditeur=Metacritic |consulté le=5 novembre 2014|horodatage archive=20150117164436 |url=http://www.metacritic.com/game/dreamcast/ooga-booga}}</ref>. Pour s'adresser au marché européen, Sega créé une filiale française, [[No Cliché]], qui développe des jeux tels que ''[[Toy Commander]]''<ref name="IGN History of Dreamcast" />{{,}}<ref>cf. {{Lien archive|horodatage archive=20001203142900|titre=''Toy Commander''-Dreamcast|série=[[Game Informer]]|date=25 octobre 1999|consulté le=24 octobre 2014|url=http://gameinformer.com/reviews/review_detail.cfm?ITEM_ID=4179}} cf. {{Lien archive|nom=Justice|prénom=Brandon|horodatage archive=20141024084840|titre=''Toy Commander''|éditeur=IGN|date=4 novembre 1999|consulté le=24 octobre 2014|url=http://www.ign.com/articles/1999/11/05/toy-commander}}</ref>. Sega Europe fait également appel à [[Bizarre Creations]]<ref>{{Lien archive|horodatage archive=20141105084730|titre=The Making Of: ''Metropolis Street Racer''|série=Edge|date=7 octobre 2012|consulté le=5 mars 2015|url=http://www.edge-online.com/features/the-making-of-metropolis-street-racer/}}</ref> pour développer le jeu de course ''[[Metropolis Street Racer]]'' (MSR), qui connait un succès critique. On trouve dans MSR des reconstitutions détaillées de Londres, Tokyo et San Francisco, avec des [[Fuseau horaire|fuseaux horaires]] cohérents, des [[Station de radio|stations de radio]] fictives, et 262 pistes de course différentes<ref name="Dreamcast Dozen" />{{,}}<ref>{{Lien archive|horodatage archive=20150117164600|titre=''Metropolis Street Racer'' (Dreamcast)|consulté le=5 novembre 2014|url=http://www.metacritic.com/game/dreamcast/metropolis-street-racer}} cf. {{Article|langue=en|auteur=Paul|titre=''Metropolis Street Racer''|périodique=Game Informer|volume=10|numéro=92|date=décembre 2000|page=121|extrait=I found the game's control and physics to be exceptional. Likewise, the graphics are brilliant and are probably the best of any racing game on the Dreamcast.}} cf. {{Lien archive|nom=Justice|prénom=Brandon|horodatage archive=20141105061501|titre=''Metropolis Street Racer''|éditeur=IGN|date=19 janvier 2001|consulté le=5 novembre 2014|url=http://www.ign.com/articles/2001/01/20/metropolis-street-racer-2}}</ref>{{,}}{{sfn|Mott|2013|page=432}}. Même si [[Acclaim Entertainment|Acclaim]], [[SNK Corporation|SNK]], [[Ubisoft]], [[Midway Games|Midway]], [[Activision]], [[Infogrames Entertainment|Infogrames]] et [[Capcom]] soutiennent la console au cours de sa première année<ref name="gamasutra1" />, les développeurs tiers restent frileux en raison de l'échec de la Saturn et de la meilleure rentabilité des jeux sortant sur la PlayStation<ref name="RetroinspectionD" />. L'attitude de Namco est révélatrice de ces réticenses : l'éditeur japonais décide de sortir ''[[SoulCalibur]]'' sur Dreamcast en raison de l'impopularité relative de la série "Soul" à l'époque; préférant réserver la franchise ''[[Tekken]]'', plus populaire, à la PlayStation et aux bornes d'arcades basées sur la Playstation<ref name="IGN History of Dreamcast" />. Malgré ces calculs, ''SoulCalibur'' est acclamé par la critique et les joueurs<ref>{{Lien archive|horodatage archive=20180226151656|titre=''Soul Calibur'' (Dreamcast)|éditeur=Metacritic|consulté le=5 novembre 2014|url=http://www.metacritic.com/game/dreamcast/soulcalibur}}</ref>, et est souvent décrit comme étant l'un des meilleurs jeux de la console<ref name="GI Top" />{{,}}<ref name="Best GamesRadar" />{{,}}<ref name="IGN Top 25" />. Capcom produit un certain nombre de jeux de combat pour la Dreamcast, y compris la série des ''[[Power Stone]]'', ainsi que ''[[Resident Evil: Code Veronica]]''<ref name="Best GamesRadar" />{{,}}<ref name="IGN Top 25" />{{,}}{{sfn|Mott|2013|pages=421, 432–434}} un épisode de la populaire série de [[survival horror]] ''[[Resident Evil]]'' qui est une exclusivité temporaire de la console<ref name="Dreamcast Dozen" />. La Dreamcast est également connue pour plusieurs [[shoot 'em up]]s, notamment ''[[Bangai-O]]'' et ''[[Ikaruga]]'' de [[Treasure (entreprise)|Treasure]]<ref name="IGN History of Dreamcast" />{{,}}<ref name="Dreamcast Dozen" />{{,}}{{sfn|Mott|2013|pages=382, 465}}. En janvier 2000, trois mois après le lancement de la console en Amérique du Nord, le magazine ''[[Electronic Gaming Monthly]]'' fait l'éloge de sa ludothèque en déclarant: «... avec des trucs comme ''Soul Calibur, NBA 2K,'' et bientôt ''Crazy Taxi'', nous pensons que vous êtes heureux d'avoir franchi le pas des 128-bit»<ref>{{Article|langue=en|titre=...Should you buy a Dreamcast or Wait?|périodique=Electronic Gaming Monthly|éditeur=EGM Media, LLC.|numéro=126|date=Janvier 2000|page=150}}</ref>. Dans une rétrospective, Jeffrey L. Wilson de ''[[PC Magazine]]'' fait référence à la «ludothèque qui tue» de la Dreamcast et décrit l'influence créative et l'innovation visuelle de Sega comme étant à son apogée durant la période de la Dreamcast<ref name="PCMag">{{Lien archive|nom=Wilson|prénom=Jeffrey L.|titre=The 10 Greatest Video Game Consoles of All Time|série=PCmag.com|date=28 mai 2010|consulté le=26 novembre 2014|extrait=A collection of creative, fun, and quirky games that you'd be hard-pressed to find in such abundance on any other platform.|horodatage archive=20141204123346|url=http://www.pcmag.com/article2/0%2C2817%2C2364241%2C00.asp}}</ref>. L'équipe du magazine ''[[Edge (magazine)|Edge]]'' est d'accord avec cette évaluation des jeux originaux développé pour la Dreamcast, et des conversions de jeux d'arcade de Sega, déclarant que la console «a livré les premiers jeux qui pouvaient être décrits de manière significative comme arcade-parfaits (comprendre : copie parfaite des jeux d'arcades originaux)»<ref name="Edge20" />. Blake Snow, un des rédacteurs du magazine ''[[GamePro]]'', considère que la ludothèque Dreamcast est "très louée (pour ses jeux)"<ref name="gamepro" />. Damien McFerran de ''[[Retro Gamer]]'' fait l'éloge des ports de jeux d'arcade NAOMI suir la Dreamcast, en déclarant: «Le plaisir de jouer à ''[[Crazy Taxi (jeu vidéo)|Crazy Taxi]]'' sur une borne d'arcade en sachant très bien qu'une conversion au pixel près (et non un portage bancal) est prévu sur la Dreamcast est une expérience dont les joueurs ne seront probablement plus témoins»<ref name="RetroinspectionD" />. Dans ''Loading... The Journal of the Canadian Game Studies Association'', Nick Montfort et Mia Consalvo ont écrit que «la Dreamcast a accueilli une quantité remarquable de jeux vidéo qui sont allés au-delà de l'étrange et de l'inhabituel et qui sont intéressants lorsqu'ils sont considérés comme [[Avant-garde (art)|avant-gardistes]]... il est difficile d'imaginer un jeu console (qui est un produit) commercial exprimant une forte résistance à la perspective d'être une marchandise et à la vision que la production de jeux est commerciale. Mais même lorsqu'il s'agit de résister à la commercialisation ({{ndt}}: ici les auteurs font référence à la volonté de voir un jeu principalement, voire uniquement comme un produit commercial), on peut soutenir que les jeux Dreamcast sont plus proches de cette attitude que n'importe quel autre console de jeux vidéo.»<ref name="Avant-Garde" /> Jeremy Parish de 1UP.com a fait un comparatif entre la production vidéoludique de Sega pour la Dreamcast, qui comprenait certains des «jeux les plus variés, créatifs et amusants que la société ait jamais produits», a celle, jugée plus fade, de cette même société depuis qu'elle est passée au statut d'éditeur tiers<ref name="Dreamcast memorial" />. Fahs a noté que «la vie de la Dreamcast fut éphémère, mais elle était saturée de titres mémorables, dont la plupart étaient des licences complètement nouvelles»<ref name="IGN's History of Sega" />. Selon l'auteur Steven L. Kent, «De ''[[Sonic Adventure]]'' et ''[[Shenmue]]'' à ''[[Space Channel 5]]'' et ''[[Seaman (jeu vidéo)|Seaman]]'', la Dreamcast a donné et donné et donné et donné (des jeux mémorables).»<ref name="Kentsite">{{Lien archive|nom=Kent|prénom=Steven L.|titre=SOMETIMES THE BEST|horodatage archive=20141218184642|éditeur=Sad Sam's Place|date=9 octobre 2006|consulté le=31 octobre 2014|url=http://sadsamspalace.blogspot.com/2006/10/sometimes-best.html}}</ref>. == Accueil sur le moment et avis ''a posteriori'' == En décembre 1999, le magazine ''Next Generation'' donne à la Dreamcast une note de 4 étoiles sur 5 et déclare : « Si vous voulez la console la plus puissante disponible actuellement, présentant les meilleurs graphiques à un prix raisonnable, cette console est faite pour vous ». Cependant, lorsqu'il faut évaluer l'évolution de la Dreamcast dans les années à venir, le même magazine ne lui décerne que 3 étoiles sur 5, notant que Sony livrera un produit supérieur du point de vue hardware l'année suivante, la PlayStation 2, et que Nintendo a dit qu'il ferait de même avec la GameCube<ref name="NextGen214">{{Article|langue=en|titre=The War for the Living Room|périodique=Next Generation|éditeur=Imagine Media|date=Décembre 1999|page=95|numéro=2.1.4}}</ref>. Au début de l'année 2000, c'est au tour ''d'Electronic Gaming Monthly'' de noter la Dreamcast. La nouvelle console de Sega obtient des notes de 8,5 - 8,5 - 8,5 - 8,5 - 8,5 - 8,0 et {{nombre|9.0|points}} sur 10 de la part des testeurs du magazine<ref>{{Article|langue=en|titre=Electronic Gaming Monthly 2000 Buyer's Guide|périodique=Electronic Gaming Monthly|éditeur=EGM Media, LLC.|auteur=Davison, John|date=Janvier 2000}}</ref>. En 2001, les notes des journalistes d'''Electronic Gaming Monthly'' passent à 9,0 - 9,0 - 9,0 - 9,0 - 9,0 et 9,5 sur 10 pour la Dreamcast<ref>{{Article|langue=en|titre=Electronic Gaming Monthly 2001 Buyer's Guide|périodique=Electronic Gaming Monthly|éditeur=EGM Media, LLC.|auteur=Leahy, Dan|date=janvier 2001}}</ref>. De son côté ''[[Bloomberg Businessweek|Businessweek]]'', un [[magazine]] [[Publication périodique|hebdomadaire]] [[États-Unis|américain]] spécialisé dans l'[[Économie (activité humaine)|économie]], considère que la Dreamcast est l'un des meilleurs produits de 1999<ref>{{lien web|url=http://www.gamespot.com/news/business-week-praises-the-dreamcast-2440353|titre=Business Week Praises the Dreamcast - GameSpot.com|consulté le=23 février 2013|nom=Kennedy|prénom=Sam|date=10 décembre 1999}}</ref>. En 2009, IGN décerne à la Dreamcast le titre de {{8e}} plus grande console de jeu vidéo de tous les temps, une reconnaissance englobant aussi bien les innovations que les jeux de la console. Selon IGN, «La Dreamcast a été la première console à incorporer un modem intégré pour jouer en ligne, et bien que la mise en réseau n'ait pas eu l'éclat et le raffinement de ses successeurs, c'était la première fois que les utilisateurs pouvaient simplement allumer (une console) et jouer avec des utilisateurs du monde entier»<ref name="IGNGreat" />. En 2010, Jeffrey L. Wilson de ''PC Magazine'' considère que la Dreamcast est la plus grande console de jeu vidéo (de tous les temps), soulignant qu'elle est «partie trop tôt»<ref name="PCMag" />. En 2013, ''Edge'' désigne la Dreamcast comme étant la {{10e}} meilleure console des 20 dernières années, soulignant les innovations qu'elle a ajoutées au jeu vidéo sur console, y compris le chat vocal en jeu, les contenus téléchargeables et la technologie du second écran grâce à l'utilisation des VMU. ''Edge'' explique ses mauvaises performances en matière de ventes en déclarant: «La console de Sega était sans aucun doute en avance sur son temps, et elle a souffert à la vente pour cette raison... mais son influence se fait encore sentir aujourd'hui»<ref name="Edge20" />. Dans son ouvrage ''[[Les 1001 jeux vidéo auxquels il faut avoir joué dans sa vie|1001 Video Games You Must Play Before You Die]]'', Duncan Harris a écrit: «L'une des raisons pour lesquelles les joueurs plus âgés ont pleuré la perte de la Dreamcast est qu'elle marquait la fin de la culture du jeu d'arcade... La console de Sega donnait l'espoir que les choses n'étaient pas sur le point de changer pour le pire et que les principes du fun immédiat et des graphiques brillants et attrayants n'étaient pas sur le point de sombrer dans un marais brun et vert de jeux de guerre réaliste»{{sfn|Mott|2013|page=434}}. Parish, qui est alors journaliste pour [[Eurogamer|USGamer]], a comparé la bibliothèque diversifiée de la Dreamcast avec le "sens étouffant du conservatisme" qui a imprégné l'industrie du jeu au cours de la décennie suivante<ref>{{Lien archive|nom=Parish|prénom=Jeremy|horodatage archive=20141215170706|titre=What if Dreamcast Had Won?|éditeur=USgamer|date=13 septembre 2014|consulté le=20 janvier 2015|url=http://www.usgamer.net/articles/what-if-dreamcast-had-won}}</ref>. Alors que de plus en plus de fans de la Dreamcast la présentent «comme un petit [[John Fitzgerald Kennedy|JFK]] carré en plastique blanc», Dan Whitehead d'[[Eurogamer]] pense que la courte durée de vie du système «peut avoir scellé sa réputation d'être l'une des plus grandes consoles jamais vu» : «Rien ne construit mieux un culte qu'une mort tragique»<ref name="Forensic" />. Enfin, selon Travis Fahs d'IGN, «De nombreux fabricants de hardware sont venus et sont partis, mais il est peu probable qu'aucun d'entre eux soit sorti avec la moitié de la classe de Sega»<ref name="IGN History of Dreamcast" />. == Notes et références == === Notes === {{Traduction/Référence|en|Dreamcast|893420042}} {{Références|groupe=note}} === Références === {{Références}} == Bibliographie == * {{Ouvrage |auteur1=Raphaël Pezet |auteur2=Cyril Denis |auteur3=Nicolas Gilles |auteur4=Michaël Guarné |auteur5=Stéphane Hersin |auteur6=Régis Monterrin |auteur7=Marc Pétronille |titre=L'Histoire de la {{Langue|en|Dreamcast}} |sous-titre={{Langue|en|Classic Edition}} |éditeur=[[Éditions Pix'n Love]] |année=2017 |pages totales=350 }}. * {{Ouvrage|prénom1=Tony|nom1=Mott|titre=1001 Video Games You Must Play Before You Die|éditeur=Universe Publishing|lieu=New York City|année=2013|pages totales=960|isbn=978-0-7893-2090-2}} * {{Ouvrage|prénom1=Rusel|nom1=DeMaria|prénom2=Johnny L.|nom2=Wilson|titre=High Score!|sous-titre=The Illustrated History of Electronic Games|éditeur=McGraw-Hill/Osborne|lieu=Emeryville, California|année=2004|pages totales=392|isbn=978-0-07-223172-4}} * {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Steven L.|nom1=Kent|titre=The Ultimate History of Video Games : The Story Behind the Craze that Touched our Lives and Changed the World|éditeur=Prima Publishing|lieu=Roseville, California|année=2001|pages totales=608|isbn=978-0-7615-3643-7}} == Voir aussi == {{Autres projets | commons = Category:Sega Dreamcast }} === Articles connexes === * [[Liste de jeux Dreamcast]] * [[Liste des accessoires de la Dreamcast]] === Liens externes === * {{ja}} [http://dc.sega.jp/ Sega Dreamcast] sur [https://sega.jp/ Sega of Japan] * [http://www.dreamagain.fr DreamAgain] Le site francophone consacré à la Dreamcast depuis 2005 * [http://nighthost.free.fr/nda NewDreamArena] Le site francophone du nouveau DreamArena depuis 2004 {{Palette|Dreamcast|Sega|Génération de consoles de jeux vidéo}} {{portail|Sega|jeu vidéo|Japon}} [[Catégorie:Dreamcast| ]] [[Catégorie:Console de jeux vidéo de sixième génération]] [[Catégorie:Produit lancé en 1998]] [[Catégorie:Produit arrêté en 2001]]
991
https://fr.wikipedia.org/wiki/Disc%20jockey
Disc jockey
{{redirect|DJ}} {{Confusion|Deejay (Jamaïque)}} [[Fichier:Spooky.jpg|vignette|upright=1|[[DJ Spooky]] lors du [[Festival du film de Sundance|Sundance Film Festival]] en [[2003]].]] Un '''disc jockey''' ({{API|/diskʒɔkɛ/}}, {{IPA-en|dɪsk dʒɒki|lang}}), également orthographié ''' disc-jockey''', couramment épelé '''DJ''' ({{MSAPI|diː ˈdʒeɪ}})<ref name=":2"/>{{,}}<ref group="alpha">Beaucoup de [[Francophone|francophones]] prononcent {{MSAPI|diː ˈdʒiː}} (di-dji), ce qui est une francisation partielle : la prononciation anglaise correcte est {{MSAPI|diː ˈdʒeɪ}} (di-djéi). {{MSAPI|diː ˈdʒiː}} s’écrirait DG.</ref> ou '''deejay'''<ref name=":2"/>, aussi appelé '''platiniste''' en [[français]]<ref>{{lien web|lang=fr|url=https://www.culture.fr/FranceTerme/terme/CULT596|site=culture.fr|titre= platiniste n. |date=16 octobre 2011|consulté le=11 avril 202}}.</ref>, est un animateur du son qui sélectionne, diffuse et [[Mixage audio|mixe]] de la [[musique]] à destination d'un public, que ce soit pour une [[émission de radio|émission radiophonique]], dans une [[discothèque]] ou à l'occasion d'un événement spécifique. == Définition == === Dénomination === [[Fichier:ALEX NILSON.jpg|vignette|upright=1|Un disc jockey lors d'un événement utilisant une [[Phonographe|platine disque]] et un {{lien|langue=en|DJ mixer}}, une petite [[table de mixage]] utilisée pour la transition entre les chansons.]] À l'origine, un disc jockey est un animateur qui produit des effets sonores avec une [[Platine tourne-disques|platine]] (portant un disque [[45 tours]] ou [[33 tours]]). La dénomination s'est ensuite généralisée pour qualifier les musiciens des multiples courants de [[musique électronique]], qu'ils soient créateurs originaux, joueurs interprètes, chanteurs ou conteurs accompagnateurs, arrangeurs pratiquant l'art du [[Mixage audio|mixage]] et de l'enregistrement sur de multiples supports à codage analogique ou numérique. [[Fred Rister]], qui a débuté dans les [[années 1970]] en discothèque, explique que {{Cita|le seul et unique but du DJ (est de) faire danser les gens le plus longtemps possible, les garder sur la piste afin qu'ils ne l'abandonnent que le temps d'aller se commander un verre supplémentaire}} et ajoute qu'{{Cita|il fallait deux qualités essentielles pour prétendre à ce métier : être d'une nature suffisamment solitaire pour ne manquer à personne […] et, surtout, avoir assez peu confiance en soi pour préférer faire danser les gens plutôt que de s'amuser parmi eux.}}<ref name=FR>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Fred Rister]]|titre=Faire danser les gens|éditeur=Éditions Séguier|collection=L'indéFINIE|lieu=Paris|date=octobre 2018|pages totales=168|passage=39 et 52|isbn=978-2-84049-762-2}}</ref>. Il précise qu'à ses débuts, il ne suffisait pas de passer des disques et qu'{{Cita|on ne dissociait pas ce travail de celui de l'animateur de soirée, il fallait au DJ prendre la parole de temps en temps pour […] installer une ambiance}}<ref name=FR/>. === Origines du terme === Le terme original de DJ désigne la personne qui tient le microphone et intervient en direct sur la version [[Musique instrumentale|instrumentale]] d'un [[disque microsillon|disque]] (souvent en face B), dans les « ''{{lang|en|[[sound system]]s}}'' » jamaïcains. Le deejay [[reggae]] est un artiste vocal au même titre que le chanteur. Son style vocal est un mélange de voix parlée, scandée et chantée et préfigure en cela celui du [[rap]]peur. Les disc-jockeys ont été reconnus à partir de la fin des [[années 1960]] comme des artistes vocaux à part entière (avec des couplets et refrains complets chantés sur une version instrumentale) à égalité avec les chanteurs et sont devenus hégémoniques dans le reggae (aujourd'hui, à peu près {{unité|70 %}} des artistes vocaux du reggae sont des deejays), et le public a également vu l'apparition du [[singjay]] (mélange de style deejay et de chant pur) au cours des [[années 1970]]. Le DJ travaillant derrière les platines est quant à lui nommé « ''{{lang|en|selecter}}'' ». Le lien entre [[reggae]] et [[hip-hop]] s'est fait par l'intermédiaire de [[DJ Kool Herc]], un Jamaïcain ayant émigré aux [[États-Unis]] et pionnier du hip-hop<ref>{{lien web|lang=fr|nom=Nicolas|titre=Les Origines du Hip Hop|url=https://web.archive.org/web/20190917214215/https://ladansehiphop.com/origines-hip-hop/|site=La Danse Hip Hop|éditeur=web.archive.org|date=2018-02-28|consulté le=2020-08-18}}.</ref>. == Histoire == === Préambule === La fonction de disque jockey en France trouve ses origines grâce à deux facteurs déterminants du {{s-|XX}} : la création des premières radios vers la Première Guerre mondiale qui se développent dans les années 1930, puis la création de discothèques{{Note|« Discothèque », terme d'origine française adapté de « bibliothèque ». À l'origine c'est un lieu où les marins marseillais déposent leur disques avant d'aller en mer{{sfn|Richard|2013|p=16|loc=Warm up. Des disquaires aux disc-jockeys|id=RR13}}.|group=alpha}}. Ces futures discothèques sont au départ des « dancings » datant de l'[[Occupation de la France par l'Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale|Occupation]] où les orchestres de jazz, chassés par les Allemands, sont remplacés par du matériel de diffusion{{sfn|Richard|2013|p=15-16|loc=Warm up. Des disquaires aux disc-jockeys|id=RR13}}. Après la Guerre, les deux types d'endroits cohabitent : ceux diffusant des disques et d'autres recevant un orchestre, dont les [[bal]]s. La commercialisation de disques se développe peu à peu{{sfn|Richard|2013|p=17|loc=Face A. Premiers tours|id=RR13}}{{,}}<ref group=alpha>En complément à titre d'exemple, lire l'article [[Eddie Barclay]].</ref>. Plusieurs lieux ouvrent par la suite où, avec des disques et deux platines, les morceaux sont enchaînés les uns après les autres. Dans les années 1950, les dancings disparaissent peu à peu et sont remplacés par un mélange de bars, de restaurants ou de « clubs ». La musique y est de la responsabilité du « disquaire » qui ne s’appelle pas encore disc jockey{{sfn|Richard|2013|p=18-19|loc=Face A. Premiers tours|id=RR13}}. Appartenant « au monde de la nuit », le disquaire n'exerce pas un métier noble : il n'a pas de statut, reste mal payé et mal considéré, un employé anonyme au même titre que les serveurs ou barmans : son métier n'est pas encore reconnu car {{Citation|il ne permet pas d'en vivre et ne requiert pas de compétence particulière}}, même si déjà, le disquaire réalise parfois une [[Performance (art)|performance]] et que certains essayent tant bien que mal de conserver le rythme dans leurs transitions, sans équipement réellement adapté{{sfn|Richard|2013|p=19-22|loc=Face A. Premiers tours|id=RR13}}{{,}}<ref group="alpha">Les platines à variateur de vitesse n'existent pas encore dans les années 1960 mais les premiers « inverseurs » apparaissent, permettant de passer d'une platine à l'autre ; avec l'amélioration, ils seront nommés « mélangeurs ».</ref>. En parallèle, le métier se développe à la radio dans les années 1950, grâce à l'influence des États-Unis : la musique prend de plus en plus de place dans la programmation. Les premières [[radio pirate|radios pirates]] lors de la décennie suivante vont mettre en exergue le rôle du « disc jockey-animateur » jusqu'à influencer les grandes radios nationales{{sfn|Richard|2013|p=22-23|loc=Face A. Premiers tours|id=RR13}}. Ceux-ci ne cherchent pas à enchainer les morceaux au rythme, ils annoncent et parlent durant la phase d'introduction de chaque morceau{{sfn|Richard|2013|p=24|loc=Face A. Premiers tours|id= RR13}}{{,}}<ref group=alpha>Voir l'article [[Hubert Wayaffe]] considéré comme l'un des premiers DJ de radio.</ref>. Les premiers jingles radiophoniques sont utilisés. Dans les années 1960, ces hommes de radio vont influencer les disquaires des discothèques jusque là muets{{sfn|Richard|2013|p=31|loc=Face A. Premiers tours|id=RR13}}. Dans les années qui vont suivre, deux types de disquaires vont cohabiter suivant les lieux : celui, technique, qui va enchaîner les disques en parlant rarement au micro et le second, plus centré sur l'animation{{sfn|Richard|2013|p=36|loc=Face B - Folie disco|id=RR13}}. Mais progressivement, les simples enchaînements de titres deviennent un ensemble cohérent qui accompagne les danseurs. C'est de l'autre côté de La Manche, en Angleterre, que le métier devient un peu reconnu vers la fin des années 1960 à l'époque du {{Lang|en|[[Swinging Sixties|Swinging London]]}}, dans quelques boites branchées de la capitale britannique{{sfn|Richard|2013|p=34|loc=Face A. Premiers tours|id=RR13}}. Pourtant, à l'aube de la décennie suivante, la fonction reste encore à l'état de balbutiements. Le disquaire est parfois relégué dans une cabine sans prise directe avec les danseurs{{sfn|Richard|2013|p=35-36|loc=Face B - Folie disco|id=RR13}}. Mais les choses changent sensiblement dès le milieu des années 1970 avec certains tels [[Guy Cuevas]] ou Yannick Chevalier plus largement reconnus en France{{sfn|Richard|2013|p=36 à 39|loc=Face B - Folie disco|id=RR13}}. Des écoles, des salons voient le jour ainsi que des magazines, beaucoup de discothèques s'équipent de {{Cita|[[Sonorisation|sonos]] plus performantes}}{{sfn|Richard|2013|p=44-45|loc=Face B - Folie disco|id=RR13}}. Le « disquaire » devient « disc jockey ». === Du disco au hip-hop === À la fin des années 1970, un ensemble de facteurs tant musicaux que sociaux et techniques (évolution du [[rock]] vers un style moins dansant, développement d'une [[musique soul]] plus dansante, amélioration des [[sound system]]s, libération des mœurs, besoin de reconnaissance de certaines minorités) aboutissent au développement aux [[États-Unis]] d'un mode de sortie et d'un style de musique qui sera finalement nommé [[disco]]. Les discothèques se multiplient{{sfn|Richard|2013|p=44|loc=Face B - Folie disco|id=RR13}} et le métier de DJ évolue alors dans les lieux de sorties avec musique (bars, clubs). Le DJ sera au centre de mouvement jusqu'au moment où, à la fin des [[années 1970]], les maisons de disques et l'évolution de la société se chargent soit d'exploiter le filon disco puis de le rejeter une fois épuisé, soit de juger ce genre vide et décadent. Cependant, dans des clubs des quartiers noirs de [[New York]] où se joue et évolue le disco, des DJ observent les danseurs et constatent que certains d'entre eux se déchaînent en solo quand le titre marque un [[Break (musique)|break]]. De ce constat naît la [[breakdance]] qui donnera naissance au [[hip-hop]], dont l'idée vient de personnalités comme [[DJ Kool Herc]] qui, en enchaînant les breaks de plusieurs morceaux, parvenait à prolonger la durée des coupures rythmiques. Avant que puisse être dupliquée par enregistrement cette répétition, la technicité demandée au DJ pour effectuer cet exercice s'est accrue. Progressivement, avec des artistes comme [[Grandmaster Flash]], le deejaying prend alors un nouveau sens qui exprime l'idée que le DJ produit du son à partir d'un instrument, le disque, grâce à tout un ensemble de techniques nouvelles qui nécessitent une dextérité extrême. Le DJ passe ainsi du rôle de sélectionneur à celui d'artiste. Arrivés aux [[années 1980]], le domaine est maintenant une fonction effectuée par des professionnels, avec chacun leur style artistique, mais pour la grande majorité anonymes ; l'héritage des quelques DJ stars du disco, dont les habitués citent les noms, ne suffisant pas à en faire des personnes reconnues. La [[Radio libre en France|libéralisation des radios en France]] change la donne : en quelques années, le pouvoir que prennent ces radios imposent la programmation dans les discothèques ; le disc jockey conserve alors moins de liberté sur ses choix et les [[classement musical|hit-parades]] marquent leur hégémonie{{sfn|Richard|2013|p=57-58|loc=Peak time. Des disc-jockeys aux DJ|id=RR13}}. La France compte, vers cette époque, environ {{formatnum:20000}} disc jockeys dont un bon tiers non déclarés, le métier n'ayant toujours pas de réelle existence administrative{{sfn|Richard|2013|p=59-60|loc=Peak time. Des disc-jockeys aux DJ|id=RR13}}. Outre quelque noms sortants du lot, pour une majeure partie de DJ cela consiste toujours à animer et diffuser, la fonction reste sans reconnaissance ni considération{{sfn|Richard|2013|p=60|loc=Peak time. Des disc-jockeys aux DJ|id=RR13}}. Lorsque la [[House music|house]] arrive en France, les DJ sont pour la plupart timides avec ce style musical. Il faut attendre la déferlante de la [[French touch (musique)|French touch]] pour qu'enfin surgisse une génération de disc-jockeys-musiciens créant leurs propres [[Compositeur de musique|compositions]]{{sfn|Richard|2013|p=141 à 146|loc=Piste 3 - La déferlante house et techno|id=RR13}}, entrainant dans leur sillage et leur succès tous les DJ français, même les plus underground. La technique de mixage elle aussi évolue, où le simple enchainement de titres laisse place au turntablism{{sfn|Richard|2013|p=146|loc=Piste 3 - La déferlante house et techno|id=RR13}} alors que jusqu'ici la plupart des titres sont enchainés avec {{"|seulement start et stop}}{{sfn|Richard|2013|p=146|loc=La déferlante house et techno|id=RR13}}. === Émergence du ''turntablism'' === {{Article détaillé|Turntablism}} [[Fichier:Afrika_Bambaataa_and_DJ_Yutaka_(2004).jpg|vignette|[[Afrika Bambaataa]].]] [[DJ Kool Herc]] est crédité comme le premier DJ qui mixe deux disques réglés sur le même [[Battement par minute|BPM]], faisant ainsi une transition appelée de nos jours [[calage tempo]]. Par la suite, cette pratique se développe dans le [[Bronx]] notamment grâce à la culture [[Universal Zulu Nation|Zulu Nation]] du milieu des [[années 1970]]. Au début des années 1980 vient ensuite le [[scratch (musique)|scratch]], inventé par [[Grand Wizzard Theodore]]. Cette manipulation révolutionnaire du disque est largement popularisée en 1983 par [[Grand Mixer DXT]] et [[Herbie Hancock]] dans le titre ''[[Rockit]]''. Après 10 ans d'amélioration des techniques de scratch, le terme de ''{{lang|en|turntablism}}'' est finalement proposé par [[DJ Babu]] en [[1995]] pour décrire cette pratique. === Déferlante techno === Jusque là le plus souvent exclusifs à un lieu, les disc jockeys avec un peu de notoriété deviennent de plus en plus indépendants, changeant de discothèque et de pays, ce qu'[[Erik Rug]] appelle l'{{"|ultra libéralisme}}{{sfn|Richard|2013|p=147|loc=La déferlante house et techno|id=RR13}}. Le nom de certains apparaît sur les [[Tract|flyers]], marque de reconnaissance encore rare au début des années 1990{{sfn|Richard|2013|p=147|loc=La déferlante house et techno|id=RR13}}. Après le déclin des [[Rave party|raves]] au milieu des la décennie, une grande majorité de clubs et de disc jockeys se sont convertis à la musique électronique{{sfn|Richard|2013|p=152-161|loc=La déferlante house et techno|id=RR13}}. == Fonctions == === Animateur === Dans des bars et dans les fêtes [[techno]] ou les ''[[rave party|rave parties]]''. Il peut simplement enchaîner les morceaux de musique les uns après les autres en fonction des envies des auditeurs. Il peut aussi modifier ou superposer deux musiques, ou une musique et une version [[a cappella]], et faire preuve de créativité et d'ingéniosité, voire utiliser des équipements spéciaux ou des [[ordinateur]]s pour refondre entièrement le morceau utilisé. Dans le milieu du « DJing », cette technique est connue sous le nom de « ''{{lang|en|[[bootleg (musique)|bootleg]]}}'' » ou encore de « ''{{lang|en|[[Mashup (musique)|mashup]]}}'' » ou « ''{{lang|en|[[medley (musique)|medley]]}}'' ». L'animateur DJ de soirée privée comme le mariage ne peut pas être considéré comme un artiste du spectacle. Par contre, depuis fin 2015, le DJ ayant une activité en discothèque est considéré comme un {{Citation|pourvoyeur de spectacle vivant}} grâce à une loi votée par les députés français. Il peut à ce titre prétendre au statut d'[[intermittent du spectacle]] pour autant que le lieu qui le reçoit cotise en conséquence<ref>{{Article |titre=Nouveau statut pour les DJ's en France|périodique=[[DJ Magazine|DJ Mag]] |numéro=12 |date= décembre 2015 - janvier 2016 |pages=35 |issn=2271-006X |consulté le=9 février 2016 }}</ref>. === Musicien === Depuis, le rôle du disc-jockey a pris de l'ampleur dans les [[musique populaire|musiques populaires]] récentes. Il est parfois reconnu comme un musicien à part entière. Le DJ peut parfois produire une œuvre originale à partir de matériaux musicaux existants, soit qu'il joue un rôle de découvreur de titres passés inaperçus ou tombés dans l'oubli, soit qu'il combine avec talent des œuvres mineures. Il se réapproprie alors le travail d'autres musiciens, exploitant un matériau sonore qu'il n'a pas lui-même créé. Cependant, le juste mélange des musiques diffusées, leur arrangement en live demandent une certaine créativité, et peut donc être considéré comme un art, qui diffère un peu de celui des musiciens. === DJ star === [[Fichier:Armin van Buuren a state of trance.jpg|vignette|upright=1|[[Armin van Buuren]], l'un des disc jockeys les plus titrés au monde, au [[Madison Square Garden]] en 2013.]] Certaines têtes d'affiches, particulièrement en [[Electronic dance music|EDM]], sont devenues de véritables [[Vedette (personnalité)|vedettes]]<ref name="libé2015" />, à l'instar de [[David Guetta]], [[Tiësto]] ou [[Avicii]] par exemple. {{Citation|Nous sommes les nouvelles rock-stars, c'est un fait !}}, annonce [[Alesso]]<ref name="DJMag-Alesso">{{Article | titre=Top 100 DJs 2015 : 13 - Alesso | périodique=[[DJ Magazine]] | lieu=Lyon | volume=Hors Série | numéro=1 H | année=2016 | pages=20 | issn=2271-006X | consulté le=20 février 2016}}</ref>. Les salaires se mettent alors en adéquation avec leur statut : ils {{Citation|s'envolent<ref name="LPm" />}}. D'après les études du magazine ''{{lang|en|[[Forbes (magazine)|Forbes]]}}'', une douzaine de DJ gagnent plus de quinze millions de dollars dans l'année<ref name="DJMag-Alesso"/>{{,}}<ref>{{Article | titre=Le cercle des DJ's millionaires | périodique=[[DJ Magazine|DJ Mag]] | numéro=12 | date=décembre 2015 - janvier 2016 | pages=34 | issn=2271-006X | consulté le=28 mars 2016}}</ref> : les quinze premiers DJs mondiaux représentent à eux seuls {{unité|268|millions}} de dollars de [[chiffre d'affaires]]<ref name="djmag-10">{{Article | titre=En chiffres | périodique=[[DJ Magazine]] | lieu=Lyon | numéro=6 | date=septembre - octobre 2014 | pages=12 | issn=2271-006X | consulté le=31 mai 2016}}</ref> en 2014 puis plus de 300 millions l'année suivante, sachant que le chiffre global estimé du domaine de l'EDM atteint six à sept milliards de dollars<ref name="libé2015">{{Article | auteur=David de Araujo | titre=L'EDM, un succès foule | périodique=[[Libération (journal)|Libération]] | série=Next | issn=0335-1793 | date=6 novembre 2015 | lire en ligne=http://next.liberation.fr/musique/2015/11/06/l-edm-un-succes-foule_1411835}}</ref>{{,}}<ref name="djmag-10"/> dont plus de 400 millions d'euros rien qu'en France d'après la [[Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique|Sacem]]<ref>{{Article | titre=Les musiques électroniques rapportent gros | périodique=[[DJ Magazine]] | lieu=Lyon | numéro=15 | date=octobre - novembre 2016 | pages=8 | issn=2271-006x | consulté le=4 février 2017}}</ref>. Selon ce même magazine économique, les gains de [[Calvin Harris]] {{incise|en tête du classement}} se montent alors à plusieurs dizaines de millions de dollars<ref>{{Lien web | langue=en | url=https://www.forbes.com/sites/zackomalleygreenburg/2015/08/24/the-worlds-highest-paid-djs-electronic-cash-kings-2015/#1fca84d93bc9 | titre=''The World's Highest-Paid DJs: Electronic Cash Kings 2015'' | site=[[Forbes (magazine)|Forbes]].com | consulté le=4 février 2016 | date=24 août 2015}}</ref>, comprenant, outre ces prestations scéniques, son travail de [[Réalisateur artistique|production]] ou les revenus de ses [[Label indépendant|labels]] et droits d'auteur<ref name=DJM6/>, et ce, quatre ans de suite<ref>{{Lien web | langue=en | auteur=Andrew Rafter | date=17 août 2016 | titre=''Calvin Harris Tops DJ rich list (again)'' | url=http://djmag.com/news/calvin-harris-tops-dj-rich-list-again | site=Djmag.com | consulté le=18 août 2016}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|lang=en| site=forbes.com |titre=The World's Highest-Paid DJs 2017|auteur= Zack O'Malley Greenburg |date=8 août 2017|url= https://www.forbes.com/sites/zackomalleygreenburg/2017/08/08/the-worlds-highest-paid-djs-2017/#316843c0389e}}</ref>. {{Citation|Notre genre musical ''[a]'' pris le dessus au sein de l'industrie musicale}}, précise [[Martin Garrix]]<ref name=DJMag7>{{Article | titre=DJ Top 100 : Martin Garrix | périodique=[[DJ Magazine|DJ Mag]] | lieu=Lyon | numéro=7 | date=décembre 2014 - janvier 2015 | pages=40 | issn=2271-006X | consulté le=28 mars 2016}}</ref> qui est passé en peu d'années d'un salaire individuel à quatre chiffres pour six chiffres, rémunérant aussi une importante équipe technique derrière lui<ref name="LPm" />{{,}}<ref group=alpha>De nos jours, les DJ stars emploient un [[Agent artistique|agent]], un manager, un {{Lang|en|booker}} charger d'organiser leurs agendas, des [[vidéaste]]s, des [[lightjockey]]s, des graphistes, des designers et toutes sortes de métiers techniques ou d'assistance logistique. Ceux-ci préparent souvent pendant plusieurs jours ou semaines les shows, en avance. Les cachets, semblant parfois faramineux, comprennent le fait de rémunérer l'ensemble de ces équipes et pas seulement l'artiste.</ref> ; mais cela ne profite guère aux [[Major (industrie musicale)|majors du disque]], reléguées en fin de peloton en ce qui concerne l'influence ou les gains financiers<ref name=DJM6>{{Article | auteur1=Micke Gomes | auteur2=Ludovic Rambaud | titre=L'exportation des festivals : emblème d'une industrie en pleine forme | périodique=[[DJ Magazine]] | lieu=Lyon | numéro=6 | date=septembre - octobre 2014 | pages=10 | issn=2271-006X | consulté le=30 mai 2016}}</ref>. Cette course aux enchères des [[Rémunération|cachets]] peut aller jusqu'à des contrats annuel de plusieurs dizaines de millions pour certains DJ [[Résidence artistique|résidents]] de Las Vegas<ref name="LPm" /> ; la Chine ou [[Dubaï (émirat)|Dubaï]] suivent cette escalade<ref name="LPm" />. Si la transition du marché de l'electro, des discothèques aux festivals relayés mondialement, a évolué en une quinzaine d'années, c'est David Guetta qui reste considéré comme l'élément clef avec sa production avec [[Fred Rister]] ''[[I Gotta Feeling]]'' en 2009 faisant rapidement décoller l'electro aux États-Unis<ref name="LPm">{{Article |auteur1=Lucas Bretonnier |titre=Electro : de l'or dans les platines |périodique=[[Le Parisien Magazine]]|numéro=supplément au Parisien n° 22584 |date=14 avril 2017 |pages=8-14 |issn=2262-6077|consulté le=24 novembre 2018}}</ref>. Jusque là, {{Citation|les Américains y étaient imperméables}} précise le rédacteur en chef de ''DJ Mag'' et ajoute {{Citation|c'est bien l'incursion de David Guetta qui a tout fait basculer}}<ref name="LPm" />. En parallèle, [[Internet]] a changé la donne par la diffusion globale de vidéos ; {{Citation|le secteur explose}}<ref name="LPm" />, les grands [[Événement (festival)|événements]], rentables<ref name="LPm" />, se multiplient sur un modèle unique : l'[[Ultra Music Festival|Ultra]], [[Tomorrowland (festival)|Tomorrowland]] ou l'[[Electric Daisy Carnival]] se déclinent à travers la planète, avec globalement une programmation identique. Résultat, cette uniformisation savamment marketée laisse les disc-jockeys acquérir un succès plus seulement national, mais bien mondial<ref name=DJM6/>. Une réciprocité s’établit alors entre la réputation des grands festivals et la renommée de l'artiste, chacun ayant besoin de l'autre pour obtenir revenus et reconnaissance du public. Le vedettariat de la profession et l'inflation des festivals oblige les discothèques à se renouveler et à s'agrandir<ref name="LPm" />. Mais cette starisation coûteuse, combinée à l'industrialisation de cette culture musicale<ref group=alpha>À titre d'exemple à propos de ce point, lire l'article [[SFX Entertainment]].</ref>, font disparaître ces mêmes disc-jockeys des clubs dont ils sont pourtant issus<ref name=DJM6/>{{,}}<ref name=DavGue2/>. De plus, David Guetta précise que la fonction de DJ reste également de faire connaître des nouveautés, mais {{Citation|les DJ stars que nous sommes faisons de moins en moins découvrir de musique car on est arrivé à un tel niveau de show, devant des foules tellement grandes qu'on perd l'opportunité de le faire}}<ref name="DavGue2">{{Article|auteur=Ludovic Rambaud|titre=David Guetta visionnaire|périodique=[[DJ Magazine|DJ Mag]]|numéro=7|lieu=Lyon|date=décembre 2014 - janvier 2015|issn=2271-006X|consulté le=29 mai 2016|pages=22 à 26}}.</ref>. En définitive, cet avènement d'une frange de disc-jockey entraîne comme conséquence de renforcer une scène [[Culture underground|underground]], plus accessible, dans le domaine de la dance : {{Citation|c'est du vrai clubbing avec des DJ qui jouent encore devant des publics plus réduits}}, commente l'artiste français<ref name=DavGue2/>. == Pratiques musicales courantes == [[Fichier:Arty @ Spring Awakening, Chicago — June 14th, 2014.jpg|vignette|upright=1|Le disc jockey russe [[Arty]] au Spring Awakening Music Festival à [[Chicago]] en juin 2014.]] * [[Fondu enchaîné]] : la fin d'un morceau de musique est mélangée avec le début du morceau suivant de manière à assurer une transition progressive. * [[Calage tempo]] : les rythmiques des deux disques sont superposées pour adopter le même BPM (battement par minute). * [[mixage audio|Mixage]] : les disques sont synchronisés manuellement à l'aide des réglages de vitesse des platines et sont mélangés avec diverses variations, portant notamment sur les égalisations (niveau des [[fréquence]]s graves, médium et aiguës), ainsi que sur l'utilisation des ''{{lang|en|faders}}'' et ''{{lang|en|crossfaders}}''. * [[Scratch (musique)|Scratch]] : utilisation d'un ''{{lang|en|[[fader]]}}'' ou ''{{lang|en|crossfader}}'' pour découper le son enregistré sur le vinyle, de manière à le transformer et à le rendre plus rythmé ou incisif. Dans la musique [[hip-hop]], le disc jockey peut être parfois accompagné d'un MC (Master of Ceremony, rappeur). Le DJ [[scratch (musique)|scratche]], c'est-à-dire qu'il pose ses doigts sur le [[disque microsillon|vinyle]] et en modifie la vitesse et le sens de lecture afin de déformer et de [[Rythme (musique)|rythmer]] les [[son (physique)|sons]] existants. Cette déformation de sons est associée à l'utilisation, sur la table de mixage (élément central), d'un ''{{lang|en|fader}}'' ou ''{{lang|en|crossfader}}''. Cet élément permet de passer du son d'une platine à l'autre et de couper le son d'une des deux platines. Il existe diverses techniques de scratch, comme le ''{{lang|en|cutting}}'', le ''{{lang|en|transforming}}'', ou encore le ''{{lang|en|flare}}'', qui peuvent être cumulées et alternées. Les disques sont enchaînés de plusieurs façons : * Soit en {{citation|scratchant}} (principalement utilisé en [[hip-hop]] et en [[rap]]) ; * Soit en mélangeant (mixant) progressivement les deux titres : il est alors question d'un fondu-enchaîné (''{{lang|en|fade}}'' ou ''{{lang|en|crossfading}}'') ; * Soit en mélangeant (mixant) progressivement les deux titres, et en calant le tempo du premier morceau (en réglant sa vitesse, il aussi question de ''{{lang|en|pitch}}''), il est alors question de [[calage tempo|mix dans le tempo]] (''{{lang|en|beatmix}}'') ; * Soit en jouant le deuxième titre juste après le premier (un ''{{lang|en|cut}}'') ; en fait, le premier battement du deuxième titre (premier ''{{lang|en|beat}}'') est joué en même temps que le dernier ''beat'' du premier. * Soit par l'utilisation d'effets permettant entre autres de faire des loops, un echo, un brake, un backspin,... ou de les combiner avant de transiter sur la musique de l'autre plateau. Certains musiciens se disent également DJ du fait qu'ils utilisent les mêmes outils, bien que ce ne soit pas dans le but d'enchaîner des morceaux, mais bien d'en créer de nouveaux à partir d'éléments de plusieurs supports musicaux selon le principe des [[Boucle (musique)|boucles]] et du ''{{lang|en|[[Échantillon (musique)|sampling]]}}''. Le DJ-ing ne se fait pas toujours en direct, ni face à un public. Par exemple, certains DJ utilisent des logiciels comme [[Cubase]], [[FL Studio]], ou [[Reason (logiciel)|Reason]] pour créer leur propres ''tracks''. Certaines maisons de disques ne publient rien d'autre que les réalisations en studio de DJ. Il existe aussi un championnat du monde des DJ, qui se rencontrent dans différents types de catégories. Le concept du DJ-ing s'applique également à la vidéo. Le [[vidéo-jockey]] (visual jockey ou VJ) enchaîne et superpose des images fixes et animées qui peuvent être projetées sur écran à l'occasion de soirées ou de [[concert]]s, mais également, sur les chaînes télévisées musicales. Le terme a d'ailleurs été élargi au simple présentateur d'émissions de telles chaînes du fait qu'il est censé choisir les clips vidéo qui passent. De la même manière, il est question de KJ (karajockey) pour les animateurs de [[karaoké]]. == Support musical et DJing == [[Fichier:Platines vinyles.jpg|vignette|redresse=1|Platine [[Technics]] SL-1200 MKII (platines vinyle).]] [[Fichier:PlatinesCD.JPG|vignette|redresse=1|Platine Behringer DX 626 (platines CD).]] Si, historiquement, le [[Vinyle 45 tours|vinyle]] a été le premier support des DJ (par le [[Scratch (musique)|scratch]]), {{Référence souhaitée|ce sont bel et bien les DJs qui ont permis au vinyle de résister à l'impact qu'a été l'arrivée du [[disque compact|CD]] au milieu des années 1980|date=12 octobre 2018}}. La raison de cette résistance est l'absence de [[platine CD]] à vitesse réglable au départ, condition nécessaire pour mixer en discothèque. De ce fait, durant plusieurs années, la [[Technics SL-1200|Technics 1200 MKII]] est devenue puis restée la platine vinyle la plus répandue dans les clubs. Dans les années 2010, certains [[label discographique|labels]] sortent les nouveautés sous le format vinyle, à destination des DJ qui diffusent ainsi ces morceaux et permettent d'évaluer leur potentiel. Le pressage en plus grand nombre peut alors suivre, et selon le succès du morceau, le public pourra ensuite le trouver dans des compilations CD ou sur les albums des artistes correspondants. Cependant, à l'exception de la scène underground, de moins en moins de disc-jockeys mixent sur vinyles, ce format étant supplanté par le format numérique pour des raisons de gain de place (ainsi, [[Laurent Garnier]] a pu dire {{Citation|j’ai {{unité|55000|vinyles}} à la maison, je n’ai aucune envie de continuer de me dire que je peux les perdre dans l’avion. La technologie me permet d’emmener l’équivalent de ma collection sans me casser le dos}}<ref>{{Article | auteur=Antoine Buffard | titre=Laurent Garnier : Je trouve triste de penser qu’à partir du moment où ça ne sort pas en vinyle, c’est mauvais|périodique=Trax magazine|lire en ligne=http://fr.traxmag.com/interview/31695-laurent-garnier-je-trouve-triste-de-penser-qu-a-partir-du-moment-ou-ca-ne-sort-pas-en-vinyle-c-est-mauvais|date=2014|consulté le=20 mars 2017}}.</ref>), d'ergonomie et de possibilités de création. L'utilisation combinée du format MP3 (ou d'autres plus performants) et des ordinateurs a ainsi révolutionné le monde du DJing : * grâce aux programmes qui permettent, à partir d'un ordinateur et de deux platines vinyles, de reproduire le [[DJ mix|mix]] sur vinyle tout en utilisant des MP3 contenus dans l'ordinateur ; * grâce aux programmes tel qu'[[Ableton Live]], [[VirtualDJ]], Serato ou encore [[Traktor]] Pro qui permettent de jouer des boucles, d'ajouter des effets et d'augmenter considérablement les possibilités d'actions sur les sonorités d'un mix. Le contrôle d'un logiciel prend maintenant un intérêt de plus en plus important pour des DJs pros, grâce à l'apparition de [[contrôleur DJ|contrôleurs]] de qualité ou de systèmes comme le [[vinyle timecodé]]. Cela dit, il est généralement plus aisé d'effectuer des transitions de type [[Calage tempo]] sur ces programmes, qui disposent souvent d'une fonction de synchronisation automatique des morceaux à caler, ainsi que l'affichage du BPM<ref>{{Lien web|auteur1=Thémis Belkhadra|titre=Le patron d'un club de Los Angeles interdit définitivement les mix sur ordinateur|url=http://fr.traxmag.com/article/33767-le-patron-d-un-club-de-los-angeles-interdit-definitivement-les-mix-sur-ordinateur|site=Traxmag.com|date=2016-06-02}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=de|titre=DJ-Hardware vs DJ-Software: Schluss mit Laptop?|url=https://www.bonedo.de/artikel/einzelansicht/dj-hardware-vs-dj-software-schluss-mit-laptop.html|site=Bonedo.de}}.</ref>. == Équipement de base == [[Fichier:M-Audio DJ Blax.jpg|vignette|[[Table de mixage]] numérique professionnelle.]] * [[Électrophone|Platines vinyles]], [[platine CD|platines CD]] ou console numérique * [[Table de mixage]] ou [[Contrôleur DJ]] + logiciel DJ * [[casque (audio)|Casque]] de pré-écoute * [[Microphone]] (optionnel) * [[Sonorisation]] * [[Contrôleur DJ]] * [[Lightjockey|Jeux de lumière]] * Boîte à [[Effet audio|effets]] (optionnel) == Risques pour la santé == Du fait de leur profession ou spécialité, et parce qu'ils sont souvent exposés à des intensités sonores élevées, de nombreux disc jockeys courent le risque de développer une [[surdité]] ou une de perte d'audition<ref>{{en}} {{pdf}} Lilach Gez Saperstein, [https://academicworks.cuny.edu/cgi/viewcontent.cgi?article=3071&context=gc_etds « ''A Systematic Review of Occupational Music-Induced Hearing Loss'' »], ''academicworks.cuny.edu'', juin 2017.</ref>{{,}}<ref>{{en}} Bray A, Szymanski M & Mills R, « ''Noise induced hearing loss in dance music disc jockeys and an examination of sound levels in nightclubs'' », ''Journal of Laryngology & Otology'', 118(2), 2004, pp. 123-128.</ref>{{,}}<ref>{{en}} Gunderson E, Moline J & Catalano P, « ''Risks of developing noise-induced hearing loss in employees of urban music clubs'' », ''American Journal of Industrial Medicine'', 31(1), 1997, pp. 75-79</ref>{{,}}<ref>{{en}} Santos, L., Morata, T. C., Jacob, L. C., Albizu, E., Marques, J. M., & Paini, M., « ''Music exposure and audiological findings in brazilian disc jockeys (DJs)'' », ''International Journal of Audiology'', 46(5), 2007, pp. 223-231 {{doi|10.1080/14992020601188575}}</ref> ; et s'ils sont, en outre, chroniquement exposés aux [[infrason]]s à forte intensité, et plus généralement aux [[Basse fréquence|basses fréquences]] à haute intensité (≤ 500 [[Hz]], soit à des [[longueur d'onde|longueurs d'onde]] pour certaines totalement [[Seuil d'audition|inaudibles]] et contre lesquelles les [[protection auditive|protections auditives]] sont sans efficacité), ils sont alors aussi exposés à un syndrome dit ''maladie d’origine vibroacoustique'' (ou [[maladie vibroacoustique]])<ref>{{en}} Branco N.C & Alves-Pereira M, [http://www.noiseandhealth.org/article.asp?issn=1463-1741;year=2004;volume=6;issue=23;spage=3;epage=20;aulast=Castelo « ''Vibroacoustic disease'' »], ''Noise and Health'', 6(23), 3, 2004.</ref>{{,}}<ref>{{en}} Maschke C « ''Introduction to the special issue of low frequency noise'' », ''Noise and Health'' 6: 1-2, 2004.</ref>, principalement caractérisée par un épaississement du [[péricarde]]. Selon Alves-Pereira et Branco, les deux spécialistes de ce syndrome, il est possible d'empêcher l'évolution de la maladie vers des stades cliniquement graves ou mortels à condition de détecter la maladie précocement, ce qui implique un échocardiogramme chaque année, ainsi qu'un suivi médical par des médecins du travail bien informés travaillant avec la participation active du patient<ref>{{en}} {{pdf}} Alves-Pereira M & Castelo Branco N, [https://pdfs.semanticscholar.org/5c37/ceb4271bba104ba270dfbe2343e466e2bed7.pdf « ''Vibroacoustic disease : the need for a new attitude towards noise'' »], CITIDEP & DCEA-FCT-UNL, Lisboa, 2000.</ref>. == Vocabulaire == En {{date-|octobre 2011}}, la [[Commission d'enrichissement de la langue française|commission générale de terminologie et de néologie]] française a proposé de traduire en français les termes « deejay » et « disc jockey » sous l'appellation {{citation|platiniste}}. Cette proposition a reçu l'accord de l'[[Académie française]] et le nouveau terme a été publié au ''[[Journal officiel]]'' le {{date-|16 octobre 2011}}<ref name=":2">{{lien web|titre=Version électronique authentifiée publiée au JO n° 0241 du 16/10/2011|url=https://web.archive.org/web/20111020114943/http://www.legifrance.gouv.fr/jopdf/common/jo_pdf.jsp?numJO=0&dateJO=20111016&numTexte=28&pageDebut=17524&pageFin=17528|format=pdf|site=[[Légifrance]]|éditeur=web.archive.org|consulté le=2016-05-11}}.</ref>. Le vocabulaire du DJ comprend un certain nombre de termes techniques : * BPM : [[battement par minute]] (mesure le [[tempo]] d'un morceau). * [[Calage tempo]] (ou ''beatmatching'') : synchronisation des rythmes de deux morceaux. * Cellule : tête de lecture d'une platine vinyle. * ''Cross-fader'' : fader placé horizontalement sur une [[console de mixage|table de mixage]] permettant de basculer d'une voie à l'autre (la courbe de « fondu » peut être linéaire, exponentielle, « tout ou rien » et/ou réglable selon le modèle). Facilite le [[fondu enchaîné]]. * CUE : point de départ de la lecture sur un lecteur CD. Peut être le début de la chanson ou un point quelconque du morceau prédéfini sur platine CD. * ''Fader'' : bouton à glissière permettant de modifier le volume sonore d'une voie (aussi appelé potentiomètre linéaire). * [[Disque de feutrine|Feutrine]] : également appelée {{Citation étrangère|langue=en|slipmat}}, sorte de tapis intercalé entre le vinyle et le plateau de la platine permettant de faire glisser le vinyle sans dommage. Ainsi pour faire Pause, un DJ jouant sur vinyles utilise rarement la touche play et stop. Pour arrêter un morceau il pose ses doigts sur le disque, qui doit donc pouvoir glisser sur la feutrine. Il peut alors le lancer (throwing) dans le rythme. * ''Hamster style'' : méthode utilisée par les DJ à [[platine]]s ou la configuration du ''crossfader'' est inversée, c'est-à-dire que la platine droite est à gauche du ''crossfader''. * ''[[Boucle (musique)|Loop]]'' : boucle sonore composée d'un point d'entrée (''loop-in'') et d'un point de sortie (''loop-out''). * ''Pitch bend'' : mécanisme ([[potentiomètre]] ou boutons) d'une platine (vinyle ou CD) permettant de modifier la vitesse de lecture (modification exprimée en pourcentage par rapport à l'original). Son réglage permet ainsi de synchroniser les ''beats'' de deux morceaux (entrant et sortant), mais en conséquence [[Pitch shift|décale la hauteur]]. * ''[[mashup (musique)|Mashup]]'' ou [[Remix#Remix de type « Versus » (ou Mashup)|versus]] : remix mixant la version [[a cappella]] d'un morceau avec l'instrumental d'un autre. * [[Spectacle en résidence|Résident]] ou DJ résident : concerne un disc jockey présent à date régulière sur une radio ou dans une discothèque. Ses sessions de mix donnent alors l'image musicale du lieu ou de l'émission<ref>{{lien web|lang=fr-BE|url=https://web.archive.org/web/20131202002055/http://www.lalibre.be/culture/musique/derriere-les-platines-de-dj-pierre-51b8da83e4b0de6db9c33d6c|titre=Derrière les platines de DJ Pierre|auteur1=Valentin Dauchot|auteur2=Alexis Haulot|site=[[La Libre]]|éditeur=web.archive.org|date=24 septembre 2011}}.</ref>. Certaines radios sont connues pour avec des DJ résidents telles [[Fun Radio]] ou [[Radio FG]] par exemple. * [[Échantillon (musique)|Sample]] : court extrait ou une partie d'un morceau de musique, joué en [[Boucle (musique)|boucle]] ou par intermittence. Il peut être déformé pour atteindre l'effet recherché. * ''[[White label]]'' : disque vinyle une étiquette blanche sans marquages ; il s'agit généralement d'un morceau produit par un DJ peu connu, et pressé en faible nombre d'exemplaires. Il permet souvent d'évaluer le potentiel du morceau avant pressage sous un vrai [[label discographique|label]]. La plupart des ''{{lang|en|[[Enregistrement pirate|bootlegs]]}}'' sont pressés en « white ». == Notes et références == === Notes === {{Références|group=alpha}} === Références === {{Références}} === Bibliographie === * {{en}} Arnold Passman, ''The Deejays. How the tribal chieftains of radio got to where they're at'', New York/Londres, MacMillan Publishing, 1971 {{ISBN|9780025951709}}. * {{en}} Ulf Poschardt, ''DJ Culture''. Londres, Quartet Books, 1998 {{ISBN|0-7043-8098-6}} * {{en}} Bill Brewster et Frank Broughton, ''Last Night a DJ Saved My Life: The History of the Disc Jockey'', New York, Grove Press (USA), et Londres, Headline (UK), 2000 {{ISBN|0-7472-6230-6|0-8021-3688-5}} * {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|auteur1=Frank Broughton|auteur2=Bill Brewster|traducteur=Cyrille Rivallan|titre=Last Night a DJ Saved My Life|sous-titre=La saga du disc-jockey|titre original=How to DJ Right: The Art and Science of Playing Records|éditeur=[[Le Castor astral]]|collection=Castor music|lieu=New York|année=2017|mois=novembre|année première édition=2003 (Grove Press)|pages totales=753|isbn=979-10-278-0058-2}} {{Commentaire biblio|Raphaël Richard, auteur d'un livre sur l'histoire des disc-jockeys en France, considère cet ouvrage comme {{Cita|la bible sur l'histoire des DJ}}.}} * {{en}} Charles A. Graudins, ''How to Be a DJ'', Boston, Course Technology PTR, 2004. * {{en}} Tim Lawrence, ''Love Saves the Day: A History of American Dance Music Culture, 1970–1979'', Duke University Press, 2004 {{ISBN|0-8223-3198-5}} * {{en}} Paul D. Miller, aka « DJ Spooky », ''Sound Unbound: Writings on DJ Culture and Electronic Music'', MIT Press, 2008 {{ISBN|0-262-63363-9|978-0-262-63363-5}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Ersin Leibowitch|titre=Passeurs de disques|éditeur=Mareuil éditions|collection=Musique|lieu=Paris|date=novembre 2015|pages totales=349|isbn=978-2-37254-020-9|isbn2=2-37254-020-3}} * {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Raphaël Richard |titre=DJ made in France |éditeur=[[Éditions du Camion blanc|Camion Blanc]] |lieu=Rosières-en-Haye |année=2013 |mois=8 |pages totales=329 |isbn=978-2-35779-340-8 |id=RR13 |plume=oui}} <!-- {{sfn|Richard|2013|p=|loc=|id= RR13}} --> == Annexes == {{Autres projets|commons=Category:DJing|wiktionary=DJ|wiktionary titre=DJ}} === Filmographie === * ''[[Berlin Calling]]'', un film de fiction allemand racontant l histoire d’un DJ et compositeur Ickarus ([[Paul Kalkbrenner]]) en prises avec la toxicomanie. * ''[[Speaking in Code]]'', film documentaire américain sur les artistes [[techno]] [[Modeselektor]], [[Wighnomy Brothers]], Philip Sherburne, [[Monolake]] et David Day. * ''[[Kvadrat]]'', film [[documentaire]] [[France|franco]]-[[Russie|russe]] sur les réalités du DJing [[techno]], prenant pour exemple DJ Andrey Pushkarev. === Articles connexes === * [[Beatmaker]] * [[Vidéo-jockey]] === Liens externes === * [http://industrie-culturelle.fr/industrie-culturelle/place-strategique-dj-spectacle-vivant-industrialise/ « La place stratégique des DJ dans le spectacle vivant et industrialisé »], par Emmanuel Soumounthong, dans ''Web-revue des industries culturelles et numériques'', {{date-|1 novembre 2013}} <small>(consulté le 20 mars 2017)</small>. * [http://djfrenchy.com/2012/01/05/selon-la-terminologie-officielle-dj-s%E2%80%99appelle-desormais-platiniste/ « Officiellement, votre DJ s’appelle désormais un PLATINISTE ! »], djfrenchy.com (webzine spécialisé) <small>(consulté le 20 mars 2017)</small>. {{Liens}} {{Portail|musique électronique|hip-hop}} [[Catégorie:Disc jockey| ]] [[Catégorie:Métier de la musique]] [[Catégorie:Musique hip-hop]] [[Catégorie:Musique électronique]] [[Catégorie:Reggae]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Do%20it%20yourself
Do it yourself
{{Titre en italique|en}} {{Sources à lier|date=novembre 2013}} [[Fichier:Mennonite Women Dressmaking Pennsylvania 1942.jpg|vignette|Une femme [[Mennonitisme|mennonite]] en train de [[Couture|coudre]] une robe (1942).]] '''''{{langue|en|Do it yourself}}''''' ('''{{langue|en|DIY}}''', [[anglicisme]], en français « faites-le vous-même », « faites-le par vous-même », « fait maison », voire « fait à la main » au [[Québec]]) est un mouvement qui comprend à la fois des activités visant à créer ou réparer des objets de la vie courante, technologiques (''[[hacking]]''), ou artistiques, généralement de façon artisanale ([[bricolage]]), et un mouvement culturel, notamment musical. == Histoire == [[Fichier:Arthur Rothstein, Boy building a model airplane as girl watches, FSA camp, Robstown, Texas, 1942.jpg|vignette|gauche|redresse|Un jeune garçon fabricant un [[modèle réduit]] d'avion ([[Texas]], 1942).]] Au début du {{s-|XX}} paraissaient en [[Amérique du Nord]] des revues sur le sujet de [[Niche de marché|niche]] qu'était le ''DIY''. Des magazines tels ''{{langue|en|[[Popular Mechanics]]}}'' (fondé en 1902) et ''{{langue|en|{{Lien|Mechanix Illustrated}}}}'' (fondé en 1928) permettaient au lecteur de maintenir à jour ses [[Savoir-faire|compétences pratiques]] et sa connaissance des techniques, outils et matériaux. De nombreux lecteurs habitant alors en milieu rural ou [[semi-urbain]], le contenu publié était initialement surtout lié à leurs besoins à la ferme ou au village. Dans les années 1970, le ''DIY'' se répandit auprès de la population nord-américaine d'étudiants et de jeunes diplômés. Le mouvement touchait notamment à la rénovation de maisons délabrées et abordables, et plus généralement à une grande variété de projets exprimant la vision sociale et environnementale des années 1960 et début 1970. Le jeune et visionnaire [[Stewart Brand]], aidé de sa famille et de ses amis, publia en 1968 la première édition du ''{{langue|en|[[Whole Earth Catalog]]}}'' (sous-titré ''Accéder aux outils''), à la composition et à la mise en page rudimentaires. Le catalogue resta comme une des premières formes contemporaines du mouvement<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=Aude Lasjaunias |titre=« DIY : tant de gens se reconnaissent dans ces trois lettres » |url=https://www.lemonde.fr/vous/article/2013/11/19/diy-tant-de-gens-se-reconnaissent-dans-ces-trois-lettres_3516152_3238.html |site=[[Le Monde]] |date=19 novembre 2013 |consulté le=7 janvier 2019}}.</ref>{{,}}<ref group="Note">Une version française du catalogue, ''[[Le Catalogue des ressources]]'', paru à partir d'{{date-|octobre 1975}}.</ref>. En 2007, la croissance des ressources de ''DIY'' en ligne est en forte progression<ref>{{Lien web |langue=en-US |nom1=Saranow |prénom1=Jennifer |titre=BlogWatch: This Old House |url=https://www.wsj.com/articles/SB119074337787638918 |site={{langue|en|[[The Wall Street Journal]]}} |date=28 septembre 2007 |issn=0099-9660 |consulté le=7 janvier 2019}}.</ref> et le nombre de blogs personnels à propos d'expériences personnelles ne cesse de croître, de même que les sites web ''DIY'' d'organisations. == Philosophie == {{Section à sourcer|date=novembre 2013}} {{Article connexe|Culture maker}} On peut associer la formule {{Citation étrangère|lang=en|Do it yourself}} au [[bricolage]] ou à la débrouillardise (le DIY anglais s'apparentant ainsi au « [[système D]] » français, la lettre « d » signifiant « débrouille »), mais elle ne s'arrête pas là. Différents domaines s'apparentent à la philosophie du « faites-le vous-même », tels : [[Fichier:NYCR Barbot.jpg|vignette|Un [[Robot ménager|robot]] mixeur de [[cocktails]].]] * {{Refnec|participer et échanger ses connaissances, sa culture, son information, débattre et décider, par exemple sur une encyclopédie libre telle [[Wikipédia]]|date=mars 2024}} ; * la traduction et la diffusion d'un média numérique (seul ou à l'aide d'un [[fansub]]), tels les films ou séries d'animation (à l'aide de [[Logiciel libre|logiciels libres]] comme [[MKVToolNix]] ou {{langue|en|[[Subtitle Editor]]}}). Pour les livres, bandes dessinées et manga, il peut s'agir de [[scanlation]] ; * l'[[auto-édition]] de livres, magazines et [[Bande dessinée alternative|bandes dessinées alternatives]] ; * la [[musique libre]] ou de [[label indépendant]] ; * la musique électronique jouée à l'aide de {{langue|en|[[circuit bending]]}} ou de {{Lien|Atari Punk Console}} ; * la [[culture cassette]] et la copie « privée » ; * la création [[Artisanat|artisanale]], comme le [[tricot]], la [[couture]], la [[bijou]]terie, les book nook, la [[céramique]]{{etc.}} * le [[cosplay]], qui implique de confectionner son déguisement soi-même, sur mesure ; * conceptuellement, l'[[autoérotisme]] et la recherche par un sujet de plaisir sensuel ou sexuel solitaire, avec son propre corps ou intellect<ref>{{lien web |titre=159 - Masturbation : The Original DIY |url=https://www.spreaker.com/user/wwdwwdpodcast/159-masturbation-the-original-diy |site=Spreaker |consulté le=10-11-2023}}.</ref> ; * le design de partage<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Design de partage |url=https://www.lemonde.fr/m-design-deco/article/2015/07/02/design-de-partage_4668008_4497702.html |site=[[Le Monde]] |date=2015-07-02 |consulté le=2019-05-08}}.</ref> ; * le façonnage d'objets, les [[fab lab]]s ; * l'autoréparation : réparer soi-même des objets, des équipements, des appareils que l'on possède, dans le domaine de l'[[électroménager]] ou du mobilier notamment ; * les [[Système embarqué|systèmes embarqués]] d'objets interactifs ou automatiques, à l'aide de [[Composant électronique|composants électroniques]] [[Arduino]] ou [[Raspberry Pi]] et de [[matériel libre]] ; * les [[Jeu vidéo indépendant|jeux vidéo indépendants]] et les [[Mod (jeu vidéo)|mods]] ; * les [[Logiciel libre|logiciels libres]], ou le [[hack]] (par exemple les {{langue|en|[[Jerry Do-It-Together]]}}) ; * en [[biotechnologie]], la [[conception libre de médicaments]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Des traitements personnalisés |url=https://www.lemonde.fr/planete/article/2010/08/11/des-traitements-personnalises_1397863_3244.html |site=[[Le Monde]] |date=11 août 2010 |consulté le=7 janvier 2019}}.</ref> et la [[biologie participative]] ; * en comédie, le détournement [[situationniste]], ou toute [[parodie]] ; * le [[roller derby]] contemporain ; * les [[skatepark]]s construits par des [[skateboard]]ers ; * les activités créatrices pour enfants ; * l'[[autorégulation]], l'[[auto-organisation]], la [[démocratie directe]] ; * le recyclage consumériste, technologique ou culturel ; * et plus généralement, toute activité où l'on n'est pas seulement spectateur ou [[consommateur]]. {{clr}} == Engagement politique == Au-delà d'une simple volonté de récupération, pour certains le mouvement ''{{langue|en|Do It Yourself}}'' (il ne s'agit pas d'un mouvement constitué) se voit comme une autre voie politique en opposition au monde d'[[ultra-consommation]] dans lequel il baigne. Ses membres peuvent ainsi être liés à l'[[autogestion]], à l'[[anarchisme]], ou aux mouvements [[Squat (lieu)|squat]] et [[Idéologie punk#Anticonformisme|punk]]. Le besoin de créer, d'avoir une certaine indépendance par rapport à l'industrie et aux grands groupes commerciaux, de retrouver un savoir-faire abandonné, les pousse à trouver des solutions pour faire le maximum de choses par eux-mêmes, en opposition à la [[marchandisation]] dominante, tout en recherchant la gratuité ou les prix faibles. Les [[Survivalisme|survivalistes]] ainsi que les populations défavorisées du monde entier sont aussi adeptes du DIY, dont certains sont engagés politiquement et d'autres non. == Dans la culture punk == Le DIY comme sous-culture a sans doute commencé avec le [[mouvement punk]] des {{lnobr|années 1970}}<ref>{{Article |langue=en |auteur=Teal Triggs |titre=Scissors and Glue: Punk Fanzines and the Creation of a DIY Aesthetic |périodique=Oxford Journal of Design History |volume=19 |numéro=1 |date=03/2006 |url=http://jdh.oxfordjournals.org/cgi/content/abstract/19/1/69 |pages=69–83 }}.</ref>. Cependant, la débrouille, le bricolage, les activités pour enfants{{etc.}}, existaient avant le mouvement punk DIY. Dans la culture punk, l'éthique DIY est liée à la [[Idéologie punk|vision punk]] [[Consumérisme|anti-consumériste]] ; c'est un rejet de la nécessité d'acheter des objets ou d'utiliser des systèmes ou des procédés existants. C'est également une réaction à l'échec politique, économique et social des [[Trente Glorieuses]] qui n'ont pas tenu leurs promesses et laissé dans la précarité toute une partie de la population. Cette éthique a notamment été véhiculée par le slogan {{Citation étrangère|langue=en|DIY or Die}} (« Fais-le toi-même ou meurs ») qui exprime l'idée de s'en sortir par soi-même sans rien attendre d'autrui<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Eric Sadin|titre=L’Ère de l'individu tyran|passage=72-73|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Grasset|Grasset]]|date=2020|pages totales=348|isbn=978-2-246-82242-4}}.</ref>. En musique, les [[Punk rock|groupes punk]] émergents produisent souvent des spectacles dans les sous-sol des habitations, plutôt que sur des scènes traditionnelles, pour éviter le [[mécénat]] d'entreprise ou pour assurer la liberté de la performance. Partant, alors que de nombreuses salles ont tendance à fuir la [[musique expérimentale]], les maisons ou leurs caves sont souvent les seuls endroits où ces groupes peuvent jouer. L'[[Culture underground|{{langue|en|underground}}]] est alors réellement ''{{langue|en|underground}}'' (« souterrain »), et pourtant les salles de spectacle dans les caves gagnent en renommée dans les grandes villes. Les adhérents de l'éthique punk DIY peuvent également travailler collectivement. Par exemple, le CD {{langue|en|Present}} (une compagnie musicale de promotion de concert) de l'imprésario punk [[David Ferguson (musique)|David Ferguson]] permet une production de concerts DIY et l'octroi d'un studio d'enregistrement ainsi que l'accès à un réseau de maisons de disques<ref>{{Lien web |langue=en |url=http://www.sfgate.com/cgi-bin/article.cgi?f=/c/a/2004/09/26/PKGVR8RVV91.DTL |titre=Putting Punk in Place--Among the Classics |périodique={{langue|en|[[San Francisco Chronicle]]}}|date=26 septembre 2004}}.</ref>. L'éthique punk DIY s'applique également à la vie quotidienne, par exemple dans l'apprentissage de réparation de vélos plutôt que le recours à l'atelier, la couture (réparation/modification des vêtements plutôt que l'achat de nouveaux), la culture de jardins potagers, la récupération de produits réutilisables dans les poubelles. Certains enseignants ont recours à des techniques d'enseignement de bricolage, parfois appelé [[Edupunk]]. De ce fait, le mouvement DIY est une approche concrète et une mise en pratique de l'[[écologie]] et de l'[[anticapitalisme]], par l'anti-consumérisme. == Bijoux de fantaisie == Face à la grande différence entre la valeur marchande des matériaux utilisés et le prix de vente du bijou final, de nombreuses boutiques, notamment sur Internet, vendent aujourd'hui les éléments nécessaires à la fabrication maison de bijoux fantaisie. Leurs produits se résument de manière générale aux apprêts (fermoirs, estampes{{etc.}}), fils (en [[métal]] ou en [[laine]]) et différentes sortes de [[perle]]s en ([[Matière plastique|plastique]], [[pâte Fimo]], [[verre]], [[pierres semi-précieuses]]). Un grand nombre de blogs et tutoriels vidéos sont disponibles sur Internet, permettant ainsi aux novices de fabriquer eux-mêmes leur bijoux. Les clients des boutiques DIY sont en général motivés par la possibilité de création d'un bijou unique, mais aussi par la possibilité de concevoir des bijoux à partir d'éléments recyclés. L'intérêt économique entre également en compte. == Musique == Les groupes de [[musique]] DIY<ref group="Note">Mais aussi des [[Écrivain|auteurs]] de [[bande dessinée]], des [[cinéaste]]s, des [[Mise en scène|metteurs en scène]] de [[théâtre]], et autres artistes de la [[Underground (culture)|culture ''{{langue|en|underground}}'']].</ref> tentent de faire tout eux-mêmes, depuis la production de l'album jusqu'aux concerts, en passant par les actions de communication. Ce choix de production reflète avant tout une volonté de marquer son indépendance face aux grandes maisons et à l'industrie du disque en général : rendu possible par le développement de l'informatique grand public, ce type de production connaît un véritable essor ces dernières années, particulièrement dans la musique électronique{{référence souhaitée}}. En contrôlant l'intégralité de la chaîne de production et de distribution, ces groupes musicaux tentent d'inventer une nouvelle conception de la relation entre les artistes et le public, sans aucune forme d'intermédiaire. Plus qu'une simple forme de communication, le DIY permet un contrôle total sur la production finale qui n'est influencée par personne d'autre que les artistes eux-mêmes. Ceci peut aussi bien être analysé d'un point de vue positif, la production finale étant plus personnelle qu'une production industrielle, que négatif, cette production étant par nature même une production non-professionnelle, terme ayant tendance à avoir une connotation négative. Cette opposition « DIY ''vs'' industrie » suscite d'ailleurs de vifs débats entre les deux camps : les [[Major (industrie musicale)|major]]s ne cessent d'assurer que les [[Label discographique|maisons de disques]] ont un rôle déterminant à jouer dans la production de musique enregistrée<ref>Guillaume Champeau, [http://www.numerama.com/f/121700-t-pascal-negre-defend-les-maisons-de-disques-contre-l39autoproduction.html Pascal Nègre défend les maisons de disques contre l'autoproduction], ''[[Numerama]]'', {{date-|17 septembre 2012}}.</ref>, quand certains artistes très en vue défendent le modèle d'auto-production ([[Radiohead]], [[Trent Reznor]] et [[Bérurier Noir]], par exemple). De nombreux termes sont utilisés pour qualifier les groupes de musique DIY (autoproduction, ''{{lien|direct-to-fan}}''…) et l'on retrouve cette opposition avec le mode de production industriel dans les termes de « [[musique indépendante]] », « [[musique libre]] », ou encore « artisanat musical »<ref>{{Lien web |url=http://www.breakfastatyourplace.fr/fr/infos.php |titre=Infos |site={{langue|en|Breakfast at Your Place}} |consulté le=7 janvier 2019}}, site d'un groupe d'{{Citation|artisanat musical}}.</ref>. == Design == En 1974, Enzo Mari présente sa ''{{langue|it|Proposta per autoprogettazione}}'' à la {{langue|it|Galleria Milano}}. Le designer fournit des plans permettant au consommateur de fabriquer du mobilier à partir de matériaux courants, principalement des planches, à assembler selon un petit guide disponible à la demande. Derrière son projet, une démarche artistique engagée et généreuse : proposer une nouvelle relation entre le créateur et l’acheteur<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Irene |nom1=Maldini |institution={{Lien|langue=es|trad=Escuela Universitaria Centro de Diseño}}, [[Université de la République]] (Uruguay) / [[Université libre d'Amsterdam]] (Pays Bas) |titre=From ‘Do it yourself’ to ‘Open design’: users' involvement and democratization |volume=1 |numéro=1 |périodique=8th Conference of the International Committee for Design History & Design Studies |numéro dans collection=1 |date=02/2014 |pages=419-422 |doi=10.5151/design-icdhs-080 |lire en ligne=http://pdf.blucher.com.br.s3-sa-east-1.amazonaws.com/designproceedings/icdhs/icdhs-080.pdf |présentation en ligne=https://www.proceedings.blucher.com.br/article-details/from-do-it-yourself-to-open-design-users-involvement-and-democratization-8623 |format=pdf |consulté le=2019-05-09 |site={{langue|en|Blucher Design Proceedings}} }}.</ref>. Enzo Mari a à l’esprit la démocratisation de la création et affirme : {{citation|J’ai pensé que si les gens étaient encouragés à construire de leurs mains une table, ils étaient à même de comprendre la pensée cachée derrière celle-ci}}<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur1=Michel de Certeau |titre=Composer avec les objets et les matériaux du quotidien |url=https://www.legrandappartement.com/composer-objets-materiaux-quotidien/ |site=Le Grand appartement |consulté le=2019-05-09}}.</ref>. Les mouvements que sont le ''{{langue|en|Do It Yourself}}'', l'[[Surcyclage|''{{langue|en|upcycling}}'']] et le design de partage puisent largement dans son travail. Composer avec des éléments manufacturés, s’inspirer des objets du quotidien et les détourner, offrir à un large public les ressources pour fabriquer du mobilier de qualité, sont autant d’initiatives qui s’inscrivent dans sa démarche. Aujourd'hui, cette pratique de partage devient plus courante, favorisée par Internet, mais aussi par l'édition classique. Le projet « Bricoler chic et design », lancé par Le Grand appartement dans la continuité du livre ''Lumière !''<ref>{{Ouvrage |titre=Lumière ! 16 luminaires design à réaliser soi-même |éditeur=Pyramyd |année=2016 |auteur=collectif Le Grand appartement, avec Céline Wright, Kueng Caputo, Alexandre d'Orsetti, Benjamin Faure et K-O-N-T-O studio |présentation en ligne=https://www.legrandappartement.com/objets] |consulté le=09/05/2019}}.</ref> en est le prolongement dans le domaine du design de luminaire. == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe=Note}} === Références === {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets | wiktionary=DIY | wikibooks=DIY}} {{catégorie principale}} === Bibliographie === * ''{{langue|en|do it yourself}} ! Autodétermination et culture punk'', de Fabien Hein, [[Le Passager clandestin (édition)]], 2012. * ''{{langue|en|Books}} et fanzines, {{langue|en|do it yourself}} !'', Eyrolles {{ISBN|978-2-212-12543-6}}. * ''{{langue|en|Do it yourself}}, techniques et philosophie'', site du Groupe [[Anarchiste]] Autonome Non Fides, {{date-|avril 2013}} ([http://www.non-fides.fr/IMG/pdf/DIY.pdf lire en ligne] {{pdf}}). * {{en}} {{langue|en|Brass, Elaine and Sophie Poklewski Koziell with Denise Searle (editor), Gathering Force: DIY culture - radical action for those tired of waiting, London: Big Issue.}}, 1997 {{ISBN|1-899419-01-2}}. * {{en}} McKay, George. {{langue|en|Senseless acts of beauty: cultures of resistance since the Sixties, London: Verso}}, 1996 {{ISBN|1-85984-028-0}}. * {{en}} {{langue|en|DiY culture: party & protest in Nineties Britain, London; New York: Verso}}, 1998 {{ISBN|1-85984-260-7}}. * {{en}} St John, Graham, {{langue|en|FreeNRG: Notes From the Edge of the Dancefloor, Altona: Commonground}} {{ISBN|1-86335-084-5}}. * {{en}} {{Lien|Derek Wall}}, {{langue|en|Earth First and the Anti-Roads Movement: Radical Environmentalism and Comparative Social Movements}}, London: [[Routledge]], 1999 {{ISBN|0-415-19064-9}}. === Articles connexes === {{début de colonnes|taille=20}} * [[Bricolage]] * {{langue|en|[[Low-tech]]}} * {{langue|en|[[Culture maker]]}} * [[Jugaad]] * [[Contre-culture]] * [[Empowerment|Capacitation]] * [[Edupunk]] * [[Apprentissage en ligne]] * [[Anticonsommation]] * [[Autodidacte]] * {{langue|en|[[Circuit bending]]}} * [[Cosmétique]]s faits maison * [[Hack]] * [[Hacker (sous-culture)|Hacker]] * [[Loisir créatif]] * [[Makerspace]] * [[Mouvement autonome]] * [[Urbanisme DIY]] {{fin de colonnes}} === Liens externes === {{Liens}} {{Palette|Genres de punk rock}} {{Portail|loisirs et divertissements|bâtiment et travaux publics|anarchisme|punk}} [[Catégorie:Do it yourself|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Dubplate
Dubplate
{{À sourcer|date=février 2024}} [[Fichier:Disco de acetato (lado sano).jpg|vignette|Disque en [[acétate]].]] Un '''dubplate''' désigne un [[disque microsillon]] en [[acétate]] très fragile gravé en un seul exemplaire, créé à l'origine pour faire les 2 moules matricielles du futur disque, ceux des faces A et B, qui permettront de presser des disques vinyles par la suite. == Étymologie == Selon David Toop, le {{citation|[[dub]]}} de {{citation|dubplate}} est une allusion à l'usage du dubplate dans le ''{{lang|en|dubbing}}'' ou ''{{lang|en|doubling}}'', la version originale d'un morceau musical<ref>{{ouvrage|langue=en|nom=Toop|prénom=David|titre=Ocean of Sound|année=1995 |page=117| éditeur=Serpent's Tail}}.</ref>. == Histoire == === Apparition === À l'origine, à la fin des années [[1950]], la dubplate désigne un disque promotionnel que les producteurs envoient aux ''{{lang|en|sound systems}}'' pour mesurer leur popularité avant un éventuel pressage en 45 tours. Si la réaction du public est bonne, le morceau est ensuite normalement pressé. Alors que l'industrie musicale [[Jamaïque|jamaïcaine]] est balbutiante, presser un 45 tours qui ne rencontrerait aucun succès est un risque énorme que les producteurs cherchent à minimiser en ayant recours aux dubplates. Mais l'engouement immédiat des Jamaïcains pour leur musique locale induit un développement rapide de l'industrie musicale jamaïcaine et le risque d'échec étant nettement réduit, on presse désormais directement les 45 tours sans passer par le stade des dubplates. === Innovation et exclusivité === Les dubplates ne disparaissent pas pour autant et deviennent même un instrument majeur dans l'évolution de la musique jamaïcaine. Pour les producteurs, ils permettent de prendre la température des ''{{lang|en|sounds}}'' et d'observer presque instantanément la réaction du public aux dernières innovations qu'ils apportent. Si cette réaction est bonne, les producteurs sont confirmés dans l'orientation musicale qu'ils ont prise. Pour les ''{{lang|en|sound systems}}'' et leurs propriétaires, le dubplate est un moyen de se distinguer de leurs concurrents de par son caractère exclusif : on se rend chez Downbeat (''{{lang|en|sound systems}}'' de [[Studio One]]) plutôt que chez un autre car lui seul peut passer avant tout le monde les derniers morceaux en version dubplate des [[The Heptones|Heptones]] ou des [[The Wailers|Wailers]]. Un accord implicite se noue entre labels et producteurs : les dubplates servent à faire la promotion de morceaux avant leur sortie et de tester des innovations avant que le processus ne soit tout à fait enclenché, et à attirer le plus de monde possible dans un ''{{lang|en|sound system}}''. === Naissance de la dub === C'est d'ailleurs au cours de la gravure d'un dubplate que le [[dub]] est créé en [[1967]] : l'opérateur oublie de connecter la piste vocale et seule la rythmique nue est gravée. Mais la réaction du public face à ce qui n'est finalement qu'une version accidentellement instrumentale est telle qu'elle convainc les producteurs de généraliser les versions instrumentales, qui servent ensuite à combler les faces B de 45 tours, puis, avec l'inventivité de [[Lee Scratch Perry|Lee Perry]] ou [[King Tubby]] (dont les premières expérimentations surviennent en gravant des dubplates à la fin des années [[1960]]), se retrouvent bardées d'effets sonores pour devenir le dub que l'on connaît depuis les années [[1970]]. === Du dubplate au ''{{lang|en|special}}'' === Au début des années [[1980]], apparaît la mode non-démentie jusqu'à des ''{{lang|en|specials}}'' (voir définition). Le ''{{lang|en|special}}'' n'a plus le caractère de disque promotionnel du dubplate initial. En revanche, il va encore plus loin dans le principe de l'exclusivité, puisque désormais, le morceau est enregistré directement et exclusivement pour le ''{{lang|en|sound system}}'', sans intervention du producteur. Un artiste y parodie voire y plagie donc un de ses tubes en forme d'hommage plus ou moins glorificateur et guerrier à un ''{{lang|en|sound system}}'' (les dubplates peuvent également consister en un pot-pourri par l'artiste de ses tubes). Dans les dubplates qu'il signe, le chanteur [[Johnny Osbourne]] transforme ainsi généralement son ''{{lang|en|I Don't Want No Ice-Cream Love 'cause it's too Cold for Me}}'' en ''{{lang|en|I Don't Want No Ice-Cream Sound 'cause it's Too Soft for Me}}''. Ce qui compte, ce n'est pas la qualité du son ni la performance artistique : les ''{{lang|en|sound systems}}'' n'ont pas les moyens d'enregistrement des grands labels et les ''{{lang|en|specials}}'' sont enregistrés à la va-vite. Ce n'est même pas la nouveauté puisque l'artiste ne crée pas des paroles totalement nouvelles ni une nouvelle mélodie et les dubplates sont d'ailleurs plus souvent réalisés sur des riddims classiques déjà éprouvés et connus de tous, que sur la rythmique originale du morceau (sauf si celle-ci est un classique). Par ailleurs, il faut rendre immédiatement identifiable le dubplate : par l'utilisation d'un [[riddim]] classique et la parodie d'un morceau déjà existant, le public saisit instantanément le caractère exclusif du dubplate. D'autant plus que celui-ci comprend généralement le nom du ''{{lang|en|sound}}'' voire de ses membres. Cette dernière pratique s'est estompée depuis que les résidents des ''{{lang|en|sound systems}}'' ont pris l'habitude de quitter leur ''{{lang|en|sound}}'' pour être {{citation|transféré}} dans un autre ou pour fonder le leur : après leur départ, le ''{{lang|en|sound}}'' ne peut plus passer un dubplate dans lequel est cité le nom d'un ex-membre désormais concurrent. Plus l'artiste est coté, plus le dubplate a de la valeur (valeur décuplée si l'artiste est décédé ou {{citation|retraité}}). Des rumeurs de ''{{lang|en|specials}}'' de [[Bob Marley]] ont fréquemment circulé dans le milieu reggae, mais leur existence paraît assez improbable vu que la mode des ''{{lang|en|specials}}'' est postérieure à la mort du chanteur. Les ''{{lang|en|specials}}'' sont principalement utilisés lors de clashs (joutes par vinyles interposés) entre différents ''{{lang|en|sound system}}s''. Les grands ''{{lang|en|sound systems}}'' réalisent d'ailleurs parfois des ''{{lang|en|specials}}'' exclusivement destinés à un clash précis dans lesquels le nom du ''{{lang|en|sound}}'' concurrent est mentionné et discrédité (on parle de {{citation|nominatifs}}). === Période contemporaine === On assimile le dubplate au ''{{lang|en|special}}'' à une production musicale exclusive pour un ''{{lang|en|[[sound system]]}}'' ou un [[Deejay (Jamaïque)|deejay]] et sur lequel un artiste ([[chanteur]] ou deejay) modifie les paroles d'une de ses compositions pour en faire un hommage au ''{{lang|en|sound system}}'' qui le lui a commandé (on parle aussi de VIP mix, spécialement dans la musique électronique des [[années 2000]]). == Caractéristiques == Le format du dubplate (33-45 tours) dépend de la production prévue. Pourtant, il n'a pas juste été utilisé pour créer des disques vinyles, différents [[label discographique|labels]] en produisaient pour les distribuer aux radios et aux ''{{lang|en|[[sound system]]s}}'' afin d'évaluer les réactions du public en vue d'une production commerciale ultérieure. Ce procédé promotionnel a encore lieu de nos jours bien que les formats numériques aient remplacé les formats analogiques. Le dubplate est également utilisé par les ''{{lang|en|sound systems}}'' et les [[deejay (Jamaïque)|deejays]] pour créer des productions musicales ou des remixes qui leur sont propres afin de développer leurs identités musicales et d'accroitre leurs notoriétés via une promotion musicale de qualité. Comme les radios, les ''{{lang|en|sound systems}}'' et DJ de nos jours pressent rarement leurs dubplates sur acétate, préférant le format numérique plus pratique d'utilisation. == Notes et références == {{Références}} {{Palette|Reggae}} {{Portail|Reggae}} [[Catégorie:Dub]] [[Catégorie:Lexique du reggae]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Duke%20Reid
Duke Reid
{{Voir homonymes|Reid}} {{Infobox Musique (artiste) | charte = arrière scène | nom = Duke Reid | image = | légende = | nom alias = | nom de naissance = Arthur Duke Reid | date de naissance = {{date|21|7|1915|en musique}} | lieu de naissance = [[Paroisse de Portland]] ([[Jamaïque]]) | date de décès = {{date|1|1|1975|en musique}} | lieu de décès = | profession = [[Producteur de musique|Producteur]], [[Disc jockey|DJ]] | genre = [[Calypso (musique)|Calypso]], [[jump blues]], [[reggae]], [[ska]] | instrument = | années actives = | site web = http://www.dukereid.com/ }} '''Arthur ''Duke'' Reid''', surnommé '''''Trojan''''', né en [[1915]] dans la [[Paroisse de Portland]] ([[Jamaïque]]) et mort en [[1975]], est un producteur de musique [[Jamaïque|jamaïcain]]. D'abord propriétaire du plus populaire [[sound system]] de [[Kingston (Jamaïque)|Kingston]], le ''Trojan'' (en [[1956]], [[1957]] et [[1958]], il est même sacré roi du sound & blues par le public), il monte un studio d'enregistrement à l'étage de son magasin de vins et spiritueux en [[1965]], puis fonde les labels [[Treasure Isle]] et [[Trojan Records|Trojan]]. Il était aussi le rival historique de [[Coxsone]]. == Biographie == Duke Reid va participer activement à l’émancipation et au développement de la musique [[yardie]]. Tout d’abord amateur de [[Calypso (musique)|Calypso]], [[rhythm and blues]], et de [[jump blues]], il se tourne ensuite vers le [[ska]] et le [[reggae]]. Au début des années 1950, il devient [[Disc jockey|DJ]] pour une radio locale, et anime un programme qu’il nomme « Treasure Island Time » du nom d’un magasin d’alcool acheté avec sa femme : « Treasure Isle Liquor store ». Il lance aussi une affaire de ''sound system'' mobile, en déplaçant son matériel et ses disques à l'aide d'un pick-up « Trojan », d'où lui vient son surnom. Il est aussi et surtout, un des premiers opérateurs de ''[[sound system]]'' de l’île, avec Tom the great Sebastian et [[Coxsone]] Dodd. Les ''sound systems'', ou « maison de la joie » comme on les surnomme en Jamaïque, sont des espèces de discothèques mobiles, composées d’une quarantaine d’amplis environ, et qui représentent pour le peuple jamaïcain le principal moyen d’accès à la musique. Bien que ceux-ci soient peu nombreux, la compétition entre les ''sounds systems'' fait rage, ils s’affrontent sur les « longs » (pelouses) et c’est alors l’originalité du son et le talent des DJ qui font la différence. Le Duke se démarque notamment par ses performances scéniques souvent spectaculaires, la qualité de ses riddims et de ses Dj : Cuttins et Cliffie. Ce qui ne l’empêche pas à l’occasion d’utiliser la violence pour briser les oppositions. Ancien policier, il inspire le respect de tous, d'autant plus qu'il ne sort jamais sans une arme et une ceinture de munitions, voire une grenade ou une machette en tant qu'accessoires. De plus, il emploie des vieilles connaissances et des voyous (« dancehall crashers ») pour saboter le matériel des ''sounds systems'' concurrents et provoquer des bagarres chez eux, dans le but d'attirer des danseurs par la bonne ambiance de son sound. Duke Reid est en quelque sorte le précurseur d'un comportement « gangsta » dans la musique jamaïcaine. Sa rivalité avec Coxsone augmentant, il multiplia ses voyages aux [[États-Unis]] pour dénicher d'obscurs vinyles R&B ou des pistes instrumentales de [[saxophone]]. L'exclusivité devenant un critère de plus en plus important pour garantir le succès d'un sound system, Reid et Coxsone rayaient les noms des artistes et des labels sur leurs disques, et les renommaient pour protéger leurs vraies identités. Une anecdote célèbre est que Reid s'est risqué à passer une chanson portant la signature de Coxsone, ce qui entama un « battle » entre Duke Reid et un Coxsone choqué et consterné. Reid était souvent accusé de tactiques peu scrupuleuses à cause, entre autres, de son recours aux « dancehall crashers », des voyous dont le rôle consistait à saboter le matériel hi-fi des sound-systems rivaux et de provoquer des bagarres<ref>Jérémie Kroubo Dagnini: "Les origines du reggae" (éditions l'Harmattan 2010, {{p.|108}})</ref>. Il remporta le ''Jamaica's top sound-system battle'' trois années consécutives, de 1956 à 1958. Fin des années 1950, il produit du Calypso sur son label « Trojan » ; en 1959, il construit son propre studio d'enregistrement, qu'il baptise logiquement [[Treasure Isle]] et forme un groupe de studio, le ''Duke Reid Band'', auquel participent ponctuellement [[Rico Rodriguez]], [[Don Drummond]], [[Roland Alphonso]], [[Johnny "Dizzy" Moore|Johnny Moore]] et [[Ernest Ranglin]]. Il enregistre un grand nombre de chansons destinées à déchainer les foules lors des soirées organisées à l'aide de son Sound System<ref>Jérémie Kroubo Dagnini, ''Les origines du reggae'' (L'Harmattan 2010. {{p.|113}})</ref>. Après quelques mois et devant la demande du public Duke Reid commence à commercialiser certains morceaux en les pressant au format 45 tours en petite quantité (500 exemplaires environ). Devant le succès populaire, Duke Reid se lance dans le commerce de l'édition de disques. De 1962 à 1965, les labels de Reid - Treasure Isle en premier - sortent de nombreux hits ska des [[Skatalites]], [[Stranger Cole]], [[the Techniques]], [[Justin Hinds|Justin Hinds & the Dominoes]]... Cependant, c'est avec l'arrivée en 1966 d'[[Alton Ellis]] et du rocksteady, plus lent que le ska, que Duke Reid devance Studio One et Coxsone dans la course à la renommée. L'apogée du rocksteady (1966-1968) fut très fertile pour les productions de Reid, avec Alton Ellis, [[Phyllis Dillon]], the Melodians, [[the Paragons]], [[the Ethiopians]], the Jamaicans et bien d'autres. La plupart d'entre eux étaient entourés du nouveau ''house band'' de Reid, [[Tommy McCook]] & the Supersonics, menés par l'ancien saxophoniste des Skatalites. Dans une interview pour Kool 97 FM, Jackie Jackson avec [[Paul Douglas (musicien)|Paul Douglas]] et Radcliffe "Dougie" Bryan ont été interrogés sur les nombreux enregistrements qu'ils ont fait ensemble comme la section rythmique pour [[Treasure Isle]] Records. Ils ont été interviewés sur leur travail avec Sonia Pottinger et Duke Reid<ref>Mikey T interview with Jackie Jackson, Paul Douglas, and Radcliffe "Dougie" Bryan. Kool 97 FM. kool97fm.com. November 27, 2016. <http://www.kool97fm.com [archive]> Consulté le 27 novembre 2016.</ref>. Avec la fin du ''rocksteady'' et l'avènement du ''roots reggae'' à tendance [[Mouvement rastafari|rasta]], Reid se trouva face à un dilemme, cette nouvelle musique n'étant pas de son goût, particulièrement les paroles relatant des revendications sociales. Cette position fit petit à petit de lui un personnage de la « vieille garde », passé de mode. Bien qu'ayant été un des plus grands producteurs [[jamaïque|jamaïcains]], il n'hésitait pas à refuser d'enregistrer des chansons [[Mouvement rastafari|rastas]], en répliquant « je suis moi-même [[Babylone]], j'ai été flic, c'est de moi que tu parles, pas de rasta-song ici ». Heureusement, il y avait une autre mode à l'époque qui fleurissait dans les ''dancehalls'' : les DJ commençaient à insérer leurs propres rythmes, jouant avec les rimes, et commençaient véritablement à « chatter » et à « toaster » sur des mélodies populaires. Le leader des Paragons, [[John Holt]], présenta le pionnier du genre, [[U Roy]] à Duke Reid en 1970, qui décida très vite de l'enregistrer, et insiste sur l'idée de rajouter simplement des voix sur les enregistrements ''Treasure Isle'' existants. Les résultats ont été époustouflants de popularité. Quatre singles de U Roy sont apparus dans le Top5 jamaicain d'un seul coup. Reid continue d'enregistrer U Roy jusqu'au début des années 1970, et sortit également des disques d'autres jeunes DJs, comme [[Dennis Alcapone]]. Il tombe gravement malade en 1974, et finit par s’éteindre en 1975 à l’âge de 60 ans. Les collections, productions estampillées [[Trojan Records|Trojan]], Treasure Isle, etc. forment une œuvre tout simplement faramineuse. == Notes et références == {{Références}} == Liens externes == {{liens}} * [http://www.roots-archives.com/artist/559 Liste des productions de Duke Reid] sur [[Roots-Archives]] {{Portail|Reggae|Jamaïque}} {{DEFAULTSORT:Reid, Duke}} [[Catégorie:Producteur jamaïcain de reggae]] [[Catégorie:Naissance en juillet 1915]] [[Catégorie:Décès en janvier 1975]] [[Catégorie:Décès à 59 ans]] [[Catégorie:Artiste de Trojan Records]] [[Catégorie:Naissance dans la paroisse de Portland]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Don%20Drummond
Don Drummond
{{voir homonymes|Drummond}} {{Infobox Biographie2 |image= |légende= }} '''Don Drummond''' est né le {{Date|12|mars|1934}}<ref>{{lien web|url=https://skabook.com/2016/03/12/happy-birthday-don-drummond/| nom=Augustyn |prénom=Heather |titre=Happy 82nd Birthday Don Drummond |site=skabook.com |date=2016-03-12 |consulté le=2023-12-15}}</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|nom=Augustyn|prénom=Heather|titre=Don Drummond: The Genius and Tragedy of the World's Greatest Trombonist|année=2013|éditeur=McFarland|lieu=Jefferson, NC|isbn=978-0-7864-7547-6}}</ref> à [[Kingston (Jamaïque)|Kingston]], [[Jamaïque]], dans le quartier de [[Trenchtown]]. Il est mort le {{date|6 mai 1969}} à Kingston. C'est un [[Trombone (instrument)|tromboniste]] et compositeur [[Jamaïque|jamaïcain]] issu du [[jazz]], il restera une des plus grandes légendes du [[ska]] et de la musique jamaïcaine pour son œuvre individuelle ainsi que pour sa carrière au sein des [[The Skatalites|Skatalites]], groupe mythique formé en [[1963]]. == Biographie == Don Drummond était parmi les figures les plus représentatives du ska et un des membres fondateurs des Skatalites. Il fut le compositeur le plus prolifique dans son genre, avec près de 300 titres sous son nom. Même avant la naissance du ska, Drummond était déjà considéré comme une légende jamaïcaine pour ses prouesses en jazz et en tant que professeur des jeunes orphelins de l'[[Alpha Boys School]] de [[Kingston (Jamaïque)|Kingston]]. C'est d'abord en tant qu'élève qu'il fréquente cet établissement sous la direction de Rupert Anderson. La tradition veut que les anciens pensionnaires deviennent par la suite professeurs. Il enseigne alors à [[Rico Rodriguez]], Vernon Muller, [[Joe Harriott]] et [[Vin Gordon|Vincent Gordon]]. Don Drummond intègre par la suite les orchestres locaux tel que le Colony Club Orchestra d'Eric Dean ou le Tony Brown Orchestra. Aimant le jazz, il forme un groupe, le Don Drummond Four et est élu meilleur tromboniste de l'année 1954. [[Coxsone|Clement Dodd]] le repère lors d'un de ses shows et l'embauche dans ses groupes de studio (les Blues Blasters, The City Slickers ou le Studio One Orchestra), où officient plusieurs futurs Skatalites. Sa carrière de studio commence en 1956, il a principalement enregistré des ''specials'' (enregistrements originaux et exclusivement pour [[sound system]]). En 1959, cependant, ces specials ont commencé à être commercialisées pour la Jamaïque puis l'[[Angleterre]]. Drummond enregistre également pour les producteurs [[Leslie Kong]] (''Spitfire''), [[Vincent Chin]] (''Don't Bury Me'', ''Dandy Don D.''), [[Prince Buster]] (''That Man Is Back'', ''Dewdrops'', ''Corner Stone''), [[Justin Yap]] (''Ringo'', ''Confucious'', ''Ska-Ra-Van'') et [[Duke Reid]] (''Eastern Standart Time'', ''Occupation'', ''Let Georges Do It''). Ses premières influences viennent de grands jazzmen américains tels [[Jay Jay Johnson]] ou [[Kai Winding]]. Le génie de Don Drummond n'est pas venu sans prix, il fut un homme notoirement excentrique qui a souffert de [[schizophrénie]], son comportement erratique lui ayant valu le surnom de "Don Cosmic" de la part de Dodd. Il était fréquent que lors de concerts, il s'arrête de jouer et reste immobile sur la scène devant un public remuant. Il est l'un des premiers musiciens [[Mouvement rastafari|rasta]] et fréquente les [[groundation]]s de [[Count Ossie]]. Ses titres ''King Solomon'', ''African Beat'', ''Mesopotamia'' ou ''Addis Ababa'' rendent hommage à l'Afrique et quant à ''Marcus Junior'' et ''Garvey Burial'', dédiés à [[Marcus Garvey]], ils témoignent de ses convictions et de sa foi. Drummond est devenu par la suite un des chefs créateurs et spirituels des Skatalites. En 1964, le Ska inonde les ondes hertziennes jamaïcaines tout au long de l'année, et il participe à des dizaines de séances d'enregistrement. Les Skatalites accompagneront les stars jamaïcaines de l'époque tel que [[Joe Higgs]] ou [[Jackie Opel]] mais également une nouvelle génération où l'on retrouve [[Delroy Wilson]], [[The Wailers]], [[Lee Perry|Lee 'Scratch' Perry]] et [[Ken Boothe]]. ''Man in the Street'', composition de Drummond, rentre dans le Top 10 au Royaume-Uni en 1964, et un an après, son adaptation du thème du film "Guns of Navarone" réussit le même exploit en [[Angleterre]]. Le nouvel an 1965, il se rend au commissariat pour le [[meurtre]] de sa femme, une danseuse nommée Anita 'Margarita' Mahfood (que l'on peut entendre sur le titre ''Woman A Come''), poignardée. Son corps a été trouvé dans sa maison, la victime avait de multiples blessures causées par des coups violents. Drummond a été considéré comme non-responsable de ses actes par le tribunal et interné au Bellevue Hospital. Il meurt le {{date|6|mai|1969}} à l'âge de 35 ans. Sa mort a suscité d'étranges rumeurs (notamment une vengeance de la famille de sa concubine ou un suicide), la version officielle étant une mort naturelle. Heather Augustyn, auteur d'une biographie exhaustive de Don Drummond parue à l'été 2013, affirme avoir la preuve que la mort de Don Drummond fut causée par les médicaments administrés à l'hôpital de Bellevue et qu'il était impossible que la famille d'Anita Mahfood ait été derrière un meurtre de vengeance<ref>{{lien web |langue=en |titre=Don Drummond Biography - Interview with Author Heather Augustyn - REGGAE STEADY SKA |url=http://reggae-steady-ska.com/interview-with-heather-augustyn/ |site=REGGAE STEADY SKA |date=13-09-2013 |consulté le=24-10-2020}}.</ref>. == Notes et références == <references /> == Liens externes == * {{Autorité}} * {{en}} [http://www.studiowon.com/studiowon/don_drummond.htm Une biographie] {{Portail|Jazz|Reggae|Jamaïque}} {{DEFAULTSORT:Drummond, Don}} [[Catégorie:Tromboniste de jazz]] [[Catégorie:Compositeur jamaïcain]] [[Catégorie:Musicien jamaïcain de reggae]] [[Catégorie:Musicien de ska]] [[Catégorie:Meurtrier supposé]] [[Catégorie:Naissance en mars 1934]] [[Catégorie:Naissance à Kingston (Jamaïque)]] [[Catégorie:Décès en mai 1969]] [[Catégorie:Décès à 35 ans]] [[Catégorie:Tromboniste jamaïcain]] [[Catégorie:Artiste de Trojan Records]] [[Catégorie:Artiste d'Island Records]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Doctrine
Doctrine
{{Autre4|la notion philosophique||Doctrine (site web)|Doctrine (ORM)}} {{Ébauche|Philosophie|Droit}} Une '''doctrine'''<ref>mot attesté en [[1160]], du [[latin]] ''doctrina'', « enseignement », « théorie », « méthode », « doctrine »</ref> est un ensemble global de conceptions d'ordre théorique enseignées comme vraies par un auteur ou un groupe d'auteurs. Les doctrines peuvent être considérées quelquefois comme fallacieuses, sophistiques, et ou [[dogmatique]]s, de par leur origine [[religion|religieuse]] ou [[Mythologie|mythologique]]. Elle a une dimension [[Idéologie|idéologique]] et elle peut être d'ordre [[politique]], [[juridique]], [[sciences économiques|économique]], [[religion|religieuse]], [[Philosophie|philosophique]], [[science|scientifique]], [[sciences sociales|sociale]], [[militaire]]{{etc}} Dans le domaine militaire, politique, [[diplomatie|diplomatique]], et du [[management]], on appelle par extension '''doctrine''' les principes de base sur lesquels s'appuient une [[stratégie]] et des plans d'actions. == Géopolitique == {{Article connexe|Liste des doctrines géopolitiques}} {{...}} == Droit == {{Article détaillé|Doctrine (droit)}} {{...}} === Doctrine du droit français === {{Article détaillé|Doctrine juridique française}} {{...}} == Économie == {{Article détaillé|Doctrine (économie)}} {{...}} En matière économique, les doctrines peuvent se manifester dans différentes [[théories économiques]], ou en [[intelligence économique]]. === Doctrine économique islamique === {{Article détaillé|Doctrine économique islamique}} {{...}} == Religion == Des exemples de doctrines religieuses incluent : === Christianisme === {{...}} * Dans la [[théologie chrétienne]] : ** Voir la [[:Catégorie:Doctrine chrétienne]] ** Dans l’Église catholique, la [[Congrégation pour la doctrine de la foi]] a pour mission de « promouvoir et de protéger la doctrine et les mœurs conformes à la foi dans tout le monde catholique » === Bouddhisme === {{...}} * Les [[quatre nobles vérités]] comprennent les doctrines du [[bouddhisme]] == Art == {{...}} La doctrine académique est un ensemble de règles artistiques énoncées par les [[Académie (Beaux-Arts)|académies des beaux-arts]] apparues au milieu du {{s|XVII}} permettant d'atteindre la beauté. En France, sous l'action de [[Charles Le Brun]], l'[[Académie royale de peinture et de sculpture]] édictait les canons de l'art en affirmant que les chefs-d'œuvre de l'antiquité devaient servir de référence<ref>{{chapitre | auteur=[[Louis Hautecœur]] | titre chapitre=Le règne de l'académisme | titre ouvrage=Rome et la Renaissance de l'Antiquité à la fin du {{XVIIIe}} siècle | éditeur=Fontemoing et Cie éditeurs | lieu=Paris | date=1912 | collection=Bibliothèque des Écoles françaises d'Athènes et de Rome {{n°|105}} | pages=VIII-316 p. | passage=21-55 | lire en ligne=https://archive.org/details/bibliothquedes105ecoluoft/page/20/mode/2up }}</ref>. == Ésotérisme == === ''La Doctrine secrète'' === {{Article détaillé|La Doctrine secrète}} {{...}} === La doctrine spirite === {{Article détaillé|Spiritisme (Allan Kardec)}} {{...}} == Domaine militaire == {{Article détaillé|Doctrine militaire}} {{...}} == Police == {{Article détaillé|Doctrine policière}} {{...}} ou ''doctrine d'action policière''. == Conservation et restauration du patrimoine == {{Article détaillé|Doctrines et techniques de conservation - restauration}} {{...}} == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == * [[Théorie]] * [[Paradigme]] * [[Doxa]] {{Portail|philosophie}} [[Catégorie:Concept philosophique]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Dennis%20Tito
Dennis Tito
{{Infobox Spationaute | nom = Dennis Tito | image = Dennis Tito.jpg | légende = | nationalité = {{Drapeau2|États-Unis|domaine=nationalité}} | date de naissance = {{Date|8|août|1940|âge=oui}} | lieu de naissance = [[Queens]] ([[New York]], [[États-Unis]]) | date de décès = | lieu de décès = | formation = | occupation précédente = | occupation actuelle = | temps = 7 j 22 h 4 min | mission = [[Soyouz TM-32]]<br>[[Soyouz TM-31]] | insigne = [[Image:Soyuz TM-32 patch.png|30px]] [[File:Soyuz TM-31 patch.png|30px]] }} '''Dennis Tito''' est un [[Personnalité du monde des affaires|homme d'affaires]] [[californie]]n d'origine [[Italien|italienne]] et un [[millionnaire]] [[États-Unis|américain]], né le {{Date|8|août|1940}} à [[New York]], connu pour avoir été le premier « [[Tourisme spatial|touriste de l'espace]] » en 2001<ref>{{Article|langue=fr-FR|titre=Dennis Tito, premier touriste spatial et millionnaire ordinaire|périodique=Le Monde.fr|date=06.04.2007|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/planete/article/2007/04/06/dennis-tito-premier-touriste-spatial-et-millionnaire-ordinaire_892970_3244.html|consulté le=2018-10-01}}</ref>. == Biographie == C'est à l'âge de 17 ans que sa passion pour le cosmos est née, avec l'envoi du satellite [[Spoutnik]] dans l'espace, en 1957<ref>{{Article|langue=fr-FR|titre=Dennis Tito, premier touriste de l'espace|périodique=L'Obs|date=18/12/2009|lire en ligne=https://www.nouvelobs.com/monde/20091216.OBS0920/dennis-tito-premier-touriste-de-l-espace.html|consulté le=2018-10-01}}</ref>. Il a ensuite travaillé pour la [[NASA]] au calcul des trajectoires. Il s'est finalement tourné vers les affaires : il a fondé son entreprise de conseil en technologies en 1972, et est aujourd'hui à la tête d'une fortune s'élevant à 200 millions de dollars. Dennis Tito détient un record de vitesse en planeur<ref>{{lien web |titre = Soaring Cafe announcement of new speed record |url= http://soaringcafe.com/2014/04/perlan-dg-1001m-achieves-new-us-speed-record/ |consulté le=22 septembre 2014 }}</ref>. == Vol spatial réalisé == Le {{Date|28|avril|2001}}, il devient le premier « [[tourisme spatial|touriste de l'espace]] » à bord de la mission [[programme Soyouz|Soyouz]] [[Soyouz TM-32|TM-32]]. Pour un montant de 20 millions de [[Dollar américain|dollars]]<ref>{{Article|langue=en|titre=Dennis Tito {{!}} American businessman|périodique=Encyclopedia Britannica|date=Aug 4, 2018|lire en ligne=https://www.britannica.com/biography/Dennis-Tito|consulté le=2018-10-01}}</ref> octroyé à l'[[Roscosmos|agence spatiale fédérale russe]], l'Américain a réalisé son rêve, après un rude entraînement à la [[Cité des étoiles]] de Moscou. Le vol a duré 7 jours, 22 heures et 4 minutes et comporta un amarrage à la [[station spatiale internationale]]. Il revient sur Terre le 6 mai 2001 à bord de [[Soyouz TM-31]]. == Projet == Dennis Tito a annoncé en 2013 le projet [[Inspiration Mars]]. == Références == <references /> == Liens externes == {{Liens}} * [http://megamag.fr/inspiration-mars-une-premiere-mission-humaine-autour-de-la-planete-rouge-en-2018/# Projet de 2018] * {{en}} [http://www.spacefacts.de/bios/astronauts/english/tito_dennis.htm Résumé du vol réalisé] {{Palette |Succession Astronaute | rang = 404 | précédent = [[John L. Phillips]] | suivant = [[Charles Hobaugh]] | nationalité = {{Drapeau2|États-Unis|domaine=Gentilé}} | rang_nationalité = 253 | précédent_nationalité = [[John L. Phillips]] | suivant_nationalité = [[Charles Hobaugh]] | rang_touriste = 1 | précédent_touriste = | suivant_touriste = [[Mark Shuttleworth]] | premier_vol = 2001 }} {{Portail|astronautique|États-Unis}} {{DEFAULTSORT:Tito, Dennis}} [[Catégorie:Naissance dans le Queens]] [[Catégorie:Naissance en août 1940]] [[Catégorie:Touriste spatial]] [[Catégorie:Étudiant de l'université polytechnique de New York]] [[Catégorie:Pilote de vol à voile]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Esp%C3%A9ranto
Espéranto
{{Fusion technique|Militantisme dans l'espéranto|Espéranto}} {{Voir homonymes|Espéranto (homonymie)}} {{Infobox Langue | nom = Espéranto | pays = | région = {{Espérantie}}<br />(120 pays du monde<ref name="pays-locuteurs-uea">{{fr}} [http://uea.org/info/fr/kio_estas_uea « Qu’est-ce que l’UEA ? »] : page en espéranto de l'[[Association universelle d'espéranto]].</ref>) | locuteurs = {{formatnum:100000}}<ref name=lindstedt/> à {{nobr|3 millions}}<ref>{{Article|langue=en|auteur1=Amri Wandel|titre=How many people speak Esperanto? Or: Esperanto on the web|périodique=Interdisciplinary Description of Complex Systems|volume=13|numéro=2|passage=318-321|année=2015|éditeur=[[Hebrew University of Jerusalem]]|doi=10.7906/indecs.13.2.9}}.</ref> | nomlocuteurs = espérantophones | auteur = [[Louis-Lazare Zamenhof]] | naissance = 1887 | typologie = {{Ordre libre}}, {{Langue agglutinante}}, {{Langue accusative}}, {{Langue à accent d'intensité}} | typelangueconstruite = [[langue auxiliaire internationale]] | couleurfamille = gray | famille = {{Hiérarchie|construit|espéranto}} | langueofficielle = | iso5 = | iso1 = eo | iso2 = epo | iso3 = epo | étendue = Langue individuelle | type = Langue construite, langue vivante | ietf = eo | lingua = 51-AAB-da | glottolog = espe1235 | échantillon = Article premier de la [http://www.ohchr.org/EN/UDHR/Pages/Language.aspx?LangID=1115 Déclaration universelle des droits de l'homme] ([https://www.un.org/fr/universal-declaration-human-rights/index.html voir le texte en français])<br /><br /> '''Artikolo 1'''<br /> Ĉiuj homoj estas denaske liberaj kaj egalaj laŭ digno kaj rajtoj. Ili posedas racion kaj konsciencon, kaj devus konduti unu al alia en spirito de frateco. | carte = Number of Esperanto association members by country.svg | légende carte = <small>Nombre de membres d'associations d'espéranto</small> {{Légende/Début|centre}} {{légende|#7d997d|1 à 9 membres}} {{légende|#649964|10 à 49 membres}} {{légende|#4b994b|50 à 99 membres}} {{légende|#329932|100 à 199 membres}} {{légende|#198919|200 à 499 membres}} {{légende|#006300|500 à 1600 membres}}<ref>{{Lien web |langue=eo |titre=Universala Esperanto-Asocio |sous-titre=Landoj |url=https://uea.org/landoj |accès url=libre |site=uea.org |consulté le=9 février 2023}}.</ref> {{Légende/Fin}} }} L{{'}}'''espéranto''' est une [[langue construite]]<ref group="N">{{Ouvrage|auteur1=Antoine Meillet|titre=Les langues dans l'Europe nouvelle|passage=277|lieu=Paris|éditeur=Payot|date=1928|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4329399/f286.item|consulté le=2023-12-11|extrait=Au lieu de créer, Zamenhof a dégagé des langues européennes les éléments communs de vocabulaire et de structure qu'elles renferment.}} </ref> [[langue internationale|internationale]] utilisée comme [[langue véhiculaire]] par des personnes provenant d'au moins {{nombre|120|pays}}<ref name="pays-locuteurs-uea"/> à travers le monde, y compris comme [[Espérantophone natif|langue maternelle]]. N'étant la [[langue officielle]] d'aucun [[État]], l'espéranto vise à établir un pont neutre entre cultures ; certains [[Locuteur d'espéranto|locuteurs]] nomment « [[Espérantie]] » la [[zone linguistique]] formée des lieux géographiques où ils se trouvent. Nécessitant un court apprentissage<ref group="N">{{Lien|langue=eo|Richard Delamore}}, « Kiel la esperantistoj povas denove avangardi? », ''[[Kontakto]]'', {{Vol.|227}}, {{Numéro|1}}, [[Organisation mondiale des jeunes espérantophones|TEJO]], 2017 {{Lire en ligne|lien=https://tekstaro.com/t?nomo=kontakto-2011-2019&uzistreketojn=&tipo=&sekcio=kontakto-43&antauasekcio=1&postasekcio=1}}, {{p.|20}} : {{Citation|Après une demi-heure je pouvais parler plus l'espéranto que le japonais, que j'avais étudié pendant quatre ans dans l'école secondaire.}}.</ref> pour être utilisable, l'espéranto est ainsi présenté comme solution efficace et économiquement équitable au problème de communication entre personnes de [[Langue maternelle|langues maternelles]] différentes{{Note|texte=Le rapport Grin rédigé en 2005 met en lumière les coûts économiques en lien avec l'utilisation d'une langue internationale comme l'espéranto<ref>{{Lien web |auteur=François Grin |titre=L'enseignement des langues étrangères comme politique publique |url=https://www.vie-publique.fr/rapport/27650-lenseignement-des-langues-etrangeres-comme-politique-publique |site=www.vie-publique.fr |date=2005}}.</ref>.|groupe=N}}. Fondée sur une [[Grammaire de l'espéranto|grammaire]] régulière sans exception, l'espéranto est une langue globalement [[langue agglutinante|agglutinante]] où les mots se combinent pour former un [[Vocabulaire de l'espéranto|vocabulaire riche et précis]] à partir d'un nombre limité de [[Racine et radical (linguistique)|racines lexicales]] et d'[[affixe]]s. Ces particularités la rendent aisément adaptable aux exigences les plus variées et facilitent son apprentissage à tout âge. L'[[Académie d'espéranto]] contrôle en particulier l'introduction de mots découlant d'inventions ou de notions nouvelles et l'[[Association mondiale anationale]] publie le ''{{Langue|eo|[[Plena Ilustrita Vortaro de Esperanto]]}}'', dictionnaire tout en espéranto le plus vaste et reconnu internationalement. C'est en [[1887]] que [[Louis-Lazare Zamenhof]], sous le pseudonyme {{lang|eo|''Doktoro Esperanto''}} (Docteur « Espérant ») qui donnera par la suite son nom à la langue, publie le projet ''[[Langue Internationale]]''. La langue connaît un rapide développement dès les premières années, donnant lieu à des [[Littérature espérantophone|publications]] et des [[Rencontre internationale espérantophone|rencontres internationales]]. L'apparition des premières méthodes d'apprentissage en ligne au début des années 2000 puis de cours d'espéranto sur des sites d'apprentissage de masse comme sur [[Duolingo]] en 2015 suscitent un regain d'intérêt pour l'espéranto. L'[[Association universelle d'espéranto]], fondée en 1908, est en relation officielle avec l'[[Organisation des Nations unies]] et l'[[UNESCO]], qui a publié des [[Recommandations de la conférence générale de l'UNESCO en faveur de l'espéranto|recommandations en faveur de l'espéranto]] en [[1954]] et [[1985]]. L'espéranto a été l'une des langues officielles de l'[[Académie internationale des sciences de Saint-Marin]]<ref>{{Lien web |auteur=Kevin Poireault |titre=Parlerons-nous bientôt une langue universelle grâce aux ordinateurs ? |url=http://www.lesinrocks.com/2015/08/11/actualite/parlerons-nous-bientot-une-langue-universelle-grace-aux-ordinateurs-11766048/ |site=lesinrocks.com |date=11 août 2015 |consulté le=29 décembre 2017}}.</ref>, aujourd'hui disparue. L'[[université Loránd-Eötvös]] en [[Hongrie]] sanctionne son [[Centre de formation continue en langues étrangères|cursus universitaire d'enseignement]] de l'espéranto par un diplôme reconnu par le [[Cadre européen commun de référence pour les langues]]<ref name="ITK">{{Lien web |langue=en |titre=Esperanto as a second language |url=https://archive.ph/ipQVS |site=itk.hu |date=2007 |consulté le=11/12/2023}}.</ref>. Plusieurs universités proposent des cycles d'études espérantophones au [[Brésil]], en [[Bulgarie]], [[Pologne]], [[Roumanie]] et [[Slovaquie]]<ref name="univ">{{Lien archive|langue=it|url=https://host.uniroma3.it/laboratori/laat/konferencoj/2006-miljorini/Wandel-prel-it.doc|titre=L’Esperanto nella scienza all’epoca di internet|format=doc|éditeur=Accademia di Esperanto|horodatage archive=20120119142456|auteur1=Amri Wandel}}.</ref>. == Définition == === Nom === {{...}} Le pseudonyme « Doktoro Esperanto » (Docteur « Espérant »), utilisé par Zamenhof pour présenter son projet, donne son nom à la langue qu'il a créée. ==== Utilisation du mot ''espéranto'' en tant que métaphore ==== [[Fichier:Varsovio, aŭtobuso de linio 107 al Esperanto, 1.jpg|vignette|[[Arrêt de bus]] « Espéranto » à [[Varsovie]].]] Le nom ''espéranto'' fonctionne comme un nom propre quand il désigne la langue même, mais il est parfois utilisé comme nom commun (dans une sorte d'[[antonomase]]) pour représenter une langue commune ou un moyen commun dans un domaine donné où cette mise en commun ne va pas de soi. Cette utilisation du mot ''espéranto'' peut aussi bien être prise dans un sens positif que dans un sens négatif ou péjoratif. Dans le domaine de l'informatique, [[Java (langage)|Java]] fut qualifié d'« espéranto des [[Langage de programmation|langages de programmation]] »<ref>{{Article|auteur1=R. Loukil|auteur2=T. Mahé|titre=Java : l'espéranto des produits numériques|périodique=Industries et techniques|numéro=789|pages=58–60|date=1998|résumé=https://web.archive.org/web/20081211200840/http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=10340334}}.</ref>, en particulier à cause de sa simplicité et de son universalité (indépendance par rapport au système d'exploitation), métaphore reprise pour [[Extensible Markup Language|XML]], qualifié à son tour ''d'espéranto du [[système d'information]]''<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=XML, l'esperanto du système d'information |url=https://www.01net.com/actualites/xml-lesperanto-du-systeme-dinformation-166588.html |site=01net.com |date=2001-11-04 |consulté le=2023-12-11}}.</ref>. En [[Allemagne]] et en [[Autriche]], les opposants à l'[[euro]] le décrivirent comme ''{{lang|de|Esperantogeld}}'' ou ''{{lang|de|Esperantowährung}}'' (''{{lang|de|Geld}}'' = « argent » ; ''{{lang|de|Währung}}'' = « Monnaie »)<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=L'euro, une monnaie 'esperanto' ? |url=https://cafebabel.com/fr/article/leuro-une-monnaie-esperanto-5ae004e6f723b35a145dc2eb/ |site=Cafébabel |date=2007-03-28 |consulté le=2023-12-11}}.</ref>, voulant dire par là qu'un tel projet international était, selon ces personnes, intrinsèquement voué à l'échec. === Classification === En tant que [[langue construite]], l'espéranto n'est généalogiquement rattaché à aucune famille de langues vivantes. Cependant, une part de sa grammaire et l'essentiel de son vocabulaire portent à le rattacher aux [[langues indo-européennes]] (bien souvent aux langues romanes). Ce groupe linguistique a constitué le répertoire de base à partir duquel Louis-Lazare Zamenhof a puisé les racines de la langue internationale. Toutefois, la [[typologie morphologique]] de l'espéranto l'écarte significativement des langues indo-européennes, qui sont largement à dominante [[Langue flexionnelle|flexionnelle]]. En effet, il consiste en [[monème]]s invariables qui se combinent sans restriction, ce qui l'apparente aux [[langues isolantes]] comme le [[Langues chinoises|chinois]]. En espéranto, on dérive « mon » (''{{lang|eo|mia}}'') de « je » (''{{lang|eo|mi}}'') et « premier » (''{{lang|eo|unua}}'') de « un » (''{{lang|eo|unu}}''). Sa tendance à accumuler, sans en brouiller les limites, des [[morphème]]s porteurs d'un [[trait grammatical]] distinct le rapproche aussi des [[langues agglutinantes]]. == Géographie == {{...}} == Histoire == [[Fichier:Zamenhof-1879.jpg|vignette|Photographie de [[Louis-Lazare Zamenhof]] à l'âge de {{nombre|20|ans}} (1879).]] [[Fichier:Unua Libro fr 001.png|vignette|''[[Langue Internationale]]'', premier manuel d'apprentissage (Louis-Lazare Zamenhof, 1887, édition française).]] [[Fichier:Promeso lerni esperanton.png|vignette|200px|Coupon à retourner à Zamenhof : « Je soussigné, promets d'apprendre la langue internationale proposée par le docteur Esperanto, s'il se trouve que dix millions de personnes ont formulé publiquement la même promesse. »]] {{Article détaillé|Histoire de l'espéranto}} L'idée d'une langue équitable pour la communication internationale germa à [[Białystok]] au cours des [[années 1870]], dans la tête d'un enfant [[juif polonais]] nommé [[Louis-Lazare Zamenhof]]. Quelques années plus tard, à l'âge de {{nombre|19|ans}}, il ébaucha son premier projet qu'il présenta à ses camarades de lycée. Ce n'est qu'après ses études en [[ophtalmologie]] qu'il publia en [[Russe|langue russe]], à [[Varsovie]], le 26 juillet [[1887]], l'ouvrage ''[[Langue Internationale]]'', premier manuel d'apprentissage. Il fut suivi au cours des deux années suivantes de versions dans plusieurs autres langues. Dans ce manuel, Zamenhof avait défini ainsi le but de la Langue Internationale : <blockquote>« Qu'on puisse l'apprendre, comme qui dirait, en passant [et] aussitôt en profiter pour se faire comprendre des personnes de différentes nations, soit qu'elle trouve l'approbation universelle, soit qu'elle ne la trouve pas [et que l'on trouve] les moyens de surmonter l'indifférence de la plupart des hommes, et de forcer les masses à faire usage de la langue présentée, comme d'une langue vivante, mais non pas uniquement à l'aide du dictionnaire{{refnec}}. »</blockquote> Très vite, l'espéranto rencontra un vif succès, dépassant même les espérances de son initiateur. Le nombre de personnes qui apprirent la langue augmenta rapidement, au départ principalement dans la [[Russie impériale]] et en [[Europe de l'Est]], ensuite en [[Europe de l'Ouest|Europe occidentale]] et aux [[Amérique]]s. L'espéranto pénétra au [[Japon]] à la suite de la [[Guerre russo-japonaise|guerre russo-japonaise de 1904-1905]]. En [[Chine]], les premiers cours furent donnés à [[Shanghai]] dès [[1906]] et à [[Canton (Chine)|Canton]] dès [[1908]]. Durant ces premières années, l'espéranto fut essentiellement une langue écrite, les échanges se faisant essentiellement par correspondance et par l'intermédiaire de [[Liste des périodiques en espéranto|périodiques spécialisés]]. Le premier [[congrès mondial d'espéranto]] se déroula en [[1905]] à [[Boulogne-sur-Mer]]. Ce premier congrès marqua un tournant important pour l'espéranto. La langue, qui était jusqu'alors essentiellement écrite, fut dès lors de plus en plus utilisée pour des échanges directs, notamment lors de rencontres internationales et de congrès qui se déroulent depuis chaque année, mis à part les interruptions dues aux deux [[Guerre mondiale|guerres mondiales]]. C'est au cours du premier congrès de 1905 que fut publié le ''[[Fundamento de Esperanto]]'' fixant les bases de la langue. La [[Première Guerre mondiale]] mit un frein au développement de l'espéranto, qui reprit cependant au cours des [[années 1920]] dans l'enthousiasme généré par les espoirs de paix issus de la création de la [[Société des Nations]]. L'espéranto y fut proposé comme langue de travail : la proposition, soutenue par des pays tels que le Japon et la Perse, échoua notamment à cause du véto de la France<ref>{{Lien web |titre=Conférence internationale sur l'utilisation de l'espéranto |url=https://www.wdl.org/fr/item/11591/ |site=[[Bibliothèque numérique mondiale]] |consulté le=04 décembre 2020}}.</ref>, qui estimait que la langue internationale était et devait être le français. Mais les [[années 1930]], avec la montée en puissance des régimes totalitaires puis la [[Seconde Guerre mondiale]], marquèrent un nouveau coup d'arrêt au développement de l'espéranto. Malgré des conditions difficiles liées aux bouleversements politiques de l'après-guerre, l'apprentissage de l'espéranto redémarra à partir des [[années 1950]] essentiellement grâce à l'apparition de nombreuses associations et clubs d'espéranto. Au cours de cette deuxième moitié du {{XXe siècle}}, les publications en espéranto connurent un certain succès et les rencontres espérantophones se multiplièrent. C'est surtout avec la généralisation d'[[Internet]] et à l'initiative de jeunes espérantophones que les [[années 2000]] furent le début d'un renouveau de l'espéranto. Des méthodes d'apprentissage en ligne souvent gratuites apparurent et de nouveaux usages se développèrent au travers des réseaux sociaux et des échanges directs. === Évolutions et dérivés de l'espéranto === Dès l'origine de l'espéranto, des propositions de réformes de la langue furent proposées, y compris par Zamenhof lui-même. Cependant, la communauté espérantophone fut toujours très réticente à de telles réformes et tous les projets échouèrent. De fait, le projet de réforme le plus connu est celui qui fut présenté par [[Louis de Beaufront]] et [[Louis Couturat]] en 1908. À l'époque, il provoqua une crise au sein du mouvement espérantophone. Les partisans de ce projet quittèrent le mouvement pour créer une nouvelle langue construite : l'[[ido]]. Au {{s-|xxi}}, l'ido ne compte que quelques centaines de locuteurs, même si on trouve quelques sites en ido, dont Wikipédia. D'autres propositions de réforme d'ampleur plus réduite virent le jour ultérieurement, notamment le [[Histoire de l'espéranto#Riisme|riisme]], mais n'obtinrent que des soutiens limités. De fait, l'espéranto parlé aujourd'hui est très proche de ce qu'il était à l'origine{{référence nécessaire}}. == Sociolinguistique == === Statut === [[Espéranto-France]] a lancé une préparation à une future épreuve écrite d'espéranto comme langue facultative au [[Baccalauréat en France|baccalauréat français]] et propose aux lycéens intéressés de passer un bac blanc d'espéranto. Le premier examen blanc de ce type a eu lieu le samedi {{date-|4 juin 2016}}<ref>[http://www.jhm.fr/communes/chaumont/30322-des-lyceens-a-l-epreuve-de-l-esperanto « Des lycéens à l’épreuve de l’espéranto »], article du {{date-|14 juin 2016}} publié dans le ''Journal de la Haute-Marne''.</ref>{{,}}<ref>[http://esperanto.paris/bac-blanc-d-esperanto « Bac blanc d’espéranto »], article du {{date-|2 mars 2016}} sur le site Internet Esperanto.Paris.</ref> ; cependant la date d'introduction de l'espéranto dans la liste des langues facultatives au baccalauréat dépend d'une décision du [[Ministère de l'Éducation nationale (France)|ministère de l'Éducation nationale]]. Le {{date-|12 avril 2017}}, la directrice générale de l'enseignement scolaire [[Florence Robine]] précise par une lettre<ref>[https://esperanto-france.org/LME-599 « Le Ministère de l’Éducation nationale incite les établissements scolaires à mettre en place des expérimentations d’enseignement de l’espéranto »], article du {{n°|599}} du magazine ''[[Le Monde de l'Espéranto]]'', {{p.|5}}.</ref>{{,}}<ref>[http://g-e-e.tk/index.php/pour-enseigner/36-l-esperanto-dans-les-colleges-et-lycees-en-septembre-2017 « L’espéranto dans les collèges et lycées en {{date-|septembre 2017}} ? »], sur le site du [[Groupement des enseignants espérantophones]].</ref> qu'« ''il est tout à fait possible d'entreprendre, dans les établissements où l'enseignement de l'espéranto pourrait se développer, une démarche expérimentale à l'échelle locale'' ». L'espéranto a été l'une des langues officielles de l'[[Académie internationale des sciences de Saint-Marin]] (AIS) dont le but etait de favoriser l'utilisation de l'espéranto dans toutes les sciences. Parmi les universités disposant de cycles d'études espérantophones<ref name="univ" />, les plus réputées sont : * [[Sibiu]] en [[Roumanie]] ; * [[Karlovo (Bulgarie)|Karlovo]] en [[Bulgarie]] ; * [[Komárno]] en [[Slovaquie]] ; * [[Poznań]] en [[Pologne]]. Concernant l'[[Université Adam-Mickiewicz de Poznań]], des cours d'[[interlinguistique]] sont dispensés depuis 1997 dans le cadre de la faculté de philologie, et un cursus de trois ans en espéranto est proposé. Il valide des [[crédits ECTS]]. C'est [[Ilona Koutny]], membre de l'[[Académie d'espéranto]], qui guide ce cursus. À l'instar des autres langues, l'espéranto dispose de [[Liste des diplômes de langue#Espéranto|diplômes validant les acquis]], mais seul l'[[ELTE-ITK|institut des langues étrangères (ITK)]] de l'[[université Loránd Eötvös]] (ELTE) délivre des diplômes d'État sur la base du [[cadre européen commun de référence pour les langues]] (CECRL) : niveaux B1, B2 et C1. Parmi les trente langues proposées par ITK, l'espéranto se classe en {{3e|position}} par le nombre de candidats, après l'anglais et l'allemand. De son côté, la [[Ligue internationale des enseignants d'espéranto]] (ILEI) agit pour la promotion de l'apprentissage et propose des ressources pédagogiques aux enseignants d'espéranto.<br /> [[Fichier:Erasmus+ Logo.svg|vignette|Logo du programme Erasmus+]] La [[Commission européenne]], par l'intermédiaire de l'agence [[Croatie|croate]] du programme [[Erasmus+]], a décidé de soutenir financièrement la création en une quinzaine de langues du programme « Accélérateur de multilinguisme »<ref>[https://lernu.net/fr/instruado Accélérateur de multilinguisme].</ref>. Dans ces ressources, gratuites et libres d'accès, l'espéranto y est enseigné à des élèves d'environ neuf ans, dans le but de leur permettre un apprentissage plus rapide d'autres langues vivantes, du fait du caractère [[Valeur propédeutique de l'espéranto|propédeutique]] de l'espéranto<ref>{{Lien web |langue=eo |url=https://www.liberafolio.org/2017/09/26/eu-financos-studon-pri-esperanto/ |titre=EU financos studon pri Esperanto |auteur=[[Libera Folio]] |jour=26 |mois=9 |année=2017 |site=LiberaFolio.org |consulté le=24 septembre 2020}}.</ref>. En [[Chine]], l'enseignement de l'espéranto en vue de la préparation du baccalauréat a été autorisé au début de l'année 2018<ref>[https://blogs.mediapart.fr/robert-molimard/blog/110418/le-commerce-chinois-sinteresse-lesperanto Le commerce chinois s'interesse à l'esperanto] sur [[Mediapart]], 11 avril 2018</ref>. L'UNESCO a adopté plusieurs [[Recommandations de la conférence générale de l'UNESCO en faveur de l'espéranto|recommandations en faveur de l'espéranto]]. La première a eu lieu le {{date|10 |décembre|1954}} lors de la {{8e|conférence}} générale à [[Montevideo]] ([[Uruguay]]). De plus, la revue ''[[Le Courrier de l'Unesco]]'' est disponible en espéranto depuis 2017<ref>{{Lien web|langue=espéranto |titre=Unesko-Kuriero Aprilo-Junio 2017 |url=http://uea.org/pdf/Unesko-Kuriero_1-2017.pdf |format=pdf |site=uea.org |date=13 juillet 2017|consulté le=20 juillet 2017}}.</ref>. En 1980, l'[[organisation mondiale du tourisme]] a souligné à [[Manille]]<ref>{{eo}} [[Mireille Grosjean]], « {{lang|eo|Esperanto instruado-edukado en tutmonda skalo}} », in ''{{Lien|langue=eo|fr=Internacia Pedagogia Revuo}}'' {{n°|47-17/3}}, {{p.|19}}, {{date-|15 août 2017}}.</ref> « ''l'importance de connaitre des langues, notamment celles à vocation internationale comme l'espéranto'' ». L'espéranto n'est la [[langue officielle]] d'aucun pays, mais il est la [[langue de travail]] de plusieurs [[Association à but non lucratif|associations à but non lucratif]], principalement des [[Liste d'associations espérantistes|associations d'espéranto]]. La plus grande organisation d'espéranto est l'[[association universelle d’espéranto]], qui est en relation officielle avec les [[Organisation des Nations unies|Nations unies]] et l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]] dans un rôle consultatif<ref name="unesco">{{Lien web|url=http://portal.unesco.org/culture/fr/ev.php-URL_ID=8525&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html |titre=« L’Association Universelle d’Esperanto (UEA) se joint à la célébration » |série=Journée mondiale du livre et du droit d'auteur |nom1=UNESCO |site=UNESCO |consulté le=8 février 2011}}.</ref> depuis 1998, ainsi que l'[[organisation mondiale des jeunes espérantophones]] depuis 2021<ref>{{Lien web|langue=eo|url=https://www.liberafolio.org/2021/10/15/tejo-atingis-konsultan-statuson-ce-un/|titre=TEJO atingis konsultan statuson ĉe UN|site=Libera Folio|consulté le=25 octobre 2021}}.</ref>. === Nombre de locuteurs === {{Article détaillé|Espérantophone|Espérantophone natif}} [[Fichier:UK 2015, solena malfermo (2).JPG|vignette|[[Congrès mondial d'espéranto]] de 2015 à [[Lille]].]] [[Fichier:1911 Anvers Congrès Esperanto.jpg|vignette|[[Congrès mondial d'espéranto]] de 1911 à [[Anvers]].]] Selon les estimations du linguiste et espérantiste finlandais [[Jouko Lindstedt]], le nombre d'espérantophones capable de réellement parler la langue serait de 100&nbsp;000 (avec une marge d'erreur d'un demi-ordre de grandeur, soit entre 30&nbsp;000 et 300&nbsp;000 personnes)<ref name="lindstedt">{{Article|langue=en|auteur1=Jouko Lindstedt|titre=Native Esperanto as a test case for natural language|périodique=SKY Journal of Linguistics|volume=19|pages=47–55|date=2006|lire en ligne=http://www.linguistics.fi/julkaisut/SKY2006_1/1FK60.1.5.LINDSTEDT.pdf|format=pdf}}.</ref>. Toutefois, on peut affirmer en 2015 qu'il y a {{nombre|120|pays}}<ref name="pays-locuteurs-uea" /> dans lesquels se trouvent des espérantophones. Étant une langue construite, l'espéranto est généralement appris comme [[langue seconde]], et très souvent en [[autodidacte]] par une méthode ou un [[apprentissage de l'espéranto|cours en ligne]]. Il existe cependant un certain nombre d'[[espérantophone natif|espérantophones natifs]]. Le linguiste finlandais [[Jouko Lindstedt]] estime leur nombre à {{formatnum:1000}}<ref>{{en}} Jouko Lindstedt, [http://www.ling.helsinki.fi/sky/julkaisut/SKY2006_1/1FK60.1.5.LINDSTEDT.pdf {{lang|en|Native Esperanto as a Test Case for Natural Language}} {{pdf}}], {{lang|en|University of Helsinki - Department of Slavonic and Baltic Languages and Literatures}}, {{date-|janvier 2006}}.</ref>{{,}}<ref name="Lindstedt_1996">Lindstedt, Jouko. "Re: Kiom?" (posting). [http://www.helsinki.fi/~jslindst/denask-l.html DENASK-L@helsinki.fi], {{date-|22 avril 1996}}.</ref>. Jouko Lindstedt évalue par l'échelle suivante la capacité à parler l'espéranto dans la communauté espérantophone : * {{nombre|1000|personnes}} ont l'espéranto comme [[langue maternelle]] ([[espérantophones natifs]]) ; * {{nombre|10000|personnes}} parlent l'espéranto avec un niveau proche d'une langue maternelle ; * {{nombre|100000|personnes}} parlent couramment l'espéranto ; * {{nombre|1000000|personnes}} comprennent l'espéranto et le parlent de façon occasionnelle ; * {{nombre|10000000|personnes}} ont plus ou moins étudié l'espéranto au cours de leur vie<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|titre=L'espéranto : une langue mondiale vouée à l'échec ?|url=http://ajetts3.eurodiving.fr/lesperanto-une-tentative-ratee-dunifier-le-monde|site=AJETTS|date=09 novembre 2018|consulté le=27 novembre 2019}}.</ref>{{refnec}}. [[Sidney S. Culbert]], ancien professeur de psychologie de l'[[université de Washington]], espérantophone lui-même, est arrivé, en comptabilisant pendant vingt ans dans de nombreux pays les espérantophones à l'aide d'une méthode par [[Sondage (statistique)|échantillonnage]]<ref name="Culbert">{{en}} [http://www.panix.com/~dwolff/docs/ {{lang|en|Three letters about his method for estimating the number of Esperanto speakers}} La présentation la plus détaillée de la méthodologie utilisée se trouve dans une lettre qu'il a écrite en 1989 à David Wolff: Culbert, Sidney S.].</ref>, à une estimation de {{nombre|1.6|million}} de personnes parlant l'espéranto avec un niveau professionnel. Ses travaux ne concernaient pas que l'espéranto et faisaient partie de sa liste d'estimation des langues parlées par plus d'un million de personnes, liste publiée annuellement dans le ''{{Lien|langue=en|trad=World Almanac|fr=World Almanac|texte=World Almanac and Book of Facts}}''. Comme dans ''l'Almanach'', toutes ses estimations étaient arrondies au million le plus proche, c'est le nombre de deux millions d'espérantophones qui a été retenu et fréquemment repris depuis. Culbert n'a jamais publié de résultats intermédiaires détaillés pour une région ou un pays particulier, ce qui rend difficile l'analyse de la pertinence de ses résultats. En juin 2023, environ {{nombre|333000|personnes}} sont inscrites au cours d'espéranto sur l'application [[Duolingo]] à partir de l'anglais<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|titre=Cours de langues disponibles |url=https://www.duolingo.com/courses/all|site=Duolingo|consulté le=15 juin 2023}}.</ref>. === Apprentissage === [[Fichier:Vojaĝo en Esperanto-lando.jpg|150px|vignette|Un livre d'étude pour apprenants confirmés (B1/B2).]] {{Article détaillé|Apprentissage de l'espéranto}} L'apprentissage de l'espéranto repose en grande partie sur l'utilisation de méthodes autodidactes ou de cours traditionnels via des associations ou des clubs locaux. Toutefois, quelques établissements d'enseignement ont introduit des cours d'espéranto à leur programme. Au début des {{nobr|années 2000}}, l'apparition de méthodes d'[[Apprentissage de l'espéranto#Cours sur Internet|apprentissage en ligne de l'espéranto]], souvent gratuites, les plus connues étant ''{{lang|eo|[[lernu!]]}}'' et ''{{Lien|langue=eo|fr=Kurso de Esperanto}}''<ref>http://kurso.com.br/</ref>, a permis de toucher un public nouveau, en particulier parmi les jeunes. Le {{date|28 mai 2015}}, le site d'apprentissage de langues en ligne, [[Duolingo]], met en ligne la version bêta d'apprentissage de l'espéranto pour les anglophones et les hispanophones. En 2017, la méthode compte plus d'un million d'apprenants<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Josh Salisbury |titre=‘Saluton!’: the surprise return of Esperanto |url=https://www.theguardian.com/science/2017/dec/06/saluton-the-surprise-return-of-esperanto |site={{lang|en|[[The Guardian]]}} |date=6 décembre 2017 |consulté le=29 décembre 2017}}.</ref>. Une version pour francophones est disponible en version bêta depuis {{date-|2020}}. Le site de langues [[Memrise]] comporte plusieurs cours d'espéranto, dont l'un publié par l'association Esperanto-France. Viendront aussi des applications d'apprentissage pour téléphone portable, comme ''L'espéranto en {{nombre|12|jours}}'', une adaptation de la ''{{lang|eo|Zagreba metodo}}''<ref>https://learn.esperanto.com</ref>. Enfin l'espéranto est présent parmi les langues mises en place sur la plateforme de recueil d'échantillons de voix [[Common Voice]], de Mozilla : la fonction Enregistrer permet de s'entraîner à prononcer des phrases, puis de se ré-écouter, alors que la fonction Valider permet d'entendre d'autres locuteurs en espéranto<ref>https://commonvoice.mozilla.org/eo</ref>. ==== Tests de niveaux et CECR ==== Les tests de niveaux en espéranto sont organisés suivant deux filières : * la filière officielle conforme au [[cadre européen commun de référence pour les langues]] (CECR) ; * la filière associative dans le cadre du mouvement espérantophone. Actuellement seul l'[[ELTE-ITK|institut des langues de l'université Eötvös Loránd]] ([[Budapest]], [[Hongrie]]) délivre des diplômes officiels de connaissance de l'espéranto. Depuis 2009, ces diplômes sont fondés sur le cadre européen commun de référence pour les langues (CECR) et disponibles dans les niveaux B1, B2 et C1. Près de {{nombre|2000|personnes}} possèdent un tel diplôme à travers le monde : en 2017, environ 570 au niveau B1, 590 au B2 et 820 au C1<ref>{{eo}} [http://edukado.net/ekzamenoj/kandidatoj?ordo=ekzamenjaro&desc=1 Statistiques concernant les diplômes délivrés en accord avec le CECRL], sur le site {{Lien|langue=eo|Edukado.net}}.</ref>. La [[Ligue internationale des enseignants d'espéranto]] (ILEI) propose quant à elle des examens qui testent non seulement la maîtrise de la langue, mais également la connaissance de la culture véhiculée par l'espéranto : associations, principaux acteurs, [[Espérantie]]{{etc.}} ==== Intérêt pédagogique de l'espéranto ==== {{Article détaillé|Valeur propédeutique de l'espéranto}} Ces études{{Lesquelles}} furent reprises et confirmées par d'autres études dans<ref>[http://www.internacialingvo.org/public/etude.pdf <!-- à wikifier : ajouter titre, etc. -->{{pdf}}].</ref>{{refins}} le rapport remis au ministère italien de l'enseignement public (ministère de l'instruction), ainsi que dans le [[rapport Grin]]. Cette facilité de l'espéranto fut constatée par [[Inazō Nitobe]], membre de l'Académie Impériale du Japon, homme de science, Secrétaire général adjoint de la Société des Nations, qui avait participé au [[congrès mondial d'espéranto]] de Prague en 1921 pour se rendre compte par lui-même de l'efficacité de cette langue. Dans un rapport intitulé ''{{lang|en|Esperanto as an International Auxiliary Language}}'' (L'espéranto comme langue auxiliaire internationale), publié en 1922, il avait écrit : {{Citation|On peut affirmer avec une certitude absolue que l'espéranto est de huit à dix fois plus facile que n'importe quelle langue étrangère et qu'il est possible d'acquérir une parfaite élocution sans quitter son propre pays. Ceci est en soi un résultat très appréciable.}}<ref>{{Lien web|langue=english|auteur1=Nitobe Inazo|titre=Esperanto as an international auxiliary language. Report of the general Secretariat of the League of nations adopted by the third Assembly, 1922|url=https://archive.org/details/esperantoasinter00leagrich/page/n5|date=septembre 1922|consulté le=4 janvier 2020}}.</ref>. Lorsque l'on a déjà appris une langue étrangère, l'apprentissage d'une nouvelle langue étrangère est plus facile, d'où l'intérêt de commencer par une langue étrangère facile. Des [[Valeur propédeutique de l'espéranto|études]] menées sur des échantillons comparatifs d'élèves ont montré que les élèves qui avaient d'abord étudié l'espéranto avant de passer à l'étude d'une langue étrangère atteignaient un meilleur niveau, dans cette langue, que le groupe témoin qui pendant la même durée n'avait étudié que cette langue étrangère. Du point de vue de la graphie, l'espéranto fait partie des langues dites « transparentes » : comme pour le [[croate]], le [[serbe]], l'[[espagnol]], l'[[italien]], le [[slovène]] ou le [[tchèque]], la correspondance entre [[graphème]]s et [[phonème]]s est simple, stable et régulière. Une langue complètement transparente suit deux principes : à un phonème correspond une seule graphie ; à une seule graphie correspond un seul phonème. À l'opposé, les langues dites « opaques » comme l'[[anglais]] ou « semi-opaques » comme le [[français]] ont des règles de correspondance grapho-phonémique complexes et irrégulières<ref name="Dehaene-Lambertz">G. Dehaene-Lambertz ''[http://www.unicog.org/bblab/bibliographie/gentaz.pdf Entretien avec E. Gentaz{{pdf}}]''. Sciences cognitives, Apprendre à lire avec les doigts, Médecine & enfance, {{date-|septembre 2004}}.</ref>. Un [[Dyslexie|dyslexique]] utilisant une langue « opaque » devient souvent [[Dysorthographie|dysorthographique]]. Il est préférable de choisir l'apprentissage d'une langue transparente pour faciliter l'apprentissage des langues chez les enfants dyslexiques<ref>''[http://ecoles.ac-rouen.fr/montivi/dyslexie/documents/texte%20mme%20Blondel.doc Les troubles spécifiques du langage oral et écrit{{doc}}]'' ecoles.ac-rouen / Établissement d'éducation motrice « Denis Cordonnier ».</ref>. L'espéranto permettrait d'aider les dyslexiques en milieu scolaire<ref>{{Article|langue=fr|nom1=Roduit Charles|titre=Intégration scolaire : l’espoir de l’espéranto|périodique={{lang|en|Unpublished}}|année=2014|doi=10.13140/rg.2.2.11163.87847|lire en ligne=http://rgdoi.net/10.13140/RG.2.2.11163.87847|consulté le=17 juin 2019}}.</ref>. D'autre part, l'espéranto peut aider grâce à sa construction signalant pour chaque mot un trait grammatical précis, à faire comprendre les liens entre la « fonction dans la phrase » et l'« orthographe grammaticale » de chaque mot. Claude Piron qui fut pendant cinq ans traducteur-interprète au siège de l'ONU à New York pour l'anglais, le chinois, l'espagnol et le russe : {{citation|Un cours d'espéranto organisé dans une optique propédeutique améliore considérablement le succès des élèves dans l'étude des langues étrangères. […] Il m'a déconditionné des habitudes arbitraires de ma langue maternelle sans que je doive me reconditionner d'emblée selon les habitudes arbitraires d'un peuple étranger, bref, il m'a donné une avance sur mes camarades que je n'ai jamais perdue<ref>Claude Piron, [http://claudepiron.free.fr/articlesenfrancais/tremplin.htm « Tremplin »].</ref>}}. === Usage officiel par les Etats === L'espéranto n'a été la langue officielle secondaire d'aucun pays reconnu, mais il est entré dans les systèmes éducatifs de plusieurs pays, comme la Hongrie<ref>Michael Byram and Adelheid Hu: ''Routledge Encyclopedia of Language Teaching and Learning.'' 2nd edition. Taylor and Francis, Hoboken 2013, <nowiki>ISBN 978-1-136-23554-2</nowiki>, page 229.</ref> et la Chine<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Esperanto and Anarchism |url=https://theanarchistlibrary.org/library/will-firth-esperanto-and-anarchism |site=The Anarchist Library |consulté le=2024-03-25}}.</ref>. Au début du XXe siècle, il a été envisagé de faire de [[Moresnet neutre]], dans le centre-ouest de l'Europe, le premier État espérantiste du monde ; ces projets ont pris fin lorsque le [[traité de Versailles]] a attribué le territoire contesté à la Belgique, avec effet au 10 janvier 1920. En outre, la micronation autoproclamée de l'[[Île de la Rose (micronation)|Île de la Rose]], près de l'Italie dans la [[mer Adriatique]], a utilisé l'espéranto comme langue officielle en 1968, et une autre micronation, l'actuelle [[République de Molossia]], près de [[Dayton (Nevada)|Dayton]], au [[Nevada]], utilise l'espéranto comme langue officielle à côté de l'anglais<ref>{{Lien web |titre=Esperanto |url=https://web.archive.org/web/20170706103815/http://www.molossia.org/esperanto.html |site=web.archive.org |date=2017-07-06 |consulté le=2024-03-25}}.</ref>. Le gouvernement chinois utilise l'espéranto depuis 2001 pour une version espéranto de son [[Centre d'informations Internet de Chine|Centre d'information Internet de Chine]]. La Chine utilise également l'espéranto pour [[Radio Chine internationale|Radio Chine Internationale]] et pour le magazine Internet El Popola Ĉinio<ref>{{Lien web |titre=China Interreta Informa Centro-esperanto.china.org.cn |url=http://esperanto.china.org.cn/ |site=esperanto.china.org.cn |consulté le=2024-03-26}}.</ref>. [[Radio Vatican]] a une version espéranto de ses podcasts et de son site web<ref>{{Lien web |titre=Radio Vatikana |url=https://web.archive.org/web/20160211101325/http://eo.radiovaticana.va/ |site=web.archive.org |date=2016-02-11 |consulté le=2024-03-26}}.</ref>. L'armée américaine a publié des recueils de phrases militaires en espéranto<ref>{{Lien web |titre=KAFEJO.COM : THE MANEUVER ENEMY |url=http://www.kafejo.com/lingvoj/auxlangs/eo/maneuver/ |site=www.kafejo.com |consulté le=2024-03-26}}.</ref>, qui ont été utilisés des années 1950 aux années 1970 dans le cadre de jeux de guerre par des forces ennemies fictives. Un manuel de référence, FM 30-101-1 fév. 1962, contenait la grammaire, un dictionnaire anglais-espéranto et des phrases courantes. Dans les années 1970, l'espéranto a servi de base aux tests d'aptitude linguistique de la défense. L'espéranto est la langue de travail de plusieurs organisations internationales à but non lucratif, comme la [[Association mondiale anationale|Sennacieca Asocio Tutmonda]], une association culturelle de gauche qui comptait 724 membres dans plus de 85 pays en 2006<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Esperanto {{!}} International, Constructed & Artificial {{!}} Britannica |url=https://www.britannica.com/topic/Esperanto |site=www.britannica.com |consulté le=2024-03-27}}.</ref>, ainsi que Education@Internet, qui s'est développée à partir d'une organisation espérantiste ; la plupart des autres sont des organisations spécifiquement espérantistes. La plus importante d'entre elles, l'Association universelle d'espéranto, entretient des relations consultatives officielles avec les Nations Unies et l'UNESCO, qui a reconnu l'espéranto comme moyen de compréhension internationale en 1954<ref>{{Lien web |titre=Zamenhof-Day / Esperanto Book Day, 15 December {{!}} Zamenhof-Tago - Esperanta Libro-Tago |url=http://www.linguistic-rights.org/zamenhof-tago/2017/Zamenhof_Day_Esperanto_Book_Day_15_December_2017_EN.html |site=www.linguistic-rights.org |consulté le=2024-03-27}}.</ref>. L'Association universelle d'espéranto a collaboré en 2017 avec l'UNESCO pour fournir une traduction en espéranto<ref>{{Lien web |titre=Wayback Machine |url=https://web.archive.org/web/20180419214418/https://uea.org/pdf/Unesko-Kuriero_1-2017.pdf |site=web.archive.org |consulté le=2024-03-27}}.</ref> de son magazine UNESCO Courier (Unesko Kuriero en Esperanto). L'Organisation mondiale de la santé propose une version en espéranto du cours de formation à la sécurité et à la santé au travail sur la pandémie de coronavirus (COVID-19, espéranto : KOVIM-19)<ref>{{Lien web |titre=Cours {{!}} OpenWHO |url=https://openwho.org/courses?lang=eo |site=openwho.org |consulté le=2024-03-27}}.</ref>. === Militantisme === [[Fichier:80a SAT Kongreso.JPG|vignette|220px|{{80e|congrès}} de l'[[association mondiale anationale]] de 2007.]] {{Article détaillé|Espéranto et militantisme}} L'espéranto est soutenu par un réseau de militants regroupés dans de nombreuses associations. Au niveau international, ce réseau d'associations nationales et d'associations thématiques est fédéré par l'[[association universelle d'espéranto]]. L'ensemble des militants favorables à l'espéranto est souvent désigné comme ''Le mouvement espérantophone'' ou même tout simplement ''Le mouvement espérantiste''. Toutefois, cette appellation est trompeuse dans la mesure où les espérantophones ne constituent pas un ensemble homogène. Dans les faits, les motivations, les aspirations et les idées des espérantophones reflètent la diversité des opinions présentes dans le monde. Seule une minorité d'espérantophones sont membres d'associations d'espéranto. De façon générale, l'essentiel du militantisme consiste à promouvoir l'apprentissage de l'espéranto et son usage dans la communication internationale. La défense de cet objectif s'appuie sur différentes études et rapports montrant les avantages de l'espéranto pour cet usage : * équité dans les échanges, car aucun locuteur n'a l'avantage d'utiliser, voire d'imposer sa langue nationale, une forme de courtoisie pour assurer une neutralité linguistique maximale. * plus grande facilité d'apprentissage, comparé aux autres langues ; * avantages économiques, par rapport à d'autres solutions comme le tout-anglais, comme le montre le [[rapport Grin]]. Un exemple de cet objectif militant est l'apparition récente du mouvement [[Europe Démocratie Espéranto]] qui promeut l'usage de l'espéranto comme langue commune équitable en Europe en complément des [[Langues officielles de l'Union européenne|langues officielles]]. En {{date-|septembre 2017}}, le [[Ministère de l'Éducation nationale (France)|ministère français de l'Éducation nationale]] accepte que l'espéranto puisse être enseigné à titre expérimental. Cette décision fait suite à une demande de militants encouragés par le résultat considéré par ces mêmes militants comme un succès d'une pétition lancée par des associations pro-espéranto pour son ajout comme langue optionnelle au bac, qui avait recueilli {{nombre|33300|signatures}}<ref>{{Lien web |auteur=La Dépêche du Midi |titre=Un appel pour l'espéranto au bac |url=https://www.ladepeche.fr/article/2017/10/23/2670907-un-appel-pour-l-esperanto-au-bac.html |site=[[La Dépêche du Midi]] |date=23 octobre 2017 |consulté le=29 décembre 2017}}.</ref>, mais qui n'est de la part du ministère, que l'application de dispositions générales concernant n'importe quelle langue. En {{date-|décembre 2020}}, une nouvelle pétition est lancée, cette fois-ci sur la plateforme officielle des pétitions citoyennes de l'[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]] avec pour titre ''Encourager l'enseignement de la langue internationale espéranto''<ref>https://petitions.assemblee-nationale.fr/initiatives/i-238</ref>. === Usage professionnel === Bien qu'il soit couramment utilisé dans un contexte associatif, l'usage de l'espéranto dans un contexte professionnel est jusqu'à présent resté relativement limité. On peut citer l'exemple de l'association [[Réinsertion et Espéranto]] qui de 1997 à 2008 forma et embaucha en CDI à [[Montpellier]] des jeunes chômeurs avec l'espéranto dans le cadre du dispositif [[Emplois-jeunes]]. Afin d'encourager l'usage de l'espéranto, dans un contexte professionnel, quelques chefs d'entreprises se sont regroupés au sein d'une association, ''Entreprise-Esperanto''<ref>http://entreprise-esperanto.org Le site de l'association Entreprise Esperanto</ref> dont l'objectif est d'accompagner les entreprises ayant des besoins de communication internationale et qui souhaitent utiliser l'espéranto. === Internet === ==== Duolingo ==== Le 28 mai 2015, la plateforme d'apprentissage des langues Duolingo lance un cours d'espéranto gratuit pour les anglophones<ref>{{Lien web |titre=Apprends une langue gratuitement |url=https://www.duolingo.com/course/eo/en/Learn-Esperanto |site=Duolingo |consulté le=2024-04-01}}.</ref>. À la suite de la [[beta-test]] qui dure un an et demi, un deuxième cours d'espéranto, dispensé en espagnol, apparait sur la plateforme<ref>{{Lien web |titre=Duolingo |url=https://web.archive.org/web/20201108111325/https://www.duolingo.com/courses/all |site=web.archive.org |date=2020-11-08 |consulté le=2024-04-02}}.</ref>. En 2020, un autre cours d'espéranto, enseigné en français, a commencé sa phase de bêta-test<ref>{{Lien web |titre=Duolingo |url=https://web.archive.org/web/20210414022318/https://incubator.duolingo.com/courses/eo/fr/status |site=web.archive.org |date=2021-04-14 |consulté le=2024-04-02}}.</ref>. ==== Lernu ! ==== En octobre 2018 apparait cette plateforme d'apprentissage en ligne pour l'espéranto<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Apprendre l’espéranto avec Lernu! |url=https://labdeslangues.blog/2018/07/10/apprendre-lesperanto/ |site=Top 400 💜 meilleures applications et sites pour apprendre une langue |date=2018-07-10 |consulté le=2024-04-06}}.</ref>. ==== Google Translate ==== Le 22 février 2012, Google Translate a ajouté l'espéranto comme 64e langue<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Tutmonda helplingvo por ĉiuj homoj |url=https://translate.googleblog.com/2012/02/tutmonda-helplingvo-por-ciuj-homoj.html |site=Google Translate Blog |consulté le=2024-04-06}}.</ref>. ==== Yandex Translate ==== L'espéranto apparaît sur la plate-forme le 25 juillet 2016<ref>{{Lien web |titre=Яндекс.Переводчик освоил 11 новых языков — Блог Переводчика |url=https://yandex.ru/blog/translate/yandeks-perevodchik-osvoil-11-novykh-yazykov |site=yandex.ru |consulté le=2024-04-06}}.</ref>. ==== Autres plateformes ==== Les plateformes d'apprentissage de langues comme Drops, [[Memrise]] et LingQ proposent également des supports pour l'espéranto<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=Allan |nom=Malheiro |prénom2=Allan |nom2=Malheiro |titre=Esperanto: what future in Europe? |url=https://www.thenewfederalist.eu/esperanto-what-future-in-europe |site=The New Federalist |date=2024-04-06 |consulté le=2024-04-06}}.</ref>. ==== Wikipédia ==== Le Wikipédia espérantophone, Vikipedio compte, en avril 2024, plus de 350 000 articles. En 2018, il proposait 245.000 articles et dépassait déjà les versions grecque, slovaque, slovène et estonienne<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Adrienne |nom=Rey |titre=L’espéranto, une langue universelle en plein essor |url=https://www.slate.fr/story/161554/langue-universelle-esperanto-essor-histoire-ludwik-zamenhof-tolkien-soros-communaute-esperantiste |site=Slate.fr |date=2018-05-15 |consulté le=2024-04-08}}.</ref>. == Vie culturelle == {{Article détaillé|Espérantie|Culture espérantophone|Rencontre internationale espérantophone}} === Évolution des usages de la langue === [[Fichier:PS mapo 2015.png|vignette|500px|Carte des hébergements proposés par le ''{{lang|eo|[[Pasporta Servo]]}}'' en 2015.]] L'espéranto a longtemps été une langue plus écrite que parlée. Dès le début, toutefois, son usage oral a été assuré par les clubs d'espéranto, disséminés un peu partout en Europe, en Asie orientale et dans quelques pays d'Amérique. Les personnes intéressées s'y retrouvaient une fois par semaine ou par mois pour pratiquer la langue et accueillir des voyageurs étrangers qui l'avaient apprise. Au début du {{s-|XX}} sont apparus de nombreux écrivains, hommes et femmes, poètes…, qui, ayant adopté l'espéranto comme langue de leurs écrits, lui ont donné sa littérature. Dans la résistance à l'occupation japonaise, des artistes coréens, notamment des réalisateurs qui seront à l'origine du [[cinéma nord-coréen]], choisissent ainsi de se regrouper en 1925 dans une association ayant choisi un nom en espéranto : la {{lang|eo|Korea Artista Proletaria Federacio}} (KAPF), ou Association coréenne des artistes prolétariens. En fait, l'usage oral de la langue, de la simple conversation à la [[Musique espérantophone|musique]], s'est surtout développé lorsque les voyages sont devenus plus accessibles et que les [[rencontres internationales espérantophones]] se sont multipliées. La mise en place de services d'hébergement chez l'habitant, comme le {{lang|eo|[[Pasporta Servo]]}}, et l'apparition de l'enregistrement sonore sur [[Cassette (support de stockage)|cassette]], de même que les programmes de conversation téléphonique par ordinateur ([[voix sur IP]]), ont contribué à faire progresser l'utilisation orale de la langue. Avec l'Internet, l'espéranto a trouvé un nouveau vecteur de communication, tant pour la langue écrite que pour la langue parlée<ref>[http://www.esperanto.net Répertoire de sites en Espéranto].</ref>. La version de [[Wikipédia en espéranto]] a dépassé le cap de {{nombre|275000|articles}} le {{date-|26 février 2020}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=List of Wikipedias - Meta |url=https://meta.wikimedia.org/wiki/List_of_Wikipedias |site=meta.wikimedia.org |consulté le=30 mars 2021}}.</ref>. [[Amikumu]]<ref>[https://amikumu.com/fr/ <!-- à wikifier : ajouter titre, etc. -->].</ref>{{refins}}, une application mobile gratuite destinée à faciliter les contacts entre espérantophones est lancée le {{date-|22 avril 2017}}. Avec l'accroissement du nombre de locuteurs, l'espéranto est devenu la [[langue maternelle]] d'enfants issus de couples espérantophones ([[espérantophones natifs]]). En défendant son idée à travers l'[[Europe]], le Docteur Zamenhof s'est attiré la sympathie de nombreuses personnalités politiques, telles que [[Mohandas Karamchand Gandhi|Gandhi]] ainsi que la communauté internationale du [[Bahaïsme]]. === Littérature === [[Fichier:Libroservo-2013.jpg|vignette|250px|Service de librairie lors d'un [[congrès mondial d'espéranto|congrès]] ([[Reykjavik]] - 2013).]] {{Article détaillé|Littérature espérantophone|Poésie en espéranto|Liste de poètes espérantophones}} La littérature en espéranto se compose à la fois d'œuvres originales et d'œuvres traduites. Quelques ouvrages originaux : * 1907 : ''{{lang|eo|[[Kastelo De Prelongo]]}}'', [[Henri Vallienne]] : considéré comme le premier roman en espéranto ; * 1925 : ''{{lang|eo|[[Viktimoj]]}}'', [[Julio Baghy]] ; * 1933 : ''{{lang|eo|[[Sur sanga tero]]}}'', [[Julio Baghy]] ; * 1950 : ''{{lang|eo|[[Kredu Min, Sinjorino!]]}}'', [[Cezaro Rossetti]] ; * 1963 : ''{{lang|eo|[[Kiel akvo de l' rivero]]}}'', [[Raymond Schwartz]] ; * 1999 : ''{{lang|eo|[[La Ŝtona Urbo]]}}'', [[Anna Löwenstein]]. Parmi les œuvres traduites, on trouve des ouvrages aussi divers que ''[[Le Petit Prince]]'', la [[Bible]], le [[Coran]], le [[Manifeste du parti communiste]], une biographie du peintre [[Camille Pissarro]] par son fils [[Ludovic-Rodo Pissarro|Ludovic-Rodo]]. La majorité des ventes d'ouvrages en espéranto est réalisée par les [[Liste d'associations espérantophones|associations espérantophones]]. L'une des plus importantes librairies d'ouvrages en espéranto est le ''{{lang|eo|libro-servo}}'' de l'[[association universelle d'espéranto]], qui compte plus de {{Nombre|6000|références}}<ref>[http://katalogo.uea.org/index.php?st=list <!-- à wikifier : ajouter titre, etc. -->].</ref>{{refins}}. === Presse === {{Article détaillé|Liste des périodiques en espéranto}} Il existe de nombreuses publications originales en espéranto. Parmi les plus connues, on trouve : * ''[[Esperanto (revue)|Esperanto]]'', mensuel officiel de l'[[Association universelle d'espéranto]], * ''[[Monato]]'', mensuel indépendant d'information politique, culturelle et scientifique fondé en 1979 par {{Lien|langue=eo|fr=Stefan Maul}}, * ''{{Lien|langue=eo|fr=Internacia Pedagogia Revuo}}'', revue trimestrielle éditée par la [[ligue internationale des enseignants d'espéranto]], * ''[[La Ondo de Esperanto]]'', mensuel fondé à [[Moscou]] en 1909 dont la parution a été suspendue en 1917 et a repris en 1991 à [[Kaliningrad]], * ''[[Sennaciulo]]'', bimestriel publié par l'[[Association mondiale anationale]], * ''[[Kontakto]]'', périodique édité par l'[[Organisation mondiale des jeunes espérantophones]], * ''{{Lien|langue=eo|fr=La KancerKliniko}}'' trimestriel satirique indépendant, dirigé par {{Lien|langue=eo|trad=Ĵak Lepŭil'|fr=Jacques Le Puil}} À côté de la presse papier, on trouve un certain nombre de sites de presse uniquement disponibles en version électronique. Les plus connus sont : * ''[[Le Monde diplomatique]]'' en espéranto : [http://eo.mondediplo.com/ site], * ''[[Libera Folio]]'', site d'information indépendant édité directement en espéranto. Deux revues paraissent en France et en français : ''[[Le Monde de l'Espéranto]]'' et ''[[Espéranto info]]''. === Musique === {{Article détaillé|Musique espérantophone}} [[Fichier:La fina venk'.ogv|vignette|Clip de la chanson en espéranto ''{{lang|eo|La fina venk'}}'' par i.d.c. (Éric Languillat).]] La musique espérantophone est presque aussi ancienne que l'espéranto. ''{{lang|eo|[[La Espero]]}}'', qui deviendra l'hymne du mouvement espérantophone, a été écrit par Zamenhof, peu après la publication du premier manuel, [[Langue Internationale]], paru en 1887. La musique espérantophone a suivi les évolutions technologiques, avec l'apparition des premiers [[Disque microsillon|vinyles]] dans les {{nobr|années 1960}}, puis l'apparition des musiques rock dans les {{nobr|années 1980}}, puis des disques compacts dans les {{nobr|années 1990}} et enfin des formats électroniques téléchargeables via Internet depuis les {{nobr|années 2000}}. {{quand|Actuellement}} les musiciens espérantistes les plus connus sont [[JoMo]] (Jean-Marc Leclercq) de France, [[Martin Wiese]] de Suède, Jonny M d'Allemagne, [[Kim J. Henriksen]] du Danemark, [[Ĵomart et Nataŝa]] du Kazakhstan et de Russie, Georgo Handzlik de Pologne, les groupes [[Kajto]] dont les membres principaux sont néerlandais, [[Dolchamar]] de Finlande, {{Lien|langue=eo|fr=La Pafklik}} de France, {{lang|eo|[[La Perdita Generacio]]}} de Suède. La musique espérantophone est naturellement mise en scène lors des différentes rencontres internationales<ref name="jes" />. === Radio === Les premières émissions de radio en Espéranto datent de 1922 et furent émises à {{page h|Newark}} ({{Où|États-Unis|date=30 décembre 2017}}<!-- préciser quel État et remplacer {{page h|}} par le lien adapté -->) et [[Londres]] (Royaume-Uni). En 2012, les émissions sont principalement des [[podcast]]s, mais certaines radios diffusent une émission hebdomadaire comme Radio Havana Cuba, ou [[Radio libertaire]] à Paris. La première radio diffusant entièrement en espéranto, [[Muzaiko]], est apparue le {{date-|1er juillet 2011}}. Elle émet sur Internet grâce à la technologie de [[lecture en continu]]. Son programme se compose de [[musique espérantophone]], d'interviews, et d'informations généralistes<ref>[http://muzaiko.info/ Muzaiko, radio espérantophone].</ref>. ==== Radioamateurs ==== Sur les bandes [[radioamateur]]s l'espéranto est utilisé aux fréquences<ref>[http://gepraf.ref-union.org/conseils.html Des rendez-vous espérantophones].</ref> : * [[Bande des 80 mètres|{{unité|3.566|MHz}}]] à {{heure|20}} locale, en [[Code Morse international|code Morse]] pour l'[[Europe]], le [[mercredi]]. ([[hiver]] : {{heure|19|fuseau=[[Temps universel coordonné|UTC]]}} et [[été]] : {{heure|18|fuseau=UTC}}). * [[Bande des 40 mètres|{{unité|7.066|MHz}}]] à {{heure|9}} locale pour l'[[Europe de l'Ouest|Europe occidentale]] du [[lundi]] au [[vendredi]]. (hiver : {{heure|8|fuseau=UTC}} et été : {{heure|7|fuseau=UTC}}). * [[Bande des 20 mètres|{{unité|14.266|MHz}}]] à {{heure|12|30}} et {{heure|20|30|fuseau=UTC}} les [[samedi]] et [[dimanche]], à {{heure|12|30|fuseau=UTC}} le [[lundi]]. * [[Bande des 15 mètres|{{unité|21.266|MHz}}]] {{heure|13|fuseau=UTC}} et {{heure|22|fuseau=UTC}} pour le [[Japon]], tous les jours. === Cinéma === L'essentiel des films tournés originellement en espéranto sont des courts métrages. Seuls trois longs métrages ont été tournés directement en espéranto : * ''[[Angoroj]]'', ([[1964 au cinéma|1964]]), intrigue policière se déroulant à Paris. * ''[[Incubus (film, 1966)|Incubus]]'', de [[Leslie Stevens]] ([[1966 au cinéma|1966]]) avec [[William Shatner]] dans le rôle principal. * ''[[Gerda malaperis, la filmo|{{lang|eo|Gerda malaperis}}]]'', sorti directement en DVD en 2006, est une adaptation du roman éponyme ''{{lang|eo|[[Gerda malaperis!]]}}'' de [[Claude Piron]]. Plusieurs films ont par ailleurs été doublés ou sous-titrés en espéranto<ref name="jes">{{Lien web|langue=eo |auteur1=Rogier Huurman |url=http://www.liberafolio.org/2013/rekorda-partopreno-en-junulara-esperanto-semajno |titre=Rekorda partopreno en Junulara Esperanto-Semajno |jour=16 |mois=1 |année=2013 |éditeur=[[Libera Folio]] |consulté le=6 septembre 2013}}.</ref>. Dans le film de [[Charlie Chaplin]], ''[[Le Dictateur]]'', les plaques des magasins du ghetto juif sont en espéranto, catalogué comme « langue juive internationale » par [[Adolf Hitler|Hitler]] dans ''{{lang|de|[[Mein Kampf]]}}''<ref name="listenandlearn">{{Lien web|langue=en |titre=Esperanto Pop Culture is Alive and Kicking |auteur=Kelly Wang |site=listenandlearn.org |date=26 septembre 2016|consulté le=31 décembre 2017|url=https://www.listenandlearn.org/blog/esperanto-pop-culture-is-alive-and-kicking/}}.</ref>. Il est aussi possible d'entendre de l'espéranto dans la version originale du film ''[[Bienvenue à Gattaca]]''. En effet, les haut-parleurs de l'entreprise dans laquelle travaille le protagoniste de l'histoire font les annonces d'abord en espéranto puis en anglais<ref name="listenandlearn" />. La musique du générique de fin du film d'animation japonais ''[[Patéma et le monde inversé]]'' est en espéranto et est chantée par [[Estelle Micheau]]. Dans le feuilleton français ''[[OVNI(s)|Ovni(s)]]'', l'un des personnages principaux, Véra Clouseau, connaît l'espéranto. Dans l'épisode 10 de la saison 2, une partie des dialogues de l'épisode sont en espéranto.[[Fichier:Fundamento de esperanto edistudio.jpg|vignette|''[[Fundamento de Esperanto]]'', publié en 1905.]] == Phonologie et écriture == {{Article détaillé|Prononciation de l'espéranto|Alphabet de l'espéranto}} L'espéranto possède vingt-huit [[phonème]]s : cinq [[voyelle]]s et vingt-trois [[consonne]]s. Ils sont transcrits au moyen d'un alphabet de vingt-huit lettres : vingt-deux lettres de l'[[alphabet latin]] (''q'', ''w'', ''x'' et ''y'' ne sont pas utilisés, sauf dans les expressions mathématiques), et six lettres utilisant deux [[diacritiques]] ([[accent circonflexe]] et [[brève]]), propres à l'espéranto : ''ĉ'', ''ĝ'', ''ĥ'', ''ĵ'', ''ŝ'', ''ŭ''. L'orthographe est parfaitement [[Transparence orthographique|transparente]] : chaque lettre représente invariablement et exclusivement un seul phonème. En plus de leur rôle premier de transcription, les lettres diacritées rappellent en espéranto l'orthographe ou la prononciation d'autres langues. Par exemple, ''{{lang|eo|poŝto}}'' « poste », rappelle graphiquement et phonétiquement le mot ''{{lang|eo|pošta}}'' du [[tchèque]], du [[slovaque]], du [[slovène]], du [[serbo-croate]], mais aussi par la graphie les mots [[français]], [[anglais]], [[néerlandais]], [[allemand]] ''poste, post, post, Post'', et par le son le [[bulgare]] ''поща'' (prononcé {{APIb|['pɔʃtɐ]}}). L'espéranto aboutit souvent ainsi à un juste milieu rappelant plusieurs langues sources : ainsi ''{{lang|eo|ĝardeno}}'' {{APIb|[d͡ʒarˈdeno]}} rappelle le français ''jardin'', l'allemand ''{{lang|de|Garten}}'', le néerlandais ''{{lang|nl|gaarden}}'', l'italien ''{{lang|it|giardino}}'' et l'anglais ''{{lang|en|garden}}''. La langue comporte un [[accent tonique]] toujours situé sur l'avant-dernière syllabe des mots. Le [[système vocalique]] comporte cinq [[Timbre (musique)|timbres]] : ''a e i o u'', correspondant aux valeurs du français ''â é i ô ou'', comme dans de nombreuses langues, sans distinction de [[quantité vocalique|quantité]]. {{Infobox Liste de fichiers | titre01 = Extraits du discours de Zamenhof en 1905 | fichier01 = Bulonjaprelego.ogg }} Le cadre sonore ci-après, permet d'écouter un court extrait du [[s:Discours de Zamenhof au Premier Congrès Universel d'Espéranto à Boulogne-sur-mer|discours de Zamenhof prononcé lors du premier congrès mondial d'espéranto en 1905 à Boulogne-sur-Mer]]. Cet extrait lu par [[Claude Piron]] a été enregistré lors de la rencontre commémorative de 2005 à [[Boulogne-sur-Mer]]. Ces extraits sont reproduits et traduits dans la ''[[:Image:Bulonjaprelego.ogg|page de description du fichier]]''. [[File:Eo-Filologio.ogg|thumb|Extrait de lecture de la page Wikipédia espéranto [[w:eo:Filologio|Filologio]].]] Les lettres diacritées peuvent poser quelques problèmes [[typographie|typographiques]] à l'[[imprimerie]] ou l'[[informatique]] (plus particulièrement avec les systèmes informatiques anciens). Pour les francophones, le clavier [[Disposition bépo|BÉPO]] et la [[AZERTY#AZERTY français|variante Xorg du clavier AZERTY]] permettent d'accéder de façon native aux caractères accentués de l'espéranto. Des logiciels peuvent également être installés pour faciliter la frappe des six lettres diacritées<ref group="N">Amiketo est un logiciel pour taper les lettres accentuées de l'espéranto, pour [http://www012.upp.so-net.ne.jp/klivo/amiketo/ Windows], [http://www012.upp.so-net.ne.jp/klivo/amiketo/makamiketo.html Mac OS] et [http://www012.upp.so-net.ne.jp/klivo/amiketo/linamiketo.html Linux].</ref>. === Substitutions de l'alphabet en espéranto === Il existe quelques orthographes alternatives couramment utilisées. L'une d'entre elles remplace les lettres avec des circonflexes par des digraphes ''h''. Il existe également des solutions graphiques telles que l'approximation des circonflexes avec des accents circonflexes. ==== Système H ==== {{Infobox Système d'écriture | nom = Système H | type = Alphabet | créateur = [[L.&nbsp;L. Zamenhof]] | date = 1888<ref name="Aldono">{{Ouvrage|langue=eo|prénom1=Ludoviko Lazaro|nom1=Zamenhof|titre=Aldono al la "Dua Libro de l' Lingvo Internacia"|lieu=Warsaw|éditeur=|année=1888|lire en ligne=http://esperanto.davidgsimpson.com/librejo/dualibro.html#aldono|consulté le=12 mars 2021}}{{Début citation}}3) Se ia el la tipografioj ne povas presi verkojn kun signetoj superliteraj (^) kaj (˘), ĝi povas anstataŭigi la signeton (^) per la litero "h" kaj la signeton (˘) tute ne uzadi. Sed en la komenco de tia verko devas esti presita: "ch=ĉ; gh=ĝ; hh=ĥ; jh=ĵ; sh=ŝ". Se oni bezonas presi ion kun signetoj internaj (,), oni devas ĝin fari garde, ke la leganto ne prenu ilin por komoj (,). Anstataŭ la signeto (,) oni povas ankaŭ presadi (') aŭ (-). Ekzemple: sign,et,o = sign'et'o = sig-net-o.{{Fin citation}}.</ref> | iso15924 = | iso15924 note = [IETF] eo-hsistemo<ref name="StarnerH">{{lien web|nom1=Starner |prénom1=David |titre=Formulaire d'inscription pour 'hsistemo' |url=https://www.iana.org/assignments/lang-subtags-templates/hsistemo.txt |éditeur=IANA |consulté le=12 mars 2021 |langue=en |format=text}}.</ref> | ipa-note = aucune }} La méthode originale pour contourner les [[diacritiques]] a été développée par le créateur de l'espéranto lui-même, [[L.&nbsp;L. Zamenhof]]. Il recommandait d'utiliser {{lang|eo-hsistemo|u}} à la place de {{lang|eo|ŭ}}, et des digraphes avec {{lang|eo-hsistemo|h}} pour les autres lettres avec circonflexe. Par exemple, {{lang|eo|ŝ}} est remplacé par {{lang|eo-hsistemo|sh}}, comme dans {{lang|eo-hsistemo|shanco}} pour {{lang|eo|ŝanco}} (chance). Lorsque l'orthographe correcte contient {{lang|eo|sh}}, les lettres doivent être séparées par une apostrophe ou un trait d'union, comme dans {{lang|eo|ses-hora}} (six-heures) ou {{lang|eo|flug'haveno}} (aéroport)<ref name=ILERA>Lenio Marobin, PY3DF (2008) [http://ilerabulteno.googlepages.com/bulteno70.pdf 'Morsa kodo kaj Esperanto – rekolekto de artikoloj iam aperintaj'], ILERA Bulteno n-o 70, p-o 04.</ref>. Malheureusement, les règles simplistes basées sur l'ASCII pour trier les mots échouent lors du tri des digraphes h, car lexicographiquement, les mots en {{lang|eo|ĉ}} doivent suivre tous les mots en {{lang|eo|c}} et précéder les mots en {{lang|eo|d}}. Le mot {{lang|eo|ĉu}} doit être placé après {{lang|eo|ci}}, mais dans le système H, {{lang|eo-hsistemo|chu}} apparaîtrait avant {{lang|eo-hsistemo|ci}}. ==== Système X ==== {{Infobox Système d'écriture | nom = Système X | type = Alphabet | altname = X-sistemo, x-kodo | date = vers 1962<ref name="Eicholz">{{article|nom1=Eichholz |prénom1=Rüdiger |titre=Akademiaj Studoj |journal=Akademiaj Studoj |date=1983 |page=7}} quoting from {{article|titre=Esperanto |journal=Esperanto |date=September 1962 |page=161}}.</ref> | iso15924 = | iso15924 note = [IETF] eo-xsistemo<ref name="StarnerX">{{lien web|nom1=Starner |prénom1=David |titre=Formulaire d'inscription pour 'xsistemo' |url=https://www.iana.org/assignments/lang-subtags-templates/xsistemo.txt |éditeur=IANA |consulté le=12 mars 2021 |langue=en |format=text}}.</ref> | ipa-note = aucune }} Un système plus récent pour taper en espéranto est le « système x », qui utilise {{lang|eo-xsistemo|x}} à la place de {{lang|eo-hsistemo|h}} pour les digraphes, y compris {{lang|eo-xsistemo|ux}} pour {{lang|eo|ŭ}}. Par exemple, {{lang|eo|ŝ}} est représenté par {{lang|eo-xsistemo|sx}}, comme dans {{lang|eo-xsistemo|sxi}} pour {{lang|eo|ŝi}} et {{lang|eo-xsistemo|sxanco}} pour {{lang|eo|ŝanco}}. Les digraphes x résolvent les problèmes du système h : # ''x'' n'est pas une lettre dans l'alphabet espéranto, donc son utilisation n'introduit pas d'ambiguïté. # Les digraphes sont maintenant presque toujours correctement triés après leurs équivalents en une seule lettre ; par exemple, {{lang|eo-xsistemo|sxanco}} (pour {{lang|eo|ŝanco}}) vient après {{lang|eo|super}}, tandis que {{lang|eo-hsistemo|shanco}} vient avant. Le tri échoue uniquement dans le cas peu fréquent d'un ''z'' dans des mots composés ou non assimilés ; par exemple, le mot composé {{lang|eo|reuzi}} (« réutiliser ») serait trié après {{lang|eo-xsistemo|reuxmatismo}} (pour {{lang|eo|reŭmatismo}} « rhumatisme »). Le système x est devenu aussi populaire que le système H, mais il est depuis longtemps perçu comme étant contraire au {{Langue|eo|[[Fundamento de Esperanto]]}}. Cependant, dans sa décision de 2007, l'{{Langue|eo|[[Akademio de Esperanto]]}} a émis une autorisation générale pour l'utilisation de systèmes de substitution pour la représentation des lettres diacritiques de l'espéranto, à condition que cela soit fait uniquement {{Citation|lorsque les circonstances ne permettent pas l'utilisation des diacritiques appropriés, et lorsque, en raison d'un besoin particulier, le système h fixé dans le {{Langue|eo|Fundamento}} n'est pas pratique}}<ref>{{lien web|url=http://akademio-de-esperanto.org/oficialaj_informoj/oficialaj_informoj_6_2007.html|titre=Akademio de Esperanto: Oficialaj Informoj 6 - 2007 01 21|site=akademio-de-esperanto.org|consulté le=22 janvier 2013|archive-url=https://web.archive.org/web/20130329160340/http://www.akademio-de-esperanto.org/oficialaj_informoj/oficialaj_informoj_6_2007.html|archive-date=29 March 2013}}.</ref>. Cette disposition couvre des situations telles que l'utilisation du système x en tant que solution technique (pour stocker des données en ASCII pur) tout en affichant correctement les caractères Unicode appropriés à l'utilisateur final. Un problème pratique de substitution des digraphes que le système x ne résout pas complètement est la complication des textes bilingues. {{lang|eo-xsistemo|Ux}} pour {{lang|eo|ŭ}} pose particulièrement problème lorsqu'il est utilisé aux côtés de texte en français, car de nombreux mots français se terminent en {{lang|fr|aux}} ou {{lang|fr|eux}}. Par exemple, ''Aux'' est un mot dans les deux langues ({{lang|eo|aŭ}} en espéranto). Toute conversion automatique du texte modifiera les mots français ainsi que l'espéranto. Quelques mots anglais comme ''{{Langue|en|auxiliary}}'' et ''{{Langue|en|Euxine}}'' peuvent également souffrir de telles routines de recherche et remplacement. Une solution courante, telle que celle utilisée dans le logiciel [[MediaWiki]] de [[Wikipédia]] depuis l'intervention de [[Brion Vibber]] en janvier 2002, est d'utiliser {{lang|eo-xsistemo|xx}} pour échapper à la conversion de {{lang|eo-xsistemo|ux}} en {{lang|eo|ŭ}}, par exemple ''{{lang|eo-xsistemo|auxx}}'' produit {{graphie|aux}}<ref>[[Wikipedia:Wikipedia Signpost/2012-12-31/Interview]].</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=http://blogs.transparent.com/esperanto/unicoding-the-esperanto-wikipedia/ |titre=Unicoding the Esperanto Wikipedia (Part 3 of 4) |site=Esperanto Language Blog |auteur=Chuck Smith |consulté le=14 janvier 2013}}.</ref>. Quelques personnes ont également proposé d'utiliser ''{{lang|eo-xsistemo|vx}}'' au lieu de ''{{lang|eo-xsistemo|ux}}'' pour {{lang|eo|ŭ}} afin de résoudre ce problème, mais cette variante du système est rarement utilisée. == Grammaire == [[Fichier:PMEG 15.0.6 provizora PDF 31 Majo 2019.pdf|vignette|droite|Le [[Plena Manlibro de Esperanta Gramatiko]], ouvrage de grammaire propre à l'espéranto.]] {{Article détaillé|Grammaire de l'espéranto}} La [[grammaire]] de l'espéranto se fonde sur seize principes énoncés dans le ''{{lang|eo|[[Fundamento de Esperanto]]}}'', adopté comme référence intangible au premier [[congrès mondial d'espéranto]] de [[Boulogne-sur-Mer]] en [[1905]]. Ils ne constituent cependant qu'un cadre dans lequel ont été progressivement dégagées des règles plus détaillées. Chaque [[Radical (linguistique)|radical]] peut recevoir des [[morphème]]s invariables signalant chacun un [[trait grammatical]] précis : —o pour les [[substantif]]s, —a pour les [[adjectif]]s, —e pour les [[adverbe]]s dérivés, —j pour le [[Nombre grammatical|pluriel]] et —n pour le [[Cas grammatical|cas]] [[accusatif]]. La régularité de la langue permet d'en expliquer la grammaire de façon aisée sans avoir recours à la terminologie technique habituelle, parfois difficile pour certains néophytes. L'ouvrage ''{{lang|eo|[[Plena Manlibro de Esperanta Gramatiko]]}}'' propose ainsi un panorama complet de la grammaire espérantophone sans vocabulaire complexe. === Conjugaison === {{Article détaillé|Conjugaisons en espéranto}} Les [[verbe]]s se caractérisent par une série de seulement six désinences ou finales détachables invariables qui forment une [[conjugaison]], avec, mêlant des valeurs [[Temps (grammaire)|temporelles]] pour l'indicatif et [[Mode (grammaire)|modales]] : —i pour l'[[infinitif]], —is pour le passé, —as pour le présent, —os pour le futur, —us pour le conditionnel, —u pour le [[Conjugaisons en espéranto|volitif]]. Ces terminaisons sont les mêmes pour toutes les personnes et tous les verbes. === Corrélatifs === {{Article détaillé|Grammaire de l'espéranto#Tabel-vortoj}} L'espéranto utilise également comme [[déterminants et articles en français|déterminants]] un ensemble de [[pronom]]s-[[adjectif]]s assemblés systématiquement à partir d'une initiale et d'une finale caractéristiques : * initiales : '''i-''' ([[Pronom indéfini|indéfinis]]), '''ki-''' ([[Outil interrogatif|interrogatifs]]-[[Pronom relatif|relatifs]]), '''ti-''' ([[Pronom démonstratif|démonstratifs]]), '''ĉi-''' ([[Nombre grammatical#Collectif et singulatif|collectifs]]-[[Distributif (cas)|distributifs]]), '''neni-''' ([[Négation (linguistique)|négatifs]]) ; * finales : '''-a''' (qualité), '''-u''' (individu), '''-o''' (chose), '''-es''' (possession). Les deux premières de ces séries varient en nombre et en cas, la troisième en cas uniquement. D'autres finales produisent des [[adverbe]]s circonstanciels : '''-e''' ([[Adverbe#Selon leur sens|lieu]]), '''-am''' ([[Adverbe#Selon leur sens|temps]]), '''-el''' ([[Adverbe#Selon leur sens|manière]]), '''-al''' ([[Adverbe#Selon leur sens|cause]]), '''-om''' ([[Adverbe#Selon leur sens|quantité]]). Les mots formés sur ces bases sont désignés collectivement comme [[Grammaire de l'espéranto#Tabel-vortoj|corrélatifs]] ou (en espéranto même) ''[[Grammaire de l'espéranto#Tabel-vortoj|tabel-vortoj]]''<ref group="N">Littéralement « mots de tableau », d'après la forme sous laquelle sont souvent présentés ces outils grammaticaux.</ref>. Par exemple : * ''{{lang|eo|kiu}}'' signifie « qui » ou « quel » ; * ''{{lang|eo|ĉiu}}'' signifie « chacun » ou « chaque » ; * ''{{lang|eo|neniu}}'' signifie « personne » ou « aucun » ; * ''{{lang|eo|iam}}'' signifie « à un moment » ; * ''{{lang|eo|ĉiam}}'' signifie « toujours » ; * ''{{lang|eo|neniam}}'' signifie « jamais ». === Particules invariables === L'espéranto recourt également à diverses [[Particule (grammaire)|particules]] invariables dans l'organisation de la phrase : il s'agit de [[Conjonction (grammaire)|conjonctions]] de [[Coordination (grammaire)|coordination]] ('''{{lang|eo|kaj}}''' « et », '''{{lang|eo|aŭ}}''' « ou », '''{{lang|eo|do}}''' « donc », '''{{lang|eo|sed}}''' « mais »…) ou de [[Subordination (grammaire)|subordination]] ('''{{lang|eo|ke}}''' « que », '''{{lang|eo|ĉar}}''' « parce que », '''{{lang|eo|dum}}''' « pendant que », '''{{lang|eo|se}}''' « si »…) qui précisent les rapports entre [[Proposition (grammaire)|propositions]], et des adverbes simples à valeur spatiale, temporelle, logique ou modale. Par exemple, '''{{lang|eo|ne}}''' marque la [[Négation (linguistique)|négation]], et '''{{lang|eo|ĉu}}''' marque l'[[Interrogation (linguistique)|interrogation globale]]. === Syntaxe de phrase === L'ordre des mots est relativement libre en espéranto : grâce à la marque -n du complément d'objet ([[accusatif]]), toutes les constructions (SOV, VSO, OSV{{etc.}}) sont acceptées ; l'ordre le plus fréquent est toutefois ''[[Langue SVO|sujet-verbe-objet]]'' suivi du [[complément circonstanciel]]. L'usage d'autres dispositions est courant notamment en cas de [[mise en relief]] afin de placer l'élément le plus important en début de phrase. Il existe cependant certaines règles et tendances bien établies<ref>{{harvsp|Joguin|2001|p=106-107}}.</ref> : * l'article défini se place au début du groupe nominal ; * l'adjectif précède généralement le substantif ; * les prépositions se placent au début du groupe prépositionnel ; * les adverbes précèdent généralement l'expression qu'ils modifient ; * les conjonctions précèdent la proposition qu'elles introduisent. D'une manière générale, on peut dire que l'ordre des [[syntagme]]s est libre mais que la disposition des [[morphème]]s à l'intérieur d'un syntagme est fixée par l'usage. Certaines tendances expressives peuvent sembler peu communes par rapport à l'usage du [[français]] : * les prépositions sont volontiers préfixées au verbe, produisant des doublets entre formulation intransitive avec groupe prépositionnel et formulation transitive à verbe préfixé : ''{{lang|eo|Ni diskutos pri la afero}}'' ~ ''{{lang|eo|Ni pridiskutos la aferon.}}'' « Nous discuterons de l'affaire. » (Tous les verbes à préposition préfixée ne forment cependant pas doublet : par exemple, ''{{lang|eo|altiri}}'' « attirer » diffère de ''{{lang|eo|tiri al}}'' « tirer à ».) ; * un [[syntagme]] peut facilement se condenser en [[mot composé]] : ''{{lang|eo|Knabo kun bluaj okuloj.}}'' ~ ''{{lang|eo|Bluokula knabo.}}'' « Un garçon aux yeux bleus. » ; * l'emploi de l'adverbe dérivé (issu de l'usage poétique) est très étendu dans la langue courante (orale comme écrite). Du fait de l'absence de restriction sur la combinaison des [[monème]]s, une même phrase peut se formuler de multiples façons : * ''{{lang|eo|mi enigis ĉion en la komputilon. ~ Mi enkomputiligis ĉion. ~ Mi ĉion enkomputiligis.}}'' « J'ai tout introduit dans l'ordinateur. » ; * ''{{lang|eo|mi iros al la hotelo per biciklo. ~ Mi alhotelos bicikle. ~ Mi biciklos hotelen.}}'' « J'irai à l'hôtel à vélo. » ; * ''{{lang|eo|mi iros al la kongreso per aŭto. ~ Mi alkongresos aŭte. ~ Mi aŭtos kongresen.}}'' « J'irai au congrès en voiture. » ; * ''{{lang|eo|ni estas de la sama opinio. ~ Ni havas la saman opinion ~ Ni samopinias.}}'' « Nous sommes du même avis. ». L'espéranto peut ainsi alternativement se montrer [[Langue synthétique|synthétique]] ou [[Langue analytique|analytique]]. == Lexique == {{Article détaillé|Vocabulaire de l'espéranto|Étymologie de l'espéranto}} [[Fichier:Plena Ilustrita Vortaro de Esperanto.jpg|vignette|Dictionnaire.]] === Sources lexicales === {{Article connexe|Histoire de l'espéranto}} Au même titre que la majorité des langues européennes dont le français qui tirent leurs racines en partie du latin et du grec et qui [[Emprunt lexical#Mots étrangers plus ou moins bien adaptés|empruntent à l'anglais ou à d'autres langues]], l'espéranto est une langue construite ''a posteriori'' : elle tire ses [[radical (linguistique)|bases lexicales]] de langues existantes. Les principales sources sont, par importance décroissante<ref>{{harvsp|Janton|1994|p=56}}.</ref> : * le [[latin]] et les [[langues romanes]], principalement le [[français]] et l'[[italien]] ; * les [[langues germaniques]], essentiellement l'[[allemand]], le [[néerlandais]] et l'[[anglais]] ; * le [[grec ancien]], surtout pour la terminologie scientifique ; * les [[langues slaves]], essentiellement le [[russe]] et le [[polonais]]. Les mots provenant d'autres langues désignent surtout des réalités culturelles spécifiques : ''{{lang|eo|boaco}}'' « renne » (du [[Langues sames|same]]), ''{{lang|eo|jogo}}'' « yoga » (du [[sanskrit]]), ''{{lang|eo|haŝioj}}'' « baguettes (pour manger) » (du [[japonais]]){{etc.}} Les morphèmes grammaticaux doivent beaucoup au latin et dans une moindre mesure au grec ancien. Une très petite partie selon certains est construite ''{{lang|la|a priori}}'' sans référence évidente à des langues existantes. Pour d'autres, il s'agit d'éléments profondément remaniés rappelant ceux de langues préexistantes, comme la série des corrélatifs. Zamenhof a suivi diverses méthodes pour adapter ses sources lexicales à l'espéranto : adaptation phonétique orthographique, à partir de la prononciation ({{ex}} ''{{lang|eo|trotuaro}}'' du français ''trottoir'') ou à partir de la forme écrite ({{ex}} ''{{lang|eo|birdo}}'' de l'anglais ''{{lang|en|bird}}'' « oiseau »). Lorsque plusieurs de ses sources comportaient des mots proches par la forme et le sens, Zamenhof a souvent créé un moyen terme ({{ex}} ''{{lang|eo|ĉefo}}'' « chef »). Le vocabulaire de l'espéranto était construit à partir d'environ 1800 radicaux dans le ''{{lang|eo|[[Fundamento de Esperanto]]}}'' de [[1905]]. En [[2002]], après un siècle d'usage, le plus grand dictionnaire monolingue en espéranto (''{{lang|eo|[[Plena Ilustrita Vortaro de Esperanto]]}}''), en comprend {{formatnum:16780}} correspondant au moins à {{nombre|46890|éléments}} lexicaux. Ce nombre continue à augmenter notamment avec le vocabulaire technique spécialisé davantage pris en compte. === Formation des mots === La [[formation des mots]] espéranto est traditionnellement décrite en termes de [[dérivation lexicale]] par [[affixe]]s et de [[Mot composé|composition]]. Cette distinction est cependant relative, dans la mesure où les « affixes » sont susceptibles de s'employer aussi comme radicaux indépendants : ainsi le [[diminutif]] ''{{lang|eo|-et-}}'' forme l'adjectif ''{{lang|eo|eta}}'' « petit (avec idée de faiblesse) », le [[Nombre grammatical#Collectif et singulatif|collectif]] ''{{lang|eo|-ar-}}'' forme le nom ''{{lang|eo|aro}}'' « groupe », le [[causatif]] ''{{lang|eo|-ig-}}'' forme le verbe ''{{lang|eo|igi}}'' « faire, rendre »{{etc.}} Les deux principes essentiels de formation des mots sont : * l'invariabilité des radicaux : contrairement à ce qui peut se passer par exemple en français, en anglais, en allemand… la dérivation ne provoque aucune altération interne des monèmes : ''{{lang|eo|{{Souligner|vid}}i}}'' « voir », ''{{lang|eo|{{Souligner|vid}}o}}'' « vue », ''{{lang|eo|ne{{Souligner|vid}}ebla}}'' « invisible » * l'ordre de composition où l'élément déterminant précède le déterminé : ''{{lang|eo|kanto-birdo}}'' « oiseau chanteur » et ''{{lang|eo|birdo-kanto}}'' « chant d'oiseau », ''{{lang|eo|vel-ŝipo}}'' « bateau à voile, voilier » et ''{{lang|eo|ŝip-velo}}'' « voile de bateau », ''{{lang|eo|cent-jaro}}'' « centenaire (= centième année) » et ''{{lang|eo|jar-cento}}'' « siècle (= centaine d'années) ». Pour l'initiation à la langue, Zamenhof recommandait de séparer par un petit tiret les différents radicaux, mais dans l'écriture courante, ces petits tirets sont ensuite supprimés. En théorie, il n'existe pas d'autre limite que [[sémantique]] à la combinatoire des radicaux. Il en résulte un certain schématisme qui aboutit à la formation systématique de longues séries sur le même modèle, parfois sans équivalent direct dans d'autres langues. Par exemple : * à côté de ''{{lang|eo|sam-land-ano}}'' « compatriote », littéralement membre du même pays, et ''{{lang|eo|sam-klas-ano}}'' « camarade de classe », il existe ''{{lang|eo|sam-ide-ano}}'' « partisan du même idéal » et ''{{lang|eo|sam-aĝ-ulo}}'' « personne du même âge » * pour exprimer le fait de prendre une couleur, le français possède « rougir, jaunir, verdir, bleuir, blanchir, brunir, noircir ». L'espéranto possède comme équivalents respectifs ''{{lang|eo|ruĝ-iĝi, flaviĝi, verdiĝi, bluiĝi, blankiĝi, bruniĝi, nigriĝi}}'' mais le procédé y est illimité : ''{{lang|eo|griziĝi}}'' « devenir gris », ''{{lang|eo|oranĝiĝi}}'' « devenir orange »{{etc.}} * il est possible de former le [[antonymie|contraire]] de n'importe quelle notion par le préfixe très fréquent ''{{lang|eo|mal-}}'' : ''{{lang|eo|ĝoja}}'' « gai » ~ ''{{lang|eo|malĝoja}}'' « triste », ''{{lang|eo|helpi}}'' « aider » ~ ''{{lang|eo|malhelpi}}'' « gêner », ''{{lang|eo|multe}}'' « beaucoup » ~ ''{{lang|eo|malmulte}}'' « peu »{{etc.}}<ref group="N">Voir aussi [[Négation (linguistique)#En espéranto]].</ref> Ce schématisme a pour effet de diminuer le nombre de radicaux nécessaires à l'expression au profit de dérivés, réduisant ainsi la composante [[Motivation (linguistique)|immotivée]] du lexique. Le procédé pouvant parfois paraître lourd, la langue littéraire a cependant introduit quelques radicaux alternatifs à titre de variantes [[stylistique]]s : par exemple ''{{lang|eo|olda}}'' « vieux » peut doubler ''{{lang|eo|maljuna}}'' (formé sur ''{{lang|eo|juna}}'' « jeune ») ou ''{{lang|eo|malnova}}'' (formé sur ''{{lang|eo|nova}}'' « neuf, nouveau »). L'usage courant tend cependant à préférer les dérivés<ref>{{harvsp|Janton|1994|p=85}} et {{harvsp|Joguin|2001|p=260}}.</ref>{{,}}<ref>[http://vortareto.free.fr/grammaire/scvortfarado.htm Création de termes (vortfarado)].</ref>{{,}}<ref>[http://vortareto.free.fr/traductiontermes.htm Quelques problèmes de la traduction].</ref>. Le système de dérivation s'adapte aisément aux besoins en mots nouveaux. Ainsi, du mot ''{{lang|eo|reto}}'' (« réseau, filet »), on a extrait le radical ''{{lang|eo|ret-}}'' pour former tout un ensemble de mots liés à [[Internet]] : ''{{lang|eo|retadreso}}'' (« [[Courrier électronique|adresse de courriel]] »), ''{{lang|eo|retpirato}}'' (« [[Hacker (sécurité informatique)|pirate informatique]] »){{etc.}} == Exemples == === Phrases simples === Le tableau ci-dessous présente quelques mots et phrases ainsi que leurs transcriptions en [[alphabet phonétique international]] : {| class="wikitable" |- !Français || Espéranto || [[Alphabet phonétique international|IPA]] |- |Salut, bonjour || {{Prononciation|Eo-saluton.ogg|Saluton|help=no}} || {{Prononciation API|[sa.ˈlu.ton]}} |- |Oui || {{Prononciation|Eo-jes.ogg|Jes|help=no}} || {{Prononciation API|[ˈjes]}} |- |Non || {{Prononciation|Eo-ne.ogg|Ne|help=no}} || {{Prononciation API|[ˈne]}} |- |Bonsoir || {{Prononciation|Eo-bonan vesperon.ogg|Bonan vesperon|help=no}} || {{Prononciation API|[ˈbo.nan ves.ˈpe.ron]}} |- |Bonne nuit || {{Prononciation|Eo-bonan nokton.ogg|Bonan nokton|help=no}} || {{Prononciation API|[ˈbo.nan ˈnok.ton]}} |- |Au revoir || {{Prononciation|Eo-ĝis la revido.ogg|Ĝis (la) revido|help=no}} || {{Prononciation API|[ˈdʒis (la) re.ˈvi.do]}} |- |Comment vous appelez-vous ? || {{Prononciation|Eo-kio estas via nomo.ogg|Kio estas via nomo?|help=no}} || {{Prononciation API|[ˈki.o ˌes.tas ˌvi.a ˈno.mo]}} |- |Je m'appelle Marc. || {{Prononciation|Eo-mia nomo estas marko.ogg|Mia nomo estas Marko|help=no}} || {{Prononciation API|[ˌmi.a ˈno.mo ˌes.tas ˈmar.ko]}} |- |Comment allez-vous ? || {{Prononciation|Eo-kiel vi fartas.ogg|Kiel vi fartas?|help=no}} || {{Prononciation API|[ˈki.el vi ˈfar.tas]}} |- |Je vais bien. || {{Prononciation|Eo-mi fartas bone.ogg|Mi fartas bone|help=no}} || {{Prononciation API|[mi ˈfar.tas ˈbo.ne]}} |- |Parlez-vous espéranto ? || {{Prononciation|Eo-ĉu vi parolas esperante.ogg|Ĉu vi parolas Esperante?|help=no}} || {{Prononciation API|[ˈtʃu vi pa.ˈro.las ˌes.pe.ˈran.te]}} |- |Je ne vous comprends pas. || {{Prononciation|Eo-mi ne komprenas vin.ogg|Mi ne komprenas vin|help=no}} || {{Prononciation API|[mi ˌne kom.ˈpre.nas ˌvin]}} |- |Bien || {{Prononciation|Eo-bone.ogg|Bone|help=no}} || {{Prononciation API|[ˈbo.ne]}} |- |Merci || {{Prononciation|Eo-dankon.ogg|Dankon|help=no}} || {{Prononciation API|[ˈdan.kon]}} |- |De rien || {{Prononciation|Eo-ne dankinde.ogg|Ne dankinde|help=no}} || {{Prononciation API|[ˌne.dan.ˈkin.de]}} |- |S'il vous plaît || {{Prononciation|Eo-bonvolu.ogg|Bonvolu|help=no}} || {{Prononciation API|[bon.ˈvo.lu]}} |- |Pardon, excusez-moi || {{Prononciation|Eo-pardonu min.ogg|Pardonu min|help=no}} || {{Prononciation API|[par.ˈdo.nu ˈmin]}} |- |À vos souhaits ! || {{Prononciation|Eo-sanon.ogg|Sanon!|help=no}} || {{Prononciation API|[ˈsa.non]}} |- |Félicitations || {{Prononciation|Eo-gratulon.ogg|Gratulon|help=no}} || {{Prononciation API|[ɡra.ˈtu.lon]}} |- |Je t'aime. || {{Prononciation|Eo-mi amas vin.ogg|Mi amas vin|help=no}} || {{Prononciation API|[mi ˈa.mas ˌvin]}} |- |Une bière, s'il vous plaît. || {{Prononciation|Eo-unu bieron mi petas.ogg|Unu bieron, mi petas|help=no}} || {{Prononciation API|[ˈu.nu bi.ˈe.ron, mi ˈpe.tas]}} |- |Où sont les toilettes ? || {{Prononciation|Eo-kie estas la necesejo.ogg|Kie estas la necesejo?|help=no}} || {{Prononciation API|[ˈki.e ˈes.tas ˈla ˌne.tse.ˈse.jo]}} |- |Qu'est-ce que c'est ? || {{Prononciation|Eo-kio estas tio.ogg|Kio estas tio?|help=no}} || {{Prononciation API|[ˈki.o ˌes.tas ˈti.o]}} |- |C'est un chien. || {{Prononciation|Eo-tio estas hundo.ogg|Tio estas hundo|help=no}} || {{Prononciation API|[ˈti.o ˌes.tas ˈhun.do]}} |- |Je suis débutant en espéranto. || {{Prononciation|Eo-mi estas komencanto de esperanto.ogg|Mi estas komencanto de Esperanto|help=no}} || {{Prononciation API|[mi ˈes.tas ˌko.men.ˈtsan.to de ˌes.pe.ˈran.to]}} |} === Texte analysé en constituants === {{Infobox Liste de fichiers | titre01 = Texte analysé | fichier01 = Lastaj vortoj.ogg | description01 = Lastaj vortoj | type01 = ogg }} [[wikt:La|La]] [[Accent tonique|akcent]]'''{{Souligner|o}}''' [[wikt:être|est]][[Conjugaisons en espéranto|as]] [[wikt:sur|sur]] [[wikt:la|la]] [[wikt:avant|antaŭ]][[wikt:dernière|last]]'''a''' [[Syllabe|silab]]'''{{Souligner|o}}'''. [[wikt:La|La]] [[wikt:centre|kern]]'''{{Souligner|o}}'''<small>n</small> [[wikt:de|de]] [[wikt:la|la]] [[Syllabe|silab]]'''{{Souligner|o}}''' [[wikt:former|form]][[Conjugaisons en espéranto|as]] [[Voyelle|vokal]]'''{{Souligner|o}}'''. [[Voyelle|Vokal]]'''{{Souligner|o}}'''''j'' [[wikt:jouer|lud]][[Conjugaisons en espéranto|as]] [[wikt:grand|grand]]'''a'''<small>n</small> [[wikt:rôle|rol]]'''{{Souligner|o}}'''<small>n</small> [[wikt:en|en]] [[wikt:la|la]] [[Rythme|ritm]]'''{{Souligner|o}}''' [[wikt:de|de]] [[wikt:la|la]] [[Parole|parol]]'''{{Souligner|o}}'''. [[Substantif|Substantiv]]'''{{Souligner|o}}'''''j'' [[wikt:fin|fin]][[Conjugaisons en espéranto|as]] [[wikt:par|per]] '''{{Souligner|-o}}''', [[Adjectif|adjektiv]]'''{{Souligner|o}}'''''j'' [[wikt:par|per]] '''-a'''. [[wikt:La|La]] [[wikt:signe|sign]]'''{{Souligner|o}}''' [[wikt:de|de]] [[wikt:la|la]] [[Pluriel|plural]]'''{{Souligner|o}}''' [[wikt:être|est]][[Conjugaisons en espéranto|as]] ''-j''. [[wikt:La|La]] [[Pluriel|plural]]'''{{Souligner|o}}''' [[wikt:de|de]] « [[wikt:dernier|last]]'''a''' [[wikt:mot|vort]]'''{{Souligner|o}}''' » [[wikt:être|est]][[Conjugaisons en espéranto|as]] « [[wikt:dernier|last]]'''a'''''j'' [[wikt:mot|vort]]'''{{Souligner|o}}'''''j'' ». '''« -o » = substantifs'''<br />'''« -a » = adjectifs'''<br />'''« -j » = pluriel'''<br />'''« -n » = accusatif''' Traduction :'' L'accent tonique est sur l'avant-dernière syllabe. Le cœur de la syllabe est formé par une voyelle. Les voyelles jouent un grand rôle dans le rythme de la parole. Les substantifs finissent par ''-o'', les adjectifs par ''-a''. La marque du pluriel est ''-j''. Le pluriel de « ''{{lang|eo|lasta vorto}}'' » (« dernier mot ») est « ''{{lang|eo|lastaj vortoj}}'' »''. == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe=N}} === Références === {{Références|taille=25}} {{Article audio |fichier=Espéranto.ogg |date=11 novembre 2006 |oldid=11653715 }} == Annexes == {{Autres projets |wiktionary=Catégorie:espéranto|wiktionary titre=Espéranto |commons=Category:Esperanto|commons titre=Espéranto |wikibooks=Catégorie:Espéranto (livre)|wikibooks titre=Espéranto |wikisource=Catégorie:Espéranto|wikisource titre=Espéranto |wikiversity=Département:Espéranto|wikiversity titre=Département d'espéranto |wikivoyage=Guide linguistique espéranto |wikivoyage titre=Guide linguistique espéranto |wikiquote=Espéranto }} {{catégorie principale|Langue espéranto}} === Bibliographie === {{légende plume}} ==== Ouvrages généraux ==== * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Pierre|nom1=Janton|titre=L’Espéranto|lieu=Paris|éditeur=[[Presses universitaires de France]]|collection=[[Que sais-je ?]]|année=1994|numéro d'édition=4|pages totales=127|isbn=978-2-13-042569-4|plume=oui}}. * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jacques|nom1=Joguin|titre=Parlons espéranto|sous-titre=La Langue internationale|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions L'Harmattan|L'Harmattan]]|collection=Parlons…|année=2004|numéro d'édition=2|pages totales=303|isbn=2-7475-0355-0|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=kG0gB9G4CLgC&printsec=frontcover|plume=oui}}. * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Georges|nom1=Kersaudy|lien auteur1=Georges Kersaudy|titre=Langues sans frontières|sous-titre=À la Découverte des langues de l'Europe|lieu=Paris|éditeur=[[Autrement]]|année=2001|pages totales=383|isbn=978-2-7467-0125-0}}. * {{chapitre|langue=fr |lien auteur1=Michel Malherbe (encyclopédiste) |prénom1=Michel |nom1=Malherbe |titre=L'Espéranto |titre ouvrage=Les Langages de l'humanité |sous-titre ouvrage=Une Encyclopédie des {{nombre|3000|langues}} parlées dans le monde |éditeur=[[Robert Laffont (Éditions)|R. Laffont]] |collection=Bouquins |lieu=Paris |année=1995 |passage=809-817 |isbn=978-2-221-05947-0}} * {{Ouvrage|prénom1=Lionel|nom1=Dupuy|titre=Jules Verne espérantiste !|sous-titre=Une Langue universelle pour une œuvre atemporelle|lieu=Paris|éditeur=SAT Amikaro|année=2009|pages totales=98|isbn=}} ==== Historique ==== * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=René|nom1=Centassi|prénom2=Henri|nom2=Masson|lien auteur2=Henri Masson (espérantiste)|titre=L'Homme qui a défié Babel|lieu=Paris|éditeur=[[Ramsay (maison d'édition)|Ramsay]]|collection=Le livre des mots|année=1995|pages totales=398|isbn=978-2-84114-114-2}}{{Commentaire biblio|Biographie de l'initiateur de l'espéranto. On y trouve également quelques notions de grammaire.}} * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Louis|nom1=Couturat|lien auteur1=Louis Couturat|prénom2=Léopold|nom2=Leau|lien auteur2=Léopold Leau|titre=Histoire de la langue universelle|lieu=Paris|éditeur=[[Hachette Livre|Hachette]]|année=1907|numéro d'édition=2|année première édition=1903|lire en ligne=http://data.onb.ac.at/dtl/5587103|format électronique=pdf|consulté le=25 février 2016}}. {{Commentaire biblio|Traité présentant plusieurs dizaines de langues construites ou d'idées à leur sujet, de [[René Descartes|Descartes]] à [[Giuseppe Peano|Peano]]. Introduit la distinction entre systèmes ''{{lang|la|a priori}}'', systèmes mixtes et systèmes ''{{lang|la|a posteriori}}''. La reproduction en [[fac-simile]] publiée par G. Olms, {{coll.|Documenta Semiotica}}, Hildesheim, New York, 2001, {{ISBN|978-3-487-06885-5}} contient aussi celle de la suite de cet ouvrage, ''Les nouvelles langues internationales'' (dont l'édition originale non datée fut publiée à compte d'auteur), avec un appendice bibliographique par Reinhard Haupenthal.}} * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=François|nom1=Lo Jacomo|titre=Liberté ou autorité dans l'évolution de l'espéranto|éditeur=|nature ouvrage=Thèse de {{3e|cycle}} en linguistique soutenue à l'[[Université Paris-V René Descartes|université Paris-{{V}}]] sous la direction d'[[André Martinet]]|année=1981|pages totales=384|isbn=|plume=oui}}. * Xavier Vanandruel, Dirk Dumon, ''[[Gassy Marin]], Tour du vieux monde d'un [[anarchiste]] espérantiste : 1928-1938'', Artisans-Voyageurs, {{coll.|Les Géonautes}}, 2017, <small>[http://www.mauvaisenouvelle.fr/?article=livres-tour-du-vieux-monde-d-un-anarchiste-esperantiste--1182 présentation en ligne]</small>. ==== Dictionnaires, apprentissage ==== * {{Ouvrage|langue=eo|auteur1=directions Gaston Waringhien 1970, 2000, Bertilo Wennergren 2020|titre=[[Plena Ilustrita Vortaro de Esperanto]]|lieu=Paris|éditeur=[[Sennacieca Asocio Tutmonda|SAT]]|année=2005, 2020|pages totales=1268|isbn=2-9502432-8-2}} * {{Ouvrage|langue=fr, eo|titre=Dictionnaire Pratique Français-Espéranto Esperanto-Français|lieu=Paris|éditeur=[[SAT-Amikaro]]|année=2014|pages totales=~520|isbn=978-2-9525753-6-2}}. * Le cours de Z. Mraihy et Th. Saladin est divisé en trois tomes : ** {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Zohra|nom1=Mraihy|prénom2=Thierry|nom2=Saladin|titre=L'Espéranto|tome=1|titre tome=L'essentiel|lieu=Vichy|éditeur=Aedis|collection=Petit guide|année=2005|pages totales=6|isbn=978-2-84259-263-9}}. ** {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Zohra|nom1=Mraihy|prénom2=Thierry|nom2=Saladin|titre=L'Espéranto|tome=2|titre tome=La conversation|lieu=Vichy|éditeur=Aedis|collection=Petit guide|année=2005|isbn=2-84259-264-6}}. ** {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Zohra|nom1=Mraihy|prénom2=Thierry|nom2=Saladin|titre=L'Espéranto|tome=3|titre tome=L'imagier|lieu=Vichy|éditeur=Aedis|collection=Petit guide|année=2005|isbn=2-84259-326-X}}. * {{Ouvrage|langue=fr|titre=Cours rationnel et complet d'espéranto|lieu=Paris|éditeur=SAT-Amikaro|année=2006|isbn=}}. * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean|nom1=Thierry|titre=L'Espéranto sans peine|éditeur=[[Assimil]]|année=1973|isbn=}}. * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Renée|nom1=Triolle|titre=Espéranto Express|lieu=Paris|éditeur=Dauphin|année=2006|pages totales=152|isbn=978-2-7163-1310-0}}. ==== Langue internationale auxiliaire neutre ==== * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=André|nom1=Cherpillod|titre=L'Espéranto, une valeur culturelle, une valeur pédagogique|lieu=Courgenard|éditeur=La Blanchetière|année=2005|isbn=}}. * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=André|nom1=Cherpillod|titre=L'Espéranto de A à Z|lieu=Courgenard|éditeur=La Blanchetière|année=2009|isbn=}}. * {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|prénom1=Mark|nom1=Fettes|lien auteur1=Mark Fettes|titre=Quelle langue pour l'Europe ?|sous-titre=L'Europe subira-t-elle toujours la malédiction de [[Tour de Babel|Babel]] ?|titre original=Europe's Babylon: towards a single European language?|lieu=Rotterdam|éditeur=UEA|collection=Documents sur l'espéranto|numéro dans collection=26|année=1991|isbn=|lire en ligne=http://enotero.pagesperso-orange.fr/babylone.htm}}. {{Commentaire biblio|Analyse linguistique, culturelle et politique de différents candidats au rang de langue internationale, de l'[[anglais]] à l'espéranto en passant par l'[[anglais basic]] et l'[[Interlingua (IALA)|interlingua]]. Prix Maxwell 1990.}} * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Yvonne|nom1=Lassagne-Sicard|titre=Que vive la langue française et que vive l'espéranto !|sous-titre=une langue pour la France, le français : une langue pour le monde, l'espéranto|lieu=Paris|éditeur=Arcam|année=1993|pages totales=255|isbn=978-2-86476-386-4}}. ==== Témoignages ==== * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Maryvonne|nom1=Robineau|lien auteur1=Maryvonne et Bruno Robineau|prénom2=Bruno|nom2=Robineau|lien auteur2=Maryvonne et Bruno Robineau|titre=Huit ans autour du monde|éditeur=Opéra|année=2015|numéro d'édition=6|année première édition=1995|isbn=978-2-35370-002-8}}. {{Commentaire biblio|Ce couple raconte son voyage à la découverte du monde. Ils ont appris l'espéranto, ce qui leur a permis de nombreuses rencontres. Également disponible en espéranto.}} * Vidéos : ** [[André Cherpillod]] : {{lien web |titre=La Langue la plus facile du monde |site=[[YouTube]] |url=https://www.youtube.com/watch?v=q8KYRHi9R1c}} ** [[Claude Piron]] : {{lien web |titre=Les langues : un défi |url=https://www.youtube.com/watch?v=taLXSe4c498 |site=YouTube}} === Articles connexes === * [[Interlinguistique]] * [[Langue auxiliaire internationale]] *[[Fundamento de Esperanto]] * [[Grammaire de l'espéranto]] * [[Vocabulaire de l'espéranto]] * [[Formation des mots en espéranto]] * [[Étymologie de l'espéranto]] *[[La culture Espéranto]] *[[Valeur propédeutique de l'espéranto]] *[[La danĝera lingvo]] * [[Politique linguistique de l'Union européenne]] * [[Multilinguisme]] * [[linguistique]] *[[Linguistique comparée]] *[[Sociolinguistique]] ** [[liste de langues]] *** [[langues par famille]] === Liens externes === {{Liens}} * {{fr}} [https://www.apprenti-polyglotte.net/idees-recues-esperanto/ Idées reçues sur l’espéranto et ceux qui le parlent], Apprenti polyglotte * {{mul}} [http://esperanto.net/ Portail multilingue sur l'espéranto] * {{mul}} [https://play.google.com/store/apps/details?id=br.com.kurso.kursokape Application multilingue d'apprentissage] * {{mul}} [https://lernu.net/ Site multilingue d'apprentissage] * {{eo}} [https://www.kursosaluton.org/ Cours international gratuit] {{Palette|Espéranto|Langue espéranto|Langues construites}} {{Portail|langues|espéranto}} [[Catégorie:Langue espéranto|*]] [[Catégorie:Inventaire de langues]] [[Catégorie:Langue véhiculaire]] [[Catégorie:Langue internationale ou mondiale]] [[Catégorie:Éponyme d'un objet céleste]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Eure
Eure
{{Homonymie}} {{Voir homophones|Heure (homonymie)|Heures|Eurre|EUR}} {{Autres projets | wiktionary = Eure | wiktionary titre = Eure }} == Hydronymes == * L'[[Eure (rivière)|Eure]] est une [[rivière]] qui coule dans les départements de l'[[Orne (département)|Orne]], d'[[Eure-et-Loir]] et de l'[[Eure (département)|Eure]]. C'est un affluent direct en rive gauche de la [[Seine]] en [[France]]. * La [[Fontaine d'Eure]] ou ''sources d'Eure'', groupe de résurgences qui alimentaient l'aqueduc romain de [[Nîmes]] qui franchit le [[Gardon (rivière)|Gardon]] sur le [[pont du Gard]] et approvisionnent aujourd'hui la ville voisine d'[[Uzès]] dans le département du [[Gard]] en France. :À ne pas confondre avec la source de l'[[Eure (rivière)|Eure]] qui se trouve à [[Marchainville]] dans le département de l'[[Orne (département)|Orne]] en France. * La vallée d'Eure, nom d'une petite vallée au pied d'[[Uzès]]. == Toponyme == * L'[[Eure (département)|Eure]] est un [[département français|département]] de la [[Normandie (région administrative)|Normandie]]. * Le [[quartier de l'Eure]] est un quartier du [[Le Havre|Havre]] en [[Seine-Maritime]]. == Armée == * ''[[Eure (aviso)|Eure]]'', un [[aviso]] de la [[Marine nationale (France)|marine nationale française]] de la fin du {{XIXe|s}}. *''Eure'', nom d'un chars français victorieux lors la bataille de [[Stonne]] en 1940. == Patronyme == * [[Sampson Eure]] (1592-1659) est un homme politique anglais. {{portail|lacs et cours d'eau}}
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Eure-et-Loir
Eure-et-Loir
{{voir homonymes|Eure|Loir}} {{Infobox Département de France | nom = Eure-et-Loir | logo = Eure-et-Loir logo 2019.svg | imageloc = Eure-et-Loir-Position.svg | région = [[Centre-Val de Loire]] | insee = 28 | Date de création = {{date|4|mars|1790|âge=ouu}} | Préfecture = [[Chartres]] | Sous-préfectures = [[Châteaudun]]<br>[[Dreux]]<br>[[Nogent-le-Rotrou]] | population = {{Population de France/dernière_pop}}<!-- Insertion automatique, ne pas modifier --> | année_pop = {{Population de France/dernière_année}}<!-- Insertion automatique, ne pas modifier --> | superficie = 5880 | arr = [[Liste des arrondissements d'Eure-et-Loir|4]] | circonscription = [[Liste des circonscriptions législatives d'Eure-et-Loir|4]] | canton = [[Liste des cantons d'Eure-et-Loir|15]] | intercommun = [[Liste des intercommunalités d'Eure-et-Loir|10]] | comm = [[Liste des communes d'Eure-et-Loir|365]] | président = Christophe Le Dorven ([[Les Républicains|LR]]) | préfet = Hervé Jonathan<ref>{{Lien web |prénom1=Simon|nom1=Dechet|titre=Hervé Jonathan est nommé préfet d’Eure-et-Loir et succède à Françoise Souliman |url=https://www.lechorepublicain.fr/chartres-28000/actualites/herve-jonathan-est-nomme-prefet-deure-et-loir-et-succede-a-francoise-souliman_14343287/ |site=lechorepublicain.fr |date=13 juillet 2023|consulté le=19 septembre 2023}}.</ref> | préfète = | latitude = 48/20/N | longitude = 01/25/E | gentilé = Eurélien | site web = [https://www.eurelien.fr eurelien.fr] }} Le département d''''Eure-et-Loir''' ({{MSAPI|/œʁ‿e.lwaʁ/}}<ref group=Note>Prononciation en [[français de France]] [[français standard|standardisé]] retranscrite phonémiquement selon la norme [[Alphabet phonétique international|API]].</ref>) est un [[département français]] dont la préfecture, [[Chartres]], est située à {{unité|90|km}} à l'ouest-sud-ouest de [[Paris]]. Les villes de [[Dreux]], [[Châteaudun]] et [[Nogent-le-Rotrou]] en sont les sous-préfectures. Il fait partie de la [[Région française|région]] [[Centre-Val de Loire]]. Son nom provient des deux principales rivières qui le traversent, l'[[Eure (rivière)|Eure]], affluent de la [[Seine]], et le [[Loir (rivière)|Loir]], affluent de la [[Sarthe (rivière)|Sarthe]]<ref group="Note">Le nom du département est quelquefois écrit ''Eure-et-Loir'''e''''', ce qui est une faute d'orthographe causée par une méconnaissance de la géographie : il ne faut pas confondre le [[Loir (rivière)|Loir]], [[rivière]] affluent de la [[Sarthe (rivière)|Sarthe]], et la [[Loire (fleuve)|Loire]], le grand [[fleuve]] bien connu, qui ne passe nullement en Eure-et-Loir, mais à une cinquantaine de kilomètres au sud.</ref>. L'[[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]] et [[La Poste (entreprise française)|la Poste]] lui attribuent le code 28. {{Sommaire|niveau=2}} == Géographie == [[Fichier:CarteRoute28.svg|vignette|gauche|Carte d'Eure-et-Loir.]] {{article détaillé|Géographie d'Eure-et-Loir}} Le département d'Eure-et-Loir s’étend à l'ouest-sud-ouest de l’[[Unité urbaine de Paris|agglomération parisienne]] et comprend plusieurs plateaux : le [[Thymerais]] au nord-ouest, le [[Drouais]] au nord, et la [[Beauce (France)|Beauce]] qui s’étend sur l'est, et dont fait partie le [[Dunois (Orléanais)|Dunois]] au sud. Dans l’ouest du département, le relief s’élève et forme les collines du [[Perche (région naturelle)|Perche]], attenantes à la fois à la [[Normandie (région administrative)|Normandie]] et aux [[Pays de la Loire]]. Le Faux Perche marque la transition entre la [[Beauce (France)|Beauce]] et le [[Perche (région naturelle)|Perche]]. Le département a par ailleurs bénéficié de la création du [[parc naturel régional du Perche]]. Les principales rivières du département alimentent deux [[bassin versant|bassins versants]], celui de la [[Seine]] au nord avec son affluent l'[[Eure (rivière)|Eure]] et ses sous-affluents [[Avre (affluent de l'Eure)|Avre]] et la [[Blaise (affluent de l'Eure)|Blaise]], et celui de la [[Loire]] au sud avec son affluent le [[Loir (rivière)|Loir]] et ses sous-affluents [[Ozanne (rivière)|Ozanne]], [[Conie]] et [[Yerre]]. La forêt, avec près {{unité|75000 hectares}} (appartenant à 80 % au domaine privé et {{formatnum:10000}} de forêts domaniales<ref>{{Lien web |auteur institutionnel=Conseil général d'Eure-et-Loir |titre=Profitons de nos forêts |url=http://nozideo.eurelien.fr/loisirs-nature/profitons-de-nos-forets |site=Nozidéo}}.</ref>) est également présente, notamment dans le Nord-Ouest du département. Les forêts de [[Forêt de Senonches|Senonches]] ({{unité|4300 ha}}) [[Forêt de Dreux|Dreux]] ({{unité|3300 ha}}), [[Forêt de Châteauneuf-en-Thymerais|Châteauneuf]] ({{unité|1750 ha}}) et de Montécot ({{unité|635 ha}}) abritent les massifs les plus importants. La vallée de l'[[Eure (rivière)|Eure]] constitue également une trame verte et boisée qui contraste avec le plateau beauceron attenant. L'Eure-et-Loir est limitrophe des départements de [[Loir-et-Cher]] et du [[Loiret (département)|Loiret]], qui font également partie de la région [[Centre-Val de Loire]]. Il jouxte la région [[Île-de-France]] avec les départements de l'[[Essonne (département)|Essonne]] et des [[Yvelines]], la région [[Normandie (région administrative)|Normandie]] avec les départements de l'[[Eure (département)|Eure]] et de l'[[Orne (département)|Orne]] et enfin la région des [[Pays de la Loire]] avec le département de la [[Sarthe (département)|Sarthe]]. <gallery mode="packed" caption="Paysages d'Eure-et-Loir"> Maintenon - Aqueduc 01.jpg|L'[[aqueduc de Maintenon]], dans le Nord-Est. Eau lac 21.jpg|[[Margon (Eure-et-Loir)|Margon]], dans l'Ouest. Vue générale Lamblore Eure-et-Loir France.jpg|[[Lamblore]], dans le Nord-Ouest. Beauce 3.jpg|La [[Beauce (France)|Beauce]] entre [[Dreux]] et [[Chartres]], dans le Nord-Est. </gallery> === Géologie et relief === {{section à sourcer|date=juin 2017}} Schématiquement, quatre « régions » partagent le [[département français|département]] : le [[Perche (région naturelle)|Perche]], au sud-ouest ; le « Faux Perche », à sa marge ; à l'est et au sud, la [[Beauce (France)|Beauce]], avec la « Beauce chartraine » autour de [[Chartres]] ; et au nord-ouest, on trouve le Drouais-Thymerais (autour de [[Dreux]] et de [[Châteauneuf-en-Thymerais]]). Le [[relief (géomorphologie)|relief]] et la disposition des [[cours d'eau]] dans le Perche et en Beauce peuvent se déduire à partir d’une [[Carte topographique|carte]]. ==== La répartition des cours d'eau ==== La répartition des cours d'eau est différente : il y en a plus au sud-ouest, dans le Perche, qu'en Beauce. S'il y a une petite différence de la [[pluviométrie]], elle ne peut expliquer à elle seule cette disposition. Quoi qu'il en soit, on constate donc, que dans le Perche l'eau ruisselle en surface, et qu'en Beauce ce n'est pas le cas. Elle s'infiltre : cela est dû à une différence [[Géologie|géologique]] au niveau des roches du sous-sol. Le sous-sol du Perche est plutôt fait de [[sable]] et de [[grès (géologie)|grès]], avec de l'[[argile]] à [[silex]], et le sous-sol de Beauce est, lui, plutôt constitué de [[calcaire]]<ref>{{Lien web|titre=Visualiseur InfoTerre|url=http://infoterre.brgm.fr/viewerlite/MainTileForward.do|site=infoterre.brgm.fr|consulté le=2017-10-15}}.</ref>. ==== Le sous-sol du Perche ==== Concernant la géologie du Perche, la structure actuelle serait en lien avec la formation des [[Alpes]]. Lors de cet événement, les [[Roche sédimentaire|roches sédimentaires]] se sont plissées et cela a formé un bourrelet ([[anticlinal]]) dans la région du Perche. En effet, comme les roches du [[Massif armoricain]] sont « rigides » (il s'agit surtout de [[granite]]), elles se sont comportées comme un « mur » contre lequel se sont bloquées les roches sédimentaires du [[Bassin parisien]], donc du Perche. Le Perche se retrouve donc plus haut que la Beauce. D’autre part, les anciennes [[faille]]s [[Orogenèse varisque|hercyniennes]] (ici du Massif armoricain) ont rejoué et permis l’affaissement du sommet du bourrelet. Ainsi, actuellement, la zone centrale est de l’argile à silex, et autour on trouve du sable ou du grès. La présence d'argile, de grès ou de sable permet somme toute à l'eau de ruisseler et de se rassembler en cours d’eau. La pluviosité est relativement importante ({{unité|700 mm}}). ==== Le sous-sol de la Beauce ==== Dans le calcaire de Beauce, on trouve des [[fossile]]s, notamment, des [[Planorbidae|planorbes]] et des [[Lymnaea|limnées]] (des [[espèce]]s d’eau douce – qui existent toujours -) : il y avait donc un lac en Beauce, c’est lui qui a permis la formation de ce calcaire. On trouve aussi de l’argile à silex, par décalcification du calcaire (qui n’était donc pas pur). Le calcaire s’est dissous, l’argile et les morceaux de silex sont restés. Ainsi, en Beauce, le calcaire se dissout facilement et permet à l’eau de ruissellement de s’infiltrer et il n'y a pas (ou peu) de rivières. De plus, la pluviosité est relativement faible ({{unité|500 mm}}). ==== Le relief ==== Le [[Relief (géomorphologie)|relief]] est différent au sud-ouest, et au nord et nord-est : vallonné dans le sud-ouest, relativement plat au nord et au nord-est. D'une part, l'[[érosion]] (l'eau) a creusé des [[vallée]]s dans le Sud-Ouest, donc des reliefs. En plus de cela, le sud-ouest du département se situe dans le Perche qui est une transition entre massif armoricain et bassin parisien Dans le Nord et le Nord-Est, l'eau a « ramolli » la roche et a donc permis que la surface soit plate : c'est du calcaire plus ou moins argileux (en fait, le calcaire est naturellement dissous par l'eau de ruissellement qui est enrichie par du [[dioxyde de carbone]] rejeté par les êtres vivants du sol, et à la fin, cela peut former des « trous » ou des « fissures », appelées [[diaclase]]s). Ainsi, l'eau s'infiltre relativement rapidement en profondeur (sans vraiment ruisseler) pour rejoindre la [[nappe phréatique]] retenue par les couches plus profondes et [[imperméable]]s<ref>{{Lien web|auteur institutionnel=[[Géoportail (France)|Géoportail]]|titre=Géoportail|url=https://www.geoportail.gouv.fr/carte|site=geoportail.gouv.fr|consulté le=2017-10-15}}.</ref>. ==== L'habitat en lien avec la géologie ==== Les constructions anciennes montrent en général le contenu du sous-sol : en Beauce, les anciennes maisons sont en calcaire, dans le Perche, elles sont en [[torchis]], en [[Conglomérat (géologie)|conglomérat]] appelé « grison » (morceaux de silex cimentés par du calcaire et de l'argile), en [[brique (matériau)|brique]] et en grès « roussard » (il est de couleur rousse, car assez riche en [[fer]] oxydé : la [[Rouille (oxyde)|rouille]]). Ces constructions sont aussi en lien avec l'activité agricole. Dans le Perche, les [[Ferme (agriculture)|fermes]] sont allongées (maison d’habitation que l’on agrandit avec le temps, lorsque les besoins s'en font sentir ou lorsqu'il y a suffisamment d'argent…) : on les appelle « [[longère]] » ; les champs sont délimités par des [[haies]]. Les animaux sont « parqués » par ces haies<ref group="Note">Certaines habitations construites un peu plus tard sont fermées, comme celles construites en Beauce et présentées ci-dessous.</ref>. En Beauce, les cours des fermes sont fermées, mais les [[Champ (agriculture)|champs]] sont ouverts (''[[openfield]]''). Cela permet de maintenir les animaux d’[[élevage]] dans la cour. ==== L'évolution du paysage ==== Il y a eu une diminution du nombre de [[parcelle]]s (donc une modification du paysage), en Beauce et dans le Perche à la suite du [[remembrement]] entre le {{s-|XIX}} et [[1980]], pour accroître la surface et permettre l’utilisation du matériel agricole. === Climat === Le département présente un contraste climatique entre sa partie ouest et sud-ouest, humide et [[bocage|bocagère]] (qui fait partie du Perche) et sa partie sud et est, beauceronne, qui fait partie des régions les moins arrosées de France, avec le Haut-Languedoc. <!-- DÉBUT DU TABLEAU DES DONNÉES MÉTÉO --> {{Climat |titre=Relevé observé de 1971 à 2000, à la station météorologique de Chartres (28) |source=[http://www.meteo-centre.fr/norme-chartres.php Météo-Centre.fr] <!-- PARTIE A : TEMPÉRATURES MOYENNES, ENSOLEILLEMENT ET HUMIDITÉ --> <!--température minimale moyenne (en°C)--> |tmin-jan=1.0 |tmin-fev=1.1 |tmin-mar=3.0 |tmin-avr=4.4 |tmin-mai=8.0 |tmin-jui=10.8 |tmin-jul=12.8 |tmin-aou=12.7 |tmin-sep=10.2 |tmin-oct=7.2 |tmin-nov=3.9 |tmin-dec=2.0 |tmin-ann=6.4 <!--température moyenne (en°C)--> |tmoy-jan=3.6 |tmoy-fev=4.3 |tmoy-mar=7.0 |tmoy-avr=9.1 |tmoy-mai=13.0 |tmoy-jui=15.9 |tmoy-jul=18.4 |tmoy-aou=18.5 |tmoy-sep=15.4 |tmoy-oct=11.3 |tmoy-nov=6.9 |tmoy-dec=4.5 |tmoy-ann=10.6 <!--température maximale moyenne (en°C)--> |tmax-jan=6.1 |tmax-fev=7.4 |tmax-mar=11.0 |tmax-avr=13.8 |tmax-mai=17.9 |tmax-jui=20.9 |tmax-jul=24.0 |tmax-aou=24.3 |tmax-sep=20.5 |tmax-oct=15.4 |tmax-nov=9.8 |tmax-dec=6.9 |tmax-ann=14.8 <!--ensoleillement moyen (en h) --> |soleil-jan=65 |soleil-fev=81 |soleil-mar=130 |soleil-avr=156 |soleil-mai=206 |soleil-jui=205 |soleil-jul=222 |soleil-aou=234 |soleil-sep=166 |soleil-oct=113 |soleil-nov=71 |soleil-dec=47 |soleil-ann=1696 <!-- PARTIE B : PRÉCIPITATIONS --> <!--précipitations mensuelles (en mm) --> |prec-jan=48.0 |prec-fev=44.0 |prec-mar=43.0 |prec-avr=47.0 |prec-mai=58.0 |prec-jui=49.0 |prec-jul=57.0 |prec-aou=38.0 |prec-sep=54.0 |prec-oct=56.0 |prec-nov=49.0 |prec-dec=55.0 |prec-ann=598.0 }} <!-- FIN DE TABLEAU DE DONNÉES MÉTÉO --> {{article détaillé|Climat d'Eure-et-Loir}} === Transports === {{article détaillé|Transports en Eure-et-Loir}} {{…}} == Histoire == {{article détaillé|Histoire d'Eure-et-Loir}} [[Fichier:Eure-et-Loir et provinces.svg|vignette|L'Eure-et-Loir et les provinces qui occupaient son territoire avant 1790 : l'[[Orléanais]], le [[Perche (province)|Perche]] et l'[[Île-de-France]].]] [[Fichier:Carte du département d'Eure-et-Loir - 1790-1793.tiff|vignette|Carte de l'Eure-et-Loir (1790).]] Le département est créé à la [[Révolution française]], le {{Date|4|mars|1790}} en application de la loi du {{Date|22|décembre|1789}}, à partir, principalement, de parties des anciennes [[Territoires du royaume de France|provinces]] de l'[[Orléanais]] ([[Beauce (France)|Beauce]]) et du [[Perche (province)|Perche]] (partie Est), mais aussi de l'[[Île-de-France]] ([[Drouais]], [[Thymerais]], Vallée de l'[[Avre (affluent de l'Eure)|Avre]], [[Hurepoix]])<ref group="Note">Il est à noter que le blason, non officiel, du département d'Eure-et-Loir a été créé à partir de ceux du [[Perche (province)|comté du Perche]] (partie occidentale du département) et de l'[[Orléanais]].</ref>. Au [[Moyen Âge]], le territoire actuel du département est dominé par la ville de [[Chartres]]. La ville se développe grâce à la culture des riches terres de [[Beauce (France)|Beauce]] (marché au blé) et à sa vocation religieuse due notamment à la présence de la [[relique]] du Voile de la [[Marie (mère de Jésus)|Vierge]] (don de [[Charles II le Chauve]] en 876). Sur l'impulsion de [[Fulbert de Chartres]], elle sera le berceau d'une [[Renaissance du XIIe siècle|renaissance]] intellectuelle avec la fondation de l'[[École de Chartres]]. Au nord, [[Dreux]], la vallée de l'Avre et le Thymerais, de même que le comté du Perche à l'ouest, constituent des postes avancés des [[Liste des monarques de France|rois de France]] face aux [[Duché de Normandie|ducs de Normandie]]. Les terres d'Eure-et-Loir, par leur intérêt stratégique, sont donc très tôt ancrées dans la mouvance [[Capétiens|capétienne]] et progressivement rattachées aux anciennes provinces de l'[[Orléanais]] et de l'Île-de-France. Durant la [[guerre de Cent Ans]], le territoire du département est au centre de plusieurs conflits (dont la [[Journée des Harengs]] à [[Rouvray-Saint-Denis]]), en raison de sa proximité avec Paris et Orléans. Le [[traité de Brétigny]], qui met fin provisoirement à la guerre, y sera signé près de Chartres. À la [[Renaissance]], l'Eure-et-Loir devient également une région prisée par les rois [[François Ier (roi de France)|François {{Ier}}]] et [[Henri II (roi de France)|Henri II]] avec la présence du château d'[[Anet (Eure-et-Loir)|Anet]], appartenant à une grande dame de la cour : [[Diane de Poitiers]]. Le département est également marqué par la présence de [[Madame de Maintenon]], [[Madame de Pompadour]] ([[Crécy-Couvé]]), [[Maximilien de Béthune (duc de Sully)|Maximilien de Béthune]], duc de Sully, décédé en son château de [[Villebon (Eure-et-Loir)|Villebon]] et inhumé à [[Nogent-le-Rotrou]]. [[Fichier:1852 Levasseur Map of the Department D'Eure Et Loir, France (Loire Wine Region) - Geographicus - EureEtLoir-levasseur-1852.jpg|vignette|Carte du département d'Eure-et-Loir (1852).]] À la [[Révolution française|Révolution]], il est dans un premier temps envisagé de créer un département beauceron. La Beauce a en effet l'avantage de n'avoir jamais été une province sous l'Ancien Régime. Sa dimension essentiellement géographique et non politique s'inscrivait donc parfaitement dans l'idéologie révolutionnaire. Ce projet est mis en échec principalement par la volonté du roi de ne pas voir dispersées en un nombre trop important de départements ses possessions franciliennes. La création du département dans sa configuration actuelle tient également aux résistances des terres du Thimerais et du Drouais à se voir agrégées à celles de l'ancienne Normandie, et à l'impossibilité de conserver au Perche son unité, en partie pour des raisons politiques (ancien comté), et surtout à cause de l'absence d'une ville suffisamment importante pour se prévaloir du rang de chef-lieu de département. Chartres, avec entre autres le général [[François Séverin Marceau|Marceau]], l'abbé [[Emmanuel-Joseph Sieyès|Sieyès]] ou encore [[Jacques Pierre Brissot|Brissot de Warville]], chef de file des [[Gironde (Révolution française)|Girondins]], donne plusieurs grands hommes à la Révolution. Au {{s-|XIX}}, le nord du département connaît une forte industrialisation, avec notamment l’imprimerie de [[Firmin Didot]] et les manufactures textiles des [[Richard Waddington|Waddington]]. Chartres conserve essentiellement sa vocation commerciale grâce à son important marché au blé et au commerce de la laine des nombreux élevages de moutons, dont la foire de Châteaudun est aussi un haut lieu. Le Perche qui s'est peu développé, et a connu une notable émigration vers le [[Québec]] les siècles précédents, devient une terre de [[nourrice]]s réputées pour leur qualités maternelles auprès des familles aisées de Paris. Dreux devient également une ville industrielle, en particulier après la crise du [[phylloxéra]] qui met définitivement à bas les vignes normandes. Après le [[coup d'État du 2 décembre 1851]] de [[Napoléon III]], l'Eure-et-Loir fait partie des départements placés en [[État de siège (France)|état de siège]] afin de parer à tout soulèvement massif. Moins d'une centaine d'opposants sont arrêtés<ref name="boudon">{{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Jacques-Olivier |nom1=Boudon |lien auteur1=Jacques-Olivier Boudon |titre=Les Bonaparte |sous-titre=regards sur la France impériale |passage=11 (carte de [[Gilles Pécout]])|lieu=Paris |collection=Documentation photographique, dossier 8073 |année=2010 |pages totales=64}}.</ref>. Le département est durement touché par la [[guerre franco-allemande de 1870|guerre de 1870]], avec la [[bataille de Loigny]] et l'incendie de Châteaudun par l'[[armée prussienne]]. Au {{s-|XX}}, le département devient de plus en plus économiquement lié au développement de la région parisienne. Chartres et Dreux profitent pleinement de cette proximité avec l'implantation de plusieurs grandes entreprises (dont les futurs établissements [[Philips]]), pendant que la vallée de l'Eure qui les relie devient un lieu de villégiature avec la construction de nombreuses résidences secondaires. Des [[Base aérienne|bases aériennes]] importantes s'installent à [[Chartres]] de 1909 à 1997 ([[base aérienne 122 Chartres-Champhol]]), ainsi qu'à [[Châteaudun]] de 1936 à 2014 ([[base aérienne 279 Châteaudun]]). Durant la [[Seconde Guerre mondiale]], le département est marqué par son préfet [[Jean Moulin]] qui y fait son premier acte de Résistance face à l'occupant. La ville de Chartres est partiellement détruite en 1944 par un bombardement qui [[Incendie de la bibliothèque municipale de Chartres en 1944|incendie sa bibliothèque]]. La ville de [[La Loupe]] est quant à elle presque totalement sinistrée. Après-guerre, l'est du département intègre progressivement l'[[aire urbaine de Paris]], les cantons d'[[Canton d'Anet|Anet]], de [[canton de Maintenon|Maintenon]] et de [[canton de Nogent-le-Roi|Nogent-le-Roi]], voire d'[[canton d'Auneau|Auneau]], qui sont dès lors intimement liés à ceux du département des [[Yvelines]] limitrophes. En politique, le département est la terre d'élection et le berceau de plusieurs grandes figures des [[Troisième République (France)|{{IIIe}}]] et [[Quatrième République (France)|{{IVe}}]] républiques : [[William Waddington]] (ministre de l’Instruction publique en 1873 et 1877), [[Maurice Viollette]] (ministre d'État sous le [[Front populaire (France)|Front populaire]]), [[Paul Deschanel]] ([[président de la République française|président de la République]] en 1920), [[Maurice Bourgès-Maunoury]] (président du Conseil en 1957). Au tournant des [[années 1980]], Dreux devient une ville politiquement singulière en élisant comme maire en 1977, puis députée en 1981, [[Françoise Gaspard]], l'une des premières femmes politiques ayant assumé publiquement son homosexualité. En 1983, Dreux est le théâtre d'une alliance entre la droite locale et le [[Rassemblement national|Front national]] mené par [[Jean-Pierre Stirbois]], dont la veuve [[Marie-France Stirbois]] est élue députée en 1989. == Politique et administration == === Histoire politique du département === {{article détaillé|conseil départemental d'Eure-et-Loir|élections départementales de 2015 en Eure-et-Loir}} {{Section à actualiser|commentaire=[[Claude Térouinard]] (LR), président du conseil départemental depuis 2017.|date=janvier 2019}} Ce département fut dirigé entre 1907 et 1960 par le [[Parti républicain, radical et radical-socialiste|parti républicain, radical et radical socialiste]] (PRRRS), avec les présidences de [[Gustave Lhopiteau]] (1907-1920) et de [[Maurice Viollette]] (1920-1960) qui furent tous les deux ministres sous la [[Troisième République (France)|{{IIIe}} République]], le second le fut même sous le [[Front populaire (France)|Front populaire]]. Le [[Parti républicain, radical et radical-socialiste|PRRRS]], parti d'idéologie républicaine et laïque, se situait initialement à gauche de l'[[échiquier politique]], mais glissa ensuite vers le centre lorsque se développa le [[socialisme]]. D'ailleurs c'est le [[parti socialiste (France)|parti socialiste]] qui prendra les rênes du Conseil général d'Eure-et-Loir en [[1960 en France|1960]], avec la présidence d'[[Émile Vivier]] qui durera jusqu'en [[1976 en France|1976]]. 1976 est l'année du retour des radicaux à la tête du Conseil général, cependant ils apparaissent sous une forme différente : le [[parti radical de gauche]], parti issu de la scission du [[Parti républicain, radical et radical-socialiste|PRRRS]] en 1972. [[Edmond Desouches]] puis [[Robert Huwart]], occuperont successivement la présidence du Conseil général sous cette étiquette, et ce jusqu'en [[1985 en France|1985]]. Les [[Élections cantonales françaises de 1985|élections cantonales de 1985]] sont marquées par le basculement à droite du Conseil général d'Eure-et-Loir, [[Martial Taugourdeau]] membre du [[Rassemblement pour la république|RPR]] en devient le président, il occupera ce poste jusqu'à son décès en [[2001 en France|2001]]. Après un cours intérim assuré par le [[Sénateur (France)|sénateur]], [[Gérard Cornu (homme politique)|Gérard Cornu]], [[Albéric de Montgolfier]] alors conseiller général du [[canton d'Orgères-en-Beauce]] et membre du [[Rassemblement pour la république|RPR]] (qui deviendra en 2002 l'[[Union pour un mouvement populaire|UMP]], puis [[Les Républicains (parti français)|Les Républicains]] en 2015), devient président du Conseil général en [[Élections cantonales françaises de 2001|2001]]. Il sera continuellement réélu en [[Élections cantonales françaises de 2004|2004]], [[Élections cantonales françaises de 2008|2008]] et [[Élections départementales françaises de 2015|2015]]. Au terme des [[Élections départementales françaises de 2015|élections départementales de 2015]], il bénéficie d'une très large majorité comprenant 28 conseillers généraux sur 30, parmi lesquelles se trouvent 22 élus [[Les Républicains (parti français)|"Les Républicains"]], 3 élus [[Union des démocrates et indépendants|UDI]] et 3 élus [[Divers droite|DVD]]. Le département d'Eure-et-Loir fut également connu pour la forte implantation qu'eut le [[Front national (parti français)|Front National]] à partir des années 1980. Lors d'une élection municipale partielle à Dreux en [[1983 en France|1983]], le [[Rassemblement pour la république|RPR]] et l'[[Union pour la démocratie française|UDF]] s'allient avec le Front National pour faire basculer la mairie qui était à gauche depuis les [[Élections municipales françaises de 1977|élections municipales de 1977]]. Cela amène à l'élection du RPR [[Jean Hieaux]] qui administrera la ville en compagnie du Front National. Le Front National poursuivra sa progression avec l'élection de [[Marie-France Stirbois]] au poste de députée de la [[deuxième circonscription d'Eure-et-Loir]], à l'occasion d'une élection législative partielle en [[1989 en France|1989]]. Enfin Marie-France Stirbois obtiendra un autre mandat en devenant conseillère générale du [[canton de Dreux-Ouest]] entre 1995 et 2001. Cette même année marque la fin de l'implantation du parti dans le département, lorsque Marie-France Stirbois quitte le département pour les [[Alpes-Maritimes]]. === La situation actuelle === {{Article détaillé|élections municipales de 2020 en Eure-et-Loir|élections municipales de 2014 en Eure-et-Loir}} ==== À droite ==== Trois des quatre principales villes du département sont dirigées par des maires de droite : * [[Chartres]] : [[Jean-Pierre Gorges]], maire (UMP, puis sans étiquette) ; * [[Dreux]] : [[Pierre-Frédéric Billet]], maire (LR) ; D'autres villes de moindre importance sont dirigées par des maires de droite : * [[Lèves]] : Rémi Martial, maire-conseiller départemental (LR) ; * [[Anet (Eure-et-Loir)|Anet]] : Aliette Le-Bihan, maire (LR) ; Un député sur quatre, [[Olivier Marleix]], est membre de LR. Les trois sénateurs d'Eure-et-Loir, [[Albéric de Montgolfier]], [[Chantal Deseyne]] et [[Daniel Guéret]] sont membres de [[Les Républicains]]. {{Référence nécessaire|Le [[Mouvement pour la France]] compte de son côté deux conseillers municipaux à Chartres et plusieurs élus dans des communes rurales.|date=29 mars 2020}} ==== Au centre ==== {{Section à actualiser|commentaire=le député [[Guillaume Kasbarian]] de [[La République en marche]], élu en juin 2017, n'est pas mentionné.|date=décembre 2018}} [[Les Centristes]] sont surtout présents dans le sud du département marqué par l'ancien président de la région Centre-Val de Loire et député, [[Maurice Dousset]], dont l'un des héritiers est [[Philippe Vigier (homme politique)|Philippe Vigier]], député-maire de [[Cloyes-sur-le-Loir]], conseiller régional et président du [[syndicat du Pays Dunois]]. Il compte également quatre conseillers généraux ([[Michel Boisard]], [[Laurent Leclerc]], [[Marc Guerrini]] et [[Dominique Leblond]]) et quatre présidents d'anciennes intercommunalités ([[communauté de communes de la Beauce de Janville]], [[communauté de communes de la Beauce vovéenne]], [[communauté de communes des Trois Rivières (Eure-et-Loir)|communauté de communes des Trois Rivières]], [[communauté de communes de la Beauce alnéloise]]). Le [[Parti radical (France)|Parti radical]], ancien parti dirigeant le département entre 1885 et 1979, compte encore plusieurs élus municipaux : [[Philippe Masson]], maire de [[Brou]], des conseillers municipaux à [[Châteaudun]] et un maire honoraire à [[Gasville-Oisème]]. Le [[Mouvement démocrate (France)|Mouvement démocrate]] compte un conseiller général, [[Jean-Pierre Gaboriau]], également maire de [[Châteauneuf-en-Thymerais]]. Deux députés sur quatre sont classés au centre [[Guillaume Kasbarian]] de [[La République en marche]] et [[Laure de La Raudière]] du parti [[Agir]] ==== À gauche ==== * [[Vernouillet (Eure-et-Loir)|Vernouillet]] : Damien STEPHO, maire ; * [[Nogent-le-Rotrou]] : [[Harold Huwart]], maire (PRG) ; * [[Mainvilliers (Eure-et-Loir)|Mainvilliers]] : Michèle Bonthoux, maire (PS) ; Elle compte 2 conseillers départementaux sur 30 : Xavier Roux et Marie-Pierre Lemaître-Lezin, élus du canton de [[canton de Lucé|Lucé]] sous l'étiquette [[divers gauche]]. La gauche a longtemps détenu (1978-2002) la [[Première circonscription d'Eure-et-Loir|première circonscription]] du département dont [[Georges Lemoine (homme politique)|Georges Lemoine]] était le député. Ancien maire de Chartres et ministre socialiste, il est membre depuis 2008 du [[Parti ouvrier indépendant]] au nom duquel il s'est présenté à l'élection législative partielle de septembre 2008 (14,51 % des suffrages) et aux élections cantonales de 2011 sur le [[canton de Mainvilliers]]. Depuis 2015, elle compte enfin 5 conseillers régionaux sur 12 dont [[Harold Huwart]] ([[Parti radical de gauche|PRG]]), vice-président, Estelle Cochard ([[Europe Écologie Les Verts|EÉLV]]) et trois élus socialistes, Fabien Verdier, Michèle Bonthoux et Valentino Gambuto. ==== Extrême droite ==== Le [[Rassemblement national (parti français)|Rassemblement national]] (RN) compte un conseiller régional ([[Philippe Loiseau]]), depuis les élections régionales de 2004. Le RN fait partie de l'opposition aux conseils municipaux de [[Dreux]] et [[Chartres]]. ==== Sans étiquette ==== {{Référence nécessaire|Fabien Verdier, [[Liste des maires de Châteaudun|maire de Châteaudun]] est [[Indépendant (politique)|sans étiquette]].|date=31 octobre 2022}} === Tendances politiques et résultats === ==== Élections présidentielles, résultats des deuxièmes tours ==== {{Article détaillé|élections présidentielles sous la Cinquième République en Eure-et-Loir}} * [[Élection présidentielle française de 2022|Élection présidentielle de 2022]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |auteur institutionnel=Ministère de l'intérieur |titre=Résultats en Eure-et-Loir de l'élection présidentielle 2022 |url=https://www.resultats-elections.interieur.gouv.fr/presidentielle-2022/024/028/index.html |site=interieur.gouv.fr |consulté le=5 mai 2022}}.</ref> : 53,29 % pour [[Emmanuel Macron]] ([[La République en marche|LaREM]]), 46,71 % pour [[Marine Le Pen]] ([[Rassemblement national|RN]]), 73,81 % de participation. * [[Élection présidentielle française de 2017|Élection présidentielle de 2017]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |auteur institutionnel=Ministère de l'intérieur |titre=Résultats en Eure-et-Loir de l'élection présidentielle 2017 |url=http://elections.interieur.gouv.fr/presidentielle-2017/024/028/index.html |site=interieur.gouv.fr |consulté le=2021-08-09}}.</ref> : 60,27 % pour [[Emmanuel Macron]] ([[La République en marche|LaREM]]), 39,73 % pour [[Marine Le Pen]] ([[Rassemblement national|FN]]), 76,38 % de participation. * [[Élection présidentielle française de 2012|Élection présidentielle de 2012]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |auteur institutionnel=Ministère de l'intérieur |titre=Résultats en Eure-et-Loir de l'élection présidentielle 2012 |url=http://elections.interieur.gouv.fr/PR2012/024/028/index.html |site=interieur.gouv.fr |consulté le=2021-08-09}}.</ref> : 53,47 % pour [[Nicolas Sarkozy]] ([[Union pour un mouvement populaire|UMP]]), 46,53 % pour [[François Hollande]] ([[Parti socialiste (France)|PS]]), 81,25 % de participation. * [[Élection présidentielle française de 2007|Élection présidentielle de 2007]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |auteur institutionnel=Ministère de l'intérieur |titre=Résultats en Eure-et-Loir de l'élection présidentielle 2007 |url=http://elections.interieur.gouv.fr/PR2007/024/028/index.html |site=interieur.gouv.fr |consulté le=2021-08-09}}.</ref> : 58,16 % pour Nicolas Sarkozy (UMP), 41,84 % pour [[Ségolène Royal]] (PS), 87,74 % de participation. * [[Élection présidentielle française de 2002|Élection présidentielle de 2002]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |auteur institutionnel=Ministère de l'intérieur |titre=Résultats en Eure-et-Loir de l'élection présidentielle 2007 |url=https://www.interieur.gouv.fr/a_votre_service/resultats-elections/PR2002/024/028/2428.html |site=interieur.gouv.fr |consulté le=2021-08-09}}.</ref> : 79,26 % pour [[Jacques Chirac]] ([[Rassemblement pour la République|RPR]]), 20,74 % pour [[Jean-Marie Le Pen]] ([[Front national (parti français)|FN]]), 80,68 % de participation ==== Élections législatives, résultats des deuxièmes tours ==== * [[Élections législatives de 2022 en Eure-et-Loir|Élections législatives de 2022]] : ** [[Première circonscription d'Eure-et-Loir|{{1re|circonscription}}]] ** [[Deuxième circonscription d'Eure-et-Loir|{{2e|circonscription}}]] ** [[Troisième circonscription d'Eure-et-Loir|{{3e|circonscription}}]] ** [[Quatrième circonscription d'Eure-et-Loir|{{4e|circonscription}}]] * [[Élections législatives de 2017 en Eure-et-Loir|Élections législatives de 2017]] : ** [[Première circonscription d'Eure-et-Loir|{{1re|circonscription}}]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |auteur institutionnel=Ministère de l'intérieur |titre=Résultats de l'élection législative de la {{1re|circonscription}} d'Eure-et-Loir 2012 |url=https://www.interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats/Legislatives/elecresult__legislatives-2017/(path)/legislatives-2017/028/02801.html |site=interieur.gouv.fr |consulté le=2021-08-09}}.</ref> : 55,18 % pour [[Guillaume Kasbarian]] (LaREM), 44,82 % pour [[Franck Masselus]] ([[Les Républicains|LR]]), 43,46 % de participation. ** [[Deuxième circonscription d'Eure-et-Loir|{{2e|circonscription}}]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |auteur institutionnel=Ministère de l'intérieur |titre=Résultats de l'élection législative de la {{2e|circonscription}} d'Eure-et-Loir 2012 |url=https://www.interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats/Legislatives/elecresult__legislatives-2017/(path)/legislatives-2017/028/02802.html |site=interieur.gouv.fr |consulté le=2021-08-09}}.</ref>: 59,38 % pour [[Olivier Marleix]] (LR), 40,62 % pour [[Claire Tassadit Houd]] (LaREM), 40,06 % de participation. ** [[Troisième circonscription d'Eure-et-Loir|{{3e|circonscription}}]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |auteur institutionnel=Ministère de l'intérieur |titre=Résultats de l'élection législative de la {{3e|circonscription}} d'Eure-et-Loir 2012 |url=https://www.interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats/Legislatives/elecresult__legislatives-2017/(path)/legislatives-2017/028/02803.html |site=interieur.gouv.fr |consulté le=2021-08-09}}.</ref> : 56,10 % pour [[Laure de La Raudière]] (LR), 43,90 % pour [[François Huwart]] ([[Parti radical de gauche|PRG]]), 45,04 % de participation. ** [[Quatrième circonscription d'Eure-et-Loir|{{4e|circonscription}}]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |auteur institutionnel=Ministère de l'intérieur |titre=Résultats de l'élection législative de la {{4e|circonscription}} d'Eure-et-Loir 2012 |url=https://www.interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats/Legislatives/elecresult__legislatives-2017/(path)/legislatives-2017/028/02804.html |site=interieur.gouv.fr |consulté le=2021-08-09}}.</ref> : 70,38 % pour [[Philippe Vigier (homme politique)|Philippe Vigier]] ([[Union des démocrates et indépendants|UDI]]), 29,62 % pour [[Clémence Rouvier]] (LaREM), 47,19 % de participation. * [[Élections législatives de 2012 en Eure-et-Loir|Élections législatives de 2012]] : ** {{1re|circonscription}}<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |auteur institutionnel=Ministère de l'intérieur |titre=Résultats de l'élection législative de la {{1re|circonscription}} d'Eure-et-Loir 2012 |url=https://www.interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats/Legislatives/elecresult__LG2012/(path)/LG2012/028/02801.html |site=interieur.gouv.fr |consulté le=2021-08-09}}.</ref>: 50,80 % pour [[Jean-Pierre Gorges]] (UMP), 49,20 % pour [[David Lebon]] (PS), 59,94 % de participation. ** {{2e|circonscription}}<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |auteur institutionnel=Ministère de l'intérieur |titre=Résultats de l'élection législative de la {{2e|circonscription}} d'Eure-et-Loir 2012 |url=https://www.interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats/Legislatives/elecresult__LG2012/(path)/LG2012/028/02802.html |site=interieur.gouv.fr |consulté le=2021-08-09}}.</ref> : 53,64 % pour [[Olivier Marleix]] (UMP), 46,36 % pour [[Gisèle BOULLAIS]] (PS), 54,46 % de participation. ** {{3e|circonscription}}<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |auteur institutionnel=Ministère de l'intérieur |titre=Résultats de l'élection législative de la {{3e|circonscription}} d'Eure-et-Loir 2012 |url=https://www.interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats/Legislatives/elecresult__LG2012/(path)/LG2012/028/02803.html |site=interieur.gouv.fr |consulté le=2021-08-09}}.</ref> : 52,58 % pour [[Laure de La Raudière]] (UMP), 47,42 % pour [[François Huwart]] (PRG), 59,21 % de participation. ** {{4e|circonscription}}<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |auteur institutionnel=Ministère de l'intérieur |titre=Résultats de l'élection législative de la {{4e|circonscription}} d'Eure-et-Loir 2012 |url=https://www.interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats/Legislatives/elecresult__LG2012/(path)/LG2012/028/02804.html |site=interieur.gouv.fr |consulté le=2021-08-09}}.</ref> : 50,72 % pour [[Philippe Vigier (homme politique)|Philippe Vigier]] ([[Groupe Nouveau Centre|NCE]]), 61,57 % de participation (élu au {{1er}} tour). * [[Élections législatives de 2007 en Eure-et-Loir|Élections législatives de 2007]] : ** {{1re|circonscription}}<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |auteur institutionnel=Ministère de l'intérieur |titre=Résultats de l'élection législative de la {{1re|circonscription}} d'Eure-et-Loir 2007 |url=http://www.interieur.gouv.fr/sections/a_votre_service/resultats-elections/LG2007/028/circons01.html |site=interieur.gouv.fr |consulté le=2021-08-09}}.</ref> : 50,06 % pour [[Jean-Pierre Gorges]] (UMP), 49,94 % pour [[Françoise Vallet]] (PS), 57,67 % de participation. ** {{2e|circonscription}}<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |auteur institutionnel=Ministère de l'intérieur |titre=Résultats de l'élection législative de la {{2e|circonscription}} d'Eure-et-Loir 2007 |url=http://www.interieur.gouv.fr/sections/a_votre_service/resultats-elections/LG2007/028/circons02.html |site=interieur.gouv.fr |consulté le=2021-08-09}}.</ref> : 60,41 % pour [[Gérard Hamel]] (UMP), 39,59 % pour [[Birgitta Hessel]] (PS), 54,36 % de participation. ** {{3e|circonscription}}<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |auteur institutionnel=Ministère de l'intérieur |titre=Résultats de l'élection législative de la {{3e|circonscription}} d'Eure-et-Loir 2007 |url=http://www.interieur.gouv.fr/sections/a_votre_service/resultats-elections/LG2007/028/circons03.html |site=interieur.gouv.fr |consulté le=2021-08-09}}.</ref> : 53,32 % pour [[Laure de La Raudière]] (UMP), 46,88 % pour [[François Huwart]] (PRG), 58,78 % de participation. ** {{4e|circonscription}}<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |auteur institutionnel=Ministère de l'intérieur |titre=Résultats de l'élection législative de la {{4e|circonscription}} d'Eure-et-Loir 2007 |url=http://www.interieur.gouv.fr/sections/a_votre_service/resultats-elections/LG2007/028/circons04.html |site=interieur.gouv.fr |consulté le=2021-08-09}}.</ref> : 57,12 % pour [[Philippe Vigier (homme politique)|Philippe Vigier]] (UMP), 22,61 % pour [[Serge Fauve]] (PS), 63,16 % de participation. * [[Élections législatives de 2002 en Eure-et-Loir|Élections législatives de 2002]] : ** {{1re|circonscription}}<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |auteur institutionnel=Ministère de l'intérieur |titre=Résultats de l'élection législative de la {{1re|circonscription}} d'Eure-et-Loir 2002 |url=http://www.interieur.gouv.fr/sections/a_votre_service/resultats-elections/LG2002/028/circons01.html |site=interieur.gouv.fr |consulté le=2021-08-09}}.</ref> : 54,31 % pour [[Jean-Pierre Gorges]] (UMP), 45,69 % pour [[Georges Lemoine (homme politique)|Georges Lemoine]] (PS), 61,26 % de participation. ** {{2e|circonscription}}<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |auteur institutionnel=Ministère de l'intérieur |titre=Résultats de l'élection législative de la {{2e|circonscription}} d'Eure-et-Loir 2002 |url=http://www.interieur.gouv.fr/sections/a_votre_service/resultats-elections/LG2002/028/circons02.html |site=interieur.gouv.fr |consulté le=2021-08-09}}.</ref> : 62,56 % pour [[Gérard Hamel]] (UMP), 37,44 % pour Birgitta Hessel (PS), 55,49 % de participation. ** {{3e|circonscription}} circonscription<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |auteur institutionnel=Ministère de l'intérieur |titre=Résultats de l'élection législative de la {{3e|circonscription}} d'Eure-et-Loir 2002 |url=http://www.interieur.gouv.fr/sections/a_votre_service/resultats-elections/LG2002/028/circons03.html |site=interieur.gouv.fr |consulté le=2021-08-09}}.</ref> : 53,08 % pour [[Patrick Hoguet]] (UMP), 46,92 % pour [[François Huwart]] (PRG), 59,98 % de participation. ** {{4e|circonscription}} circonscription<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |auteur institutionnel=Ministère de l'intérieur |titre=Résultats de l'élection législative de la {{4e|circonscription}} d'Eure-et-Loir 2004 |url=http://www.interieur.gouv.fr/sections/a_votre_service/resultats-elections/LG2002/028/circons01.html |site=interieur.gouv.fr |consulté le=2021-08-09}}.</ref> : 58,49 % pour [[Alain Venot]] (UMP), 41,51 % pour [[Marie-Hélène Aubert]] ([[Les Verts (France)|Les Verts]]), 52,76 % de participation. * Élections référendaires : ** [[Référendum français sur le traité établissant une Constitution pour l'Europe|Référendum de 2005 relatif au traité établissant une Constitution pour l’Europe]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |auteur institutionnel=Ministère de l'intérieur |titre=Résultats en Eure-et-Loir du référendum 2005 |url=http://www.interieur.gouv.fr/sections/a_votre_service/resultats-elections/rf2005/024/028/2428.html |site=interieur.gouv.fr |consulté le=2021-08-09}}.</ref> 57,43 % pour le Non, 42,57 % pour le Oui, 71,04 % de participation. ** [[Référendum français sur le traité de Maastricht|Référendum de 1992 relatif à la ratification du traité sur l'Union Européenne]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |auteur institutionnel=Ministère de l'intérieur |titre=Résultats en Eure-et-Loir du référendum 1992 |url=http://www.interieur.gouv.fr/sections/a_votre_service/resultats-elections/rf1992/024/028/2428.html |site=interieur.gouv.fr |consulté le=2021-08-09}}.</ref> 54,35 % pour le Non, 45,65 % pour le Oui, 73,89 % de participation. ==== Élections régionales, résultats des deux meilleurs scores ==== * [[Élections régionales françaises de 2021|Élections régionales de 2021]] : à compléter. * [[Élections régionales françaises de 2015|Élections régionales de 2015]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |auteur institutionnel=Ministère de l'intérieur |titre=Résultats en Eure-et-Loir de l'élection régionale du Centre 2015 |url=http://elections.interieur.gouv.fr/regionales-2015/24/2428/index.html |site=interieur.gouv.fr |consulté le=2021-08-09}}.</ref> : 39,72 % pour [[Philippe Vigier (homme politique)|Philippe Vigier]] (Union de la Droite), 31,35 % pour [[Philippe Loiseau]] ([[Rassemblement national|Front National]], 57,70 % de participation. * [[Élections régionales françaises de 2010|Élections régionales de 2010]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |auteur institutionnel=Ministère de l'intérieur |titre=Résultats en Eure-et-Loir de l'élection régionale du Centre 2010 |url=http://www.interieur.gouv.fr/sections/a_votre_service/resultats-elections/RG2010/024/028/028.html |site=interieur.gouv.fr |consulté le=2021-08-09}}.</ref> : 45,38 % pour [[François Bonneau (homme politique, 1953)|François Bonneau]] (PS), 39,20 % pour [[Hervé Novelli]] (UMP), 49,87 % de participation. * [[Élections régionales françaises de 2004|Élections régionales de 2004]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |auteur institutionnel=Ministère de l'intérieur |titre=Résultats en Eure-et-Loir de l'élection régionale du Centre 2004 |url=http://www.interieur.gouv.fr/sections/a_votre_service/resultats-elections/reg2004/024/028/028.html |site=interieur.gouv.fr |consulté le=2021-08-09}}.</ref> : 46,12 % pour [[Michel Sapin]] (PS), 34,91 % pour [[Serge Vinçon]] (UMP), 63,21 % de participation ==== Élections européennes, résultats des deux meilleurs scores ==== * [[Élections européennes de 2019 en France|Élections européennes de 2019]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |auteur institutionnel=Ministère de l'intérieur |titre=Résultats en Eure-et-Loir de l'élection européenne en France 2019 |url=https://www.interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats/Europeennes/elecresult__europeennes-2019/(path)/europeennes-2019/024/028/index.html |site=interieur.gouv.fr |consulté le=2021-08-09}}.</ref> : à compléter. * [[Élections européennes de 2014 en France|Élections européennes de 2014]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |auteur institutionnel=Ministère de l'intérieur |titre=Résultats en Eure-et-Loir de l'élection européenne de la {{6e|circonscription}} de France (Massif-Central Centre) 2014 |url=https://www.interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats/Europeennes/elecresult__ER2014/(path)/ER2014/06/024/028/index.html |site=interieur.gouv.fr |consulté le=2021-08-09}}.</ref> : à compléter. * [[Élections européennes de 2009 en France|Élections européennes de 2009]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |auteur institutionnel=Ministère de l'intérieur |titre=Résultats en Eure-et-Loir de l'élection européenne de la {{6e|circonscription}} de France (Massif-Central Centre) 2009 |url=http://www.interieur.gouv.fr/sections/a_votre_service/resultats-elections/ER2009/06/024/028/028.html |site=interieur.gouv.fr |consulté le=2021-08-09}}.</ref> : 30,58 % pour [[Jean-Pierre Audy]] (UMP), 14,99 % pour [[Henri Weber]] (PS), 39,07 % de participation. * [[Élections européennes de 2004 en France|Élections européennes de 2004]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |auteur institutionnel=Ministère de l'intérieur |titre=Résultats en Eure-et-Loir de l'élection européenne de la {{6e|circonscription}} de France (Massif-Central Centre) 2004 |url=https://www.interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats/Europeennes/elecresult__europeennes_2004/(path)/europeennes_2004/006/028/index.html |site=interieur.gouv.fr |consulté le=2021-08-09}}.</ref> : 27,40 % pour [[Catherine Guy-Quint]] (PS), 18,21 % pour [[Brice Hortefeux]] (UMP), 42,49 % de participation. == Population et société == === Démographie === {{article détaillé|Démographie d'Eure-et-Loir}} Les [[gentilé|habitants]] d'Eure-et-Loir sont les ''Eurélien(ne)s''<ref>{{Lien web| url=http://leplus.nouvelobs.com/contribution/183004;connaissez-vous-les-bucco-rhodaniens-les-samariens-les-manchots-et-les-costaloriens.html| titre=Connaissez vous les Bucco-Rhodaniens, les Samariens, les Manchots et les Costaloriens ?| auteur=[[Le Nouvel Obs]]| éditeur=Le Nouvel Observateur| date=16 août 2011| consulté le=18 août 2011}}.</ref>. Au niveau national le département occupe le {{56e|rang}}. L'évolution démographique du département, bien que positive, cache des contrastes importants selon les secteurs L'est du département, dans la zone d'influence directe de [[Paris]], bénéficie depuis quelques années, de l'arrivée conséquente d'une nouvelle population poussée hors de l'[[Île-de-France]] par la pression immobilière et à la recherche d'une meilleure qualité de vie. Les agglomérations de [[Chartres]] et de [[Dreux]], bien desservies en transports et en infrastructures, sont au cœur des bassins de vie les mieux pourvus. À l'ouest : le [[Comté du Perche|Perche]] et son cadre bucolique s'est revitalisé depuis la création du [[parc naturel régional du Perche|parc naturel régional]] en 1998 grâce à une population plus touristique et aisée, en quête d'une résidence secondaire Le centre et le sud du département connaissent une évolution moins favorable. Si la région de [[Courville-sur-Eure]], reliée à Paris et Chartres par le rail et proche de l'autoroute [[Autoroute française A11|A11]] se maintient bien, les secteurs de [[Châteaudun]] et d'[[Illiers-Combray]], mal desservis, subissent un solde démographique nul, voire négatif. ==== Évolution démographique ==== {{Population de France/section}} ==== Communes les plus peuplées ==== {{Composition Division de France | charte = autre | titre = Liste des quinze communes les plus peuplées du département | commune 1 = Chartres | commune 2 = Dreux | commune 3 = Lucé (Eure-et-Loir) | commune 4 = Châteaudun | commune 5 = Vernouillet (Eure-et-Loir) | commune 6 = Mainvilliers (Eure-et-Loir) | commune 7 = Nogent-le-Rotrou | commune 8 = Luisant | commune 9 = Auneau-Bleury-Saint-Symphorien | commune 10 = Lèves | commune 11 = Cloyes-les-Trois-Rivières | commune 12 = Épernon | commune 13 = Bonneval (Eure-et-Loir) | commune 14 = Maintenon | commune 15 = Le Coudray }} ==== Résidences secondaires ==== Selon le recensement général de la population du {{date-|1 janvier 2008}}, 6,9 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires. Ce tableau indique les principales communes d'Eure-et-Loir dont les [[Résidence secondaire|résidences secondaires]] et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux en 2008 : {|class="wikitable sortable" style="text-align:right;" ! style="text-align:left"| Ville ! style="text-align:left"| Population municipale ! style="text-align:left"| Nombre de logements ! style="text-align:left"| Résidences secondaires ! style="text-align:left"| % Rés. secondaires |- |style="text-align:left"| [[Frétigny]] | 480 | 332 | 99 | 29,77 % |- |style="text-align:left"| [[Frazé]] | 519 | 341 | 100 | 29,22 % |- |style="text-align:left"| [[Dampierre-sur-Avre]] | 689 | 368 | 98 | 26,57 % |- |style="text-align:left"| [[Unverre]] | {{formatnum:1172}} | 722 | 177 | 24,48 % |- |style="text-align:left"| [[Maillebois]] | 990 | 539 | 114 | 21,10 % |- | style="text-align:left" | [[Arrou]] | {{formatnum:1683}} | {{formatnum:1106}} | 186 | 16,80 % |- | style="text-align:left" | [[Sorel-Moussel]] | {{formatnum:1802}} | 906 | 149 | 16,47 % |- | style="text-align:left" | [[La Bazoche-Gouet]] | {{formatnum:1310}} | 801 | 127 | 15,86 % |- |style="text-align:left"| [[Villiers-le-Morhier]] | {{formatnum:1347}} | 624 | 93 | 14,96 % |- |style="text-align:left"| [[Abondant]] | {{formatnum:2042}} | 847 | 106 | 12,52 % |- |style="text-align:left"| [[Cloyes-sur-le-Loir]] | {{formatnum:2676}} | {{formatnum:1587}} | 179 | 11,28 % |} * Source [[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]],chiffres au {{date-|1 janvier 2008}}<ref>[http://www.insee.fr/fr/recensement/page_accueil_rp.htm Source Insee], {{date-|1 janvier 2008}}.</ref>. === Enseignement === {{Article détaillé|Lycées d'Eure-et-Loir}} {{...}} === Manifestations culturelles et festivités === Parmi les festivals et événements culturels, peuvent être citées : [[Journées lyriques de Chartres et d'Eure-et-Loir]], Rencontres Musiques électroacoustiques, Jazz de Mars, Festival du légendaire, Caravane des poètes, [[Festival Top In Humour]] et Festival de musiques actuelles L'Paille à Sons ([[Chartres]]), [[Festival du Thé Vert]] et Festival Percheval (Nogent-le-Rotrou), Hurluperku ([[Châteauneuf-en-Thymerais]]), Fête des livres de [[La Ferté-Vidame]], Fête des Flambarts de Dreux, Foire aux laines de Châteaudun. [[Fichier:Chartres en Lumières 2016 - Jardins de l'Evêché - Scénographie Camille GROSS Olivier MAGERMANS (150).jpg|vignette|[[Musée des beaux-arts de Chartres|Musée des beaux-arts]], côté jardin de l’Évêché, Chartres en lumières 2016.]] [[Chartres en lumières]] est une manifestation artistique et culturelle initiée par la ville de [[Chartres]] en 2003. Chaque année, durant cet événement qui se déroule d’avril à octobre, les principaux monuments de la ville sont mis en lumière et en musique. L'élément principal de Chartres en lumières est la ''Fête de la lumière'', qui a lieu habituellement mi-septembre. === Sports === Principaux clubs euréliens : * Football **''masculin'' ***[[C' Chartres Football|C'Chartres Football]] évoluant pour la saison 18/19 en [[Championnat de France de football de National 2|National 2]] groupe C *** [[FC Drouais]] évoluant pour la saison 18/19 en Régional 1 ***[[Olympic Club Châteaudun]] évoluant pour la saison 18/19 en Régional 1 * Rugby **''masculin'' *** [[C' Chartres Rugby|C'Chartres Rugby]] évoluant pour la saison 22/23 en Fédérale 1 poule 1 ***RCP (Rugby Club Percheron) Nogent-le-Rotrou évoluant pour la saison 18/19 en Honneur *** RC (Rugby Club) drouais évoluant pour la saison 18/19 en Honneur * Basket-ball **''féminin'' ***[[C' Chartres basket féminin|C'Chartres Basket Féminin]] (ex-AB Chartres) évoluant pour la saison 18/19 en [[Championnat de France de basket-ball de Ligue féminine 2|Ligue Féminine 2]] ** ''masculin'' ***[[C' Chartres basket masculin|C'Chartres Basket Masculin]] évoluant pour la saison 18/19 en [[Championnat de France de basket-ball de Pro B|PRO B]] * Handball **''féminin'' ***[[Dreux Athletic Club Handball|Dreux AC]] évoluant pour la saison 18/19 en Nationale 2 ** ''masculin'' ***[[C' Chartres Métropole handball|C'Chartres Métropole Handball]] évoluant pour la saison 18/19 en [[Championnat de France masculin de handball de deuxième division|Proligue]]<ref>{{Lien web|titre=C\'Chartres Métropole Handball|url=https://www.lnh.fr/proligue/equipes/c-chartres-metropole-handball|site=lnh.fr|consulté le=2019-02-09}}.</ref> *** CO (Club Omnisport) Vernouillet évoluant pour la saison 18/19 en Nationale 1 poule 2 ***[[Dreux Athletic Club Handball|Dreux AC]] évoluant pour la saison 18/19 en Nationale 2 poule 2 * Volley-ball **''féminin'' *** Châteaudun VB évoluant pour la saison 18/19 en Nationale 3 poule E ** ''masculin'' *** Châteaudun VB évoluant pour la saison 18/19 en Nationale 3 poule E *** C'Chartres Volley évoluant pour la saison 18/19 en Nationale 3 poule E * Tennis de table ** ''féminin'' *** Entente Pays Courvillois / Yèvres évoluant pour la saison 18/19 en Nationale 3 poule A **''masculin'' ***[[C' Chartres tennis de table|C'Chartres TT]] évoluant pour la saison 18/19 en Pro A *** Pays Courvillois Tennis de Table évoluant pour la saison 18/19 en Pré-Nationale poule B * Tennis **''féminin'' *** C'Chartres Tennis évoluant pour l'année 2018 en Pré-National **''masculin'' *** C'Chartres Tennis évoluant pour l'année 2018 en Nationale 3 *** AC Dreux évoluant pour l'année 2018 en Nationale 4 * Baseball **''masculin'' ***[[French Cubs de Chartres]] évoluant pour l'année 2019 en Division 2 === Médias === * Quotidiens : ** ''[[L'Écho républicain]]'' (seul quotidien à diffusion départementale, groupe [[Centre-France]]). ** ''[[La République du Centre]]'' (groupe Centre-France, l'édition Orléans-Beauce ne couvre que les cantons d'[[canton d'Orgères-en-Beauce|Orgères-en-Beauce]] et [[canton de Janville|Janville]] après la cessation de parution des éditions de Chartres, Dreux, Châteaudun et Nogent-le-Rotrou en mars 2011). ** ''[[Paris-Normandie]]'' ([[groupe Hersant Média]], couvre partiellement les cantons [[canton d'Anet|Anet]] et de [[canton de Brezolles|Brezolles]]). * Hebdomadaires : ** ''[[L'Action républicaine (Nogent-le-Rotrou)|L'Action républicaine]]'' (siège à Nogent-le-Rotrou, groupe [[Publihebdos]]). ** ''[[Le Perche (hebdomadaire)|Le Perche]]'' (groupe Publihebdos). ** ''[[L'Écho de Brou]]''. ** ''Horizon'' (journal agricole). ** ''[[Le Réveil normand]]'' (couvre les cantons de [[canton de La Ferté-Vidame|La Ferté-Vidame]] et [[canton de Brezolles|Brezolles]] - groupe Publihebdos). ** ''Courrier du Loiret'' (couvre les cantons de [[canton de Janville|Janville]] et [[canton d'Orgères-en-Beauce|Orgères-en-Beauce]] - groupe Centre-France). * Mensuels : ** ''Le Mag' Dunois et Perche'' (magazine d'informations générales de l'arrondissement de Châteaudun). * Radios locales : ** Intensité (Chartres<ref>[http://www.intensite.net/news.php?lng=fr&pg=21521] À partir du 4 décembre 2008 - brève sur le site intensite.net</ref> et Châteaudun). ** Radio Trois Vallées (RTV) (Dreux). ** [http://www.radiograndciel.fr Radio Grand Ciel] (membre de la [[radios chrétiennes francophones|FFRC]]). ** [[Sweet FM]] (émetteur à Nogent-le-Rotrou, siège à [[La Ferté-Bernard]] (72)). ** Evasion (Dreux). == Économie == {{Article détaillé | Économie d'Eure-et-Loir}} L'Eure-et-Loir est un département de tradition agricole ([[Beauce (France)|Beauce]]) mais aussi en pointe dans trois filières économiques : === Agriculture === Le département est un acteur économique majeur dans la production de [[céréales]] et d'oléo-protéagineux en France<ref>Chambre d'agriculture d'Eure-et-Loir</ref>. Son économie agricole est néanmoins très fortement dépendante de la [[conjoncture (économie)|conjoncture]] et de l'environnement réglementaire des marchés des [[Agriculture en France#Grandes cultures|grandes cultures]]. L'Eure-et-Loir est le premier céréalier français. Il occupe également le premier rang national pour la production de [[colza]] et de [[pois protéagineux]]. Le [[blé tendre]] est de loin la production emblématique du département. Ainsi, près de 40 % des surfaces agricoles du département sont consacrées à la culture du blé tendre, qui a généré en moyenne 29 % de la production agricole marchande du département au cours des cinq dernières années. L'agriculture du département est également promue par le Pôle AgroDynamic, une filière de valorisation des ressources agricoles du département mis en place dans différents secteurs : agroénergie, [[agroalimentaire]], agromatériaux, agrosanté. === Industries === * La [[Cosmetic Valley]] ([[Pôle de compétitivité en France|pôle de compétitivité]]), qui constitue le premier pôle français de l'industrie de la beauté et du bien-être (parfums/cosmétique), avec de grands noms comme [[Guerlain]], [[Paco Rabanne]], [[Lolita Lempicka]], [[Jean-Charles de Castelbajac|JC Castelbajac]], [[Jean-Paul Gaultier]]… La {{langue|en|Cosmetic Valley}} représente {{nobr|2,5 milliards}} d'euros de chiffres d'affaires, regroupe {{nobr|200 entreprises}}, travaille en collaboration avec les universités de Tours, d'Orléans et de Paris et emploie plus de {{unité|30000 employés}}. Un projet de petit aéroport sur l'ex-[[base aérienne 279 Châteaudun]] porté par l'élu local Fabien Verdier est à l'étude, qui aurait pour vocation de profiter aux entreprises du pôle<ref>{{Article|langue=français|auteur1=Frédéric Levent|prénom1=Centre|nom1=France|titre=Sicofor, « essentielle à la Cosmetic Valley »|périodique=www.lechorepublicain.fr|date=30/09/2016|lire en ligne=https://www.lechorepublicain.fr/marboue/economie/vie-pratique-consommation/2016/09/30/sicofor-essentielle-a-la-cosmetic-valley_12093696.html|consulté le=2018-04-12}}</ref>. * L'industrie pharmaceutique, autour de Dreux et [[Polepharma]]. Créé en 2002 sous l'impulsion du CODEL, PolePharma est un pôle de compétitivité français de production pharmaceutique qui regroupe les entreprises du secteur comme [[Ipsen]], [[Novo Nordisk]], [[Laboratoires Expanscience]], [[Leo Pharma]], [[Ethypharm]], [[Famar]], [[Norgine]], [[Nypro]], [[Synerlab]]/[[Sophartex]], [[Seratec]]... Le pôle représente 50 % de la production de médicament en France et {{unité|30000 emplois}}. Le Pôle Pharma est par ailleurs l'un des créateurs de l'alliance inter régionale {{langue|en|Pharma Valley}} qui regroupe en son sein trois réseaux partenaires : PolePharma, Technopole CBS et le Grepic. À elle seule, l'alliance regroupe 50 % de la production de médicament en France, 60 % des effectifs des sites de production implantés en France et {{nobr|2,5 milliards}} d'euros de chiffre d'affaires. * L'industrie agro-alimentaire, promue par [[Agrodynamic]] ([[pôle d'excellence rurale]]), avec deux entreprises importantes du secteur : [[Ebly]] à Châteaudun et une filiale [[Andros (entreprise)|Andros]] à Auneau. * L'industrie et l'artisanat du bois et de l'ameublement autour de l'association Perchebois. * L'industrie du caoutchouc et des matières plastiques, à travers le pôle de compétitivité [[Elastopole]]. * L'industrie mécanique, avec l'équipementier ascenseur Octé à Châteauneuf-en-Thymerais. * Le groupe allemand, [[Vorwerk (entreprise)|Vorwerk]], après [[Cloyes-sur-le-Loir]], a choisi de localiser son second site de production dans la [[communauté de communes du Grand Châteaudun]] à [[Donnemain-Saint-Mamès]], renforçant ainsi un engagement sur le territoire dont se félicitent les différents acteurs locaux qui ont soutenu le projet<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Vorwerk ouvre une seconde usine de Thermomix® en Eure-et-Loir, injecte 57 millions d'euros et crée 74 emplois |url=https://actu.fr/centre-val-de-loire/donnemain-saint-mames_28132/vorwerk-ouvre-une-seconde-usine-de-thermomix-en-eure-et-loir-injecte-57-millions-d-euros-et-cree-74-emplois_52346634.html |site=actu.fr |consulté le=2022-12-28}}.</ref>. * Depuis le {{1er}} octobre 2022, le ''Grand Châteaudun'' devient officiellement propriétaire et gestionnaire de la plate-forme aéronautique qui a abrité durant des décennies la [[Base aérienne 279 Châteaudun|Base aérienne 279 – Lieutenant Marcel-Beau]] pour engager un projet ambitieux qui sera de transformer l'ancienne base en petit aéroport. Ce projet engagé par Fabien Verdier, maire de Châteaudun, est un projet structurant pour la région<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Châteaudun est maintenant aux manettes de l'ancienne Base aérienne et ça redécolle déjà ! |url=https://actu.fr/centre-val-de-loire/chateaudun_28088/chateaudun-est-maintenant-aux-manettes-de-l-ancienne-base-aerienne-et-ca-redecolle-deja_54150343.html |site=actu.fr |consulté le=2022-12-28}}.</ref>. === Énergies === {{Article détaillé|Liste des parcs éoliens en Eure-et-Loir}} Le département est également en pointe en matière d'[[Énergie renouvelable|énergies renouvelables]]. Déjà classé au deuxième rang national en termes de production électrique grâce à ses parcs éoliens notamment situés dans la Beauce, l'Eure-et-Loir aurait été, dès 2012, le premier producteur d'électricité français d'origine photovoltaïque avec la création sur la base aérienne de l'[[OTAN]] désaffectée de [[Crucey-Villages]], près de [[Brezolles]] dans la [[Thymerais|région naturelle du Thymerais]], du plus grand parc photovoltaïque de France. Confié en février 2011 par le conseil général à l'opérateur [[EDF énergies nouvelles]], le parc couvre 245 des {{unité|500 ha}} de l'ancienne base militaire et a une puissance nominale de {{unité|60 MWc}} (équivalent à la consommation électrique de {{unité|28000 habitants}} ou la production de {{nobr|15 éoliennes}})<ref>{{Lien web|titre=Centrale Photovoltaïque de Crucey|url=http://www.edf-energies-nouvelles.com/wp-contenu/uploads/2012/09/dp_centralepv_crucey_new-1.pdf|site=edf-energies-nouvelles.com|consulté le=7 juillet 2017|brisé le = 2023-10-31}}.</ref>. Le nombre de panneaux installés est de {{formatnum:741150}}. === Tourisme === {{article détaillé|Tourisme en Eure-et-Loir}} <gallery mode="packed" caption="Quelques monuments remarquables d'Eure-et-Loir..."> Cathédrale Chartres 2007.jpg|[[Cathédrale de Chartres]]. Maison ancienne Chartres.jpg|Maison de Chartres. Dreux 2006-2.jpg|[[Beffroi de Dreux]]. Chateaudun Chateau 03.jpg|[[Château de Châteaudun]]. 20050921ChStJean1.jpg|Château Saint-Jean à [[Nogent-le-Rotrou]]. Château de Maintenon 2008.jpg|[[Château de Maintenon]]. </gallery> == Culture locale et patrimoine == {{...}} === Lieux et monuments === {{Article détaillé|Liste des musées d'Eure-et-Loir|Liste des monuments historiques d'Eure-et-Loir}} * Théâtres : [[Chartres]] ([[Théâtre municipal de Chartres|Théâtre de Chartres]] - [[scène conventionnée]], Théâtre du Seuil, Théâtre de Poche, Théâtre du Portail-Sud), [[Dreux]], [[Châteaudun]], [[Nogent-le-Rotrou]]. * Salles de spectacles et de concert : Théâtre de Chartres, [[Vernouillet (Eure-et-Loir)|Vernouillet]] (Atelier à spectacles), [[Lucé (Eure-et-Loir)|Lucé]] (Centre culturel Edmond Desouches), [[Lèves]] (Espace Soutine), [[Épernon]] (Les Prairiales), Chartres (Salle Ravenne), Châteaudun (Espace Malraux), Nogent-le-Rotrou, Luisant (Salle André Malraux), Anet (Dianetum). * Musées : Chartres ([[Musée des beaux-arts de Chartres|Musée des Beaux-Arts]], [[Centre international du vitrail]], [[Maison Picassiette]]), [[Mainvilliers (Eure-et-Loir)|Mainvilliers]] ([[Le Compa]]), Châteaudun (Musée des Beaux-Arts et d'histoire naturelle), Dreux ([[Musée d'art et d'histoire de Dreux|Musée d'Art et d'Histoire]]), Épernon ([[Conservatoire des meules et pavés du bassin d'Épernon|Conservatoire des meules et pavés]]), [[Illiers-Combray]] ([[Musée Marcel Proust]]), Nogent-le-Rotrou ([[Musée de Nogent-le-Rotrou|Musée du château Saint-Jean]]), [[Loigny-la-Bataille]] ([[Musée de la Guerre de 1870 - Loigny-la-Bataille|Musée de la Guerre de 1870]]), [[Charpont]] (Petit musée de peinture), [[Unverre]] (musée-école), [[Bailleau-Armenonville|Pont-sous-Gallardon]] (Musée ateliers des pionniers et Vélorails Du Pays Chartrain). * Écomusées, maisons thématiques : Maison de la Beauce à [[Orgères-en-Beauce]], [[Écomusée des vignerons et des artisans drouais]], Écomusée de la vallée de l'Aigre à [[La Ferté-Villeneuil]]. * Cinémas : Chartres, Dreux, Châteaudun, Nogent-le-Rotrou, [[Senonches]], [[Anet (Eure-et-Loir)|Anet]]. * Art contemporain : Ateliers [[Gabriel Loire]] (Lèves), Arts itinérance (expositions en plusieurs lieux du département), l'ARTsenal (Dreux). * Monuments historiques : [[Église Saint-Pierre de Chartres|église Saint-Pierre]] et [[cathédrale de Chartres]] ([[Liste du patrimoine mondial en France|patrimoine mondial]] - [[UNESCO]]), [[château d'Anet]], [[château de Châteaudun]], [[château de Maintenon]], [[château de La Ferté-Vidame]], château Saint-Jean de Nogent-le-Rotrou, [[maison Picassiette]] à Chartres, [[Église Saint-Pierre de Dreux|église Saint-Pierre]] et [[chapelle royale de Dreux]], [[Abbaye de la Sainte-Trinité de Tiron|abbaye de la Sainte-Trinité de Thiron-Gardais]], château de [[Villebon (Eure-et-Loir)|Villebon]], tombeau du duc de Sully à Nogent-le-Rotrou, aqueduc du [[canal de l'Eure]], château de [[Crécy-Couvé]], abbaye Saint-Florentin de [[Bonneval (Eure-et-Loir)|Bonneval]], château de [[Frazé]], [[Forges de Dampierre-sur-Blévy]], église de [[Meslay-le-Grenet]] (fresques), [[beffroi de Dreux]], celliers du Pressoirs d'Épernon, Pavillon de chasse d'[[Abondant]], Château de [[Montigny-le-Gannelon]], Chapelle Notre-Dame d'Yron à [[Cloyes-sur-le-Loir]] (fresques), château de [[Montigny-sur-Avre]], [[maison de Tante Léonie]] à [[Illiers-Combray]], chapelle de Reveillon à [[La Ferté-Vidame]] (peintures), [[château des Vaux]] à [[Saint-Maurice-Saint-Germain]] et [[Pontgouin]], château de Villeprévost à [[Tillay-le-Péneux]], abbaye du Bois de [[Nottonville]], moulins à vent de Beauce, château de [[Moléans]], château de [[Courtalain]], château du Bois-Ruffin<ref>{{pdf}} [[Jean Mesqui]], [http://www.mesqui.net/Articles_fortif/pdf/alluyes-et-bois-ruffin.pdf Alluyes et Bois-Ruffin. Deux donjons du {{s-|XIII}}], [[Société archéologique d'Eure-et-Loir]], 1980.</ref> à [[Arrou]], château de Bouthonvilliers à Dangeau. == Personnalités reliées à l'Eure-et-Loir == === Antiquité === * [[Tasgetios]], prince des [[Carnutes]] de [[57 av. J.-C.|57]] à [[54 av. J.-C.]] * [[Cotuatos]] et [[Conconnetodumnos]], instigateurs et meneurs de l'insurrection des Carnutes contre les [[Romains]] en [[53 av. J.-C.]] * [[Gutuater]], druide carnute, désigné comme le responsable de l'insurrection de [[52 av. J.-C.]] et exécuté par [[Jules César]] === Moyen Âge === * [[Hasting]], chef [[viking]] qui fut comte de Chartres (882-892) * [[Hugues Capet]] (mort en Eure-et-Loir près de [[Voves]]) * [[Maison du Puiset|Seigneurs du Puiset]] * [[Fulbert de Chartres]] (évêque fondateur de l'[[École de Chartres]]) * [[Amaury de Chartres]], né vers 1150 à Bennes, petit village entre [[Ollé]] et [[Chauffours]] à l'ouest de [[Chartres]]. * [[Jean de Salisbury]] ([[1115]]-[[1180]]), élève d'[[Pierre Abélard|Abélard]] et de [[Fulbert de Chartres]]. Intellectuel anglais, ami de [[Thomas Becket]]. Évêque de Chartres de [[1176]] à [[1180]]. * [[Bernard de Tiron]], fondateur de l'ordre monastique de Tiron et de l'abbaye de [[Thiron-Gardais]]. * [[Philippe VI de France|Philippe de Valois]], roi de France, décédé à [[Abbaye Notre-Dame de Coulombs|Coulombs]], près de [[Nogent-le-Roi]] * [[Jean II de France]], qui signa pendant la [[guerre de Cent Ans]] un [[Traité de Brétigny|traité]] à [[Sours|Brétigny]] * [[Jean de Dunois]] ([[1402]]-[[1468]]), compagnon d'armes de [[Jeanne d'Arc]] * [[Foucher de Chartres]] (ou Foulques), aumônier de [[Baudouin Ier de Jérusalem|Baudouin]] premier roi de Jérusalem. Il a écrit l'histoire de ce qui s'est passé de 1095 à 1117. Il avait suivi en Terre Sainte [[Étienne II de Blois|Étienne]] [[Liste des comtes et ducs de Chartres|comte de Chartres]] et de Blois ainsi que le [[duc de Normandie]]. Il les quitta pour s'attacher à Baudouin qu'il accompagna dans sa conquête de la [[Comté d'Édesse|principauté d'Edesse]]. Originaire d'une des plus anciennes familles de Chartres, il fut fait en 1123 gouverneur du [[royaume de Jérusalem]] pendant la captivité de Baudouin qui en était roi. Il partit avec [[Louis IX de France|Saint-Louis]] et devint son chancelier en l'an 1248 pour la septième croisade. Il mourut lors de ce voyage après la prise de [[Damiette]]. === Renaissance === * [[Rémy Belleau]] (1526-1577) : poète de la [[Pléiade (xvie siècle)|Pléiade]] * [[Jean Louis de Nogaret de La Valette|Duc d'Épernon]], mignon d'[[Henri III de France|Henri III]]. * [[Henri IV de France|Henri IV]] (sacré en la [[cathédrale de Chartres]]) * [[Maximilien de Béthune (duc de Sully)|Maximilien de Béthune]], duc de [[Sully-sur-Loire|Sully]] (mort au château de [[Villebon (Eure-et-Loir)|Villebon]], repose à [[Nogent-le-Rotrou]]) * [[Jeanne de France (1464-1505)|Jeanne de France]], née à [[Nogent-le-Roi]], épouse de [[Louis XII de France|Louis XII]], canonisée par le pape [[Pie XII]] en 1950. * [[Diane de Poitiers]] ([[château d'Anet]]) * [[Mathurin Régnier]] (1573-1613) : poète * [[Philippe Desportes]] (1543-1606) : poète === Époque moderne === * [[Jean de Rotrou]] ([[1609]]-[[1650]]), dramaturge et poète [[Dreux|drouais]] * [[Duché de Saint-Simon|Ducs de Saint-Simon]] (propriétaires du [[château de la Ferté-Vidame]]) * Julien Fleury (né à Montainville 1647 - Paris 1725) philologue et poète<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Julien Fleury (1647-1725) |url=https://data.bnf.fr/fr/13326912/julien_fleury/ |site=data.bnf.fr |consulté le=2021-05-18}}.</ref> * Nicolas Chaperon (né en 1612 à Châteaudun) peintre dessinateur et graveur<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Nicolas Chapron (1612-1656?) |url=https://data.bnf.fr/fr/10008723/nicolas_chapron/ |site=data.bnf.fr |consulté le=2021-05-18}}.</ref> * [[Madame de Maintenon]] (épouse de [[Louis XIV]]) *[[Jacques Lenfant]] (1661-1728) [[Pasteur (christianisme)|pasteur]] [[Protestantisme|protestant]] et historien [[Allemagne|allemand]] * [[Madame de Pompadour]] (favorite de [[Louis XV]], propriétaire du château de [[Crécy-Couvé]]) * [[Philippe de Courcillon de Dangeau]], militaire, diplomate et [[mémorialiste]] né au château de [[Dangeau]]. * [[François-André Danican Philidor]] (né le {{date-|7 septembre 1726}} à Dreux – mort le {{date-|31 août 1795}} à [[Londres]]) compositeur et joueur d'[[échecs]] français. * Michel-Philippe Bouvart (1707-1787) docteur régent de la [[Ancienne université de Paris|faculté de médecine de Paris]], membre de l'[[Académie des sciences (France)|Académie des sciences]] et ancien [[Liste des professeurs au Collège de France|professeur]] au [[Collège de France|collège royal de France]] né à Chartres le {{date-|11 janvier 1711}} et mort à Paris<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Michel-Philippe Bouvart (1707-1787) |url=https://data.bnf.fr/fr/15005013/michel-philippe_bouvart/ |site=data.bnf.fr |consulté le=2021-05-18}}.</ref>. * [[François Doublet]] docteur régent et ancien professeur de la [[Ancienne université de Paris|faculté de médecine de Paris]], associé ordinaire de la [[Société royale de médecine]], sous inspecteur des hôpitaux civils et des maisons de force né à Chartres le {{date-|30 juillet 1751}}. Il fit imprimer en 1781 un mémoire sur la [[fièvre puerpérale]]. Il meurt à Paris le 18 prairial an IV. * [[Jean Dussaulx]] né à Chartres le {{date-|28 décembre 1728}}, écrivain (''La passion du jeu depuis les temps anciens jusqu'à nos jours''), traducteur de [[Juvénal]] et membre de l'[[Assemblée constituante de 1789|assemblée constituante et législative]]. Mort à Paris. * [[Charles-Pierre Colardeau]], poète né à Janville en 1735 et mort en 1776 à Paris après son entrée à l'[[Académie française]]. * [[Gérard Du Doyer de Gastels]] poète et dramaturge né au château de Voventriers près de Chartres le {{date-|19 avril 1731}} et mort à Paris en 1798. * [[Léonor Jean Christine Soulas d'Allainval]], auteur dramatique, né à Chartres en 1700, mort à Paris en 1753 * {{Référence nécessaire|Claude Deshayes-Gendron, né à Voves, docteur en médecine de la [[Université de Montpellier|faculté de Montpellier]] et successivement médecin du frère de Louis XIV et du duc d'Orléans. Il était également homme de lettres et ami de [[Jean-Étienne Despréaux]] et de [[Voltaire]].|date=25 février 2019}} *Marie Baron<ref>{{Lien web |langue=en |titre=The Many Lives of Marie Baron |url=https://64parishes.org/many-lives-of-marie-baron |site=64 Parishes |date=2019-05-31 |consulté le=2022-04-19}}.</ref> du [[Le_Mesnil-Thomas|Mesnil-Thomas]], déportée en [[Louisiane (Nouvelle-France)|colonie de Louisiane]], installée près du [[Fort Rosalie|Fort-Rosalie]]. Prisonnière des [[Natchez]], épouse de [[:en:Dumont de Montigny|Dumont de Montigny]], historien prolifique sur la Louisiane française, qu'elle suit en France, à l'[[La Réunion|île Bourbon]] puis [[Pondichéry]]. === Révolution française === (par ordre alphabétique) * [[Jacques Pierre Brissot]], né à Chartres, chef de file des [[Gironde (Révolution française)|Girondins]] ; * [[Claude François Chauveau-Lagarde]], né à Chartres, avocat, défenseur de [[Marie-Antoinette d'Autriche|Marie-Antoinette]] et de [[Charlotte Corday]] ; * [[Jean-François Delacroix]], [[Anet (Eure-et-Loir)|anetais]] et député d'Eure-et-Loir, membre du [[Comité de salut public]] sous la [[Convention nationale|Convention]], il proposa et fit voter l'abolition de l'esclavage ; * [[François Séverin Marceau]], général de la Révolution ; * [[Jérôme Pétion de Villeneuve]], né à Chartres, homme politique (maire de [[Paris]], membre de la [[Convention nationale|Convention]]) et essayiste ; * [[Emmanuel-Joseph Sieyès]], nommé vicaire général de Chartres en 1787, il y rédigera « [[Qu'est-ce que le tiers état ?]] » (1789). === {{s2-|XIX|XX}} === ==== Arts et lettres ==== (par ordre alphabétique) * [[Noël Ballay]], poète, né à [[Fontenay-sur-Eure]] en [[1847]], a vécu à Chartres et a eu droit à des funérailles nationales le {{Date|4|mars|1902}} dans la [[cathédrale de Chartres]]. * [[Philippe Beaussant]], musicologue et nouvelliste, membre de l'[[Académie française]], qui vit au [[Le Mesnil-Thomas|Mesnil-Thomas]]. * [[Jean Bertholle]], peintre, membre de l'[[Académie des beaux-arts (France)|Académie des beaux-arts]] qui vécut à [[Saint-Lucien (Eure-et-Loir)|Saint-Lucien]]. * [[Madeleine Castaing]], décoratrice de renommée internationale, qui habita à [[Lèves]]. * [[Philarète Chasles]], homme de lettres et journaliste né à [[Mainvilliers (Eure-et-Loir)|Mainvilliers]] en [[1798]]. * [[Charles-Pierre Colardeau]], poète, membre de l'Académie française, né à Janville. * [[Bernard Friot (écrivain)|Bernard Friot]], enseignant et écrivain, auteur de livres pour la jeunesse, né à [[Saint-Piat]]. * [[Anna Gavalda]], femme de lettres, qui a grandi (1974-1980) à [[Nogent-le-Roi]]. * [[Ivry Gitlis]], violoniste israélien, qui vit en Eure-et-Loir. * [[Pierre-Jules Hetzel]], écrivain et éditeur ([[Honoré de Balzac|Balzac]], [[Jules Verne]], [[George Sand]]...) né à Chartres. * [[Pascal Lainé]], écrivain, [[prix Goncourt]], né à Anet. * [[Septime Le Pippre]], [[Peinture d'art|peintre]], [[aquarelliste]], militaire et agriculteur au château de Morville, maire de Hanches * [[Gilles Leroy]], écrivain, prix Goncourt 2007, qui vit près de [[La Ferté-Vidame]] à [[Boissy-lès-Perche]]. * [[Gabriel Loire]], maître verrier lévois. * [[Diane de Margerie]], femme de lettres, membre du jury du [[prix Fémina]], qui habite Chartres et a consacré l'un de ses ouvrages à la cathédrale. * [[Noël Parfait]], né à Chartres en 1813, journaliste, auteur des philippiques, pamphlets contre [[Louis-Philippe Ier|Louis-Philippe]], duc de Chartres. * [[Charles Péguy]], qui écrivit sur la [[Beauce (France)|Beauce]] et la cathédrale de Chartres. * [[Marcel Proust]] (qui s'inspira du village de sa tante Léonie, [[Illiers-Combray]] où il passa une partie de son enfance). * [[Jacqueline de Romilly]], philologue française, membre de l'[[Académie française]], née à Chartres. * [[Rhoda Scott]], organiste et chanteuse de jazz qui habite dans le Perche d'Eure-et-Loir. * [[Chaïm Soutine]] (peintre), qui séjourna à [[Lèves]] chez [[Madeleine Castaing]]. * [[Bertrand Visage]], écrivain, [[prix Fémina]] 1984, né à Châteaudun. * [[Maurice de Vlaminck]], peintre cubiste et fauve qui habita et mourut à [[Rueil-la-Gadelière]]. * [[Émile Zola]], qui s'inspira de [[Romilly-sur-Aigre]] pour son roman ''La Terre''. *[[Haim Epstein]], peintre, ayant vécu à Épernon à partir de 1938 jusqu'à son arrestation et sa déportation. ==== Sciences ==== * [[Michel Chasles]], mathématicien né à [[Épernon]]. * [[Gustave Le Bon]], né à Nogent-le-Rotrou, [[anthropologue]], précurseur de la [[psychologie sociale]], [[sociologue]]. * [[Henri Ey]], psychiatre, ancien médecin chef de l'hôpital de [[Bonneval (Eure-et-Loir)|Bonneval]]. * [[Henri Hureau de Senarmont]], physicien et minéralogiste. ==== Religion ==== * [[Jeanne de France (1464-1505)|Jeanne de France (Sainte)]], née le {{date-|23 avril 1464}} à Nogent-le-Roi, morte le {{date-|4 février 1505}} à Bourges, est la seconde fille de Louis XI et de Charlotte de Savoie. Fondatrice de l'ordre monastique de l'Annonciade. * [[Antoine Godeau]], né à Dreux le {{date-|24 septembre 1605}} et mort à Vence le {{date-|21 avril 1672}}, est un homme de lettres et évêque français. * [[François de Montmorency-Laval]] (Saint), né le {{date-|30 avril 1623}} à Montigny-sur-Avre et mort le {{date-|6 mai 1708}} à Québec (Canada), premier évêque de Québec. * [[François Lamy (théologien)|François Lamy]], né le {{date-|29 janvier 1636}} à Montireau et mort le {{date-|11 avril 1711}} à Saint-Denis, moine bénédictin de la Congrégation de Saint-Maur, théologien et auteur spirituel français. * [[Louis-Édouard Pie]] ({{date-|26 septembre 1815}} - {{date-|18 mai 1880}}) né à Pontgouin, cardinal de l'Église catholique, évêque de Poitiers. * [[Franz Stock]], (1904-1948) prêtre allemand, aumônier dans les prisons parisiennes durant la Seconde Guerre mondiale (il assiste les condamnés à mort) puis supérieur du « séminaire des barbelés » du Coudray. ==== Armées ==== * [[Michel Joseph Maunoury]], [[maréchal de France]], né à Maintenon * [[Alexandre-Antoine Hureau de Senarmont]], baron d'Empire et général d'artillerie enterré à Dreux * [[Alexandre-François de Senarmont]], héros de [[Valmy]] et général enterré à Dreux * [[Louis Emmanuel Rey]], général de division, enterré à Bazoches-les-Hautes * [[Louis-Gaston de Sonis]], général, héros de la bataille de Loigny, enterré à Loigny-la-Bataille * [[Athanase de Charette de la Contrie]], général, héros de la bataille de Loigny, enterré à Loigny-la-Bataille ==== Sports ==== * [[Louis Blériot]], qui réalisa le premier vol entre deux villes à [[Toury (Eure-et-Loir)|Toury]]. * [[Hélène Boucher]] (pionnière de l'[[aviation]]) chartraine. * [[Géo Lefèvre]] ([[1887]]-[[1961]]), chartrain, journaliste, penseur et créateur du [[Tour de France]] cycliste * [[Charles Brennus]], maître-graveur et président d'honneur de la [[Fédération française de rugby à XV|Fédération française de rugby]] ([[1921]]), il est le créateur du [[Bouclier de Brennus]], la récompense suprême du [[Championnat de France de rugby à XV|Championnat de France de rugby]]. Il est né à [[Châteaudun]] en [[1859]]. * [[Jean Gallet]] ([[1916]]-[[1989]]), né à [[Allonnes (Eure-et-Loir)|Allonnes]], athlète et député d'Eure-et-Loir. Un stade et un complexe sportif portent son nom, respectivement à [[Chartres]] et [[Voves]]. * [[Jacky Lemée]], footballeur né à Epernon. * [[Jean Todt]], qui réside au [[Le Gué-de-Longroi|Gué de Longroi]]. * [[Philippe Quintais]], né à Chartres, douze fois champion du monde de pétanque. * [[Francis Joyon]], né à [[Hanches]], navigateur recordman du tour du monde à la voile. * [[Patrick Vieira]] (footballeur originaire de [[Dreux]]). * [[Daniel Fernandes (judoka)|Daniel Fernandes]], judoka né à Nogent-le-Rotrou, vice-champion du monde en 2003 (poids légers). * [[Terry Bouhraoua]], né à Châteaudun le {{Date|29|août|1987}}, jeune joueur de [[rugby à XV]] et de [[rugby à 7]] prometteur, évoluant actuellement au [[Stade français Paris rugby|Stade français CASG Paris]] au poste de [[Demi de mêlée (rugby à XV)|demi de mêlée]]. * [[Nicolas Escudé]], joueur de tennis professionnel né à Chartres. * [[Kalifa Cissé]], footballeur international né à Dreux. * [[Julien Escudé]], footballeur international né à Chartres. * [[Romain Feillu]], coureur cycliste professionnel est né à Châteaudun le {{date|16|avril|1984}}. Il a été vice-champion du monde espoirs à [[Salzbourg]] en [[2006]] et porteur du maillot jaune en 2008. * [[Anthony Gonçalves]], footballeur né à Chartres. * [[Jérémy Stinat]], footballeur né à Chartres. * [[Catherine Maunoury]], championne du monde de voltige aérienne en 1988, habite à Chartres. * [[Adrien Trebel]], footballeur né à Dreux. ==== Culture, arts décoratifs, spectacle, cinéma et médias ==== * [[Madeleine Castaing]], antiquaire et décoratrice, [[Mécénat|mécène]], qui a vécu à [[Lèves]]. * [[Françoise Rosay]], actrice française, inhumée au cimetière de [[Sorel-Moussel]] * [[Thérésa (chanteuse)|Thérésa]], née à [[La Bazoche-Gouet]], chanteuse de cabaret surnommée {{Citation|la diva du ruisseau}}. * [[Charles Denner]], acteur de théâtre et de cinéma, est mort le 10 septembre [[1995]] à [[Dreux]]. * [[Robert Massin]], typographe, figure majeure du graphisme en France, né à [[La Bourdinière-Saint-Loup]] * [[Gabriel Gabrio]], acteur français, décédé à [[Berchères-sur-Vesgre]]. * [[Stéphane Grappelli]], un des plus grands violonistes de jazz du {{XXe siècle}}, qui vécut de nombreuses années à [[Fontaine-la-Guyon]]. * [[Jean Delannoy]], cinéaste français, qui vécut et mourut à [[Guainville]]. * [[Jacqueline Maillan]], qui vécut à [[Anet (Eure-et-Loir)|Anet]] de 1960 à 1992. * [[Georges Cravenne]], créateur des [[César du cinéma|Césars]], qui vécut à [[Charpont]]. * [[Patrick Pesnot]], journaliste français, vécut à [[Bleury (Eure-et-Loir)|Bleury]] dont le maire et conseiller général fut son épouse Catherine jusqu'en 2004. * [[Jean-Marc Providence]] (muséographe, fondateur du [[Le Compa, conservatoire de l'Agriculture|Compa]], du [[Parc d'Aventures scientifiques et de Société|Pass]] (Belgique), commissaire du Pavillon français à l'[[exposition universelle]] d'[[Préfecture d'Aichi|Aichi]]) * [[Jean-Pierre Coffe]], qui réside à [[Alluyes]]. * [[Ève Ruggieri]], journaliste, écrivain, directrice artistique des [[Journées lyriques de Chartres et d'Eure-et-Loir]] * [[Arlette Chabot]], journaliste née à Chartres * [[Mireille Dumas]], animatrice de télévision née à Chartres * [[Lolita Lempicka]], créatrice de mode et de parfum, qui réside à [[Berchères-sur-Vesgre]]. * [[Muriel Montossey]], actrice française et professeur de théâtre vivant à [[Dreux]] * [[Catherine Corsini]], réalisatrice, scénariste et actrice née à [[Dreux]] * [[Cécile de Ménibus]], animatrice de télévision née à Chartres * [[Dominique Chapatte]], journaliste sportif vivant à [[Gallardon]] * [[Alain Genestar]], journaliste, rédacteur de ''[[L'Écho républicain]]'' de 1980 à 1987 * [[Bertrand Gallet (homme politique)|Bertrand Gallet]], député d'Eure-et-Loir, [[prix Albert-Londres]] en 1985 * [[Jean Mainbourg]] - photographe de personnalités, né à [[Bernay (Eure)|Bernay]] le 28 novembre 1927 * [[Garcimore]], illusioniste et humoriste, vécut et mourut au Gué de Longroi ==== Politique ==== * [[Louis-Philippe Ier|Louis-Philippe {{Ier}}]], [[Liste des comtes et ducs de Chartres|duc de Chartres]], et certains de ses ascendants et descendants reposent dans la [[chapelle royale de Dreux]]. * [[François-André Isambert (avocat)]] (1792-1857), élu [[Liste des députés d'Eure-et-Loir|député d'Eure-et-Loir]] en 1830 et représentant d'Eure-et-Loir à l'[[Assemblée nationale constituante (Deuxième République)|Assemblée constituante de 1848]], cofondateur de la [[Société française pour l'abolition de l'esclavage]]. * [[Charles Delescluze]], né à Dreux, journaliste et membre important de la [[Commune de Paris]]. * [[William Waddington]], ministre de l'Instruction publique, né à [[Saint-Rémy-sur-Avre]]. * [[Maurice Viollette]], élu d'Eure-et-Loir, [[Liste des maires de Dreux|maire de Dreux]] de 1908 à 1959. * [[Paul Deschanel]], [[Président de la République française|président de la République]], élu d'Eure-et-Loir. * [[Jean Moulin]], [[Liste des préfets d'Eure-et-Loir|préfet d'Eure-et-Loir]]. * [[Charles Brune]], ministre des [[Postes, télégraphes et téléphones (France)|PTT]] et de l'Intérieur sous la [[Quatrième République (France)|{{IVe}} République]], élu d'Eure-et-Loir. * [[Maurice Bourgès-Maunoury]], [[Président du Conseil des ministres (France)|président du Conseil]] sous la {{IVe}} République. * [[Pierre July]], résistant et homme politique français, député d'Eure-et-Loir. * [[Maurice Dousset]], député d'Eure-et-Loir, président de la région [[Centre-Val de Loire]] de 1985 à 1998. * [[Georges Lemoine (homme politique)|Georges Lemoine]], homme politique, ancien ministre. * [[Françoise Gaspard]], sociologue, écrivain, féministe et femme politique française, ancienne députée-maire de Dreux. * [[Marie-France Stirbois]], députée d'Eure-et-Loir. * [[Henri d'Orléans (1908-1999)|Henri d'Orléans]], « [[Liste des comtes de Paris|comte de Paris]] », mort en 1999 à [[Cherisy]]. * [[Yves Bonnet]], [[Préfet (France)|préfet]], directeur de la [[Direction de la Surveillance du territoire|DST]], ancien député de la [[Manche (département)|Manche]] né à Chartres. * [[François Huwart]], ancien ministre. * [[Pascal Ory]], historien, homme politique. * [[Michel Rousseau (économiste)|Michel Rousseau]], économiste, président de la [[Fondation Concorde]], ancien maire de [[Gallardon]], maire de [[Saint-Denis-des-Puits]]. * [[Laurent Beauvais]], né à [[Nogent-le-Rotrou]], président du [[conseil régional de Basse-Normandie]] depuis avril 2008. {{Catégorie détaillée|élection en Eure-et-Loir}} ==== Entreprises ==== (par ordre alphabétique) * [[Marc Blondel]], ancien secrétaire général de [[Force ouvrière]], qui réside à [[Oysonville]] ; * [[Jean Daninos]], fondateur des automobiles [[Facel Vega]] ; * [[Firmin Didot]], typographe et imprimeur installé à [[Sorel-Moussel]] ; * [[Jean-Paul Guerlain]], président fondateur de la [[Cosmetic Valley]] ; * [[Hédiard|Ferdinand Hédiard]], né à [[La Loupe]], fondateur de la célèbre épicerie ; * [[Dominique Lefebvre (banquier)|Dominique Lefebvre]], né à [[Jouy (Eure-et-Loir)|Jouy]], président de [[Crédit agricole|Crédit agricole SA]] ; * [[Thierry Morin (personnalité du monde des affaires)|Thierry Morin]], né à Dreux, ancien [[Président-directeur général|PD-G]] de [[Valeo]], président du conseil d'administration de l'[[Institut national de la propriété industrielle]] ; * [[Colette Neuville]], chartraine, présidente-fondatrice de l'[[Association de défense des actionnaires minoritaires]] ; * [[Guillaume Pepy]] qui a des attaches familiales à [[Saulnières (Eure-et-Loir)|Saulnières]]<ref>[http://www.capital.fr/actualite/Default.asp?source=FI&numero=67461&Cat=PAM&numpage=1 Capital.fr ''Les petits secrets de Guillaume Pepy, nouveau président de la SNCF''], {{date-|21 février 2008}}, consulté le {{date-|16 novembre 2008}}.</ref> ; * [[Adrien Philippe]], né à [[La Bazoche-Gouet]], l'un des fondateurs de l'entreprise suisse d'horlogerie [[Patek Philippe]] ; * Thomas Waddington et son fils [[Richard Waddington]], manufacturiers dans l'industrie du coton à Saint-Rémy-sur-Avre et [[Saint-Lubin-des-Joncherets]]. {{Saut|40}} <gallery mode="packed" caption="Personnalités reliées au département d'Eure-et-Loir."> Coronation of Hugues Capet 2.jpg|[[Hugues Capet]]. HenriIV.jpg|[[Henri IV (roi de France)|Henri IV]]. Atelier Clouet Diane de Poitiers.jpg|[[Diane de Poitiers]]. Maximilien-de-Sully.jpg|[[Maximilien de Béthune (duc de Sully)|Sully]]. Louis de Rouvroy duc de Saint-Simon.jpg|[[Louis de Rouvroy de Saint-Simon|Saint-Simon]]. Francoise Aubigne 1.jpg|[[Madame de Maintenon]]. Emmanuel Joseph Sieyès - crop.jpg|[[Emmanuel-Joseph Sieyès|Sieyès]]. François Séverin Desgraviers-Marceau.jpg|[[François Séverin Marceau|Marceau]]. Marcel Proust 1895.jpg|[[Marcel Proust]]. Amadeo Modigliani 036.jpg|[[Chaïm Soutine]]. Deschanel.jpg|[[Paul Deschanel]]. StephaneGrappelli25.JPG|[[Stéphane Grappelli]]. </gallery> == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe=Note}} === Références === {{Références}} == Voir aussi == === Bibliographie === * {{Ouvrage |auteur1=Lucien Merlet |titre=Dictionnaire topographique de la France. Dictionnaire topographique du département d'Eure-et-Loir comprenant les noms de lieu anciens et modernes|sous-titre=rédigé sous les auspices de la [[Société archéologique d'Eure-et-Loir]], par M. Lucien Merlet ; publié par ordre du ministre de l'Instruction publique ; et sous la direction du [[Comité des travaux historiques et scientifiques|Comité des travaux historiques]] |lieu=Paris |éditeur= Impr. impériale |année=1861 |pages totales=254 |bnf=309310808 |lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k36741j }} ; * [http://www.population-demographie.org/revuehs_euretloir2002_p01.htm Revue Population et Avenir - Numéro hors série consacré à l'Eure-et-Loir (2002)]. === Articles connexes === {{Colonnes|taille=30| * [[Conseil départemental d'Eure-et-Loir]] * [[Archives départementales d'Eure-et-Loir]] * [[Chambre de commerce et d'industrie d'Eure-et-Loir]] * [[Liste des arrondissements d'Eure-et-Loir]] * [[Liste des cantons d'Eure-et-Loir]] * [[Liste des communes d'Eure-et-Loir]] * [[Liste des anciennes communes d'Eure-et-Loir]] * [[Liste des monuments historiques d'Eure-et-Loir]] * [[Liste d'églises en Eure-et-Loir]] * [[Liste des sites Natura 2000 d'Eure-et-Loir]] * [[Liste de films tournés dans le département d'Eure-et-Loir]] {{Catégorie détaillée|Liste en rapport avec le département d'Eure-et-Loir}} }} {{Autres projets | commons =Eure-et-Loir | commons titre ='''Galerie''' Eure-et-Loir | commons2 =Category:Eure-et-Loir | commons titre2='''Catégorie''' Eure-et-Loir | wiktionary =Eure-et-Loir }} === Liens externes === * [http://www.eurelien.fr/ Conseil départemental d'Eure-et-Loir] * [http://www.Eure-et-Loir.pref.gouv.fr/ Préfecture d'Eure-et-Loir] * {{Lien web |langue=fr |titre=Association Églises ouvertes en Eure-et-Loir |url=http://www.eglises-ouvertes-eure-et-loir.fr/ |site=eglises-ouvertes-eure-et-loir.fr |consulté le=6 septembre 2020}}, en partenariat avec le [[diocèse de Chartres]], fondée en 1997 par le père Daniel Rambure {{Liens}} {{Palette|Parlementaires d'Eure-et-Loir|Préfectures et sous-préfectures du Centre-Val de Loire|Départements et métropole à statut de collectivité territoriale français}} {{Portail|Eure-et-Loir}} [[Catégorie:Eure-et-Loir|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Espace%20de%20Hilbert
Espace de Hilbert
{{Unicode}} [[Fichier:Hilbert.jpg|vignette|Une photographie de David Hilbert (1862 - 1943) qui a donné son nom aux espaces dont il est question dans cet article.]] En [[mathématiques]], un '''espace de Hilbert''' est un [[espace vectoriel]] [[Nombre réel|réel]] (resp. [[Nombre complexe|complexe]]) muni d'un [[Produit scalaire#Bilan : produit scalaire réel|produit scalaire euclidien]] (resp. [[Produit hermitien|hermitien]]), qui permet de mesurer des [[longueur]]s et des [[angle]]s et de définir une [[orthogonalité]]. De plus, un espace de Hilbert est [[Espace complet|complet]], ce qui permet d'y appliquer des techniques d'[[Analyse (mathématiques)|analyse]]. Ces espaces doivent leur nom au [[mathématicien]] allemand [[David Hilbert]]. Le concept d'espace de Hilbert étend les méthodes de l'[[algèbre linéaire]] en généralisant les notions d'[[espace euclidien]] (comme le [[plan euclidien]] ou l'[[Espace (notion)#Physique|espace usuel]] [[Espace vectoriel de dimension finie|de dimension 3]]) et d'[[espace hermitien]] à des espaces de [[dimension d'un espace vectoriel|dimension]] quelconque (finie ou infinie). Des espaces de Hilbert apparaissent fréquemment en mathématiques et en physique, essentiellement en tant qu'[[espace fonctionnel|espaces fonctionnels]] de dimension infinie. Les premiers espaces de Hilbert ont été étudiés sous cet aspect pendant la première décennie du {{s-|XX|e}} par David Hilbert, [[Erhard Schmidt]] et [[Frigyes Riesz]]. Ils sont des outils indispensables dans les théories des [[équation aux dérivées partielles|équations aux dérivées partielles]], [[mécanique quantique]], [[analyse de Fourier]] (ce qui inclut des applications au [[traitement du signal]] et le [[transfert thermique]]) et la [[théorie ergodique]] qui forme le fondement mathématique de la [[thermodynamique]]. [[John von Neumann]] forgea l'expression espace de Hilbert pour désigner le concept abstrait qui sous-tend nombre de ces applications. Les succès des méthodes apportées par les espaces de Hilbert menèrent à une époque très prolifique pour l'[[analyse fonctionnelle (mathématiques)|analyse fonctionnelle]]. En plus des espaces euclidiens classiques, les exemples les plus courants d'espaces de Hilbert sont les [[Espace L2|espaces de fonctions de carré intégrable]], les [[espace de Sobolev|espaces de Sobolev]] qui sont constitués de fonctions généralisées, et les [[espace de Hardy|espaces de Hardy]] de [[fonction holomorphe|fonctions holomorphes]]. L'intuition géométrique intervient dans de nombreux aspects de la théorie des espaces de Hilbert. Ces espaces possèdent des théorèmes analogues au [[théorème de Pythagore]] et à la [[règle du parallélogramme]]. En mathématiques appliquées, les [[Projection orthogonale|projections orthogonales]] sur un [[Sous-espace vectoriel|sous-espace]] (ce qui correspond à aplatir l'espace de quelques dimensions) jouent un rôle important dans des problèmes d'[[optimisation (mathématiques)|optimisation]] entre autres aspects de la théorie. Un élément d'un espace de Hilbert peut être défini de manière unique par ses coordonnées relativement à une [[base de Hilbert]], de façon analogue aux [[coordonnées cartésiennes]] dans une [[base orthonormale]] du plan. Quand cet ensemble d'axes est [[Ensemble dénombrable|dénombrable]], l'espace de Hilbert peut être vu comme un [[Espace de suites ℓp|ensemble de suites de carré sommable]]. Les opérateurs linéaires sur un espace de Hilbert sont semblables à des objets concrets : dans les « bons » cas, ce sont simplement des transformations qui étirent l'espace suivant différents coefficients dans des directions deux à deux perpendiculaires, en un sens qui est précisé par l'étude de leur [[spectre d'un opérateur linéaire|spectre]]. ==Définition et exemples== ===Exemple introductif : l'espace euclidien de dimension 3=== Un des exemples les plus courants d'espace de Hilbert est l'[[espace euclidien]] de dimension 3, noté ℝ{{3}}, muni du [[produit scalaire]] usuel. Le produit scalaire associe, à deux vecteurs <math>\mathbf{x}</math> et <math>\mathbf{y}</math> un [[nombre réel]] noté <math>\mathbf{x} \cdot \mathbf{y}</math>. Si <math>\mathbf{x}</math> et <math>\mathbf{y}</math> ont pour coordonnées cartésiennes respectives <math>(x_1,x_2,x_3)</math> et <math>(y_1,y_2,y_3)</math>, alors leur produit scalaire est : :<math>\mathbf{x} \cdot \mathbf{y} = x_1y_1+x_2y_2+x_3y_3.</math> Le produit scalaire satisfait aux propriétés suivantes : # il est symétrique : pour tous vecteurs <math>\mathbf{x}</math> et <math>\mathbf{y}</math>, <math>\mathbf{x} \cdot \mathbf{y} = \mathbf{y} \cdot \mathbf{x}</math> ; # il est [[application linéaire|linéaire]] par rapport au premier argument : pour tous nombres réels <math>a</math> et <math>b</math> et tous vecteurs <math>\mathbf{x_1}, \mathbf{x_2}, \mathbf{y}</math>, on a l'égalité <math>(a \mathbf{x_1} + b \mathbf{x_2})\cdot \mathbf{y} = a \mathbf{x_1} \cdot \mathbf{y} + b \mathbf{x_2} \cdot \mathbf{y}</math> ; # il est défini positif : pour tout vecteur <math>\mathbf{x}</math>, le produit <math>\mathbf{x}\cdot \mathbf{x}</math> est positif, et [[zéro|nul]] [[si et seulement si]] <math>\mathbf{x}</math> est égal au [[vecteur nul]]. Le produit scalaire est intimement relié avec la [[géométrie euclidienne]] par la formule suivante, qui relie le produit scalaire de deux vecteurs <math>\mathbf{x}</math> et <math>\mathbf{y}</math> avec leurs [[norme (mathématiques)|normes]] (notées respectivement <math>\|\mathbf{x}\|</math> et <math>\|\mathbf{y}\|</math>) et l'[[angle]] <math>\theta</math> qu'ils forment : :<math>\mathbf{x}\cdot\mathbf{y} = \|\mathbf{x}\|\,\|\mathbf{y}\|\,\cos\theta.</math> Toute opération sur les vecteurs qui vérifie les trois propriétés ci-dessus est également appelée [[produit scalaire]]. Un [[espace vectoriel]] muni d'un produit scalaire est dit [[espace préhilbertien]] réel. Un espace de Hilbert est un espace préhilbertien qui possède de plus une propriété d'[[analyse mathématique]] : il est [[Espace complet|complet]], argument reposant sur les limites de [[suite (mathématiques)|suites]] de vecteurs dans cet espace. ===Définition=== Un espace de Hilbert est un [[espace préhilbertien]] [[espace complet|complet]], c'est-à-dire un [[espace de Banach]] dont la [[Norme (mathématiques)|norme]] ║·║ découle d'un [[produit scalaire]] ou [[produit hermitien|hermitien]] 〈·, ·〉 par la formule <center><math>\| x\| = \sqrt{\langle x,x \rangle}.</math></center> C'est la généralisation en dimension quelconque (finie ou infinie) d'un [[espace euclidien]] ou [[espace hermitien|hermitien]]<ref>{{Harvsp|Colmez|2009|p=159}}.</ref>. ==Exemples== * L'espace euclidien ℝ{{exp|''n''}} muni du produit scalaire usuel. * L'espace hermitien ℂ{{exp|''n''}} muni du produit hermitien usuel. * L'[[Espace L2|espace {{math|L{{exp|2}}([''a'', ''b''])}}]] des fonctions de [''a'', ''b''] à valeurs dans ℂ et de [[carré sommable|carré intégrable]] avec la convention que deux fonctions égales presque partout sont égales (voir l'article [[Espace Lp|espace {{math|L{{exp|''p''}}}}]]), muni de <center><math>\langle f,g \rangle = \int_a^bf(x)\overline{g(x)}~\mathrm dx.</math></center> * L'[[espace de suites ℓp|espace de suites ℓ{{2}}]], constitué des suites <math>(u_n)_{n \in\N}</math> de nombres complexes telles que<center><math>\sum_{n=0}^\infty|u_n|^2<+\infty,</math></center>le produit hermitien de deux suites <math>u</math> et <math>v</math> étant par définition la somme de la série<center><math>\sum_{n=0}^\infty u_n\overline{v}_n.</math></center> ==Classification== {{Article détaillé|Base de Hilbert}} Dans un espace de Hilbert de dimension infinie, le concept habituel de [[base (algèbre linéaire)|base]] est remplacé par celui de base hilbertienne (ou base de Hilbert) qui permet, non plus de décrire un [[vecteur]] par ses coordonnées, mais de l'approcher par une [[Suite (mathématiques)|suite infinie]] de vecteurs ayant chacun des coordonnées finies. On est donc au confluent de l'[[algèbre linéaire]] et de la [[topologie]]. * Deux espaces de Hilbert admettant des bases hilbertiennes [[équipotent]]es sont [[isométrie|isométriquement]] [[Isomorphisme d'espaces vectoriels|isomorphes]], autrement dit : tout [[Inégalité de Bessel#Généralisation à une famille quelconque|espace de Hilbert de base hilbertienne ''X'']] est isomorphe à [[Espace de suites ℓp#Espace ℓp|ℓ{{2}}(''X'')]]. Par exemple : tout espace de Hilbert [[espace séparable|séparable]] (et de dimension infinie) est isomorphe à ℓ{{2}}(ℕ) = ℓ{{2}}. Le [[théorème de Riesz-Fischer]] peut également être vu comme un cas particulier de ce résultat. * Réciproquement, deux bases hilbertiennes d'un même espace de Hilbert ont même [[Cardinalité (mathématiques)|cardinalité]]. Ce [[nombre cardinal]], appelé la [[dimension hilbertienne]] de l'espace, le caractérise donc [[à quelque chose près|à isomorphisme près]] et joue ainsi le même rôle que la dimension dans la [[Théorie des catégories|catégorie]] des espaces vectoriels sur un [[Corps commutatif|corps]] fixé. * Un espace de Hilbert est de dimension finie si et seulement si sa dimension hilbertienne est finie, et dans ce cas, ces deux [[entier naturel|entiers]] sont égaux. ==Théorème de Fréchet-von Neumann-Jordan== {{Article détaillé|Théorème de Fréchet-von Neumann-Jordan}} Un espace de Banach (respectivement [[espace vectoriel normé]]) est un espace de Hilbert (respectivement [[espace préhilbertien]]) si et seulement si sa norme vérifie l'égalité <center><math>\| x + y\|^2 + \| x - y\|^2 = 2 ( \| x\|^2 + \| y\|^2)</math>, </center> qui signifie que la somme des carrés des quatre côtés d'un parallélogramme est égale à la somme des carrés de ses diagonales ([[règle du parallélogramme]]). Ce théorème est dû à [[Maurice René Fréchet]], [[John von Neumann]] et [[Pascual Jordan]]. [[Identité de polarisation]] : *dans le cas réel, le produit scalaire est défini par <center><math>\langle x,y \rangle = \frac{1}{4}\bigl(\| x + y\|^2 -\| x - y\|^2\bigr)</math> ;</center> *dans le cas complexe, le produit hermitien sesquilinéaire ''[[Identité de polarisation#Cas des formes sesquilinéaires à droite|à droite]]'' est défini par<center><math>\langle x,y \rangle = \langle x,y \rangle_1+{\rm i}\langle x,{\rm i}y \rangle_1</math>, </center>où<center><math>\langle x,y\rangle_1=\frac14\bigl(\|x+y\|^2-\|x-y\|^2\bigr)</math></center>et {{math|i}} est l'[[unité imaginaire]] (le nombre complexe identifié au couple de réels (0, 1)). == Applications== * C'est dans le cadre des espaces de Hilbert qu'est développée la théorie de la [[formulation variationnelle]], utilisée dans de nombreux domaines de la physique. * En [[mécanique quantique]], l'état d'un système est représenté par un vecteur dans un espace de Hilbert. ==Références== {{Traduction/Référence|en|Hilbert Space|584158986}} * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Pierre|nom1=Colmez|lien auteur1=Pierre Colmez|titre=Éléments d'analyse et d'algèbre (et de théorie des nombres)|éditeur=[[École polytechnique (France)#Activités de recherche|Éditions de l'École Polytechnique]]|lieu=Palaiseau|année=2009|pages totales=469|page=159-164|isbn=978-2-7302-1563-3|lire en ligne={{Google Livres|hMUiEhsa9WUC|page=159}}|titre chapitre=Espaces de Hilbert}} {{Références}} ==Annexes== === Articles connexes === * [[Théorème de représentation de Riesz (Fréchet-Riesz)|Théorème de représentation de Riesz]] * [[Théorème de projection sur un convexe fermé]] dans un espace de Hilbert * [[Théorème de Lax-Milgram]] * [[Théorème de Stampacchia]] * [[Espace de Sobolev]] * [[Mesure secondaire]] * [[Transformation d'Aluthge]] * [[Convergence faible (espace de Hilbert)|Convergence faible]] dans un espace de Hilbert === Lien externe === [http://cel.archives-ouvertes.fr/cel-00519301/fr/ Cours d'analyse] — Jacques Harthong {{Palette|Algèbre bilinéaire|Analyse fonctionnelle|Structures algébriques}} {{Portail|mathématiques}} [[Catégorie:Espace de Hilbert]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Essonne%20%28d%C3%A9partement%29
Essonne (département)
{{Voir homonymes|Essonne}} {{Infobox Département de France | nom = Essonne | région = [[Île-de-France]] | insee = [[91 (nombre)|91]] | Date de création = {{date|1|janvier|1968}} | Préfecture = [[Évry-Courcouronnes]] | Sous-préfectures = [[Étampes]]<br />[[Palaiseau]] | population = {{Population de France/dernière_pop}}<!-- Insertion automatique, ne pas modifier --> | année_pop = {{Population de France/dernière_année}}<!-- Insertion automatique, ne pas modifier --> | superficie = 1804 | arr = [[Arrondissements de l'Essonne|3]] | circonscription = [[Liste des circonscriptions législatives de l'Essonne|10]] | canton = [[Liste des cantons de l'Essonne|21]] | intercommun = [[Liste des intercommunalités de l'Essonne|10]] | comm = [[Liste des communes de l'Essonne|194]] | président = [[François Durovray]] ([[Les Républicains|LR]]) | préfet = Bertrand Gaume | imageloc = Essonne-Position.svg | latitude = 48/37/45/N | longitude = 02/26/02/E | gentilé = Essonniens | logo = Logo Département Esssonne - 2022.svg | drapeau = Drapeau fr département Essonne.svg | site web = [https://essonne.fr/ essonne.fr] }} [[File:Panneau entrée Essonne Wissous 2.jpg|thumb|right|Un panneau à l’entrée du département de l’Essonne à [[Wissous]]]] Le département de l{{'}}'''Essonne''' ({{MSAPI|/ɛ.sɔn/}}<ref group=Note>Prononciation en [[français standard]] retranscrite phonémiquement selon la norme [[Alphabet phonétique international|API]].</ref> {{Prononciation|Fr-Paris--Essonne.ogg}}) est un [[département français]] situé au sud de [[Paris]], dans la [[Région française|région]] [[Île-de-France]]. Il est pour partie intégré à l'[[Unité urbaine de Paris|agglomération parisienne]] et tire son nom de la [[rivière]] [[Essonne (rivière)|Essonne]] dont le cours traverse le territoire selon un axe sud-nord jusqu’à sa confluence avec la [[Seine]]. Officiellement créé le {{date|1er|janvier|1968}} par [[Réorganisation de la région parisienne en 1964|démembrement]] de l'ancienne [[Seine-et-Oise]], il porte le [[code Insee]] et {{nobr|[[code postal|postal]] [[91 (nombre)|91]]}} et couvre un territoire de {{unité|1804|km|2}} occupé en {{Population de France/dernière année}} par {{Unité|{{Population de France/dernière pop}}|habitants}}. Son [[chef-lieu]] est [[Évry-Courcouronnes]] ([[Évry (Essonne)|Évry]] jusque fin 2018). Ses habitants [[Gentilé|sont appelés]] les ''Essonniens''<ref>[http://www.habitants.fr/habitants_departement_essonne_91.html Gentilé de l’Essonne], sur le site habitants.fr - consulté le 2 aout 2009.</ref>. == Géographie == === Situation === {{Article détaillé|Géographie de l'Essonne}} {{Début d'illustration|right}} {{Carte double|Essonne|largeur=350}} {{Fin d'illustration|{{Géolocalisation/Essonne|image}}|Carte de l’Essonne.}} {| class="wikitable droite" |+Occupation des sols en 2008. |- ! style="background:#f6f3dd; color:#000000;" | Type d’occupation ! style="background:#f6f3dd; color:#000000;" | Pourcentage ! style="background:#f6f3dd; color:#000000;" | Superficie<br /> <small>(en hectares)</small> |- | align="left" |Espace urbain construit | align="right" |17,3 % | align="right" |{{formatnum:31530.44}} |- | align="left" |Espace urbain non construit | align="right" |5,6 % | align="right" |{{formatnum:10281.09}} |- | align="left" |Espace rural | align="right" |77,0 % | align="right" |{{formatnum:140318.11}} |- |colspan="3" style="font-size:90%;text-align:center"|''Source : [[L'Institut Paris Région|Iaurif]]<ref>[http://sigr.iau-idf.fr/webapps/cartes/ficomos/classes/FicoMos.php?fct=mapping&target=mos_2008_11_none Fiche multicommunale d'occupation des sols en 2008 sur le site de l'Iaurif.] Consulté le 20/11/2010.</ref>'' |} Le département de l’'''Essonne''' est situé dans la [[Région française|région]] [[Île-de-France]], il est pour 40 % de son territoire intégré à l’[[Unité urbaine de Paris|agglomération parisienne]]<ref>[http://www.insee.fr/fr/methodes/nomenclatures/zonages/zone.asp?zonage=UU2010&zone=00851 Composition de l'unité urbaine 2010 de Paris sur le site de l’Insee.] Consulté le 14/01/2013.</ref> et géologiquement implanté dans le [[bassin parisien]]. Quatre [[Région naturelle de France|régions naturelles]] occupent le territoire, délimitées par des cours d’eau. Sur les deux tiers nord-ouest du département, à l’ouest de la [[rivière]] l’[[Essonne (rivière)|Essonne]] et au nord de la [[Louette]] se trouve le [[Hurepoix]], au sud-ouest, délimité par la Louette et l’Essonne s’étendent les larges [[plaine]]s de la [[Beauce (France)|Beauce]], à l’extrême sud-est, approximativement dans la vallée de l’[[École (rivière)|École]] se trouve le [[Gâtinais]] français et au nord-est, sur la rive droite de la [[Seine]] commence le [[Plateau (géographie)|plateau]] de la [[Brie (région)|Brie]]. Ce territoire fertile est aujourd’hui encore fortement disparate, avec une [[urbanisation]] relativement dense au centre-nord dans la [[pénéplaine]] de l’[[Orge (rivière)|Orge]], la Seine et l’Essonne, la présence conjointe de [[bourg]]s, de culture [[Maraîchage|maraîchère]] et d’espaces [[Forêt|boisés]] protégés dans les vallées, de vastes espaces de [[Agriculture|grande culture]] [[Céréale|céréalières]] sur les plateaux de l’ouest et du sud où se trouvent des [[village]]s [[Campagne|ruraux]]. En [[2003]], ce sont ainsi près de 78 % du territoire qui étaient encore considérés comme ruraux. Plusieurs [[Cours d'eau|cours d’eau]] arrosent le département, le [[fleuve]] la [[Seine]] forme une boucle de l’est au nord, complétée par ses [[affluent]]s l’[[Yerres (rivière)|Yerres]] sur la rive droite, sur la rive gauche du sud au nord, l’[[École (rivière)|École]], l’[[Essonne (rivière)|Essonne]], l’[[Orge (rivière)|Orge]] et la [[Bièvre (affluent de la Seine)|Bièvre]] et les sous-affluents le [[Réveillon (Yerres)|Réveillon]] qui se jette dans l’Yerres, la [[Juine]], grossie par la [[Louette]] et la [[Chalouette]], qui se jettent dans l’Essonne, la [[Renarde (rivière)|Renarde]], la [[Rémarde]], alimentée par la [[Prédecelle]], la [[Salmouille]] et l’[[Yvette (rivière)|Yvette]], alimentée par la [[Mérantaise]], le [[Vaularon]] et le [[Rouillon (rivière)|Rouillon]] se jettent toutes dans l’Orge. Ces rivières et ruisseaux ont creusé le sous-sol sédimentaire du territoire, caractéristique du bassin parisien et composé principalement de [[sable]], de [[marne (géologie)|marne]] et de [[calcaire]], par endroits complété par de l’[[argile]], du [[gypse]] et de la [[craie]] ou compacté pour former de la [[meulière (géologie)|meulière]]. Le terrain s’étage ainsi en un vaste [[Plateau (géographie)|plateau]] sur la moitié ouest, descendant en pente douce vers la [[pénéplaine]] de la Seine au nord-est et entrecoupé de [[vallée]]s plus ou moins encaissées. Le point culminant du département est ainsi situé à cent soixante-dix-huit mètres à [[Pecqueuse]] tandis que le point le plus bas, en bord de Seine est positionné à trente-et-un mètres à [[Vigneux-sur-Seine]]. Le point le plus bas est d’ailleurs situé à la frontière avec le département limitrophe nord et nord-est du [[Val-de-Marne]], tandis que le plateau ouest s’étend des [[Hauts-de-Seine]] au nord-ouest à l’[[Eure-et-Loir]] au sud-ouest en passant par les [[Yvelines]] à l’ouest. Au Sud, la Beauce occupe une large part du nord du [[Loiret (département)|Loiret]], complétée par le Gâtinais qui s’étend aussi au Sud-Est en [[Seine-et-Marne]]. À l’Est, la Brie constitue le paysage typique de cette même Seine-et-Marne. Aujourd’hui, les [[Commune (France)|communes]] extrême-[[Point cardinal|cardinales]] sont [[Bièvres (Essonne)|Bièvres]] au Nord, [[Varennes-Jarcy]] à l’Est, [[Angerville (Essonne)|Angerville]] au Sud et [[Chatignonville]] à l’Ouest. Le [[centre géographique]] du département est situé dans la commune de [[Lardy]] en lisière du bois des Célestins (<small>{{Coord|48|31|30|N|02|15|00|E|type:landmark}}</small>). Outre la [[préfecture]] [[Évry-Courcouronnes]] et les [[Chef-lieu|chefs-lieux]] [[Corbeil-Essonnes]], [[Étampes]] et [[Palaiseau]], plusieurs cités apparaissent comme caractéristiques du département par leurs importance historique, culturelle, économique et administrative, soit [[Arpajon]], [[Dourdan]], [[La Ferté-Alais]], [[Milly-la-Forêt]] et [[Montlhéry]]. Elles sont, encore aujourd’hui, reliées au maillage d’infrastructures de transport qui parcourt le département, constitué par les [[Liste des routes nationales de France|routes nationales]] [[Route nationale 118|118]] au nord-ouest, [[Route nationale 20 (France)|20]] au centre, [[Route nationale 7 (France métropolitaine)|7]] à l’est, [[Route nationale 6 (France métropolitaine)|6]] au nord-est et [[Route nationale 104 (France)|104]] d’ouest en est, l’[[autoroute A10 (France)|autoroute A10]] du nord au sud-ouest et [[Autoroute A6 (France)|A6]] du nord au sud-est, le [[Réseau express régional d'Île-de-France]] avec les [[Ligne B du RER d'Île-de-France|lignes B]] au nord-ouest, [[Ligne C du RER d'Île-de-France|C]] au centre et [[Ligne D du RER d'Île-de-France|D]] à l’est, les lignes d’[[autobus]] et l’[[aéroport de Paris-Orly]] implanté au nord du département. <gallery mode="packed" caption="Paysages de l'Essonne :"> Allée royale de Sénart (Allée de la Tolérance) - IMG 0063.jpg|Allée royale de Sénart, à la limite est avec la [[Seine-et-Marne]]. Saulx les Chartreux (Essonne) paysage.JPG|[[Saulx-les-Chartreux]], au nord. Étampes8.JPG|[[Étampes]], vers le sud-ouest. </gallery> === Hydrographie === {{Article détaillé|:Catégorie:Cours d'eau dans l'Essonne|:Catégorie:Lac dans l'Essonne}} Le département de l’Essonne est traversé par de nombreux [[cours d'eau]] d’importances et de tailles diverses. En premier, le [[fleuve]] la [[Seine]] passe au nord-est du territoire, elle entre par l’est au [[Le Coudray-Montceaux|Coudray-Montceaux]] et parcourt vingt-quatre kilomètres jusqu’à [[Vigneux-sur-Seine]]. Plusieurs de ses [[affluent]]s parcourent le département, sur la rive droite, l’[[Yerres (rivière)|Yerres]] parcourt dix-sept kilomètres dans l'Essonne entre [[Quincy-sous-Sénart]] et [[Crosne (Essonne)|Crosne]] avant la confluence située dans le département du [[Val-de-Marne]] à [[Villeneuve-Saint-Georges]]. Sur la rive gauche, l’[[École (rivière)|École]] fait un court passage au sud-est entre [[Oncy-sur-École]] et [[Soisy-sur-École]], la confluence étant située en [[Seine-et-Marne]] à [[Saint-Fargeau-Ponthierry]], l’[[Essonne (rivière)|Essonne]] entre par le sud du département à [[Boigneville]] et rejoint le cours du fleuve à [[Corbeil-Essonnes]] après un parcours de quarante-quatre kilomètres, l’[[Orge (rivière)|Orge]] démarre son tracé essonnien à [[Dourdan]] jusqu’à se jeter dans la Seine à [[Viry-Châtillon]] et [[Athis-Mons]] sur quarante-et-un kilomètres, la [[Bièvre (affluent de la Seine)|Bièvre]] fait une petite incursion à l’extrême nord-ouest entre [[Bièvres (Essonne)|Bièvres]] et [[Verrières-le-Buisson]]. Plusieurs sous-affluents du fleuve sont ensuite répartis sur le territoire. Rejoignant la Bièvre à l’extrême nord, la [[Sygrie]] coule depuis le plateau de Vélizy, grossissant la Bièvre par sa rive gauche, au nord-ouest l’[[Yvette (rivière)|Yvette]] alimentée par la [[Mérantaise]], le [[Vaularon]] et le [[Rouillon (rivière)|Rouillon]] trace la [[vallée de Chevreuse]], à l’ouest la [[Salmouille]] et la [[Rémarde]] alimentée par la [[Prédecelle]] descendent du plateau de Limours, sur la rive droite la [[Renarde (rivière)|Renarde]] descend de la Beauce. Au sud, rejoignant l’Essonne par sa rive gauche coule la [[Juine]], alimentée par la [[Louette]] et la [[Chalouette]]. À l’extrême nord-est coule enfin le [[Réveillon (Yerres)|Réveillon]] qui se jette dans l’Yerres à [[Yerres (Essonne)|Yerres]]. Plusieurs [[lac]]s et étendues d’eau, naturels ou artificiels, sont aussi répartis sur le territoire. En bord de Seine se trouvent le [[lac de Viry-Châtillon]], le [[lac de Draveil]] et le [[lac de Vigneux-sur-Seine]]. Assurant la régulation et la retenue des eaux, le [[lac de Saulx-les-Chartreux]] et les [[étangs de Saclay]] constituent aujourd’hui des espaces protégés. Le [[lac de Vert-le-Petit]], le [[lac de Tigery]], l’[[étang de la Veyssière]], l’[[étang de Trévoix]] et le [[lac Montalbot]] caractérisent eux aussi le patrimoine hydrique du département. Enfin, le département est traversé du Sud au Nord par l’[[aqueduc]] de la [[Vanne (rivière)|Vanne]] et du [[Loing]] qui est chargé, par son prolongement formé par les [[aqueducs d'Arcueil et de Cachan]] et le [[réservoir de Montsouris]], d’alimenter [[Paris]] en [[eau potable]]. Dans l’Essonne, il démarre son parcours entièrement souterrain à [[Soisy-sur-École]] (<small>{{Coord|48|28|47|N|02|30|15|E|type:landmark}}</small>), traverse les communes de [[Champcueil]], [[Chevannes (Essonne)|Chevannes]], [[Mennecy]], [[Ormoy (Essonne)|Ormoy]], [[Villabé]], [[Lisses]], [[Courcouronnes]], [[Ris-Orangis]], [[Grigny (Essonne)|Grigny]], [[Viry-Châtillon]], [[Savigny-sur-Orge]] et [[Paray-Vieille-Poste]] où il quitte le territoire départemental en passant sous l’[[aéroport de Paris-Orly]] (<small>{{Coord|48|43|15|N|02|21|28|E|type:landmark}}</small>). <gallery mode="packed"> Fichier:Corbeil-Essonnes Seine.JPG|La Seine à Corbeil-Essonnes. Fichier:BievreMassy.JPG|La Bièvre entre Massy et Verrières-le-Buisson. Fichier:LaFertéAlais-Essonne.JPG|L’Essonne à La Ferté-Alais. Fichier:MillyEcole.JPG|L’École à Milly-la-Forêt. Fichier:La Juine à Ormoy-la-Rivière.jpg|La Juine à Ormoy-la-Rivière. Fichier:Brétigny-sur-Orge L'Orge.jpg|L’Orge à Brétigny-sur-Orge. Fichier:Yerres pass.JPG|L’Yerres à Boussy-Saint-Antoine. Fichier:Yvette Paris XI.JPG|L’Yvette à Orsay. Fichier:Viry-Chatillon IMG 5419.jpg|L’aqueduc de la Vanne et du Loing à Viry-Châtillon. </gallery> === Relief et géologie === [[Fichier:Essonne department relief location map.jpg|upright|thumb|Carte physique du département de l’Essonne.]] Le département de l’Essonne occupe un territoire orienté en pente relativement douce de la [[Beauce (France)|Beauce]] au sud-ouest vers la vallée de la [[Seine]] au nord-est. Le point culminant du département se trouve à l’ouest sur le territoire de [[Pecqueuse]] à cent soixante-dix-huit mètres d’altitude au [[lieu-dit]] Chaumusson à proximité de l’ancienne [[ligne d'Ouest-Ceinture à Chartres|ligne Paris - Chartres par Gallardon]] (<small>{{Coord|48|39|20|N|02|04|49|E|type:landmark}}</small>)<ref>[http://geodesie.ign.fr/fiche_nivellement.asp?nom_rn=K.A.M3-127 Fiche de la borne géodésique de Chaumusson-Limours sur le site de l'Ign.] Consulté le 08/08/2009.</ref>. Le point le plus bas est lui situé à trente-et-un mètres d’altitude à [[Vigneux-sur-Seine]] à proximité de la station d’épuration en bord de Seine (<small>{{Coord|48|43|26|N|02|26|08|E|type:landmark}}</small>)<ref>[http://geodesie.ign.fr/fiche_nivellement.asp?nom_rn=P.A.F3-94 Fiche de la borne géodésique de Vigneux-sur-Seine-Station d'épuration sur le site de l'Ign.] Consulté le 08/08/2009.</ref>. La moitié sud du département est occupée par le large [[Plateau (géographie)|plateau]] de la Beauce, creusé par les [[vallée]]s de l’[[Essonne (rivière)|Essonne]] et l’[[École (rivière)|École]] à l’est, de la [[Juine]] au centre et la [[vallée de l'Orge]] au nord-ouest. Le nord-ouest du département alterne plateaux et vallées encaissées avec du sud au nord, le plateau de Limours, la petite vallée de la [[Salmouille]], le plateau de Courtabœuf, la vallée encaissée de l’[[Yvette (rivière)|Yvette]], le [[plateau de Saclay]], la vallée encaissée de la [[Bièvre (affluent de la Seine)]] et enfin les contreforts du plateau de Villacoublay. Le nord-est du département est occupé par la [[pénéplaine]] de la Seine, de l’Essonne et de l’Orge, au relief relativement peu marqué jusqu’au lit du [[fleuve]]. Sur la rive droite commence le plateau de la [[Brie (région)|Brie]], traversé par la vallée peu profonde de l’[[Yerres (rivière)|Yerres]]<ref>Gérard Mottet, ''Géographie physique de la France'', [[Presses universitaires de France]].</ref>. Géologiquement intégré au [[bassin parisien]], le sous-[[Sol (pédologie)|sol]] est relativement homogène sur l’ensemble du territoire avec quelques variations entre le sud et le nord-est. Au sud-est le sous-sol est constitué de couches successives de [[sable]] de [[Fontainebleau]] et de [[calcaire]]. Au nord-ouest et à l’est, le calcaire est remplacé par de la [[marne (géologie)|marne]] et dans les vallées de l’Yvette et de la Bièvre, le sable compacté forme des blocs de [[meulière (géologie)|meulière]]. Au centre du territoire, le [[gypse]] se mêle au calcaire et la marne. Dans la vallée de l’Essonne et la vallée de l’Orge s’ajoutent une couche d’[[argile]] à [[silex]], et à l’extrême est du territoire, dans le Gâtinais, en profondeur une couche de [[craie]]. Au nord-est de la Seine, le plateau briard est composé de couches successives de marne, de sable et de calcaire<ref>[http://portal.onegeology.org/?lang=fr Analyse du sol sur le portail OneGeology.] Consulté le 08/08/2009.</ref>. {{clr}} === Départements limitrophes === Le département de l’Essonne est une portion de l’ancienne [[Seine-et-Oise]], comme ses départements limitrophes que sont les [[Yvelines]] à l’ouest, les [[Hauts-de-Seine]] au nord-ouest et le [[Val-de-Marne]] au nord et nord-est. À l’est et au sud-est se trouve le plus vaste département de la région [[Île-de-France]], la [[Seine-et-Marne]]. Au sud et au sud-ouest, se trouvent le [[Loiret (département)|Loiret]] et l’[[Eure-et-Loir]] qui appartiennent tous deux à la région [[Centre-Val de Loire]]. {{Localisation ville |nord-ouest=[[Hauts-de-Seine]] |nord=[[Val-de-Marne]] |nord-est=[[Val-de-Marne]] |ouest=[[Yvelines]] |ville=Essonne |est=[[Seine-et-Marne]] |sud-ouest=[[Eure-et-Loir]] |sud=[[Loiret (département)|Loiret]] |sud-est=[[Seine-et-Marne]] }} === Climat === {{Article détaillé|Climat de l'Essonne}} Le [[climat]] de l’Essonne est mesuré à partir de la [[station météorologique]] départementale de [[Brétigny-sur-Orge]] (<small>{{Coord|48|35|40|N|2|19|11|E|type:landmark}}</small>), approximativement centrale sur le territoire et implantée à soixante-dix huit mètres d’altitude dans un secteur représentatif géographiquement. Cependant, des variations relativement importantes sont mesurables à partir de stations situées à proximité dans les départements limitrophes, comme à [[Orly]]<ref>[http://www.infoclimat.fr/climatologie/index.php?s=07149 Données climatiques de la station d'Orly sur le site infoclimat.fr] Consulté le 03/08/2009.</ref> et [[Vélizy-Villacoublay]]<ref>[http://www.infoclimat.fr/climatologie/index.php?s=07147 Données climatiques de la station de Vélizy-Villacoublay sur le site infoclimat.fr] Consulté le 03/08/2009.</ref> au nord, [[Melun]]<ref>[http://www.infoclimat.fr/climatologie/index.php?s=07153 Données climatiques de la station de Melun sur le site infoclimat.fr] Consulté le 03/08/2009.</ref> à l’est, [[Trappes]]<ref>[http://www.infoclimat.fr/climatologie/index.php?s=07145 Données climatiques de la station de Trappes sur le site infoclimat.fr] Consulté le 03/08/2009.</ref> et [[Chartres]]<ref>[http://www.infoclimat.fr/climatologie/index.php?s=07143 Données climatiques de la station de Chartres sur le site infoclimat.fr] Consulté le 03/08/2009.</ref> à l’ouest, [[Orléans]]<ref>[http://www.infoclimat.fr/climatologie/index.php?s=07249 Données climatiques de la station d'Orléans sur le site infoclimat.fr] Consulté le 03/08/2009.</ref> au sud. Le département de l’Essonne, situé en [[Île-de-France]] et dans le [[bassin parisien]], se caractérise par un [[climat océanique]] dégradé, principalement sous l’influence des [[Régime de brise|régimes]] d’ouest - sud-ouest, aux [[hiver]]s frais et aux [[été]]s doux. Cela se traduit par une fréquence élevée des [[pluie]]s, environ cent soixante jours par an. Mais paradoxalement l’Essonne figure parmi les départements les plus « secs » de France, le mot sec étant relatif aux quantités de pluie reçue avec seulement {{unité|598.3|millimètres}} par an à la station météorologique départementale de [[Brétigny-sur-Orge]] contre {{unité|770|millimètres}} à [[Nice]]<ref>[http://www.infoclimat.fr/climatologie/index.php?s=07690 Données climatiques de la station de Nice sur le site infoclimat.fr] Consulté le 03/08/2009.</ref> ou {{unité|660|millimètres}} à [[Toulouse]]<ref>[http://www.infoclimat.fr/climatologie/index.php?s=07630 Données climatiques de la station de Toulouse sur le site infoclimat.fr] Consulté le 03/08/2009.</ref>. Les précipitations sont cependant bien réparties tout au long de l’année, toutefois l’été connaît des précipitations surtout sous forme d’[[averse]]s [[orage]]uses brèves mais intenses. L’[[ensoleillement]] est pour sa part conforme aux moyennes relevées au nord de la [[Loire]] avec un cumul de {{unité|1798|heures}} par an, un ensoleillement maximum en [[juillet]] et minimum en [[décembre]]. Les [[température]]s sont typiques des plaines du bassin parisien avec des moyennes en janvier entre {{unité|0.7|°C}} et {{unité|6.1|°C}}, en juillet entre {{unité|13|°C}} et {{unité|24.5|°C}} à Brétigny-sur-Orge. La température moyenne annuelle est fixée à {{unité|10.8|°C}} avec une moyenne haute à {{unité|15.2|°C}} et une moyenne basse à {{unité|6.4|°C}}, le mois le plus chaud est juillet avec une moyenne haute mensuelle fixée à {{unité|24.5|°C}} et le mois le plus froid, janvier avec une moyenne basse à {{unité|0.7|°C}}. L’influence du [[climat continental]] entraîne cependant des écarts parfois importants et des records de température élevés avec {{unité|38.2|°C}} relevés le {{date|1er|juillet|1952}} et très bas à {{unité|-20.6|°C}} le {{date|8|janvier|2010}}. À noter que les températures minimales sont systématiquement plus élevées d’un à deux degrés celsius dans le nord du département du fait de la [[Densité de population|densité urbaine]] plus forte. {{Relevé météo |Charte=département |titre=Données climatiques à Brétigny-sur-Orge. |source=Climatologie mensuelle à la station départementale de [[Brétigny-sur-Orge]] de 1948 à 2002<ref>{{Lien web| langue=fr| url =http://www.lameteo.org/bretigny.html|titre=Climatologie mensuelle à Brétigny-sur-Orge| site =le site de lameteo.org | consulté le = 9 août 2009.}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web| langue=fr| url =http://www.infoclimat.fr/climatologie/index.php?s=07148 |titre=Climatologie mensuelle à Brétigny-sur-Orge |site=infoclimat.fr | consulté le=18 août 2009}}.</ref>. |tmax-jan=6.1 |tmoy-jan=3.4 |tmin-jan=0.7 |soleil-jan=59 |prec-jan=47.6 |tmax-fev=7.6 |tmoy-fev=4.3 |tmin-fev=1.0 |soleil-fev=89 |prec-fev=42.5 |tmax-mar=11.4 |tmoy-mar=7.1 |tmin-mar=2.8 |soleil-mar=134 |prec-mar=44.4 |tmax-avr=14.6 |tmoy-avr=9.7 |tmin-avr=4.8 |soleil-avr=176 |prec-avr=45.6 |tmax-mai=18.6 |tmoy-mai=13.4 |tmin-mai=8.3 |soleil-mai=203 |prec-mai=53.7 |tmax-jui=21.8 |tmoy-jui=16.4 |tmin-jui=11.1 |soleil-jui=221 |prec-jui=51.0 |tmax-jul=24.5 |tmoy-jul=18.8 |tmin-jul=13.0 |soleil-jul=240 |prec-jul=52.2 |tmax-aou=24.2 |tmoy-aou=18.5 |tmin-aou=12.8 |soleil-aou=228 |prec-aou=48.5 |tmax-sep=20.8 |tmoy-sep=15.6 |tmin-sep=10.4 |soleil-sep=183 |prec-sep=55.6 |tmax-oct=15.8 |tmoy-oct=11.5 |tmin-oct=7.2 |soleil-oct=133 |prec-oct=51.6 |tmax-nov=9.9 |tmoy-nov=6.7 |tmin-nov=3.5 |soleil-nov=79 |prec-nov=54.1 |tmax-dec=6.8 |tmoy-dec=4.3 |tmin-dec=1.7 |soleil-dec=53 |prec-dec=51.5 |tmax-ann=15.2 |tmoy-ann=10.8 |tmin-ann=6.4 |soleil-ann=1798 |prec-ann=598.3 }} === Transports === {{Article détaillé|Transports dans l'Essonne|Réseau routier de l'Essonne}} Le département dispose d’un maillage important d’axes de transport d’envergure nationale, des routes en partie héritées des [[Voies romaines en Gaule|voies romaines]] et de l’ancien régime, des voies ferrées majeures et un aéroport international. ==== Transport aérien ==== [[Fichier:Vue Orly Sud Tour VORDME Orly.jpg|vignette|L'aérogare Orly-Sud à Paray-Vieille-Poste.]] Implanté pour 60 % de sa superficie à l’extrême nord du département, l'[[aéroport de Paris-Orly]] constitue une plaque tournante importante du transport aérien. [[Liste des aéroports les plus fréquentés en France|Deuxième aéroport de France]] avec un trafic d'environ {{unité|29.6 millions|de passagers}} et {{unité|231000|mouvements}} en 2015. Il est complété, dans l'Essonne par l'[[aérodrome d'Étampes - Mondésir]], l'[[aérodrome de La Ferté-Alais]] et l'[[aérodrome de Buno-Bonnevaux]]. La [[Base aérienne 217 Brétigny-sur-Orge|base aérienne 217 de Brétigny-sur-Orge]] a été dissoute le 26 juin 2012. {{clr}} ==== Transport fluvial ==== [[Fichier:EvryPort.JPG|thumb|Le port de commerce d'Évry-Courcouronnes.]] Malgré la présence de la [[Seine]] à l’est du département, le [[transport fluvial]] est relativement peu développé avec la seule présence du [[port d'Évry]], installation de quatre hectares gérée par le [[port autonome de Paris]], qui a permis le traitement en [[2001]] de {{formatnum:154600}} tonnes de marchandises et qui devrait voir sa capacité augmenter par l’adjonction d’un terminal à [[conteneur]]s<ref>[http://www.paris-ports.fr/fr/plateformes/evry/index.aspx Fiche du port d'Évry sur le site du Port autonome de Paris.] Consulté le 14/09/2008.</ref>. Il est complété un peu en amont par les installations des [[grands moulins de Corbeil]] dont le nouveau terminal inauguré en [[1995]] est adapté aux convois fluviaux et par des installations d’entreprises privées à [[Viry-Châtillon]], [[Grigny (Essonne)|Grigny]] et [[Athis-Mons]]. En [[2008]], le trafic fluvial dans les ports du département s’est élevé à {{formatnum:1031735}} tonnes<ref>[http://www.essonne.cci.fr/IMG/ESSONNE_CHIFFRES_2009.pdf Chiffres clés 2009 départementaux sur le site de la Chambre de commerce et d'industrie de l'Essonne.]</ref>. {{clr}} ==== Transport routier ==== [[Fichier:Autoroute A10.jpg|thumb|L’autoroute A10 à Villebon-sur-Yvette.]] L’Essonne est traversée du nord au sud par six axes routiers majeurs. Implantés d’ouest en est, on trouve la [[route nationale 118]] de [[Bièvres (Essonne)|Bièvres]] aux [[Les Ulis|Ulis]] qui mènent à la [[porte de Saint-Cloud]], l’[[autoroute A86 (France)|autoroute A86]] qui fait une courte incursion à [[Verrières-le-Buisson]], l’[[autoroute A10 (France)|autoroute A10]] de [[Wissous]] à [[Dourdan]] vers l’ouest, la [[Route nationale 20 (France)|route nationale 20]] de [[Massy (Essonne)|Massy]] à [[Angerville (Essonne)|Angerville]] vers le sud-ouest, l’[[autoroute A6 (France)|autoroute A6]] de [[Wissous]] à [[Soisy-sur-École]] vers le sud-est, l’ancienne [[Route nationale 7 (France métropolitaine)|route nationale 7]] de [[Paray-Vieille-Poste]] au [[Le Coudray-Montceaux|Coudray-Montceaux]] vers le sud, la [[Route nationale 6 (France métropolitaine)|route nationale 6]] de [[Crosne (Essonne)|Crosne]] à [[Tigery]], la [[route nationale 337]] au Coudray-Montceaux et la [[route nationale 449]] à [[Ris-Orangis]]. Assurant la liaison entre ces axes et la ceinture de la région, la [[route nationale 104 (France)|route nationale 104]] traverse le département d’ouest en est entre [[Marcoussis]] et [[Tigery]]. Le département totalise ainsi en [[2009]] cinquante-huit kilomètres d’[[Liste des autoroutes de France|autoroute]], deux cent vingt-cinq kilomètres de [[Liste des routes nationales de France|route nationale]] et mille cent quatre-vingt-onze kilomètres de [[réseau routier départemental français|route départementale]]. L’entretien des axes nationaux est réalisé par la [[Direction régionale et interdépartementale de l'Équipement et de l'Aménagement|DIR Ile-de-France]] et les routes départementales par 3 unité territoriale de déplacement de l’Essonne, à Lisses, Linas et Étampes<ref>[https://www.lesechos.fr/pme-regions/ile-de-france/le-departement-de-lessonne-veut-recuperer-la-n6-1186193 Le département de l’Essonne veut récupérer la N6]</ref>. Complétant ce maillage, plusieurs réseaux d’[[autobus]] de la [[Régie autonome des transports parisiens|RATP]] et des transporteurs membres de l'[[Organisation professionnelle des transports d'Île-de-France|Optile]] relient les agglomérations. {{clr}} ==== Transport ferroviaire ==== [[Fichier:Gare de Juvisy bIMG 5093.JPG|thumb|Le pôle ferroviaire de Juvisy-sur-Orge.]] Suivant pour la plupart ces axes routiers, des voies ferrées furent ajoutées. Le département est ainsi parcouru, selon leur implantation d’ouest en est, par l’ancienne [[ligne de Sceaux]] utilisée par la [[ligne B du RER d'Île-de-France]] de [[Verrières-le-Buisson]] à [[Gif-sur-Yvette]], la [[lGV Atlantique|ligne de Paris-Montparnasse à Monts (LGV)]] de [[Verrières-le-Buisson]] à [[Saint-Cyr-sous-Dourdan]], la [[ligne de la grande ceinture de Paris]] entre [[Bièvres (Essonne)|Bièvres]] et [[Athis-Mons]], la [[ligne de Paris-Austerlitz à Bordeaux-Saint-Jean]] d’[[Athis-Mons]] à [[Angerville (Essonne)|Angerville]] et la [[ligne de Brétigny à La Membrolle-sur-Choisille]] de [[Brétigny-sur-Orge]] à [[Dourdan]] aujourd’hui toutes trois utilisées par la [[ligne C du RER d'Île-de-France]], la [[ligne de Villeneuve-Saint-Georges à Montargis]] entre [[Vigneux-sur-Seine]] et [[Boigneville]], la [[ligne de Grigny à Corbeil-Essonnes]] entre [[Grigny (Essonne)|Grigny]] et [[Corbeil-Essonnes]], la [[ligne de Corbeil-Essonnes à Montereau]] entre Corbeil-Essonnes et [[Le Coudray-Montceaux]] et la [[ligne de Paris-Lyon à Marseille-Saint-Charles]] entre [[Montgeron]] et [[Boussy-Saint-Antoine]] empruntées par la [[ligne D du RER d'Île-de-France]]. Au total, ce sont soixante-treize [[gare]]s qui sont réparties sur les trois lignes de transports en commun. Les [[TGV]] desservent les gares de [[Gare de Massy TGV|Massy TGV]] et [[Gare de Massy - Palaiseau|Massy - Palaiseau]]. ==== Transports en commun ==== * Lignes de [[Réseau express régional d'Île-de-France|RER]] desservant le département : ** Ligne {{RER/correspondances avec intitulé|B}}, communes de Gif-sur-Yvette, Bures-sur-Yvette, Orsay, Palaiseau, Villebon-sur-Yvette, Massy, Verrières-le-Buisson ** Ligne {{RER/correspondances avec intitulé|C}}, communes d'Étampes, Étréchy, Chamarande, Lardy, Marolles-en-Hurepoix, Dourdan, Sermaise, Saint-Chéron, Breuillet, Bruyères-le-Châtel, Égly, Arpajon, La Norville, Saint-Germain-lès-Arpajon, Brétigny-sur-Orge, Saint-Michel-sur-Orge, Sainte-Geneviève-des-Bois, Épinay-sur-Orge, Savigny-sur-Orge, Longjumeau, Chilly-Mazarin, Massy, Igny, Bièvres, Juvisy-sur-Orge et Athis-Mons ** Ligne {{RER/correspondances avec intitulé|D}}, communes de Boigneville, Buno-Bonnevaux, Maisse, Boutigny-sur-Essonne, Montgeron, Crosne, La Ferté-Alais, Ballancourt-sur-Essonne, Mennecy, Brunoy, Boussy-Saint-Antoine, Épinay-sous-Sénart, Quincy-sous-Sénart, Yerres, Villabé, Coudray-Montceaux, Corbeil-Essonnes, Évry-Courcouronnes, Ris-Orangis, Grigny, Viry-Châtillon, Juvisy-sur-Orge et Vigneux-sur-Seine * Lignes de [[Tramway d'Île-de-France|tramway]] desservant le département : ** Ligne {{Tramway d'Île-de-France/correspondances avec intitulé|7}}, communes de Paray-Vieille-Poste et Athis-Mons ** Ligne {{Tramway d'Île-de-France/correspondances avec intitulé|12}}, communes de Massy, Palaiseau, Champlan, Longjumeau, Chilly-Mazarin, Épinay-sur-Orge, Morsang-sur-Orge, Viry-Châtillon, Grigny, Ris-Orangis et Évry-Courcouronnes * Autres moyens de transport : ** Ligne {{T Zen/correspondances avec intitulé|1}}, communes de Corbeil-Essonnes, Saint-Germain-lès-Corbeil et de Saint-Pierre-du-Perray Dans le futur, le département sera desservi par : * Des nouvelles stations métropolitaines : ** Prolongement de la ligne {{métro de Paris/correspondances avec intitulé|14}} (1 station), commune de Paray-Vieille-Poste ** Ligne {{métro de Paris/correspondances avec intitulé|18}} ({{nombre|6|stations}}), communes de Saclay, Saint-Aubin, Orsay, Gif-sur-Yvette, Massy, Palaiseau et Paray-Vieille-Poste (mise en place en 2027) * Des nouvelles stations de tramway : ** Prolongement de la ligne {{Tramway d'Île-de-France/correspondances avec intitulé|7}}, communes d'Athis-Mons et Juvisy-sur-Orge * De nouveaux moyens de transport : ** Ligne {{T Zen/correspondances avec intitulé|4}}, communes de Corbeil-Essonnes, Évry-Courcouronnes, Ris-Orangis, Grigny et Viry-Châtillon (mise en place en 2023) ==== Énergie ==== [[Fichier:VillejustCentreEDF.JPG|thumb|Le centre de transformation électrique de Villejust.]] Quatre réseaux d’[[oléoduc]]s traversent le département totalisant cent soixante-cinq kilomètres, dont le [[Raffinerie de Donges|Donges]]-[[Raffinerie de Grandpuits|Grandpuits]]-[[Metz]] exploité par la Société française Donges-Metz avec quatre dépôts à [[Guigneville-sur-Essonne]]<ref>[http://www.pollutionsindustrielles.ecologie.gouv.fr/IREP/index.php?adr=http://www.pollutionsindustrielles.ecologie.gouv.fr/IREP/quickResult.php?strRecherche=soci%E9t%E9 Fiche du dépôt SFDM de Guigneville-sur-Essonne sur le site du Répertoire français des émissions polluantes.] Consulté le 11/12/2009.</ref>, [[D'Huison-Longueville]]<ref>[http://www.pollutionsindustrielles.ecologie.gouv.fr/IREP/index.php?adr=http://www.pollutionsindustrielles.ecologie.gouv.fr/IREP/quickResult.php?strRecherche=soci%E9t%E9 Fiche du dépôt SFDM de D'Huison-Longueville sur le site du Répertoire français des émissions polluantes.] Consulté le 11/12/2009.</ref>, [[Cerny]]<ref>[http://www.pollutionsindustrielles.ecologie.gouv.fr/IREP/index.php?adr=http://www.pollutionsindustrielles.ecologie.gouv.fr/IREP/quickResult.php?strRecherche=soci%E9t%E9 Fiche du dépôt SFDM de Cerny sur le site du Répertoire français des émissions polluantes.] Consulté le 11/12/2009.</ref> et [[Orveau]] et [[Port du Havre|Le Havre]]-[[Raffinerie de Grandpuits|Grandpuits]] et son jumeau [[Oléoduc d'Île-de-France|PLIF]] exploités par la [[Trapil]]<ref>[http://www.leparisien.fr/cerny-91590/des-oleoducs-surveilles-de-pres-28-01-2009-389677.php Article « Des oléoducs surveillés de près » paru le 28 janvier 2009 sur le site du quotidien ''Le Parisien''.] Consulté le 12/11/2009.</ref> et l’oléoduc reliant la station de pompage d’[[Itteville]] à la [[raffinerie de Grandpuits]]. Plusieurs [[gazoduc]]s du réseau haute pression de [[GRTgaz]] sillonnent le territoire et un spécial géré par [[Air liquide]] relie l’usine [[Altis Semiconductor]] de [[Corbeil-Essonnes]] au centre de production de [[Moissy-Cramayel]]<ref>[http://www.essonne.pref.gouv.fr/documents/ddrm-2005-a-2008-version-finale.pdf Dossier départemental des risques majeurs sur le site officiel de la Préfecture de l'Essonne.] Consulté le 11/12/2009.</ref>. À [[Villejust]] se trouve le centre de [[Transformateur électrique|transformation électrique]] le plus important de France chargé de transformer le {{formatnum:400000}} volts provenant des [[Centrale électrique|centrales électriques]] de la Loire en {{formatnum:220000}} volts à destination des répartiteurs d’[[Issy-les-Moulineaux]] et [[Chevilly-Larue]] et en {{formatnum:90000}} volts pour la consommation locale<ref>[http://fr.topic-topos.com/centre-de-transformation-de-tres-haute-tension-villejust Fiche du centre de transformation très haute tension de Villejust sur le site topic-topos.com] Consulté le 11/12/2009.</ref>. Il est en outre relié à la [[Ligne à haute tension|ligne à très haute tension]] « boucle {{unité|400000|volts}} » de [[RTE (entreprise)|RTE]] qui entoure l’Île-de-France et traverse le département d’ouest en est<ref>[http://www.rte-france.com/htm/fr/journalistes/telecharge/dossiers/DP_RTE_VILLEJUST_310806.pdf Dossier de presse de RTE sur les enjeux de l’alimentation électrique de la Région parisienne sur le site officiel de l'entreprise.] Consulté le 11/12/2009.</ref>. {{clr}} == Toponymie == L’appellation de la [[rivière]] l’[[Essonne (rivière)|Essonne]] tire ses origines du nom de la [[Religion gauloise|déesse gauloise]] des rivières, ''[[Acionna]]'', vénérée dans l’[[Orléanais]] où le cours d’eau prend sa source. À la création du département en [[1964]], il fut décidé qu’il prendrait le nom de la rivière qui parcourt son territoire du sud au nord jusqu’à la confluence avec la [[Seine]] à [[Corbeil-Essonnes]]<ref>[http://www.essonne.fr/le_departement/decouverte_de_lessonne/lessonne_geographie_et_histoire/ Présentation du département sur le site du conseil général.] Consulté le 23/02/2009.</ref>. Ce même nom se retrouvait aussi dans le toponyme de l’ancienne commune d’[[Corbeil-Essonnes|Essonnes]] et comme extension de plusieurs communes du département : [[Ballancourt-sur-Essonne]], [[Boutigny-sur-Essonne]], [[Courdimanche-sur-Essonne]], [[Gironville-sur-Essonne]], [[Guigneville-sur-Essonne]], [[Prunay-sur-Essonne]] et [[Vayres-sur-Essonne]]. == Histoire == {{Article détaillé|Histoire de l'Essonne|Chronologie de l'Essonne|Histoire de l'aviation dans l'Essonne|Liste des anciennes communes de l'Essonne}} === Avant l’Essonne === Le territoire de l’actuel département de l’Essonne fut occupé de façon certaine dès le [[Néolithique]], comme en témoignent les découvertes en divers points du département de [[silex]] taillés et l’élévation de [[menhir]]s comme dans la [[forêt de Sénart]] à [[Brunoy]]. À l’époque [[gaulois (peuples)|gauloise]], le territoire était à la frontière entre les domaines des ''[[Parisii]]'' au nord, des ''[[Carnutes]]'' au sud-ouest et des ''[[Sénons]]'' au sud-est. Des premières villes commencèrent alors à se démarquer, dont [[Dourdan]], réputée pour son activité de [[poterie]]. L’[[Guerre des Gaules|invasion romaine]] permit l’édification d’une multitude de ''[[villa rustica]]'' sur les plateaux dominant les riches vallées, comme en témoignent les résultats de fouilles archéologiques à [[Orsay]]. D’autres villages se transformèrent en ''[[oppidum]]'' à la croisée des routes, tel [[Arpajon]]. [[Fichier:Les Très Riches Heures du duc de Berry aout.jpg|upright|thumb|L’imposant château royal d’Étampes illustré dans le livre ''[[Les Très Riches Heures du duc de Berry]]'', [[musée Condé]], Chantilly, ms.65, f.8v, vers 1411-1416]] [[Milly-la-Forêt]] devint par la volonté de Dryus un centre [[druide|druidique]] au {{-s|II|e}}, la région de Dourdan subissant l’autorité du roi [[Paganisme|païen]] ''Dordanus'' au {{IVe siècle}}. Au {{VIe siècle}} s’acheva l’[[évangélisation]] du territoire, avec l’édification en [[600]] d’une première église à [[Corbeil-Essonnes]] et le développement à [[Palaiseau]] d’une [[abbaye]] sous l’impulsion de [[Bathilde|sainte Bathilde]] et [[saint Wandrille]]. En l’an [[604]] se déroula la [[Bataille d'Étampes (604)|première bataille d’Étampes]] entre [[Clotaire II]], roi de [[Neustrie]] et [[Thierry II (roi)|Thierry II]], roi de [[Royaume de Bourgogne (534-843)|Bourgogne]] allié de [[Thibert II]], roi d’[[Austrasie]]. À partir du {{VIIIe siècle}}, la plupart du territoire était intégré au [[domaine royal français]], les rois disposant des lieux et distribuant les terres à leurs vassaux. Commença alors au {{Xe siècle}} l’édification de [[Château fort|châteaux forts]] contrôlant les routes commerciales, comme à [[Montlhéry]], ou pour arrêter les ''raids'' [[vikings]] à [[Corbeil-Essonnes]] et [[La Ferté-Alais]]. À partir du {{XIe siècle}}, la [[basilique Notre-Dame-de-Bonne-Garde]] à [[Longpont-sur-Orge]] devint la première étape du [[pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle]] depuis Paris. Les révoltes des nobles locaux entraînèrent l’intégration complète du territoire dans le domaine royal, [[Robert II de France]] construisant le [[château d'Étampes]], {{souverain3|Louis VI le Gros}} démantelant le [[château de Montlhéry]] au {{XIIe siècle}} et réduisant à néant la puissante [[famille de Montlhéry]], [[Philippe II de France]] construisant le [[château de Dourdan]] au {{XIIIe siècle}}. En [[1131]] se déroula le [[Concile d'Étampes (1131)|concile d’Étampes]] qui se prononça en faveur du futur [[pape]] [[Innocent II]]. En [[1258]] fut scellé le [[Traité de Corbeil (1258)|traité de Corbeil]], fixant les limites territoriales entre le [[royaume de France]] et le [[royaume d'Aragon]]. Le domaine d’Étampes fut érigé en [[comté (domaine)|comté]] en [[1298]], créant alors la lignée des [[Liste des vicomtes, comtes puis ducs d'Étampes|comtes puis ducs d’Étampes]]. De cette époque se fixèrent les deux composantes principales de l’économie locale, l’[[agriculture]] pour alimenter la capitale et l’[[industrie]] utilisant la force motrice des nombreux cours d’eau. Au {{XIIe siècle}}, les [[Grands moulins de Corbeil]] devinrent « moulins du Roi ». À partir du {{XIVe siècle}} s’installèrent dans la région d’importantes [[commanderie]]s [[Ordre du Temple|templières]] à [[Commanderie d'Étampes|Étampes]], [[Commanderie de Balizy|Longjumeau]], [[Commanderie de Chalou|Chalou-Moulineux]], [[Commanderie d'Auverneaux|Auvernaux]], organisant de vastes domaines agricoles prospères. En [[1305]] fut signé le [[traité d'Athis-sur-Orge]] qui intégrait au royaume de France les villes de [[Lille]], [[Douai]] et [[Béthune]]. En [[1326]] intervint le second [[Traité de Corbeil (1326)|traité de Corbeil]], renouvelant l’''[[Auld Alliance]]''. En [[1346]], [[Philippe VI de France]] signa l’[[ordonnance de Brunoy]], considérée comme le premier acte juridique en français ayant trait au [[développement durable]]. Survint alors la [[guerre de Cent Ans]], causant des ravages et des massacres sur le territoire, comme l’incendie en [[1360]] de l’[[église Saint-Clément d'Arpajon|église Saint-Clément]] d’Arpajon par les troupes d’[[Édouard III d'Angleterre]], brûlant vifs huit cents habitants. En [[1371]], ce fut au tour de Milly-la-Forêt d’être ravagée par le « prince noir » [[Édouard de Woodstock]]. Entre [[1353]] et [[1355]], [[Paris]] frappé par la [[peste noire]] utilisa les [[Coche (bateau)|coches]] des bateliers de Corbeil, les ''corbeillards'' pour évacuer les cadavres, donnant ainsi naissance au mot [[corbillard]]. En [[1465]] eu lieu la [[bataille de Montlhéry]] entre {{souverain2|Louis XI}} et [[Charles le Téméraire]]. Le début de la [[Renaissance]] vit le développement commercial de la région, avec l’édification de [[halle (construction)|halles]] à Milly-la-Forêt au {{XVe siècle}} puis Dourdan, Arpajon et [[Méréville (Essonne)|Méréville]] au {{XVIe siècle}}. Dans le même temps, la fixation du pouvoir royal à Paris puis [[Versailles]], deux villes proches et les [[apanage]]s que constituaient les villes de Dourdan et Étampes, offertes en présents aux [[Liste des maîtresses des souverains de France|favorites]] [[Anne de Pisseleu]] et [[Gabrielle d'Estrées]], entraînèrent l’établissement de [[château]]x, construits par les courtisans et les magistrats parisiens. En [[1568]] fut signée la [[Paix de Longjumeau]], concluant la [[Guerres de Religion (France)|deuxième guerre de religion]]. En [[1590]], lors du [[Siège de Paris (1588)|siège de Paris]], ce fut encore Corbeil, prise par [[Alexandre Farnèse (1545-1592)|Alexandre Farnèse]] qui permit le ravitaillement de Paris, bloqué par les troupes d’[[Henri IV (roi de France)|Henri {{IV}} de France]]. En [[1628]], la ville d’Essonnes fut ravagée par un incendie, provoqué par une nouvelle explosion du moulin à poudre. En [[1652]], en pleine [[Fronde (histoire)|Fronde]], la [[Bataille d'Étampes (1652)|seconde bataille d’Étampes]] mena à la victoire de [[Henri de La Tour d'Auvergne (vicomte de Turenne)|Turenne]] qui avait stationné ses troupes à Arpajon. [[Fichier:ARPAJON - Station des Tramways.jpg|thumb|Le terminus d’Arpajon sur la ligne du tramway.]] Le {{XVIIIe siècle}} vit la région s’équiper de plusieurs [[Hôtel-Dieu|hôtels-Dieu]] à Milly-la-Forêt, Dourdan et Arpajon, de [[relais de poste]] sur les routes de [[Fontainebleau]] et [[Orléans]]. Il s’acheva par la [[Révolution française]], modifiant relativement peu le quotidien des habitants. Un fait-divers marqua cependant cette période troublée, l’assassinat à Étampes du maire [[Jacques Guillaume Simoneau]], entraînant la création par l’[[Assemblée nationale législative (Révolution française)|Assemblée législative]] d’une « Fête de la Loi » sur tout le territoire. Relativement peu touché par les conflits en dehors de l’[[Guerre franco-allemande de 1870|occupation prussienne]] en [[1870]], le territoire profita du {{XIXe siècle}} pour bénéficier d’une modernisation importante, avec la création de plusieurs lignes de chemin de fer, la [[ligne de Sceaux]] en [[1854]], la [[ligne de Brétigny à La Membrolle-sur-Choisille|ligne Brétigny - Tours]] en [[1867]], la [[ligne de la grande ceinture de Paris|ligne de la grande ceinture]] en [[1882]], plusieurs villages devenant alors un lieu de [[vacances|villégiature]] pour les riches bourgeois parisiens et les artistes. L’ouverture de la ligne de tramway de l’[[Chemin de fer Paris - Arpajon|Arpajonnais]] en [[1894]] permit une nouvelle montée en puissance des débouchés agricoles de la région, offrant un accès direct et rapide aux [[halles de Paris]]. L’industrie lourde fit aussi son apparition avec l’ouverture des usines [[Decauville]] à [[Évry (Essonne)|Évry-Petit-Bourg]] et des [[Usine à papier|papeteries]] [[Famille Darblay|Darblay]] à Essonnes, faisant entrer cette riche famille essonnienne dans le cercle des « [[deux cents familles]] ». [[Fichier:École blériot étampes.jpg|thumb|Les élèves de l’école d’aviation Blériot d’Étampes en 1910.]] Le début du {{XXe siècle}} vit une nouvelle révolution pour le département, qui devint un des berceau de l’[[aviation]], [[Viry-Châtillon]] accueillant en [[1909]] le premier aéroport organisé du monde à [[Port-Aviation]], en [[1910]] [[Louis Blériot]] et [[Maurice Farman]] ouvraient des écoles sur l’[[aérodrome d'Étampes - Mondésir]], [[Brétigny-sur-Orge]] disposait dès [[1938]] de la [[Base aérienne 217 Brétigny-sur-Orge|base aérienne 217]], lieu de nombreux records. Autre site emblématique de la course à la vitesse, l’[[autodrome de Linas-Montlhéry]] créé en [[1924]] resta le lieu des plus célèbres courses automobiles jusque dans les [[années 1960]]. Relativement épargné par les deux conflits mondiaux, malgré la présence du [[camp de concentration]] de Linas-Montlhéry construit en [[1940]] par les [[Nazisme|nazis]] pour l’enfermement des [[Roms|Tsiganes]], le futur département connu dès les [[années 1950]] une forte poussée démographique, touché comme ces voisins par l’édification de [[Bidonvilles en France|bidonvilles]] aux portes de Paris, situation plus tard aggravée par la nécessité d’héberger les nombreux [[Exode des Pieds-noirs|rapatriés d’Algérie]] venus s’installer dans la région. Ces bouleversements démographiques allaient entraîner le redécoupage administratif. {{clr}} === Création et organisation d’un nouveau département === Au milieu des [[années 1960]], la région [[Île-de-France]] était le théâtre de tractations politiques importantes. Le pouvoir central de la jeune [[Cinquième République (France)|Cinquième République]], représenté par le président le [[Charles de Gaulle|général de Gaulle]] et le Premier ministre [[Michel Debré]], décida de la réorganisation de la région capitale. Ainsi, la [[Réorganisation de la région parisienne en 1964|loi {{n°|64-707}} du 10 juillet 1964 portant réorganisation de la région parisienne]]<ref>[http://www.legifrance.gouv.fr/jopdf/common/jo_pdf.jsp?numJO=0&dateJO=19640712&numTexte=&pageDebut=06204&pageFin= Fac-similé de la loi {{n°|64-707}} du 10 juillet 1964 sur le site legifrance.gouv.fr] Consulte l 22/08/2009.</ref> prévoyait de supprimer les départements de [[Seine-et-Oise]] et de la [[Seine (département)|Seine]] pour en créer sept nouveaux, dont le département de l’Essonne comprenant la presque totalité de l’[[arrondissement de Corbeil]], l’[[arrondissement de Palaiseau]] et une partie de l’ancien [[arrondissement de Rambouillet]]. Le {{date|25|février|1965}}, le décret {{n°|65-142}} fixait le [[chef-lieu]] du département à [[Évry (Essonne)|Évry-Petit-Bourg]]<ref>[http://www.legifrance.gouv.fr/jopdf/common/jo_pdf.jsp?numJO=0&dateJO=19650226&numTexte=&pageDebut=01616&pageFin= Fac-similé du décret {{n°|65-142}} du 25 février 1964 sur le site legifrance.gouv.fr] Consulté le 22/08/2009.</ref>, précédemment officieusement installé à [[Corbeil-Essonnes]]. Le {{date|2|juin|1966}}, un nouveau décret {{n°}}66-339 prévoyait le découpage administratif du département<ref>[http://www.legifrance.gouv.fr/jopdf/common/jo_pdf.jsp?numJO=0&dateJO=19660603&numTexte=&pageDebut=04421&pageFin= Fac-similé du décret {{n°|66-339}} du 2 juin 1966 sur le site legifrance.gouv.fr] Consulté le 22/08/2009.</ref> avec la création de l’[[arrondissement d'Évry]] en remplacement de celui de Corbeil-Essonnes (cette commune conservant cependant son statut de [[sous-préfecture]]) et modifiait les limites de l’[[arrondissement de Palaiseau]]. Le même jour, le décret {{n°|66-340}} créait l’[[arrondissement d'Étampes]]<ref>[http://www.legifrance.gouv.fr/jopdf/common/jo_pdf.jsp?numJO=0&dateJO=19660603&numTexte=&pageDebut=04422&pageFin= Fac-similé du décret {{n°|66-340}} du 2 juin 2966 sur le site legifrance.gouv.fr] Consulté le 22/08/2009.</ref>. Le {{date|20|juillet|1967}}, le décret {{n°|67-589}} portait création officielle des vingt-sept [[Canton français|cantons]] du département<ref>[http://www.legifrance.gouv.fr/jopdf/common/jo_pdf.jsp?numJO=0&dateJO=19670722&numTexte=&pageDebut=07357&pageFin= Fac-similé du décret {{n°|67-589}} du 20 juillet 1967 sur le site legifrance.gouv.fr] Consulté le 22/08/2009.</ref> : [[Canton d'Arpajon|Arpajon]], [[Canton d'Athis-Mons|Athis-Mons]], [[Canton de Bièvres|Bièvres]], [[Canton de Brétigny-sur-Orge|Brétigny-sur-Orge]], [[Canton de Brunoy|Brunoy]], [[Canton de Corbeil-Essonnes-Ouest|Corbeil-Essonnes]], [[Canton de Dourdan|Dourdan]], [[Canton d'Étampes|Étampes]], [[Canton d'Étréchy|Étréchy]], [[Canton d'Évry-Sud|Évry]], [[Canton de Juvisy-sur-Orge|Juvisy-sur-Orge]], [[Canton de La Ferté-Alais|La Ferté-Alais]], [[Canton de Limours|Limours]], [[Canton de Longjumeau|Longjumeau]], [[Canton de Massy-Ouest|Massy]], [[Canton de Mennecy|Mennecy]], [[Canton de Méréville|Méréville]], [[Canton de Milly-la-Forêt|Milly-la-Forêt]], [[Canton de Montgeron|Montgeron]], [[Canton de Montlhéry|Montlhéry]], [[Canton d'Orsay|Orsay]], [[Canton de Palaiseau|Palaiseau]], [[Canton de Ris-Orangis|Ris-Orangis]], [[Canton de Saint-Chéron|Saint-Chéron]], [[Canton de Sainte-Geneviève-des-Bois|Sainte-Geneviève-des-Bois]], [[Canton de Savigny-sur-Orge|Savigny-sur-Orge]] et [[Canton de Viry-Châtillon|Viry-Châtillon]]. Le {{date|19|septembre|1967}}, le décret {{n°|67-792}}<ref>[http://www.legifrance.gouv.fr/jopdf/common/jo_pdf.jsp?numJO=0&dateJO=19670922&numTexte=&pageDebut=09380&pageFin= Fac-similé du décret {{n°|67-792}} du 19 septembre 2967 sur le site legifrance.gouv.fr] Consulté le 20/08/2009.</ref> fixait à la date du {{date|1er|janvier|1968}} l’entrée en vigueur de la loi du 10 juillet 1964, prévoyant effectivement la création du nouveau département, dont le territoire faisait partie jusqu'ici de celui de la Seine-et-Oise. Ainsi, le département de l’Essonne fut officiellement créé le {{1er}} janvier 1968, les élus du nouveau [[conseil départemental de l'Essonne|conseil général]] désignés lors des élections de 1967 entraient en fonction à cette date. Il fallut cependant attendre [[1969]] pour l’entrée en fonction du [[Préfet (France)|préfet]] [[Michel Aurillac]]. Le {{date|21|novembre|1969}} un décret détacha les communes de [[Châteaufort (Yvelines)|Châteaufort]] et [[Toussus-le-Noble]] qui sont rattachées au département voisin des [[Yvelines]]. Le {{date|30|septembre|1974}}, un décret actait la fusion des communes d’[[Angerville (Essonne)|Angerville]] et [[Angerville (Essonne)|Dommerville]], cette dernière quitte alors le département d’[[Eure-et-Loir]] pour intégrer l’Essonne. Le {{date|25|novembre|1975}} intervient un redécoupage administratif, le décret {{n°|75-1116}} portant le nombre de cantons à trente-cinq<ref>[http://www.legifrance.gouv.fr/jopdf/common/jo_pdf.jsp?numJO=0&dateJO=19751207&numTexte=&pageDebut=12467&pageFin= Fac-similé du décret {{n°|75-1116}} du 25 novembre 1975 sur le site legifrance.gouv.fr] Consulté le 22/08/2009.</ref> en ajoutant les cantons de [[Canton de Chilly-Mazarin|Chilly-Mazarin]], [[Canton de Draveil|Draveil]], [[Canton de Gif-sur-Yvette|Gif-sur-Yvette]], [[Canton de Morsang-sur-Orge|Morsang-sur-Orge]], [[Canton de Saint-Germain-lès-Corbeil|Saint-Germain-lès-Corbeil]], [[Canton de Saint-Michel-sur-Orge|Saint-Michel-sur-Orge]], [[Canton de Vigneux-sur-Seine|Vigneux-sur-Seine]], [[Canton de Villebon-sur-Yvette|Villebon-sur-Yvette]] et [[Canton d'Yerres|Yerres]] et en supprimant le [[canton de Juvisy-sur-Orge]]. Le {{date|17|février|1977}}, le préfet de l’Essonne Paul Cousserand signait l’arrêté portant création d’une nouvelle commune, [[Les Ulis]]. Le {{date|23|janvier|1985}}, un nouveau décret {{n°|85-83}}<ref>[http://www.legifrance.gouv.fr/jopdf/common/jo_pdf.jsp?numJO=0&dateJO=19850124&numTexte=&pageDebut=00978&pageFin= Fac-similé du décret {{n°|85-83}} du 23 janvier 1985 sur le site legifrance.gouv.fr] Consulté le 22/08/2009.</ref> modifiait encore les limites administratives en portant le nombre de cantons du département à quarante-deux par l’ajout des cantons de [[Canton de Corbeil-Essonnes-Est|Corbeil-Essonnes-Est]], [[Canton d'Épinay-sous-Sénart|Épinay-sous-Sénart]], [[Canton d'Évry-Nord|Évry-Nord]], [[Canton de Grigny|Grigny]], [[Canton de Juvisy-sur-Orge|Juvisy-sur-Orge]], [[Canton de Massy-Est|Massy-Est]] et [[Canton des Ulis|Les Ulis]]. En parallèle de cette mise en place administrative, les autorités religieuses décidèrent de suivre le mouvement en créant le {{date|9|octobre|1966}}, à partir du vaste [[diocèse de Versailles]], le nouveau [[diocèse d'Évry-Corbeil-Essonnes|diocèse de Corbeil-Essonnes]]. La [[cathédrale Saint-Spire de Corbeil-Essonnes|collégiale Saint-Spire de Corbeil-Essonnes]] fut alors élevée au rang de [[cathédrale]], avant l’édification à partir de [[1991]] de la nouvelle [[cathédrale de la Résurrection Saint-Corbinien d'Évry|cathédrale de la Résurrection]] à Évry, conformément au changement de nom intervenu en [[1988]]. === Développement de l’Essonne === [[Fichier:GrandeBorne RueLabyrinthe.JPG|thumb|La Grande Borne à Grigny, symbole de l’urbanisation moderne du département.]] [[Fichier:VueAerienneSynchrotronSOLEIL.jpg|thumb|Le Synchotron Soleil.]] [[Fichier:Campus_Ecole_polytechnique_de_palaiseau.jpg|thumb|L'École polytechnique à Palaiseau.]] Depuis la création du département, sa morphologie s’est considérablement modifiée, créant deux paysages radicalement différents entre le Nord urbanisé et le Sud rural du territoire. L’explosion démographique entraînant une forte demande de logements, a entraîné comme ailleurs dans la région de grands travaux et la construction de [[Grand ensemble|grands ensembles]], certains [[village]]s devenant en dix ans des grandes villes. Cas typique, [[Grigny (Essonne)|Grigny]] qui ne comptait que {{nombre|1700|habitants}} en [[1962]] en comptait plus de {{formatnum:25000}} en [[1975]], en grande partie logés dans la nouvelle cité d’habitat social de [[La Grande Borne]]. Le chef-lieu du département, [[Évry (Essonne)|Évry]] connut la même évolution sur une période plus longue, passant de {{nombre|5000|habitants}} en 1962 à plus de {{formatnum:50000}} en [[2006]]. Cette dernière fut, en même temps que se forgeait le nouveau territoire, intégrée dès [[1965]] au grand programme de [[Paul Delouvrier]] qui ambitionnait d’y construire une [[Politique des villes nouvelles françaises|ville nouvelle]], menant à la création en [[1969]] de l’établissement public d’aménagement de la ville d’Évry. Cette ville nouvelle dépassait largement les limites de la petite commune d’Évry-Petit-Bourg puisqu’elle englobait aussi [[Bondoufle]], [[Courcouronnes]] et [[Lisses]] avec l’objectif d’accroître le pôle urbain que constituait déjà [[Corbeil-Essonnes]], où s’était élevée la vaste cité [[Les Tarterêts|des Tarterêts]]. De fait, presque toutes les villes moyennes, quasiment chaque chef-lieu de canton ou leurs périphéries, virent leurs territoires [[Lotissement|lotis]], par des barres d’immeubles, des tours ou des pavillons individuels. [[Palaiseau]], [[Étampes]], [[Massy (Essonne)|Massy]], [[Longjumeau]], [[Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne)|Sainte-Geneviève-des-Bois]], [[Vigneux-sur-Seine]], [[Épinay-sous-Sénart]], [[Athis-Mons]], [[Saint-Michel-sur-Orge]], [[Brétigny-sur-Orge]] devinrent des villes de [[banlieue]] typiques. Autre exemple de cette course à la construction, [[Les Ulis]], commune créée en [[1977]] sur les champs de blé du plateau de Courtabœuf, atteint plus de {{nombre|28000|habitants}} en [[1982]]. Cette nouvelle concentration de résidents entraîna de nouveaux besoins, permettant le développement d’une nouvelle société de consommation avec l’ouverture en [[1963]] du premier [[hypermarché]] de France sous l’enseigne [[Carrefour (enseigne)|Carrefour]] à [[Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne)|Sainte-Geneviève-des-Bois]], puis la création des [[Centre commercial|centres commerciaux]], [[Ulis 2]] en [[1973]], [[Évry 2]] en [[1975]], [[La Croix-Blanche (Sainte-Geneviève-des-Bois)|La Croix-Blanche]] dans les [[années 1980]], [[Villebon 2]] en [[1988]], [[Villabé A6]] en [[1992]]. Les besoins en [[Transport en commun|transports en commun]] entraînèrent la création entre [[1962]] et [[1979]] du [[réseau express régional d'Île-de-France]] avec l’ouverture dans le département de la [[Ligne B du RER d'Île-de-France|ligne B]] en [[1977]], la [[Ligne C du RER d'Île-de-France|ligne C]] en [[1979]] et la [[Ligne D du RER d'Île-de-France|ligne D]] en [[1987]], le percement de nouvelles voies rapides, dont l’[[autoroute A6 (France)|autoroute A6]] ouverte en [[1960]] depuis [[Paris]] jusqu’au [[Le Coudray-Montceaux|Coudray-Montceaux]], l’[[autoroute A10 (France)|autoroute A10]] ouverte progressivement entre [[1960]] et [[1973]] depuis [[Wissous]] et la [[route nationale 104 (France)|route nationale 104]] aménagée dans les [[années 1980]]. L’[[aéroport de Paris-Orly]], dont l’aérogare Sud fut inaugurée en [[1961]] marquait l’avènement de la modernité, mais il fut cependant vite à l’étroit, à cause de l’urbanisation rapide de ses abords, entraînant dès [[1968]] la première décision d’instaurer un [[couvre-feu]] de 23h00 à 6h00. De façon concomitante, de nombreuses institutions et entreprises s’implantèrent dans le département. La création en [[1960]] du [[parc d'activités de Courtabœuf]] permit l’arrivée d’entreprises de renom comme [[Hewlett-Packard]] qui y ouvrit son centre de recherche européen en [[1968]], imitée en [[1983]] par [[Microsoft]]. Sur le [[plateau de Saclay]] voisin, l’implantation en [[1975]] de l’[[école supérieure d'électricité]] et en [[1976]] de l’[[École polytechnique (France)|École polytechnique]] renforçait l’importance prise par le secteur depuis l’ouverture en [[1971]] de l’[[université Paris-Sud|université Paris-Sud 11]] à [[Orsay]] et complétait le [[commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives|commissariat à l'énergie atomique]] ouvert en [[1952]]. L’est du département suivit plus tard le même développement, porté par la ville nouvelle, avec l’implantation en [[1972]] du [[centre national d'études spatiales]], en [[1979]] de l’école [[Télécom SudParis]] (ex-Télécom INT) et [[Télécom École de Management]] (ex-INT Management), en [[1980]] du groupement [[Arianespace]], l’ouverture en [[1991]] de l’[[université d'Évry-Val d'Essonne]] et en [[1998]] la création du [[Genopole]]. En [[2006]], l’inauguration à [[Saint-Aubin (Essonne)|Saint-Aubin]] du [[Synchrotron soleil]] marquait la poursuite du programme de développement économique et scientifique du département. Des équipements structurants de niveau départemental furent bientôt développés, le [[théâtre de l'Agora, scène nationale d'Évry et de l'Essonne|théâtre de l’Agora d’Évry]] ouvert en [[1975]], l'[[île de loisirs d'Étampes]] en [[1977]], l’[[opéra de Massy]] en [[1993]], [[Le Grand Dôme]] en [[1994]] à l’occasion des [[jeux de la Francophonie]]. La décision de créer en [[2006]] l’[[opération d'intérêt national Paris-Saclay|opération d'intérêt national de Massy Palaiseau Saclay Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines]], couvrant presque un quart du nord-ouest du département sur vingt-sept communes relance aujourd’hui les perspectives de développement économique et d’aménagement du territoire, et débouche sur le projet de ''[[Grappe d'entreprises|cluster]]'' technologique [[Paris-Saclay]]. En [[2009]], la réorganisation des services de l'État entraîna la suppression de la sous-préfecture de Corbeil-Essonnes<ref>[http://www.assemblee-nationale.fr/13/budget/plf2009/b1198-a2.asp#P872_49117 Rapport sur l'administration générale et territoriale de l'État par Gilles Carrez sur le site de l'Assemblée nationale.] Consulté le 11/05/2010.</ref>. En 2019, le Conseil départemental de l'Essonne a lancé le projet d'un franchissement de la Seine au niveau d'Athis-Mons et de [[Vigneux-sur-Seine|Vigneux]]. En 2020, l'[[École normale supérieure Paris-Saclay]], établissement-composante de l'[[université Paris-Saclay]], s'installe à Paris-Saclay et inaugure son nouveau théâtre. == Démographie == {{Article détaillé|Démographie de l'Essonne}} === Évolution démographique === Depuis la création du département le {{date|1er|janvier|1968}}, sa population a crû rapidement, passant de {{nombre|673325|habitants}} lors du premier [[recensement de la population|recensement]] de [[1968]] à {{nombre|923063|résidents}} en [[1975]], puis a connu une croissance moins rapide, pour atteindre {{nombre|988000|personnes}} en [[1982]] et pour ne dépasser le million qu'en [[1990]].{{Population de France/section}} Le ralentissement de la croissance démographique depuis 1990 est dû au solde apparent des entrées-sorties, devenu négatif (- 0,4 % par an de 1990 à 1999, - 0,1 % par an de 1999 à 2006 et - 0,5 % par an de 2006 à 2011)<ref>[http://insee.fr/fr/themes/tableau_local.asp?ref_id=TER&millesime=2011&typgeo=DEP&search=91 Historique des résultats des recensements en Essonne sur le site internet de l'Insee], consulté le 14/11/2014</ref>. En d'autres termes, il y plus d'habitants qui quittent le département pour habiter ailleurs que de personnes qui viennent y résider. L'augmentation de la population est donc à mettre au compte d'un solde naturel (différence entre les naissances et les décès) encore très largement positif. La proportion d'immigrés dans la population essonnienne (13,8 % en 2011) est supérieure à la moyenne nationale (8,7 %) : en 2011, parmi les immigrés habitant dans l'Essonne, 31,2 % proviennent d'un pays européen (17,9 % du Portugal), 25,4 % d'un pays du Maghreb (11,3 % d'Algérie, 9,5 % du Maroc et 4,6 % de Tunisie), 24,8 % d'autres pays d'Afrique, 4,6 % de Turquie, 10,2 % d'autres pays d'Asie<ref>[http://insee.fr/fr/themes/tableau_local.asp?ref_id=IMG1B&millesime=2011&niveau=2&nivgeo=DEP&codgeo=91 Les immigrés par sexe et pays de naissance dans l'Essonne en 2011, sur le site internet de l'Insee], consulté le 14/11/2014</ref>. {|class="wikitable alternance" align="right" style="font-size: 85%;margin-left: 15px;margin-bottom: 10px;" |- ! '''Pays de naissance<br /> des immigrés''' || '''Population<br /> (2017)<ref>{{Lien web |titre=IMG1B - Population immigrée par sexe, âge et pays de naissance en 2015 − Recensement de la population – Résultats pour toutes les communes, départements, régions, intercommunalités... −Étrangers - Immigrés en 2017 - Insee |url=https://www.insee.fr/fr/statistiques/3569310?sommaire=3569330&geo=DEP-93 |site=insee.fr |consulté le=1 décembre 2020}}.</ref>''' |- | {{Portugal}} || align=center | {{formatnum:32539}} |- | {{Algérie}} || align=center | {{formatnum:24347}} |- | {{Maroc}} || align=center | {{formatnum:18632}} |- | {{Tunisie}} || align=center | {{formatnum:10574}} |- | {{Turquie}} || align=center | {{formatnum:8554}} |- | {{RDC}} || align=center | {{formatnum:8505}} |- | {{République du Congo}} || align=center | {{formatnum:6875}} |- | {{Sénégal}} || align=center | {{formatnum:6230}} |- | {{Mali}} || align=center | {{formatnum:6100}} |- | {{Côte d'Ivoire}} || align=center | {{formatnum:5815}} |} === Communes les plus peuplées === {{Composition Division de France | charte = autre | titre = Liste des quinze communes les plus peuplées du département | commune 1 = Évry-Courcouronnes | commune 2 = Corbeil-Essonnes | commune 3 = Massy (Essonne) | commune 4 = Savigny-sur-Orge | commune 5 = Athis-Mons | commune 6 = Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne) | commune 7 = Palaiseau | commune 8 = Vigneux-sur-Seine | commune 9 = Viry-Châtillon | commune 10 = Ris-Orangis | commune 11 = Draveil | commune 12 = Yerres | commune 13 = Grigny (Essonne) | commune 14 = Brétigny-sur-Orge | commune 15 = Étampes }} === Pyramide des âges === Département [[Jeunesse|jeune]] par sa date de création, l’Essonne l’est aussi relativement par sa population avec une nette différence de répartition des tranches d’âges comparativement à l’ensemble du territoire national. Ainsi, pour les deux catégories les plus jeunes, entre un et deux points supplémentaires caractérisent la [[pyramide des âges]] essonnienne et à l’inverse pour les trois dernières tranches, deux points de moins approximativement séparent les taux de l’Essonne de ceux de la France. {{Pyramide des âges |charte=département |float=left |width=50% |maxvalue=36 |bg=rgb(100%,100%,100%) |border=1px solid black|margin-top=1ex |caption=[[Pyramide des âges]] en '''Essonne''' en [[2017]] en pourcentages<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Population par sexe et âge en 2017 - Département de l'Essonne (91).|url=https://www.insee.fr/fr/statistiques/4515315?sommaire=4515349&geo=DEP-91#POP_T3|site=Insee|date=29/06/2020|consulté le=19/10/2020}}.</ref>. |barcolor= |90 ans ou +|0.4|1.2 |75 à 89 ans|5.1|6.9 |60 à 74 ans|12.6|13.4 |45 à 59 ans|20.2|19.7 |30 à 44 ans|20.2|20.3 |15 à 29 ans|19.9|18.4 |0 à 14 ans|21.6|20.1 }} {{Pyramide des âges |charte=département |float=right |width=49% |maxvalue=36 |bg=rgb(100%,100%,100%) |border=1px solid black|margin-top=1ex |caption=[[Pyramide des âges]] en '''France''' en [[2017]] en pourcentages<ref>{{Lien web|titre=Population par sexe et âge en 2017 - France entière|url=https://www.insee.fr/fr/statistiques/4515315?sommaire=4515349&geo=FE-1#POP_T3|site=Insee|date=29/06/2020|consulté le=19/10/2020}}.</ref> |barcolor= |90 ans ou +|0.7|1.7 |75 à 89 ans|6.7|9.4 |60 à 74 ans|15.9|16.6 |45 à 59 ans|20.2|19.7 |30 à 44 ans|19.1|18.5 |15 à 29 ans|18.3|16.9 |0 à 14 ans|19.2|17.2 }} {{clr}} L’Essonne est un département qui vieillit, dans une proportion cependant moindre qu’à l’échelle nationale. La population des {{nombre|60|à=74|ans}} dans l'Essonne ne représente que 12,3 %<ref>[http://www.medipages.org/articles/loffre-en-maisons-de-retraite-en-essonne-50b245b1-6d5e-bd4f-d0e8-52fb3ff4e736.html vieillessement de la population]</ref> en 2010 ({{nombre|151000|personnes}}), tandis qu’au niveau national cette tranche d’âge représente près de 15 % de la population. Par ailleurs, le département compte quelque {{nombre|80000|personnes}} âgées de {{nombre|75|ans}} et plus. === Répartition de la population === [[Fichier:91 Communes Essonne Densites.png|upright|thumb|Carte de densité de population en 2006.]] En {{Population de France/dernière année}}, la [[Densité de population|densité moyenne de population]] s'établissait à {{Unité|{{Population de France/densité}}|habitants par kilomètre carré}}, taux très supérieur à celui de la moyenne nationale fixée à {{Unité|{{Population de France/densité||nom=France}}|{{hab.}}/km|2}} mais inférieur à la moyenne de la région [[Île-de-France]] établie à {{Unité|{{Population de France/densité||nom=Île-de-France}}|{{hab.}}/km|2}}. La densité de peuplement est cependant très inégale sur le territoire départemental, avec une concentration forte au Nord-Est, autour du chef-lieu départemental et des axes majeurs, une densité légèrement moindre au nord-ouest, exception faite des pôles urbains de [[Massy (Essonne)|Massy]], [[Longjumeau]] et [[Les Ulis]] et une densité faible dans une large moitié sud, où les communes conjuguent vaste territoire et faible population, [[Étampes]] jouant là le rôle de pôle urbain. La commune la plus densément peuplée en {{Population de France/dernière année}} est [[Juvisy-sur-Orge]] avec {{Unité|{{Population de France/densité||nom=Juvisy-sur-Orge}}|{{hab.}}/km|2}}, et la moins dense est [[Chatignonville]] avec {{Unité|{{Population de France/densité||nom=Chatignonville}}|{{hab.}}/km|2}}. {{clr}} == Administration et politique == === Politique locale === {{Article détaillé|Politique dans l'Essonne|Conseil départemental de l'Essonne}} {{Article détaillé|Liste des conseillers départementaux de l'Essonne}} [[Fichier:EvryConseilGeneralEssonne.JPG|thumb|L’hôtel du département à Évry.]] Le [[Département français|département]] de l’Essonne est dirigé par le [[conseil départemental de l'Essonne]], [[Conseil départemental|assemblée délibérante départementale]] composée de quarante-deux [[conseiller départemental#Historique|conseillers départementaux]] dont trente conseillers départementaux de la majorité de droite et 12 conseillers départementaux de l'opposition de gauche. Le président du conseil départemental est depuis 2015 [[François Durovray]], conseiller du [[canton de Vigneux-sur-Seine]]. L’[[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]] attribue au département le [[Codes géographiques de la France|code]] [[91 (nombre)|91]]<ref group="Note">Entre 1943 et 1961, ce code 91 était attribué au [[département d'Alger]] en [[Algérie française]].</ref>, [[Eurostat]] le code [[Nomenclature des unités territoriales statistiques|NUTS3]] FR104 et l’[[organisation internationale de normalisation]] le code [[ISO 3166-2]] FR-91. [[File:Cantons de l Essonne 2015 resultats.svg|right|vignette|Répartition géographique et politique des conseillers départementaux de l'Essonne en juillet 2018.]] {| align="center" rules="all" cellpadding="4" cellspacing="0" style="margin-top: 1em; border: 1px solid #999; border-right: 2px solid #999; border-bottom: 2px solid #999" |- ! Parti!! colspan=2 | Sigle!! Élus |- | colspan="4" align=center bgcolor=lightblue| '''Majorité''' ({{nombre|30|sièges}}) |- | [[les Républicains]]|| {{Infobox Parti politique/couleurs|bleu}} | ||align=center | LR || align=center | 20 |- | [[Divers droite]]|| {{Infobox Parti politique/couleurs|bleu clair}} | ||align=center | DVD || align=center | 4 |- | [[Union des démocrates et indépendants]]|| {{Infobox Parti politique/couleurs|bleu ciel}} | ||align=center | UDI || align=center | 2 |- | [[Debout la France]]|| {{Infobox Parti politique/couleurs|violet}} | ||align=center | DLF || align=center | 2 |- | [[Mouvement démocrate (France)|Mouvement démocrate]]|| {{Infobox Parti politique/couleurs|orange}} | ||align=center | MoDem || align=center | 1 |- | [[Mouvement républicain et citoyen]]|| {{Infobox Parti politique/couleurs|rose foncé}} | ||align=center | MRC || align=center | 1 |- | colspan="4" align=center bgcolor=pink| '''Opposition''' ({{nombre|12|sièges}}) |- | [[Parti socialiste (France)|Parti socialiste]]|| {{Infobox Parti politique/couleurs|rose}} | ||align=center | PS || align=center | 9 |- | [[Europe Écologie Les Verts]]|| {{Infobox Parti politique/couleurs|vert}} | ||align=center | EELV || align=center | 2 |- | [[Parti communiste français]]|| {{Infobox Parti politique/couleurs|rouge}} | ||align=center | PCF || align=center | 1 |- | colspan="4" align=center bgcolor=lightblue| '''Président du Conseil départemental''' |- | colspan="4" align=center bgcolor=lightblue| '''[[François Durovray]] ([[Les Républicains|LR)]]''' |} === Parlementaires de l'Essonne === {{Article détaillé|Liste des sénateurs de l'Essonne}} Au [[Sénat (France)|Sénat]], le département de l’Essonne est représenté par cinq sénateurs. Les grands électeurs essonniens ont choisi pour les représenter durant la mandature [[2017]]-[[2023]] [[Laure Darcos]] ([[Les Républicains|LR]]), [[Vincent Delahaye]] ([[Union des Démocrates et Indépendants|UDI]]), [[Jocelyne Guidez]] ([[Union des Démocrates et Indépendants|UDI]]), [[Jean-Raymond Hugonet]] ([[Divers droite|DVD]]) et [[Olivier Léonhardt]] ([[Divers gauche|DVG]]). {{Article détaillé|Liste des députés de l'Essonne}} À l’[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]], le département de l’Essonne est représenté par dix députés, dont cinq issus de la majorité présidentielle [[La République en marche|LREM]]. Les électeurs essonniens ont choisi pour les représenter au cours de la [[XVe législature de la Cinquième République française|{{XVe}} législature]] [[Farida Amrani]] ([[La France insoumise|LFI]]), [[Nathalie Da Conceicao Carvalho]] ([[Rassemblement national|RN]]), [[Alexis Izard]] ([[La République en marche|LREM]]), [[Marie-Pierre Rixain]] ([[La République en marche|LREM]]), [[Paul Midy]] ([[La République en marche|LREM]]), [[Jérôme Guedj]] ([[Parti socialiste (France)|PS]]), [[Robin Reda]] ([[Soyons libres|Libres]]), [[Nicolas Dupont-Aignan]] ([[Debout la France|DLF]]), [[Marie Guévenoux]] ([[La République en marche|LREM]]) et [[Antoine Léaument]] ([[La France insoumise|LFI]]). === Autres représentants politiques === {{Article détaillé|Liste des conseillers régionaux de l'Essonne}} Au [[conseil régional d'Île-de-France]], le département de l’Essonne est représenté par vingt-quatre [[Conseil régional (France)|conseillers régionaux]]. Les électeurs essonniens ont choisi pour les représenter durant la mandature [[2015]]-[[2021]] six [[Les Républicains|LR et apparentés]], cinq [[Union des démocrates et indépendants|UDI]], cinq [[Parti socialiste (France)|socialistes]], trois [[Rassemblement national|RN]], deux [[Mouvement démocrate (France)|centristes MoDem et UDE]], un [[La France insoumise|LFI]] et une [[Europe Écologie Les Verts|écologiste]]. Le département de l’Essonne compte cent quatre-vingt-quatorze communes. Parmi les 10 communes les plus peuplées du département, les maires sont les suivants : * [[Évry-Courcouronnes]] : Stéphane Beaudet ([[Soyons libres|Libres !]]) ; * [[Corbeil-Essonnes]] : Bruno Piriou ([[Parti communiste français|PCF]]) ; * [[Massy (Essonne)|Massy]] : Nicolas Samsoen ([[Union des démocrates et indépendants|UDI]]) ; * [[Savigny-sur-Orge]] : Alexis Teillet ([[Les Républicains|LR]]) ; * [[Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne)|Sainte-Geneviève-des-Bois]] : Frédéric Petita ([[Parti socialiste (France)|PS]]) ; * [[Palaiseau]] : Grégoire de Lasteyrie ([[Les Républicains|LR]]) ; * [[Athis-Mons]] : Jean-Jacques Grousseau ([[Parti socialiste (France)|PS]]) ; * [[Vigneux-sur-Seine]] : Thomas Chazal ([[Les Républicains|LR]]) ; * [[Viry-Châtillon]] : Jean-Marie Vilain ([[Union des démocrates et indépendants|UDI]]) ; * [[Draveil]] : Richard Privat ([[Les Républicains|LR]]). === Présidents du conseil départemental de l’Essonne === Sept présidents se sont succédé à la tête du [[conseil départemental de l'Essonne|conseil général puis départemental]] depuis l’élection du premier en [[1967]] : {{ÉluDébut|Charte=département}} {{Élu |Début=[[1967]] |Fin=[[1976]] |Identité=[[Pierre Prost]] |Parti=« [[Sans étiquette]] » |Qualité=[[Sénat (France)|Sénateur]]}} {{Élu |Début=[[1976]] |Fin=[[1982]] |Identité=[[Robert Lakota]] |Parti=[[Parti communiste français|PCF]] |Qualité=}} {{Élu |Début=[[1982]] |Fin=[[1988]] |Identité=[[Jean Simonin]] |Parti=[[Rassemblement pour la République|RPR]] |Qualité=[[Sénat (France)|Sénateur]]}} {{Élu |Début=[[1988]] |Fin=[[1998]] |Identité=[[Xavier Dugoin]] |Parti=[[Rassemblement pour la République|RPR]] |Qualité=Maire de [[Mennecy]], [[Sénat (France)|Sénateur]]}} {{Élu |Début=[[1998]] |Fin=[[2011]] |Identité=[[Michel Berson]] |Parti=[[Parti socialiste (France)|PS]] |Qualité=[[Assemblée nationale (France)|Député]] (1981-2011)}} {{Élu |Début=[[2011]] |Fin=[[2015]] |Identité=[[Jérôme Guedj]] |Parti=[[Parti socialiste (France)|PS]] |Qualité=[[Assemblée nationale (France)|Député]] de la [[sixième circonscription de l'Essonne]]}} {{Élu |Début=[[2015]] |Fin=en cours |Identité=[[François Durovray]] |Parti=[[Union pour un mouvement populaire|UMP]] puis [[Les Républicains|LR]]|Qualité=Maire de [[Montgeron]]}} {{ÉluFin}} === Découpage administratif === {{Article détaillé|Arrondissements de l'Essonne|Liste des préfets de l'Essonne|Intercommunalités de l'Essonne}} [[Fichier:Cantons et arrondissements de l'Essonne 2015.svg|thumb|upright|Carte des cantons et arrondissements de l’Essonne.]] En [[2009]], le département de l’Essonne est subdivisé en trois [[Arrondissement français|arrondissements]] : * à l’est, l’[[arrondissement d'Évry]] autour du chef-lieu départemental regroupe cinquante-deux communes sur quatre cent soixante-neuf kilomètres carrés et comptait en [[2008]] {{nombre|503140|habitants}} ; * au sud-est, l’[[arrondissement d'Étampes]] regroupe soixante-dix neuf communes sur huit cent soixante-seize kilomètres carrés et comptait en [[2008]] {{nombre|134730|habitants}} ; * au nord-ouest, l’[[arrondissement de Palaiseau]] regroupe soixante-cinq communes sur quatre cent cinquante-neuf kilomètres carrés et comptait en [[2008]] {{nombre|567980|habitants}} ; * particularité notable, la commune de [[Corbeil-Essonnes]] avait conservé son statut de [[sous-préfecture]] sans qu’elle soit [[chef-lieu]] d’aucun arrondissement<ref>[http://pagesperso-orange.fr/pref91/C/CBG01.html Coordonnées de la sous-préfecture de Corbeil-Essonnes sur le site de la préfecture de l'Essonne.] Consulté le 06/08/2009.</ref>. Ses services sont néanmoins sous la responsabilité du préfet d’Évry. Cette même année, les services de l’État dans le département étaient dirigés par le [[Préfet de département|préfet]] [[Jacques Reiller]] et les [[sous-préfet]]s Pascal Sanjuan, secrétaire général et sous-préfet de l’arrondissement d’Évry, Daniel Barnier, sous-préfet de Palaiseau, et Thierry Somma, sous-préfet d’Étampes. Le [[préfet délégué pour l'égalité des chances]] est Pierre Lambert. {{clr}} [[Fichier:91 Intercommunalités Essonne 2016 with legend.svg|right|thumb|upright=1.6|Carte des intercommunalités de l'Essonne en 2016.]] Les [[Commune (France)|communes]] du département ont choisi de se regrouper au sein de 5 [[Communauté d'agglomération|communautés d’agglomération]] ([[Cœur d'Essonne Agglomération]], [[Communauté d'agglomération Paris-Saclay|Communauté Paris-Saclay]], [[Communauté d'agglomération Grand Paris Sud|Grand Paris Sud Seine Essonne Sénart]], [[communauté d'agglomération Val d'Yerres Val de Seine|Val d'Yerres Val de Seine]] et [[communauté d'agglomération Versailles Grand Parc|Versailles Grand Parc]]) et de 7 [[Communauté de communes|communautés de communes]] ([[communauté de communes des 2 Vallées|2 Vallées]], [[communauté de communes Entre Juine et Renarde|Entre Juine et Renarde]], [[Communauté d'agglomération de l'Étampois Sud-Essonne|l'Étampois Sud-Essonne]], [[communauté de communes Le Dourdannais en Hurepoix|Le Dourdannais en Hurepoix]], [[communauté de communes de l'Orée de la Brie|l'Orée de la Brie]], [[Communauté de communes du Pays de Limours|le pays de Limours]] et [[communauté de communes du Val d'Essonne|le Val d'Essonne]]). 6 communes sont par ailleurs rattachées à la [[métropole du Grand Paris]]. {{clr}} === Découpage électoral === {{Article détaillé|Liste des circonscriptions législatives de l'Essonne|Liste des cantons de l'Essonne|Liste des communes de l'Essonne}} [[Fichier:91 Circonscriptions Couleurs Essonne Nommees 2015.svg|thumb|upright|Carte des circonscriptions, cantons et communes de l’Essonne.]] Le département de l’Essonne est divisé en trois niveaux de [[circonscriptions électorales françaises|circonscriptions électorales]], le dernier [[découpage électoral]] étant intervenu en [[1986]]<ref>[http://www.essonne.pref.gouv.fr/departement/politique/ Découpage électoral sur le site officiel de la préfecture de l'Essonne.] Consulté le 04/08/2009.</ref>. En [[2009]], un nouveau redécoupage a entraîné le transfert des communes de [[Bruyères-le-Châtel]] et [[Ollainville (Essonne)|Ollainville]] ([[canton d'Arpajon]]) de la troisième à la quatrième circonscription<ref>[http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?dateTexte=&categorieLien=id&cidTexte=JORFTEXT000020915491&fastPos=1&fastReqId=965597931&oldAction=rechExpTexteJorf Ordonnance {{n°|2009-935}} du 29 juillet 2009 sur le site legifrance.gouv.fr] Consulté le 08/06/2010.</ref>. En [[2010]], il est ainsi divisé en dix circonscriptions législatives : * la [[Première circonscription de l'Essonne|{{1re|circonscription}}, dite d’Évry - Corbeil-Essonnes]], qui regroupe six communes et {{nombre|129314|habitants}} ; * la [[Deuxième circonscription de l'Essonne|{{2e|circonscription}}, dite d’Étampes]], qui regroupe soixante-neuf communes et {{nombre|125170|habitants}} ; * la [[Troisième circonscription de l'Essonne|{{3e|circonscription}}, dite de Dourdan - Brétigny-sur-Orge]], qui regroupe quarante-sept communes et {{nombre|134548|habitants}} ; * la [[Quatrième circonscription de l'Essonne|{{4e|circonscription}}, dite de Longjumeau - Limours-en-Hurepoix]], qui regroupe trente communes et {{nombre|137156|habitants}} ; * la [[Cinquième circonscription de l'Essonne|{{5e|circonscription}}, dite de Saclay - Orsay]], qui regroupe dix communes et {{nombre|99315|habitants}} ; * la [[Sixième circonscription de l'Essonne|{{6e|circonscription}}, dite de Massy - Palaiseau]], qui regroupe six communes et {{nombre|116508|habitants}} ; * la [[Septième circonscription de l'Essonne|{{7e|circonscription}}, dite de Savigny-sur-Orge - Athis-Mons]], qui regroupe cinq communes et {{nombre|121244|habitants}} ; * la [[Huitième circonscription de l'Essonne|{{8e|circonscription}}, dite de Montgeron - Brunoy]], qui regroupe cinq communes et {{nombre|113398|habitants}} ; * la [[Neuvième circonscription de l'Essonne|{{9e|circonscription}}, dite de Draveil - Ris-Orangis]], qui regroupe treize communes et {{nombre|117960|habitants}} ; * la [[Dixième circonscription de l'Essonne|{{10e|circonscription}}, dite de Sainte-Geneviève-des-Bois]], qui regroupe cinq communes et {{nombre|111568|habitants}}. {{clr}} Il est aussi divisé en vingt-et-un [[Canton français|cantons]] : {{colonnes|taille=40| * le [[canton d'Arpajon]] qui regroupe seize communes et {{nombre|59816|habitants}} ; * le [[canton d'Athis-Mons]] qui regroupe trois communes et {{nombre|51900|habitants}} ; * le [[canton de Brétigny-sur-Orge]] qui regroupe six communes et {{nombre|61247|habitants}} ; * le [[canton de Corbeil-Essonnes]] qui regroupe quatre communes et {{nombre|59414|habitants}} ; * le [[canton de Dourdan]] qui regroupe vingt-huit communes et {{nombre|64618|habitants}} ; * le [[canton de Draveil]] qui regroupe quatre communes et une fraction et {{nombre|52226|habitants}} ; * le [[canton d'Épinay-sous-Sénart]] qui regroupe huit communes et une fraction et {{nombre|53622|habitants}} ; * le [[canton d'Étampes]] qui regroupe quarante-cinq communes et {{nombre|61879|habitants}} ; * le [[canton d'Évry]] qui regroupe deux communes et {{nombre|65951|habitants}} ; * le [[canton de Gif-sur-Yvette]] qui regroupe douze communes et {{nombre|62296|habitants}} ; * le [[canton de Longjumeau]] qui regroupe huit communes et {{nombre|64768|habitants}} ; * le [[canton de Massy]] qui regroupe deux communes et {{nombre|62737|habitants}} ; * le [[canton de Mennecy]] qui regroupe vingt-huit communes et {{nombre|65664|habitants}} ; * le [[canton de Palaiseau]] qui regroupe trois communes et {{nombre|56721|habitants}} ; * le [[canton de Ris-Orangis]] qui regroupe six communes et {{nombre|54385|habitants}} ; * le [[canton de Sainte-Geneviève-des-Bois]] qui regroupe quatre communes et {{nombre|67377|habitants}} ; * le [[canton de Savigny-sur-Orge]] qui regroupe trois communes et {{nombre|56235|habitants}} ; * le [[canton des Ulis]] qui regroupe sept communes et {{nombre|52576|habitants}} ; * le [[canton de Vigneux-sur-Seine]] qui regroupe deux communes et une fraction et {{nombre|56512|habitants}} ; * le [[canton de Viry-Châtillon]] qui regroupe deux communes et {{nombre|58934|habitants}} ; * le [[canton d'Yerres]] qui regroupe une commune et une fraction et {{nombre|48630|habitants}}. }} Enfin, le département est divisé en cent quatre-vingt-seize [[Commune (France)|communes]] dont la plus récente, [[Les Ulis]] a été créée le {{date|17|février|1977}}. La plus petite commune est [[Villiers-sur-Orge]] avec seulement {{unité|1.78|kilomètre}} carré, la plus étendue est [[Étampes]] avec {{unité|40.98|kilomètres}} carrés. D’après les données du [[recensement de la population|recensement]] intervenu en [[2008]], la moins peuplée était [[Chatignonville]] avec seulement {{unité|61|habitants}}, la plus peuplée était le [[chef-lieu]] [[Évry (Essonne)|Évry]] avec {{nombre|52500|habitants}}. Outre le découpage électoral départemental, l’Essonne est intégré dans la [[circonscription Île-de-France]] dans le cadre des [[élections du Parlement européen]] et de cette même circonscription d’[[Île-de-France]] pour les [[Élections régionales en France|élections régionales]]. {{clr}} === Tendances et résultats politiques === L’analyse des derniers résultats électoraux d’envergure supra-départementale montre que le département de l’Essonne suit les tendances nationales avec une propension légère au vote à [[Gauche (politique)|gauche]] comme en témoignent les nettes avances des candidats du [[Parti socialiste (France)|Parti socialiste]] lors des scrutins de [[2004]] et le score légèrement supérieur au national de la candidate [[Ségolène Royal]] lors de l’élection présidentielle de [[2007]]. Cette tendance se traduit aussi lors des échéances départementales, le [[conseil départemental de l'Essonne|conseil général de l'Essonne]] est ainsi dirigé par l’alliance de gauche depuis [[1998]], même si l’on assiste depuis la dernière élection de [[2008]] à un rééquilibrage et une concentration des forces, légèrement en faveur de la [[Droite (politique)|droite]]. Cette propension au vote de gauche toutefois absente lors des élections législatives puisque les députés de gauche ne sont plus majoritaires dans le département depuis [[1988]] en n’étant plus que trois sur dix depuis [[2002]]. De la même façon, les élections municipales amènent traditionnellement une majorité d’élus de droite au pouvoir, constat confirmé en [[2008]] avec cent deux communes à droite et seulement cinquante-cinq à gauche, avec une très nette différence entre le sud du département, presque exclusivement à droite et le nord, plus diversifié. '''Élections présidentielles, résultats des deuxièmes tours :''' * [[Élection présidentielle française de 2002|Élection présidentielle de 2002]] : 84,96 % pour [[Jacques Chirac]] ([[Rassemblement pour la République|RPR]]), 15,04 % pour [[Jean-Marie Le Pen]] ([[Rassemblement national|FN]]), 81,01 % de participation<ref>[http://www.interieur.gouv.fr/sections/a_votre_service/resultats-elections/PR2002/011/091/1191.html Résultats départementaux de l'élection présidentielle 2002 sur le site du ministère de l'Intérieur.] Consulté le 09/05/2009.</ref>. * [[Élection présidentielle française de 2007|Élection présidentielle de 2007]] : 52,08 % pour [[Nicolas Sarkozy]] ([[Union pour un mouvement populaire|UMP]]), 47,92 % pour [[Ségolène Royal]] ([[Parti socialiste (France)|PS]]), 85,92 % de participation<ref>[http://www.interieur.gouv.fr/sections/a_votre_service/resultats-elections/PR2007/011/091/1191.html Résultats départementaux de l'élection présidentielle 2007 sur le site du ministère de l'Intérieur.] Consulté le 09/05/2009.</ref>. * [[Élection présidentielle française de 2012|Élection présidentielle de 2012]] : 53,43 % pour [[François Hollande]] ([[Parti socialiste (France)|PS]]), 46,57 % pour [[Nicolas Sarkozy]] ([[Union pour un mouvement populaire|UMP]]), 81,76 % de participation<ref>[http://www.interieur.gouv.fr/sections/a_votre_service/resultats-elections/PR2012/011/091/index.html Résultats de l'élection présidentielle 2012 sur le site du ministère de l'Intérieur.] Consulté le 07/05/2012.</ref>. * [[Élection présidentielle française de 2017|Élection présidentielle de 2017]] : 72,18 % pour [[Emmanuel Macron]] ([[La République en marche|LREM]]), 27,82 % pour [[Marine Le Pen]] ([[Rassemblement national|RN]]), 74,92 % de participation<ref>[http://www.interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats/Presidentielles/elecresult__presidentielle-2017/(path)/presidentielle-2017/011/091/091.html Résultats de l'élection présidentielle 2017 sur le site du ministère de l'Intérieur.] Consulté le 21/04/2020.</ref>. * [[Élection présidentielle française de 2022|Élection présidentielle de 2022]] : 65,43 % pour [[Emmanuel Macron]] ([[La République en marche|LREM]]), 34,57 % pour [[Marine Le Pen]] ([[Rassemblement national|RN]]), 70,74 % de participation<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Ministère de |nom=l'Intérieur |titre=Résultats de l'élection présidentielle 2022 |url=https://mobile.interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats/Presidentielles/elecresult__presidentielle-2022 |site=mobile.interieur.gouv.fr |consulté le=2023-09-26}}.</ref>. '''Élections européennes, résultats des deux meilleurs scores :''' * [[Élections européennes de 2004 en France|Élections européennes de 2004]] : 27,26 % pour [[Harlem Désir]] ([[Parti socialiste (France)|PS]]), 15,35 % pour [[Patrick Gaubert]] ([[Union pour un mouvement populaire|UMP]]), 44,79 % de participation<ref>[http://www.interieur.gouv.fr/sections/a_votre_service/resultats-elections/eur2004/007/091/index.html Résultats départementaux de l'élection européenne 2004 sur le site du ministère de l'Intérieur.] Consulté le 09/05/2009.</ref>. * [[Élections européennes de 2009 en France|Élections européennes de 2009]] : 26,21 % pour [[Michel Barnier]] ([[Union pour un mouvement populaire|UMP]]), 19,35 % pour [[Daniel Cohn-Bendit]] ([[Europe Écologie]]), 42,20 % de participation<ref>[http://www.interieur.gouv.fr/sections/a_votre_service/resultats-elections/ER2009/07/011/091/091.html Résultats de l'élection européenne 2009 sur le site du ministère de l'Intérieur.] Consulté le 08/08/2009.</ref>. * [[Élections européennes de 2014 en France|Élections européennes de 2014]] : 20,86 % pour [[Aymeric Chauprade]] ([[Rassemblement national|FN]]), 18,43 % pour [[Alain Lamassoure]] ([[Union pour un mouvement populaire|UMP]]), 43,05 % de participation<ref>[http://www.interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats/Europeennes/elecresult__ER2014/%28path%29/ER2014/07/011/091/index.html Résultats de l'élection européenne 2014 sur le site du ministère de l'Intérieur.] Consulté le 15/08/2015.</ref>. * [[Élections européennes de 2019 en France|Élections européennes de 2019]] : 23,67 % pour [[Nathalie Loiseau]] ([[La République en marche|LREM]]), 17,58 % pour [[Marine Le Pen]] ([[Rassemblement national|RN]]), 49,91 % de participation<ref>https://www.interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats/Europeennes/elecresult__europeennes-2019/(path)/europeennes-2019/011/091/index.html Résultats de l'élection européenne 2019 sur le site du ministère de l'Intérieur.] Consulté le 21/04/2020.</ref>. '''Élections sénatoriales, résultats des deux meilleurs scores :''' * [[Élections sénatoriales françaises de 2004|Élections sénatoriales de 2004]] : 34,74 % pour [[Jean-Luc Mélenchon]] ([[Parti socialiste (France)|PS]]), 15,67 % pour [[Serge Dassault]] ([[Union pour un mouvement populaire|UMP]]), 99,06 % de participation<ref>[http://www.interieur.gouv.fr/sections/a_votre_service/resultats-elections/SN2004/091/index.html Résultats de l'élection sénatoriale 2004 sur le site du ministère de l'Intérieur.] Consulté le 08/08/2009.</ref>. * [[Élections sénatoriales françaises de 2011|Élections sénatoriales de 2011]] : 31,20 % pour [[Jean-Vincent Placé]] ([[Europe Écologie Les Verts|EELV]]), 19,58 % pour [[Michel Berson]] ([[Divers gauche|DVG]]), 98,67 % de participation<ref>[http://www.interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats/Senatoriales/elecresult__senatoriales_2011/%28path%29/senatoriales_2011/091/index.html Résultats de l'élection sénatoriale 2011 sur le site du ministère de l'Intérieur.] Consulté le 15/08/2015.</ref>. * [[Élections sénatoriales françaises de 2017|Élections sénatoriales de 2017]] : 30,51 % pour [[Vincent Delahaye]] ([[Union des Démocrates et Indépendants|UDI]]), 20,70 % pour [[Jean-Raymond Hugonet]] ([[Les Républicains|LR]]), 95,94 % de participation<ref>[http://www.interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats/Senatoriales/elecresult__senatoriales-2017/(path)/senatoriales-2017/091/index.html Résultats de l'élection sénatoriale 2017 sur le site du ministère de l'Intérieur.] Consulté le 21/04/2020.</ref>. * [[Élections sénatoriales françaises de 2023|Élections sénatoriales de 2023]] : 27,47 % pour [[Vincent Delahaye]] ([[Union des Démocrates et Indépendants|UDI]]), 23,79 % pour [[David Ros]] ([[Parti socialiste (France)|PS]]), 98% de participation<ref>{{Lien web |titre=Essonne (91) - Elections Sénatoriales 2023 - Publication des résultats des élections en France |url=https://www.resultats-elections.interieur.gouv.fr/senatoriales2023/ensemble_geographique/11/91/index.html |site=resultats-elections.interieur.gouv.fr |consulté le=2023-09-26}}.</ref>. '''Élections régionales, résultats des deux meilleurs scores :''' * [[Élections régionales françaises de 2004|Élections régionales de 2004]] : 51,31 % pour [[Jean-Paul Huchon]] ([[Parti socialiste (France)|PS]]), 37,78 % pour [[Jean-François Copé]] ([[Union pour un mouvement populaire|UMP]]), 66,64 % de participation<ref>[http://www.interieur.gouv.fr/sections/a_votre_service/resultats-elections/reg2004/011/091/1191.html Résultats départementaux de l'élection régionale 2004 sur le site du ministère de l'Intérieur.] Consulté le 09/05/2009.</ref>. * [[Élections régionales françaises de 2010|Élections régionales de 2010]] : 58,64 % pour [[Jean-Paul Huchon]] ([[Parti socialiste (France)|PS]]), 41,36 % pour [[Valérie Pécresse]] ([[Union pour un mouvement populaire|UMP]]), 48,31 % de participation<ref>[http://www.interieur.gouv.fr/sections/a_votre_service/resultats-elections/RG2010/011/091/091.html Résultats de l'élection régionale 2010 sur le site du ministère de l'Intérieur.] Consulté le 22/03/2010.</ref>. * [[Élections régionales françaises de 2015|Élections régionales de 2015]] : 40,90 % pour [[Valérie Pécresse]] ([[Les Républicains|LR]]), 40,90 % pour [[Claude Bartolone]] ([[Parti socialiste (France)|PS]]), 55,58 % de participation<ref>[http://elections.interieur.gouv.fr/regionales-2015/11/1191/1191.html Résultats de l'élection régionale 2015 sur le site du ministère de l'Intérieur.] Consulté le 28/12/2015.</ref>. * [[Élections régionales françaises de 2021|Élections régionales de 2021]] : 43,69 % pour [[Valérie Pécresse]] ([[Les Républicains|LR]]), 33,06 % pour [[Julien Bayou]] ([[Europe Écologie Les Verts|EELV]]), 32,47 % de participation<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Ministère de |nom=l'Intérieur |titre=Résultats des élections régionales 2021 |url=https://mobile.interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats/Regionales/elecresult__regionales-2021 |site=mobile.interieur.gouv.fr |consulté le=2023-09-26}}.</ref>. '''Élections référendaires :''' * [[Référendum sur le quinquennat présidentiel|Référendum de 2000 relatif au quinquennat présidentiel]] : 74,53 % pour le Oui, 25,47 % pour le Non, 31,69 % de participation<ref>[http://www.politiquemania.com/referendums-2000-departement-essonne.html Résultats départementaux du référendum de 2000 sur le site politiquemania.com] Consulté le 09/05/2009.</ref>. * [[Référendum français sur le traité établissant une Constitution pour l'Europe|Référendum de 2005 relatif au traité établissant une Constitution pour l'Europe]] : 50,71 % pour le Non, 49,29 % pour le Oui, 71,42 % de participation<ref>[http://www.interieur.gouv.fr/sections/a_votre_service/resultats-elections/rf2005/011/091/1191.html Résultats départementaux du référendum de 2005 sur le site du ministère de l'Intérieur.] Consulté le 09/05/2009.</ref>. === Enseignement === {{article détaillé|Liste des collèges et lycées dans l'Essonne}} Les établissements scolaires du département de l’Essonne dépendent tous de l’[[Académie de Versailles (éducation)|académie de Versailles]], ils sont sous la direction de l’[[Direction des services départementaux de l'Éducation nationale|inspection académique]] de l’Essonne. En [[2009]], huit cent trente-trois [[École maternelle en France|écoles maternelles]] et [[École élémentaire en France|élémentaires]] publiques sont réparties sur le territoire<ref>[http://www.ia91.ac-versailles.fr/IMG/pdf/ecoles_publiques_30-10.pdf Liste des écoles publiques du département sur le site de l'inspection académique de l'Essonne.] Consulté le 08/08/2009.</ref>, découpé en cinq bassins d’éducation, complétées par vingt-neuf écoles [[Enseignement privé en France|privées]]<ref>[http://www.ia91.ac-versailles.fr/IMG/pdf/ecolesPrivees91.pdf Liste des écoles privées sur le site de l'inspection académique de l'Essonne.] Consulté le 08/08/2009.</ref>. Les [[Collège en France|collèges]] sont gérés et entretenus pas le conseil départemental, eux aussi répartis entre cinq bassins, le département en compte cent sur l’ensemble du territoire dont vingt-trois disposant d’une [[section d'enseignement général et professionnel adapté]]. Les [[Lycée en France|lycées]], sous la responsabilité de la région, sont au nombre de quarante-quatre répartis dans le département<ref>[http://www.ia91.ac-versailles.fr/IMG/pdf/lyc-col-91-RS2006.pdf Cartographie des établissements du second degré sur le site de l'inspection académique de l'Essonne.] Consulté le 08/08/2009.</ref>. La direction diocésaine de l’enseignement catholique gère en plus seize collèges et treize lycées privés<ref>[http://www.ddec91.org/spip.php?rubrique4 Liste des établissements scolaires sur le site de la DDEC91.] Consulté le 08/08/2009.</ref>. Deux [[Greta (enseignement)|Greta]] sont installés à [[Massy (Essonne)|Massy]] et [[Corbeil-Essonnes]]<ref>[http://lannuaire.service-public.fr/navigation/essonne_greta.html Coordonnées des Greta sur le site des services publics en Essonne.] Consulté le 08/08/2009.</ref>. Onze [[Centre d'information et d'orientation|centres d’information et d’orientation]] sont répartis sur le territoire<ref>[http://lannuaire.service-public.fr/navigation/essonne_cio.html Coordonnées des CIO sur le site des services publics en Essonne.] Consulté le 08/08/2009.</ref>. ==== Enseignement supérieur ==== [[Fichier:Ecole Polytechnique France seen from lake DSC03389.JPG|thumb|L’[[École polytechnique (France)|École polytechnique]] à [[Palaiseau]].]] Plusieurs établissements d’[[Études supérieures en France|enseignement supérieur]] d’envergure régionale ou nationale sont implantés dans le département de l’Essonne, constituant deux pôles étudiants d’importance. Au total, en [[2006]], le département comptait ainsi {{nombre|93302|élèves}} et étudiants de cycle supérieurs<ref name="Insee dep" />, soit 16 % du total francilien<ref>[http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=20&ref_id=edutc003&tab_id=1124 Données statistiques étudiantes en Île-de-France sur le site de l'Insee.] Consulté le 08/08/2009.</ref>, [[Paris]] intra-muros absorbant à lui seul plus de 50 %. ===== Évry-Courcouronnes et ses environs ===== À l’est, autour d’[[Évry-Courcouronnes]] se trouvent l’[[université d'Évry-Val d'Essonne]]<ref>[http://www.univ-evry.fr/fr/index.html Site officiel de l'université d'Évry-Val d'Essonne.] Consulté le 08/08/2009.</ref>, l’[[École nationale supérieure d'informatique pour l'industrie et l'entreprise]] (ENSIIE)<ref>[http://www.ensiie.fr/ Site officiel de l'Ensiie.] Consulté le 08/08/2009.</ref>, [[Télécom SudParis]]<ref>[http://www.telecom-sudparis.eu/fr_accueil.html Site officiel de Télécom-SudParis.] Consulté le 08/08/2009.</ref>, [[Télécom École de management|Télécom École de Management]]<ref>[http://www.telecom-em.eu/ Site officiel de Télécom École de Management]</ref> et une antenne du [[Conservatoire national des arts et métiers]] (Cnam). ===== Le pôle scientifique et technologique Paris-Saclay ===== Au nord-ouest, le ''[[Grappe d'entreprises|cluster]]'' scientifique et technologique [[Paris-Saclay]] et ses alentours concentrent un important centre d'enseignement de pointe avec la présence de l'[[université Paris-Saclay]] et ses établissements-composantes : * l'école d'ingénieurs [[École polytechnique universitaire de l'université Paris-Saclay|Polytech Paris-Saclay]] à [[Orsay]]<ref>[http://www.ifips.u-psud.fr/fr/index.html;jsessionid=409A27AB723E38F29B0453C6715082A5.ifips Site officiel de l'Ifips.] Consulté le 08/08/2009.</ref> ; * la [[Faculté des sciences de l'université Paris-Saclay]] à Orsay ; * l'école d'ingénieurs [[CentraleSupélec]] à [[Gif-sur-Yvette]] ; * l'[[École normale supérieure Paris-Saclay]] à [[Gif-sur-Yvette]] ; * l’[[Institut des hautes études scientifiques]] (IHES) à [[Bures-sur-Yvette]]<ref>[http://www.ihes.fr/jsp/site/Portal.jsp Site officiel de l'Ihés.] Consulté le 08/08/2009.</ref> ; * l’[[Institut d'optique Graduate School|École supérieure d'optique de l'université Paris-Saclay]] à [[Palaiseau]]<ref>[http://www.institutoptique.fr/ Site officiel de l'Institut d'optique.] Consulté le 08/08/2009.</ref> ; * et l'école d'ingénieurs [[Institut des sciences et industries du vivant et de l'environnement|AgroParisTech]] à [[Massy (Essonne)|Massy]]<ref>[http://www.agroparistech.fr/ Site officiel d'AgroParisTech.] Consulté le 08/08/2009.</ref>. Et également, la présente de l'[[Institut polytechnique de Paris|Institut Polytechnique de Paris]] et ses écoles d'ingénieurs « établissements-composantes » à [[Palaiseau]] : * l’[[École polytechnique (France)|École polytechnique]]<ref>[http://www.polytechnique.fr/ Site officiel de Polytechnique.] Consulté le 08/08/2009.</ref> ; * l'[[école nationale supérieure de techniques avancées|ENSTA ParisTech]]<ref>{{lien web |titre=Plan d'accès |url=http://www.ensta-paristech.fr/fr/venir-ensta-paristech |site=ensta-paristech.fr |consulté le=2 octobre 2014}}.</ref> ; * l'[[École nationale de la statistique et de l'administration économique|ENSAE Paris]] ; * [[Télécom Paris]] ; * et une antenne de [[Télécom SudParis]]. Avec les Yvelines, l'Essonne est l'un de deux départements concernés par le projet de ''[[Grappe d'entreprises|cluster]]'' technologique [[Paris-Saclay]]. ===== Autres villes de l'Essonne ===== À [[Brétigny-sur-Orge]] se trouve l'[[Institut universitaire de technologie|Institut universitaire de technologie de Brétigny]] et l’[[Institut de recherche biomédicale des armées]] (IRBA) et à [[Étiolles]] une annexe de l'[[Institut national supérieur du professorat et de l'éducation|Institut national supérieur du professorat et de l'éducation de Paris]]. Enfin, à [[Groupe hospitalier Nord-Essonne|Orsay]], [[Groupe hospitalier Nord-Essonne|Juvisy-sur-Orge]], [[Groupe hospitalier Nord-Essonne|Longjumeau]], [[Centre hospitalier sud francilien|Corbeil-Essonnes]], [[Centre hospitalier de Perray-Vaucluse|Épinay-sur-Orge]], se trouvent des [[Institut de formation en soins infirmiers|Instituts de formation en soins infirmiers]] (IFSI) rattachés à la [[Faculté de médecine de l'université Paris-Saclay|Faculté de médecine]] de l'[[université Paris-Saclay]]. {{clr}} === Santé === La [[santé]] et le [[social]] sont deux thèmes qui entrent dans les compétences du conseil départemental. À ce titre, il est chargé de coordonner les actions en faveur des personnes âgées, des handicapés, des enfants, des familles et des personnes en difficulté. Au {{1er}} janvier 2012, l'Essonne comptait près de 142 lits pour {{nombre|1000|personnes}} âgées de {{nombre|75|ans}} et plus - taux d'hébergement largement supérieur à la moyenne nationale. Ce taux prend en compte toutes les structures d'hébergement pour séniors: maisons de retraite, foyers-logement, [[unités de soins de longue durée]] (USLD) et hébergement temporaire. Près de 101 lits pour 1000 sont disponibles en EHPAD et USLD uniquement<ref>[http://www.medipages.org/maisons-de-retraite/ile-de-france/essonne Maisons de retraite Essonne]</ref>. À noter que le taux national de structures médicalisées pour seniors s'élève à {{unité|103|‰}}. Il dispose aussi d’un droit de regard dans la gestion des [[Établissement public de santé|établissements publics de santé]] présents sur le territoire départemental. Dans l'Essonne, quatorze [[Centre hospitalier (France)|centres hospitaliers]] et [[Hôpital|hôpitaux]] sont installés à [[Arpajon]], [[Ballainvilliers]], [[Briis-sous-Forges]], [[Champcueil]], [[Dourdan]], [[Draveil]], [[Épinay-sur-Orge]], [[Étampes]], [[Évry (Essonne)|Évry]], [[Fleury-Mérogis]], [[Juvisy-sur-Orge]], [[Longjumeau]], [[Orsay]], [[Quincy-sous-Sénart]] et [[Yerres (Essonne)|Yerres]]<ref>[http://www.essonne.fr/nc/les_annuaires/annuaire_des_hopitaux/nav/1/ Annuaire des hôpitaux publics sur le site du conseil général.] Consulté le 08/08/2009.</ref>. Certains hôpitaux spécialisés d’importance régionale sont implantés dans l'Essonne dont l’[[hôpital Dupuytren]] et l’[[hôpital Georges-Clemenceau]] qui dépendent tous deux de l’[[Assistance publique - Hôpitaux de Paris]]. À terme, le [[centre hospitalier sud francilien]] actuellement répartis sur vingt-sept sites avant son transfert à Évry deviendra le principal centre de santé du département<ref>[http://www.ch-sud-francilien.fr/ Site officiel du centre hospitalier sud-francilien.] Consulté le 08/08/2009.</ref>. Ils sont complétés par quatorze cliniques à Arpajon, [[Athis-Mons]], [[Brunoy]], [[Crosne (Essonne)|Crosne]], Étampes, Évry, Juvisy-sur-Orge, Longjumeau, [[Massy (Essonne)|Massy]], [[Morangis (Essonne)|Morangis]], [[Ris-Orangis]], [[Saclas]], [[Villiers-sur-Orge]] et [[Viry-Châtillon]]<ref>[http://www.essonne.fr/nc/les_annuaires/annuaire_des_cliniques/nav/1/ Annuaire des cliniques sur le site du conseil général.] Consulté le 08/08/2009.</ref>. Au total, quatre-vingt-cinq [[Maison de retraite|maisons de retraite]] plus ou moins médicalisées accueillent les personnes âgées dépendantes<ref>[http://www.essonne.fr/nc/les_annuaires/annuaire_des_etablissements_dhebergement_pour_personnes_agees/nav/8/?tx_w3directory_pi1&#91;APATYPE&#93;=195 Annuaire des EHPAD sur le site du conseil général.] Consulté le 08/08/2009.</ref>, complétant ainsi l’offre de soin au même titre que les quarante-six établissements d’accueil des handicapés<ref>[http://www.essonne.fr/nc/les_annuaires/annuaire_des_foyers_dhebergement_pour_adultes_handicapes/nav/4/ Annuaire des établissements d'accueil des handicapés sur le site du conseil général.] Consulté le 08/08/2009.</ref>. Soixante-deux centres de [[protection maternelle et infantile]] relaient sur le terrain les actions du conseil général<ref>[http://lannuaire.service-public.fr/navigation/essonne_pmi.html Annuaire des centres de PMI sur le site des services publics en Essonne.] Consulté le 08/08/2009.</ref>. === Sécurité et justice === {{Article détaillé|Liste des tribunaux de l'Essonne}} [[Fichier:EvryTGI.JPG|thumb|Le palais de justice d’Évry.]] L’[[Organisation juridictionnelle (France)|organisation juridictionnelle]] permet au département de l’Essonne de disposer de plusieurs tribunaux et maisons de justice. Le chef-lieu d’Évry accueille ainsi une [[Cour d'assises (France)|cour d’assises]], un [[tribunal d'instance|tribunal d’instance]], de [[Tribunal de commerce (France)|commerce]], de [[Tribunal de grande instance (France)|grande instance]] et un [[Conseil de prud'hommes (France)|conseil de prud’hommes]] ainsi que le [[barreau]] départemental qui regroupe deux cent cinquante et un [[Avocat (métier)|avocats]]<ref>[http://www.cdad-essonne.justice.fr/professionnels/barreau.asp?tout=ok Liste des professionnels de justice attachés au Barreau de l'Essonne sur le site du CDAD.] Consulté le 02/02/08.</ref>. Il est complété par les tribunaux d’instance d’[[Étampes]], [[Juvisy-sur-Orge]], [[Longjumeau]] et [[Palaiseau]] et par les conseils de prud’hommes d’Étampes et Longjumeau<ref>[http://lannuaire.service-public.fr/navigation/essonne_ti.html Annuaires des tribunaux d'instance sur le site des services publics en Essonne.] Consulté le 08/08/2009.</ref>{{,}}<ref>[http://lannuaire.service-public.fr/navigation/essonne_prudhommes.html Annuaire des conseils de prud'hommes sur le site des services publics en Essonne.] Consulté le 08/08/2009.</ref>. L’ensemble de ces palais de justices dépendent de la [[cour d'appel de Paris]] et du [[Tribunal administratif (France)|tribunal administratif]] de [[Versailles]]. Le département est doté d’un centre départemental d’accès au droit<ref>[http://www.cdad-essonne.justice.fr/index.asp Site officiel du CDAD Essonne.] Consulté le 08/08/2009.</ref> qui a mis en place trois maisons de justice et du droit à [[Athis-Mons]], [[Les Ulis]] et [[Villemoisson-sur-Orge]]<ref>[http://lannuaire.service-public.fr/navigation/essonne_mjd.html Annuaire des maisons de justice et du droit sur le site des services publics en Essonne.] Consulté le 08/08/2009.</ref>. Douze permanences du représentant du [[Médiateur de la République (France)|médiateur de la République]] sont réparties sur le territoire<ref>[http://lannuaire.service-public.fr/navigation/essonne_delegue_mediateur_republique.html Annuaire des permanences du médiateur de la République sur le site des services publics en Essonne.] Consulté le 08/08/2009.</ref>, vingt [[Conciliation|conciliateurs de justice]] exercent dans le département pour traiter les conflits mineurs<ref>[http://www.cdad-essonne.justice.fr/professionnels/conciliateurs.asp?tout=ok Liste des conciliateurs sur le site du Centre Départemental d'Accès au Droit.] Consulté le 02/02/08.</ref>. Le département accueille depuis [[1968]] le plus grand centre pénitentiaire d’Europe avec la [[maison d'arrêt de Fleury-Mérogis]] d’une capacité de {{nombre|2855|places}}, complétée par le centre de [[semi-liberté]] de [[Corbeil-Essonnes]]<ref>[http://www.annuaires.justice.gouv.fr/index.php?rubrique=10113&ssrubrique=10121&article=10667 Fiche de la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis sur le site du ministère de la Justice.] Consulté le 08/08/2009.</ref>. La sécurité départementale relève de la [[préfecture]] de l’Essonne qui coordonne les services de [[Police française|police]] et de [[Gendarmerie nationale (France)|gendarmerie]]. Les services de police sont organisés autour des trois districts d’Évry, Palaiseau et Juvisy-sur-Orge et de quatorze circonscriptions. La gendarmerie nationale compte trois compagnies à Étampes, Évry et Palaiseau et trente-et-une brigades territoriales<ref>[http://www.essonne.pref.gouv.fr/services/defense/ Organisation de défense et sécurité départementale sur le site de la préfecture.] Consulté le 08/08/2009.</ref>. Deux [[compagnies républicaines de sécurité]] sont stationnées dans le département à [[Massy (Essonne)|Massy]] et [[Bièvres (Essonne)|Bièvres]]<ref>[http://www-crs.policenationale.com/crs-zone-5-0.html Organisation nationale des CRS sur leur site officiel.] Consulté le 08/08/2009.</ref>, commune qui accueille aussi le centre de formation et de commandement du [[Recherche, assistance, intervention, dissuasion|Raid]]<ref>[http://www.lunion.presse.fr/index.php/cms/13/article/390914/Raid_GIPN_et_BRI_regroupes_sous_une_meme_banniere_la_FIPN__L_union_fait_la_Force Raid, GIPN et BRI regroupés sous une même bannière, la FIPN] sur lunion.presse.fr</ref>. L’organisation des secours dépend du [[service départemental d'incendie et de secours]] qui regroupe {{formatnum:3067}} agents dont 56 % de volontaires<ref>[http://www.sdis-91.fr/fr/presentation/chiffres.php Chiffres clés su SDIS91 sur son site officiel.] Consulté le 08/08/2009.</ref> répartis dans cinquante-et-un centres de secours<ref>[http://www.sdis-91.fr/fr/presentation/organisation.php Organisation du SDIS91 sur son site officiel.] Consulté le 08/08/2009.</ref>. {{clr}} === Organisation militaire === [[Fichier:Bretigny-sur-Orge Base aerienne 217.JPG|thumb|L’entrée de la base aérienne 217.]] Le département de l’Essonne relève de la [[région terre Île-de-France]] dont le siège est basé à l’[[hôtel des Invalides]] de [[Paris]] et l’[[état-major]] au [[Camp des Loges (militaire)|camp des Loges]] à [[Saint-Germain-en-Laye]] et de la [[Zone de défense et de sécurité]] de Paris. Le département dispose d’un [[délégué militaire départemental]] basé à [[Montlhéry]] et sur son territoire de plusieurs corps militaires dont l’[[École polytechnique (France)|école polytechnique]] à [[Palaiseau]], le [[121e régiment du train|{{121e|régiment}} du train]] et la [[1re brigade logistique|{{1re|brigade}} logistique]] implantés à Montlhéry, le [[1er groupement logistique du commissariat de l'Armée de terre|{{1er|groupement}} logistique du commissariat à l’armée de Terre]], le [[bureau d'enquête accident Défense]]-air et la [[structure intégrée de maintien en condition opérationnelle des matériels aéronautiques de la Défense]] basés à [[Brétigny-sur-Orge]]<ref>[http://www.garnison-paris.terre.defense.gouv.fr/presentation.htm Présentation de la région terre ÎdF et de la zone de défense de Paris sur le site du ministère de la Défense.] Consulté le 30/12/2010.</ref> sur la [[Base aérienne 217 Brétigny-sur-Orge|base aérienne 217]]. {{clr}} === Gestion des déchets === En [[2008]], {{formatnum:645370}} tonnes de [[déchet]]s ont été collectés dans le département soit une moyenne de cinq cent trente-trois kilogrammes par habitant dont 47 % étaient [[Incinérateur de déchets|incinérés]] et 13 % stockés, vingt-quatre déchèteries étaient opérationnelles sur le territoire gérées par neuf syndicats intercommunaux<ref>[http://www.ordif.com/public/fiche/91-essonne.html?rub=14852&id=14876 Tableau récapitulatif des tonnages de déchets ménagers sur le site de l'Ordif.] Consulté le 09/07/2010.</ref>. === Jumelage et coopération === {{Article détaillé|contenu=Article connexe : [[Coopérations décentralisées des communes de l'Essonne]]}} {|width="100%" | |- | style="width:60%; vertical-align:top;" | Le conseil départemental de l’Essonne a développé des associations de [[jumelage]] avec : * {{jumelage|Préfecture d'Ibaraki|Japon|année=1986}} située à {{formatnum:9707}} kilomètres<ref>[http://www.cncd.fr/frontoffice/bdd-cooperation.asp?partenaire_id=16833 Présentation du jumelage avec la l'Ibaraki sur le site du ministère français des affaires étrangères.] Consulté le 24/10/2009.</ref>. Le département s’est aussi engagé depuis [[1996]] dans un programme d’appui au développement du [[cercle de Diéma]] au [[Mali]]<ref>[http://www.cncd.fr/frontoffice/bdd-cooperation.asp?partenaire_id=17664 Fiche du programme de coopération entre l'Essonne et le cercle de Diéma sur le site du ministère français des affaires étrangères.] Consulté le 24/10/2009.</ref> et dans un programme de codéveloppement avec les départements de [[Nippes]] et du [[Sud (département d'Haïti)|Sud]] en [[Haïti]] depuis [[2004]]<ref>[http://www.cncd.fr/frontoffice/bdd-cooperation.asp?partenaire_id=16665 Fiche du programme de codéveloppement sur le site du ministère français des Affaires étrangères.] Consulté le 24/10/2009.</ref>. |align="right"| {{Début de carte}}[[Fichier:{{Géolocalisation/Monde|image}}|400px|Localisation des villes jumelées avec l’Essonne.]] {{G|Monde|48.629305|2.434046|Essonne (département){{!}}Essonne|Ile|14|no}} {{G|Monde|36.365781|140.471166|Préfecture d'Ibaraki{{!}}Ibaraki|Ile|14|ne}} {{Fin de carte}} |} {{clr}} == Vie quotidienne dans l'Essonne == === Culture === {{Article détaillé|Culture dans l'Essonne|Liste des musées de l'Essonne}} La [[Politique culturelle française|Politique culturelle]] est une des compétences du conseil départemental, à ce titre, il dispose d’un service spécialisé, chargé de soutenir les initiatives locales et les lieux d’expression culturelle. Le département de l’Essonne dispose d’une multitude de lieux répartis sur le territoire, presque chaque commune disposant d’une salle polyvalente, d’une [[médiathèque]], d’un [[centre culturel]] ou d’une [[maison des jeunes et de la culture]]. Un maillage important de [[Salle de cinéma|salles de cinéma]] complète cette offre. Trois lieux se distinguent cependant par leur importance, le [[théâtre de l'Agora, scène nationale d'Évry et de l'Essonne|théâtre de l’Agora]] à [[Évry (Essonne)|Évry]], [[Label de qualité|labellisé]] [[scène nationale]]<ref>[http://www.culture.gouv.fr/culture/sites-dracs/ile-de-france/theatre/scenesnatidf.pdf Liste des scènes nationales d'Île-de-France sur le site du ministère de la Culture.] Consulté le 31/03/2009.</ref>, l’[[opéra de Massy]], labellisée [[scène conventionnée]] lyrique<ref>[http://www.culture.gouv.fr/culture/sites-dracs/ile-de-france/theatre/scenesconvidf.pdf Liste des scènes conventionnées d'Île-de-France sur le site du ministère de la Culture.] Consulté le 05/04/2009.</ref> et le [[centre d'art contemporain]] du [[château de Chamarande]]. Plusieurs [[musée]]s sont répartis aux quatre coins du département, dont certains d’envergure nationale tel le [[musée français de la photographie]] à [[Bièvres (Essonne)|Bièvres]]. Des [[festival]]s réputés sont organisés par les communes du département comme le [[festival international du cirque de Massy]], le [[festival de cinéma]] ''emergence'' à [[Marcoussis]] ou par des personnes privées comme la fête des plantes vivaces au [[Château de Saint-Jean de Beauregard (Essonne)|domaine de Saint-Jean-de-Beauregard]]. Héritages des siècles passés, les foires d’[[Arpajon]], [[Montlhéry]] et [[Dourdan]] marquent encore le calendrier départemental. Les communes du département ont par ailleurs toujours attiré les artistes, devenant des centres d’expression et de création, comme [[Étampes]] où naquit une [[École d'Étampes|École de peinture]], [[Milly-la-Forêt]] qui accueillit [[Jean Cocteau]], [[Christian Dior]], [[Jean Marais]] et [[Jean Tinguely]], auteur du fameux [[Le Cyclop|Cyclop]]. D’autres artistes sont originaires du département, parmi lesquels [[Dany Brillant]], [[Alain Chabat]], [[Marc Lavoine]] ou [[Jean-Luc Lemoine]], d’autres comme [[Claude François]] ont choisi de s’y installer. <gallery mode="packed"> Fichier:OpéraMassy.jpg|L’opéra de Massy. Fichier:EvryThéâtreAgora.JPG|Le théâtre de l’Agora d’Évry. </gallery> === Sport === {{Article détaillé|Sport dans l'Essonne}} [[Fichier:CNR_de_Linas-Marcoussis.jpg|thumb|Centre National du Rugby à Marcoussis.]] Le [[Sport]] est aussi une compétence acquise par le conseil départemental, il participe ainsi au financement des installations et aux subventions des clubs. Le département a ainsi accueilli certaines épreuves des [[jeux de la Francophonie]] [[1994]], notamment au [[Le Grand Dôme|Grand Dôme]] de [[Villebon-sur-Yvette]], construit pour l’occasion, il accueille aussi depuis [[2002]] le [[Centre national du rugby]] à [[Marcoussis]]. Presque chaque commune disposent d’infrastructures à caractère sportif, un réseau de [[piscine]]s parsème le territoire mais deux sites se démarquent, le [[Stade Robert-Bobin|stade omnisports Robert-Bobin]] à [[Bondoufle]], quatrième francilien par la taille avec {{nombre|18850|places}} (derrière le [[Stade de France]], le [[Parc des Princes]] et le [[Stade Charléty]]) et le [[Stade Maurice Herzog (Mennecy)|stade nautique Maurice Herzog]] de [[Mennecy]], dimensionné pour les compétitions internationales. Plusieurs clubs sportifs évoluent au niveau national, l’[[Association sportive Corbeil-Essonnes|AS Corbeil-Essonnes]], l’[[Évry Football Club|AS Évry]], le [[Paris Football Club (féminines)|Juvisy FCF]], le [[Sainte-Geneviève Sports]], l’[[Entente sportive Viry-Châtillon]] en [[football]], le [[Rugby club Massy Essonne|RC Massy Essonne]] en [[rugby à XV]], le [[Viry-Châtillon Essonne Hockey]] et le [[Peaux-Rouges d'Évry|SCA 2000 Évry]] en [[hockey sur glace]], les Gothics de Gif-sur-Yvette et les [[Lions de Savigny-sur-Orge]] en [[baseball]], les [[Corsaires d'Évry]] et les Quarks de Villebon en [[football américain]], le [[Massy Essonne Handball|Massy Essonne HB]] en [[handball]], le [[RC Villebon 91]] en [[volley-ball]], l’[[Association sportive de Corbeil-Essonnes Canoë-Kayak|ASCE]] en [[canoë-kayak]] et le [[Viry Évry Nord Sud Essonne]] en [[athlétisme]]. Autrefois, le département était aussi connu pour les courses automobiles organisées à l’[[autodrome de Linas-Montlhéry]] et pour l’organisation du [[tour cycliste de l'Essonne]]. Aujourd’hui, l’évènement sportif marquant est l’[[Open international Stade français Paris]] au golf de [[Courson-Monteloup]]. Outre [[Montgeron]] qui fut la ville de départ du premier [[Tour de France 1903]], plusieurs communes du département ont été [[villes-étapes du Tour de France]] : [[Épinay-sous-Sénart]] en [[Tour de France 1987|1987]], [[Brétigny-sur-Orge]] en [[Tour de France 1990|1990]] et [[Tour de France 1993|1993]], [[Montlhéry]] et [[Viry-Châtillon]] en [[Tour de France 1993|1993]], [[Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne)|Sainte-Geneviève-des-Bois]] en [[Tour de France 1995|1995]], [[Palaiseau]] en [[Tour de France 1996|1996]], [[Arpajon]] en [[Tour de France 1999|1999]], [[Évry (Essonne)|Évry]] en [[Tour de France 2001|2001]], [[Montgeron]] en [[Tour de France 2003|2003]], [[Corbeil-Essonnes]] en [[Tour de France 2001|2001]] et [[Tour de France 2005|2005]], [[Marcoussis]] en [[Tour de France 2007|2007]], [[Étampes]] en [[Tour de France 2008|2008]]<ref>[http://ledicodutour.com/departements/departements_e/essonne.html Le Tour de France en Essonne sur le site ledicodutour.com] Consulté le 30/08/2009.</ref>, [[Longjumeau]] en [[Tour de France 2010|2010]]<ref>[http://www.letour.fr/2010/TDF/COURSE/fr/2000/etape_par_etape.html Présentation de la vingtième étape du Tour de France 2010 sur le site officiel de l'épreuve.] Consulté le 20/01/2010.</ref>. Plusieurs personnalités du sport sont originaires du département, parmi lesquels [[Thierry Henry]] et [[Patrice Évra]] [[Les Ulis|des Ulis]], [[Ladji Doucouré]] d’[[Évry (Essonne)|Évry]] et [[Mathieu Bastareaud]] de [[Massy (Essonne)|Massy]]. Le Département est labélisé Terre de Jeux 2024, le label de [[Jeux olympiques d'été de 2024|Paris 2024]] dédié aux collectivités, et accueillera le passage du Relais de la flamme sur son territoire<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Par Cécile Chevallier Le 16 juin 2022 |nom=à 18h36 |titre=JO 2024 à Paris : la flamme olympique passera pour la première fois par l’Essonne |url=https://www.leparisien.fr/essonne-91/jeux-olympiques-2024-a-paris-la-flamme-olympique-passera-pour-la-premiere-fois-par-lessonne-16-06-2022-2FK4MREFTRHJDEZYU4ORPH7QPA.php |site=leparisien.fr |date=2022-06-16 |consulté le=2022-08-05}}.</ref>. === Lieux de culte === Le [[Catholicisme|culte catholique]] est organisé dans l'Essonne autour du [[diocèse d'Évry-Corbeil-Essonnes]], qui couvre le département et deux villes voisines des [[Yvelines]]. Il est divisé en deux zones, cinq [[Vicaire|vicariats]], vingt-trois [[Doyenné (christianisme)|secteurs paroissiaux]] et cent huit [[paroisse]]s. Son siège est installé à [[Évry (Essonne)|Évry]], près de la [[cathédrale de la Résurrection Saint-Corbinien d'Évry|cathédrale de la Résurrection]], et il dispose du siège associé de [[Corbeil-Essonnes]] de la [[Cathédrale Saint-Spire de Corbeil-Essonnes|cathédrale Saint-Spire]]. Le [[Islam|culte musulman]] dispose à [[Courcouronnes]] de la plus grande [[mosquée]] de France, la [[mosquée d'Évry-Courcouronnes]], et d’une multitude de centres de prières répartis sur le territoire<ref>[http://halal.chez-alice.fr/Masjids91.htm Annuaire des mosquées de France sur le site du Conseil français du culte musulman] Consulté le 11/10/2011.</ref>. La [[judaïsme|religion juive]] dispose de [[synagogue]]s dans certaines communes du département<ref>[http://www.alloj.fr/synagogue/region-ile-de-france/departement-essonne.html Liste des synagogues en Essonne sur le site alloj.fr.] Consulté le 11/10/2011</ref>, dont la plus importante à [[Massy (Essonne)|Massy]]<ref>[http://www.consistoire.org/synagogue/1210.massy La communauté de Massy sur le site du consistoire de Paris.] Consulté le 11/10/2011.</ref>. Les [[Protestantisme|protestants]] disposent de [[temple]]s répartis dans plusieurs communes<ref>[http://www.eglises.org/france/91/ Annuaire des églises évangéliques de l'Essonne sur le site eglises.org] Consulté le 11/10/2011.</ref>. Les [[Christianisme orthodoxe|chrétiens orthodoxes]] se retrouvent dans plusieurs lieux, principalement l’[[Église Notre-Dame-de-la-Dormition de Sainte-Geneviève-des-Bois|église Notre-Dame-de-la-Dormition]] de [[sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne)|Sainte-Geneviève-des-Bois]] et le siège de la [[métropole orthodoxe roumaine d'Europe occidentale et méridionale]] à [[Limours]]<ref>[http://www.mitropolia-paris.fr/ Site officiel de la métropole roumaine d'Europe occidentale.] Consulté le 11/10/2011.</ref>. Les [[Bouddhisme|bouddhistes]] disposent de la [[Pagode Khánh-Anh]] à Évry. L’[[Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours]] dispose d’un lieu de culte à Évry. <gallery mode="packed"> Cathedrale-Evry IMG 6584.jpg|La cathédrale de la Résurrection d’Évry. SynagogueMassy.JPG|La synagogue de Massy. SteGenevieveDesBoisNDDormition.JPG|L’église orthodoxe Notre-Dame-de-la-Dormition de Sainte-Geneviève-des-Bois. Eglise de Jésus-Christ des saints des derniers jours Evry (Essonne).jpg|L’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours à Évry. </gallery> === Médias === Plusieurs groupes de médias diffusent les informations locales. La presse écrite est représentée par l'hebdomadaire ''[[Le Républicain (Essonne)|Le Républicain de l'Essonne]]'' et les éditions locales du quotidien ''[[Le Parisien]]''. Sur la toile, le web-journal Essonne Info publie une édition quotidienne consacrée à l'actualité politique, économique, sociétale, sportive et culturelle<ref>{{Lien web|langue = Français|titre = Qui sommes-nous ?|url = http://essonneinfo.fr/qui-sommes-nous/|site = Essonne Info|consulté le = 13/11/2014}}.</ref>. Après {{nombre|25|années}} d'activités, la chaîne de télévision locale [[Téléssonne]] a cessé d'émettre le 30 septembre 2014<ref>{{Article|langue = Français|auteur1 = Julien Monier|titre = Téléssonne cesse d'émettre|périodique = Essonne Info|jour = 30|mois = Septembre|année = 2014|lire en ligne = http://essonneinfo.fr/91-essonne-info/66610/telessonne-cesse-demettre/}}</ref>. == Économie == {{Article détaillé|Économie de l'Essonne}} [[Fichier:EvryCCIE.JPG|thumb|Le siège de la Chambre de commerce et d’industrie de l’Essonne à Évry.]] Intégré à la région [[Île-de-France]], plus importante région européenne par son [[produit intérieur brut]] (PIB)<ref>[https://www.lesechos.fr/info/france/afp_00108786-l-ile-de-france-premiere-region-d-europe-par-le-pib.htm ''L'Île-de-France, première région d'Europe par le PIB'' sur le site de l'hebdomadaire ''Les Échos''.] Consulté le 20/08/2009.</ref>, le département de l’Essonne bénéficie de son attrait économique et y participe pleinement, avec un PIB départemental fixé en [[2008]] à {{formatnum:26111000000}} euros, soit {{formatnum:22922}} euros par habitant<ref>[https://www.linternaute.com/ville/ville/donnee/36683/essonne.shtml Données économiques départementales sur le site de linternaute.com] Consulté le 20/08/2009.</ref>, cependant en régression puisqu’il était fixé à {{formatnum:26774}} euros par habitant en [[2005]]<ref>[http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=99&ref_id=CMRSOS08119 PIB par départements à prix courants sur le site de l'Insee.] Consulté le 12/11/2009.</ref>. En [[2008]], l’Essonne participait à hauteur de {{nombre|4121|millions}} d’euros aux [[exportation]]s nationales avec en tête des productions exportées les [[Médicament|produits pharmaceutiques]] et les produits d’entretien ou de parfumerie, et pour {{nombre|10951|millions}} d’euros aux [[importation]]s nationales avec en tête des produits importés les machines de bureau, matériels informatiques et appareils d’émission ou réception de son et d’image<ref>[http://www.paris-iledefrance.cci.fr/pdf/eco_regionale/commerce_ext/2008/ce_2008_91.pdf Parts de l'Essonne dans le commerce extérieur sur le site de la Chambre de commerce et d'industrie d'Île-de-France.] Consulté le 12/11/2009.</ref>. Avec un total en [[2006]] de {{nombre|426901|emplois}}, dont 81,5 % relevant du [[secteur tertiaire]], elle suit l’évolution économique et sociologique régionale avec cependant une certaine propension à conserver des activités [[industrie]]lles (11,5 % des emplois) et dans une moindre mesure [[Agriculture|agricoles]] (0,8 % dans l'Essonne pour 0,3 % en Île-de-France). Avec une [[population active]] évaluée à {{nombre|597837|personnes}}, le département apparaît cependant comme déficitaire en nombre d’emplois, entraînant un taux de chômage de 8,9 % en [[2006]] ({{formatnum:53031}} demandeurs d’emploi) et des [[Mobilité pendulaire|déplacements pendulaires]] de résidents allant travailler hors du département (42,5 % des Essonniens travaillaient en 2006 hors de l’Essonne)<ref name="Insee dep" />. Cette situation implique le développement d’un réseau de transports en commun fortement orienté vers [[Paris]] et sa proche banlieue, trois lignes du [[Réseau express régional d'Île-de-France|RER d'Île-de-France]], deux [[Ligne à grande vitesse|lignes à grande vitesse]], deux [[Liste des autoroutes de France|autoroutes]] et trois [[Liste des routes nationales de France|routes nationales]] traversant le territoire pour converger vers la capitale<ref>[http://www.essonne.cci.fr/information-economique/chiffres-et-cartes/carte-economique-article45.html Carte économique du département sur le site de la CCI Essonne.] Consulté le 20/08/2009.</ref>. [[Fichier:91 Communes Essonne Zones Emploi Insee.png|thumb|upright=2.0|Carte départementale des zones d’emploi Insee.]] Cette présence dans la « [[Forum métropolitain du Grand Paris|région capitale]] », ces infrastructures et l’histoire récente du département lui permettent aujourd’hui de concentrer sur son territoire une diversité et une richesse économique relativement importante. L’agriculture occupe ainsi une place toujours importante, avec près de trois mille cinq cents hectares cultivés aux portes de l’[[Unité urbaine de Paris|agglomération parisienne]], sur près de 50 % du territoire consacrés pour, 80 % des exploitations se consacrant à la grande culture [[Céréale|céréalière]] au sud et 16 % au [[maraîchage]]. Le [[commerce]] occupe lui aussi une place importante et historique, occupant 15,4 % des employés, pour la plupart dans de vastes [[Centre commercial|centres commerciaux]], dont le plus grand de la région, [[La Croix-Blanche (Sainte-Geneviève-des-Bois)|La Croix-Blanche]] sur plus de {{formatnum:700000}} mètres carrés. L’industrie constitue le troisième pilier économique historique du département, elle y est aujourd’hui prioritairement tournée vers la [[Techniques de pointe|haute technologie]], notamment grâce à la présence concentrée de plusieurs [[université]]s et [[Grande école|grandes écoles]]. Ainsi, la [[recherche scientifique]] a peu à peu pris une importance majeure dans l’économie départementale, au point d’employer plus de {{nombre|14000|personnes}} en [[2005]]. Le [[tourisme]] enfin, d’agrément ou [[Tourisme d'affaires|d’affaires]] occupe une place non négligeable dans l’économie locale avec la présence de deux bases régionales, de [[Liste des châteaux de l'Essonne|châteaux]], d’[[Liste des monuments religieux de l'Essonne|édifices religieux]] classés aux [[Monument historique (France)|monuments historiques]], de [[parc]]s et [[jardin]]s remarquables, du [[parc naturel régional du Gâtinais français]], certains secteurs du département ayant conservé un caractère [[Campagne|rural]], vingt-sept communes comptaient en 2006 plus de 10 % de [[Résidence secondaire|résidences secondaires]]. Statistiquement, l’[[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]] découpe le territoire en huit [[Bassin d'emploi|zones d’emploi]] dépassant les limites administratives<ref>[http://www.insee.fr/fr/insee_regions/idf/themes/doc_travail/etudes_attrac_bassin_parisien/attrac_zones_idf.pdf Carte des zones d'emploi en Île-de-France sur le site de l'Insee.] Consulté le 20/08/2009.</ref>. Le nord-ouest appartient ainsi à la zone d’emploi de [[Boulogne-Billancourt]]<ref>[http://www.statistiques-locales.insee.fr/FICHES%5CDL%5CZE1990%5CDL_ZE19901133.pdf Données statistiques de la zone d'emploi de Boulogne-Billancourt sur le site de l'Insee.] Consulté le 20/08/2009.</ref>, le centre-nord à la zone d'emploi d'[[Orly]]<ref>[http://www.statistiques-locales.insee.fr/FICHES%5CDL%5CZE1990%5CDL_ZE19901144.pdf Données statistiques de la zone d'emploi d'Orly sur le site de l'Insee.] Consulté le 20/08/2009.</ref>, le nord-est à la zone d’emploi de [[Créteil]]<ref>[http://www.statistiques-locales.insee.fr/FICHES%5CDL%5CZE1990%5CDL_ZE19901135.pdf Données statistiques de la zone d'emploi de Créteil sur le site de l'Insee.] Consulté le 20/08/2009.</ref>, l’est à la zone d’emploi d’[[Évry (Essonne)|Évry]]<ref>[http://www.statistiques-locales.insee.fr/FICHES%5CDL%5CZE1990%5CDL_ZE19901147.pdf Données statistiques de la zone d'emploi d'Évry sur le site de l'Insee.] Consulté le 20/08/2009.</ref>, le sud-ouest à la zone d’emploi d’[[Étampes]]<ref>[http://www.statistiques-locales.insee.fr/FICHES%5CDL%5CZE1990%5CDL_ZE19901146.pdf Données statistiques de la zone d'emploi d'Étampes sur le site de l'Insee.] Consulté le 20/08/2009.</ref>, l’ouest aux zones d’emploi de [[Dourdan]]<ref>[http://www.statistiques-locales.insee.fr/FICHES%5CDL%5CZE1990%5CDL_ZE19901145.pdf Données statistiques de la zone d'emploi de Dourdan sur le site de l'Insee.] Consulté le 20/08/2009.</ref> et [[Orsay]]<ref>[http://www.statistiques-locales.insee.fr/FICHES%5CDL%5CZE1990%5CDL_ZE19901143.pdf Données statistiques de la zone d'emploi d'Orsay sur le site de l'Insee.] Consulté le 20/08/2009.</ref>, une petite enclave étant rattachée à la zone d’emploi de [[Versailles]]<ref>[http://www.statistiques-locales.insee.fr/FICHES%5CDL%5CZE1990%5CDL_ZE19901142.pdf Données statistiques de la zone d'emploi de Versailles sur le site de l'Insee.] Consulté le 20/08/2009.</ref>. {{clr}} === Développement économique === Le département est au cœur du projet [[Paris-Saclay]], inspiré de la [[Silicon Valley]]. Géographiquement, deux pôles majeurs de développement économique se distinguent, disposant chacun d’une implantation de la [[chambre de commerce et d'industrie de l'Essonne]] et de la [[chambre de métiers et de l'artisanat de l'Essonne]]. Au nord-ouest dans la « vallée de la [[Science]] », le [[parc d'activités de Courtabœuf]], le [[plateau de Saclay]] et la vaste zone industrielle de [[Massy (Essonne)|Massy]] se concentrent l’[[université Paris-Sud|université Paris-Sud 11]], le pôle [[ParisTech]] regroupant plusieurs grandes écoles et de nombreux centres de recherches ([[Danone]], [[Motorola]], [[Thales]], [[Alcatel-Lucent]], [[Hewlett-Packard]], etc.). L’ensemble est aujourd’hui intégré aux [[pôle de compétitivité en France|pôles de compétitivité]] [[Systematic Paris-Region|System@tic Paris-Région]], [[Opticsvalley]] et à l’[[opération d'intérêt national Paris-Saclay|opération d'intérêt national de Massy Palaiseau Saclay Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines]]<ref>[http://www.idf.pref.gouv.fr/dossiers/documents/OIN/rapport_massy_saclay_sqy.pdf Rapport d'activité du préfet d'Île-de-France sur l'OIN.] Consulté le 08/06/2008.</ref>. Au nord-est, de [[Corbeil-Essonnes]] à [[Orly]] en suivant la vallée de la [[Seine]], s’organisent autour de l’[[université d'Évry-Val d'Essonne]] et du [[Genopole]] le pôle [[Cancéropôle Île-de-France|Médicen]] et autour du [[centre national d'études spatiales]] et d’[[Arianespace]] le pôle [[ASTech]]. Plusieurs [[Pépinière d'entreprises|pépinières d’entreprises]] sont réparties sur le territoire : X Technologies à [[Palaiseau]]<ref>[http://www.essonne.cci.fr/listing_pepinieres.php3?id_ville=Palaiseau&id_secteur=0&id_locaux=0&recherche=Rechercher Fiche de X Technologies sur le site de la CCI Essonne.] Consulté le 11/12/2009.</ref>, Incuballiance à [[Orsay]]<ref>[http://www.essonne.cci.fr/listing_pepinieres.php3?id_ville=Orsay&id_secteur=0&id_locaux=0&recherche=Rechercher Fiche d'Incuballiance sur le site de la CCI Essonne.] Consulté le 11/12/2009.</ref>, Scientipole à Palaiseau, Orsay et [[Gif-sur-Yvette]]<ref>[http://www.essonne.cci.fr/listing_pepinieres.php3?id_ville=Gif+sur+Yvette&id_secteur=0&id_locaux=0&recherche=Rechercher Fiche de Scientipole sur le site de la CCI Essonne.] Consulté le 11/12/2009.</ref>, Apis Développement à [[Parc d'activités de Courtabœuf|Courtabœuf]]<ref>[http://www.essonne.cci.fr/listing_pepinieres.php3?id_ville=Courtaboeuf&id_secteur=0&id_locaux=0&recherche=Rechercher Fiche d'Apis Développement sur le site de la CCI Essonne.] Consulté le 11/12/2009.</ref>, Innov'Valley à [[Marcoussis]]<ref>[http://www.essonne.cci.fr/listing_pepinieres.php3?id_ville=Marcoussis&id_secteur=0&id_locaux=0&recherche=Rechercher Fiche d'Innov'Valley sur le site de la CCI Essonne.] Consulté le 11/12/2009.</ref>, Génopole, INT et Magellan à [[Évry (Essonne)|Évry]]<ref>[http://www.essonne.cci.fr/listing_pepinieres.php3?id_ville=Evry&id_secteur=0&id_locaux=0&recherche=Rechercher Fiche du Génopole, INT et Magellan sur le site de la CCI Essonne.] Consulté le 11/12/2009.</ref>. Certains lieux sensibles du département bénéficient en outre du statut de [[Zone urbaine sensible#Les zones de redynamisation urbaine (ZRU) et les zones franches urbaines (ZFU)|zone franche urbaine]]<ref>[http://i.ville.gouv.fr/divbib/doc/ZFUliste1996.htm Liste des zones franches urbaines sur le site du secrétariat d'État à la Ville.] Consulté le 11/12/2009.</ref>, dont les quartiers de [[La Grande Borne]] et du Village à [[Grigny (Essonne)|Grigny]] et [[Viry-Châtillon]]<ref>[http://sig.ville.gouv.fr/Territoire/11120ZF Fiche de la ZFU Grande Borne-Village sur le site de la mission interministérielle à la Ville.] Consulté le 11/12/2009.</ref>, des Cinéastes et de la Plaine à [[Épinay-sous-Sénart]]<ref>[http://sig.ville.gouv.fr/Territoire/1113NZF Fiche de la ZFU Cinéastes-Plaine sur le site de la mission interministérielle à la Ville.] Consulté le 11/12/2009.</ref>, des [[Les Tarterêts|Tarterêts]] à [[Corbeil-Essonnes]], des Pyramides à [[Évry-Courcouronnes]]<ref>[http://sig.ville.gouv.fr/Territoire/1112NZF Fiche de la ZFU Tarterêts-Pyramides sur le site de la mission interministérielle à la Ville.] Consulté le 11/12/2009.</ref>,Les Ardrets, Rosières à [[Brétigny-sur-Orge]], le quartier de Guinette à Étampes . === Emplois, revenus et niveau de vie === En [[2006]] les [[Professions et catégories socioprofessionnelles en France|catégories socioprofessionnelles]] les plus représentées dans les ménages essonniens étaient les [[cadre d'entreprise en France|cadres]] (20,7 %) suivis des professions intermédiaires (20,5 %), puis les [[Retraite (économie)|retraités]] (18,6 %) et les [[ouvrier]]s (18,2 %). Cette même année, 92,6 % des actifs ayant un emploi étaient [[Salariat|salariés]], dont 80,8 % titulaires d’un emploi fixe. Le revenu net imposable moyen du département était alors fixé à {{formatnum:26556}} euros, mais seul 66,1 % des foyers étaient effectivement assujettis à l’[[impôt sur le revenu]] avec un revenu net imposable moyen à {{formatnum:35000}} euros<ref name="Insee dep" />. <center> {| class="wikitable" style="font-size:90%;width:90%;border:0px;text-align:center;line-height:100%;" | colspan="7" style="text-align:center;font-size:110%;"|'''Répartition des emplois par [[Professions et catégories socioprofessionnelles en France|catégorie socioprofessionnelle]] en 2006.''' |- ! style="background: #f6f3dd; color:#000000;" width="100" |&nbsp; ! style="background: #f6f3dd; color:#000000;" |Agriculteurs ! style="background: #f6f3dd; color:#000000;" |Artisans, commerçants, <br />chefs d’entreprise ! style="background: #f6f3dd; color:#000000;" |Cadres et professions<br />intellectuelles supérieures ! style="background: #f6f3dd; color:#000000;" |Professions<br />intermédiaires ! style="background: #f6f3dd; color:#000000;" |Employés ! style="background: #f6f3dd; color:#000000;" |Ouvriers |- ! style="background: #f6f3dd; color:#000000;" |Essonne | style="background: color:#000000;" | 0,2 % | style="background: color:#000000;" | 4,5 % | style="background: color:#000000;" | 22,1 % | style="background: color:#000000;" | 27,7 % | style="background: color:#000000;" | 27,6 % | style="background: color:#000000;" | 17,9 % |- ! style="background: #f6f3dd; color:#000000;" height="16;" |Moyenne nationale | style="background: color: black;" | 2,2 % | style="background: color: black;" | 6,0 % | style="background: color: black;" | 15,4 % | style="background: color: black;" | 24,6 % | style="background: color: black;" | 28,7 % | style="background: color: black;" | 23,2 % |- | colspan="7" style="text-align:center;font-size:110%;"|'''Répartition des emplois par [[secteur d'activité]] en 2006.''' |- ! style="background: #f6f3dd; color:#000000;" width="100" |&nbsp; ! style="background: #f6f3dd; color:#000000;" |Agriculture ! style="background: #f6f3dd; color:#000000;" |Industrie ! style="background: #f6f3dd; color:#000000;" |Construction ! style="background: #f6f3dd; color:#000000;" |Commerce ! style="background: #f6f3dd; color:#000000;" |Services aux<br />entreprises ! style="background: #f6f3dd; color:#000000;" |Services aux<br />particuliers |- ! style="background: #f6f3dd; color:#000000;" |Essonne | style="background: color:#000000;" | 0,8 % | style="background: color:#000000;" | 11,5 % | style="background: color:#000000;" | 6,1 % | style="background: color:#000000;" | 15,4 % | style="background: color:#000000;" | 18,8 % | style="background: color:#000000;" | 6,4 % |- ! style="background: #f6f3dd; color:#000000;" height="16;" |Moyenne nationale | style="background: color: black;" | 3,5 % | style="background: color: black;" | 15,2 % | style="background: color: black;" | 6,4 % | style="background: color: black;" | 13,3 % | style="background: color: black;" | 13,3 % | style="background: color: black;" | 7,6 % |- | colspan="7" style="text-align:center;font-size:90%;" |Sources : [[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]]<ref name="Insee dep">[http://www.statistiques-locales.insee.fr/FICHES%5CDL%5CDEP%5CDL_DEP91.pdf Rapport statistique départemental sur le site de l'Insee.] Consulté le 16/08/2009.</ref>{{,}}<ref>[http://www.statistiques-locales.insee.fr/FICHES%5CDL%5CFE%5CDL_FE1.pdf Rapport statistique national sur le site de l'Insee.] Consulté le 05/07/2009.</ref> |} </center> === Agriculture === [[Fichier:Labour tracteur.jpg|thumb|Labour en cœur d’agglomération à Villebon-sur-Yvette.]] Bien que le département soit situé en [[Île-de-France]] et {{Référence nécessaire|intégralement inclus}} dans l’[[Unité urbaine de Paris|agglomération parisienne]], l’[[agriculture]] occupe encore une place importante dans l’économie locale, au point de modeler le paysage départemental. Si elle n’occupait en [[2006]] que {{formatnum:1062}} agriculteurs exploitant, soit seulement 0,2 % des actifs, au total ce sont {{nombre|3454|personnes}} qui occupait un emploi dans l’agriculture, soit 0,8 % de la [[population active]]. En [[2000]], {{formatnum:1109}} exploitations étaient réparties sur le territoire, d’une superficie moyenne de soixante-dix-neuf hectares et pour un total de {{formatnum:87823}} hectares soit 49,45 % de la superficie totale du département. Cette agriculture, organisée sur les plaines de Beauce et les vallées du Hurepoix et du Gâtinais, est tournée pour 805 exploitations vers la grande culture [[Céréale|céréalière]], pour 164 d’entre elles vers le [[maraîchage]] et pour trente-huit vers l’[[élevage]], le [[cheptel]] départemental étant constitué cette année-là de trente-trois [[Bos taurus|bovins]] et cent dix-sept [[volaille]]s<ref name="Insee dep" />. Alimentant la région en produit frais, de nombreuses exploitations ont fait le choix de l’[[agriculture raisonnée]] comme pour celles adhérentes à l’association du Triangle vert du Hurepoix<ref>[http://www.trianglevert.org/ Site officiel du Triangle vert du Hurepoix.] Consulté le 16/08/2009.</ref> ou [[Agriculture biologique|biologique]], malgré leur quasi intégration au centre d’espaces urbains, d’autres comme la ferme de Viltain sur le [[plateau de Saclay]]<ref>[http://www.viltain.fr/ Site officiel de la ferme de Viltain.] Consulté le 16/08/2009.</ref> ont choisi de proposer leurs productions directement aux consommateurs, ajoutant une fonction pédagogique à leurs activités. Trente communes du sud-est du territoire sont intégrées à la région d’[[indication géographique protégée]] de la « Volaille du Gâtinais »<ref>[http://www.inao.gouv.fr/public/produits/detailProduit.php?ID_PRODUIT=3443 Fiche de l’IGP des Volailles du Gâtinais sur le site de l’Inao.] Consulté le 19/08/2010.</ref>. Quarante pour cent de la production nationale française de [[Cresson de fontaine|cresson]] est originaire d’Essonne, à tel point que cette plante est surnommée « l’or vert » du département<ref>{{Lien web |url=http://www.leparisien.fr/essonne-91/pres-de-80-de-pertes-sur-la-production-de-cresson-18-02-2012-1866374.php |titre=Près de 80 % de pertes sur la production de cresson |auteur=Cécile Chevallier |date=18 février 2012 |éditeur=''[[Le Parisien]]'' |consulté le=20 février 2012}}.</ref>. {{clr}} === Commerce === [[Fichier:Corbeil-Essonnes Marques Avenue A6.JPG|thumb|Le centre commercial Marques Avenue A6 de Corbeil-Essonnes.]] Très tôt, le territoire fut situé aux carrefours de routes commerciales où se développèrent des [[Foire (économie)|foires]], comme à [[Dourdan]] qui disposait d’une [[halle (construction)|halle]] dès le {{XIIIe siècle}} ou [[Milly-la-Forêt]] dès le {{XVe siècle}}. C’est aussi dans l’Essonne que s’ouvrit en [[1963]] le premier [[hypermarché]] de France à l’enseigne [[Carrefour (enseigne)|Carrefour]]. Le commerce dans le département aujourd’hui, outre les [[Centre-ville|centres-villes]] actifs, s’organise autour de grands [[Centre commercial|centres commerciaux]] avec par ordre de tailles, [[La Croix-Blanche (Sainte-Geneviève-des-Bois)|La Croix-Blanche]] qui rassemble 164 enseignes sur sept cent mille mètres carrés de surface<ref>[http://www.lacroixblanchecommerces.com/ Site officiel du centre commercial La Croix-Blanche.] Consulté le 17/08/2009.</ref>, [[Évry 2]] qui accueille 235 magasins sur cent mille mètres carrés de surface<ref>[http://www.evry2.com/ Site officiel du centre commercial Évry 2.] Consulté le 17/08/2009.</ref>, [[Villebon 2]]<ref>[http://www.villebon2.fr/ Site officiel du centre commercial Villebon 2.] Consulté le 17/08/2009.</ref> qui propose soixante enseignes sur environ soixante mille mètres carrés, [[Ulis 2]]<ref>[http://www.ulis2.com/ Site officiel du centre commercial Ulis 2.] Consulté le 17/08/2009.</ref> qui offre 120 enseigne, le [[Centre commercial régional Aushopping Brétigny]]<ref>{{lien web |titre=Centre commercial auchan à bretigny sur orge<!-- Vérifiez ce titre --> |url=http://www.aushopping.com/centre-commercial-auchan-bretigny |site=aushopping.com |consulté le=08-04-2023}}.</ref>,[[Villabé A6]]<ref>[http://www.cc-villabe.com/15-7795-Accueil.php Site officiel du centre commercial Villabé A6.] Consulté le 17/08/2009.</ref> avec 68 magasins, [[Exona]] et [[VdB]], de moindre importance. S’ajoute à [[Corbeil-Essonnes]] un centre de magasins d’usine géré par le groupe [[Marques Avenue]]<ref>[http://www.marquesavenue.com/index_centre.php?centre=8&lang=fr Site officiel du centre commercial Marques Avenue A6.] Consulté le 17/08/2009.</ref>. En [[2006]], 15,4 % des emplois relevaient du secteur du [[commerce]]<ref name="Insee dep" />. {{clr}} === Industrie === L’[[industrie]] dans l'Essonne a une histoire ancienne, bien avant la création du département, [[Corbeil-Essonnes|Corbeil et Essonnes]] étaient réputées pour leurs usines de [[minoterie]] dont subsiste encore aujourd’hui les [[Grands moulins de Corbeil]], de [[tannerie]], de [[Poudrerie (explosif)|poudrerie]]. Plus tard, dans le même secteur géographique, la [[famille Darblay]] qui possédait les [[Usine à papier|papeteries]] fit fortune dans l’industrie locale, [[Paul Decauville]] faisant lui fortune avec sa sucrerie à [[Évry (Essonne)|Évry]] puis dans le matériel ferroviaire avec l’invention de la [[Decauville]]. Le département occupe encore 11,5 % de sa main-d’œuvre dans l’Industrie, mais il s’agit maintenant principalement d’industrie de pointe, implantée à proximité des grands centres de recherche, notamment dans le [[parc d'activités de Courtabœuf]]. En {{date||février|2009}}, la répartition des établissements donnait 0,1 % pour l’industrie extractive, 6,8 % pour l’industrie manufacturière, 0,1 % pour la production d’énergie et 0,3 % pour la production et le traitement des eaux<ref>[http://www.essonne.cci.fr/IMG/ESSONNE_CHIFFRES_2009.pdf Chiffres 2009 départementaux sur le site de la Chambre de commerce et d'industrie de l'Essonne.] Consulté le 17/08/2009.</ref>. Les centres de production et de recherche de [[Nokia Networks France]] (ex-[[Alcatel-Lucent]]) à [[Marcoussis]], [[Arianespace]] à Évry, [[Altis Semiconductor]] à Corbeil-Essonnes, [[Faurecia]] à [[Étampes]] bénéficient de la présence de personnels bien formé (45 % de la population dispose d’un diplôme supérieur ou égale au baccalauréat), d’infrastructures de transports de qualité et variées. === Recherche === [[Fichier:Genethon.jpg|thumb|Le Génopole à Évry.]] Grâce à la présence de trois campus sur son territoire à [[Orsay]] ([[université Paris-Saclay]]), [[Palaiseau]] ([[Institut polytechnique de Paris|Institut Polytechnique de Paris]]) et [[Évry (Essonne)|Évry]] ([[université d'Évry-Val d'Essonne]]) et de nombreuses [[Grande école|grandes écoles]] ([[École polytechnique (France)|Polytechnique]], [[CentraleSupélec]], [[Télécom Paris]], [[École normale supérieure Paris-Saclay|ENS Paris-Saclay]], [[Télécom SudParis]], [[Institut Mines-Télécom Business School|IMT Business School]]…), d’importants laboratoires et centres de recherches ont choisi l’Essonne pour s’implanter. Ainsi, le [[Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives|Commissariat à l'énergie atomique]] (CEA) dispose de deux centres importants à [[Saclay]] et [[Bruyères-le-Châtel]], le [[Centre national de la recherche scientifique]] (CNRS) est à [[Gif-sur-Yvette]], l’[[Office national d'études et de recherches aérospatiales]] (ONERA) et [[Danone]] et [[Thales]] à [[Paris-Saclay]] et [[Limours]], [[Nokia Networks France|Nokia France]] (ex-[[Alcatel-Lucent]]) à [[Nozay (Essonne)|Nozay]], [[Hewlett-Packard]] aux [[Les Ulis|Ulis]], [[Microsoft]] à [[Villebon-sur-Yvette]], l’[[Institut national de la recherche agronomique]] à [[Leudeville]], l’[[Institut national de la santé et de la recherche médicale]], le [[Genopole]], [[Arianespace]] et le [[Centre national d'études spatiales]] (CNRS) à Évry, [[Safran Aircraft Engines]] (ex-[[Safran Aircraft Engines|Snecma]]) à [[Corbeil-Essonnes]], le [[Synchrotron soleil|Synchrotron SOLEIL]] à [[Saint-Aubin (Essonne)|Saint-Aubin]], [[Safran Electronics & Defense]] (ex-[[Sagem Défense Sécurité]]) à [[Massy (Essonne)|Massy]]. Afin d’aider ces acteurs, le conseil départemental a développé le dispositif d’action de soutien à la [[technologie]] et à la recherche dans l'Essonne. Plusieurs [[pôle de compétitivité en France|pôles de compétitivités]] ont en outre été développés par l’État et sont actifs sur le territoire départemental dont [[Systematic Paris-Region|System@tic Paris-Région]]<ref>[https://www.encombrantsparis.com/ Site officiel du pôle Systematic Paris Région.] Consulté le 16/08/2009.</ref>, [[Cancéropôle Île-de-France|Medicen]]<ref>[http://www.medicen.org/ Site officiel du pôle Medicen.] Consulté le 16/08/2009.</ref>, [[ASTech]] et [[Opticsvalley]]<ref>[http://www.opticsvalley.org/ Site officiel de l'association Opticsvalley.] Consulté le 16/08/2009.</ref>. Enfin, la [[chambre de commerce et d'industrie de l'Essonne]] a développé un site consacré à la recherche dans le département, centralisant les laboratoires et les organismes et la promotion du transfert de compétences<ref>[http://www.recherche-essonne.com/ Site officiel de recherche-essonne.com] Consulté le 16/08/2009.</ref>. Cette même chambre de commerce a recensé entre [[2004]] et [[2006]] le dépôt de {{formatnum:1811}} [[brevet]]s, le secteur employant en [[2005]] {{nombre|14040|personnes}}<ref>[http://www.essonne.cci.fr/information-economique/chiffres-et-cartes/essonne-en-chiffres-2008/innovation-recherche-et-developpement-article11493.html Chiffres de l'innovation, la recherche et le développement sur le site de la Chambre de commerce et d'industrie de l'Essonne.] Consulté le 16/08/2009.</ref>. {{clr}} === Tourisme === {{Article détaillé|Tourisme dans l'Essonne}} [[Fichier:Chamarande Castle 01.jpg|thumb|Le château et centre d’art contemporain de Chamarande.]] Le département de l’Essonne n’est pas intrinsèquement réputé pour être un lieu [[Tourisme|touristique]], cependant le patrimoine dont il dispose sur son territoire et les infrastructures développées permettent au département de recevoir un nombre relativement important de visiteurs. Ainsi, les services du conseil départemental dénombre plus de huit cent mille visiteurs chaque année, plus de deux cent mille pour le seul site du [[château de Chamarande]] et la création en [[2003]] de cent vingt-sept entreprises directement liées au tourisme<ref>[http://www.essonne.fr/le_departement/decouverte_de_lessonne/un_departement_dynamique_a_vivre_et_a_decouvrir/dossier/un_territoire_a_decouvrir/ Article « Un territoire à découvrir » sur le site officiel du conseil général.] Consulté le 16/08/2009.</ref>. Selon le comité départemental du tourisme, le chiffre d’affaires du tourisme s’élève globalement à trois cent soixante-et-un millions d’euros, répartis en soixante-trois millions consacrés aux [[loisir]]s dans le département et deux parts approximativement égales ({{nombre|151|millions}} et {{nombre|146|millions}} d’euros) pour le tourisme d’agrément et le [[tourisme d'affaires]]. En [[2008]], divers sites ont ainsi accueilli plus de vingt mille visiteurs, le trio de tête étant la [[verrerie]] [[Artisanat d'art|d’art]] de [[Soisy-sur-École]] avec {{nombre|96528|visiteurs}}, l'[[île de loisirs d'Étampes]] avec {{nombre|90952|visiteurs}} et [[Koony Parc]] à [[Bondoufle]] avec {{nombre|70000|visiteurs}}<ref>[http://www.tourisme-essonne.com/fr/professionnels-et-presse/chiffre-du-tourisme/ Chiffres du tourisme en Essonne sur le site du comité départemental du tourisme en Essonne.] Consulté le 16/08/2009.</ref>. Le tourisme dans l'Essonne tourne autour de six grands axes, les [[Liste des châteaux de l'Essonne|châteaux]] et leurs [[jardin]]s, les [[Liste des monuments religieux de l'Essonne|édifices religieux]], les [[Liste des musées de l'Essonne|musées]], les maisons d’artistes dont celles de [[Victor Hugo]] à [[Bièvres (Essonne)|Bièvres]], d’[[Alphonse Daudet]] à [[Draveil]], de [[Claude François]] à [[Dannemois]] et de [[Tsugouharu Foujita]] à [[Villiers-le-Bâcle]], le tourisme d’affaires à destination des grandes entreprises implantées et les activités sportives. Ces dernières se pratiquent dans l’une des deux bases de loisirs d’Étampes et du [[Île de loisirs du Port-aux-Cerises|Port-aux-Cerises]]<ref>[http://www.tourisme-essonne.com/fr/bouger/bases-de-loisirs/ Présentation des bases régionales de loisirs sur le site du comité départemental pour le tourisme.] Consulté le 16/08/2009.</ref>, la [[randonnée pédestre]] ou le [[cyclotourisme]] sur les circuits balisés, dont le [[Sentier de grande randonnée 1|GR 1]], le [[Sentier de grande randonnée 2|GR 2]] et le [[Sentier de grande randonnée 11 (France)|GR 11]], les quinze [[Terrain de golf|golfs]] dont celui du [[Stade français Paris rugby]] à [[Courson-Monteloup]]<ref>[http://www.tourisme-essonne.com/fr/bouger/golfs/ Présentation des golfs sur le site du comité départemental pour le tourisme.] Consulté le 16/08/2009.</ref>, les parcours d’[[Grimpe d'arbres|accrobranche]], les piscines ou les clubs équestres. En [[2009]], l’[[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]] dénombrait quatre-vingt-dix-huit [[hôtel]]s dans le département totalisant {{formatnum:6430}} chambres et vingt-et-un [[camping]]s totalisant {{formatnum:3485}} emplacements<ref name="Insee dep" />, auxquels s’ajoutaient les [[Gîte rural|gîtes ruraux]] et les [[Chambre d'hôtes|chambres d’hôtes]]<ref>[http://www.gites-de-france-essonne.com/ Site officiel des gîtes de France en Essonne.] Consulté le 16/08/2009.</ref>. ==== Communes ayant plus de 10 % de résidences secondaires ==== {{Section à actualiser|date=décembre 2019|commentaire=Données de 2008}} Selon le [[recensement de la population]] de [[2006]], {{nombre|7007|logements}} soit 1,43 % des logements disponibles dans le département étaient des [[Résidence secondaire|résidences secondaires]] ou occasionnelles<ref>[http://www.recensement-2006.insee.fr/exportPDF.action?codeZone=91-DEP&idTheme=6 Statistiques départementales de logement sur le site de l'Insee.] Consulté le 15/08/2009.</ref>. [[Fichier:91 Communes Essonne Superieures 10 Percent RS.png|thumb|upright=2.0|Carte des communes de l’Essonne ayant plus de 10 % de résidences secondaires en 2006.]] {|class="wikitable sortable" style="text-align:right;" |+ Communes ayant plus de 10 % de résidences secondaires. |- ! style="background:#f6f3dd; color:#000000; style=text-align:center"| Commune ! style="background:#f6f3dd; color:#000000; style=text-align:center"| Population<br />en 2006<br />({{hab.}}) ! style="background:#f6f3dd; color:#000000; style=text-align:center"| Nombre total<br />de logements ! style="background:#f6f3dd; color:#000000; style=text-align:center"| Nombre de<br />résidences<br />secondaires ! style="background:#f6f3dd; color:#000000; style=text-align:center"| Pourcentage de<br />résidences<br />secondaires |- | style="text-align:left" | [[Courdimanche-sur-Essonne]]<ref>[http://www.recensement-2006.insee.fr/exportPDF.action?codeZone=91184-COM&idTheme=6 Statistiques communale des logements de Courdimanche-sur-Essonne sur le site de l'Insee.] Consulté le 15/08/2009.</ref> | 290 | 166 | 56 | 33,73 % |- | style="text-align:left" | [[Orveau]]<ref>[http://www.recensement-2006.insee.fr/exportPDF.action?codeZone=91473-COM&idTheme=6 Statistiques communale des logements d'Orveau sur le site de l'Insee.] Consulté le 15/08/2009.</ref> | 205 | 99 | 27 | 27,27 % |- | style="text-align:left" | [[Buno-Bonnevaux]]<ref>[http://www.recensement-2006.insee.fr/exportPDF.action?codeZone=91121-COM&idTheme=6 Statistiques communale des logements de Buno-Bonnevaux sur le site de l'Insee.] Consulté le 15/08/2009.</ref> | 476 | 254 | 66 | 25,98 % |- | style="text-align:left" | [[Valpuiseaux]]<ref>[http://www.recensement-2006.insee.fr/exportPDF.action?codeZone=91629-COM&idTheme=6 Statistiques communale des logements de Valpuiseaux sur le site de l'Insee.] Consulté le 15/08/2009.</ref> | 603 | 294 | 64 | 21,77 % |- | style="text-align:left" | [[Nainville-les-Roches]]<ref>[http://www.recensement-2006.insee.fr/exportPDF.action?codeZone=91441-COM&idTheme=6 Statistiques communale des logements de Nainville-les-Roches sur le site de l'Insee.] Consulté le 15/08/2009.</ref> | 498 | 206 | 42 | 20,39 % |- | style="text-align:left" | [[Morsang-sur-Seine]]<ref>[http://www.recensement-2006.insee.fr/exportPDF.action?codeZone=91435-COM&idTheme=6 Statistiques communale des logements de Morsang-sur-Seine sur le site de l'Insee.] Consulté le 15/08/2009.</ref> | 502 | 222 | 45 | 20,27 % |- | style="text-align:left" | [[Boigneville]]<ref>[http://www.recensement-2006.insee.fr/exportPDF.action?codeZone=91069-COM&idTheme=6 Statistiques communale des logements de Boigneville sur le site de l'Insee.] Consulté le 15/08/2009.</ref> | 136 | 58 | 11 | 18,97 % |- | style="text-align:left" | [[Arrancourt]]<ref>[http://www.recensement-2006.insee.fr/exportPDF.action?codeZone=91022-COM&idTheme=6 Statistiques communale des logements d'Arrancourt sur le site de l'Insee.] Consulté le 15/08/2009.</ref> | 427 | 248 | 48 | 19,35 % |- | style="text-align:left" | [[Chatignonville]]<ref>[http://www.recensement-2006.insee.fr/exportPDF.action?codeZone=91145-COM&idTheme=6 Statistiques communale des logements de Chatignonville sur le site de l'Insee.] Consulté le 15/08/2009.</ref> | 67 | 33 | 6 | 18,18 % |- | style="text-align:left" | [[Saint-Sulpice-de-Favières]]<ref>[http://www.recensement-2006.insee.fr/exportPDF.action?codeZone=91578-COM&idTheme=6 Statistiques communale des logements de Saint-Sulpice-de-Favières sur le site de l'Insee.] Consulté le 15/08/2009.</ref> | 322 | 149 | 27 | 18,12 % |- | style="text-align:left" | [[Abbéville-la-Rivière]]<ref>[http://www.recensement-2006.insee.fr/exportPDF.action?codeZone=91001-COM&idTheme=6 Statistiques communale des logements d'Abbéville-la-Rivière sur le site de l'Insee.] Consulté le 15/08/2009.</ref> | 292 | 125 | 22 | 17,60 % |- | style="text-align:left" | [[La Forêt-Sainte-Croix]]<ref>[http://www.recensement-2006.insee.fr/exportPDF.action?codeZone=91248-COM&idTheme=6 Statistiques communale des logements de La Forêt-Sainte-Croix sur le site de l'Insee.] Consulté le 15/08/2009.</ref> | 141 | 73 | 12 | 16,44 % |- | style="text-align:left" | [[Boissy-la-Rivière]]<ref>[http://www.recensement-2006.insee.fr/exportPDF.action?codeZone=91079-COM&idTheme=6 Statistiques communale des logements de Boissy-la-Rivière sur le site de l'Insee.] Consulté le 15/08/2009.</ref> | 500 | 227 | 31 | 13,66 % |- | style="text-align:left" | [[Courances]]<ref>[http://www.recensement-2006.insee.fr/exportPDF.action?codeZone=91180-COM&idTheme=6 Statistiques communale des logements de Courances sur le site de l'Insee.] Consulté le 15/08/2009.</ref> | 348 | 174 | 23 | 13,22 % |- | style="text-align:left" | [[Chalou-Moulineux]]<ref>[http://www.recensement-2006.insee.fr/exportPDF.action?codeZone=91131-COM&idTheme=6 Statistiques communale des logements de Chalou-Moulineux sur le site de l'Insee.] Consulté le 15/08/2009.</ref> | 396 | 189 | 24 | 12,70 % |- | style="text-align:left" | [[Villeconin]]<ref>[http://www.recensement-2006.insee.fr/exportPDF.action?codeZone=91662-COM&idTheme=6 Statistiques communale des logements de Villeconin sur le site de l'Insee.] Consulté le 15/08/2009.</ref> | 697 | 305 | 38 | 12,46 % |- | style="text-align:left" | [[Chalo-Saint-Mars]]<ref>[http://www.recensement-2006.insee.fr/exportPDF.action?codeZone=91130-COM&idTheme=6 Statistiques communale des logements de Chalo-Saint-Mars sur le site de l'Insee.] Consulté le 15/08/2009.</ref> | {{formatnum:1132}} | 531 | 66 | 12,43 % |- | style="text-align:left" | [[Brouy]]<ref>[http://www.recensement-2006.insee.fr/exportPDF.action?codeZone=91112-COM&idTheme=6 Statistiques communale des logements de Brouy sur le site de l'Insee.] Consulté le 15/08/2009.</ref> | 121 | 58 | 7 | 12,07 % |- | style="text-align:left" | [[Richarville]]<ref>[http://www.recensement-2006.insee.fr/exportPDF.action?codeZone=91519-COM&idTheme=6 Statistiques communale des logements de Richarville sur le site de l'Insee.] Consulté le 15/08/2009.</ref> | 432 | 172 | 20 | 11,63 % |- | style="text-align:left" | [[Bouville (Essonne)|Bouville]]<ref>[http://www.recensement-2006.insee.fr/exportPDF.action?codeZone=91100-COM&idTheme=6 Statistiques communale des logements de Bouville sur le site de l'Insee.] Consulté le 15/08/2009.</ref> | 664 | 286 | 33 | 11,54 % |- | style="text-align:left" | [[Videlles]]<ref>[http://www.recensement-2006.insee.fr/exportPDF.action?codeZone=91654-COM&idTheme=6 Statistiques communale des logements de Videlles sur le site de l'Insee.] Consulté le 15/08/2009.</ref> | 634 | 285 | 31 | 10,88 % |- | style="text-align:left" | [[Prunay-sur-Essonne]]<ref>[http://www.recensement-2006.insee.fr/exportPDF.action?codeZone=91507-COM&idTheme=6 Statistiques communale des logements de Prunay-sur-Essonne sur le site de l'Insee.] Consulté le 15/08/2009.</ref> | 305 | 138 | 15 | 10,87 % |- | style="text-align:left" | [[Dannemois]]<ref>[http://www.recensement-2006.insee.fr/exportPDF.action?codeZone=91195-COM&idTheme=6 Statistiques communale des logements de Dannemois sur le site de l'Insee.] Consulté le 15/08/2009.</ref> | 812 | 402 | 43 | 10,70 % |- | style="text-align:left" | [[Saint-Maurice-Montcouronne]]<ref>[http://www.recensement-2006.insee.fr/exportPDF.action?codeZone=91568-COM&idTheme=6 Statistiques communale des logements de Saint-Maurice-Montcouronne sur le site de l'Insee.] Consulté le 15/08/2009.</ref> | {{formatnum:1549}} | 610 | 65 | 10,66 % |- | style="text-align:left" | [[Roinville (Essonne)|Roinville]]<ref>[http://www.recensement-2006.insee.fr/exportPDF.action?codeZone=91525-COM&idTheme=6 Statistiques communale des logements de Roinville sur le site de l'Insee.] Consulté le 15/08/2009.</ref> | {{formatnum:1168}} | 422 | 43 | 10,19 % |- | style="text-align:left" | [[Moigny-sur-École]]<ref>[http://www.recensement-2006.insee.fr/exportPDF.action?codeZone=91408-COM&idTheme=6 Statistiques communale des logements de Moigny-sur-École sur le site de l'Insee.] Consulté le 15/08/2009.</ref> | {{formatnum:1254}} | 576 | 58 | 10,07 % |- | style="text-align:left" | [[Saint-Hilaire (Essonne)|Saint-Hilaire]]<ref>[http://www.recensement-2006.insee.fr/exportPDF.action?codeZone=91556-COM&idTheme=6 Statistiques communale des logements de Saint-Hilaire sur le site de l'Insee.] Consulté le 15/08/2009.</ref> | 344 | 159 | 16 | 10,06 % |} == Culture locale et patrimoine == === Patrimoine environnemental === {{Article détaillé|Forêts de l'Essonne|Liste des sites Natura 2000 de l'Essonne}} [[Fichier:Beauce France 1.jpg|thumb|Paysage de la Beauce.]] Le département de l’Essonne, pour moitié intégré à l’[[Unité urbaine de Paris|agglomération parisienne]] dispose néanmoins d’un [[environnement]] préservé sur une large part de son territoire. Ainsi, près de cent trente-neuf mille hectares, soit près de 78 % du territoire sont encore classés par l’[[L'Institut Paris Région|Iaurif]] comme des espaces [[Campagne|ruraux]]. Les quatre [[Région naturelle de France|régions naturelles]] qui composent le département, le [[Hurepoix]], la [[Brie (région)|Brie]], le [[Gâtinais]] et la [[Beauce (France)|Beauce]] présentent chacune des [[paysage]]s typiques et bien distincts. Au nord-est, la Brie en Essonne est couverte par la vaste [[forêt de Sénart]] aux essences de [[chêne]], de [[castanea|châtaignier]], de [[charme]] et de [[bouleau]], le Hurepoix mélange [[vallée]]s boisées et [[Plateau (géographie)|plateaux]] [[Agriculture|agricoles]], le Gâtinais est pour sa plus grande partie recouvert par l’importante [[forêt de Fontainebleau]] et sa forêt annexe de Milly, dont le sol [[Sable|sablonneux]] et rocailleux est couvert de chêne, de [[pin sylvestre]] et de [[hêtre commun|hêtre]], la [[plaine]] de Beauce est elle presque entièrement recouverte de grandes cultures céréalières. D’ouest en est, le département est traversé par la ceinture verte d’Île-de-France, avec depuis la [[forêt de Rambouillet]] dans les Yvelines, un bandeau formé par la [[forêt de Dourdan]] et [[forêt d'Angervilliers|celle d’Angervilliers]], puis la [[forêt de la Roche Turpin]], la [[forêt du Belvédère]], la [[forêts de l'Essonne#Forêt départementale des Grands Avaux|forêt des Grands Avaux]] et la [[forêt de Milly-la-Forêt]] qui rejoint la forêt de Fontainebleau à l’est. Au nord du département, la [[forêt de Verrières]] et la forêt de Sénart forment deux espaces préservés en bordure de la première couronne parisienne. Les forêts de [[Forêt de Palaiseau|Palaiseau]], du [[Forêt du Rocher de Saulx|Rocher de Saulx]] et de [[Forêt de Bellejame|Bellejame]] complètent ces massifs. Plusieurs [[parc]]s d’envergure départementale parsèment le territoire et permettent une approche plus ou moins naturelle de l’environnement. Les deux plus importants sont les [[îles de loisirs]] [[Île de loisirs d'Étampes|d'Étampes]] et du [[Île de loisirs du Port-aux-Cerises|Port-aux-Cerises]] à [[Draveil]] et [[Vigneux-sur-Seine]]. Elles sont complétées dans leur rôle pédagogique par l’[[arboretum Vilmorin]] et l’[[arboretum municipal de Verrières-le-Buisson]], l’[[arboretum de Segrez]] à [[Saint-Sulpice-de-Favières]] et le [[Conservatoire national des plantes à parfum, médicinales, aromatiques et industrielles]] à [[Milly-la-Forêt]]. Le [[parc de Jeurre]] à [[Morigny-Champigny]], le [[parc de Chamarande]], le [[parc du château de Courances]], le [[parc de Courson]] et le parc du château à [[Saint-Jean-de-Beauregard]] attirent eux aussi les visiteurs. S’ajoutent deux initiatives environnementale récentes, la [[Promenade départementale des Vallons-de-la-Bièvre|coulée verte du sud parisien]] qui traverse le nord-ouest du département de [[Verrières-le-Buisson]] à [[Gometz-le-Châtel]] avec une continuation prévue jusque [[Rambouillet]] par [[Limours]] et la [[Méridienne verte]] qui traverse le département en son centre du nord au sud. [[Fichier:Couchersoleil.jpg|thumb|La vallée de Chevreuse à Bures-sur-Yvette.]] Dans ces parcs et forêts plusieurs [[Arbre remarquable|arbres remarquables]] ont été recensés dont un [[tilia|tilleul]] à [[Boutigny-sur-Essonne]], un chêne à [[Bures-sur-Yvette]], des [[platane]]s à [[Chamarande]] et [[Morsang-sur-Orge]], des [[Séquoia géant|séquoias]] à [[Courson-Monteloup]] et [[Mennecy]], un [[Styphnolobium japonicum|sophora du Japon]] à [[Juvisy-sur-Orge]] et des hêtres communs à [[Saint-Sulpice-de-Favières]]<ref>[http://www.arbres.org/arbres_remarquables.html#ancre02 Liste des arbres remarquables du département sur le site arbres.org] Consulté le 14/08/2009.</ref>. Deux espaces renommés occupent aussi une part importante du territoire. Au nord-ouest, la [[vallée de Chevreuse]] suit le cours de l’[[Yvette (rivière)|Yvette]] jusqu’à [[Palaiseau]], avec l’éventualité en [[2010]] d’une extension du [[parc naturel régional de la Haute Vallée de Chevreuse]]<ref>[http://www.parc-naturel-chevreuse.fr/fileadmin/media/revision-charte/documents/Revision_avisdeletat.pdf Avis de la Préfecture d’Île-de-France sur l’extension du parc au 14 avril 2009 sur le site officiel du parc naturel.] Consulté le 14/08/2009.</ref>, seize communes du département ayant déjà approuvé le principe de l’intégration. Au sud-est, le [[parc naturel régional du Gâtinais français]] englobe vingt-huit communes du département entre les vallées de l’[[Essonne (rivière)|Essonne]] et de l’[[École (rivière)|École]]<ref>[http://www.parc-gatinais-francais.fr/ Site officiel du parc naturel régional du Gâtinais français.] Consulté le 14/08/2009.</ref>. Dépassant pour certains les limites administratives, dix sites ont été recensés par le [[réseau Natura 2000]] dont trois sont classées « [[Zone de protection spéciale]] » : les [[marais d'Itteville et de Fontenay-le-Vicomte]] sur cinq cent vingt-deux hectares<ref>[http://natura2000.environnement.gouv.fr/sites/FR1110102.html Fiche des marais d'Itteville et de Fontenay-le-Vicomte sur le site du réseau Natura 2000.] Consulté le 14/08/2009.</ref>, le [[Massif de Fontainebleau]] sur les communes de [[Courances]] et Milly-la-Forêt<ref>[http://natura2000.environnement.gouv.fr/sites/FR1110795.html Fiche du massif de Fontainebleau sur le site du réseau Natura 2000.] Consulté le 14/08/2009.</ref> et le [[Massif de Rambouillet]] dont 4 % du territoire se trouve dans l'Essonne<ref>[http://natura2000.environnement.gouv.fr/sites/FR1112011.html Fiche du massif de Rambouillet sur le site du réseau Natura 2000.] Consulté le 14/08/2009.</ref>. S’ajoutent des sites d’importances communautaires comme les champignonnières d’[[Étampes]]<ref>[http://natura2000.environnement.gouv.fr/sites/FR1100810.html Fiche des champignonnières d'Étampes sur le site du réseau Natura 2000.] Consulté le 14/08/2009.</ref>, les buttes [[Grès (géologie)|gréseuses]] de l’Essonne<ref>[http://natura2000.environnement.gouv.fr/sites/FR1100806.html Fiche des buttes greseuses de l'Essonne sur le site du réseau Natura 2000.] Consulté le 14/08/2009.</ref>, les marais des basses vallées de la [[Juine]] et de l’Essonne<ref>[http://natura2000.environnement.gouv.fr/sites/FR1100805.html Fiches des marais des basses vallées de la Juine et de l'Essonne sur le site du réseau Natura 2000.] Consulté le 14/08/2009.</ref>, les pelouses calcaires du Gâtinais<ref>[http://natura2000.environnement.gouv.fr/sites/FR1100802.html Fiche des pelouses calcaires du Gâtinais sur le site du réseau Natura 2000.] Consulté le 14/08/2009.</ref> et de la haute vallée de la Juine<ref>[http://natura2000.environnement.gouv.fr/sites/FR1100800.html Fiche des pelouses calcaires de la haute vallée de la Juine sur le site du réseau Natura 2000.] Consulté le 14/08/2009.</ref> et la haute vallée de l’Essonne<ref>[http://natura2000.environnement.gouv.fr/sites/FR1100799.html Fiche de la haute vallée de l'Essonne sur le site du réseau Natura 2000.] Consulté le 14/08/2009.</ref>. Réparties dans plusieurs communes, la [[Réserve naturelle des sites géologiques de l'Essonne]] qui occupe près de cinq hectares est classée [[Réserve naturelle]] nationale<ref>[http://www.reserves-naturelles.fr/reserves/alpha.asp?arbo=1.0&idres=138 Fiche de la réserve naturelle des sites géologiques de l'Essonne sur le site reserves-naturelles.fr] Consulté le 14/08/2009.</ref>, elle est complétée par plusieurs [[Réserve naturelle régionale|réserves naturelles régionales]] dont le bassin de [[Saulx-les-Chartreux]]<ref>[http://www.reserves-naturelles.fr/reserves/alpha.asp?arbo=1.0&idres=124 Fiche du bassin de Saulx-les-Chartreux sur le site reserves-naturelles.fr] Consulté le 14/08/2009.</ref>, le parc d’[[Itteville]]<ref>[http://www.reserves-naturelles.fr/reserves/alpha.asp?arbo=1.0&idres=131&rub=0 Fiche du parc d'Itteville sur le site reserves-naturelles.fr] Consulté le 14/08/2009.</ref>, les Grands Réages à [[Varennes-Jarcy]]<ref>[http://www.reserves-naturelles.fr/reserves/alpha.asp?arbo=1.0&idres=368 Fiche des Grands Réages sur le site reserves-naturelles.fr] Consulté le 14/08/2009.</ref> et l’arboretum Roger de Vilmorin à [[Verrières-le-Buisson]]<ref>[http://www.reserves-naturelles.fr/reserves/alpha.asp?arbo=1.0&idres=135 Fiche de l'arboretum Roger de Vilmorin sur le site reserves-naturelles.fr] Consulté le 14/08/2009.</ref>. Le [[ministère de l'Écologie (France)|ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de la Mer]] a lui aussi classé un certain nombre de sites dont la vallée de la Juine et ses abords<ref>[http://www.ecologie.gouv.fr/La-vallee-de-la-Juine-et-ses.html Fiche de la vallée de la Juine sur le site du ministère de l'Écologie.] Consulté le 14/08/2009.</ref>, la vallée de l’[[Yerres (rivière)|Yerres]] et ses abords<ref>[http://www.ecologie.gouv.fr/La-vallee-de-l-Yerres-site-classe.html Fiche de la vallée de l'Yerres sur le site du ministère de l'Écologie.] Consulté le 14/08/2009.</ref>. Enfin, le conseil départemental de l’Essonne a acquis des terrains pour les classer en « [[Espace naturel sensible]] »<ref>[http://www.essonne.fr/fileadmin/Environnement/patrimoine_naturel/zones_ens/CARTE_DPT_REC_ZP.pdf Carte des espaces naturels sensibles du département sur le site du conseil départemental de l'Essonne.] Consulté le 14/08/2009.</ref>. Principalement résidentielles, les communes du département font des efforts de politique environnementale et d’embellissement, récompensées pour certaines par des fleurs au [[concours des villes et villages fleuris]], [[Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne)|Sainte-Geneviève-des-Bois]] est classée quatre fleurs ; [[Boutigny-sur-Essonne]], [[Chilly-Mazarin]], [[Corbeil-Essonnes]], [[Dourdan]], [[Étampes]], [[Évry (Essonne)|Évry]], [[Les Ulis]], [[Massy (Essonne)|Massy]], [[Paray-Vieille-Poste]], [[Ris-Orangis]], [[Villebon-sur-Yvette]] et [[Viry-Châtillon]] sont classées trois fleurs ; [[Arpajon]], [[Briis-sous-Forges]], [[Épinay-sur-Orge]], [[Étréchy (Essonne)|Étréchy]], [[Grigny (Essonne)|Grigny]], [[Longjumeau]], [[Morangis (Essonne)|Morangis]], [[Ollainville (Essonne)|Ollainville]], [[Orsay]], [[Palaiseau]], [[Saint-Germain-lès-Arpajon]], [[Saint-Michel-sur-Orge]], [[Savigny-sur-Orge]], [[Villejust]], [[Wissous]] et [[Yerres (Essonne)|Yerres]] sont classées deux fleurs ; [[Baulne]], [[Boussy-Saint-Antoine]], [[Brétigny-sur-Orge]], [[Courcouronnes]], [[Le Coudray-Montceaux]], [[Linas]], [[Mauchamps]], [[Milly-la-Forêt]], [[Morigny-Champigny]], [[Richarville]], [[Saclay]], [[Soisy-sur-Seine]] et [[Vert-le-Grand]] sont classées une fleur<ref>[http://www.cnvvf.fr/site/index.php?page=1&idpt=91 Palmarès départemental des villes et villages fleuris sur le site officiel de l’association.] Consulté le 14/08/2009.</ref>. Pour permettre de visiter ces espaces naturels, le département est équipé de plusieurs [[Sentier de grande randonnée|circuits de grande randonnée]] dont le {{nobr|[[Sentier de grande randonnée 1|GR 1]]}} et le {{nobr|[[Sentier de grande randonnée 11 (France)|GR 11]]}} qui ceinturent l’Île-de-France, le {{nobr|[[Sentier de grande randonnée 2|GR 2]]}} qui suit le cours de la Seine, le {{nobr|[[Sentier de grande randonnée 32|GR 32]]}}, le {{nobr|[[Sentier de grande randonnée 111|GR 111]]}} qui parcourt l’ensemble du département et le {{nobr|[[Via Turonensis|GR 655]]}} qui correspond à l’ancien chemin de [[pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle]] depuis Paris. === Patrimoine architectural === {{Article détaillé|Liste des monuments historiques de l'Essonne|Liste des châteaux de l'Essonne|Liste des monuments religieux de l'Essonne}} Le département de l’Essonne est situé dans le bassin parisien, territoire très tôt occupé par l’Homme, comme en témoigne la découverte de [[silex]] taillés<ref>[http://www.quid.fr/departements.html?dep=91&mode=detail&style=fiche Fiche du département sur le site du Quid.] Consulté le 15/08/2009.</ref> et l’élévation au [[néolithique]] de [[menhir]]s, dont certains subsistent et sont aujourd’hui classés aux [[Monument historique (France)|monuments historiques]] : la [[Pierre à Mousseau]] à [[Vigneux-sur-Seine]]<ref>{{Lien web|titre=Gertrude - menhir dit la Pierre-à-Mousseau - Inventaire Général du Patrimoine Culturel (1.3.1 (Build: 99))|url=https://inventaire.iledefrance.fr/dossier/menhir-dit-la-pierre-a-mousseau/5cec7513-8785-465a-b5c3-833f124f502b|site=inventaire.iledefrance.fr|consulté le=2020-02-06}}.</ref>, la Pierre droite à [[Milly-la-Forêt]]<ref>{{Base Mérimée|PA00087961}}. Consulté le 09/10/2012.</ref>, la Pierre Fritte à [[Étampes]]<ref>{{Base Mérimée|PA00087902}}. Consulté le 09/10/2012.</ref>, la Fille de Loth à [[Brunoy]]<ref>{{Base Mérimée|PA00087837}}. Consulté le 09/10/2012.</ref>. L’occupation [[gaulois (peuples)|gauloise]] puis [[Gaule romaine|gallo-romaine]] laissa des vestiges de villages comme celui découvert à [[Gif-sur-Yvette]]<ref>[http://www.essonne.fr/education_jeunesse/actualites/visualiser/lexceptionnel_village_gaulois_de_gif_sur_yvette/ Découverte d’un village gaulois à Gif-sur-Yvette sur le site du conseil général.] Consulté le 15/08/2009.</ref>, de ''[[villa rustica]]'' comme à [[Orsay]]<ref>[http://archeoaaccea.chez.com/moulon.htm Présentation de la villa gallo-romaine du Moulon sur le site archéologique du CEA.] Consulté le 15/08/2009.</ref> et d’''[[oppidum]]'' comme à [[Champlan]]<ref>[http://crehangec.free.fr/idf.htm#91 Analyse toponymique des lieux d’Île-de-France sur le site crehangec.free.fr] Consulté le 15/08/2009.</ref>. Du [[Moyen Âge]] subsistent à [[Longjumeau]] l’un des plus vieux ponts d’Île-de-France, daté du {{XIIIe siècle}}, le [[Vieux pont de Balizy|Pont des Templiers]]<ref>{{Base Mérimée|PA00135716}} Consulté le 09/10/2012.</ref>, des [[Château fort|châteaux forts]] comme à [[Château de Montlhéry|Montlhéry]] ({{XIe siècle}})<ref>{{Base Mérimée|PA00087970}}. Consulté le 09/10/2012.</ref>, [[Château de Dourdan|Dourdan]] ({{XIIIe siècle}})<ref>{{Base Mérimée|PA00087881}}. Consulté le 09/10/2012.</ref> ou [[Château d'Étampes|Étampes]] ({{XIIe siècle}})<ref>{{Base Mérimée|PA00087907}}. Consulté le 09/10/2012.</ref>, les remparts de [[Corbeil-Essonnes]] ou des lieux de culte catholiques importants, tel la [[basilique Notre-Dame-de-Bonne-Garde]] de [[Longpont-sur-Orge]] du {{XIIe siècle}}<ref>{{Base Mérimée|PA00087941}}. Consulté le 09/10/2012.</ref> ou la [[collégiale Notre-Dame-du-Fort d'Étampes|collégiale Notre-Dame-du-Fort]] à Étampes du {{XIe siècle}}<ref>{{Base Mérimée|PA00087892}}. Consulté le 09/10/2012.</ref>. Placé dans une région agricole et à proximité des capitales de [[Versailles]] et [[Paris]], le territoire fut à la [[Renaissance]] et durant l’[[Époque moderne]] équipé d’importantes [[halle (construction)|halles]] à Dourdan, [[Arpajon]] ({{XVIe siècle}})<ref>{{Base Mérimée|PA00087803}}. Consulté le 09/10/2012.</ref>, Milly-la-Forêt ({{XVe siècle}})<ref>{{Base Mérimée|PA00087959}}. Consulté le 09/10/2012.</ref> et [[Méréville (Essonne)|Méréville]] ({{XVIe siècle}})<ref>{{Base Mérimée|PA00087954}}. Consulté le 09/10/2012.</ref>, enrichi de [[château]]x, dont les plus importants sont le [[château de Chamarande]] à [[Chamarande]] ({{XVIIe siècle}})<ref>{{Base Mérimée|PA00087855}}. Consulté le 09/10/2012.</ref>, le [[château du Marais]] au [[Le Val-Saint-Germain|Val-Saint-Germain]] ({{XVIIIe siècle}})<ref>{{Base Mérimée|PA00088024}}. Consulté le 09/10/2012.</ref>, le [[château de Courson]] à [[Courson-Monteloup]] ({{XVIIe siècle}})<ref>{{Base Mérimée|PA00087876}}. Consulté le 09/10/2012.</ref> ou le [[château de Courances]] à [[Courances]] ({{XVIIe siècle}}<ref>{{Base Mérimée|PA00087871}}. Consulté le 09/10/2012.</ref>, d’églises dont la [[cathédrale Saint-Spire de Corbeil-Essonnes|cathédrale Saint-Exupère]] de [[Corbeil-Essonnes]] ({{XIVe siècle}})<ref>{{Base Mérimée|PA00087863}}. Consulté le 09/10/2012.</ref> ou l’[[église Saint-Germain-d'Auxerre de Dourdan|église Saint-Germain-l’Auxerrois]] de Dourdan ({{XVe siècle}})<ref>{{Base Mérimée|PA00087882}}. Consulté le 09/10/2012.</ref>, de [[Lavoir (bassin public)|lavoirs]] et de demeures bourgeoises. Du [[Premier Empire]] à la [[Belle Époque]], le département évolua vers l’industrie avec la construction d’importantes usines comme les [[Grands moulins de Corbeil]] du {{XIXe siècle}}<ref>{{Base Mérimée|PA00087867}}. Consulté le 09/10/2012.</ref>, de nombreuses communes devinrent des lieux de villégiatures pour les parisiens, qui se faisait construire des demeures et des folies, comme le [[Temple de la Gloire (Orsay)|temple de la Gloire]] à [[Orsay]] ({{XIXe siècle}})<ref>{{Base Mérimée|PA00087984}}. Consulté le 09/10/2012.</ref> et la [[propriété Caillebotte]], à [[Yerres (Essonne)|Yerres]] et de lieux de culte d’autres confessions comme l’[[église Notre-Dame-de-la-Dormition de Sainte-Geneviève-des-Bois|église orthodoxe Notre-Dame-de-la-Dormition]] de [[Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne)|Sainte-Geneviève-des-Bois]] ({{XXe siècle}})<ref>{{Base Mérimée|PA00088003}}. Consulté le 09/10/2012.</ref>. Le {{XXe siècle}} a lui aussi laissé un patrimoine contemporain avec l’édification de la vaste cité d’habitat social de [[La Grande Borne]] à [[Grigny (Essonne)|Grigny]], l’édification de la sculpture monumentale du [[Le Cyclop|Cyclop]] à Milly-la-Forêt, de l’[[Cathédrale de la Résurrection Saint-Corbinien d'Évry|unique cathédrale française du {{s-|XX}}]] à [[Évry (Essonne)|Évry]] accompagnée par la [[Mosquée d'Évry-Courcouronnes|plus grande mosquée de France]] à [[Courcouronnes]] et la [[Pagode Khánh-Anh|plus grande pagode d’Europe]] toujours à Évry. Au sud du département, [[Étampes]], ancienne ville royale, concentre sur son territoire un patrimoine remarquable, bénéficiant ainsi du label « [[Villes et pays d'art et d'histoire]] »<ref>[http://www.vpah.culture.fr/alpha/alpha.htm Liste des villes et pays d’art et d’histoire sur le site du ministère de la Culture.] Consulté le 15/08/2009.</ref>. Au total, ce sont cinquante-et-un châteaux et quatre-vingt-quatorze monuments religieux répartis sur le territoire qui bénéficient d’un classement ou d’une inscription aux [[Monument historique (France)|monuments historiques]]. <gallery mode="packed"> Fichier:FranceEnglandCard2 317.jpg|Le château de Montlhéry. Fichier:Basilique de Longpont-sur-Orge.jpg|Portail de la basilique Notre-Dame-de-Bonne-Garde de Longpont-sur-Orge. Fichier:Méréville (Essonne) halle-1.jpg|La halle de Méréville. Fichier:Château du Marais.jpg|Le château du Marais au Val-Saint-Germain. Fichier:EgliseStGermainDourdan.JPG|L’église Saint-Germain-d’Auxerre de Dourdan. Fichier:LaFertéAlais-Lavoir.JPG|Le lavoir de La Ferté-Alais. Fichier:Corbeil10.JPG|La façade occidentale des Grands moulins de Corbeil-Essonnes. </gallery> === Personnalités === {{Article détaillé|Liste de personnalités de l'Essonne|Liste des vicomtes, comtes puis ducs d'Étampes}} Le département de l’Essonne a donné plusieurs [[Personnalité politique|personnalités politiques]] d’envergure nationale, parmi lesquelles des membres de gouvernement. Par ordre chronologique : [[Léo Hamon]], [[Secrétaire d'État (France)|secrétaire d'État]] de la [[Participation des salariés aux résultats de l'entreprise|Participation]] et de l’[[Intéressement]] dans le [[Gouvernement Jacques Chaban-Delmas|gouvernement Chaban-Delmas]] en [[1972]], [[Jacques Guyard]], secrétaire d’État chargé de l’Enseignement technique dans le [[Gouvernement Édith Cresson|gouvernement Cresson]] de [[1991]] à [[1992]]<ref>[http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000536783&dateTexte=20100226 Décret du 17 mai 1991 relatif à la composition du gouvernement sur le site legifrance.gouv.fr] Consulté le 26/02/2010.</ref>, [[Marie-Noëlle Lienemann]], [[ministre délégué]] au Logement et au Cadre de vie dans le [[Gouvernement Pierre Bérégovoy|gouvernement Bérégovoy]] de 1992 à [[1993]]<ref>[http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?dateTexte=&categorieLien=id&cidTexte=JORFTEXT000000358969&fastPos=3&fastReqId=684932449&oldAction=rechExpTexteJorf Texte du décret {{n°}}92-430 du 12 mai 1992 relatif aux attributions du ministre délégué au logement et au cadre de vie sur le site legifrance.gouv.fr] Consulté le 18/11/2012.</ref>, [[Jean de Boishue]], secrétaire d’État chargé de l’[[Études supérieures en France|Enseignement supérieur]] dans le [[Gouvernement Alain Juppé (1)|gouvernement Juppé I]] en [[1995]]<ref>[http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?dateTexte=&categorieLien=id&cidTexte=JORFTEXT000000169213&fastPos=11&fastReqId=1796258739&oldAction=rechExpTexteJorf Décret du 18 mai 1995 relatif à la composition du gouvernement sur le site legifrance.gouv.fr] Consulté le 28/12/2010.</ref>, [[Jean-Luc Mélenchon]], ministre délégué à l’[[Enseignement professionnel]] dans le [[Gouvernement Lionel Jospin|gouvernement Jospin]] de [[2000]] à [[2002]]<ref>[http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?dateTexte=&categorieLien=id&cidTexte=JORFTEXT000000582796&fastPos=5&fastReqId=1358147327&oldAction=rechExpTexteJorf Décret du 27 mars 2000 relatif à la composition du gouvernement sur le site legifrance.gouv.fr] Consulté le 18/11/2012.</ref>, [[Pierre-André Wiltzer]], ministre délégué à la [[Ministère de la Coopération|Coopération]] et à la [[Francophonie]] dans le [[Gouvernement Jean-Pierre Raffarin (2)|gouvernement Raffarin II]] de 2002 à [[2004]]<ref>[http://www.legifrance.gouv.fr/jopdf/common/jo_pdf.jsp?numJO=0&dateJO=20020618&numTexte=3&pageDebut=10720&pageFin=10721 Décret du 17 juin 2002 relatif à la composition du gouvernement sur legifrance.gouv.fr] Consulté le 29/08/2010.</ref>, [[Nathalie Kosciusko-Morizet]], secrétaire d’État chargée de l’[[Ministère de l'Écologie (France)|Écologie]]<ref>[http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?dateTexte=&categorieLien=id&cidTexte=JORFTEXT000000274401&fastPos=6&fastReqId=1226409223&oldAction=rechExpTexteJorf Décret du 19 juin 2007 relatif à la composition du gouvernement sur le site legifrance.gouv.fr] Consulté le 18/11/2012.</ref> puis chargée de la Prospective et du Développement de l’Économie numérique dans le [[Gouvernement François Fillon (2)|gouvernement Fillon II]] de [[2007]] à [[2010]]<ref>[http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?dateTexte=&categorieLien=id&cidTexte=JORFTEXT000020099569&fastPos=11&fastReqId=1439161623&oldAction=rechExpTexteJorf Décret du 15 janvier 2009 relatif à la composition du gouvernement sur le site legifrance.gouv.fr] Consulté le 18/11/2012.</ref> puis [[ministère de l'Écologie (France)|ministre de l’Écologie, du Développement durable, des Transports et Logement]] dans le [[Gouvernement François Fillon (3)|gouvernement Fillon III]] de 2010 à [[2012]]<ref name="Gouv2010">[http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?dateTexte=&categorieLien=id&cidTexte=JORFTEXT000023080968&fastPos=6&fastReqId=1505844974&oldAction=rechExpTexteJorf Décret du 14 novembre 2010 relatif à la composition du gouvernement sur le site legifrance.gouv.fr] Consulté le 18/11/2012.</ref>, [[Georges Tron]], secrétaire d’État chargé de la [[Fonction publique française|Fonction publique]] dans le gouvernement Fillon II de 2010 à [[2011]]<ref name="Gouv2010" />, [[François Lamy]], ministre délégué à la [[Ministre chargé de la Ville|Ville]] dans les [[Gouvernement Jean-Marc Ayrault (1)|gouvernements Ayrault I]] et [[Gouvernement Jean-Marc Ayrault (2)|II]] depuis 2012<ref name="Gouv2012">[http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=25305DF6507FC36EE300158D4982FD14.tpdjo09v_1?cidTexte=JORFTEXT000025893289&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id Décret du 16 mai 2012 relatif à la composition du gouvernement sur le site legifrance.gouv.fr] Consulté le 19/05/2012.</ref>, [[Manuel Valls]], [[Ministère de l'Intérieur (France)|ministre de l’Intérieur]] dans les gouvernements Ayrault I et II entre 2012 et 2014 puis [[Premier ministre français|Premier ministre]]<ref name="Gouv2012" />. === Héraldique et logotype === {{Article détaillé|contenu=Article connexe : [[Armorial des communes de l'Essonne]]}} {{Blason-ville-fr | img1=Blason département fr Essonne.svg | img2=Logo Département Esssonne - 2022.svg | l1=100px | l2=100px | legende1= Blason de l’Essonne | legende2= Logotype du Conseil départemental de l'Essonne | texte=Les armes de l’Essonne se [[Blasonnement|blasonnent]] : ''d’[[Azur (héraldique)|azur]] à la [[Liste de pièces héraldiques#Bande|bande]] ondée d'[[Couleur (héraldique)#Argent|argent]], accompagnée en [[Liste de pièces héraldiques#Chef|chef]] d’un [[Besant et tourteau|besant]] éclatant de dix huit [[rayon lumineux|rais]] chargés de vingt trois besants de taille très inférieure et en [[Liste de pièces héraldiques#Pointe|pointe]] d’un semé de [[Fleur de lys|fleurs de lys]], le tout d’[[Couleur (héraldique)#Or|or]].''<ref>[http://labanquedublason2.com Blasonnement sur le site de Gaso, la banque du blason.] Consulté le 02/08/2009.</ref> Le semé de fleur de lys d’or sur fond d’azur est repris de la région et ancienne province d’[[Île-de-France]] dont dépend le département, la bande ondée d’argent symbolise le cours de la [[Seine]] et le besant éclatant au rais chargées de besants évoque un [[atome]] pour rappeler l’importance de la recherche, notamment nucléaire, avec la présence des sites du [[Genopole]] à [[Évry (Essonne)|Évry-Courcouronnes]] et au sein du pôle technologique [[Paris-Saclay]], du [[commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives|Commissariat à l'énergie atomique]] (CEA) de [[Saclay]] et [[Bruyères-le-Châtel]] et du [[Synchrotron SOLEIL]] à [[Saint-Aubin (Essonne)|Saint-Aubin]]. Ce blason est notamment présent sur l’[[Liste des meubles héraldiques#Écusson|écusson]] des uniformes des [[Pompier|sapeurs-pompiers]] du département<ref>[http://annuaire-pompier.referencement-actif.com/ecusson-pompier/ecussons-pompiers.php Présentation des écussons de sapeurs-pompiers sur le site annuaire-pompier.com] Consulté le 15/04/2010.</ref>{{,}}<ref>[http://passion-pompiers-photo.skyrock.com/photo.html?id_article=2405841995&rev=1 Visuel de l'écusson des sapeurs-pompiers de l’Essonne sur le blog passion-pompiers.skyrock.com] Consulté le 15/04/2010.</ref>{{,}}<ref>[http://jcpompiersdumonde.m6blog.fr/images/medium_sans_titre.7.jpg Visuel de l’écusson des sapeurs-pompiers de l’Essonne sur le blog jcpompiersdumonde.m-blog.fr] Consulté le 15/04/2010.</ref> mais n’a pas été officialisé par l’assemblée délibérante départementale. Le [[Conseil départemental de l'Essonne|conseil départemental]] représentant le département s’est doté d’un [[logo]]. }} === Gastronomie === {{Article détaillé|Gastronomie de l'Essonne}} [[Fichier:Rouge vif d'Étampes-Cucurbita maxima-01.jpg|thumb|Le potiron rouge vif d’Étampes.]] Le département est encore en grande partie couvert par les espaces de [[Agriculture|culture]], dont on distingue le [[maraîchage]] au nord et les grandes cultures [[Céréale|céréalières]] dans le sud, il était jusqu’au milieu du {{XXe siècle}} l’un des principaux fournisseurs en produits frais des [[halles de Paris]] et directement relié à elles par l’[[Chemin de fer Paris - Arpajon|Arpajonnais]]. Certains produits sont ainsi réputés dans le département, comme la [[fraise]] dans la vallée de la [[Bièvre (affluent de la Seine)|Bièvre]] et sur le [[plateau de Saclay]], la [[tomate]] dans la région de [[Montlhéry]], le [[haricot]] et notamment l’espèce [[Chevrier (légume)|Chevrier]] autour d’[[Arpajon]], le [[potiron rouge vif d'Étampes]], la [[mâche verte d'Étampes]] et le [[Cresson de fontaine]] dans le sud-est. Le [[Gâtinais]] et la région de Milly sont aussi réputés pour leur plantes aromatiques et médicinales comme le [[Safran (épice)|Safran]], la [[Menthe poivrée]]<ref>[http://www.terroir-essonne.com/?action=produits Produits du terroir sur le site terroir-essonne.com] Consulté le 13/08/2009.</ref>. Il en découle quelques spécialités culinaires comme la [[Quiche au cresson]] de [[Milly-la-Forêt]], le [[Vin de cresson]] de [[Méréville (Essonne)|Méréville]], le [[Pâté d'alouette]] de [[Chalo-Saint-Mars]] et la confiserie appelée [[Buchette d'Étampes]]<ref>[http://www.terroir-essonne.com/?action=recettes Recettes du terroir sur le site terroir-essonne.com] Consulté le 13/08/2009.</ref>. {{clr}} === L’Essonne dans la culture et les arts === ==== Littérature ==== * L’action de la pièce de théâtre ''La Pie Voleuse ou la Servante de Palaiseau'' écrite en [[1815]] par [[Louis-Charles Caigniez]] se passe à [[Palaiseau]]. * L’action du roman ''Le Bout Gâleux'' écrit en [[1955]] par [[Jean-Pierre Chabrol]] se déroule à [[Palaiseau]]. * La [[poésie]] ''Jean des herbes de Milly'' de [[Jehan Despert]] parue en [[1973]] est inspirée de la culture communale de [[Milly-la-Forêt]]. * Les communes de [[Massy (Essonne)|Massy]], [[Igny (Essonne)|Igny]] et [[Bièvres (Essonne)|Bièvres]] servent de décors à l’album ''[[S.O.S. Météores]]'', huitième de la série ''[[Blake et Mortimer]]'' d’[[Edgar P. Jacobs]]<ref>[http://www.sosmeteores.net/ Vue des sites figurant dans l’album sur le site sosmeteores.net.] Consulté le 09/06/2009.</ref>. * [[Longjumeau]] est le lieu principal de l’action de l’[[opéra-comique]] en trois actes d’[[Adolphe Adam]] intitulé ''[[Le Postillon de Lonjumeau]]''. * [[Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne)|Sainte-Geneviève-des-Bois]] et [[Longpont-sur-Orge]] sont les communes où se déroule une partie de l’intrigue du [[roman (littérature)|roman]] de [[Gaston Leroux]], ''[[Le Mystère de la chambre jaune]]''. * [[Itteville]] est le lieu de l’intrigue du roman ''[[La Folle d'Itteville]]'' de [[Georges Simenon]], illustré de photographies de [[Germaine Krull]]. * [[Honoré de Balzac]] situe de nombreuses scènes de ''[[La Cousine Bette]]'' à [[Corbeil-Essonnes|Corbeil]], résidence de [[Célestin Crevel]]<ref>Édition [[Charles Furne|Furne]], [[1848 en littérature|1848]], vol.17 {{p.|102}}, 228, 289</ref>. Il situe à [[Arpajon]] une partie de son roman ''[[Un début dans la vie]]'' : {{Citation|Quant à [[monsieur de Sérisy]], il n’émigra point pendant la Révolution, il la passa dans sa terre de Sérisy, d’Arpajon, où le respect qu’on portait à son père le préserva de tout malheur<ref>Un début dans la vie, édition [[Charles Furne|Furne]], vol.4, {{p.}}427</ref>}}. * [[Charles Péguy]] cite le nom des communes de [[Palaiseau]], [[Orsay]] et [[Gometz-le-Châtel]] dans son [[poème]] ''Présentation de la Beauce à Notre-Dame de Chartres'' :<br />{{citation|Nous arrivons vers vous du lointain Palaiseau,<br />Et des faubourgs d’Orsay par Gometz-le-Châtel,<br />Autrement dit Saint-Clair; ce n’est pas un castel,<br />C’est un village au bord d’une route en biseau.}} * La [[Madame de Sévigné|marquise de Sévigné]] cite Savigny-sur-Orge dans l’une de ses lettres à sa fille : {{citation|Je ne suis pas surprise que Savigny vous ait paru beau, c’est une situation admirable.}}<ref>[http://www.savigny.org/spip.php?rubrique71 Histoire de la commune sur son site officiel.] Consulté le 12/11/2009.</ref> * L’intrigue de la [[nouvelle]] ''L’enterrement d’une étoile'' écrite par [[Alphonse Daudet]] en [[1896]] est en partie localisée à [[Wissous]]<ref>{{Lien web |url=http://www.wissous.info/modules/news/article.php?storyid=21 |titre=Wissous et Alphonse Daudet |auteur=Jean Claude Ciret |site=wissous.info |éditeur=APEPAW |en ligne le=7 novembre 2006 |consulté le=26 mai 2010}}.</ref>. * En [[1927]], [[Adrien Demont]] séjournant à [[Montgeron]] écrivait dans son ouvrage ''Souvenances, Promenade à travers ma vie'' {{citation|Montgeron ressemble à une ville d'eau. Il y a des gens du crû, et l'élément qui vient la plupart du temps de Paris, habiter les villas}}<ref>[http://fr.topic-topos.com/maison-du-106-avenue-de-la-republique-a-montgeron-montgeron Fiche de la maison du 106 avenue de la République sur le site topic-topos.com] Consulté le 24/05/2010.</ref>. ==== Peinture, photographie et joaillerie ==== * En souvenir de ses séjours à [[Milly-la-Forêt]], [[Christian Dior]] créa une collection de [[joaillerie]] intitulée ''Milly-la-Forêt'' symbolisant les quatre [[saison]]s à Milly<ref>[http://www.diorjoaillerie.com/fr/jewelry_fr.html Site officiel Dior Joaillerie.] Consulté le 16/11/2008.</ref>. * [[Nadar|Gaspard-Félix Tournachon, dit Nadar]] fit la première [[photographie aérienne]] à [[Bièvres (Essonne)|Bièvres]] en [[1858]]. * Le [[château d'Étampes]] et peut-être celui de [[Château de Dourdan|Dourdan]] apparaissent dans le [[livre d'heures]] ''[[Les Très Riches Heures du duc de Berry]]''{{#tag:ref|Selon certains historiens de l'art, il s'agirait plutôt du [[château de Pierrefonds]]<ref>{{Ouvrage|prénom1=Raymond|nom1=Cazelles|prénom2=Johannes|nom2=Rathofer|titre=Les Très Riches Heures du Duc de Berry|lieu=Tournai|éditeur=[[La Renaissance du livre|La Renaissance du Livre]]|collection=Références|année=2001|passage=223-224|isbn=2-8046-0582-5}}</ref>|group = Note}}. * Le peintre [[Claude Monet]] réalisa plusieurs toiles lors de ses séjours à [[Montgeron]] en [[1876]] et [[1877]] dont ''[[Les Dindons]]'' conservé au [[Musée d'Orsay]] de Paris, ''[[Coin de jardin à Montgeron]]'' et ''[[Étang à Montgeron]]'' tous deux conservés au [[Musée de l'Ermitage]] de [[Saint-Pétersbourg]]. * Le peintre [[Gustave Caillebotte]] réalisa plusieurs toiles dans sa propriété d'[[Yerres (Essonne)|Yerres]] dont ''Portraits à la campagne'' conservé au musée Baron Gérard à [[Bayeux]]. <gallery mode="packed"> Fichier:Les Très Riches Heures du duc de Berry avril.jpg|Enluminure du mois d’avril du livre d’heures ''Les Très Riches Heures du duc de Berry'' représentant peut-être le château de Dourdan. Fichier:Monet, Claude - Corner of the Garden at Montgeron.jpg|''[[Coin de jardin à Montgeron]]'' par [[Claude Monet]] (1876). Fichier:CasinCaillebotte.jpg|''Portraits à la campagne'' par [[Gustave Caillebotte]] (1876). </gallery> ==== Cinéma et télévision ==== {{Article détaillé|Liste de films tournés dans l'Essonne}} * En [[1941 au cinéma|1941]] furent tournées à [[Villebon-sur-Yvette]] des scènes du film ''[[Goupi Mains Rouges (film, 1943)|Goupi Mains Rouges]]'' de [[Jacques Becker]]. Le [[centre commercial]] de [[Villebon 2]] apparaît dans le film ''[[Podium (film)|Podium]]'' lorsque [[Benoît Poelvoorde]] décide de se produire sur le parking plutôt que dans le restaurant trop petit. * La [[sitcom]] ''Tranches de vie'' actuellement diffusée sur [[Disney Channel]], est tournée à Orsay<ref>[http://www.mairie-orsay.fr/Upload/ContenuCMS/bm/bm45_automne_2007.pdf Magazine de la mairie d'Orsay en pdf]></ref>. * Certaines scènes du film ''[[Les Misérables (film, 1982)|Les Misérables]]'' ont été tournées dans l’hôtel de la Pie Voleuse, demeure du {{XVIIIe siècle}} à [[Palaiseau]]. * Plusieurs films et téléfilms ont été tournés à [[Étampes]] : ''[[Au royaume des cieux]]'' de [[Julien Duvivier]], avec [[Serge Reggiani]] et [[Juliette Gréco]], en [[1949 au cinéma|1949]] ; ''[[La mariée était en noir (film)|La mariée était en noir]]'' de [[François Truffaut]], avec [[Jeanne Moreau]] et [[Jean-Claude Brialy]], en [[1968 au cinéma|1968]] ; ''[[Les Brigades du Tigre (série télévisée)|Les Brigades du Tigre]]'' (série télévisée de la [[Deuxième chaîne de l'ORTF|deuxième chaîne]]) de [[Victor Vicas]], entre [[1974 à la télévision|1974]] et [[1983 à la télévision|1983]] ; ''[[Adieu poulet]]'' de [[Pierre Granier-Deferre]], avec [[Lino Ventura]], [[Patrick Dewaere]] et [[Victor Lanoux]], en [[1975 au cinéma|1975]] ; ''[[L'Année sainte]]'' de [[Jean Girault]], avec [[Jean Gabin]], [[Jean-Claude Brialy]] et [[Danielle Darrieux]], en [[1976 au cinéma|1976]] ; ''[[Arsène Lupin joue et perd]]'' (série télévisée d’[[Antenne 2]]) d’[[Alexandre Astruc]], en [[1980 au cinéma|1980]] ; ''[[Léon Morin, prêtre (téléfilm)|Léon Morin, prêtre]]'' (téléfilm) de [[Pierre Boutron]], en [[1991 à la télévision|1991]] ; ''[[L'Instinct de l'ange]]'' de [[Richard Dembo]], avec [[Lambert Wilson]], [[François Cluzet]] et [[Jean-Louis Trintignant]], en [[1993 au cinéma|1993]] ; ''[[Le Parfum d'Yvonne]]'' de [[Patrice Leconte]], avec [[Jean-Pierre Marielle]] et [[Hippolyte Girardot]], en [[1994 au cinéma|1994]] ; ''[[Le Gendre idéal]]'' (téléfilm) d’[[Arnaud Sélignac]], avec [[François Berléand]], [[Fanny Cottençon]] et [[Armelle Deutsch]], en [[2008 à la télévision|2008]]. * Par sa proximité avec [[Paris]] et ses décors variés, [[Dourdan]] sert couramment de lieu de tournage, notamment pour ''[[Yoyo (film)|Yoyo]]'' de [[Pierre Étaix]] en [[1964]], ''[[La Bande à Bonnot (film)|La Bande à Bonnot]]'' de [[Philippe Fourastié]] en [[1965]], ''[[Les Visiteurs (film, 1993)|Les Visiteurs]]'' de [[Jean-Marie Poiré]] en [[1993]], ''[[Je reste !]]'' de [[Diane Kurys]] en [[2003]] ou ''[[Marie Besnard, l'empoisonneuse]]'' de [[Christian Faure (réalisateur)|Christian Faure]] en [[2006]]<ref>[http://blog.france3.fr/cinema/index.php/2006/04/04/24153-dourdan-lieu-de-tournage Dourdan lieu de tournage sur le blog France 3.] Consulté le 19/04/2008.</ref>. * La proximité de Paris et la présence voisine des studios de tournages [[cinéma]]tographiques à [[Saint-Germain-lès-Arpajon]] permit à [[Arpajon]] d’apparaître dans divers plan de films, notamment en [[1960]] la place du [[Marché (lieu)|marché]] et la porte de Paris dans ''[[Le Président (film, 1961)|Le Président]]'' d’[[Henri Verneuil]], en [[1962]] le magasin Thirion dans ''[[La Vie à la française (film)|La Vie à la française]]'' et en [[1966]] dans ''[[Paris brûle-t-il ? (film)|Paris brûle-t-il ?]]'' de [[René Clément]]. Bien qu’aucune scène n’y ait été tournée, l’action du film ''[[Trois zéros]]'' de [[Fabien Onteniente]] sorti en [[2002]] se déroule à Arpajon mais aussi ''[[Les Onze Commandements]]'' de [[François Desagnat]] sorti en [[2004]] qui fut filmé dans le centre-ville. * Le [[Cinéma français|film français]] ''[[Yamakasi|Yamakasi - Les samouraïs des temps modernes]]'' fut créé à [[Évry (Essonne)|Évry]] et dans la commune voisine de [[Lisses]]. De [[2006]] à [[2008]], la série ''[[Nos années pension|Saint-Ex, nos années pension]]'' diffusée dans l’émission [[KD2A]] de [[France 2]] fut tournée au [[conservatoire national des arts et métiers]] d’Évry<ref>[http://www.leparisien.fr/evry-91000/la-serie-culte-des-ados-tournee-a-la-fac-des-metiers-11-08-2008-135631.php « La série culte des ados tournée à la fac des métiers » sur le site d'information en ligne leparisien.fr] Consulté le 14/09/2008.</ref>. * Certaines scènes du [[feuilleton télévisé]] ''[[Les Faucheurs de marguerites]]'' furent tournées à [[La Ferté-Alais]] et à l’aérodrome voisin. * [[Milly-la-Forêt]] a servi de décors de films, notamment à [[Jean Genet]] qui a tourné les plans extérieurs dans la forêt pour ''[[Un chant d'amour]]'' en [[1950]] et [[Luis Buñuel]] qui a tourné quelques plans extérieurs en ville pour ''[[Le Journal d'une femme de chambre (film, 1964)|Le Journal d’une femme de chambre]]'' en [[1963]]. * [[Igny (Essonne)|Igny]] accueille le tournage de la [[série télévisée]] ''[[Mon père dort au grenier]]'' qui est diffusée dans le cadre de l’émission [[KD2A]] sur [[France 2]]. * Certaines scènes du film de [[Philippe Lioret]] ''[[Je vais bien, ne t'en fais pas (film)|Je vais bien, ne t'en fais pas]]'' sorti en [[2006]] ont été tournées à [[Montgeron]], [[Savigny-sur-Orge]] et [[Vigneux-sur-Seine]]. ==== Musique ==== * Le chanteur [[Michel Sardou]] cite l’Essonne dans la chanson « Les deux écoles » issue de son album ''[[Io Domenico]]'' sorti en [[1984]]. * Le chanteur [[Renaud]] cite [[Palaiseau]] et [[Massy (Essonne)|Massy]] et plus spécialement la [[gare de Massy - Palaiseau]] dans la chanson « Le Tango de Massy-Palaiseau » issue de son album ''[[Ma gonzesse]]'' sorti en [[1979]]. * [[Palaiseau]] est citée dans la chanson de [[Gavroche]] dans la strophe : « On est laid à [[Nanterre]], C’est la faute à [[Voltaire]], Et bête à Palaiseau, C’est la faute à [[Jean-Jacques Rousseau|Rousseau]]. » * Le chanteur [[Ricet Barrier]] cite [[Ris-Orangis]] dans sa chanson ''La dame de Ris-Orangis'' sur son album ''La Servante du château'', reprise par [[Marcel Amont]]. * Le groupe de [[Rap]] [[PNL (groupe)]], Ademo cite dans le son ''Différents'', issu de leur premier EP ''Que La Famille'' : « 94 c'est l'Barça, '''91''' c'est l'Brésil... ». * Le rappeur [[Koba LaD]] est originaire d'[[Évry]], dans l'Essonne. Il évoque souvent son quotidien difficile dans son bâtiment qu'il surnomme "Seven Binks", qui correspond au bâtiment {{n°|7}} de la Place du [[Parc aux Lièvres]]. * Le rappeur [[Alkpote]], emménage dans le [[Les Pyramides|quartier des Pyramides]] à Évry en 1995. * Le rappeur [[Zola (rappeur)|Zola]], né à la clinique de l'Essonne a passé une bonne partie de sa vie dans ce département, notamment au Parc aux Biches == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe=Note}} === Références === {{Références nombreuses}} == Voir aussi == {{Autres projets | commons = Category:Essonne | wikinews = Category:Essonne | wiktionary = Essonne | wikivoyage = Essonne }} === Bibliographie === * {{Ouvrage |prénom1=Sylvie |nom1=Moniotte |titre=L'Essonne |sous-titre=en 600 questions |éditeur=Éd. Archives et culture |année=1996 |pages totales=92 |isbn=978-2-909530-94-9}} * {{Ouvrage |prénom1=Frédéric |nom1=Delacourt |titre=Chroniques de l'Essonne |sous-titre=de la Révolution à la fin du XXe siècle |éditeur=Éd. Alan Sutton |année=2003 |isbn=978-2-84253-968-9}} * {{Ouvrage |prénom1=Joël |nom1=Jacquet |titre=Essonne insolite |éditeur=[[Nouvelles Éditions latines|Nouvelles éditions latines]] |année=1983 |pages totales=252 |isbn=978-2-7233-0218-0 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=Ya27RCLq3KkC&printsec=frontcover}} * {{Ouvrage |prénom1=Joël |nom1=Jacquet |titre=Églises de l'Essonne |éditeur=[[Nouvelles Éditions latines|Nouvelles éditions latines]] |année=1986 |pages totales=32 |isbn=978-2-7233-0351-4}} * {{Ouvrage |prénom1=Philippe |nom1=Ribaldone |titre=Châteaux de l'Essonne |éditeur=[[Nouvelles Éditions latines|Nouvelles éditions latines]] |année= |pages totales=32 |isbn=978-2-7233-0170-1}} * {{Ouvrage |nom1=Collet |titre=Il était une fois l'Essonne |éditeur=Éd. Lacour-Ollé |année= |isbn=978-2-86971-694-0}} * {{Ouvrage |nom1=Michel de La Torre |titre=Essonne |sous-titre=Le guide complet de ses 196 communes |éditeur=Éd. Deslogis-Lacoste |année=1992 |pages totales=50 |isbn=978-2-7399-5091-7}} * {{Ouvrage |nom1=Collectif d'auteurs |titre=Vallons de l'Essonne, Milly-la-Forêt |sous-titre=Saint-Michel-sur-Orge, GR 111 |éditeur=Éd. Fédération française de la randonnée pédestre |année=1992 |pages totales=64 |isbn=978-2-85699-532-7}} * {{Ouvrage |prénom1=Roger |nom1=Bailly |titre=Les routes, le rail et l'eau dans le canton de Milly-la-Forêt |éditeur=Amattéis |année=1992 |pages totales=256 |isbn=978-2-86849-120-6}} * {{Ouvrage |prénom1=Roger |nom1=Bailly |titre=Cent cinquante ans de chemin de fer en Essonne |éditeur=Éd. Amattéis |année=1994 |pages totales=255 |isbn=978-2-86849-147-3}} * {{Ouvrage |prénom1=Geneviève |nom1=Averso |titre=L'Essonne autrefois |éditeur=Éd. Hovarth |année=1995 |pages totales=135 |isbn=978-2-7171-0589-6}} * {{Ouvrage |nom1=Collectif d'auteurs |titre=Saints en Essonne |éditeur=Éd. Flohic |année=1996 |pages totales=63 |isbn=978-2-84234-002-5}} * {{Ouvrage |prénom1=Roger |nom1=Bailly |titre=Trois villages sur l'Essonne à travers les siècles |éditeur=Éd. Amattéis |année=1997 |pages totales=219 |isbn=978-2-86849-169-5}} * {{Ouvrage |nom1=Collectif d'auteurs |titre=Le patrimoine protégé de l'Essonne |éditeur=Éd. Flohic |année=1998 |pages totales=20 |isbn=978-2-907909-08-2}} * {{Ouvrage |nom1=Collectif d'auteurs |titre=Vitraux en Essonne |éditeur=Éd. Flohic |année=1998 |isbn=978-2-84234-018-6}} * {{Ouvrage |nom1=Collectif d'auteurs |titre=Le patrimoine des communes de l'Essonne |éditeur=Éd. Flohic |année=2002 |isbn=978-2-84234-126-8}} * {{Ouvrage |nom1=Collectif d'auteurs |titre=91 L'Essonne |éditeur=Éd. Maison des sciences de l'Homme |année=2004 |pages totales=298 |isbn=978-2-87754-086-5}} * {{Ouvrage |nom1=Arnal |nom2=Guittet |titre=Atlas de la flore sauvage du département de l'Essonne |éditeur=Éd. Biotope |année=2005 |pages totales=608 |isbn=978-2-914817-04-2}} * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=P. |nom1=Buyens |prénom2=M. |nom2=Antoni |titre=Un autre regard sur l'Essonne, de l'eau, de la terre et des hommes |lieu=Mèze |éditeur=Éd. Biotope |année=2007 |pages totales=227 |isbn=978-2-914817-25-7}} === Articles connexes === * [[Liste des communes de l'Essonne]] * [[Paris-Saclay]] * [[Département français]] * [[Liste des églises de l'Essonne]] === Liens externes === {{Liens}} * [http://www.Essonne.pref.gouv.fr/ Site de la préfecture] * [http://www.essonne.fr Site du conseil départemental] {{Palette|Cantons de l'Essonne|Découpage électoral Essonne|Départements et métropole à statut de collectivité territoriale français}} {{Portail|Essonne}} [[Catégorie:Essonne|*]] [[Catégorie:Division administrative fondée en 1968]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Europe
