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Avec ce nouvel entraîneur, le Racing vire en tête du championnat 1958-1959, mais une baisse de régime en fin de saison, provoquée notamment par les blessures de Grillet et Cisowski, conduit l'équipe à la troisième place, à sept points de l'OGC Nice. Le classement final est le même en 1959-1960, malgré un record historique de 118 buts inscrits dans la saison en première division. Le jeu ultra-offensif du Racing tire parti du réalisme de Cisowski (de nouveau meilleur buteur du championnat en 1959 avec 30 buts, et deuxième en 1960 avec 27 buts), mais aussi de la qualité de ses autres attaquants : Grillet, Pillard, Guillot, Ujlaki, Heutte, Tokpa, recruté pour la somme record de 26 millions de francs, ou encore Van Sam. Alimentés par des défenseurs et des demis de grande qualité, les attaquants permettent au Racing de terminer à plusieurs reprises à la première place des buts marqués (1956, 1959, 1960, 1961, 1962). Ce style offensif séduit les spectateurs du Parc des Princes qui, avec 20 000 personnes de moyenne à chaque match, est de loin le stade le plus fréquenté du pays. Le Racing est un monument de la capitale, soutenu par le RCF et ses nombreuses équipes d'amateurs et de jeunes (jusqu'à soixante-dix, dont quatorze équipes seniors).
Les Parisiens ne parviennent cependant pas à remporter le championnat, échouant tout près à deux reprises. En 1960-1961, ils sont à la lutte avec l'AS Monaco : devant jusqu'à Noël, les Ciel et Blanc sont ensuite distancés. Ils reviennent sur les Monégasques en fin de saison, les battant nettement à domicile à quatre journées de la fin (3-0). Mais à la dernière journée, un match nul au Havre combiné à une victoire de Monaco offre le titre au club de la principauté. Le scénario de la saison 1961-1962 est très différent mais tout aussi frustrant. Le Racing n'occupe jamais la première place mais reste embusqué jusqu'à la dernière journée, avant laquelle Nîmes devance Reims et le Racing d'un point. Les Nîmois s'inclinent en déplacement contre le Stade français (1-0) et le Racing l'emporte face à Monaco (2-1). Mais Reims s'impose dans le même temps face à Strasbourg, et largement (5-1). À égalité de points avec les Parisiens, les Rémois décrochent le titre selon la règle du goal average. Le ratio des buts marqués sur les buts encaissés est de 1,383 pour Reims contre 1,365 au Racing, soit un écart d'un seul but sur l'ensemble de la saison. Le Racing, champion à la mi-temps et pendant une partie de la seconde période, termine une nouvelle fois bredouille.
En 1960-1961, le Racing participe à l'éphémère Coupe anglo-franco-écossaise, perdant contre Newcastle 5-3 en score cumulé.
La chute et le retour à l'amateurisme (1962-1982)
Descente en deuxième division et fin du professionnalisme (1962-1966)
Après avoir à deux reprises effleuré le titre, le Racing est entraîné dans une chute vertigineuse. Les Parisiens, marqués par ce double échec et affaiblis par l'âge grandissant de ses joueurs vedettes (Marche, Ujlaki, Marcel, Mahjoub, etc.), ne terminent qu'au dixième rang en 1963 malgré une attaque encore efficace (la meilleure du championnat avec 80 buts). Le remplacement de Pierre Pibarot à la tête de l'équipe par André Jeampierre, un fidèle du club, est censé redynamiser l'équipe. La saison 1963-1964 démarre sous de bons auspices, le RC Paris étant invité à participer à la coupe des villes de foires, l'ancêtre de la Coupe UEFA. Mais les Parisiens ne peuvent rien faire face au Rapid Vienne de Gerhard Hanappi, vainqueur des deux rencontres. Comme trop souvent, le Racing se montre brillant en attaque mais trop désorganisé en défense. Le même travers se confirme en championnat : une nouvelle fois parmi les meilleures attaques, le Racing souffre de la plus mauvaise défense du championnat, ce qui lui coûte finalement sa place en première division. Le trio de relégués est cette saison formé de l'élite nationale de la décennie précédente, le Racing étant accompagné par Reims et Nice.
Le Racing ne se remet pas de cette mésaventure aussi aisément qu'en 1953. Ses meilleurs joueurs partent vers d'autres cieux (Heutte, Ujlaki, Magny en 1964, Van Sam l'année suivante). En 1965, les Parisiens finissent douzièmes sur seize en D2, et en 1966, dix-septièmes sur dix-neuf. La situation financière du club s'est gravement et rapidement détériorée, les affluences étant en chute libre (environ 6 600 de moyenne en 1964-1965 et 4 300 en 1965-1966, contre 16 500 l'année de la relégation).
Pour sauver le statut professionnel du Racing, le président Dehaye trouve au printemps 1966 un accord avec l'UA Sedan-Torcy en vue d'une fusion, prévoyant notamment de jouer les rencontres à domicile alternativement à Paris et Sedan. Plusieurs facteurs empêchent le projet : les règlements n'autorisant pas la possibilité de jouer alternativement dans deux stades, l'opposition de la fédération, et l'impossibilité pour deux clubs de ligues régionales distinctes de fusionner. Malgré tout, le président du Racing entre au comité directeur de l'UA Sedan-Torcy, prestement renommée « RC Paris-Sedan ». Même si plusieurs joueurs parisiens suivent leur ancien président, le club sedanais n'a de parisien que le nom et ne doit ses résultats qu'à lui, avec notamment une cinquième place en 1967 puis un podium en 1970, saison à la fin de laquelle il retrouve un nom plus approprié : Club sportif Sedan Ardennes.
