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"Transcript": "M. VANNIER : On vous a, messieurs, probablement jamais vus plus proches à la fois physiquement et peut-être politiquement que sur les affaires européennes. Les Français vous ont vu, en effet, à la télévision, participer ensemble à des négociations, au coude à coude, voilà, au moins, un domaine dans lequel, sans aucun doute, vous connaissez fort bien, l'un et l'autre, les opinions de l'un et de l'autre. Nous avons envie de vous demander ce qui, aujourd'hui, au plan européen, vous sépare et vous rapproche ? Et aussi lequel de vous deux a le plus évolué au cours des quelques années qui viennent de s'écouler ? M. MITTERAND : Je ne me permettrai de juger. Pour ce qui me concerne, c'est un engagement très ancien, certains diront \"trop ancien\" car j'ai été l'un des premiers fondateurs, à la Deuxième Guerre mondiale, des institutions européennes, à cela près que j'étais un modeste député très jeune et que je regardais, en les admirant, agir des hommes comme Monnet, Schumann, Adenauer, Gaspéri et quelques autres. C'est vrai qu'aujourd'hui M. le Premier ministre est très européen dans son discours. C'est vrai qu'il y est arrivé tardivement mais il est le bienvenu. Je me souviens du temps où il disait, c'était en 79, j'ai la citation sous les yeux, \"sur l'Europe, ce qui nous sépare de l'UDF est incomparablement plus profond ce qui nous unit\", ou bien \"il y a bien deux thèses fondamentalement différentes sur l'Europe, l'une gaulliste qui consiste à construire l'Europe avec la possibilité de dire \"non\" et l'autre qui a toujours été celle des centristes et qui est l'Europe au détriment des intérêts de la France\", ou bien \"je veux bien qu'on élise le Parlement européen au suffrage universel mais à condition que cette Assemblée n'ait aucun pouvoir car cette réunion de bavards irresponsables ne fera pas progresser les choses\". Puis, enfin, il y a le fameux appel de Cochin dans lequel, alors que M. Giscard d'Estaing était Président de la République, il était dénoncé, sous cette forme, \"comme toujours quand il s'agit de l'abaissement de la France, le parti de l'étranger est à l'oeuvre avec sa voix paisible et rassurante. Français, ne l'écoutez pas, c'est l'engourdissement qui précède la paix de la mort\". Tout cela, ce conflit qui était un peu exagéré dans les propos de l'actuel Premier ministre, s'adressait à M. Giscard d'Estaing à propos de l'Europe. En fait, le Premier ministre a été jusqu'à une époque récente toujours contre tout ce qui concernait le développement de l'Europe. Voilà qu'aujourd'hui on le compte parmi les plus ardents, j'en suis très heureux, et comme je pense qu'il faut, dans ce domaine, multiplier les occasions de se retrouver pour que la France soit forte dans l'Europe unie et la France unie dans l'Europe plus forte, je ne négligerai pas le concours de M. le Premier ministre lorsqu'il sera redevenu homme politique toujours actif, sans aucun doute, mais, je l'espère, éloigné de la direction de la politique française. M. CHIRAC : Ne soyez pas si sûr de vous, monsieur Mitterrand. Votre situation n'est pas si brillante et ne préjugeons pas de ce que décideront les Français. Ils vous ont dit clairement ce qu'ils pensaient en 86, je ne suis pas convaincu qu'ils aient si rapidement changé d'avis. M. MITTERAND : On verra bien ! N'ayons aucune présomption, je n'en ai pas. Ce sera de toute manière très difficile et pour vous et pour moi. M. CHIRAC : S'agissant de l'Europe, vous avez l'art de la caricature fondé sur l'exploitation des petites phrases, monsieur Mitterrand. Si vous vouliez que je sorte l'ensemble des citations que j'ai de vous, il faudrait faire une deuxième et, probablement, une troisième émission. Ce n'est pas mon propos, cela va de soi. Je prendrai donc, effectivement, le problème aujourd'hui et ce que nous devons faire demain. L'Europe qui est l'Europe des nations, aujourd'hui, celle d'ailleurs qu'avait envisagée le général de Gaulle, à laquelle j'ai toujours souscrit, cette Europe progresse difficilement. Oh, nous n'avons pas, nous y reviendrons peut-être, entre 81 et 85, donné beaucoup d'impulsion à cette Europe, sauf l'initiative sur l'Europe sociale qui n'a pas eu de suite. En revanche, depuis deux ans, c'est vrai, et sous l'impulsion de mes ministres, beaucoup de choses ont été faites et je m'en réjouis. Ce que je veux, maintenant, c'est qu'en 92, au moment de l'ouverture de ce marché commun, la France soit suffisamment forte, soit suffisamment compétitive, comme on dit aujourd'hui, grâce au travail de ses travailleurs et de ses entreprises pour affronter cette concurrence nouvelle. Je suis sûr qu'elle le peut, mais elle le peut à condition de poursuivre une politique faisant confiance à l'homme, à son sens de la responsabilité, faisant confiance aux entreprises et c'est cela ma politique et, c'est en cela d'ailleurs, qu'elle diffère de la politique socialiste. Je ne doute pas, un seul instant, de votre conviction, mais vous voyez, monsieur Mitterrand, il ne suffit pas de faire des incantations, il ne suffit pas de faire \"Europe, Europe, Europe\", il faut également conduire et avoir la compétence et la capacité de conduire une politique économique qui nous permette, demain, d'être des concurrents gagnants. C'est cela mon ambition, c'est pourquoi j'ai commencé à redresser la situation de la France et c'est pourquoi je veux donner une impulsion nouvelle à ce redressement. Je souhaite que les Français me fassent confiance parce que c'est un combat difficile qui va durer longtemps et je suis décidé à y mettre tout mon coeur et toute mon énergie. M. MITTERAND : Vous avez raison de vouloir réussir, voilà un point sur lequel nous nous retrouvons et je ne voudrais pas que ce débat se déroule simplement dans la contradiction. Je voudrais aussi que l'on constate qu'il y a des continuités, les continuités sont nécessaires. L'histoire de France est faite de cela. Peut-être avez-vous un jugement injuste, même sûrement, lorsque vous dites, \"on n'a rien fait pendant ces 5 années-là\" alors que, succédant à M. Giscard d'Estaing qui avait accompli des réformes très importantes que j'avais approuvées alors que je condamnais généralement le reste de sa politique. Il avait fait : le Conseil européen, où siègent les chefs d'Etat et de gouvernement, Il avait fait procéder à l'élection du Parlement européen au suffrage universel, Il avait fait adopter le système monétaire européen, entre autres choses, voilà trois mesures capitales qui ont fait avancer l'Europe après un long purgatoire pendant lequel l'Europe avait été mal servie par la France. Sous mon autorité, la France a procédé à l'élargissement de la Communauté, à l'Espagne et au Portugal. Ce n'était pas facile. J'ai pris l'initiative, et vous le savez, de l'Europe technologique autour du projet Eurêka qui dépasse, d'ailleurs, la Communauté puisque 18 pays, les 12 de la Communauté et 6 autres, participent aujourd'hui et c'est une grande réussite à la construction d'Eurêka, Europe technologique et, enfin, j'ai fait prendre la décision, je n'étais pas seul, avec Jacques Delors, avec le Chancelier Kohl,du fameux marché unique. Du grand marché européen qui est l'étape la plus décisive depuis le Traité initial qui, comme vous le savez, en 1957, s'appelait le Traité de Rome. C'est ce marché unique, ce grand marché auquel nous nous appliquons tous, tous les Français responsables, pour que la France y parvienne dans les meilleures conditions possibles. Voilà, c'est une action dont je ne voudrais pas me flatter. Disons que je me suis situé dans la continuité de la politique française et j'aime ce mot lorsqu'il s'agit de la France. Mme. COTTA : Que faire pour que la France ne devienne pas une région défavorisée de l'Europe, ne craignez-vous pas une fuite des cerveaux et des capitaux ou une main mise d'actionnaires européens et étrangers à la France sur les grandes sociétés et les grandes entreprises françaises. M. CHIRAC : Je suis également partisan de cette Europe. Nous avons progressé, depuis