Europe
{{Voir homonymes|Europe (homonymie)|Européen (homonymie)}} {{Confusion|Union européenne}} {{Infobox Continent | nom = Europe | carte = Europe orthographic Caucasus Urals boundary (with borders).svg | légende = Localisation de l'Europe. | superficie = 10180000 | population = 743000000 | pays = [[Géographie de l'Europe|50]] | langues = [[albanais]], [[allemand]], [[anglais]], [[basque]], [[biélorusse]], [[bosnien]], [[bulgare]], [[catalan]], [[croate]], [[danois]], [[espagnol]], [[estonien]], [[finnois]], [[français]], [[géorgien]], [[grec]], [[groenlandais]], [[hongrois]], [[islandais]], [[italien]], [[Judéo-espagnol|ladino]], [[letton]], [[lithuanien]], [[luxembourgeois]], [[macédonien]], [[maltais]], [[monténégrin]], [[néerlandais]], [[norvégien]], [[polonais]], [[portugais]], [[romanche]], [[roumain]], [[russe]], [[serbe]], [[serbo-croate]], [[slovène]], [[slovaque]], [[suédois]], [[tchèque]], [[tchétchène]], [[turc]], [[ukrainien]], [[yiddish]]<!-- Merci de limiter aux langues officielles et/ou nationales --> | fuseaux_horaires = [[UTC−01:00|UTC-1]] ([[Açores]])<br>[[UTC+05:00|UTC+5]] ([[Russie]]) | villes_majeures = [[Amsterdam]], [[Anvers]], [[Athènes]], [[Barcelone]], [[Belgrade]], [[Berlin]], [[Birmingham]], [[Bratislava]], [[Bruges]], [[Bruxelles]], [[Bucarest]], [[Budapest]], [[Chișinău]], [[Copenhague]], [[Cologne]], [[Cracovie]], [[Dublin]], [[Florence]], [[Francfort-sur-le-Main]], [[Genève]], [[Glasgow]], [[Hambourg]], [[Helsinki]], [[Istanbul]], [[Kiev]], [[La Haye]], [[Lille]], [[Lisbonne]], [[Ljubljana]], [[Londres]], [[Lyon]], [[Madrid]], [[Manchester]], [[Marseille]], [[Milan]], [[Minsk]], [[Moscou]], [[Munich]], [[Naples]], [[Oslo]], [[Paris]], [[Podgorica]], [[Porto]], [[Prague]], [[Pristina]], [[Reykjavik]], [[Riga]], [[Rome]], [[Rotterdam]], [[Saint-Pétersbourg]], [[Sarajevo]], [[Séville]], [[Skopje]], [[Sofia]], [[Stockholm]], [[Strasbourg]], [[Tallinn]], [[Tbilissi]], [[Tirana]], [[Toulouse]], [[Valence (Espagne)|Valence]], [[Varsovie]], [[Venise]], [[Vienne (Autriche)|Vienne]], [[Vilnius]], [[Zagreb]], [[Zurich]] | fleuve = [[Danube]], [[Dniepr]], [[Don (fleuve)|Don]], [[Douro]], [[Elbe (fleuve)|Elbe]], [[Èbre]], [[Garonne]], [[Guadalquivir]], [[Loire]], [[Meuse (fleuve)|Meuse]], [[Oder]], [[Oural (fleuve)|Oural]]<ref group=alpha>Le fleuve n'est situé en Europe qu'à moitié. En effet, il forme une partie de la frontière avec l'[[Asie]], la rive droite étant européenne, la rive gauche asiatique.</ref>, [[Pô]], [[Rhin]], [[Rhône]], [[Seine]], [[Tage]], [[Tamise]], [[Tibre]], [[Vistule]], [[Volga]], [[Weser]] | altitude = {{unité|5642|m}}, [[Elbrouz]], {{Russie}} }} L’'''Europe''' est un [[territoire]] considéré conventionnellement comme un [[continent]], délimité à l’ouest par l’[[océan Atlantique]] et la [[mer du Groenland]], au nord par l’[[océan Arctique]]. Sa limite méridionale est marquée par la [[mer Méditerranée]] et le [[détroit de Gibraltar]] qui la sépare de l'[[Afrique]], tandis que la [[mer de Marmara]] (avec les [[Dardanelles]] et le [[Bosphore]]) et la [[mer Noire]] marquent sa frontière avec l'[[Asie de l'Ouest]]. Sa limite à l'est, fixée par [[Pierre Ier le Grand|Pierre le Grand]] aux monts [[Oural]], au fleuve [[Oural (fleuve)|Oural]], à la côte nord-ouest de la [[mer Caspienne]] et au [[Caucase]] est la limite traditionnellement retenue, mais reste, faute de séparation claire et précise, l'objet de controverses sur l'appartenance ou non d'un certain nombre de pays au continent européen. Géographiquement, l'Europe peut être considérée aussi comme une partie des [[supercontinent]]s de l'[[Eurasie]] et de l'[[Afro-Eurasie]]. Dans son acception la plus commune, le continent européen couvre une superficie d’environ {{unité|10180000|km|2}} et a une population d’environ {{unité|743|millions d’habitants}} : les [[Européens]]. Il s'agit du deuxième plus petit continent couvrant un peu moins de 4 % des terres émergées. On peut distinguer cinq grandes régions géographiques : l'[[Europe de l'Ouest]], l'[[Europe centrale]], l'[[Europe du Sud]], l'[[Europe de l'Est]] et l'[[Europe du Nord]]. L'Europe comprend une diversité de climats : un climat tempéré sur la majorité de sa surface, du fait de l'influence de l'océan Atlantique Nord-Est et de la [[mer Méditerranée]] et un climat de type continental à l'est de la [[Pologne]] orientale. Elle connaît aussi un [[climat océanique]] froid, voire polaire, dans ses régions les plus septentrionales, et un climat subtropical humide dans les [[Balkans]] autour de la [[mer Noire]]. Arrosé par de nombreux fleuves et rivières, le continent n'est pas en stress hydrique. L'Europe recouvre une grande [[biodiversité]] et a été pionnière dans les [[Écologie politique|questions environnementales]]. Le peuplement s'est effectué de manière continue depuis {{unité|1,8|ou=2|millions}} d'années, des [[Glaciations quaternaires|cycles glaciaires]] et interglaciaires créant des périodes d'isolement géographique à l'origine d'une différenciation des formes anciennes du [[Homo|genre ''Homo'']] sur le continent à partir d'une espèce commune apparue en [[Afrique]]. Arrive ensuite ''[[Homo sapiens|Sapiens]]'', également né en Afrique, qui remplace l'espèce d'origine européenne qu'est [[Homme de Néandertal|Néandertal]], et « toutes les autres humanités » à partir de {{nombre|70000|ans}} avant l'ère commune. La population européenne se [[Sédentarisation|sédentarise]] entre {{nombre|7500|et=8000|ans}} avant J.-C., par l'effet de diffusion de populations et de techniques apparues sur le plateau d'[[Anatolie]] vers {{nombre|11000|ans}} avant J.-C. et pratique l'[[agriculture]] à partir de {{nombre|5000|ans}} avant J.-C. Des hypothèses [[Linguistique|linguistiques]] et [[Archéologie|archéologiques]] ainsi que des études [[Génétique|génétiques]] récentes accréditent la thèse d'un peuplement de l'ensemble du continent par des populations de l'est de l'Europe qui seraient les locuteurs du [[Indo-européen commun|proto-indo-européen]], langue-mère de la quasi-totalité des [[Langues en Europe|langues européennes]]. Les peuples [[germains]] apparaissent {{nombre|2000|ans}} avant J.-C. au nord de l'Europe, les peuples [[celtes]] s'étendant quant à eux à partir de {{nombre|1200|ans}} avant J.-C. sur la majeure partie du territoire, du bassin des [[Carpates]] à l’est de la [[France]]. C'est la [[Grèce]], avec sa brillante civilisation de l'[[époque classique]] ({{-sp-|V|-|IV}}), qui doit être considérée comme le berceau culturel de l'Europe. Après l'[[époque hellénistique]], l'Europe voit [[Empire romain|Rome]] commencer son expansion au {{-s-|IV}} et atteindre son apogée au {{s-|II}}. Le continent est alors divisé entre le monde romain et celui des barbares (Celtes, Germains et Slaves). L'influence romaine s'inscrit dans la culture, via la langue latine, ainsi que dans l'usage de l'espace via les voies romaines et l'urbanisation, sur un vaste territoire borné au nord par le [[mur d'Hadrien]] et à l'Est par le Rhin et le Danube, et qui s'étend par ailleurs en Afrique et en Asie. L'Europe est ainsi le berceau de la [[civilisation gréco-romaine]], qui a donné le jour à la [[Histoire du monde occidental|civilisation occidentale.]] Le christianisme s'y diffuse à partir du {{s-|I}}. En {{date|395|apJC=o}}, l'Empire romain est définitivement scindé en deux, l'[[Empire byzantin|Empire romain d'Orient]] seul perdurant (jusqu'au milieu du {{s-|XV}}) tandis que l'[[Empire romain d'Occident]] se délite dès le {{s-|V}} sous l'effet des attaques des peuples germains, appelées les [[invasions barbares]]. Plusieurs tentatives furent faites pour reconstituer l'Empire romain d'Occident : celles de [[Charlemagne]], des souverains du [[Saint-Empire romain germanique]], d’{{souverain2|Otton Ier (empereur du Saint-Empire)}} en [[962]] à [[Charles Quint]] au {{s-|XVI}}, voire de {{souverain2|Napoléon Ier}}. Le morcellement féodal prévalut au Moyen Âge, avec toutefois l'élaboration d'une civilisation commune aux Européens autour de la foi chrétienne. Des [[État-nation]]s se constituèrent ensuite progressivement, et leurs rivalités entraînèrent des guerres importantes au fil des siècles, de la [[Guerre de Cent Ans|guerre de Cent ans]] aux guerres du {{s-|XX}}. L'unité religieuse fut également perdue, un premier [[Séparation des Églises d'Orient et d'Occident|schisme]] séparant en 1054 les chrétiens d'Occident (catholiques) des chrétiens de l'Est de l'Europe (orthodoxes). La [[Réforme protestante]] entraîna un deuxième schisme à partir du {{s-|XV}} et de nombreuses [[Guerres de Religion (Europe)|guerres de religion]], notamment en France, entre catholiques et protestants. L'Europe est toutefois, à partir de la [[Renaissance]], à l'origine de plusieurs bouleversements historiques majeurs. La [[Époque moderne|période moderne]] voit l'invention de l'imprimerie, la première alphabétisation de masse à la suite de la Réforme protestante et la découverte de nouveaux continents lors des [[grandes découvertes]]. Elle voit le [[siècle des Lumières]] et est à l'origine de la diffusion du [[capitalisme marchand]] puis de la [[révolution industrielle]]. Elle invente des formes politiques nouvelles, nées des révolutions [[Glorieuse Révolution|anglaise]] et [[Révolution française|française]]. Du {{sp-|XVI|au|XX|s}}, elle colonise par peuplement l'ensemble du [[Amérique|continent américain]]. Par ailleurs, plusieurs de ses nations établissent des [[Empire colonial|empires coloniaux]] dans la quasi-totalité de l'[[Afrique]], l'[[Océanie]] et de grandes parties de l'[[Asie]] jusque dans les années 1950-1960. C'est en Europe également que prennent naissance les deux [[Guerre mondiale|guerres mondiales]] et que se produit la [[Shoah]]. La [[Seconde Guerre mondiale]], qui a laissé l'Europe exsangue, fait perdre à l'Europe son hégémonie mondiale et enclenche un mouvement de [[décolonisation]]. Pendant la [[Guerre froide]], le continent est divisé en deux blocs séparés par un [[rideau de fer]], celui de l'Ouest et celui de l'Est, idéologiquement opposés. Le bloc occidental, zone d'influence américaine, connaît un essor économique rapide et met en place les premières étapes d'une [[union européenne]], économique puis politique, qui va croissant dans le nombre des États membres, en intégrant en particulier un certain nombre d'ex-pays de l'Est après l'effondrement du bloc soviétique. == Étymologie == Deux origines concurrentes du mot « Europe » ont été proposées<ref>{{Article |langue=fr |prénom1=Francisco |nom1=Diez De Velasco |titre=Les Mythes d'Europe. Réflexions sur l'Eurocentrisme |périodique=Mètis. Anthropologie des mondes grecs anciens |volume=11 |année=1996 |doi=10.3406/metis.1996.1050 |lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/metis_1105-2201_1996_num_11_1_1050 |pages=123-132 (p. 125)}}.</ref>. La première fait provenir ce nom de l'usage par les marins [[phénicien]]s des deux mots ''Ereb'', le couchant, et ''Assou'', le levant pour désigner les deux rives opposées de la [[mer Égée]] : d'une part la [[Grèce]] actuelle et d'autre part l'[[Anatolie]] ({{grec ancien|Ἀνατολή|Anatolḗ}} signifie pareillement, en grec, le ''levant''). La première mention connue de ces mots [[Langues sémitiques|sémitiques]] se trouve sur une stèle [[assyrie]]nne qui distingue ''Ereb'', la nuit, le [pays du soleil] couchant, et ''Assou'', le [pays du soleil] levant. Selon [[Michael Barry (écrivain)|Michael Barry]], les deux mots sont probablement à l'origine des deux noms grecs ''Eurôpè'' et ''Asia'' dans leur acception géographique antique<ref name="barry">{{Article |langue=fr |auteur1=[[Michael Barry (écrivain)|Michael Barry]] |titre=L’Europe et son mythe : à la poursuite du couchant |périodique=Revue des deux Mondes |mois=novembre-décembre |année=1999 |isbn=978-2-7103-0937-6 |lire en ligne=http://www.revuedesdeuxmondes.fr/article-revue/leurope-et-son-mythe-a-la-poursuite-du-couchant/ |pages=111}}.</ref>. En grec, dans un hymne à Apollon datant d’environ 700 avant notre ère, ''Eurôpè'' représente encore, comme ''Ereb'', le simple littoral occidental de l’Égée<ref name="barry" />. C'est également le nom de la princesse de Tyr enlevée par Zeus. Néanmoins, cette étymologie sémitique est critiquée<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Odile Wattel de Croizant |auteur2=Gérard A. Montifroy |titre=Du mythe à la géopolitique |sous-titre=Europe entre Orient et Occident |éditeur=[[Éditions L'Âge d'Homme|L'Âge d'Homme]] |année= |isbn= |présentation en ligne=https://books.google.cz/books?id=BXd81HIuTAwC&pg=PA79&dq=mot+Europe+%C3%A9tymologie}}.</ref>, la proposition étant considérée par d'autres comme improbable ou indéfendable{{note|groupe=alpha|texte=Martin Litchfield West déclare que « phonologiquement, la correspondance entre le nom de l'Europe et toute forme de mot sémitique est très mauvaise<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=[[Martin Litchfield West|M. L. West]] |titre=The East face of Helicon |sous-titre=West Asiatic elements in Greek poetry and myth |lieu=Oxford |éditeur=[[Oxford University Press|Clarendon Press]] |année=1997 |pages totales=662 |passage=451 |isbn=0-19-815221-3}}.</ref> ».}}{{,}}{{note|groupe=alpha|texte={{Ouvrage |langue=en |auteur1=Ernest Klein |titre=A Comprehensive Etymological Dictionary of the English Language |volume=I |titre volume=A-K |éditeur=[[Elsevier (éditeur)|Elsevier]] |année=1966 }} ; l'étymologie retenue par Klein concernant l'Europe se singularise par ses conclusions « optimistes » selon P. G. W. Friedrichsen<ref>{{Article |langue=en |auteur1=G. W. S. Friedrichsen |titre=Reviews. A Comprehensive Etymological Dictionary of the English Language |périodique=The Review of English Studies. New Series |volume=18 |numéro=71 |mois=8 |année=1967 |doi=10.1093/res/XVIII.71.295 |pages=295 |nature article=recension}}.</ref>.}}. [[Fichier:Antonio Carracci - Rape of Europa.jpg|thumb|upright|''L'Enlèvement d'Europe'', [[Antonio Carracci]]. L'enlèvement de la [[nymphe]] [[Europe fille d'Agénor|Europe]] par [[Zeus]] sous la forme d'un taureau est un mythe, qui donnera son nom à un continent.]] La seconde est grecque. Dans la mythologie grecque, plusieurs « Europe » sont connues, [[Europe fille de Tityos|Europe, fille du géant Tityos]] ; la mère de [[Niobé (fille de Tantale)|Niobé]] ; la fille de Nil, une épouse de [[Danaé]] ; selon [[Hésiode]], [[Europe (Océanide)|Europe l'Océanide]] est l'une des trois mille nymphes d'[[Océan]] et de [[Téthys (mythologie)|Téthys]] ; dans l’''[[Iliade]]'', Europe est la fille de Phœnix, ascendant du peuple [[phénicie]]n. {{Grec ancien|Εὐρώπη|Eurṓpē}} provient de deux mots grecs : {{Grec ancien|εὐρύς|eurús}}, « large, vaste »<ref>{{lien web |auteur=Anatole Bailly ; 2020 : Hugo Chávez, Gérard Gréco, André Charbonnet, Mark De Wilde, Bernard Maréchal & contributeurs|titre=Le Bailly |date=2020 |url=https://bailly.app/eurus |consulté le=1 janvier 2024}}.</ref>, et {{Grec ancien|ὄψ|óps}}, « regard, vue »<ref>{{lien web |auteur=Anatole Bailly ; 2020 : Hugo Chávez, Gérard Gréco, André Charbonnet, Mark De Wilde, Bernard Maréchal & contributeurs|titre=Le Bailly |date=2020 |url=https://bailly.app/ops_(2) |consulté le=1 janvier 2024}}.</ref>. Le terme signifie « [celle qui a] de grands yeux » et devient un prénom féminin, donné à plusieurs personnages mythologiques grecs, et notamment à la fameuse [[Europe fille d'Agénor|princesse Europe]] enlevée par [[Zeus]] déguisé en taureau.<!-- Selon [[Jean Haudry]], ce doublet du nom féminin ''Eurôpè'' désigne la « terre »{{refnec}}.--> [[Hérodote]] fait remarquer que la [[Europe fille d'Agénor|jeune princesse]] ne pose jamais le pied sur le continent du côté grec désigné par le terme géographique ''{{lang|grc-Latn|Eurṓpē}}'' puisque [[Zeus]] la dépose en [[Crète]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Europe, mythologie |url=https://www.universalis.fr/encyclopedie/europe-mythologie/ |éditeur=Encyclopædia Universalis en ligne |consulté le=3 janv. 2018}}.</ref>. De nos jours, les institutions de l'Union européenne retiennent et propagent l'affirmation selon laquelle le nom du continent viendrait de la mythique [[Europe fille d'Agénor|Europe]] enlevée par Zeus<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La princesse Europe |url=http://www.strasbourg-europe.eu/la-princesse-europe,14756,fr.html |éditeur=Centre d'information sur les institutions européennes}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Les billets en euros. Le mythe d'Europe |url=http://www.nouveaux-billets-euro.eu/Les-billets-en-euros/Le-mythe-d-Europe |éditeur=Banque centrale européenne}}.</ref>{{,}}{{note|groupe=alpha|texte=En [[grec ancien]] {{grec ancien|Εὐρώπη}} / {{Langue|grc-Latn|''Eurṓpē''}}), personnage mineur de la [[mythologie grecque]], fille d’[[Agénor fils de Poséidon|Agénor]], roi de [[Tyr]], et de [[Téléphassa]], et sœur de [[Cadmos]], Phénix et [[Cilix (mythologie)|Cilix]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=L'Europe « géographique » de l'Antiquité |url=https://www.universalis.fr/encyclopedie/europe-histoire-de-l-idee-europeenne/1-l-europe-geographique-de-l-antiquite/ |éditeur=Encyclopædia Universalis en ligne}}.</ref>.}}{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Albert Deman |titre=L'Euro et l'Antiquité européenne, grecque et romaine |périodique=L'antiquité classique |volume=72 |année=2003 |doi=10.3406/antiq.2003.2526 |lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/antiq_0770-2817_2003_num_72_1_2526 |pages=245-260}}.</ref>. == Géographie == [[Fichier:Europe geographique grande.jpg|thumb|Carte de l'Europe géographique présentant les reliefs.]] {{Article détaillé|Géographie de l'Europe|Géologie de l'Europe}} === Limites géopolitiques === Selon [[Jean Haudry]], ''Europē'' est initialement une désignation de la Grèce continentale par opposition au [[Péloponnèse]], aux îles et à la [[Thrace]]. Ce serait seulement à partir des [[guerres médiques]], que le terme s'oppose à l'Asie (qui ne désigne que l'[[Anatolie|Asie Mineure]]) et à la [[Libye antique|Libye]] (l'Afrique) pour s'appliquer au continent européen, dont les limites demeurent inconnues<ref>{{lien web|auteur=[[Jean Haudry]]|url=http://etudesindoeuropeennes.fr/articleContent/564|titre= Vues nouvelles sur la tradition indo-européenne dans la Grèce ancienne|site= etudesindoeuropeennes.fr|date= 2009}}</ref>. L'usage fait de l'Europe un continent{{note|groupe=alpha|L'Europe n'est pas ''[[Liste de locutions latines#S|stricto sensu]]'' un continent qui se définit comme « une très grande masse de terres entourée par des océans » ou « une vaste étendue de terre d'un seul tenant ». Depuis l'avènement de la [[géophysique]] dans la seconde moitié du {{s-|XX}}, l'Europe n'est, du point de vue [[Géographie|géographique]], que « ce petit cap de l'Asie » selon l'expression de [[Paul Valéry]], le continent « physique » étant l'[[Eurasie]]. Cependant, la définition géographique est souvent amendée selon des critères faisant appel à des habitudes historiques et culturelles (influence de la vision européocentrique qui se reflète dans le [[Projection de Mercator|planisphère de Mercator]] centré sur l'Europe), si bien qu'on retrouve certains systèmes de continents qui considèrent l'Europe et l'Asie comme deux continents, alors que l'Eurasie ne forme qu'une étendue de terre<ref>{{Ouvrage |auteur1=[[Christian Grataloup]] |titre=L'invention des continents |sous-titre=comment l'Europe a découpé le monde |éditeur=Larousse |année=2009 |passage=22 |isbn=}}.</ref>.}} mais il s'agit, si l'on considère la [[plaque eurasiatique]], de la partie occidentale (une [[péninsule]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Europe |url=http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/Europe/184804 |site=[[Éditions Larousse|larousse.fr]]}}.</ref>) d'un super-continent<ref name="EU-geol">{{Lien web |langue=fr |auteur1=Jean Auboin |auteur2=Pierre Rat |titre=Europe. Géologie |url=https://www.universalis.fr/encyclopedie/europe-geologie/ |éditeur=Encyclopædia Universalis en ligne}}.</ref>. Cela entraîne que les [[limites de l'Europe|limites terrestres de l'Europe]] ont donc toujours été imprécises à l'[[est]] car il n'existe pas de relief ou de mer venant clairement scinder l'[[Eurasie]]. Les frontières géographiques de l'Europe sont donc plus politiques que physiques<ref>{{Article |langue=fr |titre=L'invention des continents |nature article=recension de l'ouvrage de Roger Brunet, éd. Larousse |périodique=M@ppemonde |numéro=96 |année=2009 |lire en ligne=https://mappemonde-archive.mgm.fr/num24/librairie/lib09402.html}}.</ref>. Pour les Grecs, l'Europe ne s'étendait pas {{citation|au-delà du [[Bosphore]] et des rives occidentales de la [[mer Noire]]}}<ref name="EU-geog">{{Lien web |langue=fr |auteur1=Pierre-Jean Thumerelle |auteur2=Jacqueline Beaujeu-Garnier |auteur3=Catherine Lefort |titre=Europe. Géographie |url=https://www.universalis.fr/encyclopedie/europe-geographie/ |éditeur=Encyclopædia Universalis en ligne}}.</ref>. Jusqu'au règne du [[tsar]] [[Pierre Ier le Grand|Pierre le Grand]] (1682-1725), la limite orientale de l'Europe est fixée au fleuve Tanaïs (actuel [[Don (fleuve)|Don]]){{sfn|Hale|2003|p=27-29}}. Pierre le Grand mène une politique de réorientation de l'[[Empire russe]] vers l'Europe, en fondant [[Saint-Pétersbourg]] capitale ouverte sur la [[mer Baltique]] et en chargeant [[Vassili Tatichtchev]] de déplacer vers l'[[est]] la frontière de l'Europe. Ce dernier choisit le massif de l'[[Oural]] et le [[Oural (fleuve)|fleuve Oural]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Limite(s) |url=http://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/limite |site=[[Géoconfluences]] |éditeur=ENS Lyon}}.</ref>. Au sud-est, la [[mer Caspienne]], le massif du [[Caucase]], la [[mer Noire]] et le [[Bosphore|détroit du Bosphore]] séparent l'Europe du [[Proche-Orient]]. Au sud et au sud-ouest, la [[Mer Méditerranée|Méditerranée]] et le [[détroit de Gibraltar]] séparent l'Europe de l'[[Afrique]]. Le continent est bordé à l'[[ouest]] par l'[[océan Atlantique]] et au [[nord]] par l'[[Arctique]]. Sont considérées comme européennes l'[[Islande]] (située géologiquement sur la séparation Eurasie-Amérique<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=L'Islande, une île sur la dorsale médio-atlantique |url=http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/dosgeol/01_decouvrir/01_extension/01_terrain/05a.htm |série=Géomanips, les mouvements de la Terre |éditeur=CNRS}}.</ref>) et les principales îles de la Méditerranée ; le cas de [[Chypre (île)|Chypre]] est toutefois particulièrement sujet à débat, à la fois sur les plans géographique, culturel, politique et historique<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Jean-François Drevet |titre=Chypre et l’Union européenne (UE) |périodique=EchoGéo |date=3 décembre 2013 |doi=10.4000/echogeo.13658 |lire en ligne=http://journals.openedition.org/echogeo/13658}}.</ref>. Les cas de la [[Russie]], de la [[Géorgie (pays)|Géorgie]] et de la [[Turquie]] sont emblématiques du hiatus politico-géographique. Ces nations ayant la plus grande partie de leur territoire en [[Asie]], le plan politique ne recoupe pas le « plan » géographique premier. Ainsi, si la Russie est européenne par sa culture, son histoire et une part de son territoire, son centre de gravité fait d'elle un quasi-continent, s'étendant du [[Océan Pacifique|Pacifique]] jusque dans l'Europe. Ensuite, la Géorgie conserve un territoire de part et d'autre du [[Caucase]] qui atteint la [[mer Noire]]. Le cas est plus complexe pour la Turquie, celle-ci possédant la majeure partie de son territoire en Asie, et possédant par l'histoire une culture mixte entre la culture européenne et moyen-orientale. Le [[Groenland]], qui appartient au [[Danemark]], est politiquement et culturellement rattaché à l'Europe bien que géographiquement situé en [[Amérique du Nord]]. Certains territoires, les [[Région ultrapériphérique|régions ultrapériphériques]], font partie de l'[[Union européenne]] quoique étant situés en dehors du continent (la communauté autonome espagnole des îles Canaries, les cinq départements et régions d'outre-mer français, la collectivité d'outre-mer française de Saint-Martin et les deux régions autonomes portugaises de Madère et des Açores)<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La politique régionale et les régions ultrapériphériques |url=http://ec.europa.eu/regional_policy/fr/policy/themes/outermost-regions/ |éditeur=Commission européenne}}.</ref>. L'Europe a une superficie d'un peu plus de {{unité|10 millions}} de kilomètres carrés ({{unité|10392855 km2}}<ref>{{Lien web |titre=La planète en chiffres |url=http://www.ecoles.cfwb.be/argattidegamond/Bo%C3%AEte%20%C3%A0%20outils/Plan%C3%A8te%20en%20chiffres.htm |site=www.ecoles.cfwb.be |consulté le=2022-05-08}}</ref>). Cela représente un tiers de l'[[Afrique]], un quart de l'[[Asie]] et de l'[[Amérique]]. Il s'agit du plus petit continent couvrant un peu moins de 4 % des terres emergées<ref>{{Ouvrage|auteur1=Bernard Jenner|titre=Encyclo Junior Hachette|lieu=Paris|éditeur=[[Hachette Livre|Hachette]]|année=2004|pages totales=562|passage=222|isbn=9782011681591|consulté le=20 juin 2023}}</ref>. On peut distinguer cinq grandes régions géographiques : l'[[Europe de l'Ouest]], l'[[Europe centrale]], l'[[Europe du Sud]], l'[[Europe de l'Est]] et l'[[Europe du Nord]]. L'organisation de l'espace montre un cœur économique, la « banane bleue » ou [[mégalopole européenne]], qui comprend notamment l'[[Europe rhénane]] ainsi que les périphéries européennes<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Banane bleue |url=http://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/banane-bleue |site=[[Géoconfluences]] |éditeur=ENS Lyon |date=janv. 2017}}.</ref>. Les frontières orientales de l'Europe sont avant tout politiques : la limite de l'Oural est due aux cartographes du tsar [[Pierre Ier le Grand|Pierre {{Ier}} le Grand]] au {{s-|XVIII}}. De même, la frontière fut déplacée des hautes crêtes du [[Caucase]] vers la [[mer Caspienne]] au début du {{s-|XIX}} pour justifier l'annexion de la [[Géorgie (pays)|Géorgie]] et de l'[[Arménie]] dans l'[[Empire russe]]. D'un point de vue géologique, si l'on se réfère à la [[tectonique des plaques]], l'Europe et la partie continentale de l'[[Asie]] ne sont qu'un seul et même continent, dénommé [[Eurasie]]. Aussi, quelques [[Géographie|géographes]] éminents, tels qu'[[Alexander von Humboldt]], considéraient-ils l'Europe comme une simple [[péninsule]] de l'[[Asie]]. <div class="center"> <div class="thumbinner overflowbugx" style="overflow:auto;"> <small>Carte cliquable de l'Europe montrant sa frontière géographique avec l'[[Asie]] (voir les [[limites de l'Europe]] pour plus d'informations). Légende : <span style="color:blue;">'''bleu'''</span> = [[Liste des États transcontinentaux|États transcontinentaux contigus]] ; <span style="color:green;">'''vert'''</span> = parfois considérés comme européen, mais géographiquement en dehors des frontières de l'Europe. </small> </div> <center>{{Carte/Europe 2}}</center> </div> === Climat === {{section à sourcer|date=janvier 2018}} {{Article détaillé|Météorologie de l'Europe}} [[Fichier:Climates (Köppen) of Europe.gif|vignette|right|300px|La carte des climats de Köppen-Geiger est présentée par le [[Climatic Research Unit]] de l'[[université d'East Anglia]] et le ''[[Global Precipitation Climatology Centre]]'' du ''[[Deutscher Wetterdienst]]'' et est valable pour la période 1951 à 2000<ref>{{lien web|langue=en| auteur=Peel, M. C. and Finlayson, B. L. and McMahon, T. A. |année=2007 | titre= Updated world map of the Köppen-Geiger climate classification |éditeur=Hydrol. Earth Syst. Sci. |url=http://www.hydrol-earth-syst-sci.net/11/1633/2007/hess-11-1633-2007.html|consulté le=26-05-2008}}.</ref>. {| |- valign=top | | {{Légende/Début}} {{Légende|#0000FE|[[climat équatorial|Af]]}} {{Légende|#0077FF|[[Mousson|Am]]}} {{Légende|#46A9FA|[[climat tropical de savane|Aw et As]]}} {{Légende/Fin}} | width=5 | | {{Légende/Début}} {{Légende|#FE0000|[[climat désertique|BWh]]}} {{Légende|#FE9695|[[climat désertique|BWk]]}} {{Légende|#F5A301|[[climat semi-aride|BSh]]}} {{Légende|#FFDB63|[[climat semi-aride|BSk]]}} {{Légende/Fin}} | width=5 | | {{Légende/Début}} {{Légende|#FFFF00|[[climat méditerranéen|Csa]]}} {{Légende|#E4D00A|[[climat méditerranéen|Csb]]}} {{Légende|#C6C700|[[climat méditerranéen|Csc]]}} {{Légende|#FF00FE|[[climat continental|Dsa]]}} {{Légende|#C600C7|[[climat continental|Dsb]]}} {{Légende|#963295|[[climat subarctique|Dsc]]}} {{Légende|#966495|[[climat subarctique|Dsd]]}} {{Légende/Fin}} | width=5 | | {{Légende/Début}} {{Légende|#96FF96|[[climat subtropical humide|Cwa]]}} {{Légende|#63C764|[[climat océanique|Cwb]]}} {{Légende|#329633|[[climat océanique|Cwc]]}} {{Légende|#ABB1FF|[[climat continental humide|Dwa]]}} {{Légende|#5A77DB|[[climat continental humide|Dwb]]}} {{Légende|#4C51B5|[[climat subarctique|Dwc]]}} {{Légende|#320087|[[climat subarctique|Dwd]]}} {{Légende/Fin}} | width=5 | | {{Légende/Début}} {{Légende|#C6FF4E|[[climat subtropical humide|Cfa]]}} {{Légende|#66FF33|[[climat océanique|Cfb]]}} {{Légende|#33C701|[[climat océanique|Cfc]]}} {{Légende|#00FFFF|[[climat continental humide|Dfa]]}} {{Légende|#38C7FF|[[climat continental humide|Dfb]]}} {{Légende|#007E7D|[[climat subarctique|Dfc]]}} {{Légende|#00455E|[[climat subarctique|Dfd]]}} {{Légende/Fin}} | width=5 | | {{Légende/Début}} {{Légende|#B2B2B2|[[Toundra|ET]]}} {{Légende|#686868|[[climat polaire|EF]]}} {{Légende/Fin}} |}]] [[Fichier:MEAN ANNUAL TEMPERATURE in Europe (1981-2010 norm).png|vignette|Températures moyennes annuelles en Europe (normales 1981-2010)]] Le climat européen est conditionné notamment par son étalement en [[latitude]] du {{36e}} au {{71e}} parallèle nord, soit plus de {{unité|4000|kilomètres}} entre les espaces scandinave et méditerranéen. De ce fait, le contraste de température est considérable entre l'extrême nord, moyenne annuelle {{tmp|-5|°C}} environ comme dans l'archipel de [[Nouvelle-Zemble]], et l'extrême sud, moyenne annuelle {{tmp|18.7|°C}} environ pour la [[Crète]]. L'Europe dispose d'une vaste zone côtière, et l'influence océanique atlantique et méditerranéenne contribuent à modérer les températures sur une bonne partie de l'Europe. Elle est située à l'est et au sud de l'Atlantique nord-est dont la température est notablement attiédie par la dérive nord-atlantique. Du fait de sa latitude, la majeure partie du continent est soumise au flux d'ouest dont la température a été auparavant adoucie par son passage sur cette partie de l'océan. Ce flux d'ouest n'est pas contrarié dans sa progression vers l'est en raison des grandes plaines largement ouvertes vers l'ouest dans la partie moyenne de l'Europe. En toutes saisons, ce flux est tempéré et porteur de perturbations assurant des pluies régulières. Au fur et à mesure de sa progression à l'intérieur des terres, ce flux subit les influences continentales : il devient moins tempéré et s'assèche progressivement, les précipitations devenant moins régulières. Vers l'est, les hautes pressions hivernales prennent de l'importance, font barrage au flux océanique et sont la source d'épisodes très froids et secs. Au nord, les montagnes scandinaves font obstacle aux vents d'ouest et entraînent un climat continental froid sur la partie orientale de la [[Scandinavie]]. Le flux océanique voit également son importance climatique diminuer au sud de l'Europe, à cause de la latitude, des hautes pressions estivales, et des barrières montagneuses conséquentes qui s'interposent la plupart du temps en direction de la Méditerranée. Tous ces facteurs expliquent la répartition des climats européens{{sfn|texte=Kottek et ''alii'' 2006|id=Kottek}}. ==== Climat polaire ==== La bordure de l'océan Arctique connaît un climat polaire sans véritable été (température de juillet inférieure à {{tmp|10|°C}}, ET dans la [[classification de Köppen]]) avec des précipitations faibles. L'hiver est froid ou très froid avec une température moyenne de janvier qui s'abaisse à {{tmp|-20|°C}} vers l'est, il est assez perturbé du fait du voisinage de la mer. ==== Climat océanique froid ==== Les littoraux du Nord-Ouest, la bordure côtière de la [[Norvège]], les îles au nord de l'archipel britannique, l'[[Islande]] connaissent un climat océanique frais avec une température moyenne dépassant {{tmp|10|°C}} pendant moins de quatre mois ({{précision nécessaire|Cfc dans la classification de Köppen|date=octobre 2018}}). Les précipitations sont abondantes, généralement plus de {{unité|1000|mm}} par an et souvent beaucoup plus dès qu'il y a des reliefs un peu importants. Les pluies sont réparties en toutes saisons avec un maximum d'automne ou d'hiver. Les tempêtes d'automne et d'hiver sont très fréquentes. Bien qu'agité, l'hiver reste « tempéré » par rapport à la latitude, entre {{tmp|-3|°C}} et {{tmp|4|°C}} pour le mois le plus froid. L'été est frais et la température moyenne de juillet est comprise entre {{tmp|10|°C}} et {{tmp|14|°C}}. ==== Climat océanique tempéré ==== {{section à sourcer|date=avril 2018}} {{référence non conforme|Sur le domaine littoral plus bas en latitude, depuis les Îles britanniques jusqu'au nord-ouest de l'Espagne, en passant par la bordure côtière des [[Pays-Bas]], de la [[Belgique]], de la [[France]] s'étend un [[climat océanique]] bien caractérisé, avec une faible amplitude entre l'hiver et l'été et une température moyenne qui augmente du nord vers le sud mais assez homogène par rapport à l'étalement en latitude. Dans cette zone, le flux océanique modère les températures, les pluies sont fréquentes et régulières en toutes saisons avec cependant un maximum d'automne au nord et d'hiver au sud. Le total des précipitations annuelles, plus modéré que dans le type précédent, est compris entre {{unité|700|mm}} et {{unité|1000|mm}} sauf sur les massifs côtiers - [[Écosse]], [[Pays de Galles]], [[Cordillère Cantabrique]] - où ce total peut largement dépasser {{unité|2000|mm}}. Les tempêtes automnales et hivernales sont fréquentes mais un peu moins que dans la zone précédente. En hiver, par rapport à la latitude, le gel et la neige sont relativement rares ainsi que les fortes chaleurs en été. Les étés sont tempérés avec une température moyenne qui dépasse {{tmp|10|°C}} pendant plus de quatre mois<ref>dans la classification de {{lequel|Köppen}} {{référence non conforme}}.</ref>. Pour le mois le plus chaud la température est comprise entre {{tmp|15|°C}} et {{tmp|20|°C}} du nord au sud, celle du mois le plus froid de {{tmp|2|°C}} à {{tmp|10|°C}} du nord-est au sud-ouest.}} ==== Climat océanique à continental ==== [[Fichier:Szczecin Jezioro Szmaragdowe.jpg|vignette|Printemps à [[Szczecin]], dans la partie nord-ouest de la [[Pologne]].]] À l'est de cette zone, le climat, encore modéré par l'influence de l'océan, connaît une altération de ses caractéristiques quand on s'éloigne du littoral. La limite avec le domaine précédent est assez floue, cependant on peut considérer qu'à partir de quelques dizaines de kilomètres du littoral, dans la vaste zone de plaines ou de moyennes montagnes qui va du [[Bassin parisien]] au sud de la Scandinavie, à l'ouest de la [[Pologne]] et limitée par les contreforts des [[Alpes]] suisses et autrichiennes au sud, le climat est assez homogène sur une grande étendue. Il se continentalise peu à peu tout en conservant des caractéristiques modérées par rapport à la latitude (comme précédemment Cfb selon Köppen), les pluies deviennent un peu moins régulières, leur volume diminue progressivement, entre {{Unité|500 et 700 mm}} en plaine, {{Unité|800 à 1500 mm}} sur les reliefs. Les pluies sont réparties très uniformément tout au long de l'année avec un maximum pluviométrique qui tend à devenir plutôt estival. Les tempêtes automnales et hivernales voient leur importance diminuer au fur et à mesure que l'on s'éloigne de l'océan, mais ne sont pas exclues. L'amplitude entre l'hiver et l'été ainsi que la fréquence des épisodes de température extrêmes augmentent progressivement, mais les moyennes restent modérées par rapport à la latitude. La température du mois le plus chaud est comprise entre {{tmp|17|°C}} et {{tmp|20|°C}} du nord au sud, celle du mois le plus froid de {{tmp|5|°C}} à {{tmp|-3|°C}} de l'ouest vers l'est. En [[France]], cette zone correspond aux appellations traditionnelles de climat « parisien », « semi-océanique d'abri ». Un peu plus au sud, du [[Bassin aquitain]] jusqu'à une partie des [[Balkans]] hormis la plaine du Pô, le climat est encore océanique ou semi-océanique (Cfb dans la classification de Köppen), mais se distingue par ses températures d'été plus élevées (moyenne de juillet de {{tmp|19|°C}} à {{tmp|23|°C}}) et par une multiplication des climats locaux du fait du relief beaucoup plus compartimenté. Les précipitations peuvent être importantes à proximité des reliefs exposés aux flux humides ou bien réduites dans les bassins abrités. Les étés sont plus orageux que dans le type précédent avec des précipitations plus irrégulières. Mais la chaleur moyenne de juillet reste en dessous de {{tmp|23|°C}} et l'été connaît encore des périodes de rafraîchissement épisodiques, ce qui est un trait des climats océaniques. Les hivers restent doux à proximité de l'océan mais nettement plus froids vers l'Europe centrale. La température du mois le plus froid (janvier le plus souvent) est comprise entre {{tmp|6|°C}} et {{tmp|-3|°C}} de l'ouest vers l'est. En France, cette zone correspond aux appellations traditionnelles de climat « aquitain », « semi-océanique d'abri ». ==== Climat continental ==== À l'est des deux domaines précédents, à partir de la Pologne orientale, la façade orientale de la chaîne scandinave et les confins de l'[[océan Arctique]] au nord jusqu'à l'[[Oural]] vers l'est, jusqu'à la mer Noire, le [[Caucase]] et la [[Mer Caspienne|Caspienne]] au sud apparaît le [[climat continental]]. L'hiver est froid avec blocage fréquent du flux océanique par l'anticyclone continental générateur d'épisodes très froids et secs. La moyenne de janvier va de {{tmp|-3|°C}} de l'ouest à {{tmp|-20|°C}} vers le nord-est. L'été, l'anticyclone continental disparaît et le flux atlantique pénètre plus librement à l'intérieur du continent, l'été est encore frais au nord mais il est de plus en plus chaud vers le sud, {{tmp|10|°C}} en juillet à la frontière du domaine polaire, jusqu'à {{tmp|25|°C}} près de la [[mer Caspienne]] (au nord, où les étés sont frais, nous sommes dans le domaine Dfc de Köppen, Dfb plus au sud, là où la moyenne dépasse {{tmp|10|°C}} durant au moins quatre mois). Les saisons intermédiaires sont courtes. Les pluies sont plus irrégulières avec un maximum de printemps ou d'été. Au nord du domaine, les étés sont assez pluvieux et restent frais avec une évaporation modérée, la sécheresse d'été est modérée. Vers le sud, la chaleur augmente ainsi que l'irrégularité des pluies, la sécheresse relative d'été s'intensifie et les abords de la Caspienne connaissent un climat steppique (BSk selon Köppen). ==== Climat montagnard ==== Les montagnes ([[Alpes]], [[Pyrénées]], [[Carpates]], chaînes balkaniques, [[Caucase]], [[Alpes scandinaves]]) connaissent le [[climat montagnard]] qui correspondent à peu près à celui des plaines environnantes mais modifiés par l'altitude. Celle-ci provoque un abaissement de la température, en toutes saisons mais davantage en été qu'en hiver et une augmentation des pluies pour les versants exposés aux vents pluvieux. Les reliefs multiplient les climats locaux du fait des différences d'expositions au soleil et du fait de la modification du régime des vents qu'ils induisent. ==== Climat subtropical humide ==== Dans la plaine du Pô et dans les [[Balkans]] bordant la [[mer Noire]], les chaînes de montagnes font barrage au flux océanique, la chaleur estivale s'accentue avec une température moyenne de juillet supérieure à {{tmp|22|°C}}, les précipitations deviennent plus importantes en été. Selon la classification de Köppen, ce climat est appelé tempéré à étés chauds (Cfa). Les hivers sont assez variables, de assez doux comme sur les côtes occidentales de l'Adriatique, à assez froid (Bulgarie, Roumanie), mais toujours avec une température moyenne de janvier supérieure à {{tmp|-3|°C}}. La température du mois le plus froid est comprise entre {{tmp|3|°C}} et {{tmp|-3|°C}} de l'ouest vers l'est. Les influences océaniques concernent peu cette zone. Le cumul annuel des précipitations s'assèche progressivement vers l'est. Les pluies, encore réparties sur toute l'année, prennent cependant une importance estivale marquée, notamment sous forme d'orages. [[Fichier:Europe sunshine hours map.png|thumb|Ensoleillement en Europe (nombre d'heures par an).]] ==== Climat méditerranéen ==== Les régions bordant la [[mer Méditerranée|Méditerranée]] (majeure partie de l'[[Espagne]], Sud-Est de la [[France]], [[Italie]] excepté les [[Alpes]] et la [[plaine du Pô]], la [[Croatie]], la [[Slovénie]], l'[[Albanie]], la [[Grèce]] et les îles méditerranéennes) connaissent un [[climat méditerranéen]], Csa et Csb d'après [[Classification de Köppen|Köppen]]. À l'écart du flux océanique humide du fait des montagnes et de la latitude, ce climat est caractérisé par une sécheresse estivale et un ensoleillement nettement plus important que dans les domaines précédents. Les pluies ne sont pas souvent apportées par le flux atlantique mais la plupart du temps par des perturbations qui se développent sur place, alimentées par l'air méditerranéen, ces perturbations sont moins nombreuses que les perturbations océaniques mais les pluies qu'elles apportent sont copieuses et parfois excessives. Le total pluviométrique annuel des régions méditerranéennes est à peu près le même que pour les domaines précédents mais la répartition des précipitations est beaucoup plus irrégulière. L'été est à peu près sec surtout près des côtes et dans le sud, les pluies de printemps et d'automne sont prédominantes au nord du domaine méditerranéen et celles d'hiver au sud. Suivant les effets d'abris ou au contraire suivant les effets de couloir induits par les reliefs environnants, ce domaine est calme ou au contraire très venté ([[mistral (vent)|mistral]], [[tramontane]], [[bora]], etc.). Les températures hivernales sont douces sauf en moyenne montagne, {{tmp|5|11|°C}} en janvier, de l'intérieur vers la côte et du nord vers le sud. L'été est chaud {{tmp|22|°C}} à {{tmp|27|°C}} en juillet du nord vers le sud. Ce type de climat est généralement limité par les versants sud ou est des massifs montagneux : [[Cordillère Cantabrique|chaîne Cantabrique]], [[Pyrénées]], [[Alpes]] et [[Balkans]]. Sur le littoral atlantique, la limite se trouve à peu près au nord du [[Portugal]]. C'est à partir de cette zone que l'on observe des caractéristiques méditerranéennes marquées (chaleur et sécheresse d'été entraînant des feux de forêt réguliers, un ensoleillement élevé comparé aux régions océaniques{{etc.}}). === Fleuves et rivières === L'Europe est assez bien arrosée par des [[Géographie de l'Europe#Principaux fleuves et rivières|fleuves et rivières]], et pratiquement aucune zone n'est en [[stress hydrique (écologie)|stress hydrique]]. Trois fleuves d'Europe, le [[Rhin]], le [[Rhône]], et le [[Pô]], prennent leur source dans les [[Alpes]], quelquefois appelées pour cette raison le « [[château d'eau]] de l'Europe » (au moins de sa partie occidentale). Le Rhin se jette dans la [[mer du Nord]], le Rhône dans la [[mer Méditerranée]] et le Pô dans la [[mer Adriatique]]. Le [[Danube]] prend sa source dans la [[Forêt-Noire]] et se jette dans la [[mer Noire]]. L'[[Elbe (fleuve)|Elbe]] se jette dans la [[mer du Nord]]. La [[Vistule]] et l'[[Oder]] se jettent dans la [[mer Baltique]]. Le [[Dniepr]], fleuve de plaine, se jette dans la mer Noire. La [[Volga]] et l'[[Oural (fleuve)|Oural]] se jettent dans la [[mer Caspienne]]. === Biodiversité === {{Article détaillé|Biodiversité en Europe}} [[Fichier:Deforestation central Europe - Rodungen Mitteleuropa.jpg|thumb|Déforestation en Europe]] [[Fichier:Évaluation habitats UE 2010.jpg|thumb|Exemple de représentation d'une évaluation, ici pour l'Union Européenne, pour ses [[habitat (écologie)|habitats naturels]]<ref>{{Lien web |format=pdf |titre=Synthèse Rapport "État de conservation des espèces et des habitats naturels de l'Union européenne |url=http://ec.europa.eu/environment/nature/info/pubs/docs/brochures/healthcheck/healthcheck_fr.pdf |site=ec.europa.eu |page=19}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |format=pdf |titre=Rapport de synthèse de la commission |url=http://ec.europa.eu/environment/nature/knowledge/rep_habitats/docs/com_2009_358_fr.pdf |site=europa.eu}}.</ref>{{,}}<ref>[http://biodiversity.eionet.europa.eu/article17 Rapport technique de l’article 17] (en anglais)</ref>{{,}}<ref>[http://biodiversity.eionet.europa.eu/article17/habitatsreport Synthèses par habitat] (en anglais)</ref>{{,}}<ref>[http://biodiversity.eionet.europa.eu/article17/speciesreport Synthèses par espèce] (en anglais)</ref>.]] La [[faune (biologie)|faune]] et la [[flore]] de l'Europe ne présentent pas de caractéristiques propres à l'échelle du continent. Diverses [[espèce]]s ou [[sous-espèce]]s rencontrées en Europe ont cependant reçu l'[[épithète spécifique]] ou le [[nom trinominal|nom subspécifique]] {{page h|Europaeus|''europaeus'', ''europaea'' ou ''europaeum''}} (« européen, européenne »). L'Europe regroupe plusieurs [[zone biogéographique|zones biogéographiques]] et une grande variété d'[[écosystème]]s terrestres et marins, qui ont souvent été intensivement exploités, [[fragmentation (écologie)|fragmentés]] et [[pollution|pollués]]. L’écosystème européen fait face à de nombreux problèmes de détérioration de l’environnement engendrés par certaines actions de l’être humain comme l’[[agriculture intensive]], l’[[urbanisation]] couplé aux [[Tourisme|activités touristiques]] et de [[loisir]]s<ref>{{Lien web |titre=En Europe, la nature continue à se dégrader |url=https://www.lalibre.be/planete/environnement/en-europe-la-nature-continue-a-se-degrader-5f905ff97b50a66bd8fcded6 |site=lalibre.be |date=21 octobre 2020 |consulté le=18 novembre 2020}}</ref>… L'Europe a été motrice pour de nombreux États-membres en matière de [[Droit de l'environnement]] avec notamment les directives [[Directive habitats|Habitats]] et [[Directive oiseaux|Oiseaux]], bien que certains États membres (dont la France) les aient tardivement et incomplètement appliquées. Une [[directive-cadre sur l'eau]] est en cours d'application, des directives sur le sol et la mer sont en projet, et le {{date|1|janvier|2005}} est entrée en vigueur la nouvelle norme européenne pour limiter la [[Pollution de l'air|pollution atmosphérique]] : les agglomérations de plus de {{unité|250000|habitants}} de l'[[Union européenne]] ne doivent pas dépasser certaines valeurs limites : 50 [[Kilogramme|microgrammes]] ({{unité|0.05|mg}}) de particules par [[mètre cube]] d'[[air]] ambiant doit être le seuil maximum pour 35 [[jour]]s par [[Année (calendrier)|an]], et la valeur moyenne annuelle ne doit pas aller au-delà de 40 microgrammes. Cependant, les normes anti-pollution déjà en vigueur n'étaient déjà pas respectées : en [[2002]], {{nombre|11|pays}} sur 15 ont dépassé la marge autorisée. [[Fichier:Papillons prairies.jpg|thumb|left|Effondrement des populations de papillons de prairie en Europe.]] Depuis 1996, le [[conseil de l'Europe]] invite les États à construire ensemble un [[Réseau écologique paneuropéen]] et ils doivent appliquer, comme toutes les collectivités, la directive 2003/4 concernant l'accès du public à l'information en matière d'environnement, la directive INSPIRE (Infrastructure d’information spatiale en Europe). Un futur Réseau européen de données d'observation et de surveillance (EMODNET / ''European Monitoring Observation. Data Network'') est en construction. Pour mesurer l'état de l'environnement, les pressions et les réponses, l'UE s'est dotée d'une [[Agence européenne pour l'environnement|Agence européenne pour l’Environnement]] (AEE) qui applique maintenant la méthodologie LEAC (Land and Ecosystem Accounting - Comptabilité des écosystèmes et du territoire). Le système Corine Landcover et d'autres permettent d'harmoniser les cartes européennes de données environnementales. Bilan : malgré des efforts importants, comme dans la plupart des autres régions du monde, la biodiversité qui y fait l'objet d'évaluations<ref>BENSETTITI F., COMBROUX I., DASZKIEWICZ P. – 2006 – « ''Évaluation de l’état de conservation des Habitats et Espèces d’intérêt communautaire 2006-2007 : Guide méthodologique'' », Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris : 59 p.</ref> périodiques, est globalement en recul (sauf pour certaines les espèces plutôt généralistes et banales). Les [[espèce envahissante|espèces invasives]] continuent à gagner du terrain. À ce titre, la [[commission européenne]] a publié le {{date|13|juillet|2016}}, une liste des trente-sept espèces à combattre pour éviter qu'elles ne portent préjudice aux espèces indigènes. Cette liste prévoit d’interdire l’importation, la vente, la reproduction, la culture ou l’élevage de ces animaux et végétaux qui menacent la biodiversité<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La Commission européenne publie la liste des espèces invasives à combattre |url=https://www.lemonde.fr/biodiversite/article/2016/07/13/la-commission-europeenne-publie-la-liste-des-especes-invasives-a-combattre_4969046_1652692.html |site=[[Le Monde|Le Monde.fr]] |date=2016/07/13 |consulté le=2018-04-11}}.</ref>{{,}}<ref>{{en}}{{pdf}} [http://ec.europa.eu/environment/pdf/13_07_2016_news_en.pdf Commission adopts first EU list of invasive alien species, an important step towards halting biodiversity loss], [[Commission européenne]], 13 juillet 2016.</ref>. Les objectifs européens en matière de lutte contre le changement climatique, et limitation des émissions de gaz à effet de serre, dont celui de -25 % pour 2020 semble difficile à tenir (pour les transports et l'agriculture notamment<ref name="actuEnvFev2011">Filet Actu-environnement, ''[http://www.actu-environnement.com/ae/news/strategie-bas-carboneue-2050-electricite-11980.php4 Feuille de route bas carbone : l'UE mise sur un secteur électrique zéro carbone en 2050]'' ; 17 février 2011</ref>), la Pologne s'y opposant même<ref name=actuEnvFev2011/> avant que le 21 juin 2011, les ministres de l'environnement européens (en Conseil environnement) examinent un nouveau projet de feuille de route pour 2050 (économie européenne bas carbone) présentée par la Commission européenne le 8 mars 2011, confirmant l'objectif du Conseil d'octobre 2009 de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 80 à 95 % en 2050 (par rapport à 1990), avec un calendrier de -40 % par rapport à 1990 en 2030, -60 % en 2040 et -80 % en 2050 (un pays s'est encore opposé à ces objectifs)<ref>{{Lien web |langue=en |format=pdf |titre=Council of the european union EN EU Biodiversity Strategy to 2020 - Council conclusions - {{unité|3103|rd}} Environment Council meeting Luxembourg |url=http://www.consilium.europa.eu/uedocs/cms_data/docs/pressdata/en/envir/122950.pdf |site=consilium.europa.eu |date=21 juin 2011}}.</ref>. En 2019, on compte 20 % d'[[oiseau]]x en moins en Europe qu'en 2000<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Demain, un monde sans oiseaux ? |url=https://www.arte.tv/fr/videos/083964-012-A/le-dessous-des-cartes/ |site=arte.tv |date=avril 2019 |consulté le=11 mai 2019}}.</ref>. Plus de 40 % des espèces d’arbres présents en Europe sont menacées d’extinction selon un rapport de l’[[Union internationale pour la conservation de la nature]]. L'organisation appelle l’Union européenne à agir, indiquant que « Les arbres sont essentiels à la vie sur terre et les arbres européens dans toute leur diversité sont une source de nourriture et d’abri pour d’innombrables espèces animales telles que les oiseaux et les écureuils »<ref name=":1">{{Article |titre=Plus de 40 % des espèces d’arbres présents en Europe menacées d’extinction |périodique=Ouest France |date=27/09/2019 |lire en ligne=https://www.ouest-france.fr/environnement/plus-de-40-des-especes-d-arbres-presents-en-europe-menacees-d-extinction-6539547}}</ref>. En outre, la moitié des espèces d’[[arbuste]]s présents en Europe sont menacées de disparition, ainsi qu’un cinquième des espèces de [[mollusca|mollusques]] terrestres, tels que les [[escargot]]s, et certaines espèces de [[bryophyte]]s (plantes non vascularisées), comme des [[Bryophyta|mousses]]<ref name=":1" />. == Histoire == {{Article détaillé|Histoire de l'Europe}} === Préhistoire et protohistoire === ==== Contexte ==== {{Article connexe|Paléodémographie|Pléistocène|Paléolithique|Mésolithique|Histoire du climat avant 1850|Tardiglaciaire|Évènement de Heinrich|Bölling|Alleröd|Dryas (paléoclimat){{!}}Dryas}} Le peuplement de l'Europe est conditionné par les cycles glaciaires et interglaciaires qui se succèdent, notamment au [[Pléistocène moyen]] ({{unité|0,781 à 0,126|Ma}}), et qui affectent la démographie des populations, créant notamment des périodes d'isolement géographique qui sont une des raisons de la différenciation des formes anciennes du genre ''Homo'' sur le continent. ''Homo'' naît et évolue en Afrique, où il s'affranchit d'abord du milieu forestier, puis connaît une expansion constante vers les latitudes moyennes d'Eurasie, puis les hautes latitudes. Cela est rendu possible par sa capacité à s'adapter aux changements d'environnement et par ses caractéristiques de prédateur, lesquelles culminent chez Néandertal l'Européen, devenu principalement un chasseur carnivore occupant le haut de la [[réseau trophique|chaîne alimentaire]], un [[superprédateur]] chasseur de gros gibier. Arrive ensuite ''Sapiens'', venu d'Afrique, qui remplace l'espèce d'origine européenne qu'est Néandertal, et « toutes les autres humanités »<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur1=Jean-Jacques Hublin |titre=Deux millions d'années de migrations, de dispersions et de remplacements (Conférence au Collège de France) |url=http://www.college-de-france.fr/site/colloque-2016/symposium-2016-10-13-10h00.htm |éditeur=Collège de France |date=13 octobre 2016}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=en |auteur1=Susan C. Antón |auteur2=Richard Potts |auteur3=Leslie C. Aiello |titre=Evolution of early Homo: An integrated biological perspective |périodique=Science |volume=345 |numéro=6192 |date=4 juillet 2014 |doi=10.1126/science.1236828 |lire en ligne=https://drive.google.com/file/d/0B4L4dTqTB2FhU0tmSFB6SHI0NFE/edit |pages=1236828}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur1=Camille Daujeard |titre=Cours public : Pré-Néandertaliens et Néandertaliens en Europe (0,5-0,04 Ma) : deux superprédateurs ? |url=http://www.mnhn.fr/fr/visitez/agenda/rendez-vous/cours-public/pre-neandertaliens-neandertaliens-europe-05-004-ma-deux-superpredateurs |éditeur=Museum National d'Histoire Naturelle}}.</ref>{{,}}{{sfn|Condemi|Savatier|2016|loc=Des hypercarnivores, {{p.|82-83}}}}{{,}}{{sfn|Demars|2006}}. ==== Peuplement humain ==== {{article connexe|Hybridation entre les humains archaïques et modernes|Premiers Hommes modernes en Europe}} Le genre ''[[Homo]]'' apparaît en Afrique, probablement vers {{unité|2,7|[[Million d'années|millions d'années]] (Ma)}} dans la basse vallée de l’Omo, en Éthiopie, et il est attesté de manière certaine vers {{unité|2,4 à 2,3|[[Million d'années|Ma]]}}<ref name="boisserie">{{Article |langue=fr |auteur1=Jean-Renaud Boisserie |titre=La première mondialisation. Quelle place pour l’Afrique dans l’histoire évolutive et biogéographique du genre Homo ? |périodique=Afriques |date=25 janvier 2011 |lire en ligne=http://journals.openedition.org/afriques/626}}.</ref>. Les premiers ''[[Homo erectus]]'' quittent l'Afrique et atteignent l'Eurasie il y a sans doute {{unité|1.8|ou=2|millions}} d'années<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Homo erectus |url=http://www.hominides.com/html/ancetres/ancetres-homo-erectus.php |site=hominides.com |consulté le=6 mars 2018}}.</ref>, mais les dates et les chemins empruntés<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Hervé Morin |titre=La découverte qui bouleverse l’histoire d’« Homo sapiens » |périodique=Le Monde |date=7 juin 2017 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/paleontologie/article/2017/06/07/la-decouverte-qui-bouleverse-l-histoire-d-homo-sapiens_5140236_1650762.html}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Les sorties d'Afrique ou les vagues d'expansion de l'homme en dehors de l'Afrique - Out of africa |url=http://www.hominides.com/html/dossiers/sortie-d-afrique.php |site=hominides.com |date=avril 2013}}.</ref> ainsi que certaines différenciations en espèces (''H. erectus'', ''H. ergaster'', ''H. antecessor'', ''H. heidelbergensis'') sont encore discutées{{Note|groupe=alpha|texte={{citation|L'Eurasie ''[a]'' été occupée par vagues migratoires successives, en provenance du berceau africain. La première remonterait à au moins 1,9 million d'années. D'autres, plus récentes et moins certaines, se seraient produites à partir de l'Afrique, mais aussi de l'Asie. Jusqu'à l'arrivée de l'homme moderne, Homo sapiens, parti de son foyer africain voilà {{unité|200000|ans}} et parvenu sur le Vieux Continent il y a {{unité|40000|ans}}<ref name="lehir" />.}}}}{{,}}<ref>{{Chapitre |langue=fr |auteur1=Michel Brunet |titre chapitre=Où commence le règne de l'humain ? Où commence le genre homo ? |titre ouvrage=Nous sommes tous des Africains : à la recherche du premier homme |éditeur=Odile Jacob |année=2016 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=ypeoCwAAQBAJ&pg=PP1&dq=nous+sommes+tous+des+africains&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjkpb_LsdfZAhXQb1AKHW9yAeEQ6AEIKDAA#v=snippet&q=homo&f=false}}.</ref>. ''[[Homo georgicus]]'', parfois considéré comme un ''[[Homo ergaster]]'' européen<ref name="lignee">{{Lien web |langue=fr |auteur1=Jacques Beauchamp |titre=La lignée humaine |url=https://www.u-picardie.fr/beauchamp/conferences/La_lignee.html |éditeur=Université de Picardie}}.</ref>{{,}}<ref name="boisserie" />, dont les restes ont été découverts en 2002 à [[Dmanissi]], en [[Géorgie (pays)|Géorgie]] ([[Caucase]]), est le premier représentant du genre ''[[Homo]]'' attesté en Europe (et aussi l'un des plus anciens hors d'Afrique) ; il est daté d'environ {{unité|1.8|Ma}}<ref>{{Article |langue=en |auteur1=A. Vekua |auteur2=D. Lordkipanidze |auteur3=G. P. Rightmire |auteur4=J. Agusti |auteur5=R. Ferring |auteur6=G. Maisuradze |titre=A new skull of early ''Homo'' from Dmanisi, Georgia |périodique=Science |volume=297 |numéro=5578 |année=2002 |pmid=12098694 |doi=10.1126/science.1072953 |pages=85–89}}.</ref>{{,}}<ref name="Lordki2013">{{Article |langue=en |auteur1=David Lordkipanidze |auteur2=Marcia S. Ponce de Lean |auteur3=Ann Margvelashvili |auteur4=Yoel Rak |auteur5=G. Philip Rightmire |auteur6=Abesalom Vekua |auteur7=Christoph P. E. Zollikofer |titre=A Complete Skull from Dmanisi, Georgia, and the Evolutionary Biology of Early Homo |périodique=Science |volume=342 |numéro=6156 |date=18 octobre 2013 |doi=10.1126/science.1238484 |pages=326–331}}.</ref>. D'autres lui succèdent ; on a trouvé, à [[Kozarnika]] (Bulgarie), une [[industrie lithique]], datant de {{unité|1,4|Ma}} et, en actuelle Espagne, des restes humains à [[Sima del Elefante]] (appartenant au site d'Atapuerca), datant de {{unité|1.4|Ma}} et à [[Orce]], les restes de l'[[Homme d'Orce]] et de l'[[Enfant d'Orce]], datant de {{unité|1.2|Ma}}<ref name="first2013">{{Article |langue=en |auteur1=Isidro Toro-Moyano |auteur2=Bienvenido Martínez-Navarro |auteur3=Jordi Agustí |auteur4=Caroline Souday |auteur5=[[José María Bermúdez de Castro]] |auteur6=María Martinón-Torres |auteur7=Beatriz Fajardo |auteur8=Mathieu Duval |auteur9=Christophe Falguères |auteur10=Oriol Oms |titre=The oldest human fossil in Europe dated to ca. 1.4 Ma at Orce (Spain) |périodique=[[Journal of Human Evolution]] |série=1 |volume=65 |mois=juillet |année=2013 |doi=10.1016/j.jhevol.2013.01.012 |lire en ligne=http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0047248413000304 |pages=1-9 |auteur12=Josep Maria Parés |auteur13=Pere Anadón |auteur14=Ramón Julià |auteur15=José Manuel García-Aguilar |auteur16=Anne-Marie Moigne |auteur17=María Patrocinio Espigares |auteur18=Sergio Ros-Montoya |auteur19=Paul Palmqvist}}.</ref>{{,}}<ref name="Carbonell">{{Article |langue=en |auteur1=[[Eudald Carbonell]] |auteur2=[[José María Bermúdez de Castro]] |et al.=oui |titre=The first hominin of Europe |périodique=[[Nature (revue)|Nature]] |volume=452 |jour=27 |mois=mars |année=2008 |doi=10.1038/nature06815 |lire en ligne=http://www.nature.com/nature/journal/v452/n7186/full/nature06815.html |pages=465-469}}.</ref>. Le site d'[[Sierra d'Atapuerca|Atapuerca]] a livré aussi des restes d'industrie lithique d'environ {{unité|1.4|Ma}}, et des restes humains ayant abouti à la description d{{'}}''[[Homo antecessor]]'', daté d'env. {{nobr|820 000 [[Avant le présent|BP]]}}, possible ancêtre de ''{{nobr|[[Homme de Néandertal|H. neanderthalensis]]}}'', attestant d'un peuplement continu de l'Europe occidentale depuis {{unité|1.8|Ma}} ainsi que de l'existence possible d'une migration à partir de l'Europe centrale, depuis Dmanissi (où a été découvert ''H. georgicus''), et non pas via le détroit de Gibraltar<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur1=Herbert Thomas |titre=Découverte d'Homo antecessor |url=https://www.universalis.fr/encyclopedie/decouverte-d-homo-antecessor/ |éditeur=Encyclopædia Universalis en ligne |consulté le=6 mars 2018}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur1=Erin Wayman |titre=Homo antecessor: Common Ancestor of Humans and Neanderthals? |url=https://www.smithsonianmag.com/science-nature/homo-antecessor-common-ancestor-of-humans-and-neanderthals-143357767/ |site=smithsonian.com |éditeur=[[Smithsonian Institution]] |date=26 nov. 2012 |consulté le=6 mars 2018}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur1=Quentin Mauguit |titre=Un silex taillé vieux de 1,4 million d’années découvert à Atapuerca |url=https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/homme-silex-taille-vieux-14-million-annees-decouvert-atapuerca-48027/ |site=futura-sciences.com |date=26 juil. 2013 |consulté le=6 mars 2018}}.</ref>{{,}}<ref name="lehir">{{Article |langue=fr |auteur1=Pierre Le Hir |titre="Antecessor", le premier Européen |périodique=Le Monde |date=20 janv. 2009 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/planete/article/2009/01/17/antecessor-le-premier-europeen_1143146_3244.html}}.</ref>. Jusqu'à ''H. antecessor'', l'[[industrie lithique]] associée à ces peuplements est l'[[Oldowayen]], technique des galets aménagés. Vient ensuite ''[[Homo heidelbergensis]]'' (l{{'}}''[[Homo erectus]]'' européen<ref name="lignee" />, {{nobr|650 000-300 000 BP}}, espèce à laquelle appartient, par exemple, l'[[homme de Tautavel]]), décrit à partir de plusieurs fossiles, retrouvés en Allemagne actuelle, à Heidelberg, d'où provient son [[Type (biologie)|holotype]] et en Espagne, sur le site d'Atapuerca ; ''H. heidelbergensis'' pourrait être l'ancêtre d{{'}}''H. neanderthalensis''<ref>{{Chapitre |langue=fr |auteur1=Michel Brunet |titre chapitre=''Homo neanderthalensis'' et ''Homo sapiens''. Cohabitation, hybridation ou disparition ? |titre ouvrage=Nous sommes tous des Africains : à la recherche du premier homme |éditeur=Odile Jacob |année=2016}}.</ref>{{,}}<ref>{{Chapitre |langue=fr |prénom1=J.-J. |nom1=Hublin |titre chapitre=Origine et évolution des Néandertaliens |auteurs ouvrage=Bernard Vandermeersch et B. Maureille (Éds.) |titre ouvrage=Les Néandertaliens, biologie et cultures |lieu=Paris |éditeur=Comité des travaux historiques et scientifiques |collection=Documents préhistoriques |numéro dans collection=23 |année=2007 |isbn=9782735506385 |passage=95-107}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Homo heidelbergensis |url=http://humanorigins.si.edu/evidence/human-fossils/species/homo-heidelbergensis |éditeur=Smithsonian National Museum of Natural History |date=29 juin 2017 |consulté le=6 mars 2018}}.</ref>. L'industrie lithique associée aux heidelbergiens est l'[[Acheuléen]], caractérisé par la technique des [[biface]]s, attesté il y a {{unité|650000|ans}} en Europe mais né en Afrique il y a {{unité|1.7|Ma}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Elisa Nicoud |titre=Complexité des stratigraphies régionales et nouveau modèle d’apparition et de diffusion du phénomène acheuléen en Europe de l'Ouest |périodique=Quaternaire |volume=24 |numéro=4 |année=2013 |doi=10.4000/quaternaire.6790 |lire en ligne=http://journals.openedition.org/quaternaire/6790}}.</ref>. À la même époque, vers {{unité|450000|à=500000|ans BP}}, les Européens commencent à maîtriser le feu, étape importante de l'évolution, qui permet la cuisson des aliments et donc facilite l'assimilation des nutriments, et qui permet aussi de se chauffer, dans un environnement climatique globalement plus froid qu'actuellement, ce qui concourt à un processus de socialisation<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Maîtrise du feu |url=https://www.universalis.fr/encyclopedie/maitrise-du-feu/ |éditeur=Encyclopædia Universalis en ligne |consulté le=9 mars 2018}}.</ref>{{,}}{{Sfn|Condemi|Savatier|2016|p=68}}{{,}}{{Sfn|Valentin|2011|p=13}}. [[Fichier:Range_of_NeanderthalsAColoured.png|vignette|gauche|Répartition de l'Homme de Néandertal, présence avérée : {{Légende/Début}} {{Légende|#00a2e8|en Europe}} {{Légende|#e89900|au [[Moyen-Orient]]}} {{Légende|#26e800|en [[Asie centrale]]}} {{Légende|#7e00e8|dans l'[[Altaï]]}} {{Légende/Fin}}]] ''[[Homme de Néandertal|Homo neanderthalensis]]'', l'« Homme de Néandertal », naît il y a environ {{unité|400000|ans}} en Europe occidentale, issu sans doute d'une forme de [[spéciation]] (« spéciation par distance »)<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Jean-Jacques Hublin |auteur2=Bernard Seytre |titre=Quand d'autres hommes peuplaient la terre |sous-titre=nouveaux regards sur nos origines |éditeur=[[Groupe Flammarion|Flammarion]] |année=2011 |passage=86 |isbn= |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=0lq_btV3LJwC&pg=PT86}}.</ref>{{,}}<ref>{{Chapitre |langue=en |auteur1=Jean-Luc Voisin |titre chapitre=A preliminary approach to the neandertal speciation by distance: a view from the shoulder complex |auteurs ouvrage=Silvana Condemi et Gerd Christian Weninger |titre ouvrage=Continuity and discontinuity in the peopling of Europe |éditeur=Springer |année=2011 |passage=127-138}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Jean-Luc Voisin |titre=L'histoire évolutive mouvementée des Néandertaliens |nature article=Dossier {{numéro|76}} |périodique=Pour la Science |mois=juillet-septembre |année=2012 |pages=14-19}}.</ref> d{{'}}''{{nobr|H. erectus/heidelbergensis}}'', ou d'une dérive génétique (modèle d'accrétion){{sfn|Condemi|Savatier|2016|p=33}}, dans un contexte où l'Europe est isolée par les glaces du reste de l'ancien monde{{sfn|Coppens|2010|p=35-37}}{{,}}<ref>{{Article |langue=en |auteur1=J. J. Hublin |titre=The origin of Neandertals |périodique=[[Proceedings of the National Academy of Sciences|PNAS]] |volume=106 |numéro=38 |mois=9 |année=2009 |doi=10.1073/pnas.0904119106 |pages=16022-16027}}.</ref>. Neandertal est très adaptable, il s'accommode des périodes glaciaires et inter-glaciaires et des environnements correspondants et s'étend massivement en Europe<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur1=Jean-Jacques Hublin |titre=L'expansion néandertalienne en Eurasie (conférence au Collège de France) |url=http://www.college-de-france.fr/site/jean-jacques-hublin/course-2015-11-03-17h00.htm |site=college-de-france.fr |date=3 nov. 2015 |consulté le=7 mars 2018}}.</ref> et au-delà, vers l'Asie Centrale et le Proche-Orient entre {{unité|120000 et 110000|ans BP}}{{sfn|Condemi|Savatier|2016|loc=Néandertal voyage, {{p.|35 et sq}}}}{{,}}<ref name="pls76-23">{{Article |langue=fr |auteur1=Anna Degioanni |titre=Neandertal, Sapiens et Denisova racontés par leurs gènes |nature article=Dossier {{numéro|76}} |périodique=Pour la Science |mois=juillet-septembre |année=2012 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=BnGwwrU8SbAC |pages=23}}.</ref>. Physiquement robuste et adapté au froid, Néandertal possède des capacités cognitives proches de celles de l'« Homme moderne » (''Homo sapiens'')<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Yaroslav Pigenet |titre=Néandertal, le cousin réhabilité |périodique=CNRS Le journal |date=30 août 2017 |lire en ligne=https://lejournal.cnrs.fr/articles/neandertal-le-cousin-rehabilite}}.</ref>, il pratique des rituels, il enterre ses morts, le premier en Europe à le faire, et il pratique une forme d'art<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=D. L. Hoffmann |et al.=oui |titre=U-Th dating of carbonate crusts reveals Neandertal origin of Iberian cave art |périodique=Science |volume=359 |numéro=6378 |date=23 février 2018 |doi=10.1126/science.aap7778 |pages=912-915}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=fr |titre=Néandertal, quand les sépultures racontent |éditeur=Centre des Musées Nationaux |année= |format livre=pdf |isbn= |lire en ligne=https://www.monuments-nationaux.fr/var/cmn_inter/storage/original/application/c55b58f0c9722ae9a00005b7c9173ed8.pdf}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Découverte de la première gravure pariétale attribuée aux Néandertaliens |url=http://www2.cnrs.fr/presse/communique/3699.htm |éditeur=CNRS |date=2 septembre 2014}}.</ref>{{,}}{{sfn|Valentin|2011|p=9}}{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=L'homme de Néandertal inhumait bien déjà ses morts |url=http://www2.cnrs.fr/presse/communique/3363.htm |éditeur=CNRS |date=17 décembre 2013}}.</ref>. Il est associé au [[Moustérien]]{{Sfn|Condemi|Savatier|2016|p=111}}. Le nombre de néandertaliens ([[métapopulation]]) est compris dans une fourchette allant de quelques milliers à {{unité|200000|individus}}, donnant en tout état de cause une très faible densité de population<ref>{{Article |langue=en |auteur1=Jean-Pierre Bocquet-Appel |auteur2=Anna Degioanni |titre=Neanderthal Demographic Estimates |périodique=Current Anthropology |volume=54 |numéro=S8 |date=décembre 2013 |doi=10.1086/673725 |pages=S202-S213}}{{commentaire biblio SRL|Indique {{unité|5000 à 70000|individus}}.}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Anna Degioanni |auteur2=Virginie Fabre |auteur3=Silvana Condemi |titre=Génétique et paléoanthropologie : deux approches pour un dialogue autour des Néandertaliens |périodique=Bulletins et Mémoires de la Société d'nthropologie de Paris |volume=23 |numéro=1 |date=avril 2012 |doi=10.1007/s13219-010-0022-y |pages=1-18 ({{p.|14}})}}{{commentaire biblio SRL|Contient une recension donnant entre {{unité|20000 et 200000|individus}}.}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=en |auteur1=Jean-Pierre Bocquet-Appel |auteur2=Pierre-Yves Demars |auteur3=Lorette Noiret |auteur4=Dmitry Dobrowsky |titre=Estimates of Upper Palaeolithic meta-population size in Europe from archaeological data |périodique=Journal of Archaeological Science |volume=32 |numéro=11 |date=novembre 2005 |pages=1656-1668}}{{commentaire biblio SRL|Indique une population de {{unité|4400 à 5900|habitants}} avec un intervalle de confiance à 95 % compris entre {{unité|1700 à 37700|personnes}}.}}.</ref>. [[Fichier:Expansion d homo sapiens.svg|vignette|upright=1.5|Expansion d{{'}}''Homo sapiens''. {{Légende/Début}} {{Légende|#ff0000|''Homo sapiens''}} {{Légende|#c2bf00|Néandertaliens}} {{Légende|#61c000|Premiers hominidés}} {{Légende/Fin}}]] ''[[Homo sapiens]]'', quant à lui, naît en Afrique, il y a environ {{unité|300000|ans}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Homo sapiens est plus âgé qu'on le croit et n'est pas né en Éthiopie |url=https://www.francetvinfo.fr/sciences/histoire/homo-sapiens-est-plus-age-qu-on-le-croit-et-n-est-pas-ne-en-ethiopie_2227463.html |date=8 juin 2017}}.</ref>. Sa présence hors d'Afrique, sous une forme archaïque, est attestée par des fossiles âgés de {{unité|180000|ans}} environ, en Israël ([[Grotte de Misliya]])<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=François Savatier |titre=L'Homme moderne a précédé de loin l'Homme de Néandertal au Levant |périodique=Pour la Science |date=29 janv. 2018 |lire en ligne=https://www.pourlascience.fr/sd/prehistoire/i-homo-sapiens-i-a-precede-de-tres-loin-i-homo-neanderthalensis-i-au-levant-12769.php}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Hervé Morin |titre=Découverte en Israël du plus ancien « Homo sapiens » hors d’Afrique |périodique=Le Monde |date=25 janvier 2018 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/sciences/article/2018/01/25/decouverte-en-israel-du-plus-ancien-homo-sapiens-hors-d-afrique_5247195_1650684.html}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=en |auteur1=Israel Hershkovitz |et al.=oui |titre=The earliest modern humans outside Africa |périodique=Science |volume=359 |numéro=6374 |année=2018 |doi=10.1126/science.aap8369 |pages=456-459}}.</ref>. L'expansion de Sapiens se fait en plusieurs vagues, lesquelles empruntent probablement un chemin passant par [[Bab-el-Mandeb]], détroit entre la péninsule arabique et l'Afrique, outre celui par le Nil et le Proche-Orient{{sfn|Condemi|Savatier|2016|p=126 et sq}}{{,}}<ref name="futura2011">{{Lien web |langue=fr |titre=Migration humaine : Homo sapiens a quitté l'Afrique plus tôt que prévu |url=https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/paleontologie-migration-humaine-homo-sapiens-quitte-afrique-plus-tot-prevu-45423/ |site=futura-sciences.com |date=11 déc. 2017}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Cécile Dumas |titre=Sortie d'Afrique : une nouvelle route s'ouvre en Arabie |périodique=Sciences et Avenir |date=28 janvier 2011 |lire en ligne=https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/sortie-d-afrique-une-nouvelle-route-s-ouvre-en-arabie_21324}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Sylvestre Huet |titre=''Homo sapiens'', double sortie d'Afrique |périodique=Libération |date=28 janvier 2011 |lire en ligne=http://www.liberation.fr/sciences/2011/01/28/homo-sapiens-double-sortie-d-afrique_710590}}.</ref>, mais les premières n'atteignent pas l'Europe. Les vagues de Sapiens évolués qui atteignent l'Europe partent d'Afrique vers {{unité|70000|ans}} et leurs plus anciennes traces en Europe datent de {{unité|45000|ans}} ([[Grotte du Cheval (Italie)|Grotta del Cavallo]])<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=L'Homme moderne arrivé en Europe plus tôt que prévu |url=http://www2.cnrs.fr/presse/communique/2336.htm |éditeur=CNRS |date=3 novembre 2011 |nature article=communiqué de presse}}.</ref>{{,}}<ref name="pls2014" />{{,}}{{sfn|Condemi|Savatier|2016|p=126}}. À partir de {{unité|45000|ans}}, ''H. sapiens'' commence sa colonisation de l'Europe, dans un mouvement d'est en ouest<ref name="futura2011" />. À ce moment, il a déjà eu l'occasion de se métisser avec Néandertal, leurs chemins s'étant croisés au Proche-Orient et à l'est de l'Eurasie{{sfn|Condemi|Savatier|2016|p=145-148, 152}}{{,}}<ref>{{article |langue=en |nom1=Kuhlwilm |prénom1=Martin |et alii=oui<!--|nom2=Gronau |prénom2=Ilan |nom3=Hubisz |prénom3=Melissa J. |nom4=de Filippo |prénom4=Cesare |nom5=Prado-Martinez |prénom5=Javier |nom6=Kircher |prénom6=Martin |nom7=Fu |prénom7=Qiaomei |nom8=Burbano |prénom8=Hernán A. |nom9=Lalueza-Fox |prénom9=Carles |nom10=de la Rasilla |prénom10=Marco |nom11=Rosas |prénom11=Antonio |nom12=Rudan |prénom12=Pavao |nom13=Brajkovic |prénom13=Dejana |nom14=Kucan |prénom14=Željko |nom15=Gušic |prénom15=Ivan |nom16=Marques-Bonet |prénom16=Tomas |nom17=Andrés |prénom17=Aida M. |nom18=Viola |prénom18=Bence |nom19=Pääbo |prénom19=Svante |nom20=Meyer |prénom20=Matthias |nom21=Siepel |prénom21=Adam |nom22=Castellano |prénom22=Sergi--> |titre=Ancient gene flow from early modern humans into Eastern Neanderthals |périodique=Nature |date=17 février 2016 |volume=530 |passage=429-433 |doi=10.1038/nature16544}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Bruno D. Cot |titre=La longue marche de Sapiens : ce que nous apprend la génétique |périodique=L'Express |date=18 janvier 2015 |lire en ligne=https://www.lexpress.fr/actualite/sciences/la-longue-marche-de-sapiens-ce-que-nous-apprend-la-genetique_1640969.html}}.</ref>{{,}}<ref name="pls2014">{{Article |langue=fr |auteur1=François Savatier |titre=L’ADN de l’homme d’Ust’-Ishim date le métissage Néandertal-Sapiens |périodique=Pour la Science |date=7 nov. 2014 |lire en ligne=https://www.pourlascience.fr/sd/paleontologie-humaine/ladn-de-lhomme-dust-ishim-livre-date-le-metissage-neandertal-sapiens-12011.php}}.</ref>. Ce [[Hybridation entre les humains archaïques et modernes|métissage entre Néandertal et Sapiens]] est sans doute favorable à ce dernier ; venu beaucoup plus récemment d'Afrique, il est plus adapté aux basses latitudes et il acquiert par ce métissage des avantages évolutifs, notamment de résistance au froid{{sfn|Condemi|Savatier|2016|p=155}}{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Dominique Garcia |prénom2=Emmanuel |nom2=Le Bras |titre=Archéologie des migrations |éditeur=[[La Découverte]] |année=2017 |passage=104 |isbn=}}.</ref>. Sapiens progresse en Europe et, concomitamment, les néandertaliens régressent, se retrouvant confinés dans des zones refuges avant de disparaître vers {{unité|40000|ans BP}} avec des populations relictuelles perdurant jusqu'à {{unité|28000|ans BP}}<ref name="pls76-23" />{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=David Brill |titre=Neanderthal's last stand |périodique=Nature |date=13 septembre 2006 |doi=10.1038/news060911-8}}.</ref>, non sans laisser leurs traces génétiques dans l'actuelle population humaine<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=François Savatier |titre=Des gènes néandertaliens inégalement répartis |périodique=Pour la Science |date=12 février 2024 |lire en ligne=https://www.pourlascience.fr/sd/prehistoire/des-genes-neandertaliens-inegalement-repartis-11842.php}}.</ref>. Les causes de la régression puis de la disparition de Néandertal sont plurifactorielles et toujours discutées<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Extinction de l'homme de Néanderthal : une nouvelle approche multidisciplinaire exclut l'hypothèse climatique |url=http://www2.cnrs.fr/presse/communique/1488.htm |éditeur=CNRS (communiqué de presse) |date=24 décembre 2008}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |titre=Comment Sapiens a dominé Neandertal |périodique=Le JDD |date=20 juin 2017 |lire en ligne=http://www.lejdd.fr/Societe/Sciences/Comment-Sapiens-a-domine-Neandertal-746805}}.</ref>. La peau de ces ''Homo sapiens'' était sombre, adaptée à [[Origine africaine de l'Homme moderne|leur origine africaine]] et aux régions très ensoleillées. Ce n'est que récemment, il y a {{unité|10000|ans}}, que les chasseurs-cueilleurs européens ont disposé des gènes responsables de la peau pâle{{Note|groupe=alpha|texte=On a retrouvé en Espagne les restes d'un homme, âgé de {{unité|7000|ans}}, à la limite entre Mésolithique et Néolithique, dont l'ADN a montré qu'il avait la peau sombre et les yeux bleus<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Blue eyes and dark skin, thats how the European hunter-gatherer looked like 7,000 years ago |url=http://geogenetics.ku.dk/latest-news/alle_nyheder/2014/blue-eyes-and-dark-skin-thats-how-the-european-hunter-gatherer-looked-like-7000-years-ago/ |éditeur=University of Copenhague, Natural History Museum of Denmark, Center for GeoGenetics |date=26 janv. 2014}}.</ref>.}}{{,}}<ref>{{Article |langue=en |auteur1=Clyde Winters |titre=Were the First Europeans Pale or Dark Skinned ? |périodique=Scientific Research |volume=4 |numéro=3 |année=août 2014 |doi=10.4236/aa.2014.43016 |pages=124-132}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur1=Céline Bon |titre=Cro-Magnon était-il noir, blanc, jaune ? |url=http://www.museedelhomme.fr/fr/cro-magnon-etait-il-noir-blanc-jaune |éditeur=Musée de l'Homme}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Noëlle Guillon |titre=La véritable histoire des couleurs de la peau |périodique=Pour la Science |date=14 nov. 2017 |lire en ligne=https://www.pourlascience.fr/sd/genetique/la-veritable-histoire-des-couleurs-de-la-peau-12723.php}}.</ref>. [[Fichier:Weichsel-Würm-Glaciation.png|vignette|L'Europe lors du [[dernier maximum glaciaire]] (env. {{unité|21|[[Annum|ka]] BP}}) ({{unité|±2|ka}}).]] Les [[Premiers Hommes modernes en Europe|premiers Hommes modernes européens]] développent des industries diverses ([[Uluzzien]], [[Bohunicien]], [[Châtelperronien]], attribué à Néandertal, [[Jerzmanowicien|Lincombien-Ranisien-Jerzmanowicien]]{{etc.}}) ; deux d'entre elles, l'[[Aurignacien]] (env. {{unité|40-29|[[Annum|ka]] BP}}) puis le [[Gravettien]] (env. {{unité|29-22|ka BP}}) se répandent largement en Europe{{sfn|Valentin|2011|p=23-27}}{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Nicolas Teyssandier |titre=L’émergence du Paléolithique supérieur en Europe : mutations culturelles et rythmes d’évolution |périodique=PALEO |numéro=19 |année=2007 |lire en ligne=http://journals.openedition.org/paleo/702}}.</ref>. Ces expansions sont concomitantes à des mouvements de populations, retracés par la génétique<ref name="ice-age">{{Lien web |langue=en |auteur institutionnel=Howard Hughes Medical Institute |titre=The genetic History of ice age Europe |url=https://www.sciencedaily.com/releases/2016/05/160502131231.htm |éditeur=Science Daily |date=2 mai 2016}}.</ref>, eux-mêmes corrélés aux fluctuations climatiques de l'époque{{sfn|Demars|2006}}. L'[[Aurignacien]] est caractérisé notamment par le développement du travail des matières osseuses (bois de rennes et os de mammouths), rare jusqu'alors, à des techniques de débitage de lamelles ainsi qu'à des objets de parure et au développement de l'art{{sfn|Valentin|2011|p=20}} ; la [[grotte Chauvet]], occupée à l'Aurignacien ({{unité|37|ka BP}}) et au Gravettien ({{unité|30|ka BP}}), en est un exemple<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=L'art pariétal aurignacien |url=http://archeologie.culture.fr/chauvet/fr/art-parietal-aurignacien |site=archéologie.culture.fr |éditeur=Ministère de la Culture et de la Communication}}.</ref>. Dès {{unité|30|ka BP}}, à une période particulièrement froide, on trouve des traces de sédentarisation partielle dans l'est de l'Europe, sous la forme de campements bénéficiant d'infrastructures d'habitation (à la différence des abris de plein-air), autour desquels ont été retrouvés des sépultures et des statuettes d'argile. Mais Sapiens reste néanmoins, fondamentalement, un chasseur-cueilleur mobile nomadisant sur des distances de quelques centaines de kilomètres{{sfn|Valentin|2011|p=41}}. Entre {{unité|21 000 et 18 000|ans}}<ref>{{Article |langue=fr |prénom1=Venceslas |nom1=Kruta |prénom2=Lanfredo |nom2=Castelletti |titre=Protohistoire de l'Europe |périodique=Annuaire de l'École Pratique des Hautes Études. Section des sciences historiques et philologiques, 20 |année=2006 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/ephe_0000-0001_2004_num_20_1_11462 |pages=97-102}}.</ref> se produit un intense refroidissement, le « [[Dernier maximum glaciaire|maximum glaciaire]] »{{note|groupe=alpha|texte=Le maximum glaciaire est appelé en anglais LGM pour ''Last Glaciation Maximum'' et correspond à l'[[Évènement de Heinrich|événement de Heinrich 1]].}} qui donne à l'Europe une configuration nettement différente de l'actuelle{{Note|groupe=alpha|texte=La Manche n'est pas un bras de mer mais un gigantesque fleuve drainant la calotte de glace fennoscandienne<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Quand la Manche était un fleuve... |url=http://www.insu.cnrs.fr/environnement/climats-du-passe/quand-la-manche-etait-un-fleuve |éditeur=CNRS (communiqué de presse) |date=15 sept. 2006 |consulté le=16 mars 2018}}.</ref>. {{citation|Ainsi pendant le [[dernier maximum glaciaire]] ({{unité|18000|ans BP}}), la ligne de rivage était à {{unité|120|m}} sous l’actuelle. Si toutes les régions européennes sont touchées par la baisse des niveaux marins, la Manche est exondée, la mer du Nord et la Baltique émergées et recouvertes par l’[[inlandsis]], la mer Adriatique réduite à sa plus simple expression. La Caspienne et la mer Noire, cette dernière étant coupée de la Méditerranée, accusaient un niveau inférieur de {{unité|200|m}} à l’actuel<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Olivier Le Gall |titre=Influence des glaciaires-interglaciaires sur les ichotyofaunes des eaux douces européennes |périodique=Quaternaire |volume=21 |numéro=3 |année=2010 |lire en ligne=https://journals.openedition.org/quaternaire/5570?file=1 |pages=203-214 ({{p.|204}})}}.</ref>}}.}}. Les études génétiques montrent que certains groupes, d'abord représentés en Europe du Nord-Ouest, sont repoussés dans le sud de l'Europe{{sfn|Hublin|2017|p=20}}{{,}}{{sfn|Demars|2006}}. C'est le moment où apparaît l'industrie lithique [[solutréen]]ne, caractérisée par des pointes en pierre très fines et acérées, appelées « [[Feuille de laurier (outil paléolithique)|feuilles de laurier]] », servant sans doute de couteaux et armant l'extrémité des flèches et des sagaies<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Feuille de laurier |url=http://musee-prehistoire-eyzies.fr/objet/feuille-de-laurier |éditeur=Musée national de l' préhistoire |consulté le=16 mars 2018}}.</ref>. Émergent l'usage du propulseur et (probablement) de l'arc pour la chasse mais ces deux outils, cependant, ne se généraliseront qu'au [[Magdalénien]] qui lui succède<ref>{{Article |langue=fr |prénom1=Jean-Georges |nom1=Rozoy |titre=Le propulseur et l'arc chez les chasseurs préhistoriques. Techniques et démographies comparées |périodique=Paléo |numéro=4 |année=1992 |doi=10.3406/pal.1992.1202 |lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/pal_1145-3370_1992_num_4_1_1202 |pages=175-193}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Pierre Cattelain |auteur2=Jean-Marc Pétillon |titre=« Le « type 2a », plus ancien modèle de propulseur paléolithique : une nouvelle pièce dans le Magdalénien moyen d’Isturitz (Pyrénées-Atlantiques, France) et ses implications |périodique=PALEO |numéro=26 |année=2015 |lire en ligne=http://journals.openedition.org/paleo/2876}}.</ref>. On a longtemps pensé que le Solutréen était aussi l'époque de l'invention de l'[[Aiguille à coudre|aiguille à chas]]<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Sophie A. De Beaune |titre=Comment vivaient nos ancêtres |nature article=Grands dossiers des sciences humaines |périodique=Sciences Humaines |année=2007 |lire en ligne=https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00722388/document}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Danielle Stordeur-Yedid |titre=Les aiguilles à chas au paléolithique |nature article=recension |périodique=Revue archéologique du Centre de la France |volume=19 |année=1980 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/racf_0220-6617_1980_num_19_1_2282_t1_0070_0000_2 |pages=70}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Aiguille à chas |url=http://musee-archeologienationale.fr/objet/aiguille-chas |éditeur=Musée d'archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye |consulté le=16 mars 2018}}.</ref> jusqu'à la découverte, en 2016 en Sibérie, d'un tel artefact, daté de {{unité|45|[[Annum|ka]] BP}}, attribué à l'[[Homme de Denisova]]<ref>{{Chapitre |langue=fr |auteur1=Marylène Patou-Mathis |titre chapitre=Aiguille à chas |titre ouvrage=Néandertal de A à Z |éditeur=Allary |année=2018}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur1=Bernard Nomblot |titre=L’aiguille prend un coup de vieux |url=http://www.cite-sciences.fr/fr/ressources/science-actualites/detail/news/laiguille-prend-un-coup-de-vieux/?cHash=a8af9b938682da9799db77b133e6791f&tx_news_pi1%5Baction%5D=detail&tx_news_pi1%5Bcontroller%5D=News |éditeur=Cité des sciences et de l'industrie |date=7 sept. 2016 |consulté le=16 mars 2018}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La plus vieille aiguille du monde |url=http://www.pole-prehistoire.com/index.php/en/11-francais/fr-actualites-scientifiques/380-la-plus-vieille-aiguille-du-monde |éditeur=[[Pôle international de la Préhistoire]] |consulté le=16 mars 2018}}.</ref>. Le Magdalénien est caractérisé par un art pariétal particulièrement riche, comme en témoignent les grottes de [[Grotte de Lascaux|Lascaux]] et d'[[Grotte d'Altamira|Altamira]]<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur1=Denis Vialou |titre=Art magdalénien |url=https://www.universalis.fr/encyclopedie/art-magdalenien/ |éditeur=Encyclopædia Universalis en ligne |consulté le=16 mars 2018}}.</ref>, et par le travail des matières osseuses{{sfn|Valentin|2011|p=67}}. La dernière période glaciaire s'achève de manière brutale. Un premier réchauffement rapide se produit vers {{unité|14700|BP}}, la température du [[Groenland]] augmente de plus de {{tmp|10|°C}}, c'est ce qu'on nomme le [[Bölling]], qui libère des glaces une grande partie de l'Europe du Nord et de la Scandinavie, permettant leur peuplement depuis le sud. Avec ce retrait des glaces, de nouveaux apports de populations à partir du Proche-Orient font sentir leurs effets{{sfn|Hublin|2017|p=20}}. Plus tard, vers {{unité|12900|BP}}, un retour à des conditions glaciaires se traduit par des températures extrêmement froides avant un réchauffement final, vers {{unité|11700|BP}}, qui marque la fin de la dernière glaciation<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Le climat a basculé de façon extrêmement brutale à la fin de la dernière période glaciaire |url=http://www2.cnrs.fr/presse/communique/1363.htm |éditeur=CNRS |date=19 juin 2008}}.</ref> et l'entrée dans l'[[Holocène]] avec l'instauration du climat actuel<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur1=Michèle Julien |titre=Holocène |url=https://www.universalis.fr/encyclopedie/holocene/ |éditeur=Encyclopædia Universalis en ligne |consulté le=14 mars 2018}}.</ref> ; cela coïncide avec les débuts de l'extinction de la [[mégafaune]] européenne ([[mammouth laineux]], [[rhinocéros laineux]], [[Megaloceros giganteus|cerf géant]], [[Ursus spelaeus|ours des cavernes]]{{etc.}}), sans doute pour des raisons climatiques probablement aggravées par la prédation humaine<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Anthony Stuart |titre=L'extinction des grands mammifères |nature article=Dossier {{n.|43}} |périodique=Pour la Science |date=avril 2004 |lire en ligne=https://www.pourlascience.fr/sd/paleontologie/lextinction-des-grands-mammiferes-5469.php}}.</ref>. Le paysage et sa faune se recomposent{{note|groupe=alpha| {{citation|''[un]'' changement faunique fondamental ''[…]'' s’opère entre la Steppe à mammouths du début du Tardiglaciaire et les communautés animales en recomposition durant le Bølling<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Patrick Auguste |titre=Olivier Bignon, « Chasser les chevaux à la fin du Paléolithique dans le Bassin parisien. Stratégies cynégétiques et mode de vie au Magdalénien et à l’Azilien ancien » |nature article=recension |périodique=Quaternaire |volume=20 |numéro=1 |année=2009 |lire en ligne=http://journals.openedition.org/quaternaire/5073}}.</ref>.}}}}, la forêt tempérée progresse en Europe à partir de {{unité|10000|BP}}, la chasse à l'arc se généralise<ref>{{Article |langue=fr |titre=Évolution de la végétation en Europe au cours des différents interglaciaires : une grande cohérence |périodique=La lettre du changement global |numéro=10 |éditeur=CNRS |année=2000 |lire en ligne=http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/dosclim1/rechfran/4theme/paleo/evolutveget.html}}.</ref>{{,}}{{Sfn|Barbaza|2012|loc=Chap. L'arc et la flèche, p. 21, 27/94}} et l'alimentation des hommes du [[Mésolithique]] devient extrêmement diversifiée<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Massimo Montanari |auteur2=Jean-Louis Flandrin |titre=Histoire de l'alimentation |éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]] |année=1996 |passage=33 |isbn= |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=WRbrDAAAQBAJ&pg=PT33}}.</ref> (les escargots par exemple, sont consommés en très grande quantité dans certaines niches écologiques{{sfn|Barbaza|2012|loc=Chap. Vivre en milieu changeant, {{p.|3, 75/94}}}}). ==== Industries et cultures en Europe ==== {{article détaillé|Tableau synoptique des principales cultures préhistoriques de l'Ancien Monde|Outils de la Préhistoire}} <gallery caption="Industries du Paléolithique"> Chopper of Dmanisi.png|Galet aménagé du gisement de [[Dmanissi]], de type [[Oldowayen]] ({{nobr |env. 1.8 [[Million d'années|Ma]]}}, ''[[Homo georgicus]]''). Biface Cintegabelle MHNT PRE 2009.0.201.1 V2.jpg|Biface [[Acheuléen]]s ({{formatnum:650000}} (en Europe) - {{unité|100000|BP}}, ''[[Homo heidelbergensis]]''). Nucleus et eclat levallois.jpg|Nucléus et éclat [[méthode Levallois|Levallois]] en silex du [[Moustérien]] ({{unité|300 000-38 000|BP}}, [[Homme de Néandertal]]). Lame Aurignac Lartet global N°II.jpg|Grattoir double sur lame, [[Aurignacien]] ({{unité|40 000-29 000|[[Avant le présent|BP]]}}, correspond à l'arrivée d{{'}}''[[Homo sapiens]]'' en Europe, première occupation de la [[grotte Chauvet]]). Fleche Font Robert 231.4 (3).jpg|Pointe de flèche en silex, [[Gravettien]] ({{unité|29 000-22 000|[[Avant le présent|BP]]}}, [[Homme de Cro-Magnon]], deuxième occupation de la grotte Chauvet). Biface feuille de laurier.JPG|Outil en « feuille de laurier », [[Solutréen]] ({{unité|22 000-17 000|BP}}). Aiguille os 246.1 Perspective.jpg|Aiguille en os du [[Magdalénien]] (période à laquelle correspond l'art de la [[grotte de Lascaux]] et d'[[Grotte d'Altamira|Altamira]]), ({{unité|17 000-12 000|[[Avant le présent|BP]]}}). Harpon 2010.0.3.5.jpg|Harpon [[Azilien]] en os ({{unité|12500-9500|BP}}). </gallery> ==== Néolithisation ==== [[Fichier:Expansion néolithique.png|vignette|upright=1.5|Expansion du cardial et de la culture rubanée.]] La néolithisation de l'Europe commence vers {{unité|7.5 ou 8|Ka BP (milliers d'années avant le présent)}} par diffusion de populations et de techniques apparues vers {{unité|11|Ka BP}} dans le [[croissant fertile]], elle s'accompagne d'une forte croissance démographique<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Jean-Paul Demoule |titre=La révolution néolithique |périodique=Sciences Humaines |date=juin 2011 |lire en ligne=https://www.scienceshumaines.com/la-revolution-neolithique_fr_27231.html}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |prénom1=Jean-Pierre |nom1=Bocquet-Appel |prénom2=Jérôme |nom2=Dubouloz |titre=Traces paléoanthropologiques et archéologiques d'une transition démographique néolithique en Europe |périodique=Bulletin de la Société préhistorique française |volume=100 |numéro=4 |année=2003 |doi=10.3406/bspf.2003.12905 |lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/bspf_0249-7638_2003_num_100_4_12905 |pages=699-714}}.</ref>. Elle est probablement autant due à un changement culturel qu'aux conditions climatiques<ref name="guilaine2005" />. Les indicateurs de la néolithisation sont la domestication des plantes et des animaux (celle du chien étant cependant largement antérieure<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Johanne-Eva Desvages |titre=La domestication du chien a eu lieu à deux reprises |périodique=Sciences et avenir |date=7 juin 2016 |lire en ligne=https://www.sciencesetavenir.fr/animaux/chiens/la-domestication-du-chien-a-eu-lieu-a-deux-reprises_102815}}.</ref>), la tendance à la sédentarisation (la sédentarisation précède cependant l'agriculture<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Michel Rasse |titre=La diffusion du Néolithique en Europe ({{VIIe millénaire av. J.-C.}}-{{VIe millénaire av. J.-C.}}) et sa représentation cartographique |périodique=M@ppemonde |numéro=90 |année=2008 |lire en ligne=https://mappemonde-archive.mgm.fr/num18/articles/art08205.html}}.</ref>{{,}}<ref name="guilaine2005" />) avec le regroupement en villages et l'émergence de la poterie pour des contenants destinés au stockage de produits agricoles<ref name="larousse-neolithisation">{{Lien web |langue=fr |titre=Néolithisation |url=http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/n%C3%A9olithisation/72999 |éditeur=Encyclopédie Larousse en ligne |consulté le=20 mars 2018}}.</ref>. Ce sont les débuts des sociétés agropastorales<ref name="guilaine2005">{{Article |langue=fr |prénom1=Jean |nom1=Guilaine |titre=Du Proche-Orient à l'Atlantique. Actualité de la recherche sur le Néolithique |périodique=Annales. Histoire, Sciences Sociales |numéro=5 |année=2005 |lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-annales-2005-5-page-925.htm |pages=925-952}}.</ref> et la naissance du [[Mégalithisme en Europe|mégalithisme]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=[[Jacques Briard]] |titre=Les mégalithes de l'Europe atlantique : architecture et art funéraire, 5000 à 2000 ans avant J.-C. |éditeur=Errance |année=1995 |pages totales=203 |isbn=}}</ref>. Cette néolithisation, venue du croissant fertile via l'Anatolie, emprunte deux chemins ; d'abord un courant méditerranéen par lequel se diffuse la [[culture de la céramique imprimée]] suivie de la [[culture de la céramique cardiale]] ({{unité|8|Ka BP}}) ; ensuite un courant danubien, par lequel se diffuse la [[culture rubanée]] (vers {{unité|7.5|Ka BP}}). Les études génétiques<ref>{{article |langue=en |titre=Genetic Discontinuity Between Local Hunter-Gatherers and Central Europe’s First Farmers |auteur1=B. Bramanti |et alii=oui<!- M. G. Thomas, W. Haak, M. Unterlaender, P. Jores1, K. Tambets, I. Antanaitis-Jacobs, M. N. Haidle, R. Jankauskas, C.-J. Kind, F. Lueth, T. Terberger, J. Hiller, S. Matsumura, P. Forster, J. Burger |périodique=Science |date=2 oct. 2009 |volume=326 |numéro=5949 |passage=137-140 |doi=10.1126/science.1176869 }}.</ref>{{,}}<ref>{{article |langue=en |auteur1=Ron Pinhasi |et alii=oui<!--Ron Pinhasi, Mark G. Thomas, Michael Hofreiter, Mathias Currat, Joachim Burger-->|titre=The genetic history of Europeans |année=2012 |url=https://drive.google.com/file/d/0B1RIQRMwAdjpZExja0ExRVVid28/view?usp=drive_web&pli=1 |périodique=Trends in genetics |volume=28 |numéro=10 |passage=496–505 |mois=octobre}}{{commentaire biblio SRL|Compte rendu par la BBC : {{lien web |langue=en |url=https://www.bbc.com/news/science-environment-34883225 |titre=Genetic history of Europeans revealed |auteur1=Helen Briggs |date=23 nov. 2015 |éditeur=BBC |id=BBC 2015}}.}}.</ref> montrent que, outre une diffusion culturelle, l'Europe connaît l'arrivée de populations d'agriculteurs{{Note|groupe=alpha|texte={{citation|La néolithisation de l'Europe, de la Grèce à l'Atlantique, est liée à une diffusion d'idées et à une colonisation. Dans le premier cas, il y a acculturation progressive de groupes qui perdent lentement leur identité ; dans le second cas, les colons néolithiques réduisent, sous la pression démographique, les territoires des derniers chasseurs<ref name="larousse-neolithisation" />}} ; {{citation|Le développement de l'agriculture en Europe correspond bien à une colonisation par des fermiers originaires d'Anatolie qui, arrivés par le couloir danubien et le long de la côte méditerranéenne, défrichent les forêts et modifient le paysage de nos régions. Pendant la période de transition, ces colons absorbent sur leur passage les descendants des groupes paléolithiques locaux. Longtemps après que leurs ancêtres ont quitté l'Afrique, les chasseurs néolithiques découverts en Espagne ou au Luxembourg portent encore des gènes qui leur confèrent une pigmentation foncée de la peau, combinée à des yeux déjà clairs{{sfn|Hublin|2017|p=20}}}}.}}, venues d'un foyer anatolien, qui ont suivi ces chemins danubien et méditerranéen{{sfn|Hublin|2017|p=20}}{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=William Rowe-Pirra |titre=L'agriculture aurait débuté dans deux populations distinctes du Moyen-Orient |périodique=Pour la Science |date=13 août 2016 |lire en ligne=https://www.pourlascience.fr/sd/archeologie/lagriculture-aurait-debute-dans-deux-populations-distinctes-du-moyen-orient-12392.php}}.</ref>. Les îles Britanniques, en configuration insulaire depuis {{unité|8|Ka BP}}, connaissent ce processus plus tardivement, près d'un millénaire après celui de l'Europe continentale<ref name="larousse-neolithisation" />{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Jean-Pierre Mohen |titre=Pierres vives de la préhistoire |sous-titre=Dolmens et menhirs |éditeur=[[Éditions Odile Jacob|Odile Jacob]] |année=2009 |passage=124 |isbn=}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur1=Benjamin Kessler |titre=Doggerland. The Europe That Was |url=https://www.nationalgeographic.org/maps/doggerland/ |éditeur=National Geographic |date=1 déc. 2012}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Alison Sheridan |auteur2=Yvan Pailler |titre=La néolithisation de la Grande-Bretagne et de l’Irlande : plusieurs processus, plusieurs modèles et des questions à l’attention de nos collègues français |périodique=Revue archéologique de Picardie |numéro=28 |année=2011 |doi=10.3406/pica.2011.3319 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/pica_1272-6117_2011_hos_28_1_3319 |pages=13-30}}.</ref>. La néolithisation est largement effective en Europe vers {{unité|5|Ka BP}}<ref>{{article |langue=en |titre=Origins and Genetic Legacy of Neolithic Farmers and Hunter-Gatherers in Europe |auteur1=Pontus Skoglund |et alii=oui<!--Helena Malmström, Maanasa Raghavan, Jan Storå, Per Hall, Eske Willerslev, M. Thomas P. Gilbert, Anders Götherström, Mattias Jakobsson--> |périodique=Science |date=27 avril 2012 |volume=336 |numéro=6080 |passage=466-469 |doi=10.1126/science.1216304 }}.</ref>. [[Fichier:IE expansion.png|vignette|gauche|Carte représentant la diffusion des langues indo-européennes entre {{unité|6000 et 3000|BP}} selon l'[[hypothèse kourgane]].]] Des hypothèses linguistiques et archéologiques de la deuxième moitié du {{s-|XX}} (l'[[hypothèse kourgane]] étant la plus largement reconnue{{note|groupe=alpha|texte={{citation étrangère|langue=en|The Kurgan solution is attractive and has been accepted by many archaeologists and linguists, in part or total<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=J. P. Mallory |titre=In search of the Indo-Europeans |sous-titre=language, archaeology and myth |lieu=Londres |éditeur=[[Thames & Hudson|Thames and Hudson]] |année=1989 |passage=185 |isbn=0-500-27616-1}}.</ref>.}}}}{{,}}{{note|groupe=alpha|texte={{citation étrangère|langue=en|The single most popular proposal is the Pontic steppes (see the Kurgan hypothesis)<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Ph. Strazny |responsabilité1=éd. |titre=Dictionary of Historical and Comparative Linguistics |éditeur=[[Routledge]] |année=2000 |passage=163 |isbn=}}.</ref>{{etc.}}}}}}) et des études génétiques du début du {{s-|XXI}}{{note|groupe=alpha|texte={{citation|Un troisième épisode majeur de peuplement semble se situer à la fin du Néolithique ou au début de l'âge de bronze. Il prend ses origines dans les steppes du sud de la Russie, entre mers Noire et Caspienne. Des populations maîtrisant l'équitation, et peut-être porteuses de la langue source de la famille indo-européenne pénètrent en Europe orientale, il y a environ {{unité|4500|ans}}. Leurs descendants représentent l'une des trois composantes génétiques principales des peuplements de l'Europe{{sfn|Hublin|2017|p=20}}.}}}} accréditent la thèse que des populations, ayant domestiqué le cheval et maîtrisant l'équitation ainsi que le transport en chariot, seraient venues de l'est de l'Europe, la [[steppe pontique]], et se seraient répandues sur le continent à partir de {{unité|5000|BP}}{{sfn|id=hdh1|texte=Histoire de l'humanité, {{vol.|1}}|p=1298}}, le dominant largement ; elles contribuent pour 75 % à l'ADN des peuples de la [[Culture de la céramique cordée|céramique cordée]], héritière de la culture de la céramique rubanée, largement présente en Europe à ce moment<ref>{{Article |langue=en |titre=European invasion: DNA reveals the origins of modern Europeans |périodique=[[The Conversation (média)|The conversation]] |date=22 mars 2015 |lire en ligne=https://theconversation.com/european-invasion-dna-reveals-the-origins-of-modern-europeans-38096}}.</ref>. Leur foyer d'origine est la [[culture Yamna]]<ref name=":3">{{Lien web |langue=en |prénom=Caleb |nom=Strom |titre=How A Handful of Yamnaya Culture Nomads Became the Fathers of Europe |url=https://www.ancient-origins.net/ancient-places-europe/yamnaya-culture-0012105 |site=www.ancient-origins.net |consulté le=2020-06-23}}</ref>{{,}}<ref name=":4">{{Article |langue=en |prénom1=Kristian |nom1=Kristiansen |prénom2=Morten E. |nom2=Allentoft |prénom3=Karin M. |nom3=Frei |prénom4=Rune |nom4=Iversen |titre=Re-theorising mobility and the formation of culture and language among the Corded Ware Culture in Europe |périodique=Antiquity |volume=91 |numéro=356 |date=2017/04 |issn=0003-598X |issn2=1745-1744 |doi=10.15184/aqy.2017.17 |lire en ligne=https://www.cambridge.org/core/journals/antiquity/article/retheorising-mobility-and-the-formation-of-culture-and-language-among-the-corded-ware-culture-in-europe/E35E6057F48118AFAC191BDFBB1EB30E |consulté le=2020-06-23 |pages=334–347 }}</ref>{{,}}<ref name=":5">{{Article |langue=en |prénom1=Chao |nom1=Ning |prénom2=Chuan-Chao |nom2=Wang |prénom3=Shizhu |nom3=Gao |prénom4=Yang |nom4=Yang |titre=Ancient Genomes Reveal Yamnaya-Related Ancestry and a Potential Source of Indo-European Speakers in Iron Age Tianshan |périodique=Current Biology |volume=29 |numéro=15 |date=2019-08-05 |issn=0960-9822 |doi=10.1016/j.cub.2019.06.044 |lire en ligne=http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0960982219307717 |consulté le=2020-06-24 |pages=2526–2532.e4 }}</ref>{{,}}<ref name=":6">{{Article |langue=en |prénom1=Peter de Barros |nom1=Damgaard |prénom2=Nina |nom2=Marchi |prénom3=Simon |nom3=Rasmussen |prénom4=Michaël |nom4=Peyrot |titre=137 ancient human genomes from across the Eurasian steppes |périodique=Nature |volume=557 |numéro=7705 |date=2018-05 |issn=1476-4687 |doi=10.1038/s41586-018-0094-2 |lire en ligne=https://www.nature.com/articles/s41586-018-0094-2 |consulté le=2020-06-24 |pages=369–374 }}</ref>. Elle se caractérise par sa pratique de l'inhumation dans des tumuli nommés « [[kourgane]]s ». Ils seraient aussi les locuteurs du [[Indo-européen commun|proto-indo-européen]], langue-mère de la quasi-totalité des [[Langues en Europe|langues européennes]]{{sfn|Hublin|2017|p=20}}{{,}}<ref>{{Article |langue=en |nom1=Ann Gibbons |titre=Revolution in human evolution |périodique=[[Science (revue)|Science]] |volume=349 |numéro=6246 |date=24 juillet 2015 |doi=10.1126/science.349.6246.362 |pages=362-366}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=L’ADN de l’Âge du bronze |url=http://www.sciencepresse.qc.ca/actualite/2015/06/12/ladn-lage-bronze |site=sciencepresse.qc.ca |date=12 juin 2015}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Le mystère de l’origine des Européens est levé |url=http://www.space-news.be/2015/mai-jun/300615a.html |site=space-news.be |date=30 juin 2015}}.</ref>{{,}}{{sfn|BBC 2015}}. [[Georges Dumézil]], au début du {{s-|XX}}, postule que les sociétés d'origine indo-européenne partagent jusqu'à nos jours un mode de pensée, l'[[Fonctions tripartites indo-européennes|idéologie tripartite]]<ref>{{Article |langue=fr |prénom1=Jacques |nom1=Freu |titre=L'arrivée des Indo-Européens en Europe |périodique=Bulletin de l'Association Guillaume Budé |numéro=1 |mois=mars |année=1989 |doi=10.3406/bude.1989.1378 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/bude_0004-5527_1989_num_1_1_1378 |pages=3-41}}.</ref>. {{Clr}} {|class="wikitable centre" |+Chronologie du mégalithisme en France<ref>{{Lien web |langue=fr |format=pdf |auteur1=Jean-Yves Antoine |titre=Histoire de l'architecture occidentale |url=http://www.info.univ-tours.fr/~antoine/documents_enseignement/ART_CM_I_3_MEGALITHISME.pdf |éditeur=Université de Tours, François-Rabelais}}.</ref><br>Dates « BP » ([[avant le présent]]) |- | <timeline> # définition de la taille de la frise ImageSize = width:800 height:auto barincrement:37 # taille totale de l'image : largeur, hauteur PlotArea = top:15 left:50 bottom:40 right:15 # taille réelle de la frise au sein de l'image DateFormat = yyyy # format des dates utilisées Period = from:-7000 till:-4000 # laps de temps (de x à y) TimeAxis = orientation:horizontal # orientation de la frise (verticale ou horizontale) ScaleMajor = unit:year increment:500 start:-7000 # incrément temporel (majeur) # définition des couleurs Colors = id:gris value:gray(0.9) # Le système de bardata permet d'éviter les légendes à gauche # et de définir l'ordre d'apparition des segments indépendamment de PlotData BarData= bar:0 #tertres à coffre bar:1 #dolmens à couloir bar:2 #allées couvertes, dolmens en V bar:3 #menhirs # définition des données PlotData= # définition des barres bar:0 color:gris mark:(line,white) align:center from:-7000 till:-5750 text:"[[Tumulus|Tertres à coffre]]" bar:1 color:dullyellow mark:(line,white) align:left from:-6250 till:-5250 fontsize:S color:yellow2 align:center text:"[[Tombe à couloir|Dolmens à couloir]]" bar:2 from:-5750 till:-4500 color:gris text:Allées couverte, dolmens en V bar:3 color:yellow mark:(line,white) align:center from:-6750 till:-4000 text:"[[Menhir|Menhirs]]" </timeline> |} L'agriculture européenne commence sur les bords de la mer Égée, aux environs de {{date-|-6500}} Elle s'installe progressivement sur le continent, dans la zone danubienne et l'actuelle Hongrie ({{date-|-5500}}), sur les côtes méditerranéennes et le territoire de la France actuelle vers {{date-|-5000}}, en Germanie et sur le territoire des actuels Pays-Bas vers {{date-|-4500}} ; elle atteint les Îles Britanniques vers {{date-|-4000}}<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Bernhard |nom1=Weninger |prénom2=Clare |nom2=Lee |prénom3=Fokke |nom3=Gerritsen |prénom4=Barbara |nom4=Horejs |et al.=oui |titre=Neolithisation of the Aegean and Southeast Europe during the 6600-6000 calBC period of Rapid Climate Change |périodique=Documenta Praehistorica |volume=41 |lieu=Ljubljana |année=2014 |pages=1-31 |nom5=Krauß |prénom5=Raiko}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Les premiers paysans du Néolithique venaient de la Mer Égée |url=http://www.swissinfo.ch/fre/les-premiers-paysans-du-n%C3%A9olithique-venaient-de-la-mer-%C3%A9g%C3%A9e/42210264 |éditeur=swissinfo.ch |date=7 juin 2016}}.</ref> Vers {{date-|-3000}} apparaît le [[Âge du cuivre#L'âge du cuivre en Europe occidentale|travail du cuivre]], qui conjugué à celui de la pierre, caractérise le [[Âge du cuivre|Chalcolithique]] ; des outils agricoles métalliques plus efficaces apparaissent, l'[[araire]] se développe à la place de la [[houe]]<ref name="minagri">{{Lien web |langue=fr |auteur1=Michel Guy |titre=L'aube de l'agriculture de {{Nobr|-8000}} à {{date-|||-725}} |url=http://archive.wikiwix.com/cache/index2.php?url=http%3A%2F%2Fagriculture.gouv.fr%2Fhistoire%2F2_histoire%2Findex_histoire_agriculture.htm|éditeur=Ministère de l'agriculture et de l'alimentation |consulté le=26 mars 2018}}.</ref>. La [[civilisation minoenne]], inspiratrice de la culture grecque<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Les minoens |url=https://www.museedelhistoire.ca/cmc/exhibitions/civil/greece/gr1020f.shtml |éditeur=Musée canadien de l'histoire}}.</ref>, apparaît vers {{date-|-2700}} avec sa langue écrite en [[linéaire A]], une des plus anciennes formes d'écriture en Europe avec les [[hiéroglyphes crétois]]. À son apogée, elle sera la première civilisation avancée de l'[[âge du bronze]]<ref>{{article |langue=en |périodique=Nature communications |titre=A European population in Minoan Bronze Age Crete |auteur1=Jeffery R. Hughey |et alii=oui<!--Peristera Paschou, Petros Drineas, Donald Mastropaolo, Dimitra M. Lotakis, Patrick A. Navas, Manolis Michalodimitrakis, John A. Stamatoyannopoulos & George Stamatoyannopoulos-->|volume=4 |numéro=1861 |année=2013 |doi=10.1038/ncomms2871}}.</ref>. L'[[âge du bronze en Europe|âge du bronze]] date de la fin de la [[culture campaniforme]], laquelle, entre {{date-|-2600}} et {{date-|-2200}}, couvre une notable partie de l'Europe de l'Ouest<ref>{{Chapitre |langue=fr |auteur1=Olivier Lemercier |titre chapitre=Le Campaniforme et l’Europe à la fin du Néolithique |auteurs ouvrage=Jean Gagnepain (éd.) |titre ouvrage=La Préhistoire de l’Europe occidentale : un bilan des connaissances à l’aube du {{3e}} millénaire |éditeur=Musée de préhistoire des gorges du Verdon |année=2015 |isbn=9782955045312 |lire en ligne=https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00087402/document |passage=103}}{{commentaire biblio SRL|L'ouvrage en ligne : [http://www.museeprehistoire.com/fileadmin/mediatheque/quinson/documents/publications/La_pr%C3%A9histoire_en_Europe_occidentale/MPGV_La_Prehistoire_de_L_Europe_occidentale_2015.pdf La Préhistoire en Europe occidentale].}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Nicolas Cauwe |auteur2=Pavel Dolukhanov |auteur3=Pavel Kozlowzki |auteur4=Paul-Louis Van Berg |titre=Le Néolithique en Europe |éditeur=[[Armand Colin]] |année=2007 |passage=21 |isbn=}}.</ref>. ==== Germains ==== [[Fichier:Pre-roman iron age (map).PNG|vignette|Foyer proto-germanique, premier âge du fer : groupe nordique au nord (rouge) et la culture de Jastorf au sud (magenta).]] Le commencement des Germains se situe vers le {{-mi-|ii}} en Suède méridionale, au Danemark et en Allemagne du Nord entre la Weser et l’Oder. Ils s'établissent dans la grande plaine européenne, du Rhin à la [[Vistule]] et de la Baltique au Danube, entre le {{-s-|V}} et le début de l'ère chrétienne. Leur expansion vers le sud est arrêtée par l'{{citation|écran du peuplement celtique<ref name="EU-germains" />}} ({{-s-|III}}) puis par les Romains ({{-s-|II}})<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Germains |url=http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/Germains/121233 |éditeur=Encyclopédie Larousse en ligne |consulté le=22 février 2018}}.</ref>. On distingue trois groupes linguistiques : le nordique, celui des Scandinaves ; l’Ostique ou Germains orientaux, celui des [[Goths]], des [[Vandales]], des [[Burgondes]]{{etc.}} ; enfin les Westiques (Germains occidentaux), en Allemagne, au Jutland et aux Pays-Bas<ref name="EU-germains">{{Lien web |langue=fr |titre=Germains. Formation des peuples germaniques |url=https://www.universalis.fr/encyclopedie/germains/1-formation-des-peuples-germaniques/ |éditeur=Encyclopædia Universalis en ligne |consulté le=18 fév. 2018}}.</ref>. ==== Celtes ==== {{Article connexe|Proto-celtique}} [[Fichier:Celtic expansion in Europe.svg|vignette|La civilisation celte : {{Légende/Début}} {{Légende|#ffff43|Noyau territorial Hallstatt, au {{-s-|VI}}}} {{Légende|#97ffb6|Expansion celtique maximale, en 275 {{av JC}}}} {{Légende|#d2ffd2|Domaine lusitanien de l'Ibérie où la présence celtique est incertaine}} {{Légende|#27c600|Zones où les langues celtiques restent largement parlées}} {{Légende/Fin}}|gauche]] Les [[Celtes]] s'installent entre l’âge du [[bronze moyen]] (env. {{date-|-1200}}) et le début de l’[[âge du fer]] (env. {{date-|-800}}) dans une grande partie de l’Europe, du bassin des Carpates à l’est de la France{{sfn|id=hdh3|texte=Histoire de l'humanité, vol. 3|p=451}}. Leur origine est le centre de l'Europe, où étaient apparues les cultures caractérisées par leurs coutumes funéraires de l'[[Culture des tumulus|enterrement sous tumulus]] ({{-s-|XVI}} - {{-s-|XII}}) puis par la technique consistant à incinérer les cadavres et à conserver leurs cendres dans des urnes ([[culture des champs d'urnes|civilisation des champs d'urnes]], {{-s-|XIV}} - {{-s-|IX}})<ref>{{Article |langue=fr |prénom1=Jacques |nom1=Freu |titre=L'arrivée des Indo-Européens en Europe |périodique=Bulletin de l'Association Guillaume Budé |numéro=1 |mois=mars |année=1989 |doi=10.3406/bude.1989.1378 |pages=3-41 ({{p.|4}})}}.</ref>. Le noyau celte se situe à [[Culture de Hallstatt|Hallstatt]], en actuelle [[Autriche]]. Aux débuts de l'âge du fer, leur société, relativement égalitaire, se stratifie avec, à son sommet, des chefs militaires. Cela est probablement en lien avec la métallurgie du fer et, notamment, la conception d'armes, telles les épées droites caractéristiques{{sfn|Kruta|2012|p=56}}, et la confection de pièces de harnachement plus efficaces qui donnent de l'importance aux cavaliers armés{{sfn|Kruta|2012|p=48}}. Les Celtes excellent en effet dans le travail du fer, fabriquant, outre des armes, des outils tels que haches et ciseaux{{sfn|Kruta|2012|p=48}}. Ils confectionnent aussi des poteries, ils inventent la tonnellerie{{sfn|Kruta|2012|p=83}}, et ils exploitent le [[Halite|sel gemme]], dont le commerce est source de richesse{{sfn|id=hdh3|texte=Histoire de l'humanité, vol. 3|p=453}}{{,}}{{sfn|Buchsenschutz|2015|p=162, 182}}. On leur doit aussi, avec un apogée aux {{-sp-|II|et|I|s}}, les habitats structurés autour d'un [[oppidum]], centre fortifié à vocation militaire, économique et cultuelle{{sfn|Kruta|2012|p=35}}. La période [[La Tène|laténienne]] ou deuxième âge du fer, commençant au {{-s-|V}}, est celle où les Celtes passent de la [[protohistoire]] à l'histoire, lorsqu'ils apparaissent dans les textes des auteurs grecs{{sfn|Kruta|2012|p=7, 14}}. {{Clr}} === Antiquité === L'Europe antique est, pour notable partie, une Europe celtique, celle des peuples héritiers de la [[culture des tumulus]]{{sfn|Buchsenschutz|2015|p=8}}{{,}}{{Note|groupe=alpha|texte={{citation|Globalement, les Celtes sont les héritiers de porteurs de la « culture des tumulus »<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Olivier Buchsenschutz |titre=Les Celtes |éditeur=[[Armand Colin]] |année=2007 |format livre=epub |passage=19 |isbn=}}.</ref>.}}}}, et en partie germanique, aux côtés de la Grèce antique{{sfn|Duval|1989|p=67}} et de sa brillante civilisation de l'[[Époque classique]] ({{-sp-|V|-|IV|s}}), considérée comme le berceau culturel de la civilisation occidentale<ref name="Copleston2003">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=[[Frederick Copleston]] |titre=History of Philosophy |volume=1 |titre volume=Greece and Rome |éditeur=A&C Black |année=2003 |pages totales=544 |passage=13 |isbn=978-0-8264-6895-6 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=Y08L-MC36JUC&pg=PA13}}.</ref>{{,}}<ref name="Iozzo2001">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Mario Iozzo |titre=Art and History of Greece |sous-titre=And Mount Athos |éditeur=Casa Editrice Bonechi |année=2001 |pages totales=191 |passage=7 |isbn=978-88-8029-435-1 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=Q51-HAiZQwMC&pg=PA7}}{{commentaire biblio SRL|The capital of Greece, one of the world's most glorious cities and the cradle of Western culture}}.</ref>{{,}}<ref name="Burstein2002">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Stanley Mayer Burstein |titre=Current Issues and the Study of Ancient History |éditeur=Regina Books |année=2002 |pages totales=92 |passage=15 |isbn=978-1-930053-10-6 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=17xmAAAAMAAJ}}{{commentaire biblio SRL|and making Egypt play the same role in African education and culture that Athens and Greece do in Western culture.}}.</ref>{{,}}<ref name="Jr.2015">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Murray Milner, Jr. |titre=Elites |sous-titre=A General Model |éditeur=[[John Wiley & Sons]] |année=2015 |pages totales=216 |passage=62 |isbn=978-0-7456-8950-0 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=MvYlBgAAQBAJ&pg=PA62}}{{commentaire biblio SRL|Greece has long been considered the seedbed or cradle of Western civilization.}}.</ref>{{,}}<ref name="Aa.Vv.2011">{{Ouvrage |langue=en |titre=Slavica viterbiensia 003 : Periodico di letterature e culture slave della Facoltà di Lingue e Letterature Straniere Moderne dell'Università della Tuscia |éditeur=Gangemi Editore spa |année=2011 |pages totales=194 |passage=148 |isbn=978-88-492-6909-3 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=f9fTPUTPPhkC&pg=PA148}}{{commentaire biblio SRL|The Special Case of Greece. The ancient Greece was a cradle of the Western culture}}.</ref>{{,}}<ref name="Covert2011">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Kim Covert |titre=Ancient Greece |sous-titre=Birthplace of Democracy |éditeur=Capstone |année=2011 |pages totales=32 |passage=5 |isbn=978-1-4296-6831-6 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=KVMYJNvUiYkC&pg=PP5}}{{commentaire biblio SRL|Ancient Greece is often called the cradle of western civilization. […] Ideas from literature and science also have their roots in ancient Greece.}}.</ref>{{,}}<ref name="Duchesne2011">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=[[Ricardo Duchesne]] |titre=The Uniqueness of Western Civilization |lieu=Leiden/Boston |éditeur=BRILL |année=2011 |pages totales=527 |passage=297 |isbn=978-90-04-19248-5 |isbn2=90-04-19248-4 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=pWmDPzPo0XAC&pg=PA297}}{{commentaire biblio SRL|The list of books which have celebrated Greece as the “cradle” of the West is endless; two more examples are Charles Freeman's The Greek Achievement: The Foundation of the Western World (1999) and Bruce Thornton's Greek Ways: How the Greeks Created Western Civilization (2000).}}.</ref>. Pour ce qui concerne le terme et le concept, le mot « Europe » désigne d'abord, dans son acception géographique, la Grèce continentale. Le terme est mentionné pour la première fois vers {{date-|-590}}, par Hésiode, dans sa ''[[Théogonie (Hésiode)|Théogonie]]''<ref name="geopo">{{Chapitre |langue=fr |auteur1=Gérard-François Dumont |auteur2=Pierre Verluise |titre chapitre=L'identité historique de l'Europe |numéro chapitre=1 |titre ouvrage=Géopolitique de l'Europe |éditeur=Armand Colin/SEDES |année=2009 |isbn=9782301000866 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=GGIRp1qKZf0C&pg=PT9}}.</ref>. [[Anaximandre]] et [[Hécatée de Milet]] produisent, entre 600 et {{date-|-500}}, des cartes représentant un territoire appelé Europe<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Réprésenter la Terre. Naissance de la cartographie |url=http://expositions.bnf.fr/globes/bornes/itz/22/02.htm |éditeur=[[Bibliothèque nationale de France|BnF]]}}.</ref>. Le mot prend aussi un sens politique lorsque les [[Grecs]] sont confrontés aux invasions venant d'Asie, principalement lors des [[Guerres médiques|guerres avec l'empire perse]]. Selon [[Jacqueline de Romilly]], {{citation|la [[Bataille de Salamine|victoire de Salamine]] ''[en {{date-|-480}}]'' a bel et bien empêché la Grèce de basculer sous la coupe de l'Asie […] les Grecs ont eu alors pour la première fois le sentiment de défendre une civilisation contre une autre}}<ref name="Du Réau">{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Élisabeth Du Réau]]|titre=L'idée d'Europe au {{s|XX}} |sous-titre=des mythes aux réalités |éditeur=Édition Complexe |lieu=Paris |année=2001 |passage=18 et sq }}.</ref>. L'Europe en tant qu'entité géographique se retrouve chez [[Ératosthène]] au {{-s-|iii}}, lequel présente une tripartition du monde connu par une carte où elle figure<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Jacques Lévy |titre=Europe, une géographie. La fabrique d'un continent |éditeur=[[Hachette Livre|Hachette Éducation]] |année=2011 |passage=14 |isbn=}}.</ref>. Mais la distinction fondamentale durant l'Antiquité est celle entre les [[Barbare]]s{{Note|groupe=alpha|texte=Le terme désigne, à l'origine, chez les Grecs et les Égyptiens, ceux qui ne parlent leur langue<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Bruno Dumézil |titre=Les Barbares expliqués à mon fils |éditeur=[[Éditions du Seuil|Seuil]] |année=2009 |passage=9 |isbn=}}.</ref>.}}, qui habitent ce qu'en latin on nomme ''[[barbaricum]]'' (« pays des Barbares{{sfn|Coumert|Dumézil|2010|loc=Introduction, {{p.|2/3}}}} »), et ceux qui appartiennent à l'aire culturelle grecque{{Note |groupe=alpha|texte=C'est même une distinction fondamentale de la pensée grecque, à côté des oppositions humain/animal et homme/femme<ref>{{Article |langue=fr |prénom1=Michel |nom1=Dubuisson |titre=Barbares et barbarie dans le monde gréco-romain |périodique=L'antiquité classique |volume=70 |année=2001 |doi=10.3406/antiq.2001.2448 |lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/antiq_0770-2817_2001_num_70_1_2448 |pages=1-16 ({{p.|2}})}}.</ref>.}}, puis [[Civilisation gréco-romaine|gréco-romaine]]{{sfn|Kolendo|1995|p=84}}. Le royaume de Macédoine désigne l'Europe comme une entité politique : lorsque {{souverain2|Philippe II (roi de Macédoine)}} part en Orient, en {{date-|-335}}, il laisse en Macédoine un régent, [[Antipater (général)|Antipatros]], qui porte le titre de « stratège d'Europe »<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Catherine Grandjean |auteur2=Geneviève Hoffmann |auteur3=Laurent Capdetrey |auteur4=Jean-Yves Carrez-Maratray |titre=Le monde hellénistique |éditeur=[[Armand Colin]] |année=2008 |passage=31 |isbn=}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur1=[[Paul Goukowsky]] |titre=Antipatros ou Antipater (-400,-319) |url=https://www.universalis.fr/encyclopedie/antipatros-antipater/ |éditeur=Encyclopædia Universalis en ligne}}.</ref>. Après l'[[époque hellénistique]], l'Europe voit Rome commencer son expansion au {{-s-|IV}} et atteindre son apogée au {{s-|II}}. L'Europe est reconfigurée, son histoire devient celle de l'Empire romain pour la zone concernée{{Note|groupe=alpha|texte={{citation|Une fois établie, cette domination ''[de l'Empire romain]'' s'est maintenue grâce à la diffusion d'une civilisation en partie héritée des Grecs, et par la participation des élites indigènes au gouvernement et à l'administration. Le droit romain a fait progresser le respect de la personne humaine et des contrats qui sont à la base de toute société. La concession de plus en plus large du droit de cité, pratiquement obtenu en 212 (édit de Caracalla) par tous les habitants de l'Empire, a permis à des millions d'individus d'accéder à une même forme de civilisation<ref name="EU-haut-empire" />}}.}}. [[Fichier:Roman Empire Map.png|vignette|L'Empire romain sous Hadrien (v. {{nobr|{{date-|120}} {{ap JC}}}}).]] La Grèce et le [[royaume de Macédoine]] sont supplantés au {{-s-|ii}} Les Celtes, qui se sont largement répandus en Europe{{sfn|id=hdh3|texte=Histoire de l'humanité, vol. 3|p=454}}, allant jusqu'à [[Sac de Rome (390 av. J.-C.)|menacer Rome]] en {{date-|-390}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Prise de Rome par les Gaulois |url=https://www.universalis.fr/encyclopedie/prise-de-rome-par-les-gaulois/ |éditeur=Encyclopædia Universalis en ligne |consulté le=15 fév. 2018}}.</ref>, pris en tenaille par les attaques des tribus germaniques venues du nord{{sfn|id=hdh3|texte=Histoire de l'humanité, vol. 3|p=533}}{{,}}{{sfn|Kruta|2012|p=76}}, sont repoussés ou assimilés{{sfn|id=hdh3|texte=Histoire de l'humanité, vol. 3|p=523}}. À l'aube de l'ère chrétienne, les Romains, lorsque leur zone d'expansion dépasse la « ceinture celtique »{{Note|groupe=alpha|texte={{citation|À partir du {{-s-|iv}}, une ceinture de communautés tribales celtiques {{incise|qui atteint son étendue maximale au {{-s-|iii}}}} entoure les régions septentrionales du monde hellénistique et du monde romain en expansion{{sfn|id=hdh3|texte=Histoire de l'humanité, vol. 3|p=531}}}}.}}, se retrouvent entourés par les [[Germains]] qui deviennent {{citation|les nouveaux peuples voisins du monde romain en Europe centrale et occidentale}}{{sfn|p=535|id=hdh3|texte=Histoire de l'humanité, vol. 3}}. Les frontières orientales de l'''Imperium'', limites avec les peuples germaniques{{note|groupe=alpha|texte={{citation|Passé le Rhin, tout de suite après les Celtes ou Gaulois, on rencontre, en allant vers l'E, la nation des Germains<ref>{{Chapitre |langue=fr |auteur1=Strabon |titre chapitre=Livre {{VII}} - Le reste de l'Europe. Chapitre I - La Germanie |lire en ligne=https://mediterranees.net/geographie/strabon/VII-1.html |titre=Géographie}}.</ref>.}} }}, sont le Rhin et le Danube, tandis que sa frontière septentrionale est le [[mur d'Hadrien]], qui le sépare des [[Pictes]] celtes. À cette époque, entre {{date-|-20}} et {{date-|23|apJC=o}}, [[Strabon]] rédige une [[Géographie (Strabon)|géographie]] qui mentionne l'Europe<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Strabon |url=https://www.universalis.fr/encyclopedie/strabon/ |éditeur=Encyclopædia Universalis en ligne}}.</ref> et, déjà, des descriptions non seulement géographiques, mais aussi économiques et culturelles des territoires qu'il étudie<ref>{{Lien web |langue=fr |format=pdf |titre=Le concept de nature à travers les âges. Strabon et la géographie |url=http://cms.unige.ch/isdd/IMG/pdf/Strabon.pdf |site=IS@ADD |éditeur=Université de Genève |date=avril 2012 |consulté le=15 janv. 2018}}.</ref>. Au {{s|I}}, [[Varron (écrivain)|Varron]]<ref>{{Ouvrage |langue=fr |langue originale=la |auteur1=Marcus Terentius Varro |traducteur=P. Flobert |titre=De la langue latine |titre original=De Lingua Latina |volume=V, § 31 |lieu=Paris |éditeur=[[Les Belles Lettres]] |collection=Universités de France |année= |isbn= |lire en ligne=http://remacle.org/bloodwolf/erudits/varron/lingua5.htm}}.</ref> évoque une bipartition du monde au niveau du [[Bosphore]], les parties situées au nord-ouest du détroit constituant l’Europe, celles situées au sud-est, l’[[Asie]]{{sfn|Ratti|2005|loc=§ 13}}. Toujours au {{s-|I}}, [[Pline l'Ancien]] divise le monde en trois parties, l'Europe, l'Asie et l'Afrique{{note|groupe=alpha|texte={{citation|Quand, de l'océan, on entre par ''[les [[colonnes d'Hercule]]]'', on a, à droite l'Afrique, à gauche l'Europe, entre lesquelles est l'Asie{{sfn|id=Adoumié ''et alii''|texte=Adoumié ''et alii''|p=9}}.}} }}. Les Celtes présentent une certaine unité linguistique et culturelle, mais pas d'intégration politique{{sfn|Buchsenschutz|2015|p=244}} ; ils bénéficient d'une organisation tribale, au plus en ligues de tribus{{sfn|id=hdh3|texte=Histoire de l'humanité, vol. 3|p=532}}, à l'instar des Germains<ref name="EU-germains" />{{,}}<ref name="larousse-barbares" />. C'est donc l'Empire romain qui contribue à créer les prémices d'une unité européenne. Si la Grèce est le berceau culturel de l'Europe, Rome peut être considérée comme le berceau de sa civilisation<ref>{{Article |langue=fr |prénom1=Michel |nom1=Meyer |titre=Qu’est-ce que l’Histoire ? Progrès ou déclin ? |périodique=L'Interrogation philosophique |éditeur=Presses universitaires de France |année=2013 |lire en ligne=https://www.cairn.info/qu-est-ce-que-l-histoire--9782130594987.htm |pages=55}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Henry Turner Inman |titre=Rome : the cradle of western civilisation as illustrated by existing monuments |éditeur= |année= |année première édition=1923 |isbn=978-1-177-73853-8 |présentation en ligne=https://www.amazon.com/Rome-civilisation-illustrated-existing-monuments/dp/1177738538}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Michael Ed. Grant |titre=The Birth Of Western Civilisation, Greece & Rome |éditeur= |année=1964 |présentation en ligne=https://www.amazon.co.uk/Birth-Western-Civilisation-Greece-Rome/dp/B0013K3FW6}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=George Huxley |et al.=oui |titre=The Birth of Western Civilization |sous-titre=Greece and Rome |éditeur=McGraw-Hill |année=1964 |pages totales=359 |isbn=978-0-500-04003-4 |présentation en ligne=http://www.abebooks.com/9780500040034/Birth-Western-Civilization-Greece-Rome-0500040036/plp}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=1835 Bradford Map of the Ancient Cities of Athens, Rome, Jerusalem and the Sinai Peninsula |url=http://www.geographicus.com/P/AntiqueMap/AncientCities-bradford-1835 |site=geographicus.com |consulté le=14 janv. 2017}}.</ref>. L'influence romaine s'inscrit dans la culture, formant ce qu'on nomme la culture gréco-romaine<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Culture et société chez les Romains |url=https://www.universalis.fr/encyclopedie/civilisation-romaine/4-culture-et-societe-chez-les-romains/ |éditeur=Encyclopædia Universalis en ligne |consulté le=20 fév. 2018}}.</ref> via la langue latine, ainsi que dans les territoires et dans l'usage de l'espace via les voies romaines et l'urbanisation<ref>{{Article |langue=fr |prénom1=Patrick |nom1=Le Roux |titre=La romanisation en question |périodique=Annales. Histoire, Sciences Sociales |volume=59 |numéro=2 |année=2004 |lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-annales-2004-2-page-287.htm |pages=287-311 (p. 291)}}.</ref> et esquisse même une Europe religieuse en diffusant le christianisme à partir du {{s-|I}}{{sfn|Adoumié ''et alii''|p=10}}. Les {{s2-|I|II}} sont ceux de la ''[[Pax Romana]]'', période de calme relatif, notamment politique, malgré des batailles toujours existantes sur les marches de l'Empire, notamment avec les peuples germaniques pour ce qui concerne la zone européenne<ref>{{Article |langue=fr |titre=« Pax Romana », une paix en trompe-l'œil |périodique=Campus, le magazine scientifique de l'UNIGE |numéro=120 |date=mars 2015 |lire en ligne=https://www.unige.ch/campus/numeros/campus120/dossier5/}}.</ref>. L'Empire est l'entité politique unificatrice définissant le mode de gestion politique<ref>{{Article |langue=fr |prénom1=François |nom1=Chausson |titre=Les mots et les concepts de l'Empire romain |périodique=Monde(s) |numéro=2 |année=2012 |lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-mondes1-2012-2-page-27.htm |pages=27-37 {{p.|29, 36}}}}.</ref> ainsi que les limites (et les frontières, qui sont une forme particulière de limites<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Paul-Augustin Deproost |titre=Hic non finit Roma. Les paradoxes de la frontière romaine |périodique=Folia Electronica Classica |numéro=7 |éditeur=Université de Louvain-la-Neuve |mois=janvier-juin |année=2004 |lire en ligne=http://bcs.fltr.ucl.ac.be/FE/07/Frontieres.htm#limes}}.</ref>), qui séparent le monde romain de celui des barbares{{sfn|Ratti|2005|p=203-204}}{{,}}{{sfn|Kolendo|1995|p=82}}{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=fr |langue originale=en |prénom1=Charles Richard |nom1=Whittaker |traducteur=Christian Goudineau et Christine Castelnau |titre=Les frontières de l'Empire romain |éditeur=Université de Besançon |collection=Collection de l'Institut des Sciences et Techniques de l'Antiquité |numéro dans collection=390 |année=1989 |isbn=}}.</ref>. Le {{s-|III}} est une période de crise interne pour l'Empire romain{{Note|groupe=alpha|texte={{citation|À partir de l'année 235, des difficultés croissantes marquent l'Empire et l'on voit se dessiner la crise à venir. Une longue série d'usurpations et de guerres civiles menace l'intégrité de l'Empire<ref>{{Chapitre |langue=fr |auteur1=Arbia Hilali |titre chapitre=La crise de 238 en Afrique et ses impacts sur l'Empire romain |titre ouvrage={{langue|en|Crises and the Roman Empire}} |éditeur=Brill |nature ouvrage={{langue|en|Proceedings of the Seventh Workshop of the International Network Impact of Empire, Nijmegen, June 20-24, 2006}} |année=2007 |passage=57}}.</ref>.}}}} qui subit aussi une pression croissante des peuples germaniques, invasions difficilement repoussées. L'empire intègre nombre de ces envahisseurs par des traités, faisant d'eux des [[Peuple fédéré|fédérés]] qui fournissent des troupes à l'armée<ref name="larousse-barbares">{{Lien web |langue=fr |titre=Barbares |url=http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/Barbares/107502 |éditeur=Encyclopédie Larousse en ligne}}.</ref>. Une [[Tétrarchie]] est mise en place en {{date|293|apJC=o}} pour lutter contre les Barbares<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur1=Antony Hostein |titre=Tétrarchie |url=https://www.universalis.fr/encyclopedie/tetrarchie/ |éditeur=Encyclopædia Universalis en ligne}}.</ref> et, au {{s-|IV}}, « Europe » désigne l’une des six provinces du [[diocèse (Empire romain)|diocèse]] de [[Thrace]] dont le territoire correspond à {{citation|la partie européenne de la Turquie actuelle}}{{sfn|Ratti|2005|loc=§ 24}}. Le christianisme, dont les adeptes sont par périodes persécutés, notamment au {{s-|III}} par [[Dioclétien]]<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Anne Bernet |titre=Les Chrétiens dans l'empire romain |sous-titre=des persécutions à la conversion |éditeur=[[Éditions Tallandier|Tallandier]] |année= |isbn= |partie={{Chap.|VII}}}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Stéphane Ratti |directeur1=oui |titre=Antiquité et citoyenneté |éditeur=Presses Univ. Franche-Comté |nature ouvrage=Actes du colloque international, tenu à Besançon les 3, 4 et 5 novembre 1999 |année=2002 |passage=366 et sq. |isbn=}}.</ref>, s'était répandu dans l'Empire, comme en témoigne l'épisode symbolique de la conversion de l'[[Constantin Ier (empereur romain)|Empereur Constantin]] et l'[[Édit de Milan|édit de tolérance religieuse de Milan]] en {{date-|313|apJC=o}}<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Tim Dowley |titre=Atlas de la Bible et de l'histoire du christianisme |éditeur=Farel |année=1997 |passage=79 |isbn=}}.</ref> En {{date-|392|apJC=o}}, il est déclaré religion officielle de l'Empire par [[Théodose Ier|Théodose]] et les autres cultes sont interdits<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur1=Joël Schmidt |titre=Théodose {{Ier}} le grand (346-395), empereur romain (379-395) |url=https://www.universalis.fr/encyclopedie/theodose-ier-le-grand/ |éditeur=Encyclopædia Universalis en ligne}}.</ref>. Même si, à ce moment, les chrétiens sont nettement minoritaires dans la population<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Robin Lane Fox]] |titre=Païens et Chrétiens : la religion et la vie religieuse dans l'Empire romain de la mort de Commode au Concile de Nicée |éditeur=Presses Univ. du Mirail, 1997 |année= |passage=284-285 |isbn=}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |titre=Quand le monde est devenu chrétien |périodique=Sciences Humaines |date=14 juin 2007 |lire en ligne=https://www.scienceshumaines.com/index.php?id_article=21104&lg=fr}}.</ref>, cette christianisation officialisée aura une importance, donnant, au moment des royaumes barbares, une légitimité religieuse à un pouvoir royal qui en était, à l'origine, dépourvu{{sfn|Coumert|Dumézil|2010|loc={{Chap.|VI}}, {{p.|7/13}}}}. [[Fichier:Partition of the Roman Empire in 395 AD.png|vignette|gauche|Empires romains d'Orient et d'Occident.]] [[Fichier:Invasions barbares.PNG|vignette|Les invasions barbares.]] En {{date|395|apJC=o}}, l'Empire est définitivement scindé en deux, l'[[Empire byzantin|Empire romain d'Orient]] et l'[[Empire romain d'Occident]]. Le premier perdure : {{citation|l'empire d'Orient [...], à bien des égards héritier de l'Empire romain, devait durer jusqu'au milieu du {{s-|XV}}<ref name="EU-haut-empire">{{Lien web |langue=fr |titre=Rome en Empire romain. Le Haut-Empire |url=https://www.universalis.fr/encyclopedie/rome-et-empire-romain-le-haut-empire/ |éditeur=Encyclopædia Universalis en ligne}}.</ref>.}} Inversement, dès le {{s-|V}}, l'Empire d'Occident se délite sous l'effet des attaques des peuples germains, appelées les [[invasions barbares]] : {{citation|La fin de l'empire d'occident est amenée par les invasions barbares des Germains qui entrent dans l'empire par vagues, poussés sur leurs arrières par les Huns, et attirés à la fois par le désir de pillage et l'espoir d'y trouver des conditions de vie meilleures<!-- ; tour à tour, ils causent par leurs incursions ravages et dévastations, et ils servent dans l'armée par contigents entiers, sous les ordres de leurs officiers qui constituent les cadres de l'armée impériale, complètement barbarisée--><ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Marie-Pierre Arnaud-Lindet |titre=Histoire et politique à Rome : les historiens romains ({{-s-|III}} - <!-- {{nobr --> |passage=360 |éditeur=Éditions Bréal |année=2001}}.</ref>}}. En Europe occidentale, la [[Romulus Augustule|déposition du dernier empereur romain d'Occident]] en {{date-|476|apJC=o}} marque conventionnellement le passage de l'[[Antiquité]] au [[Moyen Âge]]<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur1=Alain Boureau |titre=Moyen Âge. Vue d'ensemble |url=https://www.universalis.fr/encyclopedie/moyen-age-vue-d-ensemble/ |éditeur=Encyclopædia Universalis en ligne}}.</ref>. {{Clr}} {{Gallery | lines = 3 | align = center | Fichier:Anaximander world map-fr.svg|Reconstitution de la carte perdue d'Anaximandre ({{-s-|VI}}). | Fichier:Hecataeus world map-fr.svg|Reconstitution de la carte perdue d'Hécatée de Milet ({{-s-|VI}}). | Fichier:D401- Monde connu d’Eratosthènes.-L2-Ch9.png|Carte du monde connu d'Érathosthène ({{-s-|III}}). | Fichier:Map of Europe according to Strabo.jpg|Carte de l'Europe selon Strabon (entre {{date|-20}} et {{date|23|apJC=oui}}). | Fichier:Thraciae-veteris-typvs.jpg|Carte du {{s-|XVI}}, représentant la Thrace antique au {{s-|IV}}. }} === Moyen Âge === {{Section à sourcer |date=mars 2018}} [[Fichier:Dürer karl der grosse.jpg|vignette|redresse|[[Charlemagne]].]] En Europe occidentale, la lente déliquescence de l’[[Empire romain d'Occident]] qui aboutit à la désunion et à l’émergence de nations parfois éphémères, au gré des invasions et conquêtes, ne fera jamais oublier l’héritage romain qui reste un modèle d’unité et de [[droit]] pour l’Europe, de l’[[Empire carolingien]] jusqu’à l’[[Premier Empire|Empire napoléonien]] en passant par le [[Saint-Empire romain germanique]]. Les [[Histoire des bourses de valeurs#Bruges, première place européenne, relie Baltique et Méditerranée|liens entre places commerciales européennes]] émergent. Poursuivant la politique de conquête de ses prédécesseurs francs, [[Charlemagne]] étend son royaume. Sa politique d’expansion rejoint le désir de la [[Gouvernement de l'Église catholique|papauté]] [[Catholicisme|romaine]] d'asseoir la prépondérance de l’évêque de Rome par rapport aux [[Pentarchie|patriarches]] [[Église orthodoxe|orthodoxes]] et [[copte]]s. Le jour de [[Noël]] de l'an [[800]], Charlemagne est couronné ''[[Liste des souverains du Saint-Empire|empereur des Romains]]'' par le [[pape]] [[Léon III (pape)|Léon {{III}}]], à [[Rome]], en la [[basilique Saint-Pierre]]. Cette union entre pouvoir temporel et religieux vise à réunir l’Europe en un empire chrétien d’Occident. De son vivant, Charlemagne se fait appeler ''Pater Europae'' (« père de l'Europe »), et parfois ''Europa vel regnum Caroli'' (l’Europe, ou le royaume de Charles). L’[[Occident chrétien|Europe occidentale]] de Charlemagne est franco-germanique et chrétienne de rite [[Catholicisme|latin]], alors que l’[[Europe de l'Est|Europe orientale]] sous l’influence de [[Constantinople]] est à dominante slave et de rite [[Orthodoxie|grec]], mais les deux tendent à christianiser l’[[Europe du Nord]], britannique, scandinave et russe. Alors qu’à Constantinople se concentrent les deux pouvoirs [[Césaropapisme|religieux et politique]], en Occident le rôle de [[Rome]] y est essentiellement religieux, la capitale de Charlemagne se trouvant à [[Aix-la-Chapelle]]. Charlemagne tente une réunification avec l’[[Empire byzantin|Empire romain d'Orient]] vers l’an [[800]] mais il échoue, et son empire se désagrège rapidement après sa mort. En [[962]], [[Otton Ier (empereur du Saint-Empire)|Otton {{Ier}}]] crée le [[Saint-Empire romain germanique]], mais celui-ci ne peut s’étendre, contrecarré par la permanence de royaumes anciennement constitués, la France et l’Angleterre surtout, par ses luttes avec la [[Gouvernement de l'Église catholique|papauté]], puis par le développement de l’[[Empire ottoman]] lors de l’époque moderne. L’[[Empire byzantin|Empire romain d'Orient]] (dit, depuis le {{s-|XVI}}, « byzantin ») est chrétien et de [[Hellénisme|culture essentiellement grecque]] : il connaît d’importantes fluctuations de sa force et par conséquent de son territoire, qui s’étend à son apogée sur une grande partie du rivage méditerranéen, d’abord sous [[Justinien]], puis sous les empereurs macédoniens, du {{s mini|IX}} au {{s-|XI}}. Au cours des siècles, ses relations avec l’Occident se distendent puis se détériorent, alors que les [[Islam|musulmans]] montent en puissance à l’Est et s’emparent de la moitié de l’[[Histoire de l'Anatolie|Anatolie]] au {{s-|XI}}. Le [[Séparation des Églises d'Orient et d'Occident|schisme religieux]] de [[1054]] et l’[[Quatrième croisade|agression militaire]] venue de l’Ouest en [[1204]] affaiblissent l’Empire d’Orient qui finit dépecé morceau par morceau par l’[[Empire ottoman]] avant de disparaître lors de la [[chute de Constantinople]] en [[1453]]. {{référence nécessaire|Durant plusieurs siècles c’est le terme de [[chrétienté]] qui unit culturellement les monarchies et les populations européennes, tandis que le mot « Europe » disparaît des propos et des esprits|date=24 juillet 2018}}. === Temps modernes === {{Article connexe|Époque moderne}} [[Fichier:1572 Europa Ortelius.A.jpg|vignette| ''Europae'', carte de l'Europe par [[Abraham Ortelius]], 1571.]] L'[[Histoire des bourses de valeurs#Bruges, première place européenne, relie Baltique et Méditerranée|axe européen Bruges/Venise]] est déplacé à la fin du Moyen Âge. À l'époque où l'Empire d'Orient s'effondre, la ''[[Reconquista]]'' espagnole touche à sa fin. L'année [[1492]] est celle de l'[[Histoire de l'Espagne|Espagne]], avec la reconquête du dernier royaume [[Maures|maure]] ([[Grenade (Espagne)|Grenade]]) en péninsule Ibérique et le premier voyage de [[Christophe Colomb]], sous l'égide des ''Rois catholiques'' qui va ouvrir la voie à l'établissement des hégémonies européennes. Le rêve d'un grand empire européen renaît au {{s-|XVI}} lors de l'affrontement entre [[François Ier (roi de France)|François {{Ier}}]] et [[Charles Quint]], qui tous deux se disputent le trône du Saint-Empire. Grâce à l'appui des banquiers [[Fugger]], [[Charles Quint]] l'emporte, se retrouvant à la tête d'un domaine très vaste, mais aussi très morcelé. Les diverses guerres menées contre la France ne donnent aucun résultat : durant deux siècles, le découpage de l'Europe va évoluer au gré des alliances matrimoniales et des guerres entre États. C'est face à la montée en puissance de l'[[Empire ottoman]] qu'une union des États chrétiens d'Europe apparaît : « Nous tenons de [[Gadès]] à l’Isler, une zone qui s’étend entre les deux mers et qui est la très courageuse et la très puissante Europe. Là, si nous nous unissions, nous ne serions pas seulement égaux à la Turquie, mais supérieurs à toute l’Asie » ([[Jean Louis Vivès]]). Mais ce ciment du christianisme catholique, qui donnait un semblant d'union à cette Europe occidentale, éclate en morceaux avec la [[Réforme protestante|Réforme]] (ou plutôt les Réformes), dont l'impact politique est considérable, permettant néanmoins la formation des [[Provinces-Unies]] et de la [[Suisse|Confédération suisse]]. Les [[guerres de Religion (Europe)|guerres de religion]], la [[guerre de Trente Ans]], les guerres de [[Louis XIV]] rythment les {{s2|XVI|XVII}}. Les [[traités de Westphalie]] ([[1648]]) et celui du [[traité des Pyrénées]] en [[1659]], redessinent durablement la carte politique de l'Europe et l'équilibre des forces en présence. L'Époque moderne est marquée par un renforcement des [[nationalisme]]s en tous genres. C'est aussi l'époque où l'Europe s'étend très loin de ses frontières par la constitution des premiers empires coloniaux sur le [[Amérique|continent américain]], puis en [[Inde]]. === Époque contemporaine === {{Article connexe|Époque contemporaine}} [[Fichier:Europe 1792.png|thumb|Carte de l'Europe pendant la [[Révolution française]].]] La [[Révolution française]] inaugure un bouleversement politique très important : les idées démocratiques apparaissent sur le devant de la scène et les campagnes de [[Napoléon Ier|Napoléon {{Ier}}]] puis le [[Congrès de Vienne]] vont remodeler profondément la carte de l'Europe et les mentalités. [[Honoré de Balzac]] a cette déclaration optimiste dans ''[[Le Bal de Sceaux]]'', ([[1830 en littérature|1830]]) : « Le seizième siècle n'a donné que la liberté religieuse à l'Europe, et le dix-neuvième lui donnera la liberté politique<ref>Maximilien de Longueville au [[Comte de Kergarouët]] dans ''Le Bal de Sceaux'', édition du [[Charles Furne|Furne]] de 1845, vol.I, {{p.|117}}.</ref>. » À la fin d'un long processus, le {{s-|XIX}} voit se réaliser l'unité de l'[[Italie]] (de 1861 à 1870) et de l'[[Allemagne]] (en 1871), ainsi que la constitution de plusieurs nouveaux pays dans les [[Balkans]], issus du démembrement de l'[[Empire ottoman]], appelé alors « l'[[homme malade de l'Europe]] ». C'est aussi l'apparition de nouveaux mouvements politiques prônant plus d'égalité ([[socialisme]]s), voire le démantèlement du pouvoir des États ([[anarchisme]]s). Ces idées se diffuseront par la suite, et avec plus ou moins de retard, largement hors des frontières de l'Europe. La domination politique et économique de l'Europe sur le reste du monde s'est affirmée après qu'elle a bouleversé son économie lors des [[révolution industrielle|révolutions industrielles]], développant sa [[productivité]] et amorçant une forte explosion démographique. Leur avance technologique, et notamment militaire, permit aux pays européens, en concurrence les uns contre les autres, d'étendre leur emprise sur les autres continents. Cette [[colonisation]] connut son apogée au début du {{s-|XX}} (cet apogée s'achève en 1914), avant que les deux [[Guerre mondiale|guerres mondiales]] ne bouleversent l'ordre établi. La [[Première Guerre mondiale]] et ses conséquences favorisent l'émergence de plusieurs régimes [[Totalitarisme|totalitaires]] dont ceux, [[Génocide|génocidaires]], d'[[Adolf Hitler]] et de [[Joseph Staline]]. L'instabilité politique et économique débouche sur la [[Seconde Guerre mondiale]] et la [[Europe sous domination nazie|domination nazie]] qui laissent l'Europe exsangue. Alors que la suprématie des pays européens occidentaux disparaît au profit de deux nouvelles [[superpuissance]]s (les [[États-Unis]] et l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]]), des mouvements de libération se développent dans les [[Empire colonial|colonies]], aboutissant à l'indépendance de nombreux pays, notamment au cours du troisième quart du {{s-|XX}}. Au cours de la Guerre Froide, l'Europe est scindée en deux blocs idéologiquement opposés, et séparées par un [[rideau de fer]], le [[bloc de l'Ouest]], zone d'influence des États-Unis, et le [[bloc de l'Est]] où se mettent en place des dictatures communistes patronnées par l'U.R.S.S. La séparation perdurera jusqu'à l'effondrement du bloc communiste, en 1989-1991. Parallèlement, alors que l'excédent démographique de l'Europe était tel qu'elle constituait un réservoir d'[[Migration humaine|émigration]] massive tout au long du {{s-|XIX}} et au début du {{s-|XX}}, les pays du continent furent confrontés à une stabilisation à partir de la [[Première Guerre mondiale]], et parfois à une régression démographique ensuite (les guerres, génocides et [[famine soviétique de 1921-1922|famines]] y contribuant). Après la [[Seconde Guerre mondiale]], l'Europe occidentale connaît un « [[baby-boom]] » et un développement continu de l'économie, dont principalement l'industrie de production et de transformation, qui provoqua un appel de main d'œuvre transformant cette moitié de l'Europe en une terre d'[[immigration]], notamment au cours des ''[[Trente Glorieuses]]''. Au même moment, la construction de l'[[Union européenne]] crée un [[marché commun]] entre États européens. == Démographie == {{Article détaillé|Démographie de l'Europe|Démographie de l'Union européenne}} === Population historique de l'Europe et de l'ex-URSS à l'intérieur des frontières des États modernes, années 1-2020 === Source : Maddison et al (Université de Groningen)<ref name="ggdc.net">{{lien web |langue=en |auteur=Maddison |titre=Growth of World Population, GDP and GDP Per Capita before 1820 |url=http://www.ggdc.net/maddison/other_books/appendix_B.pdf |date=27 juillet 2016}}</ref>. {| class="wikitable sortable" style="text-align:right;" |+Population par an (en milliers) |- ! scope="col" |Pays/région<ref name="ggdc.net"/> ! scope="col" |1 ! scope="col" |1000 ! scope="col" |1500 ! scope="col" |1600 ! scope="col" |1700 ! scope="col" |1820 ! scope="col" |1870 ! scope="col" |1913 ! scope="col" |1950 ! scope="col" |1973 ! scope="col" |1998<ref name="ggdc.net"/> ! scope="col" |2020 |- !scope="row"| [[Autriche]] |500 |700 |2.000 |2.500 |2.500 |3.369 |4.520 |6.767 |6.935 |7.586 |8.078 |8.901 |- !scope="row"| [[Belgique]] |300 |400 |1.400 |1.600 |2.000 |3.424 |5.096 |7.666 |8.640 |9.738 |10.197 |11.493 |- !scope="row"| [[Danemark]] |180 |360 |600 |650 |700 |1.155 |1.888 |2.983 |4.269 |5.022 |5.303 |5.823 |- !scope="row"| [[Finlande]] |20 |40 |300 |400 |400 |1.169 |1.754 |3.027 |4.009 |4.666 |5.153 |5.536 |- !scope="row"| [[France]] |5.000 |6.500 |15.000 |18.500 |21.471 |31.246 |38.440 |41.463 |41.836 |52.118 |58.805 |67.287 |- !scope="row"| [[Allemagne]] |3.000 |3.500 |12.000 |16.000 |15.000 |24.905 |39.231 |65.058 |68.371 |78.956 |82.029 |83.191 |- !scope="row"| [[Italie]] |7.000 |5.000 |10.500 |13.100 |13.300 |20.176 |27.888 |37.248 |47.105 |54.751 |57.592 |59.258 |- !scope="row"| [[Pays-Bas]] |200 |300 |950 |1.500 |1.900 |2.355 |3.615 |6.164 |10.114 |13.438 |15.700 |17.425 |- !scope="row"| [[Norvège]] |100 |200 |300 |400 |500 |970 |1.735 |2.447 |3.265 |3.961 |4.432 |5.368 |- !scope="row"| [[Suède]] |200 |400 |550 |760 |1.260 |2.585 |4.164 |5.621 |7.015 |8.137 |8.851 |10.379 |- !scope="row"| [[Suisse]] |300 |300 |650 |1.000 |1.200 |1.829 |2.664 |3.864 |4.694 |6.441 |7.130 |8.667 |- !scope="row"| [[Royaume-Uni]] |800 |2.000 |3.942 |6.170 |8.565 |21.226 |31.393 |45.649 |50.363 |56.223 |59.237 |67.886 |- !scope="row"| [[Portugal]] |500 |600 |1.000 |1.100 |2.000 |3.297 |4.353 |6.004 |8.512 |8.634 |9.968 |10.305 |- !scope="row"| [[Espagne]] |4.500 |4.000 |6.800 |8.240 |8.770 |12.203 |16.201 |20.263 |27.868 |34.810 |39.371 |47.431 |- !scope="row"| [[Grèce]] |2.000 |1.000 |1.000 |1.500 |1.500 |2.312 | | |7.554 |8.929 |10.835 |10.689 |- !scope="row"| 13 petits pays |100 |113 |276 |358 |394 |657 | | | | | | |-style="background-color:#f0f0f0" !scope="row"| Ensemble de l'Europe occidentale |24.700 |25.413 |57.268 |73.778 |81.460 |132.888 |187.532 |261.007 |305.060 |358.390 |388.399 |419.639 |- !scope="row"| [[Albanie]] |200 |200 |200 |200 |300 |437 |||| |1.215 |2.296 |3.108 |2.878 |- !scope="row"| [[Bulgarie]] |500 |800 |800 |1.250 |1.250 |2.187 || |4.200 |7.251 |8.621 |8.257 |6.917 |- !scope="row"| [[Tchécoslovaquie]] |1.000 |1.250 |3.000 |4.500 |4.500 |7.190 || | |12.393 |14.563 |15.686 |16.366 |- !scope="row"| [[République tchèque]] | | | | | | || | |10.221 |8.930 |10.295 |10.702 |- !scope="row"| [[Slovaquie]] | | | | | | || | |3.463 |4.642 |5.391 |5.460 |- !scope="row"| [[Hongrie]] |300 |500 |1.250 |1.250 |1.500 |4.571 ||| |9.338 |10.432 |10.237 |9.770 |- !scope="row"| [[Pologne]] |450 |1.200 |4.000 |5.000 |6.000 |10.426 ||| |25.753 |33.363 |38.666 |38.268 |- !scope="row"| [[Roumanie]] |800 |800 |2.000 |2.000 |2.500 |6.389 || |7.360 |16.311 |20.828 |22.503 |19.266 |- !scope="row"| [[Yougoslavie]] |1.500 |1.750 |2.250 |2.750 |2.750 |5.215 |||| |16.578 |21.088 | | |- |-style="background-color:#f0f0f0" !scope="row"| Europe de l'Est |4.750 |6.500 |13.500 |16.950 |18.800 |36.415 |52.182 |79.604 |139.428 |173.037 |164.513 |151.529 |- |-style="background-color:#f0f0f0" !scope="row"| Ancienne URSS |3.900 |7.100 |16.950 |20.700 |26.550 |54.765 |88.672 |156.192 |180.050 |249.748 |290.866 | |-style="background-color:#f0f0f0" !scope="row"| [[Russie]] | | | | | | | | |102.833 |132.434 |147.671 |146.171 |-style="background-color:#f0f0f0" !scope="row"| [[Ukraine]] | | | | | | | |31.142 |36.905 |48.274 |50.370 |41.902 |-style="background-color:#f0f0f0" !scope="row"| Monde |230.820 |268.273 |437.818 |555.828 |603.410 |1.041.092 |1.270.014 |1.791.020 |2.524.531 |3.913.482 |5.907.680 |7.800.000 |} {| class="wikitable sortable" style="text-align:right;" |+(%) Part en pourcentage de la population mondiale totale, par année<ref name="ggdc.net"/> |- ! scope="col" |Pays/région ! scope="col" |1 ! scope="col" |1000 ! scope="col" |1500 ! scope="col" |1600 ! scope="col" |1700 ! scope="col" |1820 ! scope="col" |1870 ! scope="col" |1913 ! scope="col" |1950 ! scope="col" |1973 ! scope="col" |1998 ! scope="col" |2018 |- !scope="row"| Autriche |0,2 |0,3 |0,5 |0,4 |0,4 |0,3 |0,4 |0,4 |0,3 |0,2 |0,1 | |- !scope="row"| Belgique |0,1 |0,1 |0,3 |0,3 |0,3 |0,3 |0,4 |0,4 |0,3 |0,2 |0,2 | |- !scope="row"| Danemark |0,1 |0,1 |0,1 |0,1 |0,1 |0,1 |0,1 |0,2 |0,2 |0,1 |0,1 | |- !scope="row"| Finlande |0,0 |0,0 |0,1 |0,1 |0,1 |0,1 |0,1 |0,2 |0,2 |0,1 |0,1 | |- !scope="row"| France |2,2 |2,4 |3,4 |3,3 |3,6 |3,0 |3,0 |2,3 |1,7 |1,3 |1,0 | |- !scope="row"| Allemagne |1,3 |1,3 |2,7 |2,9 |2,5 |2,4 |3,1 |3,6 |2,7 |2,0 |1,4 | |- !scope="row"| Italie |3,0 |1,9 |2,4 |2,4 |2,2 |1,9 |2,2 |2,1 |1,9 |1,4 |1,0 | |- !scope="row"| Les Pays-Bas |0,1 |0,1 |0,2 |0,3 |0,3 |0,2 |0,3 |0,3 |0,4 |0,3 |0,3 | |- !scope="row"| Norvège |0,0 |0,1 |0,1 |0,1 |0,1 |0,1 |0,1 |0,1 |0,1 |0,1 |0,1 | |- !scope="row"| Suède |0,1 |0,1 |0,1 |0,1 |0,2 |0,2 |0,3 |0,3 |0,3 |0,2 |0,1 | |- !scope="row"| Suisse |0,1 |0,1 |0,1 |0,2 |0,2 |0,2 |0,2 |0,2 |0,2 |0,2 |0,1 | |- !scope="row"| Royaume-Uni |0,3 |0,7 |0,9 |1,1 |1,4 |2,0 |2,5 |2,5 |2,0 |1,4 |1,0 | |- !scope="row"| Portugal |0,2 |0,2 |0,2 |0,2 |0,3 |0,3 |0,3 |0,3 |0,3 |0,2 |0,2 | |- !scope="row"| Espagne |1,9 |1,5 |1,6 |1,5 |1,5 |1,2 |1,3 |1,1 |1,1 |0,9 |0,7 | |- !scope="row"| Autres |0,9 |0,4 |0,3 |0,3 |0,3 |0,3 |0,4 |0,4 |0,5 |0,4 |0,3 | |-style="background-color:#f0f0f0" !scope="row"| Ensemble de l'Europe occidentale |10,7 |9,5 |13,1 |13,3 |13,5 |12,8 |14,8 |14,6 |12,1 |9,2 |6,6 | |-style="background-color:#f0f0f0" !scope="row"| Europe de l'Est |2,1 |2,4 |3,1 |3,0 |3,1 |3,5 |4,1 |4,4 |3,5 |2,8 |2,0 | |-style="background-color:#f0f0f0" !scope="row"| Ancienne URSS |1,7 |2,6 |3,9 |3,7 |4,4 |5,3 |7,0 |8,7 |7,1 |6,4 |4,9 | |-style="background-color:#f0f0f0" !scope="row"| Somme de l'Europe et de l'URSS |14,5 |14,5 |20,1 |20,0 |21,0 |21,6 |25,9 |27,7 |22,7 |18,4 |13,5 |9,8<ref>{{lien web |url=https://www.worldometers.info/world-population/europe-population/|titre=Europe Population (LIVE)|site=worldometers.info|langue=en}}</ref> |-style="background-color:#f0f0f0" !scope="row"| Monde |100,0 |100,0 |100,0 |100,0 |100,0 |100,0 |100,0 |100,0 |100,0 |100,0 |100,0 |100,0 |} :'''Note:''' Ces chiffres n'incluent pas la population des colonies dans les pays européens. Seule la population de l'Europe est prise en compte. === Population === {{Article détaillé|Européens}} {| class="wikitable droite" |+ {{référence nécessaire|Évolution de la population européenne}} ! scope="col" | Année !! scope="col" | Population |- | 1150 || style="text-align:right;" | {{formatnum:50000000}} |- | 1300 || style="text-align:right;" | {{formatnum:73000000}} |- | 1400 || style="text-align:right;" | {{formatnum:45000000}} |- | 1750 || style="text-align:right;" | {{formatnum:140000000}} |- | 1800 || style="text-align:right;" | {{formatnum:187000000}} |- | 1850 || style="text-align:right;" | {{formatnum:266000000}} |- | 1900 || style="text-align:right;" | {{formatnum:420000000}} |- | 1950 || style="text-align:right;" | {{formatnum:549043000}} |- | 2000 || style="text-align:right;" | {{formatnum:729105000}} |- | 2010 || style="text-align:right;" | {{formatnum:740308000}} |- | 2013 || style="text-align:right;" | {{formatnum:742452000}} |} L’Europe est au début du {{s-|XXI}}, quand on considère sa densité de population, le troisième [[foyer de peuplement]] derrière la [[Chine]] et l'[[Inde]], avec des densités de populations parmi les plus élevées au monde dans certaines zones des [[Pays-Bas]], de la [[Belgique]], du [[Royaume-Uni]], de l’[[Allemagne]] ou de l'[[Italie]], d’autant que l’[[exode rural]] s’est renforcé ainsi que l’attractivité des [[littoral|littoraux]] avec des populations de plus en plus urbaines. En termes absolus, l'Europe et, ''a fortiori'', l'Union européenne, est cependant un « nain démographique »<ref>{{Article |langue=fr |titre=Face aux BRIC, l'UE est un nain démographique mais un géant commercial |périodique=Le Monde |date=15 juin 2012 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/international/article/2012/06/15/face-aux-bric-l-ue-est-un-nain-demographique-mais-un-geant-commercial_1719412_3210.html}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Danielle Auroi |titre=Rapport d'information sur l'avenir de l'Union européenne |éditeur=Commission des affaires européennes, Assemblée nationale |année=2017 |passage=22 |isbn=}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Pascal Boniface |auteur2=Hubert Védrine |titre=Atlas du monde global : 100 cartes pour comprendre ce monde chaotique |éditeur=[[Armand Colin]] |année=2015 |numéro d'édition=3 |passage=44 |isbn=}}.</ref>. Le continent (env. {{unité|740|millions}} d'habitants ; UE env. {{unité|511|millions}} d'habitants) se situe derrière l'[[Asie]] (env. {{unité|4.3|milliards}} d'habitants dont env. {{unité|1,4|milliard}} d'habitants pour la Chine et env. {{unité|1.3|milliard}} d'habitants pour l'[[Inde]]), l'[[Afrique]] (env. {{unité|1.2|milliard}} d'habitants) et l'[[Amérique]] (env. {{unité|1 milliard}} d'habitants) ; l'Eurasie, quant à elle, concentre environ {{unité|4.6|milliards}} d'habitants. L'Europe du Sud et l'Europe de l'Ouest sont les régions où le nombre moyen de personnes âgées est le plus élevé au monde. Elles représentent aujourd'hui 21 % de la population âgée de plus de 65 ans<ref>{{lien web |website=PRB |titre=2021 World Population Data Sheet |url=https://interactives.prb.org/2021-wpds/ }}</ref>. Les projections suggèrent que d'ici 2050, l'Europe atteindra 30 %<ref>{{lien web |titre=Population trends 1950 – 2100: globally and within Europe|lire en ligne=https://www.eea.europa.eu/data-and-maps/indicators/total-population-outlook-from-unstat-3/assessment-1|auteur=European Environment Agency|langue=en }}</ref>. Cette situation est due au fait que la population a [[Taux de fécondité|des enfants en dessous du seuil de remplacement]] depuis les années 1970. Les [[Nations unies]] prévoient que la population de l'Europe diminuera de 7 % entre 2022 et 2050, sans que les mouvements d'immigration ne changent<ref name="Results">{{lien web |titre=World Population Prospects 2022, Summary of Results|auteur=[[Organisation des Nations unies|United Nations]]|lire en ligne=https://www.un.org/development/desa/pd/sites/www.un.org.development.desa.pd/files/wpp2022_summary_of_results.pdf |passage=7, 9|langue=en}}</ref>. En 2005, le [[Conseil de l'Europe]] soulignait que depuis quelques décennies l’[[Union européenne|UE]] devait sa [[croissance démographique]] à l'[[immigration]] qui, dans les années 2000, est devenue le premier, puis le seul facteur d’augmentation de la population totale de l’UE. Ainsi deux millions de personnes sont venues s'installer en Europe en 2004 alors que l'accroissement naturel était négatif de {{nombre|63000|personnes}}. L'Allemagne est le pays le plus peuplé de l'UE. En 2007, {{unité|70|millions}} de personnes, soit 16 % de la population de l'UE, résidaient dans des communes côtières<ref>{{Lien web |auteur1=Christiane Galus |titre=L'érosion touche plus du quart du littoral français |url=https://www.lemonde.fr/planete/article/2007/08/11/l-erosion-touche-plus-du-quart-du-littoral-francais_943702_3244.html |site=[[Le Monde]] |date=12 août 2007}}.</ref>. === Histoire démographique récente === Malgré les dizaines de millions de morts des deux [[Guerre mondiale|guerres mondiales]], l’Europe a connu une période d’explosion démographique aux {{s2-|XIX|XX}}, qui s’est accompagnée d’une forte pression sur l’environnement et les ressources non renouvelables (cf. [[empreinte écologique]], [[empreinte énergétique]], pression urbanistique, [[pollution]]s, etc.). Depuis quelques décennies, la population européenne tend à se stabiliser, à la suite d'une forte diminution de la natalité, qui reste toutefois encore largement compensée par la natalité de certains pays, par le recul de l’âge auquel les femmes font leurs premiers enfants, et surtout par une immigration régulière. [[Fichier:Demographics of Europe.svg|thumb|left|Évolution démographique des pays européens (2021).]] L'immigration est le premier moteur de la croissance dans une [[Union européenne]] à la population vieillissante. Le boom économique des années 1950-1960 avait poussé l'Europe à faire appel à une immigration massive, souvent issue de ses ex-colonies. Les [[Chine|Chinois]], [[Inde|Indiens]] et [[Afrique|Africains]] constituent l'un des principaux flux d'immigrants non originaires de l'UE. Après les [[Turcs (peuple)|Turcs]], les [[Marocains]] forment le plus gros contingent<ref>[[National Geographic]] France N° de mars 2012 {{p.|22}}.</ref>. Les études prospectives pour 2050 varient d’une population diminuant de 3 % (dans l'hypothèse d'un [[Taux de fécondité|ISF]] remontant à 2,34), à -22 % voire -50 %. Les experts parlent alors de retournement démographique<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Jean-Claude Gégot |titre=La population française aux {{s2-|XIX|XX}} |lieu=Paris |éditeur=Ophrys |année=1989 |passage=78 |isbn=}}.</ref> ou d'hiver démographique. Que la diminution soit due à la natalité est un phénomène inédit jusqu'à nos jours dans le monde. Ces chiffres ci-dessus doivent tous être utilisés avec prudence, la prospective démographique ayant toujours été prise en défaut et pouvant elle-même influer en retour sur les comportements individuels et collectifs et sur les politiques de soutien à la natalité ou à l’immigration. Pour d'autres, la population de l'Union européenne (UE) serait de {{nb|470 millions}} de personnes en 2050 selon l'[[Organisation de coopération et de développement économiques]] (OCDE), et {{nb|506 millions}} en 2060 selon Eurostat. La population de l'UE dépasserait ainsi celle des États-Unis ({{nb|468 millions}} de personnes en 2060 selon le Centre américain d'études sur l'immigration)<ref name="vieillissement">{{Article |langue=fr |auteur1=Anne Rodier |titre=Union européenne : le défi du vieillissement |périodique=Le Monde |date=2 septembre 2008 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/europe/article/2008/09/01/union-europeenne-le-defi-du-vieillissement_1090074_3214.html}}.</ref>. === Disparités géographiques === Toutefois, la situation démographique diffère pour chaque pays européen. Les pays de l'Europe de l'Est se sont inquiétés des évolutions démographiques dès les années 1960 et ont mis en place des politiques d'encouragement à la natalité. Cependant, les moyens utilisés, comme l'interdiction de l'avortement, n'auraient pu être acceptés au même moment en Europe de l'Ouest. Ces mesures n'ont d'ailleurs généralement pas produit d’effet satisfaisant ; et si la Pologne a maintenu sa population au cours de la période communiste, l'influence de l'Église catholique, qui imprègne la société polonaise, a sans doute été plus efficace que la politique nataliste. Pour les pays d'[[Europe de l'Ouest]], personne ne se risque, entre autres en Allemagne, à mettre sur la place publique l'évolution de la population sur la longue durée. Pour les responsables, tout passe par la politique d'immigration. Ils ne veulent pas toucher au tabou de la politique familiale en faveur de la fécondité, compte tenu du poids de la mauvaise conscience des années [[Adolf Hitler|hitlériennes]]. La situation démographique empire en Europe pourtant : un rapport annuel sur la situation démographique des pays membres demandé autrefois par les autorités communautaires a été abandonné depuis 2000, désormais remplacé par un « Rapport social », où l'on communique à propos de chômage et de pauvreté sans jamais plus effleurer la dimension démographique. Autrement dit, l'UE s'interdit de voir la situation démographique de ses pays membres<ref>Cf. {{Lien web |auteur1=[[Jean-Claude Chesnais]],Entretien avec Pierre Verluise |titre=Géopolitique de l'Eurasie : le point de vue du démographe |url=http://www.diploweb.com/p5chesnais1.htm |date=10 décembre 2002}}.</ref>. La croissance démographique s’est globalement poursuivie pour les {{nb|28 États}} membres de l'Union européenne, mais la population décroît dans certains pays, notamment en Europe de l'Est. Ce déclin démographique semble plus important et plus rapide dans les ex-pays de l’Est, dans quelques pays où la pauvreté et le renforcement des inégalités ont suivi l’effondrement du communisme, et aussi dans les régions touchées par la [[catastrophe nucléaire de Tchernobyl]] (la [[Biélorussie]] qui a reçu 70 % environ des retombées d'iode et de césium [[Radioactivité|radioactifs]] et connaît depuis {{nb|20 ans}} le plus fort taux d’avortement et le taux d’abandon d’enfants y est élevé). === Langues === {{Article détaillé|Langues en Europe}} [[Fichier:Image-Languages-Europe.png|thumb|[[Langues en Europe]].]] Avec plus de {{nb|740 millions}} d'habitants et sur une surface réduite pour une moyenne d'une langue pour {{nb|4,3 millions}} d'habitants, l'Europe bénéficie d’une grande richesse ethnoculturelle et une pluralité de [[langue]]s. Les cultures germaniques, slaves, latines et finno-ougrienne sont traduites par la diversité des langues parlées : {{nb|128 langues}} et dialectes ont des racines [[langues indo-européennes|indo-européennes]] ; latines et grecques au sud, germaniques au nord et au nord-ouest ; slaves à l'est et en Europe centrale, seul le groupe des langues finno-ougriennes (regroupant le finnois, estonien et le hongrois) et la langue basque ne font pas partie des langues indo-européennes. Administrativement, l’allemand, l’anglais, le russe, le français, l'espagnol et l’italien dominent mais l’Europe est linguistiquement beaucoup plus riche puisque les {{nombre|50|États}} européens (tous souverains, hormis Gibraltar) de la grande Europe géographique regroupent {{nb|35 langues}} officielles, enrichies de {{nb|225 langues}} secondaires non officielles. À tel point qu'Umberto Eco dit : « la langue de l'Europe, c'est la traduction ». Andreas Kaplan décrit l'Europe comme « offrant un maximum de diversité culturelle en un minimum de distance géographique »<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Andreas Kaplan: European Management and European Business Schools: Insights from the History of Business Schools, European Management Journal, 2014 |url=https://dx.doi.org/10.1016/j.emj.2014.03.006}}.</ref>. Ces précédents chiffres peuvent paraître élevés, mais ils ne représentent que 3 % du total des langues vivantes encore parlées sur la planète. En Europe de l’Ouest (France, Espagne, Royaume-Uni, Italie, etc.) les langues vernaculaires sont souvent régionales et minoritaires, parfois au bord de l’extinction, mais certaines ([[breton]], [[alsacien]], [[basque]], [[corse]], [[catalan]], [[occitan]], [[flamand occidental|flamand]], le dernier étant un dialecte du [[néerlandais]]), {{c'est-à-dire|sont plus reconnues}}, et enseignées en France, plutôt à l’université, mais parfois dès l’enfance : [[école Diwan]] en Bretagne. En Espagne, c’est le cas du [[basque]], du [[catalan]] et du [[galicien]]. Pour le Royaume-Uni, c’est le [[gallois]], le [[gaélique écossais]], le [[scots]] et l’[[irlandais]]. Le français est reconnu en Italie dans le Val d’Aoste, ainsi que le sarde en Sardaigne, le frioulan, l'allemand et le slovène dans le Frioul-Vénétie julienne, le ladin et l'allemand dans le Trentin-Haut-Adige, comme le sont le [[féroïen]] aux îles Féroé, ou le [[frison occidental]] aux Pays-Bas, etc. Une langue unique n’est officiellement parlée {{référence nécessaire|que dans quatre petits États|date=26 février 2017}} : l’Islande (où l’on parle [[islandais]]), [[Malte]] (où la seule langue officielle est le [[maltais]]), le Liechtenstein (où l'on parle [[allemand]]), et la république de Saint-Marin (où l'on parle [[italien]]). L'État de la Cité du Vatican (plus petit État européen) est un cas à part : l’italien y est la langue véhiculaire, le [[latin]] (réputé langue morte) y est la langue juridique, le français y est la langue diplomatique (le Vatican se fait enregistrer comme État francophone auprès des organisations internationales), et l'allemand est la langue en usage dans l'armée (la [[Garde suisse]]). - Les autres États comptent tous plusieurs langues vernaculaires, tant [[dialecte]]s que langues à part (plus ou moins reconnues et souvent non enseignées) et jusqu’à plus de {{nb|10 pour}} l'Allemagne ({{nb|21 langues}}), l'Azerbaïdjan (13), la Bulgarie (11), l'Espagne (14), la France (25), l'Italie (33), la Roumanie (14), le Royaume-Uni (12). La vaste Russie regroupe à elle seule {{nb|43 [[Langues officielles de Russie|langues]]}} à statut officiel sur son territoire. La Suisse possède quatre langues officielles : l'allemand, le français, l'italien et le romanche (cousine du ladin et du frioulan). Certaines langues régionales, sans statut officiel (quoique doublant parfois les noms de communes ou de rues) persistent et sont parfois protégées et enseignées, souvent avec le soutien de collectivités locales ou régionales ([[breton]], [[corse]], [[occitan]] en France, [[sarde]], ladin, frioulan en Italie, [[Langues sames|lapon]] en Scandinavie). Les systèmes d'écriture en Europe reposent sur l'[[alphabet latin]] (sous diverses variantes), l'[[alphabet grec]], l'[[alphabet cyrillique]] (sous diverses variantes). Aux langues originaires des pays d’accueil s’ajoutent les langues maternelles des populations circulantes ([[Roms]]), migrantes ou réfugiées, et tout particulièrement l'[[arabe]], le [[Langues berbères|berbère]], le [[turc]], l'[[hindi]], etc. L'Europe a été confrontée au cours de son histoire aux besoins de langues véhiculaires. Ainsi la [[lingua franca]], langue composite (mélange d'arabe, de français, portugais, espagnol, italien ou occitan, le tout variant dans le temps et l'espace), a été utilisée du [[Moyen Âge]] jusqu'au {{s-|XIX}} par les marins et dans les ports de la Méditerranée. De nombreux projets de [[langue construite|langues construites]] sont apparus en Europe, avec notamment la création de l'[[espéranto]] en 1887, seule langue construite devenue [[langue vivante]]. === Religions === {{Article détaillé|Religion en Europe}} [[Fichier:Europe religion map fr.png|vignette|Répartition des religions majoritaires en Europe, parmi les croyants : {{Légende/Début}} {{Légende|#e3964a|[[Bouddhisme tibétain]]}} {{Légende|#4d59ac|[[Catholicisme|Christianisme catholique]]}} {{Légende|#c34c49|[[Christianisme orthodoxe]]}} {{Légende|#844c8e|[[Protestantisme|Christianisme protestant]]}} {{Légende|#0a6502|[[Chiisme|Islam chiite]]}} {{Légende|#188c4c|[[Sunnisme|Islam sunnite]]}} {{Légende|#eccc04|[[Judaïsme]]}} {{Légende|#ea4422|[[Église des trois conciles|Orthodoxie orientale]]}} {{Légende/Fin}}]] Sur une population totale d'environ {{nb|730|millions}} d'habitants en 2010, l'Europe compte environ {{nb|255|millions}} de catholiques (35 %)<ref name="pewC">{{Article |langue=en-US |titre=Global Christianity |périodique=Pew Research Center's Religion & Public Life Project |date=2014-12-01 |lire en ligne=http://features.pewforum.org/global-christianity/map.php#/europe,ALL |consulté le=2018-02-28}}.</ref>, {{nb|197|millions}} d'orthodoxes (27 %)<ref name="pewC" />, {{nb|102|millions}} de protestants (14 %)<ref name="pewC" /> et {{nb|44|millions}} de musulmans (6 %)<ref name="pewM">{{Article |langue=en-US |titre=The Future of the Global Muslim Population |périodique=Pew Research Center's Religion & Public Life Project |date=2011-01-15 |lire en ligne=http://features.pewforum.org/muslim-population-graphic/ |consulté le=2018-02-28}}.</ref>. Les personnes n'ayant pas de religion ou pratiquant une autre religion sont environ {{nb|132|millions}} (18 %). Selon l'historien [[Geert Mak]] il existe au moins quatre communautés de culture et de traditions en Europe : la protestante du Nord, la catholique latine, la grecque orthodoxe et l'ottomane musulmane<ref>{{Ouvrage |auteur1=[[Geert Mak]] |titre=Voyage d'un Européen à travers le {{s-|XX}} |éditeur=Gallimard |collection=Épilogue |année=2004 |passage=956 }}.</ref>. Cependant, les [[Religion|religions]] reculent en Europe comme en [[Occident]] au profit de l'[[athéisme]] ou de l'[[agnosticisme]] Le [[christianisme]] est la [[religion]] dominante en Europe et y est divisée en trois grandes confessions, ([[protestantisme]], [[christianisme orthodoxe|orthodoxie]] et [[catholicisme]]<ref group=alpha>À la fin du {{s-|XX}}, la [[Gouvernement de l'Église catholique|papauté]] a proclamé six [[saints patrons de l'Europe]].</ref>), réparties géographiquement de la façon suivante : * l'Europe du Nord, à tendance [[Protestantisme|protestante]] ([[Royaume-Uni]], [[Scandinavie]], [[Pays-Bas]], [[Allemagne]], [[Pays baltes]]{{etc.}}) ; * l'Europe de l'Est, à tendance [[Christianisme orthodoxe|orthodoxe]] ([[Grèce]], [[Macédoine du Nord]], [[Russie]], [[Ukraine]], [[Roumanie]], [[Serbie]], [[Bulgarie]]{{etc.}}) ; * l'Europe du Sud, de l'Ouest et du Centre, ainsi que la [[Pologne]] et la [[Lituanie]] à tendance [[Catholicisme|catholique]] ([[Portugal]], [[Espagne]], [[Suisse]]<ref>variable selon les cantons, protestant ou catholique.</ref>, [[Italie]], [[France]], [[Belgique]], [[Allemagne]] du sud, [[Irlande (pays)|Irlande]], [[Pologne]], [[Autriche]], [[Croatie]], [[Slovénie]], Ouest de l'[[Ukraine]]{{etc.}}). Les catholiques sont [[Majorité absolue|majoritaires]] dans vingt-trois pays<ref name="pewC" />, les orthodoxes dans treize<ref name="pewC" />, les protestants dans neuf<ref name="pewC" />, les [[sunnisme|sunnites]] dans quatre ([[Albanie]], [[Bosnie-Herzégovine]], [[Kosovo]] et [[Turquie]]), les [[chiisme|chiites]] dans un ([[Azerbaïdjan]])<ref name="pewM" />, et les « sans religion » dans deux ([[Tchéquie]] et [[Pays-Bas]]). Il existe des minorités religieuses à l'intérieur de ces grands ensembles dont la plus importante est l'islam avec {{nb|44|millions}} de musulmans soit près de 6 % de la population européenne totale<ref name="pewM" /> : * les [[Islam|musulmans]] sont fortement présents dans les Balkans, autrefois sous l'ancien Empire ottoman ([[Albanie]], [[Bosnie-Herzégovine]], [[Kosovo]], [[Macédoine du Nord]], [[Monténégro]] et [[Turquie]]), ainsi que dans le Caucase ([[Azerbaïdjan]]), en Russie, et, des suites de l'[[immigration]], en France, Royaume-Uni, Allemagne, Espagne, Pays-Bas, Belgique{{etc.}} Selon le [[Zentralinstitut Islam-Archiv-Deutschland]], le nombre de musulmans en Europe en 2007 était d'environ {{nb|53|millions}} dont {{nb|16|millions}} dans l'Union européenne, {{nb|25|millions}} en Russie, {{nb|5,7|millions}} dans la [[Thrace orientale|partie européenne de la Turquie]]<ref name="islam.de">[http://islam.de/8368.php In Europa leben gegenwärtig knapp 53 Millionen Muslime], [[Zentralinstitut Islam-Archiv-Deutschland]], 2007.</ref> ; * les [[judaïsme|juifs]] sont présents en Europe depuis l'Empire romain, ils ont été persécutés depuis le [[Moyen Âge]] et pendant la [[Seconde Guerre mondiale]] lors de la [[shoah]]. Et ils ont été expulsés de la péninsule ibérique et du Sud de l'Italie<ref>Histoire de l'expulsion des Juifs de Sicile, 1492 / Isidoro La Lumia ; trad. de l'italien par Michel Valensi. - Paris : Allia, 1992. - 73 p. ; {{unité|22 cm}}.{{ISBN|978-2-904235-53-5}}.</ref> en 1492 à la suite du [[décret de l'Alhambra]] ; * les religions extrême-orientales, connaissant un succès grandissant, par goût de l'exotisme ou attrait sincère, ou du fait des communautés asiatiques immigrées en Europe ; les [[Kalmouks]] de la [[Kalmoukie|république de Kalmoukie]] (division administrative de Russie, près d'[[Astrakhan]]), sont le seul peuple autochtone européen qui pratique traditionnellement le [[bouddhisme tibétain|bouddhisme]] ; * il existe aussi des minorités païennes dans différentes républiques européennes de la [[Russie|fédération de Russie]] comme en [[Ossétie du Nord-Alanie]] (Etseg Din), en [[Karatchaïévo-Tcherkessie]] (Rodnovery), en [[république des Maris]] (Marla), en [[Oudmourtie]] (Udmurt Vos) et en [[Tchouvachie]] (Vatissen Yaly). === Systèmes familiaux === [[Fichier:Europe famille todd.jpg|vignette|Carte des systèmes familiaux en Europe d'après Emmanuel Todd.]] Selon [[Emmanuel Todd]], les [[Système familial selon Emmanuel Todd|systèmes familiaux]] en Europe sont d'une grande diversité<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Emmanuel Todd]] |titre=[[L'Origine des systèmes familiaux]] |tome=1 |titre volume=L'Eurasie |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]] |collection=NRF Essais |année=2011 |pages totales=768 |isbn=978-2-07-075842-5}}.</ref>. == Politique == {{Article détaillé|Géopolitique de l'Europe au XXIe siècle|Chronologie de l'Union européenne|Organisations internationales en Europe}} [[Fichier:Flag of Europe.svg|vignette|Le [[drapeau européen]], drapeau du [[Conseil de l'Europe]] et de l'[[Union européenne]].]] Les pays qui ont tout ou partie de leur territoire sur le continent européen ou sont culturellement rattachés à l'Europe (selon les limites géographiques définies plus haut) sont au nombre de 51 : * {{nb|44|pays}} ont tout leur territoire en Europe : *:[[Albanie]], [[Allemagne]], [[Andorre]], [[Autriche]], [[Belgique]], [[Biélorussie]], [[Bosnie-Herzégovine]], [[Bulgarie]], [[Croatie]], [[Danemark]], [[Espagne]], [[Estonie]], [[Finlande]], [[France]], [[Grèce]], [[Hongrie]], [[Irlande (pays)|Irlande]], [[Islande]], [[Italie]], [[Kosovo]], [[Lettonie]], [[Liechtenstein]], [[Lituanie]], [[Luxembourg]], [[Macédoine du Nord]], [[Malte]], [[Moldavie]], [[Monaco]], [[Monténégro]], [[Norvège]], [[Pays-Bas]], [[Pologne]], [[Portugal]], [[Tchéquie]], [[Roumanie]], [[Royaume-Uni]], [[Saint-Marin]], [[Serbie]], [[Slovaquie]], [[Slovénie]], [[Suède]], [[Suisse]], [[Ukraine]] et [[Vatican]] ; * {{nb|5|pays}} sont en partie en Europe, en partie en Asie : *: [[Azerbaïdjan]], [[Géorgie (pays)|Géorgie]], [[Kazakhstan]], [[Russie]] et [[Turquie]] ; * {{nb|2|pays}} sont culturellement rattachés à l'Europe, quoique situés en Asie : *: [[Arménie]] et [[Chypre (pays)|Chypre]]. === Évolution du nombre d'États === [[Fichier:Europe countries map fr.png|vignette|Les pays en Europe.]] Le nombre d'États souverains en Europe, qui s'élevait à plus de trois cents en 1789, était encore d'une soixantaine en 1815, au lendemain du [[congrès de Vienne]]. Après l'unification de l’Italie et de l’Allemagne, ce nombre était tombé à 19 en 1871 (20 avec la [[Turquie]], qui contrôlait encore la majeure partie de la péninsule des Balkans). Il passa à 22 en 1878, lorsque le [[congrès de Berlin]] reconnut l'indépendance de la [[Roumanie]], de la [[Serbie]] et du [[Monténégro]]. S'y ajoutèrent ensuite la [[Norvège]] (1905), la [[Bulgarie]] (1908) et l’[[Albanie]] (1912). En 1914, l'Europe comptait donc {{nb|25|États}} généralement reconnus comme indépendants, non compris le [[Saint-Siège]], l'[[Ordre souverain militaire et hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, de Rhodes et de Malte|ordre souverain de Malte]] et le [[Moresnet neutre|territoire neutre de Moresnet]] : [[Albanie]], [[Allemagne]], [[Andorre]], [[Autriche-Hongrie]], [[Belgique]], [[Bulgarie]], [[Danemark]], [[Espagne]], [[France]], [[Grèce]], [[Italie]], [[Liechtenstein]], [[Luxembourg]], [[Monaco]], [[Monténégro]], [[Norvège]], [[Pays-Bas]], [[Portugal]], [[Roumanie]], [[Royaume-Uni]], [[Russie]], [[Saint-Marin]], [[Serbie]], [[Suède]], [[Suisse]]. La forme de gouvernement la plus répandue était la monarchie, puisqu'on ne dénombrait alors que quatre républiques (la France, le Portugal, la Suisse et Saint-Marin) {{Incise|huit en tenant compte des villes libres de Brême, Hambourg et Lübeck, inféodées à l'Empire allemand, et de la république monastique du mont Athos, placée sous le protectorat politique de la Grèce|point}}. À la fin de l'année 1945, le nombre d'États était passé à 31 : Albanie, Allemagne, Andorre, Autriche, Belgique, Bulgarie, Danemark, [[Irlande (pays)|Irlande]], Espagne, [[Finlande]], France, Grèce, Hongrie, [[Islande]], Italie, Liechtenstein, Luxembourg, Monaco, Norvège, Pays-Bas, [[Pologne]], Portugal, Roumanie, Royaume-Uni, Saint-Marin, Suède, Suisse, [[Tchécoslovaquie]], [[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]], [[Vatican]], [[Yougoslavie]]. Plus de la moitié d'entre eux (19 sur 31) étaient encore des monarchies, y compris l'Albanie, la Bulgarie, l'Espagne, la Grèce, la Hongrie, l'Irlande, l'Italie et la Roumanie qui vivaient alors sous un régime transitoire. Depuis 1975, le nombre de monarchies s'est maintenu à douze, à savoir sept royaumes, un grand-duché, trois principautés et un État pontifical. Parmi les nombreux États qui connurent une existence éphémère au lendemain des deux guerres mondiales, on peut citer les républiques autonomes de [[Rhénanie]] et du [[Palatinat du Rhin|Palatinat]] (1923/1924), les villes libres de [[Ville libre de Dantzig|Dantzig]] (1920/1939), de [[Rijeka|Fiume]] (1920/1924), de [[Klaipėda|Memel]] (1920/1923) et de [[Trieste]] (1947/1954), ainsi que le territoire de [[Sarre (Land)|la Sarre]], qui disposa d'un statut particulier de 1920 à 1935 et de 1947 à 1957. Le nombre d'États européens parut se stabiliser à 34 avec l'accession à l'indépendance de [[Chypre (pays)|Chypre]] (1960) et de [[Malte]] (1964). Il devait se maintenir à ce niveau jusqu'à la chute du [[mur de Berlin]], en 1989. Après la [[Réunification allemande|réunification de l'Allemagne]] et l'éclatement des anciennes fédérations [[Communisme|communistes]] ([[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]], [[Yougoslavie]], [[Tchécoslovaquie]]), puis avec la séparation de la [[Serbie]] et du [[Monténégro]], le nombre d'États européens officiellement reconnus comme indépendants s'élevait à 45 en 2006 (50 avec l'[[Arménie]], l'[[Azerbaïdjan]], la [[Géorgie (pays)|Géorgie]] et tout ou partie de la Turquie et du Kazakhstan). Encore ce chiffre ne prend-il pas en compte les nombreux pays ou territoires dont le statut est contesté ([[Abkhazie]], [[Chypre du Nord]], [[Haut-Karabagh]], [[Kosovo]], [[Ossétie du Sud-Alanie]], [[Principauté de Sealand]], [[Tchétchénie]], [[Transnistrie (État)|Transnistrie]]){{etc.}} Par ailleurs, [[Israël]] fait partie de nombreuses associations européennes culturelles ou sportives ([[Union des associations européennes de football|UEFA]] par exemple). L'[[Algérie]], l'[[Égypte]], [[Israël]], le [[Liban]], la [[Libye]], le [[Maroc]], la [[Syrie]] et la [[Tunisie]] font partie de l'[[Union européenne de radio-télévision]]. Le Maroc a participé au [[Concours Eurovision de la chanson]] en 1980 et [[Israël]] y participe depuis 1973. Ainsi, pour Pierre Beckouche, l’Europe est d’ores et déjà partie prenante d’un vaste ensemble macro-régional, appelé « Euroméditerranée », qui va de la Russie au Maroc en passant par le [[Moyen-Orient]] et qui est traversé de flux économiques, culturels et migratoires plus intenses qu'imaginés<ref>{{référence non conforme|Pierre Beckouche, et Yann Richard, ''Atlas d’une nouvelle Europe'', Ed.Autrement, 2004|date=8 avril 2010}}.</ref>. === Unité européenne === De nombreuses visions d'une Europe unie se sont affrontées au cours de l'histoire du continent, jusqu'à l'[[Union européenne]] actuelle. L'Europe n'a jamais connu d'unité politique parfaite. Certaines périodes d'une durée variable ont certes été marquées par la domination d'une vaste partie du continent par un pouvoir unique, qui s'est en général imposé par la force - ce fut ainsi le cas de l'[[Empire romain]], de l'[[Empire carolingien]], de l'[[Premier Empire|Empire napoléonien]] et du [[Troisième Reich|{{IIIe}} Reich]]. Certaines familles royales ont également, par le biais de relations dynastiques, gouverné un grand nombre de pays européens, au premier rang desquelles la famille des [[Maison de Habsbourg|Habsbourg]]<ref>Cyrille Debris ''« Tu, felix Austria, nube ». La dynastie de Habsbourg et sa politique matrimoniale à la fin du Moyen Âge ({{sp-|XIII|-|XVI|s}})'', Turnhout, Brepols, « Histoires de famille. La parenté au Moyen Âge », 2005, 674 {{p.}}.</ref>. Mais on voit, tant hétéroclite est cette liste de candidats à l'hégémonie, que des projets d'unification européenne concurrents et divergents se sont affrontés sans qu'aucun ne parvienne vraiment à s'imposer. L'[[Empire romain]] est longtemps demeuré dans la mémoire des Européens comme symbole d'une unité perdue. Après sa chute en Occident en 476, [[Théodoric le Grand|Théodoric]], [[Justinien]], [[Charlemagne]] poursuivirent le rêve de la résurrection de l'Empire. Au Moyen Âge, la [[Gouvernement de l'Église catholique|Papauté]] parvint enfin à s'imposer aux yeux d'une majorité de l'Europe comme l'héritière légitime de Rome, et à imposer au continent une forme d'unité, sous la forme de la [[Chrétienté|Chrétienté médiévale]] : certes, les Papes ne possédaient qu'un [[Temporel et spirituel|pouvoir temporel]] limité sur les princes et les rois, mais jouissaient d'une autorité morale, religieuse et même juridique puissante. Surtout, la Chrétienté se conçoit elle-même comme une communauté, matérialisée positivement par l'union dans les [[croisade]]s et négativement par la procédure de l’[[excommunication]], avec des droits et des devoirs partagés (par exemple, le respect des trêves et jours saints), et étendue au gros du continent (à l'exception des terres [[Christianisme orthodoxe|orthodoxes]])<ref>{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Heather, P. J. (Peter |nom1=J.) |titre=The restoration of Rome |sous-titre=barbarian popes and imperial pretenders |lieu=London/New York |éditeur=[[Oxford University Press]] |année=2014 |isbn=978-0-19-936851-8 |oclc=859384184 |lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/859384184}}.</ref>. La [[Moyen Âge tardif|crise de la Chrétienté]], l'affirmation des États proto-nationaux, l'[[Grand Schisme d'Occident|affaiblissement de la Papauté]], et surtout la [[Réforme protestante|Réforme]] qui brise l'unité de la Chrétienté font naître la nécessité de repenser ce qui fait l'unité de l'Europe. C'est donc de la [[Renaissance]] que l'on peut dater la naissance de l'idée européenne moderne<ref name=":0">{{Ouvrage |prénom1=Greengrass, Mark, |nom1=1949- |titre=Christendom destroyed |sous-titre=Europe 1517-1648 |éditeur= |année=2014 |isbn=978-0-670-02456-8 |isbn2=0-670-02456-2 |oclc=870919612 |lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/870919612}}.</ref>. Au {{s-|XV}}, déjà, des projets sont agités pour offrir paix et unité à l'Europe ravagée par des guerres intestines ([[Guerre de Cent Ans|Guerre de cent ans]], [[Croisades contre les hussites|guerre hussite]], [[Guerre de Succession de Castille]]), dépeuplée par la [[Peste noire|grande peste]], désunie spirituellement par le [[Grand Schisme d'Occident]] et les hérésies ([[John Wyclif|Wyclifisme]], [[Jan Hus|hussisme]], pour ne nommer que les principales), menacée par l'expansion de l'[[Empire ottoman|empire du Grand Turc]] avec la [[Chute de Constantinople|prise de Constantinople]]. C'est le cas, par exemple, du projet d'union chrétienne de [[Georges de Bohême|George de Podiebrad]]<ref>{{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Boucheron, |nom1=Patrick. |prénom2=Loiseau, |nom2=Julien. |prénom3=Monnet, |nom3=Pierre. |prénom4=Potin, |nom4=Yann. |titre=Histoire du monde au {{s-|XV}} |éditeur=Fayard |lieu=Paris |année=2009 |pages totales=892 |isbn=978-2-213-63549-1 |oclc=603970680 |lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/603970680}}.</ref>. Les [[Humanisme|Humanistes]] multiplieront les initiatives, aux {{s2-|XV|XVI}}, pour créer une Europe pacifiée et harmonieuse. Tandis que les [[évangélisme|évangéliques]] rêvent d'une Chrétienté rénovée, affranchie de la [[Primauté pontificale|tutelle de Rome]], des [[Irénisme|irénistes]] cherchent à réaliser la concorde entre les princes, sous l'égide d'une Raison médiatrice et partagée{{sfn|Hale|1995}}. [[Stefan Zweig]] loue en [[Érasme]] l'éblouissante incarnation de l'idéal européen des humanistes, lui qui institua un [[Néolatin|latin rénové]] comme langue de culture paneuropéenne, correspondant dans cette langue avec des intellectuels de tout le continent, et rêva d'une Europe réalisant par le pouvoir d'attraction de sa culture la concorde de l'humanité. Surtout, pour Zweig, Érasme fut celui qui prophétisa que l'union de l'Europe ne se ferait pas par la guerre, mais par des moyens pacifiques<ref>{{Ouvrage |prénom1=Zweig, Stefan, |nom1=1881-1942. |prénom2=Impr. Brodard et |nom2=Taupin) |titre=Érasme |sous-titre=grandeur et décadence d'une idée |éditeur=[[Hachette Livre|Librairie générale française]] |année=1996 |pages totales=185 |isbn=978-2-253-14019-1 |oclc=463918619 |lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/463918619}}.</ref>. On peut citer, parmi d'autres illustres précurseurs, [[Andrés Laguna de Segovia]], qui en 1543 se lamentait sur la pauvre Europe déchirée et exsangue. C'est peu de dire, toutefois, que le rêve humaniste ne devait pas immédiatement se réaliser. Certes, il exerça une influence certaine, même sur les élites politiques, devenant un idéal volontiers invoqué par les princes ; ainsi lors de la signature en 1518 du [[Traité de Londres (1518)|traité de Londres]], instaurant une « Paix Perpétuelle »{{sfn|Hale|1995}}. Mais la paix de 1518 fut rompue dès l'année suivante, et, dans le sillage de la [[Réforme protestante|Réforme]], l'Europe s'enfonça dans la spirale sanglante des [[Guerres de Religion (Europe)|guerres de religion]], [[Guerres de Religion (France)|en France]] et surtout en Allemagne, culminant dans le paroxysme de la [[Guerre de Trente Ans]], qui embrasa le continent<ref name=":0" />. La [[Traités de Westphalie|Paix de Westphalie]] qui mit fin à cette guerre ne fonda pas une union de l'Europe, mais au contraire officialisa une organisation de celle-ci fondée sur l'[[Équilibre des puissances en Europe|équilibre]] de puissances souveraines et régulièrement en guerre. Ce système qui régulait mais approfondissait la division européenne devait persister, perfectionné au {{s-|XVIII}} par l'instauration de congrès réguliers<ref>{{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Sarmant, Thierry |nom1=(1969-....). |titre=1715 |sous-titre=la France et le monde |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Perrin|Perrin]] |date=DL 2014,cop. 2014 |pages totales=461 |isbn=978-2-262-03331-6 |isbn2=2-262-03331-5 |oclc=897446414 |lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/897446414}}.</ref>, et [[Congrès de Vienne|renouvelé]] en 1815, jusqu'à la Première Guerre mondiale. Toutefois, cela n'empêcha pas que fleurissent, portés par des visionnaires, des projets d'union de l'Europe. Pour ne citer que des personnalités françaises ou de langue française, [[Maximilien de Béthune (duc de Sully)|Sully]] et [[Jean-Jacques Rousseau|Rousseau]] y ont rêvé ; en 1712, l'[[Charles-Irénée Castel de Saint-Pierre|abbé Castel de Saint-Pierre]] rend public son ''Projet pour rendre la paix perpétuelle en Europe'', et reçoit le soutien du philosophe [[Gottfried Wilhelm Leibniz|Leibniz]]. Le rêve européen reprend de la vigueur au {{s-|XIX}}, après la boucherie des [[Chronologie de la Révolution française et du Premier Empire|guerres de la Révolution et de l'Empire]]. Dans une Europe dominée par la [[Sainte-Alliance]], où triomphe tout ce que le Vieux Continent compte de réactionnaires, il est doté d'un nouveau contenu, social et humanitaire. Avant le [[Printemps des peuples]] en 1848, les républicains, démocrates et socialistes de toute l'Europe espèrent qu'une révolution ouvrirait la voie, conjointement, à une union pacifique du continent et à une réforme de ses sociétés dans un sens démocratique et égalitaire<ref>{{Ouvrage |langue=fr |langue originale=en |prénom1=Hobsbawm, Eric John, 1917- |nom1=... |prénom2=Pineau, Jean-Claude, 19..- ... |nom2=angliciste. |prénom3=Impr. |nom3=Jouve) |titre=L'ère des révolutions |lieu=Paris |éditeur=Pluriel |date=DL 2011 |pages totales=432 |isbn=978-2-8185-0187-0 |oclc=762753906 |lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/762753906}}.</ref>. [[Victor Hugo]] a rêvé qu'un jour existeraient les « [[États-Unis d'Europe]] », pendants des [[États-Unis|États-Unis d'Amérique]], utopie humanitaire et prélude à l'unité de toute l'humanité. Son discours prononcé le {{date-|21 août 1849}}, à l'occasion de l'ouverture du Congrès de la Paix à [[Paris]], est resté célèbre. Il y évoque une Europe enfin pacifiée, unie sous un même gouvernement. La suite de l'Histoire prouva qu'il s'agissait d'une vision prophétique en avance sur son temps, avec la [[Guerre franco-allemande de 1870|guerre]] de 1870 et les deux guerres mondiales. Mais surtout, la « mystique européenne »<ref name="mystique européenne">{{Lien web |titre=Retour sur image : Retrouver une « mystique européenne », par Pierre Moscovici (Forum Libération), 14 novembre 2011 |url=http://www.regards-citoyens.com/article-retrouver-une-mystique-europeenne-par-pierre-moscovici-forum-liberation-72942649.html |site=regards-citoyens.com |brisé le=1535715967}}.</ref> fut vivement réactivée après la Première Guerre mondiale qui se chargea de démontrer, si besoin était, à un grand nombre d'intellectuels à quel point la guerre était absurde. Seule une Europe unie pouvait éviter le retour de l'horreur. Conscients du déclin de celle-ci face à l'Amérique ([[Albert Demangeon]] - 1920), ils cherchent la voie la plus sûre pour unifier le continent. L'[[Culture de la Grèce|héritage culturel grec]], le [[droit romain]] et l'[[Occident chrétien|unité chrétienne]] sont conçues par [[Paul Valéry]]<ref name="Paul Valéry et l">{{Lien brisé |url=http://www.pro-europa.eu/fr/index.php/espace/10-paul-valery-ou-l-europeen}}.</ref> comme les trois piliers de l'Europe, lors d'une conférence donnée à l'université de Zurich le {{date-|15 novembre 1922}}. En 1923, le comte [[Richard Coudenhove-Kalergi]] publie ''Paneuropa'', ouvrage dans lequel il développe sa vision d'une Europe forte de {{nb|300|millions}} d'individus, dont il exclut la Russie et la Grande-Bretagne, l'une considérée comme « asiatique » et l'autre plus préoccupée de toute manière par son Empire planétaire (vision partagée alors par les Britanniques eux-mêmes). C'est une vision qui s'appuie sur une analyse géopolitique d'un monde divisé en grands blocs antagonistes. Il rencontre un tel écho dans le monde intellectuel qu'il peut réunir à Vienne en 1926 un congrès avec plus de {{nb|2000|délégués}} venus de {{unité|24|nations}} différentes (l'un des premiers adhérents à son mouvement est le jeune maire de [[Cologne]], [[Konrad Adenauer]]). Il trouve aussi le soutien de [[Louis Loucheur]] et [[Aristide Briand]] (qui sera d'ailleurs nommé président d'honneur du mouvement), mais dans l'ensemble les politiques ne le suivent pas et on le soupçonne parfois de travailler pour l'Allemagne. Quoi qu'il en soit le mouvement [[Union paneuropéenne internationale|Pan-Europe]] est fondé et survit jusqu'à nos jours. Le même [[Aristide Briand]], alors [[Président du Conseil (France)|président du Conseil]], pourra s'appuyer sur ce mouvement pour appeler à la création d'une « sorte de lien fédéral » devant l'assemblée de la [[Société des Nations]] (SDN) en 1929<ref name="Du Réau2001">[[Élisabeth Du Réau]], ''L'Idée d'Europe au {{s|XX}}, des mythes aux réalités'', Paris, Éditions Complexe, 2001, page 81, [https://books.google.fr/books?id=tX9vvn6vR5kC&pg=PA81&lpg=PA81&dq=%22symbole+le+plus+ancien+d%27une+union+europ%C3%A9enne+supranationale%22&source=bl&ots=AcSRT2Z39Q&sig=ACfU3U0nmRwAmzJgJghlBRdCXkDA0biqig&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwj-wsO4zZLuAhUozoUKHRuDAuI4ChDoATAAegQIARAC#v=onepage&q=%22symbole%20le%20plus%20ancien%20d'une%20union%20europ%C3%A9enne%20supranationale%22&f=false lire en ligne].</ref>. Le {{date-|1 mai 1930}}, en accord avec les instances dirigeantes de la [[Société des Nations|SDN]], il remet aux autres gouvernements européens un mémorandum sur « l'organisation d'un régime d'Union fédérale européenne ». Il essuie un refus poli : c'est un échec<ref name="Aristide Briand et le projet d">{{Lien web |titre=Aristide Briand et le projet d'Union fédérale européenne{{etc.}} |url=http://www.taurillon.org/Aristide-Briand-et-le-projet-d-Union-federale-europeenne,02125 |site=taurillon.org |date=20 juillet 2008}}.</ref>. La crise et la montée en puissance des [[totalitarisme]]s étouffent progressivement tout espoir de [[Intégration européenne|construction européenne]]. L'[[Troisième Reich|Allemagne nazie]] conçoit l'Europe selon une vision [[pangermanisme|pangermaniste]], raciste et centrée autour d'une [[Reich allemand|grande Allemagne]]. L'Europe n'est plus qu'un réservoir de matières premières et de main-d'œuvre, destinée à nourrir la [[Complexe militaro-industriel allemand#Au sein de l'appareil nazi|machine de guerre nazie]]. Mais la [[Résistance dans l'Europe occupée par les nazis|résistance]] pense aussi l'Europe, et tandis qu'elle mène le combat intérieur partout en Europe contre le fascisme et le nazisme, ses membres les plus éminents se réunissent afin de dessiner les contours d'une Europe post-Seconde Guerre mondiale<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Laurent Jalabert |auteur2=Michel Catala |auteur3=[[Nadine Vivier]] |directeur3=oui |titre=Penser et construire l’Europe (1919-1992) |lieu=Rosny-sous-Bois |éditeur=[[Éditions Bréal|Bréal]] |collection=Amphi |année=2007 |mois=novembre |jour=14 |pages totales=206 |isbn=978-2-7495-0727-9 |présentation en ligne=http://www.editions-breal.fr/fiche-penser-et-construire-l-europe-1919-1992-1551.html |lire en ligne=https://books.google.co.ma/books?id=6zENbFdN1EoC&pg=PA3}}.</ref>. [[Fichier:European Parliament Strasbourg Hemicycle - Diliff.jpg|vignette|left|Hémicycle du [[bâtiment Louise-Weiss]] du [[Parlement européen]] à [[Strasbourg]], lors d'une séance plénière en 2014.|alt=Photo de l'hémicycle du bâtiment Louise-Weiss du Parlement européen à Strasbourg.]] Après la guerre [[Winston Churchill|Churchill]] appelle à son tour de ses vœux à l'unité européenne et crée un mouvement qui fusionne très peu de temps après avec celui de [[Richard Coudenhove-Kalergi]]. Devant ce qui est perçu comme le danger [[Union des républiques socialistes soviétiques|soviétique]], les [[États-Unis]] lancent un vaste programme de reconstruction de l'Europe avec le [[plan Marshall]]. Celui-ci conditionne la formation d'une Europe financière appuyée sur des politiques monétaires concertées (création de l'[[Organisation européenne de coopération économique|OECE]] - Organisation Européenne de Coopération Économique). Il faut désormais attendre la [[déclaration du 9 mai 1950|déclaration Schuman]] du {{date-|9 mai 1950}} pour assister à la relance du vieux projet d'union européenne, cette fois lancée par étape, en commençant par l'un des secteurs économiques phares pour les Français comme pour les Allemands, l'industrie de la houille et de la sidérurgie. En plaçant ces productions sous la houlette d'une [[Haute Autorité]], c'est le consentement prudent mais définitif d'un abandon de souveraineté qui transparaît. La [[Communauté européenne du charbon et de l'acier|CECA]] (Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier) née le {{date-|1 avril 1951}} par la signature du [[Traité instituant la Communauté européenne du charbon et de l'acier|Traité de Paris]], elle réunit six États européens : le [[Luxembourg]], la [[Belgique]], les [[Pays-Bas]], l'[[Italie]], la [[Allemagne de l'Ouest|RFA]] et la [[France]]. L'Europe est en marche<ref>{{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Sylvie |nom1=Guillaume |directeur1=oui |titre=Penser et construire l'Europe de 1919 à 1992 |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Ellipses|Ellipses]] |collection=Capes / Agrégation |année=2007 |mois=septembre |pages totales=303 |isbn=978-2-7298-3508-8 |isbn2=2-7298-3508-3}}.</ref>. Ainsi, depuis la seconde moitié du {{s-|XX}}, un mouvement d'union politique est en construction, avec pour particularité une mise en place pacifique et démocratique (même si on l'accuse souvent de s'être faite à l'insu des peuples). La forme actuelle de ce nouveau pouvoir qu'est l'[[Union européenne]] n'est cependant pas encore entièrement arrêtée. Il est encore laissé une grande liberté politique aux pays membres, de plus en plus nombreux. L'Union européenne comprend maintenant {{nb|27|États}} membres, dont vingt faisant partie de la [[zone euro]], zone de souveraineté monétaire commune. === Organisations supranationales === {{Organisations internationales et supranationale européennes}} * '''UE''' : [[Union européenne]] ({{nombre|27|membres}}) : → Pays membres de la [[zone euro]] ({{nombre|20|membres}}) : {{colonnes|taille=15|1= * {{Allemagne}} * {{Autriche}} * {{Belgique}} * {{Chypre}} * {{Croatie}} * {{Espagne}} * {{Estonie}} * {{Finlande}} * {{France}} * {{Grèce}} * {{Irlande}} * {{Italie}} * {{Lettonie}} * {{Lituanie}} * {{Luxembourg}} * {{Malte}} * {{Pays-Bas}} * {{Portugal}} * {{Slovaquie}} * {{Slovénie}}}} → Pays non-membres de la [[zone euro]] ({{nombre|7|membres}}) : {{colonnes|taille=15|1= * {{Bulgarie}} * {{Danemark}} * {{Hongrie}} * {{Pologne}} * {{Tchéquie}} * {{Roumanie}} * {{Suède}} }} → {{nombre|5|pays}} non-membres de l'[[Union européenne]], mais ayant signé des accords spécifiques avec celle-ci au sein de l'[[Union douanière de l'Union européenne]] : {{colonnes|taille=20|1= * {{Andorre}} * {{Monaco}} * {{Saint-Marin}} * {{Royaume-Uni}} * {{Turquie}} }} * '''AELE''' : [[Association européenne de libre-échange]] ({{nombre|4|membres}}) : {{colonnes|taille=20|1= * {{Islande}} * {{Liechtenstein}} * {{Norvège}} * {{Suisse}} }} * '''[[Conseil de l'Europe]] et [[Cour européenne des droits de l'homme]]''' ({{nombre|46|membres}}{{Lien web |langue=en |titre=Our member States |url=https://www.coe.int/en/web/about-us/our-member-states |date=2023 |site=Council of Europe |consulté le=8 juin 2023}}), tous ceux listés ci-dessus ainsi que les {{nombre|10|pays}} suivants : {{colonnes|taille=20|1= * {{Albanie}} * {{Arménie}} * {{Azerbaïdjan}} * {{Bosnie-Herzégovine}} *{{Royaume-Uni}} * {{Géorgie}} * {{Moldavie}} * {{Monténégro}} * {{Macédoine du Nord}} * {{Serbie}} * {{Ukraine}} }} * '''V4''' : [[Groupe de Visegrád]] ({{nombre|4|membres}}) : {{colonnes|taille=20|1= * {{Pologne}} * {{Tchéquie}} * {{Slovaquie}} * {{Hongrie}}}} * [[Conseil nordique]] ({{nombre|5|membres}}) : {{colonnes|taille=20|1= * {{Danemark}} * {{Suède}} * {{Norvège}} * {{Finlande}} * {{Islande}}}} * [[EuroMed 7]] ({{nombre|7|membres}}) : {{colonnes|taille=20|1= * {{France}} * {{Italie}} * {{Espagne}} * {{Portugal}} * {{Grèce}} * {{Chypre}} * {{Malte}}}} * [[Assemblée balte]] ({{nombre|3|membres}}) {{colonnes|taille=20|1= * {{Estonie}} * {{Lettonie}} * {{Lituanie}}}} * [[Benelux]] ({{nombre|3|membres}}) {{colonnes|taille=20|1= * {{Belgique}} * {{Pays-Bas}} * {{Luxembourg}}}} La [[Biélorussie]], la [[Russie]] et le [[Vatican]] sont les trois seuls États européens souverains et indépendants à n'être membres d'aucune organisation supranationale européenne. Cependant, le Vatican dispose d'un statut d'observateur au Comité des ministres du [[Conseil de l'Europe]] et fait également partie de la [[zone euro]], tandis que la Biélorussie est candidate à l'adhésion au Conseil de l'Europe depuis 1993. La Russie est membre du Conseil de l'Europe de 1996 jusqu'à [[Conseil de l'Europe#Conseil de l'Europe et la Russie|son exclusion]] en 2022. * '''ALECE''' : [[Accord de libre-échange centre-européen]] * '''CCRE-CEMR''' : [[Conseil des communes et régions d'Europe]] * '''CECA''' : [[Communauté européenne du charbon et de l'acier]] * '''CE''' : [[Communauté européenne]] * '''OECE''' : [[Organisation européenne de coopération économique]] * '''EEE''' : [[Espace économique européen]] {{Multiple image|align=left|image1=EU single entity.PNG|image2=EEA single entity.PNG|image3=Schengen area single entity.PNG|image4=Eurozone single entity.PNG|image5=Council_of_Europe_(blue).svg|caption1=L'[[Union européenne]].|caption2=L'[[Espace économique européen]].|caption3=L'[[espace Schengen]].|caption4=La [[zone euro]].|caption5=Le [[Conseil de l'Europe]]|width=150}} {{-}} == Économie == {{Article détaillé|Économie de l'Europe}} [[Fichier:UN Human Development Report 2009.PNG|thumb|upright=2|Pays du Monde selon leur [[Indice de développement humain|IDH]] en 2009. {{début de colonnes|taille=10}} {{Légende/Début}} {{Légende|#006000|0,950 et +}} {{Légende|#00a000|0,920–0,949}} {{Légende|#00d000|0,900–0,919}} {{Légende|#00ff00|0,800–0,899}} {{Légende|#e0ff00|0,750–0,799}} {{Légende|#ffff00|0,700–0,749}} {{Légende|#ffdf00|0,650–0,699}} {{Légende|#ffc160|0,600–0,649}} {{Légende|#ffa552|0,550–0,599}} {{Légende|#ff8000|0,500–0,549}} {{Légende|#ff0000|0,450–0,499}} {{Légende|#a00000|0,400–0,449}} {{Légende|#800000|0,350–0,399}} {{Légende|#400000|moins de 0,350}} {{Légende|#c0c0c0|non disponibles}} {{Légende/Fin}} {{fin de colonnes}}]] L'Europe, ou plus précisément l'Union européenne, est l'un des pôles de la triade ([[États-Unis]], [[Union européenne]] et [[Japon]]). Ces pôles centralisent 70 % de la richesse pour 14 % de la population{{quand}}. Si l’Europe est la région la plus riche et développée du monde<ref>{{en}} [http://www.davemanuel.com/2009/09/16/europe-now-the-worlds-richest-continent/ Europe Now the World's Richest Continent]</ref>{{,}}<ref>{{Lien brisé |url=http://www.pr-inside.com/global-wealth-stages-a-strong-comeback-r1942019.htm}}</ref>, elle n'est pas un espace économiquement homogène<ref>{{Article |langue=français |auteur1=Patrick Edery |titre=Comment la France pourrait de nouveau compter en Europe |périodique=La Tribune |date=24/11/2016 |lire en ligne=https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/comment-la-france-pourrait-de-nouveau-compter-en-europe-619292.html}}</ref>: tous les pays européens ne sont pas des [[pays développé]]s : l'[[Ukraine]] et la [[Moldavie]] font exception et sont classés comme pays à développement moyen avec un IDH inférieur à 0,8. L’[[Europe de l'Ouest]] et l'[[Europe du Nord]] très prospères contrastent avec certaines régions moins riches d'[[Europe centrale]], d'[[Europe de l'Est]] (Moldavie, Ukraine, certaines régions de Roumanie, Russie) et d'[[Europe du Sud]] (Albanie, Serbie, Macédoine du Nord, certaines régions de Bulgarie, Italie du Sud, certaines régions d'Espagne, de Grèce et du Portugal). La [[mégalopole européenne]] constitue le cœur économique de l'Europe. On peut ainsi distinguer principalement les pays de l'ancien bloc de l'Ouest, développés et avec une croissance faible et les pays de l'ancien bloc de l'Est moins développés mais à plus forte croissance. L’[[Union européenne]], principal ensemble de la région, est en 2015 la deuxième puissance économique du monde<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Country Comparison :: GDP (Purchasing Power Parity) |url=https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/rankorder/2001rank.html?countryName=Syria&countryCode=sy&regionCode=me&rank=67 |site=[[The World Factbook|cia.gov]]}}.</ref>. Tous ses pays membres commercent entre eux [[libre-échange|librement]] grâce au [[Marché commun européen|marché commun]], et dix-huit de ses pays ont accentué leur collaboration au sein de la [[zone euro]]. Des accords de [[libre-échange]] ont également été passés avec des pays partenaires, comme la [[Suisse]]<ref>{{Lien web |langue=it |titre=Accordi bilaterali |url=http://www.europa.admin.ch/themen/00500/index.html?lang=fr |site=www.europa.admin.ch}}.</ref>. L'Europe est un producteur important de céréales, de fruits et légumes, et de sucre, grâce aux cultures de betteraves, très développées en Ukraine et dans le nord de la France. Sur les six premières années de la décennie 2010, [[Histoire de la culture des plantes sucrières#L'évolution des grands producteurs mondiaux sur la décennie 2010|le continent a confirmé sa troisième place au palmarès des grands producteurs mondiaux de sucre]]<ref>Selon Arcadia, déclinaison africaine du [[Cyclope (rapport)|Rapport Cyclope]]</ref>, malgré un léger déclin, derrière les deux géants, le Brésil et l'Inde. Parmi les points forts de son agriculture, l'Europe était aussi [[Histoire de la culture des céréales#L'évolution des grands producteurs mondiaux sur la décennie 2010|troisième au palmarès des producteurs mondiaux de céréales au milieu des années 2010, dominé par les États-Unis]]. == Culture == {{Article détaillé|Culture de l'Europe|:Catégorie:Patrimoine mondial en Europe}} Parler de ''culture de l'Europe'' est difficile, car de nombreuses cultures s'y sont succédé (et ont souvent assimilé des apports extra-européens) depuis plusieurs millénaires. Une définition de la culture de l'Europe doit nécessairement aussi tenir compte des limites géographiques du continent. Le [[tourisme culturel]] tient un rôle important en Europe, elle permet d'assurer une puissante force d'attraction pour l'Europe. Elle touche essentiellement l'audience des musées, des monuments et des évènements culturels et donne lieu à des déplacements vacanciers. Par conséquent, elle est une mine de recette considérable pour les pays européens. L'activité touristique s'est notablement enrichie depuis une vingtaine d'années, et les modes de visite des touristes ont beaucoup évolué. Le tourisme étranger en France en est une bonne illustration. <gallery mode="packed"> Ariane 5ES rolls out.jpg|[[Agence spatiale européenne]] ([[Ariane 5]]). 100th 2.jpg|L'[[orchestre symphonique]]. European Film Academy - European Film Awards logo.svg|[[Académie européenne du cinéma]]. Nobelprize Award Ceremony 2010.jpg|[[Prix Nobel]]. Beginning Arsenal Sevilla.jpg|[[Ligue des champions de l'UEFA]]. </gallery> == Notes et références == === Notes === {{Références |groupe=alpha}} === Références === {{références nombreuses|taille=30}} == Voir aussi == {{Autres projets| commons=Category:Europe| wikt=Europe| wikisource=Catégorie:Europe| wikiquote=Europe| wikinews=Page:Europe| wikivoyage=Europe}} === Bibliographie === ;En français :'''Ouvrages, par ordre alphabétique :''' :* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Rémi Brague |titre=Europe, la voie romaine |éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]] |collection=Folio |série=Essais |numéro dans collection=343 |année=1999 |année première édition=1992 |isbn=}} :* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Pierre Lamaison]]|directeur1=oui|auteur2=[[Pierre Vidal-Naquet]]|responsabilité2=conseiller historique|titre=Atlas de la civilisation occidentale, généalogie de l'Europe|éditeur=[[France Loisirs]]|année=1994|pages totales=351|isbn=978-2724285284}} :* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=S. J. de Laet |auteur2=A. H. Dani |auteur3=J. L. Lorenzo |auteur4=R. B. Nunoo |directeur4=oui |titre=Histoire de l'humanité |volume=1 |titre volume=De la préhistoire aux débuts de la civilisation |éditeur=UNESCO |année=2000 |isbn= |id=hdh1}} :* {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Jacques |nom1=Le Goff |titre=L'Europe est-elle née au Moyen Âge ? |éditeur=[[Éditions du Seuil|Seuil]] |collection=Points |année=2003 |isbn=}}. :* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=J. Herrmann |auteur2=Erik Zürcher |directeur2=oui |titre=Histoire de l'humanité |volume=3 |titre volume=Du {{-s-|VII}} au {{s-|VII}} de l'ère chrétienne |éditeur=UNESCO |année=2005 |id=hdh3}} :* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Magali Coumert |auteur2=Bruno Dumézil |titre=Les royaumes barbares en Occident |éditeur=[[Presses universitaires de France|PUF]] |collection=Que sais-je ? |année=2010 |format livre=epub |isbn=}}. :* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Yves Coppens |titre=Le Présent du passé au carré |sous-titre=la fabrication de la préhistoire |éditeur=[[Éditions Odile Jacob|Odile Jacob]] |année=2010 |isbn=}}. :* {{Ouvrage |langue=fr |langue originale=grc |auteur1=[[Théophraste]] |traducteur=Suzanne Amigues |titre=Recherches sur les plantes |sous-titre=À l’origine de la botanique |lieu=Paris |éditeur=[[Belin éditeur|Belin]] |année=2010 |pages totales=414 |isbn=978-2-7011-4996-7 |id=Amigues}} :* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Boris Valentin |titre=Le Paléolithique |éditeur=[[Presses universitaires de France|PUF]] |collection=Que sais-je ? |numéro dans collection=3924 |année=2011 |format livre=epub |isbn=}}. :* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Michel Barbaza |titre=Les civilisations postglaciaires. La vie dans la grande forêt tempérée |éditeur=La maison des roches/ FeniXX |année=2012 |année première édition=1999 |format livre=epub |isbn=}} :* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Venceslas Kruta |titre=Les Celtes |éditeur=[[Presses universitaires de France|PUF]] |collection=Que sais-je ? |année=2012 |format livre=epub |isbn=}} :* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Vincent Adoumié |auteur2=Christian Daudel |auteur3=Jean-Michel Escarras |auteur4=Emmanuelle Delahaye |titre=Géographie de l'Europe |éditeur=[[Hachette Livre|Hachette]] |collection=HU géographie |année=2013 |pages totales=288 |isbn= |id=Adoumié ''et alii''}}. :* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Maurice Tournier |titre=Propos d’étymologie sociale |tome=3 |titre volume=Des sources du sens |éditeur=ENS édition |année=2014 |passage=85-89 |isbn= |lire en ligne=http://books.openedition.org/enseditions/2208}} :* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Olivier Buchsenschutz |directeur1=oui |titre=L'Europe celtique à l'âge du Fer ({{-sp-|VIII|-|I|s}}) |éditeur=Presses universitaires de France |collection=Nouvelle Clio |année=2015 |format livre=epub }} :* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Silvana Condemi |auteur2=François Savatier |titre=Néandertal, mon frère |éditeur=[[Groupe Flammarion|Flammarion]] |année=2016 |pages totales=263 |format livre=epub |isbn=978-2-08-139351-6 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=CMJGDQAAQBAJ&printsec=frontcover}} :* {{Chapitre |langue=fr |auteur1=Jean-Jacques Hublin |titre chapitre=Deux millions d'années de migrations. Le peuplement moderne de l'Europe |auteurs ouvrage=Patrick Boucheron |titre ouvrage=Migrations, réfugiés, exil |éditeur=Odile Jacob |nature ouvrage=Colloque de rentrée du Collège de France 2016 |année=2017 |format=epub}} :* {{Ouvrage|auteur1=Michel Fauquier|titre=Une histoire de l'Europe|lieu=Paris|éditeur=Rocher|année=2018|isbn=}}. :* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Christophe Charle |directeur1=oui |auteur2=Daniel Roche |directeur2=oui |auteur3=Paul Boulland |auteur4=Christophe Duhamelle |auteur5=Bruno Dumézil |et al.=oui |titre=L'Europe |sous-titre=Encyclopédie historique |lieu=Arles |éditeur=[[Actes Sud]] |date=octobre 2018 |pages totales=2398 |isbn=978-2-330-10643-0}} : '''Lien web :''' :* {{Lien web |auteur1=Emmanuel Buchot |titre=Carte climatique d'Europe. Europe, faune, végétation et climat |url=http://www.voyagesphotosmanu.com/pages/carte_europeene_climat_continentalpag.html |site=Carnet photographique |date=15 août 2011 |id=Buchot}}. : '''Articles :''' :* {{Article |langue=fr |auteur1=Paul-Marie Duval |titre=L'Europe celtique |périodique=Publications de l'École Française de Rome |numéro=116 |année=1989 |lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/efr_0000-0000_1989_ant_116_1_3652 |pages=67-70}} :* {{Article |langue=fr |auteur1=Jerzy Kolendo |titre=Les invasions des Barbares sur l'Empire romain dans la perspective de l'Europe centrale et orientale |périodique=Cahiers du Centre Gustave Glotz |numéro=6 |année=1995 |lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/ccgg_1016-9008_1995_num_6_1_1603 |pages=81-99}}. :* {{Article |langue=fr |auteur1=Stéphane Ratti |titre=L’Europe est-elle née dans l’Antiquité ? |périodique=Anabases |numéro=1 |année=2005 |doi=10.4000/anabases.1461 |lire en ligne=http://journals.openedition.org/anabases/1461 |pages=193-211}}. :* {{Article |langue=fr |auteur1=Pierre-Yves Demars |titre=L'occupation de l'Europe par les chasseurs du paléolithique supérieur : une question de climat |périodique=M@ppemonde |numéro=83 |année=2006 |lire en ligne=https://mappemonde-archive.mgm.fr/num11/articles/art06306.html}} ;En anglais : '''Ouvrages :''' :* {{Ouvrage |langue=en |auteur1=John Hale |titre=Civilization of Europe in the Renaissance |éditeur=[[Simon & Schuster|Simon and Schuster]] |année=1995 |isbn=}}<!--Hale 1995-->. {{commentaire biblio SRL|Traduction française : {{Ouvrage |langue=fr |langue originale=en |auteur1=John Hale |traducteur=René Guyonnet |titre=La civilisation de l'Europe à la Renaissance |éditeur=[[Éditions Perrin|Perrin]] |collection=Tempus |année=2003 |pages totales=704 |isbn=978-2-262-02032-3}}<!--Hale 2003-->.}} :* {{Ouvrage |langue=en |prénom1=John D. |nom1=Grainger |titre=Seleukos Nikator |sous-titre=Constructing a Hellenistic Kingdom |éditeur=[[Routledge]] |collection=Routledge Revivals |année=2014 |pages totales=277 |isbn=978-1-317-80099-6 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=0r3KAgAAQBAJ&printsec=frontcover}}. : '''Article :''' :* {{Article |langue=en |prénom1=Markus |nom1=Kottek |prénom2=Jürgen |nom2=Grieser |prénom3=Christoph |nom3=Beck |prénom4=Bruno |nom4=Rudolph |titre=World Map of the Köppen-Geiger climate classification updated |périodique=[[Meteorologische Zeitschrift]] |volume=15 |numéro=3 |lieu=Berlin |éditeur=Gebrüder Borntraeger |mois=juin |année=2006 |issn=0941-2948 |doi=10.1127/0941-2948/2006/0130 |lire en ligne=http://www.schweizerbart.de/resources/downloads/paper_free/55034.pdf |format=pdf |pages=259-263 |id=Kottek |prénom5=Franz |nom5=Rubel}}. === Articles connexes === * [[Limites de l'Europe]] * [[Union européenne]] * [[Conseil des communes et régions d'Europe]] * [[Démographie de l'Europe]] * [[Liste des pays d'Europe par superficie]] * [[Liste des agglomérations d'Europe]] * [[Géopolitique de l'Europe au XXIe siècle]] === Liens externes === {{Liens}} * [http://www.populationdata.net/europe.php PopulationData.net – Europe] * [http://www.ec.europa.eu/europedirect/visit_us/relays/index_fr.htm Réseau d'information Europe Direct] '''Histoire :''' * [http://www.systerofnight.net/religion/html/le_continent_des_tenebres.html ''Le Continent des Ténèbres''] – Résumé du livre de Mark Mazower ''Le Continent des ténèbres'' retraçant les grandes lignes de l'histoire politique du continent au {{s-|XX}} '''Cartes : ''' * [http://www.euratlas.net Cartes de l'Europe politique et atlas physique de l'Europe de l'an 1 à l'an 2000] * [http://www.europa.eu/abc/european_countries/others/index_fr.htm Cartes sur le site de L'UE] {{Palette|Pays d'Europe|Régions du monde|Masses continentales}} {{Portail|Europe|géographie}} [[Catégorie:Europe|*]] [[Catégorie:Éponyme d'une épithète spécifique]]
1012
https://fr.wikipedia.org/wiki/Euro
Euro
{{Voir homonymes|Euro (homonymie)|EUR}} {{Infobox Monnaie | nom = Euro<br><span style="font-size:12px;">{{lang|bg|евро}} ([[bulgare]])<br>{{lang|el|ευρώ}} ([[grec moderne|grec]])<br>{{lang|hu|euró}} ([[hongrois]])<br>{{lang|lv|eiro}} ([[letton]])<br>{{lang|lt|euras}} ([[lituanien]])<br>{{lang|mt|ewro}} ([[maltais]])<br>{{lang|sl|evro}} ([[slovène]])<br>{{lang|hr|euro}} ([[croate]])</span> | image = Euro Series Banknotes (2019).jpg | légende = | pays = {{Liste déroulante|titre=[[Zone euro|20 États: zone euro]]|contenu={{Allemagne}}<br>{{Autriche}}<br>{{Belgique}}<br>{{Chypre}}<br>{{Croatie}}<br>{{Espagne}}<br>{{Estonie}}<br>{{Finlande}}<br>{{drapeau|France (1794–1815, 1830–1958)}} [[France]]<br>{{Grèce}}<br>{{Irlande}}<br>{{Italie}}<br>{{Lettonie}}<br>{{Lituanie}}<br>{{Luxembourg}}<br>{{Malte}}<br>{{Pays-Bas}}<br>{{Portugal}}<br>{{Slovaquie}}<br>{{Slovénie}}}}<br>{{Liste déroulante|titre=[[Micro-États européens|4 micro-États européens]]|contenu={{Andorre}}<br>{{Monaco}}<br>{{Saint-Marin}}<br>{{Vatican}}}}<br>{{Liste déroulante|titre=[[Pays et territoire d'outre-mer|4 pays et territoires d'outre-mer]]|contenu={{Akrotiri et Dhekelia}}<br>{{Saint-Barthélemy}}<br>{{Saint-Pierre-et-Miquelon}}<br>{{Terres australes et antarctiques françaises}}}}<br>[[Espace unique de paiement en euros]] | autre pays utilisateur = {{Kosovo}}<br>{{Monténégro}} | banque centrale = [[Banque centrale européenne]] | codeISO = EUR | symbole = [[Euro (symbole)|€]] | monnaie alignée = [[Mark convertible de Bosnie-Herzégovine|BAM]], [[Lev bulgare|BGN]], [[Escudo cap-verdien|CVE]], [[Franc comorien|KMF]], [[Dobra (monnaie)|STD]]<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=International Monetary Fund. African Dept. |titre=Democratic Republic of São Tomé and Príncipe |éditeur= |année=2013 |pages totales=61 |passage=83 |isbn=978-1-4843-2487-5 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=5bA4AAAAQBAJ&pg=PT83&q=peg+euro+dobra}}.</ref>, [[Franc Pacifique|XPF]], [[Franc CFA|XOF et XAF]] | sous-unité = 100 [[centime (euro)|cents ou centimes]] | change = [http://finance.yahoo.com/currency-converter/?amt=1&from=USD&to=EUR&submit=Convert%2520USD#from=EUR;to=USD;amt=1 Cours en USD] | précédente = [[European Currency Unit|ECU]] ({{abréviation|XEU|code ISO 4217 de l'ECU}})<br>[[Liste des unités monétaires remplacées par l'euro|Anciennes monnaies nationales des pays utilisateurs]] | conversion = {{unité|1|EUR}} = {{unité|1,08725|USD}} <small>({{date-|28|Janvier|2023}})</small><ref name="taux de change">[https://www.xe.com/fr/currencyconverter/convert/?Amount=1&From=USD&To=EUR Taux de change] sur {{Lien|langue=en|trad=XE.com|fr=XE.com|texte=Xe}}.</ref><br/>{{unité|1|USD}} = {{unité|0,91975|EUR}} <small>({{date-|28|Janvier|2023}})</small><ref name="taux de change" /> }} L''''euro''' ([[symbole monétaire]] : '''[[Symbole euro|€]]''' ; [[ISO 4217|code ISO]] : '''EUR''') est la [[Devise (monnaie)|monnaie]] [[Monnaie unique|unique]] de l'[[Union économique et monétaire (Union européenne)|Union économique et monétaire]]<ref>{{TUE|numéro=3|texte=Article 3}} du traité sur l'Union européenne.</ref> formée au sein de l'[[Union européenne]] ; en 2023, elle est [[Monnaie commune|commune]] à vingt [[États membres de l'Union européenne|États membres]] de l'Union européenne qui forment ainsi la [[zone euro]]. Hors de l'Union européenne, quatre [[micro-État]]s ([[Andorre]], [[Monaco]], [[Saint-Marin]] et [[Vatican]]), trois [[pays et territoire d'outre-mer|pays et territoires d'outre-mer]] françaises ([[Saint-Pierre-et-Miquelon]], [[Saint-Barthélemy (Antilles françaises)|Saint-Barthélemy]] et [[Terres australes et antarctiques françaises]]) et un territoire d'outre-mer britannique (les bases [[Akrotiri et Dhekelia]] situées à [[Chypre (pays)|Chypre]]) sont également officiellement autorisés à utiliser l'euro. [[Monténégro]] et [[Kosovo]] sont par contraste les deux pays européens non-membres qui l'utilisent sans accord ''{{lang|la|de facto}}''. D'autres pays ont leur [[Zone euro#Monnaies liées à l'euro|monnaie nationale liée à l'euro]] du fait d'un amarrage antérieur au [[franc français]], à l'[[escudo portugais]] ou au [[Deutsche Mark|mark allemand]] : [[Bénin]], [[Bosnie-Herzégovine]], [[Burkina Faso]], [[Cameroun]], [[Cap-Vert]], [[Comores (pays)|Comores]], [[Congo (Brazzaville)]], [[Côte d'Ivoire]], [[Gabon]], [[Guinée équatoriale]], [[Guinée-Bissau]], [[Mali]], [[Niger]], [[Nouvelle-Calédonie]], [[Polynésie française]], [[Wallis-et-Futuna]], [[République centrafricaine]], [[Sao Tomé-et-Principe]], [[Sénégal]], [[Tchad]], [[Togo]]. En usage sous sa [[Monnaie scripturale|forme scripturale]] le {{date-|1 janvier 1999}}, il est mis en circulation le {{date-|01|Janvier|2002 }} à {{Heure|0|}} sous sa [[Monnaie fiduciaire|forme fiduciaire]]. Il succède à l'[[European Currency Unit|ECU]], {{citation|l'unité de compte européenne}} mise en service en 1979. L'euro est la deuxième monnaie au monde pour le montant des transactions<ref>{{Lien web |titre=L'euro |url=http://www.touteleurope.eu/les-politiques-europeennes/economie-et-monnaie/synthese/l-euro.html |site=[[Toute l'Europe]] |consulté le=29 janvier 2016}}.</ref>, derrière le [[dollar américain]] et devant le [[Yuan|yuan chinois]]. Depuis {{date-||octobre|2006}}, elle est la première monnaie au monde pour la quantité de billets en circulation<ref name="Atkins">{{harvsp|Atkins|2006}}.</ref>. Au {{date-|1 janvier 2022}}, {{unité|28187546465|[[Billets de banque en euros|billets en euro]]}} étaient en circulation dans le monde, pour une valeur totale de {{euro|1544370485175}}, ainsi que {{unité|141184192506 [[Pièces en euro destinées à la circulation|pièces de monnaie]]}} pour une valeur totale de {{euro|31233475945}}, l'ensemble représentant la somme de {{euro|1575603961120}}<ref>{{Lien web |langue=en |url=https://www.ecb.europa.eu/stats/policy_and_exchange_rates/banknotes+coins/circulation/html/index.en.html |site=[[Banque centrale européenne]] |titre=Banknotes and coins circulation|consulté le=26 mars 2022}}.</ref>. {{Sommaire|niveau=2}} == Fonctionnement == {{Article détaillé|Banque centrale européenne|Traité sur l'Union européenne|Eurogroupe}} [[Fichier:Europäische_Zentralbank_-_European_Central_Bank_(19190136328).jpg|vignette|alt=La Skytower, siège de la BCE, à Francfort-sur-le-Main (Allemagne).|La [[Banque centrale européenne|BCE]], siégeant à la [[Skytower (Francfort-sur-le-Main)|{{lang|en|Skytower}}]] à [[Francfort-sur-le-Main]] en Allemagne, est chargée de la [[politique monétaire]] de la zone euro.]] L'euro est géré par la [[Banque centrale européenne]] (BCE) qui siège à [[Francfort-sur-le-Main|Francfort]] et par l'[[Eurosystème]], composé des [[Banque centrale|banques centrales]] des États de la zone euro. En tant que banque centrale indépendante, la BCE est l'unique instance ayant le pouvoir de fixer une [[politique monétaire]] pour l'ensemble de la zone euro. L'Eurosystème participe à l'impression, la frappe et la distribution des [[Billets de banque en euro|billets]] et [[Pièces en euro destinées à la circulation|pièces]] dans tous les États membres ; il veille également au bon fonctionnement des systèmes de paiements au sein de la zone euro. Le [[Traité sur l'Union européenne|traité de Maastricht]], signé en 1992, oblige la plupart des États de l'Union européenne (UE) à adopter l'euro dès qu'ils respectent certains critères monétaires et budgétaires, dits de [[Critères de convergence|convergence]]. Le [[Royaume-Uni]] et le [[Danemark]] ont cependant obtenu des [[Option de retrait dans l'Union européenne|options de retrait]]<ref>{{Lien web |langue=en |url=http://ec.europa.eu/economy_finance/euro/index_en.htm |titre=The Euro |éditeur=European Commission |site=ec.europa.eu |consulté le=1 avril 2013}}.</ref>, tandis que la [[Suède]] (qui rejoint l'UE en 1995, soit après la signature du traité de Maastricht) refuse d'introduire l'euro, après un référendum négatif en 2003, et contourne au surplus l'obligation d'adopter l'euro en ne respectant pas un des critères de convergence. Néanmoins, tous les pays qui adhérent à l'UE depuis 1993 se sont engagés à adopter l'euro en temps voulu. === Émission et contrôle === La gestion de l'euro dépend du contrôle de la [[Banque centrale européenne]] qui en mesure les flux, la [[masse monétaire]], ainsi que les [[dette]]s des États membres<ref>{{Lien web|titre=L'utilisation de l'euro|url=https://www.ecb.europa.eu/euro/intro/html/index.fr.html|site=le site de la BCE|consulté le=16 octobre 2018}}.</ref>. == Pièces et billets == === Pièces === {{Article détaillé|Pièces en euro destinées à la circulation|Pièce commémorative de 2 euros|Pièce de collection en euro}} Toutes les pièces en euro possèdent une face européenne commune (1, 2 et {{unité|5|centimes}} : ''l'Europe dans le monde'' ; 10, 20 et {{unité|50|centimes}} : ''l'Europe comme une alliance d'États'' ; 1 et {{unité|2|euros}} : ''l'Europe sans frontière'') et une face spécifique au pays émetteur (y compris [[Euro et Monaco|Monaco]], [[Euro et Saint-Marin|Saint-Marin]], le [[Euro et Vatican|Vatican]] et [[Euro et Andorre|Andorre]], États en union monétaire avec leurs voisins immédiats qui sont autorisés à frapper leurs propres pièces). Une nouvelle série de pièces est frappée depuis fin [[2007 en numismatique|2007]] avec un décalage d'un an pour la monnaie italienne (qui frappe aussi les pièces du Vatican et de Saint-Marin). Se calquant sur la pratique décidée pour les billets de banque, elle représente désormais l'ensemble du continent européen (membre ou non de l'Union), afin d'éviter de devoir frapper de nouvelles séries à chaque élargissement. Les frontières n'y apparaissent donc plus. Toutes les pièces sont utilisables dans tous les États membres, à l'exception des [[Pièce de collection en euro|pièces de collection]], qu'elles soient ou non en métal précieux, qui n'ont cours que dans le pays d'émission. Des problèmes de compatibilité sont cependant relevés sur certains automates (distributeurs automatiques, péages…). Il existe également des pièces de collection, souvent en métal précieux, qui n'ont cours légal que dans leur pays d'émission<ref>{{lien brisé |consulté le=16 décembre 2016 |url=http://info.france2.fr/france/De-nouvelles-pièces-perturbent-les-commerçants-56612596.html |titre=De nouvelles pièces perturbent les commerçants |site=france2.fr}}.</ref>. Par exemple, gravée par [[Joaquin Jimenez]] (qui est également l'auteur de l’''Arbre Étoilé'' des pièces de 1 et {{unité|2|euros}}), une pièce de {{unité|5|euros}} en [[argent]] est frappée à deux millions d'exemplaires en [[2008 en numismatique|2008]]. Des pièces de 10 à {{unité|5000|euros}}, en argent et en or, sont mises en circulation de 2008 à [[2010 en numismatique|2010]]. {|border="1" cellspacing="0" cellpadding="2" class="wikitable" style="border-collapse:collapse" width="100%" |+ Faces communes des pièces en euro |-align="center" !scope="row"|Face commune !scope="col" colspan="3"|L'Europe dans le monde !scope="col" colspan="3"|L'Europe comme une alliance d'États !scope="col" colspan="2"|L'Europe sans frontières |-align="center" !scope="row"|Valeur |[[Pièce de 1 centime d'euro|{{unité|0.01|€}}]] |[[Pièce de 2 centimes d'euro|{{unité|0.02|€}}]] |[[Pièce de 5 centimes d'euro|{{unité|0.05|€}}]] |[[Pièce de 10 centimes d'euro|{{unité|0.10|€}}]] |[[Pièce de 20 centimes d'euro|{{unité|0.20|€}}]] |[[Pièce de 50 centimes d'euro|{{unité|0.50|€}}]] |[[Pièce de 1 euro|{{unité|1|€}}]] |[[Pièce de 2 euros|{{unité|2|€}}]] |-align="center" !scope="row"|Série 1 (1999-2006) |[[Fichier:1 centime face commune 1 et 2.png|76px|alt=Pièce de 1 centime]] |[[Fichier:2 centimes face commune 1 et 2.png|91px|alt=Pièce de 2 centimes]] |[[Fichier:5 centimes face commune 1 et 2.png|107px|alt=Pièce de 5 centimes]] |[[Fichier:10 centimes face commune 1.png|98px|alt=Pièce de 10 centimes]] |[[Fichier:20 centimes face commune 1.png|114px|alt=Pièce de 20 centimes]] |[[Fichier:50 centimes face commune 1.png|127px|alt=Pièce de 50 centimes]] |[[Fichier:1 euro face commune 1.png|120px|alt=Pièce de 1 euro]] |[[Fichier:2 euros face commune 1.png|137px|alt=Pièce de 2 euros]] |-align="center" !scope="row"|Série 2 (depuis 2007) |[[Fichier:1 centime face commune 1 et 2.png|76px|alt=Pièce de 1 centime]] |[[Fichier:2 centimes face commune 1 et 2.png|91px|alt=Pièce de 2 centimes]] |[[Fichier:5 centimes face commune 1 et 2.png|107px|alt=Pièce de 5 centimes]] |[[Fichier:10 centimes face commune 2.png|98px|alt=Pièce de 10 centimes]] |[[Fichier:20 centimes face commune 2.png|114px|alt=Pièce de 20 centimes]] |[[Fichier:50 centimes face commune 2.png|127px|alt=Pièce de 50 centimes]] |[[Fichier:1 euro face commune 2.png|120px|alt=Pièce de 1 euro]] |[[Fichier:2 euros face commune 2.png|137px|alt=Pièce de 2 euros]] |} === Billets === {{Article détaillé|Billets de banque en euro}} Les billets, quant à eux, ont une maquette commune à toute la [[zone euro]]. Les ponts, portes et fenêtres des billets symbolisent l'ouverture de l'Europe sur le reste du monde et les liens entre les peuples. Le choix du graphisme des billets est de la compétence de la [[Banque centrale européenne]] alors que celui des pièces est de la compétence des États membres de l'Eurogroupe. La prochaine face commune a ainsi été décidée lors d'une réunion de l'Eurogroupe. Cette décision provoque une petite polémique de la part de quelques députés par l'absence, selon eux volontaire, de la [[Turquie]] sur le dessin retenu, au contraire de celui des billets<ref group="Note">« Quand la Turquie est effacée de l'Europe », ''[[Les Échos]]'' {{date-|16|janvier|2008}}. Dans une tribune de ce journal, les [[Député européen|députés européens]] Marco Capatto et [[Marco Pannella]] indiquent que la non-représentation de la Turquie sur les nouvelles pièces est une décision volontaire des ministres des Finances de l'Eurogroupe qui ont écarté une proposition initiale de la Commission où ce pays figurait. Ils s'en indignent, précisant qu'un État comme la [[Biélorussie]], dictature et non candidate à l'UE, elle, apparaît sur les nouvelles pièces.</ref>. Le {{date-|2|mai|2013|en numismatique}}, un nouveau [[billet de 5 euros|billet de {{unité|5|€}}]] est mis en circulation ; il est le premier d'une nouvelle série de billets baptisée ''Europe''<ref>{{lien web |url=http://www.ecb.europa.eu/euro/banknotes/europa/html/index.fr.html |site=ecb.europa.eu |titre=La série « Europe » de billets en euros}}.</ref>. Le {{date-|24|septembre|2014|en numismatique}}, c'est un nouveau [[billet de 10 euros]] qui fait son apparition. Puis, le {{date-|25|novembre|2015|en numismatique}}, c'est le nouveau billet de 20 € qui est mis en circulation. Le billet de 50 € est mis en circulation le {{date-|4|avril|2017|en numismatique}}<ref>{{lien web|url=http://www.leparisien.fr/economie/votre-argent/voici-le-nouveau-billet-de-50-euros-05-07-2016-5942613.php|titre=Voici le nouveau billet de 50 euros|consulté le=27 mars 2017|date=5 juillet 2016|éditeur=[[Le Parisien]]}}.</ref>. Enfin, les nouveaux billets de 100 et 200 € sont introduits le 28 mai 2019. Le {{Date-|06|12|2021}}, la [[Banque centrale européenne]] annonce qu'elle va modifier les billets d'ici à 2024<ref>{{Lien web |langue=fr |format=html |auteur=Communiqué de presse |titre=La BCE va modifier le graphisme des billets de banque en euros d’ici 2024 |url=https://www.ecb.europa.eu/press/pr/date/2021/html/ecb.pr211206~a9e0ba2198.fr.html |accès url=libre |site=ecb.europa.eu |date=6 Décembre 2021 |consulté le=9 Décembre 2021}}</ref>. La BCE souhaite consulter plusieurs experts (artistes, historiens, designers) venant de tous les pays et réunis en comités et sous-comités, puis soumettre les différentes thématiques au vote du public, mais la décision finale reviendra au conseil des gouverneurs. En 2019, les billets de banque étaient encore utilisés dans {{Unité|73|%}} des transactions, et la BCE considère leur graphisme comme étant d'importance cruciale<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Les billets en euros vont bientôt changer d’apparence et vous aurez votre mot à dire |url=https://www.20minutes.fr/economie/3191743-20211207-billets-euros-vont-bientot-changer-apparence-mot-dire |site=20minutes.fr |date=7 Décembre 2021 |consulté le=9 Décembre 2021}}</ref>. {|border="1" cellspacing="0" cellpadding="2" class="wikitable" style="border-collapse:collapse" width="100%" |+ Présentation des billets en euro |-align "center" !scope="row"|Valeur !scope="col"|[[billet de 5 euros|{{unité|5|€}}]] !scope="col"|[[billet de 10 euros|{{unité|10|€}}]] !scope="col"|[[billet de 20 euros|{{unité|20|€}}]] !scope="col"|[[billet de 50 euros|{{unité|50|€}}]] !scope="col"|[[billet de 100 euros|{{unité|100|€}}]] !scope="col"|[[billet de 200 euros|{{unité|200|€}}]] !scope="col"|[[billet de 500 euros|{{unité|500|€}}]] |-align "center" !colspan=8|{{1re|série}}, dite « série 2002 » |-align="center" !scope="row"|Format |{{unité|120|mm}} × {{unité|62|mm}} |{{unité|127|mm}} × {{unité|67|mm}} |{{unité|133|mm}} × {{unité|72|mm}} |{{unité|140|mm}} × {{unité|77|mm}} |{{unité|147|mm}} × {{unité|82|mm}} |{{unité|153|mm}} × {{unité|82|mm}} |{{unité|160|mm}} × {{unité|82|mm}} |-align="center" !scope="row"|Recto |[[Fichier:5 Euro.Recto.png|100px|alt=Billet de 5 €]] |[[Fichier:10 Euro.Recto.png|100px|alt=Billet de 10 €]] |[[Fichier:20 Euro.Recto.png|100px|alt=Billet de 20 €]] |[[Fichier:50 Euro.Recto.png|100px|alt=Billet de 50 €]] |[[Fichier:100 Euro.Recto.png|100px|alt=Billet de 100 €]] |[[Fichier:200 Euro.Recto.png|100px|alt=Billet de 200 €]] |[[Fichier:500 Euro.Recto.png|100px|alt=Billet de 500 €]] |-align="center" !scope="row"|Verso |[[Fichier:5 Euro.Verso.png|100px|alt=Billet de 5 €]] |[[Fichier:10 Euro.Verso.png|100px|alt=Billet de 10 €]] |[[Fichier:20 Euro.Verso.png|100px|alt=Billet de 20 €]] |[[Fichier:50 Euro.Verso.png|100px|alt=Billet de 50 €]] |[[Fichier:100 Euro.Verso.png|100px|alt=Billet de 100 €]] |[[Fichier:200 Euro.Verso.png|100px|alt=Billet de 200 €]] |[[Fichier:500 Euro.Verso.png|100px|alt=Billet de 500 €]] |-align "center" !colspan=8|{{2e|série}}, dite « série Europe » |-align="center" !scope="row"|Format |{{unité|120|mm}} × {{unité|62|mm}} |{{unité|127|mm}} × {{unité|67|mm}} |{{unité|133|mm}} × {{unité|72|mm}} |{{unité|140|mm}} × {{unité|77|mm}} |{{unité|147|mm}} × {{unité|77|mm}} |{{unité|153|mm}} × {{unité|77|mm}} | rowspan="3" | Non fabriqué<ref>{{lien web|url=http://www.nouveaux-billets-euro.eu/Les-billets-en-euros/Les-billets-en-euros/Le-billet-de-500%C2%A0euros|site=nouveaux-billets-euro.eu|titre=Le billet de 500 euros|consulté le=27 mars 2017}}.</ref> |-align="center" !scope="row"|Recto |[[Fichier:EUR 5 obverse (2013 issue).png|100px|alt=Billet de 5 € (série Europe)]] |[[Fichier:EUR 10 obverse (2014 issue).png|100px|alt=Billet de 10 € (série Europe)]] |[[Fichier:The Europa series 20 € obverse side.jpg|100px|alt=Billet de 20 € (série Europe)]] |[[Fichier:The Europa series 50 € obverse side.png|100px|alt=Billet de 50 € (série Europe)]] |[[Fichier:The Europa series 100 € obverse side.jpg|100px|alt=Billet de 100 € (série Europe)]] |[[Fichier:The Europa series 200 € obverse side.jpg|100px|alt=Billet de 200 € (série Europe)]] |-align="center" !scope="row"|Verso |[[Fichier:EUR 5 reverse (2013 issue).png|100px|alt=Billet de 5 € (série Europe)]] |[[Fichier:EUR 10 reverse (2014 issue).png|100px|alt=Billet de 10 € (série Europe)]] |[[Fichier:The Europa series 20 € reverse side.jpg|100px|alt=Billet de 20 € (série Europe)]] |[[Fichier:The Europa series 50 € reverse side.png|100px|alt=Billet de 50 € (série Europe)]] |[[Fichier:The Europa series 100 € reverse side.jpg|100px|alt=Billet de 100 € (série Europe)]] |[[Fichier:The Europa series 200 € reverse side.jpg|100px|alt=Billet de 200 € (série Europe)]] |} === Suppression du billet de 500 € === La [[Banque centrale européenne]] décide le 4 mai 2016 de supprimer le [[billet de 500 euros]] afin de lutter contre les activités illicites telles que le [[blanchiment d'argent]], l'[[évasion fiscale]] et le financement du [[terrorisme]]<ref>[https://www.lopinion.fr/economie/le-billet-de-500-euros-voue-a-disparaitre Le billet de 500 euros voué à disparaître]</ref>. Cependant, si l’arrêt de production du billet a été décidé, l'arrêt de l’émission des billets n'est effective qu’en début d’année 2019 (initialement prévu fin 2018), le temps nécessaire à la production et l’émission supplémentaires de coupures de 100 et 200 euros. Ainsi, à partir du 27 janvier 2019, dix-sept des dix-neuf banques centrales nationales ont cessé d’émettre les billets de 500 euros et seules l’[[Allemagne]] et l’[[Autriche]] ont continué d’émettre cette coupure jusqu’au 26 avril 2019 pour des raisons logistiques<ref>[https://www.leparisien.fr/economie/c-est-la-fin-des-billets-de-500-euros-27-01-2019-7997670.php C’est la fin des billets de 500 euros]</ref>. Après cet arrêt d'émission, la coupure de [[Billet de 500 euros|500 euros]] gardera toujours sa valeur et pourra être échangée auprès des banques centrales nationales de l’Eurosystème pendant une période illimitée. Depuis cette décision, les billets rentrent en nombre aux guichets des banques centrales (plus de dix mille billets pour le mois de mai 2016). Allié au fait qu'ils étaient, à l'exception de l'Allemagne et l'Autriche, très peu utilisés dans la vie courante, il y a de fortes probabilités que, ''de facto'', sa fonction ne se limite à l'avenir qu'à une valeur de réserve et de thésaurisation. Il est à noter que si en France on trouve difficilement des billets d'une valeur supérieure à [[Billet de 50 euros|50 euros]], ce n'est pas le cas en [[Belgique]] où des distributeurs de billets permettent d'obtenir des coupures de [[Billet de 100 euros|100]] et de [[Billet de 200 euros|200 euros]], ces dernières valeurs ayant remplacé les billets de [[Billet de 500 euros|500 euros]] dans les distributeurs belges qui en proposaient jusqu'en 2018. == Historique == {{Carte Zone Euro}} {{Article connexe|Histoire de l'Union économique et monétaire européenne{{!}}Histoire de l'Union économique et monétaire européenne}} === Avant Maastricht === L'euro n'est pas la première monnaie à vocation européenne (et internationale). En effet, l'[[Union latine (monnaie)|Union latine]], née en 1865 à l'initiative de {{Napoléon III}}, marque une union monétaire, ou supranationale, signée et partagée par la France, la Belgique, la Suisse, l'Italie, la Grèce et, plus tard, l'Espagne et le [[Portugal]], puis la [[Russie]] et certains pays d'Amérique latine. La [[Première Guerre mondiale]] (1914-1918) met fin à ce projet d'unification monétaire. Le projet de créer une monnaie commune naît dans les années 1970 avec les turbulences du régime agrimonétaire, depuis la mise en œuvre de la [[Politique agricole commune]], en 1962, et l'impossibilité de mettre en place un système de [[taux de change]] contrôlable<ref>{{lien web |url=http://www.europarl.europa.eu/workingpapers/agri/105afr_fr.htm#chap1 |site=europarl.europa.eu |titre=La politique agricole commune et l'euro. Série Agriculture, forêts et développement rural, {{nobr|AGRI 105A FR}} ({{nobr|PE 167.405/rev AE}}) |date=novembre 1999}}.</ref>. Dès les années 1970 existe l'[[European Currency Unit]]. === Les négociations de Maastricht === La décision de créer l'euro est officialisée lors du traité de Maastricht. Lorsque les négociations sont engagées, les responsables savent qu'économiquement la constitution de la [[zone euro]] est un défi. En effet, les économistes savent, depuis les travaux de [[Robert Mundell]] (dans les années 1950) que, pour que des pays aient intérêt à avoir une même monnaie, ils doivent<ref>{{harvsp|Pisani-Ferry|2011|p=30}}.</ref> : * être intégrés économiquement ; * ne pas avoir des économies qui réagissent trop différemment aux chocs économiques ; * {{pas clair|avoir des mécanismes aptes à remédier aux divergences existantes ou pouvant apparaître}} ; parmi ces mécanismes, [[Jean Pisani-Ferry]]<ref>{{harvsp|Pisani-Ferry|2011|passage=30}}.</ref> cite les {{citation|migrations en réponse à des écarts de salaire, [les] mouvements de capitaux en cas d'écarts de rendement, ou simplement [la] flexibilité interne du système de prix en réponse aux variations de la demande}}. Lorsque la monnaie commune est créée, les décideurs savent que, si les asymétries entre pays européens ne sont pas plus grandes qu'entre états américains, malgré tout, les pays du cœur de l'Europe (Allemagne, France, et quelques autres) présentent des divergences moins marquées que celles qu'on peut trouver avec les pays de la périphérie. Ils savent aussi que les mécanismes d'ajustement sont faibles. Par ailleurs, [[Paul Krugman]] souligne alors que l'intégration va favoriser le regroupement des industries dans les mêmes régions économiques, ce qui creusera les divergences entre les pays au lieu de les réduire<ref>{{harvsp|Pisani-Ferry|2011|passage=31}}.</ref>. Pour Jean Pisani-Ferry, les responsables politiques des pays décident de passer outre, pour trois raisons : * ils doivent faire face aux aléas des [[changes flottants]], comme le montre la création, dans les années 1970, du [[serpent monétaire européen]], puis du [[Système monétaire européen]] ; * la libéralisation des capitaux les oblige soit à adopter des politiques monétaires similaires, soit à laisser flotter leur monnaie, ce qu'ils ne veulent pas faire, comme on l'a vu au point un ; * pour des raisons politiques<ref>{{harvsp|Pisani-Ferry|2011|passage=31-34}}.</ref> : en effet, à partir de 1983, la France doit suivre la politique monétaire allemande mais aurait aimé participer au pilotage d'une monnaie européenne d'autant que, selon Jean Pisani-Ferry<ref>{{harvsp|Pisani-Ferry|2011|passage=34}}.</ref>, {{citation|François Mitterrand, qui a abandonné ses ambitions de transformation sociale, veut placer son second septennat sous le signe de l'Europe}}. Par ailleurs, le chancelier allemand [[Helmut Kohl]], un fervent Européen, comprend que l'adoption de l'euro permettra de lever les craintes des autres Européens à propos de la réunification de l'Allemagne<ref>{{harvsp|Pisani-Ferry|2011|passage=34-35}}.</ref>. Le {{lang|de|[[Deutsche Mark]]}} est alors une des trois grandes monnaies mondiales, avec le [[dollar]] et le [[yen]]<ref>{{Article |auteur1=Guillaume Duval |titre=Comment la Zone euro en est-elle arrivée là ? |périodique=Alternatives économiques |numéro=289 |date=mars 2010 |passage=8}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Saint-Étienne|2009|passage=158–159}}.</ref>. Deux visions s'opposent : * celle qui prévaut, d'un pacte de stabilité avec une surveillance multilatérale assez faible, reposant sur l'idée que si chacun gère sainement ses finances publiques et son économie, l'évolution serait positive<ref name="lacroix 02/2010">{{Article |auteur1=[[Jérôme Vignon]] |titre=Trois visions pour un gouvernement économique de l'Europe |périodique=[[La Croix]] |date=23 février 2010}}.</ref>. * certains, tel [[Jacques Delors]], prônent le respect du pacte au sein d'une zone euro plus pro active<ref name="lacroix 02/2010"/>, s'inscrivant dans le cadre d'une « coopération renforcée ». La zone euro, dans cette optique, aurait notamment participé à l'établissement {{citation|d'un calendrier de long terme pour des réformes structurelles, telle que celle de l'allongement des durées de vie au travail<ref name="lacroix 02/2010"/>}}. La position de la France n'était pas forcément celle, fédéraliste, de Jacques Delors. En effet, d'après Jean Pisani-Ferry<ref>{{harvsp|Pisani-Ferry|2011|passage=50}}.</ref>, lors des négociations, [[François Mitterrand]] s'oppose avec succès à l'Union politique qui sous-tend le projet fédéral. Par ailleurs l'idée des fédéralistes français qui, sous le vocable de gouvernement économique, entendent surtout réaffirmer le lien entre monnaie et [[État]] s'oppose à celle des Allemands pour qui la monnaie n'est pas tant celle d'un état que d'une communauté<ref>{{harvsp|Pisani-Ferry|2011|passage=48-49}}.</ref>. === Passage à l'euro === [[Fichier:Francfort BCE Euro.jpg|vignette|upright|alt=Siège de la BCE à Francfort-sur-le-Main|Symbole de l'euro devant l'ancien siège de la [[Banque centrale européenne|BCE]] à [[Francfort-sur-le-Main]].]] [[Fichier:Euro Construction.svg|vignette|alt=Construction officielle du symbole de l'euro.|Construction officielle du symbole de l'euro. Diagramme de construction du symbole de l'euro. ADF et BCDE se coupent en D. BCDE, GH et IJ sont parallèles. BCDE coupe en C la verticale passant par A.]] L'euro est créé par les dispositions du [[Traité sur l'Union européenne|traité de Maastricht]], en 1992. Pour participer à la monnaie commune, les États membres sont censés répondre à des critères stricts tels qu'un [[Déficit budgétaire et déficit public|déficit budgétaire]] de moins de 3 % de leur [[Produit intérieur brut|PIB]], un endettement inférieur à 60 % du PIB (deux critères qui sont régulièrement bafoués après l'introduction de l'euro<ref>{{lien web |auteur1=Alexandre Phalippou |titre=Pour les 20 ans de Maastricht, qui respecte encore les critères? |url=https://www.huffingtonpost.fr/2012/02/06/maastricht-anniversaire-europe-critere_n_1257613.html |site=[[Le HuffPost|Le Huffington Post]] |date=06-02-2012 |consulté le=28-07-2020}}.</ref>), une faible [[inflation]] et des [[taux d'intérêt]] proches de la moyenne de l'Union européenne. Lors de la signature du traité de Maastricht, le [[Royaume-Uni]] et le [[Danemark]] obtiennent des [[Option de retrait dans l'Union européenne|options de retrait]] pour ne pas participer à l'union monétaire qui se traduirait par l'introduction de l'euro. De nombreux économistes tels que [[Fred Arditti]], [[Neil Dowling]], [[Wim Duisenberg]], [[Robert Mundell]], [[Tommaso Padoa-Schioppa]] et [[Robert Tollison]] participent à la création de la monnaie commune. L'appellation « euro » est officiellement adoptée à [[Madrid]], le {{date-|16|décembre|1995}}<ref name="madrid1995">{{Lien web |langue=en |url=http://www.europarl.europa.eu/summits/mad1_en.htm |titre=Madrid European Council : Conclusions |site=europlart.europa.eu |éditeur=European Parliament |consulté le=01 avril 2013}}.</ref>. L'[[espérantiste]] belge, [[Germain Pirlot]]<ref>(eo) ''[http://dvd.ikso.net/revuo/Revuo_Esperanto/2010/01.pdf La patro de "eŭro" estas esperantisto]'' (le père de l{{'}}''euro'' est un [[espérantiste]]), p. 8, revuo Esperanto, n° 1232 (1), janvier 2010, consulté le 26 janvier 2019.</ref>, ancien professeur de français et d'histoire, est désigné pour dénommer la nouvelle monnaie ; il envoie une lettre au [[président de la Commission européenne]], [[Jacques Santer]], et suggère la dénomination « euro », le {{date-|4|août|1995}}<ref>{{Lien web |langue=nl |url=http://www.ikso.net/vikipedio/artikeleuro.jpg |titre=Germain Pirlot 'uitvinder' van de euro |année=2007 |site=ikso.net |éditeur=De Zeewacht |consulté le=01 avril 2013}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=nl|nom1=Vos|prénom1=Hendrik|titre=Dis is Europa|url=https://www.standaardboekhandel.be/p/dit-is-europa-9789463936002|année=2021|éditeur=standaard boekhandel|isbn=978-9-4639-3600-2 }}</ref>. Les taux de conversion sont déterminés par le [[Conseil de l'Union européenne]]<ref group="Note">Par le biais du [http://eur-lex.europa.eu/eli/reg/1998/2866/oj règlement 2866/98 (EC) du {{date-|31 décembre 1998}} du Conseil].</ref>, sur la base d'une recommandation de la [[Commission européenne]], établie sur les taux du marché au {{date-|31|décembre|1998}}. Ils sont créés de sorte qu'une [[European Currency Unit|unité de compte européenne]] (ECU) serait égale à un euro. L'unité monétaire européenne était une [[unité de compte]] utilisée par l'Union européenne et calculée sur la base des monnaies des États membres. Ce n'était pas une monnaie à part entière. Les taux n'ont pas pu être fixés plus tôt car la valeur d'un ECU dépendait des taux de change des monnaies ne participant pas à l'euro (comme la [[livre sterling]]), à la clôture, ce jour-là. La procédure utilisée pour fixer le [[taux de change]] irrévocable entre la [[drachme moderne grecque|drachme grecque]] et l'euro est différente : alors que les taux de change pour les onze monnaies initiales sont déterminés quelques heures seulement avant que l'euro n'ait été introduit, le taux de conversion de la drachme grecque est fixé plusieurs mois à l'avance<ref group="Note">Par le biais du [http://eur-lex.europa.eu/eli/reg/2000/1478/oj règlement 1478/2000 (EC) du {{date-|19 juin 2000}} du Conseil].</ref>. La monnaie est introduite sous forme immatérielle ([[chèque de voyage|chèques de voyage]], transferts électroniques, services bancaires…), le {{date-|1|janvier|1999}}, à minuit, dans les onze pays formant la toute nouvelle [[zone euro]]: l'[[Allemagne]], l'[[Autriche]], la [[Belgique]], l'[[Espagne]], la [[Finlande]], la [[France]], l'[[Irlande (pays)|Irlande]], l'[[Italie]], le [[Luxembourg]], les [[Pays-Bas]] et le [[Portugal]]. Les monnaies nationales des pays participants cessent dès lors d'exister indépendamment. Les taux de change sont alors bloqués à taux fixes, les uns envers les autres pendant toute la période allant du premier janvier 1999 au premier janvier 2002<ref name=":5" />. L'euro devient ainsi le successeur de l'unité de compte européenne (ECU). Les billets et pièces des anciennes monnaies continuent cependant à avoir cours légal jusqu'à ce que les billets et pièces en euro soient introduits, le {{date-|1|janvier|2002}}. À partir de cette date, les monnaies nationales ont cessé définitivement d'exister et sont remplacées par l'euro à l'intérieur même de chaque pays membre de la zone euro<ref name=":5" />. La période de transition au cours de laquelle les anciens billets et les anciennes pièces sont échangés contre billets et pièces en euro dure environ deux mois, jusqu'au {{date-|28|février|2002}}. La date officielle à laquelle les monnaies nationales cessent d'avoir cours légal varie d'un État membre à l'autre ; la période la plus courte est en [[Allemagne]], où le [[Deutsche Mark]] cesse officiellement d'avoir cours légal le {{date-|31|décembre|2001}}, bien que la période de transition y dure également deux mois. Même après que les monnaies nationales cessent d'avoir cours légal, elles continuent à être acceptées par les [[Banque centrale|banques centrales nationales]], pour des périodes plus ou moins longues, allant de plusieurs années à tout jamais (cf. section [[#Conversion dans les anciennes devises|Conversion dans les anciennes devises]]). Les premières pièces cessant d'avoir cours légal sont les pièces portugaises en escudo, qui cessent d'avoir cours légal le {{date-|31|décembre|2002}}, bien que les billets restent échangeables jusqu'en 2022<ref>{{Lien web|titre=L'échange de la monnaie fiduciaire nationale|url=https://www.ecb.europa.eu/euro/exchange/html/index.fr.html|site=le site de la BCE|consulté le=16 octobre 2018}}.</ref>. En 2002, l'euro est lauréat du [[Prix international Charlemagne d'Aix-la-Chapelle|Prix International Charlemagne]]. === Élargissement de la zone euro === {{Article détaillé|Élargissement de la zone euro}} L'adhésion à l'euro est obligatoire pour les nouveaux membres de l'Union européenne, mais chaque pays en fixe la date et doit respecter les conditions économiques nécessaires. La zone euro s'étend progressivement : * {{date-|1|janvier|2001}} : {{drapeau|Grèce}} [[Euro en Grèce|Grèce]]<ref>{{Lien web |url=http://www.touteleurope.eu/fr/actions/economie/euro/presentation/les-pays-membres-de-la-zone-euro.html |titre=Carte des pays membres de la zone euro |site=touteleurope.eu | consulté le=31 mars 2013}}.</ref> * {{date-|1|janvier|2007}} : {{drapeau|Slovénie}} [[Euro en Slovénie|Slovénie]]<ref>{{Lien web |url=http://europa.eu/rapid/press-release_IP-06-1901_fr.htm?locale=en |site=europa.eu |titre=La Slovénie adoptera l'euro dans trois jours |en ligne le=28 décembre 2006 |consulté le=30 mars 2013}}.</ref> * {{date-|1|janvier|2008}} : {{drapeau|Chypre}} [[Euro à Chypre|Chypre]] et {{drapeau|Malte}} [[Euro à Malte|Malte]]<ref>{{Lien web |url=http://www.leparticulier.fr/jcms/c_45448/zone-euro-entree-de-chypre-et-malte |site=leparticulier.fr |numéro=1022 |titre=Zone euro : entrée de Chypre et Malte |en ligne le=février 2008 |consulté le= 31 mars 2013}}.</ref> * {{date-|1|janvier|2009}} : {{drapeau|Slovaquie}} [[Euro en Slovaquie|Slovaquie]]<ref>{{Lien web |url=http://europa.eu/rapid/press-release_IP-08-206_fr.htm?locale=en |site=europa.eu |titre=Dans moins de trois jours, la Slovaquie adopte l'euro et la monnaie unique fête ses 10 ans |en ligne le=29 décembre 2008 |consulté le= 30 mars 2013}}.</ref> * {{date-|1|janvier|2011}} : {{drapeau|Estonie}} [[Euro en Estonie|Estonie]]<ref>{{Lien web |url=https://www.lemonde.fr/europe/article/2010/07/13/feu-vert-definitif-pour-l-adoption-de-l-euro-par-l-estonie-en-2011_1387496_3214.html |titre=Feu vert définitif pour l'adoption de l'euro par l'Estonie en 2011 |site=lemonde.fr |date=13 juillet 2010 |consulté le=18 juillet 2013}}.</ref> * {{date-|1|janvier|2014}} : {{drapeau|Lettonie}} [[Euro en Lettonie|Lettonie]]<ref name="Lettonie-2014">{{Lien brisé |url=http://www.service-public.fr/professionnels-entreprises/actualites/00946.html |titre=La Lettonie adopte l'euro en 2014 |site=service-public.fr |date=10 juillet 2013 |consulté le=18 juillet 2013}}.</ref> * {{date-|1|janvier|2015}} : {{drapeau|Lituanie}} [[Euro en Lituanie|Lituanie]]<ref name="Lituanie-2015">{{Lien brisé |url=http://www.service-public.fr/professionnels-entreprises/actualites/001014.html |titre=La Lituanie adopte l'euro en 2015 |site=service-public.fr |date=23 juin 2014 |consulté le=24 juillet 2014}}.</ref> * {{date-|1|janvier|2023}} : {{drapeau|Croatie}} [[Euro en Croatie|Croatie]]. === États membres de l'Union européenne non adhérents === {{Article détaillé|Mécanisme de taux de change européen}} Des trois membres de l'Union européenne (à quinze) non participants, seuls le Royaume-Uni et le Danemark obtiennent une clause dite d’''{{lang|en|opting-out}}'', leur permettant de rester en dehors de la monnaie commune, même s'ils venaient à remplir les conditions d'adhésion, clause confirmée par le [[Traité de Rome (2004)|traité de Rome de 2004]]. Cette clause ne leur interdit toutefois pas d'adhérer ultérieurement. Aussi le Royaume-Uni, contrairement au Danemark, ne fait pas partie du [[Mécanisme de taux de change européen|mécanisme de change {{nobr romains|européen II}}]] ({{nobr romains|MCE II}}), bien que remplissant les conditions du traité de Maastricht car il ne souhaite pas lier le taux de change de la livre sterling à l'euro ; depuis que la livre sterling a quitté le défunt [[Système monétaire européen|SME]] (fondé sur l'ancienne unité de compte européenne, ou ECU), son cours par rapport à l'euro connaît des variations plus importantes que les autres monnaies des pays membres non adhérents, notamment durant les deux premières années de l'introduction de l'euro, qui s'est temporairement fortement déprécié par rapport au dollar américain, à la livre sterling et au [[franc suisse]]. Cette instabilité initiale est, semble-t-il, résolue et, depuis, la livre sterling suit de façon assez proche les évolutions du cours de l'euro (le franc suisse s'est aussi stabilisé par rapport à l'euro et il remplirait les conditions d'entrée dans le {{nobr romains|MCE II}} si la [[Suisse]] et le [[Liechtenstein]] décidaient de rejoindre l'[[Union européenne]]). En revanche, la [[Suède]] s'est engagée à rejoindre à terme la monnaie commune et ce, dès qu'elle remplira les conditions du traité de Maastricht. Cependant, en raison d'une opinion publique qui reste favorable au maintien de la [[couronne suédoise]], comme le montre le dernier [[référendum]] organisé sur ce sujet, le {{date-|14|septembre|2003}}, la Suède ne remplit pas techniquement les conditions d'entrée dans le {{nobr romains|MCE II}} afin de ne pas être contrainte d'adopter automatiquement la monnaie commune. Les États membres qui ont rejoint l'Union européenne après la mise en place de l'euro sont tenus d'intégrer, à terme, la [[zone euro]]. Ceci suppose qu'ils intègrent d'abord le {{nobr romains|MCE II}} puis qu'ils remplissent les autres conditions d'adoption de l'euro. Ainsi, selon [[Valdis Dombrovskis]], commissaire européen chargé de l'euro<ref>{{Lien web |titre=Zone euro : pas d'élargissement dans les prochaines années|url=http://www.lepoint.fr/europe/zone-euro-pas-d-elargissement-dans-les-prochaines-annees-28-12-2015-2005595_2626.php |site=lepoint.fr |consulté le=29 janvier 2016}}.</ref>, pour la [[Euro et Hongrie|Hongrie]], la [[Euro et Pologne|Pologne]], la [[Euro et République tchèque|République tchèque]], la [[Euro et Bulgarie|Bulgarie]] et la [[Euro et Roumanie|Roumanie]], un nouvel élargissement n'est pas à prévoir « dans les prochaines années » [à partir de 2016]. {{quand|Les motifs de la Bulgarie, de la Roumanie et de la Pologne commencent à être proposés}}. En {{date-||septembre|2012}}, le ministre des Finances bulgare, Simeon Djankov, annonce que son pays renonce à abandonner sa monnaie nationale pour l'euro, du fait de l'incertitude entourant la pérennité de la monnaie commune<ref>{{Lien web |url=https://www.20minutes.fr/ledirect/996193/bulgarie-renonce-projet-entrer-euro |titre=La Bulgarie renonce à son projet d'entrer dans l'euro |site=20 minutes.fr |consulté le=30 mars 2013}}.</ref>. Notons cependant que la Bulgarie est juridiquement obligée d'adopter l'euro à terme, ayant ratifié son traité d'adhésion à l'Union européenne sans bénéficier d’''{{lang|en|opting-out}}''. == Pays utilisateurs de l'euro == === Zone euro === {{Article détaillé|Zone euro}} Au {{date-|1|janvier|2023}}, 20 pays de l'Union européenne utilisent l'euro comme monnaie nationale. {|class="wikitable sortable alternance" align="center" width="70%" |+Zone euro |- !Pays !Date d'adoption de l'euro !Population !class="unsortable"|Exceptions |- | {{Allemagne}}<ref group="alpha" name=enclaves> Les communes de [[Büsingen am Hochrhein]] (Allemagne) et de [[Campione d'Italia]] (Italie) utilisent officiellement l'euro, mais, du fait de leur enclavement à l'intérieur du territoire [[suisse]], le [[franc suisse]] y est accepté et majoritairement utilisé.</ref> | rowspan="11" align="center" | {{Date-|1|01|1999}} |align="right"|{{Smn|83237124|8}} <small>(2021)</small> | |- | {{Autriche}} |align="right"|{{Smn|8859449|8}} <small>(2020)</small> | |- | {{Belgique}} |align="right"|{{Smn|11507163|8}} <small>(2021)</small> | |- | {{Espagne}} |align="right"|{{Smn|46934632|8}} <small>(2019)</small> | |- | {{Finlande}} |align="right"|{{Smn|5527000 |8}} <small>(2020)</small> | |- | {{France}} |align="right"|{{Smn|68014000|8}} <small>(2020)</small> | <small>{{Nouvelle-Calédonie}}<ref name="CFP note" group="alpha">Les territoires français du Pacifique utilisent le [[franc CFP]]. Son remplacement par l'euro est en discussion.</ref><br />{{Polynésie française}}<ref name="CFP note" group="alpha"/><br />{{Wallis-et-Futuna}}<ref name="CFP note" group="alpha"/></small> |- | {{Irlande}} |align="right"|{{Smn|5011500|8}} <small>(2021)</small> | |- | {{Italie}}<ref group="alpha" name=enclaves /> |align="right"|{{Smn|60359546|8}} <small>(2019)</small> | |- | {{Luxembourg}} |align="right"|{{Smn|645397|8}} <small>(2022)</small> | |- | {{Pays-Bas}} |align="right"|{{Smn|17407486|8}} <small>(2020)</small> | <small>{{Aruba}}<ref group="alpha">[[Aruba]] utilise le [[Florin arubais|florin d'Aruba]]. Elle fait partie du [[Pays-Bas|Royaume des Pays-Bas]] mais pas de l'UE.</ref><br />{{Curaçao}}<ref group="alpha" name="entités">Ces entités ont utilisé le [[florin des Antilles néerlandaises]], jusqu'au {{date-|1|janvier|2011}} pour [[Bonaire]], [[Saba]] et [[Saint-Eustache (Antilles)|Saint-Eustache]] où il a été remplacé par le [[dollar américain]] et par le florin caribéen à [[Curaçao]] et [[Saint-Martin (Royaume des Pays-Bas)|Saint-Martin]] le {{date-|1|janvier|2012}}. En pratique l'euro circule dans les parties de l'île de Saint Martin (la partie française ayant l'euro comme monnaie officielle).</ref><br />{{Saint-Martin (Pays-Bas)|t=1}}<ref name="entités" group="alpha"/><br />{{Bonaire, Saint-Eustache et Saba|t=1}}<ref name="entités" group="alpha"/><br /></small> |- | {{Portugal}} |align="right"|{{Smn|10302674|8}} <small>(2020)</small> | |- |{{Grèce}} ([[Euro en Grèce|détails]]) |align="center"|{{Date-|1|01|2001}} |align="right"|{{Smn|10607051|8}}<small>(2020)</small> | |- |{{Slovénie}} ([[Euro en Slovénie|détails]]) |align="center"|{{Date-|1|01|2007}} |align="right"|{{Smn|2102678|8}}<small>(2020)</small> | |- |{{Chypre}} ([[Euro à Chypre|détails]]) |align="center"|{{Date-|1|01|2008}} |align="right"|{{Smn|1266676|8}}<small>(2020)</small> |<small>{{Chypre du Nord}}</small><ref group="alpha">La [[République turque de Chypre du Nord]] (qui n'est reconnue que par la Turquie) utilise formellement la [[Livre turque|nouvelle lire turque]], mais l'euro y circule largement.</ref> |- |{{Malte}} ([[Euro à Malte|détails]]) |align="center"|{{Date-|1|01|2008}} |align="right"|{{Smn|457267|8}}<small>(2020)</small> | |- |{{Slovaquie}} ([[Euro en Slovaquie|détails]]) |align="center"|{{Date-|1|01|2009}} |align="right"|{{Smn|5452025|8}}<small>(2021)</small> | |- |{{Estonie}} ([[Euro en Estonie|détails]]) |align="center"|{{Date-|1|01|2011}} |align="right"|{{Smn|1228624|8}}<small>(2020)</small> | |- |{{Lettonie}} ([[Euro en Lettonie|détails]]) |align="center"|{{Date-|1|01|2014}} |align="right"|{{Smn|1907675|8}}<small>(2020)</small> | |- |{{Lituanie}} ([[Euro en Lituanie|détails]]) |align="center"|{{Date-|1|01|2015}} |align="right"|{{Smn|2731464|8}}<small>(2020)</small> | |- | {{Croatie}} ([[Euro en Croatie |détails]]) |align="center"|{{Date-|1|01|2023}} |align="right"|{{Smn|3879074 |8}} <small>(2021)</small> | |- |-class="sortbottom" |style="border-right:0px" colspan=2| {{Zone euro}} |#EEE" align="right" style="border-right:0px; border-left:0px;"|{{Smn|344652443|8}} | style="border-left:0px;" | |} === Utilisation par des autres pays non-membres === Quatre micro-États enclavés dans l'Union européenne, sans en être membres, ont obtenu le droit d'utiliser l'euro : Andorre, Monaco, Saint-Marin et le Vatican ; ces États sont également autorisés à frapper un certain nombre de pièces de monnaie (officiellement depuis le {{date-|1|juillet|2013}} pour Andorre, effectif à compter du {{date-|1|janvier|2014}}). L'euro est également utilisé officiellement dans quatre territoires d'outre-mer, non intégrés à l'Union ; [[Saint-Pierre-et-Miquelon]], [[Saint-Barthélemy (Antilles françaises)|Saint-Barthélemy]], [[Terres australes et antarctiques françaises|TAAF]] et [[Akrotiri et Dhekelia]]. Le cas des [[Euro à Chypre#Cas des bases d'Akrotiri et de Dhekelia|bases britanniques à Chypre]] est particulier : le [[Traité de garantie|traité d'indépendance de Chypre]] y prévoyait l'utilisation exclusive de la monnaie locale, ce qui a imposé un basculement vers l'euro ; cette particularité est prévue par le [[Traité d'Athènes (2003)|traité d'adhésion de Chypre]] et par le droit britannique. {|class="wikitable sortable" align="center" width="70%" |+Hors de l'Union européenne, avec accord |- !Pays !Date d'adoption de l'euro !Population |- |{{Monaco}} ([[Euro et Monaco|détails]]) |align="center"| {{Date-|1|01|1999}} |align="right"|{{Smn|36371|8}} |- |{{Saint-Marin}} ([[Euro et Saint-Marin|détails]]) |align="center"|{{Date-|1|01|1999}} |align="right"|{{Smn|32471|8}} |- |{{Vatican}} ([[Euro et Vatican|détails]]) |align="center"|{{Date-|1|01|1999}} |align="right"|{{Smn|832|8}} |- |{{Saint-Pierre-et-Miquelon}} ([[Relations entre Saint-Pierre-et-Miquelon et l'Union européenne|détails]]) |align="center"|{{Date-|1|01|1999}} |align="right"|{{Smn|6092|8}} |- |{{Terres australes et antarctiques françaises}} |align="center"|{{Date-|1|01|1999}} |align="right"|{{Smn|186|8}} |- |{{Akrotiri et Dhekelia}} ([[Euro à Chypre#Cas des bases d'Akrotiri et de Dhekelia|détails]]) |align="center"|{{Date-|1|1|2008}} |align="right"|{{Smn|14500|8}} |- |{{Andorre}} ([[Euro et Andorre|détails]]) |align="center"|{{date-|1|janvier|2012}} (auparavant ''{{lang|la|de facto}}'') |align="right"|{{Smn|78115|8}} |- |{{Saint-Barthélemy}} ([[Relations entre Saint-Barthélemy et l'Union européenne|détails]]) |align="center"|{{Date-|1|01|2012}} (auparavant une [[région ultrapériphérique]]) |align="right"|{{Smn|10585|8}} |} Deux autres États, ou entités européennes, non membres de l'Union, utilisent également l'euro ''{{lang|la|de facto}}'' : le [[Monténégro]] et le [[Kosovo]], sans dépendre de la BCE, sans pouvoir émettre de pièces ni de billets. {|class="wikitable sortable" align="center" width="70%" |+Hors de l'Union européenne, sans accord |- !Pays et territoires !Date d'adoption de l'euro ''{{lang|la|de facto}}'' !Population |- |{{Kosovo}} ([[Euro et Kosovo|détails]]) |align="center"|{{Date-|1|1|2002}} |align="right"|{{Smn|1815606|8}} |- | {{Monténégro}} ([[Euro et Monténégro|détails]]) |align="center"| {{Date-|1|1|2002}} |align="right"|{{Smn|661807|8}} |} L'euro est également ''{{lang|la|de facto}}'' utilisé dans plusieurs pays hors d'Europe, comme au [[Zimbabwe]] où il circule aux côtés du [[dollar américain]], du [[Rand (monnaie)|rand sud-africain]], du [[Pula (monnaie)|pula botswanais]] et de la [[livre sterling]]. Enfin, l'euro est accepté comme quasi seconde monnaie dans des régions d'États non-membres frontalières de la zone euro ([[Genève]]) ou pour des raisons touristiques ([[Polynésie]]). == Autres devises européennes ou liées == === Devises européennes liées === En 2018, au sein de l'[[Union européenne]] et des pays candidats à l'entrée dans l'Union, se trouvent les monnaies suivantes qui ont toutes intégré le {{lnobr rom|Mécanisme de taux de change européen|MCE II}} : * la [[couronne danoise]] ([[Codes ISO 4217 des monnaies#DKK|DKK]]), avec droit d’''{{lang|en|opting-out}}'' lui permettant de ne pas adopter automatiquement l'euro, mais qui participe malgré tout au {{nobr romains|MCE II}} ; * le nouveau [[lev bulgare]] ([[Codes ISO 4217 des monnaies#BGN|BGN]]), avec un taux fixe unilatéral, dont le pays émetteur n'était pas encore membre de l'Union européenne et qui ne pouvait donc pas être membre du {{nobr romains|MCE II}} ; la Bulgarie rejoint l'Union européenne le {{date-|1|janvier|2007}} et peut entrer en même temps dans le {{nobr romains|MCE II}}, ce qui lui permet de rejoindre l'UME au plus tôt, en {{date-||janvier|2010}}, si les autres conditions de stabilité sont remplies à cette date (toutefois, la phase transitoire nécessaire après l'approbation et la fixation du taux irrévocable demande aussi quelques mois de préparation avant la mise en circulation). Toutefois, les phases préparatoires avant l'introduction de l'euro sont actuellement considérablement raccourcies, tous ces pays négociant déjà l'euro sur les marchés internationaux et disposant même de stocks de pièces et billets pour le marché des changes aux particuliers (notamment dans les zones touristiques). Dans certains de ces pays, de nombreux commerces acceptent les paiements en euro (parfois même aussi en pièces et billets), certains pratiquant même le double affichage sur un taux voisin du cours central défini dans le {{nobr romains|MCE II}} (qui autorise une variation de 15 % du cours, mais qui, en pratique, varie dans des marges très inférieures, le marché des changes étant déjà très stabilisé, ce qui permet même à certains pays de garantir unilatéralement leur taux de change par l'intervention de leur banque centrale), ou autorisant l'ouverture de comptes en euro pour les entreprises et les administrations, afin de limiter les frais relatifs aux opérations de change. Dans les derniers jours précédant l'évaluation par la [[Commission européenne]] d'une devise {{nobr romains|MCE II}} après deux années de stabilité, il apparaît une instabilité temporaire du cours de cette devise liée à une anticipation du marché sur une prochaine convertibilité totale de cette devise, ce qui limite l'intérêt de conserver des fonds de garantie dans cette devise. Mais la BCE et les BCN veillent à limiter cette instabilité et assistent la BCN, candidate pour limiter cet impact temporaire, en achetant ou vendant massivement les surplus de change sur les marchés financiers. Une stabilisation forte en dernière minute est donc constatée autour du taux central défini dans le {{nobr romains|MCE II}}, sauf si les engagements financiers pris par la BCE sont trop importants et nécessitent un ajustement pour éviter d'imposer à la BCN candidate des dettes dès son entrée dans l'UME, qui ne lui permettraient plus de remplir les objectifs de stabilité de Maastricht. Aussi, le cours central, défini dans le {{nobr romains|MCE II}}, ne préfigure pas forcément le taux de conversion définitif qui sera appliqué (mais qui devrait rester tout de même dans la bande de fluctuation de 15 % autour du taux central). === Autres devises liées === {{Article détaillé|euroïsation}} [[Fichier:DOLLAR AND EURO IN THE WORLD.svg|vignette|alt= Carte faisant la comparaison mondiale du dollar et de l'euro|Comparaison mondiale du dollar et de l'euro : {{Légende/Début}} {{Légende|#092D98|[[Zone euro]]}} {{Légende|#98b3ff|Pays externe ayant adopté l'euro}} {{Légende|#510999|Monnaie liée à l'euro}} {{Légende|#CC99FF|Monnaie liée à l'euro avec bande étroite}} {{Légende|#099811|[[États-Unis]]}} {{Légende|#99FF9E|Pays externe ayant adopté le dollar américain}} {{Légende|#999909|Monnaie liée au dollar américain}} {{Légende|#FFFF99|Monnaie liée au dollar américain avec bande étroite}} {{Légende/Fin}}]] Un certain nombre de devises, hors Union européenne, sont déjà liées à travers un taux de change, fixe ou variable, à l'euro : * l'[[escudo cap-verdien]] ([[ISO 4217|CVE]]), précédemment lié, jusqu'en 1999, avec un taux de change fixe à l'[[escudo portugais]] ; 1 euro = {{unité|110.265|CVE}} ; * le [[Franc Pacifique|franc CFP ou franc Pacifique]] ([[ISO 4217|XPF]]) est lié au [[franc français]] ([[ISO 4217|FRF]]) avec un taux de change fixe de {{unité|0.055|FRF}} pour {{unité|1|XPF}} avant l'adoption de l'euro ; il est maintenant lié à l'euro par le taux fixe de {{unité|1000|XPF}} pour {{unité|8.38|€}} (autrefois le franc CFP était lié, comme le [[franc Djibouti]] ([[ISO 4217|DJF]]), au dollar-or des États-Unis ([[ISO 4217|USD]]), avant de se lier de nouveau au franc français lors de la démétallisation du dollar) ; * les [[franc CFA|francs CFA]] [[Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest|BCEAO]] ([[ISO 4217|XOF]]), ou [[Banque des États de l'Afrique centrale|BEAC]] ([[ISO 4217|XAF]]), précédemment liés, jusqu'en 1999, au franc français, avec un taux de change garanti (mais renégociable avec la [[Banque de France]], séparément, pour chaque banque d'émission) de {{unité|100|XAF}}, ou {{unité|100|XOF}}, pour {{unité|1|FRF}}, autrefois {{unité|50|XAF}}, ou {{unité|50|XOF}}, pour {{unité|1|FRF}} ; * le [[franc comorien]] ([[ISO 4217|KMF]]), précédemment lié, jusqu'en 1999, au franc français avec un taux de change garanti (mais renégociable avec la Banque de France) de {{unité|75|KMF}} pour {{unité|1|FRF}} ; * le [[Mark convertible de Bosnie-Herzégovine|mark]] de [[Bosnie-Herzégovine]] ([[ISO 4217|BAM]]), précédemment lié, jusqu'en 1999, au [[Deutsche Mark|mark allemand]] ([[ISO 4217|DEM]]) avec un taux fixe de {{unité|1|BAM}}&nbsp;=&nbsp;{{unité|1|DEM}} lors de la création de cette devise en 1997-1998 ; la devise était précédemment nommée ''mark convertible''<ref>{{lien web |url=http://www.nato.int/sfor/indexinf/128/p15a/ft0115a.htm |site=nato.int |titre=Konvertibilna Marka & Euro |auteur1=Ltn Philippe Mouret |date=12 décembre 2001}}.</ref> ; * le [[franc suisse]] ([[ISO 4217|CHF]]) continue à flotter librement par rapport aux autres devises européennes, durant les trois premières années d'introduction de l'euro ; cependant, l'Union européenne constituant plus de 60 % des échanges de la Suisse et du [[Liechtenstein]], la [[Banque nationale suisse]] décide unilatéralement de maintenir le cours du franc suisse stable par rapport à l'euro, afin de limiter le risque de change, en constituant ou convertissant un fonds de réserve en euros ; durant les premières années, le fonds de réserve des anciennes devises nationales est réduit à la suite de leur conversion (puisque, théoriquement, il n'était plus nécessaire de maintenir un fonds suffisant pour chaque pays), mais ce fonds est reconstitué et même augmenté pour stabiliser le cours, sous la pression de fonds d'investissements privés et de grandes banques suisses qui créent l’''[[Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication|euro SWIFT]]'' pour faciliter les échanges interbancaires ; vu l'appréciation du franc suisse face à l'euro, au cours du {{1er|semestre 2011}} (arrivé à la quasi parité le {{date-|11|août|2011}}, à {{unité|1,02 CHF}} pour {{unité|1|euro}}), la Banque nationale suisse décide, le {{date-|6|septembre|2011}}, de fixer un taux plancher de {{unité|1,20 CHF}} pour {{unité|1 EUR}}, assurant être déterminée à maintenir ce taux minimal par des moyens illimités ; ce [[cours plancher]] est aboli le {{date-|15|janvier|2015}} ; * l’''euro SWIFT'' existe encore au niveau international, maintenant appelé ''[[Banque WIR|euro WIR]]'' ([[ISO 4217|CHE]]) ; il est assimilé à une devise (toutefois distincte de l'euro) sur les marchés financiers interbancaires, car sa stabilité relative par rapport à l'euro est encore meilleure que celle du franc suisse lui-même (dont le fonds de réserve contient davantage de livres sterling et de devises hors MCE) ; toutefois, son utilisation reste soumise à la constitution d'un fonds de garantie payé en euros sur un compte bancaire en Suisse et son usage, en tant que monnaie d'échange, reste limité aux marchés d'échanges de services de gré à gré, sur le même modèle que le ''franc WIR'' ([[ISO 4217|CHW]]), établi également comme une autre devise privée suisse mais sur la base de fonds garantis en francs suisses ; le franc WIR, comme l'euro WIR, est soumis au contrôle des autorités monétaires suisses, mais aucun n'est utilisable sous forme fiduciaire. Le fonctionnement de ces deux devises est similaire à un fonds d'investissement coopératif où une unité de devise WIR représente une part de ce fonds et un droit de vote. === Devises européennes non liées === Les monnaies suivantes des pays membres de l'Union européenne, ou candidats à l'adhésion, ne sont pas liées à l'euro, * soit parce qu'elles ne remplissent pas encore les conditions techniques d'adhésion au {{nobr romains|MCE II}} (selon le traité de Maastricht), alors que leur pays émetteur est déjà membre de l'Union européenne : ** la couronne suédoise (krona) ([[Codes ISO 4217 des monnaies#SEK|SEK]]), dont le pays émetteur bloque techniquement sa participation au {{nobr romains|MCE II}} pour ne pas être obligé, ensuite, d'adopter automatiquement l'euro, ** la [[couronne tchèque]] (koruna) ([[Codes ISO 4217 des monnaies#CZK|CZK]]), qui devrait rejoindre automatiquement le {{nobr romains|MCE II}} puis l'euro, dès que les conditions techniques seront remplies, ** le [[forint]] hongrois ([[Codes ISO 4217 des monnaies#HUF|HUF]]), qui devrait rejoindre automatiquement le {{nobr romains|MCE II}} puis l'euro, dès que les conditions techniques seront remplies, et ** le nouveau [[leu roumain]] ([[Codes ISO 4217 des monnaies#RON|RON]]), dont le pays émetteur devrait rejoindre {{quand|plus tard}} le {{nobr romains|MCE II}}, ** le nouveau [[Złoty|zloty]] polonais ([[Codes ISO 4217 des monnaies#PLN|PLN]]), qui devrait rejoindre automatiquement le {{nobr romains|MCE II}} puis l'euro, dès que les conditions techniques seront remplies ; * soit parce que leur pays émetteur, candidat à l'adhésion, ne dispose pas d'une caisse d'émission assurant la convertibilité : ** la nouvelle [[livre turque]] ([[Codes ISO 4217 des monnaies#TRY|TRY]]), dont le pays émetteur est candidat à l'Union européenne, ** le [[dinar serbe]] ([[Codes ISO 4217 des monnaies#RSD|RSD]]) (succédant au dinar [[Serbie-et-Monténégro|serbo-monténégrin]] - CSD), dont le pays émetteur est candidat à l'Union européenne. == Valeur == === Conversion dans les anciennes devises === La valeur de l'euro, exprimée dans les anciennes monnaies de ces pays, est la suivante : {|class="wikitable sortable" border="0" cellspacing="1" cellpadding="3" style="border: 1px solid #AAAAAA;" |+Table de conversion de l'euro dans les anciennes devises nationales |-bgcolor="#AAAAFF" align="center" !scope="col" width="10%"|Dénomination !scope="col" width="3%"|ISO !scope="col" width="7%"|Valeur !scope="col" width="15%"|Pays d'émission (*) ou d'utilisation !scope="col" width="10%"|Début de<br />parité<br />avec l'euro !scope="col" width="10%"|Début de<br />circulation<br />de l'euro !scope="col" width="10%"|Fin de cours<br />de l'ancienne<br />devise !scope="col" width="10%"|Date limite de convertibilité des anciennes pièces<ref name="BCE1">{{Lien web |url=http://www.ecb.int/euro/exchange/html/index.fr.html |titre=L’échange des monnaies nationales |site=ecb.int |consulté le=31 mars 2013}}.</ref> !scope="col" width="10%"|Date limite de convertibilité des anciens billets<ref name="BCE1"/> |-bgcolor="#DDDDFF" |{{lang|en|[[European Currency Unit]]}}||<code>XEU</code> |{{0|00&nbsp;00}}1,000&nbsp;00{{0|0}}||{{Union européenne}}&nbsp;(*) |{{date-|1|janvier|1999}}||{{date-|1|janvier|2002}}||{{date-|31|décembre|1998}}||''sans objet''||''sans objet'' |-bgcolor="#EEEEFF" |[[Deutsche Mark|Mark allemand]]||<code>DEM</code> |{{0|00&nbsp;00}}1,955&nbsp;83{{0|0}}||{{Allemagne}} |{{date-|1|janvier|1999}}||{{date-|1|janvier|2002}}||{{date-|31|décembre|2001}}||''indéfiniment''||''indéfiniment'' |-bgcolor="#DDDDFF" |[[Schilling autrichien]]||<code>ATS</code> |{{0|00&nbsp;0}}13,760&nbsp;3{{0|00}}||{{Autriche}} |{{date-|1|janvier|1999}}||{{date-|1|janvier|2002}}||{{date-|28|février|2002}}||''indéfiniment''||''indéfiniment'' |-bgcolor="#EEEEFF" |[[Franc belge]] |<code>BEF</code> |{{0|00&nbsp;0}}40,339&nbsp;9{{0|00}}||{{Belgique}} |{{date-|1|janvier|1999}}||{{date-|1|janvier|2002}}||{{date-|28|février|2002}}||{{date-|31|décembre|2004}}||''indéfiniment'' |-bgcolor="#DDDDFF" |[[Peseta espagnole]]||<code>ESP</code> |{{0|00&nbsp;}}166,386{{0|&nbsp;000}}||{{Espagne}}<ref group="Nota">En plus de l'Espagne métropolitaine, l'euro est utilisé dans : : la Communauté autonome des [[Îles Canaries|Canaries]], région ultrapériphérique de l'Union européenne ; : les villes autonomes de [[Ceuta]] et [[Melilla]].</ref><br />{{Andorre}} |{{date-|1|janvier|1999}}||{{date-|1|janvier|2002}}||{{date-|28|février|2002}}||{{date-|30|juin|2021}}||{{date-|30|juin|2021}} |-bgcolor="#EEEEFF" |[[Mark finlandais]]||<code>FIM</code> |{{0|00&nbsp;00}}5,945&nbsp;73{{0|0}}||{{Finlande}}<br />{{Åland}} |{{date-|1|janvier|1999}}||{{date-|1|janvier|2002}}||{{date-|28|février|2002}}||{{date-|29|février|2012}}||{{date-|29|février|2012}} |-bgcolor="#DDDDFF" |[[Franc français]]||<code>FRF</code> |{{0|00&nbsp;00}}6,559&nbsp;57{{0|0}}||{{France}}<ref group="Nota">En plus de la France métropolitaine, l'euro est utilisé dans : : les départements d'outre-mer de [[Guadeloupe]], de [[Guyane]], de [[Martinique]], de [[Mayotte]] et de [[La Réunion]], régions ultrapériphériques de l'Union européenne<!-- Mayotte fait partie de l'Union européenne depuis 2014--> ; : la collectivité d'outre-mer de [[Saint-Martin (Antilles françaises)|Saint-Martin]], région ultrapériphérique de l'Union européenne ; : les collectivités et territoires d'outre-mer de [[Saint-Pierre-et-Miquelon]], [[Saint-Barthélemy (Antilles françaises)|Saint-Barthélemy]], [[Île Clipperton|Clipperton]] et des [[Terres australes et antarctiques françaises|TAAF]] qui ne font pas partie de l'Union européenne.</ref><br />{{Monaco}}<br />{{Andorre}} |{{date-|1|janvier|1999}}||{{date-|1|janvier|2002}}||{{date-|17|février|2002}}||{{date-|17|février|2005}}||{{date-|17|février|2012}} |-bgcolor="#EEEEFF" |[[Livre irlandaise (1927-2002)|Livre irlandaise]]||<code>IEP</code> |{{0|00&nbsp;00}}0,787&nbsp;564{{0|}}||{{Irlande}} |{{date-|1|janvier|1999}}||{{date-|1|janvier|2002}}||{{date-|8|février|2002}}||''indéfiniment''||''indéfiniment'' |-bgcolor="#DDDDFF" |[[Lire italienne]]||<code>ITL</code> |{{0|0}}1&nbsp;936,27{{0|0&nbsp;000}}||{{Italie}}<br />{{Saint-Marin}}<br />{{Vatican}} |{{date-|1|janvier|1999}}||{{date-|1|janvier|2002}}||{{date-|28|février|2002}}||{{date-|6|décembre|2011}}||{{date-|6|décembre|2011}} |-bgcolor="#EEEEFF" |[[Franc luxembourgeois]]||<code>LUF</code> |{{0|00&nbsp;0}}40,339&nbsp;9{{0|00}}||{{Luxembourg}} |{{date-|1|janvier|1999}}||{{date-|1|janvier|2002}}||{{date-|28|février|2002}}||{{date-|31|décembre|2004}}||''indéfiniment'' |-bgcolor="#DDDDFF" |[[Florin néerlandais]]||<code>NLG</code> |{{0|00&nbsp;00}}2,203&nbsp;71{{0|0}}||{{Pays-Bas}}<ref group="Nota">L'euro n'est utilisé que dans les provinces européennes des [[Pays-Bas]].</ref> |{{date-|1|janvier|1999}}||{{date-|1|janvier|2002}}||{{date-|27|janvier|2002}}||{{date-|31|décembre|2006}}||{{date-|1|janvier|2032}} |-bgcolor="#EEEEFF" |[[Escudo portugais]]||<code>PTE</code> |{{0|00&nbsp;}}200,482{{0|&nbsp;000}}||{{Portugal}}<ref group="Nota">L'euro est également utilisé dans les deux régions autonomes des [[Açores]] et de [[Madère]], régions ultrapériphériques de l'Union européenne.</ref> |{{date-|1|janvier|1999}}||{{date-|1|janvier|2002}}||{{date-|28|février|2002}}||{{date-|31|décembre|2002}}||{{date-|28|février|2022}} |-bgcolor="#DDDDFF" |[[Monnaies andorranes|Franc andorran]]||<code>ADF</code> |{{0|00&nbsp;00}}6,559&nbsp;57{{0|0}}||{{Andorre}}<ref group="Nota" name="Andorre">Andorre utilise un taux central de change, subissant des variations à l'achat ou à la vente, mais pas un taux de conversion unique et irrévocable. Ce taux central peut varier légèrement sur le marché des changes, mais le cours est stabilisé autour de cette valeur avec des écarts très faibles ; l'absence de taux de conversion unique signifie que l'opération de change reste soumise à des frais de transaction, qui expliquent les faibles variations, compensées en permanence par l'intervention des banques centrales.</ref> |{{date-|1|janvier|1999}}||{{date-|1|janvier|2002}}||{{date-|31|décembre|1998}}||''sans objet''||''sans objet'' |-bgcolor="#EEEEFF" |[[Monnaies andorranes|Peseta andorrane]]||<code>ADP</code> |{{0|00&nbsp;}}166,386{{0|&nbsp;000}}||{{Andorre}}<ref group="Nota" name="Andorre"/> |{{date-|1|janvier|1999}}||{{date-|1|janvier|2002}}||{{date-|31|décembre|1998}}||''sans objet''||''sans objet'' |-bgcolor="#DDDDFF" |[[Franc monégasque]]||<code>MCF</code> |{{0|00&nbsp;00}}6,559&nbsp;57{{0|0}}||{{Monaco}}<br />{{France}} |{{date-|1|janvier|1999}}||{{date-|1|janvier|2002}}||{{date-|17|février|2002}}||{{date-|17|février|2005}}||''sans objet'' |-bgcolor="#EEEEFF" |[[Lire de Saint-Marin|Lire saint-marinaise]]||<code>SML</code> |{{0|0}}1&nbsp;936,27{{0|0&nbsp;000}}||{{Saint-Marin}}<br />{{Italie}} |{{date-|1|janvier|1999}}||{{date-|1|janvier|2002}}||{{date-|28|février|2002}}||{{date-|29|février|2012}}||''sans objet'' |-bgcolor="#DDDDFF" |[[Lire vaticane]]||<code>VAL</code> |{{0|0}}1&nbsp;936,27{{0|0&nbsp;000}}||{{Vatican}}<br />{{Italie}} |{{date-|1|janvier|1999}}||{{date-|1|janvier|2002}}||{{date-|28|février|2002}}||{{date-|29|février|2012}}||''sans objet'' |-bgcolor="#EEEEFF" |[[Drachme (Grèce moderne)|Drachme grecque]]||<code>GRD</code> |{{0|00&nbsp;}}340,750{{0|&nbsp;000}}||{{Grèce}} |{{date-|1|janvier|2001}}||{{date-|1|janvier|2002}}||{{date-|28|février|2002}}||{{date-|29|février|2004}}||{{date-|29|février|2012}} |-bgcolor="#DDDDFF" |[[Tolar|Tolar slovène]]||<code>SIT</code> |{{0|00&nbsp;}}239,640{{0|&nbsp;000}}||{{Slovénie}} |{{date-|1|janvier|2007}}||{{date-|1|janvier|2007}}||{{date-|14|janvier|2007}}||{{date-|31|décembre|2016}}||''indéfiniment'' |-bgcolor="#EEEEFF" |[[Livre chypriote]]||<code>CYP</code> |{{0|00&nbsp;00}}0,585&nbsp;274{{0|}}||{{Chypre}}<ref group="Nota">L'euro n'est pas utilisé dans la [[Chypre du Nord|République turque de Chypre du nord]], non reconnue internationalement, où circule la [[livre turque]] (<code>TRY</code>).</ref><br />{{Akrotiri et Dhekelia}} |{{date-|1|janvier|2008}}||{{date-|1|janvier|2008}}||{{date-|31|janvier|2008}}||{{date-|31|décembre|2009}}||{{date-|31|décembre|2017}} |-bgcolor="#DDDDFF" |[[Lire maltaise]]||<code>MTL</code> |{{0|00&nbsp;00}}0,429&nbsp;300{{0|}}||{{Malte}} |{{date-|1|janvier|2008}}||{{date-|1|janvier|2008}}||{{date-|31|janvier|2008}}||{{date-|31|janvier|2010}}||{{date-|31|janvier|2018}} |-bgcolor="#EEEEFF" |[[Couronne slovaque]]||<code>SKK</code> |{{0|00&nbsp;0}}30,126&nbsp;0{{0|00}}||{{Slovaquie}} |{{date-|1|janvier|2009}}||{{date-|1|janvier|2009}}||{{date-|17|janvier|2009}}||{{date-|31|décembre|2013}}||''indéfiniment'' |-bgcolor="#DDDDFF" |[[Couronne estonienne]]||<code>EEK</code> |{{0|00&nbsp;0}}15,646&nbsp;6{{0|00}}||{{Estonie}} |{{date-|1|janvier|2011}}||{{date-|1|janvier|2011}}||{{date-|15|janvier|2011}}||''indéfiniment''||''indéfiniment'' |-bgcolor="#EEEEFF" |[[Lats|Lats letton]]||<code>LVL</code> |{{0|00&nbsp;00}}0,702&nbsp;804{{0|}}||{{Lettonie}} |{{date-|1|janvier|2014}}||{{date-|1|janvier|2014}}||{{date-|14|janvier|2014}}||''indéfiniment''||''indéfiniment'' |-bgcolor="#DDDDFF" |[[Litas|Litas lituanienne]]||<code>LTL</code> |{{0|00&nbsp;00}}3,45280{{0|}}||{{Lituanie}} |{{date-|28|juin|2004}}||{{date-|1|janvier|2015}}||{{date-|1|janvier|2015}}||''indéfiniment''||''indéfiniment'' |-bgcolor="#EEEEFF" |[[Kuna croate (1994-2022)|Kuna croate]] |<code>HRK</code> |{{0|00&nbsp;0}}7,53450&nbsp;{{0|00}}||{{Croatie}} |{{date-|01|janvier|2023}}||{{date-|1|janvier|2023}}||{{date-|14|janvier|2023}}||{{date-|31|décembre|2025}}||''indéfiniment'' |} '''Notes :''' {{Références|groupe="Nota"}} === Taux de change officiel des devises liées === {|class="wikitable sortable" border="0" cellspacing="1" cellpadding="3" style="border: 1px solid #AAAAAA;" |+Autres devises liées indirectement à l'euro par une politique monétaire |-bgcolor="#AAAAFF" !scope="col" width="10%"|Dénomination !scope="col" width="3%"|ISO !scope="col" width="7%"|Valeur !scope="col" width="7%"|Fluctuation !scope="col" width="15%"|Pays d'émission (*) ou d'utilisation !scope="col" width="10%"|Début de<br />liaison<br />avec l'euro !scope="col" width="40%"|Politique monétaire |-bgcolor="#DDDDFF" |[[Couronne danoise]]||<code>DKK</code> |{{0|00&nbsp;00}}7,460&nbsp;38{{0|0}}||± {{0}}2,25 %||{{Danemark}} |{{date-|1|janvier|1999}}||[[Mécanisme de taux de change européen|MCE II]] depuis le {{date-|1|janvier|1999}}. |-bgcolor="#EEEEFF" |[[Dirham marocain]]||<code>MAD</code> |{{0|00&nbsp;0}}11,173&nbsp;2{{0|00}}||''non définie''||{{Maroc}} |{{date-|1|janvier|1999}}||Politique unilatérale, taux de fluctuation non défini officiellement. |-bgcolor="#DDDDFF" |[[Escudo cap-verdien]]||<code>CVE</code> |{{0|00&nbsp;}}110,265{{0|&nbsp;000}}||''taux fixe''<ref group="Notb" name="Taux fixe">Le taux fixe de conversion en euros peut être changé à tout moment par un accord entre les pays concernés.</ref>||{{Cap-Vert}} |{{date-|1|janvier|1999}}||Accord avec le [[Portugal]], était liée à l'[[escudo portugais]] (55&nbsp;<code>CVE</code> pour 100&nbsp;<code>PTE</code>). |-bgcolor="#EEEEFF" |[[Banque WIR|Euro WIR]]||<code>CHE</code> |{{0|00&nbsp;00}}1,000&nbsp;00{{0|0}}||''taux fixe''||{{Suisse}} |{{date-|1|juillet|2003}}||Monnaie privée non fiduciaire, unité de compte négociable uniquement en Suisse sur des marchés d'échange de services de gré à gré, liée à l'euro à un taux non officiel. |-bgcolor="#DDDDFF" |[[Forint|Forint hongrois]]||<code>HUF</code> |{{0|00&nbsp;}}282,360{{0|&nbsp;000}}||± 15,00 %||{{Hongrie}} |{{date-|4|mai|2001}}||Du {{date-|4|mai|2001}} au {{date-|4|juin|2003}}, l'euro était centré à 276,100&nbsp;<code>HUF</code>. |-bgcolor="#EEEEFF" |[[Franc CFA]] de la [[Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest|BCEAO]]||<code>XOF</code> |{{0|00&nbsp;}}655,957{{0|&nbsp;000}}||''taux fixe''<ref group="Notb" name="Taux fixe"/>||Pays membres de l'[[Union économique et monétaire ouest-africaine|UEMOA]] :<br />{{Bénin}}<br />{{Burkina Faso}}<br />{{Côte d'Ivoire}}<br />{{Guinée-Bissau}}<br />{{Mali}}<br />{{Niger}}<br />{{Sénégal}}<br />{{Togo}} |{{date-|1|janvier|1999}}||Accord avec la [[France]], était liée au [[franc français]] (100&nbsp;<code>XOF</code> pour 1&nbsp;<code>FRF</code>). |-bgcolor="#DDDDFF" |[[Franc CFA]] de la [[Banque des États de l'Afrique centrale|BEAC]]||<code>XAF</code> |{{0|00&nbsp;}}655,957{{0|&nbsp;000}}||''taux fixe''<ref group="Notb" name="Taux fixe"/>||Pays membres de la [[Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale|CEMAC]] :<br />{{Cameroun}}<br />{{République du Congo}}<br />{{Gabon}}<br />{{Guinée équatoriale}}<br />{{République centrafricaine}}<br />{{Tchad}} |{{date-|1|janvier|1999}}||Accord avec la [[France]], était liée au [[franc français]] (100&nbsp;<code>XAF</code> pour 1&nbsp;<code>FRF</code>). |-bgcolor="#EEEEFF" |[[Franc Pacifique|Franc CFP]]||<code>XPF</code> |{{0|00&nbsp;}}119,331&nbsp;74…||''taux fixe''<ref group="Notb" name="Taux fixe"/>||Collectivités françaises :<br />{{Nouvelle-Calédonie}}<br />{{Polynésie française}}<br />{{Wallis-et-Futuna}} |{{date-|1|janvier|1999}}||Accord avec la [[France]], était liée au [[franc français]] (100&nbsp;<code>XPF</code> pour 5,50&nbsp;<code>FRF</code>)<br />Note : le taux officiel de conversion exact est inversé : 1&nbsp;000&nbsp;<code>XPF</code> = 8,38&nbsp;<code>EUR</code> = 54,969&nbsp;196&nbsp;6&nbsp;<code>FRF</code> (c'est pratiquement l'ancien taux légèrement ajusté de près de 0,056 %, selon la valeur fixe de l'euro en francs français, afin de faciliter les conversions de comptes vers l'euro). |-bgcolor="#DDDDFF" |[[Franc comorien]]||<code>KMF</code> |{{0|00&nbsp;}}491,968{{0|&nbsp;000}}||''taux fixe''<ref group="Notb" name="Taux fixe"/>||{{Comores}} |{{date-|1|janvier|1999}}||Accord avec la [[France]], était liée au [[franc français]] (75&nbsp;<code>KMF</code> pour 1&nbsp;<code>FRF</code>). |-bgcolor="#EEEEFF" |[[Franc suisse]]||<code>CHF</code> |{{0|00&nbsp;00}}1,233{{0|00}}||non fixe (taux au {{date-|6 juin 2013}})||{{Suisse}}<br />{{Liechtenstein}} |{{date-|1|juillet|2003}}||Union monétaire suisse, taux variable. |-bgcolor="#DDDDFF" |[[Banque WIR|Franc WIR]]||<code>CHW</code> |{{0|00&nbsp;00}}1,233{{0|00}}||non fixe (parité au franc suisse)||{{Suisse}} |{{date-|1|juillet|2003}}||Monnaie privée non fiduciaire, unité de compte négociable uniquement en Suisse sur des marchés d'échange de services de gré à gré, liée à parité au franc suisse à un taux non officiel. |-bgcolor="#EEEEFF" |[[Lev bulgare]]||<code>BGN</code> |{{0|00&nbsp;00}}1,955&nbsp;83{{0|0}}||''taux fixe''<ref group="Notb" name="Taux fixe"/>||{{Bulgarie}} |{{date-|1|janvier|1999}}||Unilatéral en préparation du [[Mécanisme de taux de change européen|MCE II]], était liée au [[mark allemand]] (1&nbsp;<code>BGN</code> pour 1&nbsp;<code>DEM</code>). |-bgcolor="#DDDDFF" |[[Mark convertible de Bosnie-Herzégovine|Marka bosnienne]]||<code>BAM</code> |{{0|00&nbsp;00}}1,955&nbsp;83{{0|0}}||''taux fixe''<ref group="Notb" name="Taux fixe"/>||{{Bosnie-Herzégovine}} |{{date-|1|janvier|1999}}||Unilatéral, était liée au [[mark allemand]] (1&nbsp;<code>BAM</code> pour 1&nbsp;<code>DEM</code>). |-bgcolor="#EEEEFF" |[[Dobra (monnaie)|Dobra santoméenne]]||<code>STD</code> |{{0|00&nbsp;00}}24,5{{0|00}}|| ''taux fixe''<ref group="Notb" name="Taux fixe"/>||{{Sao Tomé-et-Principe}} |{{date-|1|janvier|2010}}|| |} '''Notes :''' {{Références|groupe=Notb}} === Valeur par rapport au dollar === {{Article détaillé|Euro/dollar}} {{Section rédaction à revoir|date=novembre 2020}} [[Fichier:EUR-USD 1972-1999.jpg|vignette|alt=Reconstitution du taux de change euro-dollar de janvier 1972 à janvier 1999|Reconstitution du taux de change euro-dollar de {{date-||janvier|1972}} à {{date-||janvier|1999}} à partir des taux de change du franc français ou du Deutschemark.]] [[Fichier:EUR-USD v2.svg|vignette|alt=Euro-USD : taux de change du dollar à partir de 1999|Euro-USD : taux de change du dollar à partir de 1999.]] [[Fichier:Euro exchange rate to USD, JPY, and GBP.png|vignette|alt=Variation du taux de change de l'euro contre le dollar US, le yen et la livre sterling.|Variation du taux de change de l'euro contre le dollar US, le yen et la livre sterling. Le taux est calibré à 1 au {{date-|1 janvier 1999}}. {{Légende/Début}} {{Légende|green|2=janvier 1999 : 1 € = 1,18 $ / août 2007 : 1 € = 1,37 $|bordure=non}} {{Légende|red|2=janvier 1999 : 1 € = 133 ¥ / août 2007 : 1 € = 162 ¥|bordure=non}} {{Légende|blue|2=janvier 1999 : 1 € = 0,71 £ / août 2007 : 1 € = 0,67 £|bordure=non}} {{Légende/Fin}}]] L'ECU, qui était un panier, contenait des monnaies comme la livre sterling, qui n'ont pas été intégrées dans l'euro. Les deux devises européennes ne coïncident donc que brièvement, pendant les heures de fermeture des marchés entre la fin de 1998 et le début de 1999 et, si l'ECU existait encore, il aurait maintenant une valeur tout autre que celle de l'euro. Afin de reconstituer la valeur qu'aurait eue l'euro par rapport au dollar américain avant sa cristallisation du {{date-|31|décembre|1998}}, il convient d'utiliser les taux de change face au dollar d'une monnaie nationale, et de lui appliquer son taux de conversion en euro. Par exemple, {{nombre|6.55957}} sera divisé par la valeur du dollar en francs français. Le résultat du calcul figure sur le graphique ci-contre pour le franc français (en rouge) et le deutschemark (en bleu) pour toute la période qui va de l'introduction du régime des changes flottants par [[Richard Nixon]] à celle de l'euro. Pendant les dix années précédant son introduction, l'euro aurait ainsi eu une valeur moyenne de l'ordre de {{unité|1.1825|dollar US}}, calculée avec le franc français, et {{unité|1.20|dollar}}, calculée avec le deutschemark. En 1999, le cours d'introduction de l'euro était de 1,1789 dollar pour un euro. On peut ensuite distinguer plusieurs périodes<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Nicolas Dross|titre=Fiches de politiques économiques européennes|éditeur=ellipses|année=2020|pages totales=246|passage=p. 153-154|isbn=}}.</ref> : * 1999-2001 : les débuts hésitants (baisse de l'euro par rapport au dollar) ; * 2002-mi-2008 : la remontée de l'euro ; * mi-2008-mi-2015 : l'euro dans la crise (forte volatilité et baisse de l'euro) ; * mi-2015-2020 : stabilisation autour de 1,1-1,2 (proche du cours d'introduction). Le marché des changes le plus actif de l'euro est bien évidemment celui comparé au dollar US ; la parité [[euro/dollar]] est l'instrument financier le plus traité dans le monde, c'est un indicateur phare, suivi quotidiennement par tous les milieux économiques et financiers. {|class="wikitable alternance" |+Valeur annuelle moyenne de l'euro en [[Dollar américain|dollars US]]<br />(données BCE)'''<ref>{{lien web |url=http://sdw.ecb.europa.eu/quickview.do?SERIES_KEY=120.EXR.A.USD.EUR.SP00.A |site=sdw.ecb.europa.eu |titre=European Central Bank - Statistical Data Warehouse - Quick View}}.</ref>''' !'''Année'''!!1999!!2000!!2001!!2002!!2003!!2004!!2005!!2006!!2007!!2008!!2009!!2010!!2011!!2012!!2013!!2014!!2015!!2016 |-align="center" |'''Taux'''||{{nombre|1.0658}}||{{nombre|0.9236}}||{{nombre|0.8956}}||{{nombre|0.9456}}||{{nombre|1.1312}}||{{nombre|1.2439}}||{{nombre|1.2441}}||{{nombre|1.2556}}||{{nombre|1.3705}}||{{nombre|1.4708}}||{{nombre|1.3948}}||{{nombre|1.3257}}||{{nombre|1.3290}}||{{nombre|1.2848}}||{{nombre|1.3281}}||{{nombre|1.3285}}||{{nombre|1.1095}}||{{nombre|1.1069}} |} {{Taux de change|EUR}} == Débats économiques == {{Article détaillé|Zone euro|Conséquences économiques de l'euro}} Les [[conséquences économiques de l'euro]] font l'objet de débats au sein des économistes. La plupart des études soulignent l'effet de l'euro sur la convergence des taux d'intérêt et sur la chute de l'inflation, et montrent un effet positif de la monnaie unique sur l'intensification des échanges commerciaux<ref name=":12">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Delphine|nom1=Pouchain|prénom2=Lou|nom2=Dumez|prénom3=Matthias|nom3=Knol|prénom4=Fabrice|nom4=Tricou|titre=Monnaie et financement de l'économie|lieu=Neuilly/58-Clamecy|éditeur=Atlande / Impr. Laballery|date=DL 2019|pages totales=481|isbn=978-2-35030-634-6|isbn2=2-35030-634-8|oclc=1134989408|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/1134989408|consulté le=2021-09-30}}</ref>. L'euro a, en effet, un rôle fondamental à jouer dans cette direction : à la fin des années 1990, 60 % des transactions commerciales des pays de la zone euro sont effectuées entre eux<ref name=":5">Sciences humaines - Hors série n. 22 - septembre / octobre 1998, p. 8</ref>. Par conséquent, la nouvelle monnaie unique permet d'éviter les contraintes de change entre les devises nationales<ref name=":5" />. Des débats médiatiques ont été centrés sur l'inflation qui aurait été causée par le passage à l'euro. La [[Banque de France]] a toutefois montré que l'introduction de l'euro s'est produite simultanément à une hausse importante des prix de l'[[immobilier]] et des [[Pétrole|produits pétroliers]]<ref name="bdf1">{{pdf}} {{lien brisé|consulté le=16 décembre 2016|url=http://www.banque-france.fr/fileadmin/user_upload/banque_de_france/publications/Documents_Economiques/documents-et-debats-numero-1-l-euro-est-il-inflationniste.pdf|site=banque-france.fr|titre=L'euro n'est pas inflationniste|date=janvier 2007}}.</ref>. Par ailleurs, certains secteurs ([[hôtel]]lerie, [[tabac]] par exemple) ont connu de fortes hausses de prix depuis l'introduction de l'euro<ref name="bdf1" />. Face à la polémique<ref>{{lien web |url=http://www.taurillon.org/L-Euro-un-bouc-emissaire-trop-facile |titre=Euro, bouc émissaire |site=taurillon.org |auteur1=Laurent Bonsang |date=16 janvier 2007}}.</ref>, le [[ministre des Finances]] [[Thierry Breton]] a proposé, ultérieurement, un indice spécial lié au coût du panier d'achat au supermarché pour répondre aux critiques des associations de consommateurs. L'[[Institut national de la statistique et des études économiques|INSEE]] introduit un indicateur d'inflation personnalisé<ref group="Note">Voir aussi : [[Indice des prix à la consommation]].</ref>{{,}}<ref>{{lien brisé |url=http://www.insee.fr/fr/indicateur/indic_cons/indic_sip.htm |site=insee.fr}}.</ref>. Un débat sur les effets macroéconomiques de l'euro existe<ref name=":12" />. Les économistes soulignent que l'euro a rendu la dévaluation impossible, conduisant les pays à devoir engager une [[dévaluation interne]] (baisse des salaires) ou des politiques d'investissements, ou encore des réformes structurelles<ref>{{harvsp|Pisani-Ferry|2011|passage=188-189}}.</ref>. === Euro et politique monétaire unique pour plusieurs pays === {{Article connexe|Union économique et monétaire|Banque centrale européenne#Question des objectifs de la BCE et de la politique monétaire à mener{{!}}Politique monétaire de la BCE}} La politique monétaire menée {{lesquelles|ces dernières années}} (au moins jusqu'à la mise en place de l'[[assouplissement quantitatif]]) conduit à un « euro fort », ou qualifiée par ses détracteurs d'« euro cher ». À terme, selon le centre de recherche économique CEE ''{{lang|en|Council}}'', le maintien de l'[[orthodoxie financière]], prôné par le gouvernement allemand et la BCE, et la politique de rigueur généralisée qui en découle, nécessiteront une révision du [[traité de Lisbonne]], car ils pourraient avoir pour conséquence de réduire les prérogatives budgétaires et fiscales des États membres, au-delà des dispositions du traité dans sa forme actuelle<ref>{{Article |lang=en |auteur1=Nicolas Firzli |titre=Greece and the EU Debt Crisis |périodique=The Vienna Review |date=mars 2010}}.</ref>. Le [[CEPII]] soulignait en 2012 que, par construction, l'euro empêche les taux de change de s'ajuster pour compenser les déséquilibres des balances commerciales des pays membres. En l'absence de ce canal, l'ajustement doit se faire par des taux d'inflation différenciés entre pays, ce qui suppose des dévaluations internes (baisse des salaires) pour les pays les moins compétitifs, ou par une montée en gamme des produits<ref>{{Article |lang=fr |auteur1=Benjamin Carton |auteur2= Karine Hervé|titre=Désajustement des taux de change effectifs réels dans la zone euro|périodique=Lettre du CEPII |date=19 avril 2012}}.</ref>. [[Paul Krugman]] souligne à ce propos que l'Allemagne bénéficie d'un Euro légèrement sous-évalué par rapport au Deutsch Mark (si celui-ci était toujours en circulation), contrairement aux autres pays d'Europe, en particulier du sud, qui ont une monnaie surévaluée<ref>{{lien web |auteur=//topics.nytimes.com/top/opinion/editorialsandoped/oped/columnists/paulkrugman/index.html |titre=Germany, the Euro, and Currency Manipulation |url=https://krugman.blogs.nytimes.com/2017/02/01/germany-the-euro-and-currency-manipulation/ |site=Paul Krugman Blog |date=<!-- 1485971359 --> |consulté le=28-07-2020}}.</ref>. Cette analyse a été confirmée par une étude du [[FMI]] datant de 2017<ref>{{Article |auteur1=Jean-Pierre Robin |titre=L'euro est trop fort de 6,8% pour la France et trop faible de 18% pour l'Allemagne selon le FMI |périodique=[[Le Figaro]] |date=28-07-2017 |lire en ligne=http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2017/07/28/20002-20170728ARTFIG00249-l-euro-est-trop-fort-de-68-pour-la-france-et-trop-faible-de-18-pour-l-allemagne-selon-le-fmi.php}}.</ref>. Ce déséquilibre a sa part de responsabilité dans l'excédent commercial très élevé de l'Allemagne, qui est en partie responsable, selon nombre d’économistes, dont ceux du FMI, de l’anémie de la croissance européenne<ref>{{Article |auteur1=[[Marie Charrel]] |titre=Les excédents allemands battent des records et agacent |périodique=[[Le Monde]] |date=01-02-2017 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/economie/article/2017/02/01/les-excedents-allemands-battent-des-records-et-agacent_5072735_3234.html}}.</ref> (cet excédent se fait au détriment des autres pays de la zone, certains économistes parlant à ce sujet de [[mercantilisme]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Taxes sur les voitures : Trump au secours de Macron - Les Echos|url=https://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/0301688973364-taxes-sur-les-voitures-trump-au-secours-de-macron-2178365.php|site=www.lesechos.fr|consulté le=2018-05-25}}</ref>). De plus, l'épargne résultant de cet excédent s'investirait peu dans la zone euro et profiterait peu aux voisins de l'Allemagne<ref>Selon l'économiste Raphaël Didier (www.raphael-didier.fr).</ref>. A ce sujet, [[Patrick Artus]] souligne que les excédents allemands servent essentiellement à financer le déficit américain. Faute de pouvoir rééquilibrer leur compétitivité par la dévaluation, certains pays ont connu, selon une étude allemande du CEP (Centrum für europäische Politik), une moindre hausse de leur PIB. L'Euro a ainsi freiné leur croissance économique par rapport à la croissance qui aurait été la leur s'ils avaient gardé leur monnaie. Ainsi, chaque Français aurait perdu 56 000 euros sur la période 1999-2017 et les Italiens 73 000<ref name=":0">{{Ouvrage|langue=fr|titre=L´euro a 20 ans : qui sont les perdants ? qui sont les gagnants ?|éditeur=|date=février 2019|pages totales=20|isbn=|lire en ligne=https://www.cep.eu/fileadmin/user_upload/cep.eu/Studien/20_Jahre_Euro_-_Gewinner_und_Verlierer/Les_Etudes_du_cep_L__euro_a_20_ans.pdf}}</ref>. L'Allemagne, les Pays-Bas et la Grèce auraient au contraire bénéficié de l'euro<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Euro : les gagnants et les perdants de la monnaie unique|url=https://www.lesechos.fr/monde/europe/dans-la-zone-euro-labsence-de-reformes-coute-cher-994217|site=Les Echos|date=2019-02-26|consulté le=2019-04-10}}</ref>. Cette étude a été critiquée par le [[Groupe d'études géopolitiques]] (GEG), un [[Think tank|groupe de réflexion]] de l'[[École normale supérieure (Paris)|ENS Ulm]]<ref name=":1">{{Lien web|langue=fr|auteur1=GEG Economie|auteur2=Cyprien Batut, Benjamin Carantino, Olivier Lenoir|titre=Vingt ans de l'euro : 10 points sur le succès d'une étude fallacieuse|url=https://legrandcontinent.eu/fr/2019/03/14/vingt-ans-de-leuro-10-points-sur-le-succes-dune-etude-fallacieuse/|site=FR - [[Le Grand Continent (revue)|Le Grand Continent]]|date=2019-03-14|consulté le=2019-04-10}}</ref>. Selon le GEG, les chiffres de l'étude sont faux car elle est constituée {{Citation|de grossières erreurs méthodologiques qui disqualifient la démarche du CEP et laissent planer le doute sur sa bonne foi}}. Le GEG ajoute que {{Citation|les auteurs ne semblent pas conscients des biais possibles de la méthode d’évaluation dite de contrôle synthétique et ne font rien qui puisse les éliminer}}<ref name=":1" />. Une étude publiée en décembre 2018 dans la ''[[European Economic Review]]'' et employant la même méthode statistique que le CEP trouve des résultats également sensiblement différents<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Laura|nom1=Puzzello|prénom2=Pedro|nom2=Gomis-Porqueras|titre=Winners and losers from the €uro|périodique=European Economic Review|volume=108|numéro=C|date=2018|lire en ligne=https://ideas.repec.org/a/eee/eecrev/v108y2018icp129-152.html|consulté le=2019-04-10|pages=129–152}}</ref>. Le quotidien allemand ''[[Die Welt]]'' a aussi livré une critique acerbe de l'étude du CEP<ref>{{Article|langue=de|auteur1=Anja Ettel, Holger Zschäpitz|prénom1=Holger|nom1=Zschäpitz|titre=Euro: Steht Deutschland wirklich besser da als mit der D-Mark?|périodique=Die Welt|date=2019-02-27|lire en ligne=https://www.welt.de/wirtschaft/plus189459993/Euro-Steht-Deutschland-wirklich-besser-da-als-mit-der-D-Mark.html|consulté le=2019-04-10}}</ref>, en France ''[[Le Point]]'' qualifie l'étude de {{Citation|bidon}}<ref>{{Lien web|langue=fr|nom1=Barochez|prénom1=Luc de|titre=L'étude allemande bidon sur les perdants de l'euro|url=https://www.lepoint.fr/economie/l-etude-allemande-bidon-sur-les-perdants-de-l-euro-28-02-2019-2297121_28.php|site=Le Point|date=2019-02-28|consulté le=2019-04-10}}</ref> et ''[[Libération (journal)|Libération]]'' estime que la méthodologie employée est particulièrement {{Citation|critiquable}}<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur1=Luc Peillon|titre=L'euro a-t-il vraiment fait perdre 56 000 euros à chaque Français ?|url=https://www.liberation.fr/checknews/2019/03/01/l-euro-a-t-il-vraiment-fait-perdre-56-000-euros-a-chaque-francais_1712170|site=Libération.fr|périodique=Libération|date=2019-03-01|consulté le=2019-04-10}}</ref>. === Perception des citoyens === Un sondage est effectué à la demande du {{lang|en|German Marshall Fund}}, durant l'été 2010. À la question {{citation|L'usage de l'euro est-il une bonne chose pour l'économie ?}}, si une majorité de Néerlandais a répondu « oui », 53 % des Allemands et des Espagnols ont répondu « non », ainsi que 60 % des Français<ref>{{Article |auteur1=Jean-Pierre Robin |titre=Les Européens aiment peu l'euro et les Français sont les moins ardents |périodique=[[Le Figaro]] |date=6 décembre 2010}}.</ref>. Pourtant, à cette même date, un autre sondage indiquait que seuls 38 % des Français étaient en faveur d'un retour au franc<ref name=LFraF/>. En 2015, dans un sondage d'[[Eurobaromètre]], 61 % des citoyens des pays de la zone euro ont répondu, à la question {{Citation|En général, pensez-vous que l'euro est une bonne chose ou une mauvaise chose pour votre pays ?}}, que l'euro était une bonne chose pour leur pays, alors que 30 % ont dit que c'était une mauvaise chose ; le niveau de soutien le plus élevé enregistré par Eurobaromètre depuis qu'il a commencé à poser cette question en 2002, et une importante augmentation depuis le plus bas niveau de soutien (moins de 50 %) enregistré par ce sondage, en 2007. Les pays les moins favorables à l'euro étaient l'[[Italie]] et [[Chypre (pays)|Chypre]], les deux pays où moins de la majorité absolue s'est prononcée favorable à l'euro (en Italie, 49 % en faveur et 41 % contre ; à Chypre 50 % et 40 % respectivement) et la [[Lettonie]] (54 % en faveur, 29 % contre), tandis que les pays les plus favorables étaient le [[Luxembourg]] (79 % en faveur, 14 % contre), l'[[Irlande (pays)|Irlande]] (75 % et 18 %) et l'[[Allemagne]] (70 % et 22 %)<ref>{{Lien web |langue=anglais |titre=Eurobarometer: Rising overall support for the single currency in the euro area|url=http://ec.europa.eu/economy_finance/articles/euro/2015-11-06-eurobarometer_en.htm |site=[[Commission européenne]] |date=6 novembre 2015 |consulté le=3 juillet 2017}}.</ref>. En 2017, un sondage de l'[[Institut français d'opinion publique|Ifop]] indique que 72 % des Français sont en faveur d'un maintien dans la zone euro. Seuls 28 % se sont déclarés en faveur d'une sortie, dont une majorité est électrice du [[Rassemblement national|Front national]]<ref name="LFraF">{{Article |prénom1=Alain |nom1=Barluet |url=http://www.lefigaro.fr/international/2017/03/24/01003-20170324ARTFIG00367-sondage-les-francais-hostiles-a-une-sortie-de-l-euro.php|titre=Sondage : les Français hostiles à une sortie de l’euro |périodique=[[Le Figaro]] |jour=24|mois=mars|année=2017}}.</ref>. === Zone monétaire optimale === Nombre d'économistes<ref>{{lien web |site=erudit.org |auteur1=Armand-Denis Schor |date=2000 |titre=La théorie des zones monétaires optimales : l'optimum, le praticable, le crédible et le réel |url=http://www.erudit.org/revue/ae/2000/v76/n4/602337ar.pdf |format=pdf }}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web |auteur1=Trichet |date=2003 |titre=Zones monétaires optimales et mise en œuvre des politiques économiques |url=http://www.banque-france.fr/fileadmin/user_upload/banque_de_france/archipel/publications/bdf_bm/etudes_bdf_bm/bdf_bm_120_etu_1.pdf |format=pdf }}.</ref> pointent le fait que les pays de la zone euro ne constituaient pas, en 2002, une [[zone monétaire optimale]], et qu'un défaut de convergence des politiques économiques, et l'absence d'outils de gestion commune (trésor, budget fédéral) ne les rapprochent pas de cette configuration. Les économistes [[Milton Friedman]] et [[Martin Feldstein]] ont également exprimé leur doute à ce sujet<ref>{{lien brisé |url= https://books.google.fr/books?id=HNUVUem2V8gC&pg=PA127&lpg=PA127&dq=Milton+Friedman+et+zone+euro&source=bl&ots=IEu0Xgtxvx&sig=1XLv7HfjV6cT27Fu77wU6-s67fA&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjS2KX6y_3SAhXCOhQKHdXmBMAQ6AEIUTAI#v=onepage&q=Milton%20Friedman%20et%20zone%20euro&f=false |titre= Ouvrage inexistant sur Google Books |brisé le=12-03-2020 |CodexBot=1}}.</ref>. L'absence de trésor et de budget fédéral entraîne l'absence de transferts (en particulier fiscaux) entre pays en excédent et pays en déficit, ce qui pose un problème qui peut menacer à terme la viabilité de la zone Euro. Conscients du problème, certains responsables européens, dont [[Emmanuel Macron]], plaident pour une Europe budgétaire, tentant d'infléchir la position de l'Allemagne sur ce sujet<ref>{{lien web |titre=Journal économique et financier |url=http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/sans-la-creation-d-un-budget-europeen-macron-ne-peut-reussir-710660.html |site=[[La Tribune (France, 1985)|La Tribune]] |consulté le=28-07-2020}}.</ref>. Ce problème est également souligné à la tête de la BCE par [[Christine Lagarde]] qui déplore le manque de solidarité dans la zone Euro sur le plan budgétaire<ref>{{Lien brisé |url= https://www.boursorama.com/bourse/actualites/l-allemagne-n-a-pas-fait-les-efforts-necessaires-de-relance-budgetaire-lagarde-e48aaff16f4096d4665ad2d1daa3ac89 |titre=boursorama.com/bourse/actualit… |brisé le=04-10-2020}}.</ref>. === Monnaie de réserve === L'euro est la deuxième [[monnaie de réserve]] dans le monde, loin derrière le dollar américain ; cependant, petit à petit, l'euro commence à augmenter comme monnaie de réserve dans le monde, passant de 17,9 %, en 1999, à 27,3 %, en 2009<ref>{{lien brisé |titre=Le rôle mondial de l'euro stable en 2009, malgré la crise |url=http://www.suissehebdo.com/__n1458683__le_rC383C2B4le_mondial_de_leuro_stable_en_2009_malgrC383C2A9_la_crise.html |site=suissehebdo.com}}.</ref>. Ceci corrobore les propos d'[[Alan Greenspan]], ancien président de la banque centrale des États-Unis, selon lesquels {{citation|il est concevable que l'euro remplace le dollar comme monnaie de réserve ou devienne d'une importance égale}}<ref>{{lien web|lang=en|titre=Euro could replace dollar as top currency-Greenspan|url=https://www.reuters.com/article/bondsNews/idUSL1771147920070917|site=[[Reuters]] |date=17 septembre 2007}}.</ref>. * Toutefois, en 2017, la part de l'euro est redescendue à 20 %, soit un niveau inférieur à la somme des monnaies Européennes avant l'introduction de l'Euro. Selon Iltzezki, Rogoff et Reinhart<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Ethan|nom1=Ilzetzki|prénom2=Carmen|nom2=Reinhart|prénom3=Kenneth|nom3=Rogoff|titre=Why Is the Euro Punching Below Its Weight?|numéro=w26760|éditeur=National Bureau of Economic Research |périodique=Nber Working Paper Series |date=2020-02|doi=10.3386/w26760|lire en ligne=http://www.nber.org/papers/w26760.pdf|consulté le=2023-02-25|pages=w26760}}</ref> cela est dû au fait qu'il n'existe pas d'actifs financiers dit "surs" libellés en Euro dans lequel les investisseurs étranger puissent investir. Par "surs", on entend "garantis par un [[État]]" ou une signature équivalente. Par ailleurs, la baisse de l'Euro dans les réserves de change durant les années 2010 s'expliquerait par la politique aventureuse de la BCE i.e. l'[[assouplissement quantitatif]]) qui interroge sur la stabilité et la viabilité de l'Euro sur le long terme. <center> {| class="wikitable sortable" style="line-height:1.2;text-align:center" |+ Évolution de la composition des réserves de change officielles |- ! scope="col" |Devise ! scope="col" |1995 !! scope="col" |1996 !! scope="col" |1997 !! scope="col" |1998 ! scope="col" |1999 !! scope="col" |2000 !! scope="col" |2001 !! scope="col" |2002 !! scope="col" |2003 !! scope="col" |2004 ! scope="col" |2005 !! scope="col" |2006 !! scope="col" |2007 !! scope="col" |2008 !! scope="col" |2009 !! scope="col" |2021 |- ! scope="row" |{{nobr|[[Dollar américain]] (<code>USD</code>)}} |{{0|}}59,0 % ||{{0|}}62,1 % ||{{0|}}65,2 % ||{{0|}}69,3 % |{{0|}}70,9 % ||{{0|}}70,5 % ||{{0|}}70,7 % ||{{0|}}66,5 % ||{{0|}}65,8 % ||{{0|}}65,9 % |{{0|}}66,4 % ||{{0|}}65,7 % ||{{0|}}64,7 % ||{{0|}}63,6 % ||{{0|}}62,2 % ||{{0|}}59,5 % |- ! scope="row" |{{nobr|'''Euro''' (<code>EUR</code>)}} | style="background:#AAA" | &nbsp; || style="background:#AAA" | &nbsp; || style="background:#AAA" | &nbsp; || style="background:#AAA" | &nbsp;<!-- pas de colspan="4", sinon le tri ne marche pas --> |cela ||{{0|}}18,8 % ||{{0|}}19,8 % ||{{0|}}24,2 % ||{{0|}}25,3 % ||{{0|}}24,9 % |{{0|}}24,3 % ||{{0|}}25,2 % ||{{0|}}25,8 % ||{{0|}}26,4 % ||{{0|}}27,3 % ||{{0|}}20,6 % |- ! scope="row" |{{nobr|[[Deutsche Mark]] (<code>DEM</code>)}} |{{0|}}15,8 % ||{{0|}}14,7 % ||{{0|}}14,5 % ||{{0|}}13,8 % | colspan="12" style="background:#AAA" |&nbsp; |- ! scope="row" |{{nobr|[[Franc français]] (<code>FRF</code>)}} |{{0|0}}2,4 % ||{{0|0}}1,8 % ||{{0|0}}1,4 % ||{{0|0}}1,6 % | colspan="12" style="background:#AAA" |&nbsp; |- ! scope="row" |{{nobr|[[Livre sterling]] (<code>GBP</code>)}} |{{0|0}}2,1 % ||{{0|0}}2,7 % ||{{0|0}}2,6 % ||{{0|0}}2,7 % |{{0|0}}2,9 % ||{{0|0}}2,8 % ||{{0|0}}2,7 % ||{{0|0}}2,9 % ||{{0|0}}2,6 % ||{{0|0}}3,3 % |{{0|0}}3,6 % ||{{0|0}}4,2 % ||{{0|0}}4,6 % ||{{0|0}}4,5 % ||{{0|0}}4,3 % ||{{0|0}}4,7 % |- ! scope="row" |{{nobr|[[Yen]] (<code>JPY</code>)}} |{{0|0}}6,8 % ||{{0|0}}6,7 % ||{{0|0}}5,8 % ||{{0|0}}6,2 % |{{0|0}}6,4 % ||{{0|0}}6,3 % ||{{0|0}}5,2 % ||{{0|0}}4,5 % ||{{0|0}}4,1 % ||{{0|0}}3,9 % |{{0|0}}3,7 % ||{{0|0}}3,2 % ||{{0|0}}2,8 % ||{{0|0}}3,3 % ||{{0|0}}3,0 % ||{{0|0}}5,9 % |- ! scope="row" |{{nobr|[[Franc suisse]] (<code>CHF</code>)}} |{{0|0}}0,3 % ||{{0|0}}0,2 % ||{{0|0}}0,4 % ||{{0|0}}0,3 % |{{0|0}}0,2 % ||{{0|0}}0,3 % ||{{0|0}}0,3 % ||{{0|0}}0,4 % ||{{0|0}}0,2 % ||{{0|0}}0,2 % |{{0|0}}0,1 % ||{{0|0}}0,2 % ||{{0|0}}0,2 % ||{{0|0}}0,1 % ||{{0|0}}0,1 % ||{{0|0}}0,2 % |- ! scope="row" |Autres |{{0|}}13,6 % ||{{0|}}11,7 % ||{{0|}}10,2 % ||{{0|0}}6,1 % |{{0|0}}1,6 % ||{{0|0}}1,4 % ||{{0|0}}1,2 % ||{{0|0}}1,4 % ||{{0|0}}1,9 % ||{{0|0}}1,8 % |{{0|0}}1,9 % ||{{0|0}}1,5 % ||{{0|0}}2,4 % ||{{0|0}}2,1 % ||{{0|0}}3,1 % ||{{0|0}}9,1 % |- class="sortbottom" | colspan="17" style="font-size:85%;line-height:1.5;background:#EEE" |Sources : 1995-1999 FMI<ref name="FMI-COFER">{{pdf}} {{lien brisé |lang=en|url=http://www.imf.org/external/np/sta/cofer/eng/cofer.pdf |site=imf.org |titre=Currency Composition of Official Foreign Exchange Reserves}}.</ref>, 1999-2005 BCE<ref>{{pdf}} {{lien web |lang=en |url=http://www.ecb.int/pub/pdf/scpops/ecbocp43.pdf |site=ecb.int |titre=The Accumulation of Foreign Reserves |date=février 2006}}.</ref>, 2006-2009 FMI<ref name="FMI-COFER" />, 2021 FMI<ref>{{lien web |lang=en |url=https://data.imf.org/regular.aspx?key=41175 |site=data.imf.org |titre=Table 1: World Currency Composition of Official Foreign Exchange Reserves |date=août 2021}}.</ref> |} </center> === Tourisme === Une étude menée en 2009 montre que l'introduction de l'euro a eu un effet positif sur le tourisme en Europe, entraînant une augmentation de 6,5 % du nombre de touristes au sein de la zone euro<ref>{{Lien web |langue=en |url=http://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=983231 |titre=The Effect of EMU on Tourism |auteur1=Salvador Gil-Pareja |auteur2=Rafael Llorca-Vivero |auteur3=José Martínez-Serrano |site=papers.ssrn.com |consulté le=2 octobre 2009}}.</ref>. == Divers aspects techniques == === Documents électroniques et bases de données === L'euro est actuellement présent dans les [[Document numérique|documents électroniques]] et les [[Base de données|bases de données]] de nombreux pays, non seulement de l'Union économique et monétaire, mais aussi de nombreux pays du monde. Il faut signaler que cette devise, comme toutes les autres, ne fait pas encore partie d'une [[norme]] [[Organisation internationale de normalisation|internationale]] de [[métadonnée]]s (voir ''{{lang|en|[[Dublin Core]]}}''), en raison de la variabilité des monnaies et des prix soumis aux lois d'évolution des marchés ; cependant, la norme {{nobr|ISO 4217}} est abondamment utilisée dans les bases de données et les échanges informatiques, et attribue le code EUR à l'euro, norme à caractère quasi obligatoire pour les transferts interbancaires de devises et la tenue des comptes à la place des symboles monétaires souvent ambigus (même si l'euro a un symbole bien défini, la présence de devises dérivées non régulées par la BCE est source de nouvelles ambiguïtés). === Orthographe et grammaire === Du fait d'alphabets différents les [[noms et divisions nationales de l'euro]] ne s'orthographient et ne se prononcent pas de la même façon dans tous les pays de la zone. Du fait de la diversité des [[Grammaire|règles grammaticales]] au sein de la [[zone euro]], le mot {{citation|euro}} sur les [[#Pièces et billets|pièces et billets]] est invariable et ne prend donc pas de {{citation|[[Nombre grammatical|s]]}}<ref group="Note">Le {{citation|[[Nombre grammatical|s]]}} n'est pas la seule marque de pluriel utilisée dans la grammaire des différents États membres.</ref>. Toutefois, dans la [[Français|langue française]], selon la règle, le pluriel se forme par l'ajout d'un « s » en fin de mot<ref>{{lien brisé |url=http://www.lexpansion.com/economie/grammaire-un-euro-deux-euro_7841.html |site=lexpansio.com |titre=Grammaire. Un euro, deux euro ? |date=26 juin 1997}}.</ref>. L'[[Académie française]] s'est prononcée en ce sens dans une note publiée au ''[[Journal officiel de la République française|Journal officiel]]'' du {{date-|2|décembre|1997}}<ref name="culture.gouv">{{lien brisé |url=http://www.culture.gouv.fr/culture/dglf/cogeter/2-12-97-euro.htm |site=culture.gouv.fr |titre=En français, euro n'est pas invariable, comme l'a confirmé l'Académie française}}.</ref>. En revanche, en France, le terme {{citation|cent}}, prêtant à confusion, n'est généralement pas utilisé ; on parle de « [[Centime (euro)|centime]] » ou, dans une forme plus rare et déconseillée, d'« [[Centime (euro)|eurocent]] » lorsque l'on voulait éviter la confusion avec les centimes de franc pendant la phase transitoire<ref name="culture.gouv"/>. Pour des raisons similaires, il est dit ''{{lang|es|centimo}}'' en espagnol, ''{{lang|it|centesimo}}'' en italien, ''{{lang|el-Latn|lepton}}'' (pluriel ''{{lang|el-Latn|lepta}}'') en grec, alors que ce problème ne se pose pas en anglais, par exemple, langue dans laquelle il est adopté tel quel<ref group="Note">Pour la liste complète des dénominations des centimes d'euro dans les langues officielles de l'UE, voir l'article [[Noms et divisions nationales de l'euro]].</ref>. La [[liaison en français|liaison]] avec le mot antéposé et l'élision du « e » (des articles « de » et « le » ainsi que de la préposition « de ») suivent les règles habituelles du français : on prononce donc ''un(n)euro'', ''dix(z)euros'', ''vingt(t)euros'', ''quatre-vingts(z)euros'', ''cent(t)euros''{{etc.}}, de même qu'on dit « l'euro » et « d'euro(s) »<ref>{{lien web |url=http://www.academie-francaise.fr/questions-de-langue#35_strong-em-euro-cent-em-strong |site=académie-française.fr |titre=Euro, cent}}.</ref>. === Fabrication === En France, deux imprimeries fabriquent des billets de [[Billet de 5 euros|5]], [[Billet de 10 euros|10]] et {{unité|[[Billet de 20 euros|20]]|euros}} : l'imprimerie de la [[Banque de France]], à [[Chamalières]] ([[Puy-de-Dôme]]) et l'imprimerie de [[François-Charles Oberthur Fiduciaire]], à [[Chantepie]] ([[Ille-et-Vilaine]]). Ces billets sont destinés à remplacer ceux qui sont trop usés, en France et dans toute l'Europe. Les autres coupures sont fabriquées dans d'autres pays européens puis envoyées en France selon une sorte de contrat d'échange établi par la BCE. En revanche, les pièces françaises en euro sont toutes frappées à [[Pessac]] ([[Gironde (département)|Gironde]]), par la [[Monnaie de Paris|direction des Monnaies et médailles]]. === Euro numérique === {{Article détaillé|Euro numérique}} L'euro existe déjà sous forme dématérialisée (réserves détenues par les banques auprès de l’[[Eurosystème]], dépôts bancaires). L’« euro numérique » désigne donc l’instrument de paiement émis par la BCE, qu'elle pourrait choisir de mettre dans le futur à la disposition des résidents de la zone européenne. La [[Banque centrale européenne]] annonce en {{Date-|octobre 2020}} réfléchir à la mise en place d'un « euro numérique »<ref name=":2">{{Lien web |auteur=BCE |titre=La BCE intensifie ses travaux sur un euro numérique |url=https://www.ecb.europa.eu/press/pr/date/2020/html/ecb.pr201002~f90bfc94a8.fr.html |site=ecb.europa.eu |date=2 octobre 2020}}.</ref>. Cet e-euro aurait vocation, selon la [[Banque de France]], à coexister avec la [[monnaie fiduciaire]] et de la [[monnaie scripturale]]<ref name=":3">{{Lien web |auteur=Banque de France |titre=L'euro numérique devrait exister parallèlement aux espèces |url=https://www.banque-france.fr/intervention/leuro-numerique-devrait-exister-parallelement-aux-especes |site=[[Banque de France]] |date=26 octobre 2020}}.</ref>. De son côté, la Banque de France lance en {{Date-|mai 2020}} des expérimentations d'un euro numérique à usage interbancaire utilisant la technologie du registre distribué ({{lang|en|[[Distributed ledger technology]]}}, DLT) via la technologie ''[[blockchain]]''<ref name=":4">{{Lien web |auteur=Le Figaro |titre=Blockchain : la Banque de France avance dans ses tests d'«euro digital» |url=https://www.lefigaro.fr/flash-eco/blockchain-la-banque-de-france-avance-dans-ses-tests-d-euro-digital-20200520 |site=lefigaro.fr |date=20 mai 2020}}</ref>. == Notes et références == === Notes === {{Traduction/Référence|en|Euro|546177220|type=note}} {{Références|taille=35|groupe=Note}} {{Références|taille=35|groupe=alpha}} === Références === {{Références nombreuses|taille=25}} == Voir aussi == {{Autres projets | commons = Euro | wikiquote = Euro | wikinews =Catégorie:Euro | wiktionary = euro }} === Bibliographie === La bibliographie sur l’Union européenne signalée ci-contre contient [[Bibliographie sur l'Union européenne#Monnaie commune|une importante section de documents et ouvrages autour de l’euro]].{{Bibliographie sur l'Union européenne}} ;Articles et ouvrages * {{Ouvrage |auteur1=[[Jacques Delors]] |titre=Mémoires |éditeur=[[Plon]] |année=2003 |isbn=}} * {{Ouvrage |auteur1=[[Christian Saint-Étienne]] |titre=La Fin de l'euro |éditeur=[[Bourin éditeur]] |année=2009 |isbn=}} * {{Ouvrage |auteur1=[[Jean Pisani-Ferry]] |titre=Le réveil des démons (La crise de l'euro et comment nous en sortir) |éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]] |année=2011 |isbn= |plume=oui}} * {{Ouvrage |auteur1=[[Jacques Sapir]] |titre=La fin de l'euro-libéralisme |éditeur=[[Éditions du Seuil|Seuil]] |année=2006 |isbn=}} * {{Ouvrage |auteur1=Jacques Sapir |titre=Faut-il sortir de l'Euro ? |éditeur=[[Éditions du Seuil|Seuil]] |année=2012 |isbn=}} * {{Article |langue=en |auteur1=Ralph Atkins |titre=Euro notes cash in to overtake dollar |périodique=Financial Times |date=27 décembre 2006 |lire en ligne=http://www.ft.com/cms/s/18338034-95ec-11db-9976-0000779e2340.html}} * {{Ouvrage |auteur1=J. E. Kraemer |titre=L'Euro |éditeur=Éditions des Syrtes |année=2002 |isbn=}} * {{Ouvrage |langue=fr |langue originale=en |auteur1=[[Joseph E. Stiglitz]], prix Nobel d'économie |titre=L'Euro : Comment la monnaie unique menace l'avenir de l'Europe |sous-titre=Traduit de l'américain par Françoise et Paul Chemla |lieu=Paris |éditeur=[[Les liens qui libèrent]] |année=2016 |pages totales=504 |isbn=979-10-209-0406-5}} * {{Ouvrage |langue=en |auteur1=Marco Buti |auteur2=Deroose Servaas |auteur3=Gaspar Vitor |auteur4=João Nogueira Martins |titre=The Euro |sous-titre=the first decade |lieu=Cambridge |éditeur=[[Cambridge University Press]] |année=2010 |pages totales=1015 |isbn=978-92-79-09842-0}} * {{Ouvrage |auteur1=[[Frédéric Lordon]] |titre=La malfaçon : monnaie européenne et souveraineté démocratique |éditeur=[[Les liens qui libèrent]] |année=2014 |isbn=}} * {{Ouvrage |auteur1=Franck Dedieu |auteur2=Benjamin Masse-Stamberger |auteur3=Béatrice Mathieu |auteur4=Laura Raim |titre=Casser l'euro... pour sauver l'Europe |éditeur=[[Les liens qui libèrent]] |année=2014 |isbn=}} ;Droit dérivé * {{Droit dérivé (UE) | type acte = décision | origine = Conseil | titre = conformément à l'article 122, paragraphe 2, du traité, relative à l'adoption, par Chypre de la monnaie unique au {{1er}} janvier 2008 | code naturel = 2007/503/CE | numero celex = 32007D0504 | date adoption règlement = 10 juillet 2007 | date publication jo = 18 juillet 2007 | page jo = 29–31 | date entrée vigueur règlement = {{date-|1 janvier 2008}} | date abrogation règlement = | par = | lien notice biblio = http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/NOT/?uri=CELEX:32007D0503 | lien texte = http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:32007D0503&from=FR | extrait = | id = 2007/503/CE }} * {{Droit dérivé (UE) | type acte = décision | origine = Conseil | titre = conformément à l'article 122, paragraphe 2, du traité, relative à l'adoption, par l'Estonie de la monnaie unique au {{1er}} janvier 2011 | code naturel = 2010/416/UE | numero celex = 32010D0416 | date adoption règlement = 13 juillet 2010 | date publication jo = 28 juillet 2010 | page jo = 24–26 | date entrée vigueur règlement = {{date-|1 janvier 2011}} | date abrogation règlement = | par = | lien notice biblio = http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?qid=1420397786746&uri=CELEX:32010D0416 | lien texte = http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:32010D0416&qid=1420397786746&from=FR | extrait = | id = 2010/416/UE }} * {{Droit dérivé (UE) | type acte = décision | origine = Conseil | titre = conformément à l'article 122, paragraphe 2, du traité, relative à l'adoption, par la Grèce de la monnaie unique au {{date-|1 janvier 2001}} | code naturel = 2000/427/CE | numero celex = 32000D0427 | date adoption règlement = 19 juin 2000 | date publication jo = 7 juillet 2000 | page jo = 19–21 | date entrée vigueur règlement = {{date-|1 janvier 2001}} | date abrogation règlement = | par = | lien notice biblio = http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/NOT/?uri=CELEX:32000D0427 | lien texte = http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:32000D0427&from=FR | extrait = | id = 2000/427/CE }} * {{Droit dérivé (UE) | type acte = décision | origine = Conseil | titre = conformément à l'article 122, paragraphe 2, du traité, relative à l'adoption, par la Lettonie de la monnaie unique au {{1er}} janvier 2014 | code naturel = 2013/387/UE | numero celex = 32013D0387 | date adoption règlement = 9 juillet 2013 | date publication jo = 18 juillet 2013 | page jo = 24–26 | date entrée vigueur règlement = {{1er}} janvier 2014 | date abrogation règlement = | par = | lien notice biblio = http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=CELEX:32013D0387 | lien texte = http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:32013D0387&from=FR | extrait = | id = 2013/387/UE }} * {{Droit dérivé (UE) | type acte = décision | origine = Conseil | titre = conformément à l'article 122, paragraphe 2, du traité, relative à l'adoption, par la Lituanie de la monnaie unique au {{1er}} janvier 2015 | code naturel = 2014/509/UE | numero celex = 32014D0509 | date adoption règlement = 23 juillet 2014 | date publication jo = 31 juillet 2014 | page jo = 29–32 | date entrée vigueur règlement = {{1er}} janvier 2015 | date abrogation règlement = | par = | lien notice biblio = http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=CELEX:32014D0509 | lien texte = http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:32014D0509&from=FR | extrait = | id = 2014/509/UE }} * {{Droit dérivé (UE) | type acte = décision | origine = Conseil | titre = conformément à l'article 122, paragraphe 2, du traité, relative à l'adoption, par Malte de la monnaie unique au {{1er}} janvier 2008 | code naturel = 2007/504/CE | numero celex = 32007D0504 | date adoption règlement = 10 juillet 2007 | date publication jo = 18 juillet 2007 | page jo = 32–34 | date entrée vigueur règlement = {{1er}} janvier 2008 | date abrogation règlement = | par = | lien notice biblio = http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/NOT/?uri=CELEX:32007D0504 | lien texte = http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:32007D0504&from=FR | extrait = | id = 2007/504/CE }} * {{Droit dérivé (UE) | type acte = décision | origine = Conseil | titre = conformément à l'article 122, paragraphe 2, du traité, relative à l'adoption, par la Slovaquie de la monnaie unique au {{1er}} janvier 2009 | code naturel = 2008/608/CE | numero celex = 32008D0608 | date adoption règlement = 8 juillet 2008 | date publication jo = 24 juillet 2008 | page jo = 24–27 | date entrée vigueur règlement = {{1er}} janvier 2009 | date abrogation règlement = | par = | lien notice biblio = http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/NOT/?uri=CELEX:32008D0608 | lien texte = http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:32008D0608&from=FR | extrait = | id = 2008/608/CE }} * {{Droit dérivé (UE) | type acte = décision | origine = Conseil | titre = conformément à l'article 122, paragraphe 2, du traité, relative à l'adoption, par la Slovénie de la monnaie unique au {{1er}} janvier 2007 | code naturel = 2006/495/CE | numero celex = 32006D0495 | date adoption règlement = 11 juillet 2006 | date publication jo = 15 juillet 2006 | page jo = 25–27 | date entrée vigueur règlement = {{1er}} janvier 2007 | date abrogation règlement = | par = | lien notice biblio = http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/NOT/?uri=CELEX:32006D0495 | lien texte = http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:32006D0495&from=FR | extrait = | id = 2006/495/CE }} * {{Droit dérivé (UE) | type acte = décision | origine = Conseil | titre = sur la position à adopter par la Communauté en ce qui concerne un accord sur les relations monétaires avec la République de Saint-Marin | code naturel = 1999/97/CE | numero celex = 32007D0504 | date adoption règlement = 31 décembre 1998 | date publication jo = 4 février 1999 | page jo = 33–34 | date entrée vigueur règlement = 31 décembre 1998 | date abrogation règlement = | par = | lien notice biblio = http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/NOT/?uri=CELEX:31999D0097&qid=1423339971797 | lien texte = http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:31999D0097&qid=1423339971797&from=FR | extrait = | id = 1999/97/CE }} === Articles connexes === {{Catégorie principale}} * [[Pièces en euro destinées à la circulation]] * [[Billets de banque en euros]] * [[Banque centrale européenne]] * [[Crise de la dette dans la zone euro]] * [[Pièce de collection en euro]] * [[Centime (euro)]] * [[Euro/dollar|Euro/dollar (taux de change)]] * [[Liste des unités monétaires remplacées par l'euro]] * [[Tirage des pièces de monnaie en euro]] * [http://fr.wiktionary.org/wiki/euro#Traductions Traduction de « euro » dans diverses langues sur Wiktionnaire] * [[Lex monetae]] === Liens externes === * {{Site officiel}} * {{Autorité}} * {{Dictionnaires}} * {{Bases}} * [http://ec.europa.eu/euro/index_fr.html Site de la Commission européenne] consacré à l'euro; * [http://tauxdechange-euro.fr/ Taux de change de devises actuels de la Banque centrale européenne] * [http://www.ecb.int/ecb/html/index.fr.html Site officiel de la BCE]. * [http://www.nouvelle-europe.eu/node/1495 L'élargissement de la zone euro : ralentissement ou remise en cause ?], dossier de Ales Chmelar, sur le site Nouvelle Europe, le 6 juin 2012. * {{Lien web |lang=en |url=http://www.ecb.int/stats/exchange/eurofxref/html/eurofxref-graph-usd.en.html |titre=Euro/US dollar exchange rate |site=ecb.int}} * {{Lien web |url=https://www.oanda.com/lang/fr/currency/historical-rates/ |site=oanda.com |titre=Historique des taux de change}} {{Palette | Politique monétaire et financière de l'Union européenne | Politique Union européenne | Pièces en euro | Euro | Monnaies remplacées par l'euro | Monnaies d'Europe | Monnaies d'Amérique | Monnaies d'Afrique }} {{Portail|numismatique|économie|finance|société|années 1990|XXIe siècle|Union européenne}} [[Catégorie:Euro|*]] [[Catégorie:Forex]] [[Catégorie:Politique monétaire de l'Union européenne]] [[Catégorie:Prix Charlemagne]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Empereur
Empereur
{{Voir homonymes|Empereur (homonymie)|Impératrice (homonymie)}} [[Fichier:Hadrian Greek BM Sc1381.jpg|vignette|L'empereur Hadrien en vêtements grecs - Temple d'Apollon à Cyrène. Vers 117-125 ap. J.-C.]] '''Empereur''' est un titre [[Monarchie|monarchique]], parfois [[Hérédité|héréditaire]], porté par le [[souverain]] d'un [[empire]]. == Origine == Du [[latin]] ''{{lang|la|imperare}}'' qui signifie « commander en maître, ordonner », du préfixe ''{{lang|la|in}}'' et du verbe ''{{lang|la|parare}}'', préparer, apprêter<ref>{{Ouvrage|lang=fr|prénom1=Alain|nom1=Rey|directeur1=oui|lien auteur=Alain Rey|titre=Dictionnaire historique de la langue française|éditeur=[[Dictionnaires Le Robert]]|lieu=Paris|année=2006|isbn=978-2-84902-236-8}}.</ref>. Il a donné le mot ''[[imperium]]'', « commandement » d’où découle « impérieux ». « Empereur » est une déformation du titre d’''[[imperator (titre)|imperator]]'' que portaient les généraux [[Rome antique|romains]] victorieux acclamés par leurs troupes. À l'origine de la [[République romaine]], l’''{{lang|la|imperator}}'' était celui qui commandait la mobilisation des citoyens. Par glissement de sens, il désignera les actes qui en découlent puis, vers la fin de la République, il désigna celui qui commandait l’armée. Pour [[Scipion l'Africain]], c’était un titre que l’armée accordait au vainqueur avec l’ovation, dans le cadre du culte à [[Jupiter (mythologie)|Jupiter]]<ref>{{Ouvrage|lang=fr|prénom1=Jean|nom1=Leclant|directeur1=oui|lien auteur=Jean Leclant|titre=Dictionnaire de l’Antiquité|lieu=Paris|éditeur=[[Presses universitaires de France]]|collection=Quadrige|pages totales=2464|année=2005|isbn=2-13-055018-5}}.</ref>. Le titre d’''imperator'' n'est pas une [[magistrature]] et n’a alors aucune valeur institutionnelle pour le [[Sénat romain]]. Son sens actuel va apparaître avec [[Auguste|Octavien]] lorsque celui-ci prit ''{{lang|la|Imperator}}'' pour prénom, afin de conserver le souvenir perpétuel de ses victoires et de sa gloire. Après l’assassinat de [[Jules César]], qui avait fait de lui son héritier, Octavien recevra l’''[[imperium]]'' du Sénat le {{Date-|3|janvier|-43}} puis le {{Date-|1er|janvier|-42|avJC=non}}, alors que César était élevé au rang des dieux, Octavien reçut le nom de ''{{lang|la|divi filius}}''. {{Référence souhaitée|Enfin, le {{Date-|16|janvier|-27|avJC=non}}, après avoir remis tous ses pouvoirs au Sénat trois jours plus tôt, ce dernier les refusa et lui attribua le nom d’Auguste, terme d’origine religieuse dérivant du latin « ''{{lang|la|augere}}'' » qui fait référence à l’''{{lang|la|[[auctoritas]]}}''.}} C’est ce titre d’''[[Auguste (titre)|Auguste]]'' qui correspond à ce que l’on entend actuellement par ''empereur'', c’est-à-dire dirigeant de l’[[Empire romain|Empire]]. Plus largement, l’[[empereur romain|empereur]] à [[Rome]] est celui qui porte les titres suivant : ''{{lang|la|Imperator}}''{{Note|[[Tibère]], [[Caligula]] et [[Claude (empereur romain)|Claude]] refusèrent d’en faire leur ''{{lang|la|[[prænomen]]}}'' ou prénom.|groupe=N}}, ''{{lang|la|Augustus}}'', ''{{lang|la|[[César (titre)|Cæsar]]}}'' et dans un premier temps ''[[Princeps senatus|Princeps]]''. L’équivalent en grec de ces termes, à savoir [[autocrate]], [[sébastocrate]] et [[basileus]] a, par la suite, été utilisé dans l’[[Empire byzantin]]. Plus largement, la plupart des titres impériaux occidentaux renvoient aux termes latins, ''[[Empereur allemand|Kaiser]]'' et ''Imperator'' (Император, également ''[[tsar]]'') étant ainsi des déformations du titre de César. Le féminin d'empereur est ''impératrice'' et l'adjectif correspondant est ''impérial'' (''impériale'' au féminin). == Distinction entre l'empereur et le roi == La taille du territoire gouverné et la diversité religieuse et [[Ethnie|ethnique]] des peuples gouvernés peuvent être pris en considération. Ainsi, un roi peut porter deux titres telle la reine [[Victoria (reine)|Victoria]], reine du [[Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande]] (1837-1901) et [[Empereur des Indes|impératrice des Indes]] (1876-1901), sa fille la [[Victoria du Royaume-Uni (1840-1901)|princesse Victoria]] qui fut également brièvement en 1888 à la fois [[Liste des reines de Prusse|reine de Prusse]] et [[Empereur allemand|impératrice allemande]], ou encore l'[[Empire d'Autriche|empereur d'Autriche]], également [[Liste des souverains de Hongrie|roi de Hongrie]]. Parfois, l'empereur est assimilé à une divinité, tel le {{Citation|[[Empereur du Japon|dieu vivant]]}} au [[Japon]]. En [[Europe]], le titre impérial fut porté par les monarques qui se réclamaient de l'héritage impérial romano-byzantin. Ainsi, [[Charlemagne]] fut empereur d'[[Occident]] et [[Charles Quint]] le tout-puissant souverain du [[Saint-Empire romain germanique]]. En fait, jusqu'au milieu du {{s-|XII}}, l'[[Liste des souverains du Saint-Empire|empereur]] affirmait sa prééminence théorique sur les rois (de [[Royaume de France|France]], d'[[Royaume d'Angleterre|Angleterre]]{{, etc.}}) dans toute l'étendue de la ''romanitas''. Il en resta ensuite quelque chose, ainsi [[Philippe le Bel]] — et ses successeurs — s'affirmait {{Citation|empereur en son royaume}} ; en effet refusant la souveraineté de l'empereur, théoriquement situé au-dessus des rois, le roi de France prétendait avoir à l'intérieur de ses frontières les mêmes droits que l'empereur sur les autres rois, remettant ainsi en cause toute subordination à l'hégémonie impériale (en effet les [[Liste des souverains de Bohême|rois de Bohême]] par exemple étaient bien plus influencés par l'empereur que le roi de France, qui prétendait traiter d'égal à égal avec ce dernier). Les [[roi]]s comme les empereurs sont des [[monarque]]s. Il n'y a ''a priori'' pas de règle établie pour les distinguer. Tout juste notera-t-on que le rang d'empereur peut être supérieur à celui de roi, notamment s'il a autorité sur d'autres rois, alors que l'inverse semblerait étrange. Ainsi au sein de l'[[Empire allemand]], entre [[1870]] et [[1918]] où l'[[Empereur allemand|empereur]] régnait sur des États organisés sous forme de [[Royaume|royaumes]] tel le [[royaume de Bavière]]. De même en France sous l'[[Premier Empire|Empire]], [[Napoléon Ier|Napoléon {{Ier}}]] régnait au-dessus des rois qu'il avait placés dans les États satellites de l'empire (royaumes d'[[Royaume d'Italie (1805-1814)|Italie]], d'[[Royaume d'Espagne (1808-1813)|Espagne]]{{etc}}). == Liste de pays qui ont été dirigés par un empereur == Actuellement, seul le [[Japon]] est sous le règne d'un tel souverain, l’[[empereur du Japon]]<ref>{{Lien web|titre=Les princes du Japon: Akihito, le plus vieil empereur du monde|url=http://www.rtl.be/people/royautes/les-princes-du-japon-akihito-le-plus-vieil-empereur-du-monde-806723.aspx|date={{1er}} avril 2016|site=[[RTL Group|RTL Belgique]]}}.</ref>. Toutefois, plusieurs autres pays furent autrefois dirigés par des empereurs pour des périodes plus ou moins longues. * [[Allemagne]] : Kaiser, voir [[empereur allemand]]. *[[Autriche-Hongrie|Autriche]]. * Califats islamiques : voir [[Omeyyades|califat omeyyade]] et [[Abbassides|califat abbasside]]. * [[Brésil]]. * [[Bulgarie]] : pour les Bulgares, « tsar » veut dire « roi » et non « empereur ». Le titre de « khan », équivalent d'« empereur », fut utilisé par certains souverains bulgares tels [[Boris Ier de Bulgarie|Boris {{Ier}}]] et [[Siméon Ier de Bulgarie|Simeon {{Ier}}]]. * [[République centrafricaine|Centrafrique]] : voir [[Bokassa Ier|Bokassa {{Ier}}]]. * [[Chine]] : voir « [[empereur de Chine]] » et la [[liste des monarques de Chine]]. * [[Espagne]] : à plusieurs reprises au début du deuxième millénaire, l’empereur le plus connu était [[Alphonse VII de Castille|Alphonse VII de Castille et de León]] à partir de [[1135]]. * [[Éthiopie]] : voir [[Négus]]. * [[France]] : voir [[Napoléon Ier|Napoléon {{Ier}}]], [[Napoléon II]] et [[Napoléon III]] ([[Charlemagne]], [[Louis le Pieux]], [[Charles le Chauve]], [[Charles le Gros]] n'ont jamais régné sur un quelconque « Empire de France » mais sur le royaume des Francs, en tant que roi et sur l'[[Empire carolingien|Empire d'Occident]] en tant qu'empereur). * [[Haïti]] : voir [[Jean-Jacques Dessalines|Jacques {{Ier}}]] et [[Faustin Soulouque|Faustin {{Ier}}]]. * [[Inde]] : voir [[Empire moghol]] et [[Empire britannique]]. * [[Iran]] ou [[Empire perse|Perse]] : voir [[chah]] (« Roi des rois »). * [[Madagascar]] : sous [[Andrianampoinimerina]] qui a réussi à réunifier la quasi-totalité des territoires malgaches. * [[Mali]] : voir [[Empire du Mali]]. * [[Maroc]] : empire jusqu’en 1957, date à laquelle [[Mohammed V (roi du Maroc)|Mohammed V]] renonça à son titre impérial de « [[sultan du Maroc|sultan]] de l’[[Empire chérifien]] » en faveur de celui de « [[roi du Maroc]] ». * [[Mexique]] : voir [[Augustin Ier du Mexique|Agustín {{Ier}}]], [[Maximilien Ier du Mexique|Maximilien {{Ier}}]] et [[Aztèques]]. * [[Mongolie]] : Kaghan ([[Grand Khan]]). * [[Rome antique]] (''princeps'', ''caesar'' et ''augustus'') puis [[Empire romain d'Orient|Byzance]] (''basileus'', autocrate et [[Sébastokrator]] à partir du {{s-|VII|e}}). * [[Russie]] : Empereur, [[imperator (titre)|imperator]] ; souverain avec le titre de [[tsar]] jusqu'en [[1721]]. * [[Saint-Empire romain germanique]] * [[Empire songhaï]]. * [[Serbie]] : [[tsar]]. * [[Tibet]]. * [[Turquie]] ou [[Empire ottoman]] : [[sultan]], entre autres titres, bien que ce dernier ne soit pas l’équivalent direct d’empereur. Néanmoins, les sultans ottomans portèrent le titre de ''kaysar'' à partir de [[1453]]. * Viêt Nam : la dynastie Nguyễn de 1802 à 1945, qui a débuté avec l'Empereur Gia Long et s'est achevée avec l'Empereur Bảo Đại. == Voir aussi == {{Autres projets | commons = Category:Emperors | wikispecies = <!-- Wikispecies --> | wiktionary = empereur | wikiversity = <!-- Wikiversity --> | wikibooks = <!-- Wikibooks --> | wikisource = <!-- Wikisource --> | wikiquote = <!-- Wikiquote --> | wikinews = <!-- Wikinews --> | meta = <!-- Metawiki --> | outreach = <!-- Outreach --> }} *[[Femmes de la noblesse]] *[[Empereur du Japon]] et [[liste des empereurs du Japon]]. *[[Empire ottoman]] *[[Liste des souverains serbes et yougoslaves|Empereur serbe]] *[[Empereur romain]] *[[Liste des souverains du Saint-Empire|Empereur romain germanique]] *[[Empire]] *[[Premier Empire]] *[[Second Empire]] == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe=N}} === Références === {{Références}} {{Palette|Monarchie}} {{Portail|Politique|monarchie}} [[Catégorie:Empereur|*]] [[Catégorie:Éponyme d'un objet céleste]]
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Empereur du Japon
{{à sourcer|date=avril 2018}} {{Infobox Poste politique | nom = Empereur du Japon<br />{{lang|ja|天皇}} | logo = Imperial Seal of Japan.svg | logo taille = | logo légende = [[Sceau impérial du Japon]]. | drapeau = Flag of the Japanese Emperor.svg | drapeau taille = | drapeau légende = [[Drapeau du Japon#Drapeaux impériaux|Drapeau impérial du Japon]]. | image = Emperor Naruhito 201905 (cropped).jpg | image taille = | mandant = | durée mandat = | titre = | création = {{An av. J.-C.|660}} <small>(légendaire)</small><br />{{Ve siècle}} <small>(attestée)</small> | abrogation = | liste = [[Liste des empereurs du Japon]] | prem titulaire = [[Jinmu]] <small>(légendaire)</small><br />[[Ōjin]] <small>(attesté)</small> | der titulaire = | titulaire actuel = [[Naruhito]] | depuis = {{date|1er|mai|2019|liens=oui}}<br /><small>({{Durée|1|5|2019}})</small> | résidence officielle = Palais de Fukiage du [[Palais impérial de Tokyo|Kōkyo]] ([[Tokyo]]) <small>(résidence usuelle)</small><br/>[[Palais du Tōgū|Résidence impériale d'Akasaka]] <small>(résidence actuelle)</small> | salaire = | site web = {{jp}} {{URL|http://www.kunaicho.go.jp|kunaicho.go.jp}} }} L'{{japonais|'''empereur du Japon'''|天皇|Tennō}} est le [[Dirigeants du Japon|chef de l'État japonais]] jusqu'en 1947. Selon la [[Constitution du Japon|Constitution]] promulguée en [[1947]] lors de l'[[Occupation du Japon|occupation]] ayant suivi la [[Seconde Guerre mondiale]], il a un rôle uniquement symbolique (en tant que symbole du [[Japon]] et de l'unité du peuple japonais<ref>Source : Article 1 de la Constitution du Japon. La Constitution actuelle ne mentionne plus explicitement sa position de {{japonais|chef de l'État|元首|genshu}}, ce qui explique qu'il est considéré comme étant chef de l'État ''de facto''.</ref>) et détient sa fonction des citoyens japonais. L'empereur actuel, [[Naruhito]], est l'héritier d'une succession que la tradition présente comme ininterrompue et que la [[Kojiki|légende]] fait commencer en [[-660|660 av. J.C.]] avec l'empereur [[Jinmu]], qui descend de la déesse du Soleil [[Amaterasu]], elle-même fille des [[Kami_(divinité)|dieux]] [[démiurge|démiurges]] créateurs du monde terrestre (l'archipel japonais) : [[Izanagi]] et [[Izanami]]. Pour les partisans du culte impérial, dont l'influence fut prédominante lors de l'[[Expansionnisme du Japon Shōwa|expansion de l'ère Shōwa]], l'empereur avait un statut divin, symbolisé par les [[Trésor impérial du Japon|insignes impériaux]]. Ce statut a fait l'objet d'une remise en question lors de l'[[Occupation du Japon|occupation]] du pays par les forces américaines, ces dernières obligeant en conséquence [[Hirohito]] à renoncer officiellement, en {{date|janvier 1946}}, à sa nature de « divinité incarnée » (''{{Langue|ja-Latn|akitsumikami}}'') sans toutefois renoncer à son ascendance divine. La liste officielle actuelle comprend 126 souverains (dont Naruhito), parmi lesquels on trouve huit impératrices (dont deux ont régné sous deux noms différents). Le pouvoir impérial a souvent été usurpé de fait par des chefs de familles puissantes, dont les mieux connus sont les [[shogun]]s. Pour échapper aux pressions et conserver leur pouvoir, certains empereurs « [[empereur retiré|retirés]] » ont fait le choix de laisser le trône à des membres de leur famille, tout en exerçant leur contrôle depuis les coulisses. Après avoir résidé plusieurs siècles au [[Kyōto-gosho]] à [[Kyoto]], les empereurs se sont installés au milieu du {{XIXe siècle}} dans l'ancien [[château d'Edo]] ([[Tokyo]]), devenu [[Palais impérial de Tokyo|Palais impérial]] : {{japonais|''Kyūjō''|宮城}} ou {{japonais|''Kōkyo''|皇居}}. L'{{japonais|[[Agence impériale]]|宮内庁|kunaichō}}, située sur le domaine du Kōkyo, gère presque tout ce qui concerne l'empereur et sa famille : service du palais et menus, santé, sécurité, déplacements et emploi du temps officiel. == Titulature == Jusqu'au milieu du {{VIIe siècle}}, le titre du souverain japonais était {{japonais|''Amenoshita shiroshimesu ōkimi''|治天下大王||littéralement « Grand roi dirigeant [le territoire] sous le ciel »}} ou {{japonais|''Yamato ōkimi''|大和大王/大君||« Grand roi du [[Période Yamato|Yamato]] »}}. Les textes chinois le nommaient alors « Roi des [[Noms du Japon|Wa]] » ({{lang|ja|倭王, 倭国王, 大倭王}} : ''waō'', ''wakokuō'', ''daiwaō''). Il a existé en japonais plusieurs appellations respectueuses pour l'empereur, employées à diverses époques et dans différentes circonstances (par les ministres, par l'empereur lui-même, lors des cérémonies religieuses, etc.), mais beaucoup n'existaient que sous forme écrite et se lisaient toutes ''Sumemima no mikoto'' ou ''Sumera mikoto'', « sublime souverain qui règne au-dessus des nuages ». {{japonais|''Mikado''|御門/帝}}, littéralement « sublime porte », désignant à l'origine le palais impérial, fut adopté par [[métonymie]] pour désigner la fonction impériale (comme ''l'Élysée'' désigne la fonction présidentielle en France) aux époques [[Époque de Heian|Heian]] et [[Époque d'Edo|Edo]]. L'appellation la plus usitée de nos jours est ''Tennō'' (天皇), « empereur céleste ». Elle apparaît au Japon au {{s|VII|e}} sous le règne de l'empereur [[tenji (empereur)|Tenji]] (r. 661 – 672)<ref>Inscription tombale, mais il est possible qu’elle soit postérieure au reste de la tombe.</ref> ou [[Temmu]] (r. 672 – 686)<ref>Document sur bois daté de 673 à 688, découvert en 1998 à {{japonais|[[Asuka (Nara)|Asuka]]|飛鳥池|Asuka ike}}, [[préfecture de Nara]], l’un des sites de la capitale.</ref>. On pense généralement que les souverains japonais se sont inspirés de leur homologue chinois [[Tang Gaozong]] (r. 628 – 683), qui s'était paré de cette appellation à l'origine réservée à des dieux du [[taoïsme]], religion officielle de la famille impériale chinoise. Certains, cependant, pensent que le terme est d'origine japonaise et reflète l'origine divine des empereurs. Il est par la suite utilisé en alternance avec {{japonais|''Kōtei''|皇帝}}, titre habituel des empereurs de [[Chine]] depuis [[Qin Shihuangdi]] (prononcé ''Shikōtei'', en japonais, soit le Premier Empereur de Chine), préféré dans les documents diplomatiques. Désigné comme appellation officielle par la constitution Meiji, ''Tennō'' ne remplace entièrement ''Kōtei'' dans les documents officiels qu'à partir de 1936. L'empereur régnant est généralement appelé {{japonais|''Tennō Heika''|天皇陛下||« sa majesté l'Empereur »}} ou {{japonais|''Kinjō Heika''|今上陛下||« majesté présente »}}. Les empereurs défunts sont nommés du nom de leur ère : {{japonais|''Shōwa Tennō''|昭和天皇||« empereur Shōwa »}} pour [[Hirohito]] ; après son décès, Akihito sera connu comme l'« empereur Heisei » ou {{japonais|''Heisei Tennō''|平成天皇}}. Le terme {{japonais|''Teiō''|帝王}}, littéralement « empereur-roi », est utilisé pour les empereurs étrangers. == Aperçu historique et rôle impérial == {{Article détaillé|Liste des empereurs du Japon}} [[Fichier:Emperor Jimmu.jpg|L'empereur [[Jinmu]], fondateur mythique de l'empire japonais, représenté par [[Yoshitoshi|Tsukioka Yoshitoshi]] (1839-1892).|alt=L'empereur Jumus, fondateur suprême de l'empire japonais, fut représenté par Jian You Chen (1830/1883)|vignette]] === Historique des termes désignant le souverain du Japon === Les dynastes Wa<ref>Concernant les Wa, consulter : [[Période Yayoi#Sources chinoises|période Yayoi : sources chinoises]] et [[Période Kofun#Mode de vie : le point de vue chinois|période des ''kofun'' : la Chronique des ''Wo'']].</ref> de l'[[période Kofun|époque des kofun]], les premiers chefs de l'État du Yamato, des {{s2-|IV|V}}, portaient le titre de ''daiō'', lu aussi ''ōkimi'', « grands princes, rois »<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Iwao Seiichi |directeur1=oui |et al.=oui|titre=Dictionnaire historique du Japon |éditeur=Maisonneuve et Larose (en ligne: CNRS : Ecole normale supérieure de Lyon, 2017) |tome=1 et 2 |pages totales=(T1) 1719 p. et (T2) 1719-2993 |passage=article « Tennō » |isbn1=2-7068-1575-2 |isbn2=2-7068-1632-5 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/dhjap_0000-0000_1993_dic_19_1_947_t1_0079_0000_3 }}: à la page « Tennō ». [http://www.persee.fr/collection/dhjap Recherche alphabétique] ; Ouvrage mis en ligne par [[Persée (portail)|Persée]].</ref>. C'est après que les princes du Yamato eurent montré leur supériorité, puis sous l'influence de la Chine et de l'élaboration du régime des codes, à [[époque de Nara]], que le titre de ''daiō'' fut abandonné pour celui de ''tennō''. Le terme ''tennō'', pour cette époque, correspondrait à « souverain » (comme dans ''tennō tentei'', « souverain céleste ») , plutôt que « empereur », dont les connotations occidentales dues à l'[[ère Meiji]] seraient, ici, déplacées. L'apparition du terme ''tennō'' est débattue, mais, si certains la situent au début du {{s-|VII}}, celle qui est la plus accréditée est en rapport avec « le renforcement de la monarchie, consécutif à la victoire de Temmu tennō lors des [[Guerre de Jinshin|troubles de l'année ''Jinshin'']], donc après 672 »<ref>Iwao Seiichi (dir.), op. cit. ci-dessus., article « Tennō ».</ref>. Ce terme ne fait l'objet d'une définition juridique qu'avec la restauration de ''Meiji''. === Lignée impériale === Il n'y a pas de documents précis antérieurs aux deux livres historiques, ''{{Langue|ja-Latn|[[Kojiki]]}}'' et ''{{Langue|ja-Latn|[[Nihon shoki]]}}'', achevés en 712 et en 720 qui exposent la fondation mythologique du Japon et l'origine du premier empereur, Jinmu (660 {{av JC}}). Selon ces sources, [[Jinmu]] descend de la déesse japonaise [[Amaterasu]] (divinité du Soleil), les deux étant séparés par cinq générations. Les expressions « demi-dieu » et « dieu vivant » pour désigner l'empereur japonais y trouvent leur origine. Depuis le premier empereur Jinmu (660 {{av JC}}) la même famille impériale règne sur le Japon (« lignée impériale » japonaise ou ''kōtō''<ref>皇統</ref>). La succession au trône impérial est régie par le principe [[agnatique]] : quel que soit l'empereur considéré, la règle la plus importante est que si l'on remonte sa généalogie par la ligne paternelle (son père, puis le père de son père, etc.) on arrive nécessairement au premier empereur Jinmu. Pour cette raison, tous les empereurs japonais sont en ligne « directe » avec l'empereur primordial selon un principe unique et inviolé, d'après la mythologie, depuis plus de vingt-six siècles. Il est impossible de prouver historiquement la véracité de ce récit sur l'ensemble de la période, l'époque pré-Jinmu et les premiers empereurs relevant du domaine de la légende, mais la force de ce principe n'en est pas diminuée, car celui-ci ne souffre aucune exception démontrée pour la période historique connue (plus de quinze siècles). La « lignée impériale » ne se réduit donc pas à la série des empereurs ayant régné, faisant de la monarchie japonaise un objet tout à fait unique, non seulement dans le contexte culturel japonais, mais plus généralement en comparaison notamment avec les monarchies européennes, et ce pour au moins trois raisons principales. Primo, le lien mythologique avec la création du Japon, comme territoire (création par le père d'Amaterasu, le dieu Izanagi et sa compagne Izanami) puis comme empire (Jinmu, descendant d'Amaterasu). Secundo, l'unicité du principe primordial de succession à travers toutes les époques. Tertio, la remarquable longueur de la lignée (ininterrompue à ce jour). Ce système contribue en particulier à la stabilité de la société, aucune révolution ne changeant ou abolissant la monarchie n'ayant de fait éclaté au Japon. Par contraste, en Europe, le roi était traditionnellement celui qui dominait un pays, c'est-à-dire le vainqueur de la guerre ; la monarchie et la famille régnante ont subi des changements relativement fréquents. Comme la lignée impériale nipponne est unique, les empereurs n'ont pas de nom de famille. Dans un monde en perpétuelle évolution, la « lignée impériale » préservée jusqu'à nos jours est donc d'une grande valeur symbolique pour le Japon. La volonté farouche de nombre de Japonais de préserver intacte cette valeur — c'est-à-dire au minimum ne pas changer la règle primordiale de succession — n'a a priori aucun lien avec une question de misogynie. Le plus grand obstacle est en effet la question de la succession de cette impératrice potentielle, car si le principe agnatique est ignoré ne serait-ce qu'une fois, la « lignée impériale » telle qu'elle a toujours été définie s'en trouverait interrompue à jamais. Bien qu'il y ait eu quelques impératrices, au sens de Tennō et non au sens d'épouse de Tennō, cela ne crée pas d'exceptions au principe premier de succession vu ci-dessus, car une exception aurait été créée si et seulement si les fils ou filles de ces impératrices nés de pères extérieurs à la lignée impériale étaient devenus empereurs, ce qui ne fut jamais le cas. Le rôle impérial suit donc deux axes majeurs : dimension ethnique (incluant l'aspect shintoïste) et dimension constitutionnelle. Tout d'abord, l'empereur symbolise tout autant la nation japonaise (le peuple et sa culture) en incarnant la « lignée impériale » qui fait le lien, grâce à sa constance, entre toutes les époques traversées par cette nation (cf. [[#L'empereur comme symbole étatique|section détaillée]]). Il est lui-même le prêtre suprême du [[Shintoïsme|shinto]] (religion qui se fonde notamment sur la mythologie japonaise) et il personnifie ainsi des aspects divins (cf. [[#L'empereur, tête de la religion shintoïsme|section détaillée]]). Il symbolise d'autre part l'État du Japon, au sens de représentant de plus haut niveau, comme le Président de la république italienne ; il s'agit d'un rôle dont les modalités sont définies constitutionnellement (cf. [[#L'empereur comme chef d'État|section détaillée]]). === L'empereur comme symbole étatique === Certaines dates et des détails de l'histoire des empereurs font l'objet de controverses parmi les historiens japonais. Les quinze premiers souverains (dont une impératrice régente) sont considérés comme légendaires, et d'autres sont morts à un si jeune âge qu'ils peuvent difficilement avoir réellement gouverné. Néanmoins, les dates de règne de la liste complète restent la référence standard pour la détermination des ères de l'histoire japonaise (en japonais -yo). L'empereur [[Ōjin]] ({{r.|270|310}}) serait le premier à avoir eu une existence réelle, mais la famille impériale actuelle remonterait{{Référence nécessaire}} à l'empereur [[Keitai]] ({{r.|507|531}}), probablement fondateur d'une nouvelle dynastie plutôt qu'héritier de ses prédécesseurs. L'autorisation d'explorer partiellement les [[kofun|tumulus]] impériaux funéraires a été accordée en [[2007]] par l'Agence de la Famille impériale<ref>[http://www.msnbc.msn.com/id/16471340/ Msnbc 4 janv. 2007]</ref>. Outre le respect dû aux ancêtres impériaux, raison avancée jusqu'ici pour refuser les recherches archéologiques, beaucoup soupçonnent la crainte de découvrir que certains occupants ne sont pas des empereurs, ou que des éléments pointent en direction d'une origine [[corée]]nne de la lignée, hypothèse d'ailleurs proposée depuis longtemps et envisagée ouvertement par l'empereur [[Akihito]] lors d'une déclaration<ref>[http://www.guardian.co.uk/world/2001/dec/28/japan.worlddispatch Jonathan Watts, "The emperor's new roots"], ''[[The Guardian]]'', 28 décembre 2001</ref>. [[Fichier:Lantern procession for the 2600th Anniversary Celebrations of the Japanese Empire.JPG|left|thumb|Célébrations en novembre 1940 pour le 2600{{e}} anniversaire de la fondation mythique de l'empire du Japon par l'[[Jinmu|empereur Jinmu]].]] Les premiers empereurs historiques, souverains du [[période Yamato|Yamato]], exerçaient leur pouvoir sur un domaine limité (nord de [[Kyūshū]] et sud-ouest de [[Honshū]]), qui s'est étendu progressivement vers le sud-ouest et le nord-est. Les territoires de Kyūshū et Honshū ne furent totalement dominés qu'au {{IXe siècle}}. L'empereur du Japon subissait généralement la pression des familles alliées, dont les plus importantes furent [[Clan Soga|Soga]] (530-645), [[Clan Fujiwara|Fujiwara]] (850-1070), [[Clan Taira|Taira]], [[Clan Minamoto|Minamoto]] (1192-1331), [[Shoguns Ashikaga|Ashikaga]] (1336-1565) et [[Shogunat Tokugawa|Tokugawa]] (1603-1867). Certains souverains se retirèrent dans un monastère pour y échapper, continuant d'exercer une forte influence et maintenant leur successeur officiel dans leur dépendance. Ce stratagème n'évitait pas toujours les conflits, comme le montre la [[rébellion de Hōgen]] (1156). Néanmoins, la fonction impériale ne fut jamais officiellement usurpée ni remise en cause ; les [[shogun|shoguns]] étaient ainsi officiellement investis par l'empereur. Il semble que cette fonction ait dès l'origine été surtout religieuse et symbolique, nonobstant l'existence d'empereurs forts. Dans leurs descriptions de l'empire du Soleil levant, Portugais et Espagnols comparaient les positions respectives de l'empereur et du shogun à celles du pape et de l'empereur du [[Saint-Empire romain germanique|Saint-Empire]]. === L'empereur, tête de la religion shintoïste === Jusqu'à l'ère Meiji (1868), le bouddhisme était la foi des empereurs, malgré leurs liens avec le shinto. Du Moyen Âge à l'époque moderne (1185-1868), on observe un syncrétisme shinto-bouddhiste (''[[shinbutsu shūgō]]''), les deux religions devenant indissociables l'une de l'autre<ref name="Nippon1">{{Lien web |url=https://www.nippon.com/fr/column/g00494/ |titre=Quelle est la religion de l’empereur ? |auteur=Hiromi Shimada |site=Nippon.com |page=1 |en ligne le=20 mars 2018 |consulté le=19 avril 2018 }}.</ref>. Au début de l'ère Meiji, le bouddhisme et le shinto sont séparés (''[[shinbutsu bunri]]''). L'autel bouddhiste de la famille impériale (''okurodo''), situé au sein du palais (alors à Kyoto), est notamment transféré au [[Sennyū-ji]], le temple mortuaire de la maison impériale. Le gouvernement souhaite ainsi rétablir le pouvoir de l'empereur, et promouvoir l'établissement d'une nation axée autour du shintoïsme, le différenciant des autres religions<ref name="Nippon2">{{Lien web |url=https://www.nippon.com/fr/column/g00494/ |titre=Quelle est la religion de l’empereur ? |auteur=Hiromi Shimada |site=Nippon.com |page=2 |en ligne le=20 mars 2018 |consulté le=19 avril 2018 }}.</ref>. Depuis l'époque Meiji, le premier rôle principal de l'empereur du Japon est d'être le prêtre suprême du shintoïsme. Il organise plus de vingt cérémonies religieuses par an dans les temples qui se trouvent au palais impérial<ref name="Nippon1"/>. Ces {{japonais|trois temples impériaux|宮中三殿|kyūchū sanden}} sont ''Kashikodokoro'' (temple pour [[Amaterasu]], déesse de la famille impériale), ''Kōreiden'' (temple des empereurs antécédents et des membres défunts de la famille impériale) et ''Shinden'' (temple pour tous les dieux du Japon). Depuis la [[Capitulation du Japon|fin de la Seconde Guerre mondiale]] et la promulgation de la nouvelle [[Constitution du Japon]], ces cérémonies ont cependant perdu leur caractère officiel, et sont considérées comme des actions privées de la famille impériale<ref name="Nippon1"/>. Les cérémonies annuelles célébrées par l'empereur du Japon sont : * le {{1er}} janvier : ** {{japonais|''Shihōhai''|四方拝}}, l'empereur prie de bon matin les dieux du Japon pour le bonheur du peuple japonais ** {{japonais|''Saitansai''|歳旦祭}}, cérémonie qui a lieu de bon matin dans les temples * le 3 janvier : {{japonais|''Genshisai''|元始祭}}, cérémonie pour célébrer l'histoire de l'empereur japonais et pour prier pour le développement du Japon * le 4 janvier : {{japonais|''Sōjihajime''|奏事始}}, le ''shōtencho'' (chef des prêtres du palais) fait part à l’empereur de la liste des cérémonies qui se tiendront dans l’année au palais impérial et au sanctuaire d’Ise * le 7 janvier : {{japonais|''Shōwa tennō sai''|昭和天皇祭}}, cérémonie pour rendre hommage à l'[[Hirohito|empereur Showa]] dans le temple Kōreiden * le 30 janvier : {{japonais|''Kōmei tennō reisai''|孝明天皇例祭}}, cérémonie pour rendre hommage à l'[[Kōmei|empereur Kōmei]] * le 17 février : {{japonais|''Kinensai''|祈年祭}}, cérémonie pour demander aux dieux une bonne récolte * jour de l'équinoxe : ** {{japonais|''Shunkikōreisai''|春季皇霊祭}}, cérémonie pour rendre hommage aux empereurs antérieurs dans le temple Kōreiden ** {{japonais|''Shunkisindensai''|春季神殿祭}}, cérémonie de remerciement aux dieux japonais * le 3 avril : **{{japonais|''Jinmu tennō sai''|神武天皇祭}}, cérémonie pour rendre hommage à l'[[Jinmu|empereur Jinmu]] (premier empereur du Japon) ** {{japonais|''Kōreiden mikagura''|皇霊殿御神楽}}, la nuit de ''Jinmu tennō sai'', on organise ''[[Kagura|mikagura]]'' (rite de shintoïsme avec danse et musique) * le 16 juin : {{japonais|''Kōjun kōgo reisai''|香淳皇后例祭}}, cérémonie pour rendre hommage à l'[[Nagako|impératrice Kōjun]] dans le temple Kōreiden * le 30 juin : ** {{japonais|''Yōri''|節折}}, cérémonie pour purifier l'empereur ** {{japonais|''[[Ōharai]]''|大祓}}, cérémonie pour purifier les membres de la famille impériale et le peuple devant le temple Shinkaden * le 30 juillet : {{japonais|''Meiji Tenno reisai''|明治天皇例祭}}, cérémonie pour rendre hommage à l'[[Meiji (empereur)|empereur Meiji]]. * jour de l'équinoxe d'automne : ** {{japonais|''Shūkikōreisai''|秋季皇霊祭}}, cérémonie pour rendre hommage aux empereurs antérieurs dans le temple Kōreiden ** {{japonais|''Shūkisindensai''|秋季神殿祭}}, cérémonie de remerciement aux dieux japonais * le 17 octobre : {{japonais|''Kannamesai''|神嘗祭}}, cérémonie de remerciement aux dieux japonais en offrant du riz dans le temple Kashikodokoro. * le 23 novembre : {{japonais|''Niinamesai''|新嘗祭}}, cérémonie de remerciement aux dieux japonais en offrant du riz que l'empereur récolte, et l'empereur en mange. Il s'agit de la cérémonie la plus importante de l'année. Ce riz est cultivé par l'empereur * mi-décembre : {{japonais|''Kashikodokoro mikagura''|賢所御神楽}}, la nuit de Niinamesai, on organise ''mikagura'' (rite avec danse et musique) pour apaiser les dieux dans le temple Kashikodokoro * le 23 décembre : {{japonais|''Tenchosai''|天長祭}}, cérémonie qui a lieu dans les temples pour célébrer l'anniversaire de l'empereur régnant * le 25 décembre : {{japonais|''Taisho Tennō reisai''|大正天皇例祭}}, cérémonie pour rendre hommage à l'[[Taishō Tennō|empereur Taisho]] * le 31 décembre : ** {{japonais|''Yōri''|節折}}, cérémonie pour purifier l'empereur ** {{japonais|''Ōharai''|大祓}}, cérémonie pour purifier les membres de la famille impériale et le peuple devant le temple Shinkaden Les cérémonies essentielles comme ''Shihōhai'' remontent au {{s-|VIII|e}}, époque de Heian. Or, l'empereur du Japon est très religieux et traditionnel comme tête du shintoïsme. Sa vie se base sur le shintoïsme. === L'empereur comme chef d'État === [[Fichier:The Emperor of Meiji.jpg|vignette|L'empereur [[Meiji (empereur)|Meiji]].]] Avec la refonte des institutions en 1868 sous l'[[ère Meiji]], le shinto devint une religion d'État pour l'[[empire du Japon]] : le {{japonais|''Kokka shinto''|国家神道||[[Shintoïsme d'État|shinto d'État]]}}. L'empereur du Japon, descendant de la déesse [[Amaterasu]] et désormais chef de l'État et commandant suprême de la Marine et de l'Armée, fut l'objet d'un véritable culte. En 1889, fut établi un sanctuaire dédié à l'empereur [[Jinmu]], le fondateur mythique de la dynastie. Ce sanctuaire porte le nom de {{japonais|[[Kashihara-jingū]]|橿原神宮}}. La [[restauration de Meiji]] (1868) mit théoriquement fin au système féodal en plaçant la terre et la population directement sous juridiction impériale, tout en instaurant un régime représentatif. Néanmoins, le Conseil extra-gouvernemental des ''genro'' « pères du pays », composé de membres de factions ayant soutenu la Restauration, exerça une importante influence dès le règne de l'[[Meiji (empereur)|empereur Meiji]], et la mauvaise santé de son successeur l'empereur [[Taishō Tennō|Taishō]] permit aux chefs de l'Armée et de la [[marine impériale japonaise]] d'entreprendre une prise en main du pouvoir. [[Fichier:Emperor Showa.jpg|vignette|gauche|L'empereur [[Hirohito]] revêtu de sa tenue de chef du culte de shinto d'État.]] Le rôle de l'empereur devint toutefois prédominant sous l'[[Ère Shōwa (1926-1989)|ère Showa]], et notamment lors de la constitution du [[Expansionnisme du Japon Showa#Structure militaire|quartier général impérial]] en 1937. Déjà chef de l'État et « commandant suprême de l'Armée et de la Marine » en vertu de la constitution, [[Hirohito]] devint le commandant d'une structure militaire indépendante du gouvernement et du conseil des ministres et composée essentiellement des représentants de l'Armée et de la Marine. Le ''Kokka shinto'' prit une importance primordiale lors de l'[[expansionnisme du Japon]] durant l'ère Showa. En tant que Commandant officiel du quartier général impérial à compter de 1937, l'empereur Shōwa était considéré comme la pierre d'assise du {{japonais|''[[hakkō ichiu]]''|八紘一宇}}, la « réunion des huit coins du monde sous un seul toit ». Il fut ainsi instrumentalisé pour justifier l'expansionnisme et la militarisation auprès de la population japonaise. La manifestation tangible qui faisait de l'empereur le représentant des dieux était les [[Trésor impérial du Japon|insignes impériaux]]. Parmi les partisans les plus notables de cette doctrine, on compte le prince [[Kotohito Kan'in]], chef d'état-major de l'armée impériale japonaise et le Premier ministre [[Kuniaki Koiso]]. En [[1945]], le [[commandant suprême des forces alliées]] imposa une révision de la constitution, abolissant par le fait même les pouvoirs de l'empereur et le [[Shinto#Shinto d'État|Kokka shinto]]. == Rôle actuel == [[Fichier:Crown Prince Naruhito 20161107.jpg|alt=|droite|vignette|150x150px|L'empereur actuel, [[Naruhito]].]] [[Fichier:Emperor Akihito 201101.jpg|vignette|gauche|L'empereur [[Akihito]] proclame l'ouverture d'une session de la [[Diète du Japon|Diète]], en {{date||janvier|2011}}.]] Par la constitution de 1889, l'empereur avait déjà transféré une grande partie de ses anciens pouvoirs de monarque absolu aux représentants du peuple. Son rôle actuel est défini dans le chapitre I de la [[Constitution du Japon|Constitution de 1946]] : l'article premier le définit comme le symbole de l'État et de l'unité du peuple japonais ; l'article 3 dispose que pour toutes ses actions concernant les affaires d'État, l'autorisation du [[cabinet du Japon|cabinet]] est nécessaire ; l'article 4 précise qu'il n'est pas compétent en matière de gouvernement ; l'article 6 lui donne le pouvoir d'accréditer le Premier ministre et le chef de la cour suprême (nommés respectivement par la [[Diète du Japon|diète]] et le [[cabinet du Japon|cabinet]]) ; l'article 7 lui donne le pouvoir d'agir en chef de l'État avec l'approbation du [[cabinet du Japon|cabinet]]. Contrairement à la plupart des [[Monarchie constitutionnelle|monarchies constitutionnelles]], l'empereur du Japon n'a donc aucun pouvoir réservé mais se retrouve dans une situation proche de celle du [[Monarchie suédoise|roi de Suède]]. Il remplit la plupart des rôles d'un chef d'État et les puissances étrangères (les accréditations diplomatiques lui sont présentées par les ambassadeurs étrangers par exemple) le reconnaissent comme tel. Il existe au Japon une controverse récurrente concernant la façon dont l'empereur doit être envisagé : chef de l'État, ou personne agissant comme chef de l'État. Des tentatives des forces conservatrices dans les années 1950 pour amender la constitution afin de désigner clairement l'empereur comme chef de l'État furent rejetées. La restauration du statut de chef d'État de [[droit divin]] figure parmi les objectifs clairement affirmés par [[Nippon Kaigi]], le principal lobby révisionniste japonais{{refnec}}. == Alliances == [[Fichier:Empress Michiko of japan.jpg|thumb|150px|L'impératrice [[Michiko Shōda|Michiko]].]] Les souverains précédant l'empereur [[Taishō Tennō|Taishō]] (1912-1926) avaient plusieurs épouses et concubines d'origine noble, dont en principe une (ou plus rarement deux) [[Kōgō|impératrice]] en titre. Le choix de ces femmes ainsi que leur rang étaient déterminés selon leur famille de naissance. Il semble qu'à l'origine les impératrices provenaient du clan impérial lui-même. Par la suite, elles furent le plus souvent choisies dans le clan allié le plus puissant, qui fut tout d'abord les [[Clan Soga|Soga]] aux {{sp-|VI|e|-|VII|e|s}}. Le relais fut pris au début du {{s-|VIII|e}} (empereur [[Shomu]]) par les [[Fujiwara]]. L'habitude de choisir l'impératrice dans le clan impérial ou le principal clan allié faisait qu'une relation consanguine existait entre les conjoints impériaux, très rapprochée parfois, surtout dans les premiers siècles (demi-frère et sœur ou oncle et nièce). Le beau-père de l'empereur, qui était souvent son oncle maternel, exerçait un pouvoir important. Les Fujiwara, en particulier, s'attribuèrent de façon héréditaire les positions de régents ([[sesshō]] et [[kanpaku]]) et dominèrent la politique durant la [[période Heian]] (794-1185). [[Fujiwara no Michinaga]] (966-1027), pour assurer son pouvoir, fit créer une deuxième position d'impératrice : {{japonais|''Chūgū''|中宮||littéralement « palais du Centre » ou « maison du Centre », terme désignant à l'origine la partie du complexe palatal impérial où résidaient les impératrices consort et douairières}} pour sa fille Shosi, égale à la position de {{japonais|''kogo''|皇后}} détenue par Teishi, fille de son frère aîné [[Fujiwara no Michitaka]]. Même après l'ascension des shoguns [[Clan Minamoto|Minamoto]], [[Taira]] et [[Shoguns Ashikaga|Ashikaga]], les cinq branches principales du clan Fujiwara (Ichijo, Kujo, Nijo, Konoe et Takatsukasa) continuèrent de fournir l'essentiel des impératrices. Ce fait fut entériné officiellement lors de la restauration de Meiji (1889) ; les filles des cinq grandes branches Fujiwara et du clan impérial furent désignées comme les seules aptes à accéder au statut d'impératrice. La dernière impératrice Fujiwara fut [[Teimei]], épouse de Taisho. L'impératrice [[Kojun]], femme de Hirohito, venait du clan impérial ; son fils Akihito fut le premier à épouser une femme qui ne venait pas de la noblesse (impératrice [[Michiko Shōda|Michiko]]). Les impératrices régnantes ou régentes étaient en général mises en place par la principale famille alliée pour protéger ses intérêts en l'absence d'un héritier mâle lié au clan, ou en cas de conflit insoluble entre deux prétendants. Durant leur règne, elles restèrent célibataires, à moins qu'elles ne soient arrivées ou revenues au pouvoir déjà veuves. La question du choix d'un empereur consort ne s'est donc jamais posée. == Succession == === Autrefois === Selon l'historiographie traditionnelle, le titre d'empereur du Japon est toujours resté dans le même clan patrilinéaire (lignée Yamato) depuis les débuts légendaires de la dynastie au {{-s-|VII|e}} Même si ce n'est pas la réalité, il est en tout cas vraisemblable que depuis le premier empereur historique (fin du {{IIIe siècle}}), les souverains successifs ont maintenu entre eux d'authentiques liens de consanguinité, d'autant plus que les épouses et concubines impériales étaient généralement issues d'un nombre limité de familles ; même [[Keitai]] (450-531), qui semble être venu d'un clan différent de celui de ses prédécesseurs, leur était apparenté par les femmes. Le [[Trône du chrysanthème]] se transmettait selon le principe patrilinéaire, mais avec une certaine souplesse. Contrairement à la [[Royaume de France|monarchie française]], aucun ordre rigoureux de succession ne semble avoir été imposé, la transmission pouvant se faire de frère à frère aussi bien que de père à fils, avec dans ce dernier cas priorité aux fils de l'impératrice en titre, mais également possibilité d'adopter le fils d'un autre membre masculin de la famille. À l'époque de l'empereur [[Go-Saga]] (1220-1272), une alternance de la fonction impériale fut instaurée entre deux branches collatérales issues de deux princes impériaux. Le système finit mal, donnant lieu à l'apparition de deux empereurs rivaux, un du [[Jimyōin-tō|nord]] et un du [[Daikakuji-tō|sud]]. À partir du {{XVIe siècle}}, la transmission du trône au fils aîné est devenu le mode le plus habituel, sans pour autant être une obligation officielle. Il était également possible à une princesse impériale de monter sur le trône, mais pas de le transmettre, c'est pourquoi les impératrices régnantes furent en général nommées en attente d'un candidat masculin valable et restèrent célibataires, à moins qu'elles ne soient déjà veuves. De nombreux empereurs abdiquèrent après quelque dix années de règne, soit pour diriger dans les coulisses, soit pour jouir d'une retraite confortable. La fonction impériale, à l'origine fortement religieuse, avait des aspects rituels très contraignants peu favorables à l'exercice effectif du pouvoir. {{boîte déroulante | titre = Succession des empereurs du Japon | contenu = {{Arbre|contenu= *<small>[[Izanagi]], dieu [[japon]]ais</small> **<small>[[Amaterasu]], déesse [[japon]]aise du Soleil</small> ***<small>Ame No Oshihomimi No Mikoto, dieu [[japon]]ais</small> ****<small>[[Ninigi-No-Mikoto]], dieu [[japon]]ais</small> *****<small>[[Hoori]], dieu [[japon]]ais</small> ******<small>[[Ugayafukiaezu]], dieu [[japon]]ais</small> ******* [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Jimmu]]''' (-711--585), {{1er}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ******** [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Suizei]]''' (-632--549), {{2e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ********* [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Annei]]''' (-567--511), {{3e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ********** [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Itoku]]''' (-554--477), {{4e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> *********** [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Kōshō (empereur)|Kōshō]]''' (-506--393), {{5e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ************ [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Kōan (empereur)|Kōan]]''' (-427--291), {{6e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ************* [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Kōrei]]''' (-342--215), {{7e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ************** [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Kōgen (empereur)|Kōgen]]''' (-273--158), {{8e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> *************** [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Kaika]]''' (-208--98), {{9e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> **************** [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Sujin]]''' (-149--30), {{10e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ***************** [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Suinin]]''' (-70-70), {{11e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ****************** [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Keikō (empereur)|Keikō]]''' (12-130), {{12e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ******************* [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Seimu]]''' (83-191), {{13e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ******************** [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Chūai]]''' (149-200), {{14e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]] + '''[[Jingū]]''' (169-269), régente</small> ********************* [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Ōjin]]''' (201-310), {{15e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> **********************[[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Nintoku]]''' (290-399), {{16e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ***********************[[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Hanzei]]''' (352-411), {{18e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ***********************[[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Ingyō]]''' (374-453), {{19e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ************************[[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Ankō (empereur)|Ankō]]''' (401-456), {{20e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ************************ [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Yūryaku]]''' (418-479), {{21e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ************************* [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Seinei]]''' (444-484), {{22e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> *********************** [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Richū]]''' (336-405), {{17e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ************************<small>[[Ichinobe-no Oshiwa]]</small> *************************[[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Kenzō]]''' (440-487), {{23e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ************************* [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Ninken]]''' (448-498), {{24e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ************************** [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Buretsu]]''' (489-507), {{25e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> **********************<small>Wakanuke Futamata No Kimi</small> ***********************<small>Ohohoto No Kimi</small> ************************<small>Ohi No Kimi</small> *************************<small>Ushi No Kimi</small> ************************** [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Keitai]]''' (450-531), {{26e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ***************************[[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Ankan]]''' (466-535), {{27e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ***************************[[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Senka]]''' (467-539), {{28e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> *************************** [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Kimmei]]''' (509-571), {{29e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ****************************[[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Yōmei]]''' (540-587), {{31e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ****************************[[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Sushun]]''' (523-592), {{32e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ****************************[[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Suiko]]''' (554-628), {{33e}} [[Liste des empereurs du Japon|impératrice du Japon]]</small> **************************** [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Bidatsu]]''' (538-585), {{30e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> *****************************<small>Oshisaka</small> ******************************<small>Chinu No Ikimi</small> *******************************[[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Kōgyoku]]/[[Saimei]]''' (594-661), {{35e}} puis {{37e}} [[Liste des empereurs du Japon|impératrice du Japon]]</small> ******************************* [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Kōtoku]]''' (597-654), {{36e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ****************************** [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Jomei]]''' (593-641), {{34e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> + [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Kōgyoku]]/[[Saimei]]''' (594-661), {{35e}} puis {{37e}} [[Liste des empereurs du Japon|impératrice du Japon]]</small> *******************************[[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Tenji (empereur)|Tenji]]''' (626-672), {{38e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ********************************[[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Kōbun]]''' (648-672), {{39e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ********************************[[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Jitō]]''' (645-703), {{41e}} [[Liste des empereurs du Japon|impératrice du Japon]]</small> ******************************** [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Gemmei]]''' (661-722), {{43e}} [[Liste des empereurs du Japon|impératrice du Japon]]</small> ******************************* [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Temmu]]''' (622-686), {{40e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]] + '''[[Jitō]]''' (645-703), {{41e}} [[Liste des empereurs du Japon|impératrice du Japon]]</small> ********************************<small>Kusakabe</small> + [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Gemmei]]''' (661-722), {{43e}} [[Liste des empereurs du Japon|impératrice du Japon]]</small> *********************************[[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Genshō]]''' (680-748), {{44e}} [[Liste des empereurs du Japon|impératrice du Japon]]</small> ********************************* [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Mommu]]''' (683-707), {{42e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ********************************** [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Shōmu]]''' (701-756), {{45e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> *********************************** [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Kōken]]/[[Kōken|Shōtoku]]''' (718-770), {{46e}} puis {{48e}} [[Liste des empereurs du Japon|impératrice du Japon]]</small> ********************************<small>Toneri</small> ********************************* [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Junnin]]''' (733-765), {{47e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ********************************<small>Shiki</small> ********************************* [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Kōnin]]''' (709-782), {{49e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ********************************** [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Kammu (empereur)|Kammu]]''' (737-806), {{50e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ***********************************[[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Heizei]]''' (774-824), {{51e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ***********************************[[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Junna]]''' (786-840), {{53e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> *********************************** [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Saga (empereur)|Saga]]''' (786-842), {{52e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ************************************ [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Nimmyō]]''' (810-850), {{54e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> *************************************[[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Montoku (empereur)|Montoku]]''' (827-858), {{55e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ************************************** [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Seiwa]]''' (850-881), {{56e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> *************************************** [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Yōzei]]''' (869-849), {{57e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ************************************* [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Kōkō]]''' (830-887), {{58e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ************************************** [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Uda (empereur)|Uda]]''' (867-931), {{59e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> *************************************** [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Daigo]]''' (885-930), {{60e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ****************************************[[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Suzaku (empereur)|Suzaku]]''' (923-952), {{61e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> **************************************** [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Murakami (empereur)|Murakami]]''' (926-967), {{62e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> *****************************************[[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Reizei (empereur)|Reizei]]''' (950-1011), {{63e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ******************************************[[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Kazan (empereur)|Kazan]]''' (968-1008), {{65e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ****************************************** [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Sanjō (empereur)|Sanjō]]''' (976-1017), {{67e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ***************************************** [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[En'yū]]''' (959-991), {{64e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ****************************************** [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Ichijō (empereur)|Ichijō]]''' (980-1011), {{66e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> *******************************************[[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Go-Ichijō]]''' (1008-1036), {{68e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ******************************************* [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Go-Suzaku]]''' (1009-1045), {{69e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ********************************************[[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Go-Reizei]]''' (1025-1068), {{70e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ******************************************** [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Go-Sanjō]]''' (1034-1073), {{71e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ********************************************* [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Shirakawa (empereur)|Shirakawa]]''' (1053-1129), {{72e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ********************************************** [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Horikawa]]''' (1079-1107), {{73e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> *********************************************** [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Toba (empereur)|Toba]]''' (1103-1156), {{74e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ************************************************[[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Sutoku]]''' (1119-1164), {{75e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ************************************************[[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Konoe (empereur)|Konoe]]''' (1139-1155), {{76e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ************************************************ [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Go-Shirakawa]]''' (1127-1192), {{77e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> *************************************************[[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Nijō (empereur)|Nijō]]''' (1143-1165), {{78e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ************************************************** [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Rokujō (empereur)|Rokujō]]''' (1164-1176), {{79e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ************************************************* [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Takakura]]''' (1161-1181), {{80e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> **************************************************[[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Antoku]]''' (1178-1185), {{81e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> **************************************************[[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Go-Toba]]''' (1180-1239), {{82e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> *************************************************** [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Juntoku]]''' (1197-1242), {{84e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> **************************************************** [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Chūkyō]]''' (1218-1234), {{85e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> **************************************************<small>Go-Takakura</small> ***************************************************[[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Go-Horikawa]]''' (1212-1234), {{86e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> **************************************************** [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Shijō]]''' (1231-1242), {{87e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> *************************************************** [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Tsuchimikado]]''' (1195-1231), {{83e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> **************************************************** [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Go-Saga]]''' (1220-1272), {{88e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> *****************************************************[[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Kameyama (empereur)|Kameyama]]''' (1249-1305), {{90e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ****************************************************** [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Go-Uda]]''' (1267-1324), {{91e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> *******************************************************[[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Go-Nijō]]''' (1285-1308), {{94e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ******************************************************* [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Go-Daigo]]''' (1288-1339), {{96e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ******************************************************** [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Go-Murakami]]''' (1328-1368), {{97e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> *********************************************************[[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Chōkei]]''' (1343-1394), {{98e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ********************************************************* [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Go-Kameyama]]''' (1347-1424), {{99e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ***************************************************** [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Go-Fukakusa]]''' (1243-1305), {{89e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ****************************************************** [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Fushimi (empereur)|Fushimi]]''' (1265-1317), {{92e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> *******************************************************[[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Hanazono]]''' (1297-1348), {{95e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ******************************************************* [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Go-Fushimi]]''' (1288-1336), {{93e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ********************************************************<small>[[Kōmyō]] (1322-1380), prétendant de la [[Cour du Nord]]</small> ********************************************************<small>[[Kōgon]] (1313-1364), prétendant de la [[Cour du Nord]]</small> *********************************************************<small>[[Go-Kōgon]] (1338-1374), prétendant de la [[Cour du Nord]]</small> **********************************************************<small>[[Go-En'yū]] (1359-1393), prétendant de la [[Cour du Nord]]</small> *********************************************************** [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Go-Komatsu]]''' (1377-1433), prétendant de la [[Cour du Nord]], puis {{100e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ************************************************************ [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Shōkō]]''' (1401-1428), {{101e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> *********************************************************<small>[[Sukō]] (1334-1398), prétendant de la [[Cour du Nord]]</small> **********************************************************<small>Fushimi</small> ***********************************************************<small>Fushimi</small> ************************************************************ [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Go-Hanazono]]''' (1419-1471), {{102e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ************************************************************* [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Go-Tsuchimikado]]''' (1442-1500), {{103e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ************************************************************** [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Go-Kashiwabara]]''' (1464-1526), {{104e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> *************************************************************** [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Go-Nara]]''' (1497-1557), {{105e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> **************************************************************** [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Ōgimachi]]''' (1517-1593), {{106e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> *****************************************************************<small>Masahito</small> ****************************************************************** [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Go-Yōzei]]''' (1572-1617), {{107e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ******************************************************************* [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Go-Mizunoo]]''' (1596-1680), {{108e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ********************************************************************[[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Meishō]]''' (1624-1696), {{109e}} [[Liste des empereurs du Japon|impératrice du Japon]]</small> ********************************************************************[[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Go-Kōmyō]]''' (1633-1654), {{110e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ********************************************************************[[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Go-Sai]]''' (1637-1685), {{111e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ******************************************************************** [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Reigen]]''' (1654-1732), {{112e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> *********************************************************************[[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Higashiyama]]''' (1675-1709), {{113e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> **********************************************************************[[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Nakamikado]]''' (1702-1737), {{114e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ***********************************************************************[[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Sakuramachi]]''' (1720-1750), {{115e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ************************************************************************[[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Go-Sakuramachi]]''' (1740-1813), {{117e}} [[Liste des empereurs du Japon|impératrice du Japon]]</small> ************************************************************************ [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Momozono]]''' (1741-1762), {{116e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ************************************************************************* [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Go-Momozono]]''' (1758-1779), {{118e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> **********************************************************************<small>Kan'in</small> ***********************************************************************<small>Kan'in</small> ************************************************************************ [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Kōkaku]]''' (1771-1840), {{119e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ************************************************************************* [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Ninkō]]''' (1800-1846), {{120e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ************************************************************************** [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Kōmei]]''' (1831-1867), {{121e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> *************************************************************************** [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Meiji (empereur du Japon)|Meiji]]''' (1852-1912), {{122e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> **************************************************************************** [[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Taishō Tennō|Taishō]]''' (1879-1926), {{123e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> *****************************************************************************[[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Shōwa]]''' (1901-1989), {{124e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> ******************************************************************************[[Image:Simple silver crown.svg|15px]] <small>'''[[Akihito]]''' (1933), {{125e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> *******************************************************************************[[Image:Simple gold crown.svg|15px]] <small>'''[[Naruhito]]''' (1960), {{126e}} [[Liste des empereurs du Japon|empereur du Japon]]</small> *******************************************************************************<small>''[[Fumihito d'Akishino|Fumuhito]] (1965)''</small> ********************************************************************************<small>''[[Hisahito d'Akishino|Hisahito]] (2006)''</small> ******************************************************************************<small>''[[Masahito de Hitachi|Masahito]] (1935)''</small> }} }} === Depuis Meiji === [[Fichier:Famille royale japonaise.jpg|thumb|250px|De g. à d. : la princesse [[Masako Owada|Masako]] et son époux le prince héritier [[Naruhito]], l'empereur [[Akihito]] et l'impératrice [[Michiko Shōda|Michiko]], le [[Akishino|prince]] et la [[princesse Akishino]], pour les 72 ans de l'empereur, en [[2005]].]] La [[Constitution de l'empire du Japon|constitution de 1889]] interdit formellement que le trône soit occupé par une femme<ref name=Saito2023>{{Lien web |url=https://www.nippon.com/fr/in-depth/d00954/ |titre=La possibilité d’une femme empereur : les origines du débat et les exemples historiques |auteur=Katsuhisa Saitô |site=Nippon.com |en ligne le=12 décembre 2023 |consulté le=10 janvier 2024 }}.</ref>. La loi sur la famille impériale précisa que les fils de l'empereur prenaient le pas sur ses frères et ses neveux dans la succession ; si l'empereur n'avait pas de fils, le trône passait à la branche collatérale la plus proche. L'empereur était autorisé à prendre une ou plusieurs concubines si nécessaire, ce que fera d'ailleurs l'empereur [[meiji (empereur du Japon)|Meiji]], l'impératrice étant stérile. En 1947, l'interdiction des femmes sur le trône fut maintenue et la taille de la famille impériale réduite aux descendants de l'empereur [[Taishō Tennō|Taisho]]. Seuls les fils biologiques légitimes peuvent hériter du trône, excluant le recours aux adoptions et aux concubines. À partir de la naissance en 2001 de la princesse [[aiko (princesse)|Aiko]], fille de l'actuel empereur [[Naruhito]], un débat s'est élevé au Japon concernant la pertinence de soumettre à la Diète une proposition de révision des lois de succession visant à autoriser l'accession des femmes au Trône du chrysanthème<ref name=Saito2023/>. La réduction drastique du nombre de branches collatérales autorisées à hériter, associée à la stricte monogamie, peut en effet mener à une totale absence d'héritier mâle. Ainsi, le frère cadet de Naruhito, [[Akishino]], avait à l'époque deux filles ; les trois autres héritiers possibles, frère ou cousins de Akihito, déjà quinqua ou sexagénaires, étaient aussi sans descendance mâle. En janvier 2005, le premier ministre [[Jun'ichirō Koizumi]] mit en place une commission composée de juges, d'universitaires et de cadres de l'administration pour étudier les changements possibles aux règles de succession et proposer des recommandations à cet égard. Le 25 octobre 2005, l'ouverture du trône aux femmes fut recommandée et en janvier 2006, Koizumi promit d'entreprendre un changement législatif, mais la venue au monde cette même année du prince [[Hisahito]] a suspendu ce projet, que le premier ministre [[Shinzō Abe]] a déclaré officiellement abandonné en janvier 2007. == Nécropole impériale == {{Article détaillé|Cimetière impérial Musashi}} [[Fichier:Showa Shrine.jpg|vignette|droite|Le ''Musashino-no-Misasagi'', mausolée de l'empereur [[Shōwa]], au [[cimetière impérial Musashi]].]] Tous les empereurs et impératrices, depuis l'empereur [[Taishō Tennō|Taishō]] en [[1926]], ont été inhumés dans un vaste complexe funéraire situé dans la ville d'[[Hachiōji]] à l'ouest de [[Tokyo]], et généralement appelé {{japonais|« [[Cimetière impérial Musashi]] »|武蔵 陵墓地|''Musashi Ryōbochi''}} depuis [[1990]]. Le terme de {{japonais|Musashi|武蔵}} renvoie à l'ancienne [[Province de Musashi]], qui comprenait, entre autres, l'actuel territoire de la [[préfecture de Tokyo]]. Cette nécropole était à l'origine, à la suite de sa création en [[1927]], et jusqu'en [[1990]], désignée sous le terme de {{japonais|Mausolée impérial Tama|多摩 御陵|''Tama Goryō''}}, la ville d'[[Hachiōji]] faisant partie de la zone géographique appelée aire de Tama qui consiste en la partie occidentale de la [[préfecture de Tokyo]], non comprise donc dans les 23 arrondissements tokyoïtes. Il comprend : * {{japonais|''Tama-no-misasagi''|多摩 陵}}, ou mausolée de Tama, sépulture de l'empereur [[Taishō Tennō|Taishō]] depuis le {{date|7|février|1927}}, et le {{japonais|''Tama-no-Higashi-no-Misasagi''|多摩 東 陵}} ou mausolée de l'Est de Tama (le terme de ''higashi'', ou est, qualifiant les mausolées de toutes les épouses des empereurs), sépulture de l'impératrice [[Teimei]] depuis [[1951]]. * {{japonais|''Musashino-no-Misasagi''|武蔵野 陵}}, ou mausolée de Musashino, sépulture de l'empereur [[Shōwa]] depuis le {{date|24|février|1989}}, et le {{japonais|''Musashino-no-Higashi-no-Misasagi''|武蔵野 東 陵}}, ou mausolée de l'Est de Musashino, sépulture de l'impératrice [[Kōjun]] depuis le {{date|25|juillet|2000}}. Le terme de {{japonais|Musashino|武蔵野}}, ou plaine de Musashi, est le nom donné également à la plaine qui s'étend sur une large partie de l'ouest de la [[préfecture de Tokyo]]. == Notes et références == {{Références}} == Articles connexes == * [[Liste des empereurs du Japon]] * [[Histoire du Japon]] * [[Empire du Japon]] * [[Shogun]] * [[Bakufu]] * [[Kōgō]], l'épouse de l'Empereur * [[Samouraï]] {{Palette|Chefs d'État et de gouvernement en Asie|Politique au Japon|Empereurs du Japon}} {{Portail|Japon|monarchie|Empire du Japon}} [[Catégorie:Empereur du Japon|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Espagnol
Espagnol
