text
stringlengths
12
23.1k
Prévalence de l’hystérectomie autodéclarée chez les Canadiennes, 2000-2001 à 2008. L’hystérectomie est l’une des interventions chirurgicales les plus souvent pratiquées chez les Canadiennes. Le dépistage du cancer du col de l’utérus n’est donc plus nécessaire dans cette population. Notre analyse visait à obtenir des estimations plus exactes de la participation au dépistage du cancer du col utérin dans la population admissible en déterminant la prévalence de l’hystérectomie selon l’âge chez les Canadiennes de 20 à 69 ans, par province ou territoire, entre 2000-2001 et 2008. Les données relatives à la prévalence de l’hystérectomie autodéclarée ont été tirées de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2000-2001, de 2003 et de 2008. Nous avons estimé la prévalence selon l’âge et les intervalles de confiance (IC) à 95 % pour le Canada et les provinces et territoires pour les trois périodes. Des variations interprovinciales de la prévalence de l’hystérectomie ont été observées chez les femmes dans chaque groupe d’âge et au cours de chaque période. Chez les femmes de 50 à 59 ans, la prévalence a semblé diminuer dans toutes les provinces entre 2000-2001 et 2008, le plus haut taux provincial atteint en 2008 étant 35,1% (IC à 95%: 25,8 à 44,3; p < 0,01). Les variations selon les provinces et au cours du temps laissent penser qu’il pourrait être bon d’utiliser la prévalence de l’hystérectomie pour ajuster la population admissible au dépistage du cancer du col de l’utérus, de manière à obtenir des taux plus comparables de participation. Il est en outre possible d’ajuster à la fois les taux d’incidence du cancer du col utérin et de mortalité par cancer du col utérin de façon à ce que les estimations dans le temps et pour l’ensemble des provinces et territoires soient comparables.
Facteurs en cause et formes cliniques du reflux gastro-oesophagien chez l’adulte. Le reflux gastro-oesophagien est un motif de consultation fréquent. Les facteurs impliqués sont, par ordre d’importance, la défaillance de la barrière anatomique anti-reflux, les troubles de la sensibilité oesophagienne, l’altération de la clairance oesophagienne, la composition du reflux et le ralentissement de la vidange gastrique. La hernie hiatale et l’obésité sont des facteurs de risque. Le reflux gastro-oesophagien peut se manifester par des signes fonctionnels typiques, comme le pyrosis ou les régurgitations mais aussi par des signes cliniques atypiques qui évoquent des affections cardiovasculaires, respiratoires, ou oto-rhino-laryngées. Les complications du reflux sont l’oesophagite peptique, l’hémorragie digestive, la sténose peptique et l’endobrachyoesophage.
Quelle prescription des psychostimulants chez l’enfant ? Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est l’un des troubles mentaux les plus fréquemment observés chez les enfants et adolescents. Le diagnostic est clinique, fondé sur l’entretien et l’observation, en tenant compte de plusieurs sources (patient, famille, école...). Les conséquences de ce trouble peuvent être l’échec scolaire, l’isolement social, des dommages corporels, des comportements oppositionnels/agressifs... Lorsque le retentissement est modéré à sévère, ou persistant malgré les aménagements environnementaux, le traitement pharmacologique à envisager en première intention est le méthylphénidate. Ce traitement impose une prescription annuelle hospitalière et une surveillance clinique régulière (poids, fréquence cardiaque, pression artérielle...). En cas de mauvaise tolérance et/ou d’efficacité insuffisante, d’autres traitements médicamenteux peuvent être prescrits. Il est nécessaire de réévaluer au moins une fois par an l’indication du traitement médicamenteux.
La diabétologie est une discipline en pleine évolution, notamment suite à l’apparition sur le marché de nombreuses nouvelles molécules qui enrichissent la panoplie des traitements possibles dans le diabète de type 2. Ceci s’accompagne paradoxalement d’une plus grande difficulté pour le médecin traitant à se retrouver dans cette jungle thérapeutique, ce qui peut mener à une certaine inertie thérapeutique. Le but de cet article est de faire le point sur les nouvelles molécules, ainsi que sur les nouvelles études de sécurité cardiovasculaire qui mènent aux changements dans les recommandations du traitement pharmacologique dans le diabète de type 2.
Formuler des lignes directrices de pratique clinique pour soutenir la prise en charge de la douleur chronique, y compris la douleur lombaire, arthrosique et neuropathique, dans les soins primaires. MÉTHODES: Ces lignes directrices ont été élaborées en mettant l’accent sur les meilleures données probantes disponibles et sur les principes de décision partagée. Dix professionnels de la santé (4 omnipraticiens, 1 médecin de famille spécialisée en gestion de la douleur, 1 anesthésiste, 1 physiothérapeute, 1 pharmacienne, 1 infirmière praticienne et 1 psychologue), 1 représentant des patients, et 1 pharmacienne et spécialiste de la méthodologie des lignes directrices sans droit de vote composaient le comité des lignes directrices. Les membres ont été sélectionnés en fonction de leur profession, de leur milieu de pratique, et de l’absence d’un conflit d’intérêts de nature financière. Les lignes directrices sont le fruit d’un processus itératif incluant la détermination des questions clés, l’examen des données probantes et la formulation des recommandations des lignes directrices. Trois revues systématiques, totalisant 285 études avec répartition aléatoire et contrôlées ont été réalisées. Ces études n’étaient incluses que si elles avaient rapporté une analyse des répondants (p. ex. combien de patients ont obtenu un soulagement d’au moins 30% de la douleur). Le comité a confié à une équipe d’examen des données (composée de spécialistes des données probantes) la tâche de répondre à 11 autres questions complémentaires. Les principales recommandations découlent d’un consensus au sein du comité. Des cliniciens et des patients ont minutieusement examiné les lignes directrices et les outils de décision partagée avant leur publication. L’activité physique est recommandée comme fondement de la gestion de la douleur arthrosique et lombaire chronique; les données probantes étayant un bienfait ne sont pas concluantes dans le cas de la douleur neuropathique. La thérapie cognitivo-comportementale ou la réduction du stress basée sur la pleine conscience sont également suggérées comme des options pour gérer la douleur chronique. Les traitements pour lesquels le bienfait est clair, non concluant ou absent sont décrits sous chaque affection. Les traitements dont les préjudices surpassent probablement les bienfaits pour toutes les affections étudiées, ou la plupart d’entre elles, sont les opioïdes et les cannabinoïdes. Ces lignes directrices sur la gestion de la douleur chronique, y compris la douleur arthrosique, lombaire et neuropathique, met en lumière les meilleures données probantes disponibles, y compris les bienfaits et préjudices pour un certain nombre d’interventions thérapeutiques. Une forte recommandation en faveur de l’exercice comme principal traitement de la douleur arthrosique et lombaire chronique repose sur des données probantes ayant démontré un bienfait depuis longtemps. Cette information vise à contribuer au processus de décision partagée avec le patient et non à le dicter.
La surdité unilatérale diminue la compréhension dans le bruit et la capacité de localiser les sources sonores affectant ainsi globalement la performance auditive. De plus, la qualité de vie est souvent impactée par la présence d’un acouphène dérangeant. Les patients ont le choix de s’adapter à la situation sans traitement ou de reconstituer une pseudo-stéréophonie à l’aide d’un appareillage qui transmet l’information auditive arrivant sur l’oreille sourde à l’oreille saine (Contralateral Routing of Signals (CROS)). L’implant cochléaire est une alternative récente qui permet de « réactiver » l’oreille atteinte et de redonner ainsi une audition binaurale. Les différentes options de réhabilitation auditive en cas de surdité unilatérale en mettant l’accent sur l’implant cochléaire sont discutées à l’aide d’un cas clinique.
Cet article présente le fonctionnement d’un service de médiation hospitalière à la lumière de la pratique développée à l’Espace de médiation entre patients, proches et professionnels du CHUV (EMP). Comment les doléances sont-elles traitées par les médiateurs ? Quelle place occupent-ils dans la chaîne de prise en charge et comment collaborent-ils avec les autres professionnels de la santé ? De l’écoute du doléant à la rencontre de médiation entre les différentes parties au conflit, ce texte propose un aperçu des méthodes et du code de déontologie de ce nouveau métier encore inexistant au CHUV voici 10 ans.
L’hyperactivité vésicale est un trouble fréquent, souvent sousdiagnostiqué, affectant la qualité de vie des patients atteints : limitation des activités quotidiennes, impact émotionnel profond, voire dépression. Les conséquences sur la qualité de vie en font un problème de santé publique aux coûts élevés pour le patient et la société. Dans ce contexte, le diagnostic doit être rapide et efficace. Les diagnostics différentiels doivent être soigneusement exclus avant d’envisager tout traitement.
L’inflammasome NLRP3 dans la physiopathologie des infections virales - Un focus sur la COVID-19. L’inflammasome NLRP3 est un complexe multiprotéique intracellulaire impliqué dans la réponse immunitaire innée. Après la détection de signaux de dangers, tels que ceux provenant d’agents pathogènes, ce complexe s’assemble afin d’initier la production et la sécrétion de molécules pro-inflammatoires, comme l’IL(interleukine)-1β et l’IL-18. L’inflammasome NLRP3 régule aussi l’activation de la gasdermine D, une protéine impliquée dans la mort cellulaire inflammatoire, ou pyroptose. Cette revue s’intéresse à l’activation et aux rôles de l’inflammasome NLRP3 dans les infections virales et plus particulièrement dans le cas de l’infection par le SARS-CoV-2. Une attention particulière est portée dans cette revue aux traitements évalués, ou en cours d’évaluation, ciblant la voie de l’inflammasome NLRP3 activée au cours de la COVID-19.
Les personnes diabétiques sont considérées comme ayant un risque cardiovasculaire accru. Les patients diabétiques de type 1 (DT1) ont un profil de risque cardiovasculaire souvent différent de celui des diabétiques de type 2. Nous avons évalué si une population de patients DT1, dits « à très haut risque cardiovasculaire », atteignait les objectifs stricts recommandés par la Société européenne de cardiologie. Il s’agit d’une analyse transversale descriptive d’une cohorte de patients avec au moins 20 ans de DT1, suivis au CHU de Liège et considérés comme à très haut risque cardiovasculaire. Nous discutons de la pertinence de tels objectifs chez de tels patients, en les comparant à ceux de différentes sociétés savantes. Nous abordons brièvement les mécanismes potentiels à l’origine, dans ce groupe, d’un risque cardiovasculaire accru.
Malgré d’étonnants progrès thérapeutiques durant la dernière décennie, le pronostic des patients atteints de mélanome métastatique reste hautement incertain. Le traitement adjuvant du mélanome à haut risque de récurrence métastatique fait l’objet actuellement d’une recherche clinique très intense. Les deux approches thérapeutiques développées pour la prise en charge du mélanome métastatique, à savoir les thérapies ciblées par petites molécules et l’immunothérapie par inhibiteurs de point de contrôle immunitaire (immune checkpoint), ont montré leur efficacité en situation adjuvante dans plusieurs essais de phase 3. Ces données ont d’ores et déjà modifié nos pratiques de prise en charge des patients à haut risque. Dans cet article, nous résumons les principales données issues de cette recherche clinique et les nouvelles modalités de prise en charge qui en découlent.
Le syndrome du mal de débarquement (MdDS) est caractérisé par la persistance d’une sensation de mouvement (> 1 mois), souvent suite à un déplacement en moyen de transport. Les symptômes sont nettement diminués lors d’une nouvelle exposition à un mouvement passif. Les femmes sont plus fréquemment atteintes. Le bilan fonctionnel vestibulaire et l’imagerie cérébrale sont normaux. La fatigue chronique, les céphalées, l’hypersensibilité aux stimuli visuels sont également caractéristiques du MdDS. L’impact sur la qualité de vie est significatif. Une mauvaise adaptation du réflexe vestibulo-oculaire, un trouble de la connectivité fonctionnelle ainsi qu’un dérèglement des hormones gonadiques pourraient être à l’origine du MdDS. L’exposition à des stimulations optocinétiques et la stimulation magnétique transcrânienne ouvrent des perspectives thérapeutiques.
L’acide fumarique joue un rôle important dans le cycle de Krebs. Ses esters ont été utilisés pour la première fois par un chimiste allemand pour traiter son propre psoriasis dans l’hypothèse d’une implication du cycle de Krebs. Depuis, les mécanismes anti-inflammatoires des esters d’acide fumarique ont été mieux décrits. Une mono-substance dérivée du mélange d’esters original est désormais autorisée pour traiter la sclérose en plaques. En 2017, le diméthylfumarate a été ainsi reconnu globalement comme une option thérapeutique pour le psoriasis. Très pratique, ce médicament deviendra probablement très populaire chez les patients. Pour cette raison, les médecins généralistes devraient se familiariser avec son profil pharmacologique, y compris ses risques potentiels et certains effets indésirables rares mais potentiellement dangereux.
