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37Anticiper les effets d’un réchauffement de +4°C : quels coûts de l’adaptation ? - I4CEUne absence de consensus sur le niveau et le rythme de transformation nécessairesCes premières évaluations renseignent sur les actions envisageables mais ne dessinent pas une seule trajectoire d’adaptation possible. Face à l’évolution des risques clima-tiques plusieurs attitudes peuvent en effet être privilégiées en fonction de l’objectif poursuivi. Deux voies principales sont fréquemment opposées (CGAAER 2023). À chacune de ces voies correspond une logique d’adaptation particu-lière :VOIE 2 : LE CHOIX D’UNE PRODUCTION PLUS RÉSILIENTE OU PLUS CONSTANTE MAIS AU PRIX DE RENDEMENTS MOYENS PLUS MODESTES. VOIE 1 : LA POURSUITE D’UN NIVEAU ÉLEVÉ DE RENDEMENTS EN ACCEPTANT LE RISQUE D’UNE PLUS GRANDE EXPOSITION AUX ALÉAS CLIMATIQUES ET ÉCONOMIQUES.Adaptation incrémentale du modèle actuel. Une combinaison de mesures incrémentales et de progrès qui permettent de compenser les effets négatifs du changement climatique pour préserver un niveau de rendement élevé le plus longtemps possible.Besoin d’une trajectoire plus transformative. Certains acteurs considèrent que préserver le modèle actuel nest pas une option satis-faisante car trop coûteuse, trop optimiste sur l’efficacité des mesures d’adaptation ou leurs conditions de mise en œuvre (ex. disponibilité en eau), ne tenant pas suffisamment compte des autres enjeux environnementaux (ex. effets sur la biodiversité, les paysages, la qualité de l’eau ou les émissions de GES).Ils défendent donc une transformation plus systémique du modèle agricole quitte à remettre en question certains fondamentaux, par exemple en agissant sur la demande de certains produits (consommer moins, expor-ter moins) : « produire de façon stable, consommer de façon sobre ». Dans cette vision, l’adaptation passe par une diversification des varié-tés et des pratiques et une réduction des objectifs de rendement en conditions optimales au profit de rendements moindres mais plus stables sur une longue période malgré des perturbations importantes.La Stratégie Nationale Bas Carbone qui fixe un cap d'évo-lution du système agricole pour les prochaines années prévoit des évolutions à l'échelle des exploitations mais reste optimiste sur les rendements de l'agriculture consi-dérés constants pour tous les modes de production jusqu'en 2050. Cette hypothèse mise donc, pour compenser les effets du changement climatique, sur des évolutions tech-niques, génétiques et de pratiques dans des proportions qui ne sont pas détaillées (INRAE2023; Schauberger et al. 2018).Est-ce que cela est satisfaisant à terme ?Les différents rapports de référence déjà cités invitent plutôt à en douter :Le secteur agricole « ne pourra cependant pas se contenter de demi-mesures, [et] devra s’engager dans des modifications réellement structurantes. Les améliorations génétiques et les progrès techniques et technologiques à eux seuls ne suffiront pas.” (CGAAER 2023)“