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Les amplificateurs opérationnels (aussi dénommé ampli-op ou ampli op, AO, AOP, ALI, AIL ou encore CIL) ont été initialement conçus pour effectuer des opérations mathématiques en utilisant la tension comme image d’une autre grandeur. C’est le concept de base des calculateurs analogiques dans lesquels les amplificateurs opérationnels sont utilisés pour modéliser les opérations mathématiques de base (addition, soustraction, intégration, dérivation...). Cependant, un amplificateur opérationnel idéal est extrêmement souple d’utilisation et peut effectuer bien d’autres applications que les opérations mathématiques de base,,,. En pratique, les amplificateurs opérationnels sont constitués de transistors, tubes électroniques ou de n’importe quels autres composants amplificateurs et ils sont implémentés dans des circuits discrets ou intégrés.
Les amplificateurs opérationnels ont été initialement développés à l’ère des tubes électroniques, ils étaient alors utilisés dans les calculateurs analogiques. Actuellement, les amplificateurs opérationnels sont disponibles sous forme de circuits intégrés, bien que des versions sous forme de composants discrets soient utilisés pour des applications spécifiques.
Les amplificateurs opérationnels sont disponibles sous des formats, brochages, et niveaux de tensions d’alimentation standardisés. Avec quelques composants externes, ils peuvent réaliser une grande variété de fonctionnalités utiles en traitement du signal. La plupart des AOP standard ne coûtent que quelques dizaines de centimes d’euros, mais un AOP discret ou intégré avec des caractéristiques non standard et de faible volume de production peut coûter plus de 100 euros pièce.
Les principaux fabricants d’amplificateurs opérationnels sont : Analog Devices, Linear Technology, Maxim, National Semiconductor, STMicroelectronics et Texas Instruments.
Les amplificateurs d’instrumentation
Un amplificateur d’instrumentation est un dispositif électronique destiné au traitement de faibles signaux électriques. L’application typique est le traitement de signaux issus de capteurs de mesure. Son fonctionnement est basé sur le principe de l’amplification différentielle.
L’amplificateur d’instrumentation est généralement réalisé à partir d’un ou de plusieurs amplificateurs opérationnels, de telle manière qu’il améliore leurs caractéristiques intrinsèques : offset, dérive, bruit d’amplification, gain en boucle ouverte, taux de réjection du mode commun, impédance d’entrée.
Le gain idéal en mode commun de l’amplificateur d’instrumentation est minimisé.
Dans le circuit ci-contre, le gain en mode commun est causé par les différences de valeur entre les résistances portant le même nom et le gain en mode commun non nul des deux AOP d’entrées. La réalisation de résistances appairées en valeur est la principale contrainte de fabrication des circuits d’instrumentation.
Les amplificateurs d’instrumentation peuvent être réalisés avec plusieurs AOP et des résistances de précision, mais ils sont aussi disponibles sous forme de circuits intégrés dans les catalogues de plusieurs fabricants (dont Texas Instruments, Analog Devices, et Linear Technology). Un amplificateur d’instrumentation intégré contient généralement des résistances dont les valeurs ont été ajustées avec précision à l’aide d’un laser, et offre donc un excellent taux de réjection du mode commun.
Les amplificateurs programmables
Un amplificateur programmable désigne un amplificateur conçu pour que son gain soit programmable à distance, généralement via une liaison filaire (RS, GPIB ou autre), à la différence des amplificateurs classiques nécessitant un réglage manuel via une molette par exemple.
Notes et références
Notes
Références
Bibliographie
En français
Michel Girard, Amplificateurs de puissance, Ediscience International, 1993, 435 p. (ISBN 2-84074-041-9 et 978-2840740414)
Michel Girard, Amplificateurs de puissance, Paris, McGraw-Hill, coll. « Électronique analogique », 1988, 434 p. (ISBN 978-2-704-21180-7, OCLC 19496846).
Paul Horowitz et Winfield Hill, Traité de l’électronique analogique et numériquetitre original=The Art of Electronicsvolume=1, Techniques analogiques, Publitronic, 1996 (ISBN 2-86661-070-9).
Tran Tien Lang, Électronique analogique des circuits intégrés, Masson, 1997 (ISBN 2-225-85306-1).
Jean Hiraga, Initiation aux amplis à tubes, Dunod, 1998 (ISBN 2-10-005269-1).