La communication des risques au public demeure un défi pour les professionnels de la santé publique oeuvrant dans le secteur des changements climatiques. Nous avons effectué un examen de la portée de la littérature sur l’évaluation de la communication des risques en présence de phénomènes météorologiques extrêmes et de changements climatiques dans le but de créer des messages en matière de santé publique à l’échelle locale conformes aux exigences des Normes de santé publique de l’Ontario (NSPO). Ces normes ont été mises à jour en 2018 pour inclure la communication efficace de messages sur les changements climatiques et les phénomènes météorologiques extrêmes. Des spécialistes en bibliothéconomie ont établi des stratégies de recherche pour recenser les publications universitaires revues par des pairs et la littérature grise dans plusieurs bases de données bibliographiques (Medline, Embase, Scopus et CINAHL) et dans les moteurs de recherche Google nationaux. Cette stratégie de recherche a été validée lors d’un atelier avec des experts et des intervenants communautaires spécialisés en environnement, en santé, en gestion des urgences et en communication des risques. Au total, 43 articles ont été retenus. Ces articles traitaient principalement des changements climatiques (n = 22), des inondations (n = 12), des ouragans (n = 5), de la chaleur extrême (n = 2) et des incendies de forêt (n = 2). Les études provenaient principalement des États-Unis (n = 14), de l’Europe (n = 6) et du Canada (n = 5). Pour satisfaire aux NSPO de 2018, les professionnels de la santé publique doivent communiquer efficacement les risques afin d’encourager la prise de mesures efficaces à l’échelle locale aptes à atténuer les effets des phénomènes météorologiques extrêmes et des changements climatiques. D’après notre examen de la portée, les efforts de communication des risques durant les phénomènes météorologiques extrêmes de courte durée semblent plus efficaces que les efforts de communication des risques liés aux changements climatiques. Cela pourrait constituer une occasion unique pour les intervenants en santé publique d’appliquer les stratégies couramment utilisées pour les phénomènes météorologiques extrêmes aux changements climatiques.
Selon les recommandations internationales, une politique de transfusion libérale est non seulement inutile, mais peut aussi s’avérer néfaste dans certaines situations. La transfusion sanguine comporte en effet des risques infectieux, allergiques et hémodynamiques. Il est donc nécessaire d’optimiser l’utilisation de cette ressource rare et coûteuse. La vignette clinique illustre parfaitement les complications potentielles d’une politique de transfusion jugée trop libérale, tout en insistant sur l’importance du jugement clinique dans chaque situation.
La vache folle : 20 ans après. Vingt ans après le pic de la crise de la vache folle, le Conseil national de l'alimentation a voulu tirer des leçons de la crise en termes de communication. Après un bilan des conséquences de santé publique, des avancées scientifiques, des mesures de gestion qui ont été prises pour maîtriser la maladie, et des incertitudes persistantes pour la santé humaine, les difficultés de communication dans un tel contexte ont été analysées. Un travail de suivi et de pédagogie sur l'évolution des techniques de production dans le secteur agroalimentaire est indispensable. En période de crise, l'expression des multiples acteurs de ce secteur gagne à être rendue aussi cohérente et coordonnée que possible.
Les analogues du GLP-1 constituent un traitement bien établi du diabète de type 2 en permettant une amélioration du contrôle glycémique au travers de plusieurs mécanismes. Ils possèdent également comme avantage l’induction d’une perte de poids sans risque d’hypoglycémie associée. Cette classe de molécules a aussi montré un bénéfice sur les événements cardiovasculaires tels que la mortalité cardiovasculaire, la survenue d’AVC et d’infarctus du myocarde et l’albuminurie. Ces effets favorables les placent, comme les inhibiteurs du SGLT-2, en deuxième option en cas de contrôle glycémique non satisfaisant après la metformine et les mesures hygiéno-diététiques. Cet article fait un survol des connaissances actuelles du traitement par analogues du GLP-1 chez les patients avec un diabète de type 2.
Épidémies: Leçons d’Histoire. Jusqu’au milieu du XVIIIe siècle, l’espérance de vie était de 25 ans dans les pays d’Europe, proche alors de celle de la préhistoire. À cette époque, nos ancêtres succombaient, pour la plupart, à une infection bactérienne ou virale, quand la mort n’était pas le résultat d’un épisode critique, comme la guerre ou la famine. Un seul microbe suffisait à terrasser de nombreuses victimes. L’épidémie de SARS-CoV-2 est là pour nous rappeler que ce risque est désormais à nouveau d’actualité. Si son origine zoonotique par la chauve-souris est probable, la contamination interhumaine montre son adaptation rapide à l’homme et permet d’évoquer ainsi la transmission des épidémies, qu’elle soit ou non liée à des vecteurs, ces derniers pouvant représenter dans d’autres occasions un des maillons de la chaîne.
Le sexe biologique et le genre social influencent conjointement la santé. La non-prise en compte des différences en santé entre les hommes et les femmes est problématique. En outre, des différences non justifiées sur la base de préconceptions stéréotypées peuvent également conduire à une prise en charge biaisée. Cet article illustre l’influence du sexe et du genre en santé au travers de quelques situations cliniques touchant différents aspects de la prise en charge médicale (diagnostic, investigations, traitements, pronostic). Il donne aussi des outils et présente un projet visant à intégrer la dimension du genre dans le cursus prégradué des étudiant-e-s de médecine de l’Université de Lausanne. L’objectif est d’assurer une prise en charge équitable et de qualité des femmes et des hommes tenant compte des spécificités de genre et basée sur des preuves scientifiques non biaisées.
Échanger avec le patient sur la maladie grave, les directives anticipées et la personne de confiance : en pratique, comment faire ? Le rôle et l’implication du médecin traitant sont capitaux pour que les nouveaux dispositifs que sont les directives anticipées et la désignation de la personne de confiance prennent totalement leur essor. Dans sa pratique professionnelle habituelle, le médecin traitant a déjà les outils relationels pour aborder ces questions avec ses patients. Ceux-ci sont d’ailleurs en attente d’une initiative de leur médecin sur ces sujets. Il peut être bénéfique de s’appuyer sur les outils d’aide existants. Le médecin doit se faire confiance et susciter ou saisir les moments opportuns pour dialoguer avec le malade et accueillir les paroles de celui-ci. Le praticien doit être attentif à préserver l’autodétermination de la personne malade à travers l’expression de ses souhaits mais aussi soutenir l’échange et la construction d’un projet de soins et d’accompagnement tenant compte des limites.
En médecine, il y a des découvertes qui révolutionnent les pratiques, changent les recommandations et rassemblent toute la communauté médicale. Il y en a qui divisent, en remettant en question des principes qui semblaient établis. Il y a aussi de petites avancées qui permettent de répondre aux questions que se posent les internistes dans la prise en charge quotidienne de leurs patients. Voici quelques articles parus en 2017, lus et commentés pour vous par des internistes hospitaliers et sélectionnés en fonction de leur retentissement dans le monde médical.
Le sommeil se caractérise, d’un point de vue comportemental, par une quiescence physique. Pourtant, il peut être perturbé par des mouvements qui peuvent survenir avant l’endormissement, lors de la transition veille-sommeil ou lors du sommeil. Certains de ces mouvements peuvent être considérés comme quasi physiologiques car ils sont très fréquents dans la population générale et ont peu ou pas de répercussions cliniques. Par contre, d’autres peuvent avoir un impact sur la qualité du sommeil ou s’associer à d’autres pathologies neurologiques. L’anamnèse du patient et des témoins de ses nuits, des enregistrements vidéo à domicile et l’enregistrement vidéo-polysomnographique au laboratoire permettent de poser le diagnostic. La nécessité ou pas d’un traitement viendra, marquée par les répercussions cliniques.
Dans le contexte des changements récents et en cours concernant le statut juridique de la consommation de cannabis à des fins récréatives, il est important de comprendre les répercussions de cette consommation sur le système de santé afin de pouvoir évaluer le poids des changements dans les politiques. Cette étude visait à examiner, dans le contexte précédant la légalisation du cannabis, l’évolution des hospitalisations pour un trouble mental ou comportemental lié à la consommation de cette substance, en fonction d’un certain nombre de facteurs sociodémographiques et d’affections cliniques. Nous avons extrait le nombre total d’hospitalisations en psychiatrie pour un diagnostic principal de trouble mental ou du comportement lié à l’utilisation de dérivés du cannabis (CIM­10­CA, code F12) de la Base de données sur la santé mentale en milieu hospitalier (BDSMMH) pour 2006­2015. Nous avons pris en compte les hospitalisations de toutes les provinces et tous les territoires sauf le Québec. Nous présentons les taux (pour 100 000 personnes) et les proportions d’hospitalisation par affection clinique, par tranche d’âge, par sexe et par année. Non seulement le taux d’hospitalisation liée au cannabis a doublé au Canada entre 2006 et 2015, mais les hospitalisations pour le code d’affection clinique « Troubles mentaux et du comportement liés à l’utilisation de dérivés du cannabis, trouble psychotique » (F12.5) a triplé, représentant près de la moitié (48 %) de l’ensemble des hospitalisations liées au cannabis en 2015. D’autres recherches sont nécessaires pour déterminer les causes de l’augmentation des hospitalisations pour un trouble psychotique lié au cannabis. On suppose que l’introduction de nouveaux cannabinoïdes très puissants et de cannabinoïdes synthétiques sur le marché clandestin est l’un des facteurs y contribuant.
Bien que la question de la douleur ait fait l'objet de recherches depuis plusieurs décennies, la douleur est encore très mal gérée dans la plupart des milieux de la santé. Le présent examen par intégration de la littérature analyse et fait la synthèse des obstacles qui empêchent une gestion efficace de la douleur et identifie des domaines qui devront faire l'objet d'études en contexte canadien. Trois types d'obstacles ont été identifiés à l'aide d'une analyse thématique de 24 études originales publiées entre 2003 et 2013: ceux qui relèvent du patient, ceux d'ordre professionnel et ceux de nature organisationnelle. Ces obstacles se manifestent rarement de façon isolée et nombre d'études offrent des exemples des trois types, ce qui suggère que les interventions doivent refléter la nature multifactorielle de la gestion de la douleur. Le recadrage de l'éducation en matière de douleur dans le cadre d'une initiative de santé publique pourrait mener à des améliorations durables, tout comme le renforcement des partenariats entre les patients et les professionnels de la santé. Les occasions qui s'offrent aux infirmières en pratique avancée de jouer un rôle de premier plan en matière de gestion de la douleur sont immenses. La prestation de soins de grande qualité qui s'appuient sur des stratégies de gestion de la douleur efficaces doit être une priorité en soins infirmiers. Les auteures suggèrent l'adoption d'approches de recherche offrant une compréhension contextuelle de la gestion de la douleur, telles les méthodes mixtes pragmatiques.
La survenue d’une hypophosphatémie après une perfusion de fer est connue de longue date mais n’a que depuis peu suscité des inquiétudes cliniques. L’élucidation des mécanismes physiologiques à l’origine de cet effet indésirable, impliquant le facteur de croissance des fibroblastes 23 (FGF23), et les rapports de cas toujours plus nombreux quant aux conséquences potentiellement graves sur le métabolisme osseux ont récemment soulevé des préoccupations probablement justifiées. Dans cet article, nous résumons les mécanismes de régulation du phosphate et la manière dont le fer par voie intraveineuse peut induire un déficit en phosphate, ainsi que les précautions et traitements à mettre en œuvre pour le prévenir.
Les céphalosporines, qui font partie du groupe des bêtalactamines, sont fréquemment prescrites en milieu ambulatoire comme en milieu hospitalier. Leur spectre d’activité étendu permet une utilisation variée dans la plupart des spécialités médicales, allant de la prophylaxie préopératoire au traitement de l’agranulocytose fébrile. Il existe actuellement cinq générations de céphalosporines, que l’on différencie essentiellement selon leur structure, leur spectre d’activité et leur profil d’effets secondaires. Les céphalosporines dites « sidérophores » sont actives contre de nombreuses bactéries multirésistantes, notamment en cas d’infections urinaires compliquées ou de pneumonies liées à la ventilation mécanique. Cet article propose une synthèse de quelques principes généraux utiles pour la prescription et le suivi de patients traités par céphalosporines.