Quinze ans parmi les amateurs (1967-1982)
En 1966, le club de football abandonne le professionnalisme et repasse sous l'égide du Racing Club de France dès le mois de juillet. L'effectif professionnel est dispersé : Biancheri arrête, Grizzetti, Duffez, Lopez, Kraft, Kula, Salaber partent. L'équipe première, qui n'a pas fusionné avec celle de Sedan contrairement au souhait de son ancien président, repart en championnat de France amateur, le troisième échelon du football français. L'équipe réserve, qui évoluait encore en CFA deux ans plus tôt, doit abandonner sa place en DH de Paris, le premier niveau régional. Affaibli par le départ massif de ses joueurs, le Racing termine 11e du groupe Est, et se trouve relégué en DH. Le Racing est à reconstruire.
Pour sa troisième saison en Division d'honneur de Paris, en 1970, le Racing, renforcé par le retour de Heutte, termine deuxième derrière la réserve du Red Star et peut ainsi remonter en CFA, devenu Division 3 à la faveur de l'élargissement des championnats nationaux. Le championnat de D2, élargi à trois poules de dix-huit clubs, devient « open » ; le Racing y postule pour la saison 1970-1971, mais n'est pas retenu. Les Parisiens échouent à monter en D2 en 1971, distancés par Cuiseaux-Louhans, avant de connaître une catastrophique saison qui les voit redescendre en DH en 1972. Ils remportent le titre de champion de Paris la saison suivante, au cours de laquelle ils ne sont éliminés qu'en 16e de finale de coupe de France par le futur vainqueur, l'Olympique lyonnais ; puis font de nouveau l'ascenseur en 1974.
Bloqué en DH, le RCF entame des négociations en vue d'une fusion avec le Paris FC (en 1974) et avec le Paris Saint-Germain (en 1977), sans résultat. Deuxième de DH en 1978 derrière la réserve du Red Star, le Racing est promu avec la majorité de ses concurrents dans le championnat de Division 4 créé cette année-là ; mais le malheur des Audoniens, qui déposent le bilan en fin de saison, fait le bonheur des « Ciel et blanc » qui les remplacent finalement dans le groupe Ouest de la D3. Le Racing y demeure dès lors et ambitionne de retrouver le professionnalisme, comme le symbolise en 1981 le retour au nom de ses plus belles heures : « Racing Club Paris ». Malgré le renfort de l'international Jean-Michel Larqué en fin de carrière en 1980, les Parisiens peinent pourtant à se mêler à la lutte pour la promotion, décrochée respectivement par Le Havre AC, le SM Caen, Fontainebleau puis le Red Star, vite revenu de DH. Seule consolation, le sommet de la saison 1981-1982 en 32e de finale de coupe de France : le RCP affronte l'AS Saint-Étienne au Parc des Princes devant 20 000 spectateurs. Larqué, devenu entraîneur-joueur, ne peut empêcher la victoire sèche de son ancien club (0-3).
Les années Lagardère (1982-1989)
Le RP1, la fusion et le retour en D1 (1982-1984)
En 1982, l'homme d'affaires Jean-Luc Lagardère décide d'investir dans le football dans le but de monter un second grand club à Paris aux côtés du Paris SG, membre de l'élite depuis 1974. Il pense d'abord à une fusion du Racing et du Paris FC, qui évolue en D2, mais en l'absence d'informations précises sur les finances du PFC, les dirigeants du Racing Club de France refusent. Lagardère rachète alors seul le Paris FC, qui accuse une dette de plus de quatre millions de francs, le rebaptise « Racing Paris 1 » et lui donne les mêmes couleurs bleu ciel et blanc que son voisin, avec l'accord de ses dirigeants. Lagardère obtient surtout de ces derniers qu'en cas de maintien du RP1 en D2, les deux clubs pourront fusionner. Ce qui ne manque pas d'arriver : l'équipe première du RP1, en D2, est rattachée au Racing, tandis que la réserve et les équipes de jeunes de l'ex-Paris FC sont renvoyées en quatrième division, sous le nom de Paris FC 83.
Les objectifs sont ambitieux, mais leur réalisation passe par une promotion dans l'élite. Lagardère injecte les fonds nécessaires au recrutement de joueurs confirmés en 1982 et 1983, comme le gardien Bas, les défenseurs Renaut et Zvunka, l'Argentin Noguès (qui ne reste qu'un an) et surtout l'international algérien Rabah Madjer, prometteuse vedette débarquée d'Algérie. Alain de Martigny est l'entraîneur de l'équipe. La montée est acquise en 1984, au cours d'une phase de barrage qui oppose d'abord le RCP à Lyon (3-1ap à Colombes), puis à Nice : les Aiglons remportent le match aller au stade du Ray (2-0), et marquent les premiers à Colombes. Le match est alors interrompu par un orage et doit être rejoué : les Niçois marquent une nouvelle fois en début de match, mais le Racing, devant 30 000 spectateurs, marque trois buts en fin de rencontre, profitant de la règle du but à l’extérieur non-pris en compte exceptionnellement pour cette saison, obtenant une prolongation au cours de laquelle les locaux frappent de nouveau deux fois : leur victoire (5-1ap) les qualifie pour un troisième tour face à Saint-Étienne. À domicile devant 40 000 supporters, les Racingmen ne parviennent pas à s'imposer, mais à Geoffroy-Guichard, ils créent la surprise, arrachent leur ticket en D1 et envoient les Verts en D2 (0-2).
Les fastes de Matra (1984-1989)
Alors qu'il partage désormais le Parc des Princes avec le PSG, le Racing nourrit des ambitions importantes. De nouveau renforcée pour la saison 1984-1985, avec l'attaquant Pierre Sither et le défenseur international Philippe Mahut notamment, l'équipe termine en queue de classement, malgré le remplacement d'Alain de Martigny en cours de saison par son joueur Victor Zvunka. Malgré la relégation, Lagardère fait un nouvel effort de recrutement avec l'arrivée des internationaux Eugène Kabongo et Maxime Bossis.