Albert Paul Malvino et David J. Bates, Principes d’électronique [« Electronic principles »], Dunod, 2002, 6e éd. (ISBN 2-10-005810-X).En anglais
(en) Ron Mancini, Op Amps for Everyone, Newnes, 2003 (ISBN 0-7506-7701-5 et 978-0750677011)
(en) Walt Jung, Op Amp Applications Handbook, Newnes, 2004 (ISBN 0-7506-7844-5 et 978-0750678445)
(en) Douglas Self, Audio Power Amplifier Design Handbook, Newnes, 2006 (ISBN 0-7506-8072-5).
(en) Albert Paul Malvino et David J. Bates, Electronic principles, McGraw-Hill Science, 2006, 7e éd. (ISBN 0-07-322277-1 et 0071108467).Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
(en) Conversion : distortion factor to distortion attenuation and THD
(en) [PDF] An alternate topology called the grounded bridge amplifier
(en) [PDF] Reinventing the power amplifier
(en) Tons of Tones !! : Site explaining non linear distortion stages in Amplifier Models
(en) [PDF] International Rectifier application note 1071 : Class D Audio Amplifier Basics
(en) [PDF] National semiconductors application note A : The Monolithic Operational Amplifier: A Tutorial Study
(en) [PDF] Texas Instruments white paper SLOA011 : Understanding Operational Amplifier Specifications
(en) [PDF] Texas Instruments application report slva043a : Noise Analysis in Operational Amplifier Circuits
(en) [PDF] National semiconductors application note 20 : An Applications Guide for Op Amps
(en) [PDF] National semiconductors application note 30 : Log Converters
(en) [PDF] Analog Devices technical article : A Practical Review of Common Mode and Instrumentation Amplifiers.
Portail de l'électricité et de l'électronique
Les principaux fabricants d’amplificateurs opérationnels sont : Analog Devices, Linear Technology, Maxim, National Semiconductor, STMicroelectronics et Texas Instruments.
Un amplificateur d’instrumentation est un dispositif électronique destiné au traitement de faibles signaux électriques. L’application typique est le traitement de signaux issus de capteurs de mesure. Son fonctionnement est basé sur le principe de l’amplification différentielle.
L’amplificateur d’instrumentation est généralement réalisé à partir d’un ou de plusieurs amplificateurs opérationnels, de telle manière qu’il améliore leurs caractéristiques intrinsèques : offset, dérive, bruit d’amplification, gain en boucle ouverte, taux de réjection du mode commun, impédance d’entrée.
Le gain idéal en mode commun de l’amplificateur d’instrumentation est minimisé.
Dans le circuit ci-contre, le gain en mode commun est causé par les différences de valeur entre les résistances portant le même nom et le gain en mode commun non nul des deux AOP d’entrées. La réalisation de résistances appairées en valeur est la principale contrainte de fabrication des circuits d’instrumentation.
Les amplificateurs d’instrumentation peuvent être réalisés avec plusieurs AOP et des résistances de précision, mais ils sont aussi disponibles sous forme de circuits intégrés dans les catalogues de plusieurs fabricants (dont Texas Instruments, Analog Devices, et Linear Technology). Un amplificateur d’instrumentation intégré contient généralement des résistances dont les valeurs ont été ajustées avec précision à l’aide d’un laser, et offre donc un excellent taux de réjection du mode commun.
Un amplificateur programmable désigne un amplificateur conçu pour que son gain soit programmable à distance, généralement via une liaison filaire (RS, GPIB ou autre), à la différence des amplificateurs classiques nécessitant un réglage manuel via une molette par exemple.
Le Racing Club de France Football abrégé en Racing CFF, couramment surnommé « Racing » et autrefois appelé « Racing Club de Paris», est un club fondé à Paris en 1896, en tant que section football du Racing Club de France, un club omnisports parisien créé le 20 avril 1882 et basé à Colombes dans le département des Hauts-de-Seine (92) au nord-ouest de la capitale.
