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"24/02068"
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___________________
Le magistrat délégué par la présidente du Tribunal judiciaire
NOTE D’AUDIENCE
Articles L.614-1, L.614-13, L.741-10, L.743-5, L.743-20 du CESEDA
Audience publique
DATE D’AUDIENCE : 26 Septembre 2024
DOSSIER : N° RG 24/02068 - N° Portalis DBZS-W-B7I-YZF2 - M. LE PREFET DU NORD / M. [I] [R]
MAGISTRAT : Karine DOSIO
GREFFIER : Clémence ROLET
DEMANDEUR :
M. LE PREFET DU NORD
Représenté par M. [Y] [D]
DEFENDEUR :
M. [I] [R]
Assisté de Maître Anaïs DE BOUTEILLER, avocat commis d’office
En présence de Mme [U] [G], interprète en langue arabe ,
__________________________________________________________________________
DEROULEMENT DES DEBATS
L’intéressé confirme son identité.
Le représentant de l’administration, entendu en ses observations ;
L’avocat soulève les moyens suivants :
- conditions de rétention : atteinte à la dignité humaine (punaises de lit)
- à titre subsidiaire : demande d’examen médical
Le représentant de l’administration répond à l’avocat ;
L’intéressé entendu en dernier déclare : “Il y a beaucoup de gens qui sont rentrés au centre plusieurs fois, moi c’est la première fois et j’espère la dernière. Le problème c’est les punaises, je peux faire des photos.”
DÉCISION
Sur la demande de maintien en rétention :
o RECEVABLE o IRRECEVABLE
o PROROGATION o REJET o ASSIGNATION A RÉSIDENCE
Le greffier Le magistrat délégué
Clémence ROLET Karine DOSIO
COUR D’APPEL DE DOUAI
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE LILLE
──────────
Le magistrat délégué par la présidente du Tribunal judiciaire
────
Dossier n° N° RG 24/02068 - N° Portalis DBZS-W-B7I-YZF2
ORDONNANCE STATUANT SUR LA PROROGATION D’UNE MESURE DE RETENTION ADMINISTRATIVE
Articles L.614-1, L.614-13, L.741-10, L.743-5, L.743-20 CESEDA
Nous, Karine DOSIO, magistrat délégué par la présidente du Tribunal judiciaire de LILLE, assisté de Clémence ROLET, greffier ;
Vu les dispositions des articles suivants du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA) :
- L.614-1, L.614-13, L.741-10, L.743-5, L.743-20
- L. 741-1, L.741-4, L.741-5, L.741-7, L.744-1, L.751-9, L.751-10
- L. 743-14, L.743-15, L.743-17
- L. 743-19, L. 743-25
- R. 741-3
- R.742-1, R. 743-1 à R. 743-8, R. 743-21
Vu la décision de placement en rétention administrative prise le 27 août 2024 par M. LE PREFET DU NORD;
Vu l’ordonnance de maintien en rétention rendue par le magistrat délégué par la présidente du Tribunal judicaire de Lille, le 30 août 2024 ;
Vu la requête en prorogation de l’autorité administrative en date du 25 septembre 2024 reçue et enregistrée le 25 septembre 2024 à 10h33 (cf. Timbre du greffe) tendant à la prorogation de la rétention de M. [I] [R] dans les locaux ne relevant pas de l’administration pénitentiaire pour une durée de trente jours ;
Vu l’extrait individualisé du registre prévu à l’article L. 744-2 du CESEDA émargé par l’intéressé ;
PARTIES
AUTORITE ADMINISTRATIVE QUI A ORDONNE LE PLACEMENT EN RETENTION
M. LE PREFET DU NORD
préalablement avisé, représenté par Monsieur [Y] [D], représentant de l’administration
PERSONNE RETENUE
M. [I] [R]
né le 19 Septembre 1991 à [Localité 1] (MAROC) ([Localité 1])
de nationalité Marocaine
actuellement maintenu en rétention administrative
préalablement avisé et présent à l’audience,
assisté de Maître Anaïs DE BOUTEILLER, avocat commis d’office,
En présence de Mme [U] [G], interprète en langue arabe ,
LE PROCUREUR DE LA RÉPUBLIQUE, préalablement avisé n’est pas présent à l’audience.
DÉROULEMENT DES DÉBATS
A l’audience publique, le magistrat délégué a procédé au rappel de l’identité des parties ;
Après avoir rappelé à la personne retenue les droits qui lui sont reconnus par le code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile pendant sa rétention et l’avoir informée des possibilités et des délais de recours contre toutes décisions le concernant ;
L’intéressé a été entendu en ses explications ;
Le représentant du préfet a été entendu en ses observations ;
L’avocat a été entendu en sa plaidoirie ;
Le représentant du préfet ayant répondu à l’avocat ;
L’étranger ayant eu la parole en dernier ;
EXPOSE DU LITIGE
Par décision en date du 27 août 2024 notifiée le même jour à 15H30, l’autorité administrative a ordonné le placement de [I] [R] en rétention dans des locaux ne relevant pas de l’administration pénitentiaire.
Par décision rendue le 03 septembre 2024 2024, le premier président de la Cour d’appel de DOUAI a confirmé la décision du juge délégué en date du 30 août 2024 ayant ordonné la prolongation de la rétention administrative de [I] [R] pour une durée maximale de vingt-six jours.
Par requête en date du 25 septembre 2024, reçue au greffe le même jour à 10H33, l’autorité administrative a saisi le juge des libertés et de la détention aux fins de voir ordonner la prolongation de la rétention pour une durée de trente jours.
Le conseil de [I] [R] sollicite le rejet de la prolongation de la rétention sur les moyens suivants :
- l’existence de conditions d’hébergement indignes en ce qu’il y aurait des punaises de lit.
MOTIFS DE LA DÉCISION
Selon l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme, nul ne peut être soumis à des traitements inhumains ou dégradants.
En l’absence de dispositions de droit interne organisant un recours préventif effectif destiné à mettre fin à des conditions de rétention indignes, une personne étrangère retenue a la faculté d’invoquer le caractère inhumain ou dégradant de ses conditions de rétention pour obtenir sa remise en liberté.
Les éléments d’équipement que doivent comporter les centres de rétention administrative sont fixés à l’article R 744-6 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile comme suit:
'Les centres de rétention administrative répondent aux normes suivantes :
1° Une surface utile minimum de dix mètres carrés par retenu comprenant les chambres et les espaces librement accessibles aux heures ouvrables ;
2° Des chambres collectives non mixtes, contenant au maximum six personnes '
En l’espèce, [I] [R] se plaint de l’existence de punaises de lit dans sa chambre.
Les affirmations de [I] [R] quant à la présence de punaises dans sa chambre actuelle ne sont corroborées par aucun élément objectif , ce moyen ne peut qu’être rejeté.
Sur le fond
L’article L742-4 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile dispose :
“Le magistrat du siège du tribunal judiciaire peut, dans les mêmes conditions qu’à l’article L. 742-1,
être à nouveau saisi aux fins de prolongation du maintien en rétention au-delà de trente jours, dans les cas suivants :
1° En cas d’urgence absolue ou de menace d’une particulière gravité pour l’ordre public ;
2° Lorsque l’impossibilité d’exécuter la décision d’éloignement résulte de la perte ou de la destruction des documents de voyage de l’intéressé, de la dissimulation par celui-ci de son identité ou de l’obstruction volontaire faite à son éloignement ;
3° Lorsque la décision d’éloignement n’a pu être exécutée en raison :
a) du défaut de délivrance des documents de voyage par le consulat dont relève l’intéressé ou lorsque la délivrance des documents de voyage est intervenue trop tardivement pour procéder à l’exécution de la décision d’éloignement ;
b) de l’absence de moyens de transport.
L’étranger peut être maintenu à disposition de la justice dans les conditions prévues à l’article L. 742-2.
Si le juge ordonne la prolongation de la rétention, celle-ci court à compter de l’expiration de la précédente période de rétention et pour une nouvelle période d’une durée maximale de trente jours. La durée maximale de la rétention n’excède alors pas soixante jours.”
En l’espèce, il est constant que l’administration a effectué l’ensemble des diligences afin d’assurer l’exécution la plus rapide possible de l’éloignement de [I] [R] et de limiter le temps de privation de liberté que constitue la mesure de rétention. Il sera souligné qu’il n’est pas exigé à ce stade de preuve de la délivrance du document de voyage à bref délai.
Une deuxième prolongation est justifiée en raison du défaut de document de voyage de [I] [R] toujours d’actualité au dernier jour du délai de la première prolongation de rétention administrative de 28 jours, soit une des conditions exigées par l’article L742-4 du Ceseda et dans l’attente de la délivrance du laissez-passer consulaire.
En conséquence la situation de l'intéressé justifie la prolongation de la mesure et il est fait droit à la requête de l’administration.
PAR CES MOTIFS :
Statuant publiquement en premier ressort, par décision assortie de l’exécution provisoire,
DÉCLARONS recevable la requête en prorogation de la rétention administrative
ORDONNONS LA PROROGATION DE LA RETENTION de M. [I] [R] pour une durée de trente jours à compter du 26 septembre 2024 à 15h30 ;
Fait à LILLE, le 26 Septembre 2024
Notifié ce jour à h mn
LE GREFFIER LE MAGISTRAT DELEGUE
NOTIFICATION DE L’ORDONNANCE AUX PARTIES
DOSSIER : N° RG 24/02068 - N° Portalis DBZS-W-B7I-YZF2 -
M. LE PREFET DU NORD / M. [I] [R]
DATE DE L’ORDONNANCE : 26 Septembre 2024
NOTIFIONS sur le champ la présente ordonnance aux parties, qui en émargeant ci-après, attestent en avoir reçu copie et les avisons de la possibilité de faire appel, devant le Premier président de la cour d’appel ou son délégué, de la présente ordonnance dans les vingt-quatre heures de son prononcé ; les informons que la déclaration d’appel doit être motivée et peut être transmise par tout moyen (notamment par mail via la boîte structurelle : [Courriel 3]; leur indiquons que seul l’appel formé par le ministère public peut être déclaré suspensif par le Premier président de la cour d’appel ou son délégué.
Information est donnée à M. [I] [R] qu’il est maintenu à disposition de la justice pendant un délai de vingt-quatre heures à compter de la notification de la présente ordonnance au procureur de la République, lorsqu’il est mis fin à sa rétention ou lors d’une assignation à résidence. Durant cette période, l’intéressé peut, s'il le souhaite, contacter son avocat et un tiers, rencontrer un médecin et s'alimenter.
Traduction orale faite par l’interprète.
LE REPRESENTANT DU PREFET L’INTERESSE
notifié par mail ce jour Présent en visioconférence
L’INTERPRETE LE GREFFIER
L’AVOCAT
notifié par mail ce jour
______________________________________________________________________________
RÉCÉPISSÉ
M. [I] [R]
retenu au Centre de Rétention de [Localité 2]
reconnait avoir reçu notification de ladite ordonnance en date du 26 Septembre 2024
date de remise de l’ordonnance :
le :
signature de l’intéressé | false | null | [] | {} |
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"24/00739"
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Minute N° 2024/
ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ
du 26 Septembre 2024
-----------------------------------------
S.A. SMA SA
C/
S.A. ALLIANZ
S.A.S. ATLANTIQUE OUVERTURES
S.A.R.L. BRIAND CHRISTIAN
S.A.R.L. CSK
S.A.S. SOPREMA ENTREPRISES
Société VEOLIA EAU - COMPAGNIE GENERALE DES EAUX
S.A.R.L. PIERRE LITTORAL
---------------------------------------
copie exécutoire délivrée le 26/09/2024 à :
la SELARL PARTHEMA AVOCATS - 49
copie certifiée conforme délivrée le 26/09/2024 à :
la SELARL ANTARIUS AVOCATS - 175
la SELARL ARMEN - 30
la SCP IPSO FACTO AVOCATS - 213
Me Pierre JEAN-MEIRE - 257
la SELARL LCE AVOCATS NOTAIRES - 1-2
la SELARL PARTHEMA AVOCATS - 49
Expert
dossier
MINUTES DU GREFFE
DU TRIBUNAL JUDICIAIRE DE NANTES
(Loire-Atlantique)
_________________________________________
ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ
_________________________________________
Président : Pierre GRAMAIZE
Greffier : Eléonore GUYON
DÉBATS à l'audience publique du 05 Septembre 2024
PRONONCÉ fixé au 26 Septembre 2024
Ordonnance réputée contradictoire, mise à disposition au greffe
ENTRE :
S.A. SMA SA (RCS PARIS n° 332 789 296),
dont le siège social est sis [Adresse 14]
[Localité 13]
Rep/assistant : Maître Yohan VIAUD de la SELARL PARTHEMA AVOCATS, avocats au barreau de NANTES
DEMANDERESSE
D'UNE PART
ET :
S.A. ALLIANZ (RCS NANTES n° 542 110 291) en sa qualité d’assureur de la SARL BRIAND CHRISTIAN et la S.A.R.L CSK,
dont le siège social est sis [Adresse 1]
[Localité 15]
Rep/assistant : Maître Laetitia LENAIN de la SELARL ANTARIUS AVOCATS, avocats au barreau de RENNES
S.A.S. ATLANTIQUE OUVERTURES,
dont le siège social est sis [Adresse 18]
[Localité 9]
Rep/assistant : Maître Matthieu CAOUS-POCREAU de la SCP IPSO FACTO AVOCATS, avocats au barreau de NANTES
S.A.R.L. BRIAND CHRISTIAN,
dont le siège social est sis [Adresse 2]
[Localité 10]
Rep/assistant : Maître Charles OGER de la SELARL ARMEN, avocats au barreau de NANTES
S.A.R.L. CSK,
dont le siège social est sis [Adresse 19]
[Localité 5]
Rep/assistant : Maître Angélique LE JEUNE de la SELARL LCE AVOCATS NOTAIRES, avocats au barreau de BREST
S.A.S. SOPREMA ENTREPRISES (RCS STRASBOURG n° 485 197 552),
dont le siège social est sis [Adresse 3]
[Localité 11]
Non comparante
Société en Commandite par ActionsVEOLIA EAU - COMPAGNIE GENERALE DES EAUX (RCS PARIS n° 572 025 526),
dont le siège social est sis [Adresse 4]
[Localité 12]
Rep/assistant : Me Pierre JEAN-MEIRE, avocat au barreau de NANTES
S.A.R.L. PIERRE LITTORAL,
dont le siège social est sis [Adresse 7]
[Localité 8]
Rep/assistant : Maître Matthieu CAOUS-POCREAU de la SCP IPSO FACTO AVOCATS, avocats au barreau de NANTES
DÉFENDERESSES
D'AUTRE PART
PRESENTATION DU LITIGE
Suivant acte dressé le 17 décembre 2020 par Me [L] [W] [Z], notaire associé à [Localité 16], la S.C.I. JAL a fait l'acquisition en l'état futur d'achèvement auprès de la S.N.C. HPL DU CHAMP DE FOIRE d'un local commercial au rez-de-chaussée d'un ensemble immobilier situé [Adresse 6] à [Localité 17] édifié sous couvert d'une assurance dommages ouvrage souscrite auprès de la S.A. SMA.
Se plaignant de réserves non levées après la livraison du 8 décembre 2022, d'un dégât des eaux survenu en fin d'année 2022 et de l'impossibilité d'utiliser le local, la S.C.I. JAL a fait assigner en référé la S.N.C. HPL DU CHAMP DE FOIRE, la S.A. SMA et la S.A.S. SAUR par actes de commissaires de justice des 13 et 14 novembre 2023 afin de solliciter l'organisation d'une expertise.
Suivant ordonnance du 11 janvier 2024, Monsieur [O] [J] a été nommé en qualité d’expert.
Faisant valoir qu’elle a intérêt à appeler à la cause les sociétés intervenues au titre du chantier ainsi que leurs assureurs outre le gestionnaire du réseau de distribution d'eau, la S.A. SMA a fait assigner en référé la S.A.R.L. CSK CONSTRUCTION CASKA titulaire du lot gros-œuvre, la S.A.S. SOPREMA ENTREPRISES titulaire du lot étanchéité, la S.A.R.L. BRIAND CHRISTIAN titulaire du lot plomberie chauffage ventilation, la S.A.S. ATLANTIQUE OUVERTURES titulaire du lot menuiseries extérieures, la S.A.R.L. PIERRE LITTORAL le maître d’œuvre d’exécution, la S.A. ALLIANZ en qualité d’assureur des sociétés CSK CONSTRUCTION CASKA et BRIAND CHRISTIAN et la S.C.A.VEOLIA EAU- COMPAGNIE GENERALE DES EAUX en charge du réseau d’adduction d’eau potable par actes de commissaire de justice des 27, 28 juin, 1er et 3 juillet 2024 afin de solliciter l’extension des opérations d’expertise à leur égard.
La S.A.R.L. CSK CONSTRUCTION CASKA, la S.A.R.L. BRIAND CHRISTIAN, la S.A.S. ATLANTIQUE OUVERTURES, la S.A.R.L. PIERRE LITTORAL, la S.A. ALLIANZ en qualité d’assureur des sociétés CSK CONSTRUCTION CASKA et BRIAND CHRISTIAN et la S.C.A. VEOLIA EAU- COMPAGNIE GENERALE DES EAUX, formulent toutes protestations et réserves.
La S.A.S. SOPREMA ENTREPRISES, citée à une hôtesse d’accueil, n’a pas comparu.
MOTIFS DE LA DECISION
La S.A. SMA présente des copies des documents suivants :
- note technique du cabinet RAME du 27/11/23,
- marché CSK du 22/01/21,
- marché SOPREMA du 24/02/21,
- devis S.A.R.L. BRIAND CHRISTIAN du 30/10/20,
- marché S.A.S. ATLANTIQUE OUVERTURES du 09/03/21,
- contrat de maîtrise d’œuvre et d’exécution de travaux S.A.R.L. PIERRE LITTORAL du 05/05/20,
- attestations d'assurance ALLIANZ pour les sociétés CSK et BRIAND CHRISTIAN,
- compte-rendu réunion d’expertise du 13 mai 2024,
- assignation en référé de la S.C.I. JAL,
- ordonnance de référé du 11 janvier 2024.
Il résulte des pièces produites et des explications données que les défenderesses sont des entreprises intervenues sur le chantier, leurs assureurs ou le gestionnaire du réseau d'eau, de sorte que leur responsabilité ou garantie est susceptible d’être mise en cause.
L’expert, Monsieur [O] [J], sollicité pour avis, a répondu qu’il ne s’opposait pas à ces mises en cause.
Il est donc légitime d’étendre la mission d’expertise aux défenderesses, pour qu’elles soient en mesure de faire valoir leur point de vue sur les responsabilités ou garanties éventuelles quant aux désordres.
DECISION
Par ces motifs, Nous, juge des référés, statuant publiquement, par ordonnance réputée contradictoire et en premier ressort,
Ordonnons l'extension des opérations d'expertise confiées à Monsieur [O] [J] par ordonnance de référé du 11 janvier 2024 (23/1168) à la S.A.R.L. CSK CONSTRUCTION CASKA, la S.A.S. SOPREMA ENTREPRISES, la S.A.R.L. BRIAND CHRISTIAN, la S.A.S. ATLANTIQUE OUVERTURES, la S.A.R.L. PIERRE LITTORAL, la S.A. ALLIANZ en qualité d’assureur des sociétés CSK CONSTRUCTION CASKA et BRIAND CHRISTIAN et la S.C.A. VEOLIA EAU- COMPAGNIE GENERALE DES EAUX,
Laissons provisoirement les dépens à la charge de la demanderesse.
Le Greffier, Le Président,
Eléonore GUYON Pierre GRAMAIZE | false | null | [] | {} |
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"23/04723"
] | null | Autre | 2024-09-26 | null | 23/04723 | Tribunal judiciaire de Montpellier | Fait droit à une partie des demandes du ou des demandeurs sans accorder de délais d'exécution au défendeur | null | Pôle Civil section 2 | null | [] | 66f5c92f45ea63320f3587ba | null | 2024-09-26T20:54:01.155000 | 2024-09-26T00:00:00 | null | 2024-09-27 | 38C | [] | false | null | null | COUR D’APPEL DE MONTPELLIER
TOTAL COPIES 3
COPIE REVÊTUE formule exécutoire avocat
1
COPIE CERTIFIÉE CONFORME AVOCAT
1
COPIE EXPERT
COPIE DOSSIER + AJ
1
N° RG 23/04723 - N° Portalis DBYB-W-B7H-OQLH
Pôle Civil section 2
Date : 26 Septembre 2024
LE TRIBUNAL JUDICIAIRE DE MONTPELLIER
Pôle Civil section 2
a rendu le jugement dont la teneur suit :
DEMANDERESSE
S.A.S. CABOT FINANCIAL FRANCE , RCS Lyon n° 488 862 277, dont le siège social est sis [Adresse 2], agissant poursuites et diligences de son représentant légal domicilié en cette qualité audit siège, venant aux droits de la SA AXA BANQUE suite à une cession de créances intervenue le 26 avril 2022,
représentée par Maître Jérôme PASCAL de la SARL CAP-LEX, avocat postulant au barreau de MONTPELLIER et Maître Olivier HASCOET de la SELARL HAUSSMANN KAINIC HASCOET HELAIN avocat plaidant au barreau de l’ESSONNE
DEFENDERESSE
Madame [D] [N] [E],
demeurant [Adresse 3]
non représentée
COMPOSITION DU TRIBUNAL lors des débats et du délibéré :
Président : Michèle MONTEIL
Juge unique
assisté de Françoise CHAZAL greffier faisant fonction, lors des débats et du prononcé.
DEBATS : en audience publique du 27 Juin 2024
MIS EN DELIBERE au 26 Septembre 2024
JUGEMENT : signé par le président et le greffier et mis à disposition le 26 Septembre 2024
FAITS ET PROCÉDURE :
Le 1er juillet 2018, Mme [D] [N] [E] a ouvert un compte-courant dans les livres de la SA AXA BANQUE.
Dès le 30 novembre 2021, ce compte a affiché un solde débiteur non régularisé depuis.
Par courrier en date du 3 mars 2022, la SA AXA BANQUE a procédé à la clôture du compte-courant, dont le solde débiteur atteignait à cette date 11.649,47 €.
Par acte sous seing privé en date du 26 avril 2022, la SA AXA BANQUE, cédante, a cédé à la SAS CABOT FINANCIAL FRANCE, cessionnaire, une liste de créances, dont celle à l’encontre de Mme [D] [N] [E] au titre de son compte-courant.
******
Vu l’assignation délivrée le 26 octobre 2023 à la requête de la SAS CABOT FINANCIAL FRANCE, à l'encontre de Mme [D] [N] [E], aux fins de :
Voir dire et juger que les différentes demandes de la SAS CABOT FINANCIAL France sont recevables et bien fondées.
Y faisant droit, voir condamner Mme [D] [N] [E] à payer à la SAS CABOT FINANCIAL FRANCE : 11.649,47 €, principal au titre du compte-courant n° [XXXXXXXXXX01] ouvert le 1er juillet 2018 avec intérêts au taux contractuel de 15,49 % l’an à compter de la mise en demeure du 3 mars 2022 et, à titre subsidiaire, à compter de la présente assignation.
Voir ordonner la capitalisation annuelle des intérêts conformément à l’article 1343-2 du code civil.
Voir condamner Mme [D] [N] [E] à payer à la SAS CABOT FINANCIAL France la somme de 800 € sur le fondement de l’article 700 du code de procédure civile.
Voir rappeler que l’exécution provisoire est de droit, d’autant qu’elle est compatible avec la nature de l’affaire.
Voir condamner Mme [D] [N] [E] aux entiers dépens.
******
L’ordonnance de clôture est en date du 11 juin 2024.
L’affaire a été retenue à l’audience du 27 juin 2024.
L’avocat de la SAS CABOT FINANCIAL FRANCE a déposé son dossier et s’en tient à ses demandes telles qu’elles figurent dans son assignation, que le tribunal a exposé conformément aux dispositions des articles 455 et 768 du code de procédure civile.
Mme [D] [N] [E] n’est pas comparante ni représentée à l’audience. Elle n’a fait valoir de moyen de défense à aucun moment de la procédure.
MOTIFS :
1°/ Sur le paiement de la créance cédée :
Il résulte des dispositions combinées des articles 1103 et 1104 du code civil que les contrats légalement formés tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faits et doivent être exécutés de bonne foi.
L’article 1321 du même code dispose que la cession de créance est un contrat par lequel le créancier cédant transmet, à titre onéreux ou gratuit, tout ou partie de sa créance contre le débiteur cédé à un tiers appelé le cessionnaire. Elle peut porter sur une ou plusieurs créances présentes ou futures, déterminées ou déterminables. Elle s'étend aux accessoires de la créance. Le consentement du débiteur n'est pas requis, à moins que la créance ait été stipulée incessible.
En l’espèce, la SAS CABOT FINANCIAL FRANCE verse aux débats l’acte de cession à son profit de la créance que la SA AXA BANQUE détenait à l’encontre de Mme [D] [N] [E], portant sur la somme de 11.649,47 € au titre de son compte-courant. L’acte a été signé électroniquement par les deux parties.
La SAS CABOT FINANCIAL FRANCE bénéficie donc des droits attachés à cette créance.
Sont également produits par la demanderesse le contrat d’ouverture du compte-courant, ses conditions tarifaires, et le détail des mouvements financiers en 2021. Ces pièces confirment le montant du solde débiteur et le taux d’intérêt de 15,49 % applicable aux découverts.
La SAS CABOT FINANCIAL FRANCE justifie donc du principe, de l’exigibilité, et du montant de sa créance.
En revanche, les intérêts qu’elle réclame ne peuvent courir à compter du 3 mars 2022, en ce qu’il s’agit de la date du courrier simple envoyé par la SA AXA BANQUE à sa cliente, qui ne vaut que simple information de la clôture de son compte-courant et ne fait pas précisément référence à une obligation de payer une certaine somme, seulement de renvoyer son chéquier et sa carte bancaire. Ce courrier ne vaut donc pas mise en demeure par une interpellation suffisante au sens de l’article 1344 du code civil. Par ailleurs, ce courrier provient de la cédante, et non du cessionnaire, qui sollicite le paiement de la créance sans justifier que la débitrice a été informée de la cession à son profit.
En conséquence, il convient de condamner Mme [D] [N] [E] à payer à la SAS CABOT FINANCIAL FRANCE la somme de 11.649,47 €, et ce avec intérêts au taux de 15,49 % à compter du 26 octobre 2023, date de l’assignation, tel que sollicité à titre subsidiaire.
La capitalisation des intérêts est de droit si elle est sollicitée. Elle ne peut être écartée que si c’est par la faute du créancier et par suite du retard ou obstacle apporté par lui que le débiteur n’a pas pu procéder à la liquidation de la dette, ce qui n’est pas le cas en l’espèce.
Il convient donc de l’ordonner dans les conditions prévues par l’article 1343-2 du code civil.
2°/ Sur les demandes au titre des dispositions de l’article 700 du code de procédure civile et des dépens :
La SAS CABOT FINANCIAL FRANCE sollicite du tribunal de lui allouer la somme de 800 € sur le fondement de l'article 700 du code de procédure civile.
Il serait inéquitable en effet de laisser à la charge de la demanderesse les frais exposés par elle pour la défense de ses intérêts et non compris dans les dépens.
Il y a donc lieu d’accueillir entièrement sa demande en condamnant Mme [D] [N] [E] à lui payer la somme de 800 € à ce titre.
Mme [D] [N] [E] qui succombe supportera la charge des dépens.
L’exécution provisoire est de droit.
PAR CES MOTIFS :
Le tribunal, statuant publiquement, par jugement réputé contradictoire, en premier ressort, rendu par mise à disposition au greffe :
Condamne Mme [D] [N] [E] à payer à la SAS CABOT FINANCIAL FRANCE la somme de 11.649,47 €, avec intérêts au taux de 15,49 % à compter du 26 octobre 2023, date de l’assignation.
Ordonne la capitalisation des intérêts échus depuis plus d’un an par application de l’article 1343-2 du code civil.
Condamne Mme [D] [N] [E] à payer à la SAS CABOT FINANCIAL FRANCE la somme de 800 € au titre de l'article 700 du code de procédure civile.
Condamne Mme [D] [N] [E] aux entiers dépens de la présente procédure.
Rappelle que l’exécution provisoire est de droit.
LA GREFFIERE, LA PRESIDENTE,
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TRIBUNAL JUDICIAIRE
DE MARSEILLE
POLE SOCIAL
[Adresse 4]
[Adresse 4]
[Localité 1]
JUGEMENT N°24/03806 du 26 Septembre 2024
Numéro de recours: N° RG 19/06192 - N° Portalis DBW3-W-B7D-W4QB
AFFAIRE :
DEMANDERESSE
S.C.I. [5]
[Adresse 2]
[Localité 1]
représentée par Me Corinne PELLEGRIN, avocat au barreau des HAUTES-ALPES, substituée par Me Axel PITTAVINO, avocat au barreau des HAUTES-ALPES
c/ DEFENDEUR
Organisme URSSAF PACA
[Adresse 9]
[Localité 3]
représenté par madame [X] [B], inspectrice juridique munie d’un pouvoir régulier
DÉBATS : À l'audience publique du 06 Mai 2024
COMPOSITION DU TRIBUNAL lors des débats et du délibéré :
Président : DEPARIS Eric, Vice-Président
Assesseurs : PESCE-CASTELLA Catherine
MILLEPIED Michèle
L’agent du greffe lors des débats : DALAYRAC Didier,
À l'issue de laquelle, les parties ont été avisées que le prononcé de la décision aurait lieu par mise à disposition au greffe le 26 Septembre 2024
NATURE DU JUGEMENT
contradictoire et en premier ressort
EXPOSE DU LITIGE :
Lors d'un contrôle de l'application de la législation sociale dans le cadre de la lutte contre le travail dissimulé, effectué le 4 octobre 2018 sur le chantier de rénovation d’un local, propriété de la SCI [5], sis à l’angle de la [Adresse 7] et de la [Adresse 6], l’inspecteur de l'URSSAF constatait quatre personnes en situation de travail, celles-ci n'ayant pas fait l'objet d'aucune déclaration préalable à l'embauche.
Une lettre d'observations du 7 janvier 2019 a été adressée au représentant légal de la SCI [5] pour la période du mois d’octobre 2018, comportant un redressement forfaitaire en cotisations et majorations pour travail dissimulé.
La SCI [5] a saisi la commission de recours amiable de l’URSSAF PACA à l’encontre de la mise en demeure du 31 mai 2019 d’un montant total de 30 164 € délivrée dans les suites de ce redressement
Par courrier recommandé avec avis de réception expédié le 25 octobre 2019, la SCI [5], représentée par son conseil, a saisi le pôle social du tribunal judiciaire de Marseille d’un recours contentieux contre la décision implicite de rejet de la commission.
L’affaire a été retenue à l’audience du 6 mai 2024.
L’URSSAF PACA, représentée par une inspectrice juridique, sollicite du tribunal le rejet du recours de la SCI [5], la confirmation de la mise en demeure, et la condamnation de la SCI [5] à lui payer la somme de 30 164 €, dont 20 746 € de cotisation, 8 298 de majorations de redressement et 1 120 €de majorations de retard, outre 1 000 € sur le fondement de l’article 700 du code de procédure civile.
La SCI [5], représentée par son conseil, sollicite pour sa part l’annulation de la mise en demeure pour nullité de la lettre d'observations, au fond l’infirmation du redressement au motif du pur bénévolat spontané de quatre amis de la femme du gérant de la SCI et subsidiairement de l’absence de caractérisation du délit de travail dissimulé et notamment de son élément intentionnel, ainsi que de l’absence de justification du caractère forfaitaire du redressement, outre 2 500 € sur le fondement de l’article 700 du code de procédure civile.
En application de l’article 455 du Code de procédure civile, il convient de se reporter aux observations et conclusions déposées par les parties, reprenant l’exposé complet de leurs moyens et prétentions.
L'affaire a été mise en délibéré au 26 septembre 2024.
MOTIFS DE LA DÉCISION :
Sur la signature de la lettre d'observations par l'inspecteur du recouvrement et la nullité de la lettre d'observations :
La SCI [5], se fondant sur la combinaison des dispositions de l'article R.133-8-1 du code de la sécurité sociale, des dispositions du code du travail sur le travail dissimulé et une jurisprudence relative à la solidarité financière, invoque la nullité de la procédure de redressement engagée par l'URSSAF PACA au motif que la lettre d'observations du 7 janvier 2019 n'est pas signée par le directeur de l'organisme de recouvrement mais par un inspecteur du recouvrement.
L’URSSAF PACA indique pour sa part que les règles relatives à solidarité financière ne sont pas applicables au présent litige.
L'article R.243-59 du code de la sécurité sociale, dans sa rédaction issue du décret n°2017-1409 du 25 septembre 2017, dispose notamment :
III.-A l'issue du contrôle ou lorsqu'un constat d'infraction de travail dissimulé a été transmis en application des dispositions de l'article L.8271-6-4 du code du travail afin qu'il soit procédé à un redressement des cotisations et contributions dues, les agents chargés du contrôle mentionnés à l'article L.243-7 communiquent au représentant légal de la personne morale contrôlée ou au travailleur indépendant une lettre d'observations datée et signée par eux mentionnant l'objet du contrôle réalisé par eux ou par d'autres agents mentionnés à l'article L.8271-1-2 du code du travail, le ou les documents consultés, la période vérifiée, le cas échéant, la date de fin de contrôle et les observations faites au cours de celui-ci. (…) »
En conséquence, en application du principe « Ubi lex non distinguit… », de l’absence de solidarité financière en question et conformément aux dispositions claires de l'article R.243-59 III du code de la sécurité sociale rappelées ci-dessus, dans sa version applicable au litige, l’inspecteur du recouvrement communique au représentant légal de la personne morale une lettre d'observations datée et signée par lui lorsqu’un constat d'infraction de travail dissimulé lui a été transmis en application des dispositions de l'article L.8271-6-4 du code du travail.
Le grief soutenu par la SCI [5] n’est donc pas fondé, et sa demande de nullité à ce titre doit être rejetée.
Sur le bien-fondé du redressement opéré :
En application de l'article L.8221-5 du Code du travail, « est réputé travail dissimulé par dissimulation d'emploi salarié le fait pour tout employeur soit de se soustraire intentionnellement à l'accomplissement de la formalité prévue à l'article L.1221-10 relatif à la déclaration préalable à l'embauche, soit de se soustraire intentionnellement aux déclarations relatives aux salaires et aux cotisations sociales assises sur ceux-ci auprès des organismes de recouvrement des contributions et cotisations sociales ou de l'administration fiscale en vertu des dispositions légales ».
En l'espèce, aucune déclaration préalable à l’embauche ni aucun bulletin de salaire n’ont été réalisés.
Dans le cadre de son recours, la SCI [5] a invoqué une situation d’entraide à titre bénévole et l’absence de lien de subordination.
Un bénévole est une personne qui apporte un concours spontané et désintéressé à une structure associative sans but lucratif, et n'est pas compatible avec une société commerciale.
Il est ainsi acquis que le bénévolat ne saurait être utilisé pour participer à la réalisation d'un profit recherché par une structure à but lucratif relevant du secteur marchand.
L'activité de la SCI [5] étant de nature commerciale, et s’agissant d’un local dont elle est propriétaire, l'argument opposé d'une entraide ou d'un bénévolat ne peut en toute hypothèse être accueilli, sur la base de cette seule affirmation alors qu’il n’est pas contesté que Monsieur [R] [U], gérant, ainsi qu’il ressort de la lettre d’observation, a reconnu que les quatre personnes en questions, qui étaient déjà intervenues au sein de la société plusieurs jours avant le contrôle, étaient logées dans un appartement [Adresse 8] appartenant à la SCI, et devaient se voir payer par le susnommé, en sus de leur nourriture, le voyage en car pour retourner en Ukraine à la fin des travaux.
Par ailleurs, Monsieur [U] a également admis avoir demandé à la Préfecture si les quatre personnes pouvaient bénéficier d’un contrat de travail mais les avoir quand même fait travailler sans autorisation.
Enfin, ces quatre personnes sont présentées par la requérante comme fortes de leurs connaissances en matière de rénovation, ce qui laisse apparaitre au final un travail en équipe, tous éléments cumulés contraires à la notion de bénévolat.
Or, il est acquis qu’une déclaration préalable à l’embauche doit, par définition, être réalisée avant la prise de fonction du travailleur, et qu’une régularisation faite a posteriori, comme en l’espèce, outre qu’elle contredit de fait l’affirmation du bénévolat, ne saurait avoir pour effet de faire disparaître l’infraction et de couvrir la situation de travail dissimulé relevée.
S'agissant de l'élément intentionnel, il convient de rappeler et de souligner que si le redressement opéré par l'URSSAF procède du constat d'infraction de travail dissimulé par dissimulation d'emploi salarié ou minoration de déclaration sociale, celui-ci a pour objectif exclusif le recouvrement des cotisations sociales et contributions afférentes à cet emploi, sans qu'il soit nécessaire d'établir l'intention frauduleuse de l'employeur, et ce en vertu de l'autonomie du droit de la sécurité sociale par rapport au droit pénal, consacrée ultimement par les dispositions de l'article L.243-7-5.
De ce fait, l'argumentation soutenue par la SCI [5], propre aux règles de fond et de procédure pénales applicables devant les juridictions correctionnelles, est sans incidence sur l’action en recouvrement des cotisations et contributions née du redressement intéressant le présent litige. L’intention frauduleuse est un élément constitutif du délit de travail dissimulé et non une condition de validité du redressement opéré dans ce cadre.
Par conséquent, le travail dissimulé pour dissimulation d’emploi est caractérisé dès lors que la SCI [5] n’a pas accompli la déclaration préalable à l’embauche obligatoire en application des dispositions susvisées. Le présent redressement est donc fondé en son principe.
Sur le quantum du redressement
En présence d'un emploi dissimulé, le redressement forfaitaire de l'employeur est strictement encadrée par les dispositions de l'article L 242-1-2 du code de la sécurité sociale, lesquelles fixent forfaitairement la taxation à appliquer à six fois la rémunération mensuelle minimale définie à l'article L. 141-11 du même code en vigueur au moment du constat du délit de travail dissimulé sans qu'il ne soit nécessaire de constater l'impossibilité d'établir le chiffre exact des rémunérations servant de base au calcul des cotisations dues.
Le redressement forfaitaire ne s'applique qu'au calcul des cotisations et contributions de sécurité sociale.
En l'espèce, en l’absence d’élément probant relatif à la durée d’emploi et au montant des rémunérations, l’inspecteur de l'URSSAF a appliqué un redressement forfaitaire.
Pour faire obstacle à l'application de l'évaluation forfaitaire de la rémunération servant de base au calcul du redressement, l'employeur doit apporter la preuve non seulement de la durée réelle d'emploi du travailleur dissimulé, mais encore du montant exact de la rémunération versée à ce dernier pendant cette période, tous éléments qui doivent apparaitre pour être vérifiés et discutés lors du contrôle, ou au pire avant la clôture de la phase contradictoire préalable à la lettre d’observation.
En l’espèce, l’employeur ne rapporte pas ces preuves, y compris à l’audience.
L'évaluation forfaitaire apparaît justifiée en l'absence de contrat de travail existant le jour du contrôle permettant d'établir le nombre exact d'heures de travail fixé contractuellement entre l'employeur et le salarié ou de tout élément probant permettant d'établir l'emploi de ces personnes dans l’entreprise.
Par ailleurs, le calcul des cotisations dues a été détaillé par l’URSSAF dans sa lettre d’observations du 7 janvier 2019.
Compte tenu de ce qui précède, le redressement est justifié dans son principe comme dans son montant.
Il convient en conséquence de débouter la SCI [5] de son recours, de faire droit à la demande de l'URSSAF PACA et de condamner reconventionnellement la première au paiement de la mise en demeure afférente aux chefs de redressement pour un montant total de 30 164 €.
En application de l’article 696 du Code de procédure civile, la partie qui succombe à l'instance en supporte les dépens.
Faisant également application de l’article 700 du Code de procédure civile, l’équité commande de condamner la SCI [5] au paiement de la somme de 1 000 € en contribution aux frais non compris dans les dépens exposés par l’URSSAF pour l’application de la loi.
Compte tenu de la nature et de l’ancienneté du litige, il convient d’ordonner l’exécution provisoire de la présente décision.
PAR CES MOTIFS,
Le tribunal, statuant par jugement contradictoire et en premier ressort,
DÉCLARE recevable, mais mal fondé, le recours de la SCI [5] formé le 25 octobre 2019 à l'encontre de la décision implicite de rejet de la commission de recours amiable de l'URSSAF PACA relative au redressement portant sur un travail dissimulé suite au contrôle du 4 octobre 2018 et à la mise en demeure du 31 mai 2019 ;
DÉBOUTE la SCI [5] de ses demandes et prétentions ;
CONDAMNE la SCI [5] à payer à l'URSSAF PACA la somme de 30 164 €, dont 20 746 € de cotisation, 8 298 de majorations de redressement et 1 120 €de majorations de retard, au titre dudit redressement ;
CONDAMNE la SCI [5] à payer à l’URSSAF PACA la somme de 1 000 € sur le fondement des dispositions de l'article 700 de Code de procédure civile;
CONDAMNE la SCI [5] aux dépens de l'instance en application de l'article 696 du Code de procédure civile ;
ORDONNE l'exécution provisoire du présent jugement ;
DIT que tout appel de la présente décision doit être formé dans le délai d’un mois à compter de la réception de sa notification.
LE GREFFIER LE PRÉSIDENT | false | null | [] | {} |
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"20/03250"
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TRIBUNAL JUDICIAIRE DE VERSAILLES
AFFAIRES FAMILIALES
JAF CABINET 2
JUGEMENT RENDU LE 26 Septembre 2024
N° RG 20/03250 - N° Portalis DB22-W-B7E-POW2
DEMANDEUR :
Madame [I] [C] épouse [Z]
née le [Date naissance 4] 1967 à [Localité 11] (MAROC)
[Adresse 7]
[Localité 10]
représentée par Me Sophie CENTONI-COLLIGNON, avocat au barreau de VERSAILLES, vestiaire : 106
(bénéficie d'une aide juridictionnelle Partielle numéro 2019/019439 du 14/02/2020 accordée par le bureau d'aide juridictionnelle de Versailles)
DEFENDEUR :
Monsieur [O] [W] [Z]
né le [Date naissance 3] 1962 à [Localité 9] (MAROC)
[Adresse 7]
[Localité 10]
défaillant
COMPOSITION DU TRIBUNAL :
Magistrat : Madame Alexandra ROELENS
Greffier : Madame Charlotte BOUEZ
Copie exécutoire à : ARIPA, Monsieur [O] [W] [Z], Me Sophie CENTONI-COLLIGNON
Copie certifiée conforme à l’original à : Madame [I] [C]
délivrée(s) le :
EXPOSÉ DU LITIGE
Monsieur [S] [Z] et Madame [I] [C] se sont mariés devant l'officier de l'état-civil de la commune de [Localité 10] le [Date mariage 2] 2007, sans avoir fait précéder leur union d'un contrat de mariage.
De cette union, est issu un enfant :
- [F], née le [Date naissance 5] 2004, majeur.
Le 10 juillet 2020, selon visa du greffe, Madame [I] [C] a déposé une requête en divorce autre que par consentement mutuel sollicitant du juge aux affaires familiales qu’il autorise l’assignation en divorce et statue sur les mesures provisoires.
À l’audience du 27 janvier 2021, l'épouse demanderesse est présente et assistée de son conseil et l'époux défendeur comparaît en personne.
Après avoir entendu les parties, le juge aux affaires familiales a, par ordonnance de non conciliation contradictoire du 28 mai 2021, autorisé les époux à poursuivre la procédure et, statuant sur les mesures provisoires, a, notamment :
En ce qui concerne les époux :
- autorisé la résidence séparée des époux comme il suit :
- l'époux : au domicile conjugal,
- l'épouse : ailleurs,
- fait défense à chacun d’eux de troubler l’autre en sa résidence,
- attribué à l'époux la jouissance du logement familial,
- dit que l'époux doit s’acquitter de l’intégralité des loyers et charges courantes à compter de la présente décision ;
- dit que l'épouse doit quitter les lieux dans un délai maximum de quatre mois, à compter de la présente décision,
- ordonné à l’issue de ce délai, l’expulsion de l'épouse avec le concours de la force publique, suivant les règles prescrites en matière d’expulsion,
- ordonné à chacun des époux la remise des vêtements et objets personnels,
En ce qui concerne l’enfant :
- fixé le montant de la pension que doit verser le père à la mère à titre de contribution à l'entretien et à l'éducation de l'enfant, à 150 euros par mois.
Par acte de commissaire de justice délivré le 26 octobre 2023, Madame [I] [C] a assigné Monsieur [O] [W] [Z] en divorce sur le fondement des articles 237 et 238 du code civil.
Madame [I] [C] demande au juge :
- de recevoir Madame [I] [C], épouse [Z], en ses moyens et explications.
- de prononcer le divorce des époux [Z] pour altération définitive du lien conjugal depuis plus de 2 ans.
EN CONSÉOUENCE.
- d’ordonner la mention du jugement à intervenir en marge de l'acte de mariage des époux dressé le 2 juin 2007 par devant l'Officier d'Etat Civil de [Localité 10] (Yvelines) et en marge des actes de naissance des époux dressés : pour Madame [I] [C], née le [Date naissance 4] 1967 à [Localité 11] (MAROC) et pour Monsieur [O] [W] [Z], né le [Date naissance 3] 1962 à [Localité 9] (MAROC).
- d’inviter les parties à s'engager dans une liquidation amiable de leurs intérêts patrimoniaux.
- de dire qu'en cas d’échec de la tentative de partage amiable, il appartiendra aux parties ou à l’une d'elles de solliciter l’application des dispositions des articles 1350 et suivants du code civil sur le partage judiciaire en saisissant le juge aux affaires familiales par voie d’assignation.
- de dire que les effets du divorce remonteront dans les rapports patrimoniaux entre les époux à la date du 28 mai 2021, date de l'ordonnance de non-conciliation.
- de dire que Madame [C] épouse [Z], ne sera pas autorisée à conserver l'usage du nom marital.
- de dire sur le fondement de l'article 285 du Code Civil, que
- s'agissant des libéralités, les donations de biens présents sont irrévocables tandis que les dispositions à cause de mort sont révoquées de plein droit, sauf maintien volontaire ;
- s’agissant des avantages matrimoniaux, ceux qui prennent effets au cours du mariage sont maintenus tandis que ceux qui ne prennent effet qu'à la dissolution du régime ou au décès sont révoqués de plein droit, sauf maintien volontaire ;
- de dire que le bénéfice des droits locatifs relatifs au domicile conjugal situé [Adresse 7], sera attribué à Monsieur [Z], à charge d'en assumer le lover et les frais afférents.
- de donner acte à Madame [C] de la proposition qu'elle a formulée en application de l’article 257-2 du Code civil, dans le dispositif de la présente assignation, quant au règlement des intérêts pécuniaires et patrimoniaux des époux.
- de constater que Madame [C] ne sollicite pas de prestation compensatoire.
- de fixer le montant de la pension que doit verser le père à la mère à titre de contribution à l’entretien et à l'éducation de l'enfant majeure, à 150 euros par mois.
- d’indexer cette pension sur l'indice national de l’ensemble des prix à la consommation, série France entière, hors tabac, dont la base de calcul a été fixée à 100 en 1998 (publié chaque mois au Journal Officiel).
- de dire que cette pension varie de plein droit le 1er janvier de chaque année et pour la première fois le 1er janvier 2022 en fonction des variations de l'indice mensuel des prix à la consommation des ménages urbains dont le chef est ouvrier ou employé, publié par l'INSEE selon la formule suivante :
pension revalorisée = (montant initial x nouvel indice) / indice de base
dans laquelle l’indice de base est celui du jour de la décision et le nouvel indice est le dernier publié à la date de la revalorisation.
- de rappeler au débiteur de la pension qu'il lui appartient de calculer et d’appliquer l'indexation et qu'il pourra avoir connaissance de cet indice ou calculer directement le nouveau montant en consultant le site http:www.service-public.fr/calculpension/index.html ou en appelant le serveur vocal de L’INSEE.
- de dire qu’elle est due toute l'année, d'avance et avant le 5 de chaque mois, même pendant les périodes de vacances scolaires.
- de dire qu'elle est due même au-delà de la majorité de l'enfant, tant qu’il poursuit des études ou n'est pas en mesure de s'assumer financièrement de façon pérenne, et qu’il devra être justifié de la situation de tentant majeur le 1er octobre de chaque année, par le parent qui en a la charge, et qu'à défaut, la contribution sera suspendue de plein droit.
- de condamner le père au paiement de ladite pension, ainsi que des majorations résultant du jeu de l’indexation.
- de rappeler que le montant de cette pension alimentaire est révisable en cas de modification des besoins de l’enfant ou de la situation financière de l’un des parents.
- de rappeler qu’en cas de manquement à l’obligation de paver la pension alimentaire, le parent créancier peut en obtenir le règlement forcé par l'intermédiaire de l’ARIPA.
- de rappeler que le parent créancier peut également utiliser une ou plusieurs voies civiles d'exécution.
- de rappeler ainsi pour satisfaire aux prescriptions de l’article 485-1 du Code de procédure civile, qu'en cas de défaillance dans le règlement des sommes dues : le créancier peut en obtenir le règlement forcé en utilisant à son choix une ou plusieurs des voies d'exécution suivantes :
- saisie-arrêt entre les mains d'un tiers,
- autres saisies.
- paiement direct entre les mains de l’employeur,
- recouvrement public par l’intermédiaire du Procureur de la République,
le débiteur encourt les peines des articles 227-3 et 227-20 du Code pénal : 2 ans d'emprisonnement et 15000 euros d'amende, interdiction des droits civiques, civils et de famille, suspension ou annulation du permis de conduire, interdiction de quitter le territoire de la République.
- de dire que chacun des époux conservera la charge de ses frais et dépens.
Bien que régulièrement cité par acte de commissaire de justice délivré le 26 octobre 2023 à étude, Monsieur [O] [W] [Z] n’a pas constitué avocat. Susceptible d’appel, le jugement est réputé contradictoire en application des dispositions de l’article 473 du code de procédure civile.
L'ordonnance de clôture est intervenue le 25 janvier 2024. L'affaire a été plaidée le 25 avril 2024 et a été mise en délibéré au 26 septembre 2024 par mise à disposition au greffe.
[DÉBATS NON PUBLICS – Motivation de la décision occultée]
PAR CES MOTIFS
Le juge aux affaires familiales, statuant par mise à disposition au greffe, après débats intervenus en chambre du conseil, par décision publique, réputée contradictoire et susceptible d'appel,
Vu l'ordonnance de non conciliation rendue le 28 mai 2021 par le juge aux affaires familiales de VERSAILLES ;
Vu l’assignation en divorce du 26 octobre 2023 ;
CONSTATE que l'époux demandeur a formulé des propositions en application de l'article 257-2 du code civil et déclare la demande introductive d'instance recevable ;
PRONONCE en application des articles 237 et 238 du code civil pour altération définitive du lien conjugal le divorce de :
Madame [I] [C] épouse [Z]
née le [Date naissance 4] 1967 à [Localité 11] (MAROC)
et de
Monsieur [O] [W] [Z]
né le [Date naissance 3] 1962 à [Localité 9] (MAROC)
lesquels se sont mariés le [Date mariage 2] 2007, devant l’officier de l’état civil de la commune de [Localité 10] ;
ORDONNE la mention du présent jugement dans les conditions énoncées à l’article 1082 du code de procédure civile, en marge de 1’acte de mariage, de l’acte de naissance de chacun des époux et, en tant que de besoin, sur les registres du service du ministère des affaires étrangères à Nantes ;
Sur les conséquences du divorce entre les époux
FIXE au 28 mai 2021 la date des effets du jugement de divorce dans les rapports entre les époux en ce qui concerne leurs biens,
DÉBOUTE Madame [I] [C] de sa demande tendant à ordonner la liquidation et le partage des intérêts pécuniaires et patrimoniaux des époux ;
RAPPELLE aux époux qu'il leur appartient, le cas échéant, de liquider et partager amiablement leur communauté et, à défaut, judiciairement en saisissant le juge de céans par une nouvelle assignation ;
DIT qu’en cas de difficultés, il sera dressé procès-verbal et que les parties pourront assigner l’autre en partage devant le juge aux affaires familiales ;
RAPPELLE qu'à la suite du divorce, chacun des époux perd l’usage du nom de son conjoint ;
ORDONNE la révocation de plein droit, du fait du prononcé du divorce, des donations et avantages matrimoniaux prenant effet à la dissolution du régime matrimonial ou au décès d'un époux et des dispositions à cause de mort, consentis entre époux par contrat de mariage ou pendant l'union ;
ORDONNE l'attribution préférentielle du droit au bail du logement ayant constitué le domicile conjugal et situé [Adresse 7] à Monsieur [O] [W] [Z], sous réserve des droits du bailleur;
Sur les mesures relatives à l’enfant
FIXE à la somme de 150 euros par mois, la contribution que doit verser Monsieur [O] [W] [Z], toute l’année, d’avance et avant le 5 de chaque mois, à Madame [I] [C] pour contribuer à l’entretien et l’éducation de l'enfant ;
CONDAMNE Monsieur [O] [W] [Z] au paiement de ladite contribution ;
DIT qu'elle est due même au-delà de la majorité de l'enfant tant que des études sont en cours et que la prise en charge incombe encore à l'autre parent et que le créancier de la pension doit produire à l'autre parent tous justificatifs de la situation de l'enfant majeur avant le 1er novembre de chaque année ;
RAPPELLE que ce montant, fixé en considération des besoins de l’enfant et des capacités contributives respectives des parents, est susceptible d’être révisé en cas de modification de l’un de ces éléments, notamment si le droit de visite et d'hébergement du parent non-hébergeant n’est pas exercé selon l’amplitude prévue par la présente décision,
INDEXE cette contribution sur l'indice des prix à la consommation des ménages urbains dont le chef est employé ou ouvrier, hors tabac, publié chaque mois par l'INSEE et qu'elle sera donc révisée de plein droit chaque année à la date anniversaire de la présente décision selon la formule suivante :
Nouveau montant : Pension en cours X A
---------------------------
B
A étant le dernier indice publié lors de la réévaluation
B étant l'indice au jour de la décision fixant la contribution,
RAPPELLE au débiteur de la contribution qu'il lui appartient de calculer et d'appliquer l'indexation et qu'il pourra avoir connaissance de cet indice ou calculer directement le nouveau montant en consultant le site : www.insee.fr. ou www.servicepublic.fr ;
CONDAMNE, dès à présent, le parent débiteur de la pension à payer au parent bénéficiaire les majorations futures de cette contribution qui seront exigibles de plein droit sans aucune notification préalable ;
DIT que la contribution à l’entretien et l’éducation de l’enfant, sera versée par l’intermédiaire de l’organisme débiteur des prestations familiales au parent créancier,
RAPPELLE qu’en cas de défaillance dans le règlement des sommes dues :
1°- l'organisme débiteur des prestations familiales peut mettre en œuvre une procédure de recouvrement forcé,
2°- le débiteur encourt les peines des articles 227-3 et 227-29 du Code pénal : soit notamment 2 ans d'emprisonnement et 15.000 € d'amende, interdiction des droits civiques, civils et de famille, suspension ou annulation du permis de conduire avec interdiction de solliciter la délivrance d'un nouveau permis pendant cinq ans au plus, interdiction pour une durée de cinq au plus de quitter le territoire de la République,
RAPPELLE que le parent créancier peut également utiliser l’une ou plusieurs voies civiles d’exécution :
saisie-attribution dans les mains d'un tiers,autres saisies,paiement direct entre les mains de l'employeur (saisie-arrêt sur salaire),recouvrement direct par l'intermédiaire du Procureur de la République,
RAPPELLE que les frais de recouvrement sont à la charge du parent qui a l’obligation de régler la pension alimentaire ;
RAPPELLE que jusqu’à la mise en place de l’intermédiation par l’organisme débiteur des prestations familiales, le parent débiteur doit verser la contribution à l’entretien et l’éducation de l'enfant directement entre les mains du parent créancier ;
RAPPELLE que lorsqu'elle est mise en place, il peut être mis fin à l'intermédiation sur demande de l'un des parents, adressée à l'organisme débiteur des prestations familiales, sous réserve du consentement de l'autre parent ;
Sur les autres mesures
CONDAMNE Madame [I] [C] aux dépens ;
DISPENSE Madame [I] [C] du recouvrement des sommes avancées au titre de l’aide juridictionnelle, celles-ci étant laissées à la charge de l’État ;
RAPPELLE que les décisions du juge aux affaires familiales qui mettent fin à l'instance ne sont pas, de droit, exécutoires à titre provisoire et que, par exception, les mesures portant sur l'exercice de l'autorité parentale, la pension alimentaire, la contribution à l'entretien et l'éducation de l'enfant et la contribution aux charges du mariage, ainsi que toutes les mesures prises en application de l'article 255 du code civil, sont exécutoires de droit à titre provisoire ;
DIT qu’il n’y a pas lieu d’ordonner l’exécution provisoire pour le surplus ;
RAPPELLE que la présente décision étant prononcée après débats en chambre du conseil, la protection des données personnelles à caractère privé impose que seul le dispositif (partie du jugement commençant par «PAR CES MOTIFS») accompagné de la première page de la décision, peut être demandé aux parties pour justifier de leur situation et, s’agissant des enfants mineurs, des droits et devoirs liés à l'autorité parentale et à son exercice, notamment auprès des organismes sociaux ou des établissements scolaires ;
DIT qu’il ne sera pas procédé à la signification de la présente décision, mais qu’elle sera notifiée aux parties par le greffe par lettre recommandée avec accusé de réception, laquelle vaut également notification selon les dispositions de l’article 1074-3 du Code de procédure civile relatif à la mise en œuvre de l’intermédiation financière ;
RAPPELLE qu’en cas de retour au greffe de la lettre de notification, dont l'avis de réception n'a pas été signé dans les conditions prévues à l'article 670 du Code de procédure civile, le greffier invitera les parties à procéder par voie de signification ;
REJETTE toutes autres demandes plus amples ou contraires.