L'équipe du Racing, désormais dirigée par René Hauss, remporte le titre de champion de deuxième division en 1985-1986, confortant ainsi les options de Lagardère. Pour la remontée dans l'élite, les recrutements sont particulièrement clinquants avec les internationaux uruguayen Enzo Francescoli, allemand Pierre Littbarski, français Thierry Tusseau et Luis Fernandez, joueur emblématique du Paris SG débauché à prix d'or. Pourtant la mayonnaise prend mal et les résultats sont décevants au regard des investissements consentis, puisque le RCP n'est que treizième.
Lagardère, bien décidé à mener son club en coupe d'Europe, attire en 1987 l'entraîneur portugais Artur Jorge, tout juste auréolé par sa victoire en coupe d'Europe avec le FC Porto. Il complète son groupe avec Gérard Buscher, international français, et Pascal Olmeta. Par ailleurs, après un lobbying auprès des autorités fédérales, celles-ci autorisent Jean-Luc Lagardère, malgré le règlement, à ajouter une marque commerciale au nom du club : le Racing devient « Matra Racing ». Les résultats semblent alors enfin suivre lors de la saison 1987-1988 : le Racing se hisse sur le podium à la mi-saison. Affecté par des problèmes personnels, Artur Jorge voit son équipe perdre pied en fin de saison (elle ne remporte pas une seule victoire au cours des douze dernières journées) et terminer à une décevante septième place. Le public, modérément euphorique dans le creux de l'hiver (26 290 spectateurs contre Bordeaux) déserte le Parc des Princes au printemps avec des affluences inférieures à 7 000 spectateurs. Malgré ses investissements, Lagardère n'a pas obtenu les résultats escomptés et n'est pas parvenu à recruter un public.
La saison 1988-1989 sonne la fin des illusions de Lagardère. L'équipe fait un parcours en bas de tableau et ne se sauve de la relégation qu'à la différence de buts aux dépens de Strasbourg. Las de ces échecs, du manque de soutien du public et des critiques des journalistes envers ceux qu'ils surnomment les « matraciens », un surnom partagé avec les autres salariés du groupe Matra, Lagardère annonce dès le mois d'avril qu'il se désengage. Privé de son mécène, le club redevient « Racing Paris 1 » et doit vendre ses principaux joueurs pour assurer son équilibre financier. La page Matra se tourne sur un échec, marqué par 300 millions de francs investis en pure perte.
Retour parmi le monde amateur (depuis 1989)
Derniers feux du professionnalisme (1989-1992)
Lagardère laisse le Racing dans une situation difficile : l'effectif est amputé de ses éléments-clés, et après qu'une nouvelle fusion eut été évoquée, avec le RC Lens cette fois, c'est avec une équipe composée pour l'essentiel par de jeunes joueurs, parmi lesquels on compte Jean-Louis Lima, David Ginola ou encore Stéphane Blondeau, que le nouvel entraîneur Henryk Kasperczak a pour mission de maintenir le club en D1. Rebaptisée Racing Paris 1, le premier nom du club de Lagardère, et évoluant sans sponsor maillot à la suite du retrait de Matra, l'équipe termine finalement dix-neuvième, ne précédant au classement que le FC Mulhouse, à un point de la dix-huitième place qualificative pour des barrages occupée par Nice.
Malgré ce parcours sans surprise en championnat, le Racing crée la sensation en coupe de France. Absent des derniers tours depuis des années, et quarante et un ans après la dernière victoire en coupe, le club parvient en quart de finale et élimine les Girondins de Bordeaux (1-1, 5-4 tab), deuxièmes du championnat. En demi-finale, le Racing élimine l'Olympique de Marseille de Bernard Tapie, champion de France pour la seconde année consécutive et récent demi-finaliste de coupe d'Europe : au stade Vélodrome, les Racingmen déjà relégués reviennent deux fois au score et arrachent la qualification en toute fin de match (2-3). L'équipe semble décidée à oublier son triste sort et crée un courant de sympathie, qui ne l'empêche pas de perdre face à Montpellier : Laurent Blanc ouvre le score en prolongation (101e) et Kader Ferhaoui double la mise (108e), avant que David Ginola ne réduise le score (109e) sans parvenir à inverser la tendance.
La relégation en D2 est finalement aggravée en raison de la situation financière du club : la mairie de Paris refusant de subventionner le Racing, et aucun partenaire ne se manifestant, le président Jean-Louis Piette fait face à un risque important de faillite. Incapable de financer une saison en D2, il demande la rétrogradation du Racing en troisième division, mais obtient une dérogation pour en conserver le statut professionnel.
Replié sur son terrain historique de Colombes, le RCP repart en D3. Financièrement en difficulté, il trouve en 1991 un accord de subvention avec le Conseil général des Hauts-de-Seine, et tente de se relancer en tant que « Racing 92 ». Mais les espoirs de retour en deuxième division sont bientôt déçus. Le club doit abandonner son statut professionnel en 1992.
Le mirage du Stade de France (1992-2005)
La réorganisation des championnats nationaux en 1993 rétrograde le Racing en National 2, quatrième échelon du football français. Le club obtient la montée dès la saison 1993-1994 en remportant un barrage contre SC Schiltigheim, et parvient cette même saison en quart de finale de coupe de France, où il est battu par Auxerre (2-1) après avoir mené au score. Mais le Racing termine dernier de National 1 en 1994-1995 et se trouve relégué. Le Racing Club de France, qui aide financièrement le club de football, exige que ce dernier repasse sous sa responsabilité : le Racing 92 est rebaptisé « Racing Club de France 92 » et l'ancien joueur Claude Buzier en devient président.