Le Racing connaît de nombreuses identités au cours de son histoire et deux périodes de professionnalisme. La première, la plus longue, de 1932 à 1966, sous le nom de Racing Club de Paris, le voit compter parmi les principaux clubs du championnat de France, grâce à des joueurs de renom et un jeu spectaculaire. Cette période lui permet de réaliser le doublé coupe-championnat en 1936, et d'enlever la Coupe de France à quatre autres reprises. Principal club parisien depuis le déclin du Red Star après guerre, le club fusionne en 1966 avec Sedan pour devenir le Racing Club de Paris Sedan jusqu en 1970.
Le club renaît dans les années 1980 sous le nom de « Racing Paris 1 » puis de « Matra Racing », sous l'impulsion de l'homme d'affaires Jean-Luc Lagardère, afin de redorer le blason ciel et blanc et de devenir le second grand club de football de la capitale avec le jeune Paris Saint-Germain. Malgré l'importance des sommes investies, l'équipe ne rencontre de succès ni sportif ni populaire. Finalement lâchés par leur investisseur, les Parisiens atteignent en guise d'adieu la finale de Coupe de France 1990. Plombé par des déboires financiers chroniques, le club replonge dans l'amateurisme dont il n'est pas sorti aujourd'hui.
En dehors de ces deux périodes, le club se trouve sous la tutelle plus ou moins marquée du club omnisports Racing Club de France. En 2007, la section football, soutenue depuis 1991 par le Conseil général des Hauts-de-Seine, doit prendre son indépendance. Après un partenariat de trois ans avec la ville de Levallois-Perret, le club revient en 2012 à Colombes, la ville où il est basé historiquement. Les Racingmen sont en effet résidents du stade Lucien-Choine, une annexe du stade Yves-du-Manoir qu'ils utilisaient jusqu'en 2006. À la suite de la réorganisation des championnats en 2017, le Racing évolue aujourd'hui en National 3 (5e division).
Histoire
Les débuts du Racing en football (1896-1935)
Création du Racing et premiers succès (1896-1917)
Le 20 avril 1882, des élèves du Lycée Condorcet à Paris fondent le « Racing Club » afin d'améliorer les conditions dans lesquelles ils pratiquent le sport, et notamment la course à pied. Renommé en 1885, le « Racing Club de France » bénéficie l'année suivante de la concession sur un terrain du bois de Boulogne, la Croix-Catelan, et s'impose dès lors rapidement comme le grand club omnisports des quartiers bourgeois de l'Ouest parisien. Ses premières sections d'importance sont l'athlétisme et le tennis. À la fin des années 1880, le club ciel et blanc s'engage, sous l'impulsion de son secrétaire général Georges de Saint-Clair et aux côtés du Stade français, dans la création de l'Union des sociétés françaises de sports athlétiques (USFSA), une fédération qui fera de la défense de l'amateurisme une de ses priorités. Alors que les premières équipes de « football association » naissent en France, le Racing préfère ouvrir une section de « football rugby », un sport resté amateur en Angleterre. Cette dernière remporte le bouclier de Brennus en 1892, 1900 ou encore 1902.
Choqués par les dérives du « football association » en Grande-Bretagne, professionnalisme au premier chef, les dirigeants parisiens attendent 1896 pour créer officiellement une section football, bien que les premières traces de la pratique de ce sport par des Racingmen remontent à 1891. Le club participe en 1897 à sa première compétition de football avec la quatrième édition du championnat de France USFSA, dont il termine quatrième sur neuf. L'année suivante, le Racing est battu en demi-finale de la Coupe Manier, réservée aux clubs français n'alignant pas plus de trois joueurs étrangers, par le Club français. Le championnat de France USFSA, initialement réservé aux clubs parisiens, s'ouvre à partir de 1899 aux clubs de province, dans le cadre d'un championnat en deux phases. Les Racingmen connaissent leur premier succès en 1902 avec le championnat USFSA de Paris, remporté sur l'United SC en match d'appui. Vainqueur facile du Havre en demi-finale du tournoi national (5-1), le club parisien doit cependant s'incliner face au RC Roubaix en finale (3-4 ap) : le but victorieux des nordistes est inscrit à la 175e minute, en mort subite. Les Racingmen conservent leur titre parisien en 1903, mais après avoir écarté les Caennais de l'UA Lycée Malherbe, ils sont de nouveau battus par les Roubaisiens. Après un match nul au Parc des Princes (2-2 ap), la finale est rejouée à Lille, où les Nordistes remportent leur deuxième titre.