{{Autre4|la langue espagnole|les autres significations du mot espagnol}} {{Infobox Langue | nom = Espagnol / castillan | nomnatif = ''{{langue|es|español}}'' / ''{{langue|es|castellano}}'' | pays = | région = | originaire = <!-- originaire sur Wikidata --> | locuteurs = 599 millions dont : <br>[[Langue maternelle|L1]] : 500 millions<br>[[Langue seconde|L2]] : 99 millions<ref name="Cervantes 2023"/> | nomlocuteurs = hispanophones | typologie = {{SVO}} + {{vso min}}, {{Langue flexionnelle}}, {{Langue accusative}}, {{langue syllabique}}, {{Langue à accent d'intensité}}, {{ordre libre}} | couleurfamille = mediumseagreen | famille = {{Hiérarchie|ibéro-roman|castillan}} | langueofficielle = [[Liste des pays ayant l'espagnol pour langue officielle|20 pays]] : <br> {{Argentine}} <br> {{Bolivie}} <br> {{Colombie}} <br> {{Costa Rica}} <br> {{Cuba}} <br> {{Chili}} <br> {{Équateur}} <br> {{Espagne}} <br> {{Guatemala}} <br>{{Guinée équatoriale}} <br> {{Honduras}} <br>{{Mexique}} <small>(''de facto'')</small><ref>Au Mexique, l’espagnol n’est pas la langue officielle dans la loi, mais est une [[Langues au Mexique|langue nationale]] ayant le même statut que 68 langues indigènes.</ref> <br>{{Nicaragua}} <br>{{Panama}}<br> {{Paraguay}} <br>{{Pérou}} <br>{{République dominicaine}} <br>{{Salvador}} <br> {{Uruguay}} <br> {{Venezuela}}<br> 1 territoire dépendant :<br>{{Porto Rico}}<ref>L'espagnol est la langue officielle de Porto Rico avec l'anglais, mais l'espagnol est la langue du quotidien et de l'enseignement. L'anglais est la langue principale de moins de 5% des Portoricains (selon [https://apps.mla.org/cgi-shl/docstudio/docs.pl?map_data_results les données] de l'{{Lien|American Community Survey}}).</ref><br> Langue significative : <br> {{Belize}} <br> {{États-Unis}} <br> {{Andorre}} <br> {{Gibraltar}}<br> État avec une reconnaissance limitée : <br> {{République arabe sahraouie démocratique}} <br> et 6 organisations internationales : ([[Nations unies]], [[Union européenne]], [[Union africaine]], [[Mercosur]], [[Organisation des États américains]] et [[Union des nations sud-américaines]]). | académie = [[Association des académies de la langue espagnole]] ([[Real Academia Española|Académie royale espagnole]] plus 21 autres académies de la langue espagnole existant dans le monde) | iso1 = es | iso2 = spa | iso3 = spa | iso5 = | lingua = 51-AAA-b | wals = spa | glottolog = stan1288 | ietf = es | type = langue vivante | étendue = langue individuelle | échantillon = Article premier de la ''[http://www.un.org/es/documents/udhr/#tabs-1 Déclaration universelle des droits de l’homme]'' ([http://www.un.org/fr/documents/udhr/#a1 voir le texte en français]) : {{langue|es|'''Artículo 1'''}} Todos los seres humanos nacen libres e iguales en dignidad y derechos y, dotados como están de razón y conciencia, deben comportarse fraternalmente los unos con los otros. | auteur = | naissance = | période = | mort = | languefille = | typelangueconstruite = | carte = Map-Hispanophone_World.svg | légende carte = Répartition de l’espagnol dans le monde. }} L’'''espagnol''' (en espagnol : ''{{langue|es|español}}''), ou le '''castillan''' (en espagnol : ''{{langue|es|castellano}}''), est une [[langues romanes|langue romane]] parlée en [[Espagne]] et dans de nombreux pays d'[[Amérique]] et d'autres territoires dans le monde, en particulier ceux qui ont été associés à un moment de leur histoire à l'[[Empire espagnol]]. La langue espagnole est issue du [[latin vulgaire]] parlé dans la [[péninsule Ibérique]]. Son développement s'est appuyé sur la [[Reconquista|reconquête]] politique du pays par le [[royaume des Asturies]], en [[Cantabrie|région cantabrique]], au nord de la péninsule Ibérique, en suivant l’extension du [[royaume de Castille]] et continua en [[Afrique]], aux [[Amériques]] et en [[Asie]] Pacifique avec l'expansion de l'Empire espagnol entre les {{s2-|XV|XIX}}, circonstances historiques qui en font la langue romane la plus parlée dans le monde actuellement. L’espagnol est en 2023 la [[Espagnol langue maternelle|langue maternelle]] d'environ {{nobr|500 millions}} de personnes ([[Liste des langues par nombre de locuteurs natifs|deuxième rang mondial]] pour le nombre de locuteurs de naissance) et est utilisé par près de {{nobr|600 millions}} de personnes ([[Liste des langues par nombre total de locuteurs|quatrième rang mondial]] pour le nombre total de locuteurs, derrière le [[Mandarin (langue)|chinois mandarin]], l'[[anglais]] et le [[hindi]]). L'espagnol est l'une des principales [[Langue véhiculaire|langues de communication internationale]], avec l'[[anglais]] et le [[français]]. == Histoire == {{Article détaillé|Castillan ancien|Histoire de la langue espagnole}} {{...}} == Caractéristiques == [[Fichier:Linguistic map Southwestern Europe-en.gif|gauche|thumb|Carte chronologique montrant le développement et l'évolution des langues parlées dans la péninsule Ibérique de l'an 1000 à nos jours.]] L’espagnol est de façon générale resté nettement archaïsant et demeure ainsi relativement proche du [[latin classique]] et de l'[[italien moderne]], avec lequel il maintient un certain degré d'intercompréhension. Appartenant à la sous-branche [[Langues ibéro-romanes|ibéro-romane]] comme le [[portugais]], l’espagnol permet également une certaine intercompréhension écrite, et dans une moindre mesure orale, avec celui-ci<ref>L'intercompréhension orale est souvent assez bonne pour un locuteur lusophone mais rendue plus difficile pour les hispanophones non familiers du portugais en raison de certaines évolutions particulières de celui-ci.</ref>. L’espagnol est morphologiquement proche du [[français]], du fait de leur origine [[latin]]e commune, mais l'intercompréhension reste toutefois très limitée, bien que facilitée à l'écrit par le caractère archaïsant de l'orthographe française. D'autre part, l’espagnol étant originaire de la région de [[Cantabrie]], dans le nord de l'[[Espagne]], il a reçu une forte influence du [[Substrat (linguistique)|substrat]] formé par l'ancêtre du [[basque]], en particulier au niveau morphologique, ainsi que, dans une moindre mesure, lexical. === Morphosyntaxe === L’espagnol partage avec les autres [[langues romanes]] la plupart des évolutions phonologiques et grammaticales caractéristiques du [[latin vulgaire]], telles que l'abandon de la [[quantité vocalique]], la perte des [[Déclinaisons latines|déclinaisons]] et la disparition des [[verbes déponents]]. Les principales évolutions qui caractérisent l’espagnol sont : * [[diphtongaison]] spontanée des E (>ie) et O (>ue) brefs toniques (TEMPU(M)>''tiempo'' ; PORTA(M)>''puerta'', etc.) * [[palatalisation]] des groupes -LL- et -NN- latins en [ʎ] et [ɲ] (ANNU(M)>''año'', etc.) * [[bêtacisme]], c'est-à-dire disparition de l'opposition entre les [[phonème]]s /v/ et /b/ (sauf dans certains contextes d'[[hypercorrection]])<ref name="ReferenceA">{{es}}[[Tomás Navarro Tomás]] (1918/1982), ''Manual de pronunciación española'' ({{21e}} éd.), Madrid, Concejo Superior de Investigaciones Científicas, {{ISBN|978-84-00-03462-7}}, §90-91.</ref>. * [[Voisement|sonorisation]] des [[consonnes occlusives]] [[Consonne sourde|sourdes]] intervocaliques (VITA>''vida'' ; LACU(M)>''lago'', etc.), trait commun aux [[langues romanes occidentales]]. * [[H aspiré|aspiration]] puis disparition du F- initial latin, conservé sous la forme d'un « h » muet dans la graphie usuelle (FILIUM>''hijo'' ; FACERE>''hacer'', FABULARE>''hablar'' ; FOLIA>''hoja''). Ce trait, que l'on retrouve également en [[gascon]], est sans doute une conséquence de l'influence du substrat [[bascoïde]] (le système phonologique basque ne connaît pas de F- à l'initiale). Dans certaines régions le H- initial est encore prononcé aspiré. * adoption d'un [[système vocalique]] simplifié à 5 voyelles (a, e, i, o, u) lui aussi peut-être influencé par le basque. * [[dévoisement]] puis évolution singulière des [[Consonne fricative|fricatives]] de l'espagnol médiéval dans le sens d'une simplification, débouchant sur la mise en place de deux phonèmes particulier : la [[Consonne fricative vélaire sourde|fricative vélaire sourde]] {{prononciation API|[x]}} et, dans différents dialectes péninsulaires, incluant notamment les parlers prestigieux de [[Tolède]], [[Madrid]], etc., l'[[Consonne fricative dentale sourde|interdentale]] {{prononciation API|[θ]}} (proche du {{lequel|''th'' [[anglais]]}}). * adoption d'une accentuation tonique basée sur l'intensité et non (comme en italien par exemple) sur la quantité. En comparaison aux autres langues romanes, l’espagnol possède une [[typologie syntaxique]] particulièrement libre et avec des restrictions bien moindres concernant l'ordre des mots dans les phrases (typiquement : sujet-verbe-complément). Un des traits [[Syntaxe|syntaxiques]] caractéristiques de l'espagnol est l'ajout d'une préposition « a » devant les [[compléments d'objet]] renvoyant à une personne ou un être animé. Il peut être considéré comme une conséquence de la liberté syntaxique précédemment évoquée, le fait de pouvoir intervertir facilement les groupes syntaxiques dans une phrase entraînant possiblement une confusion entre sujet et objet, évitée grâce à l’emploi de la préposition<ref>Par exemple, dans la phrase « Juan voit Laura », « ''Juan ve a Laura'' », l'ordre des mots étant libre, on peut ainsi aussi bien dire « ''ve a Laura Juan'' », que « ''ve Juan a Laura'' », « ''a Laura ve Juan'' » etc., les nuances traduites par le choix de l'ordre des mots restent sans incidence sur la valeur sémantique de ce qui est énoncé : le ''a'' permet de s'assurer que, quel que soit l’agencement choisi, ''Laura'' est objet, et ''Juan'' sujet. Le français par exemple n'assure pas cette liberté dans l'ordre des mots et doit recourir à des périphrases pour traduire les mêmes nuances (« c'est Laura que Juan regarde », « c'est Juan qui regarde Laura » loísmo.).</ref>. Ce trait concourt à une confusion que l'on rencontre dans l'usage des pronoms compléments directs et indirects (phénomènes qualifiés de [[Leísmo]], [[laísmo]] et [[loísmo]], le premier étant considéré comme correct dans certains cas d'un point de vue académique). L’espagnol fait fréquemment usage d'un pronom complément indirect redondant en cas de présence du groupe nominal référent : ''le digo a Carmen'' : « je dis à Carmen » (littéralement : « je lui dis à Carmen »), et même ''se lo digo a Carmen'' (« je le lui dis à Carmen »). Comme en latin et dans la plupart des autres langues romanes, et à la différence du français<ref>En français, la simplification des déclinaisons verbales a entraîné l'usage obligatoire du pronom sujet dans la plupart des cas. Ainsi par exemple, pour les verbes réguliers du premier groupe, les formes des trois personnes du singulier sont identiques au présent (indicatif ou subjonctif), bien que par écrit ou dans certains contextes de phrases ([[Liaison (linguistique)|liaison]]) on distingue encore la deuxième personne par son -s. Au contraire, l'espagnol ayant en grande partie conservé la variété des terminaisons verbales latines, les possibilités de confusion sont beaucoup plus rares.</ref>, l'usage des [[Pronoms personnels sujets|pronoms sujets]] est facultatif. Il n'est utilisé que pour lever une confusion dans certains cas de conjugaisons<ref>Par exemple dans certains temps, comme l'imparfait de l'indicatif, le présent du subjonctif et l'imparfait du subjonctif, où les formes de {{1re}} et de {{3e|personne}} du singulier sont identiques : ''cantaba'' → je chantais/il chantait.</ref> ou pour insister sur le sujet<ref>"''Yo canto''" → "Moi, je chante" / "C'est moi qui chante"</ref> : ''yo sabía la lección'' (« je savais la leçon ») face à ''ella sabía la lección'' (« elle savait la leçon ») ou bien ''trabajo muy bien'' (« je travaille très bien ») opposé à ''yo trabajo muy bien (tú no)'' « moi, je travaille très bien (pas toi) ». ==== Système verbal ==== De façon générale, le système de conjugaison de l’espagnol est resté morphologiquement très proche du latin. Les quatre [[conjugaisons latines]] sont réduites à trois en espagnol. Les infinitifs latins en -ĀRE, -ĒRE et -ĪRE deviennent respectivement en espagnol ''-ar'', ''-er'' et ''-ir'' ; la troisième conjugaison latine, en -ĔRE, est redistribuée entre les deuxième et troisième conjugaisons de l’espagnol, ''-er'' et ''-ir'' (ex. : FACĔRE > ''hacer'', DICĔRE > ''decir''). L’espagnol conserve avec une grande vitalité son [[Passé simple en français|passé simple]], issu du [[Aspect accompli/inaccompli|parfait]] latin, qui tend à être remplacé par des [[Langue analytique|formes analytiques]] dans d'autres langues romanes<ref>C'est par exemple le cas du [[Parfait (latin)|parfait]], encore pleinement utilisé dans une grande partie du domaine linguistique de l'espagnol et qui subsiste dans le langage littéraire mais est couramment substitué en français et en catalan par des formes composées (auxiliaire être ou avoir + participe passé et ''anar'' + infinitif respectivement).</ref>. Comme dans d’autres langues romanes, on observe en espagnol une auxiliarisation du verbe ''haber'' (« avoir, posséder »). Celui-ci permet de construire les temps composés (suivis du participe-passé des verbes conjugués, qui reste toujours invariable en espagnol) mais aussi les nouveaux paradigmes du futur de l'indicatif (infinitif + ''haber'') pour remplacer le paradigme latin (CANTABO…) tombé en désuétude. Le [[conditionnel]] est construit par analogie, en utilisant l'auxiliaire simplifié à l'imparfait. ''haber'' a fini par perdre son sens original de « avoir, posséder » au profit de ''tener'', pour n’être plus qu’un verbe auxiliaire<ref>{{harvsp|texte = Darbord et Pottier, 1994|id = Darbord}}, {{p.|164-167}}.</ref>. Il conserve encore sa valeur sémantique d’origine dans certaines expressions lexicalisées, en particulier ''haber de'' + infinitif pour signifier une obligation et la forme ''hay ''< ''ha allí'' (« il y a ») ainsi que ses variantes dans les différents temps et modes (''había'', ''habrá'', ''hubo'', etc. et même ''ha habido'' au passé-composé). L’espagnol dispose actuellement de deux paradigmes de conjugaison pour le [[subjonctif imparfait]], issus du plus-que-parfait latin, indicatif pour les formes en ''-ra'' (AMAVERAM>''amara''), et subjonctif pour les formes en ''-se'' (AMAVISSEM>''amase'')<ref>{{harvsp|texte = Darbord et Pottier, 1994|id = Darbord}}, {{p.|173-175}}.</ref>. Bien que tous deux soient également admis sur un plan académique, le premier tend à se substituer au second, surtout dans le langage oral<ref>{{en}} R. E. Batchelor et Miguel Ángel San José, ''A Reference Grammar of Spanish'', Cambridge University Press, 2010, [https://books.google.fr/books?id=_xFZkaXZrjIC&pg=PA291&dq=%22two%20forms%20of%20the%20imperfect%20subjunctive%22 {{p.|291}}].</ref>. De plus, il conserve encore dans certains usages, en particulier littéraires, sa valeur originelle d'indicatif plus-que-parfait<ref>{{en}} R. E. Batchelor et Miguel Ángel San José, ''A Reference Grammar of Spanish'', Cambridge University Press, 2010,[https://books.google.fr/books?id=_xFZkaXZrjIC&pg=PA292&dq=%22desde%20que%20el%20equipo%20ganara%22 {{p.|292}}].</ref>, et est utilisé comme deuxième variante (libre) du conditionnel présent pour quelques verbes (''querer'' > ''quisiera ''~ ''querría'' ; ''deber'' > ''debiera ''~ ''debería'' ; ''haber'' > ''hubiera ''~ ''habría'' ; ''poder''> ''pudiera ''~ ''podría'')<ref>Michel Bénaben, ''Manuel de linguistique espagnole'', Ophrys, 2002, [https://books.google.fr/books?id=o01-HCCJEOEC&pg=PA188&dq=espagnol%20conditionnel%20subjonctif%20-se%20-ra%20usage {{p.|188}}].</ref>. De même, le [[subjonctif plus-que-parfait]] peut remplacer le [[conditionnel passé]] pour exprimer l'[[irréel du passé]]<ref>{{es}} [[Académie royale espagnole]], [http://dle.rae.es/?id=XmM8PPL|XmMshCc Définition de « si »], alinéa 8 : ''« Se quedó más contento que si le hubieran dado un millón »''.</ref>{{,}}<ref>{{es}} Pilar Díaz Ballesteros, José Amenós Pons et María Luisa Rodríguez, ''El subjuntivo 2 : Nivel avanzado'', [https://books.google.fr/books?id=x8uTBQAAQBAJ&pg=PA43&dq=%22hubiera%20querido%20que%20no%20fuera%20as%C3%AD%22 p.43] : « hubiera querido que no fuera así »</ref>{{,}}<ref>{{es}} Loreto Busquets et Lidia Bonzi, ''Curso intensivo de español para extranjeros'', Verbum Editorial, 2006, [https://books.google.fr/books?id=8cf2AwAAQBAJ&pg=PA269&dq=%22hubiera%20querido%20que%20me%20tragara%20la%20tierra%22 p.269] : « hubiera querido que me tragara la tierra »</ref>. Les pronoms personnels compléments sont placés en [[enclise]], c’est-à-dire collés immédiatement après le verbe, lorsque le verbe est à l’infinitif (''llamarse'', « s’appeler » ; ''dejarme'', « me laisser », etc.), au gérondif (''mirándome'', « en me regardant ») ou l’impératif (comme en français : ''mírame'', « regarde-moi » ; et comme en français le pronom redevient [[Clitique|proclitique]] si l’impératif est négatif : ''no me mires'', « ne me regarde pas »). Les pronoms sont susceptibles de se combiner, le pronom indirect se place alors en premier : ''déjamelo'', « laisse-le-moi ». Dans une combinaison, le pronom indirect de troisième personne devient ''se'' (habituellement pronom réfléchi) et non ''le'' : ''díselo'', « dis-le-lui ». Lorsque la forme verbale portant le pronom est associée à un [[semi-auxiliaire]], on a la possibilité de rattacher le ou les pronoms à celui-ci en position proclitique : ''está levantándose ''~ ''se está levantando'' (« il est en train de se lever ») ; ''¿Quieres callarte?''~''¿Te quieres callar?'' (« Veux-tu te taire ? ») ; ''suele decirme la verdad ''~ ''me suele decir la verdad'' (« il me dit habituellement la vérité »). La construction enclitique est perçue comme légèrement plus soutenue. Les cas d’enclises de pronoms étaient beaucoup plus nombreux en [[ancien espagnol]] (''direvos'', « je vous dirai », ''os diré'' en espagnol moderne, etc.) ; certains sont préservés dans des locutions figées. On trouve un phénomène analogue en [[portugais]], en [[catalan]], en [[occitan]] [[aranais]]<ref>Dans ces dernières langues toutefois, le pronom est séparé graphiquement par un tiret du verbe auquel il est rattaché : ''mover-se'', ''moure-se'', ''mòure-se'', « se déplacer », en espagnol ''moverse'' ; italien ''muoversi''.</ref>, ainsi que, partiellement, en italien. Jusqu'au {{s-|XVII}}, l'espagnol a maintenu un subjonctif futur en ''-re'' (à valeur fortement hypothétique), issu d'une fusion des paradigmes du subjonctif parfait et du futur antérieur (remplacé par la forme composée en utilisant ''haber'' au futur). Cette forme a pratiquement disparu de l’espagnol actuel et ne persiste que dans des expressions lexicalisées, des proverbes et certaines formules juridiques<ref>{{harvsp|texte = Darbord et Pottier, 1994|id = Darbord}}, {{p.|171-173}}.</ref>. === Lexique === En raison de ses contacts prolongés avec d'autres langues, le lexique de l’espagnol comporte bon nombre de mots issus d'emprunts, notamment aux [[langues paléo-hispaniques]] ([[ibère]], [[Celtibère|hispano-celtique]]), au [[Langue basque|basque]], à l'[[arabe]] et à différentes [[langues amérindiennes]]. ==== Fonds paléo-hispanique ==== ===== Mots d'origine ibère ===== L'ibère se parlait tout au long de la côte orientale de la péninsule. Le fonds ibère consiste principalement en éléments géographiques et zoologiques, comprenant pour l'essentiel : ''ardilla'' « écureuil », ''arroyo'' « ruisseau », ''balsa'' « étang », ''calabaza'' « potiron » (''cf''. [[catalan]] ''carabassa''), ''cama'' « lit », ''conejo'' « lapin » (du latin ''cuniculus''), ''cuérrago'' « lit de fleuve », ''galápago'' « tortue de mer » (''cf''. cat. ''calapèt'' « crapaud »), ''garma'' « éboulis », ''gazapo'' « lapereau » (''cf''. [[portugais]] ''caçapo'', cat. ''catxap''), ''gusano'' ~ ''gusarapo'' « ver », ''manteca'' « saindoux », ''maraña'' « fourré », ''marueco'' ~ ''morueco'' « bélier » (''cf''. cat. ''marrà'', ''mardà''), ''parra'' « pied de vigne », ''perro'' « chien », autrefois « corniaud », ''rebeco'' « chamois, isard » (du latin ''ibex'', emprunté à l'ibère), ''sima'' « gouffre, abîme », ''tamo'' « menue paille ». ===== Mots d'origine hispano-celtique ===== L'hispano-celtique regroupe plusieurs variétés, dont le [[gallaïque]] (au nord-ouest), le [[celtibère]] et le [[Gaulois (langue)|gaulois]] tardif (au nord-est). Le fonds celtique concerne notamment la botanique, la faune, le labourage et d'une moindre mesure l'artisanat. Au celtique remontent : ''álamo'' « peuplier blanc », ''ambuesta'' « poignée », ''amelga'' « champ défriché », ''beleño'' « jusquiame », ''berro'' « cresson » (''cf''. français ''berle''), ''bezo'' « babine », ''bodollo'' « faucille » (''cf''. fr. ''vouge''), ''breca'' « pandore (mollusque) » (''cf''. poitevin ''brèche'' « vache bigarrée »), ''brezo'' « bruyère », ''bruja'' « sorcière », ''cam(b)a'' « chambige », ''combleza'' « maîtresse (d'un homme marié) », ''corro'' « cercle », ''cresa'' « asticot », ''cueto'' « butte, petite colline », ''duerna'' « pétrin », ''galga'' « galet », ''gancho'' « crochet », ''garza'' « héron », ''greña'' « enchevêtrement », ''mocho'' « bouc ou bélier châtré » (''cf''. fr. ''mouton''), ''rodaballo'' « turbot », ''sábalo'' « alose », ''sel'' « pâturage commun », ''serna'' « champ labouré », ''taladro'' « tarière », ''terco'' « têtu », ''varga'' « chaumière », ''yezgo'' « hièble ». ==== Mots d'origine basque ==== Le [[basque]], [[adstrat]] du castillan, l'a aussi influencé, et ce dès sa naissance. Certains mots, comme (1) ''izquierda'' « la gauche », du basque ''ezkerra'' (''cf''. [[Catalan|cat.]] ''esquerre'', [[Portugais|port.]] ''esquerda''), (2) ''madroño'' « [[arbousier]] » (''cf''. [[Aragonais|arag.]] ''martuel'', cat. ''maduixa''), correspondant au basque ''martotx'' « ronce » et ''martuts'' « mûre », et (3) ''zarza'' « ronce » (''cf''. [[Portugais|port.]] ''sarça''), qui provient du basque anc. ''çarzi'' (auj. ''sasi''), ont eu du succès en évinçant le vieil espagnol ''siniestro'' « gauche » (aujourd'hui « sinistre »), ''alborço'' « fraisier » et ''rubo'' « ronce ». Certains d'entre eux ne semblent pas avoir connu de concurrent, comme ''vega'' « plaine fertile riveraine » (v.esp. ''vayca'', ''vajka''), qui répond au basque ''ibai'' « fleuve » ; d'autres qui rivalisent toujours, comme ''sapo'' « crapaud », du basque ''zapo'', face à son équivalent latin ''escuerzo'' ; encore d'autres, comme ''muérdago'' « gui » (du basque ''mihura'') et ''cachorro'' « chiot » (du ''txakur'' « chien») ont fait glisser de sens leurs anciens synonymes (''visco'' « [[glu]] (à base de gui) », ''cadillo'' « caucalis »). D'autres encore sont de date récente, comme ''zorra'' « renard », emprunté au [[portugais]] et [[Substantif|substantivisé]] à partir d'un ''zorro'' « oisif », lui-même tiré du basque ''zuur'' ~ ''zur'' ~ ''zuhur'' « prudent ». Ce mot est toujours concurrencé par le sobriquet ''raposa'', « la touffue », plus ancien : [[Synonyme|synonymie]] recherchée parce que le renard fait l'objet d'un [[tabou]] lexical. Quelques noms de vêtements sont passés du basque à l'espagnol, comme ''chapela'' « béret basque » (< ''txapel''), face à ''boina'' « béret », ''chamarra'' « veste » (< ''zamar'' ou ''txamar'', ''zamarra'' ou ''txamarra'' avec l'article défini singulier), des activités comme ''pelotari'' « joueur de pelote basque », ''chistu'' « flûte basque » (< ''txistu''), ''chalaparta'' (< ''txalaparta'', instrument de percussion), ''aquelarre'' « sabbat » (de ''akelarre'', lui-même formé à partir de ''aker'' « bouc » + ''larre'' « pré », car ces rites, soi-disant présidés par Satan lui-même, sous la forme d'un bouc, avaient lieu dans des prés) et le nom de la langue basque, ''euskera'', ''eusquera'' ou ''euskara'' (< ''euskara''), face à ''vasco'' ou le plutôt vieilli ''vascuence''. Plus récemment, des emprunts ayant rapport au contexte politique, comme ''zulo'' « cache d'armes » (du mot ''zulo'' « trou »), ''kale borroka'' « guerrilla urbaine » (de ''kale'' « rue » et ''borroka'' « combat »), ''ikurriña'' (de ''ikurrina'' « drapeau basque »), ''gudari'' (de ''gudari'' « soldat », surtout pendant la guerre civile espagnole) ou ''abertzale'' « nationaliste basque » sont devenus courants dans les médias espagnols. L'espagnol régional du Pays basque possède évidemment davantage d'emprunts, tels que ''sirimiri'' « bruine, crachin» (face à ''llovizna''), ''chirristra'' « toboggan» (du basque ''txirrista'', face à ''tobogán'') ou bien ''aita'' « père » et ''ama'' « mère », face à ''papá'' et ''mamá'' ; la gastronomie a également fourni des mots, tels que ''marmitaco'' ou ''marmitako'' (plat préparé par les pêcheurs avec du thon et des pommes de terre, du basque ''marmitako''), ''cocochas'' (de ''kokots(a)'', avec l'article défini singulier) « barbillon, menton », ''chacolí'' (du substantif ''txakolin'', sorte de vin blanc) ou ''chistorra'' (de ''zistorra'' et ''txistorra'', saucisson fin). À noter également le nom ''órdago'', de la phrase basque ''Hor dago'' « (il) est là ; renvi », à l'origine utilisée dans un jeu de cartes et qui veut dire aussi « épatant » dans l'expression ''de órdago''. ==== Mots d'origine germanique ==== Environ {{nombre|200}} mots espagnols dérivent du [[gotique]]<ref>Real Academia Nacional de Medicina : ''Anales de la Real Academia Nacional de Medicina''. Tomo CXVIII, Cuaderno 1, 2001, {{p.|220}} ([https://books.google.fr/books?id=hfxVn7CnIwMC&lpg=PA1&hl=fr&pg=PA1#v=onepage&q&f=false extrait en ligne]).</ref>, une [[Langues germaniques orientales|langue germanique orientale]] qui fut parlée par les [[Wisigoths]], un peuple qui domina une grande partie de la péninsule Ibérique du {{sp-|V|au|VIII}}. Quelques mots d'origine [[Francique (langue morte)|francique]] ont également pénétré l'espagnol par le biais du français. ===== Mots et verbes d'origine germanique ===== {| class="wikitable" ! Mot espagnol ! Traduction ! Origine germanique |- | {{lang|es|guerra}} | [[:wikt:guerre|guerre]] | *''werra'' « querelle, dispute » |- | {{lang|es|rico}} | [[:wikt:riche|riche]] | *''reiks'' « puissant » |- | {{lang|es|ropa}} | [[:wikt:habit|habit]] | *''raupa'' |- | {{lang|es|tregua}} | [[:wikt:trêve|trêve]] | *''triggwa'' « pacte » |- | {{lang|es|estampido}} | [[:wikt:fracas|fracas]] | *''stampjan'' |- | {{lang|es|blanco}} | [[:wikt:blanc|blanc]] | *''blank'' « clair » |- | {{lang|es|orgullo}} | [[:wikt:orgueil|orgueil]] | *''orgōllja'' « fierté, arrogance » |- | {{lang|es|arenga}} | [[:wikt:harangue|harangue]] | *''harihrings'' « cercle, réunion de l'armée » |- | {{lang|es|gavilán}} | [[:wikt:épervier|épervier]] | *''gabila'' |- | {{lang|es|bóveda}} | [[:wikt:voute|voute]] | *''buwitha'' |- | {{lang|es|esquina}} | [[:wikt:coin|coin]] | *''skīna'' |- | {{lang|es|balcón}} | [[:wikt:balcon|balcon]] | *''balko'' |- | {{lang|es|tapa}} | [[:wikt:couvercle|couvercle]] | *''tappa'' |- | {{lang|es|ganso}} | [[:wikt:oie|oie]] | *''gans'' |- | {{lang|es|estaca}} | [[:wikt:pieu|pieu]] | *''stakka'' |- | {{lang|es|frambuesa}} | [[:wikt:framboise|framboise]] | *''brāmbasja'' |- | {{lang|es|banda}} | [[:wikt:faction|faction]] | *''bandwō'' « signe, symbole » |- | {{lang|es|tropa}} | [[:wikt:troupe|troupe]] | *''throp'' « entassement » |- | {{lang|es|guardia}} | [[:wikt:garde|garde]] | *''wardja'' « surveillance » |- | {{lang|es|espita}} | [[:wikt:robinet|robinet]] | *''spitus'' |- | {{lang|es|galardón}} | [[:wikt:récompense|récompense]] | *''widarlōn'' |- | {{lang|es|rampa}} | [[:wikt:crampe|crampe]] | *''kramp'' |- | {{lang|es|bosque}} | [[:wikt:bois|bois]] | *''bosk'' « bois, forêt » |- | {{lang|es|brote}} | [[:wikt:bourgeon|bourgeon]] | *''brut'' |- | {{lang|es|trompa}} <small>(instrument)</small> | [[:wikt:trompe|trompe]] | *''trumba'' « trompette » |- | {{lang|es|estandarte}} | [[:wikt:étendard|étendard]] | *''standhard'' |- | {{lang|es|frasco}} | [[:wikt:flacon|flacon]] | *''flaska'' « bouteille, flacon » |- | {{lang|es|mariscal}} | [[:wikt:maréchal|maréchal]] | *''marhskalk'' |- | {{lang|es|espuela}} <small>(forme archaïque : espuera)</small> | [[:wikt:éperon|éperon]] | *''spaura'' |- | {{lang|es|gris}} | [[:wikt:gris|gris]] | *''gris'' |- | {{lang|es|bramar}} | [[:wikt:bramer|bramer]] | *''brammōn'' « rugir » |- | {{lang|es|esquivar}} | [[:wikt:esquiver|esquiver]] | *''skiuhjan'' |- | {{lang|es|ataviar}} | [[:wikt:vêtir|vêtir]] | *''attaujan'' |- | {{lang|es|flotar}} | [[:wikt:flotter|flotter]] | *''flotōn'' « flotter, nager » |- | {{lang|es|esquilar}} | [[:wikt:tondre|tondre]] | *''skiran'' |- | {{lang|es|guadañar}} | [[:wikt:faucher|faucher]] | *''waithanjan'' |- | {{lang|es|rapar}} | [[:wikt:raser|raser]] les poils, les cheveux | *''hrapôn'' « arracher » |- | {{lang|es|bregar}} | [[:wikt:lutter|lutter]] | *''brikan'' |- | {{lang|es|escanciar}} | [[:wikt:servir|servir]] à boire | *''skankjan'' |- | {{lang|es|sacar}} | [[:wikt:tirer|tirer]] | *''sakan'' |- | {{lang|es|ganar}} | [[:wikt:gagner|gagner]] | *''ganan'' « convoiter » |- | {{lang|es|trotar}} | [[:wikt:trotter|trotter]] | *''trottōn'' « aller, courir » |- | {{lang|es|espiar}} | [[:wikt:épier|épier]] | *''spehôn'' « regarder, espionner » |- | {{lang|es|robar}} | [[:wikt:voler|voler]] | *''raubōn'' |- | {{lang|es|cundir}} | se [[:wikt:propager|propager]] | *''kundjan'' |- |} ===== Noms propres d'origine germanique ===== * {{lien|langue=gl|trad=Adaúlfe}}, de l'anthroponyme germanique ''Athaulf'' * {{lien|langue=gl|trad=Armariz}} * {{lien|langue=gl|trad=Bertamiráns, Ortoño, Ames|fr=Bertamiráns}} * [[Burgos]] (incertain ; peut-être du gotique *''baurgs'' « ville fortifiée ») * [[Gondomar (Pontevedra)|Gondomar]] * {{lien|langue=gl|trad=Gondulfe}}, de l'anthroponyme germanique ''Gundulf'' * {{lien|langue=gl|trad=Randulfe}}, de l'anthroponyme germanique ''Randulf'' * [[Villafáfila]], du latin ''Villa Fafila'', c'est-à-dire la ''[[Villa (homonymie)#Histoire|Villa]]'' de ''Fafila'' (nom de personne d'origine gotique) * [[Wamba (Espagne)|Wamba]] ==== Mots d'origine arabe ==== {{article détaillé|wikt:Catégorie:Mots en espagnol issus d’un mot en arabe}} Héritage du contact linguistique lors de l'ère musulmane en Espagne, l'[[arabe]] apporta un grand nombre de mots à l’espagnol (plus de {{formatnum:4000}}<ref>{{harvsp|texte = Darbord et Pottier, 1994|id = Darbord}}, {{p.|21}}.</ref>). Les langues issues du roman présentes au nord de la péninsule Ibérique n'étant parlées qu’en minorité, c’est la langue coranique qui s’imposa comme langue administrative et culturelle pendant les 8 siècles du règne du [[califat de Cordoue]]<ref name=cefan>{{Lien web|titre=Espagne: Histoire des langues|url=http://www.axl.cefan.ulaval.ca/europe/espagne_histoire.htm|site=www.axl.cefan.ulaval.ca|consulté le=2019-11-27}}</ref>. Après le latin, l’arabe est le flux lexical le plus important de l’espagnol, les toponymes constituant près du quart. Les sciences, l’agriculture, le commerce et la guerre sont les domaines qui influencèrent le plus le corpus du castillan. Le passage des arabes en Espagne contribua aussi à intégrer à la langue des mots provenant du [[grec ancien]], du [[persan]] et du [[sanskrit]]<ref>{{Lien web|langue=es|nom1=Cervantes|prénom1=CVC Centro Virtual|titre=CVC. Biblioteca fraseológica y paremiológica. En torno al léxico (2 de 15).|url=https://cvc.cervantes.es/lengua/biblioteca_fraseologica/n1_cantera/lexico_02.htm#h2_2|site=cvc.cervantes.es|consulté le=2019-11-27}}</ref>. Les arabismes se figèrent dans la langue avec la publication de la première grammaire en langue castillane en 1492, année marquant la fin de la [[Reconquista|reconquête]] du territoire instiguée par les [[Rois catholiques d'Espagne|Rois catholiques]]<ref name=cefan/>. ===== Noms communs d'origine arabe ===== {| class="wikitable" ! Mot espagnol ! Traduction ! Origine arabe |- | {{langue|es|aceite}} | [[wikt:huile|huile]] | āz-zayt ({{langue|ar|dir = rtl|texte = أَلْزيت}}) |- | {{langue|es|aceituna}} | [[wikt:olive|olive]] | āz-zaytūnah ({{langue|ar|dir = rtl|texte = الزيتونة}}), singulatif du collectif āz-zaytūn ({{langue|ar|dir = rtl|texte = الزيتون}}) |- | {{langue|es|alacena}} | [[wikt:placard|placard]] | ⁰[[AL#Linguistique|āl]]-kḫazána, du classique kḫizānah ({{langue|ar|dir = rtl|texte = خزانة}}) |- | {{langue|es|albahaca}} | [[wikt:basilic|basilic]] | ⁰āl-ḫabáqa, du classique ḫabaqah ({{langue|ar|dir = rtl|texte = حبق}}) |- | {{langue|es|albañil}} | [[wikt:maçon|maçon]] | ⁰āl-banní, du classique bannā' ({{langue|ar|dir = rtl|texte = بناء}}) |- | {{langue|es|albaricoque}} | [[wikt:abricot|abricot]] | āl-barqūq ({{langue|ar|dir = rtl|texte = الْبَرْقُوق}}) « la prune » |- | {{langue|es|alcachofa}} | [[wikt:artichaut|artichaut]] | v.esp. alcarchofa, de l'ar. régional āl-ḵarchūf ({{langue|ar|dir = rtl|texte = الخرشوف}}) |- | {{langue|es|alcalde}} | [[wikt:maire|maire]] | āl-qāḍī ({{langue|ar|dir = rtl|texte = القاضي}}) « le juge » |- | {{langue|es|aldea}} | [[wikt:hameau|hameau]] | ād-ḍaj’ah ({{langue|ar|dir = rtl|texte = الضيعة}}) « le village » |- | {{langue|es|alguacil}} | [[wikt:huissier|huissier]] | āl-wazīr ({{langue|ar|dir = rtl|texte = الوزير}}) « le ministre en chef » |- | {{langue|es|alhucema}} | [[wikt:lavande|lavande]] | ⁰āl-ḫuzáma, du classique ḫuzāma ({{langue|ar|dir = rtl|texte = خزاما}}) |- | {{langue|es|almohada}} | [[wikt:oreiller|oreiller]] | ⁰āl-muḫáḍa, du classique āl-miḫaḍah ({{langue|ar|dir = rtl|texte = المخدة}}) |- | {{langue|es|alquiler}} | [[wikt:loyer|loyer]] | āl-kirā’ ({{langue|ar|dir = rtl|texte = الكراء}}) |- | {{langue|es|alubia}} | [[wikt:haricot|haricot]] | āl-lúbijā’ ({{langue|ar|dir = rtl|texte = اللوبيا}}) |- | {{langue|es|arroz}} | [[wikt:riz|riz]] | āl-’áruz ({{langue|ar|dir = rtl|texte = الأرز}}) |- | {{langue|es|baharí}} | [[wikt:faucon|faucon]] | ⁰baḥrí, du classique baḥrī ({{langue|ar|dir = rtl|texte = بحري}}) « marin » |- | {{langue|es|fulano}} | [[wikt:untel|untel]], [[wikt:type|type]], [[wikt:mec|mec]] | fulān ({{langue|ar|dir = rtl|texte = فلان}}) « quiconque » |- | {{langue|es|gandul}} | [[wikt:feignant|feignant]] | ⁰ḡandúr, du classique ḡundar ({{langue|ar|dir = rtl|texte = غندر}}) « gâté » |- | {{langue|es|hasta}} | [[wikt:jusque|jusque]] | v.esp. fasta, de l'anc. (h)ata, fata, de l'arabe ḥatta ({{langue|ar|dir = rtl|texte = حتى}}) |- | {{langue|es|he}} | [[wikt:voici|voici]] | hā ({{langue|ar|dir = rtl|texte = ها}}) |- | {{langue|es|jabalí}} | [[wikt:sanglier|sanglier]] | ⁰ǧabalí, du classique ǧabalī ({{langue|ar|dir = rtl|texte = جبلي}}) « montagneux » |- | {{langue|es|jarra}} | [[wikt:carafe|carafe]] | ⁰ǧárra, du classique ǧarrah ({{langue|ar|dir = rtl|texte = جرة}}) |- | {{langue|es|majara}} | [[wikt:fou|fou]] | dérivé régressif de majarón, de l'arabe maḥrūm ({{langue|ar|dir = rtl|texte = محروم}}) « misérable » |- | {{langue|es|marfil}} | [[wikt:ivoire|ivoire]] | ‘aẓam āl-fyl ({{langue|ar|dir = rtl|texte = عظم الفيل}}) « os d’éléphant » |- | {{langue|es|marrano}} | [[wikt:cochon|cochon]] | ⁰maḥarrám, du classique muḥarram ({{langue|ar|dir = rtl|texte = محرم}}) « interdit » |- | {{langue|es|ojalá}} | [[wikt:pourvu que|pourvu que]] | ⁰lawchalláh, du classique law cha‘a Allâh ({{langue|ar|dir = rtle|texte = لو شاء الله}}) « Si Dieu le veut » |- | {{langue|es|rehén}} | [[wikt:otage|otage]] | rihān ({{langue|ar|dir = rtl|texte = رِهان}}), pluriel de rāhn ({{langue|ar|dir = rtl|texte = رهن}}) « gage, otage » |- | {{langue|es|zanahoria}} | [[wikt:carotte|carotte]] | v.esp. çahanoria, d'un ⁰safunnārjah, du maghrébin isfannārijja ({{langue|ar|dir = rtl|texte = اسفنارية}}) |} ===== Noms propres d'origine [[arabe]] ===== <ref>{{es}} José María Calvo Baeza, ''Nombres de lugar españoles de origen árabe'', Madrid, Darek-Nyumba, 1990</ref> * [[Albacete]], de l'arabe : البسيط, Al-Basit, la plaine ; * [[Alcázar (architecture)|Alcázar]], de l'arabe : {{langue|rtl|ar|القصر}} al-qṣar, ''al kasr'' ; château/forteresse, terme utilisé pour désigner cette architecture défensive en Andalousie ; * Alhambra de l'arabe : الْحَمْرَاء, Al-Ḥamrā', littéralement « la rouge », (la forme complète est ''Calat Alhambra'' الْقَلْعَةُ ٱلْحَمْرَاءُ, Al-Qal‘at al-Ḥamrā’, « la forteresse rouge ») ; * [[Almería]], de l'arabe : مرأى al-Miraya, tour de vigie, donjon, mirador ; * Almodovar, de l'arabe : المدور ''al-mudawwar'', la ronde ; * [[Grenade (Espagne)|Grenade]] de l'arabe : غرناطة, Gar-anat, Colline des pèlerins ; * [[Gibraltar]], de l'arabe : جبل طارق, [[djebel]] [[Tariq ibn Ziyad|Tarik]] montagne de Tarik ; * [[Guadalquivir]], de l'arabe : الوادي الكبير ''wâd-al-kébir'' (la grande rivière ou la grande vallée) wâd (oued) signifiant plus la notion de vallée que rivière qui se dit ''nahr'' ; * [[Andalousie]] de l'arabe ''Al-Andalus'' (voir l'[[étymologie d'al-Andalus et de l'Andalousie]]). ===== Nom propre d'origine européenne et arabisé ===== * [[Alicante]], de l'arabe : ألَقَنت Al-Laqant via le [[catalan]] ''Alacant'', de la cité romaine Leucante (Lucentum). ==== Mots d'origine gitane ==== Le [[caló]] (langue mixte issue de l'espagnol et du [[Romani|romaní]], langue des [[Roms]] proche des langues [[Inde|indiennes]], comme l'[[hindi]], dont de nombreux mots sont similaires : ''pani'', « eau », etc.) a apporté un grand nombre de termes d’[[argot]] comme ''gachó'' « mec », ''bato'' « père », ''biruji'' « vent très froid », ''camelar'' « aimer », ''chaval,a'' « jeune », ''currar'' « bosser », ''fetén'' « excellent », ''parné'' « fric », ''sobar'' « pioncer », ''pinrel'' « panard », ''pureta'' « vieux, ancien », ''chorar'' « chaparder » (''cf''. fr. ''chourer''), ''terne'' « fort, robuste », ''diñar'' « donner », ''mangue'' « moi », ''pañí'' « eau », ''chingar'' « piquer, voler», ''lacha'' « honte », ''pirarse'' « s'en aller », ''canguelo'' « peur », ''chachi'' « super », ''chanelar'' « comprendre, piger », ''chungo,a'' « difficile », ''jiñar'' « caguer », ''mangar'' « piquer, voler», ''clisos'' « yeux », ''jalar'' « bouffer ». === Écriture === Comme les autres [[Langue romane|langues romanes]], l’espagnol a adopté l'[[alphabet latin]] et recourt à des [[Diacritiques de l'alphabet latin|diacritiques]] et des [[digramme]]s pour le compléter. Les accents écrits, utilisés en espagnol moderne pour marquer la voyelle tonique dans certains cas, ou pour distinguer certains homonymes, ont été utilisés de façon spontanée jusqu'à la standardisation de leur usage à la création de l'[[Académie royale espagnole]] au {{s|XVIII}}. De plus, le ''u'' porte un [[tréma]] dans de rares occasions, à savoir dans les suites ''güe'' et ''güi'' pour indiquer que le ''u'' se prononce (par exemple : ''bilingüe'', « bilingue »). Le [[tilde]] est peut-être le plus célèbre des diacritiques espagnols ; il donne naissance à un caractère considéré comme une lettre à part entière, ''[[ñ]]''. Il s'agit à l'origine d'un digramme ''NN'', le second ''N'' ayant été [[Abréviation|abrégé]] par suspension au moyen d'un trait devenu ondulé, '''~'''. Ce sont les scribes espagnols qui ont inventé la [[cédille]] ({{langue|es|''zedilla''}}, « petit ''z'' »), qui n'est cependant plus utilisée depuis le {{XVIIIe siècle}} (le ''ç'', qui se notait [ts], est devenu un [θ] interdental noté ''z'' : ''lança'' est devenu {{langue|es|''lanza''}}, « lance », ou ''c'' devant ''e'' et ''i'' : {{langue|es|''ciego''}}, « aveugle »). Les points d'exclamation et d'interrogation sont accompagnés par des signes du même type inversés, ''¡'' et ''¿'', placés au début de la proposition concernée (et non au début de la phrase) : {{langue|es|''¿Qué tal estás?''}} (« Comment vas-tu ? »), {{langue|es|''¡Qué raro!''}} (« Comme c'est étrange ! ») mais {{langue|es|''Si vas a Sevilla, ¿me comprarás un abanico?''}} (« Si tu vas à Séville, tu m'achèteras un éventail ? »). De façon générale, l’espagnol, à l'écrit, est une transcription proche de l'oral ; toutes les lettres doivent être prononcées, à de rares exceptions près (la plupart des ''h'' et le ''u'' des syllabes ''gue'', ''gui'', ''que'' et ''qui''). L'[[Apprentissage de l'espagnol|apprentissage de la langue]] s'en trouve ainsi dans une certaine mesure facilité, autant pour les hispanophones de naissance comme pour ceux désireux d'apprendre la [[Espagnol langue seconde|langue comme seconde langue]]. Les combinaisons de lettres ''ph,'' ''rh'' et ''th'' ainsi que ''ch'' provenant du ''kh'' [[Alphabet grec|grec]] ne sont pas utilisées, et seules les consonnes ''c'', ''r'', ''l'' et ''n'' peuvent être doublées. Le ''rr'', comme ''r'' en début de mot, transcrit une [[consonne roulée alvéolaire voisée]] tandis que ''ll'' transcrit une [[consonne centrale]] [[consonne liquide|liquide]]. La combinaison ''qu'' rend le son ''k'' devant ''e'' et ''i'' (comme habituellement en français). {{Article connexe|classement alphabétique en espagnol}} Traditionnellement, ''ch'' et ''ll'' ont été considérées comme lettres à part entière et pour cette raison, dans le dictionnaire, elles se trouvaient classées en conséquence (par exemple : ''camisa, claro, charla'', ou ''liar, luna, llama''). Les dictionnaires ont cependant, peu à peu, abandonné cette pratique et recourent à un classement alphabétique classique (comme en français). Cette situation a été régularisée par l'Académie royale espagnole dans une réforme orthographique publiée en 2010, qui stipule que ''ch'' et ''ll'' ne doivent plus être considérées comme des graphèmes indépendants mais seulement comme une combinaison de deux graphèmes<ref>{{es}} Javier Rodríguez Marcos, [http://www.elpais.com/articulo/cultura/i/griega/llamara/ye/elpepucul/20101105elpepucul_9/Tes ''La "i griega" se llamará « ye »''], ''[[El País]]'', 5 novembre 2010.</ref>. === Variations et dialectes === {{Article détaillé|Dialectologie de la langue espagnole}} ==== Dialectes d'Espagne ==== Parmi les modalités les plus remarquables du castillan parlé en Espagne, on peut citer l'[[Dialecte andalou|andalou]] (notamment caractérisé par la présence de [[seseo]] ou de [[ceceo]] selon les zones), le [[murcien]], le [[castúo]] et le [[Parler canarien|canarien]]. ==== Variations en Amérique hispanique ==== {{Article détaillé|Espagnol d'Amérique}} On distingue cinq aires de [[Topolecte|variation topolectale]] de l’espagnol en Amérique : # l'[[Amérique du Nord]] et l’[[Amérique centrale]], où est en usage l'[[espagnol mexicain]] ; # les [[Caraïbes]] ; # les [[Andes]] ; # le [[Chili]], où est en usage le topolecte de Santiago ; # le [[Río de la Plata]] et le [[Gran Chaco]]<ref>Martin Gaston Guajardo, [http://www.archipel.uqam.ca/2616/1/M11232.pdf « Modèles linguistiques et variations diatopiques : attitudes et représentations des enseignants face à la pluricentricité normative en classe d'espagnol langue étrangère »], mémoire de maîtrise en linguistique, Université du Québec à Montréal, 2009, p.25-26.</ref>. Parmi les plus remarquables, on peut citer l'utilisation d'un autre système de pronoms personnels. Le pronom de la troisième personne du pluriel {{langue|es|''ustedes''}} (qui sert en Espagne uniquement à s'adresser à un ensemble de personnes que l'on vouvoie) remplace en [[Amérique hispanique]] le {{langue|es|''vosotros''}}. Ce pronom, {{langue|es|''vosotros''}} ({{2e}} personne du pluriel) équivaut en Espagne au « vous » français lorsque l'on s'adresse à un ensemble de personnes que l'on tutoie. La prononciation ibérique de la consonne ''c'' (devant les lettres ''e'' et ''i'') ou ''z'' (devant ''a'', ''o'' et ''u''), est une spirante interdentale (proche du ''th'' anglais dans le verbe ''think'', pas dans l'article ''the''). En Amérique latine, le phonème se prononce presque toujours {{API|/s/}} (phonétiquement proche du ''s'' français, le ''s'' péninsulaire étant plus palatal), un important trait commun avec le canarien et une grande partie de l'andalou. Cette prononciation, appelée en espagnol {{Citation étrangère|[[seseo]]|lang = es}}, est généralisée en Amérique hispanique. Les traits communs avec le [[Dialecte andalou|dialectes andalou]] et [[Parler canarien|canarien]] s'expliquent par le fait que la colonisation de l'Amérique hispanique et tous les échanges commerciaux avec celle-ci ont pendant longtemps été centralisés à [[Séville]] (les [[îles Canaries]] servant alors d'intermédiaire avec la [[Péninsule|Péninsule Ibérique]]), ce qui permettait un meilleur contrôle des flux par la monarchie. Ceci explique que le dialecte andalou ait été dominant chez les migrants qui y passaient souvent de longs mois avant de pouvoir embarquer pour le [[Nouveau Monde]]. Les nombreux esclaves africains déportés dans l'empire espagnol ont également influencé certaines différenciations des parlers d'Amérique et développé une forme d'espagnol particulière au contact des colons, tout en apportant leur accent africain. De grandes disparités peuvent exister au niveau du lexique. Par exemple certains mots courant dans l’espagnol péninsulaire sont obscènes en Argentine, au Pérou ou au Mexique, tels que ''coger'' (« prendre » en espagnol européen, mais « avoir des relations sexuelles » dans beaucoup de pays d’Amérique du Sud). L'expression de l'heure peut différer en Espagne et en Amérique. Pour ce qui est de la première moitié du cadran (12 à 6), l'usage est le même. Pour la deuxième moitié (6 à 12), il y a des variations. Par exemple, en Espagne, ''Il est {{nobr|9 h 40}} »'' se dira {{citation étrangère|''Son las diez menos veinte''|lang = es}} tandis qu'en Amérique latine on préférera généralement {{citation étrangère|''Faltan veinte (minutos) para las diez''|lang = es}}, bien que le paradigme péninsulaire existe et soit quelquefois employé. ''« Il est {{nobr|1 h}} »'' et ''« Il est {{nobr|13 h}} »'' se disent de la même façon : {{citation étrangère|''Es la una (de la tarde)''|lang = es}}. ==== Spanglish ==== {{Article détaillé|Spanglish}} Une conséquence du contact de la langue espagnole avec l'[[anglais]] est l'apparition d'un parler appelé « spanglish », qui est employé notamment par des locuteurs aux [[États-Unis]]. Cette variante de l’espagnol est étudiée dans certaines universités comme l'Université Amherst du [[Massachusetts]]. {| class="wikitable" |+ Exemples de spanglish ! Mot espagnol ! Mot anglais ! ''Spanglish'' ! ''Français'' |- | {{langue|es|Banda}} | {{langue|en|Gang}} | ''Ganga'' | ''Gang'' |- | {{langue|es|Camioneta}} | {{langue|en|Truck}} | ''Troca'' | ''Camion'' |- | {{langue|es|Disfrutar}} | {{langue|en|To enjoy}} | ''Enjoyar'' | ''Profiter'' |- | {{langue|es|Reloj}} | {{langue|en|Watch}} | ''Wacho'' | ''Montre'' |- | {{langue|es|Creer}} | {{langue|en|To believe}} | ''Bilivar'' | ''Croire'' |} ==== Chavacano ==== {{Article détaillé|Chavacano}} En Asie, aux [[Philippines]], en raison du contact des colons espagnols avec les populations locales et en particulier celles parlant le [[tagalog]], des [[langues créoles]] basées sur l'espagnol se sont développées et continuent à rester en usage. On appelle ce groupe de langues le [[chavacano]], et il en existe plusieurs dialectes locaux : le zamboangueño (parlé à [[Zamboanga]]), le caviteño (parlé à [[Cavite (ville)|Cavite]]), le ternateño ou barha (parlé à [[Ternate (Philippines)|Ternate]]), l'ermiteño (parlé à {{Lien|Ermita}}), le cotabateño (parlé à [[Cotabato]]) ou encore le castellano abakay (parlé à [[Davao]]). ==== Judéo-espagnol ==== {{Article détaillé|Judéo-espagnol}} Une langue dérivée du vieux castillan, appelée selon les auteurs [[judéo-espagnol]], ladino, judesmo ou ispanyol, est encore parlée par des [[Juifs]] [[séfarades]] originaires de la Péninsule ibérique, principalement en [[Israël]], où elle se trouve [[Langues en voie de disparition|en danger d'extinction]]<ref>[https://www.ethnologue.com/language/lad/ Ladino] sur ''[[Ethnologue, Languages of the World]]''.</ref>. == Extension et usage == {{Article connexe|Liste des pays ayant l'espagnol pour langue officielle}} [[Fichier:El español en el mundo 2023 (Anuario del Instituto Cervantes).svg|thumb|upright=2|{{Légende/Début|centre}} {{Légende|#ff0000ff|Langue officielle : territoires reconnus par la communauté internationale où l'espagnol est une des langues officielles}} {{Légende|#ffcd48ff|Majorité ou vaste minorité : États où au moins 25% de la population parle espagnol (comme langue principale ou secondaire), mais où l'espagnol n'est pas langue officielle.}} {{Légende|#ffeeaaff|Minorité significative : États où moins de 25% de la population parle espagnol, mais où au moins {{nombre|500000}} personnes parlent espagnol (comme langue principale ou secondaire).}} {{Légende/Fin}}]] [[File:Hierarchy of the global language system (adapted from de Swaan, 2001).jpg|thumb|L'espagnol est une [[langue internationale]] qui, dans la [[liste hiérarchique des langues]] d'{{Lien|Abram de Swaan}}, fait partie des langues {{Citation|supercentrales}}<ref>Abram De Swaan, ''Words of the World : The Global Language System'', [https://www.google.fr/books/edition/Words_of_the_World/xjaXi6VGwfUC?gbpv=1&dq=supercentral%20&pg=PT12&printsec=frontcover chapitre 1.1.], 2001.</ref>]] En Europe, l’espagnol est [[langue officielle]] de l'[[Espagne]] (coofficielle suivant les régions autonomes), où elle est parlée par environ 47 millions de locuteurs. Dans le reste de l'[[Union européenne]], on recense près de 32 millions d'hispanophones, en très grande majorité partiels. À [[Gibraltar]], il est parlé par 77 % de la population (50 % comme [[Espagnol langue maternelle|langue maternelle]]). En [[Andorre]], l'espagnol est utilisé par [[Langues en Andorre|près de la moitié de la population]]. En Amérique, l’espagnol est la langue officielle de 18 des 35 pays du continent : [[Argentine]], [[Bolivie]], [[Chili]], [[Colombie]], [[Costa Rica]], [[Cuba]], [[République dominicaine]], [[Équateur (pays)|Équateur]], [[Guatemala]], [[Honduras]], [[Nicaragua]], [[Panama]], [[Paraguay]], [[Pérou]], [[Porto Rico]], [[Salvador]], [[Uruguay]] et [[Venezuela]]. Les populations hispanophones les plus nombreuses se trouvent au [[Mexique]] (127 millions), aux [[États-Unis]] (56 millions, ce qui représente une proportion d'environ 18 % de la population, avec une densité supérieure à 25 % dans les États frontaliers du Mexique), en [[Colombie]] (50 millions), en [[Argentine]] (45 millions), au [[Pérou]] (32 millions) et au [[Venezuela]] (32 millions). En Amérique, il y a également plus d'un demi-million d'hispanophones au [[Canada]] et au [[Brésil]] (où l'[[Apprentissage de l'espagnol|apprentissage de la langue]] est obligatoire à l'école primaire depuis 2005). Il est aussi la langue maternelle de [[Langues au Belize|40 % de la population]] au [[Belize]]. En Afrique, l’espagnol est la langue officielle de la [[Guinée équatoriale]]. Il est également parlé dans les régions nord du [[Maroc]] et au [[Sahara occidental]], sans oublier les territoires espagnols de [[Ceuta]], [[Melilla]] et les [[îles Canaries]]. En Asie, plus de 3 millions de locuteurs existaient aux [[Philippines]], mais aujourd'hui il y en a quelques milliers de moins que le demi-million de locuteurs hispanophones recensés en Australie. On recense environ {{formatnum:175000}} hispanophones en Israël. En Océanie, il est parlé dans le territoire chilien de l'[[Île de Pâques]]. L'espagnol est l'une des principales [[Langue véhiculaire|langues de communication internationale]], avec l'[[anglais]] et le [[français]]<ref name="Cervantes 2015">{{es}} [[Institut Cervantes]], ''[http://eldiae.es/wp-content/uploads/2015/06/espanol_lengua-viva_20151.pdf El español : una lengua viva. Informe 2015]'', {{p.|7 et 8}}.</ref>. === Répartition des hispanophones dans le monde === Les données publiées dans le tableau ci-dessous sont extraites du rapport 2023 de l'[[Institut Cervantes]]<ref name="Cervantes 2023">{{es}} [[Institut Cervantes]], ''[https://cvc.cervantes.es/lengua/anuario/anuario_23/el_espanol_en_el_mundo_anuario_instituto_cervantes_2023.pdf El español en el mundo 2023]'', pages 25 à 32.</ref>. {| class="wikitable sortable alternance" ! scope="col" | Territoire ! scope="col" | Locuteurs natifs<ref name="Cervantes 2023"/> ! scope="col" | Locuteurs partiels<ref name="Cervantes 2023"/> ! scope="col" | Total de locuteurs |- | [[Mexique]] | {{formatnum:127030887}} | {{formatnum:4199368}} | {{formatnum:131230255}} |- | {{tri|Etats-Unis|[[États-Unis]]}} | {{formatnum:41254941}} | {{formatnum:15500000}} | {{formatnum:56754941}} |- | [[Colombie]] | {{formatnum:51739004}} | {{formatnum:417250}} | {{formatnum:52156254}} |- | [[Espagne]] | {{formatnum:43520141}} | {{formatnum:4094893}} | {{formatnum:47615034}} |- | [[Argentine]] | {{formatnum:45768144}} | {{formatnum:886437}} | {{formatnum:46654581}} |- | [[Venezuela]] | {{formatnum:32817951}} | {{formatnum:910673}} | {{formatnum:33728624}} |- | [[Pérou]] | {{formatnum:29206581}} | {{formatnum:4519263}} | {{formatnum:33725844}} |- | [[Europe des Vingt-Sept (2020)|Union européenne des 27]] (hors Espagne) | {{formatnum:1267000}} | {{formatnum:25906000}} | {{formatnum:27173000}} |- | [[Chili]] | {{formatnum:19052379}} | {{formatnum:814544}} | {{formatnum:19866923}} |- | [[Guatemala]] | {{formatnum:13782703}} | {{formatnum:3819728}} | {{formatnum:17602431}} |- | {{tri|Equateur|[[Équateur (pays)|Équateur]]}} | {{formatnum:15255295}} | {{formatnum:668813}} | {{formatnum:15924108}} |- | [[Bolivie]] | {{formatnum:10100686}} | {{formatnum:2068815}} | {{formatnum:12169501}} |- | [[Cuba]] | {{formatnum:11172056}} | {{formatnum:22389}} | {{formatnum:11194445}} |- | [[République dominicaine]] | {{formatnum:10454087}} | {{formatnum:257068}} | {{formatnum:10711155}} |- | [[Honduras]] | {{formatnum:9618462}} | {{formatnum:126687}} | {{formatnum:9745149}} |- | [[Paraguay]] | {{formatnum:5152371}} | {{formatnum:2402425}} | {{formatnum:7554796}} |- | [[Nicaragua]] | {{formatnum:6841965}} | {{formatnum:204343}} | {{formatnum:7046308}} |- | [[Salvador]] | {{formatnum:6345845}} | {{formatnum:19095}} | {{formatnum:6364940}} |- | [[Costa Rica]] | {{formatnum:5225401}} | {{formatnum:36836}} | {{formatnum:5262237}} |- | [[Royaume-Uni]] | {{formatnum:215000}} | {{formatnum:4830000}} | {{formatnum:5045000}} |- | [[Panama]] | {{formatnum:4106174}} | {{formatnum:361915}} | {{formatnum:4468089}} |- | [[Uruguay]] | {{formatnum:3368338}} | {{formatnum:54770}} | {{formatnum:3423108}} |- | [[Porto Rico]] | {{formatnum:3230948}} | {{formatnum:32636}} | {{formatnum:3263584}} |- | [[Guinée équatoriale]] | {{formatnum:1269100}} | {{formatnum:445900}} | {{formatnum:1715000}} |- | [[Maroc]] | {{formatnum:6586}} | {{formatnum:1664823}} | {{formatnum:1671409}} |- | [[Canada]] | {{formatnum:600795}} | {{formatnum:293000}} | {{formatnum:893795}} |- | [[Brésil]] | {{formatnum:460018}} | {{formatnum:96000}} | {{formatnum:556018}} |- | [[Australie]] | {{formatnum:171378}} | {{formatnum:375000}} | {{formatnum:546378}} |- | [[Suisse]] | {{formatnum:205768}} | {{formatnum:331557}} | {{formatnum:537325}} |- | [[Philippines]] | {{formatnum:4471}} | {{formatnum:461689}} | {{formatnum:466160}} |- | [[Algérie]] | {{formatnum:175000}} | {{formatnum:48000}} | {{formatnum:223000}} |- | [[Belize]] | {{formatnum:165339}} | {{formatnum:36000}} | {{formatnum:201339}} |- | [[Japon]] | {{formatnum:131000}} | {{formatnum:29000}} | {{formatnum:160000}} |- | [[Israël]] | {{formatnum:104000}} | {{formatnum:45000}} | {{formatnum:149000}} |- | [[Antilles néerlandaises]]<ref>[[Bonaire]], [[Curaçao]], [[Saint-Eustache (Antilles)|Saint-Eustache]], [[Saba]] et [[Saint-Martin (royaume des Pays-Bas)|Sint Maarten]].</ref> | {{formatnum:9821}} | {{formatnum:137215}} | {{formatnum:147036}} |- | [[Aruba]] | {{formatnum:17229}} | {{formatnum:84369}} | {{formatnum:101598}} |- | [[Trinité-et-Tobago]] | {{formatnum:4000}} | {{formatnum:66401}} | {{formatnum:70401}} |- | [[Andorre]] | {{formatnum:30414}} | {{formatnum:35226}} | {{formatnum:65640}} |- | Territoires non incorporés des [[États-Unis]]<ref>[[Guam]] et [[Îles Mariannes du Nord]].</ref> | {{formatnum:1201}} | {{formatnum:58000}} | {{formatnum:59201}} |- | [[Norvège]] | {{formatnum:13000}} | {{formatnum:24000}} | {{formatnum:37000}} |- | [[Nouvelle-Zélande]] | {{formatnum:22000}} | | {{formatnum:22000}} |- | [[Sahara occidental]] | | {{formatnum:22000}} | {{formatnum:22000}} |- | {{tri|Iles Vierges Américaines|[[Îles Vierges américaines]]}} | {{formatnum:16788}} | | {{formatnum:16788}} |- | [[Turquie]] | {{formatnum:1000}} | {{formatnum:15000}} | {{formatnum:16000}} |- | [[Jamaïque]] | {{formatnum:8000}} | | {{formatnum:8000}} |- | [[Chine]] | {{formatnum:5000}} | | {{formatnum:5000}} |- | [[Russie]] | {{formatnum:3000}} | | {{formatnum:3000}} |- | [[Inde]] | {{formatnum:1000}} | | {{formatnum:1000}} |-class="sortbottom" | '''TOTAL''' | {{formatnum:499947796}} | {{formatnum:99457326}}<ref>Total des {{formatnum:76422128}} hispanophones du groupe de compétence limitée et des {{nombre|23035198|étudiants}} du groupe d'apprenants de l'espagnol comme langue étrangère (cf. [https://cvc.cervantes.es/lengua/anuario/anuario_23/el_espanol_en_el_mundo_anuario_instituto_cervantes_2023.pdf Rapport 2023] de l'Institut Cervantes, page 32).</ref> | {{formatnum:599405122}}<ref name="Cervantes 2023"/> |} == Littérature == {{Article détaillé|Littérature espagnole}} Les [[prix Nobel]] de [[Prix Nobel de littérature|littérature]] en langue espagnole : {{colonnes|nombre=2|taille=30| * [[José Echegaray]], Espagne ([[1904 en littérature|1904]]) * [[Jacinto Benavente]], Espagne ([[1922 en littérature|1922]]) * [[Gabriela Mistral]], Chili ([[1945 en littérature|1945]]) * [[Juan Ramón Jiménez]], Espagne ([[1956 en littérature|1956]]) * [[Miguel Ángel Asturias]], Guatemala ([[1967 en littérature|1967]]) * [[Pablo Neruda]], Chili ([[1971 en littérature|1971]]) * [[Vicente Aleixandre]], Espagne ([[1977 en littérature|1977]]) * [[Gabriel García Márquez]], Colombie ([[1982 en littérature|1982]]) * [[Camilo José Cela]], Espagne ([[1989 en littérature|1989]]) * [[Octavio Paz]], Mexique ([[1990 en littérature|1990]]) * [[Mario Vargas Llosa]], Pérou et Espagne ([[2010 en littérature|2010]]) }} {{ancre|Distinction-espagnol-castillan}} == Distinction entre « espagnol » et « castillan » == Le terme « espagnol » est recommandé par l'[[Académie royale espagnole]] ({{langue |es|''Real Academia Española, RAE''}}), et l'[[Association des académies de la langue espagnole]] en tant que dénomination internationale de la langue<ref name="DPD">{{es}} Entrée « [http://buscon.rae.es/dpdI/SrvltConsulta?lema=espa%C3%B1ol Español] » ''[[Diccionario panhispánico de dudas]]'', 2005, {{p.|271-272}}.</ref>. Toutefois, cette appellation est peu employée voire rejetée dans des pays où l'espagnol est langue officielle, et où le terme de ''castillan'' est préféré : * en [[Espagne]], le terme « castillan » est très couramment utilisé, surtout dans des régions bilingues. Cependant, le nom le plus répandu est « espagnol ». D'autre part, l'adjectif « espagnol » faisant référence à l'ensemble du territoire et d'autres langues étant traditionnellement parlées dans une part importante du territoire (dont le [[catalan]], le [[basque]] et le [[galicien]], qui bénéficient d'un statut officiel depuis la [[Transition démocratique espagnole|transition démocratique]]<ref name="DPD" />{{,}}<ref>{{es}} [[Constitution espagnole de 1978]], [http://noticias.juridicas.com/base_datos/Admin/constitucion.tp.html article 3], sur noticias.juridicas. Le texte constitutionnel utilise exclusivement le terme « castillan » pour désigner la langue.</ref>), l'appellation de « castillan » est plus proche de la réalité, s'agissant d'une langue d'Espagne parmi d'autres, originaire de la [[Castille]] ; * en [[Amérique hispanique]], pour des raisons historiques liées au processus d'indépendance de chaque pays et de son rapport à l'Espagne<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=José Ignacio Hualde|titre=The Sounds of Spanish with Audio CD|éditeur=Cambridge University Press|lieu=Cambridge|année=2005|pages totales=316|passage=38|isbn=978-0-521-54538-9|lire en ligne={{Google Livres|page=38|FUCRR4c-KuMC}}}}.</ref>, la dénomination « espagnol » est plus généralement acceptée du Mexique à la Colombie et la dénomination « castillan » est préférée en République dominicaine, à Cuba, Porto Rico, et dans certains autres pays de l'[[Amérique du Sud]] de langue espagnole. Par ailleurs, la dénomination castillan peut désigner plus précisément : * l'espagnol envisagé comme langue officielle de l’Espagne<ref name="DPD" />{{,}}<ref>Entrée « ''Castillan'' », ''[[Le Petit Robert]]'' (édition de 2000).</ref> ; * le dialecte [[Langue romane|roman]] originaire de [[Cantabrie]] et employé au [[royaume de Castille]] durant le Moyen Âge<ref name="DPD" />. Voir [[castillan ancien]] ; * le dialecte moderne parlé actuellement dans les régions centrales espagnoles de [[Castille-et-León]], [[Castille-La Manche]] et [[Communauté de Madrid|Madrid]], en opposition aux autres dialectes de la langue, péninsulaires ou non, comme l'[[Dialecte andalou|andalou]], le [[Parler canarien|canarien]] ou le [[murcien]]. == Étymologie == Le [[Nom (grammaire)|substantif]] [[Genre grammatical|masculin]]<ref name="Académie">{{Académie|espagnol|édition=9}} (sens {{II}}, 2) [consulté le 19 novembre 2016].</ref>{{,}}<ref name="TLFI">{{CNRTL|espagnol|B, 2, b|élision=oui}} [consulté le 19 novembre 2016].</ref>{{,}}<ref name="Larousse">Entrée {{lien web |langue=fr |titre=espagnol |url=http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/espagnol/31021 |site=Dictionnaires de français en ligne |éditeur=[[Éditions Larousse|Larousse]]}} [consulté le 19 novembre 2016].</ref> « espagnol » ([[Prononciation du français|prononcé]] : {{API-fr|εspaɲɔl}}<ref name="TLFI" />) est un [[Probabilité|probable]]<ref name="TLFI" />{{,}}<ref name="Rey">Entrée « espagnol », dans {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Alain |nom1=Rey |lien auteur1=Alain Rey |responsabilité1=dir. |prénom2=Marianne |nom2=Tomi |prénom3=Tristan |nom3=Hordé |prénom4=Chantal |nom4=Tanet |titre=[[Dictionnaire historique de la langue française]] |éditeur=[[Dictionnaires Le Robert]] |lieu=Paris |année=2010 |numéro d'édition=4 |réimpression=2011 |pages totales={{XIX}}-2614 |format livre={{unité|29|cm}} |isbn=978-2-84902-646-5 |isbn2=978-2-84902-997-8 |bnf=42302246m |consulté le=19 novembre 2016}}.</ref> [[Emprunt lexical|emprunt]]<ref name="Académie" /> à l'ancien languedocien ''{{langue|oc|texte=espanol}}'' ou ''{{langue|oc|texte=espainol}}'', issu, par l'intermédiaire du [[latin vulgaire]] ''*hispaniolus'', du [[latin]]<ref name="Académie" /> [[Latin classique|classique]]<ref name="Rey" /> ''{{langue|la|texte=Hispanus}}''<ref name="Académie" />{{,}}<ref name="Rey" />, de même sens. == Notes et références == {{Références nombreuses|taille=24}} == Voir aussi == {{Autres projets |wiktionary = espagnol|wiktionary titre = espagnol |wiktionary2 = castillan|wiktionary titre2 = castillan |wikiversity = Département:Espagnol|wikiversity titre = Département d'espagnol |wikibooks = Enseignement de l'espagnol|wikibooks titre = Enseignement de l'espagnol |wikivoyage = Guide linguistique espagnol|wikivoyage titre = Espagnol }} {{Interwiki|es|espagnol}} === Bibliographie === * {{es}} [[Académie royale espagnole|Real Academia Española]], ''[[Diccionario de la lengua española]]'' (22 éditions) * {{es}} Julio Casares, ''Diccionario ideológico de la lengua española'', 1942 * {{es}} [[Joan Coromines]], ''Diccionario crítico etimológico castellano e hispánico'', 1980-1991 * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Bernard |nom1=Darbord |prénom2=Bernard |nom2=Pottier |lien auteur2=Bernard Pottier (linguiste) |titre=La Langue espagnole |sous-titre=Éléments de grammaire historique |éditeur=[[Nathan (éditeur)|Nathan]] |collection=fac. |lieu=Paris |série=Études linguistiques et littéraires |année=1994 |numéro d'édition=2 |pages totales=253 |isbn=2-09-190836-3 |id=Darbord}} * {{es}} [[María Moliner]], ''[[Diccionario de uso del español]]'', {{3e|édition}}, 2007 === Articles connexes === {{catégorie principale|langue espagnole}} * [[Linguistique]] ** [[Liste de langues]] *** [[Langues par famille]] **** [[Langues indo-européennes]] ***** [[Langues romanes]] ****** [[Langues ibéro-romanes]] ** [[Liste Swadesh du castillan]] ** [[Dialectologie de la langue espagnole]] - [[Dialectes du castillan en Espagne]] * [[Histoire de la langue espagnole]] * [[Grammaire de la langue espagnole]] * [[Différences entre l'espagnol et le portugais]] * [[Prononciation de la langue espagnole]] === Liens externes === {{Liens}} * [[Wikisource]] : [[s:es:Wikisource|Wikisource en espagnol]] * {{Site officiel|es|http://www.rae.es/rae.html}} de l’[[Académie royale espagnole]] * {{Site officiel|es|http://www.asale.org/ASALE/asale.html}} de l'[[Association des académies de la langue espagnole]] {{Palette|Langues romanes|Langues officielles de l'Union européenne}} {{Portail|langues|Espagne|Amérique}} [[Catégorie:Langue espagnole|*]] [[Catégorie:Inventaire de langues]] [[Catégorie:Langue ibéro-romane]] [[Catégorie:Langue syllabique]] [[Catégorie:Langue officielle]] [[Catégorie:Langue officielle de l'Union européenne]] [[Catégorie:Langue internationale ou mondiale]] [[Catégorie:Langue en Andorre]] [[Catégorie:Langue en Argentine]] [[Catégorie:Langue au Belize]] [[Catégorie:Langue en Bolivie]] [[Catégorie:Langue au Chili]] [[Catégorie:Langue en Colombie]] [[Catégorie:Langue à Cuba]] [[Catégorie:Langue au Costa Rica]] [[Catégorie:Langue en Équateur]] [[Catégorie:Langue en Espagne]] [[Catégorie:Langue en Estrémadure]] [[Catégorie:Langue aux États-Unis]] [[Catégorie:Langue au Guatemala]] [[Catégorie:Langue en Guinée équatoriale]] [[Catégorie:Langue au Honduras]] [[Catégorie:Langue aux îles Malouines]] [[Catégorie:Langue au Maroc]] [[Catégorie:Langue au Mexique]] [[Catégorie:Langue au Nicaragua]] [[Catégorie:Langue au Panama]] [[Catégorie:Langue au Paraguay]] [[Catégorie:Langue au Pérou]] [[Catégorie:Langue à Porto Rico]] [[Catégorie:Langue au Salvador]] [[Catégorie:Langue en Uruguay]] [[Catégorie:Langue au Venezuela]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/EDF%20Gaz%20de%20France%20distribution
EDF Gaz de France distribution
{{Voir homonymes|EGD}} '''EDF Gaz de France Distribution''' <!-- sans trait d'union et normalement tout en majuscules, selon décision de Michel Franconny, « fondateur » d'EGD--> ('''EGD''') était une ancienne direction commune aux deux entreprises '''[[Électricité de France]]''' et '''[[Gaz de France]]'''. == Généralités == Bien que n'ayant pas d'identité juridique propre, et n'ayant pas le statut de filiale, EDF Gaz de France Distribution était reconnue comme une direction mixte à EDF et Gaz de France. Son personnel et ses directions étaient « mixtes » et appartenaient aussi bien au groupe EDF qu'au groupe Gaz de France qui en partageaient la direction. Auparavant « Direction de la Distribution », puis Direction « EDF GDF Services » (DEGS), cette direction renommée en 2004 (« EDF Gaz de France Distribution ») est couramment abrégée en « EGD »<ref>La dénomination EGD est une abréviation interne, non destinée à la clientèle : Cf:http://www.cfe-energies.com/download.php?id=5003603 (Communiqué interne Edf Gaz de France Distribution sur le site de la CFE CGC)</ref>. Elle couvre tout le territoire français, y compris les départements d'Outre-Mer, mais hors territoires d'Outre-Mer et hors communes desservies par des régies locales. Sur ce territoire, elle a pour fonction principale de gérer, sous le contrôle des [[Fédération nationale des collectivités concédantes et régies|communes]] qui en sont propriétaires, les réseaux de distribution du [[gaz naturel|gaz]] et de l'[[électricité]]<ref>. La direction mixte « EDF Gaz de France Distribution » assure en réalité cette mission sur le plan opérationnel pour le compte d'EDF Réseau Distribution et Gaz de France Réseau Distribution qui en gèrent les aspects stratégiques (gestion du contrat de concession, des stratégies et intérêts respectifs d'EDF et GDF...)</ref>. Elle emploie {{formatnum:64000}} salariés. La production et le transport sont à la charge d'autres directions<ref>Le transport est géré par RTE EDF TRANSPORT SA (nom commercial : Réseau Transport Electricité), et la production par EDF SA (à la Direction Production Ingénierie)</ref>. Dans le cadre de l'ouverture du marché de l'énergie, et pour permettre un accès au réseau de distribution non discriminatoire à tous les clients quel que soit le fournisseur choisi, [[Électricité de France|EDF]] et [[Gaz de France]] ont mis en place à partir du {{1er juillet}} [[2004]] deux gestionnaires de [[Fédération nationale des collectivités concédantes et régies|réseaux de distribution]] séparés, un pour l’électricité ([[EDF Réseau Distribution|EDF Réseau Distribution - ERDF]]) et un pour le gaz ([[Gaz de France Réseau Distribution|Gaz de France Réseau Distribution - GRDF]]). EDF Gaz de France Distribution représentait le service commun de ces deux directions. Jusqu'en juillet 2007, EDF Gaz de France Distribution a assuré, en plus de ses missions de gestionnaire de réseau, le service clientèle (service client, facturation, gestion, vente...) des entreprises EDF et Gaz de France pour la clientèle des particuliers<ref>EGD agissait ici en prestation pour le compte d'EDF Branche Commerce d'une part, et de Gaz de France Dirco d'autre part. Gestion de la clientèle des particuliers exclusivement, les autres segments étant gérés directement par les maisons mères</ref>. == Organisation d'EDF Gaz de France Distribution en Région == EDF Gaz de France Distribution était composé de 102 Centres de distribution sur tout le territoire, regroupé en « Groupement de Centres » (Sud-Est, Ouest...etc.) qui assurent le pilotage et la stratégie d'EDF Gaz de France Distribution en région. Chaque groupement de centre était composé de 4 lignes métier :<br /> * P1 : Métier Réseau Gaz (devenu URG à la création des filiales Enedis et GrDF) * P2 : Métier Réseau Électricité (devenu URE à la création des filiales Enedis et GrDF) * P3 : Métier Clients et Fournisseurs (devenu UCF à la création des filiales Enedis et GrDF) * P4 : Accueil Gestion des Particuliers (Gestion de la relation commerciale d'EDF et Gaz de France). Ce dernier portefeuille avait la spécificité de ne pas être une activité de distribution, mais de gestion clientèle fournisseur déléguée au distributeur EDF GDF Distribution. Ce portefeuille a été supprimé en 2007 et transféré à EDF (EDF Branche Commerce) pour l'électricité, et à Gaz de France (Direction Commerciale Gaz de France) pour le gaz naturel. Il existait également une Fonction Soutien Logistique, assurant les fonctions transverses pour les 4 autres portefeuilles métier (RH, Immobilier...). == Dissolution d'EDF Gaz de France Distribution == Depuis le {{date|1|janvier|2008}}<ref>Afin de respecter la règlementation, ce transfert a été juridiquement réalisé dans les comptes à effet rétroactif au {{1er}} juillet 2007, date butoir fixée par les directives européennes pour la filialisation des activités de distribution</ref>, les activités d'EDF Gaz de France Distribution sont transférées dans deux entités : [[Électricité Réseau Distribution France]] (ERDF, devenu [[Enedis]] le {{date|31|mai|2016}}, filiale du groupe [[Électricité de France]]) et [[Gaz Réseau Distribution France]] (GRDF, filiale du groupe [[Gaz de France]], devenu [[GDF Suez]] en {{date-|juillet 2008}}, puis [[Engie]] en {{date-|avril 2015}}) qui forment un service commun de {{formatnum:50000}} salariés, destiné à la gestion du [[réseau de distribution d'électricité]] et de [[Gaz naturel|gaz]]. == Références == {{Références}} {{Portail|entreprises}} [[Catégorie:Entreprise publique en France]] [[Catégorie:Entreprise de l'énergie ayant son siège en France]] [[Catégorie:Service public en France]] [[Catégorie:Entreprise fondée en 1951]] [[Catégorie:Gestionnaire du réseau de distribution]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Electronic%20Entertainment%20Expo
Electronic Entertainment Expo
{{Voir homonymes|E3}} {{Infobox Convention | nom = Electronic Entertainment Expo | image = E3 Logo.svg | taille image = 150 | légende = Logo du salon depuis octobre 2017. | longitude = 34.043125 N | latitude = -118.267251 E | pays = {{États-Unis}} | ville = [[Los Angeles]] | adresse = | récurrence = Annuelle | date 1ère = [[1995]] | organisateur = Entertainment Software Association | nbre visiteurs = {{nombre|66100}}<ref name="Jeux Video"/> <small>(2019)</small> | site web = http://www.e3expo.com }} L’'''{{lang|en|Electronic Entertainment Expo}}''' (en [[français]] : « Expo<ref>Pour « Exposition ».</ref> de divertissements électroniques »), plus connu sous le nom de '''E3''' ou '''E{{3}}''' (i-cube), était l'un des plus grands [[Salon (événementiel)|salons]] internationaux du [[jeu vidéo]] et des loisirs interactifs<ref>{{Lien web|titre=Quels sont les plus grands salons de jeu vidéo du monde ?|url=https://www.lemonde.fr/pixels/article/2015/10/26/quels-sont-les-plus-grands-salons-de-jeu-video-du-monde_4797189_4408996.html|site=lemonde.fr}}</ref>. À la suite d'une refonte du salon, après l'édition 2006, son nom avait été modifié pour devenir l''''E3 Media and Business Summit''' lors des éditions 2007 et 2008. Le salon était organisé chaque année par l'[[Entertainment Software Association]] (ESA). Ce salon annuel, à l'origine exclusivement réservé aux professionnels du secteur et aux [[journaliste]]s, se tient au début du mois de juin au [[Los Angeles Convention Center]] à [[Los Angeles]], [[États-Unis]]. Il s'étale sur trois jours<ref>Des conférences pré-E3 se tiennent également les jours précédant le salon.</ref> et met à l'honneur les constructeurs de machines ([[Nintendo]], [[Sony]] et [[Microsoft]]) et les éditeurs de jeux vidéo ([[Electronic Arts|EA]], [[Activision]], [[Ubisoft]], etc.). Les conférences sont généralement diffusées en [[streaming]] sur internet, tandis que des chaînes de télévision spécialisées, comme [[Nolife (chaîne de télévision)|Nolife]] ou encore [[Game One]], diffusent et organisent des émissions en direct du salon. Le salon ne se sera jamais relevé de la [[pandémie de Covid-19]] et de la mise en place de conférences et annonces dématérialisées de la part de nombreux éditeurs et constructeurs. L'annonce officielle de la fin de l'E3 a eu lieu le {{Date-|12 décembre 2023}}, après deux années d'annulation consécutives. La dernière édition en présence physique aura été l'[[Electronic Entertainment Expo 2019|E3 2019]], suivi de l'[[Electronic Entertainment Expo 2021|E3 2021]] uniquement en ligne, soit l'ultime édition de ce salon. == Histoire == === Création du salon === [[Fichier:Electronic Entertainment Expo Logo.svg|thumb|Logo du salon entre 2012 et 2014.]] En 1994, le [[jeu vidéo]] ne disposait pas de salon lui étant réservé et les professionnels du secteur se rencontraient dans des salons plus généralistes, comme le [[Consumer Electronics Show]] (CES), qui se déroulait deux fois par an. Il ouvre ses portes en 1995<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.gamesradar.com/history-e3/|titre=The History of E3|auteur=Jason Fanelli|auteur2=Matt Cundy|date=3 juin 2013|site=Gamesradar|consulté le=25 juillet 2014}}.</ref>, débute avec {{FORMATNUM:50000}} visiteurs<ref name=brief-history>{{lien web|langue=en|url=http://uk.ign.com/wikis/e3/A_Brief_History_of_Electronic_Entertainment_Expo|titre=A Brief History of Electronic Entertainment Expo|site=IGN|consulté le=25 juillet 2014}}.</ref>. Le syndicat des éditeurs américains, l'Interactive Digital Software Association (IDSA), crée alors son propre salon annuel, réservé aux professionnels ; la première édition de l’Electronic Entertainment Expo (E3) ouvre ses portes en 1995. Depuis 1998, un groupe, indépendant du salon, remet les [[Game Critics Awards]] qui récompensent les meilleurs [[jeu vidéo|jeux]] dans différentes catégories<ref>{{lien web|url=http://www.jeuxvideo.fr/tag-e3/e3-2014-game-critics-awards-rendu-verdict-actu-713191.html|titre=Les récompenses officielles du salon E3 de Los Angeles ont été décernées dans diverses catégories.|site=jeuxvideo.fr|consulté le=25 juillet 2014}}.</ref>. === Les années fastes === {{...}} === Changement de format === A partir de 2006, les coûts d'exposition toujours croissants poussent les acteurs du secteur à se concentrer sur un nombre limité de salons annuels. Le salon de l'E3 a réussi à devenir incontournable et ce sont donc ses concurrents, le [[Consumer Electronics Show|CES]] de [[Las Vegas]], l'[[European Computer Trade Show|ECTS]] de [[Londres]] et le [[Tokyo Game Show|TGS]] de [[Tokyo]], qui font les frais de ce recentrement. Malheureusement, l'E3 est victime de son succès et les gros éditeurs ([[Microsoft]], [[Blizzard Entertainment]] et sa [[BlizzCon]], etc.) préfèrent organiser leur propre salon de façon à réduire leurs coûts. Face à la possible disparition de cet énorme événement, Doug Lowenstein, président de la Entertainment Software Association, tient une conférence de presse. Il y explique que l'E3 se déroulera encore en 2007 et pour les années à venir, mais à [[Santa Monica]]. Mais l'E3 aura désormais les allures d'un salon de jeux vidéo conventionnel, il se déroulera dans plusieurs hôtels de la ville, assez proches les uns des autres, et les éditeurs auront chacun un lieu bien réservé ; les présentations de jeux ressembleront à des conférences de presse, le tout sera donc bien plus conventionnel qu'auparavant. Cependant, une salle commune à tous les éditeurs est prévue, mais l'ESA s'occupera de rendre chaque partie conventionnelle et pratique. À la suite de ces changements, le salon est renommé « E3 Media and Business Summit »<ref>{{Lien archive|langue=en|horodatage archive=20070313075409|url=http://blogs.rockymountainnews.com/denver/freePlay/2006/08/the_new_e3.html|titre=The new E3: now minus the fun|date=6 août 2006|consulté le=25 juillet 2014}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien archive|langue=en|horodatage archive=20080106184657|url=http://www.theesa.com/archives/2006/07/for_immediate_r.php|titre=Entertainment Software Association Announces Evolution of E3Expo for 2007|site=Entertainment Software Association|consulté le=25 juillet 2014}}.</ref>. En 2007, le nombre de visiteurs décline à seulement {{FORMATNUM:10000}}<ref name=brief-history/>. Pour l'édition suivante de [[Electronic Entertainment Expo 2008|2008]], en raison de plaintes et des difficultés à tenir le salon dans la petite ville de Santa Monica, l'E3 revient à Los Angeles<ref name=gamepo>{{lien web|langue=en|url=http://www.gamepolitics.com/2007/12/18/e3-returns-los-angeles-2008|titre=E3 Returns to Los Angeles in 2008|date=18 décembre 2007|site=Game Politics|consulté le=25 juillet 2014}}.</ref>. La nouvelle formule ne change pas de l'année précédente, l'évènement n'utilisera qu'un seul hall du [[Los Angeles Convention Center]], contrairement aux éditions précédant l'E3 2007<ref name=gamepo/>. La presse et les exposants ne sont toutefois pas satisfaits par cette formule, et certains{{qui|date=juillet 2014}} menacent d'abandonner le salon{{refnec|date=juillet 2014}}. === Remise en question et ouverture au public === À la suite de ce second échec, l'ESA décide de revenir à la formule de [[Electronic Entertainment Expo 2006|2006]] pour l'[[Electronic Entertainment Expo 2009|E3 2009]], en annonçant également que l'événement est avant tout destiné aux professionnels et à la presse. Le salon redevient ainsi l'Electronic Entertainment Expo, et les sessions des années [[Electronic Entertainment Expo 2009|2009]], [[Electronic Entertainment Expo 2010|2010]], [[Electronic Entertainment Expo 2011|2011]], [[Electronic Entertainment Expo 2012|2012]], [[Electronic Entertainment Expo 2013|2013]], [[Electronic Entertainment Expo 2014|2014]] et [[Electronic Entertainment Expo 2015|2015]] se déroulent au [[Los Angeles Convention Center]]. [[Fichier:E3 2015.jpg|thumb|right|Édition 2015 de l'E3.]] Pour son édition 2015, la formule de l'E3 est toutefois légèrement modifiée en permettant à des non-professionnels d'entrer sur le salon<ref>{{Lien web|titre = E3 2015 : le salon s’ouvre un peu au public|url = http://www.begeek.fr/e3-2015-salon-souvre-public-171654|consulté le = 2015-07-05}}</ref>. Cette ouverture au public reste partielle et ne se fait qu'à l'aide de l'une des quelques milliers d'invitations distribuées par certains éditeurs. Cependant, avec la démocratisation de l'info en direct et des conférences via Internet, les éditeurs sont de moins en moins intéressés par le salon, coûtant trop cher pour eux et étant moins efficace qu'un événement organisé seul<ref>{{lien web|url=https://www.lemonde.fr/pixels/article/2016/06/08/jeux-video-la-formule-de-l-e3-arrive-a-bout-de-souffle-il-faut-la-reinventer-completement_4942486_4408996.html|titre=Jeux vidéo : « La formule de l’E3 arrive à bout de souffle, il faut la réinventer complètement »|date=08/06/2016|auteur=William Audureau|site=[[Le Monde]]|consulté le=12/06/2016}}.</ref>. En 2017, le salon s'ouvre pour la première fois au grand public, avec {{formatnum:15000}} billets mis en vente le {{date-|13 février 2017}}<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.gamespot.com/articles/e3-opens-to-the-public-for-the-first-time-ever/1100-6447663/?ftag=GSS-05-10aaa0b|titre=E3 Opens To The Public For The First Time Ever|site=gamespot.com|date=8 février 2017|auteur=Eddie Makuch}}.</ref>. En 2019, Sony ne participe pas à l'événement. Cette absence est expliquée lors d'un communiqué officiel parvenu à [[Game Informer]]<ref>{{Lien web|langue=anglais|titre=Sony Interactive Entertainment Is Not Attending E3 In 2019|url=https://www.gameinformer.com/2018/11/15/sony-interactive-entertainment-is-not-attending-e3-in-2019|site=gameinforner|date=15 novembre 2018|consulté le=4 mars 2019}}</ref>. === Annulations en cascade à la suite du Covid-19 et fermeture === En 2020, l'E3 est annulé à cause des préoccupations concernant la [[pandémie de Covid-19]]<ref>{{lien web|url=https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/03/11/jeu-video-l-e3-2020-annule-a-cause-du-coronavirus_6032673_4408996.html|titre=Jeu vidéo : l’E3 2020 annulé à cause du coronavirus|site=Le Monde|date=11 mars 2020|consulté le=2 avril 2022}}.</ref>. En 2021, toujours en raison de la pandémie, une édition uniquement en ligne est proposée<ref>{{lien web|url=https://www.thegamer.com/e3-2021-digital-announcement/|titre=E3 2021 Confirmed As Digital Event And Will Be Free For Everyone|site=thegamer.com|date=6 avril 2021|consulté le=2 avril 2022}}.</ref>. En 2022, l'exposition est de nouveau annulée sans que l'organisation ne précise les raisons exactes<ref>{{lien web|url=https://fr.ign.com/e3/59011/news/pas-de3-2022-ni-physique-ni-numerique|titre=Pas d'E3 2022, ni physique, ni numérique|site=IGN.com|date=1 avril 2022|consulté le=2 avril 2022}}.</ref>. En 2023, malgré la levée des restrictions liées à la pandémie, l'événement est de nouveau annulé. Les plus grands éditeurs de jeux vidéo avaient auparavant annoncés qu'ils ne participeraient pas à cette édition, préférant des communications dématérialisées désormais<ref>{{Article|langue=en-GB|prénom1=Keza|nom1=MacDonald|titre=E3 2023: video game industry’s biggest expo cancelled|périodique=The Guardian|date=2023-03-30|issn=0261-3077|lire en ligne=https://www.theguardian.com/games/2023/mar/31/e3-2023-cancelled-video-game-industry-expo|consulté le=2023-03-31}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=C'est officiel : l'E3 2023 est annulé ! Explications |url=https://www.jeuxvideo.com/news/1729158/c-est-officiel-l-e3-2023-est-annule-explications.htm |site=Jeuxvideo.com |consulté le=2023-04-05}}</ref>. Le {{Date-|12 décembre 2023}}, l'[[Entertainment Software Association]] annonce l'arrêt définitif de l'E3<ref>{{Article|langue=en-US|auteur1=Gene Park|titre=E3, once gaming’s biggest expo, is officially dead|périodique=[[The Washington Post]]|date=2023-12-12|issn=0190-8286|lire en ligne=https://www.washingtonpost.com/entertainment/video-games/2023/12/12/e3-permanently-canceled/|consulté le=12 décembre 2023|accès url=payant}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Wesley LeBlanc |titre=The ESA Has Announced That E3 Is Officially Dead |url=https://www.gameinformer.com/news/2023/12/12/the-esa-has-announced-that-e3-is-officially-dead |accès url=libre |site=[[Game Informer]] |date=12 décembre 2023 |consulté le=12 décembre 2023}}.</ref>. === Éditions === Le tableau ci-dessous récapitule tous les lieux ainsi que les développeurs de jeux vidéo présents. {| class="wikitable sortable" ! Nom ! Dates ! Lieu ! Nombre de visiteurs attendus ! Entreprises présentes ! Notes |- | [[E3 1995]] |11 - 13 mai 1995 | rowspan="2" | [[Los Angeles Convention Center]], Los Angeles, California | {{formatnum:40000}} | [[Nintendo]], [[Sega]], [[Sony Computer Entertainment|Sony]] |Début du spectacle. |- |[[E3 1996]] | 16 - 18 mai 1996 | {{formatnum:57795}}<ref>{{article|titre=Data Stream<!--|périodique=[[Next Generation (magazine)|Next Generation]]-->|numéro=20|périodique=[[Imagine Media]] |date=août 1996|page=26}}</ref> | [[Nintendo]], [[Sega]], [[Scavenger, Inc.]], [[Sony Computer Entertainment|Sony]]<ref>{{article|titre=E3: Nintendo Rekindles Mario's Magic<!--|périodique=[[Next Generation (magazine)|Next Generation]]--> |numéro=20|périodique=[[Imagine Media]] |date=août 1996 |pages=25–26}}</ref> | |- |[[E3 1997]] | 19 - 21 mai 1997 | rowspan="2" | [[Georgia World Congress Center]], Atlanta, Georgia | | [[Nintendo]], [[Sega]], [[Sony Computer Entertainment|Sony]] |Déménagement à Atlanta en raison de l'impossibilité de sécuriser le centre de congrès de Los Angeles. |- |[[E3 1998]] | 28 - 30 mai 1998 | | [[Nintendo]], [[Sega]], [[Sony Computer Entertainment|Sony]] | |- |[[E3 1999]] | 13 - 15 mai 1999 | rowspan="8" | [[Los Angeles Convention Center]], Los Angeles, California | | [[Nintendo]], [[Sega]], [[Sony Computer Entertainment|Sony]] | |- |[[E3 2000]] | 11 - 13 mai 2000 | | [[Microsoft]], [[Nintendo]], [[Sega]], [[Sony Computer Entertainment|Sony]] | |- |[[E3 2001]] | {{nowrap|17 - 19 mai 2001}} | | [[Microsoft]], [[Nintendo]], [[Sega]], [[Sony Computer Entertainment|Sony]] | |- |[[E3 2002]] | {{nowrap|22 - 24 mai 2002}} | | [[Microsoft]], [[Nintendo]], [[Sony Computer Entertainment|Sony]] | |- |[[E3 2003]] | {{nowrap|14 - 16 mai 2003}} | {{formatnum:60000}} | [[Microsoft]], [[Nintendo]], [[Sony Computer Entertainment|Sony]] | |- |[[E3 2004]] | {{nowrap|11 - 14 mai 2004}} | {{formatnum:65000}} | [[Microsoft]], [[Nintendo]], [[Sony Computer Entertainment|Sony]] | |- |[[E3 2005]] | {{nowrap|18 - 20 mai 2005}} | {{formatnum:70000}} | [[Microsoft]], [[Nintendo]], [[Sony Computer Entertainment|Sony]] | Fiche de présence actuelle à l'E3<ref>{{Lien web|langue=en|site=[[VG247]]|url=https://www.vg247.com/2018/06/15/e3-2018-attendance-highest-since-2005/|titre=E3 2018 attendance was highest since 2005|auteur=Marshall Lemon|date=15 juin 2018|consulté le=16 juin 2019}}.</ref>. |- |[[E3 2006]] | {{nowrap|10 - 12 mai 2006}} | {{formatnum:60000}} | [[Microsoft]], [[Nintendo]], [[Sony Computer Entertainment|Sony]] | |- |[[E3 2007|E3 Media & Business Summit 2007]] | {{nowrap|11 - 13 juillet 2007}} | [[Santa Monica Airport]], Santa Monica, California | {{formatnum:10000}} | [[Microsoft]], [[Nintendo]], [[Sony Computer Entertainment|Sony]] | Un espace plus limité pour réduire la participation du public, salon davantage axé sur les médias et les détaillants. |- |[[E3 2008|E3 Media & Business Summit 2008]] | {{nowrap|15 - 17 juillet 2008}} | rowspan="12" | [[Los Angeles Convention Center]], Los Angeles, California | {{formatnum:10000}} | [[Microsoft]], [[Nintendo]], [[Sony Computer Entertainment|Sony]] | |- | [[E3 2009]] | {{nowrap|2 - 4 juin 2009}} | {{formatnum:41000}} | [[Microsoft]], [[Nintendo]], [[Sony Computer Entertainment|Sony]] | Retour au format original, permettant l'accès à d'autres professions du développement de jeux en plus des médias et des détaillants. |- | [[E3 2010]] | {{nowrap|14 - 17 juin 2010}} | {{formatnum:45600}} | [[Electronic Arts]], [[Konami]], [[Microsoft]], [[Nintendo]], [[Sony Computer Entertainment|Sony]], [[Ubisoft]] | |- | [[E3 2011]] | {{nowrap|7 - 9 juin 2011}} | {{formatnum:46800}} | [[Electronic Arts]], [[Konami]], [[Microsoft]], [[Nintendo]], [[Sony Computer Entertainment|Sony]], [[Ubisoft]] | |- | [[E3 2012]] | {{nowrap|5 - 7 juin 2012}} | {{formatnum:45700}} | [[Electronic Arts]], [[Konami]], [[Microsoft]], [[Nintendo]], [[Sony Computer Entertainment|Sony]], [[Ubisoft]] | |- | [[E3 2013]] | {{nowrap|11 - 13 juin 2013}} | {{formatnum:48200}} | [[Electronic Arts]], [[Konami]], [[Microsoft]], [[Nintendo]], [[Sony Computer Entertainment|Sony]], [[Ubisoft]] | Premier salon où Nintendo utilise des vidéos pré-enregistrés plutôt que des conférences de presse pour ses évènements. |- | [[E3 2014]] | {{nowrap|10 - 12 juin 2014}} | {{formatnum:48900}} | [[Electronic Arts]], [[Microsoft]], [[Nintendo]], [[Sony Computer Entertainment|Sony]], [[Ubisoft]] | |- | [[E3 2015]] | {{nowrap|16 - 18 juin 2015}} | {{formatnum:52200}} | [[Bethesda Softworks]], [[Electronic Arts]], [[Microsoft]], [[Nintendo]], [[Oculus VR]], [[Sony Computer Entertainment|Sony]], [[Square Enix]], [[Ubisoft]] | Lancement du « PC Gaming Show », qui présente des jeux PC à travers une gamme de développeurs et d'éditeurs. Depuis cette année, [[Bethesda Softworks]] a tenu sa propre conférence annuelle. |- | [[E3 2016]] | {{nowrap|14 - 16 juin 2016}} | {{formatnum:50300}} | [[Bethesda Softworks]], [[Electronic Arts]], [[Kadokawa Games]], [[Microsoft]], [[Nintendo]], [[Sony Computer Entertainment|Sony]], [[Square Enix]], [[Ubisoft]] | À partir de cette année, Electronic Arts n’a pas participé à l'E3, mais à un événement séparé "EA Play" avant le début de l’E3. |- | [[E3 2017]] | {{nowrap|13 - 15 juin 2017}} | {{formatnum:68400}} | [[Bethesda Softworks]], [[Devolver Digital]], [[Electronic Arts]], [[Intel]], [[Microsoft]], [[Nintendo]], [[Sony Computer Entertainment|Sony]], [[Ubisoft]] | Premier salon ouvert au public, avec {{formatnum:15000}} billets vendus. |- | [[E3 2018]] | {{nowrap|12 - 14 juin 2018}} | {{formatnum:69200}} | [[Atlus]], [[Bethesda Softworks]], [[Devolver Digital]], [[Electronic Arts]], [[Microsoft]], [[Nintendo]], [[Sega]], [[Sony Computer Entertainment|Sony]], [[Square Enix]], [[Ubisoft]] | {{nombre|69200|participants}} cette année, le plus important depuis 2005. |- | [[E3 2019]] | {{nowrap|11 - 13 juin 2019}} | {{formatnum:66100}}<ref name="e3 2019 attd">{{lien web| url = https://www.gamespot.com/articles/e3-2019-attendance-falls-compared-to-last-year/1100-6467795/ | titre = E3 2019 Attendance Falls Compared To Last Year | prénom = Eddie | nom = Makuch | date = 13 juin 2019| consulté le = 13 juin 2019| site = [[GameSpot]] }}</ref> | [[Bethesda Softworks]], [[Devolver Digital]], [[Microsoft]], [[Nintendo]], [[Square Enix]], [[Ubisoft]] | Le premier spectacle de l'histoire de l'E3 auquel Sony n'a pas assisté. |- | E3 2020 | colspan="4" style="text-align:center;" | Annulé |Annulé à cause des risques liés à la [[pandémie de Covid-19]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=L'E3, grand événement mondial du jeu vidéo, énième victime du coronavirus|url=https://www.lesnumeriques.com/console-de-jeu/le-salon-du-jeu-video-e3-enieme-victime-du-coronavirus-n148187.html|site=www.lesnumeriques.com|date=2020-03-11|consulté le=2020-03-11}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=L'E3 2020 est officiellement annulé !|url=http://www.jeuxvideo.com/news/1192520/e3-2020-est-officiellement-annule.htm|site=Jeuxvideo.com|consulté le=2020-03-11}}</ref>. |- |[[Electronic Entertainment Expo 2021|E3 2021]] |12 - 15 juin 2021 |''En ligne'' | |[[Nintendo]], [[Microsoft]], [[Capcom]], [[Ubisoft]], [[Take-Two Interactive]], [[Warner Bros. Interactive Entertainment|Warner Bros]], Koch Media, [[Square Enix]], [[Sega]], [[Bandai Namco Entertainment]], [[XSEED|XSEED/Marvelous USA]], [[Gearbox Software|Gearbox]], Freedom Games, Devious Eye Entertainment, Turtle Beach, Verizon |Le premier E3 en numérique de l'histoire à cause de la [[pandémie de Covid-19]]. |- | E3 2022 | colspan="4" style="text-align:center;" | Annulé | - |- |- | [[E3 2023]] | colspan="4" style="text-align:center;" | Annulé | - |- |} == Statistiques == <center>'''Évolution du nombre de visiteurs à l'E3 de 2002 à 2019.''' <timeline> Colors= id:lightgrey value:gray(0.9) id:darkgrey value:gray(0.7) id:sfondo value:rgb(1,1,1) id:barra value:rgb(0.7,0.9,0.7) ImageSize = width:700 height:250 PlotArea = left:50 bottom:30 top:30 right:50 DateFormat = x.y Period = from:0 till:80000 TimeAxis = orientation:vertical AlignBars = justify ScaleMajor = gridcolor:darkgrey increment:10000 start:0 ScaleMinor = gridcolor:lightgrey increment:10000 start:0 BackgroundColors = canvas:sfondo BarData = bar:vide bar:2002 text:2002 bar:2003 text:2003 bar:2004 text:2004 bar:2005 text:2005 bar:2006 text:2006 bar:2007 text:2007 bar:2008 text:2008 bar:2009 text:2009 bar:2010 text:2010 bar:2011 text:2011 bar:2012 text:2012 bar:2013 text:2013 bar:2014 text:2014 bar:2015 text:2015 bar:2016 text:2016 bar:2017 text:2017 bar:2018 text:2018 bar:2019 text:2019 bar:vide text: PlotData = color:barra width:16 align:center bar:2002 from:0 till:60000 bar:2003 from:0 till:60000 bar:2004 from:0 till:60000 bar:2005 from:0 till:70000 bar:2006 from:0 till:60000 bar:2007 from:0 till:4000 bar:2008 from:0 till:5000 bar:2009 from:0 till:41000 bar:2010 from:0 till:45600 bar:2011 from:0 till:46800 bar:2012 from:0 till:45700 bar:2013 from:0 till:48200 bar:2014 from:0 till:48900 bar:2015 from:0 till:52000 bar:2016 from:0 till:50300 bar:2017 from:0 till:68400 bar:2018 from:0 till:69200 bar:2019 from:0 till:66100 </timeline> </center> Inclus les visiteurs grand public, hors journalistes et professionnels, non autorisés lors des éditions précédant 2015. <center> {| class="wikitable sortable" style="text-align:center;" |- ! rowspan=2 | Année ! rowspan=2 | Date ! colspan=2 | Nombre de visiteurs ! rowspan=2 | Nombre<br />d'exposants ! rowspan=2 | Surface<br />d'exposition |- ! Professionnels ! Grand public |- ![[E3 1995|1995]]<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Game Zero|url=http://www.gamezero.com/team-0/articles/industry/e3_1995/e3_1995.html|titre=Game Zero E3 Coverage|année=1995|site=gamezero.com}}</ref> | 11-13 mai || {{formatnum:38000}} | rowspan="15" {{n/a|Fermé au<br />grand public}} || 350 || {{unité|65000|m|2}} |- ![[E3 1999|1999]] |13-15 mai |40 000 | | rowspan="4" |{{unité|67000|m|2}} |-- ! [[E3 2002|2002]] | 22-24 mai || rowspan="3" | {{formatnum:60000}} || rowspan="5" | 400 |-- ! [[E3 2003|2003]] | 13-15 mai |-- ! [[E3 2004|2004]] | 15-18 mai |-- ! [[E3 2005|2005]] | 18-20 mai || {{formatnum:70000}} || {{unité|50120|m|2}} |-- ! [[E3 2006|2006]] | 9-12 mai || {{formatnum:60000}} || {{unité|57000|m|2}} |-- ! [[E3 2007|2007]] | 11-13 juillet || {{formatnum:4000}} || 32 || {{unité|42000|m|2}} |-- ! [[E3 2008|2008]] | 15-17 juillet || {{formatnum:5000}} || 38 || {{unité|3258|m|2}} |-- ! [[E3 2009|2009]] | 2-4 juin || {{formatnum:41000}}<ref>{{lien web|url=http://www.jeuxactu.com/article-38073-41-000-visiteurs-pour-l-e3-2009.html|titre=41 000 visiteurs pour l'E3 2009|site=jeuxactu.com|date=10 juin 2009|consulté le=10 juin 2009}}.</ref> || 216<ref>{{lien web|url=http://www.p-nintendo.com/news/N-1064073524.html|titre=E3 2009 : un succès approuvé par tous|site=Puissance Nintendo|date=11 juin 2009|consulté le=11 juin 2009}}.</ref> || rowspan="6" | {{unité|67000|m|2}} |-- ! [[E3 2010|2010]] | 15-17 juin || {{formatnum:45600}}<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.e3expo.com/press-release/post/221/computer-and-video-game-industry-takes-center-stage-at-2010-e3-expo/|titre=About E3|consulté le=14 juin 2012}}.</ref> || 300 |-- ! [[E3 2011|2011]] | 7-9 juin || {{formatnum:46800}}<ref>{{lien web|url=http://www.computerandvideogames.com/306639/news/e3-attendance-rises-2012-show-dated/|titre=E3 attendance rises, 2012 show dated|auteur=Tom Ichan|date=11 juin 2011|site=Computer and Video Games|consulté le=14 juin 2012}}.</ref> || 200 |-- ! [[E3 2012|2012]] | 5-7 juin || {{formatnum:45700}}<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.egmnow.com/articles/news/e3-2012-may-leave-los-angeles-attendance-dips-slightly-to-45700/|titre=E3 2012 Dips Slightly To 45,700 Attendees, Show May Leave Los Angeles|site=egmnow.com|consulté le=14 juin 2012}}.</ref> || 250 |-- ! [[E3 2013|2013]] | 11-13 juin || {{formatnum:48200}}<ref>{{lien web|url=http://www.jeuxvideo.com/news/2013/00066377-e3-2013-neeewwww-recooooooord.htm|titre=Nombre de visiteurs de l'E3 2013|site=[[Jeuxvideo.com]]|consulté le=25 juillet 2014}}.</ref> || rowspan="2" {{n/a|Non communiqué}} |-- ! [[E3 2014|2014]] | 10-12 juin || {{formatnum:48900}}<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.digitalspy.co.uk/gaming/news/a577657/e3-2014-attracts-record-number-of-visitors.html#~oJkz10dhFxMUiN|titre=E3 2014 attracts record number of visitors|site=Digital Spy|consulté le=25 juillet 2014}}.</ref> |-- ! [[E3 2015|2015]] | 16-18 juin<ref>{{lien web|url=http://www.gameart.eu/actu/evenements/les-dates-de-l-e3-201522891663.html|titre=Les dates de l'E3 2015|site=gameart.eu|consulté le=25 juillet 2014}}.</ref> || {{formatnum:47000}}<ref name=":0">{{Lien web|titre = Records sur les réseaux sociaux lors du dernier E3|url = http://www.gameart.eu/actu/evenements/records-sur-les-reseaux-sociaux-lors-du-dernier-e3620761.html|site = GameArt|consulté le = 2015-07-05}}</ref> || {{formatnum:5000}}<ref name=":0" /> || 300<ref name=":0" /> || rowspan="2" {{n/a|Non communiqué}} |-- ! [[E3 2016|2016]] | 14-16 juin<ref>{{lien web|url=http://mcetv.fr/mon-mag-gamers-time/le3-2016-vous-donne-rendez-vous-2001/|titre=L'E3 2016 le plus grand salon de jeu vidéo vous donne rendez-vous - Ma Chaîne Etudiante|date=20 janvier 2016|site=MCEtv.fr}}</ref> || {{formatnum:50300}}<ref name="jeuxactu.com">{{lien web|url=http://www.jeuxactu.com/e3-2016-les-chiffres-et-les-dates-de-l-edition-2017-104664.htm|titre=E3 2016 : Le salon dresse le bilan de cette édition et annonce les dates de L'E3 2017|site=Jeux Actu|consulté le=25 juillet 2014}}.</ref>{{,}}<ref name="e3-2016">{{lien web|langue=en|url=https://static.e3expo.com/e3expo16/documents/e3-2016-wrap-up-final[1].pdf |titre=70,300 Attendees Convened to Experience the Latest in Video Games and Virtual Reality |site=Static.e3expo.com |date=mis en ligne le 16 juin 2016 |consulté le=23 juillet 2017}}</ref> || {{formatnum:20000}}<ref name="e3-2016"/> || 250<ref name="e3-2016" /> |-- ! [[E3 2017|2017]] | 13-15 juin<ref name="jeuxactu.com"/> || {{formatnum:68400}}<ref name="JVFrance">{{lien web |url=https://www.jvfrance.com/e3-2018-date-chiffres-edition-2017-152656/ |titre=L’E3 2018 déjà daté et découvrez les chiffres de l’édition 2017 |site=JVFrance.com |date=mis en ligne le 16 juin 2017 |consulté le=23 juillet 2017}}</ref> || {{formatnum:15000}}<ref name="JVFrance" /> || colspan="2" {{n/a|Non communiqué}} |-- ! [[E3 2018|2018]] | 12-14 juin<ref>{{lien web|url=http://fr.ign.com/e3/26603/news/e3-ledition-2018-datee|titre=E3 : l'édition 2018 dâtée|site=[[IGN (site web)|IGN]]|date=16 juin 2017}}.</ref> || {{formatnum:69200}}<ref>{{Lien web|url=https://www.jeuxactu.com/e3-2018-des-statistiques-en-hausse-le-salon-en-tres-bonne-sante-114300.htm |titre=E3 2018 : DES STATISTIQUES EN HAUSSE, ON FAIT LE POINT SUR LA FRÉQUENTATION|site=Jeuxactu.com|date=18 juin 2018|consulté le=15 juin 2019}}</ref> || {{formatnum:15000}}<ref>{{Lien web|langue=en|url=https://www.gamesindustry.biz/articles/2018-06-15-e3-attendance-highest-its-been-since-2005|titre=E3 attendance reaches highest point since 2005|auteur=Haydn Taylor|éditeur=GamesIndustry.biz|date=15 juin 2018|consulté le=8 juin 2019}}</ref> || || |-- ! [[E3 2019|2019]] | 11-13 juin<ref name="Jeux Video"/> || {{formatnum:66100}}<ref name="Jeux Video"/> || || 200<ref name="Jeux Video">{{lien web |url=http://www.jeuxvideo.com/news/1061124/e3-2019-les-chiffres-de-l-annee-2019-et-le-rendez-vous-en-2020.htm |titre=E3 2019 : Les chiffres de l'année 2019 et le rendez-vous en 2020 |site=Jeuxvideo.com |date=mis en ligne le 14 juin 2019 |consulté le=15 juin 2019}}</ref> || |-- ! 2020 | colspan="5" | Annulé |- ![[Electronic Entertainment Expo 2021|2021]] |12-15 juin | colspan="4" |Événement numérique |-- ! 2022 | colspan="5" | Annulé |- ! 2023 | colspan="5" | Annulé |- |} </center> == Nominations == {{Article détaillé|Game Critics Awards}} == Notes et références == {{Références|colonnes=2}} == Voir aussi == {{Autres projets|commons=Category:E3 Media and Business Summit}} === Lien externe === * {{Site officiel|en|http://www.e3expo.com}} {{Palette|Electronic Entertainment Expo|Salon du jeu vidéo}} {{Portail|jeu vidéo|Los Angeles}} {{Langue du titre|en}} [[Catégorie:Electronic Entertainment Expo|*]] [[Catégorie:Fondation en 1995]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Europe%20du%20Nord
Europe du Nord
{{À sourcer|date=août 2023}}{{Infobox Localité | image = Sentinel-3B-Aufnahme von Nordeuropa ESA393981.jpg | légende = Vue satellite par [[Sentinel-3]] en {{date-|mai 2018}}. | imageloc = Europe-septentrionale.png | légende imageloc = Les pays de l'Europe du Nord au sens restreint en violet foncé (à laquelle l'ONU rajoute les îles Britanniques), et la région au sens large en bleu clair. | géolocalisation = - | gentilé = - }} Dans un sens restreint, l’'''Europe du Nord''' (ou '''Europe septentrionale''') désigne généralement des [[pays nordiques]] de [[langues scandinaves]] ([[Norvège]], [[Danemark]], [[Suède]] et [[Islande]]), [[langues fenniques]] ([[Finlande]] et [[Estonie]]) et de [[langues baltes]] ([[Lettonie]], [[Lituanie]]). Dans une vision plus large, l'Europe du Nord désigne toute la moitié [[nord]] du [[Europe|continent européen]]. D'un point de vue géographique, l'Europe du Nord peut se définir comme étant l'ensemble des régions s'ouvrant sur la [[Manche (mer)|Manche]], la [[mer du Nord]] et la [[mer Baltique]] (de la même manière que l'[[Europe du Sud]] peut se définir par rapport à la [[mer Méditerranée]]). == Définition géographique == === Définition répandue === {{Article détaillé|Pays nordiques}} La définition de l'Europe du Nord est variable selon les perceptions et, selon la vision la plus restrictive, englobe : * {{Suède}} * {{Danemark}} * {{Islande}} * {{Finlande}} * [[Fichier:Septemtrionalium regionum Suetiae Gothiae Norvegiae Daniae et terrarum adjacentium recens exactaque descriptio - RRA 3= 72. Pièce 17.jpg|vignette|320x320px|Cornelis Anthonisz, ''Septemtrionalium regionum Suetiae Gothiae Norvegiae Daniae et terrarum adjacentium recens exactaque descriptio'', 1556.]]{{Norvège}} === Définition la plus large === À la vision élargie, s'ajoutent l'Europe du Nord telle que définie officiellement : * {{Estonie}} ; * {{Lettonie}} ; * {{Lituanie}} ; * {{Royaume-Uni}} ; * {{Irlande}} ; et moins souvent : * {{Belgique}} ; * {{Luxembourg}} ; * {{Pays-Bas}} ; * {{Allemagne}}, en particulier la moitié nord ; * {{Pologne}}, surtout le nord et l'ouest du pays, qui ont longtemps fait partie de la [[Prusse]], puis de l'[[Allemagne]] ; * {{Russie}}, le nord-nord-ouest, notamment le [[district fédéral du Nord-Ouest]]. De manière générale, toute classification reste subjective suivant les critères que l'on prend en compte (climatiques, linguistiques, historiques...). === Vision de l'ONU === [[Fichier:Location-Europe-UNsubregions, Kosovo as part of Serbia.png|vignette|240px|Les régions de l'Europe selon l'[[Organisation des Nations unies|ONU]] : {{Légende/Début}} {{légende|#4080FF|Europe du Nord.}} {{légende|#00FFFF|[[Europe de l'Ouest]].}} {{légende|#FF8080|[[Europe de l'Est]].}} {{légende|#00FF00|[[Europe du Sud]].}} {{Légende/Fin}}]] == Autres régions d'Europe == {{Article détaillé|contenu=Insertion de l'Europe du Nord parmi les autres ensembles européens, voir : [[Géographie de l'Europe#Régions de l'Europe|Régions de l'Europe]]}} == Notes et références == {{Références}} {{Vide}} == Annexes == {{autres projets |wiktionary=Europe du Nord |wikivoyage=Europe du Nord }} === Articles connexes === * [[Politique en Europe]] * [[Région de la mer du Nord]] * [[Europe du Nord-Ouest]] * [[Dominium maris baltici]] * [[Conseil nordique]] === Liens externes === {{Liens}} {{Palette|Géographie de l'Europe}} {{Portail|Europe|mer Baltique|géographie}} [[Catégorie:Région en Europe|Nord]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste%20d%27encyclop%C3%A9dies%20en%20ligne
Liste d'encyclopédies en ligne
{{Article général|Encyclopédie en ligne}} {{admissibilité à vérifier|date=février 2024|motif=pdd}} {{Sans source|date=septembre 2023}} Une '''encyclopédie en ligne''' est une [[encyclopédie]] disponible sur [[Internet]]. Il en existe de nombreuses formes, certaines n'étant que le développement d'encyclopédies existantes, d'autres totalement inédites. == Liste == {|class="sortable wikitable" ! Site!! Langue !! Sujet !! Description !! Licence !! Accès |- | ''[[1914-1918-Online]]''|| [[Anglais]] || [[Première Guerre mondiale]] || Rédigée par des professionnels || || [[Gratuité (économie)|Gratuite]] |- | ''[[AllMusic]]''|| Anglais || [[Musique]] || Rédigée par des professionnels || || Gratuite |- |''[[Anthropen]]''|| [[Français]] || [[Anthropologie]] || Collaboration universitaire internationale || [[Licence Creative Commons|Creative Commons]] Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification || Gratuite |- | ''[[Auñamendi Eusko Entziklopedia]]'' || [[Basque]] et [[espagnol]] || [[Pays basque]] || [[Bibliothèque virtuelle]] [[Euskomedia]] || [[Droit d'auteur|Droit d'auteurs]] || Gratuit |- | ''[[Australian Dictionary of Biography]]'' || Anglais || || [[Biographie]]s d'[[Australiens]] célèbres || || Gratuite |- | ''[[Baidu Baike]]'' || [[Langues chinoises|Chinois]] || Généraliste || Encyclopédie participative || || Gratuite |- | ''[[Baike.com]] (anciennement Hudong)''|| [[Mandarin (langue)|Chinois]] || Généraliste || || || Gratuite |- | ''[[Bayerisches Musiker-Lexikon Online]]'' || [[Allemand]] || Biographies de [[musicien]]s [[bavarois]] || || || Gratuite |- | [[Centre spatial de Cannes - Mandelieu#Cannes aéro spatial patrimoine|''CASPWiki'']] || Français || ''[[Centre spatial de Cannes - Mandelieu]]'' || Gérée avec un [[wiki]] ; 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https://fr.wikipedia.org/wiki/Eraserhead
Eraserhead
{{En-tête label|AdQ|année=2022}} {{Infobox Cinéma (film) | titre = Eraserhead<br><small>Labyrinth Man</small> | image = Eraserhead.jpg | langue du titre = en | légende = Affiche originale du film. | titre québécois = | réalisation = [[David Lynch]] | scénario = David Lynch | musique = David Lynch<br>[[Fats Waller]]<br>[[Peter Ivers]] | acteur = [[Jack Nance]]<br>[[Charlotte Stewart]]<br>[[Jeanne Bates]]<br>[[Jack Fisk]] | production = [[American Film Institute]] | pays = {{États-Unis}} | genre = ''[[Body horror]]''<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Christian Zilko |titre=The 15 Best Body Horror Movies, from ‘The Fly’ to ‘Teeth’ |url=https://www.indiewire.com/gallery/best-body-horror-movies/ |site=[[IndieWire]] |date=2022-06-06 |consulté le=2022-06-18}}.</ref>, [[cinéma fantastique|fantastique]], [[cinéma expérimental|expérimental]] | durée = {{Nobr|89 minutes}} | année de sortie = 1977 }} '''''{{Langue|en|Eraserhead}}''''', initialement distribué en France sous le titre '''''{{Langue|en|Labyrinth Man}}''''', est un [[Film (cinéma)|film]] [[cinéma expérimental|expérimental]] [[cinéma américain|américain]] relevant du ''[[body horror]]'' écrit, réalisé, produit et monté par [[David Lynch]], et sorti le {{Date|19|mars|1977|au cinéma}} à [[Los Angeles]] puis à [[New York]] dès l’automne [[1977 au cinéma|1977]]. Tourné en [[noir et blanc]], il s’agit du premier [[long métrage]] du cinéaste, après plusieurs [[Court métrage|courts]]. [[Jack Nance]], qui deviendra un fidèle collaborateur de Lynch par la suite, y interprète Henry Spencer, un jeune père qui doit s’occuper de son [[enfant]], un bébé monstrueux et malade, dans un [[appartement]] au cœur d’un [[paysage industriel]] désolé. Pour s’échapper de son quotidien oppressant, il se réfugie dans un monde parallèle où réside la « Dame du [[Radiateur (échangeur de chaleur)|radiateur]] ». [[Charlotte Stewart]], [[Jeanne Bates]], [[Judith Roberts|Judith Anna Roberts]], Laurel Near et [[Jack Fisk]] complètent la distribution. Découlant d’un scénario de {{Nobr|22 pages}}, {{Langue|en|''Eraserhead''}} est produit avec le soutien de l’[[American Film Institute]] (AFI) pendant que Lynch y étudie. Le tournage, principalement réalisé dans les locaux désaffectés de l’AFI, exige près de cinq ans à lui seul, notamment pour des raisons budgétaires. Il ne peut être achevé que grâce aux dons de Fisk et de son épouse [[Sissy Spacek]]. Lynch et le [[designer sonore]] [[Alan Splet]] passent ensuite une année à travailler sur l’[[Design sonore|atmosphère sonore]] du film, principalement constituée de [[Musique concrète|bruits de machines]]. Lynch intègre à la bande-son la chanson ''{{langue|en|In Heaven}}'', écrite par lui-même et interprétée par Peter Ivers, ainsi que des airs préexistants du musicien de jazz [[Fats Waller]] à l’[[orgue]]. Le budget final est estimé à {{Unité|10000|dollars}}{{Note|nom=Budget|texte=Environ {{Unité|{{Inflation|US|10000|1972|r=0}}|dollars}} de {{CURRENTYEAR}}{{Inflation-info|US||name=infl}} en tenant compte de l'inflation.|groupe=N}}. À l’origine distribué à petite échelle, {{Langue|en|''Eraserhead''}} gagne en popularité grâce aux programmations nocturnes de certains cinémas : en tant que « {{anglais|[[Midnight movie (catégorie de films)|midnight movie]]}} », il est rapidement élevé au rang de [[film culte]]. S’il reçoit un accueil mitigé de la part de la [[Critique de cinéma|critique]] à sa sortie, le film est considéré à partir du {{S-|XXI}} comme un classique du [[cinéma fantastique]], ce qui lui vaut d’être sélectionné pour préservation en [[2004 au cinéma|2004]] par le [[National Film Registry]] de la [[bibliothèque du Congrès]] des [[États-Unis]] en raison de son intérêt {{Citation|culturel, historique ou esthétique}}. {{Langue|en|''Eraserhead''}} est aussi reconnu pour son imagerie [[Fantasme (psychologie)|fantasmatique]] proche du [[surréalisme]], ses thématiques [[Désir sexuel|sexuelles]] ainsi que sa conception sonore innovante. {{Sommaire|niveau=2}} == Synopsis == === Présentation générale === Dans une ville industrielle, un homme sans histoire, Henry Spencer, est contraint de s’occuper seul de son enfant, nouveau-né [[Enfant prématuré|prématuré]] et monstrueux, après que sa femme a quitté le domicile conjugal. Pour s’échapper de son quotidien oppressant, marqué par les cris du bébé, il se réfugie dans un monde parallèle où réside la « Dame du [[Radiateur (échangeur de chaleur)|radiateur]] ». === Synopsis détaillé === [[Fichier:industrial philadelphia.jpg|vignette|Le personnage d’{{Langue|en|''Eraserhead''}} évolue dans un paysage industriel désolé, inspiré par la ville de [[Philadelphie]] où le réalisateur a passé plusieurs années.|alt=Photo en noir et blanc d'un paysage industriel. On trouve au premier plan une route qui conduit à des usines entourées de clôtures. Il y a une personne au milieu de la route.]] {{Langue|en|''Eraserhead''}} débute par une séquence dans l’espace{{Sfn|Chion|2001|p=41}}. La caméra s’approche d’une planète où se trouve une petite cabane dans laquelle un homme défiguré par des [[brûlure]]s ([[Jack Fisk]]) tire des leviers. Un des leviers déclenche la chute d’un [[cordon ombilical]] dans une mare. Émergeant peu à peu de la mare, la lumière devient de plus en plus intense jusqu’à un fondu au blanc{{Sfn|Chion|2001|p=41}}. Henry Spencer ([[Jack Nance]]) est un imprimeur « en vacances », d’allure nerveuse. Le jeune homme marche jusqu’à son appartement, traversant un quartier mi-industriel mi-portuaire, des immeubles désaffectés, des terrains vagues et des rues glauques{{Sfn|Chion|2001|p=41}}. Sa voisine de palier lui apprend qu’il est invité chez les parents de sa copine, Mary X ([[Charlotte Stewart]]), qui ne l’avait pas contacté depuis longtemps. Henry croyait qu’elle avait mis fin à leur relation. Le repas chez la belle-famille prend place dans une atmosphère encline au malaise. La mère de Mary X ([[Jeanne Bates]]) talonne véritablement Henry tandis que le père de Mary (Allen Joseph) est un personnage totalement déconnecté de la situation tendue qui règne autour de la table. Après avoir tenté de découper un poulet qui s’anime et se met à suinter un liquide noir, Henry apprend qu’il est le père d’un enfant prématuré de Mary. Il se voit donc dans l’obligation de se marier avec elle{{Sfn|Chion|2001|p=42}}. Mary et le bébé emménagent dans l’appartement d’une pièce de Henry. On aperçoit alors l’enfant pour la première fois, un bébé avec une apparence proche du fœtus d’agneau et hideusement déformé, qui ne cesse de gémir. Ces couinements viendront à bout de Mary qui, incapable de dormir, quitte Henry et le laisse seul avec la petite créature. Ce départ est suivi par une suite d’événements des plus étranges, incluant la rencontre avec la « dame dans le radiateur » (''{{Langue|en|Lady in the Radiator}}''), une femme blonde aux joues grotesquement hypertrophiées à la [[Betty Boop]], qui chante et vit sur la petite scène d’un music-hall caché dans le radiateur de la chambre de Henry. Celui-ci aura, par la suite, une relation sexuelle avec sa voisine, la « jolie fille de l’autre côté du couloir » (''{{Langue|en|Beautiful Girl Across the Hall}}''). [[Fichier:Labyrinth_man.jpeg|vignette|Logo du titre alternatif exploité en France à sa sortie, sur les affiches.|gauche]] Le titre {{Langue|en|''Eraserhead''}} (« tête effaceuse » en français) prend toute sa signification durant le dernier quart d’heure du film. La tête de Henry se détache alors de son corps et s’enfonce dans une flaque de sang, tombe du ciel pour atterrir dans une ruelle où elle s’ouvre. Un jeune garçon (Thomas Coulson) trouve la tête et l’emporte dans une fabrique de crayons où Paul ([[Darwin Joston]]), un réceptionniste, appelle son patron ([[T. Max Graham|Neil Moran]]) en appuyant avec insistance sur le bouton d’une sonnette. Le patron furieux entre dans la pièce mais change aussitôt d’humeur en apercevant ce que le jeune garçon leur apporte. On transporte la tête dans une autre pièce où un opérateur de machine à faire des crayons ([[Hal Landon Jr.]]) prend un échantillon du cerveau de Henry et l’appose sur le bout d’un crayon. Il teste cette « gomme » qui s’avère efficace, et le jeune garçon est payé par le patron de l’usine. L’image de Henry dans son lit laisse ensuite penser que toute cette séquence n’était qu’un rêve{{Sfn|Chion|2001|p=43}}. Un peu plus tard, Henry aperçoit par sa fenêtre deux hommes qui se battent dans la rue{{Refn|group="N"|Ce plan est le seul vestige d'une séquence coupée{{Sfn|Chion|2001|p=50}}.}}. Il tente d’aller voir sa jolie voisine de l’autre côté du couloir, mais celle-ci est avec un autre homme. Le bébé est pris d’un rire sarcastique, Henry prend alors une paire de ciseaux et coupe les bandages dans lesquels l’enfant est enroulé. On s’aperçoit bien vite qu’ils donnent directement sur les organes vitaux de la créature. Pendant que le bébé hurle de douleur, Henry plante les ciseaux dans ses poumons. Le système électrique de l’appartement disjoncte et les lampes se mettent à clignoter, puis s’éteignent. Une tête géante de l’enfant apparaît dans la chambre. Henry retourne sur la petite scène du music-hall où la dame du radiateur l’accueille tendrement dans ses bras. La scène est inondée de lumière et un [[bruit blanc]] fait un [[Nuance (musique)#Nuances pour un ensemble de notes|crescendo]]. Puis tout devient noir et silencieux pendant quelques secondes avant le générique de fin{{Sfn|Chion|2001|p=44}}. == Fiche technique == {{Source Imdb}} * Titre original : {{Langue|en|''Eraserhead''}} * Titre français : {{Langue|en|''Labyrinth Man''}}{{Note|En France, le film est sorti tout d'abord sous le titre de ''Labyrinth Man'', choisi par le premier distributeur en référence au ''[[Elephant Man (film)|Elephant Man]]'' du même David Lynch (1980)<ref name="Sortie France">{{Lien web |auteur=Virgile Dumez |titre=Eraserhead (Labyrinth Man) : la critique du film (1980) |url=https://cinedweller.com/movie/eraserhead-labyrinth-man-la-critique-du-film/ |site=Cinedweller.com |consulté le=14 mai 2022}}.</ref>.|groupe=N}} * Réalisation : [[David Lynch]] * Scénario : David Lynch * Musique : [[Peter Ivers]], David Lynch * Direction artistique : David Lynch * Décors : David Lynch * Photographie : Herbert Cardwell, [[Frederick Elmes]] * Son : David Lynch et [[Alan Splet]] * Montage : David Lynch * Production : David Lynch * Société de production : [[American Film Institute]] * Budget : {{Unité|10000|dollars}} (estimation){{Note|nom=Budget|texte=|Environ {{Unité|{{Inflation|US|10000|1972|r=0}}|dollars}} de {{CURRENTYEAR}}{{Inflation-info|US||name=infl}} en tenant compte de l'inflation.|groupe=N}}{{,}}<ref name="imdbbo">{{Imdb titre|id=0074486|titre=Eraserhead}}.</ref> * Box-office : {{Unité|7000000|dollars}}{{Note|nom=Box-office|texte=Environ {{Unité|{{Inflation|US|7000000|1977|r=0}}|dollars}} de {{CURRENTYEAR}}{{Inflation-info|US||name=infl}} en tenant compte de l'inflation.|groupe=N}}{{,}}<ref name="numbers">{{Lien web |langue=en |titre=Eraserhead (1977) - Financial Information |url=https://www.the-numbers.com/movie/Eraserhead |site=The Numbers |consulté le=2021-11-27}}.</ref> * Pays de production : {{États-Unis}} * Langue originale : [[anglais]] * Format : [[noir et blanc]] - [[Format 35 mm|{{Nobr|35 mm}}]] - [[Format d'image|1,85:1]] - [[Monophonique|mono]] * Genre : [[Cinéma fantastique|fantastique]], [[Film d'horreur|horreur]] (''[[body horror]]''), [[Drame (cinéma)|drame]] * Durée : {{Nobr|89 minutes}} * Dates de sortie : ** [[États-Unis]] : {{Date|19|mars|1977|au cinéma}} <small>(Festival [[Filmex]])</small>, {{Date|28|septembre|1977|au cinéma}} ** [[France]] : {{Date||septembre|1977|au cinéma}} <small>([[Festival du cinéma américain de Deauville|Festival de Deauville]])</small>, {{Date||janvier|1978|au cinéma}} <small>([[Festival international du film fantastique d'Avoriaz|Festival d’Avoriaz]])</small>, {{Date|17|décembre|1980|au cinéma}} <small>(sortie nationale)</small>, {{Date|26|janvier|2001|au cinéma}} <small>([[Festival international du film fantastique de Gérardmer|Festival de Gérardmer]])</small>, {{Date|31|mai|2017|au cinéma}} <small>(ressortie en version restaurée)</small> * Interdit aux moins de 16 ans en France<ref>{{Lien web |titre=Visas et Classification |url=https://www.cnc.fr/professionnels/visas-et-classification/53239 |site=[[Centre national du cinéma et de l'image animée|CNC]] |consulté le=2022-05-19}}.</ref> == Distribution == {{Source Imdb}} {{div col}} * [[Jack Nance]] : Henry Spencer * [[Charlotte Stewart]] : Mary * Allen Joseph : Bill, le père de Mary * [[Jeanne Bates]] : la mère de Mary * [[Judith Roberts|Judith Anna Roberts]] : la voisine de palier * [[Jack Fisk]] : l'homme sur la planète * Laurel Near : la dame du radiateur * V. Phipps-Wilson : la propriétaire * Jean Lange : la grand-mère de Mary * [[Darwin Joston]] : Paul, l'homme à l'accueil de l'usine de crayons * Thomas Coulson : le garçon qui ramasse la tête * John Monez : le vieux clochard * [[T. Max Graham|Neil Moran]] : le patron de l'usine de crayons * [[Hal Landon Jr.]] : l'opérateur de la machine à crayons * [[Jennifer Lynch]] : la petite fille * Brad Keeler : le petit garçon * Peggy Lynch : une personne creusant dans l'allée <small>(version longue seulement)</small> * Doddie Keeler : une personne creusant dans l'allée <small>(version longue seulement)</small> * Gill Dennis : l'homme au cigare * Toby Keeler : l'homme qui se bat * Raymond Walsh : monsieur Roundheels {{div col end}} == Production == === Préproduction === {{multiple image | align = right | direction = horizontal | image1 = Kafka1906.jpg | width1 = 143 | alt1 = Une photo en noir et blanc d'un homme en costume. | image2 = N.Gogol by F.Moller (early 1840s, Ivanovo) detail.jpg | width2 = 168 | alt2 = Un portait peint d'un homme moustachu. | footer = Les écrits de [[Franz Kafka]] (à gauche) et [[Nicolas Gogol]] ont été l'une des premières sources d'inspiration pour l'écriture du scénario d'{{Langue|en|''Eraserhead''}}. }} Dans sa jeunesse, [[David Lynch]] étudie à l’[[Art Institute of Philadelphia]] pour devenir [[artiste peintre]] et [[plasticien]] et il réalise plusieurs [[Court métrage|courts-métrages]] pour animer ses peintures{{Sfn|Odell|Le Blanc|2007|p=192-196}}. Son attrait pour le cinéma grandit et en 1970, à {{Nobr|24 ans}}, il obtient une bourse pour intégrer le {{Traduction|langue=en|''Center for Advanced Film Studies''|Centre d'études cinématographiques avancées}} à l’{{Langue|en|[[American Film Institute]]}} (AFI) de [[Los Angeles]]{{Sfn|Odell|Le Blanc|2007|p=192-196}}. Lynch n’aime pas le cursus et envisage d’abandonner, mais change d’avis après qu’on lui propose de produire son propre [[scénario]]. L’AFI l’autorise à disposer de l’ensemble du campus comme décor de son film. Il transforme les écuries désaffectées de l’école en une série de [[Plateau de cinéma|plateaux]] et décide d’y vivre{{Sfn|Odell|Le Blanc|2007|p=27}}. Il est également autorisé à se servir du [[Greystone Mansion|manoir Greystone]], appartenant à l’AFI, pour y tourner plusieurs séquences<ref name="dark lens">{{Article |langue=en |auteur1=Richard B. Woodward |titre=A Dark Lens on America |périodique=[[The New York Times]] |date=14 janvier 1990 |lire en ligne=https://www.nytimes.com/1990/01/14/magazine/a-dark-lens-on-america.html |consulté le=22 août 2012}}.</ref>. Lynch commence à travailler sur un scénario intitulé {{Langue|en|''Gardenback''}}, basé sur une de ses peintures mettant en scène un personnage voûté, le dos recouvert de végétation{{Sfn|Olson|2008|p=56–59}}. Ce scénario [[Surréalisme|surréaliste]] sur le thème de l’[[adultère]] met en scène un insecte grandissant sans cesse, représentant le désir d’un homme pour sa voisine{{Sfn|Olson|2008|p=56–59}}. Il aurait donné lieu à un film d’environ {{Nobr|45 minutes}}, ce que l’AFI trouve trop long pour un scénario aussi abstrait et non linéaire{{Sfn|Olson|2008|p=56–59}}. À la place, Lynch propose {{Langue|en|''Eraserhead''}}, inspiré par un de ses rêves où un enfant amène la tête d’un homme à une usine de crayons. Plusieurs membres du conseil d’administration de l’AFI sont toujours opposés au projet jugé à nouveau trop surréaliste, mais ils acceptent à contrecœur quand le doyen [[Frank Daniel]] menace de démissionner s’il est refusé{{Sfn|Olson|2008|p=59–60}}. Le scénario de Lynch est fortement influencé par ses lectures d’étudiant en cinéma, dont ''[[La Métamorphose]]'' ({{Langue|de|''Die Verwandlung''}}, 1915) de [[Franz Kafka]] et ''[[Le Nez]]'' ({{Langue|de|''Hoc''}}, 1836) de [[Nicolas Gogol]]{{Sfn|Olson|2008|p=54}}. Le film prend forme dans son esprit en lisant un verset de la [[Bible]] ouvert à l’aveugle {{Incise|il ne se souvient cependant plus s'il s'agit de l'[[Ancien Testament|Ancien]] ou du [[Nouveau Testament]]<ref>{{Article |langue=en |auteur1=Richard von Busack |titre=Diving In |périodique=[[Metro Newspapers|Metro Silicon Valley]] |date=17 janvier 2007 |lire en ligne=https://www.metrosiliconvalley.com/metro/01.17.07/david-lynch-interview-0703.html |consulté le=25 février 2017}}.</ref>|oui}}. En 2007, il affirmera : {{Citation|croyez-le ou non, {{Langue|en|''Eraserhead''}} est mon film le plus spirituel}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|langue=en|Believe it or not, ''Eraserhead'' is my most spiritual film}}.</ref>, sans vouloir développer outre mesure<ref>{{Lien web |langue=en |titre=David Lean Lecture: David Lynch |url=http://www.bafta.org/media-centre/transcripts/bafta-television-lecture-david-lynch |site=[[British Academy of Film and Television Arts]] |date=27 octobre 2007 |consulté le=26 février 2017}}.</ref>. Le scénario serait également inspiré de la peur de la parentalité de Lynch<ref name="dark lens" />, notamment à la suite de la naissance de sa fille [[Jennifer Lynch|Jennifer]] : elle est née avec une forme sévère de [[pied bot]] qui nécessite une correction chirurgicale lourde{{Sfn|Olson|2008|p=87}}. Selon Jennifer, sa conception non désirée est la base thématique du long-métrage{{Sfn|Olson|2008|p=87}}. Le ton du film trouve son inspiration dans les souvenirs du passage de Lynch à [[Philadelphie]], où il a vécu de 1965 à 1971. Il décrit cette expérience comme {{Citation|étrange, bizarre, à mi-chemin entre le rêve et la réalité}}<ref name="FilmdeCulte">{{Lien web |auteur=Carine Filloux |titre=Eraserhead |url=http://www.filmdeculte.com/cinema/film/Eraserhead-2143.html |site=FilmDeCulte |consulté le=2021-11-27}}.</ref>, dans une atmosphère de {{Citation|violence, [de] haine et [de] saleté}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|langue=en|violence, hate and filth}}.</ref>{{,}}{{Sfn|Olson|2008|p=51}}. Le décor urbain d’{{Langue|en|''Eraserhead''}} rappelle la {{Citation|zone de pauvreté en proie à la criminalité}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|langue=en|crime-ridden poverty zone}}.</ref> dans laquelle il a passé ses jeunes années d’adulte<ref name="dark lens" />. Pour le critique Greg Olson, c’est le décalage saisissant entre l’expérience du cinéaste à Philadelphie et son enfance passée dans le [[Nord-Ouest Pacifique]] qui lui a donné une {{Citation|vision bipolaire de l'Amérique, entre Paradis et Enfer}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|langue=en|bipolar, Heaven-and-Hell vision of America}}.</ref> qui façonnera le reste de sa filmographie{{Sfn|Olson|2008|p=51}}. Le casting débute en 1971 et [[Jack Nance]] est rapidement sélectionné pour interpréter le rôle principal{{Sfn|Odell|Le Blanc|2007|p=27}}. Mais l’AFI sous-estime l’ampleur du projet en lui donnant son accord{{Sfn|Odell|Le Blanc|2007|p=27}}. Après avoir lu le scénario de {{Nobr|22 pages}} et se basant sur le ratio usuel dans l’industrie du cinéma d’une minute de film pour une page de scénario, ils estiment que le film ne devrait pas dépasser une vingtaine de minutes{{Sfn|Odell|Le Blanc|2007|p=27}}{{,}}{{Sfn|Chion|2001|p=40}}. Ce malentendu, couplé à la méticulosité de Lynch, entraîne le film dans une production de plusieurs années{{Sfn|Odell|Le Blanc|2007|p=27}}. Un exemple extrême de ce laborieux calendrier est le suivant : dans une scène du film, Nance ouvre une porte et il se passe une année complète avant qu’il ne soit filmé entrant dans la pièce{{Sfn|Odell|Le Blanc|2007|p=27–28}}. L’acteur, cependant, est tellement enthousiasmé par le projet qu’il garde la coiffure peu orthodoxe de son personnage pendant toute la production{{Sfn|Odell|Le Blanc|2007|p=27–28}}. Peu avant le début du tournage, Lynch projette ''[[Boulevard du crépuscule]]'' ({{Langue|en|''Sunset Boulevard''}}, 1950) de [[Billy Wilder]] à toute l’équipe du film, pour son utilisation expressionniste du noir et blanc et son atmosphère morbide, éléments déterminants d’{{Langue|en|''Eraserhead''}}{{Sfn|Chion|2001|p=40}}{{,}}{{Sfn|Chion|2001|p=46}}{{,}}{{Sfn|Rodley|Lynch|2005|p=95}}. === Tournage === [[Fichier:David Lynch (1964 yearbook portrait).jpg|alt=Photo en noir et blanc d'un jeune homme en costume avec une cravate qui regarde dans l'objectif.|vignette|redresse|gauche|David Lynch en 1964.]] Lynch obtient dans un premier temps une bourse de {{Unité|10000|dollars}}{{Note|nom=Budget|texte=|Environ {{Unité|{{Inflation|US|10000|1972|r=0}}|dollars}} de {{CURRENTYEAR}}{{Inflation-info|US||name=infl}} en tenant compte de l'inflation.|groupe=N}} de la part de l’AFI<ref name="imdbbo" />. En 1973, l’institution demande à voir le film et Lynch leur montre la scène du dîner chez les parents de Mary. Un producteur, furieux, déclare : {{Citation|Les gens ne parlent pas comme ça ! Ils ne se comportent pas comme ça ! Vous êtes vraiment des cinglés !}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|langue=en|People don’t talk like that! People don’t act like that! You people are crazy!}}.</ref>{{,}}{{Sfn|Chion|2001|p=47}}. L’AFI retire ensuite son financement<ref name="FilmdeCulte" />. Le tournage, intermittent, s’étale donc sur plusieurs années{{Sfn|Odell|Le Blanc|2007|p=28}}. La production d’{{Langue|en|''Eraserhead''}} ne peut se poursuivre que grâce à de faibles et ponctuels apports financiers de la part d’amis et de proches de l’équipe de tournage, dont [[Jack Fisk]], ami d’enfance de Lynch, et sa femme [[Sissy Spacek]]{{Sfn|Odell|Le Blanc|2007|p=28}}, ainsi que [[Catherine E. Coulson]], l’épouse de [[Jack Nance]], qui travaille à l’époque en tant que serveuse et qui fait don de son salaire{{Sfn|Rodley|Lynch|2005|p=67}}. Le réalisateur lui-même travaille en tant que livreur de journaux, distribuant le ''[[The Wall Street Journal|Wall Street Journal]]'' pour financer le film{{Sfn|Rodley|Lynch|2005|p=60}}. Divorcé et sans logis, il habite pendant plus d’un an la chambre qui sert de décor au film, {{Citation|ayant trouvé un moyen de camoufler les traces de sa présence illégale en-dehors des heures de travail}}{{Sfn|Chion|2001|p=48}}{{,}}<ref name="Screen Rant" />{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Martin Schneider |titre=Behind the scenes with David Lynch on ‘Eraserhead’ |url=https://dangerousminds.net/comments/behind_scenes_david_lynch_on_eraserhead |site=DangerousMinds |date=2017-11-09 |consulté le=2022-05-28}}.</ref>. Lynch obtient de tourner {{Langue|en|''Eraserhead''}} en [[Format 35 mm|35 mm]], à condition de tourner en [[noir et blanc]], ce qui lui convient parfaitement{{Sfn|Chion|2001|p=40}}. En 1974, durant l’une des nombreuses pauses du tournage, il réalise le [[court métrage]] ''[[The Amputee]]''{{Sfn|Chion|2001|p=270}}, profitant de la volonté de l’AFI de tester son matériel sur de petits projets avant de se lancer dans la production de longs-métrages{{Sfn|Odell|Le Blanc|2007|p=28–29}}. Ce film de {{Nobr|5 minutes}} met en scène Coulson, qui continuera à travailler sur {{Langue|en|''Eraserhead''}} en tant que [[Machiniste (spectacle)|technicienne de plateau]]{{Sfn|Odell|Le Blanc|2007|p=28–29}}, avant de devenir célèbre en tant que « dame à la bûche » dans la [[série télévisée]] ''[[Twin Peaks (série télévisée)|Twin Peaks]]''{{Sfn|Chion|2001|p=44}}. L’équipe technique est très réduite{{Sfn|Rodley|Lynch|2005|p=55}}. [[Alan Splet]] est responsable du [[design sonore]], Doreen Small est à la fois directrice de production et [[accessoiriste]] et Coulson cumule quant à elle plusieurs rôles{{Sfn|Rodley|Lynch|2005|p=55}}. Le [[directeur de la photographie]] est d’abord Herb Cardwell, avant qu’il ne quitte la production pour des raisons financières{{Sfn|Rodley|Lynch|2005|p=55}}. Il est ensuite remplacé par [[Frederick Elmes]]{{Sfn|Rodley|Lynch|2005|p=55}}. Les décors du film sont démantelés et reconstruits à plusieurs reprises<ref name="Screen Rant">{{Lien web |langue=en |auteur=Jake Dee |titre=Eraserhead: 10 Behind-The-Scenes Facts About David Lynch's Surreal Masterpiece |url=https://screenrant.com/eraserhead-david-lynch-surreal-masterpiece-facts-trivia/ |site=[[Screen Rant]] |date=2020-09-18 |consulté le=2022-05-28}}.</ref>. {{Média externe | image1 = [[:en:File:Eraserhead baby.jpg|Lien vers une capture d'écran de l'enfant]]. Pour des questions de [[droit d'auteur]], sa reproduction n'est pas autorisée sur la version francophone de Wikipédia.}} Les effets visuels utilisés pour créer l’enfant déformé sont encore aujourd’hui tenus secrets<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Maria Vu |titre=The Mysterious ‘Eraserhead’ Baby … But Really, What Is That Thing? |url=https://www.metaflix.com/the-mysterious-eraserhead-baby-but-really-what-is-that-thing/ |site=Metaflix |date=2020-11-01 |consulté le=2022-05-20}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Eraserhead (1977) - Trivia |url=http://www.imdb.com/title/tt0074486/trivia |site=[[Internet Movie Database]] |consulté le=2022-05-20}}.</ref>{{,}}{{Sfn|Hoberman|Rosenbaum|1991|p=242–243}}. Le projectionniste qui travaille sur les ''[[Rushes (cinéma)|rushes]]'' a les yeux bandés par Lynch pour éviter de révéler la nature du trucage et refusera d’en parler en interview{{Sfn|Hoberman|Rosenbaum|1991|p=242–243}}. La créature, surnommée « Spike » par Nance, est composée de plusieurs éléments indépendants, en particulier son cou, ses yeux et sa bouche, capables de mouvements autonomes{{Sfn|Odell|Le Blanc|2007|p=35–36}}. Lynch lui-même est resté cryptique à son propos, déclarant de temps à autre qu’il {{Citation|est né tout près d'ici}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|langue=en|it was born nearby}}.</ref> ou {{Citation|peut-être qu'il a été trouvé}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|langue=en|maybe it was found}}.</ref>{{,}}{{Sfn|Rodley|Lynch|2005|p=54}}. Selon John Patterson, journaliste du ''[[The Guardian|Guardian]]'', la [[marionnette]] a peut-être été fabriquée à partir d’un lapin écorché ou d’un fœtus d’agneau<ref name="guardian baby">{{Article |langue=en |auteur1=John Patterson |titre=Film: David Lynch's film has scarred many an innocent viewer, including a teenage John Patterson |périodique=[[The Guardian]] |date=6 septembre 2008 |lire en ligne=https://www.theguardian.com/film/2008/sep/06/davidlynch |consulté le=24 août 2012}}.</ref>. L’enfant est vu comme l’initiateur d’autres effets du même genre dans la filmographie de Lynch tels que le maquillage de [[Joseph Merrick|John Merrick]] dans ''[[Elephant Man (film)|Elephant Man]]'' (1980) ou les [[Ver des sables|vers des sables]] dans ''[[Dune (film, 1984)|Dune]]'' (1984)<ref name="nyt rev">{{Article |langue=en |auteur1=[[Manohla Dargis]] |titre=Distorted, Distorting and All-Too Human |périodique=[[The New York Times]] |date=7 décembre 2007 |lire en ligne=https://www.nytimes.com/2007/12/07/movies/07eras.html |consulté le=23 août 2012}}.</ref>. La scène d’{{Langue|en|''Eraserhead''}} en [[Animation (audiovisuel)|animation]] du ver qui rampe en gémissant sur la surface de la planète, s’y enfonce et en ressort nécessite un jour pour installer la maquette et le décor, un jour pour tester l’animation et un jour pour tourner la scène{{Sfn|Chion|2001|p=48}}. Durant la production, Lynch expérimente plusieurs techniques visuelles et sonores, dont celle d’enregistrer un dialogue lu [[phonétique]]ment à rebours puis reproduisant la piste audio à l’envers{{Sfn|Rodley|Lynch|2005|p=165–167}}. La technique n’apparaît pas dans la version finale du film, mais Lynch s’en servira pour l’épisode ''[[Épisode 2 (Twin Peaks)|Comment attraper un tueur]]'' (épisode 2 de la saison 1) de ''Twin Peaks'' (Lynch et [[Mark Frost]], 1990){{Sfn|Rodley|Lynch|2005|p=165–167}}. C’est également lors de la production d’{{Langue|en|''Eraserhead''}} que Lynch commence à s’intéresser à la [[méditation transcendantale]]<ref name="dark lens" />, adoptant un régime [[Végétarisme|végétarien]], arrêtant de [[Tabagisme|fumer]] et de [[Alcoolisme|boire de l’alcool]]{{Sfn|Olson|2008|p=72}}. C’est dans ce nouvel état d’esprit qu’il a l’idée de la « Dame du [[Radiateur (échangeur de chaleur)|radiateur]] », que [[Michel Chion]] qualifie de changement {{Citation|le plus important apporté au scénario primitif, qui va transformer en rêve ce qui au départ était un cauchemar intégral}}{{Sfn|Chion|2001|p=47}}. === Post-production === Lynch conçoit l’environnement sonore avec Alan Splet<ref>{{Imdb titre|titre=Eraserhead|id=0074486|titre brut=Eraserhead - Full Cast & Crew|sous-page=fullcredits}}.</ref>. Ils créent des couvertures insonorisantes pour isoler leur [[Studio d'enregistrement|studio]], où ils passent presque une année à réaliser et éditer les effets sonores du film{{Sfn|Hoberman|Rosenbaum|1991|p=234}}, selon les mêmes techniques que la [[musique concrète]] française{{Sfn|Chion|2001|p=49}}. La [[bande-son]] est densément stratifiée, avec parfois jusque quinze sons différents, diffusés simultanément en utilisant plusieurs [[Projection cinématographique#La projection cinématographique|bobines]]{{Sfn|Hoberman|Rosenbaum|1991|p=234}}. Lynch et Splet redoublent d’imagination pour créer leurs sons. Ainsi, dans la scène où un lit se dissout lentement dans une piscine de liquide, Lynch et Splet insèrent un microphone à l’intérieur d’une bouteille en plastique, la faisant flotter dans une baignoire et enregistrant le bruit de l’air à travers la bouteille{{Sfn|Hoberman|Rosenbaum|1991|p=234–235}}. Les sons sont ensuite retravaillés, jouant sur leur intensité, leur [[Réverbération (acoustique)|réverbération]] et leur fréquence{{Sfn|Hoberman|Rosenbaum|1991|p=234–235}}. Une [[projection test]] a lieu à l’[[American Film Institute]] pour les acteurs, l’équipe technique et leurs proches{{Sfn|Chion|2001|p=49}}. À la fin de la projection, le public, confus, reste silencieux{{Sfn|Chion|2001|p=49}}. Devant l’accueil mitigé de la première projection en public, Lynch pense avoir mixé la bande sonore à un volume trop élevé et coupe vingt minutes du film, réduisant sa durée à {{Nobr|89 minutes}}{{Sfn|Hoberman|Rosenbaum|1991|p=235}}. Parmi les séquences supprimées, on trouve une séquence avec la sage-femme du bébé (interprétée par [[Catherine E. Coulson]]), une autre avec un homme torturant deux femmes (dont l’une est là encore interprétée par Coulson) avec une batterie de voiture, et une de Spencer s’amusant avec un chat mort{{Sfn|Odell|Le Blanc|2007|p=34}}. La présence au générique d’acteurs ou de personnages dont on ne voit pas trace dans l’œuvre connue s’explique par le fait que c’est sur la copie finale que les coupes ont été faites{{Sfn|Chion|2001|p=50}}. Pour Michel Chion, ces coupes suppriment principalement des scènes extérieures et resserrent l’[[Règles du théâtre classique|unité de lieu]] {{Citation|au bénéfice de la concentration et de l'envoûtement du film}}{{Sfn|Chion|2001|p=50}}. == Sortie et accueil == === Sortie du film et box-office === La première d’{{Langue|en|''Eraserhead''}} a lieu au festival du film [[Filmex]] de [[Los Angeles]], le {{Date|19|mars|1977|au cinéma}}{{Sfn|Hoberman|Rosenbaum|1991|p=215}}{{,}}{{Sfn|Chion|2001|p=49}}. {{Nobr|25 personnes}} assistent à la projection du film le soir de la première, et 24 le soir suivant. Néanmoins, le directeur de la société de distribution {{Langue|en|Libra Films}}, Ben Barenholtz, persuade le {{Langue|en|Cinema Village}} de [[New York]] de diffuser le film en séance de minuit, ce qu’il fera pendant un an{{Sfn|Chion|2001|p=51}}{{,}}{{Sfn|Hoberman|Rosenbaum|1991|p=220}}. {{Langue|en|''Eraserhead''}} n’étant projeté que dans quelques salles aux alentours de minuit, les spectateurs se voient récompensés à la sortie de la séance d’un badge sur lequel est inscrit {{Traduction|langue=en|I saw it|Je l'ai vu}}{{Sfn|Chion|2001|p=51}}{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Danny Leigh |titre=Eraserhead: the true story behind David Lynch's surreal shocker |url=http://www.theguardian.com/film/2017/mar/22/david-lynch-eraserhead |site=[[The Guardian]] |date=2017-03-22 |consulté le=2022-06-11}}.</ref>. L’attention portée au film est aussi renforcée par le réalisateur [[John Waters (réalisateur)|John Waters]] qui, à l’avant-première d’un de ses films, déclare qu’{{Langue|en|''Eraserhead''}} est son film préféré{{Sfn|Chion|2001|p=51}}. Le film reste ensuite à l’affiche pendant quatre-vingt-dix-neuf semaines au {{Langue|en|Waverly Cinema}} de [[New York]], pendant un an au {{Langue|en|[[Roxie Theater]]}} de [[San Francisco]] de 1978 à 1979, et pendant trois ans au {{Langue|en|Nuart Theatre}} de Los Angeles de 1978 à 1981{{Sfn|Hoberman|Rosenbaum|1991|p=220}}. Le film est un succès commercial, rapportant 7 millions de dollars{{Note|nom=Box-office|texte=|Environ {{Unité|{{Inflation|US|7000000|1977|r=0}}|dollars}} de {{CURRENTYEAR}}{{Inflation-info|US||name=infl}} en tenant compte de l'inflation.|groupe=N}} aux États-Unis et {{Unité|97971|dollars}}{{Note|Environ {{Unité|{{Inflation|US|97971|1977|r=0}}|dollars}} de {{CURRENTYEAR}}{{Inflation-info|US||name=infl}} en tenant compte de l'inflation.|groupe=N}} dans le reste du monde<ref name="numbers" />. {{Langue|en|''Eraserhead''}} est également projeté au [[festival du film de Londres]] en 1978<ref>{{Lien archive |langue=en |url=http://ftvdb.bfi.org.uk/sift/event/2879 |titre=BFI {{!}} Film & TV Database {{!}} 22nd |site=[[British Film Institute]] |horodatage archive=20131213191738}}.</ref> et au [[festival du film de Telluride]] en 1986<ref name="rovi">{{Lien web |langue=en |auteur=Jason Ankeny |titre=Eraserhead – Review |url=https://www.allmovie.com/movie/eraserhead-v15947 |site=[[AllMovie]] |consulté le=2021-11-27}}.</ref>. En France, {{Langue|en|''Eraserhead''}} sort dans un premier temps le {{Date|17|décembre|1980|au cinéma}} dans deux cinémas à Paris, première exploitation se soldant par seulement {{Unité|7079|tickets}} vendus<ref name="Sortie France" />. À la suite de la sortie d’{{Langue|en|''[[Elephant Man (film)|Elephant Man]]''}} au {{Date-|printemps 1981}}, le film est à nouveau exploité sous le nom de {{Langue|en|''Labyrinth Man''}} et connaît cette fois un succès plus important avec {{Unité|122507|entrées}}<ref>{{Lien web |titre=Box-office France d'Eraserhead (1977) |url=http://www.jpbox-office.com/fichfilm.php?id=8026&view=2 |site=JPBox-Office |consulté le=2021-12-22}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |auteur=Jérémy Gallet |titre=Eraserhead - la critique du film |url=https://www.avoir-alire.com/eraserhead-la-critique-du-film |site=Avoir-alire.com |date=19 avril 2019 |consulté le=2021-12-22}}.</ref>. Le film reste longtemps à l’affiche de [[L'Escurial (cinéma)|L’Escurial]], en séance de minuit{{Sfn|Chion|2001|p=13}}. [[Michel Chion]] juge significatif que les tentatives d’une sortie traditionnelle du film avec plusieurs séances par jour à la suite du succès d’''{{Langue|en|Elephant Man}}'' ont échoué{{Sfn|Chion|2001|p=52}}. === Accueil critique === ==== À la sortie du film ==== Lors de la sortie d’{{Langue|en|''Eraserhead''}}, ''{{Langue|en|[[Variety]]}}'' en fait une critique négative, le qualifiant d’{{Citation|exercice écœurant et de mauvais goût}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|langue=en|a sickening bad-taste exercise}}.</ref>{{,}}<ref name="variety">{{Article |langue=en |titre=Eraserhead Review |périodique=[[Variety]] |date=1977-01-01 |lire en ligne=https://variety.com/1976/film/reviews/eraserhead-1200424018/ |consulté le=2021-11-28}}.</ref>. La critique exprime son incrédulité quant à la longue gestation du film et qualifie son final d’insoutenable<ref name="variety" />. Lynch est aussi accusé de {{Citation|vouloir marcher sur les traces d'[[Herschell Gordon Lewis]], le roi du [[Cinéma gore|gore]] à petit budget}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|langue=en|Lynch seems bent on emulating Herschell Gordon Lewis, the king of low-budget gore}}.</ref>{{,}}{{Sfn|Chion|2001|p=50}}. Comparant {{Langue|en|''Eraserhead''}} au film suivant de Lynch, ''{{Langue|en|Elephant Man}}'', Tom Buckley du ''{{Langue|en|[[The New York Times|New York Times]]}}'' écrit que ce dernier est un film bien réalisé et interprété, contrairement au premier<ref name="New York Times">{{Article |langue=en |auteur1=Tom Buckley |titre=The Screen: 'Eraserhead' |périodique=[[The New York Times]] |date=17 octobre 1980 |lire en ligne=https://www.nytimes.com/1980/10/17/archives/the-screen-eraserhead-monster-and-man.html |consulté le=6 juin 2022 |pages=C15}}.</ref>. Le critique juge {{Langue|en|''Eraserhead''}} {{Citation|sinistrement prétentieux}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|langue=en|murkily pretentious}}.</ref> et écrit que les aspects horrifiques du film proviennent uniquement de l’apparence de l’enfant déformé plutôt que de son scénario ou de ses performances<ref name="New York Times" />. ==== Critiques postérieures ==== {{Infobox Critique presse | charte = Cinéma | pictogramme=cinema |width= 25 | Rotten=90 %<ref name="Rotten Tomatoes">{{Lien web |langue=en |titre=Eraserhead |url=https://www.rottentomatoes.com/m/eraserhead |site=[[Rotten Tomatoes]] |consulté le=2021-12-04}}.</ref> | MC=87/100<ref name="Metacritic">{{Lien web |langue=en |titre=Eraserhead Reviews |url=https://www.metacritic.com/movie/eraserhead |site=[[Metacritic]] |consulté le=2021-12-04}}.</ref> | rev1 = ''[[Empire (magazine)|Empire]]'' | rev1Score = {{Étoiles|5|5}}<ref name="Empire">{{Article |langue=en |auteur1=Steve Beard |titre=Eraserhead Review |périodique=[[Empire (magazine)|Empire]] |date=Septembre 1993 |lire en ligne=https://www.empireonline.com/movies/reviews/eraserhead-review/ |consulté le=6 juin 2022}}.</ref> | rev2 = [[AllMovie]] | rev2Score = {{Étoiles|5|5}}<ref name="rovi" /> | rev3 = [[Film4]] | rev3Score = {{Étoiles|5|5}}<ref name="film4">{{Lien archive |langue=en |url=http://www.film4.com/reviews/1977/eraserhead |titre=Eraserhead (1977) – Film Review |site=[[Film4]] |horodatage archive=20100525142632}}.</ref> | rev4 = ''[[The Guardian]]'' | rev4Score = {{Étoiles|5|5}}<ref name="Guardian">{{Article |langue=en |auteur1=[[Peter Bradshaw]] |titre=Film review: Eraserhead |périodique=[[The Guardian]] |date=12 septembre 2008 |lire en ligne=https://www.theguardian.com/film/2008/sep/12/horror1?INTCMP=SRCH |consulté le=21 décembre 2021}}.</ref> | rev5 = [[BBC]] | rev5Score = {{Étoiles|3|5}}<ref name="BBC">{{Lien web |langue=en |auteur=Almar Haflidason |titre=Eraserhead (1977) |url=https://www.bbc.co.uk/films/2001/01/16/eraserhead_1977_review.shtml |site=[[BBC]] |date=16 janvier 2001 |consulté le=2021-12-04}}.</ref> }} Aujourd’hui, les critiques du film sont plus positives<ref name="Rotten Tomatoes" />{{,}}<ref name="Metacritic" />. Sur le site [[Rotten Tomatoes]], le film détient une note d’approbation de 90 % sur la base de {{Nobr|62 critiques}}, pour une note moyenne de 8,4 sur 10<ref name="Rotten Tomatoes" />. Le consensus critique est le suivant : {{Citation|Le [[Surréalisme|surréaliste]] {{Langue|en|''Eraserhead''}} de David Lynch utilise une imagerie élaborée et une bande sonore effrayante pour présenter une vision bizarre et dérangeante de la peur de la parentalité}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|langue=en|David Lynch's surreal ''Eraserhead'' uses detailed visuals and a creepy score to create a bizarre and disturbing look into a man's fear of parenthood}}.</ref>{{,}}<ref name="Rotten Tomatoes" />. Sur le site [[Metacritic]], le film obtient une note moyenne pondérée de 87 sur 100 sur la base de {{Nobr|15 critiques}}, ce qui indique une « acclamation universelle »<ref name="Metacritic" />. En 1984, Lloyd Rose de ''[[The Atlantic]]'' écrit qu’{{Langue|en|''Eraserhead''}} montre que Lynch est {{Citation|l'un des surréalistes les plus authentiques ayant jamais travaillé au cinéma}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|langue=en|one of the most unalloyed surrealists ever to work in the movies}}.</ref>{{,}}<ref name="atlantic">{{Article |langue=en |prénom1=Lloyd |nom1=Rose |titre=Tumoresque: the films of David Lynch |périodique=[[The Atlantic]] |date=1 octobre 1984 |lire en ligne={{Lien archive|horodatage archive=20130513005719|url=http://www.highbeam.com/doc/1G1-211473134.html|titre=lire en ligne}} |consulté le=6 juin 2022}}.</ref>. Rose décrit le film comme intensément personnel, car contrairement à d’autres films surréalistes antérieurs, à l’instar d’''[[Un chien andalou]]'' (1929) ou de ''[[L'Âge d'or (film, 1930)|L’Âge d’Or]]'' (1930) de [[Luis Buñuel]], l’imagerie de Lynch {{Citation|ne nous tend pas les bras depuis ses films ; nous nous y enfonçons}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|langue=en|isn't reaching out to us from his films; we're sinking into them}}.</ref>{{,}}<ref name="atlantic" />. Dans une critique de 1993 pour le ''[[Chicago Tribune]]'', Michael Wilmington décrit {{Langue|en|''Eraserhead''}} comme unique, estimant que son {{Citation|intensité}} et sa {{Citation|clarté cauchemardesque}} sont le résultat de l’attention portée par Lynch aux détails de sa création, en raison de son implication dans de nombreux rôles au cours de la production<ref>{{Article |langue=en |auteur1=Michael Wilmington |titre=`Eraserhead' Makes Its Mark As A Monument To Alienation |périodique=[[Chicago Tribune]] |date=19 novembre 1993 |lire en ligne=https://www.chicagotribune.com/news/ct-xpm-1993-11-19-9311190246-story.html |consulté le=2021-11-28}}.</ref>. Dans l’essai {{Langue|en|''Bad Ideas : The Art and Politics of Twin Peaks''}}, publié en 1995, le critique [[Jonathan Rosenbaum (critique)|Jonathan Rosenbaum]] écrit qu’{{Langue|en|''Eraserhead''}} représente à ses yeux le meilleur film de Lynch{{Sfn|Rosenbaum|1995|p=23}}. Il estime que le talent artistique du réalisateur a décliné au fur et à mesure que sa popularité augmentait, et compare le film à ''[[Sailor et Lula]]'' (1990), le dernier long métrage de Lynch à l’époque, en déclarant que {{Citation|même la comparaison la plus superficielle entre {{Langue|en|''Eraserhead''}} et ''Sailor et Lula'' révèle un déclin artistique si précipité qu'il est difficile d'imaginer que la même personne ait réalisé les deux films}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|langue=en|even the most cursory comparison of ''Eraserhead'' with ''Wild at Heart'' reveals an artistic decline so precipitous that it is hard to imagine the same person making both films}}.</ref>{{,}}{{Sfn|Rosenbaum|1995|p=23}}. John Simon, de la ''[[National Review]]'', qualifie {{Langue|en|''Eraserhead''}} de {{Citation|film dégueulasse pour amateurs de films cultes}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|langue=en|a grossout for cultists}}.</ref>{{,}}{{Sfn|Simon|2005|p=123}}. Dans un article pour le magazine ''[[Empire (magazine)|Empire]]'' en 1993, Steve Beard attribue au film cinq étoiles sur cinq<ref name="Empire" />. Il écrit qu’{{Langue|en|''Eraserhead''}} est {{Citation|beaucoup plus radical et plaisant que les derniers projets hollywoodiens de Lynch}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|langue=en|a lot more radical and enjoyable than [Lynch's] later Hollywood efforts}}.</ref> et souligne son mélange de ''[[body horror]]'' surréaliste et de [[comédie noire]]<ref name="Empire" />. Almar Haflidason de la [[BBC]] décerne quant à lui trois étoiles sur cinq à {{Langue|en|''Eraserhead''}}, le décrivant comme {{Citation|un exploit quelconque au regard des futurs standards de Lynch}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|langue=en|an unremarkable feat by [Lynch's] later standards}}.</ref>{{,}}<ref name="BBC" />. Il estime que le film est un agrégat d’idées vaguement reliées entre elles, ajoutant qu’il est {{Citation|tellement consumé par une imagerie surréaliste qu'il y a des possibilités presque illimitées d'y lire ses propres théories}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|langue=en|so consumed with surreal imagery that there are almost limitless possibilities to read personal theories into it}}.</ref> ; selon le critique, le film aborde la peur de l’engagement personnel et comporte {{Citation|une forte connotation sexuelle}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|langue=en|a strong sexual undercurrent}}.</ref>{{,}}<ref name="BBC" />. Un critique de [[Film4]] donne à {{Langue|en|''Eraserhead''}} une note de cinq étoiles sur cinq, le trouvant {{Citation|tour à tour beau, ennuyeux, drôle, exaspérant et repoussant, mais toujours animé d'une énergie nerveuse}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|langue=en|by turns beautiful, annoying, funny, exasperating and repellent, but always bristling with a nervous energy}}.</ref>{{,}}<ref name="film4" />. Le critique juge {{Langue|en|''Eraserhead''}} comme un film unique dans l’histoire du cinéma, auquel seules ressemblent les collaborations entre [[Luis Buñuel]] et [[Salvador Dalí]], à l’instar d’''[[Un chien andalou]]'' (1929) ou de ''[[L'Âge d'or (film, 1930)|L’Âge d’or]]'' (1930) ; cependant, Lynch nie avoir vu l’un de ces films avant de réaliser {{Langue|en|''Eraserhead''}}<ref name="film4" />{{,}}{{Sfn|Chion|2001|p=35}}. [[Peter Bradshaw]], du ''[[The Guardian|Guardian]]'', se montre aussi élogieux à l’égard d’{{Langue|en|''Eraserhead''}}, auquel il attribue également la note de cinq étoiles sur cinq<ref name="Guardian" />. Le critique juge le film magnifique et décrit sa conception sonore comme un {{Citation|gémissement industriel, comme si le film était tourné à l'intérieur d'une usine qui s'effondre ou d'un gigantesque organisme en train de mourir}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|langue=en|industrial groaning, as if filmed inside some collapsing factory or gigantic dying organism}}.</ref>{{,}}<ref name="Guardian" />. Il le compare au film ''[[Alien (film)|Alien, le huitième passager]]'' ({{Langue|en|''Alien''}}, 1979) de [[Ridley Scott]]. Jason Ankeny, écrivant pour le site [[AllMovie]], accorde au film une note de cinq étoiles sur cinq, soulignant sa conception sonore inquiétante qu’il décrit comme {{Citation|une métaphore ouverte}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|langue=en|an open metaphor}}.</ref>{{,}}<ref name="rovi" />. Il estime qu’{{Langue|en|''Eraserhead''}} {{Citation|met en place les obsessions qui suivront [Lynch] tout au long de sa carrière}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|langue=en|sets up the obsessions that would follow [Lynch] through his career}}.</ref>, ajoutant que le surréalisme du film permet de mieux comprendre les films suivants du réalisateur<ref name="rovi" />. Dans un article pour le ''[[The Daily Telegraph|Daily Telegraph]]'', le cinéaste [[Marc Evans]] fait l’éloge de la conception sonore et de la capacité de Lynch {{Citation|à rendre l'ordinaire si étrange}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|langue=en|to make the ordinary seem so odd}}.</ref>, citant le film comme une inspiration pour son propre travail<ref>{{Article |langue=en |auteur1=Mark Monahan |titre=Film makers on film: Marc Evans |périodique=[[The Daily Telegraph]] |date=5 octobre 2002 |lire en ligne=https://www.telegraph.co.uk/culture/film/3583763/Film-makers-on-film-Marc-Evans.html |consulté le=21 décembre 2021}}.</ref>. Une critique du film parue dans le même journal compare {{Langue|en|''Eraserhead''}} aux œuvres du [[dramaturge]] irlandais [[Samuel Beckett]], le décrivant comme une parodie chaotique de la vie familiale<ref>{{Article |langue=en |auteur1=David Cheal |titre=DVD reviews: Charley Varrick, Iron Man, Eraserhead, The Short Films of David Lynch, Festen 10th Anniversary Edition |périodique=[[The Daily Telegraph]] |date=22 octobre 2008 |lire en ligne=https://www.telegraph.co.uk/culture/film/filmreviews/3562417/DVD-reviews-Charley-Varrick-Iron-Man-Eraserhead-The-Short-Films-of-David-Lynch-Festen-10th-Anniversary-Edition.html |consulté le=6 juin 2022}}.</ref>. [[Manohla Dargis]], écrivant pour le ''[[The New York Times|New York Times]]'', estime que le film correspond {{Citation|moins une intrigue classique qu'un assemblage surréaliste}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|langue=en|less a straight story than a surrealistic assemblage}}.</ref>{{,}}<ref name="nyt rev" />. Selon elle, l’imagerie du film évoque autant les peintures de [[Francis Bacon (peintre)|Francis Bacon]] que le documentaire ''[[Le Sang des bêtes]]'' (1949) de [[Georges Franju]]<ref name="nyt rev" />. Phil Hall, de ''[[Film Threat]]'', décrit {{Langue|en|''Eraserhead''}} comme le meilleur film de Lynch, estimant que ses œuvres ultérieures ne sont pas aussi réussies<ref name="threat">{{Lien web |langue=en |auteur=Phil Hall |titre=Eraserhead (DVD) |url=https://filmthreat.com/uncategorized/eraserhead-dvd/ |site=[[Film Threat]] |date=2006-02-10 |consulté le=2021-12-21}}.</ref>. Il mentionne la bande-son du film et la comédie physique {{Citation|[[Charlie Chaplin|chaplinesque]]}} de l’acteur principal [[Jack Nance]] comme les éléments marquants du film<ref name="threat" />. === Sortie en vidéo === {{Langue|en|''Eraserhead''}} sort en [[Video Home System|VHS]] le {{Date|7 août 1982|4=au cinéma}} chez [[Columbia Pictures]]<ref>{{Article |langue=en |titre=New Video Releases |périodique=[[Billboard]] |volume=94 |numéro=31 |date=7août 1982 |issn=0006-2510 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=FiQEAAAAMBAJ&q=eraserhead+vhs&pg=PT33&redir_esc=y#v=snippet&q=eraserhead%20vhs&f=false |pages=34}}.</ref>, puis en [[DVD]] et [[Disque Blu-ray|Blu-ray]] chez Umbrella Entertainment en Australie, respectivement le {{Date|1 août 2009|4=au cinéma}}<ref>{{Lien archive |langue=en |url=http://www.umbrellaent.com.au/p-2084-eraserhead.aspx |titre=Umbrella Entertainment – Eraserhead (DVD) |site=Umbrella Entertainment |horodatage archive=20130514142531}}.</ref> et le {{Date|9 mai 2012|4=au cinéma}}<ref>{{Lien archive |langue=en |url=http://www.umbrellaent.com.au/p-3018-eraserhead-blu-ray.aspx |titre=Umbrella Entertainment – Eraserhead (Blu-Ray) |site=Umbrella Entertainment |horodatage archive=20120625172551}}.</ref>, accompagnés d’un documentaire de {{Nobr|85 minutes}} sur le tournage du film. Le film sort également en DVD chez [[Universal Pictures]] en 2001, Subversive Entertainment en 2006, Scanbox Entertainment en 2008<ref name="rovi" />, et en DVD et Blu-ray chez [[The Criterion Collection|Criterion]] en {{Date-|septembre 2014}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Eraserhead |url=https://www.criterion.com/films/28382-eraserhead |site=[[The Criterion Collection]] |consulté le=2021-11-27}}.</ref>. === Distinctions === Lors du [[Festival international du film fantastique d'Avoriaz 1978|festival international du film fantastique d’Avoriaz 1978]], {{Langue|en|''Eraserhead''}} remporte l’antenne d’or et le prix du jury, jury présidé par [[William Friedkin]]{{Sfn|Chion|2001|p=51}}. {{Langue|en|''Eraserhead''}} est aussi en compétition pour le prix du meilleur film au festival [[Fantasporto]] 1982<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Fantasporto (1982) |url=http://www.imdb.com/event/ev0000236/1982/1/ |site=[[Internet Movie Database]] |consulté le=2022-06-11}}.</ref>. == Bande originale == {{Infobox Musique (œuvre) | charte = bande originale | titre = {{Titre en colonne||Eraserhead|Original Soundtrack}} | langue du titre = en | artiste = [[David Lynch]], [[Peter Ivers]] et [[Fats Waller]] | film = | sorti = [[1982 en musique|1982]] | enregistré = 1927, 1976-1977 | enregistré lieu = | durée = 37:47 | genre = [[Musique industrielle]] | format = | auteur = | compositeur = | producteur = | label = [[I.R.S. Records|I.R.S.]] | album précédent = | date album préc = | album suivant = | date album suiv = }} {{Infobox Critique presse | width=22 | rev1 = [[AllMusic]] | rev1Score = {{Rating|4.5|5}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Dean Carlson |titre=Eraserhead [Original Soundtrack] – David Lynch / Alan R. Splet |url=http://www.allmusic.com/album/eraserhead-original-soundtrack-mw0000201124 |site=[[AllMusic]] |consulté le=12 juin 2016}}.</ref> | rev2 = [[Pitchfork]] | rev2Score = 8.8/10<ref name="ew">{{Lien web |langue=en |auteur=Mark Richardson |titre=David Lynch/Alan Splet - Eraserhead |url=http://pitchfork.com/reviews/albums/16948-eraserhead/ |site=[[Pitchfork]] |date=9 août 2012 |consulté le=12 juin 2016}}.</ref> }} La bande originale d’{{Langue|en|''Eraserhead''}} sort chez [[I.R.S. Records]] en 1982<ref name="rovi ost">{{Lien web |langue=en |auteur=Dean Carlson |titre=Listen to Eraserhead by Original Soundtrack&nbsp;– Album Reviews, Credits, and Awards |url=http://www.allmusic.com/album/eraserhead-original-soundtrack-mw0000201124 |site=[[AllMusic]] |consulté le=19 mars 2016}}.</ref>. L’album ne comporte que deux pistes comprenant des extraits de musique d’[[orgue]] par [[Fats Waller]] et la chanson {{Langue|en|''In Heaven''}} de [[Peter Ivers]]<ref name="bones">{{Lien web |langue=en |titre=Eraserhead: Original Soundtrack Recording |url=https://www.sacredbonesrecords.com/products/sbr3008-eraserhead-original-soundtrack-recording |site=[[Sacred Bones Records]] |consulté le=23 août 2012}}.</ref>. Elle ressort le {{Date|7 août 2012|4=en musique}} dans une édition limitée à {{Unité|1500|copies}}, publiée par le label [[Sacred Bones Records]]<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Jeremy D. Larson |titre=David Lynch's Eraserhead soundtrack to receive deluxe reissue on Sacred Bones Records |url=https://consequence.net/2012/07/david-lynchs-eraserhead-to-receive-deluxe-reissue-on-sacred-bones-records/ |site=[[Consequence of Sound]] |date=6 juillet 2012 |consulté le=23 août 2012}}.</ref>. L’album est décrit comme un précurseur de la musique ''[[dark ambient]]'', tandis que Mark Richardson du site web [[Pitchfork]] le qualifie de {{Citation|bande de sons au sens littéral}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|langue=en|a sound track (two words) in the literal sense}}.</ref> en raison de la présence de bruits de fond et d’éléments non musicaux<ref name="pf rev">{{Lien web |langue=en |auteur=Mark Richardson |titre=David Lynch / Alan Splet: Eraserhead {{!}} Album Reviews |url=http://pitchfork.com/reviews/albums/16948-eraserhead/ |site=[[Pitchfork]] |date=9 août 2012 |consulté le=23 août 2012}}.</ref>. {{Pistes | total_temps = 37:45 | piste1 = Excerpts from: Digah's Stomp/Lenox Avenue Blues/Stompin' the Bug/Messin | temps1 = 19:29 | piste2 = In Heaven | temps2 = 18:18 | titre=Liste des morceaux }} == Analyse == === Design sonore === Le design sonore d’{{Langue|en|''Eraserhead''}} est considéré comme l’un de ses éléments déterminants<ref name="scenic route">{{Lien web |langue=en |auteur=Mike D'Angelo |titre=David Lynch shows how audio can be creepier than any image in ''Eraserhead'' |url=https://www.avclub.com/david-lynch-shows-how-audio-can-be-creepier-than-any-im-1798231304 |site=[[The A.V. Club]] |date=14 mai 2012 |consulté le=22 août 2012}}.</ref>. Bien que le film comporte des éléments visuels emblématiques, tels que le nouveau-né déformé ou le décor industriel étendu, ils sont assortis d’une ambiance sonore très prononcée, qualifiée de {{Citation|miaulement incessant}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|langue=en|incessant mewling}}.</ref> et de {{Citation|paysage auditif évocateur}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|langue=en|evocative aural landscape}}.</ref> par Mike D’Angelo dans un article pour le site web [[The A.V. Club]]<ref name="scenic route" />. Le film utilise continuellement des sons [[industrie]]ls, créant un arrière-plan sonore au volume faible, mais constant dans chaque scène<ref name="scenic route" />. Cela participe à la mise en place d’une atmosphère {{Citation|menaçante}} et {{Citation|déconcertante}}, reprise dans des œuvres telles que le drame des [[Joel et Ethan Coen|frères Coen]] ''[[Barton Fink]]'' (1991) et le ''[[thriller (genre)|thriller]]'' de [[David Fincher]] ''[[Seven (film)|Seven]]'' (1995)<ref name="scenic route" />. Le bruit de fond perpétuel est perçu par James Wierzbicki comme pouvant être le produit de l’imagination d’Henry Spencer{{Sfn|Wierzbicki|2012|p=182}}. Il décrit également la bande originale comme {{Citation|cruellement ignorante de la différence entre rêve et réalité}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|langue=en|ruthlessly negligent of the difference between dream and reality}}.</ref>{{,}}{{Sfn|Wierzbicki|2012|p=182}}. Le film amorce une tendance dans l’œuvre de Lynch où la musique est [[diégèse|diégétique]], c’est-à-dire que les personnages du film eux-mêmes sont censés l’entendre. Elle se lie à celle des [[rêve]]s, à l’instar de la longue [[séquence de rêve]] lors de laquelle chante la Dame dans le radiateur{{Sfn|Wierzbicki|2012|p=182}}. On retrouve cette idée dans l’épisode ''[[Épisode 2 (Twin Peaks)|Comment attraper un tueur]]'' (S01E02) de ''{{Langue|en|[[Twin Peaks (série télévisée)|Twin Peaks]]}}'', dans lequel la musique diégétique déborde du rêve du personnage à ses pensées éveillées, et dans {{Langue|en|''[[Blue Velvet]]''}} (1986), avec une utilisation similaire de la chanson ''[[In Dreams]]'' de [[Roy Orbison]]{{Sfn|Wierzbicki|2012|p=182}}. Loin de passer inaperçue, l’utilisation du son dans le film a été remarquée par de nombreux critiques<ref name="village">{{Article |langue=en |auteur1=Nathan Lee |titre=David Lynch Made a Man Out of Me |périodique=[[The Village Voice]] |date=2007-01-09 |lire en ligne=https://www.villagevoice.com/2007/01/09/david-lynch-made-a-man-out-of-me/ |consulté le=2021-12-04}}.</ref>. Dans l’hebdomadaire américain ''[[The Village Voice]]'', Nathan Lee en fait l’éloge, écrivant que {{Citation|voir le film ne signifie rien {{Incise|il faut aussi l'entendre|Non}}}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|langue=en|to see the film means nothing—one must also ''hear'' it}}.</ref>{{,}}<ref name="village" />. Il décrit ainsi la conception sonore du film comme {{Citation|un coquillage intergalactique armé aux oreilles d'un [[Gargantua (géant)|Gargantua]] [[LSD|sous acide]]}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|langue=en|an intergalactic seashell cocked to the ears of an acid-tripping gargantua}}.</ref>{{,}}<ref name="village" />. === Thèmes === {{Langue|en|''Eraserhead''}} est aussi connu pour ses thématiques sexuelles très prononcées<ref name="BBC" />{{,}}<ref name="Screen Rant 2">{{Lien web |langue=en |auteur=Ben Sherlock |titre=How Eraserhead Established David Lynch's Style |url=https://screenrant.com/david-lynch-eraserhead-established-director-style/ |site=[[Screen Rant]] |date=2020-12-18 |consulté le=2022-06-16}}</ref>. S’ouvrant par la représentation d’une [[Fécondation|conception]], le film met en scène Henry Spencer, un personnage à la fois terrifié et fasciné par le [[Comportement sexuel humain|sexe]]<ref name="Screen Rant 2" />. Des images de créatures à la forme de [[spermatozoïde]]s sont récurrentes, y compris chez l’enfant, et particulièrement présentes dans les scènes de sexe du film ; le charme apparent typique de la ''[[girl next door]]'' de la Dame dans le radiateur est abandonné durant son numéro musical lorsqu’elle commence à écraser violemment les créatures spermatozoïdes de Spencer et lui oppose un regard agressif{{Sfn|Odell|Le Blanc|2007|p=32}}. Selon l’écrivain de science-fiction [[David J. Skal]], {{Langue|en|''Eraserhead''}} {{Citation|dépeint la reproduction humaine comme un spectacle de monstres ({{Citation étrangère|langue=en|freak show}}) désolé, une occupation uniquement digne des damnés}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|langue=en|depict[ing] human reproduction as a desolate freak show, an occupation fit only for the damned}}.</ref>{{,}}{{Sfn|Skal|2001|p=298}}. Il postule également une caractérisation différente de la Dame dans le radiateur, la qualifiant de {{Citation|désespérément désireuse de l'approbation d'un public invisible}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|langue=en|desperately eager for an unseen audience's approval}}.</ref>{{,}}{{Sfn|Skal|2001|p=298}}. Mark Allyn Stewart, spécialiste de l’œuvre de Lynch, pense que le personnage est une manifestation du [[subconscient]] de Spencer, une représentation de sa propre envie de tuer son enfant, qui l’embrasse après qu’il l’a fait, comme pour le rassurer d’avoir bien agi{{Sfn|Stewart|2007|p=7}}. En tant que personnage, Spencer a été interprété comme la figure de {{Citation|l'homme ordinaire}}, son expression vide et sa garde-robe faisant de lui un simple [[Archétype (philosophie)|archétype]]{{Sfn|Olson|2008|p=62}}. Il fait preuve d’une inactivité [[pacifisme|pacifiste]] et [[fatalisme|fataliste]] tout au long du film, laissant les événements se dérouler autour de lui sans jamais prendre le contrôle{{Sfn|Olson|2008|p=62}}. Ce comportement [[passivité|passif]] culmine dans sa seule initiative lors du [[Climax (rhétorique)|climax]] du film : son [[infanticide]] apparent est en réalité motivé par les influences dominatrices qui l’assaillent{{Sfn|Olson|2008|p=62}}. La passivité de Spencer est vue par les critiques Colin Odell et Michelle Le Blanc comme précurseure de la bande dessinée de Lynch ''[[The Angriest Dog in the World]]'' (1983-1992){{Sfn|Odell|Le Blanc|2007|p=33}}. == Postérité == === Influence culturelle === En 2004, {{Langue|en|''Eraserhead''}} est sélectionné par le {{Langue|en|National Film Preservation Board}} du [[National Film Registry]] afin d’être conservé à la [[Bibliothèque du Congrès]] des [[États-Unis]] pour son {{Citation|importance culturelle, historique ou esthétique}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|langue=en|culturally, historically, or aesthetically significant}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Films Added to National Film Registry for 2004 |url=https://www.loc.gov/item/prn-04-215/ |site=[[Bibliothèque du Congrès]] |date=28 décembre 2004 |consulté le=2021-11-28 |nature document=Communiqué de presse}}.</ref>. {{Langue|en|''Eraserhead''}} est l’un des sujets abordés dans le documentaire {{Langue|en|''Midnight Movies: From the Margin to the Mainstream''}} de Stuart Samuels (2005), qui retrace l’essor du phénomène des {{Citation étrangère|langue=en|[[Midnight movie (catégorie de films)|midnight movies]]}} (ou cinéma de minuit) à la fin des années 1960 et dans les années 1970<ref name="Midnight Movies" />. Lynch participe au documentaire par le biais d’une série d’entretiens. Le film traite de six films considérés comme ayant créé et popularisé le genre, comme ''[[La Nuit des morts-vivants]]'' ({{Langue|en|''Night of the Living Dead''}}, 1968), ''[[El topo (film)|El topo]]'' (1970), ''[[Pink Flamingos]]'' (1972), ''[[Tout, tout de suite (film, 1972)|Tout, tout de suite]]'' ({{Langue|en|''The Harder They Come''}}, 1972) et ''[[The Rocky Horror Picture Show]]'' (1975)<ref name="Midnight Movies">{{Lien web |langue=en |auteur=Nathan Southern |titre=Midnight Movies: From the Margin to the Mainstream – Cast, Reviews, Summary, and Awards |url=https://www.allmovie.com/movie/midnight-movies-from-the-margin-to-the-mainstream-v327348 |site=[[AllMovie]] |consulté le=2021-12-22}}.</ref>. En 2010, l’{{Langue|en|[[Online Film Critics Society]]}} dresse une liste des 100 meilleurs premiers films, c’est-à-dire les meilleurs premiers longs métrages de réalisateurs connus. {{Langue|en|''Eraserhead''}} se classe deuxième dans ce classement, derrière ''[[Citizen Kane]]'' d’[[Orson Welles]] (1941)<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Online critics post top 100 directorial debuts of all-time |url=https://www.independent.co.uk/arts-entertainment/films/online-critics-post-top-100-directorial-debuts-of-alltime-2099107.html |site=[[The Independent]] |date=2010-10-06 |consulté le=2021-12-22}}.</ref>. Alors qu’il travaille sur {{Langue|en|''Elephant Man''}}, Lynch rencontre le réalisateur américain [[Stanley Kubrick]], qui lui révèle qu’{{Langue|en|''Eraserhead''}} est son film préféré{{Sfn|Lynch|2006|p=89}}. {{Langue|en|''Eraserhead''}} a ainsi influencé le film ''[[Shining (film)|Shining]]'' ({{Langue|en|''The Shining''}}) de Kubrick, sorti en 1980 : Kubrick aurait projeté le film aux acteurs et à l’équipe pour les {{Citation|mettre dans l'ambiance}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|langue=en|put them in the mood}}.</ref> qu’il voulait donner au film<ref>{{Article |langue=en |auteur1=Chris Roberts |titre=Eraserhead, The Short Films Of David Lynch |périodique=Uncut |date=3 octobre 2008 |lire en ligne=https://www.uncut.co.uk/reviews/eraserhead-the-short-films-of-david-lynch-7185/ |consulté le=31 décembre 2021}}.</ref>. {{Langue|en|''Eraserhead''}} a aussi influencé le film [[cyberpunk]] japonais ''[[Tetsuo (film)|Tetsuo]]'' ({{Langue|ja|鉄男}}, 1989), le film d’horreur expérimental ''[[Begotten]]'' (1990) et le premier film de [[Darren Aronofsky]], ''[[Pi (film)|Pi]]'' (1998) {{Sfn|Harper|2007|p=140}}{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Eric D. Snider |titre=What's the big deal?: Eraserhead (1977) |url=https://www.mtv.com/news/2766051/whats-the-big-deal-eraserhead-1977/ |site=[[RealNetworks|Film.com]] |date=13 avril 2011 |consulté le=2021-12-31}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=en |auteur1=Robin Vaughan |titre=''Pi'' movie adds up to stimulating analysis. |périodique=[[Boston Herald]] |date=octobre 2004}}.</ref>. L’artiste suisse [[Hans Ruedi Giger|H. R. Giger]] cite quant à lui {{Langue|en|''Eraserhead''}} comme {{Citation|l'un des plus grands films [qu'il ait] jamais vus}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|langue=en|one of the greatest films [he had] ever seen}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Frederic Albert Levy |titre=H. R. Giger - Alien Design |url=http://www.littlegiger.com/articles/files/Cinefantastique_09_01.pdf |site=littlegiger.com |consulté le=2021-12-31}}.</ref> et déclare qu’il est plus proche de sa vision artistique que ses propres films<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=[[Hans Ruedi Giger]] |titre=HR Giger Arh+ |éditeur=[[Taschen]] |année=1993 |pages totales=100 |isbn=978-3-8228-9642-6}}.</ref>. Selon Giger, Lynch aurait refusé de collaborer avec lui sur ''[[Dune (film, 1984)|Dune]]'' car il estimait que Giger lui avait {{Citation|volé ses idées}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|langue=en|stolen his ideas}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=en |titre=HR Giger Works Weekends |périodique=[[Vice (magazine)|Vice]] |date=13 mai 2014 |lire en ligne=https://www.vice.com/en/article/5gdnmb/hr-giger-works-weekends |consulté le=2021-12-31}}.</ref>. === Conséquences sur l’équipe du film === [[Fichier:Ronnie Rocket.png|alt=Page vierge sur laquelle sont écrits le titre du scénario et les noms des propriétaires de celui-ci.|vignette|redresse|Couverture du scénario de {{Langue|en|''Ronnie Rocket''}}, un projet de film inachevé écrit par David Lynch.]] Lynch collabore à nouveau avec la plupart des acteurs et de l’équipe technique d’{{Langue|en|''Eraserhead''}} sur ses projets suivants. [[Frederick Elmes]] est à nouveau directeur de la photographie sur {{Langue|en|''[[Blue Velvet]]''}} (1986){{Sfn|Odell|Le Blanc|2007|p=53}}, le court-métrage {{Langue|en|''[[Les Français vus par les Français#The Cowboy and the Frenchman|The Cowboy and the Frenchman]]''}} (1988) et ''[[Sailor et Lula]]'' ({{Langue|en|''Wild at Heart''}}, 1990){{Sfn|Odell|Le Blanc|2007|p=62–63}}. [[Alan Splet]] assure la conception sonore d’{{Langue|en|''[[Elephant Man (film)|Elephant Man]]''}} ({{Langue|en|''The Elephant Man''}}, 1980), de ''Dune'' (1984) et de {{Langue|en|''Blue Velvet''}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Alan Splet {{!}} Movies and Filmography |url=https://www.allmovie.com/artist/alan-splet-p112354 |site=[[AllMovie]] |consulté le=2021-12-22}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Richard B. Woodward |titre=Snapping, Humming, Buzzing, Banging: Remembering Alan Splet |url=https://www.theparisreview.org/blog/2014/05/13/snapping-humming-buzzing-banging-remembering-alan-splet/ |site=The Paris Review |date=2014-05-13 |consulté le=2021-12-22}}.</ref>. L’acteur Jack Fisk réalise des épisodes de la série télévisée {{Langue|en|''[[On the Air]]''}} de Lynch en 1992{{Sfn|Odell|Le Blanc|2007|p=87}} et travaille en tant que décorateur sur ''[[Une histoire vraie (film, 1999)|Une histoire vraie]]'' ({{Langue|en|''The Straight Story''}}, 1999) et ''[[Mulholland Drive (film)|Mulholland Drive]]'' (2001)<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Jack Fisk {{!}} Movies and Filmography |url=https://www.allmovie.com/artist/jack-fisk-p89912/filmography |site=[[AllMovie]] |consulté le=2021-12-22}}.</ref>. Quant à [[Catherine E. Coulson]] et [[Jack Nance]], ils apparaissent dans la série télévisée ''[[Twin Peaks (série télévisée)|Twin Peaks]]''{{Sfn|Odell|Le Blanc|2007|p=69}} ainsi que dans les films ''Dune''{{Sfn|Odell|Le Blanc|2007|p=46}}, {{Langue|en|''Blue Velvet''}}{{Sfn|Odell|Le Blanc|2007|p=53}}, ''Sailor et Lula''{{Sfn|Odell|Le Blanc|2007|p=63}} et {{Langue|en|''[[Lost Highway (film)|Lost Highway]]''}} (1997){{Sfn|Odell|Le Blanc|2007|p=95}}. Après la sortie d’{{Langue|en|''Eraserhead''}}, Lynch commence à chercher des fonds pour son projet suivant, {{Langue|en|''Ronnie Rocket''}}, un film {{Citation|sur l'électricité et un type d'un mètre avec des cheveux roux}}<ref group="C">{{En}} {{Citation étrangère|langue=en|about electricity and a three-foot guy with red hair}}.</ref> selon ses propres termes{{Sfn|Rodley|Lynch|2005|p=91}}. Il rencontre alors le producteur [[Stuart Cornfeld]], qui travaille à l’époque pour [[Mel Brooks]] et sa société de production [[Brooksfilms]]. Cornfeld, qui avait apprécié {{Langue|en|''Eraserhead''}}, se montre intéressé par la production de {{Langue|en|''Ronnie Rocket''}}, mais les deux hommes réalisent qu’il a peu de chances de trouver un financement suffisant. Lynch demande alors à voir quelques scénarios déjà écrits pour y trouver l’idée d’un prochain projet ; Cornfeld lui en soumet quatre qui, selon lui, pourraient intéresser Lynch. C’est en entendant le titre d’{{Langue|en|''Elephant Man''}} que le réalisateur décide d’en faire son deuxième film{{Sfn|Rodley|Lynch|2005|p=92}}, lequel sera notamment nommé huit fois aux [[53e cérémonie des Oscars|Oscars 1981]]. == Notes et références == {{Traduction/Référence|lang1=en|art1=Eraserhead|id1=1060520566}} === Notes === {{Références|groupe=N}} === Citations originales === {{Encart|information|<small>Les traductions des citations sont des traductions libres, parfois réalisées avec l'aide de services de traduction dont [[Google Traduction]] ou [[DeepL]].</small>}} {{Références|group=C}} === Références === {{Références}} == Annexes == {{Autres projets | commons = Category:Eraserhead | commons titre = Eraserhead | wikiquote = en:Eraserhead | wikiquote titre = {{En}} Eraserhead }} === Bibliographie === {{Légende plume}} ==== En français ==== * {{Ouvrage |auteur1=[[Michel Chion]] |titre=David Lynch |lieu=Paris |éditeur=[[Cahiers du cinéma]] |collection=Auteurs |année=2001 |année première édition=1992 |pages totales=288 |isbn=2-86642-319-4 |id=Chion2001 |plume=oui}} ==== En anglais ==== * {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Graeme |nom1=Harper |titre=The Unsilvered Screen |sous-titre=Surrealism on film |lieu=London/New York |éditeur=Wallflower Press |année=2007 |pages totales=179 |isbn=978-1-904764-86-1 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=wmM0INDGezgC&printsec=frontcover |plume=oui}} * {{Ouvrage |langue=en |prénom1=J. |nom1=Hoberman |prénom2=Jonathan |nom2=Rosenbaum |titre=Midnight Movies |lieu=New York |éditeur=Da Capo |année=1991 |pages totales=348 |isbn=0-306-80433-6 |plume=oui}} * {{Ouvrage |langue=en |prénom1=David |nom1=Lynch |lien auteur1=David Lynch |titre=Catching the Big Fish |sous-titre=Meditation, Consciousness, and Creativity |éditeur=Jeremy P. Tarcher Inc. |année=2006 |isbn=978-0-641-91061-6 |lire en ligne=https://archive.org/details/catchingbigfishm00lync |plume=oui}} * {{Ouvrage |prénom1=Colin |nom1=Odell |prénom2=Michelle |nom2=Le Blanc |titre=David Lynch |éditeur=Kamera Books |année=2007 |pages totales=192 |isbn=978-1-84243-225-9 |plume=oui}} * {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Greg |nom1=Olson |titre=Beautiful Dark |éditeur=[[Rowman & Littlefield|Scarecrow Press]] |année=2008 |pages totales=733 |isbn=978-0-8108-5917-3 |plume=oui}} * {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Chris |nom1=Rodley |prénom2=David |nom2=Lynch |lien auteur2=David Lynch |titre=Lynch on Lynch |éditeur=[[Macmillan Publishers|Macmillan]] |année=2005 |numéro édition=2 |isbn=0-571-22018-5 |plume=oui}} * {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Jonathon |nom1=Rosenbaum |titre=Full of Secrets |sous-titre=Critical Approaches to Twin Peaks |éditeur=Wayne State University Press |année=1995 |isbn=0-8143-2506-8 |titre chapitre=Bad Ideas : The Art and Politics of Twin Peaks |plume=oui}} * {{Ouvrage |langue=en |prénom1=John |nom1=Simon |titre=John Simon on Film |sous-titre=Criticism 1982–2001 |lieu=New York |éditeur=Applause Books |année=2005 |pages totales=662 |isbn=978-1-55783-507-9 |plume=oui}} * {{Ouvrage |langue=en |prénom1=David J |nom1=Skal |titre=The Monster Show |sous-titre=A Cultural History of Horror |lieu=New York |éditeur=[[Macmillan Publishers|Macmillan]] |année=2001 |pages totales=446 |isbn=0-571-19996-8 |lire en ligne=https://archive.org/details/isbn_9780571199969 |accès url=inscription |plume=oui}} * {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Mark Allyn |nom1=Stewart |titre=David Lynch Decoded |éditeur=AuthorHouse |année=2007 |pages totales=122 |isbn=978-1-4343-4985-9 |plume=oui}} * {{Ouvrage |langue=en |prénom1=James |nom1=Wierzbicki |titre=Music, Sound and Filmmakers |sous-titre=Sonic Style in Cinema |éditeur=[[Routledge]] |année=2012 |pages totales=234 |isbn=978-0-415-89894-2 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=5NeNPZgI0_QC&printsec=frontcover |plume=oui}} === Articles connexes === * [[David Lynch]] * {{Citation étrangère|langue=en|[[Midnight movie (catégorie de films)|Midnight movies]]}} === Liens externes === {{Liens}} {{Palette|David Lynch}} {{Portail|cinéma américain|horreur|science-fiction|fantasy et fantastique|années 1970}} {{Article de qualité|oldid=195035353|date=3 juillet 2022}} [[Catégorie:Film américain sorti en 1977]] [[Catégorie:Film d'horreur américain]] [[Catégorie:Film fantastique américain]] [[Catégorie:Film de science-fiction américain]] [[Catégorie:Film réalisé par David Lynch]] [[Catégorie:Midnight movie]] [[Catégorie:Film américain en noir et blanc]] [[Catégorie:Film surréaliste]] [[Catégorie:Film inscrit au National Film Registry]] [[Catégorie:Premier long métrage sorti en 1977]] [[Catégorie:Film tourné en Californie]] [[Catégorie:Film indépendant américain]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Communaut%C3%A9s%20autonomes%20d%27Espagne
Communautés autonomes d'Espagne
[[Fichier:Comunidades autónomas de España-fr.svg|thumb|375px|Carte des communautés autonomes.]] Les '''communautés autonomes''' ({{en langue|es|comunidades autónomas}}, abrégé en ''CC.AA.'') sont le [[Administration territoriale de l'Espagne|premier niveau de subdivision territoriale]] du [[Espagne|royaume d'Espagne]]. Au nombre de 17, auxquelles il faut ajouter les villes autonomes de [[Ceuta]] et [[Melilla]], elles bénéficient toutes d'un régime d'[[Autonomie territoriale|autonomie interne]]. == Formation == {{Article détaillé|Statut d'autonomie}} Les communautés sont constituées par {{citation|les [[Provinces d'Espagne|provinces]] limitrophes présentant des caractéristiques historiques, culturelles et économiques communes}}, {{citation|les territoires insulaires}}, {{citation|les provinces constituant une entité régionale historique}}, {{citation|une province qui ne réunit pas les conditions [précédentes]}} ou {{citation|des territoires qui ne sont pas compris dans l'organisation provinciale}}<ref>{{Lien web |langue=français |titre=Espagne – Constitution du 27 décembre 1978 |url=http://mjp.univ-perp.fr/constit/es1978.htm |date={{date-|27 décembre 1978}} |site=mjp.univ-perp.fr |consulté le=8 août 2018}}.</ref>. Elle bénéficie d'un [[statut d'autonomie]] inscrit dans une [[Loi organique (Espagne)|loi organique]] qui régit son organisation institutionnelle, ses compétences et les prélèvements obligatoires dont elle reçoit tout ou partie des recettes en vue d'assurer son financement. Bien qu'elles bénéficient du [[pouvoir exécutif]] et du [[pouvoir législatif]], les communautés autonomes constituent des [[Décentralisation|collectivités décentralisées]] {{incise|à l'instar des [[régions d'Italie]]}} et non des [[État fédéral|entités fédérées]]. === Organisation institutionnelle === L'article 152 de la Constitution impose que l'organisation des institutions autonomes soit fondée sur {{citation|une assemblée législative élue au suffrage universel, conformément à un système de représentation proportionnelle qui assure, en outre, la représentation des diverses zones du territoire ; un conseil de gouvernement aux fonctions exécutives et administratives et un président, élu par l'assemblée parmi ses membres, et nommé par le roi, auquel incombe la direction du conseil de gouvernement, la représentation suprême de sa communauté et la représentation ordinaire de l'État dans celle-ci. Le président et les membres du conseil de gouvernement sont politiquement responsables devant l'assemblée}}. Dans l'ensemble des communautés autonomes, les membres du gouvernement portent le titre de {{citation|conseiller}} ({{en langue|es|consejero}}, {{en langue|ca|conseller}}, {{en langue|eu|sailburua}}, {{en langue|gl|conselleiro}}). Ils sont placés à la tête d'un département exécutif ({{en langue|es|consejería}}, {{en langue|ca|departament}} ou ''{{Langue|ca|conselleria}}'', {{en langue|eu|saila}}, {{en langue|gl|consellería}}). == Système de financement == Le financement des communautés autonomes ({{en langue|es|modelo de financiación autonómica}}) repose sur la distinction entre le régime de droit commun, et le ''Concierto Económico'' propre au [[Pays basque (communauté autonome)|Pays basque]] et à la [[Communauté forale de Navarre|Navarre]]. === Système de droit commun === Il est établi par la loi organique de financement des communautés autonomes (LOFCA) et régulièrement révisé dans le cadre du [[Conseil de la politique fiscale et financière]] (CPFF). La dernière version est entrée en vigueur en {{date-|2009}}, accordant une plus grande autonomie fiscale aux territoires. Chaque communauté se voit ainsi reverser 50 % du total de l'impôt sur le revenu (IRPF) et de la [[taxe sur la valeur ajoutée]] (TVA) perçu par l'État sur son territoire ; 58 % des [[Droit d'accise|impôts spéciaux]] (sur la bière ; sur le vin et les alcools fermentés ; sur les produits intermédiaires ; sur l'alcool et les produits dérivés ; sur les hydrocarbures ; sur le tabac ; sur le charbon) ; 100 % de l'impôt sur le patrimoine, de l'impôt sur les successions et donations, de l'impôt sur les transmissions patrimoniales, de l'impôt spécial sur l'électricité, de l'impôt spécial sur l’immatriculation, et des taxes sur les jeux de hasard. Jusqu'à son abrogation en {{date-|2012}}, elles touchaient également l'intégralité des recettes de l'[[Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques|impôt sur la vente au détail de certains hydrocarbures]] (IVMDH)<ref>{{Lien web |langue=espagnol |auteur={{souverain2|Juan Carlos Ier}} et [[José Luis Rodríguez Zapatero]] |titre=Ley Orgánica 3/2009, de 18 de diciembre, de modificación de la Ley Orgánica 8/1980, de 22 de septiembre, de Financiación de las Comunidades Autónomas. |url=https://www.boe.es/boe/dias/2009/12/19/pdfs/BOE-A-2009-20374.pdf |date={{date-|19 décembre 2009}} |site=boe.es |consulté le=8 août 2018}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=espagnol |auteur=Agence fiscale |titre=1. ¿Qué es el Impuesto sobre las Ventas Minoristas de Determinados Hidrocarburos? |url=https://www.agenciatributaria.es/AEAT.internet/Inicio/Ayuda/Modelos__Procedimientos_y_Servicios/Ayuda_P_DJ20___Devolucion_especial_IVMDH_/Informacion_general/Preguntas_frecuentes/1___Que_es_el_Impuesto_sobre_las_Ventas_Minoristas_de_Determinados_Hidrocarburos_.shtml |site=agenciatributaria.es |consulté le=8 août 2018}}.</ref>. Le système de droit commun est adapté à la situation particulière d'éloignement propre aux [[îles Canaries]] grâce au dispositif du régime économique et fiscal (REF)<ref>{{Lien web |langue=espagnol |auteur1=[[Gouvernement des Canaries]] |titre=Régimen Económico y Fiscal |date={{date-|mai 2015}} |url=http://www.gobiernodecanarias.org/economia/asuntoseconomicosue/ref/informacion_general/index.jsp |consulté le=8 août 2018 }}.</ref>. === Système spécifique === Dans le cadre du Pays basque et de la Navarre, les députations forales [[Députation forale d'Alava|d'Alava]], [[Députation forale de Biscaye|de Biscaye]] et [[Députation forale du Guipuscoa|du Guipuscoa]] et le [[Gouvernement de Navarre]] recouvrent la totalité des impôts dans leurs ressorts territoriaux respectifs. Elles reversent ensuite aux autorités nationales une somme {{incise|appelée {{citation|quota}} (''Cupo'') au Pays basque et {{citation|apport}} (''aportación'') en Navarre}} qui correspond aux dépenses assumées par l'État espagnol pour les compétences qu'il n'a pas transférées à la communauté autonome, comme la diplomatie, la défense nationale ou encore les intérêts de la dette publique étatique. Cette somme est régulée par une loi spécifique, votée en principe tous les cinq ans<ref>{{Lien web |langue=espagnol |auteur=[[Ministère de la Politique territoriale (Espagne)|Ministère de la Politique territoriale et de la Fonction publique]] |titre=Características del modelo de financiación autonómica |url=http://www.seat.mpr.gob.es/portal/areas/politica_autonomica/info_basica/1finccaa/modelo_financia/car_mod_finaut.html |site=seat.mpr.gob.es |consulté le=8 août 2018}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=espagnol |auteur1=J. S. González |titre=¿Qué es el Cupo vasco? Este concierto, clave para los Presupuestos de 2017 |périodique=[[El País]] |date={{date-|3 mai 2017}} |lire en ligne=https://elpais.com/economia/2017/05/03/actualidad/1493797530_788542.html |consulté le=8 août 2018 }}.</ref>. == Statistiques == {{Article connexe|Liste des communautés autonomes d'Espagne}} <small>''Chiffres en date du mois de décembre 2020.''</small> Les trois communautés autonomes ayant le [[produit intérieur brut]] le plus élevé sont la [[communauté de Madrid]] ({{euro|216,53 milliards}}), la [[Catalogne]] ({{euro|212,93 milliards}}) et l'[[Andalousie]] ({{euro|150,56 milliards}}), tandis que celles dont il est le plus bas sont la [[Communauté forale de Navarre|Navarre]] ({{euro|19,27 milliards}}), la [[Cantabrie]] ({{euro|12,87 milliards}}) et [[La Rioja]] ({{euro|8,13 milliards}}). Le [[revenu par tête]] est le plus haut dans la communauté de Madrid ({{euro|32048}}/habitant), au [[Pays basque (communauté autonome)|Pays basque]] ({{euro|30401}}/habitant) et en Navarre ({{euro|29314}}/habitant), et il se trouve le plus bas en [[Estrémadure]] ({{euro|18301}}/habitant), en Andalousie ({{euro|17747}}/habitant) et aux [[Îles Canaries|Canaries]] ({{euro|17448}}/habitant)<ref>{{Lien web |langue=espagnol |titre=PIB de las Comunidades Autónomas |url=https://datosmacro.expansion.com/pib/espana-comunidades-autonomas |date={{date-|2020}} |site=datosmacro.expansion.com |consulté le=5 mai 2022}}.</ref>. Les trois territoires les plus endettés en valeur absolue sont la Catalogne ({{euro|82,37 milliards}}), la [[Communauté valencienne]] ({{euro|53,82 milliards}}) et l'Andalousie ({{euro|37,29 milliards}}), alors que celles qui le sont le moins sont la Cantabrie ({{euro|3,42 milliards}}), la Navarre ({{euro|3,15 milliards}}) et La Rioja ({{euro|1,65 milliard}}). La dette est la plus forte en valeur relative en Communauté valencienne (47,8 % du PIB), en Castille-La Manche (36,5 % du PIB) et en Catalogne (36 % du PIB), et la plus faible dans les Canaries (15,3 % du PIB), en Navarre (15,2 % du PIB) et dans la communauté de Madrid (14,8 % du PIB)<ref>{{Lien web |langue=espagnol |titre=Deuda de las Comunidades Autónomas |url=https://datosmacro.expansion.com/deuda/espana-comunidades-autonomas |date={{date-|2021}} |site=datosmacro.expansion.com |consulté le=5 mai 2022 }}.</ref>. Le déficit public est le plus élevé absolument en Communauté valencienne ({{euro|1,29 milliard}}), en Catalogne ({{euro|0,75 milliard}}) et en [[région de Murcie]] ({{euro|0,45 milliard}}). Il est le plus modeste aux [[îles Baléares]] (0,34 milliard d'euros d'excédent), au Pays basque (0,60 milliard d'euros d'excédent) et dans la communauté de Madrid (0,74 milliard d'euros d'excédent). En valeur relative, les communautés les plus déficitaires sont la région de Murcie (1,4 % du PIB), la Communauté valencienne (1,2 % du PIB) et la Catalogne (0,3 % du PIB), et les plus excédentaires sont les [[Asturies]] (0,93 % du PIB), les îles Baléares (1,17 % du PIB) et la Navarre (1,30 % du PIB)<ref>{{Lien web |langue=espagnol |titre=Déficit público de las Comunidades Autónomas |url=https://datosmacro.expansion.com/deficit/espana-comunidades-autonomas |date={{date-|2021}} |site=datosmacro.expansion.com |consulté le=5 mai 2022 }}.</ref>. Le taux de chômage relatif est le plus fort dans les Canaries (20,3 % de la population active), en Andalousie (19,4 % de la population active) et en Estrémadure (19,0 % de la population active), et le plus faible en Catalogne (10,2 % de la population active), en [[Aragon (communauté autonome)|Aragon]] (10,1 % de la population active) et au Pays basque (8,7 % de la population active pour chacune)<ref>{{Lien web |langue=espagnol |titre=EPA - Encuesta de Población Activa de las Comunidades Autónomas |url=https://datosmacro.expansion.com/paro-epa/espana-comunidades-autonomas |date={{date-|2022}} |site=datosmacro.expansion.com |consulté le=5 mai 2022 }}.</ref>. == Liste == {| class="wikitable alternance sortable" |- ! Nom ! Capitale ! Carte ! Provinces ! Population<br><small>(2021)</small> ! Superficie<br>({{unité|km2}}) |- | {{Andalousie}}<br>{{es}} ''Andalucía'' | {{Séville}} | [[Fichier:Andalucia in Spain (plus Canarias).svg|150px|Situation géographique de l'Andalousie en Espagne.]] | [[Province d'Almería|Almería]]<br>[[Province de Cadix|Cadix]]<br>[[Province de Cordoue|Cordoue]]<br>[[Province de Grenade|Grenade]]<br>[[Province de Huelva|Huelva]]<br>[[Province de Jaén (Espagne)|Jaén]]<br>[[Province de Malaga|Malaga]]<br>[[Province de Séville|Séville]] |{{unité|8500808}} |{{unité|87268}} |- | {{Aragon}}<br> {{mul|es|an}} ''Aragón''<br>{{ca}} ''Aragó'' | {{Saragosse}} | [[Fichier:Aragon in Spain (including Canarias).svg|150px|Situation géographique de l'Aragon en Espagne.]] | [[Province de Huesca|Huesca]]<br>[[Province de Saragosse|Saragosse]]<br>[[Province de Teruel|Teruel]] |{{unité|1313465}} |{{unité|47719}} |- | {{Asturies}}<br>{{es}} ''Asturias''<br>{{ast}} ''Asturies'' | {{Oviedo}} | [[Fichier:Asturias in Spain (plus Canarias).svg|150px|Situation géographique des Asturies en Espagne.]] | [[Asturies|Oviedo]] |{{unité|1008897}} |{{unité|10604}} |- | {{Îles Baléares}}<br>{{es}} ''Islas Baleares''<br>{{ca}} ''Illes Balears'' | {{Palma de Majorque}} | [[Fichier:Islas Baleares in Spain (plus Canarias).svg|150px|Situation géographique des îles Baléares en Espagne.]] | [[Îles Baléares]] |{{unité|1219404}} |{{unité|4992}} |- | {{Îles Canaries}}<br>{{es}} ''Canarias'' | {{Las Palmas de Gran Canaria}} et<br>{{Santa Cruz de Tenerife}} | [[Fichier:Islas Canarias (real location) in Spain.svg|150px|Situation géographique des îles Canaries en Espagne.]] | [[Province de Las Palmas|Las Palmas]]<br>[[Province de Santa Cruz de Tenerife|Santa Cruz de Tenerife]] |{{unité|2246370}} |{{unité|7447}} |- | {{Cantabrie}}<br>{{es}} ''Cantabria'' | {{Santander (Espagne)|Santander}} | [[Fichier:Cantabria in Spain (including Canarias).svg|150px|Situation géographique de la Cantabrie en Espagne.]] | [[Cantabrie|Santander]] |{{unité|583684}} |{{unité|5326}} |- | {{Castille-et-León}}<br>{{es}} ''Castilla y León'' | {{Valladolid}} | [[Fichier:Castilla y Leon in Spain (including Canarias).svg|150px|Situation géographique de la Castille-et-León en Espagne.]] | [[Province d'Ávila|Ávila]]<br>[[Province de Burgos|Burgos]]<br>[[Province de León|León]]<br>[[Province de Palencia|Palencia]]<br>[[Province de Salamanque|Salamanque]]<br>[[Province de Ségovie|Ségovie]]<br>[[Province de Soria|Soria]]<br>[[Province de Valladolid|Valladolid]]<br>[[Province de Zamora|Zamora]] |{{unité|2379530}} |{{unité|94223}} |- | {{Castille-La Manche}}<br>{{es}} ''Castilla La Mancha'' | {{Tolède}} | [[Fichier:Castilla-La Mancha in Spain (plus Canarias).svg|150px|Situation géographique de la Castille-La Manche en Espagne.]] | [[Province d'Albacete|Albacete]]<br>[[Province de Ciudad Real|Ciudad Real]]<br>[[Province de Cuenca|Cuenca]]<br>[[Province de Guadalajara|Guadalajara]]<br>[[Province de Tolède|Tolède]] |{{unité|2047722}} |{{unité|79463}} |- | {{Catalogne}}<br>{{es}} ''Cataluña''<br>{{ca}} ''Catalunya''<br>{{oc}} ''Catalonha'' | {{Barcelone}} | [[Fichier:Cataluna in Spain (plus Canarias).svg|150px|Situation géographique de la Catalogne en Espagne.]] | [[Province de Barcelone|Barcelone]]<br>[[Province de Gérone|Gérone]]<br>[[Province de Lérida|Lérida]]<br>[[Province de Tarragone|Tarragone]] |{{unité|7660530}} |{{unité|31950}} |- | {{Estrémadure}}<br>{{es}} ''Extremadura''<br>{{ext}} ''Estremaura'' | {{Mérida (Espagne)}} | [[Fichier:Extremadura in Spain (including Canarias).svg|150px|Situation géographique de l'Estrémadure en Espagne.]] | [[Province de Badajoz|Badajoz]]<br>[[Province de Cáceres|Cáceres]] |{{unité|1054779}} |{{unité|41634}} |- | {{Galice}}<br> {{mul|es|gl}} ''Galicia'' | {{Saint-Jacques-de-Compostelle}} | [[Fichier:Galicia in Spain (plus Canarias).svg|150px|Situation géographique de la Galice en Espagne.]] | [[Province de La Corogne|La Corogne]]<br>[[Province de Lugo|Lugo]]<br>[[Province d'Ourense|Ourense]]<br>[[Province de Pontevedra|Pontevedra]] |{{unité|2691213}} |{{unité|29574,4}} |- | {{Communauté de Madrid}}<br>{{es}} ''Comunidad de Madrid'' | {{Madrid}} | [[Fichier:Comunidad de Madrid in Spain (including Canarias).svg|150px|Situation géographique de la Communauté de Madrid en Espagne.]] | [[Communauté de Madrid|Madrid]] |{{unité|6736407}} |{{unité|8022}} |- | {{Région de Murcie}}<br>{{es}} ''Región de Murcia'' | {{Murcie}} | [[Fichier:Region de Murcia in Spain (including Canarias).svg|150px|Situation géographique de la Région de Murcie en Espagne.]] | [[Région de Murcie|Murcie]] |{{unité|1516055}} |{{unité|11317}} |- | {{Navarre}}<br>{{es}} ''Navarra''<br>{{eu}} ''Nafarroa'' | {{Pampelune}} | [[Fichier:Navarra in Spain (including Canarias).svg|150px|Situation géographique de la Navarre en Espagne.]] | [[Communauté forale de Navarre|Navarre]] |{{unité|656836}} |{{unité|10391}} |- | {{Communauté autonome du Pays basque}}<br>{{es}} ''País Vasco''<br>{{eu}} ''Euskadi'' | {{Vitoria-Gasteiz}} | [[Fichier:Pais Vasco in Spain (including Canarias).svg|150px|Situation géographique du Pays basque en Espagne.]] | [[Alava]]<br>[[Biscaye]]<br>[[Guipuscoa]] |{{unité|2177654}} |{{unité|7234}} |- | {{La Rioja}}<br>{{es}} ''La Rioja'' | {{Logroño}} | [[Fichier:La Rioja in Spain (plus Canarias).svg|150px|Situation géographique de La Rioja en Espagne.]] | [[La Rioja|Logroño]] |{{unité|315811}} |{{unité|5045}} |- | {{Communauté valencienne}}<br>{{es}} ''Comunidad Valenciana''<br>{{ca}} ''Comunitat Valenciana'' | {{Valence}} | [[Fichier:Comunidad Valenciana in Spain (including Canarias).svg|150px|Situation géographique de la Communauté valencienne en Espagne.]] | [[Province d'Alicante|Alicante]]<br>[[Province de Castellón|Castellón]]<br>[[Province de Valence|Valence]] |{{unité|5051250}} |{{unité|23255}} |- | colspan=2 | {{Ceuta}}<br>{{es}} ''Ceuta'' | [[Fichier:Ceuta in Spain (plus Canarias).svg|150px|Situation géographique de Ceuta en Espagne.]] |''Ville autonome'' |{{unité|82787}} |18,5 |- | colspan=2 | {{Melilla}}<br>{{es}} ''Melilla'' | [[Fichier:Melilla in Spain (plus Canarias).svg|150px|Situation géographique de Melilla en Espagne.]] |''Ville autonome'' |{{unité|83489}} |13,41 |- |} == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == === Articles connexes === * [[Provinces d'Espagne]] * [[Liste des dirigeants des communautés autonomes espagnoles]] * [[Armorial des communautés autonomes espagnoles]] * [[Administration territoriale de l'Espagne]] * {{Lien|lang=es|trad=Ciudad autónoma|fr=Ville autonome}} === Bibliographie === * {{Article|langue=français|auteur1=Cécile Chambraud|titre=Espagne, combien de nations ?|périodique=[[Le Monde]]|date={{date-|7 mars 2006}}|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/europe/article/2006/03/07/madrid-capitale-d-un-pays-pluriel-ou-les-nbsp-regions-sont-reines_748332_3214.html|consulté le=8 août 2018}} === Liens externes === {{Liens}} {{Palette|Communautés autonomes d'Espagne|Politique en Espagne|Découpage administratif Europe}} {{Portail|Espagne}} [[Catégorie:Communauté autonome en Espagne| ]] [[Catégorie:Constitution de l'Espagne]] [[Catégorie:Subdivision en Espagne]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Environnement
Environnement
{{Confusion|texte=Cet article traite de l'environnement biologique. Pour les autres sens du mot « environnement », voir l'article {{page h'|Environnement (homonymie)}}.}} [[Fichier:NASA-Apollo8-Dec24-Earthrise-b.jpg|thumb|upright=1.5|Vue de la [[Terre]] depuis la [[Lune]], en 1968, une des premières visions de notre planète comme un ensemble fini et fragile.]] [[Fichier:Horseshoe Falls 2 Mt Field National Park.jpg|thumb|upright=1.5|La sauvegarde de la nature, enjeu de la protection de l'environnement.]] L''''environnement''' est « l'ensemble des éléments ([[Facteur biotique|biotiques]] et [[Facteur abiotique|abiotiques]]) qui entourent un individu ou une [[espèce]] et dont certains contribuent directement à subvenir à ses [[besoin]]s »<ref name="larousse">{{Lien web|url=http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/environnement |titre=Environnement |site=Dictionnaire Larousse |consulté le=5 janvier 2010}}</ref>, ou encore « l'ensemble des conditions naturelles ([[physique]]s, [[Chimie|chimiques]], [[Biologie|biologiques]]) et culturelles ([[Sociologie|sociologiques]]) susceptibles d’agir sur les [[organismes vivants]] et les [[activités humaines]] »<ref>{{Ouvrage|titre=Le grand Robert de la Langue française|lieu=Paris|éditeur=Robert|année=2001|isbn=}}</ref>. La notion d'environnement [[naturel]], souvent désignée par le seul mot « environnement », a beaucoup évolué au cours des derniers siècles et tout particulièrement des dernières décennies. L'environnement est compris comme l'ensemble des composants naturels de la [[Terre|planète Terre]], comme l'[[air]], l'[[eau]], l'[[atmosphère terrestre|atmosphère]], les [[roche]]s, les [[végétal|végétaux]], les [[animal|animaux]], et l'ensemble des [[phénomène]]s et interactions qui s'y déploient, c'est-à-dire tout ce qui entoure l'[[Homo sapiens|Homme]] et ses activités ; bien que cette position centrale de l'être humain soit précisément un objet de controverse dans le champ de l'[[écologie]]. Au {{XXIe siècle}}, la [[protection de l'environnement]] est devenue un enjeu majeur, en même temps que s'imposait l'idée de sa dégradation à la fois globale et locale, à cause des activités humaines [[pollution|polluantes]]. La préservation de l'environnement est un des [[trois piliers du développement durable]]. C'est aussi le {{7e}} des huit [[objectifs du millénaire pour le développement]]<ref>{{Lien web|url=http://www.un.org/fr/millenniumgoals/environment.shtml |titre=Objectif 7 : Préserver l’environnement |site=Portail de l'action du système de l'ONU sur les objectifs du millénaire pour le développement |auteur=[[Organisation des Nations unies|Nations unies]] |consulté le=7 janvier 2010}}</ref>, considéré par l'[[ONU]] comme ''{{Citation|crucial pour la réussite des autres objectifs énoncés dans la Déclaration du Sommet du Millénaire}}''<ref name=GEO-42007p38/>. == Linguistique == === Origine === Le mot ''{{Langue|fro|environement}}'' apparait en français dès 1265<ref>{{Ouvrage|prénom1=Alain|nom1=Rey|titre=Dictionnaire historique de la langue française|volume=1|lieu=Paris|éditeur=Le Robert|année=2006|pages totales=1381|passage=page 1261|isbn=|consulté le=13 septembre 2014}}.</ref> dans le sens de « circuit, contour » puis à partir de 1487 dans le sens « action d'environner »<ref name="lex">{{CNRTL|environnement}}</ref>. Le mot provient du verbe ''environner'', qui signifie ''action d'entourer''. Lui-même est un dénominatif d'''environ'', qui signifie ''alentours''<ref group="Note">Ce mot est attesté dès le {{Xe siècle}} sous la forme ''evirum'' qui signifie ''à l'entour''.</ref>{{,}}<ref>{{CNRTL|environ}}</ref>. Deux dictionnaires au {{XIXe siècle}} attestent un emprunt à l'anglais ''environment''<ref name="lex" /> mais pour traduire le mot ''milieu''. Bertrand Lévy<ref name=":0" /> précise que le mot, au sens d'{{citation|environnement [[nature]]l qui entoure l'homme}}, apparaît pour la première fois en 1964, il est dérivé de l’américain ''environment''. Avant, les géographes qui s'intéressaient au sujet et notamment [[Élisée Reclus]] utilisaient le terme ''milieu''<ref name=":1" />. === Sens === Le mot ''environnement'' est [[polysémique]], c'est-à-dire qu'il a plusieurs sens . Ayant le sens de base de ''ce qui entoure'', il peut prendre le sens de ''cadre de vie'', de ''[[voisin]]age'', d'''ambiance,'' ou encore de ''contexte'' (en [[linguistique]])<ref name="larousse" />. L'environnement au sens d''<nowiki/>'environnement [[nature]]l qui entoure l'homme'' est plus récent et s'est développé dans la seconde moitié du {{XXe siècle}}. Le mot ''environnement'' est à différencier du mot ''[[nature]]<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Laÿna|nom1=Droz|prénom2=Orika|nom2=Komatsubara|prénom3=Romaric|nom3=Jannel|prénom4=Hsun-Mei|nom4=Chen|prénom5=Hung-Tao|nom5=Chu|prénom6=Rika|nom6=Fajrini|titre=Exploring the diversity of conceptualizations of nature in East and South-East Asia|périodique=Humanities and Social Sciences Communications|volume=9|numéro=1|date=2022-05-31|issn=2662-9992|doi=10.1057/s41599-022-01186-5|lire en ligne=https://www.nature.com/articles/s41599-022-01186-5|consulté le=2022-06-05|pages=1–12|extrait=The English word “nature” stems from the Ancient Greek phusis (φύσις) and the Latin natura. The term phusis comes from the Indo-European root *bhū—which primordial meaning is “to grow”, especially when speaking of vegetation.}}</ref>'' qui désigne les éléments naturels, biotiques et abiotiques, considérés seuls, alors que la notion d'environnement s'intéresse à la nature au regard des activités humaines, et aux interactions entre l'homme et la nature<ref name=":0">[http://fig-st-die.education.fr/actes/actes_99/nature_environnement/article.htm Bertrand Lévy, Nature et Environnement : Considérations épistémologiques]</ref>. Il faut également le différencier de l'[[écologie]], qui est la [[science]] ayant pour objet les relations des [[êtres vivants]] avec leur environnement, ainsi qu'avec les autres êtres vivants<ref>[http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/%C3%A9cologie Définition du dictionnaire Larousse]</ref>, c'est-à-dire l'étude des [[écosystème]]s. La notion d'environnement englobe aujourd'hui l'étude des milieux naturels, les impacts de l'homme sur l'environnement et les actions engagées pour les réduire. L'environnement a acquis une valeur de [[bien commun]], et a été compris comme étant aussi le support de vie nécessaire à toutes les autres espèces que l'Homme. En tant que patrimoine à raisonnablement exploiter pour pouvoir le léguer aux [[générations futures]], il est le support de nombreux [[enjeu]]x esthétiques, écologiques, économiques et socio-culturels, ainsi que spéculatifs (comme [[puits de carbone]] par exemple) et [[éthique]]s. L'ONU rappelle dans son rapport GEO-4 que sa dégradation {{Citation|compromet le développement et menace les progrès futurs en matière de développement}} (…) et {{Citation|menace également tous les aspects du bien-être humain. Il a été démontré que la dégradation de l'environnement est liée à des problèmes de santé humaine, comprenant certains types de cancers, des maladies à transmission vectorielle, de plus en plus de zoonoses, des carences nutritionnelles et des affectations respiratoires}}<ref name="GEO-42007p38" />. Ce même rapport rappelle que l'environnement fournit l'essentiel des [[ressources naturelles]] vitales de chacun (eau, air, sol, aliments, fibres, médicaments, etc.) et de l'Économie ; {{Citation|Presque la moitié des emplois mondiaux dépendent de la pêche, des forêts, ou de l'agriculture. L'utilisation non-durable des ressources naturelles, englobant les terres, les eaux, les forêts et la pêche, peut menacer les moyens d'existence individuels ainsi que les économies locales, nationales et internationales. L'environnement peut grandement contribuer au développement et au bien-être humains, mais peut tout aussi bien accroître la vulnérabilité de l'homme, en engendrant de l'insécurité et des migrations humaines lors de tempêtes, de sécheresses, ou d'une gestion écologique déficiente. Les contraintes écologiques encouragent la coopération, mais elles contribuent aussi à la création de tensions ou de conflits}}<ref name="GEO-42007p38">Rapport GEO-4, PNUE, 2007, voir page 38/574 de la [http://www.unep.org/geo/GEO4/report/GEO-4_Report_Full_FR.pdf version française]</ref>. == Histoire == {{Article détaillé|Histoire de l'environnement}} L'histoire de l'environnement est une sous-division de l'[[histoire]] qui intéresse de plus en plus de chercheurs. Son but est d'étudier rétrospectivement l'état de l'environnement à différentes époques et ses interactions avec les activités humaines<ref>{{Ouvrage|prénom1=Corinne|nom1=Beck|titre=Pour une histoire de l'environnement|éditeur=CNRS|année=1991|isbn=978-2-222-04762-9}}</ref>. === Avant le {{s-|XIX}} === La prise de conscience de l'existence d'un environnement s'est développée par vague et de manière différente selon les époques, les régions et les cultures humaines<ref>{{en}} [[Alfred W. Crosby|Crosby, Alfred W.]] (1986): ''Ecological imperialism: the biological expansion of Europe, 900-1900''. Cambridge: Cambridge University Press. (Studies in environment and history)</ref>. Certaines interprétations [[animisme|animistes]] ou religieuses, comme le [[bouddhisme]], ont favorisé un certain respect de la [[vie]], des ressources naturelles, et des paysages. Ce respect était motivé avant tout par des croyances religieuses, bien plus que par un réel désir de protection des milieux naturels. En effet, les concepts d'environnement économique, urbain ou civique tels que nous les définissons aujourd'hui ne semblent pas avoir été relevés par les [[Ethnologie|ethnologues]] ni par les [[Histoire|historiens]]. === Au {{s-|XIX}} === [[Fichier:Jean-Baptiste-Camille Corot - Forest of Fontainebleau - Google Art Project.jpg|gauche|vignette|[[Jean-Baptiste-Camille Corot]] - Forêt de Fontainebleau]] Au {{s-|XIX}}, en Occident, le [[romantisme]] a mis en avant la beauté des paysages sauvages, parfois en les opposant aux paysages et à la misère des mondes [[ouvrier]]s, et [[industrie]]ls. En vantant les beautés de la nature, les romantiques ont fait prendre conscience que ce bien était précieux et devait être préservé. C'est par cet intérêt porté au paysage que les sociétés humaines vont commencer à prendre en compte l'environnement<ref name="peinture">{{Lien web|url=http://www.picturalissime.com/art_paysage_peinture.htm|titre= Peinture de paysage|site=Picturalissime |consulté le=12 février 2010}}</ref>. À partir de 1825, les peintres de l'[[École de Barbizon]] sortent de leurs ateliers, ils peignent directement la nature dans la [[forêt de Fontainebleau]] et souhaitent en préserver sa beauté. Contre les forestiers qui souhaitent planter des résineux au risque d'altérer le paysage, ils inventent l'écoterrorisme en s'opposant aux coupes et en arrachant les jeunes plants potentiellement disgracieux<ref name=":2">{{Lien web|titre=A Fontainebleau, le recours aux forêts|url=https://www.franceculture.fr/emissions/lheure-du-documentaire/fontainebleau-le-recours-aux-forets|site=franceculture.fr|consulté le=2 septembre 2017|page=écouter l'émission à la {{38e}} minute et suivantes}}</ref>. En 1853, ils obtiennent que cette forêt soit classée sur plus d'un millier d’hectares pour un motif esthétique. En 1861, un décret impérial officialise ces « réserves artistiques »<ref>{{Lien web|titre=Histoire des aménagements forestiers de la forêt de Fontainebleau, Télécharger une courte histoire de la forêt de Fontainebleau Fichier PDF|url=http://www.onf.fr/enforet/fontainebleau/approfondir/patrimoine/|site=onf.fr|consulté le=2 septembre 2017}}</ref>. Ainsi la forêt de Fontainebleau devient le premier site naturel protégé au monde<ref name=":2" />. [[Fichier:Elisee-reclus2.jpg|vignette|[[Élisée Reclus]] en Suisse]] Le géographe [[Élisée Reclus]] décrit avec émerveillement et poésie le milieu dans lequel vivent les hommes tout en constatant les effets du capitalisme sur l’agriculture et l’environnement. Précurseur de l'écologie, il sensibilise et incite ses lecteurs à endosser la responsabilité de la beauté de la nature, condition pour l’épanouissement de la nature et de l’humanité<ref name=":1">{{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|auteur1=[[Kristin Ross]]|titre=L’imaginaire de la Commune|lieu=Paris|éditeur=La fabrique|date=23 janvier 2015|pages totales=192|passage=Page 169|isbn=978-2-35872-064-9}}</ref>. En 1872, sous la menace que le gouvernement d'[[Adolphe Thiers]] fait peser sur la forêt de Fontainebleau [[George Sand]] se révèle pionnière de la future écologie. Soucieuse de rigueur et de curiosité scientifique elle convoque toutes les sciences naturelles : la biologie, la géologie, l'entomologie mais aussi les sciences de l'ingénieur pour rédiger un plaidoyer de douze pages<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=George Sand|prénom1=George (1804-1876) Auteur du texte|nom1=Sand|titre=Impressions et souvenirs|sous-titre=par George Sand|lieu=Paris|éditeur=Michel-Lévy frères|année=1873|pages totales=374|passage="La forêt de Fontainebleau" p. 315-330|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5724436g|consulté le=2021-11-12}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Georges Sand |nom=www.unitheque.com |titre=Écrits sur la nature |url=https://www.unitheque.com/ecrits-sur-nature/les-pionniers-de-l-ecologie/le-pommier/Livre/644646 |site=Unithèque |consulté le=2022-07-29}}</ref> où elle écrit : « Si on n’y prend garde, l’arbre disparaîtra et la fin de la planète viendra par dessèchement, sans cataclysme nécessaire, par la faute de l’homme », elle initie ainsi les règles d'une exploitation forestière respectueuse et sauve la première réserve naturelle<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Elsa Mourgues |titre=George Sand, lanceuse d'alerte écolo et sauveuse de Fontainebleau |url=https://www.franceculture.fr/litterature/george-sand-lanceuse-dalerte-ecolo-et-sauveuse-de-fontainebleau |site=France Culture |date=2021-11-02 |consulté le=2021-11-12}}</ref>. [[Fichier:Yellowstone Nationalpark3.jpg|thumb|left|[[Parc national de Yellowstone]].]] Les [[États-Unis]] créent le statut de [[parc national]], avec le président [[Abraham Lincoln]] le {{date|30|juin|1864}} et la [[Parc national de Yosemite|Yosemite Valley]]<ref>[http://www.nps.gov/yose/historyculture/index.htm Histoire sur le site officiel du parc national de Yosemite]</ref> devient le second site naturel protégé au monde<ref name=":2" />. Le [[parc national de Yellowstone]] deviendra en 1872 le premier parc national<ref>[http://www.nps.gov/yell/historyculture/index.htm Histoire sur le site officiel du parc national de Yellowstone]</ref>. La France, en [[1906]], vote sa première loi sur la protection du [[paysage]]. À cette époque, c'est plutôt le paysage, et non l'écosystème qui guide les choix des élus pour les sites à protéger, comme le montre par exemple le classement des boucles de la [[Seine]] peints par les [[impressionnistes]]<ref>[https://www.linternaute.com/histoire/categorie/105/a/1/1/histoire_de_l_environnement.shtml Chronologie récapitulative de l'histoire de l'environnement]</ref>.[[Fichier:Arrhenius2.jpg|thumb|upright=0.8|[[Svante Arrhenius]].]]En 1896, [[Svante August Arrhenius|Arrhenius]] développe l'embryon de la première théorie environnementaliste, en étudiant l'effet de l'augmentation de la teneur en [[dioxyde de carbone]] ([[Dioxyde de carbone|CO{{ind|2}}]]) dans l'atmosphère ; dans son article ''De l'influence de l'acide carbonique dans l'air sur la température du sol''<ref>{{Article|url texte=http://chimie.scola.ac-paris.fr/sitedechimie/hist_chi/text_origin/arrhenius/Arrhenius2.htm |titre=On the Influence of Carbonic Acid in the Air upon the Temperature of the Ground |prénom=Svante |nom=Arrhenius |année=1896 |périodique=Philosophical magazine |volume=41 |numéro=237|consulté le=28 octobre 2009 |langue=en}}</ref>, il cite la vapeur d'eau et le [[Dioxyde de carbone|CO{{ind|2}}]] comme gaz à effet de serre, et emploie même le terme. Il propose certains calculs mettant en évidence l'élévation de la température en fonction de l'élévation de la concentration en [[Dioxyde de carbone|CO{{ind|2}}]] ; il formule l'hypothèse du lien entre des variations de concentration au cours des âges géologiques, expliquant les variations de températures correspondantes. === Au {{s-|XX}} === [[Fichier:Jacques-Yves Cousteau.jpg|thumb|upright=0.8|Le [[Jacques-Yves Cousteau|commandant Cousteau]], un grand vulgarisateur des problèmes environnementaux.]] Dès la fin du {{XIXe siècle}} et pendant la majeure partie du {{XXe siècle}}, le développement mondial est très fort. La [[révolution industrielle]] et la forte [[croissance économique]] favorisent une industrie lourde et fortement consommatrice en [[ressources naturelles]]. Les nombreux conflits font prendre conscience de la rareté de certaines ressources, voire localement de leur épuisement. Les premières catastrophes industrielles et écologiques visibles ([[marées noires]], [[pollution de l'air]] et des cours d'eau) sensibilisent l'opinion publique et certains décideurs à la protection des écosystèmes. [[Fichier:Widnes Smoke.jpg|thumb|left|C'est avec la révolution industrielle et l'ère du [[Houille|charbon]] que la pollution de l'air est devenue la plus visible et manifeste.]] La perception de l'environnement a également fortement progressé avec une meilleure diffusion des connaissances scientifiques et une meilleure compréhension des phénomènes naturels. La découverte et l'exploration de nouveaux milieux ([[Arctique]], [[Antarctique]], monde sous-marin) ont mis en évidence la fragilité de certains [[écosystèmes]] et la manière dont les activités humaines les affectent<ref>{{Article|langue=fr|titre=Fonds marins : "75 % des zones très profondes restent inexplorées"|périodique=Le Monde|date=2012-03-26|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/sciences/article/2012/03/26/fonds-marins-75-des-zones-tres-profondes-restent-inexplorees_1676015_1650684.html|consulté le=2019-01-22}}</ref>. Ils ont été respectivement et notamment vulgarisés par de nombreux auteurs, dont [[Paul-Émile Victor]] et le [[Jacques-Yves Cousteau|commandant Cousteau]]. Dans le même temps, la connaissance rétrospective de l'histoire de la planète et des espèces progressait avec la [[paléoécologie]], et la mise à jour de preuves scientifiques de catastrophes écologiques majeures qui ont fait disparaître successivement des espèces durant des millions d'années. Ces sciences du passé ont montré les liens forts qui lient la pérennité des espèces à leur environnement et au [[climat]]. De nombreux outils scientifiques et techniques ont également contribué à une meilleure connaissance de l'environnement et donc à sa perception. Parmi les principaux, citons l'[[observation]], puis l'analyse et la synthèse, [[photographie aérienne]], puis satellitaire, et plus récemment, la modélisation [[prospective]]. Vers la fin du {{XXe siècle}}, la prise de conscience de la nécessité de protéger l'environnement devient mondiale, avec la première conférence des [[Organisation des Nations unies|Nations unies]] sur l'environnement à [[Stockholm]] en juin [[1972]]<ref name="Stock">[http://www.unep.org/Documents.Multilingual/Default.asp?DocumentID=97&ArticleID=1503&l=fr Déclaration finale de la conférence de Stockholm]</ref>. En juin [[1992]], lors du [[sommet de la Terre de Rio de Janeiro]], l'environnement est défini comme un [[bien commun]] et un [[bien public]]<ref name="Rio">[http://www.un.org/french/events/rio92/rioround.htm Résumé du sommet de Rio sur le site des Nations unies]</ref>. Depuis les années 1990, les mentalités évoluent très rapidement pour se rapprocher de la perception que nous{{Qui|date=27 décembre 2019}} avons aujourd'hui{{Quand|date=27 décembre 2019}} de l'environnement. Cependant, la prise en compte de l'environnement dans les décisions et les pratiques environnementales diffère énormément d'un pays à l'autre. Dans les [[pays en voie de développement]], où les préoccupations de la population sont très différentes de celles des pays développés, la protection de l'environnement occupe une place beaucoup plus marginale dans la société<ref>[http://europa.eu/legislation_summaries/external_trade/l28086_fr.htm Législation européenne concernant l'intégration de la dimension environnementale dans les pays en développement]</ref>. === Au {{s-|XXI}} === La [[Charte de l'environnement]] a été annoncée le 3 mai 2001 à Orléans par le président de la République française Jacques Chirac. Elle a été adossée à la Constitution française<ref>http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/developpement-durable/charte-environnement.shtml</ref> par la loi constitutionnelle {{n°|2005-205}} du {{1er}} mars 2005<ref>http://www.legifrance.gouv.fr/Droit-francais/Constitution/Charte-de-l-environnement-de-2004</ref>. Par principe de précaution, elle dispose que : « Chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé ». Avec la Charte de l’environnement, le droit à l’environnement devient une liberté fondamentale de valeur constitutionnelle. La Charte place en effet, désormais, les principes de sauvegarde de notre environnement au même niveau que les Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 et les droits économiques et sociaux du préambule de la constitution de 1946<ref>http://www.developpement-durable.gouv.fr/La-Charte-de-l-environnement.html</ref>. == Art et environnement == Depuis quasiment les débuts de l'[[art]], l'environnement a été une source d'inspiration inépuisable pour l'homme. Les représentations d'animaux ou de paysages jalonnent l'[[histoire de l'art]], et il n'est pas une époque qui fasse exception à la règle<ref>{{Lien web|url=http://www.lacritique.org/article-art-et-environnement-un-developpement-durable|titre=Art et environnement : un développement durable ?|auteur= Hugues Jacquet|date=3 juillet 2008 |site=lacritique.org |consulté le=12 février 2010}}</ref>. Les paysages occupent une part primordiale dans l'art en [[Extrême-Orient]], notamment en [[Chine]] et au [[Japon]], mais il faudra attendre la [[Renaissance]] en Europe pour voir les paysages prendre de l'importance dans la peinture<ref name=peinture/>. De nombreux peintres seront qualifiés de paysagistes, tant parmi les [[peinture romantique|romantiques]] que parmi les [[impressionniste]]s. Plus tard, les éléments environnementaux seront toujours très présents dans les nouvelles formes d'art, comme la [[photo]], et plus tard, le [[cinéma]]. Plus récemment, des artistes ou des personnalités utilisent l'art pour sensibiliser la population à la défense de l'environnement : c'est le cas par exemple d'[[Al Gore]], qui réalisa un film ''[[An inconvenient truth]]'', ou le photographe [[Yann-Arthus Bertrand]]. == Sciences de l'environnement == {{Article détaillé|Sciences de l'environnement|Sciences de la terre|Sciences de la vie|Écologie}} La [[science]] a connu un développement considérable au cours du dernier siècle. Les connaissances scientifiques ont beaucoup progressé, en particulier dans le domaine de l'environnement. Certaines disciplines spécialement dédiées à l'environnement, qui n'existaient pas jusque-là sont même apparues récemment, comme l'[[écologie]]<ref>Pascal Acot (1988). ''Histoire de l’écologie''. Presses universitaires de France (Paris) : 288 p. {{ISBN|978-2-13-041414-8}}</ref> devenue seulement prééminente dans la seconde moitié du {{XXe siècle}}. [[Fichier:GlobusSonda.jpg|left|thumb|Un [[ballon-sonde]], un des outils récents utilisés pour collecter des données environnementales.]] La mise au point de nouveaux moyens techniques, d'instruments de mesure et d'observation, a fait considérablement avancer la connaissance que nous avions de l'environnement, que ce soit au niveau du fonctionnement des êtres vivants et des interactions avec leur milieu, des [[écosystème]]s. Les avancées de la [[physique]] et de la [[chimie]] nous ont permis de comprendre le fonctionnement des végétaux et plus globalement des corps vivants. L'avancée de la science a entraîné une plus grande mesurabilité des impacts humains sur l'environnement, d'où provient également une plus grande prise de conscience. Les problématiques environnementales sont passées de problèmes locaux, comme la protection d'une espèce<ref group="Note">Le premier parc national en France [https://www.linternaute.com/histoire/categorie/evenement/105/1/a/52985/creation_du_parc_de_la_vanoise.shtml a été créé] en 1963 pour protéger le bouquetin dans le parc de la Vanoise.</ref>, à des problèmes mondiaux ([[trou dans la couche d'ozone]], [[réchauffement de la planète]], par exemple). La nécessité d'avoir des données mondiales est donc apparue, entraînant le besoin de mutualiser les données<ref>[http://www.unep.org/science/fr/ Renforcement de la base scientifique du PNUE]</ref>. Par nécessité, le [[monitoring de la biodiversité|monitorage]] (programme de surveillance) environnemental se développe aujourd'hui à échelle planétaire<ref>{{en}} [http://www.unep-wcmc.org/ Page du World Conservation Monitoring Centre]</ref>, aidée par les avancées techniques, politiques et idéologiques. L'[[Organisation des Nations unies]] offre un cadre international de travail : [[Programme des Nations unies pour l'environnement|PNUE]]<ref>[http://www.unep.org/french La page officielle du PNUE]</ref>, ainsi que des conférences internationales, et des sommets mondiaux, comme [[Sommet de Rio|celui de Rio]], permettant ainsi à des chercheurs de divers horizons de rassembler leurs connaissances. Les problématiques environnementales étant récemment devenues mondiales, il est fondamental d'appréhender la recherche scientifique de manière globale, et non plus locale<ref>[[Claude Allègre]], Ma vérité sur la planète, Plon, 2007 {{ISBN| 2259206751}}</ref>. De nombreux pays ou groupes de pays ont également des communautés d'intervenants, d'indicateurs et de chercheurs spécialisés dans les thématiques environnementales, avec des programmes de mutualisation et d'échange des connaissances<ref>[http://ec.europa.eu/environment/integration/research/research_alert_en.htm Plateforme de la recherche scientifique en environnement de la commission européenne]</ref>. === Observation (monitoring) de l'environnement === Des agences ou [[observatoires de l'environnement]] se sont constitués dans de nombreux pays. Ils relèvent, mesurent, et suivent des [[indicateurs environnementaux]] et produisent des [[statistique (indicateur)|statistique]]s, éventuellement agrégées au niveau local, régional, national, européen (ex : [[Eurobaromètre]]) et planétaire (sous l'égide de l'[[ONU]] et du [[Programme des Nations unies pour l'environnement]] (PNUE). Ce sont des [[outils d'aide à la décision]]. {{Article détaillé|Observatoire de l'environnement|Observatoire de l'énergie}} == Impacts de l'Homme sur l'environnement == {{Article connexe|Effets des croissances démographique et économique sur l'environnement|Effets du commerce international sur l'environnement|| Impact environnemental de l'élevage}} L'idée d'une dégradation de l'environnement de la Terre dans laquelle vivent les humains, par l'effet de la [[pollution]], est devenue largement majoritaire à la fin du {{s-|XX}} : cet effet prend la forme d'une [[crise écologique]] globale. Plus qu'une idée, les faits démontrent que l'évolution de l'environnement est représentative d'une dégradation de l'habitat, imputable à l'activité humaine. Pour mesurer cette dégradation, on peut se servir de plusieurs indicateurs : * les [[pollution]]s apparentes, c'est-à-dire les traces de composés synthétisés par l'homme dans les milieux naturels : les sols, l'air et l'eau<ref group=Note>La mesure des effets engendrés par ces pollutions (trou dans la couche d'ozone par exemple, résultant de la pollution de l'air) peuvent également être pris comme indicateurs</ref>. Ces indicateurs sont plus couramment désignés sous d'autres noms, comme ''[[qualité de l'eau]]'' pour la présence de pollution dans l'eau, ou ''[[qualité de l'air]]'' pour la présence de polluants dans l'air ; * la raréfaction des ressources naturelles, renouvelables ou pas ; * la perte de [[biodiversité]], qui est même considérée comme un [[indicateur (biodiversité)|indicateur clé]] de l'état de l'environnement<ref>[http://www.ifen.fr/acces-thematique/nature-et-biodiversite/indicateur-cle-nature-et-biodiversite.html Indicateur clé biodiversité] sur le site du ministère de l'Environnement</ref>. En 2001, un rapport de l'[[Organisation de coopération et de développement économiques|OCDE]]<ref name="OCDE">[http://www.oecd.org/dataoecd/29/12/40200611.pdf Les perspectives de l'environnement 2001, Rapport de l'OCDE]</ref> a fait l'état des thématiques environnementales et leur a associé un « niveau d'inquiétude ». Cette étude montre que les impacts de l'homme sur l'environnement sont multiples et variés. Presque tous les éléments constituant l'environnement sont touchés par les activités humaines. Ces impacts sur l'environnement sont liés à plusieurs facteurs, dont ceux évoqués le plus souvent sont la [[démographie]] et le [[développement économique]]. En effet, le [[Effets des croissances démographique et économique sur l'environnement|lien entre la population et la pollution]] est évident : les impacts humains locaux sont proportionnels au nombre d'habitants d'une région, et il en est de même pour le nombre d'habitants sur la Terre<ref name="eurong">[http://www.eurongos.org/Files/HTML/EuroNGOs/AGM/EuroNGOs_2008_trad_fr.pdf Relations entre démographie, environnement et réduction de la pauvreté, EuroNGOs, 2 octobre 2008]</ref>{{,}}<ref>[http://economierurale.revues.org/index921.html Démographie et environnement à Madagascar, Bénédicte Gastineau et Frédéric Sandron, {{p.|41-56}}, 2006]</ref>. Mais la démographie n'est pas le seul facteur qui intervient dans cette équation. Le niveau de développement économique, les habitudes de vie, le climat et toute une multitude de facteurs, jouent un rôle très important dans les impacts sur l'environnement<ref group=Note>En effet, les impacts des pays développés sur l'environnement sont largement supérieurs à ceux des pays en voie de développement, bien que ces derniers soient plus peuplés.</ref>, ce qui amène de nombreux spécialistes à relativiser le rôle de la démographie et de la surpopulation dans les problèmes environnementaux<ref name=eurong/>{{,}}<ref>{{article|trad=Louis Stella|titre=L’environnement est-il menacé par la démographie ou le consumérisme ? (traduction)|journal=Contre Info|date=2008|url=https://www.contreinfo.info/article.php3?id_article=1651}} issue de la traduction de {{article|lang=en|auteur=George Monbiot|titre=Population growth is a threat. But it pales against the greed of the rich|journal=[[The Guardian]]|date=29 janvier 2008|url=https://www.theguardian.com/commentisfree/2008/jan/29/politics.greenpolitics}}</ref>. === Sols === [[Fichier:Wassererosion Acker.jpg|thumb|Problèmes liés à l'[[érosion]].]] {{Article détaillé|Régression et dégradation des sols}} Les problèmes liés aux sols sont souvent des problèmes d'ordre local. On parle de [[régression et dégradation des sols]] lorsqu'un sol perd en qualité ou que ses propriétés changent<ref>{{Lien web|url=https://web.archive.org/web/20090210225435/http://fr.encarta.msn.com/encyclopedia_741525966/d%C3%A9gradation_des_sols.html |titre=Dégradation des sols |site=Encyclopédie Encarta}}</ref>. Ils peuvent être divisés en deux catégories : * les problèmes liés à l'[[érosion]]. L'érosion est un phénomène naturel, mais elle peut s'avérer désastreuse lorsqu'elle est provoquée par l'homme. Pouvant avoir pour cause certaines techniques d'[[agriculture]] comme la monoculture, l'[[agriculture intensive]] ou l'[[irrigation]] sur certains types de sols, des techniques d'[[élevage]] comme le [[surpâturage]], ou la [[déforestation]] (les racines contribuent souvent à stabiliser le sol et à empêcher l'érosion), elle peut avoir comme effet des [[glissement de terrain|glissements de terrain]], favoriser la [[désertification]], l'[[aridité|aridification]] ou des menaces pour la [[biodiversité]]<ref>[http://www.futura-sciences.com/fr/doc/t/developpement-durable/d/degradation-des-sols-et-desertification_123/c3/221/p2/ Dégradation des sols, article du 28 août 2002 sur Futura Environnement]</ref> ; * les problèmes de changement des qualités du sol. Il peut alors s'agir de [[salinisation]], souvent due aux techniques agricoles, ou de pollution directe du sol, d'origine industrielle ou individuelle. Le sol concerné peut alors devenir infertile, et hostile à certaines espèces végétales ou animales et affecter la [[Biodiversité du sol|diversité des organismes peuplant le sol]]. === Eau === Selon un rapport de l'OCDE de 2001<ref name=OCDE/>, trois points sont particulièrement préoccupants concernant l'eau. Il s'agit de la consommation d'eau et l'épuisement de la ressource, la pollution des eaux de surface et la pollution des eaux souterraines. ==== Eau ressource ==== [[Fichier:Water Pollution in Cameroon.jpg|vignette|Lac pollué au Cameroun]] La gestion de l'[[eau]] en tant que [[ressource naturelle]] est une question préoccupante pour de nombreux états. Le rapport de l'OCDE de 2001 qualifie ce problème comme « nécessitant une attention urgente »<ref name=OCDE/>. Toujours d'après ce rapport, un grand nombre d'humains vivent dans des zones soumises au [[stress hydrique (écologie)|stress hydrique]]. En 2030, en l'absence de mesures efficaces pour préserver les ressources en eau potable, il pourrait y avoir {{formatnum:3.9}} milliards de personnes concernées par le stress hydrique, dont 80 % de la population du [[BRIC (Brésil - Russie - Inde - Chine)|BRIC]] ([[Brésil]], [[Russie]], [[Inde]], [[Chine]]). Cette pénurie sera aggravée par l'augmentation de la population et donc des besoins en eau pour boire ou pour l'agriculture<ref name="penurie">[http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/doseau/decouv/mondial/04_risque.htm Y a-t-il un risque de pénurie ?], dossier sur l'eau du CNRS</ref>. Le [[réchauffement de la planète]] aurait également des incidences fortes sur les ressources en eau. Des régions comme l'[[Asie centrale]], l'[[Sahel africain|Afrique sahélienne]] ou les grandes plaines des [[États-Unis]] pourraient connaître un assèchement dramatique pour les populations, leur approvisionnement en eau, et l'agriculture<ref name="UNFCCC">[http://unfccc.int/portal_francophone/essential_background/items/3310.php Informations introductives de l'UNFCCC]</ref>, comme le rappellent les études de l'[[Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques|UNFCCC]]. Ce manque d'eau à l'échelle mondiale semble donc inéluctable<ref name="penurie"/>, et s'annonce lourd de conséquences sur les activités humaines (agriculture, développement, énergie), et sur les relations diplomatiques internationales<ref>[http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/doseau/decouv/mondial/05_eau.htm L'eau, une source de conflits entre les nations], dossier sur l'eau du CNRS</ref>. En effet, les enjeux se multiplient autour de l'eau ; indispensable à la survie d'une population, elle l'est aussi pour l'agriculture, via l'[[irrigation]], à la production d'[[énergie hydraulique]]<ref>{{en}} [http://www.fame2012.org/ Synthèse des enjeux autour de l'eau sur le site du forum alternatif mondial de l'eau]</ref>. Les cours d'eau ne se limitant généralement pas à un seul État, ils sont devenus des enjeux [[géopolitique]]s stratégiques déterminants à la source de nombreux conflits. La plupart des états sont conscients de ces enjeux forts, comme l'atteste la tenue régulière du [[forum alternatif mondial de l'eau]]<ref>{{en}} [http://www.fame2012.org/ Site officiel du forum alternatif mondial de l'eau]</ref>. ==== Qualité de l'eau ==== {{Article détaillé|Qualité de l'eau|Pollution de l'eau}} [[Fichier:Obvious water pollution.jpeg|thumb|Les [[Abandon de détritus|détritus]] de type [[déchets ménagers]] sont souvent indicateurs d'autres pollutions, telles que les [[métaux lourds]] et les [[microbe]]s, posant de graves [[problème de santé publique|problèmes de santé publique]].]] [[Fichier:Oil-spill.jpg|thumb|Plage après une [[marée noire]].]] [[Fichier:AaRiverFrance filasse bactériennePollutionPapetière.jpg|thumb|Exemple de [[prolifération cellulaire|pullulation]] de [[bactéries filamenteuses]] (''[[Sphaerotilus natans]]''), induite par la pollution organique et industrielle chronique d'une rivière.]] La pénurie d'eau n'est pas la seule préoccupation à avoir vis-à-vis de la gestion des ressources en eau. En 2001, l'évolution de leur qualité et de leur degré de pollution était également inquiétante<ref name=OCDE/>. Parce que l'eau douce est une ressource précieuse, la pollution des [[nappes phréatiques]], qui constituent une réserve importante d'eau douce relativement pure, et des [[lac]]s et des [[rivière]]s, est sans doute la plus préoccupante. Ceux-ci étant également liés aux activités humaines, ils sont affectés, et leur état est globalement en cours de dégradation<ref>[http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/doseau/decouv/degradation/menuDegrada.html Dégradation de la qualité de l'eau], dossier sur l'eau du CNRS</ref>. Les pollutions des eaux douces se retrouvent dans les mers et les océans, de par le [[cycle de l'eau]], et viennent ainsi aggraver la [[pollution marine]]. La pollution des eaux peut être d'origine et de nature diverses et variées<ref>[http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/doseau/decouv/degradation/03_differentes_gdes.htm Principaux types de pollution des eaux continentales, nature de produits polluants et leurs origines], d'après C. Lévêque, ''Écosystèmes aquatiques'' (Hachette, 1996)</ref>. Elle peut être : * physique : qui elle-même peut être thermique ou [[radioactivité|radioactive]]. La [[pollution thermique]] est due principalement aux industries qui utilisent l'eau comme [[liquide de refroidissement]]. Provoquant un réchauffement significatif des cours d'eau concernés, elle peut avoir pour conséquence la disparition locale de certaines espèces animales ou végétales<ref>[http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/doseau/decouv/degradation/12_pollution.htm Pollution thermique], dossier sur l'eau du CNRS</ref>. La pollution radioactive, pouvant survenir lors d'[[accident nucléaire|accidents nucléaires]], est extrêmement persistante. Ses effets à long terme sont aujourd'hui méconnus<ref>[http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/doseau/decouv/degradation/11_pollution.htm Pollution radioactive, dossier du CNRS sur l'eau]</ref> ; * chimique : extrêmement diverse, elle est causée par le rejet de différentes substances chimiques issues de l'industrie, l'agriculture ou des effluents domestiques. Les principales pollutions chimiques sont : ** les pollutions issues de l'agriculture et des certaines industries. Forte consommatrice de [[produits chimiques]], l'agriculture a un impact considérable sur les milieux aquatiques. L'usage de [[pesticide]]s, produits extrêmement nocifs aux êtres vivants, entraîne une dissémination de ces substances dans des milieux aquatiques, souterrains ou de surface, et provoque la mort de certaines espèces animales<ref>[http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/doseau/decouv/degradation/06_pollution.htm Pollution par les pesticides], dossier sur l'eau du CNRS</ref>. Les [[nitrate]]s<ref>[http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/doseau/decouv/degradation/07_pollution.htm Pollution aux nitrates, CNRS]</ref> et les [[phosphate]]s<ref>[http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/doseau/decouv/degradation/08_pollution.htm Pollution aux phosphates]</ref>, contenus en fortes quantités dans les engrais, entraînent des problèmes d'[[eutrophisation]]. Le fort développement de bactéries ou d'algues de surface, qui trouvent dans les nitrates et les phosphates les éléments nécessaires à leur développement, entraîne un manque d'[[oxygène]] dissous dans l'eau, ce qui conduit finalement à la destruction de toute vie animale ou végétale en dessous de la surface<ref>[http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/doseau/decouv/degradation/09_eutrophisation.htm Eutrophisation], dossier sur l'eau du CNRS</ref>, ** les pollutions aux [[métaux lourds]], comme le [[plomb]], le [[mercure (chimie)|mercure]], le [[zinc]] ou l'[[arsenic]]. Issus pour la plupart des rejets industriels, ils ne sont pas biodégradables. Présents tout au long de la [[Réseau trophique|chaîne alimentaire]], ils s'[[bioaccumulation|accumulent]] dans les organismes<ref>[http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/doseau/decouv/degradation/10_pollution.htm Pollution métallique, CNRS]</ref>, ** les pollutions aux [[acide]]s, provenant des [[pluies acides]] sont également nocifs<ref>[http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/doseau/decouv/degradation/13_pollution.htm Pollution acide, CNRS]</ref>, ** les pollutions aux [[médicament|substances médicamenteuses]]. Un très grand nombre de molécules médicamenteuses ne sont pas entièrement assimilées par le corps humain, et sont donc rejetées à l'égout. En l'absence de traitements spécifiques, elles se retrouvent dans les milieux naturels aquatiques, avec des conséquences pour l'environnement et la santé humaine encore mal connues<ref>{{Lien web|titre=Les résidus de médicaments dans l’eau |url=http://www.sante-jeunesse-sports.gouv.fr/les-residus-de-medicaments-dans-l-eau.html |site=Ministère de la Santé et des Sports |auteur=République française |date=17 novembre 2008 |consulté le=7 janvier 2010}}</ref>. Des études sont en cours pour mesurer les impacts de ces substances, ** les pollutions aux [[hydrocarbures]], comme les [[marée noire|marées noires]] ou les [[dégazage (marine)|dégazages]] sauvages. Spectaculaires en mer, elles sont aussi fréquentes en milieu urbain, ou elles peuvent représenter jusqu'à 40 % des pollutions de l'eau<ref name="org">[http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/doseau/decouv/degradation/05_pollution.htm Pollution organique], dossier sur l'eau du CNRS</ref>, ** les pollutions aux [[Polychlorobiphényle|PCB]] : utilisées principalement dans les transformateurs électriques, condensateurs, et comme isolants en raison de leurs excellentes caractéristiques diélectriques, ces substances se stockent dans les graisses des êtres vivants, et peuvent avoir des effets toxiques et [[cancérigène]]s<ref>[http://dsp-psd.pwgsc.gc.ca/Collection-R/LoPBdP/BP/bp392-f.htm#LES%20ORIGINES-t SANTÉ HUMAINE ET ENVIRONNEMENT : LES RISQUES POSÉS PAR LES BPC, William Murray, 1994]</ref>. * [[Composé organique|Organique]] : cette pollution est la pollution la plus « naturelle », mais aussi la plus ancienne. En effet, en l'absence de traitement, une [[ville]] de {{nombre|100000|habitants}} rejette {{unité|18|tonnes}} de [[matière organique]] par jour dans ses [[égout]]s<ref name=org/>. Cette matière, bien que [[biodégradation|biodégradable]], n'en est pas dénuée d'impacts pour autant. De trop forts rejets dans les rivières peuvent conduire à l'[[asphyxie]] des [[écosystème]]s aquatiques, les premiers concernés étant les [[poisson]]s, puis, à plus forte concentration, le reste de la faune et de la flore aquatique ; * [[Microbiologique]] : on désigne sous ce terme les pollutions par les [[virus]], [[bacteria|bactéries]] et [[parasitisme|parasites]]. Principalement contenus dans les [[excrément]]s, ces germes peuvent provoquer des maladies graves pour ceux qui les ingurgitent<ref name=org/>. === Air === {{Article détaillé|Pollution atmosphérique}} [[Fichier:Pollution paris.jpg|thumb|Pollution atmosphérique au-dessus de [[Paris]].]] [[Fichier:SmogNY.jpg|thumb|Cas de [[smog]] à [[New York]], dû à l'ozone et aux particules en suspension.]] La pollution atmosphérique, ou pollution de l'air, est une pollution d'origine diffuse qui peut avoir des effets locaux ou globaux. Le terme « pollution de l'air » signifie généralement « l'introduction directe ou indirecte dans l'air ambiant (à l'exception des espaces confinés) par l'homme de toute substance susceptible d'avoir des effets nocifs sur la santé humaine et/ou l'environnement dans son ensemble »<ref>Directive européenne {{n°|96}}/62/CE du Conseil du 27 septembre 1996</ref>. Comme pour l'eau, la pollution de l'air peut être de nature et d'origine diverses et variées. On distingue différents types de pollutions<ref name="CITEPA">[http://www.citepa.org/pollution/sources.htm Sources de pollution atmosphérique] sur le site du [[Citepa]]</ref> : * les gaz chimiques [[toxique]]s, issus principalement de la [[combustion]] (provenant de l'industrie ou des moteurs, par exemple), dont : ** l'[[ozone]], qui bien qu'étant un composé naturel de certaines couches de l'[[atmosphère terrestre|atmosphère]], est considéré comme un polluant avec des effets néfastes sur la santé ([[asthme]], irritations des voies respiratoires supérieures…) lorsqu'il est présent dans la [[ozone troposphérique|basse atmosphère]]<ref>[http://www.greenfacts.org/fr/ozone-03/index.htm#1 Dossier sur l'ozone sur Greenfacts]</ref>{{,}}<ref>{{article|auteur=Pierre Le Hir|titre=La vague de chaleur relance le débat sur l’ozone|journal=[[Le Monde]]|date=20.08.2009|url=https://www.lemonde.fr/planete/article/2009/08/20/la-vague-de-chaleur-relance-le-debat-sur-l-ozone_1230113_3244.html}}</ref>, ** les gaz issus de la combustion, comme le [[dioxyde de soufre]], les [[oxydes d'azote]], le [[monoxyde de carbone]], l'[[hydrogène sulfuré]], et certains autres gaz à effet de serre<ref name=CITEPA/> ; * les [[poussière]]s, ou plus généralement les [[particules en suspension]] et les [[composé organique volatil|COV]], provenant principalement des travaux publics, du nettoyage ou autre<ref>[http://www.greenfacts.org/fr/particules-pm/index.htm#1 Dossier sur les particules en suspension sur Greenfacts]</ref> ; * les [[gaz à effet de serre]], dont les principaux sont le [[dioxyde de carbone]], le [[méthane]], mais aussi certains [[gaz fluoré]]s, provenant de la combustion, des [[transports]], des [[élevage]]s, et des industries<ref name=CITEPA/> ; * les [[métaux lourds]], issus de différentes industries spécifiques, dont l'[[arsenic]], le [[plomb]], le [[zinc]], le [[cuivre]], le [[chrome]], le [[mercure (chimie)|mercure]] et le [[cadmium]] sont les principaux<ref name=CITEPA/>. Les effets de cette pollution peuvent être régionaux ou mondiaux. Régionalement, on peut avoir : * un effet direct de [[toxicité]] sur la flore, la faune ou les hommes, dans le cas de gaz toxiques, notamment. Les métaux lourds, les particules en suspension, et les gaz issus de la combustion ont des effets notoires dangereux sur les organismes<ref>[http://www.invs.sante.fr/display/?doc=presse/2008/communiques/psas_mortalite/index.html ''Lien entre la pollution atmosphérique et la mortalité'', Institut de veille sanitaire, 19 juin 2008]</ref>. Lors de fortes pollutions, les polluants peuvent obscurcir le ciel, réduisant la [[photosynthèse]], et pouvant influer sur l'intensité des précipitations et la météorologie locale ; c'est le cas par exemple du [[nuage brun d'Asie]]<ref>{{article|auteur=Christiane Galus|titre=Le "nuage brun" d'Asie pourrait menacer le climat de la planète|journal=Le Monde|date=14.08.2002|url=https://www.lemonde.fr/planete/article/2002/08/14/le-nuage-brun-d-asie-pourrait-menacer-le-climat-de-la-planete_287315_3244.html}}</ref> ; * une modification de la composition de l'air, qui entraîne une accumulation de polluants dans les pluies, pouvant provoquer des [[pluies acides]], aux effets désastreux sur la [[flore]] locale<ref>{{Lien web|url=http://www2.ademe.fr/servlet/KBaseShow?sort=-1&cid=96&m=3&catid=17233 |titre=Pluies acides et acidification |site=ADEME |consulté le=7 janvier 2010}}</ref> et sur les organismes vivants aquatiques. [[Fichier:2000 Year Temperature Comparison fr.png|thumb|upright=1.5|Courbes des températures des deux derniers millénaires, selon diverses études.]] À l'échelle de la planète, les effets de la pollution atmosphérique sont importants, et ont des impacts sur l'[[atmosphère terrestre|atmosphère]] et le [[climat]] de l'ensemble du globe. Les deux principaux effets de cette pollution sont : * le [[trou dans la couche d'ozone]]. Historiquement, c'est une des premières prises de conscience des effets globaux que peut avoir l'activité humaine sur la planète. Dû aux gaz chlorés et halogénés, et notamment aux [[Chlorofluorocarbure|CFC]] et aux [[halon]]s<ref name="unepoz">{{en}} [http://ozone.unep.org/Assessment_Panels/SAP/Scientific_Assessment_2006/Twenty_Questions.pdf Synthèse en 20 questions du rapport du secrétariat de l'ozone de l'UNEP]</ref>, le trou n'a été découvert que vers le début des années 1980. Il a des impacts importants sur la santé humaine, la faune et la flore, notamment par le biais des [[rayons ultraviolets]] qui ne sont alors plus filtrés par l'[[ozone stratosphérique]]<ref name=unepoz/>. À la suite d'une réduction drastique de ces gaz du fait de leur interdiction progressive, leur utilisation a été divisée par 8 en 20 ans, et le trou dans la couche d'ozone a cessé de s'agrandir et devrait se refermer autour de 2050<ref name=unepoz/> ; * le [[réchauffement climatique]], défini par le [[secrétaire général des Nations unies]] comme un enjeu majeur de notre temps<ref>{{en}} [http://www.unep.org/climatechange/Introduction/tabid/233/language/en-US/Default.aspx Rubrique « changement climatique » sur le site de l'UNEP]</ref>, est très probablement dû à un rejet massif de gaz à effet de serre d'origine humaine<ref name="rGIEC">{{Ouvrage|prénom1=R.K.|nom1=Pachauri|prénom2=A.|nom2=Reisinger|directeur2=oui|titre=Bilan 2007 des changements climatiques.|sous-titre=Contribution des Groupes de travail I, II et III au quatrième Rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat|lieu=Genève|éditeur=[[Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat|GIEC]]|année=2007|pages totales=103|isbn=978-92-9169-222-4|isbn2=92-9169-222-0|lire en ligne=http://www.ipcc.ch/pdf/assessment-report/ar4/syr/ar4_syr_fr.pdf}}</ref>. Mettant en jeu des processus très longs, ce réchauffement pourrait avoir des conséquences négatives importantes sur la biodiversité<ref>{{Article|langue=en |résumé=http://www.blackwell-synergy.com/doi/abs/10.1111/j.1523-1739.2006.00364.x|titre=Global Warming and Extinctions of Endemic Species from Biodiversity Hotspots |prénom1=Jay R. |nom1=Malcolm |prénom2=Canran |nom2=Liu |prénom3=Ronald P. |nom3=Neilson |prénom4=Lara |nom4=Hansens |prénom5=Lee |nom5=Hannah |périodique=Conservation Biology |volume=20 |numéro=2 |pages= 538-548 |jour=24 |mois=février |année=2006 |consulté le=4 août 2008}}</ref>, le niveau des océans, et les courants marins au niveau mondial, et pourrait entraîner ou favoriser des destructions d'[[écosystème]]s, des [[désertification]]s ou des bouleversements climatiques graves à une échelle locale (sécheresses, inondations, intensité des cyclones…)<ref name=rGIEC/>. Les conséquences affecteraient une majeure partie de la population mondiale et seraient multiples et globalement négatives<ref name=rGIEC/>. === Biodiversité === {{Article détaillé|Biodiversité|Extinction de l'Holocène}} [[Fichier:Bufo periglenes1.jpg|thumb|left|''[[Bufo periglenes]]'', amphibien du Costa Rica, éteint depuis [[1989]] environ. Sa disparition est attribuée au [[changement climatique]].]] Les activités humaines ont une incidence forte sur la [[biodiversité]], c'est-à-dire sur l'avenir des espèces vivantes, animales et végétales. Le taux d'extinction actuel des espèces est de 100 à {{formatnum:1000}} fois supérieur au taux moyen naturel constaté dans l'histoire de l'[[Évolution (biologie)|évolution]] de la planète. En [[2007]], l'[[Union internationale pour la conservation de la nature|UICN]] a évalué qu'une espèce d'[[oiseau]]x sur huit, un [[mammifère]] sur quatre, un [[amphibia|amphibien]] sur trois et 70 % de toutes les plantes sont en péril<ref>{{Article|titre=L'extinction des espèces s'accélère|périodique=L'Express |jour=12 |mois=septembre |année=2007 |url texte=http://www.lexpress.fr/actualite/sciences/l-extinction-des-especes-s-accelere_466553.html |consulté le=7 janvier 2010}}</ref>{{,}}<ref name="LeMonde13.08.2008">{{article|auteur=Christiane Galus|titre=La sixième extinction des espèces peut encore être évitée|journal=Le Monde|date=13.08.2008|url=https://www.lemonde.fr/sciences-et-environnement/article/2008/08/13/la-sixieme-extinction-des-especes-peut-encore-etre-evitee_1083195_3244.html}}</ref>. Cette extinction massive des temps modernes est souvent désignée par le nom d'[[extinction de l'Holocène]]. L'origine de cette extinction massive d'espèces est principalement humaine<ref>{{en}} [http://cms.iucn.org/about/work/global_programme/kras/cpa/ Conserving Biodiversity] sur le site de l'UICN</ref>, et notamment depuis les années 1500, où l'influence de l'homme a considérablement augmenté. [[Fichier:Status iucn3.1.svg|thumb|upright=1.2|Résumé des catégories de la [[Liste rouge de l'UICN|liste rouge]] de l'[[UICN]] 2006.]] La surchasse et la [[surpêche]] sont à l'origine de la disparition ou facteurs de menaces sur plusieurs espèces, mais c'est surtout la destruction et la dégradation de l'habitat naturel qui a eu les plus importantes conséquences. L'[[anthropisation]] grandissante des milieux naturels, via la [[déforestation]], l'imperméabilisation des sols, l'agriculture et l'élevage extensif, l'urbanisation des [[littoral|littoraux]], l'introduction d'espèces invasives, mais aussi la [[pollution]] des eaux et des sols, ainsi que le [[changement climatique]], sont autant de facteurs qui réduisent ou détruisent l'habitat de certaines espèces, causant parfois leur disparition. La biodiversité fait l'objet d'études internationales dirigées par les Nations unies, ''via'' un groupe d'experts : l'[[Intergovernmental science-policy platform on biodiversity and ecosystem services|IPBES]]<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.ipbes.net/en/index.asp |auteur=Intergovernmental Panel on Biodiversity and Ecosystem Services |titre=Site officiel de l'IPBES|consulté le=7 janvier 2010}}</ref>. Elle est considérée comme un indicateur important, dont la dégradation serait significative pour la santé de la planète, mais aussi pour le bien-être humain<ref>[http://www.cbd.int/doc/legal/cbd-un-fr.pdf Déclaration de création de la Convention sur la diversité biologique, Rio le 5 juin 1992]</ref>. La préservation de la biodiversité est également une cible des [[objectifs du millénaire pour le développement]]<ref>[http://www.cbd.int/2010-target/ Site de la convention sur la diversité biologique]</ref>. === Ressources naturelles === Une [[ressource naturelle]] est un élément présent dans la [[nature]], exploité ou non par les humains, et pouvant être [[ressource renouvelable|renouvelable]] ou non renouvelable<ref>[http://www.worldbank.org/depweb/beyond/beyondfr/glossary.html Définitions selon la banque mondiale]</ref>. Dans une approche quantitative, on parle de [[capital naturel]]. [[Fichier:PêcheFishinigQuiberon.jpg|thumb|left|La [[surpêche]] est en partie responsable de la raréfaction des ressources en poissons.]] La raréfaction des ressources naturelles est considérée comme inquiétante et représente une menace pour l'environnement et les activités humaines<ref>[http://europa.eu/legislation_summaries/environment/sustainable_development/l28167_fr.htm Stratégie sur l'utilisation durable des ressources naturelles de la Commission européenne]</ref>, qu'il s'agisse des ressources naturelles renouvelables<ref name=OCDE/>, ou des ressources non renouvelables. S'agissant des ressources renouvelables ([[poisson]]s, [[forêt]]s, etc.), leur surexploitation peut entraîner une baisse significative de la ressource disponible, diminuant ainsi sa capacité de renouvellement. Ce sont les problèmes de la surpêche et de la [[déforestation]] entre autres. Si rien n'est fait pour enrayer cette spirale, cela peut conduire à l'épuisement total de la ressource, comme cela s'est déjà produit localement sur l'[[île de Pâques]], par exemple, où la déforestation a conduit à la disparition des arbres sur l'île et à l'extinction de plusieurs espèces<ref>{{en}} C. Michael Hogan. 2008. [http://globaltwitcher.auderis.se/artspec_information.asp?thingid=82831 ''Chilean Wine Palm: Jubaea chilensis'', GlobalTwitcher.com, ed. N. Stromberg]</ref>. Pour les ressources non renouvelables telles que les [[Combustible fossile|énergies fossiles]]<ref group="Note">Les combustibles fossiles ne sont pas considérés comme des agents énergétiques renouvelables, de par la trop grande durée nécessaire à leur formation.</ref> et les [[minerai (roche)|minerai]]s, l'impact de leur extraction sur l'environnement est relativement faible à court terme. C'est leur utilisation, qui produit souvent une pollution significative, et leur raréfaction qui sont une source d'inquiétude socio-économique. En effet, certaines de ces ressources sont une composante importante de l'activité humaine et économique. Leur extraction, continuellement en hausse, conduit à une baisse inquiétante des réserves<ref>{{en}} [http://www.bp.com/liveassets/bp_internet/globalbp/globalbp_uk_english/reports_and_publications/statistical_energy_review_2008/STAGING/local_assets/2009_downloads/statistical_review_of_world_energy_full_report_2009.pdf BP Statistical Review 2009]</ref>, ce qui pose des problèmes pour les besoins des [[générations futures]] en matières premières. === Catastrophes écologiques === {{Article détaillé|Catastrophe écologique|Crise écologique}} [[Fichier:The AMOCO CADIZ ran aground off the coast of Brittany, France on March 16, 1978, spilling 68.7 million gallons of oil.jpeg|thumb|Naufrage de l'[[Amoco Cadiz]] : les marées noires sont souvent à l'origine de catastrophes écologiques.]] L'apparition de certains types d'industrie et de nouvelles [[technique]]s au cours du {{XXe siècle}} a rendu possible des accidents ou des actions ayant des conséquences très importantes sur les hommes et sur de multiples domaines de l'environnement, tout en touchant des zones géographiques plus ou moins vastes<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Julien Gargani|titre=Crises environnementales et crises socio-économiques|éditeur=[[Éditions L'Harmattan|L'Harmattan]]|année=2016|passage=149|isbn=}}</ref>. Certains de ces accidents, dont certaines [[Catastrophe|grandes catastrophes industrielles]] ou certains [[Accident nucléaire|accidents nucléaires]], peuvent affecter des écosystèmes entiers et engendrer des séquelles graves sur l'environnement. On parle alors de [[catastrophe environnementale]] ou écologique<ref>[http://www.universalis.fr/encyclopedie/NT01071/CATASTROPHE_ECOLOGIQUE.htm Définition de Catastrophe écologique sur l'encyclopédie Universalis]</ref>{{,}}<ref group="Note">Le terme de catastrophe écologique désigne également les catastrophes naturelles (incendies, séismes, tsunamis, par exemple) ayant une incidence forte sur l'environnement.</ref>. Le terme est parfois utilisé pour désigner, non pas un événement ponctuel, mais une action ayant des effets négatifs importants et constants sur l'environnement<ref>[http://www.vedura.fr/environnement/catastrophe-ecologique Définition élargie des catastrophes écologiques sur Vedura]</ref>. Le thème a notamment été largement utilisé dans les médias pour parler de l'impact écologique du [[barrage des Trois-Gorges]]<ref>{{article|auteur=Bruno Philip|titre=Pékin admet le risque écologique présenté par le barrage des Trois-Gorges|journal=[[Le Monde]]|date=02.10.2007|url=https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2007/10/02/pekin-admet-le-risque-ecologique-presente-par-le-barrage-des-trois-gorges_961969_3216.html}}</ref>. === Effets sur la santé humaine === {{Article détaillé|Santé-Environnement}} Les dégradations de l'environnement ont des effets importants, sur la [[santé]] humaine et la qualité de vie des populations<ref name=OCDE/>{{,}}<ref name="SE">[http://www.ecologie.gouv.fr/IMG/pdf/02m02.pdf Santé et Environnement ; problèmes et méthodologie], par Benoît Vigriette, ministère de l'Écologie et du Développement durable</ref>{{,}}<ref>[http://rsein.ineris.fr/presentation/presentation.html Site officiel du RSEIN]</ref>, comme l'attestent les études sur le sujet et les différents organismes chargés d'étudier la relation entre la santé et l'environnement<ref>{{mul|fr|en}} [http://www.euro.who.int/eehc?language=French Site du comité européen de l'environnement et de la santé]</ref>. La qualité de l'environnement — notamment dans les régions fortement peuplées —, est devenue un véritable problème de [[santé publique]]. Le lien entre santé et environnement a pris toute son importance depuis le [[sommet de la Terre de Rio]] en [[1992]] ; la protection de l'environnement est alors apparue comme une étape incontournable des politiques de santé publique mondiales<ref>[http://www.un.org/french/events/rio92/agenda21/action6.htm Chapitre 6 de l'agenda 21 élaboré à Rio en 1992]</ref>. Ce lien est généralement désigné par le terme [[santé-environnement]]<ref>[http://www.sante-environnement-travail.fr/minisite.php3?id_rubrique=888&id_article=2760 Définition sur le portail Santé Environnement Travail du gouvernement]</ref>, et il est étudié par la [[médecine environnementale]] et le domaine des [[risques sanitaires]]. Les domaines de l'environnement pour lesquels la pollution peut avoir les conséquences les plus néfastes sur les populations sont l'eau et l'air<ref name=SE/>, ressources indispensables à la vie. La [[pollution des sols]] peut aussi générer, à plus long terme, des problématiques sanitaires. L'eau et l'air peuvent être vecteurs de produits [[toxique]]s, [[Cancérogène, mutagène et reprotoxique|CMR]], non-[[biodégradation|biodégradables]], [[allergènes|allergisants]] ou [[eutrophisation|eutrophisants]] mais aussi de [[virus]], [[bacteria|bactéries]] et autres agents pathogènes ayant des effets pathologiques directs, à court, moyen ou long terme, sur les organismes vivants<ref>[http://www.ecologie.gouv.fr/-Sante-et-environnement-.html Santé et Environnement] sur le site du ministère de l'écologie et du développement durable</ref>. === Relations de l’humain avec l’environnement === Il existe un pan de recherche portant spécifiquement sur les relations que l’humain entretient avec l’environnement, soit l’anthropologie de l’environnement. Plusieurs approches marquent cette branche de la recherche : l’écologie culturelle de Steward<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Steward, Julian Haynes|nom1=1902-1972.|lien auteur1=Julian Steward|titre=Theory of culture change; the methodology of multilinear evolution.|lieu=Chicago|éditeur=[[University of Illinois Press]]|année=1955|pages totales=245|isbn=0-252-00295-4|isbn2=9780252002953|oclc=3046259}}</ref>, l’approche écosystémique de Rappaport<ref>{{Article|auteur1=Rappaport, R. A.|titre=« Ritual Regulation of Environmental Relations among a New Guinea People »|périodique=Ethnology|volume=6|numéro=1|date=1967|pages=17-30}}</ref>, l’ethnoscience et l’ethnoécologie comme chez Haudricourt<ref>{{Article|auteur1=[[André-Georges Haudricourt]]|titre=« Une discipline nouvelle : l'ethno-botanique »|périodique=[[Les Cahiers rationalistes]]|volume=158|date=1956|pages=293-294}}</ref>, l’œuvre d’anthropologie structurale de [[Claude Lévi-Strauss]], les sur rapports à la nature, des vivants et des non-vivants, notamment ceux de Ellen et Katsuyochi<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Ellen, R. F.|nom1=1947-|prénom2=Fukui, Katsuyoshi|nom2=1943-|titre=Redefining nature|sous-titre=ecology, culture, and domestication|lieu=Oxford/Washington (D.C.)|éditeur=Berg|année=1996|pages totales=664|isbn=1-85973-130-9|isbn2=9781859731307|isbn3=185973135X|oclc=34410091}}</ref>, de [[Philippe Descola|Descola]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Descola|nom1=Philippe.|lien auteur1=Philippe Descola|titre=Par-delà nature et culture|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]]|année=2005|pages totales=623|isbn=2-07-077263-2|isbn2=9782070772636|oclc=300300053}}</ref> et de Viveiros de Castro<ref>{{Ouvrage|langue=fr|langue originale=pt|prénom1=Castro, Eduardo Batalha Viveiros|nom1=de.|lien auteur1=Eduardo Viveiros de Castro|titre=Métaphysiques cannibales|sous-titre=lignes d'anthropologie post-structurale|lieu=Paris|éditeur=[[Presses universitaires de France]]|année=2009|pages totales=206|isbn=978-2-13-057811-6|isbn2=213057811X|oclc=690177166}}</ref>, et ceux sur la perception et sur « l’habiter » menés par [[Tim Ingold|Ingold]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Ingold, Tim|nom1=1948-|lien auteur1=Tim Ingold|titre=The perception of the environment|sous-titre=essays on livelihood, dwelling & skill|lieu=New York|éditeur=[[Routledge]]|année=2000|pages totales=465|isbn=0-415-22831-X|isbn2=9780415228312|isbn3=0415228328|oclc=43615555}}</ref>. Ces recherches, selon Doyon<ref name=":3">Doyon, Sabrina (2016) "[https://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.007 Environnement]", in ''Anthropen.org'', Paris, Éditions des archives contemporaines.</ref>, ont quelques points en commun : d’abord de questionner les perceptions et les constructions sociales de la nature. Mais aussi, elles cherchent souvent aussi à montrer que les divisions courantes dans la pensée occidentale entre la nature et la culture, ou entre la société et l’environnement ne sont finalement pas universelles et s’ancrent plutôt dans des constructions modernes, dans la suite des travaux de [[Bruno Latour|Latour]]<ref>{{Ouvrage|prénom1=Latour|nom1=Bruno.|titre=Nous n'avons jamais été modernes|sous-titre=essai d'anthropologie symétrique|éditeur=[[La Découverte]]|année=1997|pages totales=206|isbn=978-2-7071-4849-0|isbn2=2707148490|oclc=300399342}}</ref>. Quant aux thèmes de recherche, ceux-ci sont aussi variés. Les conséquences sociales, économiques et politiques des discours globalisés sur l’environnement sont une voie explorée par plusieurs spécialistes. Des enjeux connexes peuvent être discutés et analysés, comme la justice environnementale, les réfugiés climatiques et le racisme environnemental. D’autres sujets peuvent être étudiés dans les rapports entre humain et environnement, recensés par Doyon<ref name=":3" />, parmi lesquels il y a : l’exploitation de la nature par la production mécanisée et industrielle en agriculture (pêche, exploitation minière, foresterie ou carburants fossiles), mais aussi le développement durable, la privatisation et la marchandisation de la nature et du vivant, la création des aires protégées, le développement de l’écotourisme. Le lien qui existe entre l'Homme, les animaux, la biodiversité et l'environnement est représenté par le concept du « [[One Welfare]] »<ref>{{Lien web |langue=fr|auteur=Organisation mondiale de la santé animale |titre=Le bien-être animal, un atout pour l'élevage |url=https://www.oie.int/fileadmin/Home/eng/Publications_%26_Documentation/docs/pdf/bulletin/Bull_2017-1-FRA.pdf |site=oie.int |date=2017}}</ref>. == Techniques de protection de l'environnement == Dans les dernières années, des moyens techniques ont été développés pour adapter les méthodes industrielles aux impacts de l'activité humaine sur l'environnement. Ces moyens peuvent être techniques, mais aussi législatifs et normatifs. Au niveau international, des accords comme le [[protocole de Kyoto]] imposent des quotas maximum d'[[émissions de gaz à effet de serre]]<ref name=kyoto/>. D'autres accords règlent des points plus précis, comme la protection d'un lieu<ref group="Note">Ce fut le cas, par exemple du [[traité sur l'Antarctique]], qui statua sur différents problèmes. Il eut pour effet, entre autres, de donner une certaine protection environnementale à ce continent.</ref>, d'une espèce menacée, ou l'interdiction d'une substance<ref group="Note">Ce fut le cas lors du problème du [[trou dans la couche d'ozone]] et l'interdiction des [[Chlorofluorocarbure|CFC]] et des [[gaz fluorés]].</ref>. === Traitement des effluents === {{Article détaillé|Traitement des eaux usées|Traitement de l'air}} [[Fichier:Wonga wetlands sewage plant.jpg|thumb|[[Station d'épuration|Usine de traitement des eaux usées]] en [[Australie]].]] Dans les [[pays développés]], les [[effluent]]s, qu'ils soient liquides ou gazeux<ref group="Note">Les « effluents solides » sont généralement regroupés sous l'appellation [[déchets]]</ref>, sont majoritairement traités. Ces effluents peuvent être d'origine industrielle ou provenir des particuliers. Dans la plupart des pays riches, les effluents sont traités lorsqu'ils sont polluants. Pour l'eau, les particuliers sont équipés de [[fosse septique|fosses septiques]] ou sont reliés à l'[[égout]]. Les rejets liquides passent alors par une [[station d'épuration]] avant d'être rejetés dans la nature. Pour les industries, la législation impose des normes qualitatives pour les rejets. Les industries possèdent leur propre station de traitement, ou sont elles aussi reliées à l'égout. S'agissant de l'air, il existe là-aussi des normes imposant de traiter les rejets polluants. Ces normes sont cependant très dépendantes des techniques existantes, selon le principe de la [[meilleure technique disponible]]<ref>{{Lien web|url=http://aida.ineris.fr/bref/bref_cadres.htm |titre=Meilleures Techniques Disponibles|site=BREF -Best REFerences |auteur=[[INERIS]]|consulté le=7 janvier 2010}}</ref>. La situation est très différente dans les [[pays en voie de développement]]. La plupart des effluents ne sont pas du tout traités, par manque de moyens, ou par absence de législation contraignante. Les enjeux environnementaux sont véritablement importants ; des effluents non traités ont un impact fortement négatif, non seulement sur l'environnement, mais aussi sur la santé des habitants<ref>{{Lien web|url=http://www.actu-environnement.com/ae/news/OCDE_forum-eau_investissements_assainissement_6340.php4 |titre=L'OCDE demande plus d'investissements dans l'eau et l'assainissement |auteur=R. Boughriet |site=Actu-environnement.com |date=8 décembre 2008 |consulté le=7 janvier 2010}}</ref>. === Gestion des déchets === {{Article détaillé|Gestion des déchets}} L'homme a un impact fort sur l'environnement via ses déchets. On estime que l'ensemble de l'humanité produit entre 3,4 et 4 milliards de [[tonne (unité)|tonnes]] de déchets par an, soit environ 600 kilos par an et par personne<ref group=Note>Cette moyenne est à prendre avec précaution, car les différences géographiques sont énormes. Les pays développés produisent largement plus de déchets que les pays en voie de développement. De plus, ces déchets ne sont pas dus uniquement à la consommation individuelle, puisqu'une grande partie sont produits par les industries.</ref>. Et ce chiffre est en constante augmentation<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Philippe|nom1=Chalmin|prénom2=Catherine|nom2=Gaillochet|titre=Du rare à l'infini|sous-titre=panorama mondial des déchets 2009|lieu=Paris|éditeur=[[Economica]]|année=2009|pages totales=442|isbn=978-2-7178-5720-7}}</ref> Comme pour les effluents, l'absence de gestion des déchets dans les pays pauvres ou sortant des circuits légaux dans le monde, entraînent des impacts négatifs sur l'environnement et la santé humaine. On estime qu'environ 75 % des déchets d’équipements électriques et électroniques (50 millions de tonnes par an) disparaissent des circuits officiels de retraitement, exportée en grande partie illégalement vers des décharges clandestines en Afrique (Ghana, Nigeria), en Asie (Chine, Inde, Pakistan, Bangladesh), ou encore en Amérique du Sud<ref>http://future.arte.tv/fr/la-tragedie-electronique</ref>. [[Fichier:Incinerateur st ouen.JPG|thumb|Incinérateur de déchets situé à [[Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis)|Saint-Ouen]].]] Pour éliminer les déchets, il faut tout d'abord les [[collecte des déchets|collecter]]. Ensuite, il existe différentes techniques pour les éliminer<ref>{{Lien web|url=http://www.gers.pref.gouv.fr/Dechets/techniques.htm |titre= Plan départemental d'élimination des déchets et assimilés: Les différentes techniques de gestion des déchets |auteur=Préfecture du Gers |consulté le=7 janvier 2010}}</ref> : * le stockage, ou l'enfouissement dans des [[décharge (déchet)|décharges]] : en général, il est préférable de stocker uniquement les [[déchet ultime|déchets ultimes]], comme les résidus d'incinération ; * l'[[incinération (déchets)|incinération]] : très utilisée, car peu coûteux, il impose notamment de traiter les fumées qui peuvent s'avérer très nocives. Cette technique peut servir à une [[valorisation énergétique]] ; * la [[pyrolyse]] ou la [[gazéification]], qui permettent elles aussi une [[valorisation énergétique]] des déchets, et nécessitent également un traitement des fumées ; * la [[méthanisation]] ou [[biométhanisation]] : en enfouissant les [[déchet organique|déchets organiques]] et en les privant d'[[oxygène]], la matière organique fermente et dégage du [[méthane]]. Ce gaz peut ensuite être brûlé pour produire de l'énergie ou être distribué dans le réseau de gaz de ville ; * le [[recyclage]], qui a pour avantage de réduire la consommation en matières premières pour la fabrication de nouveaux biens, et qui permet de minimiser l'impact environnemental des déchets. L'impact environnemental des déchets peut être limité, à la fois par les industriels par [[Écoconception|l'Écoconception]] et d'autres dispositifs. Mais aussi par les consommateurs, à travers la démarche [[zéro déchet]] et la [[règle des 5 R]], qui sont à appliquer dans cet ordre : # Refuser : tous les produits à usage unique. Privilégier les objets réutilisables et les achats sans déchet (comme le [[vrac]]) # Réduire : la consommation de biens, aux quantités réellement nécessaires. Eviter le gaspillage. # [[Réemploi|réutiliser]] : tout ce qui peut l'être (réparer, vendre/acheter d'occasion, louer, emprunter…) # [[Recyclage|recycler]] tout ce qui ne peut pas être réutilisé. # [[Compostage (biologie)|composter]] tous les déchets organiques (''rot'' en anglais) Cette démarche permet d'éviter à la source la création de déchets, de préserver ainsi les ressources naturelles, et de mieux valoriser les déchets qui sont malgré tout générés. === Gestion des ressources naturelles === {{Article détaillé|Ressources naturelles}} La gestion des ressources naturelles est un enjeu environnemental de premier plan<ref name="gest">{{Lien web|url=http://www.oecd.org/department/0,2688,fr_2649_34285_1_1_1_1_1,00.html |auteur=Organisation de coopération et de développement économiques |titre=Gestion des ressources naturelles |consulté le=7 janvier 2010}}.</ref>. Dans le but de sauvegarder les [[ressources non renouvelables]], et de préserver les [[ressources renouvelables]], des techniques de gestion se sont mises en place. Dans le cas du papier, certains labels certifient une gestion durable de la forêt<ref>[http://www.eco-label.com/french/ Eco-label européen sur la gestion durable des forêts].</ref>, certifiant que l'exploitation respecte les rythmes de croissance des arbres et ne participe pas à la [[déforestation]]. Pour de nombreuses autres ressources, des labels existent, certifiant de techniques de gestion durables. Pour la [[pêche (halieutique)|pêche]] ou la [[chasse]] des quotas réglementaires imposent de respecter le rythme de renouvellement des espèces animales<ref>{{Article|url texte=https://www.lemonde.fr/planete/article/2009/04/14/comment-se-decident-les-quotas-de-peche_1180707_3244.html |titre=Comment se décident les quotas de pêche |auteur=AFP |périodique=[[Le Monde]].fr|date=14.04.2009}}.</ref>. Pour des espèces animales ou végétales menacées ou plus fragiles, il est possible de leur assurer une certaine protection grâce à des parcs naturels. Dans ce domaine, les efforts restant à faire sont grands pour assurer une gestion durable de la majorité des ressources que nous utilisons. C'est pour cette raison que l'OCDE a en fait une de ses priorités<ref name=gest/>. === Protection des milieux et des espèces === Dans le but de préserver la [[biodiversité]], de nombreux moyens ont été développés pour protéger les milieux naturels et les espèces qui y vivent. Les [[réserve naturelle|réserves naturelles]], qui existent dans de nombreux pays au monde, permettent de préserver des [[écosystème]]s rares ou menacés en limitant l'urbanisation et les activités humaines dans les zones concernées<ref>{{Lien web|url=http://www.observatoire-environnement.org/tbe/Protection-gestion-et-actions-de,2378.html|titre=Protection, gestion et actions de préservation des milieux et des espèces |éditeur=Observatoire Régional de l'Environnement de Poitou-Charentes |consulté le=12 février 2010}}.</ref>. Pour les espèces menacées, l'[[UICN]] dresse et actualise une [[liste rouge de l'UICN|liste rouge]] répertoriant les espèces menacées d'extinction. Appuyées par des conventions internationales, comme la [[convention de Washington]], des mesures sont prises pour leur préservation. Plus récemment, la meilleure compréhension des espèces animales a permis la création des [[corridor biologique|corridors biologiques]], qui permettent de relier des milieux naturels entre eux, favorisant ainsi la migration et la dispersion des espèces<ref>Marie Bonnin, ''Les corridors, vecteur d’un aménagement durable de l’espace favorable à la protection des espèces'', ''Natures Sciences Sociétés'', 14 : S67-S69, 2006, .</ref>. === Réduction des émissions de gaz à effet de serre === {{Article détaillé|Réchauffement climatique}} La réduction des émissions de [[gaz à effet de serre]] est devenue un enjeu mondial majeur pour la lutte contre le [[réchauffement climatique]]<ref name=rGIEC/>. La sobriété, le choix d'équipements moins gourmands en énergie sont là aussi les méthodes principalement employées. Le recours aux [[énergies renouvelables]] contribue, en réduisant les [[émissions de gaz à effet de serre]], à combattre le [[réchauffement climatique]]<ref>{{Lien web|url=http://www.energies-renouvelables.org/energies_renouvelables.asp |titre=Les 5 familles énergies renouvelables |auteur=Observatoire des énergies renouvelables |site=Observ'er |année=2007 |consulté le=7 janvier 2010}}.</ref>, et représentent un avenir prometteur<ref name="IRENA">{{Lien web|langue=en|url=http://www.irena.org/index.php?option=com_content&view=article&id=54&Itemid=90 |titre=Presentation of the IRENA |site=IRENA |consulté le=4 février 2010}}.</ref>. Certains pays ont vu l'émergence et la progression de ces énergies ces dernières années, bien qu'elles restent encore marginales dans la plupart des pays<ref name=IRENA/>. L'adoption par les consommateurs d'un régime [[Végétarisme|végétarien]] ou [[Végétalisme|végétalien]] contribue également à réduire l'émission de gaz à effet de serre<ref name="+1">{{Lien web |langue=fr|auteur=Pauline Moullot|titre=Les végétaliens et vegans ont-ils un impact environnemental moins important que ceux qui mangent de la viande ?|url=https://www.liberation.fr/checknews/2018/03/20/les-vegetaliens-et-vegans-ont-il-un-impact-environnemental-moins-important-que-ceux-qui-mangent-de-l_1653328 |site=Libération.fr |date=2018-03-20 |consulté le=2020-09-10}}.</ref>. Les énergies renouvelables englobent des techniques relativement récentes, comme l'[[énergie solaire thermique]], l'[[énergie solaire photovoltaïque]], mais aussi d'autres formes d'énergies qui sont utilisées depuis longtemps sous d'autres formes, comme la [[biomasse (énergie)|biomasse]], l'[[énergie éolienne]], la [[géothermie]] et l'[[énergie hydraulique]]<ref group=Note>Les moulins à eau et à vent utilisaient les énergies hydraulique et éolienne. La biomasse (bois) est une des sources les plus anciennes d'énergie pour l'homme, et la géothermie est utilisée sur certains sites depuis l'Antiquité pour se chauffer. L'utilisation de ces énergies est aujourd'hui principalement destinée à la production d'électricité.</ref>. == Actions de protection de l'environnement == En réponse à la croissance des impacts négatifs sur l'environnement, et en partie, par la place grandissante de l'intérêt pour l'environnement dans la société, les gouvernements ont élaboré ou mis en place des lois ou des normes techniques, dans le but de réduire les répercussions néfastes de l'activité humaine sur l'environnement. === Environnement : un des trois piliers du développement durable === [[Fichier:Schéma du développement durable.svg|thumb|Schéma des grands concepts (chacun pouvant mobiliser ses propres indicateurs) du développement durable : à la confluence de trois champs de préoccupations (environnement, social, économie), dits « les trois piliers du développement durable ».]] [[Fichier:3x3 rondsLamiotWikimediaCommons.jpg|thumb|Schéma présentant les interactions entre les 3 sphères des actions (restaurer, protéger, gérer…), des ressources et des objectifs (« les trois piliers du développement durable »)]] {{Article détaillé|Développement durable}} Le terme ''[[développement durable]]'' apparaît pour la première fois dans un rapport de l'[[UICN]]<ref>Ouvrage publié par le [[World Wide Fund for Nature|WWF]], l'[[UICN]] et le [[PNUD]], voir Gérard Granier, [[Yvette Veyret]], ''Développement durable. Quels enjeux géographiques ?'', dossier {{n°|8053}}, Paris, La Documentation française, {{3e}} trimestre 2006, {{ISSN|0419-5361}}, page 2</ref> publié en 1980. La traduction du terme anglais ''sustainable development'' devrait être ''développement soutenable'', mais l'expression ''développement durable'' lui a été préférée. C'est le [[rapport Brundtland]] ([[1987]]) qui pose véritablement les bases du développement durable, et qui en donne la définition de référence : « un développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des [[générations futures]] à répondre aux leurs »<ref name=Brunt/>. Comme le détaille le rapport Bruntland, cela implique un développement qui soit à la fois [[vivable]] (écologiquement supportable et socialement juste), viable (économiquement rentable et écologiquement supportable) et équitable (économiquement rentable et socialement juste), s'appuyant en cela sur ce qu'on appelle souvent les trois piliers du développement durable : l'économie, le social et l'environnement<ref name=Brunt/>. L'idée d'un développement soutenable signifie que l'on ne doit pas prendre à la Terre plus que ce qu'elle peut donner. Cela implique le recours aux [[énergies renouvelables]], au [[recyclage]] pour les matières premières dont le stock n'est pas renouvelable (comme les [[métaux]] par exemple), mais aussi une bonne connaissance du rythme de renouvellement des espèces animales, des végétaux, de la qualité de l'air, de l'eau, et plus généralement, de toutes les ressources que nous utilisons ou sur lesquelles nous agissons. Le but de cette démarche est d'avoir une [[empreinte écologique]] suffisamment faible pour ne pas faire diminuer le [[capital naturel]]<ref group="Note">D'après le [http://www.wwf.fr/s-informer/actualites/biodiversite-et-consommation-un-nouvel-equilibre-a-trouver-rapport-planete-vivante-2006-du-wwf rapport de la WWF], l'empreinte écologique humaine dépasse d'environ 25 % la capacité biologique de la Terre, ce qui va à l'encontre de la définition du développement durable.</ref>. Le développement durable a été décliné en programmes pour la préservation de l'environnement par la majorité des gouvernements et des instances internationales ; en effet, il existe aujourd'hui un consensus global autour de la nécessité de se préoccuper de la durabilité du développement<ref>[http://www.euro92.com/acrob/baden.pdf L'économie politique du développement durable, John Baden, ICREI]</ref>. Mais le développement durable est aussi l'objet de nombreuses critiques. [[Luc Ferry]], par exemple, se demande « ''qui voudrait plaider pour un « développement intenable » ! Évidemment personne ! […] L'expression chante plus qu'elle ne parle'' »<ref>« Protéger l'espèce humaine contre elle-même », entretien avec Luc Ferry dans la ''Revue des Deux Mondes'', octobre-novembre 2007, {{p.|75-79}}</ref>. Le développement durable peut également parfois être instrumentalisé, soit à des fins politiques pour légitimer des idées protectionnistes, par exemple, ou à des fins commerciales, comme argument de vente par des grandes sociétés. Enfin, le développement durable met la [[croissance économique]] au cœur de la stratégie de protection de l'environnement, accordant notamment une place importante à l'[[innovation]] et aux solutions techniques<ref>Jaques Bourdillon, ''Notre environnement n'est-il pas trop précieux pour être confié à des écologistes ? '', La Jaune et la Rouge, 1996</ref> alors que certains de ses détracteurs estiment que c'est la croissance économique elle-même qui est à l'origine de la dégradation de l'environnement : c'est la théorie de la [[décroissance (économie)|décroissance]]. === Modèles économiques === {{Article détaillé|Effets des croissances démographique et économique sur l'environnement}} Le [[Système économique|modèle économique]] de société, de par la [[ressources et consommation énergétiques mondiales|consommation d'énergie]], de [[matières premières]], et de par le [[progrès technique]], est très étroitement lié avec les impacts sur l'environnement et sa protection. Pour beaucoup, adopter un modèle économique différent permettrait de réduire nos impacts<ref>Hans Jonas, Le principe responsabilité, 1979</ref>{{,}}<ref>[http://www.ceep.u-bordeaux4.fr/pdf/seminaire/ModPhysique.pdf Les liens Économie et Environnement, Emmanuel Petit, avril 2002]</ref> : les deux modèles les plus couramment évoqués sont celui du [[développement durable]]<ref name="Brunt">[http://www.wikilivres.info/wiki/Rapport_Brundtland Rapport Brundtland, avril 1987] (texte intégral sur [[Wikisource]])</ref> et celui de la [[décroissance (économie)|décroissance]]<ref name="meadows">{{en}} Donella H. Meadows, Dennis L. Meadows, Jorgen Randers, and William W. Behrens III. (1972). The Limits to Growth. New York : Universe Books. {{ISBN|978-0-87663-165-2}} {{fr}} [[Halte à la croissance ?]]</ref>. ==== Décroissance ==== {{Article détaillé|Décroissance (économie)}} La [[décroissance (économie)|décroissance]] est un modèle théorique qui prône la décroissance de l'[[économie (activité humaine)|économie]] dans le but de réduire les impacts humains sur l'environnement. Ce courant de pensée a pris naissance avec les réflexions du [[club de Rome]], qui publia un rapport en [[1972]], sous le nom de ''The Limits to Growth''<ref name=meadows/>, traduit en français par ''[[Halte à la croissance ?]]'' et aussi connu sous le nom de ''Rapport Meadows''. Ce rapport part du constat que la population humaine ne cesse de croître, ainsi que la consommation de biens matériels, de matières premières, d'énergie, et la pollution engendrée. Il préconise donc de se limiter à une [[croissance zéro]], pour éviter d'épuiser les ressources naturelles<ref name=meadows/>. Partant du même constat, les partisans de la décroissance, aussi appelés objecteurs de croissance, concentrent leurs critiques sur le choix du [[Produit intérieur brut|PIB]] comme indicateur de référence, jugeant ce dernier trop restrictif<ref>[http://www.goodplanet.info/goodplanet/index.php/fre/Economie/Decroissance/Decroissance Article sur la décroissance] sur ''Goodplanet.info''.</ref>. En effet, cet indicateur ne prend pas en compte l'état de l'environnement et de ses ressources, pas plus que le bien-être humain. Pour eux, la meilleure solution serait d'entrer en décroissance économique de manière durable<ref group="Note">Ce concept est appelé [[décroissance soutenable]].</ref> et d'abandonner ce qui n'est pas indispensable pour se contenter de satisfaire ses besoins naturels primaires sans entrer dans une [[société de consommation]] excessive. Les partisans de la décroissance sont opposés au développement durable, qui accorde une place importante à la croissance et au développement technique<ref name=Brunt/>. [[Fichier:Intensité énergétique.png|thumb|upright=1.5|Évolution de l'[[intensité énergétique (économie)|intensité énergétique]] des grandes économies mondiales depuis 1980.]] Cette théorie est vivement critiquée, notamment sur le fait qu'elle ne prend pas en compte le fait que les progrès scientifiques et techniques pourraient permettre de moins polluer, remplacer les énergies fossiles par des énergies renouvelables, et qu'il est possible de maintenir une croissance économique sans augmenter les consommations d'énergie et de matières premières. Pour étayer cet argument, ils s'appuient par exemple sur l'évolution de l'[[intensité énergétique (économie)|intensité énergétique]] des grandes économies mondiales qui a significativement baissé depuis vingt ans<ref>{{en}} [http://www.eia.doe.gov/emeu/iea/wecbtu.html Statistiques sur le site de l'Energy Information Administration].</ref>. Cette théorie a fait notamment l'objet des critiques de plusieurs [[Prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel|« prix Nobel » d'économie]], comme [[Amartya Sen]]<ref>{{article|auteur=Sylvie Kauffmann|titre=Amartya Sen : croissance et environnement ne sont pas contradictoires|journal=Le Monde|date=15.01.2007|url=https://www.lemonde.fr/planete/article/2007/01/15/amartya-sen-croissance-et-environnement-ne-sont-pas-contradictoires_855331_3244.html}}.</ref> ou [[Robert Solow]]<ref>{{Article|nom=Solow, |prénom=Robert M. |année=1986 |titre=On the Intergenerational Allocation of Natural Resources |périodique=Scandinavian Journal of Economics |volume=88 |numéro=1 |pages=141-149}}.</ref>, qui précisent que le progrès permettra de remplacer les matières premières manquantes, notamment par le biais du [[recyclage]]. Ils citent en exemple le rapport Meadows qui prédisait la fin du [[pétrole]] pour le début du {{XXIe siècle}}. Enfin, un autre argument souvent repris est qu'un arrêt de la croissance économique serait préjudiciable aux pays les plus pauvres, dont la survie est très dépendante de la croissance, comme le prouve la [[crise économique de 2008-2009]]<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.fao.org/economic/es-policybriefs/detail/fr/?uid=35540 |titre=Hunger in the Face of Crisis |auteur=Nations unies |site=[[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture]] |consulté le=7 janvier 2010}}.</ref>. ==== Changement de mode d'alimentation ==== {{Article détaillé|Impact environnemental de l'élevage}} Plusieurs chercheurs et ingénieurs mettent en avant le fait qu'une diminution significative de la consommation de viande permettrait d'agir efficacement pour l'environnement. Le secteur de l'élevage représente environ 15 % des émissions de gaz à effet de serre, principalement sous forme de méthane. L'élevage, [[Élevage intensif|intensif]] ou [[Élevage extensif|extensif]], conduit à des risques environnementaux diverses tel que la pollution du sol et des eaux, une substitution des forêts au profit des prairies, et une substitution des prairies au profit de cultures dédiées à l'alimentation animale<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Nathalie |nom=Mayer |titre=Bruno Parmentier : moins de viande consommée, plus de CO2 stocké ! |url=https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/rechauffement-climatique-bruno-parmentier-moins-viande-consommee-plus-co2-stocke-82853/ |site=futura-sciences.com|consulté le=2020-09-10}}.</ref>{{,}}<ref name="+1" />. === Politiques de l'environnement === ==== L'environnement en politique ==== [[Fichier:Epaheadquarters.jpg|thumb|left|Le siège de l'[[Agence de protection de l'environnement des États-Unis|Environmental Protection Agency]] à [[Washington (district de Columbia)|Washington, D.C.]] aux [[États-Unis]]]] Historiquement, ce n'est véritablement qu'avec l'apparition des {{page h'|ministère de l'Environnement|ministères de l'Environnement}} dans les pays développés que l'environnement a occupé une place dans le débat politique. C'est à la fin des [[années 1970]] que les premiers ministères de l'environnement voient le jour, avec la création le 2 décembre 1970 de l'[[Agence de protection de l'environnement des États-Unis|Environmental Protection Agency]] par le gouvernement [[Richard Nixon|Nixon]] aux États-Unis<ref>{{en}} [http://www.epa.gov/history/index.htm Page histoire sur le site de l'EPA]</ref>, suivi en janvier 1971 par la France<ref>[https://www.linternaute.com/histoire/motcle/evenement/504/1/a/47721/creation_d_un_ministere_de_l_environnement.shtml Création du ministère de l'environnement en France]</ref> et en mai de la même année par l'[[Australie]]<ref>[http://www.environment.gov.au/about/ministers.html Ministres de l'environnement sur la page du ministère Australien de l'environnement]</ref>. Petit à petit, l'ensemble des pays développés vont se doter d'un tel ministère, avec plus ou moins d'importance, et souvent à la suite d'une détérioration importante de l'environnement, comme en [[Allemagne]] à la suite de la [[catastrophe de Tchernobyl]]<ref group="Note">De ce fait, le ministère de l'environnement est également celui de la sûreté nucléaire {{Site officiel|http://www.bmu.de/allgemein/aktuell/160.php}}</ref>. Depuis, la défense de l'environnement a pris une part croissante dans le débat politique, avec la création des [[partis verts à travers le monde|partis verts]]. Les performances électorales de ces partis dans les pays développés se sont globalement améliorées des [[années 1980]] à nos jours. Aujourd'hui, certaines [[élection]]s récentes montrent l'importance des questions environnementales dans les débats politiques. En France en [[2007]], le [[pacte écologique]] de [[Nicolas Hulot]], demandant un engagement fort en matière d'environnement<ref>[http://www.pacte-ecologique.org/explications/presentation.php Détail du pacte sur le site officiel]</ref>, a été ratifié par tous les candidats à l'[[élection présidentielle de 2007 en France|élection présidentielle]]<ref>[http://www.pacte-ecologique.org/explications/historique.php?page=4 Acte d'engagement des candidats]</ref>. À l'[[élection présidentielle américaine de 2008]], les questions environnementales ont eu une place importante dans les débats, défendues ardemment par [[Barack Obama]]<ref>{{en}} [http://www.barackobama.com/pdf/issues/EnvironmentFactSheet.pdf Programme environnemental de Barack Obama aux élections présidentielles américaines]</ref>. Enfin, aux [[élections européennes de 2009]], le très bon score du [[Groupe des Verts/Alliance libre européenne|groupe des Verts]]<ref>{{Lien web|url=http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?language=FR&type=IM-PRESS&reference=20090608STO56947 |titre=Le centre-droit grand vainqueur des élections européennes |site=[[Parlement européen]] |date=8 juin 2009 |consulté le=7 janvier 2010}}</ref> dans les pays de l'[[Union européenne]] vient confirmer cette tendance : l'environnement est véritablement devenu un enjeu politique fort. ==== Actions internationales ==== Illustrant la globalité du phénomène et sa place croissante dans le monde politique et [[géopolitique]], les actions internationales en lien avec l'environnement se sont multipliées : sommets internationaux, accords et protocoles, journées mondiales, évolution des réglementations, etc.<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Morin, Jean-Frédéric, 1977-|nom1=...|prénom2=Jegen|nom2=Maya.|prénom3=Impr.|nom3=Corlet)|titre=Politique internationale de l'environnement|lieu=Paris|éditeur=SciencesPo-les Presses|date=DL 2015|pages totales=292|isbn=978-2-7246-1745-0|isbn2=2724617452|oclc=920030462}}</ref>. La description de la [[politique environnementale des États-Unis]] fait l'objet d'un article spécifique. Le manque de vision stratégique holistique bloque un certain nombre d'avancées pour l’environnement (ex Cf protocole de Kyoto et [[taxe carbone]] qui est l'exemple d'un échec majeur) ===== Sommets et accords internationaux ===== {{Section à actualiser|commentaire=De nouveaux sommets ont eu lieu depuis 2009, il faut les ajouter.|date=novembre 2017}} La première réunion internationale autour de l'environnement fut la Conférence internationale sur l’usage et la conservation de la biosphère, qui s'est réunie en [[1968]] à [[Paris]]<ref>[http://cms.unige.ch/isdd/spip.php?article39 Résumé sur le site de l'université de Genève]</ref>. Elle permit aux différents acteurs présents d'entamer les discussions en vue du premier Sommet de la Terre, prévu à Stockholm en 1972. Ces [[sommet de la Terre|sommets de la Terre]] sont les principaux sommets internationaux consacrés à l'environnement, et se tiennent tous les 10 ans. La [[conférence des Nations unies sur l'environnement de Stockholm]] en juin [[1972]], premier sommet international de grande ampleur consacrée à l'état de l'environnement<ref>[http://cms.unige.ch/isdd/spip.php?article47 Résumé de la conférence de Stockholm sur le site de l'université de Genève]</ref>, marque véritablement la prise de conscience d'un problème environnemental mondial, et de la nécessité d'une action concertée de préservation. Elle débouche sur une déclaration de principes et un plan d'action concrètes<ref name=Stock/>. Le 3 mars [[1973]], la [[convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction|convention de Washington]]<ref group=Note>De son nom complet ''Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction'' (formant en anglais le sigle CITES)</ref> est adoptée par un grand nombre de pays. Elle a pour objectif de veiller à ce qu'aucun commerce ne mette en danger la pérennité d'une espèce animale dans son milieu naturel<ref>[http://www.cites.org/fra/disc/text.shtml Texte final de la convention sur le site officiel]</ref>. Son combat le plus connu est peut-être celui contre le trafic d'[[ivoire]], qui met en danger les [[éléphant d'Afrique|éléphants d'Afrique]]. La même année est adoptée la convention [[MARPOL]]<ref>{{en}} [http://www.ncseonline.org/NLE/CRSreports/07Dec/RL32450.pdf CRS Report for Congress, {{p.|10}}/29]</ref>, qui réglemente les pratiques en vue de diminuer les pollutions marines. Le sommet de la Terre de [[Nairobi]], qui s'est tenu en [[1982]], a été un échec<ref>{{article|titre=Sommets de la Terre, des précédents décevants|périodique=Le Monde.fr|date=20.06.2012|url=https://www.lemonde.fr/economie/article/2012/06/20/sommets-de-la-terre-des-precedents-decevants_1721568_3234.html}}</ref>, du fait du faible intérêt de [[Ronald Reagan]], alors [[président des États-Unis]], du faible retentissement de ce sommet, et de l'absence de décisions importantes. Ce sommet n'est d'ailleurs pas considéré comme un sommet de la Terre. [[Fichier:Carte trou ozone Antarctique.jpg|thumb|upright=1.5|left|Le trou dans la [[couche d'ozone]] au-dessus de l'[[Antarctique]] en octobre 1987, objet du protocole de Montréal la même année.]] En [[1984]], le [[Programme des Nations unies pour l'environnement]] (PNUE) organise la Conférence mondiale de l’industrie sur la gestion de l’environnement, à [[Versailles]]<ref>[http://cms.unige.ch/isdd/spip.php?article70 Résumé sur le site de l'université de Genève]</ref>, puis l'année d'après la Conférence internationale sur l’évaluation du rôle du dioxyde de carbone et autres gaz à effets de serre à [[Villach]]<ref>[http://cms.unige.ch/isdd/spip.php?article73 Résumé sur le site de l'université de Genève]</ref>, alors que les premières interrogations sur le réchauffement climatique commencent à surgir. Le {{date|16|septembre|1987}} est signé le [[protocole de Montréal]], qui vise à stopper les dégâts causés à la [[couche d'ozone]], notamment en interdisant l'usage des [[chlorofluorocarbure]]s et d'autres gaz nocifs pour la couche d'ozone<ref>{{en}} [http://unep.org/ozone/pdfs/Montreal-Protocol2000.pdf Texte du protocole de Montréal, complété depuis par différents amendements]</ref>. En 1989, la [[convention de Bâle]] réglemente le commerce des [[déchets]], en interdisant notamment l'exportation de déchets des [[pays développés]] vers les [[pays en voie de développement]] pour échapper aux réglementations locales<ref>[http://www.basel.int/text/con-f-260408.pdf Texte intégral de la Convention]</ref>. En juin [[1992]], lors du [[sommet de la Terre de Rio de Janeiro]], l'environnement a été défini comme un « [[bien commun]] » ou un « [[bien public]] ». Les acteurs internationaux ont montré avoir pris conscience que la problématique environnementale ne pouvait pas être découplée des problèmes économiques, écologiques et sociaux, de sorte que l'environnement a été considéré comme un dénominateur des trois piliers du [[développement durable]]. Il a été intégré dans les objectifs des [[agenda 21|agendas 21]] pour les collectivités territoriales<ref name=Rio/>. [[Fichier:Kyoto Protocol participation map 2010.png|thumb|300px|Participation au protocole de Kyoto en janvier 2011 : {{Légende/Début}} {{Légende|green|Pays ayant ratifié le protocole}} {{Légende|#CD6839|Pays signataires refusant pour l'instant de le ratifier}} {{Légende|#8B0000|Pays s'étant retiré du protocole}} {{Légende|grey|Pays encore non signataires}} {{Légende/Fin}}]] Le {{date|11|décembre|1997}} est signé le [[protocole de Kyoto]]. Ce texte est d'une importance fondamentale puisque les pays l'ayant signé s'engagent à réduire leurs émissions en [[gaz à effet de serre]], avec des objectifs chiffrés, et ce, pour essayer de limiter le [[réchauffement climatique]]<ref name="kyoto">[http://unfccc.int/portal_francophone/essential_background/kyoto_protocol/items/3274.php Résumé et présentation du protocole de Kyoto] sur le site des Nations unies</ref>. La mise en application du protocole et son suivi donneront lieu à une conférence internationale quasiment tous les ans<ref group="Note">Ces conférences sont appelées COP, et sont suivies d'un numéro (ex COP1 pour la première, COP2 pour la suivante… COP15 s'est tenu à [[Copenhague]] en décembre 2009).</ref>. Ce protocole n'est entré en vigueur qu'en [[2005]], puisqu'il devait pour cela être ratifié par des pays dont les émissions en gaz à effet de serre représentent au moins 55 % des émissions mondiales<ref>[http://unfccc.int/resource/docs/convkp/kpfrench.pdf Texte du protocole de Kyoto, article 25]</ref>. [[Fichier:COP 15 Opening Session.jpg|thumb|left|Session d'ouverture du [[sommet de Copenhague]] (COP 15) le 7 décembre 2009.]] En [[2002]], lors du [[Sommet de la Terre de Johannesburg]], sous l'impulsion, entre autres, des grandes ONG environnementales, l'environnement et le [[développement durable]] ont touché le monde des entreprises<ref>{{Lien web|titre = Sommet mondial pour le développement durable - {{17e}} séance plénière - 4 septembre 2002|url = http://www.un.org/french/events/wssd/coverage/summaries/envdev33.htm|site=un.org|consulté le = 2015-05-28}}</ref>. On a vu émerger le concept de [[responsabilité sociétale des entreprises]], application des principes de développement durable aux entreprises, l'environnement étant un témoin de l'efficacité fonctionnelle des trois piliers (économique, écologique et le social) du développement durable<ref>[http://www.agora21.org/johannesburg/rapports/onu-joburg.pdf Rapport du Sommet mondial pour le développement durable à Johannesburg]</ref>. Les préoccupations environnementales touchent également d'autres domaines, et apparaissent dans de nombreuses autres conférences ou sommets mondiaux ([[Groupe des huit|G8]], [[G20]], Conférences mondiales sur l'habitat, les villes, entre autres). Le [[conseil de sécurité des Nations unies]] s'est réuni en avril 2007 pour agir contre les changements climatiques et les dégradations de l'environnement, témoignant de l'importance de la question<ref>[http://www.un.org/apps/newsFr/storyFAr.asp?NewsID=13977&Cr=climat&Cr1=energie Article consacré à cette réunion] sur le site de l'ONU</ref>. Le dernier sommet mondial important a été le [[sommet de Copenhague]] en décembre 2009, dont le bilan est mitigé<ref>{{article|titre=Le bilan décevant du sommet de Copenhague |journal=Le Monde.fr|date=19.12.2009|url=https://www.lemonde.fr/le-rechauffement-climatique/article/2009/12/19/la-bilan-decevant-du-sommet-de-copenhague_1283070_1270066.html}}</ref> qui a entamé la préparation de l'après-Kyoto, et essayé de lui donner un nouveau souffle en décidant d'engagements chiffrés en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre<ref>[http://www.copenhague-2009.com/ Site officiel de Copenhague 2009]</ref>. ===== Les journées internationales ===== [[Fichier:Bruxelles sans voiture 2005 - 11.jpg|thumb|Cyclistes à [[Bruxelles]] à l'occasion de la [[journée sans voiture]] en 2005.]] Les [[journée internationale|journées mondiales ou internationales]] sont souvent officialisées par l'[[Organisation des Nations unies]]. Un nombre croissant de journées internationales sont consacrées à des thèmes environnementaux, illustrant la place grandissante des thématiques environnementales dans la société. On y trouve, entre autres : * 20 ou 21 mars, jour de l'[[équinoxe]] : [[Jour de la Terre]]<ref>{{en}} [http://www.earthday.net/ Site officiel du jour de la Terre]</ref> ; * [[22 mars]] : [[Journée mondiale de l'eau]]<ref>{{en}} [http://www.unesco.org/water/water_celebrations/ Site des Nations unies consacré à la journée mondiale de l'eau]</ref> ; * [[22 mai]] : [[Journée internationale de la biodiversité]] ; * [[5 juin]] : [[Journée mondiale de l'environnement]]<ref>[http://www.unep.org/wed/2009/french/ Site des Nations unies consacré à la journée mondiale de l'environnement]</ref> ; * [[8 juin]] : [[Journée mondiale de l'océan]]<ref>{{en}} [http://www.worldoceannetwork.org/News_Facts&Messages.asp Désignation par l'ONU du 8 jour comme journée mondiale de l'océan, sur World Ocean Project]</ref> ; * [[17 juin]] : Journée mondiale de la lutte contre la désertification et la sécheresse<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Journée mondiale de lutte contre la désertification et la sécheresse {{!}} Nations Unies |url=https://www.un.org/fr/observances/desertification-day |site=United Nations |consulté le=2022-11-17}}</ref> ; * [[16 septembre]] : Journée internationale de la protection de la [[couche d'ozone]] ; * [[22 septembre]] : [[Journée sans voiture]] ; * [[4 octobre]] : Journée internationale des animaux<ref>{{en}} [http://www.worldanimalday.org.uk/index.asp Site de la journée mondiale des animaux]</ref>. ==== Réglementation ==== {{Article détaillé|Droit de l'environnement}} Le droit de l'environnement est une discipline relativement récente qui a pour objet l'étude ou l'élaboration de règles juridiques concernant l'utilisation, la protection, la gestion ou la restauration de l'environnement<ref name=droit>[http://www.denv.auf.org/ Site du réseau de chercheurs francophones en droit de l'environnement]</ref>. C'est un droit technique et complexe, en pleine expansion, et dont les champs tendent à se densifier au fur et à mesure des avancées sociales, scientifiques et techniques. Il est dans un nombre croissant de pays matérialisé par un [[code de l'environnement (France)|code de l'environnement]], mais sans juridiction spécialisée à ce jour (il n'y a pas de juge de l'environnement, comme il peut y avoir un juge à l'enfance, une spécialité criminelle ou anti-terroriste). Dans certains pays il existe cependant des services de [[police (institution)|police]], [[douane]] ou [[garde-côte]] ayant une spécialité environnementale. Les textes de références sont généralement nationaux, sauf dans le cas de conventions, d'accords, et de systèmes de management internationaux, comme la norme de management environnemental [[ISO 14001]]. La plupart des pays cherchent désormais à harmoniser leurs textes réglementaires pour adopter une réponse plus adaptée aux problèmes mondiaux<ref name=droit/>. Sans que cela soit pour autant réglementé, de nombreuses [[Organisation non gouvernementale|ONG]] appellent à une [[éthique de l'environnement]] qui soit reconnue par la majorité. De même, certaines organisations demandent que soit développée la notion de [[crime environnemental]], notion diversement définie à travers le monde<ref>[http://www.actu-environnement.com/ae/news/directive_commission_erika_prestige_infraction_2253.php4 Vers la reconnaissance du crime environnemental ?] 9 février 2007, Actu-environnement</ref>. === Associations écologistes === Il existe de nombreuses [[Association à but non lucratif|associations]] et [[organisation non gouvernementale|organisations non gouvernementales]] actives sur les questions d'environnement. Parmi les plus en vue au niveau international, on trouve : * [[Avaaz.org]]<ref>[http://www.avaaz.org/fr/about.php? set_language=fr Site internet d'Avaaz]</ref> ; * [[Les Amis de la Terre|Friends of the Earth international]]<ref>[http://www.foei.org/les-amis-de-la-terre?set_language=fr Site officiel de l'association Friends of the Earth]</ref> ; * [[Les Amis de la Nature]]<ref>[http://www.nfi.at/ Site officiel de l'association Les Amis de la Nature]</ref> ; * [[Greenpeace]]<ref>{{en}} [http://www.greenpeace.org/international/ Site officiel de Greenpeace]</ref> ; * [[Climate Action Network]]<ref>{{en}} [http://www.climatenetwork.org/ Site officiel de Climate Action Network]</ref> ; * [[Sustainable Building Alliance]] ou SB Alliance<ref>{{en}} [http://www.sballiance.org/ Site officiel de SB Alliance]</ref> ; * [[Union internationale pour la conservation de la nature]]<ref>{{mul|fr|en|es}} [http://cms.iucn.org/fr/ Site officiel de l'UICN]</ref> ; * [[World Wildlife Fund]]<ref>{{en}} [http://wwf.org/ Site officiel de la WWF]</ref>. En [[France]], les associations peuvent être « agréées au titre de l'environnement » par le [[ministère de l'Écologie et du Développement durable (France)|ministère de l'Écologie et du Développement durable]]. Ce sont des [[association loi de 1901|associations]] régies par la loi de 1901 qui contribuent à révéler des problèmes ou à trouver et tester des solutions dans les domaines de la protection de la nature et de l'environnement et de l'amélioration du cadre de vie (leur vigilance s'exerce sur l'ensemble du territoire). Il existe aussi des associations concernant l'éducation à l'environnement et au développement durable (EEDD) ou le lien santé-environnement, comme l'[[Association santé environnement France|Association Santé Environnement France]] (ASEF). == Économie de l'environnement == {{Article détaillé|Économie de l'environnement}} === Théorie économique === L'économie de l'environnement est souvent considérée comme une sous-discipline de l'[[économie (discipline)|économie]], qui s'intéresse aux relations entre l'environnement et l'économie, c'est-à-dire aux coûts des atteintes à l'environnement, de la protection et de la connaissance de l'environnement, ainsi qu'à l'efficacité et à la conception d'instruments économiques pour changer les comportements à l'égard de l'environnement<ref>[http://www.ecologie.gouv.fr/Sciences-economiques-de-l.html Définition de l'économie de l'environnement sur le site du ministère de l'écologie]</ref>. Toutefois, cette position est critiquée notamment par l'[[agroéconomiste]] américain [[Lester R. Brown]], qui considère que l'économie devrait être au contraire une sous-discipline de l'écologie<ref>[[Lester R. Brown]], ''Éco-économie : une autre croissance est possible, écologique et durable'', Seuil, 2003</ref>. Le problème qui se pose souvent est celui de la [[valeur marchande]] à attribuer à un bien environnemental, à une ressource ou à sa qualité<ref name="UN-Emissions">{{Lien web|langue=en|url=http://unfccc.int/kyoto_protocol/mechanisms/emissions_trading/items/2731.php |auteur=[[Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques|UNFCCC]] |titre=Emissions Trading |consulté le=7 janvier 2010}}</ref>. Par exemple, il est très difficile d'attribuer un montant à un air de bonne qualité ou de chiffrer les impacts d'une pollution sur l'eau. Les outils économiques permettant d'influencer les comportements sont nombreux, allant de la [[Offre et demande|loi de l'offre et de la demande]]<ref name="Dumas">{{Lien web|url=http://www.environnement.ens.fr/perso/dumas/www_eco_env/eco_env/eco_env_2.html#SEC8 |titre=2. La prise en compte des impacts environnementaux localisés |auteur=Patrick Dumas |site=ENS Paris |consulté le=7 janvier 2010}}</ref> (qui rend moins accessible une ressource rare en augmentant son prix), les amendes, dont le calcul du montant peut s'avérer difficile<ref group=Note>Pour une pollution, par exemple le montant de l'amende est souvent le coût de la dépollution, mais il est plus difficile à calculer lorsqu'il s'agit d'impacts diffus (incidents nucléaires), à long terme (pollution des sols ou des nappes phréatiques) ou d'atteinte à des biens n'ayant pas de valeurs marchande (espèce animale ou végétale protégée).</ref>, les licences, [[norme]]s, permissions<ref>L’approche économique de la protection de l’environnement, Robert N. Stavins (Université Harvard), ''in'' Problèmes économiques No 2863, 24 novembre 2004</ref>, etc. [[Fichier:EuropeanEmissionTradingSystemPeriodOnePriceHistory.png|thumb|upright=1.5|Cours des permis d'émission du CO{{ind|2}} en Europe. La [[Bourse du carbone]] est une transcription économique de certains problèmes environnementaux.]] Cela nécessite une prise en compte des problèmes relatifs aux [[externalité]]s liées à une activité, qui induisent un coût environnemental non pris en compte par le responsable<ref name="Dumas"/> ; par exemple, un agriculteur ne va pas payer les coûts engendrés par une éventuelle pollution de l'eau par les [[pesticide]]s, ou un transporteur ne va pas payer pour les gaz rejetés dans l'atmosphère<ref group="Note">À noter qu'une externalité peut également être « positive » : par exemple, les abeilles d'un apiculteur vont pouvoir polliniser un verger ou un champ de fleur, sans que l'apiculteur ait à débourser un montant.</ref>. C'est la prise en compte de ces problèmes qui a fait naître le principe de [[pollueur-payeur]], mais également les [[droit à polluer|droits à polluer]], dont l'exemple le plus connu est peut-être la [[bourse du carbone]], prévue par le [[protocole de Kyoto]]<ref name="UN-Emissions"/> L'économie de l'environnement traite également des [[marché (économie)|marché]]s associés au domaine de l'environnement, et dont la croissance est forte<ref>[http://www.ifen.fr/uploads/media/de60.pdf Étude de l'IFEN sur le secteur de l'environnement]</ref>. Ces marchés répondent à des besoins de non-pollution, d'[[efficacité énergétique (économie)|efficacité énergétique]], de traitement de l'air, de l'eau, de [[propreté]] ou de [[dépollution]]. Cette croissance entraîne une hausse de la demande en personnel formé aux métiers de l'environnement. === Métiers et formations === {{Article détaillé|Les métiers de l'environnement}} Les métiers de l'environnement se sont fortement développés dans le contexte du [[développement durable]], faisant de l'environnement un [[secteur économique]] en plein développement<ref>[http://www.emploi-environnement.com/fr/dico/dico.php4 Annuaire métier Environnement et Développement Durable]</ref>. Le [[Grenelle de l'Environnement]] en France, et les objectifs de [[croissance économique|croissance verte]] et de réduction des [[émissions de CO2|rejets de CO<sub>2</sub>]] dans les pays industrialisés ont donné une nouvelle impulsion au développement des métiers de l'environnement. On peut les séparer en cinq grands domaines<ref>[http://www.ecometiers.com/index.asp?r=9 Secteurs des métiers de l'environnement]</ref> : * la protection et la gestion des espaces et espèces naturelles, ne représentant qu'un faible pourcentage des emplois du secteur. Assurées par l'État et des organisations spécialisées, ces missions se retrouvent principalement dans le secteur des [[forêt]]s, des ressources naturelles et des [[Parc naturel régional en France|parcs naturels]]. ; * la prévention et le traitement des pollutions et des nuisances, dans les secteurs de l'eau (avec notamment l'[[ultrafiltration]] et l'[[osmose inverse]]), du bruit (murs anti-bruits), des déchets ménagers ou industriels, mais aussi de la [[recherche scientifique]] et technique de nouveaux moyens en vue de réduire les nuisances ; * l'aménagement du territoire, principalement dans l'[[urbanisation]], le [[paysage]] et la construction d'infrastructures ; * la prise en compte des incidences sur l'environnement des différents projets, plans ou programmes à travers l'élaboration des [[études d'impact]] ou des [[évaluations environnementales]]. Ces documents sont pris en charge, en général, par des bureaux d'étude qui rassemblent les différentes compétences qui couvrent les champs de l'environnement : biodiversité, pollutions, nuisances…) ; * la prise en compte des problématiques environnementales dans les entreprises est généralement du ressort du ou des pôles « QHSE » (Qualité Hygiène Sécurité Environnement). Il s'agit de prendre en compte la règlementation sur l'environnement et de réduire les impacts en matière de pollutions au cours de l'activité régulière ou accidentelle d'une entreprise. La majorité des grandes entreprises aujourd'hui ont engagé une démarche environnementale<ref>[http://www.actualites-news-environnement.com/20035-attitudes-actions-grandes-entreprises-developpement-durable.html L'exemple de l'attitude des grandes entreprises françaises par rapport à l'environnement]</ref> ; * la gestion sociétale de l'environnement, qui englobe les métiers de l'[[éducation à l'environnement]], les politiques, les métiers du [[droit de l'environnement]], mais aussi le [[lobbying]], le conseil et l'[[audit]]. À cela il faut ajouter tous les métiers qui ne sont pas directement liés à l'environnement, mais qui comportent une fort dimension environnementale, comme les métiers de l'[[énergie (économie)|énergie]], de la [[construction]] et de la [[thermique du bâtiment]]. La forte croissance de ces métiers demande des formations adaptées, elles aussi en forte augmentation. Dans les pays développés, il est aujourd'hui possible de trouver de nombreuses formations spécialisées ou ayant un lien avec l'environnement<ref>[http://www.ecoformations.net/ Site des formations environnement en France]</ref>. == Philosophie et éthique de l'environnement == {{Article détaillé|Éthique de l'environnement}} === Environnement et religion === La plupart des religions anciennes étaient respectueuses de l'environnement<ref>Robert Tessier, 1990, « Religion et environnement. Un rapport éthique », Médium / Sciences humaines</ref> bien que la notion d'environnement à l'époque ne fût pas la même qu'aujourd'hui. Certaines religions [[animisme|animistes]] et [[religion des Celtes|celtiques]] faisaient des éléments de la nature, comme les [[Source (hydrologie)|sources]], certains animaux ou plantes, des [[divinités]]. En effet, la non-compréhension de la nature lui conférait un aspect mystique qui aboutissait souvent à une divinisation de ses éléments. Dans l'[[hindouisme]], l'environnement a une grande importance. On traduit hindouisme par ''sanatana dharma'', qui, traduit approximativement, signifie l'« essence éternelle du cosmos » – la qualité qui lie tous les êtres humains, animaux et végétaux à l'univers alentour et éventuellement à Dieu, source de toute existence<ref name=HI>''L'HINDOUISME, une introduction'', de Dharam Vir Singh, SURABHI PRAKASH</ref>. Le [[shintoïsme]] a également divinisé de nombreux éléments naturels, sous le nom de [[kami (divinité)|''kami'']]. Un kami peut être toute entité supérieure à l'homme par sa nature. Le monde naturel joue un rôle important dans le [[judaïsme]]. Dans la loi juive ([[halakhah]]), on trouve des mises en garde pour la protection des arbres fruitiers, ou de tout ce qui relève du [[bien commun]], y compris les éléments naturels constituant l'environnement. La gestion de la création a été confiée par Dieu à l'homme afin de lui assurer une base matérielle et un tremplin pour son développement spirituel. Le rapport du Judaïsme à la nature est donc marqué par le respect de ce qui appartient à Dieu (l'homme est gestionnaire, et non propriétaire) et le fait que tout élément sur terre a son rôle à jouer dans la création, pour le bien être de l'homme et l'harmonie de l'ensemble des créatures<ref>Jonathan Aikhenbaum, ''Le Judaïsme et l'environnement'', préface de Benjamin Gross, Calligraphy, 2013 {{ISBN|978-965-7611-02-9}}</ref>. L'[[Église catholique]] alerta la communauté internationale dès les [[années 1970]] sur un important manque d'éthique. Notamment le pape [[Paul VI#L'environnement|Paul VI]], inquiet des nouvelles politiques agricoles, a pris position en 1970 lors du {{25e}} anniversaire de la FAO, puis a délivré un message fort en 1972 à l'ouverture de la Conférence des Nations unies sur l'environnement de Stockholm. Puis, en parallèle à l'[[œcuménisme]] prôné par [[Jean-Paul II]], divers évènements [[chrétien]]s eurent lieu sur la question de l'environnement<ref>[http://paxchristi.cef.fr/docs/D-v%5B1%5D.durable-historique.doc Historique des prises de position de l'Église]</ref>. De multiples [[Œcuménisme#Sauvegarde de la Création|initiatives œcuméniques]] ont abouti à proposer en 2007 de consacrer un temps pour la [[sauvegarde de la Création]] chaque année entre le {{1er}} septembre (journée de prière pour la sauvegarde de la Création chez les orthodoxes, adoptée ensuite par les catholiques) et le 4 octobre (fête de saint François d'Assise chez les catholiques). De même, la plupart des autorités religieuses [[islam]]iques se sont positionnées en faveur d'un plus grand respect de l'environnement. 60 responsables religieux musulmans représentant 20 pays différents, se sont réunis les 17 et 18 août 2015 à Istanbul pour le colloque de l’Islamic Climate Change Symposium<ref>[https://www.saphirnews.com/La-Declaration-d-Istanbul-interpelle-les-musulmans-du-monde-pour-l-ecologie_a21187.html La Déclaration d’Istanbul interpelle les musulmans du monde pour l’écologie]</ref>, et ont signé la déclaration islamique sur le changement climatique<ref>[https://www.saphirnews.com/D-Istanbul-a-Paris-la-declaration-islamique-sur-le-changement-climatique_a21464.html D'Istanbul à Paris, la déclaration islamique sur le changement climatique]</ref>. === Position du Saint-Siège === {{Article détaillé|Laudato si'}} En juin [[2012]], à l'approche de la [[Conférence des Nations unies sur le développement durable]], Rio+20, le [[Saint-Siège]] rappelle {{citation|que l’on ne peut pas réduire à un problème « technique » ce qui touche la dignité de l’homme et des peuples : on ne peut pas, en effet, confier le processus de développement à la seule technique parce que, de cette manière, il serait privé d’orientation éthique. La recherche de solutions à ces problématiques ne peut pas être séparée de notre compréhension de l'être humain. La personne humaine à laquelle est confiée la bonne gestion de la nature ne peut pas être dominée par la technique et en devenir l'objet}}<ref>{{fr}} Pour une alliance entre l'homme et l'environnement, dans ''L'Osservatore Romano'' le 15/06/2012, {{Lire en ligne|lien=http://www.osservatoreromano.va/portal/dt?JSPTabContainer.setSelected=JSPTabContainer%2FDetail&last=false=&path=/news/internazionale/2012/137q12-La-Santa-Sede-in-occasione-della-III-sessio.html&title=Pour%20une%20alliance%20entre%20l%E2%80%99homme%20et%20l%E2%80%99environnement&locale=fr}}</ref>. En juin [[2015]], quelques mois avant la [[Conférence de Paris de 2015 sur le climat|Conférence de Paris sur le climat]] (COP 21), le [[pape François]] publie l'encyclique ''[[Laudato si']]'' (« sur la sauvegarde de la maison commune »). C'est la première [[encyclique]] d'un pape entièrement consacrée aux questions d'environnement, d'[[écologie intégrale]], et de [[développement durable]] et intégral. Bien conscient des problèmes environnementaux de la planète, notamment de l'origine anthropique du [[réchauffement climatique]], le pape souligne que ce sont les [[Pauvreté|pauvres]] de la planète qui souffrent le plus de la dégradation de l'environnement, et il montre que la préservation de l'environnement ne peut pas être dissociée de la préoccupation d'aider les plus pauvres, ce qui constitue la dimension sociale de la doctrine de l'Église<ref>[http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/encyclicals/documents/papa-francesco_20150524_enciclica-laudato-si.html Lettre encyclique du saint Père François sur la sauvegarde de la maison commune], 24 mai 2015</ref>. == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe=Note}} === Références === Sauf indication contraire, les sources présentées ici sont exclusivement en [[français]] ({{fr}}). {{Références nombreuses|taille=50}} == Annexes == {{Autres projets |wiktionary = environnement |commons = Category:Environment |wikinews = Catégorie:Environnement |wikiversity= Faculté:Environnement }} === Bibliographie === * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=André|nom1=Beauchamp|titre=Environnement et Église|sous-titre=le temps de l'engagement|lieu=Montréal|éditeur=Fides|année=2008|pages totales=167|isbn=978-2-7621-2926-7}} * {{Ouvrage|auteur1=Conférence des évêques de France|titre=La Création au risque de l'environnement|lieu=Paris|éditeur=Bayard-Centurion, Fleurus-Mame|année=2009|mois=Janvier|pages totales=64|isbn=978-2-204-08849-7}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Ministère de l'écologie et du développement durable|titre=Réponses environnement. Entreprises et environnement|sous-titre=Rapport à la commission des comptes et de l'économie de l'environnement|lieu=Paris|éditeur=[[La Documentation française|La documentation française]]|année=2004|pages totales=217|isbn=2-11-005695-9}} * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean-Claude|nom1=Fritz|prénom2=Charalambos|nom2=Apostolidis|prénom3=Gérard|nom3=Fritz|directeur3=oui|titre=L'humanité face à la mondialisation. Droit des peuples et environnement|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions L'Harmattan|L'Harmattan]]|année=1997|pages totales=230|isbn=2-7384-5517-4}} * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean-Paul|nom1=Besset|lien auteur1=Jean-Paul Besset|titre=René Dumont, une vie saisie par l'écologie|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Stock|Stock]]|collection=Au vif|année=1992|pages totales=375|isbn=2-234-02467-6}} * [[Bernard Kalaora]] et Chloé Vlassopoulos, [http://www.champ-vallon.com/Pages/Pages%20Environnement/KalaoraVlassopoulos.html ''Pour une sociologie de l’environnement, société et politique, 2013, Champ-Vallon''] * Limoges C & Doray P (1994) ''[http://www.cirst.uqam.ca/PCST3/PDF/Communications/LIMOGES%20et%20al.pdf Le débat public comme apprentissage social et comme régulation constituante : le cas de l'environnementalisation]''. Avril 1994 ; In Actes du colloque international de Montréal '': Quand la science se fait culture''. * [[Naomi Klein]] : ''[[Tout peut changer|Tout peut changer : capitalisme et changement climatique]]'', Actes Sud, 2015 * Jean de Kervasdoué: Ils croient que la nature est bonne, Robert Laffont, 2016 === Articles connexes === * [[Glossaire de l'environnement et de l'écologie]] * [[Biosphère]] * [[Écosphère|L’écosphère]] * [[Convention sur la diversité biologique]] * [[Écologie]] * [[Éducation à l'environnement et au développement durable]] * [[Nature]] * [[Liste des ministres de l'Environnement]] * [[Organisation mondiale de l'environnement]] * [[Politique climatique]] * [[Americana - Forum sur l'environnement et Salon international des technologies environnementales]] * [[Écologie intégrale]] === Liens externes === {{Liens}} * [http://ec.europa.eu/environment/integration/research/research_alert_en.htm Portail ''Environnement'' de la Commission européenne] * [http://signets.bnf.fr/html/categories/c_570ecologie.html Sélection de sites web sur l’écologie, la biodiversité et l’environnement dans le répertoire encyclopédique : Les Signets de la Bibliothèque nationale de France] {{Palette|Environnement|Sciences environnementales}} {{Portail|environnement|sciences de la Terre et de l'Univers}} [[Catégorie:Environnement|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Enron
Enron
{{à sourcer|date=août 2022}} {{Infobox Société | couleur boîte = #007BC2 | titre blanc = | nom = Enron Corporation | logo = EnronLogo.png | légende = | slogan = ''Ask Why'' | forme juridique = '''Disparu''' ([[faillite]]) | action = | date de création = [[1931]]<br> ([[Omaha (Nebraska)|Omaha]], [[Nebraska]]) | date de disparition = [[2001]] | dates-clés = [[1985]], prend le nom d'Enron | fondateur = | personnages-clés = '''[[Kenneth Lay]]''', fondateur et [[Président-directeur général|PDG]] '''[[Jeffrey Skilling]]''', DG | siège (ville) = [[Houston]], [[Texas]] | siège (pays) = États-Unis | direction actuelle = | secteurs d'activités = [[Énergie (économie)|Énergie]] | produits = [[Gaz naturel]], [[Courtage]] | société mère = | société sœur = | filiales = | actionnaires = | effectif = {{Unité|22000|personnes}} (avant 2001) <br /> {{Unité|40|personnes}} en 2008 | chiffre d'affaires = {{Unité|111|$}} milliards (2001) | évolution du CA = | somme du bilan (banques) = | primes brut (assurances) = | résultat net = | évolution du résultat net = | fonds propres = | dette = | capitalisation boursière = {{7e}} mondiale en 2000 | site web = [http://www.enron.com/ www.enron.com] | date de mise à jour = 30 juillet 2009 }} '''Enron''' était une entreprise américaine du secteur de l'énergie, qui fut l'une des plus importantes [[entreprise]]s [[États-Unis|américaines]] par sa [[capitalisation]] [[Bourse (économie)|boursière]]. Outre ses activités initiales dans le [[gaz naturel]], Enron avait monté un système de [[société de courtage|courtage]] par lequel elle achetait et revendait de l'électricité, notamment au réseau des distributeurs de courant de l'État de [[Californie]]. En décembre 2001, elle fit [[faillite]] de manière retentissante, en raison de pertes occasionnées par ses opérations spéculatives sur le marché de l'électricité, qui avaient été maquillées en bénéfices via des manipulations comptables. Cette faillite entraîna dans son sillage celle d'[[Andersen (entreprise)|Arthur Andersen]], qui auditait ses comptes, et fut à l'origine de nouvelles lois et normes dans les domaines de la finance et de la comptabilité. Le [[scandale Enron]] est devenu un important symbole des dérives du capitalisme américain des années 1990. == Histoire == === Création de la société === En 1984, [[Kenneth Lay]], 42 ans, prend la tête de la ''[[Houston Natural Gas]]'', un petit distributeur texan de gaz. Il est l'ancien [[Département de l'Énergie des États-Unis|sous-secrétaire à l'Énergie]] dans l'[[administration Reagan]] et est très lié à la [[famille Bush]] qui a fait des affaires dans le pétrole, et à [[Dick Cheney]], lui aussi patron dans le milieu pétrolier. En juillet 1985, Enron nait de la fusion de ''[[Houston Natural Gas]]'' et de la ''[[Internorth of Omaha]]''<ref name=":0">{{Article |langue=FR |auteur1=Jean-Jacques Pluchart |titre=L'étude du cas Enron |périodique=La Revue des Sciences de Gestion |date=2005 |lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-des-sciences-de-gestion-2005-6-page-17.htm }}</ref>. Son nom fut d'abord Enteron, composé de ''En'' pour Energy, de ''on'' de Houston et de ''ter'' pour la phonétique. Néanmoins, ce mot veut dire « intestin » en anglais scientifique : les lettres ''t'' et ''e'' seront ôtées pour conserver ''Enron''{{refsou}}. Quand l'entreprise démarra ses activités, elle était à la tête d'un réseau de [[gazoduc]]s important. Son ''business model'' restait traditionnel : production et transport de gaz, ainsi que la vente, essentiellement sur les marchés de gros, dont il devient le leader avec 15 % du marché<ref name=":1">{{Lien web|langue=fr|nom1=Echos|prénom1=Les|titre=Enron, une énergie en or|url=http://archives.lesechos.fr/archives/1999/Enjeux/00151-052-ENJ.htm|site=lesechos.fr|date=1999-10-01|consulté le=2020-05-11}}</ref>. === Développement et diversification === ==== Dans les activités de production et de transport d'énergie ==== Enron multiplie les prises de participation dans les sociétés de [[Pipeline|pipelines]] aux Etats-Unis, en Europe, en Asie et en [[Amérique du Sud]]. Les activités de trading sont déjà présentes, avec des instruments de couverture contre les risques de fluctuation des cours du pétrole et de gaz<ref name=":0" />. En 1988, elle se développe à Londres pour capter les contrats de fourniture gazières résultant de la privatisation des services publics britanniques<ref name=":0" />. La même année, elle lance la "''Gas Bank''", une [[chambre de compensation]] pour le commerce du gaz, chargée du montage financier des projets d'investissements gaziers, qui préfigure son ''business model'' à venir. ==== Dans le courtage d'énergie ==== Au tournant des [[années 1990]] et avec l'arrivée de [[Jeffrey Skilling]], ancien consultant de [[McKinsey & Company|McKinsey]], Enron entend profiter de la libéralisation du marché de l'énergie aux États-Unis et adopte un nouveau ''business'' ''model'' autour du [[Courtier|courtage]] de l'énergie. Enron offre, grâce à la ''Gas Bank'', des [[Produit dérivé financier|produits financiers dérivés]] comme des [[Swap (finance)|swaps]], options, ... à ses clients : elle couvre des risques technologiques (accidents), économiques (fluctuations de cours), politiques ([[Risque pays|risque-pays]]), financiers (variations de [[taux d'intérêt]], de [[taux de change]]...)<ref name=":0" />. Enron fait ainsi appel à des techniques d'[[Ingénieur financier|ingénierie financière]], considérant {{cita|le gaz naturel ou l'électricité comme des produits financiers}}<ref name=":1" />. Enron est la contrepartie de toutes les transactions. La détention des actifs ([[Infrastructure énergétique|infrastructures énergétiques]]) devient alors secondaire dans le business d'Enron et lui permet de faire se rencontrer l'offre et la demande si besoin<ref name=":1" />. Le business des pipelines devient un business de [[Opérateur de marché|trading]]<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|titre=Le scandale Enron pour les nuls et l'identification d'anomalies via la théorie des réseaux|url=http://www.captaineconomics.fr/-scandale-enron-nul-anomalies-theories-reseaux|site=www.captaineconomics.fr|consulté le=2020-05-11}}</ref>. ==== Matières premières, réseaux de télécommunications... ==== En 1993, elle se lance dans le commerce de l'électricité<ref name=":0" />. Puis elle entreprend une diversification en élargissant son marché à d'autres [[Matière première|matières premières]] et offre des dérivés sur un grand nombre de [[Actif sous-jacent|sous-jacents]]. En 1996, elle se lance sur le [[Nord Pool]], bourse de l'électricité des pays scandinaves<ref name=":1" />. Cette politique sera suivie en 1999 par le lancement du site EnronOnline<ref name=":0" />, une plate-forme de trading où seront négociés jusqu'à {{Unité|2100|produits}}. Parmi les nouveaux produits lancés par Enron, on trouve : * Enron Broadband : une plate-forme de négoce pour la [[bande passante]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Le géant de l'énergie Enron se lance dans les télécoms en Europe|url=https://www.lesechos.fr/2000/09/le-geant-de-lenergie-enron-se-lance-dans-les-telecoms-en-europe-751772|site=Les Echos|date=2000-09-15|consulté le=2020-05-11}}</ref>. * Azurix : une société gérant des infrastructures de distribution d'eau<ref name=":1" />, dont le but était de reproduire le modèle de la "Gas Bank" pour l'eau. * des [[Dérivé climatique|dérivés climatiques]] développés et commercialisés par Enron au milieu des années 1990. Ce développement se fit sous la tutelle du sénateur texan [[Phil Gramm]], dont l'épouse était présidente de la ''Commodity Futures Trading Commission'' (CFTC, l'organe de contrôle des produits financiers dérivés, en particulier pour les matières premières). Plus largement, Enron était très active dans le domaine du [[Lobby|lobbying]], finançait certains partis politiques, et aurait réussi à influencer en sa faveur plusieurs lois et réglementations<ref name=":0" />{{,}}<ref name=":1" />. Une vaste campagne de communication fut également lancée auprès des consommateurs, notamment pour les persuader qu'une [[dérégulation]] du marché (cf. [[déréglementation]]) réduirait leur facture de 43 %. === Succès === Enron a longtemps été considérée comme un modèle d'[[innovation]] et de [[Croissance économique|croissance]] aux Etats-Unis. De 1990 à 1999, elle affiche un [[chiffre d'affaires]] et des résultats en progression de plus de 20% par an. Elle sert de modèle aux entreprises de la [[nouvelle économie]] qui profitent de l'essor d'[[Internet]]<ref name=":0" />. Sa [[capitalisation boursière]] passe de 10 à 100 milliards de dollars et Enron est, à un moment, la septième entreprise la plus importante des Etats-Unis par ce critère. Sa croissance a été liée à un ensemble de facteurs exogènes ou endogènes<ref name=":0" /> : * Enron a d'abord profité de la priorité donnée au gaz naturel par l'administration fédérale américaine, face au [[pétrole]] largement contrôlé par l'[[Organisation des pays exportateurs de pétrole|OPEP]] * Elle a ensuite bénéficié de la [[dérégulation]] des marchés nationaux de [[Commodité|commodités]] aux Etats-Unis * Elle a enfin profité du développement d'Internet en dématérialisant ses activités de [[Courtier|courtage]] via des plates-formes de marchés en ligne * Enron a opté pour une stratégie à hauts risques et haut rendement, avec de nombreuses [[Fusion-acquisition|acquisitions]] et [[Investissement|investissements]], et une diversification très rapide de ses activités. Le magazine ''[[Fortune (magazine)|Fortune]]'' décerne à Enron le titre "d'entreprise la plus innovante des États-Unis" six années de suite<ref name=":0" />. Elle a aussi redynamisé [[Houston]], la ville où elle est basée, qui avait été sinistrée par les deux [[Choc pétrolier|chocs pétroliers]]<ref name=":0" />. === Culture d'entreprise === Enron avait développé une [[culture d'entreprise]] très agressive et portée sur la prise de risque<ref>{{Article |langue=fr |titre=Enron provoque la plus grande faillite de l'histoire américaine |périodique=Le Monde.fr |date=2001-12-03 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/archives/article/2001/12/03/enron-provoque-la-plus-grande-faillite-de-l-histoire-americaine_251630_1819218.html |consulté le=2020-05-11 }}</ref>, souvent qualifiée d'arrogante<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Enron, ou comment le modèle est devenu un scandale planétaire|url=https://www.lesechos.fr/2002/10/enron-ou-comment-le-modele-est-devenu-un-scandale-planetaire-1056784|site=Les Echos|date=2002-10-16|consulté le=2020-05-11}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Les principaux protagonistes de l'affaire|url=https://www.nouvelobs.com/economie/20060130.OBS4359/les-principaux-protagonistes-de-l-affaire.html|site=L'Obs|consulté le=2020-05-11}}</ref>. Sa politique de [[Gestion des ressources humaines|ressources humaines]] consistait à recruter des cadres à haut potentiel issus des meilleures universités américaines et baignant dans la culture élitiste, ainsi que des [[traders]] expérimentés. Elle les rémunérait bien mieux que ne le faisait la concurrence<ref name=":0" />. La culture d'Enron valorisait plus que tout le reste la croissance et la performance financière, assortie de sanctions en cas d'échecs. Les salariés étaient mis sous tension par un système de notation, les plus mal notés étant limogés, inspiré du modèle de [[Jack Welch]] de [[General Electric]]<ref name=":0" />{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=La chute d'une entreprise mégalo|url=https://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/la-chute-d-une-entreprise-megalo_491202.html|site=LExpress.fr|date=2002-03-07|consulté le=2020-05-11}}</ref>. === Controverses avant le scandale === En janvier 1999, [[Human Rights Watch]] accuse Enron de complicité dans de « graves violations » des droits de l’homme en [[Inde]]. La [[centrale de Dabhol]], détenue à 50 % par Enron, « emploie des forces de sécurité qui agressent régulièrement les personnes qui manifestent pacifiquement contre la centrale », écrit l'organisation, qui accuse les gouvernements indien et américain de tolérer ces pratiques<ref>{{Lien web|langue=fr|nom1=Paringaux|prénom1=Roland-Pierre|titre=« Business », pétrole et droits humains|url=https://www.monde-diplomatique.fr/2000/12/PARINGAUX/2618|site=Le Monde diplomatique|date=2000-12-01}}</ref>. == Le scandale Enron == {{Article détaillé|Scandale Enron}} === Fraudes et manipulations === En interne, Enron créa plus de {{Unité|3000|[[paradis fiscal|sociétés offshores]]}}. Le but premier de ces sociétés était de permettre à des investisseurs de cofinancer des infrastructures longues à rentabiliser grâce à la [[titrisation]]. Ces sociétés permettaient aussi d'externaliser certains risques importants de la société mère pour éviter de la mettre en péril. Enron utilisait largement ce type de sociétés non consolidées dans ces buts et par la suite pour sortir des actifs ou des passifs du bilan. Ces sociétés, dont les sièges sociaux étaient installés dans les [[îles Caïmans]], les [[Bermudes]] ou les [[Bahamas]], rendaient ainsi le bilan plus "présentable". Toutefois, de succinctes informations sur ces filiales étaient indiquées dans des notes en bas de page des documents d'information financière. L'entreprise poursuivait simultanément une politique de communication agressive. ''«<small> </small>Je crois en Dieu et je crois dans le marché<small> </small>»'', déclare [[Kenneth Lay]], le charismatique président de Enron. Il envoya aux salariés un courrier leur annonçant qu'il pensait que le cours de l'action gagnerait 800 % avant l'année [[2010 aux États-Unis|2010]]. === Exemple de montage financier d'Enron === L'objectif est de permettre à Enron d'emprunter de l'argent sans que cela apparaisse dans ses comptes. L'opération implique trois acteurs : Enron, une filiale offshore d'Enron (comme Jedi, LJM ou Mahonia) et une banque (appelons-la banque A). Tous sont complices du montage. L'opération est ici largement simplifiée. D'abord la filiale vend pour un million de dollars de gaz à la banque A. La filiale, contrôlée par Enron, reçoit alors un million de dollars de la part de la banque A (un contrat de livraison de gaz est signé, mais cette livraison n'a pas lieu ; seul son paiement est effectué). Enron vend ensuite pour un million de dollars de gaz à sa filiale. Enron reçoit donc un million de dollars de cette dernière. Enfin Enron achète à la banque A pour un million cinquante mille dollars de gaz, et paie en plusieurs fois. La banque A recevra, au terme du processus, un million cinquante mille dollars (les cinquante mille dollars sont, en réalité, des intérêts). Quel est le résultat ? L'opération équivaut pour Enron à contracter un prêt d'un million de dollars auprès de la banque A et le rembourser progressivement avec des intérêts. Mais cela apparaît dans les comptes comme une opération commerciale, et permet à Enron de se surendetter sans éveiller les soupçons. D'autre part, sur les résultats comptables, Jeff Skilling demanda, comme condition à sa prise de la direction, de tenir une comptabilité sur la base des prix du marché et non pas sur des valeurs historiques, ce que le cabinet Arthur Andersen accepta. Il faut savoir qu'aucune pratique ne réglemente encore le nouveau ''business model'' d'Enron. Cette méthode de comptabilité à la valeur du marché qui est la règle dans le domaine de la finance est appliquée pour la première fois hors de ce milieu. Cela permet d'inscrire en comptabilité non pas les bénéfices réels, mais les bénéfices à la valeur du cours du gaz au jour de la signature du contrat. === La révélation des fraudes et l'effondrement de l'entreprise === {{section à sourcer|date=juin 2020}} En 2000-2001, les actions Enron baissent fortement dans le sillage de l'explosion de la [[bulle Internet]]. Comme ces actions servent de garantie à de nombreux montages financiers réalisés entre Enron et les banques, celles-ci demandent le remboursement de ces emprunts camouflés qui, dès lors, réapparaissent dans le bilan d'Enron. Le 20 août 2001, son PDG, Kenneth Lay, déclare à <em>[[Business Week]]</em>: <em>« La société est probablement dans sa meilleure forme, la meilleure qu'elle ait jamais eue. »</em> Il a pourtant vendu toutes ses actions Enron depuis six mois, empochant au passage une dizaine de millions de dollars de profit net. Le 9 octobre 2001, [[Goldman Sachs]] qualifie Enron de ''« best of the best »''. Le 29 octobre 2001, le PDG d'Enron joint le [[secrétaire au Commerce des États-Unis|secrétaire au Commerce]] [[Donald Evans]] pour lui demander s'il peut influencer l'agence de cotation [[Moody's]] qui a dégradé la note de la dette à long terme de sa société. Evans estime qu'il ne peut intervenir. Le {{date|31|octobre|2001}}, la [[Securities and Exchange Commission|SEC]] (le gendarme de la bourse américaine) ouvre une enquête. Le {{date|2|décembre|2001}}, la [[multinationale]] se déclare en faillite ; le cours de l'action chute à {{Unité|1|dollar}} en quelques mois. En un an, sa valeur boursière a été divisée par 350. Environ {{unité|20000|salariés}} sont immédiatement licenciés, {{refnec|tandis que des centaines de milliers de petits épargnants perdent l'essentiel de leur [[Retraite par capitalisation|capital-retraite]], car celui-ci était constitué principalement de parts dans l'entreprise (environ les deux tiers des actifs boursiers d'Enron étaient détenus par des [[fonds de pension]] ou des fonds de mutuelles)}}. Des procédures pénales sont ouvertes contre les anciens dirigeants de l'entreprise : le trésorier, Ben Glisan fut condamné à cinq ans de prison. Le directeur financier, Andrew Fastow, à dix ans (son épouse, Lea, fut elle aussi condamnée pour avoir aidé à masquer les comptes). Le {{date|25|mai|2006}}, [[Kenneth Lay]], {{Unité|64|ans}}, est reconnu coupable de six chefs d'accusation, dont la fraude et le complot ; mais il décède d'un [[infarctus]] le 6 juillet avant de commencer à purger sa peine. L'ancien numéro deux d'Enron, [[Jeffrey Skilling]] est également reconnu coupable de 19 des 28 accusations, dont fraude, complot, fausses déclarations et [[délit d'initié]] et condamné à vingt-quatre ans et quatre mois de prison le {{date|23|octobre|2006}}. La [[Cour suprême des États-Unis]] décide le 24 juin 2010 d'annuler la condamnation de Jeffrey Skilling, ancien PDG d'Enron, pour manquement à ses « obligations morales » lors de la faillite de la société en 2001<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/economie/20100624.OBS6092/la-cour-supreme-annule-la-condamnation-de-l-ancien-pdg-d-enron.html La Cour suprême annule la condamnation de l'ancien PDG d'Enron], nouvelobs.com, 24 juin 2010</ref>. Le 21 juin 2013, sa peine initiale de 24 ans de détention est ramenée à 14 années<ref>{{en}} [https://www.theguardian.com/business/2013/jun/21/enron-jeff-skilling-sentence-reduced Enron's Jeffrey Skilling sees jail sentence reduced to 14 years], theguardian.com, 21 juin 2013</ref>. Les anciens partenaires de l'entreprise sont également inquiétés par les poursuites judiciaires, notamment : le cabinet [[Arthur Andersen]], qui est démantelé en 2002 à la suite de la faillite d'Enron, [[Citigroup]], [[JP Morgan]], [[Merrill Lynch]], [[Deutsche Bank]], la [[CIBC]], et la banque [[Barclays]]<ref>Multinationales 2005, de Walter Bouvais et Davide Garcia.</ref>. === NatWest === David Birmingham, Giles Darby et Gary Mulgrew, trois anciens banquiers britanniques de la banque Greenwich [[NatWest]] - accusés par la justice des États-Unis de transactions frauduleuses liées à l'affaire Enron - ont été extradés de leur pays le {{date|13|juillet|2006}}. Un quatrième banquier, Neil Coulbeck, s'est suicidé. == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == * [[Scandale Enron]] * [[Banqueroute]] * [[Kenneth Lay]] et [[Jeffrey Skilling]] * [[Crise de l'énergie en Californie]] * [[Escroquerie]] * [[International Financial Reporting Standards|Normes IAS/IFRS]] * [[Gouvernement d'entreprise]] et [[loi Sarbanes-Oxley]] * [[Lehman Brothers]] * ''Enron, l'incroyable scandale''. DVD. Par Alex Gibney. Seven 7, {{date|16|mars|2006}}. ({{Imdb titre | id=1016268 | titre=Enron: The Smartest Guys in the Room}}) * {{Ouvrage |prénom1=Anne-Sylvaine |nom1=Chassany |prénom2=Jean-Philippe |nom2=Lacour |titre=Enron, la faillite qui ébranla l'Amérique |éditeur=Nicolas Philippe |jour=09 |mois=octobre| année=2003|lieu=Paris |pages totales=279 |isbn=2-7488-0057-5 }} * Le film ''[[Braqueurs amateurs]]'' ({{date|22|février|2006}}) reprend l'histoire d'Enron et fait d'ailleurs une référence à l'entreprise à la fin du film. ({{Imdb titre | id=0369441| titre=Fun with Dick and Jane}}) == Liens externes == * {{Dictionnaires}} * {{en}} [http://www.enron.com/ Site d'Enron] * {{en}} [http://www.elaw4enron.com Documents juridique sur l'affaire Enron] * {{fr}} [http://lexinter.net/ACTUALITE/les_activites_d'enron.htm Les activités d'Enron] {{Portail|Entreprises|Records|Droit|Houston|énergie}} [[Catégorie:Entreprise de l'énergie ayant son siège aux États-Unis]] [[Catégorie:Affaire financière]] [[Catégorie:Entreprise fondée en 1985]] [[Catégorie:Entreprise disparue en 2001]] [[Catégorie:Entreprise américaine disparue]] [[Catégorie:Entreprise ayant son siège à Houston]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Eukaryota
Eukaryota
{{sous-titre/Taxon| nsd1=Eucaryotes}} {{Taxobox simple début | eucaryote | Eukaryota | Eukaryota diversity 2.jpg | Divers eucaryotes }} {{Taxobox taxon | eucaryote | domaine | Eukaryota | [[Robert Harding Whittaker|Whittaker]] & [[Lynn Margulis|Margulis]], [[1978]] }} {{Taxobox taxons | {{Phylogénie Eukaryota}} }} {{Taxobox fin}} Les '''eucaryotes''' ('''Eukaryota''') sont un [[Domaine (biologie)|domaine]] regroupant tous les [[Organisme (physiologie)|organismes]], [[organisme unicellulaire|unicellulaires]] ou [[Organisme multicellulaire|multicellulaires]], qui se caractérisent par la présence d'un [[noyau (biologie)|noyau]] et généralement d'[[organite]]s spécialisés dans la [[Respiration cellulaire|respiration]], en particulier [[mitochondrie]]s chez les [[aérobie]]s mais aussi [[hydrogénosome]]s chez certains [[anaérobie]]s. On le distingue classiquement des deux autres domaines que sont les [[Bacteria|bactéries]] et les [[Archaea|archées]] (mais le [[clade]] des eucaryotes s'embranche en fait parmi ces Archées). Les eucaryotes rassemblent trois grands [[Règne (biologie)|règnes]] du monde du vivant : les [[Animal|animaux]], les [[champignon]]s, les [[plante]]s, et d'autres (par exemple les [[algues brunes]]). Les eucaryotes unicellulaires sont parfois regroupés sous le terme de « [[Protista|protistes]] » et les non-eucaryotes sous la dénomination de « [[Prokaryota|procaryotes]] » (ces deux derniers groupes étant [[Paraphylie|paraphylétiques]]). Les eucaryotes peuvent se reproduire de manière sexuée (par [[méiose]] et fusion de [[gamète]]s) ou non (par [[mitose]]). Dans la mitose, une cellule se divise pour produire deux cellules génétiquement identiques. Dans la méiose, la réplication de l'[[ADN]] est suivie de deux cycles de [[division cellulaire]] pour produire quatre cellules filles haploïdes. Celles-ci agissent comme des cellules sexuelles (gamètes). Chaque gamète ne possède qu'un seul ensemble de [[chromosome]]s, chacun étant un mélange unique de la paire correspondante de chromosomes parentaux résultant d'une [[recombinaison génétique]] au cours de la méiose. == Étymologie et histoire du concept == {{Article détaillé|Prokaryota#Origine du concept}} Le terme Eukaryota<ref name=rwlm1978>{{article|langue=en|auteurs=[[Robert Harding Whittaker|R.H. Whittaker]] et [[Lynn Margulis|L. Margulis]]|titre=Protist classification and the kingdoms of organisms|revue=[[Biosystems]]|vol=10|no=1-2|date=avril 1978|passage=3-18|doi=10.1016/0303-2647(78)90023-0}}</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=en|auteur=[[Thomas Cavalier-Smith|T. Cavalier-Smith]]|titre=The kingdoms of organisms|revue=[[Nature (revue)|Nature]]|vol=324|no=6096|date=4 décembre 1986|passage=416-417|doi=10.1038/324416a0}}</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=en|auteur=[[Ernst Mayr]]|titre=A natural system of organisms|revue=[[Nature (revue)|Nature]]|vol=348|no=6301|date=6 décembre 1990|page=491|doi=10.1038/348491a0}}</ref> provient du grec ''eu'', « bien » et ''karuon'', « noyau ». Il signifie donc littéralement « ceux qui possèdent un véritable noyau ». Il s'oppose au concept de [[Prokaryota]]. Les eucaryotes forment traditionnellement un [[Empire (biologie)|empire]] du monde vivant, ou un [[Domaine (biologie)|domaine]] dans la classification proposée par [[Carl Woese]]. À cette occasion, ce dernier suggère un changement de nom pour Eucarya<ref>{{article|langue=en|auteurs=[[Carl Woese|Carl R. Woese]], Otto Kandlert et Mark L. Wheelis|titre=Towards a natural system of organisms : Proposal for the domains Archaea, Bacteria, and Eucarya|revue=[[Proceedings of the National Academy of Sciences|PNAS]]|vol=87|no=12|date=1er juin 1990|passage=4576-4579|doi=10.1073/pnas.87.12.4576}}</ref>, un terme aujourd'hui très peu employé, en dehors de quelques microbiologistes<ref>{{article|langue=en|auteurs=[[Purificación López-García]] et David Moreira|titre=Tracking microbial biodiversity through molecular and genomic ecology|revue=Research in Microbiology|vol=159|no=1|date=janvier-février 2008|passage=67–73|doi=10.1016/j.resmic.2007.11.019}}</ref>. Le terme est aussi écrit sous la variante Eukarya<ref>{{article|langue=en|auteurs=David A. Walsh et [[Ford Doolittle|W. Ford Doolittle]]|titre=The real ‘domains’ of life|revue=[[Current Biology]]|vol=15|no=7|date=12 avril 2005|passage=R237-R240|doi=10.1016/j.cub.2005.03.034}}</ref>, notamment par certains biologistes qui, à l'instar de [[Lynn Margulis|Margulis]] et Chapman (2009)<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteurs=[[Lynn Margulis]] et Michael J. Chapman|titre=Kingdoms & domains|sous-titre=an illustrated guide to the phyla of life on Earth|éditeur=[[Academic Press]]|lieu=Boston|année=2009|isbn=978-0-12-373621-5|pages totales=731}}</ref>, considèrent le taxon comme un [[super-règne]]. == Caractéristiques morpho-anatomiques == {{Article connexe|Cellule (biologie)}} Les cellules eucaryotes possèdent, par opposition aux [[Prokaryota|procaryotes]] ([[Archaea|archées]] et [[bactérie]]s) : * des [[organite]]s, divisant l'espace cellulaire en compartiments spécialisés, tels que : ** le [[noyau (biologie)|noyau]] (contenant l'[[Acide désoxyribonucléique|ADN]]), ** les [[mitochondrie]]s, le [[réticulum endoplasmique]], l'[[appareil de Golgi]], les [[ribosome]]s, les [[peroxysome]]s, les plastes ([[chloroplaste]]s, [[chromoplaste]]s, [[amyloplaste]]s) et les [[vacuole]]s chez les [[plante]]s ; * un [[cytosquelette]] complexe : microfilaments, microtubules et filaments intermédiaires ; * la faculté à réaliser le mécanisme d'[[endocytose]] ; * un [[Acide désoxyribonucléique|ADN]] divisé en plusieurs [[chromosome]]s ; * une [[division cellulaire]] appelée mitose (faisant intervenir [[centriole]]s et [[fuseau mitotique]]) ; * une véritable [[Reproduction (biologie)|reproduction sexuée]], où chaque type sexuel apporte une part égale de matériel génétique. Cependant, certains eucaryotes, comme [[Euglena]]<ref>Schwartz, Adelheid (2007). "F. E. Fritsch, the Structure and Reproduction of the Algae Vol. I/II. XIII und 791, XIV und 939 S., 245 und 336 Abb., 2 und 2 Karten. Cambridge 1965 (reprinted): Cambridge University Press 90 S je Band". Zeitschrift für Allgemeine Mikrobiologie. 7 (2): 168–9. doi:10.1002/jobm.19670070220.</ref>, n'ont pas de reproduction sexuée. {{clr}} == Exemples == <gallery> Paramecium.jpg| Les [[Protista|protistes]], ici une [[paramécie]]. Fern.jpg|Les [[plante]]s, ici une [[Filicophyta|fougère]]. Amanite tue-mouche.JPG|Les [[champignon]]s, ici une [[amanite tue-mouches]]. Human-gender-neutral.png|Les [[animal|animaux]], ici deux [[homo sapiens|humains]]. </gallery> == Origine évolutive == === Apparition === Les plus anciens eucaryotes attestés seraient âgés de 1,6 [[milliard d'années|Ga]], certains [[acritarches]] dateraient approximativement de cette époque. Leur origine, toutefois, pourrait être encore plus ancienne. [[Grypania]], vieille de {{unité|2.1|Ga}}, a été rapprochée des [[algues]]<ref>{{article |langue=en |prénom= Andrew H. |nom= Knoll |auteur2=E.J. Javaux, D. Hewitt et P. Cohen|titre= Eukaryotic organisms in Proterozoic oceans|journal=[[Philosophical Transactions of the Royal Society B]]|année=2006 |vol=361|no=1470|pages=1023–38|pmcid=1578724|doi=10.1098/rstb.2006.1843|pmid=16754612}}</ref>, et les [[Gabonionta]], dans les formations de schistes noirs du Gabon, aussi anciens, suggèrent qu'une vie organisée faisant penser aux eucaryotes existait déjà<ref>{{article|langue=en|auteurs=A. El Albani, S. Bengtson, D.E. Canfield et al.|titre=Large colonial organisms with coordinated growth in oxygenated environments 2.1 Gyr ago|revue=Nature|date=2010|vol=466|doi=10.1038/nature09166}}</ref>. L'apparition des eucaryotes est encore plus ancienne. La présence de [[stérane]], marqueur biochimique des eucaryotes dans des formations schisteuses australiennes suggèrent qu'à l'époque deux lignées s'étaient déjà différenciées il y a {{unité|2.7|Ga}}<ref>{{article|langue=en|auteur=Brocks JJ, Logan GA, Buick R, Summons RE |titre=Archean molecular fossils and the early rise of eukaryotes|journal=Science|vol=285|no=5430|pages=1033–6|date=août 1999|pmid=10446042|url=http://www.sciencemag.org/cgi/content/full/285/5430/1033|doi=10.1126/science.285.5430.1033}}</ref>. Les groupes modernes ont d'abord été retrouvés dans les archives fossiles il y a {{unité|1.2|Ga}} sous la forme d'une [[algue rouge]]. Mais là aussi, les origines sont plus anciennes puisqu'un fossile trouvé dans le bassin du [[Vindhya]] en [[Inde]] et datant de {{unité|1.6|Ga}} pourrait bien être une algue filamenteuse<ref>{{article|langue=en|pmid=19416859|année=2009|auteur1=S. Bengtson|auteur2=V. Belivanova|auteur3=B. Rasmussen|auteur4=M. Whitehouse|titre=The controversial "Cambrian" fossils of the Vindhyan are real but more than a billion years older|vol=106|no=19|pages=7729–34|doi=10.1073/pnas.0812460106|pmcid=2683128|journal=[[PNAS]]|bibcode=2009PNAS..106.7729B}}</ref>. D'autres cellules fossilisées datées de 1,6 milliard d'années et présentant des cellules compartimentées et des [[organite]]s ont été découvertes dans des roches sédimentaires en Inde centrale<ref>{{en}} Stefan Bengtson, Therese Sallstedt, Veneta Belivanova, Martin Whitehouse (2017), ''Three-dimensional preservation of cellular and subcellular structures suggests 1.6 billion-year-old crown-group red algae '' ; ''[[PLOS Biology]]'', 14 mars 2017 ; https://dx.doi.org/10.1371/journal.pbio.2000735</ref>. Il semble y avoir deux types d'algues rouges nommées ''[[Rafatazmia chitrakootensis]]'' (filamenteuse et contenant de grands disques rhomboïdaux qui pourraient être des restes de chloroplastes) et ''[[Ramathallus lobatus]]'' (plus globulaire et charnue). Mieux dater l'apparition des premiers eucaryotes est important pour évaluer les vitesse et taux de mutations du génome dans le temps. Faute d'ADN, les chercheurs ne peuvent pas certifier qu'il s'agit d'algues rouges<ref>{{en}} Shultz D (2017), ''[http://www.sciencemag.org/news/2017/03/indian-rocks-may-harbor-16-billion-year-old-ancestors-complex-life Indian rocks may harbor 1.6-billion-year-old ancestors of complex life]'' ; 14 mars 2017</ref>. === Enracinement au sein des archées === Dans le monde des [[bactérie]]s et des [[archaea|archées]], le groupe le plus proche des eucaryotes est un [[super-embranchement]] d'archées, les [[Archée d'Asgård|archées d'Asgård]]<ref>{{article| langue=en| titre=The eukaryotic ancestor shapes up| auteur1=Laura Eme| auteur2=Thijs J. G. Ettema| périodique=Nature| lien périodique=Nature (revue)| doi=10.1038/d41586-018-06868-2| date=3 octobre 2018}}.</ref>. Leur [[génome]] code une série de [[protéine]]s identiques ou similaires à des protéines qu'on pensait spécifiques des eucaryotes, et notamment l'[[actine]] qui forme le [[cytosquelette]]<ref>{{article| langue=en| titre=Genomes of Asgard archaea encode profilins that regulate actin| auteur1=Caner Akıl| auteur2=Robert C. Robinson| périodique=Nature| lien périodique=Nature (revue)| volume=562| pages=439-443| date=octobre 2018| doi=10.1038/s41586-018-0548-6}}.</ref>. Au sein des Asgards, l'[[embranchement (biologie)|embranchement]] le plus proche des eucaryotes est celui des [[Heimdallarchaeota]]<ref>{{article| langue=en| titre=Proposal of the reverse flow model for the origin of the eukaryotic cell based on comparative analyses of Asgard archaeal metabolism| auteur1=Anja Spang| auteur2=Courtney W. Stairs| auteur3=Nina Dombrowski| auteur4=Laura Eme| auteur5=Jonathan Lombard| et al.=oui| périodique=Nature Microbiology| date=1er avril 2019| doi=10.1038/s41564-019-0406-9}}.</ref>. === Origine de la mitochondrie === La [[mitochondrie]] serait le résultat de l'[[endosymbiose]] d'une alpha-[[proteobacteria|protéobactérie]] (une [[Rhodobacteraceae|rhodobactérie]]) par une cellule eucaryote primitive<ref>{{article|langue=en|prénom1=D.|nom1=Yang|prénom2=Y.|nom2=Oyaizu|prénom3=H.|nom3=Oyaizu|prénom4=G.J.|nom4=Olsen|prénom5=C.R.|nom5=Woese|lien auteur5=Carl Woese|titre=Mitochondrial origins|périodique=PNAS|vol=82|no=13|date=1 juillet 1985|pages=4443-4447|issn=0027-8424|résumé=http://www.pnas.org/content/82/13/4443.abstract|url texte=http://www.pnas.org/content/82/13/4443.full.pdf|format=pdf|pmcid=391117}}</ref>. L'existence de gènes d'endosymbiotes (transférés au noyau de la cellule hôte et intégrés dans le génome de cette dernière) ou de leurs vestiges (demeurant dans le noyau alors que les organites eux-mêmes sont perdus ou dégénérés) révèle que les ancêtres d'eucaryotes dépourvus de mitochondries ont contenu jadis de tels organites<ref>[[Christian de Duve]], ''Singularités : Jalons sur les chemins de la vie'', [[Éditions Odile Jacob|Odile Jacob]], Paris, Avril 2005, Chapitre XV : « Eucaryotes », p.211-224 ; Chapitre XVII : « Endosymbiotes », p.231-241. {{ISBN|2-7381-1629-9}}</ref>. == Cladogramme == {{Section à actualiser|date=août 2022}} Les eucaryotes comprennent deux [[clade]]s<ref>{{Ouvrage| auteur1=Daniel Richard|auteur2=Romain Nattier| auteur3=Gaëlle Richard| auteur4=Thierry Soubaya| titre=Atlas de phylogénie| éditeur=Dunod| année=2014| passage=37}}.</ref> : * le taxon des unicontes ([[Unikonta]], du grec ''{{Langue|he-Latn|texte=contos}}'', « bâton, flagelle »), qui représente les cellules eucaryotes possédant originellement un unique [[flagelle]] postérieur propulsif, est à l'origine des opisthocontes ([[Opisthokonta]], du grec ''{{Langue|he-Latn|texte=opisthos}}'', « arrière ») regroupant les [[champignon]]s et [[Metazoa|métazoaires]] ou [[animal|animaux]] [[Organisme multicellulaire|multicellulaires]], et des [[Amoebozoa|amibozoaires]] ; * le taxon des bicontes ([[Bikonta]]), qui représente les cellules eucaryotes possédant primitivement deux [[flagelle]]s antérieurs les tirant en avant, est à l'origine des [[plante]]s vertes. Cladogramme selon les études de Cavalier-Smith, Brown Heiss et Torruella<ref>Thomas Cavalier-Smith et al (2019), [http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1055790314002784 Multigene phylogeny resolves deep branching of Amoebozoa.] Molecular Phylogenetics and Evolution Volume 83, February 2015, Pages 293–304</ref>{{,}}<ref>Cavalier-Smith, T., Chao, E. E., Snell, E. A., Berney, C., Fiore-Donno, A. M., & Lewis, R. (2014). [http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1055790314002796 Multigene eukaryote phylogeny reveals the likely protozoan ancestors of opisthokonts (animals, fungi, choanozoans) and Amoebozoa]. Molecular phylogenetics and evolution, 81, 71-85.</ref>{{,}}<ref>Brown, M. W., Heiss, A. A., Kamikawa, R., Inagaki, Y., Yabuki, A., Tice, A. K., ... & Roger, A. J. (2018). [https://academic.oup.com/gbe/article/10/2/427/4817507 Phylogenomics places orphan protistan lineages in a novel eukaryotic super-group]. Genome biology and evolution, 10(2), 427-433.</ref>{{,}}<ref>Guifré Torruella et al. 2015, [http://www.cell.com/current-biology/abstract/S0960-9822(15)00887-8?_returnURL=http%3A%2F%2Flinkinghub.elsevier.com%2Fretrieve%2Fpii%2FS0960982215008878%3Fshowall%3Dtrue Phylogenomics Reveals Convergent Evolution of Lifestyles in Close Relatives of Animals and Fungi.] Current Biology {{ISSN|0960-9822}} Volume 25, Issue 18, p2404–2410, 21 September 2015</ref> : {{Clade | style= font-size:90%; line-height:90% | label1='''Eukaryota'''&nbsp; | 1={{Clade | label1=[[Bikonta|Diphoda]]&nbsp; | 1={{Clade | 2=[[Discoba]][[Fichier:Euglena_mutabilis_-_400x_-_1_(10388739803).jpg|60 px]] | 1={{Clade | 2=[[Hemimastigophora]][[Fichier:Hemimastix_amphikineta.png|60 px]] | label1=[[Corticata]] | 1={{Clade | label1=&nbsp;[[Harosa|SAR]]&nbsp; | 1={{Clade | 1={{Clade | 1=[[Stramenopiles]][[Fichier:Ochromonas.png|60 px]] | 2=[[Alveolata]][[Fichier:Vorticella_3.jpg|60 px]] }} | 2=[[Rhizaria]][[Fichier:Ammonia_tepida.jpg|60 px]] }} | 2={{Clade | 1=[[Hacrobia]][[Fichier:Gephyrocapsa_oceanica_color.jpg|60 px]] | 2=&nbsp;'''[[Plantae]]'''[[Fichier:Trebouxia_2_-_Miguel_Varona_-_Cuaderno_de_Campo_del_Treparriscos.jpg|60 px]] }} }} }} }} | label2=&nbsp;[[Opimoda]]&nbsp; | 2={{Clade | 1={{clade | 1=[[Ancyromonadida]][[Fichier:Ancyromonas.png|60 px]] | 2={{clade | 1=[[Malawimonadea]][[Fichier:Malawimonas.jpg|60 px]] | 2=[[Metamonada]][[Fichier:Trichomonas_Giemsa_DPDx.JPG|60 px]] }} }} | label2=[[Podiata]] | 2={{Clade | 1=[[CRuMs]][[Fichier:Collodictyon_pseudopodoa_(extracted).jpg|60 px]] | label2=&nbsp;[[Unikonta]]&nbsp; | 2={{Clade | 1=[[Amoebozoa]][[Fichier:Chaos_carolinense.jpg|60 px]] | label2=[[Obazoa]] | 2={{Clade | 1=[[Breviatea]] | 2={{Clade | 1=[[Apusomonadida]][[Fichier:Apusomonas.png|60 px]] | 2={{clade |1={{clade |label1=[[Holomycota]] |1={{clade |1=[[Nucleariida|Cristidiscoidea]][[Fichier:Nuclearia_sp_Nikko.jpg|60 px]] |2='''[[Fungi]]'''[[Fichier:Fungi_4.jpg|60 px]] }} |label2=[[Holozoa]] |2={{clade |1={{clade |1=[[Mesomycetozoa]][[Fichier:Sphaeroforma_arctica.jpg|60 px]] |2={{clade |1=[[Pluriformea]][[Fichier:Corallochytrium_limacisporum-2.jpg|60 px]] |label2 =[[Filozoa]] |2={{clade |1=[[Filasterea]][[Fichier:Ministeria_vibrans.jpeg|60 px]] |label2=[[Apoikozoa]] |2={{clade |1=[[Choanomonada]][[Fichier:Monosiga_Brevicollis_Phase.jpg|60 px]] |2='''[[Animalia]]'''[[Fichier:Tragelaphus_angasii_-_female_-_Disney's_Animal_Kingdom_Lodge_-_1.jpg|60 px]] }} }} }} }} }} }} }} }} }} }} }} }} }} }} == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets| commons=Category:Eukaryota| wikispecies=Eukaryota| wiktionary=eucaryote| wikiversity=Structure des cellules eucaryotes| wikiversity titre=Structure des cellules eucaryotes}} {{catégorie principale}} === Bibliographie === * La plus connue des synthèses francophones est celle proposée par [[Guillaume Lecointre]] et [[Hervé Le Guyader]] dans ''[[Classification phylogénétique de Guillaume Lecointre et Hervé Le Guyader|Classification phylogénétique du vivant]]'', parue aux [[éditions Belin]] en 2001 ({{4e}} éd. en deux tomes parus en 2016 et 2017). * {{article| langue=en| titre=A Laurentian record of the earliest fossil eukaryotes| auteur1=Zachary R. Adam| auteur2=Mark L. Skidmore| auteur3=David W. Mogk| auteur4=Nicholas J. Butterfield| périodique=Geology| lien périodique=Geology| volume=45| numéro=5| pages=387-390| mois=mai| année=2017| doi=10.1130/G38749.1| lire en ligne=http://geology.geoscienceworld.org/content/45/5/387.full.pdf| format=pdf| consulté le=12 avril 2017}} === Articles connexes === * [[Eukaryota (classification phylogénétique)]] * [[Arbre phylogénétique]] * [[Classification phylogénétique de Guillaume Lecointre et Hervé Le Guyader]] === Liens externes === {{Liens}} * {{en}} [http://www.unige.ch/sciences/biologie/biani/msg/Amoeboids/Eukaryotes.html Phylogénie moléculaire des eucaryotes] * {{en}} [http://tolweb.org/tree/ Arbre phylogénétique du vivant « Tree of Life »] * {{en}} [http://www.ucmp.berkeley.edu/alllife/eukaryotasy.html Arbre phylogénétique du vivant - Université de Berkeley] * {{fr}} [http://cgdc3.igmors.u-psud.fr/microbiologie/partie1/chap3_00_preambule.htm Les grandes lignées d'eucaryotes - Univ. Paris-Sud 11] * {{fr}} Lifemap NCBI : [http://lifemap-ncbi.univ-lyon1.fr/ consulter en ligne] : arbre de vie dynamique {{Palette|Règne (biologie)}} {{Portail|microbiologie|Origine et évolution du vivant}} [[Catégorie:Eukaryota| ]] [[Catégorie:Domaine (nom scientifique)]] [[Catégorie:Taxon décrit en 1978]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Ensemble
Ensemble
{{Voir homonymes}} [[Fichier:Example of a set.svg|vignette|Ensemble de polygones dans un [[diagramme d'Euler]]]] En [[mathématiques]], un '''ensemble''' désigne ''intuitivement'' un rassemblement d’objets distincts (les [[Appartenance (mathématiques)|éléments]] de l'ensemble), « une multitude qui peut être comprise comme une [[totalité]] » pour paraphraser [[Georg Cantor]] qui est à l'origine de la [[théorie des ensembles]]. Dans une approche [[Axiome|axiomatique]], la [[théorie des ensembles]] est une théorie en [[mathématiques]] de l'[[Appartenance (mathématiques)|appartenance]] (un élément d'un ensemble est dit « appartenir » à cet ensemble). Le mot ''ensemble'' désigne alors un objet du domaine de cette théorie, et les propriétés des ensembles sont régies par les axiomes de celle-ci. La théorie des ensembles est utilisée pour [[fondements des mathématiques|fonder les mathématiques]], et dans cette approche tout objet mathématique est ''in fine'' un ensemble. Mais la notion d'ensemble est aussi une notion de base qui intervient dans à peu près tous les domaines des mathématiques<ref>{{Ouvrage|auteur1=Remi Ziglon|titre=Vers les structures|passage=13|lieu=Paris|éditeur=[[Hermann (éditions)|Hermann]]|date=1971}}</ref>. == Origines == Le mathématicien [[Georg Cantor]], énonçait : « Par ''ensemble'', nous entendons tout rassemblement ''M'' en une totalité d’objets ''m'' de notre intuition ou de notre pensée, déterminés et bien différenciés (qui seront appelés les ''éléments'' de M). »<ref>{{lang|de|Unter einer 'Menge' verstehen wir jede Zusammenfassung M von bestimmten wohlunterscheidbaren Objekten M unserer Anschauung oder unseres Denkens (welche die 'Elemente' von M genannt werden) zu einem Ganzen}}, {{lien web|titre=Contributions au fondement de la théorie des ensembles transfinis|auteur=Georg Cantor|traducteur=Jean-Pierre Belna|url=http://www.bibnum.education.fr/mathematiques/theorie-des-nombres/contributions-au-fondement-de-la-theorie-des-ensembles-transfinis|date=mai 2012}}.</ref> {{,}}<ref>{{article|auteur=Georg Cantor|url=http://gdz.sub.uni-goettingen.de/index.php?id=img&no_cache=1&IDDOC=36218|langue=de|titre=Beiträge zur Begründung der transfiniten Mengenlehre (1)|périodique=Mathematische Annalen|volume=46|année=1895|pages=481-512}}</ref>. Ceci était particulièrement novateur, s'agissant d'ensembles éventuellement infinis (ce sont ces derniers qui intéressaient Cantor). Ce qui est en jeu au premier chef dans la notion d'ensemble, c'est la relation d’'''appartenance''' : un élément ''appartient'' à un ensemble. Ce sont les propriétés de cette [[Relation (mathématiques)|relation]] que [[Zermelo]], puis d'autres, ont axiomatisées en théorie des ensembles. Il est assez remarquable que l'on puisse s'en contenter pour une théorie qui peut potentiellement formaliser les [[mathématiques]]. Mais ce n'était pas l'intention de Cantor, et il n'avait pas non plus axiomatisé sa théorie. L'objet de cet article est de donner une approche intuitive de la notion d'ensemble, telle qu'elle est indiquée dans l'article [[théorie naïve des ensembles]]. == Ensembles, éléments et appartenance == Un ''ensemble'' peut être vu comme une sorte de sac virtuel entourant ses éléments, ce que modélisent bien les ''[[diagramme de Venn|diagrammes de Venn]]''. Souvent (ce n'est pas toujours possible), on essaye de le distinguer typographiquement de ses éléments, par exemple en utilisant une lettre latine majuscule, par exemple « ''E'' » ou « ''A'' », pour représenter l'ensemble, et des minuscules, telles que « ''x'' » ou « ''n'' », pour ses éléments. Les ''éléments'' peuvent être de n’importe quelle nature : [[nombre]]s, [[point (géométrie)|points]] géométriques, [[droite (mathématiques)|droites]], [[Application (mathématiques)|fonctions]], autres ensembles… On donne donc volontiers des exemples d'ensembles en dehors du monde mathématique. Par exemple : ''[[lundi]]'' est un élément de l’ensemble des ''jours de la [[semaine]]'' ; une ''[[bibliothèque]]'' est un ensemble de livres, etc. Un même objet peut être élément de plusieurs ensembles : ''4'' est un élément de l'ensemble des [[nombre]]s entiers, ainsi que de l’ensemble des ''nombres pairs'' (forcément entiers). Ces deux derniers ensembles sont ''infinis'', ils ont une infinité d’éléments. L'appartenance d'un élément, noté par exemple ''x'', à un ensemble, noté par exemple ''A'', s’écrit : ''x ''∈ ''A''. Cet énoncé peut se lire : * « ''x'' '''appartient à''' ''A'' », * « ''x'' '''est élément de''' ''A'' », * « ''x'' '''est dans''' ''A'' », * « ''A'' '''a pour élément''' ''x'' », * « ''A'' '''possède''' ''x'' », * ou parfois « ''A'' '''contient''' ''x'' » (il y a ambiguïté cependant dans ce dernier cas, ''A'' contient ''x'' peut signifier que ''x'' est un [[sous-ensemble]] de ''A'', c’est-à-dire que ''x'' est un ensemble et que tous ses éléments appartiennent à ''A'', ce qui est très différent de « ''x'' '''appartient à''' ''A'' »). Le symbole « ∈ », dérive de la [[alphabet grec|lettre grecque]] ε (''[[epsilon]]'') introduite par [[Giuseppe Peano]] dès [[1889]]<ref>dans ''Arithmetices Principia, nova methodo exposita'', Turin, Bocca 1889, rep. Opera Scelte vol II ed. cremonese Roma 1958, voir également du même auteur le ''Formulaire de mathématiques'' Tome I (1895) disponible sur [https://gallica.bnf.fr/scripts/catalog.php?Mod=i&Titre=&FondsTout=on&FondsTxt=on&FondsImp=on&FondsPer=on&FondsImg=on&FondsAud=on&FondsMan=on&Auteur=Peano&Sujet=&RPT= le site de la BNF]</ref>. Pour Peano « ''x'' ε ''A'' » se lit « ''x'' est un ''A'' », par exemple « ''x'' ε '''N''' » se lit « ''x'' est un entier positif ou nul». Le ε renvoie à l'initiale du mot « est » (en latin, langue de l'article de Peano de 1889 !), en français, ou en italien (« è »). <!-- initiale de « εἰμί », ''je suis'' . --> [[Bertrand Russell]] reprend les notations de Peano en 1903 dans les ''Principles of Mathematics''<ref>Cambridge University Press 1903</ref>, ouvrage qui va participer à leur diffusion, et où est utilisée la forme arrondie vieillie du [[epsilon]] : « ϵ », en usage dans l'édition mathématique anglo-saxonne. Comme souvent pour les relations, on barre ce symbole pour indiquer sa négation, la non-appartenance d’un objet à un ensemble : :« ''z ''∉ ''A ''» signifie « ''z'' n’appartient pas à ''A'' ». == Égalité de deux ensembles == En mathématiques – et pas seulement en mathématiques d'ailleurs –, on considère que deux objets sont égaux quand ils ont les mêmes propriétés, que l'on ne peut donc les distinguer l'un de l'autre – c'est la définition de l'[[égalité (mathématiques)|égalité]] de [[Leibniz]]. Dire que deux objets sont égaux, c'est-à-dire que deux expressions désignent en fait le même objet, c'est donc donner une information sur ce que sont ces objets. En théorie des ensembles on décide qu'un ensemble est complètement caractérisé par ses éléments, son ''[[Extensivité et intensivité|extension]]'', alors qu'il peut avoir plusieurs définitions. Par exemple, il n'y a pas lieu de distinguer l'ensemble des entiers différents d'eux-mêmes et l'ensemble des entiers supérieurs à tous les nombres premiers : ces deux ensembles sont tous les deux vides, donc égaux – ils ont bien les mêmes éléments –, même s'ils ont des définitions différentes, et sont vides pour des raisons très différentes. On dira donc que deux ensembles ''A'' et ''B'' sont égaux (on le notera comme d'habitude ''A'' = ''B'') quand ils ont exactement les mêmes éléments. Cette propriété est connue sous le nom d'[[Axiome d'extensionnalité|extensionnalité]] : '''(Extensionnalité)''' &nbsp;&nbsp;&nbsp; ''A'' = ''B'' &nbsp; si et seulement si &nbsp; ∀''x ''(''x'' ∈ ''A'' ⇔ ''x'' ∈ ''B'') où « ⇔ » désigne l'équivalence logique. Deux ensembles qui ont les mêmes éléments sont bien ''identiques'' : tout ce qui peut être dit de l'un peut être dit de l'autre. Si nous nous représentons les deux ensembles comme des sacs étiquetés chacun par leur nom, s’ils sont égaux, alors il s’agit en fait d’un seul et même sac avec ''deux'' étiquettes. Par contre, les propriétés d’un ensemble ne dépendent absolument pas de la nature ou de la forme du sac, seulement de son contenu. Ainsi un ensemble est complètement déterminé par ses éléments. Quand un ensemble est fini, il est donc possible de le définir en donnant la liste de ses éléments, que l'on note traditionnellement entre accolades. Par exemple l'ensemble auxquels appartiennent les éléments 2, 3, et 5, et seulement ces éléments, est noté {2, 3, 5}. L'ensemble est défini en ''extension''. Mais on ne peut procéder ainsi en toute généralité, on ne pourrait définir ainsi un [[ensemble infini]]. Même si quelques artifices de notation qui ressemblent à la notation en extension sont possibles (voir ci-après), la façon la plus générale de définir un ensemble est de donner une propriété caractéristique des éléments de cet ensemble. Par exemple, on pourra définir l'ensemble des [[nombre premier|nombres premiers]] par une propriété caractéristique de ceux-ci : être différent de 1 et avoir pour seuls diviseurs 1 et lui-même. On parle de définition en ''compréhension''<ref>{{refnec|On parle aussi de définition par ''intension''}}, par analogie à ''extension''. Cet emploi est notamment fréquent dans le contexte des ontologies et dans celui des modèles relationnels de données en informatique (fondements des bases de données).</ref>. L’ensemble {2, 3, 5} peut être défini en compréhension comme l’ensemble de tous les nombres premiers inférieurs à 6. La définition en extension des [[Ensemble fini|ensembles finis]] peut être vue comme un cas particulier simple de définition en compréhension : par exemple l'ensemble {2, 3, 5} est caractérisé par la propriété, pour un nombre entier, d'être égal à 2 ou à 3 ou à 5. == Ensembles finis == Quand on parle d'ensembles finis, c'est en un sens intuitif, sans avoir vraiment défini cette notion. Un ensemble est fini quand on peut compter ses éléments à l'aide d'entiers tous plus petits qu'un entier donné. Les ensembles finis peuvent être ''définis en extension'', par la liste de leurs éléments, et décrits comme tels ; on place la liste des éléments d'un ensemble entre accolades, comme on l'a déjà vu pour l'ensemble {2, 3, 5}. Par exemple, l'ensemble des jours de la semaine peut être représenté par { lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi, dimanche }. La notation d'un ensemble en extension n'est pas unique : un même ensemble peut être noté en extension de façon différentes. * L’ordre des éléments est sans importance, par exemple { 1, 2 } = { 2, 1 }. * La répétition d’éléments entre les accolades ne modifie pas l’ensemble : : toujours avec le même exemple, { 1, 2, 2 } = { 1, 1, 1, 2 } = { 1, 2 }. À cause de la propriété d'extensionnalité, il n'est pas question de distinguer des ensembles par le nombre de répétitions d'un même élément à ces ensembles : un élément appartient ou n'appartient pas à un ensemble, il ne peut appartenir à un ensemble une, deux, ou trois fois… On pourrait imposer que la notation se fasse sans répétitions, ce serait assez malcommode dès qu'interviennent des variables : on ne pourrait noter un ensemble en extension sans devoir supposer que ses éléments sont distincts. Il peut arriver que l'on ait besoin d'ensemble « avec répétition », dans le cas fini, il s'agit plus justement, de suites finies à l'ordre des éléments près, on définit alors la notion de [[multiensemble]] fini (qui peut se définir à partir de la notion de suite finie). Les ensembles réduits à un seul élément sont appelés [[Singleton_(mathématiques)|singletons]]. Par exemple l'ensemble qui contient pour seul élément 0 est appelé « singleton 0 » et noté {0}. Les ensembles qui ont exactement deux éléments sont appelés [[paire]]s, la paire des éléments 1 et 2, notée {1,2}, ne doit pas être confondue avec le [[couple (mathématiques)|couple]] (1,2), qui a un ordre déterminé. Par extensionnalité, il n'y a qu'un seul ensemble sans éléments, l'ensemble vide, que l'on note ∅ ou { }. == Définition d’un ensemble en compréhension == Un ensemble peut être ''défini en compréhension'', c’est-à-dire qu'on le définit par une propriété caractéristique parmi les éléments d'un ensemble donné. Ainsi l'ensemble des [[entiers naturels]] pairs est clairement défini en compréhension, par la propriété « être pair » parmi les entiers naturels. On peut utiliser la ''notation d'un ensemble en compréhension''<ref>qui apparaît sous une forme un peu différente dans les ''Operazioni della logica Deduttiva'' (1888) de Peano (voir Opera Scelte vol II, cité ci-dessus) : on trouve « ''x'' : [''f''(''x'') = 0] » pour « l'ensemble des ''x'' tels que ''f''(''x'') est nul ».</ref>, par exemple pour l'ensemble des entiers naturels pairs, on écrira (ℕ désignant l'ensemble des entiers naturels) : * <math>\{x \in\mathbb N \mid x\ \rm pair\}</math>. On définira de la même façon (ℤ désignant l'ensemble des [[entiers relatifs]]) : * <math>\{x \in\mathbb Z \mid -7 \leq x \leq 23\}</math> l'ensemble des entiers relatifs compris entre -7 et 23 ; * <math>\left\{x \in\mathbb N \mid \exists y \in \mathbb N\ (y \geq 1\ {\rm et}\ x = y^2)\right\}</math> l'ensemble des [[Carré parfait|carrés parfaits]] non nuls. <!-- * <math>\{M \in \mathcal M_n(\mathbb K) \;|\; {}^tM = M\}</math> désigne l’ensemble des [[matrice (mathématiques)|matrices]] symétriques. --> La formulation générale est : :<math>\{x \in E \mid P(x) \}</math> Cette construction a besoin d'un ensemble déjà existant ''E'' et d'une propriété ''P'' définie sur tous les éléments de ''E''. Elle permet donc de construire des sous-ensembles mais pas la [[union (mathématiques)|réunion]] d'une [[famille (mathématiques)|famille]] d'ensembles, ni l'[[ensemble des parties]] d'un ensemble, ni même les ensembles finis définis par la liste de leurs éléments comme au paragraphe précédent. On pourrait pourtant écrire, par exemple pour l'ensemble des parties ''P''(''E'') = { ''A'' | ''A'' ⊂ ''E'' } Il n'est pas pour autant possible de définir un ensemble par n'importe quelle propriété, et lever entièrement la restriction de la compréhension. Si c'était le cas on pourrait définir l'ensemble {x | x ∉ x}, ce qui conduit à une contradiction (c'est le [[paradoxe de Russell]]). La restriction de la compréhension à un ensemble connu protège contre ce genre de paradoxes, elle correspond directement au [[schéma d'axiomes de compréhension]] de la [[Théorie des ensembles de Zermelo-Fraenkel|théorie de Zermelo]]. Cette restriction ne peut se lever que dans des cas particuliers précis, qui correspondent à d'autres axiomes de la théorie de Zermelo ([[axiome de la paire]], [[axiome de la réunion]], [[axiome de l'ensemble des parties]]). On n'a pas dit ce que l'on entendait par « propriété » ou « condition ». Malgré la restriction précédente, on ne peut tout autoriser, sous peine d'autres paradoxes comme le [[paradoxe de Richard]] ou le [[paradoxe de Berry]], qui fait intervenir, par exemple, « l'ensemble des entiers naturels définissables en moins de quinze mots français ». Il est nécessaire de préciser le langage dans lequel on peut définir ces conditions. En particulier ce langage doit être défini ''a priori'', et ne peut être étendu qu'à l'aide de définitions qui sont soit de simples abréviations, soit résultent de preuves d'existence et d'unicité. == Ensemble défini comme image directe == Pour noter l'ensemble des carrés parfaits non nuls (voir exemple au paragraphe précédent) on peut utiliser la notation plus concise : :<math>\{y^2 \mid y\in \mathbb N \text{ et }y\geq 1 \}</math> dont la forme générale est : :<math>\{ f(x); x\in E\}=\{y\mid \exists x\in E, y=f(x)\}</math> Elle représente l'ensemble des images d'un ensemble ''E'' par une application ''f''. L'ensemble obtenu s'appelle [[image directe]] de ''E'' par ''f''. Il s'agit d'une variante de la notation en compréhension ci-dessus. Elle se déduit de celle-ci, en utilisant la définition d'une [[fonction (mathématiques)|fonction]], si ''F'' est l'ensemble d'arrivée de la fonction ''f''<ref>En théorie des ensembles, une fonction est souvent définie simplement par son graphe : comme un ensemble de couples ayant les propriétés adéquates. Dans ce cas l'ensemble d'arrivée n'est pas précisé. On montre cependant que l'image directe d'un ensemble par une fonction est un ensemble en utilisant que la projection d'un ensemble de [[couple (mathématiques)|couples]] est un ensemble, ce qui se déduit du [[schéma d'axiomes de compréhension]].</ref> : :<math>\{ f(x)\mid x\in E\}=\{y\in F\mid \exists x\in E, y=f(x)\}</math>. De cette notation dérivent d'autres notations faciles à comprendre :<math>2\mathbb N = \{ 2n; n\in \N\}</math> :<math>A+B =\{a+ b; a\in A \text{ et } b\in B\}</math> :<math>E\times F=\{(x,y); x\in E \text{ et } y \in F\}</math> :<math>\prod_ {i\in I}E_i=\{(x_i)_{i \in I}; \forall i\in I, x_i\in E_i\}</math> Ces notations ont leur avantage et leur inconvénient. D'un côté, elles facilitent une compréhension immédiate des ensembles considérés et rendent accessibles à l'intuition des objets plus compliqués. D'un autre côté, ces notations masquent un [[quantificateur existentiel]] indispensable dès lors que l'on veut utiliser cet ensemble. == Autres notations == Il existe d'autres notations commodes, en particulier pour les ensembles de nombres, et plus généralement pour les ensembles [[relation d'ordre|totalement ordonnés]]. On peut utiliser des [[points de suspension]], pour des notations inspirées de la notation en extension pour des ensembles de [[Cardinalité (mathématiques)|cardinalité]] infinie, ou finie mais non déterminée. Par exemple, l’ensemble des entiers naturels peut se noter par : ℕ = { 0, 1, 2, 3, … }. S'il est clair par ailleurs que ''n'' désigne un entier naturel, {1, 2, … , ''n''}, voire {1, … , ''n''} désigne en général l'ensemble des entiers supérieurs ou égaux à 1 et inférieurs ou égaux à ''n''. De même on peut écrire ℤ = { … , –3, –2, –1, 0, 1, 2, 3, … }. Quand il y a un procédé itératif simple pour engendrer les éléments de l'ensemble, on peut se risquer à des notations comme {0, 2, 4, 6, … } pour l'ensemble des entiers naturels pairs{{etc.}} On peut bien sûr utiliser ces notations pour des ensembles ayant « beaucoup » d'éléments, {1, 2, … , 1000} plutôt que d'écrire les mille premiers nombres entiers non nuls, ou encore { 3, 5, … , 21} plutôt que { 3, 5, 7, 9, 11, 13, 15, 17, 19, 21 }. Toutes ces notations ne sont pas systématiques, ni universelles, et pour les dernières au moins, pas très rigoureuses. On peut encore signaler, la notation, rigoureuse celle-ci, de certains sous-ensembles de la droite réelle, les [[intervalle (mathématiques)|intervalles]]. Par [[abus de notation]], parfois on ne note pas la variable dans la définition en compréhension, mais seulement la propriété. Ainsi on note un ensemble en plaçant entre accolades la nature, ou une propriété caractéristique, des objets qui lui appartiennent. Par exemple la notation {chiens} désigne l’ensemble de tous les chiens ; pour prendre un exemple plus mathématique, on pourrait écrire parfois {pairs} pour l'ensemble des nombres pairs. == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets | wiktionary = ensemble | wiktionary titre = ensemble | wikiversity = Ensemble (mathématiques) | wikiversity titre = Ensemble }} * [[Relation binaire]] * [[Opération ensembliste]] * [[Produit cartésien]] * [[Ensemble flou]] * [[Catégorie des ensembles]] * [[Classe (mathématiques)]] {{Portail|logique|mathématiques}} [[Catégorie:Théorie des ensembles]] [[Catégorie:Objet mathématique]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Ethernet
Ethernet
{{À déjargoniser|date=avril 2017}} [[Fichier:Ethernet RJ45 connector p1160054.jpg|thumb|200px|Connecteur [[RJ45]] pour Ethernet.]] '''Ethernet''' est un [[protocole de communication]] utilisé pour les [[Réseau informatique|réseaux informatiques]], exploitant la [[commutation de paquets]]. Il réalise les fonctions de la [[couche physique]] et de la [[couche liaison de données]] (couches 1 et 2) du [[modèle OSI]]. C'est une norme internationale [[Organisation internationale de normalisation|ISO]]/[[Commission électrotechnique internationale|IEC]]/[[Institute of Electrical and Electronics Engineers|IEEE]] 8802-3<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=ISO/IEC/IEEE 8802-3:2021 |url=https://www.iso.org/cms/render/live/fr/sites/isoorg/contents/data/standard/07/82/78299.html |site=ISO |date=2021-02 |consulté le=2022-11-18}}.</ref>. Il a été conçu au début des années 1970 pour faire communiquer des ordinateurs rattachés à un même « éther », c'est-à-dire un milieu passif capable de transférer des données, comme un [[câble coaxial]]. Depuis les années 1990, on utilise très fréquemment une transmission sur un câble de [[paire torsadée|paires torsadées]] pour la connexion des postes clients, et sur [[fibre optique]] pour le cœur du réseau. D'abord développé pour un [[débit binaire]] inférieur à {{unité|3|Mb/s}}<ref name=":3">{{Article|langue=en|prénom1=Robert M.|nom1=Metcalfe|prénom2=David R.|nom2=Boggs|titre=Ethernet: distributed packet switching for local computer networks|périodique=Communications of the ACM|volume=19|numéro=7|date=1976-07|issn=0001-0782|issn2=1557-7317|doi=10.1145/360248.360253|lire en ligne=https://dl.acm.org/doi/10.1145/360248.360253|consulté le=2022-11-18|pages=395–404}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Xerox|titre=ALTO: A Personal Computer System Hardware Manual|passage=37|éditeur=Palo Alto research center|date=1976|lire en ligne=http://www.bitsavers.org/pdf/xerox/alto/Alto_Hardware_Manual_Aug76.pdf}}.</ref>, Ethernet est maintenant standardisé jusqu'à {{unité|400|Gb/s}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=IEEE SA - IEEE 802.3bs-2017 |url=https://standards.ieee.org/ieee/802.3bs/6748/ |site=IEEE Standards Association |consulté le=2022-11-18}}.</ref> et des débits plus rapides sont à l'étude. À l'origine prévu pour des transmissions sur des [[Réseau local|réseaux locaux]], Ethernet est aujourd'hui utilisé sur tout type de réseau ([[réseau étendu]], [[dorsale Internet]], automobile…) mais aussi pour des communications sur [[circuit imprimé]]. Ethernet divise le flux de données en petites sections appelées [[Trame (informatique)|trames]]. Chaque trame consiste en un [[Header|entête]] contenant des informations liées au message à transmettre, une [[Charge utile#Informatique|charge utile]] contenant le message lui-même et un postambule incorporant un [[Frame check sequence|code de détection d'erreurs]] qui élimine les trames corrompues. La simplicité du protocole le rend très flexible et adaptable à d'autres technologies : c'est la raison de sa popularité. Les trames sont envoyées et reçues à l'aide d'un [[émetteur-récepteur]] qui assure la liaison entre le médium de transmission et l'équipement informatique. Ethernet est fréquemment utilisé pour transmettre les télécommunications personnelles ou professionnelles et se combine facilement avec les technologies sans fil (protocoles [[Wi-Fi]]). Il a largement supplanté d'autres standards comme le {{lang|en|''[[Token Ring]]''}}, [[Fiber Distributed Data Interface|FDDI]] et [[ARCnet]]. Le [[Internet Protocol|protocole internet]] est communément porté par le protocole Ethernet, ce qui fait de ce dernier une importante base technologique d'[[Internet]]. Par [[métonymie]], on parle parfois de '''câble Ethernet''' et de '''port Ethernet''' pour désigner un câble de [[paire torsadée|paires torsadées]] avec connecteur 8P8C (appelé aussi connecteur [[RJ45]]) et du [[Port matériel|port]] associé, voire de '''connexion Ethernet''' pour désigner tout type de connexion filaire, même si le protocole Ethernet n'est pas forcément utilisé. == Origine du nom == Dans les premiers réseaux Ethernet, le [[câble coaxial]] diffusait les données à toutes les machines connectées, de la même façon que les ondes radiofréquences parviennent à tous les récepteurs. Le nom ''Ethernet'' dérive de cette analogie<ref name=":4">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Charles E.|nom1=Spurgeon|titre=Ethernet: The Definitive Guide: The Definitive Guide|éditeur=O'Reilly Media, Inc.|date=2000-02-09|passage=5|isbn=978-0-596-55282-4|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=VbTvnxBKzUgC&dq=Ethernet:+The+Definitive+Guide&pg=PP1&ots=HXGXgOGxaY&sig=C-3WhkefLUk8HAscMmBvFiz37KA&hl=fr&sa=X&oi=book_result&resnum=1&ct=result#PPA65,M1|consulté le=2024-03-05}}.</ref> : avant le {{XXe siècle}}, on imaginait que les ondes se propageaient dans l{{'}}''[[Éther (physique)|éther]]'', milieu hypothétique censé baigner l'Univers. Quant au suffixe {{lang|en|''net''}}, il s'agit de l'abréviation du mot {{lang|en|''network''}} (« réseau ») en [[anglais]]. On peut écrire parfois le nom [[Francisation (lexicologie)|francisé]] ''Éthernet''. == Modèle OSI == Le protocole Ethernet réalise les fonctions de la [[couche physique]] (couche 1 du modèle OSI) et de la sous-couche [[contrôle d'accès au support]] (MAC, {{lang|en|''Media Access Control''}}). Il est possible d'ajouter des protocoles supplémentaires en les encapsulant dans la trame Ethernet. Par exemple, quand elle est implémentée, la sous-couche [[contrôle de la liaison logique]] (LLC, {{lang|en|''Logical Link Control''}}), standard [[IEEE 802.2]]<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Stéphane|nom1=Gaudry|titre=802.2 (LLC)|périodique=Infobrol - Stéphane Gaudry|date=23/03/2018|lire en ligne=http://www.gaudry.be/reseaux-ieee-802-2.html|consulté le=2018-03-31}}.</ref>[[IEEE 802.2|{{,}}]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=IEEE 802.3 Logical Link Control |url=https://blake.erg.abdn.ac.uk/users/Gorry/course/lan-pages/llc.html |site=erg.abdn.ac.uk |consulté le=2018-03-31}}.</ref>, complète la [[couche liaison de données]] (couche 2 du modèle OSI). L'image ci-dessous schématise le rapport entre modèle OSI et le standard [[IEEE 802.3]]. [[Fichier:Equivalence OSI - 802.3.png|centré|vignette|600x600px|AUI = [[Attachment unit interface|Attachment Unit Interface]], MAU = [[Medium attachment unit|Medium Attachment Unit]], MDI = [[Medium Dependent Interface]], MII = Media Independent Interface, PCS = Physical Coding Sublayer, PLS = [[Physical Layer Signaling]], PMA = [[Physical medium attachment|Physical Medium Attachment]], PMD = Physical Medium Dependent, RS-FEC [[Code de Reed-Solomon|Reed-Solomon]] Forward Error Correction, xMII est le terme générique pour un MII à {{unité|100|Mbit/s}} ou plus. Par exemple, à {{unité|100|Mbit/s}}, l'interface s'appelle MII ; à {{unité|40|Gb/s}}, XLGMII ; etc. Les sous-couches en bleu sont définies par IEEE 802.3.]] == Histoire == Ethernet a été développé au [[Palo Alto Research Center|Xerox Palo Alto Research Center]], à [[Palo Alto]] en [[Californie]] ([[États-Unis]]) à partir de 1973<ref name=":4" />{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Ethernet Prototype Circuit Board |url=https://americanhistory.si.edu/collections/search/object/nmah_687626 |site=National Museum of American History |consulté le=2022-11-18}}</ref>, grâce aux travaux de [[Robert Metcalfe]]<ref>{{Article |langue=en |auteur1=Mary Bellis |titre=Learn Why Robert Metcalfe Is the Father of Ethernet|périodique=ThoughtCo|date=29/8/2017|lire en ligne=https://www.thoughtco.com/history-of-ethernet-robert-metcalfe-4079022|consulté le=2018-03-31}}</ref> s'inspirant d'[[ALOHAnet]]. Un brevet, dont les inventeurs sont Metcalfe, David Boggs, [[Charles P. Thacker|Charles Thacker]] et [[Butler Lampson]], est déposé par [[Xerox]] en [[1975 en informatique|1975]]<ref>{{Brevet|US|4063220|Multipoint data communication system with collision detection}}</ref>. [[1976 en informatique|L'année suivante]], Metcalfe et Boggs décrivent, dans un article, un système Ethernet opérationnel pour 256 stations réparties sur un kilomètre de câble coaxial<ref name=":3" />. Metcalfe quitte Xerox en [[1979 en informatique|1979]] et fonde l'entreprise [[3Com]] pour promouvoir l'utilisation des ordinateurs personnels et des [[réseau local|réseaux locaux]]. Il convainc [[Digital Equipment Corporation]], [[Intel]] et [[Xerox]] de travailler ensemble<ref>{{Article|langue=en|auteur1=Jeff Caruso|titre=Living legends: Ethernet inventor Bob Metcalfe|périodique=Network World|date=9/5/2011|lire en ligne=https://www.networkworld.com/article/2202019/lan-wan/living-legends--ethernet-inventor-bob-metcalfe.html|consulté le=2018-03-31}}</ref> pour promouvoir Ethernet en tant que standard, au terme d'une période au cours de laquelle la [[Histoire des bourses de valeurs#De l'Affaire Bull à l'encerclement de l'empire IBM|réflexion des constructeurs s'oriente vers une informatique décentralisée]]<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=IEEE Silicon Valley History Videos |titre=Ethernet's Emergence from Xerox PARC: 1975-1980 |url=https://www.youtube.com/watch?v=Z_cgixHivqw |consulté le=2022-11-21}}</ref>. [[3Com]] deviendra une compagnie majeure du domaine des [[réseau informatique|réseaux informatiques]], jusqu'à son rachat par [[Hewlett-Packard]] en [[2010 en informatique|2010]]. La spécification Ethernet I ({{unité|10|Mb/s}}), surnommée « DIX » (pour « [[Digital Equipment Corporation|DEC]] [[Intel]] [[Xerox]] ») est publiée en [[1980 en informatique|1980]]<ref>{{en}} Digital Equipment Corporation, Intel Corporation et Xerox Corporation, « The Ethernet, A Local Area Network. Data Link Layer and Physical Layer Specifications, Version 1.0 »,&#x200E; 30 septembre 1980 ([https://ethernethistory.typepad.com/papers/EthernetSpec.pdf lire en ligne])</ref>{{,}}<ref name=":0">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Burg, Urs|nom1=von.|titre=The triumph of Ethernet : technological communities and the battle for the LAN standard|éditeur=Stanford University Press|année=2001|isbn=0-8047-4095-X|oclc=46634282}}</ref>, puis révisée en [[1982 en informatique|1982]] (Ethernet II)<ref>{{en}} Digital Equipment Corporation, Intel Corporation et Xerox Corporation, « The Ethernet, A Local Area Network. Data Link Layer and Physical Layer Specifications, Version 2.0 »,&#x200E; novembre 198Z ([http://decnet.ipv7.net/docs/dundas/aa-k759b-tk.pdf lire en ligne]l)</ref>. L'[[Institute of Electrical and Electronics Engineers|Institut des ingénieurs électriciens et électroniciens]] (IEEE) s'inspire de la spécification DIX et publie la norme [[IEEE 802.3]] en 1983<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Miller, Philip,|nom1=1956-|titre=LAN technologies explained|lieu=Boston|éditeur=Digital Press|année=2000|pages totales=745|isbn=1-55558-234-6|oclc=42726311}}</ref>{{,}}<ref name=":5">{{en}} [http://www.ieee802.org/3/ IEEE 802.3 ETHERNET WORKING GROUP], sur le site ieee802.org.</ref>. Les standards DIX et 802.3 sont interopérables<ref>{{Article|langue=en-US|titre=What is the Difference Between Ethernet II and IEEE 802.3? {{!}} Global Knowledge Blog|périodique=Global Knowledge Blog|date=2012-06-26|lire en ligne=https://www.globalknowledge.com/blog/2012/06/26/what-is-the-difference-between-ethernet-ii-and-ieee-802-3/|consulté le=2018-03-31}}</ref>. Par la suite les mises à jour normatives ont été formalisées par l'IEEE, et 802.3 a du reste pris officiellement en compte les aspects de DIX en 1998 (révision 802.3-1998)<ref name=":2">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Spurgeon, Charles|nom1=E.,|titre=Ethernet|sous-titre=the definitive guide.|année=2014|pages totales=483|isbn=978-1-4493-6184-6|isbn2=1-4493-6184-6|oclc=868379492}}</ref>. Ethernet était à l'époque en compétition avec deux systèmes propriétaires, [[Token Ring]] ([[IBM]], plus récent) et [[ARCnet]] ([[TRW]]-[[Matra (entreprise)|Matra]], plus ancien) ; ces deux systèmes ont au fil du temps diminué en popularité<ref name=":0" /> puis disparu face à Ethernet, en raison de la baisse de coûts due à la production de masse, et aux modernisations ultérieures d'Ethernet. Ethernet avait par ailleurs moins de contraintes topologiques que le [[Token Ring]] (au [[CeBIT]] de 1995, on pouvait voir à titre expérimental un simili plafond blanc utilisé comme medium Ethernet, les signaux transitant par infrarouge). == Normalisation == {{article connexe|IEEE 802.3}}Au niveau de la couche MAC, le protocole Ethernet a très peu changé depuis son invention. Des protocoles supplémentaires se sont ajoutés pour pallier le manque de fonctionnalités d'Ethernet sans que le principe de base soit bouleversé. Quelques-uns sont décrits à la section [[#Évolutions protocolaires ultérieures|Évolutions protocolaires ultérieures]] de cet article. Au niveau de la couche physique, au contraire, les évolutions d'Ethernet ont été nombreuses et motivées par plusieurs facteurs, dont le besoin d'un plus grand débit, l'adaptation aux structures préexistantes, le coût des équipements et du médium de transmission{{etc.}} La section ci-dessous donne un bref résumé de quelques versions d'Ethernet les plus connues. En plus de tous ces standards officiels, plusieurs fabricants ont implémenté des versions propriétaires pour différentes raisons, par exemple pour opérer à de plus longues distances sur de la [[fibre optique]]. === Premières versions d'Ethernet sur câble coaxial === * Ethernet expérimental à Xerox. * Ethernet I et Ethernet II (spécifications DIX). * [[10BASE5]], aussi appelé {{lang|en|''Thick Ethernet''}}, car le [[câble coaxial]] de type RG-8 est dit « épais ». * [[10BROAD36]]. Un standard obsolète gérant l'Ethernet sur de longues distances. Il utilisait des techniques de modulation en [[large bande]] similaires à celles employées par les [[modem câble|modems câble]], opérées sur un [[câble coaxial]]. * [[1BASE5]]. Une tentative de standardisation de solution pour [[réseau local|réseaux locaux]] à bas prix. Il opère à {{unité|1|Mbit/s}} mais a été un échec commercial. * [[10BASE2]], aussi appelé {{lang|en|''ThinNet''}} ou {{lang|en|''Cheapernet''}} car le [[câble coaxial]] de type RG-58A/U est dit « mince » et est moins cher. Pendant plusieurs années, ce fut le standard Ethernet dominant. === Ethernet {{unité|10|Mbit/s}} sur paires torsadées ou fibre optique === * [[10BASE-T]]. Fonctionne avec au minimum quatre fils (deux [[paire torsadée|paires torsadées]], conventionnellement les 1, 2 et 3, 6) sur un câble de [[Paire torsadée#Les catégories de câbles|catégorie 3]] ou de [[Câble catégorie 5|catégorie 5]] avec connecteur [[RJ45]]. Un [[Hub Ethernet|concentrateur]] (ou {{lang|en|''hub''}}) ou un [[Commutateur réseau|commutateur]] (ou {{lang|en|''switch''}}) est au centre du réseau, ayant un port pour chaque nœud. C'est aussi la configuration utilisée pour certaines versions du [[100BASE-T]] et du [[Gigabit Ethernet]]. * [[FOIRL]] ({{lang|en|''Fiber-optic inter-repeater link''}}, Lien inter-répéteur sur fibre optique). Le premier standard pour l'Ethernet sur la [[fibre optique]]. * [[10BASE-F]]. Terme générique pour la nouvelle famille d'Ethernet {{unité|10|Mbit/s}} sur fibre optique : 10BASE-FL, 10BASE-FB et 10BASE-FP. De ceux-ci, seulement 10BASE-FL est beaucoup utilisé. ** [[10BASE-FL]]. Une mise à jour du standard FOIRL. ** [[10BASE-FB]]. Prévu pour connecter des [[Hub Ethernet|concentrateurs]] ou [[Commutateur réseau|commutateurs]] au cœur du réseau, mais maintenant obsolète. ** [[10BASE-FP]]. Un standard pour réseau en [[Réseau en étoile|étoile]] qui ne nécessitait aucun répéteur. Il n'a jamais eu d'applications commerciales. === [[Fast Ethernet]] ({{unité|100|Mbit/s}}) === * [[100BASE-T]]. Terme générique pour les standards {{unité|100|Mbit/s}} sur paire torsadée. Inclut [[100BASE-TX]], [[100BASE-T4]] et [[100BASE-T2]]. ** [[100BASE-TX]]. Utilise deux paires de fils sur câble de [[Câble catégorie 5|catégorie 5]]. ** [[100BASE-T4]]. Utilise quatre paires de fils sur câble de câble catégorie 3, qui était utilisé dans les installations 10BASE-T. Ne permet seulement l'utilisation en ''semi-duplex''. Le standard est maintenant désuet car le câble catégorie 5 ou supérieure a remplacé les câbles de catégorie inférieure. ** [[100BASE-T2]]. Utilise deux paires de fils sur câble de catégorie 3 et permet le mode {{lang|en|''full-duplex''}}. Il est équivalent au 100BASE-TX sur le plan des fonctionnalités, mais supporte les câbles de catégorie inférieure. Il n'a jamais eu d'applications commerciales. * [[100BASE-FX]]. Ethernet {{unité|100|Mbit/s}} sur fibre optique. === [[Gigabit Ethernet]] ({{unité|1000|Mbit/s}}) === * [[1000BASE-T]] ([[IEEE 802.3ab]]). (Utilise quatre paires de fils sur câble de catégorie 5 ou supérieure, sur une longueur maximale de {{unité|100|m}}. Les paires sont utilisées en {{lang|en|''full duplex''}}, chaque paire transmettant deux bits par ''top'' d'horloge, soit un octet pour l'ensemble des quatre paires, dans chaque sens. Le [[codage en ligne]] est une [[modulation d'impulsions en amplitude]] sur cinq niveaux. Le standard est compatible avec 100BASE-TX et 10BASE-T, grâce au mécanisme d'[[autonégociation]]. La [[Topologie de réseau|topologie]] est toujours en [[Réseau en étoile|étoile]] car il n'existe pas de [[Hub Ethernet|concentrateurs (''hubs'')]] {{unité|1000|Mbit/s}}. On utilise donc obligatoirement des [[Commutateur réseau|commutateurs]] ({{lang|en|''switch''}}). * [[1000BASE-X]] ([[IEEE 802.3z]]). {{unité|1|Gbit/s}} qui utilise des interfaces modulaires (des ''[[Émetteur-récepteur|transceivers]]'' en anglais, appelés [[Gigabit Interface Converter|GBIC]] ou [[Small form-factor pluggable|SFP]] selon leur technologie) adaptées au média (fibre optique multimode ou monomode, cuivre). ** [[1000BASE-SX]]. Utilise une fibre optique multimode à {{unité|850|nm}}. ** [[1000BASE-LX]]. Utilise une fibre optique monomode ou multimode à {{unité|1300|nm}}. ** [[1000BASE-LH]]. Utilise une fibre optique, pour une longue distance. ** [[1000BASE-ZX]]. Utilise une fibre optique monomode longue distance. ** [[1000BASE-CX]]. Utilise un câble de cuivre sur de courtes distances (jusqu'à {{unité|25|m}}). === 10 Gigabit Ethernet === [[10 Gigabit Ethernet|{{unité|10|Gigabit}} Ethernet]] (10GbE) et les standards plus rapides encore prennent seulement en charge le mode {{lang|en|''full duplex''}}. L'utilisation de concentrateurs n'est plus possible. Le standard a été spécifié par le groupe de travail [[IEEE 802.3ae]], dont la première publication date de [[2002 en informatique|2002]], puis a été incorporé dans une révision de l'IEEE 802.3. * [[10GBASE-CX4]] ([[IEEE 802.3ak|802.3ak]]). Utilise un câble en cuivre de type [[Bus InfiniBand|infiniBand]] ''quad-data rate'' sur une longueur maximale de {{unité|15|mètres}}. * [[10GBASE-T]]. Utilise un câble catégorie 6, {{unité|6|A}} ou 7 ([[IEEE 802.3an|802.3an]]), en full duplex sur quatre paires avec une modulation qui dépend de la catégorie du câble et de l'immunité au bruit souhaitée, sur une longueur maximale de {{unité|100|mètres}}. Compatible avec 1000BASE-T, 100BASE-TX et 10BASE-T. Sur fibre optique, le mode LAN<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Ogletree, Terry|nom1=William.|titre=Upgrading and repairing networks|éditeur=Que|année=2004|isbn=0-7897-2817-6|oclc=53049929}}</ref> fonctionne à un débit ligne physique de {{unité|10.3|Gbit/s}} ce qui représente un débit à la couche MAC de {{unité|10|Gbit/s}}, car la sous-couche PCS utilise un codage [[64B66B]]. Le sur-débit de ce code est de 3 %, à comparer aux 25 % du codage [[Codage_8b/10b|8B10B]] du Gigabit Ethernet. * [[10GBASE-SR]] ({{unité|850|nm}} MM, {{unité|300|mètres}}, {{lang|en|''dark fiber''}}). Créé pour gérer de courtes distances sur de la fibre optique multimode, il a une portée de {{unité/2|26|à=82|mètres}}, en fonction du type de câble. Il supporte aussi les distances jusqu'à {{unité|300|m}} sur fibre multimode {{unité|2 GHz}}. * [[10GBASE-LX4]]. Utilise le [[Multiplexage en longueur d'onde|multiplexage par division de longueur d'onde]] sur quatre longueurs d'onde pour opérer à des distances entre 240 et {{unité|300|mètres}} sur fibre multimode. * [[10GBASE-LR]] ({{unité|1310|nm}} SM, {{Unité|10 km}}, {{lang|en|''dark fiber''}}) et [[10GBASE-ER]] ({{unité|1550|nm}} SM, {{Unité|40 km}}, {{lang|en|''dark fiber''}}). Ces standards opèrent à des distances jusqu'à {{unité|10 et 40 km}} respectivement, sur fibre monomode. * 10GBASE-SW ({{unité|850|nm}} MM, {{unité|300|mètres}}, SONET), 10GBASE-LW ({{unité|1310|nm}} SM, {{Unité|10 km}}, SONET) et 10GBASE-EW ({{unité|1550|nm}} SM, {{Unité|40 km}}, SONET). Ces variétés utilisent le WAN PHY<ref>{{Lien web |langue=en-US |titre=Ethernet WAN Transport, SONET ATM & OC-3 – OC-192 – 10gea.org |url=https://www.10gea.org/whitepapers/ethernet-wan-sonet-atm-oc3-oc12/ |site=10gea.org |consulté le=2018-03-31}}</ref>, étant conçu pour inter-opérer avec les équipements [[SONET]]/[[Hiérarchie numérique synchrone|SDH]], encore en place dans beaucoup de réseaux. Le mode WAN PHY opère à un débit légèrement inférieur à 10GbE, à savoir {{unité|9953280|kbit/s}} (ce qui correspond au débit STM64/OC192). Le conteneur virtuel 64c ou 192c véhicule des codes 64B66B. Elles correspondent aux niveaux physiques 10GBASE-SR, 10GBASE-LR et 10GBASE-ER respectivement, et utilisent le même type de fibre, en plus de supporter les mêmes distances. Il n'y a aucun standard ''WAN PHY'' correspondant au 10GBASE-LX4. === 25 Gigabit et 50 Gigabit Ethernet === Le 25 Gigabit Ethernet et 50 Gigabit Ethernet sont des standards destinés aux connexions de [[centres de données]], définies sous les normes [[802.3by]]<ref name="802_3_by">[http://www.ieee802.org/3/by/index.html IEEE 802.3by 25 Gb/s Ethernet Task Force]</ref> et 802.3cd<ref name="802_3_cd">[http://www.ieee802.org/3/cd/index.html IEEE 802.3cd 50 Gb/s, 100 Gb/s, and 200 Gb/s Ethernet Task Force]</ref>, et sont proposés par plusieurs constructeurs. Ils ont été validés en 2016<ref>{{lien web |titre=[STDS-802-3-25G] IEEE Std 802.3by-2016 Standard Approved!<!-- Vérifiez ce titre --> |url=https://www.ieee802.org/3/25GSG/email/msg00556.html |site=ieee802.org |consulté le=20-11-2023}}.</ref>. === Ethernet {{unité|40|gigabits}} par seconde et {{unité|100|gigabits}} par seconde === Ces deux familles de standards (40GBASE et 100GBASE) ont été initialement définies en 2010 sous la norme IEEE [[IEEE 802.3ba|802.3ba]]. === Ethernet {{unité|200|gigabits}} par seconde et {{unité|400|gigabits}} par seconde === Ces deux familles de standards (200GBASE et 400GBASE) ont été définies en décembre 2017 sous la norme IEEE [[IEEE 802.3bs|802.3bs]]. == Interfaçage avec le médium de transmission == La connexion entre le médium de transmission (le plus souvent un câble) et l'équipement informatique (parfois via une [[carte réseau]]) est très importante, car elle réalise la transition entre lien physique et lien logique. Cette connexion est réalisée grâce à un [[émetteur-récepteur]] ({{lang|en|''transceiver''}}), dont le format a évolué avec les différentes normes Ethernet. === Câble coaxiaux === Dans les premières versions d'Ethernet, l'interfaçage avec le câble coaxial de transmission se fait grâce un adaptateur externe appelé [[Medium attachment unit|Medium Attachment Unit]] (MAU). La connexion au médium de transmission est assurée en perçant le câble pour se connecter au centre et à la masse (prises ''vampires''). Par la suite (notamment avec [[10BASE2]]), on utilise des [[Connecteur BNC|connecteurs BNC]] en T pour se brancher. Cependant un [[Adaptation d'impédances|adaptateur d'impédance]] (souvent surnommé « bouchon ») à chaque extrémité du [[Réseau en bus (informatique)|bus]] reste nécessaire pour limiter les pertes par réflexion du signal. Le signal est transféré du MAU à l'ordinateur grâce à un [[Attachment unit interface]] (AUI), d'interface [[D-sub]]. === Modules optiques : couche PMD (PHY) === Divers fabricants (Fiberxon, [[Sumitomo Corporation|Sumitomo]], Finisar<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Optical Transceivers |url=https://www.finisar.com/optical-transceivers |site=finisar.com |consulté le=2018-03-31}}</ref>, etc) proposent des modules optiques (ou cuivre, selon la technologie employée) appelés [[Émetteur-récepteur|''transceivers'']] en anglais, permettant une interopérabilité. Ces modules permettent de convertir le signal optique (côté ligne) en un signal électrique différentiel (côté matériel) au débit de {{unité|10.3|Gbit/s}}; c'est donc l'équivalent de la couche PHY au niveau PMD du [[modèle OSI]]. Il existe plusieurs normes pour ces [[Émetteur-récepteur|''transceivers'']], par exemple (en 10 Gb/s) : XENPAK, XPAK, X2, [[XFP]] (normalisés selon le XFP MSA Group), [[Small form-factor pluggable|SFP+]] (normalisés selon le Small Form Factor Committee). === Serdes : couche PMA (PHY) === Ce signal de {{unité|10|Gbit/s}}, trop rapide à l'époque de sa standardisation, ne pouvait pas être traité directement, il a donc fallu le paralléliser, en général sur {{unité|64|bits}}. Des circuits dédiés spécialisés permettent cette conversion. Le terme ''serdes'' vient de l'anglais ''serialiser/deserialiser''. === Codage 64B66B : couche PCS (PHY) === Le [[code en ligne]] utilisé 64B66B transforme le format XGMII ({{unité|64|bits}} de données plus {{unité|8|bits}} de contrôle) en mots de {{unité|66|bits}}. L'objectif est multiple : * apporter une dispersion d'énergie et éviter de longues suites consécutives de '0' ou '1' que les modules optiques peuvent ne pas trop apprécier. * ceci apporte donc des transitions afin de faciliter les mécanismes de récupération d'horloge. Le code {{unité|66|bits}} est composé de deux bits de synchronisation suivis de {{unité|64|bits}} de données. * Si la synchro est '01', les {{unité|64|bits}} sont de type données * Si la synchro est '10', les {{unité|64|bits}} contiennent au moins un octet de contrôle * Les préambules '00' et '11' ne sont pas utilisés. Les {{unité|64|bits}} de données sont embrouillés par un embrouilleur auto synchronisé. À ce niveau-là nous retrouvons un format équivalent MII, les couches suivantes : {{lang|en|''data link''}} (MAC), {{lang|en|''network''}} (IP), {{lang|en|''transport''}} (TCP/UDP) fonctionnant de façon similaire au gigabit Ethernet. == Topologie et collisions == === Topologie initiale === Ethernet est initialement fondé sur le principe de membres (ou pairs) connectés sur le réseau et recevant tous les messages transmis à l'intérieur d'un fil ou d'un canal commun. Ainsi, Ethernet est conçu à l'origine pour une [[Topologie de réseau|topologie]] physique et logique en [[Réseau en bus (informatique)|bus]] : tous les signaux émis sont reçus par l'ensemble des machines connectées. On parle de réseau de type [[Broadcast (informatique)|diffusion (''broadcast'')]]. Chaque pair est identifié par une [[adresse MAC]] unique, pour s'assurer que tous les postes sur un réseau Ethernet aient des identifiants distincts sans avoir besoin de configuration préalable. Cependant, les pairs ne sont pas synchronisés, il peut donc y avoir des situations où plusieurs trames sont reçues en même temps, d'autant plus fréquemment qu'il y a de pairs. On parle alors de collision de trames. Historiquement<ref>{{Article|langue=en|auteur1=Iljitsch Van Beijnum|titre=Speed matters: how Ethernet went from 3Mbps to 100Gbps... and beyond|périodique=Ars Technica|date=15/7/2011|lire en ligne=https://arstechnica.com/gadgets/2011/07/ethernet-how-does-it-work/|consulté le=2018-03-31}}</ref>, Ethernet utilisait des [[Réseau en bus (informatique)|bus]] sur [[Câble coaxial|câbles coaxiaux]], avec les normes [[10BASE5]] puis [[10BASE2]]. Il fut ensuite adapté en [[10BASE-T]] pour utiliser des [[Topologie de réseau|topologies physiques]] en [[Réseau en étoile|étoile]] sur câbles à [[paire torsadée|paires torsadées]], les pairs étant raccordés à des [[Hub Ethernet|concentrateurs (''hubs'')]], ce qui ne change, toutefois, rien à la nature d'Ethernet : la [[Topologie de réseau|topologie logique]] reste le [[Réseau en bus (informatique)|bus]], le médium reste partagé, tout le monde reçoit toutes les trames, il n'y a toujours qu'un seul [[Segment de réseau|segment]], tout le monde voit les collisions<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Odom,|nom1=Wendell.|titre=CCENT/CCNA ICND1 640-822 official cert guide|éditeur=Cisco Press|date=*|pages totales=736|isbn=978-1-58720-425-8|isbn2=1-58720-425-8|oclc=742507036}}</ref>. Il est possible de raccorder deux [[Segment de réseau|segments]] Ethernet par le biais d'un [[Pont (réseau)|pont (''bridge'')]]<ref name=":2" /> qui va répéter et retransmettre à l'identique, contrairement à un [[routeur]], les trames d'un [[Segment de réseau|segment]] vers un autre [[Segment de réseau|segment]]. Les deux [[Segment de réseau|segments]] ainsi raccordés forment un seul [[domaine de diffusion]], en revanche ils forment chacun leur propre [[domaine de collision]] car les collisions ne traversent pas le [[Pont (réseau)|pont]]. ==== Gestion des collisions ==== Une technologie connue sous le nom de [[CSMA/CD]] ({{lang|en|''Carrier Sense Multiple Access with Collision Detection''}}, Écoute de porteuse avec accès multiples et détection de collision) régit la façon dont les postes accèdent au médium. Au départ développée durant les [[années 1960]] pour [[ALOHAnet]] à [[Hawaï]] en utilisant des signaux [[Onde radio|radio]], la technologie est relativement simple comparée à {{lang|en|''[[Token Ring]]''}} ou aux réseaux contrôlés par un maître. Lorsqu'un pair veut envoyer de l'information, il obéit à l'[[Algorithmique|algorithme]] suivant<ref>{{Lien web |langue=en |auteur1=Kartik Krishnan |titre=Ethernet: An Introduction |url=http://www4.ncsu.edu/~kksivara/sfwr4c03/lectures/lecture2.pdf |site=Université d'État de Caroline du Nord |date=janvier 2004}}</ref> : * Procédure principale : # Trame prête à être transmise. # Si le medium n'est pas libre, attendre jusqu'à ce qu'il le devienne puis attendre la durée inter-trame ({{unité|9.6|μs}} pour l'Ethernet {{unité|10|Mbit/s}}) et démarrer la transmission. # Si une collision est détectée, lancer la procédure de gestion des collisions en émettant un signal de collision appelé {{lang|en|''jam signal''}} (une séquence de 4 à {{unité|6|octets}})<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Nassar, Daniel J.,|nom1=1959-|titre=Network performance baselining|éditeur=Macmillan Technical Pub|année=2000|isbn=1-57870-240-2|oclc=44529366}}</ref>. Sinon, la transmission est réussie. * Procédure de gestion des collisions : # Continuer la transmission à hauteur de la durée d'une trame de taille minimale ({{unité|64|octets}}) pour s'assurer que toutes les stations détectent la collision. # Si le nombre maximal de transmissions (16) est atteint, annuler la transmission. # Attendre un temps aléatoire dépendant du nombre de tentatives de transmission. # Reprendre la procédure principale. En pratique, CSMA/CD fonctionne comme une discussion ordinaire, où les gens utilisent tous un médium commun, l'air, pour parler à quelqu'un d'autre<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Reynders,|nom1=Deon.|titre=Practical TCP/IP and Ethernet networking|éditeur=Elsevier Science|année=2003|isbn=0-7506-5806-1|oclc=55635552}}</ref>. Avant de parler, chaque personne attend poliment que plus personne ne parle. Si deux personnes commencent à parler en même temps, les deux s'arrêtent et attendent un court temps aléatoire. Il y a de bonnes chances que les deux personnes attendent un délai différent, évitant donc une autre collision. Des temps d'attente en progression exponentielle sont utilisés lorsque plusieurs collisions surviennent à la suite. Comme dans le cas d'un réseau non commuté, toutes les communications sont émises sur un médium partagé, toute information envoyée par un poste est reçue par tous les autres, même si cette information était destinée à une seule personne. Les ordinateurs connectés par Ethernet doivent donc filtrer ce qui leur est destiné ou non. Ce type de communication « quelqu'un parle, tous les autres entendent » d'Ethernet était une de ses faiblesses, car, pendant que l'un des nœuds émet, toutes les machines du réseau reçoivent et doivent, de leur côté, observer le silence. Ce qui fait qu'une communication à fort débit entre seulement deux postes pouvait saturer tout un réseau local<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Tasaka, Shūji,|nom1=1949-|titre=Performance analysis of multiple access protocols|éditeur=MIT Press|année=1986|isbn=0-262-20058-9|oclc=12978575}}</ref>. De même, comme les chances de collision sont proportionnelles au nombre de transmetteurs et aux données envoyées, le réseau devient extrêmement congestionné au-delà de 50 % de sa capacité (indépendamment du nombre de sources de trafic). Suivant le débit utilisé, il faut tenir compte du domaine de collision régi par les lois de la physique et notamment la vitesse de propagation finie des signaux dans un câble de cuivre. Si l'on ne respecte pas des distances maximales entre machines, le protocole [[Carrier Sense Multiple Access with Collision Detection|CSMA/CD]] devient inopérant et la détection des collisions ne fonctionne plus correctement. === Évolution majeure : Ethernet commuté === <gallery class="center" widths="250" caption="Topologies Ethernet initiale et moderne"> Fichier:Bustopologie.png|Implémentation initiale : le médium de transmission est le même pour toutes les stations. Risque de collisions. Fichier:HUB SWITCH 6.jpg|Ethernet commuté : Chaque station communique seulement avec son commutateur, sans entrer en compétition pour le câble avec les autres stations. Pas de collisions. </gallery> Pour résoudre les problèmes liés aux collisions, les [[commutateur réseau|commutateurs]] (''switchs'') ont été développés afin de maximiser la [[bande passante]] disponible. Les premiers commutateurs commerciaux voient le jour en 1989. Un commutateur est une sorte de [[Pont (réseau)|pont]] [[Port matériel|multiport]], chaque lien point à point entre un hôte et le commutateur étant alors un [[Segment de réseau|segment]] avec son propre [[domaine de collision]]. Dans ce cas, les caractéristiques d'Ethernet changent nettement<ref name=":1">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Lam, Cedric|nom1=F.|titre=Passive optical networks principles and practice|éditeur=Academic Press|année=2007|isbn=978-0-12-405490-5|isbn2=0-12-405490-0|oclc=939259476}}</ref> : * la [[Topologie de réseau|topologie physique]] n'est plus en [[Réseau en bus (informatique)|bus]] mais en [[Réseau en étoile|étoile]] (comme avec les [[Hub Ethernet|hubs]]) ; * la topologie logique n'est plus celle d'un bus (médium partagé), mais est également en étoile : les communications entre deux pairs donnés sont isolées (contrairement aux hubs et aux bus [[Câble coaxial|coaxiaux]] Ethernet), ce qui augmente clairement les capacités de transmission globales du réseau. Chaque paire hôte1/hôte2 communique ensemble par une sorte de lien point à point<ref name=":1" /> virtuel établi par le commutateur ; * les communications peuvent se faire en {{lang|en|''[[full-duplex]]''}} (émission et réception simultanées) et il n'y a plus de collision. Pour ce faire [[Carrier Sense Multiple Access with Collision Detection|CSMA/CD]] est désactivé (en mode CSMA/CD l'émetteur écoute ce qu'il émet, et si quelqu'un parle en même temps que l'émetteur il y a collision, ce qui est incompatible avec le mode ''full-duplex'') ; * les distances maximales ne sont plus contraintes par la vitesse de propagation (il n'y a plus de collision à détecter) mais uniquement par l'atténuation des signaux dans les câbles. == Trames Ethernet == Une [[Trame (informatique)|trame]] Ethernet est un message écrit en [[système binaire]], avec des [[Bit|bits]] pouvant prendre 0 ou 1 comme valeur. Afin de limiter la taille de l'affichage, on choisit parfois de grouper ces bits en [[Octet|octets]] et de les représenter sous forme [[Système hexadécimal|hexadécimale]]. La trame est précédée d'un préambule et d'un délimiteur de début de trame (SFD, {{lang|en|''Start Frame Delimiter''}}), qui font partie du paquet Ethernet à la [[couche physique]]. Le préambule est un motif de 0 et de 1 en alternance, avec les deux derniers bits valant 1, qui permet aux équipements de réseau de synchroniser leurs horloges au bit près. Le champ SFD, qui suit immédiatement le préambule, est un octet de valeur 0xD5, qui marque le début de la trame, donc qui délimite les octets. Chaque trame Ethernet débute par un [[Header|entête]], qui contient les [[Adresse MAC|adresses MAC]] de destination et de source dans ses deux premiers champs. L'entête est suivi par la [[charge utile]] à transmettre, qui contient elle-même les entêtes des protocoles de couche plus haute, par exemple le [[Internet Protocol|protocole Internet]]. La trame finit par une [[Frame check sequence|séquence de vérification de trame]] (FCS, {{lang|en|''Frame Check Sequence''}}), qui consiste en un [[contrôle de redondance cyclique]] de {{unité|32|bits}} utilisé pour détecter si les données sont corrompues pendant la transmission. Le délai inter-paquet (IPG, {{lang|en|''Interpacket gap''}}) correspond à la durée séparant deux paquets Ethernet, au minimum de {{unité|12|octets}}. {| class="wikitable" style="text-align: center;" |+ Structure d'un paquet et d'une trame Ethernet typique |- ! [[Modèle OSI|Couche OSI]] !! Préambule !! Délimiteur de début de trame (SFD) !! [[Adresse MAC]] destination !! [[Adresse MAC]] source !! Tag [[802.1Q]] (optionnel) !! [[EtherType|Ethertype]] (Ethernet II) ou&nbsp;longueur ([[IEEE 802.3]]) !! [[Contrôle de la liaison logique|LLC]]/[[Subnetwork Access Protocol|SNAP]] (si [[IEEE 802.2|802.2]]) + [[Charge utile]] !! [[Frame check sequence|Séquence de vérification de trame]] (FCS) !! Délai inter-paquet (IPG) |- | | 7 [[Octet|octets]] || 1 octet || {{unité|6|octets}} || {{unité|6|octets}} || ({{unité|4|octets}}) || {{unité|2|octets}} || 46 à {{unité|1500|octets}} || {{nowrap|{{unité|4|octets}}}} || {{unité|12|octets}} |- | Couche 2: trame Ethernet | colspan="2" | || colspan="6" style="background:#fdd;" | {{nowrap|← 64 à {{unité|1522|octets}} →}}|| |- | Couche 1: paquet Ethernet & IPG | colspan="8" style="background:#fdd;" | {{nowrap|← 72 à {{unité|1530|octets}} →}}|| style="background:#fdd;" | ← {{unité|12|octets}}&nbsp;→ |} === Types de trames === Hormis les expérimentations d'avant 1982, on trouve principalement quatre types de trames Ethernet<ref name="supportnovell">{{Lien web|langue=en|nom1=Draper|prénom1=Charles|titre=Migrating Ethernet Frame Types from 802.3 Raw to IEEE 802.2|url=https://support.novell.com/techcenter/articles/ana19930905.html|site=support.novell.com|consulté le=2018-03-31}}</ref>. * Ethernet {{II}} (trame DIX – [[Digital Equipment Corporation|Digital]] [[Intel]] [[Xerox]] ; très majoritairement utilisée<ref>{{Lien web|langue=en|format=pdf|auteur1=Muhammad Farooq-i-Azam|titre=A Comparison of Existing Ethernet Frame Specifications|url=https://arxiv.org/pdf/1610.00635.pdf}}</ref>, notamment pour [[IPv4]] & [[IPv6]]) * [[Novell]] « raw IEEE 802.3 » – hors standard * IEEE 802.2 [[Logical Link Control|LLC]] * IEEE 802.2 [[Logical Link Control|LLC]]/[[Subnetwork Access Protocol|SNAP]] Ces différents types de trame ont des formats différents mais peuvent coexister sur un même médium physique et être distinguées par les membres du réseau<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Benvenuti,|nom1=Christian.|titre=Understanding Linux network internals|éditeur=O'Reilly|année=2006|isbn=0-596-00255-6|oclc=63674509}}</ref>. La différence de base entre les trames Ethernet II et les autres trames est l'utilisation du champ de 16 bits (soit {{unité|2|octets}}) situé après les [[Adresse MAC|adresses MAC :]] * En Ethernet II / DIX, il est utilisé comme champ d'identification « [[EtherType]] » pour indiquer protocole de la couche supérieure ([[Address Resolution Protocol|ARP]], [[IPv4]], [[IPv6]]…). Comme il n'y a pas d'indication sur la longueur des données, il n'y a pas de couche [[Logical Link Control|LLC]] (Logical Link Control) pour supprimer un [[Remplissage (cryptographie)|bourrage]] potentiel, ce sera donc à la couche supérieure ([[couche réseau]]) de supprimer le bourrage s'il y en a. * En IEEE 802.3 il indique la taille de la charge utile ({{lang|en|''payload''}}), qui est toutefois limitée par la norme à {{unité|1500|octets}}. Par convention les valeurs de ce champ entre {{nombre|0|et=1500}} (0x0000 à 0x05DC en [[système hexadécimal]]) indiquent une taille de charge utile, donc permettent d'identifier une trame Ethernet 802.3 ; et les valeurs plus grandes indiquent un [[EtherType]], donc l'utilisation du format Ethernet II. Cette utilisation double du même champ justifie son appellation courante de champ « longueur/type ». L'IEEE 802.3 ayant initialement défini ce champ de {{unité|16|bits}} après les adresses MAC comme la longueur du payload, il est fait appel à un nouveau champ pour préciser la charge utile transporté et les niveaux et types de service utilisés ([[Service Access Point]]). Les trames 802.3 doivent ainsi avoir un champ [[Logical Link Control|LLC]] de {{unité|3|octets}} défini par la norme [[IEEE 802.2]]. Le [[Logical Link Control|LLC]] étant trop petit par rapport aux besoins potentiels, un champ supplémentaire [[Subnetwork Access Protocol|SNAP]] de {{unité|5|octets}} a été défini ultérieurement, utilisable en option. En examinant le champ [[Logical Link Control|LLC]], il est possible de déterminer s'il est suivi par un champ [[Subnetwork Access Protocol|SNAP]] ou non. En outre, [[Novell]] a utilisé des trames 802.3 sans [[Logical Link Control|LLC]] (avant la normalisation IEEE 802.2) dans son système d'exploitation [[Novell NetWare|Netware]]<ref name="supportnovell"/> pour y faire passer son protocole [[Internetwork Packet Exchange|IPX]]. Netware ayant été très répandu (à une époque), ce non-standard en est devenu un de fait. {| class="wikitable" style="text-align: center; margin-left: 1.5em; margin-right: 0;" |+ Résumé des éléments de détermination du type de trame Ethernet |- ! Type de trame !! Valeur du champ longueur/type !! Deux premiers octets du payload |- | Ethernet II || ≥ 1536 || Peu importe |- | Novell raw IEEE 802.3 || ≤ 1500 || 0xFFFF |- | IEEE 802.2 LLC || ≤ 1500 || Autres |- | IEEE 802.2 SNAP || ≤ 1500 || 0xAAAA |} Note : Les valeurs de champ longueur/type entre {{formatnum:1500}} et {{formatnum:1536}} ne sont pas standardisées et ne devraient jamais être employées. === Taille de trame === La taille minimale d'une trame Ethernet (entête, charge utile et FCS) est de {{unité|64|octets}}, pour permettre le bon fonctionnement du [[Carrier Sense Multiple Access with Collision Detection|CSMA/CD]]<ref>{{Lien web|auteur1=Jean-Yves Tigli|titre=TD - Réseaux couches basses : Ethernet et IEEE 802.3|url=http://www.tigli.fr/lib/exe/fetch.php?media=cours:td1_int_arp_lan_ethernet_bat4.pdf}}</ref>. Par conséquent, la taille minimale de la charge utile est de {{unité|46|octets}}. Si les données à transmettre sont de taille encore plus petite, on ajoute artificiellement des 0 (bourrage) à la fin de la charge utile<ref>{{Article|langue=en|prénom1=C.|nom1=Hornig|titre=A Standard for the Transmission of IP Datagrams over Ethernet Networks|périodique=STD 41|numéro=RFC0894|éditeur=RFC Editor|date=1984-04|doi=10.17487/rfc0894|lire en ligne=https://www.rfc-editor.org/info/rfc0894|consulté le=2022-11-22|pages=RFC0894}}</ref>. Si la trame est plus petite que la taille minimale, ce qui arrive parfois en cas de collision, on parle de trame « nabot » ({{lang|en|''runt''}}). La taille maximum d'une trame Ethernet est importante à connaître, afin de maximiser l'[[Maximum transmission unit|unité de transmission maximale]], donc le rapport taille de la charge utile sur taille du paquet Ethernet, ce qui correspond à l'efficacité du protocole. Les trames contiennent, en théorie, au maximum {{unité|1500|octets}}, l'IEEE n'ayant pas normalisé de valeur supérieure. Cependant, certains équipements modernes savent gérer des [[Trame géante|trames géantes]] ({{lang|en|''jumbo''}}) pouvant dépasser les {{unité|9000|octets}} de données, sous réserve de configuration locale spécifique. Le champ longueur des trames 802.3 ne peut dépasser 1500 (sous peine d'être reconnues comme des trames Ethernet II), ce qui les empêche apparemment d'utiliser des trames jumbo. Une proposition pour résoudre ce conflit est d'utiliser un [[EtherType]] spécial 0x8870 quand une longueur supérieure à 1500 aurait dû être indiquée<ref>{{lien web| url=https://tools.ietf.org/html/draft-ietf-isis-ext-eth-01 | titre=draft-ietf-isis-ext-eth}}</ref>. Quoique théoriquement obsolète du point de vue de l'IEEE, cette solution est implémentée par certains équipements<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.techexams.net/forums/ccie/104431-isis.html | titre=Techexams ccie/104431-is}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en|url=http://permalink.gmane.org/gmane.comp.security.scapy.general/5154 | titre=Gmane ISIS in SCAPY and Jumbo frames}}</ref>. == Évolutions protocolaires ultérieures == === Autonégociation === Une station et un [[commutateur réseau|commutateur]] qui se connectent ensemble peuvent utiliser l'[[auto-négociation|autonégociation]]<ref>{{Lien web|langue=en|auteur1=Bill Bunch|titre=Auto-Negotiation and Gigabit Ethernet?|url=http://www.ieee802.org/3/z/public/presentations/nov1996/gig_an_notes.pdf|site=IEEE|date=novembre 1996}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Configuring and Troubleshooting Ethernet 10/100/1000Mb Half/Full Duplex Auto-Negotiation|url=https://www.cisco.com/c/en/us/support/docs/lan-switching/ethernet/10561-3.html|site=Cisco|consulté le=2018-03-31}}</ref>, c'est-à-dire qu'ils négocient automatiquement sans configuration préalable nécessaire, les éléments de la communication Ethernet et notamment, la vitesse, le duplex, et l'utilisation ou non de contrôle de flux. === Contrôle de flux === En Ethernet commuté, toutes les stations du réseau peuvent communiquer en même temps (ou à des vitesses différentes, le médium physique n'étant pas partagé), il est donc possible pour une station que son port soit saturé en réception par plusieurs communications entrantes. Pour limiter la [[perte de paquets]], le [[commutateur réseau|commutateur]] peut alors stocker temporairement et/ou détruire les trames qui ne peuvent être transmises, ou opter pour d'autres méthodes<ref>{{Lien web|langue=en|auteur1=Robert Mandeville|titre=Benchmarking Terminology for LAN Switching Devices|url=https://tools.ietf.org/html/rfc2285#section-3.7.1|site=tools.ietf.org|consulté le=2018-03-31}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Held, Gilbert,|nom1=1943-|titre=Ethernet networks|sous-titre=design, implementation, operation, management|éditeur=Wiley|lieu=Chichester|année=2003|pages totales=589|isbn=0-470-84476-0|oclc=52052983}}</ref> comme le {{lang|en|''backpressure''}} ou les trames Pause. ==== Backpressure ==== Dans ce cas le [[commutateur réseau|commutateur]] génère un signal de collision factice<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Long,|nom1=James.|titre=Storage networking protocol fundamentals|éditeur=Cisco Press|année=2006|isbn=1-58705-160-5|oclc=71666510}}</ref> vers la station émettrice (en fait il n'y a pas de collision puisqu'il s'agit d'Ethernet commuté, full-duplex, mais ce signal est toujours pris en compte), ce qui fait cesser temporairement son émission. ==== Trames Pause : 802.3x et 802.1Qbb ==== La norme [[IEEE 802.3x]], publiée en 1997, définit un type de trame Ethernet appelées ''Pause'' (EtherType 0x8808). Un équipement dont le lien sature en réception peut envoyer une trame Pause pour faire taire l'émetteur le temps que le lien ne soit plus saturé, fournissant ainsi un mécanisme normalisé de contrôle de flux<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Understanding CoS Flow Control (Ethernet PAUSE and PFC) - Technical Documentation - Support |url=https://www.juniper.net/documentation/en_US/junos/topics/concept/cos-qfx-series-congestion-notification-understanding.html |site=juniper.net |consulté le=2018-03-31}}</ref>. Toutefois cette solution ne permet pas d'être spécifique en fonction du trafic car tout le trafic de la station émettrice est stoppé et il n'y a pas d'exception pour les flux prioritaires, ayant une plus haute [[qualité de service]]. Une solution, proposée par [[Cisco Systems]] puis standardisée en 2011 ([[IEEE 802.1Qbb]]), consiste à adapter la durée de la pause selon la classe de service<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Introduction to 802.1Qbb (Priority-based Flow Control - PFC)|url=http://blog.ipspace.net/2010/09/introduction-to-8021qbb-priority-flow.html|site=blog.ipspace.net|consulté le=2018-03-31}}</ref>. === Réseaux locaux virtuels (VLAN) et Classes de Service (CoS) === La norme [[IEEE 802.1Q]] permet de créer des [[Réseau local virtuel|réseaux virtuels]] (VLAN, {{lang|en|''Virtual LAN''}}) au sein du réseau Ethernet réel. La trame Ethernet est modifiée avec l'ajout d'un champ de quatre octets après les adresses MAC et avant l'EtherType. Les deux premiers octets sont fixés à la valeur de 0x8100 (ce champ correspond à l'EtherType si 802.1Q n'est pas mis en place). Les bits suivants définissent une valeur de priorité et d'identification<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Lesson 15 - VLANs Overview |url=https://ciscoiseasy.blogspot.fr/2010/09/lesson-15-vlans-overview.html |site=ciscoiseasy.blogspot.fr |consulté le=2018-03-31}}</ref>. Cette valeur de priorité permet de distinguer huit différentes classes de service ({{lang|en|''Class of Service''}}'','' CoS) définies par la norme [[IEEE 802.1p|802.1p]]<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom1=Arnaud |nom1=Surzur |auteur2=Guillaume Defrance |titre=Les Vlans : les protocoles de transport et de contrôle |url=http://www-igm.univ-mlv.fr/~dr/XPOSE2006/SURZUR-DEFRANCE/controleflux.html |site=igm.univ-mlv.fr |consulté le=2018-03-31}}</ref>. Ainsi, par un mécanisme de qualité de service ({{lang|en|''Quality of Service''}}, QoS), chaque VLAN peut être traité différemment, selon sa priorité, par les équipements du réseau. === Alimentation électrique === Les normes [[IEEE 802.3af]] et [[IEEE 802.3at]] permettent à un [[commutateur réseau|commutateur]] d'alimenter électriquement un équipement raccordé par [[paire torsadée]] dans le cadre du concept d'[[alimentation électrique par câble Ethernet]] (''{{Langue|en|Power over Ethernet}}'', PoE)<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Qu'est-ce que le PoE ? (Power over Ethernet) {{!}} Answer {{!}} NETGEAR Support|url=https://kb.netgear.com/fr/209/Qu-est-ce-que-le-PoE-Power-over-Ethernet|site=kb.netgear.com|consulté le=2018-03-31}}</ref>. Le PoDL (''{{Langue|en|Power over Data Lines}}'') a été introduit par l'amendement IEEE 802.3bu-2016<ref>{{Ouvrage|langue=en|titre=IEEE 802.3BU-2016 IEEE Standard for Ethernet--Amendment 8: Physical Layer and Management Parameters for Power over Data Lines (PoDL) of Single Balanced Twisted-Pair Ethernet|date=01/012017|isbn=978-1504437288}}</ref> pour alimenter électriquement avec une paire unique pour des applications automobiles et industrielles<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Dave Dwelley |titre=PoDL Tutorial |url=https://grouper.ieee.org/groups/802/3/bu/public/oct15/PoDL%20tutorial%20draft.pdf |site=IEEE |date=15/10/2015}}</ref>. Sur les normes à deux ou quatre paires utilisant le PoE, l'alimentation est transmise uniquement entre les paires, de sorte qu'à l'intérieur de chaque paire, il n'y a aucune tension présente autre que celle représentant les données transmises. Avec l'Ethernet à une paire, la puissance est transmise en parallèle aux données. Prévus au départ pour la norme 100BASE-T1 et 1000BASE-T1<ref>{{Lien web |langue=en-US |titre=IEEE Std 802.3bu-2016: Power over Data Lines (PoDL) {{!}} |url=https://blog.siemon.com/standards/ieee-std-802-3bu-2016-power-over-data-lines-podl |site=Standards Informant |date=2017-04-27 |consulté le=2021-10-16}}</ref>, la PoDL a été ajoutée aux variantes à paire unique 10BASE-T1, 2,5GBASE-T1, 5GBASE-T1 et 10GBASE-T1. === Synchronisation === Contrairement aux protocoles [[Multiplexage temporel|multiplexés temporellement]] (TDM), comme [[Hiérarchie numérique plésiochrone|PDH]], [[Hiérarchie numérique synchrone|SDH]] ou [[Synchronous Optical Network|SONET]], Ethernet ne contient pas, nativement, de moyens de synchroniser les différents éléments du réseau. Le {{Langue|en|''[[Synchronous Ethernet]]''}} (SyncE), standardisé par l'[[Union internationale des télécommunications|UIT-T]] G.826x, permet de propager les signaux d'une horloge de référence, appelée {{Langue|en|''Primary Reference Clock''}} (PRC), à partir de la couche physique (en faisant appel à la [[Synchronisation Symbole|synchronisation symbole]]) et, ainsi, de synchroniser en fréquence les différents équipements du réseau. Pour synchroniser en phase et en temps, il faut transporter des protocoles de couches supérieures comme le {{Langue|en|''[[Network Time Protocol]]''}} (NTP) ou le {{Langue|en|''[[Precision Time Protocol]]''}} (PTP). == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == === Articles connexes === * [[Power over Ethernet]] (PoE) pour l'alimentation électrique des périphériques à travers le câble Ethernet * [[Paire torsadée]] * [[Avionics Full DupleX]] ({{lang|en|''Avionics Full DupleX''}}) réseau Ethernet redondant et fiabilisé * [[Synchronous Ethernet]] * [[Agrégation de liens]] * [[Teaming]] * [[Courants porteurs en ligne|CPL]] pour Courant Porteur en Ligne * [[Auto-négociation (ethernet)]] * [[EtherNet/IP]] ; Ethernet dans le domaine des [[Télécommunications]] : * {{lang|en|''[[Metro ethernet forum|Metro Ethernet Forum]]''}} : organisation professionnelle active à l'échelle mondiale dont le but est d'accélérer le développement des services et des réseaux Ethernet de classe opérateur. * {{lang|en|''[[Provider Backbone Bridge]]''}} ou PBB : protocole de communication qui repose sur des extensions au protocole Ethernet, utilisé principalement dans le segment accès et métropolitain des réseaux d'opérateurs, spécification IEEE 802.1ah * {{lang|en|''[[Provider Backbone Bridge Traffic Engineering]]''}} : évolution du protocole précédent (PBB) permettant l'ingénierie de trafic, également connu sous le nom de PBT, spécification IEEE 802.1Qay === Liens externes === {{Liens}} * {{en}} [http://www.ieee802.org/3/ IEEE 802.3 Ethernet Working Group] * {{en}} [http://standards.ieee.org/regauth/ethertype/type-tut.html Use of the IEEE Assigned EtherType Field with IEEE Std 802.3], sur le site standards.ieee.org * {{en}} [https://web.archive.org/web/20030613072801/www.10gea.org/ 10 Gigabit Ethernet] Site web du {{lang|en|''{{unité|10|Gigabit}} Ethernet Alliance''}} - inaccessible le 23 septembre 2012 * [http://www.frameip.com/entete-ethernet/ Frameip : Entête Ethernet par Sébastien FONTAINE (_SebF)] {{Palette|Modèle OSI}} {{Portail|Informatique|Télécommunications|Réseaux informatiques}} [[Catégorie:Protocole de télécommunication]] [[Catégorie:Connectique]] [[Catégorie:Protocole réseau sur la couche liaison]] [[Catégorie:Ethernet|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/GNU%20Emacs
GNU Emacs
{{Voir homonymes|GNU|Emacs (homonymie)}} {{À sourcer|date=novembre 2020}} {{Infobox Logiciel | couleur boîte = C74E3B | nom = {{blanc|GNU Emacs}} | logo = | image = | légende = | développeur = | exécutable = | date de première version = | dernière version = | date de dernière version = | version avancée = | date de version avancée = | dépôt = | état = | langage de programmation = | environnement = | langues = | type = | politique de prix = | licence = | site web = | wikidata = | créateur = | version précédente = | version suivante = }} '''GNU Emacs''' est l’une des deux versions les plus populaires de l’[[éditeur de texte]] Emacs (l’autre version est [[XEmacs]]). Ces deux versions sont majoritairement compatibles et ont de très nombreux points communs, décrits dans l’article [[Emacs]]. Dans le manuel, on peut lire qu'il est l’{{citation|incarnation GNU de l’éditeur [[Éditeur de texte plein écran|plein écran]] avancé, auto-documenté, personnalisable et extensible qu’est Emacs}}<ref>{{en}} [http://www.gnu.org/software/emacs/manual/html_node/emacs/Intro.html#Intro Introduction du manuel GNU Emacs]</ref>. GNU Emacs, développé par [[Richard Stallman]] depuis [[1984]] dans le cadre du [[projet GNU]], s’appuie sur le langage [[Emacs Lisp]]. == Développement == {{section à sourcer|date=août 2017}} === Histoire === GNU Emacs fait partie du [[projet GNU]]. En 1984, Stallman commence le projet sur les systèmes [[Unix]]. Il veut une alternative libre à [[Gosling Emacs|Emacs]]. En 1991, à la suite de divergences d'opinion sur le développement, un [[Fork (développement logiciel)|fork]] dénommé ''Epoch'' produisit le logiciel [[Lucid Emacs]], qui sera ultérieurement renommé [[XEmacs]]. À sa sortie, ce logiciel se distingue par une [[interface graphique]] et des fonctionnalités étendues. Le projet GNU continue à développer GNU Emacs. La plupart des fonctionnalités mises en avant dans [[XEmacs]] se retrouvent désormais dans GNU Emacs. Les deux projets se synchronisent régulièrement entre eux. Après un long temps de développement, la première version d'Emacs de la branche 22, la version 22.1, est diffusée le {{Date-|2|juin|2007}}. Le développement de cette version a été assuré par [[Richard Stallman]]. Cette version apporte un nombre important de fonctionnalités. Le {{Date-|22|février|2008}}, Richard Stallman annonce sa volonté de se retirer de la maintenance d'Emacs. Il laisse la place à Stefan Monnier et Chong Yidong<ref>{{en}} [http://thread.gmane.org/gmane.emacs.devel/67296/focus=90045 Stefan Monnier et Chong Yidong] sont les nouveaux mainteneurs du projet depuis début 2008.</ref>. Son développement reste actif. La plupart de ses [[développeur]]s sont affiliés à la [[Free Software Foundation]] (FSF). === Droits sur le code === {{section à sourcer|date=août 2017}} Jusqu’en 1999, le développement de GNU Emacs est relativement hermétique, au point qu’il servait d’exemple pour le style « Cathédrale » dans l’ouvrage ''[[La Cathédrale et le Bazar]]''<ref>[http://www.linux-france.org/article/these/cathedrale-bazar/cathedrale-bazar-3.html La Cathédrale et le Bazar] Extrait traduit par Sébastien Blondeel</ref>. Depuis, le projet a adopté une [[liste de diffusion]] publique sur le développement, et ouvert un accès anonyme à [[CVS]]. Comme pour tous les projets GNU, il subsiste une règle particulière pour l’acceptation d’une partie de code significative : le détenteur des droits sur le code proposé doit les céder à la FSF. Il existe toutefois une exception notable : le code de ''MULE'' (pour ''"MULtilingual Extension"'', « extension multilingue »)<ref>{{lien web |titre=Re : VM and the FSF |url=http://mail.gnu.org/archive/html/bug-gnu-emacs/2000-09/msg00065.html |site=gnu.org |consulté le=06-10-2021}}.</ref>, car il appartient au gouvernement japonais et la cession du copyright n’était pas possible. Cette règle ne s’applique pas aux contributions mineures ou aux corrections de bugs. Il n’existe aucune définition rigoureuse de ce qu’est une ''contribution mineure'', mais il est habituel de considérer une contribution de moins de 15 lignes comme mineure<ref>{{en}} http://www.gnu.org/software/emacs/CONTRIBUTE</ref>. Cette règle est prévue pour faciliter le respect du [[copyleft]], afin que la FSF puisse défendre le logiciel devant un tribunal le cas échéant. Une telle obligation est connue pour avoir des effets négatifs sur les contributions. Certains affirment qu’elle affecte même les performances ; par exemple, l’incapacité de GNU Emacs à prendre en charge des fichiers volumineux de façon efficace serait à mettre sur le compte de cette obligation, qui découragerait les développeurs les plus sérieux. Mais d’après Richard Stallman, il est plus important que GNU Emacs soit [[logiciel libre|libre]] que performant. Le respect scrupuleux de cette règle permet d’asseoir la confiance juridique que l’on peut accorder à la [[logiciel libre|licence libre]] de GNU Emacs (la [[Licence publique générale GNU|GPL]]), et au logiciel libre lui-même, qui constitue le travail intellectuel de nombreux détenteurs de droits potentiels et contributeurs. === Historique des versions === Historique des versions de GNU Emacs<ref>{{lien web |langue=en |titre=GNU Emacs Release History |url=https://www.gnu.org/software/emacs/history.html |site=gnu.org |consulté le=06-10-2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web |titre=Emacs Timeline |url=http://www.jwz.org/doc/emacs-timeline.html |site=jwz.org |consulté le=06-10-2021}}.</ref>. {| class="wikitable" |- ! Version ! Date de sortie ! Principaux changements |- | 13.0? | {{Date-|20|mars|1985}} | <!-- 14? --> |- | 15.10 | {{Date-|11|avril|1985}} | |- | 16.56 | {{Date-|15|juillet|1985}} | |- | 17.36 | {{Date-|20|décembre|1985}} | * Fichiers de sauvegarde numérotés |- | 18.24 | {{Date-|2|octobre|1986}} | |- | 19.28 <!-- first official v19 release --> | {{Date-|15|septembre|1997}} | * Support de plusieurs fenêtres en utilisant [[X Window System|X]] * Nouvelle interface pour gérer les [[Logiciel de gestion de versions|logiciels de gestions de versions]] (VC) |- | 20.1 | {{Date-|17|septembre|1997}} | * Support multilingue<ref>{{lien web |titre=Emacs 20.1 Release Note |url=https://www.gnu.org/software/emacs/news/NEWS.User.20.html |site=gnu.org |consulté le=09-03-2024}}</ref>. |- | 21.1 | {{Date-|20|octobre|2001}} | Nouvelle version majeure<ref>{{lien web |titre=Emacs 21.1 Release Note |url=https://www.gnu.org/savannah-checkouts/gnu/emacs/news/NEWS.21.1 |site=gnu.org |consulté le=09-03-2024}}</ref>. * Support du défilement horizontal * Support du son * Support des [[Molette de souris|molettes de souris]] * Amélioration de la disposition de la barre de menu * Possibilité d’afficher des couleurs sur des [[Terminal informatique|terminaux]] |- | 22.1 | {{Date-|2|juin|2007}} | Nouvelle version majeure<ref>{{lien web |titre=Emacs 22.1 Release Note |url=https://www.gnu.org/savannah-checkouts/gnu/emacs/news/NEWS.22.1 |site=gnu.org |consulté le=09-03-2024}}</ref>. * Utilisation de la [[bibliothèque logicielle|bibliothèque]] [[GTK+]] * Support du [[glisser-déposer]] dans [[X Window System|X]] * Support de l’[[Unicode]] * Support de [[Mac OS X]] |- | 22.2 | {{Date-|26|mars|2008}} | * Support pour [[Logiciel de gestion de versions|logiciels de gestions de versions]] [[Bazaar (logiciel)|Bazaar]], [[Mercurial]], [[Monotone (logiciel)|Monotone]] et [[Git]]<ref>{{lien web |titre=Emacs 22.2 Release Note |url=https://www.gnu.org/savannah-checkouts/gnu/emacs/news/NEWS.22.2 |site=gnu.org |consulté le=09-03-2024}}</ref>. * Nouveaux modes pour gérer le [[Feuilles de style en cascade|CSS]], BibTeX… |- | 23.1 | {{Date-|29|juillet|2009}} | Nouvelle version majeure avec notamment les ajouts suivant<ref>{{lien web |titre=Emacs 23.1 Release Note |url=https://www.gnu.org/savannah-checkouts/gnu/emacs/news/NEWS.23.1 |site=gnu.org |consulté le=09-03-2024}}</ref> : * Support amélioré pour [[Unicode]] (emploi d’[[UTF-8]] en interne) * Rendu des polices antialiasées employant [[Fontconfig]] et [[XFT (bibliothèque logicielle)|XFT]], pouvant différer de tampon à tampon * Amélioration du mode serveur pour gérer des fenêtres graphiques et des [[Terminal informatique|terminaux]] dans la même session * Nouveaux modes pour visualiser des documents [[PostScript]] ou [[Portable Document Format|PDF]], ou valider à la volée du code [[Extensible Markup Language|XML]]… * Support du langage Ruby. |- | 23.2 | {{Date-|8|mai|2010}} | * Intégration d’un nouveau mode pour [[JavaScript]] (js2-mode)<ref>{{lien web |titre=Emacs 23.2 Release Note |url=https://www.gnu.org/savannah-checkouts/gnu/emacs/news/NEWS.23.2 |site=gnu.org |consulté le=09-03-2024}}</ref>. |- | 23.3 | {{Date-|10|mars|2011}} | * Correction de bugs et améliorations parmi lesquelles les modes VC et Rmail<ref>{{lien web |titre=Emacs 23.3 Release Note |url=https://www.gnu.org/savannah-checkouts/gnu/emacs/news/NEWS.23.3 |site=gnu.org |consulté le=09-03-2024}}</ref>. |- | 24.1 | {{Date-|10|juin|2012}} | * Intégration d’un [[GNU ELPA|gestionnaire de paquets]] (ELPA), &c<ref>{{lien web |titre=Emacs 24.1 Release Note |url=https://www.gnu.org/savannah-checkouts/gnu/emacs/news/NEWS.24.1 |site=gnu.org |consulté le=09-03-2024}}</ref>. |- | 24.2 | {{Date-|27|août|2012}} | * Mise à jour mineure corrigeant des bugs<ref>{{lien web |titre=Emacs 24.2 Release Note |url=https://www.gnu.org/savannah-checkouts/gnu/emacs/news/NEWS.24.2 |site=gnu.org |consulté le=09-03-2024}}</ref> |- | 24.3 | {{Date-|11|mars|2013}} | * Nouveau mode majeur pour Python, mise à jour de la bibliothèque d'émulation Common Lisp<ref>{{lien web |titre=Emacs 24.3 Release Note |url=https://www.gnu.org/savannah-checkouts/gnu/emacs/news/NEWS.24.3 |site=gnu.org |consulté le=09-03-2024}}</ref> |- | 24.4 | {{Date-|20|octobre|2014}} | * Intégration d’un [[navigateur web]] (M-x [[Emacs Web Wowser|eww]]), support des menus en mode terminal, nom des buffers unique avec uniquify, &c<ref>{{lien web |titre=Emacs 24.4 Release Note |url=https://www.gnu.org/savannah-checkouts/gnu/emacs/news/NEWS.24.4 |site=gnu.org |consulté le=09-03-2024}}</ref>. |- | 24.5 | {{Date-|10|avril|2015}} | * Mise à jour mineure visant à corriger certains bugs <ref>{{lien web |titre=Emacs 24.5 Release Note |url=https://www.gnu.org/savannah-checkouts/gnu/emacs/news/NEWS.24.5 |site=gnu.org |consulté le=09-03-2024}}</ref> |- | 25.1 | {{Date-|17|septembre|2016}} | * Chargement dynamique de module. Amélioration de la sécurité (validité de certificats TLS/SSL), amélioration de l'insertion de caractère Unicode<ref name="Emacs 25.2 Release Note">{{lien web |titre=Emacs 25.2 Release Note |url=https://www.gnu.org/savannah-checkouts/gnu/emacs/news/NEWS.25.2 |site=gnu.org |consulté le=09-03-2024}}</ref>. |- | 25.2 | {{Date-|21|avril|2017}} | * Correction de bugs principalement<ref name="Emacs 25.2 Release Note" />{{,}}<ref>{{lien web |titre=GNU Emacs - GNU Project |url=https://www.gnu.org/software/emacs/index.html#Releases |site=gnu.org |consulté le=06-10-2021}}.</ref>. |- | 25.3 | {{Date-|11|septembre|2017}} | * Correction d'un problème de sécurité dans le mode {{lang|en|Enriched Text}}<ref>{{lien web |titre=Emacs 25.3 Release Note |url=https://www.gnu.org/savannah-checkouts/gnu/emacs/news/NEWS.25.3 |site=gnu.org |consulté le=09-03-2024}}</ref>. |- | 26.1 | {{Date-|28|mai|2018}} | Nombreuses nouvelles fonctionnalités<ref>{{lien web |titre=Emacs 26.1 Release Note |url=https://www.gnu.org/savannah-checkouts/gnu/emacs/news/NEWS.26.1 |site=gnu.org |consulté le=09-03-2024}}</ref>, dont : * une nouvelle méthode de connexion à Google Drive pour TRAMP ; * un support des couleurs encodées en 24 bits pour les terminaux le supportant ; * une réécriture complète du package flymake. |- | 26.2 | {{Date-|12|avril|2019}} | Quelques nouvelles fonctionnalités<ref>{{lien web |titre=Emacs 26.2 Release Note |url=https://www.gnu.org/savannah-checkouts/gnu/emacs/news/NEWS.26.2 |site=gnu.org |consulté le=09-03-2024}}</ref> : * Les modèles d'Emacs peuvent désormais être compilés hors de la racine d'Emacs ; * Emacs respecte la version 11.0 du standard Unicode ; * Dans un buffer Dired, la commande 'Z' permet de compresser tous les fichiers du dossier. |- | 26.3 | {{Date-|28|août|2019}} | Version de maintenance<ref>{{lien web |titre=Emacs 26.3 Release Note |url=https://www.gnu.org/savannah-checkouts/gnu/emacs/news/NEWS.26.3 |site=gnu.org |consulté le=09-03-2024}}</ref>. |- | 27.1 | {{Date-|10|août|2020}} | De nombreuses changements<ref>{{lien web |titre=Emacs 27.1 Release Note |url=https://www.gnu.org/savannah-checkouts/gnu/emacs/news/NEWS.27.1 |site=gnu.org |consulté le=09-03-2024}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Mickey Petersen |titre=What’s New in Emacs 27.1? |url=https://masteringemacs.org/article/whats-new-in-emacs-27-1 |site=masteringemacs.org }}</ref>, dont : * Support native des entiers de taille arbitraire ; * Parseur natif de fichier JSON ; * Ajout d'une étape de personnalisation utilisateur très tôt au démarrage ''({{lang|en|early-init}})'' ; * Support natif de manipulation d'images sans ImageMagick |- | 27.2 | {{Date-|25|mars|2021}} | Version de maintenance avec résolution de bogues sans nouvelle fonctionnalité<ref>{{lien web |titre=Emacs 27.2 Release Note |url=https://www.gnu.org/savannah-checkouts/gnu/emacs/news/NEWS.27.2 |site=gnu.org |consulté le=09-03-2024}}</ref>. |- | 28.1 | {{Date-|4|avril|2022}} | Nombreux changements et nouvelles fonctionnalités parmi lesquelles<ref>{{lien web |titre=Emacs 28.1 Release Note |url=https://www.gnu.org/savannah-checkouts/gnu/emacs/news/NEWS.28.1 |site=gnu.org |consulté le=09-03-2024}}</ref> : * compilation native des fichiers Lisp, * des commandes spécifiques à des modes, * refonte de project.el * Support du standard Unicode version 14.0 |- | 28.2 | {{Date-|12|septembre|2022}} | Version de maintenance avec résolution de bogues<ref>{{lien web |titre=Emacs 28.2 Release Note |url=https://www.gnu.org/savannah-checkouts/gnu/emacs/news/NEWS.28.2 |site=gnu.org |consulté le=09-03-2024}}</ref>. |- | 29.1 | {{Date-|30|juillet|2023}} | De nombreuses améliorations <ref>{{lien web |titre=Emacs 29.1 Release Note |url=https://www.gnu.org/savannah-checkouts/gnu/emacs/news/NEWS.29.1 |site=gnu.org |consulté le=09-03-2024}}</ref> dont : * le support du pure GTK * l'ajout d'eglot, un client LSP natif * l'ajout de l'utilitaire use-package pour la gestion de configuration * le support de l'unicode 15 et du format d'image WebP * le double buffering sous Windows |- | 29.2 | {{Date-|18|janvier|2023}} | Version de maintenance avec résolution de bogues<ref>{{lien web |titre=Emacs 29.2 Release Note |url=https://www.gnu.org/savannah-checkouts/gnu/emacs/news/NEWS.29.2 |site=gnu.org |consulté le=09-03-2024}}</ref>. |} == Distribution == GNU Emacs est un [[logiciel libre]] distribué selon les termes de la [[GNU General Public License|licence publique générale GNU]]. Le code source ainsi que les fichiers binaires sont disponibles sur le serveur [[File Transfer Protocol|FTP]] du projet GNU (''cf. infra'') et sur la plate-forme collaborative [[GNU Savannah]]. Les développeurs peuvent récupérer les sources en utilisant [[Bazaar (logiciel)|GNU Bazaar]], le [[Gestion de versions|système décentralisé de contrôle des versions]] du projet GNU Emacs<ref>Le répertoire [[Git]] est également disponible mais pas encore pas à jour.</ref>. GNU Emacs est par ailleurs intégré dans tous les systèmes libres, notamment [[GNU/Linux]], [[FreeBSD]]. Il fonctionne également sur de nombreux systèmes [[logiciel privateur|propriétaires]] dans le but de convaincre leurs utilisateurs de migrer vers des solutions libres<ref>{{en}} [http://www.gnu.org/software/emacs/windows/big.html#Introduction Section 1.1 de l’introduction de la FAQ GNU Emacs pour Windows], rédigée par Richard Stallman en septembre 2010.</ref>. == GNU ELPA == Emacs s’est défini [[Liste des implémentations d'Emacs#Emacs originel|dès l’origine]] comme un éditeur extensible. Si les [[module d'extension|modules d’extension]] les plus populaires se retrouvent souvent intégrés<ref name="ruby-mode">{{en}} {{cite liste de diffusion |url=http://www.ruby-forum.com/topic/173561 |titre=ruby-mode.el has moved |date=16-12-2008 |liste=ruby-forum.com |nom=Hagelberg |prénom=Phil}}</ref>, la [[Emacs#Personnalisation|plupart sont disponibles sur Internet]]. Tous les [[paquet (logiciel)|paquets]] tiers sont désormais accessibles depuis Emacs via un [[Dépôt_(informatique)#D.C3.A9p.C3.B4t_de_code_source|dépôt de code source]] exclusivement destiné aux extensions [[Emacs Lisp]]{{#tag:ref|Les auteurs doivent au préalable publier leurs [[paquet (logiciel)|paquets]] dans le dépôt mais il s’agit d’un nouvel usage assez répandu au sein de la communauté Emacs.|group=note|name="GNU ELPA"}}. Baptisé GNU ELPA (de l’anglais « ''GNU Emacs Lisp Package Archive'' »)<ref>{{en}} {{Lien web | url=http://elpa.gnu.org/ | titre=''GNU Emacs Lisp Package Archive''| site=gnu.org |en ligne le=29 mars 2012 |consulté le=29 mars 2012.}}</ref>, le projet est en production depuis 2010<ref name="elpa">{{en}} {{cite liste de diffusion |url=http://lists.gnu.org/archive/html/emacs-devel/2010-08/msg01100.html |titre=elpa.gnu.org accessible now |date=24-08-2010 |liste=info-gnu |nom=Yidong |prénom=Chong}}</ref>. Son nom vient d’une plateforme similaire initiée par le dénommé Tom Tromey<ref>{{en}} {{Lien web | url=http://tromey.com/elpa/ | titre=''ELPA - Emacs Lisp Package Archive''| site=tromey.com |auteur=Tom Tromey |en ligne le=29 mars 2012 |consulté le=29 mars 2012.}}</ref> et du [[gestionnaire de paquets]] « ''package.el'' » d’un certain Phil Hagelberg<ref>{{en}} {{Lien web | url=http://sachachua.com/blog/2011/01/emacs-24-package-manager/ | titre=''Emacs 24 and the package manager''| site=sachachua.com |auteur=Sacha Chua |jour=15 |mois=janvier|année=2011 |en ligne le=29 mars 2012 |consulté le=29 mars 2012.}}</ref>. == Utiliser GNU Emacs == === Commandes === Dans son mode d'édition normal, GNU Emacs se comporte comme les autres éditeurs de texte et permet à l'utilisateur d'insérer des caractères avec les touches correspondantes et de déplacer le point d'édition avec les touches fléchées. Échapper aux séquences de touches ou appuyer sur la touche Ctrl et / ou la touche méta, la [[Touche alt|touche Alt]] ou les touches Super en conjonction avec une touche normale produit des séquences de touches modifiées qui invoquent des fonctions de l'environnement Lisp d'Emacs. Des commandes telles que save-buffer et save-buffers-kill-emacs combinent plusieurs frappes modifiées. Certaines commandes GNU Emacs fonctionnent en invoquant un programme externe, tel qu'[[ispell]] pour la vérification orthographique ou [[GNU Compiler Collection]] (gcc) pour la compilation de programmes, l'analyse des résultats du programme et l'affichage du résultat dans GNU Emacs. Emacs prend également en charge les "processus inférieurs" - des processus de longue durée qui interagissent avec un tampon Emacs. Ceci est utilisé pour implémenter le mode shell, exécuter un shell Unix en tant que processus inférieur, ainsi que les modes lecture-évaluation-boucle d'impression (REPL) pour différents langages de programmation. La prise en charge des processus externes par Emacs en fait un environnement attractif pour la programmation interactive sur les lignes d'Interlisp ou de [[Smalltalk]]. Les utilisateurs qui préfèrent les clés de type IBM Common User Access peuvent utiliser cua-mode, un package qui était à l'origine un module complémentaire tiers, mais qui a été inclus dans GNU Emacs depuis la version 22. === Minibuffer === Emacs utilise le "mini-tampon", normalement la ligne la plus basse, pour présenter le statut et demander des informations - les fonctions qui seraient généralement effectuées par des boîtes de dialogue dans la plupart des interfaces graphiques. Le mini-tampon contient des informations telles que le texte à cibler dans une recherche ou le nom d’un fichier à lire ou à enregistrer. Le cas échéant, l'achèvement de la ligne de commande est disponible à l'aide des touches de tabulation et d'espace. === Gestion de fichiers et affichage === Emacs conserve le texte dans les structures de données appelées tampons. Les tampons peuvent ou non être affichés à l'écran, et toutes les fonctionnalités de tampon sont accessibles à la fois à un programme Emacs Lisp et à l'interface utilisateur. L'utilisateur peut créer de nouveaux tampons et rejeter ceux qui ne le sont pas{{passage incompréhensible}}, et de nombreux tampons peuvent exister en même temps. Il n'y a pas de limite supérieure au nombre de tampons qu'Emacs permet, autres que les limites de mémoire matérielle. Les utilisateurs avancés peuvent amasser des centaines de tampons ouverts de différents types liés à leur travail actuel. Emacs peut être configuré pour enregistrer la liste des tampons ouverts à la sortie et rouvrir cette liste au redémarrage. Certains tampons contiennent du texte chargé à partir de fichiers texte, que l'utilisateur peut modifier et enregistrer dans un stockage permanent. On dit que ces tampons sont des fichiers "visitants". Les tampons servent également à afficher d'autres données, telles que la sortie des commandes Emacs, les listes de répertoires dired, les chaînes de documentation affichées par la bibliothèque "help" et les messages de notification qui dans d'autres éditeurs seraient affichés dans une boîte de dialogue. Certaines de ces notifications sont affichées brièvement dans le mini-tampon et GNU Emacs fournit un tampon * Messages * qui conserve l'historique des notifications les plus récentes de ce type. Lorsque le mini-tampon est utilisé pour la sortie d'Emacs, il est appelé "zone d'écho". Les notifications plus longues sont affichées dans des tampons propres. La longueur maximale des messages qui seront affichés dans le mini-tampon est, bien sûr, configurable. Les tampons peuvent également servir de zones d'entrée et de sortie pour un processus externe tel qu'un shell ou une REPL. Les tampons créés par Emacs sont généralement nommés avec des astérisques à chaque extrémité, à distinguer des tampons utilisateur. La liste des tampons ouverts est elle-même affichée dans ce type de tampon. La plupart des séquences de touches d'Emacs restent fonctionnelles dans n'importe quel tampon. Par exemple, la fonction isearch standard de Ctrl-s peut être utilisée pour rechercher des noms de fichiers dans des tampons dired, et la liste de fichiers peut être enregistrée dans un fichier texte comme n'importe quel autre tampon. les tampons dired peuvent être basculés sur un mode inscriptible, dans lequel les noms de fichiers et les attributs peuvent être édités textuellement; Lorsque le tampon est enregistré, les modifications sont écrites sur le système de fichiers. Cela permet de renommer plusieurs fichiers en utilisant les fonctionnalités de recherche et de remplacement d'Emacs. Lorsque équipé, Emacs affiche les fichiers image dans des tampons. Emacs est binaire sécurisé et 8 bits propre. Emacs peut diviser la zone d'édition en sections distinctes appelées "windows", une fonctionnalité disponible depuis 1975, antérieure à l'interface utilisateur graphique couramment utilisée. Dans la terminologie d'Emacs, «Windows» est similaire à ce que les autres systèmes appellent « frames » ou « volets » - une partie rectangulaire de l'affichage du programme qui peut être mise à jour et interagir indépendamment. Chaque fenêtre d'Emacs a une barre d'état appelée "ligne de mode" affichée par défaut au bas de la fenêtre. Les fenêtres Emacs sont disponibles dans les modes texte-terminal et graphique et permettent l'affichage simultané de plusieurs tampons ou de plusieurs parties d'un tampon. Les applications courantes consistent à afficher un tampon dired avec le contenu des fichiers dans le répertoire en cours (il existe des modes spéciaux pour que le tampon de fichiers suive le fichier mis en évidence), pour afficher le code source d'un programme un tampon de shell avec les résultats de la compilation du programme, pour exécuter un débogueur avec un tampon shell exécutant le programme, pour travailler sur du code tout en affichant une page de manuel ou une autre documentation (éventuellement chargée sur le World Wide Web -dans les navigateurs Web) ou simplement pour afficher plusieurs fichiers à modifier en même temps, comme un en-tête et son fichier d'implémentation pour les langages basés sur C. De plus, il existe un mode suivi, un mode mineur qui enchaîne les fenêtres pour afficher des parties non chevauchantes d'un tampon. En utilisant le mode suivi, un seul fichier peut être affiché dans plusieurs fenêtres côte à côte qui se mettent à jour de manière appropriée lors du défilement. Les fenêtres Emacs sont en mosaïque et ne peuvent pas apparaître "en haut" ou "en dessous" de leurs compagnons. Emacs peut lancer plusieurs "frames", qui sont affichés sous forme de fenêtres individuelles dans un environnement graphique. Sur un terminal texte, plusieurs images sont affichées empilées pour remplir le terminal entier et peuvent être commutées à l'aide des commandes standard d'Emacs. === Modes principaux === GNU Emacs peut afficher ou éditer différents types de texte et adapter son comportement en entrant des modes complémentaires appelés "modes majeurs". Il existe des modes principaux pour différentes raisons, notamment l'édition de fichiers texte ordinaires, le code source de nombreux langages de balisage et de programmation, ainsi que l'affichage de pages Web, de listes de répertoires et d'autres informations système. Chaque mode majeur implique un programme Emacs Lisp qui étend l'éditeur pour qu'il se comporte plus facilement pour le type de texte spécifié. Les modes principaux fournissent généralement tout ou partie des fonctionnalités communes suivantes : * Mise en évidence de la syntaxe ("font lock"): combinaisons de polices et de couleurs, appelées "faces", qui différencient les éléments de document tels que les mots - clés et les commentaires. * Indentation automatique pour maintenir un formatage cohérent dans un fichier. * L'insertion automatique des éléments requis par la structure du document, tels que les espaces, les nouvelles lignes et les parenthèses. * Commandes d'édition spéciales, telles que les commandes permettant de passer au début ou à la fin d'une fonction lors de l'édition d'un fichier de programmation ou de commandes permettant de valider des documents ou d'insérer des balises de fermeture tout en travaillant avec des langages tels que XML. === Modes mineurs === L'utilisation de "modes mineurs" permet une personnalisation supplémentaire. Un tampon d'édition GNU Emacs ne peut utiliser qu'un seul mode majeur à la fois, mais plusieurs modes mineurs peuvent fonctionner simultanément. Celles-ci peuvent fonctionner directement sur les documents, comme dans le cas où le mode majeur du langage de programmation C définit un mode mineur distinct pour chacun de ses styles de retrait populaires, ou peuvent modifier l'environnement d'édition. Des exemples de ces derniers incluent un mode qui ajoute la possibilité d'annuler les modifications de la configuration de la fenêtre et un autre qui effectue une vérification de la syntaxe à la volée. Il existe également un mode mineur qui permet d'utiliser plusieurs modes principaux dans un seul fichier, par souci de commodité lors de l'édition d'un document dans lequel plusieurs langages de programmation sont intégrés. === "Mode batch" === GNU Emacs prend en charge la possibilité de l'utiliser comme interpréteur pour le langage Lisp Emacs sans afficher l'interface utilisateur de l'éditeur de texte. En mode batch, la configuration de l'utilisateur n'est pas chargée et les caractères d'interruption du terminal Cc et Cz auront pour effet habituel de quitter le programme ou d'interrompre l'exécution au lieu d'appeler les raccourcis clavier d'Emacs. GNU Emacs a des options en ligne de commande pour spécifier soit un fichier à charger et à exécuter, soit une fonction Lisp d'Emacs peut être transmise depuis la ligne de commande. Emacs démarre, exécute le fichier ou la fonction transmis, imprime les résultats, puis quitte. La ligne de shebang #!/usr/bin/emacs --script permet la création de scripts autonomes dans Emacs Lisp. Le mode Batch n'est pas un mode Emacs en soi, mais décrit un autre mode d'exécution pour le programme Emacs. === Manuels === En dehors de la documentation intégrée, GNU Emacs possède un manuel particulièrement long et détaillé. Une copie électronique du manuel GNU Emacs, écrite par Richard Stallman, est fournie avec GNU Emacs et peut être visualisée avec le navigateur intégré. Deux manuels supplémentaires, le Manuel de référence Emacs Lisp de Bil Lewis, Richard Stallman et Dan Laliberte, ainsi qu'une Introduction à la programmation dans Emacs Lisp de Robert Chassell sont inclus. Les trois manuels sont également publiés sous forme de livre par la Free Software Foundation. Le manuel de XEmacs est similaire au manuel GNU Emacs, à partir duquel il a généré en même temps que le logiciel XEmacs issu de GNU Emacs. === Internationalisation === GNU Emacs prend en charge de nombreux alphabets, scripts, systèmes d'écriture et conventions culturelles et fournit une vérification orthographique pour de nombreuses langues en appelant des programmes externes tels qu'ispell. La version 24 a ajouté la prise en charge du texte bidirectionnel et de la direction d'écriture de gauche à droite et de droite à gauche pour des langues telles que l'arabe, le persan et l'hébreu. De nombreux systèmes de codage de caractères, y compris [[UTF-8]], sont pris en charge. GNU Emacs utilise UTF-8 pour son encodage à partir de GNU 23, tandis que les versions antérieures utilisaient leur propre encodage en interne et effectuaient des conversions lors du chargement et de l'enregistrement. L'encodage interne utilisé par XEmacs est similaire à celui de GNU Emacs mais diffère dans les détails. L'interface utilisateur de GNU Emacs est née en anglais et, à l'exception du tutoriel pour débutants, elle n'a pas été traduite dans une autre langue. Un sous-système appelé Emacspeak permet aux utilisateurs malvoyants et aveugles de contrôler l'éditeur via un retour audio. === Extensibilité === Le comportement de GNU Emacs peut être modifié et étendu de manière presque illimitée en incorporant des programmes Lisp Emacs qui définissent de nouvelles commandes, de nouveaux modes de tampon, de nouvelles keymaps, des options de ligne de commande, [30], etc. De nombreuses extensions fournissant des fonctionnalités orientées utilisateur définissent un mode majeur (soit pour un nouveau type de fichier, soit pour créer une interface utilisateur sans modification de texte) ; d'autres ne définissent que des commandes ou des modes mineurs, ou fournissent des fonctions qui améliorent une autre extension. De nombreuses extensions sont livrées avec l'installation GNU Emacs ; d'autres étaient téléchargées en tant que fichiers en vrac (le groupe de discussion Usenet gnu.emacs.sources était une source traditionnelle) mais il y a eu un développement de paquets gérés et de sites de téléchargement de paquets depuis la version 24, avec un gestionnaire de paquets intégré pour les télécharger, les installer et les mettre à jour. Quelques exemples incluent: * [[AUCTeX]], des outils pour éditer et traiter les documents TeX et [[LaTeX]] * Calc, une calculatrice numérique [[Notation polonaise inverse|RPN]] puissante * Mode calendrier, pour conserver les agendas et les calendriers de rendez-vous * dired, un gestionnaire de fichiers * Presse dissociée, un générateur de texte de type Racter * Docteur, une simulation de psychanalyse inspirée par ELIZA * Dunnet, une aventure de texte * Ediff et Emerge, pour comparer et combiner des fichiers de manière interactive. * Emacs / W3, un navigateur Web textuel écrit en Emacs Lisp, principalement par William M. Perry. Emacs / W3 fait partie du package Sumo pour XEmacs, et le sous-module pour récupérer une URL fait actuellement partie du référentiel CVS de GNU Emacs. Dave Raggett était supporté par Emacs / W3 et par tkWWW en travaillant sur un successeur de HTML 2 appelé HTML +. * Emacs Speaks Statistics (ESS) pour l'édition de langages statistiques tels que [[R (langage)|R]] et [[SAS (langage)|SAS]] * Emacs Web Wowser (EWW), un navigateur Web intégré * ERC et Rirc et Circe, clients [[Internet Relay Chat|IRC]] * Eshell, un shell de ligne de commande écrit en Emacs Lisp. Cela permet une intégration plus étroite avec l'environnement Emacs que les shells standard tels que bash ou PowerShell, qui sont également disponibles dans Emacs. Par exemple, dans Eshell, les fonctions Elisp sont disponibles en tant que commandes shell et les sorties des commandes Unix peuvent être redirigées vers un tampon Emacs. * Exwm, un gestionnaire de fenêtres X permettant aux applications X11 d'être exécutées dans une fenêtre Emacs. * Gnus, un client de nouvelles complet (lecteur de nouvelles) et client de messagerie électronique et première preuve de la [[Jamie Zawinski|loi de Zawinski]] * Magit, pour travailler avec le système de contrôle de version Git * Mediawiki-mode pour éditer des pages sur des projets MediaWiki * L’amélioration multilingue de Emacs (MULE) permet d’éditer du texte en plusieurs langues d’une manière quelque peu analogue à Unicode. * Mode organisationnel pour conserver des notes, gérer différents types de listes, planifier et mesurer des projets et composer des documents dans de nombreux formats (tels que les formats PDF, HTML ou OpenDocument). Il existe des générateurs de sites statiques utilisant le mode org, ainsi qu'une extension, Babel, lui permettant d'être utilisé pour la programmation littéraire. * Planificateur, gestionnaire d'informations personnelles * Simple Emacs Spreadsheet (SES), un mode standard fournissant une feuille de calcul * Mode d'interaction SQL, un mode pour interagir avec diverses versions de serveurs de base de données SQL. * Le mode d'interaction Lisp supérieur pour Emacs (SLIME) étend GNU Emacs dans un environnement de développement pour Common Lisp. Avec SLIME (écrit en Emacs Lisp), l'éditeur GNU Emacs communique avec un système Common Lisp (utilisant le backend SWANK) sur un protocole de communication spécial et fournit des outils tels qu'une boucle read-eval – print, un inspecteur de données et un débogueur. * Texinfo (Info), un navigateur d'aide en ligne * View Mail (VM), un autre client de messagerie complet * Viper, une couche d'émulation vi; [38] aussi, Evil, une couche d'émulation de [[Vim]] [39] * W3M, un autre navigateur Web, basé sur et utilisant le navigateur autonome [[w3m]]. * Wanderlust, un client de messagerie et d'informations polyvalent * Zone, un mode d'affichage comportant divers effets de texte. == Plateformes == [[Fichier:GNU Emacs W32.png|vignette|GNU Emacs fonctionnant sous Microsoft Windows]] GNU Emacs est devenu l'un des programmes informatiques non triviaux les plus courants et fonctionne sur une grande variété de systèmes d'exploitation, y compris DOS, Windows et OpenVMS. Il est disponible pour la plupart des systèmes d'exploitation de type Unix, tels que Linux, les différents BSD, Solaris, AIX, HP-UX et macOS, et est souvent inclus dans les paquets d'installation du système. Les ports natifs de GNU Emacs existent pour Android et Maemo de Nokia. GNU Emacs s'exécute à la fois sur les terminaux en mode texte et dans les environnements graphiques. Sur les systèmes d'exploitation de type Unix, GNU Emacs peut utiliser le système X Window pour produire son interface graphique, soit directement à l'aide des widgets Athena, soit en utilisant un "toolkit widget" tel que [[Motif (bibliothèque graphique)|Motif]] ou [[GTK+]]. GNU Emacs peut également utiliser les systèmes graphiques natifs de macOS et Windows pour fournir des barres de menus, des barres d'outils, des barres de défilement et des menus contextuels plus conformes à l'apparence de chaque plate-forme. == Bibliographie == * {{en}} Stallman, Richard M. (2007). ''GNU Emacs Manual''. {{16th}} edition Boston, Massachusetts: Free Software Foundation. {{ISBN|978-1-882114-86-3}}. * {{en}} Cameron, Debra; Elliott, James; Loy, Marc. (December 2004). ''Learning GNU Emacs'', {{3rd}} edition. O'Reilly & Associates. {{ISBN|0-596-00648-9}}. * {{en}} Glickstein, Bob. (April 1997). ''Writing GNU Emacs Extensions''. O'Reilly & Associates. {{ISBN|1-56592-261-1}}. == Notes et références == === Références === {{Références|colonnes=2}} === Notes === <references group=note/> == Annexes == === Articles connexes === {{Colonnes|nombre=2| * [[Emacs]] * [[Éditeur de texte]] * [[GNU]] * [[Licence publique générale GNU]] }} === Liens externes === * {{en}} [http://www.gnu.org/software/emacs/manual/emacs.html ''GNU Emacs Manual''. {{16th}} ed. (Mise à jour pour Emacs 23.3). GNU Press, 2011] – version en ligne ([[Hypertext Markup Language|HTML]]), publiée sous la [[GNU Free Documentation Licence|GFDL]] * {{en}} [http://www.gnu.org/software/emacs/manual/emacs.pdf ''GNU Emacs Manual'' version 23.3, 2011] version PDF * {{en}} [http://www.gnu.org/software/emacs/emacs-faq.text GNU Emacs FAQ] {{Palette|Emacs|GNU}} {{Portail|logiciels libres|informatique}} [[Catégorie:Logiciel du projet GNU|Emacs]] [[Catégorie:Éditeur de texte]] [[Catégorie:Logiciel pour Unix]] [[Catégorie:Logiciel pour Windows]] [[Catégorie:Logiciel pour DOS]] [[Catégorie:Emacs]] [[Catégorie:Produit lancé en 1976]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Eicosane