Se pose à cette époque la question du futur club résident au Stade de France, à la suite du refus du Paris Saint-Germain de le devenir. Alain Afflelou approche le club en ce sens en 1996, en devient même le sponsor, avant de jeter son dévolu sur l'US Créteil. Le Racing retrouve le National en 1997 et dispute la montée en D2 en 1998-1999, échouant à quelques points près.
Alors que l'intérêt du club omnisports semble faiblir, un repreneur ambitieux se manifeste, Gilles Dumas, qui redonne au club le nom de « Racing Club de Paris » et en augmente considérablement le budget grâce à des sponsors de poids. Le Racing foule même la pelouse du Stade de France à l'occasion d'un match de coupe de France contre Monaco, retransmis à la télévision. Mais en championnat, l'équipe ne suit pas et se retrouve à lutter pour le maintien en 2001-2002 : sauvée sur le terrain, elle est reléguée administrativement en CFA sur décision de la DNCG, en raison de sa mauvaise situation financière.
Sous la présidence de Denis-Marie Cintura, un homme lié au FC Nantes, le « Racing Club de France 92 », parvient à obtenir la promotion en National dès 2003, mais sa situation financière le contraint à demeurer en CFA. Il est finalement promu en 2004, mais plonge bientôt dans une nouvelle crise financière. Sous la pression du RCF, le président Cintura revend la section football à des investisseurs suisses représentés par Raymond Jeanrenaud. L'équipe joue alors les premiers rôles en National, s'invitant plusieurs fois dans le trio de tête, mais elle termine la saison à la sixième place. Financièrement à la dérive, la SASP est placée en situation de redressement judiciaire et mis en liquidation.
La survie dans l'ombre (2005-)
La section football repasse alors sous tutelle du RCF. Reléguée d'abord en division d'honneur, elle obtient finalement sur une décision du tribunal administratif sa réintégration en CFA, alors que la saison a déjà commencé. L'équipe n'y est pas préparée et ne peut éviter la relégation en CFA2. Remonté la saison suivante, alors que le Racing Club de France connaît à son tour de graves déboires, le Racing est repris sous forme de SASP par Marc Eisenberg en 2007, mais ce dernier quitte le club après quelques mois et le laisse de nouveau dans la difficulté : une décision de rétrogradation prise par la DNCG est annulée en appel. Le Racing est donc maintenu en CFA, dans une situation financière précaire (la masse salariale est encadrée par la DNCG), alors que le RCF semble décidé à s'en séparer. Des repreneurs se manifestent d'ailleurs, comme l'homme d'affaires Georgios Kintis, mais sans résultat.
À la suite de ces soucis financiers, le Racing se rapproche du Levallois Sporting Club et crée en 2009 le Racing Club de France-Levallois 92, étiquette sous laquelle sont fusionnées notamment les équipes fanion. Malgré ce rapprochement et un train de vie réduit, le club subit encore des problèmes financiers durant la saison 2009-2010, où les salaires du mois de mars ne sont pas versés. De possibles investisseurs sont attendus pour remettre le club en bon état. Le Racing ne trouve pas les fonds nécessaires afin de rester en CFA et la DNCG envoie ce club historique en CFA2 pour la saison 2010-2011. En juin 2011, on apprend qu'il manquerait 180 000 € au club pour continuer à exister et éviter un dépôt de bilan. Le club reste tout de même en CFA2 pour la saison 2011-2012, et voit un nouveau président nommé à sa tête : Hervé Street, PDG de Stars Service. En mai 2012, Levallois stoppe son partenariat avec le Racing. De ce fait, le club, qui recevait une subvention annuelle d'environ 175 000 €, doit trouver des nouveaux moyens financiers pour continuer à exister.
À la suite de la rupture avec Levallois, le Racing Club de France, dont le club de football est indépendant depuis 2007 mais dont il reste une « activité partenaire », communique le plan « Racing 2015 ». La section football, revenue à l'équilibre financier, se lie avec la mairie de Colombes, où se situe le stade Yves-du-Manoir, et en ajoute le patronyme dans le nom du club. Au niveau sportif, le club annonce notamment vouloir renforcer encore son école de formation, vue comme le « socle du club », ramener dans un premier temps l'équipe fanion en championnat National, créer une section féminine, tout en maintenant le caractère social de son association support. Malheureusement, le club passe une grande partie de la saison en zone rouge, termine 12e, et se retrouve relégué en DH à l'issue de la saison. C'est une première depuis la saison 1977-1978.
Le club va passer quatre (difficiles) saisons à ce niveau, avant de profiter à la fin de la saison 2016-2017 de la réforme des championnats nationaux pour remonter en National 3 (ex-CFA 2). Malgré un statut de petit poucet (le club est le dernier promu de la poule Ile de France), le Racing pointe à la 10e place à mi-saison. Début février, Patrick Norbert, ancien acteur et ancien président du SCO Angers, remplace Hervé Street au poste de président du Racing. Le club parvient à se maintenir à la dernière journée, il termine 11e et premier non relégable.
La saison 2018-2019 est celle de la nouveauté : Guillaume Norbert, le fils du président devient manager général à la place de Azzedine Meguellatti. Abdellah Mourine, ancien entraîneur d'Aubervilliers devient le nouvel entraîneur. Plusieurs joueurs arrivent du niveau supérieur. L'objectif est un maintien serein. Le club finit finalement à la 4e place et joua même la montée en National 2.