Prononcé par mise à disposition au greffe le 26 Septembre 2024 par Madame Alexandra ROELENS, Juge délégué aux Affaires Familiales, assistée de Madame Charlotte BOUEZ, Greffier présent lors du prononcé, lesquelles ont signé la minute de la présente ordonnance.
LE GREFFIER LE JUGE DE LA MISE EN ETAT
TRIBUNAL JUDICIAIRE
de VERSAILLES
[Adresse 6]
[Localité 8]
☎ :[XXXXXXXX01]
Références : N° RG 20/03250 - N° Portalis DB22-W-B7E-POW2
N° minute de la décision :
"République française,
Au nom du peuple français"
EXTRAIT EXECUTOIRE D'UNE DECISION CIVILE
"De la décision rendue le 26 Septembre 2024 par le tribunal judiciaire de DE VERSAILLES ainsi composé :
Président : Alexandra ROELENS
Greffier : Charlotte BOUEZ
Dans la cause entre :
DEMANDEUR :
Madame [I] [C]
née le [Date naissance 4] 1967 à [Localité 11] (MAROC)
demeurant : [Adresse 7]
représentée par Me Sophie CENTONI-COLLIGNON, avocat au barreau de VERSAILLES, vestiaire : 106
ET :
DEFENDEUR :
Monsieur [O] [W] [Z]
né le [Date naissance 3] 1962 à [Localité 9] (MAROC)
demeurant : [Adresse 7]
non comparant, ni représenté
En vertu de l'article 1074-4 du code de procédure civile :
En conséquence, la République française mande et ordonne à tous commissaires de justice, sur ce requis, de mettre ledit extrait à exécution, aux procureurs généraux et aux procureurs de la République près les tribunaux judiciaires d'y tenir la main, à tous commandants et officiers de la force publique de prêter main-forte lorsqu'ils en seront légalement requis.
En foi de quoi, le présent extrait a été signé par le greffier.
Pour extrait certifié conforme délivré le
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ORDONNANCE DU : 26 Septembre 2024
DOSSIER N° : RG 21/02197 - N° Portalis DB2N-W-B7F-HG5I
AFFAIRE : CAISSE DES DEPOTS ET CONSIGNATIONS C/ S.C.I. L’OFFICE DE SCUDERY
TRIBUNAL JUDICIAIRE DU MANS
1ère Chambre Civile
ORDONNANCE DU JUGE DE LA MISE EN ETAT
Nous, Marie-Michèle BELLET, Vice-Présidente au Tribunal judiciaire du MANS, juge de la mise en état, dans l’instance pendante,
ENTRE :
DEMANDERESSE au principal
CAISSE DES DEPOTS ET CONSIGNATIONS, prise en la personne de son représentant légal,
établissement spécial créé par la loi du 28 avril 1816 et codifié aux articles L 518-2 et suivants du Code Monétaire et Financier
dont le siège social est situé [Adresse 2]
représentée par Maître Virginie CONTE, membre de la SCP PIGEAU - CONTE - MURILLO - VIGIN, avocate au Barreau du MANS
DEFENDERESSE au principal
S.C.I. L’OFFICE DE SCUDERY, prise en la personne de son représentant légal
immatriculée au RCS de PARIS sous le n° 749 882 106
dont le siège social est situé [Adresse 1]
représentée par Maître Véronique MARRE, membre de la SELARL MARRE & GUILLARD, avocate au Barreau de PARIS, avocate plaidante et par Maître Jean-Yves BENOIST, membre de la SCP HAUTEMAINE AVOCATS, avocat au Barreau du MANS, avocat postulant
Avons rendu le 26 Septembre 2024 l’ordonnance ci-après, assistée de Patricia BERNICOT, Greffier greffière, présente aux débats le 11 Juillet 2024, et à qui la minute de l’ordonnance a été remise.
***
EXPOSE DU LITIGE
Suivant deux actes sous seing privé en date du 9 août 2013, la CAISSE DES DEPOTS ET CONSIGNATIONS a consenti deux prêts à la SCI L’OFFICE DE SCUDERY pour acquisition et aménagements de locaux professionnels.
Par acte d’huissier en date du 24 août 2021, la CAISSE DES DEPOTS ET CONSIGNATIONS assigne la SCI L’OFFICE DE SCUDERY aux fins de la voir condamner, en application de l’article 2305 du code civil à lui payer la somme principale de 41 552,75 euros avec intérêts au taux contractuel à compter du 5 août 2021, ainsi qu’une somme de 2 000,00 euros sur le fondement de l’article 700 du code de procédure civile et les dépens de l’instance recouvrables en application de l’article 699 du code de procédure civile.
Une ordonnance du Juge de la mise en état du 16 mars 2023 a débouté la SCI L’OFFICE DE SCUDERY de sa demande de sursis à statuer.
Une ordonnance du Juge de la mise en état du 21 décembre 2023 rejette la demande de communication de pièces présentée par la défenderesse.
RG 21/02197 - N° Portalis DB2N-W-B7F-HG5I
Par conclusions d’incident responsives, la SCI L’OFFICE DE SCUDERY demande :
- que son incident soit déclaré recevable,
- qu’il soit constaté que Monsieur [M] dénie l’écriture qui lui est attribuée sur les deux crédits, objets du litige, et, qu’il soit dit et jugé que la vérification des deux écrits litigieux est nécessaire à la solution du litige,
- en conséquence, qu’il soit procédé à la vérification de l’écriture des deux prêts sur le fondement des articles 288 et suivants du code de procédure civile,
et, que soit ordonnées toutes mesures nécessaires à la vérification des écrits litigieux et au besoin que soit ordonnée une mesure d’expertise,
- que la CDC soit condamnée aux dépens de l’incident et au paiement d’une indemnité de 4000,00 euros sur le fondement de l’article 700 du code de procédure civile.
Monsieur [M] soutient que la mesure de vérification d’écriture serait nécessaire dans la mesure où les crédits auraient été consentis entre la CDC et la SCI L’OFFICE DE SCUDERY “représentée par Madame et Monsieur [M] agissant en leur qualité de gérants” alors qu’il n’en connaissait pas l’existence jusqu’en novembre 2019, et, alors qu’un rapport graphologique d’un expert auprès de la Cour d’appel de PARIS serait sans ambiguité sur le fait qu’il ne les a ni paraphés, ni signés.
Il expose qu’il a d’ailleurs déposé plainte pour ces faits le 9 novembre 2021.
Il ajoute que la reconnaissance du caractère frauduleux des actes engendrera leur nullité, et, les rend inopposables à la SCI, rappelant qu’à la signature, seule Madame [B] était présente et, que de ce fait, la présente procédure tombera nécessairement.
Le demandeur à l’incident termine en arguant du fait que l’accord des deux gérants étaient expressément requis pour la souscription des actes litigieux en application de l’article 17 des statuts, en ce que l’un des crédits portent sur l’acquisition d’un bien immobiler, et, il portait sur son article 7 une garantie d’exécution s’analysant en une sûreté réelle obligeant un accord des deux associés.
Par conclusions d’incident récapitulatives, la CAISSE DES DEPOTS ET CONSIGNATIONS sollicite un débouté des demandes adverses et la condamnation de la SCI L’OFFICE DE SCUDERY au paiement de la somme de 4 000,00 euros sur le fondement de l’article 700 du code de procédure civile, et, que les dépens de l’incident soient joints au fond.
Elle fait valoir que la SCI L’OFFICE DE SCUDERY a qualité d’emprunteur à son égard, et, ainsi que le prévoient les statuts, chacun des associés Monsieur [M] et Madame [B] sont co-gérants et que la souscription d’un prêt auprès des établissements bancaires étant un acte entrant dans l’objet social de la société, l’accord d’un des gérants suffit et l’opposition formée par un autre gérant est sans effet vis à vis des tiers.
Elle précise que les deux prêts litigieux portent sur un crédit immobilier pour l’acquisition de locaux à usage professionnel et un crédit d’équipement pour l’agencement des locaux et s’agissant des locaux, la clause de garantie d’assurance ne constituerait pas une sûreté réelle au sens de l’article 2323 du code civil mais d’une garantie.
La défenderesse à l’incident termine en indiquant que le conflit existant existant entre les deux gérants ne la concerne pas, estimant pouvoir obtenir un titre exécutoire à l’encontre de la SCI L’OFFICE DE SCUDERY dans la mesure où la seule signature de Madame [B] l’engageait régulièrement conformément à l’objet social de la société. Dès lors, selon elle, une demande de vérification d’écritures ne changera rien au litige, d’autant qu’une demande d’expertise n’est pas destinée à pallier la carence des parties dans l’admnistration de la preuve.
MOTIFS DE LA DECISION
Sur la demande de vérification d’écriture
Selon l’article 287 du code de procédure civile, si l’une des parties dénie l’écriture qui lui est attribuée ou déclare ne pas reconnaître celle qui est attribuée à son auteur, le juge vérifie l’écrit contesté à moins qu’il puisse statuer sans en tenir compte.
En vertu de l’article 288 du code de procédure civile, il appartient au juge de procéder à la vérification d’écriture au vu des éléments dont il dispose après avoir, s’il y a lieu, enjoint aux parties de produire tous documents à lui comparer et fait composer, sous sa dictée, des échantillons d’écriture.
Dans la détermination des pièces de comparaison, le juge peut retenir tous documents utiles provenant de l’une des parties, qu’ils aient été émis ou non à l’occasion de l’acte litigieux.
RG 21/02197 - N° Portalis DB2N-W-B7F-HG5I
- Dans cette affaire, il convient de relever que Monsieur [M] qui dénie son écriture fonde sur la nécessité de sa vérification en application de l’article 17 des statuts de la SCI qui stipule :
“ II- Dans les rapports avec les tiers, le gérant engage la société par les actes entrant dans l’objet social. En cas de pluralité de gérants, ceux-ci détiennent séparément les pouvoirs prévus à l’alinéa précédent. L’opposition formée par un gérant aux actes d’un autre gérant, est sans effet, à l’égard des tiers, à moins qu’il ne soit établi qu’ils en ont eu connaissance. Par application de l’article 1844-2 du code civil, les hypothèques ou autres sûretés réelles ne peuvent être constituées sur les biens de la société sans la signature ou avec l’accord de tous les gérants, s’ils sont plusieurs, et, en outre, en vertu d’une autorisation de la collectivité des associés prise à la majorité de plus de la moitié des parts sociales. Toute délégation de pouvoirs qui se révèleraient nécessaire à cet effet, pourra être établie, même par acte sous seing privé.
III- Dans les rapports entre associés, le gérant, peut accomplir tous les actes de gestion que demande l’intérêt de la société. S’il y a plusieurs associés, ils exercent séparément ces pouvoirs, sauf le droit qui appartient à chacun d’eux de s’opposer à une opération avant qu’elle ne soit conclue. Toutefois de convention expresse, les actes suivants nécessiteront l’accord de tous les gérants s’ils sont plusieurs, et en outre, l’autorisation selon qu’ils emporteront ou non, directement ou indirectement modification de l’objet social, savoir: les achats, ventes, apports ou échanges d’immeubles. Les emprunts autres que les crédits bancaires. Les constitutions d’hypothèques ou de nantissement. Les prises de participations, sous quelque forme que ce soit, dans toutes sociétés constiutées ou à constituer. Les cautionnements. Le ou les gérants seront tenus de respecter les présente dispositions sous peine de révocation et toute action en dommages-intérêts.”
De plus, dans l’article 2 des statuts, l’objet social de la SCI est ainsi défini :
“ La société a pour objet : : l’acquisition de tous immeubles de toute nature, la propriété, l’administration, la gestion par bail ou autrement, l’attribution gratuite en jouissance aux associés des locaux occupés par eux-mêmes, la disposition des biens dont elle sera propriétaire par voie d’acquisition, échanges, apports ou autrement, tous placements de capitaux sous toutes formes, y compris la souscription ou l’acquisition de toutes actions, obligations, parts sociales ou en général, toutes opérations ayant trait à l’objet ci-dessus défini, pourvu que ces opérations ne modifient pas le caractères civil de la société.”
- Sur la nécessité de l’accord des deux gérants, il convient de remarquer que le demandeur à l’incident ne le développe que pour le prêt immobilier. Il s’ensuit donc que concernant le crédit d’achat de matériel, il ne considére pas que l’accord des deux gérants étaient obligatoires.
Aussi, pour ce crédit, il sera fait droit à la motivation adverse qui rappelle que l’engagement d’un seul des deux gérants étaient requis. Il n’apparaît donc pas nécessaire d’ordonner une mesure de vérification d’écriture, et, notamment une expertise judiciaire, dont il convient de rappeler qu’elle ne doit pas avoir pour but de suppléer la carence de preuve d’une partie, sachant au surplus que l’article 17 des Statuts n’exige pas l’accord de tous les gérants pour conclure ce type d’acte,.
Dès lors, s’agissant de ce crédit, il appartiendra au juge du fond de procéder à toute mesure de vérification d’écriture, s’il estime ne pas pouvoir statuer sans en tenir compte.
Cette demande sera donc rejetée.
- Quant au crédit portant sur l’acquisition immobilière, il résulte des statuts que l’accord de tous les gérants n’est pas indispensable pour un crédit bancaire, et, qu’il s’agit d’un acte entrant dans l’objet social qui vis à vis des tiers ne nécessite pas l’accord des deux gérants. En outre, contrairement à ce qu’allègue Monsieur [M], la souscription du crédit ne consiste pas en un achat immobilier lequel est un acte juridique distinct.
En outre, à propos de l’article 7 des conditions générales du contrat, il sera relevé qu’il est intitulé “Garanties” Assurance de l’immeuble. Cet article ne vise que les conditions de souscription d’une assurance prise sur le bien à acquérir, et, les modalités d’indemnisation du prêteur en cas de sinistre.
Il ne porte donc pas sur une sûreté réelle au sens de l’article 2323 du code civil qui la définit comme l’affectation d’un bien ou d’un ensemble de biens, présents ou futurs, au paiement préférentiel ou exclusif au créancier.
En conséquence, il sera admis qu’il n’est pas justifié de la nécessité d’une vérification d’écritures pour ce crédit, et, notamment une expertise judiciaire, dont il convient de rappeler qu’elle ne doit pas avoir pour but de suppléer la carence de preuve d’une partie. Ce chef de demande sera également rejeté, étant précisé qu’il appartiendra au juge du fond de procéder à toute mesure de vérification d’écriture, s’il estime ne pas pouvoir statuer sans en tenir compte.
RG 21/02197 - N° Portalis DB2N-W-B7F-HG5I
Sur les dépens et l’article 700 du code de procédure civile
Les dépens suivront le sort de ceux du fond, et, en équité, les parties seront déboutées de leur demande respective de paiement d’une indemnité au titre de l’article 700 du code de procédure civile.
L’affaire est renvoyée à la mise en état du 21 novembre 2024-9H pour conclusions de Maître BENOIST avec injonction de conclure.
PAR CES MOTIFS
La Juge de la Mise en état, statuant publiquement par mise à disposition au greffe par ordonnance contradictoire, susceptible de recours dans les conditions de l’article 795 du code de procédure civile,
REJETONS la demande de vérification d’écritures et d’expertise présentée par Monsieur [M], gérant de la SCI L’OFFICE DE SCUDERY ;
DEBOUTONS les parties de leur demande respective de paiement d’une indemnité au titre de l’article 700 du code de procédure civile ;
DISONS que les dépens de l’incident suivront le sort de ceux du fond ;
RENVOYONS l’affaire à la mise en état du 21 novembre 2024-9H pour conclusions de Maître BENOIST avec injonction de conclure.
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TRIBUNAL JUDICIAIRE DE VERSAILLES
Troisième Chambre
JUGEMENT
26 SEPTEMBRE 2024
N° RG 21/03611 - N° Portalis DB22-W-B7F-QCCN
Code NAC : 74C
E.J.
DEMANDEURS :
1/ Monsieur [F] [A] [D]
né le 23 Juin 1966 à [Localité 9] (36),
demeurant [Adresse 3],
2/ Madame [P] [T] [M] [I] épouse [D]
née le 12 Avril 1982 à [Localité 8] (BENIN),
demeurant [Adresse 3],
représentés par Maître Jean-Louis ROCHE, avocat plaidant/postulant au barreau de VERSAILLES.
DÉFENDEUR :
Monsieur [Z] [E] [J]
né le 08 Avril 1973 à [Localité 10] (92),
demeurant [Adresse 3],
représenté par Maître Frédérique THUILLEZ, avocat plaidant/postulant au barreau de VERSAILLES.
ACTE INITIAL du 23 Juin 2021 reçu au greffe le 26 Juin 2021.
DÉBATS : A l'audience publique tenue le 06 Février 2024, Monsieur JOLY, Président de la Chambre, a mis l’affaire en délibéré au 02 Mai 2024 prorogé au 27 Juin 2024 pour surcharge magistrat puis au 14 Août 2024 et 26 Septembre 2024 pour les mêmes motifs.
COMPOSITION DU TRIBUNAL :
M. JOLY, Premier Vice-Président Adjoint
Madame GARDE, Juge
Madame VERNERET-LAMOUR, Juge placé
GREFFIER : Madame LOPES DOS SANTOS
* * * * * *
EXPOSE DU LITIGE
Selon acte authentique du 3 mai 2016, M. et Mme [D] ont fait l’acquisition d’un terrain à bâtir situé [Adresse 13] à [Adresse 11] (78) cadastré AD [Cadastre 1], AD [Cadastre 5] et AD [Cadastre 2] ainsi que la moitié indivise en pleine propriété d’une parcelle de terrain à usage de cour commune cadastrée AD [Cadastre 7]. La vente était consentie par Mme [G] et Mme [L].
L’acte de vente prévoyait la constitution :
- d’une servitude de vue ainsi libellée : “Le propriétaire du fond servant concède au profit du fonds dominant, qui accepte, et de ses propriétaires successifs, à titre de servitude réelle et perpétuelle, une servitude de vue à ouvrir dans le mur de ce dernier jouxtant le fond servant.”
- d’une servitude de tour d’échelle ainsi libellée : “A titre de servitude réelle et perpétuelle, le propriétaire du fonds servant constitue au profit du fonds dominant, qui accepte, et de ses propriétaires successifs, une servitude de tour d’échelle. Ce droit de passage profitera aux propriétaires successifs du fonds domminant, à leur famille, ayants droit et préposés.”
- d’une servitude de cour commune ainsi libellée : “A titre de servitude réelle et perpétuelle, le propriétaire du fonds servant constitue au profit du fonds dominant, qui accepte, et de ses propriétaires successifs, une servitude de cour commune. Ce droit profitera aux propriétaires successifs du fonds dominant.”
Le fonds servant était désigné à l’acte comme le terrain à bâtir acquis par M. et Mme [D] tandis que le fonds dominant était désigné comme un terrain à bâtir cadastré AD [Cadastre 4] et AD [Cadastre 6] appartenant à Mme [G] et Mme [L].
Selon acte authentique du 26 octobre 2016, Mme [G] et Mme [L] ont vendu à M. [J] le terrain à bâtir situé [Adresse 13] à [Localité 12] (78) cadastré AD [Cadastre 4] et AD [Cadastre 6] ainsi qu’à titre indivis la parcelle à usage de cour commune cadastrée AD [Cadastre 7]. Les servitudes contenues dans l’acte du 3 mai 2016 ainsi que leurs modalités d’exercice ont été expressément rappelées.
C’est dans ce contexte que M. et Mme [D] ont, par acte extrajudiciaire du 23 juin 2021, fait assigner M. [J].
Aux termes de leurs dernières conclusions notifiées le 25 avril 2023, M. et Mme [D] demandent au Tribunal de :
ACCUEILLIR Monsieur [F] [D] et Madame [P] [T] [M] [I] épouse [D] en leurs demandes et les dire recevables et bien fondés
Vu l’assignation et les pièces produites aux débats
Vu les titres de propriété et en particulier les engagements réciproques visant les servitudes de vue et de jour, de tour d’échelle et de la cour commune
Vu le procès-verbal de constat dressé par Maître [Y] en date du
28 mai 2021
Vu le procès-verbal de rétablissement de limites partiel dressé par le Cabinet STEIGER-TROCELLI géomètre-expert en date du 19 février 2023
Vu le Code civil et les articles 544 et suivants, 671 et suivants, 678 et 679
Vu les articles 1101,1221 et suivants et 1240 et suivants du même Code
Vu le Code de procédure civile et son article 700
Vu la jurisprudence
JUGER que Monsieur [J] ne respecte pas les servitudes qui lui ont été concédées par Monsieur et Madame [D] et rappelées dans son acte de vente
JUGER qu’il a abusé de ces servitudes et qu’il devra se mettre en conformité tant avec les services de l’urbanisme de la commune qu’avec les engagements contractuels qu’il a pris en signant l’acte notarié en date du 26 octobre 2016
CONDAMNER Monsieur [Z] [J] à exécuter les travaux visant :
- La suppression de la palissade et du mur qui empiètent sur la propriété des époux [D]
- La suppression d’une fenêtre sur la façade donnant sur le droit de passage
- Le remplacement de la vitre des deux autres fenêtres par un verre opaque et fixe
- Le remplacement des fenêtres de toit ouvrantes par des fenêtres de toit dormantes en verre opaque et à 1,90 mètre du plancher
- La suppression du mur sur la parcelle AD [Cadastre 7]
Ce sous astreinte journalière de 100 € par jour et par poste
CONDAMNER Monsieur [J] à enlever les caméras orientables en façade de sa maison, ce sous astreinte de 50 € par jour
CONDAMNER Monsieur [J] à indemniser les époux [D] pour l’usurpation par empiètement sur leur terrain pour la construction d’un muret adossé à leur mur et sur leur propriété pour un montant de 2.500 €
ORDONNER l’arrachage ou le déplacement des bambous pour être replacés à une distance réglementaire, ce sous astreinte journalière de 30 € par jour
CONDAMNER Monsieur [Z] [J] à verser aux époux [D] une somme de 5.000 € au titre de dommages intérêts pour résistance abusive en application de l’article 1240 du Code civil
CONDAMNER Monsieur [Z] [J] à régler une somme de 4.000 € au profit des époux [D] au visa de l’article 700 du CPC
CONDAMNER le même aux entiers dépens dont les frais d’intervention de l’huissier ainsi que les frais pour l’établissement du procès-verbal de rétablissement de limites partiel pour constater les troubles de jouissance et les constructions litigieuses
RAPPELER que l’exécution provisoire est de droit
Aux termes de ses dernières conclusions notifiées le 16 juin 2023, M. [J] demande au Tribunal de :
Vu les articles 671 et suivants, 678 et suivants, 544 et suivants du code civil
Vu l’article 1240 du code civil
Vu les pièces versées aux débats
Vu l’absence de toute expertise judicaire avant dire droit préalable à la présente action au fond
RECEVOIR Monsieur [Z] [J] en ses conclusions, fins et demandes
En conséquence
- DEBOUTER Monsieur et Madame [D] de l’intégralité de leurs prétentions dirigées à l’encontre de Monsieur [J]
- A TITRE RECONVENTIONNEL condamner solidairement Monsieur et Madame [D] à verser à Monsieur [J] la somme de 5000 euros à titre de dommages et intérêts pour procédure abusive outre celle de 2000 euros au titre de l’article 700 du code de procédure civile.
Pour un exposé plus détaillé des moyens et prétentions des parties, il convient de renvoyer aux écritures déposées conformément aux dispositions de l'article 455 du Code de procédure civile.
La clôture a été prononcée le 4 juillet 2023.
MOTIFS DE LA DÉCISION
Il sera rappelé à titre de remarque liminaire que le fonds servant est la propriété de M. et Mme [D] et que le fonds dominant est celui de M. [J].
Seront aussi rappelées les dispositions de l’article 9 du Code de procédure civile aux termes duquel il incombe à chaque partie de prouver conformément à la loi les faits nécessaires au succès de sa prétention.
Sur les servitude de vues
L’acte de vente du 3 mai 2026 prévoyait, s’agissant des modalités d’exercice de la servitude de vue et de jour :
- une servitude de vue à ouvrir dans le mur du fonds dominant jouxtant le fonds servant, afin d’y faire installer deux fenêtres en rez-de-chaussée,
- une servitude de jour qui sera constituée en verre dormant et fixe n’ayant pour seul but que d’éclairer une pièce à l’étage.
M. et Mme [D] font valoir que M. [J] a décidé unilatéralement et au mépris de ses engagements de réaliser trois ouvertures au lieu de deux.
Au soutien de leurs prétentions, M. et Mme [D] versent aux débats un constat d’huissier établi le 28 mai 2021 d’où il ressort que le pignon droit de la maison de M. [J] visible depuis l’allée privative de M. et Mme [D] présente trois fenêtres en verre transparent non opaque ouvrant sur ladite allée.
Estimant le grief dénué de tout fondement, M. [J] fait valoir, au visa d’une jurisprudence de la Cour de cassation du 14 mars 1973, que les dispositions prévues par les articles 678 et 679 du Code civil ne sont pas applicables au cas où le fond ou la partie du fond sur lequel s’exerce la vue droite ou oblique est déjà grevé au profit du fonds qui en bénéficie, d’une servitude de passage faisant obstacle à l’édification de constructions. Il souligne, à cet égard, que la maison d’habitation des époux [D] se trouve tout au fonds de l’allée privative de sorte que ses fenêtres édifiées en hauteur ne donnent nullement sur leur maison d’habitation. Il argue que l’allée privative n’est pas constructible puisqu’il s’agit de la servitude de cour commune. Il rappelle enfin avoir déposé un permis de construire et confié la construction de sa maison à un professionnel et avoir choisi un modèle de maison avec des ouvertures positionnées à l’identique sans que cela pose difficulté compte tenu des autorisations accordées.
Selon l’article 637 du Code civil, la servitude se définit comme une charge imposée sur un héritage pour l’usage et l’utilité d’un héritage appartenant à un autre propriétaire. Les deux fonds doivent appartenir à des propriétaires différents à savoir le fonds dominant et le fonds servant (respectivement celui à qui profite la servitude et celui qui la doit).
S’agissant des “jours de souffrance” pratiqués dans un mur non mitoyen, selon les termes de l’article 676 du Code civil, les jours ou fenêtres doivent être “à fer maillé et à verre dormant”et garnis d’un treillis de fer dont les mailles auront un décimètre d’ouverture au plus et d’un chassis à verre dormant”.
Aux termes de l’article 678 du Code civil :
On ne peut avoir des vues droites ou fenêtres d'aspect, ni balcons ou autres semblables saillies sur l'héritage clos ou non clos de son voisin, s'il n'y a dix-neuf décimètres de distance entre le mur où on les pratique et ledit héritage, à moins que le fonds ou la partie du fonds sur lequel s'exerce la vue ne soit déjà grevé, au profit du fonds qui en bénéficie, d'une servitude de passage faisant obstacle à l'édification de constructions.
Aux termes de l’article 679 du Code civil :
On ne peut, sous la même réserve, avoir des vues par côté ou obliques sur le même héritage, s'il n'y a six décimètres de distance.
S’agissant des “jours”, lorsque le mur n’est pas mitoyen, ils peuvent être pratiqués en respectant les dispositions prévues par l’article 676 du Code civil.
S’agissant des fenêtres, les conditions posées par l’article 678 du Code civil ne trouvent à s’appliquer que dans le cas des propriétés contiguës.
Ne sont pas considérées comme des vues soumises aux dispositions de l'article 678 du code civil les vues pratiquées sur un chemin ou un terrain public séparant les deux fonds, même s'il est très étroit, et celles pratiquées sur une cour commune.
En l’espèce, il n’est pas contesté que les trois ouvertures litigieuses donnent sur l’allée privative laquelle constitue une cour commune.
Les dispositions contenues dans les actes de vente et instituant les servitudes de vue ne s’analysent pas comme venant limiter la faculté de pratiquer des ouvertures respectant les conditions des article précités. Il en va de même des vues régulièrement pratiquées qui ne sauraient constituer des servitudes grevant le fonds voisin.
En l’espèce, les trois vues sont conformes aux dispositions légales et correspondent à l’exercice du droit de propriété de M. [J] sans que puisse être caractérisée une contradiction au droit de propriété du fonds des époux [D].
C’est ainsi en fonction d’une analyse erronée des dispositions contenues dans les actes de vente que les époux [D] concluent à l’irrégularité des ouvertures. Ils devront être déboutés de leurs demandes à ce titre.
Sur la servitude de tour d’échelle
Il ressort des actes de propriété une servitude de tour d’échelle libellée comme suit :
« A titre de servitude réelle et perpétuelle, le propriétaire du fonds servant constitue au profit du fonds dominant, qui accepte, et de ses propriétaires successifs, une servitude de tour d’échelle. Ce droit de passage profitera aux propriétaires successifs du fonds dominant, à leur famille, ayants droit et préposés.
Ce droit de poser une échelle, un échafaudage, des outils, s’exercera exclusivement sur une bande d’une largeur de 2,50 m le long de la limite séparative des deux fonds. Il permettra l’entretien, la réparation, voire la reconstruction des bâtiments du fonds dominant se trouvant à ladite limite séparative.
Il s’exercera aux seuls frais de son bénéficiaire, à charge pour lui de remettre les lieux en l’état dans lequel il les a trouvés. Le bénéficiaire devra en outre prendre et faire prendre toute mesure afin que la pose des échelles et échafaudages soit effectuée selon les règles de l’art par des personnes qualifiées et agissant dans le cadre de leurs activités professionnelles.
S’il s’agit de travaux de reconstruction ou assimilables, le propriétaire du fonds servant pourra, s’il le désire, les faire surveiller par son architecte dont les honoraires seront à la charge du propriétaire du fonds dominant.
Le bénéficiaire du tour d’échelle devra prévenir le propriétaire du fonds servant au moins 15 jours à l’avance par tous moyens à sa convenance, sauf en cas d’urgence dûment justifiée. »
Les époux [D] font valoir que M. [J] a édifié une palissade sans demander l’autorisation en Mairie et qu’il entrave l’entretien du muret qu’ils ont fait édifier. Ils soutiennent que la palissade empiète sur leur propriété et que M. [J] a détruit des bornes de géomètres.
M. [J] réplique qu’il résulte au contraire du rapport du géomètre mandaté par les demandeurs que les consorts [D] ont eux-mêmes déplacé les bornes . Il argue qu’en ce qui le concerne, il n’a fait que clore son propre fonds sans empiéter sur le terrain des consorts [D].
Il résulte clairement des deux actes de vente que la servitude de tour d’échelle est instituée au profit des propriétaires du fonds dominant.
En l’espèce, la servitude consiste donc en un droit de passage au profit de
M. [J].
Il résulte des constatations de l’huissier de justice qu’une palissade reposant sur des parpaings a été édifiée dans le jardin de la maison de M. [J] et que cette palissade se trouve le long du mur de M. et Mme [D], à une distance de 5,5 centimètres du mur, empêchant ainsi toute servitude de tour d’échelle sur la parcelle voisine.
Force est donc de constater que la servitude de tour d’échelle, constituée au profit du fonds de M. [J], est invoquée à tort par les époux [D] puisqu’aux termes retenus dans l’acte de vente, elle n’a pas vocation à s’appliquer à leur profit mais au profit de M. [J].
M. et Mme [D] font encore valoir que M. [J] a réalisé des constructions empiétant sur leur propriété à trois endroits distincts. Ils soutiennent ainsi que M. [J] a fait construite un muret à l’appui du mur édifié par M. et Mme [D] ; mur qui ne se trouve pas en limite de propriété mais à l’intérieur de leur parcelle. Ils arguent que le rebord des fenêtres de la maison de M. [J] empiètent sur leur propriété de sorte qu’il s’est accordé un droit de surplomb sans autorisation. Enfin, ils reprochent à M. [J] la construction du mur situé sur la parcelle AD [Cadastre 7] présentant un empiétement sur leur parcelle.
Sur l’ensemble de ces point, M. [J] remet en cause la valeur probante du constat d’huissier.
S’agissant de la palissage et du muret dont les époux [D] demandent la destruction, ils ne rapportent pas la preuve qui leur incombe de l’empiétement allégué, les constatations de l’huissier ne permettant pas d’établir la réalité dudit empiétement. Les autres empiétements allégués relèvent également de l’affirmation, les pièces versées au débat, notamment le rapport de géomètre expert et les échanges des époux [D] avec celui-ci, n’étant pas de nature à permettre au Tribunal de les considérer comme établis.
Sur la servitude de cour commune
Les consorts [D] font valoir que M. [J] a entrepris la construction d’une tranchée le long de l’allée privative sans autorisation.
M. [J] se borne à répliquer que les demandeurs ne produisent aucune preuve à ce titre, se contentant de se référer au constat d’huissier dont il conteste la valeur probante.
Il ressort du constat d’huissier en date du 28 mai 2021 qu’”une tranchée a été pratiquée le long de l’allée et que la tranchée et le ciment débordent à l’intérieur d’une limite matérialisée par un fil de couleur jaune tiré le long de la tranchée”.
Cependant, aucune demande n’étant formulée au titre de la destruction de cette tranchée dans le dispositif des conclusions des époux [D], il ne saurait être statué sur ce point, le Tribunal n’étant saisi que par les prétentions formulées au dispositif en application de l’article 768 du code de procédure civile.
Sur le trouble anormal de voisinage
M. et Mme [D] font valoir que M. [J], au visa des dispositions de l’article 671 du code civil, a procédé à des plantations de bambous en limite de leur propriété et sans respecter la distance de deux mètres prescrite par le texte.
M. [J] rétorque qu’il résulte du constat d’huissier établi à la demande des époux [D] que les bambous ne sont pas plantés en terre mais en pots de sorte que le texte visé par les demandeurs ne peut trouver application.
Aux termes de l’article 671 du code civil :
Il n'est permis d'avoir des arbres, arbrisseaux et arbustes près de la limite de la propriété voisine qu'à la distance prescrite par les règlements particuliers actuellement existants, ou par des usages constants et reconnus et, à défaut de règlements et usages, qu'à la distance de deux mètres de la ligne séparative des deux héritages pour les plantations dont la hauteur dépasse deux mètres, et à la distance d'un demi-mètre pour les autres plantations.
Les arbres, arbustes et arbrisseaux de toute espèce peuvent être plantés en espaliers, de chaque côté du mur séparatif, sans que l'on soit tenu d'observer aucune distance, mais ils ne pourront dépasser la crête du mur.
Si le mur n'est pas mitoyen, le propriétaire seul a le droit d'y appuyer les espaliers.
En l’espèce, il ressort du constat d’huissier que sont visibles “depuis l’allée des requérants des pots contenant des bambous”, ces pots ayant été disposés le long de la palissade en bois, à quelques centimètres de celle-ci.
Force est de constater comme le relève M. [J] qu’il ne s’agit pas à proprement parler de plantations. De plus, les constatations de l’huissier ne permettent pas d’établir avec certitude qu’ils excèdent la hauteur de 2 mètre en hauteur prescrite par l’article 671 du code civil.
En l’état de ces éléments, le trouble de voisinage n’est donc pas caractérisé.
Sur la demande de dépose des caméras
M. et Mme [D] font valoir que M. [J] a fait installer des caméras sur sa maison pour contrôler les allées et venues de ses voisins.
En l’espèce, les pièces versées aux débats ne permettent pas d’établir la réalité de cette affirmation car si deux photos montrent la présence d’une caméra, rien ne montre qu’elle soit orientée vers la maison des demandeurs dont la demande à ce titre sera donc rejetée.
Sur la demande de condamnation pour résistance abusive
Les prétentions des époux [D] n’étant pas accueillies, aucune condamnation pour résistance abusive ne saurait être prononcée à l’encontre de M. [J].
Sur la demande reconventionnelle de M. [J]
M. [J] fait valoir qu’il n’a commis aucune entorse dans l’exercice des servitudes, tout comme il n’a commis aucun empiétement sur la propriété des époux [D].
Il allègue au contraire un empiétement de ses voisins sur sa propriété ainsi qu’un harcèlement et des violences volontaires de la part de Mme [D].
Aux termes de l'article 32-1 du Code de procédure civile, celui qui agit en justice de manière dilatoire ou abusive peut être condamné à une amende civile d'un maximum de 10.000 € sans préjudice des dommages et intérêts qui seraient réclamés.
L'article 1240 du Code civil dispose que tout fait quelconque de l'homme qui cause à autrui un dommage oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer.
En l'espèce, il n'est pas démontré que la saisine du tribunal procède d'une intention de nuire ou d'une quelconque légèreté blâmable. L'appréciation inexacte qu'une partie fait de ses droits n'est pas constitutive d'une faute en elle-même. Au surplus les demandes des époux [D] sont en partie accueillies.
En conséquence, en l'absence de démonstration d'une faute, M. [J] sera débouté de sa demande en dommages et intérêts pour procédure abusive.
Sur les autres demandes
Les époux [D] qui succombent seront condamnés à payer la somme de 2.000 euros à M. [J] au titre de l’article 700 du code de procédure civile ainsi qu’aux dépens
L’exécution provisoire est de droit en vertu de l’article 514 du code de procédure civile dans sa version applicable au litige.
PAR CES MOTIFS
Le Tribunal, statuant publiquement par jugement contradictoire rendu en premier ressort,
DÉBOUTE M. et Mme [D] de l’intégralité de leurs demandes,
CONDAMNE solidairement M. et Mme [D] à payer à M.[J] la somme de 2.000 euros au titre de l’article 700 du code de procédure civile ainsi qu’aux entiers dépens de l’instance,
DÉBOUTE les parties de toute demande plus amples ou contraires,
RAPPELLE que l’exécution provisoire du présent jugement est de droit.
Prononcé par mise à disposition au greffe le 26 SEPTEMBRE 2024 par
M. JOLY, Premier Vice-Président Adjoint, assisté de Madame LOPES DOS SANTOS, Greffier, lesquels ont signé la minute du présent jugement.
LE GREFFIER LE PRÉSIDENT
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DECISION DE DESISTEMENT DU 26 SEPTEMBRE 2024
Affaire : N° RG 23/00350 - N° Portalis DB2H-W-B7H-YFFL
N° FG :
Nous, Madame Floriane ROBIN, Présidente de la Commission d’indemnisation des victimes d’infractions pénales,
Assistée de Madame Nathalie VERNAY, Secrétaire-greffier de la Commission,
Vu la requête présentée par :
Monsieur [D] [N] [Z], né le [Date naissance 1] 1996 à [Localité 3] (MALI), demeurant [Adresse 2],
assisté de Me Jean-Vincent MULLER avocat au barreau de Lyon,
Vu le courrier reçu le 20 Septembre 2024 portant désistement de la demande ;
MOTIFS
Aux termes des articles 394, 395 et 396 du Code de procédure civile, le demandeur peut, en toute matière, se désister de sa demande en vue de mettre fin à l'instance. Le désistement n'est parfait que par l'acceptation du défendeur. Toutefois, l'acceptation n'est pas nécessaire si le défendeur n'a présenté aucune défense au fond ou fin de non-recevoir au moment où le demandeur se désiste. Le juge déclare le désistement parfait si la non-acceptation du défendeur ne se fonde sur aucun motif légitime.
Le désistement sera constaté. Les dépens seront laissés à la charge du Trésor.
PAR CES MOTIFS
Vu les dispositions des articles 706-3 et suivants du Code de procédure pénale,
CONSTATONS le désistement d’instance de Monsieur [D] [N] [Z] ;
LAISSONS les dépens à la charge du Trésor.
Fait en notre cabinet, au Palais de Justice,
à LYON, 26 Septembre 2024
La secrétaire-greffier La présidente | false | null | [] | {} |
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TRIBUNAL JUDICIAIRE D’ ANGERS
-=-=-=-=-=-=-=-
N° RG 24/277 - N° Portalis DBY2-W-B7I-HQRK
N° de minute : 24/388
O R D O N N A N C E
----------
Le VINGT SIX SEPTEMBRE DEUX MIL VINGT QUATRE, Nous, Benoît GIRAUD, Président du Tribunal Judiciaire d’ANGERS, assisté de Aurore TIPHAIGNE, Greffière présente lors des débats et lors de la mise à disposition, avons rendu la décision dont la teneur suit :
DEMANDEURS :
Monsieur [B] [O]
né le [Date naissance 4] 1995 à [Localité 11] (49)
[Adresse 8]
[Adresse 14]
[Localité 10]
représenté par Maître Patrice HUGEL de la SELARL PATRICE HUGEL AVOCAT, Avocat au barreau D’ANGERS, substitué par Maître Valentin VACHER, Avocat au barreau d’ANGERS,
Madame [F] [Y]
née le [Date naissance 1] 1996 à [Localité 12] (44)
[Adresse 8]
[Adresse 14]
[Localité 10]
représentée par Maître Patrice HUGEL de la SELARL PATRICE HUGEL AVOCAT, Avocat au barreau D’ANGERS, substitué par Maître Valentin VACHER, Avocat au barreau d’ANGERS,
DÉFENDEURS :
Monsieur [C] [R]
né le [Date naissance 2] 1973 à [Localité 13] (95)
[Adresse 9]
[Localité 10]
représenté par Maître Sébastien HAMON de la SELARL DELAGE BEDON LAURIEN HAMON, Avocat au barreau D’ANGERS
C.EXE : Maître [A] [J]
Maître [K] [E]
Maître [I] [S]
C.C :
1 Copie Serv. Expertises
1 Copie régie
Copie Dossier
le
S.A.R.L. LENS, exerçant sous l’enseigne SEGRE IMMOBILIER, immatriculée au RCS D’ANGERS sous le n° 492 103 676, prise en la personne de son représentant légal domicilié en cette qualité audit siège,
[Adresse 5]
[Localité 10]
représentée par Maître Philippe RANGE de la SELARL LEXCAP, Avocat au barreau d’ANGERS, Avocat postulant et par Maître Sarah PAQUET, Avocate au barreau de STRASBOURG, Avocate plaidante,
S.A SENERIS ASSURANCES, immatriculée au RCS de ROMANS sous le n° 350 868 686, prise en la personne de son représentant légal domicilié en cette qualité audit siège,
[Adresse 6]
[Localité 7]
représentée par Maître Philippe RANGE de la SELARL LEXCAP, Avocat au barreau d’ANGERS, Avocat postulant et par Maître Sarah PAQUET, Avocate au barreau de STRASBOURG, Avocate plaidante,
*************
Vu l’exploit introductif du présent Référé en date du 23 et 29 Avril 2024; les débats ayant eu lieu à l’audience du 29 Août 2024 pour l’ordonnance être rendue ce jour, ce dont les parties comparantes ont été avisées ;
EXPOSE DU LITIGE
Par acte sous seing privé en date du 05 août 2022, M. [O] et Mme [Y] ont mandaté la société Lens, exerçant sous l’enseigne commerciale Segré Immobilier, afin de rechercher et de négocier pour leur compte, en vue de l’acquérir, un pavillon d’habitation situé sur la commune de [Localité 15].
Suivant acte authentique en date du 09 novembre 2022, M. [O] et Mme [Y] ont acquis de M. [R] une maison d’habitation située au [Adresse 8].
Peu de temps après la prise de possession des lieux, M. [O] et Mme [Y] ont déploré l’apparition d’un affaissement important du plafond de la salle à manger, nécessitant la mise en place d’étais pour assurer le maintien de l’immeuble.
Ils ont également constaté des fissures sur les façades.
Par courrier en date du 07 avril 2023, le conseil de M. [O] et Mme [Y] a mis en demeure M. [R] d’avoir à déclarer ce sinistre auprès de son assureur de responsabilité civile.
Par courrier en date du 27 juillet 2023, le conseil de M. [R] a indiqué qu’il ne donnerait aucune suite à la réclamation de M. [O] et Mme [Y] au motif que le mur n’était pas porteur et qu’aucune modification structurelle du bien n’aurait eu lieu.
Les parties ne sont pas parvenues à résoudre amiablement leur litige.
*
C’est dans ce contexte que, par actes de commissaire de justice des 23 et 29 avril 2024, M. [O] et Mme [Y] ont fait assigner en référé M. [R], la société Lens et la société Serenis Assurances, devant le président du tribunal judiciaire d’Angers, aux fins de voir ordonner une mesure d’expertise-médiation sur le fondement de l’article 145 du code de procédure civile, ainsi que de voir condamner M. [R] à leur payer la somme de 3.000 euros sur le fondement de l’article 700 du code de procédure civile, outre aux dépens.
Par voie de conclusions récapitulatives n°2, M. [O] et Mme [Y] sollicitent du juge de:
- débouter les sociétés Lens et Serenis Assurances de l’ensemble de leurs prétentions, fins et conclusions ;
- condamner in solidum M. [R] et les sociétés Lens et Serenis Assurances à leur payer la somme de 3.000 euros sur le fondement de l’article 700 du code de procédure civile, outre aux dépens.
Ils réitèrent leur demande d’expertise-médiation.
A l’appui de leurs prétentions, M. [O] et Mme [Y] produisent aux débats un procès-verbal de constat dressé le 09 mars 2023 par Me [Z], commissaire de justice, ainsi que des photographies, lesquels éléments montreraient l’état des désordres allégués.
Ils soutiennent que M. [R] aurait, avant la vente, procédé à l’ouverture de la cuisine en détruisant les murs porteurs.
Par ailleurs, ils font valoir que la responsabilité de la société Lens pourrait être recherchée pour manquement à son obligation de conseil et d’information concernant les caractéristiques du bien. Ils reprochent à la société Lens son absence de recherche sur l’historique du bien et considèrent qu’un agent immobilier aguerri aurait dû alerter son client sur les risques que comporte une acquisition et aurait dû interroger le vendeur sur les travaux entrepris.
*
Par voie de conclusions n°3, la société Serenis Assurances et la sociétés Lens, exploitant sous l’enseigne Segré Immobilier, demandent au juge des référés de :
- débouter M. [O] et Mme [Y] de l’intégralité de leurs demandes et prétentions à leur encontre ;
- subsidiairement, donner acte de leurs protestations et réserves d’usage quant aux opérations d’expertise ;
- en tout état de cause, condamner solidairement M. [O] et Mme [Y] à leur payer la somme de 1.500 euros au titre de l’article 700 du code de procédure civile ;
- condamner solidairement M. [O] et Mme [Y] aux entiers dépens de l’instance.
A l’appui de leurs prétentions, la société Lens et son assureur soutiennent que les requérants ne justifieraient pas d’un motif légitime à attraire la société Lens aux opérations d’expertise dès lors que la responsabilité de l’agent immobilier, recherchée sur le fondement de son obligation de conseil et d’information sur les caractéristiques du bien, ne saurait être engagée au cas présent.
Elles déclarent à ce titre que la société Lens ignorait l’existence des travaux réalisés par M. [R] et que ce dernier avait d’ailleurs déclaré, lors de la cession, ne pas avoir entrepris de travaux de construction lors des dix dernières années.
Elles ajoutent qu’il ne relèverait pas de l’obligation de conseil de l’agent immobilier d’avoir à se livrer à une expertise de construction du bien et de deviner les travaux qui auraient pu être réalisés par le vendeur.
Enfin, elles indiquent être opposées à la mise en place d’une médiation.
*
Par voie de conclusions n°2, M. [R] a formulé des protestations et réserves d’usage sur la demande d’expertise.
*
A l’audience du 29 août 2024, les parties ont réitéré leurs demandes et l’affaire a été mise en délibéré au 26 septembre 2024.
Conformément à l’article 446-1 du code de procédure civile, pour plus ample informé de l’exposé et des prétentions des parties, il est renvoyé à l’assignation introductive d’instance et aux écritures déposées et développées oralement à l’audience.
MOTIFS DE LA DECISION
I.Sur la demande d’expertise
Aux termes de l’article 145 du code de procédure civile, s’il existe un motif légitime de conserver ou d’établir avant tout procès, la preuve des faits dont pourrait dépendre la solution d’un litige, les mesures d’instruction légalement admissibles peuvent être ordonnées à la demande de tout intéressé, sur requête ou en référé.
Ce texte suppose l’existence d’un motif légitime, c’est-à-dire un fait crédible et plausible qui présente un lien utile avec un litige potentiel futur dont la solution peut dépendre de la mesure d’instruction sollicitée. L’application de cet article n’implique aucun préjugé sur la responsabilité des parties appelées à la procédure, ni sur les chances de succès du procès susceptible d’être ultérieurement engagé.
*
En l’espèce, il résulte des pièces produites, notamment des photographies et du procès-verbal de constat dressé le 09 mars 2023 par Me [Z], commissaire de justice, que des désordres affectant l’immeuble de M. [O] et Mme [Y] ont été objectivés et dont la preuve, les causes et les conséquences pourraient être utiles à la solution d’un litige.
Par ailleurs, aucune instance n’est en cours pour le même litige.
De ce fait, M. [O] et Mme [Y] justifient d’un motif légitime au sens de l’article 145 du code de procédure civile à conserver ou établir la preuve de leurs allégations.
En conséquence, pour toutes ces considérations, il sera fait droit à la demande d’expertise sollicitée dans les conditions détaillées dans le dispositif.
Cette mesure d’expertise sera ordonnée au contradictoire de l’ensemble des parties défenderesses, y compris à l’encontre de la société Lens puisqu’à ce stade, aucun élément ne permet au juge des référés, juge de l’évidence, d’affirmer qu’elle a rempli son devoir de conseil et d’information, point qu’il reviendra à l’expert ainsi désigné d’avoir à éclaircir.
Le coût de l’expertise sera avancé par M. [O] et Mme [Y], ceux-ci étant demandeurs à cette mesure d’instruction ordonnée dans leur intérêt.
II.Sur la demande de médiation
Aux termes de l’article 131-1 du code de procédure civile, le juge saisi d’un litige peut, après avoir recueilli l’accord des parties, désigner un médiateur afin d’entendre les parties et de confronter leurs points de vue pour leur permettre de trouver une solution au conflit qui les oppose. La médiation peut être ordonnée en cours d’instance par le juge des référés.
En l’espèce, il n’est pas de l’intérêt des parties de faire droit à la demande de médiation dès lors que la société Lens s’y oppose. M. [O] et Mme [Y] seront ainsi déboutés de leur demande à ce titre.
III.Sur les dépens et les frais irrépétibles
Au vu de l’article 491 du code de procédure civile, le juge des référés doit statuer sur les dépens dès lors qu’il est dessaisi par la décision qu’il rend. Il ne peut ni les réserver, ni dire qu’ils suivront le sort d’une instance au fond qui demeure éventuelle à ce stade. Par conséquent, M. [O] et Mme [Y] assumeront les dépens d’une procédure initiée dans leur intérêt et avant toute procédure au fond.
Par ailleurs, la mesure d’expertise étant à caractère purement probatoire, il n’y a pas lieu à application des dispositions de l’article 700 du code de procédure civile. M. [O] et Mme [Y], d’une part, ainsi que les sociétés Lens et Serenis Assurances, d’autre part, seront ainsi déboutés de leurs demandes à ce titre.
PAR CES MOTIFS
Nous, Benoît Giraud, président du tribunal judiciaire d'Angers, statuant en référé, publiquement, par ordonnance contradictoire et en premier ressort :
Vu les dispositions de l'article 145 du code de procédure civile ;
Donnons acte aux parties présentes ou représentées de leurs protestations et réserves ;
Ordonnons une mesure d’expertise au contradictoire de M. [B] [O], Mme [F] [Y], M. [C] [R], la société Lens et la société Serenis Assurance ;
Commettons pour y procéder, M. [M] [U] - [Adresse 3], expert inscrit sur la liste de la Cour d’Appel d’Angers, avec mission de :
- convoquer et entendre les parties assistées le cas échéant, de leurs conseils, et recueillir leurs observations à l’occasion des opérations ou lors de la tenue des réunions d’expertise,
- se faire remettre toutes pièces utiles à l’accomplissement de sa mission, ainsi que tout rapport technique ou rapport d'expertise déjà effectué à la demande de l'une ou l'autre des parties,
- se rendre sur les lieux : [Adresse 8],
-faire une visite et une description des lieux,
- produire des photographies, croquis et plans nécessaires pour illustrer son rapport,
- vérifier si les désordres allégués, malfaçons ou inachèvement de travaux existent en considération des documents contractuels liant les parties ; dans l’affirmative, les décrire, en indiquer la nature et la date d’apparition, en distinguant ceux qui affectent d’une part les éléments constitutifs de l’ouvrage ou les éléments d’équipement tels que définis par l’article 1792-2 du code civil et d’autre part ceux qui affectent les autres éléments d’équipement du bâtiment,
- préciser les dates essentielles des opérations de construction à savoir la date de demande de déclaration de travaux, la date de déclaration réglementaire d'ouverture du chantier, la date d'achèvement des travaux, ainsi que la date de réception de l'ouvrage par les parties en cause ou de prise de possession des lieux , la date du certificat de conformité et donner tous éléments sur la date d’apparition des désordres,
- rechercher les causes des désordres en faisant procéder si nécessaire à toute étude ou analyse technique, mécanique ou chimique,
- fournir tous éléments permettant de déterminer s’ils proviennent d’une erreur grave de conception, d’une erreur de construction, d’un vice des matériaux et/ou produits, d’une malfaçon dans leur mise en oeuvre, d’une négligence dans l’entretien ou l’exploitation des ouvrages ou de toute autre cause et si ces désordres constituent une simple défectuosité, des malfaçons ou des vices graves,
- fournir tous éléments techniques et de fait, de nature à permettre à la juridiction éventuellement saisie de déterminer à quels fournisseurs ou intervenants ces désordres, malfaçons ou inachèvements sont imputables et dans quelle proportion,
- indiquer l’importance de ces désordres éventuels en précisant s’ils affectent l'ouvrage dans l'un ou l'autre de ses éléments constitutifs et sont de nature à rendre l’immeuble impropre à sa destination, ou leur conséquence sur la solidité, l’habitabilité ou l’esthétique du bâtiment, ou s'ils affectent la solidité d'éléments d'équipement en précisant si ces éléments sont dissociables ou non du corps de l'ouvrage ( fondation, ossature, clos et couvert),
- préciser les travaux nécessaires pour remédier aux désordres éventuels ; en évaluer le coût et la durée d’exécution, en fonction des devis qui devront être recherchés et produits par M. [B] [O] et Mme [F] [Y] auprès des entreprises de leur choix, en vérifiant les devis fournis et le cas échéant en donnant toutes précisions sur les modifications à apporter à ces devis quant aux travaux et/ou à leur coût,
- d’une manière générale donner à la juridiction les éléments permettant de se prononcer sur les responsabilités éventuellement encourues,
- évaluer le préjudice subi par le maître de l’ouvrage du fait des malfaçons ou désordres constatés (trouble de jouissance notamment) ou provenant d’un retard dans l’exécution des travaux. En ce dernier cas, donner son avis sur les causes du retard et préciser à qui il peut être imputé,
- dire si, après l'exécution des travaux de remise en état, l'immeuble restera affecté d'une moins value et donner en ce cas son avis sur son importance,
- apurer les comptes entre les parties, s’il y a lieu et, dans l’affirmative, se faire remettre pièces relatives aux factures ou honoraires impayées et à leur paiement en donnant toutes précisions sur les sommes non réglées ;
Rappelons que l’expert peut s’adjoindre d’initiative, si besoin est, un technicien dans une autre spécialité que la sienne, dont le rapport sera joint au rapport (articles 278 et 282 du code de procédure civile) et/ou se faire assister par une personne de son choix intervenant sous son contrôle et sa responsabilité (article 278-1) ;
Rappelons que :
1) le coût final des opérations d’expertise ne sera déterminé qu’à l’issue de la procédure, même si la présente décision s’est efforcée de fixer le montant de la provision à une valeur aussi proche que possible du coût prévisible de l’expertise,
2) la partie qui est invitée par cette décision à faire l’avance des honoraires de l’expert n’est pas nécessairement celle qui en supportera la charge finale, à l’issue du procès,
et que le fait que l’une des parties bénéficie de l’aide juridictionnelle partielle ou totale n’implique pas nécessairement que cette partie soit dispensée, à l’issue du litige, de la charge totale ou partielle du coût de la mesure d’instruction ;
Accordons à l’expert pour le dépôt de son rapport au service du contrôle des expertises un délai de DIX MOIS à compter de la réception de l’avis de consignation envoyé par le Greffe ;
Disons que l’expert devra solliciter du magistrat chargé du contrôle de l’expertise une prorogation de ce délai si celui-ci s’avère insuffisant ;
Fixons à 3.000€ (trois mille euros) le montant de la provision à valoir sur la rémunération de l’expert que M. [B] [O] et Mme [F] [Y] devront consigner auprès du régisseur du tribunal judiciaire d’Angers dans le délai de deux mois à compter de la date de la notification de la présente ordonnance, par virement ou par chèque établis à l’ordre de la régie des avances et recettes du tribunal judiciaire d’Angers en indiquant le n° RG et le nom de parties ;
Disons qu’à défaut de consignation dans ce délai et selon les modalités imparties, la désignation de l’expert sera caduque ;
Disons que s’il estime insuffisante la provision ainsi fixée, l’expert devra, lors de la première ou au plus tard de la deuxième réunion, dresser un programme de ses investigations et évaluer d’une manière aussi précise que possible le montant prévisible de ses honoraires et débours ;
Disons qu’à l’issue de cette réunion, l’expert fera connaître aux parties et au magistrat chargé du contrôle de l’expertise la somme globale qui lui paraît nécessaire pour garantir en totalité le recouvrement de ses honoraires et de ses débours et sollicitera, la cas échéant, le versement d’une consignation supplémentaire ;
Disons que l’expert provoquera la première réunion sur place dans un délai maximum de cinq semaines à partir de sa saisine, constituée par l’avis donné à l’expert du versement de la consignation, et que les parties lui communiqueront préalablement toutes les pièces dont elles entendent faire état ;
Disons que les parties communiqueront ensuite sans retard les pièces demandées par l’expert et que, en cas de défaillance, le juge du suivi de l’expertise pourra être saisi aux fins de fixation d’une astreinte ;
Disons que les pièces seront accompagnées d’un bordereau avec la justification de la communication à toutes les parties en cause ;
Disons que lors de la première réunion et en tout cas dès que possible, l’expert exposera sa méthodologie et fixera le calendrier de ses opérations, avec la date de diffusion du projet de rapport, le délai imparti aux parties pour lui faire parvenir leurs dires et la date du dépôt du rapport définitif ;
Disons que les parties procéderont aux mises en cause nécessaires dans les deux mois de la saisine de l’expert, ou, si la nécessité s’en révèle ultérieurement, dès que l’expert donnera son accord ;
Disons qu’à la fin de ses opérations, l’expert organisera une réunion de clôture ou adressera aux parties une note de synthèse pour les informer du résultat de ses investigations. Les parties disposeront alors d'un délai de trois semaines pour faire parvenir leurs observations récapitulatives. Le tout devant être consigné dans son rapport d’expertise ;
Disons que faute pour une partie d’avoir communiqué à l’expert les pièces demandées ou fait parvenir son dire dans les délais impartis, elle sera réputée y avoir renoncé sauf si elle a justifié préalablement à l’expiration du délai d’un motif résultant d’une cause extérieure ;
Disons que l’expert déposera au service des expertises du tribunal son rapport dans un délai maximum de DIX MOIS suivant sa saisine, sauf prorogation accordée préalablement à l’expiration de ce délai, en un seul original, après en avoir envoyé un exemplaire à chaque partie;
Disons que l’expert joindra à cet envoi la copie de sa demande de rémunération et que les parties disposeront d’un délai de quinze jours pour formuler des observations sur cette demande ;
Disons qu’en cas d’empêchement ou refus, l’expert commis pourra être remplacé par ordonnance à la demande de la partie la plus diligente ;
Désignons, pour contrôler les opérations d’expertise, le juge chargé des expertises de ce Tribunal;
Déboutons M. [B] [O] et Mme [F] [Y] de leur demande de médiation;
Condamnons M. [B] [O] et Mme [F] [Y] aux dépens ;
Déboutons M. [B] [O] et Mme [F] [Y] de leur demande formulée au titre de l’article 700 du code de procédure civile ;
Déboutons la société Lens et la société Serenis Assurances de leur demande formulée au titre de l’article 700 du code de procédure civile ;
Rappelons que la présente décision est, de plein droit, exécutoire à titre provisoire.