Le syndrome hépatopulmonaire est une complication vasculaire pulmonaire de la cirrhose relativement fréquente et sous-diagnostiquée, caractérisée par des vasodilatations capillaires et pré-capillaires intrapulmonaires pouvant entraîner une hypoxémie sévère. Souvent asymptomatique, ce syndrome se révèle le plus souvent par une dyspnée d’apparition progressive. Le diagnostic est réalisé par une gazométrie artérielle prouvant l’hypoxémie et une échographie cardiaque de contraste démontrant l’existence de vasodilatations intrapulmonaires. Le dépistage du syndrome hépatopulmonaire est préconisé chez tout patient atteint de cirrhose présentant de la dyspnée et chez tout patient candidat à une greffe hépatique. En effet, le seul traitement efficace est la transplantation hépatique, et ces patients bénéficient d’ailleurs de points d’exception dans le calcul du score de MELD («Model for End-Stage Liver Disease»). Nous rapportons ici le cas d’un patient de 39 ans atteint d’une cirrhose d’origine indéterminée compliquée d’un syndrome hépatopulmonaire qui s’est révélé par une dyspnée devenue rapidement invalidante. Ce patient a pu bénéficier d’une transplantation hépatique un an après le diagnostic de syndrome hépatopulmonaire, permettant ainsi une guérison complète tant sur plan hépatique que pulmonaire.
La maladie de Crohn (MC) et la rectocolite hémorragique (RCH) sont des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) caractérisées par une inflammation de la paroi du tube digestif. Les recommandations de prise en charge suggèrent de viser une cible thérapeutique et de procéder à une évaluation régulière de l’inflammation appelée « contrôle serré » (tight control en anglais). Le but est de proposer une adaptation thérapeutique si la cible n’est pas atteinte (concept du treat-to-target). L’échographie, par son faible coût, sa faisabilité au lit du malade, son absence de préparation colique et son caractère non invasif, a démontré sa place dans le diagnostic et le suivi des MICI. Elle permet d’évaluer divers paramètres de la lumière, de la paroi intestinale, du mésentère, la vascularisation et de rechercher des complications.
Nous présentons le cas d’une patiente de 76 ans présentant des douleurs dans le flanc gauche et une biologie inflammatoire, associées à la présence d’une macro-lithiase de forme ovoïde, de 5 cm de diamètre, au sein des cavités rénales gauches. En raison de la présence d’une bactériurie à Proteus, la patiente est traitée par lévofloxacine pendant 7 jours, puis une exérèse de la lithiase a lieu par voie laparoscopique. L’analyse chimique de celle-ci met en évidence une lithiase faite de struvite, avec noyau à section radiale désorganisée (type IVc).
Le vécu de l'adolescent atteint de drépanocytose homozygote est influencé par plusieurs facteurs qui le différencient de l'enfant moins âgé entièrement dépendant de ses parents. L'objectif de cette étude était de décrire l'état de santé, d'apprécier la qualité du suivi et d'identifier les déterminants de mauvais suivi de l'adolescent drépanocytaire suivi à Brazzaville depuis en moyenne 12 ± 9,6 ans, à partir d'une étude transversale réalisée au CHU de Brazzaville de mars à septembre 2016. Elle était fondée sur un questionnaire composé des éléments d'appréciation de l'état de santé et de la qualité du suivi. La couverture vaccinale des adolescents était faible : 81,3 % pour le DTCP, 66,5 % pour le Typhim Vi, 50,2 % pour l'hépatite virale B, 76,4 % pour le pneumocoque et 59,1 % pour le ROR. Au cours des deux dernières années ayant précédé l'enquête, 99 (48,7 %) adolescents avaient seulement deux consultations de suivi au lieu des quatre prévues par an. L'observance thérapeutique était bonne dans 132 cas (65 %). Aucune hospitalisation n'a été signalée pendant cette période chez 23 adolescents (11,3 %) ; par contre, dans 180 cas (88,7 %), les adolescents étaient hospitalisés une à trois fois en dehors des consultations régulières de suivi. Depuis la découverte de la maladie, 177 (87,2 %) adolescents avaient déjà été transfusés, plus de trois fois dans 89 cas. Les antécédents de crises neurovasculaires étaient retrouvés dans dix cas (5,2 %) et de priapisme dans 35 cas (18,2 %). Les examens paracliniques n'étaient pas systématiques au cours des visites de suivi. Les faibles niveaux socio-économiques de la famille et d'instruction du père impactaient négativement le suivi et l'observance thérapeutique (p ˂ 0,01). À l'examen clinique, un retard statural, une dénutrition, un retard pubertaire, une carie dentaire et une énurésie ont été retrouvés respectivement dans 45,3, 36, 53,7, 27,6 et 15,3 %. Les examens biologiques réalisés pendant l'enquête montraient un taux d'hémoglobine intercritique moyen compris entre 7 et 8 g/dl, une créatininémie normale dans tous les cas, la ferritinémie élevée dans 93,6 %, une protéinurie négative dans 71,4 %, une hématurie dans 26,6 %. L'échographie abdominale systématique révélait une lithiase vésiculaire dans huit cas, une hépatomégalie dans dix cas et une splénomégalie dans 102 cas. L'échocardiographie réalisée chez tous les sujets objectivait une cardiomyopathie dans neuf cas. Le suivi de l'adolescent drépanocytaire à Brazzaville est encore confronté à d'énormes difficultés. L'amélioration du niveau de vie, l'éducation thérapeutique et l'instauration d'une gratuité totale de la prise en charge globale de la maladie drépanocytaire permettraient de minimiser ces difficultés, ce qui améliorerait l'avenir de ces adolescents, adultes de demain.
Le médulloblastome est une tumeur cérébelleuse de grade IV selon l’Organisation Mondiale de la Santé, principalement observée chez les enfants de moins de 15 ans. Ce cancer peut néanmoins survenir chez l’adulte. Nous rapportons le cas d’un patient de 22 ans présentant un médulloblastome disséminé au niveau du rachis. Le patient est porteur d’une malformation d’Arnold-Chiari de type 1 provoquant une hydrocéphalie traitée par dérivation ventriculo-péritonéale. L’affection actuelle a débuté par une hypoesthésie du périnée et des membres inférieurs, une démarche ataxique, un trouble érectile et des troubles vésico-sphinctériens. Par la suite est apparue une paraparésie prédominant au membre inférieur droit. Le patient a été traité selon le protocole pédiatrique PNET HR+5 combinant deux cures de chimiothérapie conventionnelle suivies de deux cures de chimiothérapie à haute dose avec rattrapage par autogreffe. Vu l’excellente réponse, une protonthérapie a été administrée sur l’axe cérébrospinal avec surdosages sur les sites primaires de la tumeur. Le cas de ce jeune adulte illustre, d’une part, une présentation atypique et d’autre part, souligne, en l’absence de stratégie thérapeutique spécifique établie pour l’adulte, l’importance de la collaboration entre les services d’Oncologie adulte et pédiatrique, la prise en charge intégrant les innovations telles que la protonthérapie et le typage moléculaire.
Le Plan de vaccination 2019 comprend sept nouveautés: 1) la vaccination DTPa-IPV-Hib-HBV chez le nourrisson avec le schéma simplifié à « 2+1 » doses; 2) la recommandation de la vaccination contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR) à 9 et 12 mois; 3) la vaccination contre les pneumocoques chez les enfants de moins de 5 ans comme recommandation de base; 4) le remplacement du vaccin conjugué monovalent contre le méningocoque C par le vaccin conjugué quadrivalent ACWY (Menveo); 5) l’élargissement de la vaccination contre l’encéphalite à tique verno-estivale (FSME) à tout le territoire suisse, à l’exception des cantons de Genève et du Tessin, chez les sujets présentant un facteur de risque d’exposition; 6) le remplacement de Gardasil par Gardasil 9 depuis janvier 2019 et 7) la recommandation de la vaccination contre l’hépatite B pour les nourrissons.
Le cours EVIVO « Devenir acteur de sa santé avec une maladie chronique » a été implémenté en Suisse et s’est montré utile pour aider les personnes concernées et/ou leurs proches à renforcer leurs capacités à gérer la maladie et vivre le quotidien de manière plus positive. Structuré sur 6 semaines à raison d’une session de 2 h 30 par semaine, il a été reformaté sur 5 demi-journées afin d’être implémenté dans le monde du travail. L’évaluation d’EVIVO sur 5 sessions montre des résultats comparables dans l’évolution du sentiment d’autoefficacité comparable au cours sur 6 sessions. De plus, la version en 5 sessions ciblant les enjeux liés au travail s’est globalement révélée acceptable, utile et répondant aux besoins des participant·e·s qui ont exprimé avoir changé leurs attentes envers l’autogestion de leur maladie.
Une approche intergouvernementale multilatérale globale en matière d’élaboration de politiques est essentielle pour permettre aux Canadiens et aux Canadiennes de faire face aux défis que pose leur environnement alimentaire. Des indicateurs de l’environnement alimentaire sont nécessaires pour évaluer l’état et l’évolution de la population. La Stratégie sur l’alimentation et la nutrition de l’Ontario (SANO), qui regroupe les secteurs de l’alimentation, de l’agriculture et de la nutrition, vise à améliorer la santé de la population ontarienne par des interventions favorisant des systèmes et des environnements alimentaires sains. Cet article décrit le processus d’établissement d'indicateurs pour 11 secteurs d’intervention de la SANO dans deux orientations stratégiques : l’accès à des aliments sains et l’alphabétisme et les compétences alimentaires. Le groupe consultatif sur les indicateurs de la SANO a suivi un processus en cinq étapes pour choisir les indicateurs : 1) choix des indicateurs potentiels dans les sources de données provinciales et nationales, 2) catégorisation des indicateurs par orientation stratégique, par secteur d’intervention et par type de données, 3) établissement, essai pilote et finalisation des critères de sélection, 4) application des critères finaux pour améliorer la liste des indicateurs et 5) établissement des indicateurs prioritaires après cette application finale des critères de sélection. Soixante-neuf indicateurs potentiels ont été recensés au départ, mais un grand nombre d’entre eux offraient des mesures individuelles et non collectives. Après l’application finale des critères de sélection, ont été jugés prioritaires un indicateur individuel et six indicateurs collectifs associés à cinq secteurs d’intervention, aucun indicateur n’étant disponible pour les six autres secteurs d’intervention. Les limites des données existantes laissent penser qu’on ne peut sans doute pas qualifier certaines caractéristiques importantes de l’environnement alimentaire, d’où l’importance de prendre des mesures et d’allouer des ressources pour améliorer les indicateurs collectifs et d’appuyer le suivi de l’environnement alimentaire et de la santé alimentaire tant en Ontario que dans le reste du Canada.
L’utilisation de la chimiothérapie néo-adjuvante (ChTN) dans le traitement du cancer mammaire est en constante augmentation. Au début, utilisée pour améliorer le taux de chirurgie conservatrice ainsi que dans la prise en charge de la mastite inflammatoire ou d’un cancer localement trop avancé pour une chirurgie en première ligne, à l’heure actuelle la réponse à la ChTN est un facteur prédictif de la chimiosensibilité1. Vu son utilisation plus fréquente, il est fondamental de savoir si la ChTN n’augmente pas la morbidité post-opératoire. Nous avons étudié les complications postopératoires associées à la ChTN et analysé les patients traités pour cancer mammaire à l’Hôpital Erasme entre 2004 et 2013 dans une étude cascontrôle. Nous avons sélectionné 286 patients répartis en un groupe A de 150 patients opérés d’une tumorectomie avec curage axillaire (75 cas post ChTN et 75 contrôles) et un groupe B de 136 patients opérés d’une mastectomie avec curage axillaire (CA), (68 cas opérés post ChTN et 68 contrôles). Nous n’avons pas remarqué de différence significative entre les groupes ni dans l’évolution ni dans la survenue de complications post-opératoires : prise d’antibiotiques, reprise opératoire, présence d’hématome, infection, lymphocèle, nécessité de transfusion, troubles de cicatrisation, apparition de lymphœdème. Notre étude suggère que la ChTN n’est pas associée à un taux plus élevé de complications postopératoires.
Partenariat entre les infirmières et les familles : une santé publique fondée sur les données probantes pour lutter contre la violence envers les enfants. Un trop grand nombre d’enfants canadiens subissent de mauvais traitements, que ce soit de la négligence, de la violence psychologique, une exposition à la violence conjugale ou à la violence physique et sexuelle. Des données rétrospectives montrent que 32 % des adultes canadiens ont été victimes de violence pendant leur enfance. Certaines données probantes établissent un lien entre la violence subie durant l’enfance et un large éventail de conséquences négatives sur la santé tout au long de la vie. Ces conséquences touchent notamment les sphères physique, mentale, sociale et du développement et incluent le suicide, la toxicomanie, l’anxiété, la dépression et les problèmes de santé. Des experts ont demandé l’adoption d’une initiative nationale coordonnée afin de protéger les enfants de la violence. Ils souhaitent également élargir les mandats en matière de prévention des blessures afin d’ajouter aux blessures physiques les blessures et préjudices émotionnels.