Eicosane
{{Infobox Chimie | nom = Eicosane | image = eicosane2D.png | image2 = eicosane3D.png | taille image = 280 | légende = Représentations de l'eicosane. <!-- Général --> | DCI = | nomIUPAC = Eicosane | synonymes = Icosane<br />n-eicosane | CAS = {{CAS|1|1|2|9|5|8}} | EINECS = {{EINECS|2|0|4|0|1|8|1}} | RTECS = | ATC = {{ATC|}} | DrugBank = | PubChem = {{CID|8222}} | chEBI = | NrE = | FEMA = | SMILES = CCCCCCCCCCCCCCCCCCCC | InChI = 1/C20H42/c1-3-5-7-9-11-13-15-17-19-20-18-16-14-12-10-8-6-4-2/h3-20H2,1-2H3 | InChIKey = | StdInChI = | StdInChIKey = | apparence = <!-- Propriétés chimiques --> | formule = |C=20|H=42 | masseMol = | pKa = | momentDipolaire = | susceptibiliteMagnetique = | diametreMoleculaire = | indiceIode = | indiceAcide = | indiceSaponification = <!-- Propriétés physiques --> | TTransitionVitreuse = | fusion = | ebullition = {{tmp|617.00|K}}<ref name="CriticalTmpII"/> | solubilite = | miscibilite = | masseVolumique = {{Infobox Chimie/Masse volumique|masseMol=282.553|A=0.21624|B=0.25287|C=768|D=0.31613|Tmin=309.58|ρ(Tmin)=2.7496|Tmax=768|ρ(Tmax)=0.855|arrondi=5|graphique=Masse volumique eicosane.svg|tailleGraphique=500px|ref=<ref name="Perry’s"/>}} | TAutoInflammation = | pointEclair = | limitesExplosivite = | pressionVapeur = {{Infobox Chimie/Pression vapeur|A=203.66|B=-19441|C=-25.525|D=8.8382E-6|E=2|Tunite=K|Punite=Pa|Tmin=309.58|Pmin=9.2574E-3|Tmax=768|Pmax=1.1746E6|arrondi=2|graphique=Pvs eicosane.svg|tailleGraphique=500px|ref=<ref name="Perry’s">{{Ouvrage | langue=en | prénom1=Robert H. | nom1=Perry | prénom2=Donald W. | nom2=Green | titre=Perry's Chemical Engineers' Handbook | lieu=USA | éditeur=McGraw-Hill | année=1997 | numéro d'édition=7 | pages totales=2400 | passage=2-50 | isbn=0-07-049841-5 | consulté le=23 juin 2010}}</ref>}} | viscosite = | pointCritique = {{unité/2|1080|kPa}}<ref name="CriticalPressuresI">{{article | langue = en | auteur = Iwona Owczarek et Krystyna Blazej | titre = Recommended Critical Pressures. Part I. Aliphatic Hydrocarbons | périodique = J. Phys. Chem. Ref. Data | volume = 35 | numéro = 4 | jour = 18 | mois = septembre | année = 2006 | pages = 1461 | doi = 10.1063/1.2201061 }}</ref>, {{tmp|768.00|K}}<ref name="CriticalTmpII">{{article | langue = en | auteur = Iwona Owczarek et Krystyna Blazej | titre = Recommended Critical Temperatures. Part I. Aliphatic Hydrocarbons | périodique = J. Phys. Chem. Ref. Data | volume = 32 | numéro = 4 | jour = 4 | mois = août | année = 2003 | pages = 1411 | doi = 10.1063/1.1556431 }}</ref> | pointTriple = | conductivitéThermique = | conductivitéÉlectrique = | vitesseSon = <!-- Thermochimie --> | emsGaz = | emsLiquide = | emsSolide = | esfGaz = | esfLiquide = | esfSolide = | enthFus = | enthVap = | capaciteTherm = {{Miniboîte|{{Infobox Chimie/Capacité thermique|boiteDeroulante=0|masseMol=282.553|A=352720|B=807.32|C=0.21220|D=0|E=0|Tmin=309.58|Cp(Tmin)=622990|Tmax=616.93|Cp(Tmax)=931540|arrondi=0|graphique=Capacité thermique eicosane.svg|tailleGraphique=500px|ref=<ref name="Perry’s"/>}} {{Infobox Chimie/Capacité thermique|boiteDeroulante=0|facteur=1E3|CpUnite=J·mol<sup>−1</sup>·K<sup>−1</sup>|etat=gaz|masseMol=282.5475|A=137.730|B=1.0992|C=3.6839E-4|D=-8.2058E-7|E=2.7259E-10|Tmin=200|Tmax=1500|arrondi=0|graphique=|tailleGraphique=500px|ref=<ref name="Yaws">{{Ouvrage | langue=en | auteur1=Carl L. Yaws | titre=Handbook of Thermodynamic Diagrams | sous-titre=Inorganic Compounds and Elements | volume=3 | lieu=Huston, Texas | éditeur=Gulf Pub. Co. | année=1996 | pages totales=384 | isbn=0-88415-859-4}}</ref>}}}} | PCS = | PCI = <!-- Propriétés biochimiques --> | codons = | pHisoelectrique = | acideAmineEss = <!-- Propriétés électroniques --> | bandeInterdite = | mobiliteElectronique = | mobiliteTrous = | 1reEnergieIonisation = | constanteDielectrique = <!-- Cristallographie --> | systemeCristallin = | reseauBravais = | Pearson = | classe = | Schoenflies = | Strukturbericht = | structureType = | parametresMaille = | volume = | macle = <!-- Propriétés optiques --> | refraction = | birefringence = | dispersion = | polychroisme = | fluorescence = | absorption = | transparence = | pvrRotatoire = | cteVerdet = <!-- Précautions --> | radioactif = | 67548EEC = | 67548EECref = | symboles = | numeroIndex = | classificationCE = | r = | s = | transportRef = | transport = <!--{{ADR|Kemler=|ONU=|Classe=|CodeClassification=|Etiquette=|Etiquette2=|Etiquette3=|Emballage=}}--> | NFPA704ref = | NFPA704 = <!--{{NFPA 704|Flammability=|Health=|Reactivity=|Other=}}--> | SIMDUTref = <ref name="Reptox">{{Reptox|CAS=112-95-8|Date=24 avril 2009}}</ref> | SIMDUT = {{SIMDUT/2| sansControle = Ce produit n'est pas contrôlé selon les critères de classification du SIMDUT.}} | SGHref = <ref>https://archive.wikiwix.com/cache/20231115092648/https://pubchem.ncbi.nlm.nih.gov/compound/Eicosane.</ref> | SGH = {{SGH|SGH08|P301+P310|P331|P405|P501}} | CIRC = | inhalation = | peau = | yeux = | ingestion = <!-- Écotoxicologie --> | DL50 = | CL50 = | LogP = | DJA = | odorat = <!-- Données pharmacocinétiques --> | CAM = | biodisponibilite = | liaisonProteique = | metabolisme = | demiVieDistrib = | demiVieElim = | stockage = | excretion = <!-- Considérations thérapeutiques --> | classeTherapeutique = | voieAdministration = | grossesse = | conduiteAuto = | precautions = | antidote = <!-- Caractère psychotrope --> | categoriePsycho = | modeConsommation = | autresNoms = | risqueDependance = <!-- Composés apparentés --> | autres = | autrescations = | autresanions = | isomères = <!-- Supplément --> | supplement = }}<!-- ----------------------------- Fin de l'infoboite ----------------------------- --> L''''eicosane''' est un [[alcane]] linéaire de [[formule brute]] {{formule chimique|C|20|H|42}}. Il possède 366319 [[isomérie|isomères]] structuraux. == Notes et références == {{Références}} {{Palette|Alcanes}} {{Portail|chimie}} [[Catégorie:Alcane linéaire]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Estonie
Estonie
{{coord|59|26|scale:2000000|display=title}} {{Infobox Pays | nom_français = République d'Estonie | nom_local = Eesti Vabariik | langue = et | image_drapeau = Flag of Estonia.svg | lien_drapeau = Drapeau de l'Estonie | image_blason = Coat of arms of Estonia.svg | lien_blason = Armoiries de l'Estonie | image_carte = EU-Estonia.svg | descr_carte = La république d'Estonie en Europe (l'[[Union européenne]] en vert clair). | image_carte2 = En-map.jpg | devise = | capitale = [[Tallinn]] | coordonnées_capitale = {{coord|59|26|N|24|45|E}} | lien_villes = Liste de villes d'Estonie | titre_plus_grande_ville = Plus grandes villes | plus_grande_ville = [[Tallinn]], [[Tartu]], [[Narva]], [[Pärnu]] | type_gouvernement = [[République]] [[Régime parlementaire|parlementaire]] | titre_dirigeant = [[Président de la république d'Estonie|Président de la République]] | nom_dirigeant = [[Alar Karis]] | titre_dirigeant2 = [[Premier ministre d'Estonie|Première ministre]] | nom_dirigeant2 = [[Kaja Kallas]] | titre_parlement = [[Parlement]] | nom_parlement = [[Riigikogu]] | superficie_rang = 130 | superficie_totale = 45339 | pourcentage_eau = 4,56 % | population_rang = 158 | population_totale = 1365884 | pays_indépendance = {{Empire russe}}<br>{{Empire allemand}}<br>{{date-|24 février 1918}} <br> {{URSS}} <br> {{date-|20 août 1991}} | date_indépendance = | gentilé = [[Estoniens|Estonien, Estonienne]] (''eestlane'') | PIB_PPA = {{augmentation}} {{formatnum:59.557}} milliards de [[Dollar américain|$]]<br>+ 6,48 % | PIBPPA_année = 2022 | PIBPPA_rang = {{108e}} | PIB = {{augmentation}} {{formatnum:37.202}} milliards de [[Dollar américain|$]]<br>+ 2,52 % | PIB_année = 2022 | PIB_rang = {{103e}} | PIB_HAB = {{augmentation}} {{formatnum:44778.397}} [[Dollar américain|$]]<br>+ 6,48 % | PIBHAB_année = 2022 | PIBHAB_rang = {{43e}} | monnaie = [[Euro]] | code_monnaie = EUR | IDH = {{diminution}} {{formatnum:0.890}}<ref name="hdr2021-22">{{HDR|2022}}</ref> | IDH_année = 2021 | IDH_catégorie = très élevé | IDH_rang = {{31e}} | IDHI = {{diminution}} {{formatnum:0.829}}<ref name="hdr2021-22" /> | IDHI_année = 2021 | IDHI_rang = {{22e}} | Gini = {{diminution positive}} 30,7 %<ref name="Gini_BM">{{Lien web |langue=en |titre=Gini index |url=https://data.worldbank.org/indicator/SI.POV.GINI?most_recent_value_desc=false |consulté le=24 avril 2023 |site=[[Banque mondiale]]}}.</ref> | Gini_année = 2020 | Gini_rang = | IIG = {{augmentation négative}} {{formatnum:0.100}}<ref name="hdr2021-22" /> | IIG_année = 2021 | IIG_rang = {{28e}} | IPE = {{augmentation}} {{formatnum:61.4}}<ref name="IPE2022">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Martin J. Wolf |auteur2=John W. Emerson |auteur3=Daniel C. Esty |auteur4=Alex de Sherbinin |auteur5=Zachary A. Wendling |et al.=oui |titre=2022 Environmental Performance Index |lieu=New Haven, Connecticut, États-Unis |éditeur=Yale Center for Environmental Law & Policy |année=2022 |pages totales=192 |isbn= |lire en ligne=https://epi.yale.edu/downloads/epi2022report06062022.pdf |format électronique=pdf}}.</ref> | IPE_année = 2022 | IPE_rang = {{14e}} | fuseau_horaire = +2 ; heure d’été : [[UTC+03:00|UTC+3]] | hymne_national = [[Mu isamaa, mu õnn ja rõõm]] | langue_hymne = [[estonien]] | traduction_hymne = Ma patrie, mon bonheur et ma joie | audio_hymne = Mu isamaa, mu õnn ja rõõm (first vocal recording).ogg | fête_nationale = {{date|24 février}} | fête_evt = [[Déclaration d'indépendance de l'Estonie|Déclaration d'indépendance]] vis-à-vis de l'[[Empire russe]] et l'[[Empire allemand]] ({{date-|1918}}) | domaine_internet = [[.ee]], [[.eu]]<ref group="note">[[.eu]], partagé avec les autres pays de l’Union européenne.</ref> | iso3166-1 = EST, EE | indicatif_téléphonique = 372 | code_plaque = EST | organisations_internationales = {{drapeau|ONU}} [[Organisation des Nations unies|ONU]] : {{date-|1991}}{{-}}[[Fichier:Logo du Conseil de l'Europe (version révisée 2013).svg|20x20px]] [[Conseil de l'Europe|COE]] : {{date-|1993}}<br>{{drapeau|UE}} [[Union européenne|UE]] : {{date-|2004}}{{-}}{{drapeau|OTAN}} [[Organisation du traité de l'Atlantique nord|OTAN]] : {{date-|2004}}{{-}}[[Fichier:ESA Logo.svg|20x20px]] [[Agence spatiale européenne|ESA]] : {{date-|2015}}<br>[[fichier:Cd%20logo.png|20x20px]] [[Communauté des démocraties|CD]] : {{date-|2002}}<br>[[fichier:Cbsslogo.jpg|20x20px]] [[Conseil des États de la mer Baltique|CBSS]] : {{date-|1992}} | p1 = {{drapeau|Empire russe}} Gouvernement autonome d'Estonie ([[Empire russe]]) | p2 = {{drapeau|Empire allemand}} [[Ober Ost]] / [[Duché balte uni]] ([[Empire allemand]], 1918) | p3 = [[République socialiste soviétique d'Estonie|RSS d'Estonie]] ([[Occupation et annexion des pays baltes|occupation, non reconnue internationalement]], 1991) | de = de | langues = [[Estonien]] | pays frontaliers = {{RUS}}{{clr}}{{LET}} | PIBV_année = 2014 | PIBV = {{augmentation}} {{formatnum:17.290}} milliards €<br>+ 2,08 % | PIBHABNOM_année = 2022 | PIB_HABNOM = {{augmentation}} {{formatnum:27970.807}} [[Dollar américain|$]]<br>+ 2,52 % | PIBHABNOM_rang = {{41e}} | dette_année = 2022 | dette = '''Nominale :'''<br>{{augmentation négative}} {{formatnum:6.970}} milliards d'[[Euro|€]]<br>+ 25,92 %<br>'''Relative :'''<br>{{augmentation négative}} 20,881 % du [[Produit intérieur brut|PIB]]<br>+ 15,67 % | chômage_année = 2022 | chômage = {{augmentation négative}} 7,1 % de la pop.active<br>+ 15,72 % }} L''''Estonie''' ({{en langue|et|Eesti}}), en forme longue la '''république d'Estonie''' ({{en langue|et|Eesti Vabariik}}) est un [[État]] souverain d'[[Europe du Nord]] dont le territoire s'étend sur le flanc oriental et sur près de {{nombre|2200|îles}} de la [[mer Baltique]]. La partie continentale possède des frontières terrestres avec la [[Russie]] à l'Est et la [[Lettonie]] au Sud, tandis que l'[[Archipel de Moonsund|archipel de l'ouest]] constitue l'essentiel de la partie insulaire du pays. L'Estonie est une [[république]] [[État unitaire|unitaire]] ayant un [[régime parlementaire]]. Elle a pour capitale [[Tallinn]] et pour langue officielle l'[[estonien]]. Au {{date-|1 janvier 2023}}, la population de l'Estonie est d'environ {{nobr|1,36 million}} d'habitants. Habité par des populations [[Finnois de la Baltique|fenniques]] apparentées aux actuels [[finnois]] depuis le {{VIe}} millénaire {{av JC}}, le territoire de l'Estonie connait un [[Âge des Vikings|âge viking]] avant d'être colonisé et christianisé par des [[Chevaliers Porte-Glaive|moines-soldats allemands]] lors des [[croisades baltes]]. Durant le [[Moyen Âge]], les allemands asservissent les populations indigènes et développent le [[ligue hanséatique|commerce sur la mer baltique]]. Tout au long de l'histoire, le pays est convoité par les puissances environnantes : [[Danemark]], [[République des Deux-Nations|Pologne]], [[Suède]] puis [[Empire russe|Russie]] ; qui envahissent tour à tour le pays tout en s'alliant avec le [[Germano-Baltes|pouvoir local allemand]]. L'influence tardive du [[libéralisme]] et du [[nationalisme romantique]] dans cette région d'Europe pousse les indigènes estoniens à s'émanciper des tutelles allemandes et russes puis à développer un sentiment national à partir du {{s-|XIX}}. Profitant de l'instabilité consécutive à la [[révolution russe]], les Estoniens créent leur propre État à partir de 1918. La [[république d'Estonie]] est reconnue par les grandes puissances après la victoire dans sa [[guerre d'indépendance de l'Estonie|guerre d'indépendance contre la Russie bolchévique]] en 1920. Lors de la [[Seconde Guerre mondiale]], la population estonienne est [[Déportations soviétiques depuis l'Estonie|victime de persécutions]] et de [[Shoah par balles|crimes de masse]] par l'[[Union soviétique]] et l'[[Allemagne nazie]]. L'URSS [[Occupation et annexion des pays baltes|occupe ensuite illégalement]] le territoire jusqu'en 1991, date à laquelle l'Estonie retrouve le contrôle plein et entier de son territoire après des décennies d’exil. L'Estonie réintègre à partir des années 1990 la sphère d'influence européenne. Elle rejoint l'[[Union européenne]] et l'[[Organisation du traité de l'Atlantique nord|OTAN]] à partir de 2004. L'Estonie est également membre de la [[zone euro]], de l'[[Organisation des Nations unies|ONU]], de l'[[Organisation mondiale du commerce|OMC]], du [[Conseil de l'Europe]], de l'[[espace Schengen]], de l'[[Organisation de coopération et de développement économiques|OCDE]] ou encore du [[Conseil des États de la mer Baltique]], et est observateur au [[Conseil nordique]] et à l'[[Organisation internationale de la francophonie|Organisation internationale de la Francophonie]]. En 2020 et 2021, l'Estonie siège au [[Conseil de sécurité des Nations unies]]<ref name="ERR_201906072">{{article|langue=en|titre=Gallery: Estonia gains non-permanent UN Security Council seat|périodique=ERR News|éditeur=[[Eesti Rahvusringhääling|ERR]]|date=2019-06-07|url=https://news.err.ee/950290/gallery-estonia-gains-non-permanent-un-security-council-seat|consulté le=2019-06-07}}.</ref>. Pays de culture autochtone [[Finnois de la Baltique|nordique fennique]]<ref>{{Article|prénom1=Łukasz|nom1=Sommer|titre=Historical Linguistics Applied: Finno-Ugric Narratives in Finland and Estonia|périodique=The Hungarian Historical Review|volume=3|numéro=2|date=2014|issn=2063-8647|lire en ligne=https://www.jstor.org/stable/43265209|consulté le=2023-07-01|pages=391–417}}</ref> possédant un [[mythologie estonienne|folklore]], une origine et langue<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Maria|nom1=Koptjevskaja-Tamm|titre=Circum-Baltic Languages|périodique=Circum-Baltic Languages|date=2001|lire en ligne=https://www.torrossa.com/en/resources/an/5001829|consulté le=2023-06-30|pages=1–402}}</ref> semblables à celles de la [[Finlande]]<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Felix J.|nom1=Oinas|titre=The Finnish and Estonian folk epic|périodique=Journal of Baltic Studies|volume=7|numéro=1|date=1976-03|issn=0162-9778|issn2=1751-7877|doi=10.1080/01629777600000011|lire en ligne=http://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/01629777600000011|consulté le=2023-06-30|pages=1–12}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Tuomas|nom1=Lehtonen|prénom2=Linda|nom2=Kaljundi|titre=Re-forming texts, music, and church art in the Early Modern North|éditeur=[[Amsterdam University Press]]|date=2016-07-26|isbn=978-90-485-2493-8|lire en ligne=https://books.google.ee/books?id=ukwPDQAAQBAJ&pg=PA449&dq=estonian+finnish+mythology|consulté le=2023-06-30}}</ref> (toutes deux berceaux du [[Sauna]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=UNESCO - Smoke sauna tradition in Võromaa |url=https://ich.unesco.org/en/RL/smoke-sauna-tradition-in-voromaa-00951 |site=ich.unesco.org |consulté le=2023-06-17}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=et|prénom1=Ilmar|nom1=Talve|titre=Eestlaste, liivlaste ja lätlaste 19. sajandi II poole saunadest / Sauna in Estonia, Livonia and Latvia|périodique=Studia Vernacula|volume=12|date=2020-11-05|issn=2504-6748|doi=10.12697/sv.2020.12.106-123|lire en ligne=https://ojs.utlib.ee/index.php/SV/article/view/17044|consulté le=2023-06-30|pages=106–123}}</ref>), l'Estonie a aussi été influencée par les traditions baltes<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=UNESCO - Les célébrations de chants et danses baltes |url=https://ich.unesco.org/fr/RL/les-celebrations-de-chants-et-danses-baltes-00087 |site=ich.unesco.org |consulté le=2023-08-02}}</ref> et la [[culture allemande]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Toivo U.|nom1=Raun|titre=Estonia and the Estonians|sous-titre=Second Edition, Updated|éditeur=Hoover Press|date=2002-02-01|pages totales=396|isbn=978-0-8179-2853-7|lire en ligne=https://books.google.ee/books?id=YQ1NRJlUrwkC&pg=PR9&dq=german+origin+estonian+culture|consulté le=2023-07-03}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=de|prénom1=Hans|nom1=Fix|titre=Beiträge Zur Morphologie|sous-titre=Germanisch, Baltisch, Ostseefinnisch|lieu=Odense|éditeur=John Benjamins Publishing|date=2007-01-01|isbn=978-87-7674-249-2|lire en ligne=https://books.google.ee/books?id=epdmWtD9q8EC&pg=PA403|consulté le=2023-07-03}}</ref>{{,}}<ref>{{Chapitre|langue=en|prénom1=Cornelius|nom1=Hasselblatt|titre chapitre=Estonian Between German and Russian: Facts and Fiction About Language Interference|titre ouvrage=Languages in Contact|éditeur=Brill|date=2000-01-01|isbn=978-90-04-48847-2|lire en ligne=https://brill.com/display/book/9789004488472/B9789004488472_s013.xml|consulté le=2023-07-03|passage=135–144}}</ref>. Elle est politiquement rattachée à ses voisins méridionaux [[pays baltes|baltes]] : la [[Lettonie]] et la [[Lituanie]], avec lesquelles elle est engagée contre l’[[impérialisme russe]]<ref>https://www.cairn.info/sortir-du-communisme-changer-d-epoque--9782130587675-page-375.htm</ref>{{,}}<ref>{{lien web |auteur1=Valentin Pasquier |titre=Estonie : 25 ans de divorce avec le voisin russe |url=https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/estonie-25-ans-de-divorce-avec-le-voisin-russe_3063723.html |site=[[France Info|francetvinfo.fr]] |date=20-08-2016 |consulté le=05-10-2023}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Russia’s diplomatic clash with Europe flares in Estonia |url=https://www.politico.eu/article/russia-diplomatic-clash-europe-flares-estonia-ukraine-war/ |site=POLITICO |date=2023-03-25 |consulté le=2023-06-17}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=Michael |nom=Weiss |titre=Estonia: Warning the World About Russia |url=https://newlinesmag.com/reportage/estonia-warning-the-world-about-russia/ |site=New Lines Magazine |date=2022-07-20 |consulté le=2023-06-17}}</ref>. Malgré sa faible population et son statut de petite nation, l'Estonie est un [[pays développé]] avec un [[Indice de développement humain]] élevé ({{31e}} sur {{nobr|191 pays}})<ref>{{lien web|titre=Human Development Report 2020 : Estonia |url=http://hdr.undp.org/sites/default/files/Country-Profiles/EST.pdf |website=[[United Nations Development Programme]] |date=2020}}</ref> et figure parmi les chefs de file mondiaux dans des domaines tels que la qualité de vie<ref>{{lien web|titre=Estonia (Ranked 21st) |url=https://www.prosperity.com/globe/estonia |website=Legatum Prosperity Index 2020}}</ref>, le niveau d'éducation (premier pays européen selon l'OCDE)<ref>{{article|url=https://www.bbc.com/news/education-50590581|titre=Pisa rankings: Why Estonian pupils shine in global tests|périodique=BBC News|date=2 December 2019}}</ref>, l'absence de corruption<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Estonia |url=https://www.transparency.org/en/countries/estonia |site=Transparency.org |date=2023-01-31 |consulté le=2023-07-31}}</ref> ou encore la liberté de la presse<ref>{{lien web |langue=en |titre=Estonia |url=https://rsf.org/en/country/estonia |site=rsf.org |consulté le=05-10-2023}}.</ref>. La résilience de l'État estonien et de son économie est attribuée entre autres à la [[Ère de l'information|digitalisation]] de l'administration et des services publics effectuée au sortir de l'occupation<ref>{{lien web |titre=Estonia among top 3 in the UN e-Government Survey 2020 |url=https://e-estonia.com/estonia-top-3-in-un-e-government-survey-2020/ |website=e-Estonia |date=24 July 2020}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |auteur1=Türk, Pauline |titre=De quelle société politique le citoyen numérique est-il membre ? |périodique=La Revue des droits de l’homme. Revue du Centre de recherches et d’études sur les droits fondamentaux |éditeur=Centre de recherches et d'études sur les droits fondamentaux (CREDOF) |numéro=22 |date=30-06-2022 |issn=2264-119X |lire en ligne=https://journals.openedition.org/revdh/15235 |consulté le=05-10-2023 |doi=10.4000/revdh.15235}}.</ref>, au point que le pays est régulièrement qualifié d'[[État plateforme]]<ref>{{lien web|prénom=Theresa |nom=Harold |titre=How A Former Soviet State Became One Of The World's Most Advanced Digital Nations |url=https://www.alphr.com/technology/1007520/how-a-former-soviet-state-became-one-of-the-worlds-most-advanced-digital-nations/ |site=Alphr |date=October 30, 2017 |consulté le=29 novembre 2021}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en|prénom1=Devin |nom1=Haas |titre=Economy in focus: Estonia |url=https://emerging-europe.com/news/economy-in-focus-estonia/ |site=Emerging Europe |date=2023-03-15 |consulté le=2023-06-17}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web |titre=Chroniques estoniennes (1) : « un petit pays qui croit beaucoup en lui-même » |url=https://www.dirigeant.fr/points-de-vue/chroniques-destonie-1-9-un-petit-pays-qui-croit-beaucoup-en-lui-meme/ |site=Dirigeant.fr |date=15-10-2019 |consulté le=05-10-2023}}.</ref>. Cette stratégie, conjuguée à une politique plus [[Libéralisme économique|libérale]] que ses voisins nordiques permet à l'Estonie de bien figurer au [[Indice de la facilité de faire des affaires|classement de facilité de faire des affaires]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Rankings |url=https://archive.doingbusiness.org/en/rankings |site=World Bank |consulté le=2023-06-17}}.</ref> et d'avoir le plus grand nombre de [[start-up]]s par habitants en Europe<ref>{{lien web|titre=Number of start-ups per capita by country |url=https://2020.stateofeuropeantech.com/chart/746-3309 |website=2020.stateofeuropeantech.com}}.</ref>. == Toponymie == Le nom "Estonie" tire son nom du [[Estoniens|peuple estonien]]. Les origines du nom de ce peuple au cours de l'histoire pourraient provenir de racines germaniques via le nom tribal gothique ''aistan'' ("respect, honneur"), ou via les mots ''āst, eest'' ("grange, grenier"), ou encore ''aistmar'' ("mer d'ambre"). Elles pourraient aussi provenir alors de racines baltes que l'on retrouverait dans certains lieux-dits dans les actuelles [[Lettonie]] et [[Lituanie]]. L'une des premières traces de ce terme pour qualifier un peuple est le mot ''Aestii'', le nom latinisé de tribus de l'[[Antiquité]] mentionnées dans l'ouvrage de l'historien romain [[Tacite]] ''[[La Germanie]]'' (vers 98 ap. J.-C.) et décrit aux côtés des Germains et des Goths qui peuplent les régions au-delà des limites Nord-Est de l'[[Empire romain]]. La plupart des chercheurs pensent que ce nom s'appliquait en réalité aux [[baltes|tribus baltes]] actuelles (notamment [[lituaniens]]), et non aux ancêtres des actuels estoniens, situés plus au Nord. D'autres chercheurs considèrent que Tacite désignait toute la région de la Baltique orientale, incluant à la fois les peuples [[fennique]]s (dont les estoniens) et les peuples baltes. Le même ethnonyme ''Esti, Aesti'' ou ''Haesti'' apparaît également au {{s-|VI}} dans les œuvres de l'écrivain antique [[Cassiodore]]. [[Adam de Brême]], au {{s-|XI}}, mentionne trois îles, dont la plus septentrionale est appelée ''Aestland''. La forme ''iestlatum'' se retrouve dans les runes scandinaves ({{s-|XI}}). Les sagas scandinaves sont considérées comme la source la plus ancienne (seconde moitié du {{s-|XII}}), où le nom de lieu ''Eistland'' est utilisé au sens moderne. L'historien danois [[Saxo Grammaticus]] mentionne en latin la terre ''Hestia'', ''Estia'' et l'ethnonyme ''Estones'' comme forme plurielle d'''Esto'' dans sa chronique "Gesta Danorum" ({{sp-|XII|-|XIII|s}}). Par l'intermédiaire des Scandinaves, le mot a atteint l'Allemagne en remplaçant la diphtongue ei par la voyelle longue e : ''Ehstland'' (Estonie), ''Ehste'' (Estonien), qui devient ''Estland'' en abrégeant la voyelle de la racine. Ce nom rentre depuis l'allemand dans les textes latins : Issu du pluriel de l'ethnonyme latin Estones, le terme "Estonia" est employé par le chroniqueur [[Henri le Letton|Henri]], qui raconte la conquête allemande de l'actuelle Estonie au {{s-|XIII}}. À partir du {{s-|XIX}}, les premiers intellectuels estoniens, notamment [[Friedrich Reinhold Kreutzwald]] et [[Johann Voldemar Jannsen]] se réapproprient la racine du mot qu'ils transforment en ''Eesti'' ou ''Eestimaa'' pour désigner le territoire, et ''Eestirahwas'' (plus tard orthographié ''Eestirahvas'') pour désigner le peuple. Cette expression remplace alors le terme ''maarahvas'' ("les gens du pays") utilisés jusqu'alors. Dans les langues étrangères, la version déclinée dans la plupart des langues germaniques est ''Estland'', tandis que dans les langues issues du latin, c'est le terme ''Estonia'' qui prédomine et donne le mot français ''Estonie'', autrefois orthographié ''Esthonie''. Le terme, aussi trouvé sous la forme germanique francisée ''Estlande'', a souvent été utilisé par les envahisseurs pour qualifier la province correspondant au Nord de l'Estonie actuelle, le Sud était autrefois considéré comme une partie de la province limitrophe de [[Livonie]]. En dehors des deux principales versions latines et germaniques, les pays voisins : la Lettonie au Sud, et la Finlande au Nord appellent respectivement l'Estonie ''Igaunjia'' et ''Viro'', en références aux noms des régions estoniennes les plus proches de ces pays. Le terme ''Igaunjia'' vient de la province historique d'Ungannie, tandis que ''Viro'' fait référence au Comté de Viru<ref>https://www.revistascol.ro/images/site_ro/2021/DOI/1_balode.pdf</ref>. == Géographie == {{Article détaillé|Géographie de l'Estonie}} === Localisation, frontières et superficie === {{Article détaillé|Frontières de l'Estonie}} D'une superficie ({{unité|45227|km|2}}) proche de celle des [[Pays-Bas]] (celle définie par le traité de paix de Tartu en 1920 était de {{unité|47549|km|2}}), l'Estonie est le plus [[Nord|septentrional]] des pays baltes, largement ouvert à l'ouest sur la [[mer Baltique]], au nord sur le [[golfe de Finlande]] ({{Unité|3794 km}} de côtes), bordé à l'est par la [[Russie]] (frontière de {{Unité|294 km}}) et au sud par la [[Lettonie]] (frontière de {{Unité|339 km}}). La côte est diversifiée : tantôt roselière, tantôt rocheuse, tantôt sablonneuse, tantôt avec un haut escarpement. Dix pour cent du territoire est composé d'un archipel de plus de {{nombre|1500|petites}} îles situées dans la Baltique dont les deux plus grandes sont [[Hiiumaa]] ({{unité|989|km|2}}) et [[Saaremaa]] ({{unité|2673|km|2}}). La distance de [[Tallinn]] à [[Helsinki]] n'est que de {{Unité|85|km}} alors qu'il faut {{Unité|307|km}} pour aller à [[Riga|Rīga]], {{Unité|395|km}} pour rejoindre [[Saint-Pétersbourg]] et {{Unité|405|km}} pour [[Stockholm]]. === Géologie, topographie et hydrographie === Le terrain de l’Estonie est simple. Il existe des zones plus élevées au sud et à l'est. Dans les zones basses, les inondations sont fréquentes au printemps. Le sol et le climat de l'Estonie sont assez favorables à l'agriculture. L'Estonie est la région la plus septentrionale du monde où les céréales sont historiquement cultivées pour l'exportation<ref>{{Ouvrage|auteur1=Mart Laar, Heiki Valk, Lauri Vahtre|titre=Kodu lugu|passage=26|éditeur=Infotrükk|date=1992}}</ref>. 49 % du pays est constitué de bois et de forêts, et 13 % de marais à tourbe. L'Estonie compte également plus de {{nombre|1400|lacs}}. Le relief de l'Estonie est caractérisé par une altimétrie assez faible et un grand nombre de lacs et environ {{nobr|150 rivières}}. Le point culminant est le [[Suur Munamägi|Suur Munamagi]], situé au sud-est du pays. Le [[lac Peïpous]] est le quatrième plus grand lac d'Europe après les lacs [[Lac Ladoga|Ladoga]] et [[Lac Onega|Onega]] en Russie et le [[Vänern]] en Suède. Il ressemble à une véritable mer intérieure du point de vue de sa superficie et sert de frontière à l'est avec la [[Russie]]. Il est gelé en hiver pendant quatre mois et est navigable pendant les huit autres mois de l'année. À l'inverse, l'été avec les longues journées ensoleillées estoniennes, le lac est propice à la baignade et de nombreux Estoniens et Finlandais sont attirés par les plages de dunes sur son côté nord. Il présente même de nombreux campings gratuits, mode d'hébergement favori dans les pays nordiques. Le reste du lac est par contre davantage composé de marécages. === Climat === [[Fichier:Karula vaade.jpg|vignette|[[Parc national de Karula]].]] Grâce au [[Dérive nord atlantique|courant nord atlantique]] chaud, le climat est considérablement plus doux qu’ailleurs dans le monde à la même latitude. La mer Baltique cause des différences climatiques notables entre les zones côtières et continentales. Le climat est caractérisé par un hiver plutôt froid, un printemps doux et un peu pluvieux, un été relativement chaud et un long et doux automne (température moyenne en juillet {{tmp|+18|°C}} ; température moyenne en février {{tmp|-4|°C}}). Les premières neiges apparaissent vers novembre. La température peut descendre en dessous de {{tmp|-20|°C}} l'hiver. Le mois le plus sec est le mois de mars avec en moyenne {{unité|24|mm}} alors que la pluviométrie est la plus élevée au mois de juin avec une moyenne de {{unité|127|mm}}. Comme dans les autres pays nordiques, la latitude élevée de l'Estonie engendre une importante différence de lumière de jour entre l'hiver et l'été. Les journées sont plus courtes au solstice d'hiver : * [[Tallinn]] (au nord) : {{heure|6|2|durée=oui}} de jour / {{heure|17|58|durée=oui}} de nuit ; * [[Valga]] (sud) : {{heure|6|39|durée=oui}} de jour / {{heure|17|21|durée=oui}} de nuit. À l'inverse, les journées sont plus longues au solstice d'été : * [[Tallinn]] : {{heure|18|40|durée=oui}} de jour / {{heure|5|20|durée=oui}} de nuit crépusculaire ; * [[Valga]] : {{heure|18|10|durée=oui}} de jour / {{heure|5|50|durée=oui}} de nuit crépusculaire. Le nombre annuel d'heures ensoleillées varie entre {{unité|1600|et=1900}}, ce nombre étant plus élevé sur la côte et les îles et plus faible à l'intérieur du pays. Cela correspond à moins de la moitié de la quantité maximale de soleil possible. === Paysages et environnement === {{...}} Le pays produit la quasi-totalité de son électricité avec du [[pétrole de schiste]] et du charbon. En conséquence, il est le deuxième émetteur de CO<sub>2</sub> par habitant d'Europe. L’Estonie compte aussi parmi les États à refuser l’objectif de neutralité carbone pour 2050<ref>{{Article |titre=Kadri Simson, la commissaire européenne à l’énergie qui aimait trop le pétrole |périodique=Le Monde |date=2019-10-06 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/10/06/la-commissaire-a-l-energie-qui-aimait-trop-le-petrole_6014437_3234.html }}</ref>. La [[Commission européenne]] a lancé plusieurs [[Procédure d'infraction|procédures d'infraction]] à l'encontre de l'Estonie, constatant que celle-ci ne respectait pas pleinement le [[Droit de l'Union européenne|droit européen]], notamment en raison de dépôts sauvages de [[Déchet|déchets]] et de non-conformité de la législation estonienne avec les règles européennes de [[préservation de la nature]]<ref>https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/fr/inf_23_5380</ref>{{,}}<ref>https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/fr/inf_21_2743</ref>. Selon une étude, les côtes de [[Tallinn|Talinn]] et de la baie de [[Muuga (Viimsi)|Muuga]] sont par ailleurs lourdement polluées<ref>https://news.err.ee/119747/survey-tallinn-and-muuga-bay-polluted-fish-stocks-in-bad-condition</ref>. Les Estoniens, comme les autres populations nordiques, sont très proches de la nature et soucieux de la préservation de l'environnement {{référence nécessaire}}. L'Estonie pratique le libre [[droit d'accès à la nature]] comme la Finlande. Le [[camping sauvage]] est autorisé partout hors des villes et des endroits qui mentionnent une interdiction spécifique. <gallery mode="packed"> Satellite image of Estonia in April 2004.jpg|Vue [[Satellite artificiel|satellite]] de l'Estonie en avril – lacs gelés et glace sur la [[mer Baltique]]. Valaste falls 1.jpg|Chute Valaste en hiver. Osmussaar11.jpg|Paysage de la côte d'Osmussaar. Voerts.jpg|La rivière [[Emajõgi]] et le lac Võrts (Võrtsjärv). Pines in winter, Männiku.jpg|La [[taïga]], forêt boréale à Männiku. Võlle küla põllud.jpg|Paysage agricole estonien. </gallery> === Préservation de l'environnement === {{article connexe|Aires protégées d'Estonie}} {{...}} L'Estonie compte des sites appartenant aux réseau [[Réseau Natura 2000]]. En décembre 2018, l'Estonie comptait {{nobr|567 sites}} dont 66 [[Zone de protection spéciale|zones de protection spéciale (ZPS) pour les oiseaux]] sur une superficie de {{unité|12683|km|2}} et 541 [[Zone spéciale de conservation|zones spéciales de conservation (ZSC)]] (dont les [[Site d'importance communautaire|pSIC, SIC]]) pour les habitats et les espèces sur une superficie de {{unité|11689|km|2}}. La superficie totale est de {{unité|14861|km|2}}, ce qui représente 17,9 % de la surface terrestre et marine du territoire de l'Estonie<ref name=":4">{{Lien web |langue=en |titre=Natura 2000 Barometer |url=https://www.eea.europa.eu/data-and-maps/dashboards/natura-2000-barometer |site=European Environment Agency |consulté le=2018-12-21}}</ref>. Une initiative de dépollution de grande ampleur a été mise en place en 2008 au niveau national par l'association Teeme Ära, devenu par la suite ''[[Journée mondiale du nettoyage de la planète|Let's do it! World]]'' au niveau international. Les zones polluées par de nombreux déchets ainsi que les décharges sauvages ont été localisées par images satellite et par des citoyens qui renseignaient une base de données. Les coordonnées GPS de chaque endroit ont ensuite été communiquées aux participants qui pouvaient localiser les zones proches de chez eux et y intervenir pour s'occuper des déchets. Plusieurs dizaines de milliers d'Estoniens ont participé à ce projet. Cette expérience fut accompagnée d'une vaste campagne de sensibilisation. 80 % des déchets collectés par les bénévoles ont été recyclés<ref>{{Lien web |auteur1=Nicolas Blain |titre=World Clean Up 2013 : « nettoyons la planète en un jour » ! - See more at: http://www.courantpositif.fr/world-clean-up-2013-nettoyons-la-planete-en-un-jour/#sthash.qAMNyR4T.dpuf |url=http://www.courantpositif.fr/world-clean-up-2013-nettoyons-la-planete-en-un-jour/ |site=courantpositif.fr |jour=6 |mois=septembre |année=2013 |consulté le=7 septembre 2013}}.</ref> [[Fichier:Viru-raba-lahemaa-nature-park.jpg|vignette|redresse=3|centré|Paysage estonien – [[parc national de Lahemaa]].]] === Répartition spatiale des hommes et des activités === {{...}} === Axes de communication et transports === {{...}} == Histoire == {{Article détaillé|Histoire de l'Estonie}} === Préhistoire, âge Vikings et tribus estoniennes === [[Fichier:Kalmeväli_.jpg|droite|vignette|Tombes à [[Ciste (archéologie)|ciste]] du nord de l'Estonie datant de l'[[Âge du bronze]].]] L'implantation humaine en Estonie devient possible il y a 13 000-{{nombre|11000|ans}}, lorsque la glace de la dernière [[Période glaciaire|ère glaciaire]] fond. La plus ancienne colonie connue en Estonie est celle de [[Pulli (Pärnu)|Pulli]], sur les rives du [[Pärnu (fleuve)|fleuve Pärnu]] dans le sud-ouest de l'Estonie. Selon la [[datation au carbone 14]], elle a été colonisée il y a environ {{nombre|11000|ans}}<ref name="Laurisaar">{{article|url=http://epl.delfi.ee/news/kultuur/arheoloogid-lammutavad-ajalooopikute-arusaamu?id=50989575|titre=Arheoloogid lammutavad ajalooõpikute arusaamu|prénom=Riho|nom=Laurisaar|périodique=[[Eesti Päevaleht]]|langue=et|date=31 juillet 2004|consulté le=1 novembre 2016}}</ref>. La première habitation humaine pendant la période [[Mésolithique]] est liée à la [[culture Kunda]]. À l'époque, le pays est couvert de forêts, et les gens vivent dans des communautés semi-nomades près des plans d'eau. Les activités de subsistance comprennent la chasse, la cueillette et la pêche<ref>{{Ouvrage|prénom1=Jean-Jacques|nom1=Subrenat|titre=Estonia: Identity and Independence|éditeur=Rodopi|année=2004|page=23|isbn=9042008903}}</ref>. Vers 4900 av. J.-C., des céramiques apparaissent pendant la période [[Néolithique]], connue sous le nom de [[culture de Narva]]<ref>{{Ouvrage|prénom1=Jean-Jacques|nom1=Subrenat|titre=Estonia: Identity and Independence|éditeur=Rodopi|année=2004|page=24|isbn=9042008903}}</ref>. À partir d'environ 3200 av. J.-C., la [[culture de la céramique cordée]] apparaît; cela inclut de nouvelles activités telles que l'agriculture primitive et l'élevage<ref>{{ouvrage|nom1=Subrenat|prénom1=Jean-Jacques|titre=Estonia: Identity and Independence|page=26|année=2004|éditeur=Rodopi|isbn=9042008903}}</ref>.<!--[[File:KumnaHoardArtfs.jpg|thumb|left|[[Âge du fer]] objets d'un trésor de [[Kumna]]<ref>{{ouvrage|prénom1=Jüri|nom1=Selirand|prénom2=Evald|nom2=Tõnisson|titre=Through past millennia: archaeological discoveries in Estonia |url=https://books.google.com/books?id=mu9KAAAAMAAJ|année=1984|éditeur=Perioodika}}</ref>]]--> L'[[Âge du bronze]] commence vers 1800 av. J.-C. et voit la création des premières [[Oppidum|oppida]]<ref>{{ouvrage|nom1=Kasekamp|prénom1=Andres|titre=Histoire des États baltes|page=4|année=2010|éditeur=Palgrave Macmillan|isbn=9780230364509}}</ref>. Une transition de la subsistance par la chasse et la pêche à l'établissement basé sur une seule ferme commence vers 1000 av. J.-C. et est complète au début de l'[[Âge du fer]] vers 500 av. J.-C.<ref name="Laurisaar" />{{,}}<ref>{{ouvrage|nom1=Kasekamp|prénom1=Andres|titre=Histoire des États baltes|page=5|année=2010|éditeur=Palgrave Macmillan|isbn=9780230364509}}</ref> La grande quantité d'objets en bronze indique l'existence d'une communication active avec des tribus scandinaves et germaniques<ref>{{ouvrage|nom1=Subrenat|prénom1=Jean-Jacques|titre=Estonia: Identity and Independence|page=28|année=2004|éditeur=Rodopi|isbn=9042008903}}</ref>. Pendant l'[[âge du fer|âge du fer moyen]], le territoire de l'Estonie fait l'objet de conflit et d'incursions venant de deux territoires différents. Plusieurs [[Saga|Sagas]] scandinaves évoquent des confrontations majeures avec les Estoniens, notamment lorsque, au début du {{s-|VII}}, les "Vikings estoniens" ont vaincu et tué [[Ingvar]], le {{lh|Yngling|Roi}} des [[Suiones]] (ancêtres des [[Suédois (peuple)|Suèdois]])<ref>{{ouvrage|nom1=Frucht|prénom1=Richard C.|année=2005|titre=Eastern Europe: An Introduction to the People, Lands, and Culture|page=[https://archive.org/details/easterneuropeint0000unse/page/68 68]|éditeur=ABC-CLIO|isbn=9781576078006|url=https://archive.org/details/easterneuropeint0000unse/page/68}}</ref>. Des menaces similaires apparaissent à l'est, où les [[Rus' de Kiev|principautés slaves de l'Est]] s'étendaient vers l'ouest. Vers 1030, les troupes de la [[Rus' de Kiev]] dirigées par [[Iaroslav le Sage]] soumettent les Estoniens et établissent un fort dans l'actuelle [[Tartu]]. Les slaves auraient conservé le contrôle du fort jusqu'en 1061 environ, lorsque l'il est détruit par une tribus estonienne appelée "Sosols" par les slaves<ref>{{ouvrage|nom1=Tvauri|prénom1=Andres|titre=The Migration Period, Pre-Viking Age, and Viking Age in Estonia|date=2012|pages=33, 34, 59, 60|url=https://www.etis.ee/Portal/Publications/Display/b80b6f11-43ed-4b8c-b616-48ac53b70ec5?language=ENG|consulté le=27 décembre 2016}}</ref>{{,}}<ref>{{article|prénom1=Ain|nom1=Mäesalu|titre=Could Kedipiv in East-Slavonic Chronicles be Keava hill fort?|journal=Estonian Journal of Archaeology|volume=1|numéro=16supplser|page=199|année=2012|doi=10.3176/arch.2012.supv1.11|url=http://www.kirj.ee/public/Archaeology/2012/sup_vol_1/arhe-keava-2012-195-200.pdf|consulté le=27 décembre 2016}}</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|nom1=Kasekamp|prénom1=Andres|titre=A History of the Baltic States|page=9|année=2010|éditeur=Palgrave Macmillan|isbn=9780230364509}}</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|nom1=Raun|prénom1=Toivo U.|titre=Estonia and the Estonians: Second Edition, Updated|page=12|année=2002|éditeur=Hoover Press|isbn=9780817928537}}</ref>. Autour du {{s-|XI}}, l'ère viking scandinave autour de la mer Baltique est remplacée par l'ère des vikings [[baltes]], avec des raids maritimes menés par les [[Couroniens]] et les Estoniens de l'île de [[Saaremaa]], connus sous le nom d'"Oeseliens". En 1187, les Estoniens (Oeseliens), les [[Couroniens]] et/ou les [[Caréliens]] pillent [[Sigtuna]], à l'époque grande ville de Suède<ref>{{ouvrage|nom1=Kasekamp|prénom1=Andres|titre=A History of the Baltic States|pages=9–11|année=2010|éditeur=Palgrave Macmillan|isbn=9780230364509}}</ref>{{,}}<ref name="Tarvel">[[Enn Tarvel]] (2007). [http://haridus.opleht.ee/Arhiiv/7_82007/38-41.pdf ''Sigtuna hukkumine''] {{lien brisé |url=https://web.archive.org/web/20171011191449/http://haridus.opleht.ee/Arhiiv/7_82007/38-41.pdf |date=11 octobre 2017}} Haridus, 2007 (7–8), {{p.|38–41}}</ref>. L'Estonie peut à cette époque être divisée en deux principales zones culturelles. Les zones côtières du nord et de l'ouest de l'Estonie entretiennent des contacts étroits avec la [[Scandinavie]] et la [[Finlande]], tandis que le sud intérieur de l'Estonie a davantage de contacts avec les [[Baltes]] et la région de [[Pskov]]<ref>{{ouvrage|nom1=Tvauri|prénom1=Andres|titre=The Migration Period, Pre-Viking Age, and Viking Age in Estonia|date=2012|pages=322–325|url=https://www.etis.ee/Portal/Publications/Display/b80b6f11-43ed-4b8c-b616-48ac53b70ec5?language=ENG|consulté le=19 décembre 2019}}</ref>. Le paysage de l'Estonie ancienne est parsemé de nombreux oppida<ref name="Magi2015">{{ouvrage|nom=Mägi|prénom=Marika|editor-last1=Barrett|editor-first1=James H.|editor-last2=Gibbon|editor-first2=Sarah Jane|titre=Maritime Societies of the Viking and Medieval World|éditeur=Maney Publishing|date=2015|pages=45–46|chapter=Chapter 4. Bound for the Eastern Baltic: Trade and Centres AD 800–1200|isbn=978-1-909662-79-7}}</ref>. Des sites portuaires préhistoriques ou médiévaux ont été découverts sur la côte de Saaremaa<ref name="Magi2015" />. L'Estonie compte également plusieurs tombes de l'ère viking, tant individuelles que collectives, avec des armes et des bijoux très répandus en Europe du Nord et la Scandinavie<ref name="Magi2015" />{{,}}<ref>{{article|prénom=Irmelin|nom=Martens|titre=Armes autochtones et importées de l'ère viking en Norvège - un problème aux implications européennes|journal=Journal of Nordic Archaeological Science|volume=14|pages=132–135|année=2004|url=https://www.archaeology.su.se/polopoly_fs/1.138785.1371480692!/menu/standard/file/martens.pdf|consulté le=19 décembre 2019}}</ref>.<!--[[File:Old Estonian counties.png|thumb|upright=1.15|Comtés indépendants de l'Estonie ancienne au début du XIIIe siècle]]--> Aux premiers siècles après J.-C., des subdivisions politiques et administratives commencent à émerger en Estonie. Deux subdivisions plus importantes apparaissent : la paroisse (estonien : ''kihelkond'') et le comté (estonien : ''maakond''), qui se composent de plusieurs paroisses. Une paroisse est dirigée par des "aînés" (''vanemad'') et centrée sur un oppidum ; dans certains cas rares, une paroisse peut avoir plusieurs oppida. Au {{s-|XIII}}, l'Estonie comprend huit grands comtés : Harjumaa, [[Järvamaa]], [[Läänemaa]], [[Revala]], [[Comté de Saare|Saaremaa]], [[Sakala]], [[Ugandi]], et [[Virumaa]]; et six petits comtés à une seule paroisse : Alempois, Jogentagana, Mõhu, Nurmekund, Soopoolitse, et Vaiga. Les comtés sont des entités indépendantes et ne coopèrent ensemble qu'en cas de menace étrangère<ref>{{ouvrage|nom1=Raun|prénom1=Toivo U.|titre=Estonia and the Estonians: Second Edition, Updated|page=4|année=2002|éditeur=Hoover Press|isbn=9780817928537}}</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|nom1=Raukas|prénom1=Anto|lien auteur1=Anto Raukas|titre=Eesti entsüklopeedia 11: Eesti üld|page=227|année=2002|éditeur=Eesti Entsüklopeediakirjastus|langue=et|isbn=9985701151}}</ref>. On sait peu de choses sur les pratiques spirituelles et religieuses des Estoniens médiévaux avant la [[Christianisation]]. La [[Henri le Letton|Chronique d'Henri le Letton]] mentionne ''Tharapita'' comme la divinité supérieure des habitants de Saaremaa de l'époque (''Oeseliens''). Il existe des preuves historiques sur l'existence de {{lh|Bosquet sacré|bosquets sacrés}}, en particulier de bosquets de [[chêne]], ayant servi de lieux de culte "[[Paganisme|païen]]"<ref>{{ouvrage|nom1=Kasekamp|prénom1=Andres|titre=A History of the Baltic States|page=7|année=2010|éditeur=Palgrave Macmillan|isbn=9780230364509}}</ref>{{,}}<ref>{{article|url=http://epl.delfi.ee/news/kultuur/kes-oli-saarlaste-suurjumal-taarapita?id=51037692|titre=Arheoloogid lammutavad ajalooõpikute arusaamu|prénom=Riho|nom=Laurisaar|périodique=[[Eesti Päevaleht]]|langue=et|date=29 avril 2006|consulté le=4 novembre 2016}}</ref>. {{clr}} === Croisades, domination allemande et développement du commerce au Moyen Âge === {{Article détaillé|Croisades baltes|Terra Mariana|Estonie danoise {{!}} Estlande danoise|Confédération livonienne {{!}} Livonie allemande|Ligue Hanséatique}} [[Fichier:Livland_1260.svg|gauche|vignette|Carte de la [[Livonie|Livonie allemande]] et de l'[[Duché d'Estonie|Estlande danoise]] (en [[Allemand]]) après la conquête (1260).]] En 1199, le pape [[Innocent III]] lance les [[croisades baltes]] pour "défendre les chrétiens de la [[Livonie]]"<ref>{{ouvrage|nom1=Tyerman|prénom1=Christopher|titre=La Guerre de Dieu : Une nouvelle histoire des croisades|page=[https://archive.org/details/godswarnewhistor00tyer/page/690 690]|année=2006|éditeur=Harvard University Press|isbn=9780674023871|url=https://archive.org/details/godswarnewhistor00tyer/page/690}}</ref>. Les combats atteignent l'actuelle Estonie en 1206, lorsque le roi du [[Danemark]] [[Valdemar II]] tente sans succès d'envahir [[Saaremaa]]. L'Ordre religieux allemand des [[Chevaliers Porte-Glaive]] soumet les peuples indigènes au Sud tels que les [[Livoniens]], les [[Latgaliens]] et les [[Séloniens]], puis poursuit sa campagne au Nord contre les Estoniens en 1208. Les années qui suivent voient se dérouler de nombreuses batailles et contres-attaques, avec des raids et des conquêtes menés par les deux camps. Le Chef de la résistance estonienne est [[Lembitu]], le doyen (''vanem'') du comté de [[Sakala]]. Il est tué pendant la défaite estonienne à la Bataille de la Saint-Mathieu en 1217. En 1219, l'armée danoise emmenée par Valdemar II débarque sur la côte Nord, bat les Estoniens lors de la [[Bataille de Lyndanisse]], et commence à conquérir le nord de l'Estonie (dit "Estlande")<ref>{{ouvrage|nom1=Kasekamp|prénom1=Andres|titre=Histoire des États baltes|page=14|année=2010|éditeur=Palgrave Macmillan|isbn=9780230364509}}</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|nom1=Raukas|prénom1=Anto|titre=Eesti entsüklopeedia 11: Eesti üld|page=278|année=2002|éditeur=Eesti Entsüklopeediakirjastus|langue=et|isbn=9985701151}}</ref>. L'année suivante, la [[Suède]] envahit l'Estonie occidentale, mais est [[Bataille de Lihula|repoussée]] par les Oeseliens. En 1223, une révolte majeure chasse les Allemands et les Danois de toute l'Estonie, sauf [[Reval]] (fondée à l'emplacement de Lyndanisse) mais les croisés finissent par reprendre leur offensive, et en 1227, Saaremaa est le dernier ''maakond'' (comté) à se rendre<ref>{{ouvrage|nom1=Kasekamp|prénom1=Andres|titre=Histoire des États baltes|page=15|année=2010|éditeur=Palgrave Macmillan|isbn=9780230364509}}</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|nom1=Raukas|prénom1=Anto|titre=Eesti entsüklopeedia 11: Eesti üld|page=279|année=2002|éditeur=Eesti Entsüklopeediakirjastus|langue=et|isbn=9985701151}}</ref>. Après la croisade, le territoire de l'Estonie et de la Lettonie actuelle est appelé [[Terra Mariana]]; plus tard, il devient simplement connu sous le nom de [[Livonie]]<ref>{{ouvrage|nom1=Plakans|prénom1=Andrejs|titre=Histoire concise des États baltes|page=54|année=2011|éditeur=Cambridge University Press|isbn=9780521833721}}</ref>. Le nord de l'Estonie devient le [[Estonie danoise|duché d'Estlande]] (colonie du Danemark), tandis que le reste est divisé entre les Frères de l'Épée et les [[Hochstift|Principautés épiscopales]] de [[Évêché de Dorpat|Dorpat]] et [[Évêché d'Ösel-Wiek|Ösel–Wiek]]. En 1236, après avoir subi une [[Bataille de Saule|défaite majeure]], les Frères de l'Épée fusionnent avec l'[[Ordre teutonique]] devenant l'[[Ordre livonien]]<ref>{{ouvrage|nom1=O'Connor|prénom1=Kevin|titre=Culture et coutumes des États baltes|pages=9–10|année=2006|éditeur=Greenwood Publishing Group|isbn=9780313331251}}</ref>. Dans les décennies suivantes, il y a plusieurs soulèvements contre les dirigeants teutoniques à Saaremaa. En 1343, un important [[Soulèvement de la nuit de la Saint-George|soulèvement]] englobe le nord de l'Estonie et Saaremaa. L'Ordre teutonique réprime la rébellion en 1345, et en 1346, le roi du Danemark vend son territoire en Estonie à l'Ordre<ref>{{ouvrage|nom1=Raun|prénom1=Toivo U.|titre=Estonie et les Estoniens : Deuxième édition, mise à jour|page=20|année=2002|éditeur=Hoover Press|isbn=9780817928537}}</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|nom1=O'Connor|prénom1=Kevin|titre=Culture et coutumes des États baltes|page=10|année=2006|éditeur=Greenwood Publishing Group|isbn=9780313331251}}</ref>. La rébellion infructueuse conduit à une consolidation du pouvoir pour la [[Germano-Baltes|minorité allemande]]<ref>{{ouvrage|nom=Pekomäe|prénom=Vello|titre=Estland genom tiderna|année=1986|éditeur=VÄLIS-EESTI & EMP|lieu=Stockholm|langue=sv|isbn=91-86116-47-9|page=319}}</ref>. Pendant les siècles suivants, le [[bas allemand]] reste la langue de l'élite dirigeante dans les villes estoniennes et à la campagne<ref>{{ouvrage|nom1=Jokipii|prénom1=Mauno|editor1-first=Mauno|editor1-last=Jokipii|titre=Baltisk kultur och historia|année=1992|langue=sv|isbn=9789134512078|pages=22–23|éditeur=Bonniers}}</ref>. [[Fichier:Kuressaare_Castle.jpg|alt=Château de Kuressaare, donjon carré avec une tour d'angle carrée et toit en tuiles rouges|droite|vignette|[[Château de Kuressaare]] à Saaremaa datant des années 1380]] [[Reval]] ([[Tallinn]]), la capitale de l'[[Estonie danoise|Estlande]], adopte la [[Droit de Lübeck|Loi de Lübeck]] et obtient tous les droits de ville en 1248<ref>{{ouvrage|nom1=Miljan|prénom1=Toivo|titre=Dictionnaire historique de l'Estonie|page=441|année=2015|éditeur=Rowman & Littlefield|isbn=9780810875135}}</ref>. La [[Ligue hanséatique]] contrôle le commerce en mer Baltique, et les quatre plus grandes villes de l'actuelle Estonie en deviennent membres : Reval, [[Dorpat]] (Tartu), [[Pernau]] (Pärnu) et [[Fellin]] (Viljandi). Reval agit en tant qu'intermédiaire commercial entre [[République de Novgorod|Novgorod]] et les villes hanséatiques occidentales, tandis que Dorpat remplit le même rôle avec [[Pskov]]. De nombreuses [[guildes]] d'artisans et de marchands sont formées pendant cette période<ref>{{ouvrage|nom1=Frucht|prénom1=Richard C.|titre=Europe de l'Est : Une introduction aux peuples, aux terres et à la culture, volume 1|page=[https://archive.org/details/easterneuropeint0000unse/page/100 100]|année=2005|éditeur=ABC-CLIO|isbn=9781576078006|url=https://archive.org/details/easterneuropeint0000unse/page/100}}</ref>. Protégées par leurs remparts de pierre et par leur adhésion à la ligue, des villes prospères comme Reval et Dorpat défiaient souvent d'autres souverains de la [[Confédération livonienne]] médiévale<ref>{{ Ouvrage | nom=Frost | prénom=Robert I. | titre=Les guerres du Nord : Guerre, État et Société en Europe du Nord-Est, 1558 – 1721 | page=305 | date=2014 | éditeur=Routledge | isbn=9781317898573 }}.</ref>. {{,}}{{ efn |Après le déclin de l'Ordre teutonique à la suite de sa défaite lors de la [[Bataille de Grunwald]] en 1410, et la défaite de l'Ordre livonien lors de la [[Bataille de Swienta]] le 1er septembre 1435, la [[Confédération livonienne]] est établie par un traité signé le 4 décembre 1435<ref name="2007_Vana_Liivimaa_maapAev">{{ ouvrage | titre=Vana-Liivimaa maapäev | nom=Raudkivi |prénom=Priit | auteur=Priit Raudkivi | date=2007 | éditeur=Argo | langue=et | isbn=978-9949-415-84-7 | pages=118–119 }}.</ref>.}} L'Estlande et la Livonie sont alors de véritables colonies allemandes en dehors des frontières du [[Saint-Empire romain germanique]]. {{clr}} === Réforme protestante puis invasions par les puissances voisines ({{sp-|XVI|au|XVIII}}) === {{Article détaillé|Estonie suédoise {{!}} Estlande suédoise|Gouvernement d'Estonie {{!}} Estlande russe|Duché de Livonie {{!}} Livonie polonaise|Livonie suédoise|Gouvernement de Livonie {{!}} Livonie russe}} [[Fichier:Livonia.jpg|gauche|vignette|Massacres en Livonie en 1561.]] La [[Réforme protestante|Réforme]] débute en Europe centrale en 1517 et se propage rapidement vers le nord jusqu'en Livonie malgré une certaine opposition de l'Ordre livonien<ref>{{ouvrage|nom1=Mol|prénom1=Johannes A.|nom2=Militzer|prénom2=Klaus|nom3=Nicholson|prénom3=Helen J.|titre=The Military Orders and the Reformation: Choices, State Building, and the Weight of Tradition|pages=5–6|année=2006|éditeur=Uitgeverij Verloren|isbn=9789065509130}}</ref>. Les villes sont les premières à adopter le protestantisme dans les années 1520, et d'ici les années 1530, la majorité des propriétaires terriens et de la population rurale adoptent le [[Luthéranisme]]<ref name="Frucht121">{{ouvrage|nom1=Frucht|prénom1=Richard C.|titre=Eastern Europe: An Introduction to the People, Lands, and Culture, Volume 1|page=[https://archive.org/details/easterneuropeint0000unse/page/121 121]|année=2005|éditeur=ABC-CLIO|isbn=9781576078006|url=https://archive.org/details/easterneuropeint0000unse/page/121}}</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|nom1=O'Connor|prénom1=Kevin|titre=The History of the Baltic States|page=25|année=2003|éditeur=Greenwood Publishing Group|isbn=9780313323553}}</ref>. Les services religieux sont désormais conduits dans la langue vernaculaire, à savoir le [[bas allemand]], mais à partir des années 1530, des offices religieux réguliers se déroulent en [[Langue estonienne|estonien]]<ref name="Frucht121" />{{,}}<ref>{{ouvrage|nom1=Raun|prénom1=Toivo U.|titre=Estonia and the Estonians: Second Edition, Updated|page=24|année=2002|éditeur=Hoover Press|isbn=9780817928537}}</ref>. Pendant le {{s-|XVI}}, les monarchies expansionnistes de [[Grand-duché de Moscou|Moscovie]], de Suède et de [[Union polono-lituanienne|Pologne-Lituanie]] consolident leur pouvoir, posant une menace croissante à la Livonie décentralisée affaiblie par des conflits entre les villes, la noblesse, les évêques et l'Ordre<ref name="Frucht121" />{{,}}<ref name="Hoover Press">{{ouvrage|nom1=Raun|prénom1=Toivo U.|titre=Estonia and the Estonians: Second Edition, Updated|page=25|année=2002|éditeur=Hoover Press|isbn=9780817928537}}</ref>. En 1558, le tsar [[Ivan le Terrible]] de [[Tsarat de Russie|Moscovie]] envahit la Livonie, lançant la [[Guerre de Livonie]]. L'Ordre livonien est définitivement [[Bataille d'Ergeme|défait]] en 1560. La majorité de la Livonie accepte la domination de la Pologne, tandis que Reval et les nobles allemands du nord de l'Estonie prêtent allégeance au roi de Suède et l'évêque d'Ösel-Wiek vend ses terres au roi du Danemark. Les forces russes conquièrent progressivement la majorité de la Livonie, mais à la fin des années 1570, les armées polono-lituanienne et suédoise lancent leurs propres offensives, et la guerre sanglante prend fin en 1583 par la défaite russe<ref name="Hoover Press" />{{,}}<ref>{{ouvrage|lien auteur1=David R. Stone|nom1=Stone|prénom1=David R.|titre=A Military History of Russia: From Ivan the Terrible to the War in Chechnya|pages=14–18|année=2006|éditeur=Greenwood Publishing Group|isbn=9780275985028}}</ref>. Conséquence de la guerre, le nord de l'actuelle Estonie devient l'[[Duché d'Estonie|Estlande suédoise]], le sud de l'actuelle Estonie devient la [[Duché de Livonie|Livonie polonaise]], et Saaremaa reste sous le contrôle danois<ref>{{ouvrage|nom1=Raun|prénom1=Toivo U.|titre=Estonia and the Estonians: Second Edition, Updated|pages=28–29|année=2002|éditeur=Hoover Press|isbn=9780817928537}}</ref>. [[Fichier:Academia_Gustaviana.jpg|droite|vignette|"Academia Dorpatensis" (de nos jours [[Université de Tartu]]) a été fondée en 1632 par le roi Gustave II Adolphe. Après la mort du roi, elle devient "Academia Gustaviana".]] En 1600, la [[Guerre polono-suédoise]] éclate, causant davantage de dégâts. La guerre prolongée se termine en 1629 avec la Suède [[Livonie suédoise|gagnant la Livonie]], y compris les régions du sud de l'Estonie et du nord de la Lettonie<ref>{{ouvrage|nom1=Raun|prénom1=Toivo U.|titre=Estonia and the Estonians: Second Edition, Updated|page=28|année=2002|éditeur=Hoover Press|isbn=9780817928537}}</ref>. L'ile de Saaremaa danoise est [[Traité de Brömsebro|transférée]] à la Suède en 1645<ref>{{ouvrage|titre=Estonia, Latvia & Lithuania|nom1=Williams|prénom1=Nicola|prénom2=Debra|nom2=Herrmann|prénom3=Cathryn|nom3=Kemp|année=2003|éditeur=University of Michigan|isbn=1-74059-132-1|page=190}}</ref>. Les guerres ont réduit de moitié la population de l'Estonie, passant d'environ {{nombre|250000 à 270000|personnes}} au milieu du {{s-|XVI}} à {{formatnum:115000}} à {{formatnum:120000}} dans les années 1630<ref>{{ouvrage|nom1=Frost|prénom1=Robert I.|titre=The Northern Wars: War, State and Society in Northeastern Europe, 1558 – 1721|page=77|année=2014|éditeur=Routledge|isbn=9781317898573}}</ref>. Bien que de nombreux paysans indigènes restent des [[Servage|Serfs]] pendant la domination suédoise, des réformes juridiques renforcent à la fois les droits d'utilisation des terres et d'héritage des serfs et des fermiers libres - d'où la réputation de cette période sous le nom de "Bonne vieille époque suédoise" dans la mémoire populaire et l'historiographie estonienne<ref>{{ouvrage|nom1=Raukas|prénom1=Anto|titre=Eesti entsüklopeedia 11: Eesti üld|page=283|année=2002|éditeur=Eesti Entsüklopeediakirjastus|langue=et|isbn=9985701151}}</ref>. Le roi suédois [[Gustave II Adolphe|Gustaf II Adolf]] établit des lycées à Reval et Dorpat; celui de Dorpat est élevé au rang d'[[Université de Tartu|Université]] en 1632. Des [[Imprimerie|imprimeries]] sont également établies dans les deux villes. Dans les années 1680, les débuts de l'éducation élémentaire estonienne apparaissent, en grande partie grâce aux efforts de Bengt Gottfried Forselius, qui introduit également des réformes orthographiques pour l'écriture de la langue estonienne<ref>{{ouvrage|nom1=Raun|prénom1=Toivo U.|titre=Estonia and the Estonians: Second Edition, Updated|pages=32–33|année=2002|éditeur=Hoover Press|isbn=9780817928537}}</ref>. La population de l'Estonie augmente rapidement jusqu'à la Grande Famine de 1695–97 au cours de laquelle {{nombre|70000-75000|personnes}} meurent - soit environ 20 % de la population<ref>{{ouvrage|nom1=Raun|prénom1=Toivo U.|titre=Estonia and the Estonians: Second Edition, Updated|page=31|année=2002|éditeur=Hoover Press|isbn=9780817928537}}</ref>. [[Fichier:Georg_Friedrich_Parrot.jpg|gauche|vignette|187x187px|[[Georges Frédéric Parrot]], premier recteur de l'université de Tartu. Il diffuse la pensée [[libérale]] venue d'Europe à Dorpat.]] Pendant la [[Grande guerre du Nord]] (1700–1721) le [[Tsarat de Russie]] (Moscovie) conquiert l'ensemble de l'Estonie à partir de 1710<ref>{{ouvrage|nom1=Raun|prénom1=Toivo U.|titre=Estonia and the Estonians: Second Edition, Updated|page=33|année=2002|éditeur=Hoover Press|isbn=9780817928537}}</ref>. La guerre ravage à nouveau la population de l'Estonie, avec une population estimée à seulement 150 000–170 000 en 1712<ref>{{ouvrage|nom1=Raun|prénom1=Toivo U.|titre=Estonia and the Estonians: Second Edition, Updated|page=34|année=2002|éditeur=Hoover Press|isbn=9780817928537}}</ref>. En 1721, l'Estonie est divisée en deux gouvernements : le [[Gouvernement d'Estonie|gouvernement d'Estlande]], qui comprend Tallinn et la partie nord de l'Estonie, et le [[gouvernement de Livonie]], qui comprend Tartu et s'étend jusqu'à la partie nord de la Lettonie au sein du nouvel [[Empire russe]]<ref>{{lien web|titre=The Baltic States from 1914 to 1923 By LtCol Andrew Parrott |url=http://www.bdcol.ee/fileadmin/docs/bdreview/bdr-2002-8-11.pdf |archive-url=https://web.archive.org/web/20090319083729/http://www.bdcol.ee/fileadmin/docs/bdreview/bdr-2002-8-11.pdf |archive-date=19 March 2009 }}</ref>. Le pouvoir russe rétablit tous les droits politiques et fonciers des nobles Allemands baltes et leur laisse une grande autonomie dans l'administration du territoire<ref>{{ouvrage|nom1=Raun|prénom1=Toivo U.|titre=Estonia and the Estonians: Second Edition, Updated|page=38|année=2002|éditeur=Hoover Press|isbn=9780817928537}}</ref>. La condition des paysans indigènes, au service des nobles allemands, est alors complètement dégradée, le servage dominant complètement les activités agricoles au cours du {{s-|XVIII}}<ref>{{ouvrage|nom1=Raun|prénom1=Toivo U.|titre=Estonia and the Estonians: Second Edition, Updated|page=41|année=2002|éditeur=Hoover Press|isbn=9780817928537}}</ref>. Le servage est officiellement aboli en 1816–1819, mais cela a initialement très peu d'effet pratique sur la conditions des paysans. L'amélioration de la condition paysanne commence avec les réformes au milieu du {{s-|XIX}}, alors inspirées par les idées [[Libéralisme|libérales]] et le [[nationalisme romantique]] venues d'Europe occidentale et apportées par les allemands<ref>{{ouvrage|nom1=Raun|prénom1=Toivo U.|titre=Estonia and the Estonians: Second Edition, Updated|pages=47–49|année=2002|éditeur=Hoover Press|isbn=9780817928537}}</ref>. {{clr}} === Réveil national et affirmation de l'identité estonienne ({{sp-|XIX|et|XX}}) === [[Fichier:Carl_Robert_Jakobson.jpg|gauche|vignette|[[Carl Robert Jakobson]] joue un rôle clé dans le réveil national estonien.]] Le Réveil national estonien débute dans les années 1850 lorsque plusieurs figures de l'élite paysanne indigène commencent à promouvoir une identité nationale estonienne parmi la population générale. Les rachats massifs de fermes par des Estoniens et la classe croissante de fermiers propriétaires qui en résulte fournissent la base économique de la formation de cette nouvelle "identité estonienne". En 1857, [[Johann Voldemar Jannsen]] commence à publier le premier journal quotidien en langue estonienne et utilise pour la première fois le terme de ''eestlane'' (Estonien) pour définir son appartenance ethnique<ref name="EE286">{{ouvrage|nom1=Raukas|prénom1=Anto|titre=Eesti entsüklopeedia 11: Eesti üld|page=286|année=2002|éditeur=Eesti Entsüklopeediakirjastus|langue=et|isbn=9985701151}}</ref>. Le directeur d'école [[Carl Robert Jakobson]] et le pasteur Jakob Hurt deviennent des figures de proue d'un mouvement national, encourageant les agriculteurs estoniens à être fiers de leur identité estonienne<ref>{{ouvrage|nom1=Subrenat|prénom1=Jean-Jacques|titre=Estonia: Identity and Independence|page=90|année=2004|éditeur=Rodopi|isbn=9042008903}}</ref>. Les premiers mouvements nationaux se forment, tels qu'une campagne pour établir l'école Alexandre de langue estonienne, la fondation de la Société estonienne de littératie et de la [[Société des étudiants estoniens]], et le premier [[Festival estonien de la Chanson|festival national de chanson]], qui a lieu en 1869 à Tartu<ref name="Raun59">{{ouvrage|nom1=Raun|prénom1=Toivo U.|titre=Estonia and the Estonians: Second Edition, Updated|page=59|année=2002|éditeur=Hoover Press|isbn=9780817928537}}</ref>{{,}}<ref name="EE287">{{ouvrage|nom1=Raukas|prénom1=Anto|titre=Eesti entsüklopeedia 11: Eesti üld|page=287|année=2002|éditeur=Eesti Entsüklopeediakirjastus|langue=et|isbn=9985701151}}</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|nom1=Subrenat|prénom1=Jean-Jacques|titre=Estonia: Identity and Independence|pages=93|année=2004|éditeur=Rodopi|isbn=9042008903}}</ref>. Les réformes linguistiques contribuent au développement de la langue estonienne<ref>{{ouvrage|nom1=Subrenat|prénom1=Jean-Jacques|titre=Estonia: Identity and Independence|pages=90–91|année=2004|éditeur=Rodopi|isbn=9042008903}}</ref>. L'épopée nationale ''[[Kalevipoeg]]'' est publiée en 1862, et en 1870 ont lieu les premières représentations du [[Culture de l'Estonie|théâtre estonien]]<ref>{{ouvrage|nom1=Subrenat|prénom1=Jean-Jacques|titre=Estonia: Identity and Independence|pages=91|année=2004|éditeur=Rodopi|isbn=9042008903}}</ref>{{,}}<ref name="CoE">{{ouvrage|titre=Cultural Policy in Estonia|page=23|année=1997|éditeur=Council of Europe|isbn=9789287131652}}</ref>. En 1878, une scission majeure se produit dans le mouvement national. L'aile modérée dirigée par Hurt se concentre sur le développement de la culture et de l'éducation estonienne, tandis que l'aile radicale dirigée par Jakobson réclame des droits politiques et économiques accrus<ref name="EE287" />. [[Fichier:The_original_Estonian_flag.jpg|vignette|Le drapeau originel de la [[Société des étudiants estoniens]], datant de 1881, exposé au [[Musée national estonien]] à [[Tartu]]. Les couleurs du drapeau deviennent l'emblème du nationalisme estonien, puis le drapeau officiel de l'Estonie à l'indépendance.]] À la fin du {{s-|XIX}}, le gouvernement impérial russe prends diverses mesures administratives et culturelles pour diminuer l'autonomie des régions baltes, fortement influencées par la culture allemande et européenne, et pour les [[Russification|russifier]]<ref name="Raun59" />. La langue russe remplace l'allemand et l'estonien dans la plupart des écoles secondaires et universités, et de nombreuses activités sociales et culturelles dans les langues locales sont réprimées<ref name="CoE" />. À la fin des années 1890, une nouvelle vague de nationalisme émerge avec la montée de figures éminentes telles que [[Jaan Tõnisson]] et [[Konstantin Päts]]. Au début du {{s-|XX}}, les Estoniens commencent à prendre le contrôle des gouvernements locaux dans les villes, détrônant les nobles Allemands<ref name="EE291">{{ouvrage|nom1=Raukas|prénom1=Anto|titre=Eesti entsüklopeedia 11: Eesti üld|page=291|année=2002|éditeur=Eesti Entsüklopeediakirjastus|langue=et|isbn=9985701151}}</ref>. Pendant la [[Révolution russe de 1905]], les premiers partis politiques estoniens légaux sont fondés. Un congrès national estonien est convoqué et demande l'unification des régions estoniennes en un seul territoire autonome ainsi que la fin de la russification. Des manifestations politiques pacifiques s'accompagnent parfois d'émeutes violentes et de pillages dans le quartier commercial de Tallinn et dans plusieurs manoirs de riches propriétaires terriens allemands des campagnes estoniennes. Le gouvernement tsariste répond par une répression brutale ; environ {{nobr|500 personnes}} sont exécutées et des centaines d'autres sont emprisonnées ou déportées en Sibérie<ref>{{ouvrage|nom1=Smith|prénom1=David|titre=Estonia: Independence and European Integration|page=10|année=2013|éditeur=Routledge|isbn=9781136452130}}</ref>{{,}}<ref name="EE292">{{ouvrage|nom1=Raukas|prénom1=Anto|titre=Eesti entsüklopeedia 11: Eesti üld|page=292|année=2002|éditeur=Eesti Entsüklopeediakirjastus|langue=et|isbn=9985701151}}</ref>. {{clr}} === Lutte pour l'indépendance puis Estonie libre dans l'entre-deux-guerres (1917-1939) === {{Article détaillé|Déclaration d'indépendance estonienne|Guerre d'indépendance estonienne|Histoire de l'Estonie#Période de l'entre-deux-guerres (1920–1939)}} [[Fichier:Declaration_of_Estonian_independence_in_Pärnu.jpg|vignette|Les [[Drapeau de l'Estonie|drapeaux de l'Estonie]] brandis lors de l'annonce publique de la [[Déclaration d'indépendance de l'Estonie]] à [[Pärnu]] le 23 février 1918.]] En 1917, après la [[Révolution de Février]], le [[Gouvernement provisoire russe]] accepte la demande des Estoniens de redessiner les frontières pour inclure tous les territoires de culture indigène estonienne (Estlande et Nord de la Livonie) au sein de la nouvelle Province autonome d'Estonie, permettant la formation de l'Assemblée provinciale estonienne<ref>{{ouvrage|nom1=Calvert|prénom1=Peter|titre=Le Processus de Succession Politique|page=67|année=1987|éditeur=Springer|isbn=9781349089789}}</ref>. Un bref coup d'état des [[Bolcheviks]] à lieu en novembre 1917, et l'Assemblée provinciale est dissoute. Cependant, l'Assemblée provinciale crée le Comité de salut public estonien, et pendant la courte période entre la retraite russe et l'[[Opération Faustschlag|occupation allemande]], le comité [[Déclaration d'indépendance estonienne|déclare l'indépendance]] le 24 février 1918, et forme le Gouvernement provisoire estonien. [[Occupation allemande de l'Estonie pendant la Première Guerre mondiale|L'occupation allemande]] suit immédiatement, mais après leur défaite lors de la [[Première Guerre mondiale]], les Allemands sont contraints de restituer le pouvoir au gouvernement provisoire le 19 novembre 1918<ref>{{ouvrage|nom1=Calvert|prénom1=Peter|titre=Le Processus de Succession Politique|page=68|année=1987|éditeur=Springer|isbn=9781349089789}}</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|nom1=Kasekamp|prénom1=Andres|titre=Le Droit Radical en Estonie de l'Entre-Deux-Guerres|page=9|année=2000|éditeur=Springer|isbn=9781403919557}}</ref>. Le 28 novembre 1918, la Russie devenue soviétique envahit l'Estonie, lançant la [[Guerre d'indépendance estonienne]]<ref>{{ouvrage|nom1=Pinder|prénom1=David|titre=L'Europe occidentale : Défi et Changement|page=[https://archive.org/details/easterneuropeint0000unse/page/75 75]|année=1990|éditeur=ABC-CLIO|isbn=9781576078006|url=https://archive.org/details/easterneuropeint0000unse/page/75}}</ref>. L'[[Armée rouge]] s'approche à moins de {{unité|30|km}} de Tallinn, mais en janvier 1919, [[Forces armées estoniennes|l'Armée estonienne]], dirigée par [[Johan Laidoner]], lance une contre-offensive, chassant les forces bolchéviques d'Estonie en quelques mois. Les attaques soviétiques renouvelées échouent, et au printemps, l'armée estonienne, en coopération avec les [[Armées blanches|armées blanches russes]], avance en Russie et en [[Lettonie]]<ref name="Pinder76">{{ouvrage|nom1=Pinder|prénom1=David|titre=L'Europe occidentale : Défi et Changement|page=[https://archive.org/details/easterneuropeint0000unse/page/76 76]|année=1990|éditeur=ABC-CLIO|isbn=9781576078006|url=https://archive.org/details/easterneuropeint0000unse/page/76}}</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|nom1=Kasekamp|prénom1=Andres|titre=Le Droit Radical en Estonie de l'Entre-Deux-Guerres|page=10|année=2000|éditeur=Springer|isbn=9781403919557}}</ref>. En juin 1919, l'Estonie [[Bataille de Wenden|bat]] la [[Baltische Landeswehr|Landeswehr allemande]] qui avait tenté de dominer la Lettonie, restaurant le pouvoir au gouvernement de [[Kārlis Ulmanis]]. Après l'effondrement des forces russes blanches, l'Armée rouge lance une offensive majeure contre [[Narva]] à la fin de 1919, mais ne parvient pas à percer. Le 2 février 1920, le [[Traité de Tartu (russo-estonien)|Traité de paix de Tartu]] est signé par l'Estonie et la Russie soviétique, cette dernière s'engageant à renoncer définitivement à toutes les revendications souveraines sur l'Estonie<ref name="Pinder76" />{{,}}<ref>{{ouvrage|nom1=Kasekamp|prénom1=Andres|titre=Le Droit Radical en Estonie de l'Entre-Deux-Guerres|page=11|année=2000|éditeur=Springer|isbn=9781403919557}}</ref>.<!--[[File:Soomusrong nr 2 Valgas 1919.jpg|thumb|left|Train blindé estonien improvisé pendant la [[Guerre d'indépendance estonienne]] (1919)]]--> [[Fichier:Päts_1938.jpg|vignette|Discours de Konstantin Päts en 1938.]] En avril 1919, l'Assemblée constituante estonienne est élue. L'Assemblée constituante adopte une vaste redistribution des terres, expropriant de grands domaines et manoirs autrefois propriétés des [[Germano-Baltes|nobles allemands]], et adopte une nouvelle constitution [[Libéralisme|extrêmement libérale]] établissant l'Estonie comme une démocratie [[Riigikogu|parlementaire]]<ref>{{ouvrage|nom1=Miljan|prénom1=Toivo|titre=Dictionnaire historique de l'Estonie|pages=80–81|année=2015|éditeur=Rowman & Littlefield|isbn=9780810875135}}</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|nom1=Raun|prénom1=Toivo U.|titre=L'Estonie et les Estoniens : Deuxième édition, mise à jour|page=128|année=2002|éditeur=Hoover Press|isbn=9780817928537}}</ref>. En 1924, l'[[Union soviétique]] organise une tentative de coup d'État communiste en Estonie, qui échoue rapidement<ref>{{ouvrage|nom1=Leonard|prénom1=Raymond W.|titre=Soldats secrets de la Révolution : Renseignement militaire soviétique, 1918–1933|pages=34–36|année=1999|éditeur=Greenwood Publishing Group|isbn=9780313309908}}</ref>. La loi estonienne sur l'autonomie culturelle des minorités ethniques, adoptée en 1925, est largement reconnue comme l'une des plus libérales du monde à l'époque<ref>{{ouvrage|nom1=Bell|prénom1=Imogen|titre=Europe centrale et du Sud-Est 2003|page=244|année=2002|éditeur=Psychology Press|isbn=9781857431360}}</ref>. La [[Grande Dépression]] exerce une forte pression sur le système politique estonien, et en 1933, le mouvement populiste Vaps mène une réforme constitutionnelle instaurant une présidence forte<ref>{{ouvrage|nom1=Smith|prénom1=David|titre=Estonie : Indépendance et intégration européenne|page=18|année=2013|éditeur=Routledge|isbn=9781136452130}}</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|nom1=Misiunas|prénom1=Romuald J.|nom2=Taagepera|prénom2=Rein|titre=Les États baltes, années de dépendance, 1940–1980|page=11|année=1983|éditeur=University of California Press|isbn=9780520046252}}</ref>. Le 12 mars 1934, le chef d'État intérimaire, [[Konstantin Päts]], déclare l'état d'urgence, sous le prétexte que le mouvement Vaps planifiait un coup d'État. Päts, avec le général Johan Laidoner et [[Kaarel Eenpalu]], établissent un régime autoritaire pendant l' "ère du silence", où le parlement ne se réunit pas et la nouvelle Ligue patriotique devient le seul mouvement politique légal<ref>{{ouvrage|nom1=Smith|prénom1=David|titre=Estonie : Indépendance et intégration européenne|pages=19–20|année=2013|éditeur=Routledge|isbn=9781136452130}}</ref>. Une nouvelle constitution est adoptée par référendum, et des élections ont lieu en 1938. Les candidats tant pro-gouvernementaux que l'opposition sont autorisés à participer, mais uniquement en tant qu'indépendants<ref>{{ouvrage|nom1=Smith|prénom1=David|titre=Estonie : Indépendance et intégration européenne|pages=21|année=2013|éditeur=Routledge|isbn=9781136452130}}</ref>. Le régime de Päts est relativement clément par rapport à d'autres régimes autoritaires de l'[[entre-deux-guerres]] en Europe, et le régime n'a jamais utilisé la violence contre les opposants politiques<ref>{{ouvrage|nom1=Smith|prénom1=David|titre=Estonie : Indépendance et intégration européenne|pages=22|année=2013|éditeur=Routledge|isbn=9781136452130}}</ref>.L'Estonie rejoint la [[Société des Nations]] en 1921<ref name="Ginneken">{{ouvrage|nom1=van Ginneken|prénom1=Anique H. M.|titre=Dictionnaire historique de la Société des Nations|page=82|année=2006|éditeur=Scarecrow Press|isbn=9780810865136}}</ref>. Les tentatives d'établir une alliance plus vaste avec la [[Finlande]], la Pologne et la Lettonie échouent, seule une alliance de défense mutuelle étant signée avec la Lettonie en 1923, suivie de l'[[Entente baltique]] de 1934<ref>{{ouvrage|nom1=von Rauch|prénom1=Georg|titre=L'histoire des États baltes|pages=108–111|année=1974|éditeur=University of California Press|isbn=9780520026001}}</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|nom1=Hiden|prénom1=John|nom2=Lane|prénom2=Thomas|titre=Les Pays baltes et le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale|page=7|année=2003|éditeur=Cambridge University Press|isbn=9780521531207}}</ref>. Dans les années 1930, l'Estonie s'engage également dans une coopération militaire secrète avec la Finlande<ref>{{ouvrage|nom1=Åselius|prénom1=Gunnar|titre=L'ascension et la chute de la marine soviétique dans la Baltique, 1921–1941|page=119|année=2004|éditeur=Routledge|isbn=9781135769604}}</ref>. Des pactes de non-agression sont signés avec l'Union soviétique en 1932 et [[Pacte de non-agression germano-estonien|avec l'Allemagne]] en 1939<ref name="Ginneken" />{{,}}<ref>{{ouvrage|nom1=Lane|prénom1=Thomas|nom2=Pabriks|prénom2=Artis|nom3=Purs|prénom3=Aldis|nom4=Smith|prénom4=David J.|titre=Les États baltes : Estonie, Lettonie et Lituanie|page=154|année=2013|éditeur=Routledge|isbn=9781136483042}}</ref>. En 1939, l'Estonie déclare sa neutralité, mais cela s'avère futile pendant la [[Seconde Guerre mondiale]]<ref>{{ouvrage|nom1=Gärtner|prénom1=Heinz|titre=Neutralité engagée : Une approche évoluée de la Guerre froide|page=125|année=2017|éditeur=Lexington Books|isbn=9781498546195}}</ref>. {{clr}} === Seconde Guerre mondiale, occupations allemandes et soviétiques (1940-1944) === {{Article détaillé|Contexte de l'occupation des pays baltes {{!}} Contexte de l'occupation des pays baltes|Occupation et annexion des pays baltes {{!}} Occupations des pays baltes|Occupation soviétique des États baltes (1940) {{!}} Première occupation soviétique|Occupation allemande des pays baltes pendant la Seconde Guerre mondiale {{!}} Occupation allemande|Shoah en Estonie|Déportations soviétiques depuis l'Estonie {{!}} Déportations soviétiques}} [[Fichier:Red_Army_entering_into_Estonia_in_1939.jpg|droite|vignette|Les troupes de l'[[Armée rouge]] entrent dans les bases militaires en Estonie en octobre 1939, après que l'Union soviétique a forcé l'Estonie à signer le [[Traité d'assistance mutuelle soviéto-estonien|Traité des bases]].]] Une semaine avant le déclenchement de la [[Seconde Guerre mondiale]], le 23 août 1939, l'[[Allemagne nazie]] et l'Union soviétique [[Stalinisme|stalinienne]] signent le [[Pacte germano-soviétique]]. Dans le protocole secret du pacte, la Pologne, la Roumanie, la Lituanie, la Lettonie, l'Estonie et la Finlande sont divisées entre l'URSS et l'Allemagne en "sphères d'influence", l'Estonie étant assignée à la "sphère" soviétique<ref>{{ouvrage|nom1=Miljan|prénom1=Toivo|titre=Dictionnaire historique de l'Estonie|page=335|année=2015|éditeur=Rowman & Littlefield|isbn=978-0-8108-7513-5}}</ref>. Le 24 septembre 1939, l'Union soviétique exige que l'Estonie signe un traité d '"assistance mutuelle" qui permettrait à l'Union soviétique d'établir des bases militaires dans le pays. Le gouvernement estonien estime qu'il n'a d'autre choix que de se conformer, et le [[Traité d'assistance mutuelle soviéto-estonien]] est signé le 28 septembre 1939<ref>{{ouvrage|nom1=Hiden|prénom1=John|nom2=Salmon|prénom2=Patrick|titre=Les Nations baltes et l'Europe : Estonie, Lettonie et Lituanie au {{s-|XX}}|page=110|année=2014|éditeur=Routledge|isbn=978-1-317-89057-7}}</ref>. Le 14 juin 1940, l'Union soviétique impose un blocus naval et aérien total sur l'Estonie. Le même jour, l'avion ''[[Kaleva (avion)|Kaleva]]'' est abattu par les [[Forces aériennes soviétiques]]. Le 16 juin, l'URSS présente un ultimatum exigeant le passage libre complet de l'Armée rouge en Estonie et l'établissement d'un gouvernement pro-soviétique. Sans possibilité de s'y opposer, le gouvernement estonien est contraint d'abdiquer et, le lendemain, le pays entier est occupé<ref>{{ouvrage|nom1=Raukas|prénom1=Anto|titre=Eesti entsüklopeedia 11: Eesti üld|page=309|année=2002|éditeur=Eesti Entsüklopeediakirjastus|langue=et|isbn=9985701151}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|prénom1=Eric A. |nom1=Johnson |prénom2=Anna |nom2=Hermann |titre=The Last Flight from Tallinn |url=http://finland.usembassy.gov/root/pdfs/antheil_article.pdf |site=Foreign Service Journal |éditeur=American Foreign Service Association |date=May 2007 |archive-url=https://web.archive.org/web/20120117175841/http://finland.usembassy.gov/root/pdfs/antheil_article.pdf |archive-date=17 January 2012}}</ref>. Le 6 août 1940, la République d'Estonie est annexée par l'Union soviétique, qui créé la [[République socialiste soviétique d'Estonie]] sur son territoire<ref name="malksoo">{{ouvrage|prénom=Lauri|nom=Mälksoo|année=2003|titre=Annexion illégale et continuité de l'État : le cas de l'incorporation des États baltes par l'URSS|lieu=Leiden – Boston|éditeur=Brill|isbn=90-411-2177-3}}</ref>. [[Fichier:TLA_1465_1_973_Varemetes_Harju_tänav,_vasakul_Kuld_Lõvi_varemed_1944.jpg|gauche|vignette|La capitale Tallinn après le [[Bombardement de Tallinn pendant la Seconde Guerre mondiale|bombardement par la Force aérienne soviétique]] pendant la guerre sur le [[Front de l'Est (Seconde Guerre mondiale)|Front de l'Est]] en mars 1944]] L'URSS établit un régime de guerre répressif en Estonie occupée. Beaucoup de hauts fonctionnaires civils et militaires du pays, ainsi que des intellectuels et des industriels, sont arrêtés. Les répressions soviétiques culminent le 14 juin 1941 avec les [[Déportation de juin|déportations de masse]] d'environ {{nombre|11000|personnes}} vers la [[Russie]]<ref name="Miljan110">{{ouvrage|nom1=Miljan|prénom1=Toivo|titre=Dictionnaire historique de l'Estonie|page=110|année=2015|éditeur=Rowman & Littlefield|isbn=978-0-8108-7513-5}}</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|nom1=Gatrell|prénom1=Peter|nom2=Baron|prénom2=Nick|titre=Warlands: Population Resettlement and State Reconstruction in the Soviet-East European Borderlands, 1945–50|page=233|année=2009|éditeur=Springer|isbn=978-0-230-24693-5}}</ref>. Une lutte de soldats estoniens partisans (les "Frères de la forêt"<ref>{{ouvrage|prénom1=Peeter|nom1=Kaasik|prénom2=Mika|nom2=Raudvassar|année=2006|pages=496–517|chapter=Estonia from June to October, 1941: Forest brothers and Summer War|editor-first1=Toomas|editor-last1=Hiio|editor-first2=Meelis|editor-last2=Maripuu|editor-first3=Indrek|editor-last3=Paavle|titre=Estonia 1940–1945: Reports of the [[Estonian International Commission for the Investigation of Crimes Against Humanity]]|lieu=Tallinn}}</ref>) s'engage contre l'Union soviétique et coïncide avec l'[[Opération Barbarossa|invasion allemande]] le 22 juin 1941 lors de la "Guerre d'été" (en [[Estonien]] ''suvesõda''). Environ {{nombre|34000 jeunes}} hommes estoniens sont enrôlés de force dans l'[[Armée rouge]], moins de 30% d'entre eux survivent à la guerre. Les [[Bataillons de destruction]] soviétiques initient une [[politique de la terre brûlée]]. Les prisonniers politiques qui n'ont pas pu être évacués sont exécutés par le [[NKVD]]<ref>The Baltic Revolution: Estonia, Latvia, Lithuania and the Path to Independence by Anatol Lieven p424 {{ISBN|0-300-06078-5}}</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|nom1=Lane|prénom1=Thomas|nom2=Pabriks|prénom2=Artis|nom3=Purs|prénom3=Aldis|nom4=Smith|prénom4=David J.|titre=The Baltic States: Estonia, Latvia and Lithuania|page=34|année=2013|éditeur=Routledge|isbn=978-1-136-48304-2}}</ref>. De nombreux Estoniens rejoignent les Frères de la forêt, lançant une campagne de guérilla anti-soviétique. En juillet, la [[Wehrmacht]] allemande atteint le sud de l'Estonie. L'URSS évacue Tallinn fin août avec des pertes massives, et la capture des îles estoniennes est achevée par les forces allemandes en octobre<ref name="pinder80">{{ouvrage|nom1=Pinder|prénom1=David|titre=Western Europe: Challenge and Change|page=[https://archive.org/details/easterneuropeint0000unse/page/80 80]|année=1990|éditeur=ABC-CLIO|isbn=978-1-57607-800-6|url=https://archive.org/details/easterneuropeint0000unse/page/80}}</ref>. Une fois les soviétiques chassés, de nombreux Estoniens espèrent que l'Allemagne pourrait contribuer à restaurer l'indépendance de l'Estonie, mais cet espoir se révèle rapidement vain. Seule une administration autonome de collaboration est établie, et l'Estonie occupée est intégrée au [[Reichskommissariat Ostland]], son économie étant entièrement subordonnée aux besoins militaires allemands<ref>{{ouvrage|nom1=Miljan|prénom1=Toivo|titre=Dictionnaire historique de l'Estonie|page=209|année=2015|éditeur=Rowman & Littlefield|isbn=978-0-8108-7513-5}}</ref>. Environ un millier de Juifs estoniens qui n'avaient pas réussi à partir sont presque tous [[Holocauste en Estonie|tués en 1941]]. De nombreux camps de travail forcés ont été établis où des milliers d'Estoniens, de Juifs étrangers, de [[Rom (peuple)|Roms]] et de prisonniers de guerre soviétiques meurent<ref name="CommissionReport">{{lien web|titre=Conclusions de la Commission |url=http://www.historycommission.ee/temp/conclusions.htm#crimger |éditeur=[[Commission internationale estonienne pour l'investigation des crimes contre l'humanité]] |année=1998 |archive-url=https://web.archive.org/web/20080629035526/http://www.historycommission.ee/temp/conclusions.htm#crimger |archive-date=29 juin 2008}}</ref>. Les autorités d'occupation allemandes commencent à recruter des hommes dans de petites [[Légion estonienne|unités volontaires]]. Les recrutements volontaires donnant peu de résultats et la situation militaire s'aggravant, les occupants allemands mettent un place une conscription forcée en 1943, conduisant finalement à la formation de la [[20e division SS (estonienne no 1)|division estonienne de la Waffen-SS]]<ref>{{ouvrage|nom1=Smith|prénom1=David|titre=Estonie : Indépendance et intégration européenne|page=36|année=2013|éditeur=Routledge|isbn=978-1-136-45213-0}}</ref>. Des milliers d'Estoniens parviennent a échapper au service militaire allemand et fuient secrètement en Finlande, où [[Régiment d'infanterie finlandais 200|beaucoup se portent volontaires]] pour combattre aux côtés des Finlandais [[Guerre de Continuation|contre les Soviétiques]]<ref>{{ouvrage|nom1=Miljan|prénom1=Toivo|titre=Dictionnaire historique de l'Estonie|page=275|année=2004|éditeur=Scarecrow Press|isbn=978-0-8108-6571-6}}</ref>. [[Fichier:Estlandssvenska_flyktingar.jpg|alt=navire rempli de réfugiés|droite|vignette|Un navire avec des [[Suédois estoniens]] fuyant vers l'ouest à cause de l'invasion soviétique (1944)]] L'Armée rouge atteint à nouveau les frontières estoniennes au début de 1944, mais son avancée en Estonie est stoppée dans [[Bataille de Narva (1944)|de violents combats près de Narva]] pendant six mois par les forces allemandes, comprenant les unités d'estoniens enrôlés de force<ref name="Raun159">{{ouvrage|nom1=Raun|prénom1=Toivo U.|titre=L'Estonie et les Estoniens : Deuxième édition, mise à jour|page=159|année=2002|éditeur=Hoover Press|isbn=978-0-8179-2853-7}}</ref>. En mars, les forces aérienne soviétiques effectuent d'intenses bombardements [[Bombardement de Tallinn pendant la Seconde Guerre mondiale|contre Tallinn]] et d'autres villes estoniennes<ref>{{ouvrage|nom1=Kangilaski|prénom1=Jaan|et al.=oui|editor-last=Salo|editor-first=Vello|titre=Le livre blanc : pertes infligées à la nation estonienne par les régimes d'occupation, 1940–1991|page=18|année=2005|éditeur=Éditeurs de l'Encyclopédie estonienne|isbn=9789985701959}}</ref>. En juillet, les Soviétiques lancent [[Offensive de Tallinn|une offensive majeure]] depuis le sud, forçant les Allemands à abandonner l'Estonie continentale en septembre et les îles estoniennes en novembre<ref name="Raun159" />. Alors que les forces allemandes se retirent de Tallinn, le dernier Premier ministre d'avant-guerre, [[Jüri Uluots]], nomme un gouvernement dirigé par [[Otto Tief]] dans une tentative infructueuse de restaurer l'indépendance de l'Estonie<ref>{{ouvrage|nom1=Kasekamp|prénom1=Andres|titre=Histoire des États baltes|page=138|année=2010|éditeur=Palgrave Macmillan|isbn=978-0-230-36450-9}}</ref>. Des dizaines de milliers de personnes, dont la plupart des [[Suédois estoniens|Suédois]] d'Estonie, fuient vers l'ouest pour éviter la nouvelle occupation soviétique<ref>{{ouvrage|nom1=Kangilaski|prénom1=Jaan|et al.=oui|editor-last=Salo|editor-first=Vello|titre=Le livre blanc : pertes infligées à la nation estonienne par les régimes d'occupation, 1940–1991|page=30|année=2005|éditeur=Éditeurs de l'Encyclopédie estonienne|isbn=9789985701959}}</ref>. Dans l'ensemble, l'Estonie perd environ 25 % de sa population à travers les décès, les déportations et les évacuations pendant la Seconde Guerre mondiale<ref>{{ouvrage|nom1=Kangilaski|prénom1=Jaan|et al.=oui|editor-last=Salo|editor-first=Vello|titre=Le livre blanc : pertes infligées à la nation estonienne par les régimes d'occupation, 1940–1991|page=37|année=2005|éditeur=Éditeurs de l'Encyclopédie estonienne|isbn=9789985701959}}</ref>. Les occupations soviétiques et allemandes contribuent à décimer la société estonienne tout entière, parfois à l'intérieur même de familles. Les soldats estoniens enrolés de force par le premier occupant sont alors contraints de se battre contre leurs propres compatriotes enrolés par le second. L'Estonie subit également des pertes territoriales irréversibles, car l'Union soviétique transfère des zones frontalières représentant environ 5 % du territoire estonien d'avant-guerre de la RSS d'Estonie à la [[RSFS de Russie]]<ref>{{ouvrage|nom1=Misiunas|prénom1=Romuald J.|nom2=Taagepera|prénom2=Rein|titre=Les États baltes, années de dépendance, 1940–1980|page=71|année=1983|éditeur=University of California Press|isbn=978-0-520-04625-2}}</ref>. {{clr}} === Deuxième occupation soviétique, Estonie en exil et Révolution chantante (1945-1990) === {{Article détaillé|Occupation et annexion des pays baltes|République socialiste soviétique d'Estonie|Gouvernement estonien en exil|Révolution chantante|Voie balte}} [[Fichier:Eesti_metsavennad.jpg|gauche|vignette|Partisans estoniens, les "Frères de la forêt".]] Des milliers d'Estoniens s'opposant à la [[Occupation et annexion des pays baltes|deuxième occupation soviétique]] rejoignent un mouvement de guérilla connu sous le nom de "[[Frères de la forêt]]" (en [[Estonien]] ''Metsavennad''). La résistance armée est la plus intense au cours des premières années après la guerre, mais les autorités soviétiques l'affaiblissent progressivement par l'usure, et la résistance cesse effectivement d'exister au milieu des années 1950<ref>{{ouvrage|nom1=Raun|prénom1=Toivo U.|titre=L'Estonie et les Estoniens : Deuxième édition, mise à jour|page=174|année=2002|éditeur=Hoover Press|isbn=9780817928537}}</ref>. Les Soviétiques lancent une [[Collectivisation en Union soviétique|politique de collectivisation]], mais comme les agriculteurs y restent opposés, une campagne de terreur est déclenchée. En mars 1949, environ {{nombre|20000 Estoniens}} [[Opération Priboi|sont déportés]] en Sibérie. La collectivisation est entièrement achevée peu de temps après<ref name="Miljan110" />{{,}}<ref>{{ouvrage|nom1=Purs|prénom1=Aldis|titre=Façades baltes : Estonie, Lettonie et Lituanie depuis 1945|page=335|année=2013|éditeur=Reaktion Books|isbn=9781861899323}}</ref>. Les autorités d'occupation, dominées par les Russes sous l'Union soviétique, commencent la colonisation de peuplement couplée d'une [[Russification]], incitant des centaines de milliers de [[Russes|Russes ethniques]] et quelques autres peuples de l'Union soviétique à s'installer en Estonie occupée, dans un processus qui menace de transformer les Estoniens autochtones et leur culture en une minorité dans leur propre pays natal<ref name="Taagepera97">{{ouvrage|nom1=Taagepera|prénom1=Rein|titre=Les républiques finno-ougriennes et l'État russe|page=128|année=2013|éditeur=Routledge|isbn=9781136678011}}</ref>. En 1945, les Estoniens représentaient 97 % de la population, mais en 1989, leur part dans la population était tombée à 62 %<ref>{{article|prénom1=Allan|nom1=Puur|prénom2=Leen|nom2=Rahnu|prénom3=Luule|nom3=Sakkeus|prénom4=Martin|nom4=Klesment|titre=La formation de partenariats ethniquement mixtes en Estonie : une tendance stagnante d'un point de vue bilatéral|journal=[[Recherche démographique (revue)|Recherche démographique]]|volume=38|numéro=38|page=1117|date=22 mars 2018|doi=10.4054/DemRes.2018.38.38|url=https://www.demographic-research.org/volumes/vol38/38/38-38.pdf|consulté le=7 janvier 2020|nom5=Abuladze|prénom5=Liili|accès doi=libre}}</ref>. Les campagnes de déportations massives des populations locales conduisent à une perte de 3 % de la population autochtone de l'Estonie<ref>{{ouvrage|nom1=Misiunas|prénom1=Romuald|titre=Les États baltes, années de dépendance : 1940-1990|date=1983|éditeur=University of California Press|lieu=Berkeley, Los Angeles|isbn=978-0-520-04625-2|page=96|url=https://archive.org/details/balticstatesyear00misi/page/n7/mode/2up|consulté le=1er septembre 2022}}</ref>. En mars 1949, {{nombre|60000|personnes}} sont déportées d'Estonie et {{formatnum:50000}} de Lettonie vers le [[Goulag]] en Sibérie, où les taux de mortalité atteignent 30 %. Le régime d'occupation crée un Parti communiste estonien, où les Russes sont majoritaires parmi les membres du parti<ref>{{ouvrage|nom1=Misiunas|prénom1=Romuald|titre=Les États baltes, années de dépendance : 1940-1990|date=1983|éditeur=University of California Press|lieu=Berkeley, Los Angeles|isbn=978-0-520-04625-2|page=78|url=https://archive.org/details/balticstatesyear00misi/page/n7/mode/2up|consulté le=1er septembre 2022}}</ref>. Économiquement, l'industrie lourde est fortement priorisée, mais cela n'améliore pas le bien-être de la population locale et cause d'énormes dommages environnementaux dus à la pollution<ref>{{ouvrage|nom1=Miljan|prénom1=Toivo|titre=Dictionnaire historique de l'Estonie|page=227|année=2015|éditeur=Rowman & Littlefield|isbn=9780810875135}}</ref>. Le niveau de vie sous l'occupation soviétique continue de stagner par rapport à la Finlande indépendante voisine, en plein développement économique<ref name="Taagepera97" />. Le pays est fortement militarisé, avec des zones militaires fermées couvrant 2 % du territoire<ref>{{ouvrage|nom1=Spyra|prénom1=Wolfgang|nom2=Katzsch|prénom2=Michael|titre=Sécurité environnementale et sécurité publique : Problèmes et besoins dans la politique et la recherche de conversion après 15 ans de conversion en Europe centrale et orientale|page=14|année=2007|éditeur=Springer Science & Business Media|isbn=9781402056444}}</ref>. Les îles et la plupart des zones côtières sont transformées en une zone frontalière restreinte qui nécessite un permis spécial d'entrée<ref>{{ouvrage|nom1=Stöcker|prénom1=Lars Fredrik|titre=Jeter un pont sur la mer Baltique : Réseaux de résistance et d'opposition pendant la guerre froide|page=72|année=2017|éditeur=Lexington Books|isbn=9781498551281}}</ref>. L'Estonie est fermée jusqu'à la deuxième moitié des années 1960, lorsque progressivement les Estoniens commencent à regarder clandestinement la Télévision finlandaise dans les parties nord du pays, obtenant ainsi un aperçu du mode de vie derrière le [[rideau de fer]]<ref>{{article|langue=en|prénom1=Annika|nom1=Lepp|prénom2=Mervi|nom2=Pantti|titre=Fenêtre vers l'Occident : Souvenirs de regarder la télévision finlandaise en Estonie pendant la période soviétique|journal=VIEW|pages=80–81|périodique=Journal of European Television History and Culture|date=2013|url=http://viewjournal.eu/european-television-memories/window-to-the-west/|archive-url=https://web.archive.org/web/20181218054651/http://viewjournal.eu/european-television-memories/window-to-the-west/|archive-date=18 décembre 2018|consulté le=11 octobre 2021|format=PDF|numéro=3/2013}}</ref>. La majorité des pays occidentaux [[Doctrine Stimson|considèrent]] l'annexion de l'Estonie par l'Union soviétique comme une occupation illégale<ref>{{ouvrage|nom1=Feldbrugge|prénom1=F. J. Ferdinand Joseph Maria|nom2=Van den Berg|prénom2=Gerard Pieter|nom3=Simons|prénom3=William Bradford|titre=Encyclopédie du droit soviétique|page=461|année=1985|éditeur=BRILL|isbn=9789024730759}}</ref>. La continuité juridique de la République d'Estonie (surnommée ''Vaba Eesti'' - "l'Estonie libre") est préservée grâce au [[Gouvernement estonien en exil|gouvernement en exil]] et aux services diplomatiques estoniens basés à l'étranger - particulièrement depuis les pays nordiques ainsi qu'aux [[États-Unis]] - qui continuent d'émettre des passeports, et que les gouvernements occidentaux continuent de reconnaître<ref>{{ouvrage|nom1=Lane|prénom1=Thomas|nom2=Pabriks|prénom2=Artis|nom3=Purs|prénom3=Aldis|nom4=Smith|prénom4=David J.|titre=Les États baltes : Estonie, Lettonie et Lituanie|page=xx|année=2013|éditeur=Routledge|isbn=9781136483042}}</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|nom1=Frankowski|prénom1=Stanisław|nom2=Stephan III|prénom2=Paul B.|titre=Réforme juridique en Europe post-communiste : Le point de vue de l'intérieur|page=73|année=1995|éditeur=Martinus Nijhoff Publishers|isbn=9780792332183}}</ref>. La diaspora estonienne, composée entre autres de {{nombre|70000 réfugiés}}, est très présente dans les pays anglo-saxons tels que les [[États-Unis]], le [[Royaume-Uni]], le [[Canada]] et l'[[Australie]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Estonian Academy|nom1=Publishers|titre=Trames|éditeur=Estonian Academy Publishers|date=1997|lire en ligne=https://books.google.ee/books?id=mXHDltIx6tcC&lpg=PA277&ots=aUC_mA2HP6&dq=estonia%20exiled&lr&hl=fr&pg=PA278#v=onepage&q=estonia%20exiled&f=false|consulté le=2024-02-05}}</ref>, et tente, non sans difficultés, d'alerter l'opinion publique locale à l'histoire de leur pays d'origine<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Rein|nom1=Taagepera|titre=The Struggle For Baltic History|périodique=Journal of Baltic Studies|volume=40|numéro=4|pages=451–464|date=2009-12|issn=0162-9778|issn2=1751-7877|doi=10.1080/01629770903320114|lire en ligne=http://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/01629770903320114|consulté le=2024-02-05}}</ref>. [[Fichier:Balti_kett_22.jpg|gauche|vignette|Lors de la [[Voie balte]] le 23 août 1989, deux millions de personnes forment une chaîne humaine à travers trois pays lors d'une manifestation de masse contre l'occupation soviétique.]] L'introduction de la ''[[perestroïka]]'' par le gouvernement central soviétique en 1987 rend possible une activité politique ouverte en Estonie, déclenchant un processus de restauration de l'indépendance. Le mouvement est plus tard connu sous le nom de [[révolution chantante]] (en [[Estonien]] ''laulev revolutsioon)'' en raison des [[Célébrations de chants et danses baltes|chants traditionnels baltes]] utilisés lors des manifestations<ref>{{ouvrage|nom1=Backes|prénom1=Uwe|nom2=Moreau|prénom2=Patrick|titre=Partis communistes et post-communistes en Europe : Schriften Des Hannah-Arendt-Instituts Für Totalitarismusforschung 36|page=9|année=2008|éditeur=Vandenhoeck & Ruprecht|isbn=9783525369128}}</ref>. La campagne environnementale ''Fosforiidisõda'' ("Guerre du phosphore") devient le premier grand mouvement de protestation contre le [[Gouvernement de l'Union soviétique|gouvernement central]]<ref>{{ouvrage|nom1=Vogt|prénom1=Henri|titre=Entre l'utopie et la désillusion : Récit de la transformation politique en Europe de l'Est|pages=20–22|année=2005|éditeur=Vandenhoeck & Ruprecht|isbn=9781571818959}}</ref>. En 1988, de nouveaux mouvements politiques apparaissent, tels que le [[Front populaire estonien]], qui représente l'aile modérée du mouvement indépendantiste, et le plus radical [[Parti de l'indépendance nationale estonienne]], premier parti non communiste de l'Union soviétique, exigeant le rétablissement complet de l'indépendance<ref>{{ouvrage|nom1=Simons|prénom1=Greg|nom2=Westerlund|prénom2=David|titre=Religion, politique et construction nationale dans les pays post-communistes|page=151|année=2015|éditeur=Ashgate Publishing|isbn=9781472449719}}</ref>. Le 16 novembre 1988, après la tenue des premières élections multipartis non-truquées depuis un demi-siècle, le parlement de l'Estonie sous contrôle soviétique émet la Déclaration de souveraineté, affirmant la primauté des lois estoniennes. Au cours des deux années suivantes, de nombreuses autres parties administratives (ou "républiques") de l'URSS suivent l'exemple estonien en émettant des déclarations similaires<ref>{{ouvrage|nom1=Smith|prénom1=David|titre=Estonia: Independence and European Integration|pages=46–48|année=2013|éditeur=Routledge|isbn=9781136452130}}</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|nom1=Walker|prénom1=Edward W.|titre=Dissolution: Sovereignty and the Breakup of the Soviet Union|page=[https://archive.org/details/dissolutionsover00walk/page/63 63]|année=2003|éditeur=Rowman & Littlefield|isbn=9780742524538|url=https://archive.org/details/dissolutionsover00walk/page/63}}</ref>. Le 23 août 1989, environ {{nobr|2 millions}} d'Estoniens, de Lettons et de Lituaniens participent à une manifestation de masse, formant la chaîne humaine de la [[Voie balte]] à travers les trois pays<ref>{{ouvrage|nom1=Smith|prénom1=David|titre=Estonia: Independence and European Integration|page=52|année=2013|éditeur=Routledge|isbn=9781136452130}}</ref>. En février 1990, des élections ont lieu pour former le Congrès de l'Estonie<ref>{{ouvrage|nom1=Smith|prénom1=David|titre=Estonia: Independence and European Integration|page=54|année=2013|éditeur=Routledge|isbn=9781136452130}}</ref>. En mars 1991, un [[Référendum sur l'indépendance de l'Estonie|référendum a lieu]] où 78,4% des électeurs soutiennent une indépendance totale. Pendant le [[Putsch de Moscou]], l'Estonie [[Restauration de l'indépendance de l'Estonie|déclare la restauration de la République]] le 20 août 1991<ref>{{ouvrage|nom1=Gill|prénom1=Graeme|titre=Démocratie et post-communisme : Changement politique dans le monde post-communiste|page=41|année=2003|éditeur=Routledge|isbn=9781134485567}}</ref>. {{clr}} === L'Estonie depuis 1991: intégration européenne, croissance accélérée et digitalisation ===<!--[[File:24.02. kell 8.33. 1989 Toompeal (02).jpg|thumb|right|The blue-black-white [[flag of Estonia]] was raised again on the top of the [[Pikk Hermann]] tower on February 24, 1989.]]--> [[Fichier:Lennart_Meri,_Raekoja_platsil_99.jpg|vignette|[[Lennart Meri]], premier président de l'Estonie après le retour de l'indépendance.]] Les autorités soviétiques reconnaissent l'indépendance estonienne le 6 septembre 1991, et le 17 septembre, l'Estonie est admise dans les [[Organisation des Nations unies|Nations unies]]<ref name="Dillon164">{{ouvrage|nom1=Dillon|prénom1=Patricia|nom2=Wykoff|prénom2=Frank C.|titre=Création du capitalisme : Transitions et croissance en Europe post-soviétique|page=164|année=2002|éditeur=Edward Elgar Publishing|isbn=9781843765561}}</ref>. Le gouvernement de retour d'exil passe le flambeau au nouveau président élu [[Lennart Meri]] en 1992. Les dernières unités de l'{{lh|Armée russe|armée russe}} quittent l'Estonie en 1994<ref>{{ouvrage|nom1=Nørgaard|prénom1=Ole|titre=Les États baltes après l'indépendance|page=188|année=1999|éditeur=Edward Elgar Publishing|isbn=9781843765561}}</ref>. Le 28 septembre de la même année, le ferry [[Estonia (ferry)|MS Estonia]] reliant Tallinn à [[Stockholm]] coule dans la [[Mer Baltique]]. La catastrophe cause la mort de {{nobr|852 personnes}} (dont 501 Suédois<ref>{{lien web|titre=La Suède rend hommage |url=https://www.thelocal.se/20140928/sweden-pays-tribute-to-estonia-disaster-victims |website=www.thelocal.se}}</ref>), constituant l'une des pires catastrophes maritimes du {{s-|XX}}<ref>{{article|nom1=Henley|prénom1=Jon|nom2=correspondent|prénom2=Jon Henley Europe|titre=L'enquête sur la catastrophe du ferry estonien confirme que la porte de proue était en cause|url=https://www.theguardian.com/world/2023/jan/23/estonia-ferry-disaster-inquiry-backs-finding-bow-door-was-to-blame|périodique=The Guardian|date=23 janvier 2023}}</ref>. Le début des années 1990 est une période instable ou l'accession aux biens de première nécessité est difficile entre l'effondrement du système soviétique et la transition vers une économie de marché<ref>{{Article|langue=en|prénom1=James|nom1=Gillies|prénom2=Jaak|nom2=Leimann|prénom3=Rein|nom3=Peterson|titre=Making a Successful Transition from a Command to a Market Economy: the lessons from Estonia|périodique=Corporate Governance: An International Review|volume=10|numéro=3|pages=175–186|date=2002-07|issn=0964-8410|issn2=1467-8683|doi=10.1111/1467-8683.00282|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/1467-8683.00282|consulté le=2024-02-06}}</ref>. De nombreuses [[Mafia russe|mafias]] estoniennes en lien avec la Russie, prospèrent dans la continuité du marché noir dans l'ex-URSS. Les activités criminelles finissent par presque totalement disparaître en raison de la restauration du système judiciaire et de la police<ref>{{lien web|prénom=Jukka |nom=Harju |titre=Estonia's Obtshak crime organisation a major supplier of Finnish illegal drug market |url=http://www2.helsinginsanomat.fi/english/archive/news.asp?id=20020423IE11 |site=Helsingin Sanomat |date=23 April 2002 |archive-url=https://web.archive.org/web/20041227001331/http://www2.helsinginsanomat.fi/english/archive/news.asp?id=20020423IE11 |archive-date=2004-12-27 }}</ref>. Dès 1992, des réformes économiques radicales sont initiées pendant le mandat du premier ministre [[Mart Laar]] pour passer à une économie de marché. Elles comprennent la privatisation, le lancement d'une nouvelle monnaie (la [[Couronne estonienne]]), un système fiscal simplifié et plus largement une politique plutôt [[Libéralisme économique|libérale]] favorable à l'entrepreneuriat<ref>{{ouvrage|nom1=Ó Beacháin|prénom1=Donnacha|nom2=Sheridan|prénom2=Vera|nom3=Stan|prénom3=Sabina|titre=La vie en Europe de l'Est post-communiste après l'adhésion à l'UE|page=170|année=2012|éditeur=Routledge|isbn=9781136299810}}</ref>. Le développement économique rapide vaut à l'Estonie d'être le seul pays de l'ancien [[Bloc de l'Est]] à débuter les discussions en vue d'une adhésion à l'[[Union européenne]] sans période de transition<ref>https://eu.mfa.ee/wp-content/uploads/sites/19/2018/09/Estonias_way_into_the_EU.pdf</ref>. L'Estonie rejoint l'[[Organisation mondiale du commerce|OMC]] le 13 novembre 1999<ref>{{lien web|titre=L'Estonie et l'OMC |url=https://www.wto.org/english/thewto_e/countries_e/estonia_e.htm#:~:text=Estonia%20has%20been%20a%20member%20of%20WTO%20since,Communities%20for%20legal%20reasons%29%20in%20its%20own%20right. |éditeur=Organisation mondiale du commerce |consulté le=20 septembre 2021}}</ref>. [[Fichier:Barack Obama and Toomas Hendrik Ilves 2009-06-15.jpg|gauche|vignette|250x250px|Échange entre le Président américain [[Barack Obama]] et le Président estonien [[Toomas Hendrik Ilves]], lui-même descendant d'exilés estoniens aux [[États-Unis]] (2009).]] En plus de revendiquer son héritage [[Pays nordiques|nordique]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Estonia as a Nordic Country {{!}} Välisministeerium |url=https://vm.ee/en/news/estonia-nordic-country |site=vm.ee |consulté le=2024-02-06}}</ref>, l'Estonie aligne sa politique étrangère sur celle des autres [[Monde occidental|démocraties occidentales]] et se soustrait à l'influence de la [[Politique étrangère de la Russie|Russie]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Revue |nom=Conflits |titre=Les pays baltes se sont coupés de la Russie. Entretien avec Céline Bayou |url=https://www.revueconflits.com/les-pays-baltes-se-sont-coupes-de-la-russie-entretien-avec-celine-bayou/ |site=Conflits : Revue de Géopolitique |date=2022-07-17 |consulté le=2024-02-06}}</ref>. Environ {{formatnum:300000}} [[Russes baltes|descendants de colons russes]] de la période soviétique restent néanmoins vivre en Estonie, et disposent jusqu'en 2030 d'écoles publiques dans leur propre langue. L'Estonie rejoint l'[[Union européenne]] et l'[[OTAN]] en 2004<ref>{{ouvrage|nom1=Miljan|prénom1=Toivo|titre=Dictionnaire historique de l'Estonie|pages=18–19|année=2015|éditeur=Rowman & Littlefield|isbn=9780810875135}}</ref>. Malgré un faible soutien de l'opinion publique, l'Estonie intervient lors de la [[Guerre en Irak]] à partir de 2003<ref>https://web.archive.org/web/20090426181901/http://www.mod.gov.ee/?op=body&id=</ref>. En 2007, le déplacement d'un [[Soldat de bronze|mémorial de l'époque soviétique controversé]] à Tallinn est suivi d'émeutes déclenchées par des membres de la minorité russe<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=ESTONIE. Les passions se déchaînent autour du |url=https://www.courrierinternational.com/revue-de-presse/2007/04/27/les-passions-se-dechainent-autour-du-soldat-de-bronze-de-tallinn |site=Courrier international |date=2007-04-27 |consulté le=2024-02-06}}</ref> et d'une [[Cyberattaques de 2007 en Estonie|cyberattaque de très grande ampleur]] attribuée à la Russie<ref>{{Article|langue=en-GB|prénom1=Ian|nom1=Traynor|titre=Russia accused of unleashing cyberwar to disable Estonia|périodique=The Guardian|date=2007-05-17|issn=0261-3077|lire en ligne=https://www.theguardian.com/world/2007/may/17/topstories3.russia|consulté le=2024-02-06}}</ref>. En réponse, l'Estonie installe sur son territoire le [[Centre d'excellence pour la cyberdéfense en coopération]] de l'OTAN<ref name="ref_auto_1">https://www.nato.int/cps/fr/natohq/news_7266.htm?selectedLocale=fr</ref>. Après une très forte croissance, l'économie estonienne subit de plein fouet la [[Crise bancaire et financière de l'automne 2008|crise financière de 2008]] et traverse une intense période de récession<ref>{{Ouvrage|langue=en|nom1=OECD|titre=OECD Economic Surveys: Estonia 2009|éditeur=Organisation for Economic Co-operation and Development|date=2009|doi=10.1787/eco_surveys-est-2009-en|lire en ligne=https://www.oecd-ilibrary.org/economics/oecd-economic-surveys-estonia-2009_eco_surveys-est-2009-en|consulté le=2024-02-06}}</ref>. L'Estonie retrouve la croissance et rejoint l'[[OCDE]] en 2010<ref>{{lien web |titre=L'Estonie et l'OCDE |url=https://oecd.mfa.ee/estonia-and-oecd/ |website=Estonia in OECD}}</ref> puis la [[zone euro]] en 2011<ref>{{article|titre=L'Estonie devient le 17e membre de la zone euro|périodique=BBC News|date=31 décembre 2010|url=https://www.bbc.com/news/world-europe-12098513}}</ref>. [[Fichier:Loitering_teenage_robot_gang_-_Flickr_-_Vicky_Brock.jpg|vignette|270x270px|Robots de livraison de la société [[Starship Technologies]], conçus et testés en Estonie.]] Sous l'impulsion des Estoniens de retour d'exil menés par [[Toomas Hendrik Ilves]] et témoins de l'arrivée d'[[Internet]] dans les pays anglo-saxons<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Estonia's Remarkable Digital Transformation - In the Trenches - IMF F&D Magazine |url=https://www.imf.org/en/Publications/fandd/issues/2018/03/trenches |site=IMF |consulté le=2024-02-06}}</ref>, le gouvernement lance en 1996 la politique du "bond du tigre" (en [[Estonien]] ''Tiigrihüpe''), qui promeut massivement l'utilisation du numérique, notamment dans les écoles<ref>''Valdur Talts (19 février 2018).'' "[https://www.sisekaitse.ee/sites/default/files/inline-files/Arvutitehnika_arengust_ja_Tiigrihyppest_1.pdf Arvutitehnika arengust Eestis ja Tiigrihüppest]" ''(PDF). Verbis Aut Re.''</ref>. En plus de rattraper son retard, l'Estonie devient précurseur dans l'utilisation des [[Technologies de l'information et de la communication|technologies de l'information]] pour les besoins du quotidien<ref>{{Lien web |langue=en-US |prénom=WE |nom=JUNE |prénom2=Elena |nom2=Bajric |titre=Portrait de l'Estonie, la société digitale par excellence |url=https://www.eyes-on-europe.eu/estonie-la-societe-digitale-par-excellence/ |site=Eyes on Europe |date=2020-01-14 |consulté le=2024-02-06}}</ref>. Les innovations numériques pénètrent la société estonienne avant même de se répandre dans les pays de l'[[bloc de l'Ouest|ancien bloc de l'ouest]]: banques en ligne dès 1996, administration des tâches gouvernementales (''e-cabinet''), impôts en ligne et paiements de parking par téléphone mobile dès 2000, système [[X-Road]] d'échange de données en 2001, [[Carte d'identité estonienne|carte d'identité à puce]] et [[signature électronique]] dès 2002, [[Vote électronique|vote en ligne]] dès 2005, [[E-santé]] en 2008 et 2010, portail d'administration routière et [[E-résidence de l'Estonie|E-Residence]] en 2014, distribution automatique des [[Prestation sociale|prestations sociales]] aux familles et authentification digitale des [[Acte notarié|acte notariés]] en 2020 et même [[contrat de mariage]] en ligne en 2022<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Story |url=https://e-estonia.com/story/ |site=e-Estonia |consulté le=2024-02-06}}</ref>. Avec une politique basée sur le numérique, l'Estonie devient très vite une destination pour les entrepreneurs et investisseurs du secteur au point d'être surnommée "la [[Silicon Valley]] de l'Europe" par la presse étrangère<ref>{{Article|langue=de|prénom1=Karsten|nom1=Kaminski|titre=Estland: Ein Einblick in die Start-up-Szene von Tallinn|périodique=Der Spiegel|date=2015-03-14|issn=2195-1349|lire en ligne=https://www.spiegel.de/netzwelt/web/estland-ein-einblick-in-die-start-up-szene-von-tallinn-a-1022184.html|consulté le=2024-02-07}}</ref>, Tallinn devient la ville avec le plus de [[Start-up|start-ups]] par habitants au monde<ref>Rooney, Ben (14 June 2012). "[https://www.wsj.com/articles/SB10001424052702303734204577464343888754210 The Many Reasons Estonia Is a Tech Start-Up Nation]". ''The Wall Street Journal''.</ref> et l'[[Université de Tartu]] voit la création de plus de {{nobr|50 entreprises}} ''spin-off.''<ref>{{Lien web |langue=en |titre=UT spin-off companies |url=https://ut.ee/en/content/ut-spin-companies |site=Tartu Ülikool |date=2022-01-05 |consulté le=2024-02-06}}</ref> Bien qu'ayant parfois un siège à l'étranger, de nombreuses entreprises installent tout ou parties de leurs bureaux pour concevoir leurs produits depuis l'Estonie. [[Skype]], [[Playtech]], Glia, Veriff, ID.me, Gelato, Zego, Pipedrive, [[Bolt (entreprise)|Bolt]] et [[Wise (entreprise)|Wise]] deviennent les 10 premières "[[Licorne (économie)|licornes]]" estoniennes ou d'origine estonienne<ref>{{Lien web |langue=en-US |prénom=Mykhailo |nom=Sapiton |titre=The full list of Estonian unicorns |url=https://investinestonia.com/the-full-list-of-estonian-unicorns/ |site=Invest in Estonia |date=2023-03-17 |consulté le=2024-02-06}}</ref>. De nouvelles sociétés en lien avec l'innovation industrielle, la [[deep tech]] et l'[[intelligence artificielle]] telles que [[Starship Technologies]], Cleveron, Auve Tech ou Skeleton, voient ensuite le jour en Estonie dans les années 2010. [[Fichier:Estonia_sends_Ukraine_buses_of_Humanitarian_aid_17_November_2023_-_(_Bussid_Ukrainasse)_-_11.jpg|gauche|vignette|220x220px|Départ d'un convoi humanitaire estonien vers l'Ukraine en novembre 2023.]] La République d'Estonie célèbre son centenaire le 24 février 2018<ref>{{lien web|titre=Invitation aux célébrations d'anniversaire de la République d'Estonie |url=https://www.ev100.ee/en/Node/149 |consulté le=12 mars 2018 |archive-url=https://web.archive.org/web/20180304055021/https://www.ev100.ee/en/Node/149 |archive-date=4 mars 2018 }}</ref>. En 2020, la [[Pandémie de Covid-19 en Estonie|pandémie de Covid-19]] en Estonie fait plus de {{nombre|3000|morts}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Coronavirus dataset {{!}} Government installation profile |url=https://www.terviseamet.ee/en/coronavirus-dataset |site=www.terviseamet.ee |consulté le=2024-02-06}}</ref>. L'Estonie est membre du [[Conseil de sécurité de l'ONU]] de 2020 à 2021<ref>{{lien web|titre=L'Estonie au Conseil de sécurité de l'ONU |url=https://vm.ee/en/activities-objectives/estonia-united-nations/estonia-un-security-council |website=vm.ee|Ministère des Affaires étrangères}}</ref>. En 2021, le premier ministre [[Jüri Ratas]] démissionne après des scandales liés à [[Parti du centre d'Estonie|son parti]] et aux déclarations et décisions controversées de son allié [[Populisme (politique)|populiste]] au gouvernement, le [[Parti populaire conservateur d'Estonie|Parti populaire conservateur]]<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=BNS, ERR News {{!}} |nom=ERR |titre=Jüri Ratas resigns as prime minister following loan scandal |url=https://news.err.ee/1608071542/juri-ratas-resigns-as-prime-minister-following-loan-scandal |site=ERR |date=2021-01-13 |consulté le=2024-02-06}}</ref>. [[Kaja Kallas]], du [[Parti de la réforme d'Estonie|Parti de la réforme]], lui succède sous la présidence de [[Kersti Kaljulaid]], faisant de l'Estonie le premier pays du monde avec deux femmes à sa tête<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Roxana |nom=Andrian |prénom2=Roxana |nom2=Andrian |titre=Le Gouvernement estonien s'écrit désormais au féminin |url=https://www.taurillon.org/le-gouvernement-estonien-s-ecrit-desormais-au-feminin |site=Le Taurillon |date=2024-02-06 |consulté le=2024-02-06}}</ref>. Témoins historiques de l'[[impérialisme russe]], la société estonienne et le gouvernement soutiennent massivement l'[[Ukraine]] lors de [[Invasion de l'Ukraine par la Russie|son invasion par la Russie]] en 2022 (débutée le même jour que la fête nationale estonienne) avec de l'aide humanitaire, militaire et l'accueil de près de {{nombre|50000 réfugiés}}<ref>{{Lien web |titre=Estonia’s aid to Ukraine {{!}} Välisministeerium |url=https://vm.ee/en/estonias-aid-ukraine |site=vm.ee |consulté le=2024-02-06}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=L'exceptionnelle mobilisation de l'Estonie pour aider l'Ukraine |url=https://www.lexpress.fr/monde/europe/lexceptionnelle-mobilisation-de-lestonie-pour-aider-lukraine-K5QAGNLT3RDOZGYHD7PFK55YPA/ |site=L'Express |date=2023-09-13 |consulté le=2024-02-06}}</ref>. En réponse à l'agression russe, l'Estonie accélère le processus inachevé de [[décolonisation]]/[[dérussification]] sur son territoire<ref>{{Article|langue=en-GB|prénom1=Jon|nom1=Henley|titre=Estonia removes Soviet-era tank monument amid Russia tensions|périodique=The Guardian|date=2022-08-16|issn=0261-3077|lire en ligne=https://www.theguardian.com/world/2022/aug/16/estonia-removes-soviet-era-tank-monument-amid-russia-tensions-narva|consulté le=2024-02-06}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Transition to Estonian-language education {{!}} Haridus- ja Teadusministeerium |url=https://www.hm.ee/en/node/234 |site=www.hm.ee |consulté le=2024-02-06}}</ref>. Le pays fait face à la plus forte [[Inflation en 2021-2023|vague d'inflation]] de l'Union européenne avec un record de près de 25% en aout 2022<ref>https://tradingeconomics.com/estonia/inflation-cpi</ref>. Après la réélection de Kaja Kallas sous la présidence d'[[Alar Karis]], l'Estonie autorise en 2024 le [[mariage homosexuel]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=L’Estonie devient le premier pays de l’ex-URSS à légaliser le mariage homosexuel |url=https://www.lepoint.fr/monde/l-estonie-devient-le-premier-pays-de-l-ex-urss-a-legaliser-le-mariage-homosexuel-02-01-2024-2548861_24.php |site=Le Point |date=2024-01-02 |consulté le=2024-02-06}}</ref>. {{clr}} == Politique et administration == {{Article détaillé|Politique en Estonie}} L'Estonie est une [[démocratie libérale]], dont [[Gouvernement de l'Estonie|le gouvernement]] a la forme d'une [[république]]. Les fondements de l'organisation [[politique]] et administrative de l'Estonie ont été énoncés pour la première fois par la [[Constitution estonienne de 1920|la constitution de 1920]], mais la constitution (''põhiseadus'') en vigueur [[Constitution estonienne de 1992|date de 1992]]. Selon son article premier, {{citation|L'Estonie est une république démocratique indépendante et souveraine, où le pouvoir suprême appartient au peuple. L'indépendance et la souveraineté de l'Estonie sont intemporelles et inaliénables.}}<ref>{{Lien web |titre=Eesti Vabariigi põhiseadus–Riigi Teataja |url=https://www.riigiteataja.ee/akt/115052015002 |site=www.riigiteataja.ee |consulté le=2024-02-24}}</ref> === Organisation des pouvoirs === L'organisation des pouvoirs en Estonie est définie dans la [[Constitution estonienne de 1992|constitution de 1992]]. L'Estonie possède un régime politique parlementaire comportant de nombreuses similarités avec ses voisins [[Pays baltes|baltes]] et [[Pays nordiques|nordiques]]. Le [[pouvoir législatif]] appartient au [[Riigikogu|Parlement]] (''Riigikogu'', littéralement "Assemblée d'État") [[Monocamérisme|formé d'une seule chambre]] formée de {{nobr|101 députés}} élus tous les quatre ans au [[suffrage universel]]. L'élection prend la forme d'un [[scrutin proportionnel plurinominal]] avec [[Liste ouverte|listes ouvertes]] et [[vote préférentiel]], conçu de manière complexe dans l'idée de rapprocher le plus possible les résultats en sièges à ceux du vote de la population<ref name="Parline2">{{Lien web |titre=IPU PARLINE database: ESTONIE (Riigikogu), Texte intégral |url=http://archive.ipu.org/parline-f/reports/1105.htm |site=archive.ipu.org |consulté le=2019-03-10}}.</ref>{{,}}<ref name="valimised2">{{Lien web |langue=Estonien |titre=Valimised |url=https://www.eesti.ee/et/kodakondsus-ja-dokumendid/kodakondsus/valimised/ |site=eesti.ee |date=26/01/2016 |consulté le=06/10/2018}}</ref>. Dans les faits, l'obtention de la majorité absolue des sièges par un seul parti politique est souvent impossible, ce qui encourage la formation de [[Coalition politique|coalitions]] comprenant plusieurs partis. Le représentant ou dirigeant de la coalition peut ainsi être nommé par le président pour former un gouvernement. Le [[pouvoir exécutif]] appartient en premier lieu au [[Gouvernement de l'Estonie|Gouvernement de la République]] (''Vabariigi Valitsus'') représenté et dirigé par le [[Premier ministre d'Estonie|Premier ministre]] (''Peaminister'', littéralement "Ministre de tête") . Le Président de la République nomme un candidat-premier ministre (le plus souvent le représentant/dirigeant d'un parti ou d'une coalition majoritaire) qui doit ensuite être autorisé à former un gouvernement par le Parlement. Une fois nommés, les membres du gouvernement prêtent serment devant le Parlement. Le gouvernement est officiellement composé de 11 ministères ainsi que de la Chancellerie d'État (''Riigikantselei'') qui organise le travail gouvernemental<ref>{{Lien web |titre=Eesti.ee |url=https://www.eesti.ee/en/republic-of-estonia/government-of-the-republic |site=www.eesti.ee |consulté le=2024-02-23}}</ref>. Le Chef de l'État est le [[Président de la république d'Estonie|Président de la république]] (''Vabariigi President'') , également pourvu du pouvoir exécutif. Il se tient néanmoins écarté du gouvernement. Le président, au minimum âgé de {{nobr|40 ans}}, est élu pour cinq ans par le parlement et ne doit appartenir à aucun parti ou mouvement politique durant son mandat. Il promulgue les lois après le vote par le parlement mais dispose néanmoins du droit de renvoyer un texte de loi au parlement, ou encore de consulter la [[Cour d'État d'Estonie|Cour d'État]] pour en vérifier la constitutionnalité. Il dispose également d'un pouvoir spécial, notamment en cas d'état d'urgence ou de guerre, ainsi qu'un rôle de représentation<ref>{{Lien web |titre=Legal Authority |url=https://president.ee/en/president/legal-authority/ |site=president.ee |consulté le=2024-02-23}}</ref>.<gallery caption="Personnages de l'état estonien"> Fichier:Volodymyr_Zelenskyy_met_with_Estonian_President_Karis_in_Kyiv_2022_(13)_(cropped).jpg|alt=Portrait d'Alar Karis, Président de la République d'Estonie.|[[Alar Karis]], [[Président de la République d'Estonie|Président de la République]] depuis le 11 octobre 2021. Fichier:Kaja_Kallas_(crop).jpg|alt=Portrait de Kaja Kallas, Première ministre de la République d'Estonie.|[[Kaja Kallas]], [[Premier ministre d'Estonie|Première ministre]] depuis le 26 janvier 2021. Fichier:Lauri_Hussar,_2023_(cropped).jpg|alt=Portrait de Lauri Hussar, Président du Parlement d'Estonie.|[[Lauri Hussar]], Président du [[Riigikogu]] (parlement) depuis le 10 avril 2023. </gallery>Le [[pouvoir judiciaire]], quant à lui, est séparé des deux autres, bien que le président de la République dispose d'un [[Grâce (droit)|droit de grâce]]. Le système judiciaire estonien est divisé en trois niveaux: les tribunaux administratifs et de comtés en première instance, les cours d'appels de districts en seconde instance, et la [[Cour d'État d'Estonie|Cour d'État]] (''Riigikohus''), aussi appelée "Cour suprême", en dernière instance. L'ordre administratif du pouvoir judiciaire est assuré par le Conseil d'administration des tribunaux, dirigé par le Juge en chef de la Cour d'État<ref>{{Lien web |titre=Kohtute haldamise nõukoda {{!}} Eesti Kohtud |url=https://www.kohus.ee/dokumendid-ja-vormid/kohtute-haldamise-noukoda |site=www.kohus.ee |consulté le=2024-02-24}}</ref>. La conformité des lois à la Constitution, la régularité des scrutins et, plus largement, le respect des institutions sont également contrôlés par la Cour d'État<ref>{{Lien web |titre=La Cour d’État de la République d’Estonie {{!}} Riigikohus |url=https://www.riigikohus.ee/fr |site=www.riigikohus.ee |consulté le=2024-02-24}}</ref>. Le [[droit estonien]] est de tradition [[Droits de tradition civiliste|romano-civiliste]] de type germanique (austro-allemand)<ref>{{Lien web |titre=Laws in Estonia : Baltic Legal law |url=https://www.baltic-legal.com/legal-system-of-estonia-eng.htm |site=www.baltic-legal.com |consulté le=2024-02-24}}</ref>, et dispose que tout accusé, avant d'être condamné, est [[Présomption d'innocence|présumé innocent]], et qu'une affaire peut être rejugée en [[Appel en droit français|appel]] sur demande d'une des parties.{{clr}} === Gouvernement === {{Article détaillé|Gouvernement Kaja Kallas III}} {| class="wikitable alternance centre" |+Liste des membres du troisième gouvernement Kaja Kallas depuis le {{Date|17/4/2023}}<ref>{{Lien web |titre=Vabariigi Valitsuse 53. koosseis {{!}} Eesti Vabariigi Valitsus |url=https://valitsus.ee/peaminister-ministrid/valitsuse-koosseis-0 |site=valitsus.ee |consulté le=2024-02-24}}</ref> ! scope="col" |Fonction ! scope="col" |Titulaire |- |[[Premier ministre d'Estonie|Première ministre]] ''Peaminister'' |[[Kaja Kallas]] |- |[[Liste des ministres estoniens de l'Éducation|Ministre de l'éducation et de la recherche]] ''Haridus- ja teadusminister'' |[[Kristina Kallas]] |- |[[Ministère de la Justice (Estonie)|Ministre de la justice]] ''Justiitsminister'' |[[Kalle Laanet]] |- |[[Liste des ministres estonien de la Défense|Ministre de la défense]] ''Kaitseminister'' |[[Hanno Pevkur]] |- |[[Ministère de l'Environnement (Estonie)|Ministre du climat]] ''Kliimaminister'' |[[Kristen Michal]] |- |[[Ministère de la Culture (Estonie)|Ministre de la culture]] ''Kultuuriminister'' |[[Heidy Purga]] |- |[[Ministère des Affaires économiques et des Communications (Estonie)|Ministre de l'économie et des technologies de l'information]] ''Majandus- ja infotehnoloogiaminister'' |[[Tiit Riisalo]] |- |[[Ministère des Finances (Estonie)|Ministre des finances]] ''Rahandusminister'' |[[Mart Võrklaev]] |- |[[Ministère des Affaires rurales (Estonie)|Ministre des régions]] ''Regionaalminister'' |[[Madis Kallas]] |- |[[Ministère de l'Intérieur et des Affaires régionales (Estonie)|Ministre de l'intérieur]] ''Siseminister'' |[[Lauri Läänemets]] |- |[[Ministère des Affaires sociales (Estonie)|Ministre de la protection sociale]] ''Sotsiaalkaitseminister'' |[[Signe Riisalo]] |- |[[Ministère de la Santé (Estonie)|Ministre de la santé]] ''Terviseminister'' |[[Riina Sikkut]] |- |[[Ministre des Affaires étrangères (Estonie)|Ministre des affaires étrangères]] ''Välisminister'' |[[Margus Tsahkna]] |- |} === Découpage territorial et décentralisation === {{Article détaillé|Division territoriale de l'Estonie}} L'Estonie est divisée en 79 collectivités locales d'un seul niveau: les communes (''kohalik omavalitsus'', littéralement "gouvernements-propres locaux"). 64 communes d'Estonie sont dites rurales (en [[estonien]]: ''vallad'' au pluriel, ''vald'' au singulier), 15 autres sont dites urbaines (''linnad'' au pluriel, ''linn'' au singulier). Chaque commune est gérée par un [[conseil municipal]] (rural: ''vallavolikogu'', urbain: ''linnavolikogu'') élu par les habitants tous les {{nobr|4 ans}}, qui élit le maire parmi ses membres et nomme les adjoints au maire<ref>{{Lien web |titre=Eesti.ee |url=https://www.eesti.ee/et/eesti-vabariik/kohalikud-omavalitsused |site=www.eesti.ee |consulté le=2024-02-24}}</ref>. Le [[maire]] (rural: ''vallavanem'', urbain: ''linnapea'') et ses adjoints forment le gouvernement (rural: ''vallavalitsus'', urbain: ''linnavalitsus''). Les communes ont leur propre budget et prélèvent des impôts locaux. Officiellement, les communes organisent les services sociaux, les activités culturelles et sportives, l'aide à la dépendance, le logement, la gestion de l'eau, la salubrité publique, l'ordre public, l'aménagement du territoire, l'urbanisme, les transports publics et prend en charge les équipements publics (écoles, bibliothèques, musées…) sauf si la loi estonienne confie ces services à un tiers<ref>{{Lien web |titre=Kohaliku omavalitsuse korralduse seadus–Riigi Teataja |url=https://www.riigiteataja.ee/akt/KOKS |site=www.riigiteataja.ee |consulté le=2024-02-24}}</ref>. {{multiple image | align = left | direction = vertical | footer = Carte d'Estonie avec les limites des differentes communes. | footer_align = left | width = 150 | image1 = Estonian administrative divisions 2017 with labels.svg }} Les communes ont souvent une surface très étendue avec parfois une très faible [[densité de population]] et incluent elles-mêmes ou une plusieurs localités (''asustusüksus'') qui peuvent être des villes (singulier ''linn'', pluriel ''linnad''), des bourgs (''alev'' / ''alevid''), des petits bourgs ''(alevik'' / ''alevikud'') ou des villages (''küla'' / ''külad''). Des communes dites rurales peuvent inclure des localités urbaines et des communes dites urbaines peuvent inclure une ou plusieurs localités rurales<ref>{{Lien web |langue=et |titre=LINN KUI HALDUSÜKSUS JA KUI ASUSTUSÜKSUS {{!}} Omavalitsus.fin.ee |url=https://omavalitsus.fin.ee/linn-kui-haldusuksus-ja-kui-asustusuksus/ |consulté le=2024-02-24}}</ref>. La superficie actuelle des communes date de la réforme de fusion des communes de 2017, qui à fait passer leur nombre de 213 à 79<ref>{{Lien web |langue=et |titre=HALDUSREFORM {{!}} Omavalitsus.fin.ee |url=https://omavalitsus.fin.ee/haldusreform/ |consulté le=2024-02-24}}</ref>. L'Estonie est également découpée en comtés (''maakonnad'' au pluriel, ''maakond'' au singulier) qui n'ont pas de rôle politique. Les premiers comtés correspondent aux territoires des premières tribus estoniennes, le développement du [[Féodalité|féodalisme]] et la christianisation sous domination allemande ont divisés le territoire en villes, [[Paroisse|paroisses]] (''kihelkonnad'' au pluriel, ''kihelkond'' au singulier) et en domaines/manoirs. Les comtés réapparaissent sous domination [[Empire suédois|suédoise]]. Sous le règne [[Pologne-Lituanie|polonais]], les régions du Sud sont des [[Voïvodies de Pologne|voïvodies]]. Sous l'[[Empire russe]], les gouvernements germano-baltes d'Estlande et de Livonie sont divisés en arrondissements (en [[allemand]] ''kreis''). Les comtés deviennent une entité territoriale propre lors de l'indépendance de l'Estonie à partir de 1918. Dissous lors de l'occupation soviétique, ils réapparaissent sous une nouvelle forme avec des compétences à partir de 1991. Dotés d'un gouvernement (''maavalitsus'') jusqu'à une réforme territoriale votée en 2017, les comtés ne conservent aujourd'hui qu'un rôle symbolique sans institution dédiée.{{clr}} === Tendances politiques, partis et élections === {{Article détaillé|Liste des partis politiques en Estonie}} {{Infobox Assemblée | background_color = #000595 | text_color = #FFFFFF | nom = {{XVe}} législature du Riigikogu | nom_du_parlement = {{et}} {{langue|et|XV Riigikogu}} | précédent = [[Quatorzième législature du Riigikogu|{{XIVe}}]] | blason = Coat of arms of Estonia.svg | upright = 0.5 | légende_blason = [[Armoiries de l'Estonie]]. | type_chambre = [[Monocamérisme|Monocaméral]] | lieu = [[Tallinn]] | durée = 4 ans | date début législature = {{date|10|avril|2023}} | date fin législature = | leader1_type = Président | leader1 = [[Lauri Hussar]] | parti1 = [[Estonie 200|E200]] | élection1 = {{date-|10 avril 2023}} | leader2_type = {{1er|vice-président}} | leader2 = [[Toomas Kivimägi]] | parti2 = [[Parti de la réforme d'Estonie|ERE]] | élection2 = {{date-|10 avril 2023}} | leader3_type = {{2d|vice-président}} | leader3 = [[Jüri Ratas]] | parti3 = [[Parti du centre d'Estonie|KESK]] | élection3 = {{date-|10 avril 2023}} | membres = 101 députés | structure1 = Estonie Riigikogu 2023.svg | groupe_politique1 = '''[[Gouvernement Kaja Kallas III|Gouvernement]] (60)''' {{Légende/Début}} {{Légende|{{Infobox Parti politique estonien/couleurs|-ERE}}|[[Parti de la réforme d'Estonie|ERE]] (37)}} {{Légende|{{Infobox Parti politique estonien/couleurs|-E200}}|[[Estonie 200|E200]] (14)}} {{Légende|{{Infobox Parti politique estonien/couleurs|-SDE}}|[[Parti social-démocrate (Estonie)|SDE]] (9)}} {{Légende/Fin}} '''[[Opposition parlementaire|Opposition]] (41)''' {{Légende/Début}} {{Légende|{{Infobox Parti politique estonien/couleurs|-EKRE}}|[[Parti populaire conservateur d'Estonie|EKRE]] (17)}} {{Légende|{{Infobox Parti politique estonien/couleurs|-EKE}}|[[Parti du centre d'Estonie|KESK]] (16)}} {{Légende|{{Infobox Parti politique estonien/couleurs|-Isamaa}}|[[Isamaa]] (8)}} {{Légende/Fin}} | dernière_élection1 = [[Élections législatives estoniennes de 2023|5 mars 2023]] | lieu_de_réunion = [[Château de Toompea]] | session_room = Riigikogu (2011).jpg | légende = | site_web = {{URL|https://www.riigikogu.ee/|riigikogu.ee}} | voir_aussi = [[Riigikogu]]<br>[[Politique en Estonie]] | notes = }} Le système politique estonien, basé sur un [[régime parlementaire]] et une volonté de [[Démocratie représentative|large représentativité]], donne un fort pouvoir législatif au moment de son élaboration, ce qui mène à la formation de 16 gouvernements successifs entre 1924 et 1934<ref>{{Ouvrage|prénom1=Neil|nom1=Taylor|titre=Estonia: a modern history|éditeur=Hurst & Company|date=2020|isbn=978-1-78738-337-1|consulté le=2024-02-24}}</ref>. L'entre-deux-guerres est marquée par un fort soutien aux [[partis agrariens]] [[Conservatisme|conservateurs]] et [[Travaillisme|travaillistes]] patriotiques avec une percée [[Populisme (politique)|populiste]] au milieu des années 1930<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Andres|nom1=Kasekamp|titre=Fascism by Popular Initiative: The Rise and Fall of the Vaps Movement in Estonia|périodique=Fascism|volume=4|numéro=2|pages=155–168|date=2015-11-23|issn=2211-6257|issn2=2211-6249|doi=10.1163/22116257-00402006|lire en ligne=https://brill.com/view/journals/fasc/4/2/article-p155_5.xml|consulté le=2024-03-03}}</ref>. Après 1934, une période de transition [[Autoritarisme|autoritaire]] avec l'interdiction temporaire des partis voit au contraire un déséquilibre des pouvoirs en faveur de l'exécutif<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=The politics of popular initiative: The radical right in interwar Estonia - ProQuest |url=https://www.proquest.com/openview/32673973efec3936e4cd34cd189a77cf/1?pq-origsite=gscholar&cbl=51922&diss=y |site=www.proquest.com |consulté le=2024-03-03}}</ref>, elle entraine la création d'une nouvelle constitution en 1938 avec notamment la création du poste de [[Président de la république d'Estonie|Président de la République]]<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Joseph S.|nom1=Roucek|titre=Constitutional Changes in Estonia|périodique=American Political Science Review|volume=30|numéro=3|pages=556–558|date=1936-06|issn=0003-0554|issn2=1537-5943|doi=10.2307/1947543|lire en ligne=https://www.cambridge.org/core/product/identifier/S0003055400031671/type/journal_article|consulté le=2024-02-24}}</ref>. Les [[Occupation et annexion des pays baltes|occupations successives allemandes et soviétiques]] à partir de 1940 interrompent la vie politique estonienne. L'URSS organise, via le gouvernement fantoche de la [[République socialiste soviétique d'Estonie|RSS d'Estonie]], des [[Fraude électorale|élections truquées]] (faux [[Plébiscite|plébiscites]]) plaçant systématiquement en tête le [[Parti communiste d'Estonie|Bloc communiste]]<ref>{{Article|prénom1=Darrell|nom1=Slider|titre=The Soviet Union|périodique=Electoral Studies|série=Special Issue: Elections in Eastern Europe|volume=9|numéro=4|pages=295–302|date=1990-12-01|issn=0261-3794|doi=10.1016/0261-3794(90)90014-Y|lire en ligne=https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/026137949090014Y|consulté le=2024-03-03}}</ref>. L'administration de l'occupant soviétique plonge la société estonienne dans la résignation et le [[Cynisme (contemporain)|cynisme]], ou chacun tente d'utiliser le système politique pour servir ses propres intérêts<ref>{{Chapitre|langue=en|prénom1=Mart|nom1=Rannut|titre chapitre=Beyond linguistic policy: the Soviet Union versus Estonia|titre ouvrage=Beyond linguistic policy: the Soviet Union versus Estonia|éditeur=De Gruyter Mouton|date=2010-12-16|pages totales=179–208|isbn=978-3-11-086639-1|doi=10.1515/9783110866391.179|lire en ligne=https://www.degruyter.com/document/doi/10.1515/9783110866391.179/html|consulté le=2024-03-04}}</ref>. La République d'Estonie, constitutionnellement maintenue en 1944, ne contrôle pas le territoire et n'organise plus d'élections, mais possède néanmoins un [[Gouvernement estonien en exil|gouvernement en exil]] et un service diplomatique installé depuis l'étranger<ref>{{Article|langue=en|nom1=Mälksoo|titre=Professor Uluots, the Estonian Government in Exile and the Continuity of the Republic of Estonia in International Law|périodique=Nordic Journal of International Law|volume=69|numéro=3|pages=289–316|date=2000-01-01|issn=0902-7351|issn2=1571-8107|doi=10.1163/15718100020296305|lire en ligne=https://brill.com/view/journals/nord/69/3/article-p289_3.xml|consulté le=2024-03-03}}</ref>. À la fin des années 1980, la [[révolution chantante]] réveille la conscience nationale estonienne, jusque-là transmise uniquement dans le cadre privé du fait de la [[Répression politique en Union soviétique|répression politique]]. La [[culture politique]] de la société estonienne se rétablit alors en trois phases distinctes: une lutte commune trans-partisane pour l'indépendance fortement idéalisée, une désillusion après le rétablissement des partis et idéologies venues des [[Démocratie libérale|démocraties libérales]] européennes (mais déconnectées des attentes), et enfin l'émergence d'une vie politique active et critique ou les idées se confrontent à la réalité du terrain<ref>LAURISTIN, Marju, VIHALEMM, T., et TALLO, P. Development of political culture in Estonia. ''Europe-Asia Studies'', 1997, vol. 48, no 2, {{p.|225-260}}. https://www.urban.ee/pdf/15/U15-1-en.pdf</ref>. La dislocation de grandes coalitions ayant participé au renouveau politique estonien telles que le [[Front populaire (Estonie)|Front populaire]] ou [[Union de la patrie (Estonie)|Union de la patrie]] entraîne une recomposition politique. La nouvelle constitution de 1992 offre un meilleur équilibre entre l'exécutif et le parlement, tout en conservant le rôle central ce dernier. La vie politique de l'Estonie après la fin de l'occupation est marquée par des orientations [[Libéralisme|libérales]], à la fois sur le plan [[Libéralisme politique|sociétal]] (liberté d'expression, pluralité des partis, liberté de la presse...) et [[Libéralisme économique|économique]] (privatisations, ouvertures à la concurrence, politique favorable à l'entrepreneuriat...), avec néanmoins l'instauration de [[Prestation sociale|prestations sociales]] en parallèle. La plupart des coalitions au pouvoir depuis 1992 sont dominées par des formations de [[centre droit]] ou de [[droite libérale]]. Le [[Parti de la réforme d'Estonie|Parti de la réforme]] gagne en soutien à partir du début des années 2000 et compte le plus de participations à des gouvernements, avec notamment les premiers ministres [[Siim Kallas]], [[Andrus Ansip]], [[Taavi Rõivas]] et [[Kaja Kallas]]<ref>{{Ouvrage|titre=Coalition governance in Central Eastern Europe|éditeur=Oxford University Press|collection=Comparative Politics|date=2019|isbn=978-0-19-884437-2|consulté le=2024-03-04}}</ref>. Les plateformes récentes Parempoolsed (centre-droit à droite) et [[Estonie 200]] (centre) se veulent être des alternatives au Parti de la réforme. Plus à droite se trouvent le parti [[Isamaa]], héritier de l'Union de la Patrie<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Tõnis|nom1=Saarts|titre=Persistence and decline of political parties: the case of Estonia|périodique=East European Politics|volume=31|numéro=2|pages=208–228|date=2015-04-03|issn=2159-9165|issn2=2159-9173|doi=10.1080/21599165.2015.1036035|lire en ligne=http://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/21599165.2015.1036035|consulté le=2024-03-04}}</ref>, ainsi que l'Assemblée des Agriculteurs, plus minoritaire, qui se veut héritière des partis agrariens d'avant-guerre<ref>{{Lien web |langue=et |titre=Vabaduspartei |url=http://www.vabaduspartei.ee/ |consulté le=2024-03-04}}</ref>. La fin des années 2010 est notamment marquée par une montée du [[Populisme (politique)|populisme]] d'[[extrême droite]] du [[Parti populaire conservateur d'Estonie|Parti populaire conservateur]] (EKRE), issus de la fusion d'anciens partis conservateurs<ref>{{Article|prénom1=D.|nom1=Lanko|titre=Estonian Political Parties in the mid-2010s|périodique=Baltic Region|volume=2|pages=50–57|date=2015|doi=10.5922/2079-8555-2015-2-5|lire en ligne=http://journals.kantiana.ru/upload/iblock/c2e/Lanko_50-57.pdf|consulté le=2024-03-04}}</ref>. Les dirigeants du parti sont ouvertement [[Euroscepticisme|eurosceptiques]], [[LGBTphobie|LGBTphobes]], [[Opposition à l'immigration|anti-immigration]] et [[Suprémacisme blanc|suprémacistes blancs]]<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Benjamin|nom1=Biard|titre=L’extrême droite en Europe centrale et orientale (2004-2019)|périodique=Courrier hebdomadaire du CRISP|volume=2440-2441|numéro=35-36|pages=5–70|date=2019|issn=0008-9664|doi=10.3917/cris.2440.0005|lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-courrier-hebdomadaire-du-crisp-2019-35-36-page-5.htm|consulté le=2024-03-04}}</ref>. Le parti parvient à entrer dans la coalition gouvernementale de 2019 à 2021. Les multiples déclarations des ministres du parti font alors l'objet de nombreuses controverses dans le pays et participent à la démission du premier ministre en 2021<ref>{{Lien web |langue=en-gb |prénom=Alberto |nom=Nardelli |titre=Two Estonian Politicians Made A “White Power” Sign As They Were Sworn In As Government Ministers |url=https://www.buzzfeed.com/albertonardelli/estonia-white-power-sign-martin-helme-mart-helme |site=BuzzFeed |date=2019-04-30 |consulté le=2024-03-04}}</ref>. Le principal mouvement de gauche est le [[Parti social-démocrate (Estonie)|Parti social-démocrate]]. Ayant pris part aux gouvernements à de nombreuses reprises, le parti soutien l'amélioration des services publics et l'aide au plus démunis, et se veut [[Progressisme|progressiste]] sur le plan sociétal<ref>{{Lien web |langue=et-EE |titre=Erakond |url=https://www.sotsid.ee/erakond/ |site=Sotsiaaldemokraadid |date=2016-05-25 |consulté le=2024-03-04}}</ref>. Il a notamment milité en faveur de l'introduction du [[Mariage homosexuel|mariage pour tous]] en 2023. Le [[Parti vert estonien|Parti vert]] est le principal parti écologiste du pays<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Programm |url=https://rohelised.ee/programm/ |site=Eestimaa Rohelised |consulté le=2024-03-04}}</ref>. Le Parti du futur, beaucoup moins influent, est un mélange de mouvement agrarien et écologiste<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Esileht |url=https://www.tulevikuerakond.com/ |site=Tule |consulté le=2024-03-04}}</ref>. Le positionnement politique du [[Parti du centre d'Estonie]], héritier du Front Populaire, est sujet à de nombreux débats. Officiellement affiché au centre-gauche, le Parti du centre est parfois perçu comme conservateur sur certains aspects<ref name="martinmolder.com">{{lien web|langue=en |titre=Keskerakond ja vene valijad – Martin Mölder |url=https://martinmolder.com/blogi/keskerakond-ja-vene-valijad/ |date=2019-03-07 |consulté le=2023-08-21}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en |titre=Eesti ideoloogilisest maastikust – Martin Mölder |url=https://martinmolder.com/blogi/eesti-ideoloogilisest-maastikust/ |date=2018-11-22 |consulté le=2023-08-21}}</ref>. Il reçoit entre autres un large soutien des membres de la [[Russes baltes|minorité russophone]] du pays, plutôt conservatrice<ref>{{lien web|langue=et |prénom=Uued |nom=uudised |titre=Mida liberaalne-vasakpoolne leer nii hullusti kardab? - Uued Uudised |url=https://uueduudised.ee/arvamus/mida-liberaalne-vasakpoolne-leer-nii-hullusti-kardab/ |website=uueduudised.ee |date=2023-03-10 |consulté le=2023-08-21}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=et |prénom=Anvar Samost {{!}} |nom=ERR |titre=Lumi: kui EKRE Keskerakonda edestab, ei pruugi nad valitsusse saada |url=https://www.err.ee/1608894029/lumi-kui-ekre-keskerakonda-edestab-ei-pruugi-nad-valitsusse-saada |website=ERR |date=2023-02-22 |consulté le=2023-08-21}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=et |nom=ERR |titre=Norstat: Reformierakonna langus peatus, EKRE kaotas ning Eesti 200 kasvatas toetust |url=https://www.err.ee/1608903716/norstat-reformierakonna-langus-peatus-ekre-kaotas-ning-eesti-200-kasvatas-toetust |website=ERR |date=2023-03-03 |consulté le=2023-08-21}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=et |prénom=Urmet Kook {{!}} |nom=ERR |titre=Kandidaatidega küsitlus: Reformierakond ja Keskerakond kaotasid toetust |url=https://www.err.ee/1608894020/kandidaatidega-kusitlus-reformierakond-ja-keskerakond-kaotasid-toetust |website=ERR |date=2023-02-23 |consulté le=2023-08-21}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=et |titre=Riigikogu liige välistab kesk- ja reformierakondlaste liidu, ülejäänud väldivad EKREt |url=https://www.postimees.ee/7724970/riigikogu-liige-valistab-kesk-ja-reformierakondlaste-liidu-ulejaanud-valdivad-ekret |website=Poliitika |date=2023-03-04 |consulté le=2023-08-21}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=et |nom=ERR |titre=Ott Lumi: samasooliste abielu teema hakkab nüüd ajapikku debatist kaduma |url=https://www.err.ee/1609012712/ott-lumi-samasooliste-abielu-teema-hakkab-nuud-ajapikku-debatist-kaduma |website=ERR |date=2023-06-20 |consulté le=2023-08-21}}</ref>. La ligne du parti fait l'objet de divergences internes qui entraînent le départ de plusieurs responsables fin 2023<ref>https://www.osw.waw.pl/en/publikacje/analyses/2024-02-08/gradual-break-estonian-centre-party</ref>. Il n'existe pas de [[parti politique ethnique]] notable en Estonie. En revanche, la politique d'opposition à l'[[invasion de l'Ukraine par la Russie]] du gouvernement en 2023 conduit en réponse à la création de micro-mouvements [[Pro-russe|pro-russes]] très localisés à destination de la minorité russophone, comme Vasakpoolsed se réclamant du [[communisme]]<ref>{{Lien web |langue=et |titre=Eesti kommunistid soovivad tuhast tõusta. Partei pealik: sarnaneme Keskerakonna vasaktiivale |url=https://www.delfi.ee/artikkel/120055524/eesti-kommunistid-soovivad-tuhast-tousta-partei-pealik-sarnaneme-keskerakonna-vasaktiivale |site=Delfi |consulté le=2024-03-04}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=ru |titre=Внесистемная левая оппозиция: почему там почти одни русские и нет результата |url=https://rus.postimees.ee/7123041/vnesistemnaya-levaya-oppoziciya-pochemu-tam-pochti-odni-russkie-i-net-rezultata |site=Rus.Postimees.ee |date=2020-12-02 |consulté le=2024-03-04}}</ref>, ou encore le parti Ensemble (Koos)<ref>{{Lien web |langue=ru-RU |titre=Tere tulemast Rahuliikumise KOOS veebilehele! {{!}} Koos / Вместе |url=https://koos-vmeste.ee/ |date=2022-05-04 |consulté le=2024-03-04}}</ref>. Le résultat des [[Élections législatives estoniennes de 2023|élections législatives de 2023]] remportées par le Parti de la Réforme accentuent la [[Polarisation politique|polarisation]] entre la coalition gouvernementale (Réforme, Sociaux-démocrates, Estonie 200) vue comme progressiste d'un côté<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=ERR News {{!}} |nom=ERR |titre=Estonia sets new e-voting record at Riigikogu 2023 elections |url=https://news.err.ee/1608904730/estonia-sets-new-e-voting-record-at-riigikogu-2023-elections |site=ERR |date=2023-03-04 |consulté le=2024-03-04}}</ref>, et l'opposition (EKRE, Isamaa, Parti du centre) plus conservatrice de l'autre<ref>{{article|titre=Estonia's centre-right Reform Party comes first in general election|url=https://www.euronews.com/2023/03/06/estonias-centre-right-reform-party-comes-first-in-parliamentary-elections|périodique=euronews|date=6 March 2023|langue=en}}</ref>{{,}}<ref>{{article|titre=Estonia: Kaja Kallas's third government|url=https://www.osw.waw.pl/en/publikacje/analyses/2023-04-13/estonia-kaja-kallass-third-government|périodique=OSW Centre for Eastern Studies|date=13 April 2023|langue=en}}</ref>. Depuis 2007, l'Estonie est le seul pays au monde à avoir complètement généralisé le [[Vote électronique|vote par internet]] dans tous ses scrutins<ref name="L'Estonie inaugure le vote par Internet - Le Monde Informatique">{{Lien web |titre=L'Estonie inaugure le vote par Internet - Le Monde Informatique |url=https://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-l-estonie-inaugure-le-vote-par-internet-22257.html |site=LeMondeInformatique |jour=05 |mois=mars |année=2007 |consulté le=4 mars 2023}}.</ref>. L'élection en ligne a lieu sous forme de [[vote anticipé]] la semaine précédant le jour de l'ouverture des bureaux de votes physiques<ref name="L'Estonie inaugure le vote par Internet - Le Monde Informatique" />. Les électeurs ayant déjà voté en ligne peuvent alors remplacer leur choix précédent en votant depuis le bureau de vote physique<ref>{{Lien web |langue=et |titre=Riigikogu valimised 2023 |url=https://www.valimised.ee/et/riigikogu-valimised-2023/riigikogu-valimised-2023 |site=www.valimised.ee |date= |consulté le=4 mars 2023}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=et |titre=E-hääletamine on lõppenud |url=https://www.valimised.ee/et |site=www.valimised.ee |date= |consulté le=4 mars 2023|Valimised Eestis}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=et |titre=Valimistoimingud ja tähtajad – Riigikogu valimised 2023 |url=https://www.valimised.ee/et/riigikogu-valimised-2023/valimistoimingud-ja-tahtajad-riigikogu-valimised-2023 |site=www.valimised.ee |date= |consulté le=4 mars 2023}}.</ref>. Ce mode de scrutin a néanmoins été critiqué en raison de potentielles failles de [[Sécurité des systèmes d'information|sécurité]], notamment dans une étude détaillée en 2014<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Drew|nom1=Springall|prénom2=Travis|nom2=Finkenauer|prénom3=Zakir|nom3=Durumeric|prénom4=Jason|nom4=Kitcat|titre=Security Analysis of the Estonian Internet Voting System|périodique=Proceedings of the 2014 ACM SIGSAC Conference on Computer and Communications Security|pages=703–715|éditeur=ACM|date=2014-11-03|isbn=978-1-4503-2957-6|doi=10.1145/2660267.2660315|lire en ligne=https://dl.acm.org/doi/10.1145/2660267.2660315|consulté le=2024-02-29}}</ref>, la plateforme de vote en ligne fait néanmoins l'objet d'améliorations et mises à jours régulières dans ce domaine<ref>{{Lien web |langue=en |titre=E-voting task force finishes report including 25 proposals for improving system |url=https://news.postimees.ee/6849632/e-voting-task-force-finishes-report-including-25-proposals-for-improving-system |site=Estonian news |date=2019-12-13 |consulté le=2024-02-29}}</ref>. Le record de participation en ligne est atteint lors des [[Élections législatives estoniennes de 2023|Élections législatives de 2023]] avec plus de la moitié des voix comptabilisées obtenues par le vote par internet<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=ERR News {{!}} |nom=ERR |titre=Estonia sets new e-voting record at Riigikogu 2023 elections |url=https://news.err.ee/1608904730/estonia-sets-new-e-voting-record-at-riigikogu-2023-elections |site=ERR |date=2023-03-04 |consulté le=2024-02-29}}</ref>. === Finances publiques === En Estonie, les [[prélèvements obligatoires]] représentaient 32,8 % du PIB en 2022<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Estonia - OECD Data |url=http://data.oecd.org/estonia.htm |site=theOECD |consulté le=2024-03-03}}</ref>, soit un taux presque identique à la moyenne des pays membres de l'[[Organisation de coopération et de développement économiques|OCDE]], ce taux stagne<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Tax - Tax revenue - OECD Data |url=http://data.oecd.org/tax/tax-revenue.htm |site=theOECD |consulté le=2024-03-03}}</ref>. Les [[cotisations sociales]] représentent près de 34,75 % du total, soit environ dix points de plus que la moyenne des pays de l'OCDE ; à l'inverse, l'Estonie est l'un des pays développés où les [[Impôt sur le revenu (France)|impôts sur le revenu]] et [[Impôt sur les sociétés en France|sur les sociétés]] représentent une part plutôt faible du total des prélèvements obligatoires<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Fiscalité - Impôt sur le revenu des personnes physiques - OCDE Data |url=http://data.oecd.org/fr/tax/impot-sur-le-revenu-des-personnes-physiques.htm |site=theOECD |consulté le=2024-03-03}}</ref>. Les dépenses publiques totalisent 41,5% du PIB en 2022. Le [[Déficit public de la France|déficit public]] a augmenté, atteignant 3 % du PIB en 2023<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=ERR News {{!}} |nom=ERR |titre=Estonia's 2023 state budget deficit estimated at 3 percent of GDP |url=https://news.err.ee/1609216711/estonia-s-2023-state-budget-deficit-estimated-at-3-percent-of-gdp |site=ERR |date=2024-01-09 |consulté le=2024-03-04}}</ref>. La [[dette publique]] de l'Estonie s'établit à 18,5% du PIB au milieu de l'année 2023, faisant de l'Estonie le pays le moins endetté de toute l'[[Union européenne]]<ref>https://ec.europa.eu/eurostat/documents/2995521/17725721/2-23102023-BP-EN.pdf/94083c00-c5e1-fe02-a30f-6f4122e9d744</ref>. Le record absolu de la dette publique est de 19,2% du PIB en 2021, faisant suite à des emprunts contractés pour aider les entreprises et les ménages lors de la [[pandémie de Covid-19]]<ref>{{Lien web |titre=Estonia Government Debt: % of GDP, 2000 – 2024 {{!}} CEIC Data |url=https://www.ceicdata.com/en/indicator/estonia/government-debt--of-nominal-gdp |site=www.ceicdata.com |consulté le=2024-03-04}}</ref>. L'Estonie est tenue de respecter les critères du [[Pacte de stabilité et de croissance]] de la [[zone euro]], qui limite le déficit budgétaire à 3 % du PIB et la dette publique à 60 % du PIB<ref group="note">{{p.|214}}.</ref>, ainsi que les critères du [[Pacte budgétaire européen]] de 2012 qui limite le déficit structurel à 0,5 % du PIB pour l'objectif budgétaire à moyen terme. Les trois principales [[Agence de notation financière|agences de notation financière]] attribuent aux obligations estoniennes des notes convenables sans toutefois jamais attribuer les notes maximales. La note de [[Moody's]] est la plus élevée de la catégorie moyenne-haute (A1), tandis que [[Standard & Poor's]] et [[Fitch Ratings|Fitch]] attribuent les notes les plus faibles de la catégorie haute (AA-)<ref>{{Lien web |titre=Corporate Bond Credit Ratings Scales: Moody’s, S&P, Fitch {{!}} Wolf Street |url=https://wolfstreet.com/credit-rating-scales-by-moodys-sp-and-fitch/ |site=wolfstreet.com |consulté le=2024-03-04}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Rating: Estonia Credit Rating 2024 {{!}} countryeconomy.com |url=https://countryeconomy.com/ratings/estonia |site=countryeconomy.com |consulté le=2024-03-04}}</ref>. === Défense === {{Article détaillé|Forces armées estoniennes|Organisation du traité de l'Atlantique nord|}} [[Fichier:Estonian_Defense_Forces_-_Organization_2024.png|vignette|200x200px|Organigramme de l'Armée estonienne.]] L'Estonie dépense chaque année depuis 2015 plus de 2% de son PIB dans son armée selon les données du [[Institut international de recherche sur la paix de Stockholm|SIPRI]]<ref>https://milex.sipri.org/sipri</ref>. Pour répondre entre autres, à la [[Impérialisme russe|menace russe]], l'Estonie a augmenté continuellement ses dépenses militaires depuis la fin de l'[[Occupation soviétique des États baltes (1940)|occupation]] en 1991, avec plus d'1 Milliard d'Euro, soit 2,73% de son PIB en 2023<ref>{{Lien web |langue=en |nom=NATO |titre=Defence Expenditures of NATO Countries (2014-2023) |url=https://www.nato.int/cps/en/natohq/news_216897.htm |site=NATO |consulté le=2024-03-04}}</ref>. Les forces armées estoniennes sont composés d'une [[Armée de terre estonienne|armée de terre]], d'une [[Force aérienne estonienne|armée de l'air]] et d'une [[Marine estonienne|marine]] complétées par des unités logistiques de support, une police militaire, une [[académie militaire]], des [[forces spéciales]], un service de renseignement militaire et des unités de [[cyberdéfense]]<ref>https://mil.ee/wp-content/uploads/2024/02/KV_struktuur_uusim2_ENG.png</ref>. {{multiple image | align = left | direction = vertical | width = 250 | image1 = EWallveelaevLembit.jpg | alt1 = | caption1 = Sous-marin estonien [[EML Lembit]] des années 1930, de fabrication britannique. Aujourd'hui [[Navire musée|Navire-musée]] au [[Musée maritime estonien]] de [[Tallinn]]. | image2 = }} Les forces de défense estoniennes se composent principalement de [[Réserve militaire|réservistes]] qui doivent avoir achevé le [[service militaire]] au cours des dix dernières années. Le service militaire dure généralement 8 ou {{nobr|11 mois}}, est obligatoire pour les hommes âgés de 17 à {{nobr|27 ans}} inclus, et volontaire pour les femmes<ref>{{Lien web |titre=Military Service Act–Riigi Teataja |url=https://www.riigiteataja.ee/en/eli/519092014003/consolide |site=www.riigiteataja.ee |consulté le=2024-03-05}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en-US |titre=Conscript service |url=https://mil.ee/en/defence-forces/compulsory-military-service/ |site=Estonian Defence Forces |date=2024-03-04 |consulté le=2024-03-05}}</ref>. La partie active des forces armées se compose de {{nombre|43000|soldats}}, dont 4200 professionnels à plein temps. En comptant les réservistes et les appelés, l'armée estonienne dispose de {{nombre|230000|soldats}} mobilisables à tout moment, soit 20% de la population<ref>{{Lien web |langue=en-US |titre=Estonian Defence Forces |url=https://mil.ee/en/defence-forces/ |site=Estonian Defence Forces |date=2024-03-04 |consulté le=2024-03-05}}</ref>. Comme ses voisins [[Lettonie|lettons]] et [[Finlande|finlandais]], l'Estonie applique le principe de défense totale, à savoir l'implication de la société tout entière dans la protection du pays contre les agressions extérieures<ref>https://www.kaitseministeerium.ee/sites/default/files/elfinder/article_files/national_defence_strategy.pdf</ref>. Elle compte entre autres pour cela sur sa propre [[Paramilitaire|organisation paramilitaire]]: la [[Ligue de défense estonienne]] qui prépare la population aux situations de combats et de crises. Elle compte près de {{nombre|30000 volontaires}}<ref>{{Lien web |titre=Kaitseliit |url=https://www.kaitseliit.ee/et/kl |site=www.kaitseliit.ee |consulté le=2024-03-05}}</ref>. {{multiple image | align = right | direction = vertical | width = 220 | image1 = Estonian Defense League soldier with R20 rifle during Swift Response 23.jpg | alt1 = | caption1 = Soldate volontaire de la Ligue de défense lors d'un exercice (2023). | image2 = Estonian_soldier_DA-SD-06-03436.jpg | alt2 = | caption2 = Soldat estonien dans les rues de [[Bagdad]] pendant la [[guerre en Irak]]. }} L'occupation de l'Estonie par l'URSS a été à l'origine de la [[Militarisme|militarisation]] de nombreuses localités telles que [[Tartu]], devenue [[ville fermée]], ou encore l'aéroport de [[Pärnu]]<ref>{{Lien web |titre=Авиация ПВО |url=http://www.airbase.ru/squad/russia/avpvo/ |site=www.airbase.ru |consulté le=2024-03-05}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=EN |titre=History and interesting facts |url=https://visittartu.com/history-and-interesting-facts |site=Visit Tartu |consulté le=2024-03-05}}</ref>. Les derniers soldats de l'[[Armée rouge]] (devenue [[Forces armées de la fédération de Russie|armée russe]]) ont quitté le territoire en 1994<ref>{{Lien web |langue=en-GB |prénom=Sten |nom=Hankewitz |titre=The last Soviet/Russian troops left Estonia 25 years ago |url=https://estonianworld.com/security/the-last-soviet-russian-troops-left-estonia-25-years-ago/ |site=Estonian World |date=2019-08-31 |consulté le=2024-03-05}}</ref>. Une partie des installations, alors vétustes, ont été progressivement rénovées pour accueillir l'armée estonienne reconstituée. L'Estonie est engagée dans une coopération avancée avec la [[Lettonie]] et la [[Lituanie]] en matière de défense avec notamment plusieurs bataillons communs<ref>{{Lien web |langue=en |nom=ERR |titre=Defense chiefs decide to move forward with Baltic battalion project |url=https://news.err.ee/590917/defense-chiefs-decide-to-move-forward-with-baltic-battalion-project |site=ERR |date=2017-04-20 |consulté le=2024-03-16}}</ref>. L'[[Institut de défense de la Baltique]], commun aux trois pays baltes, est basé à [[Tartu]]<ref>{{Lien web |titre=Baltic Defence College - Home |url=https://www.baltdefcol.org/ |site=www.baltdefcol.org |consulté le=2024-03-05}}</ref>. L'Estonie participe également à la [[Politique de sécurité et de défense commune]] de l'UE via son engagement au sein du [[groupement tactique nordique]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=If not now, when? The Nordic EU Battlegroup |url=https://www.iss.europa.eu/content/if-not-now-when-nordic-eu-battlegroup |site=European Union Institute for Security Studies |date=2017-05-18 |consulté le=2024-03-16}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Estonia joins European Intervention Initiative {{!}} Kaitseministeerium |url=https://www.kaitseministeerium.ee/en/news/estonia-joins-european-intervention-initiative |site=www.kaitseministeerium.ee |consulté le=2024-03-16}}</ref>. L'Estonie a rejoint l'[[Organisation du traité de l'Atlantique nord]] (OTAN) en 2004 et sa défense est assurée en collaboration avec plusieurs membres de l'alliance. La [[Baltic Air Policing|Police de l'Air baltique]] est chargée de lutter contre les multiples violations de l'[[espace aérien]] des pays baltes par la Russie<ref>https://ac.nato.int/archive/2023/NATO_AP_2023</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=Helen Wright {{!}} |nom=ERR |titre=Estonia sees first year without Russian airspace violations since 2014 |url=https://news.err.ee/1609222736/estonia-sees-first-year-without-russian-airspace-violations-since-2014 |site=ERR |date=2024-01-16 |consulté le=2024-03-05}}</ref>. De 2014 à 2023, la mission dispose d'unités sur la [[Base aérienne d'Ämari]] et a vu se succéder le [[Armée de l'air royale danoise|Danemark]], l'[[Luftwaffe|Allemagne]], l'[[Armée de l'air et de l'espace (Espagne)|Espagne]], le [[Royal Air Force|Royaume-Uni]], la [[Composante air|Belgique]], l'[[Aeronautica Militare|Italie]], la [[Armée de l'air et de l'espace (France)|France]], la [[Force aérienne tchèque|Tchéquie]], la [[Force aérienne de la République polonaise|Pologne]] et les [[United States Air Force|États-Unis]] sur le sol estonien<ref>{{Lien web |langue=en |nom=NATO |titre=Allies enhance NATO air-policing duties in Baltic States, Poland, Romania |url=https://www.nato.int/cps/en/natohq/news_109354.htm |site=NATO |consulté le=2024-03-05}}</ref>{{,}}<ref>https://ac.nato.int/missions/air-policing/baltics</ref>. La base est temporairement fermée pour rénovation en 2024<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=ERR {{!}} |nom=ERR |titre=Ämari Air Base to be closed for renovation through to autumn |url=https://news.err.ee/1609225320/amari-air-base-to-be-closed-for-renovation-through-to-autumn |site=ERR |date=2024-01-18 |consulté le=2024-03-05}}</ref>. Un bataillon multinational de {{nombre|2200|soldats}} du [[Plan d'action « réactivité » de l'OTAN]] est également présent sur la [[Base militaire de Tapa]] depuis 2022 avec des troupes [[British Army|britanniques]], [[Armée de terre des États-Unis|américaines]], [[Armée de terre (France)|française]], [[Forces armées danoises|danoises]], et [[Défense islandaise|islandaises]]<ref>https://www.nato.int/nato_static_fl2014/assets/pdf/2022/3/pdf/2203-map-det-def-east.pdf</ref>. L'Estonie possède d'une expertise reconnue dans le domaine de la [[cyberdéfense]]. Elle possède depuis 2006 une unité spécialisée, le CERT (en [[Anglais]] ''Computer Emergency Response Team'', littéralement "Équipe d'interventions rapides d'urgence informatique"), au sein de son administration<ref>{{Lien web |titre=Küberruumi seire ja intsidentide tõkestamine {{!}} RIA |url=https://www.ria.ee/kuberturvalisus/kuberintsidentide-kasitlemine-cert-ee/kuberruumi-seire-ja-intsidentide-tokestamine |site=www.ria.ee |consulté le=2024-03-05}}</ref>. Elle accueille depuis 2008 le [[Centre d'excellence pour la cyberdéfense en coopération]] de l'OTAN<ref name="ref_auto_1" />. Depuis les années 1990, l'Estonie a participé à de nombreuses opérations militaires extérieures dans le cadre des Nations unies ([[Guerre de Croatie|Croatie]], [[Force intérimaire des Nations unies au Liban|Liban]], [[Organisme des Nations unies chargé de la surveillance de la trêve|Syrie]] et [[MINUSMA|Mali]]), de l'Europe ([[Guerre de Bosnie-Herzégovine|Bosnie]], [[Insurrection albanaise de 2001 en Macédoine|Macédoine]], [[Opération Atalante|Corne de l'Afrique]] et en [[EUFOR RCA|Centrafrique]]) et de l'OTAN (Bosnie, Méditerranée). L'Estonie a également participé à la [[Guerre d'Irak|Guerre en Irak]] et est plus récemment intervenue en [[Guerre d'Afghanistan (2001-2021)|Afghanistan]] aux côtés des [[États-Unis]], et au [[Mali]] aux [[Opération Barkhane|cotés de la France]]<ref>{{Lien web |langue=en-US |titre=Operations abroad |url=https://mil.ee/en/defence-forces/operations-abroad/ |site=Estonian Defence Forces |date=2024-03-04 |consulté le=2024-03-05}}</ref>.{{clr}} === Appartenance à des organisations internationales === {{article détaillé|Relations entre l'Estonie et l'Union européenne}} Après son indépendance, l'Estonie a intégré la [[Société des Nations]] en 1921<ref>{{Lien web |langue=en-US |titre=21. Estonia (1920-1940) |url=https://uca.edu/politicalscience/home/research-projects/dadm-project/europerussiacentral-asia-region/estonia-1920-1940/ |site=uca.edu |consulté le=2024-03-06}}</ref>. Elle fait partie des [[Organisation des Nations unies|Nations unies]] depuis le rétablissement de son indépendance en 1991<ref>{{Lien web |titre=Estonia in the United Nations {{!}} Välisministeerium |url=https://www.vm.ee/en/international-relations/un/estonia-united-nations |site=www.vm.ee |consulté le=2024-03-06}}</ref>. À ce titre, l'Estonie à participé à plusieurs missions de [[maintien de la paix]] en [[Europe]], [[Afrique]] et au [[Moyen-Orient]]. L'Estonie a fait partie du [[Conseil de sécurité des Nations unies]] en 2020 et 2021<ref>{{Lien web |titre=Estonia in the UN Security Council 2020-2021 {{!}} Välisministeerium |url=https://www.vm.ee/en/international-relations/un/estonia-un-security-council-2020-2021 |site=www.vm.ee |consulté le=2024-03-06}}</ref>. En 1995, l'Estonie signe un traité de libre-échange avec l'[[Union européenne]] et ouvre la question de son adhésion à cette dernière. Un autre accord d'harmonisation avec l'UE et déjà ratifié par la plupart des pays de l'ancien [[bloc de l'Est]] est signé en 1995. L'accord n'est ratifié par l'UE qu'en 1998, mais l'Estonie participe aux discussions stratégiques dès 1995 du fait de son développement économique prématuré. Les négociations d'adhésion se tiennent de 1999 à 2002, suivies par le [[Traité d'Athènes (2003)|traité d'adhésion]] et l'approbation par [[Référendum estonien sur l'adhésion à l'Union européenne|référendum]] en 2003, et l'entrée dans l'union européenne en 2004 aux côtés de 9 autres pays<ref>{{Lien web |titre=Estonia in the European Union {{!}} Välisministeerium |url=https://www.vm.ee/en/international-relations/european-union/estonia-european-union |site=www.vm.ee |consulté le=2024-03-06}}</ref>. L'Estonie fait partie de l'[[espace Schengen]] depuis 2007, et de la [[Zone euro]] depuis 2011<ref>2007/801/CE Décision du Conseil du {{date-|6 décembre 2007}} sur l'application de la totalité des dispositions de l'acquis de Schengen à la République tchèque, à la république d'Estonie, à la république de Lettonie, à la république de Lituanie, à la république de Hongrie, à la république de Malte, à la république de Pologne, à la république de Slovénie et à la République slovaque ({{pdf}} [http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/site/fr/oj/2007/l_323/l_32320071208fr00340039.pdfGU EU L 323 du 8.12.2007]).</ref>. Sur la période 2021-2027, la contribution de l'Estonie au [[Budget de l'Union européenne|Budget de l'UE]] est de {{nobr|320 millions}} d'Euros, en augmentation. Les fonds européens reçus par l'Estonie sont plus élevés que sa contribution à l'UE<ref>{{Lien web |titre=EU FUNDS CO-FINANCING 2021-2027 (EST) |url=https://www.eib.org/en/projects/pipelines/all/20220166 |site=www.eib.org |consulté le=2024-03-06}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Estonia a frontrunner in implementing EU funds {{!}} Rahandusministeerium |url=https://www.fin.ee/en/news/estonia-frontrunner-implementing-eu-funds |site=www.fin.ee |consulté le=2024-03-06}}</ref>. Ce statut de bénéficiaire net pourrait toutefois évoluer après 2027<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=ERR {{!}} |nom=ERR |titre=Estonia's contribution to EU budget to increase from 2021 |url=https://news.err.ee/1001622/estonia-s-contribution-to-eu-budget-to-increase-from-2021 |site=ERR |date=2019-11-11 |consulté le=2024-03-06}}</ref>. Le siège de l'[[Agence européenne pour la gestion opérationnelle des systèmes d'information à grande échelle au sein de l'espace de liberté, de sécurité et de justice|Agence européenne de gestion des systèmes d'information]] (EU-LISA) est situé à [[Tallinn]] depuis 2012<ref>{{lien web|url= http://ec.europa.eu/dgs/home-affairs/what-we-do/policies/borders-and-visas/agency/index_en.htm |titre=EU Agency for large-scale IT systems |éditeur=European Commission |date=20 July 2012 |consulté le=11 août 2012 |archive-url= https://web.archive.org/web/20120910112010/http://ec.europa.eu/dgs/home-affairs/what-we-do/policies/borders-and-visas/agency/index_en.htm |archive-date=10 September 2012}}</ref>. L'Estonie a exercé la [[Présidence du Conseil de l'Union européenne]] dans la seconde moitié de l'année 2017<ref>{{article|url=https://euobserver.com/eu-presidency/140368 |titre=Estonian presidency leaves 'more confident' EU |périodique=[[EUobserver]] |date=21 December 2017 |consulté le=22 février 2018}}</ref>. [[Fichier:Bannière_Drapeaux_UE-27.svg|centré|vignette|L'Estonie, [[États membres de l'Union européenne|État membre]] de l'[[Union européenne]].]] Outre sa proximité culturelle, l'Estonie entretient des relations très étroites avec les [[Pays nordiques]] sur de nombreux aspects, notamment des coopérations en matière d'éducation, de défense, de finance et d'administration<ref>{{lien web|url=http://www.nb8businessmobility.org/ |titre=NordicBaltic Mobility and Network Programme for Business and Industry |éditeur=Nordic Council of Ministers' Office in Latvia |consulté le=11 août 2012 |archive-url= https://web.archive.org/web/20131118051601/http://www.nb8businessmobility.org/ |archive-date=18 November 2013}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url= http://www.norden.ee/en/about-us/funding/mobility-programme-for-public-administration |titre=NordicBaltic mobility programme for public administration |éditeur=Nordic Council of Ministers' Office in Estonia |consulté le=11 août 2012}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=https://www.nib.int/news_publications/cases_and_feature_stories/1517/estonia_latvia_and_lithuania_10-year_owners_at_nib |titre=Estonia, Latvia and Lithuania 10-year owners at NIB |éditeur=[[Nordic Investment Bank]] |date=December 2014 |consulté le=22 février 2018 |archive-date=23 February 2018 |archive-url=https://web.archive.org/web/20180223050920/https://www.nib.int/news_publications/cases_and_feature_stories/1517/estonia_latvia_and_lithuania_10-year_owners_at_nib }}</ref>{{,}}<ref>{{article|url= https://www.irishtimes.com/opinion/world-view-german-paper-outlines-vision-for-eu-defence-union-1.2638290 |nom=Smyth |prénom=Patrick |titre=World View: German paper outlines vision for EU defence union |journal=[[The Irish Times]] |date=7 May 2016 |consulté le=22 février 2018}}</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|nom1=Dahl |prénom1=Ann Sofie |nom2=Järvenpää |prénom2=Pauli |titre=Northern Security and Global Politics: Nordic-Baltic strategic influence in a post-unipolar world |date=2014 |éditeur=Routledge |isbn=978-0-415-83657-9 |page=166 |url= https://books.google.com/books?id=NTZtAAAAQBAJ&pg=PA167 |consulté le=24 décembre 2016}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=http://www.nordefco.org/files/nordefco-annual-report-2015_webb.pdf|titre=NORDEFCO annual report 2015 |éditeur=Nordefco.org |consulté le=23 juillet 2017 |archive-url=https://web.archive.org/web/20171014085148/http://www.nordefco.org/files/nordefco-annual-report-2015_webb.pdf |archive-date=14 October 2017 }}</ref>. Le [[Conseil nordique des ministres]] possède une représentation officielle à [[Tallinn]] et des bureaux à [[Tartu]] et [[Narva]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=How Nordic is Estonia?: An overview since 1991 |url=https://nordics.info/show/artikel/how-nordic-is-estonia-an-overview-since-1991 |site=nordics.info |date=2021-12-28 |consulté le=2024-03-06}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url= http://www.norden.org/en/nordic-council-of-ministers/the-secretariat-to-the-nordic-council-of-ministers/nordic-council-of-ministers-information-offices-in-the-baltic-states-and-russia |titre=Nordic Council of Ministers' Information Offices in the Baltic States and Russia|éditeur=Nordic Council of Ministers |consulté le=11 août 2012 |archive-url= https://web.archive.org/web/20121018134356/http://www.norden.org/en/nordic-council-of-ministers/the-secretariat-to-the-nordic-council-of-ministers/nordic-council-of-ministers-information-offices-in-the-baltic-states-and-russia |archive-date=18 October 2012 }}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=http://www.norden.ee/en/about-us/about-us |titre=Norden in Estonia |éditeur=Nordic Council of Ministers' Office in Estonia |consulté le=11 août 2012}}</ref>. L'Estonie est membre de l'[[Assemblée balte]] et du Conseil des ministres baltes aux côtés de la [[Lettonie]] et de la [[Lituanie]]<ref>{{Lien web |titre=Baltic Assembly |url=https://www.baltasam.org/ |site=www.baltasam.org |consulté le=2024-03-06}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=http://www.vm.ee/?q=en/node/4096 |titre=Estonian Chairmanship of the Baltic Council of Ministers in 2011 |éditeur=Estonian Ministry of Foreign Affairs |consulté le=11 août 2012 |archive-url= https://web.archive.org/web/20131113111112/http://www.vm.ee/?q=en%2Fnode%2F4096 |archive-date=13 November 2013}}</ref> L'Estonie fait également partie du format [[Nordic-Baltic Eight]] (NB8) regroupant les coopérations nordiques et baltes<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Nordic and Nordic-Baltic cooperation |url=https://um.dk/en/foreign-policy/nordic-baltic-cooperation |site=UM-ENEN |consulté le=2024-03-06}}</ref>. L'Estonie fait également partie de l'[[Organisation mondiale du commerce]] (OMC), l'[[Organisation de coopération et de développement économiques]] (OCDE), du [[Conseil de l'Europe]], et du [[Conseil des États de la mer Baltique]]. L'Estonie est aussi membre observateur de l'[[Organisation internationale de la francophonie]]<ref>[http://www.francophonie.org/-80-Etats-et-gouvernements-.html. http://www.francophonie.org/-80-États-et-gouvernements-.html.]</ref>. {{clr}} === Politique étrangère et diplomatie === {{Article détaillé|Politique étrangère de l'Estonie}} [[Fichier:Tartu rahu tiitelleht.jpg|vignette|Première page du [[Traité de Tartu (russo-estonien)|Traité de paix de Tartu de 1920]], premier document reconnaissant la souveraineté ''[[de jure]]'' de la jeune République d'Estonie.]] La République d'Estonie est reconnue par la plupart des pays du monde. En 2022, elle entretien des relations diplomatiques avec {{nobr|191 pays}} et possède 41 ambassades<ref>{{Lien web |titre=Diplomaatiliste suhete (taas)kehtestamise kronoloogia {{!}} Välisministeerium |url=https://www.vm.ee/suhted-teiste-riikide-ja-organisatsioonidega/suhted-teiste-riikidega/diplomaatiliste-suhete |site=www.vm.ee |consulté le=2024-03-17}}</ref>. Elle est également représentée auprès des grandes organisations internationales dont elle fait partie telles que l'[[ONU]] et l'[[UE]]. L'existence [[De jure|en droit]] de l'Estonie est reconnue pour la première fois par une puissance étrangère, la [[Russie bolchévique]] perdante de la [[Guerre d'indépendance de l'Estonie|Guerre d'indépendance]], lors du [[Traité de Tartu (russo-estonien)|Traité de Tartu]] de 1920<ref>{{Article|prénom1=Lauri|nom1=Malksoo|titre=Which Continuity: The Tartu Peace Tready of 2 February 1920, the Estonian-Russian Border Treaties of 18 May 2005, and the Legal Debate about Estonia's Statue in the International Law|périodique=Juridica International|volume=10|pages=144|date=2005|lire en ligne=https://heinonline.org/HOL/Page?handle=hein.journals/jurdint10&id=145&div=&collection=|consulté le=2024-03-17}}</ref>. Les grandes puissances de l'[[Entre-deux-guerres]] doutent de la viabilité politique et économique du jeune état estonien, avant de le reconnaître officiellement à partir de 1921<ref>{{Article|prénom1=Andres|nom1=Kasekamp|titre=Survival against the Odds: The Baltic States at 100|périodique=Slavic Review|volume=78|numéro=3|pages=640–647|date=2019|issn=0037-6779|lire en ligne=https://www.jstor.org/stable/26844316|consulté le=2024-03-17}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|titre=Post-Cold War Identity Politics: Northern and Baltic Experiences|éditeur=Routledge|date=2003-06-01|isbn=978-0-203-01069-3|doi=10.4324/9780203010693|lire en ligne=https://www.taylorfrancis.com/books/edit/10.4324/9780203010693/post-cold-war-identity-politics-david-smith-marko-lehti|consulté le=2024-03-17}}</ref>. Lors de la [[Seconde Guerre mondiale|Seconde guerre mondiale]], l'Estonie est officiellement [[Pays neutres pendant la Seconde Guerre mondiale|neutre]] mais subit les [[Traité d'assistance mutuelle soviéto-estonien|pressions politiques]] de l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]], qui finit par [[Occupation et annexion des pays baltes|l'envahir et l'occuper]] en 1940<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Geoffrey|nom1=Roberts|titre=Soviet policy and the Baltic States, 1939–1940 a reappraisal|périodique=Diplomacy & Statecraft|volume=6|numéro=3|pages=672–700|date=1995-11|issn=0959-2296|issn2=1557-301X|doi=10.1080/09592299508405982|lire en ligne=http://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/09592299508405982|consulté le=2024-03-17}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Urmas|nom1=Salo|titre=ESTIMATION OF SECURITY THREATS AND ESTONIAN DEFENCE PLANNING IN THE 1930s|périodique=Acta Historica Tallinnensia|numéro=12|pages=35–74|date=2008|issn=1406-2925|lire en ligne=https://www.ceeol.com/search/article-detail?id=47164|consulté le=2024-03-17}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Lettonie (107) Estonian Neutrality Law 1939 |url=https://www.letton.ch/lvx_38.htm |site=www.letton.ch |consulté le=2024-03-17}}</ref>. Les représentations diplomatiques dans les pays du [[Bloc de l'Ouest]] sont les seules administrations estoniennes à ne pas être passées sous contrôle soviétique lors de l'invasion<ref>{{Article|prénom1=Arno|nom1=Liivak|titre=Soviet Responses to Western Nonrecognition of Baltic Annexation|périodique=Journal of Baltic Studies|volume=18|numéro=4|pages=329–348|date=1987|issn=0162-9778|lire en ligne=https://www.jstor.org/stable/43211449|consulté le=2024-03-17}}</ref>. Les [[Légation|légations]] à l'étranger maintiennent un embryon d'État estonien, en particulier depuis les villes de [[Londres]] et [[New York]], et continuent de délivrer des passeports et d'aider les estoniens réfugiés<ref>{{Lien web |langue=en-US |prénom=Norman |nom=Kempster |titre=Annexed Baltic States : Envoys Hold On to Lonely U.S. Postings |url=https://www.latimes.com/archives/la-xpm-1988-10-31-mn-344-story.html |site=Los Angeles Times |date=1988-10-31 |consulté le=2024-03-17}}</ref>. Pendant cette période, l'Estonie est le seul des trois [[pays baltes]] à posséder un [[Gouvernement estonien en exil|gouvernement en exil]], non reconnu à l'étranger, mais qui maintient la continuité constitutionnelle de la République jusqu'au rétablissement de son indépendance<ref>{{Lien web |langue=en |titre=How the Foreign Ministry and embassies were eliminated but diplomats in the free world preserved the continuity of the Estonian state between 1940 and 1991 {{!}} Välisministeerium |url=https://www.vm.ee/en/news/how-foreign-ministry-and-embassies-were-eliminated-diplomats-free-world-preserved-continuity |site=www.vm.ee |consulté le=2024-03-17}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Lauri|nom1=Mälksoo|titre=Illegal Annexation and State Continuity: The Case of the Incorporation of the Baltic States by the USSR : a Study of the Tension Between Normativity and Power in International Law|éditeur=Martinus Nijhoff Publishers|date=2003|isbn=978-90-411-2177-6|lire en ligne=https://books.google.ee/books?id=p5w6AQAAIAAJ&redir_esc=y|consulté le=2024-03-17}}</ref>. Après 1991 et la fin de l'occupation, la politique étrangère de l'Estonie est marquée par une volonté de réintégration dans l'espace politique et économique européen et plus largement [[Occident|occidental]], ainsi qu'une sortie rapide de la [[Géopolitique de la Russie|sphère d'influence]] de la [[Russie]], perçue comme une menace pour sa souveraineté{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en-US |prénom=Liisi |nom=Poll |titre=Pour l’Estonie, la menace russe reste existentielle |url=https://lmc.icds.ee/pour-lestonie-la-menace-russe-reste-existentielle/ |site=Lennart Meri Conference |date=2023-05-25 |consulté le=2024-03-17}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|prénom1=Deivi|nom1=Norberg|prénom2=Karl Patrick|nom2=Norberg|titre=Estonia's “Return to Europe”: The relationship between neoliberalism, statelessness, and Westward integration in post-independence Estonia|périodique=Political Geography|volume=108|pages=103009|date=2024-01|issn=0962-6298|doi=10.1016/j.polgeo.2023.103009|lire en ligne=https://doi.org/10.1016/j.polgeo.2023.103009|consulté le=2024-03-17}}</ref>. Les deux pays maintiennent néanmoins une coopération transfrontalière minimale malgré un désaccord sur les frontières<ref>{{Lien web |langue=en |nom=ERR |titre=Ambassador: Successes tend to get ignored in Estonian-Russian relations |url=https://news.err.ee/649606/ambassador-successes-tend-to-get-ignored-in-estonian-russian-relations |site=ERR |date=2017-12-19 |consulté le=2024-03-17}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Estonia, Russia to exchange 128.6 hectares of land under border treaty |url=https://news.postimees.ee/1250918/estonia-russia-to-exchange-128-6-hectares-of-land-under-border-treaty |site=Estonian news |date=2013-05-28 |consulté le=2024-03-21}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en-US |titre=Home |url=https://www.estoniarussia.eu/ |site=Estonia-Russia Programme |consulté le=2024-03-21}}</ref>. L'Estonie travaille à sensibiliser l'opinion internationale en témoignant des conséquences de l'[[Impérialisme russe]] et soutien les pays menacés ou attaqués par la Russie, ce qui a pour effet de régulièrement détériorer les relations avec cette dernière<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Address by the Prime Minister Kaja Kallas to the European Parliament {{!}} Eesti Vabariigi Valitsus |url=https://valitsus.ee/en/news/address-prime-minister-kaja-kallas-european-parliament |site=valitsus.ee |consulté le=2024-03-22}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en-US |prénom=Lossi |nom=plats 1a |prénom2=15165 |nom2=Tallinn |titre=Estonia-Georgia Parliamentary Friendship Group: The Georgian people have our support on the 15th anniversary of Russia’s invasion |url=https://www.riigikogu.ee/en/news-from-factions/news-from-associations/estonia-georgia-parliamentary-friendship-group-the-georgian-people-have-our-support-on-the-15th-anniversary-of-russias-invasion/ |site=Riigikogu |date=2023-08-07 |consulté le=2024-03-22}}</ref>. L'Estonie réagit à l'[[invasion de l'Ukraine par la Russie]] en 2022 en apportant à l'Ukraine la plus forte aide rapportée au PIB parmi les pays alliés<ref>{{Lien web |langue=en-US |prénom=Benjamin |nom=Bathke |titre=Estonia’s Prime Minister: ‘We Need to Help Ukraine Win’ |url=https://foreignpolicy.com/2022/06/03/estonia-russia-ukraine-war-kallas-baltics-nato/ |site=Foreign Policy |date=2024-03-18 |consulté le=2024-03-17}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en-GB |prénom=Estonian |nom=World |titre=Updates: Russia's war against Ukraine – reactions in Estonia |url=https://estonianworld.com/security/blog-russia-ukraine-crisis-a-view-from-estonia/ |site=Estonian World |date=2024-02-27 |consulté le=2024-03-17}}</ref>. L'Estonie entretient de proches relations avec les [[pays nordiques]] via le format [[Nordic-Baltic Eight]], avec lequel elle mutualise une partie des ses activités diplomatiques<ref>{{lien web |langue=en-GB |prénom=Ministry of Foreign |nom=Affairs |titre=Reinforced diplomatic cooperation between the Nordic and Baltic countries |url=https://www.regjeringen.no/en/historical-archive/Stoltenbergs-2nd-Government/Ministry-of-Foreign-Affairs/Nyheter-og-pressemeldinger/pressemeldinger/2011/baltic_memo/id653674/ |website=Government.no |date=2011-08-30 |consulté le=2020-11-28}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web |prénom=Uldis |nom=Elksnītis |titre=Co-operation among the Baltic and Nordic countries |url=https://www.mfa.gov.lv/en/policy/baltic-sea-region/co-operation-among-the-baltic-and-nordic-countries |website=www.mfa.gov.lv |consulté le=2020-11-28}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web |langue=en-US |titre=Reinforced diplomatic cooperation between the Nordic and Baltic countries |url=https://finlandabroad.fi/web/lva/current-affairs/-/asset_publisher/h5w4iTUJhNne/content/pohjoismaat-ja-baltian-maat-vahvistavat-diplomaattista-yhteistyotaan/35732 |website=Latvia |consulté le=2020-11-28}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web |langue=en |prénom=Publisert 01 September 2011 {{!}} Oppdatert 01 |nom=September 2011 |titre=To strengthen good relations - Innovation Circle |url=https://www.innovationcircle.no/to-strengthen-good-relations.4954570-112698.html |website=www.innovationcircle.no |consulté le=2020-11-28}}</ref>. Elle entretien des liens plus étroits avec la [[Finlande]] avec laquelle elle partage une culture similaire, et dans une moindre mesure avec la [[Suède]], dont l'Estonie est une ancienne colonie<ref>{{Lien web |titre=Välisministeerium : Estonia and Sweden |url=https://web.archive.org/web/20070803033959/http://www.mfa.ee/eng/kat_176/1199.html |site=web.archive.org |date=2007-08-03 |consulté le=2024-03-17}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Wayback Machine |url=https://web.archive.org/web/20161222081309/http://www.arhiiv.ee/public/TUNA/Artiklid_Biblio/GrabbiHellar_Patsi_kiri_TUNA2005_1.pdf |site=web.archive.org |consulté le=2024-03-17}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=et |titre=Kuidas Konstantin Päts Eesti-Soome liitriiki soovis |url=https://www.ohtuleht.ee/naine/541620/kuidas-konstantin-pats-eesti-soome-liitriiki-soovis |site=www.ohtuleht.ee |consulté le=2024-03-17}}</ref>. À partir de 1999, l'Estonie revendique son identité nordique, bien qu'elle ne fasse pas partie du groupe des pays nordiques constitué lorsque l'Estonie était sous occupation<ref>{{Lien web |titre=Estonia as a Nordic Country {{!}} Välisministeerium |url=https://web.archive.org/web/20110511094242/http://www.vm.ee/?q=en/node/3489 |site=web.archive.org |date=2011-05-11 |consulté le=2024-03-17}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=The history of the Nordic Council {{!}} Nordic cooperation |url=https://web.archive.org/web/20221228213149/https://www.norden.org/en/information/history-nordic-council |site=web.archive.org |date=2022-12-28 |consulté le=2024-03-17}}</ref>. [[Fichier:Diplomatic missions in Estonia.png|gauche|vignette|Représentations diplomatiques de l'Estonie à travers le monde. L'Estonie entretient des relations diplomatiques avec de nombreux pays en gris sans toutefois avoir de représentation permanente sur place.]] De nos jours, l'Estonie fournit des services d'assistance et d'expertise en [[Administration électronique|administration numérique]] à d'autres États et gouvernements dans le monde, ce qui lui permet de d'acquérir un certain [[soft power]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Estonia to share its e-governance know-how - e-Estonia |url=https://e-estonia.com/global-digital-society-fund/ |site=e-estonia.com |date=2019-03-19 |consulté le=2024-03-17}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|prénom1=Tony|nom1=Lawrence|titre=Estonia: Size Matters|périodique=PRISM|volume=10|numéro=2|pages=18–37|date=2023|issn=2157-0663|lire en ligne=https://www.jstor.org/stable/48718171|consulté le=2024-03-17}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en-US |prénom=Alex |nom=Hardy |titre=Opinion – Estonia's Soft Power through Technology |url=https://www.e-ir.info/2020/02/14/opinion-estonias-soft-power-through-technology/ |site=E-International Relations |date=2020-02-14 |consulté le=2024-03-17}}</ref>. Le pays aide ainsi au développement des systèmes d'informations souverains de divers pays, notamment en [[Afrique]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=African cooperation |url=https://itl.ee/en/african-cooperation/ |site=Estonian Association of Information Technology and Telecommunications |consulté le=2024-03-17}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Estonia’s thriving digital partnership with Africa - e-Estonia |url=https://e-estonia.com/estonias-thriving-digital-partnership-with-africa/ |site=e-estonia.com |date=2023-07-10 |consulté le=2024-03-17}}</ref>. Elle collabore également avec d'autres pays européens comme l'[[Ukraine]], ou encore des organismes internationaux comme l'[[Organisation mondiale de la santé]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=e-Estonia podcast S3E6: “The digital pathfinders: Estonia and Ukraine’s strong tech partnership” - e-Estonia |url=https://e-estonia.com/e-estonia-podcast-s3e6-the-digital-pathfinders-estonia-and-ukraines-strong-tech-partnership/ |site=e-estonia.com |date=2023-06-20 |consulté le=2024-03-17}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=e-Estonia live recap: Estonia’s e-state conquering the world - e-Estonia |url=https://e-estonia.com/e-estonia-live-estonias-e-state-conquering-the-world/ |site=e-estonia.com |date=2020-11-26 |consulté le=2024-03-17}}</ref>. L'Estonie possède elle-même une ambassade digitale au [[Luxembourg]] à la suite d'un partenariat entre les deux pays<ref>Kask, Laura; Robinson, Nick (January 2018). "The Estonian Data Embassy and the Applicability of the Vienna Convention: An Exploratory Analysis". ''Icegov'19'' – via www.academia.edu.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Legilux |url=https://legilux.public.lu/eli/etat/leg/loi/2017/12/01/a1029/jo |site=legilux.public.lu |consulté le=2024-03-17}}</ref>. Elle héberge une partie des données souveraines de l'Estonie et permet de les préserver en cas d'éventuelle invasion. L'Estonie dépense 0,16% de son PIB dans des programmes humanitaires et d'[[aide au développement]] et se donne pour objectif d'augmenter sa participation à 0,30% en 2030<ref>{{Lien web |titre=Development cooperation and humanitarian aid {{!}} Välisministeerium |url=https://www.vm.ee/en/activity/development-cooperation-and-humanitarian-aid/aim-development-cooperation-and-humanitarian |site=www.vm.ee |consulté le=2024-03-17}}</ref>. {{clr}} === Symboles nationaux === [[Fichier:Small_coat_of_arms_of_Estonia.svg|alt=|vignette|Les [[armoiries de l'Estonie]] trouvent leur sources dans celles de la [[Gouvernement d'Estonie|région de Tallinn]], elles-mêmes venues du [[Danemark]] lors des [[Croisades baltes]].]] Les symboles actuels de l'Estonie datent de son indépendance au début des années 1920 et proviennent tant de son origine indigène [[fennique]] que des influences [[Allemands|allemandes]] et [[Scandinavie|scandinaves]] sur le pays. Le [[Drapeau de l'Estonie|drapeau national]] est constitué de trois bandes horizontales superposées de couleurs bleue (haut), noire (milieu) et blanche (bas). Le format du drapeau trouve sa source dans la [[Studentenverbindung|tradition germanique des associations d'étudiants]] pendant la domination [[Germano-Baltes|allemande]] de cette région (alors partie de l'[[Empire russe]]) au {{s-|XIX}}. Le drapeau est d'abord celui de la [[Société des étudiants estoniens]] de l'[[Université de Tartu]] avant de devenir le drapeau ethnique du peuple estonien. Le drapeau est installé devant chaque bâtiment lors des fêtes nationales et son utilisation fait l'objet de règles strictes énoncées dans une loi de 2005<ref>{{Lien web |titre=Estonian Flag Act–Riigi Teataja |url=https://www.riigiteataja.ee/en/eli/505062014001/consolide |site=www.riigiteataja.ee |consulté le=2024-03-24}}</ref>. Des modification du drapeau incluant une [[croix scandinave]] pour rappeler l'identité [[Pays nordiques|nordique]] de l'Estonie ont plusieurs fois été proposées sans succès<ref>{{Lien web |langue=en-GB |prénom=Andres |nom=Simonson |titre=The case for an Estonian Nordic flag |url=https://estonianworld.com/opinion/a-case-for-an-estonian-nordic-flag/ |site=Estonian World |date=2015-06-04 |consulté le=2024-03-24}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Estonia - Scandinavian Cross design for Estonian Flag |url=https://www.fotw.info/flags/ee-ncros.html |site=www.fotw.info |consulté le=2024-03-24}}</ref>. Les [[armoiries de l'Estonie]] sont le symbole officiel de l'état estonien. Elles représentent trois lions bleus l'un sur l'autre. Elles trouvent leur source dans les armoiries de [[Tallinn]] et de l'ancienne province d'[[Estonie danoise|Estlande]], elles-mêmes basées sur les [[armoiries du Danemark]], dont la région et la ville sont des anciennes colonies. Les armoiries font également l'objet d'une loi spécifique datant de 2001<ref>{{Lien web |titre=National Coat of Arms Act–Riigi Teataja |url=https://www.riigiteataja.ee/en/eli/ee/527012014003/consolide/current |site=www.riigiteataja.ee |consulté le=2024-03-24}}</ref>. L'hymne national de l'Estonie est ''[[Mu isamaa, mu õnn ja rõõm]]'', écrit par l'écrivain et poète [[Johann Voldemar Jannsen]] sur une mélodie du compositeur allemand [[Fredrik Pacius]]. La mélodie, également connue en [[Suède]] est initialement celle de [[Maamme]], l'hymne national de la [[Finlande]] et a connu un succès populaire après avoir été chantée au [[Festival estonien de la Chanson]] en 1869<ref>{{Lien web |langue=en |titre=National Symbols |url=https://vp2006-2016.president.ee/en/republic-of-estonia/symbols/index.html |site=President |consulté le=2024-03-24}}</ref>. Malgré des propositions faites au [[Riigikogu]], l'utilisation de l'hymne n'est pas encadrée par la loi<ref>{{Lien web |langue=en-US |prénom=Lossi |nom=plats 1a |prénom2=15165 |nom2=Tallinn |titre=The Riigikogu did not support the Bill on the national anthem of Estonia |url=https://www.riigikogu.ee/en/sitting-reviews/riigikogu-not-support-bill-national-anthem-estonia/ |site=Riigikogu |date=2018-03-13 |consulté le=2024-03-24}}</ref>. D'autres symboles issus de la nature ont également été choisis à la suite de consultations populaires. Ainsi, le [[Cyanus segetum|Bleuet]] est la fleur nationale, l'[[Hirondelle rustique]], le [[Hareng|Hareng baltique]], le [[Machaon (papillon)|Machaon]] et le [[Canis lupus lupus|Loup eurasien]] sont respectivement les oiseau, poisson, papillon et mammifère nationaux<ref>https://eestionlinekasiinod.org/rahvusliblikas</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Rahvusloom {{!}} Looduskalender.ee |url=https://www.looduskalender.ee/n/rahvusloom |site=www.looduskalender.ee |consulté le=2024-03-24}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=et |titre=Eesti rahvuskala konkursi võitis räim |url=https://www.postimees.ee/1633305/eesti-rahvuskala-konkursi-voitis-raim |site=Postimees |date=2007-02-22 |consulté le=2024-03-24}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Rahvusliigid {{!}} loodusveeb |url=https://loodusveeb.ee/et/themes/liigiline-mitmekesisus/rahvusliigid |site=loodusveeb.ee |consulté le=2024-03-24}}</ref>. Le [[Calcaire]] gris est la pierre nationale<ref>{{Lien web |titre=Kakskümmend aastat rahvuskivi sünnist {{!}} Horisont |url=https://web.archive.org/web/20160304211806/http://www.horisont.ee/node/1859 |site=web.archive.org |date=2016-03-04 |consulté le=2024-03-24}}</ref>. Lors de l'[[Occupation et annexion des pays baltes|occupation soviétique]], les trois symboles de l'État estonien sont interdits et leur utilisation est punie de [[Déportation des peuples en URSS|déportation]] ou d'une peine de prison<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Mare|nom1=Kukk|titre=Political opposition in Soviet Estonia 1940–1987|périodique=Journal of Baltic Studies|volume=24|numéro=4|pages=369–384|date=1993-12|issn=0162-9778|issn2=1751-7877|doi=10.1080/01629779300000261|lire en ligne=https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/01629779300000261|consulté le=2024-03-24}}</ref>. Les estoniens peuvent néanmoins régulièrement entendre la mélodie de l'hymne via les [[Émission de radio|émissions de radio]] provenant de Finlande voisine, chantent l'hymne non officiel ''Mu isamaa on minu arm'' lors des démonstrations publiques et trouvent des moyens détournés pour montrer les couleurs nationales<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=How Choral Music Saved a Nation: The 1947 Estonian National Song Festival and the Song Festivals of Estonian's Soviet Occupation - ProQuest |url=https://www.proquest.com/openview/41ae82e217826791/1.pdf?pq-origsite=gscholar&cbl=13546 |site=www.proquest.com |consulté le=2024-03-24}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|prénom1=Annika|nom1=Lepp|prénom2=Mervi|nom2=Pantti|périodique=MEDIA/REP/|titre=Window to the West: Memories of Watching Finnish Television in Estonia During the Soviet Period|date=2013-06-30|doi=10.25969/mediarep/14072|lire en ligne=https://mediarep.org/handle/doc/15033|consulté le=2024-03-24}}</ref>. == Population et société == {{Article détaillé|Estoniens}} === Démographie === {{Article détaillé|Démographie de l'Estonie}} D'après le [[Statistikaamet]], {{unité|1 366 491 habitants}} vivent en Estonie au {{date|1/1/2024}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Population figure {{!}} Statistikaamet |url=https://www.stat.ee/en/find-statistics/statistics-theme/population/population-figure |site=www.stat.ee |consulté le=2024-03-24}}</ref>. D'après [[Eurostat]] la population de l'Estonie représente 0,3 % de la population de l'[[Union européenne]]<ref>https://ec.europa.eu/eurostat/databrowser/product/view/tps00005?category=t_demo.t_demo_ind</ref>. Au {{date|7 juin 2023}}, {{nombre|453864|personnes}}, soit plus de 33 % d'entre eux, vivent dans la capitale [[Tallinn]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=RV0240: POPULATION BY SEX, AGE AND PLACE OF RESIDENCE, 1 JANUARY |url=https://andmed.stat.ee/pxweb/en/stat/stat__rahvastik__rahvastikunaitajad-ja-koosseis__rahvaarv-ja-rahvastiku-koosseis/RV0240.px/ |site=PxWeb |consulté le=2024-03-24}}</ref>. L'Estonie organise des recensements environ tous les {{nobr|10 ans}}, y compris pendant l'[[Occupation et annexion des pays baltes|occupation soviétique]]. Le dernier grand recensement date de 2021<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Previous censuses in Estonia {{!}} Statistikaamet |url=https://rahvaloendus.ee/en/census-2021/previous-censuses-in-estonia |site=rahvaloendus.ee |consulté le=2024-03-28}}</ref>. [[Fichier:Life_expectancy_in_Estonia.svg|vignette|Espérance de vie en Estonie.]] L'Estonie connait des variations brutales de population tout au long de l'histoire en raison des multiples guerres, invasions étrangères, famines et épidémies. L'Estonie passe de {{nombre|240000 à 100000|habitants}} après la [[Guerre de Livonie]] au [[Moyen Âge]]. La population atteint environ {{nombre|350000|habitants}} à la fin du {{s-|XVII}}, mais est touchée par une grande famine, une épidémie de peste et la [[Grande guerre du Nord]], réduisant à nouveau sa population à {{nombre|150000|habitants}} en 1712. L'absence de guerre et le développement du commerce au {{s-|XIX}} porte la population à {{formatnum:730000}} en 1850. L'Estonie en plein processus d'indépendance vis-à-vis de l'[[Empire russe]] connait ensuite une [[transition démographique]], quoique freinée par la [[Première Guerre mondiale|première guerre mondiale]]. Le pays vit aussi à cette époque un [[Exode rural]], bien que la majorité de la population vive encore dans les campagnes jusqu'à l'entre-deux-guerres<ref>https://journal.fi/fypr/article/view/44841/48291</ref>. [[Fichier:Estonia_1950-2021.gif|gauche|vignette|Évolution animée de la pyramide des âges de l'Estonie.]] La [[Seconde Guerre mondiale]], les [[Déportations soviétiques depuis l'Estonie|déportations]] puis la colonisation [[Russes baltes|russe ethnique]] durant l'occupation soviétique changent drastiquement la composition de la population du pays. En 1953, la colonisation russe porte la population à un niveau similaire à celui d'avant-guerre. La population d'Estonie atteint un pic à plus d'{{nombre|1.5|million}} d'habitants en 1989 avant de baisser progressivement après la [[dislocation de l'URSS]] et le départ de certains colons russes. En 2015, la population atteint son plus bas niveau depuis le rétablissement de l'indépendance avec {{nombre|1,313|million}} de personnes<ref>{{Lien web |langue=et |titre=Rahvastik, 1881, 1897, 1922, 1934, 1959, 1970, 1989 (linnarahvastik, %) {{!}} Statistikaamet |url=https://www.stat.ee/et/rahvastik-1881-1897-1922-1934-1959-1970-1989-linnarahvastik |site=www.stat.ee |consulté le=2024-03-24}}</ref>. La population augmente à nouveau légèrement chaque année depuis 2016, principalement en raison de l'immigration<ref>{{Lien web |langue=en |titre=RV021: POPULATION BY SEX AND AGE GROUP, 1 JANUARY |url=https://andmed.stat.ee/pxweb/en/stat/stat__rahvastik__rahvastikunaitajad-ja-koosseis__rahvaarv-ja-rahvastiku-koosseis/RV021.px/ |site=PxWeb |consulté le=2024-03-25}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=ERR News {{!}} |nom=ERR |titre=Statistics: Estonia's population grew by 2 percent on year to January 2023 |url=https://news.err.ee/1608854255/statistics-estonia-s-population-grew-by-2-percent-on-year-to-january-2023 |site=ERR |date=2023-01-18 |consulté le=2024-03-26}}</ref>. Dans des projections allant jusqu'à l'année 2080, l'office des statistiques d'Estonie prévoit une stagnation ou une baisse progressive de la population selon différents scénarios incluant la fécondité et l'immigration<ref>{{Lien web |langue=en |titre=RV086: POPULATION PROJECTION UNTIL 2080 BY SEX AND AGE (BASED ON THE POPULATION FIGURE AS AT 1 JANUARY 2019) |url=https://andmed.stat.ee/pxweb/en/stat/stat__rahvastik__rahvastikunaitajad-ja-koosseis__rahvaarv-ja-rahvastiku-koosseis/RV086.px/ |site=PxWeb |consulté le=2024-03-26}}</ref>. L'augmentation de l'espérance de vie moyenne en Estonie est la plus rapide de toute l'[[Union européenne]]. L'espérance de vie moyenne est de {{nombre|78,82|ans}}, et reste néanmoins en dessous de la moyenne européenne, et connait un écart important entre les sexes: les hommes vivent en moyenne {{nombre|8,4|années}} de moins que les femmes<ref>{{Lien web |titre=Development needs {{!}} Eesti Vabariigi Valitsus |url=https://valitsus.ee/en/estonia-2035-development-strategy/strategy/development-needs#tervis |site=valitsus.ee |consulté le=2024-03-26}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=RV045: LIFE EXPECTANCY BY SEX AND AGE |url=https://andmed.stat.ee/pxweb/en/stat/stat__rahvastik__rahvastikunaitajad-ja-koosseis__demograafilised-pehinaitajad/RV045.px/ |site=PxWeb |consulté le=2024-03-26}}</ref>. {{clr}} === Citoyenneté, minorités nationales et migrations === ==== Nationalité ethnique et minorités nationales ==== La République d'Estonie reconnait une distinction entre la [[citoyenneté]] (ou nationalité politique) et la [[Nationalité|nationalité ethnique]] (ou culturelle) d'un individu. Les résidents d'Estonie peuvent déclarer leur [[Ethnie|appartenance ethnique]] lors des recensements. L'État publie des [[statistiques ethniques]] et donne à partir de 1925 un cadre spécifique aux [[Minorité nationale|minorités nationales]]. La loi sur l'autonomie culturelle de 1993 considère comme minorité nationale un groupe ethnique distinct des estoniens ayant des liens durables avec le pays, et permet aux membres de ces minorités de conserver leurs spécificités (langue, culture, religion...)<ref>{{Lien web |titre=National Minorities Cultural Autonomy Act–Riigi Teataja |url=https://www.riigiteataja.ee/en/eli/519112013004/consolide |site=www.riigiteataja.ee |consulté le=2024-03-27}}</ref>. Le [[Ministère de la Culture (Estonie)|Ministère de la culture]] recense {{nobr|211 groupes}} ethniques différents sur le territoire national<ref>{{Lien web |titre=Eesti.ee |url=https://www.eesti.ee/en/culture-and-leisure/culture/national-minorities-and-their-cultural-activity |site=www.eesti.ee |consulté le=2024-03-28}}</ref>. [[Fichier:Russian_in_Estonia_(2020).png|vignette|Part de la population Russe ethnique dans chaque comté d'Estonie (2020).]] Les minorités nationales historiques d'Estonie ([[Germano-Baltes|Allemands de la baltique]], [[Suédois d'Estonie]], [[Juifs]], [[Lettons]] et [[Russes baltes]]) formaient ensemble environ 12% de la population avant la [[Seconde Guerre mondiale]]<ref>https://www.popest.ee/file/B34.pdf</ref>. Les invasions allemandes et soviétiques pendant la guerre entraînent [[Transferts de populations germano-soviétiques|le déplacement des allemands]], la fuite des suédois et l'[[Shoah en Estonie|extermination des juifs]]. Pendant l'[[Occupation soviétique des États baltes (1940)|occupation soviétique]], la [[Colonie de peuplement|colonisation de peuplement]] augmente fortement le nombre de Russes ethniques, atteignant 30,3% de la population totale en 1989. Ils bénéficient alors d'un système de [[ségrégation sociale]] mis en place par les autorités et disposent de leurs propres quartiers, écoles et institutions dans leurs propres langues ainsi que d'emplois plus attractifs<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Maarten|nom1=van Ham|prénom2=Tiit|nom2=Tammaru|titre=Ethnic Minority–Majority Unions in Estonia|périodique=European Journal of Population / Revue européenne de Démographie|volume=27|numéro=3|pages=313–335|date=2011-08|issn=0168-6577|issn2=1572-9885|pmid=21957324|pmcid=PMC3163815|doi=10.1007/s10680-011-9236-z|lire en ligne=http://link.springer.com/10.1007/s10680-011-9236-z|consulté le=2024-03-28}}</ref>. Les russes ethniques perdent leurs privilèges lors du rétablissement de l'indépendance en 1991 et se retrouvent ainsi marginalisés en raison de leur faible intégration dans la société<ref>{{Article|langue=fr|titre=Intégrer les minorités russophones en Estonie. Entretien avec Marek Tamm, historien et intellectuel estonien, par Antoine Jacob, journaliste indépendant, spécialiste des Etats baltes et nordiques|périodique=Le Courrier des pays de l'Est|volume=1061|numéro=3|pages=85–88|date=2007|issn=0590-0239|doi=10.3917/cpe.073.0085|lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-le-courrier-des-pays-de-l-est-2007-3-page-85.htm|consulté le=2024-03-28}}</ref>. La situation des russes ethniques fait encore de nos jours l'objet de nombreux débats et controverses en Estonie. Néanmoins, cette minorité s'intègre progressivement et sa culture et son mode de vie tendent à converger avec ceux des Estoniens ethniques<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Vincent|nom1=Dautancourt|titre=Les minorités russes en Estonie : unité et diversification|périodique=Hérodote|volume=128|numéro=1|pages=73–85|date=2008|issn=0338-487X|doi=10.3917/her.128.0073|lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-herodote-2008-1-page-73.htm|consulté le=2024-03-28}}</ref>. ==== Citoyenneté ==== {{multiple image | align = left | direction = horizontal | width = 150 | image1 = Eesti pass 2021.jpg | alt1 = | caption1 = Passeport de citoyen estonien (2021). | image2 = Eesti välismaalase pass 2021.jpg | alt2 = | caption2 = Passeport délivré aux personnes à la citoyenneté indéterminée.(2021). }} L'accession à la citoyenneté estonienne repose sur le [[droit du sang]]: un individu l'obtient dès sa naissance si au moins un des parents est citoyen estonien. Ainsi, lors du rétablissement de l'indépendance en 1991, les citoyens estoniens de l'entre-deux-guerres et leurs descendants (quel que soit leur groupe ethnique/appartenance à une minorité nationale) ont pu obtenir ou récupérer automatiquement la citoyenneté<ref name="www.siseministeerium.ee">{{Lien web |titre=Citizenship {{!}} Siseministeerium |url=https://www.siseministeerium.ee/en/activities/efficient-population-management/citizenship |site=www.siseministeerium.ee |consulté le=2024-03-29}}</ref>. En 2021, {{nombre|1128433|habitants}} du pays sont des citoyens estoniens, soit environ 80% de la population<ref name="andmed.stat.ee">{{Lien web |langue=en |titre=RL21424: POPULATION BY CITIZENSHIP, ETHNIC NATIONALITY, SEX, AGE GROUP AND PLACE OF RESIDENCE (COUNTY), 31 DECEMBER 2021 |url=https://andmed.stat.ee/pxweb/en/stat/stat__rahvaloendus__rel2021__rahvastiku-demograafilised-ja-etno-kultuurilised-naitajad__kodakondsus/RL21424.px/ |site=PxWeb |consulté le=2024-03-27}}</ref>. Il est possible d'acquérir la citoyenneté du pays par [[naturalisation]]<ref name="www.riigiteataja.ee">{{Lien web |titre=Citizenship Act–Riigi Teataja |url=https://www.riigiteataja.ee/en/eli/512022015001/consolide |site=www.riigiteataja.ee |consulté le=2024-03-29}}</ref>. Cependant, l'Estonie n'accepte pas la possession de la [[double nationalité|double citoyenneté]] pour les citoyens naturalisés<ref>{{Lien web |langue=et |titre=Dual citizenship for Estonians: a hot debate eluding closure |url=https://eestielu.ca/et/dual-citizenship-for-estonians-a-hot-debate-eluding-closure/ |site=Eesti Elu |consulté le=2024-03-29}}</ref>{{,}}<ref name="www.riigiteataja.ee" />. Après 1991, l'Estonie indépendante refuse de donner de manière automatique la citoyenneté estonienne aux ex-citoyens soviétiques arrivés lors des déplacements de populations organisés par l'URSS. L'Estonie invoque alors la transgression par l'URSS de l'article 49 de la [[Quatrième convention de Genève]] interdisant à une puissance occupant un territoire d'y transférer sa population civile, et le principe de [[Droit international public|droit international]] ''Ex injuria jus non oritur'' ("les actes illégaux ne font pas loi")<ref>{{Ouvrage|titre=Dissolution, continuation, and succession in Eastern Europe|éditeur=Nijhoff [u.a.]|date=1998|isbn=978-90-411-1083-1|consulté le=2024-03-28}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en-us |titre=What does the law say about the establishment of settlements in occupied territory? - ICRC |url=https://www.icrc.org/en/doc/resources/documents/faq/occupation-faq-051010.htm |site=www.icrc.org |date=2010-10-05 |consulté le=2024-03-28}}</ref>{{,}}<ref>"La puissance occupante ne peut pas déporter ou transférer une partie de sa propre population civile dans le territoire qu'elle occupe." https://ihl-databases.icrc.org/en/ihl-treaties/gciv-1949/article-49</ref>{{,}}<ref>{{Chapitre|langue=en|prénom1=Lauri|nom1=Mälksoo|titre chapitre=The ‘Occupation’ of the Baltic States (1940–1991)?|titre ouvrage=Illegal Annexation and State Continuity|éditeur=Brill Nijhoff|date=2022-06-28|pages totales=140–169|isbn=978-90-04-46489-6|doi=10.1163/9789004464896_006|lire en ligne=https://brill.com/display/book/9789004464896/BP000015.xml|consulté le=2024-03-29}}</ref>. Parmi les ex-citoyens soviétiques et leurs descendants, {{nombre|180000|personnes}} (souvent d'ethnie russe, biélorusse ou ukrainienne) sont devenus des citoyens estoniens via les procédures régulières de naturalisation depuis 1991<ref name="andmed.stat.ee" />. Près de {{nombre|80000 ex-citoyens}} soviétiques résidents ont choisi la citoyenneté [[Russie|russe]] et vivent en tant qu'étrangers sur le sol estonien. Près de {{nombre|60000 autres}} n'ont engagé aucune procédure de naturalisation depuis 1991, et ont depuis obtenu par défaut le statut controversé de [[Non-citoyens d'Estonie|personnes à la citoyenneté indeterminée]]. Leurs descendants bénéficient néanmoins de facilités pour obtenir la citoyenneté estonienne<ref name="www.siseministeerium.ee" />{{,}}<ref name="andmed.stat.ee" />. ==== Migrations, populations étrangères et diaspora ==== À partir des années 2010, l'Estonie met en place diverses mesures pour attirer les étudiants, entrepreneurs et employés qualifiés du monde entier, l'origine des immigrants tend depuis à se diversifier<ref name="andmed.stat.ee" />. Le pays comptait en 2021 {{nombre|20000 citoyens}} de l'[[Union européenne]] (hors Estoniens) dont des [[Lettons]] ({{formatnum:5038}}), [[Finnois (peuple)|Finlandais]] ({{formatnum:4677}}), [[Lituaniens]] ({{formatnum:1871}}), [[Allemands]] ({{formatnum:1796}}), [[Français (peuple)|Français]] ({{formatnum:1300}}) et [[Italiens]] ({{formatnum:1267}})<ref name="andmed.stat.ee_RL21421">{{Lien web |langue=en |titre=RL21421: POPULATION BY CITIZENSHIP, SEX AND PLACE OF RESIDENCE (SETTLEMENT REGION), 31 DECEMBER 2021 |url=https://andmed.stat.ee/pxweb/en/stat/stat__rahvaloendus__rel2021__rahvastiku-demograafilised-ja-etno-kultuurilised-naitajad__kodakondsus/RL21421.px/ |site=PxWeb |consulté le=2024-03-29}}</ref>. Le nombre de citoyens ne venant ni d'UE, ni des pays [[slaves orientaux]] ([[Russie]], [[Ukraine]], [[Bélarus]]) passe de {{formatnum:6885}} en 2018 à {{formatnum:17052}} en 2023<ref name="andmed.stat.ee" />. En 2021, l'Estonie comptait ainsi plus de {{nombre|2000 ressortissants}} [[Afrique|africains]], dont la moitié venant du [[Nigeria]], et près de {{nombre|7000 asiatiques}} dont {{nombre|1300 [[Indiens (Inde)|Indiens]]}}<ref name="andmed.stat.ee_RL21421" />. Enfin l'Estonie compte près de {{nombre|2000|personnes}} provenant d'[[Amérique]], dont 855 ressortissants des [[États-Unis]]<ref name="andmed.stat.ee_RL21421" />. Selon [[Eurostat]], l'Estonie possède en 2014 la quatrième plus forte proportion d'étrangers et non-nationaux parmi les pays de l'[[Union européenne]], derrière le [[Luxembourg]], [[Chypre (pays)|Chypre]] et la [[Lettonie]]<ref>https://ec.europa.eu/eurostat/documents/2995521/7114001/3-18122015-BP-FR.pdf/36d009f4-b424-4390-90dd-f63a14110757</ref>. À partir de 2015 le population augmente grâce à l'immigration, ce qui lui permet de compenser la faible natalité<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Migration {{!}} Statistikaamet |url=https://www.stat.ee/en/find-statistics/statistics-theme/population/migration |site=www.stat.ee |consulté le=2024-03-27}}</ref>. En {{nombre|200595|habitants}} du pays étaient nés à l'étranger, soit environ 15% de la population<ref>{{Lien web |langue=en |titre=RL21505: POPULATION BY COUNTRY OF BIRTH, SEX, AGE GROUP, CITIZENSHIP AND PLACE OF RESIDENCE (SETTLEMENT REGION), 31 DECEMBER 2021 |url=https://andmed.stat.ee/pxweb/en/stat/stat__rahvaloendus__rel2021__pelisus-ja-ranne__siseranne-tagasipoordumine/RL21505.px/ |site=PxWeb |consulté le=2024-03-29}}</ref>. À la suite de l'[[Invasion de l'Ukraine par la Russie]] en 2022, près de {{nombre|121000 ukrainiens}}, ont fuit la guerre en passant par l'Estonie ou ils bénéficient d'une protection temporaire<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Temporary protection for Ukrainian citizens and their family members - Information on the war in Ukraine |url=https://www.politsei.ee/en/instructions/information-on-the-war-in-ukraine/temporary-protection-for-ukrainian-citizens-and-their-family-members |site=Police and Border Guard Board |consulté le=2024-03-29}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|prénom1=Karmen|nom1=Toros|prénom2=Olena|nom2=Kozmenko|prénom3=Asgeir|nom3=Falch-Eriksen|titre=‘I just want to go home, is what I need’ – Voices of Ukrainian refugee children living in Estonia after fleeing the war|périodique=Children and Youth Services Review|volume=158|pages=107461|date=2024-03|issn=0190-7409|doi=10.1016/j.childyouth.2024.107461|lire en ligne=https://doi.org/10.1016/j.childyouth.2024.107461|consulté le=2024-03-29}}</ref>. La population d'ukrainiens installés de manière permanente en Estonie passe de {{formatnum:15934}} en 2022 a {{nombre|48712|personnes}} en 2023<ref name="andmed.stat.ee" />. [[Fichier:Map_of_the_Estonian_Diaspora_in_the_World.svg|vignette|Carte de la diaspora estonienne dans le monde.]] L'Estonie a connu plusieurs vagues d'émigrations, notamment lors des différentes guerres et invasions. Le [[Ministère des Affaires étrangères (Estonie)|Ministère des Affaires étrangères]] estime à {{formatnum:200000}} le nombre de personnes d'origine estonienne à travers le monde, et mène une politique active de lien avec la diaspora estonienne<ref>{{Lien web |titre=The global Estonian diaspora {{!}} Välisministeerium |url=https://www.vm.ee/en/activity/global-estonian-diaspora/aim-global-estonian-diaspora |site=www.vm.ee |consulté le=2024-03-30}}</ref>. La [[Finlande]] voisine compte environ {{nombre|50000 estoniens}}, tandis que la [[Suède]], les [[États-Unis]] et le [[Canada]] comptent chacun entre {{nombre|20 000 et 30 000 citoyens}} estoniens<ref>{{Lien web |titre=Explore Census Data |url=https://web.archive.org/web/20220917224633/https://data.census.gov/cedsci/table?tid=ACSDT1Y2021.B04006 |site=web.archive.org |date=2022-09-17 |consulté le=2024-03-30}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Canada-Estonia Relations |url=https://web.archive.org/web/20131120072919/http://canadainternational.gc.ca/baltic_states-pays_baltes/bilateral_relations_bilaterales/estonia_relations_estonie.aspx?lang=eng |site=web.archive.org |date=2013-11-20 |consulté le=2024-03-30}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |nom=Tilastokeskus |titre=Statistics Finland |url=https://www.stat.fi/tup/suoluk/suoluk_vaesto_en.html |site=www.stat.fi |consulté le=2024-03-30}}</ref>. [[Toronto]] est la ville qui compte le plus d'Estoniens à l'étranger, elle héberge les organisations et réseaux d'Estoniens les plus actifs<ref>{{Lien web |titre=The Estonian Presence in Toronto |url=https://web.archive.org/web/20120312043108/http://www.tgmag.ca/magic/mt51.html |site=web.archive.org |date=2012-03-12 |consulté le=2024-03-30}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=About {{!}} The Estonian Centre |url=https://www.estoniancentre.ca/about |site=estoniancentre |consulté le=2024-03-30}}</ref>. {{Clr}} === Famille, sexualité et égalité des sexes === {{Article détaillé|Droits LGBT en Estonie}} En 2022, le [[taux de fécondité]] en Estonie est d'environ {{nobr|1,41 enfant}} par femme, en baisse depuis 2018<ref>{{Lien web |langue=en |titre=RV033: FERTILITY INDICATORS |url=https://andmed.stat.ee/pxweb/en/stat/stat__rahvastik__rahvastikunaitajad-ja-koosseis__demograafilised-pehinaitajad/RV033.px/ |site=PxWeb |consulté le=2024-03-25}}</ref>. Du [[Moyen Âge]] jusqu'au {{s-|XVIII}}, les indigènes estoniens sont décrits comme ayant des mœurs plus libres concernant les [[relations sexuelles prénuptiales]] que les autres populations vivant sur le territoire<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=Mati Laur (Tuna) {{!}} |nom=ERR |titre=Sexual freedoms and absence of taboos in 18th century Livonian village society |url=https://news.err.ee/1608908219/sexual-freedoms-and-absence-of-taboos-in-18th-century-livonian-village-society |site=ERR |date=2023-10-15 |consulté le=2024-04-01}}</ref>. Pendant l'occupation soviétique, les relations hors-mariages sont dissimulées car non-acceptées par la société. L'absence de politique de [[santé sexuelle]] à destination de la population et d'accessibilité des moyens de [[contraception]] engendre alors un taux de naissance élevé dans la jeunesse ainsi qu'un usage abusif d'[[Interruption volontaire de grossesse|Interruptions volontaires de grossesse]] (autorisées en 1995) et une prolifération des [[maladies sexuellement transmissibles]]<ref>{{Lien web |langue=en-GB |prénom=Svetlana |nom=Stsur |titre=Alex Garland’s “Men” and abortion legislation: the Estonian context with gynaecologist Jaana Below |url=https://estonianworld.com/life/alex-garlands-men-and-abortion-legislation-the-estonian-context-with-gynaecologist-jaana-below/ |site=Estonian World |date=2022-09-29 |consulté le=2024-03-30}}</ref>{{,}}<ref name=":5">{{Article|langue=en|prénom1=Kai|nom1=Haldre|prénom2=Kai|nom2=Part|prénom3=Evert|nom3=Ketting|titre=Youth sexual health improvement in Estonia, 1990–2009: The role of sexuality education and youth-friendly services|périodique=The European Journal of Contraception & Reproductive Health Care|volume=17|numéro=5|pages=351–362|date=2012-10|issn=1362-5187|issn2=1473-0782|doi=10.3109/13625187.2012.696751|lire en ligne=http://www.tandfonline.com/doi/full/10.3109/13625187.2012.696751|consulté le=2024-03-31}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|prénom1=H.|nom1=Karro|titre=Abortion in the framework of family planning in Estonia|périodique=Acta Obstetricia Et Gynecologica Scandinavica. Supplement|volume=164|pages=46–50|date=1997|issn=0300-8835|pmid=9225637|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/9225637/|consulté le=2024-03-30}}</ref>. Le rétablissement de l'indépendance de l'Estonie en 1991 génère plusieurs mutations dans les familles estoniennes. À partir de 1996, l'État met en place une politique active de [[prévention]] et d'[[éducation sexuelle]], faisant chuter drastiquement le taux de naissance, le taux d'avortements, ainsi que la transmission des maladies autant chez les jeunes que dans les autres classes d'âges<ref name=":5" />{{,}}<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Made|nom1=Laanpere|prénom2=Inge|nom2=Ringmets|prénom3=Kai|nom3=Part|prénom4=Kärt|nom4=Allvee|titre=Abortion trends from 1996 to 2011 in Estonia: special emphasis on repeat abortion|périodique=BMC Women's Health|volume=14|numéro=1|pages=81|date=2014-07-09|issn=1472-6874|pmid=25005363|pmcid=PMC4099403|doi=10.1186/1472-6874-14-81|lire en ligne=https://doi.org/10.1186/1472-6874-14-81|consulté le=2024-03-31}}</ref>. Le taux de mariage pour {{nombre|1000|habitants}} chute brutalement pour ensuite stagner entre 4 et 5<ref name=":6">{{Lien web |langue=en |titre=RV047: MARRIAGES AND DIVORCES |url=https://andmed.stat.ee/pxweb/en/stat/stat__rahvastik__rahvastikunaitajad-ja-koosseis__demograafilised-pehinaitajad/RV047.px/ |site=PxWeb |consulté le=2024-03-31}}</ref>. En 2022, le taux de mariage est de 5,27 mariages pour {{nombre|1000|habitants}}, un chiffre plus élevé que la moyenne européenne (4,2)<ref>{{Lien web |langue=en-US |prénom=The Sofia Globe |nom=staff |titre=EU in 2022: Fewer marriages, fewer divorces |url=https://sofiaglobe.com/2024/03/22/eu-in-2022-fewer-marriages-fewer-divorces/ |site=The Sofia Globe |date=2024-03-22 |consulté le=2024-03-31}}</ref>. Le taux de divorce connait un pic dans les années 1990 avant de redescendre a entre 1 et 2 divorces pour {{nombre|1000|habitants}}<ref name=":6" />. La [[majorité sexuelle]] est fixée à {{nobr|16 ans}} depuis 2022<ref>{{Lien web |titre=Penal Code–Riigi Teataja |url=https://www.riigiteataja.ee/en/eli/ee/515072020011/consolide/current |site=www.riigiteataja.ee |consulté le=2024-04-01}}</ref>. Depuis 2014, l'Estonie reconnait l'union civile comme forme d'alternative au mariage, néanmoins les décrets d'application ne sont pas votés en même temps, créant des [[Vide juridique|vides juridiques]] multiples jusqu'en 2023<ref>{{Lien web |langue=en |nom=ERR |titre=Position voted down that Registered Partnership Act never came into force |url=https://news.err.ee/653717/position-voted-down-that-registered-partnership-act-never-came-into-force |site=ERR |date=2018-01-12 |consulté le=2024-04-01}}</ref>. [[Fichier:Baltic_Pride_2023.jpg|vignette|[[Marche des fiertés]] de [[Tallinn]] en 2023.]] L'Estonie indépendante d'avant-guerre applique les anciennes règles de l'[[Empire russe]] contre l'[[homosexualité]] jusqu'en 1929, date à laquelle les relations homosexuelles sont légalisées<ref>{{Article|prénom1=Andreas|nom1=Kalkun|titre=Ajalugu, mida polnud? Homoseksuaalse iha jäljed kolmes kohtuasjas|périodique=Mäetagused|volume=71|pages=143–174|date=2018-08|issn=1406-992X|issn2=1406-9938|doi=10.7592/mt2018.71.kalkun|lire en ligne=https://doi.org/10.7592/MT2018.71.kalkun|consulté le=2024-04-01}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=et |titre=Vabamu tegevjuht Karen Jagodin: me ei ole sellepärast homopropagandistid, et toome esile ka vähemuste hääle |url=https://epl.delfi.ee/artikkel/120199980/vabamu-tegevjuht-karen-jagodin-me-ei-ole-selleparast-homopropagandistid-et-toome-esile-ka-vahemuste-haale |site=Eesti Päevaleht |consulté le=2024-04-01}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=et |titre=VANA HITT {{!}} Himu oma enese soo järele ehk Kuidas on võim Eestis suhtunud homodesse |url=https://www.ohtuleht.ee/elu/398696/vana-hitt-himu-oma-enese-soo-jarele-ehk-kuidas-on-voim-eestis-suhtunud-homodesse |site=www.ohtuleht.ee |consulté le=2024-04-01}}</ref>. L'homosexualité est bannie par [[Joseph Staline|Staline]] pendant l'occupation soviétique, puis classée comme [[maladie mentale]] jusqu'à la [[révolution chantante]] à la fin des années 1980, ou se tiennent les premières réunions et conférences sur les minorités de genre<ref>{{Lien web |titre=The secret gay history of Russia |url=https://web.archive.org/web/20211120200954/https://www.gaystarnews.com/article/the-secret-gay-history-of-russia/ |site=web.archive.org |date=2021-11-20 |consulté le=2024-04-01}}</ref>{{,}}<ref name=":8">{{Article|langue=en|prénom1=Rebeka|nom1=Põldsam|prénom2=Sara|nom2=Arumetsa|titre=Emergence of LGBT Movements in Late Soviet and Post-Soviet Estonia|périodique=NORA - Nordic Journal of Feminist and Gender Research|pages=1–14|date=2023-04-10|issn=0803-8740|issn2=1502-394X|doi=10.1080/08038740.2023.2195207|lire en ligne=https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/08038740.2023.2195207|consulté le=2024-04-01}}</ref>. Les droits des personnes LGBT s'améliorent progressivement dans l'Estonie indépendante, entres autres grâce au [[Mouvement LGBT|militantisme]]<ref>https://www.mirovni-institut.si/data/tinymce/Publikacije/beyond%20the%20pink%20curtain/17%20-%20Kurviven.pdf</ref>{{,}}<ref name=":8" />. Les lois contre la discrimination, reconnaissant les unions de couples de même sexe à l'étranger, l'adoption pour les couples homosexuels et le droit de changer de genre à l'état civil pour les [[Transidentité|personnes transgenres]] sont votées dans les années 2010<ref name=":9">{{Lien web |titre=Rainbow Europe |url=https://rainbow-europe.org/#8631/0/0 |site=rainbow-europe.org |consulté le=2024-04-01}}</ref>. Le [[mariage homosexuel]] est autorisé à partir de 2024<ref>{{Lien web |langue=en-US |prénom=Theodoros |nom=Benakis |titre=Estonia approves same-sex marriage |url=https://www.europeaninterest.eu/estonia-approves-same-sex-marriage/ |site=European Interest |date=2023-06-21 |consulté le=2024-04-01}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Gay couple win right to be married in Estonia |url=https://web.archive.org/web/20181211164209/https://www.gaystarnews.com/article/estonia-taken-big-step-marriage-equality/#gs.xdnBTXo |site=web.archive.org |date=2018-12-11 |consulté le=2024-04-01}}</ref>. Sur les questions LGBT, l'Estonie est de nos jours perçu comme le pays le plus [[Progressisme|progressiste]] et [[Libéralisme|libéral]] parmi les [[pays d'Europe centrale et orientale]], souvent dominés par le conservatisme<ref>{{Lien web |langue=en-US |prénom=Edith |nom=Hancock |titre=The 25 most tolerant, progressive, and environmentally friendly countries in the world |url=https://www.businessinsider.com/the-worlds-most-tolerant-progressive-and-eco-friendly-countries-2017-1 |site=Business Insider |consulté le=2024-04-01}}</ref>{{,}}<ref>https://miltton.com/free-love-takes-estonia-to-europe-for-good</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en-GB |prénom=Tanja |nom=Porčnik |titre=The state of liberalism in Central and Eastern Europe |url=https://emerging-europe.com/voices/the-state-of-liberalism-in-central-and-eastern-europe/ |site=Emerging Europe |date=2018-10-06 |consulté le=2024-04-01}}</ref>{{,}}<ref name=":9" />. Il existe néanmoins des différences entre les générations, les populations plus jeunes étant en moyenne plus tolérantes que les personnes âgés<ref>{{Lien web |langue=en |titre=‘What the new generation wants’ Estonia becomes the first Baltic country to cross the marriage equality finish line |url=https://meduza.io/en/feature/2023/06/22/what-the-new-generation-wants |site=Meduza |consulté le=2024-04-01}}</ref>. Dans la société indigène estonienne médiévale, les femmes disposent de droits significatifs, comme le droit d'hériter des terres<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=Sandra Saar, Robin Juhkental {{!}} |nom=ERR |titre=Women have historically been equal to men in Estonia |url=https://news.err.ee/1608909359/women-have-historically-been-equal-to-men-in-estonia |site=ERR |date=2023-03-09 |consulté le=2024-04-01}}</ref>. Le [[Patriarcat (sociologie)|patriarcat]] s'impose progressivement, et particulièrement au {{s-|XIX}} en raison de l'[[européanisation]] de la société, ainsi l'élite [[Nationalisme|nationaliste]] estonienne est dominée par les hommes<ref>{{Article|prénom1=Edgar|nom1=Kaskla|titre=The National Woman: Constructing Gender Roles in Estonia|périodique=Journal of Baltic Studies|volume=34|numéro=3|pages=298–312|date=2003|issn=0162-9778|lire en ligne=https://www.jstor.org/stable/43212542|consulté le=2024-04-01}}</ref>. Selon l'[[Institut européen pour l'égalité entre les hommes et les femmes|Institut européen pour l'égalité (EIGE)]], l'Estonie possède de nos jours un index d'égalité de genre de 60/100 en 2023, faisant de l'Estonie l'un des pays d'Europe avec le moins d'égalité entre les sexes<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Gender Equality Index {{!}} 2023 {{!}} EE {{!}} European Institute for Gender Equality |url=https://eige.europa.eu/gender-equality-index/2023/country/EE |site=eige.europa.eu |date=2024-03-20 |consulté le=2024-04-01}}</ref>. Selon l'OCDE l'écart de salaire entres hommes et femmes s'élève à 19%, la moyenne des pays de l'OCDE étant 12%<ref name=":7">https://read.oecd.org/10.1787/299d93b1-en?format=html</ref>. L'un des facteurs d'inégalité est entre autres l'inégalité de temps entre les congés maternités (l'un des plus long en Europe) et les congés paternités entraînant des répercussions sur les carrières professionnelles<ref>{{Lien web |langue=en |titre=The Best European Countries to Become a Parent |url=https://www.rebootonline.com/digital-pr/assets/best-european-countries-become-parent/ |site=www.rebootonline.com |consulté le=2024-04-01}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=Kristel |nom=Kruustük |titre=Maternity leave — is it really abnormally long in Estonia? |url=https://medium.com/@kristelkruustuk/maternity-leave-is-it-really-abnormally-long-in-estonia-13c9314e3e05 |site=Medium |date=2019-09-24 |consulté le=2024-04-01}}</ref>. L'Estonie mène néanmoins une politique active contre les inégalité des genres, qui tendent à se réduire<ref name=":7" />{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Estonia commits to reduce the gender pay gap and protect against discrimination under first national gender equality action plan (updated) |url=https://www.unwomen.org/en/get-involved/step-it-up/commitments/estonia |site=UN Women – Headquarters |consulté le=2024-04-01}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Gender Equality Act–Riigi Teataja |url=https://www.riigiteataja.ee/en/eli/530102013038/consolide |site=www.riigiteataja.ee |consulté le=2024-04-01}}</ref>. === Langues === {{Article détaillé|Estonien|Langues en Estonie}} L'[[estonien]] est la langue officielle de l'Estonie et est majoritairement parlée dans le pays<ref name=":10">{{Lien web |titre=Language Act–Riigi Teataja |url=https://www.riigiteataja.ee/en/eli/506112013016/ |site=www.riigiteataja.ee |consulté le=2024-04-01}}</ref>. La Loi sur les langues de 2011 donne à l'État la responsabilité de préserver la langue estonienne ainsi que ses dialectes régionaux<ref name=":10" />. L'usage de l'Estonien est régi par le Conseil de la langue estonienne (''Eesti keelenõukogu'')<ref name=":10" />. L'Estonie mène une politique active de protection de sa langue dans l'espace public via différentes lois (notamment inspirées de la [[Loi 101]] de protection du français au [[Québec]]) et dispose d'une administration dédiée, le [[Keeleamet]]<ref>{{Article|langue=en|prénom1=François|nom1=Grin|titre=The Estonian Language Law: Presentation with Comments|périodique=Language Problems and Language Planning|volume=15|numéro=2|pages=191–201|date=1991-01-01|issn=0272-2690|issn2=1569-9889|doi=10.1075/lplp.15.2.06gri|lire en ligne=http://www.jbe-platform.com/content/journals/10.1075/lplp.15.2.06gri|consulté le=2024-04-01}}</ref>. L'Estonie reconnait également l'usage de la [[Langue des signes estonienne]]<ref name=":10" />{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=Noah |nom=Beckman |titre=LibGuides: Deaf Statistics: Europe |url=https://libguides.gallaudet.edu/c.php?g=773916&p=5553198 |site=libguides.gallaudet.edu |consulté le=2024-04-01}}</ref>. Seuls pays au monde a posséder des langues officielles [[Langues fenniques|fenniques]], l'Estonie et la [[Finlande]] sont engagées dans la préservation des langues et des cultures indigènes fenniques (et plus largement [[Langues finno-ougriennes|finno-ougriennes]] et [[Langues ouraliennes|ouraliennes]]) présentes en Estonie, Finlande, [[Lettonie]], [[Scandinavie]], ainsi qu'en Russie ou elles sont réprimées<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Research on Finno-Ugric peoples |url=https://www.erm.ee/en/content/research-finno-ugric-peoples |site=www.erm.ee |date=2017-07-25 |consulté le=2024-04-01}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=BNS, ERR News {{!}} |nom=ERR |titre=President: Finno-Ugric language preservation matter of national survival |url=https://news.err.ee/1608249267/president-finno-ugric-language-preservation-matter-of-national-survival |site=ERR |date=2021-06-16 |consulté le=2024-04-01}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Statement at the Permanent Forum of the Indigenous People, 22 April 2019 – Estonia in UN |url=https://un.mfa.ee/statement-at-the-permanent-forum-of-the-indigenous-people-item-5-22-april-2019-2/ |site=un.mfa.ee |consulté le=2024-04-01}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en-US |prénom=Fenno |nom=Ugria |titre=Moscow splitting Finno-Ugric languages to promote assimilation to Russian, Mari linguist says |url=https://fennougria.ee/en/moscow-splitting-finno-ugric-languages-to-promote-assimilation-to-russian-mari-linguist-says/ |site=Fenno-Ugria |date=2020-12-11 |consulté le=2024-04-29}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en-US |nom=Корреспондент |titre=The Finno-Ugric cause and Muscovite aggression against Ukraine |url=https://idel-ural.org/en/archives/the-finno-ugric-cause-and-muscovite-aggression-against-ukraine/ |site=Free Idel-Ural |date=2022-08-03 |consulté le=2024-04-29}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en-US |prénom=Paul A. |nom=Goble |titre=Moscow’s effort to isolate Finno-Ugric peoples in Russia from Finno-Ugric world proves less than fully successful |url=https://euromaidanpress.com/2021/06/10/moscows-effort-to-isolate-finno-ugric-peoples-in-russia-from-finno-ugric-world-proves-less-than-fully-successful/ |site=Euromaidan Press |date=2021-06-10 |consulté le=2024-04-29}}</ref>. [[Fichier:Idioma_estonio.PNG|vignette|Zone d'usage de l'Estonien et ses dialectes.]] L'Estonien du Nord et l'Estonien du Sud formaient deux groupes de langues distinctes au [[Moyen Âge]]<ref name=":11">{{Ouvrage|titre=Estonian: typological studies|éditeur=Tartu Ülikool|collection=Tartu Ülikooli Eesti keele õppetooli toimetised, Publications of the Department of Estonian of the University of Tartu|date=1996|isbn=978-9985-4-0076-0|isbn2=978-9985-4-0144-6|consulté le=2024-04-01}}</ref>. L'Estonien du Nord du pays a ensuite gagné en influence grâce au développement de l'[[imprimerie]] dans la région, puis s'est imposé comme norme pour l'Estonien standard au {{s-|XIX}}, y compris à [[Tartu]], foyer intellectuel du pays pourtant situé au Sud<ref name=":11" />. Les [[langues sud-estoniennes]], dont les peuples [[Võros]] et les [[Setos]] comptent le plus grand nombre de locuteurs, sont officiellement considérés comme des dialectes<ref>{{Lien web |titre=Eesti murded / Estonian Dialects |url=https://www.eki.ee/murded/ |site=www.eki.ee |consulté le=2024-04-01}}</ref>. Du Moyen Âge au {{s-|XIX}}, les langues indigènes se mélangent aux langues et dialectes des [[Germano-Baltes|colons allemands]] et [[scandinaves]]. Ainsi l'Estonien a reçu une très forte influence de l'[[allemand]] et des [[langues germaniques]] au sens large, notamment dans son vocabulaire et sa grammaire<ref>{{Chapitre|langue=en|prénom1=Cornelius|nom1=Hasselblatt|titre chapitre=Estonian Between German and Russian: Facts and Fiction About Language Interference|titre ouvrage=Languages in Contact|éditeur=Brill|date=2000-01-01|pages totales=135–144|isbn=978-90-04-48847-2|doi=10.1163/9789004488472_013|lire en ligne=https://brill.com/display/book/9789004488472/B9789004488472_s013.xml|consulté le=2024-04-01}}</ref>{{,}}<ref>Circum-Baltic Languages / Koptjevskaja-Tamm, Maria; Dahl, Östen - Amsterdam : John Benjamins Publishing Company, 2001 - 443 p. - Studies in Language Companion Series - {{ISBN|9789027297273}} - Permalink: <nowiki>http://digital.casalini.it/9789027297273</nowiki> - Casalini id: 5001828</ref>. La langue allemande a été largement parlée en Estonie jusqu'au début du {{s-|XX}} et le [[Transferts de populations germano-soviétiques|départ des allemands ethniques]]. De nos jours, l'allemand est compris par 15% de la population et subsiste dans les noms propres des personnes et des lieux à travers le pays<ref>{{Article|langue=ee|prénom1=Tiina|nom1=Laansalu|prénom2=Marit|nom2=Alas|prénom3=Marja|nom3=Kallasmaa|titre=Estonian settlement names of German origin|périodique=Keel ja Kirjandus|volume=2014|numéro=2|date=2020-06-26|issn=0131-1441|doi=10.54013/kk675a4|lire en ligne=https://keeljakirjandus.ee/en/archives/24842|consulté le=2024-04-01}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Estonian-German names |url=https://mixedname.com/estonian_german_names |site=MixedName |consulté le=2024-04-01}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=KNAB, Place Names Database of EKI: Estonia |url=https://www.eki.ee/knab/p_ee_en.htm |site=www.eki.ee |consulté le=2024-04-01}}</ref>. Compris par environ 56 % de la population d'Estonie, le [[Russe]] a été imposé pendant la [[russification]] de la fin du {{s mini-|XIX}} puis pendant l'[[Occupation et annexion des pays baltes|occupation soviétique]]<ref>https://dergipark.org.tr/tr/download/article-file/701004</ref>. La langue russe, de nos jours associée à l'[[Impérialisme russe|impérialisme]] de la [[Russie]], tend à être délaissée par la population estonienne<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Fabien |nom=CAZENAVE |titre=Estonie. 5 raisons qui expliquent les tensions actuelles avec la Russie |url=https://www.ouest-france.fr/europe/estonie/estonie-5-raisons-qui-expliquent-les-tensions-actuelles-avec-la-russie-b7096c9e-9bea-11ed-a46e-299a25da9690 |site=Ouest-France.fr |date=2023-01-24 |consulté le=2024-04-01}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=ERR News {{!}} |nom=ERR |titre=Percentage of people who don't speak Estonian at all falls to 4% |url=https://news.err.ee/1609272690/percentage-of-people-who-don-t-speak-estonian-at-all-falls-to-4 |site=ERR |date=2024-03-06 |consulté le=2024-04-01}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=Ouest-France |titre=En Estonie, un tiers des enseignants russophones en maternelle vont devoir démissionner |url=https://www.ouest-france.fr/europe/estonie/en-estonie-un-tiers-des-enseignants-russophones-en-maternelle-vont-devoir-demissionner-8b1d255c-6e7c-11ee-b447-dc953a0c130a |site=Ouest-France.fr |date=2023-10-23 |consulté le=2024-04-01}}</ref>. Le russe est cependant encore largement utilisé au sein de la minorité [[Russes baltes|russe ethnique]], dans ses quartiers et certaines écoles. Avec 50% de locuteurs dans la population, l'[[anglais]] est la langue étrangère la plus largement comprise, parlée et apprise par la jeunesse, et remplace le russe en tant que seconde langue pour les générations nées après le rétablissement de l'indépendance<ref>{{Lien web |titre=Wayback Machine |url=https://web.archive.org/web/20150212042939/http://englishagenda.britishcouncil.org/sites/ec/files/books-english-next.pdf |site=web.archive.org |consulté le=2024-04-01}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Wayback Machine |url=https://web.archive.org/web/20160106183351/http://ec.europa.eu/public_opinion/archives/ebs/ebs_386_en.pdf |site=web.archive.org |consulté le=2024-04-01}}</ref>. En plus de l'anglais et des trois langues historiques du pays (Estonien, Russe et Allemand), le [[Français]] est enseigné dans de nombreuses écoles, l'Estonie étant membre observateur de l'[[Organisation internationale de la francophonie]]<ref>{{Lien web |titre=Foreign language learning in Estonia {{!}} Haridus- ja Teadusministeerium |url=https://www.hm.ee/en/estonian-and-foreign-languages/foreign-languages/foreign-language-learning-estonia |site=www.hm.ee |consulté le=2024-04-01}}</ref>. Le [[Suédois]], [[Finnois]] et [[Letton]] sont également parlés en Estonie. === Religions et croyances === {{Article détaillé|Religion en Estonie}} {{Diagramme circulaire|thumb=right|caption=Religions en Estonie (2021)|label1=Sans religion|valeur1=58.4|couleur1=WhiteSmoke|label2=[[Christianisme orthodoxe|Orthodoxie]]|valeur2=16.3|couleur2=Orchid|label3=[[Protestantisme]] [[Luthéranisme|Luthérien]]|valeur3=7.7|couleur3=DodgerBlue|label4=Autres [[Christianisme|chrétiens]]|valeur4=2.7|couleur4=Turquoise|label5=[[Islam]]|valeur5=0.5|couleur5=Green|label6=[[Néopaganisme]] estonien|valeur6=0.5|couleur6=Red|label7=[[Bouddhisme]]|valeur7=0.2|couleur7=Yellow|label8=Autres religions|valeur8=0.9|couleur8=Chartreuse|label9=Non-déclaré|valeur9=12.7|couleur9=Black}}L'article 40 de la [[Constitution estonienne de 1992|Constitution de 1992]] garantit aux individus et organisations la [[liberté de conscience]], [[Liberté de religion|de religion et de croyance]]<ref>{{Lien web |titre=Eesti.ee |url=https://www.eesti.ee/en/republic-of-estonia/human-rights/freedom-of-speech-and-religion |site=www.eesti.ee |consulté le=2024-04-02}}</ref>. La République d'Estonie n'a pas de [[religion d'État]], mais reconnait l'organisation des cultes et leur fournit un cadre juridique via la loi sur les églises et congrégations de 2002<ref>https://classic.iclrs.org/content/blurb/files/Chapter%2012.%20Kiviorg.pdf</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Churches and Congregations Act–Riigi Teataja |url=https://www.riigiteataja.ee/en/eli/ee/530102013065/consolide |site=www.riigiteataja.ee |consulté le=2024-04-02}}</ref>. Certains missions liées à l'[[État civil]], comme l'enregistrement des [[Mariage|mariages]], peuvent être assurées par des congrégations religieuses via des accords avec le [[Ministère de l'Intérieur et des Affaires régionales|Ministère de l'Intérieur]]<ref>{{Lien web |titre=Clergymen entitled to perform a marriage {{!}} Siseministeerium |url=https://www.siseministeerium.ee/en/clergymen-entitled-perform-marriage |site=www.siseministeerium.ee |consulté le=2024-04-02}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=ERR {{!}} |nom=ERR |titre=Estonia's Lutheran clergy to continue registering only man-woman marriages |url=https://news.err.ee/1609136516/estonia-s-lutheran-clergy-to-continue-registering-only-man-woman-marriages |site=ERR |date=2023-10-18 |consulté le=2024-04-02}}</ref>. L'Estonie est un des rares pays en Europe ou la religion historique dominante (protestantisme luthérien) est différente de la religion majoritaire en nombre d’adeptes (orthodoxie)<ref name="IvkovićHaberfeld2015">{{ouvrage|nom1=Ivković|prénom1=Sanja Kutnjak|nom2=Haberfeld|prénom2=M.R.|titre=Measuring Police Integrity Across the World: Studies from Established Democracies and Countries in Transition|date=10 June 2015|éditeur=Springer|langue=en|isbn=9781493922796|page=131|extrait=Estonia is considered Protestant when classified by its historically predominant major religion (Norris and Inglehart 2011) and thus some authors (e.g., Davie 2003) claim Estonia belongs to Western (Lutheran) Europe, while others (e.g., Norris and Inglehart 2011) see Estonia as a Protestant ex-Communist society.}}</ref>{{,}}<ref name="Rausing2004">{{ouvrage|nom=Rausing|prénom=Sigrid|titre=History, Memory, and Identity in Post-Soviet Estonia: The End of a Collective Farm|année=2004|éditeur=Oxford University Press|langue=en|isbn=9780199263189|page=96|extrait=Protestantism has done much to inform the moral world view of the Estonians, particularly the process of distinguishing themselves from the Russians.}}</ref>. En 2021, 58,4% de la population déclarait n'appartenir à aucune religion et en 2009, seuls 14% des habitants déclaraient que la religion avait une place importante dans leur vie<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Estonians least religious in the world |url=https://euobserver.com/eu-political/27587 |site=EUobserver |date=2009-02-11 |consulté le=2024-04-02}}</ref>. De ce fait, l’Estonie est le pays le moins religieux du monde en terme d'appartenances déclarées<ref>{{lien web|titre=Estonians least religious in the world |url=http://euobserver.com/social/27587 |éditeur=[[EU Observer]] |date=11 February 2009 |consulté le=9 janvier 2014}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en-GB|prénom1=Ringo|nom1=Ringvee|titre=Is Estonia really the least religious country in the world?|périodique=The Guardian|date=2011-09-16|issn=0261-3077|lire en ligne=https://www.theguardian.com/commentisfree/belief/2011/sep/16/estonia-least-religious-country-world|consulté le=2024-04-02}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=Martin |nom=Noorkõiv |titre=The Estonian Atheist Experiment |url=https://blog.ut.ee/the-estonian-atheist-experiment/ |site=UT Blog |date=2012-11-06 |consulté le=2024-04-02}}</ref>. Les premières populations d'Estonie pratiquent initialement des rites [[Paganisme|païens]] autour de pierres ou de bosquets sacrés<ref>{{Lien web |langue=en |titre=The Estonian Native Religion |url=https://www.maavald.ee/en/religion-and-culture/339-the-estonian-native-religion |site=www.maavald.ee |consulté le=2024-04-02}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Estonian ancient and folk religion and nature {{!}} loodusveeb |url=https://loodusveeb.ee/en/themes/cultural-heritage/estonian-ancient-and-folk-religion-and-nature |site=loodusveeb.ee |consulté le=2024-04-02}}</ref>. Ils prient ensuite leurs propres divinités liées à la [[religion nordique ancienne]], du fait des échanges avec les peuples [[scandinaves]] pendant l'[[Âge des Vikings]]. Le [[catholicisme]] des [[Germano-Baltes|colons allemands]] apportés lors les [[croisades baltes]] du XIIIe siècle est massivement remplacé par le [[protestantisme]] [[Luthéranisme|luthérien]], venu directement d'Allemagne continentale à partir du XVIe siècle, puis renforcé par la conquête suédoise à partir du XVIIe siècle, avec une parenthèse [[Piétisme|piétiste]]<ref name=":03">{{Chapitre|langue=en|prénom1=Ülo|nom1=Valk|prénom2=Tarmo|nom2=Kulmar|titre chapitre=Estonian Study of Religion: A Historical Outline of the 20th Century Developments|titre ouvrage=Studying Religions with the Iron Curtain Closed and Opened|éditeur=Brill|date=2015-01-01|pages totales=166–198|isbn=978-90-04-29278-9|doi=10.1163/9789004292789_006|lire en ligne=https://brill.com/display/book/edcoll/9789004292789/B9789004292789_006.xml|consulté le=2024-04-02}}</ref>. Du fait de la séparation sociale avec l'élite allemande, les paysans estoniens ne sont pas complètement convertis et certains continuent de pratiquer des rites païens en parallèle, créant des formes de [[Syncrétisme|syncrétismes]]<ref>{{Lien web |langue=en |nom=crossref |titre=Chooser |url=https://chooser.crossref.org/ |site=chooser.crossref.org |doi=10.1017/9781846150586.037 |consulté le=2024-04-02}}</ref>{{,}}<ref name=":03" />. A partir du XIXe siècle, les [[Nationalisme estonien|nationalistes estoniens]] cherchent à s'émanciper des croyances venues de l'extérieur et créent leur propre religion [[Néopaganisme|néo-païenne]] à la fois basée sur les pratiques folkloriques anciennes et sur l'invention artificielle de nouveaux dieux, créant un [[panthéon]] et une [[Mythologie estonienne|mythologie]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Old estonian religions |url=https://www.maavald.ee/en/religion-and-culture/436-old-estonian-religions |site=www.maavald.ee |consulté le=2024-04-02}}</ref>. Dans l'Estonie indépendante de l'entre-deux-guerres, près de 80% des estoniens se déclarent toujours luthériens, mais seulement 27% d'entres eux déclarent participer activement à la vie des congrégations<ref>{{Chapitre|langue=en|prénom1=Priit|nom1=Rohtmets|prénom2=Indrek|nom2=Pekko|prénom3=Riho|nom3=Altnurme|titre chapitre=The Lutheran Church in Estonian Society: The Impact of Secularisation and Religious Change|titre ouvrage=Old Religion, New Spirituality: Implications of Secularisation and Individualisation in Estonia|éditeur=Brill|date=2021-08-24|pages totales=29–44|isbn=978-90-04-46117-8|doi=10.1163/9789004461178_004|lire en ligne=https://brill.com/display/book/9789004461178/BP000003.xml|consulté le=2024-04-02}}</ref>{{,}}<ref name=":12">{{Article|prénom1=Jaanus|nom1=Plaat|titre=Religious Change in Estonia and the Baltic States during the Soviet Period in Comparative Perspective|périodique=Journal of Baltic Studies|volume=34|numéro=1|pages=52–73|date=2003|issn=0162-9778|lire en ligne=https://www.jstor.org/stable/43212514|consulté le=2024-04-02}}</ref>. Les invasions allemandes et soviétiques pendant la [[Seconde Guerre mondiale]] conduisent les membres du clergé à fuir le pays<ref name=":12" />. Pendant l'[[Occupation soviétique des États baltes (1940)|occupation soviétique]], les croyances religieuses sont rejetées par le pouvoir soviétique, qui cherche à y imposer son idéologie<ref name=":12" />. L'église luthérienne connait alors un fort déclin dans les années 1970<ref name=":12" />. Les religions connaissent un léger regain d’intérêt au moment du rétablissement de l'indépendance, même si la société est en très grande majorité [[Sécularisme|laïcisée]]<ref name=":12" />. Les membres de la minorité [[Russes baltes|russe ethnique]], plus croyants et conservateurs, retrouvent l'[[Christianisme orthodoxe|église orthodoxe]] qui devient la première religion du pays en nombre d'adhérents. La religion luthérienne domine néanmoins toujours la culture et la société estonienne: une grande partie du patrimoine bâti religieux, des traditions ainsi que les fêtes et jours fériés sont luthériennes, à la manière des pays voisins ([[Finlande]], [[Suède]] et [[Lettonie]]).<gallery caption="Monuments religieux notables d'Estonie"> Fichier:Catedral_de_Santa_María_(Toomkirik),_Tallin,_Estonia,_2012-08-05,_DD_09.JPG|[[Cathédrale Sainte-Marie de Tallinn|Cathédrale luthérienne Sainte-Marie de Tallinn]]. Fichier:Aleksander_Nevski_katedraal_Tallinnas.JPG|[[Cathédrale Alexandre-Nevski de Tallinn|Cathédrale orthodoxe Alexandre-Nevski de Tallinn]]. Fichier:Tartu_Cathedral_ruins_one_Tartu_Estonia_October_16_2023.jpg|Ruines de la [[Cathédrale de Tartu|Cathédrale catholique de Tartu]], endommagée pendant la [[Réforme protestante]]. Fichier:St_Olaf's_church,_Tallinn,_July_2008.jpg|[[Église Saint-Olaf de Tallinn|Église baptiste Saint-Olaf de Tallinn]], anciennement église luthérienne [[Scandinaves|scandinave]]. </gallery>L'Estonie compte aujourd'hui une large diversité de religions minoritaires telles que les [[Catholicisme en Estonie|Catholiques]], les [[Orthodoxes vieux-croyants]], les [[Histoire des Juifs en Estonie|Juifs d'Estonie]], les néo-païens, les [[Bouddhisme|Bouddhistes]], les [[Islam|Musulmans]] ou encore d’autres branches du protestantisme ([[Baptisme|Baptistes]], [[Pentecôtisme|Pentecôtistes]]...). Les syncrétismes entre les croyances païennes indigènes et les religions chrétiennes sont encore présentes de nos jours chez les peuples autochtones [[Setos]] (orthodoxes) et [[Võros]] (luthériens) dans le Sud du pays. Par ailleurs, les [[Témoins de Jéhovah]] sont considérés comme une religion en Estonie. La sécularisation puis l'ouverture et la [[Libéralisation économique|libéralisation]] du pays après 1991 voit apparaître une forme [[Consumérisme|consumériste]] de la [[spiritualité]]<ref>{{Article|prénom1=Reet|nom1=Hiiemäe|titre=A Hundred Forms of Spirituality in the Least Religious Country in the World|périodique=Journal of Religion in Europe|volume=13|numéro=3-4|pages=214–240|date=2021-06-02|issn=1874-8910|issn2=1874-8929|doi=10.1163/18748929-13040001|lire en ligne=https://brill.com/view/journals/jre/13/3-4/article-p214_214.xml|consulté le=2024-04-30}}</ref>{{,}}<ref name=":22">{{Article|langue=en|prénom1=Ringo|nom1=Ringvee|titre=Survival Strategies of New Religions in a Secular Consumer SocietyA Case Study from Estonia|périodique=Nova Religio|volume=20|numéro=3|pages=57–73|date=2017-02-01|issn=1092-6690|doi=10.1525/nr.2017.20.3.57|lire en ligne=https://online.ucpress.edu/nr/article/20/3/57/70491/Survival-Strategies-of-New-Religions-in-a-Secular|consulté le=2024-04-02}}</ref>{{,}}<ref>{{Chapitre|langue=en|prénom1=Marko|nom1=Uibu|titre chapitre=The Spiritual Milieu in Estonia: Challenges and Opportunities for Studying Contemporary Forms of Religion|titre ouvrage=Old Religion, New Spirituality: Implications of Secularisation and Individualisation in Estonia|éditeur=Brill|date=2021-08-24|pages totales=118–130|isbn=978-90-04-46117-8|doi=10.1163/9789004461178_009|lire en ligne=https://brill.com/display/book/9789004461178/BP000008.xml|consulté le=2024-04-02}}</ref>. Des croyances multiples inspirées du néo-paganisme estonien se mélangent aux pratiques répandues dans le monde occidental basées sur le [[New Age]] ou l'[[Ésotérisme]]<ref name=":22" />. L'Estonie compte de nos jours une forte concentration d'entrepreneurs proposant des activités basées sur ces croyances, notamment des [[Médecine non conventionnelle|pseudo-médecines]] comme le [[Reiki]] ou la [[Médecine traditionnelle chinoise|médecine chinoise]]<ref>{{Article|langue=en|titre=“Not Even All Physicians Know Chinese Medicine!”: Analysing the Legitimation Strategies of Chinese Medicine in the Estonian Media|périodique=Journal of Ethnology and Folkloristics|volume=XIV|numéro=1|pages=1–24|date=2020|issn=1736-6518|lire en ligne=https://www.ceeol.com/search/article-detail?id=936890|consulté le=2024-04-02}}</ref>{{,}}<ref>{{Chapitre|langue=en|prénom1=Ringo|nom1=Ringvee|titre chapitre=New Religious Movements and New Age in Estonia|titre ouvrage=Handbook of Nordic New Religions|éditeur=Brill|date=2015-01-01|pages totales=478–494|isbn=978-90-04-29246-8|doi=10.1163/9789004292468_029|lire en ligne=https://brill.com/display/book/edcoll/9789004292468/B9789004292468-s029.xml|consulté le=2024-04-02}}</ref>. === Éducation === [[Fichier:Palamuse kihelkonnakooli klassiruum.jpg|vignette|Ancienne école de [[Palamuse]] datant du XVIIe siècle, devenue un musée.]] L'origine du système d'éducation formelle en Estonie remonte aux premières [[École cathédrale|écoles religieuses]] fondées pendant la [[Croisades baltes|colonisation allemande]] au [[Moyen Âge]] à destination des [[Germano-Baltes|Allemands-baltes]]. Le règne suédois du XVIIe siècle étend l'accès à l'éducation pour les paysans estoniens. L'éducation en Estonie est historiquement associée à la ville de [[Tartu]], lieu de fondation des premières écoles notables et siège de la principale université du pays et du [[Ministère de l'Éducation et de la Recherche]]<ref>{{Lien web |titre=Introduction and structure {{!}} Haridus- ja Teadusministeerium |url=https://www.hm.ee/en/ministry/ministry/introduction-and-structure |site=www.hm.ee |consulté le=2024-04-06}}</ref>. D'après [[Eurostat]], les dépenses d'éducation représentent 6,4% du PIB, faisant de l'Estonie le quatrième pays européen en la matière après l'[[Islande]], la [[Belgique]] et la [[Suède]]<ref>https://ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php?title=File:General_government_total_expenditure_on_%27education%27,_2022_.png</ref>{{,}}<ref>https://doi.org/10.2908/GOV_10A_EXP</ref>. La politique de l'éducation est assurée par le gouvernement via le ministère, qui détermine les objectifs et la durée des études, la liste des matières obligatoires (incluant le nombre de leçons et leur contenu), les options et les conditions de sélection des matières, ainsi que les exigences de calendrier et d'obtention du diplôme<ref name="harno.ee">https://harno.ee/sites/default/files/documents/2021-03/%C3%BCldkeskharidus.pdf</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Republic of Estonia Education Act–Riigi Teataja |url=https://www.riigiteataja.ee/en/eli/524042014002/consolide |site=www.riigiteataja.ee |consulté le=2024-04-06}}</ref>. Depuis le rétablissement de l'indépendance, le système estonien est caractérisé par une importante autonomie accordées aux écoles, qui sont libres d'élaborer leurs propres programmes sur la base des standards établis par le ministère<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Stéphane|nom1=Kesler|titre=L’Estonie : un nouveau modèle éducatif|périodique=Revue internationale d’éducation de Sèvres|numéro=75|pages=19–22|date=2017-09-01|issn=1254-4590|doi=10.4000/ries.5880|lire en ligne=https://journals.openedition.org/ries/5880|consulté le=2024-04-06}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Estonie : le leadership scolaire entre autonomie, pédagogie et performance |url=https://www.ih2ef.gouv.fr/estonie-le-leadership-scolaire-entre-autonomie-pedagogie-et-performance |site=IH2EF |consulté le=2024-04-06}}</ref>{{,}}<ref name="harno.ee" />. Depuis 2002, la politique éducative de l'Estonie tend à développer l'apprentissage par la pratique et l'acquisition de compétences tout au long de la vie<ref name="harno.ee" />. [[Fichier:Education in Estonia.JPG|gauche|vignette|263x263px|Schéma du système éducatif estonien (en anglais).]] Le financement, la gestion des écoles publiques (incluant la restauration scolaire et le recrutement des professeurs) est assurée en priorité par les [[Division territoriale de l'Estonie|communes]]<ref>https://www.oecd-ilibrary.org/docserver/9789264251731-7-en.pdf?expires=1712443987&id=id&accname=guest&checksum=1A46C5B57E335749271A032118A2257A</ref>. Il existe cependant des écoles d'Etat, directement financées et gérées par ce dernier, ainsi que des écoles privées<ref>{{Lien web |titre=Keskharidus {{!}} Haridus- ja Teadusministeerium |url=https://www.hm.ee/uldharidus-ja-noored/alus-pohi-ja-keskharidus/keskharidus |site=www.hm.ee |consulté le=2024-04-06}}</ref>. Si le système éducatif a été largement modifié pendant l'occupation soviétique, la vie scolaire et étudiante estonienne après le rétablissement de l'indépendance reste imprégnée de l'héritage culturel [[Système éducatif en Allemagne|allemand]] et [[Pays nordiques|nordique]]. On y retrouve ainsi les journées de cours se terminant tôt dans l'après-midi, les gymnases, le format des cours de 45 minutes (héritage du [[quart d'heure académique]]) ainsi que les associations étudiantes de type [[Corporation d'étudiants|Corps]] et [[Studentenverbindung]]. L'éducation pré-scolaire est dispensée dans des [[École maternelle|écoles maternelles]] (appellées ''Lasteaed'', "[[Jardin d'enfants]]") ouvertes à partir de 1,5 an et jusqu'à 7 ans. Si l'éducation n'est pas obligatoire avant 7 ans, 94% des enfants entre 4 et 7 ans participent déjà aux activités des jardins d'enfants selon le Ministère<ref>{{Lien web |langue=en-US |titre=Estonian education system |url=https://www.educationestonia.org/about-education-system/ |site=Education Estonia |consulté le=2024-04-06}}</ref>. L'[[Enseignement primaire|éducation basique]] (''Põhiharidus'') est gratuite, obligatoire et concerne les classes 1 à 9 (de 7 à 16 ans). L'enseignement basique se veut être assez uniforme entre les différentes écoles et se termine par un examen de trois épreuves standardisées avec deux matières obligatoires: mathématiques, littérature estonienne (ou seulement langue estonienne dans les écoles de langue russe). Le troisième examen se fait au choix entre différentes matières<ref>https://harno.ee/sites/default/files/documents/2021-03/p%C3%B5hiharidus.pdf</ref>. {{Images|légende=Les Lycées Hugo Treffner de Tartu (gauche) et Gustav Adolf de Tallinn, ayant parmis les plus haut de taux de réussite aux examens nationaux.|image1=Tartu streets during COVID-19 pandemic, Hugo Treffner Gymnasium.jpg|image2=Gustav Adolfi Gymnaasium 20070403.jpg|position=right}} L'[[enseignement secondaire]] (''Üldkeskharidus''), gratuit mais non-obligatoire, concerne les classes de niveau 10 à 12 (e 16 à 18-19 ans) et est dispensée dans des lycées ([[Gymnasium|''Gümnaasium'']]) ou dans des écoles de formation professionnelle<ref name="harno.ee" />. Certains lycées se spécialisent dans des matières spécifiques, tandis que d'autres sont sélectifs et incluent des examens d'entrée, créant un phénomène de [[concurrence]] scolaire<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=ERR {{!}} |nom=ERR |titre=Competition for places at Tallinn's 'elite' schools is high |url=https://news.err.ee/1031736/competition-for-places-at-tallinn-s-elite-schools-is-high |site=ERR |date=2020-02-05 |consulté le=2024-04-08}}</ref>. L'enseignement secondaire général se conclut par un examen de fin d'études avec trois épreuves nationales standardisées, une épreuve propre à l'école ainsi que des travaux pratiques. Si 70% des élèves se tournent vers l'enseignement secondaire général, 26% des élèves vont dans des écoles de formation professionnelles<ref>{{Lien web |langue=en |titre=OECD Reviews of Vocational Education and Training |url=https://www.oecd-ilibrary.org/education/oecd-reviews-of-vocational-education-and-training_20777736 |site=www.oecd-ilibrary.org |doi=10.1787/20777736 |consulté le=2024-04-06}}</ref>. La politique actuelle tend néanmoins à créer des passerelles les deux systèmes (général et professionnel). L'[[enseignement supérieur]] (''Kõrgharidus'') suit le [[processus de Bologne]]<ref>{{Lien web |titre=Kõrgharidus {{!}} Haridus- ja Teadusministeerium |url=https://www.hm.ee/korgharidus-ja-teadus/korgharidus |site=www.hm.ee |consulté le=2024-04-06}}</ref>. L'[[Université de Tartu]], lieu d'introduction du [[Romantisme allemand|romantisme]] et du [[libéralisme]] dans le pays et berceau du [[nationalisme estonien]] depuis le XIXe siècle, est aujourd'hui classé à la 358e place mondiale (sur 1499 universités) selon le [[classement mondial des universités QS]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=University of Tartu ranked in the top 400 in QS World University Rankings using a new methodology {{!}} Tartu Ülikool |url=https://ut.ee/en/content/university-tartu-ranked-top-400-qs-world-university-rankings-using-new-methodology |site=ut.ee |date=Thu, 06/29/2023 - 09:34 |consulté le=2024-04-06}}</ref>. L'[[Université de technologie de Tallinn]] est également reconnue pour son apport à l'économie estonienne, notamment dans le domaine des [[Technologies de l'information et de la communication|technologies de l'information]]. [[Fichier:Tartu Ülikooli Delta keskus.jpg|gauche|vignette|Le Delta, bâtiment dédié à la recherche en [[Technologies de l'information et de la communication|technologies de l'information]], [[robotique]] et [[intelligence artificielle]] de l'[[Université de Tartu]].]] L'Estonien est appris de manière obligatoire dans toutes les écoles publiques et est utilisé comme langue d'apprentissage dans la plupart d'entre elles. Néanmoins, les écoles de la minorité [[Russes|russe ethnique]] utilisent le [[russe]] comme langue d'apprentissage dans une grande partie des cours. L'emploi du russe pour l'enseignement auprès de populations vivant en communautés séparées peu exposées à l'estonien tend à limiter son apprentissage dès le plus jeune âge et ainsi freiner l'intégration dans la société estonienne, autant sur le marché du travail que dans la [[sphère informationnelle]]<ref>https://library.fes.de/pdf-files/bueros/baltikum/20566-20230915.pdf</ref>. L'arrêt du financement des écoles publiques de langue russe par l'état est décidé à partir de 2022, les écoles se tournent alors progressivement vers l'estonien entre 2024 et 2030<ref>{{Lien web |titre=Transition to Estonian-language education {{!}} Haridus- ja Teadusministeerium |url=https://www.hm.ee/en/node/234 |site=www.hm.ee |consulté le=2024-04-06}}</ref>{{,}}<ref>https://harno.ee/sites/default/files/documents/2021-03/%C3%B5ppekava.pdf</ref>. Néanmoins, les cours de langue et culture russes restent largement proposés aux élèves intéressés<ref name="news.err.ee_1608734554">{{Lien web |langue=en |prénom=ERR {{!}} |nom=ERR |titre=Russian-speakers able to study own language and culture in separate classes |url=https://news.err.ee/1608734554/russian-speakers-able-to-study-own-language-and-culture-in-separate-classes |site=ERR |date=2022-09-30 |consulté le=2024-04-06}}</ref>. Il existe également des écoles internationales spécialisées publiques ou privées comme l'[[École européenne de Tallinn]] ou les lycées allemands, anglais et [[Lycée français de Tallinn|français de Tallinn]]. Selon les enquêtes [[Programme international pour le suivi des acquis des élèves|PISA]] menées parmi les pays de l'[[Organisation de coopération et de développement économiques|OCDE]], l'Estonie figure régulièrement comme le meilleur pays européen pour l'acquisition des savoirs en [[mathématiques]], sciences et compréhension écrite<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Étude Pisa : pourquoi l’Estonie est la plus performante d'Europe |url=https://www.lepoint.fr/education/pisa-2022-pourquoi-l-estonie-est-la-plus-performante-05-12-2023-2545747_3584.php |site=Le Point |date=2023-12-05 |consulté le=2024-04-06}}</ref>. D'après les évaluations, l'Estonie est l'un des pays de l'OCDE ou le contexte socio-économique a l’impact le plus faible sur les performances des élèves<ref name="www.skolo.org">{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Cécile |nom=Gorré |titre=Champions aux tests PISA : Le cas de l’Estonie |url=https://www.skolo.org/2020/07/02/champions-aux-tests-pisa-le-cas-de-lestonie/ |site=Ecole démocratique - Democratische school |date=2020-07-02 |consulté le=2024-04-06}}</ref>. Malgré une image générale positive relayée par la presse étrangère, le système éducatif estonien rencontre plusieurs difficultés<ref>{{Article|langue=en-GB|prénom1=Emine|nom1=Saner|titre=Free lunches, brain breaks and happy teachers: why Estonia has the best schools in Europe|périodique=The Guardian|date=2024-03-27|issn=0261-3077|lire en ligne=https://www.theguardian.com/lifeandstyle/2024/mar/27/free-lunches-brain-breaks-and-happy-teachers-why-estonia-has-the-best-schools-in-europe|consulté le=2024-04-08}}</ref>. Le pays souffre notamment d'une pénurie chronique d'enseignants{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en-US |titre=How Estonia is Addressing Its Teacher Shortage |url=https://ncee.org/quick-read/how-estonia-is-addressing-its-teacher-shortage/ |site=NCEE |consulté le=2024-04-06}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Shortage of qualified teachers is greater in Estonia than previously thought |url=https://news.postimees.ee/7947387/shortage-of-qualified-teachers-is-greater-in-estonia-than-previously-thought |site=Estonian news |date=2024-01-26 |consulté le=2024-04-06}}</ref>. En outre, les enseignants en poste dénoncent régulièrement des conditions de travail difficiles et une faible reconnaissance, au point d'organiser en 2024 le premier [[Grève|mouvement de grève]] de grande ampleur depuis le rétablissement de l'indépendance<ref>https://gpseducation.oecd.org/CountryProfile?primaryCountry=EST&treshold=5&topic=TA</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Maria|nom1=Erss|prénom2=Veronika|nom2=Kalmus|prénom3=Tero Henrik|nom3=Autio|titre=‘Walking a fine line’: teachers’ perception of curricular autonomy in Estonia, Finland and Germany|périodique=Journal of Curriculum Studies|volume=48|numéro=5|pages=589–609|date=2016-09-02|issn=0022-0272|issn2=1366-5839|doi=10.1080/00220272.2016.1167960|lire en ligne=http://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/00220272.2016.1167960|consulté le=2024-04-06}}</ref>{{,}}<ref>https://www.oecd-ilibrary.org/docserver/9789264251731-9-en.pdf?expires=1712245072&id=id&accname=guest&checksum=3085535370FDDB7F76B1DB5E920FE0B7</ref>{{,}}<ref>https://www.researchgate.net/profile/Alice-Lopes-7/publication/301565826_School_subject_community_in_times_of_death_of_the_Subject/links/571a540008ae7f552a472f47/School-subject-community-in-times-of-death-of-the-Subject.pdf#page=30</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en-GB |prénom=Ben |nom=Bathke |titre=Estonia's historic teachers' strike ends after the trade union accepts the government's minimum compromise |url=https://estonianworld.com/life/estonias-historic-teachers-strike-ends-after-trade-union-accepts-governments-minimum-compromise/ |site=Estonian World |date=2024-02-01 |consulté le=2024-04-06}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=ERR {{!}} |nom=ERR |titre=Close to 9,500 teachers at 330 schools on strike in Estonia from Monday |url=https://news.err.ee/1609229211/close-to-9-500-teachers-at-330-schools-on-strike-in-estonia-from-monday |site=ERR |date=2024-01-22 |consulté le=2024-04-06}}</ref>. Il existe en outre des écarts de niveau entre les écoles de langue estonienne et les écoles de langue russe, généralement moins performantes<ref name="www.skolo.org" />. === Santé et protection sociale === ==== Protection sociale ==== L'Estonie indépendante depuis 1918 utilise d'abord un système social hérité de l'[[Empire russe]]<ref name=":72">{{Article|langue=en|prénom1=Zenonas|nom1=Norkus|prénom2=Vaidas|nom2=Morkevičius|prénom3=Jurgita|nom3=Markevičiūtė|titre=From warfare to welfare states? Social and military spending in the Baltic States 1918–1940|périodique=Scandinavian Economic History Review|volume=69|numéro=1|pages=1–21|date=2021-01-02|issn=0358-5522|issn2=1750-2837|doi=10.1080/03585522.2020.1716060|lire en ligne=https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/03585522.2020.1716060|consulté le=2024-04-18}}</ref>. L'embryon d'[[État-providence]] est alors basé sur un système d'assurance sociale contributive ressemblant au système [[Otto von Bismarck|allemand bismarckien]], et ne concerne qu'une minorité d'employés<ref name=":72" />{{,}}<ref name=":52">Aidukaite, J. (2009). The Estonian model of the welfare state: tradition and changes. ''Diversity and Commonality in European Social Policies: The Forging of a European Social Model'', 110-139. https://www.pusb.pl/files/pages/2604/publikacje/diversity_and_commonality_in_european_social_policies.pdf#page=110</ref>. Un système de pension pour les fonctionnaires apparait en 1924, suivi en 1936 par la création d'une assurance pour les accidents du travail chez les agriculteurs, jusque-là écartés des régimes sociaux<ref name=":72" />. L'instauration d'allocations pour les familles, personnes âgées, malades ou invalides est décidée en 1939, mais leur implémentation est interrompue par l'[[Occupation soviétique des États baltes (1940)|occupation soviétique]] de 1940<ref name=":72" />. Pendant l'occupation, les citoyens bénéficient du système soviétique très redistributif et d'une couverture universelle pour la vieillesse, la maladie, l'invalidité et les familles, les niveaux de prestations étant cependant peu élevés<ref name=":52" />. Si la politique sociale de l'URSS a généralement favorisé l'égalité entre les différentes classes sociales, le système était néanmoins plus avantageux pour les membres de la [[nomenklatura]]<ref name=":52" />. Après le rétablissement de l'indépendance, l'Estonie conserve le principe d'une couverture universelle, mais minimale en comparaison de ses voisins baltes, la priorité des gouvernements successifs des années 1990 et 2000 étant de rétablir rapidemment la croissance économique pour améliorer le niveau de vie<ref name=":52" />. L'Estonie développe les branches de son système de protection sociale dans un second temps, suivant entre autres les recommandations de la [[Banque mondiale]], du [[Fonds monétaire international|FMI]], de l'[[Union européenne]], et dans une moindre mesure le [[Modèle scandinave|modèle social nordique]]<ref name=":52" />. D'après les données du [[Statistikaamet]], l'Estonie dépense en 2022 près de 5,74 milliards d'Euros, soit environ 16% de son PIB pour la protection sociale<ref name=":62">{{Lien web |langue=en |titre=Social protection {{!}} Statistikaamet |url=https://www.stat.ee/en/find-statistics/statistics-theme/well-being/social-protection |site=www.stat.ee |consulté le=2024-04-18}}</ref>. L'Estonie est confrontée à une légère augmentation de ses dépenses sociales chaque année, notamment due au veillissement de sa population et l'augmentation du nombre de retraités (23,8% de la population en 2024)<ref name=":62" />. Le premier pilier de retraite est financé par répartition via la taxe sociale, tandis que les second et troisième piliers sont financés par capitalisation via des placements coordonnés par l'état dans des fonds privés<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Estonian pension system {{!}} Sotsiaalkindlustusamet |url=https://sotsiaalkindlustusamet.ee/en/pension-and-benefits/preparing-retirement/estonian-pension-system |site=sotsiaalkindlustusamet.ee |consulté le=2024-04-16}}</ref>. La contribution au second pilier est obligatoire depuis 2021, tandis que le troisième pilier est facultatif<ref>{{Lien web |titre=State pension – I pillar — Pensionikeskus |url=https://www.pensionikeskus.ee/en/i-pillar/state-pension/ |site=www.pensionikeskus.ee |consulté le=2024-04-16}}</ref>. Depuis 2017, l'âge légal de la retraite est de 65 ans, mais sera revu tous les ans et corrélé à l'espérance de vie moyenne à partir de 2027<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Retirement age {{!}} Sotsiaalkindlustusamet |url=https://sotsiaalkindlustusamet.ee/en/pension-and-benefits/applying-pension/retirement-age |site=sotsiaalkindlustusamet.ee |consulté le=2024-04-16}}</ref>. L'assurance-chômage est financée via les cotisations des employeurs et salariés. Les allocations chomages sont versées sous conditions par la caisse de chomage (Töötukassa)<ref>{{Lien web |titre=Töötukassa |url=https://www.tootukassa.ee/en/services/unemployment-insurance-benefit |site=www.tootukassa.ee |consulté le=2024-04-16}}</ref>. En dehors des caisses chômage, maladie et retraites complémentaires, le système de protection sociale est directement financé et supervisé par l'état via le [[Ministère des Affaires sociales (Estonie)|Ministère des affaires sociales]] . L'Office de l'assurance sociale (Sotsiaalkindlustusamet), dépendant du ministère des affaires sociales, est notamment en charge du versement d'allocations spécifiques pour les familles, enfants et personnes en situation de handicap. A l'échelle locale, les communes organisent le versement d'un revenu minimal de subsistance et gèrent les infrastructures de santé comme les hopitaux, ainsi que les structures d'accueil comme les maisons de retraites<ref>https://www.uni-heidelberg.de/md/dwi/studium/salveste__post__communist_development_of_welfare_in_estonia.pdf</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Eesti.ee |url=https://www.eesti.ee/en/pensions-social-services-and-allowances/benefits-and-allowances/subsistence-level-and-subsistence-benefit |site=www.eesti.ee |consulté le=2024-04-16}}</ref>. ==== Santé ==== {{...}} == Économie == {{...}} {{Article détaillé|Économie de l'Estonie}} [[Fichier:GDP_per_capita_Baltics.svg|thumb|Évolution du PIB réel par habitant en Estonie, Lettonie et Lituanie depuis 1973.]] [[Fichier:Ee real gdp growth-2.svg|vignette|Taux de croissance annuel en Estonie (2000-2010).]] En 2020, le [[Produit intérieur brut|PIB/habitant]] était de {{unité|23312|dolars}}, le PIB en [[Parité de pouvoir d'achat|standard de pouvoir d'achat]] (SPA) par habitant de {{unité|42191|dolars}} et le taux d'inflation de 4,6 % (2021). En 2022, le taux de [[chômage]] était de 5,5 %. L'Estonie se trouve dans une région d'Europe à fort potentiel économique, autour de la [[mer Baltique]]. Ces dernières années, elle a connu une croissance rapide (8,1 % en 2004, de 10,5 % en 2005 et de 11,4 % en 2006, selon [[Eurostat]]). Elle appartient, depuis 2001, au premier groupe des pays à fort [[Indice de développement humain|niveau de développement humain]] ({{31e}} rang sur 191). En 2023, l'Estonie est classée en {{16e|position}} pour l'[[indice mondial de l'innovation]]<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=WIPO |titre=Global Innovation Index 2023, 15th Edition |url=https://www.wipo.int/global_innovation_index/fr/2023/index.html |site=www.wipo.int |consulté le=2023-10-29}}</ref>. L’une des plus [[libéralisme|libérales]] d'[[Europe du Nord]], l’[[Économie (activité humaine)|économie]] estonienne exporte machines-outils, équipements électriques et [[Électronique (technique)|électroniques]] (comme les pièces de [[téléphonie mobile]]), logiciels et services liées aux [[Technologies de l'information et de la communication|NTIC]], bois et produits textiles. L'Estonie est l'une des sociétés les plus avancées sur le plan numérique<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Matt |nom1=Reynolds |titre=Welcome to E-stonia, the world's most digitally advanced society |périodique=Wired UK |date=2016-10-20 |issn=1357-0978 |lire en ligne=https://www.wired.co.uk/article/digital-estonia |consulté le=2019-10-11 }}.</ref>. En 2005, elle est devenue le premier État à tenir des élections sur Internet. En 2014, elle est le premier État à offrir la [[E-résidence de l'Estonie|résidence électronique]], et est également à l'origine du système d'échange de données [[X-Road]]. [[Microsoft Skype Division|Microsoft Skype]] est une entreprise qui commercialise son [[logiciel propriétaire]] et le service lié de [[voix sur IP]] (VoIP) développé par les programmeurs estoniens [[Ahti Heinla]], Priit Kasesalu et [[Jaan Tallinn]] pour les entrepreneurs suédois et danois [[Niklas Zennström]] et [[Janus Friis]]. Les trois Estoniens étaient déjà à l'origine du logiciel [[Kazaa]]. L'Estonie est régulièrement citée comme modèle dans l'adoption des technologies de l'information et des télécommunications. Anneli Kavald, chargée de mission à l’Institut estonien en France, établit sur ce point une comparaison d'ordre culturel avec la France : {{Citation|les Estoniens sont beaucoup plus réceptifs en matière de NTIC que les Français, qui, habitués au [[Minitel]], ont parfois eu du mal à passer à autre chose. Et puis les Estoniens sont partis de zéro et cela leur a permis d’acquérir à une vitesse supérieure tout ce qu’il y avait à acquérir en matière de connaissances, même au niveau d’un simple utilisateur. Nous sommes très branchés mais sans forcément nous en rendre compte car, pour nous, il s’agit d’une norme. Nous nous plaignons parfois quand nous voyageons car, ailleurs, ces services ne sont pas obligatoirement disponibles.}}<ref>[http://www.europeplusnet.info/article189.html « L'Estonie, terre sainte du High-Tech »]</ref> L’économie, très dépendante sur le plan financier des banques suédoises, s’est révélée très fragile. La [[crise bancaire et financière de l'automne 2008]] a provoqué une débâcle dans ce petit pays qui avait formé sa propre bulle immobilière : entre juin 2008 et juin 2009, le chômage a doublé, le PIB a reculé de 15 %, la production industrielle de 34 %. Le gouvernement tente de renverser la situation essentiellement par des coupes budgétaires<ref>Yves Eudes, « Les Estoniens sont durement frappés par la crise », ''[[Le Monde]]'', 6 juin 2009, {{p.|8}}.</ref> afin de pouvoir remplir les conditions d'entrée dans la zone euro dès 2011<ref>{{Lien web |titre=L'Estonie à l'aube de 2010 |url=http://www.estonie-tallinn.com/2010/01/lestonie-laube-de-2010.html |éditeur=Site estonie-tallinn.com |date=4 janvier 2010}}.</ref>. On attendait pour 2009 une contraction du PIB comprise entre -14 % et -15 % tandis que le pays connaissait désormais la déflation qui a atteint - 0,1 % en 2009. {{Section à actualiser|date=juin 2017}} Le pays renoue avec la croissance à partir de 2010, et le gouvernement estime que l'Estonie retrouvera le niveau de [[Produit national brut|PNB]] d'avant la crise économique à horizon 2015<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Estonia to Raise 2011 GDP Growth Forecast to 7%, Ansip Says |url=https://www.bloomberg.com/news/2011-09-01/estonia-to-raise-2011-gdp-growth-forecast-to-7-ansip-says-1-.html |éditeur=Bloomberg |date=1er septembre 2011}}.</ref>. Quant au taux de chômage, il s’élève en décembre 2011 à 11,7 %<ref>{{Lien web |titre=Le taux de chômage à 10,9 % dans la zone euro |url=http://europa.eu/rapid/pressReleasesAction.do?reference=STAT/12/67&format=HTML&aged=0&language=FR&guiLanguage=en |éditeur=Eurostat |date=2 mai 2012}}.</ref> contre 15,2 % en janvier 2010<ref>{{Lien brisé |url=http://epp.eurostat.ec.europa.eu/cache/ITY_PUBLIC/3-29012010-AP/FR/3-29012010-AP-FR.PDF |titre=Le taux de chômage en hausse à 10,0 % dans la zone euro |éditeur=Eurostat |en ligne le=29 janvier 2010}}.</ref>, selon [[Eurostat]]. [[Fichier:TallinnPan.jpg|vignette|centré|redresse=3|Vue de [[Tallinn]] – quartier moderne avec ses [[gratte-ciel]]s à gauche et la ville historique à droite.]] L’écart de l’espérance de vie entre les personnes diplômées et les personnes non diplômées est de {{nobr|15 ans}} en Estonie<ref>{{lien web |titre=Journal économique et financier |url=https://www.latribune.fr/economie/international/le-pays-developpe-ou-les-inegalites-de-revenus-ont-le-plus-augmente-est-525655.html |site=[[La Tribune (France, 1985)|La Tribune]] }}.</ref> Grâce, entre autres, à l'économie numérique, l'Estonie est aujourd'hui un pays développé doté d'une économie qui a connu l'une des croissances les plus rapides de l'[[Union européenne]], qu'elle a rejoint en 2004<ref>{{lien web|langue=en|titre=Estonian Economic Miracle: A Model For Developing Countries|éditeur=Global Politician|url=http://www.globalpolitician.com/2614-baltic-eu-expansion-estonia|archiveurl=https://web.archive.org/web/20110628230137/http://www.globalpolitician.com/2614-baltic-eu-expansion-estonia|archivedate=28 June 2011|consulté le=5 juin 2011}}</ref>. Le pays se classe à la [[Liste des pays par IDH|trente-et-unième place]] en 2021 dans l'[[indice de développement humain]]<ref name="hdr2021-22" /> et obtient des résultats favorables en termes de liberté économique, libertés civiles, enseignement (régulièrement classé dans les premiers pays d'Europe)<ref>{{Lien web|langue=en|url=https://www.yahoo.com/news/asian-countries-dominate-science-teaching-criticised-survey-101202488.html|titre=Asian countries dominate, science teaching criticised in survey|éditeur=Yahoo}}</ref> et liberté de la presse selon [[Reporters sans frontières|RSF]] (quatorzième dans le monde en 2020)<ref>{{lien web|langue=en|url=https://rsf.org/en/ranking|titre=Press Freedom Index 2016|éditeur=Reports Without Borders|consulté le=29 mai 2016}}</ref>. Les citoyens estoniens bénéficient de soins de santé universels<ref>[https://www.fraserinstitute.org/sites/default/files/comparing-performance-of-universal-health-care-countries-2016.pdf Comparing Performance of Universal Health Care Countries, 2016] Fraser Institute</ref> ainsi que d'un enseignement public gratuit et de qualité<ref>[http://www.oecd.org/estonia/Education-Policy-Outlook-Country-Profile-Estonia.pdf Estonia] OECD 2016</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en |titre=Which countries are most generous to new parents? |périodique=The Economist |date=2016-10-18 |issn=0013-0613 |lire en ligne=https://www.economist.com/graphic-detail/2016/10/18/which-countries-are-most-generous-to-new-parents |consulté le=2019-10-11 }}.</ref>. Par ailleurs, l'Estonie est également l'un des pays qui compte le plus de musées, de livres et le plus grand répertoire de chansons par habitant au monde. === Monnaie === {{Article détaillé|Euro en Estonie}} À l'issue de la Première Guerre mondiale, plusieurs monnaies circulaient en Estonie, dont le [[Deutsche Mark|mark allemand]] et le [[Rouble impérial russe|rouble russe]]. Elles furent remplacées en 1918 par le [[mark estonien]], à parité avec le mark allemand. Après plusieurs dévaluations, celui-ci fut remplacé le {{date-|1 janvier 1928}} par la [[couronne estonienne]] au taux de 1 couronne pour 100 marks. Cette première couronne estonienne fut à nouveau dévaluée en 1933 lors de la crise économique. À la suite de l'invasion soviétique de 1940, la couronne estonienne se trouva remplacée par le [[rouble soviétique]] au taux de {{nobr|1 rouble}} pour {{unité|0,8|couronne}}. Après l'indépendance, une nouvelle [[couronne estonienne]] (''eesti kroon'' ; abréviation internationale EEK), fut introduite en {{date-|juin 1992}} à parité fixe avec le [[Deutsche Mark|mark allemand]] (1 DEM = 8 EEK). Cette nouvelle monnaie rejoint le [[mécanisme de taux de change européen]] II (MCE II) le {{date-|28 juin 2004}}, en vue d'une adoption de l'euro initialement prévue en {{date-|janvier 2007}} ({{nobr|1 euro}} = {{Unité|15.6466|EEK}}, ± 15 %). Mais une inflation trop importante (environ 4 % sur {{nobr|12 mois}}) retarde le passage à l'euro jusqu'à 2011. Depuis le {{date-|1 janvier 2011}}, la monnaie nationale est l'[[euro]], avec une parité fixe de {{unité|1|€}} = 15,6466 EEK. Les [[pièces en euro de l'Estonie]] représentent toutes la carte du pays. == Culture == {{...}} [[Fichier:TÜRKA Vanemuise suures majas -- tants Kodukotus.JPG|vignette|Danse traditionnelle estonienne.]] [[Fichier:Graffiti in Hiiu railway yard.JPG|vignette|Culture urbaine – [[graffiti]] à Tallinn.]] {{Article détaillé|Culture de l'Estonie}} De tout temps, l'Estonie s'est trouvée dans la sphère de culture européenne. [[Tallinn]] (Reval à l'époque) était, au [[Moyen Âge]], la ville la plus orientale de la [[hanse|Ligue hanséatique]]. [[Tartu]], siège de l'Université nationale, était au {{s-|XIX}} un foyer de culture et langue allemande au cœur de l'Empire russe. Forte des diverses cultures qui se sont côtoyées et succédé du fait des occupations successives, l'Estonie s'est forgé une culture particulière faite de tolérance et de respect envers l'étranger, quels que soient son pays ou sa culture. L'Estonie compte de nombreuses minorités : les Russes représentent 25,7 % de la population. Viennent ensuite les Ukrainiens : 2,1 % de la population ; 1,2 % de la population est biélorusse et 0,8 % finnoise. L'importance de la population russophone vient naturellement de l'occupation soviétique et de l'industrialisation forcenée dont l'Estonie avait fait l'objet à l'époque. En Estonie, on retrouve le sauna, une mythologie riche, ainsi qu'une culture du silence et le droit d'accès à la nature. Par ailleurs, l'Estonie est également l'un des pays qui compte le plus de musées, de livres et le plus grand répertoire de chansons par habitant au monde. === Littérature === [[Fichier:Kreutzwald-köler.jpg|vignette|redresse|[[Friedrich Reinhold Kreutzwald]].]] [[Fichier:Karujaht Pärnumaal 1914.ogg|vignette|Extrait du premier film estonien, 1914 – cliquer en bas de l'image pour lire la vidéo.]] {{Article détaillé|Littérature estonienne}} L'[[estonien]] n'est pas une langue indo-européenne mais finno-ougrienne de même que le [[finnois]] et le [[hongrois]]. L’estonien littéraire naît tardivement, entre les {{sp-|XVI|e|et|XVII|e}}s. Il est surtout utilisé par des pasteurs allemands pour transmettre la littérature religieuse. Le plus ancien livre en estonien est le catéchisme de Wanradt et Köll, publié en 1535 à [[Wittemberg|Wittenberg]]. On remarquera que c'est la [[Réforme protestante|Réforme]] qui est à l'origine de ce livre. Le {{s-|XVIII}} voit la naissance de la littérature nationale, et la langue écrite se répand par les almanachs et journaux, colportés jusqu’au fond des campagnes. La littérature est alors composée de récits imités d’œuvres allemandes. À partir de 1820, [[Kristjan Jaak Peterson]] est à l’origine de la poésie estonienne moderne. Dans les années 1850, à la suite des mouvements nationaux et romantiques, la littérature connaît un véritable essor, avec notamment la redécouverte du folklore national et la rédaction de l’épopée nationale, le ''[[Kalevipoeg]]'', composée par [[Friedrich Reinhold Kreutzwald]], publiée entre 1857 et 1861 (voir [[:s:L’Homme de bois et la femme d’écorce|L'Homme de Bois et la Femme d'Écorce]], un conte typiquement estonien) dans les publications de la Société savante estonienne. L'édition populaire a été publiée en 1862 en Finlande. À cette période, entre 1860 et 1885, la nation estonienne prend conscience d’elle-même, et la littérature se développe rapidement. La poésie est un genre particulièrement vivace (et le reste aujourd’hui), symbolisée à cette époque par l’une des grandes poétesses de ce pays, [[Lydia Koidula]]. Comme dans le reste de l’Europe, la fin du {{s-|XIX}} voit le développement d’une littérature réaliste, en particulier avec [[Eduard Vilde]]. [[Fichier:Eduard Vilde 1911.jpg|vignette|redresse|[[Eduard Vilde]] (1911).]] Peu après, la littérature s’ouvre de plus en plus aux courants occidentaux, avec le groupe des « [[Jeune-Estonie|Jeunes Estoniens]] ». C’est dans ce contexte qu’émerge l’une des figures estoniennes les plus connues à l’étranger, celle de la poétesse [[Marie Under]]. Les années 1920 voient le retour du réalisme, avec [[Anton Hansen Tammsaare]]. La période de l’entre-deux-guerres, celle de l’indépendance, contraste fortement avec la suivante, celle de l’exil pour les uns, de la déportation en Sibérie pour les autres. La littérature estonienne en exil demeure très vivace, pour preuve les {{formatnum:2600}} volumes en estonien qui sont parus entre 1945 et nos jours. En Estonie devenue soviétique, la littérature « bourgeoise » est brûlée, interdite, censurée, etc. Un certain renouveau se déclare après la mort de Staline, avec les débuts de grands auteurs comme [[Viivi Luik]] et [[Jaan Kaplinski]], mais surtout le monument [[Jaan Kross]] qui est publié chez Robert Laffont. Il est l'auteur notamment du ''Fou du Tzar'' (1978), prix du meilleur livre étranger 1989. {{Citation|Ses romans, aujourd'hui traduits en de nombreuses langues, font revivre pour la plupart des figures importantes de l'Histoire estonienne ou des Estoniens ayant atteint dans leur domaine une certaine notoriété internationale}}<ref>{{Lien web |titre=Portrait de Jaan Kross |url=http://www.litterature-estonienne.com/Kross.html |éditeur=Site litterature-estonienne.com |consulté le=28 janvier 2011}}.</ref> comme le baron balte Timotheus von Bock du ''Fou du Tzar'' ou le juriste et diplomate [[Frédéric Fromhold de Martens]] de ''Le départ du professeur Martens'' (1984). Après le retour de l’indépendance, l’Estonie libre retrouve une belle vitalité littéraire, marquée par l’émergence de nombreux jeunes auteurs, comme [[Tõnu Õnnepalu]], en particulier grâce aux généreuses subventions de la Fondation pour la culture. === Médias === * [[Eesti Rahvusringhääling]] (ERR), la radio et télévision nationale estonienne. * [[Kuku Raadio]], radio privée. === Musique, arts du spectacle, cinéma, arts plastiques === [[Fichier:Eda-ines etti 2006.jpg|vignette|[[Ines (chanteuse)|Eda-Ines Etti]].]] {{Article détaillé|Musique estonienne|Cinéma estonien}} La musique est indissociable de la culture nationale, les Estoniens n'ont-ils pas été qualifiés de « Peuple chantant » ?<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Antoine Chalvin|titre=La fête du chant, ou l'évolution d'un rite d'union nationale|périodique=Le Courrier des pays de l'Est|numéro=N°1067|pages=118 à 123|date=2008/3|lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-le-courrier-des-pays-de-l-est-2008-3-page-118.htm|consulté le=2 février 2024|accès url=libre}}</ref>Le premier festival pan-estonien de chant a eu lieu en 1869 à Tartu, où près de mille chanteurs et musiciens venus de tout le pays furent réunis. Aujourd'hui cette fête rassemble trente mille chanteurs et musiciens devant un public de {{nombre|200000|personnes}}. Ces traditions ont inspiré en 1988 la « [[révolution chantante]] », c'est en chantant que l'Estonie s'est libérée du joug soviétique. En [[Concours Eurovision de la chanson 2001|2001]], l'Estonie a remporté le [[Concours Eurovision de la chanson|concours Eurovision]]. L'Estonie est également le pays du compositeur de musique classique, religieuse et contemporaine [[Arvo Pärt]], créateur du [[style tintinnabuli]]. Il existe deux grands théâtres en Estonie : le théâtre Estonia à Tallinn fondé en 1865, le [[Théâtre de Vanemuine|théâtre Vanemuine]] à Tartu fondé en 1883. Tous les registres y sont abordés. Le cinéma estonien compte pour une très faible partie (2 %) du taux d'audience cinématographique du pays<ref>« Pour une amélioration de l’exposition du cinéma européen », [[Société civile des auteurs, réalisateurs et producteurs]], 21 octobre 2011 {{lire en ligne |consulté le=25 mai 2015 |url=http://www.larp.fr/dossiers/wp-content/uploads/2012/07/NOTE-Pour-une-amelioration-de-lexposition-du-cinema-europ%C3%A9en.pdf}}.</ref>, mais est très productif surtout en ce qui concerne les films d'animation et documentaires. Un festival est proposé chaque été, consacré au film anthropologique à [[Pärnu]] et en hiver c'est à Tallinn que se déroule le « [[Festival du film Nuits noires de Tallinn|Festival de cinéma des nuits noires]] ». La sculptrice [[Anu Põder]], née à Kanepi en 1947 et décédée en 2013, qui a représenté l'Estonie à la [[Biennale de Venise]] en 2022<ref>{{Lien web |titre=ANU PÕDER, 1947 – 2013, Estonia |url=https://www.labiennale.org/en/art/2022/seduction-cyborg/anu-põder |site=La Biennale di Venezia |date=2022}}</ref>, fait l'objet d'une reconnaissance internationale. === Sports === [[Fichier:Jaan Kirsipuu.jpg|vignette|redresse|[[Jaan Kirsipuu]].]] {{article détaillé|Sport en Estonie}} Le cycliste [[Jaan Kirsipuu]] a été vainqueur de nombreuses étapes du [[Tour de France]]. À [[Sydney]], la médaille d'or du [[décathlon]] a été remportée par [[Erki Nool]]. À Pékin, c'est le discobole [[Gerd Kanter]] déjà champion du monde à Osaka en 2007, qui décroche l'or olympique. Il succède à [[Erki Nool]], sacré en 2000 à Sydney et à [[Jaak Uudmäe|Jaak Uudmae]] {{Incise|Estonien sautant pour l'URSS}} vainqueur du triple saut en 1980 lors des [[Jeux olympiques de 1900|Jeux de Moscou]]. Dans les sports d'hiver, les athlètes estoniens sont très productifs : une médaille d'or, une d'argent et une de bronze aux [[Jeux olympiques d'hiver de 2002|Jeux olympiques de Salt Lake City]] en 2002 (se plaçant devant la Suède et le Royaume-Uni) et trois médailles d'or aux [[Jeux olympiques d'hiver de 2006|Jeux olympiques de Turin]] en 2006. À noter que le champion d'échecs [[Paul Keres]] (1916-1975), au sommet de l'élite dans les années 1930-1960, était Estonien et a concouru pour le pays, puis pour l'URSS. Il a même eu droit à son effigie sur le billet de banque de cinq couronnes<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Le billet de 5 couronnes estoniennes |url=http://www.eestipank.info/pub/en/yldine/pangatahed/pangatahed/_5.html |éditeur=Site de la Banque d'Estonie |consulté le=28 janvier 2011}}.</ref>. En rallye, [[Markko Märtin]] a remporté 5 épreuves en championnat du monde en 2003 et 2004 ; [[Ott Tänak]] et son copilote [[Martin Järveoja]] ont remporté 17 victoires entre 2017 et 2022, ainsi que le titre mondial en 2019. Enfin, la joueuse de tennis [[Kaia Kanepi]] est devenue durant les années 2010 l'une des athlètes les plus populaires de son pays en intégrant le top 20 du [[wTA Tour|classement WTA]] en 2010, après avoir notamment atteint les quarts de finale à [[Tournoi de Wimbledon|Wimbledon]] et à l'[[US Open de tennis]]. === Fêtes et jours fériés === {| class="wikitable centre" |+ '''Jours fériés''' !scope=col| Date !scope=col| {{nobr|Nom français}} !scope=col| {{nobr|Nom local}} !scope=col| Remarques |- | {{date-|1er janvier}} || Jour de l'An || {{langue|et|texte=Uusaasta}} || |- | 24 février || Fête nationale || {{langue|et|texte=iseseisvuspäev}}, {{langue|et|texte=Eesti Vabariigi aastapäev}} || commémoration de l'indépendance de 1918 |- | variable || [[Vendredi saint]] || {{langue|et|texte=suur reede}} || |- | variable || [[Pâques]] || {{langue|et|texte=ülestõusmis püha}} || |- | {{date-|1er mai}} || Fête du travail || {{langue|et|texte=kevadpüha}} || |- | variable || Pentecôte || {{langue|et|texte=nelipühad}} || |- | 23 juin || Jour de la Victoire || {{langue|et|texte=võidupüha}} || |- | 24 juin || [[Fête de la Saint-Jean|fête de saint Jean]] || [[Jaanipäev (Saint-Jean)|Jaanipäev]]|| |- | 20 août || Jour du rétablissement de l'indépendance || {{langue|et|texte=taasiseseisvumispäev}}|| |- | 25 décembre || Noël || {{langue|et|texte=esimene jõulupüha}} || |- | 26 décembre || [[Étienne (martyr)|Saint Étienne]] || {{langue|et|texte=teine jõulupüha}} || ''en calendrier populaire'' {{langue|et|texte=tabanipäev}} ''ou'' {{langue|et|texte=tehvanipäev}} - ''jour d'Étienne'' |} {| class="wikitable centre" |+ '''Fêtes non fériées''' !scope=col| Date !scope=col| {{nobr|Nom français}} !scope=col| {{nobr|Nom local}} !scope=col| Remarques |- | 6 janvier || [[Épiphanie]]|| {{langue|et|texte=kolmekuningapäev}} || |- | 2 février || Anniversaire du [[Traité de Tartu (russo-estonien)|traité de paix de Tartu]] || {{langue|et|texte=Tartu rahulepingu aastapäev}} || |- | 14 mars || Jour de la langue maternelle || {{langue|et|texte=emakeelepäev}} || |- | {{2e|dimanche}} de mai || Jour des Mères || {{langue|et|texte=emadepäev}} || |- | 14 juin || Jour du Souvenir || {{langue|et|texte=leinapäev}} || |- | 2 novembre || Jour des Défunts || {{langue|et|texte=hingedepäev}} || |- | {{2e|dimanche}} de novembre || Jour des Pères || {{langue|et|texte=isadepäev}} || |} == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe="note"}} === Références === {{ références nombreuses | taille=30 }} == Annexes == {{Autres projets | commons = Category:Estonia | commons titre = L’Estonie | wiktionary = Estonie | wikinews = Page:Estonie | wikinews titre = L’Estonie | wikivoyage = Estonie }} === Bibliographie === * Louis Villecourt (1897-1930), ''L'Estonie'', préface d'[[Alexandre Millerand]], Les éditions Rieder, Paris, 1932 [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k887206c?rk=21459;2 (''lire en ligne'')] * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Métropolite Stéphanos |nom1=de Tallinn et de toute l'Estonie |lien auteur1=Stéphanos Charalambidis |prénom2=Jean-François |nom2=Jolivalt |titre=La Véritable Histoire des orthodoxes d'Estonie |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions L'Harmattan|L'Harmattan]] |année=2012 |pages totales=374 |isbn=978-2-336-00626-0 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=bacgBl_NRkYC&printsec=frontcover}}. * {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Jean-Pierre Minaudier |titre=Histoire de l'Estonie et de la nation estonienne |lieu=Paris |éditeur=L'Harmattan ADÉFO |collection=Bibliothèque finno-ougrienne |numéro dans collection=17 |année=2007 |pages totales=402 |isbn=978-2-296-04673-3 |bnf=41175686 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=tmZjn_2212MC&printsec=frontcover}}. === Articles connexes === {{colonnes|taille=30|1= * [[Liste de journaux en Estonie]] * [[Architecture en Estonie]] * [[Estonien]] ([[Langues fenniques|langue fennique]]) * [[Pays nordiques]] * [[Pays baltes]] }} === Liens externes === {{liens}} * {{en}} {{Site officiel|url=https://www.visitestonia.com/en|titre=Site officiel du tourisme}} * [https://archive.wikiwix.com/cache/index2.php?url=http%3A%2F%2Fwww.droitsdelhomme-france.org%2FIMG%2FEstonie.pdf%2Findex.html#federation=archive.wikiwix.com&tab=url Constitution de la république d’Estonie du 28 juin 1992 (archive)]. {{Palette|Pays d'Europe|Conseil de l'Europe|Francophonie|Lauréats du prix Polar Music|Comtés et Communes d'Estonie}} {{Portail|Estonie|pays baltes|Union européenne|mer Baltique}} [[Catégorie:Estonie| ]] [[Catégorie:Éponyme d'un objet céleste]] [[Catégorie:État fondé au XXe siècle]] [[Catégorie:Fondation en 1918]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Estonien
Estonien
{{Autre4|la langue estonienne|le peuple estonien|Estoniens}} {{à sourcer|date=août 2013}} {{Infobox Langue |nom =Estonien |nomnatif ={{Langue|et|''eesti keel''}} |pays =[[Estonie]] |région = |locuteurs ={{formatnum:1132500}}{{ethno|ekk}} |typologie ={{SVO}}, {{Langue agglutinante}}, {{Langue accusative}}, {{Langue à accent d'intensité}} |couleurfamille =limegreen |famille ={{Hiérarchie|fennique|estonien}} |langueofficielle= {{Estonie}}<br />{{Union européenne}} |académie = {{Lien|trad=Institute of the Estonian Language|langue=en|fr=Institut de la langue estonienne}} |iso1 =et<ref name="générique" group="n">Code générique</ref> |iso2 =est<ref group="n" name="générique" /> |iso3-a =est |iso3-b =ekk |iso3-b-texte =estonien standard |iso3-c =vro |iso3-c-texte =[[võro]] |iso5 = |ietf =et<ref group="n" name="générique" />, ekk, vro |étendue =[[Macro-langue]] |type = Langue vivante |wals = est |glottolog = esto1258 |lingua = 41-AAA-d |échantillon = Article premier de la ''[http://www.ohchr.org/EN/UDHR/Pages/Language.aspx?LangID=est Déclaration universelle des droits de l’homme]'' ([https://www.un.org/fr/universal-declaration-human-rights/index.html voir le texte en français]) : {{Langue|et|'''Artikkel 1.'''<br />Kõik inimesed sünnivad vabadena ja võrdsetena oma väärikuselt ja õigustelt. Neile on antud mõistus ja südametunnistus ja nende suhtumist üksteisesse peab kandma vendluse vaim.}} |languefille = }} L’'''estonien''' ([[Autonymie|autonyme]] : {{Langue|et|''eesti keel''}}, {{MSAPI|/ˈeːs.ti ˈkeːl/}} {{Prononciation|et-eesti keel.ogg}}) est une [[langue]] appartenant à la [[langues fenniques|branche fennique]] de la famille des [[langues ouraliennes]]. Il est étroitement apparenté au [[finnois]] et plus lointainement au [[hongrois]]. Il est parlé par environ {{nombre|1100000|personnes}}, dont la très grande majorité ({{formatnum:950000}}) habite en [[Estonie]]. Il peut y avoir intercompréhension entre un locuteur du finnois et un locuteur estonien : les difficultés seraient de l'ordre de tournures grammaticales différentes, mais ce sont surtout les accents différents qui apporteraient des difficultés. Enfin, le finnois a intégré un certain nombre de mots suédois dans son vocabulaire, tandis que les Estoniens ont emprunté des mots de vocabulaire d'origine allemande, bas-allemande ou russe. Le [[SIL International]], organisme chargé d'attribuer les codes [[ISO 639-3]], classe l'estonien comme une [[macro-langue]] (<code>est</code>) et y inclut l'estonien standard (<code>ekk</code>) et le [[võro]] (<code>vro</code>){{Ethno|ekk}}. La base de données linguistiques [[Glottolog]] ne reconnait pas quant à elle le võro et inclut trois [[Variété (linguistique)|variétés]] dans l'estonien<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Language: Estonian|url=https://glottolog.org/resource/languoid/id/esto1258|site=[[Glottolog.org]]|consulté le=2020-09-03}}.</ref> : * l'estonien côtier du Nord-Est * l'estonien côtier du Nord, comprenant : ** l'estonien de l'Est ** l'estonien insulaire ** l'estonien moyen ** l'estonien du Nord-Ouest * l'estonien du Sud, comprenant : ** l'estonien de Mulgi ** l'estonien de Seto ** l'estonien de Tartu == Alphabet == {{Article détaillé|Orthographe de l'estonien}} L'alphabet estonien comporte 27 lettres et est ordonné ainsi : '''A a, B b, D d, E e, F f, G g, H h, I i, J j, K k, L l, M m, N n, O o, P p, R r, S s, Š š, Z z, Ž ž, T t, U u, V v, Õ õ, Ä ä, Ö ö, Ü ü''' Les positions de ''z'' et ''ž'' dans cet alphabet sont à noter, ainsi que l'appartenance à cet alphabet des lettres diacritiquées en tant que lettres à part entière. Les lettres ''F'', ''Š'', ''Z'' et ''Ž'' sont quatre lettres rencontrées uniquement dans certains mots d'emprunts. Il est également important de noter l'absence des lettres ''C'', ''Q'', ''W'', ''X'' et ''Y'', qui ne sont utilisées que dans des noms propres et ne le sont pas dans les mots de racine estonienne et sont exclues de l'alphabet officiel estonien. == Prononciation == Quelques-unes des lettres de l'alphabet ont des prononciations particulières ou différentes du français : ''õ'' note /ɤ/ (une [[voyelle]] postérieure non arrondie, semblable à un ''o'' français, mais vraiment postérieur, prononcé sans arrondissement des lèvres) ; ''ä'' produit le phonème /æ/ comme en [[finnois]] (''a'' très ouvert comme dans ''cat'' en [[anglais]]) ; ''ö'', ''ü'' produisent respectivement les phonèmes /ø/ et /y/ comme en allemand, correspondant aux ''eu'' fermé et ''u'' du français. Quant aux lettres ''š'' et ''ž'', elles se prononcent respectivement /ʃ/ et /ʒ/, correspondant aux ''ch'' et ''j'' du français. Hormis ces quelques lettres, il faut prêter attention au fait que ''E'' se prononce [e] (''é''), que le ''R'' est roulé, que le ''S'' est toujours dur (comme dans le mot ''jadis'') et enfin, que le ''U'' a la même prononciation que ''ou'' en français. Il faut également veiller à aspirer le ''H''. Enfin, en estonien, une voyelle double note une voyelle longue et une double consonne note une consonne [[Gémination|géminée]]. Ceci a une valeur [[phonème|phonémique]], qui peut différencier deux mots. == Phonologie == [[Fichier:WIKITONGUES- Liisi speaking Estonian.webm|vignette|Une locutrice de l'estonien.]] Sur le plan phonologique, l’estonien se caractérise notamment par l’existence de trois [[quantité vocalique|durées vocaliques]] et [[quantité consonantique|consonantiques]] : la plupart des [[phonème]]s peuvent être brefs, longs ou surlongs. Cette présentation des faits a néanmoins été remise en question dans les années 1990. Plutôt que de décrire la durée des phonèmes, de nombreux linguistes préfèrent aujourd’hui décrire les trois « durées » [[syllabe|syllabiques]] (voire des groupes de deux syllabes) et réduisent le système ternaire traditionnel à un emboîtement de deux oppositions binaires : les syllabes [[accent tonique|accentuées]] peuvent être brèves ou longues et les syllabes longues peuvent porter un « accent » fort ou faible, le terme d’« accent » désignant ici un ensemble de traits essentiellement [[prosodie|prosodiques]] comprenant l’énergie articulatoire, la courbe intonative et la longueur relative de la syllabe accentuée et de la syllabe suivante. L’accent tonique est sur la première syllabe des mots, sauf dans les mots d'emprunt relativement récents, où il s'est souvent maintenu à la place qu'il avait dans la langue d'origine. L'orthographe ne distingue pas les phonèmes longs et surlongs ; les uns comme les autres sont notés par une lettre double, tandis que les phonèmes brefs sont notés par une lettre simple. La seule exception concerne les [[occlusive]]s, pour lesquelles trois graphies différentes existent : les brèves sont notées ''b'', ''d'', ''g'', les longues ''p'', ''t'', ''k'', et les surlongues ''pp'', ''tt'', ''kk''. == Grammaire == [[typologie linguistique|Typologiquement]], l’estonien représente une forme de transition entre [[langue agglutinante]] et [[langue flexionnelle]]. Il a subi au cours de son histoire une forte influence de l'[[allemand]], dans son vocabulaire comme dans sa syntaxe. Il a par exemple développé un système de verbes à [[particule (grammaire)|particules]] dont la forme et le fonctionnement rappellent les verbes à [[affixe|particules séparables]] de l'allemand. L’estonien ne possède pas d’articles et ne connaît pas le [[genre (grammaire)|genre grammatical]]. La [[déclinaison (grammaire)|déclinaison]] comprend 14 [[cas grammatical|cas]] : [[nominatif]], [[génitif]], [[partitif]], [[illatif]], [[inessif]], [[élatif]], [[allatif]], [[adessif]], [[ablatif]], [[translatif]], [[terminatif]], [[essif]], [[abessif]] et [[comitatif]]. L’une des particularités de ce système casuel est l'absence d'[[accusatif]] ; le [[Complément d'objet direct|complément d'objet]] peut être marqué, selon les contextes, par le nominatif, le génitif ou le partitif. L’adjectif épithète s'accorde en cas et en nombre avec le substantif qu'il détermine, sauf au terminatif, à l'essif, à l'abessif et au comitatif où il n'y a pas d'accord en cas (l'adjectif est alors au génitif). {| class="wikitable" |+ Tableau des cas |----- ! align="center" | Cas || align="center" | Forme ! align="center" | Signification |----- ! colspan="3" | Cas grammaticaux |----- | 1. [[Nominatif]]|| ''ilus tüdruk'' || la jolie fille |----- | 2. [[Génitif]]|| ''ilusa tüdruku'' | de la jolie fille ; la jolie fille (complément d’objet total) |----- | 3. [[Partitif]]|| ''ilusa-t tüdruku-t'' | la jolie fille (complément d’objet partiel) |----- ! colspan="3" | Cas sémantiques |----- | colspan="3" | ''Cas locaux internes'' |----- | 4. [[Illatif]]|| ''ilusa-sse maja-sse/majja'' | dans une belle maison (quand on y entre) |----- | 5. [[Inessif]]|| ''ilusa-s maja-s'' | dans une belle maison (quand on y est) |----- | 6. [[Élatif]]|| ''ilusa-st maja-st'' | d’une belle maison (quand on en sort) |----- | colspan="3" | ''Cas locaux externes'' |----- | 7. [[Allatif]]|| ''ilusa-le järve-le'' | sur un joli lac (quand on y va) |----- | 8. [[Adessif]]|| ''ilusa-l järve-l'' | sur un joli lac (quand on y est) |----- | 9. [[Ablatif]]|| ''ilusa-lt järve-lt'' | de dessus un joli lac |----- | colspan="3" | ''Autres cas'' |----- | 10. [[Translatif]]|| ''ilusa-ks tüdruku-ks'' | en jolie fille (transformation) |----- | 11. [[Terminatif]]|| ''ilusa tüdruku-ni'' | jusqu’à la jolie fille |----- | 12. [[Essif]]|| ''ilusa tüdruku-na'' | en tant que jolie fille |----- | 13. [[Abessif]]|| ''ilusa tüdruku-ta'' | sans jolie fille |----- | 14. [[Comitatif]]|| ''ilusa tüdruku-ga'' | avec la jolie fille |} Le système verbal se caractérise par l'absence de temps dédié au [[futur (grammaire)|futur]] (le « présent » est le temps du « non-passé ») et par l’existence de formes spéciales pour exprimer l'action accomplie par une personne indéterminée (l’équivalent du « on » français) ainsi que le discours rapporté (mode verbal spécifique appelé « mode oblique » ou « [[médiatif]] »). Il existe au moins deux infinitifs : le premier, terminé par le suffixe ''-ma'', est la forme qui figure dans les dictionnaires ; il est utilisé par exemple après les verbes signifiant « devoir » ou « commencer à ». Le deuxième infinitif, terminé surtout en ''-da'' ou en ''-ta'' (mais aussi en ''-la'', ''-na'' ou ''-ra''), s’utilise par exemple après les verbes signifiant « pouvoir », « vouloir », « aimer ». Certaines grammaires considèrent aussi comme un infinitif spécifique la forme en ''-vat'' (correspondant au médiatif présent) lorsqu'elle est employée après un verbe d'apparence (signifiant « sembler »). == Histoire == === Moyen Âge === La première transcription connue d’un mot estonien remonte peut-être au {{VIIIe siècle}} : dans sa ''Cosmographie'', [[Aethicus Ister]] mentionne une île du nom de Taraconta (Tharaconta). Certains auteurs pensent qu’il désignait peut-être par là l’Estonie ou sa plus grande île, [[Saaremaa]]. ''Taraconta'' peut en effet être interprété comme ''Taara'' + ''kond''. Taara était, selon certains, l’un des principaux dieux des anciens Estoniens ; le suffixe ''-kond'' désigne quant à lui une communauté de personnes, comme dans le mot ''perekond'' « famille », ou une entité territoriale, comme dans ''maakond'' « province ». ''Taraconta'' pourrait ainsi désigner les Estoniens comme les adorateurs de Taara. À partir du {{XIIIe siècle}}, des sources écrites plus abondantes permettent d’avoir une idée plus précise de l’état de développement de la langue. C’est en effet à cette époque que les croisés allemands et scandinaves atteignent l’Estonie, qui était alors l’une des dernières terres païennes d’Europe. Les croisades contre les Estoniens ont été décrites au cours de la première moitié du {{XIIIe siècle}} dans la chronique latine ''Heinrici Chronicon Livoniae'' (chronique d'Henri le Letton), qui contient des mots et des fragments de phrase en estonien. De nombreux noms propres et toponymes estoniens sont également attestés dès le {{XIIIe siècle}}. Un rôle d’impôt danois (''{{lang|la|Liber Census Daniae}}''), établi entre [[1219]] et [[1220]], comprend environ 500 toponymes du nord de l’Estonie. À la suite des [[croisades baltes|croisades]], une noblesse et une bourgeoisie allemandes s’établirent sur le territoire de l’ancienne [[Livonie]], qui couvrait l’Estonie et la [[Lettonie]] actuelles. Bien que l’Estonie ait changé plusieurs fois de maître au cours de sept siècles d’occupation étrangère ([[Danemark]], [[Pologne]], [[Suède]], [[Russie]]), l’estonien fut surtout influencé par le [[Bas allemand|bas-allemand]] et le [[haut-allemand]], ainsi que par le dialecte allemand de la Baltique qui se développa à partir d’eux. En particulier, le vocabulaire lié à la ville et la modernité s'inspire largement de l'allemand. Le premier texte estonien conservé est celui du manuscrit de Kullamaa, qui date des années [[1524]]-1528. Il s’agit d’une traduction des principales prières catholiques (« Notre Père », « Je vous salue Marie » et « Je crois en Dieu »). Lorsque la [[Réforme protestante|Réforme]] parvint en Estonie, la prédication en langue vernaculaire rendit nécessaire la traduction des textes religieux en estonien du nord et en estonien du sud. === Période moderne === Les premières grammaires et les premiers dictionnaires furent rédigés au {{XVIIe siècle}}. On dispose depuis cette époque d’un nombre important de textes conservés. Au cours du Réveil national qui se produisit au milieu du {{XIXe siècle}}, l’estonien, qui n’était auparavant que la langue des paysans, devint rapidement une langue de culture, notamment grâce à l’[[Université de Tartu]], un des principaux foyers intellectuels. Il commença à être utilisé en littérature et dans les sciences. À la même époque furent publiées les premières études linguistiques en estonien. En 1884, [[Karl August Hermann]] fit paraître la première grammaire estonienne en estonien, qui contribua de façon importante à la standardisation de la langue. Dans la deuxième moitié du {{XIXe siècle}}, la population autochtone commença à se désigner sous le nom d’''eesti'', probablement emprunté deux siècles plus tôt au [[suédois]] ou à l’[[allemand]]. Auparavant, la majorité des Estoniens se désignaient sous le nom de ''maarahvas'' « les gens du pays » et appelaient leur langue ''maakeel'' « la langue du pays ». Durant les premières décennies du {{XXe siècle}}, les intellectuels estoniens se donnèrent pour mission de développer leur langue pour l’adapter à la culture européenne moderne. Un rôle important dans ce processus fut joué par le linguiste (et professeur de français) [[Johannes Aavik]], qui s’efforça d’enrichir et d’embellir la langue littéraire. Il utilisa abondamment les ressources fournies par le finnois et les dialectes, mais créa également des mots et des morphèmes grammaticaux artificiels. Le français inspira nombre de ses propositions. Parallèlement à cette « rénovation linguistique » (''keeleuuendus'') lancée par Aavik, un autre courant, dirigé par Johannes Voldemar Veski, se concentra sur l’élaboration des normes et le développement de la terminologie. Plusieurs milliers de termes, dans tous les domaines du savoir et de la vie, furent créés pendant cette période. Au cours du {{XXe siècle}}, un rôle essentiel dans la fixation de la langue standard fut joué par les dictionnaires normatifs. Le premier d’entre eux parut en [[1918]]. Pendant la période [[Union des républiques socialistes soviétiques|soviétique]] (1940-1991), la standardisation de la langue et le strict respect des normes devinrent une forme de résistance nationale. C’était une façon de s’opposer à l’idéologie soviétique, symbolisée par la langue [[russe]]. La langue était l’un des constituants fondamentaux de l’identité estonienne. Les autorités n’avaient d’ailleurs interdit ni l’étude scientifique de l’estonien ni son emploi dans aucun domaine de la vie publique (y compris l’éducation), ce qui permit aux Estoniens et à leur langue de résister à la [[russification]] et à la colonisation. Dans les années 1990, les attitudes à l’égard de la norme linguistique se sont assouplies. Les [[sociolecte]]s et autres variétés linguistiques non standard sont revenus à l’honneur. Le {{1er mai}} [[2004]], l’estonien est devenu l’une des [[langues officielles de l'Union européenne|langues officielles de l’Union européenne]]. == Lexique == === Quelques mots courants === {| class="wikitable" ! Mot || Traduction || Prononciation standard || Finnois !Hongrois |-- | terre || maa || /maː/ || maa |föld |-- | ciel || taevas || /ˈtaevas/ || taivas |ég |-- | eau || vesi || /ˈvesi/ || vesi |víz |-- | feu || tuli || /ˈtuli/ || tuli |tűz |-- | homme || mees || /meːs/ || mies |férfi |-- | femme || naine || /ˈnajne/ || nainen |nő |-- | manger || sööma || /ˈsøːma/ || syödä |eszik |-- | boire || jooma || /ˈjoːma/ || juoda |iszik |-- | grand || suur || /suːr/ || suuri |nagy |-- | petit || väike || /ˈvæjke/ || pieni |kis |-- | pont || sild || /sild/ || silta |híd |-- | port || sadama || /ˈsadama/ || satama |kikötő |-- | nuit || öö || /øː/ || yö |éj |-- | jour || päev || /pæɛv/ || päivä |nap |-- | pluie || vihm / sadu || /vihm/, /ˈsadu || sade |eső |} === Nombres === * 0 : null * 1 : üks * 2 : kaks * 3 : kolm * 4 : neli * 5 : viis * 6 : kuus * 7 : seitse * 8 : kaheksa * 9 : üheksa * 10 : kümme * 11 : üksteist * 12 : kaksteist * 13 : kolmteist * 20 : kakskümmend * 21 : kakskümmend üks * 22 : kakskümmend kaks * 29 : kakskümmend üheksa * 30 : kolmkümmend * 90 : üheksakümmend * 100 : (üks)sada * 101 : sada üks * 110 : sada kümme * 112 : sada kaksteist * 120 sada kakskümmend * 190 : sada üheksakümmend * 200 : kakssada * 900 : üheksasada * {{formatnum:1000}} tuhat * {{formatnum:1000000}} : miljon * {{formatnum:1000000000}} : miljard == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe=n}} === Références === {{Références}} == Voir aussi == {{Interwiki|et|estonien}} {{Autres projets| wikiversity = Département:Estonien}} === Bibliographie === * [[Antoine Chalvin]], Malle Rüütli, Katre Talviste, ''Manuel d'estonien'', Paris, L'Asiathèque, 2011, 254 p. * [[Antoine Chalvin]], ''Johannes Aavik et la rénovation de la langue estonienne'', Paris, ADEFO/L'Harmattan, 2010, 334 p. * Mati Erelt(ed.), ''Estonian language'', Tallinn : Estonian Academy Publishers, 2003, (Linguistica Uralica Supplementary Series ; 1), 412 p. * {{Ouvrage|prénom1=Fanny|nom1=de Sivers|lien auteur=Fanny de Sivers|titre=Parlons estonien|sous-titre=une langue de la Baltique|lieu=Paris|éditeur=L'Harmattan|collection=Parlons|année=1993|pages=214|isbn=2-7384-1978-X|ean=9782738419781}}. * Urmas Sutrop, ''La langue estonienne'', Tallinn, [[Institut estonien]], 2002, 27 p. === Articles connexes === * [[Langues dans les pays baltes]] * [[Liste Swadesh de l'estonien]] * [[Võro]] === Liens externes === {{Liens}} * {{ethnologue|ekk|de l'estonien}} * {{Glottolog|esto1258|de l'estonien}} * {{Linguasphere|41-AAA-d|de l'estonien}} * {{OLAC|est|l'estonien}} * {{Lien web|titre=Estonien|url=http://www.inalco.fr/langue/estonien|site=inalco.fr|éditeur=[[Institut national des langues et civilisations orientales]]|consulté le=2020-09-02}}. {{Palette|Langues officielles de l'Union européenne}} {{Portail|langues|Estonie}} [[Catégorie:Langue estonienne|*]] [[Catégorie:Langue officielle de l'Union européenne]] [[Catégorie:Inventaire de langues]] [[Catégorie:Langue officielle]] [[Catégorie:Langue en Estonie]] [[Catégorie:Langue fennique]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Essif
Essif
En [[linguistique]], l’'''essif''' est un [[cas grammatical]] exprimant un état ou une qualité. Il peut s'exprimer en français au moyen des locutions comme ''en tant que'', ''en qualité de'' ou ''comme''. Dans d’autres langues - en particulier le [[finnois]] et l’[[estonien]] -, il s’exprime au moyen d'un [[Affixe|suffixe]] spécifique qui est ajouté au mot de base en finnois, et à la forme du [[génitif]] en estonien : {| |- |Finnois |Estonien |Français |- |''lapsi'' |''laps'' |''enfant'' |- | ''lapse'''-na''''' | ''laps-e'''-na''''' | ''en tant qu'enfant'' |} En finnois, l’essif peut aussi exprimer le temps: ''maanantaina'' → "au lundi", ''kuudentena tammikuuta''<!-- joulukuu ne peut indiquer janvier qui se dit tammikuu, l'exemple devrait donc être: kuudentena tammikuuta. --> → "au {{date-|6 janvier}}". Dans certaines expressions, il est utilisé avec son sens ancien de [[locatif]] : ''Luen lehtiä koto'''na''''' → "Je lis les journaux à la maison" (i.e.: "dans le contexte de la maison") . Cette signification s’oppose à celle de l’[[inessif]], qui veut dire "à l’intérieur de". Le basque présente un tel cas grammatical, utilisant le [[Affixe|suffixe]] -tzat directement accolé à la racine. Cette même combinaison peut également exprimer le cas [[translatif]]. Les grammaires basques cependant l'appellent et l'ont toujours appelé "[[prolatif]]", bien que ne correspondant pas à l'acception de ce terme pour les linguistes. {{Portail|Linguistique}} [[Catégorie:Cas grammatical]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Espace%20vectoriel
Espace vectoriel
{{Homon|espace}} [[Fichier:Vector add scale.svg|vignette|Dans un espace vectoriel, on peut additionner deux vecteurs. Par exemple, la somme du vecteur v (en bleu) et w (en rouge) est v + w. On peut aussi multiplier un vecteur, comme le vecteur w que l'on peut multiplier par 2, on obtient alors 2w et la somme devient v + 2w.]] En [[mathématiques]], plus précisément en [[algèbre linéaire]], un '''espace vectoriel''' est un ensemble d'objets, appelés [[Vecteur|vecteurs]], que l'on peut additionner entre eux, et que l'on peut multiplier par un [[Scalaire (mathématiques)|scalaire]] (pour les étirer ou les rétrécir, les tourner, etc.). En d'autres termes, c'est un ensemble muni d'une [[structure (mathématiques)|structure]] permettant d'effectuer des [[Combinaison linéaire|combinaisons linéaires]]. Les scalaires sont généralement des [[Nombre réel|nombres réels]] ou des [[Nombre complexe|nombres complexes]], ou alors pris dans n'importe quel [[Corps (mathématiques)|corps]]. Étant donné un [[corps (mathématiques)|corps]] ''K'', un espace vectoriel ''E'' sur ''K'' est un [[groupe commutatif]] (dont la loi est notée +) muni d'une action « compatible » de ''K'' (au sens de la définition ci-dessous). == Espace vectoriel == === Définitions === Soit ''K'' un corps commutatif<ref>{{Ouvrage|lang=en|auteur=Serge Lang|titre=Algebra|année=1965|référence=Référence:Algèbre (Lang)}} : corps défini au chapitre II, espace vectoriel au chapitre III. La théorie des corps fait l'objet des chapitres VII à XII, d'autres notions d'algèbre étant présentées aux chapitres XIII à XVIII.</ref>{{,}}<ref>[[Roger Godement]], ''Cours d'algèbre'', 1966 : le chapitre 8 porte sur les anneaux et corps, et le chapitre 10 sur les modules et espaces vectoriels.</ref>, comme le [[corps commutatif]] <math>\mathbb{Q}</math> des [[nombre rationnel|rationnels]], celui, <math>\mathbb{R}</math>, des [[nombre réel|réels]]<ref>{{Artin1}} : le chapitre 3, consacré aux espaces vectoriels, présente d'abord les espaces vectoriels <math>\mathbb{R}</math><sup>''n''</sup> avant de donner une définition de la structure de corps.</ref> ou celui, <math>\mathbb{C}</math>, des [[nombre complexe|complexes]] (on parlera dans ces cas d'espace vectoriel rationnel, réel ou complexe). Un espace vectoriel sur ''K'', ou ''K-espace vectoriel'', est un ensemble ''E'', dont les éléments sont appelés [[vecteur]]s (ou — plus rarement — points<ref>{{Harvsp|Dieudonné|1964|p=31}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur=[[Serge Lang]]|titre=Algèbre linéaire|vol=1|numéro chapitre=1 et 2|éditeur=Interéditions}}.</ref>), muni de deux lois : * une [[loi de composition interne]] « + » : ''E''{{2}} → ''E'', appelée addition ou [[somme vectorielle]], * une [[Loi de composition#Lois de composition externes|loi de composition externe]] à gauche « • » : ''K'' × ''E → E'', appelée [[multiplication par un scalaire]], tel que les propriétés suivantes soient vérifiées : :1. (''E'',+) est un [[groupe abélien]], autrement dit : :*la loi « + » est [[commutative]]<ref group=N>L'hypothèse de commutativité de « + » est en fait redondante : elle se déduit des autres propriétés, en [[Développement (mathématiques)|développant]] de deux façons différentes (1 + 1)•(''u'' + ''v'') : cf. notes analogues dans les articles « [[Anneau unitaire]] » et « [[Module sur un anneau]] ».</ref>, :*elle est [[associative]], :*elle admet un [[élément neutre]], noté 0<sub>''E''</sub>, appelé [[vecteur nul]] et, :*tout vecteur ''v'' a un [[Opposé (mathématiques)#Définition générale|opposé]], noté –''v''. :C'est-à-dire que pour tous vecteurs ''u'', ''v'' et ''w'' de ''E'' : {| align="center" width="60%" border="0" |- | width="24%" align="right" | ''u + v'' | = | width="24%" align="left" | ''v + u'' | width="24%" align="right" | ''u ''+ (''v + w'') | = | width="24%" align="left" | (''u + v'') + ''w'' |- | align="right" | 0<sub>''E''</sub> + ''v'' | = || align="left" | ''v'' || align="right" | ''u ''+ (–''u'') | = || align="left" | 0<sub>''E''</sub> |} :2. La loi « • » vérifie les propriétés suivantes : :*elle est [[distributive]] à gauche par rapport à la loi « + » de ''E'' et à droite par rapport à l'addition du corps ''K'', :*elle vérifie une associativité mixte (par rapport à la multiplication dans ''K''), :*l'élément neutre multiplicatif du corps ''K'', noté 1<sub>''K''</sub>, est neutre à gauche pour •<ref group=N>Cette condition est nécessaire, comme le montre le contre-exemple suivant. Si on prend par exemple ''E'' = ''K'', et que la loi externe est définie comme l'opération toujours nulle (λ•''u'' = 0 pour tout λ de ''K'' et tout ''u'' de ''E''), alors tous les autres axiomes sont satisfaits sauf celui-ci.</ref>. :C'est-à-dire que pour tous vecteurs ''u'', ''v'' de ''E ''et tous scalaires λ, μ : {| align="center" width="60%" border="0" |- | width="24%" align="right" | λ•(''u'' + ''v'') | = | align="left" width="24%" | (λ•''u'') + (λ•''v'') | align="right" width="24%" | (λ + µ)•''u'' | = | align="left" width="24%" | (λ• ''u'') + (µ • ''u'') |- | align="right" | (λμ)•''u'' || = || align="left" | λ•(µ•''u'') | align="right" | 1<sub>''K''</sub> •''u'' || = || align="left" | ''u'' |} Ces axiomes impliquent que ''E'' est non vide et pour tout vecteur ''u'' de ''E'' et tout scalaire λ<ref>{{Ouvrage|auteur=Stéphane Balac|auteur2=Frédéric Sturm|titre=Algèbre et analyse|sous-titre=cours de mathématiques de première année avec exercices corrigés|éditeur=[[PPUR]]|date=2003|url={{Google Livres|-LbuKvfK9AkC|page=302}}|page=302}}, prop. 8.1.3.</ref> : {| align="center" width="60%" border="0" |- | align="right"| λ•''u'' = 0<sub>''E''</sub> | align="center" | ⇔ | align="left"| (λ = 0<sub>''K''</sub> ou ''u'' = 0<sub>''E''</sub>) |(–λ)•''u'' = –(λ•''u'') = λ•(–''u'') |} {{Démonstration|titre=Démonstrations|1= #De l'axiome 1, il découle que ''E'' est nécessairement non vide. En effet : #:0<sub>''E''</sub> appartient à ''E''. #Les axiomes 1 et 2 impliquent que 0<sub>''E''</sub> est « absorbant à droite » pour la loi • ({{c.-à-d.}} que le produit de 0<sub>''E''</sub> par un scalaire quelconque vaut 0<sub>''E''</sub>) et que le produit d'un vecteur quelconque de ''E'' par le scalaire 0<sub>''K''</sub> (l'élément neutre additif du corps ''K'') vaut aussi 0<sub>''E''</sub>. En effet : #*λ•0<sub>''E ''</sub> = λ•(0<sub>''E''</sub> + 0<sub>''E''</sub>) = λ•0<sub>''E''</sub> + λ•0<sub>''E''</sub>, ce qui, [[Groupe (mathématiques)#Régularité|d'après l'axiome 1]], équivaut à 0<sub>''E''</sub> = λ•0<sub>''E''</sub> ; #*de même, 0<sub>''K''</sub>•''u'' = (0<sub>''K''</sub> + 0<sub>''K''</sub>)•''u'' = 0<sub>''K''</sub>•''u'' + 0<sub>''K''</sub>•''u'' donc 0<sub>''E''</sub> = 0<sub>''K''</sub>•''u''. #Réciproquement, si λ•''u'' = 0<sub>''E''</sub> et λ ≠ 0<sub>''K''</sub>, alors ''u'' = 1<sub>''K''</sub> •''u'' = (λ{{-1}}λ)•''u'' = λ{{-1}}•(λ•u) = λ{{-1}}•0<sub>''E''</sub> = 0<sub>''E''</sub>. #Enfin, le produit du vecteur ''u'' par le scalaire –λ et le produit de –''u'' par λ sont tous deux égaux à –(λ•''u'') (l'opposé de λ•''u''). En effet, le point 2 précédent et l'axiome 2 donnent : #*λ•''u'' + λ•(–''u'') = λ•(''u – u'') = 0<sub>''E''</sub> ; #*de même, λ•''u'' + (–λ)•''u'' = (λ – λ)•''u'' = 0<sub>''E''</sub>. }} Les vecteurs (éléments de ''E'') ont été ici écrits avec des lettres latines italiques, mais certains auteurs les notent par des lettres en gras, ou les surmontent d'une flèche. === Exemples === {{Article détaillé|Exemples d'espaces vectoriels}} [[Fichier:Continuidad de funciones 04.svg|thumb|upright=1.2|Les fonctions ℝ → ℝ continues forment un ℝ-espace vectoriel, noté C{{exp|0}}(ℝ, ℝ).]] Voici quelques exemples d'espaces vectoriels qui servent entre autres en analyse ou en géométrie : * L'[[espace nul]] est l'espace vectoriel sur un corps ''K'' comportant un unique élément, qui est nécessairement le vecteur nul. L'espace nul est [[Problème universel#Objet initial et objet final|l'objet initial et l'objet final]] de la {{Lien|trad=Category of vector spaces|catégorie des espaces vectoriels}} sur ''K''. *[[Exemples d'espaces vectoriels#Le corps|Tout corps ''K'']] se présente comme un ''K''-espace vectoriel. L'addition et la multiplication de ''K'' fournissent respectivement l'addition vectorielle et la multiplication par un scalaire. *Plus généralement, l'ensemble des [[n-uplet|''n''-uplets]] d'éléments de ''K'', muni des lois usuelles, forme l'[[Exemples d'espaces vectoriels#Espace des n-uplets|espace vectoriel ''K<sup>n</sup>'']]. *Les [[matrice (mathématiques)|matrices]] à ''n'' lignes et ''p'' colonnes à coefficients dans ''K'' forment l'[[Exemples d'espaces vectoriels#Espaces de matrices|espace M{{ind|''n'',''p''}}(''K'')]]. * Si ''K'' est commutatif, toute [[extension de corps]] de ''K'', c'est-à-dire tout [[plongement]] de ''K'' dans un corps ''L'', munit ''L'' d'une structure d'espace vectoriel sur ''K''. * L'ensemble C{{exp|0}}(''X'') des [[fonction (mathématiques)|fonctions]] [[Continuité (mathématiques)|continues]] réelles ou complexes définies sur espace topologique ''X'' est un espace vectoriel (réel ou complexe). * L'ensemble des (germes de) solutions d'une [[équation différentielle linéaire]] homogène est un espace vectoriel (réel ou complexe). * L'ensemble des [[suite (mathématiques)|suites]] numériques satisfaisant une [[relation de récurrence]] linéaire est un espace vectoriel réel. === Espaces vectoriels sur un [[corps non commutatif]] === La définition ci-dessus est celle des espaces vectoriels à gauche sur ''K''. Les [[Module sur un anneau#Module à gauche, module à droite|espaces vectoriels à droite sur ''K'']] sont les espaces vectoriels à gauche sur le [[Anneau opposé|corps opposé]] à ''K''. Si le corps ''K'' est commutatif, les notions d'espaces vectoriels à gauche et à droite coïncident, et l'on peut alors noter à gauche ou à droite (au choix) la multiplication par un scalaire. Les notions de la théorie des espaces vectoriels qui ne sont valables, avec les définitions usuelles, que lorsque le corps est commutatif sont notamment celles liées à la [[Application multilinéaire|multilinéarité]] ([[Déterminant (mathématiques)|déterminant]], [[Trace (algèbre)|trace]], [[Produit tensoriel de deux modules|produits tensoriels]], [[algèbre extérieure]], [[algèbre sur un corps]] commutatif) ou aux [[Fonction polynôme|fonctions polynomiales]]. Même si l'on ne se sert pas de ces notions, il faut faire attention à divers détails lorsque le corps de base n'est pas supposé commutatif. Par exemple, les [[homothétie]]s n'existent (en tant qu'[[#Application linéaire|applications linéaires]]) que si le facteur scalaire est [[Corps gauche#Énoncés et méthodes|central]] dans le corps, et la multiplication scalaire doit être écrite du côté opposé des applications linéaires (donc avec le scalaire à droite si les applications linéaires sont notées à gauche de leurs arguments). == Combinaison linéaire == {{Loupe|Combinaison linéaire}} Les deux opérations sur un espace vectoriel permettent de définir les [[combinaison linéaire|combinaisons linéaires]], c'est-à-dire les sommes finies de vecteurs affectés de coefficients (scalaires). La combinaison linéaire d'une [[Famille (mathématiques)|famille]] (''v{{ind|i}}''){{ind|''i''∈''I''}} de vecteurs ayant pour coefficients ({{math|λ}}''{{ind|i}}''){{ind|''i''∈''I''}} est le vecteur ∑{{ind|''i''∈''I''}} {{math|λ}}''{{ind|i}}v{{ind|i}}''. Lorsque l'ensemble d'indexation ''I ''est [[Ensemble infini|infini]], il est nécessaire de supposer que la famille ({{math|λ}}''{{ind|i}}''){{ind|''i''∈''I''}} est à [[Support de fonction|support]] [[Ensemble fini|fini]], c'est-à-dire qu'il n'y a qu'un ensemble fini d'indices ''i ''pour lesquels {{math|λ}}''{{ind|i}}'' est non nul. == Sous-espace vectoriel == {{Loupe|Sous-espace vectoriel}} [[Fichier:Linear subspaces with shading.svg|thumb|upright=1.5|Deux plans vectoriels de l'espace ℝ{{3}} en jaune et en vert, qui se coupent selon une [[droite vectorielle]] en bleu.]] Un sous-espace vectoriel de ''E'' est une [[Inclusion (mathématiques)|partie]] non [[Ensemble vide|vide]] ''F'' de ''E'' stable par combinaisons linéaires. Muni des lois induites, ''F'' est alors un espace vectoriel. L'[[Algèbre des parties d'un ensemble#Réunion et intersection : cas général|intersection d'une famille]] non vide (finie ou infinie) de sous-espaces vectoriels est un sous-espace vectoriel mais l'[[Algèbre des parties d'un ensemble#Réunion et intersection : cas général|union]], même [[Union (mathématiques)|finie]], n'en est pas un en général. == Famille de vecteurs et dimension == === Indépendance linéaire === {{Loupe|Indépendance linéaire}} Une famille (''v{{ind|i}}''){{ind|''i''∈''I''}} de vecteurs de ''E'' est dite libre (sur ''K'') ou encore les vecteurs de cette famille sont dits [[indépendance linéaire|linéairement indépendants]], si la seule combinaison linéaire des ''v{{ind|i}}'' égale au vecteur nul est celle dont tous les coefficients sont nuls. Dans le cas contraire, la famille est dite liée et les ''v{{ind|i}}'' sont dits linéairement dépendants. Une famille constituée d'un seul vecteur est libre si et seulement si ce vecteur est non nul. Un couple de vecteurs est lié si et seulement si les deux vecteurs sont [[colinéarité|colinéaires]]. Si (''u'', ''v'') est un couple de vecteurs linéairement indépendants, alors (''u'', ''v''), (''u + v'', ''v'') et (''u'', ''u + v'') sont eux aussi des couples de vecteurs non colinéaires, mais la famille (''u'', ''v'', ''u + v'') est toujours liée. === Sous-espace vectoriel engendré === {{Loupe|Sous-espace vectoriel engendré|Base (algèbre linéaire)}} Le [[sous-espace vectoriel engendré]] par une famille (''v{{ind|i}}''){{ind|''i''∈''I''}} de vecteurs, noté {{math|Vect}}((''v{{ind|i}}''){{ind|''i''∈''I''}}), est le plus petit sous-espace (au sens de l'inclusion) contenant tous les vecteurs de cette famille. De manière équivalente, c'est l'ensemble des [[#Combinaison linéaire|combinaisons linéaires]] des vecteurs ''v{{ind|i}}''. La famille engendre ''E'', ou encore est [[Famille génératrice|génératrice]], si le sous-espace qu'elle engendre est ''E ''tout entier. Une famille ''B ''de vecteurs de ''E ''est une '''base''' de ''E'' si elle est libre et génératrice ou, ce qui est équivalent, si tout vecteur de ''E'' s'exprime de manière unique comme combinaison linéaire des éléments de ''B''. L'existence d'une base pour tout ''K''-espace vectoriel ''E'' se déduit du [[théorème de la base incomplète]]. === Définition de la dimension === {{Loupe|Dimension d'un espace vectoriel}} Étant donné un espace vectoriel ''E'' sur un corps ''K'', [[Théorème de la dimension pour les espaces vectoriels|toutes les bases de ''E'' ont le même cardinal]], appelé dimension de ''E''. *La dimension de l'[[#Exemples|espace ''K<sup>n</sup>'']] est ''n''. *Tout espace vectoriel de dimension 1 est appelé [[droite vectorielle]]. Tout espace de dimension 2 est appelé [[plan vectoriel]]. Deux espaces vectoriels sur ''K'' sont isomorphes (c'est-à-dire reliés par un [[isomorphisme]]) si et seulement s'ils sont de même dimension. == Application linéaire == {{Loupe|Application linéaire}} [[File:Application lineaire(2).svg|thumb|Conservation de la somme dans une application linéaire : ici <math>f=2p_y-p_x</math> où <math>p_y</math> (resp. <math>p_x</math>) est la [[projecteur (mathématiques)|projection]] sur y de direction x (resp. sur x de direction y).]] Soient ''E'' et ''F'' deux espaces vectoriels sur un même corps ''K''. Une [[application (mathématiques)|application]] {{mvar|f}} de ''E'' vers ''F'' est dite '''linéaire''' si elle est additive et commute à la multiplication par les scalaires : {{retrait|<math>\begin{matrix}\forall x,y\in E&f(x+y)&=&f(x)+f(y),\\\forall x\in E\quad\forall \lambda\in K&f(\lambda x)&=&\lambda f(x).\end{matrix}</math>}} Autrement dit, {{mvar|f}} préserve les [[#Combinaison linéaire|combinaisons linéaires]]. L'ensemble des applications linéaires de ''E'' dans ''F'' est souvent noté L(''E'', ''F''). Si ''K'' est commutatif, L(''E'', ''F'') est un sous-espace vectoriel de l'espace des fonctions de ''E'' dans ''F''. Toute [[Composition de fonctions|composée]] d'applications linéaires est linéaire. L'ensemble L(''E'', ''E'') des [[Endomorphisme linéaire|endomorphismes de ''E'']] se note L(''E''). Un [[isomorphisme]] d'espaces vectoriels est une application linéaire [[bijection|bijective]]. Un [[automorphisme]] est un endomorphisme bijectif. L'ensemble des automorphismes de ''E'' est le [[groupe linéaire]] GL(''E''). === Noyau et image === {{Loupe|Application linéaire#Noyau et image{{!}}Noyau et image d'une application linéaire|Théorème du rang}} [[File:Application lineaire (1).svg|thumb|left|Application linéaire ayant pour image (d1) et pour noyau (d2). Ici, {{formule|''f'' {{=}} 1,5''p''}} où {{formule|''p''}} est la [[projecteur (mathématiques)|projection]] sur (d1) de direction (d2)]] Pour toute application linéaire ''f'' de ''E'' dans ''F'', * les vecteurs ''x'' de ''E'' tels que ''f''(''x'') = 0 forment un sous-espace vectoriel de ''E'', appelé le [[Noyau (algèbre)|noyau]] de ''f'' et noté Ker(''f'') ; * les vecteurs ''f''(''x'') pour ''x'' dans ''E'' forment un sous-espace vectoriel de ''F'', appelé l'[[Image d'une application|image]] de ''f'' et noté Im(''f'') ; *''f ''est **[[Injection (mathématiques)|injective]] si et seulement si Ker(''f'') = {0{{ind|''E''}}<nowiki/>}, **[[surjective]] si et seulement si Im(''f'') = ''F ''; *la [[#Définition de la dimension|dimension]] de Im(''f''), appelée le [[Rang (mathématiques)|rang]] de ''f'', est inférieure ou égale à celles de ''E ''et ''F''. Elle est reliée à celles de ''E'' et Ker(''f'') par le théorème du rang :<center><math>\dim (E) = \dim\ {\rm Ker}(f)</math> + <math>\dim \ {\rm Im}(f).</math></center> Le [[Graphe d'une fonction|graphe]] de ''f'' est un sous-espace vectoriel de ''E'' × ''F'', dont l'intersection avec ''E'' × {0} est Ker(''f'') × {0}. === Forme linéaire === {{Loupe|Forme linéaire|espace dual}} Une [[forme linéaire]] sur un ''K''-espace vectoriel ''E'' est une application linéaire de ''E'' dans ''K''. Si ''K'' est commutatif, les formes linéaires sur ''E'' forment un ''K''-espace vectoriel appelé l'[[espace dual]] de ''E'' et noté ''E''*. Les noyaux des formes linéaires non nulles sur ''E ''sont les [[hyperplan]]s de ''E''. == Produits et sommes directes == {{Loupe|Produit direct|Somme directe}} La [[Somme d'ensembles#En algèbre|somme ''F + G'']] de deux sous-espaces vectoriels ''F'' et ''G'', définie par {{retrait|<math>\ F+G=\left\{x+y\mid(x,y) \in F\times G \right\},</math>}} coïncide avec le [[#Sous-espace vectoriel engendré|sous-espace vectoriel engendré]] par ''F''⋃''G''. [[Sous-espace vectoriel#Somme de sous-espaces vectoriels|Cette construction se généralise]] à une famille quelconque (non vide) de sous-espaces vectoriels. La [[formule de Grassmann]] relie les dimensions de ''F ''et ''G ''à celles de leur somme et de leur intersection : <center><math>\dim (F+G)+\dim(F\cap G)=\dim F+\dim G.</math></center> Les deux sous-espaces ''F'' et ''G'' de ''E'' sont dits « [[Somme directe#Somme directe de deux sous-espaces vectoriels|''en ''somme directe]] » lorsque la décomposition de tout vecteur de leur somme ''F + G ''en une somme de deux vecteurs, l'un appartenant à ''F'' et l'autre à ''G'', est unique (il suffit pour cela que la décomposition de 0{{ind|''E''}} soit unique, c'est-à-dire que ''F''∩''G ''= {0{{ind|''E''}}<nowiki/>}). [[Somme directe#Somme directe d'une famille de sous-espaces vectoriels|Cette définition se généralise]] à la somme d'une famille quelconque (non vide) (''F{{ind|i}}''){{ind|''i''∈''I''}} de sous-espaces. Si cette somme est directe alors les ''F{{ind|i}}'' sont d'intersection nulle deux à deux mais la réciproque est fausse. Une somme ''F + G'', lorsqu'elle est directe, est notée ''F''⊕''G''. Les sous-espaces ''F'' et ''G'' sont dits [[sous-espace supplémentaire|supplémentaires]] (l'un de l'autre) dans ''E'' s'ils sont en somme directe et si de plus, cette somme est égale à ''E''. Le [[théorème de la base incomplète]] garantit que tout sous-espace vectoriel possède au moins un supplémentaire. Soit une famille (''E{{ind|i}}''){{ind|''i''∈''I''}} de ''K''-espaces vectoriels. Le [[produit cartésien]] ∏{{ind|''i''∈''I''}} ''E{{ind|i}}'' hérite naturellement d'une structure de ''K''-espace vectoriel, appelé [[Produit direct#Produit direct d'espaces vectoriels|espace vectoriel produit]]. Les familles à [[Support d'une fonction|support]] fini forment un sous-espace vectoriel de ∏{{ind|''i''∈''I''}} ''E{{ind|i}}'', appelé la somme directe des espaces ''E{{ind|i}}'' et noté ⊕{{ind|''i''∈''I''}} ''E{{ind|i}}''. Lorsque tous les ''E{{ind|i}}'' sont égaux à ''K'', ce produit et cette somme sont respectivement notés ''K<sup>I</sup>'' (l'espace des fonctions de ''I'' dans ''K'') et ''K''<sup>(''I'')</sup> (le sous-espace des fonctions à support fini, dont la [[#Définition de la dimension|dimension]] est égale au [[Cardinalité (mathématiques)|cardinal de ''I'']]). Pour ''I ''= '''N''', on construit ainsi l'[[Exemples d'espaces vectoriels#Espaces de suites|espace ''K''<sup>'''N'''</sup> des suites dans ''K'' et le sous-espace ''K''<sup>('''N''')</sup>]] des suites à support fini. == Espace vectoriel quotient == Soit ''F'' un sous-espace vectoriel de ''E''. L''''[[espace vectoriel quotient|espace quotient]]''' ''E''/''F'' (c'est-à-dire l'ensemble des classes d'équivalence de ''E'' pour la relation « ''u ''~ '' v ''si et seulement si ''u – v ''appartient à ''F'' », muni des opérations définies naturellement sur les classes) est un espace vectoriel tel que la projection ''E ''→ ''E''/''F ''(qui associe à ''u ''sa classe d'équivalence) soit linéaire de noyau ''F''. Tous les [[sous-espace supplémentaire|sous-espaces supplémentaires]] de ''F ''dans ''E ''sont isomorphes à ''E''/''F''. Leur dimension commune, lorsqu'elle est finie, s'appelle la [[codimension]] de ''F ''dans ''E''. == Propriétés des espaces vectoriels de dimension finie == {{Loupe|Espace vectoriel de dimension finie}} Soit ''E'' un espace vectoriel engendré par un nombre fini ''m'' d'éléments. *La dimension ''n ''de ''E ''est finie, inférieure ou égale à ''m''. *Toute famille libre de ''E'' a au plus ''n'' vecteurs et toute famille génératrice en a au moins ''n''. Pour qu'une famille d'exactement ''n'' vecteurs soit une base, il suffit qu'elle soit libre ''ou ''génératrice : elle est alors les deux. *Le seul [[Sous-espace vectoriel#Dimension|sous-espace de ''E'' de dimension ''n'']] est ''E''. * Si ''K'' est commutatif, l'[[espace dual]] ''E''* de ''E'' est également de dimension ''n'', d'après le théorème de la [[base duale]]. * Si ''K'' est commutatif et si ''n ''≠ 0, l'ensemble des [[Application multilinéaire#Application n-linéaire alternée en dimension n|formes ''n''-linéaires alternées sur ''E'']] est un espace vectoriel de dimension 1. Ce résultat est à la base de la théorie du [[déterminant (mathématiques)|déterminant]]. *[[Théorème du rang#Application à la caractérisation des isomorphismes|On déduit du théorème du rang que]] pour toute application linéaire ''f'' de ''E'' dans un espace de même dimension ''n'',{{retrait|''f'' est surjective ⇔ ''f'' est injective ⇔ ''f'' est bijective.}} *Si ''K'' est commutatif, alors l'application de M{{ind|''m'',''n''}}(''K'') dans L(''K{{exp|n}}'', ''K{{exp|m}}'') qui, à toute [[matrice (mathématiques)|matrice]] ''A'', associe l'application linéaire ''X'' ↦ ''AX'', est un isomorphisme d'espaces vectoriels. Plus généralement, toute application linéaire entre deux espaces munis chacun d'une base finie est [[Matrice d'une application linéaire|représentable par une matrice]]. == Structures connexes == === Structures relatives === * Une [[Paire d'espaces|paire]] d'espaces vectoriels est la donnée d'un espace vectoriel et d'un sous-espace de celui-ci. * Plus généralement, un espace vectoriel peut être [[Filtration (mathématiques)|filtré]] par la donnée d'une [[Suite (mathématiques)|suite]] croissante ou décroissante de sous-espaces. * Un [[drapeau (mathématiques)|drapeau]] sur un espace vectoriel ''E ''de dimension finie est une suite strictement croissante de sous-espaces, de l'[[espace nul]] à ''E''. * Un espace vectoriel réel de dimension finie peut être [[orientation (mathématiques)|orienté]] par le choix d'une orientation sur ses bases. * Un [[Espace gradué|espace vectoriel gradué]] est une famille d'espaces vectoriels, généralement indexée par ℕ, ℤ ou ℤ/2ℤ. Un morphisme entre deux tels espaces vectoriels gradués est alors une famille d'applications linéaires qui respecte la graduation. === [[Structure algébrique|Structures algébriques]] === * Un [[module sur un anneau|module]] ''M'' sur un [[anneau unitaire|anneau]] ''A'' est un groupe additif muni d'une loi externe sur ''M'' à coefficients dans ''A'', compatible avec l'addition sur ''M'' et avec les opérations sur ''A''. Il ne dispose en général ni de base ni de supplémentaires. Un espace vectoriel s'avère être simplement un module sur un corps<ref>{{Harvsp|Lang|1965|p=85}}.</ref>. * Une [[algèbre sur un corps|algèbre]] est un espace vectoriel muni d'une multiplication distributive par rapport à l'addition et compatible avec la loi de composition externe. * Une [[algèbre de Lie]] est un espace vectoriel muni d'un [[crochet de Lie]] compatible avec la loi de composition externe. === Structures topologiques et géométriques === * Un [[espace affine]] est un ensemble muni d'une [[action de groupe (mathématiques)|action]] libre et transitive d'un espace vectoriel. * Un [[espace préhilbertien]] est un espace vectoriel muni d'un [[produit scalaire]]. * Un [[espace vectoriel euclidien]] est un espace préhilbertien réel de dimension finie. * Un [[espace euclidien]] est un espace affine dont la ''direction'' est un espace vectoriel euclidien. * Un [[espace hermitien]] est un espace préhilbertien complexe de dimension finie. C'est l'analogue complexe de l'espace vectoriel euclidien. * Un espace vectoriel est dit [[espace vectoriel normé|normé]] lorsqu'il est muni d'une [[norme (mathématiques)|norme]]. * Un [[espace de Banach]] est un espace vectoriel normé et [[Espace complet|complet]] pour la distance issue de sa norme. Tous les espaces vectoriels préhilbertiens de dimension finie (essentiellement les espaces euclidiens et hermitiens) sont des espaces de Banach. * Un [[espace de Hilbert]] est un espace préhilbertien complet pour la norme issue de son produit scalaire. C'est donc un cas particulier d'espace de Banach. * La colinéarité de deux vecteurs permet de définir une [[classe d'équivalence]] sur les vecteurs non-nuls. Ce classement par colinéarité définit l'[[espace projectif]] dit associé à l'espace vectoriel. * Si ''K'' est un corps muni d'une topologie, un [[espace vectoriel topologique]] sur ''K'' est un ''K''-espace vectoriel muni d'une topologie compatible, c'est-à-dire que l'addition et la multiplication par un scalaire doivent être continues. C'est le cas entre autres des espaces vectoriels normés et des espaces de Fréchet. * Un [[fibré vectoriel]] est une surjection d'un [[espace topologique]] sur un autre, telle que la [[image réciproque|préimage]] de chaque point soit munie d'une structure d'espace vectoriel compatible continûment avec les structures des préimages des points voisins. == Historique == [[Fichier:Giuseppe Peano.jpg|thumb|[[Giuseppe Peano]], qui exposa la première définition axiomatique d'un espace vectoriel en 1888.]] La notion d'espace vectoriel naît conceptuellement de la [[géométrie affine]] avec l'introduction des [[Système de coordonnées|coordonnées]] dans un repère du plan ou de l'espace usuel. Vers 1636, [[René Descartes|Descartes]] et [[Pierre de Fermat|Fermat]] donnèrent les bases de la [[géométrie analytique]] en associant la résolution d'une équation à deux inconnues à la détermination graphique d'une [[courbe]] du plan. Afin de parvenir à une résolution géométrique sans utiliser la notion de coordonnées, [[Bernard Bolzano|Bolzano]] introduisit en 1804 des opérations sur les points, droites et plans, lesquelles sont les précurseurs des vecteurs<ref>{{de}} B. Bolzano, ''Betrachtungen über einige Gegenstände der Elementargeometrie'', 1804.</ref>. Ce travail trouve un écho dans la conception des [[coordonnées barycentriques]]<ref>{{de}} A. Möbius, ''Der barycentrische Calcül'', 1827.</ref> par [[August Ferdinand Möbius|Möbius]] en 1827. L'étape fondatrice de la définition des vecteurs fut la définition par [[Giusto Bellavitis|Bellavitis]] du bipoint, qui est un segment orienté (une extrémité est une origine et l'autre un but). La relation d'équipollence, qui rend équivalents deux bipoints lorsqu'ils déterminent un [[parallélogramme]], achève ainsi de définir les vecteurs. La notion de vecteur est reprise avec la présentation des [[Nombre complexe|nombres complexes]] par [[Jean-Robert Argand|Argand]] et [[William Rowan Hamilton|Hamilton]], puis celle des [[quaternion]]s par ce dernier, comme des éléments des espaces respectifs ℝ{{2}} et ℝ{{4}}. Le traitement par combinaison linéaire se retrouve dans les [[système d'équations|systèmes d'équations linéaires]], définis par [[Edmond Laguerre|Laguerre]] dès 1867. En 1857, [[Arthur Cayley|Cayley]] introduisit la [[Matrice (mathématiques)|notation matricielle]], qui permit d'harmoniser les notations et de simplifier l'écriture des [[application linéaire|applications linéaires]] entre espaces vectoriels. Il ébaucha également les opérations sur ces objets. Vers la même époque, [[Hermann Günther Grassmann|Grassmann]] reprit le calcul barycentrique initié par Möbius en envisageant des ensembles d'objets abstraits munis d'opérations<ref>{{de}} H. Grassmann, ''Die Ausdehnungslehre''.</ref>. Son travail dépassait le cadre des espaces vectoriels car, en définissant aussi la multiplication, il aboutissait à la notion d'[[algèbre sur un corps|algèbre]]. On y retrouve néanmoins les concepts de [[dimension d'un espace vectoriel|dimension]] et d'[[indépendance linéaire]], ainsi que le [[produit scalaire]] apparu en 1844. La primauté de ces découvertes est disputée à [[Augustin Louis Cauchy|Cauchy]] avec la publication de ''Sur les clefs algébriques'' dans les ''[[CRAS|Comptes Rendus]]''. [[Giuseppe Peano|Peano]], dont une contribution importante a été l'axiomatisation rigoureuse des concepts existants — notamment la construction des ensembles usuels — a été un des premiers à donner une définition contemporaine du concept d'espace vectoriel<ref>{{it}} G. Peano, ''Calcolo geometrico secondo l'Ausdehnungslehre di H. Grassmann preceduto dalle operazioni della logica deduttiva'', 1888.</ref> vers la fin du {{s-|XIX|e}}. Un développement important de ce concept est dû à la construction des espaces de [[Fonction (mathématiques)|fonctions]] par [[Henri Léon Lebesgue|Lebesgue]], construction qui a été formalisée au cours du {{s-|XX|e}} par [[David Hilbert|Hilbert]] et [[Stefan Banach|Banach]], lors de sa thèse de doctorat en 1920. C'est à cette époque que l'interaction entre l'[[Analyse fonctionnelle (mathématiques)|analyse fonctionnelle]] naissante et l'[[algèbre]] se fait sentir, notamment avec l'introduction de concepts clés tels que les [[espace Lp|espaces de fonctions ''p''-intégrables]] ou encore les [[Espace de Hilbert|espaces de Hilbert]]. C'est à cette époque qu'apparaissent les premières études sur les espaces vectoriels de dimension infinie. === Translations === {{Loupe|plan affine de Desargues}} [[Fichier:TraslazioneOK.png|thumb|upright=1.2|Les translations forment un espace vectoriel sur un corps approprié.]] Sans disposer d'une définition des espaces vectoriels, une approche possible de la [[géométrie plane]] se fonde sur l'étude d'un [[plan affine de Desargues]] ''P''. Il comporte des points et des droites, avec une relation d'appartenance appelée incidence, dont les propriétés donnent un sens à l'alignement des points et au parallélisme des droites. On appelle homothétie-translation toute transformation de ''P'' préservant l'alignement et envoyant toute droite sur une droite parallèle. Hormis l'identité (considérée à la fois comme une homothétie et une translation), une telle transformation fixe au plus un point ; elle est appelée [[homothétie]] si elle fixe un point O, qui est alors son centre ; elle est appelée une [[translation (géométrie)|translation]] sinon. L'ensemble des homothéties de centre fixé ''O'' forment un groupe commutatif pour la loi de composition, indépendant de O à [[Isomorphisme de groupes|isomorphisme]] [[à quelque chose près|près]], noté ''K''*. Il est possible d'adjoindre un élément 0 pour former un corps ''K'', dont la loi d'addition est encore définie à partir de ''P''. Tout scalaire non nul <math>\lambda</math> correspond à une unique homothétie de centre O, et on dit que <math>\lambda</math> est son rapport. L'ensemble des translations de ''P'' forme un ''K''-espace vectoriel, ses lois étant les suivantes : * La somme vectorielle de deux translations ''t'' et ''t''' est leur composée <math>t\circ t'=t'\circ t</math> qui est une translation ; * La multiplication d'une translation ''t'' par un scalaire non nul {{mvar|λ}} de ''K'' est la conjugaison de ''t'' par une homothétie ''h'' de centre quelconque et de rapport {{mvar|λ}}, autrement dit la transformation <math>hth^{-1}</math>, qui est une translation. Le vecteur nul est l'identité. L'opposé d'un vecteur représenté par une translation ''t'' est le vecteur défini par ''t''{{-1}}. Tout ceci se généralise aux espaces affines d'incidence (ou synthétiques) de dimensions (finies ou infinies) supérieures ou égales à 3 (ils sont alors de Desargues). Mais dans ce cas, si le nombre d'éléments des droite est égal à 2, la relation de parallélisme entre droites doit être incluse dans la définition des espaces affines. Donc, il y a intrinsèquement un espace vectoriel « sous-jacent » à tout plan affine de Desargues et à tout espace affine d'incidence. Ces considérations permettent de faire le lien entre une approche moderne de la géométrie fondée sur l'algèbre linéaire, et une approche axiomatique. == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe=N}} === Références === {{Références|colonnes=2}} == Voir aussi == {{Autres projets|wiktionary=espace vectoriel|wikiversity=Espace vectoriel}} === Bibliographie === * {{de}} Helmut Boseck, ''{{Langue|de|Einführung in die Theorie der linearen Vektorräume}}'', 1967 *{{Ouvrage|auteur=[[Jean Dieudonné]]|titre=Algèbre linéaire et géométrie élémentaire|année=1964|éditeur=[[Hermann (éditions)|Hermann]]}} * {{en}} {{Lien|Leon Mirsky}}, ''{{Langue|en|An Introduction to Linear Algebra}}'', 1955, rééd. 1990 {{Lire en ligne|url=https://books.google.fr/books?id=TteOFYtbIVQC}} === Lien externe === {{MacTutor|class=HistTopics|id=Abstract_linear_spaces|title=Abstract linear spaces}} === Articles connexes === * [[Réduction d'endomorphisme]] et [[Diagonalisation]] (méthodologie pour déterminer des formes normales des opérateurs) *[[Tenseur]] (objet utile en géométrie et en physique) {{Palette|Algèbre linéaire|Structures algébriques}} {{Portail|Algèbre}} [[Catégorie:Espace vectoriel|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Ergol
Ergol
{{double image|right|Liquid oxygen in a beaker 2.jpg|120|RP-1_.jpg|120|Deux exemples d'ergols complémentaires : du [[oxygène liquide|dioxygène liquide]] (le comburant / oxydant) et du kérosène [[RP-1]] (le carburant / réducteur)}} Un '''ergol''', dans le domaine de l'[[astronautique]], est une substance [[Homogénéité (matériau)|homogène]] employée seule ou en association avec d'autres substances et destinée à fournir de l'[[énergie (physique)|énergie]] à un [[Lanceur (astronautique)|lanceur spatial]], un [[Satellite artificiel|satellite]], ou tout autre objet propulsé astronautique. Les ergols sont les produits initiaux, séparés, utilisés dans un système propulsif [[propulsion à réaction|à réaction]], de manière générale utilisés dans des [[Moteur-fusée|moteurs-fusées]]. Ils sont constitués d'éléments [[oxydant]]s ([[comburant]]) et [[Réducteur (chimie)|réducteurs]] ([[carburant]] ou combustible), c'est-à-dire d'un élément capable de recevoir un ou plusieurs électrons durant une réaction, et un capable d'en fournir. Le terme d’'''ergols résiduels''' est employé pour désigner les ergols [[Imbrûlé|imbrûlés]], restants dans les réservoirs du lanceur après la phase propulsée. On assimile parfois ergols et [[propergol]]s. == Classement == Les ergols sont classés selon : * leur [[état de la matière|état]] : [[état solide|solide]], [[liquide]], [[gaz|gazeux]] ou [[Lithergol|lithergols]]/hybrides (liquide-solide) ; * le nombre des constituants : [[monergol]], diergol (ou [[biergol]]), [[triergol]] ; * leur [[Température maximale de stockage en sécurité|température de conditionnement]] : cryotechniques, stockables, haute température (plus rares). * leur réactivité : réaction [[hypergolique]] (c'est-à-dire spontanée) ou non == Propriétés recherchées == Les propriétés recherchées des ergols sont : * une [[densité]] élevée pour réduire le volume des réservoirs (plus d'énergie par mètre cube emporté) ; * une [[température d'ébullition]] la plus élevée possible (en lien avec la faible pression en altitude) ; * une [[Pouvoir calorifique|énergie de combustion]] (ou de décomposition) élevée ; * des produits de combustion stables (faible [[dissociation (chimie)|dissociation]]) ; * des produits de combustion à faible [[masse molaire]]. == Principaux ergols == === Liquides === {{Article détaillé|Propergol liquide}} De nombreux ergols liquides différents peuvent être employés, en fonction des caractéristiques des lanceurs, possédant tous des comportements différents : * Carburants (réducteurs) : ** [[kérosène]], mélange d'hydrocarbures utilisés en différentes proportions en fonction des usages (grade [[RP-1]]/[[RP-2]] aux [[États-Unis]], [[T-1 (kérosène)|T-1]]/[[RG-1]] en [[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]]/[[Russie]]{{etc}}) ** [[hydrogène liquide|dihydrogène liquide]] ({{fchim|H|2}}, parfois abrégé LH2 aux États-Unis) ; ** [[1,1-diméthylhydrazine|diméthylhydrazine asymétrique]] ({{fchim|C|2|H|8|N|2}}, parfois abrégé en UDMH) ; ** [[hydrazine]] ({{fchim|N|2|H|4}}) ; ** [[hydrate d'hydrazine]] ({{fchim|N|2|H|4}}.{{fchim|H|2|O}}) ; ** [[monométhylhydrazine]] ({{fchim|C|3=H|4=6|5=N|6=2}}, parfois abrégé en MMH) ; ** [[syntine]] ({{fchim|C|10|H|16}}, [[hydrocarbure]] de synthèse qui fut utilisé par [[Soyouz (fusée)#Versions ultérieures|Soyouz-U2]]) ; ** [[éthanol]] ({{fchim|C|2|H|6|O}}) ; ** [[éther éthylique]] ({{fchim|C|4|H|10|O}}) ; ** [[essence de térébenthine]], [[huile essentielle]] composée de multiples molécules. * Comburants (oxydants) : ** [[oxygène liquide|dioxygène liquide]] ({{fchim|O|2}}, parfois abrégé en LOX) ; ** [[peroxyde d'azote]] ({{fchim|N|2|O|4}}, parfois abrégé en NTO) ; ** [[peroxyde d'hydrogène]] ({{fchim|H|2|O|2}}) ; ** [[acide nitrique fumant rouge inhibé]], mélange de divers oxydants (parfois abrégé en IRFNA) ; ** [[acide perchlorique]] ({{fchim|H|3=Cl|5=O|6=4}}) ; ** [[tétrafluorohydrazine]] ({{fchim|N|2|F|4}}) ; ** [[fluor liquide|difluor liquide]] ({{fchim|F|2}}) ; ** [[difluorure d'oxygène]] ({{fchim|F|2|O}}). === Solides === {{Article détaillé|Propergol solide}} Liste des principaux ergols solides : * [[perchlorate d'ammonium]] ; * [[nitrate de potassium]]. Vers des réservoirs de combustible « autophage » ? C'est un principe proposé par des chercheurs anglais et ukrainiens : plutôt qu'une chambre solide contenant un carburant liquide, ils proposent d'utiliser une chambre solide elle-même constituée de carburant. Cette chambre « se mangerait elle-même » et la fusée s'allégerait un peu plus au fur et à mesure de la montée dans l'atmosphère. De premiers tests laissent penser que cette approche n'empêcherait pas un bon contrôle de la poussée (''throttleability'')<ref>Kollen Post [http://www.sciencemag.org/news/2018/06/leaner-and-meaner-rockets-eat-themselves Leaner and meaner: rockets that eat themselves] | Science News, 1er juin</ref>{{,}}<ref>The Economist (2018) https://www.economist.com/science-and-technology/2018/06/02/a-rocket-that-devours-itself ''Munching into orbit A rocket that devours itself ; A new way to launch small satellites'', publié le 31 mai 2018 </ref>. === Gazeux === Des ergols gazeux peuvent parfois êtres employés, entre autres dans le cadre de la [[propulsion ionique]]. Ce sont majoritairement des [[Gaz noble|gaz nobles]] : * [[Xénon]] * [[Mercure (chimie)|Mercure]] * [[Bismuth]] * [[Iode]] * [[Argon]] * [[Krypton]] == Bibliographie == * Droit français : arrêté du {{date-|20 février 1995}} relatif à la terminologie des sciences et techniques spatiales. == Notes et références == {{Références}} == Articles connexes == {{Autres projets|wiktionary= ergol |wiktionary titre= ergol}} * [[Hypergolique]] * [[Propulsion spatiale]] * [[Propergol liquide]] {{Palette Ergols}}{{Portail|astronautique|chimie}} [[Catégorie:Ergol|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89mile%20Benveniste
Émile Benveniste
{{voir homonymes|Benveniste}} {{Infobox Biographie2|charte=linguiste |légende = |tradition linguistique = [[structuralisme]] |principaux intérêts = [[Langues indo-européennes]]<br />[[Grammaire comparée]]<br />[[Sémantique générale]] |influencé par = [[Ferdinand de Saussure]]<br />[[Claude Lévi-Strauss]]<br />[[Antoine Meillet]]<br />[[Roman Jakobson]] |œuvres principales = ''Problèmes de linguistique générale'' 1 et 2 |adjectifs dérivés = }} '''Émile Benveniste''' (prononciation : {{API|/bɛ̃venist/}}<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Léon Warnant |titre=Dictionnaire de la prononciation française |lieu=Gembloux |éditeur=Duculot |année=1968 |page=443 |numéro édition=3 |réimpression=2 |pages totales=654 }}.</ref>), né à [[Alep]] ([[Syrie]]) le {{date de naissance|27|mai|1902}} et mort à [[Versailles]] le {{Date de décès|3|octobre|1976}}, est un [[linguistique|linguiste]] français. Né Ezra Benveniste, il a été naturalisé français en 1924. Il s'est illustré par ses travaux tant dans le domaine de la [[grammaire comparée]] des [[langues indo-européennes]] que dans celui de la [[linguistique générale]]. == Biographie == Ses deux parents sont instituteurs de l'[[Alliance israélite universelle]] dans l'[[Empire ottoman]], en [[Tunisie]], puis en [[Bulgarie]]. Titulaire d'une bourse de l'Alliance israélite universelle, il fait ses études à [[Paris]] au Petit séminaire israélite à partir de 1913. Après le baccalauréat, il abandonne les études religieuses. Il est licencié ès lettres en 1920, à 18 ans, et [[Agrégation de grammaire|agrégé de grammaire]] en 1922. Il fait son service militaire au [[Maroc]] pendant la [[guerre du Rif]]. Élève d'[[Antoine Meillet]] à l'[[École pratique des hautes études]], il enseigne lui-même dans cet établissement de 1927 à 1969<ref>{{lien web|url=http://www.college-de-france.fr/site/emile-benveniste/index.htm#content.htm|titre=Émile Benveniste, biographie|site=Collège de France}}.</ref>, et au [[Collège de France]], où il occupe la chaire de [[grammaire comparée]] de 1937 à 1969<ref name=CF>{{lien web|url=http://www.college-de-france.fr/site/emile-benveniste/Principaux-ouvrages.htm|titre=Émile Benveniste, principaux ouvrages|site=Collège de France}}.</ref>. Fait prisonnier en 1940, il parvient à s'évader en {{date-|novembre 1941}} et se réfugie en [[Suisse]], où il restera jusqu'en 1945, alors qu'il avait été exclu du Collège de France par le [[régime de Vichy]]. Il exerce les fonctions de secrétaire adjoint de la [[Société de linguistique de Paris]] de 1945 à 1959, puis celle de secrétaire de 1959 à 1970. En 1960, il est élu membre de l'[[Académie des inscriptions et belles-lettres]] et, en 1965, membre de l'[[Accademia dei Lincei]]. En 1961, il fonde, avec [[Claude Lévi-Strauss]] et [[Pierre Gourou]], ''[[L'Homme (revue française d'anthropologie)|L'Homme, revue française d'anthropologie]]''. De 1964 à 1975, il dirige la ''[[Revue des études arméniennes]]'' (REA). En {{date-|décembre 1969}}, il est victime d'une attaque cérébrale qui le laisse [[Aphasie|aphasique]]. Il meurt sept ans plus tard, le {{date-|3 octobre 1976}} à [[Versailles]]<ref>[https://archives.paris.fr/arkotheque/visionneuse/visionneuse.php?arko=YTo2OntzOjQ6ImRhdGUiO3M6MTA6IjIwMjMtMDItMTkiO3M6MTA6InR5cGVfZm9uZHMiO3M6MTE6ImFya29fc2VyaWVsIjtzOjQ6InJlZjEiO2k6NDtzOjQ6InJlZjIiO2k6MjczNTE2O3M6MTY6InZpc2lvbm5ldXNlX2h0bWwiO2I6MTtzOjIxOiJ2aXNpb25uZXVzZV9odG1sX21vZGUiO3M6NDoicHJvZCI7fQ==#uielem_move=-1048%2C133&uielem_islocked=0&uielem_zoom=173&uielem_brightness=0&uielem_contrast=0&uielem_isinverted=0&uielem_rotate=F Archives en ligne de Paris, {{14e}} arrondissement, année 1976, acte de décès {{numéro|3352}} transcrit par la mairie de Versailles, cote 14D 617, vue 7/31]</ref>, à l'âge de 74 ans. == Apport scientifique == Sa production scientifique s'est étalée sur une cinquantaine d'années, à partir de 1922. Les dix premières années sont principalement consacrées à sa discipline d'origine, l'[[iranien]], avec quatre ouvrages et de très nombreux articles. À partir de 1932, il se tourne véritablement vers la linguistique comparée des langues indo-européennes ; c'est dans cette période qu'il acquiert une dimension internationale, notamment avec la publication de sa thèse principale, ''Les Origines de la formation des noms en [[Indo-européen commun|indo-européen]]'' (1935), où il propose une théorie de la [[racine indo-européenne]] qui a fortement marqué l'évolution ultérieure de la linguistique indo-européenne<ref name="Malamoud1971">[[Charles Malamoud]], [https://www.persee.fr/doc/ahess_0395-2649_1971_num_26_3_422435 L'œuvre d'Émile Benveniste : une analyse linguistique des institutions indo-européennes (note critique)], ''Annales'', Année 1971, 26-3-4, pp. 653-663</ref>. Après la période difficile de la guerre, il fait paraître en 1948 ''Noms d'agent et noms d'action en indo-européen'', qui est, selon {{lien|fr=Calvert Watkins|lang=en}}, « le plus beau livre de grammaire comparée qu'on ait écrit au vingtième siècle... le chef-d'œuvre, la cime du [[structuralisme]] classique européen<ref>In ''Émile Benveniste aujourd'hui'', {{p.|7}}.</ref> ». Watkins cite comme « l'apport le plus durable de Benveniste à la grammaire comparée » l'idée résumée dans cette phrase (extraite de la conclusion de son article sur « [[diathèse|Actif et moyen]] dans le verbe<ref>Repris dans ''Problèmes de linguistique générale'', I, {{p.|168-175}}.</ref> ») : « Il est dans la nature des faits linguistiques, puisqu'ils sont des signes, de se réaliser en oppositions et de ne signifier que par là. » Dans la dernière période, l'intérêt pour la linguistique générale, aussi bien d'un point de vue formel que dans ses rapports avec l'organisation sociale, passe au premier plan mais toujours en lien direct avec la linguistique indo-européenne. Cet intérêt s'exprime pleinement dans ses ''Problèmes de linguistique générale'' (parus en 1966 et 1974), qui introduisent en France la linguistique de l'[[énonciation]]<ref>[[Michèle Perret]], ''"Benveniste et la token-réflexivité", Le signe et la lettre, hommage à [[Michel Arrivé]]'', Paris, L'Harmattan, p. 411-418, 2002.</ref> et dans sa dernière œuvre, le ''Vocabulaire des institutions indo-européennes'' (parue en 1969, quelques semaines avant que la maladie ne le frappe), fruit d'une démarche très novatrice par laquelle il cherche des significations sociales profondes, des « structures enfouies » sous les systèmes de distinctions sémantiques. Il s'intéresse ainsi au problème fondamental de la signification du vocabulaire qu'il traite en plusieurs thèmes : économie, parenté, statuts sociaux dans le premier volume, royauté, droit, religion dans le second<ref>Maurice Leroy, [https://www.persee.fr/doc/antiq_0770-2817_1970_num_39_2_1605_t1_0644_0000_2 Emile Benveniste, Le vocabulaire des institutions indo-européennes (compte-rendu)], ''L'Antiquité Classique'', Année 1970, 39-2, pp. 644-645</ref>. L'originalité de l'ouvrage est d'aboutir à des résultats intéressant l'histoire et l'anthropologie à partir de faits purement linguistiques<ref name="Malamoud1971"/>. == Principaux ouvrages == * ''Essai de grammaire sogdienne'', t. II : ''Morphologie, syntaxe et glossaire'', Paris, P. Geuthner, 1929. * ''Les infinitifs avestiques'', Paris, Adrien Maisonneuve, 1935. * ''Origines de la formation des noms en indo-européen'', Paris, Adrien Maisonneuve, 1936. * ''Noms d'agent et noms d'action en indo-européen'', Paris, Adrien Maisonneuve, 1948. * « Inscriptions de Bactriane », ''Journal asiatique'', 1961, p. 113-152. * « Nouvelles inscriptions de Bactriane », ''Comptes-rendus des séances de l'année 1961 avril-juin'', 1961, 105e année, n° 2. * ''Hittite et indo-européen : études comparatives'', Paris, Adrien Maisonneuve, 1962. * ''[[Problèmes de linguistique générale]]'', t. 1, Paris, Gallimard, 1966. * ''Problèmes de linguistique générale'', t. 2, Paris, Gallimard, 1974. * ''Le Vocabulaire des institutions indo-européennes'', 2 tomes, Paris, Minuit, 1969. * ''The Persian religion, according with the chief Greek texts'', Paris, Geuthner, 1974. * ''Baudelaire'', présentation et transcription de Chloé Laplantine, Limoges, Lambert-Lucas, 2011. * ''Dernières Leçons : Collège de France 1968 et 1969'', présentées et éditées par [[Jean-Claude Coquet]] et Irène Fenoglio, Paris, Gallimard/Seuil/EHESS, 2012. === Articles === * {{article | titre=Le sens du mot ΚΟΛΟΣΣΟΣ et les noms grecs de la statue | périodique=Revue de philologie, de littérature et d'histoire anciennes | date=1932 | tome=VI | passage=118-135 | lire en ligne=https://www.retronews.fr/journal/revue-de-philologie-de-litterature-et-dhistoire-anciennes/01-jan-1932/2389/4774520/116 }} == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == === Bibliographie === * Emilie Brunet et Rudolf Mahrer, ''Relire Benveniste. Réceptions actuelles des problèmes de linguistique générale'', Louvain la neuve, éd. Academia (coll. Sciences du langage. Carrefours et points de vue), 2011 * Gérard Dessons, ''Émile Benveniste, l'invention du discours'', éditions In Press, 2006 (réédition d'un essai paru en [[1993]] aux éditions Bertrand-Lacoste : le texte a été remanié, réactualisé et augmenté). * Irène Fenoglio, « Les notes de travail d'Émile Benveniste » in ''Langage & Société'' 127, Paris, MSH, 2009, {{p.|23-49}}. * Irène Fenoglio, « Conceptualisation et textualisation chez Émile Benveniste », in ''Modèles Linguistiques'' tome XXX-1, vol. 59, 2009, {{p.|71-99}}. * Irène Fenoglio, « Déplier l'écriture pensante pour re-lire l'article publié. les manuscrits de "l'appareil formel de l'énonciation" d'Emile Benveniste" in ''Relire Benveniste. Réceptions actuelles des problèmes de linguistique générale'', Louvain la neuve, éd. Academia (coll. Sciences du langage. Carrefours et points de vue), 2011, {{p.|263-304}}. * Irène Fenoglio, [[Jean-Claude Coquet]], [[Julia Kristeva]], [[Charles Malamoud]], [[Pascal Quignard]], ''Autour d'Emile Benveniste'', Seuil, 2016. * Chloé Laplantine, ''Émile Benveniste, l'inconscient et le poème'' (thèse de doctorat de Paris 8 - Saint-Denis), Limoges, Éditions Lambert-Lucas, 2011. * [[Serge Martin (linguiste)|Serge Martin]] (dir.), ''Émile Benveniste pour vivre langage'', éditions L'Atelier du grand tétras, [[2009]] (comprend des textes inédits manuscrits retranscrits de Benveniste). * Claudine Normand et [[Michel Arrivé]] (dir.), ''Émile Benveniste, vingt ans après'', colloque de Cerisy, 12-{{date|19 août 1995}}, numéro spécial de ''Linx'', [[1997]]. * Guy Serbat (éd.), ''E. Benveniste aujourd'hui'' (Actes du colloque international du CNRS, Université François-Rabelais, Tours, {{date-|septembre 1983}}), Paris, Société pour l'information grammaticale, 1984. * [[Jean-Claude Milner]], ''Le périple structural'', Le Seuil, [[2002]]. * Aya Ono, ''La Notion d'énonciation chez Émile Benveniste'', préface de [[Michel Arrivé]] et postface de Claudine Normand, Limoges, Éditions Lambert-Lucas, [[2007]]. * Daniel Delas, ''Saussure, Benveniste et la littérature'' In: Langages, 39e année, n°159. 2005. Linguistique et poétique du discours. À partir de Saussure. La composition de ce numéro a été confiée à Jean-Louis Chiss et Gérard Dessons. pp.&nbsp;56–73. * {{Ouvrage|auteur1=Sous la coordination d'Irène Fenoglio : [[Julia Kristeva]], [[Pascal Quignard]], [[Charles Malamoud]], [[Jean-Claude Coquet]] et Irène Fenoglio|titre=Autour d'Émile Benveniste|sous-titre=Sur l'écriture|éditeur=Éditions du Seuil|année=2016|pages totales=400|isbn=978-2-02-129795-9|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=81l2CwAAQBAJ&printsec=frontcover}} * Giuseppe D'Ottavi, Irène Fenoglio (dir.), ''Émile Benveniste. 50 ans après les ''Problèmes de linguistique générale, Paris, Éditions Rue d'Ulm, 2019. === Articles connexes === * [[Linguistes célèbres]] * [[Carl Darling Buck]] (1866-1955) === Liens externes === {{Liens}} {{Palette|Zoroastrisme}} {{Portail|linguistique|France}} {{DEFAULTSORT:Benveniste, Emile}} [[Catégorie:Agrégé de grammaire]] [[Catégorie:Linguiste français]] [[Catégorie:Indo-européaniste]] [[Catégorie:Indianiste français]] [[Catégorie:Iranologue]] [[Catégorie:Professeur au Collège de France]] [[Catégorie:École pratique des hautes études]] [[Catégorie:Structuralisme]] [[Catégorie:Iranologue français]] [[Catégorie:Membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres]] [[Catégorie:Membre de l'Académie des Lyncéens]] [[Catégorie:Membre de la Société de linguistique de Paris]] [[Catégorie:Naissance en mai 1902]] [[Catégorie:Naissance dans l'Empire ottoman]] [[Catégorie:Naissance à Alep]] [[Catégorie:Décès en octobre 1976]] [[Catégorie:Décès à 74 ans]] [[Catégorie:Décès à Versailles]] [[Catégorie:Auteur publié par les éditions Gallimard]] [[Catégorie:Auteur publié par Les Éditions de minuit]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Esp%C3%A8ce%20disparue
Espèce disparue
{{Confusion|Espèce fossile}} [[Fichier:Status iucn3.1 EX-fr.svg|vignette|Symbole « espèce disparue » de la [[liste rouge de l'UICN]].]] [[Fichier:ExtinctDodoBird.jpeg|vignette|Le [[dodo (oiseau)|Dodo]], éteint vers 1680 ; symbole des espèces exterminées par l'Homme.]] En [[biologie]] et en [[écologie]], une '''[[espèce]] disparue''' est une population réputée n’avoir plus aucun représentant vivant, ni dans la nature, ni en captivité. Avant l’apparition du [[clonage]], on considérait que le moment de l’[[Extinction des espèces|extinction]] correspondait à la mort du dernier individu de l’espèce. Si les techniques de conservation de tissus ou de [[gamète]]s se perfectionnent, le clonage permettra peut-être de dupliquer le dernier individu connu d’une espèce végétale (ou quelques individus), mais non de retrouver la [[diversité génétique]] de l’espèce, et sans garantie que l’espèce puisse survivre dans la nature (par exemple si son pollinisateur spécialisé et/ou son habitat ont également disparu). [[Fichier:Grande galerie de l'évolution-Espèces menacées ou disparues.jpg|200px|thumb|right|La [[Grande galerie de l'Évolution du Muséum national d'histoire naturelle|galerie des espèces menacées et disparues]] du [[Muséum national d'histoire naturelle]] de [[Paris]].]] Depuis 1963, la [[liste rouge de l'UICN]] dresse la liste des espèces menacées ou disparues. En 1988, toutes les espèces connues d'oiseaux avaient été évaluées par l’[[Union internationale pour la conservation de la nature|UICN]] ainsi qu'en 1996, l’état de conservation de toutes les espèces de [[mammifère]]s. Parmi les {{formatnum:5205}} espèces décrites dans l'édition de 1996, 25 % des mammifères et 11 % des [[oiseau]]x étaient classées comme étant menacées. En 2006, l'UICN considère qu’une espèce de mammifères sur quatre, une espèce d’oiseaux sur huit, et un tiers des [[Amphibia|amphibiens]] sont menacés. {{quand|Actuellement}}, une espèce animale ou végétale disparaît toutes les dix-sept minutes. == Situation actuelle == [[Image:Em - Hydrodamalis gigas model.jpg|left|thumb|La [[Rhytine de Steller]], un [[sirénien]] disparu.]] Les [[paléontologie|paléontologues]] estiment qu’en temps normal, et à échelle géologique, la grande majorité des espèces « durent » de 1 à 10 millions d’années (5 millions en moyenne), avant soit de disparaître, soit de se [[Évolution (biologie)|modifier]] au point que l’on doive parler de [[Spéciation|nouvelles espèces]]. La [[Terre]] a connu cinq [[Extinction massive|extinctions majeures]] induites par des catastrophes géoclimatiques, la dernière étant celle qui a connu la disparition des grands [[dinosaure]]s (une seule famille de ce groupe a survécu : les [[Aves|oiseaux]]). Un nombre croissant de scientifiques et d’ONG craignent que l’humanité soit en train de provoquer une sixième extinction de masse, avec un rythme d’extinction qui semble encore plus rapide que lors des grandes crises naturelles précédentes. À titre d’exemple<ref>Source : émission de France culture du vendredi 2 mars 2007 intitulée « Vivons-nous une extinction massive des espèces ? », avec Sébastien Moncorps, directeur du Comité français de l’UICN</ref> en « rythme normal », une espèce d’oiseau devrait disparaître par siècle, or c’est presque une espèce d’oiseau par an, cent fois plus, qui disparaît depuis le {{s-|XX|e}}. Au début du {{s-|XXI|e}}, cinq espèces de plantes vasculaires disparaissent chaque jour (une tous les deux ans, rien que pour la Picardie dans le nord de la France (source : Conservatoire botanique de Bailleul), contre une tous les 25 ans dans le monde en temps normal. Plus de 260 vertébrés auraient récemment disparu (au {{s-|XX|e}}), alors que pour un nombre estimé à {{formatnum:50000}} espèces de vertébrés, c’est une disparition par siècle qui devrait se produire. L’estimation des disparitions actuelles est probablement sous-estimée, en raison d’un grand nombre de petits invertébrés inconnus ou non suivis. == Données relatives == [[Fichier:Sophora toromiro - Val Rahmeh - DSC04347.JPG|250px|left|thumb|Un pied de ''[[Sophora toromiro]]'' du [[Muséum national d'histoire naturelle]] français, espèce disparue de son milieu naturel, et qui y a été réintroduite.]] Pour les espèces récemment disparues (totalement, ou seulement dans leur milieu d’origine en cas de survie en captivité), et notamment dans les régions reculées ou peu prospectées par les biologistes, la notion de « disparu » est à considérer comme une [[probabilité]] élevée. Cela est rare, mais il arrive parfois que l’on retrouve un ou quelques individus d’une espèce que l’on croyait disparue : ainsi une [[Testudines|tortue]] aquatique, ''[[Rafetus swinhoei]]'' pouvant atteindre {{unité|1|m}} de long pour {{unité|140|kg}}, que l’on considérait comme éteinte dans la nature (seuls trois individus étaient connus en captivité) a récemment été observée à l’état sauvage sur les rives d’un lac du nord du [[Vietnam]]<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/sciences/sciences_de_la_vie/20080418.OBS0247/une_tortue_disparue_refait_surface.html Brève] de Mélanie Bourdon, Sciences et Avenir, 18/04/2008</ref>. Cette espèce reste bien sûr classée comme la plus menacée au monde parmi les tortues d’eau douce. == Peut-on et doit-on remplacer certaines espèces disparues ? == [[Fichier:Heck cattle female.jpg|thumb|Mâle et femelle d'[[Aurochs de Heck|aurochs reconstitués]] : une initiative contestée, mais attractive.]] C’est une question scientifique à la fois [[éthique]] et [[pratique]], qui ne fait pas l’objet de consensus, mais qui est étudiée. Sur le plan éthique, laisser faire des pratiques [[Prédation|prédatrices]] et des gouvernances à courte vue, c'est nier non seulement le droit des autres espèces à exister<ref>J. Delord, ''L'extinction d'espèce: histoire d'un concept & enjeux éthiques'', Paris 2002, Publications scientifiques du Muséum national d'Histoire naturelle, 691 p. (coll. Archives 14) {{ISBN|978-2-85653-656-8}}.</ref>, mais aussi le droit des générations humaines futures à bénéficier des mêmes ressources et « [[Service écosystémique|services-rendus par la biosphère]] » que les générations actuelles<ref>[http://www.gwp.org/Global/ToolBox/References/%C3%89valuer%20la%20biodiversit%C3%A9%20et%20les%20services%20%C3%A9cosyst%C3%A9miques.pdf ''Évaluer la biodiversité et les services écosystémiques : pour quoi faire ?''], Document de recherche CNRS, UMR 5474 LAMETA, DR n°2010-17</ref>. Sur le plan pratique, certaines espèces ''« récemment »'' disparues (grands herbivores, grands carnivores) jouaient en effet des rôles fonctionnels et [[écologie du paysage|écopaysagers]] qui ne peuvent être remplacés par l’homme ou d’autres animaux plus petits. Certaines, comme le ''[[Sophora toromiro]]'' de l’[[île de Pâques]], y ont été réintroduits à partir de graines et plants conservés dans les [[Galerie de Botanique du Muséum national d'histoire naturelle|carpothèques]] et [[Jardin botanique|jardins botaniques]] du monde. Des scientifiques étudient si d’autres espèces proches et adaptées aux mêmes milieux et climats pourraient les « ''remplacer'' ». Ils envisagent des expérimentations (en milieu confiné) par exemple d’introduction du [[lion]] ou de l’[[éléphant]] africain en Amérique du Nord pour respectivement « ''remplacer'' » le [[lion américain|lion des cavernes]] et les espèces de [[mammouth]]s qui n’ont pas survécu à l’occupation [[préhistorique]]<ref>Article de [[Pour la Science]] intitulé ''Le retour des éléphants et des lions en Amérique'' (« Pour la Science » n° 368, Juin 2008, édition française de « Scientific American »), à propos de l'idée de réintroduire les animaux qui ont disparu de l'Amérique du Nord il y a 13 000 ans ? pour une nouvelle [[gestion restauratoire]] et [[biologie de la conservation]]</ref>. == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == * [[Extinction des espèces]] * [[Liste rouge de l'UICN]] * [[Liste des espèces végétales disparues]] * [[Liste des espèces animales disparues]] dont ** [[Liste des espèces d'oiseaux disparues]] * [[Conservation de la nature]] * [[Équilibre écologique]], [[prédateur]], [[proie]] {{Palette|Statut de conservation}} {{Portail|Paléontologie|Biologie|conservation de la nature}} [[Catégorie:Espèce disparue| ]] [[Catégorie:Paléontologie]] [[de:Ausgestorbene Art]] [[en:Extinct species]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Esp%C3%A8ce%20extirp%C3%A9e
Espèce extirpée
{{Ébauche|zoologie|conservation de la nature}} [[Fichier:Bighorn Sheep Lamb and Ewe (7011367907).jpg|thumb|Les [[mouflons du désert]] ont été extirpés du [[Parc national de Zion]] (États-Unis) dans les années 1950, puis réintroduits dans l'est du parc dans les années 1970.]] En [[biologie]] et [[écologie]], une '''espèce extirpée''' est une espèce qui n'existe plus à un endroit ou dans un pays, mais que l'on peut retrouver dans d'autres régions du monde. On parle d'extinction locale. == Origine de l'expression == Le terme « espèce extirpée » est une traduction de l'anglais « ''extirpated species'' » qui a le sens d' « espèces disparues » en anglais<ref group="note">Voir définition du dictionnaire : [https://biologydictionary.net/extirpation/ définition d' « ''Extirpation »''].</ref>. L'[[office québécois de la langue française]] recommande le terme « espèce disparue du pays (ou du lieu) », plutôt que le terme « espèce extirpée » dont le sens en français qui signifie « espèce arrachée » varie par rapport à l'expression anglaise<ref>{{Lien web |langue=fr-ca |auteur=Office québécois de la langue française, 2016 |titre=Grand dictionnaire terminologique - espèce disparue |url=https://gdt.oqlf.gouv.qc.ca/ficheOqlf.aspx?Id_Fiche=26529204 |accès url=libre |site=gdt.oqlf.gouv.qc.ca |consulté le=2022-03-03}}</ref>. On peut aussi trouver le terme « possiblement extirpée »<ref>{{Lien web |langue=fr-ca |titre=CDC CA {{!}} Compréhension des rangs |url=http://accdc.com/fr/comprehension-des-rangs.html |accès url=libre |site=accdc.com |consulté le=2022-03-03}}</ref>. == Exemple de cas == * En 2020, la [[Telmatobius dankoi|grenouille Loa]] (''Telmatobius dankoi'') a été extirpée de son habitat naturel situé dans le nord du Chili. Les 14 individus restants ont été transportés au [[parc zoologique]] de la capitale du pays, [[Santiago]], dans le cadre d'un programme de sauvetage<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Sciences et Avenir |auteur2=AFP |titre=Une espèce de grenouilles sauvée in extremis de disparition |url=https://www.sciencesetavenir.fr/animaux/reptiles-et-amphibiens/chili-une-espece-de-grenouilles-sauvee-in-extremis-de-disparition_148581 |accès url=libre |site=Sciences et Avenir |date=2020-10-22 |consulté le=2022-03-03}}</ref>. Les individus ont été réinsérés dans un autre endroit, toujours au nord du pays, où les conditions exactes de l'eau ont été nécessaires afin de les maintenir en vie. * Le [[loup gris en France]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Julie FLUHR|auteur2=supervisé par Christophe DUCHAMP et Olivier DURIEZ|titre=Analyse spatio-temporelle du régime alimentaire du loup (Canis lupus) dans les Alpes françaises|passage=1|année=2011|pages totales=80|lire en ligne=https://www.loupfrance.fr/wp-content/uploads/Fluhr-2011_analyse-spatio-temporelle-r%C3%A9gime-alimentaire-loup-Alpes-fran%C3%A7aises_rapport-de-stage-M1.pdf|consulté le=03/03/2022}}</ref>. == Notes et références == === Notes === {{références|group=note}} === Références === {{Références}} == Voir aussi == * [[Extinction des espèces]] {{Portail|origine et évolution du vivant|zoologie|conservation de la nature}} [[Catégorie:Statut de conservation]] [[Catégorie:Zoologie]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Esp%C3%A8ce%20en%20danger%20critique
Espèce en danger critique
{{Ébauche|Conservation de la nature}} [[Fichier:Status iucn3.1 CR-fr.svg|vignette|Symbole « en danger critique » de la [[liste rouge de l'UICN]].]] [[Fichier:Tigre blanc royal.jpg|vignette|220x220px|Tigre blanc royal (en danger d'extinction)]] Une '''espèce en danger critique''' (ou '''en danger critique d'extinction''') est un [[statut de conservation]] qui désigne toute [[espèce en péril]] exposée à une disparition ou à une [[Extinction des espèces|extinction]] imminente. C'est le dernier niveau de risque avant l'[[:Catégorie:Statut UICN Éteint à l'état sauvage|extinction de l'espèce à l'état sauvage]]. Plusieurs organismes se proposent d'évaluer le niveau de menace sur les différentes espèces ([[Union internationale pour la conservation de la nature|UICN]], [[Comité sur la situation des espèces en péril au Canada|COSEPAC]]{{Etc.}}) et une [[espèce]] peut donc être considérée comme ''en danger critique'' par l'un mais pas par les autres. 878 espèces auraient totalement disparu. Des études portent sur les traits propres aux espèces qui disparaissent et sur les facteurs de vulnérabilités (causes de disparition qui peuvent varier selon l'espèce)<ref>Purvis A, Gittleman JL, Cowlishaw G & Mace GM. (2000) ''Predicting extinction risk in declining species''. P Roy Soc Lond B Bio 267: 1947–52.</ref> == Définition de l'Union internationale pour la conservation de la nature == Pour être ajoutée à la Liste Rouge des Espèces en Danger Critique d'Extinction, une espèce doit remplir n'importe lequel des critères suivants (A-E) ("3G/10A" signifie trois générations ou 10 ans {{Incise|ce qui est plus long}}, avec un maximum de 100 ans ; "IM" signifie Individus Matures)<ref name='IUCN def'>{{lien web| url = https://cmsdata.iucn.org/downloads/redlistguidelines.pdf | titre = Guidelines for Using the IUCN Red List Categories and Criteria | consulté le = 10 décembre 2018 | auteur = [[IUCN]] | date = février 2014 | format = PDF}}</ref> : ;A :Réduction de la taille de population : :1. Si les causes de la réduction de population ne sont plus d'actualité et peuvent être inversées, il faut que la population ait connu une réduction d'au moins 90% ; :2. 3. et 4. Sinon, la population doit avoir connu une réduction d'au moins 80%. ;B :Le phénomène se produit sur une surface inférieure à 100 km² ou l'aire d'occupation est inférieure à 10 km² : :1. Une brutale [[Fragmentation (écologie)|fragmentation]] de l’habitat ou un habitat réduit à un seul lieu ; :2. Un déclin en termes de nombre d’individus, aire d’occupation, aire / ampleur / qualité de l’habitat, nombre de lieux / sous-populations, ou nombre d’IM ; :3. D'extrêmes fluctuations en termes de nombre d’individus, aire d’occupation, nombre de lieux / sous-populations, ou nombre d'IM. ;C :Déclin d'une population de moins de 250 IM et soit : :1. Un déclin de 25% sur 3G/10A ; :2. D'extrêmes fluctuations, ou plus de 90% des IM appartenant à une seule sous-population, ou moins de 50 IM dans n’importe laquelle des sous-populations. ;D : Déclin d'une population de moins de 50 IM ;E :Au moins 50% de risque de devenir une [[espèce éteinte à l'état sauvage]], sur les prochaines 3G/10A. Début 2019, la liste de l'UICN comptait {{formatnum:5816}} espèces en danger critique d'extinction<ref name="red list">{{Lien web|titre=The IUCN Red List of Threatened Species|url=https://www.iucnredlist.org/en|site=IUCN Red List of Threatened Species|consulté le=2019-01-26}}</ref>. Parmi celles-ci, on compte {{formatnum:2878}} espèces de végétaux et {{formatnum:2933}} espèces d'animaux. Une [[Liste des 100 espèces les plus menacées|liste des cent espèces les plus menacées]] a également été établie en 2012. == Statistiques par groupes de l'UICN == {{...}} Les chiffres suivants ne tiennent pas compte des espèces classées dans la catégorie « données insuffisantes ». === Mammifères === En ce qui concerne les [[mammifère]]s, 188 espèces sur {{nombre|5487}} étaient considérées en danger critique d'extinction dans le monde en 2008, mais ce chiffre pourrait être supérieur en raison du fait que 836 mammifères étaient classés dans la catégorie « données insuffisantes »<ref>[https://www.iucn.org/fr/content/la-liste-rouge-de-l%E2%80%99uicn-r%C3%A9v%C3%A8le-la-crise-d%E2%80%99extinction-des-mammif%C3%A8res La Liste Rouge de l’UICN révèle la crise d’extinction des mammifères - 6 octobre 2008]</ref>. Sur 188 espèces de primates, 64 sont en danger critiques d'extinction. === Oiseaux === En ce qui concerne les [[oiseau]]x, 225 espèces sur {{nombre|11121}} recensées étaient considérées en danger critique d'extinction dans le monde en 2016<ref>[https://www.especes-menacees.fr/actualites/red-list-oiseaux-menaces-mise-a-jour/ MAJ UICN : 11 121 espèces d’oiseaux recensées dans le monde dont 13 % menacées - 19 décembre 2016]</ref>. === Amphibiens === Les [[amphibien]]s sont le groupe le plus menacé : sur {{nombre|6285|amphibiens}} que comptait la planète en 2009, 484 étaient en danger critique d'extinction<ref>[https://www.iucn.org/fr/content/la-crise-de-l%E2%80%99extinction-gagne-encore-du-terrain-%E2%80%93-uicn La crise de l’extinction gagne encore du terrain – UICN - 3 novembre 2009]</ref>. Dix ans plus tard, ce nombre s'élevait déjà à 550<ref name="red list"/>. == Quelques exemples == Quelques espèces classées comme « en danger critique d'extinction » par l'[[UICN]] : ;Primates *[[Nomascus hainanus|Gibbon de Hainan]] de 25 à 28 individus *[[Grand Hapalémur]] 526 individus *[[Gorille de l'Est]] *[[Gorille de l'Ouest]] de 80 000 à 100 000 individus *[[Orang-outan de Sumatra]] 14 064 *[[Rhinopithèque du Tonkin]] ;Autres mammifères *[[Addax]] *[[Âne sauvage d'Afrique]] et [[âne sauvage de Somalie]] *[[Chameau sauvage de Tartarie]] *[[Chat d'Iriomote]] *[[Dorcopsis noir]] *[[Phocoena sinus|Marsouin du golfe de Californie]], moins de 50 individus *[[Rhinocéros de Java]], environ 40 individus *[[Rhinocéros de Sumatra]], moins de 250 individus *[[Aproteles bulmerae|Roussette de Nouvelle-Guinée]] ;Oiseaux *[[Albatros de Tristan]] *[[Albatros des Galapagos]] *[[Albatros d'Amsterdam]] *[[Bécasseau spatule]], une centaine de couples *[[Canard de Laysan]] *[[Condor de Californie]] *[[Ibis chauve]], environ 200 à 250 individus adultes *[[Strigops kakapo|Kakapo]] *[[Pic d'Okinawa]] *[[Pithécophage des Philippines]] *[[Sterna bernsteini|Sterne d'Orient]] ;Reptiles *[[Crocodile du Siam]] *[[Crocodile des Philippines]] *[[Cyclura collei|Iguane terrestre de la Jamaïque]] ;Amphibiens *71 espèces du genre ''[[Atelopus]]'' *''[[Lithobates sevosus]],'' 60 à 100 individus *''[[Neurergus kaiseri]]'' ;Poissons *[[Squatina squatina|Ange de mer commun]] *[[Anguille d'Europe]] *[[Apron du Rhône]] ;Mollusques *''[[Margaritifera marocana]]'' ;Insectes *''[[Risiocnemis seidenschwarzi]]'' ;Végétaux *''[[Aporosa fusiformis]]'' *[[Bois d'éponge]] *''[[Dipterocarpus lamellatus]]'', 12 individus *''[[Elaeocarpus bojeri]],'' moins de 10 individus *''[[Euphorbia tanaensis]],'' 4 individus adultes *''[[Ficus katendei]],'' une cinquantaine d'individus adultes *''[[Gigasiphon macrosiphon]],'' 33 individus *''[[Magnolia wolfii]],'' moins de 5 individus *''[[Pinus squamata]],'' moins de 25 individus == Espèces en danger critique d'extinction décrites dans la Wikipédia francophone == Consulter [[:Catégorie:Statut UICN En danger critique d'extinction]] == Voir aussi == === Bibliographie === * Keith P., Allardi J., Moutou B., 1992 : Livre rouge des espèces menacées de poissons d’eau douce de France. Collection « Patrimoines naturels », 10, MNHN, CSP, CEMAGREF, Ministère de l’Environnement, Paris – 111 p. === Articles connexes === * [[Espèce en danger]] | [[Espèce en péril]] | [[Espèce vulnérable]] | [[Liste des espèces menacées]] * [[CITES]] * [[Écologie]] * [[Convention sur la diversité biologique]] * [[Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction]] * [[Arbres menacés]] * [[extinction des espèces|Extinction]] | [[Conservation de la nature]] * [[Écologie]] | [[Écosystème]] | [[Biologie]] | [[Faune (biologie)|Faune]] | [[Flore]] | [[Botanique]] * [[Braconnage]] | [[Chasse]] | [[wikt:réglementation|Réglementation]] * [[:Catégorie:Statut UICN En danger]] et la [[Liste rouge de l'UICN]] === Liens externes === * [http://www.especes-menacees.fr/ www.especes-menacees.fr] * [http://www.mnhn.fr/museum/foffice/tous/tous/GuideDecouverte/lieuxVisiter/LieuxAVisiter/FLieuAVisiter.xsp?AE_ID=221&ID=203&INFO_ID=1&LIEU_ID=164&MAN_ID=259&SITE_ID=10&idx=3&nav=liste La grande galerie de l'évolution, acte III : les espèces en danger] * [http://education.francetv.fr/dossier/les-animaux-en-voie-d-extinction Les animaux en voie d'extinction, le dossier vidéo de francetv éducation.] *The Guardian, {{date-|11 septembre 2012}},[https://www.theguardian.com/environment/2012/sep/11/100-most-endangered-species-planet The 100 most endangered species on the planet – the list in full] == Notes et références == {{Références}} {{Palette|Statut de conservation}} {{Portail|conservation de la nature}} {{DEFAULTSORT:Espèce en danger de disparition}} [[Catégorie:Statut de conservation]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Esp%C3%A8ce%20en%20danger
Espèce en danger
{{autre|la notion plus générale utilisée par la liste rouge de l'UICN|Espèce menacée}} [[Fichier:Status iucn3.1 EN-fr.svg|vignette|Symbole « en danger » de la [[liste rouge de l'UICN]].]] En [[biologie]] et [[écologie]], l'expression '''« espèce en danger »''' s'applique à toute [[espèce]] risquant de [[Extinction des espèces|disparaître]] à court ou moyen terme. Selon le congrès mondial de l'[[Union internationale pour la conservation de la nature|UICN]] de septembre 2016, {{Citation|les trois quarts des espèces en danger d’extinction sont menacées par l'[[agriculture]], la [[conversion des terres]], la [[surexploitation des ressources]]}}<ref>UICN (2016) ''Lettre de veille et d'information "Collectivités & Biodiversité"'' {{n°|29}}, numéro spécial dédié au Congrès mondial de l’UICN de septembre 2016.</ref>, ce qu'un article du 10 août, dans la revue ''[[Nature (revue)|Nature]]'' traduit sous le titre « Les ravages des fusils, des filets et des bulldozers » aussi qualifiés de grands tueurs parmi les facteurs de régression de {{nombre|8700|espèces}} animales et végétales évaluées et classées en 2016 comme menacées ou quasi menacées de disparition sur la [[liste rouge de l'UICN]]<ref>[https://www.lemonde.fr/biodiversite/article/2016/08/10/chasse-peche-et-agriculture-trois-fleaux-pour-la-biodiversite_4981047_1652692.html « Chasse, pêche et agriculture : trois fléaux pour la biodiversité »], ''Le Monde'', 10 août 2016.</ref>. [[File:Espèces flore menacées monde par habitat fr 2019.jpg|thumb|upright=2|Nombre d'espèces (de gymnospermes, monocotylédones, légumineuses et ptéridophytes) menacées dans chaque catégorie de l'Index de la Liste rouge de l'UICN ; par habitat. d'après Brummitt NA, Bachman SP, Griffiths-Lee J, Lutz M, Moat JF, Farjon A, et al. (2015) Green Plants in the Red: A Baseline Global Assessment for the IUCN Sampled Red List Index for Plants. PLoS ONE 10(8): e0135152. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0135152 ; cc-by-sa 4.0 ; https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0135152]] == Définition == Une espèce est déclarée menacée si elle répond à au moins un des critères précis (disparition de l'[[habitat (écologie)|habitat]], déclin important de sa population, [[érosion génétique]], chasse excessive ou [[surpêche]] {{etc.}}) définis par l'UICN<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[UICN]]|titre=CATÉGORIES ET CRITÈRES DE LA LISTE ROUGE DE L’UICN, Version 3.1 Deuxième édition|passage=p.18|date=2012|pages totales=33|lire en ligne=https://uicn.fr/wp-content/uploads/2016/06/UICN_2012_Categories_et_criteres_Liste_rouge.pdf}}</ref> : * Réduction des effectifs d'au moins 70% sur 10 ans ou 3 générations si les causes de cette diminution sont connues, réversibles et ont cessé, ou d'au moins 50% si les causes ne sont pas certaines, non réversibles ou encore présentes. * Zone d'occupation de moins de 500km², avec une population en déclin, très fluctuante ou fragmentée * Population de moins de 2500 individus matures et en déclin continu * Population de moins de 250 individus matures * Probabilité d'extinction de l'espèce d'au moins 20% dans les 20 ans ou 5 générations à venir == Utilité == Ces critères, généralement établis ou validés par l'[[Union internationale pour la conservation de la nature]] (UICN), permettent d'affiner le risque d'extinction de l'espèce (actuel, à court et moyen terme) et de lui attribuer un [[statut de conservation]] et parfois de protection ([[espèce protégée]]). Dans le cas des [[Race locale|races locales]] domestiquées, il s'agit du [[patrimoine agricole]] et souvent d'espèces moins productives, mais rustiques et demandant moins de frais d'entretien. La préservation de certaines de ces espèces pourrait notamment faire partie des solutions d'adaptation au [[dérèglement climatique]] ou à la diffusion de certaines maladies (maladies animales ou [[zoonose]]s transmissibles à l'homme). == Classements internationaux == La [[liste rouge de l'UICN]] classe les espèces menacées en trois catégories, selon l'importance du risque de leur extinction : « [[Espèce vulnérable|vulnérable]] », « en danger » et « [[Espèce en danger critique d'extinction|en danger critique d'extinction]] ». En 2019, l'UICN compte 9754 espèces dans la catégorie "espèce en danger"<ref>{{Lien web|titre=The IUCN Red List of Threatened Species|url=https://www.iucnredlist.org/en|site=IUCN Red List of Threatened Species|consulté le=2019-09-22}}</ref>. Une classification un peu similaire existe pour les races locales domestiquées d'intérêt agricole. La [[Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction|convention de Washington]] (CITES) établissait une liste des espèces protégées selon trois catégories organisées en annexes : * [[Annexe I de la CITES|{{nobr|Annexe {{I}}}} de la CITES]] * [[Annexe II de la CITES|{{nobr|Annexe {{II}}}} de la CITES]] * [[Annexe III de la CITES|{{nobr|Annexe {{III}}}} de la CITES]] Espèces menacées par pays (exemples ; source : [[Union internationale pour la conservation de la nature|UICN]], 2004) : * Colombie : 208 ; * Mexique : 191 ; * Équateur : 163 ; * Brésil : 110 ; * Chine : 86. Elles sont classées par groupes taxonomiques : * Poissons ; * Amphibiens ; * Reptiles ; * Oiseaux ([[Liste des oiseaux menacés]]) ; * Mammifères. == Canada == Le [[Comité sur la situation des espèces en péril au Canada]] (COSEPAC) utilise le terme [[espèce en péril]] plutôt qu'espèce menacée, l'expression « espèce menacée » ne s'appliquant alors qu'à une partie des espèces pouvant disparaître. Selon la classification COSEPAC des espèces, une ''espèce menacée'' est une [[espèce en péril]] susceptible de devenir une [[espèce en danger de disparition]] dans un avenir plus ou moins proche si les pressions s'exerçant sur elle ([[facteur limitant|facteurs limitants]]), comme la disparition de l'habitat, ne sont pas supprimées. Ce terme désigne le statut donné à l'espèce quand le deuxième niveau de risque d'extinction est atteint. === Au Québec === Avec la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables, le gouvernement québécois s'est engagé à garantir la sauvegarde de l'ensemble de la diversité génétique du Québec.'''<ref>[http://www.mddep.gouv.qc.ca/biodiversite/especes/index.htm Espèces menacées ou vulnérables au Québec] - Gouvernement du Québec.</ref>''' En 2018, {{nombre|78|espèces}} de la flore<ref>{{Lien web|titre=Espèces menacées ou vulnérables au Québec|url=http://www.mddelcc.gouv.qc.ca/biodiversite/especes/|site=www.mddelcc.gouv.qc.ca|consulté le=2018-04-03}}.</ref> et {{nombre|38|espèces}} de la faune<ref>{{Lien web|titre=MFFP - Liste des espèces désignées comme menacées|url=http://www3.mffp.gouv.qc.ca/faune/especes/menacees/liste.asp|site=www3.mffp.gouv.qc.ca|consulté le=2018-04-03}}.</ref> sont légalement désignées menacées ou vulnérables au Québec. Pour chaque espèce floristique légalement protégée au Québec, des plans de conservation seront élaborés afin d’identifier les actions à mettre en œuvre pour assurer leur survie à long terme. Les plans de conservation pour le Carex faux-lupulina et la Sagittaire à sépales dressés sous-espèce des estuaires sont maintenant disponibles. == Monde == Bien que la communication sur les espèces menacées porte surtout sur les animaux, et notamment les mammifères et les oiseaux, en nombre absolu, deux fois plus d'espèces de plantes ont disparu que d'espèces d'oiseaux, de mammifères et d'amphibiens réunies. Selon une étude récente (juin 2019) publiée dans Nature Ecology & Evolution, rien que dans les herbiers des musées on trouve 571 espèces de plantes éteintes au cours des 250 dernières années, ce qui est beaucoup plus (4 fois plus) que la liste officielle de l’UICN des plantes disparues<ref>The IUCN Red List of Threatened Species Version 3.1 (IUCN, accessed June 2016).</ref>. Néanmoins 5% des mammifères et oiseaux ont disparu, ce qui est énorme comparé aux plantes (seules 0,2% des plantes connues ont disparu). Ainsi : * Le bois de santal du Chili dans le Pacifique sud, exploité pour son bois odorant, n’a jamais été revu depuis 1908. * La trinity ([[Thismia americana]]), une plante sans feuilles vivant sous terre sauf pour épanouir ses fleurs a été décrite pour la première fois en 1912 dans une zone humide sablonneuse de Chicago, dans l'Illinois, elle a ensuite été détruite par le développement. Le nombre de plantes disparues est sous-estimé, par manque de suivi de la flore tropicale d’Afrique et d’Amérique du Sud et beaucoup d'espèces risquent bientôt d’aussi disparaître; Selon l’IPBES, plus d'un million d'espèces (dont 14% de la diversité végétale et animale) sont menacées d’extinction <ref>Pelletier, T. A., Carstens, B. C., Tank, D. C., Sullivan, J., & Espíndola, A. (2018). [https://europepmc.org/articles/pmc6304935 ''Predicting plant conservation priorities on a global scale''] |Proceedings of the National Academy of Sciences, 115(51), 13027-13032.</ref>. == Europe == L'[[Union internationale pour la conservation de la nature|UICN]] {{Quand|estime}} qu'en [[Europe]], rien que pour les [[mammifère]]s ; * 14 % des mammifères terrestres et 22 % des mammifères marins pourraient disparaître du territoire de l’{{abréviation discrète|UE|Union européenne}}, dont le [[vison d'Europe]], le [[lynx pardelle]] et le [[Phoque moine de Méditerranée]] qui comptent parmi les plus menacées. La [[baleine grise]] n'a pas disparu mais ne semble plus fréquenter le littoral européen depuis plusieurs siècles. * 27 % au moins des populations de mammifères sont en baisse (et on manque de données pour 30 % environ des espèces de mammifères). Les causes principales sont la perte, la dégradation et la [[fragmentation des habitats]], les changements climatiques, la mortalité accidentelle (''{{langue|en|roadkill}}''), la pollution et l’homme (chasse, poison, pièges, introduction volontaire ou non d'espèces invasives et concurrentielles des espèces autochtones). L'UICN note que certains plans de conservation ont efficacement sauvé quelques espèces (mais ils ne concernent que 8 % des mammifères européens, et pas dans tous les pays). Une évaluation de l'état des populations de mammifères est en cours. La commission a plusieurs fois alerté aussi sur l'importance de restaurer un [[Réseau écologique paneuropéen|réseau écologique européen]], et de ne pas oublier les invertébrés et en particulier les invertébrés [[xylophage]]s, souvent menacés par le manque de ressources en [[bois-morts]] ou sénescents dans les forêts européennes trop exploitées. De nombreuses espèces d'eau douce autrefois communes sont également en très forte régression ({{ex}} [[reptile]]s ou [[amphibien]]s) ou menacées, dont l'anguille européenne ([[Anguille d'Europe|Anguilla anguilla]]). Plusieurs études observent également un déclin important chez les [[lichen]]s et les [[champignon]]s<ref>{{Lien web |titre=Les espèces disparues des champignons. Les espèces rares et menacées de champignons, de plantes et d'animaux Russie Livre rouge |url=http://fr.nextews.com/7538340b/ |site=fr.nextews.com |consulté le=2021-02-27}}</ref>. === France === Il existe des listes rouges (nationales et régionales) d'espèces menacées<ref>[http://www.uicn.fr/Liste-rouge-France.html La Liste rouge des espèces menacées en France] - Comité français de l'[[Union internationale pour la conservation de la nature|UICN]].</ref>{{,}}<ref>[http://www-lagis.univ-lille1.fr/~vieren/ecologie/by_thema/biodiversite/frl96.htm Liste rouge 1996 des espèces existantes en France] - Ancienne version.</ref>. La France se classe parmi les dix pays hébergeant le plus d'espèces menacées sur la planète. Elle jouit d'une position unique au monde en termes de richesses naturelles. Via ses départements ([[La Réunion]], [[Guyane]], [[Martinique]], [[Guadeloupe]], [[Mayotte]]) et ses territoires et collectivités d'[[France d'outre-mer|Outre-Mer]], elle est présente dans cinq des trente-quatre [[Point chaud de biodiversité|points chauds]] du globe, ces zones où la [[diversité biologique]] s'avère la plus grande mais la plus en danger et où les espèces endémiques sont très nombreuses. La [[loi du 10 juillet 1976]] protège déjà certaines espèces menacées en France. Elle en interdit la capture, la vente et l'achat et même la perturbation intentionnelle. En 2005, la loi concernait en métropole plus de {{nombre|700|espèces}} animales sauvages (soit 52 % des vertébrés, 4 % des mollusques et 0,5 % des insectes, crustacés et échinodermes) et {{nombre|450|espèces}} végétales (plus de 7 % des plantes, sans compter les mousses). Mais l'[[France d'outre-mer|Outre-Mer]] concentre 80 % de la biodiversité or, la loi française ne s'exerce que sur ses départements, la [[Polynésie française]], la [[Nouvelle-Calédonie]] et [[Wallis-et-Futuna]] possédant leur propre réglementation. === Russie === {{Article détaillé|Livre rouge de Russie}} == Costa Rica == Le [[Costa Rica]] a mis en œuvre une politique de protection de la [[biodiversité]] <ref>{{Lien web|langue=fr|nom1=Dubesset-Chatelain|prénom1=Laure|titre=Costa Rica : le pays où la vie est plus verte|url=https://www.geo.fr/environnement/costa-rica-le-pays-ou-la-vie-est-plus-verte-159177|site=Geo.fr|date=2016-02-11|consulté le=2020-05-28}}</ref> : 25 % de son territoire est classé en parc national, réserve ou zone protégée<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Environnement: Costa Rica, la "démocratie verte" en danger|url=https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/environnement-costa-rica-la-democratie-verte-en-danger_12262|site=Sciences et Avenir|consulté le=2020-05-28}}</ref>. == Afrique == === Espèces les plus menacées d'Afrique. === ==== Okapi ==== L’[[okapi]] (Okapia johnstoni) est un [[mammifère]] originaire des [[forêts équatoriales]] d'[[Afrique centrale]] appartenant à la même famille que la [[girafe]], les Giraffidae. Il est l'unique représentant du genre Okapia. Découvert en [[1901]] par [[Harry Johnston|Sir Harry Johnston]], à qui il doit son nom, l'okapi est l'un des derniers [[grands mammifères]] à être observé scientifiquement sur la planète. Les principales raisons du déclin des populations d'okapis sont le [[braconnage]], la perte des habitats naturels, ainsi que la présence de rebelles et de mineurs illégaux. D'après l'UICN, l'espèce est ''"proche de la catégorie la plus élevée de risque d'extinction"''. ==== Gorille des montagnes ==== Le [[gorille des montagnes]] vit dans la [[Forêts décidues humides tropicales et subtropicales|forêt tropicale humide]] qui couvre les [[Montagnes des Virunga|monts Virunga]], à la frontière de l'[[Ouganda|Ougande]] et du [[Rwanda]]. Il est actuellement dans la liste des espèces les plus menacées. Les [[Braconnage|braconniers]] chassent le gorille, pour sa viande, ses mains et son crâne qui rapportent énormément d’argent. Enfin, la [[déforestation]], pratiquée pour faire des terres agricoles détruit son habitat. Le gorille est également victime de maladies telles que la [[Pneumonie aiguë|pneumonie]], la [[grippe]] ou d’autres maladies de l’homme qui lui sont mortelles. Malgré ces nombreuses menaces et le classement de l’espèce « en danger d’extinction » par l’UICN, les effectifs de Gorilla beringei beringei sont aujourd’hui en nette augmentation. Ils sont en effet passés d’environ 620 en 1989 à près de 1004 en [[2018]]. Si la sous-espèce n’est pas encore tirée d’affaire, il s’agit du seul grand primate à avoir vu ses effectifs augmenter au cours des dernières décennies. ==== Éléphants d'Afrique ==== L’[[Éléphant d'Afrique|éléphant d’Afrique]] est le plus grand animal terrestre. Ses oreilles sont plus grandes que celles de l’[[Éléphant d'Asie|éléphant d’Asie]]. De plus, tous les éléphants d’Afrique, mâles et femelles, possèdent des [[Défenses d'éléphant|défenses]], ce qui n’est pas le cas chez leurs cousins asiatiques. On distingue deux sous-espèces : l’[[Éléphant de savane d'Afrique|éléphant de savane]] et l’[[Éléphant de forêt d'Afrique|éléphant de forêt]]. L’éléphant de savane est sensiblement plus grand que l’éléphant de forêt et ses défenses sont plus recourbées. De plus, l’éléphant de forêt a des oreilles plus arrondies. Les éléphants peuplent encore de nombreuses régions d’Afrique, mais cet animal aux dimensions impressionnantes continue de souffrir des graves menaces que sont le [[braconnage]], la perte de son habitat et les conflits avec les hommes. L’éléphant d’Afrique est le plus touché par le braconnage pour l’[[ivoire]]. L’ivoire des défenses a toujours présenté une valeur marchande élevée. Souvent exporté en Asie, il sert à fabriquer des bijoux, des baguettes et des statuettes. Dans les années [[1980]], près de {{formatnum:100000}} éléphants étaient abattus chaque année pour leurs défenses. Après l’interdiction du commerce de l’ivoire en [[1989]], la situation s’est sensiblement améliorée mais malgré cela, l’animal continue d’être chassé. Ces dernières années, la chasse aux éléphants et le commerce de l’ivoire ont même connu une forte hausse. Chaque année, {{formatnum:30000}} éléphants sont tués pour leur précieux ivoire, principalement en Afrique. Au [[International Fund for Animal Welfare|Fonds international pour la protection des animaux]] (IFAW), les organisations interviennent sur chaque maillon de la chaîne du trafic, en luttant contre le braconnage et les trafiquants, mais aussi en œuvrant à la réduction de la demande en produits dérivés d’animaux sauvages. == Notes et références == {{Références|taille=30}} == Annexes == {{Autres projets|commons=Category:Statut UICN En danger}} === Bibliographie === * Aelys M. Humphreys, Rafaël Govaerts, Sarah Z. Ficinski, Eimear Nic Lughadha & Maria S. Vorontsova (2019 [https://www.nature.com/articles/s41559-019-0906-2 Global dataset shows geography and life form predict modern plant extinction and rediscovery] ; Nature Ecology & Evolution (2019), 10 juin 2019. * Brummitt, N. A., Bachman, S. P., Griffiths-Lee, J., Lutz, M., Moat, J. F., Farjon, A., ... & Aletrari, E. (2015). [https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0135152 Green plants in the red: A baseline global assessment for the IUCN sampled Red List Index for plants]. PloS one, 10(8), e0135152. * Philippe Keith, Jean Allardi et Bernard Moutou, ''Livre rouge des espèces menacées de poissons d'eau douce de France et bilan des introductions'', Collection Patrimoines Naturels 10, Muséum National d'Histoire Naturelle, 1992 {{ISBN| 2-8651-5078-X}}, {{nombre|111|pages}} * {{en}} A. Purvis, J. L. Gittleman, G. Cowlishaw, & G. M. Mace (2000) ''[https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1690772/pdf/11075706.pdf Predicting extinction risk in declining species]''. Proc. R. Soc. Lond. B 267, 1947–1952 |[http://rspb.royalsocietypublishing.org/content/267/1456/1947.short résumé] === Articles connexes === * [[Espèce en péril]] | [[Espèce vulnérable]], [[Liste d'espèces menacées d'après l'Annexe I de la Convention de Washington|Liste d'espèces menacées d'après l'{{nobr|Annexe {{I}}}} de la Convention de Washington]] * [[Arbres menacés]] * [[extinction des espèces|Extinction]] | {{page h'|Protection}} | [[Conservation de la Nature]] | [[Biodiversité]] * [[Écologie]] | [[Écosystème]] | [[Biologie]] | [[Faune (biologie)|Faune]] | [[Flore]] | [[Botanique]] | [[Vie sauvage]] * [[Braconnage]] | [[Chasse]] | [[wikt:réglementation|Réglementation]] * [[Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction]] (CITES) * [[Point chaud de biodiversité]] * [[Programme européen pour les espèces menacées]] * [[Sauvegarde de la Création]] === Liens externes === * [https://www.especes-menacees.fr/ Portail sur les espèces menacées et les animaux en voie de disparition] * [http://www.uicn.fr Comité français de l'UICN] * {{en}} [http://www.cites.org/ ''{{langue|en|Convention on International Trade in Endangered Species}}'' (CITES)] * {{en}} [http://ec.europa.eu/environment/nature/conservation/species/redlist/index_en.htm ''{{langue|en|Red List}}''] (évaluation européenne de l'état des populations de mammifères) {{Palette|Statut de conservation}} {{Portail|conservation de la nature}} {{DEFAULTSORT:Espece menacee}} [[Catégorie:Statut de conservation]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Esp%C3%A8ce%20vuln%C3%A9rable
Espèce vulnérable
{{Voir homonymes|Vulnérable}} [[Fichier:Status iucn3.1 VU-fr.svg|vignette|Symbole « vulnérable » de la [[liste rouge de l'UICN]].]] En [[biologie]] et en [[écologie]], une '''espèce vulnérable''' (ou ''préoccupante'') est une [[espèce en péril]] car ses caractéristiques biologiques la rendent particulièrement sensible aux menaces liées aux activités humaines ou à certains phénomènes naturels. Ce terme désigne le statut donné à l'espèce quand le premier niveau de risque d'extinction est atteint{{note|Suivant la classification canadienne du [[Comité sur la situation des espèces en péril au Canada]] (COSEPAC)}}. Si la menace d'extinction de cette espèce augmente, elle est alors qualifiée d'[[espèce en danger]]. En Australie, la liste des espèces vulnérables est établie sur la base légale de l'[[Environment Protection and Biodiversity Conservation Act 1999]] (EBPC act). L'[[Union internationale pour la conservation de la nature]] (UICN) maintient également une liste mondiale des espèces menacées, indiquant le degré de risque<ref>[http://www.iucnredlist.org/ UICN Red List of Threatened Species]</ref>. En 2019, {{unité|12457 espèces}} sont classées dans la catégorie « espèce vulnérable »<ref>{{Lien web|titre=The IUCN Red List of Threatened Species|url=https://www.iucnredlist.org/en|site=IUCN Red List of Threatened Species|consulté le=2019-09-22}}</ref>. == Définition == Une espèce est vulnérable selon l'UICN si elle répond à au moins un des critères suivants<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Union internationale pour la conservation de la nature|UICN]]|titre=CATÉGORIES ET CRITÈRES DE LA LISTE ROUGE DE L’UICN, Version 3.1 Deuxième édition|passage=p.20|date=2012|pages totales=33|lire en ligne=https://uicn.fr/wp-content/uploads/2016/06/UICN_2012_Categories_et_criteres_Liste_rouge.pdf}}</ref> : * réduction des effectifs d'au moins 50 % sur {{nobr|10 ans}} ou trois générations si les causes de cette diminution sont connues, réversibles et ont cessé, ou d'au moins 30 % si les causes ne sont pas certaines, non réversibles ou encore présentes ; * zone d'occupation de moins de {{unité|2000 km2}}, avec une population en déclin, très fluctuante ou fragmentée ; * population de moins de {{unité|10000}} individus matures et en déclin continu ; * population de moins de {{unité|1000}} individus matures ; * probabilité d'extinction de l'espèce d'au moins 10 % dans les {{nobr|100 ans}} à venir. == Article connexe == * [[Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction]] == Notes et références == {{références}} {{Palette|Statut de conservation}} {{Portail|conservation de la nature}} {{DEFAULTSORT:Espece vulnerable}} [[Catégorie:Statut de conservation]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Domestication
Domestication