Ainsi fait et prononcé à la date ci-dessus par mise à disposition au greffe, la présente ordonnance a été signée par Benoît Giraud, président, juge des référés, et par Aurore Tiphaigne, greffière,
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DE MARSEILLE
TROISIEME CHAMBRE CIVILE - SECTION A3
JUGEMENT N°
du 26 Septembre 2024
Enrôlement : N° RG 24/02756 - N° Portalis DBW3-W-B7I-4UCY
AFFAIRE : Mme [C] [F] ( Me Shirley LEBEGUE)
C/ S.D.C. [Adresse 3] ()
A l'audience Publique d’Orientation tenue le 24 juin 2024 par Madame Stéphanie GIRAUD, Présidente, assistée de Madame HOBESSERIAN, Greffier
A l'issue de laquelle, la date du délibéré a été fixée au 26 Septembre 2024
Prononcé par mise à disposition au greffe le 26 Septembre 2024
Par Madame Stéphanie GIRAUD, Présidente
Assistée de Madame Sylvie HOBESSERIAN, Greffier
NATURE DU JUGEMENT
réputée contradictoire et en premier ressort
NOM DES PARTIES
DEMANDERESSE
Madame [C] [F]
née le [Date naissance 1] 1993 à [Localité 5] (92), de nationalité française, avocat, domiciliée et demeurant [Adresse 2]
représentée par Maître Shirley LEBEGUE, avocat au barreau de MARSEILLE
C O N T R E
DEFENDEUR
Le Syndicat des Copropriétaire de l’immeuble sis [Adresse 3], représenté par son syndic en exercice, la SAS LE BON SYNDIC (SYNDIC ONE), dont le siège social est sis [Adresse 4]
défaillant
***
EXPOSE DU LITIGE
Madame [C] [F] est propriétaire d’un appartement au sein de l’immeuble sis [Adresse 3], géré par le syndic, la SAS LE BON SYNDIC.
Par assignation en date du 1er mars 2024 Madame [F] a saidi la juridiction de céans pour contester la régularité de certaines résolutions de l’assemblée générale qui s’est tenue le 23 novembre 2023.
Le Syndicat des coproprétaires n’a pas constitué avocat.
La clôture est intervenue le 24 juin 2024 à l’audience d’orientation avec demande de dépôt du dossier de plaidoirie de Me LEBEGUE avant le 07 juillet 2024. La date du délibéré a été fixée au 26 septembre 2024 par mise à disposition au greffe.
Par conclusions de désistement d’instance reçues au greffe par messagerie électronique le 19 juillet 2024 Maître LEBEGUE indique qu’un rectificatif de l’assemblée générale a été transmis par le syndicat des copropriétaires de sorte que la présente instance est devenue sans objet.
***
MOTIFS DE LA DECISION
Les articles 394 à 396 et 399 du code de procédure civile disposent que :
« Le demandeur peut, en toute matière, se désister de sa demande en vue de mettre fin à l'instance »,
« Le désistement n'est parfait que par l'acceptation du défendeur. Toutefois, l'acceptation n'est pas nécessaire si le défendeur n'a présenté aucune défense au fond ou fin de non-recevoir au moment où le demandeur se désiste. »,
« Le juge déclare le désistement parfait si la non-acceptation du défendeur ne se fonde sur aucun motif légitime »,
« Le désistement emporte, sauf convention contraire, soumission de payer les frais de l'instance éteinte. ».
En l'espèce, le demandeur à l'instance a déclaré par conclusions du 19 juillet 2024 se désister de l'instance.
Le désistement doit donc être déclaré parfait.
Madame [C] [F] garde à sa charge ses dépens.
PAR CES MOTIFS
Le tribunal, statuant en premier ressort, en audience publique, à Juge unique, par jugement réputé contradictoire mis à disposition au greffe du tribunal de la juridiction de céans,
CONSTATE le désistement d'instance de Madame [C] [F] et le DÉCLARE parfait;
CONSTATE l’extinction de l’instance et le dessaisissement de la juridiction,
DIT que Madame [C] [F] conserve la charge de ses dépens.
Ainsi jugé et prononcé par mise à disposition au greffe de la troisième chambre civile section A3 du tribunal judiciaire de Marseille, le 26 septembre 2024.
Le Greffier Le Président | false | null | [] | {} |
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"24/00701"
] | null | Autre | 2024-09-26 | null | 24/00701 | Tribunal judiciaire de Nantes | Expulsion "conditionnelle" ordonnée en référé avec suspension des effets de la clause résolutoire | null | Référé président | null | [] | 66f5b54345ea63320f33c8c2 | null | 2024-09-26T19:29:01.088000 | 2024-09-26T00:00:00 | null | 2024-09-26 | 30B | [] | false | null | null | N° RG 24/00701 - N° Portalis DBYS-W-B7I-NC4C
Minute N° 2024/
ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ
du 26 Septembre 2024
-----------------------------------------
S.C.I. LA CHESNAIE
C/
S.A.S. NEUFTEX
---------------------------------------
copie exécutoire délivrée le 26/09/2024 à :
la SELARL VILLAINNE-RUMIN - 20
copie certifiée conforme délivrée le 26/09/2024 à :
Me Antoine LE MASSON - 125
la SELARL VILLAINNE-RUMIN - 20
dossier
MINUTES DU GREFFE
DU TRIBUNAL JUDICIAIRE DE NANTES
(Loire-Atlantique)
_________________________________________
ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ
_________________________________________
Président : Franck BIELITZKI
Greffier : Florence RAMEAU lors de l’audience et Eléonore GUYON lors du prononcé
DÉBATS à l'audience publique du 25 Juillet 2024
PRONONCÉ fixé au 26 Septembre 2024
Ordonnance contradictoire, mise à disposition au greffe
ENTRE :
S.C.I. LA CHESNAIE (RCS NANTES n° 329 643 225),
dont le siège social est sis [Adresse 3]
[Localité 5]
Rep/assistant : Maître Yann RUMIN de la SELARL VILLAINNE-RUMIN, avocats au barreau de NANTES
DEMANDERESSE
D'UNE PART
ET :
S.A.S. NEUFTEX,
dont le siège social est sis [Adresse 6]
[Localité 7]
Rep/assistant : Me Antoine LE MASSON, avocat au barreau de NANTES
DÉFENDERESSE
D'AUTRE PART
Selon acte dressé le 9 décembre 2013 par Me [L] notaire à [Localité 8], la S.C.I. LA CHESNAIE a donné à bail à la S.A.S. NEUFTEX, connue sous l’enseigne TOTO, un local à usage commercial pour une superficie de six ares quarante cinq centiares (6a45ca) situé [Adresse 1], [Adresse 2] et [Adresse 4] à [Localité 8] se destinant à l’activité de vente de textiles, tissus, tissus d’ameublemment, volages, mercerie, meubles, petite maroquinerie et accessoires, linge de maison, châles, écharpes, foulards, carrés et accessoires de même famille, pour une durée de neuf années entières et consécutives,moyenant le prix de 80.004,00 euros hors charge hors taxes suivant un avenant en diminution du prix du 22 septembre 2017, payable mensuellement d'avance.
Se plaignant d'un défaut de paiement du loyer malgré un commandement de payer visant la clause résolutoire du 17 octobre 2023, la S.C.I. LA CHESNAIE a fait assigner en référé la S.A.S. NEUFTEX suivant acte de commissaire de justice 21 décembre 2023 pour solliciter le paiement de la somme de 87.903,54 euros TTC.
Suivant ordonance du 23 mai 2024 la S.A.S. NEUFTEX a été condamnée au paiement de la somme de 69.906,72 euros TTC au titre des loyers et charges dus au 18 avril 2024 ainsi qu’au paiement de la somme de 1.800 euros en application de l’article 700 du code de procédure civile outre les dépens.
Se plaignant que depuis cette ordonance les loyers des mois d’avril, mai et juin 2024 n’ont pas été payés, la S.C.I. LA CHESNAIE a fait assigner en référé par acte de commissaire de justice du 25 juin 2024 afin de solliciter le paiement provisionnel de la somme de 39.683,94 euros TTC au titre des loyers d’avril à juin 2024 et la quote-part du remboursement de la taxe foncière pour l’année 2024 ainsi qu’au paiement de la somme de 3.000 euros en application de l’article 700 du code de procédure civile outre les dépens.
La S.A.S. NEUFTEX réplique que :
- une procédure de redressement judiciaire est ouverte depuis jugement du tribunal de commerce de Paris du 1er octobre 2014,
- par acte du 30 novembre 2023, la S.A.S. NEUFTEX a délivré un congé à effet au 30 juin 2024, la remise des clés a eu lieu le 21 juin 2024 et le local est libre de toute occupation,
- le dépot de garantie d’un montant de 26.235 euros n’a pas été restitué,
- elle reconnait s’être acquittée partiellement de sa dette.
Elle sollicite au visa de l’article 1345-5 du code civil, outre la restitution du dépot de garantie que le remboursement de la somme de 39.683,94 euros soit ordonné en douze mensualités identiques à compter du prononcé du jugement sans faire application de la capitalisation des intérêts et le rejet de la demande en paiement au titre de l’article 700 du code de procédure civile.
SUR QUOI
Les parties sont d'accord pour admettre que la part incontestée de loyers et charges des loyers d’avril à juin 2024 et le paiement de la quote-part du remboursement de la taxe foncière est de 39.683,94 euros selon leurs conclusions concordantes à ce sujet.
La provision sera donc accordée à hauteur de 39.683,94 euros.
Il est équitable de fixer à 1.000 euros l’indemnité pour frais d’instance non compris dans les dépens que la S.A.S. NEUFTEX devra verser à la demanderesse en application de l’article 700 du code de procédure civile.
Le statut des baux commerciaux prévoit et encadre la faculté du juge d'accorder des délais et le cas échéant de suspendre les effets de la clause résolutoire dans les dispositions de l'article L 145-41 du code de commerce qui renvoient à celles de l'article 1343-5 du code civil. Ces dispositions imposent de tenir compte de la situation du débiteur et de prendre en considération les besoins du créancier.
La S.A.S. NEUFTEX ,présumée de bonne foi, explique se trouver dans une situation financière extrémement délicate, de sorte qu’en accordant des délais de paiement cela lui permettrait de poursuivre son activité et de respecter le plan de continuation fixé par le tribunal, par ailleurs le plan de trésorerie du mois de mai à décembre 2024 démontre qu’elle serait en mesure de respecter l’échéancier.
Eu égard à l'importance relative de la dette accumulée pour cette entreprise, l'étalement sur un délai de douze mois, pour solder la dette est raisonnable et sera accordé.
PAR CES MOTIFS
Nous, juge des référés, statuant publiquement, par ordonnance contradictoire et en premier ressort,
Condamnons la S.A.S. NEUFTEX à payer à la S.C.I. LA CHESNAIE :
- une provision de 39.683,94 euros au titre des loyers et charges dus jusqu'au 30 juin 2024,
- une somme de 1 000.00 euros en application de l’article 700 du code de procédure civile,
Autorisons la S.A.S. NEUFTEX à s'acquitter de l'ensemble des sommes dues au titre de la présente décision sous la forme de onze versements mensuels de 3.390 euros le premier devant intervenir dans le mois de la présente décision, et un douzième versement du solde de la dette dans le mois suivant le onzième versement,
Disons qu'en cas de non paiement d'un seul des versements prévus ou du loyer courant à leur échéance, le solde restant dû redeviendra immédiatement exigible et les voies d'exécution pourront être reprises,
Rejetons toutes autres prétentions plus amples ou contraires,
Condamnons la S.A.S. NEUFTEX aux dépens.
Le Greffier, Le Président,
Eléonore GUYON Franck BIELITZKI | false | null | [] | {} |
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"23/02004"
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ORDONNANCE DU : 26 Septembre 2024
DOSSIER N° : RG 23/02004 - N° Portalis DB2N-W-B7H-H2AR
AFFAIRE : [W] [X] C/ [J] [B]
TRIBUNAL JUDICIAIRE DU MANS
1ère Chambre Civile
ORDONNANCE DU JUGE DE LA MISE EN ETAT
Nous, Marie-Michèle BELLET, Vice-Présidente au Tribunal judiciaire du MANS, juge de la mise en état, dans l’instance pendante,
ENTRE :
DEMANDEUR au principal
Monsieur [W] [X]
né le [Date naissance 5] 1960 à [Localité 7] (72)
demeurant [Adresse 6]
représenté par Maître Jennifer NEVEU, avocate au Barreau du MANS
DEFENDEUR au principal
Monsieur [J] [B]
né le [Date naissance 2] 1966 à [Localité 8] (93)
demeurant [Adresse 4]
représenté par Maître Aouatef BRABER, avocate au Barreau du MANS
CAISSE PRIMAIRE D'ASSURANCE MALADIE DE LA SARTHE, ès-qualités d'organisme tiers payeur de Monsieur [W] [X] NSS: [Numéro identifiant 1]
[Adresse 3]
[Localité 7]
défaillante
Avons rendu le 26 Septembre 2024 l’ordonnance ci-après, assistée de Patricia BERNICOT, Greffier greffière, présente aux débats le 27 Juin 2024, et à qui la minute de l’ordonnance a été remise.
***
EXPOSE DU LITIGE
Un jugement du Tribunal de police du MANS du 30 mars 2021 déclare Monsieur [J] [B] coupable de faits de violences sans incapacité de travail à l’encontre de Monsieur [W] [X], et, reçoit la constitution de partie civile de la victime et ordonne une expertise médicale. L’expert dépose son rapport en août 2022.
Monsieur [B] interjette appel de la décision, et, un arrêt de la Cour d’appel d’ANGERS du 21 février 2023 déclare la prescription des faits.
Par acte du 13 juillet et du 21 juillet 2023, Monsieur [W] [X] sollicite la condamnation de Monsieur [J] [B] et la CPAM DE LA SARTHE à la liquidation de ses préjudices.
Par conclusions, Monsieur [J] [B] demande que :
- les demandes de son adversaire soient déclarées irrecevables,
- Monsieur [X] soit condamné aux dépens et au paiement d’une indemnité de 2 000,00 euros en vertu de l’article 700 du code de procédure civile.
Le demandeur à l’incident fait valoir que la Cour d’appel a infirmé le jugement en ses dispositions civiles et débouté Monsieur [X] de l’ensemble de ses demandes, sachant que son adversaire a été cité régulièrement mais n’a pas comparu et que l’arrêt est définitif. Il considère donc qu’il existe autorité de la chose jugée.
RG 23/02004 - N° Portalis DB2N-W-B7H-H2AR
Par conclusions d’incident, Monsieur [W] [X] sollicite un débouté des demandes adverses, et, une condamnation de Monsieur [B] au paiement de la somme de 1 000,00 euros de dommages et intérêts pour procédure abusive, d’une somme de 2 000,00 euros sur le fondement de l’article 700 du code de procédure civile et des dépens.
Il soutient que l’action n’encourerait pas l’autorité de la chose jugée, en ce que l’arrêt de la Cour d’appel aurait seulement constaté l’extinction de l’action publique par prescription. Or, la faute civile resterait acquise si la faute pénale n’est pas retenue, en vertu de l’article 4-1 du code de procédure pénal.
Il ajoute que le 9 mai 2023, le Tribunal sur intérêts civils a radié l’affaire suite à la prescription décidée en Cour d’appel.
La CPAM DE LA SARTHE n’a pas constitué.
MOTIFS DE LA DECISION
Sur l’autorité de la chose jugée
Par application de l’article 789 6° du code de procédure civile, lorsque la demande est présentée postérieurement à sa désignation, le Juge de mise en état est jusqu’à son déssaissement, seul compétent à l’exclusion, à l’exclusion de toute autre formation du tribunal, pour statuer sur les fins de non recevoir.
Selon l’article 122 du code de procédure civile, constitue une fin de non recevoir tout moyen qui tend à faire déclarer l’adversaire irrecevable en sa demande, sans examen au fond, pour défaut du droit d’agir, tel le défaut de qualité, le défaut d’intérêt, la prescription, le délai préfix, la chose jugée.
En outre, aux termes de l’article 480 du code de procédure civile, le jugement qui tranche dans son dispositif du principal a dès son prononcé l’autorité de la chose jugée.
L’article 1355 du code civil dispose, quant à lui, que l’autorité de la chose jugée n’a lieu qu’à l’égard de ce qui a fait l’objet d’un jugement. Il faut que la chose demandée soit la même ; que la demande soit fondée sur la même cause ; que la demande soit entre les mêmes parties, et, formée par elles et contre elles en la même qualité.
Enfin, l’article 4 du code de procédure pénale prévoit la possibilité d’une action civile en réparation du dommage causé par l’infraction prévue par l’article 2 devant les juridictions civiles, séparément de l’action publique, sachant que par application de l’article 4-1 du code de procédure pénale, l’absence de faute non intentionnelle ne fait pas obstacle au sens de l’article 121-3 du code pénal à l’exercice d’une action devant les juridictions civiles (...).
En l’espèce, il convient de relever que l’arrêt de la Cour d’appel d’ANGERS a noté que “régulièrement citée, la partie civile n’est pas comparante, ni représentée, et a constaté la prescription de l’action publique.
Sur l’action civile, ledit arrêt a statué ainsi qu’il suit:
“Par suite de cette relaxe, le jugement sera également infirmé en ses dispositions civiles et Monsieur [X] sera débouté de ses demandes.” Dans le PAR CES MOTIFS, il est précisé:
DEBOUTE Monsieur [W] [X] de l’ensemble de ses demandes civiles.”
Il apparaît donc que l’arrêt d’appel a statué sur les demandes civiles de Monsieur [X] et en a été débouté, sachant que la déclaration d’appel principal porte sur le dispositif civil et pénal du jugement.
Or, quant bien même la faute civile se distingue de la faute pénale, et, que la faute reprochée pénalement initialement au demandeur relevait d’une infraction intentionnelle, il sera retenu que la Cour d’appel a statué sur les intérêts civils et l’arrêt est définitif. Il sera d’ailleurs fait remarquer au demandeur à l’action qu’il indique lui-même que suite à cet arrêt, l’affaire revenant sur intérêts civils a fait l’objet d’une radiation.
Il s’ensuit donc que l’autorité de la chose jugée est encourue dans la présente procédure et dès lors, les demandes de Monsieur [X] seront déclarées irrecevables.
RG 23/02004 - N° Portalis DB2N-W-B7H-H2AR
Sur la demande de dommages et intérêts pour procédure abusive présentée par Monsieur [X]
En application combinée des dispositions de l’article 32-1 du code de procédure civile et 1240 du code civil, celui qui agit en justice de manière abusive peut être condamné à réparer le préjudice qui en résulte.
Or, outre le fait que le demandeur est partie succombante, il sera rappelé que le juge de la mise en état n’est pas compétent pour statuer et accorder une demande de dommages et intérêts.
Dès lors, ce chef de demande sera rejeté.
Sur les dépens et l’article 700 du code de procédure civile
Monsieur [X], partie succombante, sera tenu aux dépens, mais en équité, Monsieur [B] sera débouté de sa demande de paiement d’une indemnité au titre de l’article 700 du code de procédure civile.
PAR CES MOTIFS
La juge de la mise en état, statuant publiquement par mise à disposition au greffe par ordonnance réputée contradictoire, susceptible de recours dans les conditions de l’article 795 du code de procédure civile,
DECLARONS irrecevable la présente action pour autorité de la chose jugée ;
REJETONS la demande de dommages et intérêts pour procédure abusive présentée par Monsieur [W] [X] ;
DEBOUTONS Monsieur [J] [B] de sa demande de paiement d’une indemnité au titre de l’article 700 du code de procédure civile ;
CONDAMNONS Monsieur [W] [X] aux dépens.
La Greffière La Juge de la mise en état | false | null | [] | {} |
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"23/01947"
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TRIBUNAL JUDICIAIRE
DU MANS
Première Chambre
Jugement du 26 Septembre 2024
N° RG 23/01947 - N° Portalis DB2N-W-B7H-HZQY
DEMANDERESSE
Madame [V] [O] épouse [A]
née le [Date naissance 10] 1949
demeurant [Adresse 9] - [Localité 17]
représentée par Maître Jean-Baptiste RENOU, membre de la SCP HAUTEMAINE AVOCATS, avocat au Barreau du MANS
DEFENDEURS
Monsieur [T] [L]
né le [Date naissance 7] 1947
demeurant [Adresse 25] - [Localité 18]
représenté par Maître Soline GIBAUD, membre de la SCP LALANNE - GODARD - BOUTARD - SIMON - GIBAUD, avocate au Barreau du MANS
Monsieur [S] [L]
né le [Date naissance 4] 1973 à [Localité 24] (72)
demeurant [Adresse 1] - [Localité 20]
représenté par Maître Soline GIBAUD, membre de la SCP LALANNE - GODARD - BOUTARD - SIMON - GIBAUD, avocate au Barreau du MANS
Madame [G] [L] épouse [Z]
née le [Date naissance 6] 1970 à [Localité 24] (72)
demeurant [Adresse 15] - [Localité 14]
représentée par Maître Soline GIBAUD, membre de la SCP LALANNE - GODARD - BOUTARD - SIMON - GIBAUD, avocate au Barreau du MANS
COMPOSITION DU TRIBUNAL
PRESIDENT : Marie-Michèle BELLET,
Statuant comme Juge Unique en application de l’article L.212-2 du code de l’organisation judiciaire.
Les avocats constitués ont été régulièrement avisés de l’attribution du juge unique en application de l’article 765 du code de procédure civile, sans que la demande de renvoi ait été formulée dans les conditions prévues par l’article 766 du même code.
GREFFIER : Patricia BERNICOT
DÉBATS A l'audience publique du 25 juin 2024
A l’issue de celle-ci, le Président a fait savoir aux parties que le jugement serait rendu le 26 septembre 2024 par sa mise à disposition au greffe de la juridiction.
copie exécutoire à Maître Jean-baptiste RENOU de la SCP HAUTEMAINE AVOCATS - 10, Maître Soline GIBAUD de la SCP LALANNE - GODARD - BOUTARD - SIMON - GIBAUD - 8 le
N° RG 23/01947 - N° Portalis DB2N-W-B7H-HZQY
Jugement du 26 Septembre 2024
- prononcé publiquement par Marie-Michèle BELLET, par sa mise à disposition au greffe
- en premier ressort
- contradictoire
- signé par le président et Patricia BERNICOT, greffier, à qui la minute du jugement été remise.
***
EXPOSE DU LITIGE
Monsieur [I] [O], qui avait rédigé un testament olographe en 2007, décède le [Date décès 3] 2010 laissant pour lui succéder son épouse Madame [R] [U] et ses deux enfants, [D] et [V] [O]. Sa succession n’a jamais été liquidée.
Madale [R] [U] décède le [Date décès 11] 2017, laissant pour lui succéder sa fille [V] [O] épouse [A] et les trois enfants de sa fille [D] [O] épouse [Z] décédée, à savoir Messieurs [T] et [S] [L] et Madame [G] [L] épouse [Z].
Par actes du 7 et 11 juillet 2023, Madame [V] [O] épouse [A] assigne Messieurs [T] et [S] [L] et Madame [G] [L] épouse [Z] venant en représentation de leur mère décédée Madame [D] [O] épouse [L], aux fins de voir ordonner les opérations de liquidation partage des successions. La demanderesse précise que Monsieur [S] [Z] et Madame [G] [Z] n’ont pas levé leur option successorale, malgré sommation d’opter délivrée par actes des 8 et 14 février 2023. Elle considère donc qu’ils sont présumés acceptants purs et simples, conformément à l’article 722 du code de procédure civile.
Par conclusions (2), auxquelles il convient de se référer pour plus ample exposé, Madame [V] [O] épouse [A] demande de voir :
- ordonner l’ouverture des opérations de liquidation partage des successions de ses parents, et, désigner à cet effet, Maître [B], notaire à [Localité 21] (72) afin qu’il établisse un état liquidatif dans l’année du jour où ce jugement sera passé en force de chose jugée, et, qu’il dresse un procès-verbal des possibles contestations entre les héritiers, de manière à ce que la partie la plus diligente saisisse le tribunal, sachant qu’en cas d’inertie d’un des indivisaires, il fera application de l’article 841-1 du code civil,
- constater qu’elle ne s’oppose pas la demande d’attribution préférentielles à Monsieur [S] [L] des parcelles situées à [Localité 28] ET [Localité 23],
- dire qu’à défaut d’attribution des immeubles indivis à l’un des indivisaires, il sera procédé à la vente amiable au prix estimé par le notaire, et, qu’à défaut de vente amiable dans un délai de six mois, qu’il sera procédé à la licitation des immeubles indivis aux enchères par le ministère du notaire sur la base des mises à prix suivantes :
- maison d’habitation de [Localité 26], située [Adresse 27], section AD n°[Cadastre 2], pour 9ca au prix de 40 000,00 euros,
-les parcelles de [Localité 26] cadastrées section ZV n°[Cadastre 16] pour 7a13ca au prix de 1500,00 euros,
- les parcelles de [Localité 23] cadastrées ZH n°[Cadastre 19], section ZK n° [Cadastre 13], [Cadastre 8], et [Cadastre 12] avec bâtiments érigés dessus au prix de 48 058,00 euros,
- la parcelle de [Localité 28] cadastrée ZD n°[Cadastre 5] pour 2ha65a85ca pour un prix de 15 951,00 euros,
- condamner les défendeurs au paiement de la somme de 3 000,00 euros sur le fondement de l’article 700 du code de procédure civile et aux dépens de l’instance;
- débouter les défendeurs de leur demande au titre des frais irrépétibles et des dépens.
La demanderesse expose que si elle connaissait le testament de son père, elle n’avait pas connaisance du testament olographe de sa mère rédigé le 30 novembre 2007 qui est produit par ses neveux et nièce. Elle ajoute que les parcelles de [Localité 23] et [Localité 28] constituent une seule exploitation agricole actuellement louée par Monsieur [S] [L], ce qu’il ne constesterait pas. Elle indique que sa mère avait souscrit un contrat d’assurance vie à la [22] l’instituant bénéficiaire par avenant du 17 juin 2014.
Elle rappelle avoir manifesté sa volonté de sortir de l’indivision et note que les défendeurs le requièrent également, et, que si dans ses conclusions, elle reprend l’ensemble des biens immobiliers dépendant des successions, elle ne réclame leur vente qu’en cas de non attribution à l’un des co-indivisaires.
N° RG 23/01947 - N° Portalis DB2N-W-B7H-HZQY
Elle fait état du fait que la vente de la maison de [Localité 26] inoccupée depuis 2014 et des parcelles de [Localité 26] n’ont pu être vendues malgré offres d’achat, et ce, du fait de l’inertie des défendeurs.
Par conclusions (2), auxquelles il convient de se reporter pour plus ample exposé, Messieurs [T] et [S] [L] et Madame [G] [L] épouse [Z] venant en représentation de leur mère décédée Madame [D] [O] épouse [L] sollicitent :
- l’ouverture des opérations de liquidation partage des successions de leurs grands-parents et désignation de Maître [B] pour y procéder,
- le débouté de la demanderesse de sa demande de vente amiable des parcelles de [Localité 23] et [Localité 28],
- l’attribution préférentielle desdites parcelles à Monsieur [S] [L] au prix de 38 058,00 euros pour les parcelles de [Localité 23] et 10 000,00 euros pour les bâtiments, et, au prix de 15 951,00 euros pour les parcelles de [Localité 28],
- le constat de leur accord pour la vente amiable des autres biens immobiliers à savoir la maison de [Localité 26] pour 40 000,00 euros et les parcelles de [Localité 26] pour 1 500,00 euros,
- le débouté de la demande de paiement d’une indemnité au titre de l’article 700 du code de procédure civile et des dépens, et, la condamnation de la demanderesse au paiement d’une indemnité de 3 000,00 euros en application de l’article 700 du code de procédure civile et aux dépens.
Les défendeurs indiquent qu’outre le testament de leur grand-père, leur grand-mère a également laissé un testament qu’ils produisent aux débats. Ils soutiennent qu’ils auraient toujours voulu privilégier le règlement amiable des successions mais qu’ils avaient auparavant besoin de disposer d’un aperçu des biens à liquider avant de se prononcer.
Si sur les ventes proposées par la demanderesse, ils ne s’y opposent pas, ils font valoir que Monsieur [S] [L] règlant un fermage annuellement sur les terres et bâtiments sur les terres de [Localité 28] et [Localité 23], ce dernier souhaite se faire attribuer préférentiellement lesdites parcelles en tant qu’agriculteur.
La clôture est prononcée par ordonnance du 30 mai 2024.
MOTIFS DE LA DECISION
Sur l’ouverture des opérations de liquidation partage
En application de l’article 815 du code civil qui dispose que nul ne peut être contraint à demeurer dans l’indivision et que le partage peut toujours être provoqué, à moins qu’il n’y ait été sursis par jugement ou convention, et, conformément à l’article 840 du code civil qui autorise le partage judiciaire, et, alors que dans cette affaire, les défendeurs ne s’y opposent pas, sera ordonnée l’ouverture judiciaire des opérations de compte liquidation et partage des successions de Monsieur [I] [O], décédé le [Date décès 3] 2010 et Madame [R] [U] décédée le [Date décès 11] 2017 et du régime matrimonial ayant existé entre eux, et de l’indivision entre Madame [V] [O] épouse [A], et, Messieurs [T] et [S] [L] et Madame [G] [L] épouse [Z] venant en représentation de leur mère décédée Madame [D] [O] épouse [L].
En outre, selon l’article 1364 du code civil qui prévoit que si la complexité des opérations le justifie, le tribunal désigne un notaire pour procéder aux opérations de partage et commet un juge pour surveiller les opérations, et, que le notaire est choisi par les copartageants, et, à défaut d’accord par le tribunal, Maître [B], notaire qui est le notaire au fait des éléments à partager, sera commis pour y procéder, sachant que les parties s’accordent d’ailleurs sur sa désignation.
Cependant, il sera rappelé qu’il n’y a pas lieu de préciser les missions du notaire lesquelles sont détaillées dans le code civil.
Sur l’attribution préférentielle au profit de Monsieur [S] [L]
Aux termes de l’article 831 du code civil, tout héritier peut demander l’attribution préférentielle par voie de partage, à charge de soulte s’il y a lieu, de toute entreprise, ou partie d’entreprise agricole, commerciale, industrielle, ou libérale ou quote part indivise d’une telle entreprise, même formée par une part de biens dont il est déjà propriétaire ou copropriétaire avant le décès, à l’exploitation à laquelle il participe ou a participé effectivement.
N° RG 23/01947 - N° Portalis DB2N-W-B7H-HZQY
Dans cette affaire, il convient de relever que Monsieur [S] [L] demande que lui soient attribuées préférentiellement les terres qu’il exploite,, ce que les autres parties à la procédure acceptent.
A cette fin, il sera retenu que Monsieur [S] [L] justifie de sa qualité d’agriculteur par la production du relevé d’exploitation cadastrale du 14 février 2024, et, de sa qualité d’exploitant les terres dont il requiert l’attribution préférentielle, ainsi qu’il en résulte des attestations de [K] [C], de [E] [F], de [H] [X] et des échanges de courriers entre Madame [D] [L], sa mère, avec sa grand-mère Madame [R] [O] (3 mars 2013 et 12 mars 2013).
Dès lors, étant donné que Monsieur [S] [L] réunit les conditions d’une attribution préférentielle, et, que les parties acceptent le prix proposé par la demanderesse, lesdites parcelles lui seront donc attribuées préférentiellement ainsi qu’il suit :
- les parcelles de [Localité 23] cadastrées ZH n°[Cadastre 19], section ZK n° [Cadastre 13], [Cadastre 8], et [Cadastre 12] avec bâtiments érigés dessus au prix de 48 058,00 euros, (soit la somme de 38 058,00 euros pour les parcelles et la somme de 10 000,00 euros pour les bâtiments)
- la parcelle de [Localité 28] cadastrée ZD n°[Cadastre 5] pour 2ha65a85ca pour un prix de 15 951,00 euros.
Sur les autres biens immobiliers
En l’espèce, les parties s’accordent sur une vente amiable des autres biens immobiliers dépendant des successions ainsi que sur les prix proposés par la demanderesse.
Leur décision sera donc entérinée et il sera accepté une vente amiable desdits biens ainsi qu’il suit :
- maison d’habitation de [Localité 26], située [Adresse 27], section AD n°[Cadastre 2], pour 9ca au prix minimum de 40 000,00 euros,
-les parcelles de [Localité 26] cadastrées section ZV n°[Cadastre 16] pour 7a13ca au prix minimum de 1 500,00 euros,
Sur l’absence de vente amiable
En l’absence de vente amiable, seule la demanderesse requiert qu’il soit procédé à une vente sur licitation, les défendeurs ne se prononçant pas sur cette possibilité. Cependant, afin de faciliter la liquidation des successions et alors que les défendeurs ne s’opposent pas aux prix de vente proposés, il sera fait droit à cette demande dans les conditions qui suivent.
Ainsi, passé un délai d’un an à compter de la signification de ce jugement et à défaut de vente amiable à un tiers ou d’attribution au titre du partage, ou, de réalisation de l’attribution préférentielle des parcelles consenties à Monsieur [S] [L], sera ordonnée la licitation des immeubles indivis aux enchères par le ministère du notaire sur la base des mises à prix suivantes :
- maison d’habitation de [Localité 26], située [Adresse 27], section AD n°[Cadastre 2], pour 9ca au prix de 40 000,00 euros,
-les parcelles de [Localité 26] cadastrées section ZV n°[Cadastre 16] pour 7a13ca au prix de 1500,00 euros,
- les parcelles de [Localité 23] cadastrées ZH n°[Cadastre 19], section ZK n° [Cadastre 13], [Cadastre 8], et [Cadastre 12] avec bâtiments érigés dessus au prix de 48 058,00 euros,
- la parcelle de [Localité 28] cadastrée ZD n°[Cadastre 5] pour 2ha65a85ca pour un prix de 15 951,00 euros.
Sur les dépens et l’article 700 du code de procédure civile
Les dépens seront employés en frais privilégiés de partage, et, en équité, les parties seront déboutées de leur demande respective de paiement d’une indemnité au titre de l’article 700 du code de procédure civile.
PAR CES MOTIFS
Le Tribunal, statuant publiquement par mise à disposition au greffe par jugement contradictoire et en premier ressort,
ORDONNE l’ouverture judiciaire des opérations de compte liquidation et partage des successions de Monsieur [I] [O], décédé le [Date décès 3] 2010 et Madame [R] [U] décèdée le [Date décès 11] 2017 et du régime matrimonial ayant existé entre eux, et, de l’indivision entre Madame [V] [O] épouse [A], et, Messieurs [T] et [S] [L] et Madame [G] [L] épouse [Z] venant en représentation de leur mère décédée Madame [D] [O] épouse [L].
N° RG 23/01947 - N° Portalis DB2N-W-B7H-HZQY
COMMET pour y procéder Maître [B], notaire à [Localité 21] (72) ;
RAPPELLE qu’il n’y a pas lieu de préciser les missions de l’expert prévues dans le code civil ;
DESIGNE en qualité de juge commissaire pour suivre les opérations et faire rapport en cas de difficulté Mme JOUSSELIN, vice-présidente de ce tribunal, et en cas d’empêchement de celle-ci tout magistrat de ce tribunal que désignera l’ordonnance de roulement de la juridiction ;
CONSTATE l’accord des parties sur l’attribution préférentielle à Monsieur [S] [L] et ATTRIBUE PREFERENTIELLEMENT à Monsieur [S] [L] :
- les parcelles de [Localité 23] cadastrées ZH n°[Cadastre 19], section ZK n° [Cadastre 13], [Cadastre 8], et [Cadastre 12] avec bâtiments érigés dessus au prix de 48 058,00 euros, (soit la somme de 38 058,00 euros pour les parcelles et la somme de 10 000,00 euros pour les bâtiments)
- la parcelle de [Localité 28] cadastrée ZD n°[Cadastre 5] pour 2ha65a85ca au prix de 15 951,00 euros.
CONSTATE l’accord des parties pour la vente amiable des biens suivants:
- maison d’habitation de [Localité 26], située [Adresse 27], section AD n°[Cadastre 2], pour 9ca au prix minimum de 40 000,00 euros,
-les parcelles de [Localité 26] cadastrées section ZV n°[Cadastre 16] pour 7a13ca au prix minimum de 1 500,00 euros ;
ORDONNE que passé un délai d’un an à compter de la signification de ce jugement et à défaut de vente amiable à un tiers ou d’attribution au titre du partage, ou, de réalisation de l’attribution préférentielle des parcelles consenties à Monsieur [S] [L], la vente par licitation des immeubles indivis aux enchères par le ministère du notaire sur la base des mises à prix suivantes :
- maison d’habitation de [Localité 26], située [Adresse 27], section AD n°[Cadastre 2], pour 9ca au prix de 40 000,00 euros,
-les parcelles de [Localité 26] cadastrées section ZV n°[Cadastre 16] pour 7a13ca au prix de 1 500,00 euros,
- les parcelles de [Localité 23] cadastrées ZH n°[Cadastre 19], section ZK n° [Cadastre 13], [Cadastre 8], et [Cadastre 12] avec bâtiments érigés dessus au prix de 48 058,00 euros,
- la parcelle de [Localité 28] cadastrée ZD n°[Cadastre 5] pour 2ha65a85ca pour un prix de 15 951,00 euros ;
DEBOUTE les parties de leur demande respective de paiement d’une indemnité au titre de l’article 700 du code de procédure civile ;
ORDONNE l’emploi des dépens en frais privilégiés de partage ;
RAPPPELLE que l’exécution provisoire est de droit.
La Greffière La Présidente | false | null | [] | {} |
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"18/10224"
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JUDICIAIRE
DE NANTERRE
■
PÔLE CIVIL
7ème Chambre
JUGEMENT RENDU LE
26 Septembre 2024
N° R.G. : N° RG 18/10224 - N° Portalis DB3R-W-B7C-UF2Q
N° Minute :
AFFAIRE
SCCV [Localité 12] [Adresse 4]
C/
Syndic. de copro. [Adresse 3] à [Localité 12], [J] [N] [Z] [F], [K] [W], [E] [O]
Copies délivrées le :
DEMANDERESSE
SCCV [Localité 12] [Adresse 4]
c/o SVM PROMOTION IMMOBILIERE
[Adresse 8]
[Localité 7]
représentée par Maître Guillaume GHAYE de la SELARL LAZARE AVOCATS, avocats au barreau de PARIS, vestiaire : J067
DEFENDEURS
Syndicat des copropriétaires de l’immeuble sis [Adresse 3] [Localité 12]
Syndic : société FONCIA FOUBERT
[Adresse 9]
[Localité 11]
représentée par Me Corinne LEPAGE, avocat au barreau de PARIS, vestiaire : P0001
Monsieur [J] [F]
[Adresse 1]
[Localité 10]
représenté par Me Corinne LEPAGE, avocat au barreau de PARIS, vestiaire : P0001
Monsieur [K] [W]
[Adresse 2]
[Localité 12]
représenté par Me Corinne LEPAGE, avocat au barreau de PARIS, vestiaire : P0001
Madame [E] [O]
[Adresse 2]
[Localité 12]
représentée par Me Corinne LEPAGE, avocat au barreau de PARIS, vestiaire : P0001
En application des dispositions de l’article 805 du code de procédure civile, l’affaire a été débattue le 06 Juin 2024 en audience publique devant :
Aurélie GRÈZES, Vice-Présidente, magistrat chargé du rapport, les avocats ne s’y étant pas opposés.
Ce magistrat a rendu compte des plaidoiries au tribunal composé de :
Gabrielle LAURENT, Première Vice-Présidente adjointe
Aurélie GRÈZES, Vice-Présidente
Anne MAUBOUSSIN, Vice-Présidente
qui en ont délibéré.
Greffier lors du prononcé : Florence GIRARDOT, Greffier.
JUGEMENT
prononcé en premier ressort, par décision contradictoire et mise à disposition au greffe du tribunal conformément à l’avis donné à l’issue des débats.
EXPOSE DU LITIGE
La société SODEVIM, société spécialisée dans la construction et autres ouvrages de génie civil, a obtenu le 13 juin 2016 par arrêté municipal un permis de construire (n°PC 920331600010) portant sur la réalisation d'un immeuble mixte à usage d'habitation et commercial sur un terrain cadastré section AK n°[Cadastre 6] sis [Adresse 4] à [Localité 12].
Le 9 août 2016, le SYNDICAT DES COPROPRIETAIRES de l'immeuble sis [Adresse 3] à [Localité 12], représenté par son syndic en exercice, la société FONCIA FOUBERT, Monsieur [J] [F], Madame [D] [F], Monsieur [K] [W] et Madame [E] [O] ont formé un recours gracieux auprès du maire de [Localité 12] pour annuler le permis de construire. Ce dernier a rejeté leur demande le 8 septembre 2016.
Le 13 décembre 2017, le permis de construire du 13 juin 2016 a été transféré à la société SCCV [Localité 12] [Adresse 4].
Le 26 février 2018, le syndicat des copropriétaires, Monsieur et Madame [F], Monsieur [W] et Madame [O] ont formé un nouveau recours gracieux auprès du Maire de [Localité 12] contre le permis de construire et son arrêté de transfert. Ce recours a été rejeté par le Maire le 19 mars 2018.
Le syndicat des copropriétaires, Monsieur et Madame [F], Monsieur [W] et Madame [O] ont formé le 17 mai 2018 devant le tribunal administratif de Cergy-Pontoise un recours en annulation de la décision de rejet du maire en date du 19 mars 2018, et ont sollicité le retrait pour fraude du permis de construire du 13 juin 2016 et son arrêté de transfert du 13 décembre 2017.
Le 17 juillet 2018, la SCCV [Localité 12] [Adresse 4] a produit devant le tribunal administratif de Cergy-Pontoise un mémoire en dommages et intérêts contre les requérants pour recours abusif en se fondant notamment sur l'article L.600-7 du Code de l'Urbanisme.
Le 29 mai 2019, le juge administratif a :
- rejeté la requête du SDC et des copropriétaires,
- condamné les demandeurs à deux amendes de 2.000 €, au bénéfice d'une part de la SCCV [Localité 12] et d'autre part de la société SODEVIM au titre de l'article L 761-1 du code de la justice administrative
- rejeté les conclusions de la SCCV [Localité 12] et de la société SOVEDIM tendant à l'application de l'article L 600-7 du code de l'urbanisme
- rejeté les conclusions de la commune de [Localité 12] au titre de l'article L 761-1 du code de la justice administrative
- condamné le SDC et les copropriétaires au paiement d'une amende de 2.000 € pour recours abusif au visa de l'article R 741-12 du code de justice administrative.
Le SDC et les copropriétaires ont interjeté appel de cette décision du seul chef de l'amende pour recours abusif.
Concomitamment à cette procédure devant le juge administratif, la SCCV [Localité 12] [Adresse 4] a fait assigner par actes d'huissier des 12 et 16 juillet 2018 le SYNDICAT DES COPROPRIETAIRES DE L'IMMEUBLE SIS [Adresse 3] à [Localité 12], représenté par son syndic en exercice, la société FONCIA FOUBERT, Monsieur et Madame [F], Monsieur [W] et Madame [O] devant le tribunal de grande instance de Nanterre, devenu tribunal judiciaire, aux fins d'indemnisation du préjudice subi du fait de ces recours.
L'affaire a été clôturée le 19 janvier 2023.
Par jugement du 7 avril 2022, le tribunal de céans a révoqué l'ordonnance de clôture et rouvert les débats aux fins de production de l'arrêt de la cour administrative d'appel.
*
Par conclusions délivrées par voie électronique le 14 juin 2022, la SCCV [Localité 12] [Adresse 4] demande au Tribunal, au visa de l'article 1240 du Code civil, de:
- DEBOUTER le Syndicat des Copropriétaires de l'immeuble sis [Adresse 3] à [Localité 12], les époux [F], Monsieur [W] et Madame [O] de l'ensemble leurs demandes, fins et prétentions,
- CONDAMNER le Syndicat des Copropriétaires de l'immeuble sis [Adresse 3] à [Localité 12], les époux [F], Monsieur [W] et Madame [O] à verser à la SCCV [Localité 12] [Adresse 4] une somme de 304 094,07 euros à titre de dommages et intérêts compensatoires,
- DIRE ET JUGER que l'ensemble des condamnations prononcées portera intérêt au taux légal à compter de la délivrance de l'assignation,
- PRONONCER l'exécution provisoire du jugement à intervenir,
- CONDAMNER le Syndicat des Copropriétaires de l'immeuble sis [Adresse 3] à [Localité 12], les époux [F], Monsieur [W] et Madame [O] à verser à la SCCV [Localité 12] [Adresse 4] une somme de 10.000 euros en application des dispositions de l'article 700 du Nouveau Code de Procédure Civile.
*
Par conclusions signifiées par voie électronique le 15 juin 2022, le SYNDICAT DES COPROPRIETAIRES DE L'IMMEUBLE SIS [Adresse 3] à [Localité 12], représenté par son syndic en exercice, la société FONCIA FOUBERT, Monsieur [F], Monsieur [W] et Madame [O] demandent au Tribunal de :
- DECLARER le Syndicat des Copropriétaires de l'immeuble sis [Adresse 3] à [Localité 12], Monsieur [F], Monsieur [W] et Madame [O] recevables et bien fondés en leurs demandes reconventionnelles, fins et conclusions ;
Y faisant droit,
- DEBOUTER la société SCCV [Localité 12] [Adresse 4] de l'intégralité de ses demandes, fins et conclusions à l'encontre des concluants et de feu [D] [F] à l'égard de laquelle l'instance est éteinte du fait de son décès ;
- CONDAMNER la société SCCV [Localité 12] [Adresse 4] à payer au Syndicat des Copropriétaires de l'immeuble sis [Adresse 3] à [Localité 12], à Monsieur [F], à Monsieur [W] et à Madame [O] la somme de 12.000 euros au titre des frais irrépétibles ;
- CONDAMNER la société SCCV [Localité 12] [Adresse 4] à payer au Syndicat des Copropriétaires de l'immeuble sis [Adresse 3] à [Localité 12], à Monsieur [F], à Monsieur [W], et à Madame [O] la somme de 10.000 euros à titre de dommages et intérêts pour procédure abusive ;
- CONDAMNER la société SCCV [Localité 12] [Adresse 4] aux entiers dépens.
*
Conformément aux dispositions de l'article 455 du code procédure civile, il est fait expressément référence aux conclusions des parties visées ci-dessus pour un plus ample exposé des faits de la cause, des prétentions et des moyens.
L'ordonnance de clôture a été rendue le 19 janvier 2023.
L'affaire a été plaidée le 6 juin 2024 et mise en délibéré au 26 septembre 2024.
MOTIFS DE LA DÉCISION
I- Sur les demandes de " dire et juger ", " constater ", " dire ", " considérer "
Les demandes dont la formulation ne consiste qu'en une reprise de simples moyens ou arguments au soutien des véritables prétentions formulées par les parties ne constituent pas des prétentions au sens des articles 4 et 5 du code de procédure civile.
En conséquence, le tribunal ne statuera pas sur les demandes formulées de la sorte.
II- Sur les demandes à l'encontre de Madame [F]
Dans ses dernières conclusions, la SCCV [Localité 12] [Adresse 4] maintient ses demandes à l'encontre de Madame [F] décédée le [Date décès 5] 2022 selon acte de décès.
La SCCV [Localité 12] [Adresse 4] sera déboutée de ses demandes à son encontre.
III- Sur la demande de dommages et intérêts pour recours abusif
La SCCV [Localité 12] [Adresse 4] estime que le SYNDICAT DES COPROPRIETAIRES du [Adresse 3] à [Localité 12], Monsieur [F], Monsieur [W] et Madame [O] ont formé un recours abusif devant les juridictions administratives.
L'article 1240 du code civil dispose " que tout fait quelconque de l'homme, qui cause à autrui un dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer. "
En application de cet article, toute personne qui a subi un dommage du fait d'un recours abusif contre un permis de construire peut se retourner contre l'auteur de ce recours pour obtenir la réparation du préjudice subi.
La responsabilité de l'auteur d'un recours abusif peut en conséquence être engagée non seulement par le titulaire du permis de construire mais aussi par toute autre personne qui aurait subi un préjudice du fait de ce recours, comme le promettant qui verrait la vente de son terrain retardée ou compromise.
Toutefois l'échec dans l'exercice d'une voie de droit ne peut, en aucun cas, laisser à penser que l'action engagée serait abusive. En effet, le fait qu'un requérant ait vu son recours en annulation contre le permis de construire rejeté n'implique pas pour autant qu'il puisse lui être reproché d'avoir engagé une action abusive dès lors par exemple que sa demande était légitime ou reposait sur des arguments sérieux ou qu'.en parfaite bonne foi, il aurait pu se méprendre sur la réelle étendue de ses droits au vu du caractère technique de la matière.
Un recours est abusif dans le cas où est caractérisée, de la part de l'auteur du recours, une intention malicieuse, une mauvaise foi, ou l'existence d'une erreur grossière équipollente au dol.
Le caractère abusif du recours n'est jamais présumé si bien que la charge de la preuve repose sur celui qui l'invoque.
En l'espèce, la SCCV [Localité 12] [Adresse 4] reproche aux défendeurs le caractère abusif du recours engagé à l'encontre du permis de construire accordé.
Si le tribunal administratif de Cergy-Pontoise a condamné le SDC et les copropriétaires au paiement d'une amende de 2.000 € pour recours abusif par décision du 29 mai 2019, cette sanction a été annulée par la Cour administrative d'appel de Versailles dans son arrêt du 29 juin 2021, motivé de façon très claire : " Il ressort des pièces du dossier que les demandeurs ont la qualité de voisins immédiats du projet et ont présenté des moyens dont la teneur ne présentait pas de nature dilatoire et n'ont d'ailleurs pas empêché la poursuite des travaux. Ce recours ne révèle de surcroît, aucune mauvaise foi ni intention de nuire des demandeurs. "
Si la SCCV [Localité 12] [Adresse 4] conteste cette motivation aux motifs que celle-ci n'a pas apporté les éléments permettant de comprendre en quoi la mauvaise foi des requérants n'était pas caractérisée, ni dans quelle mesure le tribunal administratif avait mal apprécié les faits de l'espèce, il lui appartenait de saisir le Conseil d'État en cassation.
Outre le fait que la juridiction administrative d'appel a déjà écarté le caractère abusif du recours sur le plan de l'amende civile, la SCCV [Localité 12] [Adresse 4] ne démontre pas davantage devant la juridiction judiciaire ce caractère abusif.
En effet, le simple fait que le permis critiqué ait été, in fine, validé par le tribunal administratif ne suffit pas à lui seul à affirmer que le recours était voué au rejet et ainsi à démontrer le caractère abusif du recours intenté, la seule appréciation inexacte que le SYNDICAT DES COPROPRIETAIRES du [Adresse 3] à [Localité 12], Monsieur [F], Monsieur [W] et Madame [O] ont fait de leurs droits n'étant pas en soi constitutive d'un abus.
Le fait que le SDC et les copropriétaires n'aient pas formé de recours contre le premier rejet du maire ne rend pas leur recours contre le second rejet suspicieux.
De même, l'intention de nuire à la réalisation de l'opération immobilière du SDC et des copropriétaires en vue d'en tirer une satisfaction vénale n'est pas démontrée.
Il convient par conséquent de débouter la SCCV [Localité 12] [Adresse 4] de sa demande de dommages et intérêts.
IV- Sur la demande reconventionnelle
Le SYNDICAT DES COPROPRIETAIRES du [Adresse 3] à [Localité 12], Monsieur [F], Monsieur [W] et Madame [O] ne démontrent pas le caractère abusif de la présente procédure.
Il convient par conséquent de les débouter de leur demande de dommages et intérêts.
V- Sur les demandes accessoires
Sur les dépens
La SCCV [Localité 12] [Adresse 4] succombant à l'instance, est condamnée aux entiers dépens.
Sur l'article 700 du code de procédure civile
Aux termes de l'article 700 du code de procédure civile, le juge condamne la partie tenue aux dépens ou qui perd son procès à payer à l'autre partie la somme qu'il détermine au titre des frais exposés et non compris dans les dépens.
Dans tous les cas, le juge tient compte de l'équité ou de la situation économique de la partie condamnée. Il peut, même d'office, pour des raisons tirées des mêmes considérations, dire qu'il y a pas lieu à ces condamnations.
L'équité commande de laisser à chacune des parties la charge de ses frais sur le fondement de l'article 700 du code de procédure civile.
Sur l'exécution provisoire
Au vu de la solution du litige, il n'y a pas lieu d'ordonner l'exécution provisoire.
PAR CES MOTIFS
Le tribunal, statuant publiquement, par jugement contradictoire et en premier ressort, mis à disposition au greffe,
DEBOUTE la SCCV [Localité 12] [Adresse 4] de l'ensemble de ses demandes ;
DEBOUTE le SYNDICAT DES COPROPRIETAIRES du [Adresse 3] à [Localité 12], Monsieur [F], Monsieur [W] et Madame [O] de leur demande reconventionnelle en paiement de dommages et intérêts ;
LAISSE à chacune des parties la charge de ses frais irrépétibles sur le fondement de l'article 700 du code de procédure civile ;
CONDAMNE la SCCV [Localité 12] [Adresse 4] aux entiers dépens ;
DIT n'y avoir lieu à ordonner l'exécution provisoire.
signé par Gabrielle LAURENT, Première Vice-Présidente adjointe et par Florence GIRARDOT, Greffier présent lors du prononcé.