deux ans, c'est vrai, et nous avons fait des propositions concrètes, notamment, celle de M. Balladur sur un instrument monétaire commun. De même, nous avons permis à l'Europe de régler ce problème financier qu'elle traînait depuis longtemps, lancer, en matière de technologie, le programme Airbus, le programme de l'Europe spatiale, ce qui va conditionner notre temps et qui est un grand défi pour la jeunesse de l'Europe et de la France. Un homme enfin européen dans l'espace avant l'an 2000. C'est une grande ambition. Tout ceci, nous le réussirons naturellement si nos entreprises sont assez fortes et, là, on revient sur le problème intérieur. L'expérience a prouvé, pendant des années et, notamment, sous le général de Gaulle et sous Georges Pompidou, que lorsque nos entreprises étaient à armes égales avec les entreprises européennes, elles étaient les meilleures. Nous étions arrivés alors à la troisième place des puissances industrielles du monde, à la troisième place en ce qui concerne l'exportation et nous étions le pays qui exportait le plus par tête d'habitant. Avant l'Allemagne, le Japon, etc. La situation s'est ensuite dégradée parce que nos entreprises, nos travailleurs se sont vus, au titre d'une certaine conception de la politique étatiste, surchargés de toutes sortes d'entraves bureaucratiques ou fiscales. Bref, de toutes sortes de contraintes, et c'est de cela qu'il faut, aujourd'hui, les débarrasser. Alors, monsieur Mitterrand, vous avez été le promoteur d'une politique socialiste, en France, en 1981, elle a développé considérablement les déficits, elle a augmenté sensiblement les charges de toutes natures, je répète, bureaucratiques ou financières. Elle nous a laissé, en 1986, des déficits lourds et des problèmes difficiles à régler. Mais chacun peut se tromper, je le considère tout à fait ! Ma question, parce que cela est une question que se posent tous les Français, si d'aventure, pardon du mot, vous étiez réélu, continueriez-vous à faire une politique dite de gauche pour prendre les propos de terminologie de vos amis ? Ou seriez-vous décidé à faire une politique qu'ils qualifient de droite, c'est-à-dire une politique de liberté et de responsabilité ? Moi, j'ai répondu, \"j'ai engagé cette politique”, elle a eu ses résultats, vous observez qu'aujourd'hui on ne parle plus beaucoup de questions économiques parce que cela va mieux, parce que le chômage a baissé, parce que l'inflation n'a jamais été aussi basse, parce que la situation s'améliore. Oh, il reste beaucoup à faire, on ne fait pas en deux ans ce que les Anglais ou les Allemands ont fait en six ou dix ans mais nous progressons vite car nous avons plus de tonus. Nos travailleurs, nos entrepreneurs, nos chercheurs, nos ingénieurs ont probablement plus de tonus que les autres, en tous les cas, je leur fais confiance. Laquelle de ces deux politiques suivriez-vous ? M. MITTERAND : Je vous entendais avec plaisir, tout à l'heure, évoquer cette magnifique perspective, qui n'est pas un mirage, d'un homme dans l'espace, d'un homme européen dans l'espace, avec un matériel européen. Cela me rappelait le moment où à La Haye, lors d'un Sommet européen mais j'étais allé faire un discours à côté devant des Européens, où j'ai préconisé précisément le lancement d'un satellite orbital qui pourrait être habité par un équipage. C'est à partir de là que l'Europe technologique s'est attaquée à ce problème, pour ne pas être à la traîne, disons les choses, des Américains. Là aussi, il y a une certaine continuité : vous voulez bien vous réjouir d'une initiative qui a été, je le crois, en effet, importante. J'ai moins tendance à sourire lorsque vous parlez de la réussite de votre politique économique et lorsque vous parlez des exportations. Ce sont surtout les exportations de produits industriels, comme on dit, manufacturés, qui représentent la puissance économique d'un pays. Or, en 1985, nous avons eu un excédent de 90 milliards de produits manufacturés et, en 1987,ce sont les derniers Comptes annuels de la nation qui viennent de le dire, document officiel, vous avez atteint, avec moins 11 milliards, le plus grave déficit de produits industriels ou manufacturés depuis 1969. Vous avez battu le record depuis 1969. Naturellement, si on commence comme cela, avec le dernier mois qui a été très détestable vous le savez, plus de 5 milliards de déficit, naturellement, si on s'engage dans l'Europe comme cela, on s'y cassera les reins. Il faut donc que toutes les forces économiques françaises, parmi lesquelles je compte notre qualité de travail par les travailleurs eux-mêmes, se mettent à l'ouvrage pour réussir la place de la France dans l'Europe. Enfin, vous avez parlé, tout à l'heure, de l'inflation en vous réjouissant du point où vous en étiez arrivé, c'est-à-dire environ 2,5 % d'augmentation seulement, c'est une réussite par rapport aux années précédentes : c'était 3 % en 1986, c'était près de 14 % lorsque je suis arrivé à la Présidence de la République en 1981, il y a eu véritablement une courbe qui tombe vers le bas,et cette fois-ci, on peut dire vers le bas avec joie, que vous avez poursuivie. J'y vois encore une réussite à travers 7, 8 et 9 ans. C'est bien, il faudrait continuer. Je ne veux pas poser les problèmes qui nous opposent d'une façon générale, il suffit de vous entendre, toujours en termes de rupture. Il faudra continuer, après le 8 mai de cette année, une politique anti-inflationniste. Rappelez-vous que vous avez dû quitter, vous-même, le pouvoir en 1976, vous avez cédé la place à M. Barre parce que vous aviez échoué dans votre lutte contre l'inflation et M. Barre vous avait condamné, à cette époque, très sévèrement. On ne va pas revenir là-dessus. On condamne ceci, on condamne cela. Vous avez condamné mon action, je pourrais condamner la vôtre. Je vais reprendre le même raisonnement : quand vous aurez expliqué que les gouvernements socialistes ont échoué, quand j'aurai expliqué que votre gouvernement a échoué, en quoi aurons-nous fait avancer les affaires de la France ? Et je souhaite que, pour ce qui reste de notre entretien, nous puissions vraiment aborder l'avenir en disant : \"A partir de ce fameux 8 mai, même un peu plus tard, que va-t-on faire ?\" La politique que je préconiserais serait une politique pour la France. Je n'ai pas imposé d'opinion sectaire, croyez-le et la France s'est trouvée mieux dans l'Europe, à la fin de mon mandat, c'est-à-dire maintenant, qu'elle n'y était auparavant. M. CHIRAC : Les exportations sont un problème important et vous avez, monsieur Mitterrand, comme toujours, une approche romantique des problèmes économiques, c'est d'ailleurs, par certains côtés, sympathique mais parfois un peu irréel. C'est vrai qu'en 84-85, je ne conteste pas vos chiffres, bien sûr, nous avions un excédent. C'est vrai que nous avons un déficit et je dis \"heureusement et bravo\". Vous aviez un excédent, pourquoi ? Oh non pas parce qu'on exportait davantage ou qu'on avait plus de parts de marché, simplement parce que nos entreprises étaient réduites à un état où elles ne pouvaient plus investir, par conséquent, elles n'importaient plus et elles exportaient ce que nous produisions. Aujourd'hui, depuis 1986, nous avons, Dieu soit loué, engagé une politique qui a rendu à nos entreprises le moyen d'investir, c'est-à-dire de préparer l'avenir, de préparer cette échéance 92, et cela est capital, naturellement ! Et elles ont investi comme jamais depuis 15 ans, en deux ans : plus 14 %, c'est-à-dire plus que tous les pays industriels. Naturellement, qu'est-ce que cela a pour conséquences, c'est que nous importons davantage, ce sont des importations saines et que nous exportons moins parce que nous consommons davantage, notamment les machines-outils que nous produisons, pas assez d'ailleurs, mais c'est un autre problème. Alors, je ne peux de ce point de vue que m'en réjouir et ce que je souhaite, c'est savoir non pas comme vous le dites que la politique que vous préconisez sera une politique pour la France, je me doute bien que ce ne sera pas une