{{En-tête label|AdQ|année=2006}} [[Fichier:Annaviis.jpg|thumb|Le [[chien]], première espèce animale domestiquée par l'homme.]] [[Fichier:Reiterschlacht Tanum.JPG|thumb|Cavaliers préhistoriques.]] [[Fichier:Koi Pond in MUST.JPG|thumb|Carpes [[koï]] de bassin ; variété ornementale de la [[carpe commune]].]] La '''domestication''' d'une [[espèce]], animale ou végétale, est l'acquisition, la perte ou le développement de caractères morphologiques, [[physiologie|physiologiques]] ou [[comportement]]aux nouveaux et [[hérédité|héréditaires]], résultant d’une interaction prolongée, d'un contrôle voire d'une sélection délibérée de la part des communautés humaines. Elle se traduit par une modification plus ou moins profonde du [[patrimoine génétique]] de l'espèce, voire la formation d'une espèce génétiquement disjointe (non interféconde avec l'espèce originelle). D'un point de vue biologique l'ensemble de ces modifications compose la ''biodiversité domestique'', soit l'ensemble des espèces et des sous-espèces (races, variétés) domestiquées par l'homme et ayant été soumises à sa sélection. Les modifications vont de l’isolement de populations (simple isolat de génotypes sauvages reproduits) au changement du [[génome]] et jusqu’à la création d’espèces nouvelles. On parle d'espèces domestiquées, de plantes ou d'animaux domestiqués. La domestication est une activité humaine très ancienne, elle précède la [[sédentarisation]] et l’agriculture (domestication du [[chien]] ou du [[Ficus carica|figuier]] par les chasseurs [[paléolithique]]s<ref name="altai-dog-dna" />). Le terme « domestication » est utilisé par extension aux techniques et aux objets mis au service des besoins humains (domestication d'un fleuve, d'une énergie{{etc.}}). La notion de [[besoin]] humain s'entend extensivement à toutes les activités humaines, utilitaires ou culturelles, et la domestication porte sur toutes les classes du vivant. Son étude relève de sciences multiples, sachant que la [[génétique]] permet depuis le {{s-|XXI}} de mieux connaître ses étapes et ses processus. Par extension, on parle de [[Rétrovirus endogène#Des virus défectifs, mais pas nécessairement inactifs|virus domestiqués]] pour d'anciens [[virus]] intégrés au [[génome]] d'un [[organisme (physiologie)|organisme]], qui ont perdu leur pouvoir [[agent infectieux|infectieux]] mais dont l'[[expression génétique|expression]] de certains [[gène]]s est utile à l'organisme. On parle aussi de domestication pour des choses, telles la « domestication secondaire » ou « domestication des produits » (élevage d'animaux en vue d'usages autres que la production de viande : lait, laine, exploitation de leur énergie par la traction et le portage, [[bât]] et [[Monture (animal)|monte]])<ref>{{ouvrage|auteur=[[Jean-Pierre Digard]]|titre=Dictionnaire des Idées & Notions en Sciences sociales|éditeur=Encyclopaedia Universalis|date=2015|passage=n.p.|lire en ligne={{Google Livres|fd6KBAAAQBAJ}}}}</ref>, ou la domestication de [[paysage]]s, pour exprimer les modifications que les humains leur apportent pour qu'elles correspondent à leurs conceptions utilitaires, morales et philosophiques<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Étienne Grésillon, Bertrand Sajaloli|titre=Lire les rapports entre humains, nature et divin dans l'exemple du catholicisme|périodique=Géoconfluences|date=18/10/2016|lire en ligne=http://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/dossiers-thematiques/fait-religieux-et-construction-de-l-espace/articles-scientifiques/rapports-humains-et-nature-ecosystemes-catholiques}}</ref>. == Le processus de domestication == [[File:Unnatural selection, 2 heads, one species.jpg|thumb|Exemple frappant d'évolution morphologique liée à une domestication de l'espèce [[canis lupus]]. Le crâne le plus gros appartient à la forme sauvage ([[Canis lupus|loup gris]]) tandis que le crâne le plus petit appartient à un représentant de la forme domestique (chien de race [[Chihuahua (chien)|Chihuahua]]).]] === Dates et lieux de domestication === ''Se reporter au tableau des dates et foyers par espèce, [[#Variétés animales domestiquées|plus bas.]]'' Les domestications s'étalent du [[néolithique]] à nos jours, à l'exception de celle du [[chien]], qui a précédé de plusieurs millénaires l'élevage d'autres espèces et la sédentarisation. Notre époque, à partir du {{s-|XIX|e}}, est par contre riche en nouvelles espèces élevées, et on peut parler pour plusieurs d'entre elles de domestication. [[Fichier:Soay sheep at Cranborne Ancient Technology Centre.jpg|thumb|left|Le [[mouton]], une des premières espèces domestiquées en tant que bétail.]] Les dates et foyers des domestications anciennes ont été estimés par des méthodes essentiellement [[Archéologie|archéologiques]] ; il s'agit plus spécialement d'[[archéozoologie]]. Ces méthodes consistent à fouiller ou exploiter les résultats de fouilles de sites d'occupation humaine [[Préhistoire|préhistorique]]. Les restes animaux sont datés selon les méthodes archéologiques : on détermine l'espèce à laquelle ils appartiennent, on estime également l'âge auquel ils sont morts, voire le type d'animaux (d'une forme éventuellement domestique) qu'ils représentent, et on s'appuie sur d'autres indices comme les traces observables d'abattage ou de découpe. L'enjeu est de déterminer si on est en présence d'[[Animal sauvage|animaux sauvages]] ou d'élevage, et plus globalement la nature de leurs relations avec les humains. Ainsi le [[squelette]] d'un [[chat]] retrouvé auprès d'un tombeau humain indique qu'il s'agissait probablement d'un animal de compagnie<ref name="chat">{{Article|langue=fr|url=http://www2.cnrs.fr/presse/communique/454.htm|titre=Un chat apprivoisé à Chypre, plus de 7000 ans avant J.C.|revue=Communiqué du CNRS|date=Avril 2004|auteur=J.-D. Vigne, J. Guilaine, K. Debue, L. Haye & P. Gérard}}</ref>. Une certaine homogénéité d'âge des animaux dont on retrouve les restes indique qu'il s'agissait d'un élevage, où l'on abattait les animaux à l'âge optimal. Les nouvelles techniques et en particulier l'étude de l'[[ADN mitochondrial]] permettent de réestimer les dates de domestication de même que l'arbre généalogique des espèces domestiques actuelles ; ces connaissances sont donc toujours en évolution. La lignée du [[chien]] en particulier se serait séparée de celle du [[Canis lupus|loup]] il y a entre {{formatnum:100000}} et {{nombre|150000|ans}}<ref>Vilà, C. {{et al.}} (1997). « [http://www.mnh.si.edu/GeneticsLab/StaffPage/MaldonadoJ/PublicationsCV/Science_Dog_Paper.pdf Multiple and ancient origins of the domestic dog] », ''Science'' '''276''':1687–1689.</ref>. Il est possible que l'ancêtre du chien se soit à cette époque rapproché et associé aux groupes humains qu'il suivait, pour les restes qu'il pouvait obtenir, en ayant un rôle d'alerte voire d'auxiliaire de chasse. La date de domestication issue des sources archéologiques correspondrait alors à une relation devenue plus étroite et à un contrôle plus fort de l'homme<ref name="chien">Voir article détaillé [[Domestication du chien]].</ref>. [[Fichier:Maler der Grabkammer des Zenue 001.jpg|thumb|right|Groupe de bovins, en [[Égypte antique]], vers 1400 av. J.-C.]] Le processus de domestication et la diffusion des espèces et techniques d'élevage s'étalent sur des périodes longues et loin d'être parfaitement déterminées. On admet pour plusieurs espèces le principe de plusieurs foyers de domestication distincts. Cela n'exclut pas les croisements qui ont suivi et il semble vain de déterminer un ancêtre sauvage pour chaque [[race]] d'une espèce domestique. Après celle du chien, le premier foyer de domestication fut le [[Moyen-Orient]], en particulier sa partie qu'on appelle le [[Croissant fertile]]. On remarque ensuite l'[[Asie de l'Est]], le [[bassin méditerranéen]] et l'[[Amérique du Sud]]. Certaines régions du monde n'ont connu aucune domestication d'espèces locales sinon de très récentes comme l'[[Australie]] ou l'[[Afrique australe]]. Le nombre d'espèces domestiques disponibles s'est brusquement accru au {{s-|XVI|e}} de part et d'autre de l'[[Océan Atlantique|Atlantique]], avec ce qu'on nomme l'[[échange colombien]]. Le [[Amérique|continent américain]] abritait alors cinq espèces animales domestiquées, dont seul le [[chien]] était connu dans l'[[Ancien Monde]]. Les chevaux et bœufs par exemple y sont alors apparus tandis qu'un grand nombre de plantes domestiques américaines, nouvelles en Europe, en Asie et en Afrique y ont été adoptées. === Scénarios de domestication === [[Fichier:Bronze billygoat Louvre Br197.jpg|thumb|left|Bouc, figurine en bronze de l'[[Attique]] en Grèce, probablement fabriqué au {{-s-|V|e}}]] Plusieurs scénarios ont été proposés comme ayant mené à la domestication des espèces animales. La [[tradition]] d'adoption de bébés animaux, voire leur [[allaitement]] au sein est souvent donnée pour origine de la domestication, étant donné que par le phénomène d'[[Empreinte (psychologie)|empreinte]]{{Pas clair|2=L'exemple de l'allaitement mis en exergue dans cette phrase est source de confusions : si l'on suit le lien pour se renseigner sur le phénomène d'empreinte, on apprend qu'il n'est pas applicable aux mammifères.|date=septembre 2023}}, il est facile d'obtenir de cette façon des animaux familiarisés par leur contact précoce avec les humains. Pourtant, le processus de domestication implique l'élevage de lignées d'animaux sur de nombreuses générations, ce qui n'est pas le cas si le recrutement se fait en permanence par prélèvement d'animaux sauvages. Par ailleurs cette pratique, toujours observée actuellement, est caractéristique des peuples de [[Chasseur-cueilleur|chasseurs-cueilleurs]] qui, précisément, n'ont pas d'animaux domestiques. Ces apprivoisements seraient donc intégrés à une culture basée sur la chasse et non l'élevage, et il y aurait une opposition entre sociétés « apprivoisatrices » et « domesticatrices »<ref>J. F. Downs, ''Domestication : an examination of the Changing Social Relationship Between Man and Animals'', 1960, cité par [[Jean-Pierre Digard]].</ref>{{,}}<ref>[[Philippe Descola]], ''Pourquoi les Indiens d'Amazonie n'ont-ils pas domestiqué le Pécari ?'' in ''De la préhistoire aux missiles balistiques'' B. Latour & P. Lemonnier (dir), Paris, 1994, La Découverte : 329-344</ref>. Ce schéma ne paraît donc pas pouvoir être retenu directement comme moyen de domestication. Pourtant si le facteur culturel est sans doute essentiel pour expliquer la domestication voire la non-domestication d'une espèce, le système économique et culturel d'une société n'est pas figé. La plupart des sociétés fondées sur la chasse élèvent des chiens, pour lesquels ce schéma a pu être un élément important de la domestication<ref name="Digard">Jean-Pierre Digard, ''L'homme et les animaux domestiques : Anthropologie d'une passion'', 1990, ''voir [[#Bibliographie|Bibliographie]].''</ref>. Il est possible que la domestication soit passée par une phase de [[Mutualisme (biologie)|mutualisme]] entre ces animaux et l'homme, c'est-à-dire un rapprochement et une aide dans l'intérêt mutuel. En effet, cette relation s'observe toujours chez le [[chien paria]], et on présume qu'elle a été une étape de la domestication du [[porc]]. Plusieurs espèces étaient les objets d'une tradition de [[chasse]] qui a évolué vers un contrôle des populations, et une gestion de population sauvage devenue raisonnée. Cette chasse a pu devenir sélective, visant par exemple les animaux les plus âgés et les mâles en surnombre, et conduire à un mode d'élevage extensif, puis intensifié. Tous ces stades sont actuellement pratiqués dans le cas du [[renne]], dans des régions différentes. Ce processus semble avoir concerné plusieurs espèces, dont les [[chèvre]]s et [[mouton]]s, ainsi que les petits camélidés ([[Lama (genre)|lamas]])<ref name="Digard"/>. Enfin l'élevage a pu simplement commencer avec des animaux capturés puis élevés en stricte captivité. C'est le cas de la plupart des domestications récentes ou contemporaines. C'est dans cette situation que le contrôle et la sélection peuvent être les plus forts, permettant une transformation plus rapide des espèces élevées. Le scénario de domestication d'une espèce peut avoir correspondu à l'un de ces schémas ou en avoir été une combinaison simultanée ou successive. Dans le cas du lapin, les étapes de la domestication à partir de la simple chasse ont été l'établissement de [[garenne]]s fermées au Moyen Âge, qui constituaient des sortes de réserves de chasse. Dans certaines de ces garennes a été pratiquée une sélection, permise par la capture des animaux vivants grâce aux [[furet]]s. Cette sélection a abouti à l'apparition des premières variétés de [[Oryctolagus cuniculus|lapin]] au cours du {{s-|XVI|e}}, qui se distinguaient par leur coloris et leur taille<ref name="lapin">Dirk VAN DAMME et Anton ERVYNCK, ''[[Furet]]s et lapins médiévaux au château de Laarne (Flandres orientales, Belgique). Contribution à l’histoire d’un prédateur et de sa proie'', Université de Liège, 1991, {{ISSN|0777-2491}} {{en}}. ''cité [http://promethee.philo.ulg.ac.be/zoologica/lbodson/bibl/Resumes03.html ici]''.</ref>. L'élevage a ensuite été intensifié et la forte sélection a abouti à une grande variabilité des [[race]]s domestiques. Le comportement du lapin d'élevage a probablement évolué conjointement, du fait d'une sélection d'animaux moins farouches, celle-ci ayant pu être aussi bien intentionnelle qu'indirecte : les animaux plus difficiles à recapturer ne pouvant pas être donnés à de nouveaux éleveurs. Les pratiques d'élevage et de sélection qu'on peut observer sur la période historique peuvent donner une idée de celles qui ont produit la domestication. Celles-là sont très variées, ainsi que les connaissances et représentations qu'ont les éleveurs de l'hérédité et de l'influence qu'ils peuvent avoir sur une population animale. Certains d'entre eux opèrent une sélection méthodique au sein d'un cheptel, d'autres ne conçoivent pas l'influence que peut avoir le choix des reproducteurs sur leurs produits, au sein d'une espèce ou variété. Ces éleveurs peuvent croire pourtant à l'intérêt d'acquérir une nouvelle lignée ou d'opérer des croisements avec des animaux de souches différentes de la leur et participer ainsi à leur diffusion. La sélection exercée par les éleveurs est d'ailleurs loin d'avoir constamment la même direction, une pratique relevée pour plusieurs espèces et à différentes époques consistant par exemple à sacrifier les animaux ayant eu la croissance la plus forte ou la plus rapide afin de laisser les autres finir leur croissance. Cette pratique qui a vraisemblablement un effet de contre-sélection a d'ailleurs été dénoncée comme telle par des observateurs pour les moutons par exemple, ou en [[pisciculture]] d'étang où la pratique du « fond de pêche » consiste à repeupler un [[étang]] après sa pêche par vidange en y relâchant les poissons les plus petits. Ainsi, quoique la [[Carpe commune|carpe]] ait eu une longue tradition d'élevage en France, les performances d'élevage de ce poisson étaient médiocres. Des lignées à croissance nettement plus rapide y ont été réintroduites à partir d'Europe centrale à la fin du {{s-|XIX|e}}, où un [[Élevage sélectif des animaux|élevage sélectif]] était pratiqué. Parmi la diversité des pratiques, on relève aussi celle consistant à faire saillir une femelle par des congénères sauvages pour les qualités réelles ou supposées que cela procure aux produits de tels croisements (chien/loup ; porc/sanglier en Europe). Quoique ceci semble aller à l'encontre du processus de domestication, ces [[hybride|hybridations]] ont pu contribuer à conjuguer les caractères domestiques, en particulier comportementaux d'une espèce avec ceux d'une sous-espèce locale sauvage bien adaptée à son milieu. Cela a probablement été le cas des races de chiens nordiques. La domestication d'une espèce est le fruit d'une histoire multiple qu'il est difficile de reconstituer. Ses facteurs importants sont les prédispositions de cette espèce, les pratiques des éleveurs ou proto-éleveurs sur de longues périodes qui opèrent une sélection consciente ou non et les échanges d'animaux qui permettent aux lignées les plus domestiquées de se diffuser. === Point de vue biologique === [[Fichier:Cows in green field - nullamunjie olive grove03.jpg|right|thumb|upright=1.5|Cheptel d'[[Hereford (race bovine)|Hereford]], race sélectionnée pour la production de viande.]] {{Article détaillé|Syndrome de domestication}} Le processus de domestication commence lorsqu'un nombre restreint d'animaux est isolé de l'espèce sauvage. Cette population peut alors connaître un phénomène de micro[[Évolution (biologie)|évolution]], en s'adaptant aux conditions d'élevage et du fait de la sélection humaine<ref>Achilles Gautier, ''Domestication animale et animaux domestiques prétendument oubliés'', Université de Liège, 1991, {{ISSN|0777-2491}}. ''cité [http://promethee.philo.ulg.ac.be/zoologica/lbodson/bibl/Resumes03.html ici]''.</ref>. Cette évolution est marquée par l'apparition de traits domestiques, c'est-à-dire des nouveaux caractères interprétés comme des [[Mutation (génétique)|mutations génétiques]] conservées voire sélectionnées alors que les [[allèle]]s qui les portent seraient restés rares ou auraient été éliminées par sélection naturelle à l'état sauvage. Ce sont des caractères [[anatomie|morphologiques]] comme la taille plus grande ou plus petite que celle de l'espèce sauvage, des coloris nouveaux, le poil long, frisé ou encore la queue enroulée ; ce sont aussi des caractères physiologiques comme l'augmentation de la prolificité, et la précocité de la croissance. On note aussi la perte de caractères physiques comme les cornes pour une partie des races de mouton ou d'aptitudes comme une diminution de la mobilité ; de la vitesse de course ou de l'aptitude au [[Vol (animal)|vol]], ainsi que la perte d'aptitudes comportementales. Ceci fonde une interprétation de la domestication comme altération du [[génotype]], ce qui est indiscutable dans le cas de l'[[albinisme]]. De même et plus tôt, [[Georges-Louis Leclerc de Buffon|Buffon]] a décrit la domestication en termes de dégénérescence<ref>Patricia Pellegrini, ''De l'idée de race animale et de son évolution dans le milieu de l'élevage'', Ruralia, mai 1999 ([http://ruralia.revues.org/document112.html Lire en ligne]).</ref>. La variabilité morphologique est importante chez certaines espèces et beaucoup moins chez d'autres comme le chameau de Bactriane. On interprète également les transformations de la domestication avec la notion de [[néoténie]], selon laquelle des caractères morphologiques comme les oreilles pendantes ou comportementaux comme l'attachement, à l'origine propres aux stades juvéniles, se prolongent à l'état adulte<ref name=GJ>{{Article|langue=en|résumé=http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=15782417|titre=Domestication et comportement|auteur=GOLDBERG Jacques|revue=Bulletin de la Société zoologique de France|date=2003|vol=128|no=4|page=89}}</ref>. Si les premières espèces domestiquées sont élevées depuis quelques millénaires, ce temps est-il pour autant indispensable à cette évolution ? Des expériences spécifiques<ref>Une expérience menée en Russie sur une période de 50 ans a consisté à sélectionner des renards sur des critères comportementaux. Elle tend à montrer la possibilité d'une évolution rapide vers la domestication, ainsi que la liaison entre les caractères comportementaux et phénotypiques. « Early canid domestication : the farm fox experiment », ''American Scientist'', Vol. 87 No. 2 (mars-avril 1999) Article by Lyudmila N. Trut, Ph.D. ([http://www.floridalupine.org/publications/PDF/trut-fox-study.pdf Lire en ligne]), {{en}}{{pdf}}.</ref> ainsi que les domestications contemporaines montrent qu'avec une forte sélection, les transformations caractéristiques de la domestication peuvent apparaître relativement rapidement, dans l'intervalle d'une dizaine à quelques dizaines de générations. Du point de vue ''[[Écologie|écologique]]'', certaines espèces sont élevées à l'état domestique dans un milieu identique ou proche de celui de leurs ancêtres sauvages comme le [[camelus|chameau]] ou le [[renne]]. À l'inverse, on remarque que le nombre relativement faible d'espèces domestiques est compensé par leur distribution souvent très large, dans des milieux et sous des climats variés et très différents de ceux d'où l'espèce est originaire. La [[Gallus gallus domesticus|poule]], originaire de régions tropicales est élevée jusqu'au [[cercle polaire]] arctique, et le [[porc]], originaire de régions tempérées, est élevé jusqu'en climat équatorial plutôt que d'autres espèces de [[suidae|suidés]], originaires de ces climats mais non domestiquées. Le [[régime alimentaire]] des espèces domestiques peut varier très fortement du fait de l'accès aux ressources naturelles d'un nouveau milieu, et bien sûr avec l'alimentation artificielle parmi laquelle les [[céréale]]s cultivées sont primordiales, y compris pour le chien. Il est difficile de déterminer à quel point ces changements de climat et de régime alimentaire se sont accompagnés d'une adaptation physiologique héréditaire vers une éventuelle tolérance des animaux domestiques à ces variations. Certains auteurs ont estimé dans le sens inverse que les espèces domestiques avaient été choisies parmi celles qui sont les moins spécialisées du point de vue alimentaire et écologique<ref>Jean-Sébastien Pierre ''{{Lien brisé|url=http://perso.univ-rennes1.fr:8080/jean-sebastien.pierre/cours/Domestication%2005.pdf|titre=Éthologie et domestication}}'', 2005, Université de Rennes 1, cours, 34 p, page 20{{pdf}}.</ref> (espèces dites ''[[Euryèce]]s''). Les déplacements et introductions par l'être humain d'espèces domestiques dans des espaces où elles étaient absentes a eu des conséquences importantes sur les équilibres écologiques dès le néolithique<ref>Vigne J.-D., 1994. « Les transferts anciens de mammifères en Europe occidentale : histoires, mécanismes et implications dans les sciences de l’homme et les sciences de la vie », In : ''Des animaux introduits par l’homme dans la faune de l’Europe'' (L. Bodson, éditeur). Colloque d’histoire des connaissances zoologiques, 5, Université de Liège, B : 15-38.</ref>, puisqu'ils pouvaient constituer des [[invasions biologiques]] et entraîner la disparition d'espèces locales. == Les grandes étapes de la domestication du Paléolithique inférieur au Néolithique == Au [[Paléolithique inférieur]], il y a deux millions d'années, des restes de loup gris, l’ancêtre du chien, ont été retrouvés en association avec des restes d'hominidés. On peut donc en déduire que les loups se sont associés aux humains pour chasser des grandes proies. Cette association a fait évoluer le loup en chien et a conduit à la domestication actuelle du chien. Elle a eu lieu dans plusieurs endroits du globe. Au [[Paléolithique moyen]], il y a {{nombre|125000|ans}}, des crânes de loup associés aux restes humains ont été retrouvés dans la [[Grotte du Lazaret]] à Nice en France. Au [[Paléolithique supérieur]], il y a {{nombre|15000|ans}}, des premières traces de chiens ont été découvertes sur des sites [[magdalénien]]s comme dans l'abri du Morin en Gironde. Au [[Mésolithique]], sur certains sites du Moyen-Orient il y a {{nombre|8500|ans}}, des restes [[Archéozoologie|archéozoologiques]] témoignent de la domestication : les aurochs sont devenus des bœufs, les mouflons sont devenus des moutons, et les chèvres sauvages sont devenues des chèvres domestiques. Au [[Néolithique]], {{nombre|8000|ans}} en arrière, on a trouvé une tombe qui renfermait les restes d'un homme et d'un chaton. On en a déduit que l'homme a domestiqué le chat pour chasser les souris qui profitaient des stocks de blé à cette époque<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Toomaiai Boucherat|titre=Le grand abri|passage=Planches sur la domestication|lieu=Chateauneuf les Martigues|éditeur=Actilia Multimedia|année=2015|pages totales=57|isbn=978-2-915097-29-0}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Domestication de l'animal|url=http://www.dinosoria.com/domestication_animal.htm|site=dinosoria.com|date=6 octobre 2003|consulté le=7 février 2017}}</ref>. === Point de vue comportemental === [[Fichier:Rabbit sharing apple.jpg|thumb|left|Un [[lapin domestique]] et sa maîtresse.]] La domestication est non seulement une modification des caractères physiques d'une espèce, mais aussi de son comportement. Cette évolution consiste en premier lieu en un caractère moins farouche, à une tolérance voire une familiarité plus facile à l'égard des humains et à l'atténuation des comportements potentiellement dangereux à leur égard. C'est aussi une adaptation aux conditions d'élevages, donc aux groupes importants et à la promiscuité, qui peuvent être mal tolérés par les congénères sauvages. L'[[Éthologie|éthologue]] [[Konrad Lorenz]] a décrit notamment la domestication comme un appauvrissement des comportements sociaux spécialisés, au profit de l'hypertrophie des besoins de base comme la reproduction et l'alimentation<ref>Autobiographie de [[Konrad Lorenz]] publiée dans ''Les Prix Nobel en 1973'', Éditeur Wilhelm Odelberg, Nobel Foundation, Stockholm, 1974 ([http://nobelprize.org/medicine/laureates/1973/lorenz-autobio.html Lire en Ligne]). {{en}}</ref>. Le comportement social en général paraît en effet plus riche chez les animaux sauvages que chez leurs congénères de races domestiquées<ref name=GJ/>. Dans le cas du chien, l'évolution comportementale semble beaucoup plus radicale et ne peut en aucun cas être réduite à la perte du caractère farouche ou sauvage. La capacité des chiots à interpréter les signes de communication humains parait ainsi supérieure à celle des loups et des [[primates]]<ref>{{Lien brisé|url=http://bio.univet.hu/Salve/00news/cogni/ns-cogn-00-03-dog_cogn.html|titre=''Mind of a dog''}}, ''New Scientist magazine'', 26 février 2000 {{en}}.</ref>. L'attachement qu'un chien porte à son maître et la propension à lui obéir, bien que pouvant être l'objet d'une éducation ou dressage sont des caractères innés issus de la domestication. L'[[éthologie]] est aussi évoquée concernant la domestication pour discuter des caractères comportementaux qui permettent ou ont permis à une espèce d'être domestiquée. Le principal d'entre eux serait le caractère social d'une espèce. Le fait qu'elle vive en groupe hiérarchisé (dans l'exemple du [[chien]]) aurait permis à l'éleveur d'exercer un contrôle sur ces animaux en prenant la position de l’élément dominant du groupe. La territorialité a pu être déterminante pour certaines espèces (dans l'exemple du [[chat]]) : le fait que certains individus d'espèces différentes se côtoient de manière répétée dans le temps a favorisé l'apprivoisement qui a pu déboucher sur la domestication. La communication interspécifique est une branche de l'éthologie qui en est à ses balbutiements. Le sujet est aussi vaste que le nombre d'espèces. Les cas de relation particulière interspécifique commencent à être documentés (lionne solitaire adoptant un bébé oryx, étalon solitaire cohabitant avec un chevreuil{{etc}}), tendant à montrer que la domestication n'est peut-être qu'un cas particulièrement développé par la culture humaine de processus éthologiques exceptionnels existants. === Point de vue [[Zootechnie|zootechnique]] === {{Article détaillé|Élevage sélectif des animaux}} Actuellement, les objectifs intentionnels de la domestication (dans le cas de nouvelles espèces) ou de l'amélioration des [[race]]s domestiques concernent essentiellement la production (rarement le travail produit par les animaux). Ce sont l'adaptation aux conditions d'élevage, la prolificité, la vitesse de croissance, et souvent la qualité de la chair ou celle d'autres produits comme le [[lait]] ou la [[laine]]. Les premiers registres découverts qui établissent des listes de lignées, montrant ainsi une formalisation de la sélection des animaux datent du {{-s|XVI|e}} en [[Hittite (langue)|langue Hittite]]. La sélection moderne des espèces d'élevage fait appel à des outils notamment [[statistique]]s appliqués aux notions génétiques. Elle demande une évaluation aussi objective que possible des sujets et une organisation rigoureuse des programmes d'élevages, pour obtenir une amélioration des performances des lignées en fonction d'objectifs déterminés. Ces sélections sont souvent mises en œuvre par des organismes spécialisés. [[Fichier:Odrynki ferma gęsi 13.07.2009 p2.jpg|thumb|right|Élevage d'[[Oie domestique|oies]] en Pologne.]] La sélection sur des critères étroits de performance est critiquée pour les inconvénients qu'elle amène en termes de fragilité des sujets par exemple<ref name="poulet">{{Lien brisé|langue=fr|url=http://www.inra.fr/internet/Produits/PA/an2000/num201/sanchez/as201.htm|titre=Croissance musculaire et fonction cardio-respiratoire chez le poulet de chair |auteur=A. SANCHEZ, M. PLOUZEAU, P. RAULT, M. PICARD|éditeur=INRA|date=2000}}</ref>, et pour la menace qu'elle fait subir à la [[biodiversité]] des races domestiques, en leur substituant un nombre réduit de lignées. Elle tend en réponse à intégrer des critères plus larges de sélection, comme la facilité de mise-bas en plus de la performance laitière ou de croissance pour les bovins par exemple. Cette sélection peut tenter également de répondre à des besoins très précis, comme dans le cas du porc une réduction des éléments les plus polluants des déjections des animaux, qui posent problème en situation d'élevage intensif<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.omafra.gov.on.ca/french/research/environment/compendium/other.htm|titre= Compendium des recherches sur l'environnement financées par le MAAO Autres recherches en environnement (EN)|site=omafra.gov.on.ca}}</ref>. D'autre-part, les variétés peu sélectionnées ou dites rustiques sont reconnues non seulement en tant que ressources génétiques potentielles, mais aussi pour leur adaptation à certains modes ou systèmes d'élevage de type [[Élevage extensif|extensif]]. Le [[Centre national de la recherche scientifique|CNRS]] estimait en 2005 que 50 % des races d'oiseaux domestiqués sont en voie de disparition<ref>{{lien web|url=http://www2.cnrs.fr/presse/journal/2105.htm|titre=Une cryobanque pour les oiseaux domestiques|éditeur=le journal du CNRS|date= N°183 Avril 2005}}</ref>. La sélection des animaux paraît donc liée à des objectifs et un type d'élevage précis. En outre, la prise en charge de la sélection par des organismes spécialisés peut réduire l'autonomie des producteurs et les rendre dépendants des orientations de ces organismes, notamment en types de productions. Malgré ces limites, la sélection contemporaine montre une assez grande efficacité. Le « progrès génétique » obtenu peut être très sensible à l'échelle de quelques années, montrant que la transformation des espèces domestiques est loin d'être arrêtée. Les efforts portent également sur des nouvelles espèces d'élevage, en particulier parmi les [[poisson]]s. === Point de vue juridique === {{Article détaillé|Animal domestique en droit français}} {{...}} === Point de vue culturel === La domestication est aussi un phénomène culturel en ce qu'elle a impliqué lors des premiers élevages un bouleversement des rapports de l'homme avec la nature et avec les espèces concernées. Les systèmes culturels humains et leur évolution semblent être en premier lieu le facteur qui a déterminé la domestication (ou la non-domestication) des espèces. == Variétés animales domestiquées == La liste des [[espèce]]s domestiques est modulable selon les critères adoptés. On limite en général celle des espèces domestiques les plus répandues et les plus anciennes à une trentaine. Cette liste est complétée par d'autres animaux dont l'élevage est ancien, par les nouvelles espèces domestiques puisque l'ancienneté de l'élevage de plusieurs espèces n'empêche pas que la domestication soit un phénomène contemporain, et par d'autres espèces en fonction de leur lien plus ou moins étroit avec l'homme. Une partie des espèces dont il existe des variétés domestiquées ont vu leur forme sauvage disparaître à l'époque préhistorique comme pour le dromadaire ou tardivement pour l'[[Aurochs|auroch]]. Il existe pourtant des populations sauvages de ces deux espèces ainsi que du cheval par exemple, mais celles-là sont issues exclusivement de [[Marronnage (animaux)|marronnage]]. Le lien de parenté entre une espèce domestique et l'espèce sauvage dont elle est issue est longtemps resté insoupçonné. Sa découverte, qui allait avec celle de la variabilité, au moins morphologique d'une espèce, a contribué à l'établissement des [[Évolution (biologie)|théories de l'évolution]]. Pour des espèces comme le cochon d'inde ou le mouton, l'espèce sauvage dont elles sont issues n'est toujours pas connue avec certitude, parmi plusieurs espèces proches. === Liste restreinte === Plusieurs animaux domestiques ont longtemps été considérés et [[Classification phylogénétique|classifiés]] comme des espèces distinctes de celles dont elles sont issues, lorsque celles-ci existent toujours à l'état sauvage. Actuellement et dans ce cas, la classification d'une variété domestiquée comme une sous-espèce de l'espèce dont elle est issue tend à s'imposer<ref>{{Lien web|url=http://www.bvet.admin.ch/themen/handel_wild/00976/00979/index.html?lang=de&ownload=NHzLpZeg7t,lnp6I0NTU042l2Z6ln1acy4Zn4Z2qZpnO2Yuq2Z6gpJCDdIN_gWym162epYbg2c_JjKbNoKSn6A--|titre=Instruction CITES pour le service vétérinaire de frontière|auteur=CITES|lien auteur = Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction|date=20 décembre 1991|site=[http://www.bvet.admin.ch/index.html?lang=fr Office vétérinaire fédéral]}}</ref>. Ainsi le nom scientifique du [[porc]] a été changé de ''Sus domesticus'' à ''Sus scrofa domesticus'', ce qui le désigne comme une sous-espèce du [[sanglier]]. {| class="wikitable alternance" ! scope=col | Espèce ! scope=col | Date ! scope=col | Foyer de domestication ! scope=col | Races |- ! scope=row | [[Chien]] | [[Divergence génétique]] chien/[[loup gris]] il y a environ {{nombre|100000|ans}}<ref>[http://archaeology.about.com/od/domestications/qt/dogs.htm About.com - Archaeology - Dog History How were Dogs Domesticated? By K. Kris Hirst] - ''Dog history has been studied recently using mitochondrial DNA, which suggests that wolves and dogs split into different species around 100,000 years ago...''</ref>.<br /> Plus anciens restes confirmés par [[Acide désoxyribonucléique|ADN]] vieux de {{nombre|33000|ans}} <ref name=altai-dog-dna>Druzhkova AS, Thalmann O, Trifonov VA, Leonard JA, Vorobieva NV, {{et al.}} (2013) Ancient DNA Analysis Affirms the Canid from Altai as a Primitive Dog. PLoS ONE 8(3): e57754. doi:10.1371/journal.pone.0057754</ref>. D'autres sources parlent de {{nombre|15000|ans}}<ref>{{Lien web|titre=Le chien a été domestiqué deux fois, il y a environ {{formatnum:15000}} ans, en Europe et en Asie|url=http://www.francesoir.fr/societe-science-tech/le-chien-ete-domestique-deux-fois-il-y-environ-15000-ans-en-europe-et-en-asie|site=francesoir.fr|date=2016-06-04|consulté le=2016-06-05}}</ref>. | [[Eurasie]] | [[:Catégorie:Race de chien|Liste]] |- ! scope=row | [[Chèvre]] | {{formatnum:10000}} av. J.-C.<ref>Melinda A. Zeder, [http://web.utk.edu/~persian/goat.htm Goat busters track domestication.(physiologic changes and evolution of goats into a domesticated animal)], avril 2000, {{en}}.</ref> | [[Iran]] | [[:Catégorie:Race caprine|Liste]] |- ! scope=row | [[Mouton]] | {{formatnum:8500}} à {{formatnum:6500}} av. J.-C.<ref>Michaël Lallemand, ''[http://wwwbibli.vet-nantes.fr/theses/2002/lallemand02_100/frame.htm Courte synthèse sur l'histoire du mouton, de la domestication à nos jours]'', 2002. Voir aussi ''[http://ancientneareast.tripod.com/Zawi_Chemi_Shanidar.html Pre-Historic Zawi Chemi Shanidar]'', {{en}}.</ref> | [[Moyen-Orient]] | [[:Catégorie:Race ovine|Liste]] |- ! scope=row | [[Bos taurus|Bœuf]] et [[Zébu]] | {{formatnum:8000}} av. J.-C.<ref>Source : Laboratoire de Préhistoire et Protohistoire de l'Ouest de la France {{Lien brisé|url=http://palissy.humana.univ-nantes.fr/LABOS/UMR/serveur/recherche/pruvost.html}}</ref> | [[Moyen-Orient]] et [[Inde]] | [[:Catégorie:Race bovine|Liste]] |- ! scope=row | [[Porc]] | {{formatnum:7000}} av. J.-C.<ref>Giuffra E, Kijas JM, Amarger V, Carlborg O, Jeon JT, Andersson L. [https://www.ncbi.nlm.nih.gov/entrez/query.fcgi?cmd=Retrieve&db=pubmed&dopt=Abstract&list_uids=10747069&query_hl=4&itool=pubmed_docsum The origin of the domestic pig: independent domestication and subsequent introgression.], avril 2000, {{en}}.</ref> | [[Chine]], [[Europe]] | [[:Catégorie:Race porcine|Liste]] |- ! scope=row | [[Chat]] | {{formatnum:7000}} av. J.-C.<ref name="chat"/> | [[Bassin méditerranéen]] | [[:Catégorie:Race de chat|Liste]] |- ! scope=row | [[gallus gallus domesticus|Poule]] ([[Coq doré|''Gallus gallus'']]) | {{formatnum:6000}} av. J.-C.<ref>West B. and Zhou, B-X., ''Did chickens go north? New evidence for domestication'', World’s Poultry Science Journal, 45, 205-218, 1989, cité [http://www.adelaide.edu.au/ANZCCART/publications/dom_chicken.pdf ici], 8 p. {{en}}{{pdf}}.</ref> | [[Asie du Sud-Est]] | [[:Catégorie:Race de poule|Liste]] |- ! scope=row | [[Âne commun]] | {{formatnum:5000}} av. J.-C.<ref>Beja-Pereira, Albano {{et al.}}, ''African Origins of the Domestic Donkey'', Science 304, 1781, 18 juin 2004, cité [https://www.newscientist.com/article.ns?id=dn6032 ici], {{en}}.</ref>{{,}}<ref>Roger Blench, ''[http://www.animaltraction.net/donkeys/donkeys-blench-history.pdf The history and spread of donkeys in Africa']'' {{en}}{{pdf}}.</ref> | [[Afrique du Nord]] | [[:Catégorie:Race asine|Liste]] |- ! scope=row | [[Cheval]] | {{formatnum:4500}} av. J.-C.<ref>{{en}} {{lien web|url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/science/nature/7926235.stm|titre=Horses tamed earlier than thought|éditeur=BBC News|date=5 mars 2009}}</ref> | [[Kazakhstan]] | [[:Catégorie:Race chevaline|Liste]] |- ! scope=row | [[Buffle]] | {{formatnum:4000}} av. J.-C. | [[Chine]] | |- ! scope=row | [[Lama (animal)|Lama]] | {{formatnum:3500}} av. J.-C. | [[Pérou]] | |- ! scope=row | [[Ver à soie]] | {{formatnum:3000}} av. J.-C. | [[Chine]] | |- ! scope=row | [[Pigeon domestique]] | {{formatnum:3000}} av. J.-C. | [[Égypte]], [[Bassin méditerranéen]] | [[:Catégorie:Race de pigeon domestique|Liste]] |- ! scope=row | [[Chameau de Bactriane]] | {{formatnum:3000}} av. J.-C. | [[Asie centrale]] | |- ! scope=row | [[Dromadaire]] | {{formatnum:2500}} av. J.-C. | [[Arabie]] | |- ! scope=row | [[Gayal]] | NC | [[Asie du Sud-Est]] | |- ! scope=row | [[Banteng]] | NC | [[Asie du Sud-Est]], [[Java (île)|île de Java]] | |- ! scope=row | [[Yack]] | {{formatnum:2500}} av. J.-C. | [[Tibet]] | |- ! scope=row | [[Oie cendrée]] (''Anser anser'') | {{formatnum:1500}} av. J.-C. | [[Europe]] | |- ! scope=row | [[Oie de Chine]] ([[Oie cygnoïde|''Anser cygnoides'']]) | {{formatnum:1500}} av. J.-C. | [[Chine]] | |- ! scope=row | [[Alpaga]] | {{formatnum:1500}} av. J.-C. | [[Pérou]] | |- ! scope=row | [[Canard domestique|Canard]] ([[Canard colvert|''Anas platyrhynchos'']]) | {{formatnum:1000}} av. J.-C. | [[Chine]] | [[:Catégorie:Race de canard|Liste]] |- ! scope=row | [[Canard de Barbarie]] | NC | [[Amérique du Sud]] | |- ! scope=row | [[Renne]] | {{formatnum:1000}} av. J.-C. | [[Sibérie]] | |- ! scope=row | [[Pintade]] | NC | [[Afrique]] | |- ! scope=row | [[Carpe commune]] | NC | [[Asie de l'Est]] | |- ! scope=row | [[Cavia porcellus|Cobaye]] | 500 av. J.-C.<ref>Danièle Lavallée ''[http://www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/college/03-04/carrefours/cours/10-03-cultures/11-lavallee-vigne-stordeur/index.htm Les premiers agriculteurs en Amérique du Sud]'', conférence du jeudi 6 novembre 2003, minute 36 de la vidéo.</ref> | [[Pérou]] | |- ! scope=row | [[Furet]] | 500 av. J.-C. | [[Europe]] | |- ! scope=row | [[Dinde]] | 500 av. J.-C. | [[Mexique]] | [[Liste des races de dindons|Liste]] |- ! scope=row | [[Poisson rouge]] | Après {{formatnum:1000}} | [[Chine]] | |- ! scope=row | [[Lapin domestique|Lapin]] | {{formatnum:1600}}<ref name="lapin"/> | [[Europe]] | [[:Catégorie:Race de lapin|Liste]] |} {{Clr}} Dans cette liste, les cas du furet et du ver à soie ne font pas consensus : du point de vue légal pour le furet (classé dans certains pays dont la [[Suisse]]<ref>La détention de furet en Suisse est soumise à autorisation de détention d'animaux sauvages, délivrée par les offices vétérinaire de canton. {{Lien brisé|url=http://www.bvet.admin.ch/tierschutz/00236/index.html?lang=fr&download=01926_fr.pdf|titre=La réglementation concernant la détention des animaux sauvages en Suisse}}{{pdf}}, brochure de l'Office vétérinaire fédéral (Suisse), 16 pages, {{pdf}}.</ref> ou la [[Californie]] comme animal sauvage) et en tant qu'insecte qui ne serait pas concerné par la notion d'animal domestique pour le second. Ces deux espèces sont à d'autres points de vue parmi celles dont la domestication est la plus poussée. La carpe et le poisson rouge ne sont pas non plus toujours cités au sein d'une liste restrictive d'espèces domestiques. Certaines espèces considérées comme distinctes et qui ont été domestiquées séparément sont néanmoins interfécondes. Elles partagent alors le [[Genre (biologie)|genre]]. Ce sont par exemple le genre ''[[Bos]]'' qui réunit [[Bos taurus|bœuf]], [[zébu]], [[yak]], [[gayal]] et [[banteng]], le genre ''[[Camelus]]'' : chameau de Bactriane et dromadaire, le genre ''[[Lama (genre)|Lama]]'' : [[Lama (animal)|lama]] et [[alpaga]] ou le genre ''[[Anser]]'' (les oies). Certaines variétés domestiques peuvent alors être issues de l'[[hybride|hybridation]] de plusieurs espèces : le sanglier des Célèbes (''[[Sus celebensis]]'') a été domestiqué séparément de l'espèce ''[[Sanglier|Sus scrofa]]'' et ne subsiste probablement à l'état domestique qu'au sein de variétés issues de l'hybridation de ces deux espèces<ref>''Pigs, Peccaries and Hippos Statut Survey and Action Plan : Chapter 5.7 The Sulawesi Warty Pig (''Sus celebensis'')'', 1993, [[Union internationale pour la conservation de la nature|UICN]] ({{Lien brisé|url=http://www.iucn.org/themes/ssc/sgs/pphsg/APchap5-7.htm|titre=Lireg en ligne}}), {{en}}.</ref>. Le cheval et l'âne (genre ''[[Equus (genre)|Equus]]'') donnent des hybrides stériles : [[mulet]] et [[Bardot (équidé)|bardot]], ainsi que le [[canard de Barbarie]] et les races de [[canard domestique]] issues du canard colvert qui produisent le canard mulard. === Deuxième cercle === On peut élargir la liste avec : {| class="wikitable alternance" ! scope=col | Espèce ! scope=col | Date ! scope=col | Foyer de domestication |- ! scope=row | [[abeille à miel|Abeille]] | {{formatnum:4000}} av. J.-C. | Multiple |- ! scope=row | [[Éléphant d'Asie]] | {{formatnum:2000}} av. J.-C. | [[Civilisation de la vallée de l'Indus|Vallée de l'Indus]] |- ! scope=row | [[Daim]] | {{formatnum:1000}} av. J.-C. | [[Chine]] |- ! scope=row | [[Paon bleu]] | 500 av. J.-C. | [[Inde]] |- ! scope=row | [[Tourterelle domestique]] | 500 av. J.-C. | [[Afrique du Nord]] |- ! scope=row | [[Caille du Japon|Caille]] | {{formatnum:1100}} - {{formatnum:1900}} | [[Japon]] |- ! scope=row | [[Serin des Canaries]] | {{formatnum:1600}} | [[Îles Canaries]], [[Europe]] |- ! scope=row | [[Canard mandarin]] | NC | [[Chine]] |- ! scope=row | [[Cygne tuberculé]] | {{formatnum:1000}} - {{formatnum:1500}} | [[Europe]] |} Les deux premières espèces, malgré l'ancienneté de leur élevage, ne sont en général pas détachées comme populations de celles de leurs congénères sauvages, et leur reproduction n'est pas entièrement contrôlée. Les suivants sont des animaux d'agrément et de volière, parfois opposés à ce titre aux animaux domestiques de rente. Le daim est dans ce cas, son élevage relevé en Égypte antique n'a probablement pas été continu jusqu’à nos jours. Les critères qui font qu'une population est perçue ou non comme domestique ne correspondent pas toujours exactement à des faits biologiques ou techniques objectifs et la frontière entre animaux domestiques et sauvages est souvent floue<ref>Ceci est bien rendu dans l'album ''[[Astérix en Corse]]'' : Obélix remarque en arrivant dans le village corse : « Tiens, des sangliers domestiques ! » Ce à quoi Ocatarinetabellatchitchix répond : « Non, ce sont des cochons sauvages ».</ref>. === Nouvelles domestications === [[Fichier:Milkmaid-and-Moose-Cow-hp4080.jpg|thumb|Une trayeuse de la Ferme d'élan de [[Kostroma]] en Russie.]] [[Fichier:Abstreifen.JPG|thumb|Extraction des œufs d'une truite pour reproduction artificielle.]] ==== Animaux de rente ==== * Plusieurs espèces de poissons sont élevées de façon intensive depuis quelques décennies voire quelques années seulement : [[truite arc-en-ciel]], [[saumon atlantique]], [[bar (poisson)|bar]], [[Dorade royale|daurade royale]], [[Scophthalmus maximus|turbot]], [[morue]]<ref>Marc SUQUET, Christian FAUVEL, Jean-Louis GAIGNON ''{{Lien brisé|url=http://www.inra.fr/productions-animales/an2004/num243/suquet/ms243.htm|titre=La domestication des Gadidés : le cas de la morue et du lieu jaune}}'', INRA, 2004.</ref>, [[seriola|sériole]], plusieurs espèces de [[Siluriformes|poisson-chat]] et de [[tilapia]], qui peuvent être considérées comme étant en cours de domestication, puisque le cycle de l'élevage est entièrement maîtrisé, qu'une sélection est appliquée sur ces espèces et qu'elle a déjà permis d'améliorer leurs qualités du point de vue de l'élevage<ref>Voir le numéro spécial ''Domestication des poissons'', INRA, 2004, ''cité en [[#Bibliographie|bibliographie]]''.</ref>. * Dans le domaine de l'[[aquaculture]], des espèces de crevettes sont également élevées à grande échelle, le cycle d'élevage étant complètement maîtrisé. La crevette à pattes blanches ''([[Crevette à pattes blanches|Penaeus vannamei]])'' et la Crevette géante tigrée ''([[Crevette géante tigrée|Penaeus monodon]])'' représentent la plus grande part de la production de [[élevage de crevettes|crevettes d'élevage]]. L'élevage de grenouilles (raniculture) a également été développé sans arriver pour autant à des productions importantes<ref name="grenouille">{{fr}} {{Lien brisé|url=http://www.inra.fr/productions-animales/an2004/num243/neveu/an243.htm|titre=La raniculture est-elle une alternative à la récolte ? État actuel en France|éditeur=[[Institut national de la recherche agronomique|INRIA]]}}</ref>. * Parmi les rongeurs, il y a quelques espèces dont l'élevage pour la chair s'est établi ces dernières décennies, avec une volonté délibérée de domestication : l'[[thryonomys|aulacode]]<ref>D. Eddreai, M. Ntsame, P. Houben {{Lien brisé|url=http://www.inra.fr/productions-animales/an2001/num212/eddeira/de212.htm|titre=''Gestion de la reproduction en aulacodiculture. Synthèse des outils et méthodes existants''}} 2001, INRA Prod. Anim. [[Vétérinaires sans frontières]].</ref> et le [[Cricetomys|cricétome]] (ou rat de Gambie) élevés en [[Afrique de l'Ouest]] sur un mode similaire à celui du lapin<ref>DABAC (projet de promotion de l'élevage de gibier en Afrique centrale) [http://dabac.cirad.fr/biblio/biblio1.html#2 référence d'articles et fiche technique sur l'élevage du cricétome].</ref>, et le [[Hydrochoerus hydrochaeris|capybara]] (ou cabiai) au [[Brésil]] élevé sur un mode semi-extensif. * Plusieurs grands herbivores sont élevés avec un projet de domestication justifié par le fait qu'étant adaptés à leur milieu, ils permettent de mieux l'exploiter que les espèces domestiques classiques : l'éland du Cap<!--Oui, "éland" avec un D ! --> ([[Éland|Taurotragus oryx]]) en [[Afrique australe]], le [[bœuf musqué]] (Amérique et Europe du Nord) et l'[[Alces|élan]] en Europe du Nord ; l'élevage de cette espèce de cervidé est relevé chroniquement : pour le lait vers le {{-s-|II|e}} et au {{s-|XVII|e}} pour l'attelage<ref name="Digard"/>. * L'[[autruche]] a été élevée à grande échelle pour les plumes dès la première moitié du {{s-|XX|e}}. Elle est élevée de nos jours pour la chair et ses autres produits comme le [[cuir]] et les œufs. ==== Animaux de compagnie et d'ornement ==== * Il faut noter, parmi les nouvelles domestications, des animaux de compagnie dont la reproduction est facilement maîtrisée, en particulier parmi les rongeurs et qui satisfont en général au critère de familiarité avec l'homme : souris ''([[Mus musculus]])'', [[chinchilla]], rat ''([[Rattus norvegicus]])'', [[hamster doré]], [[gerbille de Mongolie]] et [[Octodon degus|octodon]]. * Les oiseaux de volière et d'agrément donnent lieu au développement en élevage de nombreuses variétés. Les services de l'État français en ont établi une liste assez exhaustive parmi environ 70 espèces<ref>[[Animal domestique en droit français#Oiseaux|Liste des animaux domestiques selon la législation française]] (Basée sur des circulaires en référence au Code de l'environnement.).</ref>. Ce sont par exemple plusieurs espèces de [[perruche]]s parmi lesquelles la [[perruche ondulée]] ou encore des [[Passeriformes|passereau]]x comme le [[diamant mandarin]]. * On peut rapprocher de cette catégorie plusieurs espèces de poissons d'[[aquariophilie]] qui font l'objet d'une sélection importante ; par exemple le [[guppy]] ou le [[combattant]]. ==== Animaux d'étude ==== Les études et [[Méthode scientifique|expérimentations]] ont utilisé fréquemment des animaux de différentes espèces domestiques. Certaines de ces espèces comme la souris et le rat semblent avoir été sélectionnées conjointement comme animaux de compagnie et de laboratoire. Une espèce au moins a été domestiquée à des fins uniquement scientifiques : la [[drosophile]], dont la rapidité du cycle d'élevage, a fait un [[organisme modèle]] dans la recherche en [[génétique]]. Ces animaux augmentés par les biotechnologies dans les laboratoires sont appelés post-animaux. === Anciennes domestications === Certaines espèces ont été élevées voire réellement domestiquées, mais ne le sont plus, ayant totalement disparu ou n'existant plus qu'à l'état sauvage. Ces cas sont cependant douteux : le degré de domestication des animaux peut être difficile à déterminer, ainsi [[Jean-Pierre Digard|Digard]] relève plusieurs espèces dont l'élevage paraît attesté en [[Égypte antique]] (des antilopinés des genres [[gazelle|gazella]], [[oryx]], [[addax]], ainsi que l'[[Ouette d'Égypte]] et la [[hyène tachetée]])<ref name="Digard"/>, quoique leur cas pourrait être qualifié de détention d'espèces sauvages plutôt que de domestication. D'après Buffon, la [[sarcelle]] était élevée pour sa viande par les [[Rome antique|Romains]]<ref>''On servoit souvent des sarcelles à la table des Romains ; elles étoient assez estimées pour qu’on prît la peine de les multiplier en les élevant en domesticité, comme les canards ; nous réussirions sans doute à les élever de même ; mais les Anciens donnoient apparemment plus de soins à leur basse-cour, et en général beaucoup plus d’attention que nous à l’économie rurale et à l’agriculture'' Leclerc, Comte de Buffon (1783) ''HISTOIRE NATURELLE, GÉNÉRALE ET PARTICULIÈRE, AVEC LA DESCRIPTION DU CABINET DU ROI'', Tome Vingt-quatrième, chapitre ''Les sarcelles''</ref>, tandis que le colvert n'a été domestiqué qu'au cours du Moyen Âge. [[Fichier:Standard of Ur - War.jpg|thumb|right|upright=1.5|ânes ou onagres attelés, [[étendard d'Ur]], {{XXVIIe siècle av. J.-C.}}]] Pour deux autres cas, c'est l'identification de l'espèce qui n'est pas certaine : l'[[hémione|onagre]], ''Equus hemionus'' aurait été domestiqué et utilisé notamment attelé dans la civilisation [[Sumer|sumérienne]] (de 5000 à {{nombre|2000|ans}} {{av JC}}). Néanmoins, sur les représentations qui paraissent l'attester il pourrait s'agir plutôt d’''[[Âne commun|Equus asinus]]'' ; l'âne domestique originaire d'Afrique. En Europe la tourterelle des bois ([[tourterelle des bois|streptopelia turtur]]) aurait été couramment élevée au Moyen Âge comme animal de compagnie<ref name="Digard"/>. Dans ce cas également, il reste à confirmer qu'il s'agissait bien de cette espèce, qui n'existe de nos jours qu'à l'état sauvage, ou bien de la [[tourterelle domestique]], qui n'est pas originaire d'Europe. On relève l'utilisation d'[[Éléphant de guerre|éléphants de guerre]] dès la fin du {{sav|VI|e}} en [[Empire perse|Perse]] sous le règne de [[Darius Ier|Darius {{Ier}}]] qui entreprit une expédition dans la vallée de l'[[Indus]]. Ils furent ensuite utilisés à la [[bataille de Gaugamèles]] ([[331 av. J.-C.|-331]]) puis par les troupes [[Carthage|carthaginoises]] durant les [[Guerres puniques]] notamment celles d'[[Hannibal Barca]] au {{sav|III|e}} avant notre ère, leurs éléphants ayant traversé l'Espagne, les Pyrénées, le sud de la France et les Alpes. Pour ces derniers, il existe trois hypothèses d'identification : celle d'[[Éléphant d'Asie|éléphants d'Asie]], d'[[Éléphant de forêt d'Afrique|éléphants de forêt d'Afrique]] vivant dans les forêts d'Afrique du Nord, plus denses qu'actuellement selon [[Philippe Leveau]]<ref>Philippe Leveau, [http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/02/01/3242337612.pdf Le franchissement du Rhône par Hannibal : le chenal et la navigation fluviale à la fin de l’Âge du Fer], ''Revue archéologique'', {{n°|35}}, P.U.F., 2003/3, {{p.|42}} et suivantes {{ISBN|978-2-88474-244-3}}</ref> et Jean-Pascal Jospin<ref>Jean-Pascal Jospin, « Les blindés d'Hannibal : Quels éléphants ? », in ''Hannibal et les Alpes'', Infolio, 2011 {{ISBN|978-2-88474-244-3}}, {{p.|109-110}}</ref> et enfin celle d'[[Éléphant d'Afrique du Nord|éléphants d'Afrique du Nord]], espèce ou sous-espèce de [[Éléphant d'Afrique|Loxodonta]], ayant supposément existé selon Gilbert Beaubatie<ref>Gilbert Beaubatie, Les Eléphants dans l'Antiquité, UER des Lettres et Sciences humaines de Limoges, 1973 3 volumes.</ref> bien qu'ils ne soient pas recensés par la [[Taxonomie|taxinomie]] et qu'aucune étude [[Paléontologie|paléontologique]] basée sur de potentiels [[Mobilier archéologique|ossements fossile]]s n'ait fait la preuve de leur existence. Par ailleurs l'éléphant était utilisé dès l'Antiquité lors d’[[Exécution par éléphant|exécutions]]. === Espèces non domestiquées === Toutes les espèces élevées ou utilisées par l'être humain n'ont pas subi une évolution vers la domestication. Plusieurs d'entre elles font l'objet d'un élevage établi de rente pour la fourrure ou la peau comme le [[ragondin]], le [[rat musqué]], la [[Martre des pins|martre]], le [[crocodylidae|crocodile]], ou la chair comme la [[grenouille]], l'[[écrevisse]], l'[[escargot]] ou le [[cerf élaphe]]. Ces espèces sont rarement considérées comme domestiquées pour autant. Pour une part d'entre elles, l'élevage durant plusieurs décennies a engendré des modifications qui peuvent être interprétées comme un début de domestication (voir par exemple les expériences de [[Dmitri Beliaïev|Dimitri Belyaev]]). C'est le cas des [[Renard roux|renards]] et des [[vison]]s élevés pour leur fourrure, chez lesquels on a vu apparaître de nouveaux coloris au fil des décennies d'élevage. Cependant, ces espèces ont été très peu sélectionnées sur des critères d'apprivoisabilité et d'adaptation aux conditions d'élevage, ce qui pose des problèmes sérieux de stress et comportements pathologiques<ref>Comité scientifique de santé et bien-être animal, ''[http://ec.europa.eu/food/fs/sc/scah/out67_en.pdf The Welfare of Animals Kept for fur production] (le [[Bien-être animal|bien-être des animaux]] élevés pour la fourrure), '' Commission Européenne, décembre 2001, 211 p., p. 36-46 ; 163-167, {{en}}{{pdf}}.</ref>. En aquaculture, les espèces de poissons peuvent être élevées sans domestication, soit du fait d'un mode d'élevage extensif laissant peu de prise au contrôle de la reproduction et à la sélection, soit par la limitation de l'élevage au grossissement après capture des juvéniles dans le milieu naturel, ce qui est le cas de l'[[anguille]]. Plusieurs espèces de coquillages marins sont l'objet d'un élevage intensif (voir [[conchyliculture]]). C'est le cas en particulier de l'[[huître]] et de la [[Mytilida|moule]]. Il n'y a en général pas de contrôle de la reproduction mais captage du naissain sauvage, donc une perméabilité entre les populations sauvages et de production, ce qui se rapproche du cas des [[apis mellifera|abeilles]]. La maîtrise de la reproduction et des premiers stades d'élevage, acquise ces dernières années pour l'huître par exemple, est cependant une forme de domestication de ces espèces. On recense plusieurs espèces pour lesquelles il existe ou il a existé une tradition de dressage et d'utilisation, souvent pour la chasse, sans qu'un élevage durable et une sélection aient été pratiqués. La [[loutre]] et le [[grand Cormoran|grand cormoran]] ont été employés comme auxiliaires de pêche ; les [[faucon]]s et de nombreuses espèces de rapaces sont dressées à la chasse, la [[fauconnerie]] étant une tradition toujours bien vivante. D'autres animaux comme le [[caracal]] au Moyen Âge et le [[guépard]], depuis le {{-m|III|e}} jusqu’à nos jours, sont employés pour la chasse. Le cas des [[macaque]]s dressés à la cueillette de [[noix de coco]] en Thaïlande ne rend pas la liste exhaustive. D'autres espèces sont élevées pour l'ornement, en particulier des oiseaux de cage et de volière, des reptiles et amphibiens de [[terrariophilie]] et des poissons d'aquariophilie, et ne sont pas les objets d'une sélection durable. Elles restent, biologiquement, légalement ou dans la perception qu'en ont leurs détenteurs, des espèces sauvages détenues ou élevées en captivité. == Espèces végétales domestiques == [[Fichier:Wheat close-up.JPG|thumb|left|Champ et épi de [[blé]].]] {{article détaillé|Domestication des plantes}} La domestication des plantes est probablement plus importante encore que celle des animaux pour l'espèce humaine. Les premières plantes ont été domestiquées autour de 9000 {{av JC}} dans le [[Croissant fertile]] au Moyen-Orient. Il s'agissait d'annuelles comme l'[[orge commune|orge]] et bien sûr le [[blé]]. Le Moyen-Orient a particulièrement convenu à ces espèces ; le climat aux étés secs favorisant le développement des plantes à semer, et les divers étages d'altitude ont permis le développement d'une grande variété d'espèces. Avec la domestication s'est faite la transition d'une société de [[chasseur-cueilleur]]s à une société agricole et sédentaire. Ce changement aura mené par la suite, environ 4000 à {{nombre|5000|ans}} plus tard, aux premières villes et à l'apparition de véritables [[civilisation]]s. Dans différentes régions du monde, des espèces très variées ont été domestiquées : en Amérique du Nord, la courge, le maïs, et le [[haricot]] ont formé le cœur de l’[[alimentation]] des [[Nord-Amérindiens|amérindiens]] alors que le riz et le [[soja]] étaient les cultures les plus importantes de l’[[Asie de l'Est]]. La domestication autour de la même période a également débuté en [[Chine]] avec le [[Riz#Histoire|riz]], au [[Mexique]] avec le [[Maïs#Origine et distribution|maïs]], en [[Nouvelle-Guinée]] avec la [[canne à sucre]] et certains [[légume-racine|légumes-racine]], mais aussi dans les [[Cordillère des Andes|Andes]] avec le [[piment]] ou en [[Équateur (pays)|Équateur]] avec des [[légume]]s de la famille des [[courge]]s, [[aubergine]]s et [[concombre]]s, ce qui remet en cause la théorie de la naissance de l'agriculture uniquement par des nécessités économiques et productives<ref>D. Piperno et K. Stothert, « Phytolith Evidence for Early Holocene Cucurbita Domestication in Southwest Ecuador », ''[[Science (revue)|Science]]'', vol. 299, 14 février 2003, {{p.|1054-1057}}.</ref>. La domestication des plantes comme celle des animaux est un processus lent et progressif. Après les plantes annuelles, des pluriannuelles et des arbrisseaux et arbustes ont commencé à être domestiqués, parmi lesquels la [[vigne]], le [[pommier]] et l'[[Olea europaea|olivier]]. Quelques plantes n'ont été domestiquées que récemment comme le [[noyer du Queensland]] et le [[pacanier]] (noix de pécan). Certaines espèces n'ont pas pu être domestiquées malgré des tentatives modernes ; ainsi le colchique, qui contient une molécule d'intérêt médicinal la [[colchicine]], n'a pu être cultivé car les exploitations expérimentales étaient ravagées par le [[potyvirus]] {{anglais|Meadow Saffron Breaking Virus}} dont la diffusion était grandement facilitée par le regroupement des plantes<ref name = "quae">{{Ouvrage|langue = fr|titre = Les maladies émergentes|sous-titre = Épidémiologie chez le végétal, l'animal et l'homme|auteur1 = Jacques Barnouin|auteur2 = Ivan Sache|et al. = oui|éditeur = [[Éditions Quæ|Quæ]]|collection = Synthèses|pages totales = 444|isbn = 978-2-7592-0510-3|année = 2010|issn = 1777-4624|lire en ligne = https://www.quae-open.com/produit/138/9782759205110/les-maladies-emergentes|préface = [[Marion Guillou]]|partie =V. Barrière d'espèces et émergences virales|titre chapitre = L'émergence de maladies virales chez les plantes : des situations variées et des causes multiples|numéro chapitre = 27|passage =285}}, accès libre.</ref>. On parle de [[centre d'origine|centres d'origine]] et de [[centre de diversité|centres de diversité]] ([[Nikolaï Vavilov|Nikolai Vavilov]] décrivait en 1926 dix centres de diversité pour l'ensemble des plantes domestiques, dans ''Études sur l'origine des plantes cultivées''). Le critère initial de sélection de la domestication d’une [[céréale]] est de pouvoir être moissonnée sans que le grain ne se détache de l’épi, tout en conservant son pouvoir [[germination|germinatif]] pour servir de semence<ref>Jacques Cauvin ''Naissance des divinités, naissance de l’agriculture, {{p.|77}} et s.''</ref>. Cette difficulté a été résolue progressivement, permettant à la sélection de porter ensuite sur d'autres caractères comme l’adaptation de la plante à son environnement de culture ou sa productivité. Au cours des millénaires, la sélection a rendu beaucoup d’espèces domestiquées très différentes des plantes d'origine. Les épis de maïs font maintenant plusieurs dizaines de fois la taille de ceux de leurs ancêtres sauvages. L'homme a aussi modifié directement les plantes par le [[Greffe (botanique)|greffage]] et maintenant le [[Organisme génétiquement modifié|transgénisme]]. Le nombre d’espèces végétales cultivées est beaucoup plus important que celui des espèces animales élevées, et il est plus difficile encore dans le règne végétal de dresser la liste des espèces domestiquées. On trouve ici un tableau des [[Plante utile#Palmarès mondial des plantes cultivées|30 espèces les plus cultivées dans le monde.]] ''Voir aussi le [[Portail:Plantes utiles]] pour accéder à beaucoup d'autres articles concernant ces plantes.'' == Utilisation des animaux domestiques == [[Fichier:Chicken eggs.jpg|thumb|left|La [[Gallus gallus domesticus|poule domestique]] a acquis la capacité de pondre sur une période considérablement allongée par rapport à celle de ses ancêtres sauvages.]] Les raisons pour lesquelles on a domestiqué des espèces et pour lesquelles on les élève aujourd’hui sont très diverses. Il faut remarquer aussi qu’elles sont probablement distinctes : les interactions avec une espèce animale qui allaient amener à sa domestication n’avaient pas comme but immédiat ni comme projet d’en exploiter certains caractères qui le seront plus tard. L’exemple caractéristique en est la laine du mouton qui est un produit de la domestication, la toison de l’ancêtre du mouton n’ayant pas ces caractéristiques. L’exploitation de la laine s’est donc développée dans un second temps, le mouton ayant été probablement domestiqué pour sa viande. Une vision opposée au {{lien|fr=Mouvement de libération animale|lang=en|trad=Animal liberation movement|texte=mouvement de libération animale}} propose une thèse qui considère que les animaux ont aussi un intérêt à la domestication selon le processus naturel de l'[[Évolution (biologie)|évolution]], l'homme les soustrayant aux [[prédateur]]s, leurs prodiguant des soins lorsqu'ils sont malades, favorisant leur reproduction<ref>{{ouvrage|langue=en|auteur=[[Stephen Budiansky]]|titre=The Covenant of the Wild : Why Animals Chose Domestication|éditeur=Yale University Press|date=1999|pages totales=216|isbn=0300079931}}</ref>. === Produits === Les animaux domestiques sont élevés pour les produits qu’ils donnent. Ce sont les produits alimentaires : [[viande]], [[lait]], [[œuf (cuisine)|œufs]], ou non-alimentaires : [[laine]], [[fourrure]], [[cuir]] ainsi que d’autres produits accessoires comme les excréments pour la fertilisation voire comme combustible. La production alimentaire est à notre époque la principale raison de l’élevage. === Travail === [[Fichier:20 Mule Team in Death Valley.jpg|thumb|right|upright=1.5|{{lien|trad=Twenty mule team|fr=Attelage de 20 mules}}, à l’apogée de l’utilisation de l’énergie animale ([[Californie]], fin {{s-|XIX|e}}).]] Leur fonction est souvent de fournir un travail ou service. C’est en particulier le transport avec les chevaux, ânes, bœufs, chameaux et même le chien. Les animaux ont longtemps été la principale énergie du travail agricole. L’utilisation de la force des animaux pour le transport et l’agriculture s’est développée jusqu’au début du {{s-|XX|e}} avec le transport sur les canaux, tiré par des chevaux, et les progrès du matériel agricole avant la motorisation. {{article détaillé|Animal de trait}} La fonction d’auxiliaire de chasse a certainement été le premier [[Chien#Chiens d’utilité plus spécifique|métier du chien]] domestique. Celui-ci effectue des travaux très variés, de la garde, protection, la conduite de troupeau jusqu’aux fonctions modernes de chien d’aveugle. Certaines espèces fournissent un travail ou service particulier, de communication pour le [[pigeon voyageur]] ou un mode de chasse particulier pour le furet. [[Fichier:Cowfight9.jpg|thumb|left|[[Combat de reines]] en [[Suisse]].]] === Utilisation non utilitaire === La détention et l’élevage d’animaux domestiques sans objectifs strictement utilitaires ne sont pas récents. Les [[Animal de compagnie|animaux de compagnie]] sont particulièrement développés de nos jours, ceux d’ornement ont souvent une longue tradition, quoique de nouvelles espèces soient apparues à l’époque moderne, parmi les poissons notamment. Le combat d’animaux est une activité très ancienne et toujours vivace, qui engendre un élevage spécialisé. Les espèces les plus courantes sont les [[coq]]s, le [[poisson combattant]], les chiens, les [[vache]]s et taureaux, et même un grillon (''[[Acheta domestica]]'') en Chine<ref name="Digard"/>. Les animaux peuvent être les supports d’une activité sportive, ce qui est le cas des chevaux depuis l’Antiquité (souvent en association avec la [[chasse]]). On note encore d’autres destinations des animaux domestiques comme le spectacle. == Impacts des domestications == L'agriculture et l'activité humaine liée aux espèces domestiques ont conduit à des modifications majeures de l'[[environnement]], notamment par le déboisement, la dégradation des terres, et d'autres biais comme l'émission actuellement non négligeable de méthane, un [[gaz à effet de serre]] du fait de l'élevage abondant de [[Ruminantia|ruminants]]<ref>{{lien web|langue=fr|url=http://www.fao.org/newsroom/en/news/2006/1000448/index.html|titre=Livestock a major threat to environment|auteur=Christopher Matthews|éditeur=[[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture|FAO]]}}</ref>. L'agriculture et l'élevage ont permis l'accès à des ressources alimentaires beaucoup plus importantes pour un territoire donné, et par conséquent ont contribué au développement des populations humaines. L’archéologue et généticien Greger Larson explique que {{citation|si l’espèce humaine n'avait pas domestiqué les animaux, nous serions probablement aujourd’hui quelques millions sur la planète au maximum}}<ref>{{Lien web|url=http://www.slate.fr/story/119041/domestication-chien-destin-hommes |titre=Comment la domestication du chien a changé le destin des hommes |jour=4 |mois=juin |année=2016 |site=[[Slate (magazine)|Slate]] |consulté le=4 juin 2016}}.</ref>. La domestication semble avoir induit chez l'espèce humaine elle-même des adaptations comme la faculté à digérer le [[lait]] plus élevée dans les populations d'Europe occidentale et d'Afrique par rapport aux populations asiatiques<ref>{{ouvrage|langue=fr|lire en ligne=http://ressources.ciheam.org/om/pdf/a06/CI000478.pdf|titre=Place du lait dans l'alimentation humaine en régions chaudes.|auteur=J. C. DILLON|éditeur=I.N.A.PG. (AgroParisTech)}}</ref>. La promiscuité avec des espèces animales a également favorisé l'apparition de [[zoonose]]s, maladies qui se transmettent de l'animal à l'homme, ainsi que des résistances à ces maladies. C'est également auprès des espèces sauvages que la concentration et les [[transport d'animaux|transports d'animaux]] peuvent devenir un facteur important de transmission voire d'évolution de maladies, alors que ces espèces en étaient à l'abri du fait de barrières naturelles à leur transmission<ref>{{lien web|langue=fr|titre=Évolution des maladies des animaux sauvages|url=http://www.oie.int/fr/press/F_000104.htm|date=04-Jan-2000|éditeur=Organisation Mondiale de la Santé Animale}}</ref>. == Les formes de l’état domestique == La domestication en tant que relation, interaction ou contrôle humain sur une population animale existe sous différentes formes. Lorsqu’il ne s’agit plus de domestication à proprement parler, on peut employer le terme d’action domesticatoire<ref>[[Jean-Pierre Digard]], cité par Bernard Denis, 2004, ''voir [[#Liens externes|liens externes]]''.</ref>. Si les modes d’élevage pour lesquels le contrôle humain est fort portent souvent sur des espèces anciennement domestiquées, les deux axes que sont le degré biologique de domestication et le mode d’élevage n’évoluent pas conjointement. Ils peuvent être croisés et faire apparaître autant de situations différentes : certains animaux sauvages peuvent être appropriés sur un territoire, faire l’objet d’un élevage, tandis qu’il existe des animaux domestiques sans propriétaire (pigeons des villes). D’autre part, du point de vue culturel, certains types d’interaction entre humains et animaux, quoique similaires, sont perçus de façon différente. === L’élevage intensif === La forme la plus poussée de domestication correspond à l’[[élevage intensif]], où l’éleveur fournit tout ce qui est nécessaire au développement des animaux, pour maximiser leur production ou permettre leur élevage sur des surfaces réduites. Elle correspond à un contrôle maximum sur les animaux. Si l’élevage intensif est ''a priori'' celui où l’éleveur a le contact le plus proche avec ses animaux, ce qui est le cas avec l’élevage laitier par exemple, l’intensification qui accompagne la modernisation tend au contraire à amoindrir l’interaction directe entre éleveur et animal. Ce type d’élevage concerne par ailleurs des espèces anciennement domestiquées comme d’autres qui ne le sont pas ou peu, particulièrement en [[aquaculture]]. [[Fichier:Ren on Disco-tour.jpg|thumb|right|[[Renne]]s en [[Suède]].]] === L’élevage extensif === La pression domesticatoire peut être considérée comme moindre dans le cas d’[[élevage extensif]], c’est-à-dire s’appuyant sur de plus grandes surfaces pour la même production, ce qui correspond en général à une plus grande autonomie des animaux. Un élevage de type extensif n’exclut pourtant pas un contact très proche de l’éleveur avec les animaux, notamment dans les systèmes d’élevage traditionnels, non plus qu’une sélection réfléchie et stricte. Celle-ci est cependant souvent moins forte voire inexistante et ces systèmes valorisent en premier lieu l’adaptation des animaux à leur milieu d’élevage. === Les animaux de compagnie et de loisir === [[Fichier:Herd instinct 1.jpg|thumb|upright=0.6|left|Le [[pigeon biset]], un animal domestiqué, [[marronnage (animaux)|marron]] et commensal des humains en ville.]] {{Article détaillé|Animal de compagnie}} L’interaction des animaux de compagnie avec leurs maîtres est bien sûr particulièrement importante et ils peuvent être intégrés à une cellule familiale, ce qui est habituellement le cas du chien. Ils apportent souvent un soutien affectif, psychologique, voire physique en aidant à la mobilité personnelle et au transport<ref>OMS, Classification internationale du fonctionnement, du handicap et de la santé, Genève 2001, Équipe Classification, Évaluation, Enquêtes et Terminologie, cité dans {{Lien brisé | url=http://www.med.univ-rennes1.fr/iidris/cache/fr/4/470 | titre=animal domestique | série=Index international et dictionnaire de la réadaptation et de l'intégration sociale | site=[http://www.med.univ-rennes1.fr/ Université de Rennes 1 - Faculté de Médecine]}}.</ref>. Les activités pratiquées avec ces animaux relèvent souvent du sport ou des loisirs comme l’[[équitation]] ou la chasse. Ces activités exigent un apprentissage tant du côté humain qu’animal ainsi qu’un mode de communication particulière et pouvant être très élaboré. L’absence de contraintes strictement utilitaires permet l’apparition de variétés et de types d’animaux très divers, chez les animaux d’ornement en particulier. === Le commensalisme === {{article détaillé|Commensalisme|Interaction biologique}} Le [[commensalisme]] est une forme d’interaction entre deux espèces. Plusieurs espèces animales sont commensales de l’homme en ce qu’elles vivent en fonction de son activité, quoique sans être directement contrôlées par lui. L'impact de ces espèces pour les activités humaines va de la nuisance au bénéfice mutuel, en passant par l'absence d'effet sensibles, ce qui correspond au ''commensalisme'' au sens strict. Ces relations peuvent être considérées comme des cas limites de la domestication<ref name="Digard"/>. Le qualificatif ''domestique'' du nom vernaculaire ou scientifique de plusieurs espèces correspond à cette acception, ce qui est le cas notamment de la [[mouche domestique]] (''Musca domestica''), de la souris domestique (''[[Mus musculus]]'') sauvage (sa forme blanche est réellement domestiquée), ou du [[moineau domestique]] (''Passer domesticus''), dont l'homme ne contrôle pas les populations, mais qui se sont adaptés à son voisinage. On emploie la notion de [[synanthropie]] pour décrire l'adaptation qui accompagne cette relation à l'espèce humaine, lorsqu'elle a les caractères d'une véritable microévolution. Le commensalisme concerne également des animaux plus gros, éliminant les déchets voire les charognes jusqu'en ville ([[vautour fauve]], [[vautour noir]] en Afrique et en Amérique du Sud, [[chien paria]] en Orient<ref name="Digard"/>) et de nouvelles espèces se sont adaptées aux villes comme la [[mouette rieuse]] ou le [[renard roux]], notamment en [[Angleterre]]. Le lien de certaines espèces avec l'être humain peut tendre vers le [[mutualisme (biologie)|mutualisme]] lorsque celles-ci sont non seulement tolérées mais considérées comme utiles en tant que prédateurs d'insectes ou rongeurs [[Organisme nuisible|nuisibles]]. Ce sont notamment la [[cigogne]], ou l'[[hirondelle]]. Ceux-ci peuvent vivre en véritable association avec un système agricole dans lequel ils ont un rôle et une place, et bénéficier sinon de soin, au moins d'une protection de la part de l'homme<ref>L'adaptation des [[hirondelle rustique|hirondelles de cheminée]] aux fermes d'élevage a été bien illustrée par la revue [[La Hulotte]] ({{Lien brisé|url=http://www.lahulotte.fr/catalogue_hulotteN89.pdf?osCsid=c20bfe6f310a84336d30b7e1694998e7|titre=n°58 à 70}})</ref>. On relève des cas de véritables collaborations entre hommes et animaux libres comme celle des [[dauphin]]s qui rabattent des bancs de poissons vers les filets de pêcheurs côtiers en [[Mauritanie]] par exemple, les hommes comme les dauphins ayant ainsi de meilleures chances de capture<ref>{{Lien brisé|url=http://dauphins.ifrance.com/hommes/entraide.html |titre=Des dauphins et des hommes - Entraide ''dauphins.ifrance.com''}}.</ref>. Les [[Dingo (chien sauvage)|dingos]] australiens, quoique beaucoup plus indépendants des hommes que leurs congénères domestiques, chassaient également en association avec l’homme. Le caractère obligatoire d'une telle relation n'est pas toujours avéré, néanmoins l'extension de l'aire de répartition d'une espèce commensale de l'homme paraît le plus souvent conditionnée à cette relation et donc aux activités humaines. Ainsi la [[souris domestique de Saint-Kilda]] a disparu après l'évacuation des habitants de cet archipel<ref>{{en}} {{Lien brisé|url=http://www.ihbc.org.uk/context_archive/73/kilda.htm |titre=L'homme et la nature sur Saint-Kilda}}, accédé le 9 janvier 2009.</ref>. === L’élevage d’animaux sauvages === Celui-ci représente un paradoxe dans la dualité sauvage/domestique. Au-delà de la détention et de l’élevage occasionnel d’animaux sauvages par des [[Parc zoologique|parcs zoologiques]], des [[Aquarium public|aquariums]], des chercheurs ou des particuliers, qui peut concerner la plupart des espèces, il existe sous des formes et avec des objectifs variés. L’élevage d’animaux sauvages induit en fonction de son type et des espèces concernées des questions particulières, notamment juridiques au titre de la protection des espèces ou à propos de la propriété des animaux. L’[[élevage conservatoire]] porte sur une espèce en général rare ou disparue à l’état sauvage, pour sa sauvegarde et éventuellement sa réintroduction. Dans ce cas, on redoute la domestication et on tente d’éviter que cet élevage modifie les caractères originels de l’espèce. La réussite de l’élevage en captivité lui-même et plus encore celle de la réintroduction des animaux dans leur milieu naturel, conditionnent l'atteinte des objectifs de l'élevage conservatoire mais, sous cette réserve, la préservation du patrimoine génétique d'une espèce sauvage est apparue tout à fait possible par un élevage même très artificialisé. On élève des espèces de [[gibier]] en conditions artificielles pour produire des animaux sauvages destinés au repeuplement, des produits à [[chasse]]r directement ou pour la production de viande. Les espèces sont typiquement : le [[faisan de Colchide]] ou le [[sanglier]] en Europe, et d’autres espèces suivant les régions du monde. Plusieurs espèces sauvages sans lien avec la chasse font également l’objet d’un élevage de production. [[Image:Richmond Park - London - England - 02102005.jpg|right|thumb|Cerfs dans [[Richmond Park]], à [[Londres]].]] On appelle gestion de faune sauvage ou [[gestion cynégétique]] l’action coordonnée, de la part ou pour le compte de chasseurs, sur une partie des espèces sauvages d’un territoire. Elle comporte par exemple l’aménagement du territoire pour favoriser une espèce, le nourrissage occasionnel, l’apport de sel, la mise à disposition de cultures destinées au gibier, et surtout le choix réfléchi des prélèvements en nombre et en qualité (âge et sexe des animaux) ainsi que des introductions éventuelles (repeuplement). En tant que telle, on peut la qualifier « d’action domesticatoire », sans que cela présume nécessairement une évolution des espèces de gibier qui en sont l’objet en espèces domestiques. Lorsque cette action est orientée vers la production, les anglo-saxons emploient le terme de ''[[game ranching]]'' qui peut être traduit comme élevage extensif, en milieu naturel, d’espèces sauvages ou de gibier. Cela consiste à gérer des populations, typiquement de grands herbivores comme des [[antilope]]s, dans leur milieu naturel et dans une optique de production, ou encore de chasse payante. Cette pratique est connue en [[Afrique australe]], mais existe ou a existé sur les autres continents : en [[Amérique du Sud]], la [[vigogne]] par exemple a fait et fait d'ailleurs encore l’objet de captures annuelles, où les animaux sont tondus et pour partie abattus. Cette pratique constitue de fait une action humaine de sélection, même si elle ne se fixe pas d'objectifs, sur les populations qui en sont l'objet. En Europe, le [[lièvre]] a fait l'objet d'un élevage de ce type. De la même façon, une gestion de faune aquatique ou gestion halieutique est pratiquée pour le compte des pêcheurs dans les milieux aquatiques. La gestion halieutique consiste à veiller à l’utilisation durable des ressources aquatiques ainsi qu’à la protection des processus [[écologie|écologiques]] et de la [[diversité biologique]] qui sont essentiels à leur maintien. Elle vise à faire en sorte que ces ressources aquatiques fournissent le maximum d’avantages [[développement durable|durables]] et que la base de la ressource soit maintenue, en mer comme dans les eaux continentales. Cette gestion de la faune aquatique peut conduire à une action domesticatoire plus ou moins poussée. Ainsi en France, les espèces élevées en [[pisciculture]] d’étang sont peu transformées en dehors de la carpe, et le mode d’élevage correspond à un contrôle humain très faible. Les truites issues d’élevage relâchées en rivières, quoique biologiquement et techniquement plus domestiques, relèvent dans cette situation de la faune sauvage. Une variante en est le ''sea ranching'' ou [[wikt:pacage marin|pacage marin]] qui consiste à ne contrôler qu’une partie du cycle d’élevage : en général la reproduction ou les premiers stades de développement, puis à relâcher les animaux pour grossissement en pleine mer en vue de leur recapture. Cette technique est appliquée au [[saumon]], à la [[coquille Saint-Jacques]]<ref>Gilles Bœuf, {{Lien brisé|url=http://www.univ-perp.fr/perspectives/IMG/pdf/boeuf0102.pdf|titre=L’aquaculture dans le monde - Quel avenir ?}}, 2001, {{pdf}}.</ref>. L'expérience a également été menée avec les [[tortue de mer|tortues de mer]], espèces menacées et prisées pour leur chair ou leurs [[Écaille (tortue)|écailles]], dont les premiers stades de développement sont sujets à une forte mortalité en milieu naturel. Les résultats sont mitigés, en raison de problèmes comportementaux observés chez certains sujets lorsqu'ils sont nés au sein d'un élevage puis relâchés au bout d'un certain âge, ou d'effondrements de la population sauvage lorsque la reproduction n'est pas réalisée au sein de l'élevage et que le ramassage continu des œufs dans la nature est trop important<ref>{{lien brisé|url=http://www.cites.org/fra/prog/HBT/bg/ranch_breed.shtml|titre=Élevage en ranch et reproduction en captivité|éditeur=[[CITES]]}}</ref>. Cet élevage controversé pourrait cependant endiguer partiellement le braconnage des tortues de mer, notamment celui de la [[tortue imbriquée]]. L'exploitation d'une espèce à l'état sauvage, comme c'est le cas des [[Cerf élaphe|cerfs]], plutôt que son élevage plus étroitement contrôlé paraît relever de systèmes voire de choix qui comportent des dimensions techniques, biologiques, mais aussi historiques, sociales et culturelles<ref>Vigne J.-D., 1993. Domestication ou appropriation pour la chasse : histoire d'un choix socioculturel depuis le Néolithique. L'exemple des cerfs (Cervus). In : Exploitation des animaux sauvages à travers le temps. {{XIIIe}} Rencontres Internationales d'Archéologie et d'Histoire d'Antibes. {{IVe}} Colloque international de l'Homme et l'Animal, Société de Recherche Interdisciplinaire, Juan-les-Pins, F, Éditions APDCA : 201-220.</ref>. === Le marronnage === [[File:Feral Goats on Tryfan - geograph.org.uk - 238001.jpg|thumb|Chèvres marronnes sur l'île de [[Tryfan]].]] {{Article détaillé|Marronnage (zoologie)}} On observe pour la plupart des espèces domestiques la possibilité de s’affranchir de la tutelle de l’homme, c’est-à-dire de reformer des populations vivant à l’état sauvage. Ce phénomène, appelé [[Marronnage (animaux)|marronnage]] ou féralisation, survient notamment dans des milieux nouveaux pour l'espèce, notamment dans les îles, où celle-là peut se révéler [[espèce invasive|invasive]], et provoquer des dégâts écologiques comme la disparition d'espèces locales par prédation ou concurrence. Dans quelques cas, lorsqu'au contraire la forme sauvage de l'espèce est déjà présente, celle-ci peut subir une ''« [[pollution génétique]] »'' par croisement de ses représentants avec des animaux d'origine domestique. Le marronnage est probablement un élément de l’histoire de la domestication de plusieurs espèces, celles-ci ayant pu être élevées, puis s’échapper dans un milieu où l’homme les aura introduites, avant d’être à nouveau domestiquées. Cela s’est vu dans la période historique pour les [[mustang (cheval)|mustangs]] repris par les [[Indiens des Plaines]]. Le marronnage semble montrer que la domestication d’une espèce n’est pas définitive ni irréversible. Cependant si ces animaux se montrent à nouveau tout à fait adaptés à la vie sauvage, ils gardent en général leurs caractères d’espèces ou de races domestiquées. == La théorie de l'autodomestication humaine == La théorie de l'autodomestication humaine<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Antonio|nom1=Benítez-Burraco|prénom2=Lorena|nom2=Di Pietro|prénom3=Marta|nom3=Barba|prénom4=Wanda|nom4=Lattanzi|titre=Schizophrenia and Human Self-Domestication: An Evolutionary Linguistics Approach|périodique=Brain, Behavior and Evolution|volume=89|numéro=3|date=2017|issn=1421-9743|pmid=28463847|doi=10.1159/000468506|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28463847|consulté le=2017-07-04|pages=162–184}}</ref> avance que l'être humain s'est sélectionné génétiquement, la sélection naturelle laissant place à la sélection culturelle<ref name=":0"/>. [[Louis Bolk]] avait avancé la théorie de la [[néoténie]] ou [[théorie de la fœtalisation]] avançant que l'homme est un être juvénile. Les traits de [[néoténie]] (ou foetalisation) humaine s'expliqueraient ici par la domestication de l'homme par lui-même (ses parents, ses proches, la société)<ref name=":0">{{Article|langue=en|prénom1=Martin|nom1=Brüne|titre=On human self-domestication, psychiatry, and eugenics|périodique=Philosophy, ethics, and humanities in medicine : PEHM|volume=2|date=2007-10-05|issn=1747-5341|pmid=17919321|pmcid=PMC2082022|doi=10.1186/1747-5341-2-21|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2082022/|consulté le=2017-07-04|pages=21}}</ref>. Les expériences sur la domestication de [[Dmitri Beliaïev]] sur le [[renard argenté domestiqué]] montrent que les animaux domestiqués (domestication par sélection génétique en évitant le contact humain) présentent, outre leur docilité, des traits de [[néoténie]]<ref>{{Article|langue=en|prénom1=L. N.|nom1=Trut|prénom2=I. Z.|nom2=Pliusnina|prénom3=I. N.|nom3=Os'kina|titre=[An experiment on fox domestication and debatable issues of evolution of the dog]|périodique=Genetika|volume=40|numéro=6|date=juin 2004|issn=0016-6758|pmid=15341270|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/15341270|consulté le=2017-07-05|pages=794–807}}</ref>, une hausse de la sérotonine et une baisse de l'adrénaline, une période de reproduction plus longue<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Maciej|nom1=Henneberg|prénom2=Arthur|nom2=Saniotis|titre=The Dynamic Human|éditeur=Bentham Science Publishers|date=2016-03-24|isbn=9781681082356|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=MQnqDQAAQBAJ&pg=PA117&lpg=PA117&dq=domestication+serotonin+adrenaline&source=bl&ots=Jpwp35KRZQ&sig=mXbUzR2apPMMikzjDNi_vQVL4e8&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjZvrSUxPDUAhVBORoKHW9WBRsQ6AEIUzAE#v=onepage&q=domestication%20serotonin%20adrenaline&f=false|consulté le=2017-07-05}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Lyudmila|nom1=Trut|prénom2=Irina|nom2=Oskina|prénom3=Anastasiya|nom3=Kharlamova|titre=Animal evolution during domestication: the domesticated fox as a model|périodique=BioEssays : news and reviews in molecular, cellular and developmental biology|volume=31|numéro=3|date=2009-3|issn=0265-9247|pmid=19260016|pmcid=PMC2763232|doi=10.1002/bies.200800070|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2763232/|consulté le=2017-07-05|pages=349–360}}</ref>. La solidité de ces conclusions sur la morphologie est cependant remise en cause dans la mesure où la souche de renards utilisés par Dmitri Beliaïev provenait d'un élevage pour la fourrure, où certains caractères pourraient avoir été pré-sélectionnés<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Une célèbre expérience de domestication remise en cause 50 ans après |url=https://www.heidi.news/sciences/une-celebre-experience-de-domestication-remise-en-cause-50-ans-apres#:~:text=Une%20c%C3%A9l%C3%A8bre%20exp%C3%A9rience%20de%20domestication%20remise%20en%20cause%2050%20ans%20apr%C3%A8s,-par%20Florent%20Hiard&text=Entre%20la%20fin%20des%20ann%C3%A9es,dociles%20au%20fil%20des%20g%C3%A9n%C3%A9rations. |site=heidi.news |consulté le=2021-01-06}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Kathryn A. |nom1=Lord |prénom2=Greger |nom2=Larson |prénom3=Raymond P. |nom3=Coppinger |prénom4=Elinor K. |nom4=Karlsson |titre=The History of Farm Foxes Undermines the Animal Domestication Syndrome |périodique=Trends in Ecology & Evolution |volume=35 |numéro=2 |date=2020-02 |doi=10.1016/j.tree.2019.10.011 |lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S0169534719303027 |consulté le=2021-01-06 |pages=125–136 }}</ref>. [[Konrad Lorenz]] avait avancé l'idée de l'autodomestication humaine et postulé que la pression de sélection de l'homme par l'homme aurait conduit à une forme de dégénérescence de l'espèce humaine dont les plus touchées sont les races occidentales. [[Emil Kraepelin]] et [[Ernst Rüdin]] avançaient aussi cette idée d'autodomestication qui conduit à une dégénérescence de l'espèce<ref name=":0" /> (voir [[Théorie de la dégénérescence]]). [[Eugen Fischer]], considérant que la blondeur et les yeux bleus sont des signes distinctifs de domestication, a proposé ces traits pour définir qui exterminer<ref name=":0" /> lors de la période nazie, alors même que les critères de l'aryen parfait étaient la blondeur et les yeux bleus. Contrairement à l'[[eugénisme]] qui se projette dans l'avenir et a pour objectif d'améliorer le génome humain par diverses méthodes, la théorie de l'autodomestication avance que l'être humain est déjà le résultat d'une sélection génétique par lui-même sans en être conscient. Une théorie avance que les bonobos pourraient aussi s'être autodomestiqués<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Brian|nom1=Hare|prénom2=Victoria|nom2=Wobber|prénom3=Richard|nom3=Wrangham|titre=The self-domestication hypothesis: evolution of bonobo psychology is due to selection against aggression|périodique=Animal Behaviour|volume=83|numéro=3|date=2012-03-01|doi=10.1016/j.anbehav.2011.12.007|lire en ligne=http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S000334721100546X|consulté le=2017-07-04|pages=573–585}}</ref>. [[U. G. Krishnamurti]] aborde également la domestication de l'homme par la société via l'éducation, la culture et la religion<ref name=":1">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Mukunda|nom1=Rao|titre=Biology Of Enlightenment|éditeur=Harper Collins|date=2012-07-21|isbn=9789350292495|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=EFQOI25tLlQC&pg=PT17&dq=%22society+cannot+be+interested+in+such+human+flowers%22&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiUsY29wvHUAhVBMBoKHZH_AmkQ6AEIIjAA#v=snippet&q=domesticate%20religion%20culture%20education&f=false|consulté le=2017-07-05|extrait=The body has to change. The body has to undergo a mutation. It is not the mind. Every human cell carries the knowledge built from thousands of years}}</ref>. Cette domestication l'empêchant de se révéler et de s'éveiller dans ce qu'il appelle l'« état naturel ». Mais cette domestication est selon lui physique et pour s'en libérer le corps physique doit subir une mutation physique. Ce n'est pas une libération par l'esprit, mais une libération physique (chaque cellule stockant la connaissance)<ref name=":1" />. == Références == {{Références}} == Bibliographie == * {{Ouvrage|auteur=Pierre Ducos|titre=L'origine des animaux domestiques en Palestine|lieu=Bordeaux|éditeur=Travaux de l'Institut de Préhistoire, Delmas ed.|date=1968|pages totales=191}} * [[Jean-Pierre Digard]], ''L’homme et les animaux domestiques : Anthropologie d’une passion'', Fayard, coll. « Le temps des sciences », 1990 {{ISBN|978-2-213-02466-0}} * PRODUCTIONS ANIMALES - Revue éditée par l’INRA Volume 17 - Numéro 3 - Juillet 2004 - Numéro spécial Domestication des poissons * [[Georges-Louis Leclerc de Buffon]], ''Histoire Naturelle générale et particulière avec la description du cabinet du roi par Mrs. De Buffon et Daubenton'', Tome quatrième, nouvelle édition à Amsterdam, chez J.H. Schneider M. DCCLXVI, [http://www.buffon.cnrs.fr/ice/ice_page_detail.php?lang=fr&type=text&bdd=buffon&table=buffon_hn&typeofbookDes=hn&bookId=4&pageChapter=HISTOIRE+NATURELLE%2C+G%C9N%C9RALE+ET+PARTICULI%C9RE%2C+AVEC+LA+DESCRIPTION+DU+CABINET+DU+ROY.%0D%0A&pageOrder=1&facsimile=off&search=no&num=0&nav=1 ''lire en ligne''] * Juliet Clutton-Brock, ''A Natural History of Domesticated Mammals'', Cambridge University Press, seconde édition, 1999, {{ISBN|978-0-521-63495-3}} * Philippe Orsini, ''Les animaux domestiques'', Muséum d'Histoire naturelle, Toulon, 2001 == Voir aussi == === Articles connexes === * [[Domestication du chien]], [[Domestication du cheval]], [[Domestication de Bos taurus]] * [[Agriculture]] : [[Élevage sélectif des animaux]], [[Culture sélective des plantes]], [[Élevage]], [[Liste des animaux d'élevage]], [[Zootechnie]], [[Plante utile]], [[Race]], [[Variété (botanique)]], [[Cultures fondatrices du Néolithique]] * Biologie : [[Syndrome de domestication]], [[Sélection artificielle]], [[Synanthropie]], [[Organisme génétiquement modifié]], [[Marronnage (animaux)]]. * Philosophie : [[La Domestication de l'Être]] * Sciences : [[Archéozoologie]], [[Zootechnie]] * Société : [[Néolithique]], [[Animal domestique en droit français]], [[Bien-être animal]], [[Nouveaux animaux de compagnie]] * Histoire : [[Domestications au Proche-Orient]], [[Domestication des plantes]] === Liens externes === * {{Lien web|langue=en| url=http://www.fathom.com/course/21701781/index.html| titre=A Natural History of Domesticated Mammals | site=[http://www.fathom.com/ Fathom : the source for online learning] }}, extraits du livre de Juliet Clutton-Brock, 1999, (voir [[#Bibliographie|Bibliographie]]). * [https://www.youtube.com/watch?v=VUYpivZzitQ Les Nocturnes du Plan de Rome - 3D - Les animaux dans la domus au {{s-|I}} après J.-C.], 6 avril 2016 {{Liens}} {{Portail|Préhistoire|Agriculture et agronomie|élevage}} {{Article de qualité|oldid=9033883|date={{1er}} août 2006}} [[Catégorie:Domestication| ]] [[Catégorie:Néolithique]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Expression%20r%C3%A9guli%C3%A8re
Expression régulière
{{Voir homonymes|régulier|rationnel}} [[Fichier:Kleene.jpg|vignette|[[Stephen Cole Kleene]], dont les travaux ont fondé le concept d'expression régulière.]] En [[informatique]], une '''expression régulière''' ou '''expression rationnelle'''<ref>{{GDT|expression rationnelle|fiche=8359703|consulté le=5 août 2019}}.</ref> ou '''expression normale'''<ref group="note">D'après la [https://web.archive.org/web/20021120170835/http://www.cio-dpi.gc.ca/its-nit/standards/tbits02/spec02a_f.asp traduction] de la norme ISO/IEC 9075:1989 par le [[Conseil du trésor (Canada)|Conseil du Trésor du Canada]] et qui est [https://www.btb.termiumplus.gc.ca/tpv2alpha/alpha-fra.html?lang=fra&i=1&srchtxt=regular+expression&index=alt&codom2nd_wet=1#resultrecs recommandée] par le [[Bureau de la traduction|Bureau de la traduction du gouvernement du Canada]].</ref> ou '''motif''' est une [[chaîne de caractères]] qui décrit, selon une syntaxe précise, un [[ensemble]] de chaînes de caractères possibles. Les expressions régulières sont également appelées '''''regex''''' (un [[mot-valise]] formé depuis l'anglais ''{{Langue|en|regular expression}}''). Les expressions rationnelles sont issues des théories mathématiques des [[langage formel|langages formels]] des années 1940. Leur capacité à décrire avec concision des ''ensembles réguliers'' explique qu’elles se retrouvent dans plusieurs domaines scientifiques dans les années d’[[après-guerre]] et justifie leur adoption en [[informatique]]. Les expressions régulières sont aujourd’hui utilisées pour programmer des logiciels avec des fonctionnalités de lecture, de contrôle, de modification, et d'analyse de textes ainsi que dans la manipulation des langues formelles que sont les [[Langage informatique|langages informatiques]]. Les expressions ''régulières'' ont la qualité de pouvoir être décrites par des formules ou motifs (en anglais ''{{lang|en|patterns}}'') bien plus simples que les autres moyens<ref>François Yvon et Akim Demaille avec la participation de Pierre Senellart, [https://www.lrde.epita.fr/~akim/thl/lecture-notes/theorie-des-langages-1.pdf ''Théorie des langages Notes de Cours'']</ref>. == Histoire == Dans les [[années 1940]], [[Warren McCulloch]] et [[Walter Pitts]] ont décrit le système nerveux en modélisant les neurones par des [[Machine à états finis|automates]] simples. En 1956, le logicien [[Stephen Cole Kleene]]<ref>{{Chapitre | auteur1 = Stephen Cole Kleene | titre chapitre = Representation of events in nerve nets and finite automata. | titre ouvrage = Automata Studies | auteurs ouvrage = [[Claude Elwood Shannon]] and John McCarthy | collection = Annals of Mathematics Studies | volume = 34 | éditeur = Princeton University Press | lieu = Princeton, NJ | année = 1956 | page = 3 -- 41 | lire en ligne = http://www.dtic.mil/get-tr-doc/pdf?AD=ADA596138 }}.</ref>{{,}}<ref group="note">P. 46, Kleene introduit la notion d’''événement régulier'' (regular event), pour ce qui a été appelé plus tard ''ensemble régulier'' ou ''langage régulier'' et demande qu'on lui suggère un terme plus descriptif ! La définition des événements réguliers est p. 48.</ref> a ensuite décrit ces modèles en termes d’''ensembles réguliers'' et d’automates. Il est considéré comme l'inventeur des expressions régulières<ref name="AHU">{{ouvrage|auteur1=A. Aho|lien auteur1=Alfred V. Aho|auteur2=J. Hopcroft|lien auteur2=John E. Hopcroft|auteur3=J. Ullman|lien auteur3=Jeffrey D. Ullman|langue=en|titre=The Design and Analysis of Computer Algorithms|éditeur= Addison-Wesley|année= 1974|chap=Pattern-matching algorithms (Bibliographic notes) |ISBN=0-201-00029-6}}</ref>. En 1959, [[Michael O. Rabin]] et [[Dana S. Scott|Dana Scott]] proposent le premier traitement mathématique et rigoureux de ces concepts<ref>Dans leur article fondateur ''Finite Automata and Their Decision Problems'', Rabin, Michael O. ; Scott, Dana S. (1959). IBM Journal of Research and Development, les auteurs, dans leur définition 3, appellent ensembles définissables de bandes (''definable sets of tapes'') ce qui a été appelé plus tard ''langages réguliers'' ou ''langages rationnels'', suivant les terminologies adoptées. </ref>, ce qui leur vaudra le [[prix Turing]] en 1976. Dans ce contexte, les expressions régulières correspondent aux [[Grammaire régulière|grammaires de type 3]] (voir [[grammaire formelle]]) de la [[hiérarchie de Chomsky]] ; elles peuvent donc être utilisées pour décrire la [[morphologie (linguistique)|morphologie d’une langue]]. [[Ken Thompson]] a mis en œuvre la notation de Kleene dans l’éditeur [[QED (logiciel)|qed]], puis l’éditeur [[ed (logiciel)|ed]] sous Unix, et finalement dans [[grep]]. Depuis lors, les expressions régulières ont été largement utilisées dans les utilitaires tels que [[Lex et yacc|lex]] ainsi que dans les langages de programmation nés sous Unix, tels que [[expr]], [[awk]], [[Perl (langage)|Perl]], [[Tool Command Language|Tcl]], [[Langage de programmation Python|Python]], etc. En sortant du cadre théorique, les expressions régulières ont acquis des fonctionnalités permettant de décrire des langages non rationnels. Un glissement sémantique s'est ainsi produit : la notion d'expression régulière n'a pas le même sens dans le contexte de l'informatique appliquée et dans la théorie des langages formels. == Utilisation == {| class="wikitable droite" |+ Exemples d'expressions régulières |-== i ! Expression régulière !! Mots décrits !! Mots non décrits |- style="text-align:center;" | détecté || « détecté » || « détect », « détecta »,<br/> « détectés », « » |- style="text-align:center;" | <nowiki>ex (a?e|æ|é)quo</nowiki> || « ex équo », « ex equo »,<br/> « ex aequo » et « ex æquo » || « ex quo », « ex aiquo »,<br/> « ex aeko », « ex æéquo » |- style="text-align:center;" | ^Section .+ || « Section 1 », « Section 22 »,<br/> « Section A », … || « voir Section 1 »,<br/> « Sectionner » |- style="text-align:center;" |6,66*$ || « 6,6 », « 6,666 »,<br/> « 6,6666 », … || « 6,66667 », |- style="text-align:center;" | [1234567890]+(,[1234567890]+)? || « 2 », « 42 », « 0,618 »,<br/> « 49,3 », … || « 3, », « ,75 » , « » |} Initialement créées pour décrire des langages formels, les expressions régulières sont utilisées dans l’analyse et la manipulation des [[Langage informatique|langages informatiques]] ; [[compilateur]]s et [[Interprète (informatique)|interprètes]] sont ainsi basés sur celles-ci. Utilisée à la manière des outils de recherche de texte dans un document, une expression régulière décrit des chaînes de caractères ayant des propriétés communes, dans le but de les trouver dans un bloc de texte pour leur appliquer un traitement automatisé, comme un ajout, leur remplacement, leur modification ou leur suppression. Beaucoup d'[[éditeur de texte|éditeurs de texte]] et la plupart des [[environnement de développement|environnements de développement intégrés]] permettent de mettre en œuvre les expressions régulières. Un grand nombre d’utilitaires [[Unix]] savent les utiliser nativement. Les plus connus sont [[GNU grep]] ou [[sed (logiciel)|GNU sed]] qui, à la manière des éditeurs de texte, utilisent ces expressions pour parcourir de façon automatique un document à la recherche de morceaux de texte compatibles avec le motif de recherche, et éventuellement effectuer un ajout, une substitution ou une suppression. Les [[interface en ligne de commande|interfaces en ligne de commande]] (ou [[Shell (informatique)|shells]]) utilisent un système apparenté mais distinct et moins expressif appelé {{Lien|langue=en|trad=glob (programming)|fr=glob (programming)|texte=glob}} ou globbing. Les expressions régulières sont fréquemment employées dans les activités d'[[administration système]], de [[développement logiciel]] et de [[traitement automatique du langage naturel]]. Elles ont vu un nouveau champ d’application avec le développement d’[[Internet]], et la diffusion de code malveillant ou de messages [[pourriel]]s. Des [[Filtre (informatique)|filtres]] et des [[Bot informatique|robots]] utilisant ces expressions sont utilisés pour détecter les éléments potentiellement nuisibles. En théorie des [[langage formel|langages formels]], une expression régulière est une expression représentant un [[langage rationnel]]. Dans ce contexte, les expressions régulières ont un pouvoir expressif plus limité : cette notion a un sens plus large en informatique appliquée qu'en théorie des langages formels. {{article détaillé|langage rationnel}} == Principes == Une expression régulière est une suite de [[Caractère (typographie)|caractères]] typographiques (qu’on appelle plus simplement « motif » – « {{lang|en|''pattern''}} » en anglais) décrivant un ensemble de [[chaîne de caractères|chaînes de caractères]]. Par exemple l’ensemble de mots « ex équo, ex equo, ex aequo et ex æquo » peut être condensé en un seul motif « ex (a?e|æ|é)quo ». Les mécanismes de base pour former de telles expressions sont basés sur des caractères spéciaux de substitution, de groupement et de quantification. Une [[barre verticale]] sépare le plus souvent deux expressions alternatives : « equo|aequo » désigne soit equo, soit aequo. Il est également possible d’utiliser des parenthèses pour définir le champ et la priorité de la détection, « (ae|e)quo » désignant le même ensemble que « aequo|equo » et de quantifier les groupements présents dans le motif en apposant des caractères de quantification à droite de ces groupements. Les quantificateurs les plus répandus sont : * <code>?</code> qui définit un groupe qui existe '''zéro ou une fois''' : <code>toto?</code> correspondant alors à « tot » ou « toto » mais pas « totoo » ; * <code>*</code> qui définit un groupe qui existe '''zéro, une ou plusieurs fois''' (l'[[étoile de Kleene]]) : <code>toto*</code> correspondant à « tot », « toto », « totoo », « totooo »{{etc.}} ; * <code>+</code> qui définit un groupe qui existe '''une ou plusieurs fois''' : <code>toto+</code> correspondant à « toto », « totoo », « totooo »{{etc.}} mais pas « tot ». Les symboles dotés d'une sémantique particulière peuvent être appelés « opérateurs », « métacaractères » ou « caractères spéciaux ». Les caractères qui ne représentent qu'eux-mêmes sont dits « littéraux ». Les expressions régulières peuvent être combinées, par exemple par [[concaténation]], pour produire des expressions régulières plus complexes. Lorsqu'une chaîne de caractères correspond à la description donnée par l'expression régulière, on dit qu'il y a « correspondance » entre la chaîne et le motif, ou que le motif « reconnaît » la chaîne. Cette correspondance peut concerner la totalité ou une partie de la chaîne de caractères. Par exemple, dans la phrase « Les deux équipes ont terminé ex æquo et se sont saluées. », la sous-chaîne « ex æquo » est reconnue par le motif « ex (a?e|æ|é)quo ». Par défaut, les expressions régulières sont [[Sensibilité à la casse|sensibles à la casse]]. Lorsque c'est possible, elles tentent de reconnaître la plus grande sous-chaîne correspondant au motif : on dit qu'elles sont « gourmandes ». Par exemple, <code>Aa+</code> reconnaît la totalité de la chaîne « Aaaaaaa » plutôt qu'une partie « Aaa » (gourmandise), mais elle ne reconnaît pas la chaîne « aaaA » (sensibilité à la casse). === Opérateurs === {| class="wikitable " ! rowspan="2"|Opérateurs !!rowspan="2"| Description !! colspan="3"|Exemples |- ! Expression régulière !! Chaînes décrites !! Chaînes non décrites |- |''expr<sub>1</sub> expr<sub>2</sub>''||Opérateur de concaténation de deux expressions (implicite).||ab||« ab »||« a », « b », chaîne vide |- |.||Un caractère et un seul||.||« a », « b », etc.||chaîne vide, « ab » |- |''expr''?||Ce quantificateur correspond à ce qui le précède, présent '''zéro ou une fois'''. Si de multiples correspondances existent dans un texte, il trouve d’abord ceux placés en tête du texte et retourne alors la plus grande longueur possible à partir de cette position initiale.||a?||chaîne vide, « a »||« aa », « b » |- |''expr''+||Ce quantificateur correspond à ce qui le précède, répété '''une ou plusieurs fois'''. Si de multiples correspondances existent dans un texte, il trouve d’abord ceux placés en tête du texte et retourne alors la plus grande longueur possible à partir de cette position initiale.||a+||« a », « aa », « aaaaa », etc.||chaîne vide, « b », « aaab » |- |''expr''*||Ce quantificateur correspond à ce qui le précède, répété '''zéro ou plusieurs fois'''. Si de multiples correspondances existent dans un texte, il trouve d’abord ceux placés en tête du texte et retourne alors la plus grande longueur possible à partir de cette position initiale.||a*||chaîne vide, « a », « aaa », etc.||« b », « aaab » |- |''expr<sub>1</sub>''<nowiki>|</nowiki>''expr<sub>2</sub>''||C’est l’opérateur de choix entre plusieurs alternatives, c’est-à-dire l’union ensembliste. Il peut être combiné autant de fois que nécessaire pour chacune des alternatives possibles. Il fait correspondre '''l’une des expressions placées avant ou après l’opérateur'''. Ces expressions peuvent éventuellement être vides, et donc (x<nowiki>|</nowiki>) équivaut à x?.||a<nowiki>|</nowiki>b||« a », « b »||chaîne vide, « ab », « c » |- |[''liste'']||Un des caractères entre crochets (« classe de caractères »)||[aeiou]||« a », « e », « i », etc.||chaîne vide, « b », « ae » |- |[^''liste'']||Un caractère n’étant pas entre crochets (« classe de caractères »)||[^aeiou]||« b », etc.||chaîne vide, « a », « bc » |- |(''expr'')||Groupement de l’expression entre parenthèses||(détecté)||« détecté », « détectés »||« détect », « détecta » |- |''expr''{''n''}||Exactement ''n'' occurrences de l’expression précédant les accolades||a{3}||« aaa »||« aa », « aaaa » |- |''expr''{''n'',''m''}||Entre ''n'' et ''m'' occurrences de l’expression précédant les accolades||a{2,4}||« aa », « aaa », « aaaa »||« a », « aaaaa » |- |''expr''{''n'',}||Au moins ''n'' occurrences de l’expression précédant les accolades||a{3,}||« aaa », « aaaa », « aaaaa », etc.||« aa » |- |^||Ce prédicat ne correspond à aucun caractère mais fixe une condition nécessaire permettant de trouver un accord sur ce qui le suit en indiquant que ce doit être au '''début d’une ligne''' (donc être au début du texte d’entrée ou après un saut de ligne). Il ne peut être considéré ainsi qu’au début de l’expression régulière, ailleurs il est considéré littéralement. Il s’applique comme condition à la totalité du reste de l’expression régulière (et concerne donc toutes les alternatives représentées).||colspan="3" style="text-align:center"|^a trouve « a » en début de ligne mais pas dans « ba ». |- |$||Ce prédicat ne correspond à aucun caractère mais fixe une condition nécessaire permettant de trouver un accord sur ce qui le précède en indiquant que ce doit être à '''la fin d’une ligne''' (donc être à la fin du texte d’entrée ou juste avant un saut de ligne). Il ne peut être considéré ainsi qu’à la fin de l’expression régulière, ailleurs il est considéré littéralement. Il s’applique comme condition à la totalité du reste de l’expression régulière (et concerne donc toutes les alternatives représentées).||colspan="3" style="text-align:center"|a$ trouve « a » en fin de ligne mais pas dans « ab ». |} == Standards == Dans le domaine de l'informatique, un outil permettant de manipuler les expressions régulières est appelé un ''moteur d'expressions régulières'' ou ''moteur d'expressions rationnelles''. Il existe des standards permettant d'assurer une cohérence dans l'utilisation de ces outils. Le standard [[POSIX]] propose trois jeux de normes : * BRE (Basic Regular Expressions) pour les expressions régulières basiques. C'est par exemple le standard par défaut pour ''sed'' et ''grep'' * ERE (Extended Regular Expressions) pour les expressions régulières étendues. * SRE (Simple Regular Expressions) qui est devenu obsolète. Les expressions régulières de [[perl (langage)|perl]] sont également un standard de fait, en raison de leur richesse expressive et de leur puissance. Tout en suivant leur propre évolution, elles sont par exemple à l'origine de la [[bibliothèque logicielle|bibliothèque]] [[PCRE]]. [[ECMAScript]] propose également dans le document Standard ECMA-262 une norme employée par exemple par [[JavaScript]]. Les notations ou leurs sémantiques peuvent varier légèrement d'un moteur d'expression régulière à l'autre. Ils peuvent ne respecter que partiellement ces normes, ou de manière incomplète, ou proposer leurs propres fonctionnalités, comme [[GNU]] ou le [[Framework .NET]]. Les spécificités de chacun sont abordées plus loin dans cet article. == Classe de caractères == Une classe de caractères désigne un ensemble de caractères. Elle peut être définie de différentes manières : * en extension (<code>[0123456789]</code> pour les caractères de « 0 » à « 9 ») ; * en [[Intension et extension|intension]] (<code>[0-9]</code> en conservant cet exemple) ; * négativement : les classes <code>[^0123456789]</code> et <code>[^0-9]</code> désignent chacune l'ensemble des caractères qui ne sont pas des chiffres décimaux. Des unions de classes de caractères peuvent être faites : <code>[0-9ab]</code> désigne l'ensemble constitué des caractères « 0 » à « 9 » et des lettres « a » et « b ». Certaines bibliothèques permettent également de faire des intersections de classes de caractères. Entre les crochets, les métacaractères sont interprétés de manière littérale : <code>[.?*]</code> désigne l'ensemble constitué des caractères « . », « ? » et « * ». === Standardisation et application === Les classes de caractères les plus utilisées sont généralement fournies avec le moteur d'expression régulière. Un inventaire de ces classes est dressé dans la table ci-dessous. La bibliothèque POSIX définit des classes au départ pour l'ASCII, puis, par extension, pour d'autres formes de codage de caractères, en fonction des [[paramètres régionaux]]. Dans Unicode et des langages comme le perl, des ensembles de caractères sont définis au travers de la notion de propriétés de caractères. Cela permet de désigner un ensemble de caractères en fonction de sa catégorie (exemples : lettre, ponctuation ouvrante, ponctuation fermante, séparateur, caractère de contrôle), en fonction du sens d'écriture (par exemple de gauche à droite ou de droite à gauche), en fonction de l'alphabet (exemples : latin, cyrillique, grec, hiragana) ; en fonction de l'allocation des blocs, ou même selon les mêmes principes que les classes de caractères POSIX<ref>Voir [http://perldoc.perl.org/perlunicode.html perlunicode], Perl Programming Documentation {{en}}</ref> (à ce sujet, lire la section [[#Expressions régulières et Unicode|Expressions régulières et Unicode]]). {| class="wikitable" |- ! POSIX !! Non-standard !! perl, Python !! Vim !! Java !! Unicode<ref>{{en}} [https://www.regular-expressions.info/unicode.html Unicode characters and properties], Regex tutorial</ref>{{,}}<ref>{{en}} [https://www.fileformat.info/info/unicode/category/index.htm Unicode Character Categories]</ref> !! ASCII !! Description |- | || || || || <code>\p{ASCII}</code> || || <code>[\x00-\x7F]</code> || Caractères [[ASCII]] |- | <code>[:alnum:]</code> || || || || <code>\p{Alnum}</code> || || <code>A-Za-z0-9</code> || Caractères [[alphanumérique]]s |- | || <code>[:word:]</code> || <code>\w</code> || <code>\w</code> || <code>\w</code> || || <code>A-Za-z0-9_</code> || Caractères alphanumériques, et « _ » |- | || || <code>\W</code> || <code>\W</code> || <code>\W</code> || || <code>^A-Za-z0-9_</code> || Caractères ne composant pas les mots |- | <code>[:alpha:]</code> || || || <code>\a</code> || <code>\p{Alpha}</code> || <code>\p{L}</code> ou <code>\p{Letter}</code> || <code>A-Za-z</code> || Caractères alphabétiques |- | <code>[:blank:]</code> || || || <code>\s</code> || <code>\p{Blank}</code> || || <code>&nbsp;[[/t|\t]]</code> || Espace et tabulation |- | || || <code>\b</code> || <code>\&lt; \&gt;</code> || <code>\b</code> || || <code>(?<=\W)(?=\w)&#124;(?<=\w)(?=\W)</code> || Positions de début et fin de mots |- | || || <code>\B</code> || || <code>\B</code> || || <code>(?<=\W)(?=\W)&#124;(?<=\w)(?=\w)</code> || Positions ne correspondant pas à un début ou une fin de mot |- | <code>[:cntrl:]</code> || || || || <code>\p{Cntrl}</code> || <code>\p{Cc}</code> ou <code>\p{Control}</code> || <code>\x00-\x1F\x7F</code> || [[Caractère de contrôle|Caractères de contrôle]] |- | <code>[:digit:]</code> || || <code>\d</code> || <code>\d</code> || <code>\p{Digit}</code> ou <code>\d</code> || <code>\p{Nd}</code> ou <code>\p{Decimal_Digit_Number}</code> || <code>0-9</code> || Chiffres décimaux |- | || || <code>\D</code> || <code>\D</code> || <code>\D</code> || <code>\P{Nd}</code> ou <code>\P{Decimal_Digit_Number}</code> || <code>^0-9</code> || Autre chose qu'un chiffre décimal |- | <code>[:graph:]</code> || || || || <code>\p{Graph}</code> || || <code>\x21-\x7E</code> || Caractères visibles |- | <code>[:lower:]</code> || || || <code>\l</code> || <code>\p{Lower}</code> || <code>\p{Ll}</code> ou <code>\p{Lowercase_Letter}</code> || <code>a-z</code> || Lettres en minuscule |- | <code>[:print:]</code> || || || <code>\p</code> || <code>\p{Print}</code> || || <code>\x20-\x7E</code> || [[Caractères imprimables]] |- | <code>[:punct:]</code> || || || || <code>\p{Punct}</code> || <code>\p{P}</code> ou <code>\p{Punctuation}</code> || <code><nowiki>][!"#$%&'()*+,./:;<=>?@\^_`{|}~-</nowiki></code> || Caractères de ponctuation |- | <code>[:space:]</code> || || <code>\s</code> || <code>\_s</code> || <code>\p{Space}</code> ou <code>\s</code> || <code>\p{Z}</code> ou <code>\p{Separator}</code> || <code>&nbsp;[[/t|\t]][[/r|\r]][[/n|\n]][[/v|\v]][[/f|\f]]</code> || [[Espace (typographie)|Caractères d'espacement]] |- | || || <code>\S</code> || <code>\S</code> || <code>\S</code> || <code>\P{Z}</code> ou <code>\P{Separator}</code> || <code>^ \t\r\n\v\f</code> || Autre chose qu'un caractère d'espacement |- | <code>[:upper:]</code> || || || <code>\u</code> || <code>\p{Upper}</code> || <code>\p{Lu}</code> ou <code>\p{Uppercase_Letter}</code> || <code>A-Z</code> || [[Capitale et majuscule|Lettres capitales]] |- | <code>[:xdigit:]</code> || || || <code>\x</code> || <code>\p{XDigit}</code> || || <code>A-Fa-f0-9</code> || Chiffres hexadécimaux |- | || || <code>\A</code> || || || || || Début de chaîne de caractère |- | || || <code>\Z</code> || || || || || Fin de chaîne de caractère |} Par exemple, dans le standard POSIX, <code><nowiki>[[:upper:]ab]</nowiki></code> fait correspondre un caractère parmi l’ensemble formé par toutes les lettres majuscules ainsi que les lettres minuscules « a » et « b ». Dans le standard ASCII, cette expression régulière s'écrirait <code><nowiki>[A-Zab]</nowiki></code>. === Classe d'équivalence === La notion de classe d'équivalence ne doit pas être confondue avec la notion de classe de caractères. Par exemple, dans la locale FR, la classe [=e=] regroupe l'ensemble des lettres {e, é, è, ë, ê}. Ceci signifie que lorsqu'elles sont collationnées, les lettres {e, é, è, ë, ê} apparaissent dans le même jeu de caractères, après le ''d'', et avant le ''f''. == Fonctions avancées == La plupart des standards et moteurs d'expressions régulières proposent des fonctions avancées. Notamment : * '''Quantificateurs non gloutons''' : Par défaut, les quantificateurs « + » et « * » recherchent la plus grande séquence correspondant au motif recherché. Ces nouveaux quantificateurs, souvent notés « +? » et « *? », permettent à l'inverse de rechercher la plus petite séquence correspondante. Par exemple, l'expression régulière <code>ab+?</code> appliquée à la chaîne « abbbbc » entre en correspondance avec la sous-chaîne « ab » plutôt que « abbbb ». * '''Capture des groupements''' : La capture des groupements permet de réutiliser un groupement entré en correspondance pour un traitement ultérieur, par exemple une substitution. Dans la plupart des syntaxes, il est possible d'accéder au ''n<sup>ème</sup>'' groupement capturé par la syntaxe « <code>\n</code> » ou parfois « <code>$n</code> », où ''n'' est un entier. * '''Groupements non capturants''' : Lorsqu'elle est implémentée, la capture des groupements est souvent le comportement par défaut. Comme elle a un coût algorithmique important, il est parfois possible de désactiver la capture de certains groupements. On peut par exemple citer la syntaxe « <code>(?:groupement)</code> ». * '''Captures nommées''' : Les longues expressions régulières avec de nombreux groupements peuvent être complexes à lire et à maintenir. Pour faciliter cette tâche, certains moteurs permettent de nommer les groupements, par exemple avec la syntaxe « <code>(?P<nom>groupement)</code> » en [[Python (langage)|Python]]. * '''Références arrières''' : Les références arrières permettent de faire référence à un même groupement capturé. Par exemple « <code>b(.)b\1</code> » entrera en correspondance avec « bébé » et « bobo » mais pas « baby ». Cette fonctionnalité, proposée par la plupart des moteurs, permet de reconnaître des langages non rationnels tels que ''a<sup>n</sup>ba<sup>n</sup>'' pour tout ''n'' entier positif. * '''Modificateurs de mode de correspondance''' : ces modificateurs permettent de faire varier localement le comportement de l'expression régulière. Par exemple, alors qu'elles sont normalement [[Sensibilité à la casse|sensibles à la casse]], l'expression perl « <code>(?i:nom)-Prénom</code> » entrera en correspondance avec « NOM-Prénom » et « Nom-Prénom » mais pas « Nom-prénom ». Parmi les autres modificateurs, on peut citer le mode multi-lignes, le mode non-gourmand ou le « free-spacing mode ». * '''Conditions''' : certains moteurs permettent de construire des structures « <code>if ... then ... else ...</code> » au sein même des expressions régulières. Par exemple, en perl, l'expression « <code>^(?(?=[abc])[def]|[ghi])</code> » se lit : « si la chaîne commence par la lettre a, b ou c, chercher à leur suite la lettre d, e ou f, sinon chercher la lettre g, h ou i. » * '''Commentaires''' : Dans un souci de lisibilité, des moteurs permettent de commenter les expressions régulières au sein même de celles-ci. * '''Code embarqué''' : Lorsqu'une expression régulière est utilisée au sein d'un programme, cette fonctionnalité permet de déclencher des actions lorsqu'une partie de la chaîne est entrée en correspondance. == Notations : implémentations et standardisation == Les notations utilisées sont très variables. Ce chapitre regroupe d'une part les notations propres à différentes implémentations, et d'autre part, l'entreprise de normalisation. === Standard POSIX === Le standard [[POSIX]] a cherché à remédier à la prolifération des syntaxes et fonctionnalités, en offrant un standard d’expressions régulières configurables. On peut en obtenir un aperçu en lisant le manuel de <code>regex</code> sous une grande partie des dialectes [[Unix]] dont [[GNU/Linux]]. Toutefois, même cette norme n’inclut pas toutes les fonctionnalités ajoutées aux expressions régulières de Perl. Enfin, POSIX ajoute le support pour des plateformes utilisant un jeu de caractère non basé sur l’ASCII, notamment [[EBCDIC]], et un support partiel des locales pour certains méta-caractères. ==== Expressions régulières basiques ==== Les utilitaires du monde [[Unix]] tels que [[Stream Editor|sed]], [[GNU grep]], [[ed (logiciel)|ed]] ou [[vi]] utilisent par défaut la norme BRE (« ''Basic Regular Expression'' ») de POSIX. Dans celle-ci, les accolades, les parenthèses, le symbole « ? » et le symbole « + » ne sont pas des métacaractères : ils ne représentent qu'eux-mêmes. Pour prendre leur sémantique de métacaractères, ils ont besoin d'être [[Caractère d'échappement|échappés]] par le symbole « \ ». Exemple : l'expression régulière <code>(ab.)+</code> reconnaît « (abc)+ » mais pas « abcabd », pour laquelle <code>\(ab.\)\+</code> convient. ==== Expressions régulières étendues ==== Les expressions régulières étendues POSIX (ERE pour « ''Extended Regular Expression'' ») sont souvent supportées dans les utilitaires des distributions Unix et GNU/Linux en incluant le [[drapeau (informatique)|drapeau]] <var>-E</var> dans la [[ligne de commande]] d’invocation de ces utilitaires. Contrairement aux expressions régulières basiques, elles reconnaissent les caractères vus précédemment comme des métacaractères. Ils doivent ainsi être échappés pour être interprétés littéralement. La plupart des exemples donnés en présentation sont des expressions régulières étendues POSIX. ==== Séquences d’échappement ==== {{voir aussi|Séquence d'échappement}} Comme les caractères <code>(</code>, <code>)</code>, <code>[</code>, <code>]</code>, <code>.</code>, <code>*</code>, <code>?</code>, <code>+</code>, <code>^</code>, <code>|</code>, <code>$</code> , <code>-</code> et <code>\</code> sont utilisés comme symboles spéciaux, ils doivent être référencés dans une [[caractère d'échappement|séquence d’échappement]] s’ils doivent désigner littéralement le caractère correspondant. Ceci se fait en les précédant avec une barre oblique inversée <code>\</code>. === Notation étendue dans vim et emacs === Des extensions semblables sont utilisées dans l’éditeur ''[[emacs]]'', qui utilise un jeu de commandes différent du standard POSIX ; mais reprend les mêmes expressions régulières en apportant une notation étendue. Les '''expressions régulières étendues''' sont maintenant supportées aussi dans ''[[vim]]'', la version améliorée de ''vi''. {|class="wikitable" |- ! Opérateur étendu (non POSIX) !! Description !! Exemple |- | <code>\{''m'',''n''\}</code> | Dans la notation étendue, cela crée un quantificateur borné personnalisé, permettant de faire correspondre exactement de ''m'' à ''n'' occurrences de ce qui précède, ''m'' et ''n'' étant deux entiers tels que ''m''&nbsp;&lt;&nbsp;''n''. Chacun des deux paramètres peut être omis : si le premier paramètre ''m'' est omis, il prend la valeur par défaut 0 ; si le second paramètre ''n'' est omis, mais la virgule est présente, il est considéré comme infini ; si le second paramètre ''n'' est omis ainsi que la virgule séparatrice, il prend la valeur par défaut égale au premier paramètre ''m''. | Voir exemples ci-dessous. |- | <code>\(&nbsp;\)</code> | Dans la notation étendue, les parenthèses de groupement (dans une séquence d’échappement) permettent de délimiter un ensemble d’alternatives, ou toute sous-expression régulière (à l’exception des conditions de début et fin de ligne) pour leur appliquer un quantificateur. De plus, ces parenthèses délimitent un groupe de capture numéroté qui peut être utilisé pour les substitutions (on référence alors les groupes capturés dans la chaîne de substitution avec <code>$''n''</code> où ''n'' est le numéro de groupe de capture entre 1 et 9, la totalité de la chaîne trouvée étant représentée par <code>$&</code>). | Voir exemples ci-dessous. |} De plus, de nombreuses autres séquences d’échappement sont ajoutées pour désigner des classes de caractères prédéfinies. Elles sont spécifiques à chaque utilitaire ou parfois variables en fonction de la version ou la plateforme (cependant elles sont stables depuis longtemps dans emacs qui a fait figure de précurseur de ces extensions, que d’autres auteurs ont partiellement implémentées de façon limitée ou différente). === Python === [[python (langage)|Python]] utilise des expressions régulières basées sur les expressions régulières POSIX, avec quelques extensions ou différences. Les éléments compatibles POSIX sont les suivants : * opérateurs <code><nowiki>[&nbsp;]</nowiki></code>, <code>.</code>, <code>*</code>, <code>?</code>, <code>+</code>, <code>|</code>, <code>(&nbsp;)</code> * caractères <code>\t</code>, <code>\n</code>, <code>\v</code>, <code>\f</code>, <code>\r</code> * <code>\''ooo''</code> : caractère littéral dont le code octal (entre 0 et 377, sur 1 à 3 chiffres) est ''ooo''. * <code>\x''NN''</code> : caractère littéral dont le code hexadécimal est ''NN'' (sur 2 chiffres). La séquence <code>\b</code> désigne le caractère de retour arrière (<code>0x08</code> avec un codage compatible ASCII) lorsqu'elle est utilisée à l'intérieur d'une classe de caractère, et la limite d'un mot autrement. === Bibliothèque BSD === Le [[Berkeley Software Distribution|système d'exploitation BSD]] utilise la bibliothèque ''regex'' écrite par [[Henry Spencer]]. Compatible avec la norme POSIX 1003.2, cette bibliothèque est également utilisée par MySQL <ref>Source : [http://dev.mysql.com/doc/refman/5.6/en/regexp.html Regular Expressions], MySQL 5.6 Reference Manual {{en}}</ref> (avec les opérateurs REGEXP et NOT REGEXP<ref>[http://dev.mysql.com/doc/refman/5.0/fr/regexp.html MySQL AB :: MySQL 5.0 Reference Manual :: F expressions régulières MySQL].</ref>) et PostgreSQL<ref>Source : [http://www.postgresql.org/docs/9.3/static/functions-matching.html#POSIX-SYNTAX-DETAILS Regular Expression Details], PostgreSQL 8.4+ Reference Manual {{en}}</ref> (avec l'opérateur « ~ » et ses variantes). === Tcl === Le moteur d'expressions régulières du langage [[Tool Command Language|Tcl]] est issu de développements d'Henry Spencer postérieurs à ceux de la bibliothèque BSD<ref>Source : [https://garyhouston.github.io/regex/ regex - Henry Spencer's regular expression libraries] {{en}}</ref>{{,}}<ref name="wikitcl">Source : [http://wiki.tcl.tk/396 Regular expressions], Wiki Tcl {{en}}</ref>. Les expressions régulières sont appelées Expressions régulières avancées (ou ARE, Advanced Regular Expressions) et sont légèrement différentes des expressions régulières étendues de POSIX<ref name="wikitcl"/>. Les expressions régulières basiques et étendues sont également supportées. {{refsou|Contrairement à d'autres moteurs, celui-ci fonctionne à base d'automates, ce qui le rend moins performant lorsque les captures ou le ''backtracking'' sont nécessaires, mais plus performant dans le cas contraire.}} === Perl === [[Perl (langage)|Perl]] offre un ensemble d’extensions particulièrement riche. Ce [[langage de programmation]] connaît un succès très important dû à la présence d’opérateurs d’expressions régulières inclus dans le langage lui-même. Les extensions qu’il propose sont également disponibles pour d’autres programmes sous le nom de ''lib [[PCRE]]'' ({{lang|en|''Perl-Compatible Regular Expressions''}}, littéralement ''bibliothèque d’expressions régulières compatible avec Perl''). Cette [[bibliothèque logicielle|bibliothèque]] a été écrite initialement pour le [[serveur de courrier électronique]] [[Exim]], mais est maintenant reprise par d’autres projets comme [[Langage de programmation Python|Python]], [[Apache (logiciel)|Apache]], [[Postfix]], [[KDE]], [[Analog]], [[PHP]] et [[Ferite]]. Les spécifications de [[Perl 6]] régularisent et étendent le mécanisme du système d’expressions régulières. De plus il est mieux intégré au langage que dans Perl 5. Le contrôle du [[retour sur trace]] y est très fin. Le système de regex de Perl 6 est assez puissant pour écrire des [[analyseur syntaxique|analyseurs syntaxiques]] sans l’aide de modules externes d’analyse. Les expressions régulières y sont une forme de sous-routines et les grammaires une forme de [[classe (informatique)|classe]]. Le mécanisme est mis en œuvre en [[assembleur]] [[Parrot (machine virtuelle)|Parrot]] par le module [[PGE (Perl)|PGE]] dans la mise en œuvre Parrot de Perl 6 et en [[Haskell]] dans la mise en œuvre [[Pugs]]. Ces mises en œuvre sont une étape importante pour la réalisation d’un [[compilateur]] Perl 6 complet. Certaines des fonctionnalités des regexp de Perl 6, comme les captures nommées, sont intégrées depuis Perl 5.10<ref>{{lien web|url=https://perldoc.perl.org/perl5100delta.html|titre=perl5100delta - perldoc.perl.org|site=perldoc.perl.org}}</ref>. === PHP === PHP supporte deux formes de notations : la syntaxe [[POSIX]]<ref>[http://php.net/manual/fr/ref.regex.php PHP: Regex POSIX - Manual].</ref> (POSIX 1003.2) et celle, beaucoup plus riche et performante<ref>{{en}} [http://www.computerworld.com.au/index.php/id;347504672;pp;4;fp;2;fpid;76768 Computerworld - PHP Developer’s Guide | Pattern matching with PHP].</ref>, de la bibliothèque [[PCRE]]<ref>[http://php.net/manual/fr/ref.pcre.php PHP: PCRE - Manual].</ref> (Perl Compatible Regular Expression). Un des défauts reprochés à PHP est lié à son support limité des chaînes de caractères, alors même qu’il est principalement utilisé pour traiter du texte, puisque le texte ne peut y être représenté que dans un jeu de caractères codés sur {{unité|8|bits}}, sans pouvoir préciser clairement quel codage est utilisé. En pratique, il faut donc adjoindre à PHP des bibliothèques de support pour le codage et le décodage des textes, ne serait-ce que pour les représenter en UTF-8. {{refnec|Toutefois, même en UTF-8, le problème se pose immédiatement avec la sémantique des expressions régulières puisque les caractères ont alors un codage de longueur variable, qui nécessite de complexifier les expressions régulières.}} {{refnec|Des extensions optionnelles de PHP sont donc développées pour créer un nouveau type de données pour le texte, afin de faciliter son traitement (et être à terme compatible avec Perl6 qui, comme [[Haskell]], disposera nativement du support intégral d’Unicode).}} === ICU === {{Section à sourcer|date=mars 2017}} [[International Components for Unicode|ICU]] définit une bibliothèque portable pour le traitement de textes internationaux. Celle-ci est développée d’abord en [[C (langage)|langage C]] (version nommée ICU4C) ou pour la [[plateforme Java]] (version nommée ICU4J). Des portages (ou adaptations) sont aussi disponibles dans de nombreux autres langages, en utilisant la bibliothèque développée pour le langage C (ou [[C++]]). Les expressions régulières utilisables dans ICU reprennent les caractéristiques des expressions régulières de Perl, mais les complètent pour leur apporter le support intégral du jeu de caractères Unicode (voir la section suivante pour les questions relatives à la normalisation toujours en cours). Elles clarifient également leur signification en rendant les expressions régulières indépendantes du jeu de caractère codé utilisé dans les documents, puisque le jeu de caractères Unicode est utilisé comme codage pivot interne. En effet, les expressions régulières de Perl (ou PCRE) ne sont pas portables pour traiter des documents utilisant des jeux de caractères codés différents, et ne supportent pas non plus correctement les jeux de caractères codés multi-octets (à longueur variable tels que [[ISO 2022]], [[Shift-JIS]], ou [[UTF-8]]), ou codés sur une ou plusieurs unités binaires de plus de {{unité|8|bits}} (par exemple [[UTF-16]]) puisque le codage effectif de ces jeux sous forme de séquences d’octets dépend de la plateforme utilisée pour le traitement (ordre de stockage des octets dans un mot de plus de {{unité|8|bits}}). ICU résout cela en adoptant un traitement utilisant en interne un jeu unique défini sur {{unité|32|bits}} et supportant la totalité du jeu de caractères universel (UCS), tel qu’il est défini dans la norme [[ISO/CEI 10646|ISO/IEC 10646]] et précisé sémantiquement dans le standard [[Unicode]] (qui ajoute à la norme le support de propriétés informatives ou normatives sur les caractères, et des recommandations pour le traitement automatique du texte, certaines de ces recommandations étant optionnelles ou informatives, d’autres étant devenues standards et intégrées au standard Unicode lui-même, d’autres enfin ayant acquis le statut de norme internationale à l’ISO ou de norme nationale dans certains pays). ICU supporte les extensions suivantes<ref>D’après : http://www.icu-project.org/userguide/regexp.html.</ref>, directement dans les expressions régulières, ou dans l’expression régulière d’une classe de caractères (entre <code>[…]</code>) : * <code>\u''hhhh''</code> : correspond à un caractère dont le point de code (selon ISO/IEC 10646 et Unicode) a la valeur hexadécimale ''hhhh''. * <code>\U''hhhhhhhh''</code> : correspond à un caractère dont le point de code (selon ISO/IEC 10646 et Unicode) a la valeur hexadécimale ''hhhhhhhh'' ; exactement huit chiffres hexadécimaux doivent être fournis, même si le point de code le plus grand accepté est <code>\U0010ffff</code>. * <code>\N{''NOM DU CARACTÈRE UNICODE''}</code> : correspond au caractère désigné par son nom normalisé, c’est-à-dire tel qu’il est défini de façon irrévocable dans la norme ISO/IEC 10646 (et repris dans le standard Unicode). Cette syntaxe est une version simplifiée de la syntaxe suivante permettant de désigner d’autres propriétés sur les caractères : * <code>\p{''code d’une propriété Unicode''}</code> : correspond à un caractère doté de la propriété Unicode spécifiée. * <code>\P{''code d’une propriété Unicode''}</code> : correspond à un caractère non doté de la propriété Unicode spécifiée. * <code>\s</code> : correspond à un caractère séparateur ; un séparateur est défini comme <code>[\t\n\f\r\p{Z}]</code>. Les expressions régulières d’ICU sont actuellement parmi les plus puissantes et les plus expressives dans le traitement des documents multilingues. Elles sont largement à la base de la normalisation (toujours en cours) des expressions régulières Unicode (voir ci-dessous) et un sous-ensemble est supporté nativement dans la bibliothèque standard du langage [[Java (langage)|Java]] (qui utilise en interne un jeu de caractères portable à codage variable, basé sur [[UTF-16]] avec des extensions, et dont les unités de codage sont sur {{unité|16|bits}}). ICU est une bibliothèque encore en évolution. En principe, elle devrait adopter toutes les extensions annoncées dans Perl (notamment les captures nommées), dans le but d’assurer l’interopérabilité avec Perl 5, Perl 6, et PCRE, et les autres langages de plus en plus nombreux qui utilisent cette syntaxe étendue, et les auteurs d’ICU et de Perl travaillent en concert pour définir une notation commune. Toutefois, ICU adopte en priorité les extensions adoptées dans les expressions régulières décrites dans le standard Unicode, puisque ICU sert de référence principale dans cette annexe standard d’Unicode. Toutefois, il n’existe encore aucun standard ou norme technique pour traiter certains aspects importants des expressions régulières dans un contexte multilingue, notamment : * La prise en compte de l’ordonnancement propre à chaque locale (c’est-à-dire l’ordre de tri, éventuellement multiniveau, des textes en fonction de la langue et de l’écriture, et des unités inséparables de texte qui peuvent comprendre un ou plusieurs caractères codés éventuellement de plusieurs façons possibles mais toutes équivalentes dans cette langue) ; ce manque de normalisation (expérimentation toujours en cours) fait apparaître des différences de traitement et donc de portabilité des classes de caractères contenant des étendues (de la forme <code>[''a''-''b'']</code>). Actuellement, ICU ne supporte encore que les étendues dans l’ordre binaire des points de code Unicode, un ordre qui n’est pas du tout approprié pour le traitement correct de nombreuses langues puisqu’il contrevient à leur ordre de collation standard. * L’ordre des occurrences multiples trouvées dans le texte quand celles-ci peuvent se chevaucher totalement ou partiellement. Cela résulte de l’utilisation de quantificateurs variables, et influe sur le contenu des sous-chaînes capturées. Si cet ordre peut changer, et que seule la première occurrence trouvée est utilisée par exemple dans une opération de recherche et substitution automatique ou le traitement des captures, alors le traitement dépendra de l’implémentation. En théorie, les expressions régulières désignent chacune un ensemble '''non ordonné''' de textes, et les accords trouvés dans un texte source peuvent être eux aussi à des positions quelconques dans le texte source, puisque le résultat d’une recherche contient en fait non seulement les captures, mais aussi les positions relatives. Pour préciser ces derniers aspects manquants, des métacaractères supplémentaires devraient pouvoir être utilisés pour contrôler ou filtrer les occurrences trouvées, ou bien un ordre normalisé imposé à la liste des occurrences retournées. Les auteurs d’applications doivent donc être vigilants sur ces points et s’assurer de lire toutes les occurrences trouvées et pas seulement la première, afin de pouvoir décider laquelle des occurrences est la mieux appropriée à une opération donnée. == Expressions régulières et Unicode == {{Section à sourcer|date=mars 2017}} Les expressions régulières ont originellement été utilisées avec les caractères [[ASCII]]. Beaucoup de moteurs d’expressions régulières peuvent maintenant gérer l’[[Unicode]]. Sur plusieurs points, le jeu de caractères codés utilisés ne fait aucune différence, mais certains problèmes surgissent dans l’extension des expressions régulières pour Unicode. Une question est de savoir quel format de représentation interne d’Unicode est supporté. Tous les moteurs d’expressions régulières en ligne de commande attendent de l’[[UTF-8]], mais pour les bibliothèques, certaines attendent aussi de l’UTF-8, mais d’autres attendent un jeu codé sur UCS-2 uniquement (voire son extension [[UTF-16]] qui restreint aussi les séquences valides), ou sur UCS-4 uniquement (voire sa restriction normalisée [[UTF-32]]). Une deuxième question est de savoir si l’intégralité de la plage des valeurs d’une version d’Unicode est supportée. Beaucoup de moteurs ne supportent que le [[Basic Multilingual Plane]], c’est-à-dire, les caractères encodables sur {{unité|16|bits}}. Seuls quelques moteurs peuvent (dès 2006) gérer les plages de valeurs Unicode sur {{unité|21|bits}}. Une troisième question est de savoir comment les constructions ASCII sont étendues à l’Unicode. * Par exemple, dans les [[Mise en œuvre|mises en œuvre]] ASCII, les plages de valeurs de la forme {{nobr|<code>[''x''-''y'']</code>}} sont valides quels que soient ''x'' et ''y'' dans la plage {{nobr|0x0..0x7F}} et {{nobr|<code>codepoint(''x'') ≤ codepoint(''y'')</code>}}. * L’extension naturelle de ces plages de valeurs Unicode changerait simplement l’exigence sur la plage de valeurs {{nobr|[0..0x7F]}} en exigence sur la plage étendue à {{nobr|0..0x1FFFFF}}. Cependant, en pratique ce n’est souvent pas le cas : * Certaines mises en œuvre, telles que celle de [[gawk]], ne permettent pas aux plages de valeurs de couvrir plusieurs blocs Unicode. Une plage de valeurs telle que {{nobr|[0x61..0x7F]}} est valide puisque les deux bornes tombent à l’intérieur du même bloc ''Basic Latin'', comme {{nobr|0x530..0x560}} qui tombe dans le bloc arménien, mais une plage telle que {{nobr|[0x61..0x532]}} est invalide puisqu’elle est à cheval sur plusieurs blocs Unicode. Cette restriction s’avère très gênante car de nombreuses langues nécessitent des caractères appartenant à des blocs différents, la définition même des blocs étant arbitraire et provenant seulement du processus historique d’allocation et d’évolution de la norme ISO/IEC 10646 (et en conséquence aussi, des évolutions du standard Unicode). Une telle restriction devrait être à terme levée par une amélioration de l’implémentation. * D’autres moteurs tels que celui de l’éditeur [[Vim]], permettent le chevauchement de blocs mais limitent le nombre de caractères d’une plage à 128, ce qui est encore plus pénalisant car cela ne permet pas de traiter directement certaines écritures, où il faudrait lister un nombre considérable de sous-plages, avec des conséquences importantes sur les performances. Là aussi, des améliorations sont attendues dans l’implémentation pour lever ces restrictions. Un autre domaine dans lequel des variations existent est l’interprétation des indicateurs d’insensibilité à la casse. * De tels indicateurs n’affectent que les caractères ASCII ; d’autres affectent tous les caractères (et prennent en compte la correspondance de casse soit caractère par caractère dans les implémentations les plus simples, soit au niveau du texte entier dans les implémentations respectant les contraintes de langues, ceci pouvant utiliser les correspondances d’un sous-ensemble d’une version donnée d’Unicode, d’autres pouvant utiliser toutes les correspondances de n’importe quelle version d’Unicode, éventuellement précisable au sein même de l’expression régulière). * Certains moteurs ont deux indicateurs différents, l’un pour ASCII, l’autre pour Unicode. * Les caractères exacts qui appartiennent aux classes POSIX varient également. Une autre réponse à Unicode a été l’introduction des classes de caractères pour les blocs Unicode et les propriétés générales des caractères Unicode: * En [[Perl (langage)|Perl]] et dans la bibliothèque <code>java.util.regex</code> de [[Java (technologie)|Java]], les classes de la forme <code>\p{''InX''}</code> valident les caractères du bloc ''X'' et <code>\P{''InX''}</code> valide le complément. Par exemple, <code>\p{Arabic}</code> valide n’importe quel caractère de l’écriture arabe (dans l’un quelconque des blocs normalisés d’Unicode/ISO/IEC 10646 où de tels caractères sont présents). * Similairement, <code>\p{''X''}</code> valide n’importe quel caractère ayant la propriété de catégorie générale de caractère ''X'' et <code>\P{''X''}</code> le complément. Par exemple, <code>\p{Lu}</code> valide n’importe quelle lettre capitale (''upper-case letter''). * D’autres propriétés que la catégorie générale peuvent être désignées avec la notation <code>\p{''prop''=''valeur''}</code> et son complément <code>\P{''prop''=''valeur''}</code>, où ''prop'' est le code d’une propriété de caractères, et ''valeur'' sa valeur attribuée à chaque caractère. * Enfin des extensions ont été proposées pour utiliser un autre opérateur que la seule égalité (ou différence) de valeur de propriété, en utilisant une syntaxe d’expression régulière ou une simple alternation pour la ''valeur''. Notes : * Certaines propriétés de caractères sont normatives et ne devraient pas dépendre de la version utilisée, c’est le cas des propriétés définies dans ISO/IEC 10646 : le nom normalisé du caractère, le point de code, le nom du bloc où le caractère est codé. * D’autres propriétés sont standards et correspondent à des propriétés normatives du standard Unicode : ce sont essentiellement les propriétés de base définies dans la table principale de caractères Unicode. En principe, elles sont invariables. C’est le cas des correspondances simples de casse (caractère par caractère), ou de la catégorie générale du caractère. Dans bien des cas, ces propriétés ne sont pas adaptées à toutes les langues. * D’autres propriétés sont informatives, et peuvent faire l’objet de révision d’une version d’Unicode à l’autre : ce sont essentiellement les propriétés définies dans les tables supplémentaires d’Unicode. En particulier elles sont adaptables en fonction de la langue utilisée et désignent par exemple les propriétés de correspondances de casse étendues (traitant le texte dans sa globalité), ou les propriétés d’ordonnancement ({{lang|en|''collation''}}). * Cependant certaines de ces dernières tables ont acquis le statut de standard (en étant intégrées dans des annexes standards du standard Unicode) et sont même utilisées dans la définition de certaines normes, ou bien d’autres propriétés historiques sont encore maintenues mais d’usage non recommandé. Consulter le standard Unicode pour connaître le statut actuel de ces propriétés. == Implémentations et complexité algorithmique == Il existe au moins trois familles d'[[algorithme]]s qui déterminent si une chaîne de caractères correspond à une expression régulière. * La plus ancienne approche, dite explicite, repose sur la traduction de l'expression régulière en un [[automate fini déterministe]] (AFD). La construction d'un tel automate pour une expression régulière de taille ''m'' a une [[Théorie de la complexité (informatique théorique)|complexité]] en taille et en mémoire en ''[[Comparaison asymptotique|O]](2<sup>m</sup>)'' mais peut être exécutée sur une chaîne de taille ''n'' en un temps ''O(n)''. * Une approche alternative, dite implicite, consiste à simuler un [[automate fini non déterministe]] en construisant chaque AFD à la volée et en s'en débarrassant à l'étape suivante. Cette approche évite la complexité exponentielle de l'approche précédente, mais le temps d'exécution augmente en ''O(mn)''. Ces algorithmes sont rapides mais certaines fonctionnalités telles que la recapture de sous-chaînes et la quantification non gourmande sont difficiles à mettre en oeuvre<ref>{{en}} [https://swtch.com/~rsc/regexp/regexp1.html Regular Expression Matching Can Be Simple and Fast], Cox, Russ (2007). </ref>. * La troisième approche consiste à confronter le motif à la chaîne de caractères par [[séparation et évaluation]] ("''backtracking''"). Sa complexité algorithmique est exponentielle dans le pire des cas, par exemple avec des motifs tels que <code>(a<nowiki>|</nowiki>aa)*b</code>, mais donne de bons résultats en pratique. Elle est plus flexible et autorise un plus grand pouvoir expressif, par exemple en simplifiant la recapture de sous-chaînes. Certaines [[implémentation]]s tentent de combiner les qualités des différentes approches, en commençant la recherche avec un AFD, puis en utilisant la séparation et évaluation lorsque c'est nécessaire. == Notes et références == === Notes === {{Références| groupe=note}} === Références === {{Références}} == Voir aussi == === Articles connexes === * [[Filtrage par motif]] * [[Algèbre de Kleene]] === Bibliographie === * {{Chapitre | auteur1 = Stephen Cole Kleene | titre chapitre = Representation of events in nerve nets and finite automata. | titre ouvrage = Automata Studies | auteurs ouvrage = Claude Elwood Shannon and J. McCarthy | collection = Annals of Mathematics Studies | volume = 34 | éditeur = Princeton University Press | lieu = Princeton, NJ | année = 1956 | page = 3 -- 41 | lire en ligne = http://www.dtic.mil/get-tr-doc/pdf?AD=ADA596138 }} * {{ Article | titre = Finite automata and their decision problems | auteurs = [[Michael O. Rabin]], [[Dana S. Scott]] | périodique = IBM journal of research and development | date = 1959 | lire en ligne = https://www.researchgate.net/profile/Dana_Scott3/publication/230876408_Finite_Automata_and_Their_Decision_Problems/links/582783f808ae950ace6cd752/Finite-Automata-and-Their-Decision-Problems.pdf }} * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Bernard |nom1=Desgraupes |titre=Introduction aux expressions régulières |éditeur=Vuibert |lieu=Paris |série=Informatique |année=2001 |mois=septembre |pages totales=248 |pages=248 |format livre=broché |isbn=2-7117-8680-3 }}. * {{Ouvrage |langue=fr |langue originale=en |prénom1=Jeffrey E. F. |nom1=Friedl |traducteur=Laurent Dami |titre=Maîtrise des expressions régulières |titre original=Mastering regular expressions |éditeur=O'Reilly |lieu=Paris |année=2001 |mois=avril |réimpression=2003 |pages totales=337 |pages=364 |format livre=broché |isbn=2-84177-126-1 }}. * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Martial |nom1=Bornet |titre=Expressions Régulières, Syntaxe et mise en œuvre |éditeur=ENI |lieu=Paris |série=Ressources Informatique |année=2015 |mois=septembre |pages totales=465 |pages=465 |format livre=broché |isbn=978-2-7460-9806-0 }}. === Liens externes === {{Autres projets |commons=Category:Regex |wiktionary=expression régulière|wiktionary2=expression rationnelle |wikibooks=Catégorie:Expressions rationnelles |v=Catégorie:Expressions rationnelles }} {{Liens}} {{Palette|Automates finis et langages réguliers|Informatique théorique}} {{Portail|informatique théorique|programmation informatique}} [[Catégorie:Langage formel]] [[Catégorie:Automates finis et langages réguliers]] [[Catégorie:Programmation informatique]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Episyrphus
Episyrphus
{{Taxobox début | animal | ''Episyrphus'' | Schwebfliege.jpg | ''[[Episyrphus balteatus]]''}} {{Taxobox | embranchement | Arthropoda}} {{Taxobox | classe | Insecta}} {{Taxobox | ordre | Diptera}} {{Taxobox | sous-ordre | Brachycera}} {{Taxobox | famille | Syrphidae}} {{Taxobox | sous-famille | Syrphinae}} {{Taxobox | tribu | Syrphini}} {{Taxobox taxon | animal | genre | Episyrphus | [[Shonen Matsumura|Matsumura]] & [[Jiro Adachi|Adachi]], [[1917 en science|1917]] }} {{Taxobox fin}} ''{{dfn|Episyrphus}}'' est un [[genre (biologie)|genre]] d'[[insecte]]s [[diptère]]s [[brachycères]] de la [[famille (biologie)|famille]] des [[syrphidés]] (ou syrphes), dont les larves ont pour proies principalement les [[puceron]]s colonisant la [[flore]] sauvage et aussi les arbres fruitiers, les cultures légumières, les grandes cultures... == Espèces == Seule espèce appartenant au genre ''Episyrphus'' selon {{Bioref|Faunaeur|5 mars 2023}} : * ''[[Episyrphus balteatus]]'' - le [[syrphe ceinturé]] Espèces de ce genre selon {{Bioref|eol|2 juillet 2013}} : * Nombreuses espèces {{Autres projets|commons=Category:Episyrphus|wikispecies=Episyrphus}} ==Liens externes== * {{Faunaeur2|f9b19b46-ae91-4af9-ab2d-e811a82e5050|le genre ''Episyrphus'' Matsumura & Adachi, 1917|consulté le=5.03.2023}} * {{EOL|750052|''Episyrphus''}} ==Notes et références== {{Références}} {{Portail|entomologie}} {{CLEDETRI:Episyrphus}} [[Catégorie:Syrphinae]] [[Catégorie:Genre de Diptères (nom scientifique)]] [[Catégorie:Insecte décrit en 1917]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Erigone%20%28genre%29
Erigone (genre)
{{voir homonymes|Érigone}} {{Ébauche|araignée}} {{Taxobox début | animal | ''Erigone'' | Erigone atra male.jpg | ''[[Erigone atra]]'' {{mâle}} | classification=twsc }} {{Taxobox | embranchement | Arthropoda }} {{Taxobox | sous-embranchement | Chelicerata }} {{Taxobox | classe | Arachnida }} {{Taxobox | ordre | Araneae }} {{Taxobox | sous-ordre | Araneomorphae }} {{Taxobox | famille | Linyphiidae }} {{Taxobox taxon | animal | genre | Erigone | [[Jean-Victor Audouin|Audouin]], [[1826]] }} {{Taxobox fin}} '''''Erigone''''' est un [[Genre (biologie)|genre]] d'[[Araneae|araignées]] [[Araneomorphae|aranéomorphes]] de la [[Famille (biologie)|famille]] des [[Linyphiidae]]{{Bioref|WSC non-famille|version 24, 08/06/2023|afficher=ref}}. == Distribution == Les espèces de ce genre se rencontrent en [[Amérique]], en [[Europe]], en [[Asie]], en [[Afrique]] et en [[Océanie]]{{Bioref|WSC non-famille|version 24, 08/06/2023|afficher=ref}}. == Description == [[Fichier:Erigone longipalpis.png|vignette|droite|''[[Erigone longipalpis]]'' {{mâle}}]] [[Fichier:Money Spider (Erigone dentipalpis).jpg|vignette|droite|''[[Erigone dentipalpis]]'']] Les mâles du genre ''Erigone'' sont remarquables par les épines qu'ils portent sur leur [[céphalothorax]] et les tibias de leurs [[pédipalpe]]s. == Écologie == Ce sont des araignées [[Prédation|prédatrices]], elles ont pour proies de petits [[insecte]]s comme les [[Psylle (insecte)|psylles]] et les [[Diptera|diptères]]. {{clr|left}} == Liste des espèces == Selon {{Bioref|WSC non-famille|version 24, 08/06/2023 }} : {{colonnes|taille=30| * ''[[Erigone acuta]]'' Tanasevitch, 2021 * ''[[Erigone albescens]]'' Banks, 1898 * ''[[Erigone aletris]]'' Crosby & Bishop, 1928 * ''[[Erigone allani]]'' Chamberlin & Ivie, 1947 * ''[[Erigone alsaida]]'' Crosby & Bishop, 1928 * ''[[Erigone angela]]'' Chamberlin & Ivie, 1939 * ''[[Erigone ansula]]'' Irfan, Zhang & Peng, 2022 * ''[[Erigone antarctica]]'' Simon, 1884 * ''[[Erigone antegona]]'' Chickering, 1970 * ''[[Erigone apophysalis]]'' Tanasevitch, 2017 * ''[[Erigone aptuna]]'' Chickering, 1970 * ''[[Erigone arctica]]'' (White, 1852) * ''[[Erigone arcticola]]'' Chamberlin & Ivie, 1947 * ''[[Erigone arctophylacis]]'' Crosby & Bishop, 1928 * ''[[Erigone aspura]]'' Chamberlin & Ivie, 1939 * ''[[Erigone atra]]'' Blackwall, 1833 * ''[[Erigone autumnalis]]'' Emerton, 1882 * ''[[Erigone barrowsi]]'' Crosby & Bishop, 1928 * ''[[Erigone benes]]'' Chamberlin & Ivie, 1939 * ''[[Erigone bereta]]'' Chickering, 1970 * ''[[Erigone bifurca]]'' Locket, 1982 * ''[[Erigone blaesa]]'' Crosby & Bishop, 1928 * ''[[Erigone brevipes]]'' Tu & Li, 2004 * ''[[Erigone canthognatha]]'' Chamberlin & Ivie, 1935 * ''[[Erigone clavipalpis]]'' Millidge, 1991 * ''[[Erigone coloradensis]]'' Keyserling, 1886 * ''[[Erigone convalescens]]'' Jocqué, 1985 * ''[[Erigone cristatopalpus]]'' Simon, 1884 * ''[[Erigone crosbyi]]'' Schenkel, 1950 * ''[[Erigone dentichelis]]'' Miller, 1970 * ''[[Erigone denticulata]]'' Chamberlin & Ivie, 1939 * ''[[Erigone dentigera]]'' O. Pickard-Cambridge, 1874 * ''[[Erigone dentipalpis]]'' (Wider, 1834) * ''[[Erigone dentosa]]'' O. Pickard-Cambridge, 1894 * ''[[Erigone digena]]'' Chickering, 1970 * ''[[Erigone dipona]]'' Chickering, 1970 * ''[[Erigone dumitrescuae]]'' Georgescu, 1969 * ''[[Erigone edentata]]'' Saito & Ono, 2001 * ''[[Erigone eisenschmidti]]'' Wunderlich, 1976 * ''[[Erigone ephala]]'' Crosby & Bishop, 1928 * ''[[Erigone fellita]]'' Keyserling, 1886 * ''[[Erigone fluminea]]'' Millidge, 1991 * ''[[Erigone grandidens]]'' Tu & Li, 2004 * ''[[Erigone himeshimensis]]'' Strand, 1918 * ''[[Erigone hydrophytae]]'' Ivie & Barrows, 1935 * ''[[Erigone hypenema]]'' Crosby & Bishop, 1928 * ''[[Erigone hypoarctica]]'' Eskov, 1989 * ''[[Erigone infernalis]]'' Keyserling, 1886 * ''[[Erigone irrita]]'' Jocqué, 1984 * ''[[Erigone jaegeri]]'' Baehr, 1984 * ''[[Erigone jammu]]'' Tanasevitch, 2018 * ''[[Erigone jugorum]]'' Simon, 1884 * ''[[Erigone koratensis]]'' Strand, 1918 * ''[[Erigone koshiensis]]'' Oi, 1960 * ''[[Erigone lata]]'' Song & Li, 2008 * ''[[Erigone longipalpis]]'' (Sundevall, 1830) * ''[[Erigone malvari]]'' Barrion & Litsinger, 1995 * ''[[Erigone maritima]]'' Kulczyński, 1902 * ''[[Erigone matanuskae]]'' Chamberlin & Ivie, 1947 * ''[[Erigone miniata]]'' Baert, 1990 * ''[[Erigone monterreyensis]]'' Gertsch & Davis, 1937 * ''[[Erigone neocaledonica]]'' Kritscher, 1966 * ''[[Erigone nepalensis]]'' Wunderlich, 1983 * ''[[Erigone nigrimana]]'' Thorell, 1875 * ''[[Erigone nitidithorax]]'' Miller, 1970 * ''[[Erigone ostiaria]]'' Crosby & Bishop, 1928 * ''[[Erigone palustris]]'' Millidge, 1991 * ''[[Erigone paradisicola]]'' Crosby & Bishop, 1928 * ''[[Erigone pauperula]]'' (Bösenberg & Strand, 1906) * ''[[Erigone personata]]'' Gertsch & Davis, 1936 * ''[[Erigone poeyi]]'' Simon, 1898 * ''[[Erigone praecursa]]'' Chamberlin & Ivie, 1939 * ''[[Erigone prominens]]'' Bösenberg & Strand, 1906 * ''[[Erigone promiscua]]'' (O. Pickard-Cambridge, 1873) * ''[[Erigone pseudovagans]]'' Caporiacco, 1935 * ''[[Erigone psychrophila]]'' Thorell, 1871 * ''[[Erigone reducta]]'' Schenkel, 1950 * ''[[Erigone remota]]'' L. Koch, 1869 * ''[[Erigone rohtangensis]]'' Tikader, 1981 * ''[[Erigone rutila]]'' Millidge, 1995 * ''[[Erigone sagibia]]'' Strand, 1918 * ''[[Erigone sagicola]]'' Dönitz & Strand, 1906 * ''[[Erigone sinensis]]'' Schenkel, 1936 * ''[[Erigone sirimonensis]]'' Bosmans, 1977 * ''[[Erigone stygia]]'' Gertsch, 1973 * ''[[Erigone sumatrana]]'' Tanasevitch, 2017 * ''[[Erigone svenssoni]]'' Holm, 1975 * ''[[Erigone tamazunchalensis]]'' Gertsch & Davis, 1937 * ''[[Erigone tanana]]'' Chamberlin & Ivie, 1947 * ''[[Erigone tenuimana]]'' Simon, 1884 * ''[[Erigone tepena]]'' Chickering, 1970 * ''[[Erigone tirolensis]]'' L. Koch, 1872 * ''[[Erigone tolucana]]'' Gertsch & Davis, 1937 * ''[[Erigone tristis]]'' (Banks, 1892) * ''[[Erigone uintana]]'' Chamberlin & Ivie, 1935 * ''[[Erigone uliginosa]]'' Millidge, 1991 * ''[[Erigone watertoni]]'' Simon, 1898 * ''[[Erigone welchi]]'' Jackson, 1911 * ''[[Erigone whitneyana]]'' Chamberlin & Ivie, 1935 * ''[[Erigone whymperi]]'' O. Pickard-Cambridge, 1877 * ''[[Erigone wiltoni]]'' Locket, 1973 * ''[[Erigone zabluta]]'' Keyserling, 1886 * ''[[Erigone zheduoshanensis]]'' Song & Li, 2008 }} Selon World Spider Catalog (version 23.5, 2023)<ref name="WSC fossiles">{{WSC fossiles}}</ref> : * {{éteint}} ''[[Erigone dechenii]]'' Bertkau, 1878 == Systématique et taxinomie == Ce genre a été décrit par Audouin en 1826. Son [[espèce type]] est ''[[Erigone longipalpis]]''<ref name="ICZN, 1987">ICZN, 1987 : « Opinion 1421. Erigone Audouin, [1826] (Arachnidae, Araneae): Erigone longipalpis Sundevall, 1830, designated as type species. » ''Bulletin of Zoological Nomenclature'', {{vol.|44}}, {{n°|1}}, {{p.|50-51}}.</ref>. == Publication originale == * Audouin, 1826 : « Explication sommaire des planches d'arachnides de l'Égypte et de la Syrie publiées par J. C. Savigny, membre de l'Institut; offrant un exposé des caractères naturels des genres avec la distinction des espèces. » ''Description de l'Égypte, ou Recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand. Histoire Naturelle'', tome 1, partie 4, {{p.|99-186}}. == Liens externes == * {{ADW | Erigone | ''Erigone'' | consulté le=8 juin 2023 }} * {{BioLib|taxon|1252|''Erigone'' Audouin, 1826|consulté le=8 juin 2023 }} * {{CatalogueofLife | 633LN | ''Erigone'' | consulté le=8 juin 2023 }} * {{EOL | 89157 | ''Erigone'' | consulté le=8 juin 2023 }} * {{GBIF | 2137613 | ''Erigone'' Audouin, 1826 | consulté le=8 juin 2023 }} * {{ITIS|848314|''Erigone'' Audouin, 1826|consulté le=8 juin 2023 }} * {{NCBI|247614|''Erigone''|consulté le=8 juin 2023 }} * {{OEPP | 1ERGOG | ''Erigone'' | Audouin | consulté le=8 juin 2023 }} * {{TPDB|268686|''Erigone'' Audouin 1826|consulté le=8 juin 2023 }} * {{WSC non-famille|Linyphiidae|Erigone|Audouin, 1826|consulté le=8 juin 2023 }} == Notes et références == {{Références}} {{Portail|arachnologie}} [[Catégorie:Linyphiidae]] [[Catégorie:Genre d'araignées (nom scientifique)]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Enki%20Bilal
Enki Bilal
{{Voir homonymes|Bilal}} {{Infobox Biographie2 | charte = auteur de bande dessinée | image = | légende = Enki Bilal en 2017. }} Enes Bilal, [[Nom de plume|dit]] '''Enki Bilal''' {{MSAPI|/ɛŋki bilal/}}<ref>[[Prononciation du français|Prononciation]] en [[français de France]] [[Français standard|standardisé]] [[Transcription phonétique|retranscrite]] selon la [[alphabet phonétique international|norme API]].</ref>, est [[auteur de bande dessinée|auteur]] de [[bande dessinée]] et [[réalisateur]] [[France|français]], né le {{Date de naissance|7|octobre|1951}} à [[Belgrade]] en [[République socialiste de Serbie|Serbie]] ([[République fédérative socialiste de Yougoslavie|Yougoslavie]]), d’origine [[Bosniaques|bosniaque]] et [[Tchèques|tchèque]]. Son œuvre se situe en partie dans la [[science-fiction]] et aborde notamment les thèmes du temps et de la [[mémoire (psychologie)|mémoire]]. En 1987, il obtient le [[Grand prix de la ville d'Angoulême|grand prix]] du [[Festival international de la bande dessinée d'Angoulême|festival d'Angoulême]]. == Biographie == === Enfance === Enes Bilal naît le {{date|7|10|1951}} à [[Belgrade]], en [[République fédérative socialiste de Yougoslavie|Yougoslavie]]{{sfn|Gaumer|2010|p=85}}, deux ans après sa sœur Enisa<ref name=kremer1997 />. Leur père Muhamed Hamo Bilal est un [[tailleur]] [[Bosniaques|bosniaque]], musulman non pratiquant, originaire de [[Ljubuški]], village de Bosnie-Herzégovine (alors en Yougoslavie), et leur mère Ana une [[Tchèques|Tchèque]] née à [[Karlovy Vary]] (alors en [[Tchécoslovaquie]])<ref name=kremer1997>{{Article|titre=Enki Bilal, dessinateur, un nomade dans sa tête |périodique=[[Le Monde]] |date=1997-2-22 |auteur=Pascale Kremer |url=https://www.lemonde.fr/archives/article/1997/02/22/enki-bilal-dessinateur-un-nomade-dans-sa-tete_3769949_1819218.html}}.</ref>. La famille est installée à Belgrade au 16 rue Tadeusz Kościuszko, dans le quartier de [[Dorćol]]{{sfn|Thévenet|1987|p=6}}. Enki était le diminutif affectueux d'Enes utilisé en famille, et dont il fera plus tard son pseudonyme d'auteur. Lorsque Enes est encore enfant<ref>Selon les sources en 1956 ({{Article|titre=Enki Bilal, dessinateur, un nomade dans sa tête |périodique=[[Le Monde]] |date=1997-2-22 |auteur=Pascale Kremer}}) ou en 1958 ({{harvsp|Thévenet|1987|p=16}}).</ref>, son père qui, bien qu'ayant été un compagnon de [[Josip Broz Tito|Tito]]{{Référence souhaitée}} dans la résistance, refusait d'adhérer au [[Ligue des communistes de Yougoslavie|Parti communiste]], demande l'asile en France, où il avait achevé sa formation de tailleur en 1936<ref name=kremer1997 />. Sa femme et ses deux enfants le rejoignent précipitamment à Paris en 1961{{sfn|Thévenet|1987|p=16}}{{,}}<ref name=kremer1997 />. En 1967, les Bilal sont [[Naturalisation|naturalisés]] Français<ref name=kremer1997 />. === Auteur === Enki Bilal se lance d'abord dans la bande dessinée. En 1971, il gagne un concours de bande dessinée, organisé par le journal ''[[Pilote (périodique)|Pilote]]'' et le Drugstore Number One, dans la catégorie aventures (''Pilote'' {{numéro|607}} page 53). En 1972, après un passage éclair aux [[Beaux-Arts de Paris|Beaux-Arts]], Enki Bilal publie sa première histoire, « Le Bol maudit », dans le journal ''Pilote''. En 1975, il rencontre le scénariste [[Pierre Christin]] et publie son premier album, ''l'Appel des étoiles''. En 1980, première série personnelle, dans ''[[Pilote (périodique)|Pilote]]'', ''La Foire aux immortels''. La seconde partie, ''[[La Femme piège]]'', est éditée en album en 1986. Parallèlement, la collaboration entre Bilal et Christin se poursuit. Ils réalisent notamment, pour les éditions [[Dargaud]] et [[Autrement]], plusieurs ouvrages d'illustrations et de photos détournées (''Los Angeles : L'Étoile oubliée de Laurie Bloom'', ''Cœurs sanglants''). Bilal s'intéresse aussi au cinéma et à l'opéra. En 1982, il dessine sur verre une partie des décors du film ''[[La vie est un roman]]'' d'[[Alain Resnais]] et conçoit la créature Molasar pour ''[[La Forteresse noire]]'' de [[Michael Mann]]. Deux ans plus tôt, il avait signé l'affiche d'un autre film de Resnais, ''[[Mon oncle d'Amérique]]''. En 1985, il fait des recherches graphiques pour ''[[Le Nom de la rose (film)|Le Nom de la rose]]'', film de [[Jean-Jacques Annaud]] d'après le roman d'[[Umberto Eco]]. En 1990, Bilal dessine les décors et costumes de ''[[Roméo et Juliette (ballet)|Roméo et Juliette]]'' de [[Sergueï Prokofiev|Prokofiev]], sur une chorégraphie de son ami [[Angelin Preljocaj]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Roméo et Juliette |url=https://preljocaj.org/creation/romeo-et-juliette/ |site=Preljocaj |consulté le=2023-02-01}}</ref>. Il dessine la même année les décors et les costumes d'''O.P.A. Mia'', opéra de [[Denis Levaillant]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=O.P.A. Mia |url=https://festival-avignon.com/fr/edition-1990/programmation/o-p-a-mia-32130 |site=Festival d'Avignon |consulté le=2023-02-01}}</ref> créé au [[Festival d'Avignon]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=O.P.A. MIA |url=https://festivalmusica.fr/documentation/editions/1990/manifestation/888/opa-mia |site=Festival Musica |consulté le=2023-02-01}}</ref>. En 1984, il se fait journaliste à ''[[Libération (journal)|Libération]]'' le temps d'une interview avec l'auteur-compositeur-interprète [[Gérard Manset]]<ref name=":0">{{Lien web |langue=fr |prénom=Enki |nom=BILAL |titre=Bilal raconte Manset |url=https://www.liberation.fr/musique/2006/04/25/bilal-raconte-manset_36536/ |site=Libération |consulté le=2023-02-01}}</ref>. Au début des années 1970, Bilal avait déjà créé une illustration sur le thème de ''La mort d'Orion'' (album de Manset)<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La Mort d'Orion par Enki Bilal - Couverture originale |url=https://www.2dgalleries.com/art/la-mort-d-orion-123347 |site=2DGalleries |consulté le=2023-02-01}}</ref> et il illustrera la pochette d'un disque hommage en 1996, ''Route Manset''<ref name=":0" />. Bilal participe aussi régulièrement à des expositions. En novembre 1991, c'est ''Opéra bulle'', deux mois d'exposition à la [[Grande halle de la Villette]], à Paris. En 1992, l'exposition ''Transit'' à la Grande [[Arche de la Défense]], près de Paris. C'est aussi l'année de ''Froid Équateur'', troisième tome de ''[[La Trilogie Nikopol]]'', dans lequel il invente le [[chessboxing]]. En 2013, il expose au [[musée du Louvre]] une vingtaine de photographies de tableaux célèbres dans lesquelles il dessine des fantômes (''Les Fantômes du Louvre. Enki Bilal'')<ref>[http://www.louvre.fr/expositions/art-contemporain-les-fantomes-du-louvre-enki-bilal ''Les Fantômes du Louvre. Enki Bilal''], sur ''louvre.fr'', consulté le 24 février 2013</ref>. En 2013 également, il crée l'exposition ''Mécanhumanimal, Enki Bilal au Musée des arts et métiers''<ref>[http://enkibilal.arts-et-metiers.net ''Mécanhumanimal, Enki Bilal au Musée des arts et métiers'']</ref>. Il y présente une rétrospective de son œuvre, ainsi qu'une sélection d'objets du [[Musée des Arts et Métiers]] qu'il a choisis dans les réserves et rebaptisés en écho à son univers<ref>[http://www.mediapart.fr/journal/france/060613/mecanhumanimal-pour-relire-bilal "Mécanhumanimal", pour relire Bilal]. Entretien avec Dominique Bry pour [[Mediapart]] le 9 juin 2013.</ref>. [[Image:FIBD2020BilalKishiro 01.jpg|thumb|Enki Bilal à la rencontre de [[Yukito Kishiro]] ([[Festival d'Angoulême 2020]]).]] En janvier 1987, il obtient le Grand Prix du {{14e}} [[Festival international de la bande dessinée d'Angoulême|Festival international de la bande dessinée]] d'[[Angoulême]]<ref>{{lien web|site=Encyclopédie Larousse|titre=Festival d'Angoulême|url=https://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/festival_d_Angoul%c3%aame/165645|consulté le=31/01/2019}}</ref>. En mai 2006, il crée l'illustration du [[Timbres de France 2006|timbre de France]] [[émission Europa|Europa]] sur le thème de l'[[intégration (sociologie)|intégration]]. En 2011, il publie l'album ''Julia et Roem'' ([[Casterman]]), ainsi qu'un livre d'entretiens sur sa vie et son œuvre, ''Ciels d'orage'' (Flammarion). En 2013, Bilal réalise le clip ''Crazy Horse'' de [[Brigitte Fontaine]] et l'année suivante dessine la couverture de son recueil de nouvelles ''Les Hommes préfèrent les hommes''. En avril 2019, il déclare que, d'après lui, la science-fiction n'existe plus<ref>{{Lien web|langue=fr|nom1=JEAN-ROBERT|prénom1=Alain|titre="La science-fiction n'existe plus" pour le dessinateur Enki Bilal|url=https://actu.orange.fr/societe/culture/la-science-fiction-n-existe-plus-pour-le-dessinateur-enki-bilal-CNT000001eXbXR.html|site=Orange Actualités|date=2019-04-14|consulté le=2019-04-15}}</ref>. En 2019, il est membre du jury au [[Festival de Cannes 2019|Festival de Cannes]], sous la présidence d'[[Alejandro González Iñárritu]]<ref>[https://www.festival-cannes.com/fr/infos-communiques/communique/articles/le-jury-du-72e-festival-de-cannes « Le Jury du {{72e}} Festival de Cannes »], communiqué de presse du [[Festival de Cannes]], 29 avril 2019.</ref>. La même année sort le second tome de sa nouvelle série, ''Bug'', annoncée par lui-même comme une suite de cinq volumes<ref>[https://diacritik.com/2019/04/17/enki-bilal-chaos-debout-bug-2/], interview donnée au journal diacritik, 16 avril 2019.</ref>. En 2021, il publie un livre-entretien intitulé ''L'Homme est un accident'' (Belin), en collaboration avec Adrien Rivierre. L'artiste y détaille sa vision du monde à venir en s'exprimant sur tous les thèmes brûlants de notre époque<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Enki Bilal : « D'ici 4 ou 5 ans, l’imaginaire sera l’ennemi public numéro un » |url=https://usbeketrica.com/fr/enki-bilal-d-ici-4-ou-5-ans-l-imaginaire-sera-l-ennemi-public-numero-un |site=usbeketrica.com |consulté le=2021-05-18}}</ref>. Pour son engagement écologique, le livre est finaliste du Prix du Livre Environnement de la Fondation Veolia<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=L'édition 2021 du Prix du Livre Environnement |url=https://www.fondation.veolia.com/fr/nos-evenements/prix-du-livre-environnement/ledition-2021-du-prix-du-livre-environnement |site=Fondation Veolia |consulté le=2021-09-21}}</ref>. L'ouvrage fait l'objet d'une exposition à la Galerie Barbier en juin 2023 et d'un tirage luxe. == Thèmes == Enki Bilal explore le temps à travers des mondes {{Citation|passé, présent, futur [qui] sont toujours intimement liés}}. Il évoque dans ses œuvres des thèmes marquant le futur comme la fin du [[Union des républiques socialistes soviétiques|communisme]] dans les années 1980, l'obscurantisme religieux dans les années 1990 ou le [[changement climatique]] au début des années 2010. Il évoque souvent le thème de la [[Mémoire (psychologie)|mémoire]], par exemple dans la série ''[[Le Sommeil du Monstre]]'', où le héros utilise sa mémoire pour remonter dans le temps et se rappeler jusqu'aux premiers jours de son existence. Il se dit également sensible à la [[mémoire collective]]<ref>{{Article|langue=fr|titre=Enki Bilal : « L’autofiction sociétale ne m’intéresse pas »|périodique=Le Monde.fr|date=2017-05-30|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2017/05/30/enki-bilal-il-ne-faut-jamais-mariner-dans-le-milieu-dans-lequel-on-cree_5135812_4497916.html|consulté le=2023-02-01}}</ref>. == Œuvres == === Publications === ==== Bandes dessinées ==== * ''[[L'Appel des étoiles]]'' (scénario et dessin), Minoustchine, 1975. [[Image:Le-dessinateur-enki-bilal-et-le-le-scenariste-pierre-christin-photo-stephane-guiochon-1508849353.jpg|thumb|Enki Bilal et Pierre Christin.]] * ''Légendes d'aujourd'hui'' (dessin), avec [[Pierre Christin]] (scénario), [[Dargaud]] : **''[[La Croisière des oubliés]]'', coll. « Histoires fantastiques », 1975. ** ''[[Le Vaisseau de pierre]]'', coll. « Histoires fantastiques », 1976. ** ''[[La Ville qui n'existait pas (bande dessinée)|La Ville qui n'existait pas]]'', coll. « Histoires fantastiques », 1977. * ''[[Mémoires d'outre-espace]]'' (scénario et dessin), Dargaud, coll. « Pilote », 1978<ref>{{Article|périodique=[[Schtroumpfanzine]] |numéro=20 |année=1978 |mois=6 |auteur=[[Henri Filippini]] |titre=Mémoires d'outre-espace |page=25}}.</ref>. * ''[[Exterminateur 17]]'' (dessin), avec [[Jean-Pierre Dionnet]] (scénario), [[Les Humanoïdes associés]], 1979. * ''Fins de siècle'' (dessin), avec [[Pierre Christin]] (scénario) : **''[[Les Phalanges de l'Ordre noir]]'', coll. « Légendes d'aujourd'hui », 1979. ** ''[[Partie de chasse]]'', coll. « Légendes d'aujourd'hui », 1983. * ''[[La Trilogie Nikopol]]'' (scénario et dessin), Les Humanoïdes Associés : # ''[[La Foire aux immortels]]'', 1980. # ''[[La Femme piège]]'', 1986. # ''[[Froid Équateur]]'', 1992. * ''[[Le Bol maudit]]'' (scénario et dessin), [[Futuropolis (maison d'édition)|Futuropolis]], coll. « Hic et Nunc », 1982 (Réédition de "L'Appel des étoiles"). * ''[[Crux Universalis]]'' (scénario et dessin), Les Humanoïdes Associés, 1982. * ''[[Los Angeles : l'étoile oubliée de Laurie Bloom]]'' (dessin), avec Pierre Christin (scénario), [[Autrement]], 1984. * ''[[L'État des stocks]]'' : ** ''[[L'État des stocks]]'', [[Futuropolis (maison d'édition)|Futuropolis]], 1986. ** ''[[Milleneufcentquatrevingtdixneuf]]'', Les Humanoïdes Associés, 1999. ** ''[[Nouvel état des stocks]]'', [[Casterman]], 2006. * ''[[Cœurs sanglants et autres faits divers]]'' (dessin), avec Pierre Christin (scénario), Dargaud, coll. « Hors Texte », 1988. * ''[[Mémoires d'autres temps : histoires courtes, 1971-1981]]'' (scénario et dessin), Les Humanoïdes Associés, 1996. * ''[[Bleu Sang]]'', Christian Desbois Éditions, 1994. * ''[[La Tétralogie du Monstre]]'' (scénario et dessin), édition complète Casterman, 2007 qui reprend : # ''[[Le Sommeil du Monstre]]'', Les Humanoïdes associés, 1998. # ''[[32 décembre]]'', Les Humanoïdes Associés, 2003. [[Prix Micheluzzi]] de la meilleure bande dessinée. # ''[[Rendez-vous à Paris (BD)|Rendez-vous à Paris]]'', Casterman, 2006. # ''[[Quatre ?]]'', Casterman, 2007. * Trilogie du ''Coup de sang'' (scénario et dessin) : # ''[[Animal'z]]'', Casterman, 2009. # ''[[Julia et Roem]]'', Casterman, 2011. # ''[[La Couleur de l'air]]'', Casterman, 2014. * ''[[Les Fantômes du Louvre]]'' (scénario et dessin), Louvre Éditions - [[Futuropolis (maison d'édition)|Futuropolis]] (coédition), 2012. * ''[[Mécanhumanimal : au Musée des arts et métiers]]'' (scénario et dessin), Casterman, 2013. * ''Graphite in progress'' (catalogues d'expositions de dessins [[crayonné]]s de Bilal) : # Tome 1, Bdartiste, 2016. # Tome 2, Bdartiste, 2018. * ''[[Bug (bande dessinée)|Bug]]'' (scénario et dessin) : # Livre 1, Casterman, 2017. # Livre 2, Casterman, avril 2019. #Livre 3, Casterman, mars 2022. ==== Récit ==== * ''Nu avec Picasso'', Stock, 2020. Récit d'une nuit passée par l'auteur au [[musée Picasso (Paris)]]. ==== Livre d'entretien ==== * ''L'homme est un accident'', avec [[Adrien Rivierre]], éditions Belin === Filmographie === {{Sources Allociné et Imdb}} ==== Réalisateur-scénariste ==== * [[1989 au cinéma|1989]] : ''[[Bunker Palace Hôtel]]'' * [[1994]] : ''Parisienne People'', publicité pour les cigarettes [[Parisienne (cigarette)|Parisienne]] * [[1996 au cinéma|1996]] : ''[[Tykho Moon]]'' * [[1998 au cinéma|1998]] : ''Le Film du sommeil'' (court métrage documentaire sur l'album ''[[Le Sommeil du Monstre]]'') * [[2004 au cinéma|2004]] : ''[[Immortel, ad vitam]]'' * [[2013 au cinéma|2013]] : ''Crazy Horse'', clip de la chanson de [[Brigitte Fontaine]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Brigitte Fontaine : Étrange et bouleversante dans ''Crazy Horse'' |url=https://www.purepeople.com/article/brigitte-fontaine-etrange-et-bouleversante-dans-crazy-horse_a129047/1 |site=www.purepeople.com |consulté le=2022-01-02}}</ref> * [[2013 au cinéma|2013]] : ''Autour de la mémoire'', clip de la chanson de [[Tchéky Karyo]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Tcheky Karyo - clip d'Autour de la mémoire |url=https://www.artistikrezo.com/agenda/tcheky-karyo-clip-dautour-de-la-memoire.html |site=Artistikrezo |date=2013-09-18 |consulté le=2022-01-02}}</ref> ==== Autres ==== * [[1983 au cinéma|1983]] : ''[[La Forteresse noire]]'' de [[Michael Mann]] - illustrateur * [[1983 au cinéma|1983]] : ''[[La vie est un roman]]'' d'[[Alain Resnais]] - création des décors et des costumes * [[1986 au cinéma|1986]] : ''[[Le Nom de la rose (film)|Le Nom de la rose]]'' de [[Jean-Jacques Annaud]] - chercheur graphique (non crédité) * [[2000 au cinéma|2000]] : ''[[Passionnément (film, 2000)|Passionnément]]'' de [[Bruno Nuytten]] - création de l'affiche === Spectacles === * [[1990 au théâtre|1990]] : ''Roméo & Juliette'' d'[[Angelin Preljocaj]] - réalisation des décors et costumes * [[2006 au théâtre|2006]] : ''Cinémonstre'' (spectacle musical avec images de ses trois longs métrages) * [[2010 au théâtre|2010]] : ''Suspection'' de [[Fabienne Renault]], [[théâtre du Rond-Point]] en coproduction du théâtre Jacques-Cœur à [[Lattes]] === Illustrations diverses === * Deux planches pour illustrer l'album ''[[Je suis vivant, mais j'ai peur]]'' écrit par Gilbert Deflez et composé par Jacky Chalard en [[1974]]. * Couvertures pour la collection « 1000 soleils » de [[Éditions Gallimard|Gallimard]] (''[[La Guerre des mondes]]'', ''[[Fahrenheit 451]]''…) * Couverture et illustrations de l'édition Folio junior de ''La Journée d'un journaliste américain en 2889'' de [[Jules Verne]]. * La pochette de l'album ''Rainy Day'' du groupe [[Gwendal]], 1977. * Couverture du livret de nouvelles ''Univers 12'', ''[[J'ai lu]]'', mars 1978. * Les couvertures des ''Aventures de Boro, reporter photographe'' de [[Dan Franck]] et [[Jean Vautrin]] (éd. [[Librairie Arthème Fayard|Fayard]]). * ''Images pour un film'', Dargaud, 1983. Dessins des décors de ''[[La vie est un roman]]'', d'[[Alain Resnais]]. * Affiche pour le film [[Arena (An Absurd Notion)]] de [[Russell Mulcahy]] tourné durant la tournée nord-américaine ''Sing Blue Silver'' du groupe britannique [[Duran Duran]], mars 1985 * Affiche pour le film ''[[Strictement personnel]]'', de [[Pierre Jolivet]], 1985. * ''Hors-jeu'' (illustration), avec [[Patrick Cauvin]] (textes), Autrement, 1987. * La pochette de l'album ''Le Vaisseau de pierre'' du groupe [[Tri Yann]], 1988. * La pochette de l'album-hommage ''Route Manset'' en 1996 * ''Un siècle d'amour'' (illustration), avec [[Dan Franck]] (textes), [[Fayard (maison d'édition)|Fayard]], 1999. * ''Les Correspondances de Christin : le Sarcophage'' (illustration), avec Pierre Christin (textes), Dargaud, 2002. * Affiche pour la libération du journaliste [[Brice Fleutiaux]], capturé en [[Tchétchénie]] et détenu en 1999-2000. * Couverture de l'édition audio du livre ''[[Matin brun]]'' de [[Franck Pavloff]], Nocturne, 2002. * Pochette de ''La Planète Bleue volume 6''<ref>[http://www.laplanetebleue.com/lacollection-6]</ref>. * La pochette de l'album ''Being Human Being'' d'[[Erik Truffaz]] et [[Murcof]] , 2014. * Affiche pour les 20 ans du ''[[Printemps des poètes]]'', 2019 === Expositions === {{...}} * Enki Bilal, [https://www.sortiraparis.com/arts-culture/exposition/articles/57890-les-fantomes-du-louvre-l-exposition-de-enki-bilal-au-musee-du-louvre Les fantômes du Louvre], au musée du Louvre, du 20 décembre 2012 au 18 mars 2013, Paris. * Enki Bilal, exposition "[https://www.arts-et-metiers.net/musee/mecanhumanimal-enki-bilal-au-musee-des-arts-et-metiers Mécanhumanimal]", au Musée des arts et métiers, juin 2013 à janvier 2014, Paris. * ''Enki Bilal'', rétrospective au [[Fonds Hélène et Édouard Leclerc pour la culture]] à [[Landerneau]], du 21 juin au 29 août 2021<ref>{{lien web|titre=Enki Bilal à Landerneau : l’exposition-phare de l’été 2020|auteur= Jaime Bonkowski de Passos|date=28-02-2020|url=https://www.actuabd.com/Enki-Bilal-a-Landerneau-l-exposition-phare-de-l-ete-2020}}</ref>. * 2022 : Exposition au [[Musée de l'Homme]], à Paris, en France — exposition « prolongeant » celle du Musée de l'Homme nommée « Aux frontières de l'humain »<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |auteur=Pierre de Baudouin |auteur2=Olivier Badin |auteur3=Gilles Bezou |titre=Au musée de l’Homme, l’univers dystopique d’Enki Bilal joue avec les limites de l’humanité |url=https://france3-regions.francetvinfo.fr/paris-ile-de-france/paris/au-musee-de-l-homme-l-univers-dystopique-d-enki-bilal-joue-avec-les-limites-de-l-humanite-2500359.html |site=France 3 Paris Île-de-France |date=2022-03-16 |consulté le=2022-03-17}}</ref>. == Distinctions == === Récompenses de bande dessinée === * [[1976 en bande dessinée|1976]] : {{ITA-d}} [[Prix Yellow-Kid]] du dessinateur étranger, pour l'ensemble de son œuvre * 1980 : {{BEL-d}} [[Prix Saint-Michel]] du meilleur dessinateur étranger pour ''[[Les Phalanges de l'Ordre noir]]'' * [[1987]]: [[Grand prix de la ville d'Angoulême|Grand prix]] du {{14e}} [[Festival international de la bande dessinée d'Angoulême|festival d'Angoulême]]. * 1999 : {{SUE-d}} [[Prix Adamson]] du meilleur auteur international pour ses récits de science-fiction<ref>{{sv}} ''[http://www.hegerfors.se/adamson_kronologiskt.php Adamson (Kronologiskt)]''.</ref>. === Décorations === Le {{date|11 novembre 2010}}, Enki Bilal est nommé au grade de chevalier dans l'[[ordre national du Mérite (France)|ordre national du Mérite]] au titre de {{citation|dessinateur de bandes dessinées ; 38 ans d'activités professionnelles}}<ref>{{Légifrance|base=JORF|numéro=PREX1025678D|texte=Décret du 11 novembre 2010 portant promotion et nomination}}.</ref> puis fait chevalier de l'ordre le {{date|15 juin 2011}}<ref>[https://www.culture.gouv.fr/Nous-connaitre/Decouvrir-le-ministere/Histoire-du-ministere/Ressources-documentaires/Discours-de-ministres/Discours-de-ministres-depuis-1998/Frederic-Mitterrand-2009-2012/Discours-2009-2012/Remise-de-decorations-par-Frederic-Mitterrand-a-Brigitte-Engerer-Enki-Bilal-Christophe-Ferre-et-Jose-Levy Discours de Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication, prononcé à l'occasion de la cérémonie de remise des insignes de chevalier dans l'ordre national du Mérite à Enki Bilal, le {{date|15 juin 2011}}].</ref>. Le {{date|29 décembre 2022}}, il est nommé au grade de chevalier dans l'[[ordre national de la Légion d'honneur]] au titre de {{citation|auteur de bandes dessinées, écrivain, réalisateur ; 50 ans de services}}<ref>{{Légifrance|base=JORF|numéro=PRER2229710D|texte=Décret du 29 décembre 2022 portant promotion et nomination}}.</ref>. === Hommage === * 2006 : l'[[astéroïde]] [[(227767) Enkibilal]] est nommé en son honneur. == Voir aussi == === Bibliographie === ==== Monographie ==== * Collectif, ''[[Les Cahiers de la bande dessinée]]'' {{numéro}}53, juillet 1983. * Collectif, ''Sapristi'' {{numéro}}29, [[Association normande de bande dessinée|ANBD]], octobre 1994. * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Jean-Marc Thévenet]]|titre=Bilal|éditeur=[[Éditions Seghers|Seghers]]|collection=Les Auteurs par la bande|lieu=Paris|date=1987-11|pages totales=128|isbn=2-232-10116-9}}. ==== Articles sur Bilal ==== * {{Article|titre=Un auteur qui bouge, Bilal |périodique=[[PLG (maison d'édition)|PLGPPUR]] |numéro=17 |éditeur=APJABD |mois=automne |année=1984 |passage=26-42}}. * {{article|auteur1=[[Jean-Pierre Andrevon]] |titre=Un itinéraire de la déglingue |périodique=[[Les Cahiers de la bande dessinée]] |numéro=53 |date=1983-7 |passage=33-38}}. * {{article|auteur1=[[Claude Ecken]] |titre=Les Métamorphoses |périodique=[[Les Cahiers de la bande dessinée]] |numéro=53 |date=1983-7 |passage=21-22}}. * {{chapitre|auteur=[[Patrick Gaumer]] |titre chapitre=Bilal, Enki |titre ouvrage=Dictionnaire mondial de la BD |lieu=Paris |éditeur=Larousse |date=2010 |passage=85-86}}. * {{article|auteur1=[[Bruno Lecigne]] |titre=Enki Bilal ou le Pouvoir ironisé |périodique=[[Les Cahiers de la bande dessinée]] |numéro=53 |date=1983-7 |passage=15-20}}. * {{article|auteur1=[[Bruno Lecigne]] |auteur2=[[Jean-Pierre Ramine]] |titre=Bilal coloriste |périodique=[[Les Cahiers de la bande dessinée]] |numéro=53 |date=1983-7 |passage=23-32}}. ==== Entretiens ==== * {{Article|périodique=[[Schtroumpfanzine]] |numéro=18 |année=1978 |mois=4 |auteur1=Enki Bilal |titre=Entretien avec Enki Bilal |responsabilité1=int. par [[Henri Filippini]] |page=13-19}}. * {{article|auteur1=Enki Bilal |responsabilité1=int. par [[Jean Léturgie]] et [[Henri Filippini]] |titre=Entretien avec Enki Bilal |périodique=[[Les Cahiers de la bande dessinée]] |numéro=53 |date=1983-7 |passage=7-14}}. * {{Chapitre|auteur1=Enki Bilal |responsabilité1=int. par Bernard Blanc |titre chapitre=Enki Bilal, une politique-fiction venue du froid |auteur ouvrage=Jacky Goupil (dir.) |titre ouvrage=Bande dessinée 1981-1982 |lieu=[[Hounoux]] |éditeur=SEDLI|année=1982 |passage=30-33}}. * {{article|auteur1=Enki Bilal|responsabilité1=int. par Franck Aveline |titre=Entretien avec Enki Bilal |périodique=[[L'Indispensable]] |numéro=3 |date=1999-1 |passage=8-14}}. * {{Article|périodique=[[BoDoï]] |numéro=64 |année=2003 |mois=6 |auteur1=Enki Bilal |titre=Bilal en fin de moi |responsabilité1=int. par Jean-Marc Vidal |page=38-44}}. * {{article|auteur1=Enki Bilal|responsabilité1=int. par Frédéric Bosser|titre=Enki Bilal : décryptage d'un mythe. Abécédaire.|périodique=[[DBD (périodique)|dBD]]|numéro=2|date=mai 2006|page=44-73}}. * {{article|auteur1=Enki Bilal|responsabilité1=int. par Jean-Pierre Fuéri et Frédéric Vidal|titre=Et la Terre s'arrêta...|périodique=[[Casemate (magazine)|Casemate]]|numéro=109|date=décembre 2017|page=50-59}}. ==== Autres ==== * {{article|auteur1=[[Henri Filippini]] |titre=Bibliographie d'Enki Bilal |périodique=[[Les Cahiers de la bande dessinée]] |numéro=53 |date=1983-7 |passage=47-50}}. === Articles connexes === * [[Chessboxing]] * [[Littérature postmoderne]] === Liens externes === {{Autres projets|commons=Category:Enki Bilal|wikiquote=Enki Bilal}} {{Liens}} == Notes et références == {{Références}} {{Palette|Bandes dessinées d'Enki Bilal|Grand prix de la ville d'Angoulême}} {{Portail|Bande dessinée francophone|cinéma français|Réalisation|science-fiction|XXe siècle|XXIe siècle}} {{CLEDETRI:Bilal, Enki}} [[Catégorie:Enki Bilal| ]] [[Catégorie:Auteur français de bande dessinée]] [[Catégorie:Scénariste de bande dessinée de science-fiction]] [[Catégorie:Écrivain français du XXe siècle]] [[Catégorie:Écrivain français du XXIe siècle]] [[Catégorie:Écrivain serbe francophone]] [[Catégorie:Auteur publié par les éditions Dargaud]] [[Catégorie:Auteur publié par les éditions Casterman]] [[Catégorie:Réalisateur français]] [[Catégorie:Réalisateur de film de science-fiction]] [[Catégorie:Illustrateur de science-fiction]] [[Catégorie:Dessinateur de timbres]] [[Catégorie:Collaborateur de Pilote]] [[Catégorie:Nom de plume]] [[Catégorie:Lauréat du grand prix de la ville d'Angoulême]] [[Catégorie:Lauréat du prix Adamson du meilleur auteur international]] [[Catégorie:Lauréat du prix Micheluzzi de la meilleure bande dessinée étrangère]] [[Catégorie:Officier des Arts et des Lettres]] [[Catégorie:Chevalier de l'ordre national du Mérite]] [[Catégorie:Lauréat du prix Töpffer]] [[Catégorie:Chevalier de la Légion d'honneur décoré en 2022]] [[Catégorie:Éponyme d'un objet céleste]] [[Catégorie:Naissance en octobre 1951]] [[Catégorie:Naissance à Belgrade]] [[Catégorie:Naissance en RS de Serbie]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Ensemble%20musical
Ensemble musical
{{Voir homonymes|Ensemble (homonymie)|Formation musicale}} {{Confusion|Groupe musical}} [[Fichier:Orqueta U de C 1953.jpg|vignette|redresse=1.2|Un [[orchestre de chambre]] en 1953.]] Un '''ensemble musical''' est un groupe de [[musicien]]s habitués à pratiquer ensemble, en amateur ou professionnellement. Par exemple, en [[musique classique]], un [[quatuor à cordes]] constitue un « ensemble de solistes » — comprenant les premier et deuxième [[violon]]s, l'[[alto (violon)|alto]] et le [[violoncelle]] — tandis qu'une [[chorale]] à quatre [[Partie (musique)#Partie et voix|voix]] constitue un « ensemble de pupitres » — comprenant le pupitre des [[soprano]]s, celui des [[alto (voix)|altos]], celui des [[ténor]]s et celui des [[Basse (voix)|basses]]. == Ensembles classés selon le nombre de parties == Que l'ensemble concerne des solistes ou des pupitres, le nom de la formation reflètera le nombre de [[partie (musique)|parties]] sollicitées — de deux à dix, sachant qu'au-delà il n'existe pas de terminologie usuelle. * Un [[duo]] — un ''duet'', en [[jazz]] — est un ensemble de deux solistes ou deux pupitres. * Un [[trio]] est un ensemble de trois solistes ou trois pupitres. * Un [[quatuor]] — un ''quartet'' ou ''quartette'', en jazz — est un ensemble de quatre solistes ou quatre pupitres. * Un [[quintette]] ou ''quintuor'' — un ''quintet'' ou ''quintette'', en jazz — est un ensemble de cinq solistes ou cinq pupitres. * Un [[sextuor]] — un ''sextet'' ou ''sextette'', en jazz — est un ensemble de six solistes ou six pupitres. * Un [[septuor]] — un ''septet'' ou ''septette'', en jazz — est un ensemble de sept solistes ou sept pupitres. * Un [[octuor]] — un ''octet'' ou ''octette'', en jazz — est un ensemble de huit solistes ou huit pupitres. * Un [[Nonette (musique)|nonette]], ou ''nonet'', est un ensemble de neuf solistes ou neuf pupitres. * Un [[dixtuor]] est un ensemble de dix solistes ou dix pupitres. Lorsqu'on a affaire à un ensemble de solistes, l'accompagnement éventuel — un ou plusieurs [[instrument de musique|instruments]], par exemple — n'est généralement pas pris en compte par la terminologie usuelle. Par exemple, le « Trio des masques » du premier acte du ''[[Don Giovanni]]'' de [[Wolfgang Amadeus Mozart|Mozart]] constitue bien un trio — pour deux [[soprano]]s et un [[ténor]] — mais ces trois voix sont évidemment accompagnées par l'[[orchestre]]. == Ensembles classés selon le type de musique == === Musique classique === * [[Chœur (musique)|Chœur]] * [[Chorale]] * [[Orchestre]]s *[[Trio à cordes]] *[[Trio avec piano]] *[[Trio d'anches]] * [[Quatuor à cordes]] * [[Quatuor avec piano]] *[[Quintette à cordes]] *[[Quintette à vent]] *[[Quintette avec clarinette]] *[[Quintette de cuivres]] * [[Fanfare]] (ou ''orchestre de cuivres'') * [[Orchestre d'harmonie]] (ou ''orchestre à vent'') * [[Orchestre de chambre]] * [[Ensemble de clarinettes|Ensemble (ou choeur) de clarinettes]] * [[Orchestre de flûtes]] * [[Orchestre à plectre]] * [[Orchestre symphonique]] === Jazz === * [[Big band]] * [[Jazz band]] * [[Orchestre de jazz]] === Musique traditionnelle === * [[Bagad]] * [[Chorale]] * [[Charanga]] * [[Conjunto norteño|Conjunto]] * [[Fanfare]] * [[Orchestre typique]] * [[Pipe band]] == Liste alphabétique des ensembles musicaux == * [[Bagad]] * [[Banda_(musique)|Bandas]] * [[Batterie Fanfare]] * [[Big band]] * [[Brass band]] * [[Charanga]] * [[Chœur (musique)|Chœur]] * [[Chorale]] * [[Combo (musique)|Combo]] * [[Conjunto norteño|Conjunto]] * [[Ensemble de clarinettes|Ensemble (ou choeur) de clarinettes]] * [[Fanfare]] * [[Groupe de musique|Groupe]] (ou ''band music'') * [[Harmonie-fanfare]] * [[Jazz band]] * [[Orchestre]]s ** [[Orchestre de chambre]] ** [[Orchestre à cordes]] ** [[Orchestre de flûtes]] ** [[Orchestre d'harmonie]] (ou ''orchestre à vent'') ** [[Orchestre de jazz]] (ou ''jazz band'') ** [[Orchestre philharmonique]] ** [[Orchestre à plectre]] ** [[Orchestre symphonique]] * [[Pipe band]] {{portail|musique}} [[Catégorie:Ensemble musical|*]]
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Espèce
{{Autre4|le sens biologique du mot « espèce »|les autres significations}} [[Fichier:Rangs taxonomiques.svg| vignette| redresse=1.2| L'espèce est l'unité de base de la [[Classification scientifique des espèces|classification du vivant]].]] Dans les [[sciences du vivant]], l’'''espèce''' (du [[latin]] ''{{langue|la|species}}'', « type » ou « apparence ») est le [[taxon]] de base de la [[systématique]]. La définition le plus communément admise est celle du concept biologique<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Amal Y.|nom1=Aldhebiani|titre=Species concept and speciation|périodique=Saudi Journal of Biological Sciences|volume=25|numéro=3|date=2018-03-01|issn=1319-562X|doi=10.1016/j.sjbs.2017.04.013|lire en ligne=https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1319562X17301365|consulté le=2023-07-21|pages=437–440}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[Ernst Mayr|Mayr, Ernst]]|titre=Systematics and the Origin of Species|lieu=New York|éditeur=[[Columbia University Press]]|année=1942}}.</ref>{{,}}<ref>Wheeler<!-- n’apparaît pas dans la bibliographie, donc ajouter ici le titre de l’ouvrage et ses références complètes -->, {{p.|17–29}}.</ref> : une espèce est un ensemble d'individus qui peuvent effectivement ou potentiellement se reproduire entre eux et engendrer une descendance viable et féconde, dans des conditions naturelles. Une publication de 1997 recense cependant {{nobr|22 concepts}} d'espèces (espèce biologique, morphologique, écologique, comportementale…) dans la [[Publication scientifique|littérature scientifique]]<ref>{{Chapitre |langue=en |prénom1=Richard L. |nom1=Mayden |titre chapitre=A hierarchy of species concepts|sous-titre chapitre=the denoument in the saga of the species |auteurs ouvrage=M. F. Claridge, H. A. Dawah, M. R. Wilson |titre ouvrage=Species: The units of diversity |lieu=Londres |éditeur=[[Chapman & Hall]] |année=1997 |passage = 381-423}}.</ref>. Ainsi, l'espèce est la plus grande unité de population au sein de laquelle le flux génétique est possible et les individus d'une même espèce sont donc génétiquement isolés d'autres ensembles équivalents du point de vue reproductif. En particulier, le critère d’interfécondité ne peut pas toujours être vérifié : c'est le cas pour les [[fossile]]s, les [[Organisme (physiologie)|organismes]] [[asexué]]s ou pour des espèces rares ou difficiles à observer. D’autres définitions peuvent donc être utilisées<ref name="campbell">[[Neil Campbell (biologiste)|Neil Campbell]], Jane Reece, ''Biologie'', {{7e|édition}}, 2007, {{ISBN|978-2-7440-7223-9}}, {{p.|514-532}}.</ref> : * espèce [[Morphologie (biologie)|morphologique]] (''{{langue|en|morphospecies}}'') : groupe d'individus défini par des caractéristiques structurales (taille, forme…) ; * espèce [[Phylogénie|phylogénétique]] : la plus petite lignée d’une population pouvant être définie par une combinaison unique de caractères diagnostiques ; * espèce [[Écologie|écologique]] : groupe d’organismes partageant une même [[niche écologique]] ; * espèce [[phénétique]] : ensemble d’organismes vivants se ressemblant (critères de similitudes morphologiques, anatomiques, embryologiques{{etc.}}) plus entre eux qu’à d’autres ensembles équivalents. == Concept == L'espèce est un concept flou dont il existe une multitude de définitions dans la littérature scientifique. Dans son sens le plus simple, le concept de l'espèce permet de distinguer les différents types d'organismes vivants. Différentes définitions permettent d'identifier plus précisément les critères distinctifs de l'espèce. L’[[Évolution (biologie)|évolution]] est la différence [[Morphologie (biologie)|morphologique]] et [[génétique]] que l’on observe d’une génération à l’autre entre ascendants et descendants, qui ne sont jamais identiques sauf en cas de [[clonage]], et ce sont aussi les changements dans l’[[Démographie|effectif]], l'[[aire de répartition]] et les [[Éthologie|comportements]] d’un groupe d'individus vivants<ref>Guillaume Lecointre, Hervé Le Guyader, ''Classification phylogénétique du vivant'', Belin plusieurs éditions, {{ISBN|2-7011-4273-3}}.</ref>. En outre, ce nom a pu changer en raison de nouvelles découvertes, descriptions ou analyses : ainsi, un même taxon peut avoir plusieurs dénominations successives et il arrive aussi que plusieurs espèces soient identifiées là où auparavant on n'en voyait qu'une, ou inversement, que l'on regroupe au sein d'une même espèce plusieurs noms (et [[Type (biologie)|types]]) différents (par exemple larves et adultes, ou bien mâles et femelles). Avec le temps, les conditions et indications à réunir pour définir une espèce sont devenues plus nombreuses et strictes. Même si les citoyens et les pouvoirs publics n'en sont pas toujours conscients, la formation des spécialistes en [[Classification scientifique des espèces|classification]] ([[taxonomie]]) est essentielle pour la précision et la rigueur des travaux scientifiques concernant la [[biodiversité]] (mais aussi la [[minéralogie]], la [[géologie]] et la [[paléontologie]]). === Concept biologique === {{Article détaillé|Isolement reproductif}} La définition la plus communément citée est celle du concept biologique de l'espèce énoncé par [[Ernst Mayr]] (1942)<ref>Louis Thaler, « L'Espèce : Type ou population ? » {{lire en ligne|lien=http://www.inra.fr/dpenv/thales10.htm}}, université {{nobr romains|Montpellier II}}, Institut des sciences de l'évolution, ''Sauve qui peut !'', {{numéro|10}}, 1998.</ref> : « Les espèces sont des groupes de [[population]]s [[nature]]lles, effectivement ou potentiellement interfécondes, qui sont génétiquement isolées d’autres groupes similaires »<ref>{{en}} ''{{langue|en|Species are groups of actually or potentially interbreeding natural populations, which are isolated from other such groups}}''. Ernst Mayr, {{langue|en|Systematics and the origin of species, from the viewpoint of a zoologist}}, {{langue|en|Harvard University Press}}, 1999, {{p.|{{rom-min|xxi}}}}, {{nb p.|334}} {{ISBN|978-0-674-86250-0}}.</ref>. À cette définition, il a ensuite été rajouté que cette espèce doit pouvoir engendrer une [[progéniture]] [[Vie|viable]] et [[Fécondité|féconde]]<ref>Caroline Bochud, « Origine des espèces » {{lire en ligne|lien=http://pedagogie.cegep-fxg.qc.ca/profs/kdion/NYAcours11Caroline.ppt}}, collège François-Xavier-Garneau, (page consultée le {{date-|14 mai 2009}}).</ref>. Ainsi, l'espèce est la plus grande unité de population au sein de laquelle le flux [[génétique]] est possible dans des conditions naturelles, les [[individu]]s d'une même espèce étant génétiquement isolés d’autres ensembles équivalents du point de vue reproductif<ref name="campbell"/>. Mais c'est probablement [[Georges-Louis Leclerc de Buffon|Georges Buffon]] qui fut le premier en [[1749 en science|1749]] à construire une définition [[Biologie|biologique]] de l'espèce en écrivant : « On doit regarder comme la même espèce celle qui, au moyen de la copulation, se perpétue et conserve la similitude de cette espèce, et comme des espèces différentes celles qui, par les mêmes moyens, ne peuvent rien produire ensemble »<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=George Buffon (Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon)|titre=Histoire Naturelle|lieu=Paris|éditeur=|année=1749|passage=Volume II}}</ref>. Le concept biologique de l'espèce s'appuie donc entièrement sur l'[[isolement reproductif]] (ou isolement génétique), c'est-à-dire l'ensemble des facteurs biologiques (barrières) qui empêchent les membres de deux espèces distinctes d'engendrer une progéniture viable et féconde. D'après [[Theodosius Dobzhansky]], il est possible de distinguer les barrières intervenant avant l'[[Accouplement (biologie)|accouplement]] ou la [[fécondation]] (barrières précopulatoires ou prézygotiques), et les barrières intervenant après (barrières postcopulatoires ou postzygotiques)<ref>{{en}} T. Dobzhansky. ''{{langue|en|Genetics and the Origin of Species}}'', {{langue|en|Columbia University Press}}, New York, 1937.</ref>. Les barrières prézygotiques vont empêcher la copulation entre deux individus d'espèces différentes, ou la fécondation des ovules dans le cas où l'accouplement a bien lieu. Si la fécondation a lieu malgré tout, les barrières postzygotiques vont empêcher le [[zygote]] hybride de devenir un adulte viable et fécond. C'est cet isolement reproductif qui va empêcher le [[pool génétique]] de chaque espèce de s'échanger librement avec les autres et ainsi d'induire la conservation de caractères propres à chaque espèce<ref name="raven" />. Pour certaines espèces, l'isolement reproductif apparait de manière évidente (entre un [[animal]] et un [[végétal]] par exemple) mais dans le cas d'espèces étroitement apparentées, les barrières sont beaucoup moins claires. Il est donc important de préciser que la [[Reproduction (biologie)|reproduction]] entre individus d'une même espèce doit être possible en conditions naturelles et que la progéniture doit être viable et féconde. Par exemple, le [[cheval]] et l'[[âne]] sont deux espèces interfécondes mais leurs [[hybride]]s ([[mulet]], [[Bardot (équidé)|bardot]]) le sont rarement ; la progéniture n'est pas féconde, il s'agit bien de deux espèces différentes<ref>En revanche le cochon domestique et le sanglier, bien que morphologiquement différents, se reproduisent facilement dans la nature et leur descendance (« cochongliers ») est féconde : il s'agit donc de la même espèce ''Sus scrofa'', dont le porc n'est qu'une variété, ''Sus scrofa domesticus''.</ref>. De même, certaines espèces peuvent être croisées artificiellement mais ne se reproduisent pas ensemble dans le milieu naturel. Néanmoins, le concept biologique de l'espèce possède certaines limites. L'isolement reproductif ne peut pas être déterminé dans le cas des [[fossile]]s et des organismes [[Reproduction asexuée|asexués]] (par exemple, les [[bactérie]]s). De plus, il est difficile d'établir avec certitude la capacité d'un individu à s'accoupler avec d'autres types d'individus. Dans de nombreux groupes de [[végétaux]] ([[bouleau]], [[chêne]], [[saule]]…), il existe beaucoup d'espèces qui se croisent librement dans la nature sans que les [[Taxinomie|taxonomistes]] les considèrent comme une seule et même espèce pour autant<ref name="raven">Peter H. Raven, Ray Franklin Evert, Susan E. Eichhorn, Jules Bouharmont, Biologie végétale, De Boeck Université, 2003, {{nb p.|968}}, {{p.|248-250}}. {{ISBN|978-2-7445-0102-9}}.</ref>. De nombreuses autres définitions ont donc également cours pour passer outre aux limites du concept biologique de l'espèce. === Autres concepts === Le concept morphologique de l'espèce est le concept le plus généralement utilisé en pratique. Il consiste à identifier une espèce d'après ses caractéristiques structurales ou morphologiques distinctives<ref name="raven" />. L'avantage de ce concept est qu'il est applicable aussi bien chez les organismes sexués qu'asexués et ne nécessite pas de connaître l'ampleur du flux génétique. Néanmoins, l'inconvénient majeur de ce concept réside dans la subjectivité de sa définition de l'espèce, qui peut aboutir à des désaccords quant aux critères retenus pour définir une espèce<ref name="campbell" />. Une autre définition repose sur la notion de ressemblance (ou au contraire de degré de différence), concept encore très utilisé en [[paléontologie]], où il n’y a pas d’autre option. Certains auteurs utilisent même ces deux principes pour définir les espèces. L’étude de l’[[Acide désoxyribonucléique|ADN]] permet de rechercher des ressemblances non visibles directement sur le plan physique ([[phénotype]]). Mais le critère quantitatif (nombre de gènes identiques) masque le critère qualitatif, par définition non mesurable. Ainsi, la classification des Orchidées de type Ophrys fait ressortir un grand nombre d’espèces, visiblement différentes (donc du point de vue [[phénotype]]) alors que leurs [[génotype]]s se sont révélés très proches. Le critère de ressemblance génétique est utilisé chez les bactéries (en plus des ressemblances phénotypiques). On sépare les espèces de manière que la variation génétique intraspécifique soit très inférieure à la variation interspécifique. L’espèce biologique est aujourd’hui le plus souvent définie comme une [[communauté reproductive]] (interfécondité) de populations. Si cette définition se prête assez bien au [[règne animal]], il est moins évident dans le [[règne végétal]], où se produisent fréquemment des hybridations. On associe souvent le double critère de réunion par [[interfécondité]] et séparation par non-interfécondité, pour assurer la perpétuation de l’espèce. Il existe aussi le concept d'espèce écologique, à relier à la notion de [[niche écologique]]. Une espèce est censée occuper une niche écologique propre. Cela revient à associer une espèce à des conditions de vie particulière. Cette définition proposée par [[George Evelyn Hutchinson|Hutchinson]]<ref>{{en}} [[George Evelyn Hutchinson]], "{{langue|en|When are species necessary?}}", in [[Richard C. Lewontin]] (ed.), ''{{langue|en|Population Biology and Evolution}}'', {{langue|en|Syracuse University Press}}, [[Syracuse (New York)|Syracuse]], 1968, {{p.|177-186}}.</ref> et par [[Leigh Van Valen|Van Valen]]<ref>{{en}} [[Leigh Van Valen]], "{{langue|en|Ecological Species, Multispecies, and Oaks}}", ''Taxon'', {{Vol.|25}}, No.2/3, {{date-|mai 1976}}, {{p.|233-239}}. {{JSTOR|1219444}}.</ref> souffre des problèmes de recouvrement de niche (plusieurs espèces dont les niches sont très proches voire indiscernables). Les [[espèces déterminantes]] sont des espèces retenues par certaines méthodes parce qu'elles sont remarquables pour la biodiversité ou menacées et jugées importantes dans l'écosystème (ou représentatives d'un habitat ou de l'état de l'écosystème) aux niveaux régional, national ou supranational pour élaborer certains zonages ([[habitats déterminants]], [[trame verte et bleue]], [[Zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique|ZNIEFF]] modernisées, {{nobr|[[Natura 2000]]}}{{etc.}}). === Problématiques === Définir l'espèce de manière absolue semble très difficile, voire impossible selon [[Charles Darwin|Darwin]]<ref>{{Citation|Je viens juste de comparer entre elles des définitions de l’espèce […], il est vraiment comique de voir à quel point peuvent être diverses les idées qu’ont en tête les naturalistes lorsqu’ils parlent de l’‘espèce’; chez certains, la ressemblance est tout, et la descendance de parents communs compte pour peu de choses ; chez d’autres, la ressemblance ne compte pratiquement pour rien, et la création est l’idée dominante ; pour d’autres encore, la descendance est la notion-clé ; chez certains, la stérilité est un test infaillible, tandis que chez d’autres, cela ne vaut pas un sou. Tout cela vient, je suppose, de ce que l’on essaie de définir l’indéfinissable}}. Extrait d'une lettre de Darwin adressée à [[Joseph Dalton Hooker]] le {{date|24 décembre 1856}}, trois ans avant la parution de son ouvrage majeur ''[[De l'origine des espèces]]''. {{Cf.|maj}} {{Ouvrage|auteur1=David Garon, Jean-Christophe Guéguen, Jean-Philippe Rioult|titre=Biodiversité et évolution du monde vivant|éditeur=[[EDP Sciences]]|année=2013|passage=40|isbn=}}.</ref>. Plusieurs historiens affirment d'ailleurs que si Darwin s’était arrêté au problème de la définition de l’espèce, il n’aurait jamais publié son livre majeur ''[[De l'origine des espèces]]''<ref name="Guyader">{{Article|auteur=[[Hervé Le Guyader]] |titre=Doit-on abandonner le concept d'espèce ? |périodique=Courrier de l'environnement de l'[[Institut national de la recherche agronomique|INRA]] |date=juin 2002 |numéro=46 |pages=51-64}}.</ref>. De manière simplificatrice, on peut ramener les diverses définitions qui ont été proposées sous trois rubriques différentes : concept typologique ou essentialiste de l'espèce (ressemblance morphologique par rapport à des individus de référence ou type) qui a prévalu pendant des siècles ; concept nominaliste (ressemblance [[Phénoménologie (philosophie)|phénoménologique]] des espèces qui n'ont pas d'existence) ; concept biologique ou populationnel (descendance d'ancêtres communs, liée au critère d'interfécondité) qui s’est imposé après l’avènement de la génétique mais suscite de nombreux problèmes au niveau de la [[classification scientifique des espèces]]<ref name="Guyader" />. Ce qui a conduit des chercheurs à proposer d'abandonner la [[nomenclature linnéenne]], de ne plus donner de noms aux différents rangs taxinomiques et d'éliminer, entre autres, le mot espèce du vocabulaire de la [[taxinomie]]. Ils veulent introduire à la place le concept de LITU ({{Langue|en|texte=Least-Inclusive Taxonomic Unit}}, {{lien|fr=unité taxonomique la moins inclusive|lang=de|trad=Least-inclusive taxonomic unit}}) qui représenterait le plus petit [[taxon]] que l’on puisse identifier<ref>{{Article|langue=en |auteur=F. Pleijel & G.W. Rouse |titre=Least-inclusive taxonomic unit: a new taxonomic concept for biology |périodique=Proc Biol Sci |date=22 mars 2000 |volume=267 |numéro=1443 |pages=627–630 |doi=10.1098/rspb.2000.1048}}.</ref>. Une question mérite d’être posée : la notion d’espèce constitue-t-elle une simple commodité de travail, ou possède-t-elle au contraire une réalité indépendante de notre système de classification ? Possède-t-elle une véritable signification dans l’absolu ? L’espèce est-elle une classe logique à laquelle des lois sont universellement applicables, ou a-t-elle la même réalité qu’un individu (par le lignage) ? Les réponses à ces considérations relèvent de l’[[épistémologie]] et de la [[sémantique]] opérationnelle autant que de la [[biologie]]. Le problème se complique du fait que le critère d’interfécondité présente ou absente, n'est pas toujours applicable de façon tranchée : des populations A{{ind|1}} et A{{ind|2}}, A{{ind|2}} et A{{ind|3}}… A{{ind|n-1}} et A{{ind|n}} peuvent être interfécondes, alors que les populations A{{ind|1}} et A{{ind|n}} ne le sont pas. C'est le cas, par exemple, des populations de goélands réparties autour du globe (rapporté par [[Konrad Lorenz]]). On parle alors d’''espèce en anneau'' ({{cf.}} [[variation clinale]]). La notion d’espèce se dissout alors dans une sorte de [[Ensemble flou|flou]]. L’interfécondité ne permet donc pas de dire qu’il s’agit de mêmes espèces tandis que la non-interfécondité suffit à dire qu’il s’agit d’espèces différentes. Cette non-interfécondité doit être recherchée aussi et surtout dans les descendants : chevaux et ânes sont interféconds mais leurs hybrides ([[mulet]], [[Bardot (équidé)|bardot]]) le sont rarement. Les deux populations forment donc des espèces différentes. De même, certaines races de chiens (anciennement ''Canis familiaris'') s’hybrident sans problème — et ont une descendance féconde — avec des loups communs (''Canis lupus''), tandis que leur hybridation avec d’autres races de leur propre espèce ''Canis familiaris'' reste bien problématique - dans le cas par exemple d’une femelle Chihuahua et d’un mâle Saint-Bernard ! Cela s’explique par deux faits : le chien domestique est très polymorphe et c’est une sélection artificielle à partir de loups, ce dont il y a maintenant des preuves génétiques. On le nomme donc désormais ''Canis lupus familiaris'', c’est-à-dire comme sous-espèce du Loup, donc parfaitement interfécond avec lui… dans la limite de ce que permet physiquement l’utérus récepteur. ''{{langue|la|Stricto sensu}}'', le concept d'espèce suppose une [[hypothèse]] forte qui est la [[Transitivité (mathématiques)|transitivité]] des interfécondations possibles ; en d'autres termes, on suppose que si X{{ind|1}} est interfécond avec X{{ind|2}}, X{{ind|2}} avec X{{ind|3}}{{etc.}}, X{{ind|1}} sera interfécond avec X{{ind|n}} quelle que soit la longueur de la chaîne. [[Konrad Lorenz]] signale que cette supposition n'est pas toujours vraie, en particulier chez des [[Oiseau de mer|oiseaux marins]] entre continents. Il faut d'ailleurs bien que ce genre de discontinuité existe pour qu'un phénomène de [[spéciation]] commence à apparaître lui aussi. === Évolution de la notion === Les éleveurs en avaient vraisemblablement une notion non formalisée depuis l’origine même de l’[[élevage]]. [[Platon]] spéculera que puisque l’on voit des chevaux et des vaches, mais jamais d’hybride des deux, il doit exister quelque part une « forme idéale » qui contraint un animal à être l’un ou l’autre. [[Aristote]] préfèrera pour sa part éviter ces spéculations et se contenter de répertorier dans l’''[[Organon]]'' ce qu’il observe. [[Albert le Grand]] s’y essaiera à son tour plus tard. Concept empirique, la notion d’espèce a évolué avec le temps et son histoire a été marquée par la pensée de grands naturalistes comme [[Carl von Linné|Linné]], [[Georges Louis Leclerc, comte de Buffon|Buffon]], [[Jean-Baptiste Lamarck|Lamarck]] et [[Charles Darwin|Darwin]]. Au {{XVIIIe siècle}}, les espèces étaient considérées comme le résultat de la [[Création (théologie)|création divine]] et, à ce titre, étaient considérées comme des réalités objectives et immuables. Depuis l’avènement de la [[Évolution (biologie)|théorie de l’évolution]], la notion d’espèce biologique a sensiblement évolué, mais aucun consensus n’a pu être obtenu sur sa définition. * Dans un premier temps, on a considéré les espèces comme des entités fixes définies par des critères morphologiques. Cette conception typologique a trouvé son apogée avec les travaux de [[Carl von Linné|Linné]] et l’établissement de collections d’individus « typiques » de l’espèce. * [[Jean-Baptiste de Lamarck|Lamarck]] est le premier à avoir une conception [[nominaliste]] de l'espèce : ce sont des groupes qui n'existent pas dans la nature, créés par les naturalistes pour les commodités de la classification. * Selon [[Georges Cuvier|Cuvier]], ''une espèce peut être définie comme la collection de tous les corps organisés nés les uns des autres ou de parents communs et de ceux qui leur ressemblent autant qu’ils ne se ressemblent entre eux''. * Cette conception a évolué vers une espèce « [[Taxinomie|taxinomique]] » pour laquelle l’analyse mathématique d’un grand nombre de critères suffirait à établir un seuil à partir duquel on pourrait dire que deux individus appartiennent à des espèces différentes. * Les insuffisances de cette méthode ont conduit à une autre approche qui est la notion d’espèce biologique fondée essentiellement sur les critères d’interfécondité et d’isolement ([[Ernst Mayr]], 1942), avec là encore quelques difficultés pour différencier par exemple des espèces qui ne sont naturellement pas en contact{{etc.}} * Ceci a conduit à amender cette définition de l’espèce en y incluant une composante écologique. À compter de 1963, [[Ernst Mayr]] définit ainsi l’espèce comme une ''communauté reproductive de [[population]]s, reproductivement isolée d’autres communautés et qui occupe une [[Niche écologique|niche]] particulière dans la [[nature]]''. Cette définition opérationnelle de l’espèce n’est toutefois pas exempte de problèmes (par exemple, la reconnaissance des niches). * Une grande partie de ces problèmes peut être évitée si l’on considère l’histoire des êtres vivants. L’évolution est un processus historique et les espèces sont le résultat de l’éclatement d’espèces qui les ont précédées ([[spéciation]]). Tous les critères précédents se doivent d’être corrélés avec les relations généalogiques. * Mais à un temps t (l'actuel), très peu d'espèces sont engagées dans un processus de spéciation, et en grande majorité, les espèces se reconnaissent très bien, il y a très peu d'hybridations spécifiques, même si le systématicien les confond… ::''Une espèce est donc un lignage simple qui possède ses propres tendances évolutives et son propre destin historique'' (d’après Delforge P ''Guide des Orchidées d’Europe…'' Delachaux et Niestlé 1994). La notion de « [[destin]] » ne possède pas d'assise scientifique : “sa propre historique” correspond mieux à ce qui est observé comme à l'objet des recherches en cours. La notion de “lignage simple” doit aussi être nuancée car, comme on l’a vu, une certaine interfécondité reste possible entre certaines espèces proches : il peut en résulter des descendants féconds aux caractéristiques plus adaptées à leur milieu qui formeront peut-être avec le temps une espèce à part entière. === Spéciation et durée de vie des espèces === {{Article détaillé|Spéciation}} La spéciation est le processus [[Évolution (biologie)|évolutif]] par lequel de nouvelles espèces apparaissent. La spéciation est à l'origine de la [[diversité biologique]] et constitue donc le point essentiel de la théorie de l'évolution. La spéciation peut suivre deux voies : l'[[anagénèse]] et la [[cladogénèse]]. L’anagénèse est une accumulation de changements graduels au cours du temps qui transforment une espèce ancestrale en une nouvelle espèce, cette voie modifie les caractéristiques d'une espèce mais ne permet pas d'augmenter le nombre d'espèces. La cladogénèse est la scission d'un patrimoine génétique en au moins deux patrimoines distincts, ce processus est à l'origine de la diversité biologique car il permet d'augmenter le nombre d'espèces. En se basant sur les intervalles couverts par les espèces fossiles que l'on répertorie dans les sédiments bien datés, la durée de vie moyenne d'une espèce est de {{unité/2|4|à=5|millions}} d'années environ. Certaines évoluent plus vite, tels les [[mammifère]]s et les [[oiseau]]x qui ont une durée de vie moyenne de l'ordre d'un million d'années, d'autres moins vite tels les [[bivalves]] qui atteignent environ {{nombre|10|millions}} d'années par espèce<ref>{{Ouvrage|auteur1=Charles Fränkel|titre=Extinctions. Du dinosaure à l'homme|éditeur=[[Éditions du Seuil|Seuil]]|année=2016|passage=17|isbn=}}.</ref>. L'extinction d'un [[Genre (biologie)|genre]] se produit quant à elle en moyenne après {{nombre|20|millions}} d'années d'existence<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[David M. Raup]]|titre=Extinction. Bad Genes Or Bad Luck?|éditeur=W.W. Norton|année=1992|passage=55|isbn=}}.</ref>. == Classification == {{Article détaillé|Classification scientifique des espèces}} [[Fichier:Taxonomie.png|vignette|Principaux rangs taxinomiques.]] En [[classification classique]] ou [[Classification phylogénétique|phylogénétique]], l’espèce est le [[taxon]] de base de la [[systématique]], dont le [[Rang taxinomique|rang]] se trouve juste en dessous du [[Genre (biologie)|genre]]. === Nomenclature scientifique === {{Article détaillé|Description des espèces|Nomenclature binominale|Épithète spécifique}} Dans la [[classification scientifique]], une espèce vivante ou ayant vécu est désignée suivant les règles de la [[nomenclature binominale]], établie par [[Carl von Linné]] au cours du {{XVIIIe siècle}}. Suivant cette classification, le nom d'une espèce est constituée d'un binom latin (on dit habituellement binôme par erreur de traduction du terme anglais ''binomen'' et pas ''binomial'') qui combine le nom du [[Genre (biologie)|genre]] avec une épithète spécifique. Autant que possible, le nom est suivi de la citation du nom de l'auteur, abrégé (en [[botanique]]) ou complet (en [[zoologie]]), qui a le premier décrit l'espèce sous ce nom. Le nom de l’espèce est l’ensemble du binom, et pas seulement l’épithète spécifique, suivi du nom d'auteur et de la date. Par exemple, les êtres humains appartiennent au genre ''Homo'' et à l’espèce ''[[Homo sapiens]]'' Linné, 1758. Les [[nom scientifique|noms scientifiques]] des espèces (en [[Latin contemporain|latin scientifique]]) s’écrivent en [[Italique (typographie)|italique]]<ref group=alpha>Les [[nom scientifique|noms scientifiques]] des [[taxon]]s de [[rang taxonomique|rang]] supérieur à l'espèce s'écrivent aussi en italique, sauf pour les [[animal|animaux]] (pour lesquels on utilise les caractères [[romain (typographie)|romains]]).</ref>. Le genre prend une majuscule initiale tandis que l'épithète spécifique reste entièrement en minuscule. Quand le genre est connu mais que l'espèce n'est pas déterminée, il est d’usage d’utiliser comme épithète provisoire l’abréviation du latin ''{{langue|la|species}}'' : « sp. », à la suite du nom du genre. Quand on veut désigner plusieurs espèces {{refnec|ou toutes les espèces}} d'un même genre, c'est l'abréviation « spp. » (pour ''{{langue|la|species pluralis}}'') qui est ajoutée. De même, « sous-espèce » est abrégé en « ssp. » (pour ''{{langue|la|sub-species}}'') et « sspp. » au pluriel (pour ''{{langue|la|sub-species pluralis}}''). Ces abréviations sont toujours écrites en [[Police romaine|caractères romains]]. La nomenclature binominale, ainsi que d’autres aspects formels de la [[Nomenclature (biologie)|nomenclature biologique]], constitue le « système linnéen ». Ce système de nomenclature permet de définir un nom unique pour chaque espèce, valable dans le monde entier, contrairement à la nomenclature [[Nom vernaculaire|vernaculaire]]. === Sous-espèce === {{Article détaillé|Sous-espèce}} Au sein d’une espèce donnée, une sous-espèce consiste en un groupe d’individus qui se trouvent isolés (pour des raisons géographiques, [[écologie|écologiques]], [[anatomie|anatomiques]] ou [[propriété organoleptique|organoleptiques]]) et qui [[Évolution (biologie)|évoluent]] en dehors du courant [[Génome|génétique]] de la sous-espèce nominative, de référence. Au bout d’un certain temps, ces groupes d’individus prennent des caractéristiques spécifiques qui les différencient l'une de l'autre. Ces caractères peuvent être nouveaux (apparition à la suite d'une [[Mutation (génétique)|mutation]] par exemple), mais dépendent de la fixation de caractéristiques variables chez l’espèce de base. Ces deux bergeronnettes mâles ont été décrites comme deux sous-espèces différentes d’une même espèce, ''[[Bergeronnette grise]]'' : <gallery> Image:Motacilla alba alba cropped.JPG|Bergeronnette grise, <br /> ''Motacilla alba alba'' Image:Pied Wagtail rear view 700.jpg|Bergeronnette de Yarrell, <br /> ''[[Motacilla alba yarrellii]]''. </gallery> {{clr}} Des sous-espèces différentes ont souvent la possibilité de se [[Reproduction (biologie)|reproduire]] entre elles, car leurs différences ne sont pas (encore) suffisamment marquées pour constituer une [[Isolement reproductif|barrière reproductive]]. On peut s’interroger sur la validité de la définition d’une sous-espèce sachant que la définition du terme ''espèce'' reste fluctuante et controversée. Il en est ici de même et toutes les limites de la définition d’une espèce s’appliquent également pour celle d’une sous-espèce. === Recensement === {{Article détaillé|Nouvelles espèces biologiques}} [[Carl von Linné]] recensait au {{s-|XVIII}} environ {{nombre|6000|espèces}} végétales et {{nombre|4400|espèces}} animales différentes dans la dixième édition (1758) du ''{{langue|la|[[Systema Naturae]]}}''<ref>[[Bernard Chevassus-au-Louis]], « Un nouveau regard sur la diversité du vivant », ''Responsabilité & Environnement'', {{N°|44}}, {{date-|Octobre 2006}}, {{p.|7-15}}. {{lire en ligne|lien=http://www.annales.org/re/2006/re44/Chevassus.pdf}}.</ref>. Depuis cette époque et jusqu'en 2014, près de {{nombre|1.9|million}} d'espèces ont été décrites<ref>{{Article|langue=en |auteur=S. L. Pimm, C. N. Jenkins, R. Abell, T. M. Brooks, J. L. Gittleman, L. N. Joppa, P. H. Raven, C. M. Roberts, J. O. Sexton |titre=The biodiversity of species and their rates of extinction, distribution, and protection |périodique=[[Science (revue)|Science]] |date=30 mai 2014 |volume=344 |numéro=6187 |doi=10.1126/science.1246752}}.</ref> mais aujourd’hui, personne ne peut dire avec précision le nombre d’espèces existant sur la planète<ref>[[Philippe Bouchet (malacologiste)|Philippe Bouchet]], « [http://www.larecherche.fr/savoirs/dossier/insaisissable-inventaire-especes-01-07-2000-88575 L'insaisissable inventaire des espèces] », ''[[La Recherche (magazine)|La Recherche]]'', {{N°|333}}, {{date-|Juillet 2000}}, {{p.|40-45}} ; [http://planete.gaia.free.fr/animal/biodiversite/inventaire.especes.html texte revu et mis à jour] dans ''Les Dossiers de La Recherche'', {{N°|28}}, Août-{{date-|Octobre 2007}}, {{p.|48-55}}.</ref>{{,}}<ref>Phillipe Bouchet, « [http://biofutur.revuesonline.com/gratuit/Biofutur31_328_43-zoom4_328.pdf Connaît-on toutes les espèces ?{{pdf}}] », ''Biofutur'', {{N°|328}}, {{date-|Janvier 2012}}, {{p.|43}}.</ref>. Différentes estimations donnent un nombre total d'espèces variant entre à {{unité|3|à=100|millions}}. Un consensus récent a proposé un nombre précis minimum de {{nombre|8.7|millions}} d’espèces (à l’exception des bactéries, trop difficiles à estimer)<ref>[https://theconversation.com/biodiversite-combien-de-millions-despeces-61875 Biodiversité, combien de millions d'espèces par Mike Lee et Paul Oliver paru dans {{langue|en|The Converstion}} 2016].</ref>. On décrit actuellement entre {{formatnum:16000}} et {{formatnum:18000}} nouvelles espèces par an, dont 10 % sont issues du milieu marin<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Gilles Bœuf]]|titre=La biodiversité, de l’océan à la cité|éditeur=Collège de France|année=2014|passage=7|isbn=}}.</ref>. ==== Eucaryotes ==== Les [[Eukaryota|eucaryotes]] sont les [[Animal|animaux]], les [[champignon]]s, les [[plante]]s, les [[protozoaire]]s… Alors qu’on estime qu'entre {{unité|5|±=3|millions}} d’espèces vivantes sur la planète [[Terre]] ont été découvertes<ref>{{Article|langue=en |auteur=MJ Costello, RM May, NE Stork |titre=Can we name Earth's species before they go extinct ? |périodique=Science |date=25 janvier 2013 |volume=339 |numéro=6118 |pages=413-416 |doi=10.1126/science.1230318}}.</ref> (avec des extrapolations jusqu'à plus de {{nombre|100|millions}} d'espèces à découvrir<ref>{{Ouvrage|auteur1=Serge Frontier, Denise Pichod-Viale, Alain Leprêtre, Dominique Davoult, Christophe Luczak|titre=Écosystèmes|éditeur=[[Éditions Dunod|Dunod]]|année=2008|passage=382|isbn=}}.</ref>), seulement {{unité|1.5|à=1.8|million}} d'espèces ont été décrites scientifiquement (témoin des difficultés liées à la notion d’espèce, ce nombre lui-même reste flou). Les espèces marines ne représentent que 13 % de l'ensemble des espèces décrites, soit environ {{nombre|275000}}, dont {{nombre|93000}} pour les seuls écosystèmes coralliens<ref name="Boeuf">G. Bœuf & J.-M. Kornprobst, 2009. Biodiversité et chimiodiversité marines. Biofutur 301 : 28-32.</ref>. La grande majorité des espèces non décrites sont des [[insecte]]s ({{unité|4|à=100|millions}} d'espèces suivant les estimations, qui vivraient principalement sur la [[canopée]] des forêts tropicales<ref>[http://www.ledeveloppementdurable.fr/docs/biodiversite/fp/4.pdf Des millions et des millions d'espèces{{pdf}}], ledeveloppementdurable.fr.</ref>), des [[Nemathelminthes|némathelminthes]] (ou vers ronds : {{unité|500000|à=1000000|d'espèces}}), et des eucaryotes unicellulaires : protozoaires ou [[protophyte]]s, certains [[Oomycota|oomycètes]], anciennement considérés comme des champignons, aujourd’hui classés dans les [[Stramenopiles|straménopiles]] ou les [[myxomycètes]] (moisissures visqueuses maintenant classées dans plusieurs groupes de [[Protista|protistes]]…). Selon la [[liste rouge de l'UICN]] de 2006<ref>[http://www.iucnredlist.org/info/tables/table1 Liste rouge de l'UICN].</ref> et les données les plus récentes, les espèces vivantes ''décrites'' peuvent être réparties comme suit : [[Fichier:Espèces identifiées et non identifiées.jpg|thumb|550px|Espèces décrites et non décrites de quelques groupes d'êtres vivants.]] [[Fichier:Espèces marines décrites annuellement.jpg|thumb|500px]] * {{nombre|312655|[[plante]]s}}, dont : ** {{nombre|25000|[[algue]]s}}, ** {{nombre|15000|[[Bryophyta|mousses]]}}, ** {{nombre|13025|[[Filicophyta|fougères]]}}, ** {{nombre|980|[[gymnospermes]]}}, ** {{nombre|199350|[[dicotylédone]]s}}, ** {{nombre|59300|[[monocotylédone]]s}} ; * {{unité|74000|à=120000|[[Fungi|champignons]]}}, dont : ** {{nombre|32000|[[Ascomycota|ascomycètes]]}}, ** {{nombre|17000|[[Basidiomycota|basidiomycètes]]}} ; * {{nombre|10000|[[lichen]]s}} ; * {{nombre|1503691|[[Animal|animaux]]}} : ** {{nombre|30000|[[protozoaire]]s}}, ** {{nombre|1413050|[[invertébré]]s}}, dont : *** {{nombre|1148000|[[arthropode]]s}}, dont {{nombre|1000000|[[insecte]]s}}<ref>Source : [http://www.ssntg82.com/?m=entomologie Société de sciences naturelles du Tarn-et-Garonne].</ref>, {{nombre|80000|[[Arachnida|arachnides]]}}<ref>Bourgogne Nature : [http://www.bourgogne-nature.fr/index.php?option=com_udv&cmd=udv_fr&taxon=216 Arachnides].</ref>, {{nombre|55000|[[crustacé]]s}}<ref>Océarium du Croisic : [http://www.ocearium-croisic.fr/pages/3-oceans/belle-ile/les-crustaces.php les Crustacés].</ref>, {{nombre|13000|[[Myriapoda|myriapodes]]}}, *** {{nombre|115850|[[Mollusca|mollusques]]}}<ref>Université d'Ottawa : [http://simulium.bio.uottawa.ca/bio2525/documents/pr%C3%A9sentations/pdf/09-Mollusques.pdf Mollusques{{pdf}}] simulium.bio.uottawa.ca.</ref>{{,}}<ref>Muséum National d'Histoire Naturelle : [http://www.somali.asso.fr/clemam/index.php CLEMAM].</ref>, dont {{nombre|100000|[[Gastropoda|gastéropodes]]}}<ref>Source : [http://vieoceane.free.fr/paf/fiched46.html Gastéropodes de l'Océan indien].</ref>, {{nombre|15000|[[Bivalvia|bivalves]]}}<ref>{{en}} {{langue|en|Animal Diversity Web}} : [http://animaldiversity.ummz.umich.edu/site/accounts/information/Bivalvia.html {{langue|en|Class Bivalvia}}].</ref>, {{nombre|850|[[Cephalopoda|céphalopodes]]}}<ref>Source : [http://www.cephbase.utmb.edu/ CephBase].</ref>, *** {{nombre|80000|[[Nematoda|vers ronds]]}}<ref>Collège universitaire de Saint-Boniface : [http://www.ustboniface.mb.ca/cusb/abernier/Animaux/Pseudocoelom/pseudocoel.html Embranchement des Némathelminthes].</ref>, *** {{nombre|20000|[[Platyhelminthes|vers plats]]}}<ref>{{en}} {{langue|en|Animal Diversity Web}} : [http://animaldiversity.ummz.umich.edu/site/accounts/information/Platyhelminthes.html Phylum Platyhelminthes].</ref> (dont 75 % de parasites), *** {{nombre|15000|[[Annelida|annélides]]}}<ref>Université du Havre : [http://www.univ-lehavre.fr/cybernat/pages/clasanne.htm Les Annélides].</ref>, *** {{nombre|10000|[[Cnidaria|cnidaires]]}}<ref>Source : [http://www.biochem.uci.edu/Steele/default.html {{langue|en|The Cnidaria Home Page}}].</ref>{{,}}<ref>Source : [http://hercules.kgs.ku.edu/hexacoral/anemone2/index.cfm {{langue|en|Hexacorallians of the World}}].</ref>, *** {{nombre|9000|[[Porifera|éponges]]}}<ref>Source : [http://www.marinespecies.org/porifera/index.php {{langue|en|World Porifera Database}}].</ref>{{,}}<ref>Université d'Ottawa : [http://simulium.bio.uottawa.ca/bio2525/documents/pr%C3%A9sentations/pdf/05-Poriferes.pdf Phylum Porifera{{pdf}}] simulium.bio.uottawa.ca.</ref>, *** {{nombre|7000|[[Echinodermata|échinodermes]]}}<ref>[http://www.echinodermes.org/index.htm Le monde des Echinodermes].</ref>{{,}}<ref>Université Pierre et Marie Curie : [http://www.snv.jussieu.fr/bmedia/oursinMDC/index.html Développement des Echinodermes].</ref>, *** {{nombre|5700|[[Ectoprocta|bryozoaires]]}}<ref>{{en}} [http://www.bryozoa.net {{langue|en|The Bryozoa Home Page}}].</ref>, *** {{nombre|2500|[[Tunicata|tuniciers]]}}<ref>{{en}} [http://www.ascidians.com {{langue|en|The Dutch Ascidians Home Page}}].</ref>, ** {{nombre|60641|[[vertébrés]]}} : *** {{nombre|108|[[Agnatha|agnathes]]}} ([[Petromyzontidae|lamproies]] et [[Myxinidae|myxines]]), *** {{nombre|900|[[Chondrichthyes|poissons cartilagineux]]}}<ref name="Fishbase">Source : [http://www.fishbase.org/search.php FishBase].</ref> ([[requin]]s, [[raie]]s et [[Holocephali|chimères]]), *** {{nombre|30000|[[Osteichthyes|poissons osseux]]}}<ref name="Fishbase"/>{{,}}<ref>{{en}} {{langue|en|California Academy of Sciences}} : [http://research.calacademy.org/research/ichthyology/catalog/SpeciesByFamily.html {{langue|en|Catalog of Fishes}}].</ref>, *** {{nombre|5743|[[Amphibia|amphibiens]]}}<ref>Source : [http://amphibiaweb.org/index.html AmphibiaWeb].</ref>, *** {{nombre|8240|[[reptile]]s}}, *** {{nombre|10234|[[oiseau]]x}}, *** {{nombre|5416|[[mammifère]]s}}. Environ {{nombre|16000|nouvelles}} espèces sont décrites chaque année, dont {{nombre|1600|espèces}} marines<ref name="Boeuf" /> et près de {{nombre|2000|espèces}} de [[Angiosperme|plantes à fleur]] ({{nombre|369000|espèces}} répertoriées en 2015)<ref>{{en}} Steven Bachman, ''{{langue|en|State of the World's Plants Report. 2016}}'', {{langue|en|Royal Botanic Gardens}}, Kew, {{p.|7/84}}, 2016 {{ISBN|978-1-84246-628-5}}.</ref>. On estime qu’environ dix espèces disparaissent naturellement (c’est-à-dire hors de l’intervention de l’espèce [[Homo sapiens|humaine]]) chaque année<ref>David M. Raup (1993). ''De l’extinction des espèces — Sur les causes de la disparition des dinosaures et de quelques milliards d’autres'', Gallimard (Paris), collection ''Essais'', {{nb p.|235}}<!-- ne pas ajouter de point ici. --></ref>, ou une sur {{nombre|50000}} par siècle<ref name="Sénat">[http://www.senat.fr/rap/r07-131/r07-1313.html Rapport du Sénat français sur la biodiversité, 2007].</ref>. Mais il en est qui disparaissent aussi du fait de l’homme (voir [[Dodo (oiseau)|dodo]], [[diversité génétique]]…) : [[Edward Osborne Wilson]] en évalue le nombre à plusieurs milliers par an<ref>{{en}} Edward O. Wilson (dir.) (1988). ''{{langue|en|Biodiversity}}'', {{langue|en|National Academy Press}} (Washington) : {{rom-min|xiii}} + {{nb p.|521}}<!-- ne pas ajouter de point ici. --></ref>. D’après l’''[[Évaluation des écosystèmes pour le millénaire]]'' de 2005, le taux de disparition des espèces depuis deux siècles est dix à cent fois supérieur au rythme naturel<ref>[http://www.millenniumassessment.org/fr/index.aspx Évaluation des écosystèmes pour le millénaire].</ref> (hors grandes crises d'extinction), et sera encore multiplié par dix d'ici 2050, soit {{unité|1000|à=10000|fois}} le rythme d'extinction naturel. ==== Procaryotes ==== Dans les deux autres grands groupes du vivant (les [[Archaea|archées]] et les [[Eubacteria|bactéries]]), la notion d'espèce est sensiblement différente<ref>[http://www.inra.fr/sante_plantes_environnement/les_recherches/principaux_resultats/notion_d_espece_genomique_chez_les_bacteries « La notion d'espèce "génomique" chez les bactéries est irréconciliable avec le concept d'espèce biologique des eucaryotes »], sur ''[[Institut national de la recherche agronomique|Inra]]'', date inconnue (consulté le {{date-|1er avril 2010}}).</ref>{{,}}<ref>Patricia Léveillé, [http://www.inra.fr/Chercheurs-etudiants/Mecanismes-du-vivant/Toutes-les-actualites/Especes-de-bacteries « Espèces de bactéries ! »], sur ''[[Institut national de la recherche agronomique|Inra]]'', {{date-|18 mars 2010}} (consulté le {{date-|31 mars 2015}}).</ref>. Le nombre total est encore moins bien connu que chez les [[Eukaryota|eucaryotes]], avec des estimations qui varient entre {{nombre|600000|et=6|milliards}} d'espèces… contre seulement {{nombre|7,300|espèces}} de bactéries connues à l'heure actuelle<ref name="Sénat" />{{,}}<ref>{{Article|langue=en |auteur=V. Torsvik, L. Øvreås & TF Thingstad |titre=Prokaryotic diversity—magnitude, dynamics, and controlling factors |périodique=Science |année=2002 |volume=296 |numéro=5570 |pages=1064–1066 |doi=10.1126/science.1071698}}.</ref>. == Orthographe == Suivi ou précédé d'un [[adjectif]], on écrit une espèce bovine, une espèce protégée{{etc.}} Suivi d'un [[substantif]], on écrit l'espèce [[Mulot sylvestre]] ou l'espèce ''Apodemus sylvaticus''<ref name="cnrtl" />. « Une espèce de » est suivi d'un singulier ou d'un pluriel, selon que cette expression est prise dans le sens d'une approximation (sorte de) ou d'une population (groupe de). En français usuel, on écrit « Le [[bonobo]] est une espèce de [[singe]] » (une sorte de singe) mais un biologiste écrira de préférence « Le Bonobo est une espèce de primates » (un groupe de primates). En effet, en biologie, suivi d'un [[déterminants et articles en français|déterminant]] introduit par « de », on écrit une espèce (ou une sous-espèce) de mammifères, d'oiseaux, de reptiles ou bien des espèces d'insectes<ref name="cnrtl">[http://www.cnrtl.fr/definition/esp%C3%A8ce Définition de CNRTL].</ref>. {{pas clair|Sous entendu, une « population à caractères stables » de mammifères, oiseaux{{etc.}}|Quel rapport avec les conventions syntaxiques ? Quelle source à l'appui de cette interprétation ?}} Exemple : « ''[[Solanum juzepczukii]]'' est une espèce de plantes herbacées et tubéreuses de la famille [[Solanaceae]] » ou « la floraison de chaque espèce de plantes vivaces<ref>J.P. Cordier ''Plantes vivaces (Guide des végétaux)'', 2004. [http://www.lavoisier.fr/livre/notice.asp?id=36OWKRALXR3OWG Lire le résumé].</ref> ». On utilise les abréviations « [[sp.]] » au singulier et « spp. » au pluriel, qui correspondent au mot [[latin]] ''{{langue|la|species}}''. Cette abréviation s'emploie souvent après le nom d'un [[Genre (biologie)|genre]], pour indiquer « espèce non précisée », par exemple ''Russula'' sp. signifie « espèce du genre Russule ». == Notes et références == === Notes === {{Références| groupe=alpha}} === Références === {{Références}} == Annexes == {{Autres projets| wikt=espèce}} === Articles connexes === {{Colonnes|nombre=2| * [[Sp.]] * [[Spéciation]] * [[Évolution (biologie)]] * [[Complexe d'espèces]] · [[Complexe d'espèces cryptiques]] * [[Conspécificité]] * [[Race]] * [[Espèce domestiquée]] · [[Espèce extirpée]] * [[Espèce vulnérable]] · [[Espèce menacée]]· [[Espèce en danger de disparition]] · [[Espèce disparue]] * [[Nouvelles espèces|Espèce nouvelle]] · [[Espèce invasive]] · [[Espèce envahissante]] * [[Espèce remarquable]] * [[Espèce déterminante]] * [[Espèce fondatrice]] · [[Espèce paravent]] · [[Espèce-ingénieur]] · [[Espèce clé-de-voûte]] * [[Effet ombrelle]] * [[Population]] · [[Métapopulation]] }} === Liens externes === {{Liens}} * [[species:Accueil|Wikispecies (répertoire du vivant)]] * [http://www.inra.fr/dpenv/leguyc46.htm Doit-on abandonner le concept d’espèce ?] par [[Hervé Le Guyader]] * [http://atheles.org/lyber_pdf/lyber_395.pdf Évolution du vivant (Débat entre Bernard Brun, Jacques Ninio et Jean−François Gérard à télécharger{{pdf}}] * [https://www.college-de-france.fr/site/jean-jacques-hublin/course-2021-2022.htm Spéciation et extinction chez les Hominines], leçons données au [[Collège de France]] par [[Jean-Jacques Hublin]], site college-de-france.fr, consulté le 5 février 2022. * [https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-pourquoi-du-comment-science/comment-naissent-les-especes-8576049 « Comment naissent les espèces ? »], ''Le Pourquoi du comment : science'', France Culture, 27 août 2022. {{Palette| Taxinomie| Vocabulaire paléontologique/biologie}} {{Portail| biologie| origine et évolution du vivant}} [[Catégorie:Rang taxinomique]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Placentalia
Placentalia
{{sous-titre/Taxon|nv1=Placentaires}} {{Taxobox début | animal | Placentalia | Eutheria.png | Placentaires issus des quatre super-ordres :<br> un [[Éléphant des savanes]] ([[Afrotheria]]),<br> un [[Renard roux]] ([[Laurasiatheria]]),<br> un [[Tamanoir]] ([[Xenarthra]])<br> et un [[Pika américain]] ([[Euarchontoglires]]).}} {{Taxobox | embranchement | Chordata }} {{Taxobox | sous-embranchement | Vertebrata }} {{Taxobox | infra-embranchement | Gnathostomata (Vertebrata) | Gnathostomata }} {{Taxobox | super-classe | Tetrapoda }} {{Taxobox | classe | Mammalia }} {{Taxobox | sous-classe | Theria }} {{Taxobox | clade| Eutheria }} {{Taxobox taxon | animal | infra-classe | Placentalia | [[Richard Owen|Owen]], [[1837]] }} {{Taxobox taxons | super-ordre | * [[Afrotheria]] * [[Xenarthra]] * clade [[Boreoeutheria]] ** [[Euarchontoglires]] ** [[Laurasiatheria]] }} {{Taxobox fin}} Les '''Placentaires''' ('''Placentalia''') forment une [[infra-classe]] très diversifiée de [[mammifère]]s [[Theria|thériens]] caractérisés par le fait qu'ils accouchent de [[Juvénile (organisme)|juvéniles]] par contraste avec les [[Marsupialia|Marsupiaux]] qui accouchent de [[larve]]s ou les [[Monotremata|Monotrèmes]] qui pondent des [[œuf (biologie)|œuf]]s. Cela est rendu possible par la présence d'un [[placenta]], plus développé et plus complexe que chez les marsupiaux, ce qui leur a donné leur nom. Leur apparition remonterait à environ 150 millions d'années d'après l'[[horloge moléculaire]]<ref>{{lien web|url=http://www.uni-oldenburg.de/fileadmin/user_upload/biologie/ag/systematik/download/Publications/mammalST_mainText_highlight.pdf | titre="The delayed rise of present day mammals"}}{{en}}</ref>. Placentalia se définit comme un [[groupe-couronne]] ayant parfois le rang de [[Cohorte (biologie)|cohorte]]<ref name="Rose2006">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Kenneth D.|nom1=Rose|titre=The Beginning of the Age of Mammals|éditeur=[[Johns Hopkins University Press|JHU Press]]|année=2006|passage=9|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=3bs0D5ix4VAC}}</ref> ou d'infra-légion<ref name="springer2007">{{Chapitre|langue=en|titre chapitre=A Molecular Classification for the Living Orders of Placental Mammals and the Phylogenetic Placement of Primates|titre ouvrage=Pimates origins|sous-titre ouvrage=Adaptations and Evolution|auteurs ouvrage=Matthew J. Ravosa et Marian Dagosto|prénom1=Mark S.|nom1=Springer|et al.=oui|année=2007|passage=1-28|éditeur=Springer Science & Business Media|url=https://books.google.fr/books?id=C8RAGvdzedoC}}</ref>. Le taxon [[Eutheria]] (les Euthériens) est souvent utilisé pour désigner les Placentaires, mais ce clade est en réalité la branche contenant tous les taxons plus proches des Placentaires que des Marsupiaux et ils contient donc des espèces fossiles basales qui n'ont pas les caractéristiques des Placentaires. == Caractéristiques == La caractéristique la plus populaire de ce groupe : le [[Biologie du développement|développement]] de la progéniture se passe en majeure partie au sein de l'[[utérus]] maternel grâce à un [[placenta]] permettant beaucoup plus d'échanges entre la mère et ladite progéniture. On distingue notamment un stade [[embryon]]naire et un stade [[fœtus|fœtal]], au contraire des marsupiaux qui n'ont que le stade embryonnaire avant de naître à l'état [[larve|larvaire]]. L'examen du pelvis d'''[[Eomaia]]'' semble indiquer que les euthériens non placentaires naissaient précocement, au stade larvaire comme des marsupiaux. Parmi les autres caractéristiques qui singularisent les placentaires des non placentaires au sein des [[Eutheria|euthériens]] (y compris fossiles) : * on note la disparition des [[os épipubis|os épipubiques]] ; * la profondeur et l'ouverture du pelvis sont aussi plus larges, d'où un dimorphisme sexuel du bassin toujours présent, bien qu'il ne se base plus sur la présence ou l'absence des os épipubiques ; * de même le [[baculum]] est un trait plésiomorphe chez les placentaires ; * il existe aussi de petites différences au niveau de l'articulation des tarses et de la cheville, ainsi que pour la denture comme la disparition de la rainure meckelienne<ref>{{lien web|url=http://palaeos.com/vertebrates/eutheria/eutheria3.html | titre=Eutheria : Asioryctitheria and Cimolestidae}}{{en}}</ref>. == Classification == === Liste des ordres actuels === D'après l'[[Integrated Taxonomic Information System|ITIS]]{{Bioref|ITIS|1er août 2023|afficher=ref}} pour le taxon parent [[Eutheria]] : * (super-ordre [[Afrotheria]]) : ** [[Afrosoricida]] <small>Stanhope, 1998</small> : [[taupes dorées]], [[tenrecs]]... ; ** [[Hyracoidea]] <small>Huxley, 1869</small> : [[damans]] ; ** [[Macroscelidea]] <small>Butler, 1956</small> : [[Musaraigne à trompe|musaraignes à trompe]] ; ** [[Proboscidea]] <small>Illiger, 1811</small> : [[éléphants]], [[mammouth]]... ; ** [[Sirenia (mammifère)|Sirenia]] <small>Illiger, 1811</small> : [[dugongs]] et [[lamantins]] ; ** [[Tubulidentata]] <small>Huxley, 1872</small> : l'[[oryctérope]]. * (super-ordre [[Xenarthra]]) : ** [[Cingulata]] <small>Illiger, 1811</small> : [[tatous]] ; ** [[Pilosa]] <small>Flower, 1883</small> : [[fourmiliers]] et [[paresseux]]. * (clade [[Boreoeutheria]]) : ** super-ordre [[Euarchontoglires]] : *** [[Dermoptera]] <small>Illiger, 1811</small> : [[colugos]], *** [[Lagomorpha]] <small>Brandt, 1855</small> : [[lapins]], [[lièvres]] et [[Ochotonidae|pikas]], *** [[Primates]] <small>Linnaeus, 1758</small> : [[singes]], [[lémuriens]], [[tarsiers]], [[Homo sapiens|humain]]..., *** [[Rodentia]] <small>Bowdich, 1821</small> : [[rongeurs]], *** [[Scandentia]] <small>Wagner, 1855</small> : [[toupayes]]... ; ** (super-ordre [[Laurasiatheria]]) : *** [[Artiodactyla]] <small>Owen, 1848</small> : chameaux, [[Suina|porcs]], [[Ruminantia|Ruminants]]... *** [[Carnivora]] <small>Bowdich, 1821</small> : [[caniforme]]s (loups, ours, furets, phoques...), [[féliforme]]s (chats, hyènes, civettes...) *** [[Cetacea]] <small>Brisson, 1762</small> : [[Mysticeti|baleines]], [[Physeteroidea|cachalots]], [[Dauphin|dauphins]] *** [[Chiroptera]] <small>Blumenbach, 1779</small> : [[chauve-souris]], *** [[Erinaceomorpha]] <small>Gregory, 1910</small> : [[hérissons]], *** [[Perissodactyla]] <small>Owen, 1848</small> : [[équidés]], [[rhinocéros]], [[tapirs]]... ; *** [[Pholidota]] <small>Weber, 1904</small> : [[pangolins]], *** [[Soricomorpha]] <small>Gregory, 1910</small> : [[taupes]], [[musaraignes]]... <gallery style="text-align:center;" mode="packed"> Fichier:Gewone tenrek 5.JPG|''[[Tenrec ecaudatus]]'' ([[Afrosoricida]]) Fichier:Rhynchocyon udzungwensis Tanzania F. Rovero 1.jpg|''[[Rhynchocyon udzungwensis]]'' ([[Macroscelidea]]) Fichier:Orycteropus afer00.jpg|''[[Orycteropus afer]]'' ([[Tubulidentata]]) Fichier:Klippschliefer Suedafrika Hermanus.jpg|''[[Procavia capensis]]'' ([[Hyracoidea]]) Fichier:Elefantes africanos de sabana (Loxodonta africana), parque nacional de Chobe, Botsuana, 2018-07-28, DD 23.jpg|''[[Loxodonta africana]]'' ([[Proboscidea]]) Fichier:FL fig04.jpg|''[[Trichechus manatus]]'' ([[Sirenia (mammifère)|Sirenia]]) Fichier:Arsinoitherium122DB.jpg|Reconstitution de ''[[Arsinoitherium|Arsinoitherium zitteli]]'' ([[Embrithopoda]]) Fichier:Paleoparadoxia BW.jpg|Reconstitution de ''[[Paleoparadoxia tabatai]]'' ([[Desmostylia]]) Fichier:9-banded-armadillo.jpg|''[[Dasypus novemcinctus]]'' ([[Cingulata]]) Fichier:Myrmecophaga tridactyla - Copenhagen Zoo - DSC09172.JPG|''[[Myrmecophaga tridactyla ]]'' ([[Pilosa]]) Fichier:Dermoptère cropped.JPG|''[[Galeopterus variegatus]]'' ([[Dermoptera]]) Fichier:Oryctolagus cuniculus Rcdo.jpg|''[[Oryctolagus cuniculus]]'' ([[Lagomorpha]]) Fichier:Man and a monkey in India (33546493866).jpg|''[[Homo sapiens]]'' et ''[[Macaca mulatta]]'' ([[Primates]]) Fichier:Squirrel by mareckr.jpg|''[[Sciurus vulgaris]]'' ([[Rodentia]]) Fichier:Tupaia belangeri (Wroclaw zoo).JPG|''[[Tupaia belangeri]]'' ([[Scandentia]]) Fichier:Lion_(211544223).jpeg|''[[Panthera leo]]'' ([[Carnivora]]) Fichier:BUFFALO159.JPG|''[[Bubalus bubalis]]'' ([[Cetartiodactyla]]) Fichier:Big-eared-townsend-fledermaus.jpg|''[[Corynorhinus townsendii]]'' ([[Chiroptera]]) Fichier:Erinaceus europaeus in Avesta 04.jpg|''[[Erinaceus europaeus]]'' ([[Erinaceomorpha]]) Fichier:Equus zebra hartmannae - Etosha 2015.jpg|''[[Equus zebra]]'' ([[Perissodactyla]]) Fichier:Manis temminckii MHNT PHOL 1.jpg|''[[Manis temminckii]]'' ([[Pholidota]]) Fichier:Crocidura russula 2601.jpg|''[[Crocidura russula]]'' ([[Soricomorpha]]) </gallery> == Phylogénie == === Au sein des thériens === Les mammifères placentaires sont ancrés dans la branche des [[euthériens]], parallèlement aux [[marsupiaux]] dans celle des [[métathériens]].<br /> La datation de l'[[ancêtre commun]] des placentaires est sujette à controverse. Les études de [[phylogénie]] moléculaire font remonter les grands groupes modernes de placentaires et leur dernier ancêtre commun au milieu du [[Crétacé]] (entre 90 et 105 millions d'années)<ref>Foley NM, Springer MS, Teeling EC. 2016 « Mammal madness: is themammal tree of life not yet resolved? » Phil.Trans. R. Soc. B 371: 20150140.https://dx.doi.org/10.1098/rstb.2015.0140 [https://www.researchgate.net/publication/304557527_Mammal_madness_Is_the_mammal_tree_of_life_not_yet_resolved Lire en ligne]</ref>{{,}}<ref>William J. Murphy, Thomas H. Pringle, Tess A. Crider, Mark S. Springer and Webb Miller « Using genomic data to unravel the root of the placental mammal phylogeny » [https://www.researchgate.net/profile/Mark_Springer2/publication/6484563_Using_genomic_data_to_unravel_the_root_of_the_placental_mammal_phylogeny_Genome_Res/links/0c96052152f1e5655f000000.pdf Lire en ligne]</ref>{{,}}<ref>{{lien web |langue=en |auteur1=Tarver, James E. |auteur2=dos Reis, Mario |auteur3=Mirarab, Siavash |titre=The Interrelationships of Placental Mammals and the Limits of Phylogenetic Inference |url=http://gbe.oxfordjournals.org/content/8/2/330/T6.expansion.html |site=oxfordjournals.org |date=08-01-2016 |consulté le=04-09-2020}}.</ref>, mais cette datation est remise en cause, notamment par une étude combinant traits génétiques et morphologiques, et la date d'apparition des mammifères placentaires pourrait être de 65 millions d'années, soit entre {{formatnum:200000}} et {{nombre|400000|ans}} après l'[[extinction Crétacé-Tertiaire]] des [[Dinosauria|dinosaures]] non [[aves|aviens]] suggérant ainsi le scénario d'une [[explosion radiative]]<ref>{{Lien web |auteur=Le Point, magazine |titre= L'ancêtre commun des mammifères placentaires identifié |jour=8 |mois=février |année=2013 |url=http://www.lepoint.fr/science/l-ancetre-commun-des-mammiferes-identifie-08-02-2013-1625346_25.php |site=Le Point.fr |consulté le=9 février 2013}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=en|prénom1=Maureen A. |nom1=O'Leary |et al.=oui|titre=The Placental Mammal Ancestor and the Post–K-Pg Radiation of Placentals |périodique= Science|numéro=6120 |année=2013 |pages=662-667|résumé=http://www.sciencemag.org/content/339/6120/662.short |consulté le=9 février 2013}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=en |nom1=Anne D. Yoder |lien auteur1=Anne D. Yoder |titre=Fossils Versus Clocks |périodique=Science |numéro=6120 |année=2013 |pages=656-658 |résumé=http://www.sciencemag.org/content/339/6120/656.summary |consulté le=9 février 2013}}</ref>.<br /> {{Cladogramme Eutheria}} === Phylogénie interne === La plupart des études s'accordent à reconnaître quatre super-ordres au sein des mammifères placentaires : [[Xenarthra]], [[Afrotheria]], [[Euarchontoglires]] et [[Laurasiatheria]], les deux derniers regroupés dans le clade [[Boreoeutheria]]. Les relations entre ces autres groupes font débat et leur phylogénie n'est toujours pas résolue : {{Cladogramme Placentalia}} == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == === Articles connexes === * [[Mammalia (classification phylogénétique)]] * [[Règne animal]], [[eucaryote]], [[chordé]], [[tétrapode]]. === Bibliographie === * {{Article|texte=http://fdelsuc.perso.neuf.fr/fd_files/Delsuc-PourLaScience03.pdf|titre=Une nouvelle classification des mammifères|auteur=Frédéric Delsuc, Jean-François Mauffrey, Emmanuel Douzery|revue=[[Pour la Science]]|vol=303|date=Janvier 2003}} === Liens externes === {{Autres projets |commons=Category:Placentalia |wikispecies=Placentalia }} * {{TPDB|91965|''Placentalia'' Owen 1837|consulté le=14 juil. 2012}} {{Palette|Mammalia|Ordres éteints et fossiles de mammifères}} {{Portail|Mammifères}} [[Catégorie:Placentalia| ]] [[Catégorie:Infra-classe de mammifères (nom scientifique)]] [[Catégorie:Taxon décrit en 1837]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Edgar%20Allan%20Poe
Edgar Allan Poe
{{En-tête label|BA|année=2007}} {{Voir homonymes|Poe|Edgar Allan Poe (homonymie)}} {{Infobox Biographie2 | charte = écrivain | œuvres principales = * ''[[Les Aventures d'Arthur Gordon Pym]]'' * ''[[Ligeia]]'' * ''[[La Chute de la maison Usher (nouvelle)|La Chute de la maison Usher]]'' * ''[[William Wilson]]'' * ''[[Double assassinat dans la rue Morgue]]'' * '' [[Le Chat noir (nouvelle)|Le Chat noir]]'' * ''[[Le Masque de la mort rouge]]'' * ''[[Le Puits et le Pendule]]'' * ''[[Le Cœur révélateur]]'' * ''[[Le Scarabée d'or]]'' * ''[[La Lettre volée]]'' * ''[[Le Corbeau (poème)|Le Corbeau]]'' * ''[[La Barrique d'amontillado]]'' * ''[[Hop-Frog]]'' * ''[[Annabel Lee]]'' }} '''Edgar Allan Poe''' {{MSAPI|/ˈɛdɡɚ ˈælən poʊ/}}<ref>[[Prononciation de l'anglais|Prononciation]] en [[anglais américain]] [[Transcription phonétique|retranscrite]] selon la [[alphabet phonétique international|norme API]].</ref>, né le {{date de naissance|19|janvier|1809|en littérature}} à [[Boston]] et mort le {{date de décès|7|octobre|1849||||en littérature}} à [[Baltimore]], est un [[poète]], [[Roman (littérature)|romancier]], [[Nouvelle|nouvelliste]], [[critique littéraire]], [[dramaturge]] et [[Éditeur de presse|éditeur]] [[États-Unis|américain]], ainsi que l'une des principales figures du [[romantisme]] américain. Connu surtout pour ses contes {{incise|genre dont la brièveté lui permet de mettre en valeur sa théorie de l'effet, suivant laquelle tous les éléments du texte doivent concourir à la réalisation d'un effet unique}} il a donné à la nouvelle ses lettres de noblesse et est considéré comme l’inventeur du [[roman policier]]. Nombre de ses récits préfigurent les genres de la [[science-fiction]] et du [[fantastique]]. Né à [[Boston]], Edgar Allan Poe perd ses parents, [[David Poe Jr.]] et [[Elizabeth Poe|Elizabeth Arnold]], dans sa petite enfance ; il est recueilli par John et Frances Allan de [[Richmond (Virginie)|Richmond]], en [[Virginie (États-Unis)|Virginie]], où il passe l’essentiel de ses jeunes années, si l’on excepte un séjour en [[Angleterre]] et en [[Écosse]], dans une aisance relative. Après un bref passage à l’[[Université de Virginie]] et des tentatives de carrière militaire, Poe quitte les Allan. Sa carrière littéraire débute humblement par la publication anonyme, en [[1827 en littérature|1827]], de ''Tamerlan et autres poèmes'', un recueil de poèmes signés seulement « par un Bostonien ». Poe s’installe à [[Baltimore]], où il vit auprès de sa famille paternelle et abandonne quelque peu la poésie pour la prose. En {{date-||juillet|1835}}, il devient rédacteur-assistant au ''[[Southern Literary Messenger]]'' de Richmond, où il contribue à augmenter les abonnements et commence à développer son propre style de critique littéraire. La même année, à vingt-six ans, il épouse sa cousine germaine [[Virginia Poe|Virginia Clemm]], alors âgée de {{nombre|13|ans}}. Après l’échec de son roman ''[[Les Aventures d'Arthur Gordon Pym]]'', Poe réalise son premier recueil d’histoires, les ''Contes du Grotesque et de l’Arabesque'', en [[1839 en littérature|1839]]. La même année, il devient rédacteur au ''[[Burton's Gentleman's Magazine]]'', puis au ''[[Graham's Magazine]]'' à [[Philadelphie]]. C'est à Philadelphie que nombre de ses œuvres parmi les plus connues ont été publiées. Dans cette ville, Poe a également projeté la création de son propre journal, ''The Penn'' (plus tard rebaptisé ''The Stylus''), qui ne verra jamais le jour. En {{date-||février|1844}}, il déménage à [[New York]], où il travaille au ''[[Broadway Journal]]'', un magazine dont il devient finalement l’unique propriétaire. En {{date-||janvier|1845}}, Poe publie ''[[Le Corbeau (poème)|Le Corbeau]]'', qui connaît un succès immédiat. Mais, deux ans plus tard, son épouse Virginia meurt de [[tuberculose]], le {{date-|30|janvier|1847}}. Poe envisage de se remarier, mais aucun projet ne se réalisera. Le {{date-|7|octobre|1849}}, Poe meurt à l’âge de {{nombre|40|ans}} à Baltimore. Les causes de sa mort n’ont pas pu être déterminées et ont été attribuées diversement à l’[[Boisson alcoolisée|alcool]], à une [[drogue]], au [[choléra]], à la [[Rage (maladie)|rage]], à une maladie du cœur, à une [[congestion cérébrale]], etc. L'influence de Poe a été et demeure importante, aux [[États-Unis]] comme dans l'ensemble du monde, non seulement sur la littérature, mais également sur d'autres domaines artistiques tels le cinéma. Bien qu'auteur américain, il a d’abord été reconnu et défendu par des auteurs français, [[Charles Baudelaire|Baudelaire]] et [[Stéphane Mallarmé|Mallarmé]] en tête. La critique contemporaine le situe parmi les plus remarquables [[Liste d'écrivains américains par ordre chronologique|écrivains]] de la [[littérature américaine]] du {{XIXe siècle}}. == Biographie == === Une famille de comédiens === [[Fichier:Poe.jpg|vignette|redresse|alt=Portrait d'un homme jeune|Edgar Allan Poe vers 1845. Gravure de John Sartain publiée en frontispice de l'édition de Griswold des ''Œuvres d'Edgar Allan Poe'', J. S. Redfield, 1850, basée sur une peinture à l'huile de Samuel Stillman Osgood.]] Il naît le {{date-|19|janvier|1809}} dans une modeste pension de famille du 62, Carver Street, à [[Boston]], dans le [[Massachusetts]]<ref>{{harvsp|id=Sova,2007|texte=Dawn B. Sova (2007)|p=3}}.</ref>. Sa mère, [[Elizabeth Poe|Elizabeth Arnold]] (1787-1811) est la fille de deux acteurs londoniens, Henry (ou William Henry) Arnold et Elizabeth Smith. À la mort de son père, elle accompagne sa mère en [[États-Unis|Amérique]]. Arrivée le {{date-|3 janvier 1796}} à [[Boston]] à bord de l’''Oustram'', elle monte sur les planches trois mois plus tard, âgée d'à peine neuf ans. Elle rejoint ensuite, avec sa mère, qui meurt quelque temps après, une petite troupe de [[théâtre]], les ''Charleston Players''<ref name="eapoe.org/geninfo/poechron">{{Lien web|url=http://www.eapoe.org/geninfo/poechron.htm|site=eapoe.org|titre=Chronologie de la vie d'Edgar Allan Poe sur le site officiel de la Société Edgar Allan Poe de Baltimore (en anglais)}} {{harvsp|id=Richard|texte=Claude Richard, chronologie (1989)}}.</ref>. Durant l'été 1802, à [[Alexandria (Virginie)|Alexandria]], en [[Virginie (États-Unis)|Virginie]], elle se marie avec le comédien Charles Hopkins, qui meurt trois ans plus tard, le {{date-|26|octobre|1805}}, et déjà veuve à 18 ans, elle épouse alors un garçon tuberculeux et alcoolique de 21 ans, [[David Poe Jr.]], dont le père, le général David Poe Sr., un commerçant patriote de Baltimore originaire d'[[Irlande (île)|Irlande]]<ref>{{Lien web|url=http://www.eapoe.org/geninfo/poegnlgy.htm|site=eapoe.org|titre=Arbre généalogique de la famille Poe sur le site officiel de la Société Edgar Allan Poe de Baltimore (en anglais)}}.</ref>, s'était illustré durant la [[guerre d'indépendance des États-Unis|guerre d'indépendance]]. David Poe Jr. avait abandonné ses études de droit pour s'engager, en {{date-||juin|1805}}, dans les ''Charleston Players''<ref name="folio291">{{Ouvrage|prénom1=Sylvère|nom1=Monod|prénom2=Edgar Allan|nom2=Poe|titre=Histoires grotesques et sérieuses|éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]]|collection=Folio Classique|année=1978|pages totales=352|passage=291|isbn=978-2-07-037040-5|isbn2=2-07-037040-2|titre chapitre=Vie d'Egar Allan Poe}}.</ref>. C'est là qu'il rencontre [[Elizabeth Poe|Elizabeth Arnold Hopkins]], qu'il épouse le {{date-|14|mars|1806}}<ref name="flammarion8">{{Ouvrage|prénom1=Roger|nom1=Asselineau|prénom2=Edgar Allan|nom2=Poe|titre=Histoires extraordinaires|éditeur=GF-Flammarion|collection=Littérature étrangère|année=|passage=8|isbn=|titre chapitre=Chronologie de la vie d'Edgar Allan Poe}}.</ref>. À l'époque, ils jouent au Federal Street Theater de [[Boston]]. [[Elizabeth Poe|Elizabeth]] est danseuse et chanteuse, mais David est un piètre acteur<ref name="eapoe.org/geninfo/poechron"/>{{,}}<ref name="folio291"/>. [[Fichier:Edgar Allan Poe Birthplace Boston.jpg|vignette|alt=Plaque commémorative|gauche|Plaque apposée près du lieu de naissance d'Edgar Allan Poe à Boston<ref name="RavenRet"/>.]] Edgar est le deuxième des trois enfants du couple. Son frère, [[William Henry Poe|William Henry Léonard]], né le {{date-|30|janvier|1807}}, mourra le {{date-|1|août|1831}}, à l'âge de 24 ans, alcoolique et tuberculeux, tandis que sa sœur, [[Rosalie Poe|Rosalie]], née le {{date-|20|décembre|1810}}, contractera à douze ans une maladie inconnue, peut-être une [[méningite]], qui la laissera handicapée mentale et nécessitera une mise sous tutelle durant toute sa vie<ref name="eapoe.org/geninfo/poechron"/>. En {{date-||septembre|1809}}, la famille quitte [[Boston]] pour le New York Park Theater. Le 18 octobre, David Poe, qui a sombré dans l'alcoolisme, joue son dernier rôle ; il fugue quelques mois plus tard, en {{date-||juillet|1810}}. Il meurt sans doute peu après, en {{date-||décembre|1811}}. La même année, [[Elizabeth Poe|Elizabeth]] donne naissance à une fille, Rosalie<ref name="folio291"/>. Elle fait une tournée dans le Sud, accompagnée d'Edgar ([[William Henry Poe|William Henry]] a été confié à son grand-père paternel) mais, malade, elle ne joue que par intermittence<ref name="eapoe.org/geninfo/poechron"/>{{,}}<ref name="folio291"/>. [[Fichier:Eliza Poe.jpg|vignette|redresse|alt=portrait d'une femme|Portrait d'Elizabeth Arnold Hopkins Poe, la mère d'Edgar Allan Poe.]] Le {{date-|9|octobre|1811}}, à [[Richmond (Virginie)|Richmond]] ([[Virginie (États-Unis)|Virginie]]), elle doit s'aliter. Le 25 novembre, un journal local lance un appel à la générosité des citoyens de Richmond, sous le titre « Au cœur humain » : « Mrs Poe, allongée sur son lit de douleur et entourée de ses enfants, demande votre aide et cette demande sera peut-être pour la dernière fois ! » Le {{date-|8|décembre|1811}}<ref name="flammarion8"/>, [[Elizabeth Poe|Elizabeth]] est emportée par le mal qui la ronge, peut-être une [[pneumonie franche lobaire aiguë|pneumonie]], à l'âge de 24 ans, après avoir joué près de deux cents rôles, laissant ses enfants orphelins. Deux semaines après ses obsèques, le [[théâtre]] de [[Richmond (Virginie)|Richmond]] brûle pendant une représentation, et la troupe, privée de [[théâtre]], quitte la ville, après avoir laissé Edgar et Rosalie à la charité de la bourgeoisie de la ville<ref name="eapoe.org/geninfo/poechron"/>. Tandis que [[William Henry Poe|William Henry]] demeure avec son grand-père David Poe et sa tante Maria Clemm, Edgar est recueilli par un couple de riches négociants de [[tabac]] et de denrées coloniales de [[Richmond (Virginie)|Richmond]], John et Frances Allan, et [[Rosalie Poe|Rosalie]] (1810-1874) par les Mackenzie. Le {{date-|7|janvier|1812}}, Edgar est baptisé par le révérend John Buchanan, vraisemblablement sous le nom d'« Edgar Allan Poe » et avec les Allan pour parrain et marraine<ref name="eapoe.org/geninfo/poechron"/>. === Une éducation d'aristocrate virginien === [[Fichier:EAPoePortrait-Osgood.png|vignette|gauche|redresse|alt=Nouveau portrait du même homme|Portrait d'Edgar Allan Poe peint par Samuel Stillman Osgood dans les [[années 1840]] (New York Historical Society).]] Edgar passe son enfance à [[Richmond (Virginie)|Richmond]], chez ses parents adoptifs, qui l'élèvent avec tendresse. En 1814, à peine âgé de {{nobr|5 ans}}, il commence ses études primaires sous la conduite de Clotilda ou Elizabeth Fisher. L'année suivante, il passe brièvement, à l'école de William Ewing. En 1815, en effet, John Allan (1780-1834), qui est d'origine écossaise, décide de partir au [[Royaume-Uni]] pour y étudier le marché et, si possible, ouvrir à [[Londres]] une succursale. La [[Bible]] occupe une grande place dans la vie d'Edgar, et ce malgré le rationaliste John Allan<ref name="folio292">{{Ouvrage|prénom1=Sylvère|nom1=Monod|prénom2=Edgar Allan|nom2=Poe|titre=Histoires grotesques et sérieuses|éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]]|collection=Folio Classiques|année=|passage=292|isbn=|titre chapitre=Vie d'Edgar Allan Poe}}.</ref>. Edgar, qui a six ans, quitte l'école de Richmond et embarque avec ses parents et la jeune sœur de {{Mme}} Allan, Ann Moore Valentine (appelée Nancy) à [[Norfolk (Virginie)|Norfolk]] (Virginie) à bord du ''Lothair''<ref name="eapoe.org/geninfo/poechron"/>. Débarqués à [[Liverpool]] le 29 juillet, les Allan gagnent d'abord l'[[Écosse]]. Mais le marché écossais se révèle mauvais, et la famille s'installe bientôt à [[Londres]]. Edgar suit, de 1816 à 1818, des études primaires à l'école des demoiselles Dubourg (146 Sloan Street, [[Chelsea (Londres)|Chelsea]], Londres), où il est connu sous le nom de « ''Master Allan'' »<ref name="eapoe.org/geninfo/poechron"/> et étudie notamment la géographie, l'orthographe et le [[catéchisme]] [[anglicanisme|anglican]]<ref name="Bloom">{{harvsp|id=Bloom|texte=Harold Bloom (2002)|p=9}}.</ref>, puis à la Manor House School de Londres, à [[Hackney (district londonien)|Stoke Newington]], dirigée par le révérend John Bransby<ref name="eapoe.org/geninfo/poechron"/> (elle pourrait avoir servi de modèle au collège de ''William Wilson''<ref>« [[s:Edgar Poe, sa vie et ses œuvres|Edgar Poe, sa vie et ses œuvres]] », introduction de [[Charles Baudelaire]].</ref>), sous le nom d'« Edgar Allan »<ref name="eapoe.org/geninfo/poechron"/>. Il suit des études classiques et littéraires solides<ref name="asselineau">{{Ouvrage|prénom1=Roger|nom1=Asselineau|prénom2=Edgar Allan|nom2=Poe|titre=Histoires extraordinaires|éditeur=GF-Flammarion|collection=Littérature étrangère|année=|passage=7|isbn=|titre chapitre=Chronologie de la vie d'Edgar Allan Poe}}.</ref>, apprenant le [[grec (langue)|grec]], le [[latin]], le [[français]] et la danse. Il fait preuve d'un caractère irritable et parfois tyrannique envers ses camarades, mais obtient de brillants résultats scolaires, en latin et français notamment<ref name="asselineau"/>. L'école mettant également l'accent sur la condition physique des élèves, Edgar devient un athlète accompli<ref name="Bloom"/>{{,}}<ref name="folio292"/>. En août 1818, les Allan visitent l'[[île de Wight]], probablement à l'occasion de vacances, et peut-être le site de [[Stonehenge]]<ref name="Mabbott,535">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Edgar Allan|nom1=Poe|prénom2=Thomas Ollive|nom2=Mabbott|titre=Complete poems|éditeur=[[University of Illinois Press]]|année=2000|pages totales=627|passage=529-572|isbn=|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=YMpHRRPcyKsC&printsec=frontcover|titre chapitre=Annals}}</ref>. Mais la situation se dégrade. D'abord, sa mère adoptive, dont la santé a toujours été fragile, tombe sérieusement malade, ce qui a pour effet de la rendre nerveuse, irritable. Par ailleurs, en 1819, John Allan connaît de graves ennuis financiers : le cours du tabac s'effondre, puis un employé l'escroque. Le jeune Edgar, qui est séparé de sa famille, fait une première fugue<ref name="folio292"/>. [[Fichier:Sara Elmira Royster.jpg|vignette|redresse|alt=portrait d'une très jeune femme|[[Sarah Elmira Royster]], amour de jeunesse d'Edgar Allan Poe.]] Le {{date-|8|juin|1820}}, la famille Allan est à [[Liverpool]], où elle embarque sur le ''Martha''. Arrivée à [[New York]] le 22 juillet après 31 jours de trajet, elle prend le 28 un [[Bateau à vapeur|steamboat]] à destination de [[Norfolk (Virginie)|Norfolk]] et se réinstalle à [[Richmond (Virginie)|Richmond]], le 2 août. Edgar reprend le chemin de l'école, où il obtient, là aussi, d'excellents résultats, mais commence à manifester un certain penchant pour la solitude et la rêverie<ref name="folio292"/>. En 1823, les affaires de John Allan sont moribondes et la vie à la maison des Allan s'en ressent<ref name="folio292"/>. Edgar continue à rédiger des poèmes qu'il adresse aux élèves de l'école où se trouve sa sœur<ref name="eapoe.org/geninfo/poechron"/>. Les relations avec ses parents adoptifs sont ambivalentes. Il est encouragé par sa mère dans ses travaux d'écriture, mais les tours qu'il joue à certains habitants de Richmond causent le désespoir de son père<ref name="folio292"/>. Ce dernier prend ombrage du caractère assez fier de l'adolescent, et s'éloigne progressivement de son épouse, toujours malade. Edgar, très attaché à Frances Allan (1784-1829), réprouve l'adultère de son père adoptif<ref name="folio292"/>. John Allan voudrait voir Edgar devenir marchand, mais le jeune homme ne rêve que de poésie et envisage, à la rigueur, une carrière dans l'armée. Il trouve souvent refuge chez la mère d'un camarade, Jane Stith Stanard, qui est l'inspiratrice du poème ''À Hélène''<ref name="folio292"/> ([[1831 en littérature|1831]]). Son décès, en 1824, affectera grandement Edgar<ref name="eapoe.org/geninfo/poechron"/>. [[Fichier:University of Virginia room of Edgar Allan Poe edited.jpg|vignette|gauche|alt=Vue d'une chambre avec un lit, une table et une chaise|Chambre d'Edgar Allan Poe à l'université de Virginie.]] À la suite du décès de son oncle William Galt, en {{date-||mars|1825}}, John Allan hérite de plusieurs centaines de milliers de [[dollar américain|dollars]]<ref name="Mabbott,535"/>. Cette somme lui permet de payer ses dettes et d'acheter un manoir en briques appelé « Moldavia » (pour {{formatnum:14950}} dollars). Entre 1821 et 1825, Edgar fréquente les meilleures écoles privées de [[Richmond (Virginie)|Richmond]], où il reçoit l'éducation traditionnelle des gentlemen virginiens. Il est inscrit à l'English Classical School de John H. Clarke (1821-1822)<ref name="eapoe.org/geninfo/poechron"/>, qui lui fait lire [[Ovide]], [[Virgile]] et [[Jules César|César]], puis [[Homère]], [[Horace]] et le ''De Officiis'' de [[Cicéron]]<ref name="Mabbott,535"/>, puis il fréquente le collège William Burke (1823-{{date-||mars|1825}}) et l'école du {{Dr}} Ray Thomas et de son épouse<ref name="eapoe.org/geninfo/poechron"/>. À cette époque, il écrit ses premiers vers satiriques, tous perdus aujourd'hui, excepté ''O Tempora! O Mores!'' Par ailleurs, il est très influencé par l'œuvre et le personnage de [[Lord Byron]]. Bon élève, il se montre excellent nageur et passionné de saut en longueur. En juin ou {{date-||juillet|1824}}, il nage six ou sept miles le long de la [[James River (Virginie)|James River]], tandis que son maître suit sur un bateau. Du [[26 octobre|26]] au {{date-|28|octobre|1824}}, lors de [[Gilbert du Motier de La Fayette#Le voyage en Amérique (1824)|son voyage]] aux [[États-Unis]], le général [[Gilbert du Motier de La Fayette|La Fayette]] visite [[Richmond (Virginie)|Richmond]]. Les volontaires juniors de la ville participent aux cérémonies organisées pour lui souhaiter la bienvenue ; Edgar est lieutenant des volontaires<ref name="eapoe.org/geninfo/poechron"/>. Le {{date-|14|février|1826}}, il entre à la nouvelle [[université de Virginie]], à [[Charlottesville]]<ref name="Royot25">Daniel Royot, ''La littérature américaine'', Paris, PUF, 2004, {{ISBN|978-2-13-054124-0}}, {{p.|25}}</ref>, que vient de fonder [[Thomas Jefferson|Jefferson]] (elle a ouvert ses portes le {{date-|7|mars|1825}}), où il suit avec brio des cours de langues anciennes et modernes<ref name="eapoe.org/geninfo/poechron"/>. Mais M. Allan lui a donné juste assez d'argent pour s'inscrire. Excédé par les dettes de jeu et les frais courants d'Edgar, qui s'élèvent à {{formatnum:2000}} dollars, alors qu'il vient de passer avec succès ses premiers examens, John Allan refuse de le réinscrire et le ramène à [[Richmond (Virginie)|Richmond]] en {{date-||décembre|1826}} pour l'employer dans sa maison de commerce. Par ailleurs, il ruine ses fiançailles avec [[Sarah Elmira Royster|Elmira Royster]] (1810-1888) ; le père de la jeune fille s'empresse de la marier à un riche négociant, Alexander Shelton<ref name="eapoe.org/geninfo/poechron"/>. === Rêves de gloire et pérégrinations === [[Fichier:PoeMarriage.JPG|vignette|redresse|alt=Acte de mariage sur papier brun|L'engagement de mariage d'Edgar Allan Poe et de Virginia Clemm (''Life and Letters of Edgar Allan Poe'', James A. Harrison, 1900).]] Comme son beau-père refuse de le renvoyer à l'[[université de Virginie|université]], il quitte sa famille adoptive, probablement le {{date-|24|mars|1827}}<ref>{{harvsp|id=Quinn|texte=Arthur Hobson Quinn (1941)|p=116}}.</ref>, et s'embarque sous le nom d'Henri Le Rennet sur un bateau qui descend la [[James River (Virginie)|James River]] jusqu'à [[Norfolk (Virginie)|Norfolk]]<ref>{{harvsp|id=Walter|texte=Georges Walter (1991)|p=134}}.</ref>. Arrivé à [[Boston]] en avril, il espère survivre en publiant ses [[poème]]s. Il y passe deux mois, comme acteur ou soldat, on l'ignore. Le 26 mai, sous le nom d'Edgar A. Perry (pseudonyme qu'il réutilisera pour signer certains contes), après s'être vieilli de quatre ans, il s'engage pour cinq ans comme artilleur de seconde classe dans l'armée fédérale. À la même époque, il fait paraître à ses frais, chez Calvin F.S. Thomas à Boston, une mince plaquette anonyme ''[[Tamerlan]] et autres poèmes'' sur laquelle est inscrit « A Bostonian » et dont 50 exemplaires, à peine, sont vendus. Il n'en reste aujourd'hui que 12 exemplaires<ref name="eapoe.org/geninfo/poechron"/>. En novembre, sa batterie est transférée à [[Fort Moultrie]], sur l'[[Sullivan's Island|île Sullivan]], face à [[Charleston (Caroline du Sud)|Charleston]] (cette île servira de décor au très populaire ''Scarabée d'or''). Malgré sa rapide promotion au grade d'artificier, puis de sergent-major (le {{date-|1 janvier 1829}}) et l'amitié de ses supérieurs, Edgar s'ennuie. John Allan lui refuse la lettre d'autorisation sans laquelle il ne peut démissionner. Le {{date-|15|décembre|1828}}, la batterie d'artillerie dans laquelle il sert est transférée au [[Fort Monroe]] en [[Virginie (États-Unis)|Virginie]]<ref name="eapoe.org/geninfo/poechron"/>. [[Fichier:PoeHouse-Baltimore.jpg|vignette|gauche|redresse|alt=Maison à deux étages|Maison d'Edgar Allan Poe, au 203 North Amity Street, à Baltimore. La chambre de Poe se serait située sous les toits.]] Le {{date-|28|février|1829}}, Frances Keeling Allan meurt. Elle est inhumée le 2 mars au cimetière de Shockoe Hill. Prévenu tardivement, Edgar n'arrive que le soir du jour des funérailles de cette mère tant aimée. Durant ce séjour, Edgar se réconcilie provisoirement avec son père adoptif, qui accepte de l'aider à démissionner de l'armée et d'appuyer (sèchement) sa candidature à [[Académie militaire de West Point|West Point]], école des officiers de l'armée américaine. Le 4 avril, Edgar est libéré de l'armée<ref name="eapoe.org/geninfo/poechron"/>. Une nouvelle histoire de dettes entraîne une nouvelle brouille entre les deux hommes. Libéré de l'armée en {{date-||avril|1829}}, sans le sou, Edgar va attendre son admission à [[Académie militaire de West Point|West Point]] à [[Baltimore]]. Il séjourne auprès de sa tante Maria Clemm (1790-1871), sœur cadette de son père, qui a perdu son mari en 1826 et vit dans un extrême dénuement, entourée de sa mère impotente, Elizabeth Cairnes Poe, d'un fils tuberculeux, Henry (1818-après 1836), et de deux filles, Elizabeth Rebecca (1815-1889) et [[Virginia Poe|Virginia]] (1822-1847), qui est éperdue d'admiration devant son cousin, ainsi que du frère d'Edgar, [[William Henry Poe|William Henry]]. Dans cette ville, il fait paraître un second recueil de [[poème]]s, ''Al Aaraaf, Tamerlan et poèmes mineurs'' chez Hatch and Dunning en {{date-||décembre|1829}}<ref name="eapoe.org/geninfo/poechron"/>. Muni de chaleureuses lettres de recommandation de ses anciens officiers et d'une froide supplique de John Allan, il se rend à pied à [[Washington (district de Columbia)|Washington]], pour solliciter son admission dans la prestigieuse académie de [[John Eaton (homme politique)|John Eaton]], [[Secrétaire à la Guerre des États-Unis|secrétaire à la Guerre]]. Ses démarches n'ayant obtenu aucun succès, il retourne à Baltimore<ref name="eapoe.org/geninfo/poechron"/>. Edgar est admis à [[Académie militaire de West Point|West Point]] en {{date-||juin|1830}}. Il y fait de brillantes études, meilleures dans les disciplines académiques que dans les exercices militaires. John Allan, cependant, se remarie avec Louisa Patterson, qui lui donnera trois fils. Excédé par l'avarice de John Allan, qui lui refuse à nouveau l'argent nécessaire à ses études, et réfractaire à la discipline, Edgar se fait volontairement renvoyer de West Point<ref name="Royot25"/> (en refusant de se rendre en classe ou à l'église) après jugement de la [[cour martiale]], le {{date-|8|février|1831}}. Le 6 mars, il quitte l'école avec des lettres de recommandation de ses supérieurs<ref name="eapoe.org/geninfo/poechron"/>. === Des débuts littéraires difficiles === [[Fichier:BurtonsGentlemansMagazine.jpg|vignette|redresse|alt=Couverture en noir sur fond brun d'un ancien magazine|Couverture du ''Burton's Gentleman's Magazine'', septembre 1839, première publication de ''La Chute de la maison Usher'', d'Edgar Poe.]] De retour à [[Baltimore]], chez Maria Clemm, il recherche vainement un emploi. Ses articles et ses contes sont tous refusés. Enfin, il envoie cinq nouvelles au concours du ''Philadelphia Saturday Courrier'', qui promet au gagnant un prix de {{unité|100|dollars}}. Il n'obtient pas le prix, mais ses contes (notamment ''Metzengerstein'') sont publiés, sans son nom, en [[1832 en littérature|1832]] par le ''Saturday Courrier'' (qui les paie très mal)<ref name="eapoe.org/geninfo/poechron"/>. Ainsi commence sa carrière de journaliste. Dans l'indigence, il pratique aussi le métier de [[pigiste]] nègre et continue son travail d'[[écrivain]], consacrant ses loisirs et ses maigres revenus à l'éducation de sa petite cousine [[Virginia Poe|Virginia]]. En [[1831 en littérature|1831]], il fait paraître chez Elam Bliss à [[New York]] ''Poèmes, seconde édition'', dédié au « corps des cadets des États-Unis » et précédé du premier manifeste critique d'Edgar, la ''Lettre à M…'' (reprise par la suite sous le titre ''Lettre à B…''), qui bénéficie d'un accueil peu favorable<ref name="eapoe.org/geninfo/poechron"/>. En 1833, le ''New England'' refuse de publier son premier recueil : ''Contes du club de l'In-Folio''. En revanche, en [[octobre]], il gagne le {{1er|prix}} du concours du ''[[Baltimore Saturday Visiter]]'' avec le ''[[Manuscrit trouvé dans une bouteille]]'', qui lui apporte une certaine notoriété et l'amitié de [[John P. Kennedy]], membre du jury et célèbre romancier. Grâce à ses recommandations, il peut publier ses premiers comptes rendus de critique littéraire au ''[[Southern Literary Messenger]]''<ref name="eapoe.org/geninfo/poechron"/>. En {{date-||août|1835}}, il est enfin engagé par Thomas W. White comme directeur de la section littéraire du journal. Toutefois, il n'est pas libre : il doit se conformer au programme de la revue, qui soutient la littérature sudiste, et satisfaire l'admiration infantile de T. W. White pour les discours des gentlemen virginiens. La griffe d'Edgar apparaît dans ses nombreux pamphlets contre les romanciers populaires (du Nord) de l'époque. Il s'attaque notamment au best-seller de [[Theodore Fay]], ''Norman Leslie'', coqueluche de New York et des journaux nordistes tels le ''Knickerbocker'', le ''Commercial Intelligencer'' ou la ''[[North American Review]]''. Son talent de polémiste éclate, et il rénove l'esprit du ''Southern''. Ses opérations médiatiques, comme la série : « Autobiographies [[pastiche]]s de lettres d'écrivains », font monter le nombre d'abonnés au journal<ref name="eapoe.org/geninfo/poechron"/>. Il épouse clandestinement [[Virginia Poe|Virginia]] le {{date-|22|septembre|1835}}. Le {{date-|16|mai|1836}}, il l'épouse publiquement, et la jeune fille, qui n'a que 13 ans<ref name="Royot25"/>, le rejoint à Richmond avec sa mère<ref name="eapoe.org/geninfo/poechron"/>{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Roger Forclaz|titre=Le Monde d'Edgar Poe|éditeur=Université de Lausanne|année=1974|pages totales=611|passage=81|isbn=}}, suppose que {{Citation|Poe et Virginia firent chambre à part pendant les deux premières années du mariage et que l'union ne fut pas consommée pendant ce laps de temps}}. D'autres biographes pensent qu'il a pu ne jamais être consommé, notamment [[Marie Bonaparte]]. Voir {{harvsp|id=Franck|texte=Frederick S. Frank (1997)|p=46}}. C'est également l'hypothèse de {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Phillip L. Roderick|titre=The Fall of the House of Poe|sous-titre=And Other Essays|éditeur=iUniverse|année=2006|pages totales=100|passage=5|isbn=|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=L3Xp39H4apQC&printsec=frontcover}}.</ref>. Toutefois, il s'estime, à juste titre, mal payé et ne supporte plus les reproches (sur son supposé alcoolisme, notamment) dont l'accable, en public, T. W. White, pour empêcher son brillant rédacteur de prendre trop d'ascendant et garder le contrôle de son journal. Aussi décide-t-il de quitter le ''Southern''<ref name="eapoe.org/geninfo/poechron"/>. En {{date-||février|1837}}, il s'installe à [[New York]], où la ''New York Review'' lui a fait une proposition. Mais le journal a cessé de paraître quand il arrive. Mrs Clemm ouvre une pension à [[Manhattan]], où Edgar s'installe avec Virginia. Il y achève ''Les Aventures d'Arthur Gordon Pym'' et y révise ''Les Contes de l'In-Folio''<ref name="eapoe.org/geninfo/poechron"/>. === Un écrivain reconnu === [[Fichier:E A Poe Letter.jpg|vignette|redresse|alt=lettre manuscrite|Fac-similé d'une lettre d'Edgar Allan Poe écrite à Philadelphie le {{date-|16|septembre|1840}} et publiée dans le prospectus du ''Penn Magazine'' (édition de Dodd, Mead & Co, 1898).]] En 1838, il se fixe à [[Philadelphie]] pour reprendre ses activités régulières de journaliste appointé. Il tente d'y vivre de sa plume, mais ses quelques piges ne le sortent pas de la misère. La même année paraissent ''Les Aventures d'Arthur Gordon Pym'', qui n'ont aucun succès<ref name="eapoe.org/geninfo/poechron"/>. En {{date-||juin|1839}}, [[William Evans Burton|William Burton]] offre à Edgar la place de [[rédacteur en chef]] adjoint au ''[[Burton's Gentleman's Magazine]]''. Il y est encore moins libre qu'au ''Southern'', car il doit servir l'opportunisme de Burton, qui lui a recommandé de faire preuve d'indulgence dans ses comptes rendus critiques. Toutefois, il s'entend bien avec [[William Evans Burton|Burton]], et leur collaboration permet au ''Gent's Mag'', qui publie ''La Chute de la maison Usher'', ''Le Diable dans le beffroi'' et ''William Wilson'', de devenir le mensuel le plus en vue de Philadelphie. En revanche, la publication en volume des ''Contes du grotesque et de l'arabesque'', en 1840, n'obtient qu'un succès d'estime. La même année, Edgar se livre à une critique de [[Henry Longfellow|Longfellow]], auquel il reproche le manque d'unité de ses textes, et inaugure une série de dénonciations de [[plagiat]]s<ref name="eapoe.org/geninfo/poechron"/>. En {{date-||janvier|1840}}, il entreprend la publication en livraisons successives d'un roman de l'Ouest, ''Le Journal de Julius Rodman'', médiocre fiction restée inachevée et pleine d'emprunts aux journaux de voyage contemporains. En juin, il quitte [[William Evans Burton|Burton]] pour fonder le ''Pen Magazine'', revue littéraire dont il serait le seul maître. Il fait circuler des tracts aux plus grandes célébrités littéraires américaines, mais le projet échoue lorsque le commanditaire, [[George Rex Graham|George Graham]], se retire. En octobre, Graham, qui possède le ''Saturday Evening Post'' et le mensuel ''Casket'' achète pour {{formatnum:3500}} dollars le ''Burton's Gentleman's Magazine'' (qui compte alors {{formatnum:3500}} abonnés) et le rebaptise ''Graham's Gentleman's Magazine''. Dans le premier numéro paraît le conte ''L'homme des foules''<ref name="eapoe.org/geninfo/poechron"/>. En {{date-||juin|1841}}, Edgar est engagé comme rédacteur associé par son ami [[George Rex Graham|George Graham]]. Il touche un salaire annuel de {{unité|800|dollars}}. Pour la première fois, il jouit d'une réelle indépendance. La plupart de ses grands articles et l'essentiel de son œuvre critique ont paru dans les pages du ''[[Graham's Magazine]]''. C'est également la période la plus heureuse de sa vie. Il poursuit ses attaques contre les « cliques » et les « coteries » de [[New York]] et de [[Boston]], qui dictent leur loi aux [[Maison d'édition|éditeurs]] et aux [[journaliste]]s des grands centres urbains. Le tirage de la revue passe à {{unité|25000|exemplaires}}, chiffre exceptionnel pour l'époque<ref name="eapoe.org/geninfo/poechron"/>. Un malheur vient cependant frapper sa famille. Un soir de {{date-||janvier|1842}}, alors qu'elle chante pour des amis, [[Virginia Poe|Virginia]] est victime d'une [[hémorragie]] causée par la rupture d'un vaisseau de la gorge. Elle reste plusieurs mois entre la vie et la mort<ref name="eapoe.org/geninfo/poechron"/>. Peu après, le 6 mars, Edgar rencontre [[Charles Dickens]], en tournée aux [[États-Unis]], avec lequel il discute de l'instauration d'un [[Droit d'auteur|copyright]] international. Dickens lui promet de lui trouver un [[Maison d'édition|éditeur]] en [[Angleterre]]. En mai, Edgar quitte le ''[[Graham's Magazine]]'', repris par le projet de fonder sa propre revue, baptisée cette fois ''The Stylus''<ref name="eapoe.org/geninfo/poechron"/>. === Espérances et errances === [[Fichier:Edgar Allan Poe portrait.jpg|vignette|redresse|alt=Autre portrait du même homme|Portrait d'Edgar Allan Poe reproduisant un daguerréotype qui appartenait à Sarah Anna Lewis, réalisé pendant le séjour à Lowell, Massachusetts, probablement au début de l'été 1849.]] En {{date-||mars|1843}}, il se porte candidat à un poste de l'administration qui lui laisserait le temps d'écrire, grâce aux contacts de son ami F. W. Thomas. Toutefois, malgré le soutien de Robert Tyler, le fils du [[John Tyler|président des États-Unis]], il ne peut obtenir aucun poste. Pendant la [[élection présidentielle américaine de 1840|campagne présidentielle de 1840]], il avait rédigé plusieurs [[pamphlet]]s politiques opportunistes contre le candidat [[parti démocrate (États-Unis)|démocrate]] [[Martin Van Buren]] (''Le Diable dans le beffroi'') et son colistier [[Richard Mentor Johnson]] (''L'Homme qui était refait''), pour obtenir les bonnes grâces du [[parti whig (États-Unis)|parti whig]]. De retour à [[Philadelphie]] le 13 mars, il vit à nouveau de maigres piges<ref name="eapoe.org/geninfo/poechron"/>. En 1844, Edgar s'installe dans le nord de [[Manhattan]], à la ferme Brennan, où il travaille avec acharnement à une ''Histoire critique de la littérature américaine'' qui ne verra jamais le jour. Par ailleurs, il écrit des ''Marginalia'', brèves notes journalistiques souvent tirées de ses articles antérieurs. Enfin, il accepte un emploi subalterne au ''[[New York Mirror]]'' de son ami [[Nathaniel Parker Willis]] et remet à plus tard son projet du ''Stylus''<ref name="eapoe.org/geninfo/poechron"/>. Le {{date-|28|janvier|1845}}, il publie ''[[Le Corbeau (poème)|Le Corbeau]]'', qui a un succès extraordinaire. Paru dans l'''[[New York Mirror|Evening Mirror]]'', le [[poème]] est repris dans de nombreux journaux. Sa renommée grandit. Une sélection de ses contes paraît chez les prestigieux éditeurs Wiley et Putnam à New York, puis un recueil de poèmes, ''Le Corbeau et autres poèmes'' en {{date-||novembre|1845}}<ref name="eapoe.org/geninfo/poechron"/>. Plusieurs de ses comptes rendus critiques sont publiés dans le ''[[Broadway Journal]]'' de [[Charles Frederick Briggs]] et John Brisco, [[Semaine|hebdomadaire]] d'information artistique et culturelle. Le {{date-|22|janvier|1845}}, il devient collaborateur permanent du journal et lance une campagne célèbre à [[New York]] sous le nom de « Guerre Longfellow » : Edgar et « Outis », un correspondant anonyme (Edgar lui-même selon certaines hypothèses), échangent de violentes diatribes, l'une ridiculisant [[Henry Longfellow|Longfellow]], l'autre accusant ''Le Corbeau'' de [[plagiat]]. En [[juillet]], Edgar parvient à éliminer [[Charles Frederick Briggs|Briggs]], l'un des deux actionnaires du journal. En [[octobre]], Brisco cède ses parts à Edgar, qui concrétise alors son rêve, en devenant l'unique propriétaire de l'[[Semaine|hebdomadaire]]. Toutefois, il s'aliène les journalistes et le public bostonien lors d'une conférence, volontairement obscure, sur son poème ''Al Aaraaf''. Le {{date-|3|janvier|1846}}, Edgar dépose le bilan du ''[[Broadway Journal]]'' pour cause de dettes<ref name="eapoe.org/geninfo/poechron"/>. [[Fichier:Poecottage-without-vicinity.jpg|vignette|gauche|alt=Photo couleur d'une maison en bois entourée d'une pelouse|Cottage des Poe à Fordham.]] En mai, [[Virginia Poe|Virginia]] étant de plus en plus malade, la famille s'installe à Fordham, quartier du [[Bronx]], dans la grande banlieue de [[New York]]. Il apprécie les [[Compagnie de Jésus|jésuites]] de l'université de Fordham et flâne fréquemment dans son campus, conversant avec les étudiants et les professeurs. La tour du clocher de l'université de Fordham lui inspire le poème ''The Bells''. À cette époque, Edgar tombe gravement malade et, ne pouvant plus écrire, sombre dans la misère. Le foyer est soutenu par une amie, Marie Louis Shew, mais leur pauvreté est telle qu'un entrefilet dans le ''New York Express'' du [[5 décembre]] appelle les amis du poète à l'aide<ref name="eapoe.org/geninfo/poechron"/>. [[Fichier:VirginiaPoeBedroom.jpg|vignette|alt=Photo en couleur d'une chambre avec un lit, une table et une chaise|Chambre de Virginia Poe dans le cottage des Poe à Fordham.]] Le {{date-|30|janvier|1847}}, [[Virginia Poe|Virginia]] décède à Fordham, à l'âge de 24 ans. Edgar, gravement malade, est soigné par Mrs Shew et Maria Clemm. À cette époque, il est très occupé par son projet de [[poème]] en prose, ''[[Eureka (Poe)|Eureka]] ou Essai sur l'univers matériel et spirituel''. Il s'engage dans une quête frénétique d'amitiés féminines avec Mrs Lewis, dont il corrige les poèmes sentimentaux contre rétribution, avec Mrs Nancy Locke-Richmond (qui habite à [[Lowell (Massachusetts)|Lowell]], dans le [[Massachusetts]]), dont il s'éprend et qui sera l'Annie des derniers poèmes, enfin, avec Mrs [[Sarah Helen Whitman|Sarah Whitman]] (qui vit à [[Providence (Rhode Island)|Providence]], dans le [[Rhode Island]]), poétesse spiritualiste à qui il adresse le second poème ''À Hélène'' et qu'il demande en mariage. En {{date-||novembre|1848}}, dans des circonstances assez obscures, il absorbe une forte dose de [[laudanum]] qui manque de l'empoisonner. De plus, il s'est mis à boire, lors de la maladie de Virginia, entre 1842 et 1847, et il est victime de crises d'[[Alcoolodépendance|éthylisme]]. Il souffre même un moment d'une attaque de paralysie faciale<ref name="eapoe.org/geninfo/poechron"/>. Le 13 novembre, Mrs [[Sarah Helen Whitman|Whitman]] accepte de l'épouser s'il renonce à l'alcool. Le 23 décembre, à [[Providence (Rhode Island)|Providence]], il donne devant deux mille personnes sa célèbre conférence sur ''[[:en:The Poetic Principle|Du Principe poétique]]'' (qui ne sera publiée qu'après sa mort). Deux jours plus tard, le 25 décembre, doivent être célébrées les noces avec Mrs Whitman. Toutefois, le lendemain, celle-ci reçoit une lettre anonyme lui apprenant de prétendues « relations immorales » entre Edgar et une de ses amies. De plus, on lui apprend que son fiancé a passé la nuit à boire avec des jeunes gens dans une taverne de la ville. Aussitôt, elle décide de rompre avec lui<ref name="eapoe.org/geninfo/poechron"/>. De retour à Fordham, Edgar reprend son projet de revue littéraire avec E.H.N. Patterson. Après une visite à Mrs Richmond, il entreprend un voyage dans le Sud pour rassembler des fonds en faveur de sa revue. Parti de [[New York]] le {{date-|30|juin|1849}}, il séjourne tout l'été à [[Richmond (Virginie)|Richmond]], où il retrouve [[Sarah Elmira Royster|Elmira Royster Shelton]], veuve depuis la mort de son mari en 1844, avec laquelle il songe à se marier, et redonne sa conférence sur ''Le Principe poétique'', qui rencontre un très grand succès. Il la refait également à [[Norfolk (Virginie)|Norfolk]] ([[Virginie (États-Unis)|Virginie]])<ref name="eapoe.org/geninfo/poechron"/>. === Une mort mystérieuse === [[Fichier:VirginiaPoe.jpg|vignette|gauche|redresse|alt=portait de profil d'une femme|Portrait de Virginia Poe sur son lit de mort, peint en 1847.]] Le 27 septembre, Edgar quitte [[Richmond (Virginie)|Richmond]] en bateau pour [[Baltimore]], où il débarque le lendemain. On perd alors sa trace pendant quatre jours<ref name="eapoe.org/geninfo/poechron"/>. Le {{date-|3|octobre|1849}}, Joseph W. Walker envoie un message au {{Dr}} James E. Snodgrass : « Cher Monsieur, — Il y a un monsieur, plutôt dans un mauvais état, au {{4e}} bureau de scrutin de Ryan, qui répond au nom d'Edgar A. Poe, qui paraît dans une grande détresse et qui dit être connu de vous, et je vous assure qu'il a besoin de votre aide immédiate. Vôtre, en toute hâte, Jos. W. Walker. » L'endroit où Edgar réapparaît, plus connu sous le nom de « Gunner's Hall », était une taverne qui, comme souvent à l'époque, servait de lieu de vote pendant les élections<ref name="eapoe.org/geninfo/poechron"/>. Le {{Dr}} Snodgrass et Henry Herring, l'oncle d'Edgar, viennent chercher l'[[écrivain]] qu'ils présument ivre. D'après les différents témoignages, au lieu de son costume de laine noir, il portait un manteau et un pantalon d'alpaga de coupe médiocre, vieillis et salis et dont les coutures avaient lâché en plusieurs points, ainsi qu'une paire de chaussures usées aux talons et un vieux chapeau tout déchiré, presque en lambeaux, en feuilles de palmier. La chemise était toute chiffonnée et souillée et il n'avait ni gilet ni faux-col<ref name="eapoe.org/geninfo/poechron"/>. [[Fichier:Edgar Allan Poe portrait B.jpg|vignette|redresse|alt=Encore un portrait du même homme|Copie photographique du portrait d'Edgar Allan Poe, peint par Oscar Halling à la fin des [[années 1860]] à partir du [[daguerréotype]] « Thompson », l'un des derniers portraits de Poe réalisés en 1849.]] Conduit au Washington College Hospital, il alterne entre des phases de conscience et d'inconscience. Aux questions qu'on lui pose, il répond par des phrases incohérentes. Son cousin, Neilson Poe, venu lui rendre visite, ne peut le voir. Edgar meurt, officiellement d'une « [[congestion cérébrale]] », le dimanche 7 octobre, à 3&nbsp;h ou 5&nbsp;h du matin. Il est inhumé dans le cimetière [[presbytérianisme|presbytérien]] de la ville, le Westminster Hall, maintenant intégré à l'école de droit de l'[[université du Maryland]]<ref name="eapoe.org/geninfo/poechron"/>. Plusieurs théories ont été émises pour expliquer la mort d'Edgar. On a prétendu, ainsi, qu'il serait mort des suites d'une trop grande consommation d'alcool. D'autres mettent en avant des ennuis de santé. En 1847, il avait été victime d'une longue maladie qui lui aurait causé une lésion au cerveau. De même, en 1848, le {{Dr}} John W. Francis aurait diagnostiqué une maladie du cœur, diagnostic qu'Edgar Poe aurait d'ailleurs rejeté. Enfin, dans ses lettres à Maria Clemm, les 7 et 14 juillet, il indique qu'il est malade, parlant d'une amélioration de son état le 19. Parmi les maladies qui auraient pu causer sa mort, on a parlé de la [[tuberculose]], de l'[[épilepsie]], du [[diabète sucré|diabète]] ou de la [[Rage (maladie)|rage]]<ref name="eapoe.org/geninfo/poechron"/>. Autre hypothèse mise en avant : il aurait retrouvé des anciens de [[Académie militaire de West Point|West Point]], qui l'auraient invité à boire. Rentrant seul, dans un état d'ivresse, il aurait été volé et battu par des brutes et aurait erré dans les rues pendant la nuit avant de sombrer, inconscient<ref name="eapoe.org/geninfo/poechron"/>. Cependant, la théorie la plus largement admise est qu'il aurait été victime de la corruption et de la violence qui sévissaient de manière notoire lors des élections. De fait, la ville était alors en pleine campagne électorale (pour la désignation du [[shérif]], le {{date-|4 octobre}}) et des agents des deux camps parcouraient les rues, d’un bureau de vote à l’autre, pour faire boire aux naïfs un cocktail d’alcool et de [[narcotique]]s afin de les traîner ainsi abasourdis au bureau de vote. Pour parfaire le stratagème, on changeait la tenue de la victime, qui pouvait être battue. Le faible cœur d'Edgar Poe n'aurait pas résisté à un tel traitement<ref name="eapoe.org/geninfo/poechron"/>. === La tombe d'Edgar Poe === [[Fichier:Edgar allan poes grave.jpg|vignette|gauche|redresse|alt=Stèle commémorative|Monument placé en 1913 à l'emplacement originel de la tombe d'Edgar Poe, dans le cimetière presbytérien de Baltimore.]] Poe est enterré lors d'une cérémonie réduite à sa plus simple expression et placé dans une tombe non marquée qui progressivement sera recouverte d'herbes. En 1860, sa famille se mobilise pour offrir une pierre tombale de marbre blanc au poète négligé de [[Baltimore]], portant l'[[épitaphe]] : « ''Hic Tandem Felicis Conduntur Reliquae Edgar Allan Poe, Obiit Oct. VII 1849'' »<ref>Ici sont ensevelis les restes d'Edgar Allan Poe, enfin heureux. Il décéda le 7 octobre 1849.</ref> et sur l'autre face l'inscription : « ''Jam parce sepulto'' » ({{litt.}} « Maintenant, épargne celui qui est enterré »), mais la pierre est détruite accidentellement avant même sa mise en place. Grâce à une souscription initiée en 1865 et relayée par les élèves de l'[[université du Maryland]], Poe est réinhumé le {{date-|1er|octobre|1875}} sur un nouvel emplacement, et une véritable cérémonie est organisée sur sa nouvelle tombe le 17 novembre qui mentionne cette fois une date de naissance erronée ([[20 janvier]] au lieu du [[19 janvier|19]]). Le nouveau monument n'a aucune [[épitaphe]], même si plusieurs suggestions ont été faites, en particulier par [[Oliver Wendell Holmes]]. La pierre tombale mentionne seulement les noms et les dates de ses occupants. En 1885, les restes de [[Virginia Poe]], enterrés en 1847 à [[New York]], ont été apportés à [[Baltimore]] et inhumés avec ceux de Poe et de Maria Clemm, désormais réunis. Ce monument sera dégradé par le temps, remplacé par un monument en bronze, lui-même volé et remplacé<ref name="eapoe.org/geninfo/poechron"/>. Ce n'est finalement qu'en 1913 qu'une autre pierre commémorative est repositionnée, d'abord au mauvais endroit, puis finalement à l'emplacement originel de la tombe d'Edgar Poe, dans le cimetière presbytérien de [[Baltimore]], avec l'épitaphe suivante, tirée du poème [[Le Corbeau (poème)|Le Corbeau]] : « ''Quoth the Raven, "Nevermore."'' » (Le corbeau dit : « Jamais plus ! »)<ref>{{Lien web|url=http://www.eapoe.org/balt/poegravd.htm|site=eapoe.org|titre=« Poe’s Original Burial Place » sur le site officiel de la Société Edgar Allan Poe de Baltimore (en anglais)}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=http://www.eapoe.org/balt/poegrave.htm|site=eapoe.org|titre=« Poe’s Memorial Grave » sur le site officiel de la Société Edgar Allan Poe de Baltimore (en anglais)}}</ref>. Depuis 1949, les admirateurs de Poe se réunissent chaque année sur sa tombe, à l'anniversaire de sa naissance, le 19 janvier. À l'occasion du bicentenaire de sa naissance, des funérailles solennelles, présidées par [[John Astin]], ont été organisées par le Poe House and Museum de Baltimore le {{date-|11|octobre|2009}}, son enterrement n'ayant pas été annoncé publiquement en 1849 et l'assistance autour de son cercueil s'étant alors résumée à dix personnes<ref>{{Lien web|url=http://www.republique-des-lettres.fr/10892-edgar-allan-poe.php|site=republique-des-lettres.fr|titre=Requiescat in pace : 160 ans après sa mort, les obsèques d'Edgar Allan Poe}}</ref>. Chaque 19 janvier de 1949 à 2009, une mystérieuse personne, désignée comme le {{Lien|langue=en|trad=Poe Toaster|fr=Trinqueur de la tombe d'Edgar Allan Poe|texte=trinqueur de Poe}} (''{{langue|en|Poe Toaster}}'') a déposé discrètement, de nuit, sur sa tombe trois roses et une bouteille de cognac. Après le décès du trinqueur originel, probablement en 1998, la tradition fut reprise par un ou plusieurs héritiers. Les trinqueurs sont toujours [[anonymes]]<ref>{{Lien web|url=http://www.eapoe.org/balt/poegrave.htm|titre=The Poe Toaster|site=eapoe.org|consulté le=21 juillet 2012}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url= www.slate.fr/story/124037/etrange-silhouette-tombe-edgar-allan-poe|titre= Trois roses et un cognac, l'étrange cadeau déposé sur la tombe d'Edgar Allan Poe pendant 70 ans|site= Slate|date= 29 septembre 2016}}</ref>. == Sa personnalité == [[File:Edgar A. Poe - NARA - 528345 (cropped).jpg|thumb|Edgar A. Poe, vers 1849]] [[Fichier:Spirits of the Dead.jpg|vignette|redresse|alt=Page manuscrite sur papier brun|Copie du manuscrit original de ''The Spirits of the Dead'', un poème d'Edgar Allan Poe.]] Cultivant son intelligence, Edgar Allan Poe était un homme très courtois mais d'une férocité sans égale, qui le brouilla avec de nombreuses personnes. Ses amis étaient toujours frappés par sa tenue soignée à l'excès et la clarté de son élocution. De même, ses [[manuscrit]]s se distinguent par la fermeté, la régularité et l'élégance de son écriture et ne comportent que peu de ratures. Très souvent, il écrivait sur des feuilles de bloc-notes qu'il collait les unes aux autres de manière à former des rouleaux très stricts. Une analyse graphologique de ces manuscrits a été réalisée, qui révélerait une intelligence {{Citation|ne dormant jamais}}, une indépendance extrême à l'égard des conventions, et qui contrôle, ou cherche toujours à contrôler, une extraordinaire sensibilité ; somme toute, un « cérébral »<ref>Voir [[Michel Zéraffa]], préface aux ''Histoires extraordinaires'', Lgf, 1972.</ref>. Dans son travail, il se méfiait du premier jet, du spontané. Pressé par le besoin d'argent, il livrait le plus souvent des contes non revus aux journaux ou revues auxquels ils étaient destinés. Toutefois, lors des republications, il apportait à ceux-ci d'importants changements, toujours dans le sens d'un meilleur resserrement du texte. Durant les derniers mois de son existence, il révisa de près ses fictions et ses écrits théoriques ou critiques en vue de la première grande édition de ses œuvres, qui parut à [[New York]] en 1850. Très conscient de son intelligence, logicien, il aimait faire montre de ses capacités analytiques. Ainsi, lors de la publication en [[Roman-feuilleton|feuilleton]] de ''Barnabé Rudge'' (1841), roman de [[Charles Dickens|Dickens]], il aurait deviné la fin de l'intrigue avant la parution des dernières livraisons. De même, ''[[Le Mystère de Marie Roget]]'' est inspiré d'un fait réel, l'[[assassinat]] de [[Mary Rogers|Mary Cecil Rogers]] à [[New York]] en 1841, dont le corps avait été retrouvé dans l'[[Hudson (fleuve)|Hudson]], près de la rive du [[New Jersey]]. Dans une lettre datée du {{date-|4|juin|1842}}, il explique que, dans son conte, en faisant faire à Dupin {{Citation|une analyse très longue et rigoureuse de la [[tragédie]] » et en reprenant « les opinions et les arguments de la presse}}, il démontre {{Citation|le caractère fallacieux de l'opinion reçue}} et a {{Citation|''indiqué l'assassin'' d'une manière qui donnera un nouvel élan à l'enquête}}, expliquant que la jeune femme n'a pas été assassinée, comme on le pensait, par une bande de voyous<ref>{{harvsp|id=Richard|texte=Claude Richard, notice du conte ''Le Mystère de Marie Roget'' (1989)}}.</ref>. Sa supériorité dans l'art d'écrire fut aussi marquée par quelques canulars, où il appliqua sa théorie de l'effet. Le {{date-|13|avril|1844}}, il fit paraître dans un numéro spécial du ''New York Sun'' un conte, ''Le Canard au ballon'', présenté comme un fait réel. Par cette adroite mystification, il marquait son retour sur la scène littéraire new-yorkaise<ref>{{harvsp|id=Richard|texte=Claude Richard, notice du conte ''Le Canard au ballon'' (1989)}}.</ref>. Quant à ''La Vérité sur le cas de M. Valdemar'', conte paru en 1845, l'[[Maison d'édition|éditeur]], qui le publia comme un [[pamphlet]], et les journaux qui le reprirent dans les éditions anglaises le présentèrent comme un rapport scientifique (parce qu'ils avaient été dupés). [[Elizabeth Barrett Browning]] lui écrivit pour louer « la puissance de l'écrivain et cette faculté qu'il a de transformer d'improbables horreurs en choses qui paraissent si proches et si familières »<ref>{{harvsp|id=Richard|texte=Claude Richard, notice du conte ''La Vérité sur le cas de M. Valdemar'' (1989)}}.</ref>. [[Fichier:Poe Grave at Westminster 1.jpg|vignette|gauche|redresse|alt=Un homme en chapeau dévoilant une tombe devant la foule|Dévoilement de la nouvelle tombe d'Edgar Allan Poe au cimetière de Westminster, à Baltimore.]] Idéaliste, il était aussi très ambitieux, ce qu'il ne cachait pas. Il confia un jour à John Henry Ingram : {{Citation|J'aime la gloire, j'en raffole ; je l'idolâtre ; je boirais jusqu'à la lie cette glorieuse ivresse ; je voudrais que l'encens monte en mon honneur de chaque colline et de chaque hameau et de chaque ville et de chaque cité sur Terre<ref>{{harvsp|id=Cabau|texte=Jacques Cabau (1960)|p=36}}</ref>.}} Dès l'enfance, il lisait [[Lord Byron|Byron]], dont l'influence devait marquer ses premiers poèmes, [[Samuel Taylor Coleridge|Coleridge]] et la plupart des romantiques de son époque. Par la suite, il devait se démarquer de ces auteurs et se signala par des critiques assez féroces contre [[Samuel Taylor Coleridge|Coleridge]]. Il connaissait aussi parfaitement la littérature classique et goûtait particulièrement [[Alexander Pope|Pope]]. Il professa une grande admiration pour ''[[Ondine (conte)|Ondine]]'', conte de [[Friedrich de La Motte-Fouqué]], pour [[Percy Bysshe Shelley|Shelley]]<ref name="Barrucand34">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Michel Barrucand|titre=Histoire de la littérature des États-Unis|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Ellipses|Ellipses]]|année=2006|pages totales=136|passage=34|isbn=2-7298-2755-2}}.</ref>, pour le génie de [[Charles Dickens|Dickens]] (notamment pour ''Le magasin d'antiquités''), pour [[Nathaniel Hawthorne|Hawthorne]]. En revanche, il exprimait de sévères critiques à l'égard de [[Thomas Carlyle|Carlyle]], d'[[Ralph Waldo Emerson|Emerson]] (qu'il considérait comme la {{Citation|respectueuse réplique}} du premier), de [[Michel de Montaigne|Montaigne]], dont l'emploi de la digression dans ses ''Essais'' était en contradiction avec ses idées sur la nécessaire unité d'un texte. De même, s'il pouvait dire de [[John Neal]] que « son art est grand, il est d'une nature élevée », il mettait en avant ses « échecs répétés […] dans le domaine de la ''construction'' de ses œuvres », due, selon lui, soit à une « déficience du sens de la totalité », soit à une « instabilité de tempérament »<ref>{{harvsp|id=Richard|texte=Claude Richard, ''Marginalia'' d'Edgar Allan Poe (1989)}}.</ref>. Malgré ses efforts, il ne vécut jamais dans une réelle aisance, mais connut souvent la misère, même s'il bénéficia de son vivant d'une réelle célébrité, surtout par ses activités de journaliste et son poème ''[[Le Corbeau (poème)|Le Corbeau]]''. {{clr}} [[Fichier:Edgar Allan Poe by Pratt, 1849.jpg|vignette|redresse|alt=Tableau représentant un homme en buste|Portrait d'Edgar Allan Poe, par William Abbott Pratt (1818-1879) à Richmond (Virginie) en {{date-||septembre|1849}}. Les deux daguerréotypes pris par Pratt lors de cette séance sont les derniers à avoir été réalisés avant la mort de l'auteur à Baltimore en {{date-||octobre|1849}}.]] === Poe et l'alcool === L'alcoolisme de Poe a été démesurément exagéré, pour suggérer que sa vie aurait été une longue suite de beuveries et le disqualifier en tant qu'auteur. D'abord, il est peu probable qu'il ait pu écrire ou concevoir ses poèmes ou ses contes sous l'influence de l'alcool, ne serait-ce qu'en raison de la longueur, de l'arrondi et de la construction soignée de ses phrases. Ensuite, son flirt avec l'alcool était intermittent ; s'il lui arrivait de boire plusieurs jours de suite, il pouvait ne pas toucher une goutte d'alcool pendant des mois ou des années<ref name="alcool">{{Lien web|url=http://www.eapoe.org/geninfo/poealchl.htm|site=eapoe.org|titre=Poe, drogues et alcool sur le site officiel de la Société Edgar Allan Poe de Baltimore}}</ref>. Avant 1841, il n'existe aucun document témoignant de ses rapports à l'alcool. En {{date-||avril|1841}}, il écrivit au docteur J. Evans Snodgrass : {{Citation|Je suis tempérant jusqu'à la rigueur... À aucune période de ma vie je n'ai été ce que les hommes peuvent appeler intempérant... Mon tempérament sensible ne pouvait supporter une excitation qui était de chaque jour chez mes compagnons. Pour faire court, il est parfois arrivé que je sois complètement ivre. Pendant quelques jours, après chaque excès, j'étais invariablement cloué au lit. Mais cela fait maintenant quatre années entières que j'ai abandonné toute espèce de boisson alcoolisée&nbsp;—&nbsp;quatre ans, à l'exception d'un seul écart... quand j'ai été incité à recourir occasionnellement au cidre, dans l'espoir de soulager une attaque nerveuse}}. Il est possible qu'il ait découvert l'alcool à l'[[Université de Virginie|université]] en 1826, comme nombre d'autres jeunes gens, mais l'un de ses camarades a témoigné du fait qu'il était réputé, parmi les professeurs, pour sa sobriété, son calme et sa discipline. Par la suite, il est demeuré de longues années sans boire ; il obtint trois lettres de recommandation lors de son départ de l'armée en 1829. Sa consommation aurait repris à [[Académie militaire de West Point|West Point]], mais les témoignages à ce sujet sont douteux. Plus tard, l'un de ses amis a fait état d'une consommation modérée de liqueur, durant son séjour à Baltimore, en 1832<ref name="alcool"/>. C'est à Richmond, en 1835, qu'on trouve les premières traces avérées d'une consommation d'alcool excessive, mais occasionnelle. Dans sa lettre à Snodgrass, Poe explique : {{Citation|Pendant une brève période, quand j'habitais à Richmond et publiais le ''Messenger'', j'ai certainement cédé à la tentation, avec de longs intervalles, suscitée de tous côtés par l'esprit de convivialité du Sud}}. Après plusieurs années de sobriété, à la suite de son départ dans le Nord, il semble qu'il se soit remis à boire, en diverses occasions, à l'époque de la maladie de son épouse, la succession des améliorations intermittentes et des rechutes l'ayant fait sombrer dans la dépression. Vers la fin {{date-||août|1849}}, Poe rejoignit la division Shockoe Hill des ''Sons of Temperance'', à Richmond. Quant aux rumeurs d'[[alcoolodépendance|alcoolisme]], elles sont fondées sur le fait que, d'une part, il ne supportait pas l'alcool, et que, d'autre part, plusieurs personnes, soit qu'elles fussent fâchées avec lui (comme [[Thomas Dunn English]]), soit qu'elles pussent se compter comme ses ennemis, ont profité de ces quelques occurrences où il est apparu ivre pour généraliser et prétendre qu'il était alcoolique, cela afin de le blesser et de salir son honneur, puis sa mémoire<ref name="alcool"/>{{,}}<ref name="Richard"/>. De même, si le vin est un thème fréquent, dans les contes de Poe, il apparaît toujours sur un mode satirique ; les personnages décrits comme des connaisseurs sont généralement ivres ou sots ; le plus noble des vins n'apparaît pas comme un moyen de rendre la vie plus agréable ou plus riche, mais comme un piège pour l'imprudent et le faible. Le vin servait à Poe de métaphore ; à travers lui, il se moquait des prétentions de l'Homme et dénonçait ses tares<ref>{{Article|prénom1=L. Moffitt|nom1=Cecil|titre=Poe's Wine List|périodique=Poe Studies|volume=V|date=2 décembre 1972|pages totales=42|lire en ligne=http://www.eapoe.org/pstudies/ps1970/p1972204.htm}}</ref>. == Ses écrits == [[Fichier:EdgarAllanPoeGrave.jpg|vignette|redresse|alt=Photo couleur d'une tombe|Tombe d'Edgar Poe, de Virginia et de Maria Clemm à [[Baltimore]] depuis 1875.]] L'ambition d'Edgar Poe était de créer une véritable littérature nationale. En effet, à cette époque, l'influence européenne était prépondérante et la production du vieux continent affluait aux États-Unis dont la littérature {{incise|hormis [[Washington Irving]] et [[James Fenimore Cooper]]}} ne brillait guère que par ses histoires d'horreur {{incise|l'auteur le plus connu étant alors [[Charles Brockden Brown]]}} et ses romans sentimentaux. À ce titre, son œuvre de critique littéraire fut marquée par une véritable exigence de qualité, ainsi que la dénonciation des facilités et des plagiats. [[Henry Longfellow|Longfellow]] fut la plus illustre de ses victimes ; il ne répondit jamais à ses accusations, encore que ses amis se fissent un plaisir, en réponse, de calomnier Edgar Poe dans les milieux littéraires new-yorkais<ref name="Richard">{{harvsp|id=Richard|texte=Claude Richard, introductions et notes (1989)}}.</ref>. Edgar Poe a laissé d'importants écrits théoriques, influencés par [[Auguste Schlegel|August Wilhelm Schlegel]] et [[Samuel Taylor Coleridge|Coleridge]], qui permettent de donner sens à son œuvre. Ses réflexions littéraires renvoient à ses conceptions [[cosmogonie|cosmogoniques]]. Dans ''[[Eureka (Poe)|Eureka]]'', il explique que l'univers, à l'origine, était marqué par l'unicité. Il a éclaté par la suite en quelque chose que l'on pourrait rapprocher de la [[Big Bang|théorie du Big Bang]], mais il aspire à retrouver son unité. C'est dans cet ouvrage, qui date de 1848, qu'est exposée la première solution plausible au [[paradoxe d'Olbers]]<ref>{{Lien web |titre=Paradoxe d'Olbers. |url=http://www.cosmovisions.com/paradoxedOlbers.htm |site=www.cosmovisions.com |consulté le=2021-03-06}}</ref>{{,}} <ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Eureka/Texte entier - Wikisource|url=https://fr.wikisource.org/wiki/Eureka/Texte_entier|site=fr.wikisource.org|consulté le=2017-12-09|page=170 - 171}}</ref>. De même, en littérature, l'unité doit l'emporter sur toute autre considération. D'où la théorie de l'effet unique qu'il développe dans ''Philosophie de la composition'' (traduit par Baudelaire sous le titre de ''Genèse d'un poème''): le but de l'art est esthétique, c'est-à-dire l'effet qu'il crée chez le lecteur. Or, cet effet ne peut être maintenu que durant une brève période (le temps nécessaire à la lecture d'un [[Lyrisme|poème lyrique]], à l'exécution d'un drame, à l'observation d'un tableau, etc.). Pour lui, si l'[[épopée]] a quelque valeur, c'est qu'elle est composée d'une série de petits morceaux, chacun tourné vers un effet unique ou un sentiment, qui « élève l'âme ». Il associe l'aspect esthétique de l'art à l'idéalité pure, affirmant que l'humeur ou le sentiment créé par une œuvre d'art élève l'âme et constitue, de ce fait, une expérience spirituelle. Le poème, le conte, le roman ne doit tendre que vers sa réalisation, et toute digression doit être rejetée. De même, le roman à thèse, où l'intrigue est entrecoupée de [[dissertation]]s sur tel ou tel sujet, est à proscrire. Adversaire du didactisme, Poe soutient, dans ses critiques littéraires, que l'instruction morale ou éthique appartient à un univers différent du monde de la poésie et de l'art, qui devrait seulement se concentrer sur la production d'une belle œuvre d'art<ref name="Richard"/>. L'univers, dit-il, est un poème de Dieu, c'est-à-dire qu'il est parfait. Mais l'Homme, aveugle aux œuvres de Dieu, ne voit pas cette perfection. C'est au poète, qui a l'intuition de cette perfection, grâce à son imagination créatrice, de la faire connaître à l'humanité. Mais certains poètes mégalomanes, guidés par ce que les Grecs anciens appelaient ''[[hybris|hubris]]'', au lieu d'admettre l'impossibilité de l'imitation parfaite de l'intrigue de Dieu par l'Homme, prétendent se livrer à une concurrence sacrilège. Marqués non par l'imagination créatrice, mais par la ''fancy'' {{incise|une fantaisie délirante créant l'erreur, l'illusion}}, ils ne voient pas la perfection de la création divine ; leur esprit aveuglé interprète le monde en fonction de leur cœur, de leur propre tourment intérieur ; ils sont voués au néant par leur [[Prométhée|ambition prométhéenne]]. Dans la première catégorie, on peut citer le chevalier Auguste Dupin (''Double assassinat dans la Rue Morgue'', ''Le Mystère de Marie Roget'' et ''La Lettre volée''), William Legrand (''Le Scarabée d'or'') ou le baron Ritzner von Jung (''Mystification''). De même, dans certains contes, l'illusion est révélée par un parent au narrateur fiévreux qui a fui une épidémie de choléra dans ''Le Sphinx'', par des lunettes qu'on offre au narrateur myope dans ''Les Lunettes'', par la révélation des causes psychosomatiques de la sorte de catalepsie dont souffre le narrateur dans ''L'Enterrement prématuré''. Dans la seconde catégorie, la figure la plus marquante est Roderick Usher, dont l'influence néfaste « contamine » le regard du narrateur et lui fait voir comme surnaturels des phénomènes qui ont, en fait, une explication rationnelle (Poe disséminant adroitement les indices de cette explication dans le texte)<ref name="Richard"/>. [[Fichier:Eulalie-manuscript.jpg|vignette|gauche|alt=Poème manuscrit portant le titre d'Eulalie|Manuscrit d’''Eulalie'', avec la signature d'Edgar Allan Poe.]] Dans ''La Lettre volée'' (en anglais, ''The Purloined Letter''), Edgar Poe imagine une intrigue où un certain « D. » (peut-être un frère du héros, le chevalier Auguste Dupin, comme semble l'indiquer la citation de la tragédie ''Atrée et Thyeste'' de [[Prosper Jolyot de Crébillon|Crébillon père]] : « Un destin si funeste, / S'il n'est digne d'[[Atrée]], est digne de [[Thyeste]]. ») vole à une dame de qualité une [[Courrier|lettre]] compromettante. Pour la cacher aux policiers, qui surveillent ses allers-retours et fouillent son hôtel pendant son absence, il la met bien en évidence dans un tableau accroché au mur. L'aveuglement des policiers, à l'esprit médiocre, renvoie à l'aveuglement des hommes, incapables de saisir la perfection de l'intrigue de Dieu. Quant à « D. », Poe le décrit comme dominé par la ''fancy'', au contraire du chevalier Dupin, qui finit par l'emporter grâce à son imagination créatrice<ref name="Richard"/>. La narration, chez Poe, est marquée par la [[polysémie]], dont témoignent les nombreux jeux de mots, dans les textes tragiques comme dans les textes comiques. Le narrateur, qui se signale le plus souvent par des lectures néfastes ([[fantastique|littérature fantastique à l'allemande]], [[roman gothique|romans gothiques]], [[ésotérisme]], [[métaphysique]]), décrit une histoire déformée par sa ''fancy'', il ne maîtrise pas son écriture, dans laquelle plusieurs indices permettent d'appréhender la réalité sous-jacente<ref name="Richard"/>. Nombre d'histoires d'Edgar Poe, principalement celles qui devaient figurer dans les ''Contes de l'In-Folio'', qu'elles relèvent du tragique ou du comique, appartiennent au registre de la [[Parodie (littérature)|parodie]]. Son but est de démontrer l'inconsistance des fausses gloires de son temps, dont seuls quelques-uns ont échappé à l'oubli. Ainsi, ''Metzengerstein'' imite les horreurs inventées dans les romans gothiques, comme ''Le Château d'Otrante'' d'[[Horace Walpole]] ou ''Les Élixirs du diable'' d'[[Ernst Theodor Amadeus Hoffmann]]. L'histoire repose sur la croyance en la [[métempsycose]], pour laquelle Edgar Poe a toujours manifesté un profond mépris et qui relevait pour lui de l'aliénation mentale. Dans ''Le Duc de l'Omelette'', il se moque des maniérismes et du style affecté de [[Nathaniel Parker Willis]]. Dans ''Un événement à Jérusalem'', qui reprend un roman de [[Horace Smith (poète)|Horace Smith]], ''Zilhah, a Tale of the Holy City'' ([[1829 en littérature|1829]]), il ridiculise l'[[orientalisme]] des [[romantisme|romantiques]]. Quant à ''Manuscrit trouvé dans une bouteille'', il représente un pastiche des récits de voyage. De même, des contes comme ''Bérénice'' raillent les outrances auxquelles se livraient les revues de l'époque. ''Le Roi Peste'', de son côté, démonte les mécanismes du roman ''Vivian Grey'' ([[1826 en littérature|1826]]), récit plein de fantaisie débridée à travers lequel, non sans incongruité, [[Benjamin Disraeli]] entendait dénoncer l'ivrognerie. De même, dans ''Comment écrire un article à la « Blackwood'' » et ''A Predicament'', la satire dénonce l'absurdité des contes à sensation, qui faisaient la fortune du ''[[Blackwood's Magazine]]'', très célèbre revue d'[[Édimbourg]]. Quant à l'héroïne, Psyché Zenobia, c'est une femme de lettres américaine, un « bas-bleu », [[Margaret Fuller]], dont les sympathies pour les [[Transcendantalisme (États-Unis)|transcendantalistes]] suffisaient à énerver Poe<ref name="Richard"/>. Plus largement, quand l'actualité ne venait pas lui fournir un sujet, il puisait assez souvent dans ses nombreuses lectures (que favorisait son travail de critique littéraire) pour concevoir et construire ses œuvres de fiction. Ainsi, ''Hop Frog'' est inspiré de l'accident advenu à [[Charles VI de France|Charles VI]] lors du [[bal des ardents]], tel que l'a décrit [[Jean Froissart]] dans ses ''Chroniques''. De même, ''William Wilson'' est directement inspiré de la trame d'un poème dramatique que Byron aurait eu l'intention d'écrire, dont Washington Irving avait révélé le contenu dans ''The Gift'' en 1836. Nathaniel Hawthorne s'était lui-même servi de ce matériau pour rédiger ''Howe's Masquerade''<ref name="Richard"/>. Il s'est également inspiré, pour sa nouvelle ''La Barrique d'Amontillado'', de ''[[La Grande Bretèche]]'' d'[[Honoré de Balzac]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=David F. Reynolds|titre=New Essays on Poe's Major Tales|lieu=Cambridge/New York/Victoria (Aus.)|éditeur=[[Cambridge University Press]]|année=1993|pages totales=134|passage=94-95|isbn=0-521-41018-5|titre chapitre=The Cask of Amontillado in Its Cultural Context}}</ref>. Il pouvait aussi faire appel, comme tout écrivain, à son expérience personnelle. Ainsi, ''Un matin sur le Wissahicon'' relate au départ une promenade qu'il avait faite à [[Mom Rinker's Rock]] et la rencontre d'un daim apprivoisé, même s'il s'éloigne vite de la simple transcription de souvenirs pour se livrer à une contemplation émerveillée de la nature et à une réflexion sur l'altération des paysages créée par la présence humaine, et plus largement sur les rapports entre l'industrie humaine et la beauté (sa description perdant tout réalisme pour basculer dans l'[[Rêve|onirisme]] et offrir un coup d'œil éphémère sur une vision céleste)<ref name="Richard"/>. == Postérité == {{Article détaillé|Influence littéraire d'Edgar Allan Poe|Influence d'Edgar Allan Poe|Poe dans la culture populaire}} [[Fichier:Frontispiece image of poets from Stedman's An American Anthology.jpg|vignette|gauche|alt=Photo en bistre montrant huit têtes d'hommes|Frontispice de la {{8e}} édition d'''An American Anthology'' (1787-1900) d'Edmund Clarence Stedman. Figurent, avec Poe, de gauche à droite et de haut en bas, [[Henry Longfellow|Henry Wadsworth Longfellow]], [[Walt Whitman]], [[John Greenleaf Whittier]], [[William Cullen Bryant]], [[Oliver Wendell Holmes]], [[James Russell Lowell]] et [[Sidney Lanier]].]] [[Fichier:Paul Gustave Dore Raven14.jpg|vignette|redresse|alt=Homme devant une fenêtre ouverte laissant entrer un oiseau en vol|Illustration du ''Corbeau'' d'Edgar Allan Poe par [[Gustave Doré]], en 1884.]] Edgar Poe est un auteur prolifique, qui laisse deux romans, de nombreux contes et poèmes, outre ses essais, ses critiques littéraires et son abondante correspondance. Une partie importante de ses contes et poèmes ont été traduits en français<ref>{{Citation|Baudelaire consacrera 17 ans à traduire Poe}}, selon {{Ouvrage|auteur1=Marie Bonaparte|titre=Deuil, nécrophilie et Sadisme|éditeur=Denoël et Steel|année=1932|passage=1}}.</ref> par [[Charles Baudelaire]] et [[Stéphane Mallarmé]]. D'une très grande qualité littéraire, ces traductions comportent, en dépit d'une grande fidélité au texte original, un certain nombre d'erreurs, de contresens ou de lourdeurs<ref>Pour {{Article|auteur=Henri Justin|titre=Edgar Allan Poe: les racines du mal|périodique=[[Le Magazine littéraire]]|numéro=hors-série 17|mois=juillet-août|année=2009|passage=18-19}}, Baudelaire {{Citation|traduit phrase à phrase, non sans erreurs graves, mais ses traductions restituent partiellement la complexité de l'original}}, au contraire de traducteurs précédents, qui ont souvent élagué le texte original. Ainsi, dans ''Double assassinat dans la rue Morgue'', {{Citation|Dupin (n'en déplaise à Baudelaire qui traduit exactement le contraire) est le parfait voyeur}}.</ref>{{,}}<ref>Pour {{Article|auteur=[[John Tresch]]|titre=''La puissante magie de la vraisemblance'' : Edgar Allan Poe à l’époque du machinisme|périodique=Tracés. Revue de Sciences humaines|numéro=16|année=2009|passage=193-219}} (traduction française de Barbara Turquier), si Baudelaire a assuré la notoriété de Poe en France par sa belle traduction et contribué à une réévaluation de son œuvre par les historiens de la littérature américaine, il l'a trahi en faisant de cet auteur éclectique un chantre du romantisme.</ref>{{,}}<ref>Pour Christian Garcin et Thierry Gillybœuf, {{Citation|la traduction de Baudelaire, si elle est (évidemment) belle à bien des égards, n'est évidemment pas exempte d'erreurs, de contresens, d'obscurités et de lourdeurs absentes de l'original. Parfois, ce sont de simples détails : dans {{Citation|Morella}}, des yeux ''limpides'' au lieu d'être ''vitreux'' ; dans {{Citation|Parmi les lions}}, le sixième ''ciel'' devient le sixième ''siècle'' ; dans {{Citation|Ombre}}, les gens sont ''heureux'' au lieu d'être ''nerveux'', et ''cruellement'' éveillés au lieu de l'être ''parfaitement'' ; dans {{Citation|Ligeia}}, une ''obstination'' devient ''perversité'', et un corps, au lieu de ''solide'', est qualifié d’''audacieux'', etc. D'autres fois, ce sont des contresens dus à de faux amis : une traduction mot à mot de {{Citation|''I feel for you''}}, par exemple, qui, au lieu de {{Citation|je compatis}}, devient {{Citation|je sens pour toi}} - ce qui, force est de le reconnaître, ne veut pas dire grand chose ; ailleurs, le ''comportement'' ({{Citation|''habits''}}) de William Wilson devient son ''costume'', etc. D'autres fois encore, ce sont d'assez obscures formulations : ici, un ''petit médecin'' est qualifié d’''homme médical'' ; là, le soleil est qualifié de ''seigneur médiatisé'' ; ailleurs, une joyeuse excitation devient un ''délice âcre'', le brouhaha une ''commotion'', et un interlocuteur un ''interrupteur''…}} {{harvsp|id=Garcin|texte=Christian Garcin et Thierry Gillybœuf, préface (2018), p. 16}}.</ref>, voire certaines libertés qui nuisent à la compréhension de la pensée de Poe<ref>Ainsi, Baudelaire ne distingue pas toujours la ''fancy'' et l'imagination créatrice ou introduit trop souvent un vocabulaire de type fantastique étranger à l'original. Voir {{harvsp|id=Richard,1974|texte=Claude Richard (1974)|p=611}}.</ref>. Si les poèmes ont pu faire l'objet de retraductions, le rôle joué par Baudelaire dans la célébrité de Poe en Europe a longtemps empêché tout travail en ce sens, seuls les textes qu'il avait laissés de côté ayant fait l'objet de traductions plus récentes. Ce n'est qu'en 2018 que des traductions intégrales de ses contes ont été publiées ; celles-ci ont permis au lecteur d'accéder à un texte exempt des erreurs de [[Charles Baudelaire|Baudelaire]] et de comprendre que la langue de Poe n'est nullement {{Citation|plate ou pauvre}}, mais {{Citation|classique et précise}}, et que {{Citation|certains passages sont […] considérés comme des sommets de la prose américaine}}. C'est le cas notamment du conte {{Citation|Le pouvoir des mots}}, considéré par le critique et universitaire {{Lien|langue=en|trad=C. Alphonso Smith|fr=C. Alphonso Smith|texte=C. Alphonso Smith}}, et à sa suite le poète [[Walt Whitman]], comme {{Citation|inégalé dans la prose anglaise ancienne et moderne}}<ref>{{harvsp|id=Garcin|texte=Christian Garcin et Thierry Gillybœuf, préface (2018), p. 16-17}}.</ref>. Pendant longtemps, l'image d'Edgar Poe fut tronquée ; elle l'est encore dans une partie importante du public<ref>{{Lien web|url=http://www.eapoe.org/geninfo/poebiog.htm|site=eapoe.org|titre=Biographie problématique de Poe sur le site officiel de la Société Edgar Allan Poe de Baltimore}}</ref>. Poe fut victime d'un [[Pasteur protestant|pasteur]] [[baptisme|baptiste]] bien-pensant, par ailleurs littérateur jaloux, [[Rufus Griswold]] (1815-1857) {{incise|le « pédagogue vampire », selon le mot de Baudelaire}}, qui s'acharna à détruire son image<ref>{{Lien web|url=http://www.eapoe.org/geninfo/poegrisw.htm|site=eapoe.org|titre=Edgar Allan Poe et Rufus Wilmot Griswold sur le site officiel de la Société Edgar Allan Poe de Baltimore}}</ref>. Le {{date-|9|octobre|1849}}, déjà, il écrivait dans le ''New York Tribune'' : « Edgar Poe est mort. Il est mort à Baltimore avant-hier. Ce faire-part étonnera beaucoup de personnes, mais peu en seront attristées. […] L'art littéraire a perdu une de ses plus brillantes et de ses plus bizarres célébrités<ref name="Richard"/>. » Par la suite, chargé avec [[James Russell Lowell]] et [[Nathaniel Parker Willis]] d'assurer l'édition des ''Œuvres posthumes '' de Poe<ref>{{Ouvrage|langue=en|titre=The Works of the Late Edgar Allan Poe|volume=4|lieu=New York|éditeur=J. S Redfield|année=1856}}.</ref>, il rédigea une notice biographique parue en tête du troisième tome, {{Citation|chef-d'œuvre d'ambiguïtés suggestives, de faux vraisemblables, de mensonges masqués, d'imaginations superbement jouées}} selon Claude Richard. Il prétendit ainsi qu'il était alcoolique, mélancolique, c'est-à-dire victime d'un déséquilibre mental, et que c'était un personnage sinistre qui avait des {{Citation|éclairs de génie}}. Les légendes qu'il forgea eurent longtemps seules droit de cité, malgré les protestations des amis de Poe ([[Sarah Helen Whitman]], [[John Neal]], [[George Rex Graham]], [[George W. Peck]], Mrs Nichols ou Mrs Weiss)<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Charles Baudelaire]]|titre=L'Art romantique|éditeur=|année=1869|numéro chapitre=10|titre chapitre=Edgar Poe, sa vie et ses œuvres}}.</ref>. C'est grâce aux travaux de John Henry Ingram (1880)<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=John Ingram|titre=Edgar Allan Poe, His Life, Letters and Opinions|lieu=New York & Londres|éditeur=John Hogg|année=1880}}, 2 tomes, et {{Ouvrage|langue=en|titre=The Works of Edgar Allan Poe|lieu=Édimbourg|éditeur=Black|année=1874-1875|isbn=}}, 4 tomes.</ref>, James A. Harrison (1902)<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=James A. Harrison|titre=The Complete Works of Edgar Allan Poe|lieu=New York|éditeur=T. Y. Crowell|année=1902|titre chapitre=The Life of Edgar Allan Poe}}, 17 tomes.</ref> et Arthur Hobson Quinn (1941)<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Arthur Hobson|nom1=Quinn|titre=Edgar Allan Poe|sous-titre=À Critical Biography|lieu=New York|éditeur=D. Appleton-Century|année=1941}}.</ref> que la vérité sur le travail de l'écrivain fut rétablie, avec l'édition, en 1902, des œuvres complètes de Poe, dite ''Virginia Édition'', qui comporte dix-sept volumes<ref name="Richard"/>{{,}}<ref>{{Lien web|url=http://www.eapoe.org/works/editions/index.htm|site=eapoe.org|titre=Différentes éditions des œuvres de Poe en anglais}}</ref>. En [[France]] même, où ses œuvres ont connu très tôt un large écho, grâce essentiellement aux efforts de [[Charles Baudelaire]], nombre d'études témoignent d'une méconnaissance assez large du poète américain. Une part des légendes qui se colportent ont d'ailleurs été transmises par Baudelaire, lui-même, qui s'est reconnu dans cette image de l'écrivain hanté et misérable et l'a présenté avec trop d'insistance comme le parangon des poètes maudits<ref name="Royot26">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Daniel Royot|titre=La Littérature américaine|lieu=Paris|éditeur=[[Presses universitaires de France|PUF]]|année=2004|pages totales=127|passage=26|isbn=2-13-054124-0}}.</ref> et sulfureux. Même s'il dénonce largement les légendes colportées par [[Rufus Griswold]] (parmi lesquelles celle de l'[[alcoolodépendance|alcoolisme]] de Poe), rappelant que, selon plusieurs témoins, il ne buvait généralement que fort peu, il décrit ce supposé alcoolisme comme « un moyen mnémonique, une méthode de travail »<ref>{{Ouvrage|titre=L’Art romantique|éditeur=|année=1869|numéro chapitre=X|titre chapitre=Edgar Poe II. Edgar Poe, sa vie et ses œuvres}}.</ref>. De même, il lui attribue ses propres penchants pour la [[drogue]]<ref name="Richard"/>. [[Fichier:Ulalume-Rosetti.jpg|vignette|gauche|alt=Illustration montrant deux anges|Illustration d’''Ulalume'' par [[Dante Gabriel Rossetti]] (conservée au Birmingham City Museum and Art Gallery).]] Plus tard, en 1933, [[Marie Bonaparte]] se livra à une importante [[psychanalyse|étude psychanalytique]], qui est fréquemment citée parmi les grandes critiques de Poe et de son œuvre, et qui a eu une grande influence sur la réception de l'œuvre de Poe, ne serait-ce qu'en raison de son analyse des textes de Poe suivant le prisme de la [[psychanalyse|psychanalyse freudienne]]. Cela dit, plusieurs critiques considèrent son ouvrage comme assez contestable dans sa manière de reproduire et d'amplifier certaines légendes véhiculées par [[Rufus Griswold|Griswold]]. Par exemple, elle affirme qu'Edgar Poe aurait aperçu, dans sa petite enfance, ses parents faisant l'amour, déduisant de cet événement des complexes dont témoigneraient, selon elle, ses textes. Influencée par les légendes répétées à l'envi depuis [[Rufus Griswold|Griswold]], qui présentent Poe comme un être [[neurasthénie|neurasthénique]], alcoolique, drogué, marqué par la fatalité<ref>Sur les relations entre Edgar Poe et Rufus Griswold, {{Lien web|url=http://www.eapoe.org/geninfo/poegrisw.htm|site=eapoe.org|titre=Edgar Allan Poe et Rufus Wilmot Griswold sur le site officiel de la Société Edgar Allan Poe de Baltimore}}. Sur les rapports de Poe avec les drogues ou l'alcool, {{Lien web|url=http://www.eapoe.org/geninfo/poealchl.htm|site=eapoe.org|titre=Poe, drogues et alcool sur le site officiel de la Société Edgar Allan Poe de Baltimore}}</ref>, elle fait partie des analystes qui considèrent que Poe a écrit une œuvre largement [[autobiographie|autobiographique]], transcrivant sur le papier ses propres terreurs<ref>Sur le caractère supposé autobiographique des œuvres de Poe, {{Lien web|url=http://www.eapoe.org/geninfo/poeautob.htm|site=eapoe.org|titre=Œuvres d'Edgar Allan Poe comme autobiographie sur le site officiel de la Société Edgar Allan Poe de Baltimore}}</ref>. Pour ce faire, si elle corrige certaines erreurs de la traduction de [[Charles Baudelaire|Baudelaire]]<ref name="freud-lacan.com">{{Ouvrage|auteur1=Marc Nacht|titre=D'une exquise brisure du refoulement|éditeur=Association lacanienne internationale|date=28 mai 1992|isbn=|lire en ligne=http://www.freud-lacan.com/articles/article.php?url_article=mnacht280592}}.</ref>, elle se livre elle-même à certaines déformations, pour justifier son propos. Ainsi, la phrase : « Si dans maintes de mes productions, la terreur a été le thème, je soutiens que cette terreur n'est pas d'[[Allemagne]], mais de l'âme {{incise|que j'ai déduit cette terreur de ses seules sources légitimes et ne l'ai poussée qu'à ses seuls résultats légitimes|stop}}. », tirée de la préface des ''Contes du grotesque et de l'arabesque'', devient, sous sa plume : « ''Si dans maintes de mes productions, la terreur a été le thème, je soutiens que cette terreur n'est pas d'[[Allemagne]], mais de'' mon ''âme'' ». Pour ces critiques, cette lecture ignore pour une part le travail de l'écrivain et méconnaît la pensée de Poe, que l'auteur prétend qualifier de « [[nécrophilie|nécrophile]] en partie refoulé en partie sublimé »<ref>{{harvsp|id=Richard|texte=Claude Richard, « Le Mythe de Poe » (1989)}}. Il rappelle que {{Citation|la fortune de Poe en France repose essentiellement sur trois appropriations : celle de Rufus W. Griswold, celle de Charles Baudelaire et celle de Marie Bonaparte. Elles ont donné naissance à trois mythes : le mythe de la morale, le mythe de la révolte et le mythe de la folie.}}</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|id=Walter|texte=Georges Walter (1998)}}. L'auteur explique : « Je me suis toujours demandé pourquoi une légende noire d'alcool, d'opium et de démence a si longtemps voilé son image, alors que l'auteur de ''Double assassinat dans la rue Morgue'' ne fut jamais fou que d'écriture ».</ref>{{,}}<ref>Présentation de {{harvsp|id=Pochothèque|texte=Jean-Pierre Naugrette (2006)}}. Professeur à l'Institut du Monde Anglophone, à l'[[Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3|université Sorbonne Nouvelle]], Naugrette considère que la critique psychanalytique de Marie Bonaparte est « très réductrice ».</ref>. Ainsi, selon le psychanalyste [[Édouard Pichon]], {{Citation|les études des psychanalystes sur les artistes, représentées surtout, en France, par celles de [[René Laforgue|Laforgue]] sur [[Charles Baudelaire|Baudelaire]] et de [[Marie Bonaparte]] sur Edgard Poe, contiennent maints éléments intéressants, mais [[Sigmund Freud|Freud]] a le bon sens d'écrire que la psychanalyse « ne peut rien nous dire de relatif à l'élucidation artistique »<ref>[[Édouard Pichon]], {{Lien web|url=http://www.megapsy.com/Mental/pages/057.htm|site=megapsy.com|titre=« les méthodes : la psychanalyse »}}.</ref>}}. Par ailleurs, et dans une perspective très différente de celle d'une Marie Bonaparte ou d'un René Laforgue, [[Jacques Lacan]] a également livré un commentaire psychanalytique de la nouvelle intitulée ''La Lettre volée''<ref name="freud-lacan.com"/>. == Hommages == [[Fichier:EAPoeStatue.jpg|vignette|redresse|alt=Statue d'un homme assis sur une chaise posée sur un socle de pierre au milieu d'un parc|Statue d'Edgar Allan Poe, par [[Moses Ezekiel]] (1917), à la faculté de droit de l'université de Baltimore.]] [[Fichier:Edgar Allan Poe Statue Richmond Virginia.jpg|vignette|gauche|redresse|alt=Photo couleur d'une statue d'un homme assis dans un fauteuil|Statue d'Edgar Allan Poe, près du Capitole de l'État de Virginie, à Richmond (''Historic American Buildings Survey'', Librairie du Congrès, Washington).]] Depuis 1917, une statue d'Edgar Allan Poe réalisée par [[Moses Ezekiel]] est installée dans le campus de la faculté de droit de l'université de Baltimore, à l'initiative de l'''Edgar Allan Poe Memorial Association of Baltimore'', fondée en {{date-||avril|1907}} par le ''Women's Literary Club of Baltimore''<ref name="Outdoor Sculpture in Baltimore : A Historical Guide to Public Art in the Monumental City">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Cindy|nom1=Kelly|prénom2=Edwin H.|nom2=Remsberg|titre=Outdoor Sculpture in Baltimore : A Historical Guide to Public Art in the Monumental City|éditeur=[[Johns Hopkins University Press|JHU Press]]|année=2011|pages totales=397|passage=116-117|isbn=|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=_sdQNyf4q-IC&printsec=frontcover}}.</ref>. Depuis 1917, une statue d'Edgar Allan Poe réalisée par [[Moses Ezekiel]] est installée dans le campus de la faculté de droit de l'université de Baltimore, à l'initiative de l'''Edgar Allan Poe Memorial Association of Baltimore'', fondée en {{date-||avril|1907}} par le ''Women's Literary Club of Baltimore''<ref name="Outdoor Sculpture in Baltimore : A Historical Guide to Public Art in the Monumental City" />. Une statue en bronze de l'auteur, œuvre de Charles Rudy, a été offerte à la ville de [[Richmond (Virginie)|Richmond]] par le {{Dr}} George Edward Barksdale. Installée avec un socle de granit rose sur le square près du Capitole de l'État de [[Virginie (États-Unis)|Virginie]] le {{date-|30|janvier|1959}}, elle a été inaugurée le 7 octobre suivant<ref>{{Lien web|url=http://siris-artinventories.si.edu/ipac20/ipac.jsp?uri=full=3100001~!14759!0|site=siris-artinventories.si.edu|titre=Edgar Allan Poe (sculpture)}}</ref>. Une plaque commémorative a été apposée le {{date-|19|janvier|1989}}, pour le {{180e}} anniversaire de sa naissance, sur la façade d'un immeuble près de Carver Street (actuellement, Charles Street South)<ref name=RavenRet>{{Lien web|url=http://www.bc.edu/libraries/about/exhibits/oneill/2008winter/now.html|langue=en|titre=Poe & Boston: 2009|site= The Raven Returns: Edgar Allan Poe Bicentennial Celebration|auteur= The Trustees of Boston College|consulté le=26 mai 2012}}</ref>{{,}}<ref name="BosLitHistMap">{{Lien web|url=http://bostonliteraryhistory.com/sites/default/files/bostonliteraryhistorymap.pdf|langue=en|titre=Forgotten Chapters of Boston's Literary History|site= An Interactive Map of Literary Boston: 1794–1862|auteur= The Trustees of Boston College|date= 28 mars-30 juillet 2012|consulté le= 22 mai 2012}}</ref>{{,}}<ref name=Glenn>{{Article|lire en ligne=http://www.boston.com/news/globe/ideas/brainiac/2007/04/_a_globe_reader.html|langue=en|titre=The house of Poe -- mystery solved!|périodique=The Boston Globe|site= boston.com|auteur= Joshua Glenn|date= 9 avril 2007|consulté le= 22 mai 2012}}.</ref>, dans le quartier de [[Bay Village (Boston)|Bay Village]], à [[Boston]], où il a vu le jour. Puis, le {{date-|27|avril|2009}}, lors du bicentenaire de sa naissance, le maire de [[Boston]], [[Thomas Menino]], a inauguré avec Paul Lewis, professeur à [[Boston College]], le square Poe, situé dans le même quartier, à l'angle de Boylston Street et de Charles Street, en face du [[Boston Common]]<ref>{{Lien web|url=http://www.bc.edu/libraries/about/exhibits/oneill/2008winter/now.html|site=bc.edu|titre=The Raven returns}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|auteur=Peter Schworm|titre=Boston honors Poe, a native son who shunned the city |périodique=[[The Boston Globe]]|date=27 avril 2007|lire en ligne=http://www.boston.com/news/local/breaking_news/2009/04/square_named_fo.html}}.</ref>. L'[[université de Virginie]], à [[Charlottesville]], conserve la mémoire d'Edgar Allan Poe et de la chambre où il a vécu de {{date-||février|1826}} à {{date-||mars|1827}}. On a donné son nom à l'allée (Poe Alley) qui borde le bâtiment. La West 84th Street, à [[New York]], a été baptisée « Edgar Allan Poe Street ». Elle est située dans l'[[Upper West Side]], au nord-ouest de [[Manhattan]], entre [[Riverside Park (Manhattan)|Riverside Park]] et [[Central Park]], et coupée par [[Broadway]]. C'est là que se trouvait la ferme des Brennan, où les Poe ont vécu quelque temps entre 1844 et 1845<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Edgar Allan|nom1=Poe|titre=Complete poems|éditeur=[[University of Illinois Press]]|année=2000|pages totales=627|passage=555-556|isbn=|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=YMpHRRPcyKsC&printsec=frontcover}} (édition critique de [[Thomas Ollive Mabbott]]).</ref>. On trouve également une place à son nom dans le [[Bronx]], à proximité du [[Cottage Edgar Allan Poe|cottage]] où les Poe ont habité entre 1846 et 1849<ref>{{Lien web|url=http://forgotten-ny.com/2010/02/poe-place-a-bronx-tribute-to-a-literary-master/|site=forgotten-ny.com|titre=Poe Place - A Bronx tribute to a literary master, sur le site Forgotten New York}}</ref>. En 1927, une voie a été ouverte dans la zone de la [[butte Bergeyre]], située dans le [[quartier du Combat]], au sud-ouest du [[19e arrondissement de Paris|{{19e}} arrondissement de Paris]], à proximité du [[parc des Buttes-Chaumont]] ; elle a été baptisée « [[rue Edgar-Poe]] » l'année suivante<ref>{{Lien web|url=http://parisemantique.fr/entities/Way/rue_edgar_poe|site=parisemantique.fr|titre=Rue Edgar Poë}}</ref>. Plusieurs autres rues portent son nom dans le monde, notamment à [[Berkeley (Californie)|Berkeley]], [[Bologne]], [[Carhaix-Plouguer]], [[Fontaine-le-Comte]], Hartsdale ([[État de New York]]), [[Le Havre]], [[Laredo (Texas)]], [[Mérignac (Gironde)|Mérignac]], [[Nîmes]], [[Niort]], [[Palerme]], [[Palo Alto]], [[Portland (Oregon)|Portland]], [[Providence (Rhode Island)|Providence]], [[Reggio d'Émilie]], [[Richmond (Virginie)|Richmond]], [[São José dos Pinhais]], [[San Diego]], [[Staten Island]], [[Tours]], Woodmere (État de New York), [[Xàbia]] ; des avenues à [[Ames (Iowa)|Ames]], [[Cleveland]], [[Dayton (Ohio)|Dayton]], [[East Meadow]], [[Lithopolis]] (Ohio), Mount Pleasant ([[Caroline du Sud]]), [[Newark (New Jersey)|Newark]], Northridge ([[Ohio]]), Somerset ([[New Jersey]]), Stafford (Virginie), [[Urbana (Ohio)|Urbana]], [[Vandalia (Ohio)|Vandalia]] (Ohio), [[Westfield (New Jersey)|Westfield]], Worthington (Ohio) ; des places à Baldwin (État de New York), [[Fairfield (Connecticut)|Fairfield]], [[Piscataway (New Jersey)|Piscataway]], [[Shelton (Connecticut)|Shelton]], South Plainfield (New Jersey), [[Westerville (Ohio)|Westerville]] (Ohio) ; des cours à Annandale (Virginie), Kendall Park (New Jersey) et Morganville (New Jersey), à [[Norfolk (Virginie)|Norfolk]], New Windsor (État de New York), North Wales ([[Pennsylvanie]]), Roxbury (New Jersey), [[Staten Island]], Williamstown (New Jersey). Plusieurs écoles ont adopté son nom, notamment les écoles élémentaires d’[[Arlington Heights (Illinois)]], de Suitland, dans le [[comté du Prince George (Maryland)]] ([[Maryland]]), ou de Girard Estate, au sud de [[Philadelphie]], inscrite dans le [[Registre national des lieux historiques]] depuis le {{date-|4|décembre|1986}}, ainsi que l’école élémentaire et secondaire (''Junior High School'') de [[San Antonio]]. À Paris, un [[Enseignement privé en France|lycée privé sous contrat]], le « [[lycée Edgar-Poe]] », porte son nom depuis sa création en 1965 dans le [[10e arrondissement de Paris|{{10e}} arrondissement de Paris]]<ref>{{Lien web|url=http://www.lycee-edgarpoe.com/presentation/historique|site=lycee-edgarpoe.com|titre=Historique du lycée Edgar Poe}}</ref>. La chanson ''Who The Hell Is Edgar?'' dédiée à Edgar Allan Poe, interprétée par [[Teya & Salena]], représente l'[[Autriche au Concours Eurovision de la chanson 2023|Autriche]] au [[Concours Eurovision de la chanson 2023|Concours Eurovision de la Chanson 2023]]<ref>{{Lien web |titre=Teya & Salena - Who The Hell Is Edgar? {{!}} Austria 🇦🇹 {{!}} Official Music Video {{!}} Eurovision 2023 |url=https://www.youtube.com/watch?v=G83_lXkc6nM |site=YouTube}}</ref>. == Demeures conservées == [[Fichier:EDAL-NHS.jpg|vignette|alt=Maison en pierres noires|The Edgar Allan Poe National Historic Site, à Philadelphie (Pennsylvanie).]] [[Fichier:Poe museum800px.jpg|vignette|gauche|alt=maison au fond d'un parc en partie cachée par les arbres|Musée Edgar Allan Poe de Richmond.]] La plus ancienne des maisons existant encore où ait vécu Poe se trouve à [[Baltimore]]. Elle est conservée sous la forme d’un [[Maison et musée Edgar Allan Poe|Musée Edgar Allan Poe]]. Poe est censé avoir vécu dans cette maison à 23 ans, quand il s’installa une première fois avec Maria Clemm et [[Virginia Poe|Virginia]] ainsi que sa grand-mère et, peut-être, son frère [[William Henry Poe|William Henry Leonard Poe]]. Elle est ouverte au public, de même que le siège de la Société Edgar Allan Poe<ref>{{Lien web|url=http://www.eapoe.org/balt/poehse.htm|site=eapoe.org|titre=La maison et le musée de Poe à Baltimore sur le site de la Société Edgar Allan Poe}}</ref>. Poe, son épouse [[Virginia Poe|Virginia]] et sa belle-mère Maria ont, par la suite, loué plusieurs maisons à [[Philadelphie]], mais seule la dernière de ces maisons est encore debout. La maison de Spring Garden, où vécut l’auteur en 1843-1844, est aujourd’hui conservée par le [[National Park Service|Service des parcs nationaux]] en tant que [[Edgar Allan Poe National Historic Site|Site historique national Edgar Allan Poe]]. Elle se situe entre la {{7e}} rue et la rue Spring Garden et est ouverte du mercredi au dimanche de 9 heures à 17 heures<ref>{{Lien web|url=http://www.nps.gov/edal/|site=nps.gov|titre=Site historique national Edgar Allan Poe (en anglais)}}</ref>. La dernière maison de Poe, un [[Cottage Edgar Allan Poe|cottage]] dans le [[Bronx]], à [[New York]], est également conservée<ref>{{Lien web|url=http://www.fieldtrip.com/ny/88818900.htm|site=fieldtrip.com|titre=Le cottage de Poe sur le site de la Société historique du comté du Bronx (en anglais)}}</ref>. La plus ancienne maison de [[Richmond (Virginie)|Richmond]], baptisée « Virginia », où Poe n’a jamais vécu, est aujourd’hui le siège d’un [[Musée Edgar Allan Poe (Richmond)|Musée Edgar Allan Poe]], centré sur les premières années de l’écrivain auprès de la famille Allan<ref>{{Lien web|url=http://www.poemuseum.org/|site=poemuseum.org|titre=Musée Edgar Allan Poe à Richmond (en anglais)}}</ref>. == Adaptation de ses œuvres == {{article détaillé|Liste d'adaptations d'œuvres d'Edgar Allan Poe à la télévision et au cinéma}} === ''{{langue|en|The Fall of the House of Usher}}'' (1839) === Au cinéma<ref>Gérard Lenne, ''Le Cinéma fantastique et ses mythologies'', Éditions du Cerf, 1970, 232 pages, {{p.|154}}.</ref> la première adaptation est le film français [[Cinéma muet|muet]] en 1928 ''[[La Chute de la maison Usher (film, 1928)|La Chute de la maison Usher]]'' réalisé par [[Jean Epstein]]. Suit un [[court métrage]] muet d'[[Film d'horreur|horreur]] américain la même année : ''{{langue|en|The Fall of the House of Usher}}''<ref>{{Lien web |langue=en |url=https://www.imdb.com/title/tt0018873/ |titre={{langue|en|The Fall of the House of Usher}} |site= [[Internet Movie Database]] |consulté le=12 mai 2013 }}</ref> réalisé par James Sibley Watson and Melville Webber. Il faut attendre 1960 pour voir ''[[La Chute de la maison Usher (film, 1960)|La Chute de la maison Usher]]''<ref>{{Lien web |langue=en |url=https://www.imdb.com/title/tt0053925/combined |titre=La chute de la maison Usher |site= [[Internet Movie Database]] |consulté le=12 mai 2013 }}</ref>, [[Cinéma fantastique|film fantastique]] [[cinéma américain|américain]] réalisé par [[Roger Corman]]. Dans les années 2000 plusieurs films ont été réalisés. ''{{langue|en|The Fall of the Louse of Usher}}''<ref>{{Lien web |langue=en |url=https://www.imdb.com/title/tt0268295/ |titre={{langue|en|The Fall of the Louse of Usher: A Gothic Tale for the 21st Century}} |site= [[Internet Movie Database]] |consulté le=12 mai 2013 }}</ref> film d'horreur anglais de [[Ken Russell]] interprété par lui-même et [[Mediæval Bæbes]]. L'[[2003 au cinéma|année suivante]] : ''{{langue|en|Descendant}}''<ref>{{Lien web |langue=en |url=https://www.imdb.com/title/tt0331466/ |titre={{langue|en|Descendant}} |site= [[Internet Movie Database]] |consulté le=12 mai 2013 }}</ref> film hollandais en anglais avec [[Katherine Heigl]] et [[Jeremy London]]. En [[2004 au cinéma|2004]] : ''Usher'' écrit et réalisé par Roger Leatherwood. Et en [[2006 au cinéma|2006]], ''{{langue|en|The House of Usher}}''<ref>{{Lien web |langue=en |url=https://www.imdb.com/title/tt0455537/ |titre={{langue|en|The House of Usher}} |site= [[Internet Movie Database]] |consulté le=12 mai 2013 }}</ref> film policier réalisé par Hayley Cloake. Trois opéras ont également été écrits : ''[[La Chute de la maison Usher (Debussy)|La Chute de la maison Usher]]'' [[opéra]] inachevé (il travailla à sa partition de 1908 à 1917, mais ne l'acheva jamais) en un acte et deux scènes que [[Claude Debussy]] composa sur son propre [[livret (musique)|livret]]. Une première version de ''{{langue|en|The Fall of the House of Usher}}'' par Glass et une seconde ''{{langue|en|[[The Fall of the House of Usher (album)|The Fall of the House of Usher]]}}'' un [[opéra-rock|opéra rock]] du chanteur anglais [[Peter Hammill]], fondateur du groupe [[Van der Graaf Generator]], et réédité en 1999 dans sa version définitive. === ''{{langue|en|The Tell-Tale Heart}}'' (1843) === La première adaptation eut lieu en 1914 : ''[[La Conscience vengeresse]]'' (''{{langue|en|The Avenging Conscience ou Thou Shalt Not Kill}}'' en anglais)<ref>{{Lien web |langue=en |url=https://www.imdb.com/title/tt0003643/combined |titre={{langue|en|The Avenging Conscience: or Thou Shalt Not Kill (1914) }} |site= [[Internet Movie Database]] |consulté le=12 mai 2013 }}</ref> [[cinéma américain|film américain]] réalisé par [[D. W. Griffith]]. Puis ''[[Le Cœur révélateur (film, 1941)|Le Cœur révélateur]]'' (''{{langue|en|The Tell-Tale Heart)}}'' en anglais)<ref>{{Lien web |langue=en |url=https://www.imdb.com/title/tt0122748/combined |titre={{langue|en|The Tell-Tale Heart (1941)}} |site= [[Internet Movie Database]] |consulté le=12 mai 2013 }}</ref> court-métrage américain réalisé par [[Jules Dassin]], sorti en [[1941 au cinéma|1941]]. Un nouveau court-métrage américain de moins de dix minutes portant le même titre ''{{langue|en|The Tell-Tale Heart}}''<ref>{{Lien web |langue=en |url=https://www.imdb.com/title/tt0046408/ |titre={{langue|en| The Tell-Tale Heart (I) (1953)}} |site= [[Internet Movie Database]] |consulté le=12 mai 2013 }}</ref> sort en 1953. Un troisième film portant le même titre original sort en 1960, il s'agit d'un long-métrage d'horreur de 78 minutes réalisé par Ernest Morris<ref>{{Lien web |langue=en |url=https://www.imdb.com/title/tt0056565/ |titre={{langue|en|The Tell-Tale Heart (1960)}} |site= [[Internet Movie Database]] |consulté le=12 mai 2013 }}</ref>. En [[2009 au cinéma|2009]] sort le long-métrage anglo-américain ''{{langue|en|[[Tell tale]]}}''<ref>{{Lien web |langue=en |url=https://www.imdb.com/title/tt1135095/combined |titre={{langue|en|Tell Tale (2009)}} |site= [[Internet Movie Database]] |consulté le=12 mai 2013 }}</ref> réalisé par [[Michael Cuesta]] avec [[Josh Lucas]], [[Lena Headey]] et [[Brian Cox (acteur)|Brian Cox]]. En [[2012 au cinéma|2012]], Ryan Connolly sort un court-métrage d'horreur psychologique ''Tell''. Le jeu vidéo ''{{langue|en|[[The Dark Eye (jeu vidéo)|The Dark Eye]]}}'' dans ses énigmes fait référence à Poe et à ''{{langue|en|The Tell-Tale Heart}}''. === ''{{langue|en|The Raven}}'' (1845) === ''{{langue|en|The Raven}}'' a été adapté six fois au cinéma à commencer en 1915 par un [[Cinéma muet|film muet]]<ref>{{Lien web |langue=en |url=https://www.imdb.com/title/tt0005955/ |titre={{langue|en| The Raven (1915)}} |site= [[Internet Movie Database]] |consulté le=12 mai 2013 }}</ref> sur la biographie d'Edgar Allan Poe réalisé par [[Charles Brabin]] avec [[Charles Brabin]] dans le rôle d'Edgar Poe. Puis en [[1935 au cinéma|1935]] sort le [[film d'horreur]] [[cinéma américain|américain]] [[Le Corbeau (film, 1935)|Le Corbeau]] (''{{langue|en|The Raven}}'')<ref>{{Lien web |langue=en |url=https://www.imdb.com/title/tt0026912/combined |titre=Le corbeau (1935) |site= [[Internet Movie Database]] |consulté le=12 mai 2013 }}</ref> de [[Lew Landers]] avec [[Boris Karloff]] et [[Béla Lugosi]]. En [[1963 au cinéma|1963]] sort le film fantastique américain [[Le Corbeau (film, 1963)|Le Corbeau]]<ref>{{Lien web |langue=en |url=https://www.imdb.com/title/tt0057449/combined |titre=Le corbeau (1963) |site= [[Internet Movie Database]] |consulté le=12 mai 2013 }}</ref> de [[Roger Corman]] avec à nouveau Boris Karloff, [[Jack Nicholson]] et [[Vincent Price]]. La quatrième adaptation ''{{langue|en|The Raven}}''<ref>{{Lien web |langue=en |url=https://www.imdb.com/title/tt0861730/ |titre={{langue|en| The Raven (Video 2006) }} |site= [[Internet Movie Database]] |consulté le=12 mai 2013 }}</ref> sort en [[2006 au cinéma|2006]] dirigée par le [[réalisateur]] allemand [[Ulli Lommel]]. En [[2011 au cinéma|2011]] le réalisateur britannique [[Richard Driscoll]] sort ''{{langue|en|Evil Calls: The Raven}}''<ref>{{Lien web |langue=en |url=https://www.imdb.com/title/tt0845952/ |titre={{langue|en| Evil Calls (Video 2011) }} |site= [[Internet Movie Database]] |consulté le=12 mai 2013 }}</ref>. En [[2012 au cinéma|2012]] la sixième adaptation se nomme ''[[L'Ombre du mal]]'' (ou ''Le Corbeau'' au Québec) (''{{langue|en|The Raven}}'')<ref>{{Lien web |langue=en |url=https://www.imdb.com/title/tt1486192/combined |titre=L'ombre du mal (2012/I) |site= [[Internet Movie Database]] |consulté le=12 mai 2013 }}</ref>, qui est un [[thriller (genre)|thriller]] [[Cinéma américain|américain]] réalisé par [[James McTeigue]]. == Œuvres == === Théâtre === * ''Politien''<ref>Edgar Poe est l'auteur de ''[[Ange Politien|Politien]]'', un drame en vers inachevé et longtemps inédit. Il a été édité en volume pour la première fois en 1923, grâce aux soins de Thomas Ollive Mabbot ({{Ouvrage|langue=en|prénom1=Edgar Allan|nom1=Poe|titre=Politian|sous-titre=an unfinished tragedy|lieu=Richmond|éditeur=The Edgar Allan Poe shrine|année=1923|pages totales=89}}). Voir {{harvsp|id=Quinn|texte=Arthur Hobson Quinn (1941)|p=232}}.</ref> (''Politian'', Richmond, ''Southern Literary Messenger'', deux livraisons, {{date-||décembre|1835}}–{{date-||janvier|1836}}, inachevé) === Romans === * ''[[Les Aventures d'Arthur Gordon Pym]]'' (''The Narrative of Arthur Gordon Pym of Nantucket'', deux livraisons, ''Southern Literary Messenger'', janvier-février 1837 ; en volume, {{date-||juillet|1838}}) * ''Le Journal de Julius Rodman'' (''The Journal of Julius Rodman'', six livraisons, Philadelphie, ''Burton's Gentleman's Magazine'', janvier-{{date-||juin|1840}}), inachevé === Essais === * ''Lettre à B…'' (''Letter to {{M.}}'', ''Poems'', New York, Elam Eliss, 1831 ; ''Letter to B —'', Richmond, ''Southern Literary Messenger'', {{date-||juillet|1836}}) * ''[[Le Joueur d'échecs de Maelzel]]'' (''Maelzel's Chess Player'', Richmond, ''Southern Literary Messenger'', {{date-||avril|1836}}) * ''Philosophie de l'ameublement'' (''The Philosophy of Furniture'', Philadelphie, ''Burton's Gentleman's Magazine'', {{date-||mai|1840}}) * ''Quelques mots sur l'écriture secrète'' (''A Few Words on Secret Writing'', Philadelphie, ''[[Graham's Magazine]]'', {{date-||juillet|1841}}) * ''Exorde'' (''Exordium'', Philadelphie, ''Graham 's Magazine'', {{date-||janvier|1842}}) * ''Quelques secrets de la prison du magazine'', ''Broadway Journal'', vol. I, no. 7, {{date-|15|février|1845}} * ''La Philosophie de la composition'' (''The Philosophy of Composition'', Philadelphie, ''[[Graham's Magazine]]'', {{date-||avril|1846}}), titre exact de ''La Genèse d'un poème'' * ''L'Art du conte chez [[Nathaniel Hawthorne]]'' (''Tale-Writing-Nathaniel Hawthorne'', ''Godey's Ladys Book'', {{date-||novembre|1847}}) * ''[[Eureka (Poe)|Eureka]]'' (''Eureka: A Prose Poem'', New York, Wiley & Putnam, {{date-||mars|1848}}) * ''Le Fondement de la métrique'' (''The Rationale of Verse'', Richmond, ''Southern Literary Messenger'', {{date-||octobre|1848}}) * ''Marginalia'' (New York, J. S. Redfield {{date-||décembre|1850}}), recueil posthume de brefs textes parus dans divers journaux entre 1844 et 1849 * ''Du Principe poétique'' (''The Poetic Principle'', ''Southern Literary Messenger'', {{date-|31|août|1850}}), posthume === Contes et nouvelles === '''Voir la catégorie dédiée : [[:Catégorie:Nouvelle d'Edgar Allan Poe]]''' {{colonnes|taille=30| * ''[[Metzengerstein]]'' (Philadelphie, ''Philadelphia Saturday Courier'', {{date-|14|janvier|1832}}) * ''[[Le Duc de l'Omelette]]'' (''The Duc De L'Omelette'', Philadelphie, ''Philadelphia Saturday Courier'', {{date-|3|mars|1832}}) * ''[[Un événement à Jérusalem]]'' (''A Tale of Jerusalem'', Philadelphie, ''Philadelphia Saturday Courier'', {{date-|9|juin|1832}}) * ''[[L'Homme sans souffle]]'' (''Loss of Breath'', Philadelphie, ''Philadelphia Saturday Courier'', {{date-|10|novembre|1832}}) * ''[[Le Philosophe Bon-Bon]]'' (''Bon-Bon'', Philadelphie, ''Philadelphia Saturday Courier'', {{date-|1er|décembre|1832}}) * ''[[Manuscrit trouvé dans une bouteille]]'' (''MS. Found in a Bottle'', Baltimore, ''Baltimore Saturday Visiter'', {{date-|19|octobre|1833}}) * ''[[Le Rendez-vous (Poe)|Le Rendez-vous]]'' (''The Assignation'', Richmond, ''[[Godey's Lady's Book]]'', {{date-||janvier|1834}}) * ''[[Bérénice (Poe)|Bérénice]]'' (''Berenice'', Richmond, ''Southern Literary Messenger'', {{date-||mars|1835}}) * ''[[Morella (Poe)|Morella]]'' (Richmond, ''Southern Literary Messenger'', {{date-||avril|1835}}) * ''[[Lionnerie]]'' (''Lionizing'', Richmond, ''Southern Literary Messenger'', {{date-||mai|1835}}) * ''[[Aventure sans pareille d'un certain Hans Pfaall]]'' (''The Unparalleled Adventure of One Hans Pfaall'', Richmond, ''Southern Literary Messenger'', {{date-||juin|1835}}) * ''[[Le Roi Peste]]'' (''King Pest'', Richmond, ''Southern Literary Messenger'', {{date-||septembre|1835}}) * ''[[Ombre (nouvelle)|Ombre]]'' (''Shadow - A Parable'', Richmond, ''Southern Literary Messenger'', {{date-||septembre|1835}}) * ''[[Quatre bêtes en une]]'' (''Four Beasts in One - The Homo-Cameleopard'', Richmond, ''Southern Literary Messenger'', {{date-||mars|1836}}) * ''[[Une mystification]]'' (''American Monthly Magazine'', {{date-||juin|1837}}) * ''[[Silence (nouvelle)|Silence]]'' (''Silence - A Fable'', Baltimore, ''Baltimore Book'', automne 1837) * ''[[Ligeia]]'' (''Baltimore American Museum'', {{date-||septembre|1838}}) * ''Comment écrire un article à la « Blackwood'' » (''How to Write A Blackwood Article'', Baltimore, ''Baltimore American Museum'', {{date-||novembre|1838}}) * ''Une position scabreuse'' (''A Predicament'', Baltimore, ''Baltimore American Museum'', {{date-||novembre|1838}}) * ''[[Le Diable dans le beffroi (nouvelle)|Le Diable dans le beffroi]]'' (''The Devil in the Belfry'', Philadelphie, ''Saturday Chronicle and Mirror of the Times'', {{date-|18|mai|1839}}) * ''[[Un homme usé]]'' (''The Man That Was Used Up'', Philadelphie, ''[[Burton's Gentleman's Magazine]]'', {{date-||août|1839}}) * ''[[La Chute de la maison Usher (nouvelle)|La Chute de la maison Usher]]'' (''The Fall of the House of Usher'', Philadelphie, ''Burton's Gentleman's Magazine'', {{date-||septembre|1839}}) * ''[[William Wilson]]'' (Philadelphie, ''The Gift: A Christmas and New Year's Present for 1840'', {{date-||octobre|1839}}) * ''[[Conversation d'Eiros avec Charmion]]'' (''The Conversation of Eiros and Charmion'', Philadelphie, ''Burton's Gentleman's Magazine'', {{date-||décembre|1839}}) * ''[[L'Homme d'affaires]]'' (''The Business Man'', Philadelphie, ''[[Burton's Gentleman's Magazine]]'', {{date-||février|1840}}) * ''Philosophie de l'ameublement'' (Philadelphie, {{date-||mai|1840}}) * ''Pourquoi le petit Français porte-t-il le bras en écharpe?'' (''Why the Little Frenchman Wears His Hand in a Sling'', Philadelphie, ''Tales of the Grotesque and Arabesque'', 1840) * Préface des ''Contes du Grotesque et de l'Arabesque'' (Philadelphie, 1840) * ''[[L'Homme des foules (nouvelle)|L'Homme des foules]]'' (''The Man of the Crowd'', Philadelphie, ''[[Graham's Magazine]]'', {{date-||décembre|1840}}) * ''[[Double assassinat dans la rue Morgue]]'' (''The Murders in the Rue Morgue'', Philadelphie, ''[[Graham's Magazine]]'', {{date-||avril|1841}}) * ''[[Une descente dans le Maelstrom]]'' (''A Descent into the Maelström'', Philadelphie, ''[[Graham's Magazine]]'', {{date-||mai|1841}}) * ''[[L'Île de la fée]]'' (''The Island of the Fay'', Philadelphie, ''[[Graham's Magazine]]'', {{date-||juin|1841}}) * ''[[Colloque entre Monos et Una]]'' (''The Colloquy of Monos and Una'', Philadelphie, ''[[Graham's Magazine]]'', {{date-||août|1841}}) * ''Ne pariez jamais votre tête au diable'' (''Never Bet the Devil Your Head'', Philadelphie, ''[[Graham's Magazine]]'', {{date-||septembre|1841}}) * ''[[Éléonora]]'' (''Eleonora'', Philadelphie, ''The Gift for 1842'', {{date-|4|septembre|1841}}) * ''[[La Semaine de trois dimanches]]'' (''Three Sundays in a Week'', ''Saturday Evening Post'', {{date-|27|novembre|1841}}) * ''[[Le Portrait ovale]]'' (''The Oval Portrait'', Philadelphie, ''[[Graham's Magazine]]'', {{date-||avril|1842}}) * ''[[Le Masque de la mort rouge]]'' (''The Masque of the Red Death'', Philadelphie, ''[[Graham's Magazine]]'', {{date-||mai|1842}}) * ''Le Jardin paysage'' (''The Landscape Garden'', ''Snowden's Ladies' Companion'', {{date-||octobre|1842}}), texte fondu plus tard dans ''Le Domaine d'Arnheim'' * ''[[Le Mystère de Marie Roget]]'' (''The Mystery of Marie Roget'', ''Snowden's Ladies' Companion'', [[novembre]] et {{date-||décembre|1842}}, {{date-||février|1843}}) * ''[[Le Puits et le Pendule]]'' (''The Pit and the Pendulum'', ''The Gift: A Christmas and New Year's Present'', 1843) * ''[[Le Cœur révélateur]]'' (''The Tell-Tale Heart'', ''The Pioneer'', {{date-||janvier|1843}}) * ''[[Le Scarabée d'or]]'' (''The Gold-Bug'', Philadelphie, ''Dollar Newspaper'', [[21 juin|21]] et {{date-|28|juin|1843}}) * ''[[Le Chat noir (nouvelle)|Le Chat noir]]'' (''The Black Cat'', Philadelphie, ''United States Saturday Post'', {{date-|19|août|1843}}) * ''De l'escroquerie considérée comme l'une des sciences exactes'' (''Diddling'', intitulé à l'origine : ''Raising the Wind; or, Diddling Considered as One of the Exact Sciences'', Philadelphie, ''Philadelphia Saturday Courier'', {{date-|14|octobre|1843}}) * ''Un matin sur le Wissahicon'' (''Morning on the Wissahiccon'', ''The Opal'', automne 1843) * ''[[Les Lunettes]]'' (''The Spectacles'', ''The Philadelphia Dollar Newspaper'', {{date-|27|mars|1844}}) * ''[[Le Canard au ballon]]'' (New York, {{date-|13|avril|1844}}) * ''[[Souvenirs de M. Auguste Bedloe]]'' (''A Tale of the Ragged Mountains'', ''Godey's Lady's Book'', {{date-||avril|1844}}) * ''[[L'Inhumation prématurée]]'' (''The Premature Burial'', ''The Philadelphia Dollar Newspaper'', {{date-|31|juillet|1844}}) * ''[[Révélation magnétique]]'' (''Mesmeric Revelation'', ''Columbian Magazine'', {{date-||août|1844}}) * ''[[La Caisse oblongue]]'' (''The Oblong Box'', ''Godey's Lady's Book'', {{date-||septembre|1844}}) * ''[[L'Ange du bizarre]]'' (''The Angel of the Odd'', ''Columbian Magazine'', {{date-||octobre|1844}}) * ''[[La Lettre volée]]'' (''The Purloined Letter'', ''The Gift: A Christmas and New Year's Present'', automne 1844) * ''[[« C'est toi l'homme »]]'', d'abord traduit sous le titre: ''Toi, l'homme'' (''[[Thou Art the Man]]'', ''[[Godey's Lady's Book]]'', {{date-||novembre|1844}}) * ''La Vie littéraire de Monsieur Thingum bob, ancien rédacteur en chef de « L'Oie soiffarde'' » (''The Literary Life of Thingum Bob, Esq.'', Richmond, ''Southern Literary Messenger'', {{date-||décembre|1844}}) * ''Le Mille Deuxième Conte de Schéhérazade'' (''The Thousand-and-Second Tale of Scheherazade'', ''Godey's Lady's Book'', {{date-||février|1845}}) * ''[[Petite Discussion avec une momie]]'' (''Some Words with a Mummy'', ''[[The American Review: A Whig Journal|The American Review]]'', {{date-||avril|1845}}) * ''[[Puissance de la parole]]'' (''The Power of Words'', ''Democratic Review'', {{date-||juin|1845}}) * ''[[Le Démon de la perversité]]'' (''The Imp of the Perverse'', Philadelphie, ''[[Graham's Magazine]]'', {{date-||juillet|1845}}) * ''[[Le Système du docteur Goudron et du professeur Plume]]'' (''The System of Doctor Tarr and Professor Fether'', Philadelphie, ''[[Graham's Magazine]]'', {{date-||novembre|1845}}) * ''[[La Vérité sur le cas de M. Valdemar]]'' (''The Facts in the Case of M. Valdemar'', ''The American Review'', {{date-||décembre|1845}}) * ''[[Le Sphinx (nouvelle)|Le Sphinx]]'' (''The Sphinx'', ''Arthur's Ladies Magazine'', {{date-||janvier|1846}}) * ''[[La Barrique d'amontillado|La Barrique d'Amontillado]]'' (''The Cask of Amontillado'', ''Godey's Lady's Book'', {{date-||novembre|1846}}) * ''[[Le Domaine d'Arnheim]]'' (''The Domain of Arnheim'', ''Columbian Lady's and Gentleman's Magazine'', {{date-||mars|1847}}) * ''Mellonta Tauta'' (''Flag of Our Union'', {{date-||février|1849}}) * ''[[Hop-Frog]]'' (''Flag of Our Union'', {{date-|17|mars|1849}}) * ''[[La Découverte de Von Kempelen]]'' (''Von Kempelen and His Discovery'', ''Flag of Our Union'', {{date-|14|avril|1849}}) * ''Un Entrefilet aux X'' (''X-ing a Paragrab'', ''Flag of Our Union'', {{date-|12|mai|1849}}) * ''[[Le Cottage Landor]]'' (''Landor's Cottage'', ''Flag of Our Union'', {{date-|9|juin|1849}}) * Introduction du recueil ''Le Club de l'In-Folio'' (1850, posthume) * ''Le Phare'' (''The Light-House'', Londres, ''Notes and Queries'' {{date-|25|avril|1942}}, manuscrit incomplet) }} === Poèmes === {{colonnes|taille=30| * ''Poésie'' (''Poetry'', écrit en 1824, édition posthume) * ''Ô, temps! Ô, mœurs!'' (''O, Tempora! O, Mores!'', écrit en 1825, édition posthume, non authentifié par Poe) * ''Tamerlan'' (''Tamerlane'', {{date-||juillet|1827}}, ''Tamerlane and Other Poems'') * ''Chanson'' (''Song'', {{date-||juillet|1827}}, ''Tamerlane and Other Poems'') * ''Imitation'' (''Imitation'', {{date-||juillet|1827}}, ''Tamerlane and Other Poems'') * ''Un rêve'' (''A Dream'', {{date-||juillet|1827}}, ''Tamerlane and Other Poems'') * ''Le Lac'' (''The Lake'', {{date-||juillet|1827}}, ''Tamerlane and Other Poems'') * ''Les Esprits des morts'' (''Spirits of the Dead'', {{date-||juillet|1827}}, ''Tamerlane and Other Poems'') * ''L'Étoile du soir'' (''Evening Star'', {{date-||juillet|1827}}, ''Tamerlane and Other Poems'') * ''Rêves'' (''Dreams'', {{date-||juillet|1827}}, ''Tamerlane and Other Poems'') * ''Stances'' (''Stanzas'', {{date-||juillet|1827}}, ''Tamerlane and Other Poems'') * ''Le Jour le plus heureux'' (''The Happiest Day'', {{date-|15|septembre|1827}}, ''The North American'') * ''À Margaret'' (''To Margaret'', vers 1827, édition posthume) * ''Seul'' (''Alone'', écrit en 1829, édition posthume) * ''À Isaac Lea'' (''To Isaac Lea'', écrit vers 1829, édition posthume) * ''À la rivière ——'' (''To The River ——'', 1829, ''Al Aaraaf, Tamerlane, and Minor Poems'') * ''À ——'' (''To ——'', 1829, ''Al Aaraaf, Tamerlane, and Minor Poems'') * ''La Romance'' (''Romance'', 1829, ''Al Aaraaf, Tamerlane, and Minor Poems'') * ''Le Pays des fées'' (''Fairy-Land'', 1829, ''Al Aaraaf, Tamerlane, and Minor Poems'') * ''À la science'' (''Sonnet - To Science'', 1829, ''Al Aaraaf, Tamerlane, and Minor Poems'') * ''Al Aaraaf'' (''Al Aaraaf, 1829, Tamerlane, and Minor Poems'') * ''Un acrostiche'' (''An Acrostic'' , écrit en 1829, édition posthume) * ''Elizabeth'' (''Elizabeth'', écrit en 1829, édition posthume) * ''À Hélène'' (''To Helen'', 1831, ''Poems'') * ''Un péan'' (''A Pæan'', 1831, ''Poems'') * ''La Dormeuse'' (''The Sleeper'', 1831, ''Poems'') * ''La Cité dans la mer'' (''The City in the Sea'' , 1831, ''Poems'') * ''La Vallée de l'angoisse'' (''The Valley of Unrest'', 1831, ''Poems'') * ''Israfel'' (''Israfel'', 1831, ''Poems'') * ''Énigme'' (''Enigma'', {{date-|2|février|1833}}, ''Baltimore Saturday Visiter'') * ''Fanny'' (''Fanny'', {{date-|18|mai|1833}}, ''Baltimore Saturday Visiter'') * ''Le Colisée'' (''The Coliseum'', {{date-|26|octobre|1833}}, ''Baltimore Saturday Visiter'') * ''Sérénade'' (''Serenade'', {{date-|20|avril|1833}}, ''Baltimore Saturday Visiter'') * ''À quelqu'un au paradis'' (''To One in Paradise'', {{date-||janvier|1834}}, ''Godey's Lady's Book'') * ''Hymne'' (''Hymn'', {{date-||avril|1835}}, ''Southern Literary Messenger'') * ''À Elizabeth'' (''To Elizabeth'', {{date-||septembre|1835}}, ''Southern Literary Messenger'', réédité sous le titre : ''To F——s S. O——d'' en 1845) * ''Ode à la reine de mai'' (''May Queen Ode'' , écrit vers 1836, édition posthume) * ''Chanson spirituelle'' (''Spiritual Song'', écrit en 1836, édition posthume) * ''Hymne latin'' (''Latin Hymn'', {{date-||mars|1836}}, ''Southern Literary Messenger'') * ''Ballade de noces'' (''Bridal Ballad'', {{date-||janvier|1837}}, ''Southern Literary Messenger'', publié d'abord sous le titre : ''Ballad'') * ''À Zante'' (''Sonnet - To Zante'', {{date-||janvier|1837}}, ''Southern Literary Messenger'') * ''[[Le Palais hanté]]'' (''The Haunted Palace'', {{date-||avril|1839}}, ''American Museum'') * ''Un sonnet - Le silence'' (''Silence–A Sonnet'', {{date-|4|janvier|1840}}, ''Saturday Courier'') * ''Lignes sur Joe Locke'' (''Lines on Joe Locke'', {{date-|28|février|1843}}, ''Saturday Museum'') * ''Le Ver vainqueur'' (''The Conqueror Worm'', {{date-||janvier|1843}}, ''[[Graham's Magazine]]'') * ''[[Lénore (Poe)|Lénore]]'' (''Lenore'', {{date-||février|1843}}, ''The Pioneer'') * ''Une chanson de campagne'' (''A Campaign Song'', écrit en 1844, fragment - édition posthume) * ''Terre de songe'' (''Dream-Land'', {{date-||juin|1844}}, ''[[Graham's Magazine]]'') * ''Impromptu. À Kate Carol'' (''Impromptu. To Kate Carol'', {{date-|26|avril|1845}}, ''Broadway Journal'') * ''À F——'' (''To F——'', {{date-||avril|1845}}, ''Broadway Journal'', réédité sous le titre :''To Frances'' le {{date-|6|septembre|1845}} dans le ''Broadway Journal'') * ''Eulalie'' (''Eulalie'', {{date-||juillet|1845}}, ''American Review: A Whig Journal'') * ''Épigramme pour Wall Street'' (''Epigram for Wall Street'', {{date-|23|janvier|1845}}, ''Evening Mirror'') * ''[[Le Corbeau (poème)|Le Corbeau]]'' (''The Raven'', {{date-|29|janvier|1845}}, ''Evening Mirror'') * ''Le Droit divin des rois'' (''The Divine Right of Kings'', {{date-||octobre|1845}}, ''[[Graham's Magazine]]'') * ''Une valentine'' (''A Valentine'', {{date-|21|février|1846}}, ''Evening Mirror'', publié originellement sous le titre : ''To Her Whose Name Is Written Below'') * ''Le Médecin bien-aimé'' (''Beloved Physician'', écrit en 1847, inachevé, édition posthume) * ''Profondément en terre'' (''Deep in Earth'', écrit en 1847, inachevé, édition posthume) * ''À M. L. S—— (1847)'' (''To M. L. S——'', {{date-|13|mars|1847}}, ''The Home Journal'') * ''Ulalume'' (''Ulalume'', {{date-||décembre|1847}}, ''American Whig Review'') * ''Lignes sur la bière'' (''Lines on Ale'', écrit en 1848, édition posthume) * ''À Marie Louise'' (''To Marie-Louise'', {{date-||mars|1848}}, ''Columbian Magazine'') * ''Une énigme'' (''An Enigma'', {{date-||mars|1848}}, ''Union Magazine of Literature and Art'') * ''À Hélène'' (''To Helen'', {{date-||novembre|1848}}, ''Sartain's Union Magazine'') * ''Un rêve dans un rêve'' (''A Dream Within A Dream'', {{date-|31|mars|1849}}, ''The Flag of Our Union'') * ''Eldorado'' (''Eldorado'', {{date-|21|avril|1849}}, ''Flag of Our Union'') * ''Pour Annie'' (''For Annie'', {{date-|28|avril|1849}}, ''Flag of Our Union'') * ''À ma mère'' (''To My Mother'', {{date-|7|juillet|1849}}, ''Flag of Our Union'') * ''[[Annabel Lee]]'' (''Annabel Lee'', {{date-|9|octobre|1849}}, ''New York Daily Tribune'', édition posthume) * ''[[Les Cloches (poème)|Les Cloches]]'' (''The Bells'', {{date-||novembre|1849}}, ''Sartain's Union Magazine'', édition posthume) }} == Bibliographie == {{Légende plume}} === Publications en volume du vivant d'Edgar Poe === * {{Ouvrage |langue=en |titre=Tamerlan and Other Poems |lieu=Boston |éditeur=Calvin F. S. Thomas |année=1827 }}. * {{Ouvrage |langue=en |titre=Al Aaraaf, Tamerlane and Minor Poems |lieu=Baltimore |éditeur=Hatch and Dunning |année=1829 }}. * {{Ouvrage |langue=en |titre=Poems, second edition |lieu=New York |éditeur=Elam Bliss |année=1831 }}. * {{Ouvrage |langue=en |titre=The Narrative of Arthur Gordon Pym from Nantucket |lieu=New York |éditeur=[[Harper & Row|Harper & Brothers]] |année=janvier-{{date-||février|1837}} |isbn= }}. * {{Ouvrage |langue=en |titre=The Narrative of Arthur Gordon Pym from Nantucket |lieu=Londres |éditeur=Wiley & Putnam |année=1838 }}. * {{Ouvrage |langue=en |titre={{lien|The Conchologist's First Book}} |lieu=Philadelphie |éditeur=Haswerl, Barrington et Haswell |année= |année première édition=[[1839 en littérature|1839]] |réimpression=[[1840 en littérature|1840]], [[1845 en littérature|1845]] |isbn= }}. * {{Ouvrage |langue=en |titre=Tales of the Grotesque and Arabesque |lieu=Philadelphie |éditeur=Lea & Blanchard |année=1840 |format livre=2 volumes - publiés à 750 exemplaires }}. * {{Ouvrage |langue=en |titre=The Prose Romances of Edgar A. Poe (contenant : ''The Murders in the Rue Morgue'' et ''The Man that was used up'') |lieu=Philadelphie |éditeur=William H. Graham |année=1843 |format=publié probablement à 250 exemplaires }}. * {{Ouvrage |langue=en |titre=The Raven and other Poems |lieu=New York |éditeur=Wiley & Putnam |année=1845 }}. * {{Ouvrage |langue=en |titre=Tales |lieu=New York |éditeur=Wiley & Putnam |année=1845 }}. * {{Ouvrage |langue=en |titre=Eureka |lieu=New York |éditeur=Wiley & Putnam |année=1848 }}. === Éditions posthumes des œuvres d'Edgar Poe === * {{en}} ''The Works of the Late Edgar Allan Poe'' (édition de Rufus Griswold), volumes 1-2, New York, J. S. Redfield, [[1850 en littérature|1850]] ; vol. 3, [[1850 en littérature|1850]] ; vol. 4, [[1856 en littérature|1856]] (édition posthume préparée par Edgar Poe, réimprimé par Redfield jusqu'en 1859 puis par W. J. Widdleton jusqu'en 1871). * {{en}} ''The Works of Edgar Allan Poe'' (édition de John Henry Ingram), 4 volumes, Édimbourg, Black, [[1874 en littérature|1874]]-[[1875 en littérature|1875]] (plusieurs rééditions avec d'importantes corrections et révisions). * {{en}} ''The Works of Edgar Allan Poe'' (avec un mémoire de Richard Henry Stoddard) 6 volumes, New York, A. C. Armstrong & Son, [[1884 en littérature|1884]] ; Londres, Kegan Paul, Trench, [[1884 en littérature|1884]] (8 volumes, New York, George P. Putnam's Sons, A. C. Armstrong & Son, [[1884 en littérature|1884]]). * {{en}} ''The Works of Edgar Allan Poe'' (édition d'Edmund Clarence Stedman et George Edward Woodberry), 10 volumes, Chicago, Stone & Kimball, [[1894 en littérature|1894]]-[[1895 en littérature|1895]]. * {{en}} ''The Complete Works of Edgar Allan Poe'' (édition de James Albert Harrison, avec des notes de Robert Armistead Stewart), 17 volumes, New York, Thomas Y. Crowell and Company, [[1902 en littérature|1902]] (édition baptisée : ''The Virginia Edition'' et ''The Monticello Edition'', cette dernière version ayant un papier d'un plus grand format). * {{en}} ''The Complete Poems of Edgar Allan Poe'' (préface et mémoire de James Howard Whitty), Boston & New York, Houghton Mifflin Co., 1911. * {{en}} ''Politian, an unfinished tragedy by Edgar A. Poe: edited from the original sources, including the autograph manuscripts in the Pierpont Morgan Library'' (édition de [[Thomas Ollive Mabbott]]), Richmond, The Edgar Allan Poe shrine, [[1923 en littérature|1923]]. * {{en}} ''The Collected Works of Edgar Allan Poe'' (édition de Thomas Ollive Mabbott) : ** Volume 1 : ''Poems'', Cambridge, The Belknap Press of Harvard University Press, [[1969 en littérature|1969]] (réimpression, [[1979 en littérature|1979]] puis, sous la forme de livres brochés, sans un certain nombre d'annexes, Harvard, [[1980 en littérature|1980]] ; rémpression avec le texte complet, University of Southern Illinois, [[2000 en littérature|2000]]) ; ** Volumes 2-3 : ''Tales and Sketches'', Cambridge, The Belknap Press of Harvard University Press, 1978 (réimpression, [[1979 en littérature|1979]] ; University of Southern Illinois, [[2000 en littérature|2000]]). * {{en}} ''The Collected Writings of Edgar Allan Poe'' (édition de Burton Ralph Pollin) : ** Volume 1 : ''The Imaginary Voyages'' (comprenant : ''The Narrative of Arthur Gordon Pym'', ''The Unparalleled Adventure of one Hans Pfaall'' et ''The Journal of Julius Rodman''), Boston, Twayne Publishers, [[1981 en littérature|1981]] ; ** Volume 2 : ''The Brevities: Pinakidia, Marginalia and Other Works'', New York, Gordian Press, [[1985 en littérature|1985]] ; ** Volumes 3 & 4 : ''Writings in The Broadway Journal: Nonfictional Prose'', New York, Gordian Press, [[1986 en littérature|1986]] ; ** Volume 5 : ''Writings in the Southern Literary Messenger: Nonfictional Prose'', New York, Gordian Press, [[1997 en littérature|1997]]. === Traductions classiques en français === Dès son vivant, Edgar Allan Poe a été traduit en de nombreuses langues et par d'innombrables auteurs ou rédacteurs, célèbres ou inconnus du public, avec des résultats littéraires comme commerciaux plus ou moins heureux. En langue française, nous connaissons essentiellement les traductions faites par Charles Baudelaire, mais contrairement à l'idée répandue, une recherche approfondie dans les archives historiques des journaux, gazettes et quotidiens de l'époque et dans la presse nationale, mais aussi régionale, montre que Baudelaire fut loin d'être le premier à tenter de faire connaître Edgar Poe au public français (avant lui il y eut Gustave Brunet dès 1844, Alphonse Borghers dès 1845, Emile Forgues en 1846 et Isabelle Meunier en 1847). Il existe, notamment sur le site web officiel de l’''Edgar Allan Poe Society of Baltimore'', une excellente étude très complète sur les nombreuses traductions et tentatives de traductions de l’œuvre d'Edgar Allan Poe de son vivant... et jusqu'au centenaire de sa mort en 1949 et jusque dans la presse régionale française<ref>[http://www.eapoe.org/papers/misc1921/wtb19591.htm Reproduction de l'article "William T. Bandy, ''Tentative Checklist of Translations of Poe’s Works (1844-1899)'', Madison, WI: Privately Printed (mimeographed pages), 1959]</ref>. Une page d'une importance considérable pour les bibliographes, tant elle donne de sources inattendues mais précises et vérifiables, objets potentiels de visites à des archives historiques de la presse ou à des bibliothèques de nos villes de province. Nous nous contenterons de citer ici les deux principaux traducteurs connus du public français : Baudelaire et Mallarmé, ainsi qu'un traducteur plus tardif mais important, Félix Rabbe, qui a publié en 1887 un livre de 355 pages contenant une traduction en français de plusieurs contes et poèmes parmi ceux restés jusque-là non traduits, un ouvrage réédité récemment en eBook gratuit. [[Charles Baudelaire]] : * ''[[Le Corbeau (poème)|Le Corbeau]]'', Paris, Michel Lévy Frères, [[1856 en littérature|1856]]<ref>La première véritable publication de la traduction de ''The Raven'' (''le Corbeau'') par Baudelaire fut dans le journal ''[[L'Artiste]]'', V:X ({{1er}} mars 1853), à la page 43. Et la première véritable tentative de traduction de ce poème ne revient pas à Baudelaire mais à un rédacteur anonyme, dans le ''Journal d’Alençon'', le 9 janvier 1853.</ref>. * ''[[Histoires extraordinaires]]'', Paris, Michel Lévy frères, [[1856 en littérature|1856]]. * ''[[Nouvelles histoires extraordinaires]]'', Paris, Michel Lévy frères, [[1857 en littérature|1857]]. * ''[[Les Aventures d'Arthur Gordon Pym]]'' (roman), Paris, Michel Lévy frères, [[1858 en littérature|1858]]. * ''[[Histoires grotesques et sérieuses]]'', Paris, Michel Lévy frères, [[1865 en littérature|1865]]. * ''[[Eureka (Poe)|Eureka]]'', Paris, Michel Lévy frères, sans date. [[Stéphane Mallarmé]] : * ''[[Le Corbeau (poème)|Le Corbeau]]'', Paris, R. Lesclide, [[1875 en littérature|1875]]. * ''Les Poèmes d'Edgar Poe'', Bruxelles, Deman, [[1888 en littérature|1888]] ; Paris, [[Léon Vanier]], [[1889 en littérature|1889]]. [[Félix Rabbe]] : * ''Derniers Contes'', Paris, Savine, [[1887 en littérature|1887]]. 355 pages<ref>'''Poe, Edgar Allan : ''Derniers contes''''' [traduction publiée par Félix Rabbe en 1887], contenant "''Le duc de l'omelette''", "''Le mille et deuxième conte de Schéhérazade''", "''Mellonta tauta''", "''Comment s'écrit un article à la Blackwood''", "''La filouterie considérée comme science exacte''", "''L'homme d'affaires''", "''L'ensevelissement prématuré''", "''Bon-bon''", "''La cryptographie''", "''Du principe poétique''", "''Quelques secrets de la prison du magazine''", édition originale de 1887 téléchargeable en PDF sur Gallica [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k689358 ici] et réédité récemment en 2004 par [http://www.ebooksgratuits.org/details.php?book=529 eBooks Libres et Gratuits]</ref>. === Éditions modernes d'Edgar Poe === * {{Ouvrage|titre=Œuvres en prose|éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]]|collection=[[Bibliothèque de la Pléiade]]|année=1932|pages totales=1184}}, édition de la traduction de [[Charles Baudelaire]], en annexe à ses œuvres, établie par Yves-Gérard Le Dantec<ref>{{BNF data|cb11911567z|titre=Yves-Gérard Le Dantec}}</ref>. * {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|champ libre=traduit de l'anglais par [[Charles Baudelaire]] et présenté par [[Lionel Menasché]]|titre=Habitations imaginaires|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Allia|Allia]]|année=2008|numéro d'édition=2|pages totales=96|isbn=9791030404500}} * {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|champ libre=traduit de l'anglais par [[Charles Baudelaire]] et présenté par [[Lionel Menasché]]|titre=Le Joueur d'échecs de Maelzel|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Allia|Allia]]|année=2011|pages totales=64|isbn=9782844853783}} *{{Ouvrage|titre=Contes, Essais, Poèmes|éditeur=[[Éditions Robert Laffont]]|collection=Bouquins|année=1989|isbn=|id=Richard|plume=oui}}, une édition de référence avec un appareil critique étendu. Introduction générale (« Le mythe de Poe »), chronologie, introduction aux contes (« Les contes de Poe ou les modes de la contamination »), introduction aux essais (« Poe critique »), notes et bibliographie de Claude Richard, professeur de littérature anglaise à l'université Paul-Valéry Montpellier III, introduction aux poèmes (« Poète irrévocablement? ») de Robert Kopp, professeur à l'université de Bâle. * {{Ouvrage|titre=Ne pariez jamais votre tête au diable et autres contes non traduits par Baudelaire|éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]]|collection=Folio|année=1989|isbn=}}, traduction et appareil critique d'Alain Jaubert. * {{Ouvrage|titre=Histoires, essais et poèmes|éditeur=Lgf|collection=[[La Pochothèque]] Classiques Moderne|année=2006|isbn=|id=Pochothèque|plume=oui}}, édition établie par Jean-Pierre Naugrette, avec la collaboration de Michael Edwards, François Gallix (''Autres Histoires non traduites par Baudelaire''), France Jaigu et James Lawler, avec une nouvelle traduction de l'ensemble des poèmes de Poe. * {{Ouvrage|titre=Les Lettres d'amour à Helen|éditeur=Éditions Dilecta|année=2006|pages totales=110|isbn=}}, traduction de Cécil Georges-Bazile et Laurence Piccinin. * {{Ouvrage|titre=Marginalia et autres fragments|éditeur=[[Éditions Allia]]|année=2007|pages totales=157|isbn=}}, traduction de Lionel Menasché. * {{Ouvrage|titre=La Chute de la maison Usher et autres histoires|éditeur=[[Éditions Gallmeister|Gallmeister]]|année=2018|pages totales=368|isbn=}}, préface, traduction, appareil de notes et bibliographie des traductions en français de Johanne Le Ray et Pierre Bondil, chronologie de l'éditeur. Tome 1 de l'édition chronologique intégrale des histoires de Poe. *''Le Chat noir et autres histoires'', Gallmeister, 2019, 368 p., traduction, appareil de notes, postface et bibliographie des traductions en français de Johanne Le Ray et Pierre Bondil, chronologie de l'éditeur. Tome 2 de l'édition chronologique intégrale des histoires de Poe. *''Le Sphinx et autres histoires'', Gallmeister, 2020, 388 p., traduction, appareil de notes, postface et bibliographie des traductions en français de Johanne Le Ray et Pierre Bondil, chronologie de l'éditeur. Tome 3 de l'édition chronologique intégrale des histoires de Poe. *{{Ouvrage|titre=Nouvelles intégrales|éditeur=[[Éditions Phébus]]|collection=Littérature étrangère|année=2018-2019|isbn=|id=Garcin|plume=oui}}, tome I (1831-1839), 432 p. ; tome II (1840-1844), 384 p. ; tome III (1844-1849), 432 p. ; préface, traduction et appareil critique de [[Christian Garcin]] et [[Thierry Gillybœuf]]. *Songe au sein d’un songe & autres poèmes. 39 poèmes traduits par Pierre Hennequin. Editions www.Ressouvenances.fr , 2022. *''Histoire d'Arthur Gordon Pym de Nantucket'' suivi de ''Journal de Julius Rodman'', [[Éditions Phébus]], 2023, 352 p. ; traduction de [[Christian Garcin]] et [[Thierry Gillybœuf]]. === Études en langue française === * {{Ouvrage|auteur1=[[Arvède Barine]]|titre=Névrosés|sous-titre=Hoffmann, Quincey, Edgar Poe, G. de Nerval|lieu=Paris|éditeur=[[Hachette Livre|Éditions Hachette]]|année=1898|pages totales=362|wikisource=Névrosés (Barine)|id=Barine}}. *{{Article|id=Baudelaire,1856|auteur=[[Charles Baudelaire]]|titre=Edgar Allan Poe : sa vie et ses ouvrages (préface)|périodique=Histoires extraordinaires|lieu=Paris|éditeur=Michel Lévy|année=1856|passage=VII-XXXI}} (première édition dans la ''[[Revue de Paris]]'' en mars-avril 1852 ; édition moderne établie par Claude Richard : {{Ouvrage|auteur1=Charles Baudelaire|titre=Edgar Allan Poe|sous-titre=sa vie et ses ouvrages|lieu=Paris|éditeur=[[L'Herne]]|collection=Confidences|année=1994|isbn=}}). * {{Article|id=Baudelaire,1857|auteur=[[Charles Baudelaire]]|titre=Notes nouvelles sur Edgar Poe (préface)|périodique=Nouvelles histoires extraordinaires|lieu=Paris|éditeur=Michel Lévy frères|année=1857|passage=V-XXIV}}. * {{Article|id=Biagioli|auteur=Nicole Biagioli|titre=POEtique et traduction : traducteurs et traductions de Poe dans le domaine français|périodique=Loxias|numéro=28 : « Edgar Poe et la traduction »|date=15 mars 2010|lire en ligne=http://revel.unice.fr/loxias/index.html?id=6019}}. * {{Ouvrage|prénom1=Nicolas Isidore|nom1=Boussoulas|titre=La Peur et l'univers dans l'œuvre d'Edgar Poe|sous-titre=une métaphysique de la peur|lieu=Paris|éditeur=[[Presses universitaires de France]]|année=1952|id=Boussoulas}}. * {{Ouvrage|auteur1=Jacques Cabau|titre=Edgar Poe par lui-même|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions du Seuil|Seuil]]|collection=Microcosme|année=1960|id=Cabau|plume=oui}} * {{Ouvrage|prénom1=Jean-François|nom1=Chassay|directeur1=oui|prénom2=Jean-François|nom2=Côté|directeur2=oui|prénom3=Bertrand|nom3=Gervais|directeur3=oui|titre=Edgar Allan Poe. Une pensée de la fin|lieu=Montréal|éditeur=[[Éditions Liber|Liber]]|année=2001|isbn=|id=Chassay}}. Actes du colloque tenu à l'[[université du Québec]] les 15 et 16 octobre 1999<ref>{{Lien web|url=http://www.er.uqam.ca/nobel/imagifin/retif5.html|site=er.uqam.ca|titre=Résumés}} {{Lien web|url=http://www.er.uqam.ca/nobel/imagifin/gervaispoe.html|site=er.uqam.ca|titre=« S'enterrer dans le texte. Au commencement était la fin », contribution de Bertrand Gervais}}</ref>. * {{Article|id=Conceatu|auteur=Marius Conceatu|titre=Baudelaire et Proust traducteurs : les limites de l’étrangeté|périodique=Loxias|numéro=28 : « Edgar Poe et la traduction »|date=15 mars 2010|lire en ligne=http://revel.unice.fr/loxias/index.html?id=5997}}. * {{Article|id=Cornille|auteur=Jean-Louis Cornille|titre=Poe-pourri : le sommeil du traducteur|périodique=Loxias|numéro=28 : « Edgar Poe et la traduction »|date=15 mars 2010|lire en ligne=http://revel.unice.fr/loxias/index.html?id=5995}}. * Maryse Ducreu-Petit, ''Edgar Allan Poe ou Le Livre des Bords''; Presses Universitaires de Lille, 1995, 262 p. * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Roger Forclaz|titre=Le Monde d'Edgar Poe|lieu=Berne / Francfort|éditeur=Herbert Lang/Peter Lang|année=1974|pages totales=611|isbn=}} * {{Article|id=Gallix|auteur=François Gallix|titre=Les traducteurs des histoires d’Edgar Allan Poe|périodique=Loxias|numéro=28 : « Edgar Poe et la traduction »|date=15 mars 2010|lire en ligne=http://revel.unice.fr/loxias/index.html?id=5992}}. * {{Article|id=Garrait-Bourrier|auteur=Anne Garrait-Bourrier|titre=Poe/Baudelaire : de la traduction au portrait littéraire ?|périodique=Loxias|numéro=28 : « Edgar Poe et la traduction »|date=15 mars 2010|lire en ligne=http://revel.unice.fr/loxias/index.html?id=5990}}. * {{Ouvrage|auteur1=Jean Hautepierre|titre=Edgar Poe|lieu=Grez-sur-Loing|éditeur=Pardès|collection=Qui suis-je?|année=2012|isbn=|id=Hautepierre}}. * {{Ouvrage|auteur1=Odile Joguin|titre=Itinéraire initiatique d'Edgar Poe|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Édite|E-dite]]|année=2002|isbn=|id=Joguin}}. * {{Ouvrage|auteur1=Henri Justin|titre=Poe dans le champ du vertige : des Contes à Eureka : l'élaboration des figures de l'espace|lieu=Paris|éditeur=[[Klincksieck]]|année=1991|isbn=|id=Justin,1991}}. * {{Ouvrage|auteur1=Henri Justin|titre=Avec Poe jusqu'au bout de la prose|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]]|année=2009|pages totales=414|isbn=|id=Justin,2009}}. * {{Article|id=Justin,2010|auteur=Henri Justin|titre=Baudelaire, traducteur des « contes » de Poe ou auteur d’« histoires extraordinaires » ?|périodique=Loxias|numéro=28 : « Edgar Poe et la traduction »|date=15 mars 2010|lire en ligne=http://revel.unice.fr/loxias/index.html?id=6002}}. * {{Article|auteur1=Benoit Léger|titre=Traduction négative et traduction littérale : les traducteurs de Poe en 1857|périodique=[[Études françaises]]|volume=43|numéro=2|date=2007|lire en ligne=https://doi.org/10.7202/016475ar|pages=85-98}}. * {{Ouvrage|auteur1=Éric Lysøe|titre=Histoires extraordinaires, grotesques et sérieuses d'Edgar Allan Poe|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]]|année=1999|isbn=|id=Lysøe,1999}}. * {{Ouvrage|auteur1=Éric Lysøe|titre=Les voies du silence, E. A. Poe et la perspective du lecteur|lieu=Lyon|éditeur=Presses Universitaires de Lyon|année=2000|pages totales=190|isbn=|id=Lysøe,2000}}. * {{Ouvrage|auteur1=Jean-François Mattéi|titre=Le regard vide. Essai sur L'Homme des foules d'Edgar Poe|lieu=Paris|éditeur=Manucius|année=2011|isbn=|id=Mattéi,2011}}. * {{Ouvrage|auteur1=Claude Richard|titre=Edgar Allan Poe journaliste et critique|éditeur=[[Klincksieck]]|année=1974|pages totales=XXXVI-962|isbn=|id=Richard,1974}}<ref>{{Article|auteur=Jean-Claude Fizaine|titre=Claude Richard, ''Edgar Allan Poe, journaliste et critique''|périodique=Romantisme|année=1981|volume=11|numéro=33|passage=124-126|lire en ligne=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/roman_0048-8593_1981_num_11_33_4520}}.</ref>. * {{Ouvrage|auteur1=Claude Richard|responsabilité1=éd.|titre=Cahier n° 26|sous-titre=Edgar Allan Poe|éditeur=Cahiers de L'Herne|année=1974|pages totales=478|isbn=978-2-85197-020-6|lire en ligne=https://www.scribd.com/doc/31977586/Cahier-N%C2%B0-26-Edgar-Allan-Poe|id=Richard,cahiers}} * {{Ouvrage|auteur1=Claude Richard|titre=E. A. Poe écrivain|lieu=Montpellier|éditeur=Delta|date=1990 (posthume)|isbn=|id=Richard,1990}}. * {{Ouvrage|prénom1=Jeanne-Marie|nom1=Santraud|directeur1=oui|titre=Edgar Allan Poe, Robert Lowell, Sam Shepard|éditeur=[[Presses de l'université Paris-Sorbonne]]|année=1993|pages totales=114|isbn=|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=eAB3pQHLxa8C&printsec=frontcover|id=Santraud}} * {{Article|id=Verne|auteur=[[Jules Verne]]|titre=[[Edgard Poe et ses œuvres]]|périodique=[[Musée des familles]], lectures du soir|date=avril 1864}}<ref>voir sur les liens Poe-Verne, l'article de {{Article|prénom1=Terry|nom1=Harpold|titre=Verne, Baudelaire et Poe - La Jangada et le Scarabée d'or|périodique=[[Revue Jules Verne]]|numéro=19/20|année=2006|passage=162-168}}.</ref>. * {{Ouvrage|auteur1=[[Georges Walter]]|titre=Enquête sur Edgar Allan Poe, poète américain|éditeur=[[Groupe Flammarion|Flammarion]]|année=1991|pages totales=560|isbn=|id=Walter}} (rééd. sous le titre : {{Ouvrage|titre=Enquête sur Edgar Allan Poe|lieu=Paris|éditeur=Phébus|collection=d'aujourd'hui|année=1998|isbn=|plume=oui}}, et {{Ouvrage|titre=Enquête sur Edgar Allan Poe|éditeur=Phébus|collection=Libretto|année=2009|pages totales=624|isbn=}}). * Daniel Bastié, ''Edgard Allan Poe revisité par le cinéma de Roger Corman'', Bruxelles, Éditions Ménadès, 2020, 283 p. === Études en langue anglaise === * {{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[Peter Ackroyd]]|titre=Poe, a life cut short|lieu=Londres|éditeur=[[Chatto & Windus]]|année=2008|pages totales=170|isbn=978-0-7011-6988-6|id=Ackroyd}}. * {{Ouvrage|langue=en|auteur1=William Bittner|titre=Poe : A Biography|lieu=Boston|éditeur=[[Little, Brown and Company]]|année=1962|id=Bittner}}. * {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Harold Bloom|titre=Edgar Allan Poe|éditeur=Infobase Publishing, 2002|année=|pages totales=99|isbn=|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=eKlJxgkxKxEC&printsec=frontcover|id=Bloom}}. * {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Eric W.Carlson|titre=Critical essays on Edgar Allan Poe|lieu=Boston|éditeur=G.K. Hall|année=1987|isbn=|id=Carlson}}. * {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Graham Clarke|titre=Edgar Allan Poe|sous-titre=critical assessments|lieu=Mountfield (Sussex de l'Est)|éditeur=Helm Information|année=1991|isbn=|id=Clarke}}. * {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Joan Dayan|titre=Fables of mind|sous-titre=an inquiry into Poe's fiction|lieu=New York|éditeur=[[Oxford University Press]]|année=1987|isbn=|id=Dayan}}. * {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Michael J. Deas|titre=The Portraits and Daguerreotypes of Edgar Allan Poe|lieu=Charlottesville|éditeur=University Press of Virginia|année=1989|pages totales=198|isbn=978-0-8139-1180-9|lire en ligne=http://www.eapoe.org/papers/misc1921/deas00ca.htm|id=Deas}} * {{Article|langue=en |id=Farrant|auteur=Tim Farrant|titre=Baudelaire’s Poe: an influential (mis?) reading?|périodique=Loxias|numéro=28 : « Edgar Poe et la traduction »|date=15 mars 2010|lire en ligne=http://revel.unice.fr/loxias/index.html?id=6015}}. * {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Raymond Foye|titre=The Unknown Poe|lieu=San Francisco|éditeur=City Lights|année=1980|isbn=0-87286-110-4|id=Foye}}. * {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Frederick S.|nom1=Franck|prénom2=Anthony|nom2=Magistral|titre=The Poe Encyclopedia|lieu=Westport|éditeur=[[Greenwood Publishing Group|Greenwood Press]]|année=1997|isbn=0-313-27768-0|id=Franck}}. * {{Ouvrage|langue=en|auteur1=David Halliburton|titre=Edgar Allan Poe; a phenomenological view|lieu=Princeton|éditeur=[[Princeton University Press]]|année=1973|isbn=|id=Halliburton}}. * {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Daniel Hoffman|titre=Poe Poe Poe Poe Poe Poe Poe|sous-titre=Poems|lieu=Bâton Rouge|éditeur=Louisiana State University Press|année=1998|pages totales=353|isbn=0-8071-2321-8|id=Hoffman}}. * {{Ouvrage|langue=en|auteur1=James M. Hutchisson|titre=Poe|lieu=Jackson|éditeur=University Press of Mississippi|année=2005|pages totales=290|isbn=1-57806-721-9|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=wU2d84EfmzcC&printsec=frontcover}}. * {{Article|langue=en |id=Issak|auteur=Sonya Isaak|titre= Tracing the origin of hybrid text across cultures: The influence of Edgar Allan Poe’s genre experimentation on Baudelaire’s invention of the prose poem|périodique=Loxias|numéro=28 : « Edgar Poe et la traduction »|date=15 mars 2010|lire en ligne=http://revel.unice.fr/loxias/index.html?id=6000}}. * {{Ouvrage|langue=en|prénom1=J. Gerald|nom1=Kennedy|titre=Poe, death, and the life of writing|lieu=New Haven|éditeur=[[Yale University Press]]|année=1987|isbn=|id=Kennedy}}. * {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Joseph Wood|nom1=Krutch|titre=Edgar Allan Poe|sous-titre=A Study in Genius|lieu=New York|éditeur=[[Alfred A. Knopf]]|année=1926}}. * {{Ouvrage|langue=en|prénom1=A. Robert|nom1=Lee|titre=Edgar Allan Poe|sous-titre=the design of order|lieu=Londres|éditeur=Vision, Totowa, NJ, Barnes & Noble|année=1987|isbn=|id=Lee}}. * {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Jeffrey Meyers|titre=Edgar Allan Poe|sous-titre=His Life and Legacy|lieu=New York|éditeur=Cooper Square Press, 1992|année=2000|pages totales=348|isbn=978-0-8154-1038-6|isbn2=0-8154-1038-7|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=26aLzU6yr6IC&printsec=frontcover|id=Meyers}}. * {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Harry Lee|nom1=Poe|titre=Edgar Allan Poe|sous-titre=An Illustrated Companion to His Tell-tale Stories|lieu=New York|éditeur=Metro Books|année=2008|pages totales=160|isbn=978-1-4351-0469-3|id=Harry Lee Poe}}. * {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Burton Ralph|nom1=Pollin|titre=Poe, creator of words|éditeur=N. T. Smith|année=1980|pages totales=95|isbn=|id=Pollin,1980}}. * {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Burton Ralph|nom1=Pollin|titre=Poe's Seductive Influence on Great Writers|éditeur=iUniverse|année=2004|pages totales=262|isbn=|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=CCZMcJLB5-IC&printsec=frontcover|id=Pollin,2004}}. * {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Arthur Hobson|nom1=Quinn|titre=Edgar Allan Poe|sous-titre=A Critical Biography|lieu=New York|éditeur=Appleton-Century-Crofts, Inc.|année=1941|pages totales=804|isbn=0-8018-5730-9|lire en ligne=http://www.eapoe.org/papers/misc1921/quinn00c.htm|id=Quinn|plume=oui}} * {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Patrick Francis|nom1=Quinn|titre=The French Face of Edgar Poe|lieu=Carbondale and Edwardsville|éditeur=Southern Illinois University Press|année=1957|pages totales=310|lire en ligne=https://archive.org/details/frenchfaceofedga0000unse_e9r8|id=PFQuinn}} * {{Article|langue=en |id=Rachman|auteur=Stephen Rachman|titre=Lost in Translation: Poe, Baudelaire and “The Purloined Letter”|périodique=Loxias|numéro=28 : « Edgar Poe et la traduction »|date=15 mars 2010|lire en ligne=http://revel.unice.fr/loxias/index.html?id=6017}}. * {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Shawn James|nom1=Rosenheim|titre=The Cryptographic Imagination|sous-titre=Secret Writing from Edgar Poe to the Internet|lieu=Baltimore|éditeur=[[Johns Hopkins University Press]]|année=1997|pages totales=264|isbn=978-0-8018-5332-6|id=Rosenheim}}. * {{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[Kenneth Silverman]]|titre=Edgar A. Poe|sous-titre=Mournful and Never-Ending Remembrance|lieu=New York|éditeur=Harper Perennial|année=1991|pages totales=564|isbn=0-06-092331-8|id=Silverman}}. * {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Dawn B. Sova|titre=Edgar Allan Poe|sous-titre=A to Z|lieu=New York|éditeur=Checkmark Books|année=2001|pages totales=320|isbn=0-8160-4161-X|id=Sova}}. * {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Daw B. Sova|titre=Critical companion to Edgar Allan Poe : a literary reference to his life and work|éditeur=[[Infobase Publishing]]|année=2007|pages totales=458|isbn=|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=RG8zr6-BJNwC&printsec=frontcover|id=Sova,2007|plume=oui}} * {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Dwight|nom1=Thomas|prénom2=David K.|nom2=Jackson|titre=The Poe Log : A Documentary Life of Edgar Allan Poe, 1809-1849|lieu=Boston|éditeur=G. K. Hall & Co.|année=1987|isbn=978-0-8161-8734-8|lire en ligne=http://www.eapoe.org/papers/misc1921/tplg00ca.htm|id=Thomas}}. * {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Terence|nom1=Whalen|prénom2=J. Gerald|nom2=Kennedy|directeur2=oui|titre=A Historical Guide to Edgar Allan Poe|éditeur=[[Oxford University Press]]|année=2001|isbn=0-19-512150-3|titre chapitre=Poe and the American Publishing Industry|id=Whalen}}. * {{Ouvrage|langue=en|prénom1=George Edward|nom1=Woodberry|titre=The Life of Edgar Allan Poe by|lieu=Boston & New York|éditeur=Houghton Mifflin Co.|année=1909}}, [http://www.eapoe.org/papers/misc1900/w19090c1.htm vol. 1] et {{Lien web|url=http://www.eapoe.org/papers/misc1900/w19090c2.htm|site=eapoe.org|titre=2}} == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == {{Catégorie principale}} === Articles connexes === {{colonnes|nombre=2| * [[Elizabeth Poe]], sa mère * [[William Henry Poe]], son frère aîné * [[Rosalie Poe]], sa sœur cadette * [[Virginia Poe]], son épouse * [[Sarah Elmira Royster]], amour d'enfance * [[Frances Sargent Osgood]] * [[Rufus Griswold]], adversaire et calomniateur de Poe * ''[[Les Aventures d'Arthur Gordon Pym]]'', roman d'Edgar Poe * [[Influence littéraire d'Edgar Allan Poe]] * [[Influence d'Edgar Allan Poe]] * [[Cryptologie dans Le Scarabée d'or|La cryptologie dans le scarabée d'or]] * [[Edgar Allan Poe dans la culture populaire]] * [[Liste d'adaptations d'œuvres d'Edgar Allan Poe à la télévision et au cinéma]] * [[Nouvelle]] }} === Liens externes === ==== Généraux ==== * [http://livresaudio.e-monsite.com/rubrique,poe-edgar-allan,327683.html Nouvelles d'Edgar Allan Poe en version audio gratuite] [[Fichier:Speaker Icon.svg|20px]] * [http://www.poescriptum.blogspot.com Poescriptum] Choix ouvert, en traduction française, de textes courts d'Edgar Poe, inédits ou oubliés, et tirés le plus souvent de son œuvre critique * [http://www.inlibroveritas.net/auteur351.html Quelques œuvres de Poe sur In Libro Veritas] * [https://onemorelibrary.com/index.php/fr/livres?se=1&re=1&se_regs=135 Œuvres de Poe sur One More Library] * {{en}} {{gutenberg author|id=Edgar_Allan_Poe|name=Edgar Allan Poe}} * {{en}} [http://www.eapoe.org/index.htm Site officiel de la Société Edgar Allan Poe de Baltimore] comportant d'importants éléments sur la vie et l'œuvre d'Edgar Poe * {{en}} [http://www.poemuseum.org/ Musée Edgar Allan Poe] à Richmond * {{en}} [http://www.nps.gov/edal/ Site officiel du Edgar Allan Poe National Historic Site] * {{en}} [http://www.poedecoder.com/Qrisse/bio/bioindex.php Biographie, images et textes de Poe] * {{en}} [http://epfl.mdch.org/cdm4/browse.php?CISOROOT=%2Fpoe&submit=go Collection de documents originaux d'Edgar Poe et ses proches] * [http://www.litteratureaudio.com/livres-audio-gratuits-mp3/tag/edgar-allan-poe/ Edgar Allan Poe, son œuvre en version audio] [[Fichier:Speaker Icon.svg|20px]] ==== Bases de données et dictionnaires ==== {{Autres projets|commons=Category:Edgar Allan Poe|wikisource=Edgar Allan Poe|wikiquote=Edgar Allan Poe}} {{Liens}} {{Palette|Edgar Poe|Romantisme}} {{Portail|littérature américaine|poésie|Romantisme|polar|Contes|horreur|fantasy et fantastique|SF|journalisme|XIXe siècle}} {{Bon article|vote=BA|oldid=20774748|date=17 septembre 2007}} {{DEFAULTSORT:Poe, Edgar Allan}} [[Catégorie:Edgar Allan Poe| ]] [[Catégorie:Naissance en janvier 1809]] [[Catégorie:Naissance à Boston]] [[Catégorie:Étudiant de l'université de Virginie]] [[Catégorie:Élève de l'Académie militaire de West Point]] [[Catégorie:Écrivain américain de fantastique]] [[Catégorie:Écrivain américain d'horreur]] [[Catégorie:Écrivain américain de science-fiction]] [[Catégorie:Écrivain romantique]] [[Catégorie:Nouvelliste américain du XIXe siècle]] [[Catégorie:Poète américain du XIXe siècle]] [[Catégorie:Romancier américain du XIXe siècle]] [[Catégorie:Essayiste américain du XIXe siècle]] [[Catégorie:Dramaturge américain du XIXe siècle]] [[Catégorie:Critique littéraire américain]] [[Catégorie:Journaliste américain du XIXe siècle]] [[Catégorie:Patron de presse du XIXe siècle]] [[Catégorie:Auteur américain de roman policier]] [[Catégorie:Auteur de littérature maritime]] [[Catégorie:Auteur de contes]] [[Catégorie:Personnalité américaine née d'un parent britannique]] [[Catégorie:Écrivain ayant évoqué les chats dans son œuvre]] [[Catégorie:Satiriste]] [[Catégorie:Décès en octobre 1849]] [[Catégorie:Décès à Baltimore]] [[Catégorie:Décès à 40 ans]] [[Catégorie:Personnalité inhumée dans le Maryland]] [[Catégorie:Mort non élucidée]] [[Catégorie:Éponyme d'un objet céleste]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Edgar%20Rice%20Burroughs
Edgar Rice Burroughs
{{Voir homonymes|Burroughs}} {{Sources à lier|date=juin 2019}} {{Infobox Écrivain | nom = Edgar Rice Burroughs | image = E-R-Burroughs.jpg | légende = | nom de naissance = | surnom = | activités = [[Roman (littérature)|Romancier]], [[nouvelle|nouvelliste]] | date de naissance = {{Date de naissance|1|septembre|1875|en littérature}} | lieu de naissance = [[Chicago]] ([[Illinois]], [[États-Unis]]) | date de décès = {{Date de décès|19|mars|1950|1|septembre|1875|en littérature}} | lieu de décès = [[Los Angeles]] ([[Californie]], [[États-Unis]]) | langue = [[Anglais américain]] | mouvement = | genre = [[Roman d'aventures|Aventures]], [[science-fiction]], [[roman policier|romans policiers]] | distinctions = | adjectifs dérivés = | œuvres principales = * ''[[Tarzan]]'' * ''[[Cycle de Mars]]'' avec [[John Carter (personnage)|John Carter]] * ''[[Pellucidar|Cycle de Pellucidar]]'' * ''[[Cycle de Vénus]]'' * ''[[Caspak]]'' | complément = | signature = {{Wikidata|P109}} }} '''Edgar Rice Burroughs''', né à [[Chicago]] le {{date|1|septembre|1875}} et mort à [[Los Angeles]] le {{date|19|mars|1950}}, est un [[romancier]] [[États-Unis|américain]]. Il est notamment l'auteur de ''[[Tarzan seigneur de la jungle]]'' ([[1912 en littérature|1912]]). Ce roman d'aventures introduit le personnage de [[Tarzan]], un homme originaire d'une famille aristocratique britannique qui grandit au sein d'un groupe de [[singes]], avant d'être à nouveau confronté aux hommes à l'âge adulte. Ce héros connaît un succès phénoménal et devient l'un des personnages les plus importants de la [[culture populaire]] au {{XXe siècle}}. Son créateur le met en scène dans vingt-quatre [[Roman (littérature)|romans]] et lance de multiples adaptations, notamment en [[bande dessinée]] et au [[cinéma]], qui font sa fortune. Malgré un style littéraire ne faisant pas l'unanimité, Burroughs est salué, en son temps et jusqu'à aujourd'hui, pour sa capacité à convoquer l'[[imaginaire]] de ses lecteurs et à inventer des scènes d'[[action]] et des héros marquants. En plus de ses ouvrages avec Tarzan, il a signé les onze volumes du ''[[Cycle de Mars]]'', mettant en scène [[John Carter (personnage)|John Carter]], l'un des premiers héros de [[science-fiction]]. Il est également l'auteur de [[roman policier|romans policiers]]. == Biographie == [[Fichier:Argosy all story weekly 19221209.jpg|vignette|droite|Couverture du magazine ''Argosy all story weekly'' le 9 décembre 1922, incluant un épisode d'un roman de Tarzan.]] Burroughs est le quatrième fils du Major George Tyler Burroughs (1833–1913), homme d'affaires et vétéran de la [[Guerre de Sécession]], et de Mary Evaline (Zieger) Burroughs (1840–1920). Burroughs étudie dans plusieurs écoles, et durant l'épidémie de grippe de Chicago en 1891, il passe 6 mois dans le ranch de son frère sur la Raft River en [[Idaho]]. Il suit ensuite les cours de la [[Phillips Academy]] à [[Andover (Massachusetts)|Andover]], [[Massachusetts]], puis il est diplômé de l'[[Académie militaire du Michigan]] en 1895. Il tente sans succès d'entrer à l'[[Académie militaire de West Point]] et s'enrôle comme simple soldat dans le [[7e régiment de cavalerie (États-Unis)]] à Fort Grant, [[Arizona]]. Il est réformé en 1897 à cause d'un problème cardiaque. Après une période d'errance et de petits boulots, Burroughs travaille dans l'entreprise familiale à partir de 1899. Il épouse son amour de jeunesse Emma Hulbert (1876-1944) en janvier 1900. En 1904 il quitte son poste et cherche du travail en [[Idaho]], mais il ne tarde pas à revenir à [[Chicago]]. En 1911, après sept années de bas salaires, il commence à écrire une nouvelle, alors qu'il travaille comme marchand de taille-crayons. À cette époque Burroughs et Emma ont deux enfants, Joan (1908–1972), qui épousera plus tard [[James Pierce]] l'acteur incarnant [[Tarzan]] au cinéma, et Hulbert (1909–1991). Pendant cette période il bénéficie de grandes plages de temps libre, ce qui lui permet de lire nombre de [[Pulp (magazine)|pulps]]. En 1929, il se rappellera cette période en ces termes : {{Citation bloc|...si des gens sont payés pour écrire des inepties comme celles que je peux lire dans certains de ces magazines, je peux écrire des histoires aussi pourries. Dans les faits, je n'avais jamais écrit d'histoires, mais je savais que je pouvais en écrire d'aussi palpitantes, et probablement bien plus, que toutes celles qu'il m'était donné de lire dans ces magazines<ref>{{Lien web|prénom=Edgar Rice|nom=Burroughs |date=October 27, 1929|url=http://www.erbzine.com/mag0/0052.html|titre= How I Wrote the Tarzan Stories|éditeur= ''[[The Washington Post]]'' and ''[[New York World|The World Magazine]]'' (Sunday supplement) via ERBZine.com}}</ref>.}} Ciblant son travail pour ces magazines pulps, Burroughs publie en 1912, sous le pseudonyme de Normal Bean, sa première histoire intitulée ''[[Une princesse de Mars|Les conquérants de Mars]]'', en épisodes dans ''[[Argosy (magazine)|Argosy]]''. Rapidement il se met à écrire à plein temps, et avant même que ''[[Une princesse de Mars|Les conquérants de Mars]]'' aient été entièrement publiés, deux nouvelles histoires sont achevées dont ''[[Tarzan seigneur de la jungle]]'', qui est publié à partir d'octobre 1912 et deviendra son plus grand succès. En 1913, le couple a un troisième et dernier enfant John Coleman Burroughs (1913–1979). Burroughs écrit également des récits de [[science-fiction]] et de [[fantasy]], entraînant des aventuriers terriens vers diverses planètes, Barsoom (Mars), Amtor (Vénus), îles perdues, à l’intérieur de la [[Terre creuse]] dans le cas du [[Pellucidar|Cycle de Pellucidar]], ainsi que dans des westerns et des romans historiques. Tarzan a un grand impact culturel à sa sortie. Burroughs est déterminé à capitaliser sur sa popularité de toutes les manières possibles, il prévoit d'exploiter Tarzan sous forme de comics (bande dessinée), de films et de produits dérivés. Des experts tentent de l'en dissuader, arguant que les différents médias entreraient en concurrence s'ils étaient diffusés en même temps. Mais Burroughs ne les écoute pas et prouve qu'il a raison : le public veut Tarzan sous toutes ses déclinaisons. Tarzan est toujours l'un des personnages de fiction les plus populaires. En 1915 ou 1919, Burroughs achète un grand ranch au nord de [[Los Angeles]], [[Californie]], qu'il nomme ''Tarzana''<ref>{{en}} http://www.caltech.edu/news/edgar-rice-burroughs-tarzan-novels-and-tarzana-suburb-both-reflected-white-flight-mentality-350</ref>. Les habitants de la commune qui naît autour de ce ranch adoptent ce nom pour leur ville. [[Tarzana]], [[Californie]], est fondée en 1927 ou 1928. De même, le lieu-dit de [[Tarzan, Texas|Tarzan]], au [[Texas]], est reconnu officiellement en 1927 quand la poste en accepte le nom, à la suite de la popularité du premier film, ''[[Tarzan chez les singes]]'' (muet), avec [[Elmo Lincoln]]. En 1923, Burroughs crée sa compagnie, {{Lien|trad=Edgar Rice Burroughs, Inc.|lang=en|fr=Edgar Rice Burroughs, Inc.|texte=Edgar Rice Burroughs, Inc.}}, et commence à faire imprimer ses livres dans les années 1930. En 1934, il divorce d'Emma et épouse l'ancienne actrice [[Florence Gilbert Dearholt]] (1904-1991) en 1935, ex-femme de son ami [[Ashton Dearholt]]. Il adopte également les deux enfants des Dearholt. Le couple divorce en 1942. Au moment de l'attaque de [[Pearl Harbor]], Burroughs habite à [[Hawaï]] et, malgré la soixantaine avancée, il demande à devenir correspondant de guerre. Il devient ainsi l'un des correspondants de guerre américains les plus âgés. Une fois la guerre terminée, il déménage à [[Encino (Los Angeles)|Encino]], [[Californie]], où, après de nombreux problèmes de santé, il décède d'une crise cardiaque le {{date|19|mars|1950}}, laissant presque 70 romans. Le {{Lien|trad=Burroughs (crater)|lang=en|fr=Cratère Burroughs|texte=Cratère Burroughs}}, sur Mars, est nommé en son honneur. == Perception == [[Fichier:Amazing stories 194302.jpg|vignette|droite|Couverture du magazine ''Amazing Stories'' en février 1943, incluant un épisode du roman ''Les Hommes-squelettes de Jupiter''.]] Les critiques les plus fréquentes à l'égard de l'œuvre de Burroughs font état du caractère très répétitif de ses histoires (un héros idéal part sauver son épouse/sa fiancée, elle-même perfection faite femme, enlevée par un « [[méchant (fiction)|méchant]] » stéréotypé). Cependant, le succès de ses romans tient aussi à son incontestable imagination. Que ce soit avec les aventures de [[Tarzan]], celles de [[John Carter (personnage)|John Carter]], les histoires de [[Vénus (planète)|Vénus]], ou celles d'une civilisation au cœur même de notre Terre (le ''[[Pellucidar|cycle de Pellucidar]]''), Edgar Rice Burroughs a inspiré de nombreux auteurs de [[science-fiction]] et de littérature [[fantastique]] du {{XXe siècle}}<ref group="note">Dans le roman ''[[Les Bienveillantes]]'' de [[Jonathan Littell]] (2006), le narrateur et personnage principal, l’officier&nbsp;[[Schutzstaffel|SS]] Max Aue, voit dans l’œuvre de Burroughs une préfiguration de la idéologie nazie : :« Certains passages de ces romans de science-fiction, en effet, me révélèrent ce prosateur américain comme l’un des précurseurs inconnus de la pensée ''völkisch''. [...] Je rédigeai un bref mémoire pour le Reichsführer, citant Burroughs comme un modèle pour ''des réformes sociales en profondeur que la SS se devra d’envisager après la guerre''. Ainsi, pour augmenter la natalité d’après-guerre et obliger les hommes à se marier jeunes, je prenais pour exemple les Martiens rouges, qui recrutaient leurs travailleurs forcés non seulement parmi les criminels et les prisonniers de guerre, mais aussi parmi ''les célibataires confirmés trop pauvres pour payer la forte taxe de célibat imposée par tout gouvernement martien-rouge'' [...]. Mais je réservais des propositions encore plus radicales à l’élite de la SS, qui devait prendre exemple sur les Martiens verts [...] : ''Toute la propriété parmi les Martiens verts est possédée en commun par la communauté, sauf les armes personnelles, les ornements et les soies et fourrures de lit des individus... Les femmes et les enfants de la suite d’un homme peuvent être comparés à une unité militaire dont il est responsable en matière de formation, de discipline, d’approvisionnement... Ses femmes ne sont d’aucune façon des épouses... Leur accouplement est uniquement une question d’intérêt communautaire, et est dirigé sans référence à la sélection naturelle'' ».|''Les Bienveillantes'', éd. [[Folio]], {{p.|1175-1176}}.</ref>. == Séries et cycles notoires == * ''[[Tarzan]]'' * ''[[Cycle de Mars]]'' avec [[John Carter (personnage)|John Carter]] * ''[[Pellucidar|Cycle de Pellucidar]]'' * ''[[Cycle de Vénus]]'' * ''[[Caspak]]'' * ''[[Cycle de la Lune]]'' == Autres romans == === Westerns === * ''The Bandit of Hell's Bend'' (1926) * ''The War Chief'' (1927) * ''Apache Devil'' (1933) {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''Le Démon apache'', Paris, Rieder, 1934 ; réédition, Paris, [[Nouvelles Éditions Oswald|NéO]], coll. Fantastique, science-fiction, aventure {{n°|181}}, 1986}} * ''The Deputy Sheriff of Comanche County'' (1940) === Divers === * ''The Mad King'' (1914) - publié en français sous le titre ''Roi malgré lui'' aux [[Hachette Livre|Éditions Hachette]] collection la [[Bibliothèque verte]] en 1937 ; puis en 1997 aux Éditions Lefrancq Littérature sous le titre ''Le roi fou''. *''The Eternal Lover (1914) - publié en français sous le titre ''L'éternel sauvage'' en 1997 aux Éditions Lefrancq Litteérature. == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe="note"}} == Références == {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets |commons=Category:Edgar Rice Burroughs |wikiquote=Edgar Rice Burroughs |wikisource=Edgar Rice Burroughs }} === Bibliographie === * {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Richard A.|nom1=Lupoff|titre=Master Of Adventure|sous-titre=The Worlds Of Edgar Rice Burroughs|lieu=Lincoln (Nebraska)|éditeur=[[University of Nebraska Press]]|année=2005|année première édition=1965|pages totales=308|isbn=978-0-8032-8030-4}}. * {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Irwin|nom1=Porges|titre=Edgar Rice Burroughs|sous-titre=The Man Who Created Tarzan|lieu=Utah|éditeur=Brigham Young University Press|année=1975|pages totales=}}. === Liens externes === {{Liens}} * {{en}} [http://www.roman-daventures.com/ Le roman d'aventures]. * {{en}} [http://www.stellarque.com La Tribune des amis d'Edgar Rice Burroughs] {{Portail|littérature américaine|science-fiction|fantasy et fantastique}} {{DEFAULTSORT:Burroughs, Edgar Rice}} [[Catégorie:Naissance en septembre 1875]] [[Catégorie:Naissance à Chicago]] [[Catégorie:Écrivain américain du XXe siècle]] [[Catégorie:Écrivain de langue anglaise]] [[Catégorie:Romancier américain du XXe siècle]] [[Catégorie:Écrivain américain de science-fiction]] [[Catégorie:Écrivain américain de fantasy]] [[Catégorie:Auteur adapté par Walt Disney Pictures]] [[Catégorie:Edgar Rice Burroughs| ]] [[Catégorie:Lauréat du prix Inkpot]] [[Catégorie:Science Fiction Hall of Fame]] [[Catégorie:Décès en mars 1950]] [[Catégorie:Décès à Encino (Los Angeles)]] [[Catégorie:Décès à 74 ans]] [[Catégorie:Nouvelliste américain du XXe siècle]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Effet%20de%20serre
Effet de serre
[[Image:Effet de Serre.png|thumb|right|Une représentation schématique et simplifiée des échanges d'[[énergie (physique)|énergie]] entre l'[[Espace (cosmologie)|espace]], l'[[atmosphère terrestre]] et la surface de la [[Terre]].]] L''''effet de serre''' est un processus naturel résultant de l'influence de l'[[atmosphère planétaire|atmosphère]] sur les différents [[flux thermique]]s contribuant aux [[température]]s au sol d'un [[objet céleste]]. La prise en compte de ce processus est nécessaire pour comprendre les températures observées à la surface des [[planète]]s ou [[satellite naturel|satellites]] recouverts d'une atmosphère épaisse comme la [[Terre]], [[Vénus (planète)|Vénus]] et [[Titan (lune)|Titan]], et le processus doit se produire aussi pour certaines [[exoplanète]]s. Le terme fait référence à l'effet analogue qu'une [[serre]] a sur la température des [[plantation]]s qu'elle abrite. Dans un [[système stellaire]], l'essentiel de l'[[énergie thermique]] reçue par une planète ou un satellite provient du [[rayonnement stellaire]]. En l'absence d'atmosphère, cet objet en réfléchit une partie, absorbe le reste et rayonne essentiellement comme un [[corps noir]], ce qui conduit à une certaine température au sol. Une atmosphère réfléchit, absorbe et réémet une partie du rayonnement reçu de l'étoile, et réfléchit, absorbe et réémet également une partie du rayonnement reçu de la surface de l'objet. Ces différents processus modifient l'[[équilibre thermique]] à la surface de l'objet, notamment parce que l'atmosphère ne réfléchit et n'absorbe pas également les différentes [[longueur d'onde|composantes spectrales]] d'un rayonnement incident alors que la répartition spectrale du rayonnement stellaire et celle du rayonnement reçu de la surface sont très différentes. L'expression ''effet de serre'' s'est popularisée dans le cadre de la vulgarisation du [[réchauffement climatique]], dû aux [[gaz à effet de serre|gaz « à effet de serre »]] qui se sont accumulés dans l'[[atmosphère terrestre]] en raison des activités humaines. Ces gaz absorbent plus le rayonnement infrarouge émis par la surface que le [[rayonnement solaire]], et réémettent ce rayonnement vers le haut comme vers le bas : le rayonnement réémis vers le bas s'ajoute au rayonnement solaire direct. Le bilan global est que la température au sol est supérieure à ce qu'elle serait en l'absence d'une atmosphère, et qu'elle augmente au fur et à mesure qu'augmente la concentration de l'atmosphère en gaz à effet de serre<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.ipcc.ch/pdf/press-ar4/ipcc-flyer-low.pdf|format=pdf|titre=The IPCC 4th Assessment Report is coming out A picture of climate change the current state of understanding|éditeur=[[Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat|GIEC]] (IPCC en anglais)|date=2007|consulté le=30 juillet 2008 }}.</ref>. Le GIEC utilise le terme de [[forçage radiatif]] pour décrire l’influence des gaz à effet de serre sur le bilan thermique de la Terre. Les températures terrestres résultent d'interactions complexes, notamment entre les apports solaires perturbés par les cycles de l'orbite terrestre, l'effet de l'[[albédo]], les courants de convection dans l'atmosphère et les [[océan]]s, le [[cycle de l'eau]] et le forçage radiatif de l'atmosphère. == Histoire == La question de l'équilibre entre l'énergie reçue du Soleil (par rayonnement visibles ) et celle réémise par la Terre (par rayonnements thermiques), et du rapport entre cet équilibre et la température terrestre, remonte à la fin du {{roman|XVIII|e}} siècle. Dans les [[années 1780]], [[Horace-Bénédict de Saussure]] mesure les effets thermiques du [[rayonnement solaire]] à l'aide de boîtes transparentes qu'il dispose dans la vallée et au sommet d'une montagne<ref>{{article|langue=en|auteurs=Rajendra C. Patil, Mahesh M. Rathore et Manojkumar Chopra|titre=An Overview of Solar Cookers|journal=1st International Conference on Recent Trends in Engineering & Technology|date=mars 2011|url=http://www.ijecscse.org/papers/SpecialIssue/mech/226.pdf|format=pdf}}</ref>. En [[1824]], [[Joseph Fourier]] publie ''Remarques générales sur les températures du globe terrestre et des espaces planétaires'', dans lesquelles il affine l'analyse des [[expérience]]s de Horace-Bénédict de Saussure, en concluant « la [[température]] du sol est augmentée par l'interposition de l'atmosphère, parce que la [[transfert thermique|chaleur]] [[Soleil|solaire]] trouve moins d'obstacles pour pénétrer l'[[air]], étant à l'état de [[lumière]], qu'elle n'en trouve pour repasser dans l'[[air]] lorsqu'elle est convertie en chaleur obscure»<ref>{{article|auteur=Jean-Louis Dufresne|titre=Jean-Baptiste Joseph Fourier et la découverte de l’effet de serre|revue=La Météorologie|no=53|date=mai 2006|url=http://www.lmd.jussieu.fr/~jldufres/publi/2006/Dufresne-lamet-2006.pdf|format=pdf}}</ref>{{,}}<ref>{{article|auteur=Jean-Baptiste Joseph Fourier|titre=Remarques générales sur les températures du globe terrestre et des espaces planétaires|revue=Annales de Chimie et de Physique|no= 27|passage=p. 155|date=1824|url=http://sciences.amisbnf.org/fr/livre/remarques-generales-sur-les-temperatures-du-globe-terrestre-et-des-espaces-planetaires|format=pdf}}</ref>. En [[1857]], [[Eunice Newton Foote]] publie ''Circumstances affecting the Heat of the Sun's Rays'' dans la revue ''[[American Journal of Science]]''<ref>{{Article |langue=en|auteur1=Eunice Newton Foote |titre=Circumstances affecting the Heat of the Sun's Rays |périodique=The American Journal of Science and Arts |date=1857 |lire en ligne=https://archive.org/stream/mobot31753002152491#page/381/mode/2up }}</ref>. Elle décrit une expérience où elle mesure la température interne de cylindres de verre, exposés au Soleil et remplis de différents mélanges gazeux. Elle découvre que le [[dioxyde de carbone]] retient particulièrement bien la chaleur et conclut que « une atmosphère constituée de ce gaz donnerait à notre Terre une haute température ». Oubliée, sa contribution scientifique est redécouverte en [[2011]]<ref>{{Article |langue=en|auteur1=Raymond P. Sorenson1 |titre=Eunice Foote's Pioneering Research On CO2 And Climate Warming |périodique=Search and Discovery |date=2011 |lire en ligne=http://www.searchanddiscovery.com/pdfz/documents/2011/70092sorenson/ndx_sorenson.pdf.html }}</ref>. En [[1861]], [[John Tyndall (physicien)|John Tyndall]] identifie à son tour les principaux responsables de ce mécanisme : la [[vapeur d'eau]] et le dioxyde de carbone. Il suggère alors qu'une modification de la composition de l'atmosphère peut avoir une influence sur l'évolution du [[climat]]<ref name="Trace Gas and Climate">{{Ouvrage|auteur1=James Rodger Fleming|titre=Historical Perspectives on Climate Change|éditeur=Oxford University Press|lieu=New York|année=1998|page=67|lire en ligne=https://books.google.fr/books?hl=fr&lr=&id=09RtcSCGv7gC&oi=fnd&pg=PA3&dq=historical+perspectives+on+climate+change+James+Rodger+Fleming&ots=SzqwFXmiMl&sig=rtgPFdKg_gz0mTHhrGLEI-LXMqg#v=onepage&q&f=false}}</ref>. En [[1896]], [[Svante August Arrhenius]] propose la première estimation de l'impact du niveau de dioxyde de carbone sur les températures terrestres. Il estime qu'un doublement de la quantité de dioxyde de carbone devrait augmenter de {{tmp|4|°C}} la température moyenne<ref>{{Article|langue=en |prénom1=Svante |nom1=Arrhenius |titre=On the Influence of Carbonic Acid in the Air upon the Temperature of the Ground |périodique=Philosophical Magazine and Journal of Science |mois=avril |année=1896 |volume=5 |numéro=41 |passage=237-276 |url texte=http://www.globalwarmingart.com/images/1/18/Arrhenius.pdf |format=pdf |consulté le=décembre 2009}}.</ref>. Il espère ainsi que l'exploitation du [[Houille|charbon]] permettra de surmonter la prochaine ère glaciaire due à l'orbite terrestre. Le [[géologue]] américain [[Thomas Chrowder Chamberlin]] arrivera indépendamment aux mêmes conclusions. En 1909, [[Robert Williams Wood]] montre que contrairement à une idée reçue, le blocage du rayonnement infrarouge par le verre n'est pas le principal mécanisme qui explique le fonctionnement d'une serre<ref>{{en}}''{{lang|en|Philosophical journal}}'', 1909, [http://www.wmconnolley.org.uk/sci/wood_rw.1909.html archive en ligne].</ref>. De ce fait, le terme scientifique adopté par le [[Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat|GIEC]], utilisé pour décrire l’influence des composants de l'atmosphère bloquant le rayonnement infrarouge sur le bilan thermique de la Terre, est « [[forçage radiatif]] » et non « effet de serre ». L'expression synthétique ''effet de serre'' provient de la vulgarisation au début des {{nobr|[[années 1980]]}} des résultats alarmants des recherches climatologiques. Alors que les climatologues analysent l'impact du dioxyde de carbone sur le climat sans parler d'effet de serre<ref>{{en}}{{lang|en|texte=Carbon Dioxide and Climate: A Scientific Assessment, Report of an Ad Hoc Study Group on Carbon Dioxide and Climate}}, {{lang|en|Woods Hole}}, Massachusetts, 23-27 juillet 1979 [http://www.nap.edu/catalog/12181.html lire en ligne {{pdf}}].</ref>, les premières alertes pour infléchir les décisions politiques sont lancées au début des années 1980 en utilisant cette expression<ref>{{en}} {{lang|en|texte=Stephen Seidel (Environmental Protection Agency) and Dales Keyes(consultant) (1983), ''Can we delay a greenhouse warming? the effectiveness and feasibility of options to slow a build-up of carbon dioxide in the atmosphere'', Washington. Office of Policy and Resource Management. Strategic Studies Staff. [https://books.google.fr/books?id=zYkJAQAAIAAJ google book (en)]}}.</ref>, reprise par la suite dans des rapports de plus en plus médiatisés, comme le [[rapport Brundtland]] ([[1987]]). En [[France]], [[Jean-Marc Jancovici]] et [[Hervé Le Treut]] ont vulgarisé les [[risque]]s liés à l'effet de serre depuis les [[années 1980]]. == Effet de serre sur la Terre == === Mécanisme sur Terre === {{article détaillé |Bilan radiatif de la Terre}} [[File:The-NASA-Earth's-Energy-Budget-Poster-Radiant-Energy-System-satellite-infrared-radiation-fluxes.jpg|vignette|upright=1.5|Le climat de la Terre est largement déterminé par le [[bilan radiatif de la Terre]], c'est-à-dire l'équilibre entre le rayonnement entrant et sortant. Ils sont mesurées par des satellites et exprimées en W/{{m2}}. Le déséquilibre (ou taux de réchauffement global ; indiqué dans la figure par la quantité « net absorbed ») est passé de +{{unité|0.6 W/m2}} (en 2009<ref name="WEB-NASA-EnergyBudgetPoster">{{lien web|url=http://science-edu.larc.nasa.gov/energy_budget/ |titre=The NASA Earth's Energy Budget Poster |éditeur=NASA |archive-url=https://web.archive.org/web/20140421050855/http://science-edu.larc.nasa.gov/energy_budget/ |archive-date=21 avril 2014 |consulté le=20 avril 2014}}.</ref>) à plus de +{{unité|1.0 W/m2}} en 2019<ref name=GeophysResLtrs_20210615>{{article|nom1=Loeb |prénom1=Norman G. |nom2=Johnson |prénom2=Gregory C. |nom3=Thorsen |prénom3=Tyler J. |nom4=Lyman |prénom4=John M. |nom5=Rose |prénom5=Fred G. |nom6=Kato |prénom6=Seiji |titre=Satellite and Ocean Data Reveal Marked Increase in Earth's Heating Rate |journal=Geophysical Research Letters |date=15 juin 2021 |volume=48 |numéro=13 |doi=10.1029/2021GL093047 |bibcode=2021GeoRL..4893047L |accès doi=libre }}.</ref>.]] [[File:NASA Earth radiation thermal balance energy budget atmosphere.jpg|left|thumb|upright=1.5|Bilan énergétique de l'atmosphère : L'énergie rayonnée en infrarouge par l'atmosphère en haute altitude (59% de l'énergie solaire reçue) n'est que faiblement due au rayonnement thermique de la surface (qui ne contribue qu'à hauteur de 5%) mais principalement à l'absorption directe de l'énergie solaire (23%), au transfert de chaleur latente par la vapeur d'eau (25% par évaporation) et à un moindre degré à l'énergie cinétique de convection (5%).]] Lorsque le [[rayonnement solaire]] atteint la Terre, une partie (environ 30 %) est directement [[Réflexion (optique)|réfléchie]], c'est-à-dire renvoyée vers l'espace, par l'[[atmosphère terrestre]] et la surface de la [[Terre]] (océans et continents). L'[[albédo]] est la mesure de cet effet de miroir. L'énergie incidente qui n'a pas été réfléchie vers l'espace (70%) est absorbée par l'atmosphère (20 %) et la surface terrestre (50 %). L'énergie absorbée par la surface du sol ou de l'océan [[transfert thermique|réchauffe]] cette surface. La température de surface augmentant, la surface réémet cette énergie, en partie (17 à 20%) sous forme de rayonnements [[infrarouge|infrarouges lointains]] (dans la plage {{unité/2|8|–=13|μm}}, correspondant au « rayonnement du [[corps noir]] » pour la température du sol), mais principalement (25%) sous forme d'évaporation, ce qui consomme la [[chaleur latente d'évaporation]] et charge l'atmosphère en [[vapeur d'eau]]. Le rayonnement s'échappe dans l'espace, dans la plage de rayonnement pour laquelle l'atmosphère est transparente. Cependant, une partie de ce rayonnement est bloqué par les plages d'absorption de certains gaz, en particulier la vapeur d'eau ({{H2O}}) et le gaz carbonique ({{CO2}}), pour lesquels l'[[épaisseur optique]] de l'atmosphère est de plusieurs centaines. L'atmosphère étant totalement opaque à ces rayonnements, l'énergie associée reste localisée : au lieu de s'échapper dans l'espace, cette partie du rayonnement (de l'ordre de {{unité|20|W||m|-2}}) reste bloquée dans la basse atmosphère, dont elle augmente la température. L'effet de serre ne s'intéresse qu'à ces rayonnements absorbés par les [[gaz à effet de serre]], ce qui contribue à réchauffer l'atmosphère. Le transfert de chaleur entre la Terre et l'atmosphère se fait, conformément au [[deuxième principe de la thermodynamique]], du chaud (la terre) vers le froid (l'atmosphère). L'atmosphère chauffée ne peut pas refroidir par rayonnement {{Référence nécessaire}}, parce que les gaz ne peuvent rayonner que suivant les fréquences qu'ils absorbent : dans la plage d'infra-rouge où l'atmosphère est transparente<ref>{{Lien web |langue=en |titre=The Atmospheric Window |url=https://www.noaa.gov/jetstream/satellites/absorb |site=National Oceanic and Atmospheric Administration |date=10 avril 2023 |consulté le=8 octobre 2023}}</ref>, elle ne peut ni absorber ni émettre ; et dans la plage où elle est opaque, le rayonnement ne peut pas se propager à longue distance. La seule possibilité pour évacuer l'énergie bloquée est de transformer {{Référence nécessaire}} une partie de l'énergie bloquée en énergie mécanique, par [[convection]] (réchauffement et humidification de l'air au contact du sol puis ascension de cet air et libération de la [[Enthalpie de changement d'état|chaleur latente]] de la vapeur d'eau lorsqu'elle se condense en [[nuage]]s). La convection peut se faire à petite échelle ([[cellule orageuse]]), moyenne échelle ([[cyclone]]), ou à l'échelle planétaire par les [[cellules de Hadley]]. La convection permet aux masses d'air chauffées d'atteindre le niveau de la [[tropopause]], altitude à laquelle l'[[épaisseur optique]] de la vapeur d'eau (et à moindre titre du {{CO2}}) est suffisamment faible pour permettre aux rayonnements émis de s'échapper dans l'espace. Sans effet de serre (ce qui implique notamment : sans vapeur d'eau et sans nuages), et à albédo constant, on évalue couramment que la température moyenne sur Terre chuterait à {{tmp|-18|°C}}<ref>{{article|auteur=Jacques-Olivier Baruch|titre=10 [Idées reçues] sur le climat|revue=[[La Recherche (magazine)|La Recherche]]|no=412|date=octobre 2007|résumé=http://www.larecherche.fr/10-id%C3%A9es-re%C3%A7ues-sur-le-climat}}</ref>, température d'équilibre d'un corps noir exposé au Soleil. Ce calcul suppose que la température d'équilibre de la Terre ne varie pas sensiblement entre le jour et la nuit, et est constante sur l'ensemble de la planète. Mais à cette température la [[glace]] s'étendrait sur le globe, l'albédo terrestre augmenterait, et la température se stabiliserait vraisemblablement en dessous de {{tmp|-50|°C}} (voir [[Cryogénien|glaciation Varanger]]). Sans atmosphère opaque aux rayonnements, la Terre serait en réalité dans la même situation que la Lune, qui a une température moyenne de {{unité|-77|°C}} (en effet, le [[rayonnement du corps noir]] variant en T<sup>4</sup>, l'émission de la température moyenne est très inférieure à la moyenne des émissions d'une distribution réelle). === Gaz à « effet de serre » === [[Image:Radiation transmise.png|thumb|right|Si la majorité des rayonnements solaires traversent l'atmosphère pour toucher le sol (en [[rouge]]), la plus grande partie du rayonnement émis par la Terre n'est pas transmise (en [[bleu]]) mais absorbée par l'atmosphère (en gris). L'absorption des rayons infrarouges est principalement due à la vapeur d'eau.]] {{Article détaillé|Gaz à effet de serre}} Les [[gaz à effet de serre]] sont les composants [[gazeux]] de l'[[Atmosphère planétaire|atmosphère]] qui contribuent à l'effet de serre (l'[[atmosphère terrestre]] contient également des composants non gazeux qui contribuent à l'effet de serre, comme les gouttes d'eau des nuages). Ces gaz ont pour caractéristique commune d'absorber une partie des [[infrarouge]]s émis par la surface de la planète. Pour la planète Terre, les principaux gaz à effet de serre sont la [[vapeur d'eau]], le [[dioxyde de carbone]] ({{CO2}}), le [[méthane]] ({{fchim|C||H|4}}), le [[protoxyde d'azote]] ({{fchim|N|2|O}}) et l'[[ozone]] ({{fchim|O|3}}). Les gaz à effet de serre industriels incluent les halocarbones lourds ([[fluorocarbones chlorés]] incluant les [[Chlorofluorocarbure|CFC]], les molécules de HCFC-22 comme le [[Dichlorodifluorométhane|fréon]] et le [[Tétrafluorure de carbone|perfluorométhane]]) et l'[[hexafluorure de soufre]] ({{fchim|S||F|6}}). Contributions approximatives à l'effet de serre des principaux gaz, d'après le GIEC<ref>[http://planet-terre.ens-lyon.fr/planetterre/XML/db/planetterre/metadata/LOM-data-g-e-s.xml Contribution totale (naturelle et anthropique) à l'effet de serre] d'après les valeurs issues du rapport {{nobr|IPCC 2001}}.</ref> : * vapeur d'eau : 60 % * dioxyde de carbone : 26 % * ozone : 8 % * méthane et protoxyde d'azote : 6 % === Effets des activités humaines === {{Article connexe|Émission de dioxyde de carbone}} [[Image:Emission de GES.png|vignette|350px|Émission de gaz à effet de serre.]] [[Fichier:Fichier-AtmosphericMethaneSouthAmérica.jpg|thumb|350px|L'[[élevage]] (surtout [[élevage bovin|bovin]], notamment en [[Argentine]]) est une des sources de [[méthane]]. [[Modélisation]] de la [[National Aeronautics and Space Administration|NASA]].]] Les activités humaines génèrent des [[gaz à effet de serre]], qui viennent s'ajouter à ceux présents naturellement ce qui augmente leur concentration. Cela amplifie l'effet de serre et entraîne le [[réchauffement climatique]]<ref name=":2">{{Chapitre|langue=en|auteur1=GIEC|titre chapitre=Summary for Policymakers|titre ouvrage=Climate Change 2021: The Physical Science Basis|année=2021|lire en ligne=https://www.ipcc.ch/report/ar6/wg1/downloads/report/IPCC_AR6_WGI_SPM.pdf|partie=A.1.3|page=5|id=GIEC RE6 GT1 Summary for Policymakers 2021}}.</ref>. L'augmentation de l'effet de serre due aux activités anthropiques est appelé effet de serre additionnel. La chaleur stockée sur Terre par l’effet de serre additionnel est absorbé à 93 % par l'océan, ce qui atténue l'augmentation de la température de l'atmosphère<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=John L. Bullister, Monika Rhein, Cecilie Mauritzen|titre=Ocean Circulation and Climate|éditeur=Elsevier Inc. Chapters|année=2013|passage=7}}.</ref>. L'océan global joue donc un rôle de thermostat planétaire et de contrôle des grands équilibres naturels planétaires. La plupart des gaz à effet de serre (GES) sont d'origine naturelle. Mais certains d'entre eux sont uniquement dus à l'activité humaine ou bien leur concentration dans l'atmosphère augmente en raison de cette activité. C'est le cas en particulier de l'[[ozone]] ({{fchim|O|3}}), du [[dioxyde de carbone]] ({{CO2}}) et du [[méthane]] ({{fchim|C||H|4}}). La preuve que l'augmentation du {{CO2}} atmosphérique est d'origine humaine se fait par analyse [[isotope|isotopique]]. Répartition des gaz à effet de serre [[Anthropisation|anthropiques]] (dus aux activités humaines)<ref>[http://www.bilans-ges.ademe.fr/documentation/UPLOAD_DOC_FR/index.htm?prg.htm Les différents gaz à effet de serres] ademe.fr, consulté en juin 2017</ref> : {| |'''Nom''' |'''Formule''' |Contribution à l'effet de serre additionnel (hors H2O) |'''Équivalent {{fchim|C||O|2}}''' |'''Durée de vie''' |- |[[Dioxyde de carbone]] |{{CO2}} |76,7 % |1 × |{{nombre|100|ans}} |- |[[Méthane]] |{{fchim|C||H|4}} |14,3 % |20 × |{{nombre|12|ans}} |- |[[Protoxyde d'azote]] |{{fchim|N|2|O}} | 7,9 % |200 × |{{nombre|5000|ans}} |- |[[Hexafluorure de soufre]] |{{fchim|S||F|6}} |1,1 % |{{nombre|22600}} × |{{nombre|50000|ans}} |} L'ozone est fourni en grande quantité par l'activité industrielle humaine, alors que les [[Chlorofluorocarbure|CFC]] encore largement utilisés détruisent, eux, l'[[ozone]], ce qui fait que l'on peut constater un double [[phénomène]] : * une accumulation d'ozone dans la [[troposphère]] au-dessus des régions industrielles ; * une destruction de l'ozone dans la [[stratosphère]] au-dessus des pôles. La [[combustion]] des [[Carbone fossile|carbones fossiles]] comme le [[charbon]], le [[pétrole]] ou le [[gaz naturel]] ([[méthane]]) rejette du {{CO2}} en grande quantité dans l'[[Atmosphère terrestre|atmosphère]] : la concentration atmosphérique en [[Dioxyde de carbone|gaz carbonique]] a ainsi augmenté de {{nobr|137 [[Partie par million|ppm]]}}, passant de la valeur pré-industrielle de {{unité|280 à 417 ppm}} aujourd'hui (2021)<ref name=":1">{{en}} [https://www.esrl.noaa.gov/gmd/ccgg/trends/gl_trend.html Recent Global {{CO2}}], NASA (consulté le 21 juin 2022).</ref>. Un des secteurs d'activités qui dégagent le plus de gaz à effet de serre est celui de l'[[énergie (économie)|énergie]] (à ce sujet, voir l'article « [[Énergie et effet de serre]] »). Ces combustibles augmentent la concentration de l'atmosphère en gaz à effet de serre car ils étaient enfouis dans le sol depuis des milliers ou millions d'années, ce qui rompt l'équilibre. Cet ajout de gaz carbonique dans l'atmosphère n'est pas complètement compensé par une plus grande absorption : seule la moitié est recyclée par la [[nature]], l'autre reste dans l'atmosphère et augmente l'effet de serre<ref name="Ouvrage1"> {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Frédéric|nom1=Denhez|prénom2=Michel|nom2=Petit|titre=Atlas de la menace climatique : le réchauffement de l'atmosphère : enjeu numéro un de notre siècle|éditeur=Les éditions Autrement|année=2005|pages totales=80}}.</ref>. La seconde cause d'émission de gaz à effet de serre est la [[déforestation]], qui est responsable à elle seule de 20 % des émissions mondiales<ref>[http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/LES_ENJEUX_DE_LA_DEFORESTATION-1-3.pdf Les enjeux de la déforestation{{pdf}}], sur developpmement-durable.gouv.fr.</ref>{{refins}}. Les déboisements les plus importants concernent les trois grandes [[forêts tropicales]] que sont la [[forêt amazonienne]], la [[forêt du bassin du Congo]], et la [[forêt indonésienne]]. Il s'agit d'une des plus grandes causes, car tout le carbone absorbé par ces arbres est rediffusé dans l'air. S'il y avait replantation, cette quantité de dioxyde de carbone serait réabsorbée par un autre arbre, mais sans replantation, alors il n'y a qu'un ajout de la quantité de ce gaz dans l'air<ref name="Ouvrage1"/>. Les activités humaines dégagent donc une abondance de GES : les scientifiques du [[Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat|GIEC]] qui étudient le climat ''estiment'' que l'augmentation des teneurs en gaz d'origine [[anthropisation|anthropique]] est à l'origine d'un [[réchauffement climatique]]. En France, selon le [[Facteur 4|groupe {{nobr|Facteur 4}}]], les émissions de [[gaz à effet de serre]] proviennent des [[transport]]s pour 26 %, suivis de l’[[industrie]] (22 %), de l’[[agriculture]] (19 %), des bâtiments et habitations (19 %), de la production et de la transformation de l’[[énergie (économie)|énergie]] (13 %), et du traitement des [[déchet]]s (3 %). Depuis [[1990]], les émissions ont augmenté de plus de 20 % pour les transports et les bâtiments. En revanche, elles ont diminué de 22 % dans l’[[industrie]], de 10 % dans le secteur agricole, de 9 % dans le secteur de l’énergie et de 8 % pour le traitement des déchets<ref>{{Ouvrage|auteur1=Sous la présidence de [[Christian de Boissieu]]|titre=Division par quatre des émissions de gaz à effet de serre de la France à l'horizon 2050|éditeur=[[La Documentation française]]|année=2006|format=pdf|isbn=2-11-006280-0|lire en ligne=http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/064000757.pdf}}</ref>{{refins}}. Dans le cadre de la réduction des émissions de gaz à effet de serre engendré par la circulation automobile, une étude<ref>{{Ouvrage|auteur1=SARECO|titre=Qu’est-ce qu’une politique de stationnement économe en gaz à effet de serre ?|année=2008|lire en ligne=http://www.sareco.fr/images/sareco/pdf/Stationnement-GES_Resume.pdf}}</ref> réalisée pour le PREDIT<ref>{{Lien web|titre=Les Transports Intelligents - PREDIT - Programme de recherche et d'innovation dans les transports terrestres|url=http://www.transport-intelligent.net/r-d-et-enseignement/programmes-de-recherche-en-france/article/predit-programme-de-recherche-et-d|site=transport-intelligent.net|consulté le=2017-07-14}}</ref> a montré l'influence des politiques de stationnement sur les possibilités de limiter la génération de gaz à effet de serre. La démarche concerne les émissions liées à la construction de places de stationnement, à l'exploitation des parkings et surtout à la mobilité induite par l'offre de stationnement. {{Article détaillé|Cycle du carbone}}{{Article détaillé|contenu = L'article [[controverse sur le réchauffement climatique]] détaille le point de vue contestant l'impact des activités humaines.}} === Hypothèse de l'emballement de l'effet de serre === {{Article détaillé|Emballement climatique}} {{Article connexe|Points de basculement dans le système climatique| Relargage du méthane de l'Arctique}} On craint au pire le déclenchement d'une [[rétroaction positive]] («[[effet boule de neige ]]»), où le réchauffement conduirait à une libération de gaz à effet de serre et ainsi à un réchauffement encore accru. En effet l’augmentation des températures peut conduire à la libération de stocks naturels de GES actuellement fixés par le [[pergélisol]], les [[hydrate de méthane|hydrates de méthane]] marins ou la [[biomasse (écologie)|biomasse]]. Si cela se produit et les réactions ne se terminent qu'après avoir produit une grande augmentation de la température, cela s'appelle un {{Traduction|langue=en|runaway greenhouse effect|emballement de l'effet de serre}}. Selon l'[[hypothèse du fusil à clathrates]] (''{{lang|en|clathrate gun hypothesis}}'' en anglais), un emballement de l'effet de serre ''pourrait'' être causé par la libération de [[méthane]] à partir des clathrates (hydrates de méthane qui tapissent le fond des océans) à la suite du [[réchauffement climatique]]. On suppose que [[extinction Permien-Trias|l'extinction massive d'espèces lors du Permien-Trias]] a été causée par un tel emballement<ref>{{article|langue=en|auteurs=Michael J. Benton et Richard J. Twitchett|titre=How to kill (almost) all life: the end-Permian extinction event|journal=Trends in Ecology and Evolution|vol=18|date=juillet 2003|url=http://palaeo.gly.bris.ac.uk/Benton/reprints/2003TREEPTr.pdf|format=pdf}}</ref>. Il est également estimé que de grandes quantités de méthane pourraient être libérées de la [[toundra]] sibérienne qui commence à dégeler{{refnec}}, le méthane étant {{nombre|21|fois}} plus puissant comme gaz à effet de serre que le dioxyde de carbone. Une telle hypothèse reste toutefois hautement improbable : des études récentes ont en effet prouvé que l'hydrate de méthane du fond des océans était stable<ref>{{article |langue=en |prénom=Todd |nom=Sowers |titre=Late Quaternary Atmospheric {{fchim|CH|4}} Isotope Record Suggests Marine Clathrates Are Stable |journal=Science |volume=311 |numéro=5762 |passage=838–840 |date=10 février 2006 |doi=10.1126/science.1121235 |pmid=16469923|bibcode = 2006Sci...311..838S }}.</ref>{{,}}<ref>{{article |langue=en |prénom1=Jeffrey P. |nom1=Severinghaus |titre=Ice Record of {{fchim|13|C}} for Atmospheric {{fchim|CH|4}} Across the Younger Dryas-Preboreal Transition |journal=Science |volume=313 |numéro=5790 |passage=1109–1112 |date=25 août 2006 |doi=10.1126/science.1126562 |pmid=16931759 |nom2=Whiticar |prénom2=MJ |nom3=Brook |prénom3=EJ |nom4=Petrenko |prénom4=VV |nom5=Ferretti |prénom5=DF |nom6=Severinghaus |prénom6=JP |bibcode = 2006Sci...313.1109S }}.</ref>, et que celui contenu dans le pergélisol n'avait que peu de chance de s'en échapper<ref>{{lien web |titre=Institut polaire français Paul-Emile Victor - Agence au service de la science polaire |url=http://www.institut-polaire.fr/ipev/documents/le_pergelisol_ou_permafrost |site=Institut polaire français Paul-Emile Victor |consulté le=06-08-2020}}.</ref>{{refins}}<!-- à wikifier : ajouter titre, etc. -->. === Conséquences pour l'environnement === {{Article détaillé|Réchauffement climatique}} L'effet de serre n'est pas en soi nocif aux [[écosystème]]s ; sans lui, la Terre ne serait qu'une boule de glace où la vie ne serait pas possible, car il n'y aurait pas d'eau liquide. Le danger pour les écosystèmes réside plutôt dans la variation trop rapide et trop importante des conditions climatiques pour que la plupart des espèces dites ''évoluées'' puissent s'adapter aux changements de température et de [[pluviométrie]]. Des écosystèmes marins et littoraux pourraient également être touchés par une hausse du [[niveau de la mer]], par la modification des [[courant marin|courants marins]]<ref>Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer, [https://wwz.ifremer.fr/Recherche/Actualites/Changement-climatique-et-evolution-des-courants-marins-profonds «Changement climatique et évolution des courants marins profonds»], 22 octobre 2018.</ref> et par les caractéristiques physico-chimiques de l'eau de mer (acidité, taux de gaz dissous…). Les populations humaines seraient évidemment touchées par le réchauffement climatique, la hausse du niveau de la mer entrainant la disparition d'importantes métropoles et de vastes portions de pays<ref>{{en}} Denise Lu et Christopher Flavelle, [https://www.nytimes.com/interactive/2019/10/29/climate/coastal-cities-underwater.html «Rising Seas Will Erase More Cities by 2050, New Research Shows»], ''The New York Times'', 29 octobre 2019.</ref>. En outre, une hausse des températures aide à la prolifération des insectes propageant des maladies infectieuses, qui survivent mieux dans des milieux chauds et humides. Le GIEC envisage, selon les scénarios, des augmentations de {{tmp|1.5|°C}} à {{tmp|6|°C}} pour le siècle à venir en supposant que l'augmentation des rejets de {{abréviation discrète|GES|gaz à effet de serre}} continue au rythme des {{nombre|20|dernières}} années. Au lieu d'un ralentissement global des émissions depuis la signature du [[protocole de Kyoto]], celles-ci continuaient à augmenter à un rythme croissant en 2018<ref>''Responsabilité et environnement'', N° 95 - Juillet 2019 [http://www.annales.org/re/2019/re-juillet-2019-avant-propos.pdf «Avant-propos par Dr Fatih Birol»].</ref>. Un arrêt total et immédiat des rejets de carbone n'empêcherait cependant pas la température moyenne de la planète de continuer à augmenter pendant plusieurs centaines d'années, car certains gaz à effet de serre ne disparaissent de l'atmosphère que très lentement. == Effet de serre sur les autres planètes == === Effet de serre sur Vénus === Sur [[Vénus (planète)|Vénus]] l'effet de serre a porté la température à plus de {{tmp|460|°C}}. Une étude affirme que cet effet ne serait pas dû au dioxyde de carbone qui constitue 96 % de l'atmosphère, mais à des constituants en très faibles quantités relatives tels que {{fchim|S||O|2}} et {{H2O}}. En effet, dans le domaine infrarouge correspondant au maximum d'émission thermique pour un corps à la température de la surface et de la basse [[atmosphère de Vénus]], le {{CO2}} présente des fenêtres de transmission très larges qui ne peuvent piéger efficacement le rayonnement infrarouge. En revanche, [[Dioxyde de soufre|{{fchim|S||O|2}}]] et {{H2O}} absorbent les radiations dans ce domaine de longueurs d'onde, tout comme le font également les fines particules d'acide sulfurique qui constituent les nuages<ref> {{fr}} [http://www.imcce.fr/vt2004/fr/fiches/fiche_n13.html L’atmosphère et les nuages de Vénus. Document IMCCE], consulté le 18 décembre 2008.</ref>. Vénus, plus proche (72,3 %) du Soleil que la Terre, reçoit ainsi près du double (191 %) de l'énergie solaire reçue par celle-ci. D'autres études contredisent cependant ce point et mettent en avant le rôle essentiel du {{CO2}} dans l'effet de serre vénusien<ref name=":0">{{fr}} [http://www.cesr.fr/~genot/M2/effet_serre_10.pdf Effet de serre sur Vénus, la Terre et Mars. Document du CESR{{pdf}}], consulté le 17 septembre 2011.</ref>. === Effet de serre sur Mars === L'[[atmosphère de Mars]] contient une grande proportion de {{CO2| lien=Dioxyde de carbone}}, néanmoins l'atmosphère de la planète est trop fine pour avoir un impact significatif sur la température (estimé à moins de +5,5 °C)<ref>[http://nova.stanford.edu/projects/mod-x/id-green.html D'après le site du STAR Lab] de l'[[université Stanford]].</ref>. {{CO2}} constituant environ 96 % en volume (et quasiment autant en masse) de l'atmosphère martienne, sa [[pression partielle]] est approximativement égale à la pression totale atmosphérique de {{unité|600|Pa}}, tandis que cette pression partielle sur Terre est d'environ {{unité|40|Pa}}. Sur Terre, la fraction molaire de {{CO2}} dans l'air est seulement de 0,04 % en volume (0,06 % en masse)<ref name=":0" />. == Fonctionnement d'une serre == {{Article détaillé|Serre|Robert Williams Wood}} Contrairement à une idée reçue, et comme le suggère ce nom, l'effet de serre, sous-entendu le mécanisme lié à l’absorption et à l'émission de radiations thermiques par le verre, n'est pas primordial dans le fonctionnement d'une serre. En 1909, [[Robert Williams Wood]] a réfuté par l'expérience cette explication<ref>{{lien web|url=http://planet-terre.ens-lyon.fr/planetterre/XML/db/planetterre/metadata/LOM-effet-de-serre-wood.xml |titre=Note sur la théorie de la serre, par R.W. Wood (1909) |auteur= Benoît Urgelli |date=2003 |site=[[ENS Lyon]]}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Brian Shmaefsky|titre=Favorite demonstrations for college science|sous-titre=an NSTA Press journals collection|éditeur=NSTA Press|année=2004|pages totales=175|passage=57|isbn=978-0-87355-242-4|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=L4jtv2mX0iQC&pg=PA57}}.</ref>. En remplaçant le [[verre]] qui recouvre une serre par du [[halite]], un matériau totalement transparent aux infrarouges, Robert Wood mesure une augmentation similaire de température dans les deux cas. Aussi l'augmentation de température dans une serre ne s'explique pas que par le fait que le verre réfléchit les infrarouges. L'expression « effet de serre » a néanmoins été conservée dans l'usage courant. Mais le terme scientifique, utilisé par la [[communauté scientifique]] pour décrire l’influence des composants de l'atmosphère bloquant le rayonnement infrarouge sur le bilan thermique de la Terre, est [[forçage radiatif]]. Le fonctionnement d'une serre s'explique essentiellement par une analyse de la [[convection]] et non du [[rayonnement]] : la [[Température|chaleur]] s'accumule à l'intérieur de la serre car les parois bloquent les échanges convectifs entre l'intérieur et l'extérieur. == Hausse de température due à l'effet de serre == {{article détaillé |Bilan radiatif de la Terre}} {{Pertinence section|date=août 2022|texte=confus et anecdotique}} L'évaluation de la température moyenne de la terre se fonde généralement sur la [[loi de Stefan-Boltzmann]], qui donne une température effective théorique de la planète compte tenu de sa capacité à ré-émettre dans l'infra-rouge l'énergie reçue en moyenne du soleil. Le problème d'une telle évaluation est qu'elle se place dans l'hypothèse d'un [[corps noir]] recevant orthogonalement le flux solaire et réémettant un flux d'infra-rouge équilibrant la réception. En réalité, les surfaces sur une sphère planétaire ne reçoivent qu'une fraction du flux solaire, suivant leur latitude et l'exposition journalière ; et cette exposition diurne est fortement refroidie par les émissions nocturnes, qui contribuent à un refroidissement supplémentaire<ref>[https://springerplus.springeropen.com/articles/10.1186/2193-1801-3-723 On the average temperature of airless spherical bodies and the magnitude of Earth’s atmospheric thermal effect]. Volokin, D., ReLlez, L. SpringerPlus 3, 723 (2014). https://doi.org/10.1186/2193-1801-3-723.</ref>. == Confusion entre effet de serre et trou dans la couche d'ozone == {{Pertinence section|date=août 2022|texte=anecdotique}} L'effet de serre et le réchauffement climatique qu'il induit sont assez souvent confondus avec l'[[destruction de la couche d'ozone|altération de la couche d'ozone]]<ref>Ce que relève, par exemple, [[Jean-Marc Jancovici]] [https://jancovici.com/changement-climatique/aspects-physiques/leffet-de-serre-quel-rapport-avec-le-trou-dans-la-couche-dozone/ sur son site].</ref>. Il s'agit pourtant de deux phénomènes bien distincts, le premier concernant la rétention dans l'atmosphère des [[infrarouge]]s (autrement dit de la chaleur) ; le second concernant l'augmentation de la transparence de l'atmosphère aux [[ultraviolet]]s. Par ailleurs, si les principaux responsables de l'altération de la couche d'ozone, à savoir les [[chlorofluorocarbure|CFC]] (chlorofluorocarbures, interdits dans les pays industriels dès 1989) sont aussi des gaz à effet de serre, l'inverse n'est pas vrai : les gaz à effet de serre tels que le dioxyde de carbone et le méthane n'ont aucun effet sur la couche d'ozone. == Notes et références == {{Références}} == Annexes == {{Autres projets | commons = Category:Greenhouse effect | commons titre = Effet de serre | wikiversity = Climat et effet de serre | wikiversity titre = Climat et effet de serre }} === Bibliographie === * Gérard Borvon, ''Histoire du carbone et du {{CO2}}'', Vuibert, 2013 * Jean-Louis DUFRESNE et Jacques TREINER, [https://www.hprevot.fr/plus-subtil.pdf L’effet de serre atmosphérique : plus subtil qu’on ne le croit !]. Union des professeurs de physique et de chimie, Vol. 105 - Juillet / Août / Septembre 2011. === Articles connexes === {{Colonnes|nombre=2| * [[Adaptation au changement climatique]] * [[Bilan carbone]] * [[Transition énergétique]] * [[Réfugié écologique]] * {{nobr|[[Facteur 4]]}}, {{nobr|[[Facteur 9]]}} * [[Réchauffement climatique]] * [[Puits de carbone]] * [[Séquestration du dioxyde de carbone]] * [[Traînée de condensation]] * [[Risques d'effondrements environnementaux et sociétaux]] }} === Liens externes === * {{Autorité}} * {{Bases}} * {{Dictionnaires}} ==== Gouvernement du Canada ==== * {{fr}} [http://atlas.gc.ca/site/francais/maps/climatechange/scenarios/globalannualtemp2050?mapsize=428+380&scale=261355299.550424&mapxy=92200.2919973433+-92088.99245034158&mode=zoomin&layers=&hidetextbox= Carte sur l'effet de serre] {{lien|Atlas of Canada}} par Ressources naturelles Canada ==== Autres ==== * {{fr}} [http://www.debatclimat.eu/ Initiative européenne d'eParticipation (WAVE)] utilisant les technologies de l'information * {{en}} [http://www.realclimate.org {{lang|en|Realclimate}}] Blog de commentaire des résultats scientifiques récents animé par des scientifiques. * {{en}} [http://dataservice.eea.europa.eu/atlas/viewdata/viewpub.asp?id=1456 Émissions européennes par rapport à l'objectif de Kyoto] ==== Histoire de la notion d'effet de serre ==== * {{fr}} Mémoire de [[Joseph Fourier|Fourier]] sur la température du globe terrestre et des espaces planétaires, en ligne et commenté sur le site [http://bibnum.education.fr/sciencesdelaterre/climatologie/la-th%C3%A9orie-de-la-chaleur-de-fourier-appliqu%C3%A9e-%C3%A0-la-temp%C3%A9rature-de-la- BibNum]. * {{fr}} Article de 1896 d'[[Svante August Arrhenius|Arrhenius]] sur le {{fchim|C||O|2}} dans l'atmosphère, en ligne et commenté sur le site [http://www.bibnum.education.fr/sciencesdelaterre/climatologie/de-l’influence-de-l’acide-carbonique-de-l’air-sur-la-température-terr BibNum]. * {{fr}} [http://www.manicore.com/documentation/serre/dates.html « Depuis quand "sait-on" pour l'effet de serre ? »] par [[Jean-Marc Jancovici]], 2003 * Gérard Borvon[http://histoires-de-sciences.over-blog.fr/2018/08/une-breve-histoire-de-l-effet-de-serre-et-du-changement-climatique.html Une brève histoire de l'effet de serre et du changement climatique.] === Outils de visualisation === * {{en}} [http://www.carbonmap.org/ carbonmap], cartographie animée en anamorphoses, comparant les régions du monde en termes d'émission, de consommation, de production, de population, de risque liés au carbone fossile * {{lien web| langue=en| url=https://climatetrace.org/map| titre=Climate trace}}, carte et chiffrage des principaux sites industriels produisant des gaz à effet de serre dans le monde {{Palette|Changement climatique et énergie}} {{Portail|sciences de la Terre et de l'Univers|chimie|énergie|environnement|climat|réchauffement climatique}} [[Catégorie:Effet de serre| ]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Escalade
Escalade