La fracture de la verge est une urgence andrologique rare. Nous rapportons 2 cas de fracture de la verge dont un par faux-pas de coït. Il s'agissait d'adultes jeunes âgés respectivement de 34 ans et 40 ans. La tuméfaction douloureuse avec déviation de la verge a été la symptomatologie dominante du tableau clinique des 2 patients. Une prise en charge chirurgicale a été réalisée avec des résultats fonctionnels favorables dans les 2 cas. Le pronostic fonctionnel à long terme de la fracture de la verge dépend de la célérité de sa prise en charge.
Le syndrome thoracique aigu est une complication grave et la première cause de mortalité de la drépanocytose. Elle résulte d’une occlusion des capillaires pulmonaires, suivie de phénomènes physiopathologiques complexes. Le diagnostic est posé en présence d’un infiltrat pulmonaire bilatéral radiologique, accompagné de symptômes cliniques tels qu’un état fébrile ou des symptômes respiratoires. Les traitements comprennent une hydratation, une oxygénothérapie, une antalgie, une antibiothérapie à large spectre incluant une couverture des germes atypiques et des thérapies transfusionnelles en cas d’évolution non favorable (transfusions ou échanges transfusionnels).
L’objectif de cette étude était d’évaluer la fragilité par la grille SEGA («Short Emergency Geriatric Assessment») modifiée sur une population de sujets âgés de 75 ans ou plus. Etude transversale réalisée dans la Marne (Champagne Ardenne), incluant des sujets âgés de 75 ans ou plus, pouvant se rendre en consultation. La fragilité a été évaluée par l’outil SEGA modifiée. Entre le 02 mai 2016 et le 08 mai 2017, 64 patients ont été inclus, âgés en moyenne de 80 ans ± 3,87, avec une majorité de femmes (58 %). Le score moyen de fragilité était de 6,3 ± 3,6, avec un temps moyen de réalisation de 3 minutes 55 secondes ± 1,13. La grille SEGAm avait une bonne capacité discriminante pour l’âge (p = 0,041), le niveau de comorbidités (p = 0,016), le MMS («Mini Mental State») (p = 0,011), la présence d’aides à domicile (p = 2,9e - 05). Il y avait également une bonne concordance entre le score SEGAm obtenu et l’avis subjectif du médecin traitant, avec un score Kappa de Cohen à 0,66. La grille SEGA modifiée se révèle être un bon outil de dépistage de la fragilité pour le médecin généraliste, permettant de mettre en place des stratégies préventives et un projet de soin personnalisé.
Question Quelques enfants atteints d’alopécie areata se sont présentés à ma clinique de pratique familiale. Les familles s’inquiètent de la perte continuelle de cheveux et ont essayé divers produits de santé naturels. Je sais que les corticostéroïdes sont aussi envisagés pour traiter ce problème. Quels sont les traitements aux corticostéroïdes à considérer, et dans quelle mesure sont-ils bénéfiques?Réponse L’alopécie areata cause une détresse considérable aux personnes affectées et, même s’il y a de nombreux choix de traitements, aucun n’a été cliniquement éprouvé comme étant uniformément efficace. Les stéroïdes sont communément prescrits et peuvent favoriser la repousse des cheveux. Les stéroïdes topiques sont les plus souvent utilisés chez les enfants, mais ils sont aussi offerts sous forme intralésionelle, orale et même intraveineuse, et leur degré d’efficacité est variable.
La radiothérapie, connue pour son action sur le contrôle tumoral local, est également capable d’induire des effets immuno-modulateurs systémiques. L’effet abscopal (du latin ab scopus qui signifie «à distance de la cible») décrit la régression tumorale observée à distance de la zone d’irradiation. L’exploitation thérapeutique de celui-ci comme traitement des cancers disséminés est un domaine de recherche en plein essor. Actuellement, les modalités thérapeutiques optimales visant à obtenir cet effet demeurent inconnues.
Le Génie Écologique, une science par et pour le vivant. Dans les années 1960, le concept de génie écologique a été théorisé par Howard Odum, qui a montré la possibilité de contrôler les trajectoires évolutives des écosystèmes en influant sur leurs dynamiques naturelles. Depuis, les définitions de ce concept ont évolué et la discipline s’est diversifiée, comptant actuellement pas moins de 15 domaines d’applications différents. La bibliométrie concernant l’ingénierie écologique montre bien l’importance de cette discipline à travers le monde. On remarque son évolution continuelle depuis les années 1995 avec une augmentation quasi exponentielle du nombre de publications chaque année, avec plus de 6500 publications au total provenant de tous les continents.
Enjeux et transformation de la pédopsychiatrie en France. La pédopsychiatrie française est confrontée certes à une crise démographique dont on peut espérer qu’elle soit un moment de son histoire seulement, mais aussi à des changements multiples : apparition de nombreuses sous-disciplines, de ses cliniques et des demandes de la population, des pratiques, des références théorico-cliniques, des champs d’action des disciplines médicales connexes ( psychiatrie de l’adulte, neuropédiatrie, génétique, ...), et des positionnements de ses partenaires de réseau éducatifs, pédagogiques, sociaux et médico sociaux ... elle doit donc évoluer, et gagnerait à s’inscrire dans un mouvement européen et international sans renier pour autant ses héritages.
Le syndrome de sécrétion inappropriée d’hormone antidiurétique (SIADH) est défini par une hyponatrémie euvolémique induite par une rétention d’eau libre sous l’effet de l’hormone antidiurétique. Il est sous-diagnostiqué malgré des critères bien définis. Le diagnostic implique une évaluation fine de la volémie et l’élimination des diagnostics différentiels. Les étiologies sont classées en quatre groupes : tumeurs, médicaments, affections neurologiques et affections pulmonaires. La conduite à tenir devant un SIADH sans étiologie évidente est mal codifiée. Elle est orientée par le contexte clinique et doit comprendre au minimum une imagerie thoracique. La restriction hydrique est le traitement recommandé de première ligne en cas d’hyponatrémie légère ou modérée. Toutefois, seul le traitement de l’étiologie permet une disparition du SIADH.
La maladie stéatosique non alcoolique du foie (NAFLD) est l’une des atteintes hépatiques les plus prévalentes dans le monde avec une épidémiologie corrélée à celles de l’obésité et du syndrome métabolique. La dernière décennie a connu des avancées importantes dans la compréhension de la physiopathologie en mettant en lien des facteurs environnementaux, génétiques et microbiotiques, ainsi que dans la terminologie de la maladie, ses classifications et ses moyens diagnostiques et thérapeutiques. Le but de cet article est de résumer les avancées récentes dans le domaine de la NAFLD, sur le point de devenir la première cause de cirrhose et de transplantation hépatique dans le monde.
La diminution ou mise en suspens d’un traitement psychotrope peut être imposée par des raisons médicales diverses. Cela peut avoir d’importantes conséquences pour les patients, notamment des manifestations cliniques, tant physiques que psychologiques. Elles sont souvent désagréables, peuvent compromettre l’adhésion aux soins lors d’une hospitalisation et mettre à mal le lien thérapeutique. Leur détection précoce, le réajustement du traitement quand nécessaire, ainsi que la communication régulière avec le patient et entre spécialistes sont des éléments importants à prendre en compte lors de ces prises en charge.
Découvert en 1977, le virus de l’hépatite D (VHD) est responsable de la forme la plus sévère des hépatites chroniques, avec une évolution rapide vers la cirrhose, la défaillance hépatique et le carcinome hépatocellulaire. Pourtant, le VHD est encore largement sous-diagnostiqué et la prise en charge peu standardisée. Malgré un traitement actuel sous-optimal et lourd, un diagnostic précoce, un suivi rapproché et l’identification des personnes à traiter permettent d’améliorer leur qualité de vie et d’allonger la survie. En outre, de nouveaux traitements prometteurs entrent en études de phase III, auxquelles participent également des centres suisses, ouvrant de nouvelles perspectives pour nos patients.
La crise actuelle des opioïdes est un problème de santé publique majeur au Canada. Il est nécessaire de connaître les facteurs de risque en amont associés à la consommation d’opioïdes pour éclairer les efforts de prévention des blessures, de promotion de la santé et de réduction des méfaits. Nous avons analysé les données sur les blessures subies par des personnes traitées dans les services d’urgence (SU) de onze hôpitaux pédiatriques et de six hôpitaux généraux au Canada et recueillies par le Système canadien hospitalier d’information et de recherche en prévention des traumatismes en ligne (SCHIRPTe) entre mars 2011 et juin 2017. Nous avons identifié les blessures apparemment liées aux opioïdes au moyen de chaînes de recherche et nous les avons vérifiées manuellement. Nous avons calculé des rapports proportionnels de blessures (RPB) en fonction de l’âge et du sexe ainsi que des intervalles de confiance à 95 % pour comparer les blessures liées à la consommation d’opioïdes à l'ensemble des blessures figurant dans le SCHIRPTe. Une régression binomiale négative a été utilisée pour déterminer les tendances au fil du temps. Nous avons effectué des analyses qualitatives des informations descriptives afin d'en dégager les thèmes communs spécifiques à chaque étape de vie. Nous avons identifié 583 cas d'intoxications ou de blessures apparemment liées aux opioïdes dans le SCHIRPTe pour la période allant de mars 2011 à juin 2017. La majorité concernaient des femmes (55 %) et sont survenues au domicile des patients (51 %). Quarante-cinq pour cent des blessures étaient des automutilations intentionnelles. Chez les enfants (1 à 9 ans), la plupart des blessures ont été causées par une consommation accidentelle d’opioïdes laissés sans surveillance. Chez les jeunes (10 à 19 ans) et les adultes (20 à 49 ans), la consommation d’opioïdes était associée à une maladie mentale sous-jacente. Dans l’ensemble, on observe une augmentation de la variation annuelle moyenne en pourcentage (VAMP) du taux de blessures (pour 100 000 cas dans le SCHIRPTe) depuis 2012 (VAMP = 11,9 %, p < 0,05), particulièrement marquée chez les hommes (VAMP = 16,3 %, p < 0,05). Les personnes victimes de blessures apparemment liées à la consommation d’opioïdes étaient plus susceptibles d’être admises à l’hôpital que les personnes victimes d'autres types de blessure (RPB = 5,3, IC à 95 % : 4,6 à 6,2). Les déterminants en amont des blessures liées à l’utilisation d’opioïdes sont complexes et varient probablement selon les sous-populations. La surveillance continue des facteurs de risque est donc importante afin d'obtenir les données probantes nécessaires à la prévention d’autres surdoses et décès.
L’ischémie mésentérique est provoquée par l’interruption aiguë ou chronique du flux sanguin splanchno-mésentérique par des mécanismes comme l’embolie, la thrombose ou l’hypoperfusion intestinale. Le diagnostic est posé par imagerie et / ou endoscopie face à un tableau clinique évocateur dans un contexte à risque. La prise en charge vise la prévention d’une défaillance multiviscérale par un traitement médical, la préservation de l’intestin par une revascularisation et la résection des segments nécrotiques. Une prise en charge rapide et multidisciplinaire est cardinale afin d’optimiser le traitement et éviter des séquelles fonctionnelles graves à long terme.
Tout pays développé voit vieillir sa population et le risque de développer une pathologie urologique augmente avec l’âge, notamment chez les hommes. La prise en charge d’un symptôme urologique doit prendre en compte la personne âgée dans sa globalité. Cet article rappelle les éléments principaux de la gestion initiale d’un prostatisme : dépister les symptômes, débuter un traitement et surtout l’adapter au quotidien du patient. La sonde urinaire est un traitement invasif dont l’indication doit être remise en cause. Les infections urinaires sont à différencier des colonisations bactériennes qu’il ne faut pas traiter, sauf dans certaines situations. Nous reprendrons deux arbres décisionnels sur la prise en charge de l’hématurie et d’un cancer prostatique adaptés à la personne âgée.
L’année 2020 restera marquée par la pandémie de SARS-CoV-2, originaire de Chine, qui a confiné une grande partie de la population mondiale. Les services de médecine physique et rééducation fonctionnelle ont dû adopter des mesures spécifiques afin de limiter la contagion de leurs patients, appartenant à la population à risque. Ils se préparent également à l’accueil et à la prise en charge des patients post-COVID-19 présentant des séquelles secondaires à l’infection ou à l’hospitalisation prolongée en réanimation, responsable d’un syndrome post-soins intensifs. L’objectif de cet article est de dégager les différentes pathologies auxquelles les médecins rééducateurs seront confrontés et de proposer un algorithme décisionnel pour orienter la prise en charge rééducative.