politique pour le Luxembourg, mais quelle sera cette politique pour la France que vous ferez ? Vous avez fait une politique en 1981, nous l'avons vue, nationalisations, contrôle, bureaucratie. On a vu les résultats. Moi, j'ai fait une politique depuis 86, on la connaît : liberté des échanges, des prix, liberté du crédit, investissements, lutte contre le chômage, réussite dans ce domaine. Je dis ce que je ferai. Je poursuivrai et j'amplifierai cette politique en mettant l'accent sur les nécessités sociales sur lesquelles nous reviendrons tout à l'heure et le renforcement des solidarités dans notre pays et la lutte contre la misère. Cela, tout le monde peut le comprendre mais je ne sais toujours pas, nous ne savons toujours pas, quelle politique économique vous choisirez entre celle que vous avez menée en 81 et celle que je mène depuis deux ans ? M. MITTERAND : Il me semble que nous avons rendez-vous dans quelques minutes pour parler de cela, non pas spécialement de l'Europe mais de la politique économique. Mme. COTTA : Nous sommes dans le même chapitre. M. MITTERAND : Ce que l'on peut dire, c'est que l'analyse économique, anti-romantique qui vient d'être exprimée par M. le Premier ministre, est totalement contestée, y compris au sein, comment disiez-vous, de vos 36 %, puisque j'ai bien lu, avec attention, les interviews de M. Barre sur le même sujet, notamment au journal \"Les Echos\", dans lesquels il conteste absolument la réalité de vos propos. Deuxièmement, tout de même, tirer matière à réjouissance là encore, le paradoxe ne peut pas abuser les Français, du fait qu'il y avait en 85 90 milliards d'excédents de produits industriels, de vente de produits industriels, que nous en sommes arrivés au point que dans le document des Comptes annuels de la nation, il est dit que malgré la réussite de l'agro-alimentaire et malgré la baisse de la note des produits pétroliers, cette note a baissé de 100 milliards au cours de ces deux dernières années,nous avons tout de même trouvé le moyen de tomber à moins 10 milliards, exactement 11. Ceci veut dire qu'en l'espace de trois ans, nous avons une chute de 100 milliards dans nos produits manufacturés avec 100 milliards de moins à payer sur le plan énergétique, c'est-à-dire sur le plan pétrolier. C'est un échec et un échec grave. Votre explication, \"c'est parce que, c'est parce que.\" : il n'empêche que si vous deviez continuer cette politique, ce serait très fâcheux pour notre avenir. Vous me dites : \"Et vous, que voulez-vous faire ?\", vous avez tranché les questions, \"vous, c'est un échec\". Si vous devez expliquer que tout est échec, notre discussion va tourner en rond. Nous avons préparé la liberté des échanges, la liberté des prix, on en était à 78 % en mars 1986, et nous savons bien qu'au sein de l'Europe, il faut que toutes les frontières tombent. Quand j'ai engagé la France dans le grand marché, je savais bien, c'était ma proposition, que désormais nous nous battrions dans le bon sens du terme avec nos concurrents de l'Europe, nos onze partenaires, à égalité, sans aucune protection. Voilà ma politique : je veux engager la France dans l'Europe, en acceptant la concurrence et la compétition avec, bien entendu, la volonté de la gagner. M. VANNIER : Une information, seulement, monsieur Mitterrand, dans cette partie économique et sociale qui est encore devant nous, il vous reste trois minutes de temps de parole, ce qui est peu pour parler du chômage, notamment, les problèmes de l'emploi. Si vous voulez bien, nous passerons, après l'intervention de M. Chirac, à ces problèmes.", |
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"Abstractive_1": "Dans ce débat, Jacques Chirac et François Mitterrand discutent de l'Union européenne. François Mitterrand commence en expliquant être un des fondateurs de l'Europe, et accuse Jacques Chirac d'avoir changé d'avis sur l'Union européenne à laquelle il était avant hostile. Jacques Chirac explique être pour l'europe des nations. Jacques Chirac explique que l'europe des nations a bien avancée depuis qu'il est premier ministre. Jacques Chirac explique qu'il veut une France forte en 92 pour l'ouverture du marché commun pour pouvoir affronter la nouvelle concurrence. Jacques Chirac explique que François Mitterrand n'a pas de politique économique pour avantager la France dans ce marché commun. François Mitterrand explique qu'il a procédé à une continuité sur les actions de Valéry Giscard D'Estaing sur l'Europe, en procédant à l'élargissement de la communauté à l'Espagne et au Portugal, et en prenant l'initiative de l'Europe technologique avec le projet Eurêka. Jacques Chirac explique avoir proposé un instrument monétaire commun. Jacques Chirac explique que la France a les meilleures entreprises lorsqu'elles sont dans des conditions comparables au reste de l'Europe, et que ce n'est plus le cas à cause des politiques de François Mitterrand qui les surcharges d'entraves bureaucratiques et fiscales. François Mitterrand explique que les exportations de produits industriels ont fortement baissé depuis l'accession de Jacques Chirac au gouvernement, et estime qu'il faut que toutes les forces économiques françaises travaillent de concert pour réussir la place de la France dans l'Europe. François Mitterrand explique avoir été à la source de la baisse de l'inflation, qui a été continuée par Jacques Chirac. Jacques Chirac explique que les importations ne sont plus en excédant car les entreprises ne pouvaient plus investir, et devaient exporter ce qu'elles produisaient, ce qui n'est plus le cas. Jacques Chirac résume la politique de François Mitterrand à la nationalisation, au contrôle, à la bureaucratie, et la sienne à la liberté des échanges, des prix, du crédit, de l'investissement, et de la lutte contre le chômage. Jacques Chirac souhaite continuer cette politique et l'amplifier, et demande à François Mitterrand quel type de politique il suivra. François Mitterrand explique avoir préparé la liberté des échanges et des prix, et qu'il souhaite que les frontières européennes tombent.\n", |
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"Abstractive_2": "Dans ce débat, François Mitterrand et Jacques Chirac discutent de leur position sur l'Union européenne. François Mitterrand débute en expliquant qu'il est un des premiers fondateurs des institutions européennes, et accuse Jacques Chirac d'avoir été contre l'Union européenne jusqu'à peu. Jacques Chirac explique qu'il souscrit à l'europe des nations, qui progresse difficilement, et qu'il a beaucoup fait avancer. Il explique qu'il souhaite une France compétitive pour l'ouverture du marché commun en 1992, ce qui est possible avec une politique de confiance et de responsabilité. François Mitterrand explique qu'il est dans la continuité des anciens gouvernements, qui ont mis en place le suffrage universel pour le Parlement européen ainsi que le système monétaire européen. Il explique qu'il a aidé le Portugal et l'Espagne à rejoindre l'Europe. La présentatrice demande comment empêcher la France de devenir une région défavorisée de l'Europe. Jacques Chirac explique qu'il a proposé un instrument monétaire commun, ainsi que des programmes technologiques. Il accuse la gauche d'avoir fait perdre la France ses places dans le classement industriel, et explique que grâce à lui, l'inflation et le chômage ont baissé. François Mitterrand répond qu'il est la cause des plus grands déficit d'exportation de produits manufacturé, et que sa baisse de l'inflation est moindre comparée à la sienne. Jacques Chirac se défend en expliquant que le déficit des exportations est un bon signe, d'une France qui peut se permettre d'investir et d'importer. Il accuse la politique de nationalisation de François Mitterrand, et explique qu'il souhaite une politique de liberté des échanges, et des prix.\n", |