Palmarès et résultats
Palmarès
Le Racing compte trente saisons en première division du championnat de France, se plaçant ainsi au 18e rang du classement général établi par la LFP à l'issue de la saison 2011-2012, et six en deuxième division. Ses titres majeurs sont remportés sur une quinzaine de saisons : le Championnat de France en 1936, et la Coupe de France en 1936, 1939, 1940, 1945 et 1949.
Par ailleurs, le Racing remporte à quatre reprises la Coupe Sheriff Dewar (1905, 1906, 1907 et 1912), une compétition annuelle créée en 1899 en réaction à la Coupe Manier qui était réservée aux clubs n'alignant pas plus de trois joueurs étrangers.
Dans les années 1950, le club remporte à deux reprises (en 1958 et 1959) le Tournoi international de Paris, un tournoi à quatre équipes relativement prestigieux qu'il organise de 1957 à 1966.
Par ailleurs, la vocation de formation du Racing se traduit chez les jeunes par deux victoires en Coupe Gambardella, la coupe nationale des moins de 19 ans, en 1959 et 1987. Le club est également vice-champion de France des moins de 15 ans en 1995.
Parcours européen
Vice-champion de France en 1961 et 1962, le Racing est invité en 1963 à être le représentant français en Coupe des villes de foires, l'ancêtre de la Ligue Europa. Opposé au Rapid Vienne, demi-finaliste de la Coupe des clubs champions européens en 1961, le Racing s'incline à l'aller, en Autriche, sur un but en toute fin de match. Au retour à Paris, il ouvre la marque par Guy Van Sam mais encaisse rapidement trois buts. La réduction du score d'Abderrahman Mahjoub n'y change rien, le Racing est éliminé dès le premier tour. Les Autrichiens sont éliminés au tour suivant par les Espagnols du Valence CF, futur finaliste.
Cette double confrontation est la première, et à ce jour la seule, apparition du club en compétition européenne.
Identité du club
Couleurs et surnoms
Le club omnisports « Racing Club » adopte deux ans après sa création en 1884 les couleurs ciel et blanc, qui sont reprises logiquement par la section football en 1896. Georges de Saint-Clair, un des fondateurs du club, aurait précisé qu'elles faisaient référence à celles de la Grèce, mais il se pourrait qu'elles soient simplement un hommage à l'Université de Cambridge, un modèle pour les pionniers du sport en France. L'utilisation de l'anglais dans la dénomination du club n'est d'ailleurs pas un hasard, alors qu'à la même époque est fondé à Paris le Stade français.
Les Racingmen de la grande époque du Racing Club de Paris sont surnommés les « Pingouins ». Ce surnom est en usage depuis au moins 1934. Lors de la finale de Coupe de France disputée à Colombes en mai 1939, le directeur sportif parisien Marcel Galay va chercher un véritable pingouin au zoo de Vincennes, qu'il accompagne jusqu'au stade en taxi afin de faire un tour d'honneur avec les joueurs. On ne sait pas avec certitude l'origine de ce surnom, sinon que les « pingouins » sont dans le monde rugbystique un sobriquet donné aux footballeurs, qui ne se servent pas de leurs bras. La rivalité avec la section rugby du Racing, la première des deux à s'être imposée au plus haut niveau national, pourrait donc être à l'origine de ce surnom. Les footballeurs du Racing le partagent avec ceux du FC Libourne, basé dans une terre traditionnellement acquise au rugby.
Homonymes
En 1903, des étudiants de Buenos Aires fondent un nouveau club à Avellaneda qu'ils baptisent « Racing Club ». Le nom est une référence au Racing, vice-champion de France en 1902, dont le nom apparaît dans une revue appartenant à l'un des fondateurs du club argentin, Germán Vidaillac, d'origine française. Quelques années plus tard, les Argentins optent à leur tour pour les couleurs ciel et blanc, mais le font en hommage à leur drapeau et non au club parisien. De multiples fois champion d'Argentine, le Racing Club d'Avellaneda remporte surtout en 1967 la Coupe intercontinentale.
En France, le Racing Club de Lens et le Racing Club de Strasbourg s'appellent ainsi en référence au club parisien. Le club strasbourgeois, créé en 1906, choisit d'adopter la dénomination du « plus prestigieux club français » en 1919 alors que l'Alsace vient de retrouver la France après la guerre.
Il est à noter que malgré son origine, l'expression « Racing Club » est utilisée essentiellement dans les pays non anglophones : francophones (RC Lens, RC Strasbourg, RC Narbonne, Royal Racing Club de Bruxelles, Racing Malines, Racing Club de Bobo, etc.) ou hispanophones (Racing Club Avellaneda, Racing Club de Montevideo, Racing Santander, etc.). De fait en Angleterre, le terme Racing fait référence à la course (qu'elle soit automobile, cycliste, à cheval ou bien à pied), et non au football. Pour ce qui est du Racing Club de France, le choix du nom était tout à fait naturel, puisqu'à l'origine ce club était un cercle d'athlétisme qui pratiquait en particulier des épreuves de course à pied.
Style de jeu
Il est difficile de considérer que le Racing a pu cultiver au cours de son histoire un style de jeu particulier. Toutefois, dans les années 1930 à 1960, alors que son équipe fait partie des meilleures du pays, le Racing Club de Paris conserve certains aspects typiques : de nombreuses vedettes et joueurs internationaux, notamment français ; un style de jeu brillant et offensif, au point d'être parfois jugé trop risqué par certains observateurs ; des résultats en dents de scie contrariant quasi-systématiquement ses ambitions en championnat. Au cours des années 1980 du Racing de Matra et Lagardère, on retrouve deux de ces trois aspects : la qualité des joueurs recrutés et l'inconstance de ses résultats.