Oncologie et psychiatrie - Pour une relation réciproque féconde. L’oncologie est souvent considérée par les défenseurs d’une psychiatrie scientifique comme un modèle médical à imiter. Psychiatres, oncologues et philosophes, nous proposons dans cet article une autre manière d’envisager les relations entre oncologie et psychiatrie, en promouvant l’intérêt d’un dialogue entre ces disciplines, convaincus de leur potentiel enrichissement réciproque et, en particulier, des apports possibles de la psychiatrie à l’oncologie. Nous proposons d’étudier chacune des manières de faire face aux difficultés épistémologiques et éthiques rencontrées dans l’approche des maladies. Nous pensons que psychiatrie et oncologie peuvent apprendre l’une de l’autre, dans le contexte commun de maladies chroniques qu’il s’agit de gérer plutôt que de guérir, grâce au potentiel qu’offrent le recueil de données massives et leur traitement biostatistique pour l’identification de marqueurs permettant d’individualiser les traitements, ainsi que grâce à l’attention renouvelée accordée à la dimension temporelle et processuelle de ces maladies, notamment dans le cadre de modèles de « stadification » (ou staging).
L'objectif de ce travail était de déterminer les facteurs influençant la qualité de vie des patients aphasiques post-AVC suivis à Cotonou. Il s'agit d'une étude transversale, prospective descriptive et analytique qui s'est déroulée au CNHU-HKM de Cotonou d'Octobre à Décembre 2012; elle a inclus les patients aphasiques post-AVC d'au moins six mois. Pour chaque patient, un questionnaire SIP-65 a été administré. Le logiciel Epi info 3.5 a servi de base à l'analyse des données. Une analyse multivariée a été effectuée pour déterminer les facteurs associés à la qualité de vie des aphasiques. Au total, 41 patients ont été inclus dans l'étude avec une sex-ratio de 1,3. L'âge moyen était de 55,3 ± 2,5 ans. La durée moyenne d'évolution de l'aphasie était 10 mois. L'aphasie de Broca était prédominante (68,3%). 60,8% des aphasiques avaient une qualité de vie préservée. L'analyse multivariée a montré que l'âge, le soutien de la famille, le type d'AVC et d'aphasie et le traitement orthophonique étaient associés à la qualité de vie. La prise en charge des aphasiques post-AVC doit intégrer ces facteurs associés à la qualité de vie pour une meilleure récupération des patients.
L’objectif de cette étude était d’évaluer l’impact de l’expansion nasomaxillaire à l’aide d’une distraction transpalatine (DTP) à ancrage squelettique chez des enfants sans insuffisance maxillaire transversale et qui ont été précédemment traités par expansion palatine rapide (EPR). Vingt-neuf enfants enrôlés consécutivement ont été traités par DTP. Vingt-cinq enfants, âgés de 10 à 16 ans, ont été soumis à des évaluations cliniques pré- et postopératoires, des questionnaires (OSA-18), une tomographie à faisceau conique (CBCT) et une polysomnographie (PSG). Les données CBCT pré- et postopératoires ont été utilisées pour reconstruire la forme tridimensionnelle des voies aériennes supérieures. Deux mesures des caractéristiques d’écoulement de l’air (pression et vitesse) ont été simulées en utilisant la dynamique des fluides computationnelle (DFC) dans quatre segments différents des voies aériennes (nasal, nasopharyngé, oropharyngé et hypopharyngé). Vingt-trois patients (92 %) ont bénéficié d’une rapide amélioration objectivée par la PSG. L’indice d’apnée-hypopnée (IAH) est passé de 6,72 ± 4,34 à 3,59 ± 5,11 (p<0,001) événements par heure. Les symptômes cliniques évalués avec les scores du questionnaire OSA-18 se sont améliorés chez tous les patients. Pour les vingt-cinq patients (100 %), l’expansion a été réussie, selon le critère d’une séparation de la suture médiopalatine d’au moins 1 mm, de l’épine nasale antérieure (ENA) jusqu’à l’épine nasale postérieure (ENP). L’élargissement de la distance entre les parois nasales latérales était de 2,59 ± 1,54 mm au niveau de la canine, de 2,91 ± 1,23 mm au niveau de la première molaire et de 2,30 ± 1,29 mm à l’épine nasale postérieure. Le rapport entre l’expansion dentaire et l’expansion nasale était de 1,12:1 (2,90 mm:2,59 mm) au niveau de la canine et de 1,37:1 (3,98 mm:2,91 mm) au niveau de la première molaire. La pression du flux d’air nasal a diminué de 76 % (-275,73 à -67,28 Pa) et la vitesse du flux d’air nasal a diminué de plus de 50 % (18,60 à 8,56 m/s). L’expansion nasomaxillaire à l’aide d’une distraction transpalatine à ancrage squelettique améliore le SAOS chez les enfants sans déficit maxillaire transverse et qui ont été auparavant traités par EPR. Une ouverture antéro-postérieure et presque parallèle de la suture médiopalatine permet d’élargir l’ensemble du passage nasal et d’améliorer les caractéristiques du flux d’air dans les voies aériennes nasales et pharyngées. L’amélioration des caractéristiques de l’écoulement d’air est significativement corrélée à l’amélioration des résultats polysomnographiques, démontrant ainsi que l’expansion nasomaxillaire chez des patients précédemment traités par EPR est une option thérapeutique viable.
Pendant de nombreuses années, l’acronyme ALTE (apparent life-threatening event ou malaise grave du nourrisson) était associé au syndrome de mort subite du nourrisson. Les parents qui décrivaient un malaise aigu chez leur nourrisson étaient envoyés à l’hôpital pour le faire admettre. J’ai appris qu’une nouvelle terminologie est recommandée pour les nourrissons. Quelle est l’approche actuelle pour une expérience proche de la mort chez un nourrisson? RÉPONSE: Dans un guide de pratique clinique récent, on a révisé le nom d’un ALTE pour le remplacer par BRUE (brief resolved unexplained event ou bref incident résolu inexpliqué), de même que sa définition. Un diagnostic de BRUE chez les nourrissons de moins de 1 an est posé lorsque l’enfant présente 1 des symptômes suivants du BRUE : un bref épisode (c.-à-d. moins de 1 minute et habituellement de 20 à 30 secondes) qui s’est complètement réglé (l’état du nourrisson est revenu à la normale), qui demeure inexpliqué après l’anamnèse et l’examen physique, et peut comporter un incident caractérisé par une cyanose ou une pâleur; une respiration absente, diminuée ou irrégulière; une hypertonie ou une hypotonie; ou une réceptivité altérée. Les nourrissons à faible risque ne devraient pas être hospitalisés et les tests excessifs sont découragés.
La consommation d’alcool représente une problématique sérieuse en termes de santé publique puisqu’elle demeure une cause majeure de maladie et de décès prématuré. Les effets de l’alcool sur le système cardiovasculaire sont particulièrement complexes. Les données actuelles rapportent à la fois des effets favorables et des effets néfastes en fonction du niveau de consommation, du type d’alcool consommé et de la pathologie considérée. L’objectif de cet article est de décrire le spectre des manifestations cardiovasculaires les plus fréquentes liées à la prise d’alcool.
Mortalité par cause en fonction du niveau de compétence professionnelle au Canada : une étude de suivi sur 16 ans. Les données sur la mortalité par profession n’étant pas facilement accessibles au Canada, nous avons analysé des données issues du recensement pour étudier les taux de mortalité par cause au sein de différents groupes de professions hiérarchisés par niveaux de compétence. Un échantillon de 15 % des répondants de 25 ans et plus au recensement du Canada de 1991 avait été précédemment couplé avec 16 années de données sur la mortalité (1991-2006). Notre analyse est fondée sur une cohorte de 2,3 millions de personnes âgées de 25 à 64 ans au début de l’étude, au sein de laquelle 164 332 décès ont été enregistrés au cours de la période de suivi. Les professions ont été classées conformément à la Classification nationale des professions et ont été réparties en cinq groupes de niveaux de compétence. Les taux de mortalité normalisés selon l’âge (TMNA), les rapports de taux (RT), les différences de taux (DT) et la surmortalité ont été calculés par niveau de compétence professionnelle pour différentes causes de décès. Les TMNA variaient clairement selon le niveau de compétence : ils étaient plus élevés chez les personnes occupant un poste non spécialisé (et chez celles sans emploi) et moins élevés chez celles occupant un poste professionnel. Chez les hommes, les RT toutes causes confondues étaient de 1,16, 1,40, 1,63 et 1,83 à mesure que le niveau de compétence professionnelle diminuait et en référence au groupe des professionnels. Chez les femmes, le gradient était moins prononcé : 1,23, 1,24, 1,32 et 1,53. Nous avons observé ce gradient pour la plupart des causes de décès. Les RT concernant les niveaux de compétence les plus faibles par rapport aux plus élevés étaient supérieurs à 2 pour le VIH/sida, le diabète sucré, le suicide et le cancer du col de l’utérus, ainsi que pour les causes de décès associées au tabagisme et à la consommation excessive d’alcool. Les gradients de la mortalité par niveau de compétence professionnelle étaient clairs pour la plupart des causes de décès. Ces résultats fournissent des indicateurs de référence détaillés sur la mortalité par cause qui n’étaient pas disponibles au Canada auparavant.
Profilage in silico des inhibiteurs de protéine kinases. Les protéine kinases ont été rapidement identifiées comme favorisant l’apparition de cancers, à travers leur implication dans la régulation du développement et du cycle cellulaire. Il y a une vingtaine d’années, la mise sur le marché des premiers traitements par inhibiteur de protéine kinase, ouvrait la voie vers de nouvelles solutions médicamenteuses plus ciblées contre le cancer. Depuis, nombreuses sont les données structurales et fonctionnelles acquises sur ces cibles thérapeutiques. Les techniques informatiques ont elles aussi évolué, notamment les méthodes d’apprentissage automatique. En tirant parti de la grande quantité d’informations disponibles aujourd’hui, ces méthodes devraient permettre prochainement la prédiction fine de l’interaction d’un inhibiteur donné avec chaque protéine kinase humaine et donc, à terme, la construction d’outils de profilage de leurs inhibiteurs spécifiques. Cette approche intégrative devrait aider la découverte de solutions thérapeutiques anti-cancéreuses plus efficaces et plus sûres.
DISSECTION AORTIQUE APRÈS LA PHASE AIGUË Après la phase aiguë d’une dissection aortique, il est impératif que les patients puissent être suivis sur le plan clinique et morphologique. Le traitement médical antihypertenseur doit être adapté, et les portions d’aorte disséquée doivent être surveillées par imagerie scanner, compte tenu du risque d’évolution anévrismale et de rupture secondaire qu’elles représentent. Certains facteurs prédictifs d’évolution anévrismale identifiés pourraient permettre de proposer à un sous-groupe de patients à risque une prise en charge chirurgicale d’emblée plus agressive de leur dissection aortique, au moyen de procédures endovasculaires en cours d’évaluation.
Grossesse, allaitement et traitement de l’épilepsie. La mise en place des registres prospectifs de grossesse à la fin des années 1990 a apporté des informations fiables et complémentaires en matière de tératogénicité des médicaments antiépileptiques (MAE). La polythérapie antiépileptique augmente le risque de malformations foetales de manière significative de même que certaines molécules dont, au premier plan, le valproate de sodium. L’incertitude actuelle concerne le devenir cognitif des enfants nés de mères épileptiques traitées pendant leur grossesse : la prise de valproate de sodium est significativement associée à un moins bon devenir cognitif et à un risque autistique accru mais on dispose de peu de données sur les autres antiépileptiques, même si les données préliminaires sont rassurantes. Le choix du traitement antiépileptique pendant la grossesse demeure individuel en fonction de nos connaissances actualisées et de la patiente en pesant toujours le pour et le contre entre le risque de malformation foetale et celui d’exacerbation de l’épilepsie.
Idées préconçues à propos de l’intelligence artificielle. L’intelligence artificielle a fait des progrès considérables dans la prise en charge de nombreuses tâches ou activités qui concernent un grand nombre de métiers et de secteurs d’activité. Elle fait ainsi l’objet de beaucoup de fantasmes et de crainte. Le grand public s’imagine l’intelligence artificielle comme une machine aussi intelligente qu’un humain, qui a conscience d’elle-même et qui peut faire des choix en toute autonomie. Cette représentation est pourtant très loin de la réalité. Les dispositifs existants ne sont pas près d’être dotés d’une conscience et capables de penser par eux-mêmes. Il est vrai qu’il existe de nombreux outils d’intelligence artificielle sur le marché de la santé, et l’étendue de leurs applications actuelles dans le domaine du diagnostic médical paraît impressionnante (oncologie, cardiologie, ophtalmologie, radiologie, santé mentale, détection de maladies rares…). Mais, globalement, les promesses restent encore incertaines au stade actuel. Le scénario d’une médecine sans médecins, de destructions brutales des métiers de la santé, relève aujourd’hui plus du buzz et de l’emballement médiatique que de la science. Une manière de comprendre cet emballement médiatique serait de se demander pourquoi l’intelligence artificielle et la santé « vont bien ensemble ». Quelle est la réalité de l’intelligence artificielle aujourd’hui et quelles en sont ses limites fortes ? L’objectif de cet article n’est pas d’affirmer que l’intelligence artificielle est un non-sujet, bien au contraire, mais de faire prendre conscience que l’avenir du système de santé français sera celui que l’on souhaite promouvoir demain.