En 1907 enfin, le Racing est champion de France : invaincus en championnat de Paris, vainqueurs de l'US Saint-Servan en quart (5-0) et de l'Olympique de Marseille en demi (3-1), les coéquipiers du capitaine et international français Pierre Allemane viennent à bout du RC Roubaix en finale au Parc des Princes. Menés 2-0, ils renversent la tendance grâce à un triplé de l'attaquant anglais Astley,. De 1905 à 1907, les footballeurs du Racing remportent à trois reprises la coupe Sheriff Dewar, créée en 1899 par les clubs exclus de la coupe Manier du fait du quota de trois joueurs étrangers. De nouveau champions de Paris en 1908 et 1911, ils parviennent comme à chaque participation en finale de phase nationale mais échouent à remporter de nouveau le titre, respectivement face au RC Roubaix (à Tourcoing, 2-1) et face au Stade helvétique de Marseille (à Marseille, 3-2).
Les participations au Challenge international du Nord, où les Parisiens affrontent des clubs étrangers, sont en revanche peu concluantes (défaite au premier tour en 1901, forfait en 1908) ; et l'équipe ne participe pas au Trophée de France opposant depuis 1907 les champions des différentes fédérations, l'USFSA refusant longtemps d'y prendre part. En 1914, la Première Guerre mondiale éclate, interrompant les compétitions sportives. Si l'on sait les pertes subies parmi les joueurs de la section rugby, il n'en est pas de même pour le football. Mais il est probable que l'équipe du Racing a été fortement impactée, comme toutes les autres, à l'exemple de la mort d'André Puget, un des seuls internationaux du Racing d'avant guerre.
Transition vers l'échelle nationale et le professionnalisme (1917-1935)
Pendant l'entre-deux-guerres, le Racing semble d'abord se maintenir à un niveau national. Le RCF figure aussi parmi les quarante-huit participants de la première édition de la coupe de France en 1917, preuve qu'il est resté actif malgré les combats. L'équipe bat le Margarita Club du Vésinet (7-0), Le Havre (5-0) et le CA Paris (4-1), mais est battue par l'AS Française en quart de finale (2-4). Il est par ailleurs pour la sixième fois champion de Paris USFSA en 1919, échouant en quart de finale de la phase national face au Havre (0-1).
Dès lors, le Racing semble rentrer dans le rang d'un football français encore amateur et très régionalisé. Alors que l'amateurisme marron se répand en France, la défense du véritable amateurisme est alors personnifiée par Frantz Reichel, un ancien sportif accompli du Racing, devenu un dirigeant et journaliste influent. Le club évolue en Ligue de Paris (en « division d'honneur », soit la première division), mais les ténors du football parisien sont alors l'Olympique de Paris, le CASG Paris, le Club français et le Red Star. En tête de son groupe en 1920, le RCF est battu par les Audoniens en finale. Ceux-ci battent encore les Racingmen en demi-finale de coupe de France 1921 (4-3). Le Racing est relégué en deuxième division parisienne en 1925 et n'atteint plus les derniers tours de coupe de France.
Le renouveau est bientôt amorcé : le club accède de nouveau à la division d'honneur en 1928, et l'année suivante est nommé un nouveau président pour la section football. Jean-Bernard Lévy, un homme d'affaires de 29 ans, redonne de l'ambition au club. Favorable à l’avènement du professionnalisme en France, en dépit des réserves des dirigeants du club omnisports, le président Lévy investit fortement dans le recrutement (avec les internationaux français Manuel Anatol, Émile Veinante, Edmond Delfour puis Raoul Diagne, l'international hongrois Ferenc Lhottka, etc.) et les résultats s'améliorent sensiblement.
Le Racing dispute sa première finale de coupe de France, la compétition la plus importance du pays, en 1930. Face au FC Sète le Racing perd son gardien Tassin sur blessure à treize minutes de la fin, et termine la rencontre à dix avec un joueur de champ, Ozenne, dans les buts. Pourtant l'équipe parisienne ouvre le score trois minutes plus tard par Lhottka, mais Sète égalise peu après et remporte le match en prolongation (1-3). La même année est également disputé un premier match amical entre le Racing et les Anglais d'Arsenal (2-7), amorce d'une longue tradition de rencontres amicales annuelles entre les deux clubs. Par ailleurs, le club multiplie les matchs amicaux de prestige, à domicile et à l'extérieur, face aux meilleurs clubs européens. Champion de Paris en 1931 et 1932, le Racing est demi-finaliste de coupe en 1932 (défaite face à Cannes, 0-1, à Sète).