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"Abstractive_3": "Dans ce débat, Jacques Chirac et François Mitterrand discutent de la question de l’Europe. Le journaliste demande ce qui rapproche les deux candidats sur cette question, et sur ce qui les sépare. François Mitterrand rappelle son engagement en faveur de l’Europe ; il fut l’un des premiers fondateurs des institutions européennes, après la guerre ; déjà alors, il admirait la figure des pères de l’Europe. Il estime que son adversaire a été un adversaire de la construction européenne, jusqu’à très récemment. Face à lui, Jacques Chirac défend une Europe des nations composées de pays indépendants dans le sillage de la vision du général De Gaulle ; cette Europe n’avance que trop lentement à son goût. Il souhaite principalement réformer la France sur le plan économique pour la rendre compétitive dans le cadre de l’ouverture du marché commun qui aura lieu en 1992. François Mitterrand pense de son côté avoir déjà beaucoup fait pour l’Europe, contrairement à ce qu’affirme Chirac ; en effet, il a toujours approuvé les mesures en faveur du développement de l’Europe accomplies par Giscard d’Estaing, alors même qu’il était en désaccord avec sa ligne politique générale. Il mentionne également l’élargissement de l’union qu’il a impulsé, avec l’intégration de l’Espagne et du Portugal. Jacques Chirac admet alors avoir évolué sur la question, en proposant notamment un instrument monétaire commun. Il a également résolu un certain nombre de problèmes financiers, entraînant par là l’émergence d’Airbus et le développement de l’Europe spatiale. Il accuse la politique étatiste socialiste d’avoir défavorisé l’économie française. François Mitterrand est d’accord avec Jacques Chirac sur les grands groupes européens, se réjouissant particulièrement de l’Europe de l’espace. Sur l’économie en revanche, il se montre particulièrement virulent avec lui, rendant sa politique responsable de la dégradation des finances publiques. Il explique que le déficit de produits industriels n’a jamais été aussi élevé qu’en 1987, et ce, depuis 1969. Sur l’inflation, même si la situation actuelle est positive, il évoque l’échec de son adversaire en 1976 ; Jacques Chirac avait été en conséquence jugé sévèrement par Barre. Face à ses attaques, Jacques Chirac se défend en justifiant la hausse des importations : sa politique a donné davantage de moyens aux entreprises, lesquelles ont pu investir, notamment en achetant le matériel dont elles ont besoin à l’étranger. Il donne ensuite les grandes lignes de sa politique : liberté des échanges, des prix, du crédit et réduction du chômage. Cependant, pour Mitterrand, les arguments de son adversaire sont oiseux : actuellement, les exportations industrielles ont chuté de 100 milliards. Il le rejoint néanmoins sur l’acceptation des principes de concurrence portés par le marché commun ; sa politique permettra au pays de gagner la compétition qui s’engage. François Mitterrand et Jacques Chirac sont tous deux en faveur de la construction européenne ; aussi rappellent-ils leurs engagements passés sur la question, gages de crédit. Ils s’attaquent principalement sur le bilan économique de chacun.\n", |
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"Extractive_1": "P1 : Nous avons envie de vous demander ce qui, aujourd'hui, au plan européen, vous sépare et vous rapproche ? FM : Pour ce qui me concerne, c'est un engagement très ancien, certains diront \"trop ancien\" car j'ai été l'un des premiers fondateurs, à la Deuxième Guerre mondiale, des institutions européennes, à cela près que j'étais un modeste député très jeune et que je regardais, en les admirant, agir des hommes comme Monnet, Schumann, Adenauer, Gaspéri et quelques autres. FM : Je me souviens du temps où il disait, c'était en 79, j'ai la citation sous les yeux, \"sur l'Europe, ce qui nous sépare de l'UDF est incomparablement plus profond ce qui nous unit\", ou bien \"il y a bien deux thèses fondamentalement différentes sur l'Europe, l'une gaulliste qui consiste à construire l'Europe avec la possibilité de dire \"non\" et l'autre qui a toujours été celle des centristes et qui est l'Europe au détriment des intérêts de la France\", ou bien \"je veux bien qu'on élise le Parlement européen au suffrage universel mais à condition que cette Assemblée n'ait aucun pouvoir car cette réunion de bavards irresponsables ne fera pas progresser les choses\". FM : En fait, le Premier ministre a été jusqu'à une époque récente toujours contre tout ce qui concernait le développement de l'Europe. JC : L'Europe qui est l'Europe des nations, aujourd'hui, celle d'ailleurs qu'avait envisagée le général de Gaulle, à laquelle j'ai toujours souscrit, cette Europe progresse difficilement. JC : En revanche, depuis deux ans, c'est vrai, et sous l'impulsion de mes ministres, beaucoup de choses ont été faites et je m'en réjouis. JC : Ce que je veux, maintenant, c'est qu'en 92, au moment de l'ouverture de ce marché commun, la France soit suffisamment forte, soit suffisamment compétitive, comme on dit aujourd'hui, grâce au travail de ses travailleurs et de ses entreprises pour affronter cette concurrence nouvelle. JC : Je ne doute pas, un seul instant, de votre conviction, mais vous voyez, monsieur Mitterrand, il ne suffit pas de faire des incantations, il ne suffit pas de faire \"Europe, Europe, Europe\", il faut également conduire et avoir la compétence et la capacité de conduire une politique économique qui nous permette, demain, d'être des concurrents gagnants. FM : Peut-être avez-vous un jugement injuste, même sûrement, lorsque vous dites, \"on n'a rien fait pendant ces 5 années-là\" alors que, succédant à M. Giscard d'Estaing qui avait accompli des réformes très importantes que j'avais approuvées alors que je condamnais généralement le reste de sa politique. FM : Il avait fait : le Conseil européen, où siègent les chefs d'Etat et de gouvernement, Il avait fait procéder à l'élection du Parlement européen au suffrage universel, Il avait fait adopter le système monétaire européen, entre autres choses, voilà trois mesures capitales qui ont fait avancer l'Europe après un long purgatoire pendant lequel l'Europe avait été mal servie par la France. FM : Sous mon autorité, la France a procédé à l'élargissement de la Communauté, à l'Espagne et au Portugal. FM : J'ai pris l'initiative, et vous le savez, de l'Europe technologique autour du projet Eurêka qui dépasse, d'ailleurs, la Communauté puisque 18 pays, les 12 de la Communauté et 6 autres, participent aujourd'hui et c'est une grande réussite à la construction d'Eurêka, Europe technologique et, enfin, j'ai fait prendre la décision, je n'étais pas seul, avec Jacques Delors, avec le Chancelier Kohl,du fameux marché unique. JC : Nous avons progressé, depuis deux ans, c'est vrai, et nous avons fait des propositions concrètes, notamment, celle de M. Balladur sur un instrument monétaire commun. JC : L'expérience a prouvé, pendant des années et, notamment, sous le général de Gaulle et sous Georges Pompidou, que lorsque nos entreprises étaient à armes égales avec les entreprises européennes, elles étaient les meilleures. JC : La situation s'est ensuite dégradée parce que nos entreprises, nos travailleurs se sont vus, au titre d'une certaine conception de la politique étatiste, surchargés de toutes sortes d'entraves bureaucratiques ou fiscales. JC : Alors, monsieur Mitterrand, vous avez été le promoteur d'une politique socialiste, en France, en 1981, elle a développé considérablement les déficits, elle a augmenté sensiblement les charges de toutes natures, je répète, bureaucratiques ou financières. FM : Ce sont surtout les exportations de produits industriels, comme on dit, manufacturés, qui représentent la puissance économique d'un pays. FM : Or, en 1985, nous avons eu un excédent de 90 milliards de produits manufacturés et, en 1987,ce sont les derniers Comptes annuels de la nation qui viennent de le dire, document officiel, vous avez atteint, avec moins 11 milliards, le plus grave déficit de produits industriels ou manufacturés depuis 1969. FM : Il faut donc que toutes les forces économiques françaises, parmi lesquelles je compte notre qualité de travail par les travailleurs eux-mêmes, se mettent à l'ouvrage