La boîte à outils de l’évolution développementale ou comment les poissons cavernicoles mexicains ont perdu leurs yeux. Le poisson Astyanax mexicanus se présente sous deux formes très différentes : un morphe de rivière « normal », et un morphe cavernicole, aveugle et dépigmenté, vivant dans l’obscurité totale et permanente de grottes mexicaines. Cette espèce est en passe de devenir un modèle de choix en biologie évolutive et comparée, tant pour l’étude de l’évolution des comportements, de la physiologie ou de la morphologie, que pour la génétique moléculaire ou la génétique des populations. Je présente ici l’avancée des connaissances dans le domaine de l’évolution développementale de l’œil du morphe cavernicole. En remontant dans le temps son développement « à l’envers » depuis l’œil de la larve jusqu’au champ rétinien en fin de gastrulation, l’embryon d’Astyanax cavernicole révèle des mécanismes et processus susceptibles de contribuer aux variations évolutives entre espèces et aux variations pathologiques de la morphogenèse de la région optique.
COVID-19 : UN PARI ÉPIDÉMIOLOGIQUE PERDU ? Depuis deux ans, le monde navigue d’une vague épidémique à l’autre. De confinements en couvre-feux, les stratégies ont changé avec le temps, que ce soit sur la restriction des voyages, le port du masque, ou la vaccination. La crise sanitaire n’aura eu de cesse de nous ballotter d’un extrême à l’autre ; chaque étape mettant un peu plus à l’épreuve la résilience de notre système de santé et le crédit de ses dirigeants. Passer en revue quelques étapes clés de cette pandémie, permet d’éclaircir pourquoi la lutte contre un virus émergent nous contraint au tâtonnement et aux erreurs, qui doivent néanmoins être corrigés à l’aune des connaissances acquises. Dès lors, les changements de stratégies deviennent nécessaires même s’ils mettent à mal la confiance de la population ; une confiance qui ne peut être gardée sans une parfaite compréhension de ce contexte si particulier.
Connus depuis les années 50, les antagonistes compétitifs des récepteurs β-adrénergiques, ou β-bloquants (BB), constituent aujourd’hui une classe ample et hétérogène de médicaments avec de multiples indications cliniques. Malgré leur utilisation quotidienne, savons-nous choisir le BB le plus approprié pour chacune de ces indications ? Une meilleure connaissance des propriétés individuelles des BB (biodisponibilité, cardiosélectivité, effets vasodilatateur et métabolique) devrait permettre d’optimaliser leurs bénéfices surtout chez des patients polymorbides, fréquemment atteints d’un syndrome métabolique, d’une artériopathie périphérique ou d’un asthme/bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) supposés être des contre-indications potentielles à leur emploi.
Le traitement initial du cancer de l’ovaire consiste en une cytoréduction chirurgicale maximale, associée à une chimiothérapie adjuvante combinant les sels de platine aux taxanes. Malgré ce traitement, la survie sans récidive des patientes est restée stable ces 20 dernières années. Récemment, les avancées dans la séquence, les schémas et la voie d’administration des traitements ont permis d’optimiser leur efficacité et réduire leur toxicité. Les traitements ciblés anti-angiogéniques et récemment les inhibiteurs PARP (poly-ADP-ribose-polymérase) sont venus compléter les traitements standards et ont permis l’amélioration de la survie sans progression des patientes. Le développement de l’immunothérapie, seule ou en association avec d’autres traitements, ouvre des nouvelles perspectives pour le traitement du cancer de l’ovaire.
Psychothérapie du trouble obsessionnel-compulsif. Le trouble obsessionnel-compulsif (TOC) bénéficie de l’efficacité majeure de la psychothérapie comportementale et cognitive (TCC). L’ingrédient actif indispensable à la TCC est la technique d’exposition avec prévention de la réponse. La TCC du TOC consiste en 6 mois à 1 an de psychothérapie centrée sur des exercices quotidiens. Ceux-ci sont pratiqués environ 1 heure par jour par le patient traité en ambulatoire. Le temps de thérapie pour le thérapeute est d’environ 15 à 20 heures, au cours de séances de 30 minutes à une heure. La TCC du TOC est d’efficacité équivalente à celle des médicaments de référence, les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (IRS) : elle permet d’obtenir l’amélioration du trouble dans 50 à 70 % des cas et sa rémission chez 10 à 20 % d’entre eux. La majorité des patients reçoit à terme l’association médicaments et TCC (lorsque celle-ci est disponible), mais la stabilité/amélioration des patients qui ont bénéficié de la TCC s’avère meilleure que celle des patients seulement sous médicaments.
Comment et pourquoi faire le diagnostic d’autisme ? Le diagnostic de trouble du spectre de l’autisme peut être aujourd’hui porté avant l’âge de 3 ans. Un consensus se dégage aujourd’hui pour dire que des soins précoces sont fondamentaux pour une amélioration du pronostic comportemental. En fait, la plasticité neuronale déterminante dans les premières années de vie de tous les enfants est l’argument clé de la recherche d’un dépistage précoce. Au-delà des troubles mis en exergue, toute inquiétude des parents pour le développement, et particulièrement celui du langage et des interactions sociales, doit être considérée comme un signe d’alerte majeur et donner lieu à un examen approfondi du développement de l’enfant par le médecin assurant son suivi habituel, dans le cadre d’une consultation dédiée au repérage d’un trouble du spectre de l’autisme. Rapidement, l’enfant doit être orienté vers une équipe de seconde ligne formée au diagnostic précoce.
La plasticité phénotypique chez les insectes. Les insectes représentent 85 % des animaux. Ils se sont adaptés à de nombreux environnements et jouent un rôle majeur dans les écosystèmes. De nombreuses espèces d’insectes montrent de la plasticité phénotypique. Nous présentons ici les mécanismes impliqués dans la plasticité phénotypique chez différents insectes (les pucerons, le criquet migrateur, le papillon carte géographique, l’abeille ainsi que la plasticité nutritionnelle de la taille chez la drosophile et la plasticité des ocelles sur les ailes du papillon Bicyclus anynana). Nous décrivons également plus en détail nos travaux sur la plasticité thermique de la pigmentation chez la drosophile. Le froid induit une pigmentation abdominale plus foncée chez les femelles drosophiles. Nous avons montré que l’expression des gènes tan,yellow et Ddc, codant des enzymes de la voie de synthèse des mélanines, est modulée par la température et que c’est une conséquence, au moins en partie, de l’expression sensible à la température des gènes du locus bab qui les répriment.
Peau et grossesse. Les manifestations cutanées au cours d’une grossesse sont fréquentes et très diverses. Les modifications physiologiques sont les plus fréquentes ; ce sont en particulier les hyperpigmentations, les signes de congestion ou de prolifération vasculaire et les vergetures. Leur régression est spontanée en post-partum mais parfois incomplète. Leur éventuel traitement se fait après l’accouchement ou mieux à la fin de l’allaitement. Les dermatoses spécifiques de la grossesse incluent les dermatoses polymorphes gravidiques, l’eczéma atopique de la grossesse, la cholestase intrahépatique gravidique et la pemphigoïde gestationnelle. Devant toute dermatose eczématiforme ou urticarienne prurigineuse il faut éliminer une pemphigoïde gestationnelle, dermatose auto-immune rare, en réalisant une biopsie avec immunofluorescence directe ou un Elisa BP 180-NC16A. Devant un prurit généralisé, un dosage des sels biliaires sériques est nécessaire afin d’éliminer une cholestase intra-hépatique.
Pelade. La pelade est une pathologie fréquente auto-immune médiée par les lymphocytes T affectant les cheveux, les poils, les ongles. Elle est à l’origine d’une alopécie non cicatricielle, le plus souvent en plaques, mais peut atteindre l’ensemble de la chevelure et éventuellement toute la pilosité corporelle. Apparaissant sur un terrain prédisposé, elle évolue de manière variable et souvent imprévisible tout au long de la vie, par épisodes dont les causes déclenchantes ne sont pas connues. Son retentissement chez la personne qui en est affectée et ses proches est souvent important. La prise en charge du patient prend en compte sa demande personnelle, après lui avoir exposé les données connues sur la maladie et ses traitements. Des progrès sensibles dans les connaissances physiopathologiques et les voies thérapeutiques apparaissent depuis quelques années.
La qualité de la prise en charge et la sécurité des patients sont influencées par le degré de bien-être du médecin. Deux types d’approche permettent d’augmenter la satisfaction professionnelle et diminuer le risque d’épuisement ou burnout. La première vise l’amélioration des capacités individuelles de gestion du stress, de résilience et de communication par des mesures comme le mindfulness (pleine conscience) et les groupes de parole. La seconde approche est axée sur l’amélioration des conditions de travail, notamment par une réorganisation des horaires, une optimisation des méthodes de travail et la promotion d’un esprit d’équipe. Les bénéfices sont supérieurs en combinant ces deux types d’approche.
Les auteurs rapportent le cas d’une patiente de 65 ans admise pour un syndrome de Demons-Meigs caractérisé par une dyspnée sur épanchement pleural transsudatif, une masse ovarienne unilatérale volumineuse et de l’ascite. La résection complète de la masse tumorale permettra le diagnostic de tumeur de Brenner de l’ovaire droit et sera soldée par la disparition de tout signe clinique et, a priori, la guérison de la patiente. La tumeur de Brenner est une affection ovarienne rare et généralement bénigne. Les signes cliniques sont généralement peu spécifiques : douleurs ou pesanteurs pelviennes, métrorragies ou encore une irrégularité du cycle menstruel peuvent être observées. La tumeur de Brenner peut, exceptionnellement, s’inscrire dans un syndrome de Demons-Meigs. Ce syndrome, associant une ou plusieurs tumeurs bénignes de l’appareil génital féminin à un épanchement pleural et péritonéal, peut donner un tableau clinique plus riche, mais aussi plus alarmant. Le pronostic, avec la régression de la symptomatologie, est cependant excellent après exérèse chirurgicale de la tumeur.
Le diagnostic de syndrome coronarien aigu avec sus-décalage du segment ST (ST-Elevation Myocardial Infarction (STEMI)) est basé sur une clinique évocatrice d’une ischémie myocardique et des critères ECG précis. Le STEMI est le reflet d’une (sub)occlusion aiguë d’une artère coronaire engendrant une ischémie transmurale, nécessitant une coronarographie avec un geste de revascularisation en urgence. Certains auteurs considèrent les critères ECG actuels du STEMI comme étant trop restrictifs : jusqu’à 30 % des patients ne remplissant pas ces critères présenteraient une sténose coronarienne critique ou une occlusion coronarienne aiguë. Des aspects électrocardiographiques atypiques, dits « équivalents STEMI », peuvent être mis en évidence dans certains cas et justifient une prise en charge cardiologique rapide. Nous présentons une revue pragmatique de cinq équivalents STEMI.
En 2020, nous avons observé des cas de cancers de la peau négligés en raison de la pandémie de Covid-19. Mais quel est l’impact réel de la pandémie sur la détection des cancers de la peau en termes de santé publique ? Est-il aussi grand que celui d’une prise en charge retardée d’un infarctus du myocarde ? Pour répondre à cette question, nous avons confronté des approches théorique, probabilistique et scientifique. Ces analyses nous permettent de conclure que l’impact global a été heureusement faible. Elles permettent de tirer les grandes lignes directives qui sont à tenir dans le domaine de la prise en charge des cancers cutanés en temps de pandémie.