Le professionnalisme est finalement officialisé en France en 1932, dans le cadre du lancement du premier championnat de France de football. La section football du Racing, à la lumière de ses récents résultats, mériterait d'y figurer, mais le Racing Club de France reste un club où l'amateurisme est fondamental. Le président Lévy obtient finalement des dirigeants omnisports l'autorisation de sauter le pas, mais la section football doit s'émanciper du RCF (tout en restant sous sa tutelle) en devenant une association autonome sous un nouveau nom. Le « Racing Club de Paris » est né. La première journée de première phase de la première saison du championnat est disputée le 11 septembre 1932. Engagé dans le groupe A, le Racing affronte Hyères au stade Jean-Bouin de Paris. Le défenseur Raoul Diagne inscrit les deux premiers buts du Racing dans l'ère professionnelle, au cours d'un match qualifié de « médiocre » (2-1). Dès le mois d'octobre, les footballeurs évoluent de plus en plus régulièrement au Parc des Princes, plus central que le stade de Colombes et dont la capacité a été portée à 40 000 places quelques mois plus tôt. Le RC Paris termine finalement troisième du groupe A, à sept points de l'Olympique lillois qui remporte la finale contre l'AS Cannes. La formule en deux groupes de vingt clubs évolue vers un groupe unique dès la saison 1933-1934. Malgré la qualité de son effectif sur le papier, le Racing, trop souvent battu, termine onzième (sur quatorze) en 1934. Il retrouve le podium l'année suivante, mais à onze points de Sochaux, et déçoit en coupe. À l'occasion des matches Racing-Arsenal, les Pingouins se déplacent en avion à Londres fin novembre 1932 pour y affronter les Gunners à Highbury. C'est le premier déplacement aérien pour un club français.
L'apogée des « Pingouins » (1935-1962)
Le doublé de 1936 suivi de deux coupes (1935-1940)
Sous la direction du visionnaire George Kimpton, un entraîneur britannique rigoureux et expert de la tactique « WM » en vogue à l'époque, les Parisiens entament de meilleure manière la saison 1935-1936, malgré la longue absence de leur fameux gardien de but Rudi Hiden. Pour la réception de l'Olympique lillois, le leader, en janvier, 27 193 spectateurs se pressent au Parc des Princes, établissant un nouveau record d'affluence en première division. Battus par les Nordistes (2-3), les Parisiens sont distancés de cinq points ; ils alignent pourtant dès lors les victoires en championnat et en coupe de France, au cours de laquelle sont éliminés facilement les amateurs de Lorient (DH, 5-1) et de Villeurbanne (D2, 3-0), puis les professionnels de Caen (5-1). En quart, le Racing retrouve l'Olympique lillois dans un nouveau match au sommet. Après un match nul à Paris (2-2), les Racingmen prennent le dessus à Roubaix (3-0), puis éliminent Sochaux en demi-finale (3-0). Le Racing doit affronter en finale Charleville, un club professionnel de deuxième division qui comptent dans ses rangs le prometteur gardien de but Julien Darui et le défenseur Helenio Herrera. La rencontre est étriquée face à une équipe très défensive, mais le Racing l'emporte tout de même (1-0), grâce à un but de son avant-centre Roger Couard.
Pointant à ce moment-là à la troisième place en championnat derrière Lille et Strasbourg, le Racing compte deux matches en retard à jouer, reportés en raison du parcours en coupe, dont un à Sochaux, champion en titre. Les hommes de Kimpton les remportent, s'adjugeant le championnat avec trois points d'avance sur Lille. Même si l'exploit n'est pas une première en France, la performance ayant été effectuée pour la première fois par le FC Sète deux ans plus tôt, le doublé est historique pour le club. Il reste à ce jour le seul doublé réalisé par un club parisien. Les larmes de Kimpton après la finale de Coupe de France, compétition de football la plus prestigieuse à l'époque, et la joie de joueurs comme les Autrichiens Rudi Hiden et Gusti Jordan, l'ailier international français Émile Veinante, ou Raoul Diagne, premier joueur noir à remporter la coupe, consacrent un des plus beaux sommets du Racing.