LE GREFFIER, LE PRÉSIDENT, | false | null | [] | {} |
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"23/01347"
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TRIBUNAL JUDICIAIRE DE METZ
1ère CHAMBRE CIVILE
N° de RG : 2023/01347
N° Portalis DBZJ-W-B7H-KBUO
JUGEMENT DU 26 SEPTEMBRE 2024
I PARTIES
DEMANDEUR :
Monsieur [T] [V], né le 25 Octobre 1977 à [Localité 4], demeurant [Adresse 1]
(bénéficie d’une aide juridictionnelle Totale numéro 2022/000048 du 13/04/2023 accordée par le bureau d’aide juridictionnelle de [Localité 3])
représenté par Maître Maud GIORIA de la SCP ECKERT - ROCHE - GIORIA, avocat au barreau de METZ, vestiaire : B202
DÉFENDERESSE :
Madame [K] [C], née le 22 Août 1973 à [Localité 5] (ALGERIE), demeurant [Adresse 2] / LUXEMBOURG
représentée par Maître Antoine LEUPOLD de la SCP CHILSTEIN-NEUMANN-LEUPOLD, avocat au barreau de METZ, vestiaire : C305
II COMPOSITION DU TRIBUNAL
Président : Michel ALBAGLY, Premier Vice-Président, statuant à Juge Unique sans opposition des avocats
Greffier : Caroline LOMONT
Après audition le 06 juin 2024 des avocats des parties
III EXPOSE DES FAITS ET DE LA PROCEDURE
Par application des dispositions de l'article 455 du Code de procédure civile, « Le jugement doit exposer succinctement les prétentions respectives des parties et leurs moyens. Cet exposé peut revêtir la forme d'un visa des conclusions des parties avec l'indication de leur date. Le jugement doit être motivé. Il énonce la décision sous forme de dispositif. » Selon les dispositions de l'article 768 alinéa 3 « Les parties doivent reprendre dans leurs dernières conclusions les prétentions et moyens présentés ou invoqués dans leurs conclusions antérieures. A défaut, elles sont réputées les avoir abandonnés et le tribunal ne statue que sur les dernières conclusions déposées. »
1°) LES FAITS CONSTANTS
Monsieur [T] [V] a été embauché par la SARL SKOLACADEMY en qualité de cuisinier à compter du 25 février 2017.
L'employé a été victime d'un accident du travail le 27 avril 2017. Une déclaration d'accident du travail a été établie le 2 mai 2017. il se trouvait en arrêt maladie jusqu'au 28 mai 2017.
Estimant être dans la période d'essai, son employeur a mis fin à la relation de travail, par lettre recommandée du 15 mai 2017, au motif qu'il avait refusé, à deux reprises (les 14 et 26 avril 2017) d'exécuter son contrat de travail et les tâches qui sont liées.
En raison d'un litige avec son employeur, M. [V] a saisi la juridiction prud'homale.
Par un jugement du 3 octobre 2018, le Conseil de Prud'hommes de METZ a fait droit à l'intégralité des demandes de Monsieur [V].
La SARL SKOLACADEMY a interjeté appel de cette décision.
Par un arrêt en date du 16 novembre 2021, rendu par la Cour d'Appel de METZ, la Cour a confirmé le jugement en ce qu'il a prononcé la nullité du licenciement mais a modifié les sommes mises à la charge de l'employeur.
Mme [K] [C] était la gérante de la société SKOLACADEMY qui a été radiée d'office en février 2023.
M. [V] entend obtenir le paiement des sommes fixées par le jugement à l'encontre de Mme [K] [C] en tant qu'associée de la SARL SKOLACADEMY.
2°) LA PROCEDURE
Par acte d'huissier signifié le 24 mai 2023, déposé au greffe de la juridiction par voie électronique le 25 mai 2023, M. [T] [V] a constitué avocat et a assigné Mme [K] [C] devant la Première chambre civile du Tribunal judiciaire de METZ.
Mme [K] [C] a constitué avocat par acte notifié par RPVA le 18 octobre 2023.
La présente décision est contradictoire.
L'ordonnance de clôture a été rendue le 07 mai 2024.
L'affaire a été appelée à l'audience du 06 juin 2024 lors de laquelle elle a été mise en délibéré au 26 septembre 2024 par mise à disposition au greffe.
3°) PRETENTIONS ET MOYENS DES PARTIES
Par des conclusions récapitulatives n°2, qui sont ses dernières conclusions, notifiées au RPVA le 28 février 2024, selon les moyens de fait et de droit, M. [T] [V] demande au Tribunal de le déclarer recevable en son action et bien fondé en ses demandes.
Le demandeur conclut à la condamnation de Mme [K] [C] à lui payer différentes sommes :
-la somme de 12 000 € au titre de la condamnation principale prononcée par l'arrêt de la Cour d'appel de METZ avec intérêts au taux légal à compter de la date de l'arrêt ;
-la somme de 1 000 € au titre de la condamnation prononcée sur le fondement de l'article 700 du code de procédure civile en appel, avec intérêts au taux légal à compter de la date de l'arrêt ;
-la somme de 2 000 € au titre de la condamnation prononcée sur le fondement de l'article 700 du code de procédure civile par le Conseil de prud'hommes de METZ, avec intérêts au taux légal à compter de la date du jugement ;
Il demande que le Tribunal rappelle que le jugement à intervenir est exécutoire par provision
Il sollicite condamnation de Mme [K] [C] à lui payer la somme de 2500 € sur le fondement des dispositions de l'article 700 du code de procédure civile et en tous les frais et dépens au visa de l'article 696 du même code.
Au soutien de ses prétentions le demandeur expose que la société SKOLACADEMY a été radiée d'office en février 2023. Monsieur [V] avait alors vainement tenté de procéder à l'exécution forcée des décisions intervenues dans cette affaire.
Il soutient que le fait pour Mme [K] [C] de n'avoir pas accompli les diligences nécessaires et d'avoir laissé procéder à la radiation d'office de la société SKOLACADEMY l'a privé de la possibilité de solliciter l'ouverture d'une procédure collective à l'encontre de cette société et de recouvrer sa créance auprès de l'AGS. Il soutient que Mme [K] [C] a dès lors engagé sa responsabilité personnelle, sur le fondement des dispositions de l'article 1240 du code civil et L223-22 du code de commerce.
Par des conclusions récapitulatives et responsives n°2, qui sont ses dernières conclusions notifiées au RPVA le 06 mars 2024, selon les moyens de fait et de droit, Mme [K] [C] a demandé au Tribunal de déclarer le demandeur mal fondé en ses demandes, en conséquence l'en débouter.
Celle sollicite qu'il soit constaté que la présente action est atteinte par la prescription et de condamner Monsieur [T] [V] à lui payer la somme de 2 000 € au titre de l'article 700 du code de procédure civile, et en tous les frais et dépens.
La défenderesse argue de l'inapplicabilité de l'article 1857 alinéa 2 du code civil à l'espèce en soutenant qu'il concerne les sociétés civiles, alors que la société SKOLACADEMY est une société commerciale sous forme de SARL.
Concernant la radiation, elle soutient que celle-ci n'entraîne pas la dissolution de la société qui conserve sa personnalité morale de sorte que le dirigeant reste en fonction. Et que la radiation d'office est par principe inopposable aux tiers et n'a donc de valeur que pour la société elle-même et non pas pour les tiers et les créanciers.
Sur la responsabilité du gérant en cas de faute, prévu à l'article L223-22 du Code de commerce, la défenderesse soutient que le grief n'est pas établi, puisqu'il est nécessaire de démontrer un manquement personnel indépendamment de la gestion de la société. Elle considère dès lors, qu'il appartient au demandeur de solliciter la désignation d'un mandataire ad'hoc chargé de représenter la société et de poursuivre ses actions à l'encontre de ce dernier.
IV MOTIVATION DU JUGEMENT
Selon l'article 122 du code de procédure civile, « Constitue une fin de non-recevoir tout moyen qui tend à faire déclarer l'adversaire irrecevable en sa demande, sans examen au fond, pour défaut de droit d'agir, tel le défaut de qualité, le défaut d'intérêt, la prescription, le délai préfix, la chose jugée. »
Il résulte des dispositions de l'article 789 du code de procédure civile que « Lorsque la demande est présentée postérieurement à sa désignation, le juge de la mise en état est, jusqu'à son dessaisissement, seul compétent, à l'exclusion de toute autre formation du tribunal, pour (…) 6° Statuer sur les fins de non-recevoir. »
Les dispositions du 6° de l'article 789 qui résultent du décret n° 2019-1333 du 11 décembre 2019 sont applicables aux instances introduites à compter du 1er janvier 2020.
L'affaire a fait l'objet d'une mise en état.
Or, il ressort du dispositif des dernières conclusions récapitulatives et responsives n°2 notifiées le 6 mars 2024 de Mme [K] [C] qui saisit le Tribunal, que celle-ci sollicite que la demande en tant que dirigée à son encontre soit déclarée prescrite.
Ainsi la défenderesse présente une fin de non-recevoir au sens de l'article 122 du code de procédure civile.
Au soutien de cette fin de non-recevoir, la défenderesse fait valoir que puisque le demandeur détient, un titre exécutoire constitué par le jugement du Conseil de Prud'hommes de METZ depuis 2018, il pouvait entreprendre toutes les mesures d'exécution qui s'imposent et en cas de défaillance ou d'insolvabilité de l'employeur, solliciter l'ouverture d'une procédure collective, soit directement, soit en alertant le Parquet. Elle invite le demandeur à fixer le point de départ de la prescription de 3 ans de l'article L223-23 du Code de commerce au jour du jugement rendu par le Conseil de Prud'hommes de Metz, à savoir le 03 octobre 2018.
Sans qu'il n'y ait lieu à révocation de l'ordonnance de clôture, il convient d'ordonner la réouverture des débats en application des dispositions de l'article 444 du code de procédure civile pour permettre aux parties de présenter leurs observations sur le point de savoir si la fin de non-recevoir présentée par Mme [K] [C] peut être recevable pour avoir été présentée au tribunal sans qu'elle n'ait été soumise au juge de la mise en état alors que l'affaire a fait l'objet d'une instruction.
Il sera rappelé que lorsque les parties sont invitées à s'expliquer sur un moyen relevé d'office par le juge par une décision avant dire droit, elles ne sont pas tenues de reprendre leurs dernières conclusions, les prétentions et moyens présentés ou invoqués dans celles-ci, n'étant pas réputés avoir été abandonnés.
PAR CES MOTIFS
Le Tribunal judiciaire, Première Chambre civile, après en avoir délibéré, statuant publiquement, par jugement contradictoire, avant dire droit, par mise à disposition au greffe,
Vu l'article 444 du code de procédure civile ;
ORDONNE la réouverture des débats ;
INVITE les parties à présenter leurs observations sur le point de savoir si la fin de non-recevoir formulée par Mme [K] [C] peut être recevable pour avoir été présentée au tribunal sans qu'elle n'ait été soumise au juge de la mise en état alors que l'affaire a fait l'objet d'une instruction ;
RENVOIE pour ce faire la cause et les parties à l'audience publique de ce tribunal qui se tiendra le Jeudi 07 novembre 2024 au Tribunal judiciaire de METZ à 9 heures salle 225 – 2ème étage.
Ainsi jugé et prononcé par mise à disposition au greffe le 26 septembre 2024 par Monsieur Michel ALBAGLY, Premier Vice-Président, assisté de Mme Caroline LOMONT, Greffier.
Le Greffier Le Président | false | null | [] | {} |
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_______________________
Chambre 3 - CONSTRUCTION
************************
DU 26 Septembre 2024
Dossier N° RG 22/06705 - N° Portalis DB3D-W-B7G-JSPO
Minute n° : 2024/265
AFFAIRE :
[M] [S], [K] [S] C/ S.A. DIFFAZUR
JUGEMENT DU 26 Septembre 2024
COMPOSITION DU TRIBUNAL :
PRÉSIDENT : Madame Hélène SOULON, Vice-Présidente, statuant à juge unique
GREFFIER lors des débats : Madame Peggy DONET
GREFFIER FF lors de la mise à disposition : Madame Evelyse DENOYELLE
DÉBATS :
A l’audience publique du 04 Juillet 2024
A l’issue des débats, les parties ont été avisées que le jugement serait prononcé par mise à disposition au greffe le 26 Septembre 2024
JUGEMENT :
Rendu après débats publics par mise à disposition au greffe, par décision contradictoire et en premier ressort
copie exécutoire à :
Me Pierre ARMANDO
Me Grégory KERKERIAN
Délivrées le 26 Septembre 2024
Copie dossier
NOM DES PARTIES :
DEMANDEURS :
Monsieur [M] [S] et Madame [K] [S]
demeurant [Adresse 3] (ALLEMAGNE)
représentés par Maître Grégory KERKERIAN de la SELARL SELARL GREGORY KERKERIAN ET ASSOCIE, avocat au barreau de DRAGUIGNAN
D’UNE PART ;
DÉFENDERESSE :
S.A. DIFFAZUR, dont le siège social est sis [Adresse 5]
[Localité 1]
représentée par Me Pierre ARMANDO, avocat au barreau de NICE
D’AUTRE PART ;
****************
EXPOSE DES FAITS ET DE LA PROCEDURE :
Selon devis en date du 13 mai 2021, signé le 24 mai 2021, M. [M] [S] et Mme [K] [S] ont confié à la SA Diffazur la construction d’une piscine se situant [Adresse 2], pour un montant de 182 500 € TTC.
Le 8 avril et le 19 mai 2022, le cabinet d’ingénierie MBET a établi des notes techniques et par courrier recommandé du 8 avril 2022 les époux [S] ont informé la SA Diffazur de leur volonté de résilier amiablement le contrat en exposant que leur maître d’œuvre s’opposait à la réalisation de la piscine indépendamment du gros-œuvre de la construction et préconisait la mise en œuvre du bassin en même temps que la construction afin de ne pas désolidariser les deux ouvrages.
Par lettre du 26 avril 2022, la SA Diffazur a indiqué que la rupture des relations contractuelles était abusive et entrainait la perte des sommes versées à hauteur de 36 500 € ainsi qu’une indemnisation d’un montant de 63 500 € soit un montant total de 100 000 €.
Par acte d’huissier du 26 septembre 2022, M. [M] [S] et Mme [K] [S] ont fait assigner la SA Diffazur devant le tribunal judiciaire de Draguignan, au visa des articles 1224 et suivants du code civil afin de voir :
PRONONCER la résolution du contrat de louage d’ouvrage souscrit selon devis n° 513-CB-2021 en date du 13 mai 2021, pour la somme de 182 500 € TTC
ORDONNER la restitution des arrhes versés soit la somme de 36 500 €
En tout état de cause,
CONDAMNER la SA Diffazur d’avoir à leur payer la somme de 36 500 €
CONDAMNER la SA Diffazur d’avoir à leur payer la somme de 3000 € au titre de l’article 700 du code de procédure civile ainsi qu’aux dépens de l’instance.
L’affaire a été clôturée le 11 mars 2024 et fixée à l’audience de plaidoiries du 4 juillet 2024. A cette date le dossier a été mis en délibéré au 26 septembre 2024.
PRETENTIONS ET MOYENS :
Dans ses dernières conclusions récapitulatives notifiées par RPVA le 6 novembre 2023, M. [M] [S] et Mme [K] [S] maintiennent leurs demandes initiales sauf à voir débouter la SA Diffazur de toutes ses demandes, fins et conclusions, faute pour elle de rapporter la preuve d’un préjudice en lien direct avec la résolution du contrat, à voir condamner la société défenderesse au paiement de la somme de 5000 € sur le fondement de l’article 700 du code de procédure civile et à voir écarter l’exécution provisoire de droit comme étant incompatible avec la nature de l’affaire en cas de condamnation prononcée à leur égard.
Par conclusions du 7 mai 2024, ils sollicitent le rejet de la nouvelle pièce numéro 11 notifiée par la SA Diffazur le 6 mai 2024 à 15h15, soit postérieurement à la clôture.
La SA Diffazur, par conclusions numéro 2, notifiées par RPVA le 7 mars 2024, demande, de :
DEBOUTER M. [M] [S] et Mme [K] [S] de l’ensemble de leurs demandes, fins et conclusions ;
Reconventionnellement, au visa des articles 1101 et suivants, 1224 et suivants et 1231-1 et suivants du code civil de :
PRONONCER la résolution du devis de construction de piscine conclu le 24.05.2021 ;
DIRE ET JUGER que cette résolution est imputable aux torts exclusifs de M. [M] [S] et Mme [K] [S] ;
DIRE ET JUGER que la SA Diffazur conservera la somme de 36.500 € au titre des arrhes
DEBOUTER M. [M] [S] et Mme [K] [S] de l'ensemble de leurs demandes, fins et conclusions ;
CONDAMNER solidairement et indéfiniment, M. [M] [S] et Mme [K] [S] au paiement d'une somme de 63.500 euros à titre de dommages et intérêts en raison du préjudice subi inhérent à la rupture fautive du devis ;
CONDAMNER solidairement et indéfiniment, M. [M] [S] et Mme [K] [S] au paiement d'une somme de 6.000 euros au titre de l'article 700 du CPC ;
CONDAMNER solidairement et indéfiniment, M. [M] [S] et Mme [K] [S] aux entiers dépens.
Les prétentions et moyens des parties sont résumées dans les motifs de la décision. Pour plus ample exposé, il convient de se référer aux dernières conclusions susvisées conformément aux dispositions de l’article 455 du code de procédure civile.
MOTIFS DE LA DECISION :
1. Sur la pièce n° 11 communiquée par la SA Diffazur :
Selon l’article 802 du code de procédure civile « Après l’ordonnance de clôture, aucune conclusion ne peut être déposée ni aucune pièce produite aux débats, à peine d’irrecevabilité prononcée d’office ».
Suivant bordereau de communication de pièces notifié par RPVA le 6 mai 2024, la SA Diffazur a produit un jugement du 20 mars 2023 alors que la clôture de la procédure a été prononcée par le juge de la mise en état le 11 mars 2024.
Par conséquent, cette pièce produite après la clôture est irrecevable et sera écartée des débats.
2. Sur la résolution du contrat signé le 24 mai 2021 :
2.1 Moyens des parties :
Les époux [S] soulignent que les conditions générales de vente de la SA Diffazur mettent à la charge du maître de l’ouvrage profane des obligations techniques comme les études de sol, les terrassements et les autorisations d’urbanisme et précisent que tout surcoût restera à la charge du client, ce qui est très favorable à la SA Diffazur.
Ils précisent qu’ils ne sollicitent pas la résolution du contrat en raison d’un surcoût de travaux mais d’un problème de faisabilité du projet au regard des règles d’urbanisme de l’ASL et des contraintes techniques.
Ils font valoir qu’en application de l’article A .7 des conditions générales le refus de l’autorité administrative permet de mettre fin au contrat et considèrent que ne pas admettre qu’une impossibilité technique du projet ne soit pas de nature à désengager les parties entrainerait un déséquilibre significatif et constituerait une clause abusive.
Ils indiquent avoir obtenu le permis de construire le 30 août 2021 mais s’être ensuite heurté à une contestation des travaux par l’ASL. Ils ajoutent qu’il ne s’agissait pas d’un projet classique et que la SA Diffazur n’était pas en mesure d’effectuer le coulage en béton de la villa en même temps que celui de la piscine comme préconisé par le BET.
Ils exposent que contrairement à la jurisprudence produite par la SA Diffazur, ils sont de bonne foi, ont effectué toutes les démarches administratives et techniques et rappellent qu’ils ont proposé de maintenir le marché pour la fourniture des équipements de la piscine à hauteur de 133 632 €, ce qui a été refusé par la société Diffazur.
La SA Diffazur fait valoir que les époux [S] étaient parfaitement informés qu’ils devaient prendre en charge le terrassement et les travaux supplémentaires pour s’adapter à la nature du sol.
Elle indique que la note du MBET qui n’est pas signée a été établie pour les besoins de la cause et est contraire aux règles de l’art.
Elle expose qu’elle n’a commis aucune faute contractuelle et considère que le comportement des demandeurs est particulièrement fautif au motif qu’ils ont décidé d’annuler le contrat sans aucune mise en demeure préalable et affirme que le bassin en béton projeté monobloc était tout à fait réalisable.
2.2 Réponse du tribunal :
Les articles 1103 et 1104 du code civil indiquent que les contrats légalement formés tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faits et qu’ils doivent être négociés, formés et exécutés de bonne foi.
Selon l’article 1224 du code civil, la résolution résulte soit de l’application d’une clause résolutoire, soit en cas d’inexécution suffisamment grave, d’une notification du créancier au débiteur ou d’une décision de justice.
Il sera rappelé que dans le cadre d’une action en résolution judiciaire aucune mise en demeure préalable du débiteur n’est nécessaire, l’assignation permettant d’avertir le débiteur et lui laissant la possibilité de s’exécuter.
Ainsi le juge peut prononcer la résolution du contrat en cas d’inexécution du contrat. Celle-ci nécessite que le manquement contractuel soit suffisamment grave. Cette condition requise par la jurisprudence antérieure se trouve ainsi consacrée par la loi. Il appartient dès lors au juge d’apprécier si l’inexécution revêt une gravité suffisante pour justifier la résolution du contrat. De plus, la simple constatation de l'inexécution est suffisante pour justifier la résolution du contrat et il n’est pas nécessaire que l’inexécution soit fautive pour provoquer la résolution du contrat.
M. et Mme [S] sollicitent la résolution du contrat d’une part, en application de l’article A.7 des conditions générales acceptées par les parties selon lesquelles : Le présent contrat est conclu sous réserve que le projet de piscine soit constructible sur la propriété du client selon les règles de l’urbanisme applicable. » et d’autre part au vu des contraintes techniques de la réalisation de la piscine incompatibles avec le projet Diffazur.
Si le contrat prévoit en page 11 la clause suspensive suivante « sous réserve de l’acceptation par les administrations compétentes du permis de construire incluant ladite piscine » il sera constaté en l’espèce que les époux [S] ont obtenu, par arrêté du 30 août 2021, le permis de construire pour la démolition et la reconstruction d’une villa avec garage et piscine ainsi que le réaménagement des accès au terrain situé [Adresse 2] à [Localité 4] et ils ne justifient aucunement de la contestation des travaux par l’ASL. En tout état de cause, s’ils indiquent que les travaux ont été interrompus en raison des démarches de l’ASL, ces derniers n’ont toutefois pas été remis en cause de manière durable puisque le projet a pu se réaliser, comme cela résulte de la photo de google earth et n’est d’ailleurs pas contesté par les demandeurs. Il n’y a donc pas lieu de considérer que le projet de piscine n’était pas constructible au sens de l’article A.7 des conditions générales du contrat signé par les parties le 24 mai 2021.
Sur la faisabilité du projet selon la technique proposée par la SA Diffazur, les notes techniques en date des 8 avril et 19 mai 2022 qui émanent du cabinet d’ingénierie MBET ne sont pas signées, et il est affirmé sans référence au projet de la société Diffazur que la construction de la villa et de la piscine doit être exécutée simultanément, que le terrassement doit se dérouler comme une opération unique ne pouvant être effectuée que par une seule entreprise et que le coulage du béton des semelles filantes doit être fait rapidement et en une seule fois étant donné que la piscine est incorporée à la villa au niveau architectural.
Chaque page du devis du 13 mai 2021, ainsi que les conditions générales de vente le plan d’implantation de la piscine ont été paraphées par les parties avec la mention « lu et approuvé » et la signature des demandeurs, de sorte que ces derniers ne peuvent ignorer leurs charges et obligations. Le paragraphe A5 des conditions générales précise que sauf convention contraire le contrat est établi et conclu sans étude de sol et il apparait très clairement au devis que le lot terrassement est à la charge des époux [S] qui avaient l’obligation de livrer un sol naturel ou substitué, homogène et suffisamment portant. De plus le paragraphe J des conditions générales met à la charge des clients tous les travaux supplémentaires permettant d’obtenir le sol dont les qualités ont été mentionnés précédemment.
Il incombait donc au terrassier choisi par les époux [S] de réaliser le terrassement conformément aux indications du cabinet MBET, c’est-à-dire lors d’une opération unique pour la maison et la piscine.
L’étude de sol réalisée par les demandeurs n’a été communiquée par ces derniers, et son absence ne permet pas au tribunal de confronter les conclusions de cette étude avec les notes techniques du BET. De surcroit, il n’est pas établi que la technique utilisée par la SA Diffazur ait été incompatible avec les préconisations du cabinet d’ingénierie. Le BET n’indique pas que le projet Diffazur soit irréalisable ou risqué et elle n’évoque pas non plus la possible coordination des différentes entreprises intervenant sur le chantier avant même que la société Diffazur ait pu se prononcer sur la faisabilité de son projet en fonction des indications du cabinet MBET, M. [M] [S] et Mme [K] [S] ont décidé le jour même de la note du BET, soit le 8 avril 2022, de résilier le contrat.
Aussi, les époux [S] n’apportent pas la preuve de manquements suffisamment graves de part de la SA Diffazur permettant de prononcer la résolution du contrat aux torts exclusifs de celle-ci et toutes les prétentions des demandeurs à ce titre seront rejetées.
Cependant, le refus de M. [M] [S] et Mme [K] [S] de poursuivre l’exécution du contrat entraine la résolution du contrat au 8 avril 2022.
3. Sur les conséquences de la résolution et les demandes reconventionnelles de la SA Diffazur :
3.1 Moyens des parties :
Les époux [S] s’opposent à la conservation des arrhes par la société Diffazur au motif que celle-ci n’a fourni aucune prestation et que conformément aux dispositions du code civil, la résolution remet les parties en l’état où elle se trouvait avant la conclusion du contrat.
Elle fait valoir en ce qui concerne la demande de dommages et intérêts formée à titre reconventionnel par la société Diffazur que celle-ci est systématiquement déboutée sur ce point et qu’elle ne justifie pas d’un préjudice lui permettant d’obtenir la somme de 100 000 € sans avoir réalisé aucune prestation.
La SA Diffazur expose qu’en application de l’article 1590 du code civil, les arrhes sont perdues si le consommateur annuel son achat sauf stipulations contractuelles contraires. Elle indique qu’elle a commencé à exécuter le devis (études, déplacements) et que ce sont les époux [S] qui ont sollicité l’annulation du contrat alors qu’elle n’a commis de son côté aucune faute.
Elle demande à titre reconventionnel la résiliation aux torts exclusifs des époux [S] avec le paiement de dommages et intérêts en indiquant qu’elle a mobilisé des équipes sur le chantier, qu’elle l’a planifié, établi des pré-études, organisé des rendez-vous en agence et qu’elle a procédé à la conception et aux directives. Elle ajoute qu’elle avait commandé les matériaux et a subi une perte au niveau de son chiffre d’affaires, s’agissant d’une réalisation qui s’élevait à plus de 182 000 €.
3.2 Réponse du tribunal :
Si l'article 1229 du Code civil, dispose que lorsque les prestations échangées ne pouvaient trouver leur utilité que par l'exécution complète du contrat résolu, les parties doivent restituer l'intégralité de ce qu'elles se sont procuré l'une à l'autre, il sera précisé que le contrat prévoyait en l’espèce le versement de 20 % d’arrhes, et que les époux [S] ont ainsi réglé lors de la signature du contrat, la somme de 36 500 € sur un marché d’un montant de 182 500 €.
Or, selon l’article 1590 du code civil « Si la promesse de vendre a été faite avec des arrhes chacun des contractants est maître de s’en départir. Celui qui les a données en les perdant et celui qui les a reçues, en restituant le double. »
Par conséquent, s’agissant d’arrhes au sens de l’article précitée, la partie qui s’est départie ne peut en obtenir le remboursement et en l’espèce la rupture des relations contractuelles incombant à M. [M] [S] et Mme [K] [S], ils ne sont pas fondés à réclamer le remboursement de la somme de 36 500 € qui sera donc conservée par la SA Diffazur.
La SA Diffazur ne justifie pas des préjudices qu’elle allègue en lien avec la rupture du contrat par les époux [S]. Elle n’a jamais commencé les travaux de réalisation de la piscine et n’apporte pas la preuve de la commande de matériaux, de la mobilité de ses équipes ou encore de l’établissement de pré-études, elle sera alors déboutée de sa demande de dommages et intérêts.
Sur les demandes accessoires :
En application de l’article 696 du code de procédure civile, M. [M] [S] et Mme [K] [S], parties perdantes seront condamnés solidairement aux entiers dépens de l’instance.
L’équité ne justifie pas de faire application de l’article 700 du code de procédure civile en faveur de la SA Diffazur.
L’exécution provisoire de droit à titre provisoire prévue par l’article 514 du code de procédure civile est compatible avec la nature de l’affaire et il n’y a pas lieu de l’écarter conformément à l’article 514-1 du même code.
PAR CES MOTIFS :
Le tribunal statuant en audience publique, par mise à disposition au Greffe, par jugement contradictoire et en premier ressort :
DECLARE irrecevable la pièce n° 11 produite par la SA Diffazur et l’écarte des débats ;
DEBOUTE M. [M] [S] et Mme [K] [S] de leur demande de résolution du contrat de louage d’ouvrage souscrit selon devis n° 513-CB-2021 en date du 13 mai 2021 signé le 24 mai 2021 aux torts exclusifs de la SA DIffazur ;
PRONONCE la résolution du contrat de louage d’ouvrage souscrit selon devis n° 513-CB-2021 en date du 13 mai 2021 signé le 24 mai 2021 au 8 avril 2022 ;
DEBOUTE M. [M] [S] et Mme [K] [S] de leur demande de restitution des arrhes à hauteur de 36 500 € ;
DIT que la SA Diffazur conservera la somme de 36 500 € au titre des arrhes ;
REJETTE la demande de dommages et intérêts de la SA Diffazur ;
DEBOUTE la SA Diffazur de sa demande d’indemnité fondée sur l’article 700 du code de procédure civile ;
CONDAMNE solidairement M. [M] [S] et Mme [K] [S] aux entiers dépens de l’instance ;
REJETTE la demande de M. [M] [S] et Mme [K] [S] tendant à voir écarter l’exécutoire provisoire de droit ;
REJETTE le surplus des demandes.
Ainsi jugé par mise à disposition au greffe de la troisième chambre du tribunal judiciaire de Draguignan le VINGT SIX SEPTEMBRE DEUX MILLE VINGT-QUATRE.
La greffière, La présidente,
-
La Cour se conforme par ailleurs à la lettre de l'article 1229 du Code civil, qui dispose que « lorsque les prestations échangées ne pouvaient trouver leur utilité que par l'exécution complète du contrat résolu, les parties doivent restituer l'intégralité de ce qu'elles se sont procuré l'une à l'autre »"
"n premier lieu, elle affirme que « [s]elon ces textes, la partie envers laquelle l'engagement n'a pas été exécuté, peut provoquer la résolution du contrat . La résolution peut, en toute hypothèse, être demandée en justice et met fin au contrat ». En second lieu, elle précise les conséquences de cette résolution , en ajoutant que « [l]orsque les prestations échangées ne pouvaient trouver leur utilité que par l'exécution complète du contrat résolu, les parties doivent restituer l'intégralité de ce qu'elles se sont procuré l'une à l'autre » (Cass. com., 18 janv. 2023, n° 21-16.812 : JurisData n° 2023-000283 ; JCP E 2023, act. 101 ; JCP G 2023, act. 280, obs. L. Vitale ; Resp. civ. et assur. 2023, comm. 57, obs. O. Robin-Sabard).
La cour d'appel n'aurait ainsi pas dû écarter la résolution du contrat , puisqu'elle avait constaté que les prestations essentielles du contrat n'avaient pas été exécutées. La Cour de cassation considère alors que cette constatation était suffisante pour emporter la résolution du contrat" | false | null | [] | {} |
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"23/01817"
] | null | Autre | 2024-09-26 | null | 23/01817 | Tribunal judiciaire de Tours | Prononce le divorce pour altération définitive du lien conjugal | null | JAF 4 | null | [] | 66f5d3baec3772123aafc46d | null | 2024-09-26T21:39:00.087000 | 2024-09-26T00:00:00 | null | 2024-09-27 | 20L | [] | false | null | null | Minute n° : 24/01679
N° RG 23/01817 - N° Portalis DBYF-W-B7H-IWFK
Affaire : [E]-[K]
TRIBUNAL JUDICIAIRE
DE TOURS
°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
DEUXIÈME CHAMBRE CIVILE
JUGEMENT DU 26 Septembre 2024
°°°°°°°°°°°°°°°°°°
PARTIES EN CAUSE :
- Monsieur [F] [E]
né le [Date naissance 2] 1986 à [Localité 9] (EGYPTE), demeurant [Adresse 4]
(bénéficie d’une aide juridictionnelle Totale numéro 2022/003869 du 12/09/2022 accordée par le bureau d’aide juridictionnelle de TOURS)
Comparant, concluant et plaidant par Me Antoine PLESSIS de l’AARPI OMNIA LEGIS, avocats au barreau de TOURS - 14 bis #
DEMANDEUR
ET :
- Madame [R] [K] épouse [E]
née le [Date naissance 7] 1994 à [Localité 8], demeurant [Adresse 6]
Comparant, concluant et plaidant par Me Annie-pierre BENZEKRI de la SCP D’AVOCATS BENZEKRI, avocats au barreau de TOURS - 23 #
DÉFENDERESSE
La cause appelée,
DÉBATS à l’audience de la chambre de la famille, du 27 Juin 2024, où siégeait Monsieur G. COUDASSOT-BERDUCOU, Juge aux Affaires Familiales, assisté de Madame E. RIVIERE, Greffier, puis l’affaire a été mise en délibéré et le jugement suivant a été rendu le 26 Septembre 2024 par mise à disposition au greffe de la chambre de la famille.
EXPOSÉ DU LITIGE
M. [F] [E] et Mme [R] [K] se sont mariés le [Date mariage 3] 2019 devant l’officier de l'état civil de [Localité 10] (Yvelines) sans avoir établi de contrat de mariage préalable.
De cette union est né [J] [E] le [Date naissance 5] 2020 à [Localité 11] (Indre-et-Loire).
Statuant sur la requête en divorce déposée le 30 décembre 2020 par Mme [K], le juge aux affaires familiales de ce tribunal a, par ordonnance de non-conciliation du 23 novembre 2021, autorisé les époux à introduire l’instance en divorce et a statué sur les mesures provisoires. Concernant les enfants, cette décision a ordonné une mesure d’enquête sociale et, dans l’attente du dépôt du rapport, maintenu l’exercice en commun de l’autorité parentale par les père et mère sur l’enfant mineur, fixé la résidence de l’enfant au domicile maternel en accordant au père un droit de visite et d’hébergement les fins de semaines paires et la moitié des vacances scolaires avec partage par quarts de celles d’été, les passages de bras s’effectuant devant le commissariat de police de [Localité 11]. Cette décision a également fixé la contribution de M. [E] à l’entretien et à l’éducation de l’enfant à la somme de 100 € par mois et a ordonné l’interdiction de sortie de l’enfant du territoire français sans l’autorisation des deux parents.
L’enquêtrice sociale a déposé son rapport le 30 juin 2022.
Par acte de commissaire de justice en date du 30 mars 2023, M. [E] a fait assigner son épouse en divorce sur le fondement des articles 237 et suivants du code civil.
Mme [K] a constitué avocat le 2 mai 2023 et l'affaire a été renvoyée devant le juge de la mise en état. Ce magistrat, par ordonnance du 14 février 2024, a avisé les parties de la clôture de l'instruction au 14 juin 2024. L'examen de l'affaire a été fixé à l'audience de plaidoiries du 27 juin 2024.
Dans son assignation qui n'a pas été suivie d'autres conclusions et à laquelle il convient de se référer pour un plus ample exposé de ses prétentions et moyens, M. [E] sollicite le prononcé du divorce pour altération définitive du lien conjugal sur le fondement des articles 237 et 238 du code civil. Il demande principalement au juge aux affaires familiales de :
constater qu’en suite du prononcé du divorce, Mme [K] reprendra son nom de jeune fille,constater la révocation des avantages matrimoniaux consentis par l’un des époux envers l’autre, renvoyer les époux à procéder amiablement aux opérations de compte, liquidation et partage de leurs intérêts pécuniaires et patrimoniaux,fixer la date des effets du divorce entre les époux à la date de la demande en divorce,dire n’y avoir lieu au prononcé d’une prestation compensatoire au bénéfice de l’un ou l’autre des époux,
maintenir l’exercice en commun de l’autorité parentale par les deux parents sur l’enfant mineur, fixer la résidence de l’enfant alternativement au domicile des deux parents (semaines paires au domicile paternel et semaine impaires au domicile maternel, le changement de résidence intervenant le lundi à la sortie des classes), y compris pendant les vacances scolaires de Toussaint, hiver et printemps,partager les vacances de Noël par moitié en alternance,partager les vacances d’été par quarts alternés,dire n’y avoir lieu au versement d’une contribution à l’entretien et l’éducation de l’enfant,dire que chacun des parents assumera les charges liées à l’enfant sur leur semaine de garde,dire que chacun des parents participera par moitié aux frais extraordinaires de scolarité ainsi qu’aux frais extrascolaires et tous les frais de santé non remboursés, à condition que les dépenses soient engagées avec l’accord préalable des deux parents,dire que les prestations CAF liées à l’enfant seront partagées par moitié entre les parents, maintenir l’interdiction de sortie du territoire français de l’enfant sans l’autorisation des deux parents,statuer ce que de droit quant aux dépens,
Dans ses dernières conclusions communiquées au greffe par voie électronique le 29 août 2023 auxquelles il convient de se référer pour un plus ample exposé de ses prétentions et moyens, Mme [K] sollicite également le prononcé du divorce pour altération définitive du lien conjugal sur le fondement des articles 237 et 238 du code civil. Elle demande principalement au juge aux affaires familiales de :
dire qu’elle reprendra l’usage de son nom de jeune fille à l’issue du prononcé du divorce,renvoyer les époux à procéder amiablement aux opérations de liquidation de leur régime matrimonial,fixer la date des effets du divorce à la date de la demande en divorce, maintenir l’exercice en commun de l’autorité parentale sur l’enfant [J],fixer la résidence de l’enfant à son domicile,accorder au père un droit de visite et d’hébergement les fins de semaines paires du vendredi 8 heures au dimanche 18 heures outre la moitié des vacances scolaires, celles d’été étant partagées par quarts,dire que l’échange de l’enfant se fera à la crèche ou devant le commissariat de police de [Localité 11],fixer la contribution de M. [E] à l’entretien et l’éducation de l’enfant à la somme de 100 € par mois,ordonner l’interdiction de sortie du territoire français sans l’autorisation des deux parents,débouter M. [E] de ses demandes contraires,condamner M. [E] aux entiers dépens.
Après les débats, les parties ont été avisées que la décision serait mise disposition au greffe le 26 septembre 2024.
[DÉBATS NON PUBLICS – Motivation de la décision occultée]
PAR CES MOTIFS
Le juge aux affaires familiales, statuant publiquement, par mise à disposition au greffe, par jugement contradictoire et susceptible d'appel, après débats hors la présence du public, et après en avoir délibéré conformément à la loi,
Vu l'ordonnance de non-conciliation du 23 novembre 2021,
Se déclare compétent et retient l’application de la loi française pour l’entier litige ;
Prononce pour altération définitive du lien conjugal, le divorce de :
M. [F] [E],
né le [Date naissance 2] 1986 à [Localité 9] (Egypte),
et de
Mme [R] [K],
née le [Date naissance 7] 1994 à [Localité 8] (Vienne),
lesquels se sont mariés le [Date mariage 3] 2019 devant l’officier de l'état civil de la commune de [Localité 10] (Yvelines) ;
Ordonne mention du dispositif du présent jugement en marge de l'acte de mariage des époux, ainsi qu'en marge de leurs actes de naissance ;
Fixe les effets du divorce, dans les rapports entre époux, en ce qui concerne leurs biens, au 30 décembre 2020 ;
Rappelle que la décision emporte révocation de plein droit des avantages matrimoniaux qui ne prennent effet qu'à la dissolution du régime matrimonial et des dispositions à cause de mort consentis entre les époux ;
Dit que chacun des époux perdra l’usage du nom de son conjoint ;
Renvoie les parties à procéder amiablement aux opération de liquidation et de partage de leurs intérêts patrimoniaux et les invite, au besoin, à désigner le ou les notaires de leur choix pour y procéder ;
Maintient l’exercice en commun de l’autorité parentale par les père et mère sur l’enfant mineur [J] [E], né le [Date naissance 5] 2020 à [Localité 11] (Indre-et-Loire) ;
Fixe la résidence de l’enfant au domicile de Mme [R] [K] ;
Dit que le droit de visite et d’hébergement de M. [F] [E] s’exercera au meilleur accord des parties et à défaut :
pendant la période scolaire :
toutes les fins de semaines paires, du vendredi 18 heures au dimanche 18 heures ;lorsqu’un jour férié ou un « pont » sera attenant à une de ces fins de semaine, le droit de visite s’étendra à ce jour et s’exercera, suivant le cas, soit de la fin de l’école le jour précédent, soit jusqu’à 18 heures le dernier jour ;
durant les vacances scolaires :
la moitié des vacances scolaires de plus de 5 jours, avec alternance, la première moitié les années paires et la seconde moitié les années impaires ;les vacances d’été par quarts alternés : le premier et le troisième quarts les années impaires et le deuxième et le quatrième quarts les années paires ;
Dit qu'à défaut pour le bénéficiaire d'avoir exercé son droit au cours de la première heure de la fin de semaine qui lui est attribuée, et au cours de la première journée de la période de vacances qui lui est dévolue, il sera présumé y avoir renoncé ;
Dit que sont à considérer les vacances scolaires en vigueur dans l'Académie dans le ressort de laquelle l’enfant a sa résidence habituelle et qu’elles débuteront le dernier jour d’école à la sortie des classes jusqu’au samedi suivant marquant la moitié de la période à 14 heures et du samedi marquant la moitié de la période à 14 heures jusqu’à la veille de la rentrée scolaire à 18 heures ;
Dit que le passage de l’enfant d’un parent à l’autre se fera à l’école ou devant le commissariat de Police de [Localité 11] ;
Condamne M. [F] [E] à payer à [R] [K] la somme de 100,00 € (CENT EUROS) par mois à titre de contribution aux frais d’entretien et d’éducation de l’enfant ;
Dit que cette somme est payable d’avance, avant le 10 de chaque mois, par mandat ou virement, ou encore en espèces contre reçu, au domicile de l’autre parent, et sans frais pour lui, en sus de toutes prestations sociales auxquelles il pourrait prétendre ;
Dit que cette contribution est due pendant les douze mois de l’année ;
Dit que cette pension sera revalorisée à l'initiative du débiteur lui-même, à la date anniversaire de la présente décision, en fonction de la variation subie par l’indice des prix à la consommation de l’ensemble des ménages France entière hors tabac à cette date, l'indice de référence étant celui du mois de la présente décision, selon la formule suivante :
(Ces indices sont communicables par l'INSEE : tel [XXXXXXXX01] – internet : http://www.insee.fr) ;
Dit que la contribution à l’entretien et l’éducation de l'enfant sera versée par l’intermédiaire de l’organisme débiteur des prestations familiales à Mme [R] [K] ;
Rappelle que jusqu’à la mise en place de l’intermédiation par l’organisme débiteur des prestations familiales, le parent débiteur doit verser la contribution à l’entretien et l’éducation de l’enfant directement entre les mains du parent créancier ;
Dit qu’en application de l’article 1074-3 du code de procédure civile, la présente décision sera notifiée aux parties par lettre recommandée avec avis de réception ;
Ordonne l’interdiction de sortie du territoire français sans l’autorisation des deux parents de [J] [E], né le [Date naissance 5] 2020 à [Localité 11] (Indre-et-Loire) ;
Dit que cette interdiction de sortie du territoire sans l’autorisation des deux parents sera inscrite au fichier des personnes recherchées par le procureur de la République de la présente juridiction, à qui la présente décision est transmise sans délai ;
Indique qu’en application de l’article 1180-4 du code de procédure civile, en cas de projet impliquant la sortie de l’enfant du territoire français, le parent qui ne voyage pas avec l’enfant devra, s’il donne son accord, le formaliser par le biais d’une déclaration devant un officier de police judiciaire (ou, sous le contrôle de celui-ci, un agent de police judiciaire) dans le service de police ou l’unité de gendarmerie de son choix ;
Précise que dans l’hypothèse où l’enfant mineur doit voyager sans aucun de ses parents (ex: voyage scolaire à l’étranger), les deux parents devront se présenter, ensemble ou séparément, dans le service de police ou de l’unité de gendarmerie de leur choix afin de donner chacun leur autorisation (et ce en plus de l’autorisation donnée à l’établissement scolaire, en cas de voyage scolaire à l’étranger) ;
Ajoute que la ou les déclaration (s) d’autorisation de sortie du territoire devront être effectuées au plus tard 5 jours avant le départ, sauf si le projet de sortie du territoire est motivé par le décès d’un membre de la famille du mineur ou en cas de circonstances exceptionnelles dûment justifiées ;
Condamne M. [F] [E] aux dépens.
Jugement prononcé le 26 Septembre 2024 par G. COUDASSOT-BERDUCOU, Juge aux Affaires Familiales.
Le Greffier,
Signé E. RIVIERE
Le Juge aux Affaires Familiales,
Signé G. COUDASSOT-BERDUCOU | false | null | [] | {} |
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TRIBUNAL JUDICIAIRE
DU MANS
Première Chambre
Jugement du 26 Septembre 2024
N° RG 23/02957 - N° Portalis DB2N-W-B7H-H5VK
DEMANDEUR
Monsieur [G] [Y]
né le 24 septembre 1985 à [Localité 6]
demeurant [Adresse 1]
représenté par Maître François ROUXEL, avocat au Barreau du MANS
DEFENDERESSE
S.A.R.L. MAZA CONSEIL, prise en la personne de son représentant légal
immatriculée au RCS de PONTOISE sous le n° 879 520 419
dont le siège social est situé [Adresse 5]
représentée par Maître Jordan AMSELLEM, avocat au Barreau de PARIS, avocat plaidant et par Maître Emmanuel BRUNEAU, avocat au Barreau du MANS, avocat postulant
COMPOSITION DU TRIBUNAL
PRESIDENT : Amélie HERPIN, Juge
Statuant comme Juge Unique en application de l’article L.212-2 du code de l’organisation judiciaire.
Les avocats constitués ont été régulièrement avisés de l’attribution du juge unique en application de l’article 765 du code de procédure civile, sans que la demande de renvoi ait été formulée dans les conditions prévues par l’article 766 du même code.
GREFFIER : Patricia BERNICOT
DÉBATS A l'audience publique du 09 juillet 2024
A l’issue de celle-ci, le Président a fait savoir aux parties que le jugement serait rendu le 26 septembre 2024 par sa mise à disposition au greffe de la juridiction.
Jugement du 26 Septembre 2024
- prononcé publiquement par Amélie HERPIN, par sa mise à disposition au greffe
- en premier ressort
- contradictoire
- signé par le président et Patricia BERNICOT, greffier, à qui la minute du jugement été remise.
copie exécutoire à Me Emmanuel BRUNEAU - 12, Me François ROUXEL - 30 le
N° RG 23/02957 - N° Portalis DB2N-W-B7H-H5VK
EXPOSE DU LITIGE
Suivant bon de commande n°BC202304705 en date du 4 avril 2023, Monsieur [G] [Y] a acquis auprès de la SARL MAZA CONSEIL un véhicule de marque TESLA, immatriculé [Immatriculation 7], sous le numéro de série [Numéro identifiant 2], au prix de 119.000 € TTC.
Un certificat d’immatriculation provisoire a été délivré à Monsieur [Y] pour la période du 18 avril au 17 août 2023, sous le numéro [Immatriculation 8], avec le numéro de série[Numéro identifiant 3].
Par courrier recommandé avec avis de réception en date du 4 septembre 2023, Monsieur [Y] a mis en demeure la société MAZA CONSEIL d’annuler le contrat et de récupérer le véhicule contre restitution du prix, en ce que le véhicule livré n’est pas celui commandé au vu du numéro de série.
Par acte en date du 3 novembre 2023, Monsieur [Y] a fait assigner la société MAZA CONSEIL devant le Tribunal judiciaire du Mans.
Aux termes de l’acte introductif d’instance, faute d’autres conclusions, auquel il convient de se reporter pour un plus ample exposé du litige, Monsieur [Y] sollicite de :
- prononcer la résolution de la vente du véhicule de marque Tesla, modèle Plaid, contractualisée entre les parties par bon de commande en date du 4 avril 2023,
- condamner en conséquence la société MAZA CONSEIL à restituer le prix de vente d’un montant de 119.000 €, outre les intérêts de retard au taux légal à compter de la mise en demeure et jusqu’à parfait paiement,
- dire que Monsieur [Y] devra laisser, à compter de la complète restitution du prix, le véhicule à son domicile, charge pour la société MAZA CONSEIL de venir l’y récupérer à ses frais,
- condamner la société MAZA CONSEIL à régler à Monsieur [Y] une somme de 23.750 €, sauf à parfaire, ajouter ou retrancher au jour de l’audience, à titre de dommages et intérêts,
- condamner la société MAZA CONSEIL à régler une indemnité de 3.000 € au titre de l’article 700 du Code de procédure civile, outre les entiers dépens.
Monsieur [Y] forme une demande au titre de la résolution de la vente sur le fondement de la garantie légale de conformité prévue par les articles L. 217-3, L. 217-4 et L. 217-8 du Code de la consommation, relevant que le véhicule livré n’est pas celui qui a fait l’objet du bon de commande au regard du numéro de série différent. Il note aussi que le kilométrage garanti n’était pas le bon. Il ajoute que faute d’avoir obtenu du vendeur un certificat d’immatriculation définitif, il ne peut pas utiliser le véhicule depuis l’expiration du certificat d’immatriculation provisoire. Il estime que ce manquement à la délivrance conforme justifie la résolution de la vente et la restitution du prix. Monsieur [Y] invoque également avoir subi un préjudice de jouissance, privé de l’utilisation du véhicule depuis le 18 août 2023 et justifie du prix de location d’un véhicule identique pour établir le montant de ce préjudice.
Aux termes de conclusions, signifiées par voie électronique en date du 20 mars 2024, auxquelles il convient de se reporter pour un plus ample exposé du litige, la société MAZA CONSEIL demande de :
- à titre principal, débouter Monsieur [Y] de l’intégralité de ses demandes, fins et prétentions,
- ordonner que la société MAZA CONSEIL disposera d’un délai de trois mois à compter du jugement pour délivrer à Monsieur [Y] le certificat d’immatriculation définitif du véhicule,
- à titre subsidiaire, avant-dire droit, désigner tel expert qu’il plaira et lui confier la mission d’évaluer et fixer le prix de restitution du véhicule, de décrire l’état du véhicule, de confirmer l’absence ou l’existence de dégradations ou de détériorations causées sur le véhicule, plus généralement d’expertiser la valeur réelle du véhicule à raison de l’utilisation et des détériorations ou dégradations causées par Monsieur [Y],
- en tout état de cause, écarter l’exécution provisoire de droit,
- condamner Monsieur [Y] à régler la société MAZA CONSEIL une somme de 1.500 € au titre des dispositions de l’article 700 du Code de procédure civile, outre les entiers dépens.
N° RG 23/02957 - N° Portalis DB2N-W-B7H-H5VK
La société MAZA CONSEIL ne conteste pas que le véhicule livré n’est pas le même que le véhicule commandé, rendu indisponible par son propriétaire. Elle indique toutefois que Monsieur [Y] en a été informé et a accepté le véhicule proposé, aux caractéristiques identiques, sauf le numéro d’immatriculation et le numéro de série. Elle soutient avoir sollicité l’obtention du certificat d’immatriculation définitif en date du 14 septembre 2023 et que ces démarches sont sur le point d’aboutir. Sur la demande en résolution de la vente, la société MAZA CONSEIL avance qu’il n’existe pas de discordance entre le numéro réel du véhicule livré et celui porté sur la carte grise et réfute l’existence d’un défaut de conformité du fait d’une différence entre le numéro de série porté sur le bon de commande et le numéro de série du véhicule livré, alors que cette substitution a recueilli son accord. Elle relève que Monsieur [Y] ne justifie pas de la discordance au titre du kilométrage. Sur le certificat d’immatriculation, la société MAZA CONSEIL indique avoir été mandatée par Monsieur [Y] pour l’établissement du certificat d’immatriculation définitif et que celui-ci étant en voie d’être obtenu, elle sollicite un délai de 3 mois pour régulariser la situation et délivrer ce document au demandeur. Au titre du préjudice de jouissance, elle soutient qu’il n’est pas démontré de faute à l’origine d’un tel préjudice et qu’en outre le quantum n’est pas justifié alors que les devis ne sont pas signés.
A titre subsidiaire, au cas où il serait fait droit à la résolution de la vente, la société MAZA CONSEIL avance qu’une expertise serait nécessaire pour apprécier la dépréciation du véhicule utilisé par Monsieur [Y] depuis sa livraison, ce au visa de l’article 1352-1 du Code civil. Elle ajoute que l’expertise permettrait également d’apprécier l’existence de dégradation ou détérioration du véhicule.
La clôture des débats est intervenue le 23 mai 2024, par ordonnance du même jour.
MOTIFS DE LA DÉCISION
Sur la résolution de la vente
Aux termes de l’article L. 217-3 du Code de la consommation, le vendeur délivre un bien conforme au contrat ainsi qu'aux critères énoncés à l'article L. 217-5.
Selon l’article L. 217-4 du Code de la consommation, le bien est conforme au contrat s'il répond notamment, le cas échéant, aux critères suivants :
1° Il correspond à la description, au type, à la quantité et à la qualité, notamment en ce qui concerne la fonctionnalité, la compatibilité, l'interopérabilité, ou toute autre caractéristique prévues au contrat ;
2° Il est propre à tout usage spécial recherché par le consommateur, porté à la connaissance du vendeur au plus tard au moment de la conclusion du contrat et que ce dernier a accepté;
3° Il est délivré avec tous les accessoires et les instructions d'installation, devant être fournis conformément au contrat;
4° Il est mis à jour conformément au contrat.
L’article L. 217-8 du même code prévoit qu’en cas de défaut de conformité, le consommateur a droit à la mise en conformité du bien par réparation ou remplacement ou, à défaut, à la réduction du prix ou à la résolution du contrat, dans les conditions énoncées à la présente sous-section.
Le consommateur a, par ailleurs, le droit de suspendre le paiement de tout ou partie du prix ou la remise de l'avantage prévu au contrat jusqu'à ce que le vendeur ait satisfait aux obligations qui lui incombent au titre du présent chapitre, dans les conditions des articles 1219 et 1220 du code civil.
Les dispositions du présent chapitre sont sans préjudice de l'allocation de dommages et intérêts.
Selon l’article L. 217-14 de ce code, le consommateur a également droit à une réduction du prix du bien ou à la résolution du contrat lorsque le défaut de conformité est si grave qu'il justifie que la réduction du prix ou la résolution du contrat soit immédiate. Le consommateur n'est alors pas tenu de demander la réparation ou le remplacement du bien au préalable.
Le consommateur n'a pas droit à la résolution de la vente si le défaut de conformité est mineur, ce qu'il incombe au vendeur de démontrer. Le présent alinéa n'est pas applicable aux contrats dans lesquels le consommateur ne procède pas au paiement d'un prix.
- En l’espèce, un certificat d’immatriculation provisoire a bien été remis à Monsieur [Y] pour la période du 18 avril 2023 au 17 août 2023.
La société MAZA CONSEIL ne conteste pas avoir été mandatée par Monsieur [Y] pour solliciter la délivrance du certificat d’immatriculation définitif. Elle produit à ce titre un mandat pour effectuer ces formalités signé de Monsieur [Y] en date du 17 juillet 2023.
N° RG 23/02957 - N° Portalis DB2N-W-B7H-H5VK
Pour justifier des démarches réalisées à ce titre, la société MAZA CONSEIL ne verse aucune pièce, alors même que le mandat a été signé il y a plus d’un an. Elle se borne à indiquer qu’elle fait face à des difficultés en raison de l’importation de ce véhicule depuis l’Allemagne, à nouveau sans apporter de justificatifs de leur nature, étant relevé que l’origine allemande du véhicule est bien établie. Il est uniquement établi, au moyen d’un document versé aux débats par Monsieur [Y], qu’elle a procédé à une demande en ligne le 14 septembre 2023. Aucun élément postérieur n’est produit.
Aussi, depuis le 18 août 2023, Monsieur [Y] dispose d’un véhicule qui n’est pas régulièrement immatriculé et ne peut légalement circuler sur la voie publique.
En cela, faute de tout justificatif actualisé de la société MAZA CONSEIL sur les démarches administratives en cours, le véhicule Tesla ne peut être utilisé conformément à l’usage prévu contractuellement, à savoir comme un véhicule régulièrement immatriculé pour être utilisé sur les voies de circulation françaises.
Ainsi, il existe bien un défaut de conformité entre l’usage attendu du bien vendu et l’usage réel que Monsieur [Y] peut faire de ce véhicule faute de certificat d’immatriculation définitif.
En conséquence, il y a lieu de considérer que la société MAZA CONSEIL engage sa responsabilité au titre de la garantie de conformité, ce moyen étant suffisant pour faire droit à la demande formée par Monsieur [Y], sans qu’il soit opérant de considérer la discordance des numéros de série, représentant par ailleurs un défaut mineur qui n’aurait pas permis la résolution de la vente.
Au regard de la gravité de non conformité, il convient en conséquence de prononcer la résolution de la vente.
Il sera ordonné la restitution du véhicule par Monsieur [Y] à la société MAZA CONSEIL, à charge pour cette dernière de venir en prendre possession au lieu de son gardiennage et selon les modalités fixées au dispositif.