Personnalités du club
Historique des présidents
Jusqu'à la fin des années 1920, le club de football est dirigé en tant que section comme une autre du Racing Club de France. En 1929, Jean-Bernard Lévy, 29 ans, devient le président de la section football. Passionné, il est un promoteur de la mise en place du championnat professionnel, au contraire des dirigeants du club omnisports. Il crée donc le RC Paris, un club professionnel lié au RC de France mais qui n'en reste pas moins relativement autonome. N'hésitant pas à investir financièrement, il permet au Racing de remporter un titre de champion et trois coupes de France entre 1936 et 1940. Mobilisé au début de la seconde guerre mondiale, il meurt au combat en 1940. Il lègue au club une somme importante, nouvelle preuve de son attachement au club. Il est secondé pendant ces années par un directeur sportif, Victor Mestre, réputé proche des joueurs.
André Dehaye, ancien joueur du RCF dans les années 1920 et adjoint de Lévy, le remplace. Il s'assure de la survie du RCP pendant la guerre et le mène à deux nouvelles victoires en Coupe de France, en 1945 et 1949. Malgré des investissements importants, les résultats sont moins bons dans les années 1950 et la situation financière du club se détériore. En 1966, il ne voit d'autre solution pour sauver le club qu'une fusion avec l'UA Sedan-Torcy, pourtant distant de plus de 200 km. Il en intègre la direction en 1966 et le fait renommer temporairement RCP-Sedan, tandis que le RC Paris, qui a perdu son statut professionnel, est repris par le RC de France.
Redevenu une simple section football du RCF amateur, le club est dirigé successivement par Alain Danet et Roger Ménard, membres du comité directeur du Racing Club de France.
L'industriel Jean-Luc Lagardère, président du groupe Matra depuis 1977, fait part de son ambition de faire revivre le « grand » Racing. Il reprend en 1982 le Paris FC en Division 2 et s'accorde avec les dirigeants du Racing pour y fusionner l'équipe professionnelle du PFC, rebaptisée Racing Paris 1. Le nouveau club fait son retour dans l'élite, tandis que les investissements énormes de l'ambitieux président permettent le recrutement de plusieurs joueurs vedettes à partir de 1985-1986. En 1987, il fait renommer le club Matra Racing. Les résultats ne suivent pourtant pas et Lagardère décide d'arrêter les frais en 1989. Matra se retire et Jean-Louis Piette, un fidèle de Lagardère, prend la succession de ce dernier. Malgré la déconfiture financière du club, il en conserve la direction. Face au refus de la mairie de Paris de subventionner un deuxième club, il demande la rétrogradation du Racing en troisième division puis obtient le soutien du Conseil général des Hauts-de-Seine, faisant du Racing le porte-drapeau du département. Malgré des moyens relativement importants et une politique de formation saluée, le club ne retrouve pas la Division 2, et pire, est relégué en CFA en 1995.
Face aux oppositions importantes au sein du club, Piette quitte son poste et le club de football revient dans le giron du RCF. Claude Buzier, ancien joueur et technicien du Racing, le remplace. Il conduit le club en National malgré des moyens plus limités et crée une société anonyme à objet sportif (SAOS) afin de donner à la section football un statut autonome sur le plan financier et juridique au RCP. Buzier voit l'équipe première manquer de peu la montée en D2 en 1999.
Gilles Dumas, un publicitaire, reprend le club en 1999 avec le projet avec pour objectif déclaré de jouer les premiers rôles en première division en 2005 et d'en faire à terme le club résident du Stade de France, inauguré l'année précédente. La SAOS est transformée en Société anonyme sportive professionnelle (SASP). Malgré le soutien financier de sponsors importants (France Telecom, Axa, Bouygues, etc.), le Racing ne parvient pas à obtenir la promotion tant espérée. Le retrait des sponsors en 2001, inquiétés par les incertitudes sur le projet de construction d'une « Cité du foot » sur le site du stade Yves-du-Manoir, déstabilise le club, qui est rétrogradé administrativement en CFA par la DNCG en 2002. Le club compte alors près d'un million d'euros de dette.
Parachuté par le FC Nantes, qui cherche alors à investir dans un club amateur de la région parisienne par le biais de son actionnaire la Socpresse, Denis-Marie Cintura, par ailleurs président de la Fédération française de full contact, devient président en octobre 2002. Il doit tout d'abord rétablir la situation financière du Racing. En 2004, le club remporte sa poule de CFA et le président doit s'y prendre à plusieurs fois pour faire valider par la DNCG la promotion sportive en National. Mais confronté à une crise interne importante, notamment à l'hostilité de l'association (le RCF) qui lui reproche sa gestion financière, il trouve des repreneurs à l'automne 2004. En 2009, il sera condamné à deux ans d’emprisonnement avec sursis et 20 000 € d’amende pour abus de confiance et abus de biens sociaux, du fait d'un montage élaboré alors qu'il était à la tête du Racing pour récupérer des subventions régionales destinées à une association culturelle de Colombes.
Fin 2004, Cintura revend le club à la « Fondation Racing », derrière laquelle se trouve notamment Raymond Jeanrenaud, un homme d'affaires suisse. Il ne parvient pas à rétablir les finances du club, dont la liquidation judiciaire de la SASP est prononcée par le tribunal de commerce en juin 2005. Le club retourne alors sous la coupe de l'association, dirigée par Jean-Michel Jaquot, ancien tennisman et Racingman depuis des décennies. Il parvient à éviter l'exclusion des championnats nationaux préconisée par la DNCG, grâce notamment à une injonction du tribunal administratif de Paris.