Le Racing ne parvient cependant pas à conserver son titre de champion en 1936-1937 : handicapés par une première moitié de saison très moyenne, les Parisiens reviennent malgré tout sur la tête, mais une défaite lors de l'avant-dernière journée sur le terrain du Red Star les condamne au troisième rang, à un petit point de l'Olympique de Marseille, champion, et du FC Sochaux-Montbéliard, deuxième. La saison 1937-1938 est plus difficile puisque ceux que l'on surnomme les « Pingouins » ne terminent qu'au treizième rang sur seize.
En 1938-1939, le Racing se reprend et après avoir passé l'hiver en position de leader, termine de nouveau troisième, à quatre points du champion, le FC Sète, qui avait pourtant été balayé à Paris en février. Cette saison est aussi celle d'un nouveau succès en coupe de France : après un parcours aux allures de promenade (3-0 contre Quevilly, 4-0 contre Mulhouse, 3-1 contre Roubaix), le Racing domine le SC Fives en demi-finale (1-0) et accueille l'Olympique lillois à Colombes. La presse s'attend à un triomphe parisien, comme le journal L'Auto : « Battre le Racing à la régulière ? Impossible, et Roubaix l'a bien vu ». Avant le match se déroule une scène insolite : Raoul Diagne, August Jordan et Oscar Heisserer promènent sur la pelouse un pingouin emprunté au zoo de Vincennes, pour porter bonheur au club qui en a fait son symbole. La victoire est en tout cas au rendez-vous, grâce à des buts de l'Argentin Perez, du capitaine Veinante et de Mathé (3-1).
La Seconde Guerre mondiale est déclarée à l'automne suivant. L'entraîneur Kimpton, recruté par le FC Rouen, est remplacé par Ely Rous. Le championnat, éclaté par zones géographiques, se tient mais toutes les rencontres n'ont pas lieu, expliquant l'avant-dernière place du club dans le groupe Nord en 1939-1940. Dans le même temps la coupe de France est maintenue, et le Racing bénéficie de permissions pour ses joueurs mobilisés. Ayant éliminé sur son passage le SO Cholet (8-0), le FC Sochaux (3-1) et le FC Rouen de Kimpton en demi (8-4), le tenant du titre est opposé, le 5 mai au Parc des Princes, à l'Olympique de Marseille, déjà cinq fois vainqueur de la compétition. Le Racing peut compter sur la présence de ses cinq naturalisés (les « Autrichiens » Hiden, Jordan et Hiltl, et les « Hongrois » Mathé et Weiskopf). En l'absence de Veinante, le capitaine, retenu sous l'uniforme, le brassard revient à René Roulier, 20 ans, attaquant sorti de l'école de formation. Ce dernier inscrit le but égalisateur et Mathé le but décisif. Les deux buts sont contestés par l'OM pour hors-jeu en vain ; le Racing remporte sa troisième coupe de France (2-1).
Années de parenthèse et retour du Racing des « Pieds noirs » (1940-1945)
Quelques jours plus tard, le 13 mai, l'offensive de Sedan entraîne l'« étrange défaite » française, et l'armée allemande occupe Paris le 13 juin. Le football passe au second plan. Le président du Racing Jean-Bernard Lévy, mort au combat quelques jours après la victoire en coupe de France, contribue jusqu'au bout à la pérennité de « son » club en lui léguant par testament une somme importante. Malgré les risques que cela suppose face à l'occupant antisémite, le Racing donne à la médaille d'or du club le nom de Jean-Bernard Levy. Son successeur est André Dehaye, ancien joueur des années 1920, devenu l'adjoint de Levy.
Certains joueurs (Raoul Diagne et Maurice Dupuis notamment) se replient à Toulouse, qui caracolera en tête du championnat de zone libre (deux fois deuxièmes et une fois premiers). En zone occupée, le Racing, qu'entraîne désormais l'ancien capitaine Veinante, végète dans le championnat de zone occupée : septième et dernier en 1941, quatrième sur neuf en 1942, septième sur seize en 1943. En 1943-1944, le régime de Vichy interdit le professionnalisme et organise un championnat entre sélections régionales. L'équipe professionnelle du RCP est mis en sommeil et certains de ses joueurs sont intégrés à l'équipe fédérale Paris-Capitale, avec d'autres éléments venus du Red Star ou encore du CA Paris. La libération de la France permet un certain retour à la normale.
