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38I4CE - Avril 2024Au-delà de 2,5 °C de réchauffement planétaire, une adaptation transformationnelle est nécessaire pour abaisser les niveaux de risque et peut aider à surmonter des limites souples à l’adaptation.” (HCC 2024) “Selon INRAE, face aux évolutions du climat prévues pour la seconde moitié du XXIe siècle, les adaptations incrémentales ne seront probablement pas suffisantes. Il sera nécessaire de renforcer la résilience des systèmes de production, à l’aide de transformations de plus grande ampleur.” (Cour des Comptes. 2024)“Pour des niveaux de réchauffement limités les adaptations incrémentales pourraient être suffisantes mais au-delà des transformations seront à engager. Même si les horizons de décision dans le secteur agricole sont souvent inférieurs à 10 ans, certains choix engagent à plus long terme et concernent des périodes où le niveau de réchauffement pourrait être plus fort. Lorsqu’un jeune agriculteur reprend une exploitation et oriente son activité il le fait par exemple en pensant à l’échelle d’une carrière qui l’amènera au-delà de 2050. De même, une filière agro-alimentaire ne s’organise pas en quelques mois : lex-périmentation de nouvelles cultures, le développement des industries de transformation, l’ouverture de débouchés demandent la création de relations au long cours entre de multiples acteurs et façonnent des marchés pour des années. Les cycles de R&D s’étalent également sur des périodes longues : le HCC indique par exemple que « le développement de nouvelles espèces ou variétés néces-sitant en moyenne de sept à dix ans ». Ces décisions-là doivent donc considérer dès maintenant la possibilité de niveau de réchauffement d’au moins +3° C en France et donc des mesures d’adaptation plus transformatives que celles déployées jusqu’ici. Évaluer les investissements nécessaires pour faire advenir de telles transformations est particulièrement délicat car il ne s’agit plus de connaître les coûts d’actions ponctuelles mais bien les « coûts complets d’un changement de système rendant par nature nos références caduques » (CGAAER 2023). Il devient dès lors quasi-impossible d’isoler des coûts de l’adaptation de coûts plus systémiques liés à la réorientation de toute l’économie d’un secteur vers de nouveaux modèles. Certains coûts spécifiques peuvent être identifiés mais ne sont que la face visible d’une recomposition complète du modèle économique des filières. Il s’agit par exemple des coûts d’accompagnement à l’évolution des pratiques de type diagnostics ou conseil agricole que le CGAAER estimait en 2022 à 150 millions d’euros par an sur 4 ans (CGAAER 2022). Parmi les coûts qui restent à évaluer, figurent par exemple les investissements dans des nouvelles capacités de pro-duction9, de transformation et de distribution ; les dépenses liées à la formation ou à des mesures de compensation pour les perdants de la transition. Les coûts de telles trans-formations devront être mis en perspective des coûts récur-rents du maintien d’un modèle actuel.9. À titre uniquement illustratif le CGAAER chiffrait en 2022 à 600 millions d’euros les seuls investissements en replantation pour déplacer 10 % du verger français (CGAAER 2022).