Clara / sources /Anticiper-les-effets-de-l-adaptation-dun-rechauffement-climatique-de-plus-4-degres-quels-couts-de-l-adaptation.pdf page 34
Samiraxio's picture
Upload folder using huggingface_hub
c2e6cab verified
34I4CE - Avril 2024Les adaptations déjà à l’œuvreFace à des impacts déjà constatés des changements climatiques, le secteur s’adapte de façon spontanée – jusqu’ici en privilégiant des évolutions incrémentales, sans rupture fondamentale des modèles de production (HCC 2024; CGAAER 2023). Ces adaptations prennent par exemple la forme de décalages des calendriers agricoles (plan-ter ou récolter plus tôt par exemple), de choix de variétés plus résistantes à la sécheresse, de premiers efforts de diversification ou de changements de pratiques – par exemple de taille des vignes ou des arbres face au risque de gel. Il est très difficile d’évaluer les coûts pour les agriculteurs de ces mesures d’adap-tation mises en œuvre au fil de l’eau et de nature très diverse.DES POLITIQUES PUBLIQUES CONTRIBUENT ÉGALEMENT À L’ADAPTATION INCRÉMENTALE DE L’AGRICULTUREDES MESURES POUR MIEUX GÉRER LES URGENCESFace aux conséquences déjà subies du changement cli-matique, plusieurs plans assortis de budgets significatifs ont été établis ces dernières années, notamment3 : • Plan eau, irriguer plus de surfaces sans utiliser plus d’eau : > 30 millions d’euros par an consacrés au soutien des pratiques agricoles économes en eau (émergence de filières peu consommatrices d’eau, irrigation au gouttes à gouttes, etc.). > Constitution d’un fonds d’investissement hydraulique agricole doté de 30 millions d’euros par an pour soutenir la rénovation du patrimoine hydraulique d’irri-gation, des projets de retenues de substitution ou d’éco-nomies d’eau, ou l’utilisation d’eaux usées traitées. • Réforme de l’assurance agricole : > Doublement de la subvention à l’assurance et à l’indem-nisation des pertes de récolte : de 300 à 600 millions d’euros par an.DES POLITIQUES AVEC DES CO-BÉNÉFICES ADAPTATION Certaines dynamiques déjà à l’oeuvre et soutenues dans la poursuite d’autres objectifs (par exemple de décarbona-tion du secteur) ont des cobénéfices avérés en matière d’adaptation. Il s’agit notamment :• Des investissements dans le développement éco-nomique des filières : > Ex. Appels à projets France 2030 pour le financement des agroéquipements : 212 millions d’euros (Cour des Comptes 2024). • Des soutiens aux mesures agroécologiques par les Régions, les Agences de l’eau, les « éco-régimes » de la PAC ou des programmes dédiés (CGAAER 2022) : > Ex. « Pacte en faveur de la haie » 110 millions d’euros par an. • Des efforts de Recherche et Développement et notamment des travaux d’amélioration génétique.3. Cette liste ne prétend pas être exhaustive, d’autres dispositifs pourraient y être cités, par exemple d’autres appels à projets du programme France 2030 comme celui en faveur de la protection contre les aléas climatiques (175 millions d’euros) ou certaines actions financées via le compte d’affectation spéciale développement agricole et rural dans le cadre du plan d’adaptation présenté par les Chambres d’agriculture.Comme le note le CGAAER (2022) « consolider et ren-forcer le soutien à ces dynamiques constitue un pre-mier type d’adaptation « incontournable » notamment dans certaines filières qui font encore face à des besoins « considérables » – par exemple des besoins de recherche pour l’arboriculture. Cette forme d’adaptation semble néanmoins insuf-fisante et un consensus de plus en plus fort émerge en faveur d’une action plus proactive :Force est cependant de constater que, malgré une réelle prise de conscience, la réponse du secteur agricole nest pas encore suffisante.” (CGAAER 2023) “L’adaptation des activités agricoles aux effets négatifs observés du changement climatique est réactive, mais pas suffisamment transformatrice pour assurer leur résilience face aux multiples facteurs générateurs d’impacts qui vont continuer à s’intensifier.” (HCC 2024) “