pour réussir la place de la France dans l'Europe. FM : Enfin, vous avez parlé, tout à l'heure, de l'inflation en vous réjouissant du point où vous en étiez arrivé, c'est-à-dire environ 2,5 % d'augmentation seulement, c'est une réussite par rapport aux années précédentes : c'était 3 % en 1986, c'était près de 14 % lorsque je suis arrivé à la Présidence de la République en 1981, il y a eu véritablement une courbe qui tombe vers le bas,et cette fois-ci, on peut dire vers le bas avec joie, que vous avez poursuivie. JC : Les exportations sont un problème important et vous avez, monsieur Mitterrand, comme toujours, une approche romantique des problèmes économiques, c'est d'ailleurs, par certains côtés, sympathique mais parfois un peu irréel. JC : C'est vrai qu'en 84-85, je ne conteste pas vos chiffres, bien sûr, nous avions un excédent. JC : Oh non pas parce qu'on exportait davantage ou qu'on avait plus de parts de marché, simplement parce que nos entreprises étaient réduites à un état où elles ne pouvaient plus investir, par conséquent, elles n'importaient plus et elles exportaient ce que nous produisions. JC : Aujourd'hui, depuis 1986, nous avons, Dieu soit loué, engagé une politique qui a rendu à nos entreprises le moyen d'investir, c'est-à-dire de préparer l'avenir, de préparer cette échéance 92, et cela est capital, naturellement ! JC : Vous avez fait une politique en 1981, nous l'avons vue, nationalisations, contrôle, bureaucratie. JC : Moi, j'ai fait une politique depuis 86, on la connaît : liberté des échanges, des prix, liberté du crédit, investissements, lutte contre le chômage, réussite dans ce domaine. JC : Je poursuivrai et j'amplifierai cette politique en mettant l'accent sur les nécessités sociales sur lesquelles nous reviendrons tout à l'heure et le renforcement des solidarités dans notre pays et la lutte contre la misère. JC : Cela, tout le monde peut le comprendre mais je ne sais toujours pas, nous ne savons toujours pas, quelle politique économique vous choisirez entre celle que vous avez menée en 81 et celle que je mène depuis deux ans ? FM : Nous avons préparé la liberté des échanges, la liberté des prix, on en était à 78 % en mars 1986, et nous savons bien qu'au sein de l'Europe, il faut que toutes les frontières tombent.", |
|
"Extractive_2": "M. VANNIER : Nous avons envie de vous demander ce qui, aujourd'hui, au plan européen, vous sépare et vous rapproche ? M. MITTERAND : Pour ce qui me concerne, c'est un engagement très ancien, certains diront \"trop ancien\" car j'ai été l'un des premiers fondateurs, à la Deuxième Guerre mondiale, des institutions européennes, à cela près que j'étais un modeste député très jeune et que je regardais, en les admirant, agir des hommes comme Monnet, Schumann, Adenauer, Gaspéri et quelques autres. M. MITTERAND : En fait, le Premier ministre a été jusqu'à une époque récente toujours contre tout ce qui concernait le développement de l'Europe. M. CHIRAC : L'Europe qui est l'Europe des nations, aujourd'hui, celle d'ailleurs qu'avait envisagée le général de Gaulle, à laquelle j'ai toujours souscrit, cette Europe progresse difficilement. M. CHIRAC : Ce que je veux, maintenant, c'est qu'en 92, au moment de l'ouverture de ce marché commun, la France soit suffisamment forte, soit suffisamment compétitive, comme on dit aujourd'hui, grâce au travail de ses travailleurs et de ses entreprises pour affronter cette concurrence nouvelle. M. MITTERAND : Peut-être avez-vous un jugement injuste, même sûrement, lorsque vous dites, \"on n'a rien fait pendant ces 5 années-là\" alors que, succédant à M. Giscard d'Estaing qui avait accompli des réformes très importantes que j'avais approuvées alors que je condamnais généralement le reste de sa politique. M. MITTERAND : Sous mon autorité, la France a procédé à l'élargissement de la Communauté, à l'Espagne et au Portugal. M. CHIRAC : Nous avons progressé, depuis deux ans, c'est vrai, et nous avons fait des propositions concrètes, notamment, celle de M. Balladur sur un instrument monétaire commun. M. CHIRAC : De même, nous avons permis à l'Europe de régler ce problème financier qu'elle traînait depuis longtemps, lancer, en matière de technologie, le programme Airbus, le programme de l'Europe spatiale, ce qui va conditionner notre temps et qui est un grand défi pour la jeunesse de l'Europe et de la France. M. CHIRAC : La situation s'est ensuite dégradée parce que nos entreprises, nos travailleurs se sont vus, au titre d'une certaine conception de la politique étatiste, surchargés de toutes sortes d'entraves bureaucratiques ou fiscales. M. MITTERAND : Je vous entendais avec plaisir, tout à l'heure, évoquer cette magnifique perspective, qui n'est pas un mirage, d'un homme dans l'espace, d'un homme européen dans l'espace, avec un matériel européen. M. MITTERAND : J'ai moins tendance à sourire lorsque vous parlez de la réussite de votre politique économique et lorsque vous parlez des exportations. M. MITTERAND : Or, en 1985, nous avons eu un excédent de 90 milliards de produits manufacturés et, en 1987,ce sont les derniers Comptes annuels de la nation qui viennent de le dire, document officiel, vous avez atteint, avec moins 11 milliards, le plus grave déficit de produits industriels ou manufacturés depuis 1969. M. MITTERAND : Rappelez-vous que vous avez dû quitter, vous-même, le pouvoir en 1976, vous avez cédé la place à M. Barre parce que vous aviez échoué dans votre lutte contre l'inflation et M. Barre vous avait condamné, à cette époque, très sévèrement. M. CHIRAC : Aujourd'hui, depuis 1986, nous avons, Dieu soit loué, engagé une politique qui a rendu à nos entreprises le moyen d'investir, c'est-à-dire de préparer l'avenir, de préparer cette échéance 92, et cela est capital, naturellement ! M. CHIRAC : Naturellement, qu'est-ce que cela a pour conséquences, c'est que nous importons davantage, ce sont des importations saines et que nous exportons moins parce que nous consommons davantage, notamment les machines-outils que nous produisons, pas assez d'ailleurs, mais c'est un autre problème. M. CHIRAC : Moi, j'ai fait une politique depuis 86, on la connaît : liberté des échanges, des prix, liberté du crédit, investissements, lutte contre le chômage, réussite dans ce domaine. M. MITTERAND : Ceci veut dire qu'en l'espace de trois ans, nous avons une chute de 100 milliards dans nos produits manufacturés avec 100 milliards de moins à payer sur le plan énergétique, c'est-à-dire sur le plan pétrolier. M. MITTERAND : Voilà ma politique : je veux engager la France dans l'Europe, en acceptant la concurrence et la compétition avec, bien entendu, la volonté de la gagner.", |
|
"Community_1": [ |
|
{ |
|
"abstractive": { |
|
"text": "Dans ce débat, Jacques Chirac et François Mitterrand discutent de l'Union européenne." |
|
}, |
|
"extractive": [ |
|
{ |
|
"speaker": "P1", |
|
"text": "Nous avons envie de vous demander ce qui, aujourd'hui, au plan européen, vous sépare et vous rapproche ?" |
|
} |
|
] |
|
}, |
|
{ |
|
"abstractive": { |
|
"text": "François Mitterrand commence en expliquant être un des fondateurs de l'Europe, et accuse Jacques Chirac d'avoir changé d'avis sur l'Union européenne à laquelle il était avant hostile." |
|
}, |
|
"extractive": [ |
|
{ |
|
"speaker": "François Mitterrand", |
|
"text": "Pour ce qui me concerne, c'est un engagement très ancien, certains diront \"trop ancien\" car j'ai été l'un des premiers fondateurs, à la Deuxième Guerre mondiale, des institutions européennes, à cela près que j'étais un modeste député très jeune et que je regardais, en les admirant, agir des hommes comme Monnet, Schumann, Adenauer, Gaspéri et quelques autres." |
|
}, |
|
{ |
|
"speaker": "François Mitterrand", |
|