Le championnat 1944-1945 reste perturbé par les conflits. Dans le groupe Nord, le Racing est dernier du classement au mois de janvier, mais le nouvel entraîneur Paul Baron, qui sort de plusieurs années sur le banc de l'AS Saint-Eugène à Alger et de la sélection de l'armée de l'air, dispose de relations qui lui permettent de renforcer sensiblement l'effectif. Marcel Salva, Jean-Claude Samuel et René Vidal, André Philippot et Pierre Ponsetti sont recrutés en Algérie : les « Pieds-Noirs » du Racing, auxquels s'ajoute Lucien Jasseron, venu du Havre, permettent au Racing de finir à la sixième place. Surtout, cette équipe profondément renouvelée s'exprime pleinement en coupe de France : 4-1 contre les Girondins de Bordeaux, 1-0 contre l'Arago Orléans, 2-1 contre l'OGC Nice, et le Racing se retrouve en finale, accueillant le Lille Olympique Sporting Club, tout juste né cette saison-là de la fusion des principaux clubs lillois. Le 6 mai, soit deux jours avant la capitulation allemande du 8 mai 1945, devant plus de 40 000 spectateurs à Colombes les « Pingouins » remportent la quatrième coupe de l'histoire du club après un match à sens unique (3-0), grâce à des buts de ses deux « pieds noirs » Philippot et Ponsetti, et un dernier d'Oscar Heisserer. Le RCP se hisse par la même occasion à la troisième place du palmarès de la Coupe de France, seulement devancé par Marseille (six victoires) et par le Red Star (cinq).
Une nouvelle coupe pour le « tourbillon » parisien (1945-1949)
Malgré cette performance, le RC Paris ne parvient pas à se battre pour le titre en championnat, d'autant que certains de ses Pieds-Noirs préfèrent rentrer en Algérie. Huitième en 1945-1946, il tombe à la quinzième place en 1946-1947, à deux points du RC Lens relégué. Les nombreux internationaux de l'équipe se montrent incapables de maintenir le niveau de l'équipe sur la durée. Pourtant ils sont capables du meilleur, comme lorsqu'ils remportent leur première victoire amicale contre Arsenal en 1946 (2-1), un exploit réédité l'année suivante (4-3). En 1946 et 1948, le Racing subit par ailleurs la loi des Lillois revanchards en Coupe de France, au stade des quarts de finale, après des confrontations disputées,.
L'équipe est profondément modifiée par l'entraîneur Paul Baron. Organisée autour de joueurs expérimentés et renforcée de nombreux « titis » de région parisienne, elle pratique un jeu très offensif, parfois qualifié de « tourbillon »,. Les Parisiens remontent à la septième place en 1948 et à la sixième en 1949. Les Racingmen signent cette année-là leur retour en coupe de France. Eux qui n'ont plus dépassé les quarts de finale depuis 1945 élimine l'Arago d'Orléans en match d'appui, le SM Caen, Quevilly, Nîmes après prolongation, puis le FC Metz en demi-finale, en match d'appui. Le 8 mai 1949, la finale oppose de nouveau le Racing à Lille, son grand rival de ces dernières années, vainqueur de la Coupe les trois années précédentes. Dans un stade de Colombes plein (61 473 spectateurs, record d'affluence), les Racingmen (qui portent au bras un crêpe noir en hommage à leur ancien coéquipier Émile Bongiorni, disparu quatre jours plus tôt avec tout le Grande Torino dans le drame aérien de Superga) étrillent l'équipe lilloise avec une attaque plus percutante que jamais. Les jeunes Gabet et Quenolle inscrivent trois buts en première mi-temps, Vaast, écarté en cours de saison pour des raisons contractuelles, un quatrième ; le match s'achève sur le score de 5-2. Le Racing du capitaine Leduc, brillamment mené par Tessier, enlève ainsi sa cinquième coupe de France. Quelques jours plus tard, Lille perd le championnat après un match reporté de la dernière journée, devancé par le Stade de Reims qui entame ses meilleures années.