"Rôle de la vaccination dans la lutte collective contre les maladies infectieuses animales Le rôle de la vaccination dans la lutte collective contre les maladies infectieuses des animaux dépend des objectifs retenus en fonction de leur impact sur la santé humaine et/ou sur la santé animale et la production, de leur prévalence et leurs caractéristiques épidémiologiques. En association avec les mesures sanitaires (biosécurité), la vaccination systématique, lorsque des vaccins sont disponibles, est souvent la première étape indispensable pour contrôler les maladies et réduire leur impact à un niveau acceptable, notamment en situation de prévalence élevée. Mais la vaccination est souvent insuffisante pour permettre l’élimination des agents infectieux. Or, pour les maladies animales les plus importantes, l’éradication est un objectif souvent recherché pour obtenir un statut indemne. Lorsque la prévalence est devenue très faible, il est alors préférable d’interdire la vaccination et d’adopter des mesures uniquement fondées sur le dépistage et l’élimination des animaux infectés. Une fois l’éradication atteinte, la vaccination d’urgence peut être encore mise en oeuvre pour prévenir ou contenir la propagation de l’infection en zone indemne."
Les troubles non moteurs de la maladie de parkinson et leur prise en charge. Les signes non moteurs de la maladie de Parkinson sont souvent les premiers à se manifester, avant même que le diagnostic soit porté. Ils sont très divers : troubles psychiques comme les symptômes anxio-dépressifs ou comportementaux, dysautonomie, douleurs, troubles de l’olfaction, de la vision ou du sommeil. Ils sont parfois être spectaculaires et déconcertants comme c’est le cas des fluctuations non motrices. Dans tous les cas, ils contribuent à l’altération de la qualité de vie des malades. Ils doivent donc être recherchés systématiquement en consultation spécialisée et corrigés quand cela est possible.
La grossesse hétérotopique est une entité rare, son développement jusqu'à terme est exceptionnel. Nous rapportons un cas de découverte fortuite chez une patiente de 26 ans, reçue pour douleurs abdomino-pelviennes sur grossesse présumée gémellaire de 33 SA. Aucune échographie obstétricale n'avait été réalisée avant son admission. Deux échographies tardives ont objectivé une grossesse gémellaire intra utérine avec hydramnios. Une césarienne à 36 semaines indiquée pour grossesse gémellaire avec hydramnios et anémie sévère a été réalisée au cours de laquelle nous avons découvert une grossesse intra-utérine et une grossesse abdominale avec insertion du placenta au niveau du ligament large gauche avec adhérence sur l'annexe gauche, l'épiploon et les anses grêles.Les nouveaunés étaient bien portant. J1 intra utérin avait un poids de 2650 g et J2 abdominal de 2000g. Les suites ont été simples.
La paralysie périodique thyrotoxique (PPT) est une maladie affectant généralement les hommes d’origine asiatique entre 20 et 50 ans. Elle est secondaire à des mutations génétiques de certains canaux ioniques permettant le transport du sodium et du potassium. Elle se caractérise par la survenue d’accès récurrents et brutaux de parésie/paralysie flasque, sans atteinte sensitive, dans un contexte d’hyperthyroïdie. Les crises touchent préférentiellement les muscles proximaux et sont très souvent associées à une hypokaliémie parfois sévère. Cette maladie n’a toutefois que rarement des répercussions graves, sauf en cas de faiblesse extrême des muscles respiratoires ou d’arythmie cardiaque induite par l’hypokaliémie. Le traitement des troubles ioniques, suivi de la correction de l’hyperthyroïdie, conduit à la disparition complète des symptômes.
Quels recours en cas de repérage d’un sujet précaire ? Les personnes en situation de précarité ont des besoins multiples et complexes. Leur prise en charge doit être globale, elle nécessite la coordination de différents acteurs médicaux et sociaux travaillant en multidisciplinarité et en complémentarité. Repérer les structures disponibles et leurs modalités d’accès est la première étape pour le professionnel de santé qui reçoit une personne vulnérable ou démunie : elles peuvent être médicales, sociales ou associatives. Les sites institutionnels de l’Agence régionale de santé, des départements et des collectivités locales recensent une partie de ces structures.
L’encéphalite limbique paranéoplasique est une maladie rare. Elle est causée par la présence d’auto-anticorps créant une réaction inflammatoire du parenchyme cérébral prédominant au niveau du lobe méso-temporal et dans d’autres parties du système limbique. Sa présence impose la recherche d’une tumeur sous-jacente. Le traitement du syndrome paranéoplasique comprend des immunosuppresseurs en plus du traitement de la tumeur sous-jacente. Cependant, la prise en charge de cette pathologie n’est pas encore bien codifiée.
Définir les limites du maintien à domicile d’une personne âgée est rarement simple. Lorsque la situation paraît précaire, la réflexion qui prépare la décision des professionnels de soutenir ou pas un patient dans son projet de rester à domicile doit se baser sur une approche structurée et la récolte d’informations si possible objectives. Il faut aborder systématiquement les besoins en soutien découlant des problèmes médicaux, de l’état fonctionnel, cognitif, affectif et nutritionnel, ainsi que la mobilité, les ressources sociales, spirituelles et financières mobilisables par le patient, son entourage et/ou les professionnels. Une fois l’étendue du décalage entre besoins et ressources déterminée, des scénarios peuvent être élaborés, priorisés, puis discutés avec le patient et, le cas échéant, son entourage afin d’aboutir à une décision.
Identifier les prédicteurs de l'accouchement par césarienne à l'Hôpital Général de Kinkanda. Etude transversale analytique réalisée du 01 janvier au 31 décembre 2012, auprès de parturientes ayant accouché à la maternité de l'Hôpital Général de Kinkanda. Les variables prédictives de l'accouchement par césarienne ont été mises en évidence à l'aide d'une régression logistique binaire. Une hauteur utérine d'au moins 33 cm au déclenchement du travail (ORA : 3,93 IC95% : 2,04 – 7,59 ; p 95% :1,06 – 4,15 ; p= 0,033), la non appartenance de la parturiente à la zone de santé (ORA : 4,26 IC95% : 2,16 – 8,42 ; p 95% : 2,3 – 26,44 ; p< 0,001) ont été identifiés comme des facteurs prédictifs de l'accouchement par césarienne. La primiparité, la hauteur utérine d'au moins 33 cm, l'appartenance à une autre zone de santé que celle de l'Hôpital Général de Kinkanda et la macrosomie fœtale sont les principaux prédicteurs de la césarienne au cours de l'année 2012 à l'Hôpital Général de Référence de Kinkanda.
La gale. La gale est une maladie parasitaire de la peau, spécifique de l’homme, due à un acarien microscopique, Sarcoptes scabiei variété hominis. Il s’agit d’une maladie contagieuse fréquente, possiblement en recrudescence, qui reste un problème important de santé publique dans le monde. La gale est souvent considérée comme une maladie bénigne, mais sa morbidité est méconnue et probablement sous-estimée, surtout dans les pays tropicaux. La morbidité est surtout liée aux infections bactériennes associées. La gale se transmet d’un sujet parasité à un autre par contact direct et prolongé « peau contre peau ». Plus rarement, elle peut se transmettre par contact indirect, avec du linge contaminé, par exemple. Les principaux facteurs de risque de transmission sont les contacts rapprochés, la cohabitation d’un nombre important de personnes dans un espace restreint (famille, collectivités) mais aussi lors de soins (toilettes, soins infirmiers) dans les institutions médicalisées. La prise en charge de la gale peut être contraignante et requiert du temps de consultation, la bonne compréhension et l’observance des patients étant primordiales pour la réussite du traitement. L’arsenal thérapeutique comporte surtout des molécules à usage topique. L’ivermectine est le seul médicament utilisable par voie orale disponible. Aucun des traitements actuellement sur le marché n’a d’activité ovicide suffisante, ce qui implique de proposer systématiquement deux applications/doses pour le patient mais aussi pour les sujets contacts.
Des recherches ont mis en évidence une diminution du nombre de visites à l’urgence par des enfants pendant la pandémie de SRAS en 2003. Nous avons fait enquête afin de déterminer s’il en avait été de même pour les visites à l’urgence en raison de blessures pendant la pandémie de COVID-19. Nous avons examiné les données du Système canadien hospitalier d’information et de recherche en prévention des traumatismes (SCHIRPT) afin d’obtenir de l’information sur les visites liées à des blessures au service des urgences de l’Hôpital de Montréal pour enfants, un centre de traumatologie pédiatrique désigné par la province, au cours des 28 dernières années. Nous avons comparé les données correspondant à une période de deux mois pendant le confinement en raison de la COVID-19 (du 16 mars au 15 mai) avec celles de la même période pour les années précédentes (de 1993 à 2019), afin de déterminer si la diminution du nombre de visites à l’urgence en 2020 était sans précédent (c.-à-d. qu’aucune diminution semblable ne s’était jamais produite). Différents facteurs ont été inclus dans cette comparaison, soit les groupes d’âge, la nature des blessures, les mécanismes de blessure et la gravité. La diminution observée en 2020 était sans précédent pour tous les groupes d’âge examinés selon les données compilées entre 1993 et 2019. Comparativement à la moyenne obtenue pour la période entre 2015 et 2019, la diminution la plus faible s’est produite chez les enfants de 2 à 5 ans (baisse de 35 %) alors que la plus forte a eu lieu chez les enfants âgés de 12 à 17 ans (83 %). Les blessures liées aux collisions de véhicules automobiles et aux sports ont pratiquement disparu pendant le confinement lié à la COVID-19. Fait étonnant, pendant le confinement, plus d’enfants entre 6 et 17 ans se sont présentés à l’urgence avec des blessures moins urgentes que les années précédentes. Comme dans le cas du SRAS en 2003, la COVID-19 a eu un effet dissuasif sur les visites aux urgences pédiatriques. Le confinement, en particulier, a eu une incidence profonde sur les visites associées aux blessures. La période de déconfinement fera l’objet d’une surveillance afin de déterminer les répercussions, tant à court qu’à long terme.
Fournir aux médecins de première ligne une approche relative aux préoccupations de sécurité au volant lorsque les personnes âgées présentent des troubles de mémoire. SOURCES D’INFORMATION: L’approche est fondée sur un programme de formation agréé des cliniques de la mémoire, élaboré par la clinique de la mémoire du Centre for Family Medicine. L’un des aspects les plus difficiles des soins aux personnes atteintes de démence est l’évaluation de la sécurité au volant. Les conducteurs atteints de démence présentent un risque plus élevé de collisions, quoique de nombreux conducteurs dont l’atteinte est légère soient aptes à conduire pendant encore plusieurs années. Puisque l’aptitude à conduire dépend de multiples compétences cognitives et fonctionnelles, de nombreux facteurs entrent en jeu lorsque les cliniciens déterminent si les sujets de préoccupation en matière de cognition se répercutent sur l’aptitude à conduire. Les observations spécifiques tirées de l’anamnèse corroborée et des tests cognitifs effectués en cabinet pourraient aider le médecin à décider s’il doit recommander le patient à un examen pratique complet et aviser les autorités provinciales du transport, conformément aux exigences en matière de déclarations. La communication doit être axée sur le patient et menée avec tact. Les médecins de première ligne doivent tenir compte de plusieurs facteurs lorsqu’ils déterminent si les sujets de leurs préoccupations en matière de cognition pourraient se répercuter sur l’aptitude des conducteurs âgés à prendre le volant.
Le thème du Congrès 2017 de l'Association canadienne des ergothérapeutes a suscité des réflexions sur les différentes manières d'orienter l'avenir de notre profession. But. Ce discours commémoratif Muriel Driver examine comment nous pourrions façonner l'avenir de l'ergothérapie afin qu'elle devienne plus importante, plus pertinente et plus avantageuse pour la société. Questions clés. Comme la participation occupationnelle est essentielle au bien-être humain et comme le bien-être fait partie intégrante des droits de la personne, l'ergothérapie pourrait promouvoir le droit de toute personne de participer à des occupations qui contribuent positivement à son propre bien-être et à celui de sa communauté. Conséquences. L'importance de l'ergothérapie pour la société sera manifeste lorsque nous nous concentrerons sans ambiguïté sur le bien-être, lorsque nous déploierons nos efforts au-delà de l'amélioration des capacités des individus dont la vie est déjà touchée par la maladie, les blessures ou les handicaps et lorsque nous aborderons les différents moyens d'atteindre le bien-être par la participation occupationnelle de toutes les personnes dont les possibilités-les occasions de faire ce que leurs capacités leur permettent de faire-sont contraintes de manière inéquitable.
L’objectif de cet article est de passer en revue les principaux dispositifs de gestion des voies aériennes à disposition du médecin d’urgence. Le risque d’intubation difficile étant majoré dans les conditions d’intervention préhospitalière, le médecin d’urgence doit connaître les alternatives à l’intubation trachéale par laryngoscopie directe telles que les dispositifs supraglottiques, les vidéolaryngoscopes et la cricothyroïdotomie. Ces différentes techniques et dispositifs doivent être intégrés dans une stratégie de gestion des voies aériennes supérieures. Nous proposons un algorithme adapté pour le préhospitalier inspiré de celui de la Fondation latine des voies aériennes (FLAVA).