"text": "Je me souviens du temps où il disait, c'était en 79, j'ai la citation sous les yeux, \"sur l'Europe, ce qui nous sépare de l'UDF est incomparablement plus profond ce qui nous unit\", ou bien \"il y a bien deux thèses fondamentalement différentes sur l'Europe, l'une gaulliste qui consiste à construire l'Europe avec la possibilité de dire \"non\" et l'autre qui a toujours été celle des centristes et qui est l'Europe au détriment des intérêts de la France\", ou bien \"je veux bien qu'on élise le Parlement européen au suffrage universel mais à condition que cette Assemblée n'ait aucun pouvoir car cette réunion de bavards irresponsables ne fera pas progresser les choses\"." |
|
}, |
|
{ |
|
"speaker": "François Mitterrand", |
|
"text": "En fait, le Premier ministre a été jusqu'à une époque récente toujours contre tout ce qui concernait le développement de l'Europe." |
|
} |
|
] |
|
}, |
|
{ |
|
"abstractive": { |
|
"text": "Jacques Chirac explique être pour l'europe des nations." |
|
}, |
|
"extractive": [ |
|
{ |
|
"speaker": "Jacques Chirac", |
|
"text": "L'Europe qui est l'Europe des nations, aujourd'hui, celle d'ailleurs qu'avait envisagée le général de Gaulle, à laquelle j'ai toujours souscrit, cette Europe progresse difficilement." |
|
} |
|
] |
|
}, |
|
{ |
|
"abstractive": { |
|
"text": "Jacques Chirac explique que l'europe des nations a bien avancée depuis qu'il est premier ministre." |
|
}, |
|
"extractive": [ |
|
{ |
|
"speaker": "Jacques Chirac", |
|
"text": "En revanche, depuis deux ans, c'est vrai, et sous l'impulsion de mes ministres, beaucoup de choses ont été faites et je m'en réjouis." |
|
} |
|
] |
|
}, |
|
{ |
|
"abstractive": { |
|
"text": "Jacques Chirac explique qu'il veut une France forte en 92 pour l'ouverture du marché commun pour pouvoir affronter la nouvelle concurrence." |
|
}, |
|
"extractive": [ |
|
{ |
|
"speaker": "Jacques Chirac", |
|
"text": "Ce que je veux, maintenant, c'est qu'en 92, au moment de l'ouverture de ce marché commun, la France soit suffisamment forte, soit suffisamment compétitive, comme on dit aujourd'hui, grâce au travail de ses travailleurs et de ses entreprises pour affronter cette concurrence nouvelle." |
|
} |
|
] |
|
}, |
|
{ |
|
"abstractive": { |
|
"text": "Jacques Chirac explique que François Mitterrand n'a pas de politique économique pour avantager la France dans ce marché commun." |
|
}, |
|
"extractive": [ |
|
{ |
|
"speaker": "Jacques Chirac", |
|
"text": "Je ne doute pas, un seul instant, de votre conviction, mais vous voyez, monsieur Mitterrand, il ne suffit pas de faire des incantations, il ne suffit pas de faire \"Europe, Europe, Europe\", il faut également conduire et avoir la compétence et la capacité de conduire une politique économique qui nous permette, demain, d'être des concurrents gagnants." |
|
} |
|
] |
|
}, |
|
{ |
|
"abstractive": { |
|
"text": "François Mitterrand explique qu'il a procédé à une continuité sur les actions de Valéry Giscard D'Estaing sur l'Europe, en procédant à l'élargissement de la communauté à l'Espagne et au Portugal, et en prenant l'initiative de l'Europe technologique avec le projet Eurêka." |
|
}, |
|
"extractive": [ |
|
{ |
|
"speaker": "François Mitterrand", |
|
"text": "Peut-être avez-vous un jugement injuste, même sûrement, lorsque vous dites, \"on n'a rien fait pendant ces 5 années-là\" alors que, succédant à M. Giscard d'Estaing qui avait accompli des réformes très importantes que j'avais approuvées alors que je condamnais généralement le reste de sa politique." |
|
}, |
|
{ |
|
"speaker": "François Mitterrand", |
|
"text": "Il avait fait : le Conseil européen, où siègent les chefs d'Etat et de gouvernement, Il avait fait procéder à l'élection du Parlement européen au suffrage universel, Il avait fait adopter le système monétaire européen, entre autres choses, voilà trois mesures capitales qui ont fait avancer l'Europe après un long purgatoire pendant lequel l'Europe avait été mal servie par la France." |
|
}, |
|
{ |
|
"speaker": "François Mitterrand", |
|
"text": "Sous mon autorité, la France a procédé à l'élargissement de la Communauté, à l'Espagne et au Portugal." |
|
}, |
|
{ |
|
"speaker": "François Mitterrand", |
|
"text": "J'ai pris l'initiative, et vous le savez, de l'Europe technologique autour du projet Eurêka qui dépasse, d'ailleurs, la Communauté puisque 18 pays, les 12 de la Communauté et 6 autres, participent aujourd'hui et c'est une grande réussite à la construction d'Eurêka, Europe technologique et, enfin, j'ai fait prendre la décision, je n'étais pas seul, avec Jacques Delors, avec le Chancelier Kohl,du fameux marché unique." |
|
} |
|
] |
|
}, |
|
{ |
|
"abstractive": { |
|
"text": "Jacques Chirac explique avoir proposé un instrument monétaire commun." |
|
}, |
|
"extractive": [ |
|
{ |
|
"speaker": "Jacques Chirac", |
|
"text": "Nous avons progressé, depuis deux ans, c'est vrai, et nous avons fait des propositions concrètes, notamment, celle de M. Balladur sur un instrument monétaire commun." |
|
} |
|
] |
|
}, |
|
{ |
|
"abstractive": { |
|
"text": "Jacques Chirac explique que la France a les meilleures entreprises lorsqu'elles sont dans des conditions comparables au reste de l'Europe, et que ce n'est plus le cas à cause des politiques de François Mitterrand qui les surcharges d'entraves bureaucratiques et fiscales." |
|
}, |
|
"extractive": [ |
|
{ |
|
"speaker": "Jacques Chirac", |
|
"text": "L'expérience a prouvé, pendant des années et, notamment, sous le général de Gaulle et sous Georges Pompidou, que lorsque nos entreprises étaient à armes égales avec les entreprises européennes, elles étaient les meilleures." |
|
}, |
|
{ |
|
"speaker": "Jacques Chirac", |
|
"text": "La situation s'est ensuite dégradée parce que nos entreprises, nos travailleurs se sont vus, au titre d'une certaine conception de la politique étatiste, surchargés de toutes sortes d'entraves bureaucratiques ou fiscales." |
|
}, |
|
{ |
|
"speaker": "Jacques Chirac", |
|
"text": "Alors, monsieur Mitterrand, vous avez été le promoteur d'une politique socialiste, en France, en 1981, elle a développé considérablement les déficits, elle a augmenté sensiblement les charges de toutes natures, je répète, bureaucratiques ou financières." |
|
} |
|
] |
|
}, |
|
{ |
|
"abstractive": { |
|
"text": "François Mitterrand explique que les exportations de produits industriels ont fortement baissé depuis l'accession de Jacques Chirac au gouvernement, et estime qu'il faut que toutes les forces économiques françaises travaillent de concert pour réussir la place de la France dans l'Europe." |
|
}, |
|
"extractive": [ |
|
{ |
|
"speaker": "François Mitterrand", |
|
"text": "Ce sont surtout les exportations de produits industriels, comme on dit, manufacturés, qui représentent la puissance économique d'un pays." |
|
}, |
|
{ |
|
"speaker": "François Mitterrand", |
|
"text": "Or, en 1985, nous avons eu un excédent de 90 milliards de produits manufacturés et, en 1987,ce sont les derniers Comptes annuels de la nation qui viennent de le dire, document officiel, vous avez atteint, avec moins 11 milliards, le plus grave déficit de produits industriels ou manufacturés depuis 1969." |
|
}, |
|
{ |
|
"speaker": "François Mitterrand", |
|
"text": "Il faut donc que toutes les forces économiques françaises, parmi lesquelles je compte notre qualité de travail par les travailleurs eux-mêmes, se mettent à l'ouvrage pour réussir la place de la France dans l'Europe." |
|
} |
|
] |
|
}, |
|
{ |
|
"abstractive": { |
|
"text": "François Mitterrand explique avoir été à la source de la baisse de l'inflation, qui a été continuée par Jacques Chirac." |
|
}, |
|
"extractive": [ |
|
{ |
|
"speaker": "François Mitterrand", |
|
"text": "Enfin, vous avez parlé, tout à l'heure, de l'inflation en vous réjouissant du point où vous en étiez arrivé, c'est-à-dire environ 2,5 % d'augmentation seulement, c'est une réussite par rapport aux années précédentes : c'était 3 % en 1986, c'était près de 14 % lorsque je suis arrivé à la Présidence de la République en 1981, il y a eu véritablement une courbe qui tombe vers le bas,et cette fois-ci, on peut dire vers le bas avec joie, que vous avez poursuivie." |
|
} |
|
] |
|
}, |
|
{ |
|
"abstractive": { |
|
"text": "Jacques Chirac explique que les importations ne sont plus en excédant car les entreprises ne pouvaient plus investir, et devaient exporter ce qu'elles produisaient, ce qui n'est plus le cas." |