Cette résolution implique également d’ordonner la restitution du prix. A ce titre, la société MAZA CONSEIL invoque qu’aucun élément ne permet de connaître la valeur du véhicule, qui a pu faire l’objet de dégradations ou détériorations à mettre à la charge de l’acquéreur en application de l’article 1352-1 du Code civil. En l’état, il n’est pas établi que le véhicule aurait subi des dégradations ou détériorations autres que l’usure normale liée à son utilisation. Il sera rappelé que le véhicule n’a pu circuler régulièrement qu’entre le 18 avril 2023 au 17 août 2023, période couverte par le certificat d’immatriculation provisoire. Faute d’éléments suffisants, il n’est pas établi que le prix de vente à restituer soit inférieur au prix de vente initial en raison d’une dépréciation liée à l’usage. La société MAZA CONSEIL, débitrice de la charge de la preuve, ne rapporte pas d’éléments sur cette dépréciation alléguée, étant rappelé que la résolution de la vente est prononcée en raison de son défaut de diligence à effectuer les démarches administratives au titre de l’immatriculation définitive du véhicule. Il n’apparaît pas justifié de faire droit à la demande d’expertise pour apprécier la valeur du véhicule au jour de sa restitution, eu égard au coût de cette mesure d’instruction, disproportionnée à l’enjeu considéré, et au faible temps d’utilisation effectif par Monsieur [Y]. Aussi, la société MAZA CONSEIL sera condamnée au remboursement du prix de vente du véhicule Tesla, soit la somme de 119.000 €.
Cette somme portera intérêts au taux légal à compter du 4 septembre 2023, date de la mise en demeure, conformément à l’article 1231-6 du Code civil.
- Les différentes pièces versées aux débats permettent de retenir que le véhicule n’était plus apte à circuler en règle à compter du 18 août 2023. Aussi, Monsieur [Y] a nécessairement subi un préjudice de jouissance, alors qu’il n’a pas pu bénéficier d’une utilisation normale du véhicule depuis cette date.
Pour autant, il produit aux débats qu’un devis de location d’un modèle Tesla équivalent, daté du 31 octobre 2023 et non signé, ainsi que d’un formulaire de location sans facture, de telle sorte qu’il n’est pas justifié de l’engagement de cette dépense.
A défaut de justificatifs suffisants, son préjudice sera évalué à la somme de 1.000 €.
N° RG 23/02957 - N° Portalis DB2N-W-B7H-H5VK
Sur les demandes annexes
La société MAZA CONSEIL, partie succombante, sera condamnée aux dépens, en application des dispositions de l’article 696 du Code de procédure civile.
Au regard de la solution du litige, de la situation des parties et de l’équité, elle sera également condamnée à payer à Monsieur [Y] une somme de 2.500 € au titre de l’article 700 du Code de procédure civile.
La société MAZA CONSEIL sera déboutée de sa demande au titre des frais irrépétibles.
Il sera rappelé qu’en application de l’article 514 du Code de procédure civile, applicable aux procédures introduites depuis le 1er janvier 2020, la présente décision est de droit exécutoire à titre provisoire. Aucun élément de l’espèce ne justifie d’y déroger.
PAR CES MOTIFS
Le Tribunal, statuant publiquement, suivant mise à disposition de la décision par le greffe, par décision contradictoire et en premier ressort,
PRONONCE la résolution de la vente du véhicule, conclue le 4 avril 2023, entre la SARL MAZA CONSEIL d’une part, et Monsieur [G] [Y] d’autre part ;
CONDAMNE en conséquence la SARL MAZA CONSEIL à payer à Monsieur [G] [Y] la somme de 119.000 €, au titre du prix de vente du véhicule TESLA, modèle S, immatriculé [Immatriculation 8] (n° série [Numéro identifiant 4]), assortie des intérêts au taux légal à compter du 4 septembre 2023 ;
ORDONNE à Monsieur [G] [Y] de restituer à la SARL MAZA CONSEIL le véhicule TESLA, modèle S, immatriculé [Immatriculation 8] (n° série [Numéro identifiant 4]), à compter du jour de la restitution du prix de vente par cette dernière ;
DIT que la SARL MAZA CONSEIL devra venir chercher le véhicule TESLA, modèle S, immatriculé [Immatriculation 8] (n° série [Numéro identifiant 4]), à son lieu de gardiennage, à ses propres frais, dans un délai de deux mois suivant l’intervention du paiement ;
CONDAMNE la SARL MAZA CONSEIL à payer à Monsieur [G] [Y] la somme de 1.000 € au titre de son préjudice de jouissance, assortie des intérêts au taux légal à compter du prononcé de la présente décision ;
DÉBOUTE Monsieur [G] [Y] de ses autres demandes indemnitaires ;
DÉBOUTE la SARL MAZA CONSEIL de sa demande d’expertise judiciaire ;
DÉBOUTE les parties de leurs plus amples demandes ;
CONDAMNE la SARL MAZA CONSEIL aux entiers dépens ;
CONDAMNE la SARL MAZA CONSEIL à payer à Monsieur [G] [Y] la somme de 2.500 € au titre de l’article 700 du Code de procédure civile ;
DÉBOUTE la SARL MAZA CONSEIL de sa demande au titre de l’article 700 du Code de procédure civile ;
RAPPELLE que l’exécution provisoire est de droit.
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"24/07682"
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DE BOBIGNY
ORDONNANCE STATUANT SUR LA POURSUITE D’UNE MESURE D’HOSPITALISATION COMPLÈTE
-
DÉLAI DE 6 MOIS
ADMISSION A LA DEMANDE D’UN TIERS OU EN CAS DE PÉRIL IMMINENT
N° RG 24/07682 - N° Portalis DB3S-W-B7I-Z5ES
MINUTE: 24/1921
Nous, Kara PARAISO, juge des libertés et de la détention au tribunal judiciaire de BOBIGNY, assisté de Lucie BEAUROY-EUSTACHE, greffier, avons rendu la décision suivante concernant:
LA PERSONNE EN SOINS PSYCHIATRIQUES :
Monsieur [J] [U]
né le 24 Août 1980 à [Localité 4]
[Adresse 2]
[Localité 3]
Etablissement d’hospitalisation: GHU [Localité 5] SPYCHIATRIE & NEUROSCIENCES
présent assistéde Me Saïd KALED, avocat commis d’office
PERSONNE A L’ORIGINE DE LA SAISINE
Monsieur le directeur du GHU [Localité 5] SPYCHIATRIE & NEUROSCIENCES
Absent
TIERS A L’ORIGINE DE L’HOSPITALISATION
APJA 75
Absent
MINISTÈRE PUBLIC
Absent
A fait parvenir ses observations par écrit le 25 septembre 2024
Le 29 avril 2024,le directeur de GHU [Localité 5] SPYCHIATRIE & NEUROSCIENCES a prononcé la décision d’admission en soins psychiatriques de [J] [U].
Le 10 Mai 2024, le juge des libertés et de la détention du tribunal Judiciaire de Paris a statué sur cette mesure en application de l’article L. 3211-12, L. 3213-5 ou L. 3211-12–1 du Code de la santé publique.
Depuis cette date, [J] [U] fait l’objet d’une hospitalisation complète au sein de GHU [Localité 5] SPYCHIATRIE & NEUROSCIENCES.
Le 23 Septembre 2024, le directeur de l’établissement a saisi le juge des libertés et de la détention aux fins de poursuite de l’hospitalisation complète de [J] [U].
Le ministère public a fait connaître son avis par conclusions écrites du 25 septembre 2024
A l’audience du 26 Septembre 2024, Me Saïd KALED, conseil de [J] [U], a été entendu en ses observations.
L’affaire a été mise en délibéré à ce jour.
MOTIFS
Sur la poursuite de la mesure de soins psychiatriques
Aux termes de l’article L. 3212-1 du code de la santé publique, une personne atteinte de troubles mentaux ne peut faire l’objet de soins psychiatriques sur la décision du directeur d’un établissement mentionné à l’article L. 3222-1 du même code que lorsque les deux conditions suivantes sont réunies :
1° Ses troubles mentaux rendent impossible son consentement ;
2° Son état mental impose des soins immédiats assortis soit d’une surveillance médicale constante justifiant une hospitalisation complète, soit d’une surveillance médicale régulière justifiant une prise en charge sous la forme mentionnée au 2° de l’article L. 3211-2-1.
L’article L. 3211-12-1 du même code dispose que l’hospitalisation complète d’un patient ne peut se poursuivre sans que le juge des libertés et de la détention, préalablement saisi par le directeur de l’établissement, n’ait statué sur cette mesure avant l’expiration d’un délai de six mois suivant soit toute décision judiciaire prononçant l’hospitalisation en application de l’article 706-135 du code de procédure pénale, soit toute décision prise par le juge des libertés et de la détention en application de l’article L. 3211-12 du présent code, de l’article L. 3213-5 ou du présent article, lorsque le patient a été maintenu en hospitalisation complète de manière continue depuis cette décision. Toute décision du juge des libertés et de la détention prise avant l’expiration de ce délai sur le fondement de l’un des mêmes articles 706-135, L. 3211-12 ou L. 3213-5 ou du présent article fait courir à nouveau ce délai.
Monsieur [U] a été hospitalisé dans le cadre d’un trouble psychiatrique chronique ;
Les avis médicaux mensuels ont été rendus dans des délais à la régularité non constestée ;
L’avis motivé à six mois, relève que le patient est hospitalisé au long cours après béchec de toutes tentatives de prise en charge et de suivi ambulatoire ; il a intégré le pole psychiatrie dépendane et réhabilitation, depuis le 5 mai 2022, pour la poursuite de la prise en charge étayage et accompagnement pour la réalisation de son projet de soins et de vie ; il est actuellement moins stable et présente une persistance des troubles du comportement à type d’agressivité et d’insultes envers les soignants de l’unité ; délire mégalomaniaque et de persécution au premier plan ; banalisation des transgressions du cadre et des propos insultants ; discordance affective, inadaptations comportementales et projets irréalistes ; déni des troubles et de la nécessité des soins ;
Il en résulte, ainsi que des débats à l’audience, au cours de laquelle il déclare vouloir rentrer chez lui faire de l’ordinateur et de la photo, conteste l’utilité des traitements, estime être en mesure de poursuivre les soins à l’extérieur avec son médecin dr [K] avec lequel un rendez vous est prévu le 7 octobre, que [J] [U] présente des troubles mentaux qui rendent impossible son consentement et que son état mental impose des soins assortis d'une surveillance médicale constante justifiant une hospitalisation complète.
Il y a lieu d’autoriser la poursuite de la mesure.
PAR CES MOTIFS
Le juge des libertés et de la détention du tribunal judiciaire de Bobigny, après débats tenus en audience publique dans la salle d’audience aménagée à l’établissement public de santé de [Localité 6], [Adresse 1], statuant au tribunal par décision susceptible d’appel,
Ordonne la poursuite de la mesure d’hospitalisation complète de [J] [U]
Laisse les dépens à la charge de l’Etat.
Dit que cette ordonnance bénéficie de plein droit de l’exécution provisoire,
Fait et jugé à Bobigny, le 26 Septembre 2024
Le Greffier
Lucie BEAUROY-EUSTACHE
Ordonnance notifiée au parquet le à
le greffier
Vu et ne s’oppose :
Déclare faire appel :
Le vice-président
Juge des libertés et de la détention
Kara PARAISO | false | null | [] | {} |
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"24/04339"
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Au nom du Peuple Français
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE BOULOGNE SUR MER
ORDONNANCE STATUANT SUR UNE DEMANDE DE MAINTIEN EN RETENTION
MINUTE : 24/ 1518
Appel des causes le 26 Septembre 2024 à 10h00 en visioconférence
Div\étrangers
N° étr\N° RG 24/04339 - N° Portalis DBZ3-W-B7I-757RA
Nous, Monsieur [T] [M], Premier Vice Président au Tribunal judiciaire de BOULOGNE SUR MER, juge chargé du contrôle des mesures restrictives et privatives de libertés en droit des étrangers, assisté de Madame BONNET Justine, Greffier, statuant en application des articles L.742-1, L.743-4, L.743-6 à L.743-8, L. 743-20 et L. 743-24 du Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d’Asile;
En présence de [N] [D], interprète en langue arabe, serment préalablement prêté ;
Vu l’article R. 213-12-2 du code de l’organisation judiciaire ;
Vu le Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d’Asile notamment en ses articles L. 741-1 et suivants ;
Monsieur [E] [I]
de nationalité Algérienne
né le 19 Juin 1985 à [Localité 4] (ALGERIE),
ALIAS [I] [E], de nationalité algérienne, né le 19 juillet 1993 à [Localité 2] (ALGERIE)
a fait l’objet :
- d’une obligation de quitter le territoire français sans délai de départ volontaire, fixant le pays de destination de la reconduite, lui faisant interdiction de retour sur le territoire français, prononcée le 26 novembre 2023 par M. LE PREFET DE POLICE DE [Localité 3], qui lui a été notifié le 26 novembre 2023 à 17h00 ;
- d’une interdiction judiciaire du territoire français d’une durée de cinq ans prononcée par jugement contradictoire du tribunal judiciaire d’Amiens en date du 24 avril 2024 ;
- d’un arrêté ordonnant son placement en rétention administrative pour une durée de quatre jours, prononcé le 23 septembre 2024 par M.LE PREFET DE LA SOMME, qui lui a été notifié le 23 septembre 2024 à 09h19 ;
Par requête du 25 Septembre 2024 reçue au greffe à 10h32, M. LE PREFET DE LA SOMME invoquant devoir maintenir l’intéressé au-delà de quatre jours, demande l’autorisation de prolonger ce délai pour une durée de VINGT SIX jours maximum.
En application des articles L.743-9 et L. 743-24 du Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d’Asile il a été rappelé à l’intéressé, assisté de Me Guillaume BAILLARD, avocat au Barreau de BOULOGNE-SUR-MER et commis d’office, les droits qui lui sont reconnus pendant la rétention et a été informé des possibilités et des délais de recours contre toutes les décisions le concernant ; qu’il a été entendu en ses observations.
L’intéressé déclare : Je souhaite être assisté d’un avocat. J’ai fait la demande d’asile en 2010 en Espagne, en 2017 en Allemagne. J’ai mon fils en Allemagne, je ne peux pas repartir en Algérie, il a 4 ans. Je suis en France car j’ai des problèmes.
Me Guillaume BAILLARD entendu en ses observations ; Je n’ai pas d’observation.
MOTIFS
A l’audience l’intéressé fait état de demandes d’asile qu’il aurait déposées en Espagne en 2010 et en Allemagne en 2017. En tout état de cause il lui appartient le cas échéant de se rapprocher de la préfecture de la Somme pour solliciter son passage à la borne EURODAC aux fins de saisine éventuelle des états membres de l’Union Européenne concernés.
L’intéressé ne présente pas de garanties suffisantes pour la mise à exécution de la mesure de reconduite à la frontière, des mesures de surveillance sont nécessaires.
Eu égard aux nécessités invoquées par M. LE PREFET DE LA SOMME, il convient d’accorder la prolongation demandée.
PAR CES MOTIFS
Autorisons l’autorité administrative à retenir : Monsieur [E] [I] dans les locaux ne relevant pas de l’Administration pénitentiaire pour une prolongation de rétention administrative d’une durée maximale de VINGT SIX JOURS soit jusqu’au : 23 octobre 2024
NOTIFIONS sur le champ la présente ordonnance par mail au CRA pour remise à l’intéressé qui, en émargeant ci-après, atteste avoir reçu copie et l’avisons de la possibilité de faire appel, devant le Premier Président de la Cour d’Appel ou son délégué, de la présente ordonnance dans les vingt quatre heures de son prononcé ; l’informons que la déclaration d’appel doit être motivée et peut être transmise par tout moyen (notamment par mail via la boîte structurelle : [Courriel 1] ) au greffe de la Cour d’Appel de DOUAI ; lui indiquons que seul l’appel formé par le ministère public peut être déclaré suspensif par le Premier Président de la Cour d’Appel ou son délégué.
L’Avocat, Le Greffier, Le Juge,
(En visio)
décision rendue à 11 h 45
L’ordonnance a été transmise ce jour par mail à PREFET DE LA SOMME et au Tribunal administratif de LILLE
N° étr\N° RG 24/04339 - N° Portalis DBZ3-W-B7I-757RA
En cas de remise en liberté : Ordonnance notifiée à Monsieur le procureur de la République à
Décision notifiée à ...h...
L’intéressé, L’interprète, | false | null | [] | {} |
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"24/00355"
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N° RG : 24/00355 - N° Portalis DBYQ-W-B7I-IJTE
AFFAIRE : [C] [K] C/ [V] [U], S.A.S. IMMO 4.2 (42EME AVENUE)
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE SAINT ETIENNE
ORDONNANCE DE REFERE DU
26 Septembre 2024
VICE PRESIDENTE : Alicia VITELLO
GREFFIERE lors des débats : Valérie DALLY
GREFFIERE lors des délibéré : Céline TREILLE
DEMANDERESSE
Madame [C] [K]
née le 21 Novembre 1970 à [Localité 9], demeurant [Adresse 4]
représentée par Maître Jean-louis ROBERT de la SELARL SELARL ROBERT, avocats au barreau de ROANNE,
DEFENDERESSES
Madame [V] [U]
née le 20 Mai 1972 à [Localité 7], demeurant [Adresse 11]
représentée par Me Hedi HADJ BENELEZAAR, avocat au barreau de SAINT-ETIENNE,
S.A.S. IMMO 4.2 (42EME AVENUE), dont le siège social est sis [Adresse 3]
représentée par Me Romain MAYMON, avocat au barreau de SAINT-ETIENNE,
DEBATS : à l’audience publique du 05 Septembre 2024
DELIBERE : audience du 26 Septembre 2024
DECISION: contradictoire, prononcée publiquement par mise à disposition au greffe en application des articles 450 à 453 du code de procédure civile, les parties préalablement avisées
EXPOSE DU LITIGE
Par acte authentique en date du 3 août 2022, Madame [C] [K] a acquis de Madame [V] [U] les lots numéro 1, 2, 5 et 7 d'un ensemble immobilier sis [Adresse 4] à [Localité 10].
Par actes de commissaire de justice en date des 22 et 23 mai 2024, Madame [C] [K] a fait assigner Madame [V] [U] et la SAS IMMO 4.2 (42ème AVENUE) devant le juge des référés du tribunal judiciaire de SAINT-ETIENNE afin d'obtenir la désignation d'un expert.
A l'audience du 5 septembre 2024, Madame [C] [K] maintient sa demande de désignation d'un expert et sollicite la condamnation de la SAS IMMO 4.2 à lui payer la somme de 2 500,00 euros au titre de l'article 700 du code de procédure civile.
Au visa de l'article 145 du code de procédure civile, elle expose que lors d'une visite préalable à l'achat, elle a remarqué la présence de traces d'humidité dans la pièce située en sous-sol, mais que l'agent immobilier présent l'a rassurée, en lui indiquant qu'elles seraient liées à un dégât des eaux subis par le locataire de l'appartement, et qu'en aucun cas le bien ne rencontre de problèmes de remontées d'humidité. Elle indique que, fin mai 2023, elle a constaté le développement de moisissures dans la partie en sous-sol et que la protection juridique de Madame [C] [K] a sollicité de Madame [V] [U] la prise en charge de ¾ du montant des travaux de remise en état, mais que l'assurance de la venderesse a soulevé l'absence d'expertise contradictoire. Elle ajoute qu'une mise en demeure a été adressée à la société 42ème Avenue Immobilier, afin d'obtenir la prise en charge d'1/4 du montant des travaux de remise en état du bien, mais que l'assurance de la société s'est retranchée derrière la responsabilité de la vendeuse. Elle précise que si l'agent immobilier n'est pas un professionnel de la construction, il reste débiteur, à son égard, d'une obligation d'information et de conseil.
Madame [V] [U] formule protestations et réserves quant à la mesure d'instruction sollicitée, et demande que la mission confiée à l'expert soit complétée.
La SAS IMMO 4.2 sollicite, à titre principal, de voir débouter la requérant de sa demande d'expertise. A titre subsidiaire, elle sollicite que les frais d'expertise soient laissés à la charge de la demanderesse. En tout état de cause, elle sollicite la condamnation de Madame [C] [K] à lui payer la somme de 2 500,00 euros au titre de l'article 700 du code de procédure civile.
Elle expose que Madame [C] [K] ne pouvait ignorer l'existence d'un dégât des eaux ni de ses conséquences, mais qu'en outre l'agence immobilière a parfaitement rempli ses obligations, d'une part en informant et en attirant l'attention de la future propriétaire de l'existence du dégât des eaux, mais également en mandatant une entreprise de plomberie pour procéder à la recherche de fuite et à la réparation du désordre.
L'affaire a été mise en délibéré au 26 septembre 2024.
MOTIFS DE LA DECISION
Aux termes de l'article 145 du code de procédure civile, s'il existe un motif légitime de conserver ou d'établir avant tout procès la preuve de faits dont pourrait dépendre la solution d'un litige, les mesures d'instruction légalement admissibles peuvent être ordonnées à la demande de tout intéressé, sur requête ou en référé. Lorsqu'il statue en référé sur le fondement de ce texte, le juge n'est pas soumis aux conditions imposées par l'article 835 du code de procédure civile ; il n'a notamment pas à rechercher s'il y a urgence, l'existence de contestations sérieuses ne constitue pas un obstacle à la mise en œuvre de la mesure sollicitée, l'application de cet article n'impliquant aucun préjugé sur la responsabilité des parties appelées à la procédure, ni sur les chances de succès du procès susceptible d'être ultérieurement engagé.
L'application des dispositions de l'article 145 du code de procédure civile suppose que soit constaté qu'il existe en procès " en germe " possible, sur la base d'un fondement juridique suffisamment déterminé et dont la solution peut dépendre de la mesure d'instruction sollicitée à condition que cette mesure ne porte pas une atteinte illégitime aux droits d'autrui.
En l'espèce, selon le rapport d'expertise amiable en date du 12 janvier 2024, la base des doublages des murs périphériques du sous-sol, mais également les cloisons intérieures, est fortement dégradée par l'humidité. L'expert relève la présence d'auréoles sur les plinthes, dommages significatifs de présence d'eau et non simplement d'humidité. L'expert précise que les parties habitables en sous-sol imposent une étanchéité particulière des murs enterrés mais que tout laisse à penser qu'aucune étanchéité n'a été mise en œuvre lors de la réhabilitation de la cave en partie habitable. Ainsi, l'humidité du terrain migre en continu à travers les murs, jusqu'à provoquer cette humidité dans la partie sous-sol du souplex, voire la présence d'eau en pied de mur, avec développement de moisissures et auréoles.
L'agence immobilière IMMO 4.2. est intervenue dans la vente du bien affecté de désordres, en vertu d'un mandat exclusif de vente. L'offre ferme d'achat a été rédigée avec son concours. Si elle justifie avoir fait intervenir l'EURL ROSON pour des travaux de recherche de fuite dans le bien litigieux, l'action en responsabilité délictuelle qu'envisage d'exercer Madame [C] [K] à l'encontre de l'agence immobilière devant la juridiction du fond n'est pas manifestement vouée à l'échec, de sorte qu'il est prématuré de la déclarer, à ce stade, hors de cause.
La demanderesse justifie donc d'un motif légitime à obtenir la désignation d'un expert afin qu'il soit procédé de manière contradictoire à l'évaluation de ses préjudices.
Il convient par conséquent d'ordonner une expertise au contradictoire de l'ensemble des parties, à charge pour Madame [C] [K], qui la sollicite, d'en faire l'avance des frais.
La mesure d'expertise est complétée pour permettre à la juridiction éventuellement saisie du fond du litige de disposer de l'ensemble des éléments nécessaires à sa prise de décision.
Les dépens sont laissés à la charge de Madame [C] [K], qui profite seule de la mesure d'expertise.
L'équité ne commande pas de faire application des dispositions de l'article 700 du code de procédure civile.
PAR CES MOTIFS
Le juge des référés, statuant publiquement, par mise à disposition au greffe en application des articles 450 à 453 du code de procédure civile, les parties préalablement avisées, par ordonnance contradictoire et en premier ressort ;
DEBOUTE la société IMMO 4.2. de sa demande de mise hors de cause ;
ORDONNE une expertise au contradictoire de l'ensemble des parties ;
DESIGNE, pour y procéder,
Monsieur [X] [B],
AUDA ARCHITECTES
[Adresse 6]
[Localité 5]
(Tél : [XXXXXXXX01] Port. : [XXXXXXXX02] Mèl : [Courriel 8])
avec la mission suivante :
- Se rendre sur les lieux situés [Adresse 4] à [Localité 10] ;
- Se faire communiquer tous les documents utiles à la solution du litige, et notamment ceux relatifs aux travaux effectués par Madame [C] [K] ;
- Donner son avis sur les vices, désordres et malfaçons pouvant affecter l'immeuble vendu ;
- Dire si les désordres allégués dénoncés dans l'assignation étaient visibles à la vente du bien ou lors des travaux de rénovation effectués par Madame [C] [K] ;
- Décrire et vérifier les nouveaux travaux de rénovation effectués par Madame [C] [K];
- Décrire les travaux nécessaires pour remédier aux désordres constatés, en évaluer le coût, après avoir le cas échéant, examiné et discuté les devis ou propositions chiffrés par les parties dans le délai qui leur aura été imparti et préciser la durée des travaux préconisés ;
- Donner tous éléments permettant d'apprécier les préjudices subis par la demanderesse, en proposer une évaluation chiffrée ;
- Faire toutes observations utiles ;
DIT que l'expert peut s'adjoindre tout spécialiste de son choix, à charge pour lui d'en informer préalablement le magistrat chargé du contrôle des expertises et de joindre l'avis du sapiteur à son rapport ; dit que si le sapiteur n'a pas pu réaliser ses opérations de manière contradictoire, son avis doit être immédiatement communiqué aux parties par l'expert ;
DESIGNE Madame Séverine BESSE, première vice-présidente, pour contrôler le déroulement de la mesure ;
DIT que l'expert doit communiquer un pré rapport aux parties en leur impartissant un délai raisonnable, au moins quatre semaines, pour la production de leurs dires écrits auxquels il doit répondre dans son rapport définitif, qu'il doit déposer au service des expertises EN VERSION PAPIER avant le 26 avril 2025 en un original, après en avoir adressé un exemplaire à chacune des parties en cause ;
FIXE l'avance des frais d'expertise à valoir sur le montant des honoraires de l'expert à la somme de 4 000,00 euros qui devra être consignée par Madame [C] [K] avant le 26 Octobre 2024 à la régie du tribunal judiciaire de Saint-Étienne ;
DIT qu'à l'issue de la première et au plus tard de la deuxième réunion des parties, l'expert soumet au juge chargé du contrôle de l'expertise et communique aux parties, un état prévisionnel détaillé de ses frais et honoraires, et, en cas d'insuffisance de la provision allouée demande la consignation d'une provision supplémentaire ;
DIT qu'en cas de refus, d'empêchement ou de retard injustifié de l'expert commis, il est pourvu d'office à son remplacement ;
REJETTE les demandes de Madame [C] [K] et de la société IMMO 4.2 au titre de l'article 700 du code de procédure civile ;
LAISSE les dépens à la charge de Madame [C] [K].
La Greffière, La Vice Présidente,
Céline TREILLE Alicia VITELLO
LE 26 Septembre 2024
GROSSE + COPIE à:
- SELARL ROBERT
COPIES à :
- Me HADJ BENELEZAAR
- Me MAYMON
- Régie
- dossier
- dossier expertise
- [X] [B](Expert) | false | null | [] | {} |
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"23/00395"
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- - - - - - - - - - - - - - - - -
3EME CHBRE CAB A3
- - - - - - - - - - - - - - - - - -
Tél : [XXXXXXXX01]
ORDONNANCE DE DESISTEMENT
(articles 394 et suivants du CPC)
N° RG 23/00395 - N° Portalis DBW3-W-B7G-2YXU
Dossier suivi par Madame GIRAUD,
DEMANDEUR(S)
Madame [T] [X]
représentée par Me Anaïs REGADE, avocat au barreau de MARSEILLE
DEFENDEUR(S)
Madame [S] [V]
représentée par Me Gillian GARNERONE, avocat au barreau de MARSEILLE
Monsieur [U] [A]
représenté par Me Gillian GARNERONE, avocat au barreau de MARSEILLE
Nous, Madame GIRAUD,Juge de la Mise en état, assistée de Madame ESPAZE, Greffière,
Vu les articles 394 et suivants du code de procédure civile ;
Vu les conclusions de désistement d’instance et d’action de Madame [T] [X] notifiées par RPVA en date du 03 juillet 2024 ;
Vu les conclusions d’acceptation du désistement d’instance et d’action des défendeurs notifiées par RPVA en date du 04 juillet 2024 ;
Il convient de faire droit à la demande de désistement d’instance et d’action.
PAR CES MOTIFS
Déclarons parfait le désistement d’instance et d’action,
Constatons l’extinction de l’affaire portant le N° RG 23/00395 - N° Portalis DBW3-W-B7G-2YXU et le dessaisissement de la juridiction.
Laissons les dépens à la charge du demandeur sauf convention contraire des parties.
Fait à Marseille, le 26 Septembre 2024
Le Greffier Le Juge de la mise en état
Me Gillian GARNERONE
Me Anaïs REGADE | false | null | [] | {} |
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"24/00011"
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***
TRIBUNAL JUDICIAIRE
DE NANTES
***
LE JUGE DE L'EXPROPRIATION
DESSAISISSEMENT
Minute N° 15
du : 26 septembre 2024
N° RG 24/00011 - N° Portalis DBYS-W-B7I-NH5V
-------------------------------------------------------
ETABLISSEMENT PUBLIC FONCIER DE LOIRE-ATLANTIQUE
C/
[P] [L]
[T] [N] épouse [L]
-----------------------------------------------------
Parcelle cadastrée section E [Cadastre 2] sise [Adresse 1] - Commune de [Localité 3]
1CCCdélivrée le 26/09/2024
à ETABLISSEMENT PUBLIC FONCIER DE LOIRE-ATLANTIQUE
la SELARL LEXCAP
Commissaire du Gouvernement
MINUTES DU GREFFE
DU TRIBUNAL JUDICIAIRE
DE NANTES
(Loire-Atlantique)
___________________________________________________________
ORDONNANCE
CONSTATANT le DÉSISTEMENT d'INSTANCE
et le
DESSAISISSEMENT de la JURIDICTION
___________________________________________________________
Nous, Pierre GRAMAIZE, premier vice-président du Tribunal judiciaire de NANTES, désigné par ordonnance de Monsieur le Premier Président de la Cour d’Appel de Rennes en qualité de juge titulaire de l’expropriation pour le département de la Loire-Atlantique pour trois ans à compter du 1er janvier 2024, en conformité des dispositions des articles L211-1 et L211-2, R211-1 et R211-2 du code de l'expropriation pour cause d'utilité publique ;
Assisté de Sandrine GASNIER ;
* * * * *
Vu la procédure ouverte le 9 septembre 2024 à la demande de l’ETABLISSEMENT PUBLIC FONCIER DE LOIRE-ATLANTIQUE, aux fins de fixation du prix d’un bien cadastré section E [Cadastre 2] sis [Adresse 1] sur la commune de [Localité 3], soumis au droit de préemption urbain, propriété de [P] [L] et [T] [N] épouse [L] ;
Vu le mémoire aux fins de non-lieu à statuer daté du 19 septembre 2024 de l’ETABLISSEMENT PUBLIC FONCIER DE LOIRE-ATLANTIQUE, aux termes duquel l’autorité expropriante prend acte de la décision des propriétaires de renoncer à la vente de leur bien par courrier du 10 septembre 2024 ;
Attendu que la procédure en fixation de prix devant le juge de l’expropriation n’a plus lieu de se poursuivre ;
Vu les dispositions des articles 384 et 385, 394 et 398 du Code de Procédure Civile, l’article L 213-7 du code de l’urbanisme et l'article L312-1 du code de l'expropriation ;
PAR CES MOTIFS
Constatons l'extinction de l'instance par suite du désistement des propriétaires qui renoncent à la vente de leur bien ;
Disons que les dépens seront supportés par l’ETABLISSEMENT PUBLIC FONCIER DE LOIRE-ATLANTIQUE ;
Fait en notre cabinet, à NANTES, le 26 septembre 2024
Le Greffier, Le Juge de l'Expropriation,
Sandrine GASNIER Pierre GRAMAIZE | false | null | [] | {} |
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"24/02221"
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DE METZ
Doris BREIT
juge des libertes et de la detention
N° RG 24/02221 - N° Portalis DBZJ-W-B7I-K5YI
ORDONNANCE DE
PROLONGATION DE LA RÉTENTION
2ème SAISINE : 30 JOURS
Le 26 Septembre 2024,
Nous, Doris BREIT, vice-présidente, magistrat du siège au Tribunal judiciaire de METZ, assistée de Tanya PIOT, greffier, statuant en audience publique au Palais de Justice,
En présence de M. [T] [H], interprète en Arabe,
assermenté,
Vu la décision du PREFECTURE DE LA MOSELLE prononçant le placement en rétention pour une durée de quatre jours de la personne identifiée en l’état comme étant :
X se disant [V] [F] alias [V] [J]
né le 06 Février 1993 à OUJDA (MAROC)
de nationalité Marocaine
Notifiée à l'intéressé(e) le :
27 août 2024
à
16:15
Vu la décision du Juge des Libertés et de la Détention du Tribunal judiciaire de METZ en date du 01 septembre 2024 ordonnant le maintien de la personne retenue ;
jusqu’au
26 septembre 2024
inclus
Vu la requête du PREFECTURE DE LA MOSELLE en prolongation de la rétention administrative de la personne pour une période de 30 jours ;
Vu les articles L.741-1, L.742-1, L.742-4 à L.742-7, L.742-10, L.743-3 à L.743-17, R.743-1 et suivants du Code de l’Entrée et de Séjour des Étrangers et du Droit d’Asile ;
Vu les débats qui se sont tenus à l'audience de ce jour et au cours de laquelle :
- le Préfet, représenté par son avocat, a sollicité la prolongation de la rétention administrative pour une période de 30 jours ;
- la personne retenue, assistée de Me Dieudonné AMEHI, avocat, s’est opposée à la demande de prolongation de la rétention administrative ;
- le Procureur de la République n'était pas présent malgré avis régulier ;
Vu les pièces versées aux débats ;
MOTIFS
Attendu que la requête de la Préfecture de la Moselle est datée, accompagnée de toutes les pièces utiles et signée par Madame [X] [N] régulièrement déléguée par arrêté du 14 mai 2024 publié le même jour, étant précisé que le délégant n'a pas à justifier de son empêchement ;
Qu’il y a donc lieu de la déclarer régulière et recevable ;
Attendu qu’il est sollicité une deuxième prolongation de 30 jours du maintien en rétention sur le fondement de l’article L. 742-4 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile ;
Attendu que selon les dispositions de l’article L.742-4 du Code de l’Entrée et du Séjour des Étrangers et du Droit d’Asile, le juge des libertés et de la détention peut être à nouveau saisi d'une demande de prolongation de la rétention au-delà du délai de trente jours depuis le placement en rétention,
« 1° En cas d'urgence absolue ou de menace pour l'ordre public ;
2° Lorsque l'impossibilité d'exécuter la décision d'éloignement résulte de la perte ou de la destruction des documents de voyage de l'intéressé, de la dissimulation par celui-ci de son identité ou de l'obstruction volontaire faite à son éloignement ;
3° Lorsque la décision d'éloignement n'a pu être exécutée en raison :
a) du défaut de délivrance des documents de voyage par le consulat dont relève l'intéressé ou lorsque la délivrance des documents de voyage est intervenue trop tardivement pour procéder à l'exécution de la décision d'éloignement ;
b) de l'absence de moyens de transport » ;
Attendu que le laissez-passer consulaire sollicité pour Monsieur [F] [V] auprès des autorités marocaines le 28 août 2024 n'a pas été délivré, lesdites autorités faisant savoir le 23 septembre 2024 qu'elles ne reconnaissaient pas l'intéressé comme un de leur ressortissant ; qu'une demande de laissez-passer a été adressée le 23 septembre 2024 aux autorités algériennes et tunisiennes ;
Que l'intéressé utilise au moins un alias [J] [V], né à Alger ; qu'il dissimule ainsi son identité;
qu’il n’a pas les moyens de quitter le térritoire par ses propres moyens n’étant pas régulièrement documenté ;
Que l'exécution de la mesure d'éloignement est en cours au vu des diligences effectuées, étant rappelé que l'administration n'a pas de pouvoir de contrainte sur les autorités étrangères ; que son exécution est possible dans le nouveau délai sollicité ;
Attendu qu'il convient en conséquence d'ordonner la prolongation du maintien en rétention administrative de Monsieur [F] [V] pour une durée de 30 jours supplémentaires ;
PAR CES MOTIFS
Statuant publiquement et en premier ressort, par ordonnance réputée contradictoire et assortie de l’exécution provisoire,
DÉCLARONS régulière et recevable la requête préfectorale ;
ORDONNONS la prolongation du maintien de Monsieur X se disant [V] [F] alias [V] [J] dans les locaux ne relevant pas de l’administration pénitentiaire, pour une durée maximale de 30 jours :
à compter du
26 septembre 2024
inclus
jusqu’au
26 octobre 2024
inclus
INFORMONS l’intéressé(e) que la présente décision est susceptible d’appel dans le délai de 24 heures à compter de ce jour par acte motivé devant le Premier Président de la Cour d’Appel de Metz et que le recours n’est pas suspensif.
LE GREFFIER
LA PRESIDENTE
Reçu notification et copie de la présente ordonnance le 26 Septembre 2024 à 10h10.
L’INTÉRESSÉ(E) L’AVOCAT LE REPRÉSENTANT DE LA PRÉFECTURE
L’INTERPRÈTE,
Copie de la présente décision est transmise au procureur de la République, au Tribunal Administratif de Nancy et à la Cour d’Appel de Metz, service JLD, pour information. | false | null | [] | {} |
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"24/08844"
] | null | Autre | 2024-09-26 | null | 24/08844 | Tribunal judiciaire de Marseille | Fait droit à une partie des demandes du ou des demandeurs sans accorder de délais d'exécution au défendeur | null | 9ème Chambre JEX | null | [] | 66f5a519e43dad81fb8dda75 | null | 2024-09-26T18:20:03.184000 | 2024-09-26T00:00:00 | null | 2024-09-26 | 78K | [] | false | null | null | COUR D’APPEL D’AIX-EN-PROVENCE
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE MARSEILLE
JUGE DE L’EXECUTION
DOSSIER : N° RG 24/08844 - N° Portalis DBW3-W-B7I-5JK2
MINUTE N° : 24/
Copie exécutoire délivrée le 26 septembre 2024
à Me LABI - Me de MONTBEL
Copie certifiée conforme délivrée le
à
Copie aux parties délivrée le 26 septembre 2024
JUGEMENT DU 26 SEPTEMBRE 2024
COMPOSITION DU TRIBUNAL
PRESIDENT : Madame DESMOULIN, Vice-Présidente,
GREFFIER : Madame KELLER, Greffier
L’affaire a été examinée à l’audience publique du 03 Septembre 2024 du tribunal judiciaire DE MARSEILLE, tenue par Madame DESMOULIN, Vice-Présidente, juge de l’exécution par délégation du Président du Tribunal Judiciaire de Marseille, assistée de Madame KELLER, greffier.
L’affaire oppose :
DEMANDERESSES
S.A.R.L. GROUPE YCS,
société immatriculée au RCS de Marseille sous le n° 800 912 552
dont le siège social est sis [Adresse 2]
prise en la personne de son représentant légal en exercice domicilié en cette qualité audit siège
représentée par Me Fabrice LABI, avocat au barreau de MARSEILLE
S.A.R.L. AUTO 26,
société immatriculée au RCS de Marseille sous le n° 503 052 524
dont le siège social est sis [Adresse 3]
prise en la personne de son représentant légal en exercice domicilié en cette qualité audit siège
représentée par Me Fabrice LABI, avocat au barreau de MARSEILLE
DEFENDERESSE
S.A. COMPAGNIE GENERALE DE LOCATION D’EQUIPEMENTS,
société immatriculée au RCS de Lille Métropole sous le n° 303 236 186
dont le siège social est sis [Adresse 1]
prise en la personne de son représentant légal en exercice domicilié en cette qualité audit siège
représentée par Maître Jérôme DE MONTBEL de la SCP BOLLET & ASSOCIES, avocat au barreau de MARSEILLE
Al’issue des débats, l’affaire a été mise en délibéré. Le président a avisé les parties que le jugement serait prononcé le 26 Septembre 2024 par mise à disposition au greffe de la juridiction.
NATURE DE LA DECISION : Contradictoire et en premier ressort
EXPOSÉ DU LITIGE :
La S.A.S AUTO 26 exerce une activité de vente de véhicules à [Localité 4]. Elle a conclu le 1er juin 2022 avec la SA CGL- COMPAGNIE GENERALE DE LOCATION D’EQUIPEMENTS un contrat de prêt d’un montant de 300.000 euros afin de financer l’acquisition de véhicules automobiles destinés à la vente. Il a été mis fin à l’accord par la SA CGL le 24 juillet 2023.
Déclarant agir en vertu d’un jugement réputé contradictoire rendu par le tribunal de commerce de Marseille le 21 mai 2024 et d’une ordonnance rendue par le juge de l’exécution de Marseille le 19 juin 2024 la SA CGL - COMPAGNIE GENERALE DE LOCATION D’EQUIPEMENTS a fait dresser à l’encontre de la S.A.S AUTO 26 le 3 juillet 2024 un procès-verbal de saisie-vente aux fins de recouvrer la somme de 215.924,58 euros. Ont été saisis les véhicules automobiles suivants :
- CITROEN C3 n° de série VF7SXHNPYNT 559 872
- CITROEN C3 n° de série VF7SXHNPYNT 559 874
- CITROEN C3 n° de série VF7SXHNPYNT 559 880
- CITROEN C3 n° de série VF7SXHNPYNT 559 886
- CITROEN C3 n° de série VF7SXHNPYNT 559 887
- CITROEN C3 n° de série VF7SXHNPYNT 559 892
- CITROEN C3 n° de série VF7SXHNPYNT 559 893
- CITROEN C3 n° de série VF7SXHNPYNT 559 894 immatriculé [Immatriculation 15]
- CITROEN C3 n° de série VF7SXHNPYNT 560 670
- CITROEN C3 n° de série VF7SXHNPYNT 560 689
- CITROEN C3 n° de série VF7SXHNPYNT 650 704
- FIAT 500 Hybride dolce vita n° de série ZFACF1CJ1NJG 414 03
- FIAT 500 Hybride dolce vita n° de série ZFACF1CJ2NJF 599 10
- FIAT 500 Hybride dolce vita n° de série ZFACF1BJONJG 286 75
- VOLKSWAGEN Taigo n° de série WVGZZZCSZNY 010 617 immatriculé [Immatriculation 15].
Déclarant agir en vertu d’une ordonnance rendue par le juge de l’exécution de Marseille le 21 juin 2024 la SA CGL - COMPAGNIE GENERALE DE LOCATION D’EQUIPEMENTS a fait dresser le 10 juillet 2024 un procès-verbal de saisie revendication avec mise sous séquestre judiciaire à l’encontre de la SARL DG AUTO enseigne AUTO 26 TOULON portant sur les véhicules automobiles suivants:
- VOLKSWAGEN Taigo n° de série WVGZZZCSZNY 017742
- VOLKSWAGEN Taigo n° de série WVGZZZCSZNY 016666
- PORSCHE Panamera n° de série WP0ZZZ97ZHL130358.
Ce procès-verbal a été signifié à la S.A.S AUTO 26 le 12 juillet 2024.
Par assignation d’heure à heure sur autorisation du juge de l’exécution du 26 juillet 2024, la société GROUPE YCS et la S.A.S AUTO 26 ont assigné la SA CGL - COMPAGNIE GENERALE DE LOCATION D’EQUIPEMENTS devant le juge de l’exécution de Marseille.
A l’audience du 3 septembre 2024, la S.A.S AUTO 26 et la société GROUPE YCS ont demandé oralement de
- rétracter l’ordonnance de saisie conservatoire du 21 juin 2024
- d’annuler les procès-verbaux de saisie-vente du 3 juillet 2024 et de saisie-revendication du 10 juillet 2024
- condamner la SA CGL à restituer immédiatement à la société GROUPE YCS et sans délai les véhicules saisis
- CITROEN C3 n° d’identification VF7SXHNPYNT 559 880
immatriculé [Immatriculation 8]
- CITROEN C3 n° d’identification VF7SXHNPYNT 559 886
immatriculé [Immatriculation 11]
- CITROEN C3 n° d’identification VF7SXHNPYNT 559 887
immatriculé [Immatriculation 9]
- CITROEN C3 n° d’identification VF7SXHNPYNT 559 892
immatriculé [Immatriculation 12]
- CITROEN C3 n° d’identification VF7SXHNPYNT 559 893
immatriculé [Immatriculation 10]
- CITROEN C3 n° d’identification VF7SXHNPYNT 559 894
immatriculé [Immatriculation 7]
- CITROEN C3 n° d’identification VF7SXHNPYNT 560 670
immatriculé [Immatriculation 14]
- CITROEN C3 n° d’identification VF7SXHNPYNT 560 689
immatriculé [Immatriculation 13]
- CITROEN C3 n° d’identification VF7SXHNPYNT 650 704
immatriculé [Immatriculation 5]
- FIAT 500 Hybride dolce vita n°d’identification ZFACF1CJ1NJG 414 03 KNT 90018
- FIAT 500 Hybride dolce vita n° d’identification ZFACF1CJ2NJF 599 10 1433 LTC
- FIAT 500 Hybride dolce vita n° d’identification ZFACF1BJONJG 286 75 MGN 923
- VOLKSWAGEN Taigo n° d’identification WVGZZZCSZNY 010 617 immatriculé [Immatriculation 6]
et ce sous astreinte de 500 euros par jour de retard
- ordonner la libération de l’ensemble des véhicules visés aux procès-verbaux de saisie revendication avec mise sous séquestre
- condamner la SA CGL - COMPAGNIE GENERALE DE LOCATION D’EQUIPEMENTS à leur payer la somme de 10.000 euros chacune à titre de dommages et intérêts pour saisies abusives
- condamner la SA CGL - COMPAGNIE GENERALE DE LOCATION D’EQUIPEMENTS à leur payer la somme de 3.000 euros chacune en application des dispositions de l’article 700 du code de procédure civile
- condamner la SA CGL - COMPAGNIE GENERALE DE LOCATION D’EQUIPEMENTS aux dépens.
La SA CGL - COMPAGNIE GENERALE DE LOCATION D’EQUIPEMENTS a demandé oralement de
- débouter la S.A.S AUTO 26 et la société GROUPE YCS de leurs demandes
- condamner in solidum la S.A.S AUTO 26 et la société GROUPE YCS à lui payer la somme de 10.000 euros à titre de dommages et intérêts pour procédure abusive outre la somme de 5.000 euros en application des dispositions de l’article 700 du code de procédure civile ainsi qu’aux dépens.
Il est expressément référé, en application de l’article 455 du code de procédure civile, à l’exploit introductif d’instance et aux conclusions pour connaître des faits et moyens des parties.
MOTIFS
Sur la contestation afférente à la saisie revendication :
L’article L222-2 du code des procédures civiles d’exécution énonce “toute personne apparemment fondée à requérir la délivrance ou la restitution d'un bien meuble corporel peut, en attendant sa remise, le rendre indisponible au moyen d'une saisie-revendication”.
La validité de la saisie-revendication est soumise aux conditions édictées par les article R 511-2, R 511-3, R511-5 et R511-8 du même code.
Il appartient donc à celui qui sollicite une mesure conservatoire, telle une saisie-revendication, d'établir notamment le caractère apparent du droit qu'il invoque.
En l’espèce, la SA CGL justifie d’un principe de créance à l’égard de la S.A.S AUTO 26 d’un montant de 544.869,84 euros, ce que cette dernière ne conteste aucunement.
En outre, la preuve de sa propriété exclusive sur les véhicules saisis est rapportée par la SA CGL par la production des pièces suivantes :
- le contrat de financement
- le gage sans dépossession publié le 20 juin 2022 au greffe du tribunal de commerce de Marseille ( PORSCHE Panamera n° de série WP0ZZZ97ZHL130358)
- le procès-verbal d’inventaire (VOLKSWAGEN Taigo n° de série WVGZZZCSZNY 017742, VOLKSWAGEN Taigo n° de série WVGZZZCSZNY 016666).
La SA CGL justifie donc qu’elle est fondée à requérir la restitution des 3 véhicules mentionnés dans le procès-verbal. La saisie-revendication querellée sera confirmée et les demandes tendant rétracter l’ordonnance du juge de l’exécution du 21 juin 2024 et à annuler la saisie seront rejetées.
Sur la contestation afférente à la saisie-vente :
Sur la qualité à agir de la société GROUPE YCS :
L’article R 221-50 du code des procédures civiles d’exécution énonce “Le débiteur peut demander la nullité de la saisie portant sur un bien dont il n'est pas propriétaire”.
Il s’ensuit que ces dispositions réservent au seul débiteur la possibilité de demander la nullité de la saisie portant sur un bien dont il n'est pas propriétaire. Ainsi l'action en nullité exercée par le tiers qui se prétend propriétaire de ce bien est irrecevable.
La société GROUPE YCS qui n’est pas la débitrice de la SA CGL et qui maintient sa demande de nullité sans solliciter la distraction des biens sera déclarée irrecevable en toutes ses demandes.
Sur la nullité de la saisie-vente :
En application de l’article L221-1 du code des procédures civiles d’exécution, tout créancier muni d'un titre exécutoire constatant une créance liquide et exigible peut, après signification d'un commandement, faire procéder à la saisie et à la vente des biens meubles corporels appartenant à son débiteur, qu'ils soient ou non détenus par ce dernier.
L’article R221-50 du même code énonce “Le débiteur peut demander la nullité de la saisie portant sur un bien dont il n'est pas propriétaire”.
Il convient de rappeler que la propriété des biens saisis s’apprécie au regard des dispositions de l’article 2276 du Code civil. “En fait de meubles, la possession vaut titre” et en matière mobilière, la possession vaut titre de propriété et le possesseur est regardé comme le légitime propriétaire.
Lorsque les biens saisis sont en possession du débiteur, ce qui est le cas en l’espèce, il appartient à celui qui en demande la distraction ou au débiteur lui-même s’il prétend ne pas en être propriétaire, de faire tomber la présomption édictée par l’article 2276 du Code civil.
Il appartient donc au débiteur de prouver le vice ou la précarité de la possession en produisant toutes pièces utiles de nature à établir qu’il n’est pas le propriétaire des biens saisis.
La saisie-vente a été pratiquée par la SA CGL à l’encontre de la S.A.S AUTO 26 en vertu d’un jugement rendu par le tribunal de commerce de Marseille le 21 mai 2024 dont il n’est pas contesté qu’il a été régulièrement signifié. La SA CGL était donc bien muni du titre exécutoire exigé par les dispositions sus-visées.
Il sera relevé que la S.A.S AUTO 26 ne conteste pas la saisie des véhicules suivants:
- CITROEN C3 n° de série VF7SXHNPYNT 559 872
- CITROEN C3 n° de série VF7SXHNPYNT 559 874.
S’agissant des 13 autres véhicules saisis au siège social de la S.A.S AUTO 26, cette dernière produit aux débats le listing des stocks établi le 31 juillet 2023 listant les véhicules cédés (lequel est incontestablement imprécis) mais surtout les certificats de cession intervenue entre elle et le GROUPE YCS le 1er août 2023, lesquels permettent d’identifiés que les véhicules saisis avaient été cédé, les numéros d’identification desdits véhicules y étant reportés. Ces biens apparaissent donc appartenir à la société GROUPE YCS et doivent être exclus de l’assiette de la saisie.
La saisie sera donc partiellement annulée en ce qu’elle porte sur les véhicules suivants:
- CITROEN C3 n° d’identification VF7SXHNPYNT 559 880 immatriculé [Immatriculation 8]
- CITROEN C3 n° d’identification VF7SXHNPYNT 559 886 immatriculé [Immatriculation 11]
- CITROEN C3 n° d’identification VF7SXHNPYNT 559 887 immatriculé [Immatriculation 9]
- CITROEN C3 n° d’identification VF7SXHNPYNT 559 892 immatriculé [Immatriculation 12]
- CITROEN C3 n° d’identification VF7SXHNPYNT 559 893 immatriculé [Immatriculation 10]
- CITROEN C3 n° d’identification VF7SXHNPYNT 559 894 immatriculé [Immatriculation 7]
- CITROEN C3 n° d’identification VF7SXHNPYNT 560 670 immatriculé [Immatriculation 14]
- CITROEN C3 n° d’identification VF7SXHNPYNT 560 689 immatriculé [Immatriculation 13]
- CITROEN C3 n° d’identification VF7SXHNPYNT 650 704 immatriculé [Immatriculation 5]
- FIAT 500 Hybride dolce vita n°d’identification ZFACF1CJ1NJG 414 03 KNT 90018
- FIAT 500 Hybride dolce vita n° d’identification ZFACF1CJ2NJF 599 10 1433 LTC
- FIAT 500 Hybride dolce vita n° d’identification ZFACF1BJONJG 286 75 MGN 923
- VOLKSWAGEN Taigo n° d’identification WVGZZZCSZNY 010 617 immatriculé [Immatriculation 6].
La cession de véhicules par la S.A.S AUTO 26 dans des conditions qui interrogent justifient qu’il ne lui soit alloué aucune somme ni à titre de dommages et intérêts ni au visa de l’article 700 du code de procédure civile et qu’elle supporte la charge des dépens.
La SA CGL qui ne justifie pas d’un préjudice sera également déboutée de sa demande de dommages et intérêts.
PAR CES MOTIFS,
Le juge de l’exécution, statuant par jugement contradictoire et en premier ressort, prononcé par mise à disposition du public au greffe,
Déboute la S.A.S AUTO 26 de sa demande tendant à rétracter l’ordonnance du juge de l’exécution en date du 21 juin 2024 et à obtenir la nullité de la saisie-revendication du 10 juillet 2024;
Déclare la société GROUPE YCS irrecevable en ses demandes ;
Ordonne la nullité partielle de la saisie-vente en date du 3 juillet 2024 en ce qu’elle porte sur les véhicules suivants
- CITROEN C3 n° d’identification VF7SXHNPYNT 559 880 immatriculé [Immatriculation 8]
- CITROEN C3 n° d’identification VF7SXHNPYNT 559 886 immatriculé [Immatriculation 11]
- CITROEN C3 n° d’identification VF7SXHNPYNT 559 887 immatriculé [Immatriculation 9]
- CITROEN C3 n° d’identification VF7SXHNPYNT 559 892 immatriculé [Immatriculation 12]
- CITROEN C3 n° d’identification VF7SXHNPYNT 559 893 immatriculé [Immatriculation 10]
- CITROEN C3 n° d’identification VF7SXHNPYNT 559 894 immatriculé [Immatriculation 7]
- CITROEN C3 n° d’identification VF7SXHNPYNT 560 670 immatriculé [Immatriculation 14]
- CITROEN C3 n° d’identification VF7SXHNPYNT 560 689 immatriculé [Immatriculation 13]
- CITROEN C3 n° d’identification VF7SXHNPYNT 650 704 immatriculé [Immatriculation 5]
- FIAT 500 Hybride dolce vita n°d’identification ZFACF1CJ1NJG 414 03 KNT 90018
- FIAT 500 Hybride dolce vita n° d’identification ZFACF1CJ2NJF 599 10 1433 LTC
- FIAT 500 Hybride dolce vita n° d’identification ZFACF1BJONJG 286 75 MGN 923
- VOLKSWAGEN Taigo n° d’identification WVGZZZCSZNY 010 617 immatriculé [Immatriculation 6] ;
Déclare régulier le procès-verbal de saisie-vente du 3 juillet 2024 en ce qui concerne les véhicules suivants :
- CITROEN C3 n° de série VF7SXHNPYNT 559 872
- CITROEN C3 n° de série VF7SXHNPYNT 559 874 ;
Déboute la S.A.S AUTO 26 du surplus de ses demandes ;
Déboute la SA CGL de sa demande de dommages et intérêts ;
Condamne la S.A.S AUTO 26 aux dépens ;
Dit n’y avoir lieu à application des dispositions de l’article 700 du code de procédure civile ;
Rappelle que le présent jugement bénéficie de l’exécution provisoire de droit ;
Et le juge de l’exécution a signé avec le greffier ayant reçu la minute.
Le greffier Le juge de l’exécution | false | null | [] | {} |
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"23/05328"
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TOTAL COPIES 3
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1
N° RG 23/05328 - N° Portalis DBYB-W-B7H-OQAD
Pôle Civil section 2
Date : 26 Septembre 2024
LE TRIBUNAL JUDICIAIRE DE MONTPELLIER
Pôle Civil section 2
a rendu le jugement dont la teneur suit :
DEMANDERESSE
S.A. CREDIT LOGEMENT immatriculée au RCS de Paris sous le n° 302 493 275 dont le siège social est sis [Adresse 8] - [Localité 12], prise en la personne de son représentant légal domicilié es qualité au siège,
représentée par Maître Caroline TREZEGUET de la SCP DORIA AVOCATS, avocats au barreau de MONTPELLIER
DEFENDEURS
Monsieur [V] [D]
né le [Date naissance 1] 1953 à [Localité 23] (48),
demeurant C/o Mme [D] [S] - [Adresse 9] - [Localité 6]
Madame [K] [D] née [P]
née le [Date naissance 2] 1960 à [Localité 24] (07),
demeurant C/o M. [D] [Z] - [Adresse 20] - [Localité 10]
non représentés
COMPOSITION DU TRIBUNAL lors des débats et du délibéré :
Président : Michèle MONTEIL
Juge unique
assisté de Françoise CHAZAL greffier faisant fonction, lors des débats et du prononcé.