En 2006, le Racing Club de France perd la concession de la Croix-Catelan, accordée depuis 120 ans par la Mairie de Paris contre une redevance symbolique. La perte du centre sportif provoque la quasi-faillite du RCF, qui doit se replier sur le site de la Boulie, dans la forêt de Versailles. Douze de ses sections sportives sont reprises par le nouveau concessionnaire de la Croix-Catelan, Lagardère SCA, tandis que les sections football et rugby sont reprises par des sociétés privées pour survivre. Alors que l'équipe est promue en CFA, l'ancienne section football du RCF est reprise par une nouvelle SASP baptisée « Racing Club de France football 92 », dont la présidence est confiée à Marc Eisenberg, président du groupe Alma Consulting, une société de conseil en réduction de coût. Ce dernier se retire six mois plus tard, officiellement en raison du manque de soutien affiché par le président du Conseil général Patrick Devedjian. Il est remplacé par Bruno Texier, un soutien de longue date de l’association, cette dernière étant toujours dirigée par Jean-Michel Jaquot. Texier est proche de céder le club à l'homme d'affaires grec Georgios Kintis, mais ce dernier est finalement nommé président de l'AEK Athènes FC en décembre.
En avril 2009, une convention de trois ans est finalement signée avec le Levallois SC, dont l'équipe première de football évolue en CFA 2. Le Racing doit ainsi régler ses « problèmes financiers » et le club de Levallois des « problèmes de logistique ». Baptisée « Racing Club de France-Levallois 92 », la nouvelle entité installe son siège à Levallois, les équipes évoluant au stade Yves-du-Manoir de Colombes, distant de quelques kilomètres. Le rapprochement ne concerne que les catégories d'âge à partir des 15 ans. Les soucis financiers perdurent cependant. En juin 2010, Bruno Texier laisse son poste à Denis Marsault, un chef d'entreprise basé à Levallois, qui fait appel à Azzedine Meguellatti comme directeur sportif. En juin 2011, Hervé Street, un chef d'entreprise, est élu à la tête de l'association à la place de Jean-Michel Jaquot.
Historique des entraîneurs
Le Racing a connu de son histoire mouvementée de nombreux entraîneurs, près de 35 en soixante-dix ans d'histoire. Comme la grande majorité des clubs français, le Racing se décide à engager un entraîneur appointé au moment de son passage au professionnalisme. Et comme de nombreux autres clubs du championnat, il fait appel à un homme venu du pays fondateur du football : l'Angleterre.
C'est ainsi que débarque à Paris en 1932 Jimmy Hogan, un entraîneur expérimenté bénéficiant en Europe centrale d'une grande réputation, adepte d'un jeu offensif fait de passes courtes et rapides. Il est d'ailleurs l'adjoint du sélectionneur de la fameuse Wunderteam autrichienne Hugo Meisl. Il est notamment à l'origine de la venue à Paris de deux Autrichiens qui feront les beaux jours du Racing : le gardien Rudolf Hiden et August Jordan. L'équipe termine 3e de son groupe et Hogan repart après une seule saison. Il est remplacé par son compatriote Peter Farmer, passé notamment par l'Olympique de Marseille et le Torino FC, sélectionneur de l'équipe de France aux Jeux olympiques de 1928. Après une saison décevante, il laisse sa place à un nouvel anglais d'une dizaine d'années d'expérience, Curtis Booth, qui mène les Parisiens à la troisième place du championnat.
En 1935, c'est au tour de George Kimpton d'être recruté. Ce dernier est arrivé l'année passée en France pour former l'équipe de France au WM, une tactique en vogue à l'époque. Il applique le même système au Racing avec un grand succès puisqu'il remporte pour sa première saison le doublé coupe-championnat. Il quitte le club après la décevante saison 1937-1938. Elie Rous, 30 ans, prend la relève ; il remporte la Coupe de France en 1939 et 1940 avant de poursuivre sa carrière en France, au FC Sète, puis à Nice et Metz. Sous l'occupation allemande, Émile Veinante, joueur du Racing depuis 1929 et international français, se reconvertit comme entraîneur. Il gère l'équipe pendant trois saisons dans le championnat de la zone occupée. En 1943-1944, les activités des clubs sont suspendues et remplacées par un championnat « fédéral », auquel participe une Équipe fédérale Paris-Capitale rassemblant des joueurs professionnels des différents clubs parisiens.
En 1944, le Racing fait appel à Paul Baron, ancien joueur du Racing de 1930 à 1932 ayant fait ses armes d'entraîneur au Red Star et à l'AS Saint-Eugène, à Alger, d'où il amène plusieurs joueurs. Il fait pratiquer à ces hommes, réputés pour leur impact physique, un jeu particulièrement offensif. Le système de jeu des Parisiens, dit du « tourbillon », est fait d'incessants changements de poste et d'attaques par lignes entières de joueurs, préfigurant le football total des années 1970. Baron conduit les Pingouins à trois finales de Coupe de France, dont deux sont victorieuses en 1945 et 1949, mais il ne parvient pas à remporter le championnat. Les résultats se détériorent au début des années 1950, alors que Baron a abandonné son « tourbillon », contre l'avis de certains de ses joueurs, car la condition physique exigée par ce système de jeu lui paraissait impossible à garantir pendant la durée d'un match et d'une saison. Baron est finalement écarté fin 1952, alors que l'équipe est à la peine en championnat. Il est remplacé en intérim par Jacquemet puis le professeur d'éducation physique Auguste Listello à partir de janvier.
