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9Anticiper les effets d’un réchauffement de +4°C : quels coûts de l’adaptation ? - I4CELa principale question pour déterminer les coûts de l’adaptation est : que souhaite-t-on à tout prix conserver ? Question qui peut se décliner : quest-on prêt à transformer, à quoi est-on prêt à renoncer ? Tout antici-per – rendre 100 % robustes toutes les infrastructures et tous les bâtiments ; viser un système agricole insensible aux conditions météos – reviendrait à surinvestir et se fe-rait au détriment d’autres objectifs importants par exemple de maîtrise des prix (du transport, de l’alimentation, du logement) ou d’autres investissements par exemple dans la décarbonation. À l’inverse ne pas anticiper du tout, ce serait se résigner à gérer en mode dégradé une succession d’incidents ou de crises et accepter une baisse progressive de niveau de production ou de service. Ce serait prendre des risques touchant à la sécurité des biens, des personnes et de l’économie qui deviendraient vite politiquement inac-ceptables. Ce serait aussi se priver d’opportunités de s’adapter à moindre coût. EXEMPLES DE FORMULATIONS POSSIBLES DES OBJECTIFS D’ADAPTATION À SE FIXER• Délais de rétablissement suite à une interruption de trafic (comme cela existe déjà sur le réseau élec-trique).• Nombre de jours maximum où s’appliquent des mesures de réduction temporaire des vitesses sur une ligne.• Cible de fiabilité des circulations (ex. nombre de minutes de retard pour causes climatiques).• Niveau de disponibilité attendu d’au moins un itinéraire avec des conditions (ex. durée de trajet) raisonnables.• Rendement moyen garanti sur une période.• Objectifs de production annuels.• Garantie d’un taux d’auto-approvi-sionnement supérieur ou égal à 100 % sur la majorité des produits agricoles et alimentaires.• Nombre d’heures ne dépassant pas une certaine température dans les bâtiments – neufs ou rénovés – sans recours à la climatisation.• Garantie de continuité d’ouverture des services publics en période de forte chaleur.• Objectif cible à viser chaque année de montant en réassurance public (régime CatNat) pour assurer la pérennité du système dans un contexte d’augmentation des risques.@I4CE_Une nécessaire coordination des réponses. Bien que les décisions doivent être prises en tenant au mieux compte de chaque contexte et peuvent varier selon les préférences des différents acteurs – un certain niveau de coordination est nécessaire. Cela afin de garantir la cohé-rence et donc une meilleure efficacité des décisions entre elles : si un bâtiment de bureaux est conçu pour rester confortable jusqu’à une certaine température, mais que les salariés ne peuvent pas venir travailler faute de trans-ports fonctionnels, le bénéfice de la mesure d’adaptation disparait. Cela également afin de rendre possible des trans-formations plus profondes qui ne pourront se produire qu’avec des stratégies partagées : un agriculteur ne peut pas choisir de cultiver du sorgho plutôt que du blé sans que les industries de transformation en aval ni les marchés n’existent pour cette nouvelle production. Définir une tra-jectoire de réchauffement de référence a ainsi comme principal avantage de dessiner un cadre d’analyse cohérent entre plusieurs secteurs et acteurs.Le défi est de prendre chaque sujet avec méthode – chaque axe de transport, chaque typologie de bâ-timents, chaque filière agricole – pour définir col-lectivement le niveau de production ou de service visé ; se donner les moyens d’atteindre le degré de robustesse ou de résilience socialement souhaitable puis concevoir et dimensionner le déploiement des options d’adaptation en fonction. TRANSPORTS AGRICULTURE BÂTIMENTS