DEBATS : en audience publique du 27 Juin 2024
MIS EN DELIBERE au 26 Septembre 2024
JUGEMENT : signé par le président et le greffier et mis à disposition le 26 Septembre 2024
FAITS ET PROCÉDURE :
Selon offre de prêt du 22 septembre 2016 acceptée le 6 octobre 2016, M. [V] [D] et Mme [K] [D] née [P] ont souscrit auprès de la SA Le Crédit Lyonnais (ci-après la banque) un prêt immobilier d’un montant de 153.900 € au taux fixe de 1,55 % l’an, remboursable en 240 mensualités, destiné à financer l’acquisition d’une résidence située [Adresse 4] [Localité 7].
La SA CRÉDIT LOGEMENT s’est engagée en tant que caution de l’intégralité de ce prêt par acte annexé à l’offre, sous la référence interne [Numéro identifiant 25].
Suite à des échéances impayées par les emprunteurs et non régularisées, la SA CRÉDIT LOGEMENT a été appelée en garantie, ce dont elle a informé les emprunteurs le 16 juin, le 1er juillet et le 2 juillet 2022, et, selon quittance subrogative établie par le prêteur le 29 juin 2022, elle a exécuté son engagement de caution à hauteur de 3.434,31 €.
En raison de la défaillance persistante des emprunteurs dans les remboursements malgré plusieurs relances, la banque leur a, par courriers recommandés avec accusés de réception en date du 22 mars et du 4 avril 2023, notifié la survenance de la déchéance du terme du prêt.
La SA CRÉDIT LOGEMENT a une nouvelle fois été appelée en garantie, ce dont elle a informé les emprunteurs le 20 mars et le 4 avril 2023, et, selon quittance subrogative établie par le prêteur le 2 août 2023, elle a exécuté son engagement de caution à hauteur de 115.080,80 €.
Par courriers recommandés avec accusés de réception en date du 31 juillet et du 7 août 2023, la SA CRÉDIT LOGEMENT a vainement mis en demeure les consorts [D] de lui rembourser le total des sommes quittancées.
Par ordonnance en date du 27 septembre 2023, le juge de l’exécution près le tribunal judiciaire de Montpellier a autorisé la SA CRÉDIT LOGEMENT à prendre une inscription d’hypothèque judiciaire provisoire sur le bien appartenant à M. [V] [D], situé à [Localité 26], et sur le bien appartenant à Mme [K] [D] née [P] situé à [Localité 22], afin de garantir le recouvrement de sa créance de 115.080 €.
*****
Vu les assignations délivrées le 30 novembre 2023 et le 10 octobre 2023 à la requête de la SA CRÉDIT LOGEMENT, à l’encontre de M. [V] [D] et Mme [K] [D] née [P], aux fins de :
Condamner conjointement et solidairement M. [V] [D] et Mme [K] [D] née [P] à payer à la SA CRÉDIT LOGEMENT la somme de 117.564,18 € en principal et intérêts arrêtés provisoirement au 6 septembre 2023 outre intérêts légaux postérieurs dus sur ladite somme principale de 117.441,98 € et ce jusqu’à parfait règlement.
Ordonner la capitalisation annuelle des intérêts échus depuis plus d’un an par application des dispositions de l’article 1154 du code civil.
Rappeler que l’exécution provisoire du jugement à intervenir est de droit.
Condamner in solidum M. [V] [D] et Mme [K] [D] née [P] à payer à la SA CRÉDIT LOGEMENT la somme de 5.000 € sur le fondement des dispositions de l’article 700 du code de procédure civile.
Condamner in solidum M. [V] [D] et Mme [K] [D] née [P] aux entiers dépens de la présente procédure, en ce compris les entiers frais d’inscription d’hypothèques judiciaires provisoires prises sur le bien immobilier appartenant à M. [V] [D] sis [Adresse 3] [Localité 26] cadastré A [Cadastre 11], A [Cadastre 16], A [Cadastre 17], A [Cadastre 18] et A [Cadastre 19], et sur le bien immobilier appartenant à Mme [K] [D] née [P] sis [Adresse 21] [Localité 22] cadastré B [Cadastre 5], B [Cadastre 13], B [Cadastre 14] et B [Cadastre 15].
Rappeler que l’exécution provisoire est de droit.
******
L’ordonnance de clôture est en date du 11 juin 2024.
L’affaire a été retenue à l’audience du 27 juin 2024.
Le conseil de la SA CRÉDIT LOGEMENT a déposé son dossier et s’en tient à ses demandes telles qu’elles figurent dans son assignation, que le tribunal a exposé conformément aux dispositions des articles 455 et 768 du code de procédure civile.
Les consorts [D] ne sont pas comparants ni représentés à l’audience. Ils n’ont fait valoir de moyen de défense à aucun stade de la procédure.
MOTIFS :
1°/ Sur la demande de remboursement de l’engagement de caution :
Aux termes de l’article 2305 du code civil, dans sa version antérieure à l’entrée en vigueur de l’ordonnance n° 2021-1192 du 15 septembre 2021, applicable en l’espèce, le cautionnement litigieux ayant été conclu en 2016 : « la caution qui a payé a son recours contre le débiteur principal, soit que le cautionnement ait été donné au su ou à l’insu du débiteur.
Ce recours a lieu tant pour le principal que pour les intérêts et les frais ; néanmoins la caution n’a de recours que pour les frais par elle faits depuis qu’elle a dénoncé au débiteur principal les poursuites dirigées contre elle.
Elle a aussi recours pour les dommages et intérêts, s’il y a lieu. »
En l’espèce, il est constant que la SA CRÉDIT LOGEMENT s’est engagée en qualité de caution afin de garantir le prêt consenti par la SA LCL à M. [V] [D] et Mme [K] [D] née [P], défaillants, et qu’elle a exécuté cet engagement.
Compte tenu des éléments soumis à l’appréciation du tribunal, et notamment de l’acte de prêt, de l’accord de cautionnement, de la déchéance du terme du prêt, de l’information aux emprunteurs de l’appel en garantie, des quittances subrogatives, des mises en demeure des débiteurs par la caution, et du décompte de créance actualisé au 6 septembre 2023, la SA CRÉDIT LOGEMENT justifie du principe et du montant de sa créance et exerce valablement son recours personnel contre les emprunteurs au titre du cautionnement [Numéro identifiant 25].
En conséquence, il convient de condamner solidairement les consorts [D] à payer à la SA CREDIT LOGEMENT la somme telle que sollicitée, selon les modalités précisées au dispositif du présent jugement.
La capitalisation des intérêts est de droit si elle est sollicitée. Elle ne peut être écartée que si c’est par la faute du créancier et par suite du retard ou obstacle apporté par lui que le débiteur n’a pas pu procéder à la liquidation de la dette, ce qui n’est pas le cas en l’espèce.
Il convient donc de l’ordonner dans les conditions prévues par l’article 1343-2 du code civil.
2°/ Sur les demandes au titre des dispositions de l’article 700 du code de procédure civile et les dépens :
La SA CRÉDIT LOGEMENT demande au tribunal de lui allouer la somme de 5.000 € sur le fondement de l'article 700 du code de procédure civile.
Il serait inéquitable en effet de laisser à la charge de la demanderesse les frais exposés par elle pour la défense de ses intérêts et non compris dans les dépens.
Il convient donc de faire droit à sa demande, toutefois partiellement, en condamnant in solidum les défendeurs à lui payer la somme de 600 € en application de cet article.
M. [V] [D] et Mme [K] [D] née [P] qui succombent supporteront in solidum la charge des dépens, en ce compris les frais d’inscriptions d’hypothèques judiciaires provisoires prises sur les biens immobiliers situés [Adresse 3] [Localité 26] cadastré A [Cadastre 11], A [Cadastre 16], A [Cadastre 17], A [Cadastre 18] et A [Cadastre 19], et [Adresse 21] [Localité 22] cadastré B [Cadastre 5], B [Cadastre 13], B [Cadastre 14] et B [Cadastre 15].
L’exécution provisoire est de droit.
PAR CES MOTIFS
Le tribunal, statuant publiquement, par jugement réputé contradictoire, en premier ressort, rendu par mise à disposition au greffe :
Condamne solidairement M. [V] [D] et Mme [K] [D] née [P] à payer à la SA CRÉDIT LOGEMENT la somme de 117.564,18 € en principal et intérêts arrêtés provisoirement au 6 septembre 2023 outre intérêts légaux postérieurs dus sur la somme principale de 117.441,98 € jusqu’à parfait règlement, et ce en remboursement des sommes versées en exécution du cautionnement [Numéro identifiant 25] garantissant le prêt immobilier du 6 octobre 2016.
Ordonne la capitalisation des intérêts échus depuis plus d’un an par application de l’article 1343-2 du code civil.
Condamne in solidum M. [V] [D] et Mme [K] [D] née [P] à payer à la SA CRÉDIT LOGEMENT la somme de 600 € en application de l’article 700 du code de procédure civile.
Condamne in solidum M. [V] [D] et Mme [K] [D] née [P] aux entiers dépens de la présente procédure, en ce compris les frais d’inscriptions d’hypothèques judiciaires provisoires prises sur les biens immobiliers situés [Adresse 3] [Localité 26] cadastré A [Cadastre 11], A [Cadastre 16], A [Cadastre 17], A [Cadastre 18] et A [Cadastre 19], et [Adresse 21] [Localité 22] cadastré B [Cadastre 5], B [Cadastre 13], B [Cadastre 14] et B [Cadastre 15].
Rappelle que l’exécution provisoire est de droit.
LA GREFFIERE, LA PRESIDENTE,
Françoise CHAZAL Michèle MONTEIL | false | null | [] | {} |
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} | [] | null | [] | null | Tribunal judiciaire | [
"24/02052"
] | null | Autre | 2024-09-26 | null | 24/02052 | Tribunal judiciaire de Bordeaux | Fait droit à l'ensemble des demandes du ou des demandeurs en accordant des délais d'exécution au défendeur | null | 6ème CHAMBRE CIVILE | null | [] | 66f5a158e43dad81fb8d7ea3 | null | 2024-09-26T18:04:02.260000 | 2024-09-26T00:00:00 | null | 2024-09-26 | 60A | [] | false | null | null | 6EME CHAMBRE CIVILE
RECTIFICATION D’ERREUR MATERIELLE
TRIBUNAL JUDICIAIRE
DE BORDEAUX
6EME CHAMBRE CIVILE
JUGEMENT DU 26 Septembre 2024
60A
RG n° N° RG 24/02052 - N° Portalis DBX6-W-B7I-Y45U
Minute n°
AFFAIRE :
[P] [R]
C/
[S] [K]
[M] [O]
S.A. LA BANQUE POSTALE
LE FONDS DE GARANTIE DES ASSURANCES OBLIGATOIRES
CAISSE PRIMAIRE D’ASSURANCE MALADIE DE LA GIRONDE
SAS MUTUELLE APRIL
inter volont
S.A. LA BANQUE POSTALE ASSURANCES IARD
Grosse Délivrée
le :
à
Avocats : la SELARL BENEDICTE DE BOUSSAC DI PACE
la SELARL BRAUN AVOCATS
la SELARL KPDB INTER-BARREAUX
Me Jean TREBESSES
COMPOSITION DU TRIBUNAL :
Madame Louise LAGOUTTE, vice-président,
statuant en juge unique.
Madame Elisabeth LAPORTE, greffier présente lors de la mise à disposition.
JUGEMENT :
Réputé contradictoire
en premier ressort
Par mise à disposition au greffe
DEMANDEUR
Monsieur [P] [R]
né le [Date naissance 3] 1987 à [Localité 7]
[Adresse 4]
[Localité 7]
représenté par Maître Maryannick BRAUN de la SELARL BRAUN AVOCATS, avocats au barreau de BORDEAUX
DEFENDEURS
Madame [S] [K]
née le [Date naissance 6] 1981 à [Localité 20] (AZERBAIDJAN)
[Adresse 19]
[Adresse 19]
[Localité 9]
représentée par Me Jean TREBESSES, avocat au barreau de BORDEAUX
Monsieur [M] [O]
né le [Date naissance 5] 1980 à [Localité 17] (ARMENIE)
[Adresse 11]
[Localité 7]
défaillant
S.A. LA BANQUE POSTALE prise en la personne de son représentant légal domicilié es qualités audit siège
[Adresse 2]
[Localité 14]
défaillante
FONDS DE GARANTIE DES ASSURANCES OBLIGATOIRES pris en la personne de son représentant légal domicilié es qualités audit siège
[Adresse 12]
[Localité 16]
représentée par Maître Philippe ROGER de la SELARL KPDB INTER-BARREAUX, avocats au barreau de BORDEAUX
CAISSE PRIMAIRE D’ASSURANCE MALADIE DE LA GIRONDE prise en la personne de son directeur en exercice domicilié es qualités audit siège
[Adresse 18]
[Localité 8]
défaillante
SAS MUTUELLE APRIL prise en la personne de son représentant légal domicilié es qualités audit siège
[Adresse 1]
[Localité 13]
défaillante
PARTIE INTERVENANTE
S.A. LA BANQUE POSTALE ASSURANCES IARD prise en la personne de son représentant légal domicilié es qualtiés audit siège
[Adresse 10]
[Localité 15]
représentée par Maître Bénédicte DE BOUSSAC DI PACE de la SELARL BENEDICTE DE BOUSSAC DI PACE, avocats au barreau de BORDEAUX
FAITS ET PROCEDURE
Par jugement en date du 13 décembre 2023, le présent tribunal, a :
FIXÉ l’indemnisation du préjudice corporel subi par Monsieur [P] PECASTAINGà la somme de 34 662,44 euros après application du droit à réparation limité à 80 % ;
FIXÉ la créance de la CPAM de la GIRONDE à la somme de 10 472,43 euros ;
FIXÉ la créance de la MAIF à la somme de 770,26 euros ;
CONDAMNÉ Monsieur [M] [O] à payer à Monsieur [P] [R] la somme de 26662,44 euros compte tenu des créances des tiers payeurs et de la provision de 8 000 euros déjà versée ;
CONDAMNÉ Monsieur [M] [O] à payer à Monsieur [P] [R] la somme de 1 500 euros sur le fondement des dispositions de l’article 700 du code de procédure civile;
DÉCLARÉ le jugement commun à la Caisse Primaire d’Assurance Maladie de la GIRONDE et à la Mutuelle APRIL ;
DÉCLARÉ le jugement opposable au FONDS DE GARANTIE DES ASSURANCES OBLIGATOIRES DE DOMMAGES ;
REJETTÉ toutes demandes autres, plus amples ou contraires ;
CONDAMNÉ et à la Mutuelle APRIL aux entiers dépens de l’instance, qui comprendront les frais d’expertise judiciaire, les frais de signification de la décision, ainsi que les frais d'exécution éventuels ;
RAPPELLÉ que l’exécution provisoire de la présente décision était de droit.
Par requête déposée au tribunal le 12 mars 2024, l’avocat de Monsieur [P] [R] a sollicité la rectification d’une erreur matérielle de ce jugement portant sur les dépens, la condamnation devant être prononcée contre Monsieur [M] [O] et non contre la mutuelle APRIL.
Par courrier du 22 mars 2024, le FGAO a déclaré n’avoir aucune observation sur la demande rectification d’erreur matérielle concernant les dépens. En revanche, le FGAO indiquait dans ce courrier:
“Il apparaît cependant que la somme revenant à Monsieur [R], calculée sur la base de 6 717,70 € dont à déduire la somme de 5 108,81 € au titre de l’imputation de la créance des tiers payeurs, s’élève à 1 608,89 €.”
Par courrier du 26 mars 2024, Monsieur [P] [R] indique qu’il existe bien une erreur sur le montant de la créance des tiers payeurs qui se porte à 5 008,80 € au total et non 5 108,80 €. Néanmoins, son avocat soutient que le solde revenant à la victime a été bien calculé à 1 708,89 € et qu’il n’y a pas lieu de rectifier le jugement sur ce point.
MOTIFS DE LA DÉCISION :
Aux termes de l'article 462 du code de procédure civile, les erreurs ou omissions matérielles qui affectent un jugement, même passé en force de chose jugée, peuvent toujours être réparées par la juridiction qui l'a rendu, selon ce que le dossier révèle, ou, à défaut, ce que la raison commande ; que le juge est saisi par simple requête de l’une des parties ou par requête commune ou peut se saisir d’office ; que le juge statuer après avoir entendu les parties ou celles-ci appelées ; que toutefois, lorsqu’il est saisi par requête, il statue sans audience, à moins qu’il n’estime nécessaire d’entendre les parties ;
En l’espèce, les parties n’ont pas été appelées à l’audience en l’absence de nécessité de les entendre.
Il apparaît clairement qu’une erreur s’est glissée dans le dispositif du jugement concernant les dépens, la mutuelle APRIL figurant à tort comme la partie condamnée aux dépens alors que dans les motifs, il était bien indiqué que conformément aux dispositions de l’article 696 du code de procédure civile Monsieur [M] [O] partie perdante, était condamné aux dépens . Il convient donc de rectifier le jugement sur ce point.
D’autre part, les parties s’accordent sur le fait que, dans les motifs, en page 8, il est mentionné à tord au titre de la perte de gains professionnels actuels que la créance totale des tiers payeurs est de 5108,81 €. Monsieur [R] produit les documents faisant apparaître qu’au titre de ce préjudice, il a bien perçu des tiers payeurs un total de 5008,81€ (4259,91€ d’indemnités journalières versées par la CPAM et 748,90€ versés par la MAIF assurance auto )
Néanmoins, ce poste de préjudice était fixé à la somme de 6717,70 €, sommes non contestée, de sorte que le solde revenant à la victime avant application du droit partiel indemnisation a bien été calculé par le tribunal, à savoir 1708,89 €.
Après application du droit partiel à indemnisation (80%), soit une indemnité de 5374,16 € au titre de ce poste de préjudice, et application du principe de préférence au profit de la victime, le solde lui revenant a justement été fixé à la somme de 1708,89 €.
Dès lors, il convient de modifier les motifs de la décision concernant le montant de la créance des tiers payeurs, à savoir 5008,81€ au lieu de 5108,81€. En revanche, il n’y a pas lieu de modifier le dispositif de la décision.
PAR CES MOTIFS :
Le tribunal statuant sans audience, par décision réputé contradictoire et en premier ressort,
- RECTIFIE les erreurs matérielles intervenues dans le jugement du 11 MARS 2024 ;
- DIT qu'il convient de lire dans le dispositif de la décision :
CONDAMNE Monsieur [M] [O] aux entiers dépens de l’instance, qui comprendront les frais d’expertise judiciaire, les frais de signification de la décision, ainsi que les frais d'exécution éventuels ;
au lieu et place de la mention
CONDAMNE et à la Mutuelle APRIL aux entiers dépens de l’instance, qui comprendront les frais d’expertise judiciaire, les frais de signification de la décision, ainsi que les frais d'exécution éventuels ;
- DIT qu'il convient de lire dans les motifs de la décision, p 8 :
“Par conséquent, après imputation de l’action des tiers payeurs poste par poste ( 5008,81€), réduction du droit d’indemnisation et répartition avec application du principe de préférence de la victime , c’est la somme de 1708,89 € qui sera alloué à Monsieur [R] au titre de la perte de gains professionnels actuels”
au lieu et place de :
“Par conséquent, après imputation de l’action des tiers payeurs poste par poste ( 5108,81€), réduction du droit d’indemnisation et répartition avec application du principe de préférence de la victime , c’est la somme de 1708,89 € qui sera alloué à Monsieur [R] au titre de la perte de gains professionnels actuels”
- ORDONNE la mention de la décision rectificative en marge de la minute et des expéditions de la décision rectifiée ;
- MET les dépens à la charge de l'Etat.
En foi de quoi le présent jugement a été signée par Louise LAGOUTTE, président et Elisabeth LAPORTE, greffier.
LE GREFFIER LE PRESIDENT | false | null | [] | {} |
{
"motivations": [
{
"start": 4585,
"end": 8978
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"moyens": null,
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} | [] | null | [] | null | Tribunal judiciaire | [
"24/02074"
] | null | Autre | 2024-09-26 | null | 24/02074 | Tribunal judiciaire de Lille | Maintien de la mesure de rétention administrative | null | Juge libertés & détention | null | [] | 66f5a289e43dad81fb8da2a4 | null | 2024-09-26T18:09:06.704000 | 2024-09-26T00:00:00 | null | 2024-09-26 | 14Q | [] | false | null | null | TRIBUNAL JUDICIAIRE DE LILLE
___________________
Le magistrat délégué par la présidente du Tribunal judicaire
NOTE D’AUDIENCE
Articles L.614-1, L.614-13, L.741-10, L.743-5, L.743-20 du CESEDA
Audience publique
DATE D’AUDIENCE : 26 Septembre 2024
DOSSIER : N° RG 24/02074 - N° Portalis DBZS-W-B7I-YZIA - M. LE PREFET DU NORD / M. [I] [U]
MAGISTRAT : Karine DOSIO
GREFFIER : Clémence ROLET
DEMANDEUR :
M. LE PREFET DU NORD
Représenté par M. [G] [W]
DEFENDEUR :
M. [I] [U]
Assisté de Maître Carlos DA COSTA, avocat commis d’office,
En présence de Mme [E] [P], interprète en langue arabe ,
__________________________________________________________________________
DEROULEMENT DES DEBATS
L’intéressé confirme son identité.
Le représentant de l’administration, entendu en ses observations ;
L’avocat soulève les moyens suivants :
- diligences insuffisantes au regard de l’art 3 de l’annexe 2 de l’accord franco tunisien du 17/03/1988, modifié par l’accord du 28/04/2008
Le représentant de l’administration répond à l’avocat ;
L’intéressé entendu en dernier déclare : “Lorsqu’on est venu me voir pour les empreintes j’étais chez le médecin, sinon je les aurais données. En garde-à-vue ils ont pris mes empreintes.”
DÉCISION
Sur la demande de maintien en rétention :
o RECEVABLE o IRRECEVABLE
o MAINTIEN o REJET o ASSIGNATION A RÉSIDENCE
Le greffier Le magistrat délégué
Clémence ROLET Karine DOSIO
COUR D’APPEL DE DOUAI
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE LILLE
──────────
LE MAGISTRAT DELEGUE
────
Dossier n° N° RG 24/02074 - N° Portalis DBZS-W-B7I-YZIA
ORDONNANCE STATUANT SUR LA PROLONGATION D’UNE MESURE DE RÉTENTION ADMINISTRATIVE
Articles L.614-1, L.614-13, L.741-10, L.743-5, L.743-20 du CESEDA
Nous, Karine DOSIO,, magistrat délégué par la présidente du Tribunal judiciaire de LILLE, assisté de Clémence ROLET, greffier ;
Vu les articles suivants du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA) :
- L.614-1, L.614-13, L.741-10, L.743-5, L.743-20
- L. 741-1, L.741-4, L.741-5, L.741-7, L.744-1, L.751-9, L.751-10
- L. 743-14, L.743-15, L.743-17
- L. 743-19, L. 743-25
- R. 741-3
- R.742-1, R. 743-1 à R. 743-8, R. 743-21
Vu la décision de placement en rétention administrative prise le 23 septembre 2024 par M. LE PREFET DU NORD;
Vu la requête en prolongation de l’autorité administrative en date du 25 septembre 2024 reçue et enregistrée le 25 septembre 2024 à 9h37 (cf. Timbre du greffe) tendant à la prolongation de la rétention de M. [I] [U] dans les locaux ne relevant pas de l’administration pénitentiaire pour une durée de vingt-six jours ;
Vu l’extrait individualisé du registre prévu à l’article
L. 744-2 du CESEDA émargé par l’intéressé ;
PARTIES
AUTORITE ADMINISTRATIVE QUI A ORDONNE LE PLACEMENT EN RETENTION
M. LE PREFET DU NORD
préalablement avisé, représenté par Monsieur [G] [W], représentant de l’administration
PERSONNE RETENUE
M. [I] [U]
né le 19 Août 1992 à [Localité 3] (TUNISIE)
de nationalité Tunisienne
actuellement maintenu en rétention administrative
préalablement avisé et présent à l’audience,
assisté de Maître Carlos DA COSTA, avocat commis d’office,
En présence de Mme [E] [P], interprète en langue arabe ,
LE PROCUREUR DE LA REPUBLIQUE, préalablement avisé, n’est pas présent à l’audience.
DÉROULEMENT DES DÉBATS
A l’audience publique, le magistrat délégué a procédé au rappel de l’identité des parties ;
Après avoir rappelé à la personne retenue les droits qui lui sont reconnus par le code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile pendant sa rétention et l’avoir informée des possibilités et des délais de recours contre toutes décisions le concernant ;
L’intéressé a été entendu en ses explications ;
Le représentant du préfet a été entendu en ses observations ;
L’avocat a été entendu en sa plaidoirie ;
Le représentant du préfet ayant répondu à l’avocat ;
L’étranger ayant eu la parole en dernier ;
EXPOSE DU LITIGE
Par décision en date du 23 septembre 2024 notifiée le même jour à 08H00, l’autorité administrative a ordonné le placement de [I] [U] en rétention dans des locaux ne relevant pas de l’administration pénitentiaire.
Par requête en date du 25 septembre 2024, reçue au greffe le même jour à 09H37, l’autorité administrative a saisi le juge délégué aux fins de voir ordonner la prolongation de la rétention pour une durée de vingt-six jours.
Le conseil de [I] [U] sollicite le rejet de la prolongation de la rétention sur les moyens suivants :
- diligences insuffisantes au regard de l’article 3 de l’année 2 de l’accord franco-tunisien
MOTIFS DE LA DÉCISION
- Sur le moyen tiré du manque de diligences de l’administration au regard de l’accord cadre Franco- Tunisien du 28 avril 2008 nécessitant de fournir une demande de laissez passer avec des photos d’identité et un jeu d’empreintes
L’article L741-3 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile dispose :
“Un étranger ne peut être placé ou maintenu en rétention que pour le temps strictement nécessaire à son départ. L'administration exerce toute diligence à cet effet.”
Les articles 1 à 4 de l’annexe II de l’accord Franco-Tunisien du 28 avril 2008 prévoient, pour l’identification des nationaux, trois types de cas en fonction du degré d’imprécision de la nationalité présumée de l’étranger:
1.La personne concernée dispose d’un passeport en cours de validité : pas de laisser passer consulaire requis. (Article 1 annexe II)
2.La personne concernée dispose d’une carte nationale d’identité, d’un passeport périmé d’un laisser passer consulaire périmé depuis moins d’un an ou de documents officiels de la partie requise faisant état de l’identité de l’intéressé et comportant une photo d’identité : laisser passer consulaire doit être délivré (sans entretien présentiel) dans les quatre jours maximum de la demande. (Article 2 annexe II)
3.La personne concernée est présumée de la nationalité de la partie requise lorsqu’elle est en possession d’un des documents suivants : " l’un des documents périmés mentionnés à l’alinéa précédent, à l’exception du passeport périmé depuis moins de cinq ans et du laissez-passer consulaire périmé depuis moins d’un an; la carte d’immatriculation consulaire; un acte de naissance ou tout autre document d’état civil; un certificat de nationalité; un décret de naturalisation; la photocopie de l’un des documents précédemment énumérés; les déclarations de l’intéressé dûment recueillies par les autorités administratives ou judiciaires de la Partie requérante; tout autre document, y compris le résultat d’une expertise effectuée par un expert indépendant auprès des cours et tribunaux, contribuant à prouver la nationalité de la personne concernée" :
L’accord prévoit dans cette hypothèse que : « Lorsque l’un des documents mentionnés ci-dessus est disponible, la Partie requérante transmet à l’autorité consulaire de la Partie requise l’original exploitable du relevé des empreintes décadactylaires ainsi que trois photographies d’identité de la personne concernée».
Le laissez-passer consulaire est alors délivré par la partie requise dans les cinq jours de la réception des photos et empreintes sans entretien consulaire présentiel obligatoire. (Article 3 annexe II)
4.La personne concernée ne dispose d’aucun document de sorte qu’il subsiste des doutes sérieux sur sa nationalité : dans ce cas l’autorité requise procède à son audition et le cas échéant effectue des vérifications complémentaires avant de délivrer un laisser passer consulaire. (Article 4 annexe II)
Contrairement à ce qu’affirme le conseil de l’intéressé la requérante (France) n’a, aux termes de cet accord, l’obligation de transmettre à l’autorité requise l’original exploitable du relevé des empreintes décadactylaires ainsi que trois photographies d’identité de la personne concernée, que dans le cas de l’article 3 de l’annexe II de l’accord Franco-Tunisien.
Aucune obligation de cet ordre n’est stipulée lorsque la personne concernée ne dispose d’aucun des documents visés à l’article 3 et doit donc faire l’objet d’une audition physique par les autorités de la partie requise.
Tel est le cas en l’espèce puisque [I] [U] ne justifie pas être en possession des documents listés par l’article 3 ci dessus énoncés, qu’il s’est dans son parcours présenté sous plusieurs identités, de sorte que sa demande d’identification consulaire relève de l’article 4, lequel ne nécessite pas l’envoi de photos et d’empreintes digitales pour obtenir un laisser passer consulaire sans entretien présentiel, mais impose au contraire une visite consulaire aux fins de reconnaissance de nationalité.
Le moyen est en conséquence rejeté.
Sur le fond
Des démarches auprès de plusieurs pays ont été faites pour des demandes de laissez-passer consulaire et la situation de l’intéressé, sans garanties de représentation effectives, justifie la prolongation de la mesure de rétention.
Il sera donc fait droit à la requête de l’administration.
PAR CES MOTIFS
Statuant publiquement en premier ressort, par décision assortie de l’exécution provisoire,
DÉCLARONS recevable la requête en prolongation de la rétention administrative ;
ORDONNONS LA PROLONGATION DE LA RETENTION de M. [I] [U] pour une durée de vingt-six jours à compter du 27 septembre 2024 à 8h00.
Fait à LILLE, le 26 Septembre 2024
Notifié ce jour à h mn
LE GREFFIER LE MAGISTRAT DELEGUE
NOTIFICATION DE L’ORDONNANCE AUX PARTIES
DOSSIER : N° RG 24/02074 - N° Portalis DBZS-W-B7I-YZIA -
M. LE PREFET DU NORD / M. [I] [U]
DATE DE L’ORDONNANCE : 26 Septembre 2024
NOTIFIONS sur le champ la présente ordonnance aux parties, qui en émargeant ci-après, attestent en avoir reçu copie et les avisons de la possibilité de faire appel, devant le Premier président de la cour d’appel ou son délégué, de la présente ordonnance dans les vingt-quatre heures de son prononcé ; les informons que la déclaration d’appel doit être motivée et peut être transmise par tout moyen (notamment par mail via la boîte structurelle : [Courriel 2]); leur indiquons que seul l’appel formé par le ministère public peut être déclaré suspensif par le Premier président de la cour d’appel ou son délégué.
Information est donnée à M. [I] [U] qu’il est maintenu à disposition de la justice pendant un délai de vingt-quatre heures à compter de la notification de la présente ordonnance au procureur de la République, lorsqu’il est mis fin à sa rétention ou lors d’une assignation à résidence. Durant cette période, l’intéressé peut, s'il le souhaite, contacter son avocat et un tiers, rencontrer un médecin et s'alimenter.
Traduction orale faite par l’interprète.
LE REPRESENTANT DU PRÉFET L’INTERESSE
notifié par mail ce jour Présent en visioconférence
L’INTERPRETE LE GREFFIER
L’AVOCAT
notifié par mail ce jour
______________________________________________________________________________
RÉCÉPISSÉ
M. [I] [U]
retenu au Centre de Rétention de [Localité 1]
reconnait avoir reçu notification de ladite ordonnance en date du 26 Septembre 2024
date de remise de l’ordonnance :
le :
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LE 26 SEPTEMBRE 2024
Minute n°
N° RG 21/03894 - N° Portalis DBYS-W-B7F-LHIE
S.A.S. DS SMITH PACKAGING BRETAGNE
C/
Etablissement Direction Régionale des Douanes et Droits Indirect s de Bretagne
Actions en opposition à poursuites relatives à d’autres droits et contributions
1 copie exécutoire et certifiée conforme à :
Me Antoine FEREZOU - 298
Me Alexandra ILLIAQUER - 163
délivrées le
TRIBUNAL JUDICIAIRE
DE NANTES
---------------------------------------------------
QUATRIEME CHAMBRE
JUGEMENT
du VINGT SIX SEPTEMBRE DEUX MIL VINGT QUATRE
Composition du Tribunal lors du délibéré :
Président : Laëtitia FENART, Vice-Présidente,
Assesseur : Nathalie CLAVIER, Vice Présidente,
Assesseur : Stéphanie LAPORTE, Juge,
GREFFIER : Sandrine GASNIER
Débats à l’audience publique du 04 JUIN 2024 devant Laëtitia FENART, siégeant en Juge Rapporteur, sans opposition des avocats, qui a rendu compte au Tribunal dans son délibéré.
Prononcé du jugement fixé au 26 SEPTEMBRE 2024.
Jugement Contradictoire rédigé par Laëtitia FENART, prononcé par mise à disposition au greffe.
---------------
ENTRE :
S.A.S. DS SMITH PACKAGING BRETAGNE, dont le siège social est sis [Adresse 3]
Rep/assistant : Me Antoine FEREZOU, avocat au barreau de NANTES
DEMANDERESSE.
D’UNE PART
ET :
Etablissement Direction Régionale des Douanes et Droits Indirect s de Bretagne, dont le siège social est sis [Adresse 1]
Rep/assistant : Me Alexandra ILLIAQUER, avocat au barreau de NANTES
DEFENDERESSE.
D’AUTRE PART
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
FAITS-PROCEDURE-PRETENTIONS
La société DS SMITH PACKAGING Bretagne exerce une activité déclarée dans les termes suivants: “ Fabrication de papier et de carton ondulés et d’emballages en papier ou en carton.”
Le 16 février 2021, la Direction Régionale des Douanes et Droits Indirects de Bretagne, ci-après désignée l’Administration des Douanes et Droits Indirects, a réalisé un contrôle auprès de cette société concernant l’application du tarif réduit de la taxe intérieure de consommation sur le gaz naturel, dite TICGN, sur la période du 1er janvier 2019 au 29 février 2020.
Un avis de résultat d’enquête a été notifié à la SAS DS SMITH PACKAGING BRETAGNE le 3 mars 2021 au terme duquel l’administration douanière a remis en cause le bénéfice du taux réduit de la TICGN, au motif que l’activité exercée ne satisfait pas aux conditions posées par l’article 265 nonies du code des douanes.
Par courrier du 11 mars 2021, la société DS SMITH PACKAGING Bretagne a contesté la position de l’administration douanière.
Rejetant cette contestation, la Direction des douanes a notifié le 27 avril 2021 une infraction douanière et émis un avis de paiement pour un montant en principal de 100.646 euros, outre 3.900 euros au titre des intérêts de retard.
Par courrier du 6 juillet 2021, la société DS SMITH a contesté le redressement de TICGN.
Cette contestation a été rejetée par courrier de l’Administration en date du 21 juillet 2021.
Par acte d’huissier du 10 septembre 2021, la société SAS DS SMITH PACKAGING BRETAGNE a assigné la Direction Régiolane des Douanes et Droits Indirects de Bretagne aux fins notamment de dire et juger que la société SAS DS SMITH PACKAGING BRETAGNE était éligible au taux réduit de TICGN au titre des années 2017 et 2018, et en conséquence prononcer l’annulation des redressements de TICGN 2017 et 2018 prononcés par la Direction Régionale des Douanes et Droits Indirects de Bretagne ainsi que le remboursement des sommes versées par la demanderesse, soit 176.865 €.
1°) Dans ses dernières conclusions notifiées par RPVA le 2 avril 2024, la société SAS DS SMITH PACKAGING BRETAGNE demande au tribunal, de:
Vu l’article 265 nonies du Code des douanes
Vu l’article 345 bis du Code des douanes
- Juger quel’action de la société SAS DS SMITH PACKAGING BRETAGNE est recevable et bien fondee ;
- Dire et juger que la société SAS DS SMITH PACKAGING BRETAGNE était effectivement éligible au taux réduit de TICGN au titre de 2019, et en conséquence prononcer l’annulation des redressements de TICGN 2019 prononcés par la Direction Régionale des Douanes et Droits Indirects de Bretagne ainsi que le remboursement des sommes versées par la demanderesse, soit 104.546 € ;
Subsidiairement,
- Dire et juger que les courriers adressés à l’Administration des douanes justifiant de l’application du taux réduit de TICGN au titre de l’exercice 2019 constituaient des demandes de rescrit par application de l’article 345, II du Code des douanes et que, à défaut de réponse à ces demandes les services douaniers ont tacitement validé l’application du taux réduit au bénéfice de la société, justifiant l’abandon total des redressements prononcés à l’encontre de ces décisions de rescrit au titre de la TICGN 2019, ainsi que 1er remboursement des sommes versées par la demanderesse, soit 104.546 €;
Plus subsidiairement,
- Dire et juger que la société SAS DS SMITH PACKAGING BRETAGNE était effectivement éligible au taux réduit de TICGN prévu par l’article 265 nonies alinea 3 du Code des douanes au titre de l’exercice 2019, justifiant l’abandon total des redressements prononcés au titre de la TICGN 2019 ainsi que le remboursement des sommes versées par la demanderesse, soit 104.546€;
En tout état de cause,
- Condamner le défendeur à verser à la société SAS DS SMITH PACKAGING BRETAGNE la somme de 3.000 € au titre de l’article 700 du code de procédure civile;
- Condamner la Direction Régionale des Douanes et Droits Indirects de Bretagne aux entiers dépens ;
- Ordonner l’exécution provisoire de la décision.
2°) Dans ses dernières conclusions notifiées par RPVA le 21 mars 2024, la Direction Régionale des Douanes et Droits Indirects de Bretagne demande au tribunal de:
- Débouter la société DS SMITH PACKAGING BRETAGNE de l’ensemble de ses demandes,
- Confirmer la validité de la décision de rejet du 21 juillet 2021 ;
- Condamner la société DS SMITH PACKAGING BRETAGNE à payer à l’Administration des douanes et droits indirects la somme de 4.000 € au titre de l’article 700 du Code de procédure civile et aux entiers dépens.
Pour un plus ample exposé des moyens et prétentions des parties, il sera renvoyé à l’assignation et aux conclusions, conformément aux dispositions de l’article 455 du CPC.
L’ordonnance de clôture a été rendue le 4 avril 2024.
MOTIFS DE LA DECISION
Sur le rescrit relatif au taux réduit de TICGN
Aux termes de l’article 345 bis du Code des douanes, dans sa rédaction antérieure à l’entrée en vigueur de la loi n° 2018-727 du 10 août 2018 pour un Etat au service d’une société de confiance ( Loi ESSOC) applicable au présent litige, dispose que “Lorsque l’administration a formellement pris position sur l’appréciation d’une situation de fait au regard d’un texte fiscal, elle ne peut constater par voie d’avis de mise en recouvrement et recouvrer les droits et taxes perçus selon les modalités du présent code en prenant une position différente.”
Il est constant qu’une prise de position peut être considérée comme formelle dès lors qu’elle est suffisamment explicite, précis et non équivoque.
Le rescrit fiscal est une réponse de l’administration aux questions du redevable sur l’interprétation d’un texte fiscal, ou sur l’interprétation d’une situation de fait au regard du droit fiscal. Il est admis que la doctrine et la prise de position sont opposables à l’administration par le redevable (garantie fiscale).
La SAS DS SMITH PACKAGING BRETAGNE fait valoir que l’administration des douanes n’a pas répondu aux courriers, de sorte que par application des dispositions de l’article 345 bis du Code des douanes, l’administration fiscale a reconnu que la société était bien éligible au taux réduit et que sa demande de rescrit était acceptée.
Si la demande de rescrit n’a pas de support imposé, il est constant qu’elle doit reprendre les éléments suivants :
- les coordonnées du demandeur,
- la présentation exacte et sincère de sa situation,
- le texte fiscal sur lequel il sollicite l’avis de l’administration,
- faire apparaître clairement la demande de bénéficier de la garantie accordée par la prise de position formelle sur sa situation, qui sera adoptée par l’administration des douanes, prévue par le II de l’article 345 bis du code des douanes.
De son côté, l’administration fiscale doit accuser réception de la demande, en précisant notamment la date de réception de la requête, l’autorité qui prendra position, le délai de traitement et les moyens de recours.
En l’espèce, la SAS DS SMITH PACKAGING BRETAGNE fait valoir que les dépôts des déclarations CERFA 12714 doivent être considérés comme une demande de prise de positionnement de la douane quant à l’éligibilité de la SAS DS SMITH PACKAGING BRETAGNE au taux réduit de TICGN. L’administration des douanes réplique que l’attestation ne peut être assimilée à une demande de rescrit.
Cette attestation est prévue par l’article 1er du décret n°2016-397 du 31 mars 2916 fixant les modalités de contrôle de la destination des produits visés au 1 de l’article 266 quinquies du code des douanes affectés à des usages exemptés, exonérés ou taxés à taux réduits de la taxe intérieure de consommation sur le gaz naturel prévue au même article, selon lequel “ pour bénéficier des dispositions du 4 et 5 de l’article 266 quinquies et de l’article 265 nonies du code des douanes, l’utilisateur final de gaz naturel adresse, à ses fournisseurs, une attestation conforme au modèle fixé par l’administration, qui précise la part de gaz reçue, destinée à une utilisation exemptée, exonérée ou taxée à taux réduits de la taxe intérieure de consommation. Une copie de l’attestation est adressée à l’administration des douanes et droits indirects.”
L’article 4 du Décret n°2014-913 du 18 août 2014 relatif aux modalités d’application de l’article 265 nonies du code des douanes nationales dispose que:
“ 1° Pour l’application de l’article 265 nonies du code des douanes, les personnes qui exploitent une ou plusieurs installations grandes consommatrices d’énergie remettent à leurs fournisseurs, lorsque ceux-ci sont redevables des taxes intérieures de consommation afférents à la fourniture de produits énergétiques, une attestation établie selon un modèle fixé par l’administration;
2° L’attestation certifie que l’installation concernée:
a) Satisfait à l’un des critères mentionnés au 1° de l’article 1er du présent décret, au titre de l’année civile au cours de laquelle l’attestation s’applique;
b) Remplit l’un des critères mentionnés au 2° de l’article 1er du présent décret au cours de l’année civile qui précède la période au titre de laquelle l’attestation s’applique ou au cours du dernier exercice clos s’il ne coïncide pas avec l’année civile;
3° L’attestation est datée et signée par le réprésentant légal de l’entreprise dont relève l’installation concernée ou toute personne dûment mandatée par celui-ci. Une copie est adressée au bureau des douanes territorialement compétent. L’attestation est conservée par le fournisseur à l’appui de sa comptabilité.”
Il ressort de ces dispositions que l’utilisation de l’imprimé CERFA a pour objet de matérialiser une demande de bénéficier du taux réduit de TICGN et non celui de formuler une demande de rescrit.
Ainsi, aucune question n’a été expressément posée à l’administration des douanes par la SAS DS SMITH PACKAGING BRETAGNE pouvant être assimilée à une demande de rescrit, et à ce titre aucun accusé de réception n’a été transmis à cette dernière. Sur ce point, il est constant que l’attestation est une certification de l’opérateur destinée au fournisseur, et dont seule une copie est adressée pour information au bureau de douane.
Il résulte de l’ensemble de ces éléments que le dépôt en l’espèce des déclarations CERFA 13714, qui sont des documents déclaratifs obligatoires tendant à justifier auprès d’un fournisseur de gaz du bénéfice du taux réduit TICGN, ne peuvent constituer une demande de rescrit.
En conséquence, la SAS DS SMITH PACKAGING BRETAGNE sera déboutée des demandes formées à ce titre.
Sur l’éligibilité de la société DS SMITH au taux réduit de TICGN
Aux termes de l'article 265 nonies du code des douanes dans sa version en vigueur en 2017 :
“Pour les personnes qui exploitent des installations grandes consommatrices d'énergie au sens de l'article 17 de la directive 2003/96/ CE du 27 octobre 2003 restructurant le cadre communautaire de taxation des produits énergétiques et de l'électricité, qui exercent une activité mentionnée à l'annexe I à la directive 2003/87/ CE du Parlement européen et du Conseil du 13 octobre 2003 établissant un système d'échange de quotas d'émission de gaz à effet de serre dans la Communauté et modifiant la directive 96/61/ CE du Conseil, soumises aux dispositions de ladite directive, le tarif de la taxe intérieure de consommation applicable aux consommations de produits à usage combustible effectuées pour les besoins de ces installations est celui qui leur est applicable à la date du 31 décembre 2013, majoré, s'agissant de la taxe mentionnée à l'article 266 quinquies, de 0,33 € par mégawattheure en pouvoir calorifique supérieur.
Lorsque les installations grandes consommatrices d'énergie au sens de l'article 17 de la directive 2003/96/ CE du Conseil du 27 octobre 2003 précitée, sont incluses dans le système d'échange de quotas d'émissions de gaz à effet de serre, conformément à la procédure prévue à l'article 24 de la directive 2003/87/ CE du Parlement européen et du Conseil du 13 octobre 2003 précitée, les consommations de produits énergétiques à usage combustible effectuées pour les besoins de ces installations bénéficient également du tarif de la taxe intérieure de consommation en vigueur au 31 décembre 2013, à compter de la date à laquelle la Commission européenne a approuvé la demande d'inclusion prévue au même article 24, majoré, s'agissant de la taxe mentionnée à l'article 266 quinquies, de 0,33 € par mégawattheure en pouvoir calorifique supérieur.
Pour les personnes qui exploitent des installations grandes consommatrices d'énergie au sens de l'article 17 de la directive 2003/96/ CE du Conseil, du 27 octobre 2003, précitée, sans que celles-ci soient soumises à la directive 2003/87/ CE du Parlement européen et du Conseil, du 13 octobre 2003, précitée, et qui exercent dans ces installations une activité mentionnée à l'annexe I à cette même directive 2003/87/ CE relevant de la liste, établie par la décision 2014/746/ UE de la Commission, du 27 octobre 2014, établissant, conformément à la directive 2003/87/ CE du Parlement européen et du Conseil, la liste des secteurs et sous-secteurs considérés comme exposés à un risque important de fuite de carbone, pour la période 2015-2019, le tarif de la taxe intérieure de consommation applicable aux consommations de produits à usage combustible effectuées pour les besoins de ces installations est celui qui leur est applicable à la date du 31 décembre 2014, majoré, s'agissant de la taxe mentionnée à l'article 266 quinquies, de 0,33 € par mégawattheure en pouvoir calorifique supérieur.
Les modalités d'application du présent article ainsi que les modalités du contrôle de la destination des produits et de leur affectation aux besoins des installations grandes consommatrices d'énergie qui y sont mentionnées sont fixées par décret.”
Trois conditions cumulatives doivent être réunies pour pouvoir bénéficier d'un taux réduit :
- être soumise aux dispositions de la directive,
- être une installation grande consommatrice d'énergie,
- exercer une activité mentionnée à l'annexe I de la directive 2003/87/CE, sans application des valeurs seuils associées, le cas échéant à cette activité et relevant des secteurs et sous-secteurs considérés comme exposés à un risque important de fuite de carbone.
Il est constant que ces critères de consommation de gaz poursuivent un but de réduction des émissions de GES dans des conditions économiquement efficaces et performantes à l'échelle de l'Union européenne.
En application de l’article 9 du CPC, il incombe à la SAS DS SMITH PACKAGING BRETAGNE, qui entend bénéficier du tarif réduit de la TICGN au titre du premier alinéa de l’article 265 nonies du code des douanes national sur la période du 1er janvier 2019 au 29 février 2019.
Sur la soumission à la Directive
Il résulte du premier alinéa de l’article 2 de la directive 2003/87/CE que “ la présente directive s’applique aux émissions résultant des activités indiquées à l’annexe I et aux gaz à effet de serre énumérés à l’annexe II.”
La circulaire administrative du 3 avril 2017 sur l’article 265 nonies du code des douanes précise au point 14 qu’une installation “ est soumise aux dispositions de cette directive (...) Lorsqu’elle est reprise à l’arrêté du 24 janvier 2014 fixant la liste des exploitants auxquels sont affectés les quotas d’émission de gaz à effet de serre et le montant des quotas affectés à titre gratuit pour la période 2013-2020.”
En l’espèce, le service régional d’enquêtes a constaté que l’entreprise DS SMITH PACKAGING BRETAGNE n’était pas mentionnée dans les listes des exploitants reprises aux annexes de l’arrpeté du 24 janvier 2014 reprenant les exploitants auxquels sont affectés des quotas d’émission de gaz à effet de serre pour la période 2013-2020.
Il est établi que le premier critère prévu par le décret du 18 août 2014, à savoir être soumis au système d’échange de quotas d’émissions de gaz à effet de serre n’est pas rempli par la société DS SMITH PACKAGING BRETAGNE.
Sur l’exercice d’une activité mentionnée
La SAS DS SMITH PACKAGING BRETAGNE revendique l’exercice d’une activité qui doit être considérée comme étant une activité de l’annexe I de la Directive 2003/87/CE.
Une distinction est faite s’agissant du papier et du carton au regard du risque important ou moindre de fuite de carbone selon l’activité exercée.
Ainsi, l’activité reprise à l’annexe I de la loi Directive 2003/87/CE est: fabrication de papier et carton, dont la capacité de production est supérieure à 20 tonnes / jour.
Il est établi que le descriptif des activités reprises à l’annexe I de la Directive 2003/87/CE est identique au libellé du code NACE 17.12 repris dans la NACE révisée 2 issue du règlement CEE n°1893/2006 paru au JO de l’UE du 20.12.2006.
Il est constant que sur le plan national, la Nomenclature d’activités Français ( NAF) révisée 2 prévue par l’article 1er du décret n° 2007-1888 du 26.12.2007 “ est une adaptation de la nomenclature statistique des activités économiques dans la CE”.
Il apparaît ainsi que la NACE révisée 2 distingue: “ la fabrication d’articles en papier ou en carton” qui comprend la NACE 17.21 “ fabrication de papier et de carton ondulés et d’emballages en papier ou en carton.”
Or, il ressort des éléments du dossier et il n’est pas contesté que le code NACE qui a été attribué à la société DS SMITH PACKAGING BRETAGNE est 17-21, soit la fabrication d’articles en papier ou en carton.
Ce code 17-21 n’est pas repris dans la liste de secteurs et sous-secteurs considérés comme exposés à un risque de fuite de carbone.
Il ressort du point I de l’article 5 du décret n°2007-1888 du 26.12.2007 que le code de l’activité principale exercée ( APE) ou le code de la nomenclature d’activité française ( NAF) ne peut être suffisant à lui seul pour créer des droits et obligations.
En l’espèce, le code NAF qui a été attribué à l’Administration des Douanes et des Droits Indirects est corroboré par d’autres éléments du dossier.
Ainsi, il apparaît que l’extrait K-bis de l’entreprise DS SMITH PACKAGING Bretagne figure au titre de l’activité exercée la “ fabrication d’emballages en carton ondulé et plus généralement de tous produits à base de carton papier ou cellulose.”
De même, les codes ICPE des installations présentes sur le site de [Localité 2] et repris dans les arrêtés préfectoraux concernant des installations de transformation de papier ou de carton relèvent du code ICPE 2445- “Transfomation du papier, carton” à la différence des codes 2430, 2440 et 3610 relatifs à la fabrication de carton/papier considérée exposée à un risque important de fuite de carbone.
Enfin, l’autorisation donnée à DS SMITH PACKING Bretagne par arrêté préfectoral du 28/10/2008 vise l’exploitation de plusieurs activités dont celle de transformation de papier/carton, mais ne mentionne pas l’activité de production de papier/carton.
Il ressort de l’ensemble de ces éléments que la SAS DS SMITH PACKAGING BRETAGNE ne fabrique pas la matière première qu’elle utilise pour son activité de production de cartons ondulés. Ainsi, il y a lieu de considérer que le code de nomenclature d’activité française 17-21 attribué à la SAS DS SMITH PACKAGING BRETAGNE et relatif à l’activité de fabrication de papier et de carton ondulés et d’emballages en papier ou en carton, correspond à l’activité effective de la SAS DS SMITH PACKAGING BRETAGNE.
Or, cette classification n’est pas celle retenue par le Conseil de l’Europe, puis par le législateur français pour l’application de la réduction des taxes liée à l’utilisation du gaz naturel.
Il ressort de ce qui précède qu’il n’est pas démontré que la SAS DS SMITH PACKAGING BRETAGNE entre dans le champ d’application de la directive n°2003/87/CE et se voit exclue de la possibilité de bénéficier de l’article 265 nonies du CD et du principe du taux réduit de TICGN.
En conséquence, il y a lieu de débouter la SAS DS SMITH PACKAGING BRETAGNE de l’ensemble des demandes formées à ce titre.
Sur les demandes accessoires
La SAS DS SMITH PACKAGING BRETAGNE succombant à l’instance doit être condamnée aux dépens. La SAS DS SMITH PACKAGING BRETAGNE succombant à l’instance doit être condamnée à payer à l’Administration des douanes et droits indirects la somme de 2.000 euros au titre de l’article 700 du CPC.
PAR CES MOTIFS
Le Tribunal, statuant publiquement, par décision contradictoire rendue en premier ressort, par décision mise à disposition du public au greffe,
DECLARE recevable l’action de la SAS DS SMITH PACKAGING BRETAGNE;
DEBOUTE la SAS DS SMITH PACKAGING BRETAGNE de l’ensemble de ses demandes;
CONFIRME la validité de la décision de rejet du 21 juillet 2021;
CONDAMNE la SAS DS SMITH PACKAGING BRETAGNE aux dépens;
CONDAMNE la SAS DS SMITH PACKAGING BRETAGNE à payer à l’Administration des douanes et droits indirects la somme de 2.000 euros au titre de l’article 700 du CPC;
RAPPELLE que l’exécution provisoire est de droit.
LE GREFFIER, LE PRESIDENT,
Sandrine GASNIER Laëtitia FENART | false | null | [] | {} |
{
"motivations": [
{
"start": 3154,
"end": 8440
}
],
"moyens": null,
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"start": 8440,
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"24/00297"
] | null | Autre | 2024-09-26 | null | 24/00297 | Tribunal judiciaire de Mulhouse | Fait droit à l'ensemble des demandes du ou des demandeurs sans accorder de délais d'exécution au défendeur | null | PPEP Civil | null | [] | 66fb105aeba4cad0b36e36f3 | null | 2024-09-30T20:59:01.782000 | 2024-09-26T00:00:00 | null | 2024-10-01 | 5AA | [] | false | null | null | TRIBUNAL JUDICIAIRE DE MULHOUSE
---------------------------------
Site ATHENA
[Adresse 3]
[Adresse 3]
[Localité 4]
----------------------------
Pôle de la protection, de l’exécution et de la proximité
Service civil
MINUTE n°
N° RG 24/00297 - N° Portalis DB2G-W-B7I-IUGY
Section 3
République Française
Au Nom du Peuple Français
JUGEMENT
DU 26 septembre 2024
Juge des Contentieux de la protection
PARTIE DEMANDERESSE :
Monsieur [E], [N] [C], né le 22 Janvier 1963 à [Localité 6], de nationalité Française, demeurant [Adresse 5]
comparant
PARTIE DEFENDERESSE :
Madame [R] [D] épouse [F], née le 26 Janvier 1973 à [Localité 7] (MARNE), demeurant [Adresse 2]
non comparante
Nature de l’affaire : Baux d’habitation - Demande en paiement des loyers et des charges et/ou tendant à faire prononcer ou constater la résiliation pour défaut de paiement ou défaut d’assurance et ordonner l’expulsion - Sans procédure particulière
COMPOSITION DU TRIBUNAL LORS DES DEBATS :
Nadia LARHIARI : Président
Virginie BALLAST : Greffier
DEBATS : à l’audience du 30 Mai 2024
JUGEMENT : réputé contradictoire en dernier ressort
prononcé publiquement par mise à disposition au greffe le 26 septembre 2024 et signé par Nadia LARHIARI, juge des contentieux de la protection, et Virginie BALLAST, Greffier
EXPOSÉ DU LITIGE
En vertu d'un contrat passé par acte sous seing privé en date du 06 août 2021, M [E] [C] a loué à Mme [R] [D] épouse [F] un local à usage d'habitation situé [Adresse 1] à [Localité 4], moyennant un loyer mensuel initial de 480 € outre 30 € de provision pour charges.
