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22I4CE - Avril 2024Des alternatives existent pour une adaptation plus proactivePour l’adaptation aux vagues de chaleurs, un effort supplémentaire permettrait de garantir une meilleure adaptation du parc. Cela suppose d’intégrer le climat futur dans les politiques et investissements existants plutôt que de chercher à construire une politique dédiée : il s’agit de poser la question de l’adap-tation aux moments clés des investissements et peut entrainer un surcoût. Nous retenons une hypothèse de surcoût entre 2 et 5 % pour les constructions neuves et 10 % pour les rénovations énergétiques globales qui iraient au-delà de la règlementation actuelle sur la question du confort d’été6.6. Ces surcoûts peuvent correspondre à des travaux complémentaires réalisés au moment de l’opération (ex. en neuf : mise en place d’un puit climatique, en rénovation : mise en place de protections solaires) ou à des travaux réalisés différemment parce que lon tient compte du changement climatique (ex. en neuf : réalisation de logements traversants, en rénovation : changement dans l’épaisseur ou le matériau isolant, dimensionnement différent du système de ventilation etc.). Ces hypothèses de surcoûts « génériques » peuvent cacher d’importantes disparités selon les projets. Elles nous semblent néanmoins utiles pour donner une première évaluation budgétaire de l’adaptation des bâtiments aux vagues de chaleur. Elles sont le fruit d’une analyse approfondie des éléments existants dans la littérature et de discussions en comité technique. Une publication I4CE dédiée aux coûts de l’adaptation des bâtiments aux vagues de chaleur est prévue courant 2024.7. Le CEREMA (2022) estime à 10,4 millions le nombre de maisons actuellement exposées à un risque moyen à fort. Le coût des solutions préventives disponibles représentent souvent plusieurs dizaines de milliers d’euros par maison (Cour des Comptes 2024a).8. Si on appliquait les coûts des solutions préventives à l’ensemble des maisons exposées.9. Comme le permet par exemple l’appel à projet France 2030 « prévention et remédiation des désordres bâtimentaires dus au phénomène de retrait et gonflement des sols argileux (RGA) »Cet effort supplémentaire bien que nécessaire pourrait s’avérer insuffisant, dans une France à +4°C. Autrement dit, à partir d’un certain niveau de réchauffement, il devient difficile (voire impossible dans certaines régions clima-tiques) de se passer d’équipements de climatisation. Néan-moins, les éléments disponibles incitent à privilégier une approche séquencée pour conserver des marges de manœuvre : les mesures d’adaptation restent vraiment efficaces pour réduire l’inconfort dans les bâtiments, elles permettent de se passer de climatisation à court terme (et à long terme dans certaines zones climatiques) et surtout de limiter grandement son utilisa-tion (ADEME et al. 2023; Viguié et al. 2020).Pour le retrait-gonflement des argiles, les solutions disponibles restent onéreuses ou encore expérimentales et ne permettent pas de conclure sur un meilleur scénario d’adaptation économiquement crédible : compte tenu de l’ampleur de lex-position et du coût des options7, une politique très proactive qui viserait à adapter l’ensemble des logements à risque coû-terait rapidement plusieurs dizaines de milliards d’euros par an8. Cela ne signifie pas pour autant que la question de la prévention doit être fermée et les débats limités à la prise en charge des dommages. Cela signifie que des travaux com-plémentaires doivent être entrepris pour affiner les connais-sances sur les solutions9 et sur la vulnérabilité des bâtiments pour permettre de définir une politique de prévention efficace et ciblée.Pour les risques d’inondation et de feux de forêt, il s’agit avant tout de dyna-miques de territoire : si des actions peuvent être entreprises à l’échelle des bâtiments, c’est d’abord au niveau des quartiers, des villes et plus largement que l’action collective gagne en cohérence et pourrait être renforcée. C’est à ces échelles que doivent être discutées les politiques (et donc les coûts) d’adaptation à ces risques, le potentiel d’action au niveau des bâtiments reste limité.POUR L’ADAPTATION AUX FORTES CHALEURS :+ 0,7 à + 1,8 milliard d’euros par an+ 0,3 à +0,7 milliard d’euros par an+ 3,1 milliards d’euros par an+ 1,3 milliard d’euros par anDES CONSTRUCTIONS NEUVES QUI VONT AU-DELÀ DE LA RÉGLEMENTATION EN ACTIONNANT PLUS DE LEVIERS POUR LE CONFORT D’ÉTÉDES RÉNOVATIONS GLOBALES PLUS AMBITIEUSES SUR LA QUESTION DU CONFORT D’ÉTÉMontants exprimés en besoins additionnels par rapport aux besoins d'investissements publics et privés nécessaires à l'atteinte des objectifs de neutralité carbone (I4CE 2023), moyenne sur la période 2024-2030.@I4CE_LOGEMENTSTERTIAIRES