|
}, |
|
"extractive": [ |
|
{ |
|
"speaker": "Jacques Chirac", |
|
"text": "Les exportations sont un problème important et vous avez, monsieur Mitterrand, comme toujours, une approche romantique des problèmes économiques, c'est d'ailleurs, par certains côtés, sympathique mais parfois un peu irréel." |
|
}, |
|
{ |
|
"speaker": "Jacques Chirac", |
|
"text": "C'est vrai qu'en 84-85, je ne conteste pas vos chiffres, bien sûr, nous avions un excédent." |
|
}, |
|
{ |
|
"speaker": "Jacques Chirac", |
|
"text": "Oh non pas parce qu'on exportait davantage ou qu'on avait plus de parts de marché, simplement parce que nos entreprises étaient réduites à un état où elles ne pouvaient plus investir, par conséquent, elles n'importaient plus et elles exportaient ce que nous produisions." |
|
}, |
|
{ |
|
"speaker": "Jacques Chirac", |
|
"text": "Aujourd'hui, depuis 1986, nous avons, Dieu soit loué, engagé une politique qui a rendu à nos entreprises le moyen d'investir, c'est-à-dire de préparer l'avenir, de préparer cette échéance 92, et cela est capital, naturellement !" |
|
} |
|
] |
|
}, |
|
{ |
|
"abstractive": { |
|
"text": "Jacques Chirac résume la politique de François Mitterrand à la nationalisation, au contrôle, à la bureaucratie, et la sienne à la liberté des échanges, des prix, du crédit, de l'investissement, et de la lutte contre le chômage." |
|
}, |
|
"extractive": [ |
|
{ |
|
"speaker": "Jacques Chirac", |
|
"text": "Vous avez fait une politique en 1981, nous l'avons vue, nationalisations, contrôle, bureaucratie." |
|
}, |
|
{ |
|
"speaker": "Jacques Chirac", |
|
"text": "Moi, j'ai fait une politique depuis 86, on la connaît : liberté des échanges, des prix, liberté du crédit, investissements, lutte contre le chômage, réussite dans ce domaine." |
|
} |
|
] |
|
}, |
|
{ |
|
"abstractive": { |
|
"text": "Jacques Chirac souhaite continuer cette politique et l'amplifier, et demande à François Mitterrand quel type de politique il suivra." |
|
}, |
|
"extractive": [ |
|
{ |
|
"speaker": "Jacques Chirac", |
|
"text": "Je poursuivrai et j'amplifierai cette politique en mettant l'accent sur les nécessités sociales sur lesquelles nous reviendrons tout à l'heure et le renforcement des solidarités dans notre pays et la lutte contre la misère." |
|
}, |
|
{ |
|
"speaker": "Jacques Chirac", |
|
"text": "Cela, tout le monde peut le comprendre mais je ne sais toujours pas, nous ne savons toujours pas, quelle politique économique vous choisirez entre celle que vous avez menée en 81 et celle que je mène depuis deux ans ?" |
|
} |
|
] |
|
}, |
|
{ |
|
"abstractive": { |
|
"text": "François Mitterrand explique avoir préparé la liberté des échanges et des prix, et qu'il souhaite que les frontières européennes tombent." |
|
}, |
|
"extractive": [ |
|
{ |
|
"speaker": "François Mitterrand", |
|
"text": "Nous avons préparé la liberté des échanges, la liberté des prix, on en était à 78 % en mars 1986, et nous savons bien qu'au sein de l'Europe, il faut que toutes les frontières tombent" |
|
} |
|
] |
|
} |
|
], |
|
"Community_2": [ |
|
{ |
|
"abstractive": { |
|
"text": "Le journaliste demande ce qui rapproche les deux candidats sur cette question, et sur ce qui les sépare." |
|
}, |
|
"extractive": [ |
|
{ |
|
"speaker": "Élie Vannier", |
|
"text": "Nous avons envie de vous demander ce qui, aujourd'hui, au plan européen, vous sépare et vous rapproche ?" |
|
} |
|
] |
|
}, |
|
{ |
|
"abstractive": { |
|
"text": "François Mitterrand rappelle son engagement en faveur de l’Europe ; il fut l’un des premiers fondateurs des institutions européennes, après la guerre ; déjà alors, il admirait la figure des pères de l’Europe." |
|
}, |
|
"extractive": [ |
|
{ |
|
"speaker": "François Mitterrand", |
|
"text": "Pour ce qui me concerne, c'est un engagement très ancien, certains diront \"trop ancien\" car j'ai été l'un des premiers fondateurs, à la Deuxième Guerre mondiale, des institutions européennes, à cela près que j'étais un modeste député très jeune et que je regardais, en les admirant, agir des hommes comme Monnet, Schumann, Adenauer, Gaspéri et quelques autres." |
|
} |
|
] |
|
}, |
|
{ |
|
"abstractive": { |
|
"text": "Il estime que son adversaire a été un adversaire de la construction européenne, jusqu’à très récemment." |
|
}, |
|
"extractive": [ |
|
{ |
|
"speaker": "François Mitterrand", |
|
"text": "En fait, le Premier ministre a été jusqu'à une époque récente toujours contre tout ce qui concernait le développement de l'Europe." |
|
} |
|
] |
|
}, |
|
{ |
|
"abstractive": { |
|
"text": "Face à lui, Jacques Chirac défend une Europe des nations composées de pays indépendants dans le sillage de la vision du général De Gaulle ; cette Europe n’avance que trop lentement à son goût." |
|
}, |
|
"extractive": [ |
|
{ |
|
"speaker": "Jacques Chirac", |
|
"text": "L'Europe qui est l'Europe des nations, aujourd'hui, celle d'ailleurs qu'avait envisagée le général de Gaulle, à laquelle j'ai toujours souscrit, cette Europe progresse difficilement." |
|
} |
|
] |
|
}, |
|
{ |
|
"abstractive": { |
|
"text": "Il souhaite principalement réformer la France sur le plan économique pour la rendre compétitive dans le cadre de l’ouverture du marché commun qui aura lieu en 1992." |
|
}, |
|
"extractive": [ |
|
{ |
|
"speaker": "Jacques Chirac", |
|
"text": "Ce que je veux, maintenant, c'est qu'en 92, au moment de l'ouverture de ce marché commun, la France soit suffisamment forte, soit suffisamment compétitive, comme on dit aujourd'hui, grâce au travail de ses travailleurs et de ses entreprises pour affronter cette concurrence nouvelle." |
|
} |
|
] |
|
}, |
|
{ |
|
"abstractive": { |
|
"text": "François Mitterrand pense de son côté avoir déjà beaucoup fait pour l’Europe, contrairement à ce qu’affirme Chirac ; en effet, il a toujours approuvé les mesures en faveur du développement de l’Europe accomplies par Giscard d’Estaing, alors même qu’il était en désaccord avec sa ligne politique générale." |
|
}, |
|
"extractive": [ |
|
{ |
|
"speaker": "François Mitterrand", |
|
"text": "Peut-être avez-vous un jugement injuste, même sûrement, lorsque vous dites, \"on n'a rien fait pendant ces 5 années-là\" alors que, succédant à M. Giscard d'Estaing qui avait accompli des réformes très importantes que j'avais approuvées alors que je condamnais généralement le reste de sa politique." |
|
} |
|
] |
|
}, |
|
{ |
|
"abstractive": { |
|
"text": "Il mentionne également l’élargissement de l’union qu’il a impulsé, avec l’intégration de l’Espagne et du Portugal." |
|
}, |
|
"extractive": [ |
|
{ |
|
"speaker": "François Mitterrand", |
|
"text": "Sous mon autorité, la France a procédé à l'élargissement de la Communauté, à l'Espagne et au Portugal." |
|
} |
|
] |
|
}, |
|
{ |
|
"abstractive": { |
|
"text": "Jacques Chirac admet alors avoir évolué sur la question, en proposant notamment un instrument monétaire commun." |
|
}, |
|
"extractive": [ |
|
{ |
|
"speaker": "Jacques Chirac", |
|
"text": "Nous avons progressé, depuis deux ans, c'est vrai, et nous avons fait des propositions concrètes, notamment, celle de M. Balladur sur un instrument monétaire commun." |
|
} |
|
] |
|
}, |
|
{ |
|
"abstractive": { |
|
"text": "Il a également résolu un certain nombre de problèmes financiers, entraînant par là l’émergence d’Airbus et le développement de l’Europe spatiale." |
|
}, |
|
"extractive": [ |
|
{ |
|
"speaker": "Jacques Chirac", |
|
"text": "De même, nous avons permis à l'Europe de régler ce problème financier qu'elle traînait depuis longtemps, lancer, en matière de technologie, le programme Airbus, le programme de l'Europe spatiale, ce qui va conditionner notre temps et qui est un grand défi pour la jeunesse de l'Europe et de la France." |
|
} |
|
] |
|
}, |
|
{ |
|
"abstractive": { |
|
"text": "Il accuse la politique étatiste socialiste d’avoir défavorisé l’économie française." |
|
}, |
|
"extractive": [ |
|
{ |
|
"speaker": "Jacques Chirac", |
|