{{En-tête label|AdQ|année=2014}} {{Voir homonymes}} {{Infobox Sport |nom= Escalade |nom alternatif= |autres appellations = Grimpe, varappe |picto=Climbing pictogram.svg |fédération= [[Union internationale des associations d'alpinisme|UIAA]] (1932)<br>[[Fédération internationale d'escalade|IFSC]] (2007) |j= |pratiquants=35 millions (2015)<ref>{{Lien web |langue=en |site=[[Fédération internationale d'escalade]] |titre=Sport climbing is here: IFSC got a ticket for Tokyo 2020 Olympics |description=Communiqué de presse |date=28 septembre 2015 |url=http://www.ifsc-climbing.org/images/media-centre/press-releases/2015_IFSC_Tokyo2020.pdf en ligne |format=pdf |consulté le=14 janvier 2019}}.</ref> |professionnels= |CDMH=[[Championnats du monde d'escalade 2016#Podiums|Résultats mondiaux en 2016]] |CDMF=[[Championnats du monde d'escalade 2016#Podiums|Résultats mondiaux en 2016]] |image=Joshua Tree NP - North Overhang - 3.jpg |légende= Escalade à [[Parc national de Joshua Tree|Joshua Tree]] ([[Californie]]), [[États-Unis]]. }} L’'''escalade''', également appelée '''grimpe''' ou parfois '''varappe''' (désuet)<ref group="Note">Emploi comme nom commun attesté dès 1875 (''[[Dictionnaire historique de la langue française]]'', 1992), de ''Varappe'', nom de plusieurs couloirs rocheux du mont [[Salève]], près de Genève où, dès 1862, des grimpeurs se retrouvaient (J.-J. Boimond, ''Le Salève, images et anecdotes'', Genève 1987, {{p.|99}}). Si le terme « varappe » est encore utilisé par le grand public, il n'est plus d'usage chez les pratiquants.</ref>, est une [[pratique]] et un [[sport]] consistant à progresser le long d'une paroi pour atteindre le haut d'un [[relief (géomorphologie)|relief]] ou d'une [[Mur d'escalade|structure artificielle]] par un cheminement appelé [[voie d'escalade|voie]] ou itinéraire, avec ou sans l'aide de [[Matériel d'escalade|matériel]]. Le terrain de pratique va des [[bloc (escalade)|blocs]] de faible hauteur aux [[Big wall|parois de plusieurs centaines de mètres]], en passant par les murs d'escalade. Le pratiquant est couramment appelé « grimpeur »<ref group="Note">Les termes « escaladeur », « varappeur » et « rochassier » ne sont plus utilisés par les pratiquants et médias spécialisés. D'autres termes comme « ascensionniste » ou « alpiniste » désignent des adeptes d'une pratique plus spécifique en haute-montagne, l'[[alpinisme]].</ref>. L'escalade développe de nombreuses qualités physiques, comme la [[force musculaire]], la [[souplesse]], l'[[endurance]] musculaire, l'[[Équilibre statique (physiologie)|équilibre]], de bonnes capacités [[Psychomotricité|psychomotrices]] et de planification. Elle sollicite particulièrement la musculature des [[Membre supérieur (anatomie humaine)|bras]], du [[tronc (anatomie)|tronc]] et des [[Membre inférieur (anatomie humaine)|jambes]]. Cette discipline se développe en tant que sport à part entière dès la fin du {{s-|XIX}} après la ruée des premiers [[alpinisme|alpinistes]] vers les [[Record d'altitude en alpinisme|grands sommets]], avant de se démocratiser au siècle suivant pour devenir populaire dès la fin des années 1970. Les premières [[Compétition d'escalade|compétitions]] officielles d'[[escalade sportive]] sont organisées en 1988 par l'[[Union internationale des associations d'alpinisme]] (UIAA). Chaque année est organisée une [[Coupe du monde d'escalade|Coupe du monde]] de [[Difficulté (escalade)|difficulté]], de [[Bloc (escalade)|bloc]] et de [[Escalade de vitesse|vitesse]], et tous les deux ans, des [[Championnats du monde d'escalade|championnats du monde]], l'ensemble étant supervisé par la [[Fédération internationale d'escalade]] (IFSC). L'escalade présente des risques variables selon les disciplines qui ont, chacune en ce qui la concerne, mis au point un équipement garantissant la sécurité du grimpeur. L'[[escalade en solo intégral]] fait figure d'exception, dans laquelle le grimpeur évolue sans [[système d'assurage]], comme l'ont montré [[Patrick Edlinger]], dans les films de [[Jean-Paul Janssen]] ''[[La Vie au bout des doigts]]'' et ''[[Opéra vertical]]'', et [[Alain Robert (grimpeur)|Alain Robert]], par ses ascensions de bâtiments. == Histoire == {{Article détaillé|Histoire de l'escalade}} === Jusqu'en 1885 : les origines === À l'origine, l'escalade n'était pas considérée comme une activité de loisirs, mais comme un moyen d'accéder à un endroit surélevé qui offrait un meilleur champ de vision ou une meilleure protection contre les dangers. Les [[hommes préhistoriques]] escaladaient notamment certaines parois rocheuses présentant des cavités en hauteur destinées à les protéger des animaux sauvages et des prédateurs. Au fil des siècles, certains peuples se sont distingués par leur aptitude à escalader des parois rocheuses, comme les Chinois dont il existe des aquarelles datant du {{-s|IV}} qui représentent des hommes escaladant des rochers<ref>{{Ouvrage|langue=en |prénom1=Thimothy |nom1=Kidd |prénom2=Jennifer |nom2=Hazelrigs |titre=Rock Climbing |sous-titre=Outdoor adventures |éditeur=Human Kinetics |année=2009 |pages totales=319 |passage=4-5 |isbn=9781450409001 |consulté le=26 décembre 2013}}.</ref>. Au {{s-|XII}}, les Amérindiens [[Anasazis]] étaient réputés pour leurs qualités de grimpeurs qui leur permettaient d'installer leur village sur les hauteurs des falaises. Leurs aptitudes étaient telles que lorsque les [[Navajos]] sont arrivés dans la même région, ils pensaient que les Anasazis étaient dotés de pouvoirs magiques<ref>{{Ouvrage |langue=en |prénom=David |nom=Roberts |titre=In Search of the Old Ones |sous-titre=Exploring the Anasazi World of the Southwest |éditeur=Simon & Schuster |lieu=New York |année=1996 |pages totales=271 |passage=75 |isbn=9780684810782 |consulté le=26 décembre 2013}}.</ref>. Le 28 juin 1492, [[Antoine de Ville (capitaine)|Antoine de Ville]] réussit à atteindre le sommet du [[mont Aiguille]] dans le [[Massif du Vercors|Vercors]], réalisant ainsi la [[première ascension]] officiellement reconnue de l'histoire de l'alpinisme<ref name="FFME_Presentation">{{Lien web|url=http://www.ffme.fr/alpinisme/page/presentation.html |titre=Alpisnime - Présentation |site=[[Fédération française de la montagne et de l'escalade|FFME]] |en ligne le=19 septembre 2011 |consulté le=26 décembre 2013}}.</ref>. Dès lors, l'escalade se retrouve intégrée à la pratique de l'alpinisme et permet aux [[Alpinisme|alpinistes]] de réaliser l'ascension de sommets toujours plus hauts et inaccessibles par la marche. === 1886 - 1944 : les débuts européens === {| class="wikitable droite" |- !scope="col"|[[:Catégorie:Grimpeur|Grimpeurs célèbres]] |- |{{drapeau|Royaume-Uni}} [[Walter Parry Haskett Smith]] (1859-1946) |- |{{drapeau|Autriche}} [[Paul Preuss (escalade)|Paul Preuss]] (1886-1913) |- |{{drapeau|Allemagne}} [[Hans Dülfer]] (1892-1915) |- |{{drapeau|France}} [[Pierre Allain]] (1904-2000) |- |{{drapeau|Italie}} [[Riccardo Cassin]] (1909-2009) |} [[Fichier:Barbarine belebt.jpg|vignette|gauche|redresse|alt=Illustration de trois alpinistes au sommet d'un éperon rocheux|La première ascension de la {{lien|texte=Barbarine|fr=Barbarine (formation rocheuse)|trad=Barbarine|lang=de}} en 1905.]] À la fin du {{s-|XIX}}, l'[[alpinisme]] se développe et de nombreux clubs alpins se créent en Allemagne, en France, en Italie, en Angleterre et aux États-Unis<ref name="Histoire_1">{{Lien web|url=http://www.grimper.com/Article/1634-l-histoire-de-l-escalade-1-10.html|titre=Les précurseurs : des explorateurs de l’altitude|site=grimper.com|en ligne le=23 septembre 2009|consulté le=23 mai 2009}}.</ref>{{,}}<ref name="FFCAM_Stats">{{Lien web|url=https://www.ffcam.fr/qui-sommes-nous.html|titre=La fédération : Qui sommes nous?|site=[[Fédération Française des clubs alpins et de montagne]]|en ligne le=26 mai 2006|consulté le=14 janvier 2019}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=http://www.sac-cas.ch/fr/service/portrait.html|titre=Club Alpin Suisse : Portrait|site=sac-cas.ch|en ligne le=16 avril 2012|consulté le=12 juin 2012}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=de|url=http://www.alpenverein.de/der-dav/das-leitbild-des-dav_aid_10407.html|titre=Der DAV - Info|site=alpenverein.de|en ligne le=11 janvier 2012|consulté le=12 juin 2012}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.alpine-club.org.uk/alpineclub/index.html|titre=About The Alpine Club|site=alpine-club.org.uk|en ligne le=31 janvier 2002|consulté le=12 juin 2012}}.</ref>. Les alpinistes commencent à s'intéresser à la discipline de l'escalade en la dissociant de l'ascension d'une montagne, qui n'est plus une finalité ; en 1886, Walter Parry Haskett Smith réalise l'ascension de Napes Needle, un piton rocheux de {{unité|20|mètres}} situé à flanc de montagne dans le [[Lake District]] en [[Angleterre]]. Cette ascension est reconnue comme étant le début de l'escalade comme activité à part entière, distincte des ascensions de sommets<ref>{{Lien web |langue=en |url=http://www.oxforddnb.com/view/10.1093/ref:odnb/9780198614128.001.0001/odnb-9780198614128-e-62423 |titre=Smith, Walter Parry Haskett - Biography |site=Oxford [[Dictionary of National Biography]] |en ligne le=5 juin 2013 |consulté le=14 janvier 2019}}.</ref>. Avec l'augmentation de la difficulté des voies d'alpinisme, de nombreux alpinistes commencent à pratiquer l'escalade, notamment comme un moyen d'entraînement<ref group="A">{{Harvsp|Labreveux|Poulet|2009|p=9}}.</ref>. Ils vont alors grimper sur les parois du [[Salève]] en [[Haute-Savoie]], les blocs de [[Escalade en forêt de Fontainebleau|Fontainebleau]] et les falaises de Lake District et de [[Dresde]] en [[Allemagne]] orientale lors de sorties organisées par les premiers clubs alpins nouvellement créés<ref name="Histoire_1"/>{{,}}<ref>{{lien web|format=pdf|url=http://www.telepheriquedusaleve.com/IMG/pdf/histoire_de_la_varappe.pdf|titre=Du temps où escalade se disait varappe|auteur=Élodie Le Comte|site=telepheriquedusaleve.com|consulté le=26 mai 2011}}.</ref>. Les années suivantes, le niveau des grimpeurs progresse rapidement malgré un matériel encore très rudimentaire et les premières voies dans le {{5e|degré}} de [[cotation (escalade)|cotation]] sont ouvertes. En 1903, Siegfried Herford réalise l'ascension de ''{{langue|en|texte=Botterill’s Slab}}'' (5) au [[Scafell]] en Angleterre et Olivier Perry-Smith celle de ''{{langue|de|texte=Lokomotive Esse}}'' (4+/5) à [[Dresde]] en Allemagne. Ces deux voies atteignent alors la limite du système de cotation utilisé à l'époque, créé par [[Hans Dülfer]]. Deux ans plus tard, Perry-Smith introduit un nouveau niveau de difficulté avec les réalisations de ''{{langue|de|texte=Teufelsturm}}'' et de ''{{langue|de|texte=Spannagelturm Perrykante}}''. Ces voies seront classées par la suite dans le {{6e|degré}}, lors de la mise en place du système de cotation proposé par [[Willo Welzenbach]] en 1925<ref group="A">{{Harvsp|Labreveux|Poulet|2009|p=11}}.</ref>. À cette époque, ce niveau est considéré comme la limite des possibilités humaines en escalade<ref name="Kairn_Cotation">{{Lien web|url=http://www.kairn.com/article.html?id=886|titre=Les cotations en escalade|auteur=C.Larcher|site=kairn.com|en ligne le=23 mars 2007|consulté le=27 mai 2011}}.</ref>. Pendant des années, l'escalade est pratiquée très différemment selon les pays. Les clubs alpins se réunissent alors à Chamonix en 1932 et fondent l'[[Union internationale des associations d'alpinisme]] (UIAA) afin de coordonner les actions des différents clubs et de régler les problèmes inhérents au milieu de l'escalade<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.theuiaa.org/history.html|titre=History of the UIAA|site=theuiaa.org|consulté le=27 mai 2011|brisé le = 2023-10-31}}.</ref>. Durant la première moitié du {{s-|XX}}, l'escalade progresse au rythme de l'évolution du matériel et des performances des grimpeurs, et des voies d'escalade de difficultés croissantes sont ouvertes au fil des années. === 1945 - 1978 : l'engouement américain === {| class="wikitable droite" |- !scope="col"|[[:Catégorie:Grimpeur|Grimpeurs célèbres]] |- |{{drapeau|États-Unis}} [[Royal Robbins]] (1935-2017) |- |{{drapeau|Belgique}} [[Claudio Barbier]] (1938-1977) |- |{{drapeau|Allemagne}} [[Kurt Albert]] (1954-2010) |- |{{drapeau|États-Unis}} [[Ron Kauk]] (1957-) |} En 1945, avec la fin de la guerre, la [[Fédération française de la montagne et de l'escalade|Fédération française de la montagne]] (FFM) est créée à la demande du Haut commissariat aux sports afin de développer les sports de montagne comme l'alpinisme et l'escalade<ref>{{Lien web |url=http://www.ffme.fr/federation/page/la-federation-francaise-de-la-montagne-et-de-l-escalade-ffme.html |titre=La Fédération Française de la Montagne et de l'Escalade (FFME) |site=[[Fédération française de la montagne et de l'escalade|FFME]] |en ligne le=5 décembre 2012 |consulté le=27 décembre 2013}}.</ref>. Les années suivantes, l'escalade connaît un fort engouement, notamment aux États-Unis<ref>{{Lien web|url=http://www.planetgrimpe.com/dossier6.php|titre=L'histoire de l'escalade|site=planetgrimpe.com|consulté le=27 mai 2011}}.</ref>, et de nombreuses salles d'escalade sont ouvertes. De plus, l'apparition des [[Piton à expansion|pitons à expansion]] permet de franchir des passages considérés comme infranchissables avec des pitons classiques. La première voie américaine dans le {{6e|degré}} est ouverte en 1957 par [[Royal Robbins]], Mike Sherrick et Jerry Gallwas, en réussissant l'ascension de la face nord-ouest du {{lang|en|[[Half Dome]]}} dans le [[Parc national de Yosemite]]<ref name="Labreveux_17" group="A">{{Harvsp|Labreveux|Poulet|2009|p=17}}.</ref>. Cette réalisation est la première d'une longue série de réussites américaines au parc du Yosemite, mais aussi en Europe. En 1962, [[Gary Hemming]], Royal Robbins et trois de leurs compatriotes ouvrent ''La directe américaine'' aux [[Les Drus|Drus]], puis en 1965, ''La directissime'', toujours aux Drus. Ils ouvrent aussi de nombreux itinéraires sur {{langue|es|[[El Capitan]]}}, comme ''{{langue|en|texte=Salathé Wall}}'' (1961), ''{{langue|en|texte=North American Wall}}'' (1964) ou encore ''{{langue|es|Mescalito}}'' (1974), qui restent encore aujourd'hui des références de l'escalade artificielle<ref name="Labreveux_17" group="A"/>. Parallèlement, l'[[escalade libre]] se développe peu à peu, en respectant l'éthique qui recommande de préserver la voie de l'usage abusif de pitons et à réussir les ascensions dans une approche minimaliste, voire sans aide. [[Fichier:Fotothek df ps 0000628 Sport ^ Felsen.jpg|vignette|alt=Un grimpeur gravissant une fissure avec une corde autour du torse|gauche|redresse|Un grimpeur allemand gravissant une fissure avec une simple corde autour du torse dans les années 1960.]] Forts de leur expérience sur les parois du Yosemite, les Américains font rapidement progresser l'escalade et de nouveaux degrés de [[cotation (escalade)|cotation]] sont atteints. En 1970, [[Ron Kauk]] réalise l'ascension d{{'}}''{{lang|en|Astroman}}'' (7a/5.11c), la première voie dans le {{7e|degré}}<ref name="Kairn_Cotation"/>, puis en 1972, John Bragg réussit le dévers de ''Kansas City'', premier 7b, et finalement en 1974, Steve Wunsch réussit ''Supercrack'', le premier 7c<ref>{{Lien web |url=http://www.grimpavranches.com/les-plus/histoire-de-lescalade/ |titre=Histoire de l'escalade|auteur=Claude |site=grimpavranches.com |en ligne le=2 mars 2012 |consulté le=25 avril 2012}}.</ref>. Depuis la création de la FFM, la France est restée en retrait et n'a pas connu la même progression car l'escalade y est peu médiatisée, comparée à l'alpinisme<ref>{{Lien web |url=http://www.ffme.fr/escalade/page/presentation-2.html |titre=Escalade - Présentation |site=[[Fédération française de la montagne et de l'escalade|FFME]] |en ligne le=1 février 2002 |consulté le=29 décembre 2013}}.</ref>. Elle rattrape rapidement son retard, notamment grâce à [[Jean-Claude Droyer]], qui ouvre les premiers 6b en 1976 puis les premiers 6c et 7a en 1977<ref name="Labreveux_17" group="A"/>, et plus encore à [[Patrick Berhault]] et [[Patrick Edlinger]] qui, dès la fin des années 1970, réalisent un grand nombre de premières au [[Gorges du Verdon|Verdon]] et à [[Buoux]] ainsi que de nombreuses ascensions en [[Escalade en solo intégral|solo intégral]]. Si, pendant cette période, le développement de l'escalade a lieu essentiellement dans les [[pays occidentaux]], le [[bloc de l'Est]] innove en organisant dès 1947 les premières compétitions d'escalade. À partir de cette date, l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]] organise des compétitions qui sont la combinaison d'une épreuve de {{citation|tracé d'itinéraire}}, semblable à la [[Championnats du monde d'escalade#Historique et épreuves au programme|difficulté]], et d'une épreuve de vitesse où les grimpeurs sont assurés en [[moulinette (escalade)|moulinette]] par un câble d'acier<ref>{{lien web|url=http://expe.com/escalade/memento-arbitre.pdf |format=pdf |titre=Mémento de formation des juges arbitres d'escalade |site=expe.com |commentaire=Chapitres J sur les connaissances générales |en ligne le=1 octobre 2006 |consulté le=8 décembre 2011}}.</ref>. Ces compétitions sont principalement réservées aux athlètes russes jusque dans les années 1980<ref name="Comp_History">{{Lien web|langue=en|url=http://www.ifsc-climbing.org/?category_id=223|titre=Competition Climbing History |site=ifsc-climbing.org |en ligne le=1 novembre 2004 |consulté le=25 avril 2012}}.</ref>. === 1979 - 1991 : la démocratisation de l'escalade === {| class="wikitable droite" |- !scope="col"|[[:Catégorie:Grimpeur|Grimpeurs célèbres]] |- |{{drapeau|France}} [[Patrick Berhault]] (1957-2004) |- |{{drapeau|France}} [[Patrick Edlinger]] (1960-2012) |- |{{drapeau|Allemagne}} [[Wolfgang Güllich]] (1960-1992) |- |{{drapeau|France}} [[Catherine Destivelle]] (1960-) |- |{{drapeau|Royaume-Uni}} [[Ben Moon (grimpeur)|Ben Moon]] (1966-) |} En 1979, [[Toni Yaniro]], un jeune grimpeur de 18 ans, ouvre le {{8e|degré}} en réalisant ''Grand Illusion'' ([[Cotation (escalade)|8a/5.13b]])<ref name="Kairn_Cotation"/>. Cependant, cette ascension est mal vue du milieu de la grimpe, en raison de la méthode employée par Yaniro : après chaque tentative, il laisse la corde [[mousqueton]]née, réalisant ensuite de nombreux essais en [[moulinette (escalade)|moulinette]]. Cette façon de « travailler » une voie difficile avant son enchaînement en tête, habituelle de nos jours à haut niveau, était rarement pratiquée à cette époque ; l'éthique des grimpeurs privilégiait le style (ascension ''à vue'', engagement) plutôt que la difficulté<ref>{{Lien web |url=http://www.grimpavranches.com/les-plus/biographies/toni-yaniro/ |titre=Biographie - Toni Yaniro |auteur=Claude |site=grimpavranches.com |en ligne le=2 mars 2012 |consulté le=26 avril 2012}}.</ref>. Trois ans plus tard, en 1982, le reportage de [[Jean-Paul Janssen]] ''[[La Vie au bout des doigts]]'' est diffusé dans l'émission « Les carnets de l'aventure » sur {{lnobr|Antenne 2}}. Le documentaire, qui traite de la passion de [[Patrick Edlinger]] pour l'escalade et le solo intégral, remporte un franc succès tant en France que dans le reste du monde, est nommé à la [[9e cérémonie des César#César du meilleur court-métrage documentaire|{{9e|cérémonie}} des César]] et fait connaître ce sport au grand public<ref name="Labreveux_18_19" group="A">{{Harvsp|Labreveux|Poulet|2009|p=18-19}}.</ref>. C'est à cette époque que l'escalade devient une discipline sportive à part entière et que sont organisées les premières compétitions internationales<ref name="GloriaRaspaud">{{Article |prénom1=Aurélien|nom1=Gloria |prénom2=Michel|nom2=Raspaud |titre=Émergence des compétitions d’escalade en France (1980-1987). Genèse d’une offre fédérale |périodique=Staps |numéro=71 |mois=janvier|année=2006 |pages=99-114 |url texte=http://www.cairn.info/revue-staps-2006-1-page-99.htm |consulté le=27 décembre 2013}}.</ref>. Au milieu des années 1980, Andrea Mellano, membre du groupe académique du [[Club alpin italien]], et Emanuele Cassarà, journaliste sportif italien, préparent la première compétition moderne d'escalade et convainquent les meilleurs grimpeurs mondiaux d'y participer<ref name="Comp_History"/>. Au même moment en France, le [[manifeste des 19]] est signé par plusieurs grimpeurs de haut niveau afin de s'opposer à l'esprit de compétitivité dans ce sport. Malgré cela, la rencontre italienne, une épreuve de difficulté, a lieu le 7 juillet 1985 sur les falaises de [[Bardonèche|Bardonecchia]] en [[Italie]], devant {{nb|6000 spectateurs}} ; les vainqueurs sont [[Catherine Destivelle]] chez les femmes et [[Stefan Glowacz]] chez les hommes<ref>« Bardonecchia La grande marée », magazine ''Vertical'', {{n°|59}}, décembre 2005, {{p.|18}}.</ref>. L'année suivante, le succès est encore plus grand et la finale, remportée par les Français Patrick Edlinger et Catherine Destivelle, est suivie par plusieurs télévisions européennes et plus de {{nb|10000 spectateurs}}. La même année, la France organise la première compétition en intérieur à [[Vaulx-en-Velin]] dans la banlieue lyonnaise<ref name="Comp_History"/>. En 1988, l'[[Union internationale des associations d'alpinisme|UIAA]] reconnaît officiellement le circuit des ''{{langue|en|texte=World Series}}'' puis, en 1989, la [[Coupe du monde d'escalade]] de difficulté et de vitesse<ref name="Comp_History"/>. L'escalade se développe encore, renforcée par l'apparition des [[Piton à expansion|spits]] et [[Piton à expansion#Plaquettes|plaquettes]] qui permettent d'augmenter la sécurité lors des ascensions, laissant le grimpeur se concentrer davantage sur la technicité et la difficulté des voies. De nombreuses salles d'escalade sont ouvertes dans les villes et des techniques d'entraînement scientifiques sont mises au point par Edlinger et Alain Ferrand<ref name="Labreveux_18_19" group="A"/>. Cependant, le monde de l'escalade reste majoritairement dominé par les hommes, hormis quelques rares exceptions comme Catherine Destivelle qui réalise le premier 8a féminin en 1986<ref>{{Lien web |url=https://www.linternaute.com/sport/magazine/dossier/quand-les-femmes-defient-les-hommes/8.shtml |titre=Catherine Destivelle (escalade-alpinisme) |site=[[L'Internaute]] |en ligne le=13 mai 2008 |consulté le=28 avril 2012|brisé le = 2023-10-31}}.</ref>. Durant les années 1980, la cotation monte rapidement. [[Wolfgang Güllich]], un jeune grimpeur allemand, réussit en 1982 la première répétition de ''Grand Illusion'', voie ouverte et cotée 8a par Yaniro. En 1984, il réalise la [[première ascension]] de ''{{langue|de|texte=Kanal Im Rücken}}'' à Altmühtal, qui devient le premier 8b au monde<ref name="Labreveux_18_19" group="A"/>. En 1985, il réussit le premier 8b+, ''{{langue|en|texte=Punks in the Gym}}''<ref>{{Lien web|langue=en |url=http://www.mountainproject.com/v/mount-arapiles/105907765 |titre=Mountain Project: Mount Arapiles|auteur=Josh Janes|site=mountainproject.com |en ligne le=12 janvier 2007 |consulté le=26 avril 2012}}.</ref>, puis en 1987 le premier 8c, sur ''{{langue|en|texte=Wallstreet}}''<ref name="Labreveux_18_19" group="A"/>. L'Anglais [[Ben Moon (grimpeur)|Ben Moon]] réalise la première voie cotée 8c+ en 1990 avec l'ascension de ''{{lang|en|Hubble}}'' à [[Parc national de Peak District|Raven Tor]] au [[Royaume-Uni]]. Finalement, en 1991, après un long entraînement spécifique, [[Wolfgang Güllich]] fait l'ascension d{{'}}''[[Action directe (escalade)|Action directe]]'' et évalue sa cotation à 8c+/9a. De nombreux répétiteurs finiront par lui attribuer une cotation de 9a, et beaucoup la qualifient de 9a dur, ce qui en fait ainsi la première voie dans le [[Neuvième degré|{{9e|degré}}]]<ref name="Kairn_Cotation"/>, voie qui deviendra symbolique et qui sera repétée par de nombreux grimpeurs célèbres, tels qu'Adam Ondra à l'âge de quinze ans et Alex Megos. En haute montagne aussi, le niveau technique d'escalade rocheuse augmente rapidement au cours des années 1980. Sous l'impulsion notamment de [[Michel Piola]], de nombreuses voies d'escalade sont ouvertes dans le [[massif du Mont-Blanc]]. La beauté et la difficulté de l'escalade sont alors préférées à la conquête des sommets<ref>Claude Gardien, « De l'escalade à l'alpinisme », magazine ''Vertical'', {{numéro|54}}, mai-juin 2015, {{pages|28 à 35}}.</ref>. === 1992 - 2000 : l'escalade au féminin et le bloc === {| class="wikitable droite" |- !scope="col"|[[:Catégorie:Grimpeur|Grimpeurs célèbres]] |- |{{drapeau|États-Unis}} [[Lynn Hill]] (1961-) |- |{{drapeau|France}} [[Isabelle Patissier]] (1967-) |- |{{drapeau|États-Unis}} [[Robyn Erbesfield-Raboutou]] (1967-) |- |{{drapeau|France}} [[François Legrand]] (1970-) |- |{{drapeau|Suisse}} [[Fred Nicole]] (1970-) |} Durant les années 1990, l'augmentation spectaculaire de la [[cotation (escalade)|cotation]] connaît une période d'accalmie et le monde de l'escalade voit surtout de nombreux grimpeurs répéter les voies ouvertes les années précédentes. La seule exception étant ''[[Akira (escalade)|Akira]]'', une voie particulièrement difficile réalisée par [[Fred Rouhling]] en 1995 et qu'il évalue à 9b<ref>{{Lien web |url=https://archive.is/ujSs#selection-4420.0-4426.1 <!-- URL actuelle, sans image : https://www.8a.nu/fr/articles/akira-9b-la-voie-la-plus-dure-du-monde --> |titre=Akira, 9b - La voie la plus dure du monde!?|auteur=Björn Strömberg |site=8a.nu |en ligne le=19 mai 2008 |consulté le=26 avril 2012}}.</ref>. Cette ascension est décotée en 9a en 2020 par Sebastin Bouin, à l'occasion de son Vintage Rock Tour<ref>{{Article|auteur1=Nicolas Mattuzzi|titre=Seb Bouin et Lucien Martinez enchaînent tour à tour « Akira » proposé comme le premier 9b au monde|périodique=Planète Grimpe|date=23/11/2020|lire en ligne=https://planetgrimpe.com/seb-bouin-et-lucien-martinez-enchaine-tour-a-tour-akira-propose-comme-le-premier-9b-au-monde/|accès url=|pages={{2e|paragraphe}} }}.</ref>. Parallèlement à cette augmentation du niveau des grimpeurs et à l'ouverture de nombreuses voies d'escalade de toutes difficultés, une nouvelle discipline commence à se développer : le [[bloc (escalade)|bloc]]<ref name="Labreveux_21" group="A">{{Harvsp|Labreveux|Poulet|2009|p=21}}.</ref>. Proposant une escalade plus courte mais plus technique et difficile, le bloc permet de travailler certains enchaînements de mouvements sans la contrainte du matériel ni l'obligation d'escalader plusieurs mètres de paroi avant d'arriver au passage difficile de la voie (« [[Vocabulaire de l'escalade et de l'alpinisme#C|crux]] »). Certains grimpeurs comme [[Fred Nicole]] y consacrent d'ailleurs une grande partie de leur temps, et le niveau ne tarde pas à s'élever avec le développement de la discipline. Les sites de [[Escalade en forêt de Fontainebleau|Fontainebleau]], [[Hueco Tanks]] ou [[Cresciano]] deviennent rapidement les endroits incontournables de cette pratique et voient un grand nombre d'ouvertures de blocs cotés entre 7B et 8A<ref group="Note">En [[bloc (escalade)|bloc]], la cotation est généralement notée avec une lettre majuscule pour la différencier de la cotation en falaise. À cotation équivalente, le passage de bloc est plus difficile que la voie en falaise.</ref>. Mais c'est surtout vers le petit site d'escalade situé à [[Branson (Suisse)|Branson]], en Suisse, que le monde de l'escalade se tourne. Une première fois en 1992, lorsque Fred Nicole réalise ''La danse des Balrogs'', premier bloc coté 8B, puis une seconde fois en 1996, où il réussit ''Radja'', le premier 8B+<ref name="Labreveux_21" group="A"/>. La reconnaissance du bloc comme discipline d'escalade se traduit par son introduction en compétition, d'abord en 1998 comme test, puis de manière officielle l'année suivante<ref name="Comp_History"/>. [[Fichier:Isabelle escalade Callanques.jpg|vignette|alt=Isabelle Patissier faisant de l'escalade en solo intégral dans les Calanques|gauche|redresse|[[Isabelle Patissier]] faisant de l'[[escalade en solo intégral]] dans les [[calanques de Marseille]].]] Les années 1990 sont aussi marquées par l'arrivée de femmes dans le haut niveau de l'escalade. La Française [[Isabelle Patissier]] réalise de nombreuses ascensions de haut niveau, notamment dans les [[gorges du Verdon]], et domine les compétitions avec l'Américaine [[Robyn Erbesfield-Raboutou|Robyn Erbesfield]]<ref name="Labreveux_18_19" group="A"/>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |url=http://www.ifsc-climbing.org/index.php?page_name=ranglist&cat=ICC_F&cup=92_WC |titre=World Cup Women Lead Final Results - 1992 |site=[[Fédération internationale d'escalade]] |en ligne le=11 décembre 1992 |consulté le=28 avril 2012}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |url=http://www.ifsc-climbing.org/index.php?page_name=ranglist&cat=ICC_F&cup=93_WC |titre=World Cup Women Lead Final Results - 1993 |site=[[Fédération internationale d'escalade]] |en ligne le=10 décembre 1993|consulté le=28 avril 2012}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |url=http://www.ifsc-climbing.org/index.php?page_name=ranglist&cat=ICC_F&cup=94_WC |titre=World Cup Women Lead Final Results - 1994 |site=[[Fédération internationale d'escalade]] |en ligne le=26 novembre 1994|consulté le=28 avril 2012 |brisé le=14 janvier 2019}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.ifsc-climbing.org/index.php?page_name=ranglist&cat=ICC_F&cup=95_WC|titre=World Cup Women Lead Final Results - 1995 |site=[[Fédération internationale d'escalade]] |en ligne le=8 décembre 1995 |consulté le=28 avril 2012}}.</ref>. Mais c'est surtout [[Lynn Hill]] qui marque l'escalade en 1993, en réussissant la première ascension en escalade libre de ''{{langue|en|texte=[[The Nose]]}}'' sur la paroi de [[El Capitan]] au Yosemite<ref name="Labreveux_21" group="A"/>. Cette voie de 34 longueurs réparties sur {{unité|1000|mètres}} de hauteur n'avait alors jamais été réalisée dans ce type d'escalade, démontrant ainsi le potentiel féminin dans la discipline. Cet exploit est suivi cinq ans plus tard par la première ascension féminine d'une voie cotée 8c, ''Onky Tonky'', réalisée par [[Josune Bereziartu]]. En novembre 2000, la difficulté en bloc augmente une nouvelle fois avec l'ascension par Fred Nicole de ''{{langue|en|texte=[[Dreamtime (escalade)|Dreamtime]]}}'' à Cresciano en Suisse<ref>{{Lien web |langue=en |url=http://www.planetmountain.com/english/News/shownews4.lasso?l=2&keyid=33237 |titre=Fred Nicole sends Dreamtime 8c at Cresciano, Switzerlan |site=planetmountain.com |en ligne le=24 novembre 2000 |consulté le=28 avril 2012}}.</ref>. Il évalue la cotation de ce bloc à 8C, ce qui provoque rapidement une polémique, notamment sur le nombre de mouvements que requiert ce bloc<ref name="Labreveux_23" group="A">{{Harvsp|Labreveux|Poulet|2009|p=23}}.</ref>. === Depuis 2001 : la nouvelle génération === {| class="wikitable droite" |- !scope="col"|[[:Catégorie:Grimpeur|Grimpeurs célèbres]] |- |{{drapeau|États-Unis}} [[Chris Sharma]] (1981-) |- |{{drapeau|Espagne}} [[Ramón Julián Puigblanque]] (1981-) |- |{{drapeau|États-Unis}} [[Dave Graham]] (1981-) |- |{{drapeau|Finlande}} [[Nalle Hukkataival]] (1986-) |- |{{drapeau|Autriche}} [[Anna Stöhr]] (1988-) |- |{{drapeau|République tchèque}} [[Adam Ondra]] (1993-) |- |{{drapeau|États-Unis}} [[Ashima Shiraishi]] (2001-) |} En 2001, alors âgé de 20 ans, [[Chris Sharma]] réussit la première ascension de ''[[Biographie (escalade)|Biographie]]''<ref>{{Lien web |langue=en |url=http://www.planetmountain.com/english/News/shownews4.lasso?l=2&keyid=33574 |titre=Chris Sharma climbs Biographie! |site=planetmountain.com |en ligne le=19 juillet 2001 |consulté le=26 avril 2012}}.</ref>, une voie cotée 9a+ qui a été équipée en 1989 par [[Jean-Christophe Lafaille]] sur les [[Montagne de Céüse|falaises de Céüse]] en France. Les années suivantes sont marquées par les nombreuses premières et les répétitions d'ascensions de très haut niveau par une nouvelle génération de grimpeurs ayant commencé l'escalade dès leur plus jeune âge. Certains se distinguent dans le [[bloc (escalade)|bloc]], comme [[Paul Robinson (escalade)|Paul Robinson]] ou [[Daniel Woods]], d'autres dans la voie, comme Chris Sharma et [[Adam Ondra]], qui est alors le plus jeune grimpeur à atteindre le [[neuvième degré]], à l'âge de {{nobr|13 ans}}<ref>{{Lien web |auteur=Nicolas Mattuzzi |titre=À 12 ans, le Français Théo Blass devient le plus jeune de l’histoire à enchaîner un 9a ! |url=https://planetgrimpe.com/a-12-ans-le-francais-theo-blass-devient-le-plus-jeune-de-lhistoire-a-enchainer-un-9a/ |site=Planète Grimpe |date=9 septembre 2022}}.</ref>. À partir de 2008, de nouveaux niveaux de cotation sont atteints, notamment par Chris Sharma et Adam Ondra qui ouvrent plusieurs voies cotées 9b (''{{langue|es|texte=[[Golpe de Estado]]}}'', ''{{langue|en|texte=Fight or Flight}}'') puis 9b+ (''{{langue|en|texte=[[Change (escalade)|Change]]}}'', ''{{langue|es|texte=[[La Dura Dura]]}}'', Vasil Vasil). Les années 2000 et 2010 sont aussi marquées par nombre de discussions et polémiques sur les cotations de voies et surtout de blocs au plus haut niveau. D'une part, parce que la cotation a augmenté très vite durant les deux décennies précédentes, et d'autre part parce que de nombreuses cotations sont revues à la baisse. Quelques grimpeurs comme [[Dave Graham]], [[Nalle Hukkataival]] et Daniel Woods prennent même activement part aux discussions, tentant de redéfinir clairement les limites du très haut niveau<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://climbing.com/exclusive/problog/davegraham/graham7/index2.html|titre=Dave Graham - Pro Blog 7|auteur=Dave Graham|lien auteur=Dave Graham|site=climbing.com|en ligne le=15 décembre 2006|consulté le=28 avril 2012}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://nalle-hukkataival.blogspot.com/2010/03/bouldering-grades-everything-is-average.html|titre=Bouldering grades: Everything is average nowadays|auteur=Nalle Hukkataival|lien auteur=Nalle Hukkataival|site=nalle-hukkataival.blogspot.com|en ligne le=3 mars 2010|consulté le=28 avril 2012}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.b3bouldering.com/2009/11/03/grades-2/|titre=Grades|site=b3bouldering.com|en ligne le=3 novembre 2009|consulté le=28 avril 2012|brisé le = 2023-10-31}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://thecircuitclimbing.wordpress.com/2013/07/24/daniel-woods-the-first-interview-excerpt/|titre=Daniel Woods The First Interview Excerpt|auteur=Eddie Fowke|site=thecircuitclimbing.wordpress.com|en ligne le=24 juillet 2013|consulté le=10 septembre 2013}}.</ref>. Les femmes réalisent aussi des ascensions de très haut niveau. Après Josune Bereziartu, qui est longtemps restée la seule femme à réussir l'ascension d'une voie dans le [[neuvième degré]], [[Sasha DiGiulian]], [[Charlotte Durif]] et [[Muriel Sarkany]] atteignent aussi ce niveau en 2013<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.planetmountain.com/english/News/shownews1.lasso?l=2&keyid=38689|titre=Sasha DiGiulian, the Pure Imagination 9a interview|site=planetmountain.com|en ligne le=20 octobre 2011|consulté le=12 juin 2012}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=es|url=http://desnivel.com/escalada-roca/charlotte-durif-segundo-9a-femenino-de-la-historia|titre=Charlotte Durif, segundo 9a femenino de la historia|site=desnivel.com|en ligne le=7 septembre 2011|consulté le=12 juin 2012}}.</ref>. En 2016, elles sont une quinzaine à avoir atteint le {{9e|degré}}<ref>[http://escalade9.wifeo.com/du-cote-des-filles.php Grimpeuses].</ref>. En bloc, c'est la jeune grimpeuse [[Ashima Shiraishi]] qui, à l'âge de 11 ans, fait parler d'elle en réussissant l'ascension de ''{{langue|en|texte=Crown of Aragorn}}'', un bloc coté 8B/V13, difficulté alors atteinte par seulement quelques femmes<ref>{{Lien web|url=http://www.kairn.com/news_escalade_78200.ashima-shiraishi-presque-11-ans-enchaine-crown-aragorn-8b.html|titre=Ashima Shiraishi, presque 11 ans, enchaîne Crown of Aragorn, 8B !|site=kairn.com|citation=Ashima rejoint le club très fermé des filles ayant réussi du 8B bloc à côté de championnes comme Therese Johansen, Anna Stöhr, Angie Payne et Barbara Zangerl.|en ligne le=21 mars 2012|consulté le=12 juin 2012}}.</ref> ; en 2015, elle réalise une voie {{nobr|9a+?}}<ref>{{Lien web|url=http://www.ukclimbing.com/news/item.php?id=69590|titre=Open your mind direct, ~9a+, by Ashima Shiraishi|lang=en|site=ukclimbing.com|consulté le=17 juin 2015}}.</ref> et en 2016 elle est la première à réaliser un bloc 8C/V15<ref>{{en}} Andrew Bisharat, [http://adventureblog.nationalgeographic.com/2016/03/22/14-year-old-ashima-shiraishi-climbs-hardest-boulder-problem-ever-done-by-a-woman/ 14 Year Old Achieves Hardest Boulder Climb Ever Done by a Woman], ''[[National Geographic]]'', 22 mars 2016.</ref>. En février 2017, [[Margo Hayes]] réalise ''[[La Rambla (escalade)|La Rambla]]'' (9a+) et est reconnue comme étant la première grimpeuse à atteindre ce niveau<ref>{{en}} Björn Pohl, [https://www.ukclimbing.com/news/item/70960/margo_hayes_repeats_la_rambla_9a Margo Hayes repeats La Rambla, 9a+], UKClimbing.com, 26 février 2017.</ref>. En 2021, Laura Rogora réalise la première ascension féminine d'un 9b/9b+, ''Erebor'', voie ouverte quelques semaines auparavant par le grimpeur italien Stefano Ghisolfi<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Les frères George|titre=Stefano Ghisolfi ouvre la voie la plus dure d'Italie : "Erebor" 9b/+|périodique=Grimper|date=Le 11 janvier 2021|lire en ligne=https://www.grimper.com/news-stefano-ghisolfi-ouvre-voie-plus-dure-italie-erebor-9b|consulté le=22/05/2023|accès url=libre}}</ref>. En 2007, la [[Fédération internationale d'escalade]] est fondée afin de développer les compétitions au niveau mondial. En 2011, à [[Arco (Italie)|Arco]], ont lieu les premiers championnats du monde de ''paraclimbing'' qui concernent les déficients visuels, les déficients neurologiques et les amputés. La première Coupe du monde de bloc handisport est organisée en 2014. Après plusieurs années de palabres, l'escalade est finalement intégrée aux [[Jeux olympiques d'été de 2020|Jeux olympiques de 2020]] à Tokyo<ref>F.K., « [https://www.lequipe.fr/Adrenaline/Escalade/Actualites/L-escalade-entre-enfin-dans-l-ere-olympique/712923 L'escalade entre dans l'ère olympique] », site de ''L'Équipe'', 4 août 2016.</ref>. == Types d'escalade == Deux types d'escalade permettent d'atteindre le sommet d'une voie. L'[[escalade libre]], parfois désignée dans la littérature sous l'appellation « escalade à mains nues », [[néologisme]] repris dans les années 1980 par le grand public<ref>{{Ouvrage |titre=Solos |auteur=Christophe Moulin |année=2015 |pages=320 |url=https://books.google.fr/books?id=Y4UNCwAAQBAJ&pg=PT59&dq=%22escalade+%C3%A0+mains+nues%22&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjl0d67wYvMAhVI0w4KHfpYCgg4ChC7BQg2MAA#v=onepage&q=%22escalade%20%C3%A0%20mains%20nues%22&f=false}}.</ref>{{,}}<ref name=Jouty2009>Sylvain Jouty, Hubert Odier, ''Dictionnaire de la montagne'', Place des Éditeurs, 2009 {{lire en ligne|url=https://books.google.fr/books?id=lN6_xDxpUZYC&pg=PT69&dq=escalade+libre&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwi-4t_j0YvMAhWD6xoKHSsbAMU4ChDoAQhDMAM#v=onepage&q=escalade%20libre&f=false}}.</ref>, regroupe les différentes pratiques où le grimpeur se sert uniquement de ses capacités physiques et des [[prise (escalade)|prises]] offertes par le rocher pour réaliser ses ascensions<ref name=Jouty2009 />. À l'exception des [[Chausson d'escalade|chaussons d'escalade]] et de la [[Carbonate de magnésium|magnésie]], le [[Matériel d'escalade|matériel utilisé]] ne sert que pour l'[[assurage (alpinisme et escalade)|assurage]] en cas de chute. Le second type est l'[[escalade artificielle]], où la [[cordes de sport|corde]] et divers équipements jouent un rôle déterminant dans la progression du grimpeur. Celui-ci peut alors se hisser en tractant sur les ancrages mis en place ([[piton]]s, [[Piton à expansion|spits]], [[coinceur]]s, crochets{{etc.}}) et en se dressant sur des étriers qu'il fixe à ces ancrages<ref group="A">{{Harvsp|Labreveux|Poulet|2009|p=47}}.</ref>. Il arrive que d'anciennes voies d'escalade artificielle soient gravies en escalade libre (on parle alors de « libérer » une voie) ; c'est notamment le cas de {{langue|en|texte=[[The Nose]]}} dans le [[parc national de Yosemite]]<ref>{{Article |langue=en |auteur=[[Lynn Hill]] |url=http://publications.americanalpineclub.org/articles/12199404100/El-Capitans-Nose-Climbed-Free |titre=El Capitan's Nose Climbed Free |périodique=[[American Alpine Journal]] |numéro=36 |volume=68 |date=1994 |pages=41–49 |consulté le=25 juin 2020}}, sur [[Club alpin américain]].</ref>. On distingue de nombreux types de pratique de l'escalade, selon la nature du terrain, la méthode d'ascension et le niveau d'équipement des sites. L'équipement en place (les protections) dans les [[voie d'escalade|voies d'escalade]] est variable selon la nature de celles-ci, le type de roche, les règles propres à chaque secteur géographique observées par les grimpeurs locaux, ou la compétence de l'équipeur du site. === Escalade sportive === L'[[escalade sportive]] se pratique sur des [[voie d'escalade|voies]] entièrement équipées, où des [[point d'ancrage|points d'ancrage]] ([[Piton à expansion|spits]] ou [[Broche scellée|broches scellées]]) ont été mis en place au préalable, compte tenu du cheminement envisagé de la voie, afin de permettre au grimpeur de se protéger en mousquetonnant sa corde. Apparue dans les années 1980, l'escalade sportive est un des types d'escalade les plus modernes et des plus sécurisés<ref group="A">{{Harvsp|Labreveux|Poulet|2009|p=35}}.</ref>. L'escalade sportive est notamment pratiquée lors des compétitions d'escalade de difficulté. === Escalade traditionnelle === [[Fichier:Joshua Tree - Right V Crack.jpg|vignette|right|redresse|Un grimpeur d'« escalade traditionnelle » dans l'ascension d'une fissure au [[parc national de Joshua Tree]].|alt=Grimpeur avec son équipement dans l'ascension d'une fissure.]] L'[[Trad (escalade)|escalade dite « traditionnelle »]] (également dénommée « trad ») se pratique sur des voies peu ou pas équipées : elle associe l'[[escalade libre]] et l'usage exclusif de [[point d'assurage|points d'assurage]] amovibles. Ces protections posées ne doivent pas laisser de trace sur la paroi ni endommager le rocher ([[escalade propre]]), contrairement aux trous forés pour insérer des [[pitons à expansion]] ou même de simples [[piton]]s<ref>Claude Gardien et Maurizio Oviglia, « Le « trad » dépoussiéré », magazine ''Vertical'', {{n°|31}} septembre/octobre 2011, {{p.|30}} à 37.</ref>. Le grimpeur pratiquant ce type d'escalade doit juger de la qualité de l'équipement qu'il rencontre et placer lui-même des protections supplémentaires<ref group="A">{{Harvsp|Labreveux|Poulet|2009|p=43}}.</ref> : des [[coinceur]]s dans les fissures et les trous ; des sangles autour de becquets, lunules et arbres. La pose de protections n'étant possible que si le rocher le permet, cette escalade se pratique essentiellement sur des [[escalade de fissure|voies à fissures]]. En France, l'escalade « traditionnelle » subsiste principalement dans les voies en montagne ou dans les sites classés par la [[Fédération française de la montagne et de l'escalade]] (FFME) comme [[Escalade en terrain d'aventure|terrains d'aventure]]. Dans d'autres pays, notamment la [[République tchèque]], le [[Royaume-Uni]] et les [[États-Unis]], cette pratique est majoritaire, y compris sur des falaises de faible hauteur<ref>{{Lien web|url=http://attitudemontagne.com/escalade-en-europe/|titre=Les destinations classiques d’escalade de l’Europe|site=attitudemontagne.com|en ligne le=9 juin 2012|consulté le=22 août 2012}}.</ref>. === Bloc === [[Fichier:Bouldering in Solang Valley - Manali, India.jpg|vignette|left|redresse|Grimpeur de bloc en Inde.|alt=Un grimpeur sur un bloc en extérieur et une personne à côté du {{langue|en|texte=crash-pad}} qui fait une parade.]] Le [[bloc (escalade)|bloc]] se pratique sans baudrier ni corde sur des blocs ou murs rocheux de faible hauteur : il nécessite donc peu voire aucun matériel<ref name="Labreveux_27" group="A">{{Harvsp|Labreveux|Poulet|2009|p=27}}.</ref>. Pour limiter les risques de blessure lors d'une chute au sol, un ou plusieurs {{langue|en|texte=[[crash pad]]s}} (tapis de protection) sont posés au sol pour amortir les réceptions ; de plus, il est utile qu'un partenaire effectue une « parade » afin de guider et amortir la chute du grimpeur, le cas échéant<ref group="A">{{Harvsp|Labreveux|Poulet|2009|p=29-31}}.</ref>. Pratiqué dès la fin du {{s-|XIX}} par les alpinistes qui y voyaient un simple support d'entraînement, le bloc est aujourd'hui une discipline sportive à part entière<ref name="Labreveux_27" group="A"/> et fait l'objet de compétitions spécifiques. Au-delà de l'aspect ludique lié à des contraintes moins nombreuses, le bloc est aussi la recherche d'un absolu : le mouvement le plus esthétique permettant de résoudre un « problème » difficile. Certains passages de blocs peuvent en effet ne comporter que trois ou quatre mouvements, voire un seul, à l'exemple du jeté spectaculaire de ''{{langue|en|texte=Rainbow Rocket}}'' (8A) dans le [[Escalade en forêt de Fontainebleau|site de Fontainebleau]]<ref>{{Vimeo|39040058|Rainbow Rocket 8A|en}}.</ref>. === Escalade en solo === [[Fichier:Free solo.jpg|vignette|redresse|Escalade en solo intégral à [[Red Rock Canyon]].|alt=Un grimpeur réalisant une ascension sans matériel d'assurage.]] L'[[escalade en solo]], dite simplement « solo », se pratique de manière autonome, sans la présence d'un second grimpeur assurant le premier : le grimpeur évoluant seul peut donc soit s'assurer lui-même, soit progresser sans protection ; on parle alors d'escalade en solo intégral. ==== Escalade en solo avec auto-assurage ==== L'escalade en solo avec auto-assurage se pratique de manière autonome, mais en utilisant des [[système d'assurage|systèmes d'assurage]]. Ce type d'escalade peut être pratiqué dans le cadre de l'[[escalade libre]] ou de l'[[escalade artificielle]]. Elle fait appel à des techniques complexes d'assurage en tête ou bien sur corde tendue depuis le haut de la voie : leur mise en œuvre peut être facilitée par l'utilisation de matériels spécifiques, comme des dispositifs mécaniques de blocage ou anti-chute, des absorbeurs de chocs, des cordes statiques<ref>{{Lien web|url=http://www.petzl.com/fr/Sport/Principes-generaux-pour-l-escalade-en-solo-le-long-d-une-corde-fixe-d-assurage?ActivityName=Escalade&l=INT|titre=Principes géneraux pour l'escalade en solo le long d'une corde fixe d'assurage|site=petzl.com|consulté le=5 novembre 2014}}.</ref>. ==== Escalade en solo intégral ==== L'[[escalade en solo intégral]] se pratique seul et sans aucun [[système d'assurage]]. Certains grimpeurs sont particulièrement célèbres pour avoir réalisé de nombreuses ascensions en solo intégral. Parmi eux, [[Patrick Edlinger]], qui fait de nombreuses ascensions dans les [[gorges du Verdon]], devenu célèbre grâce aux films de [[Jean-Paul Janssen]] ''[[La Vie au bout des doigts]]'' et ''[[Opéra vertical]]'', mais aussi [[Alex Honnold]], qui a réussi plusieurs records en solo, comme l'enchaînement en 18 heures du ''{{langue|en|texte=Triple Crown}}'' en 2012, c'est-à-dire la trilogie de ''{{langue|es|texte=[[El Capitan]]}}'', du ''{{langue|en|texte=[[Half Dome]]}}'' et du [[mont Watkins]] dans le [[parc national de Yosemite]]<ref>{{Lien web|url=http://www.kairn.com/news.html?ident=78863|titre=Alex Honnold s'offre en solo le Triple Crown du Yosemite, exploit aussi impressionnant qu'effrayant...|site=kairn.com|en ligne le=7 juin 2012|consulté le=12 juin 2012}}.</ref>. En 2018 sort le film documentaire ''Free solo'', portant sur la plus longue ascension sans système d'assurage, réalisée par [[Alex Honnold]] à [[El Capitan]]. Depuis le milieu des années 1990, le grimpeur français [[Alain Robert (grimpeur)|Alain Robert]] fait aussi régulièrement parler de lui dans les médias en faisant l'ascension de [[gratte-ciel]] comme la [[Burj Khalifa]] ou la [[Tour First]]<ref>{{Lien web|url=http://www.alainrobert.com/index.php/Actu-2011/Escalade-du-plus-haut-building-du-monde.html|titre=Escalade du plus haut building du monde|site=alainrobert.com|en ligne le=2 avril 2011|consulté le=12 juin 2012}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=http://www.francesoir.fr/actualite/insolite/alain-robert-escalade-une-tour-de-231-m-les-parisiens-epoustoufles-224081.html|titre=Alain Robert escalade une tour de 231 m, les Parisiens époustouflés|site=[[France Soir]]|date=11 mai 2012|consulté le=12 juin 2012|brisé le = 2023-10-31}}.</ref>. Ces ascensions sont réalisées la plupart du temps sans autorisation, ce qui lui vaut nombre d'arrestations par les forces de l'ordre<ref>{{Lien web|url=http://www.ladepeche.pf/article/web/nouvelle-arrestation-pour-le-spiderman-francais-alain-robert|titre=Nouvelle arrestation pour le Spiderman français Alain Robert|site=ladepeche.pf|en ligne le=30 août 2010|consulté le=12 juin 2012}}.</ref>. ==== Psicobloc ==== [[Fichier:Jose Luis Nunez bouldering in Ton Sai Beach.jpg|vignette|redresse|Un pratiquant de psicobloc.|alt=Un grimpeur au-dessus de l'eau en contrejour.]] Le solo intégral est également pratiqué au-dessus de l'eau ; on parle alors de ''[[psicobloc]]''<ref group="A">Le terme ''{{langue|es|psicobloc}}'' a été inventé par l'Espagnol Miguel Riera, un grimpeur qui pratique ce type d'escalade depuis plus de 20 ans. {{Harvsp|Labreveux|Poulet|2009|p=28}}.</ref> ou de ''{{langue|en|texte=deep-water soloing}}'' (« solo d'eau profonde » en anglais). Cette pratique permet de faire du solo intégral sans risquer de se tuer lors d'une chute, mais n'enlève pas complètement la possibilité de se blesser car l'impact sur l'eau peut être la source de contusions ou traumatismes. Apparu à la fin des années 1970, le psicobloc est particulièrement pratiqué sur les falaises de l'île de [[Majorque]], dans les [[Calanques de Marseille]] ou plus récemment en [[Thaïlande]], mais est resté peu connu du grand public<ref name="ukclimbingpsicobloc">{{lien web|langue=en|url=http://www.ukclimbing.com/articles/page.php?id=3539|titre=A History of Mallorca Deep Water Soloing|lang=en|en ligne le=2011|consulté le=juin 2015}}.</ref>. Cette pratique a notamment été médiatisée par Edlinger dans ''[[La Vie au bout des doigts]]'' (1982), le court-métrage ''Psicobloc'' (2002), le premier topo consacré au psicobloc à Majorque (2006), [[Chris Sharma|Sharma]] réalisant l'arche ''{{langue|es|texte=[[Es Pontàs]]}}'' (2007, 9b)<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.climbing.com/news/hotflashes/sharmasarch/|titre=Sharma Sends Mallorca Arch Project|auteur=Dan Dewell|site=climbing.com|en ligne le=27 septembre 2006|consulté le=17 juin 2012}}.</ref> ou l'organisation des compétitions ''Psicobloc Masters'' depuis 2013<ref>{{Lien web|url=http://planetgrimpe.com/2014/08/06/psicobloc/|titre=Le Psicobloc Masters, l’une des compétitions d’escalade les plus spectaculaires, commence aujourd’hui !|auteur=Nicolas Mattuzzi |site=planetgrimpe.com|en ligne le=6 août 2014|consulté le=4 mars 2015}}.</ref>{{,}}<ref name="ukclimbingpsicobloc" />. === Pratiques connexes === Le terrain essentiel de pratique de l'escalade est le rocher, mais il existe d'autres terrains de pratiques : * la [[via ferrata]] se pratique sur des falaises équipées avec des échelles, câbles{{etc.}}, et un équipement adapté pour l'absorption des chocs ; * la [[grimpe d'arbres]] consiste à escalader des arbres ; * le [[parcours aventure en forêt|parcours aventure]] se pratique sur des structures en hauteur, souvent en forêt ; * l'[[escalade glaciaire]] est l'escalade de pentes de neige ou de glace ou l'escalade de cascades naturelles ou artificielles de glace ; * le [[dry-tooling]] se pratique sur rocher avec du matériel de cascade de glace (piolets et crampons), souvent pour rejoindre une zone de glace ou sur un rocher ne se prêtant pas à l'[[escalade libre]] ; * l'[[escalade mixte]] est une pratique d'alpinisme sur un terrain combinant neige, glace et rocher ; * la [[grimpe urbaine]] est l'escalade de façades de bâtiments ou monuments urbains le plus souvent en [[Escalade en solo intégral|solo intégral]] ; * le [[parkour]] consiste à se déplacer de manière acrobatique (course, sauts) dans un environnement urbain, en réalisant parfois des [[mouvements d'escalade]] ; * le [[canyoning]] consiste à progresser dans le lit de cours d'eau ; * le ''[[sawanobori]]'' est l'escalade le long des parois rocheuses d'une chute d'eau ou des berges d'un ruisselet. <gallery mode="packed" caption="Les pratiques connexes"> Climber on fixed rope route Piz Mitgel 2.jpg|alt=Deux pratiquants de via ferrata|Escalade en [[via ferrata]]. Seilpark Gantrisch - 03.jpg|alt=Parcours d'aventure sur un pont de singe|Parcours aventure dans un parc en hauteur. Klettern an Brückenpfeiler.jpg|alt=Un grimpeur sur un bâtiment vue en contre-jour|Un grimpeur urbain à Cologne. Aiguilles - Escalade sur glace - janvier 2014 - 1.jpg|alt=Un grimpeur escaladant une cascade de glace avec piolets et crampons|Escalade glaciaire sur une cascade. Dry tooling dans les Alpes Maritimes.jpg|alt=Un grimpeur progressant en dry-tooling sur une paroi rocheuse|Dry-tooling sur une paroi rocheuse. Piratescove.jpg|alt=Grimpeur d'escalade mixte abordant une partie rocheuse|Escalade alternant cascade et dry-tooling. Parkour fl2006.jpg|alt=Un pratiquant de parkour au cours d'un saut « passement rapide » au-dessus d'un muret|Saut d'un muret en parkour. </gallery> == Sites d'escalade == === Sites naturels d'escalade === {{Article détaillé|Site d'escalade}} ==== Types de terrain ==== [[Fichier:Yosemite night elcapitan climbers.jpg|vignette|Lumières de bivouacs de grimpeurs dans la paroi d'[[El Capitan]].]] [[Fichier:Piedra-horadada.jpg|vignette|Calcaire perforé par l'érosion, dit « à trous » ou « à gouttes d'eau ».|alt=Vue rapprochée de pierre claire et jaunâtre, constellée de trous arrondis.]] Les [[Site d'escalade|sites naturels d'escalade]] (SNE) comprennent l'ensemble des reliefs rocheux propices à la pratique de l'escalade. Les pratiquants distinguent ces sites selon les types [[Géologie|géologiques]] de roche, le profil des parois, la longueur des voies et l'équipement permanent éventuellement en place. Les reliefs de [[haute montagne]] sont généralement considérés comme des lieux de pratique de l'[[alpinisme]] plutôt que d'escalade, en raison des techniques mises en œuvre et des particularités du milieu (approche, conditions, neige, etc.) Le type géologique se définit principalement par la nature des roches : le [[calcaire]] (site des [[gorges du Verdon]], [[Calanques de Marseille|Calanques]], [[Dolomites]]), le [[grès (géologie)|grès]] ([[Escalade en forêt de Fontainebleau|Fontainebleau]]), la [[molasse]] ([[Buoux]]), les [[poudingue]]s et [[conglomérat (géologie)|conglomérats]] ([[Mallos de Riglos]], [[Falaises Soubeyranes|Canaille]]), le [[granite]] ([[massif du Mont-Blanc]], [[Aiguilles de Bavella|Bavella]]), [[roche volcanique|roches volcaniques]] ([[Massif central]], Allemagne, Islande), [[gneiss]] ([[Massif du Mercantour-Argentera|Mercantour]], [[Mont Caroux|Caroux]]), etc. La nature des roches, leurs déformations [[tectonique]]s ([[strate (géologie)|strates]], cassures) et les effets de l'[[érosion]] (polissage, délitement, trous, [[taffoni]]) induisent d'importantes différences pour l'équipement et les [[mouvements d'escalade]] : type de prise, adhérence, facilité de protection, risques d'effritement ou chute de pierre<ref>{{lien web|url=http://www.nospot.org/2012/07/bible-des-types-de-roche.html|titre=Bible des types de roche|site=nospot.org|en ligne le=26 juillet 2012|consulté le=8 novembre 2014}}.</ref>, etc. Les pratiquants distinguent aussi les sites selon le profil géométrique des parois, qui induit des gestuelles ou des mouvements d'escalade spécifiques : [[Escalade en dalle|dalle]], paroi verticale, [[Surplomb (géologie)#Escalade|dévers]]. Ils distinguent aussi les faces (lisses) et les « faiblesses » d'une paroi : [[escalade en fissure|fissure]], écaille, colonne, [[Crête|arête]], [[dièdre (montagne)|dièdre]], cheminée{{etc.}} Les sites sont également différenciés selon leur hauteur : le bloc (généralement moins de cinq mètres), la [[Vocabulaire de l'escalade et de l'alpinisme#C|couenne]] (moins de quarante mètres), le site de [[Voie en plusieurs longueurs|grandes voies]] (nécessitant plusieurs [[Relais (escalade)|relais d'assurage]]), le ''{{langue|en|[[big wall]]}}'' (nécessitant plusieurs jours d'ascension). ==== Sites sportifs ==== Les sites sportifs sont des sites d'escalade où les [[point d'ancrage|points d'ancrage]] permettent d'assurer le grimpeur durant la totalité de son ascension<ref name="FFME_Sites">{{lien web |url=http://www.ffme.fr/uploads/federation/documents/reglements/escalade/escalade-normes-de-classement.pdf |format=pdf |titre=Normes de classements des sites et itinéraires |site=[[Fédération française de la montagne et de l'escalade|FFME]] |en ligne le=14 décembre 2003 |consulté le=18 août 2012}}.</ref>. Les points sont généralement constitués de [[piton à expansion|pitons à expansion]] ou de spits et le relais doit comporter au moins deux points d'ancrages reliés ou pouvant l'être<ref name="FFME_Equipement">{{lien web |titre=Normes d'équipement |site=[[Fédération française de la montagne et de l'escalade|FFME]] |url=http://www.ffme.fr/uploads/federation/documents/reglements/escalade/escalade-normes-dequipement.pdf |format=pdf |en ligne le=14 décembre 2003|consulté le=18 août 2012}}.</ref>. Selon les pays, la disposition et le matériel d'ancrage peuvent être soumis à des normes réglementaires<ref name="FFME_Equipement"/>. L'équipement d'une falaise est généralement réalisé par des bénévoles. Après avoir repéré les secteurs présentant un intérêt, ils obtiennent l'autorisation d'usage auprès des propriétaires (parfois sous forme d'une convention signée avec une fédération sportive). Les équipeurs ou ouvreurs sécurisent le secteur en créant des sentiers d'approche, en purgeant la falaise des blocs et pierres instables, en taillant les arbres et la végétation trop envahissants et en brossant éventuellement la roche. L'installation des points d'assurage peut être réalisée depuis le bas, il s'agit alors d'une « ouverture », ou depuis le haut en [[Descente en rappel|descendant en rappel]]. L'équipement d'une longueur de voie requiert entre une demi-journée et trois jours de travail<ref group="A">{{Harvsp|Labreveux|Poulet|2009|p=70-71}}.</ref>. Les noms des voies d'un secteur et leur description (cotation, tracé) sont ensuite répertoriés dans des publications destinées aux grimpeurs : les [[Topo d'escalade|topos]]. ==== Terrain d'aventure ==== À l'opposé des sites sportifs, le [[terrain d'aventure]] est un site où tout ou partie des équipements servant à l'assurage sont absents ou ne répondent pas aux normes<ref name="FFME_Sites"/>. Le grimpeur doit alors poser lui-même ses protections afin d'assurer sa sécurité. C'est sur ce type de site que l'escalade traditionnelle peut être pratiquée. === Structures artificielles d'escalade === {{Article détaillé|Mur d'escalade}} [[Fichier:Climbing.wall.bath.university.arp.jpg|vignette|Un [[mur d'escalade]] avec des profils variés, sur le pignon d'un bâtiment d'une université britannique|alt=Un mur d'escalade en extérieur.]] L'escalade se pratique aussi bien en extérieur qu'en intérieur. Les [[Mur d'escalade|structures artificielles d'escalade]] (SAE)<ref>{{Lien web |url=http://www.ffme.fr/escalade/page/les-structures-artificielles-d-escalade-sae.html |titre=Les structures artificielles d'escalade (SAE)|site=[[Fédération française de la montagne et de l'escalade|FFME]] |en ligne le=21 août 2011 |consulté le=12 juin 2012}}.</ref> permettent de pratiquer l'[[#escalade sportive|escalade sportive]] ou le [[#bloc|bloc]] tout au long de l'année, en ville, quelles que soient les conditions météorologiques. Les SAE sont utilisées par certains grimpeurs pour l'entraînement hors saison (en hiver) ou dans des créneaux horaires mieux adaptés aux obligations quotidiennes (en soirée, après les créneaux scolaires). Les SAE offrent aussi un lieu de pratique dans les régions peu fournies en falaises et blocs rocheux. Elles sont parfois considérées comme un lieu plus adapté ou sécurisant pour l'initiation à l'escalade<ref>{{Lien web |url=http://www.ffme.fr/formation/stage-fiche/FMT_ESCSAE.html |titre=Initiateur SAE |site=[[Fédération française de la montagne et de l'escalade|FFME]] |consulté le=14 janvier 2019}}.</ref>. Les SAE sont également devenues le lieu de pratique préféré de nombreux grimpeurs, qui se focalisent sur l'[[escalade en salle]] ou la compétition et délaissent l'escalade rocheuse. Les « pans » désignaient à l'origine de simples panneaux de bois de fabrication artisanale et de petites dimensions, sur lesquels sont vissées des prises de main et de pied. Les premiers pans étaient [[bricolage|bricolés]] à domicile par certains grimpeurs afin de s'entrainer régulièrement sur de courts passages, de faible hauteur (sans corde). Ils se sont répandus dans les années 1990, au sein des clubs d'escalade et à l'intérieur des salles d'escalade à corde. Un « mur d'escalade » est un mur ou une paroi artificielle sur laquelle de nombreuses [[Prise (escalade)|prises synthétiques]] sont fixées pour en permettre l'ascension. La plupart du temps, les murs d'escalade sont fabriqués avec des panneaux plats recouverts d'un matériau antidérapant, mais ils peuvent aussi présenter un relief ressemblant aux parois naturelles<ref group="A">{{harvsp|Labreveux|Poulet|2009|p=45}}.</ref>. Les termes « mur », « pan » et « SAE » ne distinguent pas les structures avec points d'ancrage (escalade avec une corde) des structures sans points d'assurage (réception au sol ou sur tapis)<ref name=typologieSAE>{{Lien web |url=http://www.ffme.fr/escalade/page/typologie-des-sae.html |titre=Typologie des SAE |site=[[Fédération française de la montagne et de l'escalade|FFME]] |consulté le=14 janvier 2019}}.</ref>. ==== Mur à corde ==== [[Fichier:Azium LYON Confluence 22m Plus haut mur de france.JPG|vignette|gauche|redresse|alt=Vue plongeante panoramique d'un haut mur d'escalade en intérieur|Un mur de construction moderne, haut de {{unité|22|mètres}} et consacré à l'escalade sportive, dans une salle d'escalade privée ([[Azium]] à Lyon).]] Une « salle d'escalade (à corde) » ou un « mur à corde » désigne souvent une large structure artificielle dédiée à l'escalade sportive, composée d'un ou plusieurs murs équipés de [[point d'ancrage|points d'ancrage]], et abrité à l'intérieur d'un bâtiment. De telles infrastructures peuvent être privées (entreprise) ou publiques (salle municipale), ouvertes au grand public (droit d'entrée payant) ou accessibles uniquement aux membres (club sportif, infrastructure scolaire). Le [[Cotation (escalade)|système de cotation]] est en général le même que sur les sites naturels (SNE) et la possibilité de modifier facilement le type et la position des prises permet une grande variété dans la difficulté. Les ouvreurs (les personnes qui créent les voies) renseignent en général au pied des [[Voie d'escalade|voies]] des fiches descriptives ou des tableaux récapitulatifs de leur niveau. Outre l'[[escalade en salle]], il existe quelques structures artificielles extérieures (en bois, plastique, béton, ciment, acier, etc.) construites dans cette optique ou détournées de leur vocation première au profit de l'escalade, tels les châteaux d'eau, viaducs ou façades de bâtiments<ref>{{Lien web|langue=de|url=http://www.bjoeks.nl/deutsch/index.html |titre=Kletterzentrum Bjoeks|site=bjoeks.nl|en ligne le=20 mars 2006|consulté le=9 juillet 2012}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=http://www.kairn.com/news_escalade_78917.essonne-renouveau-viaduc-fauvettes.html|titre=Essonne : renouveau au viaduc des Fauvettes|site=kairn.com|en ligne le=13 juin 2012|consulté le=17 juin 2012}}.</ref>. ==== Salles de bloc ==== [[Fichier:Indoor Blokklimzaal.jpg|vignette|alt=Salle fermée de bloc, d'environ quatre mètres de haut avec des tapis au sol|Une salle de bloc avec ses tapis de protection.]] L'engouement des années 2010 pour la pratique du bloc a conduit à la création de « salles de bloc » modernes, susceptibles d'accueillir des compétitions. Ces structures artificielles sont dédiées uniquement à l'escalade de bloc, telle que pratiquée dans les compétitions. Elles sont construites à l'intérieur d'un bâtiment, avec une importante surface à grimper et des profils très variés (gros dévers, toit, proue, bombés...). À l'instar du bloc en extérieur, l'escalade y est pratiquée sans corde et à des hauteurs limitées. La chute des grimpeurs est amortie par d'épais tapis en mousse<ref group="B">{{Harvsp|Verdier|Angonin|2004|p=70}}.</ref>. Pour la [[Fédération française de la montagne et de l'escalade]] (FFME), ces structures de bloc se distinguent du simple « pan » par une hauteur suffisante et un vaste espace de pratique, de sécurité et de circulation<ref name=typologieSAE />. Sur ces sites, des ouvreurs créent régulièrement de nouveaux passages de bloc, en modifiant les prises, en les identifiant par des repères (étiquettes, couleur des prises...) et en mentionnant la difficulté (à l'aide d'un code couleur). == Aspects techniques == === Mouvements === {{Article détaillé|Mouvements d'escalade}} [[Fichier:Climbing 0.jpg|vignette|alt=Un grimpeur agrippant dans un toit sur un bloc en extérieur et écartant les jambes pour accrocher ses pieds aux prises|Un grimpeur en mouvement dans le [[Vocabulaire de l'escalade et de l'alpinisme#T|toit]] d'un [[Bloc (escalade)|bloc]].]] L'escalade est un jeu de (dé)placements et d'équilibre. Le grimpeur progresse et déplace son [[centre de gravité]] dans un univers vertical et acquiert ainsi un bagage gestuel. Les pieds servent à la progression et à l'équilibre par appui sur des prises ou par traction ([[Vocabulaire de l'escalade et de l'alpinisme#C|« crochetage »]]). En escalade, un principe fondamental pour garder son équilibre est celui des « trois points d'appui », c'est-à-dire deux pieds et une main ou deux mains et un pied<ref name="Labreveux_77_81" group="A">{{Harvsp|Labreveux|Poulet|2009|p=77-81}}.</ref>. Cette règle est toujours enseignée chez les débutants, mais ne s'applique pas dans les [[Mouvements d'escalade|mouvements dynamiques]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Lexique de l'escalade |url=https://climbcamp.fr/ressources/lexique-de-lescalade/ |site=Climb Camp |date=2019-05-24CEST22:02:16+02:00 |consulté le=2021-07-08}}, entrée « Dynamique (mouvement) ».</ref>. Limiter l'effort fourni par les mains et les bras est essentiel dans un sport qui nécessite de l'endurance, notamment en grande voie. Les muscles des membres inférieurs étant nettement plus puissants et endurants que ceux des bras, le rôle des pieds et des jambes est de supporter une grande partie du poids du grimpeur<ref name="Labreveux_77_81" group="A"/>. Pour progresser ou effectuer des rétablissements, le grimpeur doit parfois se servir de son talon en le crochetant pour s'équilibrer et réduire l'effort sur ses bras afin de s'économiser. Les prises de main peuvent alors être utilisées dans de nombreuses directions et être tenues par seulement quelques doigts, voire une unique [[phalange (anatomie)|phalange]]. Certains mouvements spécifiques servent à la progression dans les cheminées, les toits, les fissures ou les [[dièdre (montagne)|dièdres]]. De plus, si la plupart des mouvements s'effectuent de façon statique, où au moins une prise est toujours maintenue durant la progression, les mouvements dynamiques, comme les jetés, ne sont pas exclus, le grimpeur pouvant même quitter brièvement tous ses points d'appui simultanément<ref name="Labreveux_77_81" group="A"/>. === Techniques de progression === [[Fichier:Escalade En tete.jpg|vignette|redresse|left|alt=Un grimpeur est assuré en tête sur une falaise|Progression en tête et assurage, avec les deux premiers points clippés.]] {{Article connexe|Assurage (alpinisme et escalade){{!}}Assurage}} Plusieurs techniques de progression ont été développées, en fonction du type d'ascension et des connaissances et capacités du grimpeur et de l'assureur. Elles font appel aux techniques d'[[assurage (alpinisme et escalade)|assurage]]. ==== En tête ==== [[Fichier:Dessin escalade technique progression 2 tete.svg|vignette|redresse=0.8|alt=Dessin de la technique de grimpe en tête|Grimpe en tête.]] Lors de l'escalade en tête, le premier grimpeur escalade la paroi sans que la corde soit installée en haut (en « moulinette »). Au fur et à mesure de sa progression, il relie la corde aux [[Point d'assurage|points d'assurage]] à portée de sa main, par exemple en « mousquetonnant » une [[dégaine]] à un [[piton à expansion]], puis la corde à cette dégaine. Le premier de cordée procède ainsi jusqu'au relais. S'il chute, il tombera d'une hauteur au moins égale à deux fois la distance du dernier point mousquetonné<ref name="Verdier_52_54" group="B"/>{{,}}<ref name="Martin"/>. L'élasticité de la corde et la mobilité de l'assureur augmentent encore cette hauteur de chute mais permettent de l'amortir. Le premier grimpeur arrivé au relais redescend immédiatement si la voie ne fait qu'une longueur (« couenne »), grâce à l'assureur (en « moulinette ») ou de manière autonome (« [[Descente en rappel|rappel]] »), ou fait monter le second grimpeur en l'assurant depuis le relais. Le second récupère les dégaines lors de sa progression afin que le premier puisse les utiliser pour la longueur suivante. Sur certains types de voie naturelle, l'usage d'une corde « à double » est recommandé pour des raisons de sécurité ou de confort. Par exemple, sur une voie en zigzag, la corde à double permet de réduire les frottements (tirage) ou les chocs aux points d'ancrage, en alternant les mousquetonnages. Elle permet aussi au grimpeur de rester assuré, voire bloqué sur un brin pendant qu'il passe l'autre brin dans une dégaine lors de sa progression, notamment en escalade artificielle. Une corde à double est recommandée dans le cas d'une cordée de trois grimpeurs (encordement en flèche). Elle peut être constituée d'un seul bloc ou de deux brins séparés, ce qui permet d'en répartir le poids entre les grimpeurs pendant la marche d'approche. Certains modèles de corde à double sont unicolores, d'autres possèdent deux brins de couleur différente, facilitant ainsi le repérage du milieu de la corde notamment pour la mise en place de rappels. ==== En second ==== [[Fichier:Dessin escalade technique progression 3 second.svg|vignette|redresse=0.8|alt=Dessin de la technique de grimpe en second.|Grimpe en second.]] L'escalade en second est pratiquée sur les voies de plusieurs longueurs. Dès que le grimpeur qui monte en tête atteint le relais, il s'y attache (on dit qu'il « se vache »). Il assure ensuite à son tour, depuis le relais, celui qui monte en second. Au fur et à mesure de sa progression, le second récupère les dégaines posées par le premier de cordée ou ''leader''. Arrivé au relais, le second peut alors enchaîner sur la longueur suivante, qu'il grimpera alors en tête (on parle de {{citation|progression en réversible}}), ou rester au relais pour assurer son compagnon ({{citation|progression en leader fixe}}). Cette deuxième solution s'impose quand le second n'est pas assez expérimenté ou entraîné pour gérer une longueur en tête. [[Fichier:Dessin escalade technique progression 4 fleche.svg|vignette|left|redresse=0.8|alt=Dessin de la technique de grimpe en flèche.|Grimpe en flèche.]] L'escalade « en flèche » est une variante où le premier de cordée grimpe en tête sur une corde à double (avec deux brins de cordes au lieu d'un) et est suivi par deux seconds. L'un des seconds assure alors le premier de cordée sur les deux brins de corde puis, une fois celui-ci arrivé au relais, les deux seconds grimpent simultanément, assurés par le premier, chacun sur un seul brin de corde. Un [[système d'assurage]] spécifique (plaquette par exemple) est nécessaire à cette pratique. La flèche permet de réaliser l'ascension d'une voie de plusieurs longueurs à trois grimpeurs au lieu de deux habituellement et elle augmente la sécurité du grimpeur<ref name="Petzl">{{Lien web|url=http://www.petzl.com/fr/outdoor/news/evenements/2009/06/18/petzl-roctrip-techniques-de-corde-en-grande-voie-sportive|titre=Petzl Roctrip: techniques de corde en grande-voie sportive|site=petzl.com|en ligne le=18 juin 2009|consulté le=21 juin 2012}}.</ref>. {{clr}} ==== À corde tendue ==== [[Fichier:Dessin escalade technique progression 5 corde tendue.svg|vignette|redresse=0.8| alt=Dessin de la technique de grimpe en corde tendue.|Grimpe à corde tendue avec points de protection.]] L'escalade à [[corde tendue]] est la progression simultanée des grimpeurs. Le grimpeur de tête commence l'ascension jusqu'à ce que la corde qui le relie au second se tende. Le second commence alors à son tour à grimper sur la même voie. L'assurage s'effectue par le contrepoids d'un grimpeur par rapport à l'autre en cas de chute. Cette pratique nécessite une excellente maîtrise car elle présente des risques supplémentaires, mais elle permet d'avancer rapidement dans la voie en s'affranchissant des relais tant que le premier a le matériel nécessaire à la protection. Elle est fréquemment utilisée dans les longueurs faciles ou lors des records de vitesse sur des parois de plusieurs longueurs comme ''{{lang|en|[[The Nose]]}}'' dans le [[parc national de Yosemite]]. {{clr}} ==== En moulinette ==== [[Fichier:Dessin escalade technique progression 1 moulinette.svg|vignette|redresse=0.8| alt=Dessin de la technique de grimpe en moulinette.|Grimpe en moulinette.]] L'escalade dite {{citation|[[Moulinette (escalade)|en moulinette]]}} se pratique avec la corde déjà passée dans le relais en haut de la voie. Le grimpeur est constamment assuré par le haut et n'a généralement pas à utiliser de [[dégaine]]s lors de sa progression, tandis que l'assureur se trouve au pied de la voie<ref name="Martin">{{Lien web|url=http://www.ac-limoges.fr/eps/IMG/pdf/doc_fpc_escalade_bruno_martin.pdf|titre=Définir l'escalade|auteur=Bruno Martin|site=ac-limoges.fr|en ligne le=10 décembre 2005|consulté le=18 juin 2012}}.</ref>{{,}}<ref name="Verdier_52_54" group="B">{{Harvsp|Verdier|Angonin|2004|p=52-54}}.</ref>. Cette technique, généralement utilisée en école d'escalade sur de faibles hauteurs, minimise l'amplitude d'une éventuelle chute car l'élève reste à portée de vue de l'assureur lors de son évolution. Elle est aussi employée par des grimpeurs entraînés souhaitant répéter un passage ou une série de mouvements. Les {{Abréviation|SAE|structure artificielle d'escalade}} encouragent souvent cette pratique afin de limiter le matériel nécessaire et de minimiser les risques. En escalade sportive, la moulinette est fréquemment utilisée pour « travailler » une voie ou un passage à la limite de son niveau, mais la « réalisation » d'une voie comportant plusieurs longueurs se fait toujours en tête<ref name="Martin"/> ou en réversible. {{clr}} <gallery> Climbing_in_Leavenworth,_Washington.jpg|Escalade en tête. Joshua_Tree_-_Illusion_Dweller_10.jpg|Escalade en second. Red River Gorge - Pebble Beach - Big Money 2.jpg|Escalade en moulinette. </gallery> === Cotations === {{Article détaillé|Cotation en escalade}} [[Fichier:Voie Rodeo 7a.jpg|vignette|redresse|droite|alt=Une voie au pied d'une falaise|Voie très difficile en falaise, [[Cotation (escalade)|cotée 7a]], le long d'une colonnette.]] La difficulté d'une voie est codifiée par un système de [[Cotation en escalade|cotation]] qui diffère selon les pays. En France, la cotation est exprimée par un chiffre (de 3 à 9), avec des subdivisions en lettre (de ''a'' à ''c''), et éventuellement un signe (''+'', parfois ''-'' pour les notations anciennes). La difficulté par ordre croissant est donc notée, par exemple : ... < 4 < 5a < 5a+ < 5b < ...< 9c. Certains [[Topo d'escalade|topos]] utilisent des chiffres romains (IV, V+...). On peut trouver une double cotation (par exemple 5c/6a), notamment si les prises sont difficiles à atteindre pour les grimpeurs de petite taille. En pratique, l'escalade proprement dite commence au niveau 4 dans le [[Cotation en escalade#Cotation française|système de cotation français]], le niveau 1 correspondant historiquement à la station verticale dans l'esprit de l'inventeur de cette échelle, [[Willo Welzenbach]]<ref group="B">{{Harvsp|Verdier|Angonin|2004|p=144}}.</ref>. Parmi les systèmes de cotation à l'étranger, la notation anglaise propose deux cotations par voie, permettant de noter respectivement la difficulté et l'engagement, car la plupart des voies anglaises ne sont pas équipées et sont parfois difficiles à protéger. La cotation en bloc y diffère en outre de l'escalade en falaise. === Matériel === {{Article détaillé|Matériel d'escalade}} {{Section à sourcer|date=novembre 2019}} Le matériel de base pour pratiquer l'escalade se limite en général à des [[Chausson d'escalade|chaussons d'escalade]], conçus pour assurer un bon contact entre les pieds du grimpeur et la paroi. De même, de la [[Carbonate de magnésium|magnésie]] peut réduire la sudation des mains pour une meilleure préhension. Afin de protéger le grimpeur en cas de chute, du matériel supplémentaire peut être utilisé, détaillé ci-dessous. ==== Bloc ==== Selon la hauteur du bloc, sa difficulté et la dangerosité de la réception en cas de chute, le matériel du grimpeur se complète d'un ou plusieurs {{langue|en|texte=[[crash pad]]s}}. Il s'agit d'un matelas de réception qui permet l'amortissement d'une chute et la protection de la zone de réception,qui est parfois rendue dangereuse par des cailloux, des racines ou des souches d'arbres. De plus, au moins une personne se charge de parer le grimpeur pour contrôler et amortir sa chute. ==== Escalade sportive ==== En escalade sportive, la hauteur atteinte par le grimpeur nécessite une protection supérieure à celle fournie par le ''{{lang|en|crash pad}}''. Le matériel utilisé vise donc à empêcher le retour au sol du grimpeur. Il se compose de la [[Cordes de sport|corde]] et des éléments de liaison qui permettent de l'utiliser. La corde doit impérativement être [[Cordes de sport#Cordes dynamiques|dynamique]], c'est-à-dire pourvue d'une certaine élasticité et d'une grande résistance aux frottements, à l'opposé des cordes statiques prévues pour une progression verticale (comme en [[spéléologie]]). Elle est conçue pour résister aux contraintes d'une chute. Cette corde est attachée au grimpeur par l'intermédiaire d'un [[Baudrier (sécurité)|baudrier]] au moyen d'un nœud d'encordement (généralement un [[nœud en huit]] ou [[nœud de chaise|de chaise]]) qui assure une fixation aisée, solide et fiable. Aux débuts de l'escalade, la corde était simplement attachée autour de la taille des grimpeurs, ce qui ne garantissait pas une totale sécurité et pouvait parfois occasionner une gêne pendant les ascensions voire des blessures (chocs, traumatismes) en cas de chute. [[Fichier:Gunks Traps - Pitons on Shockley's Ceiling - 1.jpg|vignette|alt=Un piton dans une paroi|[[Point d'ancrage]] de type « [[Piton#En alpinisme|piton]] » sur une paroi.]] L'autre extrémité de la corde est reliée à l'assureur par le biais d'un [[Matériel d'escalade#Systèmes d'assurage|dispositif d'assurage]]. Le défilement de la corde est alors contrôlé au fur et à mesure de la progression du grimpeur en {{citation|donnant du mou}}, et l'assureur peut bloquer son défilement au cas où le grimpeur viendrait à chuter. Ce dispositif d'assurage est soit un frein (dans le cas d'un [[Matériel d'escalade#Huit|descendeur en huit]] ou d'un [[nœud de demi-cabestan]]), soit un dispositif auto-bloquant comme le [[grigri (escalade)|grigri]] ou le cinch. Dans le cas d'une [[voie en plusieurs longueurs]], l'assureur est obligatoirement attaché (ou « vaché ») à un [[relais (escalade)|relais]]<ref group="Note">Relais ou [[wikt:relai|relai]] sont les orthographes admises.</ref> (ou chaîne) qui est constitué d'au minimum deux points d'ancrage si la configuration de la paroi le permet. En escalade sportive, lors de sa progression, le grimpeur se contente de passer sa corde dans des [[dégaine]]s fixées sur les [[point d'ancrage|points d'ancrage]] de la paroi. Dans le cadre de l'escalade traditionnelle, c'est-à-dire pour les falaises peu ou pas équipées (souvent appelées {{citation|[[terrain d'aventure]]}}), du matériel de protection supplémentaire est nécessaire : des [[coinceur]]s ou des sangles, parfois des [[piton]]s sont installés afin d'y placer des dégaines. Pour des raisons de sécurité, ce matériel de base est souvent complété d'un [[casque]] afin de protéger le grimpeur comme l'assureur d'éventuelles chutes de pierres. ==== Escalade artificielle ==== En escalade artificielle, l'équipement du grimpeur reprend celui utilisé en escalade sportive. S'y ajoute tout l'équipement permettant une progression artificielle : [[Étrier (escalade)|étriers]] permettant de se hisser sur l'ancrage pour en poser un nouveau, pitons voire, exceptionnellement, [[Crochet goutte d'eau|crochets à goutte d'eau]] pour la progression, [[marteau (outil)|marteau]] pour poser des pitons, [[dégaine]]s explosives pour soulager le poids sur les ancrages en cas de chute{{etc.}} Dans ce cas, le matériel ne vise plus seulement à minimiser les conséquences d'une chute, il permet aussi de créer des points d'ancrage supplémentaires nécessaires à la progression du grimpeur. Les grimpeurs utilisent systématiquement un casque car ils sont susceptibles de se cogner la tête contre des protubérances du rocher ou, dans certaines situations, aux surplombs, toits{{etc.}} Par ailleurs, le grimpeur, assis dans son baudrier, peut porter des [[genouillère]]s qui protègent les genoux lors de la pose de points d'ancrage. === Normalisation === L'escalade peut être pratiquée de manière très libre. Cependant, comme pour tout sport à risques, elle est soumise à de nombreuses [[Normes et standards techniques|normes]] pour assurer la sécurité des grimpeurs. Les fabricants de [[matériel d'escalade]], en particulier, sont contraints de respecter des normes strictes qui définissent les caractéristiques des équipements, particulièrement les [[équipement de protection individuelle|équipements de protection individuelle]] (EPI), leur [[contrôle qualité]] et l'information faite aux usagers sur leur utilisation. Les [[Mur d'escalade|structures artificielles]] sont également concernés<ref>Par exemple, les [[norme française|normes françaises]] NF EN 12572-1, NF EN 12572-2, NF EN 12572-3 et NF S 52400 : Exigences de sécurité relatives aux structures artificielles d’escalade.</ref>. En Europe, le [[Comité européen de normalisation]] (CEN) établit des [[Directive de l'Union européenne|directives]], en concertation avec les acteurs concernés, que tout matériel vendu dans l'[[Union européenne]] doit respecter. Il doit aussi être conforme aux lois de l'Union européenne et porter le [[marquage CE]] (conformité européenne). En France, les normes sont harmonisées avec celles européennes par l'[[Association française de normalisation]] (AFNOR). De plus, ce matériel est soumis aux normalisations [[Organisation internationale de normalisation|ISO]] tout au long de sa chaîne de fabrication afin d'assurer la qualité des composants<ref name="Labreveux_51" group="A">{{Harvsp|Labreveux|Poulet|2009|p=51}}.</ref>. ==== Organisation ==== La Commission européenne de normalisation établit les normes sur le plan européen, tandis que l'AFNOR traite des normes françaises. De plus, l'[[Union internationale des associations d'alpinisme]] (UIAA) définit un [[Label de qualité|label]] selon des normes souvent plus strictes que celles de la Commission européenne, et tous les fabricants adhérents à cette association mondiale doivent respecter un cahier des charges précis afin de bénéficier de ce label. Les normes concernant les prises d'escalade ont été élaborées par la commission ''S53V'' et celles régissant l'utilisation des tapis de réception ont été établies par la commission ''S530''<ref>{{Lien web|url=http://www.pyramide.eu/securite-norme-maintenance.php|titre=Pyramide - Les normes|site=pyramide.eu|en ligne le=28 février 2003|consulté le=2 mars 2012}}.</ref>. Pour faire respecter ces normes, des organismes, habilités en France par le [[Ministère de l'Économie et des Finances (France)|ministère de l'industrie]], effectuent des contrôles réguliers. Toute irrégularité vis-à-vis de ces normes conduisant à un dommage corporel constitue une circonstance aggravante pour le fabricant. Ces normes ou d'autres similaires sont respectées dans beaucoup d'autres pays en dehors de l'Europe. ==== Catégorie des EPI ==== [[Fichier:Notation CE.jpg|vignette|alt=Détail du flanc d'un mousqueton d'escalade|Marquage CE sur le flanc d'un mousqueton.]] La législation encadre également l'utilisation des [[Équipement de protection individuelle|EPI]]. Il existe trois catégories d'EPI pour protéger la personne : la première concerne les agressions superficielles, la seconde les agressions graves et la catégorie 3 protège contre les dangers mortels. En escalade, les EPI de catégorie 1 sont par exemple les gants, les lunettes ou écrans de protection. Il est nécessaire qu'il comporte au moins la mention ''CE''. La seconde catégorie encadre notamment les casques et les crampons. Ils doivent comporter la mention « CE » et l'indication de l'année de fabrication, par exemple « CE12 » pour un casque fabriqué en 2012. Enfin la {{nobr|catégorie 3}} encadre par exemple les cordes, les baudriers, les mousquetons. Ceux-là doivent comporter la mention « CE », l'année de fabrication ainsi que le numéro du laboratoire agréé (par exemple « CE12987 »)<ref>{{Lien web|url=http://nospot.org/index.php?option=com_content&view=article&id=14%3Ab-les-normes-et-labels-&catid=2%3Ales-beabas-de-la-grimpe&Itemid=7&lang=fr|titre=NoSpot - Les b.a.-ba des normes CE|site=nospot.org|en ligne le=30 mars 2010|consulté le=2 mars 2012}}.</ref>. ==== Normes en vigueur ==== {| class="wikitable centre" width="100%" border="1" |- ! width="40%"| '''Référence''' ; date de révision <br> « Intitulé » ! width="60%"| Commentaire |- | '''EN 566''' ; mars 2007 <br> « Équipement d'alpinisme et d'escalade - Anneaux - Exigences de sécurité et méthodes d'essai » |<ref group="AFNOR">{{Lien web|url=http://www.boutique-normes.afnor.org/norme/nf-en-566/equipement-d-alpinisme-et-d-escalade-anneaux-exigences-de-securite-et-methodes-d-essai/article/667432/fa135694|titre=Afnor - Norme EN 566|consulté le=11 août 2013}}.</ref> |- | '''EN 892''' ; janvier 2005 <br> « Cordes dynamiques - Exigences de sécurité et méthodes d'essai » |<ref group="AFNOR">{{Lien web|url=http://www.boutique.afnor.org/norme/nf-en-892/equipement-d-alpinisme-et-d-escalade-cordes-dynamiques-exigences-de-securite-et-methodes-d-essai/article/654827/fa119237|titre=Afnor - Norme EN 892|consulté le=27 avril 2012}}.</ref> |- | '''EN 893''' ; janvier 2011 <br> « Crampons - Exigences de sécurité et méthodes d'essai » |<ref group="AFNOR">{{Lien web|url=http://www.boutique.afnor.org/norme/nf-en-893/equipement-d-alpinisme-et-d-escalade-crampons-exigences-de-securite-et-methodes-d-essai/article/666020/fa163652|titre=Afnor - Norme EN 893|consulté le=27 avril 2012}}.</ref> |- | '''EN 953+A1''' ; mai 2009 <br> « Sécurité des machines - Protecteurs - Prescriptions générales pour la conception et la construction des protecteurs fixes et mobiles » |<ref group="AFNOR">{{Lien web|url=http://www.boutique.afnor.org/norme/nf-en-953a1/securite-des-machines-protecteurs-prescriptions-generales-pour-la-conception-et-la-construction-des-protecteurs-fixes-et-mob/article/772153/fa163155|titre=Afnor - Norme EN 953+A1|consulté le=26 juin 2012}}.</ref> |- | '''EN 12275''' ; juin 2013 <br> « Équipement d'alpinisme et d'escalade - Connecteurs - Exigences de sécurité et méthodes d'essai » |<ref group="AFNOR">{{Lien web|url=http://www.boutique.afnor.org/norme/nf-en-12275/equipement-d-alpinisme-et-d-escalade-connecteurs-exigences-de-securite-et-methodes-d-essai/article/695580/fa162326|titre=Afnor - Norme EN 12275|consulté le=11 août 2013}}.</ref> |- | '''EN 12277''' ; avril 2007 <br> « Équipement d'alpinisme et d'escalade - Harnais - Exigences de sécurité et méthodes d'essai » | Cette norme définit les exigences de sécurité et les méthodes d'essai relatives qui s'appliquent aux harnais utilisés en alpinisme et en escalade. Elle s'applique : * aux harnais complets ; * aux harnais de petite taille ; * aux harnais cuissard ; * aux harnais torse<ref group="AFNOR">{{Lien web|url=http://www.boutique.afnor.org/norme/nf-en-12277/equipement-d-alpinisme-et-d-escalade-harnais-exigences-de-securite-et-methodes-d-essai/article/749062/fa135674|titre=Afnor - Norme EN 12277|consulté le=11 août 2013}}.</ref>. |- | '''EN 12492''' ; avril 2012<ref>{{Lien web|url=http://www.pyrenees-pireneus.com/Montagne/Materiel/Normes-AFNOR-Europe-Casques-Alpiniste-Kayak-Luges-2012.html|titre=Article d'annonce de la mise à jour de la norme sur les casques|consulté le=27 avril 2012}}.</ref> <br> « Casques d'alpinistes - Exigences de sécurité et méthodes d'essai » <ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Casques sportifs « EPI » : optez pour un produit sûr ! |url=https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/Publications/Vie-pratique/Fiches-pratiques/Casque |site=[[Ministère de l'Économie et des Finances]] |auteur institutionnel=[[Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes|DGCCRF]] |date=30 juillet 2018 |consulté le=14 janvier 2019}}.</ref> | Cette norme tient à spécifier : * la résistance et la solidité de la coque du casque ; * le confort et la capacité à absorber les chocs du rembourrage intérieur ; * l'efficacité du maintien sur la tête et la facilité de réglage ; * la forme générale pour ne pas blesser et éviter les chocs<ref group="AFNOR">{{Lien web|url=http://www.boutique.afnor.org/norme/nf-en-12492/equipements-d-alpinisme-et-d-escalade-casques-d-alpinistes-exigences-de-securite-et-methodes-d-essai/article/797738/fa165036|titre=Afnor - Norme EN 12492|consulté le=27 avril 2012}}.</ref>. |- | '''EN 12572-1''' ; mai 2007 (avec second tirage en décembre 2008) <br> « Exigences de sécurité et méthodes d’essai relatives aux SAE avec points d’assurage » | Celle-ci s'appuie aussi sur la norme ''EN 15312-A1''<ref group="AFNOR">{{Lien web|url=http://www.boutique.afnor.org/norme/nf-en-12572-1/structures-artificielles-d-escalade-partie-1-exigences-de-securite-et-methodes-d-essai-relatives-aux-sae-avec-points-d-assur/article/733754/fa141971|titre=Afnor - Norme EN 12572-1|consulté le=27 avril 2012}}.</ref> qui concerne les équipements sportifs en accès libre<ref group="AFNOR">{{Lien web|url=http://www.boutique.afnor.org/norme/nf-en-15312a1/equipements-sportifs-en-acces-libre-exigences-y-compris-de-securite-et-methodes-d-essai/article/638968/fa169249|titre=Afnor - Norme EN 15312-A1|consulté le=27 avril 2012}}.</ref>. |- | '''EN 12572-2''' ; février 2009 <br> « Exigences de sécurité et méthodes d'essai relatives aux pans et blocs d'escalade » | Elle définit, entre autres : * la hauteur maximale de la structure ; * les exigences relatives aux matelas de réception en termes de : ** dimension, ** emplacement, ** épaisseur, ** la liaison entre eux ; * les méthodes d'essais de la structure, tels que : ** la résistance à l'arrachement des inserts de prises, ** la résistance aux chocs de la surface de la structure. Elle fait référence à la première partie de la même norme ainsi qu'à la norme ''EN 12503'' relative aux tapis de sport<ref group="AFNOR">{{Lien web|url=http://www.boutique.afnor.org/norme/nf-en-12572-2/structures-artificielles-d-escalade-partie-2-exigences-de-securite-et-methodes-d-essai-relatives-aux-pans-et-blocs-d-escalad/article/751285/fa141972|titre=Afnor - Norme EN 12572-2|consulté le=27 avril 2012}}.</ref>. |- | '''EN 12572-3''' ; février 2009 <br> « Exigences de sécurité et méthodes d'essai pour prises d'escalade » | Elle définit, entre autres : * les exigences de dimensions ; * les exigences d'ergonomie ; * la résistance à l'effort exercé lors de la fixation (notamment une compression trop importante lors du vissage) ; * la capacité de la prise à rester en place et à ne pas tourner pendant son usage ; * la résistance à la rupture lors d'une charge importante durant son utilisation<ref group="AFNOR">{{Lien web|url=http://www.boutique.afnor.org/norme/nf-en-12572-3/structures-artificielles-d-escalade-partie-3-exigences-de-securite-et-methodes-d-essai-pour-prises-d-escalade/article/672870/fa141973|titre=Afnor - Norme EN 12572-3|consulté le=27 avril 2012}}.</ref>. |- | '''EN 15151-1''' ; octobre 2012 <br> « Dispositifs de freinage avec blocage assisté de la main, exigences de sécurité et méthodes d'essai » | Elle définit les exigences de sécurité et les méthodes d'essai applicables pour les dispositifs de freinage avec blocage assisté de la main<ref group="AFNOR">{{Lien web|url=http://www.boutique.afnor.org/norme/nf-en-15151-1/equipement-d-alpinisme-et-d-escalade-dispositifs-de-freinage-partie-1-dispositifs-de-freinage-avec-blocage-assiste-manuell/article/676378/faq|titre=Afnor - Norme EN 15151-1|consulté le=11 août 2013}}.</ref> |- | '''EN 15151-2''' ; octobre 2012 <br> « Dispositifs de freinage manuel, exigences de sécurité et méthodes d'essai » | Elle définit les exigences de sécurité et les méthodes d'essai applicables pour les dispositifs de freinage manuel pour l'assurage et la descente en rappel avec contrôle manuel uniquement, à des fins de protection contre les chutes de hauteur<ref group="AFNOR">{{Lien web|url=http://www.boutique.afnor.org/norme/nf-en-15151-2/equipement-d-alpinisme-et-d-escalade-dispositifs-de-freinage-partie-2-dispositifs-de-freinage-manuel-exigences-de-securit/article/754232/faq|titre=Afnor - Norme EN 15151-2|consulté le=11 août 2013}}.</ref> |} == Motivations == Les motivations qui poussent une personne à pratiquer l'escalade sont multiples et personnelles. Cependant, il existe des dénominateurs communs qui justifient la pratique de l'escalade. === Environnement === L'escalade en extérieur se pratique quasiment exclusivement en milieu naturel, ce qui donne l'occasion aux grimpeurs de visiter des sites à l'écart de la civilisation et de profiter du cadre. Nombre de sites d'escalade sont situés dans des parcs nationaux, comme les [[gorges du Verdon]], le [[parc national de Yosemite]] ou encore [[Hueco Tanks]], qui permettent aux grimpeurs de voir une faune et une flore spécifiques{{refsou|date=août 2021}}, en plus de disposer de panoramas réputés depuis un emplacement privilégié. === Physique === L'escalade développe de nombreuses capacités comme la [[force musculaire]], la [[souplesse]], l'[[endurance]] musculaire, l'[[Équilibre statique (physiologie)|équilibre]] et de bonnes capacités [[Psychomotricité|psychomotrices]]<ref name=MEDICOSPORT>{{Lien web |format=pdf |auteur institutionnel=Commission médicale |url=http://franceolympique.com/files/File/actions/sante/outils/MEDICOSPORT-SANTE.pdf |site=[[Comité national olympique et sportif français]] |titre=Médicosport-santé |sous-titre=Le dictionnaire à visée médicale des disciplines sportives |pages=564 |page=365 |description=Section sur l'escalade |date=27 avril 2017 |consulté le=13 janvier 2019}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Escalade - Entraînement, Bienfaits, Risques |url=https://www.passeportsante.net/fr/Actualites/Dossiers/Fiche.aspx?doc=escalade |site=passeportsante.net |date=29 mars 2017 |consulté le=13 janvier 2019}}.</ref>. Elle fait particulièrement travailler la musculature [[Omoplate|scapulaire]], [[Dos|dorsale]] et [[Thorax|thoracique]] (principalement en étirement), les groupes musculaires du [[Membre supérieur humain|bras et avant-bras]] ; elle fait participer les [[membres inférieurs|jambes]] et la [[Muscles abdominaux antérolatéraux|sangle abdominale]]. Enfin, elle met fortement en jeu la [[proprioception]]. Le défi physique que représente l'escalade est souvent source de motivations pour les grimpeurs. {{référence souhaitée|La nature du rocher a une incidence sur les efforts à fournir en escalade. Sur les falaises calcaires, l'escalade s'effectue généralement en finesse sur dalles parfois compactes en adhérence ou « grattonnage » (progression sur de minuscules prises appelées grattons) qui exige de la confiance et de la détermination, sans jamais forcer musculairement, les efforts étant concentrés essentiellement sur les jambes et les pieds. Les bras participent seulement à l'équilibre. Sur le rocher granitique, les efforts sont beaucoup plus physiques, les parois étant souvent constituées de fractures, de la fissure verticale jusqu'à la cheminée, large fissure exigeante pour les membres supérieurs. En montagne, à la difficulté technique de l'escalade, s'ajoutent l'altitude (raréfaction de l'air) et le poids du sac}}. === Aspects psychologiques === L’escalade est une excellente école pour apprendre à se connaître et à appréhender ses limites. Elle {{citation|met en œuvre une pratique collective et améliore le bien-être et la confiance en soi (et en l’autre), tout en améliorant la gestion de la peur}}<ref name=MEDICOSPORT/>. Dans le développement de l'enfant, l'escalade apprend {{citation|à prendre des informations (sur l’emplacement des prises et leur qualité) et à les interpréter pour trouver une solution efficace au problème posé par le support. Élargir son répertoire de solutions induit un apprentissage}}<ref name=MEDICOSPORT/>. Une notion importante est la part psychologique dans la pratique de l'escalade. Pour réussir une ascension, le grimpeur doit maîtriser son appréhension du vide ainsi que sa peur de la chute par la pratique régulière et progressive. Le grimpeur éprouve une satisfaction souvent génératrice de motivation par l'adrénaline qu'elle procure, mais aussi par le sentiment de plénitude et de maîtrise de ses actions et de sa vie qu'elle inspire<ref>{{Lien web|url=http://www.promo-grimpe.com/v2/spip.php?article97|titre=Pourquoi grimper ?|auteur=Hervé Galley|site=promo-grimpe.com|en ligne le=30 juin 2008|consulté le=25 décembre 2013|brisé le = 2023-10-31}}.</ref>, qui en fait une [[Flow (psychologie)|activité autotélique]]. {{référence souhaitée|Le vide, appelé également « gaz » dans le jargon du grimpeur, est un élément important dans la pratique de l'escalade. Selon l'état d'esprit du grimpeur, il est inspirant et indissociable du plaisir que procure la difficulté technique. Selon l'aisance du grimpeur, le vide, grisant, sublime l'escalade. ''A contrario'', un niveau insuffisant, la fatigue ou le stress peuvent rendre le vide extrêmement présent, gênant voire paralysant (sensation de vide qui aspire le grimpeur, moiteur, apnée). La configuration de la paroi, selon que les lignes sont fuyantes ou entrecoupées de repères visuels, participe de cette perception du vide plus ou moins aiguë}}. == Compétitions == [[Fichier:Grimpeurs Voiron 2b.jpg|vignette|redresse|alt=Des compétiteurs sur un mur en intérieur|Compétition sur le mur d'escalade du gymnase [[Jean-Christophe Lafaille]] à [[Voiron]] ([[France]]).]] [[Fichier:Climbing World Championships 2018 Combined Final Klingler (BT0B0188).jpg|vignette|alt=Un mur artificiel d'escalade en surplomb, à l'arrière plan la grimpeuse Petra Klingler en plein effort.|Petra Klingler, championne suisse d'escalade, aux [[championnats du monde d'escalade de 2018]].]] Les compétitions officielles d'escalade sont administrées à leur création par l'[[Union internationale des associations d'alpinisme]] (UIAA), puis dès 2007 par la [[Fédération internationale d'escalade]] ({{langue|en|texte=IFSC}}). Au niveau international, elles sont organisées sous deux formes, des [[Championnats du monde d'escalade|championnats du monde]] qui ont lieu une fois tous les deux ans et une [[Coupe du monde d'escalade|Coupe du monde]] qui se déroule en plusieurs étapes. L'escalade est aussi représentée aux Jeux mondiaux depuis son édition de 2005 à [[Duisbourg]]. De plus, des championnats continentaux se tiennent de manière bisannuelle, comme les [[Championnats d'Asie d'escalade 2010|Championnats d'Asie]], les [[Championnats panaméricains d'escalade 2010|Championnats panaméricains]] et les [[Championnats d'Europe d'escalade|Championnats d'Europe]]. En 2019, un circuit d'étapes de [[Coupe d'Europe d'escalade|Coupe d'Europe]]<ref>{{Lien web |titre=calendar |url=https://www.ifsc-climbing.org/index.php/world-competition/calendar |site=ifsc-climbing.org |consulté le=2022-05-06}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Première étape de Coupe d'Europe de bloc 2022 à Prague (CZ) |url=https://www.ffme.fr/premiere-etape-de-coupe-deurope-de-bloc-2022-a-prague-cz/ |site=FFME |date=2022-04-27 |consulté le=2022-05-06}}.</ref> voit le jour. De nombreuses compétitions de niveau national administrées par les fédérations nationales de chaque pays sont créées, ainsi que des compétitions promotionnelles comme le [[Melloblocco]], organisées chaque année, depuis 2004, sur des blocs naturels dans la région de [[Val Masino]] en [[Italie]]<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.melloblocco.it/?lang=en#|titre=Site officiel de la compétition ''Melloblocco''|site=melloblocco.it|en ligne le=17 avril 2012|consulté le=29 avril 2012}}.</ref> ou encore le [[Petzl|Petzl Roc Trip]]. Les compétitions se tiennent le plus souvent en salle sur des [[mur d'escalade|murs d'escalade]], mais aussi sur des murs extérieurs, permanents ou provisoires comme pour les étapes de la Coupe du monde qui se déroulent à [[Chamonix-Mont-Blanc|Chamonix]] en France. Elles se déroulent généralement en trois tours : qualifications, demi-finale et finale, avec possibilité de super-finale en cas d'ex-æquo à la première place. Il existe trois disciplines principales : la difficulté, le bloc et la vitesse<ref group="IFSC">{{Harvsp|IFSC|2013|p=6|texte=Chapitre 3.1.1}}.</ref>. L'[[Escalade aux Jeux olympiques|escalade est au programme]] des [[Jeux olympiques d'été de 2020]] en tant que sport additionnel (il n'est pas encore au [[Sport olympique|programme olympique]]). Elle comportera trois épreuves : le bloc, l’escalade de vitesse et le mur d’escalade. Pour les [[Jeux olympiques d'été de 2024|Jeux olympiques de 2024]] à Paris, l’escalade sera de nouveau proposée au [[Comité international olympique]] afin de potentiellement l’intégrer aux sports additionnels<ref>{{Lien web |titre=Escalade sportive |url=https://olympique.ca/sports/escalade-sportive/ |site=Équipe Canada |date=2018-09-06 |consulté le=2019-10-22}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=L’escalade deviendra un sport olympique en 2020 |url=https://www.nationalgeographic.fr/aventures/2019/03/lescalade-deviendra-un-sport-olympique-en-2020 |périodique=[[National Geographic]] |date=2019-03-14 |consulté le=2019-10-22}}.</ref>. {{Catégorie détaillée|Grimpeur compétiteur|Grimpeuse compétitrice|Compétition d'escalade|Escalade aux Jeux olympiques|amorce=Voir aussi}} === Difficulté === Durant les épreuves de difficulté, les concurrents grimpent les mêmes voies [[#En tête|en tête]], les uns après les autres. Ces voies doivent faire un minimum de {{unité|15|mètres}} de longueur pour {{unité|3|mètres}} de largeur et avoir une hauteur minimale de {{unité|12|mètres}}<ref group="IFSC">{{Harvsp|IFSC|2013|p=14|texte=Chapitre 6.1.1}}.</ref>{{,}}<ref group="IFSC">{{Harvsp|IFSC|2013|p=14|texte=Chapitre 6.2.2}}.</ref>. Le vainqueur est celui qui atteint le plus haut point de la voie, en un seul essai. Une voie est réussie (comptée {{citation|TOP}}) lorsque la dernière [[dégaine]] de la voie a été {{citation|mousquetonnée}} ; si elle n'est pas réussie la dernière prise tenue par le grimpeur est comptabilisée. Pour le classement, on tient compte également de la façon dont la dernière prise a été utilisée. Un grimpeur qui l'aura valorisée en initiant un mouvement vers la prise suivante sera classé devant celui qui l'aura simplement tenue<ref group="IFSC">{{Harvsp|IFSC|2013|p=17|texte=Chapitre 6.4.4}}.</ref>. Depuis 2012, la durée d'ascension est prise en compte pour le classement en cas d'égalité<ref>{{pdf}} {{Lien web|langue=en|url=https://www.ifsc-climbing.org/2012/Officials/IFSC%20Judging%20Manual%202012.pdf|titre=''{{langue|en|texte=IFSC Judging Manual 2012}}''|site=ifsc-climbing.org|en ligne le=3 avril 2012|consulté le=29 avril 2012|brisé le = 2023-10-31}}.</ref>. Cependant le temps limite pour la tentative de chaque grimpeur est de {{unité|8|minutes}}<ref group="IFSC">{{Harvsp|IFSC|2013|p=20|texte=Chapitre 6.7.18}}.</ref>. Passé ce délai, le compétiteur est arrêté dans sa progression et la hauteur est mesurée à l'endroit de cet arrêt. Durant le tour de qualification des compétitions de difficulté, les compétiteurs doivent grimper deux voies<ref group="IFSC">{{Harvsp|IFSC|2013|p=20|texte=Chapitre 6.7.11}}.</ref>. Le classement est alors obtenu en effectuant la moyenne du classement obtenu sur chacune des deux voies<ref group="IFSC">{{Harvsp|IFSC|2013|p=24|texte=Chapitre 6.10.6}}.</ref>. À l'issue des qualifications, sont retenus les 26 meilleurs pour la demi-finale. À l'issue de la demi-finale, il ne reste plus que les 8 mieux classés. En cas d'égalité sur un tour, les concurrents sont départagés d'après les résultats des tours précédents<ref group="IFSC">{{Harvsp|IFSC|2013|p=18|texte=Chapitre 6.5.1}}.</ref>. La plupart du temps, les compétiteurs doivent grimper la voie [[à vue]]. Cela signifie qu'ils ne sont pas autorisés à voir les autres grimpeurs sur la voie car autrement leurs concurrents pourraient voir les astuces ou les erreurs des grimpeurs les ayant précédés, ce qui leur donnerait un avantage important. Ils ne peuvent pas non plus recevoir de conseils d'autres grimpeurs, et n'ont qu'un temps limité pour observer et {{citation|lire}} la voie à son pied<ref group="IFSC">{{Harvsp|IFSC|2013|p=19|texte=Chapitre 6.7.5}}.</ref>. Sinon les grimpeurs grimpent la voie ''[[flash (escalade)|flash]]'', après avoir pu observer les techniques et enchaînements donnés par l'ouvreur de la voie, qui effectue une démonstration, puis par les autres grimpeurs. === Bloc === Les épreuves officielles de [[bloc (escalade)|bloc]] se déroulent sur un circuit [[à vue]] de cinq blocs pour les qualifications et de quatre blocs pour les demi-finales et les finales<ref group="IFSC">{{Harvsp|IFSC|2013|p=28|texte=Chapitre 7.1.2}}.</ref>. Sur chaque bloc, les prises de départ à utiliser avec les mains et les pieds sont imposées, ainsi que la prise d'arrivée qui doit être tenue à deux mains<ref group="IFSC">{{Harvsp|IFSC|2013|p=28|texte=Chapitre 7.2.5}}.</ref>. Une prise intermédiaire dite {{citation|bonus}} est également matérialisée<ref group="IFSC">{{Harvsp|IFSC|2013|p=29|texte=Chapitre 7.2.7}}.</ref>. Chaque compétiteur dispose d'un temps fixe, de cinq minutes durant les qualifications et les demi-finales<ref group="IFSC">{{Harvsp|IFSC|2013|p=32|texte=Chapitre 7.7.13}}.</ref>, et de quatre minutes pour les finales<ref group="IFSC">{{Harvsp|IFSC|2013|p=33|texte=Chapitre 7.7.17}}.</ref>, pour observer et tenter de réussir chacun des blocs, en réalisant plusieurs essais si nécessaire. Entre chaque bloc, il bénéficie d'une période de repos de même durée. Pour chaque tour, les compétiteurs sont classés selon : le nombre de blocs réussis, en ordre décroissant, puis la somme des nombres d'essais pour réussir les blocs, par ordre croissant, puis le nombre de prises bonus tenues, en ordre décroissant, et enfin la somme des nombres d'essais pour tenir les prises bonus, par ordre croissant<ref group="IFSC">{{Harvsp|IFSC|2013|p=35|texte=Chapitre 7.10.1}}.</ref>. La formule ''{{langue|en|contest}}'' voit tous les compétiteurs d'une même catégorie disposer d'un temps commun, généralement deux à trois heures voire davantage, pour tenter de venir à bout du plus grand nombre de blocs possibles parmi les plusieurs dizaines qui leur sont proposés, dans l'ordre qu'ils choisissent. Le nombre d'essais n'est pas pris en compte. Chaque bloc réussi rapporte finalement {{nombre|1000|points}} divisés par le nombre de fois où il a été réussi (le grimpeur qui est seul à réussir un bloc reçoit {{formatnum:1000}} points, si 5 grimpeurs en réussissent un autre, ils reçoivent chacun {{formatnum:1000}}/5=200 points). Le vainqueur est celui qui aura obtenu le plus grand total de points. La formule ''{{langue|en|contest}}'' est réservée au premier tour qualificatif des compétitions de bloc (parfois l'unique tour). === Vitesse === [[Fichier:Escalade-Valence2009.jpg|vignette|alt=Deux compétiteurs au sommet d'un mur de vitesse|Deux compétiteurs chacun dans leur couloir de vitesse.]] Les [[escalade de vitesse|épreuves de vitesse]] se déroulent sur deux voies identiques durant lesquelles les concurrents doivent atteindre au plus vite le sommet. Le vainqueur est celui qui réalise le meilleur temps. Les grimpeurs qui tombent avant d'arriver au sommet de la voie sont disqualifiés. Lors des qualifications, chaque grimpeur effectue généralement deux essais. Le classement est effectué d'après le meilleur des deux temps ou d'après le total des deux temps réalisés<ref group="IFSC">{{Harvsp|IFSC|2013|p=42-43|texte=Chapitre 8.7}}.</ref>. Suivant le nombre de compétiteurs, les 4, 8 ou 16 mieux classés accèdent au tour final qui se déroule sous forme d'élimination directe<ref group="IFSC">{{Harvsp|IFSC|2013|p=42|texte=Chapitre 8.5.1}}.</ref>. Le premier est opposé au dernier classé, le deuxième à l'avant-dernier{{etc.}} Le record du monde absolu<ref group="Note">Record absolu, dans le sens, toutes catégories confondues et sur le mur le plus haut.</ref> est détenu depuis {{date-|mai 2021}} par le grimpeur indonésien Veddriq Leonardo, qui a escaladé le mur officiel de {{unité|15|m}} en {{unité|5.208|s}}, lors d'une étape de Coupe du monde à {{lang|en|[[Salt Lake City]]}}. Le précédent record, détenu depuis {{date-|mai 2017}} par l'Iranien [[Reza Alipourshenazandifar]] par un chrono de {{unité|5.48|s}}, venait tout juste d'être battu, lors de cette même compétition, par un compatriote de Leonardo, Kiromal Katibin, avec un temps de {{unité|5.258|s}}{{Référence nécessaire|date=août 2021}}. === Handisport === Des compétitions d'escalade [[handisport]] sont organisées. Les sportifs y concourent par catégories : celle des aveugles et mal-voyants, celle des amputés et handicapés physiques et celle des déficients neurologiques. Le premier championnat du monde d'escalade handisport a eu lieu en juillet 2011<ref>{{Lien web|titre = Equipe de France d'escalade Handisport|url = http://www.ffme.fr/escalade/article/equipe-de-france-d-escalade-handisport.html |site = [[Fédération française de la montagne et de l'escalade|FFME]] |consulté le = 2016-02-08}}.</ref>. Le premier championnat du monde de bloc handisport est organisé en 2014. == Entraînement == Durant son apprentissage, un grimpeur voit son niveau progresser au fur et à mesure de la pratique de l'escalade. Cependant, il peut présenter un souhait d'atteindre de meilleures performances, soit dans le cadre de la compétition, soit dans le cadre d'objectifs personnels. Pour cela, il peut mettre en place des techniques d'entraînement, par exemple en s'aidant de matériel spécifique<ref group="A">{{Harvsp|Labreveux|Poulet|2009|p=169}}.</ref>. === Techniques d'entraînement === L'entraînement s'organise selon différents plans : la technique, le physique et le plan mental et stratégique. Une progression dans ces différentes composantes permettra au grimpeur d'améliorer son niveau<ref group="B">{{Harvsp|Verdier|Angonin|2004|p=99}}.</ref>. Cela peut s'organiser en fonction du type de pratique ; par exemple, sur le plan physique, les grimpeurs de bloc favorisent le développement de la puissance, les grimpeurs de voie cherchant en plus à améliorer leurs qualités de résistance et de récupération dans l'effort<ref name=ThomasFerry3>{{Lien web|url=http://www.thomas-ferry.fr/3-les-qualités-physiques-à-développer/ |auteur=Thomas Ferry |titre=Qualités physique|consulté le=8 mars 2012}}.</ref>. ==== Technique ==== [[Fichier:Prise escalade falaise rocher main arquée.jpg|vignette|gauche|redresse|alt=Vue d'une main avec de la magnésie en position arquée en falaise|La manière de poser la main sur le rocher fait partie des techniques.]] En premier lieu, le grimpeur entraîne — naturellement — sa technique de par la pratique de base de l'escalade. Il apprend alors à placer son corps de manière adéquate et doit aussi acquérir une maîtrise des placements de pieds afin d'économiser au maximum ses membres supérieurs<ref group="A">{{Harvsp|Labreveux|Poulet|2009|p=161}}.</ref>. À partir d'un certain niveau, il doit aussi passer par un apprentissage et une mise en pratique des différents [[mouvements d'escalade]] afin de continuer à progresser<ref name="Entrainement_CAS">{{Lien web|url=http://www.sac-cas.ch/fr/nc/en-route/securite/feuilles-dalpinisme.html?cid=890&did=1002056&sechash=f63bc7d2|titre=Technique et tactique en escalade|auteur=Club alpin suisse|lien auteur=Club alpin suisse|site=sac-cas.ch|en ligne le=27 mars 2012|consulté le=27 août 2013}}.</ref>. Ce but est souvent atteint en diversifiant les supports, les types de prises ou de rochers pour acquérir des techniques spécifiques supplémentaires. De plus, la pratique du bloc ou les entraînements dans des salles de bloc ou de pan permettent de travailler certains mouvements spécifiques. Selon le type d'escalade pratiqué, il est nécessaire d'apprendre à utiliser le matériel de manière efficiente. Lors d'escalade en [[terrain d'aventure]] ou artificielle, la pose de points d'assurage est nécessaire, mais doit aussi être parfaitement maîtrisée, d'une part pour être certain du bon fonctionnement du matériel, d'autre part pour passer le moins de temps à les mettre en place, car cela entame les réserves d'énergie du grimpeur et limite ses capacités lors de l'ascension. ==== Physique ==== [[Fichier:Bouldering in Corme, Galicia (Spain).jpg|vignette|alt=Grimpeur torse nu dans un dévers d'environ 45 degrés|Grimpeur de bloc sollicitant sa force physique pour réussir son ascension.]] En second lieu, le grimpeur cherche à améliorer son niveau sur le plan physique. Par les types d'efforts très différents qu'elle implique, l'escalade fait appel principalement à trois filières énergétiques : la {{citation|force pure}}, la [[Résistance lactique|résistance]], l'[[endurance]]. En améliorant sa force, le grimpeur sera plus performant sur le plan musculaire, il pourra fournir une puissance musculaire plus importante pendant un temps réduit. S'il améliore sa résistance, il sera capable de fournir un effort d'intensité moyenne plus souvent. Pour finir, en entraînant sa [[continuité (escalade)|continuité]], il sera en mesure d'enchaîner les efforts après de courtes pauses ou repos<ref>{{Lien web|url=http://www.planetgrimpe.com/entrainementdebase.php|titre=Définitions liés à l'entraînement |site=PlanetGrimpe |consulté le=8 mars 2012}}.</ref>{{,}}<ref group="A">{{Harvsp|Labreveux|Poulet|2009|p=164}}.</ref>. Il est également nécessaire de travailler d'autres composantes physiques, notamment l'endurance, qui est la capacité à fournir un effort long, sans repos et s'inscrivant dans la durée. La souplesse et l'élasticité des muscles (par [[étirement]]s) offrent plus de possibilités au corps, notamment pour atteindre des prises ou réaliser des mouvements plus avancés<ref name=ThomasFerry3/>{{,}}<ref name="Labreveux_166" group="A">{{Harvsp|Labreveux|Poulet|2009|p=166}}.</ref>. Enfin, le grimpeur peut renforcer sa résistance articulaire, les articulations, particulièrement des doigts, étant très sollicitées. Cet entraînement peut lui éviter les blessures. ==== Mental et stratégie ==== Pour améliorer son niveau, le grimpeur peut améliorer son mental et sa stratégie face à une voie<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Léo Dechamboux |auteur2=Frédéric Vionnet |préface=Nicolas Pelorson |titre=Le mental du grimpeur |lieu=Grenoble |éditeur=Glénat |date=2022 |pages totales=175 |isbn=978-2-344-05114-6 |présentation en ligne=https://catalogue.univ-amu.fr/cgi-bin/koha/opac-detail.pl?biblionumber=1202878&searchid=scs_1684763204617 |consulté le=22/05/2023 }}.</ref>. Avant d'entamer une escalade, le sportif a la possibilité de visualiser les prises présentes et les mouvements à effectuer pour atteindre le sommet. Cette préparation, la {{citation|lecture de voie}}, peut être améliorée en favorisant une bonne mémorisation, une bonne concentration et une prise de décision juste<ref name="Entrainement_CAS"/>{{,}}<ref group="A">{{Harvsp|Labreveux|Poulet|2009|p=162}}.</ref>. La confiance est une autre voie d'amélioration, notamment dans le matériel utilisé, en l'assureur qui retient le grimpeur en cas de chute, mais aussi en lui-même, pour tenter des mouvements difficiles. Comme dans d'autres sports, un esprit combatif est nécessaire pour atteindre ses objectifs<ref>{{Lien web|url=http://blog.theclimber.be/?post/2009/03/05/Escalade-:-entrainement-et-préparation-à-la-compétition|titre=Entraînement et préparation à la compétition |site=TheClimber |date=5 mars 2009|consulté le=8 mars 2012}}.</ref>. Le grimpeur apprend enfin à améliorer sa stratégie. Tout d'abord, il peut apprendre à organiser sa grimpe pour éviter des creux de fatigue. Ensuite, il veille à bien s'échauffer pour éviter les blessures et à reconnaître le moment opportun pour tenter une voie ou un mouvement difficile. Enfin, en vue de maintenir un bon niveau de forme, il apprend à correctement s'hydrater et se nourrir ainsi qu'à éviter le [[surentraînement]], qui peut amener à se blesser, se fatiguer inutilement ou se démotiver<ref name="Labreveux_166" group="A"/>. === Matériel d'entraînement === [[Fichier:Campus Board.jpg|vignette|alt=Une face de la structure avec des prises d'escalade et une seconde face avec un pan inclinée sur lequel sont fixées des réglettes en bois|Une salle d'entraînement avec un pan Güllich au centre et un pan sur le mur de gauche.]] Pour s'entraîner, les grimpeurs ont à disposition plusieurs moyens d'entraînement qui dépendent des objectifs fixés. Dans une préparation physique généralisée, un grimpeur peut pratiquer par exemple la course à pied (footing) ou la corde à sauter pour améliorer son [[endurance cardiovasculaire]], des exercices d'[[étirement]]s pour améliorer sa [[souplesse]]. Plus spécifiquement, il peut pratiquer la [[musculation]] pour améliorer sa force et entraîner des muscles plus particuliers, par exemple avec une [[Traction (musculation)|barre de traction]] ou des [[anneaux]]. Des outils d'entraînement spécialisés pour l'escalade existent. Il s'agit par exemple du [[salle de pan|pan]] qui regroupe une quantité importante de prises afin d'offrir un grand échantillon de gestuelles possibles. Le [[pan Güllich]] ou la poutre permettent également un entraînement des mouvements spécifiques à l'escalade<ref name="Labreveux_171_172" group="A">{{Harvsp|Labreveux|Poulet|2009|p=171-172}}.</ref>. Enfin, plus généralement le grimpeur peut aussi se servir d'un [[chronomètre]], d'un [[cardiofréquencemètre]] ou d'une [[caméra]] pour mesurer ses performances, les étudier et les améliorer. Dans le cadre d'un renforcement musculaire, l'entraînement peut consister à utiliser des poids, soit en [[musculation]] ([[haltère]], tractions{{etc.}}) soit en situation de grimpe (gilet lesté). == Risques == L'escalade est considérée comme un sport à risques, mais son intégration aux [[X Games]] contribue à lui donner une image de [[sport extrême]]. Pourtant, parmi les [[:Catégorie:Sport de montagne|sports liés à la montagne]], elle reste l'un des moins accidentogènes<ref>{{Ouvrage |auteur institutionnel=[[École nationale des sports de montagne]] |titre=Bilan des accidents des sports de montagne 2009-2018 |sous-titre=Bilan des accidents mortels |année=2018 |pages totales=13 |lire en ligne=https://www.ensa.sports.gouv.fr/sites/default/files/2020-04/Bilan_des_accidents_de_2009_a%CC%80_2018_0.pdf |format=pdf }}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |url=http://archive.wikiwix.com/cache/?url=http%3A%2F%2Fwww.institut-montagne.org%2Fori-oai-search%2Fnotice.html%3Fid%3Dinstitut-montagne-ori-wf-1-41525%26format%3Ddc_id |titre=Présentation du SNOSM (archive) |consulté le=18 juin 2012}}.</ref>. === Chiffres === {{internationaliser|date=juin 2017}} Selon l'[[institut de veille sanitaire]] français, sur la saison estivale 2000-2003, 11 décès et 239 victimes liés à la pratique de l'escalade sont dénombrés, en comparaison de 130 et {{formatnum:1473}} pour l'[[alpinisme]], et de 203 et {{formatnum:4136}} pour la [[randonnée pédestre]]<ref name="Rapport InVS">{{Ouvrage|format=pdf|prénom1=Eric|nom1=Mangeant|titre={{citation|Approche didactique de la gestion des risques en escalade}}|date=16 décembre 2008|passage=34|lire en ligne=http://tel.archives-ouvertes.fr/docs/00/41/21/54/PDF/These_Mangeant.pdf |nature ouvrage=thèse de doctorat |consulté le=18 juin 2012}}.</ref>. Une étude annuelle menée par le [[Club alpin suisse]] depuis 1984 confirme la même tendance pour la Suisse, où l'escalade compte en moyenne 6 décès par année contre 37 pour la haute montagne et 44 pour la randonnée<ref>{{Lien web|format=pdf|url=http://www.sac-cas.ch/fileadmin/sac/PDF-Dateien/Medien/Urgences_en_montagne_2011_Chiffres.pdf|titre=Urgences en montagne 2011 : Chiffres|site=sac-cas.ch|en ligne le=13 mars 2012|consulté le=19 juin 2012}}.</ref>. Ces chiffres concernant l'escalade sont donc relativement bas. Ce constat est vrai également au rapport du nombre d'interventions. Selon le même rapport de l'{{abréviation|InVS|Institut de veille sanitaire}}, sur {{nb|1600 accidents}} répertoriés (dont 150 décès), 16 % concernent l’alpinisme, 54 % la randonnée en montagne, 10 % le VTT, 9 % le parapente et 11 % l’escalade et le canyonisme<ref>{{Article |langue=fr |titre=Sports de nature, sports à risques ? |périodique=Lettre du réseau national des sports de nature |numéro=19 juin 2006 |éditeur=Pôle Ressources National Sports de Nature ([[Ministère des Sports (France)|Ministère des Sports]]) |lien éditeur=http://www.sportsdenature.gouv.fr |date=19 juin 2006 |format=pdf |pages=4}}.</ref>. === Causes === L'escalade, comme la plupart des sports, présente des risques. Ceux-ci sont principalement de deux natures, chute du grimpeur ou chute d'objets<ref name="Risque">{{Lien web|url=http://www.bloc.com/article/sport/nature/l-escalade-un-sport-passionnant-mais-a-risque-20080305.html|titre=L'escalade, un sport passionnant mais à risque|site=bloc.com|consulté le=19 juin 2012|en ligne le=5 mars 2008|auteur=Ludivine}}.</ref>. Pour chacun, des {{Abréviation|EPI|Équipement de protection individuelle}} existent afin de pallier ces dangers. La chute du grimpeur, relativement fréquente en escalade, n'entraîne généralement pas de blessures car elle est amortie par la chaîne d'assurage : assureur, dispositif d'assurage, corde, points de progression et baudrier. Néanmoins, des défaillances dans cette chaîne peuvent causer une longue chute, une chute violente (chute de {{lnobr|facteur chute|facteur 2}}), voire un retour au sol. Les défaillances les plus fréquentes sont une faute d'inattention de l'assureur, un mauvais encordement, une mauvaise utilisation du dispositif d'assurage, voire une rupture de [[Assurage (alpinisme et escalade)|point de progression]] (surtout en [[escalade artificielle]]). De par les normes très strictes posées sur le matériel, les erreurs humaines dominent sur les défaillances du matériel<ref>{{Ouvrage|prénom1=Eric|nom1=Mangeant|titre=Thèse sur {{citation|Approche didactique de la gestion des risques en escalade}}|jour=16|mois=décembre|année=2008|passage=34|lire en ligne=http://tel.archives-ouvertes.fr/docs/00/41/21/54/PDF/These_Mangeant.pdf |format=pdf |consulté le=18 juin 2012}}.</ref>. Dans les sites naturels, des chutes d'objets peuvent se produire : rocher instable, bloc de glace (en [[escalade glaciaire|cascade de glace]]), matériel perdu par les cordées situées au-dessus, ou même objets lancés par des individus inconscients situés en haut des voies. Le port du [[casque]] permet de s'en protéger. Les grimpeurs crient {{citation|corde}} ou {{citation|cailloux}} s'ils doivent lancer une corde ou s'il leur arrive de faire glisser une pierre. Ce risque est également présent en intérieur, dans une moindre mesure. Il peut alors venir de la chute de matériel lors de sa manipulation en haut de voie ou de [[prise (escalade)|prises d'escalade]] lors de leur installation sur le mur. ==== Chute du grimpeur ==== {{Section à sourcer|date=mars 2022}} [[Fichier:Beim European Youngs Series Climbing 2009 in München Startnummer 8 Team Deutschland.JPG|vignette|redresse|alt=Une grimpeuse chutant (certainement lors d'une compétition)|La chute fait partie des aléas de ce sport.]] Les blessures causées par la chute du grimpeur varient selon le type d'escalade pratiqué. Dans le cadre de l'[[escalade sportive]], elles sont généralement mineures car le grimpeur peut disposer de nombreux points d'assurage qui l'empêchent de faire une chute trop importante et donc de se blesser gravement. Les blessures sont alors dues au contact avec la paroi et vont des petites éraflures aux [[Ecchymose|contusions]]. Le risque de toucher la paroi lors d'une chute varie grandement selon le type de voie pratiquée. Sur une voie en [[Vocabulaire de l'escalade et de l'alpinisme#D|dévers]], ce risque est réduit, alors que sur une paroi en [[Escalade en dalle|dalle]], il est augmenté. Lors de la pratique de l'[[Trad (escalade)|escalade traditionnelle]], les blessures peuvent être plus graves qu'en escalade sportive, car les points d'assurage sont soit peu fiables, soit inexistants et le grimpeur doit placer lui-même ses propres protections. De ce fait, les points sont susceptibles de ne pas supporter la violence d'une chute, ce qui augmente la hauteur potentielle de chute avant que le grimpeur ne soit retenu par la corde. Dès lors, le grimpeur risque de frapper violemment la paroi, ce qui peut conduire à des blessures graves. De plus, à cause de l'augmentation de la hauteur de chute, il arrive que le grimpeur ne soit pas retenu par la corde et qu'il finisse sa course en tombant au sol. Ce type d'accidents est souvent la cause de blessures graves comme des [[fracture]]s des [[Membre inférieur humain|membres inférieurs]], du [[bassin (anatomie)|bassin]] ou de la [[colonne vertébrale]]. Dans certains cas, il arrive que le grimpeur se retourne, se retrouvant ainsi dos à la paroi, et que sa tête ou son [[Colonne vertébrale|rachis]] heurte la roche. Ce type d'accident peut être très grave car le choc peut provoquer un [[traumatisme crânien]]. Dans le cadre du [[Bloc (escalade)|bloc]], les chutes peuvent avoir une conséquence supplémentaire car le grimpeur n'est assuré par aucune corde. Le ''{{langue|en|texte=crash pad}}'' amortit l'atterrissage et il n'est pas rare que des personnes se tordent la cheville lors d'une mauvaise réception. De plus, lors de l'escalade de blocs de grande hauteur, des lésions aux [[genou]]x, aux [[hanche]]s et à la colonne vertébrale peuvent survenir. Une chute à côté du ''{{langue|en|texte=crash pad}}'' peut aussi être la cause de blessures car le grimpeur risque alors d'atterrir sur un rocher ou une racine d'arbre. Lors de la pratique de l'[[escalade en solo intégral]], le grimpeur n'a aucun [[système d'assurage]]. La chute est généralement fatale. ==== Chute d'un élément externe ==== [[Fichier:Inspecting spreading avens on a rock face.jpg|vignette|gauche|redresse|alt=Un homme portant un casque et du matériel accroché à une paroi|Le casque est la seule protection efficace pour un grimpeur.]] La chute d'un élément externe, comme un morceau de roche, peut causer des blessures dont la gravité dépend de la taille de l'objet et de la hauteur de la chute. Cet accident demeure malgré tout assez rare. Les lésions vont de la simple égratignure jusqu'à, dans certains cas extrêmes, la mort du grimpeur ou de l'assureur. Il n'est pas rare de faire tomber de petits cailloux lors d'une ascension qui, s'ils ne sont pas une source de risques pour le grimpeur, peuvent l'être en revanche pour la personne qui s'occupe de l'assurage ou pour une autre cordée. Le port d'un [[Casque#Sports, loisirs et transport|casque]] permet de limiter notablement les risques dans de tel cas ou, du moins, de limiter la gravité des blessures à la tête. Le décès de [[Jean Couzy]] dans le [[massif du Dévoluy]] en 1958, victime d'une chute de pierre, a contribué à la prise de conscience de l'importance du port du casque en escalade<ref>{{Ouvrage|titre=Grande encyclopédie de la montagne|tome=3|éditeur=Atlas|lien éditeur=Éditions Atlas|année=1977|passage=745|titre chapitre=« Jean Couzy »}}.</ref>. ==== Pratique sportive ==== {{Diagramme circulaire | vignette = right | caption = Répartition des pathologies<ref name=memo-leveque/> | autre = | label1 = main | valeur1 = 41 | label2 = coude | valeur2 = 19.7 | label3 = épaule | valeur3 = 13.1 | label4 = genou | valeur4 = 9.8 | label5 = rachis | valeur5 = 7.1 | label6 = cheville | valeur6 = 8.2 | label7 = pied | valeur7 = 1.1 }} Les blessures causées par la pratique de l'escalade sont dues à des efforts trop importants sur une ou des régions du corps. Elles touchent principalement les articulations, les muscles et les tendons qui sont énormément sollicités lors de certains mouvements ou pour tenir des prises de petites tailles. Les doigts et les mains sont d'ailleurs particulièrement sujets aux lésions dues à un effort trop violent. Selon une étude en ligne, la main représente un tiers des lésions tandis que les membres inférieurs (genou, cheville et pied) en représentent un quart ; le reste est occupé par le [[Colonne vertébrale|rachis]], l'[[épaule]] et le [[coude]]<ref name=memo-leveque>{{lien web|url=http://www.kinescalade.com/memoires/leveque.pdf|titre=Mémoire sur la « prévention des blessures liés à la pratique de l'escalade »|date=juin 2012|auteur=Elodie Leveque|consulté le=7 décembre 2013}}.</ref>. Une des plus courantes lésions de ce type est la rupture de poulie, qui arrive généralement lors d'une mise en charge violente sur une prise de petite taille ; elle consiste en une déchirure partielle ou complète d'une ou plusieurs poulies digitales, qui servent à maintenir les [[Tendon|tendons fléchisseurs]] des doigts au contact du squelette<ref name="Labreveux_192_193" group="A">{{Harvsp|Labreveux|Poulet|2009|p=192-193}}.</ref>. Cette lésion est assez spécifique à l'escalade<ref>{{lien web|url=http://www.ch8.ch/chirurgie-de-la-main/problemes-medicaux-frequents/rupture-des-poulies.html|titre=Explication de la rupture de poulie parmi les problèmes médicaux fréquents sur le site du centre suisse de chirurgie et de thérapie de la main|consulté le=7 décembre 2013}}.</ref>. La [[tendinite]] est aussi une des affections régulièrement rencontrées en escalade à cause des efforts répétés sur les tendons. Elles apparaissent le plus souvent au niveau des doigts et du poignet, mais peuvent aussi survenir au coude ou à l'épaule. Dans les traumatismes, les membres inférieurs sont les plus visés lors de la pratique du bloc tandis que ce sont les membres supérieurs et en particulier la main qui sont touchés lors de la pratique de la voie<ref name=memo-leveque/>. == Encadrement == L'encadrement et l'enseignement en escalade, permettant d'évoluer en sécurité dans la pratique, peuvent être dispensés dans le cadre de cours d'[[éducation physique et sportive]], dans les associations par des personnes expérimentées et des diplômés fédéraux, par des moniteurs d'escalade ou des guides de montagne. === En France === En France, l'encadrement bénévole se distingue de celui rémunéré<ref>{{lien web| url=http://www.ffme.fr/uploads/federation/documents/espace-club/reglementations/reglementation-encadrement-escalade-2012.pdf |format=pdf |titre=Réglementation de l'encadrement en escalade revu en 2012 |consulté le=7 décembre 2013 |site=[[Fédération française de la montagne et de l'escalade]]}}.</ref>. ==== Encadrement bénévole ==== Dans le milieu associatif, les [[Club sportif|clubs sportifs]] liés au milieu de la montagne, affiliés au [[Fédération française des clubs alpins et de montagne|Club alpin français]], à la [[Fédération française de la montagne et de l'escalade]] (FFME) ou à la [[Fédération sportive et gymnique du travail]], dispensent des formations et diplômes d'initiateur fédéral escalade. Ces initiateurs escalade seront alors habilités à encadrer des groupes de grimpeurs (sans y être astreints). Des grimpeurs expérimentés n'ayant pas de diplôme d'initiateur fédéral encadrent parfois aussi, les formations sont néanmoins fortement conseillées. Ces formations et diplômes concernent la pratique sur [[mur d'escalade]] (SAE), en [[#Sites naturels d'escalade|SNE sportif]] d'une ou plusieurs longueurs, jusqu'à l'[[Trad (escalade)|escalade dite « traditionnelle »]]. Les premières étant plus rapides à passer, les suivantes plus exigeantes et polyvalentes. Le monitorat fédéral favorise aussi l'accès à la performance. ==== Encadrement rémunéré ==== {{Pas clair|Le dénonciation des conventions d'usage existantes engagée par la FFME|date=février 2021}}<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=La FFME annonce la fin des conventions : La grimpe en falaise menacée |url=https://planetgrimpe.com/la-ffme-annonce-la-fin-des-conventions-la-grimpe-en-falaise-menacee/ |site=planetgrimpe.com |consulté le=2021-02-06}}.</ref> peut provoquer le changement de classement d'un site. C'est le cas des [[calanques de Marseille]], qui se retrouvent classées comme [[terrain d'aventure]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Nouvelles évolutions de la législation des sites d’escalade des Bouches-du-Rhône et évolution de la notion responsabilité |url=https://cd13ffme.fr/nouvelles-evolutions-de-la-legislation-des-sites-descalade-des-bouches-du-rhone-et-evolution-de-la-notion-responsabilite/ |site=Comité Territorial 13 [[Fédération française de la montagne et de l'escalade]] |consulté le=2021-02-06}}.</ref>. Les diplômes{{Lesquels|date=février 2021}} ne permettant d'encadrer qu'en {{Quoi|environnement non spécifique|date=février 2021}} ne permettent donc pas de travailler sur ces sites. ===== Diplôme d'État de la jeunesse, de l'éducation populaire et du sport ===== Les [[Moniteur d'escalade|moniteurs d'escalade]] titulaires du [[Diplôme d'État de la jeunesse, de l'éducation populaire et du sport]] (DEJEPS) d'escalade sont formés pour encadrer et enseigner la pratique contre rémunération, en environnement spécifique ou {{Quoi|non spécifique|date=février 2021}} (selon la mention du diplôme) et jusqu'à une altitude de {{unité|1500|m}}. Le DEJEPS remplace le [[Brevet d'État d'éducateur sportif]] depuis 2013 {{Pas clair|(sans le canyon)|date=février 2021}}{{Référence nécessaire|date=février 2021}}. Le DEJEPS d'escalade se décline en deux mentions : « escalade » et « escalade en milieux naturels ». Les prérogatives de la mention « escalade » permettent d'encadrer en environnement non spécifique : [[mur d'escalade]] (SAE), site naturel {{Quoi|classé sportif|date=février 2021}} et sur une unique longueur de corde (jusqu'au premier relais). La [[Fédération française de la montagne et de l'escalade]] (FFME) organise cette formation à [[Voiron]] et à [[Fontainebleau]]<ref>{{Lien web |titre=Arrêté du 29 décembre 2011 portant création de la mention « escalade » du diplôme d'Etat de la jeunesse, de l'éducation populaire et du sport spécialité « perfectionnement sportif » |url=https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000025145746/ |site=[[Légifrance]] |consulté le=2021-02-06}}.</ref>. La mention « escalade en milieux naturels » permet d'encadrer le sport dans toutes ses dimensions : environnements spécifique et non spécifique, c'est-à-dire sur tous sites naturels et [[via ferrata]] situés à une altitude inférieure à {{unité|1500 m}}<ref>{{Lien web |titre=Arrêté du 31 janvier 2012 portant création de la mention « escalade en milieux naturels » du diplôme d'Etat de la jeunesse, de l'éducation populaire et du sport spécialité « perfectionnement sportif » |url=https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/LEGITEXT000025273155/ |site=[[Légifrance]] |consulté le=2021-02-06}}.</ref>. Elle permet donc d'encadrer sur un site classé comme terrain d'aventure et sur des itinéraires de plusieurs longueurs. Cette formation est organisée par l'État {{Pas clair|car elle garde l’exclusivité pour l'environnement spécifique|date=février 2021}}. Elle est notamment dispensée dans les [[Centre de ressources, d'expertise et de performance sportives]] (CREPS). ===== Guide de haute montagne ===== Les [[Guide de haute montagne|guides de haute montagne]], formés en France par l'[[École nationale des sports de montagne]], peuvent encadrer sans restrictions ni limite d'altitude<ref name="Encadrement">{{Lien web |titre=Réglementation de l'encadrement de l'escalade |url=http://www.ffme.fr/uploads/federation/documents/espace-club/reglementations/reglementation-encadrement-escalade-2012.pdf |format=pdf |site=[[Fédération française de la montagne et de l'escalade|FFME]] |en ligne le=juillet 2012 |consulté le=25 décembre 2013}}.</ref>. ===== Certificat de spécialisation ===== En 2011, les titulaires du Certificat de spécialisation en activité d'escalade rattachés au [[Brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport]] « Activité physique pour tous » peuvent encadrer la pratique de l'escalade contre rémunération en SAE et en SNE, sur voie d'une longueur (jusqu'au premier relais), d'une longueur maximum de {{unité|35|m}} et classée en {{Quoi|secteur découverte|date=février 2021}}<ref>[http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000025149746#LEGIARTI000025176756 Arrêté du 2 mai 2006 portant création du certificat de spécialisation « activités d'escalade » associé au brevet professionnel de la jeunesse, de l'éducation populaire et du sport, annexe II].</ref>. ===== Certificat de qualification professionnelle ===== En 2016, le [[Certificat de qualification professionnelle]] « animateur d'escalade sur structure artificielle » (CQP AESA) est créé par la branche professionnelle<ref name=":0">{{Lien web |titre=Convention collective nationale du sport du 7 juillet 2005 étendue par arrêté du 21 novembre 2006 - Textes Attachés - Avenant n° 96 du 21 novembre 2014 relatif au CQP « Animateur escalade sur structures artificielles » |url=https://www.legifrance.gouv.fr/conv_coll/id/KALITEXT000030429392 |site=[[Légifrance]] |consulté le=2021-02-06}}.</ref>. Il permet à son titulaire d’encadrer contre rémunération et en autonomie des activités d’escalade sur structures artificielles, auprès de tout public, de l’initiation jusqu’aux premiers niveaux de compétition<ref name=":0" />. Le titulaire est contraint à un volume horaire maxium de travail partiel de {{nb|360 heures}} par an<ref name=":0" />. ===== STAPS ===== Les formations [[Sciences et techniques des activités physiques et sportives]] (STAPS) donnent également les prérogatives pour encadrer l'escalade contre rémunération. Les diplômes STAPS sont référés au [[répertoire national des certifications professionnelles]]. Les titulaires peuvent obtenir une carte professionnelle auprès de la [[Direction départementale de la cohésion sociale|direction départementale de la jeunesse et des sports]]. Deux approches sont possibles : * la licence « éducation et motricité » permet d'enseigner l'escalade auprès de tout public jusqu'aux jeunes adultes (26 ans) ; * la licence « entraînement » donne à son titulaire la possibilité d'entraîner en escalade, à condition qu'il ait suivi l'option « escalade » lors de son cursus et qu'il ait validé le {{nobr|cadre 6}}{{Quoi|date=février 2021}} de son supplément au diplôme. === En Suisse === En Suisse, l'[[Union internationale des associations de guides de montagne|Association suisse des guides de montagne]] délivre un titre de moniteur d'escalade après une formation et des examens pratiques et théoriques. Le candidat doit notamment être capable de grimper une voie cotée 7b pour les hommes et 7a+ pour les femmes<ref>{{Lien web |langue=de |format=pdf |url=http://www.4000plus.ch/fileadmin/user_upload/Ausbildung/Kletterlehrer/Kletterlehrer_Ausbildung_f.pdf|titre=Formation suisse des moniteurs d’escalade ASGM|auteur=Association Suisse des Guides de Montagne|site=4000plus.ch|en ligne le=31 mars 2013|consulté le=1 novembre 2013}}.</ref>. == Aspects environnementaux == [[Fichier:Falco peregrinus nest USFWS free.jpg|vignette|La nidification d'un [[faucon pèlerin]] est le motif d'interdiction temporaire d'escalade, dans plusieurs secteurs en France<ref name=pelerin />.]] Comme d'autres [[sport de pleine nature|sports de nature]], l'escalade en extérieur a des [[impact environnemental|impacts négatifs sur l'environnement]]<ref>{{Article |langue=fr |prénom1=André-Philippe|nom1=Drapeau Picard|titre=Pierre qu’on grimpe n’amasse pas mousse : conséquences de l’escalade sur la biodiversité associée aux parois rocheuses |périodique=[[Le Naturaliste canadien]] |éditeur=|lieu=|volume=146|numéro=2|titre numéro=|jour=1|mois=Septembre|année=2022|pages=2-63|doi=10.7202/1093576ar }}.</ref>. La pratique de l'escalade est ainsi parfois l'objet de concertations, de conflits ou de conventions entre les grimpeurs, les associations de défense de l'environnement, les parcs nationaux, les pouvoirs publics (mairie, élus), les propriétaires et les usagers des terrains. L'activité des grimpeurs sur les falaises et leurs abords peut avoir des impacts non négligeables sur les espèces rupestres animales et végétales, parfois fragilisées voire menacées. Elle est source de dérangement (visuel, sonore) pour la faune rupestre : oiseaux en période de nidification, rapaces, lézards et serpents, chauve-souris, bouquetins{{etc.}} En nettoyant les falaises (purge de rochers, débroussaillage), en aménageant les abords (accès) ou en piétinant la végétation, les grimpeurs peuvent détruire des espèces végétales fragiles et rares ou favoriser l'[[érosion]] des sols<ref>[http://94.23.240.121/ariegena/www/attachments/RFinal_Esc&Biodiv.pdf Inventaire de la faune et de la flore des falaises - Mesure de l'impact de l'escalade sur la biodiversité - Proposition concertée de mesures conservatoires] » {{pdf}}, ''Escalade et biodiversité'', février 2007.</ref>{{,}}<ref>Jean-Pierre Mounet, « [http://developpementdurable.revues.org/3817 La gestion environnementale des sports de nature : entre laisser-faire, autorité et concertation] », ''Développement durable et territoires'', Varia, 2004-2010, {{DOI|10.4000/developpementdurable.3817}}.</ref>{{,}}<ref>[[Massif des Bauges|Géopark des Bauges]], « [http://www.ffme.fr/uploads/formation/guide/guide-peda-equipeur.pdf Équiper éco-responsable] », [[Fédération française de la montagne et de l'escalade|FFME]] {{pdf}}.</ref>. Aussi, pour préserver les biotopes, des pays restreignent ou interdisent l'accès à certains secteurs<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=Grimper |titre=Dans la réserve naturelle du Sancy, escalade et alpinisme sont désormais interdits |url=https://www.grimper.com/news-dans-reserve-naturelle-sancy-escalade-alpinisme-desormais-interdits-2 |site=Grimper.com |consulté le=2021-11-20}}.</ref>{{,}}<ref name="yosemite" />{{,}}<ref name="pelerin">[http://www.ecrins-parcnational.fr/actualite/falaise-vigneaux-retour-couple-pelerins Falaise des Vigneaux : le retour du couple de pèlerins], [[parc national des Écrins]] (France).</ref>. À l'instar d'autres activités de plein air, la surfréquentation de certains secteurs peut être une source de pollution ou de nuisances pour les propriétaires de terrains et les riverains : déchets abandonnés<ref name="yosemite">{{Lien web |langue=fr |auteur1=Philippe Poulet |site=Grimper.com |titre=Yosemite : "permis d'escalade en milieu sauvage" requis et conflit entre slackliners... |date=2021-05-25 |url=https://www.grimper.com/news-yosemite-permis-escalade-milieu-sauvage-requis-conflit-entre-slackliners |consulté le=2021-11-20}}.</ref>, bivouac et [[camping sauvage]]<ref name="yosemite" />, stationnement de véhicules<ref>Voir les interdictions du site Bionnassay liée au stationnement de véhicules, dans {{Lien web |langue=fr |nom=Grimper |titre=Bionnassay : site escalade |url=https://www.grimper.com/site-escalade-bionnassay |site=Grimper.com |consulté le=2021-11-20}}.</ref>, bruit, perturbation du bétail ou des chasses<ref name="chasse">L'exemple du site français de Sainte-Croix interdit à la suite d'un conflit avec les chasseurs : {{Lien web |langue=fr |nom=Grimper |titre=Sainte-Croix : site escalade Falaise, accès, topo Sainte-Croix, France |url=https://www.grimper.com/site-escalade-sainte-croix |site=Grimper.com : l'actualité de l'escalade, tests matériel d'escalade, salles d'escalade |consulté le=2021-11-20}}.</ref>. L'emploi de magnésie, outre l'aspect visuel disgracieux, pollue les voies d'escalade par la poudre blanche résiduelle qui colle durablement aux prises et aurait un effet délétère sur la végétation [[épilithe]], au contraire de la [[colophane]], résine d'origine organique<ref>{{Lien web |titre=Colophane et magnésie |url=http://www.cosiroc.fr/index.php/informations-pratiques/337-colophane-et-magnesie |site=cosiroc.fr |date=29/07/2105 |consulté le=2020-09-13}}.</ref>. == Image de l'escalade dans les médias == Pour le public non-initié, l'escalade est souvent associée à une [[aventure]], une activité à risques, voire un [[sport extrême]]<ref>{{Lien web |titre=Vidéo : Le best-of 2017 des sports extrêmes |url=https://www.lequipe.fr/Adrenaline/Tous-sports/Actualites/Video-le-best-of-2017-des-sports-extremes/862554 |périodique=[[L'Équipe]] |date=28/12/2017 |consulté le=2019-11-19}}.</ref>, procurant des « sensations fortes » accrues par la [[Acrophobie|peur du vide]] et l'éventualité d'une chute au sol. Cette image est souvent reprise par les médias, alors qu'elle ne correspond pas à la réalité des pratiques modernes toujours plus sécurisées, sur [[Site d'escalade|falaises équipées]] ou [[Mur d'escalade|structures artificielles]]. La majorité des grimpeurs revendique au contraire un refus du « risque inconsidéré » et défend l'idée d'une aventure construite sur la [[performance sportive]]<ref>Éric de Léséleuc, « [http://www.persee.fr/doc/agora_1268-5666_1998_num_11_1_1586 L’escalade contemporaine : goût du risque ou passion de la... lecture ?] », ''Agora débats/jeunesses'', 1998, vol. 11, {{n°|1}}, {{p.|65-72}}.</ref>. Par ses différents aspects, l'escalade véhicule d'autres images qui sont parfois utilisées dans le milieu de la [[publicité]], autant télévisée que papier<ref>{{Lien web |titre=Les pubs et l'escalade ! |url=http://bonze.ouvaton.org/publicites/publicites.html |site=bonze.ouvaton.org |en ligne le=1 février 2001 |consulté le=14 décembre 2011|brisé le = 2023-10-31}}.</ref>. La marque de barres de céréales [[Grany]] utilise l'aspect {{citation|proche de la nature}} avec une publicité mettant en image [[Patrick Edlinger]] diffusée en 2004<ref>{{Lien web |url=http://www.ina.fr/pub/alimentation-boisson/video/PUB2632198046/grany-edlinger-pomme-moelleux.fr.html |titre=Vidéo de la publicité de Grany avec Patrick Edlinger en 2004 |site=[[Institut national de l'audiovisuel|INA]] |en ligne le=26 avril 2004|consulté le=14 décembre 2011}}.</ref>. Cette publicité en reprend une diffusée plus tôt en 1988 de la même marque mettant en avant le {{citation|contact et la pureté}} du sport pour vanter les mérites du produit<ref>{{Lien web |titre=Vidéo de la publicité de Heudebert Grany avec Patrick Edlinger en 1988 |url=http://www.ina.fr/pub/alimentation-boisson/video/PUB3784100122/heudebert-grany-barre-cereales.fr.html |site=INA |en ligne le=16 février 2011 |consulté le=14 décembre 2011}}.</ref>. La technique puriste de Patrick Edlinger est aussi utilisée pour apporter une image {{citation|pure}} des barres Grany<ref>{{Lien web |url=http://www.ina.fr/pub/alimentation-boisson/video/PUB3784100123/heudebert-grany-barre-cereales.fr.html |titre=Vidéo de la publicité remaniée de Heudebert Grany avec Patrick Edlinger en 1988 |site=INA |en ligne le=16 février 2011 |consulté le=14 décembre 2011}}.</ref>. == Notes et références == === Notes === {{Traduction/Référence|en|Climbing|54559769|type=note}} {{Références|taille=35|groupe=Note}} === Références === * {{harvsp|Labreveux|Poulet|2009|id=LabreveuxPoulet2009}} : {{Références|taille=20|groupe=A}} * {{harvsp|Verdier|Angonin|2004}} : {{Références|taille=20|groupe=B}} * [[Association française de normalisation]] (AFNOR) : {{Références|taille=25|groupe=AFNOR}} * {{harvsp|Fédération internationale d'escalade|2013|id=IFSC2013}} (règlement des compétitions) : {{Références|taille=20|groupe=IFSC}} * Autres références : {{Références|taille=25}} == Voir aussi == {{Autres projets | commons = Category:Rock climbing | wiktionary = Escalade | wikisource = L’Encyclopédie/1re_édition/ESCALADE | wikisource titre = L’Encyclopédie : Escalade }} === Articles connexes === * [[Site d'escalade]] * [[Mur d'escalade]] * [[Vocabulaire de l'escalade et de l'alpinisme]] * [[Escalade en France]] * [[Continuité (escalade)|Continuité]] * [[Mouvements d'escalade]] === Bibliographie === {{Légende plume}} * {{Ouvrage |prénom1=Fred |nom1=Labreveux |prénom2=Philipe |nom2=Poulet |titre=Toute l'escalade |collection=A-Z initiation et perfectionnement |éditeur=Mission Spéciale Productions |lieu=[[Les Échelles]] |année=2009 |pages totales=208 |isbn=978-2-916357-25-6 |id=LabreveuxPoulet2009 |plume=oui}} * {{Ouvrage |prénom1=Jean-Pierre |nom1=Verdier |prénom2=Didier |nom2=Angonin |titre=Escalade |sous-titre=S'initier et progresser |éditeur=Éditions Amphora |date=04/02/2004 |pages totales=352 |isbn=978-2851806376 |plume=oui}} * {{Ouvrage |titre=Grande encyclopédie de la montagne |tome=3 |éditeur=Atlas |lien éditeur=Éditions Atlas |lieu=Paris |année=1977 |pages totales=2600 |plume=oui}} * {{Ouvrage |langue=en |site=[[Fédération internationale d'escalade]] (IFSC) |titre=Rules 2013 International Climbing Competitions |date=01/03/2013 |pages totales=97 |lire en ligne=http://www.ifsc-climbing.org/images/World_competitions/Event_regulations/IFSC_Rules_2013_V1-2.pdf |format=pdf |id=IFSC2013 |plume=oui}} * {{Ouvrage |prénom1=Laurence|nom1=Guyon|prénom2=Olivier|nom2=Broussouloux |titre=Escalade et performance |sous-titre=Préparation et entraînement |éditeur=Éditions Amphora |date=13/10/2004 |pages totales=352 |isbn=978-2851806550}}. * {{Manuel_CAF}}. * O. Aubel, ''L'escalade libre en France : sociologie d'une prophétie sportive'', Paris, L'Harmattan, 2005. * J. Corneloup, « Escalades et post-modernité », ''Sociétés'', {{n°|34}}, 1991, p. 385-394. * A. Gloria, M. Raspaud, « Émergence des compétitions d'escalade en France (1980-1987) : genèse d'une offre fédérale », ''STAPS'', vol. 27, {{n°|71}}, 2006, p. 99-114. * O. Hoibian, « De l'alpinisme à l'escalade libre, l'invention d'un style ? », ''STAPS'', vol. 16, {{n°|36}}, 1995, p. 7-15. * E. de Léséleuc, ''Les "voleurs" de falaise : un territoire d'escalade entre espace public et espace privé'', Pessac, Maison des Sciences de l'Homme d'Aquitaine, 2004. * C. Martha, « L'engagement du corps dans la pratique de l'escalade », ''in'' O. Sirost (Ed.), ''Le corps extrême dans les sociétés occidentales'', Paris, L'Harmattan, 2005, p. 179-185. * A. Suchet, « L'invention du piton d’escalade et sa diffusion en Europe : étude d’une innovation sportive en montagne », ''Science & Motricité'', vol. 31, {{n°|97}}, 2017, p. 45-52. === Liens externes === {{Liens}} * {{Lien vidéo |année=2001 |titre=L'escalade : la bonne voie |émission=[[C'est pas sorcier]] |chaine=[[France 3]] |url=https://www.youtube.com/watch?v=05qn2IlEbi8 |format= |medium=Production de télévision |éditeur= |lieu= |consulté le=14 janvier 2019 |durée=27 | extrait= |id= }} {{Palette|Escalade|Compétitions d'escalade|Sport olympique}} {{Portail|montagne|alpinisme}} {{Article de qualité|oldid=100389602|date=22 janvier 2014}} [[Catégorie:Escalade| ]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Extr%C3%AAme%20droite
Extrême droite
[[Fichier:Demonstration against Morten Kjærum in Vienna.jpg|vignette|Militants d'extrême droite [[Identitarisme|identitaires]] autrichiens pendant une manifestation anti-migrants à [[Vienne (Autriche)|Vienne]]. On peut notamment lire sur les banderoles « fermez les frontières ».]] [[Fichier:Neonazi 2.4.2005 München.jpg|vignette|Une marche [[néonazie]] à [[Munich]], Allemagne, [[2005]].]] Le terme « '''extrême droite''' » est employé en [[spectre politique|politique]] pour désigner les mouvements, [[organisation]]s et [[parti politique|partis politiques]] (ainsi que leurs membres et électeurs) siégeant le plus à droite dans les [[Parlement|hémicycles parlementaires]] ou, à défaut de représentants, portant les idées {{"|les plus à droite}}. L'extrême droite est très diverse. Ses fondements idéologiques reposent principalement sur trois points<ref name=":3">{{Article|langue=fr|prénom1=Benjamin|nom1=Biard|titre=L’extrême droite en Europe occidentale (2004-2019)|périodique=Courrier hebdomadaire du CRISP|volume=n° 2420-2421|numéro=15|date=2019|issn=0008-9664|issn2=1782-141X|doi=10.3917/cris.2420.0005|lire en ligne=http://www.cairn.info/revue-courrier-hebdomadaire-du-crisp-2019-15-page-5.htm?ref=doi|consulté le=2023-05-08|pages=5}}</ref> : * Le [[Opposition à l'immigration|rejet de l'immigration]], voire la [[xénophobie]] ; * Un projet [[Autoritarisme|autoritaire]] en matière de politique intérieure ; * Une rhétorique [[antisystème]] et hostile aux partis politiques traditionnels. Au début du {{XXe siècle}}, l'extrême droite était par exemple représentée par un mouvement comme l'[[Action française]], [[Nationalisme|nationaliste]] et [[Royalisme|royaliste]], qui défendait une doctrine [[Royalisme|royaliste]], [[Racisme|raciste]] et [[Antisémitisme|antisémite]]<ref>{{Chapitre|langue=fr|prénom1=Carole|nom1=Reynaud-Paligot|lien auteur1=Carole Reynaud-Paligot|titre chapitre=Maurras et la notion de race|auteurs ouvrage=[[Michel Leymarie]], [[Olivier Dard]], [[Jacques Prévotat]] et [[Neil McWilliam]] (dir.)|titre ouvrage= Le maurrassisme et la culture : L'Action française, culture, société, politique ({{III}})|lieu=Villeneuve-d'Ascq|éditeur=[[Presses universitaires du Septentrion]]|collection=Histoire et civilisations|année= 2010|pages totales=370|isbn=978-2-7574-0147-7|passage=111–119|lire en ligne=https://books.openedition.org/septentrion/44400}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Michel|nom1=Dobry|titre=Le mythe de l'allergie française au fascisme|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Albin Michel|A. Michel]]|année=2003|pages totales=460|isbn=2-226-13718-1|isbn2=978-2-226-13718-0|oclc=300256751|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/300256751|consulté le=2023-05-08|titre chapitre=L'Action française à l'ère du fascisme : une perspective contextuelle}}</ref>. Ceux qui se réclament de ces idées aujourd'hui y sont toujours classés. On y trouve des [[Néofascisme|néofascistes]] et des [[Néonazisme|néonazis]], ainsi que des courants [[Mouvance identitaire|identitaires]] et [[National-populisme|national-populistes]]<ref name=":3" />. Enfin, les courants traditionalistes comme le [[royalisme]], la [[Réactionnaires|réaction]] et l'[[intégrisme]] en font également partie. Des partis français comme le [[Rassemblement national]]<ref name=":2">{{Article|langue=fr|prénom1=Michael|nom1=Löwy|titre=Dix thèses sur l'extrême droite en Europe|périodique=Lignes|volume=45|numéro=3|date=2014|issn=0988-5226|issn2=2272-818X|doi=10.3917/lignes.045.0163|lire en ligne=http://www.cairn.info/revue-lignes-2014-3-page-163.htm|consulté le=2023-05-08|pages=163}}</ref>{{,}}<ref>Mondon, A., 2015. "The French secular hypocrisy: the extreme right, the Republic and the battle for hegemony." ''Patterns of Prejudice'', 49 (4), pp. 392–413.</ref>{{,}}<ref>Anthony M. Messina (2015). "The political and policy impacts of extreme right parties in time and context." ''Ethnic and Racial Studies'' 2015; 38: 1355.</ref> ou le parti [[Reconquête (parti politique)|Reconquête]]<ref>{{Article|titre=Éric Zemmour et le Rassemblement national: l’extrême droite française face à la valse des traîtres|périodique=Le Temps|date=2022-01-29|issn=1423-3967|lire en ligne=https://www.letemps.ch/monde/eric-zemmour-rassemblement-national-lextreme-droite-francaise-face-valse-traitres|consulté le=2022-01-31}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |auteur=Karl Laske |lien auteur=Karl Laske |auteur2 = Jacques Massey |titre=Les « VIP » de Zemmour : l’extrême droite et la droite dure en rang…|url=https://www.mediapart.fr/journal/france/250122/les-vip-de-zemmour-l-extreme-droite-et-la-droite-dure-en-rangs-serres |site=mediapart.fr |date=25-01-2022 |consulté le= 2 février 2022 }}.</ref> sont classés à l'extrême droite. À l'étranger, le parti [[Frères d'Italie (parti politique)|Frères d'Italie]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=EXPLAINED: Is Brothers of Italy a ‘far right’ party? |url=https://www.thelocal.it/20220922/explained-is-brothers-of-italy-a-far-right-party/ |site=thelocal.it |date=22 septembre 2022 |consulté le=25 septembre 2022}}</ref>{{,}}<ref name="PolitiGhiglione">{{Lien web |langue=en |auteur=James Politi & Davide Ghiglione |titre=Meloni takes Italian far-right back to 1930s roots |url=https://www.ft.com/content/f8c32044-0d92-11e8-8eb7-42f857ea9f09 |site=[[Financial Times]] |date=10 février 2018 |consulté le=26 septembre 2022}}</ref> en Italie, ou le [[Parti de la liberté d'Autriche]]<ref name=":2" />{{,}}<ref>{{Lien web |prénom=Blaise |nom=Cauquelin |titre=l'extrême droite près du pouvoir en Autriche |url=https://www.lemonde.fr/europe/article/2016/11/30/l-extreme-droite-pres-du-pouvoir-en-autriche_5040697_3214.html |date=30 novembre 2016 |consulté le=9 décembre 2016 |périodique=le Monde}}.</ref> en sont d'autres exemples. Le qualificatif d'« extrême droite » peut être utilisé de manière stigmatisante et péjorative, en assimilant toutes ses tendances au [[fascisme]] et au [[nazisme]]. Comme le relève le politologue [[Jean-Yves Camus]], en France, le terme n'est quasiment jamais assumé par ceux qui en font partie, le [[Rassemblement national]] y préférant par exemple les termes de « droite nationale » ou de « mouvement national »<ref>{{Lien web |auteur=[[Jean-Yves Camus]] |titre=Extrême droite |url=https://www.universalis.fr/encyclopedie/extreme-droite/ |site=universalis.fr}}.</ref>. == Utilisation du terme == Pour les politologues spécialistes de l'extrême droite [[Jean-Yves Camus]] et [[Nicolas Lebourg]], l'expression {{Citation|extrême droite}} est utilisée pour qualifier des événements très différents en Europe et est donc ambigüe, car généralement utilisée par des adversaires politiques de manière disqualifiante ou stigmatisante en assimilant toutes ses tendances au fascisme et au nazisme<ref name="exdreuro" />. Selon [[Pierre-André Taguieff]], l'expression « extrême droite » constitue « une étiquette polémique plutôt qu’une catégorie conceptuellement élaborée ou un modèle d’intelligibilité utilisable dans les travaux savants ». Mais l'expression est néanmoins utilisée en [[sciences politiques]] pour les analyses électorales, où elle permet « d’identifier d’une façon vague mais fortement stigmatisante telle ou telle formation politique ». Le passage de l'expression « extrême droite » de l'usage politique commun au vocabulaire des sciences politiques explique en partie les difficultés de définition<ref>Stéphanie Dechezelles, ''Visages et usages de l'extrême droite en Italie. Pour une analyse relationnelle et non substantialiste de la catégorie extrême droite.'', Revue internationale de politique comparée 4/2005 (Vol. 12), {{p.|451-467}}, [http://www.cairn.info/revue-internationale-de-politique-comparee-2005-4-page-451.htm lire en ligne].</ref> : selon [[Cas Mudde]], outre sa fonction de catégorisation descriptive, le terme remplit aussi dans l'usage commun une fonction de délimitation d'un « ennemi politique »<ref name=":1" />. D'après Taguieff, les mouvements nommés « extrême droite » ont sur certains sujets, comme le rejet de la « mondialisation libérale », une position « plus proche de la gauche, voire de la gauche révolutionnaire ou radicale, que de la droite libérale ou de la droite conservatrice »<ref name="Taguieff">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Pierre-André Taguieff|titre=La revanche du nationalisme. Néopopulistes et xénophobes à l'assaut de l'Europe|éditeur=Presses universitaires de France|année=2015|isbn=|lire en ligne=https://www.cairn.info/la-revanche-du-nationalisme--9782130653363-page-29.htm}}.</ref>. Le qualificatif « extrême droite » n'est quasiment jamais assumé par ceux qui en font partie, préférant s'autoqualifier de « droite nationale » ou « mouvement national ». La littérature scientifique reconnaît cependant l’existence d’une famille de partis d’extrême droite, mais cette analyse est surtout adaptée à l’Europe de l’Ouest<ref name="exdreuro">''Les Droites extrêmes en Europe'', Partie « Comment naissent les extrêmes droites », [[Jean-Yves Camus]], [[Nicolas Lebourg]], Le Seuil, 2015</ref>. En France, [[Jean-Marie Le Pen]] déclare par exemple être {{Citation|économiquement de droite, socialement de gauche et nationalement de France}}<ref>[[Nicolas Baverez]], [http://www.lepoint.fr/actualites-chroniques/2007-01-22/le-programme-de-jean-marie-le-pen/989/0/62576 Le programme de Jean-Marie Le Pen], ''Le Point'', 3 mai 2001</ref> ou encore en 1978 : « L'extrême droite, le mot est équivoque dans la mesure où il comporte le mot extrême. Nos adversaires confondent volontairement, et dans l'intention de tromper, une position géographique sur l'échiquier politique avec une position d'extrémisme politique. Or notre philosophie, notre principe d'action et notre programme ne sont pas extrémistes et par conséquent nous occupons la place qui est libre. Je crois qu'il n'y a pas de droite, le centre actuel n'est pas la droite, bien qu'une grande partie du peuple de droite vote pour les candidats du centre et même de la gauche »<ref>Jean-Pierre Apparu, {{citation|''La Droite aujourd'hui''}}, Paris, Albin Michel, 1978, {{p.|176}})</ref>. Le [[Mouvement social italien|MSI]], parti [[néofascisme|néofasciste]] italien, utilisait l'expression {{Citation|droite nationale}}, tandis que ses adversaires le désignaient simplement comme la {{citation|droite}}, le mot n'ayant pas la même portée dans le vocabulaire politique italien : l'appellation {{citation|extrême droite}} était plutôt réservée, en [[Italie]], aux groupes subversifs ou [[néonazisme|néonazis]]. L'appellation {{Citation|droite nationale}} a été également utilisée par le [[Front national (parti français)|Front national]] en [[France]]. En [[Autriche]], le [[Parti libéral d'Autriche|FPÖ]], sous la présidence de [[Jörg Haider]], préférait se décrire comme la {{citation|troisième force}} opposée à la fois aux socialistes et aux conservateurs ; ses membres se présentaient comme des {{citation|libertaires}}<ref>In Jean-Guy Prévost, ''L'extrême droite en Europe : France, Autriche, Italie'', Fides, 2004, {{p.|28}}</ref>. Il sera donc question d’{{Citation|extrême droite traditionnelle}}<ref>Jean-Yves Camus et Philippe Rekacewicz, ''L’Union européenne, un acteur autonome ? Les deux familles de l’extrême droite'', Le Monde Diplomatique, décembre 2004, [http://www.monde-diplomatique.fr/cartes/extremedroite lire en ligne]</ref> à propos de la tendance activiste et protestataire issue directement des mouvements fascistes, nazis et racistes des années 1930 à 1960. Le terme de {{Citation|nouvelle droite national-populiste}}<ref>Jean-Yves Camus, « Métamorphoses de l´extrême droite en Europe. Du fascisme au national-populisme », ''Le Monde diplomatique'', mai 2002, page 5, [http://www.monde-diplomatique.fr/2002/05/CAMUS/16416 lire en ligne].</ref> sera utilisé pour les partis constitués plus récemment autour de problématiques liées à la crise : chômage, immigration, [[identité nationale]], etc. et qui mettent en œuvre des stratégies de prise de pouvoir électorale<ref>[http://www.resistances.be/cqfd.html ''Comment les nommer ? Extrême droite, nouvelle droite, droite radicale… CQFD''], [[Manuel Abramowicz]], resistances.be</ref>. La science politique anglo-saxonne parle plus volontiers de ''droite radicale''{{Source insuffisante}}<ref>Philippe Vervaecke, Valérie Auda-André, David Bensoussan, Myriam Boussahba-Bravard, ''À droite de la droite, droites radicales en France et en Grande-Bretagne au {{s-|XX}}'', Presses universitaires du Septentrion, Villeneuve-d'Ascq (Nord), Coll. Espaces politiques, 2012, 562 pages [https://books.google.fr/books?id=FJBYfWBj4sYC&pg=PA502&dq=%22droite+radicale%22&hl=fr&sa=X&ei=cw8RUd3zKeSg0QXck4GICA&ved=0CDYQ6AEwAQ#v=onepage&q=%22droite%20radicale%22%2B%22extr%C3%AAme-droite%22&f=false lire en ligne].</ref> signifiant par là qu'elle se situe à la limite de la droite [[démocratique]], [[libéralisme économique|libérale]] ou [[conservatisme|conservatrice]]. == Droite et extrême droite == Pour se distinguer de l'extrême droite, la droite traditionnelle a historiquement entretenu un refus d'alliance, dont une illustration est le {{citation|[[Cordon sanitaire (politique belge)|cordon sanitaire]]}} en Belgique<ref>''Cette attitude, qui consiste à refuser de collaborer avec les membres des partis d'extrême droite, est ce que l'on appelle former un "cordon sanitaire".'' Anouck Thibaut, Michel Torrekens, ''Combattre l'extrême droite en Europe'', Les Cahiers du petit Ligueur, De Boeck, Bruxelles, 2000, page 28, [https://books.google.fr/books?id=iKGRF1LF6PQC&pg=PA28&dq=%22extr%C3%AAme-droite%22%2B%22cordon+sanitaire%22&hl=fr&sa=X&ei=DRkRUbrULsi20QWYkIGAAg&sqi=2&ved=0CDcQ6AEwAQ#v=onepage&q=%22extr%C3%AAme-droite%22%2B%22cordon%20sanitaire%22&f=false lire en ligne].</ref>. Cette politique est remise en question depuis quelques années : dans certains pays, comme en Autriche ou en Israël, des alliances se sont parfois nouées<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=En Autriche, l’extrême-droite est devenue «convenable»|url=https://www.lopinion.fr/edition/international/en-autriche-l-extreme-droite-est-devenue-convenable-140029|site=L'Opinion|date=2017-12-17|consulté le=2020-05-19}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Autriche : la droite et extrême droite scellent leur accord de gouvernement|url=https://www.capital.fr/economie-politique/autriche-accord-de-gouvernement-entre-droite-et-extreme-droite-1261383|site=Capital.fr|date=2017-12-16|consulté le=2020-05-19}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |titre=Le sombre pacte de Nétanyahou avec l’extrême droite |périodique=Le Monde.fr |date=2019-03-04 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/03/04/le-sombre-pacte-de-netanyahou-avec-l-extreme-droite_5430991_3232.html |consulté le=2020-05-19 }}</ref>. Fin 2018, un scrutin régional en Espagne voit le [[Parti populaire (Espagne)|Parti populaire]] conclure une double alliance remarquée, d'un côté avec [[Ciudadanos]], de l'autre avec [[Vox (parti politique)|Vox]], petit parti d'extrême droite qui venait de faire une percée électorale notable<ref>{{Article |langue=fr |titre=Législatives en Espagne : conservateurs et libéraux tentés par l’alliance avec l’extrême droite |périodique=Le Monde.fr |date=2019-04-26 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/international/article/2019/04/26/en-espagne-conservateurs-et-liberaux-tentes-par-l-alliance-avec-l-extreme-droite_5455424_3210.html |consulté le=2021-02-05 }}</ref>. En février 2020, c'est en Allemagne qu'une alliance entre les partis de gouvernement [[Parti libéral-démocrate (Allemagne)|FDP]] et [[Union chrétienne-démocrate d'Allemagne|CDU]] et l'[[Alternative pour l'Allemagne|AfD]] d'extrême droite fait un tollé, entraînant des démissions et des manifestations<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Allemagne : manifestations contre les alliances électorales avec l'extrême-droite |url=https://fr.euronews.com/2020/02/15/allemagne-manifestations-contre-les-alliances-electorales-avec-l-extreme-droite |site=euronews |date=2020-02-15 |consulté le=2021-02-05}}</ref>. Certains mouvements d'extrême droite peuvent être liés à la droite classique, mais finirent par être classés à l'extrême droite du fait d'une radicalisation (par exemple le [[Fidesz]] hongrois). D'autres mouvements d'extrême droite s'avèrent n'avoir aucun lien avec les mouvements de droite classique, comme les factions [[Anticapitalisme|anticapitalistes]] de l'extrême droite. Ces dernières s'avèrent être plus radicales et parfois en conflit avec les mouvements de la droite conservatrice radicalisées{{Référence nécessaire|date=3 avril 2021}}. Certaines personnalités ou structures politiques peuvent évoluer considérablement comme l'illustre, en Italie, la trajectoire du [[Mouvement social italien]] (néo-fasciste) devenu [[Alliance nationale (Italie)|Alliance nationale]] (centre-droit). En France, [[Alain Madelin]], [[Gérard Longuet]], [[Patrick Devedjian]] et [[Hervé Novelli]] sont des figures politiques de droite ayant commencé leur engagement au sein du mouvement d'extrême droite [[Occident (mouvement politique)|Occident]]<ref>Nicolas Weill, ''L'autre extrême droite française, [[Frédéric Charpier]]'', ''Le Monde'', 13 février 2005, [https://www.lemonde.fr/cgi-bin/ACHATS/acheter.cgi?offre=ARCHIVES&type_item=ART_ARCH_30J&objet_id=888573&xtmc=claude_harmel&xtcr=2 lire en ligne].</ref>. == Différences entre les extrêmes droites == Il existe de nombreuses divergences entre les extrêmes droites, notamment sur le plan économique, certaines factions sont [[libéralisme économique|libérales]] tandis que d'autres sont [[socialisme national|socialisantes]]<ref>Zeev Sternhell, Naissance de l'idéologie fasciste, 2008.</ref>. En religion, on trouve également des extrêmes droites religieuses [[christianisme|chrétiennes]] ([[Civitas (mouvement)|Civitas]] catholique, [[Ku Klux Klan]] protestant, [[Pamiat]] orthodoxe)<ref>[[Walter Laqueur]] : ''Histoire des droites en Russie'', {{p.|227}} & suiv. Paris, éd. Michalon, 1996; {{ISBN|978-2841860081}}</ref>, [[Islam|musulmanes]] ([[Front de la stabilité de la révolution islamique]]<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.bbc.com/news/world-middle-east-17141030|auteur=Saeed Barzin|titre=Guide: Iranian parliamentary elections|date=27 février 2012|site=BBC World|consulté le=10 mars 2018}}</ref> et l'[[Alliance Fatah]] chiites, [[Hamas]] sunnite), [[Judaïsme|juives]] ([[Lehava]], [[Front national juif]]) et [[Hindouisme|hindoues]] ([[Rashtriya Swayamsevak Sangh|RSS]]) qui peuvent être antagonistes. Si la majorité des mouvements d'extrême droite sont [[Anticommunisme|anticommunistes]], certains mouvements prônent une forme de [[Communisme]] mêlé à du [[Conservatisme sociétal]] comme le [[National-bolchevisme]] et les [[Eurasisme|eurasistes]]. Concernant leur rapport à la religion, certains mouvements sont favorables à la présence de la religion dans la société. D'autres sont plutôt laïcs et certains sont franchement [[Théocratie|théocrates]]{{Référence nécessaire}}. Sur la stratégie électoraliste, certains prônent le [[réformisme]] tandis que d'autres prônent la stratégie [[révolution]]naire<ref>{{Lien web|langue = fr|titre = Fascisme et totalitarisme. Synthèse|url = http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/logphil/notions/etatsoc/esp_prof/synthese/totalita.htm|site = ac-grenoble.fr|consulté le = 22/08/2014}}</ref> ou contre-révolutionnaire selon les tendances<ref>[[Charles Maurras]], ''La seule France'', Éditions H. Lardanchet, Lyon, 1941</ref>{{,}}<ref>[[Charles Maurras]], ''Enquête sur la monarchie'', Les Éditions du Porte-Glaive, Paris, 1986</ref>. Sur le rôle de l'État, certains soutiennent l'[[étatisme]] tandis que d'autres sont [[Antiétatisme|anti-étatistes]]{{Référence nécessaire}}. Sur la politique étrangère, une grande partie se divise au sujet du [[conflit israélo-arabe]]. De nombreux mouvements soutiennent le [[nationalisme arabe]] ainsi que les [[palestiniens]]<ref>{{lien web|langue=it|url=https://m.livesicilia.it/2014/07/14/striscioni-di-forza-nuova-sul-dramma-palestinese_515899/|titre=Striscioni di Forza Nuova sul dramma palestinese|site=livesicilia.it|consulté le=03-04-2021}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web |langue=it |titre=«Saremo pure antisionisti ma non spediamo teste di maiale» |url=https://www.iltempo.it/politica/2014/01/29/gallery/saremo-pure-antisionisti-ma-non-spediamo-teste-di-maiale-925009/ |site=[[Il Tempo]] |date=31-01-2014 |consulté le=03-04-2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien brisé |url= http://www.fiammatricolore.com/chi-siamo/statuto-2// |titre=fiammatricolore.com/chi-siamo/… |brisé le=16-04-2023}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur1=Karl Richter |titre=“Israel is a terror state” – Nationaldemokratische Partei Deutschlands (NPD) |url=https://npd.de/2018/02/israel-is-a-terror-state/?lang=en |site=npd.de |date=février 2018 |consulté le=23 février 2020}}</ref>. Ainsi, l'[[Espagne franquiste]] soutenait activement les nationalistes arabes{{Sfn|Gavín|2017|p=77}}, d'autres factions [[Antisionisme|antisionistes]] d'extrême droite affichent une proximité avec le [[Hezbollah]] libanais et l'[[Iran]] [[Khomeinisme|khomeiniste]] sans forcément être musulmans, ainsi l'[[Alliance pour la paix et la liberté]], parti d'extrême droite européen qui appelle à la défense de la chrétienté soutient ouvertement les mouvements [[Islamisme|islamistes]] chiites pro-iraniens<ref name="APF to Hizbullah">{{lien web|titre=Hizbullah Official In Beirut Receives Visiting Far-Right 'Alliance For Freedom And Peace' Party Members From UK, Italy, Belgium, Germany, And Croatia – Who Express Support For Hizbullah's Fight Against Israel |url=https://www.memri.org/reports/hizbullah-official-beirut-receives-visiting-far-right-alliance-freedom-and-peace-party |site=memri.org |éditeur=[[Middle East Media Research Institute]] |consulté le=2 septembre 2021 |archive-url=https://web.archive.org/web/20210822130706/https://www.memri.org/reports/hizbullah-official-beirut-receives-visiting-far-right-alliance-freedom-and-peace-party |archive-date=22 August 2021 |langue=ar, en |date=19 March 2019 }}</ref>, tandis que d'autres mouvements et partis soutiennent le [[sionisme]]<ref>{{Article |auteur1= |titre=Comment l’extrême droite a cherché à séduire les juifs |périodique=[[L'Express]] |date=22-01-2019 |lire en ligne=https://www.lexpress.fr/actualite/politique/fn/comment-les-frontistes-ont-cherche-a-seduire-les-juifs_2056325.html |consulté le=16-04-2023}}.</ref>. Beaucoup de mouvements en [[Europe]] sont aussi anti-américains<ref>{{Lien web |langue=de |nom1=Oppelland |prénom1=Torsten |titre=Nationaldemokratische Partei Deutschlands |url=https://www.bpb.de/politik/grundfragen/parteien-in-deutschland/kleinparteien/42205/npd |site=bpb.de |consulté le=2021-04-03}}</ref> tandis que d'autres, plus proches du [[néoconservatisme]] sont pro-américains. == Fondements idéologiques == === Concept et vision du monde === Selon les chercheurs [[Jean-Yves Camus]] et [[Nicolas Lebourg]], le cœur de la vision du monde de l'extrême droite est l'[[organicisme]], l'idée selon laquelle la société fonctionne comme un être vivant complet, organisé et homogène. Adapté à la communauté qu'ils souhaitent constituer ou reconstituer (qu'elle soit fondée sur l'[[ethnicité]], la [[nationalité]], la [[religion]] ou la [[Race humaine|race]]), le concept les amène à rejeter toute forme d'[[Universalisme moral|universalisme]] au profit de l'autophilie et de l'[[wikt:altérophobie|altérophobie]], soit en d'autres termes l'idéalisation d'un « nous » à l'exclusion d'un « ils »{{Sfn|Camus|Lebourg|2017|p=22}}. L'extrême droite tend à absolutiser les différences entre nations, races, individus ou cultures puisqu'elles perturbent leurs efforts vers l'utopie rêve d'une société « fermée » et naturellement organisée, perçue comme la condition pour assurer la renaissance d'une communauté enfin reconnectée à sa nature quasi éternelle et rétablie sur de solides fondations métaphysiques{{Sfn|Camus|Lebourg|2017|p=21}}{{,}}{{sfn|Bar-On|2016|p=xiii}}. Considérant leur communauté dans un état de décadence facilité par les élites dirigeantes, les partisans d'extrême droite se présentent comme une élite naturelle, sensée et alternative, avec pour mission rédemptrice de sauver la société de la catastrophe promise. Ils rejettent à la fois leur système politique national et l'ordre géopolitique mondial (y compris leurs institutions et leurs valeurs, par exemple le [[libéralisme politique]] et l'[[humanisme]] [[Égalitarisme|égalitaire]]) qui sont présentés comme devant être abandonnés ou purgés de leurs impuretés, afin que la « communauté rédemptrice » puisse éventuellement quitter la phase actuelle de crise liminale pour inaugurer une nouvelle ère{{Sfn|Camus|Lebourg|2017|p=22}}{{,}}{{sfn|Bar-On|2016|p=xiii}}. La communauté elle-même est idéalisée à travers de grandes figures archétypales (les âges d'or, le sauveur, la décadence et les [[Nouvel ordre mondial (théorie du complot)|théories du complot mondial]]) car elles glorifient des valeurs non rationalistes et non matérialistes comme la jeunesse ou le culte des morts{{sfn|Camus|Lebourg|2017|p=22}}. Le politologue [[Cas Mudde]] soutient que l'extrême droite peut être considérée comme une combinaison de quatre concepts largement définis, à savoir l'[[exclusivisme]] (par exemple le [[racisme]], la [[xénophobie]], l'[[ethnocentrisme]], l'[[Ethno-différentialisme|ethnopluralisme]], le [[chauvinisme]], y compris le chauvinisme social), les traits antidémocratiques et non-individualistes (par exemple le culte de la personnalité, le hiérarchisme, le [[monisme]], le [[Populisme (politique)|populisme]], l'anti-[[particratie]], la vision organique de l'État), un système de valeurs déplorant la disparition des cadres de référence historiques (par exemple l'[[ordre public]], la [[famille]], la communauté et la [[Nation ethnique|nation ethniques]], linguistiques et religieuses ainsi que l'environnement naturel) et un programme socio-économique associant [[corporatisme]], [[Étatisme|contrôle étatique]] de certains secteurs, [[agrarisme]], et un degré variable de croyance dans le libre jeu des forces socialement darwinistes du marché. Mudde propose ensuite une subdivision de la nébuleuse d’extrême droite en tendances modérées et radicales, selon leur degré d'exclusionnisme et d'essentialisme<ref>[[Cas Mudde|Mudde, Cas]]. ''The Extreme Right Party Family: An Ideological Approach'' (PhD diss., [[Leiden University]], 1998).</ref>{{,}}{{sfn|Camus|Lebourg|2017|pp=44–45}}. === Définition et analyse comparative === L'''Encyclopédie politique : La gauche et la droite'' déclare que la politique d'extrême droite comprend « des personnes ou des groupes qui ont des opinions extrêmement nationalistes, xénophobes, racistes, fondamentalistes religieuses ou autres opinions réactionnaires ». Bien que le terme d'extrême droite soit généralement appliqué aux [[Royalisme|royalistes]] [[Absolutisme|absolutistes]], aux [[Fondamentalisme|fondamentalistes]] et aux [[Fascisme|fascistes]], il a également été utilisé pour désigner ceux qui se situent à droite du courant dominant de la politique de droite{{sfn|Carlisle|2005|p=694}}. Si les mouvements ou partis d'extrême droite sont divers, leurs socles idéologiques comportent des points communs : un [[chauvinisme]]<ref name=":2" />, un [[souverainisme]]<ref name=":2" /> et un [[traditionalisme]]<ref>''Toupictionnaire'' : le dictionnaire de politique, ''Extrême droite'' [http://www.toupie.org/Dictionnaire/Extreme_droite.htm lire en ligne].</ref> encore plus poussés qu'à [[Droite (politique)|droite]], un discours [[Autoritarisme|autoritariste]] affirmé, et un programme économique et social hétéroclite, parfois plus favorable aux milieux populaires que celui de la droite traditionnelle, usant largement d'une rhétorique [[antisystème]] et de dénonciation des élites<ref name=":0">[[Pascal Perrineau]], « L'extrême droite en Europe », dans Pascal Perrineau, [[Luc Rouban]], ''La politique en France et en Europe'', [[Presses de Sciences Po]], 2007, 456 p. {{ISBN|978-2724686791}}, {{p.|391-408}}.</ref>. La [[xénophobie]] et le [[racisme]]<ref name=":2" /> font aussi partie de ce socle commun et se traduisent souvent par une [[opposition à l'immigration]]<ref>Pascal Delwit, Andrea Rea, [https://books.google.fr/books?id=splVBxNF3EkC&pg=PA116 ''Extrêmes-droites en Belgique et en France''], éditions Complexe, Bruxelles, 1998, {{p.|116}}.<br>''Reste enfin le point délicat du racisme et de la xénophobie. L'immigration est incontestablement la cible principale de l'extrême droite. Elle s'en revendique même jusqu'à en faire sa raison d'être.''</ref>. Enfin, on y retrouve un anticommunisme marqué<ref name=":3" />. Le fondamentalisme religieux est aussi classé à l'extrême droite. Les groupes et partis d'extrême droite sont souvent [[nationalistes]] voir [[Ultranationalisme|ultranationalistes]]<ref>{{cita|Tous les mouvements d'extrême droite se déclarent nationalistes mais cette unanimité ne doit pas faire oublier que l'exaltation du sentiment national n'a pas toujours appartenu à la doctrine d'extrême droite}}, [[Ariane Chebel d'Appollonia]], [https://books.google.fr/books?id=VoE383twEQsC&pg=PA44 ''L'extrême droite en France : de Maurras à Le Pen''], {{vol.|1}}, [[éditions Complexe]], 1998, {{p.|44}}.</ref>, toutefois, plusieurs formes d'extrême droite ne sont pas [[Nationalisme|nationalistes]], certains sont également [[Antinationalisme|antinationalistes]] à l'instar de certains mouvements [[Royalisme|royalistes]] absolutistes, des [[Libertarianisme de droite|libertariens conservateurs]]<ref name="Carlson1">Carlson, Jennifer D. (2012). "Libertarianism". In Miller, Wilburn R., ed. ''The Social History of Crime and Punishment in America''. London: SAGE Publications. [https://books.google.com/books?id=tYME6Z35nyAC&q=There+exist+three+major+camps+in+libertarian+thought%3A+right-libertarianism%2C+socialist+libertarianism%2C+and+left-libertarianism%3B+the+extent+to+which+these+represent+distinct+ideologies+as+opposed+to+variations+on+a+theme+is+contested+by+scholars.&pg=PA1006 {{p.|1006}}] {{lien brisé|url=https://web.archive.org/web/20200930075224/https://books.google.com/books?id=tYME6Z35nyAC&pg=PA1006&dq=right-libertarianism&hl=it&sa=X&ved=0ahUKEwjVoNT9_uvlAhWN6aQKHWZ6AUUQ6AEINjAB#v=onepage&q=There%20exist%20three%20major%20camps%20in%20libertarian%20thought%3A%20right-libertarianism%2C%20socialist%20libertarianism%2C%20and%20left-libertarianism%3B%20the%20extent%20to%20which%20these%20represent%20distinct%20ideologies%20as%20opposed%20to%20variations%20on%20a%20theme%20is%20contested%20by%20scholars.&f=false |date=30 Septembre 2020| ISBN=1412988764}}</ref> ou de groupes [[Panislamisme|pan-islamistes]]<ref name="AlJazeera2008">{{article|titre=Nationalism vs Islam|périodique=Aljazeera|url=http://www.aljazeera.com/focus/arabunity/2008/02/200852519420197834.html|consulté le=31 Août 2023|date=18 Février 2008}}</ref> comme [[Hizb ut-Tahrir]]<ref name="HT-nationalism">{{lien web|titre=News from Khilafah Conference 2013: Nationalism weakened the unity of Muslim Ummah|url=http://www.khilafah.com/news-from-khilafah-conference-2013-nationalism-weakened-the-unity-of-muslim-ummah/|site=Khilafah|consulté le=15 mai 2016|date=13 mai 2013|extrait=HTI Press. Abdillah, a representative of Hizb ut Tahrir-Batam, confirmed that nationalism is dangerous for Muslim beliefs. Nationalism is a sense of identity with the nation.}}</ref>. Ainsi, selon le docteur en science politique Benjamin Biard, l'opposition à l'[[immigration]], l'[[autoritarisme]] en matière de politique intérieure et la rhétorique [[Populisme (politique)|populiste]] [[antisystème]] et hostile aux partis traditionnels sont les trois caractéristiques communes à toute l'extrême droite, et qui permettent donc de la reconnaître<ref name=":3" />. Le politologue néerlandais [[Cas Mudde]] montre que la plupart des analyses de l'idéologie d'extrême droite mettent en avant des combinaisons diverses des cinq aspects suivants : nationalisme, racisme, xénophobie, opposition à la démocratie, revendication d'un État fort<ref name=":1">{{Article |langue=en |prénom1=Cas |nom1=Mudde |titre=Right-wing extremism analyzed: A comparative analysis of the ideologies of three alleged right-wing extremist parties (NPD, NDP, CP'86) |périodique=European Journal of Political Research |volume=27 |numéro=2 |date=1995-02 |issn=0304-4130 |issn2=1475-6765 |doi=10.1111/j.1475-6765.1995.tb00636.x |lire en ligne=http://doi.wiley.com/10.1111/j.1475-6765.1995.tb00636.x |consulté le=2021-02-02 |pages=203–224}}.</ref>. Pour [[Pascal Delwit]] et [[Andrea Rea]], « deux sujets essentiels cristallisent le vote d'extrême droite : la xénophobie et le discours sécuritaire »<ref>Pascal Delwit, Andrea Rea, [https://books.google.fr/books?id=splVBxNF3EkC&pg=PA22 ''Extremes-droites en Belgique et en France''], éditions Complexe, Bruxelles, 1998, {{p.|22}}.</ref>. Au-delà de ces fondements idéologiques, les références parfois hétéroclites et les itinéraires variés des mouvements d'extrême droite expliquent des positions parfois contradictoires<ref name=":0" />. Ainsi, dans le domaine spirituel, certains défendent un [[traditionalisme]]-[[intégrisme]] religieux<ref>Jean-Yves Camus, René Monzat, ''Les Droites nationales et radicales en France'', Archives des sciences sociales des religions, 1994, {{vol.|86}}, {{numéro|1}}, {{p.|318}}. [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/assr_0335-5985_1994_num_86_1_1444_t1_0318_0000_2 synthèse en ligne sur Persee].</ref>, d'autres un [[athéisme]] exacerbé ou un [[néo-paganisme]]<ref>''(…) de nombreux gages sont donnés aux partisans d'un néo-paganisme d'intention anti-chrétienne.'', Vincent Gilbert, ''Face à l'extrême droite. Quelle parole, quel engagement ?'', Autres Temps, Cahiers d'éthique sociale et politique, {{numéro|51}}, 1996, {{p.|92}} [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/chris_0753-2776_1996_num_51_1_1899 lire en ligne sur Persee].</ref>. De plus, comme le souligne la géopolitologue [[Béatrice Giblin-Delvallet]], l'existence de ressorts communs à l'extrême droite moderne ne doit pas empêcher de comprendre l'évolution des différents partis en relation avec des contextes nationaux particuliers. Par exemple en matière économique, « le nouveau nationalisme russe rejette toute intervention économique et sociale étatique (du fait d’un mauvais souvenir du centralisme soviétique ?). En revanche, le RN nouveau prône le rôle actif et protecteur de l’État contre les capitalistes prédateurs qui appauvrissent les plus faibles »<ref>[[Béatrice Giblin-Delvallet]], ''L'extrême droite en Europe'', revue Hérodote, {{numéro|144}}, La Découverte, 2012/1, 224 pages, [http://www.cairn.info/revue-herodote-2012-1.htm présentation en ligne].</ref>. Selon le sociologue [[Alain Bihr]], la pensée d'extrême droite voit les [[inégalités]] comme relevant de l'[[ordre naturel]] des choses, d'où son goût pour les chefs, l'autorité et la hiérarchie. Selon cette famille politique, la société a dévié de l'ordre naturel, et elle doit absolument y revenir. L'[[organicisme]], c'est-à-dire la comparaison entre la nation et un organisme vivant, y est également très présent. Cet organisme biologique doit, selon l'extrême droite, être protégé de la maladie qu'est la [[décadence]], et des agents pathogènes qui l'encouragent. Enfin, on y retrouve souvent un culte de la force et de la combativité, censé entretenir le [[vitalisme]] de la nation<ref>{{Ouvrage|prénom1=Alain|nom1=Bihr|titre=L'actualité d'un archaïsme : la pensée d'extrême droite et la crise de la modernité|éditeur=Editions Page deux|année=1998|pages totales=188|isbn=2-940189-11-0|isbn2=978-2-940189-11-3|oclc=40438563|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/40438563|consulté le=2023-05-08|titre chapitre=Identité, inégalité, pugnacité}}</ref>. === Moyens mis en œuvre === Les moyens mis en œuvre par les partis ou organisations d'extrême droite sont divers : * le parlementarisme et la participation aux élections<ref>Jean-Sébastien Lefebvre, ''Le guide de l'extrême droite européenne'', Slate.fr, [http://www.slate.fr/story/36693/extreme-droite-europeenne lire en ligne].</ref> ; * la [[propagande]]<ref>''(…) un langage spécifique, un vocabulaire et des expressions propres à cette famille politique, pour qui les mots sont des "armes", manipulés, utilisés comme des vecteurs de mémoire, servant à qualifier les "siens", mais aussi à disqualifier les "ennemis", qui forment le point de ralliement de la mouvance'', Erwan Lecoeur (dir.), ''Dictionnaire de l'extrême droite'', Paris, Larousse, 2007, {{p.|9}}.</ref>, notamment par le [[Extrême-droite sur Internet|cyberactivisme]] ; * l'[[Activisme politique|activisme]] pouvant parfois revendiquer la violence comme moyen d'action légitime<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Jean-Yves|nom1=Camus|prénom2=Nicolas|nom2=Lebourg|titre=Far-Right Politics in Europe|éditeur=[[Harvard University Press]]|date=2017-03-20|pages totales=320|isbn=978-0-674-97153-0|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=_j5YDgAAQBAJ|pages totales-doublon=19 <!--PARAMETRE 'pages totales-doublon' N'EXISTE PAS -->}}.</ref>, voire le [[terroriste|terrorisme]]<ref>''Le terrorisme d'extrême droite en appelle le plus souvent à l'ordre et à la nation (…)'', [[Michel Wieviorka]], ''Sociétés et terrorisme'', Fayard, 1988, 556 pages, [https://books.google.fr/books?id=Hb6PJCBvbaIC&pg=PT24 lire en ligne].</ref> comme en Italie<ref>''Le terrorisme d'extrême gauche s'est développé, entre autres facteurs, comme une réponse à un terrorisme d'extrême droite qui lui est antérieur.'', Bruno Groppo, ''1968 en Italie et le problème de la violence'', Revue d'Allemagne, 2003, vol. 35, {{numéro|2}}, {{p.|261-272}}, Société d'études allemandes, Strasbourg, [http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=15224937 présentation en ligne].</ref>, en Suède<ref>''La marginalisation politique des partis et groupes d'extrême droite produit des résultats variables (…) elle peut aussi engendrer une radicalisation, ce qui est le cas en Suède, où le phénomène se manifeste à travers des assassinats politiques, des incitations au meurtre sur Internet et une recrudescence des ventes d'armes, attitudes qui sont à considérer comme préludes au terrorisme d'extrême droite.'' Laurent Mucchielli, Xavier Crettiez, ''Les violences politiques en Europe - Un état des lieux'', La Découverte, 2010, {{p.|70}}, [https://books.google.fr/books?id=c_JBAQAAIAAJ lire en ligne].</ref>, en Turquie<ref>''Ce terrorisme d'extrême droite bénéficia d'appuis et de complicités au sein des classes possédantes et de l'État et fit des milliers de victimes.'', Michel BOZDÉMIR, Guzine DINO, Ali KAZANCIGIL, Robert MANTRAN, Jean-François PÉROUSE, ''Turquie'', Encyclopedie Universalis [http://www.universalis.fr/recherche/?q=%22terrorisme+d%27extr%C3%AAme+droite%22&btn_recherche= lire en ligne].</ref>, en Allemagne<ref>Chladek Tilmann, ''Le terrorisme d'extrême droite. Le terrorisme en Allemagne fédérale'', Politique étrangère, {{numéro|4}}, 1986, {{51e|année}}, {{p.|939}}, [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342x_1986_num_51_4_3619 lire en ligne].</ref> ou en Israël<ref>''Pourquoi a-t-il fallu attendre le printemps de 1984 pour qu'un gouvernement de droite s'inquiète brusquement de l'existence et de la terrible efficacité du terrorisme d'extrême droite ?'', Maurice Rajsfus. ''Retours d'Israël'', L'Harmattan, 1987, {{p.|94}}, [http://www.google.fr/#q=%22de+la+terrible+efficacit%C3%A9+du+terrorisme+d%27extr%C3%AAme+droite+%3F%22&hl=fr&tbo=d&source=lnms&tbm=bks&sa=X&ei=iIISUe6pBIHY0QXXp4GADQ&sqi=2&ved=0CAoQ_AUoAA&bav=on.2,or.r_gc.r_pw.r_qf.&bvm=bv.41934586,d.d2k&fp=a59ea391286af1f0&biw=1280&bih=840 lire en ligne].</ref>. {{Article détaillé|Liste d'attaques terroristes d'extrême droite}} == Base électorale == La base électorale de l'extrême droite reste avant tout les milieux populaires : petits commerçants, artisans, ouvriers<ref>''(…) Et cette nouvelle progression du FN dans l'électorat prolétarien, qui aura été le grand enseignement de ce scrutin (…) dans un second temps, d'un déplacement apparemment contre nature vers l'extrême droite d'un électorat prolétarien (…)'', Alain Bihr, ''Le spectre de l'extrême droite. Les Français dans le miroir du front national.'', Éditions de l'Atelier, 1998 [https://books.google.fr/books?id=CjCttSoFi3EC&pg=PA29 lire en ligne].</ref>, etc. Elle suit en effet une ligne « anti-élite » (voire parfois [[contre-révolution]]naire<ref>http://doc.sciencespo-lyon.fr/Signal/index.php?r=article/view&id=275572.</ref>), se différenciant ainsi de la droite conservatrice et libérale. En France, par exemple, et selon la géographe Catherine Bernié-Boissard (coauteur du livre ''Vote FN, pourquoi ?''), {{Citation|le vote FN exprime un désarroi, un sentiment de déclassement. Les scores les plus élevés, on les retrouve dans des communes où le taux de diplômés et le niveau d’éducation sont les plus faibles, où la présence des services publics est moindre}}<ref>Charlotte Rotman, [https://www.liberation.fr/france/2013/03/11/les-nouveaux-venus-sont-vus-comme-des-intrus_887806/ « Les nouveaux venus sont vus comme des intrus »], [[Libération (journal)|Libération]], {{date-|11 mars 2013}}.</ref>. Les partis d’extrême droite sont souvent accusés par l'opposition de jouer avec les peurs et les frustrations de couches populaires précarisées, notamment en érigeant l'étranger ou les jeunes de quartiers populaires en boucs-émissaires<ref>{{Lien web|auteur1=Lucie Delaporte|titre=Coronavirus: l’extrême droite cible les quartiers populaires|url=https://www.mediapart.fr/journal/france/240320/coronavirus-l-extreme-droite-cible-les-quartiers-populaires/commentaires|site=mediapart.fr|date=24 mars 2020|consulté le=2 mai 2020}}.</ref>. Le sentiment d'insécurité est aussi un élément récurrent mis en avant dans ces discours<ref>{{Lien web|auteur1=Philippe Robert, Renée Zauberman|titre=Du sentiment d’insécurité à l’État sécuritaire|url=https://www.cesdip.fr/sentiment-insecurite-etat-securitaire/|site=cesdip.fr|date=2017|consulté le=02/05/2020}}.</ref>. Selon une étude de l'[[Église réformée de France]], l'électorat de l'extrême droite est majoritairement masculin, peu diplômé et anti-politique<ref>''Un électorat nouveau pour l'extrême droite'', Église réformée de France, (préf. Michel Bertrand), ''La tentation de l'extrême droite'', Éditions Olibétan, 2000, {{p.|132}} [https://books.google.fr/books?id=sZl93nebnVQC&pg=PT17&lpg=PT17 lire en ligne].</ref>. Lors de l'élection présidentielle de 2017, le Figaro rend compte des profils socio-culturels des électeurs des différents candidats au premier tour. Si le score auprès des ouvriers et employés pour les alliés du second tour Dupont-Aignan et Le Pen dépasse les 40 %, le vote des cadres pour ces candidats est de 18 %, contre 33 % pour Macron, 20 % pour Fillon, 19 % pour Mélenchon, et 8 % pour Hamon<ref>{{Lien web|langue=fr|nom1=Simon|prénom1=Marie|nom2=Infographie|prénom2=Service|titre=Cadre, employé, ouvrier: qui a voté Le Pen et qui a voté Macron ?|url=https://www.lefigaro.fr/economie/le-scan-eco/dessous-chiffres/2017/04/24/29006-20170424ARTFIG00183-cadre-employe-ouvrier-qui-a-vote-le-pen-et-qui-a-vote-macron.php|site=Le Figaro.fr|date=2017-04-24|consulté le=2020-02-16}}.</ref>. En 2005, à partir d’une enquête menée dans cinq pays européens ([[Allemagne]], [[Belgique]], [[France]], [[Italie]], [[Pays-Bas]]) auprès de militants d’extrême droite, des chercheurs de l'[[Université libre d'Amsterdam]] résument les traits caractéristiques qui structurent leur [[identité politique]] : * ils sont moins extrêmes que l'image de marginalité et de violence de certaines études, très peu d'entre eux étant des admirateurs d'[[Adolf Hitler]] ou du [[troisième Reich]] et forment un groupe très diversifié ; * ils ne sont pas de nouveaux mouvements, car en continuité avec les courants d'extrême droite du passé dont ils sont une rémanence, souvent par leur famille ; * même si ce qui les différencie des autres partis est la [[xénophobie]], ils sont plus de son « envers », la [[préférence nationale]], « le versant positif de l'attitude ethnocentrique » qui est le [[nationalisme]] ; * le discrédit et la [[stigmatisation]] dont ils font l’objet est probablement leur point commun le plus important ; ils rejettent l'étiquette d'extrême droite qui les associe au nazisme et à la [[Shoah]], la plupart admettant être de droite mais réfutant l'extrémisme, terme qu'ils emploient pour des mouvements selon eux plus radicaux ; les auteurs concluent que « paradoxalement, cette stigmatisation peut aussi être une ressource pour le mouvement, dans la mesure où elle aide à le faire tenir ensemble […] Et la stigmatisation qu’ils subissent est en quelque sorte symétrique de celle qu’ils infligent généralement aux “autres”, aux étrangers, aux immigrés, aux minorités »<ref>Bert Klandermans et al. ''Le monde des militants d'extrême droite en Belgique, en France, en Allemagne, en Italie et aux Pays-Bas'', Revue internationale de politique comparée 4/2005 (Vol. 12), {{p.|469-485}} [http://www.cairn.info/revue-internationale-de-politique-comparee-2005-4-page-469.htm lire en ligne].</ref>. == Caractéristiques générales == À partir du cas de la France, l'historien [[Michel Winock]] dans son ouvrage ''Nationalisme, antisémitisme et fascisme en France'' (2004)<ref>Michel Winock, ''Nationalisme, antisémitisme et fascisme en France'', Seuil, Paris, Collection Points {{numéro|131}}, 416 pages, [http://catalogue.bnf.fr/servlet/RechercheEquation;jsessionid=8BB6BE628204F507B5BAC76BE5552485?TexteCollection=HGARSTUVWXYZ1DIECBMJNQLOKP&TexteTypeDoc=DESNFPIBTMCJOV&Equation=IDP%3Dcb391938326&host=catalogue présentation BNF en ligne].</ref>, donne les neuf caractéristiques suivantes aux mouvements d’extrême droite qui découlent du discours de la décadence, « vieille chanson que les Français entendent depuis la [[Révolution française|Révolution]] » : * « la haine du présent », considéré comme une période de [[décadence]] ; * « la nostalgie d’un [[âge d'or]] » ; * « l'éloge de l’immobilité », conséquence du refus du changement ; * « l'anti-[[individualisme]] », conséquence des [[libertés individuelles]] et du [[suffrage universel]] ; * « l'apologie des sociétés élitaires », l'absence d’[[élite]]s étant considérée comme une [[décadence]] ; * « la nostalgie du [[sacré]] », qu'il soit religieux ou moral ; * « la peur du [[métissage]] génétique et l’[[Crash démographique|effondrement démographique]] » ; * « la censure des [[Bonnes mœurs|mœurs]] », notamment la licence sexuelle et l'[[homosexualité]] ; * « l'anti-[[intellectualisme]] », les [[intellectuel]]s n’ayant « aucun contact avec le monde réel » ([[Pierre Poujade]]). Les interprétations qu’il en donne sont de quatre ordres : * dans le cadre de la [[lutte des classes]], il s’agit de la revanche des perdants contre les gagnants de la modernité. Ainsi s’expliquent l’[[élitisme]] aristocratique de l’extrême droite du {{XIXe siècle}} (les [[Aristocratie|aristocrates]] étant les grands perdants de la [[Révolution française]], puis de la [[Révolution industrielle]]), ainsi que le [[poujadisme]] des petits commerçants contre la montée des [[grandes surfaces]] (il est à noter que les grandes surfaces n'existaient pas en 1956 et que les petits commerçants souffraient plutôt des prélèvements fiscaux excessifs) et des laissés pour compte de la crise actuelle ; * l’« interprétation conjoncturaliste » insiste sur le rôle important des situations de crise dans la montée de ces [[idéologie]]s. Une [[crise économique]] et sociale se mue alors en une crise politique, réelle ou supposée ; * il indique également le passage de la « société tribale, rurale, [[Patriarcat (sociologie)|patriarcale]] » à la « société urbaine, industrielle et libérale », se traduisant par une série de peurs et notamment « la peur de la liberté » ([[Karl Popper]]) ; * l’interprétation [[anthropologique]] assimile le discours sur la décadence du pays avec la nostalgie de l’homme vieillissant devant l’enfance, ce « monde protégé ». Pour [[Jean-Yves Camus]], dans un contexte de [[mondialisation]]<ref>Simon Bornschier, ''Unis contre la mondialisation ?'', Revue internationale de politique comparée 4/2005 (Vol. 12), {{p.|415-432}}. [http://www.cairn.info/revue-internationale-de-politique-comparee-2005-4-page-415.htm lire en ligne].</ref> et de montée des inégalités, l'extrême droite « s'impose plus que jamais comme principale force de contestation du consensus idéologique imposé par le [[Modèle social français|modèle social]] [[Ultralibéralisme|ultralibéral]] »<ref name="universalia">[[Jean-Yves Camus]], « La montée de l'extrême droite en Europe », ''Universalia 2003'', [[Encyclopædia Universalis]], 2003, {{p.|219-222}}.</ref>. Mais un [[anticapitalisme]] de façade était déjà, selon [[Alain Bihr]], l'un des arguments démagogiques du fascisme<ref>[[Alain Bihr]], ''Le spectre de l'extrême droite. Les français dans le miroir du front national'', Éditions de l'Atelier, 1998, {{p.|159}}</ref>. == Typologie des groupes d'extrême droite == === Époque contemporaine === L'extrême droite est composée de divers courants (convergents ou antagonistes) parmi lesquels : * des groupuscules [[Néofascisme|néofascistes]] ou [[Néonazisme|néo-nazis]], se réclamant du fascisme des [[années 1930]] ; * certains partis religieux traditionalistes, tenants d'une politique pouvant être qualifiée de cléricale comme les [[Catholicisme traditionaliste|catholiques traditionalistes]], certains partis [[Néosionisme|néosionistes]] et religieux en [[Israël]], ou [[islamisme|islamistes]]<ref>[[Marieme Helie Lucas]], interviewée par [[Marc Weitzmann]], « Ce qui était visé est la place des femmes en Europe », ''[[Le Magazine littéraire]]'' {{n°|566}}, avril 2016, {{p.|86-89}}.</ref>, ce courant national-catholique étant représenté au sein de nombreux partis [[nationalisme|nationalistes]], par exemple en [[France]] le [[Front national (parti français)|Front national]] ; * des organisations [[racistes]] comme le [[Ku Klux Klan]], prônant une [[Suprémacisme blanc|suprématie blanche]], et d'autres, à l'inverse, prônant la [[Suprémacisme noir|suprématie noire]], avec notamment [[Nation of Islam]] aux [[États-Unis]], [[Union nationale africaine du Zimbabwe - Front patriotique|Zimbabwe African National Union]] au [[Zimbabwe]] et la [[Tribu Ka]] en [[France]] ; * des partis [[Populisme (politique)|populistes]], [[nationalisme|nationalistes]] et [[souverainisme|souverainistes]] comme le ''Dansk Folkeparti''<ref>Frédéric Zalewski, [http://www.cairn.info/revue-internationale-de-politique-comparee-2005-4-page-487.htm ''La professionnalisation des partis populistes en Europe : une comparaison entre le mouvement polonais Samoobrona et le Dansk Folkeparti''], Revue internationale de politique comparée, 2005, {{n°|4}}, {{vol.|12}}, {{p.|487-501}}.</ref> ([[Parti populaire danois]] en [[français]]) au [[Danemark]], le ''Freiheitliche Partei Österreichs'' ([[Parti autrichien de la liberté]] en [[français]]) en [[Autriche]], le [[Front national (parti français)|Front national]] en France, l'[[Union démocratique du centre]]<ref>{{Article|langue = fr|prénom1 = Marie|nom1 = Maurisse|titre = En Suisse, la poussée de la droite populiste se confirme|périodique = Le Monde.fr|issn = 1950-6244|lire en ligne = https://www.lemonde.fr/europe/article/2015/10/18/en-suisse-la-poussee-de-la-droite-populiste-se-confirme_4791902_3214.html|consulté le = 2016-02-18|jour = 18|mois = 10|année = 2015}}.</ref>, le [[Démocrates suisses]] et le ''Partei National Orientierter Schweizer'' ([[Parti nationaliste suisse]] en français) en [[Suisse]], ''[[Les Républicains (parti allemand)|Die Republikaner]]'' (les Républicains en [[français]]) en [[Allemagne]], le ''[[Vlaams Belang]]'' (« Intérêt flamand » en [[français]]) en [[Flandre (Belgique)|Flandre]], le [[Front national (Belgique)|Front national]] en [[Belgique]] francophone, le [[Parti pour la liberté|Partij voor de Vrijheid]] (le Parti pour la liberté en [[français]]) aux [[Pays-Bas]], ou [[Alerte populaire orthodoxe]] en [[Grèce]] ; * etc. D'autres formations sont selon certains observateurs considérées comme d'extrême droite, mais cette classification peut être davantage controversée : * les [[monarchisme|monarchistes]], partisans de l'[[absolutisme]], ou dans les républiques, du rétablissement de la royauté ; * les [[nationalisme révolutionnaire|nationalistes révolutionnaires]] et les [[national-bolchévisme|nationaux-bolchévistes]] ou « eurasistes » inspirés par les théories de [[Jean Thiriart]] et d'[[Alexandre Douguine]] ; le terme « national-bolchévisme » ayant été employé abusivement pour désigner d'anciens membres de la ''nomenklatura'' communiste s'étant reconvertis dans le nationalisme, tel le parti de [[Slobodan Milošević]] en [[Serbie]]. === Exemples historiques et actuels === * Certaines branches du [[Péronisme]] en [[Argentine]] ([[Alliance libératrice nationaliste]], [[Concentración Nacional Universitaria]]) * Les différents intégrismes religieux, [[Intégrisme|catholiques]] ([[Civitas (mouvement)|Civitas]], [[Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X]]) ou [[Islamisme|musulmans]] ([[Taliban]], [[Tehreek-e-Labbaik Pakistan]]), voire protestants, orthodoxes ou juifs selon les pays * Le [[fascisme]] puis le [[néofascisme]] en [[Italie]] et dans d'autres pays, prônant la création d'un état [[Totalitarisme|totalitaire]] basé sur les masses ainsi qu'un nationalisme radical * Le [[phalangisme]] et le [[national-syndicalisme]] en [[Espagne]] et dans les nations hispaniques d'[[Amérique latine]], prônant le [[Panhispanisme]] et le [[National-syndicalisme]], souvent confondu avec le [[Franquisme]] * Le [[pétainisme]] et le [[Solidarisme|national-solidarisme]] en [[France]] * Le [[nazisme]] puis le [[néonazisme]] en [[Allemagne]] et dans d'autres pays, prônant le [[racisme]] et l'[[antisémitisme]] * Certaines formes de [[néopaganisme]], comme le [[wotanisme]] et la [[Nouvelle Droite]] * Le [[Pinochétisme]] au [[Chili]] * Le [[National-bolchévisme|national-bolchevisme]], l'[[eurasisme]] et le néo-[[tsarisme]] en [[Russie]] * Les mouvements [[Mouvance nationale-révolutionnaire|nationaux-révolutionnaires]], prônant l'unité de la nation avec une vision nationaliste du monde et une vision socialiste de la société ainsi que le [[Ethno-différencialisme|différencialisme ethnique]], l'[[antisionisme]], l'[[anticapitalisme]], et l'[[Anti-occidentalisme|anti-atlantisme]]. * Le [[Antonio de Oliveira Salazar|salazarisme]], prônant le [[fascisme clérical]], mêlant certains éléments [[Réaction (politique)|réactionnaires]] avec certaines caractéristiques du [[Fascisme]] * Le [[national-catholicisme]] et le [[Catholicisme traditionaliste|traditionalisme catholique]] dans les pays à majorité [[catholique]], assez répandu en [[France]], en [[Espagne]] et en [[Amérique latine]] * L'[[islamo-nationalisme]] dans les pays musulmans (principalement en [[Turquie]]), mêlant [[nationalisme]] (arabe ou turc) et [[islamisme]] * Le [[Panturquisme]] prônant l'unité de tous les [[peuples turcs]] et leur suprématie. * L'[[ilminisme]] en [[Corée du Sud]] sous [[Syngman Rhee]] * Une partie du [[royalisme]] en Europe * Le [[suprémacisme blanc]] en Europe, aux [[États-Unis]] et en [[Afrique du Sud]], prônant la suprématie des [[Blanc (humain)|Blancs]], souvent [[Antisémitisme|antisémite]] * Le [[suprémacisme noir]] en [[Afrique]] et aux États-Unis, prônant la suprématie des [[Noir (humain)|Noirs]] * Le [[rexisme]] en Belgique<ref>{{Lien web|auteur=Martin Conway|auteur institutionnel=[[Centre d'études guerre et société]]|titre=Rex|année=2019|mois=décembre|url=https://www.belgiumwwii.be/belgique-en-guerre/articles/rex.html|site=Belgium WWII|consulté le=19 décembre 2019}}.</ref>, le [[mouvement national royaliste]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Michel Dumoulin (historien)|Michel Dumoulin]]|directeur1=oui|auteur2=Emmanuel Gerard|auteur3=Mark Van den Wijngaert|auteur4=Vincent Dujardin|et al.=oui|titre=Nouvelle histoire de Belgique|sous-titre=1905-1950, l'entrée dans le {{s-|XX}}|volume=2|éditeur=[[éditions Complexe]]|lieu=Bruxelles|année=2006|pages totales=204|passage=95-96|isbn=978-2-8048-0078-9|isbn2=2804800784|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=N3IS3dVNiL0C&printsec=frontcover}}.</ref> et le [[nationalisme thiois]]<ref>{{Lien web|auteur=Bruno De Wever|auteur institutionnel=[[Centre d'études guerre et société]]|titre=Vlaams Nationaal Verbond (VNV)|année=2019|mois=décembre|url=https://www.belgiumwwii.be/belgique-en-guerre/articles/vlaams-nationaal-verbond-vnv.html|site=Belgium WWII|consulté le=19 décembre 2019}}.</ref> * Le [[kahanisme]] en [[Israël]], prônant la création d'un État juif religieux théocratique et l'expulsion des arabes, des chrétiens et musulmans === Partis et mouvements par pays === {{Article détaillé|Extrême droite par pays}} Selon les pays et les contextes, le terme « extrême droite » est, de fait, utilisé pour trois types de visions ou de mouvances : * l'ensemble des mouvements et des partis siégeant, lorsqu'ils ont des élus, à l'extrême droite de l'[[hémicycle]] (à droite et en haut des gradins), il convient alors de parler de « l'extrême droite de l'[[échiquier politique]] ou extrême droite parlementaire » ; * un ensemble de [[wikt:groupuscule|groupuscules]] [[Révolution (politique et sociale)|révolution]]naires se distançant nettement du [[parlement]]arisme par leur [[idéologie]] ; * un ensemble de groupuscules [[wikt:insurrectionnel|insurrectionnels]] violents voire terroristes. La présence de ces mouvements par pays est aussi très variable. La situation des États-Unis, avec une extrême droite à l'influence marginale s'oppose ainsi à celles de plusieurs pays européens, (Autriche, Norvège, Danemark, Suède{{etc.}}) où leur présence parlementaire est de plus en plus marquée. De façon intermédiaire, des pays tels que le Japon disposent de mouvements d'extrême droite non parlementaires, mais ayant une forte capacité d'influence sur le principal parti au pouvoir. Dans certains pays, comme l’Autriche, Israël et plus récemment la Norvège, l’extrême droite participe parfois aux coalitions gouvernementales avec la droite et le centre-droit, et possède donc à l’occasion des ministres. Au Danemark, l'extrême droite a, au début des années 2000, apporté son soutien à un gouvernement, sans toutefois y participer. Depuis 2000, une dizaine de pays européens ont connu des participations de l'extrême droite au gouvernement ou bien un soutien parlementaire à des gouvernements, pouvant être de centre-droit ou de centre-gauche : [[Parti de la liberté d'Autriche]] (FPÖ), [[Parti national slovaque]] (SNS), [[Patriotes unis]] de Bulgarie, [[Parti pour la liberté]] des Pays-Bas (PVV), [[Parti populaire danois]], [[Parti du progrès (Norvège)|Parti du Progrès]] norvégien, les [[Vrais Finlandais]], [[Union démocratique du centre]] en Suisse, la [[Ligue du Nord]] italienne et l'[[Alerte populaire orthodoxe]] (LAOS) en Grèce<ref>{{Lien web|auteur=Alexis Feertchak|titre=L'extrême droite au gouvernement, une présence récurrente en Europe|jour=18|mois=décembre|année=2017|site=[[Le Figaro]]|url=http://www.lefigaro.fr/international/2017/12/18/01003-20171218ARTFIG00267-l-extreme-droite-au-gouvernement-une-presence-recurrente-en-europe.php|issn=0182-5852|consulté le=23 août 2019}}.</ref>. Si dans les années 1970, {{Lien|langue=sv|trad=Vera Oredsson|fr=Vera Oredsson|texte=Vera Oredsson}} dirigeait une formation d'extrême droite en Suède (le [[Parti du Reich Nordique]]), c'est à partir du {{s-|XXI}} que les partis d'extrême droite et de droite populiste européens se féminisent, plusieurs de leurs figures de proue étant des femmes, comme [[Marine Le Pen]] (France),[[Diana Șoșoacă]] (Roumanie), [[Siv Jensen]] (Norvège), [[Krisztina Morvai]] (Hongrie), [[Pia Kjaersgaard]] (Danemark), [[Anke Van dermeersch]] (Belgique), [[Alessandra Mussolini]] (Italie) ou encore [[Eléni Zaroúlia]] (Grèce). Ces personnalités et leurs partis respectifs ne se situent pas tous sur la même ligne politique, certains étant issus d'une droite radicale populiste, d'autres étant clairement fascisants<ref>Yves Cornu, « La confrérie européenne des Marinettes », in ''[[Le Point]]'' {{n°|2151}}, semaine du {{date-|5 décembre 2013}}, {{p.|64-70}}.</ref>. En [[France]], l'extrême droite remonte à la deuxième moitié du {{s|XIX}} et coïncide avec la fin de la [[monarchie]]. Parmi les idées caractéristiques des mouvements classés à l'extrême droite, ont figuré à titres divers notamment l'[[régime parlementaire|antiparlementarisme]], l'[[islamophobie]], l'[[antisémitisme]], le [[nationalisme]] ou bien encore l'[[homophobie]] et le [[sexisme]] chez certaines personnes. Les mouvements actuellement classés à l'extrême droite en [[Europe]] sont souvent accusés de [[racisme]] et de [[xénophobie]], en raison de leur hostilité générale à l'immigration et des positions ouvertement racistes revendiquées par certains d'entre eux. <gallery> Fichier:Logo Rassemblement National.svg|[[Front national (parti français)|Rassemblement national]] (anciennement Front national, France) créé en 1972. Fichier:Logo Front national belgique.png|[[Front national (Belgique)|Front national]] (Belgique) créé en 1985, disparu en 2012. Fichier:Jobbik Logo.png|[[Mouvement pour une meilleure Hongrie]] créé en 2003. Fichier:NPD-Logo-2013.svg|[[Parti national-démocrate d'Allemagne]] créé en 1964. Fichier:FPÖ logo.png|[[Parti de la liberté d'Autriche]] créé en 1955. Fichier:Vlaamsbelang.gif|[[Vlaams Belang]] créé en 2004 après la dissolution du Vlaams Blok. Fichier:BNP logo.png|[[Parti national britannique]] créé en 1982. Fichier:Logo PNOS.svg|[[Parti des Suisses nationalistes]] fondé en 2000 et disparu en 2022. [[Parti nationaliste suisse]], fondé en 2011. </gallery> == Banalisation == Nada Afiouni et Nicolas Guillet (enseignants-chercheurs en Normandie), dans leur ouvrage ''Tentatives de banalisation de l'extrême droite en Europe'', observent, ces dernières années, un phénomène tout sauf « anodin » de « dédiabolisation » de l'extrême droite en France ; une dédiabolisation qui s'opère aussi bien sur le plan formel, où l'extrême droite « modifie [son] nom, [son] logo, [son] discours public, l'atténue, l'euphémise, se fait le porte-parole du bon sens populaire, emprunte des références aux autres familles politiques tout en [se dépouillant] des siennes », que sur le plan substantiel, où elle devient « une force politique pérenne » et où {{cita|les partis politiques classiques [sont conduits] à concurrencer l’extrême droite sur son propre terrain, brisant les digues jusqu'à assurer des passerelles politiques à ses personnalités, à passer des accords électoraux avec elle ou à en reprendre les idées}}<ref>{{Lien web |langue=fr|prénom=Didier|nom=Micoine|titre=Un pas de plus vers la banalisation de l’extrême droite |url=https://www.leparisien.fr/politique/newsletter/un-pas-de-plus-vers-la-banalisation-de-l-extreme-droite-27-06-2019-8104635.php |site=leparisien.fr |date=2019-06-27 |consulté le=2022-01-15}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Un mail de Guillaume Peltier en soutien à Eric Zemmour envoyé aux adhérents LR crée la polémique |url=https://www.francebleu.fr/infos/politique/un-mail-de-guillaume-peltier-en-soutien-a-zemmour-envoye-aux-adherents-lr-cree-la-polemique-1642095226 |site=France Bleu |date=2022-01-13 |consulté le=2022-01-16}}</ref>. Nada Afiouni et Nicolas Guillet constatent toutefois que ce phénomène de dédiabolisation reste « encore très partiel ». Ainsi, ils relèvent qu'Anne-Sophie Leclère, candidate FN aux élections municipales de 2014 à Rethel, avait publié {{cita|sur sa page Facebook un photomontage montrant d’un côté un singe, de l’autre [[Christiane Taubira]], avec cette légende : “A 18 mois” et “Maintenant”}}, qu’[[Aymeric Chauprade]] a tenu dans l’une de ses vidéos postées sur son site Internet à la suite de l'[[Attentat contre Charlie Hebdo|attentat perpétré en France contre Charlie Hebdo]] : {{cita|La France est en guerre, avec des musulmans […]. L’islam fait planer sur la France une menace très grave sur son avenir […]. On nous dit qu’une majorité de musulmans est pacifique. Certes. Mais une majorité d’Allemands l’étaient avant 1933 et le national-socialisme allemand}} ; ils relèvent un tweet posté par [[Bruno Lemaire]], conseiller économique auprès de Marine Le Pen, évoquant après l'attentat contre ''Charlie Hebdo'' la {{cita|secte de mohamerde}} et amalgamant islam et terrorisme<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Nicolas Guillet|titre=Les tentatives de banalisation de l'extrême droite|lieu=Bruxelles|éditeur=Editions de l'Université de Bruxelles|année=2016|pages totales=181|passage=108-109|isbn=978-2-8004-1674-8|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=yLaXDwAAQBAJ&printsec=frontcover}}</ref>. Les chercheurs constatent, en outre, qu'il n'est {{cita|nul besoin de [l’extrême droite] à la direction du pays pour voir une partie [de ses idées] mise en œuvre ou, du moins, pour voir des similitudes entre son programme et les actions des pouvoirs en place}}, en ce qui concerne, par exemple, {{cita|les obsessions sécuritaires, les pamphlets anti-Roms et antimusulmans, les débats officiels sur la patrie}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Nicolas Guillet|titre=Les tentatives de banalisation de l'extrême droite en Europe|sous-titre=Sciences politiques|lieu=Bruxelles|éditeur=Editions de l'Université de Bruxelles|année=2016|pages totales=181|passage=63|isbn=978-2-8004-1674-8|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=yLaXDwAAQBAJ&printsec=frontcover}}</ref>. == Notes et références == {{Références nombreuses|taille=24}} == Voir aussi == {{Autres projets |wiktionary=extrême droite |wiktionary titre=extrême droite }} === Bibliographie === {{légende plume}} ==== Travaux universitaires ==== * [[Joseph Algazy]], ''L’Extrême droite en France'', L’Harmattan, 1989. * Benjamin Biard, ''L'extrême droite en Europe occidentale (2004-2019)'', Bruxelles, CRISP, 2019. * Benjamin Biard, ''L'extrême droite en Europe centrale et orientale (2004-2019)'', Bruxelles, CRISP, 2019. * [[Alain Bihr]], ''L'Actualité d'un archaïsme : la pensée d'extrême droite et la crise de la modernité'', Éd. Page deux, 1999. 1919 pages. {{ISBN|978-2-940189-11-3}}. * Collectif (sous la direction de Hugo De Schampheleire et Yannis Thanassekos), ''Extreem rechts in West-Europa/L'extrême droite en Europe de l’Ouest'', [[Bruxelles]], Presses Universitaires de la Vrije Universiteit Brussel, 1991, 407 pages. * [[Vincent Duclert]], ''L'Histoire contre l'extrême droite. Les grands textes d'un combat français''. Mille et une nuits, 2002, Les petits libres. 121 pages. {{ISBN|978-2-84205-712-1}}. * {{Milza L'Europe en chemise noire|afficher année=oui}}. * Collectif (sous la direction de [[Madeleine Rebérioux]]), ''L’Extrême droite en questions'', EDI, 1991. * [[Pierre-André Taguieff]], ''L'Illusion populiste. Essai sur les démagogies de l'âge démocratique'', Flammarion, collection « Champs », 2007, 459 p. {{ISBN|978-2-08-120365-5}} * [[Michel Winock]], ''Nationalisme, antisémitisme et fascisme en France'', Seuil, 2004. 416 pages, [http://catalogue.bnf.fr/servlet/RechercheEquation;jsessionid=8BB6BE628204F507B5BAC76BE5552485?TexteCollection=HGARSTUVWXYZ1DIECBMJNQLOKP&TexteTypeDoc=DESNFPIBTMCJOV&Equation=IDP%3Dcb391938326&host=catalogue présentation BNF en ligne]. {{plume}} * [[René Monzat]], ''Les Voleurs d’avenir. Pourquoi l’extrême droite peut avoir de beaux jours devant elle'', Paris, Textuel, « La Discorde », 2004, 192 pages. {{ISBN|978-2-84597-103-5}} * Jean-Pierre Rissoan, ''Traditionalisme et révolution : les poussées d'extrémisme des origines à nos jours. 1, du Moyen Âge à 1914-1918'', Lyon, Aléas, 2007, 445 p., {{ISBN|978-1-4092-7779-8}}. Second volume ''Du fascisme au 21 avril 2002'', 2007, 416 pages, {{ISBN|978-1-4092-7757-6}}. * Philippe Vervaecke, Valérie Auda-André, David Bensoussan, Myriam Boussahba-Bravard, ''A droite de la droite, droites radicales en France et en Grande-Bretagne au {{s-|XX}}'', Presses universitaires du Septentrion, Villeneuve-d'Ascq (Nord), Coll. Espaces politiques, 2012, 562 pages [http://www.septentrion.com/fr/livre/?GCOI=27574100548780 présentation en ligne]. {{plume}} * [[Pascal Delwit]], [[Andrea Rea]], ''Extrêmes-droites en Belgique et en France'', Éditions Complexe, Bruxelles, 1998. {{plume}} * [[Béatrice Giblin-Delvallet]], ''L'extrême droite en Europe'', revue Hérodote, {{numéro|144}}, La Découverte, 2012, 219 pages, [http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-L_extreme_droite_en_Europe-9782707173218.html présentation en ligne]. {{plume}} * Chladek Tilmann, ''Le terrorisme d'extrême droite'' in ''Le terrorisme en Allemagne fédérale'', Politique étrangère, {{numéro|4}}, 1986, {{51e|année}}, {{p.|937-949}}, [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342x_1986_num_51_4_3619 lire en ligne]. {{plume}} * [[Laurent Mucchielli]], Xavier Crettiez, ''Les violences politiques en Europe - Un état des lieux'', La Découverte, 2010 [http://www.decitre.fr/livres/les-violences-politiques-en-europe-9782707164582.html présentation en ligne]. {{plume}} * [[Jean-Yves Camus]], [[René Monzat]], ''Les Droites nationales et radicales en France'', Presses universitaires de Lyon, 1992, 528 pages, [http://presses.univ-lyon2.fr/produit.php?id_produit=294&id_collection=87 présentation en ligne]. {{plume}} * [[Jean-Yves Camus]], ''Les extrémismes en Europe'', Éditions de l’Aube, 1996, 1997 et 1998. * [[Jean-Yves Camus]], ''Le Front National, histoire et analyses'', Éditions Olivier Laurens, 1997. * [[Jean-Yves Camus]], ''L’Extrême Droite aujourd’hui''. Éditions Milan, 1998. * [[Jean-Yves Camus]], ''Le Front National'', Éditions Milan, 1998. * [[Jean-Yves Camus]], ''Le Front National : état des forces en perspective.'', Les études du CRIF, {{numéro|5}}, 2004 * [[Jean-Yves Camus]], ''Extrémismes en France : faut-il en avoir peur ?'', Éditions Milan, 2006. * [[Erwan Lecœur]] (dir.), ''[[Dictionnaire de l'extrême droite]]'', Paris, Larousse, 2007. {{plume}} * Collectif, ''L’extrême droite en Europe'', [[Hérodote (revue)]], {{numéro|144}}, La Découverte, 2012/1, 224 pages, [http://www.cairn.info/revue-herodote-2012-1.htm présentation en ligne]. {{plume}} * « Extrême droite », ''Revue internationale de politique comparée'', [[Université catholique de Louvain (depuis 1968)|Université catholique de Louvain]], [http://www.uclouvain.be/272795.html lire en ligne]. {{plume}} * {{Taguieff Du diable en politique CNRS Éditions 2014}}{{Commentaire biblio SRL|notamment le chapitre 6 : « L'enfer, c'est la droite : « extrême », « radicale », « ultra » », le chapitre 7 : « Extension du champ de la diabolisation : le spectre de la « droitisation » », et la conclusion : « Persistance et métamorphoses du nationalisme »}}. * {{Ouvrage |auteur1=[[Pierre-André Taguieff]] |titre=La revanche du nationalisme |sous-titre=Néopopulistes et xénophobes à l’assaut de l’Europe |lieu=Paris |éditeur=[[Presses universitaires de France|PUF]] |année=2015 |isbn= |présentation en ligne=https://www.puf.com/content/La_revanche_du_nationalisme |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=guYJCwAAQBAJ&printsec=frontcover |id=Taguieff, ''La revanche du nationalisme''}} * Nada Afiouni et Nicolas Guillet, ''Tentatives de banalisation de l’extrême droite en Europe'', Editions de l'Université de Bruxelles, 2016.{{plume}} ==== Travaux non universitaires ==== * [[Patrice Chairoff]], ''Dossier néo-nazisme'', Éditions Ramsay, 1977. * Serge Dumont, ''Les brigades noires : l'extrême-droite en France et en Belgique francophone'', [[Éditions EPO|EPO]], Bruxelles-Anvers, 1983. {{plume}} * Gwenaël Breës, ''L'affront national: le nouveau visage de l'extrême droite en Belgique'', [[Éditions EPO|EPO]], Bruxelles-Anvers, 1991 (réédition en 1992). Préface de [[Maxime Steinberg]]. {{plume}} * Collectif ([[REFLEXes]]), ''L'Europe en chemise brune - Néo-fascistes, néo-nazis et national-populismes en Europe de l'Ouest depuis 1945'', aux éditions REFLEX-EPO, 1992. Préface de [[Maurice Rajsfus]]. {{plume}} * [[Manuel Abramowicz]], ''Les rats noirs. L'extrême droite en Belgique francophone'', [[Luc Pire]], Bruxelles, 1996. {{plume}} * [[Olivier Guland]], ''Le Pen, Mégret et les Juifs. L'obsession du « complot mondialiste »'', La Découverte, 2000. * [[Jean-Christophe Cambadélis]] et Éric Osmond, ''La France blafarde'', 2001. * [[Christophe Bourseiller]], ''La Nouvelle Extrême droite''. [[Monaco]], [[Paris]], Éditions du Rocher, 2002, collection Documents. 235 pages {{ISBN|978-2-268-04419-4}}. * Collectif, ''Bêtes et méchants, petite histoire des jeunes fascistes français'', Éditions [[REFLEXes]], Paris, 2002 {{ISBN|978-2-914519-01-4}}. * [[Laurence Parisot]] et Rose Lapresle, ''Un piège bleu Marine'', Calmann-Levy, 2011 [http://www.editions-calmann-levy.com/livre/titre-408520-Un-piege-bleu-Marine-auteur-ecrivain-Laurence-Parisot.html présentation en ligne]. {{plume}} * Anouck Thibaut, Michel Torrekens, ''Combattre l'extrême droite en Europe'', Les Cahiers du petit Ligueur, De Boeck, Bruxelles, 2000, [https://books.google.fr/books/about/Combattre_l_extr%C3%AAme_droite_en_Europe.html?id=iKGRF1LF6PQC&redir_esc=y présentation en ligne]. {{plume}} * Alain Bihr, ''Le spectre de l'extrême droite. Les Français dans le miroir du front national.'', Éditions de l'Atelier, 1998 [https://books.google.fr/books?id=CjCttSoFi3EC&printsec=frontcover&dq=Le+spectre+de+l%27extr%C3%AAme+droite.+Les+Fran%C3%A7ais+dans+le+miroir+du+front+national&hl=fr&sa=X&ei=KEoRUY3IBsaN0AXqzoGQBQ&ved=0CDAQ6AEwAA lire en ligne]. {{plume}} * [[Église réformée de France]], (préf. Michel Bertrand), ''La tentation de l'extrême droite'', Éditions Olibétan, 2000, 192 pages, [http://www.editions-olivetan.com/detailcat-1326000082-1326000221-1.html présentation en ligne]. {{plume}} * [[Babar (Roger Noël)|Roger Noël]], ''Antifascisme ou anti-capitalisme ?'', RésistanceS, 1998, [http://libertaire.pagesperso-orange.fr/antifaf.htm lire en ligne]. {{plume}} * Anouck Thibaut, Michel Torrekens, ''Combattre l'extrême droite en Europe'', Les Cahiers du petit Ligueur, De Boeck, Bruxelles, 2000, [https://books.google.fr/books?id=iKGRF1LF6PQC&printsec=frontcover&dq=%22Combattre+l%27extr%C3%AAme+droite+en+Europe%22&hl=fr&sa=X&ei=iL0TUbnRF-LC0QXZioBI&ved=0CC8Q6AEwAA lire en ligne]. {{plume}} * [[Catherine Bernié-Boissard]], Élian Cellier, [[Alexis Corbière]], Danielle Floutier et [[Raymond Huard]], ''Vote FN, pourquoi ?'', [[Au Diable Vauvert (éditeur)|Au Diable Vauvert]], 128 pages, {{ISBN|284626466X}}. {{plume}} ===== Travaux d'auteurs d'extrême droite ===== * [[François Duprat (homme politique)|François Duprat]], ''Les Mouvements d'extrême droite en France de 1940 à 1944''. [[Paris]], Éditions de l'Homme Libre, 1999. 324 pages. * ''Id.'', ''Les Mouvements d'extrême droite en France de 1944 à 1971''. [[Paris]], Éditions de l'Homme Libre, 1998. 196 pages. * ''Id.'', ''La Droite nationale en France de 1971 à 1975''. [[Paris]], Éditions de l'Homme Libre, 2002. 168 pages. * [[Emmanuel Ratier]], ''Les Guerriers d'Israël'', Éditions FACTA, 1993 (sur l'extrême droite juive). === Vidéographie === * [[AFP]], [https://www.youtube.com/watch?v=8w-UGc_uPSI ''Politique : L'extrême droite en Europe''], {{date-|7 mai 2012}}, {{heure||2|durée=oui}} (vidéo Youtube). * Alexandre Spalaikovitch et Laurent Delhomme, ''Nouveau look, nouveaux dangers : le retour des extrémistes en Europe. France, Angleterre, Hongrie, Allemagne : plongée dans cette Europe identitaire, aux multiples visages.'', Yemaya Production, M6, Enquête exclusive, {{date-|15 janvier 2012}}, {{heure||78|durée=oui}}, [http://www.m6.fr/emission-enquete_exclusive/15-01-2012-nouveau_look_nouveaux_dangers_le_retour_des_extremistes_en_europe/ présentation en ligne]. * Stéphane Munka, ''Skinheads à la droite de l'extrême'', {{date-|10 septembre 2012}}, Canal+, ''Spécial investigation'', {{heure||52|durée=oui}}, [http://teleobs.nouvelobs.com/articles/36908-skinheads-a-la-droite-de-l-extreme-droite présentation en ligne]. === Articles connexes === * [[Droite radicale]] * [[Extrême droite en France]] * [[Extrême droite par pays]] * [[Extrême droite sur Internet]] * [[Fascisme]] et [[néofascisme]] * [[Nazisme]] et [[néonazisme]] * [[Mouvance identitaire]] * {{page h|National-catholicisme}} * [[Nationalisme]] * [[Nationalisme révolutionnaire]] * [[National-anarchisme]] * [[Royalisme]] * [[Liste d'attaques terroristes d'extrême droite]] * [[Ultradroite]] === Liens externes === {{Liens}} * [http://tempspresents.wordpress.com Fragments sur les Temps Présents] site d'universitaires français spécialistes de l'extrême droite (histoire, sociologie, sciences-politiques) * [http://droites-extremes.blog.lemonde.fr/ Droite(s) extrême(s)] site consacré à l'actualité des extrêmes droites par des journalistes du journal [[Le Monde]] * [http://agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Nationalisme/ Survol du nationalisme] * [[Jean-Yves Camus]], [http://tempspresents.wordpress.com/2008/10/09/lextreme-droite-une-famille-ideologique-complexe-et-diversifiee/ « L’Extrême droite : une famille idéologique complexe et diversifiée »] ''La Pensée et les hommes'', {{numéro|68}}, Bruxelles, juin 2008. * [http://wikiwix.com/cache/?url=http://www.grep-mp.org/conferences/Parcours-19-20/fascisme.htm&title=en%20ligne%20sur%20le%20site%20du%20Grep Radiographie d'une idéologie fasciste à la française]. * [http://www.resistances.be/ RésistanceS] Observatoire de l'extrême droite en Belgique. * Laurent de Boissieu, [http://www.france-politique.fr/annuaire-extreme-droite.htm Annuaire de l'extrême droite], ''France Politique'', site d'information sur la vie politique française. {{Palette|Nationalisme}} {{Portail|politique|Conservatisme|nationalisme}} [[Catégorie:Extrême droite|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Exemples%20d%27%C3%A9quations%20diff%C3%A9rentielles
Exemples d'équations différentielles
{{à désacadémiser|date=septembre 2011}} Cet article présente quelques '''exemples d'[[équations différentielles]]'''. Les équations différentielles sont utilisées pour résoudre des problèmes en [[physique]], en [[ingénierie]] et dans plusieurs autres [[sciences]]. == Équations du premier ordre == === Une équation différentielle linéaire à variables séparables === Les [[équation différentielle|équations différentielles]] les plus simples sont les [[Équation différentielle linéaire|équations linéaires]] homogènes [[Équation différentielle linéaire d'ordre un|du premier ordre]]. Par exemple, équation différentielle linéaire à variables séparables, de la forme : :<math>\frac{\mathrm{d}y}{\mathrm{d}t} + f(t) y = 0 </math> où {{mvar|f}} est une fonction connue admettant des primitives. Une façon directe de la résoudre est de considérer, pour {{math|''f''(''t'')}} non nul, la forme avec les variables séparées : :<math>\frac{\mathrm{d}y}{y} = - f(t) \mathrm{d}t.</math> Par intégration, il vient alors : :<math>\ln (y) +C = \int \frac{\mathrm{d}y}{y} = - \int f(t) \mathrm{d}t \Longrightarrow y = A \exp\left(- \int f(t) \mathrm{d}t\right)\,</math> où {{math|''A'' {{=}} e{{exp|''C''}}}} est une constante arbitraire. === Une équation différentielle linéaire à variables non séparables === Le cas plus général inclut des formes où les variables ne sont pas séparables, comme : :<math>\frac{\mathrm{d}y}{\mathrm{d}x} + p(x) y = q(x).</math> où {{mvar|p}} et {{mvar|q}} sont des fonctions connues admettant des primitives. Une façon directe de la résoudre est de la réécrire avec un [[facteur intégrant]] : :<math>\mu(x) = \exp\left( \int_{x_0}^x p(t) \mathrm{d}t \right)</math> Ce qui donne, en remultipliant par le facteur {{math|μ}} :<math>\mu(x) \frac{\mathrm{d}y}{\mathrm{d}x} + \mu(x)p(x) y =\mu(x) \frac{\mathrm{d}y}{\mathrm{d}x} + \frac{\mathrm{d}\mu}{\mathrm{d}x} y = \frac{\mathrm{d}(\mu(x)y)}{\mathrm{d}x} = \mu(x)q(x).</math> dont on déduit la forme générale de la solution : :<math>y = \frac{\int \mu(x)q(x)\,\mathrm{d}x + C}{\mu(x)}.</math> == Équations du second ordre == === Une oscillation simple non amortie === Les mouvements périodiques dont on néglige les effets de frottement qui vont le ralentir (comme l'allongement du ressort {{math|''x''(''t'')}} à un temps {{mvar|t}}) peuvent être modélisés par l'équation différentielle suivante : :<math>\frac{d^2x}{dt^2}=-\omega^2x\,</math> où {{math|ω}} est un réel positif Dont les solutions sont : : <math>x(t) = A \cos (\omega t) + B \sin (\omega t)\,</math> Pour déterminer les constantes {{mvar|A}} et {{mvar|B}}, il faut utiliser les '''conditions initiales''' qui permettent de décrire l'état du système à un instant donné (correspondant en général à {{math|''t'' {{=}} 0}}). Par exemple si nous supposons qu'à l'instant {{math|''t'' {{=}} 0}}, l'extension du ressort est d'une [[unité de longueur]] ({{math|''x'' {{=}} 1}}), et la masse est immobile ({{math|d''x''/d''t'' {{=}} 0}}). Nous pouvons en déduire : <math>x(0) = A \cos 0 + B \sin 0 = A = 1\,</math>, d'où l'on déduit {{math|§=''A'' {{=}} 1}}. : <math>x'(0) = -\omega A \sin 0 + \omega B \cos 0 = \omega B = 0\,</math>, et donc {{math|''B'' {{=}} 0}}. En conséquence <math>x(t) = \cos (\omega t)\,</math> est solution de l'équation différentielle étudiée. Plus souvent en physique pour les oscillations simples non amorties, on utilise une solution de la forme : : <math>x(t) = A \cos (\omega t + \phi),</math> avec {{mvar|A}} étant l'amplitude et {{mvar|ϕ}} la phase. Pour l'exemple cité on procède : : <math>x(0) = A \cos (\phi) = 1</math> : <math>x'(0) = -A \omega \sin (\phi) = 0 </math> Ce qui donne {{math|''ϕ'' {{=}} 0}} et par conséquent {{math|''A'' {{=}} 1}}. D'où le résultat <math>x(t) = \cos (\omega t)</math> La solution la plus générale en fonction de conditions initiales quelconques {{math|''x''{{ind|0}}}} et <math> \dot x_0 </math> est donnée par l'équation : : <math> x(t) = x_0\cos{(\omega t)} + \dfrac{\dot x_0}{\omega} \sin{(\omega t)}</math> === Prise en compte de l'amortissement === [[Fichier:oscillation_amortie.png|thumb|right|Oscillation amortie]] Le modèle précédent négligeait les forces de frottement. De ce fait l'oscillation libre pouvait durer indéfiniment, ce qui n'est jamais observé en réalité. Les frottements sont en général une force proportionnelle à la vitesse ({{math|d''x''/d''t''}}) et opposée au mouvement. En rajoutant ce terme notre équation différentielle devient : : <math>\frac{d^2x}{dt^2} = - c \frac{dx}{dt} - \omega^2x\, </math> où {{math|''c'' > 0}} est le coefficient de frottement. Ceci est une [[Équation différentielle linéaire#Cas de l'équation à coefficients constants|équation différentielle linéaire à coefficients constants]], homogène et du second ordre, que nous pouvons résoudre. En cherchant une solution de la forme particulière {{math|''A'' e{{ind|''kt''}}}}, nous constatons que {{mvar|k}} doit vérifier l'[[équation caractéristique d'une équation différentielle linéaire à coefficients constants|équation caractéristique]] suivante : : <math>k^2 + c k + \omega^2 = 0\,</math>. On revient ainsi à l'étude d'une [[équation du second degré]]. Si {{math|''c'' < 2ω}} nous avons deux racines complexes conjuguées (de la forme {{math|''a'' ± i ''b''}}), et la solution (avec les conditions initiales identiques au cas précédent) a la forme suivante : :: <math>x(t) = {\rm e}^{-\frac{c}{2}t} \left(\cos (t \sqrt{4\omega^2 - c^2}) + \frac{-c}{2\sqrt{4\omega^2 - c^2}} \sin (t \sqrt{4\omega^2 - c^2}) \right) \,</math> Nous pouvons démontrer que {{math|''a'' < 0}}. Le système étudié (le [[pendule pesant]] dans le [[référentiel terrestre]] supposé galiléen) est le siège d'oscillations libres amorties. Ce sont les positions du centre d'inertie de la masse, en fonction du temps, avec {{math|''x'' {{=}} 0}} correspondant à une position d'équilibre. NB : la courbe présente une allure proche d'un régime critique : la position d'équilibre est à peine franchie, et on ne compte guère plus d'une pseudo-période d'oscillations. ==Articles connexes== * [[Intégration (mathématiques)|Intégration]] * [[Analyse vectorielle]] {{Portail|Analyse}} [[Catégorie:Équation différentielle]] [[it:Equazione differenziale esatta]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89mile%20Durkheim
Émile Durkheim
{{homon|Durkheim}} {{Infobox Philosophe | nom =Émile Durkheim | nationalité = {{FRA-d}} [[France|Française]] | date de naissance = {{Date de naissance|15|avril|1858}} | lieu de naissance = [[Épinal]] ([[Vosges (département)|Vosges]]) | date de décès = {{Date de décès|15|novembre|1917|15|avril|1858}} | lieu de décès = [[Paris]] | région = philosophe français | époque = {{s2-|XIX|XX}} | image = Émile_Durkheim.jpg | célèbre pour = Fondateur de la [[sociologie]] française | légende = | formation = [[École normale supérieure (rue d'Ulm — Paris)|École Normale Supérieure]] | titre = [[Professeur des universités]] | tradition philosophique = [[Structuralisme]], [[Positivisme]], [[Rationalisme]], [[Sociologie]] | principaux intérêts = [[Religion]], [[Moralité]], [[Connaissance]], [[Suicide]], [[Ethnographie]], [[Totémisme]] | influencé par = [[Baruch Spinoza]], [[Emmanuel Kant]], [[René Descartes]], [[Platon]], [[Francis Bacon (philosophe)|Francis Bacon]], [[Herbert Spencer]], [[Aristote]], [[Montesquieu]], [[Jean-Jacques Rousseau]], [[William James (psychologue)|William James]], [[John Dewey]], [[Charles Sanders Peirce]], [[Auguste Comte]], [[Pierre-Joseph Proudhon]] | a influencé = [[Marcel Mauss]], [[Claude Levi-Strauss]], [[Talcott Parsons]], [[Maurice Halbwachs]], [[Pierre Bourdieu]], [[Charles Taylor (philosophe)|Charles Taylor]], [[Henri Bergson]], [[Emmanuel Levinas]], [[Steven Lukes]], [[Alfred Radcliffe-Brown]], [[E. E. Evans-Pritchard]], [[Paul Fauconnet]], [[Lucien Lévy-Brühl]] | idées remarquables = [[Fait social]], [[Anomie]], [[Conscience collective]], [[Représentations collectives]] | œuvres principales = *''[[Les Formes élémentaires de la vie religieuse]]'' (1912) *''[[Le Suicide]]'' (1897), ''[[Les Règles de la méthode sociologique]]'' (1895) *''[[De la division du travail social]]'' (1893) *''L'éducation morale'' (1902) *''Pragmatisme et sociologie'' (1913-1914) *''Sociologie et philosophie'' (1924) *''Le Socialisme. Sa définition - Ses débuts - La doctrine saint-simonnienne'' (1928) }} '''David Émile Durkheim''', dit '''Émile Durkheim''', né le {{date de naissance|15|avril|1858}} à [[Épinal]] et mort le {{date de décès|15|novembre|1917}} à [[Paris]]<ref name=UNESCO>{{Lien brisé|auteur=Jean-Claude Filloux |titre=Émile Durkheim|périodique=Perspectives : revue trimestrielle d’éducation comparée|volume=XXIII|numéro=1-2|année=1993|passage= 305-322|url=http://www.ibe.unesco.org/publications/ThinkersPdf/durkheif.pdf|consulté le=15/07/2013}}.</ref>, est un [[sociologue]] [[France|français]] considéré comme l'un des fondateurs de la [[Sociologie|sociologie moderne]]. En effet, si celle-ci doit son nom à [[Auguste Comte]] à partir de [[Années 1840 en sociologie|1848]], c'est grâce à Durkheim et à l'École qu'il formera autour de la revue ''[[L'Année sociologique]]''<ref>Parmi les participants à cette revue aux origines, on peut nommer [[Célestin Bouglé]], [[Marcel Mauss]], [[Henri Hubert]], [[Robert Hertz]], [[Maurice Halbwachs]] et [[François Simiand]]</ref> ([[1898 en sociologie|1898]]) que la sociologie française a connu une forte impulsion à la fin du {{s-|XIX|e}} et au début du {{s mini-|XX|e}}. Formé à l'école du [[positivisme]], Durkheim définit le « [[fait social]] » comme une entité ''[[sui generis]]'' (voir section [[Sui generis#Sociologie|''Sociologie'']]), c'est-à-dire pour lui en tant que totalité non réductible à la somme de ses parties. Cette définition lui permet de dissocier l'individuel du collectif et le social du psychologique, et de fonder logiquement les conditions de possibilité d'une action contraignante de la société sur les individus. « Extériorité, étendue et contrainte caractérisent le fait social » : cette thèse fit de lui le véritable fondateur de la sociologie en tant que discipline autonome et scientifique. Durkheim est à l'origine de plusieurs termes qui sont aujourd'hui très répandus, comme [[anomie]] et [[conscience collective]]. L'apport de Durkheim à la sociologie est fondamental, puisque sa méthode, ses principes et ses études exemplaires, comme celle sur le [[suicide]] ou la [[religion]], constituent toujours les bases de la sociologie moderne. Toutefois, l'apport de son œuvre va bien au-delà de cette discipline et touche presque toutes les disciplines dans les sciences humaines, dont l'anthropologie, la philosophie, l'économie, la linguistique, et l'histoire. == Biographie == === Années de formation === David Émile Durkheim, bien que fils de [[rabbin]]<ref>Son père, [[Moïse Durkheim]] (1806-1896) fut le premier rabbin d'Épinal. Sa fille épousa [[Jacques Halphen]] (1880-1964), [[École centrale des arts et manufactures de Paris|ingénieur des Arts et Manufactures]] et président de la [[Compagnie industrielle des pétroles]], ainsi que le beau-frère de [[Henri Berr]].</ref>, est [[Agnosticisme|agnostique]]. Il entre à l'[[École normale supérieure (Paris)|École normale supérieure]] où il est reçu septième à l'[[Agrégation de philosophie en France|agrégation de philosophie]] en 1882<ref>{{Lien web |auteur=André Chervel |titre=Les agrégés de l'enseignement secondaire. Répertoire 1809-1960 |url=http://rhe.ish-lyon.cnrs.fr/?q=agregsecondaire_laureats&nom=&annee_op=%3D&annee%5Bvalue%5D=1882&annee%5Bmin%5D=&annee%5Bmax%5D=&periode=All&concours=14&items_per_page=10 |date=1 mars 2015 |consulté le=18 octobre 2021}}</ref>. Jeune agrégé, il est envoyé en [[Allemagne]], où il est marqué par le fonctionnement des [[Liste des universités en Allemagne|universités allemandes]], et par des philosophes sociaux qui s'intéressent au rôle de l'État moderne. Par la suite, il enseigne la philosophie aux lycées du Puy (octobre 1882), de [[Sens (Yonne)|Sens]] (novembre 1882), de [[Saint-Quentin]] (février 1884), de [[Troyes]] (1885)<ref name="+1">{{Article |prénom1=Christophe |nom1=Charle |titre=36. Durkheim (David, Émile) |périodique=Publications de l'Institut national de recherche pédagogique |volume=2 |numéro=1 |date=1985 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/inrp_0298-5632_1985_ant_2_1_2615 |consulté le=2020-07-13 |pages=65–66 }}.</ref>. Cette éducation lui permet de s'inscrire dans une double tradition culturelle, judaïque et classique. Il devient enseignant universitaire et est notamment chargé des cours de [[pédagogie]] et de sciences sociales à l'université de [[Bordeaux]] en 1887 ; dans cette ville où [[Montesquieu]] est si reconnu, il écrit en 1892 sa thèse latine ''Quid Secundatus politicae scientiae instituendae contulerit''<ref>Cet ouvrage sera traduit en français en 1937 sous le titre « La contribution de Montesquieu à la constitution de la science sociale » http://classiques.uqac.ca/classiques/Durkheim_emile/Montesquieu_Rousseau/Montesquieu/Montesquieu.html </ref>. Il soutient ses deux thèses de [[Doctorat ès lettres (France)|doctorat ès lettres]] le 3 mars 1893 à la Faculté de Paris<ref>https://eslettres.bis-sorbonne.fr/notice/Doctorant/5129, consulté le 27 novembre 2023.</ref>, celle en français est intitulée ''De la division du travail social''. Devenu docteur, il est nommé professeur de l'université de Bordeaux en 1896<ref name="+1" />. <gallery> Fichier:9 boulevard du Président Franklin Roosevelt à Talence (33).JPG|Immeuble au 9 boulevard du Président-Franklin-Roosevelt (ex. 179, boulevard de Talence) à Talence (Gironde) où vécut Emile Durkheim de 1887 à 1897. Fichier:Plaque Emile Durkheim au 9 boulevard du Président Franklin Roosevelt à Talence (33).JPG|Plaque relative à Émile Durkheim au 9, boulevard du Président-Franklin-Roosevelt (ex 179 boulevard de Talence) à Talence (Gironde). </gallery> Il rencontre [[Henri Bergson]] et [[Jean Jaurès]], et décide de défendre [[Alfred Dreyfus|Dreyfus]]{{Référence nécessaire|date=22 décembre 2023}}. === Carrière universitaire === C'est à Bordeaux qu'il commence la rédaction de ses ouvrages de sociologie. Durkheim dispute alors l'hégémonie intellectuelle sur la discipline naissante face à [[Gabriel Tarde]] (1843-1904), bénéficiant d'une renommée internationale, mais ne constituant aucune école, et face à [[René Worms]] (1869-1926) qui créa en 1893 la ''Revue internationale de sociologie'' puis l'année suivante l'Institut international de sociologie. Pourtant, l'École durkheimienne s'impose grâce à des idéaux intellectuels et institutionnels. À Bordeaux, Durkheim a publié plusieurs œuvres, dont ''De la division du travail social'' (1893), ''Les Règles de la méthode sociologique'' (1894), et ''Le Suicide'' (1897). Il a également fondé en 1898 une revue des sciences sociales intitulée ''[[L'Année sociologique]]''. En 1902, Durkheim est chargé de cours à la [[Faculté des lettres de Paris|faculté des lettres]] de l'[[Nouvelle université de Paris|université de Paris]]<ref>Où il remplace le philosophe [[Ferdinand Buisson]].</ref>. En 1906, il y enseigne la science de l'éducation et en 1913, il est professeur de science de l'éducation et sociologie<ref name="+1" />. Il est également professeur des Écoles normales qui forment les instituteurs de la République {{Quoi|HEI-HEP}} : c'est lui qui impose la sociologie comme discipline universitaire. C'est à cette époque qu'il publie ''Les Formes élémentaires de la vie religieuse'' (1912), ainsi que plusieurs autres articles. === Le traumatisme de la Première Guerre mondiale === [[Fichier:Tomba emile durkheim.jpg|thumb|Tombe d'Émile Durkheim au [[cimetière du Montparnasse]] (division 5).]] Dès le début de la [[Première Guerre mondiale]], Durkheim rejoint l'[[Union sacrée (mouvement)|Union sacrée]] et devient secrétaire du Comité d'étude et de documentation sur la guerre, présidé par [[Ernest Lavisse]]<ref name="noiriel">[[Gérard Noiriel]], ''Dire la vérité au pouvoir. Les intellectuels en question'', Agone, coll. « Éléments », 2010, {{p.|226-227}}.</ref>. Les fruits de cette collaboration sont des analyses psycho-sociales du culte allemand pour la toute-puissance expansionniste de l'État, telle ''L’Allemagne au-dessus de tout'' (1915). Dans une « Lettre aux Français » rédigée par leurs soins, l'historien [[Gérard Noiriel]] souligne que « la théorie des représentations collectives que Durkheim avait construite pour expliquer le caractère universel de l'esprit humain est transformée en un pamphlet nationaliste » traitant de la « mentalité allemande », « rendue responsable du cataclysme »<ref name="noiriel"/>. C'est aussi le cas de son texte « L’Allemagne au-dessus de tout »<ref>{{Article|prénom1=Jean-Christophe|nom1=Marcel|titre=Durkheim propagandiste ou la justification sociologique de la guerre|périodique=Revue de Synthèse|volume=144|numéro=1-2|pages=7–30|date=2022-05-12|issn=0035-1776|issn2=1955-2343|doi=10.1163/19552343-14234019|lire en ligne=https://brill.com/view/journals/rds/144/1-2/article-p7_2.xml|consulté le=2024-04-28}}</ref>. Dans l'essai ''Zone Libre'' qui accompagne la réédition en allemand de ''L’Allemagne au-dessus de tout'', [[Marie Rotkopf]] estime que Durkheim, en analysant les spécificités culturelles allemandes, prédit la responsabilité allemande et la [[Seconde Guerre mondiale]] <ref>{{Ouvrage|prénom1=Émile|nom1=Durkheim|prénom2=Marie|nom2=Rotkopf|titre="Deutschland über alles": die deutsche Mentalität und der Krieg|éditeur=Matthes & Seitz Berlin|date=2023|isbn=978-3-7518-0381-6|consulté le=2023-12-15}}</ref>. Son fils André meurt au combat en {{date-|décembre 1915}}<ref>{{Lien web|titre = Un deuil de guerre: André Durkheim, décembre 1915 {{!}} Enklask / Enquête|url = http://enklask.hypotheses.org/563|site = enklask.hypotheses.org|consulté le = 2016-01-21}}</ref>. Durkheim sombre alors dans une grande tristesse. Durkheim meurt le {{date-|15|novembre|1917}} en son domicile, au {{numéro|4}}, [[Avenue du Général-Leclerc (Paris)|avenue d'Orléans]] dans le [[14e arrondissement de Paris|{{14e|arrondissement}} de Paris]]<ref>[http://archives.paris.fr/arkotheque/visionneuse/visionneuse.php?arko=YTo2OntzOjQ6ImRhdGUiO3M6MTA6IjIwMjEtMTEtMDQiO3M6MTA6InR5cGVfZm9uZHMiO3M6MTE6ImFya29fc2VyaWVsIjtzOjQ6InJlZjEiO2k6NDtzOjQ6InJlZjIiO2k6MjY0Mjk1O3M6MTY6InZpc2lvbm5ldXNlX2h0bWwiO2I6MTtzOjIxOiJ2aXNpb25uZXVzZV9odG1sX21vZGUiO3M6NDoicHJvZCI7fQ==#uielem_move=-1443%2C-372&uielem_rotate=F&uielem_islocked=0&uielem_zoom=187 Archives de Paris 14e, acte de décès {{numéro|4742}}, année 1917 (page 4/31)]</ref> et est inhumé au [[cimetière du Montparnasse]] ({{5e|division}})<ref>[http://archives.paris.fr/arkotheque/visionneuse/visionneuse.php?arko=YTo2OntzOjQ6ImRhdGUiO3M6MTA6IjIwMjEtMTEtMDQiO3M6MTA6InR5cGVfZm9uZHMiO3M6MTE6ImFya29fc2VyaWVsIjtzOjQ6InJlZjEiO2k6MjU7czo0OiJyZWYyIjtpOjI3MDI1O3M6MTY6InZpc2lvbm5ldXNlX2h0bWwiO2I6MTtzOjIxOiJ2aXNpb25uZXVzZV9odG1sX21vZGUiO3M6NDoicHJvZCI7fQ==#uielem_move=-64%2C-87&uielem_rotate=F&uielem_islocked=0&uielem_zoom=123 Registre journalier d'inhumation de Paris Montparnasse de 1917, en date du 18 novembre (vue 5/31)]</ref>. Son œuvre majeure, ''La Morale'', reste inachevée, comportant seulement une introduction provisoire. === Opinions politiques === Politiquement, Durkheim est resté assez discret. Il connaissait les idées de [[Karl Marx]]. Cependant il a rejeté son œuvre, qu'il considérait trop dogmatique et peu scientifique, ainsi que le marxisme, qu'il trouvait trop violent, et conflictuel<ref>Voir l'introduction de Marcel Mauss, et la première leçon du premier livre de, "Le Socialisme: sa définition, ses débuts, la doctrine st. simonienne." texte téléchargé <http://classiques.uqac.ca/classiques/Durkheim_emile/le_socialisme/le_socialisme.html>.</ref>. Il fut un [[Affaire Dreyfus|dreyfusard]] de la première heure, membre fondateur de la [[Ligue française pour la défense des droits de l'homme et du citoyen|Ligue pour la défense des Droits de l’Homme]]. Toutefois il se refusa à influencer ses étudiants sur l’innocence ou la culpabilité du capitaine. Ami de [[Jean Jaurès]], le sociologue défendit parfois des thèses socialistes-réformistes<ref>Certains éléments de sa réflexion le rapprochaient du radicalisme, voire solidarisme de [[Léon Bourgeois]].</ref>. == Père fondateur de la sociologie française == Durkheim apparaît pour beaucoup comme le père fondateur de la [[sociologie française]]. En effet, s'il ne fut pas le premier sociologue en France, il fut le premier à s'engager pour faire de la sociologie une discipline autonome, se distinguant des autres sciences sociales concurrentes, comme la psychologie et la philosophie. Il a fondé le premier département de sociologie à l'Université de Bordeaux, dans les années 1890<ref>{{Lien web|langue=français|titre=Emile Durkheim à Bordeaux (1887-1902) : l’invention de la sociologie|url=https://bubdxm.wordpress.com/2012/06/19/emile-durkheim-a-bordeaux-1887-1902-linvention-de-la-sociologie/|archive-url=https://archive.is/yw5jl|archive-date=<!--6 février 2020-->|site=bubdxm.wordpress.com|date=19 juin 2012|consulté le=4 février 2020}}.</ref>. Tout d'abord, il œuvre à asseoir la [[sociologie]] comme indépendante, institutionnellement parlant. Ainsi il écrit en ouverture de son cours de science sociale en 1888 que "le seul moyen de démontrer que la sociologie est possible, c'est de faire voir qu'elle existe et qu'elle vit"''.'' Il va alors profiter de son statut de professeur pour commencer la diffusion d'un esprit sociologique dans des cours à l'université comme sur la famille, la solidarité sociale, le suicide, la sociologie criminelle, le socialisme, la religion, la pédagogie<ref>{{article |auteur=François Jacquet-Francillon|lien auteur=François Jacquet-Francillon|titre= Durkheim et l’histoire des idéaux éducatifs|périodique=Le Télémaque| année= 2016| volume=2|numéro=50|passage=35-40|url=https://www.cairn.info/revue-le-telemaque-2016-2-page-35.htm}}.</ref> ou l'histoire de la sociologie. C'est toujours dans cette optique que Durkheim fonde la revue ''[[L'Année sociologique]]'' en 1898. Cette revue permit à Durkheim de fédérer une école autour de lui tout en y diffusant les textes fondamentaux des sciences sociales de l'époque. Ainsi, Durkheim, par ses cours et sa revue, pose les bases d'une sociologie française comme science autonome comprenant des cours, un objet, une revue et une démarche spécifique. De plus, il est l'auteur de célèbres ouvrages de sociologie tels que : * ''[[De la division du travail social]]'' ([[1893 en sociologie|1893]]), * ''[[Les Règles de la méthode sociologique]]'' ([[1895 en sociologie|1895]]), * ''[[Le Suicide]]'' ([[1897 en sociologie|1897]]) * ''[[Les Formes élémentaires de la vie religieuse]]'' ([[Années 1910 en sociologie|1912]]). === Influences Intellectuelles === [[Fichier:P1010459 Paris V Rue Saint-Jacques n.260 Emile Durkheim reductwk.JPG|thumb|left|upright=0.7|Paris, [[Rue Saint-Jacques (Paris)|rue Saint-Jacques]], {{numéro|260}} : maison qu'habita Émile Durkheim entre 1902 et 1917]] Deux des plus importantes influences pour Durkheim sont [[Auguste Comte]] et [[Herbert Spencer]]. Le premier voulait appliquer la méthode scientifique des sciences naturelles aux sciences sociales, et le second développa une approche utilitariste évolutionnaire pour étudier la société humaine. Durkheim fut influencé par le [[positivisme]] de Comte, ainsi que par son approche scientifique de l'humanité, par lequel Comte appliqua la méthodologie des sciences dures à l'étude des sociétés humaines. Durkheim, par contre, développera une méthode complètement nouvelle et spécifique à la société. À Spencer, Durkheim emprunta des éléments de [[fonctionnalisme (sciences sociales)|fonctionnalisme]] et d'analogie organique. Néanmoins, Durkheim est très critique des deux, à cause de ce qu'il considérait comme des assomptions métaphysiques, qui se trouvent, selon lui, dans leurs modèles unilinéaires d'évolution sociale<ref>Carls, Paul. ''Émile Durkheim: Section 1) b. Intellectual Development and Influences'', in Internet Encyclopedia of Philosophy: http://www.iep.utm.edu/durkheim/.</ref>. Il faut mentionner aussi [[Alfred Espinas]], l'auteur de ''Les Sociétés Animales'' (1877). Durkheim a remarqué que ce livre était le premier à élaborer une science des faits sociaux<ref>Thompson, Kenneth. 'Émile Durkheim'. Routledge: London and New York, 2002. {{p.|23}}.</ref>. Durkheim a été également influencé par ses professeurs à l'École Normale Supérieure, dont [[Émile Boutroux]], avec lequel Durkheim a lu Comte, et [[Gabriel Monod]], et [[Numa Denis Fustel de Coulanges]], qui l'ont introduit à des méthodes empiriques et comparatives pour étudier l'histoire. [[Charles Renouvier]] a été très important aussi, car il a formé en large mesure les vues de Durkheim sur Kant<ref>Thompson, Kenneth. "Life and Intellectual Background", in Emile Durkheim. Routledge: London and New York, 2002.</ref>. Entre 1885 et 1886, Durkheim passa une année universitaire en Allemagne, ou il rencontra Fred Wagner, Gustav Schmoller, Rudolph von Jehring, Albert Schäffle, et [[Wilhelm Wundt]]. Ces penseurs étudiaient la moralité d'une manière scientifique en mettant l'accent sur l'aspect social de la moralité. Wundt a peut-être été le plus important pour Durkheim car, comme ce dernier le fera plus tard, Wundt rejetait l'individualisme méthodologique et argumentait que la moralité est un phénomène ''sui generis''<ref>Thompson, Kenneth. "Life and Intellectual Background".</ref>. Ensemble, ces penseurs fournirent les bases de la théorie du réalisme social que Durkheim développera plus tard, en critiquant la vision utilitaire de la morale qui voit l'origine de la moralité dans l'intérêt rationnel de l'individu<ref>Carls, Paul. 'Émile Durkheim', Section 1) b.</ref>. D'autres penseurs ont été importants pour la pensée de Durkheim. Il a écrit sur [[Jean-Jacques Rousseau|Rousseau]] et [[Montesquieu]], qu'il considère comme les précurseurs de la pensée sociologique<ref>voir Durkheim, Émile: "Montesquieu et Rousseau, précurseurs de la sociologie".</ref>. L'anthropologue [[William Robertson Smith]] influence sa pensée sur la religion<ref>Robert Alun Jones. Emile Durkheim: An Introduction to Four Major Works. Beverly Hills, CA: Sage Publications, Inc., 1986.</ref>. Des philosophes comme [[Kant]], [[Platon]], [[William James (psychologue)|William James]] et [[René Descartes|Descartes]] l'influencent aussi. === Réception de Durkheim === La réception de la pensée de Durkheim est assez mitigée. D'un côté, son œuvre sociologique et anthropologique est largement connue et célébrée, mais reste critiquée à plusieurs reprises. Dans la sociologie et l'anthropologie, Durkheim a influencé plusieurs membres de son équipe de recherche, incluant [[Marcel Mauss]] (son neveu), [[Paul Fauconnet]], [[Célestin Bouglé]], et [[Lucien Lévy-Bruhl]]. D'autres penseurs, comme [[Maurice Halbwachs]], [[Talcott Parsons]], [[Alfred Radcliffe-Brown]], [[Gustave Belot]]<ref>{{Article | langue = en | auteur1 = W. S. F. Pickering | titre = Gustave Belot, Critic and Admirer of Emile Durkheim: An Introduction | périodique = Durkheimian Studies / Études durkheimiennes | éditeur = Berghahn Books | volume = 16 | date = 2010 | pages = 109-124 | lire en ligne = https://www.jstor.org/stable/23871073 | consulté le = 11 avril 2020 | doi = 10.3167/ds.2010.160108 }}</ref>, et [[Claude Lévi-Strauss|Claude Levi-Strauss]] ont également été profondément marqués par l'œuvre de Durkheim. Plus récemment, des théoriciens sociaux, comme [[Steven Lukes]], [[Robert N. Bellah|Robert Bellah]], et [[Pierre Bourdieu]], ont reconnu l'appui de Durkheim sur leur pensée<ref name="Carls_Section1">Carls, 'Émile Durkheim', Section 1) c.</ref>. De l'autre côté, ses contributions à la philosophie sont encore largement négligées. Dans un long article intitulé ''Sociologie et philosophie en France depuis 1945 : mort et résurrection de la philosophie sans sujet'', Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron examinent le legs méconnu de Durkheim non seulement dans les sciences sociales, mais aussi dans la philosophie. Ils notent que plusieurs philosophes ont manqué de voir l'importance philosophique de la sociologie de Durkheim ou ont été ouvertement hostiles à son œuvre, et pas nécessairement pour des raisons légitimes. En conséquence, les idées de Durkheim qui ont une importance philosophique et qui sont très présentes dans les sciences humaines ne sont pas reconnues en tant que telles. Elles sont donc entrées dans le débat d'idées de manière inconsciente. Comme les auteurs l'écrivent, « toutes les sciences sociales vivent dans la maison du Durkheimisme, à leur insu, pour ainsi dire, parce qu'elles y sont entrées à l'envers »<ref>Bourdieu, Pierre et Jean-Claude Passeron. “Sociology and Philosophy in France since 1945: Death and Resurrection of a Philosophy without Subject”, in Social Research, vol. 34, no. 1, 1967, {{p.|167-168}}. citation originelle: "For, speaking more generally, all the social sciences now live in the house of Durkheimism, unbeknownst to them, as it were, because they walked into it backwards." Voir le reste de l'article pour une analyse plus approfondie: https://www.scribd.com/doc/62808430/Bourdieu-Pierre-1967-Sociology-and-Philosophy-in-France-Since-1945-Death-and-Resurrection-of-a-Philosophy-Whitout-Subject-En-Social-Research-Vo.</ref>. Malgré cette réception philosophique muette, plusieurs philosophes ont reconnu l'influence de Durkheim sur leur propre pensée, dont [[Henri Bergson]] et [[Emmanuel Levinas]], et plus récemment [[Charles Taylor (philosophe)|Charles Taylor]]. ==== Durkheim contre Searle ==== Plusieurs philosophes méconnaissent l'œuvre de Durkheim encore aujourd'hui. Cela peut se voir dans un échange animé entre [[John Searle]], un philosophe analytique renommé, et plusieurs sociologues, dont Neil Gross et Steven Lukes. En fait, Neil Gross estime que le livre, ''La construction de la réalité sociale'' (1998) de Searle, n'avance pas la théorie sociale beaucoup plus loin qu'avait déjà fait Durkheim il y a presque un siècle. En effet, Searle prend presque les mêmes positions et introduit presque les mêmes concepts que Durkheim, dont l'idée de représentations collectives, le concept d'institution sociale, le concept de fait social, ou l'idée que la société est une réalité ''sui generis''. Ainsi, Gross déclare que le livre de Searle a des racines durkheimiennes et qu'il constitue un durkheimisme reconstruit et non reconnu<ref>Gross, Neil. "Comment on Searle", in Anthropological Theory, vol. 6 (1): 45-56. https://www.scribd.com/doc/22379828/Gross-Comment-on-Searle.</ref>. En réponse, Searle a écrit un article dans lequel il critique Durkheim violemment, et réfute tout lien entre lui et Durkheim. Searle déclare que l'œuvre de Durkheim est encore pire que ce qu'il pensait à l'origine<ref>Searle, John. "Durkheim versus Searle and the waves of thought", in Anthropological Theory, vol. 6 (1): 57-69. https://www.scribd.com/doc/22379838/Searle-Reply-to-Gross.</ref>. En réponse aux accusations de Searle, Steven Lukes défend Durkheim et contredit chacun des points de critique de Searle. Il attribue la faiblesse de la critique de Searle en partie à une erreur de lecture, mais aussi à une ignorance de l'intégralité des textes de Durkheim ; Searle avoue que sa lecture de Durkheim est limitée au premier chapitre des ''Règles de la méthode sociologique'', au ''Division du travail social'', et à l'article, « Représentations individuelles et représentations collectives »<ref>Lukes, Steven. "Durkheim versus Searle", in Intentional Acts and Institutional Facts: Essays on John Searle's Social Ontology Theory, ed. Savas Tsohatzidis, Springer: Dordrecht, The Netherlands, 2007. https://www.scribd.com/doc/17634357/Intentional-Acts-and-Institutional-Facts-Essays-on-John-Searles-Social-Ontology-Theory-and-Decision-Library-a.</ref>. == L’Étude de la société == === La Société === Selon Durkheim, la sociologie serait « la science des institutions, de leur genèse et de leur fonctionnement ». Pour lui, une institution veut dire, « toutes les croyances et tous les modes de conduite institués par la collectivité »<ref name="Durkheim_18">Durkheim, Règles, {{p.|18}}.</ref>. Or, avant de pouvoir étudier des institutions sociales, il faut savoir en quoi elles consistent exactement. Répondre à cette question revient à se demander ce qu’est précisément la société même. Pour Durkheim, une société n’est pas un groupe d’individus qui habitent dans le même endroit géographique, elle est « avant tout un ensemble d’idées, de croyances, de sentiments de toutes sortes, qui se réalisent par les individus »<ref>Durkheim, Émile, Sociologie et philosophie. Paris, PUF, 1974, {{p.|79}}.</ref>. Elle indique une réalité qui est produite quand des individus agissent l’un sur l’autre, ce qui résulte dans la fusion des consciences individuelles. Cette réalité est ''sui generis'', c’est-à-dire qu’elle est irréductible à ses parties composantes. Elle est plus que la somme de ses parties et est d'un ordre complètement différent des parties dont elle est composée. La société et les phénomènes sociaux ne peuvent être expliqués que dans des termes sociologiques. Les termes biologiques ou psychologiques sont insuffisants, et les faits sociaux ne peuvent pas être réduits aux formes matérielles d’une société et ses nécessités vitales, comme est fait dans le [[matérialisme historique]]<ref>Durkheim, Émile, Les Formes élémentaires de la vie religieuse, {{p.|400-401}}. document téléchargé http://classiques.uqac.ca/classiques/Durkheim_emile/durkheim.html. Durkheim dit « Il faut donc se garder de voir dans cette théorie de la religion un simple rajeunissement du matérialisme historique : ce serait se méprendre singulièrement sur notre pensée. En montrant dans la religion une chose essentiellement sociale, nous n'entendons nullement dire qu'elle se borne à traduire, en un autre langage, les formes matérielles de la société et ses nécessités vitales immédiates. Sans doute, nous considérons comme une évidence que la vie sociale dépend de son substrat et en porte la marque, de même que la vie mentale de l'individu dépend de l'encéphale et même de l'organisme tout entier. Mais la conscience collective est autre chose qu'un simple épiphénomène de sa base morphologique, tout comme la conscience individuelle est autre chose qu'une simple efflorescence du système nerveux. ».</ref>. Pour mieux déterminer et analyser le contenu de cette réalité psychique, Durkheim invente le concept de fait social. Les faits sociaux sont essentiels, puisqu’ils constituent et expriment la conscience collective d’une société. === Le fait social === {{Article détaillé|Fait social}} {{Citation bloc|Voilà donc un ordre de faits qui présentent des caractères très spéciaux : ils consistent en des manières d'agir, de penser et de sentir, extérieures à l'individu, et qui sont douées d'un pouvoir de coercition en vertu duquel ils s'imposent à lui<ref name="Durkheim_18"/>.}} Voici comment Durkheim définit un [[fait social]]. Selon Durkheim, les faits sociaux ont une réalité objective qui peut être étudiée comme un physicien étudie le monde physique. Il faut ajouter un corollaire important à cette définition et rappeler que les faits sociaux sont aussi ''internes'' aux individus, et qu’il n'y a qu'à travers les individus que les faits sociaux peuvent exister<ref>Robert Alun Jones. Emile Durkheim: An Introduction to Four Major Works. Beverly Hills, CA: Sage Publications, Inc., 1986. {{p.|60-81}}. Document accédé par: http://durkheim.uchicago.edu/Summaries/rules.html, voir la section « critical remarks ».</ref>. Comme les faits sociaux sont extérieurs à l'individu et doivent être expliqués « par les modifications du milieu social interne et non pas à partir des états de la conscience individuelle » afin de ne pas confondre les faits sociaux avec d'autres variables telles que la psychologie du sujet, son contexte familial, culturel, etc., ces faits sociaux existent sans que nous ayons nécessairement conscience ni de leur existence ni de leur autonomie. En effet, un fait social peut être indépendant de l'individu, les fait sociaux existent « indépend[amment] de [leurs] manifestations individuelles »<ref>Durkheim, Règles, {{p.|22}}.</ref>. Le fait social s'impose à l'individu, qu'il le veuille ou non, et non le contraire. Il correspond à un système de normes établies pour et par la société et n'est que rarement modifiable autrement que par un bouleversement social ; l'homme acquiert nombre d'entre elles dès le début de son [[éducation]] et tend à en intérioriser une grande partie. L'éducation détient le rôle d'institution socialisante par excellence, elle fait de l'enfant un être social. Puisque présent dès l'enfance, le caractère contraignant des faits sociaux se fait moins évident et devient une habitude : c'est le principe même de la socialisation. Un des critères pour reconnaître les faits sociaux serait de déterminer la résistance au changement d’une chose : « on reconnaît principalement un fait social à ce signe qu'elle ne peut pas être modifiée par un simple décret de la volonté »<ref>Durkheim, Règles, {{p.|29}}.</ref>. Ça ne veut pas dire qu’ils ne peuvent pas changer, mais il faut un effort laborieux pour le faire. Cette qualité des faits sociaux est liée à leur ''caractère contraignant'' qui se voit à travers diverses institutions sociales, qu'elles soient formelles ou non : on peut prendre les exemples du code juridique qui condamne le vol, d'un homme d'affaires qui doit bien s'habiller ou risquer une sanction de son supérieur, ou encore des moqueries et des regards amusés que peut recevoir un individu qui ne se conforme pas aux normes quotidiennes... Un autre moyen pour déterminer un fait social consiste en l’usage de statistiques, qui permettent de neutraliser les variations entre individus et finalement d'étudier une moyenne qui, pourtant, ne sera pas apparente dans la société, ceci à cause des variables précédemment citées. Le fait social représente donc « un certain état de l'âme collective »<ref>''Les Règles de la Méthode sociologique'', Nouvelle Édition, Éditions Flammarion, Paris, 2010, {{p.|108}}.</ref>. En exposant le concept du fait social, Durkheim présente comment la société, par l'intermédiaire des faits sociaux, influence la manière de penser et d'être d'un individu. Bien qu’au début de sa carrière, Durkheim se concentrait principalement sur la nature contraignante, et donc négative, des faits sociaux, il privilégia peu à peu, dans ses œuvres plus tardives, le côté positif des faits sociaux, c’est-à-dire leur nature libératrice. Comme Steven Lukes a noté, loin d’être des instances de « coercition » ou de « contraintes », les faits sociaux que Durkheim explore, par exemple, dans ''Les Formes'', montrent comment des individus sont amenés à penser ou à sentir d’une certaine manière, à connaître et à valoriser certaines choses, et à agir en conséquence. Dans ses œuvres matures, le mot ‘contraint’ n’est même plus présent<ref name="a">Robert Alun Jones. Emile Durkheim: An Introduction to Four Major Works: http://durkheim.uchicago.edu/Summaries/rules.html, section « critical remarks ».</ref>. À travers son œuvre, Durkheim montre comment faire une analyse sociologique des faits sociaux. Dans ''Division'', il examine comment la démographie et la technologie des transports et de la communication peuvent changer la conscience collective d’une société. Durant son étude ''Le Suicide'', Durkheim cherche à prouver que ce fait social, qui peut sembler si dépendant de notre volonté, de notre liberté d'action, dépend également de facteurs sociaux. Durkheim cherche, à travers ce célèbre ouvrage, à trouver ces facteurs. Dans ''Les Formes'', il analyse la religion, la pensée logique et la langue comme des faits sociaux d’origine sociale. Il étudie également la moralité comme fait social à plusieurs reprises, notamment dans son article « La Détermination du fait moral » (1906). === La méthode sociologique === {{Citation bloc|La première règle et la plus fondamentale est de considérer les faits sociaux comme des choses […]|Durkheim|[[Les Règles de la méthode sociologique]]<ref>''Les Règles de la Méthode sociologique'', {{1re}} éd. : 1895, chapitre II, P.U.F., 1963, {{p.|15}}.</ref>}} Après avoir expliqué ce qu’est un fait social, Durkheim introduit des règles pour leur étude, la première et plus importante étant de traiter les faits sociaux comme des ''choses''. Si Durkheim emploi dans son ouvrage le terme "chose" c'est à la fois pour donner une forme concrète aux faits sociaux afin d'éviter un glissement vers une sociologie spontanée et subjective et également pour affirmer le fait que les faits sociaux sont des choses à part entière des autres choses. Par ce terme, Durkheim indique clairement que les faits sociaux ne sont pas réductible à d'autres faits, notamment des faits psychologiques ou biologiques, affirmant ainsi sa théorie selon laquelle les faits sociaux sont des faits siu generis. Il faut avant tout définir le fait social objectivement pour donner une légitimité à son étude, le distinguer de l'idée. Pour instaurer cette nouvelle discipline qu'est la sociologie, Durkheim exprime sa volonté d'installer une méthodologie spécifique garantissant sa scientificité et sa spécificité. « Il n'y a, en effet, qu'un moyen de faire en science, c'est de l'oser, mais avec méthode » (''De la Division du travail social''). Un point important de l'étude sociologique est l'objectivité du sociologue : comment étudier un objet qui, dès le départ, conditionne l'observateur ? L'observation doit être la plus impersonnelle possible, se débarrassant de ses préjugés pour éviter toute déformation perceptive, mais ne le sera jamais parfaitement. C'est pourquoi la méthode de Durkheim s'appuie sur la comparaison plutôt que sur l'étude d'un fait social pris indépendamment ([[méthode de comparaison]], avec [[méthode des variations concomitantes]] <ref name=":0">{{Article|langue=fr|prénom1=Giovanni|nom1=Busino|titre=La preuve dans les sciences sociales|périodique=Revue européenne des sciences sociales|numéro=XLI-128|date=2003-12-10|issn=0048-8046|issn2=1663-4446|doi=10.4000/ress.377|lire en ligne=http://journals.openedition.org/ress/377|consulté le=2019-05-20|pages=11–61}}.</ref>) : le fait social sera étudié en fonction des autres faits sociaux et non en fonction de la personne qui l'étudie. De plus Durkheim, suivant un programme de réalisme social, étudiera tout fait social par le social, sans s'appuyer sur une étude psychologique des acteurs alors soumis aux contraintes sociétales. Émile Durkheim reprend ce modèle de physiciens comme [[Henri Poincaré]] ou [[Ernst Mach]], dans la logique qu'un fait social est un objet. Il n'apporte pas de procédures de recherche précises pour la sociologie, et son application se fait à l'aide de métaphores{{Source insuffisante}}. Malgré cela, ce modèle sera appliqué jusqu'à aujourd'hui<ref name=":0" />. === Le Réalisme social de Durkheim === Une importante partie de la méthode sociologique de Durkheim est son réalisme social. Ceci consiste en ce que la société est une entité objectivement réelle qui existe indépendamment et de façon autonome aux individus particuliers, un avis démontré parfaitement par sa prescription de traiter les faits sociaux comme des choses. Cependant, cette dimension de la sociologie de Durkheim a pu être source de confusion. Plusieurs critiques ont accusé Durkheim d'affirmer que les faits sociaux existent indépendamment et en dehors de ''tous'' les individus, ce qui les a amenés à croire que Durkheim préconisait l’existence d’une sorte d’‘esprit de groupe’ [[métaphysique]]<ref name="RA Jones">Robert Alun Jones: http://durkheim.uchicago.edu/Summaries/rules.html.</ref>. D’autres critiques ont soulevé que Durkheim était coupable d’un ontologisme ou d’un réalisme dans lequel il considérait les faits sociaux comme des propriétés matérielles de la vie sociale{{Source insuffisante}}. En réponse à ces critiques, il faut se souvenir que les faits sociaux sont à la fois externes et ''internes'' aux individus ; ils sont externes aux individus particuliers, mais il faut ajouter, comme faisait Durkheim de plus en plus, internes aux individus aussi<ref name="RA Jones" />. Seulement au niveau méthodologique, afin d’étudier les faits sociaux du dehors, comme ils se présentent à l’individu, le sociologue abstrait les faits sociaux des individus dans lesquels ils sont présents<ref>Durkheim, Émile, Les Règles de la méthode sociologique, {{p.|28}} document téléchargé: http://classiques.uqac.ca/classiques/Durkheim_emile/durkheim.html. Durkheim dit « Il nous faut donc considérer les phénomènes sociaux en eux-mêmes, détachés des sujets conscients qui se les représentent ; il faut les étudier du dehors comme des choses extérieures ; car c'est en cette qualité qu'ils se présentent à nous. ».</ref>. En réponse à l'autre critique, Durkheim maintient que les faits sociaux, en tant que manifestations d’une réalité psychique, ou idéationnelle, n’ont pas de substratum matériel<ref name="Durkheim_8">Durkheim, "Préface", Règles, {{p.|8}}.</ref>. Ils ne peuvent être observés que par la réalité phénoménale, plus ou moins systématisée, qui les exprime<ref name="Durkheim_8"/>. == La sociologie de la connaissance == Durkheim est un pionnier de la [[sociologie de la connaissance]]. Il décrit l'individu comme influencé de manière importante par son milieu social, jusqu'à sa perception de réalité. Par exemple, son livre ''Les Formes élémentaires de la vie religieuse'', analyse non seulement la religion mais aussi la genèse de la pensée logique. Selon lui, non seulement nos croyances et langue viennent du milieu social, mais les concepts et les catégories nécessaires pour la pensée logique, comme le temps, l’espace, la causalité, le nombre, ont des origines sociales. En cela, l'analyse de Durkheim est au moins cinquante ans en avance par rapport à des philosophes structuralistes français tels que [[Michel Foucault]], auquel la théorie de Durkheim peut être rapprochée sur de nombreux points{{Source insuffisante}}. Une première tentative de comprendre cette influence sur la pensée doit passer par son concept de ''représentations collectives'', un des plus importants concepts dans sa sociologie de la connaissance. === Représentations collectives === D’après Durkheim, aucune connaissance du monde n’est possible sans le représenter d’une manière ou autre. Naturellement, les représentations sont au cœur de sa théorie de connaissance. Les représentations collectives sont le corps de représentations qui exprime la façon dont le groupe se pense dans ses rapports avec les objets qui l'affectent<ref>Durkheim, Règles, {{p.|11}}.</ref>. Cependant, bien qu’elles soient des représentations, les représentations collectives ne sont pas des simples reflets de la réalité : « [u]ne représentation n'est pas, en effet, une simple image de la réalité, une ombre inerte projetée en nous par les choses ; mais c'est une force qui soulève autour d'elle tout un tourbillon de phénomènes organiques et psychiques »<ref>Durkheim, Émile, De la division du travail social. {{11e}} édition. PUF: Paris, 1986, {{p.|64}}.</ref>. Les représentations collectives sont infusées avec l’expérience collective de la société, ce qui donne aux choses leur valeur et leur signification<ref>Pickering, W.S.F. Durkheim and Representations, {{p.|67-68}}.</ref>. === La Philosophie du langage de Durkheim === La langue est une représentation collective et pour Durkheim un fait social de premier plan. Selon Durkheim, les mots, ou les concepts, ne sont pas comme des représentations sensorielles individuelles, qui sont en flux constant et qui ne sont pas capables de donner une pensée stable et consistante. Les concepts sont impersonnels, ils sont comme en dehors du temps et du devenir, et la pensée qu’ils génèrent est fixée et résiste au changement<ref>Durkheim, Les Formes {{p.|618}}</ref>. En conséquence, la langue est aussi la première intuition du règne de la [[vérité en philosophie|vérité]], puisque c'est à travers la langue que les individus peuvent concevoir un monde d’idées stables qui sont communes à d’autres esprits. La langue conforme, donc, aux deux critères de la vérité que Durkheim présente : l’impersonnalité et la stabilité<ref>Durkheim, Les Formes {{p.|623-4}}</ref>. Ces deux critères sont aussi précisément ce qui permet la communication intersubjective. La langue est, donc, évidemment un produit ''sui generis'' de l’interaction sociale ; la langue ne peut venir en existence qu’à travers la fusion de consciences individuelles, avec un résultat irréductible aux parties composantes<ref name="Carls_Section3b">Carls, ‘Émile Durkheim’, Section 3) b.</ref>. Puisque la langue a ces qualités, elle est aussi infusée avec l’autorité de la société. Face à la langue, l’individu est contraint d'assimiler les concepts et de les approprier comme les siens, bien que cette assimilation ne soit jamais parfaite. Durkheim dit : « En face de ce système de notions, l'esprit individuel est dans la même situation que le nous de [[Platon]] en face du monde des [[théorie des Formes|Idées]]. Il s'efforce de se les assimiler, car il en a besoin pour pouvoir commercer avec ses semblables »<ref name="Les_formes_page622" />. La langue, en tant que représentations collectives, a en outre la qualité unique qu’elle structure activement la perception de la réalité d’un individu. Comme dit Durkheim, les objets de l’expérience n’existent pas indépendamment de la société qui les représente. Ils n’existent qu’à travers la relation qu’ils ont avec la société, une relation qui peut révéler des aspects de la réalité très différents en fonction de la société. Comme nous explique Durkheim : {{Citation bloc| Mais si ce sont, avant tout, des représentations collectives, ils ajoutent, à ce que peut nous apprendre notre expérience personnelle, tout ce que la collectivité a accumulé de sagesse et de science au cours des siècles. Penser par concepts, ce n'est pas simplement voir le réel par le côté le plus général ; c'est projeter sur la sensation une lumière qui l'éclaire, la pénètre et la transforme. Concevoir une chose, c'est en même temps qu'en mieux appréhender les éléments essentiels, la situer dans un ensemble ; car chaque civilisation a son système organisé de concepts qui la caractérise<ref name="Les_formes_page622">Durkheim, Les Formes,{{p.|622}}.</ref>.}} === Durkheim et les catégories === Selon Durkheim, la société est aussi à l’origine des catégories de la pensée, comme le [[temps]], l’espace, le nombre, la [[Causalité (sciences sociales)|causalité]], la personnalité, etc. Durkheim est très critique à l’égard des [[rationalisme|rationalistes]], comme [[Kant]], qui disent que les catégories sont universelles, indépendantes des influences externes—qu’elles sont présentes à l’humanité ''a priori'', ou logiquement antérieures à l’expérience. Pour Durkheim, les catégories ne sont pas vagues et indéterminées comme avait imaginé Kant. Elles ont des formes et des qualités spécifiques (minutes, semaines, nord, sud, pouces, kilomètres). Les catégories, en outre, varient, parfois beaucoup, d’une culture à l’autre, ce qui amène Durkheim à croire qu’elles sont d’origine sociale<ref>Durkheim, Les Formes {{p.|14-17}}.</ref>. Or, Durkheim est également critique des [[empirisme|empiristes]], qui disent que les expériences individuelles sont à l’origine des catégories. D’après Durkheim, les catégories ont les mêmes propriétés que les concepts, c’est-à-dire stabilité et impersonnalité, ce qui est nécessaire pour la rencontre de deux esprits. Les catégories ont donc une fonction purement sociale et sont le produit de l’interaction sociale. Les individus ne pourraient jamais créer leurs propres catégories<ref>Durkheim, Les Formes {{p.|19-22}}.</ref>. Durkheim cherche donc à réconcilier cette opposition entre les rationalistes et les empiristes en expliquant la raison sans oublier les données empiriques. Pour ainsi faire, il traite les catégories comme des représentations collectives<ref name="Carls_Section3c">Carls, ‘Émile Durkheim’, Section 3) c.</ref>. Comme dit Durkheim, les catégories sont les produits ''sui generis'' des individus qui vivent ensemble et qui agissent l’un sur l’autre. Ils s’imposent aux individus, qui n’auraient pas la possibilité de penser les catégories autrement. Encore plus, {{Citation bloc| Non seulement c'est la société qui les a instituées, mais ce sont des aspects différents de l'être social qui leur servent de contenu : la catégorie de genre a commencé par être indistincte du concept de groupe humain; c'est le rythme de la vie sociale qui est à la base de la catégorie de temps ; c'est l'espace occupé par la société qui a fourni la matière de la catégorie d'espace ; c'est la force collective qui a été le prototype du concept de force efficace, élément essentiel de la catégorie de causalité<ref>Durkheim, Les Formes, {{p.|628}}.</ref>.}} Une autre catégorie, celle de la [[totalité]], a des origines sociales, provenant de l'idée de l'ensemble d'un groupe, ou d'un groupe dans sa totalité<ref>Durkheim, Les Formes {{p.|630}}.</ref>. Cependant, cette partie de la théorie de Durkheim a un défaut{{Source insuffisante}}. Durkheim ne distingue pas entre les facultés de la pensée catégorique, comme la catégorie de l'espace, et le contenu de ces facultés, sa division en unités (mètre, inch, etc.). Selon Durkheim, la faculté et le contenu de la pensée catégorique ne sont pas séparables. C'est pourquoi, Durkheim manque de voir les capacités innées pour la pensée catégorique ou logique. Malgré cela, l’idée selon laquelle l’organisation de la société et la vie sociale influencent la formation des catégories a eu une influence certaine sur la postérité<ref>Excerpt from Robert Alun Jones. Emile Durkheim: An Introduction to Four Major Works. Beverly Hills, CA: Sage Publications, Inc., 1986. {{p.|115-155}}. Voir la section « Critical Remarks ». http://durkheim.uchicago.edu/Summaries/forms.html#pgfId=5658.</ref>. === La Classification du savoir === La société joue aussi le rôle important dans la construction du savoir humain en ce qu’elle organise les objets de l’expérience dans un système classificatoire cohérent. Ces systèmes donnent l’ordre au monde car, dans ces systèmes classificatoires, il devient possible de « rattacher les choses les unes aux autres », c’est-à-dire de « rétablir entre elles des relations qui nous les fassent apparaître comme fonction les unes des autres, comme vibrant sympathiquement suivant une loi intérieure, fondée dans leur nature »<ref>Durkheim, Les Formes {{p.|339}}.</ref>. Encore plus, Durkheim dit que c’était à travers la religion que les premiers systèmes classificatoires étaient mis en place, dans la forme des mythes. La religion est donc le premier endroit où les êtres humains pouvaient expliquer rationnellement le monde autour d’eux. Pour ces raisons, Durkheim dit que « l’évolution logique est étroitement solidaire de l’évolution religieuse et dépend, comme cette dernière, de conditions sociales »<ref>Durkheim, Les Formes {{p.|336}}.</ref>. Durkheim dit, en essence, que la religion est à l’origine de tout savoir humain. Cela peut paraître bizarre pour la science moderne, qui se croit indépendante de toute influence religieuse. Or, c’est, en effet, à travers la religion que la logique et les concepts nécessaires pour la pensée scientifique ont pris forme et ont été élaborés<ref>Durkheim, Les Formes {{p.|616}}.</ref>. === La Philosophie de la science de Durkheim === Durkheim peut être vu comme étant un [[relativisme culturel|relativiste culturel]]. Il dit que chaque culture a un réseau de logique et de concepts autoréférentielle qui créent des vérités qui sont légitimes et, même si pas fondées dans la réalité du monde physique, fondées dans la réalité de leur cadre social respectif. Les vérités de ce genre sont des « vérités mythologiques »<ref>Durkheim, Émile, Pragmatisme et Sociologie, Leçon XVIII.</ref>. Pourtant, Durkheim défend aussi le [[rationalisme|rationalisme scientifique]] et l’idée qu’il existe une vérité indépendante aux contextes culturels et qui exprime la réalité « en soi ». Cette vision est principalement élaborée dans son ''Pragmatisme et sociologie'', mais aussi dans ''Les Formes''. Ces « représentations scientifiques » qui expriment les vérités scientifiques, sont soumises à une vérification plus rigoureuse, et donc sont plus parfaites et fiables, même si les représentations qui les expriment ne seront jamais qu’approchées<ref>Durkheim, Les Formes {{p.|613}}, 625.</ref>. == La Théorie de la religion de Durkheim == === Définition de la religion === Durkheim consacre ''Les formes élémentaires de la vie religieuse'' à une étude de la religion. En le faisant, il propose d'étudier la religion comme fait social. Suivant sa méthode, il définit la religion ainsi : {{Citation bloc|Une religion est un système solidaire de croyances et de pratiques relatives à des choses sacrées, c'est-à-dire séparées, interdites, croyances et pratiques qui unissent en une même communauté morale, appelée Église, tous ceux qui y adhèrent<ref>Durkheim, Les Formes {{p.|65}}.</ref>.}} Durkheim évite le mot Dieu dans sa définition, préférant le concept d'objet sacré. Les objets sacrés sont au cœur de toute religion, mais ils ne font pas nécessairement allusion à une force surnaturelle, comme le serait un [[Dieu]] (par exemple, les [[quatre nobles vérités]] sont, au sens de Durkheim, des objets sacrés pour les bouddhistes). D'autres objets physiques, comme une plume, un drapeau, une croix, ou une pierre, peuvent être infusés de ce pouvoir collectif et ainsi servir comme représentations physiques de l'objet sacré d'une société, devenant sacré dans cette manière. Cette définition contient également les concepts de sacré, église, rites, et communauté morale que nous voyons dans sa définition de la religion. Il est aussi important de noter l'importance du social dans sa définition de la religion. Effectivement, Durkheim lutte contre des interprétations [[animisme|animistes]] ou [[naturisme anthropologique|naturalistes]] de la religion. Les animistes trouvent l'origine de la religion dans les phénomènes psychologiques, comme les rêves, une thèse défendue par Spencer. Les naturalistes trouvent l'origine de la religion dans la tentative d'expliquer les événements naturels (orages, tremblements de terre) par des forces surnaturelles, une thèse défendue par [[Edward Tylor]], et [[James Frazer]], et plus tard par [[Sigmund Freud]]. Durkheim argumente que ces interprétations sont apprises socialement, et ne sont que le résultat d'une religion déjà établie, pas sa cause<ref>Durkheim, "Formes", Livre I, ch. II, III.</ref>. Pour réfuter la thèse naturaliste, Durkheim note également que la foi à la religion se maintient, même quand la religion exprime les forces naturelles d'une manière erronée, ou, bien quand elle est contredite par les faits naturels<ref>Formes, {{p.|640}}.</ref>. La cause de la religion doit donc se trouver ailleurs. === Les origines et le fonctionnement de la religion === D'après Durkheim, la religion trouve ses origines dans des forces sociales qui sont toujours présentes dans une communauté. Il ne s'agit pas, donc, de chercher l'origine ultime de la religion (une question métaphysique inutile selon lui), mais de chercher comment ces forces sociales peuvent se traduire par la forme concrète qui est la religion<ref>Durkheim, Formes, {{p.|15}}.</ref>. Selon Durkheim, ces forces sociales se concrétisent dans des moments de ce qu'il nomme « effervescence collective ». Ces moments arrivent quand tous les individus d'un groupe sont rassemblés pour communiquer « dans une même pensée et dans une même action »<ref>Durkheim, Les Formes, {{p.|553}}.</ref>. « Une fois les individus assemblés il se dégage de leur rapprochement une sorte d’électricité qui les transporte vite à un degré extraordinaire d’exaltation »<ref>Durkheim, Les Formes, {{p.|308}}.</ref>. Durkheim appelle cette énergie « [[Mana (spiritualité)|mana]] ». On peut voir aujourd'hui cette force mana dans les stades de football ou lors des réunions nationales politiques. Ensuite, pour que la société puisse prendre conscience de cette force mana, il faut qu'elle soit projetée sur un objet extérieur, matériel. Comme il dit, « La force religieuse n’est que le sentiment que la collectivité inspire à ses membres, mais projeté hors des consciences qui l’éprouvent, et objectivé. Pour s’objectiver, il se fixe sur un objet qui devient ainsi sacré »<ref>Durkheim, Les Formes, {{p.|327}}.</ref>. Ainsi, la société devient consciente de soi, de sa propre unité, et une religion est née. Il est important de comprendre que le symbole religieux ne fait qu'hypostasier la force de la société, et le pouvoir de la société coule à travers l'objet sacré. Cette force est réelle, souligne Durkheim, et donc, même si le dogme ou la doctrine de la religion sont faux, l'expérience religieuse est fondée sur une force physique, une sorte d'électricité que nous ne pouvons pas écarter comme une simple illusion. L'énergie collective dégagée pendant ces moments d'effervescence doit être ranimée pour que la religion maintienne sa force parmi ses adhérents. C'est pour cette raison qu'il y a tellement de rites religieux ou d'autres cérémonies collectives, comme les rites mimétiques (induire les événements naturels tels que la pluie), les rites piaculaire (funéraire), célébratoire, sacrificiel, etc. Si la société n'arrive pas à accomplir ces rites, elle risque de mourir. Comme dit Durkheim, « Que l’idée de la société s’éteigne dans les esprits individuels, que les croyances, les traditions, les aspirations de la collectivité cessent d’être senties et partagées par les particuliers, et la société mourra »<ref>Durkheim, Les Formes, {{p.|496}}.</ref>. Ces rites sont, donc, d'ordre primaire pour la société. Tous les groupes humains ont une religion, ce qui mène Durkheim à dire que la religion est une caractéristique de la condition humaine. Autrement dit, aussi longtemps que l'homme se trouve rassemblé en groupe, il va se former une religion d'une certaine forme. === La mort des dieux === {{Citation bloc|Les anciens dieux vieillissent ou meurent, et d’autres ne sont pas nés<ref>Durkheim, Les Formes, p. 610-11.</ref>.|Durkheim|''Les formes élémentaires de la vie religieuse''}} Dans presque toute l'œuvre de Durkheim, une des thématiques les plus importantes est celle du malaise dont la société occidentale a souffert aux {{s2-|XIX|XX}}. Il note, déjà dans ''De la division du travail social'' les transformations majeures et rapides qui ont marqué la société européenne depuis plus d'un siècle. Cela inclut non seulement la montée de la science moderne, mais aussi l'industrialisation, l'urbanisation de la population et des transformations dans la communication et le transport (chemins de fer, téléphone, machine à vapeur, etc.) qui arrivent à rendre la population beaucoup plus mobile. Cela donne à la modernité des conditions de vie radicalement différentes de celles qui précédaient. Ces transformations mènent, suivant Durkheim, à {{Citation|un affaiblissement de toutes les traditions}}<ref>Émile Durkheim, De la division du travail social (Paris: [[Presses universitaires de France]], 1893), 38.</ref>. Il indique que la religion chrétienne ne tient plus la société occidentale en forme et que la vie moderne dépasse de loin la doctrine du christianisme. Il dit ainsi : {{Citation bloc|Les grandes choses du passé, celles qui enthousiasmaient nos pères, n'excitent plus chez nous la même ardeur, soit parce qu'elles sont entrées dans l'usage commun au point de nous devenir inconscientes, soit parce qu'elles ne répondent plus à nos aspirations actuelles ; et cependant, il ne s'est encore rien fait qui les remplace. Nous ne pouvons plus nous passionner pour les principes au nom desquels le christianisme recommandait aux maîtres de traiter humainement leurs esclaves, et, d'autre part, l'idée qu'il se fait de l'égalité et de la fraternité humaine nous paraît aujourd'hui laisser trop de place à d'injustes inégalités<ref>Durkheim, Les Formes, p. 610.</ref>.}} Les normes, la moralité, et la métaphysique chrétiennes n'ont plus de sens et ne nous inspirent plus. Il s'agit, alors, d'une crise de moralité importante, dont d'autres auteurs (comme [[Friedrich Nietzsche|Nietzsche]], par exemple) parlent. Cette situation laisse la société sans centre fixe, sans autorité, et dans un état de désagrégation. Elle est vulnérable à un taux de suicide plus élevé, un individualisme sans freins, et à un sentiment plus aigu d'[[anomie]], ou de [[nihilisme]], dans lequel {{Citation|les règles traditionnelles ont perdu leur autorité}}<ref>Émile Durkheim, ''Suicide'', PUF, Paris, 1897. {{p.|281}}.</ref>. === Montée de l'individualisme : le culte de l'individu === [[Fichier:Emile Durkheim, Le Socialisme maitrier.jpg|thumb|150px|Cours de 1896, première publication chez Alcan en 1928 par Marcel Mauss]] Durkheim voit dans la mort des anciens dieux l'avènement de nouvelles formes de vie religieuse. Durant le {{s2-|XVIII|e|XIX|e}}, la société occidentale connaissait une forte division du travail, la croissance des villes, l'industrialisation, ce qui a eu l'effet d'individualiser de plus en plus la population. Cette individualisation, que Durkheim nomme « le culte de l'individu », a comme objet sacré (son dieu) l'individu. Important pour le concept d'individu de Durkheim, c'est que « c'est celui de Kant et de Rousseau, celui des spiritualistes, celui que la Déclaration des droits de l'homme a tenté, plus ou moins heureusement, de traduire en formules »<ref>Émile Durkheim, “L’Individualisme et les intellectuels.” (ed. Marcelle Bergeron, 1898), 5. Document téléchargé ici: http://classiques.uqac.ca/classiques/Durkheim_emile/durkheim.html</ref>. Durkheim explique, « Ce culte de l'homme a pour premier dogme l'autonomie de la raison et pour premier rite le libre examen »<ref>Ibid., 8.</ref>. On trouve donc déjà, dans le culte de l'individu selon Durkheim, plusieurs caractéristiques d'une religion : objet sacré, communauté morale, cosmologie. == La Moralité == === La « Structure » de la moralité === Durkheim définit la moralité comme « un système de règles de conduite »<ref>Durkheim, Émile. Sociologie et Philosophie. PUF. Paris, 2004. {{p.|50}}.</ref>. Son analyse de la morale est très marquée par [[Emmanuel Kant]] et sa notion du devoir, dont Durkheim est très critique, mais seulement pour le réhabiliter et l'utiliser dans sa propre théorie morale. D'abord, Durkheim note, comme Kant, un élément obligatoire dans la morale. À l'intérieur de la morale il y a « une autorité morale qui, en se communiquant à certains préceptes de conduite qui lui tiennent particulièrement à cœur, leur confère un caractère obligatoire »<ref>Durkheim, Émile. Sociologie et Philosophie. Librairie Félix Alcan. Paris, 2004. {{p.|53}}.</ref>. La morale nous dicte d'en haut comment nous devons nous comporter. Il existe une certaine norme morale préétablie à laquelle nous devons nous conformer. Ici, Durkheim critique la notion du devoir kantien, tout en le reprenant et l'insérant dans un contexte social, et pas analytique, comme le fait Kant. Ensuite, il y a un élément désiré dans la morale, une idée qui a échappé à Kant, nous dit Durkheim. Le fait que la moralité est désirée est aussi important que sa nature obligatoire. Comme cela, l'individu se soumet volontiers au code moral et croit qu'il sert [[Bien (philosophie)|le bien]] en le faisant. Cependant, pour pouvoir accomplir ce double mouvement, la moralité doit être bien fondée aux yeux de ceux à qui elle parle. Comme dit Durkheim, « pour que le caractère obligatoire des règles soit fondé, il suffit que la notion d’autorité morale soit fondée elle aussi, car à une autorité morale, légitime aux yeux de la raison, nous devons obéissance simplement parce qu’elle est autorité morale »<ref>Durkheim, Émile. Sociologie et Philosophie. PUF. Paris, 2004. {{p.|67}}.</ref>. D'après Durkheim, cette autorité morale se trouve au sein de la religion d'une société. C'est elle seulement qui a les ressources, le respect et le pouvoir, afin d'être à la fois obligatoire et objet de désir, de bien commun. L'objet sacré d'une société, donc, peut être considéré comme représentant visible de l'idéal moral d'une société. === Le Changement moral === La théorie morale de Durkheim n'indique pas que la moralité est réfractaire à tout changement. Il nous explique, dans l'introduction de son œuvre inachevée ''La Morale'', que « l'idéal moral n'est pas immuable ; il vit, évolue, se transforme sans cesse, en dépit du respect dont il est entouré. Celui de demain ne sera pas celui d'aujourd'hui. Des idées, des aspirations nouvelles jaillissent qui entraînent des modifications, et même des révolutions profondes dans la morale existante. »<ref>Durkheim, Émile. « Introduction à la morale » in Textes. 2. Religion, morale, anomie, 1917, Paris, [[Les Éditions de minuit]], 1975, {{p.|316}}.</ref> Quelle peut être l'origine de ces changements ? Selon Durkheim, une modification rapide au sein d'une société peut provoquer un ébranlement profond de l’organisme social tout entier, et donc de sa conscience collective. Cela peut se traduire également dans une déséquilibration de la morale d'une société. On peut voir, donc, qu'en fait un ensemble de « courants moraux » traversent continuellement les sociétés, ce qui permet l’émergence de nouvelles organisations sociales et également de différentes formes de moralité<ref>Dambra, Sébastien. "Durkheim et la notion de morale", : http://www.revue-interrogations.org/article.php?article=11#2.</ref>. Encore plus, la déviance sociale peut être à l'origine d'un changement de la morale : « L’existence d'une criminalité avait une utilité généralement indirecte et quelquefois directe; indirecte, parce que le crime ne pourrait cesser d'être que si la conscience collective s'imposait aux consciences individuelles avec une autorité tellement inéluctable que toute transformation morale serait rendue impossible ; directe, en ce que parfois, mais parfois seulement, le criminel a été un précurseur de la morale à venir »<ref>Durkheim, "Crime et santé sociale", {{p.|177}}.</ref>. La théorie de morale de Durkheim laisse, donc, largement place pour le libre arbitre et l'autonomie individuelle. === Déviance morale === Durkheim dit que la déviance morale, voire la criminalité, est un phénomène social normal<ref name="Textbook">{{Ouvrage|titre=Introduction to Sociology|éditeur=OpenStax|année=|numéro d'édition=2|pages totales=138|isbn=978-1-947172-11-1|lire en ligne=https://openstax.org/details/books/introduction-sociology-2e|consulté le=7 avril 2018}}</ref>. Il voyait trois effets possibles sur la société. D'abord, la déviance peut provoquer le changement social. Elle peut souligner des problèmes sociétaux et provoquer un changement d'avis de la population générale<ref name="Textbook" />. Ensuite, la déviance peut également amener une société à punir le déviant, et donc à défendre les normes existantes. Dans ce sens la déviance sert à renforcer l'ordre moral en place<ref name="Textbook"/>. Enfin, Durkheim dit que la déviance peut entrainer une plus grande solidarité parmi la partie de la population affectée par la déviance<ref name="UMN Textbook">{{Ouvrage|titre=Sociology : Understanding and Changing the Social World; Explaining Deviance|lieu=Section 7.2|éditeur=University of Minnesota Libraries Publishing|année=|réimpression=2016|isbn=978-1-946135-24-7|lire en ligne=http://open.lib.umn.edu/sociology/chapter/7-2-explaining-deviance/|consulté le=7 avril 2018}}.</ref>. On voit une influence de la pensée de Durkheim sur ce sujet chez [[Robert Merton]] et sa "théorie de tension" (Strain Theory) qui dit que les structures sociales peuvent amener à des actes criminels<ref name="Textbook"/>. === Morale civique et démocratie === La démocratie directe fut critiquée par Émile Durkheim puisqu'elle nie essentiellement le rôle distinct de l'État par rapport à la société<ref>Voir l'ouvrage [http://classiques.uqac.ca/classiques/Durkheim_emile/lecons_de_sociologie/lecons_de_sociologie.html "leçons de sociologie"] d'Émile Durkheim, Leçons 4 à 8 ({{p.|50-89}}).</ref>. Toute société se doit pour lui d'être dirigée par une minorité consciente et réflective de la pensée irréfléchie de la masse. En ce sens, la démocratie est relative au niveau de conscience qu'a l'État de la société (par la communication qu'il entretient avec elle) et à l'étendue de la diffusion de cette conscience dans le corps social (les domaines de la société non reconnus ou ignorés par l'État étant par définition « inconscients »). Ainsi, la pensée gouvernementale ne devrait pas se confondre avec la volonté des gouvernés : l’État n'est pas un résumé de la pensée populaire, mais bien un organe distinct qui surajoute à cette pensée instinctive une pensée plus méditée. Au même titre que le système nerveux central pour l'organisme vivant, il relève de la plus haute concentration réflective du corps social et a le devoir de le diriger de manière la plus rationnelle possible (comprendre en ce sens la plus bénéfique pour l'ensemble). Si l'État est trop près de la multitude, il sera alors absorbé par elle et il sera impossible qu'elle ne fasse pas la loi. Au contraire, si l'État se détache trop de la population, la communication sera coupée et l'appareil gouvernemental agira essentiellement en tant qu’oppresseur. Durkheim prône donc la mise en place de « groupes secondaires » (territoriaux ou corporatifs) qui agiraient en tant qu'intermédiaires entre la population et l'État de manière à empêcher la multitude d'imposer sa volonté à l'État tout en la protégeant contre l'attitude oppressive de ce dernier. Il s'agirait finalement d’établir le plus de communication possible entre l'État et la société afin de s'assurer que chacun des groupes qui la compose soit reconnu et représenté. La démocratie pourrait alors s'exercer de manière directe entre la population et ces groupes, ainsi qu'entre ces groupes et l’État, mais la relation entre la multitude des individus qui composent la société et l'état serait essentiellement indirecte. Un modèle de groupe secondaire est la [[corporation sous le royaume de France]]. Durkheim constate que, après avoir été supprimées lors de la Révolution Française, elles se sont reconstituées d'elles-mêmes pendant la révolution industrielle. Cela montre, selon lui, qu'elles correspondent à un besoin profond, qui n'est pas seulement économique, mais qu'elles sont en harmonie avec les nouvelles conditions sociales aussi bien qu'avec les anciennes ; elles répondent à un besoin moral. Elles ont fondé, à l'époque médiévale, le trait d'union de la bourgeoisie, donc de la commune urbaine. À partir de là, elles servent de cadre élémentaire à tout le système de société au début du {{s-|XX}}<ref>{{Article |prénom1=Otto |nom1=Oexle |prénom2=Florence |nom2=Chaix |titre=Les groupes sociaux du Moyen Âge et les débuts de la sociologie contemporaine |périodique=Annales |volume=47 |numéro=3 |date=1992 |doi=10.3406/ahess.1992.279071 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/ahess_0395-2649_1992_num_47_3_279071 |consulté le=2019-12-22 |pages=751–765 }}.</ref>. == Le lien social == {{Article détaillé|Lien social (sociologie){{!}}Lien social}} La lecture de Durkheim est intéressante pour un autre point : son étude sur ce qu'il appellera le lien social. Il y a deux interprétations, une qui se voit dans les textes du jeune Durkheim qui se présente comme « solidarité mécanique » ou « organique » et une deuxième qui se voit dans les textes plus avancés et qui est ancrée dans la religion. Cela est dû au fait que Durkheim reconnaissait de plus en plus l'importance de la religion pour une société, au point où il publie, en 1912, ''Les Formes élémentaires de la vie religieuse'', un livre consacré à la religion et à ses effets sur la société. Un lien social n'exclut pas forcément l'autre. Durkheim développe aussi l'idée, dans ''Le Suicide'', ''La Division du Travail social'', ou même dans ''Les Formes élémentaires de la vie religieuse'' que le lien social peut être sujet à des dysfonctionnements. Ainsi une division du travail trop poussée, trop spécialisée, peut entraîner l'isolement. Une crise du lien social peut alors apparaître si l'isolement l'emporte sur la solidarité et le partage de quelque chose en commun. === Solidarité mécanique et Solidarité organique === {{Article détaillé|De la division du travail social}} Témoin de la naissance de la société industrielle, Durkheim se pose la question de savoir comment s'unissent les hommes dans une société qui s'individualise de plus en plus. Dans son livre, ''La Division du travail social'', Durkheim définit ainsi l'évolution de la solidarité : les sociétés traditionnelles passées se fondaient sur une '''solidarité mécanique''' impliquant des comportements collectifs et des activités de production faiblement différenciés. Cette solidarité reposait sur la proximité, la ressemblance et le partage d'une histoire et de valeurs communes aux communautés humaines. Mais cette solidarité doit laisser place à une solidarité devenue '''organique''' pour s'imposer dans nos sociétés modernes. Cette solidarité se définit par l'interdépendance et la complémentarité (c'est-à-dire que la société fabrique un système de parties spécialisées dont toutes sont nécessaires pour le fonctionnement de la société - par exemple sans le fermier il n'y a pas de boulanger ni de supermarché, sans le supermarché ou le boulanger, la nourriture du fermier n'arrive pas à la population qui en a besoin, etc.) qu'impose la société moderne aux êtres humains. Celle-ci s'étant mise en place avec la division du travail social produit par la forte densité démographique du pays et l'avance de la technologie. La division du travail se produit parce qu'avec la division du travail social, les individus ne se ressemblent plus, ne vivant plus dans le même lieu et ayant tous des travaux différents. La division du travail social semble alors créer pour Durkheim un lien d'interdépendance, une fonction sociale, entre les êtres humains. Paradoxalement, la société est sauvée par ce qui la met en danger, la diversité de la population. == ''Le Suicide'' == {{Article détaillé|Le Suicide{{!}}''Le Suicide''}} ''[[Le Suicide]]'', publié en 1897, est une étude sociologique empirique où Émile Durkheim met en œuvre les principes méthodologiques qu'il a préalablement définis dans ''Les Règles de la méthode sociologique''. Dans cet ouvrage, il défend l'idée selon laquelle le suicide est un fait social à part entière — il exerce sur les individus un pouvoir coercitif et extérieur — et, à ce titre, peut être analysé par la sociologie. Ce phénomène, dont on pourrait penser de prime abord qu'il est déterminé par des raisons relevant de l'intime, du psychologique<ref>G. E. Berrios & M. Mohanna (1990), « Durkheim and French psychiatric views on suicide during the {{19th}} century: a conceptual history », ''British Journal of Psychiatry'' 156: 1-9.</ref>, est également éclairé par des causes sociales, des déterminants sociaux. La statistique montre en effet que le suicide est un phénomène social normal : c'est un phénomène majoritaire et régulier que l'on retrouve dans la plupart des sociétés et, au sein de chaque société, les taux de suicide évoluent relativement peu. {{Citation|Ce qu'expriment ces données statistiques, c'est la tendance au suicide dont chaque société est collectivement affligée}}<ref>E. Durkheim, ''Le suicide'', Paris, PUF, 2007, {{p.|14}}.</ref>. Durkheim va d'abord s'attacher à dégager les causes du suicide et ensuite proposer une typologie des suicides, selon leurs causes. == Critiques == === Le changement social ? === [[Fichier:Emile Durkheim, Division du travail social maitrier.jpg|150px|right|Couverture de ''la Division du travail social'']] Durkheim est souvent rejeté en tant que penseur incapable de penser le changement. On l'associe souvent avec un structuralisme rigide et figé. Ces critiques, comme l'a montré Robert Leroux<ref>Robert Leroux, ''Histoire et sociologie en France. De l'histoire-science à la sociologie durkheimienne' '', [[Presses universitaires de France]], [[Paris]], 1998.</ref>, sont loin d'être valables. Non seulement Durkheim est capable de penser le changement social, mais le changement social est au cœur de son projet sociologique, voire philosophique. Son œuvre contient une théorie du changement social ainsi que plusieurs analyses dynamiques importantes de la société occidentale. D'abord, selon Durkheim il y a deux facteurs principaux qui causent le changement social : la croissance de la population et la technologie, surtout les technologies de la communication et du transport. Ces deux éléments influent sur la manière dont les individus d'une société interagissent en augmentant les relations intra-sociales. Le changement social « progresse donc d'autant plus qu'il y a plus d’individus qui sont suffisamment en contact pour pouvoir agir et réagir les uns sur les autres »<ref>Durkheim, De la division du travail social, PUF. Paris, 1893. {{p.|238}}.</ref>. Durkheim appelle le taux auquel ces relations sont cultivées « la densité morale ou dynamique de la société »<ref>Durkheim, De la division du travail social, {{p.|238}}.</ref>. Avec une augmentation de la densité morale d'une société vient plus de compétition pour des ressources, ce qui fait que les individus spécialisent leur travail pour mitiger cette compétition. Il en résulte ce que Durkheim appelle « la division du travail ». Quand les sociétés se développent, les individus vont de la solidarité mécanique à la solidarité organique, une transformation qui est analysée plus haut. Durkheim consacre la majorité de son œuvre, ''[[De la division du travail social]]'', à une analyse des effets de la division du travail sur la société occidentale, incluant la transformation de l'Europe d'une société féodale à échelle régionale, à une société moderne, industrialisée, et internationale. Ces changements aux niveaux économique et matériel ont un effet aussi sur la conscience collective de la société. La population devient de plus en plus individualisée, on voit la montée de la science moderne, le christianisme devient de moins en moins pertinent et est remplacé par le culte de l'individu. En effet, il y a toute une gamme de transformations dans l'occident analysées par Durkheim, concernant la moralité, la religion, l'économie, la technologie, le concept de soi, le savoir, etc., et cela non seulement dans son premier grand livre, mais aussi dans ''Le Suicide'', ''Les Formes élémentaires de la vie religieuses'', et dans plusieurs articles le long de sa carrière. === Le crime === Une des affirmations de Durkheim a suscité l'incompréhension chez ses contemporains : dans ''Les règles de la méthode sociologique'', il expose que le crime est présent dans toutes les sociétés (normalité de fait) et qu'il est "lié aux conditions fondamentales de toute vie sociale"<ref>{{Lien web|nom1=Tremblay|prénom1=Jean-Marie|titre=Émile Durkheim, Le crime, phénomène normal. Un article publié dans Déviance et criminalité.|url=http://classiques.uqac.ca/classiques/Durkheim_emile/crime_phenomene_normal/crime_phenomene_normal_texte.html|site=classiques.uqac.ca|date=2005-02-02|consulté le=2018-01-21}}.</ref> (normalité de droit). En plus d'être nécessaire, et donc normal, il a aussi une utilité (ce n'est pas l'utilité d'un fait social qui fait sa normalité : "s'il est vrai que tout ce qui est normal est utile, à moins d'être nécessaire, il est faux que tout ce qui est utile soit normal"<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Emile Durkheim|titre=Les règles de la méthode sociologique|éditeur=|année=|passage=Chapitre 3, deuxième partie|isbn=}}.</ref>). Un fait social est normal pour un type social déterminé, considéré à une phase déterminée de son développement, quand il se produit dans la moyenne des sociétés de cette espèce, considérées à la phase correspondante de leur évolution. Bien qu'il soit non-conforme aux normes sociales, il est présent dans toutes les sociétés, ce qui fait de lui un phénomène normal. De plus, « le tort qu'il fait à la société est annulé par la peine, si elle fonctionne régulièrement ». Il est donc possible de juger le bon fonctionnement d'une société selon la répression exercée sur les crimes. Disciple et collaborateur de Durkheim, [[Paul Fauconnet]] a développé une stimulante analyse sociologique de ''la responsabilité pénale'', qui prolonge les analyses durkheimiennes de la fonction sociale du crime ; il en souligne notamment la dimension sacrificielle. === Critique épistémologique === Bien que Durkheim ait cherché à fournir des explications sociologiques aux phénomènes qu'il étudiait et qu'il ait fortement réussi dans sa démarche, à un endroit il a failli à sa propre logique. Dans le cas de son étude sur ''[[Le Suicide]]'', Durkheim a écrit que si les femmes se suicidaient moins que les hommes, après un deuil ou un divorce, cela était dû à une différence naturelle qui impliquait selon lui un comportement plus [[instinctif]] : {{Début citation}}Mais cette conséquence du divorce est spéciale à l'homme ; elle n'atteint pas l'épouse. En effet, les besoins sexuels de la femme ont un caractère moins mental, parce que d'une manière générale sa vie mentale est moins développée. Ils sont plus immédiatement en rapport avec les exigences de l'organisme, les suivent plus qu'ils ne les devancent et y trouvent par conséquent un frein efficace. Parce que la femme est un être plus instinctif que l'homme, pour trouver le calme et la paix, elle n'a qu'à suivre ses instincts. Une réglementation sociale aussi étroite que celle du mariage et, surtout, du mariage monogame ne lui est donc pas nécessaire<ref>''Le suicide'', 1897, page 306.</ref>.{{Fin citation}}Ce type de thèses, courantes à l'époque, sur la différence des sexes quant à l'instinct et l'intelligence a été réfuté par certains critiques car il contrevient aux connaissances actuelles.{{refnec}} === Sociologie comme science sociale === Durkheim a été vivement critiqué pour avoir tenté d'établir la sociologie comme une science{{Référence nécessaire}}. Certains ont considéré sa définition du fait social comme une vision minimaliste du monde réel{{Référence nécessaire}}. D'autres, comme [[Robert K. Merton]], voient dans les hypothèses de Durkheim « une orientation [qui] ne fournit qu'un cadre très large à l'enquête empirique ».{{refnec}} == Œuvres == * [[1892 en littérature|1892]] : ''La Contribution de Montesquieu à la constitution de la science sociale'' * [[1893 en littérature|1893]] : ''[[De la division du travail social]]'', thèse présentée à la faculté des lettres de Paris, Paris, [[Félix Alcan]], coll. « [[Bibliothèque de philosophie contemporaine]]. » * [[1895 en littérature|1895]] : ''[[Les Règles de la méthode sociologique]]'', Paris, [[Félix Alcan]], coll. « [[Bibliothèque de philosophie contemporaine]]. » * [[1897 en littérature|1897]] : ''[[Le Suicide]]'', Paris, [[Félix Alcan]], coll. « [[Bibliothèque de philosophie contemporaine]]. » * [[1897 en littérature|1897]] : ''[[La Prohibition de l’inceste et ses origines]]'', ''L’Année Sociologique'', vol. 1, 1897, {{p.|1-70}}, Texte reproduit dans ''Journal sociologique'', Paris, PUF, 1969, {{p.|37-101}}. Disponible également en poche, Paris, Payot, "coll. PBP" {{ISBN|2-228-90339-6}}. * [[1900 en littérature|1900]] : ''La Sociologie et son domaine scientifique'', Version francophone d'un article publié en italien, « La sociologia e il suo domino scientifico » in ''[[Rivista italiana di sociologia]]'', 4, 1900, {{p.|127–148}}. Réédité sous le titre ''La sociologie'', Paris, Larousse, coll. ''La science française'', 1915, 15 p., avec 2 portraits hors texte (de Saint-Simon et de A. Comte). Repris dans Émile Durkheim, ''Textes. 1. Éléments d'une théorie sociale'', Paris, [[Les Éditions de minuit]], coll. ''Sens commun'', 1975, {{p.|13-36}}. * [[1912 en littérature|1912]] : ''[[Les Formes élémentaires de la vie religieuse|Les Formes élémentaires de la vie religieuse '': le système totémique en Australie'']], Paris, [[Félix Alcan]], coll. «[[Bibliothèque de philosophie contemporaine]]».'' * [[1914 en littérature|1914]] : ''Qui a voulu la guerre ?'', en collaboration avec [[Ernest Denis]] * [[1914 en littérature|1914]] : De la méthode dans les sciences, {{1re}} série'', [[Henri Bouasse]], [[Pierre Delbet]], Émile Durkheim, [[Alfred Giard]], Éd. Félix Alcan, coll. «[[Nouvelle collection scientifique]]». * [[1915 en littérature|1915]] : ''L'Allemagne au-dessus de tout'', La mentalité allemande et la guerre {{lire en ligne|lien=http://classiques.uqac.ca/classiques/Durkheim_emile/allemagne_par_dessus_tout/allemagne.html}} * [[1915 en littérature|1915]] : La Sociologie === Éditions posthumes === * ''Cours de philosophie dispensé au Lycée de Sens 1883-1884'' * ''L'Éducation morale'', cours dispensé à la [[faculté des lettres de Paris|faculté des lettres]] de l'[[nouvelle université de Paris|université de Paris]] 1902-1903 * [[1918 en littérature|1918]] : ''Le « Contrat social » de Rousseau'' * [[1922 en littérature|1922]] : ''Éducation et sociologie'', introduction de [[Paul Fauconnet]], Paris, [[Félix Alcan]], coll. «[[Bibliothèque de philosophie contemporaine]]». * [[1924 en littérature|1924]] : ''Sociologie et philosophie'', préface de [[Célestin Bouglé|C. Bouglé]], Paris, [[Félix Alcan]], coll. «[[Bibliothèque de philosophie contemporaine]]». * [[1928 en littérature|1928]] : ''Le Socialisme, sa définition, ses débuts. La doctrine saint-simonnienne'', édité par [[Marcel Mauss]], Paris, [[Félix Alcan]], coll. «[[Bibliothèque de philosophie contemporaine]]». * [[1938 en littérature|1938]] : ''[[L'Évolution pédagogique en France]]'' * [[1955 en littérature|1955]] : ''Pragmatisme et sociologie'', [[Librairie philosophique J. Vrin]], [[Paris]] * [[1977 en littérature|1977]] : ''Éducation et sociologie'', Collection Quadrige, [[Presses universitaires de France]], [[Paris]] == Récompenses et distinctions == * [[Fichier:Legion_Honneur_Chevalier_ribbon.svg|40px]] Chevalier de l'[[ordre national de la Légion d'honneur]] ({{date-|13|janvier|1907}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Fiche personnalisée|url=https://www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr/archives-images/LH058/FRDAFAN83_OL0874013v001_L.jpg|date=4 novembre 2021|site=Base Léonore|consulté le=4 novembre 2021}}</ref>). == Hommages == * [[(10330) Durkheim]], astéroïde nommé en son nom. * À [[Épinal]], l'hôpital porte le nom de [[centre hospitalier Émile-Durkheim]]. Il existe aussi une rue Durkheim<ref>{{Chapitre |auteur1=[[Jean Bossu (historien)|Jean Bossu]] |titre chapitre=Rue Durkheim|auteurs ouvrage=Jean Bossu |titre ouvrage= Chronique des rues d'Épinal|volume= 2|lieu=Épinal |éditeur=Jeune chambre économique |année=1982 |lire en ligne= |passage=147-150 }}.</ref> == Notes et références == {{Références nombreuses|taille=24}} == Voir aussi == {{Autres projets |commons=Category:Émile Durkheim |wikiquote=Émile Durkheim |wikiversity=Faculté:Sociologie |wikisource=Émile Durkheim }} === Bibliographie === ;En français * Bernard Dantier, ''La Chose sociologique et sa représentation : Introduction aux Règles de la méthode sociologique d’Émile Durkheim'', 2003 * Jean Étienne, Françoise Bloess, Jean-Pierre Noreck et [[Jean-Pierre Roux]], ''Dictionnaire de sociologie : les notions, les mécanismes, les auteurs'', Hatier, 1997 * [[Christian Baudelot]], [[Roger Establet]], ''Durkheim et le Suicide'', Paris, PUF, « Philosophies », 1984 ; nouvelle version, 2007. * {{Ouvrage|auteur1=[[Marcel Fournier (sociologue)|Marcel Fournier]]|titre=Émile Durkheim (1858-1917)|éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]]|année=2014|isbn=}} * [[François Héran]], « L’institution démotivée de Fustel de Coulanges à Durkheim et au-delà », in ''[[Revue Française de Sociologie]]'', 1987, vol. 27, {{p.|67-97}} * Monique Hirschhorn et Jacques Coenen-Huter (dir.), '' Durkheim et Weber. Vers la fin des malentendus? '', L'Harmattan, 1994 * [[Bruno Karsenti]], ''La société en personnes. Études durkheimiennes'', Economica, 2006 *Bernard Lacroix, ''Durkheim et le politique,'' Presses de l'Université de Montréal, 1981 * [[Michel Lallement]], ''Histoire des idées sociologique : des origines à Weber'', Circa, 1993 * [[Robert Leroux (sociologue)|Robert Leroux]], ''Histoire et sociologie en France : de l'histoire-science à la sociologie durkheimienne'', PUF, 1998. * [[Henri Mendras|Mendras, Henri]], ''Éléments de sociologie'', Armand Colin, 1996 * [[Robert King Merton|Merton, Robert]], ''Éléments de théorie et de méthode sociologique'', Armand Colin, 1997 * [[Raymond Aron]], ''Les étapes de la pensée sociologique'', Gallimard, 1967 * Charles-Henry Cuin, ''Durkheim. Modernité d'un classique'', collection « Société et Pensées » dirigée par [[Gérald Bronner]], [[Éditions Hermann]], 2011 ;En anglais * {{Lien|trad=Robin W. G. Horton|Robin Horton}}, « Lévy-Bruhl, Durkheim, and the Scientific Revolution », in Robin Horton and R. Finnegan (Hrsg.), ''Modes of Thought'', London, Faber & Faber, 1973, S. 249-305 * [[Robert A. Jones]], « Émile Durkheim : an introduction to four major works, Masters of Social Theory », vol. 2, Sage Publications, 1986 * [[Susan Stedman Jones]], « Charles Renouvier and Emile Durkheim : "Les Règles de La Méthode Sociologique" », Sociological Perspectives, Bd. 38, 1995, H. 1, S. 27-40 * [[Steven Lukes]], « Émile Durkheim, his life and work. A historical and critical study », Allen Lane, London, 1973 * [[Talcott Parsons]], ''The structure of social action. A study in social theory with special reference to a group of recent European writers'', McGraw-Hill, New York, 1937 * [[Anne Warfield Rawls]], « Durkheim and Pragmatism: An Old Twist on a Contemporary Debate », ''Sociological Theory'', Bd. 15, 1997, H. 1, S. 5-29 * {{Lien|lang=de|trad=Edward Ashod Tiryakian|Edward Tiryakian}}, « Sociologism and Existentialism: Two Perspectives on the Individual and Society », (Perennial Works in Sociology) 1979 * {{Lien Wikidata|W.S.F. Pickering|id=Q55939536}}, « Durkheim and Representations », Taylor and Francis, London and New York, 2007 ;En allemand * [[Marie Rotkopf]] (Herausgegeben und mit einem Essay von), ''Émile Durkheim: Deutschland über alles, Die deutsche Mentalität und der Krieg'', Berlin, 2023 * [[Adeline Barnaud]], ''Émile Durkheim im ersten Weltkrieg 1914-1917, schriftliche Arbeit zur Erlangung des Akademischen Grades "Magister Artium"'', historischer Seminar der Eberhard-Karls-Universität, Tübingen, 2004 * [[Ole Goos]], ''Zur Reproduktion der Philosophie G.W.F. Hegels bei Georg Simmel und Emile Durkheim. Studien zu den Begriffen Kultur und Gesellschaft''. Dissertation, Universität Heidelberg 2006 * [[René König]], ''Émile Durkheim zur Diskussion''. München/Wien, 1976 ;En italien * [[Gianfranco Poggi]], ''Émile Durkheim'', Il Mulino, Bologna, 2003 * [[Sandro Nannini]], ''Educazione, individuo e società in Emile Durkheim e nei suoi interpreti'', Loescher, Torino, 1980 * [[Anthony Giddens]], ''Durkheim'', Il Mulino, Bologna, 1998 * Anthony Giddens, ''Capitalismo e teoria sociale. Marx, Durkheim e Max Weber'', Il Saggiatore, Milano, 1984 * {{Lien|lang=it|Realino Marra}}, ''Il diritto in Durkheim. Sensibilità e riflessione nella produzione normativa, Edizioni Scientifiche Italiane'', Napoli, 1986 * [[Realino Marra]], ''La religione dei diritti. Durkheim – Jellinek – Weber'', Giappichelli, Torino, 2006 * [[Pio Marconi]], ''Durkheim. Sociologia e politica'', Jovene, 1974 * {{Lien|lang=it|Mario Toscano|texte=Mario A. Toscano}}, ''Evoluzione e crisi del mondo normativo. Durkheim e Weber'', Laterza, Roma, 1975 * Mario A. Toscano, ''Trittico sulla guerra. Durkheim. Weber. Pareto'', Laterza, Bari, 1996 === Articles connexes === * [[Holisme]], [[Anomie]] * [[Densité morale]] * [[Fait social total]] (ou ''phénomène social total'') de [[Marcel Mauss]] * [[Histoire de la sociologie]] * [[Rue Émile-Durkheim]] === Liens externes === * {{lien web|url=http://agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Emile_Durkheim|titre=Émile Durkheim|site=[[L'Encyclopédie de L'Agora]]}} * {{lien web|url=http://imm.ehess.fr/|titre=Institut Marcel Mauss à l’EHESS|site=l’[[EHESS]]}} === Notices === {{liens}} {{Palette|Émile Durkheim|Origines de la sociologie|Sociologie}} {{Portail|littérature française|sociologie|politique française|Vosges}} {{DEFAULTSORT:Durkheim, Émile}} [[Catégorie:Émile Durkheim|*]] [[Catégorie:Écrivain français du XIXe siècle]] [[Catégorie:Écrivain français du XXe siècle]] [[Catégorie:Essayiste français du XIXe siècle]] [[Catégorie:Essayiste français du XXe siècle]] [[Catégorie:Sociologue français du XIXe siècle]] [[Catégorie:Sociologue français du XXe siècle]] [[Catégorie:Sociologue des religions]] [[Catégorie:Sociologue positiviste]] [[Catégorie:Fondateur de la sociologie]] [[Catégorie:Anthropologue français]] [[Catégorie:Chevalier de la Légion d'honneur]] [[Catégorie:Personnalité de la Ligue française pour la défense des droits de l'homme et du citoyen]] [[Catégorie:Personnalité liée à la Lorraine]] [[Catégorie:Dreyfusard]] [[Catégorie:Éponyme d'un objet céleste]] [[Catégorie:Professeur à la faculté des lettres de Paris]] [[Catégorie:Enseignant à l'École supérieure de journalisme de Paris]] [[Catégorie:Enseignant à l'université de Bordeaux]] [[Catégorie:Agrégé de philosophie]] [[Catégorie:Élève de l'École normale supérieure]] [[Catégorie:Étudiant de l'université de Leipzig]] [[Catégorie:Auteur publié par les Presses universitaires de France]] [[Catégorie:Auteur publié par Les Éditions de minuit]] [[Catégorie:Auteur publié par la Librairie philosophique J. Vrin]] [[Catégorie:Naissance en avril 1858]] [[Catégorie:Naissance à Épinal]] [[Catégorie:Décès en novembre 1917]] [[Catégorie:Décès à 59 ans]] [[Catégorie:Décès dans le 14e arrondissement de Paris]] [[Catégorie:Personnalité inhumée au cimetière du Montparnasse (division 5)]] [[Catégorie:Auteur influencé par Henri Bergson|Émile, Durkheim]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Edward%20Evan%20Evans-Pritchard
Edward Evan Evans-Pritchard
{{Voir homonymes|Evans|Pritchard}} {{Infobox Biographie2|charte=spécialiste des sciences sociales}} '''E. E. Evans-Pritchard''' est un [[Anthropologie|anthropologue]] [[Royaume-Uni|britannique]] né le {{Date|21|septembre|1902}} à [[Crowborough]] ([[ Sussex de l'Est |East Sussex]]) et mort le {{Date|11|septembre|1973}} à [[Oxford]]. Il a participé au développement de l'[[anthropologie sociale]]. Il fut professeur d'anthropologie sociale à l'[[Université d'Oxford]] de 1946 à 1970. == Biographie == Après des études à [[Winchester College]], il étudie l'histoire au [[Collège d'Exeter]] à Oxford, où il subit l'influence de [[Robert Ranulph Marett]], puis après avoir obtenu son diplôme, à la [[London School of Economics]], où il subit l'influence de [[Bronisław Malinowski]] et surtout de [[Charles Gabriel Seligman]], le fondateur de l'ethnographie du [[Soudan]]. Il effectue son premier travail sur le terrain chez les [[Zandés|Azande]], un peuple du haut-Nil. Il en tire sa thèse de doctorat en 1927 (et ''Witchcraft, Oracles and Magic Among the Azande'' en 1937). Il donne des cours à la London School of Economics et continue ses recherches chez les Azande et les [[Bongo (langue)|Bongo]] jusqu'en 1930, année où il commence de nouvelles recherches chez les [[Nuer (peuple)|Nuer]]. Il rencontre alors [[Meyer Fortes]] et [[Alfred Radcliffe-Brown]]. Ce travail coïncide avec sa nomination à l'[[université du Caire]] en 1932, où il donne des cours sur la religion, toujours influencé par Seligman. Après son retour à Oxford, il continue ses recherches sur les Nuer et commence à développer les idées de Radcliffe-Brown sur le structuro-fonctionnalisme. Il en résulte sa trilogie sur les Nuer (''The Nuer'', ''Nuer Religion'', ''Kinship and Marriage Among the Nuer'') et le volume qu'il coédite, intitulé ''African Political Systems'' est vite considéré comme un classique de l'anthropologie sociale britannique. Son ''Witchcraft, Oracles and Magic Among the Azande'' est la première contribution majeure à la [[sociologie de la connaissance]] à travers sa prise de position neutraliste sur la justesse des croyances des Zandés sur la causalité. Le travail empirique qu'Evans-Pritchard continua dans cet esprit est connu à travers les débats des années 1960 et 1970 sur la [[philosophie des sciences]] et la [[rationalité]], où s'impliquèrent [[Thomas Samuel Kuhn]] et surtout [[Paul Feyerabend]]. Pendant la [[Seconde Guerre mondiale]], Evans-Pritchard combat en [[Éthiopie]], en [[Libye]], au [[Soudan]] et en [[Syrie]]. Au Soudan, il lève des troupes irrégulières parmi les [[Anuak (peuple)|Anuak]] pour harceler les Italiens dans une guerre de guérilla. En 1942, il est envoyé à l'[[Administration britannique de la Tripolitaine]], expérience dont il tirera ''The Sanusi of Cyrenaica''. En décrivant la résistance locale aux Italiens, il est l'un des rares auteurs de langue anglaise à avoir écrit sur la [[tariqa]]. En 1944, il se convertit au catholicisme. Après un bref séjour à [[Cambridge]], Evans-Pritchard devient professeur d'[[anthropologie sociale]] à l'[[Université d'Oxford]] et fellow de [[All Souls College]] à Oxford, où il passe le reste de sa carrière universitaire. Parmi ses étudiants de thèse, le sociologue indien {{Lien|fr=M. N. Srinivas|lang=en}}, le créateur de quelques-uns des concepts clé de la sociologie indienne : la {{Lien|fr=sanskritization|lang=en|trad=sanskritization}}, la caste dominante et le {{Lien|fr=vote bank|lang=en}}. [[Talal Asad]] qui enseigne à l'[[université de la ville de New York]], fut aussi son étudiant. L'ouvrage classique de [[Mary Douglas]], {{Langue| en |texte=''Purity and Danger: An Analysis of Concepts of Pollution and Taboo''}} (''[[De la souillure|De la souillure. Essai sur les notions de pollution et de tabou]]'') a été influencé par les conceptions de Evans-Pritchard sur la façon dont les notions d'accusation, de faute et de responsabilité se manifestent à travers la perception spécifique à une culture des notions de malchance et de tort. Il a aussi pour étudiant [[Julian Pitt-Rivers]] et fut le directeur de thèse de [[Mike Singleton (anthropologue)|Mike Singleton]] qui fut son avant-dernier assistant<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Mike|nom1=Singleton|titre=Anthropologie prospective|éditeur=|année=2001|pages totales=172|passage=1|isbn=978-2-930207-13-1|oclc=901415700|lire en ligne=https://www.worldcat.org/title/anthropologie-prospective/oclc/901415700&referer=brief_results|consulté le=2019-05-21}}</ref>. == Ouvrages == *1937 ''Witchcraft, Oracles and Magic Among the Azande'', Oxford University Press ; 1976, abridged edition {{ISBN|0-19-874029-8}} *1940 ''The Nuer: A Description of the Modes of Livelihood and Political Institutions of a Nilotic People'', Oxford, Clarendon Press. *1940 [http://instruct.uwo.ca/anthro/301/eppoli.htm « The Nuer of the Southern Sudan »], in ''African Political Systems'', M. Fortes and E.E. Evans-Pritchard, eds., London, Oxford University Press, {{p.}}272-296. *1949 ''The Sanusi of Cyrenaica'', London, Oxford, Oxford University Press. *1951 ''Kinship and Marriage Among the Nuer'', Oxford, Clarendon Press. *1951 « Kinship and Local Community among the Nuer » in ''African Systems of Kinship and Marriage'', A.R. Radcliffe-Brown and D.Forde, eds., London, Oxford University Press, {{p.}}360-391. *1953 « The Sacrificial Role of Cattle among the Nuer », in ''Journal of the International African Institute'', {{vol.}}23 {{numéro}}3, {{p.}}181–198 *1956 ''Nuer Religion'', Oxford, Clarendon Press. *1962 ''Social Anthropology and Other Essays'', New York, The Free Press *1965 ''Theories of Primitive Religion'', Oxford University Press {{ISBN|0-19-823131-8}} *1967 ''The Zande Trickster'', Oxford, Clarendon Press. === Traductions en français === * ''Sorcellerie, oracles et magie chez les Azandé'', texte original publié en [[1937]]. Trad. de l'anglais par Louis Evrard, [[1972]], Gallimard * ''Les Nuer. Description des modes de vie et des institutions politiques d'un peuple nilote'', texte original publié en [[1940]]. Trad. de l'anglais par Louis Evrard, [[1968]], Gallimard * ''Anthropologie sociale'', texte original publié en [[1951]]. Trad. de l'anglais par Monique Manin, postface de [[Michel Panoff]], [[1969]], Payot. * ''Parenté et mariage chez les Nuer'', [[1951]]. Trad. de l'anglais par Monique Manin, [[1973]], Payot * ''Systèmes politiques africains'', (ouvrage dirigé avec [[Meyer Fortes]]), texte original publié en [[1940]]. Trad. de l'anglais par Paul Ottino, [[1964]], PUF. * ''La religion des primitifs à travers les théories des anthropologues'', texte original publié en [[1965]]. Trad. de l'anglais par Marie Matignon, [[1971]], Payot. d'anthropologie sociale'', texte original publié en [[1965]]. Trad. de l'anglais par Anne et Claude Rivière, [[1971]], PUF. == Notes et références == {{Traduction/Référence|en|E. E. Evans-Pritchard|471588712}} {{Références}} == Voir aussi == === Bibliographie === * {{en}} W. Arens, « Evans-Pritchard and the prophets: comments on an ethnographic enigma », in ''Anthropos'', 78, 1983, {{p.}}1-16 * {{en}} John W. Burton, ''An introduction to Evans-Pritchard'', University Press, Fribourg (Suisse), 1992, 177 p. {{ISBN|978-3-7278-0786-2}} * {{en}} [[Mary Douglas]], ''Evans-Pritchard'', Fontana Paperbacks, Londres, 1980, 140 p. {{ISBN|978-0-00-634006-5}} * {{en}} Dafydd Jenkins, ''Evans-Pritchard'', Gwasg Gee, Denbigh, 1982, 112 p. * {{fr}} [[Pierre Bonte (anthropologue)|Pierre Bonte]] et [[Michel Izard]] (dir.), « Edward Evan Evans-Pritchard », in ''[[Dictionnaire de l'ethnologie et de l'anthropologie]]'', PUF, Paris, 2008 ({{1re}} éd. 1991), {{p.}}267-269 {{ISBN|978-2-13-055999-3}} * {{fr}} Adam Kuper, ''L'anthropologie britannique au {{s-|XX}}'', (trad. Gérald Gaillard), Karthala, 2000, 273 p. {{ISBN|978-2-84586-080-3}} * {{fr}} [[Irène Théry]], ''La Distinction de sexe'', Une nouvelle approche de l’égalité, Odile Jacob, 2007, page 21-26.{{ISBN|978-2-7381-0984-2}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[ E. E. Evans-Pritchard ]]|titre=Les Nuer|sous-titre=Description des modes de vie et des institutions politiques d'un peuple nilote|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]]|année=1968|pages totales=312|id=Les Nuer 1968}}. At the Clarendon Press / 1940. === Articles connexes === * [[Liste d'anthropologues]] * [[société segmentaire]] === Liens externes === * {{Autorité}} * {{Bases littérature}} * {{Bases art}} * {{Bases religion}} * {{Bases recherche}} * {{Dictionnaires}} * {{Find a Grave | }} {{Portail|anthropologie|Royaume-Uni}} {{DEFAULTSORT:Evans-Pritchard, Edward Evans}} [[Catégorie:Anthropologue britannique]] [[Catégorie:Sociologue britannique]] [[Catégorie:Ethnologue africaniste]] [[Catégorie:Étudiant du Collège d'Exeter]] [[Catégorie:Knight Bachelor]] [[Catégorie:Militaire britannique de la Seconde Guerre mondiale]] [[Catégorie:Étudiant de la London School of Economics]] [[Catégorie:Naissance à Crowborough]] [[Catégorie:Naissance en septembre 1902]] [[Catégorie:Décès en septembre 1973]] [[Catégorie:Décès à Oxford]] [[Catégorie:Décès à 70 ans]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Edward%20Tylor
Edward Tylor
{{Infobox Biographie2 |charte=spécialiste des sciences sociales |légende=Edward Tylor }} '''Edward Burnett Tylor''' est un [[anthropologie|anthropologue]] [[Britanniques|britannique]] né le 2 octobre 1832 à [[Camberwell]] et mort le 2 janvier 1917 à [[Wellington (Somerset)|Wellington]] ([[Royaume-Uni]]). Il est le premier titulaire de la [[Chaire universitaire|chaire]] d'anthropologie de l'[[université d'Oxford]]. == Biographie == Edward Tylor naît le 2 octobre 1832 à [[Camberwell]], Royaume-Uni. Fils de Joseph Tylor et Harriet Skipper, il grandit dans une famille [[Société religieuse des Amis|quaker]] [[Richesse|fortunée]], propriétaire à [[Londres]] d'une [[usine]] de [[laiton]]. Il se spécialise dans la [[culture]]. Il fait ses [[Enseignement|études]] à Grove School House, [[Tottenham (quartier)|Tottenham]], mais en raison de la mort de ses parents, il n'obtient pas de [[diplôme]] [[Université|universitaire]]<ref>[[Robert Lowrie]], Edward B. Tylor. American Anthropologist, New Series Vol. 19, n°2, Avril-juin 1917, pp. 262-268.</ref>. Après leur décès, il se prépare à aider à gérer l'[[entreprise]] familiale, mais ce projet est suspendu par des [[Symptôme|symptômes]] compatibles avec l'apparition de la [[tuberculose]]. On lui conseille de gagner des [[Climat|climats]] plus chauds et Tylor quitte l'[[Angleterre]] pour les [[États-Unis]] en 1855. Son voyage se poursuit ensuite à [[Cuba]] puis au [[Mexique]]. L'expérience s’avère décisive dans la trajectoire du jeune homme, éveillant un intérêt qui ne se démentira pas pour l'étude des cultures étrangères<ref>{{Article|auteur1=Di Brizio, Maria Beatrice|titre=« Un anthropologue en chambre ? Vie et œuvre d’Edward Burnett Tylor »|périodique=Bérose, Encyclopédie en ligne sur l’histoire de l’anthropologie et des savoirs ethnographiques, Paris, IIAC-LAHIC, UMR 8177|date=2017|lire en ligne=http://www.berose.fr/?Un-anthropologue-en-chambre-Vie-et-oeuvre-d-Edward-Burnett-Tylor}}</ref>. Au cours d’un trajet en [[Autocar|bus]] dans les rues de [[La Havane]], Taylor rencontre [[Henry Christy]], un [[Archéologie|archéologue]] de [[confession]] [[quaker]] qui le convainc de l'accompagner à [[Mexico]]<ref>V.S Upadhyay, Gaya Pandey, History of anthropological thought, Concept Publishing Company, New Delhy, 1993, p. 33 et s.</ref>. Leur voyage commun stimule grandement l’intérêt naissant de Tylor pour l’anthropologie et la [[Préhistoire (discipline)|préhistoire]]. Premier titulaire d'une chaire d'anthropologie à l'[[université d'Oxford]] en 1895<ref>Peter Rivière, ''A history of Oxford anthropology'', Berghahn Books, 2007, p. 28.</ref>, il proposa un [[Statistique|traitement statistique]] des [[Donnée|données]] [[Ethnographie|ethnographiques]] afin de rechercher les corrélations entre les institutions. Souscrivant à la thèse [[Évolutionnisme (anthropologie)|évolutionniste]] en vogue à l'époque, il y intégra ses analyses de la [[anthropologie religieuse|religion]] et des [[mythe]]s, perçus comme des survivances de l'état sauvage. Il est considéré aujourd'hui comme le fondateur de l'anthropologie britannique, il est notamment célèbre pour sa définition ethnologique de la [[culture]]. == Théories == [[Fichier:Edward Burnett Tylor.jpg|vignette|Edward Burnett Tylor|gauche]] === Les stades === Il est le premier à aborder les faits culturels avec une visée générale et systématique. Avec son ouvrage ''Primitive Culture'', il pose les prémisses d'une autonomie de l'[[anthropologie sociale]]. Il y développe la théorie de l'[[animisme]] qui constitue selon lui le premier stade de la religion humaine. Elle tire son origine de l'expérience du rêve que fait chaque être humain, le poussant à dissocier le corps physique du corps psychique, donc à concevoir que l'être humain a une âme. Ainsi l'homme serait tenté d'attribuer cette même faculté à son environnement. Les objets, la nature disposant alors, eux aussi, d'une âme. Le second stade, pour Tylor, est constitué par le [[polythéisme]], évolution logique selon lui, de l'animisme. Le dernier stade serait le [[monothéisme]]. === Une nouvelle définition de la culture === D'après Tylor, la culture est un « ensemble complexe qui englobe les [[Connaissance|connaissances]], les [[Croyance|croyances]], les [[arts]], la [[morale]], les [[Loi|lois]], les [[Coutume|coutumes]], et tout autre capacité et habitude acquise par l’Homme en tant que membre d’une [[Société (sciences sociales)|société]] ». Tylor est novateur en ce qu'il considère la culture comme un fait universel, et se détache du sens français originel de culture comme marque de distinction, comme dans l'expression « un être cultivé ». C'est lui qui invente le sens anthropologique ou ethnologique de la notion de culture. La notion se rapproche ainsi de celle de civilisation. Il innove aussi en ne restreignant pas la possession d'une culture à certaines populations uniquement, comme les [[Blanc (humain)|Blancs]]. Il insiste enfin sur le caractère acquis de la culture, ce qui n'était pas évident dans une société qui faisait de la nature une norme puissante. Il s'intéresse également aux fondements des [[Civilisation|civilisations]]. === La question de la religion === Tylor fonde la distinction entre trois stades d'avancée religieuse. Dans le contexte de l'[[évolutionnisme (anthropologie)|évolutionnisme]], Tylor fait un découpage artificiel pour établir une classification des sociétés en fonction de leur [[religion]]. La première étant les pratiques magiques (qui seraient le signe d'une société primitive), la seconde serait une religion institutionnalisée, structurée et hiérarchisée socialement, et le plus haut stade de cette classification correspondrait enfin à la science dominante et à la rationalité cartésienne (considérée comme supérieure). == Publications == === Livres === * {{Ouvrage| titre=Anahuac : or, Mexico and the Mexicans, Ancient and Modern| lieu=Londres| éditeur=Longman, Green, Longman and Roberts| année=1861| lire en ligne=http://www.gutenberg.org/ebooks/13115}} * {{Ouvrage| titre=Researches into the Early History of Mankind and the Development of Civilization| lieu=Londres| éditeur=John Murray.| année=1865| lire en ligne={{Google books|AIMIAAAAQAAJ|plainurl=yes}}}} * {{Ouvrage| titre=Primitive Culture| volume=Volume 1| lieu=Londres| éditeur=John Murray.| année=1871| lire en ligne={{Google books|AucLAAAAIAAJ|plainurl=yes}}}} * {{Ouvrage| titre=Primitive Culture| volume=Volume 2| lieu=Londres| éditeur=[[John Murray (maison d'édition)|John Murray]]| année=1871| lire en ligne={{Google books|RUMBAAAAQAAJ|plainurl=yes}}}} * {{Ouvrage| titre=Anthropology an introduction to the study of man and civilization| lieu=Londres| éditeur=Macmillan and Co.| année=1881| lire en ligne=https://archive.org/details/anthropologyintr00tylouoft}} * {{Ouvrage| titre=Scientific Papers and Addresses by George Rolleston| volume=Vol. I| lieu=Oxford| éditeur=[[Oxford University Press|Clarendon Press]]| année=| pages totales=lx-lxv| isbn=| lire en ligne=https://books.google.com/books?id=YdfRAAAAMAAJ&printsec=frontcover&q=Materials+for+a+full+memoir| titre chapitre=Life of Dr. Rolleston}} * {{Ouvrage| titre=American Lot-Games as Evidence of Asiatic Intercourse Before the Time of Columbus| lieu=Leiden| éditeur=E.J. Brill| année=1896| lire en ligne={{Google books|QF4TAAAAYAAJ|plainurl=yes}}}} * {{Ouvrage| titre=Three Papers| lieu=Londres| éditeur=Harrison and Sons| année=| isbn=| lire en ligne={{Google books|oygTAAAAYAAJ|plainurl=yes}}}} === Articles scientifiques === * {{article| titre=Phenomena of the Higher Civilisation: Traceable to a Rudimental Origin among Savage Tribes | journal=Anthropological Review | volume= 5 | année=1867 | pages=303–314 | jstor=3024922 | url=http://rbedrosian.com/Historiog/Tylor_1867_Phenomena.pdf | doi=10.2307/3024922}} * {{article| titre=Remarks on Japanese Mythology | journal=The Journal of the Anthropological Institute of Great Britain and Ireland | volume= 6 | année=1877 | pages=55–60 | jstor=2841246 | url=http://rbedrosian.com/Historiog/Tylor_1877_Japanese_Mythology.pdf | doi=10.2307/2841246}} * {{article| champ libre=With Herbert Spencer | titre=Review of The Principles of Sociology | journal=Mind | volume= 2 | année=1877 | pages=415–429 | jstor=2246921}} * {{article| titre=Remarks on the Geographical Distribution of Games | journal=The Journal of the Anthropological Institute of Great Britain and Ireland | volume= 9 | année=1880 | pages=23–30 | jstor=2841865 | url=http://rbedrosian.com/Historiog/Tylor_1880_Games.pdf | doi=10.2307/2841865}} * {{article| titre=On the Origin of the Plough, and Wheel-Carriage | journal=The Journal of the Anthropological Institute of Great Britain and Ireland | volume= 10 | année=1881 | pages=74–84 | jstor=2841649 | doi=10.2307/2841649}} * {{article| titre=Notes on the Asiatic Relations of Polynesian Culture | journal=The Journal of the Anthropological Institute of Great Britain and Ireland | volume= 11 | année=1882 | pages=401–405 | jstor=2841767 | doi=10.2307/2841767}} * {{article| titre=Old Scandinavian Civilisation Among the Modern Esquimaux | journal=The Journal of the Anthropological Institute of Great Britain and Ireland | volume= 13 | année=1884 | pages=348–357 | jstor=2841897 | url=http://rbedrosian.com/Historiog/Tylor_1884_Scand.pdf | doi=10.2307/2841897}} * {{article| titre=On a Method of Investigating the Development of Institutions; applied to Laws of Marriage and Descent | journal=[[The Journal of the Royal Anthropological Institute of Great Britain and Ireland|Journal of Royal Anthropological Institute]] | volume= 18 | année=1889 | pages=245–272 | jstor=2842423 | url=http://rbedrosian.com/Historiog/Tylor_1889_Method.pdf | doi=10.2307/2842423}} * {{article| titre=Notes on the Modern Survival of Ancient Amulets Against the Evil Eye | journal=The Journal of the Anthropological Institute of Great Britain and Ireland | volume= 19 | année=1890 | pages=54–56 | jstor=2842533 | url=http://rbedrosian.com/Historiog/Tylor_1890_Amulets.pdf | doi=10.2307/2842533}} * {{article| titre=The Matriarchal Family System | journal=Nineteenth Century | volume= 40 | année=1896 | pages=81–96 | url=https://books.google.com/books?id=RtwaAAAAYAAJ&pg=PA81&dq=Tylor+%22The+Matriarchal+Family+System%22&hl=en&sa=X&ei=uasLVZrEMISwggSQ_oPIBA&ved=0CEEQ6AEwBzgK#v=onepage&q=Tylor%20%22The%20Matriarchal%20Family%20System%22&f=false}} * {{article| titre=Remarks on Totemism, with Especial Reference to Some Modern Theories Respecting It | journal=The Journal of the Anthropological Institute of Great Britain and Ireland | volume= 28 | année=1899 | pages=138–148 | jstor=2842940 | url=http://rbedrosian.com/Folklore3/Tylor_1899_Totemism_Remarks.pdf | doi=10.2307/2842940}} * {{article| titre=Professor Adolf Bastian: Born June 26, 1826; Died February 3, 1905.| journal=Man | volume= 5 | année=1905 | pages=138–143 | jstor=2788004 | url=http://rbedrosian.com/Historiog/Tylor_1905_Bastian_Obit.pdf}} === Traductions en français === * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Edward Tylor|traducteur=Pauline Brunet|langue originale=anglais|titre=La civilisation primitive|titre original=Primitive Culture|volume=1|lieu=Paris|éditeur=C. Reinwald et Compagnie des Libraires-Éditeurs|année=1876|pages totales=1181|lire en ligne=https://books.google.fr/books/about/La_civilisation_primitive.html?id=ad6fAAAAMAAJ&redir_esc=y}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Edward Tylor|traducteur=Pauline Brunet|langue originale=anglais|titre=La civilisation primitive|titre original=Primitive Culture|volume=2|lieu=Paris|éditeur=C. Reinwald et Compagnie des Libraires-Éditeurs|année=1878|pages totales=602|lire en ligne=https://www.google.fr/books/edition/La_civilisation_primitive/sPefAAAAMAAJ?hl=fr&gbpv=1}} * ''Researches into the early history of mankind'', 1865. Trad. en fr. sous le titre ''Recherche sur les débuts de l'histoire de l'humanité'' == Notes et références == {{Références}} == Liens externes == * {{Autorité}} * {{Bases recherche}} *{{Dictionnaires}} {{portail|anthropologie|mythologie|Royaume-Uni}} {{DEFAULTSORT:Tylor, Edward}} [[Catégorie:Naissance en octobre 1832]] [[Catégorie:Naissance à Camberwell]] [[Catégorie:Décès en janvier 1917]] [[Catégorie:Décès dans le Somerset]] [[Catégorie:Anthropologue britannique]] [[Catégorie:Anthropologie des religions]] [[Catégorie:Membre de la Royal Society]] [[Catégorie:Décès à 84 ans]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Finlande
Finlande
{{coord|64|26|format=dms|region:FIN_type:landmark_scale:2500000|display=title}} {{Infobox Pays | nom_français = République de Finlande | nom_local1 = {{langue|fi|Suomen tasavalta}} | langue1 = fi | prononciation1 = Suomi_Finland.ogg | nom_local2 = {{langue|sv|Republiken Finland}} | langue2 = sv | prononciation2 = Suomi_Finland.ogg | image_drapeau = Flag of Finland.svg | lien_drapeau = Drapeau de la Finlande | image_blason = Coat of arms of Finland.svg | lien_blason = Armoiries de la Finlande | image_carte = EU-Finland.svg | descr_carte = La République de Finlande en Europe (l'[[Union européenne]] en vert clair). | image_carte2 = Carte de Finlande.png | devise = | capitale = [[Helsinki]] | coordonnées_capitale = {{coord|60|10|N|24|56|E}} | lien_villes = Liste de villes de Finlande | titre_plus_grande_ville = Plus grande ville | plus_grande_ville = [[Helsinki]] | type_gouvernement = [[République]] [[Régime parlementaire|parlementaire]] | titre_dirigeant = [[Président de la république de Finlande|Président de la République]] | nom_dirigeant = [[Alexander Stubb]] | titre_dirigeant2 = [[Premier ministre de Finlande|Premier ministre]] | nom_dirigeant2 = [[Petteri Orpo]] | titre_parlement = [[Parlement]] | nom_parlement = [[Parlement de Finlande|Parlement]] | superficie_rang = 65 | superficie_totale = 338145 | pourcentage_eau = 9,4 % | population_rang = 109 | population_totale = 5527000 | population_année = 2020<ref>{{Lien web |langue=en |titre=WEO October 2021, October |url=http://www.imf.org/en/Publications/WEO/weo-database/2020/October/weo-report|site=www.imf.org}}.</ref> | type_formation = [[Guerre d'Hiver]] | date_formation = {{date-|30|novembre|1939}} | type_formation2 = [[Procédure d'adhésion de la Finlande à l'Union européenne|Adhésion à l'Union européenne]] | date_formation2 = {{date-|1|janvier|1995}} | type_formation3 = Adhésion à l’OTAN | date_formation3 = {{date-|4|avril|2023}} | type_indépendance = Date | pays_indépendance = Du [[conseil des commissaires du peuple (URSS)|conseil des commissaires du peuple]] ([[République socialiste fédérative soviétique de Russie|Russie soviétique]]) | date_indépendance = {{Date-|6|décembre|1917|âge=oui}} | gentilé = Finlandais | PIB_PPA = {{augmentation}} {{unité|321.233|milliards}} de [[Dollar américain|$]]<br>+ 7,98 % | PIBPPA_année = 2022 | PIBPPA_rang = {{59e}} | PIB = {{diminution}} {{unité|297.617|milliards}} de [[Dollar américain|$]]<br>- 0,41 % | PIB_année = 2022 | PIB_rang = {{41e}} | PIB_HAB = {{augmentation}} {{unité|58009.643|[[Dollar américain|$]]}}<br>+ 7,91 % | PIBHAB_année = 2022 | PIBHAB_rang = {{26e}} | monnaie = [[Euro]]<ref>Avant [[2002]], la monnaie était le [[mark finlandais]].</ref> | code_monnaie = EUR | IDH = {{augmentation}} {{formatnum:0.940}}<ref name="hdr2021-22">{{HDR|2022}}</ref> | IDH_année = 2021 | IDH_catégorie = très élevé | IDH_rang = {{11e}} | IDHI = {{augmentation}} {{formatnum:0.890}}<ref name="hdr2021-22" /> | IDHI_année = 2021 | IDHI_rang = {{5e}} | Gini = {{diminution positive}} 27,1 %<ref name="Gini_BM">{{Lien web |langue=en |titre=Gini index |url=https://data.worldbank.org/indicator/SI.POV.GINI?most_recent_value_desc=false |consulté le=24 avril 2023 |site=[[Banque mondiale]]}}.</ref> | Gini_année = 2020 | Gini_rang = | IIG = {{augmentation négative}} {{formatnum:0.033}}<ref name="hdr2021-22" /> | IIG_année = 2021 | IIG_rang = {{6e}} | IPE = {{augmentation}} {{formatnum:76.5}}<ref name="IPE2022">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Martin J. Wolf |auteur2=John W. Emerson |auteur3=Daniel C. Esty |auteur4=Alex de Sherbinin |auteur5=Zachary A. Wendling |et al.=oui |titre=2022 Environmental Performance Index |lieu=New Haven, Connecticut, États-Unis |éditeur=Yale Center for Environmental Law & Policy |année=2022 |pages totales=192 |isbn= |lire en ligne=https://epi.yale.edu/downloads/epi2022report06062022.pdf |format électronique=pdf }}.</ref> | IPE_année = 2022 | IPE_rang = {{3e}} | fuseau_horaire = +2 | hymne_national = [[Maamme]] | langue_hymne = [[finnois]] | transcription_hymne = en [[suédois]] : Vårt land | traduction_hymne = Notre Pays | audio_hymne = Untied States Navy Band - Maamme.ogg | fête_nationale = [[Jour de l'indépendance de la Finlande|6 décembre]] | fête_evt = [[Déclaration d'indépendance finlandaise|Déclaration d'indépendance]] (1917) | domaine_internet = [[.fi]], [[.eu]]<ref group=alpha>[[.eu]], partagé avec les autres pays de l’Union européenne.</ref> | iso3166-1 = FIN, FI | indicatif_téléphonique = 358 | code_plaque = FIN | organisations_internationales = {{drapeau|ONU}} [[Organisation des Nations unies|ONU]] : {{date-|1955}}<br>{{drapeau|Conseil nordique}} [[Conseil nordique]] : {{date-|1955}}<br>[[Fichier:Logo du Conseil de l'Europe (version révisée 2013).svg|20x20px]] [[Conseil de l'Europe|COE]] : {{date-|1989}}<br/>{{EUR-d}} [[Union européenne|UE]] : {{date-|1995}}<br>{{OTAN}} : {{date-|2023}}<br>[[Fichier:ESA Logo.svg|20x20px]] [[Agence spatiale européenne|ESA]] : {{date-|1995}}<br/> [[Fichier:Logo Afrikanische Entwicklungsbank.svg|20x20px]] [[Banque africaine de développement|BAD]] : {{date-|1988}}{{-}}[[Fichier:AIIB logo 2.svg|20x20px]] [[Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures|AIIB]] : {{date-|2016}}<br/> [[fichier:Cd%20logo.png|20x20px]] [[Communauté des démocraties|CD]] : {{date-|2000}} | p1 = [[Fichier:Suuriruhtinaskunnanvaakuna.png|20px|Grand-duché de Finlande]] [[Grand-duché de Finlande]] | langues_officielles = [[Finnois]]<br>[[Suédois]]<br>[[Langue des signes finnoise]]<ref>{{Lien web |format=pdf |titre=Constitution de la Finlande |url=http://www.finlex.fi/fi/laki/kaannokset/1999/fr19990731.pdf}}.</ref> | PIBHABNOM_année = 2022 | PIB_HABNOM = {{diminution}} {{unité|53744,875|[[Dollar américain|$]]}}<br>- 0,48 % | PIBHABNOM_rang = {{19e}} | dette_année = 2022 | dette = '''Nominale :'''<br>{{augmentation négative}} {{unité|177,048|milliards}} d'[[Euro|€]]<br>+ 5,12 %<br>'''Relative :'''<br>{{augmentation négative}} 67,069 % du [[Produit intérieur brut|PIB]]<br>+ 0,56 % | chômage_année = 2022 | chômage = {{diminution positive}} 6,9 % de la pop. active<br>- 8,85 % }} La '''Finlande''' ({{en langue|fi|Suomi}} {{prononciation|Suomi_Finland.ogg|Prononciation}} ; {{en langue|sv|Finland}}), en forme longue la '''république de Finlande''' ({{en langue|fi|Suomen tasavalta}} ; {{en langue|sv|Republiken Finland}}) est un [[État]] souverain d'[[Europe du Nord]] dont le territoire s'étend sur le flanc Est et sur {{nb|100000 îles}} de la [[mer baltique]]. La partie continentale possède près de {{nb|200000 lacs}} et partage ses frontières terrestres avec la [[Russie]] à l'Est ainsi que la [[Suède]] et la [[Norvège]] au Nord, tandis que les [[archipel]]s de [[archipel de Turku|Turku]] et d'[[Åland]] constituent l'essentiel de la partie insulaire du pays. La Finlande est une [[république]] ayant un [[régime parlementaire]]. Elle a pour capitale [[Helsinki]] et pour langues nationales le [[finnois]], mais aussi le [[suédois]]. Au {{date-|1 janvier 2023}}, la population de la Finlande est d'environ {{nobr|5,56 millions}} d'habitants. Habité par des populations [[Finnois de la Baltique|fenniques]] apparentées aux actuels [[Estoniens]] depuis le {{IVe}} millénaire {{av JC}}, et par les [[Samis]] depuis le {{XIIe}} millénaire {{av JC}}, le territoire de la Finlande est colonisé et christianisé par la [[Royaume de Suède|Suède]] lors des [[croisades baltes]]. Durant le [[Moyen Âge]], les Suédois cohabitent avec les populations indigènes et contribuent au [[ligue hanséatique|commerce sur la mer baltique]]. Tout au long de l'histoire, le pays est complètement intégré à la Suède, mais convoité par la [[Empire russe|Russie]] qui en prend le contrôle au début du {{s-|XIX}}. L'influence tardive du [[libéralisme]] et du [[nationalisme romantique]] dans cette région d'Europe pousse les indigènes finnois à s'émanciper des tutelles suédoises et russes puis à développer un [[Mouvement fennomane|sentiment national]] à la même période<ref>{{Article|langue=en|prénom1=D. E.|nom1=Kolesnikov|titre=Actors of the Cultural Fennomania and Their Contribution to Finnish National Movement|périodique=Administrative Consulting|numéro=3|date=2018|lire en ligne=https://ideas.repec.org//a/acf/journl/y2018id803.html|consulté le=2023-06-28}}</ref>. Profitant de l'instabilité consécutive à la [[révolution russe]], la Finlande déclare son indépendance en 1917 mais est néanmoins déchirée par une [[guerre civile]] l'année suivante<ref>{{Ouvrage|langue=en|titre=The Finnish Civil War 1918: History, Memory, Legacy|éditeur=BRILL|date=2014-08-14|isbn=978-90-04-28071-7|lire en ligne=https://books.google.ee/books?hl=fr&lr=&id=2xCJBAAAQBAJ&oi=fnd&pg=PR5&dq=finnish+civil+war&ots=YpdMap2L3v&sig=cURQnu7a96gl3g2n43BYVlFxd0U&redir_esc=y#v=onepage&q=finnish%20civil%20war&f=false|consulté le=2023-06-28}}</ref>. Devenue un État stable en 1919, la République de Finlande repousse de multiples tentatives d'invasion ([[guerre d'Hiver]] et [[guerre de Continuation]]) de l'[[Union soviétique]] pendant la [[Seconde guerre mondiale]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Philip|nom1=Jowett|prénom2=Brent|nom2=Snodgrass|titre=Finland at War 1939–45|éditeur=Bloomsbury Publishing|date=2012-07-20|isbn=978-1-78200-156-0|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=iaSjCwAAQBAJ&newbks=0&hl=fr|consulté le=2023-06-28}}</ref>, mais doit en échange [[Finlandisation|se soumettre]] à l'influence de cette dernière<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jacques|nom1=Arnault|titre=Finlande, "Finlandisation", Union Soviétique|éditeur=Editions L'Harmattan|date=1981-06-01|isbn=978-2-296-37161-3|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=poYf0N2abFkC&newbks=0&printsec=frontcover&dq=finlandisation&hl=fr|consulté le=2023-06-28}}</ref> et montrer une certaine neutralité entre les [[Bloc de l'Ouest|blocs de l'Ouest]] et [[Bloc de l'Est|de l'Est]] lors de la [[guerre froide]]. La Finlande réintègre ensuite peu à peu la sphère d'influence européenne après la [[Dislocation de l'URSS|fin de l'URSS]]. Elle rejoint le [[Conseil de l'Europe]], le [[Conseil des États de la mer Baltique]], l'[[Union européenne]], l'[[Espace Schengen]], la [[zone euro]] dans les années 1990 et 2000<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Finland – EU member country profile {{!}} European Union |url=https://european-union.europa.eu/principles-countries-history/country-profiles/finland_en |site=european-union.europa.eu |consulté le=2023-06-28}}</ref> et l'[[Organisation du traité de l'Atlantique nord|OTAN]] en 2023<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=NATO |titre=La Finlande devient le 31e pays membre de l’OTAN |url=https://www.nato.int/cps/fr/natohq/news_213448.htm |site=NATO |consulté le=2023-06-28}}</ref>.Elle est également membre de l'[[Organisation de coopération et de développement économiques|OCDE]] et de l'[[Organisation mondiale du commerce|OMC]]. Pays de culture autochtone [[Pays nordiques|nordique]] [[Finnois de la Baltique|fennique]]<ref>{{Article|prénom1=Łukasz|nom1=Sommer|titre=Historical Linguistics Applied: Finno-Ugric Narratives in Finland and Estonia|périodique=The Hungarian Historical Review|volume=3|numéro=2|date=2014|issn=2063-8647|lire en ligne=https://www.jstor.org/stable/43265209|consulté le=2023-07-01|pages=391–417}}</ref> possédant un [[mythologie finnoise|folklore]], une origine et langue semblables à celles de l'[[Estonie]]<ref>{{ouvrage|prénom=Johanna|nom=Laakso|url=https://books.google.com/books?id=CsesLE3efLwC&pg=PA180|contribution=The Finnic languages|titre=The Circum-Baltic languages|volume=1: ''Typology and Contact''|editor1-first=Östen|editor1-last=Dahl|auteur2=[[Maria Koptjevskaja-Tamm]]|lieu=Amsterdam|éditeur=John Benjamins|année=2001|page=180|isbn=9027230579}}</ref> (toutes deux berceaux du [[Sauna]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=UNESCO - Sauna culture in Finland |url=https://ich.unesco.org/en/RL/sauna-culture-in-finland-01596 |site=ich.unesco.org |consulté le=2023-06-28}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=UNESCO - Smoke sauna tradition in Võromaa |url=https://ich.unesco.org/en/RL/smoke-sauna-tradition-in-voromaa-00951 |site=ich.unesco.org |consulté le=2023-06-28}}</ref>), la Finlande est néanmoins politiquement rattachée à ses voisins occidentaux [[pays scandinaves|scandinaves]] avec lesquelles elle forme le [[Conseil nordique]]. Ayant connu un fort développement économique après la seconde guerre mondiale, la Finlande a adopté le [[modèle scandinave]] basé sur une politique [[Social-démocratie|sociale-démocrate]]. Précurseur dans le domaine des libertés politiques (telles que le [[droit de vote des femmes]]), la Finlande figure également parmi les chefs de file mondiaux dans des domaines tels que le développement humain, la qualité de vie, le bonheur et le niveau d'éducation<ref name="World Audit">{{lien web|url=http://www.worldaudit.org/countries/finland.htm |titre=Finland: World Audit Democracy Profile |site=WorldAudit.org |archive-url=https://web.archive.org/web/20131030113921/http://www.worldaudit.org/countries/finland.htm |archive-date=30 October 2013}}</ref>{{,}}<ref>{{article|url=http://www.oecd-ilibrary.org/education/tertiary-education-graduation-rates_20755120-table1 |titre=Tertiary education graduation rates—Education: Key Tables from OECD |doi=10.1787/20755120-table1 |périodique=OECD iLibrary |date=14 June 2010 |consulté le=6 mars 2011 |archive-url=https://web.archive.org/web/20110430055650/http://www.oecd-ilibrary.org/education/tertiary-education-graduation-rates_20755120-table1 |archive-date=30 April 2011 }}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=http://e24.no/makro-og-politikk/article3803493.ece |titre=Her er verdens mest konkurransedyktige land—Makro og politikk |éditeur=E24.no |date=9 September 2010 |consulté le=6 mars 2011 |archive-url=https://web.archive.org/web/20101014010931/http://e24.no/makro-og-politikk/article3803493.ece |archive-date=14 October 2010 }}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=http://www.prosperity.com/country.aspx?id=FI |titre=The 2009 Legatum Prosperity Index |éditeur=Prosperity.com |consulté le=4 février 2010 |archive-url=https://web.archive.org/web/20091029140547/http://www.prosperity.com/country.aspx?id=FI |archive-date=29 October 2009 }}</ref>. == Géographie == === Géographie physique === {{Article_détaillé|Géographie de la Finlande}} ==== Géologie et relief ==== Le paysage finlandais est plat dans la partie sud-ouest et dans les vastes plaines côtières d'Ostrobothnie, mais vallonné de collines dans le Centre et l'Est. La Laponie est par endroits montagneuse, mais généralement formée de vastes étendues assez planes. Le point culminant est le mont [[Ridnitsohkka]] {{unité|1328|m}} d'altitude<ref>{{Lien web |auteur institutionnel=[[Télérama]] |titre=Comment la Norvège a failli offrir une montagne à la Finlande pour son anniversaire |url=http://www.telerama.fr/monde/comment-la-norvege-a-failli-offrir-une-montagne-a-la-finlande-pour-son-anniversaire,152639.php |jour=12 |mois=janvier |année=2017 |consulté le=2017-11-11}}.</ref>{{,}}<ref name="FINLANDE">{{Ouvrage |auteur1=Michel Cabouret |titre=La Finlande |éditeur=Karthala |lieu=Paris |pages totales=497 |passage=15 |isbn=978-2-84586-665-2 |isbn2=2-84586-665-8 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=KBDovuTcoKYC&pg=PA15}}.</ref><!--la source indique 1328 mètres-->, qui se trouve dans la pointe nord-ouest de la [[Laponie]], près des frontières norvégienne et suédoise<ref name="FINLANDE" />. La Finlande est un pays aux milliers de lacs (dont la plupart communiquent entre eux) et d'îles ({{unité|187888|lacs}} et {{unité|179584|îles}}). Un de ces lacs, le [[Saimaa (lac)|Saimaa]], est le cinquième plus grand d'[[Europe]]. À côté des nombreux lacs, le paysage est dominé par la [[Forêt en Finlande|forêt]] [[Taïga|boréale]] (environ 68 % du pays) et assez peu de terres arables. La plupart des îles sont dans le Sud-Ouest, dans l'[[archipel]] d’[[Åland]], et le long de la côte méridionale du [[golfe de Finlande]]. Le socle rocheux de la Finlande est formé principalement de roches [[précambrien]]nes du [[bouclier scandinave]] ([[gneiss]], [[granite]] et [[schiste]]s). Le relief de la Finlande s'est formé il y a environ un milliard d'années, si bien qu'il est aujourd’hui très érodé et peu marqué. Seuls quelques [[Dôme (géographie)|dômes]] de [[quartzite]] ont relativement bien résisté à l'érosion, et ils forment les rares collines du pays. [[Fichier:Soderskar-rocks and water.jpg|vignette|redresse|Rochers de granite érodés par le mouvement des glaciers, sur l'île de {{Lien|langue=sv|trad=Söderskär|fr=Söderskär}} face à la côte méridionale de la Finlande.]] Le paysage actuel est essentiellement marqué par les [[glaciation]]s. Il y a {{unité|10000|ans}}, les glaciers recouvraient la totalité de la Finlande : ils ont charrié des rochers puis ont laissé en se retirant de vastes [[moraine]]s, érodées à leur tour par l’eau de fonte. Les paysages présentent des formes typiques de paysage glaciaire : [[Roche moutonnée|roches moutonnées]], [[drumlin]]s et [[esker]]s. Autour des moraines, comme à [[Suomenselkä]] dans l’Ouest, ou à [[Salpausselkä]] au Sud, l’épaisseur des dépôts de sédiments glaciaires peut dépasser par endroits {{unité|100|m}}. L’eau de fonte des glaciers a donné naissance au [[lac Ancylus]], ancêtre de l’actuelle mer Baltique, et recouvert une grande partie du pays. Le lac s’est ouvert il y a {{unité|7000|ans}} sur la [[mer du Nord]]. L’abaissement du niveau de l’eau, conjugué à la [[Rebond post-glaciaire|surrection isostatique]] a donné au fil des siècles suivants le relief actuel du pays. Dans l’intérieur des terres, l’eau de fonte des glaciers a noyé les dépressions du relief et rempli d’anciennes [[faille]]s, donnant naissance à la multitude de lacs de la Finlande. Le processus de surrection du relief se poursuit aujourd’hui : ainsi la côte de [[Ostrobotnie (région contemporaine)|Pohjanmaa]] s’élève de {{nobr|8 mm/an}} au-dessus de la mer Baltique. Il s’ensuit presque à chaque printemps des inondations, car les rivières n’ont pas de chenal d’écoulement naturel formé vers les côtes et les eaux de fontes peuvent librement s’épancher à travers le pays. Au cours des derniers siècles, certaines villes, comme [[Pori (Finlande)|Pori]] et [[Vaasa]], ont été rebâties plus à l’ouest de plusieurs kilomètres car leurs ports étaient asséchés. Le type de sédiment le plus commun dans les sols est la [[tillite]], qui est un héritage des glaciations. Comme on ne trouve de [[craie]] ou de [[marbre]] que dans des sites isolés en Finlande, les dépôts glaciaires sont souvent pauvres en calcaire, et c’est pourquoi ils donnent des sols sujets à l’acidification. Dans les dépressions du relief, formées lors de la phase du lac d'Ancylus et de la formation de la Baltique, les sédiments glaciaires sont souvent recouverts par des sédiments marins, enrichis en carbonates. Ces sols limoneux, combinés à la douceur du climat, concentrent la culture des céréales sur les côtes ouest et sud de la Finlande ; car dans l’intérieur du pays, les sols sont peu favorables à l’agriculture du fait de leur acidification et de la [[tourbe|fossilisation]] : il faut les [[chaulage|chauler]], les principales ressources en chaux étant fournies par les carrières de [[Pargas]], de [[Lohja]] et de [[Lappeenranta]]. Si les mines de fer de Finlande sont aujourd’hui pratiquement épuisées, il subsiste d’importants gisements de [[cuivre]], de [[nickel]], de [[zinc]] et de [[chrome]]. Dans les [[années 1860]], la découverte de [[or|quartz aurifères]] dans la vallée du Kemijoki déclencha une véritable ruée vers l’or en Laponie. Les rivières de Laponie sont toujours en exploitation, soit par [[orpaillage]], soit par lixiviation industrielle : un filon important se trouve à Pahtavaara près de [[Sodankylä]]. Les autres placers se répartissent un peu partout à l’intérieur du pays : dernièrement, en 1996, on a découvert près de [[Kittilä]] un filon estimé à {{nobr|50 tonnes}} d'or. La Finlande est aussi le plus gros exportateur de [[talc]] d’Europe<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Industrial Minerals and Rocks |url=http://en.gtk.fi/informationservices/commodities/industrial.html |site=en.gtk.fi |consulté le=2019-02-05}}.</ref>. Cette roche, très utilisée dans l’industrie de la [[pâte à papier]], est extraite en grandes quantités à [[Sotkamo]] et [[Polvijärvi]]. Parmi les autres minéraux d’intérêt industriel extraits en Finlande, on trouve la [[wollastonite]], [[dolomite]], [[apatite]], [[Quartz (minéral)|quartz]] et [[feldspath]]. ==== Climat ==== {{Article détaillé|Climat de la Finlande}} Le climat de la Finlande méridionale est [[Climat continental|continental]]. En Finlande du Nord, particulièrement en [[Laponie]], le [[climat subarctique]] domine, caractérisé par des hivers parfois très froids (pouvant descendre jusqu'à {{tmp|-40|°C}}). Dans le Sud et le Sud-Ouest, les hivers peuvent être rudes, selon les années. L'enneigement, en tout cas, est plus irrégulier que dans le Nord finlandais. L'été, le thermomètre peut parfois monter jusqu'à {{tmp|30|°C}}. La Finlande est d'ailleurs un pays à faible pluviométrie : {{unité|400 mm}} de pluie en Laponie et dans l'Est carélien, {{unité|550|à=700|mm}} dans le Sud-Ouest. === Nature === {{Article détaillé|Environnement en Finlande}} [[Fichier:Punkaharju forest.JPG|vignette|Forêt de pins à [[Punkaharju]].]] [[Fichier:Patvinsuo kohosuota.jpg|vignette|La tourbière de {{Lien|langue=sv|trad=Patvinsuo|fr=Patvinsuo}}.]] [[Fichier:Peltojärvi Muotkatuntureilla.jpg|vignette|Un ''[[tunturi]]'' à [[Inari (commune)|Inari]], en Laponie.]] On dénombre {{unité|42000|espèces}} différentes d'animaux et de végétaux en Finlande, dont {{nobr|65 espèces}} de mammifères<ref name=":0">{{Lien web |titre=Nature in Finland — Virtual Finland |url=https://archive.wikiwix.com/cache/index2.php?url=http://virtual.finland.fi/netcomm/news/showarticle.asp?intNWSAID=25727#federation=archive.wikiwix.com |site=archive.wikiwix.com |consulté le=2022-02-13}}.</ref>. Si la biodiversité y est moindre qu'en Europe centrale, les zones vierges procurent un habitat à de nombreuses espèces devenues rares sur le reste du continent. En Finlande, la tradition du [[droit d'accès à la nature]] (''jokamiehenoikeus'' en finnois, ''allemansrätten'' en suédois) permet à tout particulier, sous certaines conditions, de fréquenter en toute liberté les zones naturelles : il est notamment permis de récolter des [[baie (botanique)|baies]], des [[champignon]]s ou de pêcher à la ligne ; la chasse et la pêche sont du reste des activités très communes, puisque 6 % des Finlandais possèdent un permis de chasse<ref>{{Lien web |langue=fi |titre=Suomen riistakeskus |url=https://riista.fi/ |site=Suomen riistakeskus |consulté le=2020-08-27}}.</ref>. ==== Flore et végétation ==== {{Article détaillé|Faune de la Finlande}} La Finlande est le pays le plus boisé d'Europe : 86 % de la superficie du pays est couverte de forêts<ref>{{Ouvrage |langue=de |nom1=Ekkehard Militz |titre=Finnland |passage=67 }}.</ref>. Mais la végétation s’ordonne du nord au sud en trois [[Écozone|zones de végétation]] bien contrastées : la plus grande partie du pays est recouverte par la [[Taïga|forêt boréale]], qui se caractérise par une dominance des conifères, une [[Préfloraison|période végétative]] brève et des sols pauvres, sur lesquels la croissance des arbres est lente et la variété florale est faible. Les essences dominantes sont le [[Pin (plante)|pin]] (50 %) et l'[[Picea|épicéa]] (30 %) ; le feuillu le plus représenté est le [[bouleau]] (16,5 %<ref>{{Lien web |langue=de |titre=Das finnische Institut für Waldforschung - Finnland: Europas waldreichstes Land |url=http://www.metla.fi/suomen-metsat/index-de.htm |site=www.metla.fi |consulté le=9 mars 2019}}.</ref>). Le sol est couvert d’[[Vaccinium myrtillus|airelles]] et de [[Bryophyta|mousse]], qui plus au nord cèdent la place aux [[lichen]]s. On ne retrouve de [[forêt mixte]] que le long de la côte sud-ouest ainsi que sur les quelques récifs disséminés au large. Il s'y trouve certaines essences uniques pour la Finlande, comme le [[chêne]]. La [[Laponie (région)|Laponie septentrionale]] est essentiellement dénudée ; seuls quelques bouleaux faméliques trouvent à se développer. Les collines sont couvertes de [[toundra]]. Un tiers de la Finlande était à l'origine couvert de [[tourbière]]s : au fil des siècles passés, la moitié a été [[Drainage agricole|asséchée]] pour l'agriculture<ref>{{en}} [http://www.borealforest.org/world/world_finland.htm borealforest.org: ''Finland – Forests and Forestry''].</ref>. Il ne subsiste au sud que quelques [[tourbière ombrotrophe|tourbières ombrotrophes]] ; plus au nord, ce sont des [[Tourbière ombrotrophe#Les tourbières d'aapa|tourbières d’aapa]]. La plus grande partie de ces tourbières sont des [[ripisylve]]s. ==== Faune ==== [[Fichier:Käsivarsi porot 1.JPG|vignette|Des [[Rangifer tarandus|rennes]] dans le Nord-Ouest de la Laponie.]] Malgré une chasse intense, les [[Rangifer tarandus|rennes]] sont encore nombreux en Finlande, et bien qu'un tiers du cheptel soit abattu chaque année, la population se maintient à peu près au niveau de {{unité|100000|individus}}<ref>{{Lien web |titre=RKTL - Hirvikannan koko ja vasatuotto vuonna 2005 |url=https://archive.wikiwix.com/cache/index2.php?url=http://www.rktl.fi/riista/riistavarat/hirvikannan_koko_vasatuotto_1.html#federation=archive.wikiwix.com |site=archive.wikiwix.com |consulté le=2022-02-13}}.</ref>. Ces animaux présentent un véritable danger pour les automobilistes car les chocs sont souvent mortels. Dans le Nord du pays, l'animal est omniprésent : quelque {{unité|200000|rennes}} sont semi-domestiqués et s'ébattent toute l'année en liberté ; à la fin de l'automne, les éleveurs rassemblent le troupeau et sélectionnent les individus pour l'abattage. Le [[Rangifer tarandus fennicus|renne des forêts]] est beaucoup plus rare : naguère commun dans toute la Finlande, il avait disparu à la fin du {{s|XIX}} ; dans les années 1950, une petite population a migré de Russie à [[Cajanie]] et en [[Carélie du Nord]]. Les [[Cerf de Virginie|cerfs de Virginie]], importés en grande quantité d'Amérique, se sont acclimatés dans le Sud et l'Ouest du pays. La prospérité retrouvée des populations de prédateurs doit beaucoup aux mesures prises par les autorités ces dernières années ; on dénombre aujourd’hui plus de {{unité|1000|[[ours brun]]s}} et [[Lynx boréal|lynx]], et plus de {{nobr|200 loups}}. Par endroits, on a dû autoriser de nouveau la chasse de certains de ces animaux pour une durée déterminée. Il subsiste en Laponie une population de {{nobr|150 [[Gulo gulo|gloutons]]}}. Le [[renard polaire]] était naguère répandu dans tout le pays, mais l'activité des trappeurs l'avait pratiquement fait disparaître au début du {{s|XX}}. Le [[renard roux]] a toujours été vivace, mais depuis quelques décennies il est concurrencé par le [[chien viverrin]], venu de Russie. Le [[phoque marbré du lac Saimaa]] (phoque annelé ou ''Pusa hispida saimensis'') est confiné aux lacs de [[Saimaa (lac)|Saimaa]]. Cette variété rare de phoque d'eau douce n'a pu être sauvée que par l'adoption de mesures énergiques, et symbolise la protection de la Nature en Finlande. Le [[polatouche de Sibérie]], qui pour l'Union européenne ne se trouve qu'en Finlande et en Estonie, bénéficie également de mesures spécifiques. L’avifaune de Finlande comporte {{nobr|430 espèces}}<ref name=":0" />, dont l’[[aigle royal]], le [[Pygargue à queue blanche|pygargue]], des gallinacées comme le [[Grand Tétras]], le [[Tétras lyre|coq de bruyère]], la [[Gélinotte des bois|gélinotte]] et le [[Lagopède des saules|lagopède]] et enfin une multitude de palmipèdes. Le [[cygne chanteur]], par la place qu'il occupe dans la [[mythologie nordique]], est l'animal-emblème finlandais. Cette espèce, elle aussi, n'a pu être sauvée de la disparition que par l'adoption de lois sévères : des {{nobr|15 couples}} recensés dans les [[années 1950]], sont nés les {{unité|1500|couples}} actuels. ==== Réseau européen Natura 2000 ==== Le [[réseau Natura 2000]] rassemble des [[Habitat (écologie)|sites naturels]] ou semi-naturels de l'[[Union européenne]] ayant une grande valeur patrimoniale, par la [[Faune (biologie)|faune]] et la [[flore]] exceptionnelles qu'ils contiennent. En décembre 2018, la Finlande comptait {{unité|1866 sites}} dont : * {{unité|470|[[Zone de protection spéciale|zones de protection spéciale (ZPS) pour les oiseaux]]}} sur une superficie de {{unité|31952|km|2}} ; * {{unité|1721|[[Zone spéciale de conservation|zones spéciales de conservation (ZSC)]]}} (dont les [[Site d'importance communautaire|pSIC, SIC]]) pour les habitats et les espèces sur une superficie de {{unité|49873|km|2}}. La superficie totale est de {{unité|50636|km|2}}, ce qui représente 12,6 % de la surface terrestre et marine du territoire de la Finlande<ref name=":4">{{Lien web |langue=en |titre=Natura 2000 Barometer |url=https://www.eea.europa.eu/data-and-maps/dashboards/natura-2000-barometer |site=European Environment Agency |consulté le=2018-12-21}}.</ref>. ===== Cartographie des sites Natura 2000 de la Finlande ===== * {{img}} [https://www.eea.europa.eu/data-and-maps/figures/natura-2000-birds-and-habitat-directives-9/finland/Natura2000_End2017_Finland.eps.75dpi.png/download Carte des sites Natura 2000 (SIC, ZSC + ZPS) de la Finlande, décembre 2017 (haute définition)], [https://www.eea.europa.eu/data-and-maps/figures/natura-2000-birds-and-habitat-directives-9/finland Source] === Géographie humaine === ==== Découpage administratif ==== {{Article détaillé|Administration territoriale de la Finlande}} [[Fichier:Map of Finland-fr.svg|vignette|redresse|Carte de la Finlande.]] [[Fichier:Lempisaari,_Naantali,_Finland..jpg|vignette|[[Archipel finlandais]].]] La Finlande est subdivisée en {{nobr|19 [[Régions de Finlande|régions]]}}, {{nobr|70 [[Sous-régions de Finlande|sous-régions]]}} et {{nobr|320 [[Commune (Finlande)|communes]]}}. {| class="wikitable centre" |+Les 19 régions de Finlande (depuis 1997) |- ! scope="col" | Numéro ! scope="col" | Nom ! scope="col" | Nom en finnois ! scope="col" | Capitale |- | align="center" | 1 || align="left" | [[Laponie (région)|Laponie]] || ''Lappi'' || align="left" | [[Rovaniemi]] |- | align="center" | 2 || align="left" | [[Ostrobotnie du Nord]] || ''Pohjois-Pohjanmaa'' || align="left" | Oulu |- | align="center" | 3 || align="left" | [[Cajanie]] || ''Kainuu'' || align="left" | [[Kajaani]] |- | align="center" | 4 || align="left" | [[Carélie du Nord]] || ''Pohjois-Karjala'' || align="left" | [[Joensuu (Finlande)|Joensuu]] |- | align="center" | 5 || align="left" | [[Savonie du Nord]] || ''Pohjois-Savo'' || align="left" | Kuopio |- | align="center" | 6 || align="left" | [[Savonie du Sud]] || ''Etelä-Savo'' || align="left" | Mikkeli |- | align="center" | 7 || align="left" | [[Carélie du Sud]] || ''Etelä-Karjala'' || align="left" | [[Lappeenranta]] |- | align="center" | 8 || align="left" | [[Finlande centrale]] || ''Keski-Suomi'' || align="left" | Jyväskylä |- | align="center" | 9 || align="left" | [[Ostrobotnie du Sud]] || ''Etelä-Pohjanmaa'' || align="left" | Seinäjoki |- | align="center" | 10 || align="left" | [[Ostrobotnie (région contemporaine)|Ostrobotnie]] || ''Pohjanmaa'' || align="left" | Vaasa |- | align="center" | 11 || align="left" | [[Ostrobotnie centrale]] || ''Keski-Pohjanmaa'' || align="left" | [[Kokkola]] |- | align="center" | 12 || align="left" | [[Pirkanmaa]] || ''Pirkanmaa'' || align="left" | Tampere |- | align="center" | 13 || align="left" | [[Satakunta]] || ''Satakunta'' || align="left" | Pori |- | align="center" | 14 || align="left" | [[Päijät-Häme]] || ''Päijät-Häme'' || align="left" | Lahti |- | align="center" | 15 || align="left" | [[Kanta-Häme]] || ''Kanta-Häme'' || align="left" | Hämeenlinna |- | align="center" | 16 || align="left" | [[Vallée de la Kymi]] || ''Kymenlaakso'' || align="left" | [[Kotka]], [[Kouvola]] |- | align="center" | 17 || align="left" | [[Uusimaa]] || ''Uusimaa'' || align="left" | Helsinki |- | align="center" | 18 || align="left" | [[Finlande-Propre]] || ''Varsinais-Suomi'' || align="left" | [[Turku]] |- | align="center" | 19 || align="left" | [[Åland]] || ''Ahvenanmaa'' || align="left" | [[Mariehamn]] |} ==== Villes ==== {{Article détaillé|Liste de villes de Finlande}} [[Fichier:Paasitorni by the sea.jpg|vignette|Helsinki.]] [[Fichier:Savivuori view.jpg|vignette|[[Viitasaari]].]] {| class="wikitable centre" |+Principales villes de Finlande (2013)<ref>[http://vrk.fi/default.aspx?docid=6890&site=3&id=0] {{Lien archive|url=http://vrk.fi/default.aspx?docid=6890&site=3&id=0|titre=Copie archivée|horodatage archive=20180607091519}}.</ref> |- ! scope="col" | Rang ! scope="col" | Nom ! scope="col" | Région ! scope="col" | Population |- | align="center" | 1 || align="left" | [[Helsinki]] || [[Uusimaa]] || align="right" | {{smn|638523}} |- | align="center" | 2 || align="left" | [[Espoo]] || [[Uusimaa]] || align="right" | {{smn|278461}} |- | align="center" | 3 || align="left" | [[Tampere]] || [[Pirkanmaa]] || align="right" | {{smn|222767}} |- | align="center" | 4 || align="left" | [[Vantaa]] || [[Uusimaa]] || align="right" | {{smn|217653}} |- | align="center" | 5 || align="left" | [[Oulu]] ||[[Ostrobotnie du Nord]]|| align="right" | {{smn|201210}} |- | align="center" | 6 || align="left" | [[Turku]] || [[Finlande-Propre|Finlande du Sud-Ouest]] || align="right" | {{smn|185546}} |- | align="center" | 7 || align="left" | [[Jyväskylä]]|| [[Finlande centrale]] || align="right" | {{smn|133687}} |- | align="center" | 8 || align="left" | [[Kuopio]] || |[[Savonie du Nord]] || align="right" | {{smn|105229}} |- | align="center" | 9 || align="left" | [[Lahti]] || [[Päijät-Häme]] || align="right" | {{smn|103187}} |- | align="center" | 10 || align="left" | [[Kouvola]] || [[Vallée de la Kymi]] || align="right" | {{smn|87331}} |} ==== Économie ==== [[Fichier:Fortumin pääkonttori.jpg|vignette|redresse|Siège social de [[Fortum]].]] {{Article_détaillé|Économie de la Finlande}} La Finlande est la patrie de [[Nokia]], ancien numéro un mondial de la téléphonie mobile, ainsi que de nombreuses autres grandes entreprises, comme : [[Kone]], [[Outokumpu (entreprise)|Outokumpu]], [[Rautaruukki]], [[Amer Sports]], [[Fiskars]], [[UPM (entreprise)|UPM-Kymmene]], [[Stora Enso]], [[Patria]], [[F-Secure]], [[TietoEVRY]], {{Lien|langue=sv|trad=Nautor's Swan|fr=Nautor's Swan}}, [[Marimekko]], [[VR-Yhtymä Oy]]… La population active finlandaise s'élève à {{unité|2,66|millions}} (2004). Celle-ci se répartit dans les catégories suivantes : service public 32 %, industrie 22 %, commerce 14 %, finance et services 10 %, agriculture et forêt 8 %, transport et communication 8 %, construction 6 %. En 2004, le taux de chômage était de 8,8 % (2004). Il est passé à 7,7 % en 2006 avant d'atteindre 6 % en avril 2008. Par la suite, le taux de chômage remonte à 8,9 % en novembre 2009 puis revient à 7,2 % en novembre 2011<ref>{{Article|titre=suomen pankki|périodique=suomen pankki|date=2011|lire en ligne=https://web.archive.org/web/20160301013544/http://www.suomenpankki.fi/fi/tilastot/indikaattorit/pages/tilastot_indikaattorit_tyottomyysaste_chrt_fi.aspx}}.</ref>. La Finlande est l'un des {{nobr|12 pays}} à avoir adopté l'[[euro]] le {{date-|1 janvier 2002}}. L'ONU, à travers le calcul de l'[[Indice de développement humain|IDH]] (mesure synthétique du niveau de développement des pays) place la Finlande en neuvième position mondiale en 2007. La dette publique de la Finlande a doublé entre 2008 et 2015, passant de 32 % à 64 % du PIB<ref>{{Article |langue=fr |titre=Les Finlandais réticents au plan de relance européen |périodique=Le Monde.fr |date=2021-02-07 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/02/07/les-finlandais-reticents-au-plan-de-relance-europeen_6069090_3234.html |consulté le=2021-02-09 }}.</ref>. En 2015, l’écart d’espérance de vie entre les personnes diplômées et les personnes non diplômées est de cinq ans en Finlande<ref>{{Lien web |titre=Le pays développé où les inégalités de revenus ont le plus augmenté est... |url=https://www.latribune.fr/economie/international/le-pays-developpe-ou-les-inegalites-de-revenus-ont-le-plus-augmente-est-525655.html |site=La Tribune |date=26/11/2015 |consulté le=24 novembre 2019}}.</ref>. En 2016, le gouvernement modifie le code du travail dans l'objectif d'accroitre la compétitivité des entreprises. Les salaires des fonctionnaires sont réduits pendant les jours de congés, les heures supplémentaires et le travail dominical seront moins payés et les cotisations sociales des salariés sont augmentées. En revanche, les cotisations patronales sont réduites<ref>{{Lien web |titre=Aujourd'hui l'économie - La Finlande expérimente la compression des salaires |url=http://www.rfi.fr/emission/20160607-finlande-experimente-compression-salaires |site=RFI |date=7 juin 2016 |consulté le=24 novembre 2019}}.</ref>. En 2023, la Finlande est classée en {{6e|position}} pour l'[[indice mondial de l'innovation]]<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=WIPO |titre=Global Innovation Index 2023, 15th Edition |url=https://www.wipo.int/global_innovation_index/fr/2023/index.html |site=www.wipo.int |consulté le=2023-10-28}}</ref>. ==== Transport ==== {{Article détaillé|Transport en Finlande}} == Histoire == {{Article_détaillé|Histoire de la Finlande}} === Préhistoire === {{Section à sourcer|date=mars 2017}} La « Finlande et le Nord de la Sibérie » fut d'abord peuplée par des [[chasseur-cueilleur|chasseurs-cueilleurs]]. Ils ont transmis leurs gènes jusqu’à l’ère moderne. Le groupe s’étend de la Laponie à l’est jusqu’au Groenland. Bien que génétiquement variées, ces populations ont une [[signature génétique]] qui les relie le plus souvent aux peuples finnois. Ils sont descendants des chasseurs-cueilleurs qui ont résisté à la poussée des agriculteurs. Ils se sont adaptés et ont prospéré dans un nouvel âge. Tout comme l’expansion de Béring, ce groupe dépasse les divisions conventionnelles, montrant des connexions claires à la fois avec l’est et l’ouest. Même l’Amérique est connectée avec le groupe « Finlande et Nord de la Sibérie », par sa parenté avec la Sibérie ancienne. Les Hommes ne se sont installés dans le Grand Nord qu’il y a {{unité|30000|ans}}, là où aucun Néandertalien ne s’était aventuré. Conservant des connexions sur le long terme avec les populations du Sud, les peuples du Grand Nord ont maintenu leur cohérence après la fin de la glaciation. Le groupe « Finlande et Nord de la Sibérie » se retrouve chez les chasseurs-pêcheurs Saami, avec des apports ouraliens, russes, suédois et même scandinaves. === Domination suédoise puis russe === [[Image:Hakkapeliitta-1940.jpg|vignette|Un [[Hakkapélite]] sur un timbre postal de 1940.|upright]] La Finlande est, pendant le [[Moyen Âge]] et jusqu'au début du {{s-|XIX}}, une partie du royaume de [[Suède]]. Pour autant la délimitation exacte de ses frontières notamment septentrionales fait l'objet d'une évolution lente, marquée par les rapports de forces entre les différentes puissances voisines parfois alliées du [[Danemark]], de la [[Norvège]], de la [[Russie]] et de la [[Suède]]<ref>{{Article |prénom1=Michel |nom1=Cabouret |titre=La délimitation des frontières terrestres dans le nord scandinave et en Finlande |périodique=Norois |volume=130 |numéro=1 |date=1986 |doi=10.3406/noroi.1986.4300 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/noroi_0029-182x_1986_num_130_1_4300 |consulté le=2019-01-30 |pages=137–150}}.</ref>. Elle passe sous la souveraineté de la Russie de 1809 à 1917 en tant que [[grand-duché de Finlande|grand-duché]] autonome. Son autonomie lui permettait d'entretenir une petite armée nationale, de conserver sa monnaie et sa banque nationales<ref>{{Article|auteur1=Marie-Pierre Rey|titre=La Russie impérialiste|périodique=Histoire & Civilisations|date=septembre 2022|pages=45}}.</ref>. Plusieurs guerres entre la Suède et la Russie se sont déroulées en Finlande, notamment là où se trouve la forteresse suédoise de [[Suomenlinna]] (Sveaborg en suédois), à l'entrée d'[[Helsinki]]. Cette période ouvre les débuts de la construction d'une identité nationale finlandaise<ref>{{Chapitre |auteur1=Maurice Carrez |titre chapitre=Le Grand-Duché de « Finlande » dans la première moitié du {{s-|XIX}} : la genèse laborieuse d'une identité et d'un espace nationaux |titre ouvrage=Cultures communistes au vingtième siècle. Entre guerre et modernité |date=2003 |isbn=978-2843030673 |présentation en ligne=https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01291160 |passage=15-30}}.</ref>. En témoigne également « Le Livre d'Or de la Baltique », havre naturel constitué par des îlots rocheux à proximité immédiate de [[Hanko]] (Hangö), où de nombreux marins, partis guerroyer contre les Russes, ont laissé une trace de leur passage, gravée dans le roc. === Finlande indépendante === [[Fichier:Finland1932physical.jpg|vignette|Finlande entre 1920 et 1940.]] Le {{date-|6 décembre 1917}}, pendant les événements révolutionnaires russes, la Finlande obtient son [[Indépendance de la Finlande|indépendance]], à l'instar de ses voisins [[Pays baltes|baltes]]. En 1918, une [[guerre civile]] déchire le pays et se termine par la défaite des {{citation|rouges}} soutenus par la [[République socialiste fédérative soviétique de Russie|Russie soviétique]]. {{article détaillé|guerre civile finlandaise}} Le {{date-|30 novembre 1939}}, l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]] attaque la Finlande lors de la [[guerre d'Hiver]] à la suite de désaccords territoriaux concernant des îles du golfe de Finlande ; Moscou tente même d'y installer un régime fantoche, la [[République démocratique finlandaise]]. La Finlande parvient à tenir tête bien mieux que prévu à l'[[Armée rouge]], le conflit aboutissant à un traité de paix en 1940 : l'URSS annexe l'[[isthme de Carélie]], mais renonce à envahir le reste de la Finlande. L'attaque de l'URSS par l'[[Troisième Reich|Allemagne nazie]] en 1941 ([[opération Barbarossa|opération ''Barbarossa'']]) place la Finlande dans la position d'une alliée ''de facto'' de l'[[Axe Rome-Berlin-Tokyo|Axe]] (se battant contre l'URSS pour des raisons différentes). Les Finlandais passent à l'offensive ([[guerre de Continuation]]), mais si les débuts sont victorieux, les défaites successives de l'Allemagne et une [[Offensive Vyborg-Petrozavodsk|vaste offensive soviétique]] lancée en [[Carélie (région)|Carélie]] les conduisent à signer une [[paix séparée]] avec l'URSS en 1944, ce qui place cette fois l'armée finlandaise du côté des [[Alliés]]. Après avoir lancé un ultimatum à la [[Wehrmacht]] pour se retirer du territoire, en accord avec le traité de paix, la Finlande [[Guerre de Laponie|attaque les Allemands]] qui lui font payer ce « coup de poignard dans le dos » par de lourdes pertes : le pays sort ruiné et ravagé de cette guerre. Cet engagement porte ses fruits, car bien qu'elle doive, après la guerre, payer de lourdes réparations à l'URSS à la suite du [[Traité de Paris (1947)|traité de Paris de 1947]], la Finlande, contrairement à ses voisins baltes, sauve au moins son indépendance. Elle fait en effet valoir que son combat était motivé par la volonté de récupérer les territoires perdus en 1940 et qu'elle n'avait pas aidé l'armée allemande à encercler définitivement [[Saint-Pétersbourg|Léningrad]] durant l'hiver 1941. {{article détaillé|Histoire de la Finlande pendant la Seconde Guerre mondiale}} Elle est ensuite soumise à une politique de neutralité stricte pendant la [[guerre froide]] (interdiction d'adhérer à l'OTAN, de permettre des troupes occidentales ou à des systèmes de défense sur son sol, interdiction des livres ou films anti-soviétiques{{etc.}}), marquée par l'influence que l'URSS exerce sur la politique extérieure finlandaise. En Occident, cette neutralité contrainte est appelée « [[finlandisation]] ». Durant presque toute cette période, le président [[Urho Kekkonen]], dont la personnalité a durablement marqué la Finlande, « règne » avec une longévité remarquable. En 1995, la Finlande adhère à l'[[Union européenne]]. Elle adopte l'[[euro]] comme monnaie en 2002. En 2022, après l'[[Invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022|invasion de l'Ukraine par la Russie]], la Finlande dépose une demande d'adhésion à l'OTAN, en même temps que la Suède. Celle-ci sera finalement acceptée le {{date-|4 avril 2023}}. La Finlande est devenue alors le {{31e|pays}} membre de l'OTAN. == Politique == {{Article_détaillé|Politique en Finlande}} [[Fichier:Eduskuntatalo (Finnish Parliament building).JPG|vignette|redresse|Le [[Palais du Parlement de Finlande|Palais du Parlement]], siège du [[Parlement de Finlande|Parlement finlandais]] à [[Helsinki]].]] La Finlande est une démocratie parlementaire. Le président de la République, élu au [[suffrage universel|suffrage universel direct]], dispose de pouvoirs non négligeables, mais joue actuellement un rôle moins marqué dans la vie politique qu'il y a vingt ans. Le gouvernement (''{{lang|fi|valtioneuvosto}}'' en finnois ou ''{{lang|sv|statsrådet}}'' en suédois) est dirigé par le Premier ministre qui est élu par le parlement et nommé par le président de la République. Le gouvernement est constitué du Premier ministre, des différents ministres du gouvernement central et d'un membre d'office, le Chancelier de la justice. Le [[Parlement de Finlande|parlement]] (''{{lang|fi|Eduskunta}}'' en [[finnois]] ou ''{{lang|sv|Riksdag}}'' en [[suédois]]) [[Monocamérisme|unicaméral]] est constitué de {{nobr|200 députés}}, et possède constitutionnellement l'autorité législative suprême en Finlande. Il peut modifier la [[constitution]], révoquer le gouvernement, et contrer les [[veto]]s présidentiels. Ses actes ne peuvent être judiciairement contestés. Les lois peuvent être proposées par le gouvernement ou l'un des membres du parlement, qui sont élus au suffrage proportionnel pour une durée de quatre ans. Le système judiciaire comprend les tribunaux de grande instance qui jugent des affaires civiles et pénales, des cours d'appel et une Cour suprême. Le contentieux administratif est du ressort des tribunaux administratifs, des cours administratives d'appel et de la Cour administrative suprême. Certaines juridictions administratives particulières sont chargées de traiter des litiges, par exemple dans le domaine des eaux. Le parlement, depuis que le suffrage universel a été instauré en [[1906]] (y compris pour les femmes), a été dominé par le [[Parti du centre (Finlande)|Parti du centre]] (anciennement nommé Parti agrarien), le [[Parti social-démocrate de Finlande]] et le [[Parti de la coalition nationale]]. {{Référence nécessaire|On peut noter que l'éventail politique a été plus marqué par l'influence des courants anti-socialistes (au sens soviétique) que dans d'autres pays similaires ayant eu moins de contacts avec l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]].|date=septembre 2020}} La Constitution et sa place dans le système judiciaire sont uniques, dans le sens où il n'y a pas de Cour constitutionnelle et où la Cour suprême ne peut intervenir sur une loi au seul prétexte que celle-ci soit inconstitutionnelle. La valeur constitutionnelle d'une loi dépend d'un simple vote parlementaire. Les seuls autres pays européens à ne pas disposer d'organe suprême constitutionnel sont les [[Constitution du royaume des Pays-Bas|Pays-Bas]], la [[Constitution de la Suisse|Suisse]] et le [[Constitution du Royaume-Uni|Royaume-Uni]] (ce dernier n'ayant d'ailleurs pas de constitution écrite, celle-ci reposant sur les traditions, les précédents, la jurisprudence et un nombre limité de lois quasi-constitutionnelles). La Finlande est un pays neutre depuis 1955. Elle ne fait alors pas partie de l'[[Organisation du traité de l'Atlantique nord|OTAN]], mais elle développe un [[Relations entre la Finlande et l'OTAN|programme d'interopérabilité]] de ses forces avec celles de l'OTAN. Toutefois, pour les gouvernements de Finlande comme de [[Suède]], les deux pays nordiques non-membres de l'OTAN, les menaces de [[Moscou]] et la [[guerre russo-ukrainienne]] réveillent en janvier 2022 les discussions sur la nécessité, notamment, de garder une « option » d’adhésion à l’Alliance nord-atlantique<ref>{{Lien web |auteur=Anne-Françoise Hivert (Malmö (Suède), correspondante régionale) |titre=En Suède et en Finlande, le débat sur une adhésion à l'OTAN connaît un nouvel élan |url=https://www.lemonde.fr/international/article/2022/01/12/en-suede-et-en-finlande-le-debat-sur-une-adhesion-a-l-otan-connait-un-nouvel-elan_6109143_3210.html |site=[[Le Monde|lemonde.fr]] |date=12/1/2022 |consulté le=2/3/2022}}.</ref>. Le {{date-|12 mai 2022}}, à la suite de l'[[Invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022|offensive russe en Ukraine]], un sondage réalisé pour la chaîne de télévision publique [[Yle]] révèle le basculement de l’opinion publique finlandaise. Pour la première fois, une éclatante majorité des personnes interrogées (76 %) ont déclaré être favorables à l’adhésion du pays à l’[[Organisation du traité de l'Atlantique Nord|Alliance atlantique]], contre 28 % mi-janvier<ref>{{Lien web |auteur=Anne-Françoise Hivert (Malmö, Suède, correspondante régionale) |titre=Guerre en Ukraine : l’opinion finlandaise bascule en faveur d’une adhésion à l’OTAN|url=https://www.lemonde.fr/international/article/2022/03/02/guerre-en-ukraine-l-opinion-finlandaise-bascule-en-faveur-d-une-adhesion-a-l-otan_6115754_3210.html |site=[[Le Monde|lemonde.fr]] |date=2/3/2022 |consulté le=2/3/2022}}.</ref>. Le {{date|15 mai 2022}}, la Finlande souhaite faire évoluer ses [[Relations entre la Finlande et l'Otan|relations avec l'Otan]] et officialise sa demande d'adhésion à l'OTAN. La loi autorisant l'entrée de la Finlande dans l'OTAN est votée le {{date-|1er mars 2023}} à une très large majorité des députés finlandais ({{nobr|184 voix}} pour, 7 contre)<ref>{{Lien web|titre=Guerre en Ukraine en direct : en Finlande, le Parlement approuve par avance l’entrée dans l’OTAN|site=Le Monde.fr|date=1/3/2023|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/international/live/2023/03/01/guerre-en-ukraine-en-direct-en-finlande-le-parlement-approuve-par-avance-l-entree-dans-l-otan_6163694_3210.html|consulté le=2023-03-01}}.</ref>. Le pays devient le {{31e|membre}} de l'OTAN le {{date-|4 avril 2023}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La Finlande deviendra mardi le 31e membre de l'Otan |url=https://www.lefigaro.fr/international/la-finlande-deviendra-mardi-le-31e-membre-de-l-otan-20230403 |site=Le Figaro |date=2023-04-03 |consulté le=2023-04-04}}.</ref>. == Démographie == {{Article_détaillé|Démographie de la Finlande}} [[Fichier:Norden pop density.gif|vignette|redresse|Densité de population.]] [[Fichier:Finland demography.png|vignette|Évolution de la démographie entre 1961 et 2013 (chiffre de la [[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture|FAO]], 2005). Population en millions d'habitants.]] * Population : {{unité|5400500|habitants}} (fin 2011) * Répartition par classes d'âges'' :'' 0-{{nobr|14 ans}} : 18 % ; 15-{{nobr|64 ans}} : 66,97 % ; + {{nobr|65 ans}} : 15,03 % * Espérance de vie des hommes : {{nobr|74 ans}} (en 2001) * Espérance de vie des femmes : {{nobr|81 ans}} (en 2001) * Taux de croissance de la population : 0,16 % (en 2001) * Taux de natalité : {{unité|10.69|‰}} (en 2001) * Taux de mortalité : {{unité|9.75|‰}} (en 2001) * Taux de mortalité infantile : {{unité|3.79|‰}} (en 2001) * Indice de fécondité : {{nobr|1,4 enfant}}/femme (en 2019) * Taux de migration : {{unité|0.61|‰}} (en 2001) === Langues === {{Article détaillé|Langues en Finlande|Politique linguistique de la Finlande|Suédois en Finlande}} [[Fichier:Carte de Finlande.png|vignette|Carte de Finlande.|redresse]] [[Fichier:WIKITONGUES- Jenni speaking Finnish.webm|vignette|gauche|Une locutrice du [[finnois]].]] Les [[langue nationale|langues nationales]] du pays sont le [[finnois]] et le [[suédois]]. Le finnois est une [[langue agglutinante]] appartenant à la famille des [[langues finno-ougriennes]], qui comprend aussi l'[[estonien]], les [[langues sames]] et, dans une moindre mesure, le [[hongrois]], langue [[Langues ouralo-altaïques|ouralo-altaïque]]. Ces langues se distinguent des autres langues parlées en [[Europe]] car, de même que le [[basque]], elles ne sont pas [[Langues indo-européennes|indo-européennes]]. Les bases du finnois écrit ont été codifiées par [[Mikael Agricola]], archevêque de [[Turku]], qui écrivit un [[abécédaire]] en 1543. Les mots « finnois » et « finlandais » sont souvent employés indifféremment en français courant pour désigner la langue. L'usage le plus courant en français est de faire la distinction entre les deux termes : * le terme « finnois » est employé pour désigner des réalités historico-ethnologiques et peut être utilisé pour parler du peuple et de la langue : on peut parler ainsi de « la [[langue]] finnoise », on peut parler des « anciens Finnois » (qui ont occupé progressivement à partir de [[500 av. J.-C.|-500]] le territoire de l'actuelle Finlande), on peut « parler finnois »{{etc.}} En revanche, on ne peut pas dire aujourd’hui que la Finlande est peuplée de Finnois, car ce terme renvoie à une réalité autre que démographique ; * les termes « Finlande » et « finlandais » font référence à un État, né en tant que tel en 1917, et à la nationalité de la population. [[Fichier:Finlande suédois 2017.png|alt=|vignette|Répartition des suédophones par commune en 2017.]] On trouve en Finlande une grande majorité de finnophones (environ 91,5 % de la population, cf. [[Démographie de la Finlande]]) mais aussi une minorité suédophone (environ {{unité|300000|personnes}} ; mais 46,6 % de la population sait parler le suédois en 2008), et une minorité d'expression samie (Lapons). On estime le nombre de locuteurs de langue samie à {{formatnum:1500}} actuellement sur le territoire de la Finlande. À cela s'ajoute une minorité [[Roms|Rom]] relativement importante (près de {{unité|10000|personnes}}). Il y a donc en Finlande des Finlandais d'origine finnoise finnophones et suédophones (tous les suédophones ne sont pas des descendants de Suédois), d'autres d'origine suédoise suédophones ou finnophones (des anciens Suédois ayant changé de langue), des Samis d'expression finnoise (qui ont perdu la connaissance du sami). Le nom de nombreuses villes de la bande littorale est exprimé dans les deux langues ; ainsi de [[Helsinki]] (Helsingfors), [[Turku]] (Åbo) ou [[Tampere]] (Tammerfors), par exemple. La [[signalisation routière bilingue]] est également présente dans de nombreuses communes. L’anglais est aussi très présent, en seconde, ou même en troisième langue, pour une très grande partie de la population, vu le haut niveau d'éducation de la population, surtout en milieux urbains, et chez les plus jeunes. {{Référence nécessaire|En 2011, environ 90 % des Finlandais avaient des connaissances partielles, ou parlaient couramment l'anglais, soit environ deux fois plus que les Finlandais qui savent parler suédois.|date=avril 2020}} La Finlande fut une province russe (grand-duché) entre 1809 et 1918. Quelque {{unité|200000|Finlandais}} parlent russe ; le russe demeure une langue universitaire{{référence nécessaire}}. Le russe reste la langue maternelle de quelque {{unité|5000|Finlandais}}, qui sont surtout des descendants de Russes, ou Slaves, qui s'établirent en Finlande entre 1800 et 1910. De nos jours, ils sont généralement bilingues russe/finnois, ou russe/suédois. Ils sont localisés surtout à Helsinki, et vers Hamina{{référence nécessaire}}. {| class="wikitable alternance centre" style="text-align:right" |+ Langues maternelles en Finlande<br>au {{date-|31 décembre 2014}} |- ! style="background-color:#FFD700;" scope=col| Rang !! style="background-color:#FFD700;" scope=col| Langue !! style="background-color:#FFD700;" scope=col| % !! style="background-color:#FFD700;" scope=col| # |- | align=center | 1 || align=left | [[Finnois]] || 88,98 || {{formatnum:4868751}} |- | align=center | 2 || align=left | [[Suédois]] || 5,31 || {{formatnum:290747}} |- | align=center | 3 || align="left" | [[Langues sames|Sami]] || 0,04 || {{formatnum:1949}} |- | align=center | - || align=left | Langues étrangères || 5,67 || {{formatnum:310306}} |- | style="background-color:#FFD700;" | || style="background-color:#FFD700;" align=left | Total || style="background-color:#FFD700;" | 100,00 || style="background-color:#FFD700;" | {{formatnum:5471753}} |} === Religion === {{Article détaillé|Religion en Finlande}} Avant l'arrivée du christianisme, la Finlande est le berceau de [[Religion finnoise antique|croyances animistes et polythéistes]]. À partir de l'an 1000, et la conversion des rois suédois, le [[christianisme]] commence à apparaître. Il se développe sous la poussée de {{souverain3|Éric IX de Suède}} et de l'évêque anglais [[Henri d'Uppsala|saint Henri]] au {{s mini-|XII}}. Comme les pays du Nord de l'Europe, la Finlande se convertit aux idées de la [[Réforme protestante|Réforme]]. En 1634, l'adhésion à l'Église luthérienne devient obligatoire par la loi. Toutefois, des traces et des croyances de la religion païenne subsistent jusqu'au {{s-|XIX}} dans les campagnes. L'[[Église évangélique-luthérienne de Finlande]] est, en 2022, la principale confession du pays, avec 65,1 % de la population se réclamant de cette foi (Église d'État depuis 1923)<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Statistics Finland |titre=Finland population structure |url=http://tilastokeskus.fi/tup/suoluk/suoluk_vaesto_en.html#structure |consulté le=30 9 2023}}.</ref>. La seconde Église d'État est l'[[Église orthodoxe de Finlande]] qui regroupe environ 1 % des Finlandais, on trouve aussi environ {{unité|11000|[[Catholicisme en Finlande|catholiques finlandais]]}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Markus Rapo |titre=Statistics Finland |url=http://www.stat.fi/til/vaerak/2011/01/vaerak_2011_01_2012-11-30_tau_008_en.html |site=www.stat.fi |consulté le=9 3 2019}}.</ref>. L'islam s'est développé avec l'immigration (environ {{unité|22261|musulmans}} en 2022)<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Annual number of individuals identifying as Muslim in Finland from 2012 to 2022 |url=https://www.statista.com/statistics/533055/annual-number-of-individuals-identifying-as-muslim-in-finland/ |site=Statista |consulté le=30 9 2023}}.</ref>. == Système éducatif == {{Article_détaillé|Système éducatif en Finlande}} [[Fichier:Helsinki University of Technology Main Building, Otaniemi, Espoo (October 2018).jpg|vignette|L'auditorium du bâtiment principal, de l'[[université technologique d'Helsinki]], conçu par [[Alvar Aalto]], entre 1949 et 1966.]] L'éducation est considérée comme un des droits fondamentaux de tous les citoyens finlandais. Il s'agit du droit de recevoir une formation secondaire (lycée inclus) gratuitement. La loi garantit ce droit pour tous les résidents et non uniquement pour les citoyens finlandais. Les enfants de Finlande qui entrent à l’école à sept ans « ont passé leur enfance à jouer à la crèche »{{référence nécessaire}}, ils peuvent apprendre l'alphabet un an avant d’entrer à l’école, mais rien n'est exigé. L'enseignement fondamental est un enseignement de culture générale dispensé à l'ensemble des classes d'âge. Il est destiné à l'enfant de sa septième à sa seizième année. L'école fondamentale dure donc neuf ans et correspond à l'accomplissement de la scolarité obligatoire. Dans l'enseignement fondamental, les groupes sont formés par classes d'âge. Pendant les six premières années, il y a en général un enseignant principal qui enseigne la plupart des matières, ou toutes. Durant les trois dernières années, l'enseignement se fait habituellement par matières si bien que les enseignants sont spécialisés selon celles-ci. Dans l'enseignement fondamental sont intégrés aussi l’orientation pédagogique de l'élève et, en cas de besoin, un enseignement spécifique de soutien. Le programme scolaire inclut au moins les matières suivantes : langue maternelle et littérature, seconde langue nationale (suédois ou finnois, selon le cas), langues étrangères, connaissances de l'environnement, instruction civique, religion ou morale, histoire, sciences sociales, mathématiques, physique, chimie, biologie, géographie, éducation physique et sportive, musique, dessin, travaux manuels et ménagers. La définition des objectifs généraux au niveau national et la répartition horaire des différentes matières ou combinaisons de matières dans l'enseignement et l'orientation pédagogique de l’élève sont du ressort du gouvernement. La direction nationale de l'enseignement définit les objectifs particuliers et les principaux contenus de l'enseignement en arrêtant les fondements des programmes scolaires. Sur ces bases, chaque établissement détermine concrètement, au niveau local, son programme d'enseignement. Il n'y a aucun examen à la fin de la scolarité obligatoire (à {{nobr|16 ans}}). Les redoublements et les abandons sont extrêmement rares. Le baccalauréat finlandais s'appelle ''Ylioppilastutkinto''<ref>http://www.ylioppilastutkinto.fi/fr/index.html.</ref> et est considéré comme une véritable institution, et un pas important vers la vie adulte. En classe de terminale, les cours s'arrêtent fin avril, et les élèves se consacrent alors aux révisions, non sans avoir gratifié les plus jeunes de bordées de bonbons et d'autres friandises lancées depuis des camions lors de la virée bigarrée et joyeuse des ''Penkinpainajaiset''<ref>{{Lien archive|url=http://www.finnguide.fi/calendar/calendarevents.asp?month=2&p=98 |titre=Copie archivée |horodatage archive=20180607091521 }}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fi |nom1=myriamas |titre=Penkinpainajaiset |url=https://www.youtube.com/watch?v=TM8L5-HJO1A. |site=[[YouTube]] |date=16 avril 2008}}.</ref>. Après le baccalauréat, les heureux élus gagnent le droit de porter la casquette blanche du bachelier, ou ''ylioppilaslakki''<ref>http://www.ylioppilastutkinto.fi/fi/index.html.</ref> et inondent les restaurants des grandes villes pour une grande fête avant d'attaquer les révisions pour les examens d'entrée aux études supérieures, la vie active, ou une année sabbatique. De plus, l’école est gratuite, comme le transport scolaire et le repas de midi. Les horaires sont doux : la journée démarre à {{nobr|8 heures}} et se termine vers {{nobr|14 heures}}. L’après-midi est consacrée aux sports, aux activités artistiques, à la découverte de la nature et il n’y a pratiquement pas de devoirs à la maison. Après l'école élémentaire, les jeunes Finlandais peuvent choisir entre le lycée et le [[lycée professionnel]] qui durent environ trois ans. La Finlande est depuis plusieurs années championne du monde pour l'efficacité du système scolaire. Selon l'enquête PISA<ref>Pisa : Program for International Student Assessment de l'[[Organisation de coopération et de développement économiques|OCDE]].</ref> sur les acquis des jeunes de {{nobr|15 ans}} ([[2000]] et [[2003]]), la Finlande arrive en effet en tête en mathématiques, en maîtrise de la lecture, en sciences et en capacité à résoudre un problème (Finlande : deuxième position)<ref>École : Christiane Durand, « La leçon finlandaise », ''Le Nouvel Observateur'' du {{date-|23 février 2005}}.</ref>. Pourtant ce pays performant ne consacre que 6,2 % de son PIB à l'éducation alors que la France par exemple en consacre 6,9 %. Si on en croit les enquêtes menées sur cette réussite, les relations avec les professeurs sont très bonnes, le climat est moins à la répression qu'à l'autodiscipline. Si un élève perd pied, pas question de redoubler, des professeurs spécialisés (2 ou 3 par établissement) viennent prêter main-forte à leur collègue dans la classe ou donnent des cours particuliers, autant qu’il est nécessaire. Les enseignants se situent dans une optique d'accompagnement et les textes, la hiérarchie, les maîtres y sont très respectés et leur autorité reconnue. Le système est entièrement décentralisé. L'équipe enseignante et le directeur ont une grande marge de manœuvre dans l'organisation de l'établissement. L'école se charge elle-même de l'embauche des professeurs. Il n'y a pas d'inspecteurs, mais des évaluations ministérielles à usage interne. Les professeurs s'évaluent entre eux. Les communes financent les établissements à hauteur de 50 % du budget, le reste étant financé par l'État<ref>{{Article |auteur1=Christiane Durand |titre=La leçon finlandaise |périodique=Le Nouvel Observateur |date=23 février 2005}}.</ref>. L'enseignement supérieur comprend deux types d'institutions : les [[université]]s et les [[institut universitaire professionnalisé|instituts universitaires professionnalisés]]. Pour y entrer il faut passer des concours. Le système de l'enseignement supérieur est très décentralisé avec une cinquantaine d'établissements. == Culture == {{Article_détaillé|Culture finlandaise}} [[Fichier:Sauna 2.jpg|vignette|redresse|Le [[sauna]] est une composante forte et emblématique de la culture finlandaise. « Sauna » est par ailleurs un mot d'origine fennique. En langue finnoise « sauna » signifie « étuve ».]] La culture finlandaise est propre à la Finlande et se distingue notablement de celles des pays [[scandinaves]] et de la [[Russie]]. Le seul pays possédant une culture indigène similaire avec la Finlande est l'[[Estonie]], dont la population est également d'origine [[fennique]]. En dépit d'un siècle au sein de la Russie, et d'une frontière de plus de mille kilomètres avec ce pays, les influences culturelles russes sont bien moins fortes que les influences suédoise et allemande. Le sentiment d’identité culturelle finnoise est né au {{s|XIX}}, quand la Finlande faisait partie de la Russie, et que cette dernière a laissé naître, voire encouragé, le sentiment d'identité nationale. === Musique === {{Article_détaillé|Musique finlandaise}} Un grand pan de la musique finlandaise est influencé par les mélodies et les paroles de la [[musique traditionnelle]] [[Carélie (province historique)|carélienne]], telle qu'elle est exprimée par le ''[[Kalevala]].'' La culture carélienne est considérée comme l'expression la plus pure des [[mythe]]s et [[croyance]]s de la culture finlandaise, et la moins influencée par la culture [[germains|germanique]]. La musique traditionnelle finlandaise vit un renouveau depuis quelques décennies, et est devenue une branche de la [[musique populaire]]. Les peuples du Nord de la Finlande, les [[Samis]], ont leur propre {{Lien|langue=en|trad=Sami music|fr=Musique sami|texte=tradition musicale}}. Un grand compositeur national est [[Jean Sibelius]] dont l'œuvre majeure ''Finlandia'' symbolise le mieux la naissance de l'identité nationale finlandaise. La musique contemporaine populaire finlandaise inclut une scène renommée de [[heavy metal|metal]], phénomène musical partagé avec les autres [[pays nordiques]]. Les groupes/artistes les plus connus hors frontières sont actuellement [[Beast in Black]], [[Stratovarius|Stratovarius, Amorphis]] , [[Nightwish]], [[Tarja Turunen]], [[Impaled Nazarene]], [[Children of Bodom]], [[HIM (groupe)|HIM]], [[Sonata Arctica]], [[Battle Beast]], [[Wintersun]], [[Sentenced]], [[Moonsorrow]], [[Ensiferum]], [[Turisas]], [[Korpiklaani]], [[Finntroll]], Von Hertzen Brothers, [[Apocalyptica]], [[Lordi]], {{Lien|langue=en|trad=Reckless Love|fr=Reckless Love}}, Santa Cruz, [[Insomnium]] et {{Lien|langue=fi|trad=Shiraz Lane|fr=Shiraz Lane}}. Il existe également un certain nombre de groupes de [[rock]] dont [[The Rasmus]], connu entre autres pour les titres ''In The Shadows'' et ''No Fear'', de musiciens de [[jazz]] et de représentants du [[hip-hop]]. La musique finlandaise est aussi représentée par un grand nombre d'artistes de musique classique. Le groupe [[Värttinä]] est aujourd’hui aux avant-postes de la [[musique folk]] finlandaise. === Littérature === {{Article détaillé|Littérature finlandaise}} [[Fichier:Mikael Agricola by Albert Edelfelt.jpg|vignette|redresse|[[Mikael Agricola]] dessiné par [[Albert Edelfelt]].]] La littérature finlandaise fait référence à la littérature écrite en Finlande. Au début du [[Moyen Âge]] européen, le texte le plus ancien en langue finnoise est la {{Lien|langue=en|trad=Birch bark letter no. 292|fr=Lettre sur écorce de bouleau n° 92|texte=lettre sur écorce de bouleau {{n°|92}}}} de [[Novgorod]], datant du {{s-|XIII}}. Les premiers textes en Finlande sont écrits en suédois ou en latin, au cours du Moyen Âge (aux environs de 1200 à 1523). La littérature finnoise se développe lentement, à partir du {{s-|XVI}}, après que l'évêque et [[Réformateur protestant|réformateur]] luthérien finlandais [[Mikael Agricola]] (1510-1557) eut fondé le finnois écrit. Il traduit le [[Nouveau Testament]], dans cette langue, en 1548<ref>{{Lien web |langue=en |auteur1=Simo Heininen |auteur2=Fletcher Roderick |titre=Agricola, Mikael (1510 - 1557) |url=https://kansallisbiografia.fi/english/person/14 |site=kansallisbiografia.fi |consulté le=3 novembre 2017}}.</ref>. [[Fichier:Moomin toys.jpg|vignette|Les [[Moumines]] de [[Tove Jansson]].]] Au début du {{s-|XIX}}, la Finlande passe sous domination russe et l'essor du nationalisme se reflète et est favorisé par l'activité littéraire, qui se concentre sur le [[folklore]] finlandais. La plupart des œuvres importantes de l'époque, écrites en suédois ou de plus en plus en finnois, s'articulent autour de l'acquisition ou du maintien d'une [[Identité nationale|identité finlandaise]] forte, comme le [[Carélianisme]]. Des milliers de poèmes folkloriques sont rassemblés dans ''{{Lien|langue=en|trad=Suomen kansan vanhat runot|fr=Suomen kansan vanhat runot}}'' (en {{lang-fr|Les poèmes anciens du peuple finlandais}}). Le recueil de poésie le plus célèbre est le ''[[Kalevala]]'', publié en 1835. Le premier roman publié en finnois est ''{{Lien|langue=en|trad=Seitsemän veljestä|fr=Les Sept Frères}}''<ref>{{Ouvrage |langue originale=fi |auteur1=Aleksis Kivi |lien auteur1=Aleksis Kivi |titre=Les Sept Frères |titre original=Seitsemän veljestä |éditeur=Stock |collection=Bibliothèque Cosmopolite |lieu=Paris |année=1985 |pages totales=255 |isbn=2-234-01832-3}}.</ref> (1870) d'[[Aleksis Kivi]] (1834-1872). Le livre ''[[Sainte Misère]]''<ref>Publié en français sous le titre ''Sainte Misère'', traduit par Jean-Louis Perret, Paris, Rieder, 1928 ; réédition, Paris, Presses du Compagnonnage, Collection des prix Nobel de littérature, 1963, avec un appareil critique.</ref> (1919) de [[Frans Emil Sillanpää]] (1888-1964) lui vaut le premier (et pour le moment le seul) [[prix Nobel de littérature]] finlandais, en 1939. D'autres auteurs notables sont [[Väinö Linna]], [[Eino Leino]] et [[Johannes Linnankoski]]. [[Tove Jansson]] est connue pour ses livres illustrés pour enfants les [[Moumines]]. {{lien|lang=en|trad=Fingerpori}} est une bande dessinée humoristique crée par l'auteur finlandais {{lien|lang=en|trad=Pertti Jarla}} avec comme personnage central ''Heimo Vesa''. === Cinéma === {{Article_détaillé|Cinéma finlandais}} Les réalisateurs finlandais les plus célèbres sont [[Aki Kaurismäki]], [[Mika Kaurismäki]] et [[Timo Koivusalo]]. Le réalisateur et producteur hollywoodien [[Renny Harlin]] est aussi finlandais et est né en Finlande. === Cuisine === {{Article_détaillé|Cuisine finlandaise}} À l'occasion du {{100e|anniversaire}} de l'indépendance du pays, un vote a été tenu pour déterminer l'aliment national de la Finlande. Le choix des citoyens s'est arrêté sur le pain de seigle<ref>{{Lien web |langue=en-US |titre=Suomi 100 - Finland’s national food is rye bread |url=http://suomifinland100.fi/finlands-national-food-is-rye-bread/?lang=en |site=suomifinland100.fi |consulté le=2017-02-27}}.</ref>.[[Fichier:Karjalanpiirakka-20060227.jpg|vignette|[[Tarte carélienne|Karjalanpiirakka]], une pâtisserie finlandaise traditionnelle.]] La cuisine traditionnelle finlandaise a été fortement influencée par les cuisines suédoise, allemande et russe. Il y a cependant des différences et des singularités. Par exemple, les plats finlandais ont tendance à être moins sucrés que les plats suédois, et les Finlandais utilisent moins de crème [[Smetana (produit laitier)|smetana]] que les voisins russes. Dans des temps plus reculés, la cuisine finnoise variait d'une région à l'autre, et différait notablement entre l'Ouest et l'Est de la Finlande.{{référence nécessaire}} Le [[Déjeuner|petit déjeuner]] traditionnel, très consistant, est un vrai repas. Le [[déjeuner]], qui est un repas assez léger, rapide et peu formel, est en général consommé autour de {{heure|11|30}}, « là où on est », soit pour ceux qui travaillent : sur le lieu de travail ou dans une [[cantine]]. Le [[dîner]] est pris entre 17 et {{heure|18}}, à la maison. === Jours fériés et fêtes === {{Article_détaillé|Fêtes et jours fériés en Finlande}} {| class=wikitable |+ Fêtes et jours fériés !scope=col | Date !! scope=col | {{nobr|Nom français}} !! scope=col | {{nobr|Nom local}} !! scope=col | Remarques |- |{{date-|1er janvier}} |Jour de l'an |Uudenvuodenpäivä | |- |{{date-|6 janvier}} |[[Épiphanie]] |Loppiainen | |- |''variable'' |Vendredi saint |Pitkäperjantai | |- |''variable'' |Lundi de [[Pâques]] |Pääsiäispäivä |Lundi suivant le dimanche de [[Pâques]]. |- | {{date-|1er mai}} |Fête du travail |Vappu |''[[Nuit de Walpurgis|Vappu]]'' est la fête du printemps et des étudiants qui célèbre la fin d'année et leur diplôme. La fête commence dès le 30 avril au soir et est habituellement très arrosée jusqu'au {{1er}} mai, mais les étudiants commencent à la fêter une quinzaine de jours avant. |- |Jeudi {{nobr|40 jours}} après [[Pâques]] |[[Ascension (fête)|Ascension]] |Helatorstai | |- |Le samedi entre le 20 et le 26 juin |[[Fête de la Saint-Jean|Saint-Jean]] |Juhannus |Traditionnellement fêté à la campagne. Le drapeau finlandais est hissé partout dans le pays (tous les bâtiments publics ou privés sont équipés de mâts). Les [[fête de la Saint-Jean|feux de la Saint-Jean]] conduisent à la réalisation de tours de bois (morceaux, troncs, branches assemblés) dont l'embrasement peut être visible d'assez loin. |- |''variable'' |[[Toussaint]] |Pyhäinmiestenpäivä |Se déroule une semaine après la [[Toussaint]] en [[France]]. |- |{{date-|6 décembre}} |Jour de l'indépendance |Itsenäisyyspäivä |Fête nationale rappelant l'accès à l'indépendance du {{date-|6|décembre|1917}}. |- |{{date-|25 décembre}} |[[Noël]] |Joulupäivä | |- |{{date-|26 décembre}} |Saint-Étienne |Tapaninpäivä |Jour de [[Étienne (martyr)|saint Étienne]], le premier martyr. |} === Sport === {{Article détaillé|Sport en Finlande}} Le sport est un passe-temps national en Finlande et de nombreux Finlandais se rendent régulièrement aux compétitions sportives. Le sport national est le [[pesäpallo]], proche du [[baseball]], mais les sports les plus populaires pour l'audience et la couverture médiatique sont le [[hockey sur glace]] et la [[Formule 1]]. Le [[football]] est aussi très populaire en Finlande grâce au célèbre [[Jari Litmanen]], surnommé {{Citation|le Roi}} en Finlande. L'équipe nationale s'est qualifiée pour le [[championnat d'Europe de football 2020]], première compétition majeure de son histoire. La Finlande est le berceau de quatre champions du monde de Formule 1, [[Keke Rosberg]] (1982), [[Mika Häkkinen]] (1998 et 1999), [[Kimi Räikkönen]] (2007) et [[Nico Rosberg]] (2016) et de deux autres pilotes, [[Heikki Kovalainen]] (une victoire) et [[Valtteri Bottas]] (dix victoires), qui sont vainqueurs en GP de F1. La Finlande a aussi donné naissance à de grands champions de [[rallye automobile|rallye]], tels qu'[[Ari Vatanen]], [[Hannu Mikkola]], [[Juha Kankkunen]], [[Tommi Mäkinen]], [[Marcus Grönholm]], [[Jari-Matti Latvala]] ou encore [[Kimi Räikkönen]] ; le joueur de hockey [[Saku Koivu]], ancien capitaine de l'équipe des [[Canadiens de Montréal]] et ancien joueur des [[Ducks d'Anaheim]], qui est maintenant retraité ; [[Teemu Selänne]], qui a remporté la [[Coupe Stanley]] avec les [[Ducks d'Anaheim]] en 2007 ; [[Tuukka Rask]], qui remporte la Coupe Stanley en 2011 avec les Bruins de Boston ; [[Jari Kurri]] a été quintuple champion de la [[Coupe Stanley]], il a joué 21 saisons dans la [[Ligue nationale de hockey|NHL]] avec cinq équipes différentes. À Edmonton, il a joué sur la même ligne que [[Wayne Gretzky]], et le duo est devenu l'un des tandems de pointage les plus prolifiques jamais joués dans la [[Ligue nationale de hockey|NHL]]. La Finlande a également de très bonnes équipes de patinage sur glace synchronisé, et une biathlète qui évolue au sommet dans les années 2010 : [[Kaisa Mäkäräinen]]. La Finlande est également le pays natal du joueur de basket-ball [[Lauri Markkanen]], sélectionné en {{7e|choix}} de la draft [[National Basketball Association|NBA]] en 2017. Parmi les plus fameux athlètes finlandais du temps passé, il y a [[Hannes Kolehmainen]] (1890-1966), [[Paavo Nurmi]] (1897-1973) et [[Ville Ritola]] (1896-1982), qui, à eux trois, ont remporté {{nobr|25 médailles}} olympiques de course de fond. Ils sont considérés comme étant les premiers d'une génération de grands coureurs de fond finlandais, surnommés les « [[Finlandais volants]] ». Un autre coureur de fond, [[Lasse Virén]] (né en 1949), a remporté quatre médailles d'or au cours des Jeux olympiques de 1972 et 1976. Il n'est pas rare de voir un Finlandais skier deux heures après le travail. En aviron, [[Pertti Karppinen]] est triple champion olympique en skiff en 1976, 1980 et 1984. Il est l'un des plus grands champions d'aviron du {{s-|XX}}. <gallery mode="packed"> Fichier:Ned-AllStars (15).jpg|[[Jari Litmanen]]. Fichier:Teemu Selanne on the ice November 2010.jpg|[[Teemu Selänne]]. Fichier:Jari Kurri 2016.jpg|[[Jari Kurri]]. Fichier:Paavo Nurmi (Antwerp 1920).jpg|[[Paavo Nurmi]] en 1920. Fichier:2016209185748 2016-07-27 Champions for Charity - Sven - 1D X - 0226 - DV3P4819 mod.jpg|[[Mika Häkkinen]]. Fichier:Hyypia.jpg|[[Sami Hyypiä]] avec Liverpool. Fichier:Gronholm.jpg|[[Marcus Grönholm]]. Fichier:Kaisa Mäkäräinen.jpg|[[Kaisa Mäkäräinen]]. </gallery> === Santé === {{Article détaillé|Héritage finlandais}} Le terme ''[[héritage finlandais]]'' s'applique à un groupe de [[maladie génétique|maladies génétiques]] dont la [[prévalence]] est particulièrement élevée en Finlande. === Symboles === {{Article détaillé|Drapeau de la Finlande|Armoiries de la Finlande}} Le drapeau de la Finlande, une croix scandinave bleue sur fond blanc, date de 1918. Les armoiries sont plus anciennes, puisqu’elles datent de 1557. <gallery mode="packed"> Fichier:Flag of Finland.svg|Drapeau. Fichier:Coat of arms of Finland.svg|Armoiries. </gallery> Le pays s’est aussi doté, après des sondages auprès de sa population, de sept symboles supplémentaires : * un animal national : l’[[ours brun]], * un oiseau national : le [[cygne chanteur]], * une fleur nationale : le [[muguet de mai|muguet]], * un arbre national : le [[bouleau verruqueux|bouleau blanc]], * un poisson national : la [[perche (poisson)|perche]], * une roche nationale : le [[granite]], * un insecte national : la [[coccinella septempunctata]]<ref>{{Article |auteur1=Département de la communication - Ministère des Affaires étrangères de Finlande |titre=Sept emblèmes nationaux finlandais - voicilaFINLANDE |périodique=voicilaFINLANDE |date=2014-08-29 |lire en ligne=https://finland.fi/fr/vie-amp-societe/sept-emblemes-nationaux-finlandais/ |consulté le=2018-01-31}}.</ref>. === Concepts culturels divers === * Les personnalités finlandaises célèbres : [[Alexi Laiho]], [[Jari Mäenpää]], [[Linus Torvalds]], [[Elias Lönnrot]], [[Johan Vilhelm Snellman]], [[Johan Ludvig Runeberg]], [[Alvar Aalto]], [[Arto Paasilinna]], [[Aleksis Kivi]], [[Eino Leino]], [[Carl Gustaf Emil Mannerheim]], [[Stratovarius]], [[Indica]], [[Children of Bodom]], [[Aki Kaurismäki]], [[Tove Jansson]], [[Jean Sibelius]], [[Oskar Merikanto]], {{Lien|langue=fi|trad=Harri Wessman|fr=Harri Wessman}}, [[Mika Waltari]], [[Mika Häkkinen]], [[Kimi Räikkönen]],[[Valtteri Bottas]], [[Heikki Kovalainen]], [[Ari Vatanen]], [[The Rasmus]], [[Jari Litmanen]], [[Apocalyptica]], [[Ville Valo]], [[Lordi]] (gagnant de l'Eurovision 2006), [[Sonata Arctica]], [[Nightwish]], [[Tarja Turunen]], [[Chisu]], [[Finntroll]], [[Jukka Hildén]], [[Jarno Laasala]], [[Hannu-Pekka Parviainen]] et [[Jarno Leppälä]] (qui font partie des [[The Dudesons|Dudesons]]). * La [[mythologie]] finnoise fut compilée et mise sous forme écrite par [[Elias Lönnrot]] sous le titre ''Le [[Kalevala]]''. * Les arts et les spectacles en Finlande : [[Kiasma]], [[maison Finlandia]]… * La culture finlandaise, c'est aussi : le [[sauna]], [[Sisu]], [[Salmiakki]], le [[Mölkky]], le {{Lien|langue=fi|trad=Vapaa-ajan asunto|fr=Mökki|texte=mökki}} (maison de campagne typiquement finlandaise). * Les sports en Finlande : [[course d'orientation]], [[floorball]], [[ski de fond]], [[saut à ski]] (de nombreuses villes, de [[Lappeenranta]] à [[Vörå]], disposent de leur tremplin), [[hockey sur glace]], [[patinage artistique]], [[marche nordique]], [[sports insolites en Finlande]] * La Finlande est parfois présentée comme le pays du père Noël ; à partir des années 1960, elle a construit des attractions en [[Laponie]], en particulier à [[Rovaniemi]], pour entretenir cette image et bénéficier de retombées touristiques<ref>{{Article |auteur1=Laurence Graillot |titre=Une approche du phénomène d'hyperréalité à partir d'études des parcs Disney |périodique=Décisions Marketing |numéro=34 |date=avril-juin 2004 |lire en ligne=https://www.jstor.org/stable/40592972 |consulté le=24 décembre 2016 |pages=43-44}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |auteur1=Marc Lohez |titre=Le Père Noël, aménageur du Grand Nord |périodique=Métropolitiques |date=23 décembre 2011 |lire en ligne=http://www.metropolitiques.eu/Le-Pere-Noel-amenageur-du-Grand.html |consulté le=24 décembre 2016}}.</ref>. <gallery mode="packed"> Fichier:Gallen Kallela The Aino Triptych.jpg|[[Triptyque]] de [[Akseli Gallen-Kallela]], représentant une scène du [[Kalevala]]. Fichier:Masters of Rock 2007 - Children of Bodom - 08.jpg|[[Children of Bodom]], un groupe de [[Death metal mélodique]] finlandais. Fichier:Repovesi lapinsalmi.jpg|Parc national de {{lien|langue=fi|fr=Repovesi}}. Fichier:FinlandNationalMuseum.jpg|[[Musée national de Finlande]] à [[Helsinki]]. </gallery> == Divers == {{Section à délister|date=30 janvier 2022}} * Lignes de téléphone : {{unité|2,56 millions}} (en 2003) * Abonnements portables : {{unité|5,28 millions}} (en 2006) * Postes de radio : {{unité|7,7 millions}} (en 1997) * Postes de télévision : {{unité|3,2 millions}} (en 1997) * Liaisons Internet : {{unité|1,29 million}} (en 2003) * Nombre d'utilisateurs Internet : {{unité|4,82 millions}} (en 2014)<ref>{{Lien web |langue=en |titre=European Union Internet Usage and Population Stats |url=https://www.internetworldstats.com/europa.htm |site=internetworldstats.com |consulté le=2018-09-07}}.</ref> * Nombre de fournisseurs d'accès Internet : 23 (en 2000) * Nombre de [[sauna]]s : estimé à {{unité|3,3 millions}} fin 2003 * Routes : {{unité|78197|km}} (dont {{unité|49789|km}} goudronnés) (en 2003) * Voies ferrées : {{unité|5851|km}} (dont {{formatnum:3047}} électrifiées) (en 2007) * Voies navigables : {{unité|6675|km}} * Nombre d'aéroports : 159 (dont 70 avec des pistes goudronnées) (en 2000) == Notes et références == {{Traduction/Référence|en|Finnish literature|802947261}} {{Références}} === Alpha === {{Références|groupe=alpha}} == Voir aussi == === Articles connexes === {{Autres projets | commons = Finlande | wiktionary = Finlande | wikinews = Page:Finlande }} {{Catégorie principale}} * [[Littérature finlandaise]] * [[Suédois obligatoire en Finlande]] * [[Céramique scandinave]] * [[Architecture de la Finlande]] === Liens externes === * {{mul|fi|sv|en}} [https://www.presidentti.fi Présidence de la Finlande]. * {{mul|fi|sv|en}} [http://statsradet.fi/ Gouvernement finlandais]. * [http://web.eduskunta.fi/Resource.phx/parlement/index.htx Parlement de Finlande]. * {{Lien web |titre=Finlande |url=http://www.bibliomonde.com/pages/fiche-geo.php3?id_ent_geo=12 |site=bibliomonde.com |consulté le=2018-12-25}}. * {{YouTube|i5-8jPBJkcU|Finlande, au bout de l'Europe|français}}, ''[[Le Dessous des cartes]]''. {{Liens}} {{Palette|Pays d'Europe et organisations européennes|Conseil de l'Europe}} {{Portail|Finlande|UE|mer Baltique}} [[Catégorie:Finlande| ]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/France
France
{{Semi-protection longue}} {{Nom protégé}} {{En-tête label|AdQ|année=2010}} {{2autres|le pays aujourd'hui appelé « République française »|d'autres usages du nom « France »|France (homonymie)|d’autres usages du nom « République française »|République française (homonymie)}} {{Infobox Pays | nom = République française | image_drapeau = Flag of France (1794–1815, 1830–1974).svg | lien_drapeau = Drapeau de la France | image_blason = Armoiries république française.svg | lien_blason = Armoiries de la France | image_carte = Mapadefrancia.svg | descr_carte = Territoires de la République française dans le monde et [[France métropolitaine|en Europe]] (l'[[Union européenne]] en jaune pâle).<br />''La [[Terre Adélie]] ([[Traité sur l'Antarctique|revendiquée]]) en [[Antarctique]] n'apparaît pas sur la carte''. | image_carte2 = | upright carte2 = | descr_carte2 = | devise = [[Liberté, Égalité, Fraternité]] | capitale = [[Paris]] | coordonnées_capitale = {{coord|48|52|N|2|19.59|E}} | lien_villes = Liste des communes de France les plus peuplées | titre_plus_grande_ville = Plus grandes villes | plus_grande_ville = [[Paris]], [[Marseille]], [[Lyon]] | type_gouvernement = [[République]] [[État unitaire|unitaire]] [[Régime semi-présidentiel|semi-présidentielle]] | titre_dirigeant = [[Président de la République française|Président de la République]] | nom_dirigeant = [[Emmanuel Macron]] | titre_dirigeant2 = [[Premier ministre français|Premier ministre]] | nom_dirigeant2 = [[Gabriel Attal]] | titre_dirigeant3 = [[Président du Sénat (France)|Président du Sénat]] | nom_dirigeant3 = [[Gérard Larcher]] | titre_dirigeant4 = [[Liste des présidents de l'Assemblée nationale française et des chambres assimilées|Présidente de l'Assemblée nationale]] | nom_dirigeant4 = [[Yaël Braun-Pivet]] | titre_parlement = [[Parlement]] | nom_parlement = [[Parlement français|Parlement]] | titre_parlement2 = [[Chambre haute]]<br />[[Chambre basse]] | nom_parlement2 = [[Sénat (France)|Sénat]]<br />[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]] | superficie_rang = 41 | superficie_totale = {{formatnum:672051}}<ref>{{lien web|url=https://www.insee.fr/fr/statistiques/1405599?geo=FE-1|site=[[Institut national de la statistique et des études économiques|insee.fr]]|titre=Comparateur de territoire − France entière|date=2015|consulté le=11/2/2019}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=https://www.insee.fr/fr/statistiques/1405599?geo=METRO-1|site=[[Institut national de la statistique et des études économiques|insee.fr]]|titre=Comparateur de territoire - France métropolitaine|date=2015|consulté le=11/2/2019}}.</ref>{{,}}<ref group=N>{{unité|543940|km|2}} pour la [[France métropolitaine]], {{unité|92149|km|2}} pour les [[Département et région d'outre-mer|DROM]], {{unité|23135|km|2}} pour les [[Collectivité d'outre-mer|COM]], {{unité|7659|km|2}} pour les [[Terres australes et antarctiques françaises|TAAF]] et {{unité|7|km|2}} pour [[Île Clipperton|Clipperton]]). La [[Terre Adélie]] ({{unité|432000|km|2}}) est exclue de ce décompte.</ref> | pourcentage_eau = 0,26 % | population_rang = 20 | population_rang_ref = <ref>{{Lien web|langue=anglais|titre=Country comparison : population|url=https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/fields/335rank.html#FR|site=cia.gov|brisé le = 2024-02-25}}.</ref> | population_totale = {{augmentation}} {{formatnum:68373433}}<ref group=N name=France-DOM-COM>En 2024, {{nombre|68 373 433|personnes}} vivent dans les territoires européens de la France et dans les départements d’outre-mer (y compris [[Mayotte]])[https://www.insee.fr/fr/statistiques/7746154?sommaire=7746197#titre-bloc-1]. Si on inclut également les {{nombre|608212|habitants}} des [[Collectivité d'outre-mer|collectivités d’outre-mer]] ([[Polynésie française]], [[Saint-Pierre-et-Miquelon]], [[Wallis-et-Futuna]], [[Saint-Martin (île)|Saint-Martin]] et [[Saint-Barthélemy (Antilles françaises)|Saint-Barthélemy]]) et de [[Nouvelle-Calédonie]], la population de l’ensemble des territoires français atteint environ {{nobr|68,01 millions}}.</ref>{{,}}<ref group="I" name="InseePopulation">{{Lien web|url=https://www.insee.fr/fr/themes/detail.asp?reg_id=0&ref_id=bilan-demo&page=donnees-detaillees/bilan-demo/pop_age3.htm|titre=Évolution de la population jusqu'en 2016|auteur=Insee|lien auteur=Institut national de la statistique et des études économiques}}, {{Lien web|url=https://www.ispf.pf/themes/Geographie/Population.aspx|titre=Population de la Polynésie française depuis 2012|auteur=ISPF|lien auteur=Institut de la statistique de la Polynésie française|brisé le = 2024-02-25}}, {{Lien web|url=https://www.isee.nc/population/recensement/structure-de-la-population-et-evolutions|titre=Structure de la population et évolutions|auteur=[[Institut de la statistique et des études économiques|ISEE]]|lien auteur=Institut de la statistique et des études économiques de la Nouvelle-Calédonie}}.</ref> | population_année = 2024 | densité = {{augmentation}} 107.2<ref group=N>Cette valeur concerne toute la France : métropole et départements d'outre-mer. La densité de population en France métropolitaine est de {{unité|117,9 hab/km2}}.</ref> | date_formation = 481-843 | type_formation = [[Royaume des Francs]] | date_formation3 = 843-987 | type_formation3 = [[Francie occidentale]] | date_formation5 = 987-1792 | type_formation5 = [[Royaume de France]] | date_formation6 = 1789-1799 | type_formation6 = [[Révolution française]] | date_formation7 = 1792-1804 | type_formation7 = [[Première République (France)|Première République]] | date_formation8 = 1799-1814/1815 | type_formation8 = [[Premier Empire|Période napoléonienne]] | date_formation9 = 1814/1815-1830 | type_formation9 = [[Restauration (histoire de France)|Restauration monarchique]] | date_formation10 = 1830-1848 | type_formation10 = [[Monarchie de Juillet]] | date_formation11 = 1848-1852 | type_formation11 = {{IIe République}} | date_formation12 = 1852-1870 | type_formation12 = [[Second Empire]] | date_formation13 = 1870-1940 | type_formation13 = {{IIIe République}} | date_formation14 = 1940-1943 | type_formation14 = [[France libre]] | date_formation15 = 1940-1944 | type_formation15 = [[Régime de Vichy]] | date_formation16 = 1943-1944 | type_formation16 = [[Comité français de libération nationale]] | date_formation17 = 1944-1946 | type_formation17 = [[Gouvernement provisoire de la République française]] | date_formation18 = 1946-1958 | type_formation18 = {{IVe République}} | date_formation19 = 1958- | type_formation19 = {{Ve République}} | gentilé = [[Français (peuple)|Français]], [[Français (peuple)|Française]] <!-- Ne pas modifier, cela respecte les conventions : en majuscule et au singulier. --> | PIB_PPA = {{augmentation}} {{unité|3677,579 milliards}} de [[Dollar américain|$]]<br />+9,39 % | PIBPPA_année = 2022 | PIB_PPA_année = 2022 | PIB_PPA_rang = {{9e}}/193 | PIBPPA_rang = {{9e}}/193 | PIB = {{augmentation}} {{unité|3013 milliards}} de [[Dollar américain|$]]<br />+2,6 % | PIB_année = 2022 | PIB_rang = {{7e}}/193 | PIB_PPA_HAB = {{augmentation}} {{unité|56036,192|[[Dollar américain|$]]}}<br />+9,09 % | PIBHAB_PPA_année = 2022 | PIBHAB_PPA_rang = {{25e}}/193 | monnaie = [[Euro]] et [[franc Pacifique]]<ref group=N>[[Franc Pacifique]] dans les collectivités du Pacifique :<br />{{unité|1000|<code>XPF</code>}} = {{unité|8.38|<code>EUR</code>}} exactement, soit {{nobr|1 <code>EUR</code>}} ≈ {{unité|119.3317|<code>XPF</code>}} environ (source officielle IEOM).</ref> | code_monnaie = EUR, XPF | IDH = {{augmentation}} {{formatnum:0.903}}<ref name="hdr2021-22">{{HDR|2022}}.</ref> | IDH_année = 2021 | IDH_catégorie = très élevé | IDH_rang = {{28e}} | IDHI = {{augmentation}} {{formatnum:0.825}}<ref name="hdr2021-22" /> | IDHI_année = 2021 | IDHI_rang = {{24e}} | Gini = {{diminution positive}} 30,7 %<ref name="Gini_BM">{{Lien web |langue=en |titre=Gini index |url=https://data.worldbank.org/indicator/SI.POV.GINI?most_recent_value_desc=false |consulté le=24 avril 2023 |site=[[Banque mondiale]]}}.</ref> | Gini_année = 2020 | Gini_rang = | IIG = {{diminution positive}} {{formatnum:0.083}}<ref name="hdr2021-22" /> | IIG_année = 2021 | IIG_rang = {{22e}} | IPE = {{augmentation}} {{formatnum:62.5}}<ref name="IPE2022">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Martin J. Wolf |auteur2=John W. Emerson |auteur3=Daniel C. Esty |auteur4=Alex de Sherbinin |auteur5=Zachary A. Wendling |et al.=oui |titre=2022 Environmental Performance Index |lieu=New Haven, Connecticut, États-Unis |éditeur=Yale Center for Environmental Law & Policy |année=2022 |pages totales=192 |isbn= |lire en ligne=https://epi.yale.edu/downloads/epi2022report06062022.pdf |format électronique=pdf }}.</ref> | IPE_année = 2022 | IPE_rang = {{12e}} | fuseau_horaire = [[UTC+01:00|+1]] ([[Heure normale d'Europe centrale|HNEC]], heure d'hiver)<br />[[Temps universel coordonné|UTC]] [[UTC+02:00|+2]] ([[Heure d'été d'Europe centrale|HAEC]], heure d’été)<br />[[France d'outre-mer]] :<br />[[Temps universel coordonné|UTC]] [[UTC−03:00|-3]] : [[Guyane]], [[Saint-Pierre-et-Miquelon]] <br />[[Temps universel coordonné|UTC]] [[UTC−04:00|-4]] : [[Saint-Martin (Antilles françaises)|Saint-Martin]], [[Saint-Barthélemy (Antilles françaises)|Saint-Barthélemy]], [[Guadeloupe]], [[Martinique]]<br />[[Temps universel coordonné|UTC]] [[UTC−08:00|-8]] : [[île Clipperton]]<br />[[Temps universel coordonné|UTC]] [[UTC−10:00|-10]] : [[Polynésie française]]<br />[[Temps universel coordonné|UTC]] [[UTC−09:30|-9,5]] : [[Polynésie française]] <br />[[Temps universel coordonné|UTC]] [[UTC−09:00|-9]] : [[Polynésie française]]<br />[[Temps universel coordonné|UTC]] [[UTC+03:00|+3]] : [[Mayotte]], [[île Europa]]<br />[[Temps universel coordonné|UTC]] [[UTC+04:00|+4]] : [[archipel Crozet]], [[La Réunion]], [[îles Glorieuses]], [[île Tromelin]], [[île Juan de Nova]]<br />[[Temps universel coordonné|UTC]] [[UTC+05:00|+5]] : [[îles Saint-Paul et Amsterdam]], [[îles Kerguelen]]<br />[[Temps universel coordonné|UTC]] [[UTC+10:00|+10]] : [[Terre Adélie]]<br />[[Temps universel coordonné|UTC]] [[UTC+11:00|+11]] : [[Nouvelle-Calédonie]]<br />[[Temps universel coordonné|UTC]] [[UTC+12:00|+12]] : [[Wallis-et-Futuna]] | hymne_national = [[La Marseillaise]] | audio_hymne = La Marseillaise.ogg | domaine_internet = [[.fr]]<ref group=N>[[.gp]], [[.mq]], [[.gf]], [[.re]], [[.pm]], [[.yt]], [[.tf]], [[.wf]], [[.pf (domaine)|.pf]] et [[.nc]] pour les départements, régions et collectivités d’outre-mer, ainsi que [[.eu]] (partagé avec les autres pays de l’Union européenne).</ref> | iso3166-1 = FRA, FR | indicatif_téléphonique = 33 <small>(France métropolitaine)</small><br />+590 <small>(Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy)</small><br />+594 <small>(Guyane)</small><br />+596 <small>(Martinique)</small><br />+262 <small>(La Réunion, Mayotte)</small><br />+508 <small>(Saint-Pierre-et-Miquelon)</small><br />+681 <small>(Wallis-et-Futuna)</small><br />+687 <small>(Nouvelle-Calédonie)</small><br />+689 <small>(Polynésie française)</small> | code_plaque = F | organisations_internationales = {{ONU}} : 1945<br />{{OTAN}} : 1949<br />[[Fichier:Logo du Conseil de l'Europe (version révisée 2013).svg|20x20px]] [[Conseil de l'Europe|CdE]] : 1949<br />{{UE-d}} [[Union européenne|UE]] : 1951<br />[[Fichier:ESA Logo.svg|20x20px]] [[Agence spatiale européenne|ESA]] : 1980<br/>{{drapeau|OMC}} [[Organisation mondiale du commerce|OMC]] : 1995<br />{{drapeau|OIF}} [[Organisation internationale de la francophonie|OIF]] : 1970<br/>[[Groupe des sept (économie)|G7]] et [[Groupe des vingt|G20]]<br/>[[Liste des organisations internationales où siège la France|Liste]] | type_langues = [[Langue officielle]] | langues_officielles = [[Français]]|superficie_métropole | PIBHABNOM_année = 2022 | PIB_HABNOM = {{diminution}} {{unité|44747,264|[[Dollar américain|$]]}}<br />-0,23 % | PIBHABNOM_rang = {{19e}}/193 | chômage_année = 2022 | chômage = {{diminution positive}} 7,2 % de la pop. active (avec outre mer)<br />-0,20% | dette_année = 2022 | dette = '''Nominale'''<br />{{augmentation négative}} {{unité|2932,521 milliards}} [[Euro|€]]<br />+ 5,19 %<br />'''Relative'''<br />{{augmentation négative}} 112,581 % du PIB<br />+ 0,22 %<ref>{{Lien web|auteur1=FMI|titre=WEO April 2022|url=https://imf.org/en/Publications/WEO/weo-database|site=imf.org|date=Avril 2022|consulté le=23 juin 2022}}.</ref> | fête_nationale = [[Fête nationale française|14 juillet]] | fête_evt = La [[prise de la Bastille]] (1789) et la [[Fête de la Fédération]] (1790) <br /><br /> [[Grand sceau de France]] : [[Fichier:Great Seal of France.svg|100px|Avers]] [[Fichier:Great Seal of France (reverse).svg|100px|Revers]] }} La '''France''' ({{Prononciation|France-francais.ogg}}), en forme longue '''République française''' ({{Prononciation|République Française.ogg}}), est un [[État]] souverain transcontinental dont le [[France métropolitaine|territoire métropolitain]] s'étend en [[Europe de l'Ouest]] et dont le [[France d'outre-mer|territoire ultramarin]] s'étend dans les [[océan]]s [[Océan Indien|Indien]], [[Océan Atlantique|Atlantique]] et [[Océan Pacifique|Pacifique]], ainsi qu'en [[région antarctique|Antarctique]]<ref>La [[région antarctique]] inclut les territoires insulaires de la plaque antarctique ([[Îles Kerguelen]], [[Îles Crozet]], [[Saint-Paul-et-Amsterdam]] sur lesquelles la souveraineté française est universellement reconnue) autant que la partie continentale ([[terre Adélie]] sur laquelle la souveraineté n'est pas universellement reconnue).</ref> et en [[Amérique du Sud]]. Le pays a des frontières terrestres avec la [[Belgique]], le [[Luxembourg]], l'[[Allemagne]], la [[Suisse]], l'[[Italie]], l'[[Espagne]], [[Monaco]] et l'[[Andorre]] en [[Europe]], auxquelles s'ajoutent les frontières terrestres avec le [[Brésil]], le [[Suriname]] et les [[Pays-Bas]] aux [[Amérique]]s. La France dispose d'importantes façades maritimes sur l'[[Atlantique]], la [[Méditerranée]], le [[Pacifique]] et l'[[océan Indien]], lui permettant de bénéficier de la deuxième [[zone économique exclusive]] la plus vaste au monde. Depuis la promulgation de la [[Constitution française du 4 octobre 1958|constitution de la Cinquième République]] en 1958, la France est une [[république]] [[Constitutions françaises|constitutionnelle]] [[État unitaire|unitaire]] ayant un [[régime semi-présidentiel]]. Elle a pour [[Capitale de la France|capitale]] [[Paris]] et pour langue officielle le [[français]], [[langue]] de l'administration depuis [[Ordonnance de Villers-Cotterêts|1539]]. Au {{date|1 janvier 2024}}, la [[Démographie de la France|population de la France]] est d'environ {{nobr|68,4 millions}} d'habitants. Pendant l'[[âge du fer]], le territoire de la France métropolitaine actuelle est habité par les [[Gaulois (peuples)|Gaulois]] (peuple celtique), avant de tomber sous la [[Gaule romaine|domination romaine]] en 51 {{av JC}} à la suite de la [[guerre des Gaules]]. Les [[Francs]] (peuple germanique) s'y installent au {{s-|V}} et fondent l'[[Empire carolingien]] au {{s-|IX}}. L'empire est [[Traité de Verdun|partitionné]] en 843, et la [[Francie occidentale]] devient le [[royaume de France]], puissance majeure en Europe depuis le [[Moyen Âge]]. En 1789, la [[Révolution française]] adopte la [[Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789|déclaration des droits de l'homme et du citoyen]], marque la fin de l'[[Ancien Régime|ancien régime]] et de la monarchie absolue, ainsi que la propagation des idées révolutionnaires. Le pays connaît ensuite plusieurs changements de régime institutionnel ([[Première République (France)|Première République]], [[Premier Empire]], [[Première Restauration|Restauration]], [[monarchie de Juillet]], [[Deuxième République (France)|Deuxième République]], [[Second Empire]]) jusqu'à l'avènement définitif de la [[Troisième République (France)|République]] à la suite de la [[Guerre franco-allemande de 1870|défaite contre la Prusse]] et de la [[guerre civile de 1871]]. Du milieu du {{s-|XVI}} au milieu du {{s-|XX}}, elle conquiert le second plus vaste [[Empire colonial français|empire colonial]] derrière l'[[empire britannique]]. La France est l'un des principaux [[belligérant]]s de la [[Première Guerre mondiale|Première]] et de la [[Seconde Guerre mondiale]]. À partir des [[Années 1950 en France|années 1950]], elle est l'un des acteurs de la construction de l'[[Union européenne]], l'un des cinq membres permanents du [[Conseil de sécurité des Nations unies]] et membre de l'[[Organisation du traité de l'Atlantique nord|OTAN]]. La France est également membre du [[Groupe des sept (économie)|G7]], du [[Groupe des vingt|G20]], de l'[[Organisation internationale de la francophonie|Organisation Internationale de la Francophonie]] et de la [[zone euro]], et abrite le siège de plusieurs organisations internationales dont le [[Conseil de l'Europe]], l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]], l'[[Organisation de coopération et de développement économiques|OCDE]], [[Interpol]], et le [[Centre international de recherche sur le cancer]]. Depuis la [[Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789]], première déclaration des [[Droits de l'homme|droits humains]], la France a maintenu un rôle notable dans l'élaboration du [[Droits de l'homme en France#Principes, traités et conventions internationaux ratifiés|droit international concernant les droits de l'Homme]]. Comptant le cinquième budget de la Défense au monde, elle est la septième puissance militaire mondiale et dans les [[Dissuasion et prolifération nucléaires au xxie siècle|cinq premiers en nombre de têtes nucléaires]]. Elle exerce une influence notable en matière [[Politique en France|politique]], [[Économie de la France|économique]], [[Forces armées françaises|militaire]], [[Politique étrangère de la France|diplomatique]], [[Francophonie|linguistique]] et [[Culture française|culturelle]], en [[Europe]] et dans le reste du monde. Produisant un [[Produit intérieur brut de la France|PIB nominal]] de {{Unité|3013|milliards}} de [[Dollar américain|dollars US]] en 2022 selon le [[Fonds monétaire international|FMI]], la France est cette année-là la troisième [[Union européenne#Économie|économie européenne]] après l'[[Allemagne]] et le [[Royaume-Uni]], ainsi que la [[Liste des pays par PIB nominal|septième économie mondiale]]. Elle affiche un [[Niveau de vie en France|niveau de vie]] « très élevé » sur le [[Liste des pays par IDH|classement IDH]]. Elle figure parmi les chefs de file mondiaux dans les secteurs de l'[[Industrie agroalimentaire|agroalimentaire]], de l'[[Construction aéronautique|aéronautique]], de l'[[Construction automobile|automobile]], du [[Tourisme en France|tourisme]], du [[Industrie nucléaire en France|nucléaire]], de la [[Mode (habillement)|mode]] et du [[luxe]]. == Toponymie == {{article détaillé|Nom de la France}} La France tire son nom des [[Francs]] ([[Germains|peuple germanique]]) qui en ont institué les premiers fondements sur les bases de la [[Gaule romaine]]. Le nom ''[[Francs]]'' vient lui-même du [[proto-germanique]] ''frankon'', qui signifie [[javelot]] ou [[Lance de cavalerie|lance]] ou alors peut-être du mot ''frank'' qui signifie « homme libre ». Les premières occurrences du mot « France » en [[Français|langue française]] se rencontrent au {{s-|XI}}, notamment dans la [[Chanson de Roland]] (vers 1080)<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Chanson de Roland |url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5428751q/f46.item.texteImage/ |site=[[Gallica]] |date=2021 |consulté le=2022-03-04}}.</ref>, mais le terme [[latin]] ''Francia'' était déjà employé dans les textes antérieurs, avec des acceptions variables. == Géographie == {{Article détaillé|Géographie de la France}} === Localisation, frontières et superficie === {{Article détaillé|Frontières de la France|Superficie de la France}} La partie européenne de la France, appelée [[France métropolitaine]], est située à l'extrémité occidentale de l'[[Europe]], et sa délimitation est restée inchangée depuis la fin de la [[Seconde Guerre mondiale]] et le [[Formation territoriale de la France#Le territoire national depuis 1945|traité de Paris en 1947]]. Elle est bordée par la [[mer du Nord]] au nord, la [[Manche (mer)|Manche]] au nord-nord-ouest, la [[mer Celtique]] à l'ouest-nord-ouest, le [[golfe de Gascogne]] à l'ouest et la [[mer Méditerranée]] au sud-est. Elle est frontalière de la [[Belgique]] au nord-nord-est, du [[Luxembourg]] au nord-est, de l'[[Allemagne]] à l'est-nord-est, de la [[Suisse]] à l'est, de l'[[Italie]] à l'est-sud-est, de [[Monaco]] au sud-est et de l'[[Espagne]] et [[Andorre]] au sud-sud-ouest. Les frontières à l'est, au sud-est et au sud-ouest du territoire métropolitain sont établies en s'appuyant sur des cours d'eau et des massifs montagneux, à savoir le [[Rhin]], le [[Massif du Jura|Jura]], le [[Léman]], les [[Alpes]] et les [[Pyrénées]]<ref group="N">Une partie de la [[frontière entre l'Allemagne et la France]] correspond néanmoins au cours du [[Rhin]].</ref>, tandis qu'au nord-est la frontière ne se fonde pas sur des éléments naturels. La France est également composée de nombreux territoires situés en dehors du continent européen, couramment appelés [[France d'outre-mer]], qui lui permettent d'être présente dans tous les océans du monde sauf l'[[océan Arctique]]. Ces territoires ont des statuts variés dans l'[[Organisation territoriale de la France|administration territoriale de la France]] et sont situés : * en [[Amérique du Nord]] : [[Saint-Pierre-et-Miquelon]] ; * en [[Amérique du Sud]] : la [[Guyane]] ; * dans les [[Antilles]] : la [[Guadeloupe]], la [[Martinique]], [[Saint-Barthélemy (Antilles françaises)|Saint-Barthélemy]] et [[Saint-Martin (Antilles françaises)|Saint-Martin]] ; * dans l'[[océan Pacifique]] : la [[Nouvelle-Calédonie]], la [[Polynésie française]] et [[Wallis-et-Futuna]], ainsi que l'[[île Clipperton]] ; * dans l'[[océan Indien]] : [[La Réunion]] et [[Mayotte]], ainsi que les [[Îles Éparses de l'océan Indien|îles Éparses]], les [[îles Kerguelen]], l'[[Archipel Crozet|archipel des Crozet]] et les [[îles Saint-Paul et Amsterdam]] qui forment les [[Terres australes et antarctiques françaises]] (TAAF) ; * en [[Antarctique]] : la [[Terre Adélie]]<ref group="N">La souveraineté de la France sur ce territoire, contestée par l’[[Australie]], est en outre limitée par les clauses du [[Traité sur l'Antarctique|traité sur l’Antarctique]].</ref> également incluse dans les [[Terres australes et antarctiques françaises|TAAF]] ; La France possède des frontières terrestres avec le [[Brésil]] et le [[Suriname]] en [[Guyane]], ainsi qu'avec les [[Pays-Bas]] sur l’île de [[Saint-Martin (Antilles françaises)|Saint-Martin]] dans les [[Antilles]]. La longueur du littoral de la France métropolitaine est de {{Unité|5853 km}} et atteint {{Unité|15945 km}} en incluant les [[Territoire d'outre-mer (France)|territoires d'outre-mer]]<ref name="SHOM-ZEE">{{Lien web|url=https://www.shom.fr/les-activites/projets/delimitations-maritimes/espaces-francais/ |titre=Espaces maritimes sous juridiction française |site=shom.fr|consulté le=18/3/2018|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. Selon l'[[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]], la [[France métropolitaine]] couvre {{Unité|543940 km2}}, tandis que l'[[Institut national de l'information géographique et forestière|IGN]], qui prend en compte toutes les surfaces jusqu'à la [[laisse de mer|laisse de basse mer]], comptabilise une superficie de {{Unité|551695 km2}} qui constitue la valeur officielle. Des différences similaires apparaissent pour la superficie de la France métropolitaine et des [[Département d'outre mer|DOM]] qui s'établit à {{Unité|633109 km2}} pour l'Insee (superficie cadastrale) et à {{Unité|641184 km2}} pour l'IGN (superficie géodésique). La superficie de la France entière, comprenant les [[Département et région d'outre-mer|DROM]], les [[Collectivité d'outre-mer|COM]] et les [[Territoire d'outre-mer (France)|TOM]]<ref group="N">Ne sont considérées aujourd'hui comme territoires d'Outre-Mer que les [[Terres australes et antarctiques françaises]].</ref>, mais hors [[Terre Adélie]] s'établit à {{Unité|672051 km2}}. La France est le {{42e}} plus grand État du monde par sa surface terrestre. C'est aussi le troisième plus grand pays d'[[Europe]], après la [[Russie]] et l'[[Ukraine]], ou le deuxième si on inclut les départements ultra-marins, et le plus grand de l'[[Union européenne]]. === Géologie, topographie et hydrographie === [[Fichier:600x600 GMT France topo-R1.jpg|vignette|left|[[Topographie]] de la France métropolitaine.]] [[Fichier:France geological map-fr.svg|vignette|left|[[Géologie de la France]] métropolitaine.]] {{Article détaillé|Géologie de la France|Relief de la France|Liste des fleuves de France}} Le territoire métropolitain de la France offre une grande variété d'ensembles [[Topographie|topographiques]] et de paysages naturels<ref group="b" name="p19-38-39">{{p.|19}} et 38-39.</ref>. De vastes parties du territoire européen actuel de la France ont été soulevées lors de plusieurs épisodes tectoniques, notamment la [[Orogenèse varisque|surrection hercynienne]] à l'ère [[paléozoïque]], qui est à l'origine des massifs [[Massif armoricain|armoricain]], [[Massif central|central]], [[morvan]]diau, [[Massif des Vosges|vosgien]], [[Massif ardennais|ardennais]] et [[Corse]]<ref group="b" name="p39">{{p.|39}}.</ref>. Les massifs [[Alpes|alpin]], [[Pyrénées|pyrénéen]] et [[Massif du Jura|jurassien]] sont eux beaucoup plus jeunes, et possèdent des formes moins érodées<ref group="b" name="p39"/> {{incise|les Alpes culminent à {{unité|4806|mètres}} d'altitude au [[mont Blanc]]<ref name="Altitude2023">{{Lien web |titre=Le mont Blanc a perdu plus de deux mètres en deux ans et culmine désormais à 4 805,59 mètres |site=[[France Info (offre globale)|France Info]] |jour=5 |mois=octobre |année=2023 |prénom=Paolo |nom=Philippe |lire en ligne=https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/infographie-le-mont-blanc-a-perdu-plus-de-deux-metres-en-deux-ans-et-culmine-desormais-a-4-805-59-metres_6098727.html |consulté le=5 octobre 2023}}.</ref>|stop}}. Bien que 60 % des communes soient classées comme présentant des [[Risque sismique en France|risques sismiques]], ceux-ci restent modérés<ref>{{Lien web|url=https://www.planseisme.fr/Zonage-sismique-de-la-France.html|titre=Zonage sismique de la France|date=2011|site= planseisme.fr|consulté le=4 septembre 2011}}.</ref>. Ces massifs délimitent plusieurs [[Bassin sédimentaire|bassins sédimentaires]], notamment le [[Bassin aquitain]] au sud-ouest et le [[Bassin parisien]] au nord<ref group="b" name="p39"/> {{incise|ce dernier comprend plusieurs régions au sol particulièrement fertile, notamment les plateaux limoneux de la [[Beauce (France)|Beauce]] et de la [[Brie (région)|Brie]]<ref group="b">{{p.|178}}.</ref>|stop}}. En outre, diverses voies de passage naturelles, telles que la [[Vallée du Rhône (France)|vallée du Rhône]], permettent des communications aisées<ref group="b">{{p.|194}}.</ref>. Les [[Littoral français|littoraux]] offrent des paysages assez contrastés ; il s'agit tantôt de retombées de massifs montagneux (la [[Côte d'Azur]] par exemple), de plateaux se terminant sur des falaises (la [[Côte d'Albâtre]]) ou de larges plaines sableuses (la [[Géographie du Languedoc-Roussillon|plaine du Languedoc]])<ref group="b" name="p41-42">{{p.|41-42}}.</ref>. Le réseau [[Hydrographie|hydrographique]] de la France métropolitaine est principalement organisé autour de quatre grands fleuves, la [[Loire]], la [[Seine]], la [[Garonne]] et le [[Rhône]]<ref group="b" name="p35-36">{{p.|35-36}}.</ref>, auxquels on peut ajouter la [[Meuse (fleuve)|Meuse]] et le [[Rhin]], moins importants en France, mais majeurs à l'échelle européenne. Le [[bassin versant]] français des quatre premiers couvre plus de 62 % du territoire métropolitain<ref group="b" name="p35-36"/>. Les territoires ultramarins, par leur dispersion dans différents océans et continents, présentent tous des caractéristiques topographiques spécifiques. Ils partagent toutefois des points communs, notamment des contraintes, des risques ou des potentialités physiques, à commencer par l'[[insularité]] (à l'exception de la [[Guyane]])<ref>{{lien web|url=https://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/d000042-la-france-d-outre-mer/des-donnees-geographiques-et-historiques-communes|titre=Des données géographiques et historiques communes|site=[[La Documentation française]] |consulté le=3 décembre 2015}}.</ref>. La plupart de ces îles sont d'origine [[Île volcanique|volcanique]], sous la forme d'[[Arc volcanique|arcs volcaniques]] liés à une [[subduction]] (la [[Guadeloupe]], la [[Martinique]], [[Saint-Barthélemy (Antilles françaises)|Saint-Barthélemy]] et [[Saint-Martin (Antilles françaises)|Saint-Martin]] dans les [[Petites Antilles]], les îles [[Île Matthew|Matthew]] et [[Île Hunter (Pacifique Sud)|Hunter]] au sud de l'[[Vanuatu|arc du Vanuatu]] ou les [[Province des îles Loyauté|îles Loyauté]] en [[Nouvelle-Calédonie]]), de chapelets d'îles formés initialement autour de [[Point chaud (géologie)|points chauds]] sur la [[lithosphère océanique]] (les archipels constitutifs de la [[Polynésie française]] ou des [[Terres australes et antarctiques françaises|TAAF]], [[La Réunion]], [[Mayotte]] dans l'[[archipel des Comores]], [[île Clipperton|Clipperton]]), de plateaux volcaniques issus de [[Panache (géologie)|panaches]] [[Manteau terrestre|mantelliques]] (le [[plateau des Kerguelen]] dont les terres émergées forment l'[[Îles Kerguelen|archipel du même nom]] et celui de l'[[archipel Crozet]] dans les TAAF) ou de composantes en partie immergées d'un massif montagneux sur la [[lithosphère continentale]] ([[Saint-Pierre-et-Miquelon]] est ainsi lié à l'orogenèse des [[Appalaches]])<ref name="gnr">Pol Guennoc, Pierre Nehlig et Walter Roest, [https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00662087/document « Diversité géodynamique de l'outre-mer français » {{pdf}}], ''Géosciences'', 2011, {{p.|8-21}}.</ref>. Les âges plus ou moins anciens des épisodes volcaniques qui ont provoqué leur formation expliquent des degrés divers d'érosion des reliefs, de [[Subsidence (géologie)|subsidences]], de formations de [[Récif corallien|récifs coralliens]] et de dépôts calcaires. De ce fait, plusieurs de ces îles conservent un reliquat rocheux plus ou moins élevé des anciens volcans (les « îles hautes », avec ou sans bordure corallienne), qu'ils soient inactifs (dans la plupart des îles hautes de [[Polynésie française]] comme [[Tahiti]], les îles Matthew et Hunter en [[Nouvelle-Calédonie]], [[Wallis-et-Futuna]], Mayotte, les [[îles Kerguelen]] en TAAF), potentiellement actifs (l'[[île de la Possession]] dans l'[[archipel Crozet]] et les TAAF), ou actifs (la [[Soufrière (Guadeloupe)|Soufrière]] sur [[Basse-Terre (île)|Basse-Terre]] en Guadeloupe, la [[montagne Pelée]] en [[Martinique]], le [[piton de la Fournaise]] à [[La Réunion]], [[Mehetia]] dans l'[[archipel de la Société]] en Polynésie française, les [[îles Saint-Paul et Nouvelle-Amsterdam]] dans les TAAF)<ref name="gnr" />. C'est dans ces îles hautes que se trouvent les points culminants de l'Outre-mer français. Les deux seuls territoires ultramarins à avoir des sommets dépassant les {{unité|2000|m}} d'altitude sont La Réunion (culminant au [[piton des Neiges]] à {{unité|3070.5|m}}) et Tahiti (le [[mont Orohena]] atteint {{unité|2241|m}}). Les îles les plus anciennes ou touchées par d'autres phénomènes géologiques ont des reliefs beaucoup moins élevés et des sols davantage calcaires, ayant pu devenir des [[presqu'atoll]]s ([[Île Clipperton|Clipperton]], potentiellement [[Fatu Huku]] aux [[Îles Marquises|Marquises]] en Polynésie française), des [[Atoll surélevé|atolls surélevés]] ([[Grande-Terre (Guadeloupe)|Grande-Terre]], [[Marie-Galante]], [[La Désirade (île)|La Désirade]] et les [[îles de la Petite-Terre]] en Guadeloupe, [[Saint-Martin (Antilles françaises)|Saint-Martin]] et Saint-Barthélemy, les [[Province des îles Loyauté|îles Loyauté]] mais aussi l'[[île des Pins]] en Nouvelle-Calédonie, [[Alofi (île)|Alofi]] à Wallis-et-Futuna, [[Makatea (île)|Makatea]] dans les [[Îles Tuamotu|Tuamotu]] ou [[Bora-Bora]] et [[Huahine]] dans l'[[archipel de la Société]] en Polynésie française, l'[[île Tromelin]] dans les [[îles Éparses de l'océan Indien]] et les TAAF) ou des [[atoll]]s (nombreux en Polynésie française, également dans les [[récifs d'Entrecasteaux]] en Nouvelle-Calédonie, les [[Îles Éparses de l'océan Indien|îles Éparses]] de l'océan Indien dans les TAAF)<ref name=gnr/>. Par ailleurs, l'[[archipel de la Nouvelle-Calédonie]] présente la particularité parmi les ensembles insulaires de l'Outre-mer français de n'avoir aucun lien avec une activité volcanique, ayant été formé par une série d'[[obduction]]s du [[Manteau terrestre|manteau]] au-dessus d'une partie des terres émergées du [[microcontinent]] [[Zealandia]], ce qui explique sa richesse en [[Roche ultramafique|roches ultramafiques]] ([[péridotite]]s) et, par l'altération de ces dernières, en [[nickel]]. La [[Grande Terre (Nouvelle-Calédonie)|Grande Terre]], qui constitue la plus grande île française, et l'ensemble des îles qui la prolonge au nord-ouest ([[Bélep]]) et au sud-est (l'[[île des Pins]]) sont entourées d'une [[récif corallien|barrière de corail]] de {{unité|1600|km}} de long (le deuxième plus grand ensemble corallien au monde après la [[Grande Barrière|Grande Barrière de corail]]) délimitant l'un des plus grands [[Lagons de Nouvelle-Calédonie|lagons]] du monde ({{unité|24000|km|2}})<ref name=gnr/>. Seuls territoires continentaux de la [[France d'outre-mer]], la [[Guyane]] et la [[Terre Adélie]] sont tous les deux des composantes de [[craton]]s d'âges [[Précambrien]]s où prédominent les [[Roche métamorphique|roches métamorphiques]] (respectivement le [[plateau des Guyanes]] et celui d'[[Antarctique oriental]]) et, pour leurs littoraux comme pour les sols immergés, de [[Marge continentale|marges continentales]]. Toutes deux présentent également le point commun d'être recouvertes, pour une grande majorité de leurs territoires, de milieux naturels spécifiques très peu touchés par les activités humaines : la [[forêt amazonienne]] pour la première et l'[[inlandsis de l'Antarctique]] pour la seconde<ref name=gnr/>. La France dispose de {{nobr|11 millions}} de kilomètres carrés d'eaux marines sous sa juridiction, dans trois océans et à 97 % en outre-mer<ref>{{Lien web|url=https://web.archive.org/web/20120912133905/https://www.legrenelle-environnement.fr/La-Polynesie-La-mer-source-de-vie.html|titre=La Polynésie : La mer, source de vie et d’énergie mercredi 22 juin 2011}}.</ref>. Ils constituent la deuxième plus vaste [[zone économique exclusive]] du monde<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|titre=Quelle puissance la France tire-t-elle de son espace maritime ?|url=https://www.lefigaro.fr/economie/le-scan-eco/2018/07/14/29001-20180714ARTFIG00009-quelle-puissance-la-france-tire-t-elle-de-son-espace-maritime.php|site=[[Le Figaro]]|consulté le=2022-02-17}}.</ref>. {{clr}} === Climat === [[Fichier:France climats carte 2010.png|vignette|Carte des climats de [[France métropolitaine]] hors [[Corse]] en 2010.]] {{Article détaillé|Climat de la France}} Le [[Climat de la France|climat de la France métropolitaine]] est fortement influencé par l'[[anticyclone des Açores]], mais également par le [[Gulf Stream]] comme le reste de l'[[Europe de l'Ouest]]<ref>{{Lien web|url=https://web.archive.org/web/20100325081026/https://www.cnrs.fr/cw/dossiers/dosclim/questcli/suite/OceanRep.htm|titre=Vos questions sur le climat|site=CNRS |date=2/4/2010}}.</ref>, avec des variantes régionales ou locales assez marquées. La [[France métropolitaine]] connaît des événements climatiques aux conséquences importantes : des tempêtes ([[Tempêtes de fin décembre 1999 en Europe|celles de décembre 1999]] ont abattu 7 % des arbres des forêts françaises<ref group="b" name="p29-30">{{p.|29-30}}.</ref>), des canicules (la [[Canicule européenne d'août 2003|canicule européenne de 2003]] a fait {{unité|15000 morts}}<ref group="b" name="p29-30"/>), des incendies et des inondations. On distingue usuellement le [[climat océanique]] strict très marqué à l'ouest<ref>[https://journals.openedition.org/cybergeo/23155].</ref>. Il s'étend de la Flandre au Pays basque, sur une bande côtière de quelques dizaines de kilomètres (la limite est difficile à définir), plus étroite au nord et au sud, plus large en Bretagne qui est concernée en quasi-totalité par ce climat. Le climat océanique aquitain du sud-ouest est plus chaud, car plus au sud<ref>''Bulletin du Centre d’études et de recherche scientifiques'', volume 11, [https://books.google.fr/books?id=M9MZAQAAIAAJ&q=%22oc%C3%A9anique+aquitain%22&dq=%22oc%C3%A9anique+aquitain%22&lr=&cd=9 aperçu en ligne].</ref>. Le climat de la façade nord-ouest est océanique, mais plus frais que le climat océanique aquitain ; l'intensité des [[vents d'ouest (météorologie)|vents d'ouest]] y est beaucoup plus forte. Le ''climat océanique dégradé'' de plaine situé au centre-nord, est parfois appelé « parisien » car il correspond approximativement au [[bassin parisien]], pour lequel le climat océanique est plus faiblement altéré. Le ''climat semi-continental'' au nord-est et au centre-est ([[Alsace]], plaines de [[Saône]] ou du moyen-[[Rhône]], plaines dauphinoises, auvergnates ou savoyardes) est lui-même subdivisé et possède des caractéristiques encore plus modifiées par le voisinage des massifs montagneux. Un climat ''semi-continental méridional'' caractérisé par un climat chaud existe dans les plaines de la [[Vallée du Rhône (France)|vallée du Rhône]] autour de [[Lyon]] ainsi que celles du [[Forez]]. La [[Limagne]] et la région autour de [[Clermont-Ferrand]] connaît le même climat par l'[[effet de foehn]] et une position géographique dans la [[Midi de la France|moitié sud de la France]]. Le climat ''semi-continental oriental'' quant à lui est présent de la [[Bourgogne-Franche-Comté|Bourgogne]] jusqu'aux [[Ardennes (département)|Ardennes]]. Les plaines ou bas-relief du littoral méridional et de la [[Corse]] ainsi que la basse [[Vallée du Rhône (France)|vallée du Rhône]] sont pour leur part soumis au [[climat méditerranéen]]. Enfin le [[climat montagnard]] est présent, principalement en altitude dans les [[Alpes]], les [[Pyrénées]], le [[Massif central]], les [[Massif des Vosges|Vosges]], le [[Massif du Jura|Jura]] et la montagne Corse. Une grande partie de la [[France d'outre-mer]] est également soumise à des [[Climat tropical|climats tropicaux]] (avec de fortes disparités)<ref group="b">{{p.|227}}.</ref>, auxquels il faut ajouter le [[climat équatorial]] de la [[Guyane]]<ref>{{Lien web|url=https://www.tourisme-guyane.com/incroyable-guyane/geographie.html|titre=Géographie|site=tourisme-guyane.com|consulté le=2/4/2010}}.</ref>, le [[climat subarctique]] de [[Saint-Pierre-et-Miquelon]]<ref>{{Lien web|url=https://web.archive.org/web/20140209040653/https://www.st-pierre-et-miquelon.com/francais/questions.php|titre=Questions courantes|site=st-pierre-et-miquelon.com|consulté le=2/4/2010}}.</ref> et les climats [[climat océanique|océanique]] et [[climat polaire|polaire]]<ref>{{lien web|url=https://web.archive.org/web/20100209202817/https://www.tlfq.ulaval.ca/axl/pacifique/Kerguelen.htm|titre=Terres australes et antarctiques françaises|site=tlfq.ulaval.ca|consulté le=2/4/2010}}.</ref> des [[Terres australes et antarctiques françaises]]. La température moyenne en France s'est élevée de {{DTempérature|0.1|°C}} en moyenne par décennie au cours du {{s-|XX}}<ref group="b" name="p32-33">{{p.|32-33}}.</ref>. Le {{date|28/6/2019}} à [[Vérargues]], le thermomètre atteint {{tmp|46|°C}}, établissant un nouveau record absolu de température en France métropolitaine depuis que les relevés existent<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|nom1=à 14h51|prénom1=Par C. D. avec AFPLe 19/7/2019|titre=Le record absolu de température du 28 juin réévalué à 46°C|url=https://www.leparisien.fr/societe/le-record-absolu-de-temperature-du-28-juin-reevalue-a-46-c-19-07-2019-8120094.php |périodique=[[Le Parisien]] |date=2019-07-19|consulté le=2019-09-30}}.</ref>. === Paysages et environnement === {{Article détaillé|Environnement en France|Paysage en France|Forêt en France}} La France métropolitaine possède une grande variété de paysages, avec des plaines agricoles ou boisées, des chaînes de montagnes plus ou moins érodées, des littoraux diversifiés et des vallées mêlant ville et nature. La [[France d'outre-mer]] possède quant à elle une importante [[biodiversité]], par exemple dans la forêt équatoriale [[Guyane|guyanaise]] ou dans les [[lagon]]s de [[Nouvelle-Calédonie]]<ref>{{Ouvrage|nom1 = Institut français de l'environnement|titre=L'environnement en France|lien éditeur=La Découverte|éditeur=La Découverte|lieu = Paris|année=1998|isbn = 978-2-7071-2894-2|isbn2 = 2-7071-2894-5|lccn = 99172330|passage = 110}}.</ref>. La France est un des pays les plus boisés d'Europe occidentale, les forêts occupant 31 % du territoire métropolitain. La superficie forestière en métropole est constituée de 67 % de [[feuillu]]s, 21 % de [[Pinophyta|conifères]] et 12 % de peuplement mixte<ref>{{Lien web|titre=La forêt en France métropolitaine |url=https://education.ign.fr/dossiers/foret-france-metropolitaine |site=[[Institut national de l'information géographique et forestière]] |consulté le=2020-06-14}}.</ref>. Les [[zone humide|zones humides]], qui concernent potentiellement environ un quart de la surface de la France, ont fortement régressé depuis le {{s-|XIX}}<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Morgane Thimel|titre=En France, plus des deux tiers des zones humides ont disparu|périodique=Basta Mag|date=2/2/2015|lire en ligne=https://www.bastamag.net/Milieux-humides-attention-zones-a|consulté le= 6 octobre 2019}}.</ref>. <gallery mode="packed" caption="Paysages de France"> Fichier:Most beautiful villages of the world montsoreau 2.jpg|La Loire à [[Montsoreau]], [[Val de Loire]]. Fichier:Manneporte en soir.jpg|Falaises d'[[Étretat]], [[Normandie (région administrative)|Normandie]]. Fichier:Lac des Perches.JPG|[[Lac des Perches]], [[massif des Vosges]], [[Alsace]]. Fichier:Châtenois 040.JPG|[[Châtenois (Bas-Rhin)|Châtenois]], [[Alsace]]. Fichier:Aiguille du Dru 3.jpg|Aiguille du [[Les Drus|Dru]], [[Haute-Savoie]]. Fichier:Usson JPG01.jpg|Le village d'[[Usson (Puy-de-Dôme)|Usson]], [[Massif central]]. Fichier:Bachambin.jpg|Torrent de haute montagne, [[Maurienne|Haute-Maurienne]]. Fichier:Lavender field.jpg|Champ de lavande en [[Provence]]. Fichier:MaraisPoitevin.jpg|Milieu humide du [[Marais poitevin]]. Fichier:04 Calanche Piana.jpg|[[Calanques de Piana]], [[Corse]]. Fichier:Sainte Anne Plage.JPG|La plage de Sainte-Anne, [[Guadeloupe]]. Fichier:Forêt tropicale 1.JPG|Forêt tropicale amazonienne, [[Guyane]]. Fichier:Kerguelen CookGlacier.JPG|Le [[glacier Cook]], [[îles Kerguelen]]. Fichier:Dune-Pyla-2.jpg|[[Dune du Pilat]] en [[Nouvelle-Aquitaine]]. Fichier:Pointe du van.jpg|La [[pointe du Van]], à l'extrémité occidentale de la [[Bretagne (région administrative)|Bretagne]]. Fichier:Calanque des Pierres-Tombées-Cassis.jpg|Calanque des Pierres-Tombées [[Cassis (Bouches-du-Rhône)|Cassis]]. Fichier:Savane niaoulis nouvelle caledonie.jpg|Paysage de [[savane]] à [[niaouli]]s au nord de la côte Ouest de la [[Grande Terre (Nouvelle-Calédonie)|Grande Terre]] en [[Nouvelle-Calédonie]]. </gallery> Cette diversité des paysages et des [[écosystème]]s est menacée par la [[Fragmentation (écologie)|fragmentation écologique]] des milieux due à un dense réseau routier<ref name="transports & environnement">{{Ouvrage|nom1 = Institut français de l'environnement|titre=L'environnement en France|lien éditeur=La Découverte|éditeur=La Découverte|lieu = Paris|année=1998|isbn = 978-2-7071-2894-2|isbn2 = 2-7071-2894-5|lccn = 99172330|passage = 365-367}}.</ref>, par le développement horizontal de l'urbanisation qu'il favorise, par l'artificialisation des côtes et par la pollution de son eau et de ses sols. Un tiers des eaux de surface sont de mauvaise, voire de très mauvaise qualité, principalement à cause des pollutions industrielles<ref group="b" name="p37">{{p.|37}}.</ref> ; les pollutions agricoles liées à l'usage d'engrais et de pesticides ont quant à elles fortement détérioré la qualité des [[nappe phréatique|nappes phréatiques]] dans plusieurs régions, en particulier en [[Bretagne (région administrative)|Bretagne]]<ref group="b">{{p.|128}}.</ref>. La [[littoralisation]] du peuplement et des activités<ref group="b" name="p161">{{p.|161}}.</ref> entraîne une extension et une densification du bâti sur les côtes<ref group="b" name="p162-163">{{p.|162-163}}.</ref>, malgré la [[loi littoral]] de 1986 et l'intervention du [[Conservatoire du littoral]]<ref group="b">{{p.|43}}.</ref> ainsi que le caractère inondable de certains secteurs. Quant aux infrastructures de transport, notamment routières, elles exposent leurs riverains à une pollution atmosphérique, sonore et visuelle importante<ref name="transports & environnement"/>. L'[[empreinte carbone]] de la France ({{nobr|9,2 tonnes}} [[équivalent CO2|équivalent {{CO2}}]] par habitant en 2018) est {{nobr|1,4 fois}} plus importante que son poids démographique au niveau mondial, et 50 % plus élevée que la moyenne mondiale ({{nobr|6,1 tonnes}} équivalent {{CO2}} par habitant en 2018)<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Un tiers de l’empreinte carbone de l’Union européenne est dû à ses importations - Insee Analyses - 74 |url=https://www.insee.fr/fr/statistiques/6474294#onglet-2 |site=[[Institut national de la statistique et des études économiques]] |consulté le=2022-08-18}}.</ref>. Elle est le {{8e|pays}} émetteur de [[dioxyde de carbone]] en cumulé depuis 1850<ref>{{Article|langue=fr|titre=Climat : la France est-elle vraiment un petit pollueur à l’échelle mondiale ? |périodique=[[Le Monde]] |date=2022-03-14|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/14/climat-la-france-est-elle-vraiment-un-petit-pollueur-a-l-echelle-mondiale_6117458_3244.html|consulté le=2022-08-18}}.</ref>. La France et l'[[Union européenne]] sont engagées dans une réduction de leurs émissions nettes de 55 % d'ici 2030 par rapport à 1990<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Changement climatique: ce que fait l'UE |url=https://www.consilium.europa.eu/fr/policies/climate-change/ |site=[[Conseil de l'Union européenne]] |consulté le=2022-08-18}}.</ref>. Les [[Émissions de gaz à effet de serre en France|émissions territoriales de gaz à effet de serre en France]] ont baissé de 23,1 % en 2021 par rapport à 1990<ref>{{Lien web |titre=Émissions de gaz à effet de serre |url=https://www.insee.fr/fr/statistiques/2015765#tableau-figure1 |site=[[INSEE]] |consulté le=2022-08-18}}.</ref>. En 2019, la France est le deuxième pays émetteur de [[gaz à effet de serre]] (454,8 [[Équivalent CO2|Mt{{CO2}}e]]) de l'[[Union européenne]] derrière l'[[Allemagne]] (839,7 Mt-{{CO2}}e), mais ses émissions par habitant (6,8 t{{CO2}}e) la placent au {{21e|rang}} sur 27 ; elles sont inférieures de 19 % à la moyenne de l'UE (8,4 t{{CO2}}e) et de 33 % à celles de l'[[Allemagne]] (10,1 t{{CO2}}e)<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=Arthur |titre=Infographies : les émissions de gaz à effet de serre dans l'Union européenne |url=https://www.touteleurope.eu/environnement/les-emissions-de-gaz-a-effet-de-serre-dans-lunion-europeenne/ |site=[[Toute l'Europe]] |date=2022-06-09 |consulté le=2022-08-18}}.</ref>. En France, les forêts et les terres agricoles (cultures et prairies) constituent d'importants stocks de carbone contenu dans la biomasse vivante, la biomasse morte et les sols. Le bilan en [[France métropolitaine]] du secteur [[Utilisation des terres, changement d'affectation des terres et foresterie|UTCATF]] présente davantage d'absorptions de {{CO2}} que d'émissions. C'est un [[puits de carbone]]. Avec une [[empreinte écologique]] par habitant de {{unité|4.9 [[Biocapacité|hectares globaux]]}} (Hag) et une [[biocapacité]] par habitant de {{unité|3 Hag}} en 2011, la France est en [[déficit écologique]]<ref>{{Lien web|titre=Classement des pays selon dépendance écologique 2012|url=https://www.demographie-responsable.org/classement-soutenable.html|site=demographie-responsable.org}}.</ref>. La production de [[Matière plastique|plastique]] en France a augmenté de 7,8 % entre 2016 et 2017<ref>{{lien web|titre=« La production de plastiques va augmenter de 40 % dans les {{nobr|10 ans}} qui viennent » entretien avec Jacques Exbalin|url=https://lvsl.fr/la-production-de-plastique-va-augmenter-de-40-dans-les-10-ans-qui-viennent-entretien-avec-jacques-exbalin/|site=Le Vent Se Lève|date=17-06-2019|consulté le=07-06-2020}}.</ref>. Chaque année, {{unité|11200 tonnes}} de déchets plastiques français sont déversées dans la [[Mer Méditerranée|Méditerranée]]<ref>{{Article|auteur1=Sylvie Burnouf |titre=Chaque année, {{unité|11200 tonnes}} de déchets plastique français polluent la Méditerranée|périodique=[[Le Monde]]|date=07-06-2019|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/06/07/chaque-annee-11-200-tonnes-de-dechets-plastiques-francais-penetrent-la-mediterranee_5473043_3244.html}}.</ref>. Les rivières sont également atteintes par la pollution aux [[microplastique]]s<ref>{{lien web|titre=Surfrider alerte sur la pollution aux microplastiques dans nos rivières|url=https://france3-regions.francetvinfo.fr/normandie/surfrider-alerte-pollution-aux-microplastiques-nos-riviere-1670913.html|site=France 3 Normandie|consulté le=20-06-2020}}.</ref>. En 2015, une [[Commission d'enquête parlementaire en France|commission d'enquête parlementaire]] indique que la [[pollution de l'air]] représente un coût annuel de {{nobr|101,3 milliards}} d'euros pour la France<ref>{{Article|auteur1=Laetitia Van Eeckhout|titre=Pollution : chaque année, un coût de {{nobr|101,3 milliards}} d’euros pour la France|périodique=[[Le Monde]]|date=15-07-2015|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/planete/article/2015/07/15/la-pollution-de-l-air-coute-chaque-annee-101-3-milliards-d-euros-a-la-france_4683432_3244.html}}.</ref>. === Préservation de l'environnement === Les pouvoirs publics tentent depuis plusieurs décennies de répondre à ces défis environnementaux. Aux [[Réserves naturelles de France (association)|réserves naturelles]] et aux [[Parcs nationaux de France|parcs nationaux]] se sont ajoutés depuis 1967 les [[Parc naturel régional de France|parcs naturels régionaux]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Histoire|url=https://www.parcs-naturels-regionaux.fr/article/histoire|site=Fédération des Parcs naturels régionaux de France|consulté le=2018-12-20|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>, qui mêlent conservation et mise en valeur du patrimoine naturel et culturel<ref group="c">{{p.|250}}.</ref> et couvrent, en 2018, 15 % du territoire français<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Les Parcs en chiffres|url=https://www.parcs-naturels-regionaux.fr/article/les-parcs-en-chiffres|site=Fédération des parcs naturels régionaux de France|consulté le=2018-12-20|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. Six [[Agence de l'eau (France)|agences de l'eau]] ont été mises en place pour gérer et protéger les ressources en eau du pays<ref>{{Lien web|titre=Les six agences de l’eau françaises |url=https://www.lesagencesdeleau.fr/les-agences-de-leau/les-six-agences-de-leau-francaises/|site=Les agences de l'eau |consulté le=2018-12-20}}.</ref>{{,}}<ref name="p37" group="b" />. Le [[réseau Natura 2000]] rassemble des [[Habitat (écologie)|sites naturels]] ou semi-naturels de l'[[Union européenne]] ayant une grande valeur patrimoniale, par la [[Faune (biologie)|faune]] et la [[flore]] exceptionnelles qu'ils contiennent. En {{date|décembre 2018}}, le réseau {{nobr|Natura 2000}} compte en France {{nombre|1779 sites}}, dont {{nobr|212 sites}} marins, comprenant 402 [[Zone de protection spéciale|zones de protection spéciale]] (ZPS) pour les oiseaux et {{unité|1377 [[Zone spéciale de conservation|zones spéciales de conservation]]}} (ZSC) pour les habitats et les espèces. La superficie totale est de {{Unité|200364|km|2}}, ce qui représente 12,9 % de la surface terrestre métropolitaine (soit {{nobr|7 millions}} d'hectares) et 33 % de la surface marine de la [[zone économique exclusive]] (soit {{nobr|12,3 millions}} d'hectares)<ref name=":2">{{Lien web |langue=fr|titre=Réseau européen Natura 2000|éditeur=ministère de la Transition écologique et solidaire|date=07.2018|lire en ligne=https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/reseau-europeen-natura-2000-1|consulté le=2018-11-14}}.</ref>{{,}}<ref name=":3">{{Lien web|langue=fr|titre=Chiffres clés |url=https://www.natura2000.fr/chiffres-cles|site=Natura 2000 |consulté le=2018-11-14}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|titre=https://www.charente-maritime.gouv.fr/layout/set/print/Politiques-publiques/Environnement-risques-naturels-et-technologiques/Espaces-naturels-et-biodiversite/Natura-2000-sur-terre-et-sur-mer/Le-reseau-Natura-2000|url=https://www.charente-maritime.gouv.fr/layout/set/print/Politiques-publiques/Environnement-risques-naturels-et-technologiques/Espaces-naturels-et-biodiversite/Natura-2000-sur-terre-et-sur-mer/Le-reseau-Natura-2000|site=charente-maritime.gouv.fr|consulté le=2018-11-14}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Natura 2000 Barometer|url=https://www.eea.europa.eu/data-and-maps/dashboards/natura-2000-barometer|site=[[Agence européenne de l'environnement]] |consulté le=2019-02-13}}.</ref>. [[Fichier:Carrelets sur l'estuaire de la Gironde.jpg|vignette|centre|redresse=2|L'[[estuaire de la Gironde]] est classé [[Parc naturel marin de l'estuaire de la Gironde et de la mer des Pertuis|parc naturel marin]] et appartient au [[réseau Natura 2000]]. La rive gauche fait partie du [[parc naturel régional du Médoc]]. Couvrant une superficie de {{unité|635|km|2}}, il est le plus vaste estuaire d'Europe<ref>{{lien web |titre=Estuaire Gironde # Mensurations |url=https://www.estuaire-gironde.fr/mensurations.html |site=Estuaire Gironde |consulté le=14-04-2023}}.</ref>.]] === Répartition spatiale des hommes et des activités === {{Article détaillé|Aire d'attraction d'une ville}} [[Fichier:Carte démographique de la France.svg|vignette|Carte synthétique de la répartition de la population en France métropolitaine en 2010. Sont indiquées les densités de population par département, les {{nobr|18 aires}} urbaines de plus de {{unité|400000 habitants}}, la ligne Le Havre-Marseille et les limites approximatives de la « [[diagonale des faibles densités]] ». {{Légende/Début}} {{Légende|#2b0000|+ de {{unité|5000 hab./km2}}}} {{Légende|#800000|de 300 à {{unité|1000 hab./km2}}}} {{Légende|#d40000|de 150 à {{unité|250 hab./km2}}}} {{Légende|#ff2a2a|de 100 à {{unité|150 hab./km2}}}} {{Légende|#ff8080|de 70 à {{unité|100 hab./km2}}}} {{Légende|#ffaaaa|de 40 à {{unité|70 hab./km2}}}} {{Légende|#ffd5d5|- de {{unité|40 hab./km2}}}} {{Légende/Fin}} |alt=Ici figure une carte démographique de la France, montrant les densités de population par département et faisant figurer la « diagonale du vide » et la ligne Le Havre-Marseille.]] [[Fichier:France densité 2009.jpg|vignette|Densité de population par kilomètre carré dans la partie européenne de la France en 2009.]] La France métropolitaine est marquée par des déséquilibres spatiaux multiples. D'une part, elle possède l'originalité d'avoir une [[capitale]] six fois plus peuplée que la deuxième [[Aire d'attraction d'une ville|aire d'attraction]] du pays<ref group=N>L'[[Aire d'attraction de Paris|aire d'attraction parisienne]] comptait en 2018 {{unité|13064617 habitants}}, contre {{formatnum:2259411}} pour l'aire d'attraction [[lyon]]naise. À titre de comparaison, [[Rome]] est la troisième aire métropolitaine d'[[Italie]] et compte {{nobr|1,75 fois}} moins d'habitants que la première [[Milan]] ; [[Berlin]] possède une population comparable à celles de [[Francfort-sur-le-Main|Francfort]], [[Munich]], [[Stuttgart]] et [[Hambourg]] ; [[Barcelone]] est proche de [[Madrid]] en termes d'aire métropolitaine.</ref>, regroupant un quart des étudiants<ref group="I">{{Lien web|url=https://web.archive.org/web/20131109120324/https://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=20&ref_id=edutc003&tab_id=1124|titre=Effectifs de l'enseignement supérieur}}.</ref> et la quasi-totalité des sièges de grandes entreprises du pays<ref>{{Ouvrage|prénom1 = Daniel|nom1 = Noin|titre=L'espace français|collection = Cursus|lien éditeur=Armand Colin|éditeur=Armand Colin|lieu = Paris|année=1995|isbn = 978-2-200-21638-2|isbn2 = 2-200-21638-6|passage = 126}}.</ref>. D'autre part, la ligne [[Le Havre]]–[[Marseille]] est souvent considérée comme la limite entre un ouest longtemps resté agricole et qui bénéficie actuellement d'un important essor démographique et économique<ref group="n" name="n310">{{p.|310}}.</ref>, et un est à l'industrie et à l'urbanisation anciennes, aujourd'hui{{quand}} en déclin. Enfin, des [[Ardennes (département)|Ardennes]] au nord-est aux [[Landes (département)|Landes]] au sud-ouest se dessine une « [[Diagonale du vide|diagonale des faibles densités]] », caractérisée par un peuplement faible comparé au reste du pays et une économie souvent en difficulté<ref>{{Lien web|url=https://web.archive.org/web/20110408123439/https://histoire-geographie.ac-dijon.fr/SIG/Carto/carte/Pedago/France/France4.htm|site=ac-dijon.fr|titre=Les dynamiques de l'espace français (4)|consulté le=31/3/2010}}.</ref>. Après un long [[exode rural]] au {{s-|XIX}} et jusque dans la deuxième moitié du {{s-|XX}}<ref group="n" name="n309">{{p.|309}}.</ref>, le solde migratoire des campagnes françaises est redevenu positif dans les années 1990<ref group="n" name="n310"/>. L'essentiel de la croissance urbaine se fait dans les zones [[périurbanisation|périurbaines]], de plus en plus éloignées de l'agglomération-centre<ref group="n" name="n309"/>. Le tableau ci-dessous présente, classées en fonction de leur [https://www.insee.fr/fr/statistiques/zones/7633086 population en 2020], la liste des vingt principales aires d'attraction des villes, celle des vingt principales [[Unité urbaine en France|unités urbaines]] et enfin celle des vingt principales [[Commune (France)|communes]]. {|class="wikitable sortable centre alternance" style="text-align:right" |- ! scope=col|[[Aire d'attraction d'une ville|Aire d'attraction]] !Population ! scope="col" |[[Unité urbaine en France|Unité urbaine]] !Population ! scope="col" |[[Commune (France)|Commune]] ! scope="col" |Population<ref>[https://insee.fr/fr/statistiques/zones/4269674?debut=0 Insee, Populations légales 2017 des communes de France hors Mayotte] (consulté le 28 février 2020).</ref> |- ! scope=row|[[Aire d'attraction de Paris|Paris]] |{{formatnum:13125142}} |'''[[Unité urbaine de Paris|Paris]]''' |{{formatnum:10856407}} |'''[[Paris]]''' |{{formatnum:2145906}} |- ! scope=row|[[Aire d'attraction de Lyon|Lyon]] |{{formatnum:2293180}} |[[Unité urbaine de Lyon|'''Lyon''']] |{{formatnum:1693159}} |'''[[Lyon]]''' |{{formatnum:522228}} |- ! scope=row|[[Aire d'attraction de Marseille - Aix-en-Provence|Marseille - Aix-en-Provence]] |{{formatnum:1879601}} |'''[[Unité urbaine de Marseille - Aix-en-Provence|Marseille - Aix-en-Provence]]''' |{{formatnum:1618479}} |'''[[Marseille]]''' |{{formatnum:870321}} |- ! scope=row|[[Aire d'attraction de Lille (partie française)|Lille (partie française)]] |{{formatnum:1515061}} |'''[[Unité urbaine de Lille (partie française)|Lille (partie française)]]''' |{{formatnum:1053636}} |'''[[Toulouse]]''' |{{formatnum:498003}} |- ! scope=row|[[Aire d'attraction de Toulouse|Toulouse]] |{{formatnum:1470899}} |'''[[Unité urbaine de Toulouse|Toulouse]]''' |{{formatnum:1047829}} |'''[[Nice]]''' |{{formatnum:343477}} |- ! scope=row|[[Aire d'attraction de Bordeaux|Bordeaux]] |{{formatnum:1376375}} |'''[[Unité urbaine de Bordeaux|Bordeaux]]''' |{{formatnum:994920}} |'''[[Nantes]]''' |{{formatnum:320732}} |- ! scope=row|[[Aire d'attraction de Nantes|Nantes]] |{{formatnum:1022775}} |'''[[Unité urbaine de Nice|Nice]]''' |{{formatnum:955154}} |'''[[Montpellier]]''' |{{formatnum:299096}} |- ! scope=row|[[Aire d'attraction de Strasbourg (partie française)|Strasbourg (partie française)]] |{{formatnum:860744}} |'''[[Unité urbaine de Nantes|Nantes]]''' |{{formatnum:671693}} |'''[[Strasbourg]]''' |{{formatnum:290576}} |- ! scope=row|[[Aire d'attraction de Montpellier|Montpellier]] |{{formatnum:813272}} |'''[[Unité urbaine de Toulon|Toulon]]''' |{{formatnum:590479}} |'''[[Bordeaux]]''' |{{formatnum:259809}} |- ! scope=row|[[Aire d'attraction de Rennes|Rennes]] |{{formatnum:763749}} |'''[[Unité urbaine de Douai-Lens|Douai - Lens]]''' |{{formatnum:505589}} |'''[[Lille]]''' |{{formatnum:236234}} |- ! scope=row|[[Aire d'attraction de Grenoble|Grenoble]] |{{formatnum:720081}} |'''[[Unité urbaine de Strasbourg (partie française)|Strasbourg (partie française)]]''' |{{formatnum:484217}} |'''[[Rennes]]''' |{{formatnum:222485}} |- ! scope=row|[[Aire d'attraction de Rouen|Rouen]] |{{formatnum:708289}} |'''[[Unité urbaine de Rouen|Rouen]]''' |{{formatnum:474444}} |'''[[Reims]]''' |{{formatnum:180318}} |- ! scope=row|[[Aire d'attraction de Nice|Nice]] |{{formatnum:618489}} |'''[[Unité urbaine de Montpellier|Montpellier]]''' |{{formatnum:465950}} |'''[[Toulon]]''' |{{formatnum:179659}} |- ! scope=row|[[Aire d'attraction de Toulon|Toulon]] |{{formatnum:576648}} |'''[[Unité urbaine d'Avignon|Avignon]]''' |{{formatnum:459933}} |'''[[Saint-Étienne]]''' |{{formatnum:174082}} |- ! scope=row|[[Aire d'attraction de Tours|Tours]] |{{formatnum:522317}} |'''[[Unité urbaine de Grenoble|Grenoble]]''' |{{formatnum:454759}} |'''[[Le Havre]]''' |{{formatnum:165830}} |- ! scope=row|[[Aire d'attraction de Nancy|Nancy]] |{{formatnum:508947}} |'''[[Unité urbaine de Saint-Étienne|Saint-Étienne]]''' |{{formatnum:375389}} |'''[[Dijon]]''' |{{formatnum:159106}} |- ! scope=row|[[Aire d'attraction de Clermont-Ferrand|Clermont-Ferrand]] |{{formatnum:507954}} |'''[[Unité urbaine de Rennes|Rennes]]''' |{{formatnum:367622}} |'''[[Grenoble]]''' |{{formatnum:158240}} |- ! scope=row|[[Aire d'attraction de Saint-Étienne|Saint-Étienne]] |{{formatnum:500851}} |'''[[Unité urbaine de Tours|Tours]]''' |{{formatnum:364325}} |'''[[Angers]]''' |{{formatnum:155876}} |- ! scope=row|[[Aire d'attraction de Caen|Caen]] |{{formatnum:475144}} |'''[[Unité urbaine de Béthune|Béthune]]''' |{{formatnum:356354}} |'''[[Villeurbanne]]''' |{{formatnum:154781}} |- ! scope=row|[[Aire d'attraction d'Orléans|Orléans]] |{{formatnum:454208}} |'''[[Unité urbaine de Valenciennes (partie française)|Valenciennes (partie française)]]''' |{{formatnum:333453}} |'''[[Saint-Denis (La Réunion)|Saint-Denis]]''' |{{formatnum:153001}} |} === Axes de communication et de transports === {{Article détaillé|Transport en France}} En raison de sa situation géographique qui forme un carrefour européen, la France est un pays de passage<ref group="b" name="p155">{{p.|155}}.</ref>. Elle est, en effet, le passage obligé pour les hommes et les marchandises circulant par voie terrestre entre la [[péninsule Ibérique]] et le reste de l'[[Europe]] ainsi que, depuis l'ouverture en 1994<ref>{{Lien web|url=https://web.archive.org/web/20160303183656/https://www.linternaute.com/histoire/jour/evenement/6/5/1/a/51049/inauguration_du_tunnel_sous_la_manche.shtml|titre=Inauguration du tunnel sous la Manche|site=linternaute.com|consulté le=25/5/2010}}.</ref> du [[tunnel sous la Manche]], entre le [[Royaume-Uni]] et le continent<ref group="b" name="p155"/>. Héritages de l'histoire, les réseaux de transports français sont très centralisés autour de [[Paris]]<ref group="b" name="p153-154">{{p.|153-154}}.</ref> ; cette centralisation est particulièrement forte dans les transports ferroviaires et aériens, même si elle commence à diminuer<ref>Daniel Noin, ''op. cit.'', {{p.|90-91}}.</ref>. ==== Transport routier ==== Le transport routier est le principal mode de transport utilisé en France, en 2014, il représentait 83 % des trafics voyageurs et 85 % des trafics marchandises<ref group=N>Ces valeurs concernent l’année 2014, et correspondent à la part du transport routier dans le total des transports de voyageurs et marchandises cette année-là, respectivement en voyageurs-km et en tonnes-km.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|auteur=Ministère de l'environnement, de l'énergie et de la mer|titre=Chiffres clés du transport Édition 2016|date=2016|url=https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/sites/default/files/reperes-transport-ed2016-a.pdf|format=pdf|consulté le=13/4/2016|page=12 et 18}}.</ref>. La France compte près de {{nobr|1,1 million}} de kilomètres de routes en 2014, dont la quasi-totalité est revêtue<ref name="transports 2016"/>. Depuis la [[Libération de la France|Libération]], la France s'est dotée d'un [[liste des autoroutes de France|réseau autoroutier étendu]], qui totalise {{Unité|11560 km}} en 2014<ref name="transports 2016">{{lien web|format=pdf|url=https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/sites/default/files/reperes-transport-ed2016-a.pdf|titre=Chiffres clés des transports Édition 2016|date=2016|site=developpement-durable.gouv.fr|consulté le=13/4/2016|page=5}}.</ref>. Depuis quelques décennies, les politiques publiques s'attachent à réduire les [[Accident de la route en France|accidents mortels sur la route]], dont les principales causes identifiées sont la vitesse et l'[[Boisson alcoolisée|alcool]]<ref group="j">{{p.|58-62}}.</ref>, et cherchent à promouvoir d'autres moyens de transport moins polluants que la voiture individuelle<ref group="i">{{p.|266}}.</ref>. ==== Transport ferroviaire ==== [[Fichier:LGV 1 By JM Rosier.jpg|vignette|Un [[TGV Duplex]] sur la [[LGV Méditerranée]].|alt=Photographie d’un [[TGV Duplex]].]] Le [[Réseau ferré national (France)|réseau ferré national]] date pour l'essentiel du milieu et de la fin du {{s-|XIX}} ; en 2018, il compte environ {{unité|28000|km}} de [[ligne de chemin de fer|lignes]], dont plus de la moitié sont électrifiées et {{unité|2800|km}} de [[Liste des lignes à grande vitesse en France|lignes à grande vitesse]]<ref>{{Lien web|url=https://www.rff.fr/fr/le-reseau/actuel/etendu-317|titre=Un réseau étendu|date=2009|site=rff.fr|consulté le=24/1/2010}}.</ref>. L'essentiel du trafic est géré par la société anonyme à capitaux publics [[Société nationale des chemins de fer français|SNCF]] sur des lignes appartenant à l'État et attribuées à [[SNCF Réseau]], une filiale de la société. Depuis les années 1980, le [[Train de voyageurs|trafic voyageurs]] augmente en France grâce à la prise en charge par les régions du [[Transport express régional|trafic régional et local]] et surtout grâce à la naissance et à l'extension continue du réseau de lignes à grande vitesse parcouru par le [[TGV]]<ref>{{Ouvrage|prénom1=Clive|nom1=Lamming|titre=Larousse des trains et du chemin de fer|éditeur=Larousse|lien éditeur=éditions Larousse|lieu=Paris|année=2005|passage=72-81|référence=Référence:Larousse des trains et des chemins de fer}}.</ref>. En revanche, le [[Train de fret|trafic fret]] est en constante diminution. Par ailleurs, les principales villes du pays sont dotées d'un réseau ferroviaire urbain, de type [[métro]] ([[Métro de Paris|Paris]], [[Métro de Lyon|Lyon]], [[Métro de Lille|Lille]], [[Métro de Marseille|Marseille]], [[Métro de Toulouse|Toulouse]] et [[Métro de Rennes|Rennes]]), [[tramway]] ([[Tramway d'Île-de-France|Paris]], [[Tramway de Lyon|Lyon]], [[Tramway de Marseille|Marseille]], [[Tramway de Nantes|Nantes]], [[Tramway de Strasbourg|Strasbourg]], [[Tramway de Bordeaux|Bordeaux]], [[Tramway de Toulouse|Toulouse]], [[Tramway de Grenoble|Grenoble]], [[Tramway de Montpellier|Montpellier]] et [[Tramway de Nice|Nice]] notamment) ou [[Réseau express régional|RER]] ([[Réseau express régional d'Île-de-France|Paris]]) ; le [[métro de Paris]], né en 1900, forme l'un des réseaux les plus anciens et denses au monde<ref>{{Ouvrage|auteur=Jean Tricoire|titre=Un siècle de métro en 14 lignes|lien éditeur=Les Éditions La Vie du rail|éditeur=La Vie du Rail|lieu=Paris|année=2004|passage=17 et 28|référence=Référence:Un siècle de métro en 14 lignes (Jean Tricoire)}}.</ref>. ==== Transport aérien ==== Le transport aérien est particulièrement centralisé : les deux aéroports parisiens {{incise|[[Aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle|Roissy-Charles-de-Gaulle]] et [[Aéroport de Paris-Orly|Orly]]}} ont accueilli {{nobr|101,5 millions}} de passagers en 2017, alors que le premier aéroport régional, [[Aéroport de Nice-Côte d'Azur|Nice-Côte d'Azur]], en accueillait {{nobr|13,3 millions}}<ref>{{Lien web|url=https://www.aeroport.fr/uploads/documents/rapport_2017.pdf.pdf|titre=Résultats d'activité des aéroports français 2017|auteur=Union des aéroports français|site=aeroport.fr|consulté le=7/1/2019}}.</ref>. Les aéroports régionaux sont, en effet, concurrencés par le TGV pour le trafic national, tandis que les aéroports parisiens accueillent la quasi-totalité du trafic long-courrier<ref group="b">{{p.|158}}.</ref>. La France est également le siège de l'une des premières compagnies aériennes mondiales en nombre de passagers transportés ([[Air France-KLM]]<ref>{{Lien web|langue=en|url=https://web.archive.org/web/20160330133944/https://www.iata.org/publications/Pages/wats-passenger-km.aspx|titre=Scheduled Passenger, Kilometres Flown|site=iata.org|auteur=Association internationale du transport aérien|date=2012|consulté le=10 novembre 2013}}.</ref>) et du premier constructeur aéronautique civil ([[Airbus Commercial Aircraft|Airbus]]<ref group="b">{{p.|141-142}}.</ref>{{,}}<ref group=N>Airbus est issu de la coopération de la France avec ses voisins allemand, espagnol et britannique.</ref>) d'Europe, deuxième du monde. ==== Transport maritime ==== D'autres modes de transport sont utilisés en France, mais ils sont plus marginaux. Le trafic fluvial assure une part négligeable du trafic voyageurs et très secondaire du trafic marchandises, principalement en raison de l'inadaptation d'une grande partie du réseau au trafic moderne<ref name="transports 2008">{{lien web|url=https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/sites/default/files/2018-11/20090902_-_Tome_1_CCTN_cle79871a.pdf|format=pdf|titre=Les comptes des transports en 2008|date=2008|site=equipement.gouv.fr|consulté le=24/2/2010|page=93}}.</ref>. Le trafic maritime est important : [[Calais]] est le deuxième port mondial pour le trafic de passagers. En ce qui concerne le fret maritime, les ports de [[Grand port maritime de Dunkerque|Dunkerque]], du [[Port du Havre|Havre]], de [[Grand port maritime de Nantes-Saint-Nazaire|Nantes–Saint-Nazaire]] et de [[Grand port maritime de Bordeaux|Bordeaux]] sont moins importants que leurs rivaux de la [[mer du Nord]] comme ceux de [[Port de Rotterdam|Rotterdam]], d'[[Port d'Anvers|Anvers]] et de [[Port de Hambourg|Hambourg]] et sont désormais largement devancés par ceux d'[[Port d'Amsterdam|Amsterdam]] et de [[Brême]]-[[Bremerhaven]]<ref name="ports">{{Lien web|langue=en|url=https://www.portofrotterdam.com/en/the-port/port-facts-and-figures/other-ports|date=2015|titre=Top 20 European ports|consulté le=13/4/2016}}.</ref> ; le [[Grand port maritime de Marseille|port de Marseille]], au premier rang français par son trafic, et un des premiers terminaux d'Europe pour les croisières, est le deuxième port de la [[Mer Méditerranée|Méditerranée]], derrière [[Algésiras]] ([[Espagne]])<ref name="ports"/>. ==== Réseau cyclable ==== [[Fichier:Cycling routes France 2019.png|vignette|Carte des [[Véloroute|véloroutes]] en France vers 2020.]] Depuis 2006, des [[Aménagement cyclable|réseaux urbains de pistes cyclables]] se développent et des [[vélos en libre-service]] dans plusieurs villes du pays<ref group="i">{{p.|265}}.</ref>. La qualité de ces aménagements est très inégale selon les territoires<ref>{{Article |langue=fr |titre=Territoires : nouvelles mobilités, nouvelles inégalités |périodique=[[Le Monde]] |date=2006-03-20 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/societe/article/2006/03/20/territoires-nouvelles-mobilites-nouvelles-inegalites_752681_3224.html |consulté le=2020-07-24}}.</ref>. En 2022, l'[[Aménagement cyclable|infrastructure cyclable]] fait près de {{unité|75000 km}}, dont 46 % sont des pistes cyclables (réservées aux vélos) et 23% sont des véloroutes (routes grandes distances). La moitié des ménages possèdent une [[bicyclette]] et environ {{unité|700000 Français}} utilisent un vélo pour des [[Mobilité pendulaire|trajets domicile-travail]], soit environ 5 % de la population. Cette faible part s'explique par la vulnérabilité du vélo sur la route ({{nobr|226 cyclistes}} ont perdu la vie en 2021), faute d'infrastructures suffisantes<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=notre-environnement |titre=Les Français et le vélo en 2022 |url=http://www.notre-environnement.gouv.fr/themes/amenagement/transport-et-mobilite-ressources/article/les-francais-et-le-velo-en-2022 |site=notre-environnement.gouv.fr |date=2024-02-21 |consulté le=2024-02-21}}.</ref>. Une partie des véloroutes français s'intègre dans un réseau européen nommé [[EuroVelo|EuroVélo]], projet porté par la [[Fédération cycliste européenne|Fédération des cyclistes européens]] qui, depuis 2014, est intégré au [[Réseau transeuropéen de transport|projet RTE-T]] de l'[[Union européenne|Union Européenne]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Rédaction Toute |nom=l'Europe |titre=EuroVelo : 7 choses à savoir avant de traverser l'Europe à vélo |url=https://www.touteleurope.eu/environnement/eurovelo-7-choses-a-savoir-avant-de-traverser-l-europe-a-velo/ |site=Touteleurope.eu |date=2023-06-15 |consulté le=2024-04-29}}</ref>. En France, 10 pistes EuroVélo sont présentes et permettent de connecter la France à l'Europe par [[Aménagement cyclable|voies cyclables]] et cela permet de faire d'elle la seconde destination mondiale pour le [[cyclotourisme]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Schéma européen EuroVelo |url=https://www.velo-territoires.org/schemas-itineraires/schema-europeen-eurovelo/ |site=Vélo & Territoires |consulté le=2024-04-29}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Le tourisme à vélo |url=https://www.entreprises.gouv.fr/fr/tourisme/developpement-et-competitivite-du-secteur/tourisme-velo |site=entreprises.gouv.fr |consulté le=2024-04-29}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=ECF |titre=France |url=https://fr.eurovelo.com/france |site=EuroVelo |consulté le=2024-04-29}}</ref>. <!-- Compléter ou corriger l'article détaillé sur le transport en France. --> == Histoire == {{Article détaillé|Histoire de France|Chronologie de la France|Formation territoriale de la France}} [[Fichier:Frontiere francaise 985 1947 small.gif|vignette|[[Formation territoriale de la France métropolitaine|Évolution du territoire de la France métropolitaine]], de 985 à 1947.|alt=Carte animée montrant l’évolution du territoire français métropolitain de 985 à 1947. Après s’être petit à petit accru au Moyen Âge et aux Temps Modernes, la France a connu sa dernière extension territoriale majeure et définitive en 1860, avec l’acquisition de [[Nice]] et de la [[Savoie]].]] La France métropolitaine actuelle occupe la plus grande partie de l'ancienne [[Gaule]] [[Celtes|celtique]], conquise par [[Jules César]] au {{-s|I}}, mais elle tire son [[nom de la France|nom]] des [[Francs]], un [[Germains|peuple germanique]] qui s'y installa à partir du {{s-|V}}. La France est un État dont l'unification est ancienne, et fut l'un des premiers pays de l'époque moderne à tenter une expérience [[démocratie|démocratique]]. === Préhistoire, protohistoire et Antiquité === [[Fichier:Lascaux2.jpg|vignette|alt=Lascaux cave paintings: a horse from Dordogne facing right brown on white background|Un des chevaux de [[Grotte de Lascaux|Lascaux]], [[Dordogne (département)|Dordogne]], environ {{formatnum:18000}} av. J.-C.]] {{Article détaillé|Préhistoire de la France|Chronologie de la France à la Préhistoire{{!}}Chronologie de la France à la Préhistoire|Gaule|Gaule romaine}} La présence humaine sur le territoire de la France actuelle remonte au [[Paléolithique inférieur]] ; les traces les plus anciennes de vie humaine datent d'il y a environ {{unité|1800000|ans}}<ref group="e" name="h17">{{p.|17}}.</ref>. L'homme est alors confronté à un climat rude et variable, marqué par plusieurs [[glaciation|ères glaciaires]] qui modifient son cadre de vie<ref group="e" name="h17"/>. La France compte un nombre important de [[grotte ornée|grottes ornées]] du [[Paléolithique supérieur]], dont deux des plus célèbres sont la [[grotte de Lascaux]]<ref group="e" name="h17"/> ([[Dordogne (département)|Dordogne]], -18000 environ<ref name="lascaux">{{Lien web|url=https://www.lascaux.culture.fr/index.php?fichier=04_06.xml|titre=Datation des figures de Lascaux|site=lascaux.culture.fr|consulté le=12/1/2010}}.</ref>) et la [[grotte Chauvet]] (Pont d'Arc, -36000 environ). Vers -10000, à la fin de la [[Glaciation de Würm|dernière ère glaciaire]], le climat s'adoucit<ref group="e" name="h17"/>. À partir de -7000 environ, l'Europe occidentale entre dans le [[Néolithique]] et ses habitants se sédentarisent, même si l'évolution est différente selon les régions<ref group="e" name="h18">{{p.|18}}.</ref>. Après un fort développement démographique et agricole aux {{s mini-|IV}} et {{s mini-|III}} millénaires, la métallurgie fait son apparition à la fin du {{s mini-|III}} millénaire, d'abord avec le travail de l'[[or]], du [[cuivre]] et du [[bronze]], puis avec celui du [[fer]] au {{s-|VIII}}<ref group="e">{{p.|20-24}}.</ref>. En -600, des Grecs originaires de la ville de [[Phocée]] fondent la ville de [[Marseille]], au bord de la [[Mer Méditerranée|Méditerranée]]<ref group="e">{{p.|25}}.</ref> ; à la même époque, quelques peuples [[celtes]] pénètrent dans le territoire de la France actuelle, mais cette occupation ne se généralise à la totalité de ce territoire qu'entre les {{-s2-|V|III}}<ref group="e" name="h29">{{p.|29}}.</ref>. La notion de [[Gaule]], {{grec ancien|Γαλατία}} en grec<ref name="galatie occidentale">{{Lien web|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5774657q/f19.image.r=six%20r%C3%A9publiques.langFR|titre=Le Monde, ou La description générale de ses quatre parties|site=gallica.fr|consulté le=02/6/2015}}.</ref>, apparaît alors ; elle correspond aux territoires de peuplement celte compris entre le [[Rhin]], les [[Pyrénées]], l'[[Océan Atlantique|Atlantique]] et la Méditerranée<ref group="e" name="ge28">{{p.|28}}.</ref>. Contrairement à la vision réductrice qu'en donne [[Jules César|César]] dans sa ''[[Guerre des Gaules]]'', ce vaste espace géographique est occupé par une mosaïque de plus d'une centaine de peuples dont l'organisation est très diverse, mais qui ont tous un point commun : {{Citation|qu’il s’agisse de l’agriculture, de l’urbanisme, du commerce ou encore de l’art, ils partagent un savoir-faire avancé}}<ref>{{Lien web|titre=Qui étaient vraiment les Gaulois ?|url=https://lejournal.cnrs.fr/articles/qui-etaient-vraiment-les-gaulois|site=CNRS Le journal|consulté le=2019-10-08}}.</ref>. À partir de -125, le Sud des Gaules (57 peuples gaulois) est progressivement conquis par la [[République romaine]] à la suite de la victoire de Rome sur les [[Allobroges]] et les [[Arvernes]]. Rome y fonde les villes d'[[Aix-en-Provence]], [[Toulouse]] et [[Narbonne]]<ref group="e" name="ge4142">{{p.|41-42}}.</ref>. En {{date|-58}}, [[Jules César]] prend prétexte d'une demande d'aide des [[Éduens]] pour se lancer à la [[Guerre des Gaules|conquête du reste de la Gaule]]. D'abord battu à [[Siège de Gergovie|Gergovie]], il vainc à [[Siège d'Alésia|Alésia]]. Les riches territoires fiscaux nouvellement conquis sont répartis par l'empereur de Rome [[Auguste]] en neuf [[Province romaine|provinces]], dont quatre correspondent approximativement à l'actuel territoire métropolitain français : la [[Gaule narbonnaise|Narbonnaise]] au sud, l'[[Gaule aquitaine|Aquitaine]] au sud-ouest, la [[Gaule lyonnaise|Lyonnaise]] au centre et à l'ouest et la [[Gaule belgique|Belgique]] au nord<ref group="e">{{p.|53-55}}.</ref>. De nombreuses villes sont fondées durant la période gallo-romaine, dont [[Lyon]] (''[[Lugdunum]]'') en -43, appelée à être la capitale de la [[Gaule romaine]]<ref group="e">{{p.|53-54}}.</ref> qui connait alors la paix pendant environ deux siècles. Au {{s-|III}}, la [[Gaule romaine]] connaît une crise grave, le ''[[limes]]'', frontière fortifiée protégeant l'Empire des incursions germaniques, étant franchi à plusieurs reprises par les [[Barbare]]s<ref group="e">{{p.|76-77}}.</ref>. Le pouvoir romain chancelant un [[Empire des Gaules]] est proclamé en 260 qui échappe à la tutelle romaine jusqu'en 274<ref group="e">{{p.|77}}.</ref>. Pendant la première moitié du {{s-|IV}}, la Gaule romaine connaît une période de renouveau et de prospérité<ref group="e">{{p.|79-82}}.</ref>. Toutefois, les [[invasions barbares]] reprennent à partir de la seconde moitié du {{s-|IV}}<ref group="e" name="ge84">{{p.|84}}.</ref> et le {{date|31|12|406}}, les [[Vandales]], [[Suèves]] et [[Alains]] franchissent le [[Rhin]] et traversent la Gaule jusqu'en Espagne<ref group="e" name="ge8488">{{p.|84-88}}.</ref>. Au milieu du {{s-|V}}, les [[Alamans]] et les [[Francs]] s'installent au nord-est de la France actuelle et exercent une forte pression sur les généraux romains qui subsistent dans le nord-est de la Gaule<ref group="e">{{p.|88-89}}.</ref>. Pour ce qui concerne la [[France d'outre-mer]] pendant ce temps : la [[Guyane]] est occupée par des peuples vivant de chasse et de cueillette ; [[Saint-Pierre-et-Miquelon]] reçoit des visites de [[paléoesquimaux]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=La préhistoire|url=https://www.arche-musee-et-archives.net/fr/22-la-prehistoire.html|site=Arche|consulté le=2019-10-08|brisé le = 2024-02-25}}.</ref> ; les [[Antilles françaises]] sont animées par une période précolombienne ; la [[Guadeloupe]] par des groupes amérindiens pré-céramiques<ref>Siegel et al, ''Analyse préliminaire de prélèvements sédimentaires en provenance de Marie-Galante''. Bilan scientifique 2006-2008. Service régional de l’archéologie Guadeloupe- Saint-Martin – Saint-Barthélemy 2009.</ref> ; la [[Nouvelle-Calédonie]], [[Wallis-et-Futuna]] reçoivent leurs premiers habitants vers -3000, et leur première civilisation, le [[Lapita]], se développe au premier millénaire {{av JC}} ; les autres territoires d'outre-mer semblent inoccupés durant cette période. === Naissance, crises et transformations du royaume de France au Moyen Âge === {{Article détaillé|Royaumes francs|Mérovingiens|Carolingiens|Capétiens|Royaume de France|Capétiens directs|Maison capétienne de Valois|Liste des monarques de France}} [[Fichier:Franks expansion.gif|vignette|gauche|alt=animated gif showing expansion of Franks across Europe|Expansion des [[Francs]] de 481 à 843/870.]] [[Fichier:Chlodwigs taufe.jpg|vignette|redresse|''Le [[baptême]] de [[Clovis Ier|Clovis]]'', représenté dans la [[Sainte-Chapelle]] à Paris (anonyme).|alt=Une représentation artistique du baptême de Clovis, dans la Sainte-Chapelle à Paris.]] [[Fichier:Chateau de Montsoreau Museum of contemporary art Loire Valley France.jpg|vignette|redresse|Le [[château de Montsoreau]] ({{c.|1450}}) dans le [[Val de Loire]], construit sur ordre de [[Charles VII (roi de France)|Charles VII]], annonce la [[Renaissance française|Renaissance en France]].|alt=Photographie montrant le château de Montsoreau et la Loire]] La conversion au [[christianisme]] du chef franc [[Clovis Ier|Clovis]], baptisé à Reims le 24 décembre 496 par l'évêque [[Remi de Reims|saint Remi]], fait de lui l'allié de l'[[Christianisme nicéen|Église chrétienne nicéenne]] et lui permet de conquérir l'essentiel de la [[Gaule]] au tournant des {{s2-|V|VI}}<ref name="ge8990" group="e">{{p.|89-90}}.</ref>. La fusion des héritages gallo-romains, des apports germaniques et du christianisme est longue et difficile, les Francs constituant originellement une société guerrière aux lois très éloignées du [[droit romain]] et des principes chrétiens<ref group="e">{{p.|92-93}}.</ref>. Tandis que la faiblesse démographique que connaît le royaume des Francs entraîne un déclin des villes, le christianisme s'installe par la fondation d'églises rurales et surtout de très nombreux monastères<ref group="e">{{p.|92-94}}.</ref>. Si le pouvoir de [[Clovis Ier|Clovis]] semblait originellement solide, la [[Mérovingiens|dynastie mérovingienne]] doit bientôt faire face à de graves difficultés<ref group="e">{{p.|91}}.</ref> ; elle disparaît en 751 lorsque [[Pépin le Bref]] est sacré roi des Francs, fondant ainsi la [[Carolingiens|dynastie carolingienne]]<ref group="e">{{p.|98}}.</ref>. Pépin le Bref et son fils [[Charlemagne]] agrandissent considérablement le royaume des Francs, qui s'étend à la fin du {{s-|VIII}} sur plus d'un million de kilomètres carrés<ref group="e">{{p.|99-100}}.</ref>. L'immense [[empire carolingien]] est contrôlé par une administration centralisée basée à [[Aix-la-Chapelle]], des [[comte]]s représentant Charlemagne dans tout l'empire et surveillés par les ''[[missi dominici]]''<ref group="e">{{p.|100-101}}.</ref>. Charlemagne, couronné en 800 [[Liste des souverains du Saint-Empire|empereur d'Occident]], relance les [[arts libéraux]] dans l'éducation et le [[palais d'Aix-la-Chapelle]] accueille une activité intellectuelle et artistique de haut niveau<ref group="e">{{p.|100-104}}.</ref>. Néanmoins, après la mort de l'empereur, les comtes et les vassaux de celui-ci parviennent peu à peu à rendre leur fonction héréditaire, et les petits-fils de Charlemagne se partagent l'Empire au [[traité de Verdun]] (843) ; Charles obtient la [[Francie occidentale]], qui correspond approximativement aux deux tiers occidentaux de la France actuelle et dont les frontières varieront peu jusqu'à la fin du [[Moyen Âge]]<ref group="e">{{p.|105-106}}.</ref>. Le nouveau royaume doit toutefois affronter trois vagues d'invasions différentes aux {{s2-|IX|X}}, menées par les [[Expansion de l'islam|musulmans]], les [[Vikings]] et les [[Hongrois]]<ref group="e" name="h110">{{p.|110}}.</ref>. À la même époque, les pouvoirs des anciens comtes continuent d'augmenter tandis que le pouvoir royal diminue<ref name="ge111" group="e">{{p.|111}}.</ref> ; une [[Féodalité|société féodale]] se met en place, caractérisée par sa division en [[société d'ordres|trois ordres]] : le [[clergé]], la [[noblesse]] et le [[tiers état]]<ref group="e">{{p.|120-121}}.</ref>. [[Fichier:Joan of Arc miniature graded.jpg|vignette|redresse|gauche|[[Jeanne d'Arc]] conduit l'armée française à plusieurs victoires importantes pendant la [[guerre de Cent Ans]] et ouvre la voie vers la victoire finale.]] En 987, [[Hugues Capet]] est élu roi par ses pairs, c'est-à-dire les nobles du royaume<ref group=N>Depuis la fin du {{s-|IX}}, les rois sont élus par les grands du royaume et ne sont plus systématiquement carolingiens.</ref> ; la monarchie redevient héréditaire<ref group="e">{{p.|112}}.</ref> et les [[Capétiens]] règneront sur la France pendant plus de huit siècles. Néanmoins, les premiers rois capétiens ne contrôlent directement qu'une portion très faible du territoire français, appelée le [[Domaine royal français|domaine royal]], et certains de leurs vassaux sont beaucoup plus puissants qu'eux<ref group="e" name="h115">{{p.|115}}.</ref>. Au {{s-|XII}}, le pouvoir royal commence à s'affirmer contre les princes du royaume, mais doit faire face à partir des années 1150 à la naissance d'un « [[empire Plantagenêt]] » regroupant dans un même ensemble l'[[Angleterre]] et le tiers ouest de la France<ref group="e">{{p.|116-118}}.