Des années 1860 jusqu’à la Première Guerre mondiale, la Suisse était connue pour son « féminisme médical » et attirait des femmes qui venaient du monde entier pour y étudier la médecine. En 1906, toutes les facultés de médecine helvétiques avaient dépassé la parité et la Suisse comptait même plus d’étudiantes inscrites en médecine que l’intégralité de tout le reste de l’Europe ou des États-Unis. Tirant parti des résultats d’une enquête historique exploratoire sur les premières femmes médecins helvétiques, cet article revient sur cette histoire méconnue de la féminisation pionnière des facultés de médecine suisses et sur son impact sur l’innovation médicale.
La majorité des cancers pulmonaires non à petites cellules se présentent à un stade avancé. Une faible proportion des adénocarcinomes et des cancers épidermoïdes des non-fumeurs est porteur d’(une) anomalie(s) génétique (s) et moléculaire(s) dont dépend leur survie. Depuis une quinzaine d’années, les anomalies de l’«Epidermal Growth Factor Receptor» (EGFR), «Anaplastic Lymphoma Kinase» (ALK) et Repressor Of Silencing1 (ROS1) sont connues et ciblées par des inhibiteurs efficaces. De nouvelles générations permettent actuellement d’augmenter leur efficacité thérapeutique pour une toxicité globalement moindre. De nouvelles anomalies («Kirsten Rat Sarcoma», «Rearranged during Transfection», MET, «NeuroTrophic Receptor tyrosine kinase») sont, elles aussi, à présent ciblées de manière efficace. La recherche des anomalies moléculaires dans ces sous-types histologiques est devenue incontournable car elle modifie fondamentalement la prise en charge thérapeutique et le pronostic d’une proportion grandissante de patients.
Enrichissement des essais cliniques par simulations numériques - L’exemple des prothèses orthopédiques1. Les fabricants de dispositifs médicaux doivent démontrer, bien souvent au moyen d’essais cliniques, la sécurité, la performance et les avantages cliniques de leurs produits. Pour pallier les limitations des essais cliniques traditionnels, tout en satisfaisant des exigences réglementaires devenues plus strictes, des données supplémentaires peuvent être acquises par le biais de simulations informatiques. Dans cette revue, l’utilisation de la simulation sera mise en perspective afin d’expliquer comment, à partir de l’exemple de l’industrie des prothèses orthopédiques, il est désormais techniquement possible de modéliser des populations virtuelles de patients. Nous décrivons ainsi les multiples avantages de cette approche de recherche translationnelle, ainsi que les défis qui restent à relever.
On ne connaît pas encore avec certitude l’innocuité et l’efficacité du plasma de convalescent comme traitement de la forme grave de la maladie à coronavirus 2019 (COVID-2019). Afin d’appuyer la conception de lignes directrices sur la prise en charge de la COVID-19, nous avons effectué une revue systématique et une méta-analyse sur l’utilisation du plasma de convalescent pour le traitement de cette maladie et d’autres formes graves d’infections respiratoires virales. MÉTHODES: En mars 2020, nous avons effectué des recherches dans des bases de données biomédicales internationales et chinoises, des registres d’essais cliniques et des sources prépubliées afin de recenser des essais randomisés et contrôlés (ERC) et des études non randomisées comparant les issues de patients ayant reçu du plasma de convalescent à celles de patients n’en ayant pas reçu. Ont été inclus les patients ayant une infection aiguë attribuable à un coronavirus, au virus de l’influenza ou au virus Ebola. Nous avons également réalisé une méta-analyse à l’aide d’un modèle à effets aléatoires et évalué la qualité des données probantes au moyen de l’approche GRADE (Grading of Recommendations Assessment, Development, and Evaluation). RÉSULTATS: Sur les 1099 études uniques initialement repérées, 6 étaient admissibles, et aucune d’entre elles ne portait sur des patients atteints de la COVID-19. Une étude non randomisée (n = 40) sur l’administration de plasma de convalescent à des patients atteints du coronavirus du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV) a fourni des données peu concluantes sur le taux de mortalité (risque relatif [RR] 0,10; intervalle de confiance [IC] de 95 % 0,01 à 1,70). Des estimations regroupées provenant de 4 ERC sur l’influenza (n = 572) n’ont pas montré d’effet manifeste sur le taux de mortalité (4 ERC; RR 0,94; IC de 95 % 0,49 à 1,81), le rétablissement complet (2 ERC; rapports de cotes [RC] 1,04; IC de 95 % 0,69 à 1,64) et la durée d’hospitalisation (3 ERC; différence moyenne [DM] −1,62; IC de 95 % −3,82 à 0,58 jours). La qualité des données était très faible pour tous les paramètres relatifs à l’efficacité. Dans les ERC sur l’influenza, aucun ou peu d’événements indésirables graves ont été associés au plasma de convalescent (RR 0,85; IC de 95 % 0,56 à 1,29; données de faible qualité). INTERPRÉTATION: Les études portant sur des formes graves d’infections respiratoires virales autres que la COVID-19 ont fourni des données indirectes de très faible qualité semblant indiquer que le plasma de convalescent n’offre aucun bénéfice ou offre des bénéfices minimes pour le traitement de la COVID-19, de même que des données de faible qualité montrant qu’il n’entraîne pas d’événements indésirables graves.
Les statines sont les hypocholestérolémiants les plus prescrits dans la prévention cardiovasculaire (CV). Certains essais cliniques randomisés ont révélé un risque accru de diabète de type 2 (DT2) sous statines. Ces constatations ont été confirmées par des études génétiques de randomisation mendélienne et par les données observationnelles. Les mécanismes moléculaires en cause ne sont pas clairement élucidés. Le risque de DT2 est surtout accru avec les fortes doses de statines et chez les sujets à risque de DT2 (prédiabète, syndrome métabolique). Le bénéfice CV des statines reste très supérieur au risque de diabète et la prescription de statines chez les sujets à haut risque CV ne doit pas être remise en cause. Une surveillance glycémique et l’adaptation de mesures hygiéno-diététiques sont recommandées chez les sujets à risque.
Le vieillissement - Une histoire de dommages de l’ADN, d’enveloppe nucléaire altérée et d’inflammation ? Le vieillissement est associé à une accumulation de cellules sénescentes produisant un environnement cellulaire inflammatoire qui pourrait expliquer différentes maladies liées à l’âge. Diverses situations menant à la sénescence sont liées à la présence de dommages de l’ADN. De plus, de nombreux syndromes progéroïdes sont associés à une instabilité du génome ou de la structure nucléaire. Nous discuterons du lien étroit existant entre l’altération des lamines, composants de l’enveloppe nucléaire, et le vieillissement cellulaire. Nous verrons que l’altération de l’enveloppe nucléaire, comme celle observée dans la Progéria, est aussi associée à des défauts de réparation de l’ADN, à une persistance de dommages de l’ADN et à un phénotype inflammatoire.
Les troubles des conduites alimentaires (TCA) de type accès ­hyperphagiques sont associés à l’obésité et sont présents sous leurs formes complètes ou partielles chez près d’un quart des adolescents en excès de poids. Un dépistage systématique doit être effectué dans cette population lorsqu’elle consulte, afin de permettre une prise en charge optimale. Un outil de dépistage nommé ADO-BEDs a été spécifiquement développé pour ces ­adolescents. Utile pour guider la consultation, il permet au ­soignant d’aborder le trouble et d’adresser le patient pour une évaluation spécialisée en cas de suspicion de TCA. Viser une ­augmentation de l’insatisfaction corporelle ou faire des commentaires négatifs portant sur le physique de l’adolescent ne sont pas une aide à la motivation, mais augmentent le risque de TCA et devraient être évités en consultation.
Des pistes de réflexion pour la recherche sur l’endométriose en France. L’endométriose est une maladie chronique dans laquelle des lésions ressemblant à du tissu endométrial se retrouvent hors de l’utérus, principalement dans la cavité abdomino-pelvienne. Cette maladie pourrait toucher 10 % des femmes en âge de procréer. Elle est à l’origine d’une importante altération de la qualité de vie et d’un coût majeur pour le système de santé. Peu d’équipes de recherche sont mobilisées sur ce sujet, et la physiopathologie de la maladie reste mal comprise. Nous proposons dans cet article des pistes de réflexion pour la recherche sur l’endométriose en France, fondées notamment sur la mobilisation de communautés scientifiques connexes (notamment celles impliquées dans la recherche sur le cancer, la biologie du développement, l’épigénétique, les neurosciences).
La consommation d’acide folique pendant la période périconcep- tionnelle réduit considérablement le risque d’anomalie du tube neural. Il est difficile d’atteindre un taux optimal de folate à partir du seul régime alimentaire, malgré l’enrichissement de la farine, surtout que la consommation de ce produit diminue légèrement au Canada. Les effets délétères possibles des suppléments de folate ont suscité sporadiquement des inquiétudes, y compris le camouflage des symptômes de carence en vitamine B12 et une association avec le cancer, surtout colorectal. Ces deux inquiétudes ont été réfutées. La Société canadienne de pédiatrie appuie les mesures suivantes pour accroître la consommation de folate chez les femmes défavorisées en âge de procréer : encourager la consommation d’aliments riches en folate, comme les légumes-feuilles, accroître le taux d’enrichissement des aliments en folate, prendre un supplément contenant du folate et de la vitamine B12 et distribuer gratuitement des suppléments de folate. Ces recommandations concordent avec celles de la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada.
Une récente enquête menée en Suisse romande a montré qu’environ la moitié seulement des médecins de premier recours (MPR) romands avaient un médecin traitant. De plus, 37 % des MPR ont déclaré avoir renoncé à consulter un médecin pour un problème de santé durant l’année écoulée. Enfin, ils étaient aussi 29 % à avoir choisi de continuer à travailler tout en étant malades. La littérature évoque divers facteurs pouvant expliquer ou du moins contribuer à ces comportements, qu’il s’agisse de facteurs systémiques (principalement la charge de travail) ou individuels (déni, peur du jugement de la société et des pairs ou culture de la toute-puissance). Des voies d’amélioration, pour traiter cette problématique souvent méconnue, sont non seulement possibles, mais certainement nécessaires pour le bien de nos médecins et la qualité des soins délivrés aux patients.
La lésion obstétricale du sphincter anal (LOSA) survient lors d’un accouchement vaginal. Ses conséquences potentielles sont l’incontinence anale et/ou fécale, les troubles sexuels et les douleurs périnéales, qui peuvent être aggravés par de futures grossesses et accouchements. Un des enjeux après LOSA est l’évaluation de la fonction anorectale dans le but de discuter les modalités d’accouchement lors de(s) prochaine(s) grossesse(s). Elle comprend une évaluation clinique et paraclinique spécialisée, incluant l’échographie et/ou la manométrie. Cette évaluation personnalisée pour chaque patiente avec antécédent de lésion sphinctérienne permet une discussion circonstanciée pour décider de la voie d’accouchement de manière éclairée.
Patient-expert : l’histoire d’un mouvement social. La notion de patient-expert est apparue dans les années 1980 dans la culture anglosaxonne. À l’origine liée à l’activisme, aux mouvements sociaux et aux associations de lutte contre le sida, cette notion a donné lieu à de multiples déclinaisons comme le patient-ressource, le pair-usager ou pair-médiateur, le patient-intervenant. Malgré les débats sur la notion de patient-expert, l’expertise d’expérience des malades chroniques donne lieu à une reconnaissance, et le malade est devenu un acteur incontournable dans les instances de décisions en santé.
Le sevrage constitue une phase à haut risque dans la vie des nourrissons dans le monde , car mal conduit, le sevrage hisse la malnutrition protéino énergétique au rang des problèmes cruciaux de santé chez les nourrissons. Le but est d'évaluer les connaissances et les pratiques des mères concernant la conduite du sevrage alimentaire de leurs enfants âgés de 6 à 18 mois. Nous avons réalisé une enquête transversale descriptive à l'hôpital général de Marcory à Abidjan-CI sur un échantillon de 100 couples mères enfants venus consulter. Il ressort de cette enquête que. Les mères sont jeunes puisque 94% des mères avaient moins de 35 ans.88% des mères étaient d'un niveau socio économique bas. Les interdits alimentaires restaient encore un réel obstacle à une meilleure pratique du sevrage. La grande majorité des mamans (74%) méconnaissent la notion de sevrage et 40 % d'entre elles ne disposaient d'aucune information. Le sevrage alimentaire n'était pas conventionnel avec un sevrage précoce d'1 à 6 mois dans 38% des cas et un sevrage tardif (30%) au delà de 13 mois. Il faut mettre en place un programme axé sur la conduite adéquate du sevrage des nourrissons pour améliorer les connaissances et pratiques des mères.