Par une requête du 1er février 2024, signifiée en date du 26 avril 2024, M [E] [C] a attrait Mme [R] [D] épouse [F] devant le juge des contentieux de la protection du tribunal judiciaire de Mulhouse et demande, sous le bénéfice de l'exécution provisoire, de :
condamner la locataire à payer la somme de 3877,74 € au titre des loyers et charges impayés arrêtés au mois de juillet 2023 avec intérêts au taux légal à compter de la citation,condamner la locataire à payer une somme de 800 € au titre de la remise en état du logement, avec intérêts au taux légal à compter de la citation,ordonner la capitalisation des intérêts,condamner la locataire à payer la somme de 1000 euros sur le fondement de l'article 700 du code de procédure civile, ainsi qu'aux entiers frais et dépens.
L'affaire a été appelée et retenue lors de l'audience du 30 mai 2024.
A cette audience, M [E] [C] réitère ses prétentions et s’en remet pour le surplus à sa requête et ses pièces. Il précise que la locataire a arrêté de payer les loyers et charges à compter de janvier 2023. Il déclare que Mme [R] [D] épouse [F] a demandé à quitter les lieux au 28 mai 2023, l’état des lieux de sortie et la remise des clés n’ayant été réalisés que le 2 octobre 2023. M [E] [C] ajoute que le logement n’a pas pu être reloué depuis l’état des lieux de sortie en raison, notamment, des peintures mal faites par la locataire.
Citée par acte délivré à personne, Mme [R] [D] épouse [F] ne comparaît pas et ne s’est pas fait représenter.
L’affaire est mise en délibéré au 26 septembre 2024.
MOTIVATION DE LA DÉCISION
Selon l'article 472 du code de procédure civile, lorsque le défendeur ne comparaît pas, il est néanmoins statué sur le fond. Le juge ne fait droit à la demande que s'il l'estime régulière, recevable et bien fondée.
Sur la demande en paiement
Au titre des loyers et charges impayés
Aux termes de l'article 7 de la loi n° 89-462 du 6 juillet 1989, le locataire est obligé de payer le loyer et les charges récupérables aux termes convenus.
En l'espèce, M [E] [C] verse aux débats l'acte de bail, la lettre de mise en demeure de payer du 14 août 2023 ainsi que le décompte des loyers et charges, prouvant ainsi les obligations dont il réclame l'exécution.
Il ressort des pièces fournies qu'au 10 octobre 2023, la dette locative de Mme [R] [D] épouse [F] s’élève à la somme de 4357,74 € au titre des loyers et charges impayés concernant le local à usage d'habitation, terme du mois de septembre 2023 inclus. Conformément à la demande, il convient de condamner la locataire au paiement de la somme de 3877,74 €, après déduction du dépôt de garantie.
Cette somme portera intérêts au taux légal à compter de la date de la requête du 1er février 2024.
Au titre des réparations locatives
Conformément aux dispositions de l’article 7 c) et 7 d) de la loi n° 89-462 du 06 juillet 1989, le locataire est obligé de répondre des dégradations et pertes qui surviennent pendant la durée du contrat dans les locaux dont il a la jouissance exclusive, à moins qu’il ne prouve qu’elles aient eu lieu par cas de force majeure, par la faute du bailleur ou par le fait d’un tiers qu’il n’a pas introduit dans le logement. Il doit également prendre à sa charge l’entretien courant du logement, des équipements mentionnés au contrat, et les menues réparations, ainsi que l’ensemble des réparations locatives définies par décret en conseil d’État, sauf si elles sont occasionnées par vétusté, malfaçon, vice de construction, cas fortuit ou force majeure.
En l’espèce, M [E] [C] allègue des dégradations locatives imputables à Mme [R] [D] épouse [F], dont il lui appartient de rapporter la preuve.
La comparaison de l'état des lieux d’entrée du 6 août 2021 et de l’état des lieux de sortie du 2 octobre 2023, établit contradictoirement entre les parties, fait apparaître les désordres suivants :
- la peinture des parois est à refaire dans l’entrée ;
- les cache-prises de la cuisine sont abimés ainsi que la fibre de verre au vélux ;
- les murs, plafond et sol de la cuisine, qui étaient neufs à l’entrée de la locataire dans les lieux sont en bon état ;
- la présence de scotch sur les murs de la chambre et du salon ;
- les murs de la chambre et du salon sont en état moyen, il est mentionné que la peinture est à refaire ;
- la présence de peinture orange sur les plinthes et le sol ainsi que le placard du salon ;
- la mention « beaucoup de peinture (murs) à refaire car mal appliquée (angles entres murs et plafond/plinthes/escaliers. Coulures de peinture au sol et sur les portes et escaliers en bois. »
M. [E] [C] produit également des photos des défauts de finition de la peinture effectuée par la locataire.
Mme [R] [D] épouse [F], présumée responsable des dégradations et pertes qui sont survenues pendant la durée du contrat dans les locaux loués, n’établit pas qu’elles ont eu lieu par cas de force majeure, par la faute du bailleur ou par le fait d’un tiers.
En conséquence, il sera alloué à M [E] [C] une indemnité de 800 € au titre des réparations locatives.
Mme [R] [D] épouse [F] sera donc condamnée à payer la somme de 4677,74 euros au titre de l'arriéré de loyers, charges et réparations locatives.
Les sommes dues produisent intérêts au taux légal à compter de la date de la requête du 1er février 2024.
Il y a lieu d'ordonner la capitalisation des intérêts conformément à l'article 1343-2 du Code civil qui dispose que les intérêts échus, dus au moins pour une année entière, produisent intérêts si le contrat l'a prévu ou si une décision de justice le précise.
Sur les demandes accessoires
Sur les dépens
L’article 696 du code de procédure civile dispose que la partie perdante est condamnée aux dépens, à moins que le juge, par décision motivée, n’en mette la totalité ou une fraction à la charge d’une autre partie.
Mme [R] [D] épouse [F] succombe à l’instance de sorte qu'elle doit être condamnée aux entiers dépens, y compris le coût de la signification et citation de la requête (70,48 €).
Sur les frais irrépétibles
Il résulte des dispositions de l’article 700 du code de procédure civile que le juge condamne la partie tenue aux dépens ou qui perd son procès à payer à l’autre partie la somme qu’il détermine, au titre des frais exposés et non compris dans les dépens. Dans tous les cas, le juge tient compte de l’équité ou de la situation économique de la partie condamnée. Il peut, même d’office, pour des raisons tirées des mêmes considérations, dire qu’il n’y a pas lieu à ces condamnations. Les parties peuvent produire les justificatifs des sommes qu'elles demandent.
Compte tenu des démarches judiciaires qu’a dû accomplir M [E] [C] et en l'absence d'éléments sur la situation financière de la défenderesse, Mme [R] [D] épouse [F] sera condamnée à verser au demandeur la somme de 1000€ en application de l’article précité.
PAR CES MOTIFS
Le juge des contentieux de la protection, statuant publiquement, par mise à disposition au greffe, par jugement réputé contradictoire et en dernier ressort,
CONDAMNE Mme [R] [D] épouse [F] à verser à M [E] [C] la somme de 4677,74 € (quatre mille six cent soixante-dix-sept euros et soixante-quatorze centimes) (décompte arrêté au 10 octobre 2023, mois de septembre 2023 inclus), au titre des loyers, charges et réparations locatives impayés, avec les intérêts au taux légal à compter du 1er février 2024 ;
ORDONNE la capitalisation annuelle des intérêts dans les conditions prévues par les dispositions de l'article 1343-2 du Code civil ;
CONDAMNE Mme [R] [D] épouse [F] à verser à M [E] [C] une somme de 1000 € (mille euros) au titre de l’article 700 du code de procédure civile;
CONDAMNE Mme [R] [D] épouse [F] aux dépens, qui comprendront notamment le coût de la signification et citation de la requête (70,48 €) ;
AINSI JUGE ET PRONONCE par mise à disposition au greffe, le 26 septembre 2024, par Nadia LARHIARI, juge des contentieux de la protection et Virginie BALLAST, Greffier .
Le Greffier, Le Juge des contentieux de la protection, | false | null | [] | {} |
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"24/54631"
] | null | Autre | 2024-09-26 | null | 24/54631 | Tribunal judiciaire de Paris | Désigne un expert ou un autre technicien | null | Service des référés | null | [] | 66faec0eeba4cad0b36392eb | null | 2024-09-30T18:24:09.232000 | 2024-09-26T00:00:00 | null | 2024-09-30 | 54Z | [] | false | null | null | TRIBUNAL
JUDICIAIRE
DE PARIS
■
N° RG 24/54631 -
N° Portalis 352J-W-B7I-C47WJ
N°: 4
Assignation du :
27 Juin 2024
EXPERTISE[1]
[1] 2 Copies exécutoires
délivrées le:
+1 copie expert
ORDONNANCE DE REFERE
rendue le 26 septembre 2024
par Robin VIRGILE, Juge au Tribunal judiciaire de Paris, agissant par délégation du Président du Tribunal,
Assisté de Daouia BOUTLELIS, Greffier
DEMANDERESSE
La Société FONCIERE PENFO ayant pour mandataire la société Dauchez Administrateur de Biens SA
[Adresse 8]
[Localité 9]
représentée par Maître Isabelle ULMANN de la SELARL ULMANN EDERY, avocats au barreau de PARIS - #A0449
DEFENDERESSE
La S.A.R.L. EURL [Adresse 6]
[Adresse 5]
[Localité 11]
représentée par Maître Estelle GARNIER de la SELAS FIDAL DIRECTION PARIS, avocats au barreau de HAUTS-DE-SEINE - #PN702
DÉBATS
A l’audience du 23 Juillet 2024, tenue publiquement, présidée par Robin VIRGILE, Juge, assisté de Daouia BOUTLELIS, Greffier,
Nous, Président,
Après avoir entendu les conseils des parties comparantes,
Vu l'assignation en référé délivrée le 27 juin 2024, aux fins de voir désigner un expert concernant les désordres allégués de fissures, fuites, décrochement des tuyaux d'arrivée de gaz et d'eau, affectant l'immeuble situé [Adresse 10] à [Localité 13] et qui résulteraient de travaux effectués par la défenderesse au sein de l'immeuble sis [Adresse 6] à [Localité 13] ;
Vu les protestations et réserves formulées à l'audience ;
Aux termes de l'article 145 du code de procédure civile, s'il existe un motif légitime de conserver ou d'établir avant tout procès la preuve de faits dont pourrait dépendre la solution d'un litige, les mesures d'instruction légalement admissibles peuvent être ordonnées à la demande de tout intéressé, sur requête ou en référé.
L'application de ce texte, qui subordonne le prononcé d'une mesure d'instruction à la seule démonstration d'un intérêt légitime à établir ou à préserver une preuve en vue d'un litige potentiel, n'implique aucun préjugé sur la recevabilité et le bien-fondé des demandes formées ultérieurement, sur la responsabilité des personnes appelées comme partie à la procédure, ni sur les chances du procès susceptible d'être engagé.
En l'état des arguments développés par les parties comparantes et au vu des documents produits, le motif légitime prévu par l'article 145 du code de procédure civile est établi. La mesure d'instruction sollicitée doit donc être ordonnée dans les termes du dispositif ci-après.
La demande de la partie demanderesse de " En cas d'urgence, autoriser la demanderesse à faire exécuter, à ses frais avancés, pour le compte de qui il appartiendra, les travaux estimés indispensables notamment à la préservation de la sécurité des personnes et des biens par l'expert dans ce cas, l'expert déposera un pré rapport précisant la nature, l'importance et le coût de ces travaux " est indéterminée et indéterminable, et ne saisit donc pas le Président du tribunal judiciaire, de sorte qu'il n'y sera pas répondu au dispositif de la présente décision.
La partie demanderesse sera condamnée aux dépens.
La nature probatoire de la mesure à intervenir, intervenant avant l'engagement d'une quelconque responsabilité, commande de ne pas faire application de l'article 700 du code de procédure civile.
PAR CES MOTIFS
Statuant publiquement, par mise à disposition au greffe, par ordonnance contradictoire en premier ressort,
Donnons acte des protestations et réserves formulées en défense ;
Ordonnons une mesure d'expertise ;
Désignons en qualité d'expert :
Monsieur [S] [R]
BAT Expert Le clos et le Couvert
[Adresse 7]
Téléphone : [XXXXXXXX02] Portable : [XXXXXXXX04]
Courriel : [Courriel 12]
qui pourra prendre l'initiative de recueillir l'avis d'un autre technicien, mais seulement dans une spécialité distincte de la sienne,
avec mission, les parties régulièrement convoquées, après avoir pris connaissance du dossier, s'être fait remettre tous documents utiles, et avoir entendu les parties ainsi que tout sachant, de :
- se rendre sur les lieux des désordres après y avoir convoqué les parties ;
- examiner les désordres , malfaçons ou inachèvements allégués dans l'assignation et, le cas échéant, sans nécessité d'extension de mission, tous désordres connexes ayant d'évidence la même cause mais révélés postérieurement à l'assignation, sans préjudice des dispositions de l'article 238 alinéa 2 du code de procédure civile ;
- les décrire, en indiquer la nature, l'importance, la date d'apparition; en rechercher la ou les causes;
- fournir tout renseignement de fait permettant au tribunal de statuer sur les éventuelles responsabilités encourues et sur les comptes entre les parties ;
- après avoir exposé ses observations sur la nature des travaux propres à remédier aux désordres, et leurs délais d'exécution, chiffrer, à partir des devis fournis par les parties, éventuellement assistées d'un maître d'œuvre, le coût de ces travaux;
- fournir tous éléments de nature à permettre ultérieurement à la juridiction saisie d'évaluer les préjudices de toute nature, directs ou indirects, matériels ou immatériels résultant des désordres, notamment le préjudice de jouissance subi ou pouvant résulter des travaux de remise en état ;
- dire si des travaux urgents sont nécessaires soit pour empêcher l'aggravation des désordres et du préjudice qui en résulte, soit pour prévenir les dommages aux personnes ou aux biens ; dans l'affirmative, à la demande d'une partie ou en cas de litige sur les travaux de sauvegarde nécessaires, décrire ces travaux et en faire une estimation sommaire dans un rapport intermédiaire qui devra être déposé aussitôt que possible ;
- faire toutes observations utiles au règlement du litige;
Disons que pour procéder à sa mission l'expert devra :
✏ convoquer et entendre les parties, assistées, le cas échéant, de leurs conseils, et recueillir leurs observations à l'occasion de l'exécution des opérations ou de la tenue des réunions d'expertise ;
✏ se faire remettre toutes pièces utiles à l'accomplissement de sa mission, notamment, s'il le juge utile, les pièces définissant le marché, les plans d'exécution, le dossier des ouvrages exécutés ;
✏ se rendre sur les lieux et si nécessaire en faire la description, au besoin en constituant un album photographique et en dressant des croquis ;
✏ à l'issue de la première réunion d'expertise, ou dès que cela lui semble possible, et en concertation avec les parties, définir un calendrier prévisionnel de ses opérations; l'actualiser ensuite dans le meilleur délai :
→ en faisant définir une enveloppe financière pour les investigations à réaliser, de manière à permettre aux parties de préparer le budget nécessaire à la poursuite de ses opérations ;
✏ en les informant de l'évolution de l'estimation du montant prévisible de ses frais et honoraires et en les avisant de la saisine du juge du contrôle des demandes de consignation complémentaire qui s'en déduisent, sur le fondement de l'article 280 du code de procédure civile, et dont l'affectation aux parties relève du pouvoir discrétionnaire de ce dernier au sens de l'article 269 du même code ;
→ en fixant aux parties un délai impératif pour procéder aux interventions forcées ;
→ en les informant, le moment venu, de la date à laquelle il prévoit de leur adresser son document de synthèse ;
✏ au terme de ses opérations, adresser aux parties un document de synthèse, sauf exception dont il s'expliquera dans son rapport (par ex : réunion de synthèse, communication d'un projet de rapport), et y arrêter le calendrier impératif de la phase conclusive de ses opérations, compte-tenu des délais octroyés devant rester raisonnable ;
✏ fixant, sauf circonstances particulières, la date ultime de dépôt des dernières observations des parties sur le document de synthèse ;
→ rappelant aux parties, au visa de l'article 276 alinéa 2 du code de procédure civile, qu'il n'est pas tenu de prendre en compte les observations transmises au delà de ce délai;
Fixons à la somme de 4.000 euros le montant de la provision à valoir sur les frais d'expertise qui devra être consignée par la partie demanderesse à la régie du tribunal judiciaire de Paris au plus tard le 26 novembre 2024 ;
Disons que, faute de consignation de la présente provision initiale dans ce délai impératif, ou demande de prorogation sollicitée en temps utile, la désignation de l'expert sera aussitôt caduque et de nul effet, sans autre formalité requise, conformément aux dispositions de l'article 271 du code de procédure civile ;
Disons que l'exécution de la mesure d'instruction sera suivie par le juge du contrôle des expertises, spécialement désigné à cette fin en application des articles 155 et 155-1 du même code ;
Disons que le terme du délai fixé par l'expert pour le dépôt des dernières observations marquera la fin de l'instruction technique et interdira, à compter de la date à laquelle il est fixé, le dépôt de nouvelles observations, sauf les exceptions visées à l'article 276 du code de procédure civile;
Disons que l'expert sera saisi et effectuera sa mission conformément aux dispositions des articles 232 à 255, 263 à 284-1 du Code de procédure civile et qu'il déposera l'original de son rapport au greffe du Tribunal judiciaire de Paris (Contrôle des expertises) avant le 28 juillet 2025, pour le rapport définitif, sauf prorogation de ces délais dûment sollicitée en temps utile de manière motivée auprès du Juge du contrôle ;
Disons que, dans le but de favoriser l'instauration d'échanges dématérialisés et de limiter la durée et le coût de l'expertise, le technicien devra privilégier l'usage de la plateforme OPALEXE et qu'il proposera en ce cas à chacune des parties, au plus tard lors de la première réunion d'expertise, de recourir à ce procédé pour communiquer tous documents et notes par la voie dématérialisée dans les conditions de l'article 748-1 du code de procédure civile et de l'arrêté du 14 juin 2017 validant de tels échanges ;
Rejetons le surplus des demandes ;
Disons n'y avoir lieu à application des dispositions de l'article 700 du code de procédure civile ;
Condamnons la partie demanderesse aux dépens ;
Rappelons que l'exécution provisoire est de droit.
Fait à Paris le 26 septembre 2024
Le Greffier, Le Président,
Daouia BOUTLELIS Robin VIRGILE
Service de la régie :
Tribunal de Paris, [Adresse 14]
☎ [XXXXXXXX03]
Fax [XXXXXXXX01]
✉ [Courriel 15]
Sont acceptées les modalités de paiements suivantes :
➢ virement bancaire aux coordonnées suivantes :
IBAN : [XXXXXXXXXX016]
BIC : [XXXXXXXXXX016]
en indiquant impérativement le libellé suivant :
C7 "Prénom et Nom de la personne qui paye" pour prénom et nom du consignataire indiqué dans la décision + Numéro de RG initial
➢ chèque établi à l'ordre du régisseur du Tribunal judiciaire de Paris (en cas de paiement par le biais de l'avocat uniquement chèque CARPA ou chèque tiré sur compte professionnel)
Le règlement doit impérativement être accompagné d'une copie de la présente décision. En cas de virement bancaire, cette décision doit être envoyée au préalable à la régie (par courrier, courriel ou fax).
Expert : Monsieur [S] [R]
Consignation : 4000 € par la Société FONCIERE PENFO
le 26 Novembre 2024
Rapport à déposer le : 28 Juillet 2025
Juge chargé du contrôle de l’expertise :
Service du contrôle des expertises
Tribunal de Paris, [Adresse 14]. | false | null | [] | {} |
{
"motivations": [
{
"start": 4273,
"end": 10991
}
],
"moyens": null,
"dispositif": [
{
"start": 10991,
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}
],
"annexes": null,
"expose": [
{
"start": 1407,
"end": 4273
}
],
"introduction": [
{
"start": 0,
"end": 1407
}
]
} | [] | null | [] | null | Tribunal judiciaire | [
"22/01146"
] | null | Autre | 2024-09-26 | null | 22/01146 | Tribunal judiciaire de Lyon | Fait droit à une partie des demandes du ou des demandeurs sans accorder de délais d'exécution au défendeur | null | Chambre 3 cab 03 C | null | [] | 66fae9aeeba4cad0b362dd0a | null | 2024-09-30T18:14:01.370000 | 2024-09-26T00:00:00 | null | 2024-09-30 | 71H | [] | false | null | null | TRIBUNAL
JUDICIAIRE
DE LYON
Chambre 3 cab 03 C
N° RG 22/01146 - N° Portalis DB2H-W-B7G-WQIN
Jugement du 26 Septembre 2024
Notifié le :
Grosse et copie à :
Maître Catherine GAUTHIER de la SELARL LEVY ROCHE SARDA - 713
Me Julien SKEIF - 154
REPUBLIQUE FRANCAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS
Le Tribunal judiciaire de LYON, statuant publiquement et en premier ressort, a rendu, le 26 Septembre 2024 devant la Chambre 3 cab 03 C le jugement contradictoire suivant,
Après que l’instruction eut été clôturée le 26 Juin 2023, et que la cause eut été débattue à l’audience publique du 30 Mai 2024 devant :
Delphine SAILLOFEST, Président,
siégeant en formation Juge Unique,
Assistée de Patricia BRUNON, Greffier,
Et après qu’il en eut été délibéré par le magistrat ayant assisté aux débats dans l’affaire opposant :
DEMANDEURS
Madame [S] [V]
née le 13 Octobre 1998 à [Localité 7],
demeurant [Adresse 2]
représentée par Me Julien SKEIF, avocat au barreau de LYON
Monsieur [K] [Z]
né le 06 Décembre 1996 à [Localité 4],
demeurant [Adresse 2]
représenté par Me Julien SKEIF, avocat au barreau de LYON
DEFENDERESSE
S.A.S.U. CREDIT AGRICOLE CENTRE EST IMMOBILIER,
prise en la personne de son représentant légal en exercice
dont le siège social est sis [Adresse 1]
représentée par Maître Catherine GAUTHIER de la SELARL LEVY ROCHE SARDA, avocats au barreau de LYON
EXPOSE DU LITIGE
Monsieur [Z] et Mademoiselle [V] occupent un logement situé à [Localité 3] (69) qui leur a été donné à bail par l’agence SQUARE HABITAT, mandatée à cet effet par le propriétaire du bien.
La société CREDIT AGRICOLE CENTRE EST IMMOBILIER (CACEI) exerce, entre autres, une activité de gestion immobilière, d’administration de biens et de syndic de copropriété sous le nom commercial SQUARE HABITAT.
Elle exerce une activité analogue dans des locaux situés [Adresse 6] à [Localité 5], sous l’enseigne FAVRE DEVOS.
Faisant grief à l’agence SQUARE HABITAT, en tant que gestionnaire de leur logement, de ne pas avoir pris les mesures adéquates en temps voulu pour mettre un terme à une infestation de leur logement par les souris, par assignation du 02 février 2022, Madame [S] [V] et Monsieur [K] [Z] ont fait citer devant le tribunal judiciaire de LYON la société CREDIT AGRICOLE CENTRE EST IMMOBILIER afin qu’il plaise :
Vu les articles 1103 et 1240 du Code civil,
Vu l’article 700 du Code de procédure civile
Vu les textes et jurisprudences cités,
Vu les pièces versées aux débats,
JUGER que la société CREDIT AGRICOLE CENTRE EST IMMOBILIER (CACEI) a engagé sa responsabilité délictuelle à l'égard de Mademoiselle [V] et Monsieur [Z] en ne prenant pas les mesures pour remédier à l’infestation des souris de leur logement et des communs dans un délai raisonnable,
En conséquence,
CONDAMNER Ia société CREDIT AGRICOLE CENTRE EST IMMOBILIER (CACEI) à payer à Mademoiselle [V] et Monsieur [Z] la somme de 6 725,50 € de dommages et intérêts au titre de leur préjudice matériel,
CONDAMNER la société CREDIT AGRICOLE CENTRE EST IMMOBILIER (CACEI) à payer à Mademoiselle [V] et Monsieur [Z] la somme de 3 000€ de dommages et intérêts au titre de leur préjudice moral et de jouissance,
CONDAMNER la société CREDIT AGRICOLE CENTRE EST IMMOBILIER (CACEI) à payer à Mademoiselle [V] et Monsieur [Z] la somme de 4 000 € au titre de l’article 700 du code de procédure civile, ainsi que les entiers dépens d'instance et d’exécution de la décision à venir.
Dans le dernier état de ses écritures notifiées le 23 novembre 2022, la société CREDIT AGRICOLE CENTRE EST IMMOBILIER sollicite qu’il plaise :
Vu l’article L213-4-4 du Code de l’organisation judiciaire,
Vu l’article 1240 du Code civil,
Vu les pièces,
Vu la jurisprudence,
DEBOUTER Madame [V] et Monsieur [Z] de l’ensemble de leurs demandes,
CONDAMNER Madame [V] et Monsieur [Z] solidairement, à payer à la société CREDIT AGRICOLE CENTRE EST IMMOBILIER la somme de 2 000€ au titre de l’article 700 du Code de procédure civile,
CONDAMNER les mêmes aux entiers dépens.
En application de l’article 455 du code de procédure civile, il sera renvoyé aux écritures des parties pour un plus ample exposé de leurs prétentions et moyens.
La clôture de la procédure a été prononcée le 26 juin 2023.
MOTIFS DE LA DECISION
Sur la responsabilité de la société SQUARE HABITAT
Vu l’article 1240 du code civil ;
Sur la faute
Les requérants font grief à l’agence SQUARE HABITAT (CACEI) de ne pas avoir pris, dans un délai raisonnable, les mesures nécessaires pour endiguer l’infestation de souris dans leur appartement.
La société SQUARE HABITAT estime avoir été suffisamment diligente en conseillant aux locataires de disposer des pièges et de la mort aux rats avant d’envisager le recours à un professionnel, dans la mesure où aucun élément n’avait démontré jusqu’alors une potentielle présence de souris dans l’appartement loué et occupé depuis fin juillet 2021 et où rien ne laissait penser que d’autres appartements pouvaient être concernés.
Les locataires versent au débat un listing téléphonique duquel il ressort, qu’à compter de septembre 2021, ils ont appelé à plusieurs reprises l’agence immobilière. Si ce listing atteste d’un contact dès septembre 2021, il ne permet pas de connaître l’objet de ces appels téléphoniques. Le courriel adressé à l’agence par Madame [V] le 19 octobre 2021 atteste de ce qu’elle déplorait en réalité diverses difficultés en lien avec la location de l’appartement dont, la présence de souris. Elle y fait certes référence à « de nouveaux habitants » pour désigner des souris, sans pour autant qu’il puisse s’en déduire que leur présence était toute récente. L’attestation rédigée par une autre occupante de l’immeuble, Madame [N], établie que l’agence immobilière, a en tout cas eu connaissance, dès septembre 2021, de la présence de souris sur le balcon de cette habitante et donc de la présence potentielle de ces rongeurs au sein de l’immeuble et non pas seulement d’un appartement isolé.
En toute hypothèse, l’agence SQUARE HABITAT ne saurait sérieusement soutenir que ne pouvant pas connaître l’étendue de l’infestation sans vérification, elle a rempli son mandat en demandant à Madame [V] de disposer des pièges et de la mort aux rats.
En effet, à supposer qu’au mois de septembre 2021 elle n’ait eu que l’alerte de Madame [N], cette seule alerte aurait dû la convaincre de faire intervenir un dératiseur, ne serait-ce qu’aux fins de vérification avant tout traitement, compte tenu du risque d’infestation généralisée au sein d’un immeuble collectif d’un rongeur aux capacités de prolifération ultra rapide. La réponse faite à Madame [N] et consistant à lui demander de « s’en occuper par ses propres moyens » car « elle était la seule de l’immeuble » dans ce cas était tout-à-fait insuffisante.
Aux termes du courriel adressé par Madame [V] le 19 octobre 2021, l’agence immobilière a en tout cas eu confirmation de ce que les souris étaient présentes dans au moins deux logements.
Pour autant, et alors qu’elle était informée de la présence de souris au sein d’au moins deux appartements et donc potentiellement au sein des parties communes de l’immeuble, l’agence immobilière n’a pas fait preuve d’une particulière diligence, puisqu’elle s’est contentée de solliciter un devis par courriel auprès d’un professionnel seulement le 27 octobre 2021, soit huit jours après le courriel de Madame [V]. Face à une telle situation, elle aurait pourtant dû faire intervenir urgemment un professionnel sur place, sauf à prendre le risque d’une prolifération des souris.
La faute dans l’exécution du mandat de gestionnaire locatif de la société CACEI (SQUARE HABITAT) caractérisée par sa négligence dans la réponse apportée à l’information de la présence de souris au sein d’un appartement et donc potentiellement au sein de l’immeuble, est ainsi établie.
Cette faute ainsi établie engage la responsabilité quasi-délictuelle de la société CACEI envers les demandeurs. Elle est indéniablement en lien causal avec le préjudice déploré par les consorts [V]-[Z] et qui sera examiné ci-après.
Toutefois, cette faute n’a contribué qu’en partie audit préjudice puisqu’il est établi que le propriétaire des consorts [V]-[Z] n’a pas souhaité donner suite au premier devis établi à l’initiative de l’agence immobilière, de sorte que le dératiseur n’est intervenu une première fois que le 09 novembre 2021, puis une seconde fois, avant que la présence des rongeurs ne soit complètement éradiquée fin décembre 2021.
Sur le préjudice
Il résulte du constat d’huissier de justice établi le 1er décembre 2021 que les souris présentes dans le logement des demandeurs pendant au minimum deux mois ont souillé et dégradé le logement et en particulier le canapé convertible, les rideaux et le tapis du séjour, outre divers vêtements.
Sur le préjudice matériel
Aucune facture d’achat n’est cependant produite et en particulier celle de vêtements de marque. Même s’il est indéniable, au vu des constatations de l’huissier de justice, que des vêtements ont été souillés, des frais de pressing, a fortiori à hauteur de 2 077€, ne se justifient pas. En revanche, eu égard à l’ampleur des dégâts occasionnés par la présence des souris et au risque sanitaire, des frais de nettoyage et de désinfection s’imposaient.
Dès lors que la société CACEI n’a contribué qu’en partie au préjudice subi par les demandeurs, il convient d’indemniser leur préjudice matériel à hauteur d’une somme que le tribunal évalue à 2 000€.
Sur le préjudice de jouissance
La présence de rongeurs pendant au moins deux mois n’a pas permis aux locataires de jouir de leur logement dans des conditions normales compte tenu des bruits, des souillures et de la crainte générée par leur présence. Il convient d’indemniser ce préjudice de jouissance ainsi caractérisé par l’octroi de justes dommages et intérêts de 1 000€.
Sur le préjudice moral
La présence de souris au sein de leur logement a pu s’avérer éprouvante pour les locataires. Madame [V] en a manifestement été très affectée ainsi que son médecin traitant a pu le constater en lui prescrivant une incapacité totale de travail de deux jours en raison de phobie et troubles anxieux réactionnels depuis septembre 2021.
Ce préjudice doit être indemnisé par l’octroi d’une somme de 1 000€ à titre de dommages et intérêts.
La société CACEI sera donc condamnée à payer à Monsieur [K] [Z] et Madame [S] [V] la somme de 2 000€ à titre de dommages et intérêts en réparation de leur préjudice matériel, celle de 1 000€ pour leur préjudice de jouissance et également celle de 1 000€ en réparation de leur préjudice moral, soit la somme globale de 4 000€ en réparation de leur entier préjudice.
Sur les frais du procès et sur l’exécution provisoire
La société CACEI, qui succombe, sera condamnée aux dépens et à payer aux consorts [Z]-[V] ensemble, la somme de 2 500€ au titre de l’article 700 du code de procédure civile.
L’exécution provisoire est de droit.
PAR CES MOTIFS
Le tribunal, statuant par jugement contradictoire et en premier ressort, par mise à disposition de la présente décision au greffe du tribunal, les parties en ayant été préalablement avisées dans les conditions prévues au deuxième alinéa de l’article 450 du Code de procédure civile,
CONDAMNE la société CREDIT AGRICOLE CENTRE EST IMMOBILIER (CACEI) à payer à Monsieur [K] [Z] et Madame [S] [V] la somme de 4 000€ à titre de dommages et intérêts en réparation de leur entier préjudice ;
CONDAMNE la société CREDIT AGRICOLE CENTRE EST IMMOBILIER (CACEI) aux dépens ;
CONDAMNE la société CREDIT AGRICOLE CENTRE EST IMMOBILIER (CACEI) à payer à Monsieur [K] [Z] et Madame [S] [V] la somme de 2 500€ au titre de l’article 700 du code de procédure civile ;
RAPPELLE que l’exécution provisoire est de droit ;
REJETTE le surplus des demandes.
En foi de quoi la Présidente et la greffière ont signé la présente décision.
LA GREFFIERE LA PRESIDENTE
Patricia BRUNON Delphine SAILLOFEST | false | null | [] | {} |
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"23/08868"
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JUDICIAIRE
DE PARIS [1]
[1] Copies
délivrées le :
■
18° chambre
1ère section
N° RG 23/08868
N° Portalis 352J-W-B7H-C2CL4
N° MINUTE : 5
Assignation du :
13 Juin 2023
contradictoire
ORDONNANCE DU JUGE DE LA MISE EN ETAT
rendue le 26 Septembre 2024
DEMANDERESSE
S.A.S.U. YANOLAH
[Adresse 1]
[Localité 4]/FRANCE
représentée par Me Joël TCHUINTÉ, avocat au barreau de PARIS, vestiaire #B0684
DEFENDEURS
Monsieur [O] [I]
[Adresse 2]
[Localité 3]
Monsieur [W] [I]
[Adresse 2]
[Localité 3]
Tous deux représentés par Maître Sébastien REGNAULT de l’AARPI OPERA AVOCATS ASSOCIES, avocats au barreau de PARIS, vestiaire #K0055
MAGISTRAT DE LA MISE EN ETAT
Monsieur Jean-Christophe DUTON, Vice-président,
assisté de Monsieur Christian GUINAND, Greffier principal,
DEBATS
A l’audience du 20 juin 2024, avis a été donné aux avocats que l’ordonnance serait rendue par mise à disposition au greffe le 26 Septembre 2024.
ORDONNANCE
Rendue par mise à disposition au greffe
Contradictoire
en premier ressort
Par acte sous seing privé du 1er août 2014, messieurs [I] [O] et [I] [W] (ci-après les « consorts [I] ») ont donné à bail à la société LE SOFT, aux droits de laquelle est venue la société HISPAGNOLA, puis la SASU YANOLAH, des locaux commerciaux situés [Adresse 1] à [Localité 4], pour une durée de neuf années, à compter du 5 août 2014, avec échéance au 4 août 2023, moyennant un loyer annuel hors taxes et hors charges de 18.000 euros.
La destination est la suivante: usage de restauration à consommer sur place et à emporter.
Par acte extra-judiciaire du 3 octobre 2022, les consorts [I] ont fait délivrer un congé avec refus de renouvellement et offre d’une indemnité d’éviction, pour le terme du bail.
Par acte extra-judiciaire du 15 février 2023, les consorts [I] ont fait délivrer à la SASU YANOLAH un commandement de payer visant la clause résolutoire, ayant pour cause la somme de 9.301,19 euros au titre d’une dette locative (trimestre 2023 inclus).
Par ordonnance du 6 septembre 2023, le juge des référés du tribunal judiciaire de Paris a, en substance, constaté l’acquisition de la clause résolutoire au 16 mars 2023, ladite ordonnance ayant été signifiée le 9 octobre 2023 à la SASU YANOLAH, par les consorts [I].
Par déclaration d’appel enregistrée au greffe de la Cour d’appel de Paris le 16 octobre 2023, la SASU YANOLAH a interjeté appel de cette ordonnance.
Par exploits de commissaire de justice des 13 et 16 juin 2023, la SASU YANOLAH a fait assigner respectivement messieurs [I] [W] et [I] [O], devant le tribunal judiciaire de Paris aux fins substantielles de les voir condamner au paiement d’une indemnité d’éviction à son profit d’un montant de 201.560 euros.
Par conclusions récapitulatives d’incident notifiées par RPVA le 5 avril 2024, la SASU YANOLAH demande au juge de la mise en état de :
A titre principal,
suspendre rétroactivement les effets de la clause résolutoire insérée au bail du 1er septembre 2014;condamner les consorts [I] à lui payer une indemnité principale d’éviction et fixer le montant de cette indemnité à 225.560 euros
Subsidiairement,
ordonner une mesure d’expertise judiciaire et désigner tel expert qu’il lui plaira aux fins de déterminer la valeur du fonds de commerce situé au [Adresse 1] à [Localité 4] à l’enseigne YANOLAH;fixer la durée de la mission à 2 mois;ordonner que l’expert accomplira sa mission conformément aux dispositions des articles 273 et suivants du code de procédure civile, en particulier, il pourra recueillir les déclarations de toute personne informée et s’adjoindre tout spécialiste de son choix pris sur la liste des experts établies près ce tribunal;ordonner qu’en cas de difficulté, l’expert s’en réfèrera au Président qui aura ordonné l’expertise ou le juge désigné par lui;ordonner que l’expert devra déposer son pré-rapport dans un délai de 30 jours à compter de la consignation de la provision à valoir sur ses honoraires, et qu’il devra le notifier aux parties préalablement au dépôt de son rapport définitif;fixer le montant de la provision à consigner au Greffe, à titre d’avance sur les honoraires de l’expert, dans le délai qui sera imparti par la décision à intervenir.
condamner les consorts [I] à lui payer la somme de 36.000 euros (montant à parfaire) en remboursement du mobilier garnissant le fonds de commerce;condamner les consorts [I] à lui payer la somme de 7.252,91 euros par mois à compter du 27 février 2023 jusqu’à la décision du tribunal;ordonner le paiement des sommes dues par le preneur au titre du licenciement de son personnel salarié, sommes qui seront restituées par le bailleur après justification ; condamner les consorts [I] à lui payer la somme de 4.000 euros au titre de l’article 700 du code de procédure civile;condamner les consorts [I] aux entiers dépens de l’instance.
Par conclusions récapitulatives d’incident notifiées par RPVA le 18 juin 2024, les consorts [I] demandent au juge de la mise en état de :
A titre principal,
déclarer irrecevables les conclusions d’incident n°2 du 6 juin 2024 ainsi que les demandes qui y sont formulées ;
débouter la SASU YANOLAH de l’ensemble de ses demandes ;
A titre subsidiaire,
débouter la SASU YANOLAH de l’ensemble de ses demandes ;
En tout état de cause,
juger n’y avoir lieu au prononcé d’une condamnation sur le fondement de l’article 700 du code de procédure civile.
L’audience de plaidoirie de l’incident s’est tenue le 20 juin 2024.
La décision a été mise en délibéré au 26 septembre 2024.
MOTIVATION
1Il résulte de l’article 789 du code de procédure civile que le juge de la mise en état est, jusqu'à son dessaisissement, seul compétent, à l'exclusion de toute autre formation du tribunal, pour:
statuer sur les exceptions de procédure, et les incidents mettant fin à l'instance;ordonner toutes autres mesures provisoires, même conservatoires, à l'exception des saisies conservatoires et des hypothèques et nantissements provisoires ;Ordonner, même d'office, toute mesure d'instruction ;
Sur la demande de suspension de la clause résolutoire et la demande de paiement d’une indemnité d’éviction
Si la SASU YANOLAH souligne à raison que les juges du fond sont compétents pour statuer sur une demande de suspension de clause résolutoire, tel n’est pas le cas du juge de la mise en état. Il en va de même pour la demande de fixation d’une indemnité d’éviction.
La demande de suspension de la clause résolutoire et la demande de paiement d’une indemnité d’éviction (en ce inclus, la demande indemnitaire au titre des pertes accessoires relatives au mobilier) formées par la SASU YANOLAH qui relèvent de la compétence du tribunal doivent donc être déclarées irrecevables devant le juge de la mise en état.
Sur la demande de commission d’un expert pour fixer l’indemnité d’éviction
Si la SASU YANOLAH soutient que l’ordonnance de référé qui a constaté l’acquisition de la clause résolutoire et prononcé son expulsion n’est pas définitive, en ce qu’un appel est pendant devant la Cour d’appel de Paris, il n’est pas d’une bonne administration de la justice d’ordonner une expertise sur une indemnité d’éviction qui apparaît très contestée dans son principe, avant examen au fond.
En conséquence, la demande de commission d’un expert judiciaire, formée par la SASU YANOLAH, sera rejetée.
Sur les autres demandes
1L’article 696 du code de procédure civile prévoit que la partie perdante est condamnée aux dépens, à moins que le juge, par décision motivée, n'en mette la totalité ou une fraction à la charge d'une autre partie.
En l’espèce, il y a lieu de réserver les dépens.
L’article 700 du code de procédure civile prévoit que la partie condamnée aux dépens ou qui perd son procès peut être condamnée à payer à l’autre partie au paiement d’une somme destinée à compenser les frais exposés pour le procès et non compris dans les dépens. Dans ce cadre, le juge tient compte de l’équité ou de la situation économique des parties.
En l’espèce, il y a lieu de rejeter la demande formée par la SASU YANOLAH au titre de l’article 700 du code de procédure civile.
PAR CES MOTIFS
Le juge de la mise en état, statuant publiquement, par mise à disposition au greffe, par ordonnance contradictoire et en premier ressort,
Déclare irrecevables, devant le juge de la mise en l'état, la demande de suspension de la clause résolutoire et la demande de paiement d'une indemnité d'éviction (en ce inclus, la demande in-demnitaire au titre des pertes accessoires relatives au mobilier) formées par la SASU YANOLAH;
Rejette la demande de commission d'un expert judiciaire formée par la SASU YANOLAH ;
Rejette la demande au titre de l'article 700 du code de procédure civile, formée par la SASU YANOLAH ;
Réserve les dépens ;
Rejette le surplus des demandes ;
Renvoie l'affaire à l'audience de mise en état du 5 décembre 2024 pour conclusion au fond des défendeurs.
Rappelle que sauf convocation spécifique à l'initiative du juge de la mise en état ou d'entretien avec ce dernier sollicité par les conseils, les audiences de mise en état se tiennent sans présence des conseils, par échange de messages électroniques via le RPVA ; que les éventuelles demandes d'entretien avec le juge de la mise en état doivent être adressées, par voie électronique, au plus tard la veille de l'audience à 12h00 en précisant leur objet, l'entretien se tenant alors le jour de l'audience susvisée à 11h00,
Faite et rendue à Paris le 26 Septembre 2024.
Le Greffier Le Juge de la mise en état
Christian GUINAND Jean-Christophe DUTON | false | null | [] | {} |
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"23/09908"
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CABINET JAF 9
N° RG 23/09908 - N° Portalis DBX6-W-B7H-YQMK
N° RG 23/09908 - N° Portalis DBX6-W-B7H-YQMK
Minute n°24/0
AFFAIRE :
[Z], [E] [I]
C/
[T] [S]
Grosse délivrée
le
à
Maître [O] [B]
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE BORDEAUX
CABINET JAF 9
JUGEMENT DU 26 SEPTEMBRE 2024
COMPOSITION DU TRIBUNAL :
Lors des débats et du délibéré
Madame Marianne JAMET, Première Vice-Présidente adjointe,
Juge aux affaires familiales
assistée de Madame Bettina MOREL, faisant fonction de Greffier
DÉBATS :
A l’audience du 04 Juillet 2024,
JUGEMENT :
Réputé contradictoire,
Premier ressort,
Par mise à disposition au greffe,
DEMANDERESSE :
Madame [Z], [E] [I]
née le [Date naissance 1] 1970 à [Localité 5] (Gironde)
DEMEURANT :
[Adresse 4]
[Localité 5]
représentée par Maître Henri ARAN de la SELARL FLORENCE DASSONNEVILLE - HENRI ARAN, avocat au barreau de BORDEAUX
DÉFENDERESSE :
Madame [T] [S]
DEMEURANT :
[Adresse 2]
[Localité 3]
[Localité 3]
défaillante
Tribunal judiciaire de Bordeaux
CABINET JAF 9
N° RG 23/09908 - N° Portalis DBX6-W-B7H-YQMK
FAITS ET PRÉTENTIONS DES PARTIES
Madame [T] [S] et Madame [Z] [I] ont vécu en concubinage dans un immeuble à usage d’habitation pris en location moyennant un loyer de 734,40 € par mois.
Le contrat de bail a été signé par les deux parties.
Madame [T] [S] a quitté le logement en avril 2019 et a donné son préavis le 15 février 2020.
Par acte d’huissier de justice délivré le 15 juillet 2021, Madame [Z] [I] a fait assigner Madame [T] [S] devant le juge du contentieux et de la protection du tribunal judiciaire de BORDEAUX aux fins d’obtenir sa condamnation à lui payer les sommes suivantes :
- 4 039.20 euros au titre du paiement des loyers pour la période du 6 avril 2019 au 15 mars 2020 avec intérêts à compter de la mise en demeure du 11 mai 2020,
- 1101.60 euros au titre de l’indemnité d’occupation sans droit ni titre pour la période du 15 mars au 13 juin 2020,
- 1000 euros en réparation de son préjudice moral,
- 2 500 euros au titre de l’article 700 du code de procédure civile outre les dépens.
Par jugement en date du 16 décembre 2022, le juge des contentieux de la protection s’est déclaré incompétent au profit du Juge aux affaires familiales de BORDEAUX.
Les parties ont été avisées le 30 novembre 2023 par le greffe de leur obligation de constituer avocat. Madame [Z] [I] a constitué avocat le 12 décembre 2023 et par conclusions notifiées par RPVA le 3 avril 2024 a maintenu ses demandes sauf à solliciter la somme de 3 500 € au titre de l’article 700 du code de procédure civile.
Madame [T] [S] n’a pas constitué avocat et les demandes lui ont été signifiées dans les formes de l’article 659 du code de procédure civile.
La clôture de l’instruction est intervenue le 6 juin 2024.
MOTIFS DE LA DECISION
Il appartient au juge, si le défendeur ne comparait pas, de ne faire droit à la demande que dans la mesure où celle-ci apparaît recevable, régulière et bien fondée, conformément aux dispositions de l’article 472 du Code de procédure civile.
Les parties étaient liées par un bail signé le 8 février 2006 aux termes duquel Monsieur [P] [L] a consenti à Madame [T] [S] et à Madame [Z] [I] la location d’un logement moyennant un loyer mensuel 734,40 euros.
Madame [Z] [I] n’a pas produit le contrat de location dans son intégralité de sorte que le juge ne peut vérifier les clauses relatives au règlement du loyer et à une éventuelle solidarité des co preneurs de l’exécution des obligations du contrat.
En conséquence, il convient de rouvrir les débats.
PAR CES MOTIFS
Madame Marianne JAMET, Première Vice-Présidente adjointe, Juge aux affaires familiales, statuant publiquement, par mise à dispositon au greffe, par jugement réputé contradictoire et en premier ressort, après débats en audience publique,
ORDONNE la réouverture des débats ;
INVITE Madame [Z], [E] [I] à produire l’intégralité du contrat de bail ;
RENVOIE l’affaire à la mise en état continue ;
RÉSERVE les dépens.
La présente décision a été signée par Madame Marianne JAMET, Première Vice-Présidente adjointe, Juge aux Affaires Familiales et par Madame Bettina MOREL, faisant fonction de Greffier.
LE GREFFIER LE JUGE AUX AFFAIRES FAMILIALES | false | null | [] | {} |
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"24/00426"
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Minute N° 2024/ 840
ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ
du 26 Septembre 2024
--------------------------------------------
[E] [I], [J] [U]
[T] [Y] épouse [U]
Société MAIF
C/
S.A.S. AXDIS
[O] [N]
------------------------------------------
copie exécutoire délivrée le 26/09/2024 à :
Me Marc GUEHO - 289
copie certifiée conforme délivrée le 26/09/2024 à :
la SELARL ASKE 3 - 305
Me Marc GUEHO - 289
la SELARL NATIVELLE AVOCAT - 290
la SELARL D’AVOCATS WL (Paris)
Expert
dossier
MINUTES DU GREFFE
DU TRIBUNAL JUDICIAIRE DE NANTES
(Loire-Atlantique)
_________________________________________
ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ
_________________________________________
Président : Franck BIELITZKI
Greffier : Florence RAMEAU lors de l’audience et Eléonore GUYON lors du prononcé
DÉBATS à l'audience publique du 25 Juillet 2024
PRONONCÉ fixé au 26 Septembre 2024
Ordonnance contradictoire, mise à disposition au greffe
ENTRE :
Monsieur [E] [I], [J] [U],
demeurant [Adresse 3]
[Localité 6]
Madame [T] [Y] épouse [U], demeurant [Adresse 3]
[Localité 6]
Société MAIF (RCS Niort N°775709702),
dont le siège social est sis [Adresse 5]
[Localité 9]
Représentés par Me Marc GUEHO, avocat au barreau de NANTES
DEMANDEURS
D'UNE PART
ET :
S.A.S. AXDIS,
dont le siège social est sis [Adresse 4]
[Localité 12]
Rep/assistant : Maître Florence NATIVELLE de la SELARL NATIVELLE AVOCAT, avocats au barreau de NANTES
Monsieur [O] [N],
demeurant [Adresse 10]
[Localité 11]
Rep/assistant : Maître Quentin PELLETIER de la SELARL ASKE 3, avocats au barreau de NANTES
Rep/assistant : Maître William LASKIER de la SELARL D’AVOCATS WL, avocats au barreau de PARIS
DÉFENDEURS
D'AUTRE PART
Monsieur [E] [U] et Madame [T] [Y] épouse [U] ont confié la pose de panneaux photovoltaïques de marque THALEOS sur leur maison d’habitation située [Adresse 3] à [Localité 6] à la société ATE ISOLEO France en octobre 2016.
Le 29 juillet 2023 un incendie est déclaré à l’étage de leur maison, détruisant partiellement cette dernière et impactant également la couverture de la maison voisine.
Une expertise a été diligentée par la MAIF en qualité d’assureur des époux [E] [U] au cabinet POLYEXPERT afin de déterminer l’origine de l’incendie, le rapport a été rendu le 29 février 2024.
Faisant valoir qu’ils ont intérêt à appeler à la cause le fabriquant où vendeur des panneaux photovoltaïques, la société ATE ISOLEO France ayant fait l’objet d’une radiation au registre du commerce et des sociétés en date du 19 juillet 2019, les époux [E] [U] et la MAIF ont fait assigner en référé d'heure à heure sur autorisation donnée le 10 avril 2024, la S.A.S. AXDIS par acte de commissaire de justice du 12 avril 2024 afin de solliciter l’organisation d’une expertise.
Soutenant que la marque THALEOS lui a été cédée par Monsieur [O] [N] en 2018 et que par conséquent elle n’est ni le vendeur ni le fabriquant des panneaux photovoltaïques, la S.A.S. AXDIS sollicite sa mise hors de cause et subsidiairement un complément de mission à l’expert.
Les époux [E] [U] et la MAIF ont appelé à la cause Monsieur [O] [N] en qualité de cédant de la marque THALEOS et les procédures ont été jointes.
Lors de l’audience se voyant opposer sa demande de renvoi, Monsieur [O] [N] à sollicité la production d’une note en délibéré, autorisée sous quinzaine avec réponse jusqu’a fin août, par le juge des référés.
Monsieur [O] [N] a répliqué que le propriétaire de la marque était en 2016 la société SATI SAVITAR et sollicité sa mise hors de cause ainsi que le paiement de 2 000 euros en application de l’article 700 du code de procédure civile.
Les époux [E] [U] et la MAIF entendent répondre que :
-la société AXDIS ne verse pas au débat son acte de cession,
-Monsieur [O] [N] détenait et exploitait la marque THALEOS en 2016.
Ils maintiennent leur demande d’expertise et sollicitent en réponse le paiement d’une somme de 2 000 euros en application de l’article 700 du code de procédure civile à l’encontre de Monsieur [O] [N].
SUR QUOI
La demande d'expertise étant justifiée au regard de l'article 145 du code de procédure civile, il y sera fait droit.
Elle apparaît légitime et apportera les éléments techniques de nature à faciliter la solution du litige.
Il apparait prématuré à ce stade de la procédure de se prononcer sur les demandes de mise hors de cause de la S.A.S AXDIS et de Monsieur [O] [N] et il est équitable de ne pas faire application de l’article 700 du code de procédure civile outre les dépens de l’instance.
PAR CES MOTIFS
Nous, juge des référés, statuant publiquement, par ordonnance contradictoire et en premier ressort,
Ordonnons une expertise et commettons pour y procéder :
Monsieur [D] [Z]
[Adresse 8]
[Localité 7]
Tél : [XXXXXXXX01]
Port. : [XXXXXXXX02]
Mèl : [Courriel 13]
lequel aura pour mission de :
Après avoir dûment convoqué les parties et leurs conseils, visiter l'immeuble ; prendre connaissance des documents de la cause ; recueillir les explications des parties et s'entourer de tous renseignements utiles à l'effet de :
1/ prendre connaissance des pièces du dossier, se faire communiquer tous documents utiles notamment les rapports des pompiers, recueillir l’avis des parties, entendre tout sachant, au besoin rédiger un pré-rapport,
2/ se rendre sur les lieux, visiter l’immeuble, décrire son état avant et après le sinistre,
3/ se faire communiquer tous documents utiles afin de déterminer l'état de l'installation électrique avant le sinistre et celui des appareils et installations qui y étaient raccordées,
4/ rechercher les causes de l'incendie en précisant les éléments de nature à caractériser le lieu de départ du feu et les indices permettant d'expliquer son mécanisme de propagation,
5/ indiquer toutes les hypothèses de naissance du feu en précisant notamment si son origine se situe dans un acte malveillant, dans un vice interne d'un appareil électrique, ou dans une non conformité de l'installation le raccordant à l'électricité ou dans toute autre cause accidentelle, ou encore un défaut de surveillance ou d'entretien,
6/ donner son avis sur la conformité des travaux exécutés par les différents techniciens intervenus sur l'installation électrique par rapport aux normes et règles de sécurité et sur les fautes éventuellement commises à l'occasion de ces travaux en caractérisant le lien éventuel avec le sinistre,
7/ décrire les travaux propres à remédier aux désordres et gênes diverses, préciser leur nature et estimer leur coût, en distinguant le cas échéant ceux qui pourraient s'avérer urgents,
8/ donner son avis sur les préjudices subis,
9/formuler toutes observations techniques utiles à la solution du litige,
Disons que l'expert pourra recueillir l'avis de toutes personnes informées et qu'il aura la faculté de s'adjoindre tout spécialiste de son choix ;
Disons que l'expert nous fera connaître SANS DÉLAI son acceptation ;
Disons que l’expert tiendra informé le juge chargé du contrôle des expertises de l’avancement de ses opérations et des diligences par lui accomplie ;
Disons qu'avant de déposer son rapport, l'expert en communiquera le projet aux parties pour recevoir leurs observations éventuelles dans un délai qu'il fixera et qu’il annexera ces dires à son rapport et y répondra ;
Fixons à la somme de 4 000 euros la provision à valoir sur les frais et honoraires de l'expert que Monsieur [E] [U], Madame [T] [Y] épouse [U] et la Société MAIF devront consigner au service de la régie du tribunal judiciaire de Nantes avant le 31 octobre 2024, faute de quoi, la désignation de l'expert sera caduque conformément aux dispositions de l'article 271 du code de procédure civile ;
Disons que l’expert devra commencer ses opérations dès qu’il aura reçu avis de la consignation de la provision et qu’il devra déposer son rapport avant le 31 octobre 2025 ;
Disons qu’à l’issue de la première ou de la deuxième réunion d’expertise, l’expert, au cas où il estimerait la consignation insuffisante, devra saisir le magistrat chargé du contrôle des expertises d’une demande de consignation supplémentaire en déposant une évaluation justifiée des frais et honoraires prévisibles ;
Disons qu’il devra communiquer sa demande aux parties à la cause et à leurs conseils, lesquels pourront présenter leurs observations sur la demande, directement auprès du magistrat chargé du contrôle des expertises ;
Rejetons les autres demandes ;
Condamnons la partie demanderesse aux dépens.
