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19Anticiper les effets d’un réchauffement de +4°C : quels coûts de l’adaptation ? - I4CELe changement climatique va mécaniquement faire aug-menter l’exposition des bâtiments aux phénomènes clima-tiques extrêmes. D’abord en affectant plus longuement et plus intensément des zones déjà exposées et surtout en affectant des nouvelles zones jusqu’à là épargnées. Des travaux menés en partenariat avec l’Observatoire de l’Im-mobilier Durable (OID) ont permis d’objectiver cette évolu-tion à + 2° C ; + 2,7 et + 4° C (OID 2024).Sans anticipation supplémentaire, il faut s’attendre à une hausse des coûts et des conséquences socio-économiques sur les bâtiments et les populationsDes actions déjà à l’œuvre mais insuffisantes face à l’évolution du climatOn observe déjà des conséquences directes impor-tantes et une tendance à la hausse des coûts subis ces dernières années. Il s’agit notamment des dommages obser-vés lors d’inondations et ou de sécheresses. Par exemple, le coût annuel moyen des conséquences des sécheresses est actuellement estimé à 726 millions d’euros, alors qu’il n’était que de 466 millions d’euros dans les années 2000. Des impacts d'ordre socio-économique (dont une partie sont impu-tables aux bâtiments) sont égalements déjà relevés notamment lors des canicules : impacts sanitaires, baisse de productivité etc. On observe déjà une première forme d’adaptation, qualifiée de réactive parce qu’elle se matérialise générale-ment juste avant, pendant ou juste après les phénomènes d’am-pleur. Par exemple, lors des vagues de chaleur, les ménages et les entreprises investissent dans des équipements de climati-sation (mais aussi dans des ventilateurs). Les coûts de ces adaptations sont souvent peu objectivés mais pourtant bien réels2. Ces équipements génèrent d’ores et déjà des impacts importants (en termes de consommation énergétique, d’émis-sions de GES, d’augmentation de la chaleur en ville etc.) qui vont s’accroitre à mesure de leur déploiement (ADEME et Coda Stratégie 2021). Au rythme actuel, la quasi-totalité du parc pour-rait ainsi être équipée d’ici 20503. Autre exemple de réaction, face aux inondations ou au phénomène de retrait-gonflement des argiles les assureurs indemnisent, puis les bâtiments sont réparés ou reconstruits le plus souvent à l’identique. 2. Une première estimation réalisée dans le cadre de ce projet a permis d’estimer autour de 3,5 milliards d’euros par an le niveau d’investissement actuel dans les systèmes de climatisation et les appareils réversibles (qui permettent aussi de chauffer).3. On estime qu’actuellement 1,3 millions d’appareils sont vendus chaque année (ADEME et Coda Stratégie 2021). Cela correspond globalement au nombre de logements qu’il faudrait équiper chaque année pour que 95 % du parc soit équipé en 2050.ENCADRÉ : EXTRAIT DE L’ANALYSE MENÉE PAR L’OBSERVATOIRE DE L’IMMOBILIER DURABLE : VAGUES DE CHALEUR :• La quasi-totalité (>90 %) du territoire sera fortement ou très fortement exposée. Les zones urbaines seront plus touchées (96 %).• Des villes actuellement faiblement à moyennement exposées deviendront très fortement exposées (ex. Caen, Le Havre, Calais, Dunkerque etc.).SÉCHERESSES ET RGA :• Plus des 2/3 du territoire seront très fortement exposés (com-paré à 12 % à +2° C) avec une forte disparité géographique. POURCENTAGE DU PARC DE BÂTIMENTS EXPOSÉS À UN RISQUE FORT ET TRÈS FORTVAGUES DE CHALEURSÉCHERESSES RGAFEUX DE FORÊTINONDATIONS PLUVIALES> QUELLE EXPOSITION DES BÂTIMENTS DANS UNE FRANCE À +4°C ? (OID 2024)+ 2,7°C70 %69 %39 %46 %+ 4°C93%78 %43 %48 %+ 2°C48 %35 %30 %31 %FEUX DE FORÊT :• Un risque actuellement concentré dans le sud de la France : 80 % des zones méditerranéennes exposées à un niveau très fort à exceptionnel.• À +4°C près de la moitié du territoire sera fortement ou très fortement exposée.• Les zones rurales et suburbaines seront particulièrement touchées.INONDATIONS PLUVIALES : • Les régions au nord et nord-est seront les plus fortement touchées : plus de la moitié des bâtiments sera très fortement exposée.• En milieu urbain, plus de la moitié des surfaces seront très fortement exposées.