Le vrai remplaçant de Baron est finalement trouvé en mai 1953 en la personne d'Auguste Jordan : en douze saisons sous le maillot ciel et blanc, cet ancien footballeur autrichien naturalisé français a remporté quatre des cinq Coupes de France au palmarès du Racing, avant d'entamer après-guerre une carrière d'entraîneur en France, notamment au Red Star et à l'Olympique de Marseille. Il ne peut empêcher la relégation du Racing en Division 2 mais fait remonter l'équipe immédiatement et maintient par la suite son équipe dans la première moitié du classement. Il quitte finalement le banc parisien en mars 1958, au milieu d'une saison anonyme, et laisse la place à Pierre Pibarot, venu de la Fédération française de football. Théoricien et adepte de la défense « en ligne », ancien joueur et entraîneur d'Alès et de Nîmes, ce dernier est alors notamment l'entraîneur de l'équipe de France espoirs, après avoir assisté le sélectionneur Gaston Barreau pour la Coupe du monde 1954 comme « tacticien ». Pibarot applique au Racing ses principes de jeu novateurs (défense en ligne, participation de chacun au jeu offensif) avec un certain succès. L'équipe « pratique un football chatoyant, de haut niveau, très prolifique où le spectacle va de pair avec le réalisme ». Seul leur relative inconstance empêche les Parisiens de remporter des titres. Ils atteignent la 3e place en 1959 et 1960, puis sont tous proches d'offrir un second titre de champion au club en 1961 puis en 1962.
Pibarot part cependant en mars 1963, avant la fin d'une saison plus terne. André Jeampierre, ancien amateur du RCF devenu entraîneur des jeunes puis de la réserve, prend la relève mais le poids des ans se fait sentir sur les joueurs vedettes de l'équipe. Les mauvais résultats s'enchaînent à partir de l'hiver 1964, au point que le club chute à la dernière place en avril. Le rebond de fin de saison n'empêche pas l'impensable : le Racing est relégué en Division 2. Paul Baron, l'entraîneur des derniers succès en Coupe de France, est appelé à la rescousse, mais il manque l'objectif affiché d'une remontée immédiate. Trop affaibli financièrement, le club ne peut remonter un effectif à la hauteur des années précédentes. Baron est remplacé par Lucien Troupel pour la saison 1965-1966, qui ne peut éviter au club une nouvelle relégation.
Reparti en Division 3, le club perd de facto le statut professionnel et repasse sous le giron du Racing Club de France. Une page se tourne. Les deux premiers entraîneurs sont Durberc (qui pourrait être Aimé Durbec, un ancien joueur du club né en 1902), en D3, puis Tandar, en DH de Paris. En 1968, l'ancien Racingman Paul Jurilli prend place sur le banc. Il a fait remonter le club en Division 3, en 1970 puis une nouvelle fois en 1973. En 1975, alors que l'équipe est retombée en DH, il laisse sa place à Jean-Marie Lawniczak. Après une honnête carrière de joueur professionnel, ce dernier démarre au Racing une carrière de technicien : il reste plus de vingt ans au club, d'abord six ans comme manager et entraîneur de l'équipe première, ensuite comme responsable du centre de formation du Matra Racing, et pendant 2 saisons adjoint d'Artur Jorge puis de nouveau comme manager de 1992 à 2000. Il fait monter les Parisiens en Division 3 (puis en National) à trois reprises, en 1978, 1994 et 1997. En 1981, les Parisiens manquent de peu la promotion en D2, au bénéfice de Fontainebleau, à la suite de quoi il prend en charge le centre de formation du club. Après son départ définitif en 2000, il fait carrière à la Fédération française de football ; Président de l'Amicale des Educateurs de Football (A.E.F) depuis 1998 il représente les éducateurs au sein de la « Haute-Autorité du Football », il en devient le président en juillet 2011.
L'ancien international Jean-Michel Larqué, après une dernière saison au Paris Saint-Germain comme manager général, reprend en 1980 une licence de joueur au Racing, en D3. Il a la joie de disputer un trente-deuxième de finale de coupe de France face à l'AS Saint-Étienne, son club historique, au Parc des Princes.
En 1982, l'industriel Jean-Luc Lagardère cherche à reprendre le club. Devant le refus initial des dirigeants du Racing, il reprend le Paris FC en D2, le rebaptise « Racing Paris 1 » et lui fait porter les couleurs du Racing, avec l'accord des dirigeants. En 1982-1983 cohabitent donc deux équipes baptisées Racing, puisque le RCF aligne toujours une équipe en D3. Pour occuper le banc du RP1, Lagardère recrute Alain de Martigny, ancien entraîneur du Stade brestois et adjoint du sélectionneur français Michel Hidalgo pour la Coupe du monde 1982. L'équipe du Racing est quant à elle prise en main par Lawniczak Jean Marie. En cas de maintien du RP1 en D2, les dirigeants du Racing promettent d'accepter une fusion, qui est donc concrétisée l'été suivant sous le nom de « Racing Club de Paris ». Alain de Martigny reste l'entraîneur du club de Lagardère : il fait monter son équipe en première division en 1984, après une victoire en barrage d’accession face à l'AS Saint-Étienne, mais est remercié en milieu de saison suivante alors que les Parisiens pointent au dernier rang en D1. Le défenseur Victor Zvunka, arrivé la saison précédente, est nommé entraîneur en janvier ; les résultats de l'équipe s'améliorent sans parvenir toutefois à rétablir la situation.
De retour en D2, l'équipe est confiée à Silvester Takač, un ancien international yougoslave ayant joué et entraîné en France et en Belgique, qui s'adjoint les services de Denis Troch aux côtés de Zvunka. Un directeur sportif, René Hauss, est par ailleurs nommé. Les Parisiens, renforcés malgré la relégation, caracolent en tête du championnat toute la saison. Mais le retour manqué en D1, en début de saison 1986-1987, coûte sa place à Takac. Zvunka reprend l'équipe et parvient à la mener au maintien, sans pour autant accrocher la première moitié du classement. Il n'est pas conservé et entame là une riche carrière, en Division 2 française particulièrement.