</ref>. Le royaume capétien atteint son premier apogée au {{s-|XIII}}, la monarchie reprenant le pouvoir qu'elle avait perdu<ref name="ge131" group="e">{{p.|131}}.</ref> tandis que l'art et la culture française s'affirment en Europe<ref group="e">{{p.|139-142}}.</ref>. [[Philippe II Auguste|Philippe Auguste]] (1180-1223) parvient à conquérir l'essentiel des possessions françaises des Plantagenêt, mettant temporairement fin à la menace anglaise et agrandissant considérablement le domaine royal par la même occasion<ref group="e">{{p.|134}}.</ref>. [[Louis IX]] (1226-1270) se comporte en arbitre de la chrétienté et participe aux [[Septième croisade|septième]] et [[huitième croisade]]s, et sera rapidement [[Canonisation|canonisé]] par l'Église catholique<ref name="ge135" group="e">{{p.|135}}.</ref>. Le {{s-|XIV}} et la première moitié du {{s-|XV}} voient la France plonger dans une crise grave, dont les expressions sont multiples<ref group="e">{{p.|145}}.</ref>. La [[guerre de Cent Ans]], menée contre l'Angleterre et née d'un [[Succession de Charles IV le Bel|problème de succession]] à la tête du royaume de France, ravage le pays<ref group="e">{{p.|147-149}}.</ref>. Toutefois, la crise des {{s2-|XIV|XV}} n'est pas seulement politique ou militaire ; elle est aussi démographique : à partir de 1347, la [[peste noire]] tue au moins un tiers de la population du royaume<ref group=N>Cette valeur est issue des chroniques du contemporain [[Jean Froissart]]. Mais, selon des travaux récents portant sur quelques provinces du royaume, la population de ces provinces aurait été divisée par deux, voire par trois entre 1315 et 1450, la peste étant le principal facteur de cette chute démographique.</ref> ; sociale : les insurrections paysannes et urbaines se multiplient ; mais également économique et religieuse<ref group="e">{{p.|150-152}}.</ref>. Si la monarchie est également touchée par cette crise, elle en sort renforcée : le pouvoir central, qui s'est déplacé dans la [[Val de Loire|vallée de la Loire]], se dote de nouvelles institutions, met en place une armée et un impôt permanents, et amorce le passage du Moyen Âge à la [[Renaissance française|Renaissance]]<ref group="e" name="ge153154">{{p.|153-154}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=français|auteur1=Mission val de Loire - Unesco|titre=Charles VII et Louis XI - Le val de Loire siège du pouvoir royal|url=https://www.valdeloire.org/Connaitre/Au-fil-de-l-histoire/Le-Val-de-Loire-siege-du-pouvoir-royal/Charles-VII-et-Louis-XI|site=valdeloire.org|date=12/4/2017|consulté le=24/2/2020}}.</ref>. === De la Renaissance à la monarchie absolue ({{sp-|XVI|au|XVIII}}) === {{Article détaillé|Société d'Ancien Régime|Renaissance|Guerres de religion (France)|Maison capétienne de Bourbon|Premier empire colonial français|Histoire de France au XVIIe siècle|Lumières (philosophie)}} [[Fichier:French possessions in the Americas (1534-1803).png|vignette|gauche|Territoire du [[premier empire colonial français]] en [[Amérique]], appelé la [[Nouvelle-France]] (1534-1763).]] [[Fichier:Louis XIV of France.jpg|vignette|redresse|alt=Tableau en couleur d'un homme à la chevelure longue et noire, posant debout, en tenue royale, bleue et blanche.|{{noble|Louis XIV}}, le « Roi-Soleil », était le [[monarque absolu]] de la France et en a fait la première puissance européenne.]] À partir de 1494, les souverains français mènent de [[Guerres d'Italie|multiples guerres en Italie]], puis contre l'empereur [[Charles Quint]]<ref>{{Ouvrage|prénom1=Bartolomé|nom1=Bennassar|prénom2=Jean|nom2=Jacquart|titre=Le {{16e|siècle}}|numéro d'édition=4|collection=U|lien éditeur=Armand Colin|éditeur=Armand Colin|lieu=Paris|année=2002|isbn=978-2-200-25275-5|passage=240-244}}.</ref>. Néanmoins, les règnes de [[François Ier (roi de France)|François {{Ier}}]] (1515-1547) et de son fils [[Henri II (roi de France)|Henri II]] (1547-1559) sont surtout marqués par un renforcement du pouvoir royal, qui tend à devenir [[Absolutisme|absolu]]<ref>Bartolomé Bennassar et Jean Jacquart, ''op. cit.'', {{p.|179-184}}.</ref>, et par une [[Renaissance]] littéraire et artistique fortement influencée par l'Italie<ref>Bartolomé Bennassar et Jean Jacquart, ''op. cit.'', {{p.|83-85}}.</ref>. En 1539, l'[[ordonnance de Villers-Cotterêts]] fait du [[français]] la langue administrative et judiciaire du royaume<ref group="e">{{p.|175}}.</ref>. Toutefois, l'unité de la France autour de la personne du roi est bousculée dans la deuxième moitié du {{s-|XVI}} par le problème religieux : entre 1562 et 1598, [[Guerres de Religion (France)|huit guerres de religion]] se succèdent entre [[Catholicisme|catholiques]] et [[Calvinisme|calvinistes]]<ref group="e">{{p.|184-186}}.</ref>. Cette crise religieuse se double d'une crise économique et surtout politique<ref>Bartolomé Bennassar et Jean Jacquart, ''op. cit.'', {{p.|296-305}}.</ref>. En 1598, le roi [[Henri IV (roi de France)|Henri IV]] (1589-1610) met fin aux guerres de religion par l'[[édit de Nantes]], qui donne une liberté de culte partielle aux protestants<ref group="e">{{p.|187-188}}.</ref>. {{noble|Louis XIII}} (1610-1643) et ses ministres [[Armand Jean du Plessis de Richelieu|Richelieu]] et [[Jules Mazarin|Mazarin]] doivent faire face à l'opposition de nobles soucieux de reprendre leurs anciens pouvoirs<ref group="e">{{p.|193-198}}.</ref>. À la même époque, la France mène plusieurs guerres victorieuses (dont la [[guerre de Trente Ans]]) et commence à former un [[Premier empire colonial français|premier empire colonial]], principalement en [[Nouvelle-France]], aux [[Antilles]] et sur la route des Indes<ref group="e">{{p.|201-202}} et 231.</ref>. {{noble|Louis XIV}} affirme plus que jamais le caractère absolu de son pouvoir<ref group=N>Derrière cet absolutisme apparent, le pouvoir de Louis XIV reste néanmoins limité par les multiples franchises, privilèges et libertés qu’ont obtenus au cours des siècles précédents de nombreuses entités politiques régionales ou locales.</ref> : le « Roi-Soleil » se considère comme le « lieutenant de Dieu sur Terre<ref group="e">{{p.|206-208}}.</ref> » et fait construire le [[château de Versailles]], symbole de son pouvoir<ref group="e">{{p.|214-215}}.</ref>. Il s'entoure d'artistes et de savants et travaille à l'unité religieuse de son royaume<ref group="e">{{p.|209-214}}.</ref> en reprenant la [[Dragonnades|persécution des protestants]] et en révoquant l'édit de Nantes par l'[[Édit de Fontainebleau (1685)|édit de Fontainebleau]]. Malgré la situation financière critique de la monarchie, Louis XIV mène plusieurs guerres face à une Europe coalisée contre lui<ref group="e">{{p.|207-209}} et 212-213.</ref> tandis que [[Sébastien Le Prestre de Vauban|le marquis de Vauban]] fait construire un [[Liste des fortifications de Vauban|réseau de villes fortifiées]] aux frontières du royaume<ref group="e">{{p.|211}}.</ref>. Si ces guerres aboutissent dans un premier temps à des victoires françaises, plusieurs défaites militaires et des [[famine]]s ternissent la fin de son règne<ref group="e">{{p.|212-213}}.</ref>. [[Louis XV]] (1715-1774), arrière-petit-fils et successeur de Louis XIV, mène lui aussi plusieurs guerres, aux résultats contrastés<ref group="e">{{p.|232-233}}.</ref>. En 1763, par le [[Traité de Paris (1763)|traité de Paris]] qui met fin à la [[guerre de Sept Ans]], la France abandonne ses possessions en [[Amérique du Nord]], mais acquiert dans la même décennie la [[Duché de Lorraine|Lorraine]] et la [[Corse]]<ref group="e">{{p.|233}}.</ref>. Pendant ce temps, la France connaît une forte vitalité démographique et économique. La croissance de la production agricole s'accompagne d'une [[Proto-industrie|proto-industrialisation]], notamment dans le secteur textile, ainsi que d'un essor dans les domaines intellectuel et culturel<ref group="e">{{p.|219-225}}.</ref>. Toutefois, [[Louis XVI]], qui accède au trône en 1774, se révèle incapable de trouver une solution au surendettement de la monarchie et doit convoquer les [[États généraux (France)|états généraux]] en 1789<ref group="e">{{p.|234-237}}.</ref>. {{clr}} === Révolutions, républiques, monarchies et empires (1789-1914) === {{Article détaillé|Révolution française|Consulat (histoire de France)|Premier Empire|Restauration (histoire de France)|Monarchie de Juillet|Deuxième République (France){{!}}Deuxième République|Second Empire|Troisième République (France){{!}}Troisième République|Second empire colonial français}} [[Fichier:Prise de la Bastille.jpg|vignette|La [[prise de la Bastille]], le {{date|14/7/1789}}, est l'un des premiers faits marquants de la [[Révolution française]].]] [[Fichier:France Departement 1801.svg|vignette|redresse|La partie européenne du territoire de la [[Première République (France)|Première République]] découpé en [[Département français|départements]].]] Les délégués envoyés aux [[États généraux de 1789|États généraux]] qui s'ouvrent le {{date|5/5/1789}} outrepassent rapidement les pouvoirs qui leur sont attribués et s'érigent en une [[Assemblée constituante de 1789|Assemblée nationale constituante]]<ref group="e">{{p.|238-242}}.</ref>. Le roi ne peut alors empêcher l'assemblée constituante de décider l'abolition des [[privilège (droit médiéval)|privilèges]] dans la [[nuit du 4 août 1789|nuit du 4 août]] puis d'adopter le 26 août la [[Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789|Déclaration des droits de l'homme et du citoyen]]<ref group="e">{{p.|242-243}}.</ref>. La devise ''[[Liberté, Égalité, Fraternité]]'' apparaît dans le débat public, en particulier en 1790 dans un discours de [[Maximilien de Robespierre|Maximilien Robespierre]] sur l'organisation de la [[Garde nationale (France)|Garde nationale]]<ref>Le ''Discours sur l'organisation des gardes nationales'' est paru à Paris, chez Buisson, libraire, rue Hautefeuille, {{n°|20}} (1790, in-8° de 78 p.), et dans les numéros 656, 657 et 660 du ''Point du Jour, ou Résultat de ce qui s’est passé la veille à l’Assemblée Nationale'' de [[Bertrand Barère|Barère]], avant d'être réédité en province, notamment à [[Besançon]] chez Simard (in-8° de 61 p.). Voir [[Ernest Hamel]], ''Histoire de Robespierre d'après des papiers de famille, les sources originales et des documents entièrement inédits'', Paris, A. Lacroix, Verboeckhoven et Cie, 1865, tome I : « la Constituante », [https://books.google.fr/books?id=kYIfAAAAYAAJ&pg=PA429&dq=libert%C3%A9+%C3%A9galit%C3%A9+fraternit%C3%A9+robespierre+1790&hl=fr&ei=YrmZTI7eIdGOswa08uGVDA&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=3&ved=0CDQQ6AEwAg#v=onepage&q=libert%C3%A9%20%C3%A9galit%C3%A9%20fraternit%C3%A9%20robespierre%201790&f=false {{p.|429}}], note 1.</ref>. Après un [[Monarchie constitutionnelle française (1791-1792)|essai de monarchie constitutionnelle]], la [[Première République (France)|République]] naît le {{date|22|9|1792}}, et [[Louis XVI]], condamné pour trahison, est [[guillotine|guillotiné]] par jugement de la [[Convention nationale]] le 21/1/1793<ref group="e">{{p.|243-246}}.</ref>. La France révolutionnaire connaît alors [[Guerres de la Révolution française|plusieurs années de guerres]] et d'[[Terreur (Révolution française)|exécutions]] jusqu'à l'instauration du [[Directoire]] en 1795<ref group="e">{{p.|245-248}}.</ref>. C'est le {{date républicaine-|27 pluviôse an II}} ({{date|15/2/1794}}), que le [[Drapeau de la France|drapeau tricolore]] est instauré par la Convention nationale, par décret indiquant que « le pavillon et le drapeau national seront formés des trois couleurs nationales disposées en trois bandes égales de manière que le bleu soit attaché à la garde du pavillon, le blanc au milieu et le rouge flottant »<ref>{{Lien web |url=https://web.archive.org/web/20150317082449/https://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/094000180/0000.pdf |format=pdf |titre=Faire connaître, comprendre et respecter les valeurs et symboles de la République et organiser les modalités d’évaluation de leur connaissance|site=[[La Documentation française]]}}.</ref>. [[Fichier:Napoleon in 1806.PNG|vignette|redresse|gauche|{{noble|Napoléon Ier}}, [[empereur des Français]], a construit avec sa [[Armée napoléonienne|Grande Armée]] un vaste [[Premier Empire|empire]] à travers l'Europe. Il a aidé à répandre les idéaux révolutionnaires français, et ses réformes juridiques ont eu une influence majeure dans le monde entier.]] Le {{date|9|11|1799}}, le général [[Napoléon Ier|Napoléon Bonaparte]] renverse le Directoire par un coup d'État et lui substitue le [[Consulat (histoire de France)|Consulat]] ; cinq ans plus tard, il est couronné [[Premier Empire|Empereur des Français]]<ref group="e">{{p.|250-257}}.</ref>. Napoléon {{Ier}} crée ou réforme de nombreuses institutions<ref group=N>Napoléon {{Ier}} est notamment à l’origine de la création de la [[Banque de France]], des [[lycée en France|lycées]], des [[Chambre de commerce et d'industrie en France|chambres de commerce]], des [[Cour d'appel (France)|cours d’appel]], de la [[Ordre national de la Légion d'honneur|Légion d’honneur]] ou encore des [[Préfet (France)|préfectures]]. C’est également sous son règne que sera adopté le [[Code civil (France)|code civil français]].</ref>, et ses multiples victoires militaires mettent la moitié de la population européenne sous son contrôle au début des années 1810<ref group="e">{{p.|255-258}}.</ref>. Le déclin sera néanmoins rapide : après une éphémère abdication puis [[Cent-Jours|un bref retour au pouvoir]], l'Empereur est définitivement vaincu à [[Bataille de Waterloo|Waterloo]] le {{date|18|6|1815}}<ref group="e">{{p.|259}}.</ref>. La France entame alors une [[Restauration (histoire de France)|seconde expérience de monarchie constitutionnelle]], pendant laquelle les rois [[Louis XVIII]] (1814-1824) et surtout [[Charles X]] (1824-1830) remettent en question une partie des acquis de la Révolution<ref group="e">{{p.|267-269}}.</ref>. Quelques semaines après avoir [[Conquête de l'Algérie par la France|conquis Alger]], Charles X est renversé en 1830 par les [[Trois Glorieuses]], un mouvement révolutionnaire qui porte sur le trône [[Louis-Philippe Ier|Louis-Philippe]]<ref group="e">{{p.|269-270}}.</ref>. Si ce dernier est alors considéré comme réformateur, la contestation monte bientôt, malgré l'essor économique que connaît la France à cette époque<ref group="e">{{p.|270-274}}.</ref>. En {{date|février 1848}}, une [[Révolution française de 1848|nouvelle révolution]] éclate, dont les objectifs ne sont plus seulement politiques, mais aussi sociaux<ref group="e">{{p.|278}}.</ref>. L'éphémère [[Deuxième République (France)|Seconde République]] qui est alors mise en place instaure le [[suffrage universel]] masculin et [[Décret d'abolition de l'esclavage du 27 avril 1848|abolit l'esclavage dans les colonies]] ainsi que la [[Peine de mort en France|peine de mort]] pour raison politique<ref group="e">{{p.|279}}.</ref>. Toutefois, elle est renversée par son président [[Napoléon III|Louis-Napoléon Bonaparte]], qui est couronné empereur en 1852<ref group="e">{{p.|282}}.</ref>. [[Fichier:La france en 1920.png|vignette|redresse=1.5|Territoire du [[second empire colonial français]] (de 1815 à 1958, date du début des [[Décolonisation|indépendances]]).]] Si les premières années du [[Second Empire]] sont celles d'un régime autoritaire, [[Napoléon III]] entame un tournant libéral en 1860, qui n'empêche pas une montée des oppositions politiques, tandis que le développement industriel et ferroviaire s'accélère<ref group="e">{{p.|282-285}}.</ref>. La [[Guerre franco-allemande de 1870|défaite de la France]] face à une [[Allemagne]] [[Unification allemande|en cours d'unification]], en 1870 et 1871, est un double tournant dans l'histoire du pays : l'empereur [[Bataille de Sedan|capitule]] le {{date|2 septembre 1870}} et la République est proclamée le {{date|4 septembre- 1870-}}, tandis que la Prusse annexe l'[[Alsace-Lorraine]]<ref group="e">{{p.|286-290}}.</ref>. La défaite française suscite en outre l'épisode dramatique de la [[Commune de Paris]], [[Semaine sanglante|écrasée en mai 1871]] par les troupes gouvernementales. Malgré sa naissance chaotique, la [[Troisième République (France)|Troisième République]] est le plus long des régimes politiques qu'a connu la France depuis 1789<ref group="e">{{p.|290-294}}.</ref>. Les républicains mettent peu à peu en place leur projet politique : [[Lois Jules Ferry|l'école est rendue gratuite, laïque et obligatoire]] en 1881-1882, les [[Liberté de la presse|libertés de presse]] et [[Liberté de réunion en France|de réunion]] sont accordées en 1881, le divorce et les syndicats sont autorisés en 1884, et [[loi de séparation des Églises et de l'État|les Églises sont séparées de l'État]] en 1905<ref group="e">{{p.|294-298}}.</ref>. À la même époque, la France se dote d'un vaste [[Empire colonial français|empire colonial]], qui sera le deuxième au monde après [[Empire britannique|celui du Royaume-Uni]]<ref>Alec G. Hargreaves, [https://books.google.com/books?id=UX8aeX_Lbi4C&pg=PA1 Memory, Empire, and Postcolonialism: Legacies of French Colonialism page 1], 2005 {{ISBN|978-0-7391-0821-5}}.</ref>{{,}}<ref group="e">{{p.|319}}.</ref> : aux possessions en [[Inde française|Inde]] et à l'[[Algérie française|Algérie]] viennent s'ajouter au fil des années l'[[Indochine française|Indochine]], les [[protectorat]]s de [[Protectorat français de Tunisie|Tunisie]] et du [[Protectorat français au Maroc|Maroc]], l'[[Afrique-Équatoriale française|Afrique équatoriale]] et [[Afrique-Occidentale française|occidentale]] et [[Colonie de Madagascar et dépendances|Madagascar]]. Si plusieurs crises politiques se succèdent {{incise|[[Boulangisme|crise boulangiste]], [[scandale des décorations de 1887|scandale des décorations]], [[scandale de Panama]], [[affaire Dreyfus]]}}, la menace principale pour la République vient désormais de l'extérieur, où la guerre apparaît de plus en plus imminente<ref group="e">{{p.|295-299}}.</ref>. === La France dans les deux guerres mondiales (1914-1945) === {{Article détaillé|Troisième République (France){{!}}Troisième République|Première Guerre mondiale|Entre-deux-guerres|Seconde Guerre mondiale|Régime de Vichy|Gouvernement provisoire de la République française}} [[Fichier:France map Lambert-93 with regions and departments-occupation-fr.svg|vignette|redresse|Durant la Seconde Guerre mondiale, la France métropolitaine est divisée entre une « zone occupée » au nord et à l'ouest et une « zone libre » au sud, auxquelles s'ajoutent d'autres zones de taille plus restreintes au statut spécial.|alt=Une carte représentant la division du territoire français, durant la Seconde Guerre mondiale, entre une zone libre correspondant à un large tiers sud-est du pays et une zone occupée correspondant au nord du pays et au littoral atlantique.]] [[Fichier:El 114 de infantería, en París, el 14 de julio de 1917, León Gimpel.jpg|vignette|gauche|alt=Autochrome of the 114 Infantery regiment in París, on 14 July 1917, with French flag unfurled laying on stacked arms|Les [[poilu]]s français ont subi d'importantes pertes lors de la [[Première Guerre mondiale]].]] Par le jeu des alliances, la France entre en guerre au début du mois d'[[août 1914]] contre l'[[Empire allemand|Allemagne]], aux côtés du [[Royaume-Uni]] et de l'[[Empire russe]]<ref group="e">{{p.|322-323}}.</ref>. La [[Première Guerre mondiale]], qui fait {{unité|1.4|million}} de victimes françaises et entraîne de nombreuses destructions dans le nord-est du pays, se conclut le [[Armistice de 1918|11 novembre 1918]] en faveur de la [[Triple-Entente]]<ref name="h325" group="e">{{p.|325}}.</ref>. Outre le retour de l'[[Alsace-Lorraine]], la France recevra une partie des réparations allemandes prévues par le [[traité de Versailles]] tout en obtenant des garanties de sécurité. Néanmoins, celles-ci ne suffisent pas à éviter en 1940, une nouvelle invasion par l'Allemagne à la suite de la reconstruction de l'armée allemande et de la remilitarisation de la rive gauche du [[Rhin]]. [[Fichier:Clemenceau.jpg|vignette|[[Georges Clemenceau]] est célèbre tant pour sa politique intérieure que pour son rôle dans la Première Guerre mondiale. Il fait preuve d'une grande détermination<ref group=N>{{citation|Ma politique étrangère et ma politique intérieure, c'est tout un. Politique intérieure ? Je fais la guerre. Politique étrangère ? Je fais la guerre. Je fais toujours la guerre. La Russie nous trahit ? Je continue à faire la guerre. La malheureuse Roumanie est obligée de capituler ? Je continue à faire la guerre, et je continuerai jusqu'au dernier quart d'heure, car c'est nous qui aurons le dernier quart d'heure !}}</ref> Une fois l'Allemagne vaincue, il est surnommé {{citation|Père la Victoire}}. [[Guillaume II (empereur allemand)|Guillaume II]] dira dans ses mémoires : {{citation|ce ne sont pas les Alliés qui nous ont battus, mais c'est le petit vieillard de Clemenceau !}}]] Après quelques années de [[Reconstruction en France et en Belgique après la Première Guerre mondiale|reconstruction]] laborieuse, marquée par un effort d'immigration et de productivité pour pallier la pénurie de main-d'œuvre dans les mines, l'acier ou l'automobile, la France peine à retrouver sa vigueur économique d'avant-guerre<ref group="e">{{p.|325-329}}.</ref> avant de vivre une [[Histoire des bourses de valeurs#La très forte croissance des « années folles »|forte croissance]] à partir de 1924. Elle sera touchée bien après la plupart des autres puissances par la [[Grande Dépression|crise des années 1930]]<ref>{{Ouvrage|prénom1 = Pierre|nom1 = Milza|titre=De Versailles à Berlin. 1919-1945|numéro d'édition = 7|collection = U|lien éditeur=Armand Colin|éditeur=Armand Colin|lieu = Paris|année=2003|isbn = 978-2-200-01683-8|isbn2 = 2-200-01683-2|passage = 167}}.</ref>. Toutefois, si cette crise est tardive, elle est durable et profonde. Aux difficultés économiques s'ajoute une crise politique, malgré l'espoir suscité par l'arrivée au pouvoir en 1936 du [[Front populaire (France)|Front populaire]]<ref>Pierre Milza, {{op. cit.}}, {{p.|168-176}}.</ref>. Finalement, lorsque la France déclare le 3 septembre 1939 la guerre à l'[[Troisième Reich|Allemagne nazie]], elle sort tout juste de la plus grave crise qu'ait connue la [[Troisième République (France)|Troisième République]]<ref name="ge333" group="e">{{p.|333}}.</ref>. Après huit mois sans combats (la « [[drôle de guerre]] »), la [[Wehrmacht]] envahit le {{date|10/5/1940}} le nord-est de la France et le maréchal [[Philippe Pétain]] demande l'armistice le 22 juin<ref group="e">{{p.|335-336}}.</ref>. Ce dernier obtient les pleins pouvoirs le {{date|10/7/1940-}}, signant ainsi la fin de la [[Troisième République (France)|Troisième République]] et la naissance du [[régime de Vichy]]. Celui-ci mène une politique conservatrice, traditionaliste et antisémite, et collabore avec le [[Troisième Reich]]. Toutefois, la [[Résistance dans l'Europe occupée par les nazis|résistance]] s'organise [[Résistance intérieure française|à l'intérieur]] et [[France libre|à l'extérieur du pays]]<ref group="e">{{p.|336-342}}.</ref>. Le [[débarquement de Normandie|débarquement allié]] du {{date|6/6/1944}} en [[Normandie]] sonne la fin de l'occupation nazie et le début de la [[Front de l'Ouest (Seconde Guerre mondiale)|libération de l'Europe]]<ref group="e" name="h344-345">{{p.|344-345}}.</ref>. Au total, ce conflit aura tué moins de militaires français que le précédent<ref group="N">{{unité|238000 militaires}} français auraient été tués au cours de la Seconde Guerre mondiale, selon ''Histoire : Le monde de 1939 à nos jours'' (manuel scolaire de terminale), Nathan, 1998.</ref> mais les [[Victime civile|victimes civiles]] sont nombreuses {{incise|au moins {{nombre|330000|victimes}} civiles, dont {{nombre|75000|[[Juifs]]}} installés sur le territoire français qui ont été tués lors de la [[Shoah]]<ref>{{Ouvrage|prénom1 = Raul|nom1 = Hilberg|titre=La destruction des Juifs d’Europe|collection = Folio|éditeur=Gallimard|année=2006|volume = III|passage = 2273}}.</ref>{{,}}<ref group=N>Jacob Robinson donne le nombre de {{unité|83000 Juifs}} exterminés en France ou à partir du territoire français (Jacob Robinson, ''Encyclopaedia Judaica'', cité par {{Ouvrage|prénom1 = Léon|nom1 = Poliakov|titre=Histoire de l’antisémitisme|éditeur=Seuil|année=1993|tome = 2|passage = 527}}).</ref>}} et les blessures psychologiques et politiques dues à la débâcle de 1940, à la collaboration puis aux règlements de compte lors de l'épuration sont longues à cicatriser<ref group="e" name="h344-345"/>. === La Libération, gaullisme et crise politique (1945-1968) === {{Article détaillé|Quatrième République (France){{!}}Quatrième République|Cinquième République (France){{!}}Cinquième République|Histoire de la France sous la Cinquième République|Guerre d'Indochine|Guerre d'Algérie}} [[Fichier:French Empire evolution.gif|gauche|vignette|Carte animée de la croissance et du déclin de l'[[empire colonial français]].]] [[Fichier:De Gaulle-OWI.jpg|vignette|redresse|gauche|alt=Charles de Gaulle seated in uniform looking left with folded arms|[[Charles de Gaulle]] a pris une part active à de nombreux événements majeurs du {{s-|XX}} : combattant lors de la [[Première Guerre mondiale]], chef des [[Français libres]] pendant la [[Seconde Guerre mondiale]] puis chef du [[Gouvernement provisoire de la République française|Gouvernement provisoire]], premier [[Président de la République française|président]] de la {{Ve République}}, il a facilité la décolonisation, a maintenu la France parmi les puissances majeures et a surmonté la révolte de [[Mai 68]].]] Une période de renouveau commence alors pour la France<ref group="e" name="h345">{{p.|345}}.</ref>. Si le [[Charles de Gaulle|général de Gaulle]], chef de la [[France libre]], ne peut empêcher l'adoption d'une constitution proche de celle de la [[Troisième République (France)|Troisième République]], l'après-guerre voit la création de la [[Sécurité sociale en France|Sécurité sociale]] et le [[droit de vote des femmes|droit de vote accordé aux femmes]]<ref group="e">{{p.|345-347}}.</ref>. La France de la [[Quatrième République (France)|Quatrième République]] choisit le camp occidental dans la [[guerre froide]] qui s'ouvre à cette époque, entame avec difficultés (guerres [[Guerre d'Indochine|d'Indochine]] puis [[Guerre d'Algérie|d'Algérie]]) la [[décolonisation]] de [[Second empire colonial français|l'Asie et de l'Afrique]] et participe aux débuts de la [[Histoire de l'Union européenne|construction européenne]]<ref group="e">{{p.|346-351}}.</ref>. Le pays entame dans le même temps une période de modernisation et de forte croissance économique que l'économiste [[Jean Fourastié]] appellera « [[Trente Glorieuses]]<ref group="e">{{p.|378-380}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|prénom1 = Jean|nom1 = Fourastié|lien auteur1 = Jean Fourastié|titre=Les Trente Glorieuses|sous-titre=Ou la révolution invisible de 1946 à 1975|éditeur=Fayard|lieu = Paris|année=1979|pages totales = 300}}.</ref> ». Le {{date|1/6/1958}}, lors d'une [[Crise de mai 1958|grave crise politique]] liée à la [[guerre d'Algérie]], le général de Gaulle est investi président du Conseil par l'Assemblée nationale avec pour mission de donner à la République une nouvelle constitution : la [[Cinquième République (France)|Cinquième République]] donne au président des pouvoirs plus larges face au Parlement<ref group="e">{{p.|351-357}}.</ref>. Charles De Gaulle poursuit et achève la décolonisation de l'Afrique et affirme l'indépendance de la France face aux [[États-Unis]]<ref group="e">{{p.|358-363}}.</ref>. À cette fin, il dote la France du nucléaire civil et militaire, et d'un [[Programme spatial français|programme spatial]] qui fera de la France la troisième puissance spatiale de l'histoire. Mais la [[Mai 68|crise étudiante et sociale de {{date|mai 1968}}]] révèle une fracture entre des aspirations de la jeunesse (notamment estudiantine) face à un pouvoir dépeint comme trop conservateur. Cependant, le général de Gaulle reprend en main la situation en provoquant la dissolution de l'Assemblée nationale le {{date|30/5/1968}} après laquelle les Français lui donnent une large majorité présidentielle<ref>Voir [[élections législatives françaises de 1968]].</ref>. Il démissionne en 1969 à la suite de l'échec du référendum sur la réforme du Sénat et de la régionalisation<ref>Voir [[Référendum sur la réforme du Sénat et la régionalisation]].</ref>. Toutefois, le [[gaullisme]] se maintient au pouvoir cinq ans de plus, sous la figure du président de la République [[Georges Pompidou]]<ref group="e">{{p.|363-368}}.</ref>. === Depuis Mai 68 === En 1974, s'ouvre une période post-gaulliste avec l'élection d'un président issu du centre-droit : [[Valéry Giscard d'Estaing]]<ref group="e">{{p.|368-369}}.</ref>. Alors que la France entre peu à peu dans la crise des années 1970, les premières années de son mandat sont marquées par plusieurs lois actant les mutations de la société française, comme la [[loi Veil]] qui légalise l'[[interruption volontaire de grossesse]] (IVG) ou l'abaissement de 21 à {{nobr|18 ans}} de l'âge de la [[majorité civile]]<ref group="e">{{p.|369-370}}.</ref>. Un autre tournant a lieu en 1981, lorsqu'un président socialiste, [[François Mitterrand]], est élu<ref group="e">{{p.|372}}.</ref>. Face à la situation économique qui s'aggrave, celui-ci tente dans un premier temps une [[politique de relance]]<ref group="e">{{p.|373}}.</ref>, tout en adoptant des mesures symboliquement fortes comme l'[[Peine de mort en France|abolition de la peine de mort]]<ref>{{Lien web|titre=L’abolition de la peine de mort en France|url=https://web.archive.org/web/20161205182019/https://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/abolition-peine-mort/index.shtml|site=LaDocumentationFrançaise.fr|date=2002|consulté le=11/1/2010}}.</ref>. Si François Mitterrand est réélu en 1988, la France connaît [[Première cohabitation|entre 1986 et 1988]] puis [[Deuxième cohabitation|entre 1993 et 1995]] deux périodes de « [[cohabitation (politique)|cohabitation]] », situation jusque-là inédite où le président n'appartient pas au même parti que son gouvernement et qui offre une lecture nouvelle des institutions<ref group="e">{{p.|373-375}}.</ref>. Cette situation se reproduit [[Troisième cohabitation|entre 1997 et 2002]], mais de façon inversée, alors qu'un président de droite, [[Jacques Chirac]], est élu en 1995, et que les [[élections législatives françaises de 1997|élections législatives de 1997]] amènent le socialiste [[Lionel Jospin]] à la tête du Gouvernement<ref group="e">{{p.|375}}.</ref>. [[Fichier:1 euro face commune 2.png|vignette|gauche|La France met l'[[euro]] en circulation le {{date|1/1/1999}} et met fin à l'usage du [[franc français]] le {{date|1/2/2002}}.]] En 2002, la France abandonne sa monnaie nationale pour adopter la [[euro|monnaie unique européenne]]<ref>{{Lien web|url=https://www.gralon.net/articles/economie-et-finance/bourse/article-l-euro--monnaie-unique-europeenne-949.htm|site=Gralon.net|titre=L’euro, monnaie unique européenne|date=2007|consulté le=11/1/2010}}.</ref>. L'[[Élection présidentielle française de 2002|élection présidentielle de 2002]] est marquée par l'élimination de [[Lionel Jospin]] dès le premier tour au profit de [[Jean-Marie Le Pen]], candidat de l'extrême droite<ref name="élections 2002 cairn">{{Lien web|url=https://www.cairn.info/revue-francaise-de-science-politique-2002-5-page-483.htm|titre=Sur quelques énigmes des élections françaises du printemps 2002|auteur=Jean-Luc Parodi|éditeur=Revue française de science politique|consulté le=11/1/2010}}.</ref>. Une grande partie des électeurs se reportent alors sur [[Jacques Chirac]] qui est réélu<ref name="élections 2002 cairn"/>. Les gouvernements [[Jean-Pierre Raffarin|Raffarin]] puis [[Dominique de Villepin|Villepin]] se soulignent par l'opposition de la France à la [[guerre d'Irak]]<ref>{{Lien web|url=https://www.droitpublic.net/spip.php?article570|titre=Dominique de Villepin, Premier ministre français|site=DroitPublic.net|consulté le=11/1/2010}}.</ref>. En 2005, une majorité de citoyens vote « non » lors du [[référendum français sur le traité établissant une constitution pour l'Europe|référendum sur la ratification]] du [[traité établissant une constitution pour l'Europe]]<ref name="constitution européenne">{{Lien web|titre=29/5/2005, un paysage dynamité|url=https://www.constitution-europeenne.info/special/france_analyse.pdf|auteur=Dominique Reynié|site=constitution-europeenne.info|consulté le=11/1/2010}}.</ref>. Si [[Nicolas Sarkozy]], président à partir de 2007, dirigeait le parti de son prédécesseur au moment de son élection et était membre de son gouvernement, la politique qu'il mène se veut de « rupture<ref name="rupture et ouverture sarkozyste">{{Lien web|langue=en|url=https://web.archive.org/web/20160601100549/https://www.opendemocracy.net/globalisation/institutions_government/sarkozy_overture|titre=Nicolas Sarkozy, rupture and ouverture|site=opendemocracy.net|auteur=Patrice de Beer|date=31 juillet 2007|consulté le=11/1/2010}}.</ref> ». Le gouvernement « d'ouverture » que [[François Fillon]] forme avec des personnalités issues non seulement de la droite, mais aussi du centre et de la gauche<ref name="rupture et ouverture sarkozyste"/>, doit cependant faire face à la [[Crise économique mondiale de 2008|crise économique venue en 2008-2009 des États-Unis]]<ref>[https://citoyen.eu.org/crise/economique Collection de textes sur la crise économique de 2008-2009].</ref>. En 2012, le [[Parti socialiste (France)|socialiste]] [[François Hollande]] est élu président, après être devenu candidat de son parti à l'issue des premières [[Élection primaire|primaires]] ouvertes de l'[[Histoire de France|histoire de la République]]. Avec une majorité socialiste dans les [[Bicamérisme|deux chambres]] du [[Parlement français|Parlement]] pour la première fois sous la {{Ve|République}}, il conduit une politique marquée par une hausse de la fiscalité puis par un virage [[Social-libéralisme|social-libéral]] et par l'[[Mariage entre personnes de même sexe en France|ouverture du mariage civil aux couples de même sexe]]. L'élection présidentielle de 2017 suit la tenue de primaires ouvertes dans les deux camps politiques pourvoyeurs jusque-là des présidents de la {{Ve|République}}, mais voit l'élimination de leurs candidats dès le premier tour. [[Emmanuel Macron]], ancien secrétaire général adjoint du cabinet du président Hollande puis ministre de l'Économie, fonde [[La République en marche|son propre mouvement]] et remporte les deux tiers des suffrages du second tour de l'élection face à la candidate du [[Rassemblement national|Front national]], [[Marine Le Pen]]. Élu à {{nobr|39 ans}}, il est le plus jeune président français de l'histoire<ref>Devant [[Napoléon III|Louis-Napoléon Bonaparte]] élu à {{nobr|40 ans}} en 1848.</ref> et le deuxième plus jeune chef d'État français depuis la désignation en 1799 de [[Napoléon Ier|Napoléon Bonaparte]] comme Premier consul (à {{nobr|30 ans}}). Depuis 1945, la France a été touchée par plusieurs [[terrorisme en France|vagues d'attentats terroristes]], en particulier par le [[terrorisme islamiste]] depuis 1995, qui mène la même année à la création du [[Plan Vigipirate|plan ''Vigipirate'']]. Après une série d'attentats particulièrement meurtriers en 2015, le président François Hollande décrète l'[[État d'urgence en France|état d'urgence]], qui est prolongé jusqu'en novembre 2017<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Jean-Baptiste Jacquin|auteur2=Julia Pascual|titre=Deux ans après, la fin de l’état d’urgence|périodique=[[Le Monde]]|date=2017-10-31|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2017/10/31/la-fin-de-l-etat-d-urgence_5208400_1653578.html|consulté le=2020-12-04}}.</ref>. En 2020, la [[Pandémie de Covid-19 en France|pandémie de Covid-19]] provoque une [[crise sanitaire]] majeure et une importante [[Récession (économie)|récession économique]]<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Julien Bouissou|titre=Une récession brutale devrait frapper la France en 2020|périodique=[[Le Monde]]|date=2020-06-10|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/06/10/la-france-devrait-connaitre-l-une-des-pires-recessions-au-monde_6042357_3234.html|consulté le=2020-08-25}}.</ref> ; le président Emmanuel Macron décrète l'[[état d'urgence sanitaire en droit français|état d'urgence sanitaire]], qui impose notamment un [[Confinements de 2020 en France|confinement généralisé]] de la population<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur=Justine Faure|titre=Coronavirus : en quoi consiste l'état d'urgence sanitaire que veut instaurer le gouvernement ?|url=https://www.lci.fr/politique/coronavirus-covid-19-pandemie-mesures-macron-en-quoi-consiste-l-etat-d-urgence-sanitaire-que-veut-instaurer-le-gouvernement-2148407.html|site=[[LCI]]|date=2020-03-22|consulté le=2020-08-25}}.</ref>, et fait adopter des mesures budgétaires massives pour soutenir l'économie<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur1=Renaud Honoré|titre=Un budget 2021 de tous les records pour contrer la crise du coronavirus|url=https://www.lesechos.fr/economie-france/budget-fiscalite/un-budget-2021-de-tous-les-records-pour-contrer-la-crise-du-coronavirus-1249804|site=[[Les Échos]]|date=2020-09-29|consulté le=2020-12-04}}.</ref>. == Politique et administration == {{Article détaillé|Politique en France}} La France est une [[démocratie libérale]], dont [[Gouvernement de la République française|le gouvernement]] a la forme d'une [[république]]. Les fondements de l'organisation [[politique]] et administrative actuelle de la France ont été fixés en 1958 par la [[Constitution française du 4 octobre 1958|Constitution de la Cinquième République]]. Selon [[Article premier de la Constitution de la Cinquième République française|son article premier]], {{citation|la France est une République indivisible, [[Laïcité en France|laïque]], [[Démocratie|démocratique]] et sociale}}. Depuis 2003, ce même article affirme en outre que {{citation|son organisation est [[Décentralisation en France|décentralisée]]}}. === Organisation des pouvoirs === {{Article détaillé|Cinquième République (France)}} [[Fichier:Schema pouvoirs Ve republique France-vec-final form-ok.svg|vignette|centre|redresse=2|Organigramme des [[Institutions de la République française|institutions]] de la [[Cinquième République (France)|Cinquième République]].|alt=Un organigramme des institutions de la Cinquième République, reproduisant et enrichissant le fonctionnement décrit ci-dessus.]] {{double image|right|Emmanuel Macron (cropped).jpg|144|Gabriel Attal 02 (cropped).jpg|144|L'actuel [[Président de la République française|président de la République]] est [[Emmanuel Macron]] (centre-droit). Élu le {{date|7|5|2017}} et réélu le {{date|24|4|2022}}, son nouveau mandat démarre le {{date|14|5|2022}}. Il a nommé l'actuel [[Premier ministre français|Premier ministre]], [[Gabriel Attal]] (centre), le {{date|9|1|2024}}.}} {{double image|right|Yaël Braun-Pivet Banc des Commissions juillet 2017 (cropped).jpg|144|GERARD LARCHER TROMBI PDC.jpg|144|[[Yaël Braun-Pivet]] (gauche) est la [[Liste des présidents de l'Assemblée nationale française et chambres assimilées|présidente]] de l'[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]] depuis le {{date|28|juin|2022}}, et [[Gérard Larcher]] (droite) est le [[Président du Sénat français|président]] du [[Sénat (France)|Sénat]] depuis le {{date|1 octobre 2014}}.}} L'organisation des pouvoirs en France est définie par la [[Constitution française du 4 octobre 1958|Constitution de 1958]], amendée à plusieurs reprises<ref name="p13" group="k">{{p.|13}}.</ref> ; le rôle de chaque institution est cependant défini tant par la pratique observée depuis 1958 que par le texte de la Constitution<ref name="p13" group="k"/>. La France possède un régime politique original par le large pouvoir dont disposent à la fois le Parlement et le président de la République, ce qui a amené les constitutionnalistes à parler de {{citation|régime parlementaire présidentialisé}}, de {{citation|[[régime semi-présidentiel]]}} ou encore de {{citation|1=régime parlementaire bireprésentatif<ref group=N>L’expression « régime semi-présidentiel » est due à [[Maurice Duverger]], celle de « régime parlementaire bireprésentatif » à [[Marie-Anne Cohendet]].</ref>}}. Le [[pouvoir législatif]] appartient au [[Parlement français]], formé de [[Bicamérisme|deux chambres]], l'[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]] et le [[Sénat (France)|Sénat]]<ref name="p21" group="k">{{p.|21}}.</ref>. L'Assemblée nationale, [[chambre basse]] du Parlement, est formée de {{nobr|577 [[Député français|députés]]}}<ref>{{Lien web |url=https://www.assemblee-nationale.fr/connaissance/travail_depute.asp |titre=Le député|site=[[Assemblée nationale (France)]] |consulté le=3 décembre 2011|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>, élus pour cinq ans au [[suffrage universel]] direct au [[scrutin uninominal majoritaire à deux tours]] dans des [[Circonscriptions législatives françaises|circonscriptions]] découpées au sein des [[Département français|départements]]<ref group="k">{{p.|22}}.</ref>. Le Sénat, la [[chambre haute]], est formé de {{nobr|348 [[Sénateur français|sénateurs]]}}<ref>{{Lien web |url=https://www.senat.fr/elus.html |titre=Vos sénateurs |site=[[Sénat (France)]] |consulté le=3 décembre 2011}}.</ref> élus pour six ans par {{unité|150000 [[Grands électeurs français|grands électeurs]]}} (principalement des élus locaux)<ref>{{Lien web |url=https://www.senat.fr/role/senate.html |titre=Mode d’élection des sénateurs |site=Sénat |consulté le=27/2/2010}}.</ref> et est de ce fait considérée comme moins représentative que l'Assemblée nationale<ref group="k">{{p.|22-23}}.</ref>. L'Assemblée nationale est plus puissante que le Sénat en cas de désaccord prolongé sur l'adoption d'une loi avec ce dernier<ref name="p23" group="k">{{p.|23}}.</ref>. Le [[pouvoir exécutif]] appartient en premier lieu au [[Président de la République française|président de la République]]<ref group="k">{{p.|14}}.</ref>, élu pour cinq ans<ref>{{Lien web |url=https://web.archive.org/web/20100124221646/https://www.elysee.fr/lapresidence/index.php?mode=institution |titre=Les institutions |site=elysee.fr |consulté le=27/2/2010}}.</ref> au suffrage universel direct au scrutin uninominal majoritaire à deux tours<ref group="k">{{p.|15}}.</ref>. Le président de la République est le [[Chef d'État|chef de l'État]] et le [[Chef des armées (France)|chef des armées]], il promulgue les lois et peut [[Dissolution parlementaire (France)|dissoudre l'Assemblée nationale]]<ref group="k">{{p.|16-19}}.</ref>. Il nomme le [[Premier ministre français|Premier ministre]] et, sur proposition de celui-ci, les membres du [[Gouvernement de la République française|Gouvernement]]<ref group="k">{{p.|19-20}}.</ref>. Le Gouvernement peut être renversé par une [[motion de censure]] adoptée par l'Assemblée nationale<ref name="p23" group="k"/>. Lorsque la majorité parlementaire et le président n'appartiennent pas au même parti politique, on parle alors de [[Cohabitation (politique)|cohabitation]]<ref name="p21" group="k"/>. Le [[Organisation juridictionnelle (France)|pouvoir judiciaire]], quant à lui, est séparé des deux autres, bien que le président de la République dispose d'un [[Grâce (droit)|droit de grâce]]<ref>{{Lien web |url=https://web.archive.org/web/20110203153938/https://www.legifrance.gouv.fr/html/constitution/constitution2.htm |site=[[Légifrance]] |titre=Article 17 de la constitution du 4 octobre 1958 |consulté le=18 septembre 2010}}.</ref>. Il est lui-même subdivisé entre un [[Ordre administratif en France|ordre administratif]], dont la plus haute juridiction est le [[Conseil d'État (France)|Conseil d'État]], et un [[ordre judiciaire en France|ordre judiciaire]], dont la plus haute juridiction est la [[Cour de cassation (France)|Cour de cassation]]<ref group="k">{{p.|100-103}}.</ref>. Le [[droit français]], de tradition [[Droits de tradition civiliste|romano-civiliste]]<ref>{{Lien web |url=https://www.juriglobe.ca/fra/sys-juri/class-poli/droit-civil.php |titre=Systèmes de droit civil et systèmes mixtes avec tradition civiliste |site=juriglobe.ca |consulté le=7 septembre 2010}}.</ref>, dispose que tout accusé, avant d'être condamné, est [[Présomption d'innocence|présumé innocent]], et qu'une affaire peut être rejugée en [[Appel en droit français|appel]] sur demande d'une des parties<ref group=N>Néanmoins, ce droit d’appel n’existe pas dans certains cas où le litige ou les réquisitions du plaignant sont considérées comme de faible importance. Le [[Pourvoi en cassation en droit français|pourvoi en cassation]] reste cependant toujours possible. Voir à ce sujet l’article [[Organisation juridictionnelle (France)#L'exception au principe du double degré de juridiction|Organisation juridictionnelle (France)]].</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |url=https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006070716&idArticle=LEGIARTI000006410863&dateTexte=20100227 |titre=Article 542 du Code de procédure civile |site=[[Légifrance]] |consulté le=27/2/2010}}.</ref>. La conformité des lois à la Constitution, la régularité des scrutins et, plus largement, le respect des institutions sont contrôlés par le [[Conseil constitutionnel (France)|Conseil constitutionnel]]<ref group="k">{{p.|26-27}}.</ref>. === Gouvernement === {{Article connexe|Conseil d'État (France)|Gouvernement Gabriel Attal}} {|class="wikitable alternance centre" |+ Liste des membres du gouvernement Gabriel Attal depuis le {{Date|9/1/2024}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Composition du Gouvernement |url=https://www.gouvernement.fr/composition-du-gouvernement |site=[[Gouvernement de la République française]] |consulté le=2024-01-11}}.</ref> |- ! scope="col"|Fonction ! scope="col"|Titulaire |- |[[Premier ministre français|Premier ministre]], chargé de la Planification écologique et énergétique |[[Gabriel Attal]] |- |[[Ministère de l'Économie et des Finances (France)|Ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique]] |[[Bruno Le Maire]] |- |[[Ministère de l'Intérieur (France)|Ministre de l'Intérieur]] et [[Ministère des Outre-mer|des Outre-mer]] |[[Gérald Darmanin]] |- |[[Ministère du Travail (France)|Ministre du Travail]], [[Ministère de la Santé et de la Prévention (France)|de la Santé]] et [[Liste des ministres français des Personnes handicapées|des Solidarités]] |[[Catherine Vautrin]] |- |[[Ministère de l'Éducation nationale (France)|Ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse]] |[[Nicole Belloubet]] |- |[[Ministère des Sports (France)|Ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques]] |[[Amélie Oudéa-Castéra]] |- |[[Ministère de l’Agriculture (France)|Ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire]] |[[Marc Fesneau]] |- |[[Ministère de la Culture (France)|Ministre de la Culture]] |[[Rachida Dati]] |- |[[Ministère des Armées|Ministre des Armées]] |[[Sébastien Lecornu]] |- |[[Ministère de la Justice (France)|Garde des Sceaux, ministre de la Justice]] |[[Éric Dupond-Moretti]] |- |[[Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères|Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères]] |[[Stéphane Séjourné]] |- |[[Ministère de l'Écologie (France)|Ministre de la Transition écologique]] et [[Ministre chargé de l'Aménagement du territoire|de la Cohésion des territoires]] |[[Christophe Béchu]] |- |[[Ministère de l'Enseignement supérieur (France)|Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche]] |[[Sylvie Retailleau]] |- |[[Ministre de la Fonction publique (France)|Ministre de la Transformation et de la Fonction publiques]] |[[Stanislas Guerini]] |- |Ministre chargé du Renouveau démocratique<br>[[Porte-parole du gouvernement (France)|Porte-parole du gouvernement]] |[[Prisca Thevenot]] |- |[[Ministre chargé des Relations avec le Parlement|Ministre déléguée chargée des Relations avec le Parlement]] |[[Marie Lebec]] |- |[[Ministre chargé des Droits des femmes|Ministre déléguée chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations]] | [[Aurore Bergé]] |} === Découpage territorial et décentralisation === {{Article détaillé|Organisation territoriale de la France|Décentralisation en France}} [[Fichier:Regions France 2016.svg|vignette|redresse|left|Carte des 18 régions françaises, à compter du {{date|1/1/2016}}.]] [[Fichier:2022 France - régions et départements, noms.png|vignette|redresse|Les 13 régions et les départements de la France métropolitaine.]] On distingue d'une part, la France métropolitaine et les [[Département et région d'outre-mer|régions d'outre-mer]], qui sont administrées dans le cadre des règles générales, et d'autre part, la [[Nouvelle-Calédonie]], les [[Collectivité d'outre-mer|collectivités d'outre-mer]] et les [[Territoire d'outre-mer (France)|territoires d'outre-mer]], qui disposent de statuts différents. La France métropolitaine et les [[Département et région d'outre-mer|régions d'outre-mer]] sont divisées en de multiples [[collectivité territoriale en France|collectivités territoriales]] réparties sur trois niveaux : la [[commune (France)|commune]], le [[département français|département]] et la [[région française|région]]. Il existe également des [[Collectivité à statut particulier|collectivités territoriales à statut particulier]] telles que les [[Collectivité territoriale unique|collectivités territoriales uniques]] qui englobent les compétences du département et de la région ou encore la [[collectivité européenne d'Alsace]]. Ces collectivités territoriales sont en même temps des [[Organisation territoriale de la France|circonscriptions administratives]] dans lesquelles l'État intervient au travers de ses services [[Déconcentration|déconcentrés]]. Les communes, au nombre de {{formatnum:35416}} en métropole au {{date|1/1/2020}}<ref>https://www.vie-publique.fr/en-bref/20079-populations-legales-les-chiffres-pour-2020#:~:text=Chaque%20ann%C3%A9e%2C%20l'INSEE%20publie,total%20de%2035%20416%20communes.</ref>, correspondent généralement au territoire d'une ville ou d'un village ; elles sont dirigées par un [[Conseil municipal (France)|conseil municipal]]<ref group="k" name="p88"/>, qui élit un [[Maire (France)|maire]], à la fois agent de la collectivité territoriale et représentant de l'État dans la commune<ref group="k">{{p.|90}}.</ref>. Depuis les années 1990, la coopération entre les communes a été renforcée par l'émergence d'[[Établissement public de coopération intercommunale|établissements publics de coopération intercommunale]], dont le rôle s'accroît<ref group="k">{{p.|91-93}}.</ref>. Les départements, créés pendant la Révolution française<ref group="k" name="p84">{{p.|84}}.</ref>, sont aujourd'hui{{quand}} au nombre de 99 dont 5 en Outre-mer. Ils sont dirigés par un [[conseil départemental]] dont les membres sont élus au sein des [[Canton français|cantons]]<ref group="k">{{p.|85}}.</ref> et l'État y est représenté par un [[Préfet de département|préfet]]<ref group="k" name="p86">{{p.|86}}.</ref>. Quant aux 18 régions françaises, dont l'existence est plus récente<ref group="k" name="p86"/>, elles sont dirigées par un [[conseil régional (France)|conseil régional]]<ref group="k" name="p87">{{p.|87}}.</ref> et l'État y est représenté par un [[préfet de région]]<ref group="k" name="p88">{{p.|88}}.</ref>. À ces collectivités territoriales s'ajoutent [[Organisation territoriale de la France|d'autres divisions territoriales]], telles que le [[Canton français|canton]], l'[[Arrondissement français|arrondissement]] ou plus récemment le [[Pays (aménagement du territoire)|pays]] mais elles ne possèdent pas de dirigeants élus<ref group=N>Il faut également ajouter à cette liste le cas de certaines entités au statut particulier. La [[Collectivité territoriale de Corse]] possède un statut à part, distinct de celui des régions. Quant aux trois plus grandes communes du pays ([[Paris]], [[Marseille]] et [[Lyon]]), elles sont divisées en [[Arrondissement municipal français|arrondissements municipaux]], au sein desquels un conseil d’arrondissement est élu, mais ce conseil d’arrondissement ne possède que des pouvoirs limités et généralement subordonnés à l’accord du conseil municipal.</ref>. Comparée à ses voisins européens, la France a longtemps été marquée par une forte [[Centralisation (histoire)|centralisation politique]], les collectivités territoriales disposant de pouvoirs relativement faibles<ref group="k" name="p84"/>. Néanmoins, cette situation a beaucoup évolué depuis le début des années 1980, d'abord en 1982 et 1983 avec les [[Décentralisation en France#Application de la décentralisation territoriale|lois Defferre]] (appelées ''a posteriori'' l'[[Décentralisation en France|acte I de la décentralisation]]), puis entre 2002 et 2004 sous le [[Gouvernement Jean-Pierre Raffarin (2)|gouvernement Raffarin]] (acte II)<ref>{{Lien web|titre=La décentralisation : Acte II|url=https://www.vie-publique.fr/actualite/dossier/decentralisation-acte2/decentralisation-acte-ii.html|site=vie-publique.fr|date=17/2/2005|consulté le=28/2/2010}}.</ref>. En 2010, les compétences des collectivités territoriales sont nombreuses, et concernent notamment les établissements scolaires, les transports, le développement économique et l'action sociale<ref>{{Lien web|url=https://www.cyber-base.org/cyberbase/content/internaute/fichier/presse/presse_11.pdf|site=cyber-base.org|titre=Comprendre les collectivités territoriales|consulté le=28/2/2010}}.</ref>. Néanmoins, la superposition de multiples échelons et la limite souvent floue entre les compétences des différentes collectivités territoriales est la source de débats sur l'avenir de la décentralisation sur lequel le [[Gouvernement François Fillon (2)|gouvernement Fillon]] s'est penché entre 2008 et 2010<ref>{{Lien web|url=https://www.lexpress.fr/region/chronologie-de-la-reforme-des-collectivites-territoriales_795903.html|titre=Chronologie de la réforme des collectivités territoriales|date=3/2/2010|auteur=Catherine Gouëset|site=lexpress.fr|consulté le=28/2/2010|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. Le [[Gouvernement Manuel Valls (2)|gouvernement Valls]] poursuit ce processus, appelé l'[[acte III de la décentralisation]] en proposant un nouveau découpage en 18 régions, effectif à partir du {{date|1/1/2016}} et des [[Élections régionales françaises de 2015|élections régionales de décembre 2015]]<ref>{{Ouvrage|titre=LOI {{n°|2015-29}} du 16/1/2015 relative à la délimitation des régions, aux élections régionales et départementales et modifiant le calendrier électoral|date=16/1/2015|lire en ligne=https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030109622&categorieLien=id|consulté le=2019-08-13}}.</ref>. === France d'outre-mer === {{Article détaillé|France d'outre-mer}} [[Fichier:Overseasfrancemap.png|vignette|redresse=1.2|France métropolitaine et d'outre-mer (bleu).|alt=Une carte de la France d’outre-mer, montrant que la France est présente dans tous les océans.]] Les territoires français situés en dehors de l'Europe géographique, qui correspondent à d'anciennes colonies restées françaises, sont quant à eux soumis à des régimes administratifs et juridiques très différents les uns des autres<ref name="outre-mer"/>. Ces territoires, dont la situation économique est globalement moins bonne que celle de la métropole, bénéficient de nombreuses aides de l'État<ref>{{Lien web|url=https://www.nouvelobs.com/societe/guadeloupe-dom-la-crise/20090305.OBS7367/outre-mer-200-a-250-millions-euro-d-aides-de-l-etat.html|titre=Outre-mer : 200 à 250 millions d’euros d’aides de l’État|site=nouvelobs.com|date=5/3/2009|auteur=AP|consulté le=28/2/2010}}.</ref>. La [[Guadeloupe]], la [[Guyane]], la [[Martinique]], [[La Réunion]] et, depuis 2011, [[Mayotte]]<ref group=N name="mayotte">En 2009, les habitants de Mayotte se sont prononcés par [[Référendum sur la départementalisation de Mayotte|référendum pour la départementalisation de leur collectivité]], dont le statut était déjà proche de celui des départements.</ref> sont des [[Département et région d'outre-mer|départements et régions d'outre-mer]]. Ces cinq territoires se distinguent du reste de la France d'outre-mer par leur statut en tout point similaire à celui des régions métropolitaines, bien que les lois françaises puissent prévoir des dispositions spécifiques les concernant<ref>{{Lien web|url=https://web.archive.org/web/20120207173737/https://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/institutions/collectivites-territoriales/outre-mer/qu-est-ce-qu-departement-outre-mer-region-outre-mer.html|titre=Qu’est-ce qu’un département d’outre-mer et une région d’outre-mer ?|site=vie-publique.fr|consulté le=28/2/2010}}.</ref>. Ces régions ultramarines font partie des [[Région ultrapériphérique|régions ultrapériphériques de l'Union européenne]], et sont soumises à la législation européenne<ref>{{lien web|url=https://web.archive.org/web/20080310224301/https://ec.europa.eu/regional_policy/themes/rup_fr.htm|titre=La Politique régionale et les régions ultrapériphériques|site=ec.europa.eu|consulté le=28/2/2010}}.</ref>, qui s'y applique de plein droit. <gallery style="text-align:center;" mode="packed"> Fichier:Guadeloupe from ISS.jpg|{{centrer|[[Guadeloupe]]}} Fichier:Suriname and French Guiana captured by Envisat ESA208295.tiff|{{centrer|[[Guyane]]}} Fichier:Martinique from ISS.jpg|{{centrer|[[Martinique]]}} Fichier:Mayotte ISS.jpg|{{centrer|[[Mayotte]]}} Fichier:La Réunion from space.jpg|{{centrer|[[la Réunion]]}} </gallery> En revanche, les autres territoires français d'outre-mer, à l'exception des collectivités de [[Saint-Barthélemy (Antilles françaises)|Saint-Barthélemy]] et de [[Saint-Martin (Antilles françaises)|Saint-Martin]], [[Pays et territoire d'outre-mer|ne font pas partie de l'Union européenne]], bien que leurs habitants disposent de la citoyenneté européenne<ref>{{Lien web|url=https://web.archive.org/web/20080312145434/https://ec.europa.eu/development/geographical/regionscountries/regionscountriesocts_fr.cfm|titre=Les relations de l’UE avec les territoires d’outre-mer (PTOM)|site=ec.europa.eu|consulté le=28/2/2010}}.</ref>. Il s'agit tout d'abord des cinq [[Collectivité d'outre-mer|collectivités d'outre-mer]], aux statuts très variés : la [[Polynésie française]], [[Saint-Barthélemy (Antilles françaises)|Saint-Barthélemy]], [[Saint-Martin (Antilles françaises)|Saint-Martin]], [[Saint-Pierre-et-Miquelon]] et [[Wallis-et-Futuna]]<ref>{{Lien web|url=https://web.archive.org/web/20081222124707/https://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/institutions/collectivites-territoriales/outre-mer/quels-sont-statuts-collectivites-outre-mer.html|titre=Quels sont les statuts des collectivités d’outre-mer ?|site=vie-publique.fr|consulté le=28/2/2010}}.</ref>. Bien que l'État y conserve certaines prérogatives exclusives, elles sont soumises en grande partie à une législation spécifique et bénéficient de la [[Régimes législatifs français|spécialité législative]]<ref name="outre-mer">{{Lien web|url=https://web.archive.org/web/20080227222034/https://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/institutions/collectivites-territoriales/outre-mer/existe-t-il-differents-types-collectivites-outre-mer.html|titre=Existe-t-il différents types de collectivités en outre-mer ?|site=vie-publique.fr|consulté le=28/2/2010}}.</ref>. La [[Nouvelle-Calédonie]], de son côté, est une collectivité territoriale ''[[sui generis]]'', à l'autonomie très poussée, où la question de l'indépendance fait partie du débat au sein du territoire, y compris par référendum<ref name="TAAF">{{Lien web|url=https://web.archive.org/web/20090223230232/https://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/institutions/collectivites-territoriales/outre-mer/qu-est-il-nouvelle-caledonie-taff.html|titre=Qu’en est-il de la Nouvelle-Calédonie et des TAFF ?|site=vie-publique.fr|consulté le=28/2/2010}}.</ref>. Enfin, les [[Terres australes et antarctiques françaises]] et l'[[Île Clipperton|île de Clipperton]], qui n'accueillent aucun habitant permanent, sont gérées directement par l'État ou son représentant<ref name="TAAF"/>{{,}}<ref>{{Lien web|url=https://www.senat.fr/questions/base/2009/qSEQ090709607.html|site=senat.fr|titre=Clipperton|auteur=Secrétariat d’État à l’outre-mer|consulté le=28/2/2010|date=2009}}.</ref>. <gallery style="text-align:center;" mode="packed"> Fichier:Clipperton Island Sentinel-2 20190111.tif|{{centrer|[[Île Clipperton|Clipperton]]}} Fichier:Newcaledonia tmo 2012268 lrg.jpg|{{centrer|[[Nouvelle-Calédonie]]}} Fichier:Tahiti vue par Sentinel 2 (cropped).jpg|{{centrer|[[Tahiti]] ([[Polynésie française]])}} Fichier:Saint-Barthélemy (ISS-018).jpg|{{centrer|[[Saint-Barthélemy (Antilles françaises)|Saint-Barthélemy]]}} Fichier:Saint Martin.png|{{centrer|[[Saint-Martin (Antilles françaises)|Saint-Martin]]}} Fichier:PIA24554 - St. Pierre, France.tif|{{centrer|[[Saint-Pierre-et-Miquelon]]}} Fichier:Futuna and Alofi.jpg|{{centrer|[[Futuna]] et [[Alofi (île)|Alofi]] ([[Wallis-et-Futuna]])}} Fichier:NASA Wallis Island STS104-722-73 3 (modified).jpg|{{centrer|[[Wallis (île)|Wallis]] ([[Wallis-et-Futuna]])}} </gallery> === Tendances politiques, partis et élections === {{Article détaillé|Vie politique en France depuis 1958|Liste des partis et mouvements politiques français}} [[Fichier:Evolution du paysage politique 1958-2017.png|vignette|gauche|Évolution du paysage politique français de 1958 à nos jours. Extrême-droite (en bleu foncé) ; droite (en bleu) ; centre-droit (en bleu-clair) ; centre et centre-gauche (en jaune) ; écologistes (en vert) ; gauche (en rose) ; extrême-gauche à gauche radicale (en rouge).]] {{Infobox Législature de France |nom = [[XVIe législature de la Cinquième République française|{{XVIe}} législature de la Cinquième République française]] | début = {{date|28|juin|2022}}<br/><small>({{durée|28|06|2022}})</small> | fin = | sessions = 2 sessions ordinaires<br>2 sessions extraordinaires | diagramme chambre =XVIe législature.svg | composition chambre = '''[[Gouvernement Gabriel Attal|Gouvernement]] (250)''' {{Légende/Début}} {{Légende|{{Infobox Parti politique français/couleurs|-LREM}}|[[Groupe Renaissance|RE]] (169)}} {{Légende|{{Infobox Parti politique français/couleurs|-MODEM}}|[[Groupe démocrate, MoDem et indépendants|DEM]] (50)}} {{Légende|{{Infobox Parti politique français/couleurs|-Horizons}}|[[Groupe Horizons et apparentés|HOR]] (31)}} {{Légende/Fin}} '''[[Opposition parlementaire|Opposition]] (320)''' {{Légende/Début}} {{Légende|{{Infobox Parti politique français/couleurs|-RN}}|[[Groupe Rassemblement national|RN]] (88)}} {{Légende|{{Infobox Parti politique français/couleurs|-FI}}|[[Groupe La France insoumise|LFI-NUPES]] (75)}} {{Légende|{{Infobox Parti politique français/couleurs|-LR}}|[[Groupe Les Républicains (Assemblée nationale)|LR]] (61){{note | groupe="N" | Selon la déclaration officielle des groupes. Dans les faits, une grande partie des députés LR jouent le rôle de [[soutien sans participation]]<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Lilian |nom=Alemagna |prénom2=Dominique |nom2=Albertini |titre=Entre LR et la majorité présidentielle, des textes de loi qui signent une alliance de facto |url=https://www.liberation.fr/politique/entre-lr-et-la-majorite-presidentielle-des-textes-de-loi-qui-signent-une-alliance-de-facto-20221107_DIZNQYNQXVGVLPP2KMHWU54RFU/ |site=Libération |consulté le=2023-03-27}}.</ref>.}}}} {{Légende|{{Infobox Parti politique français/couleurs|-PS}}|[[Groupe socialiste (Assemblée nationale)|SOC]] (31)}} {{Légende|{{Infobox Parti politique français/couleurs|-PCF}}|[[Groupe communiste (Assemblée nationale)|GDR-NUPES]] (22)}} {{Légende|{{Infobox Parti politique français/couleurs|-MRSL}}|[[Groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires|LIOT]] (22)}} {{Légende|{{Infobox Parti politique français/couleurs|-EELV}}|[[Groupe écologiste (Assemblée nationale)|ÉCO-NUPES]] (21)}} {{Légende/Fin}} '''Autres (7)''' {{Légende/Début}} {{Légende|{{Infobox Parti politique français/couleurs|-SE}}|[[Non-inscrit à l'Assemblée nationale|NI]] (7)}} {{Légende/Fin}} | présidente chambre = [[Yaël Braun-Pivet]] | président chambre parti = [[Renaissance (parti)|RE]] | président chambre début = 28 juin 2022 | président chambre fin = | président2 chambre = | président2 chambre parti = | président2 chambre début = | président2 chambre fin = | élections législatives = [[Élections législatives françaises de 2022|12 et 19 juin 2022]] | président sénat = [[Gérard Larcher]] | président sénat parti = [[Les Républicains|LR]] | président sénat début = {{date|1|octobre|2014}} | président sénat fin = | élections sénat = [[Élections sénatoriales françaises de 2017|2017]], [[Élections sénatoriales françaises de 2020|2020]] | parti gouv = [[Ensemble (coalition française)|Ensemble]] <small>([[Renaissance (parti)|RE]] - [[Mouvement démocrate (France)|DEM]] - [[Horizons|HOR]])</small> | gouvernement1 =[[Gouvernement Élisabeth Borne|Borne]] | gouvernement1 début =20 mai 2022 | gouvernement1 fin =9 Janvier 2024 | gouvernement2 = [[Gouvernement Gabriel Attal|Attal]] | gouvernement2 début =9 janvier 2024 | gouvernement2 fin = | gouvernement3 = | gouvernement3 début = | gouvernement3 fin = | précédente = [[XVe législature de la Cinquième République française|{{XVe|législature}}]] | suivante = }} Le système politique français, et notamment le suffrage uninominal majoritaire qui prévaut lors des [[Élection présidentielle en France|élections présidentielles]] et [[Élections législatives en France|législatives]], tend à une [[bipolarisation]] ou à une tri-polarisation de la vie politique<ref group="n" name="n215-216">{{p.|215-216}}.</ref>. Par conséquent, on observe depuis les débuts de la Cinquième République une tendance au regroupement des partis avec de fréquents retours en arrière<ref group="k">{{p.|79-80}}.</ref>. Cependant, l'audience des principaux partis tend à diminuer au profit des petites formations<ref group="N">Entre 1974 et 2002, au premier tour de chaque élection présidentielle, la part des suffrages exprimés obtenue par les trois premiers candidats cumulés n’a cessé de diminuer, de presque 91 % en 1974 à un peu moins de 53 % en 2002. Néanmoins, cette évolution a été contredite par l’élection présidentielle de 2007 : les trois premiers candidats ont obtenu plus de 75 % des suffrages exprimés, un résultat qui s’explique en partie par la crainte des électeurs de ne pas voir, comme en 2002, le candidat d’un des deux principaux partis se qualifier pour le second tour.</ref>. Le paysage politique français connaît trois évolutions majeures depuis les années 1980 : la chute de l'audience du [[Parti communiste français]]<ref group="n">{{p.|217}}.</ref>, la baisse progressive de l'électorat centriste et la hausse du vote pour des partis d'extrême droite<ref group="n" name="n215-216"/>. Par ailleurs, l'[[Abstention électorale en France|abstention]] concerne un nombre de plus en plus élevé d'électeurs<ref>{{Lien web|url=https://www.scienceshumaines.com/index.php?lg=fr&id_dossier_web=26&id_article=4447|auteur=Bruno Cautrès|titre=L’abstention |périodique=[[Sciences humaines (magazine)|Sciences humaines]] |consulté le=2/3/2010}}.</ref>. Depuis les années 1990, les deux principaux partis français sont [[Les Républicains]] (LR) {{incise|[[Rassemblement pour la République]] (RPR) avant 2002, puis [[Union pour un mouvement populaire]] (UMP) de 2002 à 2015}} et le [[Parti socialiste (France)|Parti socialiste]] (PS)<ref>{{Ouvrage|prénom1=Gérard|nom1=Grunberg|lien auteur1=Gérard Grunberg|prénom2=Florence|nom2=Haegel|titre=La France vers le bipartisme ?|sous-titre=La présidentialisation du PS et de l’UMP|collection=Nouveaux débats|éditeur=Presses de Sciences-Po|lieu=Paris|année=2007|isbn=978-2-7246-1010-9|lccn=2007444041}}.</ref>. Le mouvement Les Républicains est un parti de droite et de centre-droit<ref name="partis">{{Lien web|url=https://web.archive.org/web/20081222084248/https://www.lepolitique.com/partis/index.htm|site=lepolitique.com|titre=Partis politiques|consulté le=2/3/2010}}.</ref>, membre du [[Parti populaire européen]]. Le [[Parti socialiste (France)|Parti socialiste]] est un parti de gauche et de centre-gauche<ref name="partis"/>, membre du [[Parti socialiste européen]]. En 2012, le président de la République, le Premier ministre, la plupart des ministres, des députés, des sénateurs et des présidents de conseils régionaux ou généraux en sont membres. De nombreux autres partis participent à la vie politique de la France : les plus importants sont le [[Rassemblement national|Front national]] (FN, extrême-droite nationaliste<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.parties-and-elections.eu/catalonia.html|titre=Parties and Elections in Europe|auteur=Wolfram Nordsieck|consulté le=23-11-2015}}.</ref>, populiste<ref>{{Lien web|auteur=Baptiste Bouthier|titre=Depuis 2011, le FN est devenu « protectionniste au sens large »|url = https://www.liberation.fr/france/2014/04/21/depuis-2011-le-fn-est-devenu-protectionniste-au-sens-large_1001771|éditeur=[[Libération (journal)|Libération]]|consulté le = 2015-12-01|date = 21-4-2014}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en|auteur=Adam Taylor|url=https://www.washingtonpost.com/blogs/worldviews/wp/2015/01/08/french-far-right-leader-seeks-to-reintroduce-death-penalty-after-charlie-hebdo-attack/|titre=French far-right leader seeks to reintroduce death penalty after Charlie Hebdo attack|site=[[The Washington Post|Washingtonpost.com]]|consulté le=2015-03-31}}.</ref>, souverainiste et opposé à l'immigration<ref>{{lien web|titre=Stopper l'immigration, renforcer l'identité française |url=https://web.archive.org/web/20170204141449/https://www.frontnational.com/le-projet-de-marine-le-pen/autorite-de-letat/immigration/ |site=[[Rassemblement national|Front national]] |consulté le=1/1/2015}}.</ref>), l'[[Union des démocrates et indépendants]] (UDI, centre et centre-droit), le [[Mouvement démocrate (France)|Mouvement démocrate]] (MoDem, centre), le [[Mouvement radical|Mouvement radical, social et libéral]] (centre-gauche à centre-droit), [[Europe Écologie Les Verts]] (EELV, écologistes)<ref group=N>Depuis 2009, les Verts sont associés à d’autres partis écologistes dans l’alliance électorale [[Europe Écologie]].</ref>{{,}}<ref group="n">Les partis indiqués ici sont ceux dont l’analyse est détaillée dans les pages 217 à 224.</ref>, le [[Parti communiste français]] (PCF, gauche communiste) et [[La France insoumise]] (gauche radicale et écosocialiste). Les élections présidentielles puis législatives de 2017 ont toutefois abouti à une recomposition du paysage politique français, marquée par une élimination dès le premier tour des candidats des deux partis ayant occupé la présidence de la République auparavant, et l'élection d'un jeune candidat entré en politique active sous la présidence de François Hollande sans être membre actif du PS, [[Emmanuel Macron]]<ref>[https://www.lemonde.fr/idees/article/2017/06/13/en-quelques-semaines-macron-a-chamboule-le-systeme-politique-comme-jamais-depuis-1958_5143631_3232.html].</ref>. Le mouvement créé par ce dernier sur une ligne centriste, europhile et sociale-libérale, et réunissant des personnalités du centre-gauche, du centre, du centre-droit et de la société civile, [[La République en marche]], obtient ensuite la majorité à l'Assemblée nationale. Cette formation reste toutefois encore peu représentée au Sénat et dans les assemblées des collectivités locales. Des [[Mouvements indépendantistes en France|mouvements indépendantistes]], [[Nationalisme périphérique|nationalistes périphériques]] ou [[Régionalisme (politique)|régionalistes]] existent dans plusieurs territoires métropolitains ou ultramarins, mais peu d'entre eux ont acquis une importance effective (par le biais d'une représentation parlementaire ou la participation aux exécutifs locaux), par exemple : l'[[Union démocratique bretonne]] (UDB, gauche à centre-gauche socialiste et social-démocrate, régionaliste et autonomiste) et [[Pour la Bretagne !]] (gauche écologiste, socialiste et régionaliste) en [[Bretagne (région administrative)|Bretagne]] ; la coalition ''[[Pè a Corsica]]'' ([[Nationalisme corse|nationaliste]], unissant des autonomistes et des indépendantistes) en [[Corse]] ; le ''[[Partit occitan]]'' (POC, gauche écologiste, [[nationalisme occitan|occitaniste]] et autonomiste) dans le [[Midi de la France|Midi]] ; le [[Mouvement indépendantiste martiniquais]] (MIM, gauche indépendantiste et régionaliste), le [[Parti pour la libération de la Martinique]] (PALIMA, extrême-gauche indépendantiste), le [[Parti progressiste martiniquais]] (PPM, gauche socialiste et autonomiste) et le [[Rassemblement démocratique pour la Martinique]] (RDM, centre-gauche social-démocrate autonomiste) en [[Martinique]] ; le [[Front de libération nationale kanak et socialiste]] (FLNKS, constitué lui-même de plusieurs partis, [[nationalisme kanak|nationaliste kanak]], indépendantiste et [[socialisme mélanésien|socialiste mélanésien]]) en [[Nouvelle-Calédonie]] ; le ''[[Tavini huiraatira]]'' (ou simplement ''Tavini'', gauche à centre-gauche indépendantiste) en [[Polynésie française]]. === Finances publiques === En France, les [[prélèvements obligatoires]] représentaient 46,2 % du PIB en 2017<ref name=":0">{{Lien web|titre=Les recettes fiscales continuent de croître avec une évolution de la structure de la fiscalité vers une part grandissante des impôts sur les sociétés et sur la consommation - OCDE|url=https://www.oecd.org/fr/presse/les-recettes-fiscales-continuent-de-croitre-avec-une-evolution-de-la-structure-de-la-fiscalite-vers-une-part-grandissante-des-impots-sur-les-societes-et-sur-la-consommation.htm|site=[[OCDE]] |consulté le=2019-04-23}}.</ref>, soit le taux le plus élevé parmi les pays membres de l'[[Organisation de coopération et de développement économiques|OCDE]]<ref name=":0" />, et ce taux a tendance à augmenter<ref group="a">{{p.|133}}.</ref>. Les [[cotisations sociales]] représentent près de 38 % du total, dix points de plus que la moyenne des pays de l'OCDE<ref group="a">{{p.|140}}.</ref> ; à l'inverse, la France est le pays développé où les [[Impôt sur le revenu (France)|impôts sur le revenu]] et [[Impôt sur les sociétés en France|sur les sociétés]] représentent la part la plus faible du total des prélèvements obligatoires<ref group="a">{{p.|138}}.</ref>. Malgré le taux élevé des prélèvements obligatoires, les dépenses publiques les dépassent nettement, totalisant 56,8 % du [[produit intérieur brut|PIB]] en 2015<ref name=":13">{{Lien web|langue=fr|titre=Administration publique - Dépenses des administrations publiques - OCDE Data|url=https://data.oecd.org/fr/gga/depenses-des-administrations-publiques.htm|site=oecd.org|consulté le=2019-04-23}}.</ref>. Dès lors, le [[Déficit public de la France|déficit public]] est élevé, atteignant 2,68 % du PIB en 2017<ref name=":1">{{Lien web|langue=fr|titre=Administration publique - Déficit des administrations publiques - OCDE Data|url=https://data.oecd.org/fr/gga/deficit-des-administrations-publiques.htm|site=oecd.org|consulté le=2019-04-23}}.</ref>, il baisse cependant de manière continue depuis 2009, année à laquelle il avait atteint 7,17 % du PIB<ref name=":1" />. Depuis 1974, la France n'a jamais réalisé d'[[excédent budgétaire]]<ref>{{Lien web|titre=Le dernier budget excédentaire remonte à…. 1974|url=https://www.lefigaro.fr/conjoncture/2013/09/25/20002-20130925ARTFIG00004-le-dernier-budget-excedentaire-remonte-a8230-1974.php|périodique=Le Figaro|date=2013-09-25|consulté le=2019-04-23}}.</ref>. La [[dette publique de la France]] s'établit à 98,4 % du PIB à la fin de l'année 2018, soit {{nombre|2315.3|milliards}} d'[[euro]]s<ref>{{Lien web|titre=En 2018, le déficit public s’élève à 2,5 % du PIB, la dette notifiée à 98,4 % du PIB - Informations rapides - 72 |url=https://www.insee.fr/fr/statistiques/3899153|site=[[INSEE]] |consulté le=2019-04-23}}.</ref>. Depuis 2002, la [[dette publique de la France]] n'a jamais été inférieure à 60 % du PIB. La France est néanmoins tenue de respecter les critères du [[Pacte de stabilité et de croissance]] de la [[zone euro]], qui limite le déficit budgétaire à 3 % du PIB et la dette publique à 60 % du PIB<ref group="a">{{p.|214}}.</ref>, ainsi que les critères du [[Pacte budgétaire européen]] de 2012 qui limite le déficit structurel à 0,5 % du PIB pour l'objectif budgétaire à moyen terme. {{Clr}} [[Fichier:Prélèvements obligatoires en France en 2007.svg|centre|vignette|redresse=2|Répartition des prélèvements obligatoires et des bénéficiaires institutionnels en 2007 (sources<ref>* {{pdf}} {{Lien web|url=https://web.archive.org/web/20090320085108/https://www.performance-publique.gouv.fr/fileadmin/medias/documents/ressources/PLF2009/RPO2009.pdf|titre=Projet de loi de finances pour 2009, Rapport sur les prélèvements obligatoires et leur évolution, Annexe 3 : Liste des impôts et taxes constitutifs des prélèvements obligatoires en 2007|site=performance-publique.gouv.fr|consulté le=22/2/2010}}.</ref> et précisions<ref group=N>Le diagramme de gauche représente les principaux impôts en pourcentage des recettes fiscales de l’État en 2007. Le diagramme de droite représente la part du PIB français revenant aux administrations publiques et de sécurité sociale après prélèvements obligatoires et transferts. IR = [[Impôt sur le revenu|Impôt sur le revenu des personnes physiques]] ; CSG = [[Contribution sociale généralisée]] ; IS = [[Impôt sur les sociétés]] ; TVA = [[Taxe sur la valeur ajoutée]] ; TIPP = [[Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques|Taxe intérieure sur les produits pétroliers]].</ref>).|alt=Ici sont visibles deux diagrammes : le premier montre la répartition des recettes fiscales de l’État par impôt et permet d’observer la prépondérance de la [[Taxe sur la valeur ajoutée]], de la [[Contribution sociale généralisée]], de l’[[Impôt sur le revenu|Impôt sur le revenu des personnes physiques]] et de l’[[Impôt sur les sociétés]] ; le deuxième permet d’observer le poids des prélèvements obligatoires dans le PIB, et leur répartition, principalement au bénéfice de la Sécurité sociale et de l’État.]] Jusqu'en 2012, les trois principales [[Agence de notation financière|agences de notation financière]] attribuaient toutes à la France leur notation maximale. Cependant, à cause de la dégradation de l'état des [[Finances publiques en France|finances publiques françaises]] à la suite de la [[Crise économique mondiale de 2008|crise économique de 2007-2008]], elles revoient leur notation à la baisse. Le {{date|19/11/2012}}, [[Moody's]] rabaisse sa note de Aaa à Aa1, puis le {{date|18/11/2015}}, de Aa1 à Aa2. [[Standard & Poor's]] baisse sa note de AAA à AA+ le {{date|13/1/2012}}, puis de AA+ à AA le {{date|8/11/2013}}. Enfin, l'agence [[Fitch Ratings|Fitch]] revoie sa note de AAA à AA+ le {{date|12 juillet 2013}}, puis de AA+ à AA le {{date|12/12/2014}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Rating: France Credit Rating 2019|url=https://countryeconomy.com/ratings/france|site=countryeconomy.com|consulté le=2019-05-17}}.</ref>. Les agences de notation ont salué l'élection d'[[Emmanuel Macron]] à la présidence de la République en 2017 et ont relevé leur perspective de notation<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Moody's améliore la perspective de la note de la France|url=https://www.lesechos.fr/2018/05/moodys-ameliore-la-perspective-de-la-note-de-la-france-989957|site=Les Echos|date=2018-05-05|consulté le=2019-05-17}}.</ref>. Au {{date|19/4/2018}}, l'agence de notation chinoise [[Dagong]] attribuait la note de A à la France avec une perspective stable, elle estimait que, malgré l'amélioration de la situation économique du pays, les réformes menées par le [[Gouvernement Édouard Philippe (2)|gouvernement]] pour réduire le niveau de la dette publique et accélérer le taux de croissance étaient trop lentes<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Dagong Maintains the Sovereign Credit Ratings of France at A with a Stable Outlook|url=https://en.dagongcredit.com/index.php?m=content&c=index&a=show&catid=88&id=4957|site=en.dagongcredit.com|périodique=DAGONG GLOBAL CREDIT RATING CO.,LTD|date=19/4/2018|consulté le=2019-05-17}}.</ref>. === Défense === {{Article détaillé|Forces armées françaises|Force de dissuasion nucléaire française|Organisation du traité de l'Atlantique nord|Liste des sous-marins français}} [[Fichier:Soldats français à Gao.PNG|alt=Soldats français engagés dans l’opération ''Serval'', en 2013.|vignette|Forces françaises engagées à Gao (Mali) dans le cadre de l'[[Opération Serval|opération ''Serval'']], en 2013.]] [[Fichier:Temeraire1048.jpg|gauche|vignette|Sous-marin nucléaire lanceur d'engins français, ''[[Le Téméraire (S617)|Le Téméraire]]''.]] {|class="wikitable centre alternance" style="text-align:center" |+ Principaux organismes |- ! scope="row"|Forces |{{petit|[[secrétariat général pour l'administration|SGA]]}} |{{petit|[[Chef d'État-Major des armées (France)|CEMA]]}} |{{petit|[[Armée de terre (France)|Armée de terre]]}} |{{petit|[[Marine nationale (France)|Marine nationale]]}} |{{petit|[[Direction générale de l'Armement|DGA]]}} |{{petit|[[Armée de l'air et de l'espace (France)|Armée de l'air et de l'espace]]}} |{{petit|[[Gendarmerie nationale (France)|Gendarmerie nationale]]}} |- ! scope="row"|Sites officiels |<ref>Ministère de la Défense, [https://www.defense.gouv.fr/sga SGA].</ref> |<ref>Ministère de la Défense, [https://www.defense.gouv.fr/ema EMA].</ref> |<ref>Ministère de la Défense, [https://www.defense.gouv.fr/terre Armée de Terre].</ref> |<ref>Ministère de la Défense, [https://www.defense.gouv.fr/marine Marine nationale].</ref> |<ref>Ministère de la Défense, [https://www.defense.gouv.fr/dga DGA].</ref> |<ref>Ministère de la Défense, [https://www.defense.gouv.fr/air Armée de l'Air].</ref> |<ref>Ministère de la Défense, [https://www.defense.gouv.fr/gendarmerie Gendarmerie Nationale].</ref> |} [[Fichier:Ministère de la Défense à Balard, parcelle Valin centre (08-2015).JPG|vignette|L'[[Hexagone Balard]], siège du ministère de la Défense.]] La France a le cinquième [[Budgets de la défense dans le monde|budget de la Défense]] au monde, selon les données du [[Institut international de recherche sur la paix de Stockholm|SIPRI]]<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=|titre=La France entre dans le top 5 des pays aux plus grosses dépenses militaires - L'Usine Aéro|périodique=L'Usine Nouvelle|date=2019-04-29|lire en ligne=https://www.usinenouvelle.com/article/la-france-entre-dans-le-top-5-des-pays-aux-plus-grosses-depenses-militaires.N836690|consulté le=2020-12-27}}.</ref>. Elle est la septième puissance militaire mondiale<ref>[https://www.geo.fr/geopolitique/quelles-sont-les-plus-grandes-puissances-militaires-du-monde-207973 Quelles sont les plus grandes puissances militaires du monde ?], geo, 19 janvier 2022</ref>, l'un des cinq membres permanents du [[Conseil de sécurité des Nations unies]] et, à ce titre, juridiquement reconnue comme un des cinq « États dotés d'armes nucléaires » (EDAN) par le [[traité sur la non-prolifération des armes nucléaires]]<ref>{{Lien web|url=https://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/non-proliferation-nucleaire-desarmement/traite-non-proliferation.shtml|site=ladocumentationfrancaise.fr|titre=La Conférence d’examen du Traité de non-prolifération des armes nucléaires (24 avril–19/5/2000, New York)|auteur=Les Cahiers français|consulté le=3/3/2010}}.</ref>. Elle est l'un des membres de l'[[Organisation du traité de l'Atlantique nord|OTAN]] où elle dispose du [[commandement allié Transformation]] (ACT), qui est un des deux postes de commandement militaires. L'Armée française est l'une des cinq plus dotées financièrement dans le monde et assure avec l'[[Forces armées britanniques|Armée britannique]] l'essentiel des opérations militaires européennes<ref>{{pdf}} {{lien web|auteur=Organisation du traité de l’Atlantique nord|titre=Compendium Otan-Russie sur les données économiques et financières concernant la défense|url=https://www.nato.int/docu/pr/2005/p05-161.pdf|date=8 décembre 2005|page=7|site=nato.int|consulté le=3/3/2010}}.</ref>. La France lui consacre 40,9 milliards (Mds) d’euros (49,6 Md€ pensions incluses) en 2022<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Budget |url=https://www.defense.gouv.fr/sga/ministere/budget-finances/budget#:~:text=-%20Au%20titre%20de%20la%20mission%20%C2%AB%20D%C3%A9fense,une%20augmentation%20de%208%2C5Mds%E2%82%AC%20par%20rapport%20%C3%A0%202017. |site=Ministère des Armées |consulté le=10 février 2023}}.</ref>. Sur les 40,9 milliards, 36 milliards sont consacrés à des commandes d'armement qui contribuent à soutenir l'industrie<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Budget 2022: le budget de la mission "Défense" en hausse de 1,7 milliard d'euros |url=https://www.bfmtv.com/economie/budget-2022-le-budget-de-la-mission-defense-en-hausse-de-1-7-milliard-d-euros_AN-202109220334.html |site=BFM BUSINESS |consulté le=2023-02-10}}.</ref>. Les forces militaires sont divisées en quatre armées principales : l'[[Armée de terre (France)|Armée de terre]], la [[Marine nationale (France)|Marine nationale]], l'[[Armée de l'air et de l'espace (France)|Armée de l'air et de l'espace]] et la [[Gendarmerie nationale (France)|Gendarmerie nationale]]<ref name="effectifs armées">{{Lien web|url=https://www.defense.gouv.fr/defense/le_ministere/organisation_et_missions/organisation/effectifs/militaires/personnel_militaire|titre=Personnel militaire|site=defense.gouv.fr|auteur=Ministère de la Défense|date=2006|consulté le=3/3/2010}}.</ref>. Depuis 1996, l'Armée est devenue professionnelle et le service militaire obligatoire a été remplacé par une [[Journée défense et citoyenneté]] mixte<ref>{{Lien web|url=https://www.defense.gouv.fr/japd/parcours_citoyennete/journee_d_appel_de_preparation_a_la_defense_japd|titre=Journée d’appel de préparation à la défense (JAPD)|site=defense.gouv.fr|auteur=ministère de la Défense|consulté le=3/3/2010}}.</ref>. D'une capacité d'environ {{unité|350000|hommes}}<ref name="effectifs armées"/>, elle est déployée à travers le monde, dans le cadre d'opérations extérieures au [[Sahel]] ([[Mali]] et [[Tchad]] notamment), en [[République centrafricaine]], au [[Liban]] et en [[Irak]]<ref>{{pdf}} {{Lien web|url=https://www.defense.gouv.fr/operations/rubriques_complementaires/carte-des-operations-exterieures|titre=Carte des forces françaises déployées en opérations extérieures|site=defense.gouv.fr|date=16 juillet 2015|consulté le=4 août 2015}}.</ref>, mais aussi dans le cadre de forces pré-positionnées en vertu de traités internationaux à [[Djibouti]], au [[Sénégal]]<ref group=N>Un retrait prochain des forces françaises du Sénégal est annoncé.</ref>, en [[Côte d'Ivoire]], au [[Gabon]] et aux [[Émirats arabes unis]]<ref>{{Lien web|url=https://www.defense.gouv.fr/ema/rubriques-complementaires/carte-des-forces-prepositionnees|titre=Forces pré-positionnées|site=defense.gouv.fr|consulté le=4 août 2015}}.</ref>, sans oublier les troupes positionnées dans la [[France d'outre-mer]]<ref>{{Lien web|url=https://web.archive.org/web/20100531062516/https://www.defense.gouv.fr/ema/forces_interarmees/forces_de_souverainete|titre=Forces de souveraineté|site=defense.gouv.fr|consulté le=3/3/2010}}.</ref>. Elle mobilise en outre plus de {{unité|1000|hommes}} dans le cadre du [[Plan Vigipirate|plan ''Vigipirate'']]<ref>{{Lien web|url=https://web.archive.org/web/20100619130604/https://www.defense.gouv.fr/ema/forces_interarmees/missions_interieures/vigipirate/vigipirate|titre=Vigipirate|site=defense.gouv.fr|consulté le=3/3/2010}}.</ref>. Le pays est par ailleurs le troisième plus gros exportateur mondial d'armement et est à ce sujet [[Exportations d'armes de la France#Critiques|critiqué et mis en cause]] par plusieurs [[organisations non gouvernementales]] pour le rôle que jouent ces armes dans différents conflits internationaux<ref>{{ouvrage|auteur=Anne Poiret|lien auteur=Anne Poiret|titre=Mon pays vend des armes|lieu=Paris|éditeur=[[Les Arènes]]|date=mai 2019|pages=304|isbn=978-2-7112-0106-8}}.</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|auteur=Romain Mielcarek|titre=Marchands d'armes|sous-titre=Enquête sur un business français|éditeur=[[Éditions Tallandier|Tallandier]]|date=juin 2017|pages=112|isbn=9791021026087}}.</ref>. === Appartenance à des organisations internationales === {{article détaillé|Relations entre la France et l'Union européenne|Liste des organisations internationales où siège la France}} [[Fichier:Schema pouvoirs Ve république France depuis le traité de Lisbonne.svg|vignette|redresse=2.2|Schéma des pouvoirs exécutif et législatifs français depuis le traité de Lisbonne.]] La France est l'un des cinq membres permanents du [[Conseil de sécurité des Nations unies]] et participe à la vie de multiples organisations internationales, comme l'[[Organisation du traité de l'Atlantique nord]] (OTAN), l'[[Organisation mondiale du commerce]] (OMC), l'[[Organisation de coopération et de développement économiques]] (OCDE), le [[Conseil de l'Europe]], le [[Groupe des sept (économie)|G7]], le [[Groupe des vingt|G20]] ou l'[[Organisation internationale de la francophonie]]. Depuis 1945, quelle que soit la majorité au pouvoir, l'Europe est un axe majeur de la politique étrangère française. Deux des sept [[Pères de l'Europe]] {{incise|[[Jean Monnet]] et [[Robert Schuman]]}} sont français<ref>{{Ouvrage|prénom1 = Paul F.|nom1 = Smets|directeur1 = oui|prénom2 = Mathieu|nom2 = Ryckewaert|directeur2 = oui|titre=Les Pères de l’Europe : cinquante ans après, perspectives sur l’engagement européen|collection = Bibliothèque de la Fondation Paul-Henri Spaak|éditeur=Émile Bruylant|lieu = Bruxelles|année=2001|isbn = 978-2-8027-1443-9|lccn = 2004624707}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|prénom1 = Gérard|nom1 = Bossuat|titre=Les fondateurs de l’Europe Unie|collection = Belin sup|éditeur=Belin|lieu = Paris|année=2001|pages totales = 286|isbn = 978-2-7011-2962-4}}.</ref> ; l'un des objectifs était alors d'éviter une nouvelle guerre mondiale en facilitant la [[Amitié franco-allemande|réconciliation franco-allemande]]<ref>{{Lien web|url=https://www.touteleurope.eu/fonctionnement-de-l-ue/les-traites-de-rome-1957/|titre=Les traités de Rome (1957)|site=[[Toute l'Europe]] |date=31 mars 2020|consulté le=16 juin 2023}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien archive |url=https://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/traite-rome-50e-anniversaire/traites.shtml |horodatage archive=20160714165835 |titre=Du traité de Rome au projet de traité constitutionnel européen : les apports des traités|site=[[La Documentation francaise|ladocumentationfrancaise]] |consulté le=10/3/2010}}.</ref>. Néanmoins, le positionnement de la France et des Français vis-à-vis de l'Europe a souvent été ambigu : du rejet par l'Assemblée nationale du traité créant la [[Communauté européenne de défense]] en 1954<ref>{{Lien web|auteur=Philippe Buton|url=https://www.cairn.info/article.php?ID_REVUE=VING&ID_NUMPUBLIE=VIN_084&ID_ARTICLE=VING_084_0043&FRM=B|titre=La CED, L’Affaire Dreyfus de la Quatrième République ?|éditeur=[[Vingtième siècle : Revue d'histoire]]|site=[[cairn.info]] |date=avril 2004|page=43-59|consulté le=10/3/2010}}.</ref> à celui par [[référendum français sur le traité établissant une constitution pour l'Europe|référendum]] du [[traité établissant une constitution pour l'Europe]] en 2005<ref name="constitution européenne"/>, les coups d'arrêt français à la [[Histoire de l'Union européenne|construction européenne]] ont été nombreux. Depuis le [[Traité sur l'Union européenne|traité de Maastricht]] en 1992, les domaines dans lesquels l'Union européenne a [[Union européenne#Compétences propres et partagées|compétence exclusive]] sont de plus en plus nombreux<ref group="k">{{p.|50-53}}.</ref>. Une grande partie du droit applicable en France est en 2010 d'origine européenne<ref group="k">{{p.|54}}.</ref>, d'autant plus qu'actuellement [[Droit de l'Union européenne#Principe de primauté sur les droits nationaux|le droit européen prime sur le droit national]]<ref group="k">{{p.|57}}.</ref>{{,}}<ref group="d">{{p.|81}}.</ref>. La France, cinquième puissance, pèse encore davantage sur la scène mondiale grâce à l'Union européenne<ref group="d">{{p.|84}}.</ref>. L'[[Marché commun européen|unification du marché européen]] et l'instauration d'une [[euro|monnaie unique]] en 1999 ont entraîné de profondes mutations de l'économie française<ref group="d">{{p.|82-83}} et 86-87.</ref>, dont le caractère bénéfique fait débat<ref group="d">{{p.|84-85}}.</ref>{{,}}<ref>{{en}} [https://www.economist.com/world/europe/displaystory.cfm?story_id=14843915 « Europe’s single market under threat », ''The Economist'', rubrique « Charlemagne », 12 novembre 2009].</ref>. Même si la France est le premier bénéficiaire de la [[politique agricole commune]]<ref>{{Lien web|url=https://www.touteleurope.eu/agriculture-et-peche/qu-est-ce-que-la-pac/|site=[[Toute l'Europe]] |titre=Qu’est-ce que la politique agricole commune (PAC) ?|consulté le=16 juin 2023}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web | auteur = Agnès Faure, Valentin Ledroit | titre = Réforme de la PAC : quels enjeux pour la France ? | jour = 23 | mois = novembre | année = 2021 | url = https://www.touteleurope.eu/agriculture-et-peche/reforme-de-la-pac-quels-enjeux-pour-la-france| site = [[Toute l'Europe]] | consulté le = 17 mai 2022 }}.</ref>, elle fait partie des pays contributeurs nets au [[budget de l'Union européenne]]<ref>[https://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/union-europeenne/action/financement/comment-france-participe-t-elle-au-financement-union-europeenne.html Comment la France participe-t-elle au financement de l'Union Européenne], sur le site vie-publique.fr.</ref>. [[Fichier:Bannière Drapeaux UE-27.svg|vignette|centré|redresse=3.2|La France, [[États membres de l'Union européenne|État membre]] de l'[[Union européenne]].]] === Politique étrangère et diplomatie === {{Article détaillé|Politique étrangère de la France|Politique étrangère de la France depuis 1945}} {{Article connexe|Liste des organisations internationales où siège la France}} Depuis la présidence du [[Charles de Gaulle|général de Gaulle]] (1958-1969), la politique étrangère de la France est caractérisée par une volonté d'indépendance, notamment vis-à-vis des [[États-Unis]]<ref name="États-Unis"/>, ce qui s'est traduit par la mise au point d'[[arme nucléaire|armes nucléaires]] et par son retrait du commandement intégré de l'[[Organisation du traité de l'Atlantique nord|OTAN]] de 1966 à 2009<ref name="États-Unis">{{Lien web|url=https://www.lefigaro.fr/international/2009/03/11/01003-20090311ARTFIG00073-quand-mitterrand-deja-negociait-le-retour-dans-l-otan-.php|site=lefigaro.fr|titre=Quand Mitterrand, déjà, négociait le retour dans l’Otan|date=10/3/2009|auteur=Isabelle Lasserre|consulté le=10/3/2010}}.</ref>. Elle est vue des années 1960 au début des années 2000 comme un allié du [[Civilisation islamique|monde arabo-musulman]], critique vis-à-vis de la politique de l'État d'[[Israël]]<ref>{{Ouvrage|prénom1 = Freddy|nom1 = Eytan|titre=La France, Israël et les Arabes : le double jeu ?|éditeur=Picollec|lieu = Paris|année=2004|pages totales = 560|isbn = 978-2-86477-211-8}}.</ref>. Le réseau des [[représentations diplomatiques de la France]] est le troisième du monde<ref name="ambassades"/>, avec actuellement 156 [[ambassade]]s et 97 postes consulaires répartis sur les cinq continents<ref name="ambassades">{{Lien web|url=https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/ministere_817/ambassades-consulats_814/index.html#sommaire_3|titre=Ambassades et consulats|site=diplomatie.gouv.fr|auteur=ministère des Affaires étrangères|consulté le=28/2/2010}}.</ref>. La France aide les [[pays en développement]], notamment d'Afrique<ref group="N">En 2008, 41 des aides et 49 % du personnel à l’étranger de l’[[Agence française de développement]] concernaient l’Afrique subsaharienne. Parmi les sept principaux États bénéficiaires des fonds de l’AFD (Afrique du Sud, Chine, Sénégal, Maroc, Indonésie, Égypte et Tunisie), cinq sont africains et trois sont d’anciennes colonies françaises.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Interview de Severino Jean-Michel : Directeur général de l'Agence Française de Développement (AFD)|url=https://www.easybourse.com/international/interview/1527/severino-jean-michel-afd.html|auteur1=Imen Hazgui|site=easybourse.com|date=20 mai 2009|consulté le=16 juin 2023}}.</ref>. Distribuée via l'[[Agence française de développement]], l'[[aide publique au développement]] représente 0,36 % du [[revenu national brut]] français en 2014, un taux en baisse, et inférieur à ceux du [[Royaume-Uni]] ou de l'[[Allemagne]]<ref>{{pdf}} {{Lien web|url=https://www.oecd.org/fr/developpement/stats/documentupload/ODA%202014%20Technical%20Note%20FR.pdf|site=oecd.org|titre=Synthèse de l'aide publique au développement en avril 2015|auteur=OCDE|consulté le=24 décembre 2015}}.</ref>. === Symboles républicains === {{Article détaillé|Emblèmes de la France}} [[Fichier:Republique-francaise-logo.svg|alt=Le logotype de la République française, adopté en 1999, refondé en 2020.|vignette|Le logotype du Gouvernement de la République française, adopté en 1999, refondé en 2020. Utilisé officiellement, il n'est cependant pas inscrit dans la Constitution.]] Selon la constitution de la Cinquième République, la France possède plusieurs emblèmes, datant pour l'essentiel de la Révolution française. Le [[drapeau de la France]] est constitué de trois bandes verticales d'égale largeur, de couleurs bleu, blanc et rouge<ref name="emblèmes">{{Lien web |url=https://www.conseil-constitutionnel.fr/le-bloc-de-constitutionnalite/texte-integral-de-la-constitution-du-4-octobre-1958-en-vigueur#article_2 |titre=Texte intégral de la Constitution du 4 octobre 1958 en vigueur |site=[[Conseil constitutionnel (France)|Conseil constitutionnel]] |date= 23 juillet 2008| consulté le=16 juin 2023}}, « Titre premier - De la souveraineté », article 2.</ref>. L'hymne national est ''[[La Marseillaise]]''<ref name="emblèmes"/>, un chant composé par [[Claude Joseph Rouget de Lisle|Rouget de Lisle]] à [[Strasbourg]] pendant la [[Révolution française]] et parfois critiqué depuis pour la violence de son texte<ref>{{Lien web |langue=fr |format=vidéo |titre=Faut-il changer la Marseillaise ? |url=https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/cac93049724/faut-il-changer-la-marseillaise |site=[[Institut national de l'audiovisuel|INA]] |périodique=journal télévisé France 3 (19/20) |date=13/7/1990 |consulté le=2022-01-12}}.</ref>. Enfin, la République française a pour devise : ''[[Liberté, Égalité, Fraternité]]''<ref name="emblèmes"/>. En outre, plusieurs symboles officieux existent pour représenter la France. En particulier, le buste de [[Marianne]], une femme portant le [[bonnet phrygien]], orne les mairies, et son visage est représenté sur les [[Marianne (timbre-poste)|timbres-poste]] et les [[Pièces en euro de la France|faces françaises]] des centimes d'euro<ref group="N">La France possède de nombreux autres symboles officieux, notamment le [[coq gaulois]], l’hexagone, les majuscules associées « RF » ou encore la figure de [[Jeanne d'Arc|Jeanne d’Arc]].</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=https://www.elysee.fr/la-presidence/marianne|titre=Marianne|site=elysee.fr|consulté le=04/10/2022}}.</ref>. Depuis 1999, le Gouvernement français s'est doté d'un [[Charte graphique de la communication gouvernementale en France|logotype rappelant le drapeau et la devise du pays, ainsi que la figure de Marianne]]. Ce logo figure en entête de tous les documents publiés par l'administration française. En 2020, la charte graphique gouvernementale est modernisée pour s'adapter aux nouveaux formats et aux nouveaux usages de la communication<ref>{{Lien web|titre=Introduction|url=https://www.gouvernement.fr/charte/charte-graphique-les-fondamentaux/introduction|site=[[Gouvernement de la République française]] |consulté le=2020-03-06}}.</ref>. == Population et société == {{Article détaillé|Français (peuple)}} === Démographie === {{Article détaillé|Démographie de la France|Histoire démographique de la France}} [[Fichier:Évolution démographique comparée - France, Allemagne et Royaume-Uni.svg|vignette|redresse|Évolution de la population de la France métropolitaine depuis 1801, comparée aux populations allemande et britannique (base 100 = 1800 ou 1801)<ref>* France : Jacques Dupaquier, ''Histoire de la population française'', Paris, [[Presses universitaires de France|PUF]], 1988, et {{Lien web|titre=Évolution de la population de la France métropolitaine|url=https://www.indices.insee.fr/bsweb/servlet/bsweb?action=BS_SERIE&BS_IDBANK=043638781&BS_IDARBO=01000000000000 |site=[[Institut national de la statistique et des études économiques]] |consulté le=31/1/2010}} * Allemagne : [https://destatis.de destatis.de] * Royaume-Uni : [https://www.statistics.gov.uk/CCI/nscl.asp?ID=7589 {{langue|en|Office for National Statistics}}] .</ref>.]] D'après l'[[Institut national de la statistique et des études économiques]] (Insee), {{unité|68 042 591 habitants}} vivent en France au {{date|1/1/2023}} (hors [[collectivité d'outre-mer|COM]] et [[Nouvelle-Calédonie]]), dont {{nobr|65 834 837}} en métropole et {{nobr|2 207 754}} dans les [[département et région d'outre-mer|départements d'outre-mer]]<ref>{{Lien web |auteur=INSEE |titre=Données annuelles de 1990 à 2023 |url=https://www.insee.fr/fr/statistiques/5225246#tableau-figure1 |date=17/01/2023 |consulté le=17/01/2023}}.</ref>. En 2016, {{unité|628000 habitants}} peuplent les [[collectivité d'outre-mer|collectivités d'outre-mer]] ([[Polynésie française]], [[Saint-Pierre-et-Miquelon]], [[Wallis-et-Futuna]], [[Saint-Martin (île)|Saint-Martin]] et [[Saint-Barthélemy (Antilles françaises)|Saint-Barthélemy]]) et de [[Nouvelle-Calédonie]] ; la population de l'ensemble des territoires français atteint environ {{nobr|67,7 millions}} d'habitants, soit environ 0,9 % de la [[population mondiale]]{{Référence obsolète}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Population & sociétés|sous-titre=Tous les pays du monde (2015)|url=https://www.ined.fr/fichier/s_rubrique/24208/population.societes.2015.525.tous.pays.monde.fr.fr.pdf |format=pdf |site=[[Institut national d'études démographiques]] |consulté le=13/4/2016}}.</ref>. Un [[recensement de la population en France|recensement national]] général était organisé à intervalles réguliers depuis 1801, mais depuis janvier 2004, le recensement est réalisé tous les ans dans les communes de {{unité|10000 habitants}} ou plus, hors collectivités d'outre-mer, et tous les cinq ans ailleurs<ref group="I">[https://www.insee.fr/fr/recensement/nouv_recens/vous/generalites.htm Le recensement de la population en bref].</ref>. Après avoir été relativement faible au {{s-|XIX}} et au début du {{s-|XX}} {{incise|la France a connu une [[transition démographique]] rapide et peu marquée<ref group="i">{{p.|17-18}}.</ref>}}, la croissance démographique de la France est devenue l'une des plus fortes d'Europe, combinant un taux de natalité supérieur à la moyenne européenne ({{unité|800000 naissances}} en 2015 contre {{unité|600000 décès}}) et un [[solde migratoire]] positif (environ {{unité|47000 individus}} en 2015) : la [[Démographie|population]] de la France s'est accrue de 0,4 % en 2015<ref group="I">[https://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=0&ref_id=ip1581 Bilan démographique 2015, Évolution de la situation démographique, France entière] (consulté le {{date|13/4/2016}}).</ref>. En 2015, le [[taux de fécondité]] en France est d'environ {{nobr|1,96 enfant}} par femme<ref>[https://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=bilandemo3 Insee - Fécondité totale, fécondité selon le groupe d'âges de la mère et âge moyen des mères à l'accouchement jusqu'en 2015] (consulté le {{date|13/4/2016}}).</ref>. En 2014, 29,2 % des nouveau-nés (hors Mayotte, COM et Nouvelle-Calédonie) avaient au moins un parent né à l'étranger et 25,7 % au moins un parent né hors de l'[[Union européenne]]<ref>« Les parents nés en France comprennent les parents nés dans les collectivités d'outre-mer (COM) », [https://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=NAISLIEUNAISPAR Insee - Naissances selon le pays de naissance des parents 2014], consulté le {{date|13/4/2016}}.</ref>. D'après les projections d'[[Eurostat]], la France devrait compter {{nobr|72,7 millions}} d'habitants en 2040, {{nobr|75,6 millions}} en 2060, et {{nobr|78,8 millions}} en 2080 (en excluant les territoires d'outre mer et la Nouvelle Calédonie). En outre, la structure de la [[pyramide des âges]] évolue depuis le début du {{s-|XXI}}. La part de la population la plus âgée augmente, en raison à la fois de la progression de l'espérance de vie (la France jouit d'une des plus grandes espérances de vie au monde<ref group=N>Le ''{{langue|en|[[The World Factbook|World Factbook]]}}'' de la [[Central Intelligence Agency|CIA]] l’estime à {{nobr|82 ans}} en 2015, ce qui place la France au huitième rang mondial ([https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/france/#people-and-society<!-- https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/rankorder/2102rank.html --> source]).</ref>) et de l'arrivée au troisième âge de la génération du ''[[Baby-boom|baby boom]]'' {{incise|phénomène communément appelé le ''[[papy boom]]''|stop}}. La proportion des plus de {{nobr|60 ans}} dans la population française est ainsi passée de 17 % à 25 % entre 1980 et 2016, et devrait approcher le tiers en 2050 selon l'[[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]]<ref>[https://www.insee.fr/fr/ffc/tef/tef2016/T16F032/T16F032.pdf Tableaux de l'économie française 2016 - Population par âge], {{p.|26-27}}) (consulté le {{date|13/4/2016}}).</ref>. === Immigration, population étrangère et minorités visibles === {{Article détaillé|Immigration en France}} En 2015, selon l'historien [[Pascal Blanchard (historien)|Pascal Blanchard]], entre 12 et {{nobr|14 millions}} de Français (soit 18 % à 22 % de la population totale) ont au moins un de leurs grands-parents né dans un territoire non européen<ref>[https://www.letelegramme.fr/bretagne/pascal-blanchard-l-etat-a-produit-un-apartheid-inconscient-14-03-2015-10557044.php L'État a produit un apartheid inconscient], ''[[Le Télégramme]]'', {{date|14/3/2015}}.</ref>. Le {{date|19/2/2020}}, le président de la République française déclare que {{nobr|10 millions}} de Français ont des parents en Afrique<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Covid-19 : Macron propose de transférer 3 à 5% des vaccins à l'Afrique |url=https://www.lefigaro.fr/flash-actu/covid-19-macron-propose-de-transferer-3-a-5-des-vaccins-a-l-afrique-20210218 |périodique=[[Le Figaro]] |consulté le=2021-03-02}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Macron propose de transférer 3 à 5 % des vaccins à l'Afrique |url=https://www.20minutes.fr/monde/2980931-20210219-vaccination-afrique-emmanuel-macron-propose-pays-riches-transferent-3-5-vaccins |périodique=[[20 Minutes (France)]] |consulté le=2021-03-02}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Coronavirus : Macron veut transférer des vaccins à l’Afrique |url=https://www.lepoint.fr/afrique/coronavirus-macron-veut-transferer-des-vaccins-a-l-afrique-19-02-2021-2414618_3826.php |périodique=[[Le Point]] |date=2021-02-19 |consulté le=2021-03-02}}.</ref>. [[Fichier:Évolution du nombre d'immigrés en France depuis 1921.jpg|vignette|Évolution du nombre d'immigrés en France depuis 1921.]] En 2010, la France accueille, selon la définition internationale des Nations unies (« personne née dans un autre pays que celui où elle réside »), {{nobr|7,2 millions}} d'[[Immigration|immigrés]], soit 11,1 % de la population, dont {{nobr|5,1 millions}} (7,8 %) nés hors de l'[[Union européenne]]. Elle se classe au sixième rang mondial, derrière les [[États-Unis]] ({{nobr|42,8 millions}}), la [[Russie]] (12,3), l'[[Allemagne]] (9,8), l'[[Arabie saoudite]] (7,3), le [[Canada]] (7,2) mais elle devance en revanche le [[Royaume-Uni]] (7,0), l'[[Espagne]] (6,4) et l'[[Italie]] (4,8)<ref>[https://lci.tf1.fr/france/societe/2010-11/les-immigres-constituent-11-de-la-population-francaise-6161732.html Les immigrés constituent 11 % de la population française], TF1, Alexandra Guillet, le 24 novembre 2010, source : Ined.</ref>{{,}}<ref>Ici selon la définition des Nations unies : « personne née dans autre pays que celui où elle réside », « La proportion d’immigrés est plus élevée que celle publiée par l’Insee, qui contrairement aux Nations unies ne compte pas dans les immigrés les Français nés à l’étranger. En ne comptant que les personnes nées étrangères à l’étranger, la proportion n’est que de 8 % en France », [https://www.ined.fr/fr/ressources_documentation/publications/pop_soc/bdd/publication/1520/ Note de l'Ined], Populations et société, {{numéro|472}}.</ref>. La France est également l'un des pays de l'Union européenne qui compte proportionnellement le plus de personnes issues de l'immigration ({{1re}} et {{2e}} générations) parmi les personnes âgées de 25 à {{nobr|54 ans}} avec 13,1 % d'immigrés et 13,5 % d'enfants d'au moins un immigré, soit un total de 26,6 %, devant notamment le Royaume-Uni (24,4 %), les Pays-Bas (23,5 %), la Belgique (22,9 %), l'Allemagne (21,9 %) et l'Espagne (20,2 %)<ref>[https://epp.eurostat.ec.europa.eu/portal/page/portal/product_details/publication?p_product_code=KS-31-10-539 Migrants in Europe, A statistical portrait of the first and second generation], Eurostat, décembre 2011, {{p.|122}}.</ref>. Selon la définition française ([[Institut national de la statistique et des études économiques|INSEE]]), plus restrictive (nés étrangers hors du territoire), la France comptait en 2015, {{nobr|6,170 millions}} d'immigrés, soit 9,3 % de la population. Depuis 1946, le nombre et la part d'immigrés en France augmente de manière continue : {{nobr|1,986 millions}} en 1946 (4,98 % de la population totale), {{nobr|4,037 millions}} en 1982 (7,43 % de la population totale), {{nobr|5,342 millions}} en 2008 (8,44 % de la population totale). Les enfants d'immigrés représentaient 10,4 % de la population totale en 2013. Il y avait donc {{nobr|12,5 millions}} d'immigrés et enfants d'immigrés en France en 2013, soit 19,3 % de la population. Les immigrés vivant en France en 2015 étaient originaires à 44,6 % d'[[Afrique]] (27 % en 1975), à 35,4 % d'[[Europe]] (66 % en 1975), à 14,3 % d'[[Asie]] (4 % en 1975) et à 5,6 % d'[[Amérique]]s ou d'[[Océanie]] (2 % en 1975). En 2015, {{nobr|2,997 millions}} d'immigrés étaient de [[Homme|sexe masculin]] et {{nobr|3,171 millions}} d'immigrés étaient de [[Femme|sexe féminin]]. En 2013, 39 % des immigrés en France disposaient de la [[nationalité française]], ce chiffre était de 28 % en 1975 et 16 % en 1911<ref>{{Lien web|titre=Immigrés, étrangers |url=https://www.insee.fr/fr/statistiques/3633212#tableau-Tableau1_radio1 |site=[[INSEE]] |date=18 décembre 2018|consulté le=2019-04-23}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Les chiffres de l'immigration en France|url=https://www.lefigaro.fr/actualite-france/2018/06/19/01016-20180619ARTFIG00310-les-chiffres-de-l-immigration-en-france.php|périodique=[[Le Figaro]] |date=2018-06-19|consulté le=2019-04-23}}.</ref>. La France a un [[solde migratoire]] positif. Selon l'INSEE, l'[[Immigration nette|excédent migratoire]] en 2014, en France était de {{unité|32300|personnes}}, soit 0,05 % de la population totale<ref>{{Lien web|titre=Composantes de la croissance démographique en 2019 |url=https://www.insee.fr/fr/statistiques/2381468 |site=[[Insee]] |consulté le=2019-04-23}}.</ref>. D'après [[Michèle Tribalat]], il y aurait {{nobr|3,8 millions}} [[Maghreb|personnes d'origine maghrébine]] en France en 2011<ref>{{Article|prénom1=Michèle|nom1=Tribalat|titre=Une estimation des populations d’origine étrangère en France en 2011|périodique=Espace populations sociétés. Space populations societies|numéro=2015/1-2|date=2015-07-01|issn=0755-7809|doi=10.4000/eps.6073|lire en ligne=https://journals.openedition.org/eps/6073|consulté le=2019-04-23}}.</ref>. En 2018, la [[Turquie|communauté turque]] est estimée à {{unité|630000|personnes}} [[Diaspora turque en France|en France]]<ref>{{Article|titre=Turcs de France : une diaspora sous influence ?|périodique=La Croix|date=2018-06-22|issn=0242-6056|lire en ligne=https://www.la-croix.com/France/Immigration/Turcs-France-diaspora-influence-2018-06-22-1200949294|consulté le=2019-04-23}}.</ref>. En 2014, il y avait près de {{unité|600000 [[Diaspora chinoise|Chinois en France]]}}, dont {{formatnum:50000}} étaient [[étudiant]]s<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Qui sont les 600.000 Chinois de France ?|url=https://www.francetvinfo.fr/societe/qui-sont-les-600-000-chinois-de-france_1680445.html |site=[[France info]] |date=2014-01-27|consulté le=2019-04-23}}.</ref>. En 2010, on estime à {{formatnum:150000}} le nombre de [[Diaspora vietnamienne en France|Vietnamiens en France]], ils vivent très majoritairement en [[Île-de-France|région parisienne]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La diaspora vietnamienne en France un cas particulier : la region parisienne |url=https://missionsetrangeres.com/eglises-asie/1995-10-16-la-diaspora-vietnamienne-en-france-un-cas/ |site=[[Missions étrangères de Paris]] |consulté le=2019-04-23}}.</ref>. [[Fichier:French residency by country of nationality 1999.PNG|vignette|Pays d'origine de l'immigration en France (2006).]] Les immigrés perçoivent des revenus inférieurs d'un tiers en moyenne à ceux des non-immigrés<ref group="i" name="d81">{{p.|81}}.</ref>, sont deux fois plus nombreux à ne pas être diplômés<ref group="i" name="d81" /> et trois fois plus nombreux à vivre sous le [[seuil de pauvreté]]<ref group="i" name="d81" />. Toutefois, à situation sociale égale, leur formation scolaire et leurs revenus sont proches de ceux des Français nés en France<ref group="i">{{p.|80-83}}.</ref>. Selon des travaux, publiés en 2015, de l'économiste [[Hippolyte d'Albis]], les migrants permettent une augmentation du [[Produit intérieur brut par habitant|PIB par habitant]] et une baisse du [[taux de chômage]], en cela ils ont un effet positif sur l'[[Économie de la France|économie]]<ref>{{Article|langue=en|auteur1=Hippolyte d’Albis|titre=Immigration Policy and Macroeconomic Performance in France|périodique=Etudes et documents|numéro=5|éditeur=CERDI/CNRS|date=25/3/2015|lire en ligne=https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01135389/document}}.</ref>. Les populations d'origine immigrée, et celles qui appartiennent à des [[Minorité visible|minorités visibles]], sont parfois victimes de [[discrimination]]s en France<ref group="i" name="d88-89">{{p.|88-89}}.</ref>. Pour des raisons indéterminées et sujettes à débats, une partie de cette population se tourne vers le [[Fondamentalisme|fondamentalisme religieux]]<ref group="i">{{p.|87}}.</ref>. Pourtant, on assiste à une certaine convergence des modes de vie des populations immigrées et des Français de longue date<ref group="i">{{p.|83}}.</ref>. En 2019, le taux de chômage des personnes immigrées est de 16,3 %. Quelque {{nobr|5,4 millions}} d'emplois sont interdits aux immigrés non-européens, soit plus d'un emploi sur cinq. Par ailleurs, 26,1 % des familles immigrées vivent dans un logement trop étroit, soit {{nobr|3,7 fois}} plus que les personnes non immigrées<ref name=":12">{{Lien web|titre=En France, les pauvres vivent 13 ans de moins que les riches|url=https://www.lefigaro.fr/conjoncture/en-france-les-pauvres-vivent-13-ans-de-moins-que-les-riches-20190604|site=[[Le Figaro]] |date=2019-06-04}}.</ref>. === Famille, sexualité et égalité des sexes === {{Article connexe|Contraception en France|LGBTI en France}} [[Fichier:Total Fertility Rate Map by Country.svg|vignette|[[Taux de fécondité]] par pays (2020), [[Population Reference Bureau]].]] La France est, en 2009, le troisième pays le plus fécond d'Europe après l'Islande et l'Irlande<ref>{{Lien web |url=https://epp.eurostat.ec.europa.eu/tgm/table.do?tab=table&init=1&language=fr&pcode=tsdde220&plugin=1 |éditeur=[[Eurostat]] |titre=Taux de fécondité en Europe|consulté le=26/1/2010}}.</ref>, avec une [[descendance finale]] des femmes nées en 1959 de {{unité|2.12|enfants}} et un [[Taux de fécondité|indicateur conjoncturel de fécondité]] de {{unité|1.99|enfant}} par femme (1,98 en France métropolitaine)<ref group="I" name="naissances">[https://www.insee.fr/fr/themes/detail.asp?reg_id=0&ref_id=bilan-demo&page=donnees-detaillees/bilan-demo/pop_age3c.htm Naissances et fécondité en France].</ref>. Les mutations qu'a connues la famille en France entre les années 1960 et les années 2000 sont aussi nombreuses que profondes. Les naissances sont dans la majeure partie planifiées, en raison de la légalisation de la [[contraception]] (en 1967) et de l'[[interruption volontaire de grossesse]] (en 1975). Plus de {{unité|200000|avortements}} sont pratiqués chaque année en France<ref group="I">[https://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=NATnon06223 Interruptions volontaires de grossesse].</ref>. Une partie grandissante des couples préfère au [[mariage]] l'[[union libre]], le [[Concubinage en France|concubinage]], ou le [[pacte civil de solidarité]] (PACS), un contrat d'union plus souple que le mariage<ref group="i" name="d48-49">{{p.|48-50}}.</ref>. Quant aux [[divorce]]s, leur nombre a été multiplié par 3,2 entre le début des années 1970 et la fin des années 2000<ref group="i">{{p.|50}}.</ref>. Autrefois assimilée à un crime, l'[[LGBT en France|homosexualité en France]] a été peu à peu dépénalisée à partir de la fin du {{s-|XVIII}}<ref>{{Article|auteur1=Thierry Pastorello|titre=L’abolition du crime de sodomie en 1791 : un long processus social, répressif et pénal|périodique=Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique|date=2010|lire en ligne=https://journals.openedition.org/chrhc/2151|pages=197-208}}.</ref>. À partir des années 1980, les couples homosexuels acquièrent progressivement des droits similaires aux couples hétérosexuels. En 1999, le PACS permet à des personnes de même sexe de conclure une union. Depuis 2013, le mariage et l'adoption d'enfants par des personnes de même sexe sont autorisés par la loi<ref>[https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=?cidTexte=JORFTEXT000027414540&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id LOI {{numéro|2013}}-404 du 17/5/2013 ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe], sur le site legifrance.gouv.fr du 17 mai 2013.</ref>. Parallèlement, l'[[Homophobie en France|homophobie]] devient un délit. La place des femmes dans la société française a beaucoup évolué au cours du {{s-|XX}}, dans un mouvement tendant vers une égalité effective entre les sexes. Cette évolution s'est accompagnée de mesures législatives<ref group="i">{{p.|57}}.</ref> (par exemple, le [[droit de vote des femmes|droit de vote accordé aux femmes]]). Elle se manifeste particulièrement dans le monde du travail. Ainsi, le [[Population active|taux d'activité]] des femmes est passé de 58,2 % en 1990 à 67,5 % en 2014<ref>{{Lien web|titre=Population active − Tableaux de l'Économie Française |url=https://www.insee.fr/fr/statistiques/1906671?sommaire=1906743#titre-bloc-3 |site=[[INSEE]] |consulté le=2019-04-23}}.</ref> (contre 75,5 % pour les hommes). Les femmes continuent cependant de travailler significativement moins que les hommes : selon l'[[Organisation de coopération et de développement économiques|OCDE]], en 2017, le [[Temps de travail|temps de travail hebdomadaire moyen]] des femmes était de {{nobr|33,8 heures}} alors qu'il était de {{nobr|38,4 heures}} pour les hommes<ref name=":7">{{Lien web|titre=Average usual weekly hours worked on the main job|url=https://stats.oecd.org/Index.aspx?DataSetCode=AVE_HRS|site=stats.oecd.org|consulté le=2019-04-24}}.</ref>. En 2011, les femmes représentaient également la moitié des [[Diplôme national de doctorat (France)|doctorants]] ainsi que la moitié des effectifs en [[Institut d'études politiques|IEP]] et en [[École supérieure de commerce en France|ESC]]. Les femmes sont également de mieux en mieux représentées dans la politique. Elles représentent, 38,8 % des [[Député français|députés élus]] en 2017 (pour 42,4 % des candidats) ; en comparaison, elles n'étaient que 12,1 % en 2002 (39,3 % des candidats) et 1,2 % en 1973 (6,6 % des candidats)<ref>{{Article|langue=fr|titre=Législatives 2017 : 224 femmes élues, un chiffre historique|périodique=Le Monde|date=2017-06-19|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/elections-legislatives-2017/article/2017/06/19/legislatives-2017-223-femmes-elues-un-record_5146848_5076653.html|consulté le=2019-04-23}}.</ref>. De plus, depuis 2012, le Gouvernement français est composé à parité d'hommes et de femmes<ref>{{Article|prénom1=Catherine|nom1=Dubouloz|titre=Un gouvernement paritaire pour la France|périodique=Le Temps|date=2012-05-16|issn=1423-3967|lire en ligne=https://www.letemps.ch/monde/un-gouvernement-paritaire-france|consulté le=2019-04-23}}.</ref>. Enfin, à métier, entreprise et fonction équivalentes, l'écart salarial entre femmes et hommes est de 2,7 %<ref name=":15">{{Article|titre=Are women paid less than men for the same work?|périodique=The Economist|date=2017-08-01|issn=0013-0613|lire en ligne=https://www.economist.com/graphic-detail/2017/08/01/are-women-paid-less-than-men-for-the-same-work|consulté le=2020-01-05}}.</ref>. [[Fichier:Flag of La Francophonie.svg|vignette|Le logo de la francophonie symbolisant les cinq continents.]] === Langues === {{Article détaillé|Français|Article 2 de la Constitution de la Cinquième République française|Langues régionales ou minoritaires de France}} Le [[français]] est la langue très majoritairement parlée en France et est officiellement « la langue de la République » depuis la [[loi constitutionnelle du 25 juin 1992|loi constitutionnelle de 1992]]. La France est le deuxième pays francophone le plus peuplé du monde après la [[république démocratique du Congo]]<ref name="OIF 2009"/>, mais le premier pour ce qui est du nombre de locuteurs. La France mène une [[Politique linguistique de la France|politique linguistique]] active en faveur du français<ref>{{lien web|url=https://www.axl.cefan.ulaval.ca/europe/france-2politik_francais.htm|titre=La politique linguistique du français|site=tlfq.ulaval.ca|consulté le=12 septembre 2010}}.</ref>. Celle-ci peut être visible entre autres au sein de l'[[Organisation internationale de la francophonie]] dont la France fait partie de même qu'au sein de l'[[Assemblée parlementaire de la francophonie]] dont la France fait aussi partie. Selon un rapport du linguiste [[Bernard Cerquiglini]] (1999), soixante-quinze langues autres que le français sont parlées en France, en comptant les [[langue régionale|langues régionales]], les langues issues de l'immigration et les [[dialecte]]s parlés dans l'[[France d'outre-mer|Outre-mer]]<ref>{{Lien web|url=https://www.culture.gouv.fr/culture/dglf/lang-reg/rapport_cerquiglini/langues-france.html#ancre84582|titre=Les langues de la France — Rapport au ministre de l’Éducation nationale, de la Recherche et de la Technologie, et à la ministre de la Culture et de la Communication|site=culture.gouv.fr|auteur=Bernard Cerquiglini|date=avril 1999|consulté le=12 septembre 2010}}.</ref>. Les langues régionales, bien que n'ayant pas le statut de langue officielle, sont néanmoins reconnues comme appartenant au patrimoine de la France par l'[[Article 75-1 de la Constitution de la Cinquième République française|Article 75-1 de la Constitution]]. L'organisme garant de la langue en France est l'[[Académie française]], institution fondée en 1634 et officialisée en 1635 par le [[cardinal de Richelieu]]. Sa forme juridique est celle d’une [[Personne morale en droit français#Personnes morales de droit public|personne morale de droit public]] à statut particulier placée sous la protection du [[président de la République]]<ref>[https://www.academie-francaise.fr/linstitution/lorganisation Organisation], [[Académie française]].</ref>. Dans un rapport rendu public en {{date|février 2022}}, l’Académie française s’inquiète d’un usage abusif des [[Anglicismes en français|anglicismes]] dans la langue française<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=La communication institutionnelle en langue française|url=https://www.academie-francaise.fr/actualites/la-communication-institutionnelle-en-langue-francaise|site=Académie française|consulté le=2022-05-05}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Pourquoi s’inquiéter du franglais ? |url=https://www.franceculture.fr/emissions/la-question-du-jour/pourquoi-s-inquieter-du-franglais |site=France culture |consulté le=2022-04-25}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=L’Académie française dénonce la dérive anglophone des collectivités |url=https://www.banquedesterritoires.fr/lacademie-francaise-denonce-la-derive-anglophone-des-collectivites |site=[[Banque des Territoires]] |consulté le=2022-04-27}}.</ref>. === Religions === {{Article détaillé|Religion en France}} [[Fichier:Évolution des religions en France.png|vignette|gauche|Évolution des religions en France entre 1981 et 2018<ref>{{lien web|url=https://www.valeurs-france.fr|titre=ARVAL, Association pour la recherche sur les systèmes de valeurs|site=valeurs-france.fr|consulté le=30/12/2022}}.</ref>.]] Depuis la [[Loi de séparation des Églises et de l'État|loi du 9 décembre 1905]], les Églises sont strictement séparées en droit de l'État en France : {{citation|La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte<ref>{{Lien web |url=https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000508749&fastPos=2&fastReqId=74569187 |titre=Loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Églises et de l’État |site=[[Légifrance]] |consulté le=23/2/2010}}.</ref>.}} Pour des raisons historiques, l'[[Alsace-Moselle]] et la [[Guyane]] font exception. La première, car elle n'était pas française en 1905 et a conservé son [[Droit local en Alsace et en Moselle|droit local]] après la [[Traité de Versailles|réunification]] ; le [[Catholicisme|culte catholique]], deux [[Protestantisme|cultes protestants]] et le [[Judaïsme|culte israélite]] y sont reconnus<ref>[https://www.idl-am.org/bj_contenu.asp?DocumentID=1&Page=2#96 Institut du Droit Local Alsacien-Mosellan].</ref>. La deuxième, car la [[Loi de séparation des Églises et de l'État|loi de 1905]] sur la séparation de l'Église et de l'État ne s’applique pas en Guyane qui reste sous le régime de l’ordonnance royale de [[Charles X]] du {{date|27 août 1828}}<ref>Caroline Sägesser, [https://dipot.ulb.ac.be/dspace/bitstream/2013/101950/1/15%20SAGESSER%20POLITIQUE%20ET%20RELIGION.pdf ''Le financement public des cultes en France et en Belgique : des principes aux accommodements''] {{pdf}}, in François Foret (éd.), ''Politique et religion en France et en Belgique'', [[Éditions de l'Université de Bruxelles]], 2009, {{p.|91 à 105}}.</ref>. La [[Catholicisme|religion catholique]] est également toujours reconnue dans certains [[France d'outre-mer|départements et territoires d'outre-mer]]. La notion de [[Laïcité en France|laïcité]] et la réglementation qui en découle sont l'objet de débats comme, en 2003-2004, au sujet de la [[Loi sur les signes religieux dans les écoles publiques françaises|loi sur les signes religieux dans les écoles publiques]]<ref>{{Légifrance|base=consolidé|numéro=MENX0400001L|texte=Loi {{numéro|2004}}-228 du 15 mars 2004 encadrant, en application du principe de laïcité, le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles, collèges et lycées publics}}.</ref>. La France est un pays laïc avec une grande tradition catholique ancienne, et bien que le poids de l'[[Église catholique|Église]] soit en train de diminuer, 48 %<ref name="Observatoire2019P">{{lien web |url=https://www.gouvernement.fr/rapport-des-francais-a-la-religion-et-aux-convictions-chiffres-cles |titre=Rapport des Français à la religion et aux convictions : chiffres clés |site=[[Gouvernement de la République française]] |consulté le=3/1/2020}}.</ref> des personnes interrogées se déclaraient catholiques lors de sondages publiés en 2019, tandis qu'une part importante de la population se dit [[Agnosticisme|agnostique]], [[Athéisme|athée]] ou sans religion. De plus, d'autres religions sont présentes dans des proportions moins importantes, notamment le judaïsme depuis l'Antiquité, différentes branches du protestantisme depuis la [[Réforme protestante|Réforme]] et l'[[islam]] depuis l'arrivée en France d'immigrés du Maghreb et du Moyen-Orient au {{s-|XX}}. Diverses Églises chrétiennes ([[Église néo-apostolique|néo-apostolique]], [[Église apostolique arménienne|apostolique arménienne]], [[Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours|Mormons]], [[Témoins de Jéhovah]], [[Mennonisme|mennonites]]…) et d'autres religions ([[hindouisme]], [[bouddhisme]], [[bahaïsme]], [[alévisme]]…) sont également présentes sur le territoire national, parfois depuis plusieurs siècles ([[mennonites d'Alsace]]). La perte d'influence des religions est un aspect majeur de l'évolution de la société française aux {{S2-|XIX|XX}}, bien qu'elle s'évalue très différemment d'une région à l'autre. Près de 80 % des hommes et 70 % des femmes qui se disent d'origine catholique n'assistent jamais à un service religieux<ref group="i">{{p.|323}}.</ref>. Même chez les catholiques les plus fervents, l'obéissance stricte aux préceptes de l'Église diminue : 31 % des pratiquants assidus ayant eu des enfants entre 1995 et 2004 les ont eus [[Filiation naturelle|hors mariage]]<ref group="i">{{p.|324}}.</ref>{{source insuffisante|date=02/1/2019}}. Les Français ont une image plutôt négative de la religion en général. Selon un sondage [[Ipsos]] publié en 2017, 61 % des Français pensent que la [[religion]] cause plus de tort que de bien, et seulement 16 % des Français pensent que les personnes croyantes font de meilleurs citoyens<ref>{{Ouvrage|langue=fr|titre=Religions : perceptions à travers le monde|éditeur=Ipsos|lire en ligne=https://www.ipsos.com/sites/default/files/ct/news/documents/2017-10/Ipsosglobaladvisor_Religion_VF.pdf}}.</ref>. === Éducation === {{Article détaillé|Système éducatif français|Liste des diplômes en France}} [[Fichier:Schéma études supérieures.svg|vignette|Organisation de l'enseignement supérieur français.]] [[Fichier:Schéma_études_secondaires.svg|vignette|Organisation de l'enseignement primaire et secondaire français.]] En France, l'[[Système éducatif en France|école publique]] est [[Laïcité en France|laïque]] et [[Gratuité scolaire|gratuite]]<ref group="i" name="d116">{{p.|116}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Le coût d'une scolarité|url=https://www.education.gouv.fr/cid11/le-cout-d-une-scolarite.html}}.</ref>. Si la formation et la rémunération des enseignants, ainsi que le choix des programmes, sont du ressort de l'État, la gestion des établissements scolaires primaires et secondaires revient aux collectivités territoriales<ref group=N>Les communes gèrent des écoles maternelles et élémentaires, les départements gèrent les collèges et les régions les lycées.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=https://education.gouv.fr/cid237/les-collectivites-territoriales.html|titre=Les collectivités territoriales|site=education.gouv.fr|consulté le=22/2/2010}}.</ref>. L'instruction est actuellement obligatoire pour les enfants âgés de 3 à {{nobr|16 ans}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Instruction obligatoire à 3 ans - attribution de ressources aux communes |url=https://eduscol.education.fr/1484/instruction-obligatoire-3-ans-attribution-de-ressources-aux-communes |site=[[éduscol]] |éditeur=[[direction générale de l'enseignement scolaire]], [[Ministère de l'Éducation nationale (France)|ministère de l'Éducation nationale et de la Jeunesse]] |consulté le=2024-02-21}}</ref>. L'enseignement primaire se déroule en deux phases. L'[[École maternelle en France|école maternelle]], qui accueille les très jeunes enfants, se donne pour but leur éveil, leur socialisation et la mise en place des outils fondamentaux que sont le langage et le nombre<ref>{{Lien web|url=https://education.gouv.fr/cid166/l-ecole-maternelle.html |titre=L'école maternelle |site=education.gouv.fr |consulté le=22/2/2010}}.</ref>. Puis, vers l'âge de {{nobr|6 ans}}, les enfants sont accueillis par l'[[École élémentaire en France|école élémentaire]], dont les premiers objectifs sont l'apprentissage de la lecture, de l'écriture et du calcul, et l'[[éducation civique]]<ref>{{Lien web |url=https://education.gouv.fr/cid213/l-ecole-elementaire.html |titre=L'école élémentaire |site=education.gouv.fr |consulté le=22/2/2010}}.</ref>. L'[[Système éducatif en France|enseignement secondaire]] se déroule lui aussi en deux cycles. Le premier est dispensé au [[Collège en France|collège]] et aboutit au [[diplôme national du brevet]]<ref>{{Lien web|url=https://education.gouv.fr/cid214/le-college.html|titre=Le collège|site=education.gouv.fr|consulté le=22/2/2010}}.</ref>. Le deuxième est dispensé au [[Lycée en France|lycée]] et aboutit à des examens finaux et nationaux : le [[baccalauréat en France|baccalauréat]] ([[Baccalauréat professionnel|professionnel]], [[Baccalauréat technologique|technologique]] ou [[baccalauréat général|général]]) et le [[certificat d'aptitude professionnelle]] ([[Certificat d'aptitude professionnelle|CAPA]] dans l'[[Études d'agronomie en France|enseignement agricole]])<ref>{{Lien web|url=https://education.gouv.fr/cid215/le-lycee.html|titre=Le lycée|site=education.gouv.fr|consulté le=22/2/2010}}.</ref>. Par ailleurs, près de 17 % des élèves de l'enseignement primaire et secondaire sont scolarisés dans des [[Enseignement privé en France|établissements privés]]<ref>{{Lien web|url=https://education.gouv.fr/cid251/les-etablissements-d-enseignement-prives.html|titre=Les établissements d'enseignement privés|site=education.gouv.fr|consulté le=22/2/2010}}.</ref>, la plupart sous contrat d'association avec l'État et souvent confessionnels. L'[[Enseignement supérieur en France|enseignement supérieur français]] présente la particularité de faire cohabiter les [[université]]s et le système des [[Grande école|grandes écoles]], où l'on entre généralement par concours à l'issue des [[Classe préparatoire aux grandes écoles|classes préparatoires]]<ref name="supérieur">{{Lien web|url=https://education.gouv.fr/cid26/l-enseignement-superieur.html|titre=L'enseignement supérieur|site=education.gouv.fr|consulté le=22/2/2010|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. Les enseignements supérieurs pour le [[brevet de technicien supérieur]] et les classes préparatoires aux grandes écoles sont dispensés dans des lycées<ref name="supérieur"/> ou dans des établissements privés. Tous les diplômes reconnus en France doivent être présents dans le [[Liste des diplômes en France|répertoire national des certifications professionnelles]]. La France a connu depuis la Libération un élargissement considérable de la scolarisation. En 1936, moins de 3 % d'une classe d'âge obtenait le baccalauréat ; ce pourcentage est passé à 30 % en 1985 et 60 % en 1995<ref group="i" name="d116"/>. Néanmoins, cette démocratisation de l'enseignement ne supprime pas les inégalités sociales : 25 % des enfants d'ouvriers nés entre 1974 et 1978 sont diplômés de l'enseignement supérieur, contre 77 % des enfants de cadres<ref group="i">{{p.|123}}.</ref>. Ces inégalités sont encore plus fortes dans les grandes écoles : seuls 2,9 % des étudiants admis à l'[[École nationale d'administration (France)|École nationale d'administration]] en 2008 avaient un parent ouvrier<ref group="i">{{p.|125}}.</ref>. Selon le [[Programme international pour le suivi des acquis des élèves|programme PISA]] de comparaison des systèmes éducatifs nationaux, les résultats du système éducatif français sont décevants par rapport aux autres États membres de l'[[Organisation de coopération et de développement économiques|OCDE]]<ref name="pisa6">Olivier Rollot, « [https://orientation.blog.lemonde.fr/2013/12/07/enquete-pisa-2012-la-france-decroche-en-maths-mais-remonte-en-comprehension-de-lecrit/ Résultats de la France à l'enquête PISA 2012 scolaires] », ''Le Monde'', 7 décembre 2013.</ref>, en particulier par l'accroissement des inégalités depuis l'enquête PISA de 2003. Malgré les plans de prévention, l'[[illettrisme]] touche {{nobr|3,1 millions}} de personnes, soit 9 % de la population âgée de 18 à {{nobr|65 ans}} ayant été scolarisée en France<ref>[https://www.anlci.gouv.fr/fileadmin/Medias/PDF/EDITIONS/ivq_4pages.pdf Agence nationale de lutte contre l'illettrisme, des chiffres pour éclairer les décisions].</ref>. L'origine sociale des élèves influe considérablement sur leurs résultats scolaires. En CE2, les élèves issus du quart le plus pauvre obtiennent en 2019, une note moyenne de 57 sur 100 en français et 58 en mathématiques, contre respectivement 87 et 85 pour ceux issus du quart le plus riche. Les inégalités s'accentuent après le collège, avec un taux d'accès en seconde générale ou technologique deux fois plus élevé pour les élèves issus de milieux favorisés que pour les autres<ref name=":12" />. La première évaluation du [[Ministère de l'Éducation nationale (France)|ministère de l'Éducation nationale]] a révélé que la « continuité pédagogique » pendant le verrouillage au milieu de la [[Pandémie de Covid-19|pandémie de COVID-19]] était positif. Selon l'enquête, sept enseignants sur dix et huit parents sur dix ont été jugés satisfaits<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Confinement scolaire: un bilan officiel plutôt positif sauf en éducation prioritaire|url=https://www.lefigaro.fr/actualite-france/confinement-scolaire-un-bilan-officiel-tres-positif-sauf-en-education-prioritaire-20200724|site=[[Le Figaro]] |consulté le=24 Juillet 2020}}.</ref>. === Santé et protection sociale === ==== Protection sociale ==== {{Article détaillé|Protection sociale en France|Sécurité sociale en France}} Depuis sa création en 1945<ref group="a" name="e180">{{p.|180}}.</ref>, la [[Sécurité sociale en France|Sécurité sociale]] est au cœur du système de protection sociale français, bien que l'État, les collectivités territoriales et les [[Mutuelle de santé en France|mutuelles]] aient également un rôle important<ref group="a">{{p.|179}}.</ref>. Le maintien des régimes de protection sociale dont disposaient certaines professions avant 1945 explique la grande complexité du système<ref group="a" name="e182">{{p.|182}}.</ref>, qui ne compte pas moins de 120 régimes de base et {{unité|1200 régimes}} complémentaires<ref group="a">{{p.|181}}.</ref>. Le régime général de la Sécurité sociale, qui compte de loin le plus grand nombre d'affiliés<ref group="a" name="e182"/>, est divisé en quatre branches correspondant aux quatre risques majeurs, la maladie, les accidents du travail et maladies professionnelles, les risques liés à la vieillesse et la famille<ref group="a" name="e182"/>. Si cette protection sociale ne concernait dans un premier temps que les personnes actives, elle s'est peu à peu étendue à toute la population active comme inactive dans beaucoup de domaines, par exemple, lors de la création de la [[Protection universelle maladie|couverture maladie universelle]] (CMU) en 1999<ref group="a" name="e180"/>. En outre, à la fin des années 1990, six millions de personnes dépendaient des [[Revenu minimum|minima sociaux]]<ref group="d">{{p.|22}}.</ref>. Les prestations sociales sont principalement financées par les [[cotisations sociales]] versées par les [[Population active|actifs]] (65,5 % du total en 2005<ref group="a" name="e188">{{p.|188}}.</ref>), mais aussi {{incise|et de plus en plus}} par l'État et les collectivités territoriales<ref group="a" name="e188"/>. En 2005, les dépenses de protection sociale {{incise|au sens le plus large du terme<ref group=N>C’est-à-dire en incluant les prestations sociales ''stricto sensu'', les prestations des services sociaux (l’accès gratuit ou à tarif réduit à l’hospitalisation publique, aux transports en commun pour les RMIstes, les personnes âgées et les jeunes enfants, etc) et les prestations fiscales (notamment l’application du quotient familial dans le calcul de l’impôt sur le revenu), mais sans prendre en compte les dépenses des mutuelles de santé.</ref>}} représentaient près de 30 % du PIB et plus de 45 % du revenu disponible ajusté des ménages<ref group="a">{{p.|184}}.</ref>. Malgré les efforts menés par les gouvernements successifs pour maîtriser les dépenses sociales<ref group="a" name="e189">{{p.|189}}.</ref>, celles-ci augmentent rapidement<ref group="a">{{p.|190}}.</ref>, du fait notamment de l'augmentation des dépenses de santé des ménages<ref group="a">{{p.|194-195}}.</ref> et du vieillissement de la population<ref group="a">{{p.|193-194}}.</ref> {{incise|le rapport actifs sur inactifs de plus de {{nobr|60 ans}}, qui était de 3 en 1970, devrait atteindre 2,07 en 2010 et 1,36 en 2050 en métropole, selon l’[[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]]<ref group="a">Insee, « Projections de population active pour la France métropolitaine 2006-2050 », ''Synthèses de résultats'', juillet 2006, cité {{p.|194}}.</ref>|stop}}. ==== Santé ==== {{Article détaillé|Système de santé français}} {{article connexe|Pandémie de Covid-19 en France}} [[Fichier:P1000513 Paris XIII Salpetrière reductwk.JPG|vignette|Le [[Groupe hospitalier de la Pitié-Salpêtrière - Charles-Foix|CHU de la Pitié-Salpêtrière]], un hôpital d'enseignement à Paris, l'un des plus grands hôpitaux d'Europe<ref>[https://web.archive.org/web/20070117112822/https://www.paris-region.com/ard_uk/upload/document/D176.pdf {{Lang|en|How to conduct European clinical trials from the Paris Region?}}] Clinical Trials. Paris. February 2003.</ref>.]] Le système de santé français est en grande partie financé par la branche maladie de la [[Sécurité sociale en France|Sécurité sociale]]. Le nombre de médecins pour {{unité|1000|habitants}} était de 3,22 en 2008, un des taux les plus élevés au monde<ref>[https://www.statistiques-mondiales.com/medecins.htm Nombre de médecins pour {{nombre|1000|habitants}} par ordre alphabétique des pays].</ref>. Les Français bénéficient également d'une des [[Espérance de vie humaine|espérances de vie]] les plus longues du monde<ref group="i">{{p.|274}}.</ref>, même si le [[taux de mortalité prématurée]] (avant {{nobr|65 ans}}) est élevé<ref name="d276" group="i">{{p.|276}}.</ref>. Les dépenses de santé par habitant étaient de {{dollar|4719}} par an en 2008<ref>[https://www.statistiques-mondiales.com/sante.htm Dépenses de santé par habitant par ordre alphabétique de pays].</ref>, ce qui place la France au-dessus de ses grands voisins européens, mais en dessous de la [[Suisse]], de la [[Norvège]], du [[Danemark]], du [[Luxembourg]], et des [[États-Unis]]. De 1950 à 2006, la dépense consacrée aux soins et aux biens médicaux est passée de 2,5 % à 8,8 % du [[Produit intérieur brut|PIB]]<ref name="d275" group="i">{{p.|275}}.</ref>. Néanmoins, la santé des habitants de la France n'est pas optimale dans tous les domaines. Malgré la chute de la consommation de vin depuis les années 1960<ref name="d275" group="i"/>, les Français demeurent les seconds consommateurs d'[[Boisson alcoolisée|alcool]] d'Europe occidentale, après les [[Irlande (pays)|Irlandais]]<ref name="d276" group="i"/>. 29 % des 18-{{nobr|75 ans}} fumaient quotidiennement en 2005, malgré les intenses campagnes de lutte contre le [[tabagisme]]<ref group="i" name="d280-281">{{Ouvrage|auteurs = Observatoire français des drogues et toxicomanies|titre=Drogues, chiffres clés|année=2007}}, cité {{p.|280-281}}.</ref>. Quant aux drogues illicites, la plus consommée est le [[Cannabis (usage récréatif)|cannabis]] : 39 % des hommes de 18 à {{nobr|25 ans}} en auraient consommé en 2005, selon l'Observatoire français des drogues et toxicomanies<ref group="i" name="d280-281"/>. Une étude de l'[[Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail|ANSES]] en 2020 révèle que {{Citation|95% de la population française adulte est exposée à un risque de détérioration de la santé par manque d’activité physique ou un temps trop long passé assis}}<ref name=":02">{{Lien web |titre=Manque d’activité physique et excès de sédentarité : une priorité de santé publique |url=https://www.anses.fr/fr/content/manque-d%E2%80%99activit%C3%A9-physique-et-exc%C3%A8s-de-s%C3%A9dentarit%C3%A9-une-priorit%C3%A9-de-sant%C3%A9-publique |site=[[ANSES]] |date=15/2/2022 |consulté le=20/2/2022}}.</ref>. Toujours selon cette enquête, 5 % des adultes en France ont une activité physique suffisante pour protéger leur santé : les femmes sont plus exposées que les hommes à un manque d’activité physique<ref name=":02" />. Contrairement aux idées reçues, la France ne consomme pas significativement plus d'[[antidépresseur]]s que les autres pays<ref>{{Lien web|langue=anglais|titre=Statistiques de l'OCDE : consommation pharmaceutique|url=https://stats.oecd.org/index.aspx?queryid=30135|site=[[OCDE]] |consulté le=9 décembre 2019}}.</ref>, le taux de [[suicide]] n'y est pas non plus particulièrement plus élevé que dans les autres pays développés<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Health status - Suicide rates - OECD Data|url=https://data.oecd.org/healthstat/suicide-rates.htm|site=[[OCDE]] |consulté le=2019-12-09}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=GHO {{!}} By category {{!}} Suicide rate estimates, age-standardized - Estimates by country|url=https://apps.who.int/gho/data/node.main.MHSUICIDEASDR?lang=en|site=[[Organisation mondiale de la santé]] |consulté le=2019-12-09}}.</ref>. Le taux de troubles de la santé mentale et l'abus de [[Psychotrope|substances]], bien qu'élevé, est comparable à celui des autres pays occidentaux<ref>{{Lien web |prénom1=Hannah|nom1=Ritchie|prénom2=Max|nom2=Roser|titre=Mental Health|site=[[Our World in Data]] |date=2018-01-20|lire en ligne=https://ourworldindata.org/mental-health|consulté le=2019-12-09}}.</ref>. === Médias === [[Fichier:AudiencestvTF1FR2FR3M6.png|vignette|Parts d'audiences des quatre principales chaînes françaises de 1976 à 2023.<br /> {{début de colonnes|nombre=2}} {{Légende/Début}} {{Légende|#003399|[[TF1]]}} {{Légende|#eb0032|[[France 2]]}} {{Légende|#0083E7|[[France 3]]}} {{Légende|#929292|[[M6]]}} {{Légende/Fin}} {{fin de colonnes}}]] {{Article détaillé|Presse en France|Radio en France|Télévision en France|Internet en France}} En France, c'est la [[Loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse|loi du 29 juillet 1881]] qui a institué et en même temps encadré la [[liberté de la presse]]<ref group="k">{{p.|72}}.</ref>. L'[[agence France-Presse]] (AFP) créée en 1835 par [[Charles-Louis Havas|Charles Havas]], est l'une des trois [[Agence de presse|grandes agences généralistes de presse mondiale]], avec [[Reuters]] et [[Associated Press]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=L'AFP dans le monde|url=https://www.afp.com/fr/lagence/propos/lafp-dans-le-monde|site=[[Agence France-Presse]] |date=2012-01-16|consulté le=2019-04-23}}.</ref>. Si les presses régionale, hebdomadaire et thématique se vendent bien en France<ref group="N">Selon l’[[Alliance pour les chiffres de la presse et des médias]], le quotidien régional ''[[Ouest-France]]'' est vendu à plus de {{unité|762000 exemplaires}} chaque jour, le magazine hebdomadaire ''TV Mag'' à plus de {{nobr|6 millions}} d’exemplaires et le quotidien sportif ''[[L'Équipe]]'' à plus de {{unité|303000 exemplaires}} (en ne comptant que son édition générale).</ref>{{,}}<ref>[https://www.ojd.com/chiffres/section/PPGP?submitted=1&section=PPGP&famille=20&thema=&subthema=&search=&go=Lancer+la+recherche Presse quotidienne régionale et départementale], [https://www.ojd.com/chiffres/section/PPGP?submitted=1&section=PPGP&famille=9&thema=&subthema=&search=&go=Lancer+la+recherche Presse magazine], [https://www.ojd.com/chiffres/section/PPGP?submitted=1&section=PPGP&famille=14&thema=13&subthema=&search=&go=Lancer+la+recherche Presse quotidienne nationale, Sport], OJD. Consulté le 24/2/2010.</ref>, la presse quotidienne nationale d'information généraliste est peu diffusée hors de la capitale. Dès lors, les cinq principaux titres de cette catégorie (''[[Le Figaro]]'', ''[[Le Monde]]'', ''[[Le Parisien|Aujourd'hui en France]]'', ''[[Libération (journal)|Libération]]'' et ''[[La Croix]]'') ne vendent réunis que moins d'un million d'exemplaires chaque jour en 2010<ref>{{Lien web|url=https://www.ojd.com/chiffres/section/PPGP?submitted=1&section=PPGP&famille=14&thema=&subthema=&search=&go=Lancer+la+recherche|titre=Bureau Presse Payante Grand Public, Presse quotidienne nationale|site=[[Alliance pour les chiffres de la presse et des médias]] |consulté le=24/2/2010}}.</ref>. Depuis 1981 et la légalisation des « radios libres »<ref>{{Lien web|url=https://www.schoop.fr/histofm.php?chapitre=4|titre=La régulation : les radios locales privées (RLP)|site=SchooP.fr|consulté le=24/2/2010}}.</ref>, les stations de radio publiques gérées par Radio France sont concurrencées par des stations privées, souvent propriétés de grands groupes de médias<ref>{{Lien web|url=https://www.schoop.fr/histofm.php?chapitre=6|titre=La FM aujourd’hui|site=SchooP.fr|consulté le=24/2/2010}}.</ref>. Dès lors, parmi les quatre premières stations de radio en audience cumulée en novembre-{{date|décembre 2009}} ([[RTL]], [[NRJ]], [[France Inter]] et [[Europe 1]]<ref>{{pdf}} {{Lien web|url=https://www.mediametrie.fr/radio/communiques/telecharger.php?f=9dcb88e0137649590b755372b040afad|titre=ENQUÊTE MEDIAMÉTRIE 126 000 RADIO, L’audience de la Radio en novembre-décembre 2009|site=[[Médiamétrie]] |page=2|auteur=Médiamétrie|date=janvier 2010|consulté le=24/2/2010|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>), seule la troisième est publique. De même, depuis l'apparition de la première chaîne de télévision privée ([[Canal+]]) en 1984, plusieurs centaines de chaînes de télévision privées ont vu le jour, diffusées par le [[Télévision hertzienne|canal hertzien]], par [[Télévision par câble|câble]], par [[Télévision par satellite|satellite]] ou plus récemment par la [[télévision numérique terrestre]] (TNT). Les trois principales chaînes sont [[TF1]], [[France 2]] et [[M6]]<ref>{{pdf}} {{Lien web|url=https://www.mediametrie.fr/television/communiques/telecharger.php?f=084b6fbb10729ed4da8c3d3f5a3ae7c9|titre=L’Audience de la TV en janvier 2010|page=2|site=[[Médiamétrie]] |auteur=Médiamétrie|consulté le=24/2/2010|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>, seule [[France 2]] appartient au groupe public [[France Télévisions]]. Quant à l'accès au réseau [[Internet en France|internet]], il ne s'est vraiment démocratisé qu'au début des années 2000<ref>{{Lien web|auteur=René Trégouët|url=https://www.senat.fr/questions/base/2001/qSEQ010230844.html|titre=Connexion des foyers français à Internet|site=senat.fr|consulté le=24/2/2010}}.</ref>. En décembre 2018, la France comptait {{nobr|52,8 millions}} d'utilisateurs d'internet, soit une hausse de {{nobr|13 millions}} par rapport à décembre 2012<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Nombre d'internautes en France 2012-2018 |url=https://fr.statista.com/statistiques/472094/nombre-internautes-france/ |site=[[Statista]] |consulté le=2019-04-23|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. Entre 2002 et 2009, la France est passée de la {{11e}} à la {{43e|place}} dans le [[Classement mondial de la liberté de la presse|classement de la liberté de la presse]] dans le monde établi par [[Reporters sans frontières]]<ref>{{Lien web|url=https://fr.rsf.org/spip.php?page=classement&id_rubrique=1001|titre=Classement mondial 2009|site=[[Reporters sans frontières]] |consulté le=20 septembre 2010|archive-url=https://web.archive.org/web/20110522124002/https://fr.rsf.org/spip.php?page=classement&id_rubrique=1001|archive-date=22/5/2011|brisé le=28/5/2020}}.</ref>. En 2019, la France était remontée à la {{32e|place}} sur 180<ref>{{Lien web|titre=Classement mondial de la liberté de la presse 2019|url=https://rsf.org/fr/classement |site=[[Reporters sans frontières]] }}.</ref>. En {{date|juillet 2020}}, une plateforme unique pour toutes les [[Radio en France|radios]] publiques et privées a été créée en tant que service numérique commun. Elle a réuni des succursales de plusieurs radios, dont [[Lagardère News]], [[Radio France]], les radios du [[Groupe M6]] et [[Les Indés Radios]], où les utilisateurs pouvaient écouter tous les programmes en un seul endroit sans aucun coût<ref>{{Lien web|titre=Une plate-forme numérique commune pour toutes les radios publiques et privées|url=https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/07/27/radio-le-transistor-passe-au-numerique_6047424_3234.html|site=[[Le Monde]] |consulté le=27 Juillet 2020}}.</ref>. === Sport === {{Article détaillé|Sport en France}} [[Fichier:France champion of the Football World Cup Russia 2018.jpg|vignette|redresse=1|Les joueurs de l'[[équipe de France de football]] soulevant, le {{date|15 juillet 2018}} à [[Moscou]], le [[Trophée de la Coupe du monde de football|trophée]] de la [[Coupe du monde de football de 2018|{{21e|édition}} de la Coupe du monde]].]] La France est caractérisée par une tradition sportive ancienne et une grande variété de disciplines pratiquées à haut niveau. Le pays a un rôle prépondérant dans l'organisation du sport moderne<ref group=N>C’est à Paris que s’est réuni le [[Congrès olympique de 1894|premier congrès olympique en 1894]], sous la direction du Français [[Pierre de Coubertin]], qui décida le rétablissement des [[Jeux olympiques]].</ref> et son palmarès, depuis la fin du {{s-|XX}}. Avec un total de 840 [[Médaille olympique|médailles]] remportées (716 en été et 124 en hiver), la [[France aux Jeux olympiques|France]] est la [[Décompte des médailles olympiques par nation|cinquième nation la plus récompensée de l'histoire des Jeux olympiques]]. L'[[escrime]] et le [[cyclisme]] sont les disciplines dans lesquelles la France est la plus titrée (respectivement 44 et 41 titres olympiques après les [[Jeux olympiques d'hiver de 2010|Jeux de Vancouver en 2010]])<ref>{{Lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/sports/|titre=Olympic Sports|site=sports-reference.com|consulté le=20 septembre 2010}}.</ref>. [[Paris]] est la ville hôte des [[Jeux olympiques d'été]] [[Jeux olympiques de 1900|en 1900]] et [[Jeux olympiques d'été de 1924|en 1924]] ; elle le sera pour une troisième fois [[Jeux olympiques d'été de 2024|en 2024]]<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Jeux Olympiques |url=https://www.olympic.org/fr/jeux-olympiques-ete|site=[[Comité international olympique]] |date=2017-09-13|consulté le=2019-04-23}}.</ref>. La France a également accueilli les [[Jeux olympiques d'hiver]] à trois reprises : [[Chamonix-Mont-Blanc|Chamonix]] en [[Jeux olympiques d'hiver de 1924|1924]], [[Grenoble]] en [[Jeux olympiques d'hiver de 1968|1968]] et [[Albertville]] en [[Jeux olympiques d'hiver de 1992|1992]]<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|titre=Jeux Olympiques |url=https://www.olympic.org/fr/jeux-olympiques-hiver|site=[[Comité international olympique]] |date=2018-01-11|consulté le=2019-04-23}}.</ref>. Parmi ses autres distinctions notables, la France a remporté la [[Coupe du monde de football]] à deux reprises, la [[Coupe Davis]] à dix reprises ou encore le [[Tournoi des Six Nations]] à 25 reprises. D'après le [[Ministère des Sports (France)|ministère des Sports]], en 2010, 69 % des personnes de plus de {{nobr|15 ans}} faisaient du sport au moins une fois par semaine en France. La marche, la natation et le vélo étaient les principales activités physiques déclarées. En 2016, l'ensemble des [[Fédération sportive|fédérations sportives]] françaises comptait {{Unité|16102957|[[Licence sportive|licenciés]]}} ; 37,5 % d'entre eux étaient des filles. En 2017, les sports les plus pratiqués en France étaient : le [[football]] ({{unité|2135193|licenciés}}, 5,7 % de filles), le [[tennis]] ({{unité|1052127|licenciés}}, 29,1 % de filles), l'[[équitation]] ({{unité|673026|licenciés}}, 82,9 % de filles), le [[judo]] ({{unité|552815|licenciés}}, 26,7 % de filles), le [[Basket-ball|basketball]] ({{unité|513727|licenciés}}, 36 % de filles), le [[handball]] ({{unité|513194|licenciés}}, 35,8 % de filles) et le [[golf]] ({{unité|407569|licenciés}}, 27,8 % de filles)<ref name=":3.2">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire|titre=Les chiffres-clés du sport|éditeur=Ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports|date=mars 2017|pages totales=15|lire en ligne=https://www.sports.gouv.fr/IMG/pdf/chiffres_cles_du_sport_2017.pdf}}.</ref>. Près de sept millions de Français pratiquent le [[ski]] chaque hiver, le plus souvent en dehors de toute organisation sportive<ref>{{Lien web|url=https://www.linternaute.com/sport/pratique/classement/les-sports-qui-comptent-le-plus-de-licencies/n-19-le-ski.shtml|titre={{numéro|19}} : le ski|site=[[L'Internaute]] |date=septembre 2008|consulté le=24/2/2010}}.</ref>. Le [[domaine skiable]] français était en 2015, le domaine le plus fréquenté du monde, devant ceux des [[États-Unis]] et de l'[[Autriche]]<ref>{{Lien web|titre=Ski : la France championne du monde|url=https://www.lefigaro.fr/voyages/2015/09/23/30003-20150923ARTFIG00242-ski-la-france-championne-du-monde.php|site=[[Le Figaro]] |date=2015-09-23|consulté le=2019-04-23}}.</ref>. En 2013, la dépense sportive nationale s'établissait à {{nobr|38,1 milliards}} d'euros (la moitié étant à la charge de l'[[Administration publique française|administration publique]]), soit 1,8 % du PIB. En 2015, le secteur sportif privé en France employait {{unité|124286|[[Salariat|salariés]]}}. Chaque année, le ministère des Sports délivre environ {{unité|12000|diplômes}} sportifs, dont près de {{unité|8000|[[Brevet professionnel de la jeunesse, de l'éducation populaire et du sport|BPJEPS]]}}<ref name=":3" />. Le [[Internationaux de France de tennis|tournoi de tennis international de Roland-Garros]], à Paris, et le [[Tour de France|Tour de France cycliste]] sont des événements annuels importants, tout comme peuvent l'être des événements ponctuels tels que l'[[Championnat d'Europe de football|Euro de football]] de 2016. La France s'intéresse également de plus en plus à l'[[Esport|e-sport]]. En 2016, le [[Gouvernement Manuel Valls (2)|gouvernement Valls {{II}}]] crée l'association France Esports. En 2018, cinq millions de Français ont déjà regardé au moins une compétition d'e-sport et {{formatnum:930000}} y ont déjà participé<ref>{{Lien web|titre=5 millions de Français regardent des compétitions d'e-sport|url=https://www.lefigaro.fr/medias/2018/09/26/20004-20180926ARTFIG00292-5-millions-de-francais-regardent-des-competitions-d-e-sport.php|site=[[Le Figaro]] |date=2018-09-26|consulté le=2019-04-23}}.</ref>. Le pays possède l'une des plus performantes structures e-sport d'Europe et du monde, la {{langue|en|[[Team Vitality]]}}. Outre les couleurs du drapeau, pour les [[Sport|fédérations sportives françaises]], le [[coq]] est aussi utilisé comme symbole, mais ce n’est pas un symbole officiel<ref>{{Lien web|titre=Le coq|url=https://www.elysee.fr/la-presidence/le-coq|site=Élysée|date=|consulté le=2022-03-10}}.</ref>. === Sécurité et criminalité === {{Article détaillé|Délinquance en France|Criminalité en France|Taux de criminalité en France|Viol en France|Terrorisme en France}} {{...}} {{clr}} === Engagement associatif, syndical et politique === [[Fichier:Anti CPE - Paris 2006.jpg|vignette|Manifestation contre le [[Contrat première embauche|CPE]] à Paris en 2006.]] {{Article détaillé|Liste des partis et mouvements politiques français|Syndicat de salariés français|Organisation patronale française|Association loi de 1901}} Si les taux de participation aux élections diminuent, la participation protestataire, en revanche, se développe<ref group="i" name="d333">{{p.|333}}.</ref>. En 2008, 42 % des Français ont participé à une [[manifestation]], contre 25 % en 1981<ref group="i" name="d333"/>. En comparaison des autres pays développés, la France est souvent vue comme un pays où les manifestations et les [[grève]]s sont fréquentes<ref>{{Lien web|langue=en|url=https://www.time.com/time/world/article/0,8599,1891775,00.html|titre=Why the French Love to Strike|site=[[Time (magazine)|Time]] |date=16/4/2009|auteur=Time|brisé le = 2024-02-25}}, cité par {{Lien web|auteur=Anthony Bellanger|url=https://www.courrierinternational.com/article/2009/04/24/pourquoi-les-francais-font-ils-toujours-greve|site=[[Courrier international]] |date=24/4/2009|titre=Pourquoi les Français font-ils toujours grève ?|consulté le=2/3/2010}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|prénom1 = Jean-Benoît|nom1 = Nadeau|prénom2 = Julie|nom2 = Barlow|titre=Pas si fous, ces Français !|numéro d'édition = 2|éditeur=Points Seuil|lieu = Paris|année=2006|format = poche|isbn = 978-2-7578-0152-9}}, cité par {{Lien web|url=https://www.canalacademie.com/Les-mythes-et-les-realites-de-l.html|titre=Pas si fous ces Français !|auteur=Annet Sauty de Chalon|site=canalacademie.com|date=27 septembre 2006|consulté le=2/3/2010|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. Mais cette participation ponctuelle à des événements contestataires ne se traduit pas, tant s'en faut, par un engagement important dans les partis politiques<ref group="k">{{p.|78-79}}.</ref>. Quant au taux de syndicalisation (8 %), il est le plus faible des pays riches, même s'il est plus important dans le secteur public<ref group="i" name="d335">{{p.|335}}.</ref>. En revanche, les Français sont très impliqués dans le milieu associatif : {{nobr|14 millions}} de [[bénévolat|bénévoles]] sont membres de plus d'un million d'associations<ref group="i" name="d335"/>, qui bénéficient du statut accordé par la loi du {{date|1 juillet 1901}}<ref>{{Légifrance|base=consolidé|numéro=AAEBG.htm|url=https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000006069570&dateTexte=vig|texte=Loi du {{date|1 juillet 1901}} (Loi relative au contrat d’association)}}.</ref>{{,}}<ref group="k">{{p.|76}}.</ref>. === Discrimination === Les [[discrimination]]s liées à l’origine, la nationalité ou la [[Couleur de la peau humaine|couleur de peau]] sont principalement déclarées par les personnes ayant une ascendance immigrée sur une ou deux générations<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La moitié des Français estiment que les discriminations selon la couleur de peau sont fréquentes |url=https://www.inegalites.fr/perception-discriminations |site=[[Observatoire des inégalités]] |consulté le=2024-01-26}}.</ref>. En 2019-2020, 22 % des immigrés et 20 % des descendants d’immigrés estiment avoir fait l’objet d’un traitement inégalitaire en raison de leur origine, et même un tiers des personnes originaires d’Afrique hors Maghreb, contre 8 % des personnes toutes origines confondues. Les personnes originaires d’Outre-mer comptent également parmi celles qui rapportent le plus de discriminations du fait de leur origine ou de leur couleur de peau : 26 % parmi les natifs d’Outre-mer et leurs enfants nés en France métropolitaine<ref>{{Lien web |auteur=[[INSEE]] |titre=En dix ans, le sentiment de discrimination augmente, porté par les femmes et le motif sexiste - Insee Première - 1911 |url=https://www.insee.fr/fr/statistiques/6473349#titre-bloc-9 |site=[[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]] |consulté le=2024-01-26}}.</ref>. Dans les groupes d’origine non européenne, les descendants d’immigrés déclarent plus de discriminations que les immigrés de même origine ; l’écart est le plus élevé pour les descendants d’origine asiatique. Le rapport s’inverse pour les groupes d’origine européenne. == Économie == {{Article détaillé|Économie de la France|Histoire économique de la France}} L'économie de la France est une [[économie sociale de marché]] fondée sur la propriété privée. Il y a une intervention étatique relativement forte depuis la fin de la [[Seconde Guerre mondiale]], bien que celle-ci soit remise en cause depuis les années 1980<ref group="c">{{p.|19-30}}.</ref>. L'économie française est principalement tournée vers les [[Service (économie)|services]]<ref name="tertiaire">{{Lien web|url=https://archives.strategie.gouv.fr/cas/system/files/rapport_cohen.pdf|titre=Sortie de crise : vers l’émergence de nouveaux modèles de croissance ? |site=[[Les Échos]] |page=45|date=octobre 2009|auteur=Centre d’analyse stratégique|consulté le=9/4/2010}}.</ref>{{,}}<ref group="j">{{p.|290}}.</ref>. Les [[prélèvements obligatoires]] représentent 46,2 % du [[Produit intérieur brut|PIB]] en 2017, soit le taux le plus élevé parmi les pays membres de l'[[Organisation de coopération et de développement économiques|OCDE]]<ref name=":0" />, et les [[dépenses publiques]] totalisent 56,8 % du PIB en 2015, soit le deuxième taux le plus élevé de l'OCDE<ref name=":13" />. === Revenus de la population et développement humain === {{Article connexe|Pauvreté en France}} [[Fichier:World Income Gini Map (2013).svg|vignette|redresse=1.5|Inégalité des revenus (2013) au sein des pays, mesuré par le coefficient de Gini : 0 correspond à une égalité parfaite (toutes les personnes ont les mêmes richesses), et 100 à une inégalité totale (où une personne posséderait tout). Les pays en rouge sont plus inégalitaires que les pays en vert.]] En 2018, il y avait {{nobr|2,147 millions}} de [[millionnaire]]s (en [[Dollar américain|dollars américains]]) en France, soit 5 % des millionnaires dans le monde<ref name=":6">{{Ouvrage|langue=en|titre=Global Wealth Report 2018|éditeur=Crédit Suisse|date=octobre 2018|lire en ligne=https://www.credit-suisse.com/media/assets/private-banking/docs/mx/global-wealth-report-2018.pdf}}.</ref>. Selon le magazine ''[[Forbes (magazine)|Forbes]]'', il y avait, cette même année, 39 [[milliardaire]]s en France, ce qui fait de la France le {{9e|pays}} au monde avec le plus de milliardaires<ref>{{Lien web|langue=en|titre=#9 France|url=https://www.forbes.com/pictures/56d9f4aee4b0c144a7f6c44c/the-25-countries-with-the/|site=[[Forbes (magazine)|Forbes]] |consulté le=2019-04-23}}.</ref>. [[Fichier:Inégalité de revenu France 1900 2014.png|vignette|redresse=1.5|Inégalités de revenu en France, 1900-2014.]] En 2014, selon le World Inequality Database, en France, les 1 % les plus aisés captaient 10,8 % du [[Revenu national brut|revenu national avant impôt]] (ce chiffre était de 11,0 % en 2000, 11,5 % en 1960 et 20,1 % en 1920), les 10 % les plus aisés en captaient 32,6 % (ce chiffre était de 33,1 % en 2000, 37,7 % en 1960 et 47,3 % en 1920), les 50 % les plus pauvres en captaient 22,5 % (ce chiffre était 21,5 % en 2000, 18,6 % en 1960 et 14,6 % en 1920). Les inégalités de revenus en France au {{s-|XXI}} sont donc plus faibles qu'au {{s-|XX}} et, sur le long terme, ont tendance à se réduire<ref>{{Lien web|titre=France – WID – World Inequality Database|url=https://wid.world/fr/country/france-2/|site=WID - World Inequality Database|consulté le=2019-10-23}}.</ref>. Les revenus des Français et leur [[pouvoir d'achat]] ont augmenté durant l'ensemble du {{s-|XX}} et des années 2000<ref group="j">{{p.|339-340}}.</ref>, mais de façon inégale au sein de la population, ce qui a accru les inégalités économiques entre [[ménage]]s<ref group="d">{{p.|14-16}}.</ref>. Depuis 2014, le pouvoir d'achat du revenu disponible des ménages augmente de manière continue en France, quoique relativement lentement : +1,2 % en 2014, +0,9 % en 2015, +1,8 % en 2016 et +1,3 % en 2017. En 2017, le [[Épargne|taux d'épargne]] (en % du revenu disponible brut) était de 14,3 % et le taux d'épargne financière (en % du revenu disponible brut) était de 4,4 %<ref>{{Lien web|titre=En 2017, la consommation et le pouvoir d’achat des ménages décélèrent - Insee Première - 1699|url=https://www.insee.fr/fr/statistiques/3564748#tableau-figure1|site=[[INSEE]] |consulté le=2019-04-23}}.</ref>. En France, le [[Salaire moyen par pays|salaire mensuel net moyen]] s'élevait en 2015 à {{unité|2250|euros}}<ref>{{Lien web|titre=En France, le salaire mensuel net moyen s'élève à 2250 euros|url=https://www.lefigaro.fr/conjoncture/2018/02/27/20002-20180227ARTFIG00294-en-france-le-salaire-mensuel-net-moyen-s-eleve-a-2250-euros.php|périodique=Le Figaro|date=2018-02-27|consulté le=2019-04-23}}.</ref>. En 2016, selon l'[[Institut national de la statistique et des études économiques|INSEE]], le [[Salaire|salaire mensuel net médian]] était de {{unité|1680|euros}}<ref>{{Lien web|titre=Salaires|url=https://www.insee.fr/fr/statistiques/fichier/3526080/Formemp18g7_F2.7_emploi.pdf|site=[[INSEE]] |date=2018}}.</ref> et le [[revenu disponible brut]] par habitant était de {{unité|1402|euros}} (+1 % par rapport à 2008)<ref name=":4">{{Ouvrage|langue=fr|titre=Les revenus et le patrimoine des ménages - Editions 2018|éditeur=INSEE|collection=INSEE Références|date=juin 2018|pages totales=206|lire en ligne=https://www.insee.fr/fr/statistiques/fichier/3549502/REVPMEN18.pdf}}.</ref>. En 2015, le revenu disponible [[Moyenne|moyen]] des ménages était de {{Unité|36300|euros}} et le revenu disponible [[Médiane (statistiques)|médian]] des ménages était de {{Unité|30040|euros}}<ref name=":4" />. En France, à métier, entreprise et fonction équivalentes, l'écart salarial entre femmes et hommes est de 2,7 %<ref name=":15" />. En 2015, en France métropolitaine, le [[niveau de vie]] médian de la population s'élève à {{unité|20300|euros}} annuels, soit un niveau légèrement plus élevé qu'en 2014 en euros constants. Le [[Seuil de pauvreté|seuil de pauvreté monétaire]], qui correspond à 60 % du niveau de vie médian de la population, s'établit à {{unité|1015|euros}} mensuels ; 14,2 % de la population vit sous ce seuil de pauvreté, un des niveaux les plus bas de l'[[Union européenne]]. Les [[Chômage|chômeurs]] ont le plus fort taux de pauvreté (37,3 %). De 1970 à 1990, le taux de pauvreté s'est fortement réduit ({{nombre|-4.1|points}}) sous l'effet notamment de l'amélioration de la situation relative des retraités, dont le taux de pauvreté a diminué de plus de moitié grâce à l'amélioration de leur [[Retraite en France|retraite]] et au [[minimum vieillesse]]. Depuis 1996, les évolutions du taux de pauvreté sont de moindre amplitude. Ce taux a diminué de {{nobr|1,9 point}} entre 1996 et 2004, est remonté entre 2004 et 2011 ({{nombre|+1,8|point}}), notamment du fait de la [[Crise économique mondiale des années 2008 et suivantes|crise de 2008]], et depuis évolue peu<ref name=":4" />. En 2021, selon les [[Programme des Nations unies pour le développement|Nations unies]], l'[[indice de développement humain]] (IDH) de la France était de {{formatnum:0.903}}, la plaçant au {{28e|rang}} du [[Liste des pays par IDH|classement mondial de l'IDH]]. À titre de comparaison, en 1990, l'IDH de la France s'élevait à {{formatnum:0.791}}<ref name="hdr2021-22" />. Selon la [[Banque mondiale]], le [[Produit intérieur brut par habitant|PIB par habitant en dollars courant]] de la France s'élevait à {{unité|38467|dollars}} en 2017, soit le {{24e|PIB}} par habitant le plus élevé au monde<ref>{{Lien web|titre=PIB par habitant ($ US courants) {{!}} Data|url=https://donnees.banquemondiale.org/indicateur/ny.gdp.pcap.cd?year_high_desc=true|site=[[Banque mondiale]] |consulté le=2019-04-23}}.</ref>. L'[[Coefficient de Gini|indice de Gini]], qui mesure les inégalités, était calculé à 32,7 pour la France en 2015<ref>{{Lien web|titre=Indice GINI {{!}} Data|url=https://donnees.banquemondiale.org/indicateur/SI.POV.GINI?locations=FR|site=[[Banque mondiale]] |consulté le=2019-04-23}}.</ref>. Au premier trimestre 2012, l'INSEE dénombrait {{unité|141500|[[sans-abri]]}} en France<ref>{{Lien web|titre=L’hébergement des sans-domicile en 2012 - Insee Première - 1455|url=https://www.insee.fr/fr/statistiques/1281324|site=[[INSEE]] |consulté le=2019-04-23}}.</ref>. En outre, {{nombre|800000|personnes}} n'ont pas de domicile personnel<ref name=":12" />. === Emploi === [[Fichier:Chômage france 1975-2014.JPG|vignette|redresse=1.5|Évolution du taux de chômage en France (au sens du [[Bureau international du travail]]) entre 1975 et 2014.|alt=Le graphique passe de 3 % environ en 1975, à plus de 10 % en 2014, après d'importantes fluctuations.]] {{Article détaillé|Marché du travail en France|Chômage en France}} Si la France a connu durant les [[Trente Glorieuses]] une situation proche du [[plein emploi]] {{incise|au cours des seules années 1960, l’économie française a créé 1,6 million d’emplois<ref group="i" name="d144">{{p.|144}}.</ref>}}, elle fait face depuis la fin des années 1970 à une situation de [[chômage]] élevé, malgré des fluctuations qui ont fait espérer le retour du plein emploi<ref group="i" name="d144" />. Le chômage touche particulièrement les jeunes, les moins diplômés et les étrangers. Les chômeurs de longue durée représentent un tiers de l'ensemble des chômeurs et sont ceux pour qui la réinsertion est souvent la plus difficile<ref group="d">{{p.|21}}.</ref>. Selon l'[[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]], le taux de chômage français s'est établi en août 2019 à 8,5 % (son niveau le plus bas depuis 2009)<ref name=":14">{{Lien web|titre=Au deuxième trimestre 2019 le taux de chômage baisse de 0,2 point - Informations rapides - 208 |url=https://www.insee.fr/fr/statistiques/4201123 |site=[[INSEE]] |consulté le=2019-10-23}}.</ref>. Au deuxième trimestre de 2019, le taux de chômage longue durée était de 3,2 %<ref name=":14" />. Selon l'économiste [[Éric Heyer]], il y aurait eu {{nombre|150000|emplois}} non pourvus en France en 2017<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Emplois non pourvus : quelles réalités ?|url=https://www.franceculture.fr/emissions/la-question-du-jour/emplois-non-pourvus-quelles-realites|site=[[France Culture]] |date=21 septembre 2018|consulté le=2019-04-23}}.</ref>. En moyenne, en 2017, {{nobr|29,3 millions}} de personnes de 15 à {{nobr|64 ans}} en France (hors [[Mayotte]]) étaient actives, soit 71,5 % de cette tranche d'âge. Parmi elles, {{nobr|26,5 millions}} avaient un emploi et {{nobr|2,8 millions}} étaient au chômage au sens du [[Organisation internationale du travail|Bureau international du travail]] (BIT) ; {{nobr|11,7 millions}} étaient [[Inactifs|inactives]], c'est-à-dire ne travaillaient pas et ne recherchaient pas activement un emploi ou ne sont pas disponibles pour en occuper un. En 2017, le [[taux d'emploi]] en France était de 64,7 % et le [[Population active|taux d'activité]] était de 71,5 %<ref name=":5">{{Lien web|titre=Une photographie du marché du travail en 2017 - Insee Première - 1694|url=https://www.insee.fr/fr/statistiques/3535797#tableau-figure2bis|site=[[INSEE]] |date=18/4/2018|consulté le=2019-04-23}}.</ref>. En 2017 comme en 2016, 18,8 % des personnes ayant un emploi travaillaient à [[Travail à temps partiel|temps partiel]]<ref name=":5" />. À la fin de l'année 2017, le [[secteur privé]] en France employait {{nobr|19,27 millions}} de [[Salariat|salariés]] (+1,3 % par rapport à l'année 2016)<ref>{{Lien web|langue=fr|prénom1=Le Point|titre=L'emploi privé est resté au beau fixe en 2017|url=https://www.lepoint.fr/societe/france-un-quart-de-million-d-emplois-salaries-crees-dans-le-prive-en-2017--13-02-2018-2194454_23.php|site=[[Le Point]] |date=2018-02-13|consulté le=2019-04-23}}.</ref>. Les [[Salariat|salariés]] représentaient 88,4 % des actifs occupés en France en 2017 : 84,6 % sont en [[Contrat de travail à durée indéterminée|contrat à durée indéterminée]] (CDI) ou [[Fonction publique française|fonctionnaires]], 10,8 % en [[Contrat de travail à durée déterminée en France|contrat à durée déterminée]] (CDD), 3,0 % en [[Intérim (travail)|intérim]] et 1,6 % en [[apprentissage]]<ref name=":5" />. En 2017, les [[Profession intermédiaire|professions intermédiaires]] et les [[CSP+|cadres]] représentaient 43,7 % des actifs occupés, proportion en légère hausse sur un an. La part des ouvriers, qui avait baissé, de façon quasi ininterrompue, de près de {{nobr|10 points}} depuis le début des années 1980, a augmenté légèrement en 2017 ({{nombre|+0,5|point}}, à 20,8 %) ; celle des employés (27,2 %) a reculé légèrement ({{nombre|-0,2|point}}), dans la lignée du repli observé depuis une dizaine d'années. Les [[ouvrier]]s et employés non qualifiés représentaient en 2017, un actif occupé sur cinq<ref name=":5" />. En 2017, {{nobr|5,664 millions}} de personnes travaillaient dans la [[fonction publique]] en France. 62,5 % des personnes travaillant dans la fonction publique sont des femmes et 37,5 % sont des hommes. Les statuts dans la fonction publique sont variés, il y a 67,8 % de fonctionnaires, 17,9 % de contractuels, 5,5 % de militaires et 2,5 % de contrats aidés (les 6,3 % restant ont un autre statut)<ref>{{Lien web |titre=Effectifs dans la fonction publique par versant et ministère en 2017 |url=https://www.insee.fr/fr/statistiques/2493501#tableau-Tableau3 |site=[[INSEE]] |date=13/3/2019 |consulté le=2019-04-23}}.</ref>. En 2017, en France, selon l'[[Organisation de coopération et de développement économiques|OCDE]], le [[Temps de travail|temps de travail hebdomadaire moyen]] des hommes était de {{nobr|38,4 heures}} (soit un chiffre en légère baisse depuis les années 1980, il était de {{nobr|40,1 heures}} en 1983) et celui des femmes était de {{nobr|33,8 heures}} (également en légère baisse depuis les années 1980, il était de {{nobr|35,5 heures}} en 1983). En moyenne, les Français ont travaillé {{nobr|36,1 heures}} par semaine en 2017, un chiffre extrêmement stable depuis 1996 (il faut remonter à 1995 pour avoir un temps de travail hebdomadaire moyen supérieur à {{nobr|37,0 heures}})<ref name=":7" />. === Principaux secteurs d'activité === L'[[Économie de la France|économie française]] est largement tournée vers le [[Secteur tertiaire|secteur des services]]. Selon le ''[[The World Factbook|World Factbook]]'' de la [[Central Intelligence Agency|CIA]], en 2017, les services composaient 78,8 % du PIB de la France, l'[[industrie]] 19,5 % et l'[[agriculture]] 1,7 %<ref>{{Lien web|langue=en-US|url=https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/france|titre=The World Factbook|sous-titre=France|site=[[The World Factbook]] |consulté le=16 juin 2023}}.</ref>. Selon l'[[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]], en 2018, 76,1 % de la population en emploi travaillait dans le [[secteur tertiaire]], 13,3 % dans le secteur de l'industrie, 6,7 % dans le secteur de la construction et 2,5 % dans le secteur de l'agriculture<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Emploi par activité |url=https://www.insee.fr/fr/statistiques/4277675 |site=[[INSEE]] |date=27/02/2020|consulté le=2020-11-27}}.</ref>. Par branche d'activité, la production en [[Valeur nominale et valeur réelle|euros courants]] en 2018 en France était, selon l'INSEE, de {{Unité|2215,2 milliards}} d'euros pour les services marchands ({{Unité|1187,7 milliards}} d'euros en [[valeur ajoutée]]), {{nobr|939,4 milliards}} d'euros pour l'industrie manufacturière ({{nobr|280,2 milliards}} d'euros en valeur ajoutée), {{nobr|615,8 milliards}} d'euros pour les services non marchands ({{nobr|467,5 milliards}} d'euros en valeur ajoutée), {{nobr|303,7 milliards}} d'euros pour la construction ({{nobr|117,4 milliards}} d'euros en valeur ajoutée) et {{Unité|90,0 milliards}} d'euros pour l'agriculture ({{nobr|38,2 milliards}} d'euros en valeur ajoutée)<ref>{{Lien web |titre=Production des branches |url=https://www.insee.fr/fr/statistiques/4277775 |site=[[Insee]] |date=27/02/2020 |consulté le=2020-11-27}}.</ref>. ==== Agriculture et agroalimentaire ==== {{Article détaillé|Agriculture en France}} [[Fichier:Épône - récolte du maïs01.jpg|vignette|redresse|gauche|Une récolte de maïs à [[Épône]], près de Paris.|alt=Photographie d’une récolte de maïs à [[Épône]], près de Paris.]] [[Fichier:Bourgogne-charolais-cattle.jpg|vignette|redresse|gauche|Élevage bovin de race [[charolaise]].]] La France a connu, comme d'autres pays industrialisés, des phénomènes d'[[exode rural]] et de chute de l'emploi agricole<ref group="b" name="p120">{{p.|120}}.</ref>, même si ce dernier reste proportionnellement plus important que dans les autres pays d'Europe occidentale<ref group="b" name="p121">{{p.|121}}.</ref>. L'agriculture française a été considérablement modernisée et mécanisée dans la seconde moitié du {{s-|XX}}<ref group="b" name="p118">{{p.|118}}.</ref>, notamment au moyen de la [[politique agricole commune]] (PAC)<ref group="b" name="p120"/>. La spécialisation régionale de la France par type de production s'accentue<ref group="b" name="p120" />, et certaines [[Appellation d'origine|appellations d'origine]] de produits agricoles (transformés ou non) sont préservées grâce au système [[Appellation d'origine contrôlée|AOC]], qui prend en considération un [[terroir]]<ref group="b">{{p.|122}}.</ref>, c'est-à-dire un [[savoir-faire]] agricole populaire et historique attaché à un territoire<ref group="I">[https://www.inao.gouv.fr/Les-signes-officiels-de-la-qualite-et-de-l-origine-SIQO/Appellation-d-origine-protegee-Appellation-d-origine-controlee/Site officiel de l'INAO, : Les signes officiels d'identification de la qualité et de l'origine AOP - AOC] (consulté le 13 janvier 2017).</ref>. La France se tourne progressivement vers l'[[agriculture biologique]] depuis la fin du {{s-|XX}}. Le [[label Agriculture biologique]] est créée en 1985 ; depuis 2009, il est aligné sur les critères du [[label bio de l'Union européenne]]. La France compte {{Unité|451606 [[Exploitation agricole|exploitations agricoles]]}} sur son territoire métropolitain en 2013. Elle en comptait {{nobr|1,02 million}} en 1988. La [[Aire (géométrie)|superficie moyenne]] des exploitations agricoles est de {{nobr|61 [[hectare]]s}}. Le nombre d'exploitations d'[[agriculture biologique]] était de {{formatnum:25000}} en 2013<ref name=":9">{{Article|langue=fr|auteur1=Edouard Pflimlin|titre=Dix chiffres clés sur l’agriculture française|périodique=Le Monde|date=2018-02-24|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/economie-francaise/article/2018/02/24/dix-chiffres-cles-sur-l-agriculture-francaise_5261944_1656968.html|consulté le=2019-05-16}}.</ref>. Il y a {{Unité|885400|exploitants}} agricoles en France en 2015 (-8 % par rapport à 2010). L'âge moyen des chefs d'exploitation, coexploitants et associés est de {{nobr|51 ans}}. La part des femmes parmi les [[Population active|actifs]] permanents agricoles est de 30 %<ref name=":9" />. La production agricole française se chiffre pour l'année 2017 à {{nobr|78,8 milliards}} d'euros en incluant les services et les [[Subvention agricole|subventions]] sur les produits, soit 3,5 % du PIB français, contre quelque 7 % en 1980. La France a dégagé en 2016, un [[Balance commerciale|excédent commercial]] [[Secteur agroalimentaire|agroalimentaire]] (produits bruts et transformés) de {{nobr|6,1 milliards}} d'euros<ref name=":9" />. L'agriculture française est généreusement soutenue par l'[[Union européenne]]. Elle a bénéficié en 2015 de {{nobr|8,95 milliards}} d'euros de financement de la part de la PAC, soit 21 % de son budget total<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Les infographies - La Politique Agricole Commune|url=https://infographies.agriculture.gouv.fr/post/149838523307 |site=alim'agri |éditeur=ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation |consulté le=2019-05-16|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. La France est le premier producteur agricole de l'[[Union européenne]] : elle représentait, en 2016, 17 % de la production totale de l'UE<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Les infographies - L'Union européenne, première puissance agricole mondiale|url=https://infographies.agriculture.gouv.fr/post/118279409592|site=alim'agri |éditeur=ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation |consulté le=2019-05-16}}.</ref>. La France est le premier producteur européen de [[viande bovine]], d'[[Œuf (aliment)|œufs]], de [[surimi]], de [[céréale]]s et de [[Betterave sucrière|sucre de betteraves]]. Elle est le sixième producteur mondial de [[beurre]] et le premier exportateur mondial de [[Pomme de terre|pommes de terre]]. Elle est également le deuxième producteur mondial de [[vin]], le deuxième producteur européen de [[lait]] et le troisième producteur européen de [[Fruit (alimentation humaine)|fruits]] et de [[légume]]s<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Les infographies - Le palmarès des produits agricoles et agroalimentaires français|url=https://infographies.agriculture.gouv.fr/post/142793435042|site=alim'agri (site du Ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation)|consulté le=2019-05-17|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Les infographies - Le beurre|url=https://infographies.agriculture.gouv.fr/post/166949580567|site=alim'agri |éditeur=ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation |consulté le=2019-05-17}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Les infographies - Production et consommation d’œufs en France|url=https://infographies.agriculture.gouv.fr/post/164856420152|site=alim'agri |éditeur=ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation |consulté le=2019-05-17}}.</ref>. [[Fichier:Glass of champagne.jpg|vignette|redresse|alt=Champagne dans une flûte|Le [[Champagne (AOC)|champagne]], considéré comme un [[produit de luxe]], originaire du [[vignoble de Champagne]] dans le Nord-Est de la France.]] Selon l'[[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture|ONUAA]] (données 2018), la France est le {{8e|producteur}} mondial d'[[abricot]]s, le {{8e|producteur}} mondial d'[[artichaut]]s, le {{5e|producteur}} mondial de [[blé]], le {{2e|producteur}} mondial de [[Céréale|céréales mélangées]], le {{6e|producteur}} mondial de [[Céréale entière|céréales entières]], le {{8e|producteur}} mondial de [[champignon]]s et [[Truffe (champignon)|truffes]], le {{1er|producteur}} mondial de [[chanvre]], le {{8e|producteur}} mondial de [[Chanvre|fibres de chanvre]], le {{9e|producteur}} mondial de [[Chou-fleur|choux-fleurs]] et [[brocoli]]s, le {{4e|producteur}} mondial de [[colza]], le {{7e|producteur}} mondial d'[[épinard]]s, le {{7e|producteur}} mondial de [[Fève|fèves sèches]], le {{7e}} producteur mondial de [[Liste de fruits à noyau|fruits à noyau]], le {{8e|producteur}} mondial de [[Graine de lin|graines de lin]], le {{9e|producteur}} mondial de [[Graine de tournesol|graines de tournesol]], le {{2e|producteur}} mondial de [[Haricot vert|haricots verts]], le {{8e|producteur}} mondial de [[kiwi]]s, le {{1er|producteur}} mondial de fibres et étoupes de [[Lin cultivé|lin]], le {{8e|producteur}} mondial de [[Maïs|maïs frais]], le {{9e|producteur}} mondial de [[Moutarde (condiment)|moutarde]], le {{10e|producteur}} mondial de [[myrtille]]s, le {{8e|producteur}} mondial de [[noisette]]s, le {{9e|producteur}} mondial de [[noix]], le {{4e|producteur}} mondial d'[[Pavot|oeuillettes]], le {{2e|producteur}} mondial d'[[Orge commune|orge]], le {{5e|producteur}} mondial de [[poireau]]x, le {{3e}} producteur mondial de [[Pois cultivé|pois frais]], le {{7e|producteur}} mondial de [[Pois cultivé|pois secs]], le {{9e|producteur}} mondial de [[pomme]]s, le {{8e}} producteur mondial de [[Pomme de terre|pommes de terre]], le {{2e|producteur}} mondial de [[Chicorée|racines de chicorée]], le {{5e|producteur}} mondial de [[raisins]], le {{3e|producteur}} mondial de [[Sarrasin commun|sarrasin]], le {{2e|producteur}} mondial de [[Betterave sucrière|betteraves à sucre]] et le {{3e|producteur}} mondial de [[triticale]]s<ref>{{Lien web |titre=Données de l’alimentation et de l’agriculture |url=https://www.fao.org/faostat/fr/ |site=[[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture]] |consulté le=2022-05-07}}.</ref>. Les [[Gaz à effet de serre|émissions de gaz à effet de serre]] par l'agriculture française ont diminué au cours des dernières années, passant de {{Unité|76198 tonnes}} [[Équivalent CO2|équivalent {{CO2}}]] en 1995 à {{Unité|69353 tonnes}} équivalent {{CO2}} en 2016, soit une baisse d'environ 10 %<ref>{{Ouvrage |langue=en |titre=World Food and Agriculture Statistical Pocketbook 2018 |passage=114 |lieu=Rome |éditeur=[[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture]] |date=2018 |pages totales=254|isbn=978-92-5-131012-0 |lire en ligne=https://www.fao.org/3/CA1796EN/ca1796en.pdf |format=pdf }}.</ref>. ==== Tourisme ==== {{Article détaillé|Tourisme en France}} [[Fichier:Mona Lisa, by Leonardo da Vinci, from C2RMF retouched.jpg|vignette|redresse|alt=La Joconde au musée du Louvre|''[[La Joconde]]'' est le plus célèbre des tableaux<ref>John Lichfield, « ''[https://www.independent.co.uk/news/world/europe/the-moving-of-the-mona-lisa-6149165.html The Moving of the Mona Lisa]'' », ''The Independent'', 2 avril 2005 (consulté le 9 mars 2012).</ref>, en exposition permanente au [[musée du Louvre]], le musée le plus visité du monde<ref name=":8">{{Lien web |langue=fr |titre=Le tourisme en France : les chiffres clés du secteur |url=https://www.economie.gouv.fr/entreprises/tourisme-en-france-chiffres-cles-secteur |site=Bercy infos Entreprises |éditeur=[[ministère de l'Économie et des Finances (France)]] |consulté le=2019-05-04}}.</ref>.]] La France est la [[Liste des destinations touristiques mondiales|première destination touristique au monde]] ({{nobr|89 millions}} d'arrivées de touristes internationaux en 2019)<ref>En comprenant les visiteurs étrangers en transit (vacanciers d'Europe du Nord se rendant en Espagne, par exemple).</ref> ; cependant, elle se classe sixième en nombre de séjours hôteliers, comptant {{nobr|137 millions}} de nuits<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Tourisme |série=Tableaux de l'économie française |url=https://www.insee.fr/fr/statistiques/4277906?sommaire=4318291 |site=[[Insee]] |date=27/02/2020 |consulté le=2023-05-30}}.</ref>, derrière les [[États-Unis]] (345 millions), l'[[Espagne]] (299), l'[[Italie]] (221), la [[Chine]] (196) et le [[Royaume-Uni|Royaume Uni]] (161), et troisième (derrière les États-Unis et l'Espagne) par les recettes du tourisme international. L'attrait touristique de la France s'explique par le grand nombre et la grande variété de ses lieux touristiques, la diversité de ses [[paysage]]s, la richesse de son [[Patrimoine culturel|patrimoine]] gastronomique, historique, culturel et artistique, son [[climat tempéré]] et ses facilités d'accès et d'infrastructures de transport, ainsi que par l'équipement important et varié du pays en structures d'accueil ([[hôtellerie]], restauration, parcs d'attractions{{, etc.}}). Ainsi, chaque [[département français]] est un département touristique. Les [[Recette (comptabilité)|recettes]] liées au tourisme international en France s'élèvent pour l'année 2017 à {{nobr|69,89 milliards}} de [[Dollar américain|dollars américains]]. Ainsi, la France est le deuxième pays aux recettes touristiques les plus élevées, derrière les États-Unis et devant l'Espagne et la Thaïlande<ref>{{Lien web|titre=Tourisme international, rentrées ($ US courants) |url=https://donnees.banquemondiale.org/indicator/ST.INT.RCPT.CD?most_recent_value_desc=true |site=[[Banque mondiale]] |consulté le=2019-05-17}}.</ref>. En 2015, la [[consommation]] touristique intérieure s'élève à {{nobr|160 milliards}} d'euros, soit 7,2 % du PIB de la France<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Le tourisme en France : les chiffres clés du secteur|url=https://www.economie.gouv.fr/entreprises/tourisme-en-france-chiffres-cles-secteur|site=economie.gouv.fr|périodique=Le portail de l'Économie, des Finances, de l'Action et des Comptes publics|date=27 septembre 2017|consulté le=2019-05-17}}.</ref>. En 2017, [[Paris]] est la {{3e|[[ville]]}} la plus visitée au monde, avec {{nobr|17,44 millions}} de touristes internationaux ; elle est devancée par [[Londres]] ({{nobr|19,83 millions}} de touristes) et [[Bangkok]] ({{nobr|20,05 millions}} de touristes)<ref>{{Lien web|langue=en-US|titre=Big Cities, Big Business: Bangkok, London and Paris Lead the Way in Mastercard’s 2018 Global Destination Cities Index|url=https://newsroom.mastercard.com/press-releases/big-cities-big-business-bangkok-london-and-paris-lead-the-way-in-mastercards-2018-global-destination-cities-index/|site=MasterCard Social Newsroom|consulté le=2019-05-17|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. Cependant, si l'on considère Paris en tant qu'[[Aire urbaine de Paris|agglomération]] (comme c'est le cas pour Londres et Bangkok dans le classement car, dans leurs cas, la [[Intra-muros|ville-centre]] se confond avec l'[[agglomération]] contrairement à Paris), le nombre de touristes internationaux monte à {{nobr|33,8 millions}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Paris, troisième ville la plus visitée au monde|url=https://la1ere.francetvinfo.fr/polynesie/paris-troisieme-ville-plus-visitee-au-monde-618460.html|site=[[France Info (chaîne de télévision)|France Info]] |consulté le=2019-05-17|date=17/08/2018}}.</ref>. Le [[musée du Louvre]] est le [[musée]] le plus visité au monde ({{nobr|10 millions}} de visiteurs en 2018)<ref>{{Article|langue=fr|titre=Le Louvre reste le musée le plus visité au monde et bat son propre record de fréquentation|périodique=Le Temps|date=2019-01-03|issn=1423-3967|lire en ligne=https://www.letemps.ch/culture/louvre-reste-musee-plus-visite-monde-bat-propre-record-frequentation|consulté le=2019-05-17}}.</ref> et [[Cathédrale Notre-Dame de Paris|Notre-Dame de Paris]] est le [[monument]] le plus visité d'Europe ({{nobr|14 millions}} de visiteurs en 2018)<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Notre-Dame de Paris, le monument historique le plus visité d'Europe|url=https://www.lesechos.fr/industrie-services/tourisme-transport/notre-dame-de-paris-le-monument-historique-le-plus-visite-deurope-1009592|site=[[Les Échos]]|date=2019-04-15|consulté le=2019-05-17}}.</ref>. [[Fichier:Le Mont Saint-Michel.jpg|vignette|redresse|gauche|alt=Le mont Saint-Michel, en Normandie, îlot rocheux particulièrement reconnaissable où culmine l'abbaye du mont Saint-Michel|Le [[mont Saint-Michel]] est l'un des monuments les plus visités et les plus reconnaissables en France. Il est le premier des {{nobr|45 sites}} du [[Liste du patrimoine mondial en France|patrimoine mondial de l'UNESCO en France]].]] Les motifs de ce tourisme sont variés. Il s'agit tout à la fois d'un tourisme culturel (notamment à [[Paris]])<ref group="b" name="p162-163"/>, balnéaire (notamment sur la [[Côte d'Azur]])<ref group="b" name="p162-163"/>, naturel<ref group="b" name="p162-163"/>, d'affaires (Paris est la première destination mondiale pour ce type de tourisme)<ref group="b" name="p162-163"/>, de loisirs ([[Disneyland Paris]] est de loin le parc d'attractions le plus fréquenté d'Europe)<ref>{{lien web|url=https://www.parc-attraction-loisirs.fr/2014/03/28/top-des-meilleurs-parcs-attraction-2013-france-disney-puy-du-fou/|titre=Top des parcs d’attraction en France : Le Puy du Fou ravit la {{2e}} place en 2013|site=parc-attraction-loisirs.fr|consulté le=18/6/2014}}.</ref> et de [[Sport d'hiver|sports d'hiver]] (dans les [[Alpes du Nord]] notamment, réputées pour être un bon [[domaine skiable]])<ref group="c">{{p.|252}}.</ref>. Les sites touristiques payants les plus fréquentés sont, dans leur majorité, situés en [[Île-de-France]] (Disneyland Paris, [[musée du Louvre]], [[tour Eiffel]], [[château de Versailles]]…)<ref name="sites touristiques">{{pdf}} {{Lien web|url=https://www.dgcis.gouv.fr/etudes-et-statistiques/statistiques-du-tourisme/donnees-cles/memento-du-tourisme|site=dgcis.gouv.fr|titre=Sites touristiques en France|date=2009|consulté le=5/4/2010}}.</ref> ; quelques sites de région attirent également de nombreux touristes, comme les [[châteaux de la Loire]], le [[mont Saint-Michel]], [[Rocamadour]], le [[château du Haut-Koenigsbourg]], le [[musée Unterlinden]] de [[Colmar]], le [[centre Pompidou-Metz]] ou le [[Futuroscope|parc du Futuroscope]]<ref name="sites touristiques"/>. ==== Commerce et artisanat ==== Depuis les années 1970, le secteur du commerce a été bouleversé par l'irruption de la [[grande distribution]], qui représente les deux tiers des dépenses alimentaires des Français en 2008<ref group="j" name="f291-292">{{p.|291-292}}.</ref>. Par conséquent, de nombreux [[Commerce de proximité|petits commerces]] ont disparu, même si l'on assiste en 2009 à une timide reprise, notamment dans les centres-villes<ref group="j">{{p.|291-293}}.</ref>. La puissance de quelques grandes entreprises de la grande distribution {{incise|[[Groupe Carrefour|Carrefour]] par exemple est le deuxième groupe mondial du secteur<ref name="global 500"/>}} leur permet d'imposer, dans une certaine mesure, des prix bas aux producteurs<ref group="j" name="f291-292"/>. Malgré la concurrence des entreprises industrielles, l'[[artisanat]] de son côté est parvenu à conserver une place importante dans l'économie française<ref group="j" name="f291-292"/>. ==== Industrie ==== {{Article détaillé|Industrie en France|Secteur aéronautique et spatial|Airbus|Complexe militaro-industriel français}} La France est la quatrième puissance industrielle mondiale. Malgré la [[Secteur tertiaire|tertiarisation]] de l'économie française, les entreprises industrielles représentaient 12,6 % du [[produit intérieur brut|PIB]] et 96,5 % des exportations françaises en 2014<ref>{{Lien web |langue=fr |nom1=Gouvernement |titre=L'industrie en France|url=https://www.gouvernement.fr/partage/3813-l-industrie-en-france |site=[[Gouvernement de la République française]] |consulté le=2016-10-14}}.</ref>. Son industrie est caractérisée par des évolutions contrastées : à côté d'industries modernes et dynamiques, qui font de la France l'un des chefs de file mondiaux dans de nombreux domaines ([[Construction automobile|automobile]], [[Construction aéronautique|aéronautique]], [[Industrie spatiale|aérospatiale]], [[Industrie agroalimentaire|agroalimentaire]], [[Électronique (technique)|électronique]], [[Industrie nucléaire|nucléaire civil]], [[Industrie pharmaceutique|pharmacie]], [[cosmétique]], [[luxe]]…)<ref group="b">{{p.|136-141}}.</ref>, de nombreuses industries traditionnelles ([[Mine (gisement)|mines]], [[Industrie textile|textile]], [[Industrie du bois|bois]], [[Industrie française de la chaussure|chaussure]], [[construction navale]], [[sidérurgie]]…) voient leurs effectifs et leurs chiffres d'affaires chuter<ref group="b" name="p140">{{p.|140}}.</ref>, obligeant des régions entières ([[Nord-Pas-de-Calais]] et [[Lorraine]] notamment) à une douloureuse [[Désindustrialisation|reconversion]]<ref group="b">{{p.|186}}.</ref>. À la [[Décentralisation industrielle (France)|décentralisation industrielle]] des années 1960, qui a permis le développement de nombreuses villes de l'ouest et du sud du pays<ref group="b">{{p.|142}}.</ref>, a succédé une période de croissance faible de la production industrielle<ref group="b" name="p143">{{p.|143}}.</ref>, qui s'explique parfois par des [[délocalisation]]s vers des pays à la main-d'œuvre peu onéreuse<ref group="b" name="p143"/>. Même si la production se fait de plus en plus souvent à l'étranger, les entreprises françaises restent prédominantes dans de nombreux domaines<ref group="b">{{p.|139-140}}.</ref>, certaines occupent la première place du marché mondial dans leur domaine (par exemple [[L'Oréal]] dans les [[cosmétique]]s<ref>[https://www.challenges.fr/economie/20120731.CHA9381/bettencourt-a-vendu-l-ile-d-arros-pour-60-millions-de-dollars.html Bettencourt a cédé l'île d'Arros pour {{nobr|60 millions}} de dollars].</ref> ou [[Michelin]] dans les [[Pneumatique (véhicule)|pneumatiques]]<ref>{{Lien web|url=https://www.lefigaro.fr/societes-familiales/20070619.WWW000000375_michelin_ou_linsolente_reussite_dune_ancienne_fabrique_de_balle_de_caoutchouc.html|titre=Michelin : de la balle de caoutchouc au roi du pneumatique|site=[[Le Figaro]] |date=19/6/2007|consulté le=4/4/2010|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>). En 2018, {{nobr|28 entreprises}} françaises figurent dans le [[Fortune Global 500|classement Global 500]] du magazine ''[[Fortune (magazine)|Fortune]]'', ainsi la France est le cinquième pays avec le plus d'entreprises dans le classement, derrière les États-Unis, la Chine, l'Allemagne et le Japon. Les six entreprises françaises figurant dans le top 100 sont [[Axa]] (rang 27), [[TotalEnergies|Total]] (rang 28), [[BNP Paribas]] (rang 44), [[Carrefour (enseigne)|Carrefour]] (rang 68), [[Crédit agricole]] (rang 82) et [[Électricité de France|EDF]] (rang 94)<ref>{{Lien web|titre=Fortune Global 500 List 2018: See Who Made It|url=https://fortune.com/global500/|site=[[Fortune (magazine)|Fortune]] |consulté le=2019-04-23}}.</ref>. L'industrie française de l'armement représente {{nombre|165000|emplois}} en 2013<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|nom1=international|prénom1=Ministère des Affaires étrangères et du Développement|titre=Industries et technologies de défense|url=https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/politique-etrangere-de-la-france/diplomatie-economique-et-commerce-exterieur/soutenir-les-entreprises-francaises-a-l-etranger/les-secteurs-economiques-de-pointe-un-atout-pour-la-france-soutien-aux-secteurs/article/industries-et-technologies-de-defense|site=France Diplomatie : Ministère des Affaires étrangères et du Développement international|consulté le=2016-10-13}}.</ref>. Elle couvre un large spectre avec notamment la construction navale ([[Naval Group]]), l'aviation militaire ([[Dassault Aviation]], [[Airbus (groupe)|Airbus]], [[Safran (entreprise)|Safran]]) et les systèmes d'armement ([[MBDA]], [[Thales]]), la fabrication de véhicules blindés ([[Nexter]], [[Arquus]]). L'ensemble du complexe militaro-industriel est coordonné par la [[direction générale de l'Armement]] (DGA). La France est en outre un acteur mondial majeur dans le secteur de la défense : les exportations d'armement de la France atteignaient {{nobr|16 milliards}} d'euros en 2015<ref>{{Lien web|titre=Rapport au Parlement 2016 sur les exportations d'armement de la France|url=https://www.defense.gouv.fr/actualites/articles/rapport-au-parlement-sur-les-exportations-d-armement-2016|site=defense.gouv.fr|consulté le=2016-10-13}}.</ref> et plus de {{nobr|20 milliards}} d'euros en 2016. <gallery mode="nolines"> Fichier:French aircraft carrier Charles de Gaulle (R91) underway on 24 April 2019 (190424-M-BP588-1005).jpg|alt=Charles De Gaulle|[[Charles de Gaulle (porte-avions)|Porte-avions ''Charles de Gaulle'']]. Fichier:Rafale C (7782446466).jpg|[[Dassault Rafale]]. Fichier:Leclerc p1040617.jpg|[[Char Leclerc]]. </gallery> ==== Énergie ==== {{Article détaillé|Énergie en France|Électricité en France}} [[Fichier:Chooz - Centrale nucléaire -1.jpg|vignette|redresse|La [[centrale nucléaire de Chooz]], construite et exploitée par [[Électricité de France|EDF]].|alt=Une photographie de la Centrale nucléaire de Chooz, construite et exploitée par EDF.]] Après la disparition complète de la [[Mines de charbon de France|production française de charbon]] en 2005<ref group="b" name="p140"/>, le [[pétrole]], le [[gaz]] et surtout l'[[électricité]] sont les principales énergies consommées en France<ref group="b" name="p140"/>. Si la France ne produit plus de pétrole brut que de façon marginale<ref>{{Lien web|url=https://www.developpement-durable.gouv.fr/energie/petrole/beph-reperes.htm|titre=Les repères sur l’exploration et la production de pétrole et de gaz en France|auteur=DGEMP-DIREM, BEPH|date=novembre 2007|site=developpement-durable.gouv.fr|consulté le=4/4/2010|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>, les treize [[Raffinage du pétrole|raffineries]] implantées sur le territoire permettent de satisfaire plus de 90 % de la demande nationale<ref group="b" name="p140"/>. Le groupe français [[TotalEnergies|Total]], qui possède des concessions dans le monde entier, est la sixième entreprise mondiale et la cinquième du secteur<ref name="global 500">{{Lien web|langue=en|url=https://money.cnn.com/magazines/fortune/global500/2009/full_list/|titre=Global 500|site=money.cnn.com|date=2009|consulté le=4/4/2010}}.</ref>. La part du gaz dans la consommation énergétique française a fortement augmenté depuis les années 1970<ref group="b" name="p140"/>, mais il s'agit à 97 % de gaz importé, notamment de [[Russie]], d'[[Algérie]] et de la [[mer du Nord]]<ref group="b" name="p140"/>. En revanche, la France produit plus d'[[électricité]] qu'elle n'en consomme<ref group="I" name="énergie électrique">{{Lien web |langue=fr |titre=Production brute et consommation d'électricité en 2013|auteur=[[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]]|url=https://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=NATTEF11360 |site=[[Insee]] |date=N/A |consulté le=17/1/2015}}.</ref>, notamment grâce à 56 [[énergie nucléaire|réacteurs nucléaires]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Nombre de réacteurs nucléaires en France par puissance |url=https://www.edf.fr/edf/nombre-de-reacteurs-nucleaires-en-france-par-puissance|brisé le = 2024-02-25}}.</ref> en 2021 (le deuxième parc mondial après le parc américain)<ref>{{Lien web|url=https://asn.fr/index.php/S-informer/Publications/Rapport-annuel-de-l-ASN/La-surete-nucleaire-et-la-radioprotection-en-France-en-2008|titre=La sûreté nucléaire et la radioprotection en France en 2008|auteur=Autorité de sûreté nucléaire|site=[[Autorité de sûreté nucléaire]] |consulté le=4/4/2010|brisé le = 2024-02-25}}.</ref> qui produisaient en 2013 près de 74 % de l'électricité du pays<ref group="I" name="énergie électrique"/>, permettant à l'électricité française d'être très peu carbonée, mais dont le bilan environnemental est l'objet de débats<ref>Voir par exemple le site du réseau [https://www.sortirdunucleaire.org/ Sortir du nucléaire].</ref>. La France possède la [[Centrale nucléaire de Gravelines|plus puissante centrale nucléaire d'Europe de l'Ouest]] à [[Gravelines]], exploitée par [[Électricité de France|EDF]]. Quant aux [[énergie renouvelable|énergies renouvelables]], leur part dans la production électrique française augmente et représente en 2019 17,2 % de la consommation finale brute d'énergie<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Les énergies renouvelables en France : où en est-on ? |url=https://www.lelynx.fr/energie/guide/types-energies/energies-renouvelables/france/}}.</ref>, en grande partie grâce à l'[[Énergie hydroélectrique|hydroélectrique]]. ==== Une nation avec un programme spatial autonome dans un cadre européen ==== {{Article détaillé|Histoire du vol spatial|Programme spatial français}} [[Fichier:Diamant P6230215.JPG|vignette|redresse|gauche|alt=La fusée Diamant|Le lanceur [[Diamant (fusée)|Diamant]].]] Outre l'aviation civile, le général de Gaulle fait de l'espace une priorité nationale pour préserver l'indépendance de la France<ref name="PVT423">[https://cnes.fr/fr/web/CNES-fr/8183-la-france-a-la-conquete-de-l-espace-de-veronique-a-ariane-de-philippe-varnoteaux.php La France à la conquête de l'espace].</ref>. La plus importante agence spatiale en Europe, le [[Centre national d'études spatiales|CNES]] est créé en 1961, et permet à la France de devenir en 1965, la troisième nation, après l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]] (''[[Spoutnik 1]]'', 1957) et les [[États-Unis]] (''{{langue|en|[[Explorer 1]]}}'', 1958), à envoyer un satellite dans l'espace par ses propres moyens ; la fusée [[Diamant (fusée)|Diamant A]] envoie le satellite ''[[Astérix (satellite)|Astérix A1]]'' depuis la base d'[[Hammaguir]] ([[Algérie]]). En 1973, la France propose aux pays européens un lanceur commun, [[Ariane (fusée)|Ariane]]<ref name="PVT423" />, exploité par l'[[Agence spatiale européenne]] depuis 1975 depuis le sol français, au [[Centre spatial guyanais]]. Le programme continue depuis et constitue un important succès technologique et commercial. En 2011, le lanceur russe [[Soyouz (lanceur)|Soyouz]] décolle pour la première fois du sol français, marquant le début d'une collaboration très poussée avec le secteur spatial russe. [[Fichier:Ariane 5 Le Bourget FRA 001.jpg|redresse|vignette|Maquette d'[[Ariane 5]] au [[Musée de l'air et de l'espace|Bourget]].]] Enfin, la France participe au projet [[Galileo (système de positionnement)|Galiléo]] est le système européen de positionnement par satellite visant à concurrencer le système américain [[Global Positioning System|GPS]]<ref>[https://www.challenges.fr/high-tech/20140818.CHA6786/c-est-imminent-l-europe-va-concurrencer-le-gps-americain.html L'Europe fait concurrence aux Américains].</ref>, ainsi qu'à diverses sondes d'exploration interplanétaires (''[[Rosetta (sonde spatiale)|Rosetta]]'', ''[[BepiColombo]]'', ''[[Mars Express]]''{{etc.}}). ==== Recherche ==== {{Article détaillé|Recherche scientifique en France|Centre national de la recherche scientifique}} La France consacre une part moyennement élevée de son PIB à la [[recherche et développement]]<ref group="h" name="y408">{{p.|408}}.</ref> (2,02 % en 2009<ref>{{Lien web|langue=en|url=https://epp.eurostat.ec.europa.eu/tgm/table.do?tab=table&init=1&plugin=1&language=en&pcode=tsiir020|auteur=Eurostat|site=epp.eurostat.ec.europe.eu|titre=Gross domestic expenditure on R&D (GERD)|consulté le=23/5/2010}}.</ref>), mais ces dépenses sont davantage financées par le secteur public<ref group="h" name="y408"/> (41 % en 2008<ref>{{Lien web|langue=en|url=https://epp.eurostat.ec.europa.eu/tgm/refreshTableAction.do?tab=table&plugin=1&pcode=tsiir030&language=en|auteur=Eurostat|site=epp.eurostat.ec.europe.eu|titre=Gross domestic expenditure on R&D (GERD) by source of funds|consulté le=23/5/2010}}.</ref>) et consacrées à la [[recherche fondamentale]]<ref group="h" name="y411">{{p.|411}}.</ref> que dans les autres pays de l'Union européenne et ''a fortiori'' de l'OCDE. Si la recherche française est à l'origine de nombreuses découvertes et a été récompensée à de multiples reprises (voir ''infra''), le nombre de [[brevet]]s déposés par des entreprises françaises est relativement faible<ref group="h">{{p.|409}}.</ref>, d'autant que les relations entre les entreprises privées et la recherche publique sont souvent jugées médiocres<ref group="h" name="y411"/>. En 2015, environ {{nombre|280000|chercheurs}} travaillaient en France, dont {{formatnum:170000}} en entreprise et {{formatnum:110000}} dans la fonction publique<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=les moyens humains de la recherche et développement|site=[[Ministre chargé de l'Enseignement supérieur (France)|enseignementsup-recherche.gouv.fr]]|url=https://publication.enseignementsup-recherche.gouv.fr/eesr/FR/T497/les_moyens_humains_de_la_recherche_et_developpement/#ILL_EESR11_R_37_01|consulté le=26/1/2019}}.</ref>. Ces derniers sont regroupés dans des universités ou dans des établissements publics<ref group="h" name="y408"/> comme le [[Centre national de la recherche scientifique|CNRS]] (généraliste), le [[Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives|CEA]] (nucléaire), l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]] (informatique et mathématiques appliquées), l'[[Institut national de la recherche agronomique|INRA]] (agronomie). Parmi ces établissements, le [[Laboratoire d'électronique et de technologie de l'information|LETI]] se positionne comme l'un des principaux laboratoires en [[microélectronique]] et [[nanotechnologie]]s dans le monde<ref>{{Lien web|langue=en|url=https://www.eetimes.com/document.asp?doc_id=1332112&page_number=2|titre=Engineer's Guide to Imaging Valley|site=eetimes.com|date=4 août 2017|consulté le=3 août 2019}}.</ref>, jouxtant le complexe [[Minatec]], principal centre de recherche en Europe sur les [[nanotechnologie]]s. La France accueille par ailleurs sur son territoire de grands instruments de recherche internationaux comme l'[[European Synchrotron Radiation Facility]], l'[[Institut Laue-Langevin]] ou l'[[Institut de radioastronomie millimétrique]] et demeure un acteur majeur du [[Organisation européenne pour la recherche nucléaire|CERN]]. Depuis 2002, la plupart de ces centres de recherche sont organisés en réseaux avec des universités et des entreprises, pour former des [[pôle de compétitivité en France|pôles de compétitivité]] (71 en 2007<ref>{{Lien web|url=https://www.competitivite.gouv.fr/spip.php?rubrique36&lang=fr|titre=71 pôles de compétitivité|site=competitivite.gouv.fr|consulté le=23/5/2010|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>). ==== Finance et assurance ==== <gallery mode="packed"> Panorama La Défense.jpg|{{centrer|1=[[La Défense|Paris-La Défense]], premier [[quartier d'affaires]] européen par l'étendue de son parc de bureaux<ref>CCIP, [https://www.pilotimmobilier.com/upload/pdf/LaDefence_CCIP_mars2007.pdf Paris-La Défense, moteur d'attractivité internationale pour l'Île-de-France], {{p.|12}}.</ref>, attire plus de 8 millions de visiteurs chaque année<ref>{{Lien web|url=https://www.tourisme92.com/la-defense.html|titre=Paris-La Défense,premier quartier d'affaires européen|site=tourisme92.com|date=2015|consulté le=27/1/2016}}.</ref>.}} </gallery> Le secteur bancaire français a longtemps été caractérisé par sa faible concentration, par la ferme réglementation qui l'encadrait et par la part importante du secteur public, mais cette situation a changé au cours des années 1990<ref group="h">{{p.|452-455}}.</ref> et 2000. Les banques françaises [[BNP Paribas]], [[Société générale]] et [[Crédit agricole]] se placent respectivement aux quatrième, neuvième et dixième places mondiales du secteur en 2009<ref>{{Lien web|langue=en|url=https://money.cnn.com/magazines/fortune/global500/2009/industries/192/index.html|titre=Banks : Commercial and Savings|site=money.cnn.com|date=2010|consulté le=23/5/2010}}.</ref>. Le secteur des [[assurance]]s occupe également une place importante dans l'économie française, [[Axa]] étant la première compagnie d'assurance européenne<ref>{{pdf}} {{Lien web|titre=Les assureurs mutuels restent forts|url=https://www.aisam.org/upload/documents/AISAM_Press_release_ranking_2006-02-22_fr.pdf|auteur=Association Internationale des Sociétés d’Assurance Mutuelle|site=aisam.org|consulté le=23/5/2010}}.</ref>. La [[bourse de Paris]], filiale d'[[NYSE Euronext|Euronext]] depuis 2000, est le marché officiel des actions en France. L'indice [[CAC 40]] est un [[Indice boursier|indice]] pondéré en fonction de la [[capitalisation boursière]] flottante qui reflète la performance des {{nobr|40 [[Action (finance)|actions]]}} les plus importantes et les plus activement échangées cotées sur [[Bourse de Paris|Euronext Paris]]. Au 30 septembre 2020, la capitalisation boursière totale des composantes du CAC 40 était de {{Unité|1529 milliards}} d'euros. La capitalisation boursière [[Médiane (statistiques)|médiane]] des composantes de l'indice était de {{Unité|23,77 milliards}} d'euros, et [[LVMH - Moët Hennessy Louis Vuitton|LVMH]], [[Sanofi]] et [[TotalEnergies|Total]] étaient les trois plus grosses entreprises de l'indice<ref>https://live.euronext.com/sites/default/files/documentation/index-factsheets/CAC%2040_20200930.pdf.</ref>{{,}}<ref>{{lien web |titre=CAC 40 7 519,61 |url=https://live.euronext.com/fr/product/indices/FR0003500008-XPAR/market-information |site=[[Euronext]] |consulté le=14-04-2023}}.</ref>. === Place de la France dans l'économie mondiale === En 2018, selon le [[Fonds monétaire international|FMI]], le [[Produit intérieur brut|PIB nominal]] de la France s'élevait à {{nombre|2775.25|milliards}} de [[dollar]]s ; selon ce critère, la France est la {{7e|économie}} mondiale<ref name=":11">{{Lien web|titre=Report for Selected Countries and Subjects|url=https://www.imf.org/en/Publications/WEO/weo-database/2021/April/weo-report?c=512,914,612,614,311,213,911,314,193,122,912,313,419,513,316,913,124,339,638,514,218,963,616,223,516,918,748,618,624,522,622,156,626,628,228,924,233,632,636,634,238,662,960,423,935,128,611,321,243,248,469,253,642,643,939,734,644,819,172,132,646,648,915,134,652,174,328,258,656,654,336,263,268,532,944,176,534,536,429,433,178,436,136,343,158,439,916,664,826,542,967,443,917,544,941,446,666,668,672,946,137,546,674,676,548,556,678,181,867,682,684,273,868,921,948,943,686,688,518,728,836,558,138,196,278,692,694,962,142,449,564,565,283,853,288,293,566,964,182,359,453,968,922,714,862,135,716,456,722,942,718,724,576,936,961,813,726,199,733,184,524,361,362,364,732,366,144,146,463,528,923,738,578,537,742,866,369,744,186,925,869,746,926,466,112,111,298,927,846,299,582,487,474,754,698,&s=NGDPD,&sy=2020&ey=2026&ssm=0&scsm=1&scc=0&ssd=1&ssc=0&sic=0&sort=country&ds=.&br=1|site=[[FMI]] |consulté le=20 août 2021}}.</ref>. Selon le [[Crédit suisse]], la France disposait en 2018 d'une {{Lien|langue=en|trad=List of countries by total wealth|fr=Liste des pays selon la richesse totale|texte=richesse totale}} estimée à {{nombre|13883|milliards}} de dollars, faisant de la France le {{6e|pays}} la plus riche du monde et le {{3e}} plus riche d'Europe selon ce critère<ref name=":6" />. D'après le {{anglais|Global Competitiveness Report 2018}} publié par le [[Forum économique mondial]], la France est la {{17e}} (sur 140) économie la plus compétitive du monde (gain d'une place par rapport à l'année 2017). Le rapport salue la qualité des [[infrastructure]]s françaises et le haut niveau de [[santé publique]], mais il reproche à la France son nombre trop important de [[Régulation (économie)|régulations]], les faibles compétences numériques de sa [[main-d'œuvre]], le nombre trop faible d'[[Professeur des écoles|enseignants à l'école]], le nombre trop élevé de [[Obstacle non tarifaire aux échanges|barrières non tarifaires]], le manque de flexibilité de son [[marché du travail]] et le niveau trop élevé d'[[Imposition en France|imposition]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|titre=The Global Competitiveness Report 2018|passage=227-231|éditeur=Klaus Schwab|pages totales=656}}.</ref>. Dans le ''{{lang|en|2019 Index of Economic Freedom}}'' de l'[[Heritage Foundation]], qui mesure le degré de [[liberté économique]] de chaque pays dans le monde, la France obtient la {{71e|place}} (sur {{nobr|186 pays}} classés), à cause du niveau élevé de ses [[dépenses publiques]], des régulations rigides de son marché du travail et de son important [[Prélèvements obligatoires|taux de prélèvements obligatoires]]<ref>{{Lien web|langue=en|titre=France Economy: Facts, Population, GDP, Unemployment, Business, Trade|url=https://www.heritage.org/index/country/france|site=[[Heritage Foundation]] |consulté le=2019-04-23}}.</ref>. L'économie française est fortement extravertie<ref group="a">{{p.|28}}.</ref>, notamment vis-à-vis de ses partenaires européens (65 % des exportations françaises<ref>{{Lien web|url=https://www.lexpansion.com/economie/actualite-economique/commerce-exterieur-les-raisons-de-la-debacle_174169.html?pg=5|titre=Commerce extérieur : les raisons de la débâcle|auteur=Émilie Lévêque|site=[[L'Expansion]] |consulté le=1/4/2010|date=6/2/2009}}.</ref>). Cette situation est en partie liée à l'épuisement ou à l'insuffisance des ressources minières et énergétiques du pays, qui l'obligent à importer<ref group="d">{{p.|7}}.</ref>, et à sa taille relativement réduite. Mais elle s'explique également par l'importance des exportations. Selon l'[[Organisation mondiale du commerce|OMC]], en 2017, la France est le {{8e|exportateur}} ({{nobr|535 milliards}} de dollars d'exportations) et le {{6e|importateur}} ({{nobr|625 milliards}} de dollars d'importations) mondial de [[marchandise]]s. En ce qui concerne les [[Service (économie)|services]], elle en est le {{4e}} exportateur ({{nobr|248 milliards}} de dollars d'exportations) et {{4e|importateur}} ({{nobr|240 milliards}} de dollars d'importations) mondial<ref>{{Ouvrage|langue=en|titre=World Trade Statistical Review 2018|lieu=Genève, Suisse|éditeur=World Trade Organization|pages totales=209|lire en ligne=https://www.wto.org/english/res_e/statis_e/wts2018_e/wts2018_e.pdf |format=pdf }}.</ref>. Néanmoins, le commerce extérieur de la France connaît d'importantes difficultés. Depuis 2004, la France connaît un déficit de sa [[balance commerciale]], de plus en plus creusé<ref group="a" name="e291">{{p.|291}}.</ref> ({{nombre|-75.4|milliards}} de dollars en 2009<ref name="CIA">{{Lien web|titre=The World Factbook, France|url=https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/france |site=[[Central Intelligence Agency]] |consulté le=12 septembre 2010}}.</ref>), une situation qui s'explique en partie par le niveau élevé de l'euro face au dollar<ref group="a" name="e291"/>. Entre 1990 et 2006, la part de marché mondiale de la France dans les exportations de marchandises est passée de 6,3 à 4,1 %<ref group="a">{{p.|295}}.</ref> ; la France n'est plus en 2009 que le cinquième importateur et le sixième exportateur mondial<ref name="CIA"/>. Selon Eurostat, cette dégradation du commerce extérieur français serait en partie due à une augmentation des coûts salariaux horaires<ref group="a">{{p.|296}}.</ref>. Le solde commercial continue d'être déficitaire en 2017 : le solde des biens et services enregistre un déficit de 38,3 Md€ (26,8 Md€ en 2016). Cette dégradation reflète principalement la dynamique de la [[Demande agrégée|demande]] intérieure française portée par la reprise de la [[consommation]] des ménages et de l'[[investissement]] des entreprises qui ont soutenu les importations de biens : +6,8 % à 535,5 Md€ après +0,1 % en 2016. Par ailleurs, la facture énergétique (39 Md€) s'alourdit en 2017 et pèse fortement sur la balance commerciale, équivalant à 63 % du déficit total<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Commerce extérieur de la France - Résultats 2017|url=https://www.tresor.economie.gouv.fr/Articles/2018/02/08/commerce-exterieur-de-la-france-resultats-2017|site=[[Direction générale du Trésor]]|date=2018-02-08|consulté le=2019-04-23}}.</ref>. En 2023, la France est classée en {{11e}} position pour l'[[indice mondial de l'innovation]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Indice mondial de l’innovation 2023 |sous-titre=L’innovation dans un climat d’incertitude |url=https://www.wipo.int/global_innovation_index/fr/2023/index.html |site=[[Organisation mondiale de la propriété intellectuelle]] |consulté le=2023-10-29}}.</ref>. == Culture == {{Article connexe|Culture française}} [[Fichier:Eugène Delacroix - La liberté guidant le peuple.jpg|vignette|redresse|''[[La Liberté guidant le peuple]]'' ([[Eugène Delacroix]], 1830) représente symboliquement la République française, associant sa [[culture]] à l'un des tenants de sa devise : ''[[Liberté, Égalité, Fraternité]]''.]] Au fil du temps, la France a été un lieu pour le développement des [[arts]] et de la [[Culture française|culture]]. Des nombreux artistes français importants, ainsi que des immigrés, ont trouvé refuge dans le pays ; ils participent à la reconnaissance en [[Occident]] et dans le monde entier de sa riche tradition culturelle. La création du [[Ministère de la Culture (France)|ministère de la Culture]] en 1959 a aidé à préserver le patrimoine culturel du pays et à le rendre accessible au public. Le ministère de la Culture a été très actif dans l'octroi de subventions aux artistes, la promotion de la culture française dans le monde, le soutien aux festivals et événements culturels, la protection des [[Monument historique|monuments historiques]]. Le gouvernement a également réussi à maintenir une [[exception culturelle]] pour défendre le cinéma français. [[Fichier:Sainte Chapelle - Upper level 1.jpg|vignette|redresse|La [[Sainte Chapelle]] de [[Louis IX|Saint Louis]] illustre l'influence française du [[Architecture gothique|gothique]] sur l'architecture religieuse du {{s-|XIII}}.]] Avec près de {{nobr|90 millions}} de visiteurs en 2018, la France est la première destination touristique dans le monde, en grande partie grâce aux nombreux établissements culturels et bâtiments historiques implantés sur tout le territoire<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La France a accueilli près de 90 millions de touristes en 2018, un record |url=https://www.france24.com/fr/20180117-france-record-tourisme-visiteurs-gilets-jaunes |site=[[France 24]] |date=2019-01-17 |consulté le=2019-05-17}}.</ref>. Elle compte {{nombre|1200|musées}} accueillant plus de {{nobr|50 millions}} de personnes chaque année<ref>Ministère de la Culture et de la Communication, « Cultura statistics », {{Lien web |langue=en |url=https://web.archive.org/web/20110221195339/https://www2.culture.gouv.fr/culture/deps/2008/pdf/minichiffrescles2010-en.pdf |format=pdf |titre=Key figures}}.</ref>. Les sites culturels les plus importants sont gérés par le gouvernement, par exemple, par l'intermédiaire du [[Centre des monuments nationaux]], qui est responsable d'environ 85 monuments historiques nationaux. === Architecture === {{Article connexe|Architecture en France}} La France possède un patrimoine architectural riche, témoin d'une longue histoire et de la rencontre de différents traits civilisationnels. Les {{nombre|43180|bâtiments}} protégés au titre des monuments historiques comprennent principalement des résidences (nombreux châteaux) et des édifices religieux (cathédrales, basiliques, églises), mais aussi des monuments et des jardins. ==== Inscrits sur la liste du patrimoine mondial ==== {{Article connexe|Liste du patrimoine mondial en France}} L'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]] a inscrit 44 sites en France sur la [[Liste du patrimoine mondial en France|liste du patrimoine mondial]]<ref>{{Lien web |titre=France - liste du patrimoine mondial |url=https://whc.unesco.org/fr/etatsparties/fr |site=Centre du patrimoine mondial |éditeur=[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]] |consulté le=27 décembre 2018}}.</ref>. Sur les 845 biens culturels<ref group=N>En incluant les sites dits mixtes, à l’intérêt à la fois naturel et culturel.</ref> inscrits sur la liste du [[patrimoine mondial]] par l'UNESCO en {{date|juillet 2018}}, 39 sont français, ce qui fait de la France, avec l'Allemagne, le quatrième pays du monde en nombre de sites culturels bénéficiant de la reconnaissance mondiale<ref group=N>Derrière l’[[Italie]] (54), la [[Chine]] (47) et l’[[Espagne]] (44) et ensemble avec l'[[Allemagne]] (39).</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|auteur=Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO|titre=France : Biens inscrits sur la liste du patrimoine mondial|url=https://whc.unesco.org/fr/etatsparties/fr|site=[[UNESCO]] |consulté le=22 juillet 2018}}.</ref>. Le patrimoine architectural français inscrit sur la liste du patrimoine mondial comporte à la fois des édifices d'architecture religieuse (l'[[abbaye de Fontenay]] par exemple), civile (les [[châteaux de la Loire]]), industrielle (la [[saline royale d'Arc-et-Senans]]), militaire (les sites majeurs [[Fortifications de Vauban inscrites à l'Unesco|fortifiés]] par [[Sébastien Le Prestre de Vauban|Vauban]]) et urbaine (la [[place Stanislas]] de [[Nancy]], le [[Grande Île de Strasbourg|centre historique de Strasbourg]]). Il comporte des exemples d'architecture de toutes les époques, de l'architecture romaine (le [[pont du Gard]]) à l'architecture d'après-guerre (le centre reconstruit du [[Centre-ville reconstruit du Havre|Havre]]), en passant par des chefs-d'œuvre de l'architecture romane (l'[[abbaye de Saint-Savin-sur-Gartempe]]), gothique (la [[Cathédrale Notre-Dame de Chartres|cathédrale de Chartres]]) et classique (le [[canal du Midi]]). <gallery mode="packed" caption="Sites classés au patrimoine mondial de l'UNESCO"> Notre-Dame de Paris-France.JPG|La [[cathédrale Notre-Dame de Paris]]. Chateau de Chenonceau.jpg|Le [[château de Chenonceau]] ([[Val de Loire]]). Château de Saint-Émilion 02.jpg|La [[Juridiction de Saint-Émilion]]. Mont Saint Michel bordercropped.jpg|Le [[mont Saint-Michel]]. Cordouan.jpg| Le [[phare de Cordouan]]. Pope palace Avignon by Rosier.jpg|Le [[Palais des papes d'Avignon]]. Canal du Midi aug 2011.jpg|Le [[canal du Midi]]. 1 carcassonne aerial 2016.jpg|La [[cité de Carcassonne]]. Pontdugard.jpg|Le [[pont du Gard]]. Château de Versailles (vue du parc, Versailles).JPG|Le [[château de Versailles]], chef-d’œuvre de l’[[Architecture classique|architecture classique ou baroque]]{{note|texte={{lien web|langue=fr|année=2005-2017|site=persee.fr|titre=Baroque et classique : une civilisation|éditeur=Éditions Persée|url=https://www.persee.fr/doc/ahess_0395-2649_1957_num_12_2_2624|consulté le=28-04-2017}} : {{citation|La monumentalité classique : Versailles , l'Orangerie et le Château, par Mansart, [...] ceux qui considèrent Versailles comme un chef-d'œuvre baroque.}}}} du {{s-|XVII}}. Tour eiffel at sunrise from the trocadero.jpg|redresse|Monument le plus visité au monde<ref>[https://www.lemonde.fr/cgi-bin/ACHATS/acheter.cgi?offre=ARCHIVES&type_item=ART_ARCH_30J&objet_id=998920&clef=ARC-TRK-D_01 Tour Eiffel et souvenirs de Paris].</ref>, la [[tour Eiffel]] est une icône de [[Paris]] et de la France. </gallery> ==== Bâtiments d'intérêt historique ==== {{Article connexe|Monument historique (France)|Liste des monuments historiques protégés en 1840}} En France, depuis 1840, les bâtiments d'intérêt historique, architectural, patrimonial ou culturel peuvent être inscrits ou classés au titre des [[Monument historique (France)|monuments historiques]] par l'État, de même que certains biens mobiliers ([[cloche]]s), ce qui leur assure une protection juridique, ainsi que des aides à la restauration et à l'entretien. Au {{date|31 décembre 2017}}, la France comptait {{nombre|45264|monuments historiques}} inscrits ou classés<ref>{{Lien web |titre=Monuments historiques en 2018 et musées de France ouverts au public au 31 décembre 2017 |url=https://www.insee.fr/fr/statistiques/2012657#tableau-TCRD_072_tab1_departements}}.</ref>. D'importants architectes français ont façonné le patrimoine architectural, en France et en Europe, à toutes les époques, notamment [[Pierre de Montreuil|Montreuil]] au Moyen Âge, [[Pierre Lescot|Lescot]], [[Philibert Delorme|Delorme]] et [[Jacques Ier Androuet du Cerceau|Androuet du Cerceau]] à la Renaissance, [[François Mansart|Mansart]], [[Louis Le Vau|Le Vau]], [[Jules Hardouin-Mansart|Hardouin-Mansart]], [[Ange-Jacques Gabriel|Gabriel]] et [[Claude-Nicolas Ledoux|Ledoux]] aux époques classique et néoclassique, [[Eugène Viollet-le-Duc|Viollet-le-Duc]], [[Charles Garnier (architecte)|Garnier]] et [[Gustave Eiffel|Eiffel]] au {{s-|XIX}}, [[Auguste Perret]], [[Le Corbusier]] et [[Jean Nouvel]] à l'époque contemporaine. === Arts visuels et plastiques === {{Article détaillé|Peinture française|Sculpture française}} [[Fichier:Fragonard collin maillard.jpg|vignette|redresse|''[[Le Colin-Maillard]]'' (1750-1752) de [[Jean-Honoré Fragonard|Fragonard]].]] [[Fichier:Le Penseur in the Jardin du Musée Rodin, Paris March 2014.jpg|vignette|redresse|gauche|''[[Le Penseur]]'' d'[[Auguste Rodin]] (1882).]] Si des productions artistiques sont attestées dans l'espace correspondant à la France actuelle dès la Préhistoire<ref group="m">{{p.|80}}.</ref>, on ne peut parler d'« art français » avant le début du {{IIe|millénaire}} de notre ère, à l'époque où un État et une nation commencent à se former<ref group="f">{{p.|26}}.</ref>. À partir de cette époque, les Beaux-Arts français vont être en grande partie similaires à ceux du reste de l'Europe occidentale, voyant se succéder un art roman aux {{s2-|XI|XII}} et un art gothique du {{sp-|XII|au|XV}}<ref group="m">{{p.|81-83}}.</ref> ; la célébration de la puissance de la monarchie française<ref group="f">{{p.|88-95}}.</ref>, d'un {{citation|espace privilégié}} (A. Chastel)<ref group="f">{{p.|19-28}}.</ref> et la représentation du sacré<ref group="f">{{p.|96-100}}.</ref> font partie des thèmes privilégiés d'un art principalement commandé par le pouvoir politique ou religieux. La Renaissance et le développement du classicisme au {{s-|XVII}} puis du néoclassicisme au {{s-|XVIII}} sont l'expression à la fois d'une recherche de l'ordre et de l'apparat et d'influences antiques et italiennes<ref group="m" name="gm8485">{{p.|84-88}}.</ref> ; c'est également à l'époque moderne qu'émergent des figures individuelles d'artistes, telles les peintres [[Jean Fouquet|Fouquet]], [[Nicolas Poussin|Poussin]], [[Georges de La Tour|La Tour]], [[Claude Gellée|''le Lorrain'']], [[Antoine Watteau|Watteau]], [[François Boucher|Boucher]], [[Jean Siméon Chardin|Chardin]], [[Jean-Honoré Fragonard|Fragonard]], [[Jean-Baptiste Greuze|Greuze]], [[Jacques-Louis David|David]], [[Antoine-Jean Gros|Gros]] et [[Jean-Auguste-Dominique Ingres|Ingres]], ou les sculpteurs [[Jean Goujon|Goujon]], [[François Girardon|Girardon]], [[Antoine Coysevox|Coysevox]], [[Pierre Puget|Puget]] et [[Jean-Antoine Houdon|Houdon]]<ref group="m" name="noms d'artistes">Les noms cités dans l’article sont tous cités dans les pages 85 à 95.</ref>. Aux {{s2-|XIX|XX}}, la France joue un rôle majeur dans les grands courants et révolutions artistiques occidentaux : le romantisme ([[Eugène Delacroix|Delacroix]] et [[Théodore Géricault|Géricault]]), le réalisme ([[Gustave Courbet|Courbet]]), l'impressionnisme ([[Claude Monet|Monet]], [[Auguste Renoir|Renoir]], [[Édouard Manet|Manet]], [[Edgar Degas|Degas]]) et le néo-impressionnisme ([[Georges Seurat|Seurat]], [[Vincent van Gogh|Van Gogh]], [[Paul Cézanne|Cézanne]], [[Paul Gauguin|Gauguin]]), le fauvisme ([[Henri Matisse|Matisse]], [[André Derain|Derain]], [[Maurice de Vlaminck|Vlaminck]]), le cubisme ([[Georges Braque|Braque]], [[Pablo Picasso|Picasso]], [[Fernand Léger|Léger]]) ou encore le surréalisme ([[Marcel Duchamp|Duchamp]]) comptent des artistes français parmi leurs principaux représentants<ref group="m" name="noms d'artistes"/>{{,}}<ref group="m" name="gm8990">{{p.|89-90}}.</ref>. [[Auguste Rodin|Rodin]], de son côté, révolutionne la sculpture à la fin du {{s-|XIX}}<ref group="m" name="gm90">{{p.|90}}.</ref>. === Littérature et poésie === {{Article détaillé|Littérature française|Histoire de la poésie française}} {{double image|gauche|Montaigne-Dumonstier.jpg|205|Bonnat_Hugo001z.jpg|211|Parmi les grandes figures de la [[littérature française]], [[Michel de Montaigne]] (gauche) a un impact direct dans la culture mondiale, ses essais étant considérés comme certains des textes les plus influents de l'histoire<ref>[https://www.ft.com/cms/s/2/bfaf51ba-e05a-11de-8494-00144feab49a.html#axzz1L3wH1OFW FT.com "Small Talk: José Saramago"]. {{Citation étrangère|langue=en|Everything I’ve read has influenced me in some way. Having said that, Kafka, Borges, Gogol, Montaigne, Cervantes are constant companions.}}.</ref>{{,}}<ref>{{Citation étrangère|langue=en|His anecdotes are 'casual' only in appearance; Montaigne writes: 'Neither my anecdotes nor my quotations are always employed simply as examples, for authority, or for ornament...They often carry, off the subject under discussion, the seed of a richer and more daring matter, and they resonate obliquely with a more delicate tone}},' [[Michel de Montaigne]], ''[[Essais (Montaigne)|Essais]]'', Pléiade, Paris (éd. A. Thibaudet) 1937, Bk. 1, ch.40, p. 252 (trad. Charles Rosen).</ref>. [[Victor Hugo]] (droite) est l'un des écrivains les plus importants, parfois même considéré comme le plus grand écrivain français de tous les temps<ref name=victor>{{lien web|langue=en|url=https://www.lecavalierbleu.com/images/30/extrait_75.pdf |format=pdf |titre=Victor Hugo est le plus grand écrivain français |consulté le=29 septembre 2013}}.</ref>.}} Les lettres françaises comptent de nombreuses figures qui à toutes les époques ont contribué à la réputation culturelle du pays<ref group="m">{{p.|92}}.</ref>. Il serait vain de tenter d'en faire la liste, mais il est possible de citer, concernant le Moyen Âge les poètes [[Chrétien de Troyes]] et [[François Villon|Villon]]<ref group="m" name="noms d'artistes"/> ; au {{s-|XVI}}, le romancier [[François Rabelais|Rabelais]], l'essayiste [[Michel de Montaigne|Montaigne]] et les poètes [[Joachim du Bellay|Du Bellay]] et [[Pierre de Ronsard|Ronsard]] marquent la Renaissance<ref group="m" name="noms d'artistes"/>. Au {{s-|XVII}}, les dramaturges [[Pierre Corneille|Corneille]], [[Jean Racine|Racine]] et [[Molière]], le poète [[Nicolas Boileau|Boileau]], le fabuliste [[Jean de La Fontaine|La Fontaine]] et le philosophe [[Blaise Pascal|Pascal]] s'attachent à maintenir ou rétablir l'ordre par la raison<ref group="m" name="noms d'artistes"/> ; au {{s-|XVIII}}, les auteurs des Lumières [[Voltaire]], [[Denis Diderot|Diderot]], [[Montesquieu]] et [[Jean-Jacques Rousseau|Rousseau]], les romanciers [[Antoine François Prévost|Prévost]], [[Pierre Choderlos de Laclos|Laclos]] et [[Donatien Alphonse François de Sade|Sade]] et les dramaturges [[Marivaux]] et [[Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais|Beaumarchais]] fustigent la société de leur époque tout en abordant des sujets jusque-là prohibés<ref group="m" name="noms d'artistes"/>. Au {{s-|XIX}}, le roman connaît un apogée avec [[Stendhal]], [[Honoré de Balzac|Balzac]], [[Victor Hugo|Hugo]], [[Alexandre Dumas|Dumas]], [[Gustave Flaubert|Flaubert]] et [[Émile Zola|Zola]], mais les autres genres ne sont pas en reste, comme le montrent le mémorialiste [[François-René de Chateaubriand|Chateaubriand]] et les poètes [[Alphonse de Lamartine|Lamartine]], [[Alfred de Musset|Musset]], [[Charles Baudelaire|Baudelaire]], [[Alfred de Vigny|Vigny]], [[Arthur Rimbaud|Rimbaud]] et [[Stéphane Mallarmé|Mallarmé]]<ref group="m" name="noms d'artistes"/> ; aussi les théoriciens [[Auguste Comte|Comte]] et [[Émile Durkheim|Durkheim]]. Au {{s-|XX}}, on peut citer les poètes [[Guillaume Apollinaire|Apollinaire]], [[Paul Éluard|Éluard]], [[Louis Aragon|Aragon]], [[René Char|Char]] et [[Jacques Prévert|Prévert]] ; les romanciers et essayistes [[Marcel Proust|Proust]], [[André Gide|Gide]], [[Louis-Ferdinand Céline|Céline]], [[Jean-Paul Sartre|Sartre]], [[Simone de Beauvoir|Beauvoir]], [[Marguerite Yourcenar|Yourcenar]], [[Marguerite Duras|Duras]], [[Antoine de Saint-Exupéry|Saint-Exupéry]], [[Boris Vian|Vian]], [[Albert Camus|Camus]], [[Marguerite Duras|Duras]], [[Françoise Sagan|Sagan]], [[Julien Gracq|Gracq]], [[Nathalie Sarraute|Sarraute]], [[Gilles Deleuze|Deleuze]], [[Jacques Derrida|Derrida]], [[Michel Foucault|Foucault]], [[Félix Guattari|Guattari]], [[Pierre Bourdieu|Bourdieu]], [[Paul Ricœur|Ricœur]], [[Jacques Lacan|Lacan]] et [[Claude Lévi-Strauss|Lévi-Strauss]] ; aussi les dramaturges [[Jean Giraudoux|Giraudoux]], [[Jean Cocteau|Cocteau]] et [[Eugène Ionesco|Ionesco]]<ref group="m" name="noms d'artistes"/>. Au {{s-|XXI}}, des noms émergent, dont ceux de [[J. M. G. Le Clézio|J.M.G. Le Clézio]], [[Patrick Modiano]], [[Virginie Despentes]], [[Jacques Rancière]], [[Alain Badiou]], [[Georges Didi-Huberman|Didi-Huberman]], [[Michel Houellebecq]], [[Erik Orsenna]], [[Éric-Emmanuel Schmitt]], [[Pascal Quignard]], [[Pierre Michon]], [[Christine Angot]], ou [[Éliette Abécassis|Eliette Abecassis]]. À ce jour, la France est le pays qui possède le plus de [[prix Nobel de littérature]], soit seize lauréats<ref>{{Article|langue=fr-FR|auteur1=Audrey Dufour|titre=Les prix Nobel, quels pays sont les plus récompensés ?|périodique=[[La Croix]] |date=2014-10-13|issn=0242-6056|lire en ligne=https://www.la-croix.com/Actualite/Monde/Les-prix-Nobel-quels-pays-sont-les-plus-recompenses-2014-10-13-1220588|consulté le=2019-08-13}}.</ref>. La France est le {{4e|pays}} publiant le plus de [[Livre (document)|livres]] au monde derrière la Chine, les États-Unis et le Royaume-Uni. Ainsi, en 2015, {{Unité|107000 nouveaux}} livres ont été édités en France<ref>{{Lien web|auteur1=Claire Jenik|titre=Les pays qui publient le plus de livres au monde|url=https://fr.weforum.org/agenda/2018/01/les-pays-qui-publient-le-plus-de-livres-au-monde/|site=Forum Économique Mondial|date=17/1/2018|consulté le=2019-05-14}}.</ref>. === Arts du spectacle === {{Article détaillé|Spectacle vivant}} Depuis une [[loi]] de 1999, la catégorie administrative de « spectacle vivant » a été inventée pour regrouper tous les spectacles publics se définissant par « la présence physique d'au moins un [[artiste]] du spectacle percevant une rémunération lors de la [[représentation]] en public d'une [[œuvre d'art|œuvre de l'esprit]] », c'est-à-dire les arts académiques du [[théâtre]], de la [[danse]], de la musique orchestrale et de l'[[opéra]], avec des arts populaires comme le [[cirque]], les [[Théâtre de rue|arts de la rue]], les arts de la [[marionnette]], le [[théâtre musical]], le [[spectacle de rue]] et la musique instrumentale. ==== Théâtre ==== {{Article détaillé|Histoire du théâtre}} {{Section rédaction à revoir|date=août 2021}} {{double image|gauche|Molière_Mignard_Chantilly.jpg|230|Portrait de Jean Racine d'après Jean-Baptiste Santerre.jpg|200|[[Molière]] et [[Jean Racine]] comptent parmi les auteurs les plus joués à la [[Comédie-Française]] et dans le pays, et sont des références de la littérature universelle<ref>{{fr}} [https://www.comedie-francaise.fr/histoire-et-patrimoine?id=525 Auteurs et répertoires] – Official site of the Comédie Française.</ref>{{,}}<ref>{{Article|auteur1=Nathalie Simon|titre=Les auteurs les plus joués au théâtre|périodique=[[Le Figaro]]|date=27-11-2008|lire en ligne=https://www.lefigaro.fr/theatre/2008/11/27/03003-20081127ARTFIG00484-les-auteurs-les-plus-joues-au-theatre-.php}}.</ref>.}} Le théâtre en France prend diverses formes, modes de création et styles au fil du temps<ref name="Théâtres et amphithéâtres dans les cités de Gaule romaine : fonctions et répartition">{{Article|auteur1=Dumasy, Françoise|titre=Théâtres et amphithéâtres dans les cités de Gaule romaine : fonctio...|périodique=Études de lettres|éditeur=Faculté des lettres de l’Université de Lausanne|numéro=1-2|date=15-05-2011|pages=193–222|issn=0014-2026|isbn=978-2-940331-25-3|lire en ligne=https://journals.openedition.org/edl/115|consulté le=07-06-2020}}.</ref>. Les [[Théâtre antique de Marseille|premiers vestiges]] du théâtre sur le territoire français actuel datent de la culture [[Grèce antique|grecque antique]]. Il se développe ensuite dans toute la [[Gaule]] durant la période romaine, si bien qu'on retrouve nombreux [[Liste de théâtres romains#France|nombre d'édifices de cette époque]]. Au [[Moyen Âge]], les [[Drame liturgique|drames liturgiques]] constituent le genre le plus populaire. À la [[Théâtre à la Renaissance|Renaissance]], le théâtre s'enrichit de nouveaux genres : la [[farce]], comme ''[[La Farce de Maître Pathelin|Pathelin]]'' (1485), la [[Tragédie humaniste|tragédie]] et la [[Comédie humaniste|comédie]], par l’œuvre de dramaturges humanistes comme [[Étienne Jodelle]], [[Jacques Grévin|Jacques Grevin]] et [[Robert Garnier]], ainsi que de la [[Commedia dell'arte]], importée par des [[Théâtre italien de Paris|comédiens italiens]]. Au temps du [[baroque]], [[François Hédelin]] et [[Pierre Corneille]] apportent de profondes réformes au métier, qui ouvrent le mouvement du [[classicisme]] dans le {{s-|XVII}}, puis [[Molière]] et [[Jean Racine]], entre autres, achèvent la fondation de la [[Comédie-Française]] en 1680. [[Fichier:La Double Inconstance Comédie Française.jpg|vignette|redresse|''[[La Double Inconstance]]'' de [[Marivaux]] à la [[Comédie-Française]], 2015.]] Au {{s-|XVIII}}, le théâtre [[Néo-classicisme|néo-classique]] du [[siècle des Lumières]] est dominé par [[Jean-François Regnard|Regnard]], [[Marivaux]] et [[Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais|Beaumarchais]], et des nouveautés sont apportées sur scène par l'acteur [[François-Joseph Talma]] au tournant du {{s-|XIX}}. Le [[théâtre romantique]] est alors codifié par [[Victor Hugo]] dans la préface de ''[[Cromwell (Hugo)|Cromwell]]'' (1827), et sa mise en oeuvre fait polémique ([[Bataille d'Hernani]]). Les courants du [[réalisme (littérature)|réalisme]] avec [[Eugène Scribe]] et du [[naturalisme (littérature)|naturalisme]] avec [[Émile Zola]] déclenchent de profondes réflexions au sujet de l'art dramatique, inspirant le travail de importantes figures telles que [[Anton Tchekhov|Chekhov]], [[Henrik Ibsen|Ibsen]] et [[Constantin Stanislavski|Stanislavski]]. Le [[Symbolisme (art)|symbolisme]] fait son apparition, avec [[Paul Fort]], [[Lugné-Poe]] et [[Maurice Maeterlinck|Maeterlinck]]. Le début du {{s-|XX}} voit de grands changements, avec les pièces d'[[Alfred Jarry]] et le [[théâtre de l'absurde]] représenté par [[Eugène Ionesco]]. Le théâtre d'[[Avant-garde (art)|avant-garde]] a été profondément marqué par le [[dada]]ïsme et le [[surréalisme]], la technique s'accordant particulièrement bien au théâtre, notamment chez [[Antonin Artaud]] et [[Guillaume Apollinaire]], cernait les routes du [[théâtre expérimental]], la [[Performance (art)|performance]] et beaucoup des mouvements et expressions de l'[[art contemporain]]. D'autres expériences de théâtre impliquaient la [[Décentralisation théâtrale|décentralisation]], le théâtre régional, le « théâtre populaire » (destiné à amener la classe ouvrière au théâtre). Le [[Festival d'Avignon]] a été créé en 1947 par [[Jean Vilar]], qui a également joué un rôle important dans la création du [[Théâtre national populaire]]. Après [[Mai 68|mai 1968]], une grande partie de la création théâtrale provint des [[Maison des jeunes et de la culture|MJC]], instaurées par [[André Malraux]] un peu partout en France ; parmi les principales figures théâtrales contemporaines, on compte [[Jacques Lecoq]], [[Ariane Mnouchkine]], [[Bernard-Marie Koltès]], [[Jean-Luc Lagarce]], [[Claude Régy]], [[Christian Siméon]] ou encore [[Florian Zeller]]. La France s'exprime lors d'événements prestigieux tels que le [[grand prix de littérature dramatique]], le [[prix SACD]] et la cérémonie des [[Nuit des Molières|Molières]], qui constitue la plus importante [[Liste des récompenses de théâtre|remise de prix]] du pays pour le théâtre. ==== Danse ==== {{Article détaillé|Histoire de la danse|Danse historique}} [[Fichier:Wilfride Piollet danse dans "le Lac des Cygnes" (à l'Opéra de Paris, 1977).jpg|vignette|redresse|La systématisation du [[ballet]] est un des principaux apports français à la danse ([[Wilfride Piollet]] dans ''[[Le Lac des cygnes]]'', 1977).]] La danse est un vecteur majeur de la culture française, particulièrement la [[Ballet|danse classique]] ou [[ballet]], mais également les danses de cour à la [[Renaissance]]. [[Thoinot Arbeau]] publie en 1589, le traité le plus complet des danses pratiquées au {{s-|XVI}}, l{{'}}''[[Orchésographie]]'', manuel pédagogique de danse et méthode de [[Tambour (musique)|tambour]]<ref>{{lien web |titre=Dance Instruction Manuals |url=https://memory.loc.gov/cgi-bin/ampage?collId=musdi&fileName=219/musdi219.db&reNum.=0 |site=memory.loc.gov |consulté le=14-04-2023}}.</ref>. Au {{s-|XVII}}, le développement de la danse classique part des premiers [[Ballet de cour|ballets de cour]] organisés par [[Balthazar de Beaujoyeulx]] en commande de [[Catherine de Médicis]], par exemple le ''[[Ballet des Polonais]]'' et le ''[[Ballet comique de la reine]]''. La danse conquiert alors la cour de {{noble|Louis XIV}} qui fonde l'[[Académie royale de danse]] en 1661. Héritière de cette institution, la compagnie du [[ballet de l'Opéra national de Paris]], la plus ancienne au monde, est considérée comme une des meilleures<ref>[https://www.lavie.fr/medias/diaporamas/les-petits-danseurs-de-l-opera-a-l-ecole-des-etoiles-13-05-2014-52841_76.php Les petits danseurs de l'Opéra à l’école des étoiles], article de Paul Piccarreta du 13/5/2014.</ref>. [[Pierre Beauchamp]] codifie les cinq positions classiques et met au point un système de [[Vocabulaire de la danse classique|notation de la danse]]<ref>{{lien web |langue=en |titre=Dance Notation Systems in Late 17th-Century France on JSTOR<!-- Vérifiez ce titre --> |url=https://www.jstor.org/stable/3128626?seq=1#page_scan_tab_contents |site=[[JSTOR]] |consulté le=14-04-2023}}.</ref>, favorisant ainsi le développement de la [[danse baroque]] qui s'intègre aux représentations des [[Tragédie lyrique|tragédies lyriques]], des [[opéra-ballet]]s de [[Jean-Baptiste Lully|Lully]] et [[Jean-Philippe Rameau|Rameau]], et des [[Comédie-ballet|comédies-ballets]] de [[Pierre Corneille]] et de [[Molière]]<ref>{{harvsp|texte={{ouvrage|titre=Guide de l'Opéra|auteur1=Marie-Christine Vila|éditeur=Larousse|année=2005}}|p=39}}.</ref>{{,}}<ref>Charles Mazouer, ''Molière et ses comédies-ballets'', Honoré Champion, 2006, {{p.|12}}.</ref>. [[Fichier:Lautrec la troupe de mlle eglantine (poster) 1895-6.jpg|vignette|redresse|Le [[Cancan]] (''Troupe de {{Mlle}} Églantine'' de [[Henri de Toulouse-Lautrec|Toulouse-Lautrec]], 1895).]] Au {{s-|XVIII}}, [[Jean-Georges Noverre]] continue cette codification avec ses ''[[Lettres sur la danse]]'', texte fondateur pour le nouveau [[ballet d'action]] (ou ballet-pantomime)<ref>{{Article|auteur1=Vallejos, Juan Ignacio|titre=Les philosophes de la danse. Le projet du ballet pantomime dans l’E...|périodique=L’Atelier du Centre de recherches historiques. Revue électronique du CRH|éditeur=Centre de Recherches Historiques|date=04-07-2013|issn=1760-7914|lire en ligne=https://journals.openedition.org/acrh/5065|consulté le=07-06-2020}}.</ref>. À cette époque, les femmes, encombrées par les [[paniers]], [[corset]]s, [[perruque]]s et talons hauts, ne jouent qu'un rôle secondaire. Le tout premier ballet d'action du répertoire est le ''Don Juan'' de [[Christoph Willibald Gluck|Gluck]], écrit selon les indications de Noverre. Cette œuvre majeure est l'ancêtre direct des grands [[Ballet romantique|ballets romantiques]] du {{s-|XIX}}. [[Auguste Vestris]] développe une méthode dont se sont inspirés [[Marius Petipa]] ou [[Auguste Bournonville]]. Avec les apports de [[François Delsarte]] et [[Émile Jaques-Dalcroze]], des grandes figures comme [[Isadora Duncan]], [[Loïe Fuller]] et [[Rudolf Laban]] définissent des principes de [[danse moderne]] qui, au cours du {{s-|XX}}, sont développés par [[Martha Graham]], [[Merce Cunningham]], [[Pina Bausch]] et [[Alwin Nikolais]] et le [[Centre national de danse contemporaine]]. La pratique de la danse en France est régulée par la [[Fédération française de danse]], divisés en des danses de spectacle (le [[ballet]], le [[cancan]], la [[danse contemporaine]]...), de [[Danse de société|société]] ([[Danse traditionnelle|traditionnelle]], la [[Quadrille (danse)|quadrille]]...) et de compétition ([[Danse sportive|sportives]], [[Commission nationale spécialisée en rock et disciplines associées|acrobatiques]]). === Musique === {{Article détaillé|Musique française}} ==== Musique savante ==== Partagée au Moyen Âge entre deux voies différentes, l'art polyphonique (''[[ars antiqua]]'', ''[[ars nova]]'') ancré sur le [[chant grégorien]] et l'art du chant profane monodique des [[troubadour]]s et des [[trouvère]]s<ref name="musique">{{Lien web|url=https://www.memo.fr/article.asp?ID=THE_ART_009|site=memo.fr|titre=La musique française|consulté le=1/6/2010|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>, la musique française connaît un rayonnement certain en Europe. La période baroque est également très importante dans la France des {{s2-|XVII|XVIII}}, avec des compositeurs comme [[Jean-Baptiste Lully|Lully]], [[Marc-Antoine Charpentier|Charpentier]], [[Jean-Philippe Rameau|Rameau]], [[François Couperin|Couperin]]. Romantisme et période moderne voient également de grands compositeurs comme [[Hector Berlioz|Berlioz]], [[Frédéric Chopin|Chopin]], [[Charles Gounod|Gounod]] et [[Georges Bizet|Bizet]] au {{s-|XIX}}, ou [[Maurice Ravel|Ravel]], [[Gabriel Fauré|Fauré]], [[Claude Debussy|Debussy]] au {{s-|XX}}. La période contemporaine peut être représentée entre autres par [[Olivier Messiaen]], [[Pierre Henry]], [[Henri Dutilleux]] et plus récemment par [[Pierre Boulez]], [[Iannis Xenakis]], [[Jean-Claude Risset]], [[François Bayle]], [[Philippe Hersant (compositeur)|Philippe Hersant]] ou encore [[Betsy Jolas]]<ref>{{lien web|auteur=Makis Solomos|titre=Les évolutions récentes de la musique contemporaine en France|url=https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01789828/|site=Ouvertes.fr|périodique=Musik und Aesthetik|date=2000|consulté le=07-06-2020}}.</ref>. <gallery mode="packed"> Beatriz de Dia - BN MS12473.jpg|[[Béatrice de Die]], {{s-|XII}}. Machaut 1.jpg|[[Guillaume de Machaut]], {{s-|XIV}}. Jean-Baptiste Lully.jpeg|[[Jean-Baptiste Lully]], époque [[Musique baroque française|baroque]]. Berlioz Petit BNF Gallica.png|[[Hector Berlioz]], époque [[Musique romantique|romantique]]. Claude Debussy ca 1908, foto av Félix Nadar.jpg|[[Claude Debussy]], fin {{s-|XIX}} - début {{s-|XX}}. </gallery> ==== Chanson populaire et variétés ==== La chanson française avant le {{s-|XX}} était souvent représentée par des chantres de villages ou des chanteurs de cabaret qui ont connu un certain succès jusqu'au début du {{s-|XX}}, comme [[Mistinguett]]. Le développement de la musique en France a réellement commencé pendant l'entre-deux-guerres, notamment avec [[Jean Sablon]], [[Charles Trenet|Charles Trénet]], [[Édith Piaf]] ou encore [[Mireille (compositrice-interprète)|Mireille]], permettant au [[music-hall]] de se développer, avec des artistes comme [[Joséphine Baker]] et [[Maurice Chevalier]]. Des [[Label discographique|maisons de disques]] sont créées, et la chanson prend alors une vraie place dans la société et la culture française : alors que dans les années 1930 les ventes de disques étaient infimes (moins de {{nobr|3 millions}} de disques par an)<ref>{{ouvrage|auteur=Mathieu Teixera|titre=L'Histoire technique et économique de l'industrie musicale|format=mémoire de diplôme professionnel son|éditeur=EMC|année=2009|passage=16|url=https://www.emc.fr/upload/resource/pdf/14.pdf}}.</ref>, le marché explose à partir des années 1960 ({{nobr|25 millions}} de disques vendus par an)<ref>[https://www.top-france.fr/html/45tours/45t1965.htm Ventes de disques en 1965].</ref>, atteignant les {{nobr|150 millions}} de disques vendus par an à la fin des années 1970<ref>[https://www.top-france.fr/html/annuel/1978.htm Ventes de singles en 1978].</ref>{{,}}<ref>[https://www.top-france.fr/html/33tours/33t1978.htm Ventes d'albums en 1978].</ref>. La musique dite « populaire » prend son essor, mêlant des genres propres à la France, comme la [[chanson française]], à des genres importés, comme le [[rock]], la [[Pop (musique)|pop]] ou le [[rap]]. Au début des années 2000, la variété française demeure toujours présente, tandis que le rap poursuit son ascension. Cependant, la [[crise du disque]] commence à se faire ressentir : les ventes de disques s'effondrent d'année en année, passant de {{nobr|165 millions}} en [[2002 en musique|2002]]<ref>[https://ses-perso.telecom-paristech.fr/bourreau/papers/crise.pdf Crise des ventes de disques et téléchargements sur les réseauxpeer-to-peer : le cas du marché français].</ref> à seulement {{nobr|30 millions}} en [[2018 en musique|2018]]<ref>[https://www.chartsinfrance.net/actualite/news-109080.html Bilan du marché du disque en 2018].</ref>, à cause notamment du [[Atteinte au droit d'auteur|téléchargement illégal]] et de l'arrivée du ''{{lang|en|[[streaming]]}}''. Parmi les chanteurs français les plus connus et ceux qui ont vendu le plus de disque figurent : * [[Tino Rossi]], dont la chanson ''[[Petit Papa Noël (chanson)|Petit papa Noël]]'' demeure la plus vendue en France ; * [[Édith Piaf]], chanteuse française la plus connue à l'étranger, notamment grâce à sa chanson ''[[La Vie en rose]]'' ; * [[Georges Brassens]], auteur-compositeur-interprète de plus de deux cents chansons dont ''[[Les Copains d'abord]]''. Il reçoit le [[Grand prix de poésie de l'Académie française]] en 1967 ; * [[Charles Aznavour]], auteur-compositeur-interprète franco-arménien de renommée internationale ; * [[Serge Gainsbourg]], auteur-compositeur-interprète qui a souvent joué avec la langue française et marqué le public par ses multiples provocations ; * [[Dalida]], chanteuse au destin tragique ayant embrassé plusieurs styles musicaux, tels que le [[twist]], le [[raï]] et le [[disco]] ; * [[Johnny Hallyday]], chanteur et [[rock]]er devenu une véritable icône. Il demeure le plus gros vendeur de disques français ; * [[Claude François]], dont la chanson ''[[Comme d'habitude]]'' est devenue un standard international sous le titre ''[[My Way]]'' ; * [[Michel Sardou]], chanteur populaire et engagé, devenu le deuxième plus gros vendeur de disques en France ; * [[Jean-Jacques Goldman]], auteur-compositeur-interprète ayant signé de nombreux succès pour lui et pour d'autres artistes ; * [[Mylène Farmer]], auteure-compositrice-interprète qui révolutionne la chanson française à travers ses [[clip]]s et ses concerts spectaculaires ; * [[Francis Cabrel]], auteur-compositeur-interprète qui a signé de nombreuses ballades et chansons sentimentales ; * [[MC Solaar]], pionnier du [[rap]] français. <gallery mode="packed" caption="Personnalités notables de la [[chanson française]]"> Fichier:Tino Rossi portrait années 1930.JPG|[[Tino Rossi]]. Fichier:Édith Piaf 914-6440.jpg|[[Édith Piaf]]. Fichier:Brassens TNP 1966.jpg|[[Georges Brassens]]. Fichier:2014.06.23. Charles Aznavour Fot Mariusz Kubik 01.jpg|[[Charles Aznavour]]. Fichier:Serge Gainsbourg par Claude Truong-Ngoc 1981 Upright.jpg|[[Serge Gainsbourg]]. Fichier:Dalida19673 (cropped).jpg|[[Dalida]]. Fichier:Johnny Hallyday avp 2014.jpg|[[Johnny Hallyday]]. Fichier:Claude Francois 1965-1.jpg|[[Claude François]]. Fichier:Michel Sardou 2014.jpg|[[Michel Sardou]]. Fichier:Jean-Jacques Goldman - may 2002.jpg|[[Jean-Jacques Goldman]]. Fichier:Mylène farmer Live 2019 (cropped).jpg|[[Mylène Farmer]]. Fichier:Francis Cabrel Brussels.jpg|[[Francis Cabrel]]. Fichier:MC Solaar Invité du RH Factor.jpg|[[MC Solaar]]. </gallery> === Cinéma === {{Article détaillé|Cinéma français}} [[Fichier:Cannes 2018 10.jpg|vignette|redresse|Le tapis rouge du [[Festival de Cannes 2018|Festival de Cannes en 2018]].]] Le cinéma, inventé en 1895 à Lyon par les [[Auguste et Louis Lumière|frères Lumière]], reste une activité importante en France, malgré la concurrence [[cinéma américain|hollywoodienne]], et au monde entier. En 2005, la France est le sixième producteur mondial<ref group="N">En nombre de films produits, derrière l’[[Inde]], le [[Nigeria]], les [[États-Unis]], le [[Japon]] et la [[république populaire de Chine]].</ref> et le premier producteur européen de longs-métrages<ref>{{Lien web|auteur=UNESCO|titre=Cinéma : Production de films de longs métrages|url=https://stats.uis.unesco.org/unesco/TableViewer/tableView.aspx?ReportId=1391|site=stats.uis.unesco.org|consulté le=1/6/2010}}.</ref>. Cette vitalité est soutenue par la politique d'[[exception culturelle]] de la France, qui se manifeste, par exemple, par l'imposition de quotas de films français diffusés à la télévision<ref>{{Ouvrage|prénom1=Serge|nom1=Regourd|titre=L’exception culturelle|lieu=Paris|éditeur=PUF|année=2004}}.</ref>. Elle s'exprime lors d'événements prestigieux tels que les [[César du cinéma|César]], les [[Lumières de la presse internationale|Prix Lumières]], et le [[Festival de Cannes|Festival international du film]], organisé chaque année à [[Cannes]], qui est l'événement culturel le plus médiatisé au monde<ref>{{article|langue=en|prénom=Dennis|nom=Lim|titre=They'll Always Have Cannes|périodique=The New York Times|date=15/5/2012|url=https://www.nytimes.com/2012/05/16/arts/16iht-lim16.html?_r=1}}.</ref>. Existant depuis une centaine d'années, le cinéma français se révèle très riche quant à la diversité de ses réalisateurs ([[Georges Méliès]], [[Jean-Luc Godard]], [[Luc Besson]]...) de ses acteurs ([[Jean Marais]], [[Louis de Funès]], [[Gérard Depardieu]], [[Audrey Tautou]]...) et des films qu'il a produits (''[[Les Misérables (film, 1958)|Les Misérables]]'', ''[[La Grande Vadrouille]]'', ''[[Emmanuelle (film)|Emmanuelle]]'', ''[[Le Grand Bleu]]'', ''[[Intouchables (film)|Intouchables]]''...). Cependant, depuis les années 1980, une grande partie de la production est plus spécifiquement tournée vers les comédies (''[[Le Dîner de cons]]'', ''[[Les Visiteurs (film, 1993)|Les Visiteurs]]'', ''[[Bienvenue chez les Ch'tis]]''...) et les films d'auteurs (''[[La Haine]]'', ''[[Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain]]'', ''{{lang|en|[[The Artist]]}}''...). <gallery mode="packed" caption="Personnalités notables du [[cinéma français]]"> Fichier:Fratelli Lumiere.jpg|Les [[frères Lumière]]. Fichier:George Melies.jpg|[[Georges Méliès]]. Fichier:Jean Gabin 1955.jpg|[[Jean Gabin]]. Fichier:Jean_Renoir_(1959).tif|[[Jean Renoir]]. Fichier:Louis de Funès — L'Homme orchestre (1970) (recadré).jpg|[[Louis de Funès]]. Fichier:Jean-Luc Godard at Berkeley, 1968.jpg|[[Jean-Luc Godard]]. Fichier:François truffaut.jpg|[[François Truffaut]]. Fichier:Catherine Deneuve Berlinale 2017.jpg|[[Catherine Deneuve]]. Fichier:Yves Montand Cannes.jpg|[[Yves Montand]]. Fichier:Jean-Paul Belmondo Cannes 2011.jpg|[[Jean-Paul Belmondo]]. Fichier:Alain Delon en Janvier 2011.jpg|[[Alain Delon]]. Fichier:Gérard Depardieu avp 2016 3.jpg|[[Gérard Depardieu]]. Fichier:Isabelle Adjani Cannes 2018.jpg|[[Isabelle Adjani]]. Fichier:Isabelle Huppert Cannes 2018.jpg|[[Isabelle Huppert]]. File:Juliette Binoche, 2022 (cropped).jpg| [[Juliette Binoche]]. Fichier:Audrey Tautou janvier 2016.jpg|[[Audrey Tautou]]. Fichier:Marion Cotillard at 2019 Cannes.jpg|[[Marion Cotillard]]. Fichier:Christophe Lambert et Jean Dujardin (Cropped).jpg|[[Jean Dujardin]]. </gallery> Lors de la crise sanitaire en France, l'État a fait le plan de relance de {{nobr|2 milliards}} d'euros pour soutenir les secteurs culturels. Le 28 août 2020, le Premier ministre [[Jean Castex]] a annoncé que {{nobr|165 millions}} d'euros seraient utilisés pour soutenir la création cinématographique du planifié de {{nobr|2 milliards}} d'euros. Par ailleurs, {{nobr|432 millions}} d'euros ont déjà été alloués pour aider le secteur du spectacle vivant<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Jean Castex annonce un soutien de 165 millions d’euros à la création cinématographique|url=https://www.lemonde.fr/culture/article/2020/08/28/jean-castex-annonce-un-soutien-de-165-millions-d-euros-a-la-creation-cinematographique_6050256_3246.html|site=Le Monde|consulté le=28 Août 2020}}.</ref>. === Mode === {{Article détaillé|Histoire de la mode en France}} {{double image|gauche|Robe lacroix arles 2008.jpg|130|Chanel Haute Couture Fall-Winter 2011.jpg|295|[[Défilé de mode|Défilés de mode]] [[Christian Lacroix]] et [[Chanel]].}} La mode est une industrie importante en France depuis le {{s-|XVII}}, et c'est encore aujourd'hui un vecteur majeur de la culture française à l'étranger. En ce début de {{s-|XXI}}, [[Paris]] se revendique comme la [[Capitale de la mode|capitale mondiale de la mode]]<ref>{{article|titre=Mode : Paris restera toujours Paris|auteur=Carine Bizet|journal=[[Le Monde]]|date=5/3/2016|url texte=https://www.lemonde.fr/fashion-week/article/2016/03/07/les-stylistes-celebrent-l-art-de-vivre_4877723_1824875.html}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|titre=La France a du mal à assumer sa supériorité dans les domaines de la mode et du luxe|auteur=[[Pascal Morand]]|journal=[[Le Monde]]|date=28 septembre 2016}}.</ref>, (de même que [[Londres]], [[Milan]] et [[New York]]) et accueille les sièges de maisons de mode de premier plan. C'est durant le règne de {{noble|Louis XIV}}<ref>Kelly, 181. DeJean, chapters 2–4.</ref>, quand les industries de [[Luxe|biens de luxe]] ont été mises sous le contrôle du roi, que la France a acquis une place prépondérante dans la mode. La cour royale française s'est alors progressivement érigée en arbitre du goût et du style en Europe, au {{s-|XVIII}}. Dans les années 1860-1960 les grandes maisons de couture ont insufflé une dynamique nouvelle. L'expression « [[haute couture]] » est originaire de Paris et date des années 1860. C'est un nom protégé par la loi, qui garantit certaines normes de qualité et une exclusivité. Dans les [[Années 1960 en mode|années 1960]], la haute couture, considérée comme trop élitiste, subit les critiques de la [[Culture populaire|culture de la jeunesse]]. En 1966, le couturier [[Yves Saint Laurent]] rompt avec les normes établies par le lancement d'un [[prêt-à-porter]], inaugurant l'expansion de la mode française dans la fabrication de masse. Dans les années 1970 et 1980, [[Sonia Rykiel]], [[Thierry Mugler]], [[Claude Montana]], [[Jean-Paul Gaultier]] et [[Christian Lacroix]] établissent de nouvelles tendances, en mettant l'accent sur le marketing et la fabrication. Dans les [[Années 1990 en mode|années 1990]], se constituent des [[Conglomérat (économie)|conglomérats]] regroupant de nombreuses maisons de couture françaises, notamment les géants du luxe [[LVMH - Moët Hennessy Louis Vuitton|LVMH]], [[Kering]] et [[L'Oréal]]. Au début des années 2020, le secteur de la [[parfumerie]] française, industrialisé au tout début du {{s-|XX}} par [[François Coty]], est un meneur mondial. === Gastronomie === {{Article détaillé|Cuisine française}} [[Fichier:Qatar inaugural (5407424518).jpg|vignette|redresse|Bouteilles de champagne [[Champagne Veuve Clicquot Ponsardin|Veuve Clicquot]].]] La cuisine française jouit d'une très grande renommée, notamment grâce à ses productions agricoles de qualité : nombreux vins ([[champagne (AOC)|champagne]], [[vignoble de Bordeaux|vins de Bordeaux]], de [[Vignoble de Bourgogne|Bourgogne]] ou d'[[Vignoble et viticulture d'Alsace|Alsace]]{{etc.}}) et fromages ([[roquefort (fromage)|roquefort]], [[camembert de Normandie|camembert]]{{etc.}})<ref name="cuisine1">{{Lien web|langue=en|url=https://trifter.com/practical-travel/world-cuisine/top-10-most-tasty-cuisines-in-the-world/|titre=Top 10 Most Tasty Cuisines in the World|site=trifter.com|consulté le=14/6/2010|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>{{,}}<ref name="cuisine2">{{Lien web|langue=en|url=https://blog.hotelclub.com/top-10-international-cuisine/|titre=Top 10 Most Tasty Cuisines in the World|site=hotelclub.com|auteur=Dave Emery|consulté le=14/6/2010}}.</ref>, et grâce à la haute gastronomie qu'elle pratique depuis le {{s-|XVIII}}<ref group="g">{{p.|53}} et 62.</ref>. [[Fichier:Demi Castelviel Gabriel Coulet.jpg|vignette|redresse|Une tranche de [[roquefort (fromage)|roquefort]], l'un des fromages français les plus réputés.]] La cuisine française est extrêmement variée. Elle est essentiellement constituée de spécialités régionales<ref group="g">{{p.|160-161}}.</ref>, comme la [[choucroute]] alsacienne, la [[quiche lorraine]], les [[rillettes]] du [[Le Mans|Mans]], le [[bœuf bourguignon]], le [[foie gras]] périgourdin, le [[cassoulet]] languedocien, la [[tapenade]] provençale ou les [[quenelle]]s lyonnaises. On peut tracer de véritables frontières culinaires, entre un nord utilisant le [[beurre]] et l'[[échalote]] et un sud leur préférant l'[[huile]] et l'[[ail cultivé|ail]]<ref group="g">{{p.|119}}.</ref>{{,}}<ref group="l">{{p.|58}}.</ref>, et entre des régions à la cuisine terrienne (le [[Périgord]] par exemple) et d'autres à la cuisine résolument tournée vers la mer (la [[Provence]])<ref group="g" name="gg111">{{p.|111}}.</ref>. Néanmoins, ces différences ont tendance à s'estomper aujourd'hui, en raison de la jonction des modes de vie et de l'essor discuté de la [[malbouffe]] ainsi que d'une mode de la cuisine mondialisée<ref group="g">{{p.|163-167}}.</ref>. En plus de sa forte tradition viticole, la France est également un important producteur de [[bière]]. Les trois principales régions brassicoles françaises sont l'[[Bière d'Alsace|Alsace]] (60 % de la production nationale), le [[Liste de brasseries du Nord-Pas-de-Calais|Nord-Pas-de-Calais]] et la [[Bière de Lorraine|Lorraine]]. Le [[repas gastronomique des Français]] a été inscrit en 2010 à la [[Patrimoine culturel immatériel|liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité]] de l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]]<ref>[https://www.unesco.org/new/fr/media-services/single-view/news/forty_six_new_elements_added_to_representative_list_of_the_intangible_cultural_heritage/ La Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité s’enrichit de 46 nouveaux éléments].</ref>. Il se compose généralement d'une entrée, d'un plat garni et d'un dessert (parfois complété par du fromage, servi avant). Le soir, l'entrée est souvent remplacée par un potage ou une soupe (d'où l'appellation de « souper » pour ce repas). Le repas dominical est plus élaboré : deux entrées (une froide, une chaude), rôti de bœuf ou volaille (le plus couramment), salade, plateau de fromages et dessert. Les heures de repas vont de midi (Nord et Est), à {{heure|13}} (la moyenne), {{heure|13|30}} dans le Sud ; le soir, de {{heure|18|30}} (Flandres) à {{heure|19|30}} (moyenne) et {{heure|20|30}} (Sud). === Philosophie et science === {{Article détaillé|Histoire de la philosophie française|Liste d'inventions françaises}} [[Fichier:Frans Hals - Portret van René Descartes.jpg|vignette|redresse|[[René Descartes]], fondateur de la [[philosophie moderne]].]] La France est depuis le [[Moyen Âge]] un foyer de connaissances et de découvertes majeur. L'[[Ancienne université de Paris|université de Paris]], créée en 1200, a été dès son origine et jusqu'à l'époque contemporaine l'une des plus importantes d'[[Occident]]<ref>{{Ouvrage|prénom1 = André|nom1 = Thuilier|titre=Histoire de l’université de Paris et de la Sorbonne|éditeur=Nouvelle librairie de France|lieu = Paris|année=1994}}.</ref>. Au {{s-|XVII}}, [[René Descartes]] définit une méthode pour l'acquisition d'un savoir scientifique, tandis que [[Blaise Pascal]] resta célèbre pour son travail sur les [[probabilité]]s et la [[mécanique des fluides]]. Le {{s-|XVIII}} fut marqué par les travaux du biologiste [[Georges-Louis Leclerc de Buffon|Buffon]] et du chimiste [[Antoine Lavoisier|Lavoisier]], qui découvrit le rôle de l'[[oxygène]] dans la [[combustion]], tandis que [[Denis Diderot|Diderot]] et [[Jean le Rond D'Alembert|D'Alembert]] publiaient l{{'}}''[[Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers|Encyclopédie]]''. Au {{s-|XIX}}, [[Augustin Fresnel]] fut le fondateur de l'[[optique]] moderne, [[Sadi Carnot (physicien)|Sadi Carnot]] posa les bases de la [[thermodynamique]], et [[Louis Pasteur]] fut un pionnier de la [[microbiologie]]. Au {{s-|XX}}, on peut citer le mathématicien et physicien [[Henri Poincaré]], les physiciens [[Henri Becquerel]], [[Pierre Curie|Pierre]] et [[Marie Curie]] (elle-même d'origine polonaise), restés célèbres pour leurs travaux sur la [[radioactivité]], le physicien [[Paul Langevin]] ou encore le virologue [[Luc Montagnier]], codécouvreur du [[virus de l'immunodéficience humaine|virus du sida]]. En 2018, avec 62 [[prix Nobel]] remportés, la France est le {{4e|pays}} le plus récompensé, derrière l'Allemagne (83 prix), le Royaume-Uni (113 prix) et les États-Unis (376 prix)<ref>{{Article|langue=fr|titre=La France, quatrième pays représenté parmi les prix Nobel, loin derrière les États-Unis|périodique=Le Monde|date=2018-10-03|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2018/10/03/la-france-quatrieme-pays-represente-parmi-les-prix-nobel-loin-derriere-les-etats-unis_5363793_4355770.html|consulté le=2019-04-23}}.</ref>. Dans le domaine des [[mathématiques]], les mathématiciens français ont remporté 4 [[prix Abel]]<ref>{{Article|langue=fr|titre=Le Français Yves Meyer remporte le prix Abel de mathématiques|périodique=Le Monde|date=2017-03-21|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/sciences/article/2017/03/21/le-francais-yves-meyer-remporte-le-prix-abel-equivalent-du-nobel-de-mathematiques_5098347_1650684.html|consulté le=2019-04-23}}.</ref> et 12 [[Médaille Fields|médailles Fields]]<ref>{{Article|langue=fr|titre=Médaille Fields : la France, {{2e}} nation la plus récompensée, absente du palmarès 2018|périodique=Le Monde|date=2018-08-01|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2018/08/01/medaille-fields-la-france-2e-nation-la-plus-recompensee-absente-du-palmares-2018_5338405_4355770.html|consulté le=2019-04-23}}.</ref>, faisant de la France la {{2e|nation}} la plus primée pour ces deux récompenses. La France est également pionnière dans le domaine spatial avec sur son territoire le pas de tir du lanceur [[Ariane (fusée)|Ariane]] en [[Guyane française]] et avec un corps de dix [[Liste des spationautes français|astronautes français]] dont le dernier en date est [[Thomas Pesquet]]. === Influence internationale === {{Article détaillé|Politique linguistique de la France|Francophonie|Culture française}} [[Fichier:LaFrancophonie2021.png|vignette|Carte du monde francophone.<br /> {{Légende/Début|centre}} {{Légende|#0049a2|Langue maternelle (créoles inclus)}} {{Légende|#006aFF|Langue officielle}} {{Légende hachurée|#8ec3ff|#006aFF|angle=45|langue administrative, d'enseignement et de travail}} {{Légende|#8ec3ff|langue importante, seconde et/ou de culture}} {{Légende/Fin}}]] Depuis le [[Moyen Âge]], la France joue un rôle majeur dans l'histoire artistique, culturelle, intellectuelle et politique du monde<ref group="l" name="l191-192">{{p.|191-192}}.</ref>. En particulier, beaucoup de ses anciennes colonies utilisent encore aujourd'hui sa [[langue]], son [[droit]], ses institutions politiques ou encore son système fiscal<ref group="l" name="l191-192"/>. La politique culturelle est depuis le milieu du {{s-|XX}} un aspect majeur de la politique étrangère de la France<ref>{{Lien web|url=https://fgimello.free.fr/enseignements/metz/institutions_culturelles/etat_politique_culturelle.htm|titre=L’État et la politique culturelle, cours à l’université de Metz|site=fgimello.free.fr|auteur=Frédéric Gimello-Mesplomb|consulté le=12/6/2010}}.</ref>. Depuis la [[Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789]], la France est souvent appelée « le pays (ou la patrie) des droits de l'Homme », en raison de la vocation universelle de cette première déclaration des [[Droits de l'homme|droits humains]]<ref>{{Article |langue=fr |titre=La France est-elle vraiment la patrie des droits de l'Homme ? |url=https://www.lhistoire.fr/la-france-est-elle-vraiment-la-patrie-des-droits-de-lhomme |périodique=[[L'Histoire]] |numéro=125 |date=09/1989 |consulté le=2023-03-23}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur=Otto Pfersmann |titre=Le pays des Droits de l’homme ? |périodique=La France en récits |année=2020 |pages=801 à 813 |url=https://www.cairn.info/la-france-en-recits--9782130824442-page-801.htm?contenu=article |accès url=limité |site=[[Cairn.info]] |date=7 février 2022}}.</ref>. Elle a également joué un rôle important dans l'[[Droits de l'homme en France#Principes, traités et conventions internationaux ratifiés|élaboration du droit international des droits de l'Homme]]<ref>{{Lien web |titre=Déclaration de M. Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, sur l'engagement de la France en faveur du respect des droits de l'homme, à Genève le 28 février 2022. |url=https://www.vie-publique.fr/discours/284312-jean-yves-le-drian-28022022-droits-de-lhomme |site=[[Vie-publique.fr]] |consulté le=2023-03-23}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=L’engagement de la France en faveur des droits de l’Homme |url=https://vn.ambafrance.org/droits-homme-4451 |site=La France au Vietnam |consulté le=2023-03-23}}.</ref>. L'influence culturelle mondiale de la France passe notamment par le [[français]], langue de l'élite européenne et de la [[diplomatie]] jusqu'au début du {{s-|XX}}<ref group="l" name="l194-195">{{p.|194-195}}.</ref>. La France est le deuxième pays francophone du monde, après la [[république démocratique du Congo]]<ref name="OIF 2009">{{Lien web |url=https://www.francophonie.org/IMG/pdf/Fcs_enjeu_21esiecle.pdf |format=pdf |titre=Le français, enjeu du {{s-|XXI}}|jour=20|mois=3|année=2009|site=[[Organisation internationale de la francophonie]]|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>, mais premier en nombre de locuteurs. Le français, parlé par quelque {{nobr|220 millions}} de locuteurs dans le monde<ref group=N>Ces valeurs ne concernent que les personnes parlant effectivement le français (et non celles vivant dans un pays francophone sans parler cette langue) et sont des estimations de l’[[Organisation internationale de la francophonie]].</ref>{{,}}<ref group="l" name="l194-195"/>, est une des deux langues de travail de l'[[Organisation des Nations unies]] et de ses agences, une des trois principales langues de travail de la [[Commission européenne]] et de l'[[Union africaine]]. La France est un membre fondateur de l'[[Organisation internationale de la francophonie]], qui regroupe {{nobr|75 pays}} en 2011 et promeut la langue française ainsi que les valeurs démocratiques et les [[droits de l'homme]]<ref>{{Lien web|url=https://www.francophonie.org/Qui-sommes-nous.html|titre=Qui sommes-nous ?|site=[[Organisation internationale de la francophonie]] |consulté le=12/6/2010|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. La présence culturelle de la France à l'étranger est entretenue par ses représentations diplomatiques, par le réseau étendu de l'[[Alliance française]]<ref>{{lien web|url=https://www.fondation-alliancefr.org/?cat=1|titre=Les Alliances françaises dans le monde|site=fondation-alliancefr.org|consulté le=12/6/2010}}.</ref> et par les plus de 400 [[établissement scolaire français à l'étranger|établissements scolaires français à l'étranger]]<ref>{{Lien web |url=https://www.aefe.fr/textes.php/Missions,_actions,_moyens |titre=Missions, actions, moyens |site=[[Agence pour l'enseignement français à l'étranger]] |consulté le=12/6/2010|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. De plus, la France est à l'origine de la création de médias à vocation internationale, tels que la radio [[Radio France internationale|RFI]] ou les chaînes de télévision [[TV5 Monde]] (communes à plusieurs pays) et [[France 24]]<ref>{{lien web |url=https://archive.is/APpW |titre=TV5, France 24, RFI : quel avenir pour l’audiovisuel francophone à l’étranger ? |site=francaisdumonde.com |consulté le=12/6/2010}}.</ref>. {{clr}} == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe=N|taille=30}} === Références === * {{Ouvrage|langue=fr|titre=L’Économie française|sous-titre=Éléments fondamentaux|prénom1=Lahsen|nom1=Abdelmalki|prénom2=Daniel|nom2=Dufourt |prénom3=René|nom3=Sandretto|lieu=Paris|éditeur=Séfi|collection=Les Classiques Économie-Gestion|année=2008|pages totales=352 |isbn=978-2-895-09111-0|oclc=494148084}} {{Références|taille=10|groupe=a}} * {{Ouvrage|langue=fr|titre=Géographie de la France|prénom1=Vincent|nom1=Adoumié|directeur1=oui|prénom2=Christian|nom2=Daudel |prénom3=Didier|nom3=Doix|prénom4=Jean-Michel|nom4=Escarras|prénom5=Catherine|nom5=Jean |lieu=Paris|éditeur=Hachette supérieur|collection=HU Géographie|année=2007|pages totales=288|isbn=978-2-011-45772-1}} {{Références|taille=10|groupe=b}} * {{Ouvrage|langue=fr|titre=La France, industries-services|prénom1=Annie|nom1=Badower|prénom2=Augusta|nom2=Cadars|lieu=Paris |éditeur=[[Dalloz]]|collection=Sirey|année=1994|numéro d'édition=5|pages totales=272|isbn=978-2-247-01703-4|isbn2=2-247-01703-7}} {{Références|taille=10|groupe=c}} * {{Ouvrage|langue=fr|titre=Comprendre l’économie française|prénom1=Pierre|nom1=Bauchet|lieu=Paris|éditeur=[[Economica]]|année=1999 |pages totales=126|isbn=978-2-717-83796-4|isbn2=2-717-83796-5}} {{Références|taille=10|groupe=d}} * {{Ouvrage|langue=fr|titre=Histoire de France|prénom1=Jean|nom1=Carpentier|directeur1=oui|auteur2=[[François Lebrun]]|directeur2=oui |prénom3=Alain|nom3=Tranoy|prénom4=Élisabeth|nom4=Carpentier|prénom5=Jean-Marie|nom5=Mayeur|préface=Jacques Le Goff|lieu=Paris |éditeur=[[Éditions du Seuil|Points Seuil]]|collection=Histoire|année=2000|année première édition=1987|pages totales=514|format=poche |isbn=978-2-020-10879-9|isbn2=2-020-10879-8}} {{Références|taille=10|groupe=e}} * {{Ouvrage|langue=fr|titre=Introduction à l’histoire de l’art français|prénom1=André|nom1=Chastel|lieu=Paris|éditeur=Flammarion|collection=Champs arts |année=1993|pages totales=226|isbn=978-2-081-21746-1}} {{Références|taille=10|groupe=f}} * {{Ouvrage|langue=fr|titre=De la gastronomie française|prénom1=Raymond|nom1=Dumay|préface=Jean-Claude Pirotte|lieu=Paris|éditeur=La Table Ronde |collection=La petite Vermillon|année=2009|pages totales=211|isbn=978-2-710-33137-7}} {{Références|taille=10|groupe=g}} * {{Ouvrage|langue=fr|titre=L’économie française à l’aube du {{s-|XXI}}|prénom1=Thomas|nom1=Guillaume|lieu=Paris|éditeur=Économica|année=2000 |pages totales=528|isbn=978-2-717-84132-9|isbn2=2-717-84132-6}} {{Références|taille=10|groupe=h}} * {{Ouvrage|langue=fr|titre=Déchiffrer la société française|prénom1=Louis|nom1=Maurin|préface=Denis Clerc|lieu=Paris|éditeur=[[La Découverte]]|année=2009 |pages totales=368|isbn=978-2-707-15413-2|lccn=2009503665}} {{Références|taille=10|groupe=i}} * {{Ouvrage|langue=fr|titre=Francoscopie 2010|prénom1=Gérard|nom1=Mermet|lieu=Paris|éditeur=[[éditions Larousse|Larousse]]|collection=Essais et documents |année=2009|numéro d'édition=13|pages totales=544|format=poche|isbn=978-2-035-84538-2}} {{Références|taille=10|groupe=j}} * {{Ouvrage|langue=fr|titre=Les institutions françaises|prénom1=Pierre|nom1=Pactet|lieu=Paris|éditeur=[[Presses universitaires de France]]|collection=[[Que sais-je ?]] |année=1998|numéro d'édition=8|année première édition=1976|pages totales=128|isbn=978-2-130-45632-2|isbn2=2-130-45632-4}} {{Références|taille=10|groupe=k}} * {{Ouvrage|langue=fr|titre=La France|prénom1=Jean-Robert|nom1=Pitte|lieu=Paris|éditeur=[[Armand Colin]]|collection=Cursus|année=2009 |numéro 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{{Liens}} * [https://www.france.fr/ Site officiel du tourisme français] * [https://www.dgcis.gouv.fr/tourisme Le tourisme], sur le portail de la Direction chargée du tourisme au ministère de l'Artisanat, du Commerce et du Tourisme * [https://www.insee.fr/ Site de l'Institut national de la statistique et des études économiques] * [https://donnees.banquemondiale.org/indicateur/NY.GDP.PCAP.CD PIB par habitant ($ US courants)], [[Banque mondiale]] * [https://int.rendezvousenfrance.com/fr/ Site de l'Agence de développement touristique de la France] * [https://docs.google.com/spreadsheets/d/1tO9lYVFD7DQuSfp73xWY0v4LEygsCOBkyNrXZZQRJb8/edit?usp=sharing Base de données mise en forme du FMI] {{Palette|Pays d'Europe|Conseil de l'Europe|Régions et territoires de France|Histoire de France|G8|G20|Organisation de coopération et de développement économiques|Conseil de sécurité des Nations unies|Organisation du traité de l'Atlantique nord|Francophonie|Union latine}} {{Portail|France|Union européenne|langue française et francophonie|Géographie|Europe}} {{Article de qualité|oldid=58382354|date=29 octobre 2010}} [[Catégorie:France|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Franche-Comt%C3%A9
Franche-Comté
{{2autres|la région culturelle et historique|l'ancienne région administrative|Franche-Comté (ancienne région administrative)|les homonymes|Franche-Comté (homonymie)}} {{Infobox Territoire | nom = Franche-Comté | langue_1 = fr | nom_local_1 = Fraintche-Comtè | langue_2 = frp | nom_local_2 = Franche-Comtât | drapeau = Flag of Franche-Comté.svg | légende drapeau = [[Drapeau de la Franche-Comté]]. | blason = Blason fr Franche-Comté.svg | légende blason = [[Armoiries de la Franche-Comté]] après 1280. | imageloc = Franche-Comté region locator map.svg | légende imageloc = Carte représentant la Franche-Comté en [[France métropolitaine]]. | langues = [[Français]]<br>[[Franc-comtois (langue)|Franc-comtois]]<br>[[Francoprovençal|Arpitan]] ([[jurassien]]) | statut = Région historique et culturelle | pays = France | capitale = [[Besançon]] | superficie = 16202 | population = 1179601 | population notes = | année_pop = 2021 | villes principales = [[Besançon]], [[Belfort]], [[Montbéliard]], [[Dole]], [[Vesoul]], [[Lons-le-Saunier]], [[Pontarlier]] | gentilé = [[Francs-Comtois]] ou Comtois | pib_année = | pib = | pib_hab = | fuseau_horaire = [[UTC+01:00|+1]] ([[Heure normale d'Europe centrale|HEC]], heure d'hiver)<br>[[Temps universel coordonné|UTC]] [[UTC+02:00|+2]] ([[Heure d'été d'Europe centrale|HAEC]], heure d'été) | devise = ''[[Devise de la Franche-Comté|Comtois, rends-toi ! Nenni, ma foi !]]'' }} La '''Franche-Comté''' ([[Aide:Alphabet phonétique international|prononcé]] {{MSAPI|f|ʁ|ɑ̃|ʃ| k|ɔ̃|.|t|e}}) est une [[Région historique|région culturelle et historique]] du Nord-Est de la [[France métropolitaine]] qui correspond approximativement à l'ancienne [[Séquanie]], puis l'ancien [[comté de Bourgogne]] (aussi appelée ''Franche Comté de Bourgogne'')<ref>{{Ouvrage |auteur1=Jean Girardot de Nozeroy |titre=Histoire de Dix ans de la Franche Comté de Bourgogne |éditeur=J. Chrestin / impr. d'Outhenin-Chalandre |lieu=Besançon |année=1651 |réimpression=1843 }}.</ref>. Son histoire est, à l'instar de ses voisines [[Lorraine]] et [[Alsace]], très liée au monde germanique à travers le [[Saint-Empire romain germanique]], dont elle a fait partie durant près de {{nobr|650 ans}}. Elle y était intégrée au sein du [[cercle de Bourgogne]] (''Burgundischer Reichskreis'')<ref>{{Lien web |titre=Le cercle impérial de Bourgogne (1548) {{!}} Connaître la Wallonie |url=http://connaitrelawallonie.wallonie.be/fr/histoire/atlas/le-cercle-imperial-de-bourgogne-1548#.YPVY-ugzaHs |site=connaitrelawallonie.wallonie.be |consulté le=2021-07-19}}.</ref>. Située au cœur de l'[[Europe]] élargie, la Franche-Comté est [[Frontière entre la France et la Suisse|frontalière]] avec la [[Suisse]] et très proche de l'[[Allemagne]], vers laquelle la [[trouée de Belfort]] amène directement, ce qui a de très longue date permis des liens directs entre monde germain à l'Est et Royaume de France à l'ouest<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=ArchéoJuraSites |url=http://www.archeojurasites.org/ |site=archeojurasites.org |consulté le=2021-07-09}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Histoire |url=https://www.prefectures-regions.gouv.fr/bourgogne-franche-comte/Region-et-institutions/Portrait-de-la-region/Histoire/Histoire |site=La préfecture et les services de l'État en région Bourgogne-Franche-Comté |consulté le=2021-07-09}}.</ref>. Depuis [[1676]]<ref>[http://www.dole-monnaies-jetons.fr/historique.html Dole et la Franche-Comté (ou Comté de Bourgogne)].</ref>, la Franche-Comté a pour capitale [[Besançon]], qui est aussi la ville la plus importante de la région. Ses [[gentilé|habitants]] sont appelés les ''[[Francs-Comtois]]'' et les ''Franc-Comtoises''<ref>{{Lien web|url=http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/franc-comtois_franc-comtoise_francs-comtois_franc-comtoises/35012|site=larousse.fr|titre=franc-comtois, franc-comtoise, francs-comtois, franc-comtoises|consulté le=1 juillet 2014}}.</ref>. Le terme ''Comtois'' est également utilisé, comme dans la devise régionale ''[[Devise de la Franche-Comté|Comtois, rends-toi ! Nenni ma foi !]]''<ref>André Besson [https://books.google.fr/books?ei=1rH_Ubn_Fsia1AXV1ICwBg&hl=fr&id=6uNdAAAAIAAJ&dq=Andr%C3%A9+Besson+-+Mon+pays+comtois&q=devise#search_anchor ''Mon pays comtois''], 1980, {{p.}}31.</ref> ou pour désigner des symboles de la région tels que le [[Comtois (cheval)|cheval comtois]], le [[clocher comtois]] ou l'[[horloge comtoise]]. Le partage du [[Royaume de Bourgogne (534-843)|royaume de Bourgogne]], à la suite du [[traité de Verdun]] de 843, aboutit progressivement à la création de la [[comté de Bourgogne|Franche Comté de Bourgogne]] en 986. Passée par mariage à la [[maison de Valois]] puis à la [[maison de Habsbourg]] (Saint-Empire romain germanique), elle devint la possession du roi d'Espagne pendant cent cinquante-neuf ans au sein du Saint Empire romain germanique. L'importance stratégique de cette partie de l'empire espagnol des Habsbourg était évidente dans ce qu'on appelle le [[Chemin des Espagnols]], l'axe de structuration des possessions hispaniques en dehors de la péninsule ibérique, reliant les territoires des [[Pays-Bas espagnols]] au [[duché de Milan]] et au [[royaume de Naples]], avant d'être annexée par la France en 1678 par le [[Traités de Nimègue|traité de Nimègue]]. Elle fut placée sous administration du [[parlement de Besançon]]. Cette unité historique, marquée par l'autonomie importante dont a bénéficié la région (notamment sous les [[Habsbourg]]), explique aujourd'hui la forte identité de la Franche-Comté. En 1790, l'ancienne province de Franche-Comté est divisée en trois [[liste des départements français de 1790|départements]] : le [[Doubs (département)|Doubs]], le [[Jura (département)|Jura]] et la [[Haute-Saône]]. Le territoire de l'ancienne [[principauté de Montbéliard]]<ref>La principauté de Montbéliard et la [[Mandeure|république de Mandeure]] ont successivement été rattachées à la Haute-Saône (1793), au [[Mont-Terrible]] (1797), au Haut-Rhin (1800) et au Doubs en 1816. [[Couthenans]] a été transférée à la Haute-Saône en 1829.</ref>, qui faisait alors partie du [[Haut-Rhin]], est rattaché au [[Doubs (département)|département du Doubs]] en 1816. En 1960, le [[Territoire de Belfort]] est rattaché à la ''circonscription d'action régionale de Franche-Comté :'' il correspond à la partie de l'[[Alsace]] restée française après la défaite de 1871 et devenue département en 1922<ref>[https://www.territoire-de-belfort.gouv.fr/var/ide_site/storage/images/media/images/decret-18.02/201536-1-fre-FR/Decret-18.02.jpg création du département]</ref>. En 1986, ces quatre départements sont réunis au sein d'une même [[Collectivité territoriale en France|collectivité territoriale]] [[décentralisation|décentralisée]] : la [[région française|région]] [[Franche-Comté (ancienne région administrative)|Franche-Comté]], avec pour [[préfecture]] Besançon. Le {{Date-|1 janvier 2016}}, la Franche-Comté a fusionné avec la région [[Bourgogne (ancienne région administrative)|Bourgogne]] voisine pour former la région [[Bourgogne-Franche-Comté]]<ref>[https://www.francetvinfo.fr/politique/reforme-territoriale/reforme-territoriale-la-nouvelle-carte-des-13-regions-definitivement-adoptee-par-le-parlement_775041.html].</ref>. == Toponymie == Le nom de la région vient de l'expression [[comté de Bourgogne|''franche comté de Bourgogne'']], dans laquelle comté est féminin en ancien français<ref>[[wikt:comté|''Comté'']], Wiktionnaire, rubrique « Note » (consulté le 5 août 2013).</ref>. Le nom de Franche-Comté n'apparut officiellement qu'en 1478 ; auparavant, on parlait de la [[comté de Bourgogne]]. La tradition rapporte que le [[Liste des comtes palatins de Bourgogne|comte de Bourgogne]] [[Renaud III de Bourgogne|Renaud III]] (1126-1148) aurait refusé de prêter l’hommage à l’empereur germanique [[Conrad III de Hohenstaufen|Conrad III]] (1093-1152), ce qui lui aurait valu le surnom de « Franc-Comte », lequel serait peut-être à l’origine du nom Franche-Comté. Cependant, l'historien [[Auguste Castan]] montre qu'il faut attendre 1366 pour qu’un document officiel mentionne cette dénomination, qui plus est sous la forme « France-Comté », un terme utilisé pour la première fois par la comtesse [[Marguerite III de Flandre]]. Au {{s-|XV}}, les actes officiels étaient signés dans les Flandres, où le « c » se prononçait « ch », ce qui expliquerait alors la genèse du terme « Franche-Comté »<ref>''Mémoires (et Comptes rendus) de la Société d'Émulation du Doubs'', 1861. [https://archive.org/stream/mmoiresetcomptes06emul#page/496/mode/2up lire en ligne (archive.org)].</ref>. Une autre origine est peut-être le fait que la région était une terre franche, c'est-à-dire exempte de taxes douanières envers l'Empire germanique, après qu'elle y a été rattachée en 1026. Aujourd'hui, le nom commun « comté » est masculin, mais on dit toujours la Franche-Comté ou, en abrégé, la Comté. Dans son lointain passé, le territoire de l'actuelle Franche-Comté a connu de nombreux noms et appellations selon les époques. [[Séquanie]] dans l'[[Antiquité]], [[Royaume de Haute-Bourgogne|Haute-Bourgogne]], Bourgogne Transjurane voire Bourgogne supérieure, puis [[comté de Bourgogne]] au [[Moyen Âge]]. Ces désignations subsistent durant la [[Renaissance]] et évoluent encore avec le terme de franche comté de Bourgogne au {{s-|XVII}} pour ne devenir plus que Franche-Comté après l'annexion française en 1678<ref>https://www.google.fr/books/edition/Dictionnaire_universel_Fran%C3%A7ois_et_Lati/vxTQ-FP_gpcC?hl=fr&gbpv=1&dq=bourgogne+cisjurane&pg=PA14&printsec=frontcover</ref> == Géographie == === Situation === [[Fichier:Bourgogne-Franche-Comté et provinces.svg|vignette|upright=2|La région [[Bourgogne-Franche-Comté]] avec ses départements et ses régions historiques.<br>{{Légende/Début}} {{Légende|#a3d283|La Franche-Comté « historique »}} {{Légende|#d84d64|[[Principauté de Montbéliard|Le pays de Montbéliard]]}} {{Légende|#838a9d|L'[[Alsace]] « historique » ([[Territoire de Belfort]])}} {{Légende/Fin}}]] La Franche-Comté est une région culturelle et historique de la région [[Bourgogne-Franche-Comté]] dont elle occupe la partie est. Elle est constituée de trois territoires qui ont fusionné au cours de l'histoire : le comté de Bourgogne (Franche-Comté « historique »), le [[principauté de Montbéliard|pays de Montbéliard]] (la principauté de Montbéliard) et une partie de l'[[Alsace|Alsace historique]] ([[Territoire de Belfort]]). Du fait de sa position au centre de l'[[Europe]], et dans l'Est de la France, la Franche-Comté est un passage obligé des mouvements à la fois humains et économiques. En effet, la région, qui dispose d'une frontière longue de {{unité|230 km}} avec la [[Suisse]], est aussi très proche de deux grands pays européens : l'[[Allemagne]] et l'[[Italie]]<ref>{{Lien web |titre=Histoire {{!}} La préfecture et les services de l'État en région Bourgogne-Franche-Comté |url=https://www.prefectures-regions.gouv.fr/bourgogne-franche-comte/Region-et-institutions/Portrait-de-la-region/Histoire/Histoire |site=prefectures-regions.gouv.fr |consulté le=2021-07-09}}.</ref>. === Topographie === Le territoire franc-comtois offre une grande variété d'ensembles topographiques et de paysages naturels. L'est de la région est montagneux. Il abrite le [[massif du Jura]] pour l'essentiel, en bordure avec la [[Suisse]], et une petite partie de celui des [[massif des Vosges|Vosges]] sur sa pointe nord (une partie du [[Ballon d'Alsace]] se trouve en Franche-Comté). En allant vers l'ouest, le relief s'atténue par étages formant deux plateaux menant aux vallées du [[Doubs (rivière)|Doubs]] puis de la [[Saône]]. Les trois principaux sommets sont le [[Crêt Pela]] à {{unité|1495 m}} dans le Jura, le [[Mont d'Or (Doubs)|mont d'Or]] culminant à {{unité|1463 m}} dans le département du Doubs et le [[Ballon d'Alsace]] culminant à {{unité|1247 m}} dans le Territoire de Belfort. Les sommets les plus élevés du [[massif du Jura]] se situent en [[Suisse]] ou dans l'[[Ain (département)|Ain]]. <gallery mode="packed"> Panoramic view from the Mont d'Or (14424056923).jpg|Le [[Mont d'Or (Doubs)|mont d'Or]] ([[massif du Jura]]). 2016-05 - Arpenans - 01.JPG|Les [[Vosges saônoises]]. Planche des Belles Filles 07.JPG|La [[Planche des Belles Filles]] </gallery> === Géologie === Le nord-est de la région est marqué par la [[chaîne hercynienne]] des [[Massif des Vosges|Vosges]] et toute la partie nord est occupée par des plaines épivarisques où le [[Sous-sol (géologie)|sous-sol]] est riche en [[argile]] et en [[Grès (géologie)|grès]]. La partie sud-est est marquée par des plaines et des plateaux datés du [[Jurassique]] riches en [[Grès (géologie)|grès]], [[Marne (géologie)|marne]] irisée, [[dolomie]]s et [[gypse]]. Des [[Dépression (géographie)|dépressions]] du [[Tertiaire (géologie)|Tertiaire]] et du [[Quaternaire]] marquent la partie centre-ouest de la région et la partie est du [[Territoire de Belfort]]<ref>{{lien web|url=http://artic.ac-besancon.fr/svt/lithotheque/histoire/montbeliard/montbeliard3.htm|titre=Montbéliard : cadre géologique|site=ac-besancon.fr|consulté le=12 décembre 2015}}.</ref>. Plusieurs ressources y sont exploitées par l'Homme. Du [[Histoire du sel du Jura|sel est extrait]] dans un [[Bassin salifère de Franche-Comté|bassin salifère]] qui s'étend sous le département du Jura, du Doubs et [[Histoire du sel de Haute-Saône|de la Haute-Saône]]. Des mines métalliques sont exploitées dans les quatre départements. Enfin, la région repose sur trois gisements de [[houille]] : le [[bassin houiller du Jura]] au sud et les [[Bassin houiller keupérien de Haute-Saône|bassins houillers keupériens]]<ref>{{pdf}} {{Ouvrage |auteur1=R. Dormois |auteur2=J.Ricours |titre=Houille triasique sur le versant N.O. du Jura |éditeur=[[Bureau de recherches géologiques et minières|BRGM]] |année=1943 |mois=juin-novembre |lire en ligne=http://infoterre.brgm.fr/rapports/BRGG-A0031.pdf}}.</ref> et [[Bassin houiller stéphanien sous-vosgien|stéphanien sous-vosgien]] au nord ; qui sont restés en grande partie inexploités. Des mines voient le jour en Haute-Saône, dans le Doubs et dans le Territoire de Belfort entre le {{s-|XVI}} et le {{s-|XX}}, les plus importantes étant les [[houillères de Ronchamp]]<ref>{{Lien web|url=http://www.abamm.org/bassinhouiller.html|titre=Le bassin houiller de Ronchamp et les concessions|site=Les Amis du Musée de la Mine|consulté le=12 décembre 2015}}.</ref>. Le sous-sol de la Haute-Saône recèle également un [[Exploitation de schiste de Creveney#Géologie|gisement de schiste bitumineux de Haute-Saône]] daté du [[Toarcien]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Marcel Lanoir |titre=Carburants rhodaniens : les schistes bitumineux, notamment dans la Haute-Saône |volume=7 |collection=Les Études rhodaniennes |année=1931 |passage=328 |lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/geoca_1164-6268_1931_num_7_3_3897}}.</ref>. === Hydrographie === La région possède {{Unité|5350 km}} de cours d'eau dont {{Unité|4549 km}} où la pêche est possible et {{Unité|320 km}} de voies navigables. Les principales rivières de la région sont la [[Saône (rivière)|Saône]], l'[[Ain (rivière)|Ain]], la [[Cuisance]], le [[Doubs (rivière)|Doubs]], la [[Loue]], l'[[Ognon (Franche-Comté)|Ognon]], la [[Bienne (rivière)|Bienne]], la [[Valouse (affluent de l'Ain)|Valouse]], le [[Suran (rivière)|Suran]], la [[Seille (Saône)|Seille]], le [[Hérisson (rivière)|Hérisson]], la [[Savoureuse]], l'[[Autruche (rivière)|Autruche]], l'[[Allaine]] ou l'Allan (en France), le [[Lison (rivière)|Lison]]. On y dénombre pas moins de quatre-vingts lacs, comme le [[lac des Rousses]], [[lac de Chalain]], [[lac du Vernois]], lac de [[Lamoura]], [[lac de Vesoul-Vaivre]], [[lac de Saint-Point]] ({{3e|plus}} grand lac naturel de France), [[lac de Remoray]], [[lac de Bonlieu]], [[lac de Narlay]] et le fameux [[lac de Vouglans]] qui est la troisième retenue artificielle française avec 605 millions de mètres cubes. Dans les [[Vosges saônoises]] se trouve le [[Région des Mille étangs|Plateau des Mille étangs]]. <gallery mode="packed"> Lac de Vouglans.jpg|Le [[lac de Vouglans]]. Larnod, boucle du Doubs à Rancenay.jpg|Le [[Doubs (rivière)|Doubs]] à [[Rancenay]]. 2020-05 - Étangs de Servance - 01.jpg|La [[région des Mille étangs]], en [[Haute-Saône]]. </gallery> === Environnement et écologie === Sur 43 % de son territoire régional, soit {{unité|705000 ha}}, on trouve des grandes forêts de [[Fagus sylvatica|hêtres]], de [[chêne]]s et de [[sapin]]s dont certains peuvent se dresser jusqu'à {{unité|50 mètres}}. L'[[épicéa commun]] et le [[abies alba|sapin blanc]] sont les arbres emblématiques du [[massif du Jura]] et leurs massifs résineux en font la plus grande sapinière européenne. Avec plus de {{unité|700000 ha}} de forêt, elle est la plus grande sapinière d'Europe, et possède aussi la seconde forêt de feuillus de France sur {{unité|22000 ha}}, la [[forêt de Chaux]]. Deux grands types d'écosystèmes dominent en Franche-Comté : forestiers et aquatiques (lacs/étangs/tourbières), qui offrent un refuge à une [[biodiversité]] élevée, dont de nombreux oiseaux, [[Cerf élaphe|cerfs]], [[sanglier]]s, [[écureuil]]s, [[Felis silvestris|chats sauvages]]. Le [[Grand Tétras]], le [[milan royal]], le [[lynx]] et enfin le retour du [[chamois]] sont emblématiques de la protection et de la restauration des habitats naturels dans la région. Certaines parties du territoire sont parfois confrontées au pullulement de [[Microtus arvalis|campagnols des champs]]. La [[fragmentation forestière]] et le [[morcellement écologique]] des milieux y sont moindres que dans d'autres régions, mais y existent. La Franche-Comté est majoritairement une région de collines et de plateaux avec peu de secteurs vraiment plats en dehors de la vallée de la Saône ou de la plaine doloise et peu de secteurs vraiment accidentés en dehors des grands versants forestiers des Vosges, des sommets bien marqués du Haut-jura ou des gorges du Doubs et de la Loue. L'occupation humaine et l'exploitation des sols ont, comme partout, contribué à façonner ces paysages : prés-bois du Jura, habitat dispersé des mille étangs, habitat bien groupé de la plaine de Gray ou des plateaux calcaires de Vesoul... Les conseils d'Architecture d'Urbanisme et de l'Environnement de Haute-Saône, du Doubs et du Jura ont recensé, pour ces 3 départements, les différentes unités paysagères en s'inspirant de la méthode préconisée par le Ministère de l’Équipement (méthode pour des atlas de paysages - DAUE 1994) et le travail de l'Observatoire photographique du paysage du Ministère de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement. Les unités paysagères correspondent à des entités géographiques cohérentes prenant en compte différentes réalités du paysage et notamment l’ensemble des caractères de relief, d’hydrographie et d’occupation du sol. Ce travail a abouti à l'identification de 27 unités paysagères et même 139 sous-unités<ref>{{Lien web|titre=CAUE Franche-Comté|url=https://www.caue-franche-comte.fr/les-unites-paysageres-presentation,85.htm|site=caue-franche-comte.fr|consulté le=2019-05-24}}.</ref>. La Franche-Comté est par ailleurs composée de 15 [[Région naturelle de France|régions naturelles]] : les pays de Besançon, Gray, [[Pays de Vesoul et du Val de Saône|Vesoul]], Lure, Belfort, [[Pays de Montbéliard|Montbéliard]], [[Pays Dolois - Pays de Pasteur|Dole]], les [[Vosges saônoises]], les [[Vignobles du Jura]], les [[Région des lacs du Jura français|Lacs]] et la [[Petite Montagne du Jura|Petite montagne]] (partiellement), le [[Revermont]] (partiellement), la [[Bresse]] (partiellement), le [[Pôle d'équilibre territorial et rural du Pays horloger|Pays horloger]], le [[Haut-Doubs]] et le [[Parc naturel régional du Haut-Jura|Haut-Jura]]<ref>[[Liste des régions naturelles de France]]</ref>. === Axes de communication et transports === En raison de sa situation géographique au cœur de l'[[Europe]], sur l'axe Rhin-Rhône, de sa position [[Frontière entre la France et la Suisse|frontalière]] avec la [[Suisse]] et de sa proximité avec deux grands pays européens, l'[[Allemagne]] et l'[[Italie]], la Franche-Comté est une région de passage. Son réseau routier est assez développé, l'[[Autoroute A36 (France)|A36]] (la Comtoise) est sur l'axe reliant l'[[Allemagne]] et l'[[Alsace]] avec [[Lyon]] et plus loin [[Marseille]]. Cette autoroute dessert [[Belfort]], [[Montbéliard]], [[Besançon]] et [[Dole (Jura)|Dole]], les villes les plus importantes de la région. L'[[Autoroute A39 (France)|A39]] relie [[Dijon]] à [[Bourg-en-Bresse]] via [[Lons-le-Saunier]]. Des [[Réseau routier départemental français|routes départementales]] maillent l'ensemble du territoire comtois. [[Fichier:SNCF TGV Duplex Héricourt.jpg|vignette|Un [[TGV Duplex]] sur la [[LGV Rhin-Rhône]].|alt=Photographie d’un [[TGV Duplex]].]] La Franche-Comté est couverte par le réseau ferré [[TER Bourgogne-Franche-Comté]]. Le réseau ferré est également structuré suivant un axe comparable (ligne Mulhouse - Dijon ou Strasbourg - Lyon). Le reste du territoire bénéficie d'une offre de transport en commun plus faible ou parfois inexistante. Avec l'arrivée en 2011 de la [[LGV Rhin-Rhône]] en Franche-Comté, deux nouvelles gares ont été construites dans la région, la [[gare de Besançon Franche-Comté TGV]] et la [[gare de Belfort - Montbéliard TGV]]. La mise en service de la première phase de la branche Est de la [[LGV Rhin-Rhône]] en 2011 a permis de raccourcir significativement les temps de parcours. La durée du trajet entre Belfort et Paris ([[Paris-Gare-de-Lyon|gare de Lyon]]) est ainsi passée de {{heure|3|durée=oui}} à {{heure|2|30|durée=oui}}<ref name="LGV">[http://www.lgvrhinrhone.com/no/la-branche-est/140-kilometres-en-service/une-ligne-performante/des-gains-de-temps-significatifs.html Des gains de temps significatifs], www.lgvrhinrhone.com.</ref>, entre Besançon et Paris de {{heure|2|30|durée=oui}} à {{heure|2|durée=oui}}<ref name="LGV" />, entre Besançon et Lyon de {{heure|2|20|durée=oui}} à {{heure|1|55|durée=oui}}<ref name="LGV" /> et entre Besançon et Strasbourg, de {{heure|2|30|durée=oui}} à {{heure|1|40|durée=oui}}<ref name="LGV" />. Dans le même temps, les liaisons entre Besançon et Belfort ont également été raccourcies, passant d’un trajet de {{heure|1|15|durée=oui}} à {{heure|0|25|durée=oui}}<ref name="LGV" />. En tout, ce sont six gares qui sont desservies par le TGV dans la région<ref group="N" name="Gares_TGV_Franche-Comté">Les six gares desservies par le TGV en Franche-Comté sont les gares de [[Gare de Belfort - Montbéliard TGV|Belfort - Montbéliard TGV]], [[Gare de Besançon Franche-Comté TGV|Besançon Franche-Comté TGV]], [[Gare de Besançon-Viotte|Besançon-Viotte]], [[Gare de Dole-Ville|Dole-Ville]], [[Gare de Frasne|Frasne]] et [[Gare de Mouchard|Mouchard]].</ref>. Le réseau fluvial est lui aussi orienté sur un axe comparable (du nord-est à l'ouest de la région) avec le [[Canal du Rhône au Rhin|canal Rhin-Rhône]]. La région est desservie par le seul [[aéroport de Dole-Jura]], qui accueille plus de {{unité|100000|passagers}} par an<ref>{{Lien web|url=http://www.aeroport.fr/view-statistiques/dole-jura|titre=Statistiques annuelles de l'aéroport de Dole - Jura|auteur=Union des aéroports français|site=aeroport.fr|consulté le=8 juillet 2014}}.</ref>. L'absence de grande structures aéroportuaires s'explique par la concurrence avec le TGV pour le trafic national et par la proximité d'aéroports internationaux, aisément accessibles depuis la région. En effet, le nord de la région jouit de la proximité de l'[[aéroport international de Bâle-Mulhouse-Fribourg]], situé à environ 65 kilomètres de [[Belfort]], tandis que le sud de la région bénéfice de la proximité de l'[[aéroport international de Genève]], qui n'est qu'à une cinquantaine de kilomètres de [[Morez]]. == Histoire == [[Fichier:Meulen.jpg|thumb|[[Louis XIV]] devant Besançon.]] {{Article détaillé|Histoire de la Franche-Comté}} Habité au [[paléolithique inférieur]], le territoire de l'actuelle Franche-Comté fut relativement uni dès l'[[Antiquité]]. À l'origine territoire des [[Séquanes]], il passa sous domination [[Empire romain|romaine]] après la chute de [[Vercingétorix]]. Occupé brièvement par les [[Burgondes]] après les [[Grandes invasions]], il fut annexé par les [[Francs]] en [[534]]. Après la mort de [[Charlemagne]], il changea plusieurs fois de souverain, faisant partie, selon l'époque, du [[Royaume de Bourgogne (534-843)|royaume de Bourgogne]], du [[Saint-Empire romain germanique]], des [[État bourguignon|États Bourguignons]] ou du [[royaume de France]], il fut une possession des [[rois d'Espagne]] de la maison de [[Habsbourg]]. Les terres bourguignonnes (à l'exception de l'actuel [[Principauté de Montbéliard|pays de Montbéliard]]) sont regroupées par [[Otte-Guillaume de Bourgogne]] qui devient le premier [[Liste des comtes palatins de Bourgogne|comte de Bourgogne]] vers [[981]]. C'est l'acte de naissance de la Franche-Comté mais ce n'est qu'en [[1678]] par le [[traité de Nimègue]] que la Franche-Comté devient définitivement française, après une première tentative d'annexion, menée par Louis XIII, la terrible « [[Guerre de Dix Ans (Franche-Comté)|guerre de Dix Ans]] » (1635-1644), au cours de laquelle périrent plus de la moitié des Comtois de l'époque. === Préhistoire, Protohistoire et Antiquité === {{Article détaillé|Burgondes}} Des signes d'occupation humaine datant d'environ {{nombre|700000|ans}} ont été retrouvés dans la vallée supérieure de la [[Saône (rivière)|Saône]], le versant sud des [[Massif des Vosges|Vosges]], la Trouée de [[Belfort]], la bordure occidentale et les premiers plateaux du [[Massif du Jura|Jura]]. Ces hommes taillaient des pierres, confectionnaient des armes en silex ou en os et vivaient dans des cavernes. Une dent d'enfant datant de {{nombre|400000|ans}} a également été découverte à [[Vergranne]], près de [[Baume-les-Dames]]. Ces découvertes attestent de la présence de l'Homme sur le territoire de l'actuelle Franche-Comté au [[paléolithique|paléolithique inférieur]]. === Moyen Âge === [[Fichier:Verdun Treaty 843.svg|thumb|Le partage de la [[Royaume de Bourgogne (534-843)|Bourgogne]] lors du [[Traité de Verdun]] en 843.]] Les guerres au Moyen Âge en Franche-Comté<ref>[https://www.francebleu.fr/emissions/les-tresors-de-franche-comte/besancon/les-guerres-au-moyen-age-en-franche-comte Emission France Bleu Besançon (LES TRÉSORS DE FRANCHE-COMTÉ)].</ref>. === L'éphémère réunion au royaume de France === À sa mort, [[Charles le Téméraire]] ne laisse qu’une fille : [[Marie de Bourgogne]] âgée de vingt ans. Cette dernière devient donc, en partie, l’héritière du puissant État bourguignon. Son père lui lègue un État qui s’étend sur les Pays-Bas et les deux Bourgognes (duché et comté) mais un État en guerre et surtout un territoire sans unité. Le roi de France [[Louis XI]] prononce la réunion du duché au royaume, dont il était un apanage réservé aux héritiers mâles, et profite de l’occasion pour occuper les deux Bourgognes. Il propose aussi le mariage de Marie de Bourgogne avec son fils le dauphin [[Charles VIII de France|Charles]]. Mais Marie refuse de s’unir avec le fils du plus grand ennemi de son père et de treize ans plus jeune qu'elle. Elle préfère un mari plus puissant : [[Maximilien Ier du Saint-Empire|Maximilien d’Autriche]] héritier des États des Habsbourg et futur [[Liste des souverains du Saint-Empire|empereur romain germanique]]. Par cette union célébrée le 19 août [[1477]], Marie trouve un bon protecteur pour ses États. Mais [[Louis XI]] n’entend pas abandonner ses conquêtes si facilement. Il annexe d’abord légalement le duché de Bourgogne car c’était un [[Apanage|apanage royal]] et il ne pouvait être transmis aux femmes ; il revenait donc tout naturellement à la couronne de France. Cependant, il n’a pas de droit sur la Franche-Comté, fief d'Empire. Suivis par le peuple, les nobles comtois se soulèvent : les troupes royales sont contraintes de repasser la Saône. Furieux, [[Louis XI]] repasse à l'attaque. Il incendie [[Dole (Jura)|Dole]]. D'autres villes comtoises subissent le même sort et près de cent châteaux sont rasés. En 1482, [[Marie de Bourgogne]] décède dans un accident de chasse. Elle laisse pour ses États (Comté de Bourgogne et Pays-Bas) deux héritiers: son fils [[Philippe le Beau]], qui devait hériter de l’empire des [[Habsbourg]] et sa fille [[Marguerite d'Autriche (1480-1530)|Marguerite]]. Pour mieux assurer son dessein, [[Louis XI]] obtient l’union entre son fils, le futur roi [[Charles VIII de France|Charles VIII]] et la jeune Marguerite. La promesse de mariage est entérinée par le [[Traité d'Arras (1482)|traité d'Arras]] qui donne une Franche-Comté vaincue à la France. Mais, après la mort de son père, [[Charles VIII de France|Charles VIII]] préfère épouser [[Anne de Bretagne]] l’héritière du duché du même nom (1491). Outré par cet affront fait à sa fille, alors âgée de 11 ans, [[Maximilien Ier du Saint-Empire|Maximilien de Habsbourg]], que ce mariage prive de la [[Bretagne]] qu'il convoitait en projetant d'épouser Anne, entreprend de reconquérir la Franche-Comté. [[Charles VIII de France|Charles VIII]] qui a alors des ambitions en Italie laisse faire. Il accepte même d'abandonner le comté par le [[Traité de Senlis (1493)|traité de Senlis]] signé en [[1493]]. De fait, les troupes royales sont chassées du sol comtois par les milices de [[Salins-les-Bains|Salins]] et d'[[Arbois]] notamment. La province en sort renforcée. {{article détaillé|Bataille de Dournon (1493)}} === Ancien régime === [[Fichier:1716 Homann Map of Burgundy, France - Geographicus - Burgundiae-homan-1716.jpg|vignette|Carte de Franche-Comté de 1716 avec ses différents [[Bailliage de Franche-Comté|bailliages]]]] Rattachée au royaume de France par le [[Traité de Nimègue]] en 1678, la [https://dicofg.hypotheses.org/1513 Franche-Comté] devint vis-à-vis de l'administration fiscale une « province réputée étrangère ». Pays de production de sel et de tabac, elle forma une plaque tournante de la contrebande de nombreuses denrées et marchandises entre l'Alsace, la Suisse et l'intérieur du royaume<ref>{{Lien web |auteur=Dicofg |titre=Franche-Comté |url=https://dicofg.hypotheses.org/1513 |site=dicofg.hypotheses.org |date=2020 |brisé le = 2023-10-31}}.</ref>. Si la [[Première conquête de la Franche-Comté|première conquête en 1668]] avait été facile, la [[Seconde conquête de la Franche-Comté|seconde en 1674]] trouva les autorités et les populations en alerte<ref>{{Ouvrage|auteur=Jean-François Solnon|titre=Quand la Franche-Comté était espagnole|passage=285|éditeur=Fayard|année=1985|pages=312|isbn=2-213-01257-1}}.</ref>. La Franche-Comté fut conquise contre le gré d'une partie de ses habitants, attachés à leur souverain naturel : le [[Maison de Habsbourg (Espagne)|Habsbourg de Madrid]] sous lequel la province avait connu une réelle indépendance<ref>{{Ouvrage|auteur=François Pernot |titre=La Franche-Comté espagnole|éditeur=Presses Universitaires de Franche-Comté|année=2003|passage=317 et 318|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=odHPDNRj56cC&newbks=1&newbks_redir=0&printsec=frontcover&pg=PA317&dq=%22la+r%C3%A9sistance+se+poursuit+au+sud+,+autour+de+Saint+-+Claude+et+,+au+nord+,+vers+Luxeuil+et+Faucogney%22&hl=fr#v=onepage&q=%22la%20r%C3%A9sistance%20se%20poursuit%20au%20sud%20%2C%20autour%20de%20Saint%20-%20Claude%20et%20%2C%20au%20nord%20%2C%20vers%20Luxeuil%20et%20Faucogney%22&f=false}}.</ref>. La résistance fut acharnée, notamment à [[Siège de Faucogney (1674)|Faucogney]] qui, emportée le {{date|4 juillet 1674}}, fut pillée et vit ses murailles rasées par ordre de [[François Michel Le Tellier de Louvois|Louvois]]. Une partie de la noblesse quitta le pays pour rester au service des Habsbourg d'Espagne ou passer à celui des [[Habsbourg d'Autriche]]. L'administration française devait garder longtemps le souvenir de ces difficultés, en rappelant qu'il fallait éviter les erreurs commises en Franche-Comté à l'égard de la [[Armorial des familles de Franche-Comté|noblesse]]<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5410622w.texteImage Armorial de Franche-Comté , par Jules Gauthier]. {BnF</ref>. Cependant , avec la multiplication des charges et la [[Vénalité des offices en France|vénalité]] de celles-ci, la bourgeoisie, comme l'ont montré Maurice Gresset et [[Jean-François Solnon]], entra vite dans le système administratif français<ref>[https://www.persee.fr/doc/rhmc_0048-8003_1980_num_27_4_1123_t1_0689_0000_1 Maurice Gresset, ''Gens de justice à Besançon. 1674-1789''].</ref>. === Premier Empire === À la chute du [[Premier Empire]], la Franche-Comté est érigée, avec le [[Vosges (département)|département des Vosges]] les [[Principauté de Montbéliard|principautés de Montbéliard]] et de [[Porrentruy]], en État tampon : l'[[État de Franche-Comté]]. Dirigé par le [[Conrad Karl Friedrich von Andlau-Birseck|baron d'Andlaw]], un [[Pays de Bade|Badois]], ancien officier dans l'armée française, ce petit État fut brièvement créé (du 27 janvier au 6 juin 1814), par les troupes coalisées et avait pour capitale [[Vesoul]]<ref>{{Lien web|url=https://www.editions-harmattan.fr/auteurs/article_pop.asp?no=31891&no_artiste=1317#:~:text=VESOUL%2C%20Capitale%20d'%C3%89TAT%20(,janvier%201814%20%2D%206%20juin%201814)&text=%22...,X)%2C%20Metternich...|titre=Vesoul, Capitale d'ÉTAT (27 janvier 1814 - 6 juin 1814)|site=editions-harmattan.fr|consulté le=1 août 2020}}.</ref>. === {{s-|XX}} et {{s-|XXI}} === De [[1941]] à [[1946]] et de [[1956]] à [[2015]], la [[Franche-Comté (ancienne région administrative)|région Franche-Comté]] fut une [[Région française|région administrative]] française<ref group="N">Une circonscription d'action régionale en 1956, puis une [[Collectivité territoriale en France|collectivité territoriale]] de 1982 à 2015.</ref> composée des quatre départements du [[Doubs (département)|Doubs]], du [[Jura (département)|Jura]], de la [[Haute-Saône]] et du [[Territoire de Belfort]]. Au {{date-|1 janvier 2016}} la région administrative Franche-Comté fusionne avec la région administrative [[Bourgogne (ancienne région administrative)|Bourgogne]] pour devenir la nouvelle région administrative [[Bourgogne-Franche-Comté]]. == Population et société == === Démographie === {{Article détaillé|Démographie de la Franche-Comté}} La Franche-Comté est divisée en quatre départements, le [[Doubs (département)|Doubs]] étant le plus peuplé et le [[Territoire de Belfort]] le plus dense. {| class="wikitable sortable centre alternance" |+Départements de la Franche-Comté<ref name="Insee">Source : Insee, recensement de la population 2018.</ref> |- ! scope=col | Département ! scope=col | {{numéro avec majuscule}} ! scope=col | Population ! scope=col | Densité de population ! scope=col | Chef-lieu |- ! scope=row | [[Doubs (département)|Doubs]] | 25 | {{formatnum:547096}} | 105 {{hab.}}/km{{2}} | [[Besançon]] |- ! scope=row | [[Jura (département)|Jura]] | 39 | {{formatnum:258555}} | 52 {{hab.}}/km{{2}} | [[Lons-le-Saunier]] |- ! scope=row | [[Haute-Saône]] | 70 | {{formatnum:234296}} | 44 {{hab.}}/km{{2}} | [[Vesoul]] |- ! scope=row | [[Territoire de Belfort]] | 90 | {{formatnum:139654}} | 229 {{hab.}}/km{{2}} | [[Belfort]] |} La population totale de ces quatre départements était de {{formatnum:1179601}} en 2021. La [[Taux de croissance annuel moyen|croissance démographique]] est d'environ 0,20 % par an entre 1990 et 1999<ref>[http://www.recensement.insee.fr/chiffresCles.action?zoneSearchField=FRANCHE+COMTE&codeZone=43-REG&idTheme=3 Évolution et structure de la population de la Franche-Comté], Insee, recensement de la population.</ref> et 0,45 % par an entre 1999 et 2009. D'un point de vue démographique, la Franche-Comté est relativement concentrée, qui comprend d'un côté des hauts plateaux et des bassins relativement « vides » parsemés de quelques villages et petites villes clairsemés, de l'autre côté, de grands bassins démographiques. Au nord, les aires d'attraction [[Aire d'attraction de Belfort|de Belfort]] et [[Aire d'attraction de Montbéliard|de Montbéliard]] totalisent {{nombre|313752|habitants}}, et l'[[aire d'attraction de Besançon]] {{nombre|279191|habitants}}, ce qui représente en tout la moitié de la population régionale. [[Besançon]] est la première [[unité urbaine|agglomération]] franc-comtoise, par ses {{nombre|138691|habitants}}, suivie de [[Montbéliard]] ({{nombre|113057|habitants}}) et de [[Belfort]] ({{nombre|79364|habitants}}). Le tableau ci-dessous liste les principales villes de la région en 2018, classées par défaut en fonction de la population de leur [[Aire d'attraction d'une ville|aire d'attraction]]. {| class="wikitable sortable centre alternance" style="text-align:right" |- ! scope=col | Ville ! scope=col | Aire d'attraction<ref name="Insee - Territoire - Le nouveau zonage en aires urbaines de 2010 - 95 % de la population vit sous l'influence des villes" group="I">[http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1374 Le nouveau zonage en aires urbaines de 2010].</ref> ! scope=col | Agglomération<ref group="I" name="Insee - Territoire - Le nouveau zonage en aires urbaines de 2010 - 95 % de la population vit sous l'influence des villes"/> ! scope=col | Commune<ref group="I">[http://insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=NATTEF01214 Communes de France les plus peuplées].</ref> |- ! scope=row | [[Besançon]] | {{unité|279191}} | {{unité|138691}} | {{unité|116775}} |- ! scope=row | [[Montbéliard]] | {{unité|180158}} | {{unité|113057}} | {{unité|25809}} |- ! scope=row | [[Belfort]] | {{unité|133597}} | {{unité|79364}} | {{unité|46954}} |- ! scope=row | [[Lons-le-Saunier]] | {{unité|71466}} | {{unité|26700}} | {{unité|17320}} |- ! scope=row | [[Dole (Jura)|Dole]] | {{unité|69502}} | {{unité|30490}} | {{unité|23770}} |- ! scope=row | [[Vesoul]] | {{unité|67464}} | {{unité|28507}} | {{unité|14973}} |- ! scope=row | [[Pontarlier]] | {{unité|49209}} | {{unité|22337}} | {{unité|17393}} |- ! scope=row | [[Luxeuil-les-Bains]] | {{unité|28326}} | {{unité|12171}} | {{unité|6692}} |- ! scope=row | [[Gray (Haute-Saône)|Gray]] | {{unité|25215}} | {{unité|9525}} | {{unité|5541}} |- ! scope=row | [[Lure]] | {{unité|23628}} | {{unité|11402}} | {{unité|8131}} |- ! scope=row | [[Morteau]] | {{unité|21534}} | {{unité|10065}} | {{unité|6894}} |- ! scope=row | [[Saint-Claude (Jura)|Saint-Claude]] | {{unité|19861}} | {{unité|9717}} | {{unité|9103}} |- ! scope=row | [[Champagnole]] | {{unité|17415}} | {{unité|9942}} | {{unité|7989}} |} <gallery mode="packed" heights="150" caption="Diverses cités franc-comtoises"> Besancon boucle Doubs.jpg|[[Besançon]] 2009-05-03 Montbeliard 108.JPG|[[Montbéliard]] 2014-09-02 16-42-16 cat-st-christ-citadelle-belfort.jpg|[[Belfort]] Rue des arcades.jpg|[[Lons-le-Saunier]] Dole (jura) la collégiale.JPG|[[Dole (Jura)|Dole]] Place du Palais, Vesoul.jpg|[[Vesoul]] Champagnole mairie 2012 12 Spielvogel.JPG|Hôtel-de-ville de [[Champagnole]] St10.JPG|[[Saint-Claude (Jura)]] 2020-08 - Thermes de Luxeuil-les-Bains - 01.jpg|[[Luxeuil-les-Bains]] Gray hotel de ville.jpg|Hôtel-de-ville de [[Gray (Haute-Saône)]] 2015-08 - Sous-préfecture de Lure - 04.JPG|[[Lure]] </gallery> === Immigration === [[Fichier:Origine immigrés Franche Comté.jpg|thumb|upright=1.5|Origine des immigrés de Franche-Comté.]] En 1999, la Franche-Comté comptait {{nombre|65541|immigrés}}<ref>[http://www.insee.fr/fr/region/rfc/ficdoc_frame.asp?ref_id=8819&doc_id=8597, Les traits de l'immigration en Franche-Comté], Insee 1999.</ref> où 1/3 étaient français par acquisition. 5,9 % de la population franc-comtoise est immigrée contre 7,4 % au niveau national. Bien que la part des immigrés soit stable depuis 1975 en [[France métropolitaine]], elle a diminué de 1,4 point dans la région. Bien que le Territoire de Belfort soit le département le moins peuplé, il reste néanmoins le seul où la moyenne d'immigrés est comparable à celle de la France. Les immigrés sont surtout présents dans les grandes villes telles [[Besançon]], [[Belfort]] et [[Montbéliard]]. Les 5 pays d'origine les plus représentés sont le [[Maroc]] (15,7 %), l'[[Algérie]] (14,1 %), le [[Portugal]] (13,9 %), l'[[Italie]] (12 %) et la [[Turquie]] (10,6 %). Ils représentent à eux seuls près des 2/3 des immigrés francs-comtois. On décèle aussi une importante proportion d'immigrés originaires de l'ex-[[Yougoslavie]] : 4,8 % alors qu'ils ne sont que 1,7 % au niveau national. Les premières vagues d'immigration, au début du {{s-|XX}}, sont d'origine européenne : les Italiens seraient les premiers à arriver dans la région dès les années 1920, puis arrivent les Polonais. Les Portugais sont arrivés plus tardivement, dès la fin des années 1950 seulement, mais leur nombre augmente nettement jusqu'aux années 1970. Les [[Maghrébins]] sont arrivés à fin de la [[Seconde Guerre mondiale]], composés quasiment que d'[[Algériens]] ; les [[Marocains]] n'arrivent qu'en petit nombre, cela jusqu'en 1969 où on enregistre cette année plus d'arrivées marocaines que d'algériennes. L'immigration maghrébine n'a ensuite cessé de diminuer. Les Turcs ont maintenu leurs arrivées soutenues dès les années 1970 jusqu'au début des années 1980. Entre 1975 et 1999, la population immigrée a diminué de 14 % alors que la population franc-comtoise progressait de 5,7 %. Ainsi, le nombre d'immigrés est de 5,9 %, alors qu'il était de 7,3 % avant. [[Fichier:Immigres franche comte 1999.png|thumb|center|upright=2|Part des immigrés à travers les quatre départements de Franche-Comté.]] === Éducation === {{Article détaillé|Académie de Besançon}} [[Fichier:Université de Franche-Comté.jpg|alt=Des étudiants devant un bâtiment moderne|vignette|La faculté de médecine sur le campus des [[Les Hauts-du-Chazal|Hauts-du-Chazal]] à [[Besançon]]]] {{nombre|215178|élèves}} étaient scolarisés en Franche-Comté à la rentrée 2018. La région possède un potentiel dans le secteur de la recherche. On trouve à [[Besançon]] l'[[École nationale supérieure de mécanique et des microtechniques de Besançon|École nationale supérieure de mécanique et des microtechniques]] (ENSMM) ou encore l'UTBM, l'[[Université de technologie de Belfort-Montbéliard]] à [[Belfort]] et à [[Montbéliard]]. L'[[université de Franche-Comté]] est principalement située à [[Besançon]]. Elle compte {{nombre|24000|étudiants}} répartis sur six [[Unité de formation et de recherche|unités de formation et de recherche]] (UFR), dont cinq à [[Besançon]] et un à [[Belfort]] et [[Montbéliard]], deux [[Institut universitaire de technologie|instituts universitaires de technologie]] (IUT) (Besançon-Vesoul et Belfort-Montbéliard), {{nombre|920|élèves}} ingénieurs à l'ENSMM et {{nombre|2550|étudiants}} à l'UTBM. === Sports === La Région possède l'Académie de Football de Besançon, destinée aux jeunes joueurs de 4 à {{nobr|13 ans}}, et labellisée par la [[Fédération française de football]]<ref>[http://www.asobfoot.fr Académie de football des Orchamps Besançon site de l'académie].</ref>. === Personnalités franc-comtoises === <gallery> Fichier:Jean de Vienne seigneur de Rollans (1341-1396) , amiral.jpg|[[Jean de Vienne]] Fichier:Gilbertus-Cognatus.jpg|[[Gilbert Cousin]] Fichier:Claude Goudimel.jpg|[[Claude Goudimel]] Fichier:Tizian-Nicolas Granvelle.jpg|[[Nicolas Perrenot de Granvelle]] Fichier:Titian - Antoine Perrenot de Granvelle - WGA22966.jpg| [[Antoine Perrenot de Granvelle]] Fichier:Lacuzon.jpg|[[Lacuzon|Claude Prost de Lacuzon]] Fichier:Portrait de Jean Boyvin.jpg| [[Jean Boyvin]] Fichier:LouisdelaVerne.jpg | [[Louis de La Verne|Louis de la Verne]] Fichier:Claude Joseph Rouget de Lisle.jpg|[[Claude Joseph Rouget de Lisle|Rouget de Lisle]] Fichier:Général JEAN CHARLES PICHEGRU.jpg|[[Charles Pichegru]] Fichier:Gustave Courbet by Nadar 1860s.png|[[Gustave Courbet]]. Fichier:Louis Pasteur (1822 - 1895), microbiologist and chemist Wellcome V0026980.jpg|[[Louis Pasteur]] </gallery> {{Article détaillé|Liste des personnalités franc-comtoises}} <!-- Chers Wikipediens, si vous voulez rajouter un nom, merci de le faire dans l'article détaillé et non ici : article recyclé !--~~~~ --><!-- Critère objectif pour apparaître dans cette liste : être connu par un collégien français--~~~~ --> [[Jacques de Molay]], [[Cadet Rousselle]], [[Guillaume de Vaudrey]], [[Simon de Quingey]] [[Victor Hugo]], [[Calixte II|le Pape Calixte II]], [[Félix Gaffiot]], [[Georges Cuvier]], [[Tristan Bernard]], [[Pierre Vernier (mathématicien)|Pierre Vernier]], [[Jean de Watteville]], [[Jean d'Andelot]], [[Simon Renard]], [[Raymond Blanc]], [[Rouget de Lisle]], [[Claude-Nicolas Ledoux]], [[Bernard Clavel]], [[Désiré Dalloz]] , [[Jeanne-Antide Thouret]]. [[Auguste et Louis Lumière|Louis et Auguste Lumière]]. == Économie == {{Article détaillé|Économie de la Franche-Comté}} L'économie de la Franche-Comté est une économie très orientée vers les secteurs de l'industrie, le [[secteur industriel]] représentant le cinquième du [[produit intérieur brut]] (PIB) régional<ref name="insee">{{Lien web|url=http://www.insee.fr/fr/regions/f-comte/default.asp?page=faitsetchiffres/presentation/presentation.htm|site=insee.fr|titre=En résumé|consulté le=1 juillet 2014}}.</ref>. La Franche-Comté compte sur son sol quelques grands fleurons de l'[[industrie française]] comme [[Peugeot]] et [[Alstom]]<ref name="insee"/>. La présence de ces établissements et sa spécialisation industrielle lui valent de bénéficier de trois pôles de compétitivité (microtechniques, véhicules du futur et plasturgie), dont deux sont partagés avec des régions voisines<ref name="insee"/>. Le taux de survie des entreprises de la région, cinq ans après leur création, est plus élevé que la moyenne française<ref name="insee"/>, et son taux de chômage, jusqu'à l'arrivée de la crise, était inférieur depuis plus de vingt ans au taux national<ref name="insee"/>. Sur le plan de la formation, la Franche-Comté compte [[Université de technologie de Belfort-Montbéliard|une des trois universités technologiques de France]]<ref name="insee"/> ainsi que de nombreux étudiants en école d'ingénieurs<ref name="insee"/>, en synergie avec une forte présence de l'industrie dans le tissu économique local. En matière d'environnement, l'importance de l'industrie n'empêche pas la Franche-Comté de présenter l'image d'une région verte. Son taux de boisement de 44 % la place au deuxième rang des régions métropolitaines, derrière l'[[Aquitaine (ancienne région)|Aquitaine]]<ref name="insee"/>. === Agriculture et agroalimentaire === [[Fichier:Montbeliarde.jpg|thumb|La [[montbéliarde]] est une [[race]] [[Bos taurus|bovine]] franc-comtoise.]] La production agricole s’appuie sur l’élevage bovin ([[montbéliarde]]) et la production de fromages (le [[Comté (fromage)|comté]], le [[Mont d'Or (fromage)|mont d'Or]], le [[Morbier (fromage)|morbier]], le [[bleu de Gex]], la [[cancoillotte]]). Parmi ces fromages, quatre sont des [[Liste des AOC laitières|AOC]]. La culture de céréales (144 380 ha) et d’oléagineux (38 450 ha)<ref>DRAAF Besançon, Service régional de l'information statistique et économique, ''Mémento de la statistique agricole'', édition 2010, {{p.|14}}.</ref> est significative. La région possède également des [[Vignoble du Jura|vignobles]] qui produisent des vins d’exception. La Franche-Comté est la seule région viticole du monde à produire cinq sortes de vins bien distinctes : les rouges, les blancs, les rosés, les jaunes et les vins de paille. === Industrie === [[Fichier:BB 27300 - Plaque Alstom.jpg|vignette|gauche|Logo de l'entreprise [[Alstom]] sur une locomotive BB 27300]] Le [[Produit intérieur brut|PIB]] par habitant en [[2002]] était de {{unité|21897|€}}. En [[2003]], le PIB franc-comtois s'élevait à 25,6 milliards d'euros<ref>[http://www.insee.fr/fr/region/rfc/ficdoc_frame.asp?ref_id=10045&doc_id=9806; Le PIB Franc-comtois en 2003], Insee, 2006.</ref> soit 1,6 % du PIB national. Le PIB de la région croît à un rythme moyen de 2 % par an. Le pôle urbain [[Belfort]]-[[Montbéliard]] est un pôle d'excellence véhicule du futur en lien avec la région [[Alsace]]. Il s'agit du centre industriel de la région Franche-Comté, essentiellement destiné à l'automobile et au [[TGV]]. Le site industriel [[Peugeot - Citroën Sochaux]] est le premier de France avec {{nombre|13841|salariés}} en septembre [[2006]]. Il est aussi le premier employeur de la région. L'automobile se voit être le fleuron de l'industrie, [[Peugeot]] et ses autres filiales y représentent jusqu'à 10 % de la production de [[France]]. À [[Belfort]] se situent les usines [[Alstom]] spécialisées dans la production ferroviaire, notamment pour les [[TGV]], ainsi que dans les alternateurs et turbines industriels, ainsi que General Electric (GE Energy Products Europe) pour les turbines à gaz. [[Alstom]] est également présent à [[Ornans]], où l'usine du groupe conçoit et fabrique les moteurs de traction expédiés ensuite dans les autres sites, comme à [[Belfort]] ou [[Reichshoffen]], où sont fabriqués les [[Régiolis]]. La ville de [[Besançon]] est un véritable centre pour les secteurs de la mécanique. Elle est un pôle d'excellence historique des [[microtechnique]]s, du temps-fréquence et du [[génie biomédical]], ainsi que le premier centre européen du découpage de haute précision. En juin 2005, la ville s'est vu décerner un label « pôle de compétitivité » national dans le domaine des microtechniques. === Tourisme === [[Fichier:Métabief 7.JPG|thumb|La station de [[Métabief]]]] [[Fichier:Musée Peugeot Sochaux.jpg|thumb|Musée de l'aventure Peugeot à [[Sochaux]].]] [[Fichier:Pesmes, le château et le pont.jpg|vignette|[[Pesmes]]]] Durant la saison hivernale, les séjours se concentrent dans les massifs montagneux (stations [[les Rousses|des Rousses]] et de [[Métabief]] principalement). La place du ski alpin est assez réduite ; en revanche, le [[ski de fond]] est pratiqué en de nombreux endroits. Le [[marché de Noël]] de [[Montbéliard]] prend également une grande place touristique pendant le mois de décembre. L’été, la Franche-Comté offre aux amateurs de randonnées, de cyclisme sur route (notamment grâce au ballon d'Alsace) et de [[Vélo tout terrain|VTT]] de nombreuses activités. On pratique également la pêche au bord des rivières et des lacs de la région, ainsi que le [[tourisme fluvial]] dans la vallée de la Saône. L’hôtellerie de plein air concentre près de 40 % de ses nuitées dans le [[Région des lacs du Jura français|Pays des Lacs]] avec la présence de campings de taille relativement importante. Tous hébergements confondus, près des deux tiers de la consommation touristique est faite d'avril à septembre. {| class="wikitable sortable" style="text-align:right" |+ Sites de Franche-Comté enregistrant plus de {{nombre|100000|entrées}}<ref>{{Lien web|url = http://observatoire.franche-comte.org/bilans/Chiffres-cl-s-2010-1314266344.pdf|site = le site de l'Observatoire régional du tourisme en Franche-Comté|titre = Bilan : chiffres en 2010|consulté le = 13 mai 2012}}.</ref> |- ! scope=col | Sites ! scope=col | Entrées ! scope=col | Département |- ! scope=row | [[Citadelle de Besançon]] | {{formatnum:248704}} | 25 |- ! scope=row | Dino-Zoo du Doubs-[[Gouffre de Poudrey]] | {{formatnum:152064}} | 25 |- ! scope=row | [[Ballon d'Alsace]] | {{formatnum:138274}} | 90 |- ! scope=row | [[Saline royale d'Arc-et-Senans]] | {{formatnum:126884}} | 25 |- ! scope=row | [[Citadelle de Belfort]] |{{formatnum:117316}} | 90 |} Malgré la position frontalière de la région, la Franche-Comté accueille environ 1,7 % des séjours français<ref>[http://www.insee.fr/fr/region/rfc/ficdoc_frame.asp?ref_id=9998&doc_id=9763; L'attractivité de la Franche-Comté] Insee, mai 2006.</ref>, aussi bien pour les séjours courts que les longs. {| class="wikitable" style="text-align:center" |+Touristes étrangers<ref>Source: Insee 2002 ; Comité régional du tourisme.</ref> |- ! scope=col rowspan=2 | Pays d'origine ! scope=col colspan=2 | Milliers de nuitées |- ! scope=col | Hôtellerie ! scope=col | Camping-Caravaning |- ! scope=row | {{FRA-d}} [[France]] | {{formatnum:1578}} | 447 |- ! scope=row | {{GER-d}} [[Allemagne]] | 134 | 147 |- ! scope=row | {{GBR-d}} [[Royaume-Uni]], <br> {{IRL-d}} [[Irlande (pays)|Irlande]] | 44 | 477 |- ! scope=row | {{SUI-d}} [[Suisse]] | 51 | 35 |- ! scope=row | {{BEL-d}} [[Belgique]], <br> {{LUX-d}} [[Luxembourg (pays)|Luxembourg]] | 50 | 32 |- ! scope=row | {{NED-d}} [[Pays-Bas]] | 35 | 478 |- ! scope=row | {{ITA-d}} [[Italie]], <br> {{GRE-d}} [[Grèce]] | 30 | 3 |- ! scope=row | {{ESP-d}} [[Espagne]], <br> {{POR-d}} [[Portugal]] | 5 | 2 |} == Sites et monuments == === Sites naturels === {{Article détaillé|Liste des sites classés du Doubs|Liste des sites classés du département du Jura|Liste des sites classés de la Haute-Saône|Liste des sites classés du Territoire de Belfort}} * Le [[Parc naturel régional des Ballons des Vosges|Parc naturel régional des ballons des Vosges]] en Haute-Saône et Territoire de Belfort ; * Le [[Ballon d'Alsace]], {{unité|1247|mètres}} d'altitude, sommet de la partie sud de la chaîne des Vosges. Il est situé aux confins de l'[[Alsace]], de la Franche-Comté et de la [[Lorraine]], au cœur du [[Parc naturel régional des Ballons des Vosges]] ; * Le [[Région des Mille étangs|plateau des mille étangs]] dans les [[Vosges saônoises]] ; * Le [[Parc naturel régional du Haut-Jura]] situé dans le sud-ouest du [[massif du Jura]] ; * Les [[Hérisson (rivière)|Cascades du Hérisson]], les plus remarquables du Jura. Ces cascades sont particulièrement impressionnantes au moment de la fonte des neiges ou lorsqu'elles sont gelées lors des grands froids ; * Le [[lac de Saint-Point]] aussi connu sous le nom de [[malbuisson|lac de Malbuisson]], situé dans le Doubs. Il est l'un des plus grands lacs naturels de France. Le lac de Remoray, réserve naturelle, qui jouxte le lac Saint-Point ; * Le [[lac de Vouglans]], situé dans le département du Jura. Il est la troisième retenue artificielle française avec 620 millions de m³ après [[Serre-Ponçon]] qui est deux fois plus importante ({{nombre|1200|millions}} de m³) ; * La [[reculée]] de [[Baume-les-Messieurs]] ; * La [[loue|source de la Loue]] et la Source du [[Lison (rivière)|Lison]] ; * Le [[saut du Doubs]] ; * Le [[Mont d'Or (Doubs)|Mont d'Or]] et d'autres sommets du [[massif du Jura]] ; * Le [[Cirque de Consolation]] avec les sources du [[Dessoubre]], du Tabourot et du [[Cascade du Lançot|Lançot (chute de {{unité|47|mètres}})]], la Roche-du-Prêtre, le parc de Consolation ; * De nombreuses grottes : le [[gouffre de Poudrey]] (la plus vaste salle souterraine aménagée en France et qui compte parmi les dix plus importantes d'Europe) ; la [[grotte d'Osselle]] (son décor naturel, la variété de ses cristallisations et colorations, ses phénomènes géologiques et ses trésors historiques et préhistoriques en font une grotte classée parmi les plus étonnantes grottes mondiales ; c'est également la plus ancienne caverne touristique connue, avec celle d'Antyparos en Grèce) ; la [[Glacière naturelle|grotte de la Glacière]] (unique en Europe, le seul lieu où l'on peut voir de la glace à {{unité|525|mètres}} d'altitude en été) ; la grotte des Moidons ; la grotte de Baume Les Messieurs ; la [[grotte des Planches]] ; la grotte Sainte-Anne… <gallery mode="packed"> Lac de Vouglans3.JPG|Le lac de Vouglans. Cascade du Hérisson (Jura) - l'éventail.JPG|Les cascades du Hérisson. Baume les messieurs.JPG|Reculée de Baume-les-Messieurs. Gouffre de Poudrey.jpg|Le gouffre de Poudrey, le plus vaste aménagé de France. Cret Pela.jpg|Le [[crêt Pela]]. </gallery> === Monuments === {{Article détaillé|Liste des monuments historiques du Doubs|Liste des monuments historiques du département du Jura|Liste des monuments historiques de la Haute-Saône|Liste des monuments historiques du Territoire de Belfort}} Héritière d'une histoire mouvementée, la Franche-Comté conserve de nombreux monuments : * Forts et fortifications sont très présents en Franche-Comté, région française frontalière. La [[citadelle de Besançon]] est l'une des plus belles citadelles fortifiées de [[Sébastien Le Prestre de Vauban|Vauban]] et inscrite au patrimoine mondial de l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]]. Il faut aussi mentionner le [[fort de Joux]], le [[fort des Rousses]], le [[château de Montbéliard]] ou les fortifications de [[Belfort]] et sa région ; * Quelques édifices témoignants du passé thermal de la région: les [[Établissement thermal de Luxeuil-les-Bains|thermes de Luxeuil-les-Bains]], [[Thermes Lédonia|ceux de Lons-le-Saunier]], [[Besançon-les-Bains|l'ancien complexe thermal de Besançon]] ; * La [[Saline royale d'Arc-et-Senans]] est une œuvre de l'architecte [[Claude-Nicolas Ledoux]]. Elle avait pour but la production de sel à partir de la saumure provenant des [[Salines de Salins-les-Bains]] qui manquaient de bois. Les deux sites sont inscrits au [[Liste du patrimoine mondial en France|patrimoine mondial]] de l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]] ; * Le [[Lion de Belfort]] est une sculpture de [[Auguste Bartholdi|Frédéric Auguste Bartholdi]]. L'œuvre symbolise la résistance héroïque de Belfort face à l'armée prussienne en 1870-1871 ; * * La [[Chapelle Notre-Dame du Haut|chapelle de Ronchamp]] construite au sommet de la [[colline de Bourlémont]] par l'architecte franco-suisse [[Le Corbusier]] et terminée en 1955, classée au [[patrimoine mondial]] de l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]] ; * Le [[Palais Granvelle (Besançon)|palais Granvelle]], datant de la renaissance et édifié par le chancelier impérial [[Nicolas Perrenot de Granvelle|Nicolas de Granvelle]] au cœur de Besançon ; * De nombreux édifices religieux, comme la [[Cathédrale Saint-Jean de Besançon|cathédrale de Besançon]], la [[collégiale Notre-Dame de Dole]], l'[[abbaye de Montbenoît]], l'[[Église Saint-Maimbœuf de Montbéliard|église saint-Maimbœuf de Montbéliard]], la [[basilique Saint-Ferjeux]]... ainsi qu'un important réseau de plusieurs centaines d'églises présentant un [[clocher comtois]] traditionnel ; * Les petites villes et les villages de la vallée de la Loue, comme [[Ornans]], [[Lods]], [[Vuillafans]], [[Quingey]] ou [[Cléron]] ; * De nombreux villages pittoresques comme [[Arlay]], [[Bucey-lès-Gy|Bucey lès Gy]], [[Chariez]], [[Fondremand]], [[Arinthod]], [[Orgelet (Jura)|Orgelet]], [[Belvoir]], [[Vuillafans]]... <gallery mode="packed" heights="200" caption="Sites pittoresques"> Fichier:Citadelle Besançon.jpg|La [[citadelle de Besançon]].<br><small>Premier site touristique de Franche-Comté</small>. Fichier:Vue de Lods, depuis les Forges.JPG|Le village de [[Lods]]<small>, considéré comme l'un des plus beaux de France</small>. Fichier:2014-09-15 16-14-55 lion-belfort.jpg|Le [[Lion de Belfort]] au pied de la [[Citadelle de Belfort|citadelle]]. Fichier:France arc et senas saline royal main building 1.jpg|La [[Saline royale d'Arc-et-Senans]]. Fichier:Fort de Joux.jpg|[[Fort de Joux|Le fort de Joux.]] Fichier:Oricourt, la haute cour du château.jpg|Le [[château d'Oricourt]], le château fort du {{s|XII}} le mieux conservé en Franche-Comté. Fichier:20170807 137 salins-les-bains.jpg|[[Salines de Salins-les-Bains|Les Salines de Salins-les-Bains]]<small>.</small> Fichier:Viaduc de l'Evalude.jpg|Les [[viaducs de Morez]]. Fichier:Barrage Lac de Vouglans.JPG|Le [[lac de Vouglans]]. Fichier:Le Pin, le château.jpg|[[Château du Pin (Jura)]]. Fichier:Arbois - Chateau Pécauld 2.JPG|[[Château Pécauld]], [[Arbois]]. Fichier:Vue de Château-Chalon 14.jpg|[[Château-Chalon]], [[Jura (département)|Jura]]. Fichier:0 Baume-les-Messieurs - Abbaye.JPG|[[Abbaye Saint-Pierre de Baume-les-Messieurs]], [[Jura (département)|Jura]]. Fichier:Jardins du château de Champlitte.JPG|[[Château de Champlitte]] </gallery> == Patrimoine culturel == === Langues === [[Fichier:Carte linguistique de Franche-Comté.png|vignette|upright=1.4|Carte linguistique de la Franche-Comté. * En vert : [[Franc-comtois (langue)|Franc-comtois]] ([[langue d'oïl]]). * En bleu : [[Francoprovençal|Arpitan]] : [[jurassien]] et [[burgondan]], les deux dialectes de cette langue parlés en Franche-Comté.]] La Franche-Comté est composée historiquement de deux aires linguistiques. ==== Franc-comtois ==== {{Article détaillé|Franc-comtois (langue)}} Le [[franc-comtois]]<ref>[http://comtoujeidentite.net/?q=node/1 Le franc-comtois].</ref> est une langue romane appartenant à la famille des [[Langue d'oïl|langues d'oïl]] qui se parle notamment en Franche-Comté, mais aussi dans le [[canton du Jura]] en [[Suisse]]. Le franc-comtois fait partie d'un groupe linguistique qui comprend le [[picard]], le [[wallon]] ainsi que le [[lorrain]]. Ces langues ont en effet un certain nombre de caractéristiques en commun, notamment une influence germanique. La langue se retrouve sur les départements de la [[Haute-Saône]], du [[Territoire de Belfort]], dans la partie nord du [[Doubs (département)|Doubs]] et dans la partie nord du [[Jura (département)|Jura]], ainsi que dans le [[canton du Jura]] et dans le [[Jura bernois]] (Suisse).Elle est également parlée dans une petite partie du département du [[Haut-Rhin]] alsacien. Son domaine est limité au sud par les zones des parlers francoprovençaux, à l'ouest par les parlers bourguignons et champenois et au nord par le lorrain. En franc-comtois, Franche-Comté se dit « ''Fraintche-Comtè'' ». Voir : [[Littérature de langue comtoise]]. ==== Francoprovençal ==== {{Article détaillé|Francoprovençal|Jurassien|Burgondan}} Le sud de la Franche-Comté (sud des départements du Jura et du Doubs) fait partie du domaine linguistique de l'[[Francoprovençal|arpitan]] ou « [[francoprovençal]] ». Deux dialectes arpitans sont propres à la Franche-Comté : Le [[jurassien]] est parlé dans les deux tiers sud du département du Jura tandis que la moitié sud du Doubs et autour de [[Pontarlier]] se parle le [[burgondan]]. Le francoprovençal ou arpitan constitue l'une des trois grandes langues romanes avec l'[[occitan]] (langue d'oc) et le groupe des langues d'oïl. Cette langue possède de nombreuses variations locales et se décline en de nombreux dialectes. À mi-chemin entre le groupe des langues d'oïl et la langue d'oc, il constitue un groupe linguistique roman distinct. Le [[francoprovençal]] comtois connait depuis 2012 un regain d'intérêt grâce à la sélection de l'artiste salinois [[Billy Fumey]] pour la demi-finale du [[Liet International|LIET International]]<ref>[https://france3-regions.francetvinfo.fr/franche-comte/jura/le-jurassien-billy-fumey-l-eurovision-des-langues-regionales-98319.html Le Jurassien Billy Fumey à l'Eurovision des langues régionales].</ref>. Dans cette langue, Franche-Comté se dit ''Franche-Comtât'' (écrit en graphie ORB<ref>{{Lien web|titre=Dictionnaire français/francoprovençal |url=https://dicofranpro.llm.umontreal.ca/lorb-otrhographe-de-reference/ |site=dicofranpro.llm.umontreal.ca |consulté le=2019-05-24}}.</ref>). === Patrimoine architectural === * [[Fichier:Ferme comtoise 0058.jpg|vignette|Une [[ferme comtoise]] typique]]Le symbole le plus marquant de la Franche-Comté (parce que visible) est sans aucun doute le clocher comtois dit [[clocher à dôme à impériale]]. On dénombre {{nobr|665 clochers}} de ce type (forme généralisée du {{s mini|XVIII}} à la moitité du {{s-|XIX}}), tous différents les uns des autres par leur taille et surtout leur couverture. Cette dernière est faite de [[tavaillon]]s ou de plaques de métal dans les régions froides et enneigées, et de tuiles plates vernissées dans les plaines. Les différentes couleurs vives de ces tuiles permettent d'obtenir des motifs géométriques et de différencier les villages les uns des autres. Plusieurs exemples de couverture en tuiles vernissées existent aussi sur des bâtiments publics anciens, l'hôtel de ville de [[Gray (Haute-Saône)|Gray]] par exemple. * [[Tuyé|Les Fermes à tuyé]] sont des habitations typiques de la région. Ces fermes sont de taille importante car elles devaient protéger les hommes et les animaux pendant tout l’hiver. On appelait « tuyé » l'immense cheminée en bois pyramidale sur le toit, mais aussi la pièce qui servait jadis de fumoir. === Art === * Les [[Estivales des orgues du Jura]], chaque été durant les {{2e}} et {{3e|semaines}} d'août. De nombreux concerts d'orgues sont proposés sur les instruments classés [[Monument historique (France)|monuments historiques]] du Jura. * La [[Crèche comtoise|Crèche Comtoise]] est un théâtre populaire qui met en scène la culture franc-comtoise de la fin du {{s-|XVIII}}. * Les [[Eurockéennes de Belfort]]. * Le festival [[Rolling Saône]] à [[Gray (Haute-Saône)|Gray]]. * Le [[Festival international de musique universitaire]] de [[Belfort]]. * Le [[Festival international de musique de Besançon Franche-Comté]], depuis 1951 il a lieu tous les ans fin septembre. * Le [[Festival international des cinémas d'Asie]] de [[Vesoul]]. * Les journées artisanales et artistiques de [[Fondremand]] depuis 33 ans autour du 14 juillet avec ses exposants et son feu d'artifice qui est le plus gros de la région. * [[Jazz et musique improvisée en Franche-Comté]] est un festival de jazz et de musique improvisée créé en 1981 qui se déroule durant la deuxième quinzaine du mois de juin. * Le festival « Rencontre et Racine », festival de musique du monde, se déroulant le dernier week-end de juin à [[Audincourt]]. * [http://www.rockalissimo.com Le festival Rockalissimo], festival de musiques actuelles, se déroulant le dernier week-end d'août. * Le festival de théâtre des [http://www.lesnuitsdejoux.fr/ Nuits de Joux], au [[Fort de Joux|château de Joux]], à [[La Cluse-et-Mijoux]]. * Le [[Festival de la Paille|Festival de la paille]] à [[Métabief]]. * Les pluralies, à [[Luxeuil-les-Bains]]. * Le Swimming poule festival à [[Baume-les-Dames]]. * Le festival de métal Impetus de [[Belfort]]. * ''[[Festival du film de Belfort - Entrevues|Entrevues]]'', Festival international du film de [[Belfort]]. * Le festival de la Crue à [[Arbois]]. * Le festival Foxazik à Charquemont. * Le festival du Piou Piou à Pelousey. * Le festival [http://www.nologofestival.fr/ No Logo] à [[Fraisans]]. * Les Floralies Comtoises à Exincourt chaque année en juin. * La [[Foire comtoise]] à Besançon chaque année en mai/juin. === Gastronomie === [[Fichier:Produits régionaux - photo CPPR.jpg|vignette|Produits régionaux de Franche-Comté.]] {{article détaillé|Cuisine franc-comtoise}} <!-- Merci aux contributeurs de ne pas rajouter de commentaires et de n'indiquer que le nom : une page spéciale remplira utilement ce rôle ! --> La cuisine traditionnelle franc-comtoise repose sur les spécialités du terroir : * ses fromages : le [[Comté (fromage)|comté]], la [[cancoillotte]], le [[Mont d'Or (fromage)|mont d'or]], le [[Morbier (fromage)|morbier]], l'[[édel de Cléron]], le bleu de Gex du Haut-Jura, etc. ; * ses alcools et boissons : les [[Vignoble du Jura|vignobles du Jura]], le [[vin de paille]], le [[vin jaune]], le [[crémant]] du Jura, le [[Macvin-du-jura|macvin]], le marc du Jura, l’[[Spiritueux aux plantes d'absinthe|absinthe]], l'[[Pontarlier (apéritif)|anis de Pontarlier]], le [[kirsch]], la gentiane, la liqueur de bourgeons de sapin, la liqueur de myrtille, des bières artisanales ([[La Rouget de Lisle]], La [[Sochaux|Griffe du Lion]]), etc. ; * sa charcuterie : la [[saucisse de Morteau]], la [[saucisse de Montbéliard]], le jambon de Luxeuil, le jambon cru fumé du Haut-Jura, le jésus de Morteau, le brési du Haut-Doubs, etc. ; * ses plats cuisinés : la [[galette comtoise]], le [[gâteau de ménage]], le [[poulet à la comtoise]], la [[morbiflette]], la raclette comtoise, la fondue jurassienne au comté et aux morilles, la [[croûte aux morilles]], la [[Fondue au fromage|fondue franc-comtoise]], la [[poularde aux morilles]], le [[coq au vin jaune]], la potée comtoise, la poêlée franc-comtoise, le [[Le Téméraire (gâteau)|Téméraire]], la carpe frite, la truite au bleu/ au vin jaune, les [[Fougerolles (Haute-Saône)|griottines]], la croque-rave, le plat saucisses, patates, cancoillote, etc. === Folklore === * La légende de la [[Vouivre]] à [[Avoudrey]] et [[Mouthier-Haute-Pierre]], cette créature cousine du dragon inspira un roman de [[Marcel Aymé]], [[la Vouivre]]. * La [[Saugeais|République libre du Saugeais]] : le Saugeais ou Sauget est une entité géographique composée de onze communes du [[Haut-Doubs]] en France réunies en une république folklorique baptisée « République libre du Saugeais ». [[Montbenoît]] en est la capitale politique, et [[Gilley (Doubs)|Gilley]] la capitale économique. La république du Saugeais fait au total {{unité|125|km|2}}. * la [[Crèche comtoise]], dont [[Barbizier]] légendaire vigneron bisontin, est le personnage principal. === Emblèmes et devise === Il existe un certain nombre d'emblèmes francs-comtois dont beaucoup sont tirés des diverses racines historico-culturelles de la région (Bourgogne, Empire Germanique, etc.)<ref>[http://www.identitecomtoise.net/drapeau_franche_comte_le_drapeau_franc_comtois.php; Les emblèmes de Franche-Comté].</ref> : * La [[croix de Bourgogne]] fait partie de l'héritage des comtes de la [[maison de Valois-Bourgogne]] à la Franche-Comté. Cet emblème national<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Société d'émulation du|nom1=Jura|titre=Mémoires|date=1879|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=wvUVAAAAYAAJ&pg=PA478&dq=Philippe+Merceret+de+M%C3%A9rona#v=onepage&q=%C3%A9tendard%20de%20Bourgogne&f=false|consulté le=2024-02-08}}</ref>, puis régional est fréquemment arboré en Franche-Comté. Elle apparaît notamment sur le sceau du [[parlement de Dole]]. La croix de Bourgogne a été l'emblème des ducs-comtes de Bourgogne, puis des [[Liste des rois et reines d'Espagne|rois d'Espagne]] (sur leurs armoiries jusqu'en 2014) depuis ''[[Jean sans Peur]].'' * Les [[Armoiries de la Franche-Comté|armoiries de Franche-Comté]] : ''D'azur semé de billettes d'or au lion du même, armé et lampassé de gueules, brochant sur le tout'' au même titre que son drapeau. * Le drapeau de Franche-Comté fut choisi par [[Othon IV de Bourgogne|Othon IV]] en [[1279]] pour se rapprocher de la [[France]], il perdra ce sens avec le temps pour devenir et rester l'emblème comtois par excellence. On le retrouve également sur le sceau du [[Parlement de Dole]] ainsi que sur les armoiries d'un grand nombre de villes de Franche-Comté telles [[Dole (Jura)|Dole]], [[Vesoul]], [[Luxeuil-les-Bains|Luxeuil]], [[Ornans]]… La couleur azur exprime la fidélité, l'or l'intelligence et le prestige, et le rouge (le [[gueules]] en langage héraldique) le désir de servir sa patrie. Les billettes d'or sont là pour rappeler l'omniprésence des forêts en pays comtois.{{Référence nécessaire|date=12 avril 2021}} Pour être authentique, le lion doit avoir un sexe, les griffes et la langue rouges et une couronne, soulignant la souveraineté de la Comté. * L'[[Aigle (héraldique)|Aigle germanique]] ''de gueules, à l'aigle éployée d'argent'' a été reprise par les premiers comtes de Bourgogne qui étaient vassaux du [[Saint-Empire romain germanique]] sur leur écu. Il fut plus tard remplacé par le lion d'[[Othon IV de Bourgogne|Othon]] présent sur le drapeau franc-comtois. On retrouve aussi l'aigle sur les armoiries actuelles de [[Besançon]]. Dépendant directement du Saint-Empire pendant des siècles bien que le reste de la Comté demeurait autonome, la ville conserva l'aigle noir sur ses armes. * Les ramures de cerf des Wurtemberg sont l'héritage d'une histoire marquée par la [[maison de Wurtemberg]], les ''Trois demi-ramures de cerf de sable'' apparaissent sur les blasons de plusieurs villes du [[Pays de Montbéliard Agglomération|Pays de Montbéliard]], rappelant le passé original de cette terre protestante. * La [[devise de la Franche-Comté]] : ''Comtois, rends-toi ! – Nenni, ma foi'', symbolise l'opiniâtreté et la détermination du Comtois. * La devise du drapeau comtois : ''Là où flotte le drapeau comtois, qui que tu sois, tu es chez toi !'' * En 2010, une pièce de {{unité|10|€}} en argent, gravée par [[Joaquin Jimenez]], a été mise en circulation en Franche-Comté. Elle représente le drapeau armorié et la carte de la région. Elle a cours légal dans toute la France. <center> <gallery> Flag of Franche-Comté.svg|<center>Le drapeau franc-comtois</center> <small>''D'azur semé de billettes d'or, au lion couronné du même, armé et lampassé de gueules.''</small> Blason fr Franche-Comté.svg|<center>Le blason franc-comtois.</center> Blason Bourgogne-comté ancien(aigle).svg|<center>L'Aigle germanique</center> <small>''De gueules, à l'aigle éployée d'argent.''</small> Cross of Burgundy (Template).png|<center>La [[croix de Bourgogne]]</center> <small>''D'argent au sautoir écoté de gueules.''</small> Armoiries Wurtemberg.svg|<center>Les ramures de cerf des Wurtemberg</center> <small>''D'or aux trois demi-ramures de cerf de sable.''</small> </gallery> </center> == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe=N}} === Références === <references group="I"/> {{Références nombreuses|colonnes=3}} == Annexes == {{Autres projets | commons = Franche-Comté | wiktionary = Franche-Comté | wikivoyage = Franche-Comté }} === Articles connexes === * [[Comté de Bourgogne]] * [[Franche-Comté (ancienne région administrative)]] * [[Bourgogne-Franche-Comté]] === Bibliographie === <!-- Attention à ne mettre que des ouvrages de références (un ou deux ouvrages par auteur, ceux de référence) --> * Guy Louis Anguenot, ''Nouvelles comtoises'' * Eugène Rougebief, ''Histoire de la Franche-Comté ancienne et moderne : précédée d'une description de cette province'', Paris, 1851 * {{Ouvrage|auteur=Collectif|titre=Franche-Comté|éditeur=Monuments historiques|collection=Revue {{n°|2}}|année=1978|lieu=Paris|pages=99|issn=0153-3673}} * {{Ouvrage |auteur1=René Tournier |auteur2=Willibald Sauerläder |auteur3=Raymond Oursel |titre=Franche-Comté romane |éditeur=Zodiaque la nuit des temps |année=1979 |pages totales=337 }} * [[Jean-François Solnon]], ''Quand la Franche-Comté était espagnole'', Fayard, 1989 {{ISBN|978-2-213-02339-7}} * {{ouvrage|auteur=Jean Boichard|titre=L'encyclopédie de la Franche-Comté|éditeur=Éditions la Manufacture|lieu=Besançon |année=1991|isbn=2737702895|pages totales=400|id=Boichard}} * Gérald Gambier et Denis Maraux, ''Saveurs de Franche-Comté'', La Taillanderie, 2000 {{ISBN|2876292181}} * Denis Maraux et Véronique Vuillemin-Filippi, ''Franche-Comté'', Déclics, 2004 {{ISBN|2-84768-053-5}} * Paul Delsalle ''Vivre en Franche Comté au siècle d'or. {{XVIe|s}} et {{s-|XVII}}s'' Cêtre, 2006 * Denis Maraux et Véronique Vuillemin-Filippi, ''Franche-Comté gourmande'', Déclics, 2005 {{ISBN|2847680721}} * Denis Maraux et Véronique Vuillemin-Filippi, ''Franche-Comté'', Déclics, 2008 {{ISBN|2-84768-150-7}} * {{ouvrage|auteur=[[Frantz Funck-Brentano]]|titre=Philippe le Bel et la noblesse franc-comtoise|éditeur=Hachette Livre BNF|collection=Histoire|année=2014|pages totales=54|isbn=978-2013445047}} * {{ouvrage|auteur1=Claude Ponsot|auteur2=Henri Bertrand (Photographies)|titre=Statuaire du {{s-|XV}} en Franche-Comté : Œuvres des sculpteurs de la cour de Bourgogne|éditeur=Milieux, êtres et territoire de l'Arc jurassien|année=2017|pages totales=128|isbn=978-2955924501}} * Marie-Laure Legay et alii, "Franche-Comté", ''Dictionnaire de la Ferme générale (1640-1794)'', [https://dicofg.hypotheses.org/1513 2020, https://dicofg.hypotheses.org/1513] === Liens externes === * {{Autorité}} * {{Bases}} * {{Dictionnaires}} * [https://web.archive.org/web/20071214093103/http://www.franche-comte.fr/ Ancien site du conseil régional de Franche-Comté]. * [http://www.insee.fr/fr/themes/comparateur.asp?codgeo=ANCREG-43 Portail régional de l'Insee]. * [https://web.archive.org/web/20140427025219/http://www.statistiques-locales.insee.fr/FICHES/DL/REG/DL_REG43.pdf Dossier thématique de l'Insee, statistiques démographiques et sociales]. * [http://www.franche-comte.org Office de tourisme de Tourisme Franche-Comté]. * [http://www.racinescomtoises.net/ Généalogie et patrimoine en Franche-Comté]. * [http://bibliu5.besancon.org/cgi-bin/abweb/X5706/ID3136/G0 Base bibliographique comtoise]. * [http://www.culture.gouv.fr/culture/inventai/patrimoine/ Le patrimoine architectural et mobilier de la commune] sur le site officiel du [[Ministère de la Culture (France)|ministère français de la Culture]] (Bases Mérimée, Palissy, Palissy, Mémoire, ArchiDoc), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (archives photographiques) diffusion RMN, et service régional de l'inventaire général de la direction de la Culture et du Patrimoine de la Région Franche Comté. * [http://www.franche-comte.developpement-durable.gouv.fr/ Site de la Direction Régionale de l’Environnement, de l'Aménagement et du Logement (DREAL) de Franche Comté]. * [http://www.fcomte.fr Portail collaboratif de la Franche-Comté (Fcomte.fr)]. {{Palette|Provinces historiques de France}} {{Portail|Franche-Comté|régions de France}} [[Catégorie:Franche-Comté|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Finist%C3%A8re
Finistère
{{Voir homonymes|Cap Finisterre|Penn-ar-Bed}} {{homophone|Finistair|Finisterre}} {{Infobox Département de France | nom = Finistère | insee = 29 | logo = Logo du Département du Finistère.jpg | région = {{drapeau|Bretagne}} [[Bretagne (région administrative)|Bretagne]] | Date de création = {{date|4|mars|1790}} | Préfecture = [[Quimper]] | Sous-préfectures = [[Brest]]<br>[[Châteaulin]]<br>[[Morlaix]] | population = {{Population de France/dernière_pop}}<!-- Insertion automatique, ne pas modifier --> | année_pop = {{Population de France/dernière_année}}<!-- Insertion automatique, ne pas modifier --> | superficie = 6733 | arr = [[Arrondissements du Finistère|4]] | circonscription = [[Liste des députés du Finistère|8]] | canton = [[Liste des cantons du Finistère|27]] | intercommun = [[Liste des intercommunalités du Finistère|21]] | comm = [[Liste des communes du Finistère|277]] | président = [[Maël de Calan]] ([[Soyons libres|SL]]) | préfet = [[Alain Espinasse]]<ref>{{lien web|url=http://www.elysee.fr/conseils-des-ministres/article/compte-rendu-du-conseil-des-ministres-du-lundi-22-aout-201/|titre=Compte-rendu du Conseil des ministres du lundi 22 août 2016|éditeur=elysee.fr|date=22 août 2016|consulté le=22 août 2016}}.</ref> | imageloc = Finistère-Position.svg | gentilé = Finistérien | latitude = 48/15/N | longitude = 04/00/W | drapeau = Drapeau_Finistère.svg | site web = {{URL|https://www.finistere.fr}} }} Le '''Finistère''' ({{MSAPI|/fi.nis.tɛʁ/}}<ref>[[Prononciation du français|Prononciation]] en [[français de France]] [[français standard]] [[Transcription phonétique|retranscrite]] phonémiquement selon la norme [[Alphabet phonétique international|API]].</ref> {{prononciation|LL-Q150 (fra)-GrandCelinien-Finistère.wav}} ; en [[breton]] : ''{{langue|br|Penn-ar-Bed}}'', {{MSAPI|/ˌpɛnarˈbeːt/}}<ref>Prononciation en [[breton KLT]] [[Transcription phonétique|retranscrite]] selon la norme [[Alphabet phonétique international|API]].</ref>) est un [[département français]] situé en [[Bretagne (région administrative)|région Bretagne]]. L'[[Insee]] et [[La Poste (entreprise française)|la Poste]] lui attribuent le code 29. [[Quimper]], la deuxième agglomération du Finistère, en est le [[chef-lieu]], et [[Brest]] (première agglomération), [[Morlaix]] et [[Châteaulin]], respectivement premier, troisième et quatrième [[Arrondissement français|arrondissements]], en sont les sous-préfectures. == Toponymie == Le Finistère tire son nom (littéralement ''fin de la terre'') de sa localisation géographique<ref>Pierre-Éric Fageol, Olivier Roux, ''Dictionnaire thématique d'histoire et de géographie du professeur des écoles'', Paris, Seli Arslan, 2007, {{ISBN|978-2-84276-136-3}}, {{p.|132}}</ref> ; selon l'''Annuaire statistique du département du Finistère pour l'an XII de la République'', le département doit son nom à l'[[abbaye Saint-Mathieu de Fine-Terre]], dite en latin « ''Sanctus Mattheus finis terræ'' » ou « ''in finibus terræ'' »<ref name="beaunier1726">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Dom. Charles Beaunier|titre=Recueil historique, chronologique, et topographique, des archevéchez, évéchez, abbayes et prieurez de France, tant d'hommes, que de filles, de nomination et collation royale|tome=2|éditeur=Alexis-Xavier-René Mesnier|année=1726|passage=953|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=KEUEHL9RArwC&pg=PA953}}{{Citation bloc|Abbaye d'Hommes de l'Ordre de S. Benoist.SAINT MAHÉ DE FINETERRE.Saint Mahé de Fineterre, ou saint Mathieu de Fineterre, en latin, Sanctus Mattheus finis terræ, feu Mattheus in finibus terræ, situee en basse Bretagne, à cinq lieuës de Brest, sur le bord de la Mer, dans un Bourg du même nom, au Cap qui est à l'extrémité de la basse Bretagne où finit nôtre continent. On ignore précisément le tems de la fondation de cette Abbaye, mais on sait qu'elle étoit déjà fondée en 555. il y a la réforme de saint Maur.}}</ref> (soit ''Saint-Mathieu du bout du monde'') ; ceci est confirmé par [[Pol Potier de Courcy|Pol de Courcy]] qui précise que la suppression d'un "r" dans le mot est liée à la volonté d'éviter une confusion avec le [[Cap Finisterre]]. Le Finistère est totalement inclus dans la [[Basse Bretagne]], qui comprend aussi les parties occidentales et de tradition bretonnante des [[Côtes-d'Armor]] et du [[Morbihan (département)|Morbihan]]. En breton, on nomme ce département ''Penn-ar-Bed'', qui signifie " tête", ou début, du Monde. Pour contrebalancer l'impression de « bout du monde » que le nom français peut susciter, et se rapprocher du nom breton, un slogan a été inventé en 2011, devenu une marque commerciale : « Tout commence en Finistère »<ref>{{lien web |titre=La marque « Tout commence en Finistère » fête ses dix ans |url=https://www.letelegramme.fr/bretagne/la-marque-tout-commence-en-finistere-fete-ses-dix-ans-05-05-2021-12745274.php |accès url=payant |site=letelegramme.fr |périodique=Le Télégramme |date=05-05-2021 |consulté le=20-04-2023}}.</ref>. == Géographie == [[Fichier:Finistère, France ESA21909842.jpeg|vignette|Le Finistère, photographié par la mission [[Sentinel-2]]. Zoomez pour voir cette image à sa pleine résolution de 10 m. Des champs recouvrent la campagne française et dominent cette image prise le 27 septembre 2018. La ville de Brest est visible à gauche de l'image, le long de la baie abritée, près de la pointe ouest de la presqu'île. Ouessant, et les îles d'Iroise se trouvent à environ 30 km de la côte française et sont visibles à gauche de l'image.]] Le Finistère est situé à l'extrémité ouest de la Bretagne. Il est bordé au nord, à l'ouest et au sud par la [[Manche (mer)|Manche]], la [[mer Celtique]] (intégrant la [[mer d'Iroise]]) et l'[[océan Atlantique]]. Premier département côtier de France, il compte {{nobr|117 communes}} littorales sur 282, soit plus d'un dixième des communes littorales françaises, et {{Unité|2263 km}} de côtes, selon une mesure réalisée en 2022 par le [[Service hydrographique et océanographique de la Marine|SHOM]] en 2022 conclut même, grâce à de nouveaux appareils de mesure d'une précision de 5 mètres<ref>{{Article |auteur1=Nicolas Arzur |titre=La côte bretonne est deux fois plus longue que ce que l’on pensait !|périodique= Journal ''[[Le Télégramme]]'' |date= 30 août 2022 |pages= |lire en ligne= https://www.letelegramme.fr/bretagne/la-cote-bretonne-est-deux-fois-plus-longue-que-ce-que-l-on-pensait-29-08-2022-13165869.php#:~:text=Selon%20une%20nouvelle%20%C3%A9tude%20du,ce%20que%20l'on%20pensait%20! |consulté le=14 septembre 2022 }}.</ref>. soit plus de 10% <ref>{{Lien web |titre=Le Finistère ne compte pas 1 250 km de côtes… mais 2263 km ! |url=https://www.ouest-france.fr/bretagne/finistere/le-finistere-ne-compte-pas-1-250-km-de-cotes-mais-2263-km-259ae22a-dcef-11ec-96eb-2d24e96c2715}}</ref>, soit 10% du [[littoral français]]. La côte est en effet très découpée et se divise en caps : [[cap Sizun]] ; en baies : [[rade de Brest]], [[baie de Douarnenez]], [[Baie d'Audierne (Bretagne)|baie d'Audierne]], [[baie de Concarneau]], en presqu'îles : [[presqu'île de Crozon]] et en rias : [[Laïta]], [[Aven]], [[Bélon (fleuve)|Bélon]], [[Odet]], [[Aber Wrac'h]], [[rivière de Morlaix]]. Selon la base de données topographique de l'IGN (BD TOPO (C)), la longueur de côte du département s'établit à {{Unité|1430,8 km}} avec les îles, {{Unité|1273,3 km}} sans les îles, et sa limite terrestre à {{Unité|220,3 km}}. L'[[estran]], particulièrement étendu, présente une surface de {{unité|275 km 2}} entre les laisses de basse et haute mer comme définies par la BD TOPO. La [[zone marine]] à l'ouest du Finistère se nomme [[mer d'Iroise]]. Elle inclut plusieurs îles ou îlots dont : [[Ouessant]] et l'[[archipel de Molène]], l'[[île de Batz]], l'[[île de Sein]] au large de la [[pointe du Raz]] et l'[[archipel des Glénan]] au sud. <gallery mode="packed" caption="Paysages du Finistère :"> Pointe de Penmarc'h.jpg|La pointe de [[Penmarch]], dans le sud-ouest. Rivière de Pont-l'Abbé maritime partie médiane.JPG|La [[rivière de Pont-l'Abbé]], dans le sud-ouest. Saint-Rivoal 22 Le mont Saint-Michel-de-Brasparts vu de l'ouest depuis Glujau Ty Riou.JPG|Le [[mont Saint-Michel de Brasparts|mont Saint-Michel « de Brasparts »]] à l'intérieur des terres. </gallery> === Climat === {{Article détaillé|Climat du Finistère}} [[Fichier:Précipitation dept29.png|right|vignette|Carte de précipitations annuelles dans le Finistère (moyenne sur la période 1997-2006). {{Légende/Début}} {{Légende|#6e3098|> {{unité|1500|mm}}}} {{Légende|#b5a5d5|{{formatnum:1400}} à {{unité|1500|mm}}}} {{Légende|#4d6df3|{{formatnum:1300}} à {{unité|1400|mm}}}} {{Légende|#00b6ef|{{formatnum:1200}} à {{unité|1300|mm}}}} {{Légende|#99d9ea|{{formatnum:1100}} à {{unité|1200|mm}}}} {{Légende|#a8e91c|{{formatnum:1000}} à {{unité|1100|mm}}}} {{Légende|#fff9bd|900 à {{unité|1000|mm}}}} {{Légende|#ffc20d|800 à {{unité|900|mm}}}} {{Légende|#ff7e00|< {{unité|800|mm}}}} {{Légende/Fin}}]] Le '''climat du Finistère''' présente les caractéristiques d'un [[climat océanique|climat tempéré océanique]] sous l'influence du [[Gulf Stream]] et des perturbations atlantiques. Il se caractérise généralement par des hivers doux et des étés frais. Les précipitations sont assez abondantes et étalées sur toute l'année, avec un maximum durant les mois d'hiver. Elles augmentent sensiblement à l'intérieur des terres et sur le relief. Alors que l'île d'Ouessant reçoit moins de {{unité|800|mm}} de précipitations par an, les sommets des monts d'Arrée reçoivent plus de {{unité|1500|mm}}. Les gelées ainsi que la neige sont rares, surtout dans les îles. La présence du vent est une autre caractéristique de ce climat. === Relief et géologie === [[Fichier:Geologic map of Armorican Massif FR.png|vignette|Carte géologique simplifiée du Massif armoricain.]] [[Fichier:Finistere department relief location map.jpg|vignette|Le relief du Finistère, partie intégrante du massif armoricain.]] {{Voir aussi|Massif armoricain#Géologie {{!}} géologie du Massif armoricain|glossaire de géologie}} D'un point de vue géologique<ref group=Note>[https://www.geopark-armorique.fr/wp-content/uploads/sites/3/2020/04/Carte-g%C3%A9ologique-Finist%C3%A8re-SGMB.jpg Carte géologique du Finistère], site officiel du [[Geopark Armorique]].</ref>, le Finistère appartient au [[Massif Armoricain]]. Il est séparé en trois domaines distincts (Domaines Nord - Centre - Sud - Armoricains), séparés par des zones de cisaillement majeures : le Cisaillement Nord Armoricain (au nord) et le Cisaillement Sud Armoricain (au sud). Il est constitué essentiellement d'un [[Socle (géologie)|socle]] [[Orogenèse cadomienne|cadomien]] (schisto-gréseux au centre et correspondant à la presqu'île de Crozon et au bassin de Châteaulin, granitique et gneissique au nord et au sud et correspondant au plateau du Léon et de Cornouaille, les deux avancées majeures du département vers l'ouest) et d'une [[Couverture (géologie)|couverture]] [[paléozoïque]] étagée du Cambrien au Carbonifère, soumise à des déformations hercyniennes et des intrusions granitiques<ref>{{pdf}} Florence Cagnard, [https://infoterre.brgm.fr/rapports/RP-56273-FR.pdf Carte géologique harmonisée du département du Finistère], BRGM/RP-56273-FR, 2008, p.3-14.</ref>. Les roches les plus résistantes à l'érosion, le [[grès (géologie)|grès]], le [[quartzite]] et le [[granite]] ont donné naissance aux principaux reliefs du Finistère. Malgré leur faible altitude, ceux-ci ne dépassent en effet jamais les {{unité|400 mètres}}, la vigueur de leurs pentes et l'aspect le plus souvent désolé de leurs sommets, leur a valu le qualificatif de montagnes. Au sud du plateau léonard et au nord du bassin de Châteaulin, s'étend la chaîne des [[monts d'Arrée]] (point culminant : le [[Roc'h Ruz]] : {{unité|385 mètres}}) et au sud du bassin de Châteaulin et au nord de la vallée de l'Odet, celle des [[montagnes Noires]] (point culminant : le Roc Toullaëron : {{unité|318 mètres}}). Se détachant des montagnes Noires, à l'ouest, le lourd dôme du [[Ménez-Hom]] ({{unité|329 mètres}}) et la montagne de Locronan ({{unité|284 mètres}}), forment quant à eux des reliefs isolés mais importants. <gallery> Carte géologique du Finistère.jpg|Carte géologique du Finistère. Roc Trévézel Lamiot11.JPG|Le [[Roc'h Trevezel]], un des sommets des [[Monts d'Arrée]]. </gallery> === Hydrographie === {{Article détaillé|Réseau hydrographique du Finistère}} [[Fichier : 001 Port-Launay Ecluse de Guili Glaz.JPG|thumb|L'[[Aulne (fleuve)|Aulne]] à [[Port-Launay]] au niveau de l'écluse de Guili Glaz.]] Le département du Finistère est drainé par de nombreux fleuves côtiers qu'alimente un réseau dense de petites rivières et de ruisseaux. L'[[Aulne (fleuve)|Aulne]], le plus important d'entre eux, draine une large zone centrale du département enserrée entre les monts d'Arrée au nord et les montagnes Noires au sud, et formant une dépression appelée communément le bassin de Châteaulin. Le sud du département est drainé par l'[[Ellé]], l'[[Aven (fleuve)|Aven]], le [[Bélon (fleuve)|Bélon]], le [[Moros (fleuve)|Moros]], l'[[Odet]], la rivière de Pont-l'Abbé et le [[Goyen]]. Le nord du département est drainé par l'[[Élorn]], l'[[Aber-Benoît]], la [[Penzé]], le [[Douron]]. Ces cours d'eau, bien que de taille modeste, ont creusé de profondes vallées. Celles-ci ont été envahies dans leur partie basse par la mer à la suite de la [[transgression marine]] survenue à la fin du [[pléistocène]] et forment de pittoresques vallées maritimes s'enfonçant profondément dans les terres. Dans la région léonarde, on emploie communément le terme local « aber » pour les désigner : aber Wrac'h, aber Benoît. Il en résulte que la côte finistérienne est très découpée. La [[lame d'eau|tranche d'eau]] écoulée annuellement par les cours d'eau finistériens présente toujours une valeur élevée ({{unité|758|mm}} par an pour l'Odet à Quimper et {{unité|679|mm}} par an pour l'Élorn à Plouédern) en raison de l'abondance des précipitations et de la vigueur des pentes moyennes. <gallery mode="packed" heights="300px"> Fichier:29-Bassins DCE.jpg|Le Finistère est entièrement dans le bassin DCE [[Bassin Loire-Bretagne|Loire-Bretagne]]. Fichier:29-Cours eau.jpg|Carte de l'ensemble du réseau hydrographique du Finistère. </gallery> == Histoire == {{Article connexe|Pays du Léon#Histoire{{!}}Histoire du Léon|Cornouaille#Histoire{{!}}Histoire de Cornouaille|Trégor#Histoire{{!}}Histoire du Trégor|Vannetais#Histoire{{!}}Histoire du Vannetais|Histoire du Finistère}} === Préhistoire === Les découvertes archéologiques concernant le [[paléolithique]] ont toutes été faites le long du littoral. [[Fichier : 462 Menez Dregan.jpg|thumb|La grotte effondrée de [[Menez Dregan]] en période de fouilles.]] Le Finistère est habité depuis les âges les plus reculés : l'ancienne grotte marine de [[Menez Dregan]], en [[Plouhinec (Finistère)|Plouhinec]] est habitée dès le [[paléolithique inférieur]]. Des outils (des [[biface]]s) datant de l'[[acheuléen]] ou du [[moustérien]] ont été trouvés par exemple sur la plage de Treisseny en [[Kerlouan]], mais aussi à Kervouster en [[Guengat]] L'acidité des sols explique qu'aucun reste humain n'ait été conservé. Au [[mésolithique]] des sites où des traces de la présence humaine ont été trouvées sont plus nombreux, par exemple à la [[Pointe de la Torche]] en [[Plomeur]], à Kergalan et Kervoyen en [[Plovan]], à la Pointe Saint-Michel en [[Plouguerneau]], etc. ; l'intérieur commence à être fréquenté, parfois lié à un [[habitat troglodytique]] datant de l'[[azilien|époque azilienne]] (environ {{nombre|10000|ans}} avant J.-C.) comme dans la [[Roc'h Toul|grotte de Roc'h Toul]] en [[Guiclan]], mais aussi à [[Brennilis]] et ailleurs. Au néolithique se répand la civilisation mégalithique : de grands [[cairn dolménique|cairns dolméniques]] comme celui de [[cairn de Barnenez|Barnenez]] en [[Plouezoc'h]] et celui de [[Carhaix#Préhistoire|Gosseac'h]] en [[Carhaix]] datent du début du néolithique ; plus de {{nobr|1 000}} [[menhir]]s (celui de [[Plouarzel]] est le plus haut) et [[dolmen]]s (par exemple celui du Mougau en [[Commana]]) sont recensés dans le département, sans compter tous ceux qui ont été détruits. Des [[alignement mégalithique|alignements mégalithiques]] imposants, mais en partie détruits (les [[Alignements de Lagatjar]] à [[Camaret-sur-Mer|Camaret]] comptaient plus de 600 menhirs), voire presque totalement ([[Alignements de la Madeleine]] en [[Plomeur]]). {{Article détaillé|Musée de la Préhistoire finistérienne}} L'[[Âge du bronze]] voit éclore la [[tumulus armoricains|civilisation des tumulus]], dénommée ainsi en raison des sépultures individuelles sous tumulus pratiquées. L'essor de la métallurgie est illustré par les nombreux dépôts de haches (haches à rebords, [[hache à douille|haches à douille]], etc.), de lances, d'épées, de poignards, retrouvés. {{Article détaillé|Tumulus armoricains}} À l'[[Âge du fer]] l'[[agriculture sur brûlis]] est pratiquée, comme l'illustre les souterrains retrouvés, des chambres creusées dans le sol, servant probablement de refuge pour les hommes et la conservation des denrées, comme celui de [[Tréglonou]]<ref>{{Article |auteur1=René Duval, Alain |titre=Le site de l'Age du Fer et les perles d'or de Tréglonou (Finistère) |périodique=[[Bulletin de la Société préhistorique française]] |éditeur=[[Persée (portail)|Persée]] |volume=82 |numéro=10 |date=1985 |pages=510–533 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/bspf_0249-7638_1985_hos_82_10_8651 |consulté le=20-04-2023 |doi=10.3406/bspf.1985.8651}}.</ref>. === Antiquité === À l'[[Antiquité|époque antique]], le Finistère était habité par le peuple [[Gaule|gaulois]] armoricain des [[Osismes]] ([[Celtes]]). Après la [[guerre des Gaules|conquête romaine]] le territoire relevait de la province de [[Gaule lyonnaise]]. Le chef-lieu des Osismes fut installé à ''[[Vorgium]]'' (l'actuelle [[Carhaix-Plouguer|Carhaix]]). Pendant l'[[époque gallo-romaine]] l'actuel Finistère fut en bonne partie défriché, des [[voie romaine|voies romaines]] construites (reliant notamment les principales cités comme ''[[Vorgium]]'', ''[[Vorganium]]'', ''[[Gesocribate]]'', ''[[Quimper#Préhistoire et Antiquité|Civitas Aquilonia]]'', Douarnenez, etc.), des ''[[villa|villæ]]'' construites, certaines luxueuses (par exemple le [[site antique du Pérennou]] en [[Plomelin]] ou celui de Keradennec<ref>{{Article |auteur1=Galliou, Patrick |titre=Le « château » gallo-romain de Keradennec, en Saint-Frégant |périodique=[[Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest]] |éditeur=[[Persée (portail)|Persée]] |volume=79 |numéro=1 |date=1972 |pages=167–214 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/abpo_0003-391x_1972_num_79_1_2632 |consulté le=20-04-2023 |doi=10.3406/abpo.1972.2632}}.</ref> en [[Saint-Frégant]]), d'autres plus modestes (par exemple Valy-Cloistre<ref>[[René Sanquer]] et Patrick Galliou, "Une maison de campagne gallo-romaine à la Roche-Maurice (Finistère)", Annales de Bretagne, 1972, volume 79, pages 215-251, consultable http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/abpo_0003-391x_1972_num_79_1_2633 et site Internet http://www.larochemaurice.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=121%3Avaly-cloitre&catid=2&Itemid=8</ref> en [[La Roche-Maurice]]), des centres de fabrication du ''[[garum]]'' aménagés (par exemple aux Plomarc'h en [[Douarnenez#Antiquité|Douarnenez]], ainsi qu'en plusieurs autres endroits du littoral de la [[Baie de Douarnenez]]). Des gisements miniers étaient aussi exploités comme l'[[étain]] à [[Saint-Renan]], le [[plomb]] argentifère au [[Huelgoat]] et à [[Poullaouen]], l'[[or]] dans la [[Bois du Névet|forêt du Névet]] ou encore le [[fer]] en divers endroits, notamment à Kermoysan<ref>{{Article |auteur1=Giot, Pierre-Roland |titre=L'habitat du Haut Moyen-Age de Creac'h Gwen à Quimper (Finistère) |périodique=Revue Archéologique de l'Ouest |éditeur=[[Persée (portail)|Persée]] |volume=5 |numéro=1 |date=1988 |pages=123–140 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/rao_0767-709x_1988_num_5_1_925 |consulté le=20-04-2023 |doi=10.3406/rao.1988.925}}.</ref> en Quimper. Au cours du {{s-|III}} la plupart des villas gallo-romaines furent détruites en raison de l'instabilité politique ; les pièces les plus récentes trouvées dans les nombreux trésors monétaires enfouis datent des environs de 280 (de 273 pour celui trouvé à [[Morgat]]<ref>Yves Éveillard et André Dizerbo, ''Un trésor monétaire du IIIe siècle à Morgat-en-Crozon'' , BASF, juillet 2015, consultable https://search.openedition.org/?q%5B0%5D=Un+tr%C3%A9sor+mon%C3%A9taire+du+IIIe+si%C3%A8cle+%C3%A0+Morgat+en+Crozon&op%5B1%5D=AND</ref>) ; un ''castrum'' fut construit à [[Brest]] à la fin du {{s-|III|e}} pour se protéger des pirates [[Scots (peuple)|scots]], [[saxons]] et [[frisons]]. Un siècle plus tard, il fera partie du système de défense et de contrôle de la Manche mis en place par le gouvernement impérial, le ''Tractus Armoricanus et Nervicanus''. La fin de l'administration romaine date, selon l'historien [[Zosime (historien)|Zosime]], du début du {{s-|V|e}} et est consécutive à de nouvelles invasions germaniques, mais était déjà en fort déclin avant (l'aqueduc de Carhaix par exemple n'est plus entretenu à partir du milieu du {{s-|IV|e}}). === Haut Moyen Âge === Le territoire des [[Osismes]], dénommé alors [[Armorique]], aurait été concédé aux Bretons par l'empereur [[Magnus Maximus|Maximus]] à la fin du {{s-|IV}}. Le premier témoignage de la présence de Bretons en Armorique est une lettre de l'évêque de Tours écrite entre 511 et 520. [[Conan Meriadec]] et [[Gradlon]] sont les plus célèbres des rois semi-légendaires d'Armorique. À partir de la fin du {{s-|V|e}}, et pendant les deux siècles suivants, les Bretons, fuyant l'invasion des [[Angles (peuple)|Angles]] et des [[Saxons]], quittèrent la [[Grande-Bretagne]] pour venir s'installer en [[Armorique]] où vivaient déjà des populations celtes. Ces immigrés arrivaient avec à leur tête des évêques ou des moines, dont la tradition a fait des [[saints bretons|saints]] (par exemple [[Guénolé de Landévennec|saint Guénolé]], [[Pol Aurélien|saint Pol]] et [[saint Hervé]]) qui étaient à la fois leurs chefs religieux et politiques. Des villages se constituèrent, dénommés pour leur première syllabe ''[[plou-|plou]]'' ([[paroisse]]) ou parfois ''gwik'', ''[[lan (breton)|lan]]'' ou ''[[lok (breton)|loc]]'' ([[Ermitage (religieux)|ermitage]]) ou ''[[trève|tre]]'' ([[trève]]), suivi du nom d'un saint ou d'un chef (par exemple [[Plougastel]], [[Guipavas]], [[Landerneau]], [[Locronan]], [[Treffiagat]]). Augmenté de celui des [[Coriosolites]], l'ancien territoire des Osismes forme alors la ''Létavie''<ref group=Note>Nom porté par la Bretagne jusqu'au {{s-|XII|e}}.</ref>, bientôt appelée ''Nouvelle Bretagne'' ou ''Petite Bretagne''. Ce berceau de la Bretagne continentale fut divisé en deux royaumes, la [[Cornouaille]] et la [[Domnonée]] ([[Conomor]] en est le roi le plus connu) qui avaient leurs correspondants insulaires. Ces royaumes doubles d'un côté à l'autre de la Manche étaient vraisemblablement régis par les mêmes dynasties à l'origine. Le [[Broërec]] (l'actuel département du [[Morbihan (département)|Morbihan]]) se détacha de la Cornouaille et le [[Pays de Léon|Léon]] se détacha du royaume de Domnonée. Le [[Pays de Léon|Léon]] était subdivisé en 3 ''[[Pays de Bretagne|pagi]] '' : le [[Ac'h (archidiaconé)|pays d'Ach]] à l'ouest, le pays de Léon au centre et le Pougastel ''(pagus Castelli)'' à l'est (dont le chef-lieu était la forteresse de Castel-Dinan en [[Plouigneau]]) ; la Cornouaille comprenait le [[Le Faou|pays du Faou]], le ''pagus'' autour de Brithiac ([[Briec]], devenu plus tard le [[pays Glazik]]), le [[Porzay]] , le [[Poher]] (dénommé initialement ''Poucaer''), le [[Trégunc|Pou Trégunc]], le [[Forêt de Carnoët|Pou Carnoët]], d'autres ''pagi'' dans le [[Cap Sizun]], le [[Pays Bigouden|Cap Caval]] et le ''pagus'' de ''Konk'' (de l'Odet à la [[Baie de La Forêt]], autour de ''Konk Kerné'' ([[Concarneau]]), sans compter ceux situés dans l'actuel Morbihan. Aux {{s-|IX|e}} et {{s-|X|e}}, l'Armorique fut pillée à plusieurs reprises par les [[Vikings|Normands]], qui ravagèrent les côtes et remontèrent les estuaires pour piller villes (par exemple Saint-Pol-de-Léon et Quimper), villages, monastères (par exemple l'[[abbaye de Landévennec]]) et châteaux (par exemple le [[Forêt de Carnoët#Le château de Carnoët, l'un des repaires de Conomor ?|château de Carnoët]]). Les chefs bretons créèrent des principautés autonomes : le [[Pays de Léon|comté de Léon]] (le premier vicomte de Léon connu est Guiomarch, cité en 1021) la [[Cornouaille#Comté de Cornouaille|Cornouaille]] succède au [[royaume de Cornouaille]] (Budic, décédé en 1008, est le premier comte de Cornouaille connu) et le [[Poher]] pour l'actuel Finistère. La dynastie comtale accède au [[Liste des ducs de Bretagne|trône ducal de Bretagne]] en [[1066]]. Le [[Évêché de Léon|Léon]] reste sous l'autorité de ses [[Vicomté de Léon|vicomtes]] , quoique fort écornée par les ducs de Bretagne [[Pierre Mauclerc]] et [[Jean Ier de Bretagne|Jean le Roux]]. Les [[Maison de Rohan|Rohan]] héritent du Léon par mariage. Le titre de prince de Léon est encore porté aujourd'hui par le fils de l'actuel duc [[Josselin de Rohan]] (c'est bien sûr un titre de courtoisie). À partir du {{s-|XI|e}} survient un renouveau de la vie monastique avec la création de l'[[abbaye Saint-Mathieu de Fine-Terre]], puis au {{s-|XII|e}} de l'[[abbaye de Daoulas]], de l'[[abbaye du Relec]], de l'[[abbaye Sainte-Croix de Quimperlé]], du [[Musée des Beaux-Arts de Morlaix|couvent des Jacobins de Morlaix]], de l'[[abbaye Saint-Maurice de Carnoët]] et de l'[[Locmaria (Quimper)|abbaye de Locmaria]], etc. et de nombreux [[prieuré]]s en dépendaient. Les premières seigneuries s'implantent sur des [[motte féodale|mottes féodales]] (plus d'une centaine ont été identifiées dans le Finistère). === Le reste du Moyen-Âge === Les ducs de Bretagne parviennent progressivement dans le courant des {{s-|XII|e}} et {{s-|XIII|e}} à imposer leur autorité, réduisant progressivement l'influence des [[vicomté de Léon|vicomtes de Léon]]. Pendant la [[guerre de succession de Bretagne]], [[Charles de Blois]] assiégea et prit Quimper en 1344, qui resta sous sa domination jusqu'en 1364, année où elle fut reprise par le fils de [[Jean IV de Bretagne|Jean de Montfort]]. Les Anglais, alliés de ce dernier, prirent Brest, Morlaix, Saint-Pol-de-Léon (brûlant la [[chapelle du Kreisker]]). Les grandes familles seigneuriales construisent des châteaux puissamment fortifiés comme à [[La Roche-Maurice]] ([[maison de Rohan]]), [[Trémazan]], [[Saint-Thégonnec#Le château et la seigneurie de Penhoët (Penhoat)|Penhoët]], [[château de Kérouzéré|Kérouzéré]], Quimerc'h (en [[Bannalec]]), [[Pont-l'Abbé]] (barons du Pont){{etc}} Les villes aussi s'entourent de fortifications ou renforcent les murailles existantes comme à [[Brest]], [[Ville close de Concarneau|Concarneau (Ville close)]], [[Quimper]], [[Morlaix]], etc. Au {{s-|XV|e}} l'activité textile, attestée antérieurement, connaît un essor important : [[crée|crées du Léon]], [[Locronan#La prospérité du chanvre|toiles et "olonnes" de Locronan]], .. La longueur du littoral est propice à l'essor de nombreuses sècheries de poisson, de ports de commerce très actifs comme [[Morlaix]], [[Pouldavid]], [[Penmarc'h]] et [[Brest]]. La fin du Moyen-Âge voit aussi l'implantation des [[ordres mendiants]], par exemple les [[Ordre des Frères mineurs|Franciscains]] à [[Quimperlé]], les [[Grands Carmes|Carmes]] à [[Saint-Pol-de-Léon|Saint-Pol]] et [[Pont-l'Abbé]], les [[Augustins]] à [[Carhaix]], etc. === Temps modernes === Les [[guerres de la Ligue]] ont concerné la Cornouaille plus que le Léon. Le [[maréchal d'Aumont]], pour le compte d'[[Henri IV (roi de France)|Henri de Navarre]], assiégea et prit Morlaix et Quimper, et chassa les Espagnols, auxquels le [[Philippe-Emmanuel de Lorraine|duc de Mercœur]], gouverneur de la Bretagne, avait fait appel, de la [[Presqu'île de Crozon]] et qui tenaient le [[Siège du fort Crozon|Pointe des Espagnols]]. Des soldats brigands comme [[Guy Éder de La Fontenelle]] (un temps basé dans l'[[Île Tristan]]) et [[Anne de Sanzay de la Magnane]] ravagèrent la Cornouaille, notamment [[Penmarc'h]]. Pendant le règne de [[Louis XIV]], l'augmentation des impôts, notamment sur le tabac et le papier timbré, provoqua la [[Révolte du papier timbré|Révolte des Bonnets Rouges]] : de graves désordres éclatèrent dans les régions de [[Pont-l'Abbé]], [[Combrit]], [[Carhaix]] ([[Sébastien Le Balp]], de [[Kergloff]], fut l'un des meneurs), [[Châteaulin]] ; une répression féroce fut menée par le [[duc de Chaulnes]] (des rebelles furent pendus par centaines) et sept églises du [[Pays Bigouden]] eurent leurs clochers décapités (car les rebelles accouraient au son du [[tocsin]]). Au {{s-|XVI|e}} principalement, la région a connu une période de grande prospérité grâce à l'activité toilière ([[Locronan#La prospérité du chanvre|Locronan]]). Le [[lin cultivé|lin]] a enrichi les [[juloded]], ce qui suscita la création des [[enclos paroissiaux]] (par exemple ceux de [[Saint-Thégonnec]] et de [[Guimiliau]]). Cette prospérité décline à la fin du {{s-|XVI|e}} en raison des dévastation liées aux [[Guerres de religion (France)|guerres de religion]]<ref group=Note>Au début des Guerres de religion la plupart des habitants, suivant le [[Philippe-Emmanuel de Lorraine|duc de Mercœur]] dans sa rébellion, prirent le parti de la [[Sainte Union]] aux exceptions notables de Brest, Pont-l'Abbé et [[château de Kérouzéré|Kérouzéré]] qui soutinrent les protestants, mais les ralliements à [[Henri IV (roi de France)|Henri IV]] furent nombreux à partir de sa conversion au catholicisme, par exemple Concarneau, puis Morlaix en 1594.</ref> et au brigandage ([[Guy Éder de la Fontenelle]], [[Anne de Sanzay de la Magnane]], ..) et à la [[peste]] et ce déclin se poursuit au {{s-|XVII|e}} en raison de la perte du marché anglais lié au protectionnisme croissant et aux guerres, la plupart contre les Anglais<ref group=Note>[[Sébastien Le Prestre de Vauban|Vauban]] fortifie Brest, [[Camaret-sur-Mer|Camaret]], le [[château du Taureau]] et la [[Ville close]] de Concarneau ; le débarquement anglais du {{date-|16 juin 1694}} dans l'[[Camaret-sur-Mer#Les fortifications de Vauban et la bataille de Trez-Rouz (18 juin 1694)|anse de Camaret]] lors de la [[Guerre de la Ligue d'Augsbourg]] est repoussé.</ref>, ainsi qu'à des épidémies propagées le plus souvent à partir des ports, par exemple l'épidémie de [[typhus]] de 1757 surnommée « le mal de Brest ». Par contre l'activité minière prospère (mines de plomb argentifère de [[Poullaouen]] et du [[Huelgoat]], carrières de granite et d'ardoises), de même que les papeteries (en 1729 le futur Finistère compte 50 moulins à papier, principalement dans l'arrière-pays de Morlaix), de nombreuses tanneries (par exemple à [[Lampaul-Guimiliau]]) sans oublier l'[[arsenal de Brest]] et la [[Manufacture des tabacs de Morlaix|Manufacture Royale de Tabacs de Morlaix]]. La majeure partie des paysans dépendent des seigneurs qui ont la propriété de la plupart des terres et louent les terres en [[fermage]] ou en [[métayage]], ou par des systèmes plus originaux comme le [[domaine congéable]]<ref group=Note>Selon l'''Annuaire statistique du Département du Finistère pour l'an XII de la République'', les deux-tiers des exploitations agricoles finistériennes étaient des domaines congéables à cette date.</ref> ou la [[quévaise]]. Le clergé, qui dépendait de l'un ou l'autre des deux évêchés de [[évêché de Léon|Léon]] et de [[évêché de Cornouaille|Cornouaille]] (quelques paroisses dépendant de l'[[évêché de Tréguier]] dans le Nord-Est du futur département), était très nombreux : [[Alain Croix]] recense 61 prêtres pour 4 paroisses du Léon en 1665, chacune ayant [[recteur (clergé)|recteur]], [[curé]], [[vicaire]]s et prêtres habitués<ref group=Note>Autres prêtres vivant dans la paroisse, mais sans fonction officielle.</ref>. === Une terre de marins et d'explorateurs === La partie occidentale de la Bretagne, en raison de sa situation péninsulaire et de ses îles a été de tous temps une terre de marins, des marchands de Penmarc'h naviguant sur leurs [[carvelle]]s aux [[corsaire]]s de [[Morlaix]], des ''[[Johnnies]]'' de [[Roscoff]] aux pêcheurs de [[Douarnenez]], [[Audierne]], [[Concarneau]], [[Le Guilvinec]], [[Camaret-sur-Mer|Camaret]], des marins basés à [[Brest]] de la "[[Marine royale (France)|Royale]]" à ceux de la [[Marine nationale (France)|Marine nationale]], y compris les équipages des [[sous-marin nucléaire|sous-marins nucléaires]] basés à l'[[Île Longue (Finistère)|Île Longue]]. La marine de commerce du futur Finistère a connu son âge d'or aux {{s-|XV|e}} et {{s-|XVI|e}}, les marins naviguant de la [[mer Baltique]] jusqu'à la [[mer Méditerranée]] et les [[Canaries]] ; par exemple en 1589-1590, sur 234 navires bretons fréquentant le port de [[Bordeaux]], 198 sont « finistériens » (80 d'[[Audierne]], 55 de [[Penmarc'h]], 18 de l'[[Aber-Ildut]], 12 de Brest, 10 du [[Le Conquet|Conquet]], etc.) ; presque un siècle plus tard, en 1661, parmi les navires fréquentant le même port, 194 venaient d'Audierne, 122 de l'Aber-Ildut, 24 de [[Landerneau]], 20 de Brest, 18 de [[Roscoff]], etc.). Vers le Nord, par exemple 50 navires de Pempoul (le port de Saint-Pol-de-Léon) et de Roscoff sont enregistrés à [[Arnemuiden]] (un des avant-ports d'[[Anvers]]) en 1533-1534 et des navires de ces ports vont jusqu'au [[Brésil]] en 1527 et jusqu'au [[Øresund|détroit du Sund]] à partir de 1583. Mais cette prospérité prend fin à la fin du {{s-|XVI|e}} en raison des ravages des [[guerres de la Ligue]], puis de la concurrence hollandaise, même si certains ports, Morlaix notamment, restent prospères pendant le {{s-|XVII|e}}. Le déclin s'accentue au {{s-|XVIII|e}} en raison des guerres avec l'[[Angleterre]], alors « maîtresse des mers », même si des navires [[corsaire]]s et d'autres faisant de la [[contrebande]] maintiennent une activité maritime<ref>{{Ouvrage |auteur1=[[Yves Le Gallo]] |titre=Le Finistère de la Préhistoire à nos jours |sous-titre= Les Temps modernes |éditeur=Bordessoules |année= 1991|pages totales= 592|passage=212-215|isbn=2-903504-37-7}}.</ref>. Les [[corsaire]]s furent nombreux, dès la fin du {{s-|XV|e}} ([[Jean Coatanlem]]), au {{s-|XVI|e}} ([[Nicolas Coatanlem]]), surtout au {{s-|XVIII|e}}, principalement à [[Morlaix]] ([[Charles Cornic]], Nicolas Authon), à [[Saint-Pol-de-Léon]] (Jean Sioc'han de Kersabiec<ref group=Note>Jean Sioc'han de Kersabiec, né le {{date|20 mars 1714}} à Saint-Pol-de-Léon, décédé le {{date-|12 octobre 1770}} à Saint-Pol-de-Léon.</ref>). Nombreux ont été les [[explorateur]]s partis de Brest (l'[[Expédition de La Pérouse]] est la plus célèbre), beaucoup étant originaires du futur Finistère comme [[Yves Joseph de Kerguelen de Trémarec]], [[Louis Aleno de Saint-Aloüarn]], et de nombreux autres. Certains trouvèrent gloire et fortune, notamment le quimpérois [[René Madec (marin)|René Madec]] aux Indes. Plus récemment la vogue de la navigation de plaisance et de la course au large a rendu célèbre l'[[Les Glénans|École de voile des Glénans]], des marins finistériens comme [[Éric Tabarly]], [[Olivier de Kersauson]] (même s'il n'est pas né dans le Finistère, il y a de nombreuses attaches), [[Jean Le Cam]], le centre nautique de [[Port-la-Forêt]] ; le Finistère possède de nombreux [[port de plaisance|ports de plaisance]] dont ceux du [[Moulin-Blanc]] et du [[Port du Château|Château]] à Brest. Les [[sport de glisse|sports de glisse]] ont aussi de nombreux ''spots'' dans le Finistère, le plus connu étant celui de la [[Pointe de la Torche]]. Le Finistère possède des centres de recherche liés à la mer : la [[Station de biologie marine de Concarneau]], la [[Station biologique de Roscoff]], [[IFREMER]], l'[[Institut polaire français Paul-Émile-Victor]], le [[Centre de documentation de recherche et d'expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux|CEDRE]], etc. La [[Préfecture maritime|Préfecture maritime de Brest]] est compétente pour toute la façade Atlantique de la France et le [[Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage|CROSS Corsen]] surveille la navigation de la [[Penmarch|Pointe de Penmarch]] à la [[Baie du Mont-Saint-Michel]], notamment le [[Rail d'Ouessant]]. === Révolution française === ==== La création du département ==== [[Fichier:Carte du département du Finistère - 1790-1793.tif|vignette|Carte du Finistère (décret du 22 janvier 1790)]] Le département est créé lors de la [[Révolution française]], le {{Date|4|mars|1790}} en application du [[Décret de la division de la France en départements|décret du 22 décembre 1789]], à partir de la partie la plus occidentale de l'ancienne [[Anciennes provinces de France|province]] de [[Bretagne]] (il est d'ailleurs provisoirement nommé "Côtes-de-l'Ouest"). Renommé "Finistère", il portait le {{n°|28}} dans la liste des départements, les [[Alpes-Maritimes]] n'étant pas encore un département français. Il comprend l'ouest de l'[[Évêché de Cornouaille]], l'intégralité du [[Évêché de Léon|Léon]] et le tiers ouest du [[Trégor]] (le [[Trégor finistérien]]), ainsi qu'un petit bout du [[Broërec]] ou [[Pays vannetais|Vannetais]] : communes de [[Rédené]], [[Arzano (Finistère)|Arzano]] et [[Guilligomarc'h]] situées à l'est de Quimperlé. Par ailleurs le département s'est agrandi en [[1857]], aux dépens du département voisin du [[Morbihan]], en annexant la commune de [[Locunolé]]. Ce sera l'unique modification territoriale du département, après sa création, bien que d'autres communes réclameront en vain leur rattachement au Finistère pour des raisons à la fois géographiques, linguistiques et historiques. Ce sera notamment le cas des communes de l'ancienne [[sénéchaussée]] de Gourin : [[Gourin]], [[Le Faouët (Morbihan)|Le Faouët]], [[Guiscriff]], etc., qui dépendaient sous l'[[Ancien Régime]] de l'évêché de Cornouaille. La création du département ne s'est pas fait sans heurts, notamment pour le choix du chef-lieu, les trois villes de [[Landerneau]], [[Quimper]] et [[Carhaix]] s'étant portées candidates<ref>{{Lien web |auteur= Imp. de R. Malassis (Brest)|titre=Mémoire des électeurs du district de Brest sur la fixation définitive du chef-lieu du département de Finistère |url= https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6518847b/f7.item.r=Finist%C3%A8re |date= 1790 |site= Gallica |consulté le=10 février 2022}}.</ref>. Si la candidature de Carhaix fut rapidement éliminée (ville trop petite et trop excentrée), Landerneau fut choisie dans un premier temps le {{date-|20 août 1790}} en raison du poids économique du Léon (la Cornouaille était alors beaucoup plus pauvre) et de sa proximité avec Brest (laquelle, choisie comme [[préfecture maritime]] ne pouvait pas être choisie comme préfecture départementale), mais Quimper finit par l'emporter, sous la pression notamment du député du clergé [[Denis Bérardier]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=[[Yves Le Gallo]] |titre=Le Finistère de la Préhistoire à nos jours |sous-titre=Avant-propos. Les origines administratives |éditeur=Bordessoules |année= 1991|pages totales= 592|passage=page 11 |isbn=2-903504-37-7 |lire en ligne= }}.</ref>. Les limites choisies pour le département défavorisèrent le [[Poher]], partagé entre trois départements, et sa capitale traditionnelle, [[Carhaix]], coupée notamment de [[Gourin]] et du [[Le Faouët (Morbihan)|Faouët]]. Le Finistère fut divisé en 9 [[district (subdivision départementale)|districts]] : Brest, Morlaix, Châteaulin, Quimper, Quimperlé, Lesneven, Carhaix et Pont-Croix. Les districts furent supprimés en 1800 et remplacés par les [[Arrondissement français|arrondissements]] ([[arrondissement de Brest|Brest]], [[Arrondissement de Quimper|Quimper]], [[Arrondissement de Morlaix|Morlaix]], [[Arrondissement de Châteaulin|Châteaulin]], [[Arrondissement de Quimperlé|Quimperlé]] furent chefs-lieux d'arrondissement ; l'arrondissement de Quimperlé fut supprimé en 1926). ==== Les principaux événements survenus ==== Les [[cahiers de doléances]] des communes rurales réclament principalement l'égalité devant l'impôt et devant la justice, ainsi que la suppression des servitudes féodales, mais montrent un grand attachement au Roi et à la religion catholique. Les députés bretons du [[tiers-état]] aux [[États généraux de 1789|États généraux]] furent parmi les plus acharnés à refuser le vote par ordre<ref group="Note">Le clergé et la noblesse souhaitent que le vote ait lieu par ordre, ce qui leur assure la majorité ; le tiers-état réclame le vote par tête, ce qui lui assurerait l'égalité (en raison du doublement des députés du tiers-état) et que les débats aient lieu en commun.</ref> ; leur dynamisme fut à l'origine du premier « club patriote », le « club breton », futur « [[club des Jacobins]] » ; [[Le Guen de Kerangal]], riche marchand de [[Landivisiau]], joua un rôle décisif pour l'[[abolition des privilèges]] seigneuriaux. En 1789 si les villes de Brest, Quimper et Morlaix furent favorables à la Révolution, du moins à ses débuts, les campagnes se déclarèrent rapidement contre le nouveau gouvernement, surtout après les décrets concernant les [[clergé réfractaire|prêtres réfractaires]] et la [[levée en masse]] ; des révoltes sanglantes se produisirent, principalement dans le Léon ([[bataille de Kerguidu]] notamment) et la région de [[Fouesnant#La révolte de Fouesnant en 1792|Fouesnant]]. L'[[émigration française (1789-1815)|émigration]] des nobles et des membres du haut clergé (par exemple [[Jean-François de La Marche]], [[Diocèse de Léon|évêque de Léon]]) fut importante dans le département.Par contre, [[Louis-Alexandre Expilly de La Poipe|Louis-Alexandre Expilly]], député du clergé, joua un rôle notable sans l'élaboration de la [[Constitution civile du clergé]] et devint le [[Liste des évêques de Quimper et Léon|premier évêque constitutionnel de Quimper et Léon]]. Le département fut représenté à la [[Fête de la Fédération]] ; une compagnie de volontaires, dite la "[[Section du Finistère|Division du Finistère]]", participa à la chute de [[Louis XVI]] en participant à la [[Journée du 10 août 1792|Prise des Tuileries]] le {{date-|10 août 1792}}. Ces "fédérés du Finistère", qui étaient en tout 154 (dont 97 brestois et 29 quimpérois), furent 140, intégrés à la section des Gobelins (laquelle prit ensuite le nom de "section du Finistère"), à y participer<ref>{{Article |auteur1=Armelle Bonin-Kerdon |titre= Et si La Marseillaise s’appelait La Bretonne ? Les Fédérés du Finistère, des oubliés du 10 août 1792 |périodique= Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques |volume=134e congrès (Bordeaux, 2009) |date= 2012 |pages= 105-114|lire en ligne= https://www.persee.fr/doc/acths_1764-7355_2012_act_134_8_2185|consulté le=17 février 2022 }}.</ref>. {{Article détaillé|Section du Finistère}} Le {{date-|15 décembre 1792}} le Directoire du département, qui soutient les [[Gironde (Révolution française)|Girondins]], décide d'envoyer une force armée de 600 hommes (en fait 279 hommes partiront) à Paris pour maintenir l'ordre et s'opposer aux menées des [[Enragés]] et des [[Sans-culottes]]<ref>{{Ouvrage |langue=fr|auteur1=Philippe Henwood et Edmond Monange |titre= Brest. Un port en Révolution, 1789-1799|éditeur=|année= 1989|isbn=}}.</ref>. En juin 1793, une troupe de près de {{nobr|1 000}} finistériens part pour soutenir la Convention nationale et les [[Fédéralistes]] face aux assauts des [[Montagne (Révolution française)|Montagnards]], mais revient sans avoir combattu, mais en ramenant des députés girondins proscrits comme [[Charles Jean Marie Barbaroux|Barbaroux]], [[Jérôme Pétion de Villeneuve|Pétion]], [[François Buzot|Buzot]] et [[Augustin Le Goazre de Kervélégan|Kervélégan]]. À partir de septembre 1793 les représentants en mission envoyés par la [[Convention montagnarde]] (le plus connu étant [[Jean Bon Saint-André]]) se succèdent dans le département. Les personnes arrêtées sont emprisonnées au [[château de Brest]] (dit "Fort-la-Loi") ou au [[château du Taureau]]. Un [[tribunal révolutionnaire]] siégea à Brest et y commis de nombreux excès, envoyant notamment à la [[guillotine]] les 26 administrateurs du Finistère accusés d' « entreprises contre-révolutionnaires » le {{date-|22 mai 1794}} (3 prairial an II), mais aussi des royalistes, des prêtres réfractaires (86 prêtres âgés ou infirmes sont emprisonnés aux Capucins à Landerneau et 29 envoyés sur les [[pontons de Rochefort]], etc. (en tout 70 exécutions eurent lieu dans le département). La [[Cathédrale Saint-Corentin de Quimper|cathédrale de Quimper]] est mise à sac et incendiée le {{date-|12 décembre 1793}} ; de nombreux autres édifices religieux et des châteaux sont détruits ou gravement endommagés, ou vendus comme [[biens nationaux]] ([[Bannalec#Le château de Quimerc'h|château de Quimerc'h]] en [[Bannalec]], église du couvent des Cordeliers à Quimper, collégiale de Notre-Dame du Mur à Morlaix, [[abbaye de Landévennec]], etc.). [[Jacques Cambry]] a publié ''Le Catalogue des objets échappés au vandalisme'', ainsi que ''Voyage dans le Finistère ou État de ce département en 1794 et 1795''. {{Article détaillé|Exécution de 26 administrateurs du Finistère sous la Terreur}} Le [[Jean Victor Marie Moreau|général Moreau]] et [[Théophile-Malo de La Tour d'Auvergne-Corret|La Tour d'Auvergne]] (ce dernier surnommé le « premier grenadier de la République ») sont les deux Finistériens les plus célèbres à avoir servi la Révolution. La [[chouannerie]] fut moins importante dans le Finistère que dans d'autres départements de l'ouest. Quelques faits marquants toutefois : le {{date|17 juin 1795}} [[Georges Cadoudal]], à la tête de {{nombre|500|hommes}}, fit une expédition audacieuse pour prendre des munitions et des armes en attaquant la [[Pont-de-Buis-lès-Quimerch#La poudrerie de Pont-de-Buis|poudrerie de Pont-de-Buis]]. {{Article détaillé|Raid du Pont-de-Buis}} La région de [[Quimperlé]] fut attaquée par des Chouans venus du [[Morbihan (département)| Morbihan]] en juillet 1795, avec parmi leurs chefs [[Famille de Poulpiquet#Branche de Lanveguen|Alexandre de Poulpiquet]], dit ''Sans-Quartier'', réputé particulièrement cruel. La bande de Chouans de [[Jean François Edme Le Paige de Bar|Edme Le Paige de Bar]] commit aussi de nombreuses exactions dans le département. D'autres chefs chouans sont aussi d'origine finistérienne comme le [[Vincent de Tinténiac|chevalier de Tinténiac]], [[Plobannalec-Lesconil#Révolution française|Marie-Hyacinthe de Geslin]], ou encore [[Claude-René Guezno de Penanster]]. Le {{date-|19 novembre 1800}}, [[Yves Marie Audrein]], [[évêque de Quimper]] et ancien député de la [[Convention nationale|Convention]], fut assassiné par des Chouans<ref>{{Ouvrage |langue=fr|auteur1=Ernest Daudet |titre=La Police et les Chouans sous le Consulat et l'Empire |sous-titre= Le meurtre d'Audren|éditeur= Plon|année= 1895|passage=129-140 |isbn= |lire en ligne= https://fr.m.wikisource.org/wiki/La_Police_et_les_chouans_sous_le_Consulat_et_l%E2%80%99Empire/4}}.</ref>. === Le {{s-|XIX|e}}=== ==== Les difficultés économiques ==== Le [[Blocus continental]] aggrave les difficultés économiques du Finistère : la ruine de l'industrie textile aggrave la misère, par exemple à [[Locronan]] ; le port de Brest est en crise en raison du blocus anglais, comme l'illustre l'épitaphe de l'[[Honoré Joseph Antoine Ganteaume|amiral Ganteaume]], bloqué dans Brest en 1805 : <poem> : Ci-gît l'amiral Ganteaume : Qui navigua de Brest à Bertheaume : Et, profitant d'un bon vent d'ouest : S'en revint de Bertheaume à Brest. </poem> Une grave crise des subsistances frappa la plupart des Finistériens pendant toute la première moitié du {{s-|XIX|e}}, pendant l'Empire (en raison du blocus continental), mais elle se prolongé entre 1816 et 1818 en raison d'une météo calamiteuse ; la période 1845-1848 fut aussi catastrophique en raison du mauvais temps qui entraîna de mauvaises récoltes de céréales et de pommes de terre, seul le [[blé noir]] obtenant une récolte acceptable ; la misère entraîna une augmentation de la mortalité et de la mendicité<ref>{{Ouvrage |langue=fr|auteur1=Yves Le Gallo |titre=Le Finistère de la Préhistoire à nos jours|éditeur=Éditions Bordessoules |année= 1991|passage=366-371|isbn= 2-903504-37-7}}.</ref>. La mendicité représentait alors un caractère quasi institutionnel ; on a parlé de "mendiantisme" : « Aucune humiliation ne s'attache à la position de mendiant (…). Le mendiant est sacré pour la famille (…) [ce] qui lui assure une place au foyer domestique (…). L'aumône est presque toujours donnée en nature » écrit le Conseil général du Finistère en 1840<ref>{{Ouvrage |langue=fr|auteur1=Yves Le Gallo |titre=Le Finistère de la Préhistoire à nos jours|éditeur=Éditions Bordessoules|année= 1991|passage=384|isbn= 2-903504-37-7}}.</ref>. ==== Le maintien des traditions ==== Au début du {{s-|XIX|e}} la pratique de la [[langue bretonne]] reste généralisée dans les campagnes et assez courante dans les villes. L'analphabétisme reste dominant : l'annuaire statistique du département du Finistère pour l'an XII de la République, écrit : « L'instruction à fait si peu de progrès parmi [les Finistériens] qu'on trouve des communes entières dans lesquelles il n'y a pas quatre cultivateurs qui sachent lire et écrire ; ils sont à cet égard de plusieurs siècles en arrière du reste des Français. On peut en trouver la cause dans leur attachement opiniâtre à leurs anciens usages et surtout à leur langage. Il y en a beaucoup qui entendent le français, mais il en est peu qui sachent ou veuillent le parler ». En 1827 le préfet du département écrit : « Les habitants du Finistère doivent être divisés en deux peuples, celui des campagnes et celui des villes. Le premier forme à peu près les 6/7 de la population générale. Son caractère apathique et insouciant le rend insensible aux améliorations (…). Il a conservé (…) les routines de ses pères. Il est ignorant. (…) Il cultive peu et cultive mal, vit dans la pauvreté, habite l'étable de ses animaux, se livre aux pratiques minutieuses d'une dévotion exagérée et passe dans l'ivresse le temps qu'il ne donne pas à ses travaux »<ref>{{Ouvrage |auteur1= Sous la direction de [[Yves Le Gallo]] |titre=Lettre du préfet du Finistère au ministre de l'Intérieur en date du 9 juillet 1827, citée dans Le Finistère de la Préhistoire à nos jours |sous-titre=Avant-propos. Les contraintes de la nature et de l'histoire |éditeur=Bordessoules |année= 1991|pages totales= 592|passage=15 |isbn=2-903504-37-7 |lire en ligne= }}.</ref>.[[Fichier:1852 Levasseur Map of the Department du Finistere, France - Geographicus - Finistere-levasseur-1852.jpg|thumb|250px|Carte de 1852.]] En 1848, sur les 59 communes de l'[[Arrondissement de Châteaulin]], 30 sont sans école des garçons et 51 sans école des filles<ref>Séance du conseil d'arrondissement de Châteaulin du 20 septembre 1848, cité par Yves Le Gallo, Le Finistère de la Préhistoire à nos jours, éditions Bordessoules, 1991, page 436, {{isbn|2-903504-37-7}}.</ref>. Le Finistère fut l'un des 4 départements français à ne pas voter majoritairement en faveur de Louis-Napoléon Bonaparte lors des élections présidentielles de décembre 1848, lui préférant le [[général Cavaignac]] qui apparût aux yeux des électeurs comme le candidat du parti de l'ordre ; de même lors des élections législatives de 1849 c'est la liste légitimistes qui l'emporta ; par contre le [[coup d'État du 2 décembre 1851]] de [[Napoléon III]] fut largement soutenu dans le Finistère, département catholique, conservateur et [[monarchie|monarchiste]] ; il fait même partie des quatre départements où aucun opposant ne fut arrêté<ref>[[Jacques Olivier Boudon]], ''Les Bonaparte : regards sur la France impériale''. La Documentation photographique, dossier 8073, janvier-février 2010, {{p.|11}} (carte de [[Gilles Pécout]])</ref>. En août 1858, l'empereur Napoléon III remporte un réel succès populaire en visitant la Bretagne, notamment dans le Finistère. Lors de la [[guerre de 1870]], les bijoux de la couronne impériale et les [[Musée du Louvre|trésors du Louvre]], dont ''[[La Joconde]]'' furent entreposés à Brest par mesure de sécurité. ==== Des Finistériens plutôt légitimistes et défenseurs du pape ==== Les campagnes de l’Ouest étaient alors « pénétrées du sentiment des hiérarchies sociales » et « persistaient à considérer le prêtre et le noble, le plus souvent le grand propriétaire, symboles de la puissance spirituelle et matérielle, comme leurs défenseurs et leurs guides naturels »<ref>{{Article |auteur1=Jacques Gouault |titre= Comment la France est devenue républicaine. Les élections générales et partielles à l’Assemblée nationale, 1870-1875 |périodique=Cahiers de la fondation nationale des sciences politiques |date= 1954 |pages= 85 |lire en ligne= |consulté le=17 février 2022 }}.</ref>. Marie-Thérèse Cloître estime que dans le Finistère les [[légitimisme|légitimistes]] y sont en général riches et considérés<ref>{{Article |auteur1=Marie-Thérèse Cloître |titre=Aspects de la vie politique dans le département du Finistère de 1848 à 1870 |périodique= Bulletin de la Société archéologique du Finistère |volume= tome 99 |numéro= 2 |date= 1972 |pages= 744-745 |lire en ligne= |consulté le=17 février 2022 }}.</ref>. [[Jean-Marie-Dominique de Poulpiquet de Brescanvel]], troisième évêque concordataire de Quimper et de Léon entre 1824 et 1840, fut un propagateur actif de l'[[Ordre moral]], faisant et défaisant préfets et maires, organisant maintes [[mission (paroissiale)|missions]], développa le rayonnement du [[Séminaire (catholicisme)|Petit Séminaire]] de [[Pont-Croix]], du [[Grand Séminaire]] de Quimper et du collège du Kreisker à [[Saint-Pol-de-Léon]], contribuant à développer le rigorisme du clergé finistérien. Plusieurs finistériens furent [[zouaves pontificaux]] dans le but de défendre les [[États de l'Église]] ; lors de la [[guerre de 1870]], beaucoup d'entre eux devinrent membres de la [[Zouaves pontificaux#La légion des volontaires de l'Ouest 1870-1871|Légion des Volontaires de l'Ouest]]. Pendant cette même guerre, cinquante à soixante mille [[Garde nationale mobile|mobiles bretons]] (dont des Finistériens), formant l'[[Armée de Bretagne]] furent parqués à la fin de l'année 1870 dans le [[camp de Conlie]] dans des conditions indignes par la volonté du nouveau gouvernement républicain qui craignait une nouvelle chouannerie. Les soldats bretons, épuisés par deux mois de privations, mal armés, presque pas préparés, sont taillés en pièces dans la nuit du 11 au {{date-|12 janvier 1871}} par la 20e division prussienne du général von Krautz-Koschlau, lors de la [[bataille du Mans (1871)|bataille du Mans]]. En 1881 le préfet du Finistère écrit que selon les recensements de 1872 et 1876, plus de {{nobr|300 000}} Finistériens, sur une population totale de {{nobr|666 000}} habitants, ne savent ni lire ni écrire le français »<ref>{{Ouvrage |auteur1=[[Yves Le Gallo]] |titre=Le Finistère de la Préhistoire à nos jours |sous-titre=Avant-propos. L'épreuve de deux siècles. |éditeur=Bordessoules |année= 1991|pages totales= 592|passage=17 |isbn=2-903504-37-7}}.</ref>. Toutefois plusieurs scrutins législatifs donnèrent dans le département une majorité aux républicains : ce fut le cas en 1876, 1877 et 1881 et à nouveau en 1889, la droite ne l'emportant alors qu'en 1885 ; par contre à la fin du {{s-|XIX|e}} plusieurs des députés élus sont favorables au [[Ralliement (catholicisme en France)|Ralliement]] comme [[Albert de Mun]] et l'[[Hippolyte Gayraud|abbé Gayraud]], mais d'autres y sont hostiles comme [[Charles-Émile Freppel|Charles Freppel]]. ==== Les progrès de la seconde moitié du {{s-|XIX|e}} ==== Le Finistère, excentré dans l'ensemble français, est longtemps resté de plus très enclavé, notamment les campagnes accessibles par des chemins vicinaux dans un état tel que les charrois étaient impossibles l'hiver, sauf sur les routes royales ; cette situation était aggravée par l'[[habitat dispersé]], les écarts étant pour la plupart d'accès très difficile, les [[chemin rural|chemins ruraux]], fréquemment des chemins creux, étant souvent de véritables bourbiers. Ce n'est qu'à partir du Second Empire que, progressivement, se développe un réseau de [[chemin de grande communication|chemins de grande communication]] et que les communes commencent à améliorer l'entretien de leur [[chemin vicinal|réseau vicinal]]. L'arrivée du chemin de fer à Quimper en 1863 et à Brest en 1865, complétée les décennies suivantes par des lignes supplémentaires, la plupart à [[voie métrique]] (notamment celles du [[réseau breton]], améliora nettement les conditions de transport, même si la plupart fermèrent en raison de la concurrence de la route dès L'[[entre-deux-guerres]]. Le [[canal de Nantes à Brest]] joue aussi le même rôle de [[désenclavement]] pour la partie centrale du département. Le port de commerce de Brest est aménagé sous le Second Empire. Les progrès agricoles sont nets, favorisés par l'action d'hommes comme [[Théophile de Pompéry]] et [[Louis Monjaret de Kerjégu]], l'utilisation croissante des engrais et amendements, la création de l'[[Coopagri Bretagne|Office central de Landerneau]], ce qui entraîne l'essor des élevages chevalin, bovin et porcin, l'extension des prairies naturelles et artificielles ainsi que des cultures fourragères. Les [[cultures maraîchères]] de la [[Ceinture dorée]] se développent, de même que, dans la partie littorale sud du département, les [[cultures légumières]] de plein champ, qui fournissent les conserveries. La [[surface agricole utile]] finistérienne connaît son maximum d'extension vers 1900. Par contre l'activité industrielle décline : le textile achève de disparaître ainsi que les papeteries du pays de Morlaix (supplantées par celles de [[Scaër]], [[Ergué-Gabéric]] et [[Quimperlé]]), les mines du Huelgoat et de Poullaouen ferment, l'extraction ardoisière décline, ce qui entraîne une émigration ouvrière vers les carrières de [[Trélazé]]. Les activités maritimes sont irrégulières : la pêche, notamment à la sardine, et les conserveries dans les ports de la moitié sud du département ([[Douarnenez]], [[Audierne]], [[Guilvinec]], [[Concarneau]], etc.), mais aussi le port de guerre de Brest qui reste, [[Arsenal de Brest|arsenal]] y compris, la principale entreprise du département (entre {{nobr|6 000}} et {{nobr|8 000}} emplois selon les années<ref>{{Ouvrage |langue=fr|auteur1=Yves Le Gallo |titre=Le Finistère de la Préhistoire à nos jours|éditeur=Éditions Bordessoules|année= 1991|passage=397-414 |isbn= 2-903504-37-7}}.</ref>. Le tourisme reste embryonnaire, mais le tropisme balnéaire profite à des stations comme [[Roscoff]], [[Le Pouldu]], [[Beg Meil]], [[Morgat]], etc., voire à des localités de l'intérieur (Huelgoat). [[Pont-Aven]] et les autres villes de Cornouaille attirent les peintres. L'[[émigration]] est notable ({{nobr|57 700}} finistériens auraient quitté le département entre 1851 et 1901 selon une estimation de [[Michel Phlipponneau]]<ref>Michel Phlipponneau, ''Géopolitique de la Bretagne'', Rennes, 1986.</ref>, sans être forte (elle le fut davantage pendant L'entre-deux-guerres) ; le maximum de population rurale dans le département est atteint en 1906 avec {{nobr|586 000}} personnes. === Le {{s-|XX|e}} === ==== L'hostilité à la République radicale ==== La [[Basse Bretagne]], constituée principalement du Finistère, étrangère à l'espace linguistique national et restée en partie royaliste et très cléricale (notamment le Léon), se retrouve en état de sécession morale à l'encontre de la politique anticléricale des gouvernements radicaux de la [[Belle Époque]] ; l'interdiction du [[catéchisme]] et du [[prône]] en [[breton]] décidée par [[Émile Combes]] soulève de nombreuses protestations ; la résistance à la fermeture des [[Congrégation religieuse en droit français|écoles congréganistes]], en vertu de la [[Loi de séparation des Églises et de l'État]], puis la [[Querelle des inventaires]] exaspère ; par exemple le journal ''[[La Lanterne (quotidien)|La Lanterne]]'' écrit le {{date-|12 novembre 1902}} : « La Bretagne cléricale prétend se mettre au-dessus des lois et braver la France républicaine. (…) La révolte a assez duré »<ref>{{Ouvrage |auteur1= [[Yves Le Gallo]] |titre=Le Finistère de la Préhistoire à nos jours |sous-titre=Avant-propos. La solitude morale : le ban de la nation |éditeur=Bordessoules |année= 1991|pages totales= 592|passage=16 |isbn=2-903504-37-7}}.</ref>. ==== Le Finistère pendant la Première Guerre mondiale ==== Jamais envahi par l'ennemi pendant la Première Guerre mondiale, le Finistère fut une terre de refuge pour des habitants de la Belgique et du Nord de la France dès 1914. Plusieurs hôpitaux militaires temporaires furent installés dans des villes finistériennes, par exemple à Brest, Quimper, Landerneau, Pont-l'Abbé, etc. Les régiments de l'armée de terre composés principalement de Finistériens (les régiments étant à recrutement principalement local au début de la guerre) sont le [[118e régiment d'infanterie]] (Quimper), le [[19e régiment d'infanterie (France)|19e régiment d'infanterie]] (Brest) et en partie le [[116e régiment d'infanterie]] (Vannes et Morlaix), ainsi que leurs régiments de réserve, respectivement le [[318e régiment d'infanterie]], le [[219e régiment d'infanterie]] et le [[316e régiment d'infanterie]]. Les [[fusilier marin|fusiliers marins]], commandés par l'[[Pierre Alexis Ronarc'h|amiral Ronarc'h]], s'illustrèrent lors de la [[bataille de l'Yser]], notamment lors des [[Maissin (Belgique)# La bataille de Maissin|combats de Maissin]]. Mais de nombreux Finistériens, en particulier les [[inscription maritime|inscrits maritimes]], servirent dans la [[Marine nationale (France)|Marine nationale]], participant notamment aux [[bataille des Dardanelles|combats des Dardanelles]] et à l'[[expédition de Salonique]] ; les marins finistériens furent nombreux à périr noyés à bord de navires coulés par les marines ennemies, à bord des [[croiseur cuirassé|croiseurs cuirassés]] ''[[Léon Gambetta (croiseur cuirassé)|Léon-Gambetta]]'' et ''[[Amiral Charner (croiseur cuirassé)|Amiral-Charner]]'' et du cuirassé ''[[Bouvet (cuirassé)|Bouvet]]'' parmi bien d'autres exemples possibles. Le port de Brest fut le principal port d'entrée des troupes américaines en France en 1917 et 1918 ; le [[Lambézellec#L'hôpital, puis la caserne, de Pontanézen au XIXe siècle et le camp américain entre 1917 et 1920|camp de Pontanézen]] fut aménagé pour ces troupes. Des bases d'[[hydravion]]s furent créés par les Américains, notamment la base de Laninon à Brest, celle de l'[[Plouguerneau#Îles et îlots|île Terch]] en [[Plouguerneau]], celle de l'[[Île-Tudy]] dans le but de combattre les bateaux allemands qui menaçaient les convois de ravitaillement venant des États-Unis. ==== Les paysans et l'agriculture décrits au début du {{s-|XX|e}} ==== Louis Ogès décrit ainsi les paysans finistériens vers 1920 : {{Citation bloc|Le paysan [finistérien] est un travailleur infatigable. (…) Absorbé tout entier par sa besogne journalière, il lit peu. (…). La politique ne l'intéresse guère. Très attaché à sa religion, il ne manquera jamais la [[messe]] ; mais, après l'office religieux, il visitera les [[débit de boisson|débits]] et souvent y boira plus que de raison. Très économe, parfois même avare, son bonheur sera d'accumuler les écus au fond de sa vieille armoire de chêne ; il ne touchera au pécule péniblement amassé que pour agrandir ou améliorer sa ferme. Défiant envers le citadin et même envers ses voisins, il s'attarde dans de vaines discussions, ne livre pas sa pensée dans la crainte d'être dupe<ref name="goa" />.}} En 1919, la production agricole globale a baissé d'environ 10 % par rapport à avant la guerre ; le Finistère a produit {{nobr|800 000}} quintaux de [[blé]] {{nobr|750 000}} quintaux d'[[avoine]], {{nobr|350 000}} de [[sarrasin commun|sarrasin]], {{nobr|300 000}} de [[seigle]] et [[méteil]], et autant d'[[orge commune|orge]]. Les [[plantes fourragères]] (trèfles, choux, betteraves, [[panais]], [[rutabaga]]s) suffisent à la consommation du bétail ; légumes, primeurs et pommes de terre sont exportés. La production annuelle de [[cidre]] est d'environ {{nobr|300 000}} hectolitres. L'[[ajonc]] broyé est utilisé pour la nourriture des chevaux. On compte dans le département {{nobr|150 000}} chevaux (principalement des [[postier breton|postiers bretons]]), {{nobr|420 000}} vaches et bœufs (souvent encore de race [[Bretonne pie noir|pie noire]]), {{nobr|132 000}} porcs et les moutons sont encore nombreux dans les monts de l'intérieur<ref>{{Ouvrage |auteur1=Louis Ogès |titre=Géographie du département du Finistère. |lieu=Quimper |éditeur= Librairie Ad. Le Goaziou|année= 1922 |pages totales=32 |passage=24-27 |isbn=}}.</ref>. ==== Les méfaits dus à la misère, l'alcool et les ravages de la tuberculose ==== Lors de la [[Mission (christianisme)|mission]] de [[Trégunc]] de 1670, le prédicateur [[Julien Maunoir]] s'étonne de trouver un prêtre ne s'étant jamais enivré « ce qui parût admirable dans un païs où, mesme parmi les prêtres, la sobriété estoit une vertu héroïque »<ref>{{Ouvrage |langue=fr|auteur1=R. P. Boscher |titre= Le Parfait Missionnaire dans le Père Julien Maunoir|éditeur=|année= 1697|passage=328}}.</ref>. La malnutrition explique la petite taille des Finistériens d'alors : par exemple en 1842, sur 97 hommes appelés pour le [[tirage au sort]] des [[conscription|conscrits]] dans le [[canton de Plogastel-Saint-Germain]], de 16 à 20 étaient de 12 à 15 cm au-dessous de la taille requise pour pouvoir être retenus<ref>{{Article |langue=fr|auteur1= |titre= Sans titre |périodique= Journal ''L'Armoricain''|date=10 mai 1842 |pages= |lire en ligne= |consulté le=17 avril 2022}}.</ref>. En 1842 la durée moyenne de vie dans le Finistère n'était encore que de 27 ans (contre 39 ans dans les [[Hautes-Pyrénées]]) en raison de la mauvaise nourriture et de l'alcoolisme<ref>{{Article |langue=fr|auteur1= |titre=Sans titre |périodique= Journal ''L'Armoricain''|date= 19 avril 1842 |pages= |lire en ligne= |consulté le=17 avril 2022}}.</ref>. [[Camille Vallaux]] écrit en 1905 : {{Citation bloc|De longs siècles de misère ont réduit la taille moyenne chez les hommes de l'intérieur et un siècle d'alcoolisme commence à produire un résultat semblable chez les pêcheurs. La taille moyenne n'est que de 1,55 m à 1,60 m dans le bassin de Carhaix-Châteaulin ; elle atteint 1,65 m à 1,70 m dans l'[[Armor]], mais on remarque à [[Penmarc'h]], à [[Concarneau]], que la race ''[l'emploi du mot "race" par l'auteur est significatif de l'époque à laquelle ce texte a été écrit] '', ravagée par la [[scrofule]], s'étiole et diminue. Au contraire les hommes sont assez grands en [[Cornouaille]] où la race est forte et de haute taille. Les épidémies sont fréquentes partout, car le mépris de l'hygiène est une règle générale ; mais ce sont surtout sur l'Armor des épidémies localisées de [[choléra]], de [[typhoïde]] et de [[scarlatine]] ; à l'intérieur (…) les épidémies de typhoïde, de [[dysenterie]] et même de [[variole]] éclatent de temps à autre. (…) La [[mortalité infantile]] qui en dérive est une règle générale<ref>{{Ouvrage |auteur1= [[Camille Vallaux]] |titre= La Basse-Bretagne, étude de géographie humaine|lieu= Paris |éditeur= Cornely et Cie|année=1905 |pages totales= 320}}.</ref>.}} L'[[alcoolisme]] a augmenté dans le cours du {{s-|XIX}} et du début du {{s-|XX}} dans le département. Selon Louis Ogès, la consommation d'alcool pur par habitant (donc enfants inclus) et par an est passée de 1,6 litre en 1824 à 4,9 litres en 1880 et 5,5 litres en 1920, ce qui correspond à cette date à l'équivalent de 35 litres d'[[eau-de-vie]] par adulte et par an. En 1920 le Finistère est le département français où les procès pour ivresse sont les plus nombreux ; l'alcoolisme y fait des ravages dans toutes les classes sociales, mais principalement chez les pêcheurs et les ouvriers. Le nombre des [[débit de boisson|débits de boisson]] dans le département est passé de {{nobr|2 294}} en 1824 à {{nobr|4 862}} en 1850, à {{nobr|5 611}} en 1880 et à {{nobr|10 645}} en 1913 (soit à cette date un débit de boisson pour 74 habitants (enfants inclus)<ref name="goa">{{Ouvrage |auteur1=Louis Ogès |titre=Géographie du département du Finistère. |lieu=Quimper |éditeur= Librairie Ad. Le Goaziou|année= 1922 |pages totales=32 |passage=15-16}}.</ref>. La [[tuberculose]] exerce aussi ses ravages au début du {{s-|XX}} (56 % des cas de tuberculose sont liés à l'alcool). Un [[sanatorium]] départemental est fondé à [[Plougonven]] en 1917<ref name="goa" />. L'habitat reste sommaire : la pièce unique et le [[lit clos]] restent dominants, même si des cloisons et même des maisons à étage commencent à se répandre, notamment dans le [[Pays de Léon|Léon]]. Les vêtements s'améliorent, notent avec la mode des costumes ruraux caractéristiques d'un « pays », par exemple ceux du [[Pays Bigouden]] du [[Pays Glazik]], du [[Pays Chelgen]], etc. ==== Le déclin des traditions et les progrès de l'instruction dans les premières décennies du {{s-|XX|e}} ==== En 1920 la proportion des [[conscription|conscrits]] [[illettrisme|illettrés]] est encore de 6 % dans le Finistère (2,65 % pour l'ensemble de la France), mais des écoles existent désormais dans toutes les communes. Sous l'influence de l'enseignement et du [[service militaire]] obligatoires, les mentalités évoluent : les superstitions, le recours aux guérisseurs et sorciers, la croyance dans les vieilles légendes, reculent ; l'hygiène commence à progresser ; les [[pardon (cérémonie)|pardons]] sont toujours très fréquentés, mais alors qu'ils étaient essentiellement religieux, ils sont de plus en plus aussi des fêtes profanes. La jeunesse reste fidèle aux [[danses bretonnes]] , mais l'emploi de la [[langue bretonne]] commence son déclin. Les progrès de l'instruction furent ensuite très rapide, le Finistère devenant en quelques décennies une pépinière de diplômés, comme l'illustre l'exemple de [[Plozévet]]. {{Article détaillé|Plozévet#Une pépinière d'intellectuels}} ==== L'émigration agricole de l'entre-deux-guerres ==== Le "[[moratoire|moratorium]]" décidé par la loi du {{date-|5 août 1914}}, et renouvelé tous les ans pendant la [[Première Guerre mondiale]], prévoyait le prolongement des baux agricoles parvenant à échéance au profit des mobilisés et de leur famille ; il provoqua par contre-coup un manque de terres à louer lors de sa suppression en 1921, provoquant un exode rural important, notamment en Bretagne<ref>{{lien web |titre=Périgord. L'autre terre bretonne |url=https://www.letelegramme.fr/bretagne/perigord-l-autre-terre-bretonne-29-12-2016-11347194.php |site=Le Telegramme |date=29-12-2016 |consulté le=07-07-2020}}.</ref>. [[Hervé Budes de Guébriant]], alors président de l'"Union des syndicats agricoles de Landerneau", charge alors François Tinevez, agriculteur à [[Plabennec]], soutenu entre autres par [[Vincent Inizan]], agriculteur, maire de [[Kernoues]] et député du Finistère, d'organiser l'émigration. Vincent Inizan déclare le {{date-|1 février 1921}} à l'Assemblée nationale : « Dans maintes régions de France des terres agricoles sont en friche. (…) Les campagnes se dépeuplent et la terre meurt, faute de bras. Dans une région cependant, la Bretagne, (…) le phénomène inverse se produit, causant une menace sociale des plus inquiétantes (…) ». Une étude alors lancée à travers toute la France par [[Auguste Puis]], sous-secrétaire d'état à l'agriculture, et une autre effectuée par l'union des syndicats agricoles du Finistère, montrèrent que des terres étaient disponibles, notamment en [[Dordogne (département)|Dordogne]], dans le [[Gers (département)|Gers]] et le [[Tarn-et-Garonne]]. Les premiers paysans bretons à émigrer, à l'instigation d'Hervé Budes de Guébriant, vers le sud-ouest de la France, et qui souvent ne parlaient que le [[breton]], partirent le {{date-|13 juin 1921}} des gares de [[Landerneau]], [[Châteaulin]], [[Quimper]] et [[Quimperlé]] et parvinrent le lendemain à [[Périgueux]]. Ils étaient accompagnés de trois "pilotes" : François Tinevez (alors maire de [[Plabennec]]), Pierre Le Bihan (du hameau de Gwarem-Vraz en [[Scaër]]) et l'abbé François Lanchès<ref>L'abbé François Lanchès est né le {{date-|9 janvier 1881}} à [[Châteauneuf-du-Faou]] ; il devint prêtre en 1906 et fut nommé en 1911 vicaire au Relecq-Kerhuon ; il fut en 1925 nommé aumônier des Bretons du Périgord ; en 1946 il est nommé [[chanoine]] honoraire de la [[cathédrale Saint-Front]] de [[Périgueux]] ; il est décédé le {{date-|21 août 1948}} à Châteauneuf-du-Faou.</ref>, vicaire au [[Relecq-Kerhuon]]. Les Léonards partirent s'installer dans le nord-est du département de la [[Dordogne (département)|Dordogne]], particulièrement dans le [[canton de Lanouaille]] ; ceux du sud du Finistère se dirigèrent vers le nord-ouest du même département, entre [[Nontron]] et [[Ribérac]] ; ceux du centre du Finistère allèrent dans le centre-ouest, dans la région de [[Saint-Astier (Dordogne)|Saint-Astier]] ; certains des paysans étaient contraints de prendre des terres en [[métayage]] à leur corps défendant, car ils auraient préféré le [[fermage]] auquel ils étaient habitués<ref>{{lien web |titre=Les Bretons des Bastides |url=https://espritdepays.com/dordogne/histoire/les-bretons-des-bastides |site=Esprit de Pays Dordogne-Périgord |date=10-08-2015 |consulté le=07-07-2020}}.</ref>. Trois autres convois de paysans bretons partirent successivement les {{date-|6 février 1922}}, {{date-|6 juin 1922}} et {{date-|6 novembre 1922}} en direction de la Dordogne. Par exemple le couplé Yves Cadalen - Marie-Jeanne Jaouen (mariés le {{date-|14 janvier 1904}} à [[Lampaul-Ploudalmézeau]]), qui exploitaient précédemment une petite exploitation de {{unité|3|à=4|ha}}, au lieu-dit "Pen ar Guéar" en Lampaul-Ploudalmézeau, trop petite pour nourrir leur famille qui comptait alors 9 enfants, partit le {{date-|6 février 1922}} ; ils louèrent d'abord une ferme de 30 ha, appartenant au comté de la Verrie de Vivans, à [[Gageac-et-Rouillac]], puis en 1927 à Beylive et en 1932 au Vaudou, dans les deux cas dans la commune de [[Bergerac (Dordogne)|Bergerac]]. Le {{date-|25 août 1925}} l'abbé François Lanchès est nommé "[[aumônier]] des Bretons du Périgord". Une autre colonie bretonne s'installa dans le [[Lot-et-Garonne]], des familles originaires entre autres de [[Plabennec]] et [[Guipavas]] s'installèrent dès 1921 dans la région de [[Marmande]] et, en 1926, 11 familles originaires du [[Le Cloître-Pleyben|Cloître-Pleyben]] s'installèrent dans les environs de [[Gontaud]], [[Saint-Pierre-de-Nogaret]], [[Verteuil-d'Agenais]] et [[Hautesvignes]] ; d'autres les années suivantes dans les environs de [[Seyches]], [[Clairac (Lot-et-Garonne)|Clairac]] et [[Lévignac-de-Guyenne]]. Dans la deuxième moitié de la décennie 1920, 21 familles de [[Gouézec]], 8 familles de [[Pleyben]], 8 de [[Brasparts]] et 6 de [[Lennon (Finistère)|Lennon]], ainsi que d'autres familles venant des [[Côtes-du-Nord]] (notamment de [[Locarn]]), s'installent dans le [[canton de Seyches]] ; d'autres familles bretonnes s'installent dans la région de [[Monflanquin]] ; des familles venant de [[Guiscriff]], du [[Le Faouët (Morbihan)|Faouët]], des environs de Châteauneuf-du-Faou, de [[Theix]], etc. s'installèrent dans la région de [[Nérac]] et des familles cornouaillaises autour de [[Lévignac (Haute-Garonne)|Lévignac]] ; certaines familles émigrèrent dans le [[Gers (département)|Gers]]<ref name=bail>{{Ouvrage|langue=fr |prénom1=Sylvain|nom1=Le Bail |titre=Cœurs de Breizh. Aux Bretons d'ici et d'ailleurs |éditeur=Les oiseaux de papier |année=2009 |isbn=2916359311}}.</ref>. Des paysans du [[Pays glazik]] s'installèrent pendant la décennie 1930 autour de [[Lanouaille]] en Dordogne ; d'autres, de la région de Quimperlé, dans la région de [[Mussidan]] ; un groupe de la région d'[[Elliant]]-[[Saint-Évarzec]]-[[Saint-Yvi]] entre [[Beaumont-du-Périgord]] et [[Villaréal]] ([[Lot-et-Garonne]]) ; etc.<ref name=bail/> En Dordogne en 1934, sur {{nobr|1 200}} familles bretonnes immigrées, 350 sont propriétaires de leur exploitation agricole, 500 fermiers et 350 métayers<ref name=bail/>. Le premier Congrès des Bretons d'Aquitaine se tint le {{date-|18 mai 1938}} à [[Bergerac (Dordogne)|Bergerac]] en présence d'Hervé Budes de Guébriant. Un second congrès se tint le {{date-|10 mai 1953}} à Bergerac et un autre à [[Tonneins]] en 1955. Le journal ''Breiz Nevez'' (Nouvelle Bretagne) est distribué en 1950 à 522 familles de Dordogne, 761 du Lot-et-Garonne et 385 d'autres départements du sud-ouest français (Tarn-et-Garonne, Gers, Gironde, Charente, Haute-Vienne, Creuse, Corrèze)<ref name=bail/>. Mais l'émigration finistérienne a en fait commencé dès le milieu du {{s-|XIX|e}}, notamment vers la région parisienne ([[Bécassine (bande dessinée)|Bécassine]] !), beaucoup de Bas-Bretons s'installant à proximité de la [[gare Montparnasse]]), et n'est pas seulement agricole ; des pêcheurs et ouvrières de conserverie partent vers les ports de la côte atlantique au sud de la Loire, ou du littoral normand ou nordiste ; on compte plus de 35 000 immigrés bretons (dont beaucoup viennent de la région de [[Morlaix]]<ref group=Note>Cette tradition remonte à l'existence entre 1838 et 1907 de la "Compagnie des paquebots à vapeur du Finistère", fondée par [[Édouard Corbière]], qui assurait des liaisons maritimes entre Morlaix et Le Havre.</ref>) au [[Le Havre|Havre]] en 1938. Certains sont partis à l'étranger, notamment en Amérique du Nord, par exemple au [[Canada]]<ref group=Note>L'abbé Le Floch fonde en 1924 [[Saint Brieux]] au [[Saskatchewan]], qui reçoit des colons des [[Côtes-du-Nord]], mais aussi du Finistère.</ref>. ==== Les clivages politiques de l'entre-deux-guerres ==== La [[parti radical (France)|gauche radicale]] domine en Cornouaille (notamment avec [[Georges Le Bail (homme politique)|Georges Le Bail]], hostile à toute compromission avec les cléricaux ; [[Albert Louppe]] et [[Maurice Bouilloux-Lafont]] sont plus modérés) et dans le Trégor finistérien ; les [[Section française de l'internationale ouvrière|socialistes]] sont influents à Brest ([[Émile Goude]]) et dans les ports de pêche cornouaillais, parfois sensibles à l'influence [[Parti communiste français|communiste]] (par exemple [[Douarnenez]]). À droite [[Adolphe Duparc]], [[évêque de Quimper et Léon]], apparaît comme le chef de file, organisant la résistance à la politique anticléricale du [[Cartel des gauches]], faisant ouvrir plus de 100 écoles confessionnelles dans son diocèse ; son influence est particulièrement forte dans le [[Pays de Léon|Léon]] et la plupart des campagnes (sauf dans les [[Monts d'Arrée]]). Ces clivages se retrouvent dans la presse locale : ''[[L'Ouest-Éclair]]'' soutient les conservateurs et les [[Le Sillon|sillonnistes]] alors que ''[[La Dépêche de Brest et de l'Ouest]]'' soutient les républicains, voire les radicaux. ''[[Le Courrier du Finistère]]'' représente le point de vue de l'évêché. ==== Le militantisme culturel et la tentation autonomiste ==== Déjà au {{s-|XIX|e}} des hommes comme [[François-Marie Luzel]] et [[Théodore Hersart de La Villemarqué]] (dans le ''[[Barzaz Breiz]]'') se préoccupent de transcrire le patrimoine oral en langue bretonne des contes et ''[[gwerz|gwerziou]]''. Seul département totalement de tradition bretonnante, le Finistère joue un rôle important dans le renouveau culturel breton grâce à des associations ou manifestations comme le ''[[Bleun Brug]]'' fondé en 1905, le mouvement artistique ''[[Seiz Breur]]'', les organisations de [[cercle celtique|danses celtiques]] (''[[Kendalc'h]]'' et ''[[War'l Leur ]]''), les ''[[École Diwan|écoles Diwan]]'', la mode des ''[[fest-noz|festou-noz]]'', les [[folklore|fêtes folkloriques]] ([[Fêtes de Cornouaille]], Fête des Fleurs d'Ajoncs à [[Pont-Aven]], Fête des Brodeuses à [[Pont-l'Abbé]], etc.) ou maritimes comme les [[Fêtes maritimes de Brest]], des chanteurs comme [[Glenmor]], [[Alan Stivell]]<ref group=Note>Méme si Alan Stivell, né le {{date-|6 janvier 1944}} à [[Riom]] ([[Puy-de-Dôme (département)|Puy-de-Dôme]]) n'est pas finistérien, il y a une large audience.</ref>, [[Louise Ebrel]], [[Dan ar Braz]], etc.), des écrivains comme [[Pierre-Jakez Hélias]], [[Xavier Grall]], etc., des festivals comme les [[Vieilles Charrues]] et le [[Festival du Bout du Monde]]. La tentation autonomiste a aussi séduit certains Finistériens qui se sont engagés pendant l'entre-deux-guerres dans des [[nationalisme breton|mouvements nationalistes bretons]] comme le [[Second Emsav]], [[Parti national breton]], le [[Parti autonomiste breton]], etc. ; certains de leurs membres, comme [[Olier Mordrel]], se compromettant en collaborant avec les [[nazis]] pendant la Seconde Guerre mondiale. Après cette guerre, la création de l'[[Union démocratique bretonne]] illustre la persistance chez certains du rêve autonomiste ; d'autres succombent à la tentation terroriste : le [[Front de libération de la Bretagne]] commet notamment l'[[Attentat de Roc'h Trédudon|attentat de l'émetteur de Roc'h Trédudon]] en 1974. La création de l'[[Université de Bretagne Occidentale]] en 1971 (mais un enseignement supérieur dépendant des facultés de Rennes existait antérieurement) et du [[Centre de recherche bretonne et celtique]] en 1969 ont contribué au dynamisme de la vie culturelle dans le Finistère, à laquelle contribuent aussi des musées comme le [[Musée des Beaux-Arts de Brest]], le [[Musée des Beaux-Arts de Quimper]], le [[Musée de Pont-Aven]], le [[Musée départemental breton]] de Quimper, le [[Musée de la Marine de Brest]], etc. ==== Le Finistère pendant la Seconde Guerre mondiale ==== Le Finistère, principalement le [[Arsenal de Brest|port de guerre de Brest]], et y compris les îles, est [[zone occupée]] par les Allemands dès juin 1940. La ''[[Kriegsmarine]]'' aménage la [[base sous-marine de Brest]]. Brest devient pour ces raisons une cible privilégiée pour la ''[[Royal Air Force]]'' et L'''[[US Air Force]]'', les bombardements détruisant hélas également la ville de Brest. D'autres localités furent aussi victimes des bombardements, par exemple [[Guipavas]] et [[Scrignac]]. La bande littorale du département devient [[zone interdite (Seconde Guerre mondiale)|zone interdite]]. L'[[organisation Todt]] construit le [[Mur de l'Atlantique]], notamment en prélevant des galets de l'''[[Baie d'Audierne#L'Ero Vili|Ero Vili]]'', concassés grâce à l'[[usine de concassage de galets de Tréguennec]]. Le village de Trédudon-le-Moine (en [[Berrien (Finistère)|Berrien]]) revendique le titre de « premier village résistant de France ». De nombreux hommes de l'[[Île de Sein]] rejoignent la [[France libre]] dès les jours suivant l'[[appel du 18 juin]]. Le [[groupe Élie]] est le premier réseau de résistants brestois. Des réseaux de résistance naissent un peu partout, faisant de l'espionnage (comme le [[réseau Johnny]] et le réseau [[Vengeance (Résistance française)|Vengeance]]) ou organisant des filières d'évasion (par exemple la [[filière Sibiril]] depuis [[Carantec]] ou les départs vers l'Angleterre depuis Douarnenez). Des [[maquis (résistance)|maquis]] naissent principalement à partir de 1943 (maquis de [[Saint-Goazec#Le maquis de Saint-Goazec - Spézet : le bataillon Stalingrad|Saint-Goazec]], de Saint-Laurent (en [[Plouégat-Guérand]]), de Pen-ar-Pont (près de Châteaulin), etc<ref> https://archives.finistere.fr/faites-classe-avec-les-archives/la-resistance-en-finistere-1940-1945.</ref>. Pour le seul arrondissement de Brest un site Internet recense plus de 800 résistants<ref>https://www.resistance-brest.net/</ref>. De nombreux résistants sont arrêtés, torturés, exécutés (par exemple 20 résistants fusillés à [[Moëlan-sur-Mer#La Seconde Guerre mondiale|Kerfany]] le {{date-|30 juin 1944}}, les 35 [[Penmarch#Les "fusillés du Poulguen"|fusillés du Poulguen]] en [[Penmarch]], les 44 [[Saint-Pol-de-Léon#Les drames de l'été 1944|résistants de Saint-Pol-de-Léon]] entre la fin juin et le {{date-|5 août 1944}}, les [[Plounévézel#Les martyrs de Plounévézel|martyrs de Plounévézel]], etc.) ou déportés dans les [[camp de concentration|camps de concentration]] où beaucoup perdirent la vie. [[Pierre Brossolette]], arrêté à [[Plouhinec (Finistère)|Plouhinec]], alors qu'il venait de débarquer à [[Plogoff]], torturé par le [[Sicherheitsdienst|SD]] et la [[Gestapo]], préféra se suicider. Des Finistériens ont aussi collaboré avec les Allemands, notamment le [[kommando de Landerneau]], qui multiplia les exactions. L'abbé [[Jean-Marie Perrot]], suspecté d'être un [[collaboration en France|collaborateur]], fut assassiné le {{date-|12 décembre 1943}}. La libération commence le {{date-|5 août 1944}}, les troupes américaines arrivant en premier via [[Le Moustoir (Côtes-d'Armor)|Le Moustoir]] et [[Huelgoat]]. Le [[Bataille de Brest (1944)|siège de Brest]] dure du {{date-|7 août 1944}} au {{date-|19 septembre 1944}}, achevant la destruction de la ville. Les troupes allemandes se réfugient dans la [[presqu'île de Crozon]] où le [[Hermann-Bernhard Ramcke|général Ramcke]] se rend le {{date-|19 septembre 1944}}. Les derniers combats dans le département concernent le "[[Laïta|front de la Laïta]]" dans le cadre de la [[poche de Lorient]]. Selon le décompte effectué par [[Georges-Michel Thomas]] 926 Finistériens (398 résistants exécutés, 384 autres personnes victimes de représailles et 74 disparus) auraient été tués par les Allemands ; 286 [[Forces françaises de l'intérieur|FFI]] auraient été tués lors des combats de la [[Libération de la France|Libération]] dans le département (il faut y ajouter 52 Finistériens tués lors du siège de Lorient) ; {{nobr|1 090}} Finistériens auraient été déportés dont 549 seraient morts dans les camps nazis ; plus de 500 Finistériens auraient été internés pendant au moins 90 jours. De plus la guerre aurait fait {{nobr|1 615}} victimes civiles (victimes de bombardements, d'explosion de mines, etc.) dans le département. Deux méprises de l'armée américaine provoquèrent la mort de 6 résistants (plus 5 blessés) à Lesven en [[Beuzec-Cap-Sizun]] le {{date-|26 août 1944}} et de 25 FFI à [[Telgruc-sur-Mer|Telgruc]] le {{date-|3 septembre 1944}}<ref>{{Ouvrage |auteur1= Alain Le Grand et [[Georges-Michel Thomas]] |titre= Le Finistère dans la guerre, 1939-1945 |sous-titre= La Libération |éditeur= Presses de la Cité |année= 1981 |tome= 2 |pages totales= 764 |passage= pages 514-515 |isbn= |lire en ligne= }}.</ref>. ==== Le Finistère après la Seconde Guerre mondiale ==== L'essor du [[Agriculture en Bretagne|modèle agricole breton]] pendant les [[Trente Glorieuses]] a concerné le Finistère avec l'essor des [[élevage hors-sol|élevages hors-sol]], notamment [[aviculture|avicole]] et [[porc]]in, et de la production laitière, ainsi que des productions maraîchères de la [[Ceinture dorée]] ([[Société d'intérêt collectif agricole|SICA]] de [[Saint-Pol-de-Léon]], [[Savéol]], etc.) ; le syndicalisme agricole y est puissant (FDSEA du Finistère et CDJA du Finistère principalement, le syndicaliste le plus connu étant [[Alexis Gourvennec]]) ; mais ce modèle est en crise (déjà en mai 1972 se produit une "grève du lait" avec séquestration de quatre dirigeants de la Coopérative de Landerneau et blocage généralisé des camions de collecte<ref>{{Article |auteur1= Serge Rogers |titre= Grève du lait : vent de fronde dans les campagnes |périodique= Journal ''[[Le Télégramme]]'' |date= 24 juillet 2022 |pages= |lire en ligne= https://www.letelegramme.fr/dossiers/1972-la-bretagne-se-rebelle/greve-du-lait-vent-de-fronde-dans-les-campagnes-24-07-2022-13087208.php |consulté le=29 juillet 2022 }}.</ref>), à la fois en raison de la concurrence étrangère accrue et des pollutions engendrées par les [[intrant agricole|intrants agricoles]], notamment les [[nitrates]] à l'origine des [[marée verte|marées vertes]]. Des entreprises agro-alimentaires, par exemple [[Guerlesquin#L'entreprise Tilly|Tilly]] à [[Guerlesquin]], ont disparu, d'autres ont connu de graves crises ([[Groupe Doux|Doux]] à [[Châteaulin]] par exemple), certaines ont mieux résisté (comme [[Bigard (entreprise)|Bigard]] à [[Quimperlé]]). Le [[désenclavement]] du Finistère, particulièrement excentré au sein de la France et de l'Union européenne, a été entrepris grâce au [[Plan routier breton]], à la création du [[Port de Roscoff - Bloscon|port en eau profonde de Roscoff]] et ''[[Brittany Ferries]]'', et à la [[LGV Bretagne-Pays de la Loire]] (mise en service en 2017), même si celle-ci s'arrête à Rennes pour sa branche bretonne, les [[TGV Atlantique]] poursuivant ensuite leur chemin en empruntant les lignes traditionnelles jusqu'à Brest et Quimper. L'[[aéroport de Brest-Bretagne]] participe aussi au désenclavement du département ; celui de [[Aéroport de Quimper-Bretagne|Quimper-Bretagne]] est en difficulté et même menacé de fermeture. Les manifestations contre le [[projet de centrale nucléaire de Plogoff]] entre 1978 et 1981 aboutirent à l'abandon du projet. Mais le Finistère reste très dépendant du reste de la France pour son approvisionnement électrique, en dépit des "autoroutes électriques" ([[ligne à haute tension|lignes à {{nobr|225 000}} volts]]) venant du [[centrale nucléaire de Flamanville|site nucléaire de Flamanville]] et des sites nucléaires de la vallée de la Loire et de la [[centrale thermique de Cordemais]], en raison de la faiblesse de ses sites de production : la [[site nucléaire de Brennilis|Centrale nucléaire de Brennilis]] est fermée depuis 1985 (non encore démantelée) ; la production hydroélectrique est négligeable en dépit de l'[[Saint-Herbot#La centrale hydro-électrique|usine de Saint-Herbot]] ; les énergies nouvelles restent de modeste importance (en 2019 le département comptait 175 [[éolienne]]s réparties sur 40 sites pour une puissance installée de 257,6 MW et {{nobr|4 482}} [[Énergie solaire photovoltaïque|installations solaires]] pour une puissance installée de 44 MW). Pour faire face aux pointes de consommation électrique, le Finistère dispose des [[turbine à gaz|turbines à gaz]] de Brennilis et de [[Dirinon]], auxquelles s'ajoute en 2022 la [[Centrale à cycle combiné gaz de Landivisiau]]. Le projet [[Celtic Interconnector]] (liaison électrique entre l'Irlande et la Bretagne), censé être opérationnel en 2027, devrait sécuriser l'approvisionnement électrique de la pointe de la Bretagne. La [[marée noire]] provoquée par le naufrage du pétrolier ''[[Amoco Cadiz]]'' le {{date-|16 mars 1978}} à [[Portsall]] a durablement marqué les esprits. Celles engendrées par les naufrages du ''[[Torrey Canyon]]'' (en 1967) et de l'''[[Erika (pétrolier)|Erika]]'' (en 1999) ont moins concerné le Finistère que les départements voisins, [[Côtes-d'Armor]] dans le premier cas, [[Morbihan (département)|Morbihan]] dans le second. == Héraldique == Le département est doté d'un blason : {{Blasonnement |image = Blason Finistère 29.svg |descript = « Parti, en 1 d'or au lion contourné de sable, et en 2 d'azur au bélier saillant d'argent onglé et accorné d'or, au chef d'argent chargé de cinq mouchetures d'hermine de sable. » |texte = le lion morné — c'est-à-dire sans griffes, ni dents, ni langue — de sable sur fond d'or représente l'ancien [[Pays de Léon|comté de Léon]] situé au nord du département. Le bélier d'argent onglé et accorné d'or — c'est-à-dire aux cornes et aux sabots dorés — sur fond d'azur représente l'ancien [[Cornouaille|comté de Cornouaille]] situé au sud du département. Ce sont les anciennes armes de ces deux comtés, le premier appartenant à la famille de Léon et le second étant attesté depuis la fin du {{s-|XVII}}.<br> Les hermines de sable sur fond d'argent, rappelant que le département est situé en Bretagne, peuvent symboliser soit les cinq départements historiques bretons, soit les cinq évêchés ou parties d'évêchés ayant servi à la création du département<ref>[http://extranet.cg29.fr/article/articleview/540/1/248 Page des armoiries sur le site du conseil général du Finistère]</ref>. }} Le Finistère ne dispose cependant pas de drapeau spécifique<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Divi|nom1=Kervella|lien auteur1=Divi Kervella|prénom2=Mikael|nom2=Bodlore-Penlaez|lien auteur2=Mikael Bodlore-Penlaez|titre=Guide des drapeaux bretons et celtes|éditeur=Yoran Embanner|lieu=Fouenant|année=2008|pages totales=192|passage=50|isbn=978-2-916579-12-2}}</ref>. Le conseil départemental utilise généralement un drapeau chargé du logotype, reprenant lui-même le blason du département. == Politique et administration == {{Article détaillé|Politique dans le Finistère}} {{Début d'illustration}} {{Carte double|Finistère}} {{Fin d'illustration|{{Géolocalisation/Finistère|image}}|Carte du Finistère.}} * [[Liste des députés du Finistère]] * [[Liste des sénateurs du Finistère]] * [[Liste des conseillers généraux du Finistère]] * [[Liste des préfets du Finistère]] Les personnalités exerçant une fonction élective dont le mandat est en cours et en lien direct avec le territoire du département du Finistère sont les suivantes : {| class="wikitable centre" ! scope="col" | Élection ! scope="col" | Territoire ! scope="col" | Titre ! scope="col" | Nom ! scope="col" | Tendance politique ! scope="col" | - ! scope="col" | Début de mandat ! scope="col" | Fin de mandat |----- | [[Élections départementales françaises de 2015|Départementales]] | [[Conseil départemental du Finistère]] | [[Liste des présidents des conseils départementaux français|Président du conseil départemental]] | [[Maël de Calan]] | [[Divers droite|DVD]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|bleu clair}} | | {{date|1|juillet|2021}} | [[2026]] |----- | [[Élections législatives françaises de 2017|Législatives]] | [[Première circonscription du Finistère|Première circonscription du Finistère - Quimper et sud]] | [[Assemblée nationale (France)|Députée]] | [[Annaïg Le Meur]] |[[La République en marche !|LREM]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|jaune}} | | [[2022]] | [[2027]] |----- | [[Élections législatives françaises de 2017|Législatives]] | [[Deuxième circonscription du Finistère|Deuxième circonscription du Finistère - Brest ville]] | [[Assemblée nationale (France)|Député]] | [[Jean-Charles Larsonneur]] |[[La République en marche !|LREM]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|jaune}} | | [[2022]] | [[2027]] |----- | [[Élections législatives françaises de 2017|Législatives]] | [[Troisième circonscription du Finistère|Troisième circonscription du Finistère - Brest campagne et nord-ouest]] | [[Assemblée nationale (France)|Député]] | [[Didier Le Gac]] |[[La République en marche !|LREM]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|jaune}} | | [[2022]] | [[2027]] |----- | [[Élections législatives françaises de 2017|Législatives]] | [[Quatrième circonscription du Finistère|Quatrième circonscription du Finistère - Morlaix et nord-est]] | [[Assemblée nationale (France)|Députée]] | [[Sandrine Le Feur]] |[[La République en marche !|LREM]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|jaune}} | | [[2022]] | [[2027]] |----- | [[Élections législatives françaises de 2017|Législatives]] | [[Cinquième circonscription du Finistère|Cinquième circonscription du Finistère - Landerneau et nord]] | [[Assemblée nationale (France)|Députée]] | [[Graziella Melchior]] |[[La République en marche !|LREM]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|jaune}} | | [[2022]] | [[2027]] |----- | [[Élections législatives françaises de 2017|Législatives]] | [[Sixième circonscription du Finistère|Sixième circonscription du Finistère - Châteaulin et centre]] | [[Assemblée nationale (France)|Député]] | [[Mélanie Thomin]] |[[Parti Socialiste (France)|PS]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|rose}} | | [[2022]] | [[2027]] |----- | [[Élections législatives françaises de 2017|Législatives]] | [[Septième circonscription du Finistère|Septième circonscription du Finistère - Douarnenez et sud-ouest]] | [[Assemblée nationale (France)|Députée]] | [[Liliana Tanguy]] |[[La République en marche !|LREM]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|jaune}} | | [[2022]] | [[2027]] |----- | [[Élections législatives françaises de 2017|Législatives]] | [[Huitième circonscription du Finistère|Huitième circonscription du Finistère - Concarneau-Quimperlé]] | [[Assemblée nationale (France)|Député]] | [[Erwan Balanant]] |[[Mouvement démocrate (France)|MoDem]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|orange}} | | [[2022]] | [[2027]] |----- | [[Élections sénatoriales de 2020 dans le Finistère|Sénatoriales (suffrage universel indirect)]] | [[Liste des sénateurs du Finistère|Département du Finistère]] | [[Sénat (France)|Sénateur]] | [[Michel Canévet]] | [[Union des démocrates et indépendants|UDI]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|bleu ciel}} | | [[2020]] | [[2026]] |----- | [[Élections sénatoriales de 2020 dans le Finistère|Sénatoriales (suffrage universel indirect)]] | [[Liste des sénateurs du Finistère|Département du Finistère]] | [[Sénat (France)|Sénatrice]] | [[Nadège Havet]] | [[La République en marche !|LREM]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|jaune}} | | [[2020]] | [[2026]] |----- | [[Élections sénatoriales de 2020 dans le Finistère|Sénatoriales (suffrage universel indirect)]] | [[Liste des sénateurs du Finistère|Département du Finistère]] | [[Sénat (France)|Sénateur]] | [[Jean-Luc Fichet]] | [[Parti socialiste (France)|PS]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|rose}} | | [[2020]] | [[2026]] |----- | [[Élections sénatoriales de 2020 dans le Finistère|Sénatoriales (suffrage universel indirect)]] | [[Liste des sénateurs du Finistère|Département du Finistère]] | [[Sénat (France)|Sénateur]] | [[Philippe Paul]] | [[Les Républicains|LR]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|bleu}} | | [[2020]] | [[2026]] |----- |[[Élections régionales françaises de 2015|Régionales]] |[[Bretagne]] | [[Liste des présidents des conseils régionaux en France|Président du conseil régional]] |[[Loïg Chesnais-Girard]] | [[Parti socialiste (France)|PS]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|rose}} | | {{date|2|juillet|2021}} | [[2027]] |----- | [[Élection présidentielle française de 2017|Présidentielle]] | [[France]] | [[Président de la République]] | [[Emmanuel Macron]] |[[La République en marche !|LREM]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|jaune}} | | {{date||mai|2022}} | {{date||mai|2027}} |} === Découpage administratif === Le département du Finistère est divisé en {{nobr|4 arrondissements}}, {{nobr|54 cantons}} et {{nobr|[[Liste des communes du Finistère|282 communes]]}}. Son chef-lieu est [[Quimper]]. La commune la plus peuplée est Brest et la plus étendue [[Scaër]]. Quatre communes sont des îles {{incise|[[Île-de-Batz]], [[Île-de-Sein]], [[Île-Molène]], et [[Ouessant]]}} tandis que l'[[archipel des Glénan]] est administré par la commune de [[Fouesnant]]. La commune de l'[[Île-Tudy]] n'est pas une île, malgré son nom. Les quatre arrondissements sont les suivants : * [[arrondissement de Quimper]], au sud. Il regroupe {{nobr|17 cantons}} et {{nobr|81 communes}}, a une superficie de {{unité|2202 km 2}} et est peuplé de {{unité|311718 habitants}} ; * [[arrondissement de Brest]], au nord-ouest. Il regroupe {{nobr|20 cantons}} et {{nobr|80 communes}}, a une superficie de {{unité|1408 km 2}} et est peuplé de {{unité|362380 habitants}} ; * [[arrondissement de Châteaulin]], au centre. Il regroupe {{nobr|7 cantons}} et {{nobr|61 communes}}, a une superficie de {{unité|1804 km 2}} et est peuplé de {{unité|84910 habitants}} ; * [[arrondissement de Morlaix]], au nord-est. Il regroupe {{nobr|10 cantons}} et {{nobr|60 communes}}, a une superficie de {{unité|1319 km 2}} et est peuplé de {{unité|126898 habitants}}. Un cinquième arrondissement, celui de [[Quimperlé]], a été supprimé en 1926. * [[Anciennes communes du Finistère]]. La division historique entre le nord et le sud du département est toujours apparente dans l'organisation de différentes entités publiques ([[Assurance maladie]], [[Allocations familiales]], [[Assurance chômage]], etc.), mixtes ou privées. Vers 1960{{quand}}, il était d'usage de libeller son courrier « Brest 29 N » (N pour nord, correspondant au centre de tri postal de Brest) et « Quimper 29 S » (S pour sud, correspondant au centre de tri postal de Quimper), au lieu des codes postaux 29200 Brest et 29000 Quimper. Il s'agissait d'une spécificité de la Poste<ref>{{Lien web|langue=fr|nom1=Sylvain|titre=L’épopée des ambulants (fin) : focus breton|url=https://philapostelbretagne.wordpress.com/2018/04/29/lepopee-des-ambulants-fin-focus-breton/|site=Philapostel Bretagne|date=2018-04-28|consulté le=2019-11-23}}</ref>, et le « 29 » (sans N ni S) figurait déjà sur les [[Plaque d'immatriculation française|plaques d'immatriculation]]. == Économie == {{Article détaillé|Économie du Finistère}} Le département représente 50 % de la pêche bretonne en termes d’effectifs et de navires<ref>{{Lien web|langue=fr|nom1=Raybaud|prénom1=Alice|titre=Les cassés de la mer|url=https://www.monde-diplomatique.fr/2019/12/RAYBAUD/61094|site=Le Monde diplomatique|date=2019-12-01}}</ref>. === Transport === [[Fichier:Carteroute29.jpg|vignette|250px|Carte du Finistère.]] {{Article détaillé|Transports dans le Finistère}} {{...}} === Tourisme === Le département du Finistère a obtenu en 2024 la deuxième place du classement GreenGo de « l'écoresponsabilité » pour le [[tourisme durable]], derrière l'[[Ardèche (département)|Ardèche]] et devant la [[Gironde (département)|Gironde]]<ref name=ardècheP>{{Lien web|titre=L'Ardèche, première destination des touristes écoresponsables|url=https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/ardeche/l-ardeche-premiere-destination-des-touristes-ecoresponsables-2942523.html|site=''[[France Télévisions]]''|date=23 mars 2024}}</ref>. {{...}} ==== Les résidences secondaires ==== Selon le recensement général de la population du {{date-|1 janvier 2008}}, 13,5 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires. Ce tableau indique les principales communes du Finistère dont les [[Résidence secondaire|résidences secondaires]] et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux en 2008 : {|class="wikitable sortable" style="text-align:right;" !scope=col| Ville !scope=col| Population municipale !scope=col| Nombre de logements !scope=col| Résidences secondaires !scope=col| % de résidences secondaires |- | style="text-align:left" | [[Île-Tudy]] | 691 | {{formatnum:1498}} | {{formatnum:1149}} | 76,69 % |- | style="text-align:left" | [[Île-de-Sein]] | 214 | 352 | 216 | 61,15 % |- | style="text-align:left" | [[Bénodet]] | {{formatnum:3208}} | {{formatnum:4310}} | {{formatnum:2572}} | 59,67 % |- | style="text-align:left" | [[Saint-Nic]] | 743 | {{formatnum:1048}} | 614 | 58,60 % |- | style="text-align:left" | [[Île-de-Batz]] | 574 | 746 | 427 | 57,16 % |- |style="text-align:left"| [[Brignogan-Plages]] | 844 | {{formatnum:1014}} | 558 | 55,01 % |- |style="text-align:left"| [[Locquirec]] | {{formatnum:1437}} | {{formatnum:1580}} | 814 | 51,52 % |- |style="text-align:left"| [[Ouessant]] | 856 | 941 | 459 | 48,77 % |- |style="text-align:left"| [[Loctudy]] | {{formatnum:4161}} | {{formatnum:3838}} | {{formatnum:1850}} | 48,20 % |- | style="text-align:left" | [[Névez]] | {{formatnum:2679}} | {{formatnum:2631}} | {{formatnum:1250}} | 47,50 % |- |style="text-align:left"| [[Landunvez]] | {{formatnum:1353}} | {{formatnum:1242}} | 559 | 45,01 % |- |style="text-align:left"| [[Roscanvel]] | 958 | 882 | 383 | 43,41 % |- |style="text-align:left"| [[Carantec]] | {{formatnum:3309}} | {{formatnum:3079}} | {{formatnum:1312}} | 42,60 % |- |style="text-align:left"| [[Crozon]] | {{formatnum:7680}} | {{formatnum:6584}} | {{formatnum:2782}} | 42,25 % |- |style="text-align:left"| [[Clohars-Carnoët]] | {{formatnum:3999}} | {{formatnum:3766}} | {{formatnum:1585}} | 42,09 % |- |style="text-align:left"| [[Plounéour-Trez]] | {{formatnum:1242}} | {{formatnum:1054}} | 435 | 41,25 % |- |style="text-align:left"| [[Combrit]] | {{formatnum:3469}} | {{formatnum:2668}} | {{formatnum:1060}} | 39,71 % |- |style="text-align:left"| [[Porspoder]] | {{formatnum:1646}} | {{formatnum:1408}} | 558 | 39,61 % |- |style="text-align:left"| [[Fouesnant]] | {{formatnum:9557}} | {{formatnum:7756}} | {{formatnum:3026}} | 39,02 % |- |style="text-align:left"| [[Plovan]] | 693 | 538 | 209 | 38,93 % |- |style="text-align:left"| [[Camaret-sur-Mer]] | {{formatnum:2595}} | {{formatnum:2203}} | 827 | 37,53 % |- |style="text-align:left"| [[Plougonvelin]] | {{formatnum:3625}} | {{formatnum:2549}} | 956 | 37,50 % |- |style="text-align:left"| [[Primelin]] | 743 | 670 | 247 | 36,92 % |- |style="text-align:left"| [[Cléden-Cap-Sizun]] | 992 | 786 | 283 | 36,04 % |- |style="text-align:left"| [[Plougasnou]] | {{formatnum:3231}} | {{formatnum:2750}} | 982 | 35,71 % |- |style="text-align:left"| [[Kerlouan]] | {{formatnum:2272}} | {{formatnum:1682}} | 567 | 33,70 % |- |style="text-align:left"| [[Treffiagat]] | {{formatnum:2313}} | {{formatnum:1642}} | 545 | 33,19 % |- |style="text-align:left"| [[Esquibien]] | {{formatnum:1600}} | {{formatnum:1223}} | 405 | 33,09 % |- |style="text-align:left"| [[Plobannalec-Lesconil]] | {{formatnum:3321}} | {{formatnum:2458}} | 810 | 32,96 % |- |style="text-align:left"| [[Tréflez]] | 901 | 613 | 200 | 32,55 % |- |style="text-align:left"| [[Scrignac]] | 809 | 730 | 237 | 32,47 % |- |style="text-align:left"| [[Audierne]] | {{formatnum:2319}} | {{formatnum:1993}} | 647 | 32,45 % |- | style="text-align:left" | [[Plozévet]] | {{formatnum:2943}} | {{formatnum:2263}} | 730 | 32,26 % |- |style="text-align:left"| [[Roscoff]] | {{formatnum:3648}} | {{formatnum:2834}} | 909 | 32,06 % |- |style="text-align:left"| [[Lanildut]] | 944 | 646 | 204 | 31,58 % |- | style="text-align:left" | [[Penmarc'h]] | {{formatnum:5633}} | {{formatnum:4558}} | {{formatnum:1433}} | 31,44 % |- |style="text-align:left"| [[Plomodiern]] | {{formatnum:2162}} | {{formatnum:1441}} | 453 | 31,40 % |- | style="text-align:left" | [[Plogoff]] | {{formatnum:1374}} | {{formatnum:1072}} | 332 | 30,95 % |- |style="text-align:left"| [[Berrien (Finistère)|Berrien]] | 944 | 706 | 218 | 30,93 % |- |style="text-align:left"| [[Saint-Pabu]] | {{formatnum:1849}} | {{formatnum:1182}} | 357 | 30,22 % |- |style="text-align:left"| [[La Forêt-Fouesnant]] | {{formatnum:3261}} | {{formatnum:2223}} | 650 | 29,24 % |- |style="text-align:left"| [[Lampaul-Plouarzel]] | {{formatnum:2058}} | {{formatnum:1360}} | 396 | 29,14 % |- |style="text-align:left"| [[Plonévez-Porzay]] | {{formatnum:1679}} | {{formatnum:1097}} | 319 | 29,04 % |- |style="text-align:left"| [[Moëlan-sur-Mer]] | {{formatnum:6932}} | {{formatnum:4843}} | {{formatnum:1392}} | 28,74 % |- | style="text-align:left" | [[Plouhinec (Finistère)|Plouhinec]] | {{formatnum:4267}} | {{formatnum:3010}} | 864 | 28,69 % |- |style="text-align:left"| [[Telgruc-sur-Mer]] | {{formatnum:2042}} | {{formatnum:1343}} | 372 | 27,74 % |- | style="text-align:left" | [[Le Conquet]] | {{formatnum:2604}} | {{formatnum:1736}} | 476 | 27,41 % |- |style="text-align:left"| [[Plouguerneau]] | {{formatnum:6275}} | {{formatnum:4068}} | {{formatnum:1093}} | 26,88 % |- | style="text-align:left" | [[Guilvinec]] | {{formatnum:2998}} | {{formatnum:2552}} | 683 | 26,75 % |- |style="text-align:left"| [[Cléder]] | {{formatnum:3814}} | {{formatnum:2451}} | 645 | 26,32 % |- |style="text-align:left"| [[Plouescat]] | {{formatnum:3736}} | {{formatnum:2466}} | 641 | 25,98 % |- |style="text-align:left"| [[Trégunc]] | {{formatnum:6799}} | {{formatnum:4414}} | {{formatnum:1141}} | 25,85 % |- |style="text-align:left"| [[Sibiril]] | {{formatnum:1974}} | 794 | 201 | 25,36 % |- |style="text-align:left"| [[Logonna-Daoulas]] | {{formatnum:2053}} | {{formatnum:1191}} | 296 | 24,83 % |- |style="text-align:left"| [[Pont-Aven]] | {{formatnum:2929}} | {{formatnum:2298}} | 568 | 24,72 % |- |style="text-align:left"| [[Guissény]] | {{formatnum:1886}} | {{formatnum:1226}} | 302 | 24,65 % |- |style="text-align:left"| [[Santec]] | {{formatnum:2280}} | {{formatnum:1439}} | 344 | 23,92 % |- |style="text-align:left"| [[Landéda]] | {{formatnum:3628}} | {{formatnum:1982}} | 417 | 21,02 % |- |style="text-align:left"| [[Plouarzel]] | {{formatnum:3391}} | {{formatnum:1740}} | 357 | 20,54 % |- |style="text-align:left"| [[Riec-sur-Bélon]] | {{formatnum:4162}} | {{formatnum:2510}} | 510 | 20,34 % |- |style="text-align:left"| [[Pouldreuzic]] | {{formatnum:1838}} | {{formatnum:1111}} | 214 | 19,30 % |- |style="text-align:left"| [[Huelgoat]] | {{formatnum:1602}} | {{formatnum:1125}} | 212 | 18,84 % |- |style="text-align:left"| [[Ploudalmézeau]] | {{formatnum:6070}} | {{formatnum:3095}} | 569 | 18,38 % |- |style="text-align:left"| [[Plonévez-du-Faou]] | {{formatnum:2099}} | {{formatnum:1339}} | 214 | 15,95 % |- |style="text-align:left"| [[Plomeur]] | {{formatnum:3579}} | {{formatnum:1878}} | 286 | 15,25 % |- |style="text-align:left"| [[Plounévez-Lochrist]] | {{formatnum:2391}} | {{formatnum:1337}} | 202 | 15,11 % |- |style="text-align:left"| [[Douarnenez]] | {{formatnum:15066}} | {{formatnum:9746}} | {{formatnum:1402}} | 14,39 % |- |style="text-align:left"| [[Concarneau]] | {{formatnum:20096}} | {{formatnum:12092}} | {{formatnum:1529}} | 12,64 % |- |style="text-align:left"| [[Châteauneuf-du-Faou]] | {{formatnum:3698}} | {{formatnum:2146}} | 271 | 12,62 % |} * [http://www.insee.fr/fr/recensement/page_accueil_rp.htm Source INSEE], chiffres au {{date-|1 janvier 2008}}. == Démographie == [[Fichier:Map-France-Finistère-Commune-population density.svg|vignette|250px|Densité de population par commune en 2007. {{Légende/Début}} {{Légende|#800000|>{{unité|400|hab./km|2}}}} {{Légende|#e00000|200 à {{unité|400|hab./km|2}}}} {{Légende|#ff7f2a|100 à {{unité|200|hab./km|2}}}} {{Légende|#fc0|50 à {{unité|100|hab./km|2}}}} {{Légende|#ff0|25 à {{unité|50|hab./km|2}}}} {{Légende|#0f0|<{{unité|25|hab./km|2}}}} {{Légende/Fin}}]] {{Article détaillé|Démographie du Finistère}} Les habitants du Finistère sont les Finistériens. Le Finistère était déjà peuplé au [[néolithique]] comme l'atteste la présence de nombreux mégalithes et menhirs. Entre le {{sp-|IV|et le|VII}}, il y eut plusieurs vagues migratrices des Bretons insulaires vers l'Armorique à la suite de la désorganisation de l'Empire romain et aux invasions des Saxons et des Angles. Ils se mêlèrent aux populations locales présentes sur place. Par la suite, la population du Finistère demeura isolée des autres populations à cause de son particularisme linguistique et de la position du Finistère à l'extrémité d'une péninsule. La francisation des Finistériens et le désenclavement de la péninsule grâce aux moyens modernes de transport contribueront à faciliter le brassage ethnique avec les habitants d'autres régions. Beaucoup de Finistériens ont été obligés de s'expatrier pour trouver un travail à partir des années 1850. La région parisienne ainsi que les grandes villes de l'ouest de [[Rennes]] et de [[Nantes]] et les ports du [[Le Havre|Havre]] et [[Toulon]] ont constitué les destinations favorites. Aujourd'hui les Finistériens tendent à vouloir revenir de plus en plus souvent dans leur département d'origine. La région parisienne où les prix de l'immobilier sont élevés attire de moins en moins. La majeure partie de la population vit dans les villes. Le taux d'urbanisation de la population atteint en effet 73 %. Brest compte environ {{unité|200000 habitants}} pour son agglomération et Quimper environ {{unité|80000 habitants}}. La population se concentre dans les zones proches du littoral tandis que l'intérieur des terres (régions des monts d'Arrée et des montagnes Noires) est largement sous-peuplée et a vu sa population fortement décliner au cours de la première moitié du {{s-|XX}} en raison d'un important exode rural. Le département compte {{unité|901293 habitants}} au {{date-|1 janvier 2012}}<ref>[http://insee.fr/fr/ppp/bases-de-donnees/recensement/populations-legales/pages2014/pdf/dep29.pdf Population du Finistère sur le site de l'INSEE.]</ref>. Il est l'un des plus peuplés de France et se classe à la {{24e|place}} pour le nombre d'habitants. === Évolution démographique === {{Population de France/section}} === Communes les plus peuplées === {{Composition Division de France | charte = autre | titre = Liste des quinze communes les plus peuplées du département | commune 1 = Brest | commune 2 = Quimper | commune 3 = Concarneau | commune 4 = Landerneau | commune 5 = Guipavas | commune 6 = Morlaix | commune 7 = Douarnenez | commune 8 = Plouzané | commune 9 = Plougastel-Daoulas | commune 10 = Quimperlé | commune 11 = Le Relecq-Kerhuon | commune 12 = Fouesnant | commune 13 = Landivisiau | commune 14 = Plabennec | commune 15 = Ergué-Gabéric }} == Culture == {{Article détaillé|Culture du Finistère}} * [[Liste des monuments historiques du Finistère]] === Cercles Celtiques et Bagadoù du Finistère === Adhérents aux Confédérations Kenleur (cercles) et Confédération Sonerion (Bagad) Korollerien Benodet de Bénodet, Ahès de Carhaix, Alc’houederien Kastellin de Châteaulin, Korollerien Laëta de Clohars-Carnoët, Avel dro Gwiseni de Guissény, Eostiged ar Stangala de Kerfeunteun-Quimper, Eskell an Elorn de Landerneau, Danserien Lann Tivizio de Landivisiau, Strollad Bro Landi de Landivisiau, Bro ar Ster Goz du Faou, Korollerien Montroulez de Morlaix, Sparfelled Plogoneg de Plogonnec, Milinerien Ploveilh de Plomelin, Pleon Pavenn de Plonéour-Lanvern, Bleunioù Sivi de Plougastel-Daoulas, Les amis danses bretonnes de Plouigneau, Kizhier Pluguen de Pluguffan. Bro Goz ar Milinou de Pont-Aven. Kañfarded Sant Evarzeg de Saint-Evarzec, Krog Mad de Guiclan, Cercle Celtique de Guimaëc, Danserien Brest de Brest, Danserien Sant Martin de Saint-Martin-des-Champs, Molan Douar Ar Mor de Moëlan-sur-Mer, Lapouzed ar Menez de Sizun, Brug ar Menez de Spézet, Ar Banal Aour de Bannalec, Groupe des Bruyères de Beuzec-Cap-Sizun, Cercle Celtique de Combrit. Ar Rouedoù Glas de Concarneau, Korollerien Kraon de Crozon, Ar Vro Melenig d'Elliant, Ar Pintiged Foen de Fouesnant, Ar Bleunioù Kignez de La Forêt-Fouesnant, Ar Vro Vigoudenn de Pont-L'Abbé, Giz'Kalon de Quimperlé, Gwen Ha Du de Landrévarzec, Danserien Kemper de Quimper (Ergué-Armel), Mederien Penhars de Quimper (Penhars), Korriganed Ar Meilhoù Glas de Quimper (Moulin-Vert), Livioù Kerien de Querrien, Bleunioù Lann An Aven de Riec-sur-Bélon, [[Bleuniadur|Ensemble Bleuniadur]] de Saint-Pol-de-Léon, Beg An Douar de Saint-Renan, Dañserien An Aberioù de Lannilis, Kalon Sant Yann de Saint-Jean-Trolimon, Bagad Ar Meilhoù Glaz (Moulin Vert), Bagad Beuzec Ar C’hap (Beuzec Cap Sizun), Bagad Brieg (Briec), Bagad Bro Kemperlé (Quimperlé), Bagad Cap Caval (Plomeur), Bagad Kemper (Quimper), Bagad Konk Kerne (Concarneau), Bagad Plougastel Daoulas, Bagad Bro An Aberiou (Plabennec), Bagad Bro Landerne (Landerneau), Bagad Glaziked Pouldregad (Pouldergat), Bagad Karaez (Carhaix), Bagad Kombrid (Combrit), Bagad Landi (Landivisiau), Bagad Penhars (Quimper), Bagad Brest St Mark, Bagadig Brieg, Bagad Eostiged Ar Mene, (Plomodiern), Bagad Glazik kemper, Bagad Bro Montroulez (Morlaix), Bagad An Eor Du (Ploudalmezeau), Bagad An Erge Vihan (Ergué Armel), Bagad Ar Banal Aour (Bannalec), Bagad Avel Dro (Pagan Guisseny), Bagad Bro Foen (Fouesnant), Bagad Kevrenn Kastell (St Pol de Leon), Bagad Ergué Vraz (Ergué Gabéric), Bagad Osismi Speied (Spezet), Bagadig Cap Caval (Plomeur), Bagadig Plougastell, Bagadig Penhars, Bagadig Moulin Vert, Bagad An Arvorig, Bagad An Dreizherien, Bagad Ar Vro Vigoudenn Uhel, Bagad Bro Skaër (Scaer), Bagad Kerhor (Kerhuon), Bagad Loctudy, Bagad Ribl An Elorn, Bagad St Patrick, Bagadig Beuzec Ar C’hap (Beuzec Cap SIzun), Bagadig Bro An Aberiou (Plabennec), Bagadig Bro Kemperle (Quimperlé), Bagadig Bro Landerne (Landerne), Bagadig Bro Montroulez (Morlaix) Bagadig Karaez (Carhaix), Bagadig Kemper (Quimper), Bagadig Konk Kerne, Bagadig Landi (Landivisiau), Bagadig Pouldregad (Pouldergat), Yaouankiz CAP CAVAL Plomeur, Bagad Ar Re Goz, Skolaj Skaer et Skolaj Penn ar Bed === Langue === Plusieurs [[dialecte]]s de la [[langue bretonne]] sont en usage dans le Finistère. Les deux principaux étaient le [[breton léonard|léonard]] parlé dans le tiers nord du département et le [[Breton cornouaillais|cornouaillais]] dans les deux tiers sud. Le [[breton trégorrois|trégorrois]] et le [[Breton vannetais|vannetais]] étaient parlés dans de petites zones situées à l'est de Morlaix pour le premier et à l'est de Quimperlé pour le second. Il n'existait pas de véritable frontière linguistique entre ces différents dialectes. Il s'agissait plutôt de petites variations à l'échelon local, au niveau de chaque paroisse, si bien que plus on s'écartait de sa paroisse d'origine, plus l'intercompréhension linguistique était rendue difficile. Il existait aussi des formes locales de français parlées uniquement dans les villes. Ainsi à Quimper, les habitants parlaient le [[quimpertin]]. Aujourd'hui, la population est largement francophone. Le Finistère ({{lang-br|Penn-ar-Bed}} en breton, ce qui signifie « bout du monde ») est néanmoins le département le plus bretonnant de Bretagne. Les effectifs pondérés que fournit l'enquête ''Étude de l'histoire familiale''<ref>Alexandra Filhon, Cécile Lefèvre, François Héran, ''Étude de l'histoire familiale'', [[Institut national d'études démographiques|INED]], 2005, {{ISBN|978-2-7332-0156-5}}.</ref> menée par l'INSEE en 1999 sont de plus de {{unité|132000 bretonnants}} de plus de {{nobr|18 ans}} pour ce seul département. S'y ajoutent notamment les effectifs des écoles bilingues qui se montent à {{unité|4333 élèves}} à la rentrée 2005, ou encore les élèves suivant des cours de breton dans les établissements publics du primaire (plus de {{formatnum:7600}} en 2002/2003) ou du secondaire (plus de {{formatnum:1800}} en 2002/2003). La [[signalisation routière bilingue]] est utilisée dans le département. === Patrimoine religieux === Le paysage du Finistère est profondément marqué par son [[Sauvegarde du patrimoine religieux en vie|patrimoine religieux]]. Ainsi, on y trouve deux cathédrales à [[Quimper]] et à [[Saint-Pol de Léon|Saint-Pol-de-Léon]]. Les bourgs possèdent des églises renfermant bien souvent des trésors : [[Calvaire (édifice)|calvaires]], [[retable]]s, [[baptistère]]s... Ce patrimoine religieux est marqué spécifiquement par la présence d'[[enclos paroissiaux]] notamment autour de la vallée de l'Elorn ([[La Roche Maurice]], [[La Martyre]], [[Bodilis]]...) mais aussi [[Saint-Thégonnec]], [[Guimiliau]] ou encore [[Pleyben]]. Enfin, la campagne est parsemée de calvaires et de chapelles situées dans des hameaux voire totalement isolées. === Parcs et jardins === * [[Conservatoire botanique national de Brest|Conservatoire botanique national]] – [[Brest]]<ref>[http://www.cbnbrest.fr Conservatoire botanique national – Brest].</ref> ; * Le jardin des Explorateurs – Brest ; * Parc Claude-Goude – [[Carantec]] ; * Parc botanique de Cornouaille – [[Combrit]]<ref>[http://www.parcbotanique.com Parc botanique de Cornouaille – Combrit].</ref> ; * Jardins de l'[[abbaye Notre-Dame de Daoulas]] – [[Daoulas (Finistère)|Daoulas]]<ref>[http://www.abbaye-daoulas.com Jardins de l'abbaye de Daoulas – Daoulas].</ref> ; * Jardin du château de Boutiguéry – [[Gouesnach]]<ref>[http://www.boutiguery.fr/ Jardin du château de Boutiguéry – Gouesnac'h].</ref> ; * Parc du manoir de Trogriffon – [[Henvic]] ; * [[Arboretum du Poërop]] et [[Huelgoat#Patrimoine naturel|forêt de Huelgoat]] – [[Huelgoat]]<ref>[http://www.arboretum-huelgoat.fr Arboretum du Poërop et forêt de Huelgoat – Huelgoat].</ref> ; * [[Jardin Georges Delaselle]] – [[Île-de-Batz]]<ref>[http://www.jardin-georgesdelaselle.fr Jardin Georges-Delaselle – Île-de-Batz].</ref> ; * Parc du [[manoir de Kerazan]] – [[Loctudy]]<ref>[http://www.kerazan.fr Parc du château de Kérazan – Loctudy].</ref> ; * Jardin de la Retraite – [[Quimper]] ; * Jardin du Prieuré – Quimper ; * Le domaine du [[château de Lanniron]] – Quimper ; * [[Jardin exotique et botanique de Roscoff|Jardin exotique et botanique]] – [[Roscoff]]<ref>[http://www.jardinexotiqueroscoff.com Jardin exotique de Roscoff – Roscoff].</ref> ; * Parc et Jardins du [[château de Trévarez]] – [[Saint-Goazec]]<ref>[http://www.trevarez.com Parc et Jardins du château de Trévarez – Saint-Goazec].</ref> ; * Parc du [[Château de Bagatelle (Saint-Martin-des-Champs)|château de Bagatelle]] – [[Saint-Martin-des-Champs (Finistère)|Saint-Martin-des-Champs]] ; * [[Château de Kerjean]] – [[Saint-Vougay]]<ref>[http://www.chateau-de-kerjean.com Château de Kerjean – Saint-Vougay].</ref> ; * [[Château de Kérouzéré]] – [[Sibiril]] ; * Jardin botanique des montagnes Noires – [[Spézet]]<ref>[http://www.coniferes-parc.com Jardin botanique des montagnes Noires – Spézet].</ref>. ==== Principales personnalités finistériennes ==== * [[Étienne Gourmelen]] (vers 1530-1593), médecin. * [[Michel Le Nobletz]], prédicateur. * [[Julien Maunoir]], prédicateur. * [[Jean-François de La Marche]] (1729-1806). * [[René Madec (marin)|René Madec]] (1736-1784), marchand et nabab. * [[Théophile-Malo de La Tour d'Auvergne-Corret]] (1743-1800), premier grenadier de la République. * [[Jean Victor Marie Moreau|Jean Victor Moreau]] (1763-1813), général. * [[René Laennec]] (1781-1826), médecin. * [[Guy Le Guen de Kerangal]], député. * [[Édouard Corbière]], écrivain. * [[Albert de Mun]], homme politique. * [[François Tanguy-Prigent]], homme politique et syndicaliste. * [[Alexis Gourvennec]], agriculteur et syndicaliste. * [[Édouard Leclerc]], commerçant. * [[Louis Le Pensec]], homme politique. * [[Jean Jestin]], Compagnon de la Libération ==== Bateaux ==== Plusieurs bateaux ont porté le nom "Finistère", dont : * Un bateau de deux [[roue à aube|roues à aubes]], construit en 1846 au [[Le Havre|Havre]] pour le compte de la "Compagnie des paquebots à vapeur du Finistère" ; * Un bateau à hélices, construit initialement pour une compagnie anglaise et qui avait pour nom ''Scotia'', fut rebaptisé ''Finistère'' et succéda au précédent sur la ligne de transports de passagers entre Morlaix et Le Havre, avant d'être vendu en 1912 à la compagnie Schiaffino et de faire du transport maritime le long des côtes algériennes. * En 1917 un [[cargo]] , initialement anglais sous le nom de ''Kinmount'', est brièvement sous pavillon français sous le nom de ''Finistère''. * Après la [[Première Guerre mondiale]] deux autres cargos de la compagnie Schiaffino portent successivement le nom : ''Finistère '' ; le second, un ancien trois mâts anglais construit en 1909 et ayant porté alors le nom de ''Teesider'', fut armé pendant la [[Seconde Guerre mondiale]] et devint un croiseur auxiliaire sous le nom de code X-35 ; il reprit du service comme cargo après la guerre et fut démoli en 1954<ref>{{Article |langue= |auteur1= Jean-Yves Brouard |titre= Il y a Finistère et Finistère |périodique= Journal ''[[Le Télégramme]]'' |volume= |numéro= |date= 8 janvier 2023 |pages= page 21 |issn= |e-issn= |lire en ligne= |consulté le=10 janvier 2023 |id= }}.</ref>. == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe=Note}} === Références === {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets|commons=Category:Finistère|wiktionary=Finistère}} === Bibliographie === * {{Ouvrage|langue=fr|titre=Histoires de familles, histoires familiales : les résultats de l'enquête famille de 1999|prénom1=Cécile|nom1=Lefèvre|auteur2=Alexandra Filhon|lieu=Paris|éditeur=Institut national d'études démographiques|collection=Cahiers de l'INED|numéro dans collection=156|année=2005|pages totales=641|isbn=978-2-733-20156-5|isbn10=2-733-20156-5|url=https://books.google.fr/books?id=odrEq7oBF04C&lpg=PP1&hl=fr&pg=PP1#v=onepage&q&f=false}} * {{Ouvrage|langue=fr|titre=Promenades littéraires en Finistère|prénom1=Nathalie|nom1=Couilloud|auteur2=Conseil général du Finistère|lieu=Spezet|éditeur=Coop Breizh|année=2009|pages totales=271|isbn=978-2-843-46403-4|isbn10=2-843-46403-X}}. === Articles connexes === * [[Département français]] * [[Liste des communes du Finistère]] * [[Liste des églises du Finistère]] * [[Conseil départemental du Finistère]] * [[Liste de films tournés dans le Finistère]] * [[Volontaires nationaux pendant la Révolution#Finistère|Volontaires nationaux du Finistère pendant la Révolution]] === Liens externes === * {{Autorité}} * {{Dictionnaires}} * {{Bases}} * [http://www.finistere.pref.gouv.fr/ Préfecture du Finistère] * {{Site officiel}} {{Palette|Bretagne|Départements et métropole à statut de collectivité territoriale français|Élections législatives dans le Finistère}} {{Portail|Finistère}} {{DEFAULTSORT:Finistere}} [[Catégorie:Finistère|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste%20de%20fromages%20fran%C3%A7ais
