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11Anticiper les effets d’un réchauffement de +4°C : quels coûts de l’adaptation ? - I4CE➜ Bien que ces questions restent aujourd’hui à peine émergentes – et que le premier objectif du PNACC3 doit être d’accélérer leur prise en charge – il est déjà possible de dégager des constats robustes sur les coûts à attendre pour l’adaptation en France. Ces résultats sont les premières briques d'un travail qui devra être itératif.II. POSER LA QUESTION DÈS MAINTENANT C’EST POUVOIR MIEUX ANTICIPER ET MIEUX RÉPARTIR LES COÛTS1. Sans anticipation supplémentaire : une adaptation réactive et couteuse, notamment pour les finances publiquesDans chacun des trois secteurs étudiés la trajec-toire tendancielle est souvent réactive et s’accom-pagne de conséquences qui pèsent particulièrement sur les finances publiques et sur l’économie. LES FORMES D’ADAPTATION SPONTANÉES LES PLUS SOUVENT OBSERVÉES• Réparations - souvent à l’identique – à la suite d’évènements clima-tiques extrêmes – ex. plusieurs centaines de millions d’euros après le passage de la tempête Alex.• Renforcement des activités de maintenance pour faire face à l’usure accélérée des équipements sous l’effet des stress climatiques : des durées de vie qui peuvent être réduites de plusieurs dizaines de pourcents.• Évolutions au fil de l’eau des pra-tiques culturales (ex. décalage des calendriers agricoles).• Irrigation d’urgence.• Recours contraint à l’importation.• Prises en charge d’urgence des pertes pour garantir la survie des exploitations. Plus de 400 millions d’euros par an de dépenses din-demnisation et d’aides de crises agricoles liés aux aléas climatiques en 2021 et 2022.• Recours accru et non organisé à la climatisation dans les bâtiments, qui se répercute sur la facture éner-gétique et génère des externalités négatives (émissions de GES, ren-forcement de l’effet d’îlot de cha-leur urbain) – plusieurs milliards d’euros par an d’investisse-ment distribués dans l’économie.• Travaux de réparation à la suite d’aléas climatiques – par exemple reprise des fondations de maisons fissurées par les phénomènes de retrait-gonflement des argiles. Déjà près de 2 milliards d’euros par an en moyenne pour les dom-mages assurés pour les risques RGA et inondation.@I4CE_Généralement, ces mesures réactives ne per-mettent pas complètement d’éliminer les pertes générées par les impacts climatiques. Les interventions sur les réseaux de transport ne sont par exemple pas tou-jours immédiates et génèrent une baisse du niveau de ser-vice en imposant des réductions temporaires de vitesse ou des itinéraires de contournement plus longs en attendant que les travaux soient réalisés. La climatisation nest pas accessible à tous et n’élimine pas le risque sanitaire entrai-nant une hausse des dépenses de santé lors des épisodes de forte chaleur ou encore des pertes de productivité dans différents secteurs de l’économie7. 7. Pour plus de détails sur ces sujets, voir l’avis du CESE « Travail et santé environnement : quels défis à relever face aux dérèglements climatiques ? » (2023). TRANSPORTS AGRICULTURE BÂTIMENTS