La finale malchanceuse de 1950 puis régression momentanée (1950-1954)
Si l'équipe déçoit encore en championnat en 1949-1950 (septième, à quinze points des Girondins de Bordeaux, champions pour la première fois), elle s'avance en tenant du titre confiant en coupe de France, en éliminant notamment Caen (2-0), Sète (5-2), Lille, de nouveau, en quart (2-0) et Nîmes en demi (3-0). Le Racing est considéré comme favori le 14 mai, jour de la finale à Colombes, car le Stade de Reims auquel il est opposé, s'il a remporté le championnat l'année précédente, dispute pour la première fois une finale de coupe, après avoir bénéficié d'un parcours relativement facile. Le record d'affluence (61 722 spectateurs) du stade Yves-du-Manoir est de nouveau battu, ainsi que celui de la recette (11 477 000 francs). Les Racingmen semblent bien mériter leur statut de favoris : la première période les voit dominer largement Reims et toucher deux fois les montants par Gudmundsson et Tessier. Le gardien adverse, Paul Sinibaldi, se dit après coup « ébloui » par cette « démonstration [...] éclatante. » La réussite fuit encore les Parisiens en 2e mi-temps quand le poteau sauve de nouveau Reims, puis quand Quenolle se voit refuser deux buts, pour hors-jeu et pour une charge sur Robert Jonquet discutée. La conclusion du match est cruelle : le jeune Francis Méano ouvre le score pour Reims, qui double la mise quelques instants plus tard. Le club champenois remporte une victoire dont Albert Batteux, le capitaine (et futur entraîneur rémois), confesse qu'elle est particulièrement chanceuse. Paul Baron et ses joueurs ne remportent pas la sixième coupe convoitée. Aucune ne s'y est depuis ajoutée.
Les saisons suivantes sont plus difficiles. Le Racing frôle la relégation en deuxième division en 1951 (treizième, à deux points du premier relégable Sète), en 1952 (quatorzième, à quatre points du premier relégable Marseille) et n'y échappe finalement pas en terminant en dix-septième position en 1953, malgré les neuf internationaux de son effectif (l'inter brésilien Yeso Amalfi, le gardien de but René Vignal, le demi Henri Arnaudeau, les anciens Roger Lamy et Roger Gabet, le Marocain Abderrahman Mahjoub ou encore le jeune buteur Thadée Cisowski). En coupe de France, le RCP n'y dépasse pas les quarts de finale entre 1950 et 1954. Cette régression est notamment vue comme la conséquence des changements tactiques décidés par Paul Baron, qui est finalement démis de ses fonctions d'entraîneur fin 1952, alors que le Racing est dernier du classement. Auguste Listello puis Jacquemet n'ayant pas su empêcher la relégation, l'ancienne vedette de l'équipe Gusti Jordan effectue son retour pour prendre en main l'équipe reléguée. Les Parisiens terminent troisièmes de deuxième division avant de prendre le dessus sur le Stade français en barrage de montée, au cours d'un derby joué dans une ambiance tendue : le Racing l'emporte de justesse à l'aller (2-1) puis assure un match nul 2-2 qualificatif à Colombes.
Grâce à la qualité de son effectif, le Racing peut compter sur un prestige toujours important, comme l'illustrent les nombreux matchs de gala auxquels prend part le club. En 1953-1954, plus de 60 000 spectateurs assistent notamment à la réception du Racing à White Hart Lane, le terrain des Londoniens de Tottenham.
Équipe spectaculaire, résultats frustrants (1954-1962)
Le groupe de Jordan, renforcé en défense par des joueurs du calibre des internationaux autrichien Ernst Happel et français André Jacowski et Roger Marche, revient progressivement aux avant-postes du football français, dominé alors par le Stade de Reims et Nice : huitièmes en 1955, sixièmes en 1956, les Parisiens sont quatrièmes à la fin de la saison 1956-1957. Ils bénéficient notamment de l'apport de leurs deux attaquants Pierre Grillet et, surtout, Thadée Cisowski qui termine meilleur buteur du championnat en 1956 avec 31 buts et en 1957 avec 33 buts,. En juin, le club organise la première édition du tournoi international de Paris pour son 25e anniversaire. La saison suivante est décevante : le RC Paris termine au neuvième rang et Auguste Jordan est remplacé en mars par Pierre Pibarot, l'ancien « tacticien » de l'équipe de France auprès de Gaston Barreau.