Liste de fromages français
[[Image:Principales AOC France.jpg|vignette|300px|Carte des principaux fromages [[Appellation d'origine contrôlée|AOC]] (la taille du symbole équivaut à la taille de la production).]] [[Image:200501 - 6 fromages.JPG|vignette|Assortiment de six fromages français (du centre puis dans le sens des aiguilles d'une montre) : [[Valençay (fromage)|valençay]], [[ossau-iraty]], [[bleu d'Auvergne]], [[Époisses (fromage)|époisses]], [[Neufchâtel (fromage)|cœur de Neufchâtel]] et [[Saint-félicien (fromage du Dauphiné)|saint-félicien]].]] En [[France]], les producteurs fermiers, les artisans et les industriels fabriquent, au début du {{s-|XXI|e}}, plus d'un millier de variétés de [[fromage]]s<ref name="Petit Futé"/>. En 2015, le Centre national interprofessionnel de l'économie laitière en répertorie {{formatnum:1200}} et le ''Guide 2015'' des fromages au lait cru publié par le magazine ''Profession fromager'', pas moins de {{Unité|1800|produits}} classés par région et par grande famille technologique<ref>{{Lien web|url=http://www.produits-laitiers.com/article/le-chiffre-du-mois-1200|titre=En France, on produit au moins 1200 variétés de fromage !|date=9 décembre 2015|site=produits-laitiers.com}}.</ref>. Cette versatilité s'explique par les très nombreuses variations dans l’espace et dans le temps que connaissent les fromages « fermiers » mais aussi d’un producteur à l’autre, et par des produits relevant d’une même recette mais qui peuvent être commercialisés sous des noms différents au sein des fromages industriels. Cette diversité aurait inspiré au [[Charles de Gaulle|général de Gaulle]] une phrase, probablement [[Apocryphe (littérature et art)|apocryphe]]<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Henri|nom1=Chamussy|titre=[[Claire Delfosse]], 2007, La France fromagère (1850-1990), Paris, Editions la Boutique de l'Histoire, coll. « Mondes ruraux contemporains », 270 p.|périodique=Cybergeo: European Journal of Geography|date=2008-09-16|issn=1278-3366|doi=10.4000/cybergeo.20043|lire en ligne=https://journals.openedition.org/cybergeo/20043|consulté le=2023-05-09}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Question - Guichet du Savoir : Général De Gaulle |url=https://www.guichetdusavoir.org/question/voir/66500 |site=www.guichetdusavoir.org |date=24/02/2020 |consulté le=2023-05-09}}</ref>, restée célèbre : {{citation|Comment voulez-vous gouverner un pays où il existe 246 variétés de fromage<ref>{{Ouvrage|auteur1=Ernest Mignon (pseudonyme de [[Constantin Melnik]])|préface=[[Jean Cau]]|illustrateur=[[Jacques Faizant]]|titre=Les Mots du Général|lieu=Paris|éditeur=[[Fayard (maison d'édition)|Fayard]]|année=1962|pages totales=159}}</ref> ?}}. Le nombre de fromage varie selon la [[Transcription (linguistique)|transcription]] de cette citation : 227, 258, 324 voire 365<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Kathe Lison|titre=The Whole Fromage|éditeur=Crown/Archetype|année=2013|passage=3}}.</ref>. Cette diversité provient probablement de la confusion faite avec le nombre de fromages qui a donné naissance à une [[Liste de locutions désignant la France|locution désignant la France]] : le « pays des 300 fromages » (le nombre varie). On dit aussi qu'il existe un fromage différent pour chaque jour de l'[[Année (calendrier)|année]] (au nombre de 365)<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Pierre Androuët]]|directeur1=Tante Quenette et Fanny Sacre|titre=Un fromage pour chaque jour|lieu=Paris|éditeur=Vergennes|collection=L'École de cuisine|année=1981|pages totales=80|isbn erroné=2-7309-2010-1}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[André Wartelle]]|titre=Idées reçues : Supplément au “[[Dictionnaire des idées reçues|Dictionnaire]]” de [[Gustave Flaubert]]|lieu=Paris|éditeur=Talmart|année=1997|pages totales=199|passage=86|isbn=2-903911-51-7}}.</ref>. Le [[colonel Rémy]] rapporte également dans ses [[mémoires]] qu'un de ses amis anglais, Kay Harrison, lui aurait déclaré, pendant la [[Seconde Guerre mondiale]] et l'[[occupation de la France par l'Allemagne durant la Seconde Guerre mondiale|occupation de la France par l'Allemagne]], qu'{{citation|un pays comme la France, qui sait fabriquer plus de deux cents sortes de fromages, ne peut pas mourir<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Colonel Rémy]]|titre=Mémoires d'un agent secret de la France libre|volume=1|titre volume=Juin 1940 – Juin 1942|lieu=Paris|éditeur=Aux trois couleurs|année=1945|pages totales=551|passage=47}}.</ref>}} (on trouve aussi cette citation attribuée sous différentes formes à [[Winston Churchill]]<ref>Danielle Birck, « [http://www.rfi.fr/francefr/articles/087/article_50507.asp La Journée nationale du fromage] », sur ''[[Radio France internationale|rfi.fr]]'', 24 mars 2007. Consulté le 30 mars 2009.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Léon Gruart|titre=Aliments d'aujourd'hui|lieu=Paris|éditeur=[[Hachette Livre|Hachette]]|année=1965|pages totales=127|passage=33}}.</ref>). Plusieurs [[appellation d'origine|appellations d'origine]] de fromage bénéficient de préservations quant à leur utilisation commerciale, celles-ci encadrant la production du lait et sa transformation en fromage : [[Liste des AOC et AOP laitières françaises#Fromages|45 appellations de fromages]] bénéficient de l'[[appellation d'origine contrôlée]] (AOC) au niveau français et de l'[[appellation d'origine protégée]] (AOP) au niveau de l'Union européenne ; 6 appellations de fromages bénéficient de l'[[indication géographique protégée]] (IGP)<ref>[[emmental de Savoie]], [[emmental français est-central]], [[gruyère français|gruyère]], [[Saint-marcellin (fromage)|saint-marcellin]], [[tomme de Savoie]] et [[tomme des Pyrénées]].</ref> et 6 appellations de fromages bénéficient de la marque [[Label rouge]]<ref>[[emmental français est-central]], [[raclette]], [[brie (fromage)|brie]], [[cabécou d'Autan]], [[mimolette vieille]] et mimolette extra vieille.</ref>. Depuis [[2001]], l'[[Association loi de 1901|association]] Fromages de terroir organise tous les ans, à la fin du mois de mars, une [[Journées nationales françaises|journée nationale]] du fromage<ref>{{Lien web|url=http://www.fromages-de-terroirs.com/journee-fr.php3?id_article=1650|titre=Journée nationale du fromage |consulté le=2007|site=fromages-de-terroirs.com}}.</ref>. {{sommaire alphabétique}} == A == {{colonnes|taille=25| * '''Abbaye (Fromages d'…)''' : ** [[Abbaye de Cîteaux (marque)|Abbaye de Cîteaux]], Côte-d'Or ** [[Abbaye la Joie Notre-Dame (marque fromagère)|Abbaye la Joie Notre-Dame]], Morbihan (marque et fabrication abandonnées) ** [[Boulette de la Pierre-qui-Vire|Abbaye de la Pierre-Qui-Vire]], Yonne ** [[Abbaye de Tamié (marque fromagère)|Abbaye de Tamié]], Savoie ** [[Abbaye de Chambarand|Chambaran]], Isère (marque et fabrication abandonnées) ** [[Mont des Cats (marque de fromage)|Mont des Cats]], Nord ** [[Port-Salut (marque fromagère)|Port-Salut]], Mayenne (production, transformation et fromage disparus sous leurs formes originelles) ** [[Pur Brebis de l'Abbaye de Belloc]], Pyrénées-Atlantiques ** [[Trappe de la Coudre]], Mayenne ** [[Trappe de Bricquebec]], Normandie (marque revendue et fabrication abandonnée à [[Les Maîtres laitiers du Cotentin]]) ** [[Trappe Échourgnac]], Dordogne ** [[Trappe de Timadeuc]] et [[Timanoix]], Bretagne * [[Abondance (fromage)|Abondance]], Haute-Savoie * Affidélice, Époisses, Bourgogne * [[Aiguille d'Orcières]], Hautes-Alpes * [[Aisy]], Bourgogne ** [[Aisy Cendré]], Bourgogne * Alzitone, Corse * [[Ami de Chambertin]], Bourgogne * [[Amou (fromage)|Amou]], Gascogne * Amour de Nuits, Bourgogne * [[Angelot (fromage)|Angelot]], Pays d'Auge, Normandie * [[Anneau du Vic-Bilh]], Béarn et Gascogne * [[Annot (fromage)|Annot]], Alpes-de-Haute-Provence * [[Arnégui (fromage)|Arnégui]], Pays Basque * [[Arôme au vin blanc]], Rhône-Alpes * [[Arôme de Lyon|Arôme de Gêne de Marc]] ou Arôme de Lyon, Rhône-Alpes * [[Arrigny (fromage)|Arrigny]], Champagne-Ardenne * [[Arthon (fromage)|Arthon]], Centre * [[Fromage aux artisons|Artisons]] (fromages aux), Haute-Loire, Cantal * [[Caillebotte (fromage)|Aunis]], Aunis * Aulnay-de-Saintonge, Poitou * [[Autun (fromage)|Autun]], Bourgogne }} == B == [[Fichier:Banon et fromages de chèvre de Haute-Provenc.jpg|vignette|redresse|Banon et différents fromages de chèvre de Haute-Provence.]] {{colonnes|taille=25| * [[Babybel]], Mayenne, Pays de Loire * [[Baguette laonnaise]], Aisne, Picardie * Bamalou, Ariège * [[Banon (fromage)|Banon]], Provence, [[Appellation d'origine contrôlée|AOC]] 2003 * [[Barberey (fromage)|Barberey]], ou [[troyen cendré]], Champagne. * [[Barousse (fromage)|Barousse]], Pyrénées * [[Bargkass]], Vosges * Batistin, au lait de vache, [[Pas-de-Calais]] * Bayard Gourmand, Île-de-France * [[Beaufort (fromage)|Beaufort]], Savoie essentiellement, [[Appellation d'origine contrôlée|AOC]] 1993 ** Beaufort fermier, Beaufortain, Savoie * Beaujolais, Rhône-Alpes * [[Beaumont (fromage)|Beaumont]], Savoie, Haute-Savoie * [[Belle des champs]], Aisne, Picardie * Belval, [[Le Belval]], avec plusieurs déclinaisons, Pas-de-Calais * Berger plat, Bresse, Rhône-Alpes * [[Bergues (fromage)|Bergues]], Flandre française * Besace, Savoie * [[Bethmale (fromage)|Bethmale]], Ariège * Bichonnet, Bigorre, Hautes-Pyrénées * Bigoton, Loiret * Bilou, Jura * Bite d'âne, Loir-et-Cher * '''Bleus''' ** [[Bleu d'Auvergne]], Auvergne [[Appellation d'origine contrôlée|AOC]] 1975 *** [[Bleu de Costaros]], Auvergne *** Bleu des Cayres, Auvergne *** Bleu de Florèze, Saint-Flour, Cantal, Auvergne *** [[Bleu de Langeac]], Auvergne *** [[Bleu de Laqueuille]], Auvergne *** [[Bleu de Loudes]], Auvergne *** [[Bleu de Thiézac]], Auvergne *** Bleu de Valey, Auvergne ** [[Le Bleu des Basques]], Pays basque ** Bleu de Beauce, Beauce ** [[Bresse Bleu]], Bresse ** [[Bleu de Bonneval]], Savoie ** [[Bleu des Causses]], Rouergue, [[Appellation d'origine contrôlée|AOC]] 1975 ** [[Bleu de Corse]], Corse ** [[Bleu de Gex]], Pays de Gex [[Appellation d'origine contrôlée|AOC]] 1977 *** [[Bleu de Septmoncel]], Jura *** [[Bleu du Haut-Jura]], Jura ** Bleu de Provence, Haute-Provence ** [[Bleu du Quercy]], Quercy ** [[Bleu de Sainte-Foy]], Savoie ** Bleu de Séverac, Rouergue ** [[Bleu de Termignon]], Savoie ** [[Bleu du Vercors-Sassenage]], Dauphiné, [[Appellation d'origine contrôlée|AOC]] 1998 * Boisseau, Île-de-France * [[Bonde de Gâtine]], Poitou * [[Bondard]], Normandie * [[Bondon]], Normandie ** Bondon à la fleur de sel, Poitou * Bon grivois, Haut-Doubs, Franche-Comté * [[Bons Mayennais|Bons mayennais]], Mayenne, Pays de Loire * [[Bosson macéré]], Ardèche (Vivarais) et Bouches-du-Rhône (Crau) * Bouca, Val de Loire * [[Boucantrin]], Dauphiné * Bouchon ** Bouchon charentais, Charentes ** Bouchon de Sancerre, Sancerrois, Centre Val de Loire ** Bouchon lyonnais, Lyonnais * [[Bougon (fromage)|Bougon]], Poitou * [[Bouine]], Sarthe, Pays de Loire * Boule ** Boule aux herbes, Bourgogne ** [[Boule des moines]], Morvan * Boulet de Cassel, Nord * Boulette ** [[Boulette d'Avesnes]], Nord-Pas-de-Calais ** Boulette de Cambrai, Nord ** [[Boulette de la Pierre-qui-Vire]], Bourgogne * [[Mont des Cats (fromage)|La Bourle du Mont des Cats]], Nord-Pas-de-Calais * Bourricot, Cantal, Auvergne * [[Boursin (fromage)|Boursin]], Normandie * '''Bouton''' ** Bouton de chèvre ** [[Bouton de Culotte]], Mâconnais, Bourgogne et Haut-Beaujolais ** Bouton d'Oc, Languedoc * '''Brebis''' ** Le Brebis du pays de Grasse, Provence ** Le Brebis de Bersend, Savoie ** Le Brebis du Lochois, Touraine * Bressan, Rhône-Alpes * [[Brézain]], Haute-Savoie * '''Bries''' : ** [[Coulommiers (fromage)|Brie de Coulommiers]], Île-de-France ** [[Brie de Meaux]], Île-de-France, Champagne, Lorraine [[Appellation d'origine contrôlée|AOC]] 1986 ** [[Brie de Melun]], Île-de-France, Champagne, Bourgogne [[Appellation d'origine contrôlée|AOC]] 1980 ** [[Brie de Montereau]] ou Ville-Saint-Jacques, Île-de-France ** [[Brie de Nangis]], Île-de-France ** [[Brie de Provins]], Île-de-France ** Brie fermier, Seine-et-Marne, Île-de-France ** Brie noir, Île-de-France ** Brie petit moulé, Île-de-France * [[Brillat-savarin (fromage)|Brillat-savarin]], Bourgogne, Normandie * Brin d'amour ou Fleur de maquis, Corse * Brin de Paille, Pays d'Auge, Normandie * [[Brique (fromage)|Brique]] ** Brique ardéchoise, Rhône-Alpes ** Brique de brebis, Haute-Loire, Auvergne ** Brique de chèvre Vernet, Allier, Auvergne ** Brique de Joux, Doubs, Franche-Comté ** Brique de pays, Haute-Loire, Auvergne ** Brique des Flandres, Pas-de-Calais ** Brique du Forez, monts du Forez, Puy-de-Dôme et Loire * Briquette ** Briquette de Coubon, Haute-Loire, Auvergne ** Briquette de l'Ecaillon, Cambrésis, Nord ** Briquette fermière à la graine de moutarde, Avesnois, Nord * [[Brocciu]], Corse, [[Appellation d'origine contrôlée|AOC]] 1983 * [[Brouère]], Vosges * [[Brous]], Alpes-Maritimes, Var * [[Brousse (fromage)|Brousse]], Languedoc, Provence, Côte d'Azur, Alpes du sud ** [[Brousse (fromage)#Brousse du Rove fermière|Brousse du Rove]], Bouches-du-Rhône, Provence-Alpes-Côte d'Azur * Brulot aixois, Île-d'Aix, Charentes * Bûche ** Bûche du Pilat, Parc régional du Pilat, Rhône-Alpes ** [[Bûche du Poitou]], Poitou, Limousin ** Bûche du Vercors, Isère, Rhône-Alpes * Bûchette ** Bûchette de Banon, Provence }} == C == {{colonnes| * '''[[Cabécou]]''', Périgord, Quercy, Rouergue ** [[Cabécou d'Autan]] Quercy, Rouergue ** [[Cabécou de Livernon]], Quercy ** [[Cabécou du Fel]] * Cabrinu, Corse * Cabriou ou cabrioulet, Languedoc * [[Cachaille]], Provence * [[Cachat]], Comtat Venaissin, Vaucluse * Cacouyard, Franche-Comté * ''[[Sartinesu|Casgiu sartinesu]]'' ou fromage sartenais, Corse-du-Sud, Corse * [[Caillé]], France méridionale * Caillebotte Aunis, Bretagne, Poitou ** Caillebote d'Aunis, Aunis * Caillou du Rhône, Rhône * Callebasse, Ariège, Midi-Pyrénées * '''Camemberts''' : ** [[Camembert de Normandie]], [[Appellation d'origine contrôlée|AOC]] depuis [[1983]] ** [[Camembert fermier]] ** [[Camembert au calvados]] ** [[Camembert (fromage)|Camembert]] * Camisard, Lot, Midi-Pyrénées * [[Cancoillotte]] ou '''Cancoyotte''', Franche-Comté * [[Cantal (fromage)|Cantal]], Cantal, [[Appellation d'origine contrôlée|AOC]] 1986 ** Cantal fermier, Cantal * Cathelain, Savoie * Caussedou, Quercy * Cayolar, Pyrénées-Atlantiques * [[Cervelle de canut|Canut]], Lyon, Rhône-Alpes * Capri lézéen, Poitou * Capricciu, Corse * [[Caprice des Dieux (fromage)|Caprice des Dieux]], Haute-Marne, Champagne-Ardennes * '''Carrés''' : ** [[Carré d'Aurillac]], Cantal ** [[Carré de Bonneville]], Haute-Savoie ** [[Carré de Bray]], Normandie, Seine-Maritime : Gournay-en-Bray, Forges-les-Eaux. ** [[Carré de l'Est]], Lorraine et Champagne ** [[Carré du Poitou]], Poitou ** [[Carré du Vinage]], Nord (Roncq) * [[Cathare (fromage)|Cathare]], Languedoc. * Casgiu merzu, Corse * Castagniccia, Corse * Cendré ** [[Cendré de Champagne]], Marne ** Cendré de Manon, Allier, Auvergne ** Cendré de Vergy, Bourgogne ** Cendré du Vernet, Allier, Auvergne ** [[Cendré de Niort]], Poitou * [[Cérilly (fromage)|Cérilly]], Bourbonnais (Allier) * [[Cervelle de canut]] ou claqueret ou tomme daubée ou sarasson, Lyonnais, Rhône * [[Chabichou du Poitou]], Poitou, [[Appellation d'origine contrôlée|AOC]] 1990 * Chabrol, [[Clermont-Ferrand]], [[Puy-de-Dôme]] * [[Chabis]], Poitou, Charentes * [[Chambérat fermier]], Bourbonnais (Allier) * Chamois d'or * [[Chandamour]], Loire Atlantique, Pays de Loire * [[Chaource (fromage)|Chaource]], Bourgogne, Champagne-Ardenne, [[Appellation d'origine contrôlée|AOC]] 1977 * [[Charolais (fromage)|Charolais]], Saône et Loire, Allier, Loire, Rhône, [[Appellation d'origine contrôlée|AOC]] 2010 * Chartreux, Isère * Château-Blâmont, Lorraine * Chatou, Doubs * [[Chaussée aux Moines]], Mayenne * [[Chavroux]], Poitou * Chéchy * Chef-Boutonne, Poitou * Chevillon, Haute-Marne * Chèvre ** [[Chèvre des Alpilles]] ** [[Chèvre du Poitou]], Poitou ** Chèvre fermier frais du printemps ** Chèvre fermier affiné d'automne ** [[Chèvre du Mont-Ventoux]] * [[Chèvreton]] * [[Chevrette des Bauges]], Savoie * Chevrion, Bigorre, Hautes-Pyrénées * [[Chevrotin]], Savoie, Haute-Savoie, Allier [[Appellation d'origine contrôlée|AOC]] 2002 ** Chevrotin de Macôt, Savoie ** Chevrotin des Aravis, Haute-Savoie ** Chevrotin du Mont-Cenis, Savoie ** Chevrotin de Peisey-Nancroix, Savoie ** Chevrotin du Vernet, Allier, Auvergne * Chevru, Seine-et-Marne, Île-de-France * Cht'i crémeux de Réty, Pas-de-Calais * Cht'i roux des Flandres, Nord * Civray, Poitou-Charentes * [[Claquebitou]], Bourgogne * Clochette, Poitou * Cœur ** Cœur d'Arras, Pas-de-Calais ** Cœur d'Avesnes, Nord ** Cœur de Neuchâtel, Pays de Bray, Seine-Maritime, Haute-Normandie ** Cœur de Pommeau, Pas-de-Calais ** Cœur du Berry, Centre ** Cœur de Massif, Vosges * Colombier, Côte d'Or, Bourgogne * [[Comté (fromage)|Comté]], Franche-Comté, [[Appellation d'origine contrôlée|AOC]] 1958 * [[Comtesse de Vichy]], Allier/Loire * [[Confit d'Époisses]], Bourgogne * Cormeillais, Eure, Normandie * Cornilly, Centre * [[Corsica (fromage)|Corsica]], Corse * Cosne de Port-Aubry, Bourgogne * Coucouron, Ardèche, Rhône-Alpes * Couhé-Vérac, Poitou * [[Coulommiers (fromage)|Coulommiers]], Île-de-France, Champagne ** Coulommiers fermier, pays briard, Seine-et-Marne, Île-de-France * Couronne lochoise, Loches, Centre Val de Loire * [[Coussignous]], Var * [[Cousteron]], Sablé, Sarthe et Cléry, Meuse * [[Coutances (fromage)|Coutances]], Manche, Basse-Normandie * Coup de Corne, Ariège * [[Crayeux de Roncq]], Nord * [[Crème de brie de Meaux]], Lorraine * Crémet du Cap Blanc Nez, Pas-de-Calais * Crémeux du Puy, Auvergne * Crottin ** Crottin avesnois, Nord ** Crottin D'Ambert, Puy de Dôme, Auvergne ** [[Crottin de Chavignol]] ou '''Chavignol''', Centre-Val-de-Loire, [[Appellation d'origine contrôlée|AOC]] 1976 ** Crottin de Berry, Berry, Centre * Croupet, Seine et Marne, Île de France * [[Curé nantais]], Pays de la Loire ([[Pays de Retz]]) |taille=25}} Crème d'Albert (Crème de Munster) Vosges == D == {{colonnes|taille=25| * [[Dauphin (fromage)|Dauphin]], Picardie, Nord-Pas-de-Calais * Délice ** Délice à la rose/à la violette ** Délice d'Argental ** Délice d'été ** [[Délice de Bourgogne]], Bourgogne ** Délice de Chartreuse, Chartreuse ** Délice de Provence, Provence ** [[Délice de Saint-Cyr]] appelé aussi le [[Délice de Saint-Cyr|Boursault]], Centre, Île-de-France ** Délice des bois ** Délice du crémier ** [[Délice de Pommard]], ou pommard moutard (boule de fromage frais enrobée de sons de moutarde, ou de pain d’épices, ou d’anis vert, ou de bourgeons de cassis, de bruschetta, de poivre, etc), Bourgogne * [[Demi-sel (fromage)|Demi-sel]], Pays de Bray, Normandie et Picardie. * [[Dent du chat (fromage)|Dent du chat]], fromage produit par la coopérative laitière de [[Yenne]], Savoie, Rhône-Alpes * Deux-Chèvres, Poitou * Dominette, Tarn-et-Garonne * Doux chêne, Gévaudan, Haute-Loire, Auvergne. }} == E == * Écume de [[Wimereux]], Pas-de-Calais * [[Écorce de sapin]], Franche-Comté * [[Édel de Cléron]], Franche-Comté * [[Emmental français]], tout le territoire, notamment Bretagne ** [[Emmental de Savoie]] ou Emmental Fruitière du Val de Fier, Haute-Savoie ** [[Emmental français est-central]], Franche-Comté, Lorraine, Rhône-Alpes * Entrammes, Mayenne * Epenouse, Haut-Doubs, Franche-Comté * [[Époisses (fromage)|Époisses]], Bourgogne, [[Appellation d'origine contrôlée|AOC]] 1991 * [[Esbareich (fromage)|Esbareich]], Hautes-Pyrénées * [[Etorki]], Pays basque * [[Explorateur (fromage)|Explorateur]], Île-de-France == F == {{colonnes|taille=25| * [[Faisselle]], Poitou, Charentes, Touraine, Berry * [[Fédou]] (marque), Lozère (Causse Méjean), Languedoc * [[Feuille de Dreux]], Cher, Centre Val de Loire * [[Feuille du Limousin]], Limousin * Fiancé des Pyrénées, Hautes-Pyrénées * Ficello, Jura * Figue, Périgord * Figue de Provence, Provence * Figuette du Tarn, Languedoc * [[Figou]], Limousin * Fin de siècle, Pays de Bray, Normandie * Fium'Orbo, Corse * Fleur bleue, vers Rambouillet, Yvelines, Île-de-France * [[Fontainebleau (fromage)|Fontainebleau]], Seine-et-Marne, Île-de-France * [[Fort de Béthune]], Béthune, Pas-de-Calais * [[Frinault]] et [[Frinault cendré]], Loiret, Centre Val de Loire * Fouchtra de chèvre ou de vache, Cantal, Auvergne * [[Fougerus]], Brie, Île-de-France * [[Foudjou]], Ardèche et Drôme, Rhône-Alpes * [[Fourmagée]], Orne, Normandie * '''Fourmes''' ** [[Fourme d'Ambert]], Puy-de-Dôme, Auvergne, [[AOC]] 1986 ** Fourme d'Asco, Corse ** [[Fourme de Cantal]], Cantal, [[AOC]] 1986 (usage d'appellation restée dans le dialecte auvergnat) ** [[Fourme de Laguiole]], Aubrac (Aveyron, Cantal, Lozère) [[AOC]] 1961 (usage d'appellation restée dans le dialecte rouergat) ** [[Fourme de Montbrison]], Loire, moindre mesure Puy-de-Dôme, [[AOC]] 1972, [[Appellation d'origine protégée|AOP]] 2010 ** [[Bleu d'Auvergne|Fourme du Mézenc]], Auvergne (usage d'appellation restée dans le dialecte auvergnat) ** [[Fourme de Rochefort]], Auvergne ** [[Fourme d'Yssingeaux]], Haute-Loire, Auvergne ** [[Roquefort (fromage)|Fourme de Roquefort]], Aveyron, [[Appellation d'origine|AO]] [[AOC]] [[Appellation d'origine protégée|AOP]] (usage d'appellation restée dans le dialecte rouergat) ** [[Salers (fromage)|Fourme de Salers]], Cantal, [[AOC]] 1961 (usage d'appellation restée dans le dialecte auvergnat) * Fromage ** Fromage aux noix, Savoie ** '''Fromage d'Affinois''', Rhône-Alpes *** [[Fromage d'Affinois|Fromage d'Affinois Florette]] *** [[Fromage d'Affinois|Fromage d'Affinois Brebis]] *** [[Fromage d'Affinois|Fromage d'Affinois Poivre]] *** [[Fromage d'Affinois|Fromage d'Affinois Chèvre du Pilat]] ** Fromage de Monsieur (ou Monsieur fromage) Calvados, Basse-Normandie ** [[Fromage de Pays]], Auvergne ** [[Fromage des Plaines]], Île de la Réunion ** Fromage des vignerons, Bourgogne ** [[Fromage de Troyes]], Aube, Champagne ** Fromage de vache brûlé, Pyrénées-Atlantiques ** [[Curé nantais|Fromage du curé]], Pays de Retz, Loire-Atlantique, Pays de la Loire ** Fromage du Laboureur, Dauphiné, Rhône-Alpes ** [[Fromage fermier de Corse]] (laits de brebis et/ou de chèvre) ** [[Fromage fort de la Croix-Rousse]], Lyon * Fumaillou (marque), Poitou * [[Fumaison]], Auvergne}} == G == {{colonnes|taille=25| * Gabietou, Pyrénées * '''Galets''' ** Galet de Bigorre, Hautes-Pyrénées ** Galet solognot, Centre * [[Gaperon]], Auvergne * Gardian, Bouches du Rhône, Provence-Alpes-Côte d'Azur * Gavot, Alpes * [[Munster (fromage)|Géromé]], Alsace-Lorraine * [[Géromé anisé]], Alsace-Lorraine * [[Gouda français]], Nord-Pas-de-Calais * Goudoulet, Ardèche, Rhône-Alpes * [[Gourmelin (fromage)|Gourmelin]], Pays de la Loire * [[Gournay affiné]], Normandie * [[Gournay frais]], Normandie * Goustal, Aveyron * Goutte ** Goutte du Tarn-et-Garonne, Agenais * Grand colombier des Aillons, Bauges, Savoie * [[Grand Condé (fromage)|Grand Condé]] * Grand Duc, Chartreuse * Grand Montagnard, Allier, Auvergne * Grand morin, Brie, Île-de-France * [[Grand Tomachon]], Bourbonnais * [[Grataron du Beaufortain|Grataron de Arèsches]], Savoie * [[Grataron du Beaufortain]], Savoie * [[Gratte Paille]], Champagne, Île-de-France * [[Graviers du Guiers]], Savoie * [[Graval (fromage)|Graval]], Normandie * Greuil ou Breuil, Béarn et Pays basque * [[Gris de Lille]], Flandre française * Gros lorrain, Lorraine * [[Gruyère français]], Alpes françaises ([[Savoie]] et [[Franche-Comté]]) * Guerbigny, Somme, Picardie }} == H == * Herbillette, Vendée, Pays de Loire == I == * Île d'Yeu, Vendée, Pays de Loire == J == * Jean de Brie, Île-de-France * Jefou, Languedoc * Jersiais, Allier, Auvergne * Jonchée d'Oléron, île d'Oléron, Saintonge * Julien, Nord == K == * [[Kaïkou]], Pays basque * Kéron de l'Auxois, Bourgogne * [[Kidiboo]], Sud-Ouest * [[Kiri (marque fromagère)|Kiri]], Sarthe, Pays de Loire == L == {{colonnes|taille=25| * Lacandou, Aveyron * [[Laguiole (fromage)|Laguiole]], Aubrac (Aveyron, Cantal, Lozère), Occitanie, Auvergne, [[Appellation d'origine contrôlée|AOC]] 1961 * [[Langres (fromage)|Langres]], Champagne-Ardenne, [[Appellation d'origine contrôlée|AOC]] 1975 * Langrillon, Bourgogne * Lardu, Bourgogne * [[Larron d'Ors]] ou larron, Cambrésis, Nord-Picardie. * [[Lavort]], Auvergne * [[Le Barbeillon]], Loir-et-Cher * [[Le Délice du Chalet]], Allier * Le Gramat, [[Lot (département)|Lot]], Occitanie * [[Le Sire de Créquy]], Pas-de-Calais * Leconet sec et frais, Corrèze, Limousin * [[Lévéjac (fromage)|Lévejac]], Languedoc * [[Livarot (fromage)|Livarot]], Normandie, [[Appellation d'origine contrôlée|AOC]] depuis [[1975]] * [[Livernon (fromage)|Livernon]], Quercy * [[Lormes (fromage)|Lormes]], Bourgogne * Lou Magré, Gers * Losange de Thiérarche, Nord * Lossaba, Pays basque * Lou peyrou, Cantal, Auvergne * Lusignan, Poitou, Charentes * L'Écir, commune de Curières, Aveyron *Lou Cabrias, Aveyron, Monteils }} == M == {{colonnes|taille=25| * Machecoulais, Loire Atlantique, Pays de Loire * [[Mâconnais (fromage)|Mâconnais]] [[Appellation d'origine contrôlée|AOC]], Bourgogne, AOC 2006 * Mamirollais, Franche-Comté * [[Mamirolle (fromage)|Mamirolle]], Franche-Comté * [[Manicamp (fromage)|Manicamp]], Picardie * '''Maroilles''' ou '''Marolles''', Picardie et Nord, [[Appellation d'origine contrôlée|AOC]] 1976 ** [[Maroilles (fromage)|Maroilles Lesire]], Nord-Pas-de-Calais [[Appellation d'origine contrôlée|AOC]] ** [[Maroilles (fromage)|Vieux-lille]] ou '''Gris de Lille''', Flandre française * Mascaré de Banon, Provence * Mélusine, Poitou, Charentes * [[Metton]], Franche-Comté * [[Mimolette vieille]] ou '''Boule de Lille''', Flandre française (origine historique), Normandie, Pays de la Loire (production actuelle) * [[Miromando]], Ardèche * [[Mizotte]], Vendée * [[Moelleux d'Arinthod]], Jura * [[Moelleux du Revard]], Savoie * Montatimu, Corse * [[Montbriac]], Haute-Loire, Auvergne * Monts de Lacaune, Tarn, Midi-Pyrénées * Mothe-Bougon, Poitou * Mothe Saint-Héray, Poitou * Montoire, Loir-et-Cher, Centre Val de Loire * Montsalvy petit et grand, Cantal, Auvergne * '''Montségur''' : Ariège ** [[Montségur au lait de chèvre]] ** [[Montségur au lait de brebis]] * [[Mont des Cats (fromage)|Mont des Cats]], Flandre française * [[Mont d'Or (fromage)|Mont d'Or]], Haut-Doubs, [[Appellation d'origine contrôlée|AOC]] 1981 * Mont d'or du lyonnais, Rhône, Rhône-Alpes * [[Morbier (fromage)|Morbier]], Franche-Comté, [[Appellation d'origine contrôlée|AOC]] 2000 ** Morbier fermier, Jura, Franche-Comté * Morvan, Bourgogne * [[Mothais sur feuille]], Poitou * Mouflon, Corse * Moularen, Alpes de Haute-Provence * [[Moulin de Gaye]], Normandie * '''Moulis''', Midi-Pyrénées ** [[Moulis (fromage)|Moulis pur brebis]] ** [[Moulis (fromage)|Moulis pur chèvre]] ** [[Moulis (fromage)|Moulis vache]] ** [[Moulis (fromage)|Moulis vache tommette]] * Mousseron, Haut-Jura, Franche-Comté * [[Murol du Grand Bérioux]], Auvergne ** [[Murol du Grand Bérioux|Murolait]], Auvergne * [[Munster (fromage)|Munster]], Lorraine, Alsace, [[Appellation d'origine contrôlée|AOC]] 1978 ** Munster fermier, Bas-Rhin, Haut-Rhin, Alsace ** [[Munster (fromage)|Munster Géromé]], Lorraine, Alsace, [[Appellation d'origine contrôlée|AOC]] 1978 * Muvrinu, Corse }} == N == * Nanteau, Gâtinais, Seine-et-Marne, Île-de-France * Napoléon ** Napoléon commingeois fermier, Ariège et Comminges, Haute-Garonne ** Napoléon, Corse * [[Neufchâtel (fromage)|Neufchâtel]], Normandie, [[Appellation d'origine contrôlée|AOC]] depuis [[1969]] * [[Niolo (fromage)|Niolo]], Corse == O == {{colonnes|taille=25| * Oléron, île d'Oléron, Saintonge * [[Olivet (fromage)|Olivet]], Centre, Île-de-France * [[Ossau-iraty]], Pyrénées Atlantiques et Hautes-Pyrénées [[Appellation d'origine contrôlée|AOC]] 1999 * '''Oustet''' ou [[Bethmale (fromage)|Bethmale]], Pyrénées * Ortolan, Franche-Comté }} == P == [[Fichier:Pelardon.jpg|vignette|Pélardon.]] [[Fichier:Picodon (marché de Crest).jpg|vignette|Étal de picodons au marché de [[Crest (Drôme)|Crest]].]] [[Fichier:Poivre d'ane et AOC Ventoux.jpg|vignette|redresse|Poivre d'âne.]] {{colonnes|taille=25| * Paillé ** Paillé de Bourgogne * Paillou, Bourgogne * Palet ** Palet de Bourgogne ** Palet du Poitou ** Palet de chèvre, vers Rambouillet, Yvelines, Île-de-France ** Palet de vache * Palouse des Aravis, Haute-Savoie * Pamproux, Poitou, Charentes * [[Pannes cendré]], Loiret, Centre Val de Loire * [[Parthenay (fromage)|Parthenay]], Poitou * [[Pas de l'Escalette]], Languedoc * Pâtefine fort, Isère, Rhône-Alpes * Pâtichon de Châtillon, Centre Val de Loire * Pavé ** Pavé aux algues, Nord-Pas-de-Calais ** [[Pavé d'Affinois]], Loire ** [[Pavé d'Auge]], Normandie ** Pavé beauceron, Centre Val de Loire ** [[Pavé corrézien]], Corrèze, Limousin ** Pavé de Roubaix, Nord ** Pavé du Gois, Loire Atlantique, Pays de la Loire ** Pavé du Nord, Nord ** Pavé du Plessis, Eure, Haute-Normandie ** Pavé du Poitou, Poitou ** Pavé fermier à l'échalote, Nord Pas-de-Calais * Pavin, Puy-de-Dôme, Auvergne * Pèbre d'aï, Provence * '''Pélardon''' : ** [[Pélardon]], [[Appellation d'origine contrôlée|AOC]] 2000 ** [[Pélardon des Cévennes]], Cévennes *** [[Pélardon des Cévennes|Pélardon d'Anduze]] *** [[Pélardon des Cévennes|Pélardon d'Altier]] * [[Pérail]], causses et vallées de l'Aveyron * [[Pérassu]] ou '''Pérachu''', Haut-Jura, Franche-Comté * [[Périssellois]], (Brebis) Puy de Dôme, Auvergne * Persapin, Savoie * '''Persillé''' ** Persillé de la Tarentaise, Savoie ** Persillé de Tignes, Savoie ** Persillé du Beaujolais, Rhône ** Persillé du Semnoz, Haute-Savoie ** [[Persillé des Aravis]], Haute-Savoie * Pesto corsu, Corse * [[Pétafine]], Drôme, Isère * Petit bayard, Provence, Dauphiné * Petit beaujolais, Rhône, Rhône-Alpes * [[Petit Billy]], Ille-et-Vilaine, Bretagne * Petit chèvre ** Petit chèvre au piment d'Espelette ** Petit chèvre au romarin ** Petit chèvre fermier d'Île-de-France, Yvelines et Val-d'Oise, Île-de-France * Petit pardou, Hautes-Pyrénées * Petit Quercy, Quercy * [[Petit-suisse]], Normandie, Pays de Bray * Phébus, Ariège * Picadou, Quercy * Pic de Bigorre, Bigorre, Hautes-Pyrénées * [[Picodon]], Drôme, Ardèche, Vaucluse et Gard, [[Appellation d'origine contrôlée|AOC]] 2000 * Pié d'Angloys, Bourgogne * [[Pierre dorée]], Beaujolais, Rhône * [[Pigouille]], Poitou, Charentes [[Image:Plaisir au chablis.jpg|vignette|droite|Plaisir au chablis.]] * [[Pithiviers au foin|Pithiviers]] ou [[bondaroy au foin]], Loiret, Centre Val de Loire * Plaisir au Chablis, Côte-d'Or, Bourgogne * Poiset au marc, Bourgogne * [[Poivre d'âne]], Provence * [[Pont-l'évêque (fromage)|Pont-l'évêque]], Calvados, Normandie, [[Appellation d'origine contrôlée|AOC]] depuis [[1976]] * Port-Salut (voir section Abbaye (Fromages d'…)) * [[Pouligny-saint-pierre (fromage)|Pouligny-saint-pierre]], Région Centre, Val de Loire, Berry, [[Appellation d'origine contrôlée|AOC]] 1976 * Pourly, Auxerrois, Bourgogne * [[Pourri bressan]], Bresse, Ain * Prestige de Bourgogne * [[P'tit Basque]], Pays basque * P'it saint-faron, pays briard, Seine-et-Marne, Île-de-France * Pyramide ** Pyramide cendrée, Poitou, Charentes ** Pyramide, Centre Val de Loire }} == R == [[Fichier:Rigottes de Condrieu - fromage AOC.JPG|vignette|Rigottes de Condrieu.]] [[Fichier:Roquefort cheese.jpg|vignette|Roquefort.]] {{colonnes|taille=25| * [[Raclette (fromage)|Raclette]], Bretagne, Franche-Comté, Rhône-Alpes ** [[Raclette (fromage)|Raclette de Savoie]], Savoie * Racotin, Bourgogne * [[Ramequin (fromage)|Ramequin]], Rhône-Alpes * [[Rebarba]], Aveyron, Gard, Hérault, Lozère * [[Reblochon]], Haute-Savoie et Savoie, Rhône-Alpes [[Appellation d'origine contrôlée|AOC]] 1976 ** [[Reblochon|Reblochon fermier]], Rhône-Alpes, Haute-Savoie, canton de Thônes [[Appellation d'origine contrôlée|AOC]] 1976 * Régal ** Régal de Bourgogne, ** Régal des moines, Bourgogne * Rhum de cœur, Pas-de-Calais * Rigotte, Rhône-Alpes ** Rigotte d'Échalas, Rhône-Alpes ** [[Rigotte de Condrieu]], Rhône, Loire ** [[Rigotte de Pélussin]], Loire ** Rigotte des Alpes, Rhône-Alpes ** Rigotte de Sainte-Colombe, Savoie ** Rigotte du Troyet, Loire * [[Rocamadour (fromage)|Rocamadour]], Périgord et Quercy [[Appellation d'origine contrôlée|AOC]] 1995 * [[Rochebaron]], Auvergne * Rocher Nantais, Loire Atlantique, Pays de la Loire * [[Rocroi (fromage)|Rocroi]], Ardennes *Rodez, Aveyron * Rogallais, Ariège * '''Rogerets''' ** Rogeret de Lamastre, Ardèche, Rhône-Alpes ** [[Rogeret des Cévennes]], Gard * [[Rollot (fromage)|Rollot]], Picardie * Rond ** Rond de Lusignan, Poitou ** Rond pis, Bourgogne * Ronde de Gâtine, Poitou * [[Roquefort (fromage)|Roquefort]], causses et vallées de l'Aveyron [[Appellation d'origine|AO]] 1925, [[Appellation d'origine contrôlée|AOC]] 1979, [[Appellation d'origine protégée|AOP]] 1996 * Rosace de Reims, Champagne-Ardennes * Rotondo, Corse * [[Roue de Ris]], Puy-de-Dôme, Auvergne * Roucoulons, Haute-Saône, Franche-Comté * [[Rouelle (marque fromagère)|Rouelle]], Languedoc * Rouleau de Beaulieu, Ardèche, Rhône-Alpes * Rove de Provence * Ruffec, Poitou, Charentes }} == S == [[Fichier:Saint-Felicien.jpg|vignette|Saint-félicien.]] [[Fichier:Saint-marcellin (fromage français).jpg|vignette|Saint-marcellin.]] [[Fichier:Saint-Florentin.jpg|vignette|Saint-florentin.]] {{colonnes|taille=25| * Sablé de Wissant, Pas-de-Calais * Sableau, Poitou, Charentes * [[Saint Agur]], Haute-Loire, Auvergne * [[Saint Albray]], Pyrénées Atlantiques * Saint-algue, Nord * Saint André, Aveyron, Normandie * [[Saint-félicien (fromage du Dauphiné)|Saint-félicien]], Dauphiné ou Ardèche * [[Saint-florentin (fromage)|Saint-florentin]], Yonne, Bourgogne * Saint-foin, vers Rambouillet, Yvelines, Île-de-France * Saint-gelais, Poitou, Charentes * [[Saint-gildas-des-bois (fromage)]], Loire-Atlantique, Pays de Loire * Saint-julien, Haute-Loire, Auvergne * Saint-just, Dauphiné, Rhône-Alpes * [[Saint-laurent (fromage)|Saint-laurent]], Hautes-Alpes * [[Saint-marcellin (fromage)|Saint-marcellin]], Dauphiné * Saint-Môret, Périgord * [[Saint-nectaire (fromage)|Saint-nectaire]], Puy-de-Dôme et Cantal, Auvergne, [[Appellation d'origine contrôlée|AOC]] 1979 ** Saint-nectaire fermier ** Saint-nectaire laitier * Saint Nicolas, Languedoc, Hérault * [[Saint-paulin (fromage)|Saint-paulin]], Bretagne, Normandie, Maine, Nord-Pas-de-Calais {{refnec|et la Réunion}} * [[Sainte-maure-de-touraine (fromage)|Sainte-maure-de-touraine]], Touraine, Centre Val de Loire [[Appellation d'origine contrôlée|AOC]] 1990 * Saint-pierre, Limousin * Saint-rémy, Vosges, Franche-comté, * [[Saint-rémois]], Provence * Saint-siméon, pays briard, Seine-et-Marne, Île-de-France * Saint-staib, Lyonnais, Rhône * Saint-winoc, Nord * [[Salers (fromage)|Salers]], Cantal, Auvergne [[Appellation d'origine contrôlée|AOC]] 1979 * San Carlu, Corse * San Petrone, Corse * Sancerre, Sologne, Centre Val de Loire * Santranges, Centre * [[Sartinese]], Corse-du-Sud, Corse * Saulxurois, Champagne-Ardennes * [[Savaron (fromage)|Savaron]], Auvergne * Segalou, Midi-Pyrénées * [[Selles-sur-cher]], Centre-Val-de-Loire, [[Appellation d'origine contrôlée|AOC]] 1975 * [[Sérac (fromage)|Sérac]], Savoie * [[Sarasson]], Rhône-Alpes, Auvergne * Séchou, Dauphiné, Rhône-Alpes * [[Soumaintrain (fromage)|Soumaintrain]], Bourgogne et pays briard, Seine-et-Marne, Île-de-France * Souréliette du Fédou, Lozère * Sourire lozérien, Lozère * Spinosien, Haut-Doubs, Franche-Comté * [[Suprême des Ducs]], Yonne, Bourgogne }} == T == {{colonnes|taille=25| * Tarentais, Haute-Tarentaise, Savoie * Taupinière de Charente, Charentes * [[T'chiot biloute]], Avesnois, Nord * Templais, Aquitaine * Thérondels, Aveyron * [[Thollon]], Savoie, Haute-Savoie * [[Tignard]], Savoie * Ti Pavez, Bretagne * '''Tommes''' ou '''tomes''' : ** [[Tomme blanche]], Savoie ** Tomme catalane, Pyrénées Orientales, Roussillon ** [[Tomme crayeuse]], Savoie ** Tomme d'Annot, arrière-pays niçois, Provence-Alpes-Côte d'Azur ** [[Tomme d'Arles]], Camargue, Provence ** [[Tomme de Provence]], dite tomme à l'ancienne, Provence ** Tomme de Banon à la sariette, Provence ** Tomme de Banon au poivre, Provence ** Tome de Belley ou chevret, Ain, Rhône-Alpes ** Tome de Corse, Corse ** Tomme de Faucigny, Haute-Savoie ** Tomme de l'Auxois, Bourgogne ** [[Tomme au foin]], Picardie ** [[Tomme de Montagne]] ou Tomme d'Auvergne, Auvergne ** [[Lévéjac (marque)|Tome de Lévéjac]], Lozère ** Tomme de Lomagne, Midi-Pyrénées ** [[Tomme de l'Ubaye]], Alpes-de-Haute-Provence ** [[Tomme de Rilhac]], Auvergne ** Tomme de Romans, Drôme, Rhône-Alpes ** [[Tomme de Savoie]], Savoie et Haute-Savoie *** Tomme au fenouil, Savoie *** Tomme au marc de raisin, Savoie et Haute-Savoie *** Tomme céronnée, Savoie ** Tomme de Seyssel, Haute-Savoie ** Tomme de Thônes, Haute-Savoie ** Tomme de Val d'Isère, Savoie ** [[Tome des Bauges]], Savoie, Haute-Savoie ** Tomme fermière des Hautes-Vosges, Alsace ** [[Tomme forte de Savoie]], Savoie ** [[Tomme des Pyrénées]], Pyrénées ** [[Tome fraîche]] (pour l'[[aligot]], la [[truffade]], etc.), Aveyron, Cantal, Lozère ** Tomme des Quatre Dames de Forcalqier, Alpes-de-Haute-Provence ** Tomme du Champsaur ** Tomme du Jura, Franche-Comté ** Tomme du Limousin, Limousin ** Tomme du Mont-Cenis, Savoie ** Tome du Poitou, Poitou ** Tomme du Morvan, Bourgogne ** [[Tomette de brebis]], Hautes-Pyrénées ** Tommette de Cluny, Bourgogne * Toucy, Centre * Tourmalet, Hautes-Pyrénées * Tournon-saint-pierre, Touraine, Centre Val de Loire * Tourrier de l'aubier, Jura, Franche-Comté * [[Tourrée de l'Aubier]], Moselle, Lorraine * [[Tracle]], Bugey, Savoie *Trappe Échourgnac, Échourgnac, Dordogne * Trèfle, Eure-et-Loir et Loir-et-Cher, Centre Val de Loire, Orne, Basse-Normandie et Sarthe, Pays de Loire * [[Tricorne de Marans]], Charentes * Trinqueux, Bourgogne * [[Trou du Cru]], Côte d'Or, Bourgogne * [[Tournon-saint-pierre (fromage)|Tournon-saint-pierre]], Touraine * Trois cornes, Poitou, Charentes * [[Troyen cendré]], Champagne * Truffe de Valensole, Alpes-de-Haute-Provence. * [[Truffe de Ventadour]], [[Corrèze (département)|Corrèze]] }} == U == * [[U Muntagnolu]], Haute-Corse == V == {{colonnes|taille=25| * '''Vacherins''' ** Vacherin d'Abondance, Savoie ** [[Vacherin des Bauges]], Savoie ** [[Mont d'Or (fromage)|Vacherin du Haut-Doubs]] ou mont d'or, Franche-Comté, [[Appellation d'origine contrôlée|AOC]] 1981 * [[Vachard]], monts du Forez, Loire * [[Vache qui rit]], Jura, Franche-Comté * Valaine, Pays de Caux, Seine-Maritime, Haute-Normandie * [[Valençay (fromage)|Valençay]], Berry, [[Appellation d'origine contrôlée|AOC]] 1998 * [[Vallée d'Ossau]], Béarn * [[Velay]], Haute-Loire * [[Venaco (fromage)|Venaco]], Haute-Corse * Vendôme bleu ou cendré, Orléanais, Centre Val de Loire * Vernet, Allier * Vesontio, Franche-Comté * [[Vieux Boulogne]] ou '''sablé du Boulonnais''', Pas-de-Calais * Vieux Corse, Corse * [[Maroilles (fromage)#Variantes et fromages dérivés du maroilles|Vieux Lille]], Flandre française * {{référence nécessaire |Vieux Moulin, Pas-de-Calais. |date=3 mai 2020 }} * [[Vieux pané]], Mayenne, * [[Vieux Samer]], Pas-de-Calais * Vignelait, Seine-et-Marne * Villageois, Poitou, Charentes * Villefranchois, Aveyron{{refnec}} * [[Void (fromage)|Void]], Meuse }} == X == * Xaintray, Poitou, Charentes == Notes et références == {{Références|colonnes=2|références= <ref name="Petit Futé">{{Ouvrage|langue=fr|titre=La Route des Fromages|sous-titre=producteurs, marchés, appellations, toutes les bonnes adresses|lieu=Paris|éditeur=Petit futé|année=2012|pages totales=288|passage=16|isbn=978-2-7469-5993-4|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=-y9SGWEMMMsC&pg=PA16|consulté le=15 septembre 2015}}.</ref> }} == Voir aussi == {{Autres projets |commons=Category:Cheese from France |commons titre=les fromages français }} {{catégorie principale|Fromage français}} === Bibliographie === * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Henry Viard|titre=Fromages de France|éditeur=Dargaud|année=1980|pages totales=223|isbn=2-205-01744-6}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Claire Delfosse|titre=La France fromagère (1850-1990)|lieu=Paris|éditeur=Boutique de l'histoire|année=2007|pages totales=300|isbn=978-2-910828-43-1}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Kilien Stengel]]|préface=Rodolphe Le Meunier|titre=Traité du fromage|sous-titre=[[Caséologie]], [[Authenticité]] et [[Affinage du fromage|Affinage]]|lieu=Paris|éditeur=Sang de la Terre|année=2015|pages totales=254|isbn=978-2-86985-322-5|id=Kill|plume=oui}} === Articles connexes === * [[Liste des spécialités régionales françaises de fromages]] * [[Histoire du fromage en France]] {{Palette|Liste de fromages|Fromages français}} {{Portail|fromage|cuisine française|élevage}} {{DEFAULTSORT:Fromages}} [[Catégorie:Fromage français|*]] [[Catégorie:Liste de fromages|francais]] [[Catégorie:Liste en rapport avec la France]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Fidji
Fidji
{{coord|-18|179|format=dec|region:FJI_type:landmark_scale:1000000| display=title}} {{Redirect|Fiji}} {{Infobox Pays | nom_français = République des Fidji | nom_local1 = Republic of Fiji | langue1 = en | nom_local2 = Matanitu ko Viti | langue2 = fj | nom_local3 = फ़िजी गणराज्य | langue3 = hif | image_drapeau = Flag of Fiji.svg | lien_drapeau = Drapeau des Fidji | image_blason = Coat_of_arms_of_Fiji.svg | lien_blason = Armoiries des Fidji | image_carte = Fiji on the globe (small islands magnified) (Polynesia centered).svg | image_carte2 = Fiji map.png | devise = Rerevaka na Kalou ka Doka na Tui | langue_devise1 = [[fidjien]] | traduction_devise1 = Craindre Dieu et honorer le roi/la reine | langues_officielles = [[Anglais]]<br />[[Fidjien]]<br />[[Hindi des Fidji]] | capitale = [[Suva]] | coordonnées_capitale = {{coord|-18.133333|178.433333}} | lien_villes = Liste de villes des Fidji | titre_plus_grande_ville = Plus grande ville | plus_grande_ville = [[Suva]] | type_gouvernement = [[République parlementaire]] | titre_dirigeant = [[Président de la République des Fidji|Président de la République]] | nom_dirigeant = [[Wiliame Katonivere]] | titre_dirigeant2 = [[Premier ministre des Fidji|Premier ministre]] | nom_dirigeant2 = [[Sitiveni Rabuka]] | titre_parlement = [[Parlement]] | nom_parlement = [[Parlement des Fidji|Parlement]] | superficie_rang = 150 | superficie_totale = 18270 | pourcentage_eau = Négligeable | population_rang = 151 | population_totale = 935974 | population_année = 2020<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Australia - Oceania :: Fiji — The World Factbook - Central Intelligence Agency |url=https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/fiji |site=cia.gov |consulté le=2020-03-08}}.</ref> | type_formation = [[Empire Tuʻi Tonga|Sous l'aire d'influence de l'Empire Tu'i Tonga]] | date_formation = {{-s mini|X}}-{{-s mini|XIX}} s. | type_formation2 = [[Royaume des Fidji]] | date_formation2 = [[1871]]-[[1874]] | type_formation3 = [[Empire britannique|Territoire britannique]] | date_formation3 = [[1874]]-[[1970]] | type_formation4 = Indépendance | date_formation4 = {{date|10 octobre 1970}} | type_formation5 = République | date_formation5 = {{date|7 octobre 1987}} | type_formation6 = [[Constitution des Fidji|Constitution actuelle]] | date_formation6 = {{date|9 septembre 2013}} | gentilé = [[#Gentilé|Fidjien]] | monnaie = [[Dollar des Fidji]] | code_monnaie = FJD | IDH = {{diminution}} {{formatnum:0.730}}<ref name="hdr2021-22">{{HDR|2022}}</ref> | IDH_année = 2021 | IDH_catégorie = élevé | IDH_rang = {{99e}} | IDHI = {{augmentation}} {{formatnum:0.608}}<ref name="hdr2021-22" /> | IDHI_année = 2013 | IDHI_rang = | Gini = {{diminution positive}} 30,7 %<ref name="Gini_BM">{{Lien web |langue=en |titre=Gini index |url=https://data.worldbank.org/indicator/SI.POV.GINI?most_recent_value_desc=false |consulté le=24 avril 2023 |site=[[Banque mondiale]]}}.</ref> | Gini_année = 2019 | Gini_rang = | IIG = {{diminution positive}} {{formatnum:0.318}}<ref name="hdr2021-22" /> | IIG_année = 2021 | IIG_rang = {{77e}} | IPE = {{diminution}} {{formatnum:31.3}}<ref name="IPE2022">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Martin J. Wolf |auteur2=John W. Emerson |auteur3=Daniel C. Esty |auteur4=Alex de Sherbinin |auteur5=Zachary A. Wendling |et al.=oui |titre=2022 Environmental Performance Index |lieu=New Haven, Connecticut, États-Unis |éditeur=Yale Center for Environmental Law & Policy |année=2022 |pages totales=192 |isbn= |lire en ligne=https://epi.yale.edu/downloads/epi2022report06062022.pdf |format électronique=pdf }}.</ref> | IPE_année = 2022 | IPE_rang = {{147e}} | fuseau_horaire = +12 | hymne_national = [[God Bless Fiji]] | langue_hymne = [[anglais]] | traduction_hymne = Que Dieu bénisse les Fidji | audio_hymne = Fiji National Anthem.ogg | fête_nationale = {{date-|10 octobre}} | fête_evt = [[Histoire des Fidji#La marche vers l'indépendance (1960 – 1970)|Indépendance]] vis-à-vis du [[Royaume-Uni]] ({{date-|1970}}) | domaine_internet = [[.fj]] | iso3166-1 = FJI, FJ | indicatif_téléphonique = 679 | organisations = {{ONU}}<br/>{{Commonwealth}}<br/>[[Pays d'Afrique, Caraïbes et Pacifique|ACP]] | p1 = | pays frontaliers = Frontières maritimes :{{-}}{{SOL}}{{-}} {{Nouvelle-Calédonie}}{{-}} {{VAN}}{{-}} {{TUV}}{{-}} {{TON}}{{-}} {{WLF}} }} Les '''Fidji''' ou les '''îles Fidji''', en forme longue la '''république des Fidji''' (en [[fidjien]] {{lang|fj|''Viti''}} et {{lang|fj|''Matanitu ko Viti''}}, en [[anglais]] {{lang|en|''Fiji''}} et {{lang|en|''Republic of Fiji''}}, en [[hindi des Fidji]] {{lang|hi|''Fiji''}}, {{lang|hi|फ़िजी}} et {{lang|hi|''Fiji Dvip Samooh Ganarajya''}}, {{lang|hi|फ़िजी द्वीप समूह गणराज्य}}), est un [[Liste des pays du monde|pays]] d'[[Océanie]] situé dans l'Ouest de l'[[océan Pacifique]] sud. L'archipel, qui fait partie de la [[Mélanésie]], se trouve à {{unité|744|km}} à l'ouest-nord-ouest des [[Tonga]], à {{unité|788|km}} au sud-ouest de [[Wallis-et-Futuna]] et à {{unité|1067|km}} au sud des [[Tuvalu]]. À la suite du [[Coup d'État de 2006 aux Fidji|coup d'État du {{date-|5|décembre|2006}}]] de [[Frank Bainimarama]] et de la non-tenue d'élections en 2009<ref>[http://www.france24.com/fr/20090410-president-abroge-constitution-legislatives-2014-gouvernement-interimaire-putsch-iles-fidji « Le président abroge la constitution, des législatives avant 2014 »], France24, 10 avril 2009.</ref>, le pays a été exclu du [[Commonwealth]]<ref>{{Lien web |titre=Les îles Fidji exclues du Commonwealth |url=https://www.lnc.nc/article/pacifique/les-iles-fidji-exclues-du-commonwealth |site=lnc.nc |date=2009-09-03 |consulté le=2020-05-17}}.</ref> et suspendu du [[Forum des îles du Pacifique]]<ref>{{Article|titre=L'archipel suspendu du Forum du Pacifique|périodique=France 24|date=2009-05-02|lire en ligne=https://www.france24.com/fr/20090502-larchipel-suspendu-forum-pacifique-|consulté le=2018-11-26}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Les îles Fidji suspendues faute d'élection|url=http://www.rfi.fr/actufr/articles/113/article_80684.asp|site=rfi.fr|date=02/05/2009|consulté le=2018-11-26}}.</ref>. La tenue d'[[Élections législatives fidjiennes de 2014|élections démocratiques en septembre 2014]], puis en [[Élections législatives fidjiennes de 2018|2018]] et [[Élections législatives fidjiennes de 2022|2022]], saluées par ces deux organisations<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Forum praises Fiji for election |url=http://www.radionz.co.nz/international/pacific-news/255379/forum-praises-fiji-for-election |site=Radio New Zealand International |date=24 septembre 2014}}.</ref>, a mené à la pleine réintégration des Fidji dans le Commonwealth<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Fiji grateful for Commonwealth return |url=https://www.rnz.co.nz/news/world/255649/fiji-grateful-for-commonwealth-return |site=RNZ |date=2014-09-27 |consulté le=2020-05-17}}.</ref>. == Étymologie == Fidji, écrit ''Fiji'' en [[anglais]], est la prononciation [[tongien]]ne du nom de l'[[Viti Levu|île de Viti Levu]] (« grande Viti »). Le terme de ''viti'' n'a pas de sens connu. === Gentilé === En langue anglaise, avant le [[Coup d'État de 2006 aux Fidji|coup d'État de 2006]], la population des Fidji opérait une distinction entre les termes ''Fijian'' (« Fidjien ») désignant selon le [[droit du sang]] un ''[[Fidjiens|iTaukei]]'' [[Peuple autochtone|autochtone]] et ''Fiji Islander'' (« habitant des îles Fidji ») désignant selon le [[droit du sol]] un citoyen de l'État des Fidji, toutes origines confondues. Cette terminologie était sujette à controverses car [[peuple autochtone|les autochtones]] employaient le terme « Fidjien » uniquement pour se désigner eux-mêmes et récusaient le droit des [[Indiens des Fidji|Indo-Fidjien]] d'en faire autant<ref>{{en}} [http://hindustandainik.in/news/5967_1761335,001600060017.htm « Ban the term Indo-Fijian: Minister »], ''Hindustan Times'', 5 août 2006.</ref> de sorte que beaucoup d'Indo-Fidjiens préféraient se désigner eux-mêmes comme ''Indians'' (« Indiens ») ou ''Indo-Fijians'' (« Indo-Fidjiens »). L'expression ''Fiji Islanders'' a été créée en 1997 pour que tous les habitants des Fidji puissent disposer d'une appellation de citoyenneté commune, les « Fidjiens » étant les autochtones et les « Indo-Fidjiens », « Sino-Fidgiens » ou autres étant citoyens des Fidji mais pas ''Fidjiens'' aux yeux de la loi. Cette évolution du langage résulte du concept de ''Pacific way'' présenté à l'ONU en 1970 par le Premier Ministre de Fidji, [[Kamisese Mara]], en vertu duquel il faut construire une société où des populations qui diffèrent par les races, les opinions et les cultures, peuvent vivre et travailler ensemble, au bénéfice de tous<ref>Ratu Sir Kamisese Mara, "The ''Pacific way'', a memoir", University of Hawaii Press, janvier 2997. Cette formule vise le dialogue, les échanges et l'aboutissement à un consensus pour la résolution de problèmes ou conflits. [https://uhpress.hawaii.edu/title/the-pacific-way-a-memoir/] </ref>. Frank Bainimarama, auteur du coup d'État de 2006, s'est évertué à consolider un sentiment d'appartenance nationale commune. La Constitution de 2013 dispose ainsi dans son article 5 que « [t]ous les citoyens des Fidji sont Fidjiens », consolidant un décret de 2010 à cet effet. Le terme désigne désormais la citoyenneté, tandis que la population autochtone est désignée par le terme autochtone ''iTaukei''<ref>Ministère fidjien des Affaires autochtones, {{en}} « "iTaukei" now replaces "Fijian" and "Indigenous Fijian" », [http://www.fijianaffairs.gov.fj/iTaukei.html], 2010.</ref>. == Histoire == {{Article détaillé|Histoire des Fidji}} [[Fichier:Fijian man and woman, 1884.jpg|vignette|gauche|redresse|Couple d'habitants des Fidji en 1884.]] Les premiers habitants des îles Fidji, des [[Austronésiens]], sont arrivés du [[Asie du Sud-Est|Sud-Est asiatique]] longtemps avant que les îles fussent découvertes par l'explorateur [[Abel Tasman]] au {{s-|XVII}}. En 3000 av. J.-C., des habitants du littoral de la [[Chine du Sud]], cultivateurs de [[Millet (graminée)|millet]] et de riz, commencent à traverser le détroit pour s'installer à [[Taïwan]]. Vers 2000 av. J.-C., des migrations ont lieu de Taïwan vers les [[Philippines]]. De nouvelles migrations commencent bientôt des Philippines vers [[Célèbes|Sulawesi]] et [[Timor]] et, de là, vers les autres îles de l'archipel [[indonésie]]n. Vers 1500 av. J.-C., un autre mouvement mène des Philippines en [[Nouvelle-Guinée]] et au-delà, les îles du [[Océan Pacifique|Pacifique]]. Les Austronésiens sont probablement les premiers navigateurs de l'histoire de l'humanité. Cependant ce n'est qu'au {{s-|XIX}} que les Européens colonisèrent ces îles pour les occuper de manière permanente. En 1874, à l'initiative du roi [[Seru Epenisa Cakobau]], les îles sont cédées au [[Royaume-Uni]] avec la signature de l'[[Acte de Cession]]. La production de café est stoppée en 1879 [[Histoire de la caféiculture#La « rouille du café » redessine la carte mondiale et les modes de culture|à cause de la propagation d'une maladie venue de Ceylan et des colonies anglaises et néerlandaises]]<ref>{{harvsp|McCook}}.</ref>. L'indépendance fut accordée en 1970. Le régime [[démocratie|démocratique]] fut interrompu par deux [[coup d'État|coups d'État]] militaires en 1987, car [[gouvernement Bavadra|le gouvernement]] issu des [[élections législatives fidjiennes de 1987|élections de cette année-là]] était perçu comme dominé par la communauté [[indiens des Fidji|indienne]]. La Constitution de 1990 favorisa le contrôle par les [[indigène]]s [[mélanésie]]ns des Fidji mais provoqua une émigration importante de la population indienne. La perte de population eut comme conséquence des difficultés économiques, mais assura la majorité aux Mélanésiens. Les amendements décrétés en 1997 rendirent la constitution plus équitable. Les [[élections législatives fidjiennes de 1999|élections libres et paisibles de 1999]] permirent de constituer un gouvernement mené par un Indo-Fidjien, [[Mahendra Chaudhry]], mais celui-ci fut renversé en 2000 lors d'un troisième coup d'État mené par [[George Speight]], un homme d'affaires qui s'appuya sur une rhétorique nationaliste indigène. Speight, soutenu par une milice privée, prit Chaudhry en otage et réclama de nouvelles institutions qui établiraient la suprématie politique des indigènes, et interdiraient à nouveau (comme l'avait fait la Constitution de 1990) l'accès au sommet de l'État à tout Indo-Fidjien. La crise fut désamorcée à travers les efforts de médiation menés par le chef des armées, [[Frank Bainimarama]]. Speight fut finalement arrêté et condamné à la prison à perpétuité. Chaudhry demeura néanmoins écarté du pouvoir ; le banquier et homme politique indigène [[Laisenia Qarase]] dirigea un gouvernement de transition, avant d'être élu par la voie démocratique en 2001. Il fut réélu en 2006. Les [[Forces militaires de la république des Fidji]] ont été à plusieurs reprises un membre important des missions de maintien de la paix de l'[[Organisation des Nations unies]] dans diverses régions du monde. Un nouveau coup d'État militaire, le 5 décembre 2006, voit l'accession au pouvoir du chef des forces armées, le commodore [[Frank Bainimarama]], et le renversement du gouvernement Qarase, jugé coupable par Bainimarama d'avoir attisé les tensions entre les deux principales communautés ethniques (Fidjiens indigènes et Indo-Fidjiens). Le gouvernement de Qarase avait mené une politique de « discrimination positive » favorisant les indigènes, et certains membres du gouvernement avaient tenu des propos racistes et incendiaires à l'encontre des Indo-Fidjiens. La ministre des Femmes, Asenaca Caucau, avait ainsi annoncé devant le Parlement : {{Citation|Nous devons surveiller de près les Indo-Fidjiens, car ils sont comme des mauvaises herbes. Ils ont tendance à pousser, à saisir et à s'approprier les terres et la nation}}. Bainimarama, lui-même indigène, reproche également à Qarase d'être corrompu et d'avoir préparé une législation qui faciliterait l'amnistie pour les complices de Speight. Qarase dément toute accusation de corruption (mais est condamné en 2012 à un an de prison pour corruption<ref>{{en}} [https://www.theguardian.com/world/2012/aug/03/fiji-laisenia-qarase-jailed « Fiji's former prime minister Laisenia Qarase jailed over corruption »], ''Associated Press'', 3 août 2012.</ref>), et dénonce le refus de Bainimarama de désamorcer la crise par le dialogue plutôt que par un coup d’État. Les [[Élections législatives fidjiennes de 2014|élections de septembre 2014]] sont remportées par Bainimarama, lui conférant un mandat démocratique de quatre ans, tandis que les anciens partisans de Qarase (le [[Parti libéral social-démocrate|Sodelpa]]) constituent la principale force d'opposition au nouveau [[Parlement des Fidji|Parlement]]. == Politique == {{Article détaillé|Politique aux Fidji|Politique étrangère des Fidji|Constitution des Fidji|Président de la république des Fidji}} Jusqu'en mars 2012, le [[Président de la République des Fidji|président de la République]] était élu par le [[Grand Conseil des Chefs]] pour une durée de cinq ans. Il nommait un Premier ministre et un cabinet issu de la Chambre des représentants, qui comprenait {{nobr|71 sièges}} : 25 élus au suffrage universel, 23 élus uniquement par les électeurs indigènes, 19 par les électeurs « [[indiens des Fidji|indo-fidjiens]] », 1 par les indigènes de [[Rotuma]], 3 par l'ensemble des électeurs appartenant aux autres catégories ethniques (« Européens », « Chinois »…)<ref>{{en}} [http://www.parliament.gov.fj/main/index.aspx Site web officiel du Parlement des Fidji].</ref>. La Chambre haute du [[Parlement des Fidji|Parlement]], le [[Sénat (Fidji)|Sénat]], avait {{nobr|32 sièges}}. Les sénateurs étaient nommés par le président de la République. En pratique, les 14 conseils provinciaux nommaient chacun un sénateur. Le Premier ministre en désignait neuf, et le chef de l'opposition huit. Le trente-deuxième siège revenait à un représentant du Conseil de Rotuma. Le Sénat possédait le droit de retarder et d'amender la législation issue de la Chambre des représentants, et pouvait mettre son [[veto]] à toute modification de la Constitution<ref>{{en}} [http://www.fiji.gov.fj/publish/senate.shtml Le Sénat : page web du gouvernement des Fidji].</ref>. Le président de la république des Fidji est [[Wiliame Katonivere]] depuis le {{date-|12 11 2021}}. Les institutions politiques ont été réformées à la suite du [[Politique aux Fidji#Le gouvernement Qarase et le coup d’État de décembre 2006|coup d'État de décembre 2006]] réalisé par le responsable des armées Frank Bainimarama. En 2013, le gouvernement civil appuyé par l'armée et dirigé par le contre-amiral [[Frank Bainimarama]] introduit une nouvelle Constitution. Celle-ci, visant à mettre fin aux politiques fondées sur les clivages inter-ethniques, remplace les listes électorales communautaires par des listes sans aucune distinction ethnique. Le [[Parlement des Fidji|Parlement]], désormais [[monocamérisme|monocaméral]], élu avec un mandat de quatre ans, élit le Premier ministre, qui lui demeure redevable, selon le principe de [[gouvernement responsable]]. Le président de la République est également élu par le Parlement, avec un mandat de trois ans reconductible une fois ; ses fonctions sont purement cérémonielles<ref>{{en}} [http://www.fiji.gov.fj/getattachment/8e981ca2-1757-4e27-88e0-f87e3b3b844e/Click-here-to-download-the-Fiji-Constitution.aspx Constitution des Fidji], 2013.</ref>. Les [[Élections législatives fidjiennes de 2014|élections qui se tiennent en 2014]] sur la base de cette nouvelle Constitution fournissent une majorité absolue des sièges au parti [[Fidji d'abord]] de Frank Bainimarama, et lui permettent de conserver le pouvoir avec le soutien d'une assemblée démocratiquement élue<ref>[http://www.electionsfiji.gov.fj/2014-election-results/ Résultats définitifs], Bureau électoral fidjien, 22 septembre 2014.</ref>{{,}}<ref>{{en}} [http://www.fijitimes.com/story.aspx?id=281031 « Electoral Commission announces seat allocation »], ''Fiji Times'', 22 septembre 2014.</ref>. Le risque d’attentat aux Fidji est considéré comme élevé par la France au {{Date-|5 septembre 2022}}<ref>{{Lien web|titre=Appel à la vigilance maximale|site=le site du ministère des Affaires Étrangères|url=https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs/conseils-par-pays-destination/iles-fidji/#|date=5 septembre 2022|consulté le=27 octobre 2022}}.</ref>. == Subdivisions == {{Article détaillé|Administration territoriale des Fidji}} <!-- ''Article de fond : [[Divisions des îles Fidji]]'' --> Les Fidji sont divisées en quatre parties, appelées ''divisions''. Celles-ci sont simplement appelées ''division du centre'', ''division du nord'', ''division orientale'' et ''division occidentale''. L'île de [[Rotuma]], au nord de l'archipel principal, a le statut de dépendance. == Géographie == [[Fichier:Fiji_map.png|vignette|Carte des Fidji.]] {{Article détaillé|Géographie des Fidji|Liste des îles des Fidji}} Les Fidji se composent de {{nobr|322 îles}}, dont environ un tiers sont habitées. Les deux îles les plus importantes sont [[Viti Levu]] et [[Vanua Levu]]. Viti Levu accueille la capitale [[Suva]] et presque les trois quarts de la population y habite. D'autres villes importantes sont [[Lautoka]] et [[Nausori]]. L'aéroport international principal est situé à [[Nadi (Fidji)|Nadi]] (prononcé Nandi), du côté occidental de Viti Levu, à l'opposé de Suva. Les îles sont [[montagne]]uses, avec des sommets s'élevant jusqu'à {{unité|1200 m}}, et couvertes de [[forêt tropicale|forêts tropicales]]. Le pays a une superficie de {{unité|18270 km 2}} et une densité de population de {{unité|51 hab./km 2}}. Son littoral mesure {{unité|1129 km}} de longueur. Le point le plus haut est situé à une altitude de {{unité|1324 m}}. == Économie == {{Article détaillé|Économie des Fidji}} Les Fidji, dotées de [[forêt]]s, de [[minerai]]s et ressources en [[poisson]]s, possèdent l'une des économies les plus développées des îles du [[Océan Pacifique|Pacifique]], malgré un secteur d'[[économie de subsistance]] toujours important. Les exportations de sucre et une industrie du [[tourisme]] en croissance (plus de {{unité|600000|touristes}} annuellement) sont les principales sources de [[Devise (monnaie)|devises]] étrangères. Le traitement du sucre compose un tiers de l'activité industrielle. [[File:Fiji Sugar.jpg|vignette| Train de sucre arrivant à [[Lautoka]] avec chargement complet. Photo C.R.Auckland.]] Les îles Fidji sont également l'un des tout premiers pays exportateur de [[corail|coraux]] vivants menacés d'extinction. Ils ont rejoint la convention [[Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction]] (CITES) en 1998. Fin 2017 l’État a interdit la récolte, la vente er l'achat de coraux<ref>''Fedeaqua'' : "Fidji, l'exportation de coraux interdite" [https://www.fedeaqua.org/dans-la-nature/120-dans-l-eau/1125-fidji-exportation-de-coraux-interdite] avec lien vers article du ''Fiji Sun'' en anglais : "Harvest, export, of live coral now banned by ministry" [https://fijisun.com.fj/2017/12/30/harvest-export-of-live-coral-now-banned-ministry/?amp=1]</ref>. En conséquence le Ministère de la Pêche soutient l'élevage de coraux, le commerce de ces derniers étant, dans ces conditions, autorisé. Dans les aires marines protégées fidjiennes la restauration des écosystèmes coralliens est mise en place<ref>''reefresilience.org'' [https://reefresilience.org/fr/case-studies/fiji-ecological-restoration/]</ref> ce qui est bénéfique - outre pour le milieu naturel - pour la pêche (les coraux constituent un habitat naturel très favorable aux poissons) et pour l'éco-tourisme. [[File:JMLeb Fiji 005.jpg|vignette|Plateau corallien et mangrove à Fidji. Photo J.-M. Lebigre]] Le programme ''Investir dans les récifs coralliens et soutenir l'[[économie bleue]]'' (ICRBE), des Nations-Unies, initié en 2021 à Fidji, a pour objet de favoriser une exploitation durable et les activités d'écotourisme. Il est administré par le [[Programme des Nations unies pour le développement]], Bureau du [[Pacifique Sud]]<ref>''news.un.org'' en français [https://news.un.org/fr/gallery/467502]</ref>. Les problèmes économiques à long terme sont, entre autres, les faibles taux d'investissement et des droits de propriété assez incertains. L'agitation politique aux Fidji a eu un impact grave : son économie diminua de 2,8 % en 2000 et ne s'accrut que de 1 % en 2001. Le bureau du tourisme des Fidji s'attend à ce que les arrivées de visiteurs atteignent un niveau comparable voire supérieur à celui d'avant le coup d'État en 2002. [[File:Rhinomuraena quaesita Ribbon Eel Fiji by Nick Hobgood.jpg|vignette|La [[rhinomuraena quaesita|Murène ruban]], sans danger pour les baigneurs. Photo Nick Hobgood.]] La capacité du gouvernement à contrôler son budget (prévision d'un déficit net de 6 % pour 2002) dépend du retour de la stabilité politique et de la confiance des épargnants. Un [[Aéroport international de Nadi|aéroport international]] dessert les Fidji, à [[Nadi (Fidji)|Nadi]]. == Démographie == {{Article détaillé|Démographie des Fidji|Indiens des Fidji}} [[Fichier:Fidji-demography.png|vignette|Évolution de la démographie entre 1961 et 2003 (chiffre de la [[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture|FAO]], 2005). Population en milliers d'habitants.]] === Groupes ethniques === La population [[Peuple autochtone|autochtone]] a été définie comme [[mélanésie]]nne par [[Jules Dumont d'Urville]], en raison de la couleur noire de sa peau. Cette catégorisation a subsisté, bien que ces Mélanésiens soient proches parents des autres populations austronésiennes, comme les [[Polynésie]]ns. Le 30 juin 2010, le gouvernement a approuvé le ''Fijian Affairs Decree 2010'' et de ce fait remplace les mots ''Fidjien'', ''indigène'' ou ''indigène fidjien'' par ''iTaukei'' dans toutes les lois et documents officiels<ref>{{en}} [http://www.fijianaffairs.gov.fj/iTaukei.html « iTAUKEI » maintenant remplace « FIJIAN » et « INDIGENOUS FIJIAN »].</ref>. Les émigrés [[indiens des Fidji|indiens]] sont venus dans les îles au {{s-|XIX}}, à la demande des autorités britanniques, pour travailler dans les champs de [[canne à sucre]]. Les individus d'origine indienne furent longtemps victimes de [[discrimination]]s, soutenues ou tolérées par certains gouvernements ayant limité leurs [[droits civiques]]. Ces discriminations persistent encore aujourd'hui. Le recensement de 2007 dénombre {{unité|475739|Fidjiens}} (56,82 %), {{unité|313798|Indiens}} (37,48 %) et {{unité|47734|autres}} personnes (5,7 %) pour un total de {{unité|847271|personnes}}. Les événements politiques récents ont provoqué le départ de près de {{unité|75000|Indiens}} fidjiens, à la suite des discriminations dont ils ont fait l'objet. En 2020, l'[[espérance de vie]] des femmes est de {{nombre|76.6|ans}} et celle des hommes de {{nobr|71 ans}}, le taux de croissance de la population est de 0,5 %, avec un taux de natalité de {{unité|17.4|‰}}, un taux de mortalité de {{unité|6.3|‰}}, un taux de mortalité infantile de {{unité|8.8|‰}}, un taux de fécondité de {{nombre|2,31|enfants}}/femme et un taux de migration de -6,2 ‰. La population est composée à 26,86 % de {{nobr|0 – 14 ans}}, à 65,80 % de {{nobr|15 – 64 ans}} et à 7,34 % de {{nobr|65 ans}} ou plus. === Langues === Les [[langue officielle|langues officielles]] du pays sont l'[[anglais]], le [[fidjien]] et le [[hindi des Fidji]], parlées respectivement par les deux principaux groupes ethniques. === Religions === Selon le [[Pew Research Center]], en 2010, 64,4 % des habitants des Fidji sont [[chrétien]]s, principalement [[Protestantisme|protestants]] (52,9 %) et dans une bien moindre mesure [[Catholicisme|catholiques]] (9,1 %). De plus, 27,9 % de la population est [[Hindouisme|hindoue]] et 6,3 % est [[islam|musulmane]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Religions in Fiji |url=http://www.globalreligiousfutures.org/countries/fiji/religious_demography#/?affiliations_religion_id=0&affiliations_year=2010 |site=globalreligiousfutures.org |consulté le=2018-02-23|brisé le = 2023-10-31}}.</ref>. La religion aborigène des Fidji peut être distinguée comme [[Animisme|animiste]] ou [[Religion aux Fidji|chamanique]]. == Culture == {{...}} {{Article détaillé|Culture des Fidji}} === Danses traditionnelles === [[File:FIJI_DRUMMER.png|vignette|Percussionniste des Fidji. Extrait de l'ouvrage de Charles Erskine ({{s-|XIX}}).]]Les [[meke]] sont des danses et des chants tribaux fidjiens pratiqués avant la période chrétienne et coloniale<ref name="FijiTimes">{{Article|langue=en|auteur1=John Mitchell|titre=Deities, dreams and traditional dances|périodique=The Fiji Times|date=13.06.2021|lire en ligne=https://www.fijitimes.com/deities-dreams-and-traditional-dances/|accès url=libre}}</ref>. Exécutés lors de diverses occasions religieuses ou sociales, les meke puisaient leur inspiration dans le [[folklore]] fidjien, notamment les contes, la mythologie, la géographie ou la mémoire des évènements ayant marqué les clans. Le [[Cibi]] est une danse guerrière traditionnelle exécutée avant les matchs de rugby par l'équipe nationale depuis 1939<ref name=":0">{{Article|langue=fr|auteur1=Arnaud Coudry|titre=A la découverte du «Cibi», la danse guerrière des Fidjiens|périodique=Le Figaro|date=23.11.2018|lire en ligne=https://www.lefigaro.fr/sports/rugby/actualites/actualites/le-cibi-la-danse-guerriere-des-fidjiens-934369}}</ref>. === Jours fériés === La fête nationale fidjienne a lieu le 10 octobre<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Fiji Week et Fiji Day aux Fidji |url=https://www.routard.com/guide_agenda_detail/18803/fiji_week_et_fiji_day_aux_fidji.htm |accès url=libre |site=routard.com}}.</ref>. Elle commémore l'indépendance fidjienne. Le 7 septembre est le jour de constitution, célébrant la première [[constitution]] de l'état fidjien<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Constitution Day aux Fidji |url=https://www.routard.com/guide_agenda_detail/18802/constitution_day_aux_fidji.htm |accès url=libre |site=routard.com}}.</ref>. Pour l'occasion un défilé des autorités a lieu à [[Suva]]. Les autres jours fériés sont [[Noël]], le [[Boxing Day|boxing day]] et le [[Jour de l'an|Nouvel an]] ; [[Pâques]] ; le jour national du sport ; [[Divali]] et [[Mawlid]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Traditions et coutumes Îles Fidji - Jours fériés |url=https://www.routard.com/guide/fidji/3863/traditions.htm |accès url=libre |site=routard.com}}.</ref>. == Sport == Le sport national est le rugby. === Rugby à {{XV}} === L'[[équipe des Fidji de rugby à XV]] a participé à sept reprises à la [[Coupe du monde de rugby à XV|coupe du monde]], la première en [[Coupe du monde de rugby à XV 1987|1987]] où l'équipe a réalisé sa meilleure performance en arrivant en quart de finale, tout comme en 2007. Le 24 novembre 2018, l'équipe des Fidji a battu le XV de France pour la première fois de son histoire (21-14). Le 26 août 2023, elle remporte son premier match contre l'équipe d'Angleterre sur le score de 30 à 22 à [[Stade de Twickenham|Twickenham]]<ref>{{lien web |titre=Rugby : les Fidji signent une victoire historique contre l'Angleterre à Twickenham pour leur dernier match avant la Coupe du monde |url=https://www.francetvinfo.fr/sports/rugby/coupe-du-monde/rugby-les-fidji-signent-une-victoire-historique-contre-l-angleterre-a-twickenham-pour-leur-dernier-match-avant-la-coupe-du-monde_6027119.html |site=francetvinfo.fr |date=26 août 2023 |consulté le=7 octobre 2023 }}.</ref>. Lors de la [[Coupe du monde de rugby à XV 2023|coupe du monde 2023]] en France, les Fidjiens réalisent l'exploit de s'imposer 22-15 face à l'équipe d'Australie, mettant fin à 69 ans sans victoires face à cette dernière. === Rugby à {{XIII}} === Le rugby à {{XIII}} a fait son apparition dans les îles Fidji en 1991/92. L'équipe nationale des Fidji de rugby à {{XIII}} a participé à trois reprises à la [[Coupe du monde de rugby à XIII|coupe du monde]], la première fois en 1995, puis en 2000 et 2008, où elle fut demi-finaliste. Elle s'est aussi qualifiée pour les demi-finales de la coupe du monde 2013. En parallèle, son sponsor historique a renouvelé sa participation pour les trois prochaines années et versera quatre millions de dollars américains. Lors de l'édition de 2017 organisée en Australie et en Nouvelle-Zélande, les « Fiji Bati » se sont hissés pour la troisième fois consécutive en demi-finale. Pour cela, ils ont remporté en phase de poule la plus large victoire de leur histoire (72-6 face au Pays de Galles), puis, en quart de finale, ils ont réalisé l'exploit de battre la Nouvelle-Zélande à Wellington. Les Fidjiens l'ont emporté 4 à 2 en inscrivant deux pénalités contre une seule pour les [[Équipe de Nouvelle-Zélande de rugby à XIII|Kiwis néo-zélandais]]. Ce match de haute intensité est historique puisqu'il représente la première victoire des Fidjiens face aux Néo-Zélandais. L'équipe néo-zélandaise était pourtant une des deux grandes favorites (avec l'Australie) pour remporter la compétition. Pour la troisième fois consécutive en coupe du monde, les Fidjiens retrouvaient les Australiens en demi-finale. Le miracle attendu par tout un peuple ne se produisit pas, et comme lors de deux éditions précédentes, les Australiens l'emportèrent largement, 54 à 6, mettant ainsi un terme au beau parcours des valeureux « Fiji Bati ». === Rugby à {{VII}} === {{Article détaillé|Équipe des Fidji de rugby à sept}} L'équipe de [[rugby à sept]] des Fidji est l'une des meilleures au monde et a remporté deux fois la [[Coupe du monde de rugby à sept|coupe du monde]] en 1997 et en 2005, en faisant des Fidji le pays le plus titré de ce sport avec la Nouvelle-Zélande. Ils deviennent [[Rugby à sept aux Jeux olympiques d'été de 2016|champions olympiques]] le {{date-|11|août|2016}} en battant la Grande-Bretagne (43-7), offrant la première [[Fidji aux Jeux olympiques|médaille d'or olympique]] au pays lors de l'édition de Rio puis conservent leur titre cinq ans plus tard lors des [[Jeux olympiques d'été de 2020|Jeux olympiques 2020]] à [[Tokyo]] en battant la Nouvelle-Zélande (27-12). === Football === {{article détaillé|équipe des Fidji de football}} L'équipe des Fidji de football dispute son premier match international masculin en 1951 et adhère à la [[Fédération internationale de football association|FIFA]] en 1964. Elle participe à la [[Coupe d'Océanie de football|Coupe d'Océanie]] et la [[Coupe de Mélanésie]]. Jusqu'à présent, les Fidji n'ont jamais participé à une [[Coupe du monde de football]]. En 2015, la fédération fidjienne de football annonce environ {{unité|35000|joueurs}} et joueuses participant aux compétitions dans l'archipel<ref>{{Lien web |langue=en |titre=About Fiji FA |url=http://www.fijifootball.com.fj/tabid/1301/language/en-US/Default.aspx |site=fijifootball.com.fj |date=2015 |consulté le=5 décembre 2015|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. === Jeux olympiques === {{article détaillé|Fidji aux Jeux olympiques}} === Sportifs === {{colonnes|taille=30|* [[Sireli Bobo]], joueur de [[rugby à XV|rugby à {{XV}}]]. Il a joué en [[France]], principalement au [[Racing 92]] et au [[Stade rochelais]] (avant quelques matchs à [[Rugby club toulonnais|Toulon]], [[Section paloise (rugby à XV)|Pau]]) et à Strasbourg. * [[Rupeni Caucaunibuca]], joueur de [[rugby à XV|rugby à {{XV}}]]. Il a joué en [[France]], au [[Sporting Union Agen Lot-et-Garonne|SU Agen]] et au [[Stade toulousain]]. * [[Iliesa Delana]], [[Athlétisme|athlète]] [[handisport]], médaillé d'or au saut en hauteur aux [[Jeux paralympiques d'été de 2012]] à Londres. * [[Vilimoni Delasau]], joueur de [[rugby à VII|rugby à {{VII}}]] et à {{XV}}, ancien joueur de l'[[ASM Clermont Auvergne]], de l'[[Union sportive montalbanaise]] et du [[Stade toulousain]]. * [[Napolioni Nalaga]], joueur de [[rugby à XV|rugby à {{XV}}]], ancien joueur de l'[[ASM Clermont Auvergne]] et du [[Lyon olympique universitaire rugby|Lyon olympique universitaire]]. * [[Gabiriele Lovobalavu]], joueur de [[rugby à XV|rugby à {{XV}}]]. Il joue en [[France]], à l'[[Aviron bayonnais rugby pro]]. * [[Timoci Matanavou]], joueur de [[rugby à XV|rugby à {{XV}}]]. Il joue en [[France]], au [[Stade montois rugby|Stade montois]], puis au [[Stade toulousain]] et est revenu au Stade montois. * [[Joe Rokocoko]], joueur de [[rugby à XV|rugby à {{XV}}]], formé au rugby à XIII. Il jouait en [[Équipe de Nouvelle-Zélande de rugby à XV|équipe nationale néo-zélandaise]], joue actuellement au [[Racing 92]] * [[Waisale Serevi]], joueur de [[rugby à VII]]. * [[Vijay Singh (golf)|Vijay Singh]], joueur de golf, né à Lautoka. * [[Lote Tuqiri]], joueur de [[rugby à XIII|rugby à {{XIII}}]] puis à {{XV}}. Il a été sélectionné pour les [[Équipe d'Australie de rugby à XV|Wallabies]]. * [[Saïmoni Vaka]], joueur de [[rugby à XV|rugby à {{XV}}]]. Il joue en France au [[Biarritz olympique Pays basque]]. * [[Maleli Kunavore]], joueur de [[rugby à XV|rugby à {{XV}}]]. Il a joué au [[Stade toulousain]] jusqu'en 2010. * [[Metuisela Talebula]], joueur de [[rugby à XV]]. Il joue en [[France]], à l'[[Union Bordeaux Bègles]]. * [[Semi Kunatani]], joueur de rugby à XV et rugby à VII. Il joue en [[France]], au [[Stade toulousain]]. * [[Levani Botia]], joueur de [[rugby à XV]]. Il joue en [[France]], au [[Stade rochelais]] et en équipe nationale. Il a remporté à deux reprise la [[Champions Cup]] avec le [[Stade Rochelais]]. * [[Kini Murimurivalu]], joueur de [[rugby à XV]]. Il joue en [[France]], au [[Stade rochelais]] et en équipe nationale. * [[Semi Radradra]], joueur de [[rugby à XV]] et [[rugby à XIII]]. Il joue en [[France]] à l'[[Union Bordeaux Bègles|UBB]] et a joué auparavant pour le [[Rugby club toulonnais]] et les [[Parramatta Eels]] en [[Australie]] * [[Leone Nakarawa]], joueur de [[rugby à XV]] pour le [[Racing 92]] et champion olympique 2016 en [[Rugby à VII]] * [[Alivereti Raka]], joueur de [[rugby à XV]] à l'[[ASM Clermont Auvergne]] * [[Noa Nakaitaci]], joueur de [[rugby à XV|rugby à {{XV}}]], commence sa carrière française à l'[[ASM Clermont Auvergne]]. Il joue désormais au [[Lyon olympique universitaire rugby|Lyon OU]].}} == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets|commons=Category:Fidji|wikinews=Catégorie:Fidji|wikivoyage=Fidji}} === Bibliographie === * {{ouvrage|langue=en|auteur1=[[Sally Engle Merry]]|auteur2=Donald Brenneis|titre=Law and Empire in the Pacific : Hawaiï and Fiji|édition=School of American Research Press|lieu=Santa Fe (Nouveau Mexique)|année=2004}}. === Articles connexes === {{colonnes|taille=30|* [[Élévation du niveau de la mer]] * [[État insulaire]] * [[Fiji Airways]] * [[Cinéma fidjien]] * Voiliers : [[Camakau]] ; [[Takia (bateau)]] ; [[Drua]]}} === Liens externes === {{Liens}} * [https://www.fiji.travel/ Bula, site officiel touristique] * {{Lien web|langue=en|auteur=W.J. Hennigan |titre=Climate change is real: Just ask the Pentagon |url=https://www.latimes.com/nation/la-na-military-climate-change-20161103-story.html |date=11 novembre 2016 |site=[[Los Angeles Times]] |consulté le=21 novembre 2016}}. {{Palette|Pays d'Océanie|Forum des îles du Pacifique}} {{Portail|îles Fidji|Commonwealth|îles}} [[Catégorie:Fidji|*]] [[Catégorie:État fondé au XXe siècle]] [[Catégorie:Fondation en 1970]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Fortran
Fortran
{{voir paronymes|Fortemps}} {{Infobox Langage de programmation | couleur boîte = 6F6154 | nom = {{blanc|Fortran}} | logo = | paradigme = Multi-paradigme : [[Programmation impérative|impératif]] ([[Programmation procédurale|procédural]], [[Programmation structurée|structuré]], [[Programmation orientée objet|orienté-objet]]), orienté tableaux, [[Parallélisme (informatique)|parallélisme]], [[Généricité|générique]] | auteur = [[John Backus]] | développeur = [[John Backus]] & [[IBM]] | date de première version = 1957 | dernière version = Fortran 2023 (ISO/IEC 1539-1:2023) | date de dernière version = {{Existe depuis|17|11|2023}} | version avancée = | date de version avancée = | typage = [[Typage fort|fort]], [[Typage statique|statique]] | implémentations = [[Intel|Intel Fortran Compiler]], [[GNU Compiler Collection|GFortran]], [[IBM|IBM XL Fortran]], [[Nvidia|NVIDIA HPC SDK]], Lahey/Fujitsu, Absoft, [[Cray (entreprise)|Cray]], NAG, Arm, NEC, [[Silverfrost FTN95|Silverfrost]], [[Oracle Corporation|Oracle]], Flang, LFortran, etc. | normes = ISO/IEC 1539 | dialectes = | influencé par = [[Speedcoding]] | a influencé = [[Algol 58]], [[BASIC]], [[C (langage)|C]], [[DOPE (Dartmouth Oversimplified Programming Experiment)|DOPE]], [[PL/I]], [[PACT I]], [[MUMPS]], [[Ratfor]] | système d'exploitation = [[Logiciel multiplate-forme|Multiplateforme]] | licence = | site web = }} [[Fichier:IBM Blue Gene P supercomputer.jpg|vignette|Supercalculateur [[IBM]] [[Blue Gene (superordinateur)|Blue Gene]]/P.|240x240px]] [[Fichier:General relativistic magnetohydrodynamic simulation of black hole accretion.jpg|vignette|300x300px|Simulation en Fortran de l'accrétion autour d'un trou noir (www.bhac.science). Densité à gauche et densité d'énergie magnétique à droite (zoom).]] '''Fortran''' (''{{Langue|en|mathematical {{Souligner|FOR}}mula {{Souligner|TRAN}}slating system}}'') est un [[langage de programmation]] généraliste dont le domaine de prédilection est le [[calcul scientifique]] et le [[calcul numérique]]. Il est utilisé aussi bien sur [[ordinateur personnel]] que sur les [[superordinateur]]s, où il sert d'ailleurs à tester leurs performances dans le cadre du classement [[TOP500]] des superordinateurs les plus puissants au monde, entre autres grâce à la bibliothèque [[LINPACK]]. Le nombre de bibliothèques scientifiques écrites en Fortran, éprouvées et améliorées pendant de longues années, et les efforts continus consacrés aux [[compilateur]]s pour exploiter au fil des décennies les nouvelles possibilités des calculateurs ([[Processeur vectoriel|vectorisation]], [[coprocesseur]]s, [[Parallélisme (informatique)|parallélisme]]) ont maintenu l'usage de ce langage qui ne cesse d'évoluer. Parmi les fonctionnalités ajoutées ces dernières décennies, on citera le calcul sur les [[Tableau (structure de données)|tableaux]] (qui peuvent comporter jusqu'à quinze dimensions), la [[programmation modulaire]], la [[Généricité|programmation générique]] (Fortran 90), le calcul haute performance (Fortran 95), la [[programmation orientée objet]] et l'[[Interopérabilité en informatique|interopérabilité]] avec les bibliothèques du langage C (Fortran 2003), la [[programmation concurrente]] et le calcul parallèle à l'aide des cotableaux (Fortran 2008), des équipes, des évènements et des sous-routines collectives (Fortran 2018), en plus des interfaces [[OpenMP]], [[OpenACC]] et de la bibliothèque [[Message Passing Interface]]. La norme actuelle est Fortran 2023, publiée le 17 novembre 2023. Les discussions ont commencé sur le contenu de la suivante : Fortran 202Y, pour l'instant prévue pour l'automne 2028. == Historique et versions == [[Fichier:Algol&Fortran family-by-Borkowski.svg|thumb|Influences de Fortran, Algol et Cobol]] Projet lancé en 1954 et aboutissant à une première version en 1957, Fortran est le premier [[langage de programmation de haut niveau]], suivi notamment par [[Lisp (langage)|Lisp]] (1958), [[Algol (langage)|Algol]] (1958) et [[COBOL]] (1959). Il est le premier langage à être normalisé<ref name="Muxworthy76">{{Ouvrage|langue=anglais|auteur1=D. T. Muxworthy|titre=A REVIEW OF PROGRAM PORTABILITY AND FORTRAN CONVENTIONS|date=août 1976|pages totales=61|lire en ligne=http://www.chilton-computing.org.uk/acd/pdfs/muxworthy.pdf}}</ref>, au milieu des années 60, et est devenu une norme [[Organisation internationale de normalisation|ISO]] depuis Fortran 90. Le nom du langage est généralement écrit en majuscules (FORTRAN) pour désigner les versions du langage antérieures à la norme Fortran 90<ref group=note>On notera toutefois que dans le [http://bitsavers.trailing-edge.com/pdf/ibm/704/704_FortranProgRefMan_Oct56.pdf premier manuel de Fortran (1956)], le nom est écrit avec un F en capitale d'imprimerie et les autres lettres en petites capitales d'imprimerie.</ref> car à l'époque les lettres minuscules ne font pas partie du [[Codage des caractères|jeu de caractères]] du langage. Par contre, il est toujours écrit avec une majuscule à partir de [[Fortran 90]]. Enfin, depuis environ 2010 les titres des livres en anglais utilisent souvent l'expression ''modern Fortran'' (Fortran moderne) pour distinguer la forme actuelle du langage de ses formes historiques. === Période classique du Fortran === *1953 : [[John Backus]], jeune ingénieur titulaire d'une maîtrise de mathématiques recruté en 1950 chez [[International Business Machines|IBM]], développe pour l'[[IBM 701]] le système ''[[Speedcoding]]'', un interpréteur qui facilite la programmation en particulier pour le calcul en virgule flottante. En décembre, il rédige une lettre à l'attention de son supérieur {{Lien|langue=en|trad=Cuthbert Hurd|fr=Cuthbert Hurd}}<ref name="Backus-History-I-II-III">{{Article |langue=en |auteur1=[[John Backus]] |titre=The history of FORTRAN I, II, and III |périodique=ACM SIGPLAN Notices |volume=13 |numéro=8 |mois=août |année=1978 |doi=10.1145/960118.808380 |lire en ligne=http://www.softwarepreservation.org/projects/FORTRAN/paper/p165-backus.pdf |pages=165-180 }}.</ref> pour lui proposer le projet FORTRAN destiné à l'[[IBM 704]]. L'objectif est d'accélérer considérablement le développement et le débogage des programmes, jusqu'alors écrits en [[langage machine]], afin de réduire leur coût d'exploitation, qui pour moitié provient des salaires des informaticiens et pour moitié des machines. Backus insiste pour que l'IBM 704 devienne la première machine commerciale dont le processeur supporte directement les nombres en virgule flottante. *[[Fichier:John Backus 2.jpg|vignette|John Backus (1924-2007), inventeur du FORTRAN, lauréat du prix Turing en 1977.]]1954 : le groupe de recherche de Backus, le ''« Programming Research Group »'' basé à New York, rédige un rapport intitulé ''Preliminary Report, Specifications for the IBM Mathematical FORmula TRANslating System, FORTRAN''<ref>''[http://www.softwarepreservation.org/projects/FORTRAN/BackusEtAl-Preliminary%20Report-1954.pdf Preliminary Report, Specifications for the IBM Mathematical FORmula TRANslating System, FORTRAN]'' {{pdf}}.</ref>, daté du 10 novembre 1954. Il faut encore deux ans d'efforts pour terminer le premier [[compilateur]] FORTRAN ({{formatnum:25000}} lignes<ref name="IBM">{{lien web |titre=John Backus |url=http://www-03.ibm.com/ibm/history/exhibits/builders/builders_backus.html |site=IBM Archives |consulté le=10 novembre 2014}}.</ref>)<ref group=note>Interrogé à ce sujet, John Backus expliqua dans un entretien, qu'il ne pouvait en être autrement, bien qu'en 1990 tout binôme d'étudiants en informatique puisse en écrire un en quelques mois : {{Citation|Nous n'avions pas les concepts. Nous n'avions pas davantage les outils}}. Il explique dans le même entretien{{référence souhaitée}} que ce qui avait donné le plus de travail à l'équipe était la génération d'un code indexant de façon pas trop inefficace les tableaux.</ref>, désigné alors par le mot anglais ''translator'' (traducteur). Dès le départ, ce compilateur est conçu pour fournir un code très optimisé, en particulier pour le calcul sur les tableaux et le traitement des boucles imbriquées, quasiment aussi rapide que celui qu'aurait écrit un programmeur en langage machine (objectif alors accueilli avec scepticisme par les clients d'IBM). D'après Backus lui-même<ref name="Backus-History-I-II-III"/>, le développement du langage ne peut pas être séparé de la conception du compilateur et c'est même sur le compilateur que porte l'essentiel de l'effort initial. Le langage est défini au fur et à mesure, avec comme guide principal la simplicité de la syntaxe. *1957 : le compilateur FORTRAN est déployé courant avril sur tous les IBM 704, sur bande magnétique<ref name="Backus-History-I-II-III"/>, avec son manuel intitulé ''Preliminary Operator's Manual''<ref>{{Lien web |titre=Anonymous. The FORTRAN Automatic Coding System for the IBM 704 EDPM : Preliminary Operator's Manual. April 8, 1957. — Software Preservation Group |url=http://www.softwarepreservation.org/projects/FORTRAN/manual/Prelim_Oper_Man-1957_04_07.pdf/view |site=www.softwarepreservation.org |consulté le=2021-09-28}}</ref>. Fin 1957, un manuel plus complet, le ''Programmer's Primer''<ref>{{Lien web |titre=704 Fortran Programmer's Primer — Software Preservation Group |url=http://www.softwarepreservation.org/projects/FORTRAN/manual/IBM-704-FORTRAN-Primer-a-32-0306.pdf/view |site=www.softwarepreservation.org |consulté le=2021-09-28}}</ref> rédigé par Grace E. Mitchell, est édité. FORTRAN est un succès et une révolution car il n'est plus nécessaire d'être un expert de l'ordinateur pour écrire et déboguer des programmes. [[Mary Tsingou]], physicienne et mathématicienne au [[Laboratoire national de Los Alamos|Los Alamos National Laboratory]] et qui travailla avec Fermi, Pasta et Ulam, dira ainsi : « Quand le Fortran est arrivé, c'était presque comme le paradis »<ref>{{Lien web |langue=en |titre=“We thank Miss Mary Tsingou” |url=https://discover.lanl.gov/publications/national-security-science/2020-winter/we-thank-miss-mary-tsingou/ |site=www.lanl.gov |consulté le=2021-09-24}}</ref>. D'après la revue [[Nature (revue)|Nature]] (2021), ce compilateur fait partie des dix codes informatiques ayant le plus marqué la science<ref name=":0">{{Article|langue=en|prénom1=Jeffrey M.|nom1=Perkel|titre=Ten computer codes that transformed science|périodique=Nature|volume=589|numéro=7842|date=2021-01-20|doi=10.1038/d41586-021-00075-2|lire en ligne=https://www.nature.com/articles/d41586-021-00075-2|consulté le=2023-03-03|pages=344–348}}</ref>. L'instruction <code>GO TO</code> permet de sauter à une ligne numérotée par une étiquette. Le <code>IF</code> de cette première version est arithmétique : <code>IF (A-B) 10, 20, 30</code> permet de sauter aux instructions d'étiquettes 10, 20 ou 30 selon que l'expression A-B est négative, nulle ou positive. * 1958 : FORTRAN II<ref name="Backus-History-I-II-III"/>{{,}}<ref>{{Article |langue=en |auteur1=Irving N. Rabinowitz |titre=Report on the algorithmic language FORTRAN II |périodique=Communications of the ACM |volume=5 |numéro=6 |mois=juin |année=1962 |doi=10.1145/367766.368151 |pages=327-337 }}.</ref>{{,}}<ref>[https://www.computerhistory.org/collections/catalog/102653989 FORTRAN II Reference Manual for the IBM 704 (1958)]</ref> apporte les fonctions <code>FUNCTION</code> et les sous-programmes <code>SUBROUTINE</code> que l’on appelle par l’instruction <code>CALL</code>, ce qui permet aux programmeurs de se répartir plus facilement le travail. L'instruction <code>COMMON</code> permet à plusieurs sous-programmes de partager des données communes. Le nouveau compilateur est également plus rapide que le compilateur Fortran I : il permet en particulier de découper un long programme en plusieurs parties pouvant être compilées indépendamment. * 1959 : FORTRAN III n'est déployé que sur une vingtaine de machines. Il est possible d'insérer des routines en [[Assembleur|langage assembleur]] symbolique dans le code mais cette fonctionnalité sera abandonnée car elle compromettrait la portabilité des programmes écrits en FORTRAN. Le groupe de Backus n'est plus chargé du développement du FORTRAN, activité transférée à l'''Applied Programming Department.'' Backus préconise le développement de deux compilateurs<ref name="Backus-History-I-II-III"/> : un compilateur rapide pour la phase de débogage et un compilateur optimiseur pour le programme final. Mais l'idée n'est pas suivie. *1960 : FORTRAN devient l'un des premiers langages multi-plateforme, des compilateurs devenant disponibles<ref>{{Lien web |titre=List of FORTRAN Implementations |url=https://fortran.bcs.org/2007/jubilee/implementations.php |site=fortran.bcs.org |consulté le=2021-09-30}}</ref> sur quelques machines d'autres constructeurs qu'IBM. * 1962 : FORTRAN IV<ref>[https://cs.uwaterloo.ca/research/tr/1968/CSTR-1000.pdf Description of /360 WATFOR - A FORTRAN IV Compiler]</ref> introduit les nombres réels double précision, les complexes et les booléens, ainsi que les opérateurs <code>.AND.</code>, <code>.OR.</code> et <code>.NOT.</code>. Le <code>IF</code> logique permet d'écrire par exemple <code>IF (A .GE. B) GOTO 10</code> (aller à 10 si A est supérieur ou égal à B). Le type des variables peut désormais être déclaré explicitement. Il est nécessaire de modifier les programmes écrits en FORTRAN II : le traducteur automatique SIFT ''(SHARE Internal FORTRAN Translator)''<ref>{{Lien web |titre=Computer Resurrection Issue 41 |url=https://www.computerconservationsociety.org/resurrection/res41.htm |site=www.computerconservationsociety.org |consulté le=2021-10-05}}</ref> est mis à disposition. Cette même année, chaque compilateur apportant ses extensions et variantes, un ''comité des normes FORTRAN'' est formé afin de normaliser le langage pour qu'il soit portable d'une machine à l'autre. * 1965 : ECMA-9 FORTRAN<ref>{{pdf}} [http://www.ecma-international.org/publications/files/ECMA-ST-WITHDRAWN/ECMA-9,%201st%20Edition,%20April%201965.pdf Standard ECMA FORTRAN].</ref> est la première norme FORTRAN, publiée en avril 1965 par l'[[Ecma International|ECMA]] (''European Computer Manufacturers Association'') dans le cadre d'une collaboration avec l'[[American National Standards Institute|ANSI]] ''(American National Standards Institute)''. Il s'agit en fait d'une version du langage intermédiaire<ref name="Muxworthy76"/> entre les deux niveaux du langage définis dans la norme FORTRAN 66. * 1966 : FORTRAN 66 (ANSI X3.9-1966)<ref>{{pdf}} [https://archive.org/details/ansi-x-3.9-1966-fortran-66 Norme FORTRAN 66].</ref> est la norme développée par l'ANSI, essentiellement basée sur FORTRAN IV. Elle définit en fait deux niveaux du langage : le FORTRAN proprement dit et une version simplifiée, le Basic FORTRAN. Le langage FORTRAN est le premier langage de programmation à avoir été normalisé. *1972 : l'ISO publie l'''ISO Recommendation for Fortran (R1539),'' constituée des deux niveaux du langage définis dans FORTRAN 66 et du niveau intermédiaire défini par l'ECMA FORTRAN. Mais il ne s'agit que d'une recommandation et il faudra attendre Fortran 90 pour que le langage devienne une norme ISO. *1977 : John Backus reçoit le [[Prix Turing]]<ref>[https://amturing.acm.org/award_winners/backus_0703524.cfm John Backus A.M. Turing Award (1977)].</ref> pour « ses contributions profondes, influentes et durables à la conception de systèmes de programmation pratiques de haut niveau, notamment par ses travaux sur le FORTRAN, et pour ses publications pionnières sur les procédures formelles pour la spécification des langages de programmation. » * 1978 : FORTRAN 77 (ANSI X3.9-1978)<ref>{{pdf}} [https://nvlpubs.nist.gov/nistpubs/Legacy/FIPS/fipspub69-1.pdf Norme FORTRAN 77].</ref>{{,}}<ref>{{article |langue=en |auteur1=Frank Engel, Jr. |titre=Draft proposed ANS FORTRAN BSR X3.9 X3J3/76 |périodique=ACM SIGPLAN Notices |volume=11 |numéro=3 |mois=mars |année=1976 |doi=10.1145/956013.1070892 |pages=1-212 }}.</ref> est une évolution majeure. Comme pour FORTRAN 66, la norme définit deux niveaux du langage : le FORTRAN complet, ou full language, et une version simplifiée, ou subset language. Cette norme inclut en particulier des extensions au langage introduites par les différents compilateurs depuis FORTRAN 66. Elle apporte, entre autres améliorations, la programmation structurée avec les blocs <code>IF / THEN / ELSE / END IF</code>, le type de données <code>CHARACTER</code> en remplacement des {{Lien|langue=en|trad=Hollerith constant|fr=constantes d'Hollerith}} (qui sont supprimées de la norme), les fonctions <code>LGE</code>, <code>LGT</code>, <code>LLE</code>, <code>LLT</code> pour la comparaison des chaînes de caractères, l'attribut <code>PARAMETER</code> pour déclarer des constantes, l'attribut <code>SAVE</code> pour la persistance des variables locales, etc. Fin 1978, l'extension MIL-STD-1753<ref>{{pdf}} [http://www.everyspec.com/MIL-STD/MIL-STD-1700-1799/download.php?spec=MIL-STD-1753.011044.PDF MIL-STD-1753, Military Standard: FORTRAN, DOD Supplement to American National Standard X3.9-1978].</ref> du [[Département de la Défense des États-Unis|département de la Défense américain]] introduit entre autres le <code>END DO</code> en FORTRAN 77 (bien que le label final reste obligatoire), les blocks <code>DO WHILE / END DO</code>, l'instruction <code>INCLUDE</code>, l'instruction <code>IMPLICIT NONE</code> et des fonctions pour manipuler les bits des entiers. === Fortran moderne === * 1991 : [[Fortran 90]] (ISO/IEC 1539:1991, puis ANSI X3.198-1992)<ref>{{pdf}} [https://wg5-fortran.org/N001-N1100/N692.pdf Standard Fortran 90].</ref> est une version majeure ayant pour objectif de mettre Fortran au niveau des autres langages modernes. La norme apporte en particulier les [[Bibliothèque logicielle|modules]], la [[Algorithme récursif|récursivité]], les arguments optionnels et nommés, la [[surcharge des opérateurs]], une syntaxe pour le calcul sur les tableaux, l'allocation dynamique des tableaux grâce à l'attribut <code>ALLOCATABLE</code>, les types dérivés, l'attribut <code>POINTER</code><ref group="note">Le concept de pointeur en Fortran est beaucoup plus restrictif qu'en C. Un pointeur ne pointe pas vers une adresse mais vers une cible possédant l'attribut <code>TARGET</code>, et il possède un type et un rang.</ref>, l'instruction <code>IMPLICIT NONE</code> pour rendre obligatoire la déclaration des variables, les structures de contrôle <code>SELECT CASE</code>, les procédures <code>SYSTEM_CLOCK</code> et <code>DATE_AND_TIME</code> pour accéder à l'horloge du système, etc. Les restrictions concernant la mise en forme des programmes (colonnes 1 à 72) disparaissent : l'écriture se fait en format libre. Afin de rester compatible avec les nombreux codes industriels écrits en FORTRAN ([[Nastran]], bibliothèques [[Numerical Algorithms Group|NAG]] et [[IMSL]], etc.), Fortran 90 est conçu de telle façon que FORTRAN 77 en constitue un sous-ensemble. * 1992 : IEEE 1003.9-1992, volet FORTRAN 77 de la norme [[POSIX]]<ref>[http://standards.ieee.org/findstds/standard/1003.9-1992.html IEEE 1003.9-1992 - POSIX(R) FORTRAN 77 Language Interfaces - Part 1: Binding for System Application Program Interface (API)].</ref>. * 1994 : ISO/IEC 1539-2:1994, qui définit des chaînes de caractères de longueur variable<ref>[http://www.iso.org/iso/catalogue_detail.htm?csnumber=6129 ISO/IEC 1539-2:1994 -- Information technology -- Programming languages -- FORTRAN -- Part 2: Varying length character strings].</ref>. Cette norme a été révisée en 2000<ref>[http://www.iso.org/iso/catalogue_detail.htm?csnumber=26934 ISO/IEC 1539-2:2000 -- Information technology -- Programming languages -- Fortran -- Part 2: Varying length character strings].</ref>. *1997 : [[Fortran 95]] (ISO/CEI 1539-1:1997)<ref>{{pdf}} [https://wg5-fortran.org/N1151-N1200/N1191.pdf Standard Fortran 95].</ref> : quoique mise à jour mineure, cette norme introduit en particulier les instructions <code>FORALL</code> et <code>WHERE</code> pour le calcul vectoriel, les procédures <code>PURE</code> et <code>ELEMENTAL</code> et rend obsolescentes certaines fonctionnalités telles que les boucles à compteur réel ou l'instruction <code>PAUSE</code>. La procédure <code>CPU_TIME</code> permet de mesurer le temps processeur utilisé par un segment de programme. * 1999 : ISO/IEC 1539-3:1999, qui définit des directives de compilation conditionnelle. Cette norme a été révisée en 2011<ref>[http://www.iso.org/iso/catalogue_detail.htm?csnumber=29926 ISO/IEC 1539-3:1999 -- Information technology -- Programming languages -- Fortran -- Part 3: Conditional compilation].</ref>. * 2004 : Fortran 2003 (ISO/CEI 1539-1:2004)<ref>{{pdf}} [http://www.j3-fortran.org/doc/year/04/04-007.pdf Standard Fortran 2003].</ref> est une révision majeure qui supporte la [[programmation orientée objet]]. L'interface avec le [[C (langage)|langage C]] est assurée par le module interne ISO_C_BINDING et les mots-clés <code>BIND</code> et <code>VALUE</code>, qui permettent à un programme Fortran d'accéder facilement aux bibliothèques disponibles en C. Les pointeurs de procédure permettent de choisir lors de l'exécution une procédure à exécuter. Les types dérivés sont améliorés, ainsi que les entrées/sorties. On peut désormais gérer les exceptions en calcul flottant de la norme [[IEEE 754]]. La norme apporte également la gestion des caractères [[ISO/CEI 10646|ISO 10646]], base de l'Unicode. L'intégration avec le système d'exploitation est améliorée avec l'introduction des instructions <code>get_command_argument</code>, <code>get_command</code>, et <code>command_argument_count</code>. * 2010 : Fortran 2008 (ISO/CEI 1539-1:2010)<ref>{{pdf}} [http://www.j3-fortran.org/doc/year/10/10-007r1.pdf Standard Fortran 2008].</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|auteur1=John Reid|titre=The New Features of Fortran 2008|périodique=WG5|date=13/03/2014|lire en ligne=https://wg5-fortran.org/N1851-N1900/N1891.pdf|format=pdf}}</ref>, initialement pensée comme une révision mineure, introduit finalement les co-tableaux ''(co-arrays)'' comme paradigme de programmation parallèle. Les traitements sur ces co-tableaux sont effectués par des images (instances parallèles d'un programme Fortran). Cette norme introduit également les boucles <code>DO CONCURRENT</code> pour la parallélisation des itérations sans interdépendance. Les modules peuvent désormais comporter des sous-modules. Et les structures <code>BLOCK...END BLOCK</code> permettent de déclarer des variables à portée limitée n'importe où à l'intérieur d'une routine. La modularité est améliorée par l'introduction des <code>SUBMODULE</code>. De nouvelles procédures intrinsèques sont introduites pour la gestion des bits. De nouvelles constantes sont ajoutées au module <code>ISO_FORTRAN_ENV</code>, en particulier les <code>KIND</code> des types d'entiers <code>INT8</code>, <code>INT16</code>, <code>INT32</code>, <code>INT64</code> et de réels <code>REAL32</code>, <code>REAL64</code>, <code>REAL128</code>. * 2018 : Fortran 2018 (ISO/CEI 1539-1:2018)<ref>{{pdf}} [http://www.j3-fortran.org/doc/year/18/18-007r1.pdf Standard Fortran 2018].</ref>, considérée comme une révision mineure, introduit en particulier : ** ISO/IEC TS 29113:2012<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=14:00-17:00 |titre=ISO/IEC TS 29113:2012 |url=https://www.iso.org/cms/render/live/fr/sites/isoorg/contents/data/standard/04/51/45136.html |site=ISO |consulté le=2021-09-28}}</ref> ''Interopérabilité ultérieure de Fortran avec C'' ** ISO/IEC TS 18508:2015<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=14:00-17:00 |titre=ISO/IEC TS 18508:2015 |url=https://www.iso.org/cms/render/live/fr/sites/isoorg/contents/data/standard/06/27/62702.html |site=ISO |consulté le=2021-09-28}}</ref> ''Caractéristiques parallèles supplémentaires en Fortran :'' les images peuvent désormais être regroupées en équipes ''(teams)'' travaillant sur des tâches différentes. Avec les événements ''(events),'' une image peut poster un évènement à destination d'autres images, ou attendre de recevoir un évènement. Les sous-routines collectives ''(collective subroutines)'' permettent d'effectuer des tâches simples sur les résultats d'un ensemble d'images, par exemple calculer la somme des valeurs d'une variable dans les différentes images. ** ISO/IEC/IEEE 60559:2011<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=14:00-17:00 |titre=ISO/IEC/IEEE 60559:2011 |url=https://www.iso.org/cms/render/live/fr/sites/isoorg/contents/data/standard/05/74/57469.html |site=ISO |consulté le=2021-09-28}}</ref> ''Systèmes de microprocesseurs — Arithmétique flottante'' * 2023 : la norme Fortran 2023 (ISO/IEC 1539-1:2023), initialement dénommée Fortran 202x, a été publiée le 17 novembre 2023, après six ans de travail. Le document de référence du comité est disponible<ref>[https://j3-fortran.org/doc/year/24/24-007.pdf WD 1539-1 J3/24-007 (Fortran 2023 Interpretation Document)], 18 décembre 2023</ref>. Il s'agit d'une version dite mineure qui apporte de nombreuses améliorations à diverses parties du langage, mais pas de nouveau paradigme de programmation. Par exemple, la longueur maximale des lignes de programme passe de 132 à 10000 caractères, et les expressions conditionnelles, reprenant la syntaxe du C, font leur apparition<ref>{{Article|langue=en|auteur1=John Reid|titre=The New Features of Fortran 2023|périodique=WG5|date=13 mars 2023|lire en ligne=https://wg5-fortran.org/N2201-N2250/N2212.pdf|format=pdf}}</ref>. De nouvelles fonctions facilitent le passage des chaînes de caractères entre C et Fortran. Les boucles <code>DO CONCURRENT</code> peuvent gérer la réduction des variables. Les fonctions <code>SIMPLE</code> sont des fonctions <code>PURE</code> n'accédant à aucune donnée extérieure (à part leurs arguments). == Gouvernance et communauté == === Gouvernance === Fortran fait partie des langages normalisés depuis 1965 et est devenu une norme ISO depuis Fortran 90. La norme Fortran est gérée par le groupe de travail ISO/IEC JTC1/SC22/WG5<ref>[https://wg5-fortran.org/ Groupe de travail ISO/IEC JTC1/SC22/WG5]</ref>, généralement simplement appelé WG5 (pour ''Working Group 5''), qui charge le comité Fortran US INCITS PL22.3 (généralement appelé J3, en référence à son ancien nom ANSI X3J3)<ref>[http://www.j3-fortran.org/ Comité Fortran US J3]</ref> de développer le langage. Le WG5 est composé d'experts chargés de faire des recommandations pour faire évoluer le langage. Le J3 est composé de fabricants de matériel, d'éditeurs de compilateurs, d'utilisateurs issus aussi bien de l'industrie que du monde académique. Chaque révision de la norme peut ajouter de nouveaux paradigmes ou fonctionnalités, éventuellement déjà implémentées par les compilateurs sous forme d'extensions au langage, clarifier des points restés ambigus, mais aussi rendre obsolescentes d'anciennes fonctionnalités. En effet, depuis Fortran 90, les normes comportent systématiquement en annexes une liste des fonctionnalités supprimées et une liste des fonctionnalités obsolètes et donc susceptibles d'être supprimées dans une prochaine révision de la norme. Les compilateurs continuent néanmoins généralement de supporter ces fonctionnalités pour assurer la pérennité des codes déjà développés. Enfin, il s'écoule généralement plusieurs années entre la publication d'une nouvelle norme et la prise en charge intégrale de ses nouvelles fonctionnalités dans les compilateurs<ref>[http://fortranwiki.org/fortran/show/Fortran+2003+status Compiler Support for the Fortran 2003 Standard].</ref>{{,}}<ref>[http://fortranwiki.org/fortran/show/Fortran+2008+status Compiler Support for the Fortran 2008 Standard].</ref>. En 1995, le WG5 met en place des ''rapports techniques de type 2'' pour travailler sur des fonctionnalités importantes qui n'auront pas le temps d'être intégrées à la norme en cours de rédaction, mais en constitueront une extension qui pourra être intégrée dans la norme suivante. En 2019, un dépôt [[GitHub]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=GitHub - j3-fortran/fortran_proposals: Proposals for the Fortran Standard Committee |url=https://github.com/j3-fortran/fortran_proposals |site=GitHub |consulté le=2021-09-17}}</ref> est créé afin que tous les utilisateurs du langage puissent proposer facilement au comité J3 des évolutions pour les normes futures. Il sert actuellement à proposer des nouveautés pour la norme Fortran 202Y qui succédera à Fortran 2023, comme l'amélioration de la programmation générique, des valeurs par défaut pour les arguments optionnels, etc. === Communauté === En 1955, IBM crée le groupe d'utilisateurs SHARE afin que ses clients puissent échanger entre eux. John Backus y fait des présentations régulières durant le développement du premier compilateur FORTRAN<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Mark Jones Lorenzo|titre=The History of the Fortran Programming Language - Abstracting Away the Machine|lieu=Philadelphie|éditeur=SE Books|date=2019|isbn=978-1-082-39594-9}}</ref>. En avril 1957, des ingénieurs de [[Westinghouse Electric Company|Westinghouse]] y rapportent la compilation du premier programme FORTRAN en dehors d'IBM. Alors que le langage se diffuse, un sous-groupe SHARE y est consacré : le ''FORTRAN Standard Commitee.'' En 1970, la [[British Computer Society]] crée le ''Fortran Specialist Group''<ref>{{Lien web |langue=en |titre=BCS Fortran Specialist Group Home page |url=https://fortran.bcs.org/ |site=fortran.bcs.org |consulté le=2023-02-28}}</ref>, toujours en activité en 2023, afin de promouvoir le langage, participer à ses évolutions et organiser des échanges entre utilisateurs. Créé en juillet 1982, le bulletin mensuel ''FORTRAN Forum''<ref>{{Lien web |langue=en |titre=SIGPLAN-FORTRAN Home |url=https://dl.acm.org/newsletter/sigplan-fortran |site=dl.acm.org |consulté le=2021-09-17}}</ref> a été publié par le SIGPLan ''(Special Interest Group in Programming Languages)'' de l'ACM ''(Association for Computing Machinery)'' trois fois par an, jusqu'en avril 2020. Le 29 novembre 1983, un groupe de discussion <code>net.lang.f77</code> est créé sur [[Usenet]]. Le 7 novembre 1986, il est renommé <code>comp.lang.fortran</code> et est toujours l'un des principaux canaux de communication de la communauté Fortran. La liste de diffusion comp-fortran-90<ref>{{Lien web |titre=JISCMail - COMP-FORTRAN-90 List at WWW.JISCMAIL.AC.UK |url=https://www.jiscmail.ac.uk/cgi-bin/wa-jisc.exe?A0=COMP-FORTRAN-90 |site=www.jiscmail.ac.uk |consulté le=2021-09-28}}</ref> est consacrée aux questions concernant le Fortran à partir de la norme Fortran 90. On peut en consulter les archives jusque 1997, mais l'activité y est désormais très réduite avec seulement six messages postés en 2020. Un groupe ''Fortran Programmers''<ref>{{Lien web |titre=Groupe Fortran Programmers sur LinkedIn |url=https://www.linkedin.com/groups/145550/}}</ref> est créé sur LinkedIn en juillet 2008 et comporte plus de 4700 membres en 2022. Le site Fortran Wiki<ref>{{Lien web |titre=Fortran Wiki |url=http://fortranwiki.org/fortran/show/HomePage |site=fortranwiki.org |consulté le=2021-09-28}}</ref> est créé en octobre 2008. Il est édité par les utilisateurs du langage et propose de nombreuses ressources. Début 2020, une nouvelle communauté d'utilisateurs fortran-lang.org est créée<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Laurence|nom1=Kedward|et al.=oui|titre=The State of Fortran|périodique=Computing in Science & Engineering|date=16-03-2022|issn=1521-9615|issn2=1558-366X|doi=10.1109/MCSE.2022.3159862|accès doi=payant|arxiv=2203.15110v2|hal=hal-03624071|lire en ligne=http://arxiv.org/abs/2203.15110|consulté le=2022-03-30|accès url=payant|pages=63-72}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Vincent Magnin |auteur2=José Alves |auteur3=Antoine Arnoud |auteur4=Arjen Markus |auteur5=Michele Esposito Marzino |titre=Fortran... et puis quoi encore ? |url=https://www.societe-informatique-de-france.fr/wp-content/uploads/2023/11/1024_22_2023_143.html |format=pdf |site=www.societe-informatique-de-france.fr |périodique=Bulletin 1024 |mois=novembre |année=2023 |doi=10.48556/sif.1024.22.143 |consulté le=2023-11-10 |page=143-161}}</ref> afin de fédérer les efforts dans l'écosystème Fortran, sur le modèle de langages plus jeunes. En s'appuyant sur GitHub<ref>{{Lien web |langue=en |titre=The Fortran Programming Language |url=https://github.com/fortran-lang |site=GitHub |consulté le=2021-09-16}}</ref>, elle développe en particulier une bibliothèque standard Fortran (stdlib) similaire à celle du C, un gestionnaire de paquets Fortran (fpm) faisant également office de système de compilation, le compilateur interactif LFortran, ainsi que des tutoriels pour apprendre le Fortran moderne. Certaines pages sont traduites en français. La communauté édite une lettre mensuelle résumant ses activités en cours et diffuse des informations sur Twitter. Une visioconférence mensuelle permet à ses membres de discuter des projets à mener. Son forum Fortran Discourse<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Fortran Discourse |url=https://fortran-lang.discourse.group/ |site=Fortran Discourse |consulté le=2021-09-28}}</ref> est devenu un lieu central de discussion pour la communauté Fortran. Les projets de la communauté ont reçu l'aide de cinq étudiants lors du ''Google Summer of Code 2021 (GSoC 2021)''<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Google Summer of Code, Fortran-lang projects |url=https://summerofcode.withgoogle.com/organizations/6633903353233408/ |site=summerofcode.withgoogle.com |consulté le=2021-09-25}}</ref>, et de même pour le ''GSoC 2022.'' L'''International Fortran Conference (FortranCon)''<ref>{{Lien web |titre=FortranCon 2021 |url=https://tcevents.chem.uzh.ch/event/14/ |site=Theory & Computation Events (Indico) |consulté le=2021-09-28}}</ref> est créée en 2020. Initialement prévue à Zurich début juillet 2020, elle a lieu en visioconférence à cause de la pandémie de [[Maladie à coronavirus 2019|Covid-19]]. La seconde édition, FortranCon 2021, a également lieu en visioconférence les 23 et 24 septembre 2021. Les vidéos des conférences sont disponibles sur la chaîne YouTube FortranCon. == Applications == [[Fichier:Cylinder flow.gif|alt=Écoulement autour d'un cylindre|vignette|400x400px|Écoulement autour d'un cylindre calculé à l'aide d'un code Fortran avec OpenCL (Université de Bristol).]] Fortran est toujours l'un des langages les plus utilisés pour le calcul intensif, que ce soit pour l'astronomie, la modélisation climatique, la modélisation chimique, la modélisation en économie, la [[mécanique des fluides numérique]], la [[physique numérique]], l'analyse de données, la modélisation hydrologique, l'algèbre linéaire numérique et les bibliothèques numériques (LAPACK, IMSL et NAG), l'optimisation, la simulation de satellites, l'[[ingénierie des structures]] et les [[Prévision météorologique|prévisions météorologiques]]. Les calculs peuvent aussi bien être réalisés sur des ordinateurs de bureau que sur des supercalculateurs. [[Fichier:Velocity and sea surface temperature in the oceans.png|vignette|200px|Température de surface et vitesse des courants océaniques, calculées avec le code Fortran NEMO (''Nucleus for European Modelling of the Ocean,'') au Barcelona Supercomputing Center (2020).]] De nombreux [[Test de performance|tests de performance]] (benchmarks) destinés à évaluer les performances des nouveaux microprocesseurs sont écrits en Fortran. Les logiciels des sondes Voyager 1 et Voyager 2 de la NASA ont été écrits à l'origine en FORTRAN 5, puis portés en FORTRAN 77. Depuis le 25 septembre 2013, certains logiciels sont encore écrits en Fortran et d'autres ont été portés en C<ref>{{Article|langue=en-US|prénom1=Adam|nom1=Mann|titre=Interstellar 8-Track: How Voyager's Vintage Tech Keeps Running| périodique=[[Wired (magazine)|Wired]]| date=25 septembre 2013|issn=1059-1028|lire en ligne=https://www.wired.com/2013/09/vintage-voyager-probes/|consulté le=2023-03-09}}</ref>. == Code source : format et syntaxe == === Ancien format fixe === [[Fichier:Ftn-elim-1240x1709.jpg|vignette|Code source en FORTRAN 77 (format fixe) avec sortie du compilateur (ordinateur : [[Control Data Corporation|CDC]] 175 de l'[[université technique de Rhénanie-Westphalie à Aix-la-Chapelle]]).]] Avant la norme [[Fortran 90]], le FORTRAN, créé à l'époque des [[Carte perforée|cartes perforées]] (en particulier avec le système [[Fortran Monitor System|FMS]]), utilise une mise en page adaptée à ces supports : * la colonne 1 peut contenir la lettre C indiquant un commentaire. Le caractère * est aussi accepté ; * les colonnes 1 à 5 peuvent contenir une étiquette numérique (facultative) de l'instruction, dont la valeur peut être limitée à {{formatnum:32767}} ou {{formatnum:9999}} suivant le compilateur ; * la colonne 6 indique une suite de l'instruction précédente ; *le code commence à partir de la {{7e|colonne}} et ne doit pas dépasser la {{72e}}. Les espaces n'ont pas de signification dans ces colonnes : une boucle <code>DO 10 I=1,5</code> peut aussi s'écrire <code>DO10I=1,5</code><ref group=note>Attention, écrire <code>DO 10 I=1.5</code> sans espace (<code>DO10I=1.5</code>) affecterait la valeur 1.5 à la variable <code>DO10I</code>.</ref> (le <code>10</code> est ici l'étiquette obligatoire de fin de boucle) ; *les colonnes 73 à 80 servent à l'identification et la numérotation des cartes perforées (souvent les trois initiales du projet, du chef de projet ou du programmeur, suivies de numéros de cinq chiffres attribués de dix en dix pour permettre des insertions de dernière minute). Les extensions de fichiers les plus courantes pour le format fixe sont <code>.f</code> et <code>.for</code>, mais ce n'est qu'une convention adoptée par la plupart des compilateurs. Rien n'empêche de les utiliser avec le format libre à condition d'en avertir le compilateur à l'aide de l'option adéquate. === Fortran moderne === Depuis la norme Fortran 90, le code source est écrit suivant un format dit libre : il n'y a plus de colonne particulière, les lignes font au maximum 132 caractères (mais elles peuvent être continuées à l'aide du caractère <code>&</code>), les commentaires sont introduits par un point d'exclamation (éventuellement disposé à la suite d'une instruction Fortran). L'extension de nom de fichier la plus courante est alors <code>.f90</code><ref group=note>Les extensions avec un F majuscule, telles que <code>.F90</code> sont généralement interprétées par les compilateurs comme indiquant la nécessité d'utiliser avant compilation un préprocesseur Fortran.</ref>, même si le programme utilise des fonctionnalités de normes plus récentes telles que Fortran 2018. <syntaxhighlight lang="fortran" line="1"> program degrad ! ================================================= ! Imprime une table de conversion degrés -> radians ! avec 32 chiffres significatifs (réels 128 bits) ! ================================================= use, intrinsic :: iso_fortran_env, only: wp=>real128 implicit none ! Déclaration des variables integer :: deg real(wp) :: radians(0:90) ! Déclaration des constantes real(wp), parameter :: pi = 4.0_wp * atan(1.0_wp) real(wp), parameter :: coeff = (2.0_wp * pi) / 360.0_wp character(*), parameter :: ligne_horizontale = "(49('-'))" ! Remplissage du tableau : radians = [ (coeff * deg, deg=0,90) ] ! En-tête de la table write (*, ligne_horizontale) write (*, "('| Degrés |', 15(' '), 'Radians', 16(' '), '|')") write (*, ligne_horizontale) ! Affichage formaté do deg = 0, 90 write (*, "('| ', I2,' | ', F34.32,' |')") deg, radians(deg) end do ! Fin de la table write (*, ligne_horizontale) end program degrad </syntaxhighlight> Notes : * ce programme est écrit en Fortran moderne<ref>{{Ouvrage|langue=anglais|auteur1=Metcalf, Michael; Reid, John; Cohen, Malcolm|titre=Modern Fortran Explained: Incorporating Fortran 2018|éditeur=Oxford Univ. Press|date=Novembre 2018|isbn=978-0198811886}}</ref>. Il nécessite un compilateur implémentant les bases de la norme Fortran 2008 ; * l'instruction <code>use</code> permet d'importer le module intrinsèque <code>iso_fortran_env</code> qui définit des constantes, en particulier pour les types de réels disponibles (<code>real32, real64, real128</code>). Ici seule est importée la constante <code>real128</code> qui sera désignée par l'alias <code>wp</code> ''(working precision)''. Les nombres réels apparaissant dans le programme sont suffixés par cet alias afin de définir leur type. Il suffirait ainsi de remplacer <code>real128</code> par <code>real64</code> ou <code>real32</code> pour modifier de façon cohérente la précision numérique utilisée dans l'ensemble du programme, pour autant que le compilateur prenne en charge la précision correspondante ; * l'instruction <code>implicit none</code>, introduite dans la norme Fortran 90, rend la déclaration des variables obligatoire. Historiquement, celle-ci est en effet facultative : les variables dont le nom commence par une des lettres I, J, K, L, M ou N sont par défaut de type <code>integer</code>, les autres de type <code>real</code>. Ce mécanisme est désormais fortement déconseillé et l'instruction <code>implicit none</code> doit donc être systématiquement utilisée ; * la déclaration se fait en début de routine. Le type de données et les noms de variables sont séparés par <code>::</code>. On utilise les entiers par défaut pour <code>deg</code>. La numérotation des tableaux commence par défaut à 1 en Fortran mais ici on la fait commencer à 0 pour le tableau <code>radians(0:90)</code>. Les constantes, qui peuvent être calculées, sont spécifiées par l'attribut <code>parameter</code>. Les chaînes de caractères sont de longueur fixe, mais ici l'étoile indique que la longueur de la chaîne doit être définie en fonction de la longueur de son contenu ; * le contenu du tableau <code>radians()</code> est calculé à l'aide d'un constructeur, avec <code>deg</code> pour variable de boucle variant de 0 à 90. Le Fortran permettant de calculer directement sur des tableaux, on aurait pu écrire également <code>radians = coeff * [ (deg, deg=0,90) ]</code> ; * l'instruction <code>write</code> se réfère à une unité d'entrée-sortie (<code>*</code> désigne le terminal) et une spécification de format. Ce format est ici stocké dans la chaîne <code>ligne_horizontale</code> et décrit qu'il faudra afficher 49 tirets. On aurait également pu utiliser une déclaration <code>format</code> située sur une autre ligne et précédée d'un label numérique ; * l'instruction <code>do deg = 0, 90</code> indique de répéter en boucle les instructions qui suivent (jusqu'au <code>end do</code>) pour toutes les valeurs de <code>deg</code> de 0 à 90 par pas de 1 ; * le <code>write</code> à l'intérieur de la boucle permet d'écrire sur le terminal les valeurs des variables <code>deg</code> et <code>radians(deg)</code> en utilisant deux caractères pour <code>deg</code> (qui est un entier) et 34 caractères dont 32 après la virgule pour <code>radians(deg)</code> qui est un réel. == Compilateurs == De nombreux compilateurs commerciaux ou libres sont disponibles. === Compilateurs actuels === ==== Compilateurs libres ==== Avant sa version 4.0, le compilateur libre [[GNU Compiler Collection|GCC]] incluait le compilateur g77<ref>[http://www.kilmnj.com/g77/ Copie de l'ancien site de g77] sur le site de l'[[United States Geological Survey|USGS]].</ref> pour le FORTRAN 77, qui a été remplacé en 2005<ref>[http://www.gnu.org/software/gcc/gcc-4.0/changes.html GCC 4.0 Release Series - Changes, New Features, and Fixes].</ref>{{,}}<ref>[ftp://ftp.gnu.org/gnu/gcc/gcc-4.0.0/ Code source de GCC 4.0.0].</ref> par le compilateur GFortran<ref>[http://gcc.gnu.org/wiki/GFortran GCC Wiki - GFortran].</ref>, issu d'un [[Fork (développement logiciel)|fork]] de G95 réalisé en 2003. En décembre 2022, GFortran prend en charge quasiment intégralement Fortran 2003<ref>[http://gcc.gnu.org/onlinedocs/gfortran/Fortran-2003-status.html gfortran - Fortran 2003 status].</ref> et Fortran 2008<ref>[http://gcc.gnu.org/onlinedocs/gfortran/Fortran-2008-status.html gfortran - Fortran 2008 status].</ref> et environ 40 % de Fortran 2018<ref>[https://gcc.gnu.org/wiki/Fortran2018Status gfortran - Fortran 2018 status].</ref>. Contrairement aux compilateurs Intel et Cray, il ne gère pas encore de façon native la programmation parallèle avec les co-tableaux mais nécessite l'installation de la bibliothèque OpenCoarrays<ref>{{Lien web |langue=en |titre=OpenCoarrays |url=http://www.opencoarrays.org/ |site=OpenCoarrays |consulté le=2021-04-12}}</ref>. Omni Compiler<ref>[https://omni-compiler.org/index.html Omni Compiler].</ref> est un méta-compilateur C et Fortran destiné à transformer du code contenant des directives XcalableMP et OpenACC en code parallèle natif. ==== Compilateurs propriétaires ==== On trouve de nombreux compilateurs commerciaux : {{Lien|langue=en|trad=The Portland Group|fr=Portland Group}}<ref>[http://www.pgroup.com/ Portland Group Fortran].</ref> (filiale de [[NVidia]]), [[Numerical Algorithms Group|NAG]], etc. La plupart des fabricants de stations de travail ou d'ordinateurs destinés au calcul intensif proposent également un compilateur Fortran : Intel<ref>[http://software.intel.com/en-us/fortran-compilers Intel Fortran Compilers].</ref>, IBM<ref>[https://www.ibm.com/products/fortran-compiler-family?mhsrc=ibmsearch_a&mhq=fortran%20compiler IBM - Fortran Compilers family].</ref>, [[Oracle Corporation|Oracle]] (à la suite du rachat de [[Sun Microsystems]]<ref>[http://www.oracle.com/technetwork/server-storage/solarisstudio/overview/index.html Oracle Solaris Studio].</ref>), HPE Cray<ref>[http://docs.cray.com/ CrayDoc - Customer Documentation]</ref> ([[Cray (entreprise)|Cray]] a été racheté par HP en 2019), etc. Certains de ces compilateurs commerciaux ont des versions gratuites pour une utilisation non commerciale : c'est le cas d'Oracle<ref>[http://www.oracle.com/technetwork/server-storage/solarisstudio/overview/index.html Téléchargement de Oracle Solaris Studio].</ref>, Portland Group<ref>[http://www.pgroup.com/products/community.htm PGI Community Edition], pour Linux et macOS.</ref>. On peut télécharger le compilateur BiSheng<ref>{{Lien web |titre=Introduction to Bisheng Compiler_Kunpeng DevKit_Kunpeng Compiler_User Guide (BiSheng Compiler) _HUAWEI CLOUD |url=https://support.huaweicloud.com/intl/en-us/ug-bisheng-kunpengdevps/kunpengbisheng_06_0001.html |site=support.huaweicloud.com |consulté le=2021-09-28}}</ref> que [[Huawei]] a développé pour sa plateforme Kunpeng : pour le Fortran, il utilise Flang en frontal. Quant aux compilateurs Intel<ref>[http://software.intel.com/en-us/articles/non-commercial-software-download/ Compiltateurs Intel gratuits pour tous les développeurs].</ref>, ils sont depuis janvier 2021 gratuits pour tous les développeurs : le nouveau compilateur ifx<ref>[https://software.intel.com/content/www/us/en/develop/articles/fortran-language-and-openmp-features-in-ifx.html Intel Fortran Compiler ifx]</ref>, basé sur [[LLVM]], implémente depuis sa version 2023.0.0 l'intégralité de la norme Fortran 2018 et offre désormais les mêmes fonctionnalités que le compilateur classique ifort, qu'il remplacera progressivement<ref>{{Lien web |langue=en |titre=The Next Chapter for the Intel® Fortran Compiler |url=https://community.intel.com/t5/Blogs/Tech-Innovation/Tools/The-Next-Chapter-for-the-Intel-Fortran-Compiler/post/1439297 |site=community.intel.com |date=2022-12-16 |consulté le=2022-12-21}}</ref>. Le compilateur Intel Visual Fortran est l'héritier de DEC Visual Fortran, devenu Compaq Visual Fortran puis HP Visual Fortran. ==== Compilateurs en cours de développement ==== De nouveaux compilateurs Fortran basés sur LLVM sont en développement : LFortran<ref>[https://lfortran.org/ LFortran]</ref> qui vise à permettre de tester du code de façon interactive et Flang<ref>[https://github.com/flang-compiler/flang Flang]</ref>. ==== Compilateurs en ligne ==== Le Fortran fait partie des langages proposés par certains compilateurs en ligne, tels que codingground<ref>[https://www.tutorialspoint.com/compile_fortran_online.php Compilateur en ligne codingground].</ref>, OnlineGDB<ref>[https://www.onlinegdb.com/ Compilateur en ligne OnlineGDB].</ref>, JDOODLE<ref>[https://www.jdoodle.com/execute-fortran-online/ Compilateur en ligne JDOODLE].</ref>, godbolt Compiler Explorer<ref>[https://godbolt.org/ Compilateur en ligne godbolt Compiler Explorer].</ref> et le Fortran Playground<ref>{{Lien web |titre=Playground |url=https://play.fortran-lang.org/ |site=play.fortran-lang.org |consulté le=2022-12-24}}</ref> de la communauté Fortran-lang. Certains proposent le choix entre plusieurs compilateurs Fortran ou plusieurs versions d'un compilateur, ou permettent d'analyser le code avec un débogueur et de voir le langage machine généré. Ces outils permettent donc d'apprendre le langage sans installer de compilateur sur sa machine, ils permettent également de collaborer en ligne sur un projet. === Compilateurs non maintenus === * Lahey<ref>[http://www.lahey.com/ Lahey Fortran].</ref> : arrêté le 31 décembre 2022 (Lahey Computer Systems Inc. a fermé ses portes). * Absoft<ref>[http://www.absoft.com/ Absoft Fortran].</ref> : arrêté le 31 décembre 2022 (Absoft Corporation a fermé ses portes après 42 ans d'activité). * {{Lien|langue=en|trad=PathScale|fr=PathScale}} : arrêté en 2013. * G95 : compilateur libre développé entre 2000 et janvier 2013. * {{Lien|langue=en|trad=Open64|fr=Open64}} est un compilateur Fortran 95 libre arrêté en 2011. * Compilateur FORTRAN 77 libre [[Open Watcom]] : arrêté en 2010. * [[Hewlett-Packard|HP]]. * [[Unisys]]. * Certains fabricants ont disparu<ref>[http://bitsavers.trailing-edge.com/pdf/ Bitsavers - documentation d'ordinateurs anciens].</ref>, tels que [[Control Data Corporation|CDC]] ou [[Digital Equipment Corporation|DEC]]. == Outils de développement == === Éditeurs et environnements de développement intégrés === La plupart des éditeurs de texte offrent une coloration syntaxique pour le Fortran : [[Emacs]], [[Notepad++]], [[Sublime Text]], [[Vim]], [[Neovim]], [[Visual Studio Code]]... Parmi les [[Environnement de développement|environnements de développement intégrés]], il existe une version de Code::Blocks destinée au développement en Fortran. Il existe également une version d'[[Eclipse (projet)|Eclipse]] destinée au Fortran, nommée Photran<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=Jeffrey |nom=Overbey |titre=Photran - An Integrated Development Environment and Refactoring Tool for Fortran {{!}} The Eclipse Foundation |url=https://www.eclipse.org/photran/ |site=www.eclipse.org |consulté le=2021-04-11}}</ref>, mais dont la dernière version date de 2015. Sous [[Microsoft Windows|Windows]], le compilateur Intel Fortran est intégré à [[Microsoft Visual Studio|Visual Studio]]<ref>[https://software.intel.com/content/www/us/en/develop/articles/intel-compilers-compatibility-with-microsoft-visual-studio-and-xcode.html Intel Compilers Compatibility with Microsoft Visual Studio and Xcode]</ref>. === Gestionnaire de paquets et systèmes de construction === Les systèmes de construction de projet tels que [[CMake]] et Meson gèrent généralement le Fortran. L'utilitaire makedepf90<ref>{{Lien web |titre=Utilitaire makedepf90 |url=https://linux.die.net/man/1/makedepf90}}</ref> permet de générer des fichiers [[Make]] pour un projet Fortran. [[Fichier:Fpm (Fortran Package Manager) features.svg|vignette|Fonctionnalités du gestionnaire de paquets Fortran fpm.]] Mais Fortran dispose depuis fin 2020 du gestionnaire de paquets fpm ''(Fortran Package Manager)''<ref>[https://fpm.fortran-lang.org/fr/index.html Fortran Package Manager fpm].</ref>, qui fait office également de système de construction de projet. Il est inspiré par l'outil [[Cargo (informatique)|Cargo]] du langage [[Rust (langage)|Rust]]. Il permet en particulier de gérer les dépendances, qu'il peut télécharger automatiquement depuis [[GitHub]]. Et il est lui-même écrit en Fortran. === Vérification et analyse de code === fpt<ref>{{Lien web |nom=www.simconglobal.com |titre=WinFPT and fpt - Fortran Engineering - Summary |url=http://simconglobal.com/fpt_summary.html |site=simconglobal.com |consulté le=2021-04-11}}</ref> est un outil d'analyse de code Fortran. On peut également citer CamFort<ref>[https://camfort.github.io/ CamFort]</ref>, un projet universitaire libre, ftncheck<ref>[https://www.dsm.fordham.edu/~ftnchek/ fthcneck]</ref>, qui est limité au FORTRAN 77 et qui n'est plus développé depuis 2005. findent<ref>{{Lien web |titre=findent, indenteur de code source Fortran. |url=https://www.ratrabbit.nl/ratrabbit/findent/}}</ref> est un indenteur de code source qui peut également transformer l'ancien format fixe du Fortran en format libre. Plusieurs analyseurs de type [[Lint (logiciel)|lint]] sont disponibles : Flint<ref>{{Ouvrage|prénom1=Aimad Er-Raiy, Antoine Dauptain, Quentin|nom1=Douasbin|titre=flinter: Flinter, a fortran code linter|lire en ligne=http://open-source.pg.cerfacs.fr/flint|consulté le=2021-10-11}}</ref> et fortran-linter<ref>{{Ouvrage|prénom1=Corentin|nom1=Cadiou|titre=fortran-linter: A linter for Fortran files|lire en ligne=https://github.com/cphyc/fortran-linter|consulté le=2021-10-11}}</ref>, logiciels libres écrits en Python, et FortranLint<ref>{{Lien web |titre=Cleanscape FortranLint Fortran source code analysis tool |url=https://stellar.cleanscape.net/products/fortranlint/ |site=stellar.cleanscape.net |consulté le=2021-10-11}}</ref>, produit commercial. Lizard<ref>{{Ouvrage|prénom1=Terry|nom1=Yin|titre=Lizard|date=2021-10-09|lire en ligne=https://github.com/terryyin/lizard|consulté le=2021-10-11}}</ref> est un analyseur de [[complexité cyclomatique]] qui prend en charge une vingtaine de langages, dont le Fortran. === Débogage et profilage === Pour le [[débogage]], on peut par exemple utiliser les débogueurs [[GNU]] gdb<ref>{{Lien web |titre=GDB: The GNU Project Debugger |url=https://www.gnu.org/software/gdb/index.html |site=www.gnu.org |consulté le=2021-09-22}}</ref> ou idb ''(Intel Debugger)''. Pour le [[Profilage de code|profilage]] sous système de type UNIX, on peut utiliser [[gprof]] et [[Valgrind]]. La [[couverture de code]] peut être évaluée avec {{lien|lang=en|Gcov}}. === Préprocesseurs === Fypp<ref>{{Lien web |titre=Fypp documentation — Fypp 3.1 documentation |url=https://fypp.readthedocs.io/en/stable/index.html |site=fypp.readthedocs.io |consulté le=2021-09-17}}</ref> est un préprocesseur Python qui peut être utilisé avec n'importe quel langage, tout en étant avant tout destiné au langage Fortran. Il utilise la syntaxe du Python. === Tests unitaires === {{lien|lang=en|PFUnit}} est un framework de [[Test unitaire|tests unitaires]], libre et initialement développé par la NASA<ref>[https://fortran.bcs.org/2017/fortran_verification_cam.pdf Verification of Fortran Codes]</ref>. Le framework test-drive<ref>[https://github.com/fortran-lang/test-drive Framework de tests unitaires test-drive.]</ref> est utilisé dans les projets fpm et stdlib, et il prend en charge Meson, [[CMake]] et fpm. On peut également citer vegetables<ref>[https://gitlab.com/everythingfunctional/vegetables Framework de tests unitaires vegetables.]</ref> et FRUIT<ref>[https://github.com/mortele/FRUIT Framework de tests unitaires FRUIT.]</ref>. === Générateurs de documentation === Parmi les [[Générateur de documentation|générateurs de documentation]] gérant le Fortran, on peut citer [[Doxygen]], FORD<ref>{{Ouvrage|titre=Fortran-FOSS-Programmers/ford|éditeur=Fortran F/OSS Programmers Group|date=2021-04-12|lire en ligne=https://github.com/Fortran-FOSS-Programmers/ford|consulté le=2021-04-18}}</ref> et ROBODoc<ref>{{Lien web |titre=ROBODoc |url=https://rfsber.home.xs4all.nl/Robo/index.html |site=rfsber.home.xs4all.nl |consulté le=2021-04-18}}</ref>. === Outils spécifiques pour Windows === Quickstart Fortran<ref>{{Ouvrage|prénom1=Laurence|nom1=Kedward|titre=Quickstart Fortran on Windows|date=2021-11-22|lire en ligne=https://github.com/LKedward/quickstart-fortran|consulté le=2021-11-22}}</ref> permet d'installer facilement sous [[Microsoft Windows]], sans nécessiter les droits d’administration, les outils essentiels pour développer en Fortran : GCC-GFortran, Fortran Package Manager, Git for Windows, OpenBLAS (BLAS/LAPACK), GNU make. Il peut également faciliter l'installation d'Intel OneAPI et de la librairie stdlib en cours de développement. == Bibliothèques == === Bibliothèques de calcul scientifique === De nombreuses bibliothèques de calcul ont été développées en Fortran. Certaines sont développées, utilisées, testées et donc déboguées depuis des décennies, ce qui leur assure une très grande fiabilité. * [[LAPACK]]<ref>{{lien web |titre=LAPACK — Linear Algebra PACKage|url=http://www.netlib.org/lapack/ |site=netlib.org |consulté le=01-11-2021}}.</ref> (Linear Algebra Package) est une bibliothèque consacrée comme son nom l'indique à l'[[algèbre linéaire]] numérique. * [[Basic Linear Algebra Subprograms]] (BLAS) est un ensemble de fonctions standardisées réalisant des opérations de base de l'algèbre linéaire. Il fait partie des dix codes informatiques ayant le plus marqué la science, d'après la revue Nature<ref name=":0" />. *[[LINPACK]] est une bibliothèque de fonctions pour l'algèbre linéaire, et notamment la résolution numérique de [[Système d'équations linéaires|systèmes d'équations linéaires]]. * Physics Analysis Workstation (PAW). * [[International Mathematics and Statistics Library]] (IMSL) est une bibliothèque logicielle d'objets utilisables pour le développement informatique d'applications d'[[analyse numérique]]. * [[Numerical Algorithms Group|NAG]] Fortran Library propose plus de 1700 routines mathématiques et statistiques. *SLATEC<ref>{{Lien web |titre=slatec |url=https://www.netlib.org/slatec/ |site=www.netlib.org |consulté le=2021-10-18}}</ref> est une bibliothèque dans le domaine public proposant 1400 fonctions mathématiques, initalement développée en Fortran 77. Le code source a été adapté en Fortran moderne avec une version 4.2 datée de 2019<ref>{{Ouvrage|prénom1=مهدي شينون (Mehdi|nom1=Chinoune)|titre=MehdiChinoune/SLATEC|date=2021-10-18|lire en ligne=https://github.com/MehdiChinoune/SLATEC|consulté le=2021-10-18}}</ref>. *... === Bibliothèques graphiques === Les normes Fortran n'incluant pas d'instructions graphiques ou d'instructions pour construire des interfaces graphiques, la visualisation peut se faire après exécution avec des outils externes tels que [[ParaView]], ou en appelant des outils de tracé tels que [[Gnuplot]] via l'instruction <code>EXECUTE_COMMAND_LINE()</code>, ou enfin à l'aide de [[Bibliothèque logicielle|bibliothèques]] : * DISLIN<ref>[https://dislin.de/ DISLIN]</ref>, créé par le Max Planck Institute for Solar System Research, permet de tracer des données et de réaliser des interfaces graphiques. Multiplate-formes ([[UNIX]], Linux, [[FreeBSD]], OpenVMS, Windows et MS-DOS). Fonctionne avec de nombreux compilateurs, ainsi que d'autres langages que le Fortran. Téléchargeable gratuitement depuis la version 11.3 de mars 2020. *GINO<ref>[http://gino.co.uk/ GINO]</ref> permet de tracer des données et de réaliser des interfaces graphiques. Logiciel commercial pour Windows et Linux. *GrWin Graphics Library<ref>[https://grwin.securesite.jp/grwin/en/ GrWin Graphics Library]</ref> : logiciel libre pour Windows. *gtk-fortran<ref>[https://github.com/vmagnin/gtk-fortran/wiki gtk-fortran]</ref> est une bibliothèque sous licence libre GPL 3 permettant de créer des interfaces graphiques [[GTK+|GTK]] en Fortran, grâce aux fonctionnalités d'interopérabilité Fortran / C introduites depuis la norme Fortran 2003. Multi-plateforme (Linux, Windows, macOS, FreeBSD, Raspberry Pi...). Supporte GTK 4, la bibliothèque généraliste [[GLib]] et la bibliothèque [[PLplot]]. Peut être utilisée comme dépendance fpm. * JAPI (Java Application Programming Interface)<ref>[https://userpages.uni-koblenz.de/~evol/japi/japi2/japi.html JAPI (Java Application Programming Interface)]</ref> : interface Java/Fortran permettant de créer une interface graphique complète pour les programmes Fortran. Multiplate-formes (Windows, Linux, [[Solaris (système d'exploitation)|Solaris]]). Fonctionne avec de nombreux compilateurs (entre autres gfortran, Compaq Visual Fortran…). Logiciel libre sous licence LGPL. *MATFOR<ref>[http://www.ancad.com/overview_7.html MATFOR]</ref> : construction d'interfaces graphiques et bibliothèques numériques et graphiques pour Fortran et d'autres langages. Logiciel commercial pour Windows et Linux. *ogpf<ref>{{Lien web |titre=ogpf, interface gnuplot en Fortran orienté objet |url=https://github.com/kookma/ogpf}}</ref> permet d'accéder facilement à gnuplot depuis un programme Fortran, grâce à l'utilisation de la programmation orientée objet. Il peut être utilisé comme paquet fpm. * {{lien|lang=en|PLplot}}<ref>[http://plplot.sourceforge.net/ PLplot]</ref> : bibliothèque permettant de dessiner des graphiques scientifiques. Multilangage et multiplate-formes (Linux, [[OpenSolaris]], Unix, MS-DOS, Windows, Mac OS X). Logiciel libre sous licence LGPL. *Quickwin<ref>[https://software.intel.com/content/www/us/en/develop/documentation/using-visual-fortran-windows-applications/top/using-quickwin/using-quickwin-overview.html Quickwin]</ref> : bibliothèque graphique fournie avec le Compaq Visual Fortran (désormais Intel Visual Fortran). Ne fonctionne que sous Windows. * Winteracter<ref>[http://winteracter.com/ Winteracter]</ref> : construction d'interfaces graphiques et d'outils de visualisation. Logiciel commercial pour Windows, Linux et MacOS X. Début 2021, les bibliothèques suivantes ne sont plus maintenues depuis au moins 10 ans : * f90gl : interface du Fortran 90 avec OpenGL, GLU et GLUT. Multiplate-formes. Fonctionne avec de nombreux compilateurs. Licence : domaine public. *Ftcl : interface Fortran-[[Tool Command Language|Tcl]]/TK. gratuit, open-source. *g2 graphical library : pour Linux, [[AIX]], [[Digital Unix]], [[SunOS]], [[IRIX]], [[OpenVMS]], Windows. Logiciel libre sous licence LGPL. * {{lien|lang=en|PGPLOT}} : bibliothèque de routines graphiques, interactive, gratuite, multiplate-forme, gère beaucoup de périphériques de sortie. *pilib (Platform Independent Library for Fortran) : interface Fortran 90-95 / GTK. Développement arrêté. Logiciel libre. * PSPLOT : générer des dessins en [[PostScript]]. *SansGUI : interface commerciale pour Windows et Compaq Visual Fortran. *Xeffort : bibliothèque graphique pour Visual Fortran. Logiciel libre pour Windows. == Interopérabilité avec les autres langages == Depuis Fortran 2003, l'interopérabilité du Fortran avec le [[C (langage)|langage C]] est normalisée. Le module intrinsèque ISO_C_BINDING définit des constantes de types telle que <code>c_int</code> ou <code>c_double</code>, des procédures et constantes permettant en particulier de gérer l'interopérabilité des pointeurs C et Fortran, ainsi que des constantes pour les caractères telles que <code>c_null_char</code> pour gérer l'échange des chaînes de caractères. Cette partie du langage a reçu des améliorations avec la norme Fortran 2018. Cette interopérabilité normalisée facilite d'une part l'appel des innombrables bibliothèques écrites en C, et d'autre part l'utilisation par d'autres langages de bibliothèques écrites en Fortran. [[Julia (langage)|Julia]] sait ainsi appeler des fonctions Fortran de manière native avec la function <code>ccall()</code>. [[Python (langage)|Python]] peut utiliser des bibliothèques Fortran grâce à F2PY<ref>{{Lien web |titre=F2PY Users Guide and Reference Manual — NumPy v1.21 Manual |url=https://numpy.org/doc/stable/f2py/ |site=numpy.org |consulté le=2021-09-21}}</ref> ''(Fortran to Python interface generator),'' qui fait partie de [[NumPy]]. == Autres langages pour le calcul scientifique == Le Fortran côtoie désormais de nombreux autres langages et logiciels pour le calcul scientifique, en particulier : * [[C (langage)|C]] et [[C++]]<ref group=note>Par exemple la [[GNU Scientific Library|GSL]] écrite en C, et [http://www.oonumerics.org/blitz/ Blitz++] ou [http://math.nist.gov/iml++/ IML++], en C++.</ref>, * des langages interprétés tels que [[Python (langage)|Python]] grâce à des bibliothèques telles que [[NumPy]] et [[SciPy]], dont certaines parties sont d'ailleurs écrites en Fortran, *[[Julia (langage)|Julia]], *[[R (langage)]], axé statistiques et analyse de données, * des logiciels tels que [[Scilab]], [[MATLAB]] ou [[GNU Octave]]. Scilab et MATLAB incorporent d'ailleurs les bibliothèques [[Basic Linear Algebra Subprograms|BLAS]] et [[Linear Algebra Package|LAPACK]], développées en Fortran<ref>[http://www.mathworks.fr/company/newsletters/articles/matlab-incorporates-lapack.html MATLAB Incorporates LAPACK].</ref>{{,}}<ref>[https://www.scilab.org/projects/open_source_involvement Dev Community in Scilab].</ref>. MATLAB était à l'origine un programme en Fortran, distribué aux universités et aux centres de recherche<ref>[ftp://ftp.funet.fi/pub/sci/math/misc/programs/matlab/ Code source de la première version de MATLAB].</ref>. Par ailleurs, d'autres langages ont été développés dans les années 2000 pour faciliter la [[Parallélisme (informatique)|programmation parallèle]] sur les [[superordinateur]]s, avant la parution de la norme Fortran 2008. On peut citer [[X10 (langage)|X10]], développé par [[International Business Machines|IBM]] depuis 2004, et [[Chapel (langage)|Chapel]], développé par [[Cray (entreprise)|Cray]] depuis 2009. Un autre langage, [[Fortress (langage)|Fortress]], apparu en 2006 et développé par [[Sun Microsystems]], a été abandonné en 2012. Ces trois langages font partie du projet ''{{Lien|langue=en|fr=High Productivity Computing Systems}}'' de la [[Defense Advanced Research Projects Agency|DARPA]]. == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe=note}} === Références === {{Références|taille=25}} == Voir aussi == {{Autres projets|wiktionary=Fortran}} === Bibliographie === * {{ouvrage| numéro d'édition = 1| éditeur = Cambridge University Press| isbn = 978-0-521-52408-7 | isbn2 = 978-0-511-53011-1| nom = Akin| prénom = Ed| titre = Object-Oriented Programming via Fortran 90/95| consulté le = 2021-03-07| date = 2003-01-13| url = https://www.cambridge.org/core/product/identifier/9780511530111/type/book}} * {{ouvrage| éditeur = Springer London| isbn = 978-1-84882-543-7| nom = Brainerd| prénom = Walter S.| titre = Guide to Fortran 2003 Programming| lieu = London| consulté le = 2020-04-17| date = 2009| url = http://link.springer.com/10.1007/978-1-84882-543-7}} * {{ouvrage| éditeur = Cambridge University Press| isbn = 978-1-139-02768-7| nom1 = Clerman| prénom1 = Norman S.| nom2 = Spector| prénom2 = Walter| titre = Modern Fortran: Style and Usage| lieu = Cambridge| consulté le = 2021-03-07| date = 2011| url = http://ebooks.cambridge.org/ref/id/CBO9781139027687}} * {{ouvrage| éditeur = Society for Industrial and Applied Mathematics| isbn = 978-1-61197-312-9| nom1 = Hanson| prénom1 = Richard J.| nom2 = Hopkins| prénom2 = Tim| titre = Numerical Computing with Modern Fortran| lieu = Philadelphia, PA| consulté le = 2021-03-07| date = 2013-01| url = https://epubs.siam.org/doi/book/10.1137/1.9781611973129}} * {{ouvrage| éditeur = Librairie Eyrolles | isbn = 978-2-212-14020-0 | nom1 = Delannoy | prénom1 = Claude | langue = fr | titre = Programmer en fortran - Fortran 90 et ses évolutions - fortran 95, 2003 et 2008 | date = 2015-02 | consulté le = 2021-03-07| url = https://www.eyrolles.com/Informatique/Livre/programmer-en-fortran-9782212140200/}} * {{ouvrage| éditeur = Springer International Publishing| isbn = 978-3-319-75502-1| nom1 = Chivers| prénom1 = Ian| nom2 = Sleightholme| prénom2 = Jane| titre = Introduction to Programming with Fortran| lieu = Cham| consulté le = 2020-05-03| date = 2018| url = http://link.springer.com/10.1007/978-3-319-75502-1}} * {{ouvrage| éditeur = Oxford University Press| isbn = 978-0-19-185002-8| nom1 = Metcalf| prénom1 = Michael| nom2 = Reid| prénom2 = John| nom3 = Cohen| prénom3 = Malcolm| titre = Modern Fortran Explained: Incorporating Fortran 2018| consulté le = 2021-03-07| url = https://oxford.universitypressscholarship.com/view/10.1093/oso/9780198811893.001.0001/oso-9780198811893}} * {{ouvrage| numéro d'édition = 1| éditeur = Chapman and Hall/CRC| isbn = 978-0-429-43718-2| nom = Numrich| prénom = Robert W.| titre = Parallel Programming with Co-arrays| lieu = First edition. {{!}} Boca Raton, FL : CRC Press/Taylor & Francis| consulté le = 2021-03-07| date = 2018-09-06| url = https://www.taylorfrancis.com/books/9780429437182}} * {{ouvrage| numéro d'édition = 1st edition| éditeur = Manning Publications| isbn = 978-1-61729-528-7| nom = Curcic| prénom = Milan| titre = Modern Fortran: Building efficient parallel applications| date = 2020-11-24}} === Articles connexes === * [[Fortran 90]] * [[Fortran 95]] * [[Netlib]] est un site qui offre une collection de bibliothèques de fonctions pour le [[calcul numérique]]. === Autres liens externes === {{Autorité}} * [http://www.idris.fr/formations/fortran/ Cours de Fortran] de l'IDRIS (CNRS). * [https://doc.ubuntu-fr.org/fortran Fortran sur le Wiki ubuntu-fr] : cette page décrit l'installation et l'utilisation des outils Fortran sur une distribution Linux [[Ubuntu (système d'exploitation)|Ubuntu]]. *{{en}} Blog [https://stevelionel.com/drfortran/ Dr. Fortran] de Steve Lionel, responsable depuis 2018 du ''Working Group WG5'' pour l'élaboration des normes Fortran. *{{en}} [https://polyhedron.com/?page_id=175 Comparaison de différents compilateurs Fortran]. {{Palette|Langages de programmation}} {{Portail|programmation informatique}} [[Catégorie:Langage Fortran]] [[Catégorie:Langage de programmation]] [[Catégorie:Norme ISO]] [[Catégorie:Norme CEI]] [[Catégorie:Éponyme d'un objet céleste]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Ferdinand%20de%20Saussure
Ferdinand de Saussure
{{voir homonymes|Saussure}} {{Infobox Biographie2 | charte = linguiste |nom = Ferdinand de Saussure |nationalité = |image = Ferdinand de Saussure by Jullien.png |légende = Ferdinand de Saussure en 1905. |tradition linguistique = |principaux intérêts = [[Linguistique|Linguistique générale]], [[Synchronie et diachronie|Linguistique synchronique]], [[Sémiotique]] |influencé par = |influence de = |idées remarquables = Fondateur du [[structuralisme]], Fondateur de la [[linguistique]] moderne |œuvres principales = ''[[Cours de linguistique générale]]'' }} '''Ferdinand de Saussure''', né à [[Genève]] le {{Date|26|novembre|1857}} et mort à [[Vufflens-le-Château]] le {{Date|22|février|1913}}, est un [[Liste de linguistes|linguiste]] [[suisse]]. Reconnu comme le précurseur du [[structuralisme]] en linguistique, il s'est aussi distingué par ses travaux sur les [[langues indo-européennes]]. On estime (surtout en Europe) qu'il a fondé la [[linguistique]] moderne et établi les bases de la [[sémiologie]]. Dans son ''[[Cours de linguistique générale]]'' (1916), publié après sa mort par ses élèves, il définit certains concepts fondamentaux (distinction entre [[langage]], [[langue]] et [[parole]], entre [[synchronie et diachronie]], caractère arbitraire du [[signe linguistique]], etc.) qui inspireront non seulement la linguistique ultérieure mais aussi d'autres secteurs des [[sciences humaines]] comme l'[[ethnologie]], l'[[Théorie de la littérature|analyse littéraire]], la philosophie et la [[psychanalyse]] [[Jacques Lacan|lacanienne]]. == Biographie == Issu d'[[Famille de Saussure|une famille genevoise d'illustres savants]], Ferdinand de Saussure est né en 1857. Il est le fils de [[Henri de Saussure]], [[entomologiste]] et de Louise de [[Pourtalès]], le frère de [[Léopold de Saussure]] et de [[René de Saussure]], [[esperanto|espérantophone]]. On peut également noter dans sa généalogie [[Horace-Bénédict de Saussure]], [[naturaliste]] et [[géologue]], son arrière-grand-père, considéré comme l'un des fondateurs de l'[[alpinisme]], et le fils de ce dernier [[Nicolas Théodore de Saussure]], [[chimiste]] et [[botaniste]]. Il se marie avec Marie [[Famille Fesch ou Faesch|Faesch]] (1867-1950). Ils ont trois enfants, Jacques de Saussure, [[Raymond de Saussure]], médecin et [[psychanalyste]], et André de Saussure. [[Fichier:Salle Ferdinand de Saussure à Uni Bastions.jpg|vignette|gauche|Écriteau à l'entrée de la salle B105 de la Faculté des Lettres de l'[[Université de Genève]] dans laquelle Saussure enseigna la linguistique générale.]] Après avoir achevé ses études secondaires au [[Collège Calvin|collège de Genève]], il se rend en 1875 à [[Leipzig]] où se trouvait la plus célèbre université de [[philologie]] de l'époque, puis un semestre à [[Berlin]] avec [[Heinrich Zimmer (celtologue)|Heinrich Zimmer]] et à [[Paris]]. En 1877, Ferdinand de Saussure communique à la [[Société de Linguistique de Paris]] son premier article qu'il développera dans son ''Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes''<ref>{{Ouvrage |prénom1=Ferdinand de (1857-1913) Auteur du texte |nom1=Saussure |titre=Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes |sous-titre=par Ferdinand de Saussure |éditeur=B. G. Teubner |année=1879 |lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k729200 |consulté le=2018-02-14}}</ref> paru à Leipzig. Deux ans plus tard, il présente également à Leipzig sa thèse de doctorat : ''De l'emploi du génitif absolu en sanscrit''. La carrière française de Ferdinand de Saussure a commencé à Paris, avec l'enseignement de [[Linguistique comparée|grammaire comparée]] qu'il a donné à l'[[École pratique des hautes études|École Pratique des Hautes Études]] de 1881 à 1891, entre ses vingt-quatre et trente-quatre ans, et qui a eu pour le développement de la linguistique française une importance décisive<ref>{{Article|auteur1=[[Émile Benveniste]]|titre=Ferdinand de Saussure à l'École des Hautes Études.|périodique=École pratique des hautes études. {{4e|section}}, Sciences historiques et philologiques Volume 97 Numéro 1|date=1964|lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/ephe_0000-0001_1964_num_1_1_4796|pages=pp. 20-34}}.</ref>. Il y enseigna la [[linguistique]] [[Langues indo-européennes|indo-européenne]], avant de retourner en [[Suisse]]. Il enseigna à l'[[université de Genève]] jusqu’à sa mort, le [[sanskrit]], le [[lituanien]] et la [[linguistique générale]] entre autres. Le cours de linguistique générale qu'il donna à l'Université de Genève en 1907, 1908 et 1910, deviendra, grâce au concours de ses élèves, le célèbre ''[[Cours de linguistique générale]]''<ref>[[Marc Angenot]], « Le Saussure des littéraires : avatars institutionnels et effets de mode », ''[[Études françaises]]'', volume 20, numéro 2, automne 1984, p.&nbsp;52 ([[doi:10.7202/036827ar|lire en ligne]]).</ref>. Ferdinand de Saussure mourut en 1913 à [[Vufflens-le-Château]] dans le [[canton de Vaud]] d’une maladie pulmonaire, probablement un cancer du poumon<ref>''La Tribune de Genève'', « Ferdinand de Saussure, linguistique mon amour ».</ref>. Ferdinand de Saussure est l'un des linguistes les plus cités au monde, ce qui est remarquable car il n'a guère publié de son vivant. Même ses quelques articles scientifiques ne sont pas sans problème. Ainsi, par exemple, sa publication sur la [[phonétique]] [[Lituanien|lituanienne]]<ref>Ferdinand de Saussure, « Accentuation lituanienne ». In : Indogermanische Forschungen. Vol. 6, 157 – 166</ref> est prise en gros d'après les études du chercheur lituanien Friedrich Kurschat, avec qui Saussure a voyagé, en {{date-|août 1880}} en [[Lituanie]] pendant deux semaines et dont Saussure avait lu les livres en langue allemande<ref>{{Ouvrage |prénom1=Friedrich |nom1=Kurschat |titre=Beiträge zur Kunde der littauischen Sprache. Erstes Heft : Deutsch-littauische Phraseologie der Präpositionen. Königsberg 1843, Zweites Heft : Laut- und Tonlehre der littauischen Sprache. Königsberg 1849 |date=1843, 1858 |lire en ligne=https://books.google.de/books?id=8mpbAAAAQAAJ&printsec=frontcover&dq=Kurschat}}.</ref>. Saussure, qui avait étudié la grammaire de base de la langue lituanienne à Leipzig pendant un semestre était néanmoins incapable de parler la langue, et était donc dépendant de Kurschat. On peut également se demander dans quelle mesure le Cours lui-même est dû à Saussure (seulement). Des études ont signalé qu'au moins la version actuelle et son contenu trouvent plus probablement leur origine chez les éditeurs [[Charles Bally]] et [[Albert Sechehaye]]<ref>Jürgen Trabant, « Saussure contre le Cours ». In: François Rastier (Hrsg.): De l'essence double du langage et le renouveau du saussurisme. Limoges: Lambert-Lucas. {{ISBN|978-2-35935-160-6}}</ref>. Les travaux de Ferdinand de Saussure et ses successeurs Bally et Sechehaye, pris comme un ensemble forment l'école linguistique de Genève, ou simplement, ''l'école de Genève''<ref>{{Article |prénom1=Pierre-Yves |nom1=Testenoire |titre=L’école de Genève vue de la Société de Linguistique de Paris |périodique=Histoire Épistémologie Langage |volume=37 |numéro=2 |date=2015 |issn=0750-8069 |issn2=1638-1580 |doi=10.1051/hel/2015370204 |lire en ligne=http://www.hel-journal.org/10.1051/hel/2015370204 |consulté le=2019-08-27 |pages=53–70 }}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Anamaria |nom1=Curea |titre=Entre expression et expressivité : l’école linguistique de Genève de 1900 à 1940 |éditeur=ENS Éditions |lieu=Lyon |année=2015 |pages totales=377 |isbn=978-2-84788-689-4 |isbn2=9782847886900 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.4000/books.enseditions.3878 |consulté le=2019-08-27}}</ref>. == Travaux == {{section à sourcer|date=décembre 2018}} === Les ''Anagrammes'' === Avant de travailler au ''[[Cours de linguistique générale]]'', Saussure se livre à des études sur la poésie antique ([[vers saturnien]], [[Homère|poésie homérique]], [[Littérature latine|poésie latine]], [[Métrique (poésie)|métrique]] [[Védisme|védique]]). Il cherche à montrer l'existence de contraintes phoniques particulières en plus des règles de métriques et de quantité. Son intuition est qu'un mot sous-jacent (hypogramme) détermine la configuration des sons dans les poèmes. Chaque vers doit reprendre les [[Phonème|phonèmes]] présents dans le mot déterminant. Par exemple, le vers [[Divination dans la Grèce antique|oraculaire]] « Ad mea templa portato », rapporté par [[Tite-Live]], contient l'anagramme d'[[Apollon]] (Apolo). ''Apo'' se lit dans « templ''a po''rtato », le ''l'' dans « temp''l''a », le ''o'' long dans « portat''o'' »<ref name=":0">{{Ouvrage|auteur1=Jean Starobinski|titre=Les mots sous les mots. Les anagrammes de Ferdinand de Saussure|passage=70-71|lieu=Paris|éditeur=Gallimard|date=1971}}</ref>. Le premier éditeur de ce texte, [[Jean Starobinski]], n'a pas manqué de signaler le caractère douteux d'une telle méthode, qui peut mener à trouver partout des « hypogrammes », en les projetant dans le texte<ref>{{Ouvrage|auteur1=Jean Starobinski|titre=Les mots sous les mots. Les anagrammes de Ferdinand de Saussure|passage=115|lieu=Paris|éditeur=Gallimard|date=1971}}</ref>. Saussure émet également l'hypothèse que la métrique védique a recours aux anagrammes pour insérer, sous toutes ses formes grammaticales, le nom du dieu auquel les vers sont consacrés. La poésie védique serait ainsi liée selon lui aux premiers linéaments de la science du langage indienne<ref>{{Ouvrage|auteur1=Jean Starobinski|titre=Les mots sous les mots. Les anagrammes de Ferdinand de Saussure|passage=36-38|lieu=Paris|éditeur=Gallimard|date=1971}}</ref>. === Sources === Le ''[[Cours de linguistique générale]]'', publié en 1916<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Encyclopædia |nom=Universalis |titre=FERDINAND DE SAUSSURE (1857-1913) |url=https://www.universalis.fr/encyclopedie/ferdinand-de-saussure/ |site=Encyclopædia Universalis |consulté le=2024-02-02}}</ref>, constitue le document le plus important dont le {{s-|XX}} dispose pour connaître la pensée de Saussure. Cependant ce texte n'est pas rédigé par Saussure, mais par deux disciples, [[Charles Bally]] et [[Albert Sechehaye]], qui, en se fondant sur les notes des étudiants, rédigèrent un texte censé rendre compte de sa pensée. {{Section à sourcer|date=février 2024}} Ce n'est que dans les [[années 1960]] que commence à se développer une étude plus précise des sources, visant à identifier, à partir de ses propres manuscrits, les idées appartenant à Saussure. === Langage, langue et parole === La fin ultime de Saussure est de proposer une théorie cohérente du langage, qui sera à même de saisir son objet avec la plus grande rigueur et netteté possibles, en distinguant le phénomène linguistique de tout phénomène connexe. Cela amène Saussure à distinguer le langage des langues. Par ''langage'', Saussure entend la faculté générale de pouvoir s'exprimer au moyen de signes. Cette faculté n'est pas propre aux langages naturels mais elle caractérise toute forme de communication humaine. Par ''langue'', Saussure entend en revanche un ensemble de signes utilisés par une communauté pour communiquer : le français, l'anglais ou l'allemand, pour ne citer que quelques exemples. Mais au-delà de cette distinction, Saussure différencie en outre la langue et la [[parole]]. ''La parole'' est, pour lui, l'utilisation concrète des signes linguistiques dans un contexte précis. Par ce concept de parole, Saussure tente de distinguer l'usage concret du langage de la langue elle-même, entendu comme ensemble de signes. === Synchronie et diachronie === La langue a une dimension ''[[Synchronie et diachronie|diachronique]]'' (évolution des signes au cours du temps) et une dimension ''synchronique'' (rapports entre les signes à un instant donné). C'est dans l'étude de ce second aspect que Saussure a particulièrement innové. Selon lui, la perspective diachronique doit être étudiée, certes, mais elle ne permet pas de rendre compte du fait que la langue est un système. Elle prend en effet uniquement en compte les modifications au cours du temps ; l'approche synchronique montre, elle, que la signification des signes dépend de la structure de l'ensemble de la langue. === La langue comme système === La théorie linguistique de Saussure est nettement [[sémiotique]] dans la mesure où elle interprète la langue comme un ensemble de signes. Le linguiste distingue dans le [[signe linguistique|signe]] deux éléments : le [[signifié et signifiant|signifié et le signifiant]]. Ainsi que l'écrit Saussure : « Le signifié et le signifiant contractent un lien »<ref>''Cours de linguistique générale'', Wiesbaden, Harrassowitz, 2, 1968, {{p.}}272.</ref>. [[Pierre Legendre (juriste)|Pierre Legendre]], qui analyse la « facture institutionnelle du langage » relève à ce propos que le rapport entre le signifié et le signifiant est un « rapport d'obligation », il s'agit d'un « lien de légalité ». Est posée la nécessité logique d'un garant, autrement dit d'une instance tierce, qui vienne accréditer le rapport signifié–signifiant<ref>[[Pierre Legendre (juriste)|Pierre Legendre]] développe cette analyse dans ses ''Leçons I'' (1999), {{p.}}129-136.</ref>. ==== Signifié ==== {{Article détaillé|Signifié et signifiant}} Le ''signifié'' désigne le concept, c'est-à-dire la représentation mentale d'une chose. Contrairement à une idée répandue, la langue n'est pas un répertoire de mots qui refléteraient les choses ou des concepts préexistants en y apposant des étiquettes. Si c'était le cas, les mots d'une langue, mais aussi ses catégories grammaticales auraient toujours leur correspondant exact dans une autre. Cette observation conduit Saussure à distinguer ''signification'' et ''valeur'' : « mouton » et « sheep » ont le même sens, mais non la même valeur, puisque l'anglais pour sa part distingue ''sheep'', l'animal, de sa viande, ''mutton'' ; il en est aussi ainsi de l'opposition passé défini (simple)–passé, et indéfini (composé)-passé qui expriment une opposition d'[[Aspect (grammaire)|aspect]] en anglais ou en castillan et une valeur d'usage (écrit–oral) en français contemporain. Ainsi le contenu (le signifié) est un concept défini négativement du fait de l'existence ou de l'absence dans une langue d'autres concepts qui lui sont opposables. ==== Signifiant ==== {{Article détaillé|Signifié et signifiant}} Le ''signifiant'' désigne l'image acoustique d'un mot. Ce qui importe dans un mot, ce n'est pas sa sonorité en elle-même, mais les différences phoniques qui le distinguent des autres. Sa valeur découle de ces différenciations. Chaque langue construit son lexique à partir d'un nombre limité de phonèmes, caractérisés comme les signifiés, non par leur qualité propre et positive, mais par ce qui les oppose : rouler un « r » en français est sans conséquence pour la compréhension ; ne pas le faire en arabe conduit à des confusions, puisque cette langue comporte à la fois une apicale vibrante [r] (« r » roulé) et une [[fricative]] vélaire sonore [ġ] (proche du « r » grasseyé français). Les mots ''rasīl'' (messager) et ''ġasīl'' (lessive) ne se distinguent que par l'opposition ''r''–''ġ''. ==== Le signe pris dans sa totalité ==== L'idée fondamentale de Saussure est que la langue est un système clos de signes. Tout signe est défini par rapport aux autres, par pure différence (négativement), et non par ses caractéristiques propres (positivement) : c'est pourquoi Saussure parle de « système ». Nommé pourtant (après sa mort) « père du [[structuralisme]] », il n'a jamais, à aucun moment, et c'est notable, utilisé le terme de « structure » : il a toujours parlé de « [[système]] ». ==== Arbitraire du signe ==== Le langage découpe simultanément un signifiant dans la masse informe des sons et un signifié dans la masse informe des concepts. Le rapport entre le signifiant et le signifié est arbitraire et immotivé : rien, ''a priori'', ne justifie, en français par exemple, qu'à la suite de phonèmes [a-R-b-R] (le signifiant, en l'occurrence, du signe « arbre ») on associe le concept d'« arbre » (le signifié). Aucun raisonnement ne peut conduire à préférer [bœf] à [ɒks] pour signifier le concept de « bœuf ». Saussure se situe, du point de vue épistémologique, dans le nominalisme. === Deux axes : rapports syntagmatiques et rapports associatifs === ==== Unité linguistique ==== Un discours étant composé d'une succession de signes, Saussure pose la question de la délimitation du signe, indispensable à la compréhension de la chaîne parlée (l'oreille ne peut le distinguer s'il relève d'une langue inconnue). Il est ainsi amené à définir l'''unité linguistique'' comme une tranche de sonorités qui est, à l'exclusion de ce qui précède et de ce qui suit, le signifiant d'un certain concept (le signifié). Ainsi le segment sonore : [ʒ(ə)lapʁɑ̃] (en [[alphabet phonétique international]]) est analysé par un francophone en trois unités linguistiques : « je/la/prends/ », ou « je/l/apprends » (le choix entre ces découpages se faisant en fonction du contexte). Pour parvenir à cette analyse, la langue établit entre les unités de sens deux sortes de rapports, indispensables l'un à l'autre. ==== Rapports syntagmatiques ==== Les unités linguistiques s'enchaînent l'une à l'autre dans le déroulement de la chaîne parlée et dépendent l'une de l'autre. Toute combinaison de deux ou plusieurs signes linguistiques constitue un ''[[syntagme]]''. Tout signe placé dans un syntagme tire sa valeur de son opposition à ce qui précède, à ce qui suit ou aux deux : « re-lire », « contre tous », « s'il fait beau » sont des syntagmes composés de deux unités linguistiques ou davantage. On parle de ''rapports syntagmatiques''. ==== Rapports associatifs (ou paradigmatiques, dénomination post-saussurienne) ==== Les éléments ainsi combinés sont par ailleurs associés chez le locuteur à d'autres qui appartiennent à des groupes multiformes : « enseignement » est relié aussi bien à « enseignant » par parenté qu'à « armement », « chargement »… par suffixation identique ou qu'à « apprentissage », « éducation »… par analogie des signifiés. Alors que les rapports syntagmatiques sont directement observables (''in praesentia''), les ''rapports associatifs'' sont virtuels, sous-jacents (''in absentia''). Ces deux types de rapports coopèrent ; la coordination dans l'espace (rapports syntagmatiques) contribue à créer des associations (rapports associatifs) et celles-ci sont nécessaires au repérage et à l'analyse d'un syntagme. Dans le segment sonore [kevuditil] (Que vous dit-il ?), [vu] (vous) est analysé comme unité de sens parce qu'il s'associe à « me », « te », « lui »… qui lui sont opposables : ils pourraient se substituer à [vu] et s'excluent mutuellement. Mais sans la présence de ce qui précède et suit (rapport syntagmatique), [vu] ne peut être perçu comme unité linguistique : c'est le cas dans le syntagme [jəlevu] parce que la combinaison [levu] ne constitue pas un syntagme. === Linguistique et sémiologie === [[Fichier:Citation de Ferdinand de Saussure.jpg|vignette|Plaque avec une citation de Ferdinand de Saussure, dans la Vieille-Ville de Genève.]] Ferdinand de Saussure a toujours insisté sur les rapports entre linguistique et sémiologie. Par ''[[sémiologie]]'', il entend la [[science sociale]] qui étudie les signes de manière générale. La linguistique n'était aux yeux de Saussure qu'une branche de la sémiologie. Cependant la linguistique en constitue la branche la plus développée, et la plus importante, en raison de la complexité du langage humain. == Postérité == {{Article détaillé|structuralisme}} La postérité de Saussure fut immense et on reconnaît en lui, généralement, le fondateur du [[structuralisme]], bien que ce mot lui soit postérieur (il parle de la langue comme ''système''). Le structuralisme fut un mouvement de pensée représenté dans différentes branches des sciences humaines : [[Claude Lévi-Strauss]], en ethnologie, [[Louis Hjelmslev]], en linguistique, [[Tzvetan Todorov]], en analyse littéraire, [[Jacques Lacan]], en psychanalyse<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Maurice Corvez|titre=Le structuralisme de [[Jacques Lacan]]|périodique=Revue Philosophique de Louvain|éditeur=Persée|volume=66|numéro=90|année=1968|pages=282-308|doi=10.3406/phlou.1968.5434|url texte=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/phlou_0035-3841_1968_num_66_90_5434?_Prescripts_Search_tabs1=standard&|consulté le=16 mars 2015}}, {{p.|283}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Marcel Drach |directeur1=oui |auteur2=Bernard Toboul |directeur2=oui |et al.=oui |titre=L'Anthropologie de Lévi-Strauss et la psychanalyse |éditeur=La Découverte |lieu=Paris |année=2008 |pages totales=331 |isbn=978-2-7071-5198-8 |présentation en ligne=http://www.cairn.info/l-anthropologie-de-levi-strauss-et-la-psychanalyse--9782707151988.htm}}.</ref> et [[Michel Foucault]] et [[Jacques Derrida]] en philosophie, s'y illustrèrent. Dans le cadre de l'[[anthropologie dogmatique]], [[Pierre Legendre (juriste)|Pierre Legendre]] élabore son analyse du langage à partir des apports de Saussure : {{citation bloc|[O]n sait comment au début des années soixante-dix les althussériens français ont érigé Saussure en fondateur de la linguistique contemporaine. Maintenant que l'on connaît mieux l'histoire de la linguistique au tournant du siècle […], on peut se demander si cette coupure épistémologique n'était pas une version à peine laïcisée du [[Grand Soir]]<ref>[[François Rastier]], 1993, « La sémantique cognitive. Éléments d'histoire et d'épistémologie », ''Histoire Épistémologie Langage'', 15, 1, {{pp.|153-187}}.</ref>.}} == Bibliographie == [[Fichier:Saussure - L'emploi du génitif absolu en sanscrit.jpg|vignette|''De l'emploi du génitif absolu en sanscrit'' : thèse de doctorat.]] Les publications de Saussure de son vivant sont le ''Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes'', sa thèse ''De l'emploi du génitif absolu en sanscrit'', et de nombreux articles réunis dans le ''Recueil des publications scientifiques''. Le ''Cours de linguistique générale'' a en fait été rédigé après sa mort, par deux de ses collègues sur la base des notes des étudiants, prises aux cours de linguistique générale donnés par Saussure. Toutefois, il existe un important fonds de manuscrits saussuriens à la [[Bibliothèque de Genève]] et la famille a donné en particulier un ensemble de documents tout récemment, en 1996 et en 2008. Ces manuscrits ont été publiés depuis 1958 par plusieurs auteurs, notamment Rudolf Engler, qui publia également une toute petite partie des nouveaux documents en collaboration avec Simon Bouquet dans le livre ''Écrits de linguistique générale'' chez Gallimard en 2002. En 2020, François Vincent retrouve et distingue les varias du cours I de ceux du cours II, ce qui permet d'étudier en dans tous les détails possible l'évolution de l'exposé du maître de cours en cours (''La trilogie achevée''). La revue ''Langage'' (édition Larousse) a proposé un ensemble de contributions importantes sous la direction de Jean-Louis Chiss et Gérard Dessons (Daniel Delas, Claire Joubert, [[Henri Meschonnic]], Christian Puech et Jürgen Trabant) à propos de cette publication dans numéro 159 (« Linguistique et poétique du discours à partir de Saussure ») en septembre 2005. Poèmes et contes écrits par Saussure dans son adolescence, ainsi qu'un ensemble de lettres de jeunesse ont paru dans la biographie réalisée par C. Mejia Quijano en 2008. Auparavant, [[Jean Starobinski]] a publié des inédits de Saussure se rapportant à sa passion pour la littérature latine : * Jean Starobinski, ''Les mots sous les mots. Les anagrammes de Ferdinand de Saussure'', éd. Flammarion, 1971, coll. « Chemin », {{ISBN|2070280691}}. ; Œuvres * ''Cours de linguistique générale'', éd. Payot, 1995. * ''Phonétique: {{Langue|it|il manoscritto di Harvard}}'', [[Houghton Library]] bMS Fr 266(8), édition Maria Pia Marchese, Firenze, Unipress, 1995. * ''Écrits de linguistique générale'', établis et édités par Simon Bouquet et Rudolf Engler (avec la collaboration d'Antoinette Weil), Paris, Gallimard, 2002. * ''Anagrammes homériques'', édition Pierre-Yves Testenoire, Limoges, Lambert Lucas, 2013. * ''Une vie en lettres 1866 – 1913''. Diachronie dressée par Claudia Mejía Quijano, ed. Nouvelles Cécile Defaut, 2014, {{ISBN|978-2-35018-336-7}}. * ''El primer curso. Lingüística general de Ferdinand de Saussure, Louis Caille y Albert Riedlinger''. Édition bilingue par Claudia Mejía Quijano, Daniel Jaramillo et Alexander Pérez. Medellín, Editorial Semsa, 2019 {{ISBN|978-958-52098-0-0}}. ; Études * Sémir Badir, ''Saussure : la langue et sa représentation'', Paris, L’Harmattan, 2001. * Sandrine Bédouret-Larraburu, Gisèle Prignitz, ''En quoi Saussure peut-il nous aider à penser la littérature ? ''(articles de [[Michel Arrivé]], Gérard Dessons, Pierre-Yves Testenoire, Francis Gandon, Daniel Delas, Jaeryong Cho, [[Serge Martin (linguiste)|Serge Martin]], Chloé Laplantine, Laurent Mourey, Jean-Gérard Lapacherie), Presses Universitaires de Pau, 2012. * Simon Bouquet, ''Introduction à la lecture de Saussure'', Payot, 1997. * Federico Bravo, ''Anagrammes'', ''Sur une hypothèse de Ferdinand de Saussure'', Lambert-Lucas, 2011, 280 p. {{lire en ligne|lien=http://www.lambert-lucas.com/wp-content/uploads/2020/12/OA_anagrammes-sur-une-hypothese-Bravo.pdf}} * [[Louis-Jean Calvet]], ''Pour et contre Saussure : vers une linguistique sociale'', Payot, 1975 * [[Marc Décimo]], ''Sciences et pataphysique'', t. 2 : ''Comment la linguistique vint à Paris ?'', ''De Michel Bréal à Ferdinand de Saussure'', Dijon, [[Les Presses du réel]], coll. Les Hétéroclites, 2014 {{ISBN|978-2-84066-599-1}}. * [[Françoise Gadet]], ''Saussure, une science de la langue'', [[Presses universitaires de France|PUF]], 1987. * Robert Godel, ''Les sources manuscrites du ''Cours de linguistique générale, Droz, 1969. * [[Michel Arrivé]], ''À la recherche de Ferdinand de Saussure'', PUF, 2007. * Louis de Saussure, ''Ferdinand de Saussure et son héritage: une dynastie de savants'', Bulletin trimestriel de l'[[ANRB]], Bruxelles, {{n°|298}}, avril 2019. * Michel Arrivé, ''Du côté de chez Saussure'', Lambert-Lucas, 2008. * Claudine Normand, ''Ferdinand de Saussure, critique et interprétation'', [[Les Belles Lettres]], 2000. * Maurice Pergnier, ''De Saussure à Saussure'', Lausanne, l'Âge d'Homme, 2012 * Claudia Mejia Quijano, ''Le cours d'une vie. Portrait diachronique de Ferdinand de Saussure'', t. 1 : ''Ton fils affectionné'', France, Cécile Défaut, 2008. * Claudia Mejia Quijano, ''Le cours d'une vie. Portrait diachronique de Ferdinand de Saussure'', t. 2 : ''Devenir père'', France, Cécile Défaut, 2011. * Pierre-Yves Testenoire, ''Ferdinand de Saussure à la recherche des anagrammes'', Limoges, Lambert Lucas, 2013. * Arild Utaker, ''La Philosophie du langage'', ''Une archéologie saussurienne'', Paris, « Pratiques théoriques », PUF, 2002. * Dimitar Vesselinov, ''Les étudiants bulgares de Ferdinand de Saussure'', Sofia, Ciela, 2008, 400 p. * François Vincent, ''Ferdinand de Saussure : Le premier cours de Linguistique générale — la trilogie achevée'', Paris, ECED, 2021, 809 p. {{isbn|978-2-379-39021-0}} * [[Marc Angenot]], « Le Saussure des littéraires : avatars institutionnels et effets de mode », ''[[Études françaises]]'', volume 20, numéro 2, automne 1984, p.&nbsp;49-68 ([[doi:10.7202/036827ar|lire en ligne]]). ; Études en anglais * [[Henri Wittmann]], ''Historiographia Linguistica'', [http://www.nou-la.org/ling/1974a-saussure.pdf ''New tools for the study of Saussure's contribution to linguistic thought''], 1, 1974, {{pp.|255-264}}. * Velmezova Еkaterina, Fadda Emanuele (eds.), ''Ferdinand de Saussure today: semiotics, history, epistemology'' (Sign Systems Studies, 50 1, Tartu University Press). == Archives == * {{Cite archive|fonds=Archives Ferdinand de Saussure|dates=1867-1920|importance={{nombre|4|mètres linéaires}}, papiers personnels, correspondances, œuvres, papiers scientifiques|cote=CH BGE Ms. fr. 3951-3974a, Arch. de Saussure 366-388, Arch. de Saussure 581-582|ville=Genève|institution=[[Bibliothèque de Genève]]|isil=CH-000007-9|présentation en ligne=https://archives.bge-geneve.ch/ark:/17786/vta01d046d929f231ba|consulté le=27 juillet 2022}} Certains documents sont numérisés et consultables en ligne dans la base de données des manuscrits et archives privées de la Bibliothèque de Genève. == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == === Articles connexes === * [[Communication]] * [[Langue]] | [[Parole]] * [[Linguistique]] * [[Sémiologie]] * [[Sens (linguistique)|Sens]] | [[Signe linguistique|Signe]] | [[Signifié et signifiant|Signifiant]] | [[Signifié]] * [[(13580) de Saussure]] === Liens externes === {{Autres projets|wikisource=Auteur:Ferdinand de Saussure|commons=Category:Ferdinand de Saussure}} * {{Autorité}} * {{Bases recherche}} * {{Helveticat}} * {{Dictionnaires}} * {{Bases littérature}} * Bibliothèque de Genève numérique, [http://institutions.ville-geneve.ch/fr/bge/bge-numerique/personnalites/de-saussure/ Ferdinand de saussure (1857-1913) ] * {{lien web|url=http://www.infotheque.info/ressource/7403.html|titre=Le cours de linguistique générale de Saussure : Le rôle de la langue vis-à-vis de la pensée}} Sandrine Tognotti, [[Université de Genève]], 1997. * [http://www.revue-texto.net/Saussure/Sur_Saussure/Greimas_Actualite.html Célèbre texte] écrit par [[Algirdas Julien Greimas|Greimas]] sur le ''[[Cours de linguistique générale]]''. * [http://www.revue-texto.net/Saussure/De_Saussure/Memoire/Saussure_Memoire.html Texte en ligne] à propos du ''Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes'' * [http://www.revue-texto.net/Saussure/Sur_Saussure/Hjelmslev_Langue.html Texte] de [[Louis Hjelmslev|Hjelmslev]] à propos de la distinction saussurienne entre langue et parole *Site du [https://www.cercleferdinanddesaussure.org/ Cercle Ferdinand de Saussure], association savante qui promeut l'étude de la pensée saussurienne et de ses développements. {{Portail|Genève|linguistique}} {{DEFAULTSORT:Saussure, Ferdinand de}} [[Catégorie:Ferdinand de Saussure| ]] [[Catégorie:Linguiste suisse]] [[Catégorie:Sémiologue]] [[Catégorie:Famille de Saussure]] [[Catégorie:Professeur à l'université de Genève]] [[Catégorie:Naissance en novembre 1857]] [[Catégorie:Naissance à Genève]] [[Catégorie:Décès en février 1913]] [[Catégorie:Décès dans le canton de Vaud]] [[Catégorie:Décès à 55 ans]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Fusajir%C5%8D%20Yamauchi
Fusajirō Yamauchi
{{voir homonymes|Yamauchi}} {{ébauche|jeu vidéo}} {{Infobox Biographie2 | nom = Fusajirō Yamauchi | légende = | nom de naissance = | surnom = | date de naissance = 22 novembre 1859 | lieu de naissance = [[Kyōto]] | date de décès = {{1er}} janvier 1940 (80 ans) | lieu de décès = [[Kyōto]] | nationalité = {{JAP-d}} [[Japon]]aise | pays de résidence = | diplôme = | profession = | activité principale = | activités autres = | formation = | hommage = | ascendants = [[Sekiryo Kaneda|Sekiryo Yamauchi]] (gendre) | conjoint = | descendant = | famille = | signature = | notes = }} {{japonais|'''Fusajirō Yamauchi'''|山内 房治郎|Yamauchi Fusajirō|{{date|22|novembre|1859}} – {{date|1er|janvier|1940}}}} est le fondateur de la société [[Nintendo]]. Il habitait à [[Kyōto]] au [[Japon]] et n'a eu qu'une seule fille, [[Tei Yamauchi]] qui épousa [[Sekiryo Kaneda]]. Il est l’arrière grand-père de [[Hiroshi Yamauchi]]. En [[1889]], il crée la société ''Nintendo Koppai'' dont le but est de produire un jeu de cartes, les [[Hanafuda]]. Ces cartes rencontrèrent très vite un grand succès et Fusajiro ouvrit deux boutiques de ventes à Kyōto et une à [[Ōsaka]]. En [[1907]], Fusajirō agrandit sa société en exportant ses cartes à l'étranger. Fusajirō prit sa retraite en [[1929]] et fut remplacé par son gendre, [[Sekiryo Kaneda]]. Il meurt d'un [[Accident vasculaire cérébral|AVC]] le [[jour de l'an]], le {{1er janvier}} [[1940]], à l'âge de 80 ans. == Voir aussi == * Tristan Gaston-Breton, [https://www.lesechos.fr/industrie-services/conso-distribution/030379086025-hiroshi-yamauchi-des-cartes-a-jouer-au-jeu-video-2106745.php « Hiroshi Yamauchi, des cartes à jouer au jeu vidéo »], ''Les Échos'', 8 août 2017. {{Palette|Présidents de Nintendo}} {{Portail|Nintendo|jeu vidéo|jeu|Japon}} {{DEFAULTSORT:Yamauchi, Fusajiro}} [[Catégorie:Chef d'entreprise japonais]] [[Catégorie:Personnalité de Nintendo]] [[Catégorie:Naissance en novembre 1859]] [[Catégorie:Décès en janvier 1940]] [[Catégorie:Décès à 80 ans]] [[Catégorie:Naissance à Kyoto]] [[Catégorie:Décès à Kyoto]] [[Catégorie:Mort d'un accident vasculaire cérébral]] [[Catégorie:Personnalité japonaise du monde des affaires du XIXe siècle]] [[Catégorie:Personnalité japonaise du monde des affaires du XXe siècle]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Famicom
Famicom
{{Sources secondaires|date=janvier 2023}} {{autre|son équivalent outre-Japon|Nintendo Entertainment System}} {{Infobox Console de jeux vidéo | nom = Family Computer | image = Nintendo-Famicom-Console-Set-FL.png | logo = Family Computer Logo.gif | fabricant = [[Nintendo]] | type = [[Console de jeux vidéo|Console de salon]] | génération = [[Histoire des consoles de jeux vidéo de troisième génération|Troisième]] | début = {{Date de sortie de jeu vidéo|JP|{{date|15|juillet|1983|en jeu vidéo}}}} | fin = {{Date de sortie de jeu vidéo|JP|{{date|25|septembre|2003|en jeu vidéo}}<ref>''L'Histoire de Nintendo'', volume 3, p. 113 (éd. Pix'n Love, 2011)</ref>}} | CPU = | média = [[Cartouche de jeu vidéo|Cartouche]] | contrôleurs = [[Manette de jeu]] | online = | ventes = <small>Chiffres japonais, Famicom<ref name="Chiffres de vente">{{Lien web |langue=en |titre=Consilated Sales Transition by Region (PDF)|url=https://www.nintendo.co.jp/ir/library/historical_data/pdf/consolidated_sales_e1612.pdf |site=Nintendo Japan }}</ref> :</small><br> {{Date de sortie de jeu vidéo|JP|19,35 millions}}<hr><small>Chiffres mondiaux, en comptant la [[Nintendo Entertainment System|NES]]</small> :<br>{{Date de sortie de jeu vidéo|INT|61,91 millions}} | jeu phare = | prédécesseur = [[Computer TV Game]] | successeur = [[Nintendo Entertainment System]] }} La {{Japonais|'''Famicom'''|ファミコン|Famikon}}, abréviation de {{Japonais|'''Family Computer'''|ファミリーコンピュータ|Famirī Konpyūta}}, est une [[console de jeux vidéo]] créée par [[Nintendo]] en [[1983 en jeu vidéo|1983]]. En Europe, au Canada et aux États-Unis, la console est complètement réétudiée. Elle adopte un nouveau ''design'' et des caractéristiques légèrement différentes. Elle est rebaptisée [[Nintendo Entertainment System]] ou [[Nintendo Entertainment System|NES]]. En Inde, la '''Famicom''' prend le nom de '''Tata Famicom''' et en Corée du Sud celui de '''Hyundai Comboy'''. == Historique == À sa sortie au [[Japon]], la Family Computer se vend à {{nombre|500000|exemplaires}} en deux mois. Son succès vient de sa supériorité technique par rapport à la concurrence et de son prix de {{unité|14800|yens}}, deux fois moins chère que la moyenne des autres consoles présentes sur le marché japonais en 1983. Cependant, pour concurrencer Nintendo, [[Sega]] sort (après la Sega SG-1000 en 1983) la Sega Mark III en 1985 ([[Master System]] aux [[États-Unis]] en 1986 et 1987 en [[Europe]]). Nintendo élargit sa clientèle en exportant la console en [[1985 en jeu vidéo|1985]] aux États‑Unis, rebaptisée [[Nintendo Entertainment System]]. Nintendo, et son patron [[Hiroshi Yamauchi]], sont persuadés qu'un bon catalogue de jeux est le principal argument de vente{{référence souhaitée}}. Cette console est un succès commercial, Nintendo estimant en avoir vendu 62 millions. À la fin des [[années 1980]], au Japon et aux États-Unis, un foyer sur trois était équipé de Famicom. À l'époque, Nintendo fut l'entreprise japonaise la plus rentable, devant [[Toyota (entreprise)|Toyota]]. Plus de {{unité|1200|jeux}} furent développés pour cette console. Il existe plusieurs versions de la console : la Family Computer au Japon, la Nintendo Entertainment System en Europe, au Canada, aux États‑Unis et en Australie, la [[Famicom AV]] qui est une version relookée et la [[Twin Famicom]] qui regroupe la console et le [[Famicom Disk System]] en une seule machine. == Spécifications techniques == [[Fichier:Famicom controllers.jpg|vignette|Les manettes de la Famicom sont simplistes d'apparence, mais elles étaient innovantes pour l'époque, notamment grâce au microphone intégré sur la manette 2.]] {{Pertinence secion|date=janvier 2023}} * Processeur principal : 8 bits [[Ricoh]] 2A03 basé sur le noyau d'un processeur MOS Technologies 6502, cadencé à {{unité|1.7897725|MHz}} (NTSC) ou {{unité|1.773447|MHz}} (PAL) * [[Mémoire vive]] : {{Unité|2|ko}} * Vidéo : 8-bits PPU (Picture Processor Unit) de Ricoh * [[Mémoire vidéo]] : {{Unité|2|ko}} * [[Résolution (imagerie numérique)|Définition]] : 256×240 * [[Palette de couleurs]] : 52 couleurs (palette non standard [[Rouge vert bleu|RVB]]) * [[Sprite (jeu vidéo)|Sprites]] supportés par le matériel : ** Nombre maximal de sprites à l'écran : 64 ** Nombre maximal de sprites par scanline : 8 ** Taille des sprites : 8×8 ou 8×16 [[pixel]]s (taille globale pour tous les sprites à la fois) ** Nombre de couleurs différentes affichables par sprite : 3 * Audio : son [[Générateur de son programmable|PSG]] spécifique intégré au [[CPU]] (2a03) * Un total de 5 voies programmables réparties comme suit: ** 2 voies de forme d'onde "square" ** 1 voie de forme d'onde "triangle" ** 1 voie de type bruit blanc (noise) ** 1 voie [[Modulation par impulsions et codage|DPCM]] * [[Contrôleur de jeu|Contrôleurs]] : 4 touches directionnelles A, B, select, start * Ports : 2 ports [[Manette de jeu|manettes]] (sauf le premier modèle, manettes soudées), port d'extension ([[lunettes 3D]], [[Clavier d'ordinateur|clavier]]…) * Support utilisé pour les jeux : [[Cartouche (jeu vidéo)|Cartouche]]| ([[Disquette]]s avec le Famicom Disk System) Le processeur (6502) est américain, utilisé par [[Apple Computer]] pour les [[Apple 2]]. La définition : 256 × 240 [[pixel]]s est énorme pour l'époque. La différence entre les versions Famicom et NES se situe surtout au niveau du design, pas au niveau de l'architecture, quasiment identique. == Les cartouches == La Famicom bénéficia de 6 modèles de cartouches, qui se différencient au niveau de la capacité de stockage, mais pas seulement. La puce évolue aussi selon les évolutions des techniques de développement. La première génération est la cartouche MMC1, utilisée notamment pour ''[[The Legend of Zelda (jeu vidéo)|The Legend of Zelda]]''. Elle utilise la technique dite du ''bankswitching'', qui permet de jongler entre plusieurs mémoires, comme toutes ses remplaçantes. Elle contient une mémoire RAM pour les sauvegardes et une mémoire totale de {{Dunité|8|16|kbit}}. La deuxième génération est la MMC2 avec une mémoire de 32 × 16 kbit, et permet des sprites plus grands. La MMC3, permet l'affichage de deux écrans séparés, comme dans ''[[Super Mario Bros. 3]]''. La MMC4 est plus anodine. En revanche, la MMC5 porte la mémoire à 1 Mbit, améliore le système de sauvegarde et offre de meilleurs graphismes. [[Konami]] a aussi développé sa puce, la LSI, qui améliore le son. == Accessoires == [[Fichier:Nintendo-Famicom-Disk-System.jpg|vignette|La console avec le [[Famicom Disk System]].]] En premier lieu, une invention révolutionnaire pour l'époque, le [[Famicom Disk System]]. Celui-ci se branche sur le port cartouche, afin d'utiliser des disquettes {{unité|3|pouces}}, effaçables et ré-inscriptibles. Il connut un fort succès au Japon. De plus Nintendo mettait à disposition des joueurs les bornes [[Disk Writer]], pour enregistrer des jeux sur les disquettes à bas prix. Plus étonnant, le [[R.O.B.|Robotic Operation Buddy]] (communément appelé R.O.B.) développé par [[Gunpei Yokoi]] et son équipe, un robot qui se dirigeait par rapport à la lumière émise par la télé. Plus classique, le Zapper, un pistolet optique. Celui-ci réagit à des couleurs envoyées par la télé. La console pouvait être pourvue de quatre manettes grâce au pad Satellite, mais aussi d'un clavier nommé Miracle, d'une manette sans fil Double Play [[Acclaim]], sans oublier le [[Power Glove]]. D'autres accessoires développés par Nintendo ont vu le jour exclusivement au Japon, permettant d'étendre les fonctionnalités de la console, comme le Family BASIC, fourni avec un clavier et une cartouche permettant les sauvegardes ou encore le Famicom Modem, permettant de se connecter à un réseau propriétaire proposant des services d'information basiques (bourse, météo, paris équestres, etc.). Les accessoires les plus anecdotiques : Family Fun Fitness (tapis de jeu électronique), U‑Force (détection infra‑rouge des mouvements de la main), et surtout le Teleplay System, pour les jeux en réseaux (à deux) via la ligne téléphonique. == Autres médias == La Famicom fait une courte apparition au début du film japonais ''[[Super Mario Bros. : Peach-Hime Kyushutsu Dai Sakusen!]]'' où [[Mario (personnage)|Mario]] y joue plusieurs heures à un jeu, on distingue la manette et la console sous la TV. == Notes et références == {{Références|colonnes=1}} == Bibliographie == * {{Ouvrage|prénom1=Florent|nom1=Gorges|titre=L'Histoire de Nintendo vol. 3 : 1983-2016 Famicom/Nintendo Entertainment System|éditeur=[[Éditions Pix'n Love]]|année=2018|numéro d'édition=2|année première édition=2012|pages totales=240|présentation en ligne=https://www.editionspixnlove.com/l-histoire-du-jeu-video/835-l-histoire-de-nintendo-vol3-famicom-nes.html}} == Voir aussi == {{Autres projets|commons= Category:Famicom and variants}} === Articles connexes === * [[Twin Famicom]] * [[C1 NES TV]] {{Palette|Consoles Nintendo}} {{Portail|jeu vidéo|Nintendo}} [[Catégorie:Nintendo Entertainment System]] [[Catégorie:Produit lancé en 1983]] [[Catégorie:Produit arrêté en 2003]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Federal%20Bureau%20of%20Investigation
Federal Bureau of Investigation
{{Langue du titre|en}} {{Confusion|CIA}} {{Redirect|FBI}} {{Infobox Organisation2 | couleur boîte = 004990 | image = - | blason = - | effectif = 36 945 (année fiscale 2023) - 37 312 (année fiscale 2024) | dirigeant = - | budget = 9 800 724 000 dollars (année fiscale 2021) - 10 803 573 000 dollars (année fiscale 2023) - 11 386 000 000 dollars (année fiscale 2024) }} Le '''''{{Lang|en|texte=Federal Bureau of Investigation}}''''' (traduit littéralement par « Bureau fédéral d'enquête »), ou très couramment désigné par son sigle '''{{Lang|en|texte=FBI}}''' ({{API|/ef 'bi ai/}}){{note|groupe=alpha|Habituellement prononcé à l'[[anglais]]e, même dans des pays non anglophones, comme c’est le cas en France.}}, est, aux [[États-Unis]], le principal service fédéral de police judiciaire et un [[service de renseignement]] intérieur. En 2010, le FBI est compétent pour plus de deux cents catégories de [[Crime fédéral|crimes fédéraux]], ce qui en fait l'organisme d'[[Enquête de police|enquête]] principal du gouvernement américain. Ses attributions comprennent l'[[antiterrorisme]], le [[contre-espionnage]], la [[cybercriminalité]] et la [[médecine légale]]. Créé en 1908 sous l'appellation '''''{{lang|en|texte=Bureau of Investigation}}''''' ({{lang|en|texte=BOI}}, littéralement « Bureau d'enquête »), ce service est renommé {{lang|en|texte=Federal Bureau of Investigation}} en 1935. Son siège est situé au [[J. Edgar Hoover Building]] dans [[Pennsylvania Avenue]] à [[Washington (district de Columbia)|Washington]], tandis que ses bureaux sont disséminés dans plus de quatre cents villes américaines et cinquante ambassades dans le monde. Le sceau du FBI est créé par le chef illustrateur Leo Joseph Gauthier et est utilisé pour la première fois en 1941. Sur le [[Listel (héraldique)|listel]] situé sous le blason est inscrite en anglais la devise du service qui est : ''{{Langue|en|Fidelity, Bravery, and Integrity}}'', {{en fr|Fidélité, bravoure, et intégrité}}. Depuis 2017, le [[directeur du Federal Bureau of Investigation]], nommé par le [[président des États-Unis]] et confirmé par le [[Sénat des États-Unis|Sénat]], est [[Christopher A. Wray]]. == Présentation == Le FBI est placé sous la tutelle du [[département de la Justice des États-Unis]] qui lui accorde son budget et qui définit ses priorités. Les activités du FBI portent notamment sur : * l'[[antiterrorisme]] ; * le [[contre-espionnage]] ; * le [[crime organisé]] ([[mafia]]) ; * les [[enlèvement]]s (depuis l' [[affaire du bébé Lindbergh]] en 1932) ; * le crime en col blanc et la [[criminalité financière]] ; * la recherche de [[renseignement]]s généraux. Son siège se trouve dans l'immeuble [[J. Edgar Hoover Building]] à [[Washington (district de Columbia)|Washington]] et son centre de formation se situe à [[Quantico]] en [[Virginie (États-Unis)|Virginie]]. Sa devise officielle est {{lang|en|texte=''Fidelity, Bravery, Integrity''}}. En 1918, au sortir de la Première Guerre mondiale, le Bureau dispose d'environ {{nobr|500 agents}}. Seuls {{nobr|15 agents}} étaient affectés en 2005 à la surveillance des fraudes sur les [[hypothèque]]s (l'une des causes de la [[crise des subprimes]])<ref name="NYT">{{lien|trad=Eric Lichtblau}}, [[David Cay Johnston|David Johnston]] et [[Ron Nixon]], [https://www.nytimes.com/2008/10/19/washington/19fbi.html ''{{lang|en|texte=F.B.I. Struggles to Handle Financial Fraud Cases}}''], ''[[New York Times]]'', 18 octobre 2008.</ref>. Ce nombre était passé à 177 en 2008, mais c'était toujours des centaines d'agents de moins que pendant la [[crise des Savings & Loans]] des années 1980-1990<ref name=NYT/>. Les documents budgétaires présentés au Congrès des États-Unis, en mars 2022, pour l'année budgétaire suivante, font état d'un budget total de 10 803 573 000 dollars et d'un effectif global de 36 945 employés de tous grades et sous les statuts suivants : 13 516 agents spéciaux, 3 287 analystes de renseignement et 20 042 personnels de soutien<ref>https://www.justice.gov/file/1491851/download</ref>. Le 3 août 2023, le département fédéral de la Justice, via " justice.gov ", communique les indications suivantes relatives au budget du FBI, pour l'année fiscale 2024 : * le budget demandé au Congrès est de 11,386 milliards de dollars, valable pour les dépenses devant commencer au {{1er}} octobre 2023 et se terminant au 30 septembre 2024 ; * les effectifs du FBI prévus sont les suivants : 37 312 agents répartis en 13 662 agents spéciaux, 3 215 analystes de renseignements et 20 435 agents de soutien ; * le FBI dispose au sein des États-Unis de 56 bureaux (''field offices'') dans les grandes villes et environ 350 bureaux satellites à travers le pays ; * le FBI dispose de représentations sous la forme de 63 bureaux de ''{{Langue|en|Legal Attaché}}'' (LEGATs) et 36 sous-bureaux dans 80 pays<ref>https://www.justice.gov/d9/2023-03/fbi_fy_24_pb_bud_sum_ii_omb_cleared_3-08-23.pdf</ref>. == Émergence == [[Fichier:Hoover-JEdgar-LOC.jpg|vignette|Le directeur du FBI [[J. Edgar Hoover]] en 1961.]] [[Fichier:Fbi mobile command center.jpg|vignette|Poste de commandement mobile du FBI.]] L'ancêtre du FBI, le « Bureau of Investigation » (BOI), a été créé le {{date|26|juillet|1908}} par [[Charles Joseph Bonaparte-Patterson]], petit-neveu de {{Napoléon Ier}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Fabrizio Calvi|auteur2=David Carr-Brown|titre=FBI. L'histoire du Bureau par ses agents|éditeur=Fayard|année=2010|passage=21}}</ref> et [[procureur général des États-Unis]] sous la présidence de [[Theodore Roosevelt]], pour lutter contre le [[crime organisé]] à partir d'un groupe d'agents du [[United States Secret Service]]. Son siège était alors installé dans l'immeuble du [[Département de la Justice des États-Unis|département de la Justice]], à [[Washington (district de Columbia)|Washington]]. L'origine même du BOI remonte à la décision de la [[Cour suprême des États-Unis|Cour suprême]] de 1886, [[Wabash, St. Louis & Pacific Railroad Company v. Illinois]] (1886), qui décréta alors que les [[États des États-Unis|États fédérés]] n'avaient pas le droit de réguler le commerce inter-étatique. L'année suivante, le Congrès passa l{{'}}''[[Interstate Commerce Act]]'' (« Loi sur le commerce inter-étatique », 1887), rendant l'État fédéral responsable de l'application de la loi dans les cas inter-étatiques. Mais jusqu'à l'arrivée de Charles J. Bonaparte-Patterson en tant que secrétaire de la Justice, le département de la Justice se contentait d'effectifs limités pour assurer cette fonction. Bonaparte-Patterson fit alors appel à diverses autres agences, dont le [[United States Secret Service|Service secret]], afin d'obtenir des enquêteurs, mais, en 1908, le [[Congrès des États-Unis|congrès]] vota une loi interdisant au département de la Justice de faire appel à des employés du [[Département du Trésor des États-Unis|Trésor]]. C'est alors que le secrétaire de la Justice Bonaparte-Patterson créa le BOI en y intégrant ses propres agents spéciaux, issus des Services secrets (lesquels acceptèrent de transférer douze de leurs agents au BOI){{refsou}}. Ainsi, les agents du FBI étaient originellement des agents des Services secrets, et dépendaient, juridiquement, de l'Interstate Commerce Act de 1887<ref name="langeluttig-p9">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Langeluttig, Albert|titre=The Department of Justice of the United States|éditeur=Johns Hopkins Press|année=1927|passage=9–14}}</ref>. La première mission officielle du BOI fut de visiter les [[maisons de tolérance]] et d'établir des registres de celles-ci, afin de préparer l'application du [[Mann Act]] du {{date-|25 juin 1910}} (ou ''{{langue|en|White Slave Traffic Act}}'', « loi sur la traite des blanches »). Le BOI a pour principal rôle original de lutter contre la [[corruption]]<ref name="anaj">{{Lien brisé|url=http://www.anaj-ihedn.org/histoire-fbi/ |titre=Conférence « Histoires secrètes entre la France et le FBI »}}, [[Institut des hautes études de Défense nationale]], conférence du {{date-|24 juin 2015}} à {{heures|1|14}}</ref> et contre les « voleurs de terres » qui, dans l’[[Ouest américain]], s’étaient appropriés {{comment}}, avec la complicité de membres du Congrès et de fonctionnaires, de dizaines de milliers d’hectares appartenant à l’État{{refsou}}. == Ère Hoover (1924-1972) == [[J. Edgar Hoover]] fut nommé directeur du BOI le {{date-|10 mai 1924}}, et demeura en poste pendant près de {{nobr|48 ans}}, jusqu’à sa mort en [[1972]]. Hoover s'impliquait de près dans la plupart des enquêtes et projets du FBI. En 1932, le BOI fut renommé ''{{Langue|en|United States Bureau of Investigation}}'', tandis que le ''[[Scientific Crime Detection Laboratory]]'' (ou [[FBI Laboratory]], la division de [[police scientifique]] du FBI) fut ouverte la même année, en grande partie grâce aux efforts de Hoover. L'année suivante, il fusionna avec le ''[[Bureau of Prohibition]]'', chargé d'appliquer les lois sur la [[Prohibition aux États-Unis|prohibition de l'alcool]], et prit le nom de ''{{Langue|en|Division of Investigation}}'' (service enquête) (DOI), avant d'adopter finalement son nom actuel de « ''{{Langue|en|Federal Bureau of Investigation}}'' » (FBI) en 1935<ref name="historicdates">FBI, [http://www.fbi.gov/libref/historic/history/historicdates.htm Timeline of FBI History] (Chronologie du FBI).</ref>. [[Fichier:BabyFaceNelson01.jpg|vignette|gauche|Lester J. Gillis, alias [[Baby Face Nelson|''Baby Face'' Nelson]], tué par le FBI en 1934 lors d'un échange de tirs.]] Durant l'[[entre-deux-guerres]], ses pouvoirs s'étendent à la suite des difficultés des forces de police locale à faire respecter la loi. Les règlements de compte brutaux à [[Chicago]] sont monnaie courante ainsi que le trafic d'alcool. Le service se fit alors rapidement connaître grâce à une excellente politique de relations publiques. Lors de la « guerre contre le crime » des années 1930, le FBI arrêta ou tua un certain nombre de criminels célèbres, tels que [[John Dillinger]], [[Baby Face Nelson|''Baby Face'' Nelson]], [[Ma Barker|Kate ''Ma'' Barker]], [[Alvin Karpis|Alvin ''Creepy'' Karpis]], et [[Machine Gun Kelly|George ''Machine Gun'' Kelly]]. Durant cette période, le FBI était aussi chargé de lutter contre l'influence du [[Ku Klux Klan]], dont les activités racistes étaient en recrudescence notable. Par ailleurs, grâce au travail d'[[Edwin Atherton]], le FBI arrêta un certain nombre de néo-révolutionnaires mexicains, près de la frontière de [[Californie]], dans les années 1920. Mais le FBI s'intéressa aussi, dès cette période, aux activistes politiques, mettant en œuvre une [[surveillance]] des mouvements politiques les plus divers. La « ''{{Langue|en|red scare}}'' » (« [[peur rouge]] ») affectait en effet les États-Unis à ce moment. Il fallut que le président [[Franklin Delano Roosevelt|Franklin D. Roosevelt]] intervienne pour mettre un terme (temporaire) à ces enquêtes, qui visaient des écrivains tels que [[Truman Capote]] ou [[William Faulkner]]<ref>Parmi les écrivains espionnés on dénombre [[Pearl Buck]], [[Truman Capote]], [[John Dos Passos]], [[Theodore Dreiser]], [[William Faulkner]], [[Ernest Hemingway]], [[John Steinbeck]], [[Thornton Wilder]], [[Sinclair Lewis]], [[Romain Gary]], [[Tennessee Williams]] et bien d'autres. Voir « Quand le FBI espionnait les écrivains américains », ''[[Le Monde]]'', 20 novembre 1987.</ref>. Jusqu’à la création de l'[[Office of Strategic Services|OSS]] lors de la [[Seconde Guerre mondiale]], le FBI qui compte alors {{nobr|900 agents}} fut le seul grand service américain qui faisait du [[renseignement humain]] à l'étranger, essentiellement grâce à ses bureaux en Amérique Latine. Lors de la création de la [[Central Intelligence Agency|CIA]], successeur de l'OSS, le FBI fut cantonné aux activités de surveillance intérieure. À partir des années 1940, le FBI se chargea de nombreuses enquêtes de [[contre-espionnage]], qui continuèrent tout au long de son existence. Lors de la Seconde Guerre mondiale, huit agents de l'[[Allemagne nazie]] furent arrêtés, accusés d'avoir préparé des opérations de [[sabotage]]. Six d'entre eux furent exécutés (voir l'arrêt de la Cour suprême, ''[[Ex parte Quirin]]''). Aux côtés de la [[NSA]] (National Security Agency), le FBI participa aussi de façon importante au [[projet Venona]], un projet de [[cryptographie|décodage cryptographique]] des codes utilisés par l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]], mené conjointement avec le Royaume-Uni. Le projet Venona était sous la supervision de Hoover, qui n'en informa la CIA qu'en 1952. Après l'[[Attaque de Pearl Harbor|attaque de l'armée japonaise contre la base américaine de Pearl Harbor]], le FBI procède à l'arrestation des personnes d'origine japonaise vivant aux États-Unis. Bientôt les [[Internement des Nippo-Américains|camps d'internement]] furent établis dans le nord et à l’est de la Californie (Arizona, Arkansas, Colorado, Idaho, Utah et Wyoming), et dans lesquels furent enfermées {{nombre|120313|personnes}}<ref>https://www.monde-diplomatique.fr/2004/12/ROCHETTE/11757 L’histoire cachée des « Japonais-Américains », Bruno Rochette, décembre 2004</ref>. === Après la guerre === [[Fichier:Clyde Tolson.jpg|vignette|gauche|[[Clyde Tolson]], {{numéro}}2 du FBI, très proche de Hoover. Certains historiens affirment qu'ils furent amants.]] Lors de la [[guerre froide]], la cible prioritaire officielle du FBI fut les réseaux du [[bloc de l'Est]] (arrestation de l'espion [[Rudolph Abel]] en 1957). Toutefois, l'agence ciblait aussi tous les mouvements « dissidents » des États-Unis, du Ku Klux Klan au [[Parti communiste USA]] et aux divers groupes du [[mouvement des droits civiques (États-Unis)|mouvement des droits civiques]]. Ainsi, lors de l'opération secrète de [[renseignement]] [[COINTELPRO]]<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.monitor.net/monitor/9905a/jbcointelpro.html |titre=A Short History of FBI COINTELPRO|périodique=Monitor|format=HTML|consulté le=2006-06-06|auteur=Mike Cassidy|date=1999-05-26}}</ref>, programme en œuvre de 1956 à 1971, le FBI surveillait, avec l'aide de la [[National Security Agency]] (NSA), beaucoup de mouvements d'opposition. Révélé par la [[Commission citoyenne d'enquête sur le FBI]], un groupe de gauche qui avait cambriolé des bâtiments du FBI pour récupérer des dossiers classifiés, le programme COINTELPRO a été sévèrement critiqué par la [[Commission Church]] de 1975. La surveillance du FBI s'étendait aussi aux membres du gouvernement. Ainsi, Hoover ordonne à ses agents d'effectuer une enquête à propos de [[Jack Valenti]], nommé conseiller spécial du président [[Lyndon Johnson]] juste après l'[[Assassinat de John F. Kennedy|assassinat de Kennedy]] le {{date-|22 novembre 1963}}<ref name=FBIValenti>[[Joe Stephens]], [https://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2009/02/18/AR2009021803819.html Valenti's Sexuality Was Topic For FBI], ''[[Washington Post]]'', 18 février 2009</ref>. L'enquête visait notamment à déterminer si Valenti était [[homosexuel]], une accusation qui suffisait alors à briser une carrière (le conseiller de Johnson [[Walter Jenkins]] dut ainsi démissionner peu de temps avant l'[[Élection présidentielle américaine de 1964|élection présidentielle de 1964]] pour cette raison) <ref name=FBIValenti/>. Hoover (qui n'était pas marié, fut pendant {{nobr|40 ans}} le compagnon de son « bras droit » [[Clyde Tolson]] et a, de ce fait, été soupçonné par certains historiens d'être lui-même homosexuel<ref name=FBIValenti/>) utilisait en effet les informations sur les élites obtenues par ses agents dans le cadre de ses tractations avec la [[Maison-Blanche]]<ref name=FBIValenti/>. Pendant les années 1950 et 1960, les dirigeants du FBI étaient de plus en plus préoccupés par l'influence des leaders des droits civiques. En 1956 par exemple, Hoover prit la rare décision d'envoyer une lettre ouverte dénonçant le {{Dr|T. R. M. Howard}}, un leader des droits civiques, chirurgien et riche entrepreneur du Mississippi qui a critiqué l'inaction du FBI pour résoudre les meurtres récents de George W. Lee, [[Emmett Till]] et d'autres Afro-Américains dans le sud. COINTELPRO servait à enquêter sur et stopper des organisations politiques dissidentes aux États-Unis, y compris les organisations non violentes et militantes, dont le [[Southern Christian Leadership Conference]], leader dans les droits civiques<ref name="latimes">{{lien web|langue=en|url=http://www.commondreams.org/views06/0308-27.htm |titre=A Break-In to End All Break-Ins|périodique=Los Angeles Times|format=HTML|consulté le=6 juin 2006|auteur=Allan M. Jalon|date=8 avril 2006}}</ref>. [[Martin Luther King, Jr.]] était une cible fréquente des enquêtes. Le FBI n'a trouvé aucune preuve de crime, mais a tenté d'utiliser des enregistrements d'actes sexuels de King pour l'intimider. Dans ses mémoires de 1991, le journaliste du ''[[The Washington Post|Washington Post]]'' Carl Rowan affirme que le FBI a envoyé au moins une lettre anonyme à King l'encourageant à se suicider<ref name="washingtonpost">{{lien web|langue=en|url=http://www.straightdope.com/columns/030502.html|titre=Was Martin Luther King, Jr. a plagiarist?|périodique=Washington Post|format=HTML|consulté le=2006-06-06|auteur=Cecil Adams|date=2003-05-02}}</ref>. Quand le président [[John F. Kennedy]] est abattu, c'est sous la juridiction de la police locale que sont faites les investigations, jusqu'à ce que le président [[Lyndon B. Johnson]] ordonne au FBI de prendre en charge l'enquête<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.fbi.gov/libref/historic/history/postwar.htm |titre=Postwar America: 1945–1960s|périodique=Federal Bureau of Investigation}}</ref>. Pour s'assurer qu'il n'y aura plus de confusion sur les homicides au niveau fédéral, le Congrès fait passer une loi qui en donne la charge au FBI. Après que RICO, la loi sur le racket, prend effet, le FBI commence à enquêter sur d'anciens groupes anti-prohibition, qui sont depuis devenus des façades pour le crime dans les principales villes et même des villes moyennes. Tout le travail du FBI est fait sous couverture et depuis ces groupes en utilisant les ressources financières de RICO pour les démanteler. Bien que Hoover ait initialement nié l'existence d'un réseau criminel organisé aux États-Unis, le Bureau a plus tard mené des opérations contre des syndicats du crime bien connus et des familles, incluant celles menées par [[Sam Giancana]] et [[John Gotti]]. La loi RICO est encore utilisée aujourd'hui pour tout crime organisé ou individu qui tomberait sous cette loi. Sous la présidence Reagan, cette loi fut utilisée pour condamner à de lourdes peines de prison des militants politiques d’extrême gauche impliqués dans le [[braquage de la Brink's de 1981]]. En 1967, le FBI réoriente le programme [[COINTELPRO]] en direction des mouvements noirs et notamment les [[Black Panther Party|Blacks Panthers]]. Dans une note interne, le FBI définit son objectif comme étant de « démasquer, briser, fourvoyer, discréditer, ou au moins neutraliser les activités des organisations nationalistes noires qui prêchent la haine ». Outre les méthodes de répression classiques (filatures, écoutes téléphoniques, lettres anonymes, agents doubles, etc), le FBI se livre à de la propagation de fausses nouvelles, comme dans le cas de [[Jean Seberg]]<ref>{{lien web|langue=en|titre=FBI admits Spreading Lies About Jean Seberg|date=14 septembre 1979|site=lipstickalley.com|lire en ligne=https://lipstickalley.com/threads/white-actress-jean-seberg-was-ruined-by-the-fbi-because-they-claimed-that-her-baby-daddy-was-a-black-panther-eventually-led-to-her-mysterious-death.1125602/}}</ref> et réalise des assassinats. Pour la seule année 1970, 38 militants sont tués lors de raids organisés contre les bureaux du BPP. Le {{date-|4 décembre 1969}}, le leader des Panthères de Chicago, [[Fred Hampton]], est exécuté dans son lit par un agent du FBI infiltré<ref name=":0">{{Article|langue=fr|auteur1=Marie-Agnès Combesque|titre=Comment le FBI a liquidé les Panthères noires|périodique=Le Monde diplomatique|date=1995-08-01|lire en ligne=https://www.monde-diplomatique.fr/1995/08/COMBESQUE/6545|consulté le=2018-02-03}}</ref>. == Après Hoover == En [[1975 aux États-Unis|1975]], après la mort de Hoover, le FBI s'installe dans son nouveau quartier général, baptisé « ''{{Langue|en|John Edgar Hoover FBI Building}}'' » en la mémoire de son inamovible directeur. Le Congrès vote aussi une loi limitant la durée de fonction des directeurs du FBI à un maximum de dix années. Au moins deux de ses agents étaient en poste en [[Amérique latine]] : [[Dan Mitrione]], qui est enlevé et assassiné en 1970 par les [[Tupamaros]] uruguayens, et [[Robert Scherrer]], qui fut l'un des premiers Américains informé de l'existence de l'[[opération Condor]] et transmis des renseignements obtenus via celle-ci afin que le FBI interroge aux États-Unis des militants présumés exilés. D'après [[Manuel Contreras]], le chef des services de renseignement chilien qui supervisait l'opération Condor, la [[CIA]] et le FBI étaient informés de la base de données utilisée dans le cadre de l’opération, lui ont fourni des informations et l'ont elles-mêmes utilisées<ref>{{Ouvrage|auteur1=Maurice Lemoine|titre=Les enfants cachés du général Pinochet. Précis de coups d’Etat modernes et autres tentatives de déstabilisation|éditeur=Don Quichotte|année=2015|passage=107-109}}</ref>. Le ''[[Hostage Rescue Team]]'' (« équipe de secours des otages »), une unité d'élite du FBI, chargée en particulier de la [[lutte antiterroriste]] et des crimes majeurs, fut créée en 1984 afin de préparer l'organisation des [[Jeux olympiques d'été de 1984|Jeux olympiques de 1984]]<ref name="history_rise">FBI, [http://www.fbi.gov/libref/historic/history/rise.htm Rise in International Crime]</ref>. Comme dans d'autres pays (dont l'Europe, avec la création de [[TREVI]]), la création de cette unité, qui travaille avec le [[Special Weapons And Tactics|SWAT]], fut influencée par la [[prise d'otages des Jeux olympiques de Munich]] en 1972. Elle comporte {{nobr|146 membres}} en janvier 2020<ref>{{Lien web|langue= fr|url=http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2020/09/15/federal-tactical-teams-21445.html?c|titre=Les équipes tactiques de seize agences fédérales US déployées lors des troubles de ces derniers mois|site= [[Ouest-France]]|auteur= Philippe Chapleau|année=15 septembre 2020 |consulté le= 15 septembre 2020}}.</ref>. La même année, le CART (''{{Langue|en|Computer Analysis and Response Team}}'') est créée pour s'occuper des problèmes de [[sécurité informatique]]<ref name="history_coldwarend">FBI, [http://www.fbi.gov/libref/historic/history/postcold.htm End of the Cold War]</ref>. À la fin des années 1980 et au début des années 1990, la guerre froide prenant fin avec la [[chute du Mur de Berlin]] en 1989, {{nobr|300 agents}} du FBI consacrés au contre-espionnage ont été ré-assignés dans des missions de prévention des crimes violents, désignés comme sixième priorité nationale des services de police. Le budget du FBI est alors amoindri, et le FBI se charge de plus en plus de missions d'assistance aux forces de police locales dans la traque des suspects franchissant les frontières des États fédérés. Le FBI poursuivit aussi le développement de ses activités de police scientifique, initiées dès 1924 avec un système de dactyloscopie ([[empreintes digitales]]), en analysant l'[[prélèvement ADN|ADN]]. À la suite de l'[[attentat du World Trade Center en 1993]], le FBI se concentre à nouveau, entre 1993 et 1996, sur la lutte antiterroriste. En 1993, il gère aussi les négociations avec les [[Davidiens]] lors du [[siège de Waco]], qui aboutit à la mort de {{nobr|82 personnes}}. Il enquête ainsi sur l'[[attentat d'Oklahoma City]] (1995), et arrête en 1996 [[Timothy McVeigh]]. Par ailleurs, depuis [[1994 aux États-Unis|1994]], en cas de [[bavure policière aux États-Unis]], le FBI peut être chargé de l'enquête<ref>Nicole Bacharan, ''Faut-il avoir peur de l’Amérique ? '', Paris, éditions du Seuil, 2005, {{ISBN|978-2-02-079950-8}}, {{p.|77}}</ref>. En 1998, le FBI crée le CITAC (''{{Langue|en|Computer Investigations and Infrastructure Threat Assessment Center}}'' pour le Centre d'enquêtes informatiques des risques de menace des infrastructures) et le NIPC (''{{Langue|en|National Infrastructure Protection Center}}'' pour le Centre national de la protection des infrastructures) afin d'augmenter ses capacités en matière de sécurité informatique et de lutte contre le [[cybercrime]]. L'agence fédérale augmente aussi ses capacités de surveillance électronique, s'adaptant aux évolutions des [[télécommunications]]. Après que le Congrès a fait passer les lois ''{{Langue|en|Communications Assistance for Law Enforcement Act}}'' (CALEA, 1994), ''{{Langue|en|Health Insurance Portability and Accountability Act}}'' (HIPA, 1996), et ''{{Langue|en|Economic Espionage Act}}'' (EEA, 1996), le FBI a donné suite en améliorant sa technologie en 1998, comme il l'avait fait avec le CART en 1991. == Depuis le 11 septembre 2001 == {{Article connexe|Guerre contre le terrorisme}} === Lettres de sécurité nationale et autres === [[Fichier:Fbi headquarters.jpg|vignette|[[J. Edgar Hoover Building]], le siège du FBI depuis [[1975]].]] Le ''[[USA Patriot Act]]'' donna un pouvoir accru au FBI, notamment via l'usage des [[lettres de sécurité nationale]] (NSL), obligeant toute personne, physique ou morale, à lui transférer toute [[donnée personnelle]] intéressant le FBI, sans avertir la personne concernée par cette surveillance<ref name=BG>Barton Gellman, [https://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2005/11/05/AR2005110501366.html The FBI's Secret Scrutiny - In Hunt for Terrorists, Bureau Examines Records of Ordinary Americans], ''[[Washington Post]]'', 6 novembre 2005</ref>. Le FBI a ainsi utilisé de façon exponentielle ces NSL, en en délivrant {{formatnum:200000}} entre 2003 et 2006<ref name=ACLU_NSL>[[ACLU]], [https://www.aclu.org/safefree/nationalsecurityletters/index.html National Security Letters]</ref>. Par ailleurs, le FBI a procédé entre 2002 et 2006 à la récolte illégale de données concernant plus de {{formatnum:3500}} [[écoutes téléphoniques|appels téléphoniques]]<ref>Carrie Johnson, [https://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2010/01/20/AR2010012002070.html Inspector general cites 'egregious breakdown' in FBI oversight], ''[[Washington Post]]'', 21 janvier 2010</ref>, faites sans NSL, visant entre autres des journalistes du ''[[Washington Post]]'' ([[Ellen Nakashima]], qui était basée à [[Djakarta]]) et du ''[[New York Times]]'' ([[Raymond Bonner]] et [[Jane Perlez]], également basés dans la capitale [[indonésie]]nne)<ref>John Solomon et Carrie Johnson, [https://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2010/01/18/AR2010011803982.html FBI broke law for years in phone record searches], ''[[Washington Post]]'', 19 janvier 2010</ref>. Fin 2003, Bush et [[John Ashcroft]], le ministre de la Justice, ont autorisé les agences à conserver les données acquises via les NSL, alors qu'elles étaient auparavant détruites si elles concernaient des personnes innocentées par la suite<ref name=BG/>. Il a même ordonné que ces données soient enregistrées sur des [[Système de traitement automatisé de données|systèmes de traitement de données]], à des fins d'[[exploration de données]] (''{{Langue|en|data mining}}'') tandis que l'{{lien|trad=executive Order 13388}} (''{{Langue|en|Further Strengthening the Sharing of Terrorism Information To Protect Americans}}'') étendit l'accès à ces bases de données aux gouvernements locaux, étatiques et tribaux, ainsi qu'aux {{citation|entités appropriées du secteur privé}}, entités non définies<ref name=BG/>. Fin décembre 2003, la ''[[Proactive Data Exploitation Unit]]'' (unité proactive d'exploitation de données), dirigée par Gurvais Grigg, fut envoyée à [[Las Vegas]], placé sous alerte orange, afin d'analyser les données concernant tous les visiteurs de la ville, à la recherche de liens éventuels (coups de téléphone, etc.) à des personnes soupçonnées de terrorisme<ref name=BG/>. En janvier 2004, le FBI a mis sur pied l'{{lien|trad=Investigative Data Warehouse}}, fondée sur le même logiciel d'[[Oracle Corporation|Oracle]] utilisé par la [[CIA]], afin d'exploiter ces données<ref name=BG/>. Les instructions ministérielles d'Ashcroft permettaient aussi, pour la première fois, au FBI d'intégrer les données provenant des deux filiales de [[Reed Elsevier]], [[LexisNexis]] et {{lien|trad=ChoicePoint}}, qui combinent des données personnelles provenant du secteur privé et public, à ses systèmes de traitement (les précédents ministres de la Justice considéraient que cela violerait le {{lien|trad=Privacy Act of 1974|fr=Privacy Act de 1974}}) <ref name=BG/>. === ''{{Langue|en|Sneak and peek warrant}}'' === Le ''{{Langue|en|Patriot Act}}'' instaurait aussi les ''{{lien|trad=Sneak and peek warrant}}'' ({{nobr|section 213}}), c'est-à-dire des [[perquisition]]s menées en l'absence de la personne concernée par la perquisition, qui peuvent être utilisées dans le cadre de toute [[enquête judiciaire]] (y compris pour des simples délits, ou ''{{lien|trad=misdemeanor}}''). Ces mandats ont dû être amendés à la suite de la décision d'un juge les déclarant anticonstitutionnels, en raison de la violation du {{4e|amendement}} de la Constitution, dans l'affaire {{lien|trad=Brandon Mayfield}}, un avocat de Portland victime d'une telle perquisition et accusé de terrorisme parce que le FBI prétendait avoir identifié ses [[empreintes digitales]] sur des explosifs trouvés à Madrid après les [[attentats de Madrid du 11 mars 2004|attentats du {{date-|11 mars 2004}}]] — Mayfield a été par la suite innocenté, le FBI s'étant trompé. 763 mandats de ce genre avaient été accordés en 2008, dont seulement trois concernaient des affaires de terrorisme : les deux tiers (65 %) concernaient des affaires de [[stupéfiant]]s <ref>DRC Net, [https://www.nouvelobs.com/rue89/rue89-monde/20091003.RUE2806/le-patriot-act-americain-vise-plus-les-dealers-que-les-terroristes.html Le Patriot Act américain vise plus les dealers que les terroristes], ''[[Rue89]]'', nouvelobs.com, 3 octobre 2009</ref>. === Réorganisation du FBI par Robert Mueller === [[Robert Mueller]] est nommé directeur du FBI sept jours avant les [[attentats du 11 septembre 2001]]. Quelques mois plus tard, en réponse à ces attentats et dans le contexte de la « [[guerre contre le terrorisme]] » proclamée par l'[[administration Bush]], Mueller appelle à une réforme du mode de fonctionnement de l'agence. C’est ainsi qu’un tiers des agents du FBI (soit plus de {{nombre|1800|personnes}}) sont réaffectés au [[renseignement]] et au [[contre-terrorisme]]<ref name="NYT" />. L'agence, à court de personnel pour lutter contre la [[délinquance en col blanc]], peine à mener les enquêtes dans les milieux financiers à la suite de la [[crise des subprimes]] et à la [[crise financière de 2008]]<ref name="NYT" />. Le FBI est alors chargé notamment des enquêtes sur [[Fannie Mae]], [[Freddie Mac]], l'[[American International Group]] et la banque en faillite [[Lehman Brothers]]<ref name="NYT" />. === Création du ''{{Langue|en|Terrorist Screening Center}}'' et ''{{Langue|en|watchlist}}'' === En novembre 2003, l'[[administration Bush]] crée le ''[[Terrorist Screening Center]]'', une agence fédérale dépendante du FBI, consacrée à l'[[identifiant|identification]] et au stockage des données concernant les personnes suspectées d’être [[terroriste]]s par une ou plusieurs agences gouvernementales américaines, ou par des organisations alliées étrangères. L'agence, dotée d'une [[base de données]] informatisée (''{{Langue|en|Terrorist Screening Database}}'', TSDB), est chargée de centraliser les informations issues des différents organismes publics, fédéraux ou locaux. En 2005, son budget s'élevait à {{nobr|30 millions}} de dollars, tandis que le centre employait environ {{nobr|180 agents}}<ref>[http://www.govexec.com/dailyfed/0605/061405c1.htm {{en}} Government Executive .com]</ref>. Le TSDB comportait des [[Fichage des populations|fiches]] sur à peu près {{nombre|700000|personnes}} en avril 2007, avec une progression mensuelle moyenne de {{nombre|20000|personnes}} fichées<ref>Laurent Checola, [https://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-954031,0.html Six ans après le 11-Septembre, la surveillance des terroristes potentiels aux États-Unis demeure lacunaire], ''[[Le Monde]]'', 11 septembre 2007.</ref>. Outre la base de données TSDB, le FBI maintient une ''{{Langue|en|watchlist}}'' des personnes soupçonnées d'implication éventuelle dans le terrorisme, qui comportait {{nombre|400000|noms}} en [[septembre 2008]] ; {{formatnum:24000}} d'entre eux n'auraient pas du être inscrits sur cette liste selon un rapport du [[Département de la Justice des États-Unis|département de la Justice]] de mai 2009<ref>Ellen Nakashima, [https://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2009/05/06/AR2009050603968.html FBI's Lapses on Terrorist Watch List Put Nation at Risk, Report Warns], ''[[Washington Post]]'', 7 mai 2009.</ref>. === Divers === Le {{date-|17 octobre 2008}}, le FBI annonça publiquement le succès de son opération d'[[Agent de pénétration|infiltration]] du forum [[DarkMarket]], une opération contre la [[cybercriminalité]] qui dura deux ans et qui a abouti à l'arrestation de {{nobr|56 personnes}} dans le monde, empêchant, selon l'agence, la perte&nbsp;{{par&nbsp;qui}} de {{nobr|70 millions}} de dollars<ref>[http://www.fbi.gov/pressrel/pressrel08/darkmarket101608.htm Communiqué du FBI concernant l'opération d'infiltration de DarkMarket]</ref>. Dix [[Service des agents illégaux russe et soviétique|agents ''illégaux'']] du [[Service des renseignements extérieurs de la fédération de Russie|SVR]] (neuf Russes et une Américano-péruvienne) ont été arrêtés le {{date|27|juin|2010}} par le FBI<ref>{{fr}} [https://pierrelorrain.com/index.php/blog/espionnage-burn-after-reading-a-washington ''Espionnage : Burn After Reading à Washington ?''] [[Pierre Lorrain (journaliste)|Pierre Lorrain]], {{1er}} juillet 2010.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |titre=Les "espions" russes arrêtés aux Etats-Unis, des citoyens sans histoires ? |périodique=Le Monde.fr |date=2010-06-29 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2010/06/29/les-espions-russes-arretes-aux-etats-unis-des-citoyens-sans-histoires_1380387_3222.html |consulté le=2021-02-14 }}</ref> et échangés le {{date|9|juillet|2010}} à l'aéroport de [[Vienne (Autriche)|Vienne]] contre quatre Russes accusés d'espionnage au profit des États-Unis et du [[Royaume-Uni]]<ref>{{Lien web |langue=fr-ca |prénom=Zone Aucun thème sélectionné- |nom=ICI.Radio-Canada.ca |titre=L'échange d'espions a eu lieu |url=https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/479662/echange-espions |site=Radio-Canada.ca |consulté le=2021-02-14}}</ref>{{,}}<ref>{{fr}} [https://pierrelorrain.com/index.php/blog/echange-de-vieux-procedes ''Échange… de vieux procédés''], [[Pierre Lorrain (journaliste)|Pierre Lorrain]], 9 juillet 2010</ref>. Un onzième homme a réussi à s'échapper à [[Chypre (pays)|Chypre]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Trois agents russes soupçonnés d'espionnage sont maintenus en détention |url=https://www.france24.com/fr/20100703-trois-agents-russes-maintenus-detention-espion-chapman-semenko-zottoli-mills |site=France 24 |date=2010-07-03 |consulté le=2021-02-14}}</ref>. En juillet 2010, le FBI a lancé une polémique à propos de l'utilisation de son sceau par le projet [[Wikipédia]]. Le bureau fédéral a demandé le retrait de son logo des pages de Wikipédia, qui a rejeté la requête. En effet, Wikipédia juge que l’image qu’elle héberge n’est ni un faux badge, ni une fausse carte d’identification, ni un faux insigne. « De fait, nous devons appliquer ce que dit la loi, et non pas l'interprétation de celle-ci que vous appelez de vos vœux », ironise Mike Godwin, l'avocat de Wikipedia, s'adressant au FBI<ref>[https://www.lemonde.fr/technologies/article/2010/08/04/le-fbi-veut-interdire-a-wikipedia-d-utiliser-son-sceau_1395450_651865.html ''Le Monde''&nbsp;-&nbsp;''Le FBI exige le retrait de son logo sur Wikipedia'']</ref>. Depuis cette réponse de l'encyclopédie en ligne, aucun commentaire n'a été formulé par le FBI. Le {{date-|19 janvier 2012}} au soir, le FBI ferme les {{nobr|18 sites}} du groupe Mega, dont le service de téléchargement direct [[Megaupload]], ainsi que le service de streaming [[Megavideo]]. En septembre 2012, le FBI annonce la mise en place, au coût d'un milliard&nbsp;de&nbsp;[[US$|$&nbsp;US]], d'un système de [[reconnaissance faciale]], la ''{{Lang|en|texte=Next Generation Identification}}'' ({{Lang|en|texte=NGI}}). Il s'agit d'une base de données nationale comprenant des [[photo d'identité judiciaire|photos d'identité judiciaire]], des images de l'[[iris (œil)|iris]], des enregistrements d'[[ADN]], des échantillons de voix et d'autres informations [[biométrie|biométriques]]<ref>{{article |langue=en|url=http://www.extremetech.com/extreme/135665-fbi-launches-1-billion-nationwide-facial-recognition-system|titre=FBI launches $1 billion nationwide facial recognition system|prénom1= Sebastian |nom1= Anthony|périodique= ExtremeTech|jour= 7 |mois= septembre |année= 2012|consulté le= 9 septembre 2012}}</ref>. En juin 2021, les médias annoncent une vague d'arrestation dues à l'[[ANOM Operation Trojan Shield|opération Trojan Shield]] plus communément connue du public sous le nom d'ANOM, nom d'un smartphone équipé d'un logiciel de messagerie qui a été utilisé par divers criminels pensant le système sûr. En fait, ce smartphone était fourni par le FBI. Cela permit l'arrestation de plus de {{nobr|800 personnes}} dans le milieu de la drogue notamment<ref name=RC20210608>{{article |url=https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1799718/centaines-arrestations-plusieurs-pays-telephones-fbi |titre=Crime organisé : spectaculaire coup de filet mondial |date=2021-06-08 |auteur1=Agence France-Presse |périodique=Agence France-Presse}}</ref>. == Le personnel == === Recrutement et formation === [[Fichier:Potential Agents on the FBI Fireing Range.jpg|vignette|Élèves de l'académie du FBI au [[stand de tir]].]] À titre d'exemple, au début de l'année 2005, le « Bureau » a reçu environ {{nombre|115000|candidatures}} pour n'en retenir que {{formatnum:2900}} {{no-ref}}. Les recrues sont formées dans la ''[[FBI Academy]]'' située sur le campus de [[Quantico]] en Virginie. C'est là que se trouve également la ''{{Langue|en|FBI National Academy}}'' qui s'occupe des cours de perfectionnement destinés aux policiers américains et étrangers chevronnés. Pour être admis au FBI, il faut être titulaire d'un diplôme universitaire et être âgé de 23 à {{nobr|37 ans}}. La moyenne d'âge est de {{nobr|30 ans}}, car on exige des recrues qu'elles aient acquis de l'expérience professionnelle. Environ un tiers des nouveaux agents viennent des [[forces armées des États-Unis]]{{no-ref}}, et les candidats sont désormais issus de toutes les couches sociales et groupes ethniques du pays alors que le Bureau a eu jusqu'aux années 1960, sous la direction d'E.J. Hoover, la réputation d'être réservé à la majorité WASP (''[[White Anglo-Saxon Protestant]]''). Les recrues arrivent à Quantico par groupes de cinquante et s'entraînent pendant dix-sept semaines aux techniques de filature, au tir ({{nobr|120 heures}}) et à l'utilisation des techniques de [[police scientifique]]. Ce premier entraînement est suivi de deux années de formation sur le terrain. Les agents fédéraux sont souvent surnommés les « G-men » (''{{Langue|en|Government men}}''). En [[2003]], {{nombre|1200|agents}} ont été formés, ce qui est un record dans l'histoire du FBI. === Rémunération === Le revenu des employés du FBI varie selon leur statut et leur ancienneté. Le salaire annuel du directeur du FBI est fixé par les dispositions qui découlent de l'U.S. Code, paragraphe 5313, soit en 2023 un emploi de niveau III rétribué 195 000 dollars alors qu'à la même date les revenus annuels du directeur de la CIA étaient de 212 100 dollars, en tant d'emploi de niveau II. En plus du salaire annuel peuvent être ajoutées des primes - laissées à la discrétion du Président des États-Unis, pour services rendus. La rémunération du directeur est deux fois et demi plus élevée que celle d'un agent spécial, qui commence sa carrière avec une rémunération annuelle d'environ 78 000 dollars primes comprises, et qui la termine à 153 000 dollars, au même grade, lors de sa mise à la retraite. Les agents spéciaux, qui procèdent notamment aux arrestations, sont les mieux payés ; selon certaines sources émanant de journalistes américains, ils seraient payés environ {{combien|6000 dollars}} au début de leur engagement et leur salaire doublerait sur une durée de service de vingt-cinq ans. Les analystes de renseignements ont droit à une rémunération moyenne et les agents de support ont droit aux revenus habituels des agences fédérales de justice. === Sanctions disciplinaires === Début 2011, le FBI déclare qu'entre 325 et {{nobr|350 employés}} font chaque année l'objet d'une action disciplinaire, de la simple réprimande jusqu'à la mise à pied et qu'environ {{nobr|30 personnes}} sont licenciées chaque année, sur un total de {{nombre|34300|salariés}}<ref>{{en}} [https://edition.cnn.com/2011/US/01/27/siu.fbi.internal.documents/index.html?iref=allsearch CNN exclusive: FBI misconduct reveals sex, lies and videotape], CNN, 27 janvier 2011</ref>. == Directeurs == {{article détaillé|Directeur du Federal Bureau of Investigation}} Après la disparition de J.E.Hoover , le mandat des directeurs du FBI est fixé à une période d'exercice de dix années au maximum et ils ne peuvent en principe être démis qu'en raison d'une faute grave, ce qui fut le cas en 1993 de William Sessions sous la [[présidence de Bill Clinton]]. En revanche, le limogeage surprise de [[James Comey]] par [[Donald Trump]] le {{date-|9 mai 2017}}, alors qu'il enquêtait sur les liens possibles entre des responsables de la campagne présidentielle de Trump et la Russie, suscite beaucoup de questions sur les raisons réelles de cette décision<ref>[https://www.huffingtonpost.fr/jean-eric-branaa/pourquoi-le-renvoi-de-james-comey-patron-du-fbi-par-donald-tru_a_22078930/?utm_hp_ref=fr-homepage Pourquoi le renvoi de James Comey, patron du FBI, par Donald Trump pourrait provoquer une grave crise aux États-Unis], Jean-Eric Branaa, Huffington Post, 10 mai 2017</ref>. === Directeur adjoint === Deuxième dans la hiérarchie du FBI, le directeur adjoint est Paul Abbate depuis février 2021. == Dans la culture populaire == * La série [[the night agent|''The Night Agent'']] produite et distribuée par la plateforme [[Netflix]] raconte l'histoire d'un employé du FBI au sous sol de la maison blanche et qui doit s'occuper d'un téléphone qui ne sonne que très rarement * La série ''[[Mindhunter]]'' produite et distribuée par la plateforme [[Netflix]] raconte l'histoire de la création au sein du FBI d'une unité d'élite spécialisée en profilage de [[Tueur en série|serial killers]]. * La série ''[[Sur la piste du crime]]'' créée par [[Quinn Martin]] produite par la chaîne [[American Broadcasting Company]] traite des activités du FBI à travers les Etats-Unis. * La série ''[[FBI : Portés disparus]]'' créée par [[Hank Steinberg]] raconte l'histoire d'une unité du FBI chargée d'enquêter sur les personnes disparues à [[New York]]. * La série ''[[Sue Thomas, l'œil du FBI]]'' créée par [[Dave Alan Johnson]] et [[Gary R. Johnson]] raconte l'histoire de la première agente du FBI atteinte de surdité. * Dans la [[saison 6 de Scandal|saison 6]] de la série télévisée ''[[Scandal (série télévisée)|Scandal]]'', Angela Webster (jouée par [[Saycon Sengbloh]]) est la directrice du FBI. * La série ''[[FBI : Duo très spécial]]'' raconte les enquêtes menés conjointement par [[Neal Caffrey]], un escroc notoire, et Peter Burke, un agent spécial du FBI * Il apparaît aussi dans la saga ''[[Grand Theft Auto]]'' sous le nom de FIB, qui est une parodie du vrai FBI. * Le FBI est aussi une unité jouable dans le jeu ''[[Tom Clancy's Rainbow Six: Siege]]'' avec Ash et Thermite (Attaque) Castle et Pulse (Défense). * Dans ''[[The Mentalist]]'', [[Patrick Jane]] (joué par [[Simon Baker]]) rejoint le FBI avec [[Teresa Lisbon]] ([[Robin Tunney]]) et [[Kimball Cho]] ([[Tim Kang]]), après avoir quitté le [[California Bureau of Investigation|CBI]]. * Dans la série TV ''[[The Blacklist]]'', [[Elizabeth Keen]] ([[Megan Boone]]) et [[Raymond Reddington]] ([[James Spader]]) travaillent pour le FBI dans une base secrète. * Dans la série TV ''[[Quantico (série télévisée)|Quantico]]'', l'histoire raconte l'entraînement des recrues à l’académie du FBI. * Dans la série TV ''[[X-Files]]'', les deux protagonistes sont agents du FBI. * Dans la série TV ''[[Esprits criminels]]'' et ses deux spin-off ([[Criminal Minds: Suspect Behavior]] et [[Esprits criminels : Unité sans frontières]]), les protagonistes principaux sont des agents du FBI (profilers) travaillant pour le DSC (département des sciences du comportement), unité d'élite à la poursuite de tueurs en séries. Dans [[Esprits criminels : Unité sans frontières]] les agents font plus précisément partie de l'''{{Langue|en|International Response Team}}'' (IRT) * Le mème « ''{{Langue|en|FBI Open Up !}}'' » qui parodie les perquisitions du FBI. * Dans ''Détective Conan'', Conan croyait qu'une professeure d'anglais de son ancien lycée était dans une organisation diabolique. Il est ensuite révélé que cette femme est un agent du FBI qui tente d'arrêter ladite organisation. * Dans les jeux ''[[Red Dead Redemption]]'' et ''[[Red Dead Redemption 2]]'', après avoir travaillé pour la [[Pinkerton National Detective Agency]], l'agent Edgar Ross travaille pour le FIB (ce qui est un anachronisme, car le FBI n'existe pas à l'époque de l'intrigue). * Dans la série ''[[FBI (série télévisée)|FBI]]'', les principaux protagonistes sont des agents de l'antenne du FBI à New York. * La série ''[[FBI: Most Wanted]]'' créée par [[René Balcer]] raconte la traque des personnes les plus recherchées par le FBI. * La série ''[[FBI: International]]'' créée par [[Dick Wolf]] raconte les activités du FBI dans un contexte international. * Le film ''[[FBI : Fausses blondes infiltrées]]'' est une comédie policière réalisée par [[Keenen Ivory Wayans]]. * Le film ''[[Arrête-moi si tu peux]]'' de [[Steven Spielberg]] raconte l'histoire d'un agent du FBI Carl Hanratty à la poursuite de l'escroc [[Frank Abagnale, Jr.]]. * Le film ''[[Insaisissables]]'' de [[Louis Leterrier]] met en scène la course-poursuite entre le FBI et un groupe de quatre illusionnistes. * Le film ''[[I Was a Communist for the FBI]]'' est un film américain réalisé par [[Gordon Douglas]] en [[1951]] dans le cadre du début de la [[Guerre froide]] et du [[Maccarthysme]]. * La série ''[[Bones]]'' créée par [[Hart Hanson]], L'agent du FBI [[Seeley Booth]] travaille avec le [[Temperance Brennan|{{Dr|Temperance Brennan}}]] * Dans l'univers fictif de la [[Fondation SCP]], le FBI apparaît sous le nom de « ''{{Langue|en|Unusual Incident Unit}}'' ». * Dans le jeu [[Ready or Not (jeu vidéo)|Ready Or Not]], le FBI était présent pendant la beta, mais depuis la sortie officielle du jeu l'agence est renommé FISA == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe=alpha}} === Références === {{Références}} == Annexes == {{Autres projets |commons=Category:Federal Bureau of Investigation |commons titre=le FBI |wikinews=Catégorie:Federal Bureau of Investigation }} === Bibliographie === * Fabrizio Calvi avec David Carr Brown, ''FBI, le Bureau raconté par les agents'', éditions Fayard 2010 {{ISBN|978-2-213-63869-0}} * Jacques Berlioz-Curlet, ''FBI : Histoire d'un empire'', Éditions Complexe, 2005 {{ISBN|978-2-8048-0055-0}} * [[John E. Douglas|John Douglas]], ''Agent spécial du FBI : J'ai traqué des serial killers'', Éditions du Rocher, 1997 {{ISBN|978-2-268-02720-3}} * Robins-N, ''Le FBI et les écrivains'', [[Éditions Albin Michel]], 1997 {{ISBN|978-2-226-08613-6}} * Marc Dugain, ''[[La Malédiction d'Edgar]]'', Folio {{ISBN|978-2-07-033967-9}} * [[Robert Ressler|Robert K. Ressler]] et Tom Shachtmann, ''Chasseurs de tueurs'', [[Presses de la Cité]], 1993 {{ISBN|978-2-7242-7543-8}} === Articles connexes === * [[Police aux États-Unis]] * [[Codis]], [[base de données ADN]] fédérale gérée par le FBI * {{lien|trad=Integrated Automated Fingerprint Identification System}} (AFIS, base d'[[empreintes digitales]] fédérale gérée par le FBI) * [[Gestion de la perception]] * [[Terrorist Screening Center]] * [[Dix fugitifs les plus recherchés du FBI]] (FBI Ten Most Wanted Fugitives) * ''[[Proactive Data Exploitation Unit]]'', une unité du FBI spécialisée dans l'exploitation des données à des fins proactives * [[Liste des dirigeants des principales institutions des États-Unis]] * [[Commission indépendante contre la corruption]] * {{Lien|langue=en|trad=Independent Commission Against Corruption (Mauritius)|fr=}} * {{Lien|langue=en|trad=Independent Commission Against Corruption (New South Wales)|fr=}} * {{Lien|langue=en|trad=Independent Commissioner Against Corruption (Northern Territory)|fr=}} * {{Lien|langue=en|trad=Independent Commissioner Against Corruption (South Australia)|fr=}} * [[Christopher Voss]] === Liens externes === {{Liens}} * [http://www.forces-speciales.org/armees,defense,unites-etrangeres,page,hrt,mod,etranger-police.fr.html Page sur la Hostage Rescue Team] {{Palette|Services de renseignement américains|Police par pays}} {{Portail|renseignement|police|États-Unis}} [[Catégorie:Federal Bureau of Investigation|*]] [[Catégorie:Organisme fondé en 1908]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/FPS
FPS
{{Homonymie}} {{Sigle|3}} {{Autres projets|wikt=FPS}} == Anglais == '''FPS''' est un sigle qui peut désigner : * ''[[feet per second]]'', une [[Unité de mesure|unité]] [[Unités de mesure anglo-saxonnes|anglaise]] pour mesurer des [[vitesse]]s ; * ''[[first-person shooter]]'' (en français, [[jeu de tir à la première personne]]), un genre de [[jeu vidéo]] ; * ''[[frames per second]]'' (en français, [[images par seconde]]) ; * {{lien|United States Federal Protective Service}}, une agence [[États-Unis|américaine]] responsable de la protection des installations fédérales. == Français == '''FPS''' est un sigle qui peut désigner : * [[Fédération patriotique suisse]], une milice bourgeoise utilisée pour briser les grèves ; * [[formation personnelle et sociale]], un cours de [[enseignement secondaire|niveau secondaire]] anciennement enseigné au [[Québec]], et toujours en vigueur dans les autres provinces du [[Canada]] ; * [[forfait de post-stationnement]], mis en place en France à partir du {{date-|1 janvier 2018}} ; * [[Femmes prévoyantes socialistes]], en [[Belgique]] ; * [[Fédération des praticiens de santé]], un syndicat français qui représente des praticiens à diplôme de l'Union européenne et [[Praticien à diplôme hors Union européenne en France|hors Union européenne]] ; * [[formation aux premiers secours]], une formation destinée à permettre à une personne d'intervenir sur un malaise ou un accident ; * [[France protection sécurité]] ; * [[Fédération professionnelle des entreprises du sport et des loisirs]] ; * [[plates-formes de services]] ; * [[Fonds professionnels spécialisés]]<ref>Florence Moulin et Daniel Schmidt, ''Les fonds de capital investissement : principes juridiques et fiscaux'', Gualino / Lextenso éditions, {{3e|édition}} (à jour de la directive AIFM), décembre 2014, préface de Gérard Rameix (président de l'AMF), 800 p. {{ISBN|978-2-297-00582-1}}.</ref> ; * [[jeu de tir tactique|FPS tactique]] ; * [[facteur de protection solaire]], une caractéristique d'une [[crème solaire]] ; * [[Fédération de paintball sportif]] ; * [[France Poker Series]]. == Notes et références == {{Références}}
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Fl%C3%A9au%20d%27armes
Fléau d'armes
{{Voir homonymes|Fléau}} {{ébauche|arme}} [[Fichier:Klassischer-Flegel.jpg|vignette|redresse=1|Fléau d'armes.]] Le '''fléau d'armes''' est une [[arme blanche]] [[Arme contondante|contondante]] utilisée au [[Moyen Âge]] [[Europe|européen]]. Bien qu'il désigne un objet bien spécifique, de nombreuses inexactitudes qui se sont perpétuées au fil du temps ont conduit à une confusion avec des armes proches. Par exemple, au début du {{S-|XVII}}, le sculpteur Simon Guillain utilisait un fléau dans les rues dangereuses de Paris : ''Quand il marchoit dans les rues, il cachoit sous son habit un fléau. Il s'en servoit avec une dextérité et une vigueur sans pareilles''<ref>{{Ouvrage|nom1=|prénom2=|nom2=|titre=Mémoires inédits sur la vie et les ouvrages des membres de l'Académie royale de peinture et de sculpture : publiés d'après les manuscrits conservés à l'Ecole impériale des beaux-arts|passage=194|éditeur=|date=|lire en ligne=http://archive.org/details/mmoiresinditssur01acad|consulté le=2022-07-28}}</ref>''.'' == Description == Le fléau est une arme offensive composée d'une masse de fer retenue par un bout de chaîne, par une bande de cuir ou une [[Bielle (mécanique)|bielle]] à l'extrémité d'un bâton. La masse de fer est habituellement une sphère armée de têtes de clous, suspendue par un bout de chaîne à un bâton d'environ {{Unité|0.70|m}} de longueur. Pour les combattants à pied, le bâton était plus long afin qu'ils puissent atteindre les cavaliers<ref name=":0">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Eugène Viollet-le-Duc|titre=Dictionnaire raisonné du mobilier français de l'époque carlovingienne à la Renaissance|passage=Fléau.|lieu=Paris|date=1874}}</ref>. == Historique == [[Fichier:Fléau d'armes Chillon.jpg|vignette|redresse=1|Fléau d'armes à [[Château de Chillon|Chillon]].]] * '''Fléau d'armes''' : inspiré du [[Fléau (agriculture)|fléau]] du paysan (instrument agraire), il s'agit d'un fléau renforcé. Notons le même genre d'évolution en Orient avec le [[nunchaku]] (mais dont le maniement est très différent). * '''Goupillon''' : il s'agit d'une version plus dangereuse (tant pour l'utilisateur que pour la cible) du fléau. ** Au manche sont attachées deux ou plus souvent trois chaînes lestées d'une boule ; ** il est parfois conçu pour être utilisé à deux mains ; ** il est d'un usage plus tardif. == Spécifications == La configuration singulière du fléau en tant qu'arme articulée lui conférait les spécificités suivantes : * avantages : ** contre un adversaire équipé d'une arme offensive à capacité défensive (telle qu'une épée), la flexibilité du lien permettait à la masse de contourner l'arme que l'adversaire plaçait en barrage, rendant ainsi la parade difficile ; il pouvait même arriver que la masse et le lien s'enroulent autour de l'arme de l'adversaire, offrant de la sorte la possibilité de désarmer l'adversaire en tirant violemment en arrière le fléau d'armes ; ** contre un adversaire équipé d'un bouclier, la flexibilité du lien permettait à la masse de se rabattre sur l'adversaire quand elle passait par-dessus le bouclier ; ** l'articulation, augmentant le [[moment d'une force|moment de force]] de la frappe, l'arme frappait avec plus de violence. En outre, l'articulation rend la transmission de la force sensiblement différente d'une arme non-articulée (pas de choc retour sur le manche dû à l'impact). * inconvénients : ** maniement malaisé, demandant un plus grand entraînement sous peine de se blesser ; ** nécessité d'un certain espace pour frapper ; ** difficulté à effectuer une parade, d'où la nécessité d'un bouclier. == Usage == Ces armes étaient surtout utilisées en [[Allemagne]] et en [[Suisse]] ; en revanche il semblerait qu'elles n'étaient pas souvent employées en [[France]]<ref name=":0" />. Il en est rarement question dans les romans et chroniques. En effet, les manuscrits des {{XIIe s}}, {{XIIIe s}} et {{XIVe siècle}}s ne figurent qu'exceptionnellement des fléaux dans leurs vignettes. La dénomination de ces armes a dérivé au fil des siècles. Le [[Morgenstern (arme)|morgenstern]] désignait jusqu'au {{XIVe siècle}} une masse d'armes dont la masse était sphérique ou cylindrique et hérissée de pointes, tandis que l'actuel morgenstern était considéré comme une variante du fléau d'armes. == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == === Articles connexes === * [[Armement médiéval]] * [[Arme contondante]] * [[Morgenstern (arme)|Morgenstern]] / [[Masse d'armes]] * [[Nunchaku]] * [[Tribâton]] === Liens externes === * [http://jeanmichel.rouand.free.fr/chateaux/armes/fleau.htm Étoile du matin et goupillon] * Goupillon à deux chaînes : [http://www.play.net/images/weapons/morning_star.jpg 1] et [http://www.vie-medieval.com/images/perso/armes/fleau01.jpg 2] {{Palette|Armes blanches}} {{Portail|armes|Histoire militaire}} {{DEFAULTSORT:Fleau d'armes}} [[Catégorie:Arme blanche]] [[Catégorie:Armement médiéval]] [[Catégorie:Arme contondante]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/FTP
FTP
{{Homonymie}} {{Sigle|3}} {{Autres projets |wikt=FTP}} '''FTP''' est un sigle qui peut désigner : '''en [[français]]''' * [[Francs-tireurs et partisans]], mouvement de résistance mis en place par le [[Parti communiste français]] pendant la [[Seconde Guerre mondiale]] ; * [[Francs-tireurs partisans]], groupe antifasciste ayant commis dans les années 1990 des attentats contre des édifices appartenant à des mouvements d’extrême droite ; * [[France Télévisions Publicité]], [[régie publicitaire]] des chaînes du groupe [[France Télévisions]] ; *Francs-Tireurs Patriotes, un groupe de [[Rock identitaire français|RIF]]. '''en [[anglais]]''' * {{lang|en|''[[File Transfer Protocol]]''}} (en français, protocole de transfert de fichiers), [[protocole de communication]] destiné à l’échange informatique de fichiers sur un [[réseau informatique|réseau]] [[Suite des protocoles Internet|TCP/IP]] ; ** ''[[Ftp (Unix)|ftp]]'', commande [[UNIX]] qui utilise ce protocole ; ** ''[[Commande ftp|ftp]]'', commande [[DOS]] qui utilise ce protocole ; * {{lang|en|''[[File Transfer Profile]]''}}, profil de [[Bluetooth]] ; * {{lang|en|''Foiled twisted pair''}}, dénomination d’un type de [[paire torsadée]] ; * ''{{Lien|Federal Theatre Project|lang=en}}'', projet ayant pour objectif d’occuper les chômeurs américains issus de la grande dépression ; * {{lang|en|''[[Functional Threshold Power]]''}}, puissance de pédalage maximale sur une heure en cyclisme ; * ''[[Free to play]]'', un jeu vidéo en ligne, gratuit ; * ''[[Foster the People]]'', un groupe de pop rock américain originaire de Los Angeles.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Fournisseur%20d%27acc%C3%A8s%20%C3%A0%20Internet
Fournisseur d'accès à Internet
{{Voir homonymes|FAI|FSI}} [[File:Internet Connectivity Access layer.svg|thumb|alt=Options de connectivité Internet de l'utilisateur final à Tier 3/2 ISPS |Options de connectivité Internet de l'utilisateur final à Tier 3/2 ISPS]] Un '''fournisseur d'accès à Internet''' ou '''FAI''' (aussi appelé '''fournisseur de services Internet''' ou '''FSI'''<ref name="GDT">{{GDT|fournisseur d’accès Internet|fiche=2075021|consulté le=2022-06-21}}.</ref>) est un organisme (généralement une [[entreprise]] mais parfois aussi une [[Association à but non lucratif|association]]) offrant une connexion à [[Internet]], le [[réseau informatique]] mondial. == Histoire == Beaucoup d'entreprises de [[télécommunications]] sont également des FAI. Avec l'explosion de la [[bulle Internet]] au début des [[années 2000]], de nombreux FAI ont fait faillite, ou ont dû s'adapter pour survivre (restructuration, fusion, rachat). Le [[sigle]] « FAI » peut se décliner en deux sous-catégories : * '''FAIA''', pour '''Fournisseur d'Accès à Internet Associatif''', qui est géré par une association ; * '''FAIC''', pour '''Fournisseur d'Accès à Internet Commercial''', qui est géré par une entreprise. == Équipement et technique (fournisseur) == Les équipements d'un FAI forment un ou plusieurs réseaux autonomes (on parle d'ailleurs d'[[Autonomous System]]) ; les FAI ont la maîtrise complète de l'architecture, du dimensionnement et de l'organisation de leurs liaisons. === Raccordement de l'utilisateur au FAI === Le raccordement de l'utilisateur au FAI se fait généralement au travers d'une [[boucle locale]] : en cuivre ([[xDSL]]), en câble coaxial ([[Docsis]]), en fibre optique ([[Réseau FTTH|FTTx]]), par [[Boucle locale radio|radio]] ([[Wimax]] ou [[Borne Wi-Fi|hot-spot Wi-Fi]]) ou par satellite ([[Internet par satellite]]). La boucle locale est généralement gérée par un opérateur spécifique : opérateur [[Réseau FTTH|FTTH]] dans le cas de la fibre optique en France, [[opérateur de télécommunications]] dans le cas des réseaux historiques en cuivre ou en fibre, mais elle peut aussi être gérée par l'utilisateur lui-même{{refsou}}. Dans le cadre du développement du marché des [[smartphone]]s et des [[clé 4G]], l’accès à Internet peut aussi se faire à travers les [[réseaux de téléphonie mobile]] (notamment [[UMTS]], [[LTE (réseaux mobiles)|LTE]]) et [[5G]] ; les [[opérateur de réseau mobile|opérateurs de réseau mobile]] font alors fonction de FAI. === Raccordement du FAI à Internet === {{Article détaillé|Maillage de l'infrastructure Internet en France}} À la différence d'un abonné, qui se raccorde à Internet via un prestataire de services (le fournisseur d'accès), le fournisseur d'accès lui-même procède de manière différente. Dans le cas général, il est un maillon du réseau, transportant ses propres données (pour simplifier, le trafic de ses abonnés), mais aussi potentiellement les données d'autres opérateurs. ==== Raccordement à tout Internet (Transit IP) ==== {{Article détaillé|Transit IP|}}Le raccordement qui relie deux opérateurs est fondamentalement différent de celui qui relie un abonné à son fournisseur d'accès. En général, les routeurs des deux opérateurs vont en effet échanger, non pas une seule route (qui se résume à « la sortie, c'est par là ») mais plusieurs centaines de milliers de routes, indiquant comment joindre tous les autres opérateurs, en utilisant le protocole d'échange de routes [[Border Gateway Protocol|BGP]]. Ainsi, quand un opérateur est relié à 3 autres, il a appris, de 3 sources différentes, toutes les routes que chacun de ces opérateurs connaissait. Il pourra alors choisir la route qu'il jugera la plus efficace. Ce mode de raccordement entre opérateur, est appelé du [[Transit IP|transit]]. Le plus fréquemment, les fournisseurs de transit permettent ainsi à leurs clients d'accéder à la totalité d'[[Internet]] (cas général) dans le cadre d'un service contractuel et payant (la plupart du temps). ==== Échange de trafic (peering) ==== {{Article détaillé|Peering}} Une alternative au mode de connexion via le [[Transit IP|transit]] est, sur la même base technique, de n'échanger que quelques routes (typiquement celles menant à son propre réseau et ses propres clients). On parle alors d'accord de ''[[peering]]'' (échange entre pairs). Ce procédé technique de raccordement, sensiblement plus complexe que celui utilisé pour raccorder un abonné à son fournisseur, permet à l'opérateur de changer à tout moment ses accords de ''[[peering]]'', ou ses contrats de [[Transit IP|transit]], sans impact notable pour les utilisateurs finaux. Des opérateurs qui ont des [[Point of Presence|points de présence]] voisins préféreront généralement échanger directement leur flux sans passer par leur opérateur de [[Transit IP|transit]]. Cette approche offre deux avantages : elle limite les coûts de revient (ces échanges ne sont pas facturés), et améliore les performances (les échanges prennent une route plus courte). Il est alors question d'échange de trafic (''[[peering]]'') et l'endroit où il se produit est appelé [[Internet Exchange Point|point d'échange]] de trafic (''point de peering''). Cet échange est souvent gracieux mais lorsque l'échange entre deux FAI est déséquilibré ou que l'un des opérateurs se sent lésé, un dédommagement peut être mis en œuvre. ==== Mix Transit/Peering ==== Un opérateur, même de faible envergure, dispose en général de plusieurs contrats de [[Transit IP|transit]] (au moins deux, pour la redondance), et de plusieurs dizaines, voire centaines, d'accord de [[peering]]. C'est l'ensemble des opérateurs, échangeant entre eux des centaines de milliers de routes, qui forment Internet. Certains opérateurs ne s'occupent quasiment que de transport de données (par exemple de [[transit IP]]). D'autres proposent, contre paiement, un raccordement à des utilisateurs finaux, ce sont les fournisseurs d'accès à Internet. === Niveaux des opérateurs (''tiers'') === Il existe 3 niveaux (''tiers'') d'opérateurs internet<ref>{{ouvrage|langue=en|auteur=Glenn Warnock, Mira Ghafary, Ghassan Shaheen|titre=Alcatel–Lucent Service Routing Architect (SRA) Self–Study Guide: Preparing for the BGP, VPRN and Multicast Exams|passage=Chapitre 2.1|éditeur=''John Wiley & Sons''|année=2015|isbn=111887515X}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Christopher G. Brinton, Mung Chiang|titre=The Power of Networks: Six Principles That Connect Our Lives|passage=220-221|éditeur=Princeton University Press|date=04/10/2016|isbn=0691170711}}</ref> : * les opérateurs de niveau 1 (''[[:en:Tier 1 network|tier 1]]'') n’achètent pas de [[Transit IP|transit]] et voient la totalité d'Internet par des [[Peering|peerings]] avec d'autres grands opérateurs (au moins avec tous les autres [[:en: Tier 1|tier 1]]), plus leurs clients [[Transit IP|transit]] ; * les opérateurs de niveau 2 (''[[:en: Tier 2 network|tier 2]]'') dépendent d'une offre de [[Transit IP|transit]], et disposent d'accords de [[peering]] avec certains réseaux ; * les opérateurs de niveau 3 (''tier 3'') dépendent d'une offre de [[Transit IP|transit]], et n'ont aucun [[peering]]. Indépendamment de son niveau (''tier''), tout opérateur Internet est susceptible de proposer à son tour une offre de [[Transit IP|transit]]<ref>{{Lien web|auteur=Vincent Mialon|titre=Comprendre Internet : les opérateurs|url=http://www.lavienumerique.com/articles/86496/comprendre-internet-operateurs.html|éditeur=''lavienumerique.com''|année=2009|consulté le=28 mai 2012}}.</ref> à d'autres opérateurs. Les opérateurs de niveau 1 (''[[:en:Tier 1 network|tier 1]]'') imposent des contraintes fortes<ref>{{Lien web|langue=en|auteur1=William B. Norton|titre=Peering 101|url=https://www.nanog.org/meetings/nanog45/presentations/Norton_Peering101_v0_N45.pdf|site=North American Network Operators Group (NANOG)|date=21 octobre 2008|consulté le=3/3/2018}}</ref> aux opérateurs qui souhaitent négocier un accord de [[peering]]. En effet, un tel opérateur (client potentiel d'une offre de [[Transit IP|transit]]) deviendrait alors concurrent. == Services (client) == Les différences entre les offres se font sur les tarifs, la [[bande passante]] (montante et descendante) offerte, et le support clientèle mais aussi sur les services ajoutés tel que l'[[hébergeur web|hébergement de site web]], l'accès à des boîtes de [[courrier électronique]], l'accès à [[Usenet]]. Le particulier néophyte s'intéressera surtout à la facilité d'utilisation et à la documentation et se méfiera de la qualité souvent variable du support, les plus avancés lorgneront du côté de meilleur rapport prestations techniques/prix, le professionnel s'intéressera surtout à la tolérance aux pannes et demandera des garanties de service (les SLA : Service Level Agreement). Par ailleurs, d'autres différences techniques peuvent exister, notamment la disponibilité d'adresse [[IPv6]] ou [[IPv4]] fixes. Trois types de services débits sont actuellement commercialisés : * l'[[accès à internet par ligne commutée]] (voix : 56 kbit/s) ; * l'[[accès à internet à haut débit]] ([[ADSL]], ADSL2 : 2 M à 24 Mbit/s) ; * l'[[accès à internet à très haut débit]] ([[VDSL2]], Fibre optique: 100 Mbit/s +). === Offres ''triple play'' === {{Article détaillé|Triple play (télécommunications){{!}}Triple play}} Les offres d'accès internet par ADSL françaises s'accompagnent maintenant la plupart du temps d'un accès à la télévision et du téléphone gratuit vers les fixes en France. Il s'agit des offres ''[[Triple play (télécommunications)|triple play]]''. C'est par la prise téléphonique que les données arrivent chez l'abonné. Un boîtier fourni par le FAI sépare alors les flux et les redirige vers la télévision, le téléphone ou l'ordinateur. L'inconvénient majeur des offres ''[[Triple play (télécommunications)|triple play]]'' se révèle en cas de panne : l'abonné est alors privé de télévision, de téléphone, et d'internet. La qualité du téléphone n'est pas toujours parfaite, ''idem'' pour la télévision. Mais le principal avantage est bien évidemment le prix. Au lieu de payer séparément trois fournisseurs, l'abonné reçoit tout en même temps et pour un prix peu élevé (qui dépend des fournisseurs). === Offres ''quadruplay '' === Avec l'intégration du '''téléphone mobile''' dans les offres triple play, l'offre globale, appelée '''quadruplay''' devient très pratique pour le particulier. Tous les FAI n'offrent pas encore cette offre début 2010. Ils restent encore généralement sur l'offre triple play. Fin 2010, la situation des offres change : Bouygues Telecom (le lundi 25 mai 2009, sous le nom d'offre ''Ideo'') fut le premier FAI à inaugurer son offre [[quadruple play]], suivi par SFR (25 août 2010 sous le nom de ''Multi-Packs''), Orange (le 19 août 2010 sous le nom d'''Orange Open''), et Free à la sortie de sa Freebox V6 Revolution (le 14 décembre 2010 sous le nom de l'offre ''Révolution'') et annonce le réseau [[Free mobile|Free Mobile]] pour le 12 janvier 2012. Le prix devient plus élevé avec le rajout du téléphone mobile, en plus de la télévision, de la téléphonie fixe, et d'internet en illimité. === Technologies de connexion === Plusieurs types d'accès sont possibles, par exemple un accès via le [[réseau téléphonique commuté]] (RTC) repose sur un système de modulation-démodulation (un [[modem]]) qui permet de convertir les informations numériques binaires de l'ordinateur en signal pseudo analogique transitant sur les lignes de télécommunications (paire de cuivre, [[Satellite de télécommunications|satellite]], [[fibre optique]]). Il existe de nombreux types d'accès à Internet, usuellement ordonnés par l'ancienneté de la technologie et la vitesse atteignable : * [[Modem]] 56K ; * [[Réseau numérique à intégration de services|RNIS]] (Réseau numérique à intégration de services) ; * [[T-carrier]] : T1, T2, T3 ; * [[Modem câble]] ; * [[Digital subscriber line|xDSL]] dont l'[[ADSL]] ; * [[WiMAX]] ; * [[McWILL]] ; * [[Borne Wi-Fi]] ; * [[Hybride fibre coaxial]] (HFC, [[Docsis]]) ; * [[Internet par satellite]] (mono ou bidirectionnel) ; * [[Réseau FTTH|FTTH]] (fibres optiques) ; * [[Routeur 4G/LTE|4G box]] (réseaux mobiles). === Itinérance === Certains fournisseurs proposent un service d'itinérance (''{{lang|en|[[Itinérance (téléphonie)|roaming]]}}'') permettant à leurs clients de se connecter n'importe où dans le monde via d'autres fournisseurs d'accès. Il est alors possible de se connecter pratiquement partout dans le monde via une ligne téléphonique au prix d'une communication locale ou nationale (et non internationale), via des points d'accès [[Wi-Fi]] ou des [[Réseau de téléphonie mobile|réseaux mobiles]]. === Courrier électronique === La plupart des fournisseurs proposent un accès à des boîtes de [[courrier électronique]]. L'accès au courrier électronique est parfois impossible si le point d'accès n'est pas celui du fournisseur ; ceci est notamment vrai pour le SMTP (courrier sortant), mais pas forcément pour le courrier entrant. === Hébergement de sites web === Un fournisseur d'accès peut parfois également proposer des offres d'[[Hébergeur web|hébergement]], allant d'un compte disposant d'une capacité de stockage de quelques [[octet|mégaoctets]], à un [[serveur dédié]] ou un hébergement en salle (l'utilisateur déposant alors sa machine dans une salle sécurisée et climatisée et profitant ainsi d'un accès permanent et à très large bande). == Obligations légales == Les FAI fournissent également, dans le cadre des obligations légales, et suivant les pays, des accès aux communications des clients aux services autorisés. == Satisfaction client == Les FAI sont la cible de nombreuses critiques de la part des utilisateurs et sont régulièrement montrés du doigt par les [[Association de consommateurs|associations de consommateurs]] pour leurs pratiques. Les fournisseurs d'accès connaissent ainsi des taux de satisfaction parfois critiques<ref>[http://www.lepost.fr/article/2010/09/28/2240207_fai-et-box-internet-le-choix-de-60-millions-de-consommateurs.html FAI et box internet : le choix de {{nobr|60 millions}} de consommateurs]</ref>. Les aléas des [[hotlines]] et du [[service après-vente]] ont encouragé{{référence souhaitée}} le développement de comportements de consommation alternatifs tel que le piratage de réseaux WIFI<ref>[http://www.numerama.com/magazine/16384-wifirobin-propose-le-piratage-du-wifi-securise-pour-les-nuls.html le piratage du Wifi sécurisé pour les nuls]</ref> ou le partage de celui-ci entre plusieurs foyers<ref>[http://www.digischool.fr/initiatives/connexion-internet-partage-wifi-fai-debit-2210.php Le partage de wifi]</ref>. == Enjeux politiques et sociétaux == Les FAI ont une place stratégique dans l'accès à Internet. De ce fait, ils sont au cœur d'enjeux politiques et juridiques, qui débouchent sur de vives polémiques. Cela concerne particulièrement la [[Loi pour la confiance dans l'économie numérique]], en France (2004). == Notes et références == {{Références|colonnes=2}} == Voir aussi == {{Autres projets | wiktionary=fournisseur d’accès à Internet | wikinews=Les internautes sont de plus en plus mécontents de leur fournisseur d'accès }} === Articles connexes === * [[Liste de fournisseurs d'accès à Internet pour particuliers]] * [[Éligibilité technique]] ''(et tests)'' * [[Internet en France]] * [[Association des fournisseurs d'accès et de services internet]] (AFA-France) <!-- MERCI DE NE PAS METTRE DE LIEN VERS DES COMPARATIFS OU DES SITES D'ACTUALITÉS À PROPOS DES FAI. CEUX-CI SONT À PLACER DANS L'ARTICLE [[Liste des fournisseurs d'accès à Internet]] --> {{Portail|Internet|Télécommunications}} [[Catégorie:Fournisseur d'accès à Internet| ]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Felidae
Felidae
{{Sous-titre/Taxon|nsd1=Félidés|nv1=Félins}} {{Redirect|Félin}} {{Voir homonyme|Felidae (film)}} {{Taxobox début | animal | Felidae | The_Felidae.jpg | De gauche à droite et de haut en bas : un [[Tigre du Bengale]], un [[Lynx du Canada]], un [[Serval]], un [[Puma]], un [[Chat viverrin|Chat pêcheur]], un [[Chat de Temminck]], un [[Ocelot]] et un [[Felis silvestris|Chat sauvage]].}} {{Taxobox | embranchement | Chordata}} {{Taxobox | sous-embranchement | Vertebrata}} {{Taxobox | classe | Mammalia}} {{Taxobox | infra-classe | Placentalia}} {{Taxobox | super-ordre | Laurasiatheria}} {{Taxobox | ordre | Carnivora }} {{Taxobox | sous-ordre | Feliformia }} {{Taxobox | infra-ordre | Feloidea }} {{Taxobox taxon | animal | famille | Felidae | [[Johann Fischer von Waldheim|G.Fischer]], [[1817]]}} {{Taxobox taxons | sous-famille | * [[Felinae]] (« petits félins » ) * [[Pantherinae]] (« grands félins ») *†[[Machairodontinae]] (« félins à dents de sabre ») *†[[Proailurinae]]<ref name="McKenna & Bell">{{Ouvrage|prénom1=M. C.|nom1=McKenna|auteur2=Bell, S. K.|titre=Classification of Mammals|éditeur=Columbia University Press|année=2000|pages totales=631|page=230|isbn=978-0-231-11013-6|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=zS7FZkzIw-cC&pg=PA230|titre chapitre=Family Felidae Fischer de Waldheim, 1817:372. Cats}}</ref> }} {{Taxobox fin}} Les {{dfn|Félidés}} ({{dfn|Felidae}}) ou {{dfn|Félins}} sont une [[Famille (biologie)|famille]] de [[mammifères]] [[placentaires]] de l'ordre des [[Carnivora|carnivores]] et du sous-ordre des [[féliformes]]. Si on exclut le [[taxon]] fossile des [[Proailurinae]], qui ne possède qu'un seul et unique [[Genre (biologie)|genre]] connu, on y distingue trois [[sous-famille (biologie)|sous-familles]] : les « petits félins » ([[Felinae]]), les « grands félins » ([[Pantherinae]]) et les félins dit « à dents de sabre » ([[Machairodontinae]]), [[extinction des espèces|aujourd'hui éteints]]. Parmi leurs traits caractéristiques figurent leur [[Tête (anatomie)|tête]] ronde au crâne raccourci, leur [[mâchoire]] dotée d’environ trente [[dent]]s, et leurs [[griffe (anatomie)|griffes]] rétractiles, exception faite du [[chat viverrin]] et du [[chat à tête plate]] (semi-rétractiles) et du [[guépard]] (non rétractiles). Les félins sont [[digitigrade]]s, c’est-à-dire qu’ils marchent en appuyant sur leurs doigts (la plante du pied ne se pose pas sur le sol). ''[[Proailurus lemanensis|Proailurus]]'', qui vivait en [[Eurasie]] il y a environ {{unité|25|millions}} d’années dans la période de l’[[Oligocène]], est à l'heure actuelle considéré comme le plus vieux fossile de félidé. On considère ''[[Pseudaelurus]]'' comme le dernier ancêtre commun des félins modernes. == Origine et évolution des Félidés == === Premiers félins === Les [[Carnivora|carnivores]] actuels partagent un ancêtre commun dont ils ont tous hérité et qui serait probablement rattaché aux [[miacis|miacidés]]. Ces petits carnivores forestiers seraient apparus il y a environ {{unité|60|millions}} d'années ([[million d'années|Ma]]) et avaient l'allure et la taille des [[genette]]s actuelles, avec un corps allongé et une longue queue. Il n'en reste que de rares fossiles dans l'hémisphère nord. L'origine des félins est mal documentée dans le registre des fossiles car les ancêtres des félidés vivaient en général dans les milieux tropicaux, qui n'offrent pas de bonnes conditions de [[fossilisation]]. Les espèces disparues considérées comme les plus proches de l'ancêtre des félins seraient ''[[Proailurus]]'' (un petit carnassier européen et arboricole apparu il y a {{unité|40|Ma}}) puis ''[[Pseudaelurus]]'' qui vivait il y a {{unité|9 à 20 Ma}} en Europe et en Asie et dont les félins actuels ont divergé il y a {{unité|14,5 Ma}}<ref name=leGuyader2020>{{article| titre=Les félins, rois de l'hybridation| auteur=Hervé le Guyader| périodique=[[Pour la science]]| date=avril 2020| numéro=510| pages=84-86}}.</ref>{{,}}<ref name=Li2019>{{article| langue=en| titre=Recombination-Aware Phylogenomics Reveals the Structured Genomic Landscape of Hybridizing Cat Species| auteur1=Gang Li| auteur2=Henrique V Figueiró| auteur3=Eduardo Eizirik| auteur4=William J Murphy| périodique=[[Molecular Biology and Evolution]]| volume=36| numéro=10| date=octobre 2019| pages=2111-2126| doi=10.1093/molbev/msz139}}.</ref>{{,}}{{note| groupe=alpha| Avant 2019 on estimait que le dernier ancêtre commun à tous les félidés remontait à {{unité|10.8|Ma}}<ref name="O’Brien2008" />.}}. === Dispersion des félins dans le monde === Selon étude de l'[[génome mitochondrial|ADN mitochondrial]] des espèces actuelles, publiée en 2006 dans ''[[Science (revue)|Science]]''<ref name=Johnson2006>{{article| langue=en| titre=The late Miocene radiation of modern Felidae: a genetic assessment| auteur1=W. E. Johnson| auteur2=E. Eizirik| auteur3=J. Pecon-Slattery| auteur4=W. J. Murphy| auteur5=A. Antunes| et al.=oui| périodique=[[Science (revue)|Science]]| date=6 janvier 2006| volume=311| numéro=5757| pages=73-77| doi=10.1126/science.1122277}}.</ref>, les félins auraient effectué deux vagues de migrations : il y a neuf millions d’années, les félins d’Asie se répandirent en Afrique et en Amérique à la faveur d’une baisse du niveau des océans ; puis, il y a un à quatre millions d’années les félins d’Amérique revinrent sur le vieux continent, notamment les [[lynx]] et les [[guépard]]s<ref name="O’Brien2008">{{Article|auteurs=Stephen O’Brien et Warren Johnson|titre=L’évolution des chats|journal=[[Pour la science]]|ISSN =0153-4092|no=366|date=avril 2008|résumé=http://www.pourlascience.fr/ewb_pages/a/article-l-evolution-des-chats-18330.php}}.</ref>. {{clr}} === Félins à dents de sabre === [[Fichier:Smilodon pop2 15.jpg|thumb |left|Reconstitution de ''[[Smilodon populator]]'', la plus grande [[espèce]] du [[genre (biologie)|genre]] ''[[Smilodon]]''.]] Les félins dits « à dents de sabre » ([[Machairodontinae]]) forment l'une des plus anciennes [[Sous-famille (biologie)|sous-familles]] de félidés, les plus vieux fossiles datent d'il y a plus de 16 millions d'années<ref>[http://paleodb.org/cgi-bin/bridge.pl?a=checkTaxonInfo&taxon_no=65494&is_real_user=1 Paleobiology Database: Machairodontinae basic info]</ref>. Ce groupe, partageant un [[ancêtre commun]] avec les ancêtres des [[félinés]] et des [[panthérinés]], se caractérise par une élongation plus ou moins grande des canines et se répartit en quatre [[tribu (biologie)|tribu]]s de rang inférieur : [[Metailurini]], [[Smilodontini]], [[Machairodontini]] et [[Homotherini]]. À noter que des caractéristiques similaires chez d'autres familles éteintes de mammifères [[Carnivora|carnivore]]s [[féliformes]] sont visibles : les [[Nimravidae]] et les [[Barbourofelidae]] (ce groupe partage un ancêtre commun avec les félins). Il s’agit d’un phénomène de [[convergence évolutive]] qui apparaît aussi chez les animaux de toute période comme les [[sparassodonte]]s (des proches parents éteints des [[marsupiaux]]), tels les ''[[Thylacosmilus]]'', ou encore les [[gorgonopsien]]s (des [[Therapsida|thérapsides]] prédateurs appartenant à un groupe comprenant des [[mammaliaformes|ancêtres de mammifères]]), tel ''[[Inostrancevia]]''. Les [[Machairodontinae]], comme les genres ''[[Smilodon]]'' ou ''[[Homotherium]]'' dont les derniers représentants se sont éteints il y a environ {{unité|10000|ans}}, probablement en raison de leur hyper-spécialisation<ref>{{lien web |titre=Muséum de bourges : Faune préhistorique<!-- Vérifiez ce titre --> |url=http://www.museum-bourges.net/museum-faune-préhistorique-83.html |site=museum-bourges.net |consulté le=06-10-2023}}.</ref> : l’étude de leur squelette révèle des lésions dues à l’extension ou à la flexion des attaches des muscles et des ligaments<ref>{{article|langue=en|auteurs=A.D. Rincón, F.J. Prevosti et G.E. Parra|titre=New Saber-Toothed Cat Records (Felidae: Machairodontinae) for the Pleistocene of Venezuela, and the Great American Biotic Interchange|revue=The Society of Vertebrate Paleontology|date=mars 2011|vol=31}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=en|auteurs=M.J. Salesa, M. Antón, G. Siliceo, M.D. Pesquero et L. Alcalá|titre=First Evidence of Pathology in the Forelimb of the Late Miocene Saber-Toothed Felid ''Promegantereon ogygia'' (Machairodontinae, Smilodontini)|revue=The Anatomical Record|date=juin 2014|vol=297|résumé=http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/ar.22902/abstract}}</ref>. == Anatomie et caractéristiques physiques == Les différentes espèces de félins ont des poids et tailles variés qui vont de {{unité|1.5|kg}} pour le [[chat à pattes noires]] à plus de {{unité|300|kg}} pour le [[tigre]]. Pourtant, malgré leurs différences, les félins partagent de nombreux points communs. === Squelette et musculature en général === Qu’ils soient grands ou petits, l’une des principales caractéristiques communes aux félins est leur squelette flexible, plus particulièrement au niveau de la colonne vertébrale, offrant une grande souplesse, aidée aussi par des muscles du dos eux aussi très souples. Les omoplates et les clavicules sont assez libres de mouvement, retenues par très peu de ligaments, et permettent une grande diversité de mouvements. Les muscles les plus développés sont ceux des pattes arrière, pour que les félins puissent faire de grands sauts et courir vite (jusqu’à {{unité|120|km/h}} pour le [[guépard]]). La morphologie des félins est donc parfaitement adaptée à la chasse, ce qui est nécessaire à leur survie. Mais chaque félin est différent, et, selon le type de proie qu’ils convoitent, ils s’adaptent physiologiquement. === Crâne === [[Fichier:Felis catus-skull-drawing.jpg|thumb|Le crâne d’un [[chat domestique]].]][[Fichier:Ojo de gata trim.jpg|thumb|Pupille en fente du chat domestique.]][[Fichier:Amur Tiger Panthera tigris altaica Eye 2112px.jpg|thumb|Pupille ronde du tigre.]][[Fichier:Cat tongue macro.jpg|thumb|Détail sur les papilles.]] La mâchoire raccourcie constitue une innovation de la famille des ''Felidae''. Le crâne est donc plus court que celui des autres carnivores, et possède en général moins de dents, mais cette forme augmente considérablement la force des morsures car permettant un puissant mouvement vertical de la mâchoire. L’articulation de la mâchoire ne permet pas les mastications horizontales, comme chez les [[ruminant]]s par exemple. L’élasticité de la [[Os hyoïde|chaîne hyoïde]], au-dessus du larynx, permet traditionnellement de séparer les grands félins ([[Pantherinae]]) des petits ([[Felinae]])<ref name="Kneissl">{{Ouvrage | langue=en | auteur1=Gerald E. Weissengruber, Gerhard Forstenpointner, Sandra Petzhold, Claudia Zacha et Sibylle Kneissl | titre=Anatomical Imaging | année=2008 | passage=15-21 | isbn=978-4-431-76932-3 | lire en ligne=http://www.springerlink.com/content/q0280461h778n86r/ | consulté le=2 mai 2010 | titre chapitre=Anatomical Peculiarities of the Vocal Tract in Felids}}.</ref>. Les [[vibrisse]]s (plus communément appelées ''moustaches'') sont un élément important pour le sens du toucher. Autour du museau, sur le menton, les joues et les sourcils, elles sont implantées à des endroits stratégiques pour une plus grande sensibilité. Comme les poils, elles tombent et repoussent au fur et à mesure de la vie du félin. L’orientation de certaines d’entre elles peut être modifiée sous l’action de muscles faciaux. ==== Yeux ==== Les yeux sont positionnés vers l’avant, ce qui permet la [[vision binoculaire]], très importante chez les [[prédateur]]s. L’angle de vision binoculaire est de 130°, pour un champ de vision total de 287°, contre seulement 180° chez l’[[homme]]<ref name="encyclo">{{Ouvrage | langue=fr | auteur1=Rémy Marion, Catherine Marion, Géraldine Véron, Julie Delfour, Cécile Callou et Andy Jennings | titre=Larousse des Félins | éditeur=LAROUSSE | année=2005 | pages=224 | isbn=2-03-560453-2}}.</ref>. Leur [[pupille]] peut se contracter, devenant selon les espèces, petite et ronde ou en forme de fine fente verticale en pleine lumière, et grosse et ronde en l’absence de luminosité. Le {{lang|la|''[[tapetum lucidum]]''}}, qui tapisse le fond de la [[rétine]], permet la réflexion de la lumière et favorise la [[Nyctalopie|vision dans la pénombre]] : l’œil du félin est six fois plus sensible dans l’obscurité que l’œil humain. Les félins possèdent un grand nombre de [[bâtonnet]]s mais très peu de [[Cône (biologie)|cônes]], comparativement à l’œil humain qui en possède six fois plus. De plus, ces cônes absorbent principalement la lumière verte et très peu le bleu et le rouge : les félins voient principalement leur environnement en nuance de gris<ref name="jackson">{{Ouvrage | titre = Les félins, toutes les espèces du monde | éditeur = Delachaux et Niestlé | collection = La bibliothèque du naturaliste | auteur = Peter Jackson et Adrienne Farrell Jackson | langue = fr | année = 1996 | lieu = Paris | pages = 272 | isbn = 2-603-01019-0 | passage = <!-- à quelle(s) page(s) ? -->}}.</ref>{{référence insuffisante}}. Mais, pour les prédateurs, percevoir les couleurs est moins important que de percevoir les mouvements, et cela ne handicape pas leur vision. Du fait de l’emplacement de leur [[fovéa]], où se concentre la majorité de leurs cellules photosensibles, un félin tourne la tête plusieurs fois avant de sauter sur une proie, afin de gagner en précision. ==== Oreilles ==== Les oreilles des félins sont très sensibles et nombre d’entre eux repèrent leur proie à l’ouïe, tel le [[serval]]. D’une grande mobilité, elles sont en outre un organe de communication corporelle important. Les facultés de l’oreille féline étant bien supérieures à celle de l’humain. Les oreilles sont sensibles à la température et sont un lieu de déperdition de chaleur. C’est pourquoi les félins qui vivent dans des milieux froids ont de petites oreilles, comme l’[[Once (félin)|once]], au contraire du [[chat des sables]] qui a de larges pavillons pour évacuer la chaleur. Elles peuvent aussi dépendre des proies convoitées, plus grandes pour un animal qui fera peu de bruit et ''vice versa'', car un large pavillon d’oreille répercute les sons et vibrations les plus ténus, permettant une grande précision pour la localisation des proies, par exemple si elles se cachent sous le sable. Certains félins comme le [[lynx]] et le [[caracal]] voient leurs oreilles surmontées de « plumets », touffes de poils fins d’environ {{unité|5|cm}}. ==== Organe de Jacobson ==== L’organe voméronasal ou [[organe de Jacobson]], situé près du palais, permet de « goûter » certaines odeurs bien spécifiques, comme les marques olfactives des autres félins. L’utilisation de cet organe se caractérise par le [[flehmen]], une grimace qui consiste chez les félins à ouvrir la gueule et découvrir les gencives. Il complète efficacement l’odorat, sens des félins le plus complexe à étudier. ==== Langue ==== [[Fichier:Panthera tigris amoyensis.jpg|thumb|left|Lapement du tigre.]] La langue des félins est tapissée de [[Papille#Papilles de la langue|papilles]] cornées orientées vers l’arrière qui lui permettent de faire la toilette, d’enlever en partie les poils de ses proies et de mieux racler leur chair. Les félidés, à l’instar du [[chat#Lapement|lapement du chat]], ont pour s'abreuver une technique différente du reste des mammifères. On a longtemps pensé que leurs papilles cornées servaient à retenir l’eau, mais il en va tout autrement. Alors que l’homme boit par la technique de [[wikt:succion|succion]] et que le chien, comme beaucoup d’autres vertébrés, plonge le museau et plie sa langue comme une cuillère, ce qui amène le liquide vers sa gueule, les félidés plient la pointe de la langue vers le bas et vers sa face dorsale pour effleurer le liquide, puis la retirent aussitôt, ce qui crée une colonne de liquide. Au moment où la gravité reprend le pas sur la [[Force d'inertie|force d’inertie]] et va faire retomber la colonne, ils referment leur mâchoire et aspirent alors une partie de cette colonne<ref>[https://www.youtube.com/watch?v=BlhaGk0i4Q8 Caméra à haute vitesse montrant le lapement du chat au ralenti].</ref>. Cette technique de lapement (en moyenne {{unité|4|lapées}} par seconde pour le chat, moins pour les félidés plus gros<ref>Les chercheurs en [[mécanique des fluides]] ont calculé que la fréquence de lapement augmente avec la masse élevée à la puissance −{{fraction|1|6}}.</ref>) a été modélisée mathématiquement et reproduite par un robot (disque de verre rond remontant par un piston à la même vitesse que la langue féline, soit {{unité|1|m/s}}<ref>[https://www.youtube.com/watch?v=2iqSRgSwj2E Robot mimant le lapement].</ref>). Une hypothèse expliquant cette technique sophistiquée met en cause la région extrêmement sensible du nez et des moustaches des félidés, ces derniers lapant en cherchant à maintenir cette région la plus sèche possible<ref>{{Article|langue=en |prénom1=Pedro |nom1=M. Reis et coll. |titre=How Cats Lap: Water Uptake by Felis catus |périodique=[[Science (revue)|Science]] |jour=11 |mois=novembre |année=2010 |volume=26 |pages=1231-1234 |doi=10.1126/science.1195421}}.</ref>. {{clr}} ==== Denture ==== {{Formule dentaire féline}} Les félins possèdent 28 à {{unité|30|dents}}. Leurs quatre [[canine]]s sont plus longues<!-- éventuellement ajouter : proportionnellement ? --> que celles des [[loup]]s et sont utilisées pour la mise à mort. Leur taille a même atteint {{unité|18|cm}} au temps des [[Smilodon|tigres à dents de sabre]]. Les {{unité|12|petites}} dents de devant, ou [[incisive]]s, servent à arracher les poils ou les plumes et la viande des os. Sur les côtés des mâchoires se trouvent les [[prémolaire]]s et les [[molaire (dent)|molaires]], également appelées dents jugales ; elles sont moins utiles pour les félins mâchant peu leur nourriture. Les dernières prémolaires supérieures et les premières molaires inférieures des félins sont aiguës et tranchantes et faites pour déchiqueter la viande. Ces dents particulières sont appelées les [[carnassière]]s. {{clr}} === Membres === [[Fichier:Puma concolor paw.jpg|vignette|Patte de puma.]] Le squelette des félins est caractérisé par une [[clavicule]] « flottante », reliée au sternum par un unique ligament, ce qui confère aux félidés une grande souplesse des pattes antérieures : les félins peuvent par exemple déplacer leurs épaules en alternance, ce qui n’est pas le cas pour tous les carnivores. Les membres antérieurs sont par ailleurs très souples (sauf pour le [[guépard]] qui a toutefois une plus grande souplesse de l’[[Colonne vertébrale|échine]]), ce qui permet d’avoir une grande précision. On peut aussi noter que les félins peuvent écarter latéralement les pattes avant ce qui permet d’attraper les proies ou de monter aux arbres. Les membres postérieurs sont, eux plus longs que les membres antérieurs, permettant aux félins de capturer des proies plus grandes qu’eux et augmentent leurs capacités d’accélération. ==== Pattes ==== Les félins sont [[digitigrade]]s, ils marchent sur leurs doigts. Ils en ont cinq aux pattes antérieures et quatre aux pattes postérieures, le cinquième doigt des pattes antérieures ne touchant pas le sol et celui des pattes postérieures ayant disparu au cours de l’évolution. La plante de leurs pieds est recouverte d’une sorte de semelle ([[Coussinet plantaire|coussinets]] pour les chats) permettant d’accroître leur souplesse et d’être silencieux en marchant. Les coussinets de ceux qui vivent et se déplacent sur le sol brûlant des déserts est recouvert de poils. La petitesse des pattes et leur résistance améliorent elles aussi leur course. ==== Griffes ==== [[Fichier:Schema griffe retractile.jpg|vignette|Mécanismes biologiques en jeu lors de la sortie des griffes.<br />En blanc : les tendons et les ligaments.<br />En rose et en jaune orangé : les os.]] Les félins, en dehors du [[guépard]], du [[chat viverrin]] et du [[chat à tête plate]], ont les [[Griffe (anatomie animale)|griffes]] rétractiles. Ce dernier point n’est pas caractéristique des félins, puisque d’autres animaux en possèdent, comme les [[biologie des geckos|geckos]]. Les griffes sont un élément important du sens du toucher. La sortie des griffes dépend de la contraction volontaire des muscles fléchisseurs des doigts. Au repos, de nombreux [[tendon]]s gardent les griffes à l’intérieur de la gaine protectrice et permettent aux félins de faire « patte de velours ». == Comportement et vie sociale == Bien que presque tous soient des solitaires, la vie sociale des félins dépend de leur comportement, ainsi que de leur habitat (il arrivera plus facilement que des félins s’associent pour chasser si la proie est grosse ou si on est en période de disette par exemple). === Communication === Il existe différents modes de communication chez les félins. En tant que [[mammifère]]s, ils sont peu bavards, mais peuvent communiquer par des vocalises. Tout comme les humains, ils émettent des sons avec leurs [[Corde vocale|cordes vocales]] pendant l’expiration. La fréquence de ces cris va de 50 à {{unité|10000|[[hertz]]}}, et leur répertoire est très varié, allant du chuintement au rugissement, et certains cris sont propres à une espèce. Pour les félins solitaires, les vocalises servent surtout en période de reproduction, pour appeler les femelles ou pour avertir les autres félins que le territoire est occupé. Ces vocalises peuvent être complétées par des marquages olfactifs, au moyen de diverses substances ([[phéromone]]s, urine, etc.), et visuels (griffures sur les arbres, etc.). Mais chez les félins sociables, la communication est primordiale pour une bonne entente. Chez eux, les vocalises sont plus nombreuses et plus complexes. Le miaulement d’appel est l’un des plus communs, et peut être utilisé dans beaucoup de situations par exemple quand les mères communiquent avec leurs petits. Quand ils veulent se faire agressifs, les félins crachent et grondent, tandis que lors d’approches amicales, ils émettent des gargouillements et s’ébrouent, signe d’apaisement. Très connu grâce à nos chats domestiques, le [[ronronnement]] est aussi employé par les autres félins pour exprimer le contentement. Les félins utilisent aussi entre eux des postures significatives, par exemple pour signaler à leurs congénères un danger, pour inviter un partenaire à l’accouplement, pour menacer un adversaire ou, à l’inverse, pour montrer sa soumission. Ces attitudes accompagnent et complètent les vocalises. === Vie en solitaire === Les félins solitaires sont généralement [[nocturne (comportement animal)|nocturnes]], ils vivent la nuit et voient assez bien dans l’obscurité. Ils vivent sur des [[territoire]]s de forme et de taille variées, divisés en zones d’activités stratégiquement placées (zone d’alimentation, de repos, point d’eau, etc.). Pour se nourrir, ils doivent chasser des proies, différentes selon leur espèce et l’endroit où ils vivent. Mais malgré leurs aptitudes, le succès d’une chasse n’est pas toujours garanti, et les félins ne mangent que tous les 3 à {{unité|4|jours}} en moyenne (cela diffère selon la saison, l’habitat et le régime alimentaire). Chez le [[guépard]] par exemple, on estime que la chasse est fructueuse seulement une fois sur trois. Et même si la proie est attrapée, il suffit que le félin ait mal assuré sa prise pour qu’elle s’échappe. En dehors de la chasse, les félins passent le plus clair de leur temps à dormir (jusqu’à {{unité|18|heures}} par jour) ou juste à se prélasser dans leur abri. Le régime carnivore des félins explique ce comportement : la viande se digère rapidement, ce qui leur permet de se nourrir moins souvent, et la chasse les épuise fortement (chez le guépard, l’énergie dépensée dans la course est telle qu’il ne peut généralement pas rattraper sa proie si elle s’enfuit par la suite, et ne peut pas non plus la récupérer si d’autres prédateurs la lui volent). === Exceptions === Durant la période des chaleurs, quand un mâle trouve une femelle prête à s’accoupler, il la suit durant plusieurs jours, jusqu’à l’accouplement. Il arrive parfois qu’il reste plus longtemps en compagnie de la femelle, s’occupant même de ses petits. En dehors de cette période, rares sont les rencontres, les femelles s’évitant entre elles, et les autres mâles préférant rester à distance grâce aux odeurs qui marquent les limites des territoires. Il arrive pourtant des exceptions, par exemple quand un mâle abat une grande proie, il accepte parfois de la partager avec les femelles cohabitant avec lui. Tous ces cas prouvent que les solitaires peuvent être sociables, mais l’exemple le plus flagrant est celui des jeunes mâles, venant de quitter leur mère, qui s’associent pour un temps avant de trouver leur propre territoire. C’est très souvent le cas chez les guépards, dont l’organisation sociale reste néanmoins assez méconnue, car ils ne sont ni des félins sociaux, ni de véritables félins solitaires. En s’associant ainsi, ils bénéficient de l’avantage du nombre, très utile pour la chasse. Cependant, même s’il arrive à des guépards mâles adultes d’avoir des territoires se chevauchant, et en dépit de ces associations spontanées, on ne peut parler de véritable organisation sociale. Il arrive aussi à de jeunes lions ou de jeunes tigres de suivre ce genre de comportement. ==== Cas particulier : le lion ==== Les [[lion]]s sont, à la différence des autres félins, des animaux très sociables, vivant dans une troupe d’une vingtaine d’individus, composée d’une famille très soudée avec des mâles (un à sept), des femelles (une dizaine généralement) et leurs petits. Le nombre d’individus est cependant limité par le nombre de proies disponibles dans le territoire, qui peut atteindre {{unité|500|km|2}}, c’est pourquoi les jeunes mâles quittent le groupe pour former leur propre famille quand ils atteignent leur maturité sexuelle. Ce sont les lionnes qui sont chargées de la chasse, les mâles s’occupant plutôt de tenir à distance les intrus, maintenant ainsi la sécurité des jeunes. Mais un mâle reste rarement plus de {{unité|4|ans}} à la tête d’un groupe, remplacé par de plus jeunes lions qui auraient gagné un combat contre l’autre. Ces changements de dominants sont bénéfiques aux clans, leur apportant un sang neuf. == Répartition et habitat == [[Fichier:Felidae range.png|vignette|droite| Répartition géographique des félidés : {{Légende/Début}} {{Légende|blue|[[Felinae]]}} {{Légende|green|[[Pantherinae]]}} {{Légende/Fin}}]] Les habitats sont variés, bien que près des trois-quarts des espèces vivent dans les forêts. Les félins ont colonisé tous les continents, sauf l’Australie et l’Antarctique (exception faite du [[chat domestique]]). == Classifications == === Classification classique === Depuis l’avènement des études moléculaires de l’[[Acide désoxyribonucléique|ADN]] des espèces, la classification des félins subit de nombreux changements. De nombreuses espèces « apparaissent » tandis que d’autres se fondent. On classe traditionnellement les félins actuels en deux ou trois [[sous-famille (biologie)|sous-familles]] : * sous-famille des '''félinés''' ([[Felinae]]) ; * sous-famille des '''pantherinés''' ([[Pantherinae]]) ; * sous-famille des '''acinonychinés''' ([[Acinonychinae]]) ; cette sous-famille n’est plus reconnue et ses membres sont inclus dans celle des [[Felinae]] en tant que [[Genre (biologie)|genre]]. À celles-ci, on peut rajouter deux sous-familles éteintes : * [[Machairodontinae]], dont les félins à dents de sabre ; * [[Proailurinae]]. === Espèces actuelles === La famille des Felidae compte 2 sous-familles, 14 genres et au moins 42 espèces<ref>{{Ouvrage|auteur1=José R. Castelló|traducteur=Anne Saint Girons|titre=Félins et hyènes du monde|sous-titre=Lions, tigres, pumas, ocelots et apparentés|éditeur=Delachaux et Niestlé|collection=Guide Delachaux|année=2022|pages totales=280|passage=8|isbn=978-2-603-02863-6|lire en ligne=https://www.unitheque.com/guide-delachaux-des-felins-hyenes-monde/les-guides-du-naturaliste/delachaux-et-niestle/Livre/652683}}</ref>. Liste des espèces actuelles selon [[SITI|ITIS]]{{Bioref|ITIS|4 mars 2019|afficher=ref}}: {{début de colonnes|taille=30|nombre=2}} * Sous-famille [[Felinae]] <small>Fischer de Waldheim, 1817</small>: ** Genre ''[[Acinonyx]]'' <small>Brookes, 1828</small>: ***''[[Acinonyx jubatus]]'' <small>(Schreber, 1775)</small> - le [[Guépard]] ** Genre ''[[Caracal (genre)|Caracal]]'' <small>Schreber, 1776</small>: *** ''[[Caracal aurata]]'' <small>(Temminck, 1827)</small> - le [[Chat doré africain]] *** ''[[Caracal caracal]]'' <small>(Schreber, 1776)</small> - le [[Caracal]] ** Genre ''[[Catopuma]]'' <small>Severtzov, 1858</small>: *** ''[[Catopuma badia]]'' <small>(Gray, 1874)</small> - le [[Chat bai]] *** ''[[Catopuma temminckii]]'' <small>(Vigors and Horsfield, 1827)</small> - le [[Chat de Temminck]] ** Genre ''[[Felis]]'' <small>Linnaeus, 1758</small>: *** ''[[Felis chaus]]'' <small>(Schreber, 1777)</small> - le [[Chaus]] *** ''[[Felis margarita]]'' <small>(Loche, 1858)</small> - le [[Chat des sables]] *** ''[[Felis nigripes]]'' <small>(Burchell, 1824)</small> - le [[Chat à pieds noirs]] *** ''[[Felis silvestris]]'' <small>(Schreber, 1777)</small> - le [[Felis sylvestris|Chat sauvage]] **** ''[[Felis silvestris bieti]]'' <small>(Milne-Edwards, 1892)</small> - le [[Chat de Biet]] **** ''[[Felis silvestris cafra]]'' <small>(Desmarest, 1822)</small> - le [[Chat sauvage d'Afrique subsaharienne]] **** ''[[Felis silvestris catus]]'' <small>(Linnaeus, 1758)</small> - le [[Chat domestique]] **** ''[[Felis silvestris lybica]]'' <small>(Forster, 1780)</small> - le [[Chat ganté]] **** ''[[Felis silvestris ornata]]'' <small>(Gray, 1830)</small> - le [[Chat orné]] **** ''[[Felis silvestris silvestris]]'' <small>(Schreber, 1775)</small> - le [[Chat forestier]] ** Genre ''[[Leopardus]]'' <small>Gray, 1842</small> (incluant l'ancien genre ''Oncifelis''): *** ''[[Colocolo|Leopardus colocolo]]'' <small>(Molina, 1782)</small> - le [[Colocolo]] *** ''[[Leopardus pajeros]]'' <small>(Desmarest, 1816)</small> - le [[Leopardus pajeros|Chat des pampas]] *** ''[[Leopardus geoffroyi]]'' <small>(d'Orbigny and Gervais, 1844)</small> - le [[Chat de Geoffroy]] *** ''[[Leopardus guigna]]'' <small>(Molina, 1782)</small> - le [[Kodkod]] *** ''[[Leopardus guttulus]]'' <small>(Hensel, 1872)</small> - l'[[Leopardus guttulus|Oncille du Sud]] *** ''[[Leopardus jacobitus]]'' <small>(Cornalia, 1865)</small> - le [[Chat des Andes]] *** ''[[Leopardus pardalis]]'' <small>(Linnaeus, 1758)</small> - l'[[Ocelot]] *** ''[[Leopardus tigrinus]]'' <small>(Schreber, 1775)</small> - l'[[Oncille]] *** ''[[Leopardus wiedii]]'' <small>(Schinz, 1821)</small> - le [[Margay]] ** Genre ''[[Leptailurus]]'' <small>Severtzov, 1858</small>: *** ''[[Leptailurus serval]]'' <small>(Schreber, 1776)</small> - le [[Serval]] ** Genre ''[[Lynx]]'' <small>Kerr, 1792</small>: *** ''[[Lynx canadensis]]'' <small>Kerr, 1792</small> - le [[Lynx du Canada]] *** ''[[Lynx lynx]]'' <small>(Linnaeus, 1758)</small> - le [[Lynx boréal]] *** ''[[Lynx pardinus]]'' <small>(Temminck, 1827)</small> - le [[Lynx pardelle]] *** ''[[Lynx rufus]]'' <small>(Schreber, 1777)</small> - le [[Lynx roux]] ** Genre ''[[Otocolobus]]'' <small>Brandt, 1842</small>: *** ''[[Otocolobus manul]]'' <small>(Pallas, 1776)</small> - le [[Manul]] ** Genre ''[[Pardofelis]]'' <small>Severtzov, 1858</small>: *** ''[[Pardofelis marmorata]]'' <small>(Martin, 1837)</small> - le [[Chat marbré]] ** Genre ''[[Prionailurus]]'' <small>Severtzov, 1858</small>: *** ''[[Prionailurus bengalensis]]'' <small>(Kerr, 1792)</small> - le [[Chat-léopard]] *** ''[[Prionailurus iriomotensis]]'' <small>(Imaizumi, 1967)</small> - le [[Chat d'Iriomote]] *** ''[[Prionailurus planiceps]]'' <small>(Vigors and Horsfield, 1827)</small> - le [[Chat à tête plate]] *** ''[[Prionailurus rubiginosus]]'' <small>(I. Geoffroy Saint-Hilaire, 1831)</small> - le [[Chat rubigineux]] *** ''[[Prionailurus viverrinus]]'' <small>(I. Geoffroy Saint-Hilaire, 1831)</small> - le [[Chat viverrin]] ** Genre ''[[Puma (genre)|Puma]]'' <small>Jardine, 1834</small>: *** ''[[Puma concolor]]'' <small>(Linnaeus, 1771)</small> - le [[Puma]] *** ''[[Puma yagouaroundi]]'' <small>(É. Geoffroy Saint-Hilaire, 1803)</small> - le [[Jaguarondi]] * Sous-famille [[Pantherinae]] <small>Pocock, 1917</small>: ** Genre ''[[Neofelis]]'' <small>Gray, 1867</small>: *** ''[[Neofelis diardi]]'' <small>(G. Cuvier, 1823)</small> - la [[Panthère nébuleuse de Bornéo]] *** ''[[Neofelis nebulosa]]'' <small>(Griffith, 1821)</small> - la [[Panthère nébuleuse]] ** Genre ''[[Panthera]]'' <small>Oken, 1816</small>: *** ''[[Panthera leo]]'' <small>(Linnaeus, 1758)</small> - le [[Lion]] *** ''[[Panthera onca]]'' <small>(Linnaeus, 1758)</small> - le [[Jaguar]] *** ''[[Panthera pardus]]'' <small>(Linnaeus, 1758)</small> - le [[Léopard]] *** ''[[Panthera tigris]]'' <small>(Linnaeus, 1758)</small> - le [[Tigre]] *** ''[[Panthera uncia]]'' <small>(Schreber, 1775)</small> - la [[Panthère des neiges]] {{fin de colonnes}} La classification des félins est en perpétuelle évolution, notamment grâce aux récentes analyses génétiques. Les différents changement de classification ont récemment été résumés dans le rapport final de la "[[Cat Specialist Group|Cat Classification Task Force]]" en 2017<ref name=catsg>{{article|auteur=Kitchener, A. C., Breitenmoser-Würsten, C., Eizirik, E., Gentry, A., Werdelin, L., Wilting A., Yamaguchi, N., Abramov, A. V., Christiansen, P., Driscoll, C., Duckworth, J. W., Johnson, W., Luo, S.-J., Meijaard, E., O’Donoghue, P., Sanderson, J., Seymour, K., Bruford, M., Groves, C., Hoffmann, M., Nowell, K., Timmons, Z. & Tobe, S. |année=2017 |titre=A revised taxonomy of the Felidae. The final report of the Cat Classification Task Force of the IUCN/SSC Cat Specialist Group |journal=Cat News |volume=Special Issue 11 |pages=1−80 |url=https://repository.si.edu/bitstream/handle/10088/32616/A_revised_Felidae_Taxonomy_CatNews.pdf?sequence=1&isAllowed=y}}</ref> : * le [[Chat d'Iriomote]] (''Prionailurus bengalensis iriomotensis <small>(Imaizumi, 1967)</small>) est considéré depuis les années 1990 comme une sous-espèce du [[chat-léopard]]. * le [[Chat doré africain]] (''Caracal aurata'' <small>(Temminck, 1827)</small>) est placé dans le genre ''[[Caracal (genre)|Caracal]]''. * le [[Chat De Pallas]] (''Otocolobus manul'' <small>(Pallas, 1776)</small>) est placé à part dans le genre ''[[Otocolobus]]'' <small>Brandt, 1842</small>. * le [[Chat des pampas]] (''Leopardus colocola pajeros'' <small>(Desmarest, 1816)</small>) est classé comme une sous-espèce du [[Colocolo]] (''Leopardus colocola'' <small>(Molina, 1782)</small>). Le débat a cependant toujours lieu, y compris avec le [[Chat du Pantanal]]. * la [[Panthère des neiges]] (''Panthera uncia'' <small>(Schreber, 1775)</small>) est intégrée au genre ''[[Panthera]]''. * l'[[Leopardus guttulus|Oncille du Sud]] est considéré depuis 2013 comme une espèce différente de l'Oncille (Leopardus tigrinus). Une partie des félins actuels, y compris de genres distincts, sont capables d'[[félin hybride|hybridations naturelles ou forcées]]. <gallery style="text-align:center;" mode="packed"> Fichier:Cheetah in Kenya.jpg|[[Guépard]] (''Acinonyx jubatus''). File:Caracl_(01),_Paris,_décembre_2013.jpg|[[Caracal]] (''Caracal caracal''). Fichier:Serval in Tanzania.jpg|[[Serval]] (''Leptailurus serval''). Fichier:Clouded leopard.jpg|[[Panthère nébuleuse]] (''Neofelis nebulosa''). </gallery> === Taxons éteints === {{Début de colonnes|taille=30}} *'''Proailurinae''' **''[[Proailurus]]'' {{small|([[Henri Filhol|Filhol]], 1879)}}<ref>{{article|nom=Filhol, H. |année=1879 |titre=Étude sur les Mammifères fossiles de Saint-Gérand le Puy (Allier) |journal=Annales des Sciences Géologiques |volume=10 |numéro=1 |pages=1–252 |url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k432586n/f244}}</ref> ***''P. lemanensis'' {{small|(Filhol, 1879)}} ***''P. bourbonnensis'' {{small|(Peigne, 1999)}}<ref name=Peigne1999>{{article|auteur1=Peigné, S. |année=1999 |titre=''Proailurus'', l'un des plus anciens Felidae (Carnivora) 'dEurasie : systematique et evolution |journal=Bulletin de la Société d'Histoire Naturelle de Toulouse |numéro=135 |pages=125–134 |url=https://www.researchgate.net/file.PostFileLoader.html?id=536e24ded685cc8e7a8b45d9&assetKey=AS%3A273532158709760%401442226557576}}</ref> ***''P. major'' {{small|(Peigne, 1999)}}<ref name=Peigne1999/> *'''Pseudailurus''' grade **''[[Pseudaelurus]]'' {{small|([[Paul Gervais (zoologiste)|Gervais]], 1850)}}<ref>{{article|auteur1=Gervais, P. |année=1850 |titre=Zoologie et paléontologie françaises. Nouvelles recherches sur les animaux vertébrés dont on trouve les ossements enfouis dans les sol de le France et sur leur comparaison avec les espèces propres aux autres regions du globe |journal=Zoologie et Paléontologie Françaises |volume=8 |pages=1–271}}</ref>{{,}}<ref name=Werdelin_al2010>{{chapitre | langue=en | auteur1=L. Werdelin | auteur2=N. Yamaguchi | auteur3=W. E. Johnson | auteur4=S. J. O'Brien | titre chapitre=Phylogeny and evolution of cats (Felidae) | année=2010 | passage=59–82 |editor1-last=Macdonald |editor1-first=D. W. |editor2-last=Loveridge |editor2-first=A. J. | titre ouvrage=Biology and Conservation of Wild Felids | éditeur=[[Oxford University Press]] | isbn=978-0-19-923445-5 | lire en ligne=https://www.researchgate.net/publication/266755142}}</ref> ***''P. quadridentatus'' {{small|(Blainville, 1882)}} ***''P. guangheesis'' {{small|(Cao et al, 1990)}} ***''P. cuspidatus'' {{small|(Wang et al, 1998)}} **''[[Sivaelurus]]'' {{small|([[Guy Ellcock Pilgrim|Pilgrim]], 1910)}} ***''S. chinjiensis'' {{small|(Pilgrim, 1910)}} **''[[Hyperailurictis]]'' {{small|(Kretzoi, 1929)}} ***''H. intrepidus'' {{small|(Leidy, 1858)}} ***''H. marshi'' {{small|(Thorpe, 1922)}} ***''H. stouti'' {{small|(Schultz & Martin, 1972)}} ***''H. validus'' {{small|(Rothwell, 2001)}} ***''H. skinneri'' {{small|(Rothwell, 2003)}} **''[[Styriofelis]]'' {{small|(Kretzoi, 1929)}} ***''S. turnauensis'' {{small|(Deperet, 1892)}} ***''S. romieviensis'' {{small|(Roman & Viret, 1934)}} **''[[Miopanthera]]'' {{small|(Kretzoi, 1938)}} ***''M. lorteti'' {{small|(Gaillard, 1899)}} ***''M. pamiri'' {{small|(Ozansoy, 1965)}} *'''Pantherinae''' **''Panthera'' ***[[Lion des cavernes d'Eurasie|''P. spelaea'']] {{small|([[Georg August Goldfuss|Goldfuss]], 1810)}}<ref>{{article|nom1=Barnett |prénom1=R. |nom2=Mendoza |prénom2=M. L. Z. |nom3=Soares |prénom3=A. E. R. |nom4=Ho |prénom4=S. Y. W. |nom5=Zazula |prénom5=G. |nom6=Yamaguchi |prénom6=N. |nom7=Shapiro |prénom7=B. |nom8=Kirillova |prénom8=I. V. |nom9=Larson |prénom9=G. |nom10=Gilbert |prénom10=M. T. P. |titre=Mitogenomics of the Extinct Cave Lion, ''Panthera spelaea'' (Goldfuss, 1810), Resolve its Position within the ''Panthera'' Cats |journal=Open Quaternary |volume=2 |année=2016 |page=4 |doi=10.5334/oq.24|url=http://www.openquaternary.com/jms/article/download/oq.24/31 }}</ref> ***[[Panthera atrox|''P. atrox'']] {{small|([[Joseph Leidy|Leidy]], 1853)}}<ref>{{article|nom1= Leidy, J. |année= 1853 |titre=Description of an Extinct Species of American Lion: ''Felis atrox'' |journal=Transactions of the American Philosophical Society |volume=10 |pages=319–322 |doi=10.2307/1005282 |jstor=1005282}}</ref> ***[[Panthera leo fossilis|''P. fossilis'']] {{small|(Reichenau, 1906)}} ***[[Panthera palaeosinensis|''P. palaeosinensis'']] {{small|([[Otto Zdansky|Zdansky]], 1924)}} ***[[Panthera youngi|''P. youngi'']] {{small|(Pei, 1934)}} ***[[Panthera gombaszoegensis|''P. gombaszoegensis'']] {{small|([[Miklós Kretzoi|Kretzoi]], 1938)}}<ref>{{article|nom=Kretzoi, M. |année=1938 |titre=Die Raubtiere von Gombaszög nebst einer Übersicht der Gesamtfauna (Ein Beitrag zur Stratigraphie des Altquartärs) |journal=Annales Musei Nationalis Hungarici |volume=31|pages=88–157}}</ref> ***[[Panthera shawi|''P. shawi'']] {{small|(Broom, 1948)}} ***[[Panthera zdanskyi|''P. zdanskyi'']] {{small|(Mazák, Christiansen & Kitchener, 2011)}}<ref name=Mazák_al2011>{{article | langue=en | auteur1=J. H. Mazák | auteur2=P. Christiansen | auteur3=A. C. Kitchener | année=2011 | titre=Oldest Known Pantherine Skull and Evolution of the Tiger | périodique=Plos One| volume=6 | numéro=10 | pages=e25483 | doi=10.1371/journal.pone.0025483 | pmid=22016768 | pmc=3189913| bibcode=2011PLoSO...625483M }}</ref> ***[[Panthera blytheae|''P. blytheae'']] {{small|(Tseng et al., 2013)}}<ref name=Tseng_al2014>{{Article | auteur1=Z. J. Tseng | auteur2=X. Wang | auteur3=G. J. Slater | auteur4=G. T. Takeuchi | auteur5=Q. Li | auteur6=J. Liu | auteur7=G. Xie | date=2014 | titre=Himalayan fossils of the oldest known pantherine establish ancient origin of big cats | périodique=Proceedings of the Royal Society B | volume=281 | numéro=1774 | pages=20132686 | doi=10.1098/rspb.2013.2686 | pmc=3843846 | pmid=24225466 | lire en ligne=http://rspb.royalsocietypublishing.org/content/281/1774/20132686-01-07}}</ref> ***[[Panthera balamoides|''P. balamoides'']] {{small|(Stinnesbeck et al., 2019)}} ***''P. leo'' ****[[Panthera leo sinhaleyus|''P. leo sinhaleyus'']] ***''P. onca'' ****[[Panthera onca augusta|''P. onca augusta'']] {{small|(Leidy, 1872)}} ****[[Panthera onca mesembrina|''P. onca mesembrina'']] {{small|(Cabrera 1934)}} ***''P. pardus'' ****[[Panthera pardus spelaea|''P. pardus spelaea'']] {{small|(Bächler, 1936)}} ***''P. pardus'' ****[[Panthera tigris trinilensis|''P. tigris trinilensis'']] {{small|(Dubois, 1908)}} ****[[Panthera tigris soloensis|''P. tigris soloensis'']] {{small|(Koenigswald, 1933)}} *'''Felinae''' **''Felis'' *** ''[[Felis lunensis|F. lunensis]]'' {{small|([[Ugolino Martelli|Martelli]], 1906)}} **''Lynx'' ***[[Lynx issiodorensis|''L. issiodorensis'']] {{small|(Croizet & Jobert, 1828)}} ***''L. rexroadensis'' {{small|(Stephens, 1959)}}<ref>{{article|nom1=Stephens |prénom1=J. J. |année=1959 |titre=A new Pliocene cat from Kansas |journal=Academy of Science, Arts and Letters |numéro=44 |pages=41–46}}</ref>{{,}}<ref>{{article|nom1=Werdelin |prénom1=L. |année=1981 |titre=The evolution of lynxes |journal=Annales Zoologici Fennici |numéro=18 |pages=37–71 |url=http://catsg.org/iberianlynx/04_library/4_3_publications/W/Werdelin_1981_Evolution_of_lynxes.pdf}}</ref> ***''L. thomasi'' **''Puma'' ***''[[Puma pardoides|P. pardoides]]'' {{small|(Owen, 1846)}} ***''[[Puma pumoides|P. pumoides]]'' {{small|(Castellanos, 1956)}} **''Acinonyx'' ***[[Acinonyx pardinensis|''A. pardinensis'']] {{small|(Croizet & Jobert, 1828)}} ***''A. intermedius'' {{small|(Thenius, 1954)}}<ref name=Werdelin_al2010/> ***''A. aicha'' {{small|(Geraads, 1997)}} **''[[Sivapanthera]]'' {{small|(Kretzoi, 1929)}} ***''S. arvernensis'' {{small|(Croizet & Jobert, 1828)}} ***''S. brachygnathus'' {{small|(Lydekker, 1884)}} ***''S. pleistocaenicus'' {{small|(Zdansky, 1925)}} ***''S. potens'' {{small|(Pilgrim, 1932)}} ***''S. linxiaensis'' {{small|(Qiu et al., 2004)}} ***''S. padhriensis'' {{small|(Ghaffar & Akhtar, 2004)}} **''Pratifelis'' {{small|([[Claude Williams Hibbard|Hibbard]], 1934)}} ***''[[Pratifelis martini|P. martini]]'' {{small|(Hibbard, 1934)}} **''[[Miracinonyx]]'' {{small|(Adams, 1979)}}<ref>{{article|nom=Adams, D. B. |date=1979 |titre=The Cheetah: Native American |journal=Science |volume=205 |numéro=4411 |pages=1155–1158 |pmid=17735054 |doi=10.1126/science.205.4411.1155|bibcode=1979Sci...205.1155A }}</ref> ***''M. inexpectatus'' {{small|([[Edward Drinker Cope|Cope]], 1895)}} ***''M. trumani'' {{small|(Orr, 1969)}} **''[[Diamantofelis]]'' {{small|(Morales, Pickford, Soria & Fraile, 1998)}}<ref>{{article|nom1=Morales, J. |nom2=Pickford, M. |nom3=Soria, D. |nom4=Fraile, S. |année=1998 |titre=New carnivores from the basal Middle Miocene of Arrisdrift, Namibia |journal=Eclogae Geologicae Helvetiae |volume=91 |pages=27–40 }}</ref> ***''D. ferox'' {{small|(Morales, Pickford, Soria & Fraile, 1998)}} **''[[Namafelis]]'' {{small|(Morales, Pickford, Fraile, Salesa & Soria, 2003)}}<ref>{{article|nom1=Morales, J. |nom2=Pickford, M. |nom3=Fraile, S. |nom4=Salesa, M. J. |nom5=Soria, D. |année=2003 |titre=Creodonta and Carnivora from Arrisdrift, early Middle Miocene of southern Namibia |journal=Memoirs of the Geological Survey of Namibia |volume=19 |pages=177–194}}</ref> ***''N. minor'' {{small|(Morales, Pickford, Fraile, Salesa & Soria, 2003)}} **''[[Asilifelis]]'' {{small|(Werdelin, 2011)}}<ref name=Werdelin2011>{{article|nom1=Werdelin, L. |année=2011 |titre=A new genus and species of Felidae (Mammalia) from Rusinga Island, Kenya, with notes on early Felidae of Africa |journal=Estudios Geológicos |volume=67 |numéro=2 |pages=217–222 |doi=10.3989/egeol.40463.184 |url=https://www.researchgate.net/publication/274410078}}</ref> ***''A. coteae'' {{small|Werdelin, 2011}} **''[[Leptofelis]]'' {{small|(Salesa et al., 2012)}} ***''L. vallesiensis'' {{small|(Salesa et al., 2012)}} **''Pristifelis'' {{small|(Salesa et al., 2012)}} ***''[[Felis attica|P. attica]]'' {{small|([[Johann Andreas Wagner|Wagner]], 1857)}} **''[[Katifelis]]'' {{small|(Adrian, Werdelin & Grossman, 2018)}}<ref>{{article|nom1=Adrian, B. |nom2=Werdelin, L. |nom3=Grossman, A. |année=2018 |titre=New Miocene Carnivora (Mammalia) from Moruorot and Kalodirr, Kenya |journal=Palaeontologia Electronica |volume=21 |numéro=1 |page=21.1.10A |doi=10.26879/778 }}</ref> ***''K. nightingalei'' {{small|(Adrian, Werdelin & Grossman, 2018)}} *'''[[Machairodontinae]]''' **''[[Tchadailurus]]'' {{small|(Salesa et al., 2012)}} ***''T. adei'' {{small|(Bonis et al., 2018)}} **Tribu [[Metailurini]]: ***''[[Metailurus]]'' {{small|(Zdansky, 1924)}}<ref name=Sabertooth/> ****''M. major'' {{small|(Zdansky, 1924)}} ****''M. mongoliensis'' {{small|(Colbert, 1939)}} ****''M. ultimus'' {{small|(Li, 2014)}} ****''M. boodon'' ***''[[Adelphailurus]]'' {{small|(Hibbard, 1934)}} ****''A. kansensis'' {{small|(Hibbard, 1934)}} ***''[[Stenailurus]]'' ****''S. teilhardi'' ***''[[Dinofelis]]'' {{small|(Zdansky, 1924)}}<ref name=HoekOstende_al2006>{{article | langue=en | auteur1=L. W. van den Hoek Ostende | auteur2=M. Morlo | auteur3=D. Nagel, |titre=Majestic killers: the sabre-toothed cats |journal=Geology Today | série=Fossils explained 52 | volume=22 | numéro=4 | année=2006 |pages=150–157 | lire en ligne=http://www.academia.edu/download/42176444/Fossils_explained_52_Majestic_killers_th20160205-14155-1yutmva.pdf |consulté le=2008-06-30 |doi=10.1111/j.1365-2451.2006.00572.x | format=pdf}}</ref>{{,}}<ref name=Bonis_al2018>{{article|nom1=de Bonis |prénom1=L. |nom2=Peigné |prénom2=S. |nom3=Mackaye |prénom3=H. T. |nom4=Likius |prénom4=A. |nom5=Vignaud |prénom5=P. |nom6=Brunet |prénom6=M. |année=2018 |titre=New sabre-toothed Felidae (Carnivora, Mammalia) in the hominid-bearing sites of Toros Menalla (late Miocene, Chad) |journal=Geodiversitas |volume=40 |numéro=1 |pages=69−87 |doi=10.5252/geodiversitas2018v40a3 |url=http://sciencepress.mnhn.fr/sites/default/files/articles/pdf/g2018v40a3.pdf}}</ref> ****''D. aronoki'' ****''[[Dinofelis barlowi|D. barlowi]]'' ****''D. cristata'' ****''D. darti'' ****''D. diastemata'' ****''D. paleoonca'' ****''D. petteri'' ****''D. piveteaui'' ***''[[Yoshi (genre)|Yoshi]]'' {{small|(Spassov and Geraads, 2014)}}<ref>{{article|doi= 10.1007/s10914-014-9266-5 |titre=A New Felid from the Late Miocene of the Balkans and the Contents of the Genus ''Metailurus'' Zdansky, 1924 (Carnivora, Felidae) |journal=Journal of Mammalian Evolution |volume=22 |pages=45–56 |année=2014 |nom1=Spassov |prénom1=N. |nom2=Geraads |prénom2=D.}}</ref> ****''Y. minor'' {{small|(Zdansky, 1924)}} ****''Y. garevskii'' {{small|(Spassov and Geraads, 2014)}} **Tribu [[Smilodontini]]: ***''[[Megantereon]]'' {{small|(Croizet & Jobert, 1828)}} ****''M. cultridens'' {{small|(Cuvier, 1824)}} ****''M. nihowanensis'' {{small|(Teilhard de Chardin & Piveteau, 1930)}} ****''M. hesperus'' {{small|(Gazin, 1933)}} ****''M. whitei'' {{small|(Broom, 1937)}} ****''M. inexpectatus'' {{small|(Tielhard de Chardin, 1939)}} ****''M. vakshensis'' {{small|(Sarapov, 1986)}} ****''M. ekidoit'' {{small|(Werdelin & Lewis, 2000)}} ****''M. microta'' {{small|(Zhu et al., 2015)}} ***''[[Smilodon]]'' {{small|(Lund, 1842)}} ****''[[Smilodon populator|S. populator]]'' {{small|(Lund, 1842)}} ****''[[Smilodon fatalis|S. fatalis]]'' {{small|(Leidy, 1869)}} ****''[[Smilodon gracilis|S. gracilis]]'' {{small|(Cope, 1880)}} ***''[[Paramachairodus]]'' {{small|(Pilgrim, 1913)}} ****''P. maximiliani'' ****''P. orientalis'' ****''P. transasiaticus'' ***''[[Promegantereon]]'' {{small|(Kretzoi, 1938)}}<ref name=Sabertooth>{{Ouvrage|prénom1=M.|nom1=Anton|lien auteur1=Mauricio Anton|titre=Sabertooth|éditeur=University of Indiana Press|lieu=Bloomington, Indiana|année=2013|isbn=978-0-253-01042-1}}</ref> ****''P. ogygia'' {{small|(Kretzoi, 1938)}} ***''[[Rhizosmilodon]]'' {{small|(Wallace & Hulbert, 2013)}} ****''R. fiteae'' {{small|(Wallace & Hulbert, 2013)}} **Tribu [[Homotherini]]: ***''[[Homotherium]]'' {{small|(Fabrini, 1890)}} ****'' [[Homotherium latidens|H. latidens]]'' {{small|(Owen, 1846)}} ****''[[Homotherium serum|H. serum]]'' {{small|(Cope, 1893)}} ****''H. ischyrus'' {{small|(Merriam, 1905)}} ****''[[Homotherium venezuelensis|H. venezuelensis]]'' {{small|(Rincón et al., 2011)}} ***''[[Amphimachairodus]]'' {{small|(Kretzoi, 1929)}}<ref name="Sabertooth"/> ****''A. kabir'' {{small|(Peigné et al., 2005)}} ****''A. giganteus'' {{small|(Kretzoi, 1929)}} ****''A. kurteni'' {{small|(Sotnikova, 1992)}} ****''A. coloradensis'' {{small|(Anton et al., 2013)}} ****''A. alvarezi'' {{small|(Ruiz-Ramoni et al., 2019)}} ***''[[Nimravides]]'' {{small|(Kitts, 1958)}}<ref name=Sabertooth/> ****''N. catacopsis'' {{small|(Cope, 1887)}} ****''N. pedionomus'' {{small|(MacDonald, 1948)}} ****''N. thinobates'' {{small|(MacDonald, 1948)}} ****''N. hibbardi'' {{small|(Dalquest, 1969)}} ****''N. galiani'' {{small|(Baskin, 1981)}} ***''[[Xenosmilus]]'' {{small|(Martin et al., 2000)}} ****''X. hodsonae'' {{small|(Martin et al., 2000)}} ***''[[Lokotunjailurus]]'' {{small|(Werdelin, 2003)}} ****''L. emageritus'' {{small|(Werdelin, 2003)}} ****''L. fanonei'' {{small|(Bonis, Peigné, Mackaye, Likius, Vignaud & Brunet, 2010)}} **Tribu [[Machairodontini]]: ***''[[Machairodus]]'' {{small|(Kaup, 1833)}}<ref name=Sabertooth/> ****''M. aphanistus'' {{small|(Kaup, 18329}} ****''M. horribilis'' {{small|(Schlosser, 1903)}} ****''M. robinsoni'' {{small|(Kurtén, 1975)}} ****''M. pseudaeluroides'' {{small|(Schmidt-Kittler 1976)}} ****''M. alberdiae'' {{small|(Ginsburg et al., 1981)}} ****''M. laskerevi'' {{small|(Sotnikova, 1992)}} ***''[[Hemimachairodus]]'' {{small|(Koenigswald, 1974)}} ****''H. zwierzyckii'' {{small|(Koenigswald, 1974)}} ***''[[Miomachairodus]]'' {{small|(Schmidt-Kittler 1976)}} ****''M. pseudaeluroides'' {{small|(Schmidt-Kittler 1976)}} {{Fin de colonnes}} === Phylogénie des genres actuels === La taxonomie des félins est difficile à étudier car peu de [[fossile]]s sont arrivés jusqu’à nous, et ceux-ci sont également difficilement différentiables : même de nos jours, reconnaître un [[squelette]] de tigre de celui d’un lion est complexe. Les travaux de [[phylogénie]] se tournent à présent vers la génétique, ce qui permet à la fois de différencier les diverses lignées de félins, mais également de dater leur [[Dérive génétique|divergence]]. Cependant, une difficulté vient s’ajouter à ces analyses : pour certaines espèces, les échantillons d’[[Acide désoxyribonucléique|ADN]] sont difficilement ostensibles<ref name="O’Brien2008" />. Les travaux menés en 2006 par Warren Johnson et Stephen O’Brien ont porté sur trente [[gène]]s différents situés sur les [[mitochondrie]]s et les [[Gonosome|chromosomes sexuels]]. En s’appuyant sur des fossiles et sur la séquence intégrale du chat abyssin « Cannelle » (''{{lang|en|Cinnamon}}''), il a été possible de dater les embranchements de l’[[arbre phylogénétique]]. Ces recherches génétiques donnent une classification différentes des espèces vivantes de félidés<ref name="O’Brien2008" />{{,}}<ref name=Johnson2006/>{{,}}<ref name="MSW3">{{Ouvrage| titre= Mammal Species of the World| auteur= Wozencraft, W. C.| edition = Wilson, D. E., and Reeder, D. M. (eds)<!-- ce paramètre existe-il (encore ?) dans le modèle ouvrage ? À adapter donc… / a-t-il été renommé ? --> | jour = 16 | mois = novembre| année = 2005| langue = en| éditeur = {{lang|en|Johns Hopkins University Press}} | isbn= 978-0-8018-8221-0}}.</ref>. Voici par ordre chronologique les dates de divergences des différentes lignées estimées par cette étude<ref>Ces lignées sont généralement appelées : « lignée de la panthère » (genres ''Neofelis'' et ''Panthera'') ; « lignée du chat bai » (genre ''Pardofelis'') ; « lignée du caracal » (genres ''Caracal'' et ''Leptailurus'') ; « lignée de l'ocelot » (genre ''Leopardus'') ; « lignée du lynx » (genre ''Lynx'') ; « lignée du puma » (genres ''Acinonyx'' et ''Puma'') ; « lignée du chat domestique » (genre ''Felis'') ; « lignée du chat léopard » (genres ''Otocolobus'' et ''Prionailurus'').</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Synthèse phylogénétique de l'évolution des félins|url=http://www.pourlascience.fr/e_upload/boutique/_done_20100906_102914_PLS-2008-avril_366-syntheses-synthese4-pls_366_p062067_encadres1.pdf|site=Pour la Science|date=Avril 2008|consulté le=4 janvier 2018}}</ref>: * {{unité|10.8|Ma}} : séparation des sous-familles des [[panthérinés]] et des [[félinés]] ; * {{unité|9.4|Ma}} : séparation de la lignée comprenant le genre ''[[Pardofelis]]'' ; * {{unité|8.5|Ma}} : séparation de la lignée comprenant les genres ''[[Caracal]]'' et ''[[Leptailurus]]'' ; * {{unité|8|Ma}} : séparation de la lignée comprenant le genre ''[[Leopardus]]'' ; * {{unité|7.2|Ma}} : séparation de la lignée comprenant le genre ''[[Lynx]]'' ; * {{unité|6.7|Ma}} : séparation de la lignée comprenant les genres ''[[Acinonyx]]'' et ''[[Puma]]'' ; * {{unité|6.2|Ma}} : séparation de la lignée comprenant le genre ''[[Felis]]'' et celle comprenant les genres ''[[Otocolobus]]'' et ''[[Prionailurus]]''. {{Cladogramme Felidae}} La phylogénie des espèces actuelles est paradoxale car on n'obtient pas le même cladogramme avec différentes parties du génome ([[génome mitochondrial|ADN mitochondrial]], [[gonosome|chromosomes sexuels]], [[autosome|autres chromosomes]]), comme l'indique l'étude de Johnson {{et al.}} (2006)<ref name=Johnson2006/>, et même avec différentes zones d'un même ADN, comme l'indique l'étude de Li {{et al.}} (2019)<ref name=Li2019/>. On retrouve généralement les mêmes huit clades, mais pas dans le même ordre chronologique des séparations. L'originalité de l'étude de 2019 est de séparer les séquences de gènes selon leur taux de [[recombinaison génétique|recombinaison]] ; les régions du génome riches en recombinaisons donnent des arbres phylogénétiques différents et en désaccord avec les données paléontologiques (comme d'ailleurs aussi l'étude de 2006){{note| groupe=alpha| Le désaccord porte notamment sur le fait que certaines hybridations entre clades seraient intervenues à des époques où il vivaient sur des territoires séparés<ref name=leGuyader2020/>.}} ; les régions pauvres permettent de reconstruire un arbre unique et cohérent avec la paléontologie (ci-dessous). L'abondance des recombinaisons et leur décryptage révèle une étonnante capacité des félins à s'interféconder tout au long de leur histoire<ref name=leGuyader2020/>{{,}}<ref name=Li2019/>. {{Arbre|contenu= * Dernier ancêtre commun des félins ** Clade du [[Léopard]] (''Panthera pardus'') ** (Clades éteints) *** Clade du [[Caracal]] (''Caracal caracal'') *** (Clades éteints) **** Clade du [[Chat de Temminck]] (''Catopuma temminckii'') **** (Clades éteints) ***** Clade de l'[[Ocelot]] (''Leopardus pardalis'') ***** (Clades éteints) ****** Clade du [[Lynx boréal]] (''Lynx lynx'') ****** (Clades éteints) ******* Clade du [[Puma]] (''Puma concolor'') ******* (Clades éteints) ******** Clade du [[Chat-léopard]] (''Prionailurus bengalensis'') ******** (Clades éteints) ********* Clade du [[Chat|Chat domestique]] (''Felis silvestris catus'') }} == Voir aussi == === Articles connexes === {{Début de colonnes|taille=30}} * [[Félin hybride]] * [[lion des cavernes d'Eurasie]] * [[Lion américain]] * [[Tigre de Longdan]] * [[Machairodontinae]] {{Fin de colonnes}} === Bibliographie === * {{Ouvrage | langue=fr | auteur1=Rémy Marion, Catherine Marion, Géraldine Véron, Julie Delfour, Cécile Callou et Andy Jennings | titre=Larousse des Félins | éditeur=LAROUSSE | année=2005 | pages=224 | isbn=2-03-560453-2 }} * {{Ouvrage | langue=fr | auteur1=Peter Jackson | lien auteur1=Peter Jackson (écrivain) | auteur2=Adrienne Farrell Jackson | titre=Les félins, toutes les espèces du monde | éditeur=Delachaux et Niestlé | collection=La bibliothèque du naturaliste | lieu=Paris | année=1996 | pages totales=272 | pages=272 | isbn=2-603-01019-0 }} === Liens externes === {{Autres projets|commons=Category:Felidae|wikispecies=Felidae}} * {{ADW|Felidae|Felidae}} * {{CITES famille|animal|312|Felidae}} * {{TPDB|41045|Felidae Gray, 1821|consulté le=23 décembre 2021}} * {{ITIS|180580|Felidae|Fischer de Waldheim, 1817}} * {{MSW|14000003|Felidae|Fischer de Waldheim, 1817}} * {{NCBI|9681|Felidae}} * {{Tolweb|Felidae}} {{Liens}} == Notes et références == === Notes === {{Références|group=alpha}} === Références === {{Références|taille=30}} {{Palette|Félins|Machairodontinae}} {{Portail|félin|Mammifères}} [[Catégorie:Felidae| ]] [[Catégorie:Famille de carnivores (nom scientifique)]] [[Catégorie:Taxon décrit en 1817]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/FS
FS
{{Homonymie}} {{sigle|2}} {{Autres projets |wikt=fS}} L'[[abréviation]] '''FS''' peut désigner : *en français ** [[Société à finalité sociale|Finalité sociale d'une société]] ** [[Forces spéciales]] ** [[François Serpent]], le pseudonyme du poète estonien [[François Serpent|Indrek Mesikepp]] ** [[Classe Floréal#Frégate de surveillance|Frégate de surveillance]], un type de navires de la [[Marine nationale française]] ** fiche sanitaire ** Force Solidaire, un mouvement politique français *en [[anglais]] ** [[File System]] ou ''système de fichier'' ** [[Flight Simulator]], un logiciel de Microsoft, FS peut être suivi du numéro de version : FS4, FS5, FS2000 (ou FS2K), FS2002, etc ** [[:en:Full screen|Full screen]], désigne le cadrage plein écran en télévision, en vidéo ou en informatique ([[4/3]] et [[Format 16/9|16/9]]) ** [[:en:Full Supervision|Full Supervision]], un mode de circulation de la norme de signalisation ferroviaire européenne [[ETCS]] ** [[Projet FS|Future Systems]], un ancien projet de développement d'IBM ** [[Liste_des_préfixes_de_navires|French Ship]], un préfixe de l'[[OTAN]] pour désigner un navire français *en italien ** [[Ferrovie dello Stato]], une société de chemins de fer italiens de l'État, entreprise publique qui exploite le réseau national italien de chemins de fer
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois%20Bayrou
François Bayrou
{{Redirect|Bayrou}} {{Infobox Personnalité politique | nom = François Bayrou | image = François Bayrou 2010 (cropped).jpg | légende = François Bayrou en 2010. | fonction1 = [[Haut-commissaire au plan]] | depuis le fonction1 = {{date|3|septembre|2020}}<br><small>({{durée|3|septembre|2020}})</small> | à partir du fonction1 = | jusqu'au fonction1 = | prédécesseur 1 = [[Sophie Boissard]] <small>(indirectement)</small> | successeur 1 = | fonction2 = Président de la [[communauté d'agglomération Pau Béarn Pyrénées]]<ref group="N">Président de la [[communauté d'agglomération de Pau-Pyrénées]] (2014-2016) puis de la [[communauté d'agglomération Pau Béarn Pyrénées]] (depuis 2017).</ref> | depuis le fonction2 = {{date|14|avril|2014}}<br><small>({{durée|14|avril|2014}})</small> | élection2 = {{date|14|avril|2014}} | réélection2 = {{date|9|juillet|2020}} | prédécesseur 2 = [[Martine Lignières-Cassou]] | successeur 2 = | fonction3 = [[Liste des maires de Pau|Maire de Pau]] | depuis le fonction3 = {{date|4|avril|2014}}<br><small>({{durée|4|avril|2014}})</small> | élection3 = {{date|4|avril|2014}} | réélection3 = {{date|3|juillet|2020}} | prédécesseur 3 = [[Martine Lignières-Cassou]] | successeur 3 = | fonction4 = [[Mouvement démocrate (France)#Organisation et vie du mouvement|Président]] du [[Mouvement démocrate (France)|Mouvement démocrate]] | depuis le fonction4 = {{date|10|mai|2007}}<br><small>({{durée|10|5|2007}})</small> | élection4 = {{date|2|décembre|2007}} | réélection4 = {{date|12|décembre|2010}}<br>{{date|16|janvier|2014}}<br>{{date|15|décembre|2017}}<br />{{date|5|décembre|2020}}<br />{{date|23|mars|2024}} | prédécesseur 4 = ''Création du parti'' | successeur 4 = | fonction5 = Président du [[Parti démocrate européen]] | depuis le fonction5 = {{date|9|12|2004}}<br><small>({{durée|9|12|2004}})</small> | co-titulaire 5 = [[Francesco Rutelli]] <small>(2004-2019)</small> | prédécesseur 5 = ''Création du parti'' | successeur 5 = | fonction6 = [[Ministre d'État (France)|Ministre d'État]]<br>[[Ministre de la Justice (France)|Garde des Sceaux, ministre de la Justice]] | à partir du fonction6 = {{date|17|mai|2017-}} | jusqu'au fonction6 = {{date|21|juin|2017}}<br><small>({{durée|17|5|2017|21|6|2017}})</small> | président 6 = [[Emmanuel Macron]] | premier ministre 6 = [[Édouard Philippe]] | gouvernement 6 = [[Gouvernement Édouard Philippe (1)|Philippe {{I}}]] | prédécesseur 6 = [[Jean-Jacques Urvoas]] <small>(indirectement)</small> | successeur 6 = [[Nicole Belloubet]] | fonction7 = [[Député européen]] | à partir du fonction7 = 20 juillet 1999 | jusqu'au fonction7 = 20 juin 2002 <br><small>({{Durée|20|7|1999|16|6|2002}})</small> | élection7 = [[Élections européennes de 1999 en France|13 juin 1999]] | circonscription 7 = [[France]] | groupe parlementaire 7 = [[Groupe du Parti populaire européen|PPE-DE]] | législature 7 = [[Liste des députés européens de la 5e législature|5{{e}}]] | fonction8 = [[Union pour la démocratie française#Liste des présidents|Président]] de l'[[Union pour la démocratie française]] | à partir du fonction8 = 16 septembre 1998 | jusqu'au fonction8 = 30 novembre 2007<br><small>({{Durée|16|9|1998|30|11|2007}})</small> | élection8 = {{date|16|septembre|1998}} | prédécesseur 8 = [[François Léotard]] | successeur 8 = ''Fusion avec le [[Mouvement démocrate (France)|MoDem]]'' | fonction9 = [[Centre des démocrates sociaux#Présidents|Président]] du [[Centre des démocrates sociaux]] puis de [[Force démocrate (France)|Force démocrate]] | à partir du fonction9 = 10 décembre 1994 | jusqu'au fonction9 = 16 septembre 1998<br><small>({{durée|10|12|1994|16|9|1998}})</small> | prédécesseur 9 = [[Pierre Méhaignerie]] | successeur 9 = ''Lui-même'' <small>([[Union pour la démocratie française|UDF]])</small> | fonction10 = [[Ministre de l'Éducation nationale (France)|Ministre de l'Éducation nationale]]<ref group="N">Il est successivement ministre de l'Éducation nationale (1993-1995), ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Insertion professionnelle (1995), puis ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche (1995-1997).</ref> | à partir du fonction10 = 30 mars 1993 | jusqu'au fonction10 = 2 juin 1997<br><small>({{Durée|30|3|1993|2|6|1997}})</small> | président 10 = [[François Mitterrand]]<br>[[Jacques Chirac]] | premier ministre 10 = [[Édouard Balladur]]<br/>[[Alain Juppé]] | gouvernement 10 = [[Gouvernement Édouard Balladur|Balladur]]<br>[[Gouvernement Alain Juppé (1)|Juppé {{I}}]] et [[Gouvernement Alain Juppé (2)|{{II}}]] | prédécesseur 10 = [[Jack Lang]] <small>(Éducation nationale, 1993)</small><br>[[François Fillon]] <small>(Enseignement supérieur et Recherche, 1995)</small> | successeur 10 = [[Claude Allègre]] | fonction11 = [[Conseil départemental#Président du conseil départemental|Président]] du [[Conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques|conseil général des {{nobr|Pyrénées-Atlantiques}}]] | à partir du fonction11 = 2 avril 1992 | jusqu'au fonction11 = 23 mars 2001<br><small>({{durée|2|4|1992|23|3|2001}})</small> | élection11 = [[Élections cantonales françaises de 1992|29 mars 1992]] | prédécesseur 11 = [[Henri Grenet]] | successeur 11 = [[Jean-Jacques Lasserre]] | fonction12 = [[Député français]] | à partir du fonction12 = 19 juin 2002 | jusqu'au fonction12 = 19 juin 2012 <br><small>({{Durée|19|6|2002|19|6|2012}})</small> | élection12 = [[Élections législatives de 2002 dans les Pyrénées-Atlantiques|16 juin 2002]] | réélection12 = [[Élections législatives de 2007 dans les Pyrénées-Atlantiques|17 juin 2007]] | circonscription 12 = [[Deuxième circonscription des Pyrénées-Atlantiques|{{2e}} des Pyrénées-Atlantiques]] | législature 12 = {{Législature de la Cinquième République|XII|XIII}} | groupe parlementaire 12= [[Groupe Union pour la démocratie française|UDF]] <small>(2002-2007)</small><br/>[[Non-inscrit à l'Assemblée nationale|NI]] <small>(2007-2012)</small> | prédécesseur 12 = [[Pierre Menjucq]] | successeur 12 = [[Nathalie Chabanne]] | à partir du fonction13 = 12 juin 1997 | jusqu'au fonction13 = 21 décembre 1999 <br><small>({{Durée|12|6|1997|21|12|1999}})</small> | élection13 = [[Élections législatives de 1997 dans les Pyrénées-Atlantiques|{{1er}} juin 1997]] | circonscription 13 = [[Deuxième circonscription des Pyrénées-Atlantiques|{{2e}} des Pyrénées-Atlantiques]] | législature 13 = {{Législature de la Cinquième République|XI}} | groupe parlementaire 13 = [[Groupe Union pour la démocratie française|UDF]] | prédécesseur 13 = [[Pierre Laguilhon]] | successeur 13 = [[Pierre Menjucq]] | à partir du fonction14 = 2 avril 1986 | jusqu'au fonction14 = 1 mai 1993 <br><small>({{Durée|2|4|1986|1|5|1993}})</small> | élection14 = [[Élections législatives de 1986 dans les Pyrénées-Atlantiques|16 mars 1986]] | réélection14 = [[Élections législatives de 1988 dans les Pyrénées-Atlantiques|12 juin 1988]]<br />[[Élections législatives de 1993 dans les Pyrénées-Atlantiques|28 mars 1993]] | circonscription 14 = [[Pyrénées-Atlantiques]]<br /><small>(1986-1988)</small><br />[[Deuxième circonscription des Pyrénées-Atlantiques|{{2e}} des Pyrénées-Atlantiques]]<br /><small>(1988-1993)</small> | législature 14 = {{Législature de la Cinquième République|VIII|IX|X}} | groupe parlementaire 14 = [[Groupe Union pour la démocratie française|UDF]] <small>(1986-1988)</small><br />[[Union du centre (Assemblée nationale)|UDC]] <small>(1988-1993)</small><br/>[[Groupe Union pour la démocratie française|UDFC]] <small>(1993)</small> | prédécesseur 14 = ''Scrutin majoritaire'' | successeur 14 = [[Pierre Laguilhon]] | fonction15 = [[Conseiller départemental|Conseiller général]] des [[Pyrénées-Atlantiques]] | à partir du fonction15 = 26 mars 1982 | jusqu'au fonction15 = 21 mars 2008<br><small>({{Durée|26|3|1982|21|3|2008}})</small> | élection15 = [[Élections cantonales françaises de 1982|21 mars 1982]] | réélection15 = [[Élections cantonales françaises de 1988|2 octobre 1988]]<br>[[Élections cantonales françaises de 1994|27 mars 1994]]<br>[[Élections cantonales françaises de 2001|18 mars 2001]] | circonscription 15 = [[Canton de Pau-Sud]] | prédécesseur 15 = Yves Urieta | successeur 15 = André Arribes | nom de naissance = François René Jean Lucien Bayrou | date de naissance = 25 mai 1951 | lieu de naissance = [[Bordères]] ([[France]]) | date de décès = | lieu de décès = | nature du décès = | sépulture = | nationalité = [[France|Française]] | parti = [[Centre démocrate (France)|CD]] <small>(jusqu'en 1976)</small><br />[[Centre des démocrates sociaux|CDS]] <small>(1976-1978)</small><br />[[Union pour la démocratie française|UDF]]-[[Centre des démocrates sociaux|CDS]] <small>(1978-1995)</small><br />[[Union pour la démocratie française|UDF]]-[[Force démocrate (France)|FD]] <small>(1995-1998)</small><br />[[Union pour la démocratie française|UDF]] <small>(1998-2007)</small><br />[[Mouvement démocrate (France)|MoDem]] <small>(depuis 2007)</small> | conjoint = | enfants = | entourage = | université = [[Université Bordeaux-Montaigne]] | profession = [[Professeur agrégé de l'enseignement du second degré français|Professeur agrégé]] [[Agrégation de lettres classiques|de lettres classiques]] | religion = [[Catholicisme]] | résidence = | signature = François Bayrou signature.svg | emblème = Coat of Arms of Pau.svg | emblème2 = | liste = [[Liste des maires de Pau|Maires de Pau]] }} '''François Bayrou''' (prononcé {{MSAPI|fʁɑ̃swa bajʁu}}<ref group="N">[[Prononciation du français|Prononciation]] en [[français de France]] d'influence [[béarn|béarnaise]] [[Transcription phonétique|retranscrite]] selon la [[Alphabet phonétique international|norme API]] (écouter sur [https://fr.forvo.com/word/fran%C3%A7ois_bayrou/ Forvo]). La prononciation {{MSAPI|bɛʁu}}, sous influence des [[langue d'oïl|langues d'oïl]], est déconseillée.</ref>), né le {{date de naissance|25|mai|1951}} à [[Bordères]] ([[Pyrénées-Atlantiques|Basses-Pyrénées]], aujourd'hui [[Pyrénées-Atlantiques]]), est un [[Personnalité politique|homme politique]] et [[Essai (littérature)|essayiste]] [[France|français]]. [[Agrégation de lettres classiques|Professeur agrégé de lettres classiques]], conseiller de personnalités politiques à partir de 1979, il exerce plusieurs mandats électifs, notamment ceux de [[Liste des députés des Pyrénées-Atlantiques|député des Pyrénées-Atlantiques]] entre 1986 et 2012, de président du [[Conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques|conseil général des Pyrénées-Atlantiques]] de 1992 à 2001, de [[député européen]] de 1999 à 2002 et de [[Maire (France)|maire]] de [[Pau]] depuis 2014. Entre 1993 et 1997, sous trois gouvernements de droite ([[Gouvernement Édouard Balladur|Balladur]], [[Gouvernement Alain Juppé (1)|{{nobr|Juppé {{I}}}}]] et [[Gouvernement Alain Juppé (2)|{{nobr|Juppé {{II}}}}]]), il est [[Ministère de l'Éducation nationale (France)|ministre de l'Éducation nationale]]. En parallèle, il préside plusieurs formations centristes : le [[Centre des démocrates sociaux]] (CDS) de 1994 à 1995 et [[Force démocrate (France)|Force démocrate]] (FD) de 1995 à 1998, l'[[Union pour la démocratie française]] (UDF) de 1998 à 2007 et le [[Mouvement démocrate (France)|Mouvement démocrate]] (MoDem) depuis 2007. Il est candidat à trois reprises à une [[Élection présidentielle en France|élection présidentielle]]. Investi par l'UDF, il arrive en quatrième position au premier tour du [[Élection présidentielle française de 2002|scrutin de 2002]], avec 6,8 % des suffrages exprimés. [[Élection présidentielle française de 2007|En 2007]], il est un temps donné en mesure de se qualifier au second tour mais finit troisième avec 18,6 % des voix, après quoi il fonde le MoDem, qu'il ancre au [[Centrisme politique en France|centre]] alors que l'UDF était traditionnellement classée au [[centre droit]]. Lors de l'[[Élection présidentielle française de 2012|élection présidentielle de 2012]], il recueille 9,1 %, terminant en cinquième position. Ayant renoncé à concourir à l'[[Élection présidentielle française de 2017|élection présidentielle de 2017]], il soutient [[Emmanuel Macron]], qui le nomme ensuite [[Ministre d'État (France)|ministre d'État]], [[Ministre de la Justice (France)|garde des Sceaux, ministre de la Justice]]. Mais, cité dans l'[[Affaire des assistants parlementaires du Mouvement démocrate au Parlement européen|affaire des assistants parlementaires du MoDem au Parlement européen]], François Bayrou renonce un mois plus tard à intégrer le [[Gouvernement Édouard Philippe (2)|second gouvernement Philippe]]. En 2020, il est nommé [[haut-commissaire au plan]] par Emmanuel Macron. {{Sommaire|niveau=2}} == Biographie == === Origines === François René Jean Lucien Bayrou naît le {{date de naissance-|25|mai|1951}} à [[Bordères]] ([[Pyrénées-Atlantiques|Basses-Pyrénées]]). Il est le fils de Jean Calixte Bayrou (1909-1974)<ref name=":1">{{Lien web |titre=Fichier des personnes decedees |url=https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/fichier-des-personnes-decedees/}}</ref>, propriétaire agriculteur, maire de [[Bordères]] et d'Emma Jeanne Eugénie Sarthou (1918-2009)<ref name=":1" />, originaire de [[Serres-Morlaàs]]<ref name="3novembre2011_www.lepoint.fr">{{article|auteur1=Émilie Trevert|titre=Bayrou intime|périodique=[[Le Point]]|numéro=2042|date=3 novembre 2011|lire en ligne=http://www.lepoint.fr/politique/bayrou-intime-03-11-2011-1395009_20.php|pages=52 }}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |auteur1=Christian Seguin |titre=François Bayrou à 12 ans |url=http://www.sudouest.fr/2010/08/01/francois-a-12-ans-151349-635.php |site=[[Sud Ouest]] |date=1 août 2010 |consulté le=12 février 2012}}.</ref>. Ses ascendants sont béarnais. François Bayrou parle couramment le [[béarnais]] et milite pour la sauvegarde des langues régionales<ref name="3novembre2011_www.lepoint.fr" />. === Enfance et études === Vers l'âge de six ou sept ans, il commence à souffrir de [[Dyslalie|bégaiement]]. Il lui faut plusieurs années pour maîtriser ce problème<ref>{{Lien web |auteur1=[[Cécile Amar]] |titre=François Bayrou: « Je me suis mis à bégayer à 7-8 ans |url=http://www.lejdd.fr/Culture/Cinema/Actualite/Francois-Bayrou-commente-Le-discours-d-un-roi-pour-leJDD-261425/ |site=[[Le Journal du dimanche]] |date=30 janvier 2011 |consulté le=13 février 2012}}.</ref>. Après des études à l'école primaire de [[Bordères]], il est en 1968 [[Baccalauréat en France|bachelier]] en [[Humanités|lettres classiques]] (français, latin, grec) au lycée public de [[Nay (Pyrénées-Atlantiques)|Nay]]-[[Bourdettes]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=[[Pierre Taribo]] |titre=François Bayrou: la terre, les lettres et l'Élysée |passage=33 |éditeur=Moment |date=2009}}.</ref>. Il poursuit des études dans une classe préparatoire littéraire ([[Classes préparatoires littéraires|hypokhâgne]] et [[Classes préparatoires littéraires|khâgne]]) à [[Bordeaux]] puis à l'[[Université Bordeaux-Montaigne|université Bordeaux-III]]. === Carrière professionnelle === Il obtient l'[[Concours d'agrégation en France|agrégation]] [[agrégation de lettres classiques|de lettres classiques]] en 1974, à {{nombre|23|ans}}<ref name="3novembre2011_www.lepoint.fr" />. Il enseigne à Pau de 1974 à 1979<ref name="FB Le Monde">{{Lien web |langue=fr|titre=François Bayrou |url=https://www.lemonde.fr/archives/article/2002/03/13/francois-bayrou_266560_1819218.html |date=20 mai 1995 |site=lemonde.fr |consulté le=29 décembre 2023}}.</ref>. Il est affecté en 1982 au collège Léon-Bérard à [[Saint-Palais (Pyrénées-Atlantiques)|Saint-Palais]] (Pyrénées-Atlantiques) mais n'y travaille pas, étant connu pour son engagement politique et se mettant à dos le corps enseignant ; il est alors affecté dans un autre collège<ref name="Démêlés professeur Bayrou">{{Lien web |langue=fr|titre=Les démêlés du professeur Bayrou à Saint-Palais |url=https://www.lemonde.fr/societe/article/2007/04/03/les-demeles-du-professeur-bayrou-a-saint-palais_891101_3224.html |date=3 avril 2007 |site=lemonde.fr |consulté le=29 décembre 2023}}.</ref>. De 1979 à 1981, il est chargé de mission au cabinet de [[Pierre Méhaignerie]], ministre de l'Agriculture du [[Gouvernement Raymond Barre (3)|troisième gouvernement Raymond Barre]], étant considéré comme sa « plume »<ref name="FB Le Monde" />{{,}}<ref name="Président CDS" />. De 1981 à 1982, il est chargé de mission au cabinet d'[[Alain Poher]], [[président du Sénat (France)|président du Sénat]]<ref name="Démêlés professeur Bayrou" />. En 1984, il devient conseiller du président du [[Parlement européen]], [[Pierre Pflimlin]] ; il le reste jusqu'à son élection à l'Assemblée nationale, deux ans plus tard<ref name="Bayrou se cherche">{{Lien web |langue=fr|titre=François Bayrou, président d'une UDF qui se cherche : son élection couronne son parcours de parfait centriste |url=https://www.liberation.fr/france/1998/09/17/francois-bayrou-president-d-une-udf-qui-se-cherche-son-election-couronne-son-parcours-de-parfait-cen_246062/ |date=17 septembre 1998 |site=liberation.fr |consulté le=29 décembre 2023}}.</ref>. === Vie privée et familiale === Marié en 1971 avec Élisabeth Perlant dite {{citation|Babette}}, il est le père de six enfants<ref>{{Ouvrage |langue=en |titre=Who's Who in European Politics |passage=45 |éditeur=Bowker-Saur |date=1990}}.</ref> : Hélène, Marie, Dominique, Calixte (travaillant actuellement à l'[[université de Liège]] en Belgique<ref>{{vid}}{{Lien web |titre=Le fils de François Bayrou nous fait visiter son lieu de travail liégeois |url=http://www.lameuse.be/regions/liege/2011-10-12/visite-en-vete-avec-calixte-le-fils-de-f-bayrou-909341.shtml |site=lameuse.be |date=12 octobre 2011 |consulté le=12 février 2012}}.</ref>), Agnès, André et grand-père de vingt-et-un petits-enfants<ref>15 en 2006 selon une [https://www.dailymotion.com/video/xkixf_politicshow-2-113-f-bayrou interview vidéo de François Bayrou].</ref>, comme il le révèle le 6 novembre 2016 dans l'émission de [[Karine Le Marchand]] ''Une ambition intime''<ref name="3novembre2011_www.lepoint.fr" />. Il est auteur d'une biographie de [[Henri IV (roi de France)|Henri IV]], ''Le Roi libre'', vendue à {{unité|300000|exemplaires}}<ref>{{Lien web|auteur=Yann Bouchez|titre=Ces hommes politiques qui écrivent l'histoire. Ces hommes politiques qui écrivent l'histoire|jour=25|mois=novembre|année=2010|url=https://www.la-croix.com/Archives/2010-11-25/Ces-hommes-politiques-qui-ecrivent-l-histoire.-Ces-hommes-politiques-qui-ecrivent-l-histoire-_NP_-2010-11-25-390499|site=[[La Croix]]|consulté le=28 octobre 2020}}.</ref>. == Parcours politique == === Débuts (1982-1993) === Jeune, François Bayrou est proche des mouvements [[non-violence|non violents]], notamment de la communauté de [[Lanza del Vasto]]<ref>{{Lien web |titre=Comment Bayrou l'« insoumis » pourrait priver Sarkozy du soutien des classes supérieures |url=http://www.lefigaro.fr/interviews-presidentielle/20070312.FIG000000120_comment_bayrou_l_insoumis_pourrait_priver_sarkozy_du_soutien_des_classes_superieures.html |site=[[Le Figaro]] |date=20 novembre 2007}}.</ref> et dit s'inspirer de [[Mohandas Karamchand Gandhi|Gandhi]]<ref>{{Lien web |auteur1=Mathieu Deslandes |titre=Douze trucs à savoir sur François Bayrou |url=http://rue89.nouvelobs.com/2011/12/02/douze-trucs-savoir-sur-francois-bayrou-227121 |site=[[Rue89]] |date=2 décembre 2011}}.</ref>. Il entre en politique en rejoignant [[Jean Lecanuet]] et son [[Centre démocrate (France)|Centre démocrate]] (CD)<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=François Bayrou, le centre incarné |url=https://www.europe1.fr/politique/Francois-Bayrou-le-centre-incarne-916572 |date=17 février 2012 |site=europe1.fr |consulté le=29 décembre 2023}}.</ref>. Le parti devient ensuite le [[Centre des démocrates sociaux]] (CDS) et François Bayrou est considéré comme le « scribe » du président Lecanuet<ref name="Président CDS" />. En 1980, il devient secrétaire national du CDS et le rédacteur en chef de ''Démocratie moderne'', le journal du mouvement<ref name="FB Le Monde" />{{,}}<ref name="Président CDS" />. À {{nombre|30|ans}}, en 1982, il est élu [[conseiller départemental|conseiller général]] des Pyrénées-Atlantiques dans le [[canton de Pau-Sud]]. Il détiendra ce mandat pendant vingt-six ans. En 1986, il est élu [[Député français|député]] des [[Pyrénées-Atlantiques]] avec le soutien de l'UDF, l'emportant à la [[Scrutin proportionnel plurinominal|proportionnelle]] sur une liste d'union avec les néo-gaullistes du [[Rassemblement pour la République|RPR]], aux côtés de [[Jean Gougy]] et de [[Michèle Alliot-Marie]]. Après le retour à un [[scrutin uninominal]] en 1988, il est à partir de cette date et jusqu'en 2012 sans cesse élu dans la [[Deuxième circonscription des Pyrénées-Atlantiques|{{2e|circonscription}}]] des Pyrénées-Atlantiques. En 1989, il perd les [[élections municipales françaises de 1989|élections municipales]] à [[Pau]] face à [[André Labarrère]] en obtenant 48 % des voix au second tour. À la suite de ce scrutin et en prévision des [[élections européennes de 1989 en France|élections européennes]], il fait partie d'un groupe de douze trentenaires ou quadragénaires, figures montantes du centre-droit ([[Philippe Séguin]], [[Michel Noir]], [[Alain Carignon]], [[Étienne Pinte]], [[Michel Barnier]], [[François Fillon]], [[Charles Millon]], [[Dominique Baudis]], [[François d'Aubert]], [[Philippe de Villiers]], [[Bernard Bosson]]) demandant un renouvellement de l'appareil politique au RPR et à l'UDF, critiquant fortement les figures historiques de ces deux mouvements qu'ils considèrent comme vieillissantes ([[Jacques Chirac]], [[Valéry Giscard d'Estaing]], [[Raymond Barre]]) et appelant à la formation d'un nouveau grand parti unique de droite. Surnommés les « rénovateurs », ils occupent alors le devant de la scène médiatique durant le printemps de l'année 1989. Avec [[Bernard Bosson]] et [[Dominique Baudis]], ainsi que la direction du [[Centre des démocrates sociaux]] (CDS), François Bayrou décide également de soutenir la liste dissidente « Le Centre pour l'Europe » emmenée par [[Simone Veil]] contre celle d'union RPR-UDF tirée par [[Valéry Giscard d'Estaing]] aux européennes de 1989<ref>{{ouvrage|auteur1=Mahias Bernard|titre=Valery Giscard d'Estaing|sous-titre=Les ambitions déçues|année=2020|édition=Dunod}}, [https://books.google.fr/books?id=uzANEAAAQBAJ&pg=PT250#v=onepage&q&f=false p.250]</ref>. Cependant, de profondes divergences idéologiques (notamment sur le projet européen) ainsi que leur intégration progressive dans les équipes dirigeantes de leurs partis respectifs met rapidement un terme à l'expérience des rénovateurs. François Bayrou ne rejoint pas les néo-rénovateurs en 1990 et est lui-même choisi par Valéry Giscard d'Estaing pour être secrétaire général de l'UDF en 1991<ref>{{ouvrage|auteur=Suzanne Ameil|titre=L'Entrée en politique de François Bayrou|sous-titre=Les hommes et les idées qui l'ont influencé|année=2014|édition=Cairn}}, [https://books.google.fr/books?id=Mn4MCwAAQBAJ&pg=PT148 p. 148].</ref>. Il est alors vice-président du CDS, qui est l'une des principales composantes de cette fédération de partis de droite non-gaulliste. === Ministre de l'Éducation nationale (1993-1997) === En 1993, il est nommé [[ministre de l'Éducation nationale (France)|ministre de l'Éducation nationale]] dans le [[Gouvernement Édouard Balladur|gouvernement]] de [[deuxième cohabitation|cohabitation]] d'[[Édouard Balladur]]. Il propose une réforme de la [[loi Falloux]] visant à déplafonner la possibilité pour les collectivités locales de subventionner les investissements des établissements d’enseignement privé. Le {{date-|13|janvier|1994}}, le Conseil constitutionnel prive la loi de son article 2, ce qui la vide d'une partie de son contenu<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=École privée: les neuf sages censurent partiellement la loi |url=https://www.lesechos.fr/1994/01/ecole-privee-les-neuf-sages-censurent-partiellement-la-loi-874457 |site=Les Échos |date=1994-01-14 |consulté le=2019-09-16}}</ref>. Le {{date-|16|janvier}} suivant, quelque {{nombre|600000|personnes}} manifestent contre ce projet, pour défendre l'école laïque<ref>{{Article |auteur1=Nadya CHARVET |titre=Sur le pavé parisien, on y marche, on y casse, on y danse…|périodique=[[Libération (journal)|Libération]] |date=29-12-1994 |lire en ligne=https://www.liberation.fr/libe-3-metro/1994/12/29/sur-le-pave-parisien-on-y-marche-on-y-casse-on-y-danse_117456 |consulté le=15-07-2020}}.</ref>. [[Fichier:CDS France.png|thumb|left|upright|Logo du [[Centre des démocrates sociaux]] (CDS), composante de l'[[Union pour la démocratie française|UDF]] dont est membre François Bayrou jusqu'à sa disparition, en 1995.]] Le 10 décembre 1994, François Bayrou est élu président du CDS, dont il était jusqu'alors vice-président. À cette occasion, il déclare à la tribune « Comme s'il n'y avait que la génétique qui permettait d'entrer dans cette famille-là ! », alors que se trouve au premier rang de l'assistance les fils de [[Pierre Baudis]] ([[Dominique Baudis]]), de [[Charles Bosson]] ([[Bernard Bosson]]), de [[Noël Barrot]] ([[Jacques Barrot]]) et d'[[Alexis Méhaignerie]] ([[Pierre Méhaignerie]])<ref name="Président CDS">{{Lien web |langue=fr|titre=M. Bayrou élu président du Centre des démocrates sociaux L'heure de la revanche |url=https://www.lemonde.fr/archives/article/1994/12/13/m-bayrou-elu-president-du-centre-des-democrates-socaiaux-l-heure-de-la-revanche_3847082_1819218.html |date=13 décembre 1994 |site=lemonde.fr |consulté le=29 décembre 2023}}.</ref>. Quelques mois avant l'[[Élection présidentielle française de 1995|élection présidentielle de 1995]], il rencontre secrètement [[Jacques Delors]], pressenti pour être le candidat socialiste (tendance sociale-démocrate) et pour lequel il éprouve beaucoup de sympathie : cette entrevue intervient alors que François Bayrou vient d'être élu à la présidence du CDS, composé de militants acquis à la cause d'Édouard Balladur, également pressenti pour se présenter ; finalement, Bayrou ne promet pas à Jacques Delors un soutien dès le premier tour, ce qui joue dans la décision de ce dernier de ne pas se présenter<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=L’entrevue secrète entre Jacques Delors et François Bayrou qui aurait pu bouleverser la cinquième République |url=https://www.lefigaro.fr/politique/l-entrevue-secrete-entre-jacques-delors-et-francois-bayrou-qui-aurait-pu-bouleverser-la-cinquieme-republique-20231228 |date=28 décembre 2023 |site=lefigaro.fr |consulté le=29 décembre 2023}}.</ref>. Il soutient donc Édouard Balladur, faisant partie de son comité politique aux côtés de [[Charles Pasqua]], [[Nicolas Sarkozy]] et [[François Léotard]]<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Les élus de Balladur…|url=https://www.lesechos.fr/1995/02/les-elus-de-balladur-850332 |date=10 février 1995 |site=lesechos.fr |consulté le=29 décembre 2023}}.</ref>. Malgré son soutien à la candidature présidentielle du Premier ministre et bien qu'il se soit opposé au projet de référendum sur l'éducation proposé par le candidat [[Jacques Chirac]], François Bayrou obtient dans le [[Gouvernement Alain Juppé (1)|premier gouvernement]] d'[[Alain Juppé]] un portefeuille élargi à l'Enseignement supérieur, à la Recherche et à la Formation professionnelle. Il perd la responsabilité de la Formation professionnelle dans le [[Gouvernement Alain Juppé (2)|deuxième gouvernement Juppé]], mais reste à l'Éducation nationale jusqu'à la dissolution de l'Assemblée nationale par Jacques Chirac en 1997 ; l'[[Élections législatives françaises de 1997|élection qui la suit]] est remportée par la [[gauche plurielle]]. Au congrès de Lyon en 1995, il fusionne le CDS avec le [[Parti social-démocrate (France)|Parti social-démocrate]], parti de tradition laïque également adhérent de l'UDF (et comptant dans ses membres [[André Santini]] notamment), créant ainsi [[Force démocrate (France)|Force démocrate]] (FD). En 1996, il appuie la candidature de François Léotard afin d'éviter une réélection de Valéry Giscard d'Estaing à la présidence de l'UDF<ref name="Bayrou se cherche" />. Durant son ministère, François Bayrou dirige une réflexion approfondie sur la condition des professeurs et des élèves. Il conduit une réforme du collège, réforme les études supérieures (« semestrialisation » des études, semestre d'orientation en première année, création d’universités de professionnalisation technologique), met en place le baccalauréat « filièrisé » (filières S, ES, L, STT, STL et STI) {{incise|qui sera effectif jusqu'en 2019}}, introduit les langues vivantes à l’école primaire. L'opinion retient de la présence de François Bayrou à ce ministère {{incise|après sa réforme avortée en faveur de l'enseignement privé où il avait été accusé de vouloir « réformer à la hussarde »<ref name="lemonde.fr">{{Article |prénom1=Béatrice |nom1=Gurrey |titre=L'UDF ne devrait pas donner de consigne de vote pour le second tour |périodique=Le Monde.fr |date=2007-04-24 |issn=1950-6244 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/societe/article/2007/04/24/l-udf-ne-devrait-pas-donner-de-consigne-de-vote-pour-le-second-tour_900895_3224.html |consulté le=2016-06-07}}.</ref>}} sa méthode de réforme prudente et concertée avec les organisations syndicales, ce qui lui a valu des accusations d'immobilisme<ref>{{Article |auteur1= Laurence Debril|titre=Qu'a-t-il fait de l’Éducation? |périodique=[[L'Express]] |date=07-02-2007 |lire en ligne=https://www.lexpress.fr/actualite/politique/qu-a-t-il-fait-de-l-education_478435.html |consulté le=30-06-2020}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=''Le Nouvel Observateur'', 15 mars 2007 |url=http://hebdo.nouvelobs.com/p2210/articles/a336000.html |site=hebdo.nouvelobs.com}}.</ref>. [[Roger Fauroux]], qu'il avait chargé de présider une commission sur la réforme de l'école se montre critique, déclarant que François Bayrou gouvernait « avec le sondoscope en bandoulière »<ref name="lemonde.fr" />. === Sous la troisième cohabitation (1997-2002) === À la suite des [[Élections législatives françaises de 1997|élections législatives de 1997]], François Bayrou prend la tête du [[groupe Union pour la démocratie française]] à l'[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]] et renforce FD<ref name="Bayrou se cherche" />. [[Philippe Douste-Blazy]] le remplace l'année suivante à la présidence du groupe UDF-Alliance<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Douste-Blazy, second qui rêve d'être premier : il réunit ce week-end les députés du groupe UDF-Alliance |url=https://www.liberation.fr/france/1998/09/19/douste-blazy-second-qui-reve-d-etre-premier-il-reunit-ce-week-end-les-deputes-du-groupe-udf-alliance_246210/ |date=19 septembre 1998 |site=liberation.fr |consulté le=29 décembre 2023}}.</ref>. Après les [[Élections régionales françaises de 1998|élections régionales de 1998]], [[Alain Madelin]] et d'autres cadres de [[Démocratie libérale (parti politique)|Démocratie libérale]] (DL) approuvent les présidents de région réélus grâce au soutien des élus [[Rassemblement national|Front national]], alors que François Bayrou rejette toute alliance avec l'extrême droite. Tandis que ce dernier entend remplacer l'UDF par un « grand parti de centre-centre droit » hostile à tout rapprochement avec le FN – une stratégie largement jugée prématurée par les analystes –, DL quitte l'UDF<ref name="Bayrou se cherche" />. Dans ce contexte, le 16 septembre 1998, François Bayrou est élu à la présidence de l'UDF. Pour notamment stopper l'hémorragie née du départ de la majeure partie des militants libéraux partis avec Madelin, il obtient des composantes de la confédération la mise en place d'une organisation plus unitaire, « la Nouvelle UDF » (carte unique d'adhérent, siège commun)<ref name="Bayrou se cherche" />. Lors des [[élections européennes de 1999 en France|élections européennes de 1999]], François Bayrou conduit la liste UDF qui recueille 9,28 % des voix<ref>{{Article |prénom1=Bernard |nom1=Dolez |titre=La liste Bayrou ou la résurgence du courant démocrate-chrétien |périodique=Revue française de science politique |volume=49 |numéro=4 |date=1999 |doi=10.3406/rfsp.1999.396252 |lire en ligne=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1999_num_49_4_396252?_Prescripts_Search_tabs1=standard& |consulté le=2016-12-15 |pages=663-674}}.</ref>; il tient — contrairement à ses concurrents têtes de liste [[François Hollande]] et [[Nicolas Sarkozy]] — son engagement de siéger à [[Strasbourg]] et entre donc au [[Parlement européen]], dont sa seconde de liste [[Nicole Fontaine]] obtient la présidence. === Candidature à l'élection présidentielle de 2002 === {{Article connexe|Élection présidentielle française de 2002}} François Bayrou se présente comme candidat de l'UDF à l'[[Élection présidentielle française de 2002|élection présidentielle de 2002]]. Sa campagne connaît des débuts difficiles, les sondages le créditant longtemps de moins de 5 % d'intentions de vote. Plusieurs dirigeants de l'UDF appellent à voter pour Jacques Chirac dès le premier tour. Lors de la campagne présidentielle, à [[Strasbourg]], et pendant une altercation avec des jeunes qui avaient insulté le maire de Strasbourg, [[Fabienne Keller]], avec laquelle il se trouvait, il gifle un jeune garçon d'une dizaine d'années qui essayait de lui faire les poches<ref>{{Lien web |titre=La gifle qui relance Bayrou |url=http://www.leparisien.fr/politique/la-gifle-qui-relance-bayrou-12-04-2002-2002979557.php |site=[[le Parisien|leparisien.fr]] |date=12-04-2002 |consulté le=2016-06-19}}.</ref>. Il estime quelques jours après que c'est {{citation|un geste de père de famille (…) sans gravité}}<ref name="lefigaro.fr20120403">{{Lien web |auteur1=Alexia Fayard |titre=L'enfant giflé en 2002 par Bayrou condamné |url=http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2012/04/03/01016-20120403ARTFIG00633-l-enfant-gifle-en-2002-par-bayrou-condamne.php |site=[[le Figaro|lefigaro.fr]] |date=3 avril 2012 |consulté le=23 février 2017}}.</ref>. Il arrive en quatrième position du premier tour de scrutin avec 6,84 % des voix, plus de neuf points derrière le Premier ministre socialiste [[Lionel Jospin]] et un point devant la trotskiste [[Arlette Laguiller]]. C'est dans son département des [[Pyrénées-Atlantiques]] qu'il réalise son meilleur score (13,1 %)<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Résultats de l'élection présidentielle 2002 |url=https://www.interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats/Presidentielles/elecresult__presidentielle_2002/(path)/presidentielle_2002/072/064/7264.html |date= |site=interieur.gouv.fr |consulté le=11 août 2023}}.</ref>. Ayant dépassé la barre des 5 % des suffrages exprimés, il obtient le remboursement de ses [[Financement des campagnes présidentielles en France|frais de campagne]] (7,4 millions d'euros sur 8,8 millions dépensés)<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Décision {{numéro}}2002-116 PDR du 26 septembre 2002 |url=https://www.conseil-constitutionnel.fr/decision/2002/2002116PDR.htm |date= |site=conseil-constitutionnel.fr |consulté le=11 août 2023}}.</ref>. Dans l'entre-deux-tours, il appelle [[Jacques Chirac]], opposé au second tour à [[Jean-Marie Le Pen]], à constituer une large coalition à partir de sa majorité de second tour. Le président sortant tente au contraire, avec Alain Juppé, de fusionner la droite et le centre dans un unique parti, l'[[Union pour un mouvement populaire|Union pour la majorité présidentielle]] (UMP). La majorité des parlementaires UDF, emmenés par [[Philippe Douste-Blazy]], quittent l'UDF pour l'UMP. Cependant, {{nombre|30|députés}} UDF et apparentés sont élus aux [[Élections législatives françaises de 2002|élections législatives de juin]] et constituent un [[groupe parlementaire]] pour la [[Liste des députés de la XIIe législature de la Cinquième République|{{XIIe}} législature (2002-2007)]]. Parmi eux François Bayrou, qui revient à l'Assemblée nationale, est élu dans la [[Liste des circonscriptions législatives des Pyrénées-Atlantiques|{{2e|circonscription}} des Pyrénées-Atlantiques]] et quitte donc le Parlement européen (remplacé par [[Jean-Thomas Nordmann]]). === Sous le second mandat présidentiel de Jacques Chirac (2002-2007) === [[Fichier:BayrouEM.jpg|vignette|François Bayrou en 2006.]] S'affirmant opposé à « l'État-UMP » dès la première question de confiance posée par le [[Gouvernement Jean-Pierre Raffarin (1)|gouvernement Jean-Pierre Raffarin]], François Bayrou annonce son intention de se prononcer librement sur chacun des actes du gouvernement. Aux [[élections régionales françaises de 2004|élections régionales de 2004]], l'UDF obtient 12 % des voix. En [[Aquitaine (ancienne région administrative)|Aquitaine]], avec 16,1 % des voix, la liste menée par François Bayrou arrive en troisième position, derrière la liste de gauche du président sortant, [[Alain Rousset]], qui sera réélu, et celle de l'UMP [[Xavier Darcos]]. Devancée dans toutes les régions par l'UMP, les listes UDF fusionnent avec celles de l'UMP au second tour. Aux [[élections cantonales françaises de 2004|élections cantonales]] qui se tiennent en même temps, les candidats UDF obtiennent en moyenne 4,8 % des suffrages au premier tour et le parti perd 269 élus à l'issue du second tour. Cependant, aux [[Élections européennes de 2004 en France|élections européennes de 2004]], l'UDF réunit 12 % des voix et gagne deux élus. Le parti quitte alors le groupe parlementaire de droite du [[Parti populaire européen|PPE-DE]], auquel appartient l'UMP, pour rejoindre, avec ses alliés du [[Parti démocrate européen]], le groupe de l'[[Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe]] (ADLE). En 2005 et 2006, François Bayrou s'oppose de plus en plus à la politique du [[gouvernement Dominique de Villepin|gouvernement]] de [[Dominique de Villepin]], sur son contenu et sur ses modalités — en particulier le mépris dans lequel est, selon lui, tenu le Parlement (sur l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, la [[privatisations en France|privatisation]] des autoroutes, l'instauration par ordonnance du [[Contrat nouvelles embauches|CNE]]{{etc}}). En novembre 2005, situation inédite, la moitié des députés UDF, dont François Bayrou, vote contre le budget, alors que l'UMP avait indiqué qu'une telle décision placerait le parti centriste dans l'opposition<ref name="ref_auto_1">{{Lien web |langue=fr|titre=Bayrou appelle à voter la motion de censure socialiste contre le gouvernement |url=https://www.lefigaro.fr/actualite/2006/05/14/01001-20060514ARTWWW90061-bayrou_appelle_a_voter_la_motion_de_censure_socialiste_contre_le_gouvernement.php |date=14 mai 2006 |site=lefigaro.fr |consulté le=11 août 2023}}.</ref>. La ligne politique de François Bayrou est contestée par l'unique ministre UDF du gouvernement, le [[ministre de l'Éducation nationale (France)|ministre de l'Éducation nationale]] [[Gilles de Robien]], favorable à une alliance avec l'UMP<ref>[http://halshs.archives-ouvertes.fr/docs/00/38/32/73/PDF/2007-Abrial-RPP-Bayrou.pdf L'entreprise du présidentiable Bayrou : de l'UDF au Mouvement démocrate] de Stéphanie Abrial, ''Revue Politique et Parlementaire'', {{n°|1044}} (2007) 105-112.</ref>. Fin 2005, ce dernier demande que les militants soient appelés à se prononcer. Un congrès est organisé en janvier 2006 à [[Lyon]] mais Gilles de Robien renonce à présenter une motion et à s'y rendre, dénonçant un événement aux mains de la direction sortante ; la motion de défense d'une UDF « libre et indépendante » présentée par François Bayrou est alors approuvée à 92 %<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Gilles de Robien renonce à présenter sa propre motion au congrès de l'UDF |url=https://www.lemonde.fr/societe/article/2006/01/01/gilles-de-robien-renonce-a-presenter-sa-propre-motion-au-congres-de-l-udf_726238_3224.html |date=1 janvier 2006 |site=lemonde.fr |consulté le=11 août 2023}}.</ref>. Lorsque le Parti socialiste dépose une [[Motion de censure en France#Dépôt d'une motion de censure à l'initiative des députés|motion de censure]] contre le gouvernement Villepin le {{date-|16 mai 2006}}, dans le cadre de l'[[affaire Clearstream 2]], François Bayrou et dix députés de son groupe (sur trente) votent le texte. Parlant de « déliquescence » et d'« effondrement de l'État », le président de l'UDF déclare que « le nœud de haine » entre chiraquiens et sarkozystes « ne peut pas durer encore un an ». C'est la première censure votée par François Bayrou contre un gouvernement de droite<ref name="ref_auto_1" />{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr|auteur=Didier Micoine |titre=Bayrou devrait voter la censure |url=https://www.leparisien.fr/politique/bayrou-devrait-voter-la-censure-13-05-2006-2006981652.php |date=13 mai 2006 |site=leparisien.fr |consulté le=11 août 2023}}.</ref>. Le président de l’UDF n'écarte pas pour autant de soutenir des membres de l'UMP « au cas par cas » : il apporte par exemple son soutien à la liste du candidat [[Alain Juppé]] à la [[Élections municipales partielles françaises de 2006#Bordeaux (Gironde)|municipale partielle]] de [[Bordeaux]] en août 2006<ref>{{Lien web |titre=Le Juppé nouveau est arrivé |url=http://www.lefigaro.fr/ |site=lefigaro.fr |date=20-8-2006}}.</ref>. === Candidature à l'élection présidentielle de 2007 === {{Article connexe|Élection présidentielle française de 2007}} En {{date-|juin 2006}}, lors d'un conseil national statutaire de l'UDF à [[Issy-les-Moulineaux]], François Bayrou jette les grandes lignes de ses ambitions présidentielles en proposant une « révolution civique » et affirme vouloir rassembler des personnalités venant de droite, de gauche et du centre. Le congrès voit [[Gilles de Robien]], partisan d’une alliance avec la droite, être sifflé par des militants dans la salle. François Bayrou annonce sa candidature à l'[[élection présidentielle française de 2007|élection présidentielle du printemps 2007]] le {{date-|2|décembre|2006}} à [[Serres-Castet]] dans sa circonscription des [[Pyrénées-Atlantiques]]. Il est crédité par les instituts de sondage d’environ 8 % d’intentions de vote en décembre, de 10 % mi-janvier 2007, de 12 % fin janvier, de 13 % mi-février, de 19 % fin février, de 22 % dans la première quinzaine de mars. L’hypothèse d'une qualification pour le second tour au détriment de la socialiste [[Ségolène Royal]] est alors évoquée<ref>{{Article |auteur1=Nicolas Sauger |titre=Le vote Bayrou |périodique=Revue française de science politique |volume=57 |date=3/2007 |lire en ligne=http://www.cairn.info/revue-francaise-de-science-politique-2007-3-page-447.htm |pages=447-458}}.</ref>. [[Fichier:Bayrou-strasbourg.jpg|vignette|François Bayrou en février 2007.]] En février-mars 2007, plusieurs candidats potentiels et d’autres personnalités se rallient à François Bayrou : le président du [[Parti fédéraliste (France)|Parti fédéraliste]] Christian Chavrier ; la présidente du parti écologiste [[Cap21]] [[Corinne Lepage]] ; [[Édouard Fillias]] d'[[Alternative libérale]] ; [[Antoine Waechter]], président du [[Mouvement écologiste indépendant]] ; [[Nicolas Miguet]] du Rassemblement des contribuables français ; les ministres délégués du [[gouvernement Dominique de Villepin|gouvernement Villepin]], tous deux UMP, [[Azouz Begag]] et [[François Goulard]]. En mars 2007, François Bayrou publie chez [[Plon]] son ''Projet d'espoir'', qui est le livre politique le plus vendu au cours de la période ({{unité|370000|exemplaires}} en deux mois)<ref>{{Lien web |titre=Palmarès des ventes |url=http://www.lefigaro.fr/ |site=lefigaro.fr}}.</ref>. Cependant, en mars et avril, le candidat de l'UMP et favori du scrutin, [[Nicolas Sarkozy]], reçoit le soutien de plusieurs membres ou figures historiquement proches de l'UDF : [[Valéry Giscard d'Estaing]], fondateur du parti en 1978, qui accuse François Bayrou {{citation|d'entretenir l'incertitude, de flotter dans le vide entre des politiques évidemment différentes}}<ref>{{Lien web |titre=Giscard d'Estaing soutient Nicolas Sarkozy |url=https://www.nouvelobs.com/politique/elections-2007/20070418.OBS2766/giscard-d-estaing-soutient-nicolas-sarkozy.html |date=18 avril 2007 |site=nouvelobs.com |consulté le=15 janvier 2021}}.</ref> ; [[Simone Veil]], qui déclare que Bayrou est « le pire de tous » et que sa candidature est « une imposture » ; [[Gilles de Robien]] ; [[André Santini]]{{etc.}} Le candidat centriste réagit à ces défections en dénonçant une « collection d'élus épuisés »<ref>[http://www.lejdd.fr/cmc/scanner/presidentielle/200716/bayrou-une-collection-d-elus-epuises-_11501.html?popup ''Bayrou : Une collection d'élus épuisés''] dans ''[[Le Journal du dimanche]]'' du 18 avril 2007.</ref>. Le {{date-|13|avril|2007}}, quelques jours avant le premier tour, [[Michel Rocard]], dont des proches avaient déjà appelé à voter Bayrou (collectifs « Spartacus » et « les Gracques ») demande une alliance entre l'UDF, le PS et Les Verts<ref>{{Lien web |auteur1=Michel Rocard |titre=Royal-Bayrou, l'alliance nécessaire |url=https://www.lemonde.fr/societe/article/2007/04/13/michel-rocard-plaide-pour-une-alliance-royal-bayrou-avant-le-premier-tour_895551_3224.html |site=lemonde.fr |date=2007/04/13}}.</ref>. Il est suivi par [[Bernard Kouchner]]<ref>[http://www.lejdd.fr/cmc/presidentielle/200715/assez-de-l-esprit-sectaire-_10174.html ''Assez de l'esprit sectaire !''], par Bernard Kouchner dans ''[[Le Journal du dimanche]]'' du 15 avril 2007.</ref>, puis par [[Claude Allègre]]<ref>''Le Parisien'', 16 avril 2007.</ref> et [[Daniel Cohn-Bendit]]<ref>''Le Parisien'', 17 avril 2007.</ref>. Ségolène Royal juge la proposition « baroque » et [[François Hollande]], premier secrétaire du Parti socialiste, la considère comme inconcevable. En février-mars 2007, [[Liste de sondages sur l'élection présidentielle française de 2007|les sondages]] le donnent en forte progression, au coude-à-coude avec [[Ségolène Royal]], avec plus de 20 % d’intentions de vote. Dans le même temps, il déclare qu’il condamne {{cita|haut et fort […] l’interventionnisme de Nicolas Sarkozy […] auprès des rédactions}} des médias et que {{cita|l'information se trouve verrouillée}}<ref>"François Bayrou dénonçait en 2007 les interventions directes auprès des rédactions", par Nabil Touati, dans le Huffington Post le 14/06/2017 [https://www.huffingtonpost.fr/2017/06/14/francois-bayrou-denoncait-en-2007-les-interventions-directes-au_a_22192246/]</ref>. Le livre-enquête du journaliste d'investigation [[Jean-Baptiste Rivoire]] (''L’Élysée et les oligarques contre l’info'', 2022) va dans ce sens<ref name=Franque>Adrien Franque, [https://www.liberation.fr/economie/medias/jean-baptiste-rivoire-guerillero-de-linvestigation-20220112_ZXHZ5T2MFZFSPGJIG57VM6ORWQ/ « Jean-Baptiste Rivoire, guérillero de l’investigation »], sur ''liberation.fr'', 12 janvier 2022.</ref>{{refins}}. François Bayrou obtient 18,57 % au premier tour de l'élection présidentielle, ce qui le place en troisième position derrière Nicolas Sarkozy (31,18 %) et Ségolène Royal (25,87 %) qui sont tous deux qualifiés pour le second tour. Le {{date-|25|avril|2007}}, il annonce qu'il ne donne aucune consigne de vote en vue du second tour, mais déclare accepter le débat public que lui a proposé Ségolène Royal, ajoutant qu'il était prêt à en faire autant avec Nicolas Sarkozy, une proposition que celui-ci décline. Le débat proposé par Ségolène Royal sur les convergences et divergences entre leurs projets politiques est le premier débat public réunissant, entre les deux tours d'une élection présidentielle, deux personnalités dont l'une est présente au second tour et l'autre non. La presse quotidienne régionale, puis [[Canal+]], refusent d'organiser ce débat (indiquant vouloir respecter les consignes du [[Conseil supérieur de l'audiovisuel (France)|CSA]] sur l'égalité des temps de parole des deux finalistes). François Bayrou parle à cet égard de pressions exercées par le candidat UMP et son entourage sur les médias dans le but d'empêcher ce débat. La confrontation a finalement lieu le {{date-|28|avril|2007}}, retransmise par [[BFM TV]] et [[RMC]]. La semaine suivante, au lendemain du [[Débat télévisé du second tour de l'élection présidentielle française#Débat du 2 mai 2007|débat télévisé entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal]], François Bayrou confirme qu’il ne votera pas pour Nicolas Sarkozy le {{date-|6|mai|2007-}}, sans pour autant dire s'il choisira Ségolène Royal, s'il votera blanc ou s'il s'abstiendra<ref>[https://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-823448,36-904746@51-901327,0.html François Bayrou à l'issue du duel télévisé : « Je ne voterai pas pour Sarkozy »], ''Le Monde'' du 3 mai 2007.</ref>. Trois ans plus tard, en {{date-||décembre|2010}}, il confiera avoir voté blanc<ref>[http://www.lepoint.fr/politique/presidentielle-bayrou-a-vote-blanc-au-second-tour-en-2007-02-12-2010-1270056_20.php « PRÉSIDENTIELLE - Bayrou a voté blanc au second tour en 2007 »], ''[[Le Point]]'', 2 décembre 2010.</ref>. Selon les instituts de sondage [[Kantar TNS MB|TNS Sofres]] et [[Ipsos]], au second tour de l'élection, 40 % de ses électeurs auraient voté pour Nicolas Sarkozy, 40 % pour Ségolène Royal et 20 % ont voté blanc, nul ou se sont abstenus<ref>{{Lien web |auteur1=TNS Sofres |lien auteur1=TNS Sofres |titre=Les transferts de vote du 1er tour au 2nd tour |url=https://web.archive.org/web/20070608155342/http://2007.tns-sofres.com/etude.php?id=394 |année=2007 |consulté le=25 octobre 2011}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |prénom1=Yves |nom1=Adaken |titre=La France qui a voté Sarkozy et celle qui voulait faire barrage |périodique=[[L'Expansion]]|jour=7 |mois=mai |année=2007 |lire en ligne=http://lexpansion.lexpress.fr/economie/la-france-qui-a-vote-sarkozy-et-celle-qui-voulait-faire-barrage_120840.html |consulté le=25 octobre 2011}}.</ref>. === Sous la présidence de Nicolas Sarkozy (2007-2012) === [[Fichier:Bayrou Villepinte.jpg|vignette|François Bayrou au congrès fondateur du [[Mouvement démocrate (France)|Mouvement démocrate]], en 2007.]] Dans la lignée de l’annonce de François Bayrou durant la campagne présidentielle, le conseil national de l'UDF vote, le {{date-|10 mai 2007}} à la [[Maison de la Mutualité|Mutualité]], une motion pour la création du [[Mouvement démocrate (France)|Mouvement démocrate]] (MoDem), à la quasi-unanimité. Le MoDem apparaît alors comme le successeur du mort-né « Parti démocrate » (PD), dont François Bayrou avait annoncé la naissance le 25 avril. Le nouveau mouvement se revendique clairement comme un parti d'opposition au pouvoir du nouveau président [[Nicolas Sarkozy]] et fait valoir ce positionnement pour les élections législatives de juin 2007. Nombre de députés UDF sortants réprouvent cette nouvelle stratégie et se rapprochent de la majorité présidentielle à l'occasion de cette élection. Rassemblés par le nouveau Ministre de la Défense [[Hervé Morin]], ancien président du groupe UDF à l'Assemblée, ils fondent le [[Les Centristes|Nouveau Centre]], formation qui se réclame du centre droit et de la tradition de l'UDF. François Bayrou, réélu député des Pyrénées-Atlantiques, voit l'essentiel de ses anciens compagnons le quitter pour le Nouveau Centre : seuls trois autres députés sortants se présentent sous l'étiquette UDF-MoDem, mais deux d'entre eux ([[Gilles Artigues]] et [[Anne-Marie Comparini]]) sont battus. [[Jean Lassalle]] est réélu à l'issue de la seule triangulaire du pays et le MoDem compte également un nouvel élu à Mayotte ([[Abdoulatifou Aly]]). Juste avant la création officielle du MoDem, en décembre 2007, il enregistre la médiatique désaffection de [[Jean-Marie Cavada]], jusque-là considéré comme un de ses principaux lieutenants. Celui-ci, en obtenant la tête de liste pour le [[12e arrondissement de Paris|{{12e|arrondissement}} de Paris]], rejoint en effet la liste de la candidate UMP à la mairie de Paris [[Françoise de Panafieu]]. Bayrou est élu président du MoDem le {{date-|2 décembre 2007}}, avec 96,8 %<ref>{{Lien web |titre=François Bayrou élu président du MoDem avec 96,8 % des votants |url=https://www.ladepeche.fr/article/2007/12/01/391966-francois-bayrou-elu-president-modem-96-8-votants.html |site=ladepeche.fr |date=2007/12/01}}.</ref>. Le {{date-|16|novembre|2007}}, il annonce sa volonté de conduire une liste pour l'[[Élections municipales françaises de 2008|élection municipale]] à [[Pau]]<ref>{{Lien web |titre=AFP: François Bayrou annonce sa candidature aux municipales à Pau |url=http://afp.google.com/article/ALeqM5jOSl96srWNwwiji3ATuBj0XVzOYg |site=google.com}}.</ref>. Il rate de peu son élection à la mairie de Pau en obtenant 38,81 % des suffrages au second tour le {{date-|16 mars 2008}}, perdant de {{nombre|342|voix}}<ref>[http://elections.lefigaro.fr/resultats/elections-municipales-2008/2eme-tour/pyrenees-atlantiques/64000/pau/ Résultats de l'élection municipale de Pau de mars 2008 sur le site du ''Figaro'' d'après les chiffres définitifs du Ministère de l'intérieur.].</ref> face à la candidate socialiste [[Martine Lignières-Cassou]] (39,76 %) sur un total de plus de {{unité|36000|voix}}. Le candidat investi par l'UMP Yves Urieta, maire sortant (ex-PS) qui s'est maintenu au second tour obtient quant à lui 21,42 % des suffrages (contre 27,8 % au premier tour), causant en partie la défaite du président du MoDem<ref>[https://www.lemonde.fr/municipales-cantonales/article/2008/03/17/le-stratageme-elyseen-pour-pieger-le-leader-centriste_1023745_987706.html#ens_id=982722 ''Le stratagème élyséen pour piéger le leader centriste''], ''[[Le Monde]]'', 17 mars 2008.</ref>. [[Fichier:FBayrou Estérel.jpg|vignette|François Bayrou en 2008.]] Les défections ont continué, ainsi que les critiques sur sa façon de gérer le MoDem, accusé de n'être qu'un marchepied pour ses ambitions présidentielles. Ainsi [[Jean Arthuis]], en {{date-|avril 2008}}, déclare à propos de François Bayrou qu'{{cita|on ne dirige pas un parti comme une secte}}. Le député européen [[Thierry Cornillet]] avait pour sa part qualifié de « suicidaire » la politique du président du MoDem et ajouté que ce dernier « sacrifiait ses élus pour une chimère présidentielle »<ref>{{Article |langue=fr-FR |titre=La guerre des centres a commencé |périodique=''[[Le Figaro]]'' |date=18 mars 2008 |lire en ligne=http://www.lefigaro.fr/politique/2008/03/18/01002-20080318ARTFIG00414-la-guerre-des-centres-a-commence.php}}.</ref>. Soucieux de démontrer la marginalité de ces défections et de réaffirmer son autorité face aux critiques internes, François Bayrou proposa de soumettre au vote des adhérents une contribution, c'est-à-dire une déclaration de principes sur l'orientation politique du MoDem, dans laquelle il défend sa stratégie d'indépendance. [[Thierry Cornillet]] (soutenu par les sénateurs [[Yves Détraigne]], [[Françoise Férat]], [[Philippe Nogrix]] et [[Catherine Morin-Desailly]]) ayant renoncé à soumettre une contribution, seul le texte du président du MoDem fut proposé aux adhérents lors de la dernière semaine de juin 2008<ref>{{Lien brisé |url=http://afp.google.com/article/ALeqM5g-YNuCJ8zE6AUFT3A-otVryuBtUg |titre=Positionnement du MoDem: seul Bayrou soumet un texte au vote des adhérents |date=20 juin 2008 |site=AFP |consulté le=21 juin 2008}}.</ref> : il obtint l'approbation de 98 % des votants<ref>Et de 99 % des {{nombre|15458|suffrages}} exprimés ({{Lien brisé|url=http://www.mouvementdemocrate.fr/vie-du-modem/consultation-adherents-resultats-250708.html|titre=Publication des résultats le 25 juillet 2008|site=Site du MoDem}}).</ref>. Lors des [[Élections européennes de 2009 en France|élections européennes de 2009]], il fait notamment [[campagne électorale|campagne]] contre les orientations de [[José Manuel Durão Barroso]], qu'il considère {{cita|à la solde de l'Amérique}}. Dans cette optique, il soutient les candidatures de [[Guy Verhofstadt]] ou de [[Mario Monti]] à la présidence de la commission européenne. Lors d'un débat télévisé le jeudi {{date|4|juin|2009}} l'opposant à la tête de liste des [[Les Verts (France)|Verts]] [[Daniel Cohn-Bendit]], il a des échanges houleux avec ce dernier<ref>{{Article |langue=fr|titre=Européennes : Échange d’insultes entre Daniel Cohn-Bendit et François Bayrou |périodique=[[Le Point]] |date=5 juin 2009 |lire en ligne=http://www.lepoint.fr/actualites-medias/2009-06-04/europeennes-echange-d-insultes-entre-daniel-cohn-bendit-et-francois-bayrou/1253/0/349703}}.</ref>. Trois jours plus tard, le {{date|7|juin|2009}}, les listes « Démocrates pour l'Europe » obtiennent 8,46 % ({{4e|place}} derrière [[Europe Écologie]], crédité de 16,28 %, le [[Parti socialiste (France)|Parti socialiste]], à 16,48 %, et l'[[Union pour un mouvement populaire|UMP]], à 27,88 %) et six sièges au [[Parlement européen]], score bien en deçà de celui réalisé par l'[[Union pour la démocratie française|UDF]] en [[Élections européennes de 2004 en France|2004]]<ref>{{Article |langue=fr|titre=Les européennes sont un cuisant échec, en termes d’image, pour François Bayrou |périodique=[[L'Obs]] |date=10 juin 2009 |lire en ligne=http://tempsreel.nouvelobs.com/speciales/europeennes_2009/20090608.OBS9719/les_europeennes_sont_un_cuisant_echec_pour_francois_bay.html |consulté le=29 décembre 2009}}.</ref>. Peu avant les [[Élections régionales françaises de 2010|élections régionales de 2010]], le [[Mouvement démocrate (France)|Mouvement démocrate]] doit faire face à plusieurs défections et critiques de ses membres<ref>[https://www.lemonde.fr/elections-regionales/article/2010/02/15/defections-en-chaine-au-modem_1305921_1293905.html « Défections en chaîne au MoDem »], ''Le Monde'', 15 février 2010.</ref>{{,}}<ref>[http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/02/06/01011-20100206FILWWW00501--confidentiel-paris-des-responsables-du-modem-denoncent-la-strategie-de-bayrou.php « Des responsables MoDem dénoncent la stratégie de Bayrou »], ''Le Figaro'', 6 février 2010.</ref>. Dans le même temps, les intentions de vote en faveur du MoDem s'effondrent<ref>[http://www.francesoir.fr/politique/2010/02/05/regionales-modem.html « Régionales - Berezina électorale annoncée pour le Modem »], ''France Soir'', 5 février 2010.</ref>. Les listes du parti recueillent finalement 4,20 % au niveau de la France entière<ref>{{Lien web |titre=Élections régionales 2010 |url=http://www.france-politique.fr/elections-regionales-2010.htm |site=france-politique.fr |date=21 mars 2010 |consulté le=12 février 2012}}.</ref>. Il est réélu président du MoDem le {{date-|12|décembre|2010}}, avec 94,69 % des voix<ref>{{Lien web |titre=François Bayrou réélu président du MoDem |url=http://www.lepoint.fr/societe/francois-bayrou-reelu-president-du-modem-12-12-2010-1274261_23.php |éditeur=[[Le Point]] |date=12 décembre 2010 |consulté le=12 février 2011}}.</ref>, puis le {{date-|16|janvier|2014}}, avec 86,98 % des voix<ref>{{Lien web |titre=François Bayrou réélu président du MoDem |url=http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2014/01/16/97001-20140116FILWWW00472-francois-bayrou-reelu-president-du-modem.php |site=Le Figaro |date=16 janvier 2014}}.</ref>. === Candidature à l'élection présidentielle de 2012 === {{Article connexe|Élection présidentielle française de 2012}} [[Fichier:Bayrou2012.png|vignette|redresse|[[Logotype|Logo]] utilisé par François Bayrou dans le cadre de sa campagne pour l'[[élection présidentielle française de 2012|élection présidentielle de 2012]].]] François Bayrou annonce le {{date-|7|décembre|2011|en France}} sa candidature à l'[[Élection présidentielle française de 2012|élection présidentielle de 2012]], déclarant se présenter en « homme libre »<ref>{{vid}}{{Lien web |titre=Bayrou : « Je me présente en homme libre |url=http://tempsreel.nouvelobs.com/election-presidentielle-2012/20111207.OBS6125/bayrou-je-me-presente-en-homme-libre.html |site=[[L'Obs|Nouvelobs interactif]] |date=7 décembre 2011 |consulté le=12 février 2012}}.</ref>. [[Fichier:Francois Bayrou-IMG 4470.JPG|vignette|redresse|gauche|François Bayrou en 2012.]] Fin 2011 et début 2012, plusieurs anciens ministres chiraquiens et personnalités de centre-droit se rallient à lui, comme les anciens UDF [[Jean Arthuis]], [[Alain Lambert (homme politique)|Alain Lambert]], [[Anne-Marie Idrac]], [[Bernard Bosson]], [[Pierre Albertini (homme politique)|Pierre Albertini]] ou [[Philippe Douste-Blazy]]. François Bayrou reçoit également le soutien d'une vingtaine de sénateurs divers droite et de plusieurs parlementaires villepinistes au tournant de l'année 2012, tel [[Yves Pozzo di Borgo]]. L'ex-responsable de la campagne web de [[Nicolas Sarkozy]] en 2007 membre du Parti Libéral [[Arnaud Dassier]] annonce également son soutien<ref>{{Lien web |auteur1=Soazig Quéméner |titre=Douste-Blazy vote Bayrou |url=http://www.lejdd.fr/Election-presidentielle-2012/Actualite/Philippe-Douste-Blazy-rejoint-les-rangs-de-Francois-Bayrou-447049/|site=Le Journal du dimanche |date=7 janvier 2012 |consulté le=12 février 2012}}.</ref>. Le {{date|11|avril|2012}}, il reçoit en outre le soutien d'une quarantaine de personnalités gaullistes et villepinistes<ref>[http://elections.lefigaro.fr/flash-presidentielle/2012/04/11/97006-20120411FILWWW00601-bayrou-soutenu-par-40-gaullistes.php Bayrou soutenu par 40 gaullistes], ''[[Le Figaro]]'', 11 avril 2012.</ref>. Il met l'accent sur ce qu'il appelle « produire en France et consommer français », la réduction de la dette par le contrôle des dépenses, l'éducation en voulant faire un effort particulier sur les « fondamentaux » au primaire (lire, écrire, compter), défendant notamment l'usage du calcul mental, et de nouveau la réforme des institutions, promettant l'organisation d'un référendum sur la question en même temps que le premier tour des [[élections législatives françaises de 2012|élections législatives]] de {{date||juin|2012}}. Après une entrée en campagne lors de laquelle le candidat voit un doublement des intentions de vote en sa faveur, il retrouve le {{date-|4 mars 2012}} dans un sondage sa troisième place de 2007, à égalité avec Marine Le Pen à 15 %<ref>{{Lien web |titre=Hollande largement en tête des sondages |url=http://elections.lefigaro.fr/flash-presidentielle/2012/03/04/97006-20120304FILWWW00027-hollande-largement-en-tete-des-sondages.php |site=Le Figaro |date=4-3-2012 |consulté le=2016-04-22}}.</ref>, avant de voir progressivement refluer les intentions de vote en sa faveur. Totalisant 9,13 % des voix ({{unité|3275122|voix}}) au premier tour<ref>[http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/les-decisions/acces-par-date/decisions-depuis-1959/2012/declaration-premier-tour-presidentielle-2012/decision-declaration-premier-tour-presidentielle-2012-du-25-avril-2012.105561.html Décision Déclaration premier tour présidentielle 2012 du 25 avril 2012], consulté le 26/04/12.</ref>, il termine cinquième de cette élection présidentielle derrière [[Marine Le Pen]] et [[Jean-Luc Mélenchon]], un score bien inférieur à celui de [[Élection présidentielle française de 2007|2007]] (18,57 %) mais au-dessus de celui de [[Élection présidentielle française de 2002|2002]] (6,84 %). Après son élimination, il écrit une lettre publique aux deux candidats du second tour, Nicolas Sarkozy et François Hollande, les interrogeant sur leurs programmes<ref>« [http://www.leparisien.fr/election-presidentielle-2012/candidats/la-lettre-de-bayrou-a-hollande-et-sarkozy-25-04-2012-1971518.php La lettre de bayrou à Hollande et Sarkozy] » dans ''[[Le Parisien]]'' du 24 avril 2012.</ref> afin d'éventuellement se prononcer pour un soutien ou une prise de position pour le deuxième tour. Le {{date|3|mai|2012}}, il annonce qu'il votera personnellement pour [[François Hollande]] sans donner toutefois de consigne de vote à ses électeurs<ref>[http://www.liberation.fr/politiques/2012/05/03/bayrou-en-appelle-a-l-union-nationale-contre-sarkozy_816224 ''Bayrou: «François Hollande, c’est le choix que je fais»''], ''[[Libération (journal)|Libération]]'' du 3 mai 2012.</ref>. Cette décision lui vaut les critiques de la droite et de plusieurs centristes. === Sous la présidence de François Hollande (2012-2017) === Candidat à sa réélection aux [[Élections législatives françaises de 2012|législatives de juin 2012]] dans la [[deuxième circonscription des Pyrénées-Atlantiques]], François Bayrou arrive en deuxième position au premier tour avec 23,63 % des suffrages exprimés. Dans une triangulaire qui l'oppose à la candidate [[Parti socialiste (France)|socialiste]] [[Nathalie Chabanne]] (34,90 % au premier tour) et au candidat de l'[[Union pour un mouvement populaire|UMP]] Éric Saubatte (21,72 % au premier tour), il n'obtient que 30,17 % des suffrages exprimés contre 42,78 % à Nathalie Chabanne, élue, 27,04 % pour Éric Saubatte<ref>{{Lien web |titre=Résultats officiels des élections législatives dans la {{2e|circonscription}} des Pyrénées-Atlantiques |url=http://www.interieur.gouv.fr/sections/a_votre_service/resultats-elections/LG2012/064/06402.html |site=interieur.gouv.fr}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Retour sur l'échec de François Bayrou à Pau |url=https://www.lemonde.fr/politique/article/2012/06/17/francois-bayrou-largement-battu-a-pau_1720082_823448.html |site=[[Le Monde]] |date=17 juin 2012}}.</ref>. Le {{date-|5 novembre 2013}}, en tant que président du MoDem, il signe avec [[Jean-Louis Borloo]], président de l'[[Union des démocrates et indépendants]] (UDI), une charte qui unit leurs deux partis au sein d'une plate-forme politique commune, L'Alternative, avec l'ambition de conduire des listes communes aux élections nationales, européennes et régionales ainsi que d'organiser une primaire commune aux partis centristes en vue de l'élection présidentielle de 2017<ref>{{Lien web |auteur=Jean-Baptiste Garat |titre=Borloo et Bayrou alliés dans L'Alternative |url=http://www.lefigaro.fr/politique/2013/11/05/01002-20131105ARTFIG00597-borloo-et-bayrou-allies-dans-l-alternative.php |site=[[Le Figaro]] |date=6 novembre 2013}}.</ref>. Ce projet semble toutefois mis en suspens par le retrait de [[Jean-Louis Borloo]] de la vie politique ; son successeur, [[Jean-Christophe Lagarde]], privilégiant plutôt les alliances avec la droite de [[Nicolas Sarkozy]]<ref>{{Lien web |titre=Accord UDI-Républicains aux régionales : la bonne affaire de Nicolas Sarkozy et Jean-Christophe Lagarde |url=http://www.atlantico.fr/decryptage/accord-udi-republicains-aux-regionales-bonne-affaire-nicolas-sarkozy-et-jean-christophe-lagarde-2211022.html |site=Atlantico |date=25 juin 2015}}.</ref>. La plupart du temps, le MoDem finit par rejoindre à son tour ces alliances avec la droite. Dès septembre 2013, il annonce son intention d'être à nouveau candidat à la mairie de Pau en [[élections municipales françaises de 2014|2014]]<ref>{{Article|titre=Election municipale : François Bayrou annonce sa candidature à Pau |périodique=Le Monde |date=7 novembre 2013 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/municipales/article/2013/11/07/municipales-francois-bayrou-annonce-sa-candidature-a-pau_3510227_1828682.html |consulté le=7 novembre 2013}}.</ref>. Il bénéficie du soutien de l'UMP, qui ne présente pas de candidat contre lui<ref>{{Article |titre=Accord UMP-MoDem à Pau, François Bayrou |périodique=Le Monde.fr |date=2014-01-17 |issn=1950-6244 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/municipales/article/2014/01/17/feu-vert-de-l-ump-pour-un-accord-avec-bayrou-a-pau_4350222_1828682.html |consulté le=2016-05-02}}.</ref>. La liste qu'il constituera inclura certains représentants de l'UMP dont Eric Saubatte, son ancien adversaire aux élections législatives de 2012. Le {{date-|23|mars|2014}}, sa liste obtient 41,9 % des suffrages au premier tour puis, le 30 mars, 62,6 % des voix contre 37,4 % à celle conduite par le député socialiste [[David Habib]]. Il est élu maire de [[Pau]] le {{date-|4|avril|2014}}. Le 14 avril suivant, il est élu président de la communauté d'agglomération Pau-Pyrénées avec {{nombre|42|voix}} (2 nuls et 21 blancs) par les 65 élus inscrits représentant les 14 communes de l'agglomération<ref>{{Lien web |titre=Communauté d'agglomération de Pau : la liste des vice-présidents |url=http://www.larepubliquedespyrenees.fr/2014/04/15/bayrou-nouveau-president-de-l-agglo,1189894.php |site=[[la République des Pyrénées|larepubliquedespyrenees.fr]] |date=15-4-2014 |consulté le=2016-05-10}}.</ref>. Grand lecteur de [[Charles Péguy]]<ref>{{Lien web |titre=Bègue et inconnu"… François Bayrou raconte sa première campagne |url=http://www.parismatch.com/Actu/Politique/Begue-et-inconnu-Francois-Bayrou-raconte-sa-premiere-campagne-1042282 |site=parismatch.com |date=20 août 2016}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=François Bayrou: « Péguy est l’homme de ma vie » |url=http://www.magcentre.fr/39399-francois-bayrou-peguy-est-lhomme-de-ma-vie/ |site=magcentre.fr |date=20 janvier 2014}}.</ref>, il intervient, en janvier 2014, au colloque sur « L’actualité de la pensée politique de Charles Péguy »<ref>{{Lien web |titre=Péguy au Sénat |url=http://charlespeguy.fr/news/109 |site=charlespeguy.fr |date=2014-01-06}}.</ref>. === Alliance avec Emmanuel Macron et éphémère ministre de la Justice (2017) === [[Fichier:François Bayrou 2017.jpg|vignette|redresse|François Bayrou en 2017.]] Peu après l'annonce de la candidature d'[[Alain Juppé]] à la [[Primaire française de la droite et du centre de 2016|primaire de la droite et du centre]] en vue de la [[élection présidentielle française de 2017|présidentielle de 2017]], François Bayrou annonce son soutien au maire de Bordeaux<ref>[http://www.lefigaro.fr/politique/2014/08/20/01002-20140820ARTFIG00149-juppe-candidat-bayrou-approuve-l-ump-ne-s-emballe-pas.php « Juppé candidat : Bayrou approuve, l'UMP ne s'emballe pas »], ''Le Figaro'', 20 août 2014.</ref>, tout en refusant de faire participer officiellement le [[Mouvement démocrate (France)|MoDem]] à la primaire, afin de pouvoir faire barrage à [[Nicolas Sarkozy]] si celui-ci était finalement désigné candidat<ref>[https://www.huffingtonpost.fr/2015/07/19/francois-bayrou-alain-juppe-primaires-2016-nicolas-sarkozy-les-republicains_n_7826470.html « François Bayrou met en garde Alain Juppé contre le "piège" des primaires (et tacle Nicolas Sarkozy) »], ''Le Huffington Post'', 19 juillet 2015.</ref>. Après la large victoire de [[François Fillon]], qui devient ainsi le candidat des [[Les Républicains|Républicains]] et de leurs alliés dans la course à l'[[Palais de l'Élysée|Élysée]], Bayrou dément avoir conclu un accord avec ce dernier<ref>{{Lien web |titre=Présidentielle : Fillon et Bayrou ont-ils passé un accord secret ? |url=http://www.midilibre.fr/2016/12/28/presidentielle-fillon-et-bayrou-ont-il-passe-un-accord-secret,1446183.php |site=midilibre.fr |date=2016/12/28}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Bayrou dément avoir scellé un pacte secret avec Fillon |url=http://www.lefigaro.fr/elections/presidentielles/2017/01/02/35003-20170102ARTFIG00053-bayrou-dement-avoir-scelle-un-pacte-secret-avec-fillon.php |site=lefigaro.fr |date=2 janvier 2017}}.</ref>. Interrogé sur la candidature d'[[Emmanuel Macron]], président du mouvement [[La République en marche|En marche]] qui souhaite dépasser le clivage droite-gauche comme lui, le {{date-|7|septembre|2016|en France}}<ref>{{Lien web |titre=Bayrou ne veut pas que "le pouvoir de l'argent prenne le pas sur la politique" |url=http://www.bfmtv.com/mediaplayer/video/bayrou-macron-ca-ne-marchera-pas-854887.html |site=bfmtv.com |date=07/09/2016}}.</ref>, il estime que celle-ci s'inscrit dans la lignée de celle de Sarkozy en [[Élection présidentielle française de 2007|2007]] et de [[Dominique Strauss-Kahn]] en [[Élection présidentielle française de 2012|2012]], accusant « le monde des grands intérêts et celui de l'argent » d'être derrière sa candidature. Cette relation lui semble « incompatible avec l'impartialité exigée par la fonction politique »<ref>{{Lien web |titre=Derrière Emmanuel #Macron il y a des gds intérêts financiers incompatibles ac l'impartialité exigée par la fonction politique #BourdinDirect |url=https://twitter.com/bayrou/status/773413492963573760 |site=twitter.com}}.</ref> et il annonce qu'il « mènera la bataille pour qu'il n'en soit pas ainsi »<ref>{{Lien web |titre=François Bayrou étrille Macron, le candidat des «forces de l'argent» |url=http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/citations/2016/09/07/25002-20160907ARTFIG00096-francois-bayrou-etrille-macron-le-candidat-des-forces-de-l-argent.php |site=lefigaro.fr |date=7 septembre 2016}}.</ref>. Cependant, lors d'une déclaration à la presse le {{date|22|février|2017|en France}} concernant sa décision en vue de la prochaine échéance électorale, François Bayrou estime que la France est {{Citation|décomposée}} et il propose une alliance à Emmanuel Macron pour ne pas prendre le risque de dispersion des voix. Il pose quatre exigences pour cette proposition (à savoir une véritable alternance dans les pratiques politiques, une loi sur la moralisation de la vie publique, l'amélioration de la rémunération du travail et l'introduction de la [[Système électoral#Systèmes proportionnels|proportionnelle]] pour les [[Élections législatives en France|élections législatives]]<ref name="Les quatre exigences posées par François Bayrou à Emmanuel Macron">{{Lien web |auteur1=Céline Rouden |titre=Les quatre exigences posées par François Bayrou à Emmanuel Macron |url=http://www.la-croix.com/France/Politique/Les-quatre-exigences-posees-Francois-Bayrou-Emmanuel-Macron-2017-02-22-1200826789 |site=La-Croix.com |date=22 février 2017}}.</ref>{{,}}<ref name="Présidentielle : les quatre conditions du soutien de François Bayrou à Emmanuel Macron">{{Lien web |titre=Présidentielle : les quatre conditions du soutien de François Bayrou à Emmanuel Macron |url=http://www.bfmtv.com/politique/presidentielle-les-quatre-conditions-du-soutien-de-francois-bayrou-a-emmanuel-macron-1108267.html |site=BFMTV.com |date=22 février 2017}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |titre=Présidentielle : François Bayrou met fin au suspense de sa candidature |périodique=L'Express.fr |date=22 février 2017 |lire en ligne=http://www.lexpress.fr/actualite/politique/elections/en-direct-presidentielle-francois-bayrou-met-fin-au-suspense-de-sa-candidature_1881787.html}}.</ref>) ; Emmanuel Macron accepte aussitôt sa proposition<ref>[http://www.la-croix.com/France/Politique/Francois-Bayrou-propose-alliance-avec-Emmanuel-Macron-2017-02-22-1200826764 « Emmanuel Macron accepte l’offre de François Bayrou »], ''La Croix'', 22 février 2017.</ref>. La décision du président du MoDem est toutefois critiquée par des élus de droite et de gauche, en raison notamment de l'incohérence avec ses déclarations passées à l'égard de l'ancien [[Ministère de l'Économie et des Finances (France)|ministre de l'Économie]]<ref>{{Lien web |titre=Offre d'alliance de Bayrou à Macron: les réactions politiques |url=https://www.la-croix.com/France/Politique/Offre-alliance-Bayrou-Macron-reactions-politiques-2017-02-23-1300826938 |site=www.la-croix.com |date=23 février 2017}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=VIDÉO - Quand François Bayrou traitait Emmanuel Macron de candidat "des forces de l'argent" |url=http://www.lci.fr/elections/video-alliance-macron-bayrou-le-candidat-de-l-argent-sarkozy-2007-toutes-les-fois-ou-francois-bayrou-a-critique-emmanuel-macron-avec-qui-il-veut-maintenant-s-allier-2026989.html |site=lci.fr |date=23 février 2017}}.</ref>. Durant l'entre-deux tours de l'[[Élection présidentielle française de 2017|élection présidentielle]], il critique le ralliement de [[Nicolas Dupont-Aignan]] au [[Rassemblement national|FN]] de [[Marine Le Pen]], elle-même adversaire d'Emmanuel Macron au second tour de l'élection. Le {{Date-|28|avril|2017}}, il qualifie cette alliance d'{{Citation|immense honte}}, mettant en cause le [[gaullisme]] du président de [[Debout la France]]<ref>{{Lien web |titre=L'immense honte du ralliement de Nicolas Dupont-Aignan à Marine Le Pen |url=https://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2017/article/2017/04/29/l-immense-honte-du-ralliement-de-nicolas-dupont-aignan-a-marine-le-pen_5120033_4854003.html |site=[[Le Monde]].fr |date=29 avril 2017}}.</ref>. Après la publication par [[La République en marche]] de la liste de ses candidats aux élections législatives, il fait part de son désappointement et déclare qu'elle « n'est en aucun cas celle à laquelle le MoDem a donné son assentiment ». Il avait été convenu avec Emmanuel Macron, en échange de son soutien pour l’élection présidentielle, que 120 circonscriptions seraient réservées à des membres du Modem, mais seules 30 leur seront proposées après l’élection<ref>{{Lien web |titre=François Bayrou mécontent des investitures décidées par En Marche! |url=http://www.bfmtv.com/politique/bayrou-declare-que-la-liste-des-candidats-en-marche-n-a-pas-l-assentiment-du-modem-1162108.html |site=BFMTV |date=2017-05-12}}.</ref>. Le {{date-|17 mai 2017}}, François Bayrou est nommé [[Ministre d'État (France)|ministre d'État]], [[Ministre de la Justice (France)|garde des Sceaux, ministre de la Justice]] dans le [[gouvernement Édouard Philippe (1)|gouvernement Philippe I]]<ref name="Francetvinfo17mai">{{Article |titre=Désormais ministres, Philippe, Le Drian, Bayrou, Collomb et Darmanin vont devoir abandonner leurs mandats locaux |périodique=Franceinfo |date=2017-05-17 |lire en ligne=https://www.francetvinfo.fr/politique/gouvernement-d-edouard-philippe/desormais-ministres-philippe-le-drian-bayrou-et-darmanin-vont-devoir-demissionner-de-leurs-mandats-locaux_2195496.html}}.</ref>. Visé depuis décembre 2015 par une plainte en diffamation, une audience le {{date-|19 mai 2017}} fixe la date de son procès au {{date-|10 janvier 2019}}<ref>{{Lien web |auteur1=Guillaume Descours |titre=Ministre de la Justice, François Bayrou attend son renvoi devant le tribunal |url=http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2017/05/19/01016-20170519ARTFIG00106-ministre-de-la-justice-francois-bayrou-attend-son-renvoi-devant-le-tribunal.php |site=[[Le Figaro]].fr |date=19 mai 2017}}.</ref>. En effet, à la suite d'un dépôt de plainte d'[[El Sistema]] France concernant des propos tenus lors d'un conseil municipal et dénoncés comme diffamatoires, il avait été mis en examen en {{date-|novembre 2016}} pour « diffamation publique » à l'encontre de cette association<ref>{{Lien web |titre=Pau : François Bayrou mis en examen pour diffamation publique |url=http://www.larepubliquedespyrenees.fr/2017/01/16/pau-francois-bayrou-mis-en-examen-pour-diffamation-publique,2088637.php |site=[[la République des Pyrénées]].fr |date=16 janvier 2017}}.</ref>. {{Article connexe|Affaire des assistants parlementaires du Mouvement démocrate au Parlement européen}} Selon des informations du ''[[Le Canard enchaîné|Canard enchaîné]]'', l'assistante parlementaire de [[Marielle de Sarnez]] aurait en réalité été la secrétaire particulière de François Bayrou et était donc rémunérée par le Parlement européen pour un [[emploi fictif]]<ref name="13juin2017_www.marianne.net">{{article|titre=L'ex-secrétaire de François Bayrou citée dans l'affaire MoDem|périodique=Marianne|date=2017-06-13|lire en ligne=https://www.marianne.net/politique/l-ex-secretaire-de-francois-bayrou-citee-dans-l-affaire-modem#link_time=1497391858 }}.</ref>. Si François Bayrou dément et promet des preuves, des témoignages cités par le ''Canard enchaîné'' et [[Corinne Lepage]] confirment le caractère fictif de cet emploi et mettent en cause un système d'emplois fictifs créé par le [[Mouvement démocrate (France)|MoDem]] au Parlement européen pour faire rémunérer son personnel avec de l'argent public<ref name="13juin2017_www.marianne.net" />{{,}}<ref>{{Article |titre=Emplois fictifs au Modem ? |périodique=Atlantico.fr |date=1 Mars 2017 |lire en ligne=http://www.atlantico.fr/decryptage/emplois-fictifs-au-modem-grandes-lignes-affaire-qui-agite-reseaux-sociaux-2978069.html}}.</ref>. Une enquête de [[France Info]] cite une dizaine d’employés du Modem rémunérés comme assistants parlementaires<ref>{{Article |titre=Une dizaine d’employés du Modem étaient rémunérés comme assistants parlementaires européens |périodique=Franceinfo |date=2017-06-08 |lire en ligne=https://www.francetvinfo.fr/politique/francois-bayrou/assistants-parlementaires-un-ex-salarie-du-modem-affirme-qu-il-a-beneficie-d-un-emploi-fictif_2227807.html}}.</ref>. François Bayrou appelle personnellement un responsable de la radio pour se plaindre de l’enquête mais est ensuite recadré par le Premier ministre [[Édouard Philippe]]<ref>{{Article |titre=Philippe critique Bayrou pour ses pressions sur des journalistes |périodique=lorientlejour.com |date=2017-06-13 |lire en ligne=https://www.lorientlejour.com/article/1056882/philippe-critique-bayrou-pour-ses-pressions-sur-des-journalistes.html}}.</ref>. Dans ces conditions, il annonce le {{date-|21|juin|2017-}} qu'il ne fera pas partie du [[gouvernement Édouard Philippe (2)|gouvernement Philippe II]]<ref>[http://www.lefigaro.fr/politique/2017/06/21/01002-20170621ARTFIG00053-francois-bayrou-et-marielle-de-sarnez-quittent-le-gouvernement.php « François Bayrou et Marielle de Sarnez quittent le gouvernement »], ''[[Le Figaro]]''.fr.</ref>{{,}}<ref>{{Article |titre=La ministre des Affaires européennes, Marielle de Sarnez, quitte le gouvernement, dans la foulée du départ de François Bayrou |périodique=Franceinfo |date=2017-06-21 |lire en ligne=https://www.francetvinfo.fr/politique/modem/assistants-parlementaires-du-modem/francois-bayrou-le-ministre-de-la-justice-annonce-qu-il-quitte-le-gouvernement-suivez-notre-direct_2246839.html}}.</ref>. Il est remplacé par [[Nicole Belloubet]], après seulement {{nombre|35|jours}} passés à la chancellerie. === Après le gouvernement : retour à Pau et haut-commissaire au plan (depuis 2017) === [[File:L'arribada au Hedàs - La Passem 2018 (13).jpg|thumb|upright|François Bayrou en 2018.]] Seul candidat à sa succession à la présidence du MoDem, François Bayrou est réélu le 15 décembre 2017, avec 93,8 % des voix<ref>{{Lien web |titre=François Bayrou réélu sans surprise président du MoDem |url=https://www.ouest-france.fr/politique/francois-bayrou/francois-bayrou-reelu-sans-surprise-president-du-modem-5449648 |site=ouest-france.fr |date=15/12/2017}}.</ref>. Un temps envisagé comme tête de liste LREM-MoDem pour les [[Élections européennes de 2019 en France|élections européennes de 2019]], il refuse d’être candidat à ce scrutin, affirmant souhaiter le {{citation|renouvellement}}<ref>{{Lien web |titre=France : Bayrou, possible tête de liste de LREM aux européennes |url=https://www.boursorama.com/actualite-economique/actualites/france-bayrou-possible-tete-de-liste-de-lrem-aux-europeennes-21d5e351ec3e78240b73c3bed709fe42 |site=[[Boursorama|Boursorama.com]] |date=2017-12-17}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Bayrou annonce sur RTL qu'il ne sera pas candidat aux élections européennes |url=http://www.rtl.fr/actu/politique/bayrou-annonce-sur-rtl-qu-il-ne-sera-pas-candidat-aux-elections-europeennes-7791824644 |site=[[RTL]] |date=14 janvier 2018 |consulté le=14 janvier 2018}}.</ref>. En {{date-|décembre 2019}}, il est [[Mise en examen|mis en examen]] pour « complicité de détournement de fonds publics » dans l’affaire des assistants parlementaires européens du parti centriste. Plusieurs cadres du MoDem sont également mis en examen, dont Sylvie Goulard, Michel Mercier et Marielle de Sarnez<ref>{{Lien web |titre=Les affaires judiciaires hypothèquent les ambitions politiques de François Bayrou|url=https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/12/07/les-affaires-judiciaires-hypothequent-les-ambitions-politiques-de-francois-bayrou_6022031_823448.html |site=lemonde.fr |date=7 décembre 2019|consulté le=8 décembre 2019}}.</ref>. Fragilisé alors qu’il prônait de longue date l’éthique en politique, François Bayrou exclut de démissionner de la mairie de Pau<ref>{{Lien web |titre=François Bayrou, le chantre de la transparence rattrapé par les affaires |url=https://www.lexpress.fr/actualite/politique/francois-bayrou-le-chantre-de-la-transparence-rattrape-par-les-affaires_2110046.html |date=7 décembre 2019 |site=lexpress.fr |consulté le=8 décembre 2019}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Les réactions après la mise en examen de François Bayrou |url=https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/pyrenees-atlantiques/reactions-apres-mise-examen-francois-bayrou-maire-pau-allie-emmanuel-macron-1759743.html |date=7 décembre 2019 |site=francetvinfo.fr |consulté le=8 décembre 2019}}.</ref>. Au premier tour des [[Élections municipales françaises de 2020|élections municipales de 2020]], la liste qu'il conduit à Pau arrive en tête avec 45,8 % des voix<ref>{{Lien web|url=https://www.20minutes.fr/elections/resultats/pyrenees-atlantiques/pau-64000|titre=Résultats des élections municipales 2020 ‑ Pau|site=20minutes.fr|consulté le=14 avril 2020}}.</ref>. Au second tour, sa liste l'emporte avec 55,5 % des suffrages exprimés, contre 44,5 % pour celle du [[divers gauche]] Jérôme Marbot<ref>{{Lien web|titre=Municipales à Pau: François Bayrou réélu|jour=28|mois=juin|année=2020|url=https://www.lefigaro.fr/politique/municipales-a-pau-francois-bayrou-reelu-20200628|périodique=[[Le Figaro]]|site=lefigaro.fr|issn=0182-5852|consulté le=30 juin 2020}}.</ref>. Dans la foulée, il est réélu président de la [[communauté d'agglomération Pau Béarn Pyrénées]]<ref>{{Lien web|auteur=Marie-Line Napias|titre=François Bayrou réélu président de la communauté d'agglomération Pau Pyrénées|jour=09|mois=juillet|année=2020|url=https://www.francebleu.fr/infos/politique/francois-bayrou-reelu-president-de-la-communaute-d-agglomeration-pau-pyrenees-1594322436|site=francebleu.fr|consulté le=29 août 2020}}.</ref>. En {{date-|septembre 2020}}, il est nommé [[haut-commissaire au plan]]<ref>{{Article |langue=fr |titre=Emmanuel Macron ressuscite François Bayrou en haut-commissaire au Plan |périodique=lemonde.fr |date=2020-08-28 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/08/28/emmanuel-macron-ressuscite-francois-bayrou-en-haut-commissaire-au-plan_6050240_823448.html |consulté le=2020-09-02 }}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=François Bayrou, retour au premier plan |url=https://www.lejdd.fr/Politique/francois-bayrou-retour-au-premier-plan-3988429 |site=lejdd.fr |consulté le=2020-09-02}}.</ref>, exerçant ses fonctions à titre gratuit<ref>{{Légifrance|base=JORF|numéro=PRMX2023164D|texte=Décret du 3 septembre 2020 portant nomination du haut-commissaire au plan - M. BAYROU (François)}}.</ref>. Selon ''[[Le Monde]],'' ce poste l'occupe peu, mais lui permet principalement de conserver de l’influence dans l'environnement d'Emmanuel Macron<ref>{{Article|langue=fr|titre=François Bayrou, un si discret haut-commissaire au plan|périodique=Le Monde.fr|date=2022-01-27|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/politique/article/2022/01/27/francois-bayrou-un-si-discret-haut-commissaire-au-plan_6111149_823448.html|consulté le=2022-01-27}}</ref>. Trois mois plus tard, en {{date-|décembre 2020-}}, il est réélu président du MoDem avec 96 % des suffrages exprimés<ref>{{Lien web |titre=François Bayrou largement réélu à la tête du MoDem |url=https://www.bfmtv.com/politique/francois-bayrou-largement-reelu-a-la-tete-du-mo-dem_AD-202012050164.html |date=5 décembre 2020 |site=bfmtv.com |consulté le=27 janvier 2021}}.</ref>. Lors de la [[Élection présidentielle française de 2022|campagne présidentielle de 2022]], il prône la mise en place d'une « banque des [[Présentation des candidats à l'élection présidentielle française|parrainages]] », qui permettrait notamment à [[Marine Le Pen]] et [[Éric Zemmour]], en difficulté pour collecter leurs {{nobr|500 signatures}}, d'être candidats<ref>https://www.lefigaro.fr/elections/presidentielles/banque-des-parrainages-bayrou-assure-disposer-d-une-reserve-suffisante-pour-que-le-pen-et-zemmour-concourent-20220225</ref>. Lui-même apporte son parrainage à la candidate du Rassemblement national, afin, dit-il, de {{citation|sauver la démocratie}}<ref>{{lien web|langue=fr|url=https://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2022/article/2022/02/27/francois-bayrou-va-parrainer-marine-le-pen-a-la-presidentielle-pour-sauver-la-democratie_6115458_6059010.html|titre=François Bayrou va parrainer Marine Le Pen à la présidentielle, « pour sauver la démocratie »|date=27 février 2022|consulté le=1 mars 2022|site=[[lemonde.fr]]}}.</ref>. Après la réélection d'Emmanuel Macron, il considère que l'accord trouvé par la [[Nouvelle Union populaire écologique et sociale]] (NUPES) est {{Citation|un événement extrêmement triste}} ; il pointe notamment du doigt le principe de désobéissance à l'[[Union européenne]] envisagé dans l'accord, qui conduirait selon lui à {{Citation|la fin de l'Europe}}, ainsi que la volonté de [[Jean-Luc Mélenchon]] de {{Citation|sortir de l'[[Organisation du traité de l'Atlantique nord|OTAN]]}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Législatives 2022 : "Méfions-nous d'un accord qui serait trop rapide", tempère le député LFI Alexis Corbière |url=https://www.francetvinfo.fr/elections/legislatives/direct-legislatives-2022-les-negociations-se-poursuivent-entre-lfi-le-ps-et-le-pcf_5115934.html |site=Franceinfo |date=2022-05-03 |consulté le=2022-05-11}}</ref>. Au début du second quinquennat Macron, il fait partie des personnes citées pour représenter la majorité présidentielle sortante à la prochaine élection présidentielle. Alors qu'il aura 76 ans en 2027, il n'exclut pas cette possibilité et invoque la troisième élection du président brésilien [[Luiz Inácio Lula da Silva|Lula]], à l'âge de 77 ans, pour justifier ses ambitions<ref>https://www.huffingtonpost.fr/politique/article/presidentielle-2027-bayrou-invoque-lula-pour-justifier-son-ambition_212765.html</ref>. Toutefois, testé par l'[[Institut français d'opinion publique|Ifop]] en {{date-|mars 2023}} comme candidat unique de la coalition [[Ensemble (coalition française)|Ensemble]], il est donné seulement en quatrième position avec moins de 10 % d'intentions de vote<ref>https://www.bfmtv.com/politique/elysee/si-la-presidentielle-2027-avait-lieu-demain-marine-le-pen-obtiendrait-jusqu-a-36-des-voix_AD-202304050728.html</ref>. Ses ennuis judiciaires menacent également une possible candidature<ref>https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2023/03/09/affaire-des-assistants-parlementaires-francois-bayrou-va-devoir-s-expliquer-devant-la-justice_6164838_1653578.html</ref>. Après avoir été pressenti pour entrer au [[gouvernement Gabriel Attal]] en février 2024 à la suite de sa relaxe dans l'affaire des assistants parlementaires du MoDem au Parlement européen, il annonce qu'il ne l'intégrera pas, {{citation|faute d'accord profond sur la politique à suivre}}<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=François Bayrou "n'entrera pas au gouvernement" faute d'"accord profond sur la politique à suivre" |url=https://www.bfmtv.com/politique/gouvernement/direct-remaniement-bayrou-oudea-castera-le-gouvernement-attal-bientot-annonce-avec-de-nouveaux-ministres_LN-202402070044.html#article_259636 |date=7 février 2024 |site=bfmtv.com |consulté le=7 février 2024}}.</ref>. Lors de la formation de ce gouvernement le mois précédent, il s'était déclaré « mécontent », jugeant sa composition trop à droite, et avait menacé de présenter sa propre liste aux [[Élections européennes de 2024 en France|élections européennes de 2024]]<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=François Bayrou menace en coulisse de présenter sa propre liste aux européennes, "mécontent" d'un gouvernement qu'il juge trop à droite |url=https://www.francetvinfo.fr/politique/gouvernement-de-gabriel-attal/francois-bayrou-menace-en-coulisse-de-presenter-sa-propre-liste-aux-europeennes-mecontent-d-un-gouvernement-qu-il-juge-trop-a-droite_6297603.html |date=11 janvier 2024 |site=francetvinfo.fr |consulté le=7 février 2024}}.</ref>. Le 8 février 2024, le parquet de Paris annonce faire appel de la décision du tribunal correctionnel dans l'affaire des assistants parlementaires européens, précisant :''«Le parquet conteste ces relaxes, estime que les faits caractérisent les infractions reprochées et que les preuves de ces délits sont réunies contre tous les prévenus»''<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Relaxe de François Bayrou : le parquet de Paris annonce faire appel |url=https://www.liberation.fr/societe/police-justice/relaxe-de-francois-bayrou-le-parquet-de-paris-annonce-faire-appel-20240208_5RUUC5N7BBC7LET5DQHX6MWJRE/ |site=Libération |consulté le=2024-02-08}}</ref>. == Prises de position == {{Section à actualiser|date=septembre 2021}} {{Synthèse inédite|date=septembre 2021}} === Positionnement idéologique === {{…}} Enseignant dans l'école publique, laïque convaincu, c'est aussi un [[catholicisme|catholique]] pratiquant, d'inspiration politique [[Démocratie chrétienne|démocrate-chrétienne]] et membre au sein de l'UDF du [[Centre des démocrates sociaux]] (CDS) — son père avait été maire de son village de [[Bordères]] sous l'étiquette du [[Mouvement républicain populaire]] (MRP). En 2009, il se qualifie de « [[centre gauche]] »<ref>{{Lien web |langue=fr|auteur=Benjamin Bonneau |titre=Bayrou tend la main au PS |url=https://www.lejdd.fr/Politique/Bayrou-tend-la-main-au-PS-131629-3096359 |date=6 septembre 2009 |site=lejdd.fr |consulté le=11 août 2023}}.</ref>. === Politique économique === Sur la [[Réforme des retraites en France en 2010|réforme des retraites]], François Bayrou est favorable à un passage de 60 à {{nombre|62|ans}} progressif, qu'il dit être raisonnable compte tenu de l'augmentation de l'[[espérance de vie]]<ref>{{Lien web |titre=Bayrou: Retraite à 62 ans "raisonnable" |url=http://www.europe1.fr/Politique/Bayrou-Retraite-a-62-ans-raisonnable-E1-284827/ |site=[[Europe 1]] |date=7 octobre 2010 |consulté le=11 février 2012}}.</ref>. Néanmoins, il n'a pas voté pour la réforme qu'il conditionnait à l'adoption d'un amendement qu'il a présenté à l'[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]] et auquel il n'a manqué que quelques voix pour être adopté : il proposait de maintenir le seuil de l'âge de départ sans [[Décote (retraite en France)|décote]] à {{nombre|65|ans}} au lieu des {{nombre|67|ans}} proposés par le gouvernement, ce qui lui semble inacceptable, car cela fait payer les frais de cette réforme aux personnes ayant eu les carrières les plus hachées<ref>{{Lien web |auteur1=Stéphane Dupont et Pierre-Alain Furbury |titre=François Bayrou : « Pourquoi je vais voter contre la réforme des retraites » |url=https://www.lesechos.fr/economie-politique/politique/interview/020785309237-francois-bayrou-pourquoi-je-voterai-contre-la-reforme-des-retraites-.htm |site=[[Les Échos]] |date=13 septembre 2010 |consulté le=13 février 2012}}.</ref>. Son objectif est la mise en place comme [[Système de retraite en Italie|en Italie]], et comme défendu par la [[Confédération française démocratique du travail|CFDT]], d'un système de [[retraite par répartition]] mais individualisé, également appelé système de retraite par points, comme le système des [[retraite complémentaire des salariés (France)|retraites complémentaires]] mais étendu à la retraite de base, et unifié à terme entre les 35 systèmes existants qui créent en particulier le problème des calculs pour les retraités polypensionnés<ref>{{pdf}} {{Lien web |titre=Le projet humaniste |url=http://www.mouvementdemocrate.fr/vie-du-modem/telechargement/Le_Projet_Humaniste_6-12.pdf |éditeur=[[Mouvement démocrate (France)|MoDem]] |consulté le=13 février 2012}}.</ref>{{Source insuffisante}}. === Institutions et régionalisme === Dans son projet de modernisation du système politique français, François Bayrou propose le renforcement du rôle du [[Parlement]] de façon à constituer un contre-pouvoir effectif face à l'exécutif. Il a déclaré à plusieurs reprises souhaiter le passage à une {{VIe}} République<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=M. Bayrou se prononce pour une VIe République |url=https://www.lemonde.fr/societe/article/2005/12/16/francois-bayrou-se-prononce-pour-une-vie-nbsp-republique_722305_3224.html |date=lemonde.fr |site=lemonde.fr |consulté le=11 août 2023}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Bayrou appelle à la création d'une {{6e}} République |url=https://www.bfmtv.com/politique/modem/bayrou-appelle-a-la-creation-d-une-6e-republique_AN-201406220036.html |date=22 juin 2014 |site=bfmtv.com |consulté le=11 août 2023}}.</ref>. François Bayrou, qui parle couramment [[béarnais]], défend le « trésor » que constituent selon lui les cultures et identités régionales de France. Il appelle à ratifier la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, que la France a signée en 1999<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Pour ou contre la Charte européenne des langues régionales ? |url=https://www.nouvelobs.com/rue89/rue89-pour-ou-contre/20120331.RUE8927/pour-ou-contre-la-charte-europeenne-des-langues-regionales.html |date=2 avril 2012 |site=nouvelobs.com |consulté le=11 août 2023}}.</ref>. Il s'est notamment prononcé pour le rattachement de la [[Loire-Atlantique]] à la région Bretagne, conformément au vœu des collectivités locales, ainsi que pour la « réunification de la Normandie », ce qui fut permis par la [[Loi relative à la délimitation des régions, aux élections régionales et départementales et modifiant le calendrier électoral|réforme territoriale]] mise en place durant le quinquennat de [[François Hollande]]. === Sujets de société === Défenseur de la [[laïcité]] dans l'espace public, François Bayrou est un catholique pratiquant ayant fréquenté par exemple la [[Communauté des Béatitudes]]<ref>{{Lien web |titre=Bayrou : entre foi et loi |url=http://www.lexpress.fr/actualite/politique/bayrou-entre-foi-et-loi_1056393.html |site=[[L'Express]] |date=3 décembre 2012 |consulté le=3 avril 2012}}.</ref>. Il s'est déclaré opposé dans sa forme au projet d'ouverture du mariage aux personnes de même sexe<ref>{{Lien web |titre=Mariage pour tous : François Bayrou voterait contre |url=https://www.francetvinfo.fr/societe/mariage/mariage-et-homoparentalite/mariage-pour-tous-francois-bayrou-voterait-contre_249099.html |site=Franceinfo |date=2013-02-12 |consulté le=2020-09-08}}</ref> ayant défendu durant la campagne présidentielle 2012 le principe d'une « union civile » fondée sur l'essentiel des dispositions du [[Code civil (France)|Code civil]] en matière de mariage (reconnaissance, droits, fiscalité et succession), mais s'attachant à distinguer d'un point de vue lexical le terme d'« union » de celui de « mariage ». En décembre 2023, il critique la « [[Projet de loi relative à l'asile et à l'immigration en France en 2022-2023|loi immigration]] », aussi bien sur la forme (refus des députés de débattre du texte) que sur le fond (il existe selon lui un manque d’équilibre au profit de la droite et de l'extrême droite). En conséquence, il réclame un changement important au sein de l'équipe gouvernementale<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Loi immigration : François Bayrou critique le texte et son manque d’équilibre |url=https://www.lepoint.fr/politique/loi-immigration-francois-bayrou-critique-le-texte-et-son-manque-d-equilibre-23-12-2023-2548116_20.php |date=23 décembre 2023 |site=lepoint.fr |consulté le=30 décembre 2023}}.</ref>. === Médias et culture === En mai 2009, il vote contre la [[loi favorisant la diffusion et la protection de la création sur internet|loi Hadopi]]<ref>{{Lien web |titre=Analyse du scrutin n°386 - Séance du : 12/05/2009 |url=http://www.assemblee-nationale.fr/13/scrutins/jo0386.asp |site=assemblee-nationale.fr |consulté le=2020-09-08}}</ref>. Se présentant comme {{citation|un grand utilisateur du numérique dans la vie}}, il considère que {{citation|[[Wikipédia]] est l’une des [[révolution]]s les plus bienfaisantes que l’humanité ait jamais rencontrées}}<ref>{{Lien web |titre=François Bayrou s’en prend à Emmanuel Macron |url=https://www.lemonde.fr/politique/article/2016/09/11/francois-bayrou-s-en-prend-a-emmanuel-macron_4995880_823448.html |site=lemonde.fr |jour=11 |mois=septembre |année=2016 |consulté le=11 septembre 2016}}.</ref>{{,}}<ref>''[[Vivement dimanche (émission de télévision)|Vivement dimanche]]'' du 5 décembre 2010.</ref>. François Bayrou a souvent mis en cause l’[[objectivité]] des médias français appartenant à de grands groupes industriels, arguant de leur forte tendance à la [[bipolarisation]] de la vie politique française, autour de [[Les Républicains|LR]] et du [[Parti socialiste (France)|PS]]. Il accuse ces médias d’une surexposition de ces partis et de leurs candidats voire de connivence avec certains de ces candidats. Il propose à cet effet de rendre impossible la détention des groupes de médias par des groupes industriels et financiers dépendant des commandes de l’État<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Bayrou n'aime pas les médias qui ne le lui rendent pas |url=https://www.liberation.fr/france/2007/01/09/bayrou-n-aime-pas-les-medias-qui-ne-le-lui-rendent-pas_9277/ |site=liberation.fr |date=2007-01-09 |consulté le=2021-09-10}}</ref>. === Politique de défense === En 2009, il s'oppose à la [[réintégration de la France dans le commandement intégré de l'OTAN]]<ref>https://www.lefigaro.fr/politique/2009/02/08/01002-20090208ARTFIG00142-bayrou-denonce-le-retour-de-la-france-dans-l-otan-.php</ref>, et réclame un référendum sur le sujet en marge des [[Élections européennes de 2019 en France|élections européennes]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Retour dans l'Otan: Bayrou réclame un référendum |url=https://www.lexpress.fr/actualite/politique/retour-dans-l-otan-bayrou-reclame-un-referendum_739521.html |site=LExpress.fr |date=2009-02-09 |consulté le=2021-09-10}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Bayrou dénonce le retour de la France dans l'Otan |url=https://www.lefigaro.fr/politique/2009/02/08/01002-20090208ARTFIG00142-bayrou-denonce-le-retour-de-la-france-dans-l-otan-.php |site=lefigaro.fr |date=2009-02-08 |consulté le=2021-09-10}}.</ref>. === Union européenne === François Bayrou et le [[Mouvement démocrate (France)|MoDem]] s'inscrivent dans la tradition [[europhilie|europhile]] du centre français. Il est [[député européen]] de 1999 à 2002. Il affirme, en décembre 2004, son opposition à l'entrée de la [[Turquie]]<ref group="N">Question de F. Bayrou à l'[http://www.assemblee-nationale.fr/ Assemblée nationale] à propos de l'ouverture des négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, publiée au ''[[Journal officiel de la République française|Journal officiel]]'' du 5 octobre 2005 (question {{n°}}2177).</ref> dans l'[[Union européenne]] et demande, en vain, un vote de l'Assemblée nationale sur cette question. Depuis, sa position a légèrement changé concernant cette question. Lors d'un meeting le {{date-|2|avril|2007}}, il affirme que des arguments importants pour l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne n'ont pas été pris en considération. Pour sa part, il maintient son opposition mais affirme : « il y avait des arguments pour [et] des gens qui avaient une autre vision de l'Europe que la sienne »<ref>[http://www.bayrou.fr/opencms/opencms/evenements/download/bayrou-reims-020407.pdf François Bayrou, Meeting de Reims, 2 avril 2007] {{pdf}}.</ref>{{Source insuffisante}}. En 2005, il fait campagne en faveur du [[Traité établissant une constitution pour l'Europe]], que les électeurs français consultés par [[référendum]] rejettent le {{date|29|mai|2005}}. Son programme pour la [[Élection présidentielle française de 2007|présidentielle de 2007]] milite pour la ratification d’{{citation|un texte, simple, lisible, court, sans ambiguïté, qui donnera forme aux principes d’une Union européenne sortie de ses paralysies et de ses impasses}}<ref name="bayrou.fr" group="N" />{{Source insuffisante}} qui devrait, en France, être accepté par un nouveau référendum. Le 4 février 2008, il vote au [[Congrès du Parlement français|congrès]] pour la loi constitutionnelle qui permettra la ratification du [[traité de Lisbonne]] modifiant le traité sur l'Union européenne<ref name="LADEPECHE">{{Lien web |titre=Traité de Lisbonne : découvrez comment ont voté votre député et votre sénateur |url=https://www.ladepeche.fr/article/2008/02/04/431513-traite-de-lisbonne-decouvrez-comment-ont-vote-votre-depute-et-votre-senateur.html |site=ladepeche.fr |date=2008/02/04}}.</ref>{{,}}<ref group="N">Il est absent lors de la ratification proprement dite du [[traité de Lisbonne]] : voir [http://www.assemblee-nationale.fr/13/scrutins/jo0083.asp Scrutin {{n°|83}}] sur l'article unique du projet de loi autorisant la ratification du traité de Lisbonne modifiant le traité sur l'Union européenne, le traité instituant la Communauté européenne et certains actes connexes.</ref>. == Affaire des assistants parlementaires du MoDem au Parlement européen == {{Section affaire judiciaire en cours|date=février 2024}}{{Article détaillé|Affaire des assistants parlementaires du Mouvement démocrate au Parlement européen}}L'[[Affaire des assistants parlementaires du Mouvement démocrate au Parlement européen|affaire des assistants parlementaires du MoDem]] au [[Parlement européen]] porte sur des soupçons d'[[Emploi fictif|emplois fictifs]] concernant les [[Collaborateur parlementaire|assistants parlementaires]] des [[Député européen|députés européens]] du [[Mouvement démocrate (France)|Mouvement démocrate]] (MoDem) siégeant au [[Parlement européen]], soit l'utilisation de fonds européens pour rémunérer des collaborateurs travaillant en réalité pour le MoDem. 11 contrats présumés frauduleux pour un montant total de {{unité|350000|euros}} sont concernés, le Parlement retenant le chiffre de 293 000 euros<ref name=":0">{{article |langue=fr|titre=Procès des assistants parlementaires du Modem : 30 mois avec sursis requis contre François Bayrou |url=https://www.ouest-france.fr/politique/modem/proces-des-assistants-parlementaires-du-modem-30-mois-avec-sursis-requis-contre-francois-bayrou-1eb1d24a-8309-11ee-9b65-2282e6d4bdd9 |périodique=Ouest-France.fr |date=2023-11-14 |consulté le=2023-11-16}}</ref>. Le {{date-|9 juin 2017}}, le [[Liste des procureurs de la République de Paris|parquet de Paris]] ouvre une [[Enquête préliminaire en procédure pénale française|enquête préliminaire]] pour « [[abus de confiance]] » et « [[recel]] » de ce délit<ref>{{Article |langue=fr |prénom1=Yann Bouchez, Emeline Cazi et Anne |nom1=Michel |titre=Soupçons sur une quinzaine d’assistants parlementaires du MoDem |périodique=Le Monde |date=2017-06-21 |issn=1950-6244 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/societe/article/2017/06/21/soupcons-sur-une-quinzaine-d-assistants-parlementaires-du-modem_5148604_3224.html |consulté le=2017-06-24 }}</ref>. Par ailleurs, dans le cadre de l'enquête administrative menée en parallèle par l'[[Office européen de lutte antifraude|Office européen de lutte anti-fraude]] (OLAF), [[Jean-Luc Bennahmias]] et [[Nathalie Griesbeck]], anciens députés européens MoDem, sont sommés de rembourser respectivement {{formatnum:45000}} et {{formatnum:100000}} euros au Parlement européen<ref>{{article |langue=fr|prénom1= A.|nom1=T. |titre=Emplois présumés fictifs : deux ex-élus MoDem sommés de rembourser le Parlement européen |url=http://www.leparisien.fr/politique/emplois-presumes-fictifs-deux-ex-elus-modem-sommes-de-rembourser-le-parlement-europeen-06-11-2019-8187945.php |périodique =Le Parisien |date=2019-11-06 |consulté le=2019-11-08}}</ref>. À l’issue d’une audition de près de dix heures menée le {{date-|6 décembre 2019}} au [[tribunal de Paris]], François Bayrou est [[Mise en examen|mis en examen]] pour « complicité de [[détournement de fonds publics]] ». Plusieurs cadres du parti centriste avaient été mis en examen quelques jours avant lui : les anciennes ministres [[Sylvie Goulard]] et [[Marielle de Sarnez]], l’ancien trésorier du parti Michel Mercier, l’ancien directeur financier Alexandre Nardella<ref>{{article |titre=Les affaires judiciaires hypothèquent les ambitions politiques de François Bayrou |url=https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/12/07/les-affaires-judiciaires-hypothequent-les-ambitions-politiques-de-francois-bayrou_6022031_823448.html |périodique =Le Monde |date=07 décembre 2019 |consulté le=08 décembre 2019}}.</ref>{{,}}<ref>{{article |titre=Michel Mercier, ex-ministre de la justice, mis en examen dans l’affaire des assistants parlementaires du MoDem |url=https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/11/22/assistants-parlementaires-du-modem-l-ancien-garde-des-sceaux-michel-mercier-mis-en-examen_6020140_823448.html |périodique=Le Monde |date=22 novembre 2019 |consulté le=22 novembre 2019}}.</ref>. En {{date-|mars 2023}}, la justice renvoie François Bayrou devant le [[tribunal correctionnel]], au côté de dix autres personnes<ref name=":2">{{article |langue=fr |titre=Assistants d'eurodéputés MoDem : François Bayrou et dix autres personnes renvoyées devant un tribunal |url=https://www.marianne.net/politique/assistants-deurodeputes-modem-francois-bayrou-et-dix-autres-personnes-renvoyees-devant-un-tribunal |périodique=Marianne |date=2023-03-09 }}</ref>. Selon l'ordonnance des deux juges d'instruction, il « apparaît comme le décideur et le responsable de la mise en place et du fonctionnement du système frauduleux »<ref name=":2" />. Avec dix autres cadres et élus centristes, François Bayrou est jugé en première instance en {{date-|octobre 2023-}} et {{date-|novembre 2023}}<ref>{{article |langue=fr |titre=Assistants d'eurodéputés du Modem : le procès de François Bayrou du 16 octobre au 22 novembre|url=https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/assistants-d-eurodeputes-du-modem-le-proces-de-francois-bayrou-du-16-octobre-au-22-novembre-1595758 |périodique=France Bleu|date=2023-04-25 |consulté le=2023-11-02}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|titre=François Bayrou et dix autres centristes au tribunal|périodique=La Croix|date=16 octobre 2023|pages=9}}</ref>. Interrogé le 7 novembre, il nie l'existence du « système » dont on l'accuse et dénonce une « intoxication » judiciaire<ref>{{article |langue=fr |titre=Procès du Modem : de la prison et de l'inéligibilité avec sursis requis contre François Bayrou |url=https://www.lesechos.fr/politique-societe/politique/modem-le-parquet-reclame-prison-et-ineligibilite-avec-sursis-contre-francois-bayrou-2028983 |périodique=Les Echos |date=2023-11-15 |consulté le=2023-11-16}}</ref>. Le 14 novembre 2023, le parquet requiert 30 mois de prison avec sursis, 70 000 € d’amende et trois ans d’inéligibilité avec sursis à l’encontre de François Bayrou, ainsi que des peines allant de 8 à 20 mois de prison avec sursis et de 10 000 à 30 000 euros d’amende pour les dix autres cadres et élus jugés à ses côtés<ref name=":0" />{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|titre=Prison et inéligibilité avec sursis requises contre François Bayrou au procès des assistants parlementaires du MoDem|périodique=Le Monde.fr|date=2023-11-14|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/11/14/prison-et-ineligibilite-avec-sursis-requises-contre-francois-bayrou-au-proces-des-assistants-parlementaires-du-modem_6200097_3224.html|consulté le=2023-11-16}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|titre=Procès du MoDem : François Bayrou joue son avenir politique|périodique=Le Monde.fr|date=2024-02-04|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/02/04/proces-du-modem-francois-bayrou-joue-son-avenir-politique_6214686_823448.html|consulté le=2024-02-05}}</ref>. François Bayrou est relaxé le {{date-|05 février 2024}} au [[Bénéfice du doute (droit pénal)|bénéfice du doute]] car, bien qu'il soit {{Citation|très probable}} que les actes de trois prévenus aient été commis avec l'autorisation de François Bayrou, {{Citation|il n'est pas rapporté la preuve de cette autorisation}}<ref name=":3">{{article |langue=fr |titre=Assistants parlementaires fictifs du Modem : François Bayrou relaxé |url=https://www.lefigaro.fr/actualite-france/assistants-parlementaires-du-modem-francois-bayrou-relaxe-20240205 |périodique=Le Figaro |date=2024-02-05 |consulté le=2024-02-05}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|titre=François Bayrou relaxé dans l’affaire des assistants parlementaires européens du MoDem|périodique=Le Monde.fr|date=2024-02-05|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/02/05/francois-bayrou-relaxe-dans-l-affaire-des-assistants-parlementaires-europeens-du-modem_6214845_823448.html|consulté le=2024-02-05}}</ref>{{,}}<ref>{{article |langue=fr |titre=Assistants parlementaires fictifs du Modem : relaxé, Bayrou évoque la fin d’un «cauchemar de sept années» |url=https://www.lefigaro.fr/politique/assistants-parlementaires-fictifs-du-modem-relaxe-bayrou-evoque-la-fin-d-un-cauchemar-de-sept-annees-20240205 |périodique=Le Figaro |date=2024-02-05 |consulté le=2024-02-05}}</ref>. Deux personnes sont également relaxées mais les huit autres, dont cinq ex-eurodéputés, sont condamnées à des peines allant de 10 à 18 mois de prison avec sursis, à des amendes de {{unité|10000}} à {{unité|50000|euros}} et à deux ans d'inéligibilité avec sursis. Enfin, le parti [[Union pour la démocratie française|UDF]] est condamné à {{unité|150000|euros}} d'amende, dont {{unité|100000}} ferme, et son successeur, le [[Mouvement démocrate (France)|MoDem]], à {{unité|350000|euros}}, dont {{unité|300000}} ferme<ref name=":3" />{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=François Bayrou relaxé dans l'affaire des assistants d'eurodéputés du MoDem |url=https://www.bfmtv.com/police-justice/francois-bayrou-relaxe-dans-l-affaire-des-assistants-d-eurodeputes-du-mo-dem_AD-202402050401.html |site=BFMTV |consulté le=2024-02-13}}</ref>. Cependant, le 8 février, le parquet fait appel de la relaxe de François Bayrou, estimant que « les faits caractérisent les infractions reprochées et que les preuves de ces délits sont réunies contre tous les prévenus »<ref>{{Article|langue=fr|titre=Assistants parlementaires du MoDem : le parquet fait appel de la relaxe de François Bayrou|périodique=Le Monde.fr|date=2024-02-08|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/02/08/modem-le-parquet-fait-appel-de-la-relaxe-de-francois-bayrou-dans-l-affaire-des-assistants-parlementaires-europeens_6215451_823448.html|consulté le=2024-02-08}}</ref>. == Détail des mandats et fonctions == === Au sein de l’exécutif === ==== Ministre ==== * {{date-|30|mars|1993}} – {{date-|11|mai|1995}} : ministre de l'Éducation nationale du [[Gouvernement Édouard Balladur|gouvernement Balladur]]. * {{date-|18 mai 1995-}} – {{date-|7|novembre|1995}} : ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Insertion professionnelle du [[Gouvernement Alain Juppé (1)|premier gouvernement Juppé]]. * {{date-|7|novembre|1995}} – {{date-|2|juin|1997}} : ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche du [[Gouvernement Alain Juppé (2)|second gouvernement Juppé]]. * {{date-|17|mai|2017}} – {{date-|19|juin|2017}} : [[Ministre d'État (France)|ministre d'État]], [[Ministre de la Justice (France)|garde des Sceaux, ministre de la Justice]] du [[Gouvernement Édouard Philippe (1)|premier gouvernement Philippe]]. ==== Haut-commissaire ==== * Depuis le {{date-|3 septembre 2020}} : [[haut-commissaire au plan]]<ref>{{Lien web|url=https://www.gouvernement.fr/conseil-des-ministres/2020-09-03/mesures-d-ordre-individuel|titre=Compte rendu du Conseil des ministres du 3 septembre 2020, Mesures d'ordre individuel|site=gouvernement.fr|consulté le=3 septembre 2020}}.</ref>. === À l'Assemblée nationale === * {{date-|16 mars 1986}} – {{date-|14 mai 1988}} : député des Pyrénées-Atlantiques. * {{date-|23 juin 1988}} – {{date-|1 mai 1993}} : député de la {{2e|circonscription}} des Pyrénées-Atlantiques. * {{date-|12 juin 1997}} – {{date-|21 décembre 1999}} : député de la {{2e|circonscription}} des Pyrénées-Atlantiques ; président du [[Groupe Union pour la démocratie française|groupe UDF]] (1997-1998). * {{date-|19 juin 2002}} – {{date-|16 juin 2012}} : député de la {{2e|circonscription}} des Pyrénées-Atlantiques. === Au Parlement européen === * {{date-|20 juillet 1999}} – {{date-|16 juin 2002}} : [[député européen]] (démissionne afin de revenir à l'Assemblée nationale). === Au niveau local === ==== Conseil municipal ==== * {{date-|14 mars 1983}} – {{date-|1 avril 1993}} : conseiller municipal de [[Pau]]. * Depuis le {{date-|17 mars 2008}} : conseiller municipal de Pau. * Depuis le {{date-|4 avril 2014}} : [[Liste des maires de Pau|maire de Pau]]<ref name="Francetvinfo17mai" />. ==== Conseil général ==== * {{date-|22 mars 1982}} – {{date-|16 mars 2008}} : conseiller général des Pyrénées-Atlantiques (élu dans le [[canton de Pau-Sud]]). * {{date-|30 mars 1992}} – {{date-|18 mars 2001}} : [[Liste des présidents du conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques|président du conseil général des Pyrénées-Atlantiques]]<ref>[https://books.google.fr/books?id=FmzUGwBhNPgC&pg=PA138#v=onepage&q&f=false Études sur la société française] de [[Eguzki Urteaga]], {{p.|138}}.</ref>. ==== Intercommunalité ==== * Depuis le {{date-|14 avril 2014}} : président de la [[communauté d'agglomération de Pau-Pyrénées]]. === Au sein de partis politiques === * 1994-1995 : président du [[Centre des démocrates sociaux]] (CDS). * 1995-1998 : président de [[Force démocrate (France)|Force démocrate]] (FD). * 1998-2007 : président de l'[[Union pour la démocratie française]] (UDF). * Depuis le {{date-|2 décembre 2007}} : président du [[Mouvement démocrate (France)|Mouvement démocrate]] (MoDem). === Autres === * 1986-1993 : président du [[Groupe permanent de lutte contre l'illettrisme]] (GPLI). == Résultats électoraux == === Élections présidentielles === {| class=wikitable style="text-align: center;" |- ! rowspan=2 scope=col|Année ! colspan="2" rowspan="2" scope=col|Parti ! colspan=3 scope=col|Premier tour<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Les décisions du Conseil constitutionnel |url=https://www.conseil-constitutionnel.fr/decisions |site=[[Conseil constitutionnel (France)|conseil-constitutionnel.fr]] |consulté le=23 avril 2019}}.</ref> |- ! scope=col|Voix ! scope=col|% ! scope=col|Rang |- ! scope=row|[[Élection présidentielle française de 2002|2002]] | rowspan="2" {{Infobox Parti politique français/couleurs|UDF}}| | rowspan="2" |[[Union pour la démocratie française|UDF]] | {{formatnum:1949170}} | 6,84 | {{4e}} |- ! scope=row|[[Élection présidentielle française de 2007|2007]] | {{formatnum:6820119}} | 18,57 | {{3e}} |- ! scope=row|[[Élection présidentielle française de 2012|2012]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|MoDem}}| | [[Mouvement démocrate (France)|MoDem]] | {{formatnum:3275122}} | 9,13 | {{5e}} |} === Élections législatives === {| class="wikitable" ! scope=col rowspan=2 | Année ! scope=col colspan="2" rowspan="2" | Parti ! scope=col rowspan=2 | Circonscription ! scope=col colspan=3 | {{1er|tour}}<ref name="DataGouv">{{Lien web |titre=Tous les jeux de données de 1958 à 2012 au format XLS en une archive |url=https://www.data.gouv.fr/s/resources/elections-legislatives-1958-2012/community/20150206-172131/LEGISLATIVES_1958-2012-xls.zip |site=data.gouv.fr}}.</ref> ! scope=col colspan=3 | {{2d|tour}}<ref name="DataGouv" /> |- ! scope=col | Voix ! scope=col | % ! scope=col | Rang ! scope=col | Voix ! scope=col | % ! scope=col | Issue |- |[[Élections législatives françaises de 1986|'''1986''']] | rowspan=5 {{Infobox Parti politique français/couleurs|UDF}}| | rowspan=3 | [[Union pour la démocratie française|UDF]]-[[Centre des démocrates sociaux|CDS]] | [[Pyrénées-Atlantiques]] | colspan=5 align="center" | Scrutin plurinominal<ref group="N">La liste d'union [[Rassemblement pour la République|RPR]]-[[Union pour la démocratie française|UDF]] conduite par [[Jean Gougy]] (RPR) dans les Pyrénées-Atlantiques réunit 46,63 % des suffrages exprimés lors de l'unique tour de scrutin, ce qui permet à François Bayrou, en deuxième position sur la liste, d'être élu député.</ref> | rowspan=6 align="center" | Élu |- | [[Élections législatives françaises de 1988|'''1988''']] | rowspan=6 | [[Deuxième circonscription des Pyrénées-Atlantiques|Deuxième des<br>Pyrénées-Atlantiques]] | {{formatnum:17334}} | 41,51 | {{2e}} | {{formatnum:23789}} | 50,70 |- | [[Élections législatives françaises de 1993|'''1993''']] | {{formatnum:20111}} | 46,49 | {{1er}} | {{formatnum:26486}} | 61,22 |- | [[Élections législatives françaises de 1997|'''1997''']] | [[Union pour la démocratie française|UDF]]-[[Force démocrate (France)|FD]] | {{formatnum:17367}} | 39,64 | {{1er}} | {{formatnum:23845}} | 50,93 |- | [[Élections législatives françaises de 2002|'''2002''']] | [[Union pour la démocratie française|UDF]] | {{formatnum:20425}} | 41,79 | {{1er}} | {{formatnum:25106}} | 55,58 |- | [[Élections législatives françaises de 2007|'''2007''']] | rowspan=2 {{Infobox Parti politique français/couleurs|MoDem}}| | [[Union pour la démocratie française|UDF]]-[[Mouvement démocrate (France)|MoDem]] | {{formatnum:18250}} | 37,25 | {{1er}} | {{formatnum:25677}} | 61,20 |- | [[Élections législatives françaises de 2012|'''2012''']] | [[Mouvement démocrate (France)|MoDem]] | {{formatnum:11348}} | 23,63 | {{2e}} | {{formatnum:14169}} | 30,17 | Battu |} === Élections européennes === ''Les résultats ci-dessous concernent uniquement les élections où il est tête de liste.'' {| class="wikitable" style="text-align: center;" ! scope=col | Année ! colspan="2" scope=col |Parti ! scope=col | Circonscription ! scope=col | Voix ! scope=col | % ! scope=col | Rang ! scope=col | Sièges obtenus |- ! scope=row|[[Élections européennes de 1999 en France|1999]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|UDF}}| | [[Union pour la démocratie française|UDF]] | [[France]] | {{formatnum:1638999}} | 9,29 | {{5e}} | {{Infobox Parti politique/Sièges|9|87|hex={{Infobox Parti politique français/couleurs|-UDF}}}} |} === Élections régionales === ''Les résultats ci-dessous concernent uniquement les élections où il est tête de liste.'' {| class="wikitable" style="text-align: center;" ! scope=col rowspan=2 | Année ! scope=col colspan="2" rowspan="2" |Parti ! scope=col rowspan=2 | Circonscription ! scope=col colspan=3 | {{1er|tour}}<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Résultats des élections régionales 2004 > Aquitaine |url=https://interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats/Regionales/elecresult__regionales_2004/(path)/regionales_2004/072/072.html |date= |site=interieur.gouv.fr |consulté le=8 août 2023}}.</ref> ! scope=col colspan=2 rowspan=2 | {{2d|tour}} |- ! scope=col | Voix ! scope=col | % ! scope=col | Rang |- ! scope=row|[[Élections régionales françaises de 2004|2004]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|DVD}}| | [[Divers droite|DVD]] | [[Aquitaine (ancienne région administrative)|Aquitaine]] | {{formatnum:215796}} | 16,06 | {{3e}} | colspan=2 align="center" | Fusion avec la liste [[Union pour un mouvement populaire|UMP]] de [[Xavier Darcos]] |} === Élections cantonales === {{…}} === Élections municipales === ''Les résultats ci-dessous concernent uniquement les élections où il est tête de liste.'' {| class="wikitable" ! scope=col rowspan=2 | Année ! scope=col rowspan=2 | Ville ! scope=col colspan="2" rowspan="2" | Étiquette ! scope=col colspan=3 | {{1er|tour}}<ref name="Municipales 1989">{{Article |langue=fr|auteur1= |titre=Municipales 1989 : Pyrénées-Atlantiques |périodique=Le Monde|date=21 mars 1989 |pages= |issn=|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/archives/article/1989/03/21/pyrenees-atlantiques_3544976_1819218.html |consulté le=7 août 2023}}.</ref>{{,}}<ref name="Municipales 2008, 2014, 2020">{{Lien web |langue=fr|titre=Les résultats : municipales |url=https://www.interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats/Municipales |date= |site=interieur.gouv.fr |consulté le=7 août 2023}}.</ref> ! scope=col colspan=3 | {{2d|tour}}<ref name="Municipales 1989" />{{,}}<ref name="Municipales 2008, 2014, 2020" /> ! scope=col rowspan=2 | Issue<br /><small>(maire)</small> |- ! scope=col | Voix ! scope=col | % ! scope=col | Rang ! scope=col | Voix ! scope=col | % ! scope=col | Conseillers<br />municipaux |- | [[Élections municipales françaises de 1989|'''1989''']] | rowspan=4 | [[Pau]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|UCD}}| | [[Union de la droite|{{abréviation discrète|UD|Union de la droite}}]] | {{formatnum:13760}} | 39,84 | {{2e}} | {{formatnum:16956}} | 47,56 | {{Infobox Parti politique/Sièges|12|53|hex={{Infobox Parti politique français/couleurs|-UCD}}}} | align="center" rowspan=2 | Battu |- | [[Élections municipales françaises de 2008|'''2008''']] | rowspan=3 {{Infobox Parti politique français/couleurs|DVC}}| | [[Mouvement démocrate (France)|{{abréviation discrète|CMD|Centre-MoDem}}]] | {{formatnum:11149}} | 32,61 | {{2e}} | {{formatnum:13974}} | 38,81 | {{Infobox Parti politique/Sièges|9|49|hex={{Infobox Parti politique français/couleurs|-DVC}}}} |- | [[Élections municipales de 2014 dans les Pyrénées-Atlantiques|'''2014''']] | [[Centrisme politique en France|{{abréviation discrète|UC|Union du centre}}]] | {{formatnum:12749}} | 41,85 | {{1er}} | {{formatnum:18388}} | 62,95 | {{Infobox Parti politique/Sièges|40|49|hex={{Infobox Parti politique français/couleurs|-DVC}}}} | rowspan=2 align="center" | Élu |- | [[Élections municipales de 2020 dans les Pyrénées-Atlantiques|'''2020''']] | [[Divers centre|{{abréviation discrète|DVC|Divers centre}}]] | {{formatnum:7235}} | 45,83 | {{1er}} | {{formatnum:9388}} | 55,46 | {{Infobox Parti politique/Sièges|38|49|hex={{Infobox Parti politique français/couleurs|-DVC}}}} |} == Dans la fiction == Dans son roman d'anticipation ''[[Soumission (roman)|Soumission]]'' (2015) se déroulant en 2022, [[Michel Houellebecq]] fait de François Bayrou le Premier ministre de la France. Dans l'émission satirique ''[[Les Guignols de l'info]]'', François Bayrou est représenté comme un benêt ; celui-ci affirme, ayant tardivement pris connaissance du personnage, qu'il a été tenté d'arrêter sa carrière politique<ref>« [https://lelab.europe1.fr/francois-bayrou-a-failli-arreter-la-politique-a-cause-de-sa-caricature-dans-les-guignols-3004490 « François Bayrou a failli arrêter la politique à cause de sa caricature dans les Guignols »] », [[Europe 1]].fr, 16 mars 2017.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Les Guignols de l'info - François Bayrou par SB+ Vidéo|url=https://www.dailymotion.com/video/x3r6szh |site=Dailymotion |date=2016-02-09 |consulté le=2017-10-28}}.</ref>. == Décorations == * {{Déco OLH}} (2022)<ref>{{Légifrance|base=JORF|numéro=PRER2229709D|texte=Décret du 29 décembre 2022 portant nomination dans l'ordre national de la Légion d'honneur}}.</ref>. * {{Déco CdrOPA}} (1997)<ref>{{Lien web |titre=Bulletin officiel des décorations, médailles et récompenses n°10 du 08 novembre 1997|url=https://www.legifrance.gouv.fr/liste/bodmr?sortValue=PUBLICATION_DATE_DESC&pageSize=100&page=2&tab_selection=all#bodmr |site=legifrance.gouv.fr |consulté le=2023-08-12}}</ref> == Œuvres == === Correspondance === Une grande partie de la correspondance de François Bayrou est conservée aux [[Archives nationales (France)|Archives nationales]] sous la cote 692AP<ref>{{Lien web |titre= Fonds François Bayrou (1994-2010).|url=https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/rechercheconsultation/consultation/ir/pdfIR.action?irId=FRAN_IR_050752|site=siv.archives-nationales.culture.gouv.fr}}.</ref>. === Ouvrages édités === * ''1990-2000 : la décennie des mal-appris'', Paris, Flammarion, 1990 {{ISBN|978-2-08-066472-3}}. * ''Henri IV, le Roi libre'', Flammarion, 1994 {{ISBN|978-2-08-066821-9}}. * Pierre Letamendia (préf. François Bayrou), ''Le mouvement républicain populaire : le MRP, histoire d'un grand parti français'', Beauchesne, 1995 {{ISBN|2-7010-1327-5}}. * ''Le Droit au sens'', Flammarion, 1996 {{ISBN|978-2-08-067204-9}}. * ''Henri IV raconté par François Bayrou'', Perrin jeunesse, 1998 {{ISBN|978-2-262-01301-1}}. * ''Ils portaient l'écharpe blanche : l'aventure des premiers réformés, des Guerres de religion à l'édit de Nantes, de la Révocation à la Révolution'', Grasset, 1998 {{ISBN|978-2-246-55981-8}}. * ''Hors des sentiers battus : entretiens avec Sylvie Pierre-Brossolette'' (avec [[Sylvie Pierre-Brossolette]]), Hachette littératures, 1999 {{ISBN|978-2-01-235258-2}}. * ''Relève'', Grasset, 2001, {{ISBN|978-2-246-61821-8}}. * ''Penser le changement'' (avec Luc Ferry), Atlantica, 2002. * [[Nadine-Josette Chaline]], François Bayrou et [[Dominique Baudis]], ''[[Jean Lecanuet]] : témoignages de François Bayrou et Dominique Baudis'', Beauchesne, 2003 {{ISBN|978-2-7010-1405-0}}. * ''Oui : Plaidoyer pour la Constitution européenne'', Plon, 2005 {{ISBN|978-2-259-20183-4}}. * ''Au nom du Tiers-État'', Hachette Littératures, 2006 {{ISBN|978-2-01-237250-4}}. * ''Projet d'Espoir'', Plon, 2007 {{ISBN|978-2-259-20162-9}}. * ''Abus de pouvoir'', Plon, 2009 {{ISBN|978-2-259-20876-5}}. * Thierry Issartel, François Bayrou, [[Jean-Pierre Bouchard]], et al., « Henri IV : les clés d’un règne », [[éditions Gascogne]], 2010. * ''2012 État d'urgence'', Plon, 2011 {{ISBN|978-2-259-21661-6}}. * ''La France solidaire'', Plon, 2012 {{ISBN|978-2259218016}}. * ''De la vérité en politique'', Plon, 2013 {{ISBN|2-259-22021-5}}. * ''Résolution française'', éditions de l'Observatoire, 2017. == Notes et références == === Notes === {{références |groupe="N" | références= <ref name="bayrou.fr" group="N">{{ lien web | titre=Proposition à propos de l'Europe sur son site de campagne | url=http://www.bayrou.fr/propositions/europe.html | site=bayrou.fr }}.</ref> }} === Références === {{Références nombreuses|taille=30}} == Voir aussi == {{Autres projets |commons=Category:François Bayrou |wikiquote=François Bayrou |wikinews=Catégorie:François Bayrou |wikisource=François Bayrou }} === Bibliographie === * Violaine Gelly, ''François Bayrou : portrait'', Bartillat, 1996 {{ISBN|978-2-84100-048-7}}. * Antoine Michelland et Philippe Séguy, ''François Bayrou : et si la Providence veut…'', [[éditions du Rocher]], 1996 {{ISBN|978-2-268-02400-4}}. * Jean-François Bège, ''Les Béarnais en politique : portraits et anecdotes de Fébus à Bayrou'', Cairn, 2004 {{ISBN|978-2912233813}}. * Violaine Gelly et Virginie Le Guay, Bartillat, ''François Bayrou : un autre chemin'', 2007 {{ISBN|978-2-84100-407-2}}. * Antoine Michelland et Philippe Séguy, ''François Bayrou : quand la Providence veut…'', Éd. du Rocher, 2007, {{ISBN|978-2-268-06269-3}}. * [[Jean Véronis]], Estelle Véronis et Nicolas Voisin : ''François Bayrou : confidences'', Max Milo, 2007 {{ISBN|978-2-35341-017-0}}. * Imhotep, ''Petite Histoire du Mouvement démocrate et de François Bayrou'', Éditions du Manuscrit, 2009 {{ISBN| 9782304025880}}. * [[Pierre Taribo]], ''François Bayrou : la terre, les lettres et l'Élysée'', Éditions du Moment, 2009 {{ISBN| 978-2-35417-048-6}}. * {{Chapitre |titre chapitre=François Bayrou |auteurs ouvrage=Isabelle Dillmann |titre ouvrage=Les politiques ont-ils une âme ? |éditeur=[[Éditions Albin Michel]] |année=2010 |isbn=978-2-226-20615-2 |passage=73-86 }}. * Pierre Taribo, ''François Bayrou, le paysan qui rêvait d'être président'', Éditions du Moment, 2012 {{ISBN|978-2354171421}}. * Rodolphe Geisler, ''Bayrou l'obstiné'', Plon, 2012 {{ISBN| 978-2-259-21721-7}}. * Suzanne Ameil, ''L'Entrée en politique de François Bayrou : les hommes et les idées qui l'ont influencé'', Cairn, 2013 {{ISBN|9782350685410}}. === Articles connexes === * [[Centrisme]] * [[Union pour la démocratie française]] * [[Mouvement démocrate (France)]] * [[Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe]] * [[Liste des députés des Pyrénées-Atlantiques]] * [[Affaire Tapie - Crédit lyonnais]] === Liens externes === {{Liens}} {{Palette |Gouvernement Balladur |Gouvernement Juppé I |Gouvernement Juppé II |Élection présidentielle française de 2002 |Élection présidentielle française de 2007 |Élection présidentielle française de 2012 |Gouvernement Philippe I |Ministres français de l’Éducation |Ministres français de la Justice |Représentants de partis politiques français |Candidats du centre aux élections présidentielles françaises |Dirigeants de partis centristes français |Mouvement démocrate }} {{Portail|politique française|Pyrénées-Atlantiques|Béarn|France|Union européenne}} {{CLEDETRI:Bayrou, Francois}} [[Catégorie:Ministre de la Cinquième République]] [[Catégorie:Ministre français de l'Éducation nationale]] [[Catégorie:Ministre français de la Recherche]] [[Catégorie:Ministre français de la Justice]] [[Catégorie:Ministre d'État (France)]] [[Catégorie:Membre du gouvernement Édouard Philippe]] [[Catégorie:Président du conseil général des Pyrénées-Atlantiques]] [[Catégorie:Président de communauté d'agglomération]] [[Catégorie:Député des Pyrénées-Atlantiques (VIIIe législature de la Ve République)]] [[Catégorie:Député des Pyrénées-Atlantiques (IXe législature de la Ve République)]] [[Catégorie:Député des Pyrénées-Atlantiques (XIe législature de la Ve République)]] [[Catégorie:Député des Pyrénées-Atlantiques (XIIe législature de la Ve République)]] [[Catégorie:Député des Pyrénées-Atlantiques (XIIIe législature de la Ve République)]] [[Catégorie:Député européen membre de l'Union pour la démocratie française]] [[Catégorie:Député européen élu en France 1999-2004]] [[Catégorie:Affaire des assistants parlementaires du Mouvement démocrate au Parlement européen]] [[Catégorie:Maire membre du Mouvement démocrate (France)]] [[Catégorie:Maire de Pau]] [[Catégorie:Président de l'Union pour la démocratie française]] [[Catégorie:Personnalité du Mouvement démocrate (France)]] [[Catégorie:Personnalité de Force démocrate (France)]] [[Catégorie:Personnalité du Centre des démocrates sociaux]] [[Catégorie:Personnalité politique liée au Béarn]] [[Catégorie:Candidat à une élection présidentielle en France sous la Cinquième République]] [[Catégorie:Candidat aux élections législatives françaises de 2012]] [[Catégorie:Professeur français de lettres]] [[Catégorie:Agrégé de lettres classiques]] [[Catégorie:Étudiant de l'université Bordeaux-Montaigne]] [[Catégorie:Naissance en mai 1951]] [[Catégorie:Naissance dans les Basses-Pyrénées]] [[Catégorie:Officier de la Légion d'honneur promu en 2022]] [[Catégorie:Commandeur des Palmes académiques]] [[Catégorie:Personnalité liée au Béarn]]