"text": "La situation s'est ensuite dégradée parce que nos entreprises, nos travailleurs se sont vus, au titre d'une certaine conception de la politique étatiste, surchargés de toutes sortes d'entraves bureaucratiques ou fiscales." |
|
} |
|
] |
|
}, |
|
{ |
|
"abstractive": { |
|
"text": "François Mitterrand est d’accord avec Jacques Chirac sur les grands groupes européens, se réjouissant particulièrement de l’Europe de l’espace." |
|
}, |
|
"extractive": [ |
|
{ |
|
"speaker": "François Mitterrand", |
|
"text": "Je vous entendais avec plaisir, tout à l'heure, évoquer cette magnifique perspective, qui n'est pas un mirage, d'un homme dans l'espace, d'un homme européen dans l'espace, avec un matériel européen." |
|
} |
|
] |
|
}, |
|
{ |
|
"abstractive": { |
|
"text": "Sur l’économie en revanche, il se montre particulièrement virulent avec lui, rendant sa politique responsable de la dégradation des finances publiques." |
|
}, |
|
"extractive": [ |
|
{ |
|
"speaker": "François Mitterrand", |
|
"text": "J'ai moins tendance à sourire lorsque vous parlez de la réussite de votre politique économique et lorsque vous parlez des exportations." |
|
} |
|
] |
|
}, |
|
{ |
|
"abstractive": { |
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"text": "Il explique que le déficit de produits industriels n’a jamais été aussi élevé qu’en 1987, et ce, depuis 1969." |
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}, |
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"extractive": [ |
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{ |
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"speaker": "François Mitterrand", |
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"text": "Or, en 1985, nous avons eu un excédent de 90 milliards de produits manufacturés et, en 1987,ce sont les derniers Comptes annuels de la nation qui viennent de le dire, document officiel, vous avez atteint, avec moins 11 milliards, le plus grave déficit de produits industriels ou manufacturés depuis 1969." |
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} |
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] |
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}, |
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{ |
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"abstractive": { |
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"text": "Sur l’inflation, même si la situation actuelle est positive, il évoque l’échec de son adversaire en 1976 ; Jacques Chirac avait été en conséquence jugé sévèrement par Barre." |
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}, |
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"extractive": [ |
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{ |
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"speaker": "François Mitterrand", |
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"text": "Rappelez-vous que vous avez dû quitter, vous-même, le pouvoir en 1976, vous avez cédé la place à M. Barre parce que vous aviez échoué dans votre lutte contre l'inflation et M. Barre vous avait condamné, à cette époque, très sévèrement." |
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} |
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] |
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}, |
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{ |
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"abstractive": { |
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"text": "Face à ses attaques, Jacques Chirac se défend en justifiant la hausse des importations : sa politique a donné davantage de moyens aux entreprises, lesquelles ont pu investir, notamment en achetant le matériel dont elles ont besoin à l’étranger." |
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}, |
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"extractive": [ |
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{ |
|
"speaker": "Jacques Chirac", |
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"text": "Aujourd'hui, depuis 1986, nous avons, Dieu soit loué, engagé une politique qui a rendu à nos entreprises le moyen d'investir, c'est-à-dire de préparer l'avenir, de préparer cette échéance 92, et cela est capital, naturellement !" |
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} |
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] |
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}, |
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{ |
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"abstractive": { |
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"text": "Il donne ensuite les grandes lignes de sa politique : liberté des échanges, des prix, du crédit et réduction du chômage." |
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}, |
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"extractive": [ |
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{ |
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"speaker": "Jacques Chirac", |
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"text": "Naturellement, qu'est-ce que cela a pour conséquences, c'est que nous importons davantage, ce sont des importations saines et que nous exportons moins parce que nous consommons davantage, notamment les machines-outils que nous produisons, pas assez d'ailleurs, mais c'est un autre problème." |
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}, |
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{ |
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"speaker": "Jacques Chirac", |
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"text": "Moi, j'ai fait une politique depuis 86, on la connaît : liberté des échanges, des prix, liberté du crédit, investissements, lutte contre le chômage, réussite dans ce domaine." |
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} |
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] |
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}, |
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{ |
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"abstractive": { |
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"text": "Cependant, pour Mitterrand, les arguments de son adversaire sont oiseux : actuellement, les exportations industrielles ont chuté de 100 milliards." |
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}, |
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"extractive": [ |
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{ |
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"speaker": "François Mitterrand", |
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"text": "Ceci veut dire qu'en l'espace de trois ans, nous avons une chute de 100 milliards dans nos produits manufacturés avec 100 milliards de moins à payer sur le plan énergétique, c'est-à-dire sur le plan pétrolier." |
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} |
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] |
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}, |
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{ |
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"abstractive": { |
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"text": "Il le rejoint néanmoins sur l’acceptation des principes de concurrence portés par le marché commun ; sa politique permettra au pays de gagner la compétition qui s’engage." |
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}, |
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"extractive": [ |
|
{ |
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"speaker": "François Mitterrand", |
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"text": "Voilà ma politique : je veux engager la France dans l'Europe, en acceptant la concurrence et la compétition avec, bien entendu, la volonté de la gagner" |
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} |
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] |
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} |
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] |
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} |