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21Anticiper les effets d’un réchauffement de +4°C : quels coûts de l’adaptation ? - I4CEDes investissements prévus qui présentent des cobénéfices pour l’adaptation surtout si le niveau de réchauffement reste limité (proche du climat actuel)En pratique, on ne part pas de rien. Chaque année, des investissements publics et privés sont nécessaires pour rendre les bâtiments plus performants (9,1 milliards d’euros de besoins d'investissement annuels en moyenne d’ici 2030 pour la construction neuve4 et 44 milliards d’euros annuels pour répondre aux objectifs de rénovation énergétique, I4CE 2023) et pour prévenir certains risques : autour de 200 millions d’euros engagés chaque année pour les inondations5. Ces investissements, initialement prévus en dehors de tout contexte d’évolution climatique, présentent des cobénéfices souvent importants pour l’adaptation : les travaux de rénovation éner-gétique, tels que l’isolation ou la ventilation, améliorent le plus souvent le confort d’été (Viguié et al. 2020; OID 2021), la pré-vention permet de réduire la sinistralité (CCR 2023c) etc.4. Ce montant correspond aux investissements annuels dans les postes qui contribuent à la performance énergétique des bâtiments neufs : l’isolation, les menuiseries, la ventilation, le système de chauffage etc.5. Tous ces investissements ne sont pas imputables aux bâtiments : la prévention des risques concerne également les opérations d’aménagement, les actions de sensibilisation etc.Atténuation et adaptation peuvent aller de pair. La rénovation thermique des logements intégrant le confort d’été […] permet à la fois de réduire les émissions et de mieux résister aux vagues de chaleur” (HCC 2021)“Même si ces réglementations d’atténuation du changement climatique contribuent concomitamment à l’objectif d’adaptation, il paraît nécessaire et urgent de les compléter par des mesures spécifiquement ciblées sur ce dernier enjeu” (Cour des Comptes 2024)“Considérer les investissements prévus dans la rénovation énergétique comme acquis pour définir le besoin d’investis-sements additionnels pour l’adaptation des bâtiments c’est déjà se projeter dans une trajectoire optimiste. Pour l’heure la France ne remplit pas ses objectifs en matière de rénovation éner-gétique : pour le logement, il faudrait réaliser 900 000 rénovations d’ampleur par an en 2030, un niveau bien supé-rieur au nombre de rénovations d’am-pleur financées par MaPrimeRénov’ qui est aujourd’hui de l’ordre de 66 000. Le besoin additionnel pour atteindre les 900 000 rénovations d’ampleur est estimé autour 27 milliards d’euros par an (I4CE 2023). ENCADRÉ : UNE SITUATION DÉJÀ OPTIMISTE AVANT MÊME LA QUESTION DE L’ADAPTATIONCependant, ne pas poser la question de l’évolution du climat lors de ces investissements c’est prendre le risque de passer à côté d’actions qui auraient pu être réalisées en même temps ou dimensionnées différemment (ex. la mise en place de protections solaires ou un changement dans le type d’isolant). Cela peut engendrer des situations peu performantes au regard du confort d’été voire contrepro-ductives (ex. la réalisation d’une très bonne étanchéité à l’air sans possibilité de ventiler la nuit). Ce constat se ren-force à mesure que lon se projette dans des niveaux de réchauffement plus élevés.