Le Greffier, Le Président,
Eléonore GUYON Franck BIELITZKI | false | null | [] | {} |
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"20/04500"
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DE MARSEILLE
TROISIEME CHAMBRE CIVILE - SECTION A3
JUGEMENT N°
du 26 Septembre 2024
Enrôlement : N° RG 20/04500 - N° Portalis DBW3-W-B7E-XR5Y
AFFAIRE : S.A.R.L. ALTITUDE 2000 ( la SELARL [M] [V])
C/ Me [E] [A] (l’AARPI LOMBARD-SEMELAIGNE-DUPUY-DELCROIX) - Me [W] [I] (Me [C] [F]) - SA MAAF ASSURANCES (Me [R] [S])
DÉBATS : A l'audience Publique du 27 Juin 2024
COMPOSITION DU TRIBUNAL lors des débats :
Président : Madame Stéphanie GIRAUD,
Greffier : Madame Sylvie HOBESSERIAN,
A l'issue de laquelle, la date du délibéré a été fixée au 26 Septembre 2024
PRONONCE : Par mise à disposition au greffe le 26 Septembre 2024
Par Madame Stéphanie GIRAUD, Présidente
Assistée de Madame Sylvie HOBESSERIAN, Greffier
NATURE DU JUGEMENT
contradictoire et en premier ressort
NOM DES PARTIES
DEMANDERESSE
LA S.A.R.L. ALTITUDE 2000 (sous l’enseigne PIZZERIA DE L’ESCALET), inscrite au RCS de Marseille sous le numéro 347696478 et dont le siège social est sis [Adresse 3], prise en la personne de son représentant légal en exercice
représentée par Maître Frédéric BOUHABEN de la SELARL FREDERIC BOUHABEN, avocats au barreau de MARSEILLE
C O N T R E
DEFENDEURS
Maître [E] [A], membre de la SCP [A]&[O], mandataires judiciaires, sise [Adresse 4], en sa qualité de mandataire ad hoc de la SARL HABITAT PLUS PROVENCE, inscrite au RCS de Marseille sous le numéro 528966872 et dont le siège social est [Adresse 6]
représenté par Maître Eric SEMELAIGNE de l’AARPI LOMBARD-SEMELAIGNE-DUPUY-DELCROIX, avocats au barreau de MARSEILLE
Maître [W] [I] membre de la Selas JFAJ, mandataires judiciaires, sise [Adresse 2], en sa qualité de mandataire ad hoc de la SARL MERCURE CONCULTING, inscrite au RCS de Toulon sous le numéro B530742501 dont le siège social est [Adresse 5]
représenté par Maître Sabrina AYADI, avocat au barreau de MARSEILLE
LA S.A. MAAF ASSURANCES, inscrite au RCS de Niort sous le numéro 781 423 280 et dont le siège social est sis [Adresse 7], prise en son étalbissement de Marseille situé [Adresse 1], en la personne de son représentant légal en exercice
représentée par Maître Clément BERAUD de la SELARL CAMPOCASSO & ASSOCIES, avocats au barreau de MARSEILLE
***
EXPOSE DU LITIGE
La SARL ALTITUDE 2000 exploite à [Localité 8] un fonds de commerce, sis [Adresse 3], de restauration traditionnelle sous l’enseigne PIZZERIA DE L’ESCALET.
Dans le cadre d’un programme de rénovation de son établissement, la SARL ALTITUDE 2000 s’est rapprochée de la société MERCURE CONSULTING pour lui confier une mission complète de conception et de suivi du projet.
Une proposition de service en date du 15 mars 2011 a été émise pour une rémunération fixée forfaitairement à la somme de 14.352 euros TTC.
Le 5 août 2011 une demande de permis de construire était déposé auprès de la mairie de [Localité 8].
Le 2 janvier 2012 la société MERCURE CONSULTING faisait régulariser à la SARL ALTITUDE 2000 un acte d’engagement de marché de travaux privés portant sur un montant total de 236.439,49 euros.
L’ouverture du chantier était fixée au 2 janvier 2012.
Par courrier recommandé en date du 30 avril 2012 la société ALTITUDE 2000 reprochait à la société MERCURE CONSULTING ses défaillances au niveau de la coordination des travaux, de la gestion financière du projet, et constatait d’importants retard dans la réalisation de ceux-ci avec une perte d’exploitation importante à venir. Elle lui reprochait en outre de ne pas avoir géré le dossier de financement auprès de la CARSAT, qui était susceptible d’octroyer des aides financières.
Les travaux n’ont pas fait l’objet d’un procès-verbal de réception.
Le 15 mars 2012 la SARL ALTITUDE 2000 a commencé l’exploitation de son fonds de commerce mais s’est plaint de subir de nombreux désagréments liés aux malfaçons affectant les travaux réalisés.
Par acte d’huissier en date du 24 août 2012 dressé par Me [Z], diverses malfaçons ont été constatées.
Des difficultés liées à la canalisation d’écoulement des eaux usées étaient apparues nécessitant de faire appel à diverses reprises à une société de débouchage et d’assainissement pour y remédier.
Un second constat d’huissier établi par la SELARL SYNERGIE HUISSIER 13 en date du 9 avril 2013 a été établi.
Dans ce contexte la désignation d’un expert judiciaire a été sollicité en référé. Monsieur [N] [J] a été désigné en cette qualité par ordonnance de référé en date du 29 novembre 2013.
Son rapport a été déposé le 30 mai 2017. Il met en exergue la responsabilité de deux sociétés MERCURE CONSULTING et HABITAT PLUS PROVENCE, assurées auprès de la MAAF, mais radiées du registre du commerce.
La société ALTITUDE 2000 a alors sollicité la désignation de deux mandataires ad hoc pour représenter les deux sociétés devant la présente juridiction.
Par actes séparés en date des 11 et 12 mai 2020, la société ALTITUDE 2000 a attrait devant le tribunal judiciaire de MARSEILLE Maître [E] [A] es qualité de mandataire ad hoc de la société SARL HABITAT PLUS PROVENCE, et Maître [W] [I] en sa qualité de mandataire ad hoc de la SARL MERCURE CONSULTING, et la MAAF ASSURANCES en sa qualité d’assureur des deux sociétés, aux fins de :
Vu le rapport d’expertise de Monsieur [J],
Vu les dispositions de l’article 1231-1 du code civil,
Déclarer la demande de la société ALTITUDE 2000 recevable et bien fondée,
Condamner la société MERCURE CONSULTING représentée par Me [I] es qualité de mandataire ad hoc à payer à la société ALTITUDE 2000 la somme de 163.620,61 euros au titre de l’indemnisation de son préjudice,
Condamner la société HABITAT PLUS PROVENCE représentée par Me [A] es qualité de mandataire ad hoc à payer à la société ALTITUDE 2000 la somme de 163.620,61 euros au titre de l’indemnisation de son préjudice,
Condamner solidairement la MAAF, assureur de la société MERCURE CONSULTING, et de la société HABITAT PLUS PROVENCE à payer à la société ALTITUDE 2000 la somme de 327.241, 23 euros,
Condamner la MAAF, la société MERCURE CONSULTING, et la société HABITAT PLUS à payer à la société ALTITUDE 2000 la somme de 3000 euros au titre de l’article 700 du code de procédure civile, outre les dépens distrait au profit de Me Fréderic BOUHABEN, avocat sur son affirmation de droit.
Ordonner l’exécution provisoire.
La procédure a été enrôlée sous le numéro RG 20/4500.
La MAAF a dénoncé l’assignation principale des 11 et 12 mai 2020 et attrait la société ALLIANZ IARD devant le tribunal judiciaire suivant assignation en date du 2 décembre 2020 en sa qualité d’assureur de la société MERCURE CONSULTING, afin qu’elle concoure au rejet des demandes présentées à l’encontre de son assuré et qu’elle assume les conséquences financières de l’éventuelle responsabilité de ce dernier au visa de l’article 1231-1 du code civil.
La procédure a été enrôlée sous le numéro RG 20/11215.
Par ordonnance en date du 27 mai 2021, les deux procédures ont été jointes sous le numéro le plus ancien RG20/4500.
Par conclusions d’incident régulièrement signifiées au RPVA le 26 octobre 2021, auxquelles il convient de se reporter pour un plus ample exposé des moyens et des prétentions, la société ALLIANZ IARD sollicite du juge de la mise en état :
Vu les articles 31, 122 du code de procédure civile,
Vu l’article 2224 du code civil,
Vu l’article 789 du code de procédure civile,
Juger que la MAAF ne justifie d’aucun intérêt légitime à agir à l’encontre de la société ALLIANZ,
Déclarer la MAAF irrecevable en son action dirigée contre ALLIANZ IARD,
Déclarer la MAAF prescrite en son action dirigée à l’encontre de la société ALLIANZ,
Juger de plus fort la MAAF irrecevable en son action dirigée à l’encontre de la société ALLIANZ,
Condamner la MAAF au paiement de la somme de 1500 euros au titre de l’article 700 du code de procédure civile, et aux entiers dépens distraits au profit de la SCP DE ANGELIS
La société ALLIANZ IARD soutenait avoir été attrait à tort à la procédure en l’absence de la preuve de l’existence d’un contrat d’assurance souscrit entre elle et la société MERCURE CONSULTING.
Par conclusions d’incident régulièrement signifiées au RPVA le 26 janvier 2022, auxquelles la MAAF SA s’est désistée de son instance et de son action à l’encontre de la société ALLIANZ.
Par ordonnance d’incident en date du 24 février 2022, le juge de la mise en état a constaté le désistement d’instance et d’action de la MAAF à l’endroit de la société ALLIANZ et l’a condamné au paiement d’un article 700 du code de procédure civile à cette dernière à hauteur de 800 euros.
Par conclusions responsives et récapitulatives régulièrement signifiées au RPVA le 25 septembre 2023, auxquelles il convient de se reporter pour un plus ample exposé des moyens et prétentions, la société ALTITUDE 2000 demande au tribunal de :
Vu le rapport d’expertise judiciaire,
Vu les dispositions des articles 1792 et suivants du code civil,
Vu les dispositions des articles L121-17 du code des assurances ;
Déclarer la demande de la société ALTITUDE 2000 recevable et bien fondée,
Débouter la MAAF ASSURANCES de ses demandes, fins et prétentions,
Condamner solidairement la société MERCURE CONSULTING représentée par Me [I] es qualité de mandataire ad hoc et la MAAF ASSURANCES à payer à la société ALTITUDE 2000 la somme de 163.620,61 euros au titre de l’indemnisation de son préjudice,
Condamner solidairement la société HABITAT PLUS PROVENCE représentée par Me [A] es qualité de mandataire ad hoc, et la MAAF ASSURANCES, à payer à la société ALTITUDE 2000 la somme de 163.620,61 euros au titre de l’indemnisation de son préjudice,
Condamner la MAAF, la société MERCURE CONSULTING, la société HABITAT PLUS à payer à la société ALTITUDE 2000 la somme de 5.000 euros chacune au titre de l’article 700 du code de procédure civile, outre les dépens (en ce compris les frais et honoraires de l’expertise judiciaire) distraits au profit de Me Fréderic BOUHABEN, avocat sur son affirmation de droit.
Ordonner l’exécution provisoire.
Par conclusions régulièrement signifiées au RPVA le 6 juillet 2022, auxquelles il convient de se reporter pour un plus ample exposé des moyens et prétentions, la société MAAF ASSURANCES demande au tribunal :
Vu l’article 1231-1 du code civil,
Vu le contrat,
Vu le rapport d’expertise,
A titre principal,
Dire et juger que la MAAF n’est pas l’assureur RCP de la société MERCURE CONSULTING, et la mettre hors de cause de ce chef,
Débouter la société ALTITUDE 2000 de l’ensemble de ses demande à l’encontre de la MAAF ASSURANCES assureur de la société HABITAT PLUS PROVENCE, en l’état des exclusions de garantie,
A titre subsidiaire,
Débouter la société ALTITUDE 2000 de ses demandes en ce qu’elles ne sont étayées par aucune facture de travaux réellement réalisés et que la demanderesse n’apporte pas de lien de causalité entre les malfaçons et son préjudice.
En tout état de cause, cantonner la prise en charge aux montants contractuellement garantis et à hauteur de 50% des dommages
Condamner la société ALTITUDE 2000 à verser à la concluante la somme de 2000 euros au titre de l’article 700 du code de procédure civile et aux entiers dépens.
Par conclusions régulièrement signifiées au RPVA le 19 août 2021, auxquelles il convient de se reporter pour un plus ample exposé des moyens et prétentions, la SCP [E] [A] & A. [O] en sa qualité de mandataire ad hoc de la société HABITAT PLUS PROVENCE demande au tribunal de :
Donner acte à Me [A] qu’il s’en rapport à la sagesse du tribunal sur le bien-fondé des demandes formulées par la SARL ALTITUDE 2000,
Statuer ce que de droit sur les dépens.
Par conclusions régulièrement signifiées au RPVA le 2 septembre 2021, auxquelles il convient de se reporter pour un plus ample exposé des moyens et prétentions, la SARL HORIZON AJ (anciennement dénommée SELAS JFAJ) prise en sa qualité de mandataire ad hoc de la SARL MERCURE CONSULTING demande au tribunal de lui donner acte qu’elle s’en rapporte à justice sur les demandes formulées par la SARL ALTITUDE 2000, et de condamner tout succombant à lui payer la somme de 1000 euros sur le fondement de l’article 700 du code de procédure civile, outre les dépens.
**********
La procédure a été clôturée le 28 septembre 2023 et fixée à l’audience du 23 novembre 2023.
L’affaire avait été mise en délibéré à la date du 22 février 2024.
En raison de l’empêchement du magistrat en charge du dossier, les débats ont été rouverts le 26 mars 2024, et l’affaire a été remise au rôle de l’audience du 27 juin 2024.
L’affaire a été mise en délibéré au 26 septembre 2024.
MOTIFS
Sur la nature et l’origine des désordres :
Dans le cadre d’un programme de rénovation de son établissement de restauration, la société ALTITUDE 2000 a fait procéder à des travaux, et a confié la maitrise d’œuvre à la société MERCURE CONSULTING. Les travaux de plomberie ont été confiés à la société HABITAT PLUS PROVENCE.
Rapidement, la société ALTITUDE 2000 a constaté des désordres et malfaçons affectant les ouvrages réalisés.
Selon constat d’huissier en date du 24 août 2012, Me [B] [Z] a constaté plusieurs malfaçons au niveau :
De la salle de restauration, Des WC,De la cabine de douche, De la plonge, Du four à pizza,Du piano à cuisine de marque LOTUS,Du bar
Il ressort des conclusions de l’expertise judiciaire réalisée par [N] [J] l’existence de nombreuses malfaçons :
Joint entre plaques de placoplâtre mal réalisé, Décollement des plinthes des toilettes, Tablette de la cuvette des toilettes pour handicapé non fixée, et couleur du carrelage non conforme au choix, Lave main du lavabo : attaches descellésTâches d’humidité en plafond des toilettes au droit de la bouche d’évacuation de la VMC due à des infiltrations d’eau en toiture, Salle d’eau : bandeau du bac à douche non réalisé, Evacuation des eaux du cumulus en fourreau annelé, Tuyau apparent sur le carrelage (cuisine)Plaque de gaz ne fonctionnant pas, Absence d’encadrement de l’âtre du four à bois : décollement des plaques de parementRéservation inutile bouchée au mortier et non carrelée,Basculement du comptoir du bar vers la circulation, Deux climatiseurs SPLIT encastrés dans une niche au lieu de poser en applique, Installation gaz à l’intérieur du restaurant réalisé en tuyaux polypropylène, Passage tuyau gaz dans la réservation du carrelage sans fourreau, Raccord gaz placé au droit de la friteuse, Tâche d’humidité en pied de cloison due à des infiltrations d’eau, Canalisation des eaux usées présentant des flaches importants, Absence de ventilation primaire, Diamètre de canalisation 100mm insuffisant, Branchement sans étanchéité des condensats du climatiseur du fond de salle, Pente de la canalisation nette inférieure à 3%,Il a également constaté des non-conformités :
Installation de gaz : il a posé une canalisation en PEHD ce qui est interdit dans les locaux,Pose des canalisations des eaux usées non conforme
Aux termes de ses conclusions l’expert conclut que tous les désordres, défauts de conception et malfaçons trouvent leur origine dans un manquement certain du maître d’œuvre à ses obligations de suivi d’exécution, mais aussi dans un manquement incontestable à ses obligations de la société HABITAT PLUS PROVENCE, chargée du lot plomberie. Il a réparti les responsabilités à proportion de 50% chacune.
Sur la responsabilité des sociétés MERCURE CONSULTING et HABITAT PLUS PROVENCE :
Après avoir visé dans le corps de son assignation et dans son dispositif les dispositions de l’article 1231-1 du code civil, la demanderesse a dans ses dernières conclusions signifiées le 25 septembre 2023 modifié le fondement juridique de la recherche de responsabilité de la société MERCURE CONSULTING et de la société HABITAT PLUS PROVENCE en visant cette fois-ci tant le corps des conclusions que dans le par ces motifs de ces dernières, les articles 1792 et suivants du code civil relatifs à la responsabilité décennale des constructeurs.
En effet, elle recherche désormais la responsabilité de la société MERCURE CONSULTING et de la société HABITAT PLUS PROVENCE sur le fondement juridique unique des dispositions des articles 1792 et suivants du code civil.
Or il sera rappelé à la société ALTITUDE 2000 que le fondement juridique de l’article 1792 du code civil, répond à l’application de plusieurs conditions strictement énumérées dans ledit texte et impératives.
En effet, l’application de la responsabilité décennale de plein droit du constructeur implique obligatoirement, l’existence d’une réception des travaux qui sert de point de départ à la prescription décennale, une fois ces derniers achevés, l’apparition de désordres après ladite réception, mais aussi une atteinte à la solidité de l’ouvrage ou une impropriété à destination. Ces conditions sont cumulatives.
En l’espèce, la société ALTITUDE 2000 n’ignore pas pour le relever dans son exposé des faits et de la procédure que les travaux n’ont fait l’objet d’aucune réception, de même qu’elle ne sollicite aucunement du tribunal que soit constatée l’existence d’une réception judiciaire ou tacite. Or sans réception, la recherche de l’application de la garantie décennale et sa mise en jeu sont impossibles.
Au surplus, elle ne démontre aucunement que la gravité des désordres soit à l’origine d’une atteinte à la solidité de l’ouvrage ou d’une impropriété, ni que les désordres seraient postérieurs à une réception, et même si une telle démonstration avait été faite, le tribunal ne peut retenir la responsabilité de la société MERCURE CONSULTING et de la société HABITAT PLUS PROVENCE sur le fondement erroné des dispositions des articles 1792 et 1792-1 du code civil.
Faute de formuler des demandes principales ou éventuellement subsidiaires sur le fondement de l’article 1231-1 du code civil, seul fondement juridique applicable pour rechercher la responsabilité des sociétés défenderesses en l’espèce, comme elle l’avait initialement fait dans son assignation, le tribunal ne peut que rejeter la demande de la société ALTITUDE 2000 à l’encontre des sociétés MERCURE CONSULTING et HABITAT PLUS PROVENCE représentées par leur administrateur AD HOC, sur le fondement juridique unique de la responsabilité décennale des constructeurs, qui ne peut être applicable au présent cas d’espèce, et ce même si l’existence de désordre n’est pas contestable.
Il n’appartient pas au tribunal de faire application de la bonne règle de droit dès lors que le demandeur, ne la vise plus dans ses dernières conclusions.
Sur la garantie de la société MAAF, assureur :
La société ALTITUDE 2000 sollicite la garantie de la société MAAF, assureur des deux sociétés dont la responsabilité civile contractuelle est engagée, et sa condamnation solidaire avec chacune des sociétés.
Il sera rappelé que la solidarité ne se présume pas, et que sauf solidarité légale, ou conventionnelle celle-ci ne peut être prononcée.
Enfin, la responsabilité des sociétés MERCURE CONSULTING et HABITAT PLUS PROVENCE ayant été rejetée, faute de l’avoir recherché au visa du bon fondement juridique, la garantie de la MAAF n’a pas à être recherchée.
Sur les demandes accessoires :
Aux termes de l’article 696 du code de procédure civile, la partie perdante est condamnée aux dépens, à moins que le juge, par décision motivée, n’en mette la totalité ou une fraction à la charge d’une autre partie.
Par ailleurs, aux termes de l’article 700 (1°) du code de procédure civile, le juge condamne la partie tenue aux dépens ou qui perd son procès à payer à l'autre partie la somme qu'il détermine, au titre des frais exposés et non compris dans les dépens. Dans tous les cas, le juge tient compte de l'équité ou de la situation économique de la partie condamnée. Il peut, même d'office, pour des raisons tirées des mêmes considérations, dire qu'il n'y a pas lieu à ces condamnations.
La SARL ALTITUDE 2000 succombe. Elle sera condamnée aux entiers dépens de l’instance, et à payer tant à la MAAF qu’à la société HORIZON AJ mandataire ad hoc de la société HABITAT PLUS PROVENCE la somme de 800 euros au titre de l’article 700 du code de procédure civile.
Aucun élément n’est de nature à écarter l’exécution provisoire.
*
**
*
PAR CES MOTIFS
Statuant en premier ressort, après audience publique, à juge unique, par jugement contradictoire mis à disposition au greffe du tribunal :
Déboute la SARL ALTITUDE 2000 de l’ensemble de ses demandes,
Condamne la SARL ALTITUDE 2000 à payer à la SARL HORIZON AJ mandataire Ad Hoc de la société MERCURE CONSULTING la somme de 800 euros en application des dispositions de l’article 700 du code de procédure civile,
Condamne la SARL ALTITUDE 2000 à payer à la société MAAF ASSURANCES la somme de 800 euros en application des dispositions de l’article 700 du code de procédure civile,
Condamne la SARL ALTITUDE 2000 aux entiers dépens de l’instance.
Déboute les parties du surplus de leurs demandes,
Ecarte la distraction des dépens au profit de Me BOUHABEN
Dit n’y avoir lieu à écarter l’exécution provisoire.
Ainsi jugé et prononcé par mise à disposition au greffe de la troisième chambre civile section A3 du tribunal judiciaire de Marseille, le 26 septembre 2024.
Le Greffier Le Président | false | null | [] | {} |
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DE CAEN
N° RG : N° RG 24/00342 - N° Portalis DBW5-W-B7I-I3FT
Minute N°
ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ
du 26 Septembre 2024
Nous, Marie-Ange LE GALLO, Première Vice-Présidente au Tribunal judiciaire de CAEN
Assistée de Véronique ACCARD, Greffier
Tenant audience publique de RÉFÉRÉ
ENTRE
DEMANDEUR(S)
Madame [O] [C] [X] épouse [N], demeurant [Adresse 1]
représentée par Me Olivier FERRETTI, avocat au barreau de CAEN, vestiaire : 22
substitué par Me DESMOULINS, avocat au barreau de Caen
ET
DÉFENDEUR(S)
Société MAIF
dont le siège social est sis [Adresse 2]
représentée par Me Aurélie VIELPEAU, avocat au barreau de CAEN, vestiaire : 03, substituée par Me ZIVY, avocat au barreau de Caen
LE
COPIE EXÉCUTOIRE et EXPÉDITION à
Me Olivier FERRETTI - 22, Me Aurélie VIELPEAU - 03
EXPÉDITIONS à
DEBATS
Après que les parties ou leurs conseils ont été entendus en leurs explications et plaidoiries à l’audience publique du 1er août 2024, l’affaire a été mise en délibéré au 26 septembre 2024 par mise à disposition au greffe en application des dispositions de l’article 450 alinéa 2 du code de procédure civile.
FAITS ET PROCEDURE
Vu l’assignations délivrée à la requête de [O] [X] épouse [N] le 6 juin 2024 à la MUTUELLE ASSURANCE DES INSTITUTEURS DE FRANCE (MAIF);
A l'audience du 1er août 2024, [O] [N], représentée par son conseil, sollicite la désignation d'un expert judiciaire avec pour mission principale de constater et évaluer les préjudices consécutifs à l'accident de la circulation dont elle a été victime le 3 juillet 2020. Elle sollicite également la condamnation de la Société AXA FRANCE IARD à lui verser la somme provisionnelle de 10 000 euros à valoir sur l’indemnisation de ses préjudices, ou subsidiairement de 6.949 euros correspondant à l’offre de la MAIF. Elle poursuit la condamnation de la MAIF, outre aux dépens, à lui verser la somme de 2.000 euros en application des dispositions de l’article 700 du code de procédure civile.
En réponse, la MAIF, par l’intermédiaire de son conseil, forme protestations et réserves quant à la demande d’expertise présentée par [O] [N] et propose d’allouer à la demanderesse une provision complémentaire d’un montant de 4.000 euros. Par ailleurs, elle conclut au débouté du surplus des demandes formées par [O] [N] et sollicite la condamnation de la demanderesse aux dépens.
MOTIFS
Sur la demande d’expertise
En application de l’article 145 du code de procédure civile s'il existe un motif légitime de conserver ou d'établir avant tout procès la preuve de faits dont pourrait dépendre la solution d'un litige, les mesures d'instruction légalement admissibles peuvent être ordonnées à la demande de tout intéressé, sur requête ou en référé.
Il est constant que les dispositions de l'article 146 du même code, prévoyant qu'aucune mesure d'instruction ne peut être ordonnée en vue de suppléer la carence d'une partie dans l'administration de la preuve, ne s'appliquent pas lorsque le juge est saisi, comme en l'espèce, avant tout procès au fond, d'une demande d'expertise.
En l’espèce, il n'est pas contesté que le 3 juillet 2020, [O] [N], alors qu’elle circulait au guidon de son tricycle à moteur pour handicapés, a été victime d'un accident de la circulation à la suite duquel elle a présenté un traumatisme du poignet gauche et une contusion costale.
Il ressort du rapport d’expertise médicale amiable établi le 26 septembre 2022 par le docteur [Z] que la demanderesse présente un état antérieur dû à un accident de la circulation en date de 2008 , et après l’accident du 3 juillet 2020 des douleurs de l’épicondylite latéral gauche et du canal carpien gauche, une limitation du port de charges du côté gauche, et une anxiété persistante intermittente avec évitement. Il est retenu un taux d'atteinte permanente à l'intégrité physique et psychique qui ne sera pas inférieur à 2%. Le degré des souffrances endurées est évalué à 1,5/7. Par ailleurs, la date de consolidation ne peut pas être fixée sans une nouvelle évaluation 9 mois après.
La MAIF ne s’oppose pas formellement à la demande d’expertise.
En raison de l'importance de parvenir à déterminer précisément le préjudice de [O] [N] consécutif à l'accident survenu le 3 juillet 2020, il sera fait droit à la demande d'expertise dans les termes du dispositif.
Sur la demande de condamnation provisionnelle
L’article 834 du code de procédure civile dispose que dans tous les cas d’urgence, le président du tribunal judiciaire peut ordonner en référé toutes les mesures qui ne se heurtent à aucune contestation sérieuse, ou que justifie l’existence d’un différend.
L’article 835 du même code prévoit que le président peut toujours, même en présence d’une contestation sérieuse, prescrire en référé les mesures conservatoires ou de remise en état qui s’imposent, soit pour prévenir un dommage imminent, soit pour faire cesser un trouble manifestement illicite. Dans les cas où l’existence de l’obligation n’est pas sérieusement contestable, il peut accorder une provision au créancier, ou ordonner l’exécution de l’obligation, même s’il s’agit d’une obligation de faire.
En l’espèce, [O] [N] sollicite la condamnation de la MAIF à lui verser une indemnité provisionnelle de 10.000 euros à valoir sur son préjudice.
La MAIF ne conteste pas le droit à indemnisation de la demanderesse mais est en désaccord sur le montant de cette indemnisation. Il n'est pas contesté que la société défenderesse a versé une provision de 2.200 euros à [O] [N] afin de l'indemniser de son préjudice et elle propose également une provision complémentaire d'un montant de 4.000 euros.
Au regard de la somme provisionnelle déjà versée et de la nécessité de déterminer par une mesure d’expertise judiciaire contradictoire une évaluation médicale de ce préjudice afin de pouvoir en liquider l’indemnisation, il est possible de retenir, à ce stade, comme somme provisionnelle complémentaire non contestable, le montant de 4.000 euros proposé par la MAIF, laquelle sera en conséquence condamnée à en supporter le versement.
Sur les dépens et les frais irrépétibles
[O] [N], demanderesse à la mesure d'expertise, sera condamnée aux dépens de la présente procédure.
La MAIF n'étant pas condamnée aux dépens, [O] [N] sera déboutée de sa demande de condamnation formée en application des dispositions de l'article 700 du code de procédure civile.
PAR CES MOTIFS
Nous, statuant en matière de référés, par ordonnance mise à disposition au greffe, contradictoire et en premier ressort, par application des dispositions de l’article 450 alinéa 2 du code de procédure civile,
Au principal, RENVOYONS les parties à se pourvoir au fond ainsi qu'elles aviseront, mais, dès à présent,
CONDAMNONS la Société MAIF à payer à [O] [X] épouse [N] la somme provisionnelle de 4.000 euros à valoir sur l'indemnisation de son préjudice ;
ORDONNONS une mesure d'expertise et désignons pour y procéder [D] [M] ([Courriel 3]), expert près la cour d’appel de Caen, lequel aura pour mission de :
1°) Se faire communiquer pour la réalisation de sa mission tout document utile détenu par les parties ou par les tiers et notamment l'intégralité des dossiers médicaux au sens des dispositions de l'article R. 1112-2 du code de la santé publique,
2°) Convoquer les parties et leurs conseils pour la réunion d'expertise en appréciant après échange avec la victime, les parties et leurs conseils si l'examen clinique, d'un point de vue technique, peut être réalisé en présence des personnes qui ne sont pas des professionnels de santé,
3°) Recueillir les dires et doléances de la victime,
4°) Procéder à l'examen clinique de [O] [X] épouse [N], décrire son état de santé antérieur à l'accident, son état de santé actuel ainsi que les lésions et séquelles directement imputables à l'accident de la circulation survenu le 3 juillet 2020,
5°) Se faire communiquer le relevé des débours de l'organisme social de la victime et indiquer si les frais qui y sont inclus sont bien en relation directe, certaine et exclusive avec l'intervention en cause,
6°) Fixer la date de consolidation des blessures, définie comme étant la date de stabilisation des lésions médicalement imputables aux faits à l'origine des dommages,
AU TITRE DES PREJUDICES PATRIMONIAUX
A) Au titre des préjudices patrimoniaux temporaires avant consolidation :
Dépense de santé actuelle
Donner son avis sur d'éventuelles dépenses de santé ou de transport exposées par la victime avant la consolidation de ses blessures qui n'auraient pas été prises en charge par les organismes sociaux ou par les tiers payeurs, en précisant, le cas échéant, si le coût ou le surcoût de tels frais se rapportent à des soins ou plus généralement à des démarches nécessités par l'état de santé de la victime, et s'ils sont directement en lien avec les lésions résultant des faits à l'origine des dommages,
Frais divers
Donner son avis sur d'éventuels besoins ou dépenses, tels que notamment des frais de garde d'enfants, de soins ménagers, d'assistance temporaire d'une tierce personne pour les besoins de la vie courante, ou encore des frais d'adaptation temporaire, soit d'un véhicule, soit d'un logement, en les qualifiant et le cas échéant, en indiquant si ceux-ci sont directement en lien avec les lésions résultant des faits à l'origine des dommages,
Perte de gains professionnels actuels
Indiquer les périodes pendant lesquelles la victime a été dans l'incapacité d'exercer totalement ou partiellement une activité professionnelle ou économique, avant sa consolidation et du fait de son incapacité fonctionnelle résultant directement des lésions consécutives aux faits à l'origine des dommages,
B) Au titre des préjudices patrimoniaux permanents après consolidation :
Dépenses de santé futures
Donner son avis sur d'éventuelles dépenses de santé futures, y compris des frais de prothèse ou d'appareillage, en précisant s'il s'agit de frais hospitaliers, médicaux, paramédicaux, pharmaceutiques et assimilés, même occasionnels, mais médicalement prévisibles et rendus nécessaires par l'état pathologique de la victime après consolidation,
Frais de logement adapté
Donner son avis sur d'éventuelles dépenses ou frais nécessaires pour permettre le cas échéant à la victime d'adapter son logement à son handicap,
Frais de véhicule adapté
Donner son avis sur d'éventuelles dépenses ou frais nécessaires pour permettre le cas échéant à la victime d'adapter son véhicule à son handicap en précisant leur coût ou leur surcoût, ainsi que la nature et la fréquence de renouvellement des frais d'adaptation,
Assistance par tierce personne
Donner son avis sur la nécessité d'éventuelles dépenses liées à l'assistance permanente d'une tierce personne, en précisant, le cas échéant, s'il s'agit d'un besoin définitif,
Perte de gains professionnels futurs
Indiquer, si en raison de l'incapacité permanente dont la victime reste atteinte après sa consolidation, celle-ci va subir une perte ou une diminution des gains ou des revenus résultant de son activité professionnelle, du fait soit d'une perte de son emploi, soit d'une obligation d'exercer son activité professionnelle à temps partiel,
Incidence professionnelle
Indiquer, si en raison de l'incapacité permanente dont la victime reste atteinte après sa consolidation, celle-ci va subir des préjudices touchant à son activité professionnelle autres que celui résultant de la perte de revenus liée à l'invalidité permanente,
AU TITRE DES PREJUDICES EXTRA PATRIMONIAUX
A) Au titre des préjudices extra patrimoniaux temporaires avant consolidation :
Déficit fonctionnel temporaire
Indiquer si la victime a subi un déficit fonctionnel temporaire, en préciser sa durée, son importance et au besoin sa nature,
Souffrances endurées
Décrire les souffrances physiques et psychiques endurées par la victime, depuis les faits à l'origine des dommages jusqu'à la consolidation, du fait des blessures subies et les évaluer sur une échelle d’un à sept degrés,
Préjudice esthétique temporaire
Décrire la nature et l'importance du dommage esthétique subi temporairement jusqu'à la consolidation des blessures et l'évaluer sur une échelle d’un à sept degrés.
B) Au titre des préjudices extra patrimoniaux permanents après consolidation :
Déficit fonctionnel permanent
Indiquer si la victime a subi un déficit fonctionnel permanent subsistant après la consolidation des lésions, en évaluer l'importance et au besoin en chiffrer le taux,
Préjudice d'agrément
Donner son avis sur l'existence d'un préjudice d'agrément résultant de l'impossibilité pour la victime de pratiquer régulièrement une activité spécifique sportive de loisir,
Préjudice esthétique permanent
Décrire la nature et l'importance du préjudice esthétique subi définitivement après la consolidation des blessures et l'évaluer sur une échelle d’un à sept degrés,
Préjudice sexuel et préjudice d'établissement
- Indiquer s'il existe ou existera un préjudice sexuel, de procréation ou d'établissement,
- Dire si l'état de la victime est susceptible de modification en aggravation ou en amélioration,
Dans l'affirmative, fournir à la juridiction, toutes précisions utiles sur cette évolution, son degré de probabilité, et, dans le cas où un nouvel examen apparaîtrait nécessaire, indiquer le délai dans lequel il devra y être procédé.
RAPPELONS que l'article 276 du code de procédure civile dispose que lorsqu'elles sont écrites, les dernières observations ou réclamations des parties doivent rappeler sommairement le contenu de celles qui ont été présentées antérieurement, l'expert étant fondé le cas échéant à ne pas tenir compte des observations écrites qui n'auraient pas été reprises par les parties ;
RAPPELONS qu’en application de l'article 276 du code de procédure civile, l'expert peut remettre son rapport lorsque les parties n'ont pas produit, dans les délais impartis par l'expert, les pièces demandées ou leurs observations ;
DISONS que l’expert pourra s’adjoindre le concours d’un sapiteur ;
DISONS que l'expert désigné déposera, après un pré-rapport adressé aux parties avec un délai de six semaines pour leurs réponses éventuelles, son rapport écrit, en double exemplaire, au greffe du tribunal judiciaire de CAEN dans les HUIT MOIS de l’avis de versement de la consignation, et au plus tard avant le 26 juin 2025, terme de rigueur ;
RAPPELONS qu’en application des dispositions de l'article 282 al 5 du code de procédure civile, l'expert devra lors du dépôt de son rapport accompagner celui-ci de sa demande de rémunération et avoir adressé celle-ci aux parties afin de justifier par tout moyen la date d'accomplissement de cette formalité ;
DISONS que [O] [X] épouse [N] devra consigner à la régie des avances et des recettes du tribunal judiciaire de CAEN la somme de 1 800 € (mille huit cent euros) à titre provisionnel, à valoir sur les frais et honoraires de l'expert et ce avant le 26 novembre 2024 ;
INDIQUONS que l'expert procédera à sa mission dès le versement de la provision ;
COMMETTONS, pour suivre les opérations d'expertise, le magistrat chargé du contrôle des expertises ;
DISONS que l'expert sera remplacé sur simple requête des parties en cas de refus ou d'empêchement de celui-ci par ordonnance du magistrat chargé du contrôle des opérations d'expertise ;
DISONS qu’en cas de difficultés faisant obstacle à l'accomplissement de sa mission ou si une extension s'avérait nécessaire, l'expert en avisera le magistrat chargé du contrôle des opérations d'expertise ;
CONDAMNONS [O] [X] épouse [N] aux dépens de la présente instance ;
DEBOUTONS [O] [X] épouse [N] de sa demande de condamnation formée en application des dispositions de l'article 700 du code de procédure civile ;
RAPPELONS que cette décision est de droit exécutoire par provision ;
En foi de quoi, la présente ordonnance a été signée par le président et le greffier,
Le greffier, La présidente,
Véronique ACCARD Marie-Ange LE GALLO | false | null | [] | {} |
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"24/00268"
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TRIBUNAL JUDICIAIRE D’ ANGERS
-=-=-=-=-=-=-=-
N° RG 24/268 - N° Portalis DBY2-W-B7I-HQRN
N° de minute : 24/385
O R D O N N A N C E
----------
Le VINGT SIX SEPTEMBRE DEUX MIL VINGT QUATRE, Nous, Benoît GIRAUD, Président du Tribunal Judiciaire d’ANGERS, assisté de Aurore TIPHAIGNE, Greffière présente lors des débats et lors de la mise à disposition, avons rendu la décision dont la teneur suit :
DEMANDEURS :
Monsieur [D] [Z]
né le 09 Avril 1997 à [Localité 9]
[Adresse 5]
[Adresse 5]
représenté par Maître Christophe BUFFET de la SCP ACR AVOCATS, Avocat au barreau D’ANGERS, substitué par Maître Claire CAVELIER D’ESCLAVELLES, Avocate au barreau d’ANGERS,
Madame [G] [B]
née le 28 Février 1999 à [Localité 8]
[Adresse 5]
[Adresse 5]
représentée par Maître Christophe BUFFET de la SCP ACR AVOCATS, Avocat au barreau D’ANGERS, substitué par Maître Claire CAVELIER D’ESCLAVELLES, Avocate au barreau d’ANGERS,
DÉFENDERESSES :
MMA IARD, immatriculée au RCS du MANS sous le n° 440 048 882, prise en la personne de son représentant légal domicilié en cette qualité audit siège, en sa qualité d’assureur de la Société MJH SAS D’ARCHITECTURE,
[Adresse 3]
[Adresse 3]
représentée par Maître Philippe RANGE de la SELARL LEXCAP, Avocat au barreau D’ANGERS
MMA IARD ASSURANCES MUTUELLES, immatriculée au RCS du MANS sous le n° 775 652 126, prise en la personne de son représentant légal domicilié en cette qualité audit siège, en sa qualité d’assureur de la Société MJH SAS D’ARCHITECTURE,
[Adresse 3]
[Adresse 3]
représentée par Maître Philippe RANGE de la SELARL LEXCAP, Avocat au barreau D’ANGERS
C.EXE : Maître Magali GUIGNARD
Maître Christophe BUFFET
Maître Philippe RANGE
Maître Patrice HUGEL
Maître Ronan DUBOIS
C.C :
1 Copie Serv. Expertises
1 Copie régie
Copie Dossier
le
S.A.S MJH SAS D’ARCHITECTURE, immatriculée au RCS D’ANGERS sous le n° 890 117 435, prise en la personne de son représentant légal domicilié en cette qualité audit siège,
[Adresse 2]
[Adresse 2]
représentée par Maître Magali GUIGNARD de la SELARL 08H08 AVOCATS, Avocate au barreau D’ANGERS, substituée par Maître Céline FERREIRA, Avocate au barreau d’ANGERS,
S.A. GENERALI IARD, immatriculée au RCS de PARIS sous le n°552 062 663, prise en la personne de son représentant légal domicilié en cette qualité audit siège, en sa qualité d’assureur de la Société DIRECT CONSTRUCTIONS,
[Adresse 4]
[Adresse 4]
représentée par Maître Ronan DUBOIS de la SELARL SKEPSIS AVOCAT, Avocat au barreau d’ANGERS, Avocat postulant et par Maître Juliette MEL, du cabinet M2J AVOCATS, Avocate au barreau de PARIS, Avocate plaidante,
S.A.R.L. DIRECT CONSTRUCTIONS, immatriculée au RCS D’ANGERS sous le n° 500 410 170, prise en la personne de son représentant légal domicilié en cette qualité audit siège,
[Adresse 7]
[Adresse 7]
représentée par Maître Patrice HUGEL de la SELARL PATRICE HUGEL AVOCAT, Avocat au barreau D’ANGERS, substitué par Maître Valentin VACHER, Avocat au barreau d’ANGERS,
*************
Vu l’exploit introductif du présent Référé en date du 26 Avril, 29 Mai et 05 Juin 2024; les débats ayant eu lieu à l’audience du 29 Août 2024 pour l’ordonnance être rendue ce jour, ce dont les parties comparantes ont été avisées ;
EXPOSE DU LITIGE
M. [Z] et Mme [B] ont confié à la société MJH SAS d’Architecture une mission complète de maîtrise d’oeuvre pour la construction de leur maison d’habitation située au [Adresse 1].
Le lot maçonnerie a été confié à la société Ouest Construction, puis à la société Direct Construction lors du placement en liquidation judiciaire de cette première société par jugement du tribunal de commerce d’Angers en date du 28 novembre 2023.
Reprochant la mauvaise exécution des travaux de maçonnerie, notamment la déformation du plancher ainsi que le non respect de certaines obligations réglementaires, M. [Z] et Mme [B] ont fait appel à M. [L] aux fins d’expertise amiable, donnant lieu à un rapport en date du 22 juin 2023.
Sur les recommandations de l’expert amiable, M. [Z] et Mme [B] ont fait intervenir le cabinet Even Structures, bureau d’étude, afin de réaliser un diagnostic structure. Les désordres et manquements ont été confirmés par un rapport en date du 11 septembre 2023.
Par courrier en date du 15 septembre 2023, le conseil de M. [Z] et Mme [B] a mis en demeure la société MJH SAS d’Architecture d’avoir à déclarer le sinistre auprès de son assureur, ainsi que de lui faire parvenir son attestation d’assurance responsabilité civile.
Les parties ne sont pas parvenues à résoudre amiablement leur différend.
*
C’est dans ce contexte que, par acte de commissaire de justice en date du 26 avril 2024, M. [Z] et Mme [B] ont fait assigner en référé la société MJH SAS d’Architecture, devant le président du tribunal judiciaire d’Angers, aux fins de voir ordonner une mesure d’expertise judiciaire sur le fondement de l’article 145 du code de procédure civile.
L’affaire a été enrôlée sous le numéro de répertoire général 24/268.
Par voie de conclusions, M. [Z] et Mme [B] demandent au juge des référés de débouter la société Direct Construction de toutes ses demandes, fins et conclusions et notamment de paiement ou de consignation. Ils réitèrent le surplus de leurs demandes introductives d’instance.
A l’appui de leurs prétentions, M. [Z] et Mme [B] s’opposent à la provision sollicitée par la société Direct Construction dès lors que les travaux réalisés auraient été inutiles, qu’ils seraient voués à la démolition et, ainsi, qu’il y aurait lieu de considérer que le travail n’a pas été réalisé.
*
Par actes de commissaire de justice de 29 mai et 05 juin 2024, la société MJH SAS d’Architecture a attrait à la cause les MMA IARD et MMA IARD Assurances Mutuelles, ès-qualités d’assureur de la société MJH SAS d’Architecture, ainsi que la société Direct Construction et son assureur, la société Générali IARD.
L’affaire a été enrôlée sous le numéro de répertoire général 24/372.
A l’appui de ses prétentions, la société MJH SAS d’Architecture conteste être responsable des défauts d’exécution des entreprises de maçonnerie.
*
Par voie de conclusions, la société Direct Construction sollicite du juge de :
- la déclarer recevable et fondée en ses demandes ;
- prononcer la jonction des instances ;
- compléter la mission de l’expert judiciaire pour qu’elle comprenne la mission d’apurement des comptes entre les parties;
- condamner M. [Z] et Mme [B] à lui payer la somme provisionnelle de 16.409,34 euros TTC au titre du solde dû ;
- à titre subsidiaire, condamner M. [Z] et Mme [B] à consigner la somme provisionnelle de 16.409,34 euros TTC au titre du solde dû sur le compte CARPA de la SELARL Hugel Avocat et cela dans les 10 jours de la présente ordonnance ;
- condamner M. [Z] et Mme [B] à lui payer la somme de 3.000 euros sur le fondement de l’article 700 du code de procédure civile, ainsi qu’aux entiers dépens.
A l’appui de ses prétentions, la société Direct Construction soutient que la facture éditée le 31 mai 2023, d’un montant de 16.409,34 euros TTC, portant sur la fourniture des matériaux et des travaux d’élévation du rez-de-chaussée, n’aurait pas été réglée par M. [Z] et Mme [B], alors même que les prestations auraient été réalisées.
*
Par voie de conclusions, la société Générali IARD sollicite du juge de :
- donner acte de ses protestations et réserves ;
- compléter la mission de l’expert telle que détailler dans le dispositif de ses écritures ;
- réserver les dépens.
*
A l’audience du 29 août 2024, les MMA ont formulé des protestations et réserves d’usage, tandis que les autres parties ont réitéré leurs demandes écrites.
L’affaire a été mise en délibéré au 26 septembre 2024.
Conformément à l’article 446-1 du code de procédure civile, pour plus ample informé de l’exposé et des prétentions des parties, il est renvoyé à l’assignation introductive d’instance et aux écritures déposées et développées oralement à l’audience.
MOTIFS DE LA DECISION
I.Sur la jonction
En application de l’article 367 du code de procédure civile, le juge peut, à la demande des parties ou d’office, ordonner la jonction de plusieurs instances pendantes devant lui s’il existe entre les litiges un lien tel qu’il soit de l’intérêt d’une bonne justice de les faire instruire ou juger ensemble.
Les deux instances enregistrées sous les numéros de répertoire général 24/268 et 24/372 concernent le même litige. Il convient dès lors, dans l’intérêt d’une bonne administration de la justice, de joindre ces affaires qui seront dorénavant référencées sous le numéro 24/268.
II.Sur la demande d’expertise
Aux termes de l’article 145 du code de procédure civile, s’il existe un motif légitime de conserver ou d’établir avant tout procès, la preuve des faits dont pourrait dépendre la solution d’un litige, les mesures d’instruction légalement admissibles peuvent être ordonnées à la demande de tout intéressé, sur requête ou en référé.
Ce texte suppose l’existence d’un motif légitime, c’est-à-dire un fait crédible et plausible qui présente un lien utile avec un litige potentiel futur dont la solution peut dépendre de la mesure d’instruction sollicitée. L’application de cet article n’implique aucun préjugé sur la responsabilité des parties appelées à la procédure, ni sur les chances de succès du procès susceptible d’être ultérieurement engagé.
*
En l’espèce, il résulte des pièces produites, notamment des rapports d’expertise amiable établis par M. [L] le 22 juin 2023, et par le cabinet Even Structure le 11 septembre 2023, que des désordres affectant la maison d’habitation de M. [Z] et Mme [B] ont été objectivés et dont la preuve, les causes et les conséquences pourraient être utiles à la solution d’un litige.
Par ailleurs, aucune instance n’est en cours pour le même litige.
De ce fait, M. [Z] et Mme [B] justifient d’un motif légitime au sens de l’article 145 du code de procédure civile à conserver ou établir la preuve de leurs allégations.
En conséquence, pour toutes ces considérations, il sera fait droit à la demande d’expertise sollicitée dans les conditions détaillées dans le dispositif.
Il ne sera pas fait droit aux demandes de complément de la mission d’expertise sollicitée par la société Direct Construction et par son assureur, la mission habituellement ordonnée étant suffisamment détaillée.
Le coût de l’expertise sera avancé par M. [Z] et Mme [B], ceux-ci étant demandeurs à cette mesure d’instruction ordonnée dans leur intérêt.
III.Sur la demande reconventionnelle de provision
Aux termes des dispositions de l’article 835 du code de procédure civile, dans les cas où l’obligation n’est pas sérieusement contestable, le président du tribunal judiciaire statuant en référé peut toujours accorder une provision au créancier.
L’octroi d’une provision suppose le constat préalable par le juge de l’existence d’une obligation non sérieusement contestable, au titre de laquelle la provision est demandée et ne peut l’être qu’à hauteur du montant non sérieusement contestable de cette obligation.
Par ailleurs, il appartient au demandeur de prouver l’existence de l’obligation, puis au défendeur de démontrer, le cas échéant, qu’il existerait une contestation sérieuse susceptible de faire échec à la demande.
Il y a lieu de rappeler que l’attribution d’une telle provision s’effectue aux risques du demandeur, qu’elle ne préjuge en rien de l’issue du litige et qu’elle peut être sujette à restitution.
*
En l’espèce, dès lors qu’un expert judiciaire vient d’être désigné avec pour mission d’avoir à se prononcer sur les causes des désordres dénoncés ainsi que sur leur imputabilité, et dès lors que l’obligation pour M. [Z] et Mme [B] d’avoir à régler le solde dû est, à ce stade, sérieusement contestable compte tenu des manquements allégués, la société Direct Construction sera déboutée de sa demande de provision à ce titre.
IV.Sur les demandes accessoires
* Sur les dépens
Au vu de l’article 491 du code de procédure civile, le juge des référés doit statuer sur les dépens dès lors qu’il est dessaisi par la décision qu’il rend. Il ne peut ni les réserver, ni dire qu’ils suivront le sort d’une instance au fond qui demeure éventuelle à ce stade.
Par conséquent, M. [Z] et Mme [B] assumeront les dépens de l’instance principale, procédure initiée dans leur intérêt et avant toute procédure au fond.
La société MJH SAS d’Architecture assumera les dépens de l’appel en cause de la société Direct Construction, de son assureur et des MMA.
* Sur les frais irrépétibles
Par ailleurs, la mesure d’expertise étant à caractère purement probatoire, il n’y a pas lieu à application des dispositions de l’article 700 du code de procédure civile. La société Direct Construction sera ainsi déboutée de sa demande à ce titre.
PAR CES MOTIFS
Nous, Benoît Giraud, président du tribunal judiciaire d'Angers, statuant en référé, publiquement, par ordonnance contradictoire et en premier ressort :
Vu les dispositions de les articles 145 et 835 du code de procédure civile ;
Prononçons la jonction des instances enregistrées sous les numéros de RG 24/268 et 24/372, qui seront regroupées sous le seul numéro de RG 24/268 ;
Donnons acte aux MMA IARD et MMA IARD Assurances Mutuelles, ès-qualités d’assureur de la société MJH SAS d’Architecture, ainsi qu’à la société Générali IARD, ès-qualités d’assureur de la société Direct Construction, de leurs protestations et réserves;
Ordonnons une mesure d’expertise au contradictoire de M. [D] [Z], Mme [G] [B], la société MJH SAS d’Architecture, la société Direct Construction, la société Générali IARD, ès-qualités d’assureur de la société Direct Construction, ainsi que des MMA IARD et MMA IARD Assurances Mutuelles, ès-qualités d’assureur de la société MJH SAS d’Architecture;
Commettons pour y procéder, M. [R] [U] - [Adresse 6], expert inscrit sur la liste de la Cour d’Appel d’Angers, avec mission de :
- convoquer et entendre les parties assistées le cas échéant, de leurs conseils, et recueillir leurs observations à l’occasion des opérations ou lors de la tenue des réunions d’expertise,
- se faire remettre toutes pièces utiles à l’accomplissement de sa mission, ainsi que tout rapport technique ou rapport d'expertise déjà effectué à la demande de l'une ou l'autre des parties,
- se rendre sur les lieux : [Adresse 1],
-faire une visite et une description des lieux,
- produire des photographies, croquis et plans nécessaires pour illustrer son rapport,
- vérifier si les désordres allégués, malfaçons ou inachèvement de travaux existent en considération des documents contractuels liant les parties ; dans l’affirmative, les décrire, en indiquer la nature et la date d’apparition, en distinguant ceux qui affectent d’une part les éléments constitutifs de l’ouvrage ou les éléments d’équipement tels que définis par l’article 1792-2 du code civil et d’autre part ceux qui affectent les autres éléments d’équipement du bâtiment,
- préciser les dates essentielles des opérations de construction à savoir la date de demande de déclaration de travaux, la date de déclaration réglementaire d'ouverture du chantier, la date d'achèvement des travaux, ainsi que la date de réception de l'ouvrage par les parties en cause ou de prise de possession des lieux , la date du certificat de conformité et donner tous éléments sur la date d’apparition des désordres,
- rechercher les causes des désordres en faisant procéder si nécessaire à toute étude ou analyse technique, mécanique ou chimique,
- fournir tous éléments permettant de déterminer s’ils proviennent d’une erreur grave de conception, d’une erreur de construction, d’un vice des matériaux et/ou produits, d’une malfaçon dans leur mise en oeuvre, d’une négligence dans l’entretien ou l’exploitation des ouvrages ou de toute autre cause et si ces désordres constituent une simple défectuosité, des malfaçons ou des vices graves,
- fournir tous éléments techniques et de fait, de nature à permettre à la juridiction éventuellement saisie de déterminer à quels fournisseurs ou intervenants ces désordres, malfaçons ou inachèvements sont imputables et dans quelle proportion,
- indiquer l’importance de ces désordres éventuels en précisant s’ils affectent l'ouvrage dans l'un ou l'autre de ses éléments constitutifs et sont de nature à rendre l’immeuble impropre à sa destination, ou leur conséquence sur la solidité, l’habitabilité ou l’esthétique du bâtiment, ou s'ils affectent la solidité d'éléments d'équipement en précisant si ces éléments sont dissociables ou non du corps de l'ouvrage ( fondation, ossature, clos et couvert),
- préciser les travaux nécessaires pour remédier aux désordres éventuels ; en évaluer le coût et la durée d’exécution, en fonction des devis qui devront être recherchés et produits par M. [D] [Z] et Mme [G] [B] auprès des entreprises de leur choix, en vérifiant les devis fournis et le cas échéant en donnant toutes précisions sur les modifications à apporter à ces devis quant aux travaux et/ou à leur coût,
- d’une manière générale donner à la juridiction les éléments permettant de se prononcer sur les responsabilités éventuellement encourues,
- évaluer le préjudice subi par le maître de l’ouvrage du fait des malfaçons ou désordres constatés (trouble de jouissance notamment) ou provenant d’un retard dans l’exécution des travaux. En ce dernier cas, donner son avis sur les causes du retard et préciser à qui il peut être imputé,
- dire si, après l'exécution des travaux de remise en état, l'immeuble restera affecté d'une moins value et donner en ce cas son avis sur son importance,
- apurer les comptes entre les parties, s’il y a lieu et, dans l’affirmative, se faire remettre pièces relatives aux factures ou honoraires impayées et à leur paiement en donnant toutes précisions sur les sommes non réglées ;
Rappelons que l’expert peut s’adjoindre d’initiative, si besoin est, un technicien dans une autre spécialité que la sienne, dont le rapport sera joint au rapport (articles 278 et 282 du code de procédure civile) et/ou se faire assister par une personne de son choix intervenant sous son contrôle et sa responsabilité (article 278-1) ;
Rappelons que :
1) le coût final des opérations d’expertise ne sera déterminé qu’à l’issue de la procédure, même si la présente décision s’est efforcée de fixer le montant de la provision à une valeur aussi proche que possible du coût prévisible de l’expertise,
2) la partie qui est invitée par cette décision à faire l’avance des honoraires de l’expert n’est pas nécessairement celle qui en supportera la charge finale, à l’issue du procès,
et que le fait que l’une des parties bénéficie de l’aide juridictionnelle partielle ou totale n’implique pas nécessairement que cette partie soit dispensée, à l’issue du litige, de la charge totale ou partielle du coût de la mesure d’instruction ;
Accordons à l’expert pour le dépôt de son rapport au service du contrôle des expertises un délai de DIX MOIS à compter de la réception de l’avis de consignation envoyé par le Greffe ;
Disons que l’expert devra solliciter du magistrat chargé du contrôle de l’expertise une prorogation de ce délai si celui-ci s’avère insuffisant ;
Fixons à 3.000€ (trois mille euros) le montant de la provision à valoir sur la rémunération de l’expert que M. [D] [Z] et Mme [G] [B] devront consigner auprès du régisseur du tribunal judiciaire d’Angers dans le délai de deux mois à compter de la date de la notification de la présente ordonnance, par virement ou par chèque établis à l’ordre de la régie des avances et recettes du tribunal judiciaire d’Angers en indiquant le n° RG et le nom de parties ;
Disons qu’à défaut de consignation dans ce délai et selon les modalités imparties, la désignation de l’expert sera caduque ;
Disons que s’il estime insuffisante la provision ainsi fixée, l’expert devra, lors de la première ou au plus tard de la deuxième réunion, dresser un programme de ses investigations et évaluer d’une manière aussi précise que possible le montant prévisible de ses honoraires et débours ;
Disons qu’à l’issue de cette réunion, l’expert fera connaître aux parties et au magistrat chargé du contrôle de l’expertise la somme globale qui lui paraît nécessaire pour garantir en totalité le recouvrement de ses honoraires et de ses débours et sollicitera, la cas échéant, le versement d’une consignation supplémentaire ;
Disons que l’expert provoquera la première réunion sur place dans un délai maximum de cinq semaines à partir de sa saisine, constituée par l’avis donné à l’expert du versement de la consignation, et que les parties lui communiqueront préalablement toutes les pièces dont elles entendent faire état ;
Disons que les parties communiqueront ensuite sans retard les pièces demandées par l’expert et que, en cas de défaillance, le juge du suivi de l’expertise pourra être saisi aux fins de fixation d’une astreinte ;
Disons que les pièces seront accompagnées d’un bordereau avec la justification de la communication à toutes les parties en cause ;
Disons que lors de la première réunion et en tout cas dès que possible, l’expert exposera sa méthodologie et fixera le calendrier de ses opérations, avec la date de diffusion du projet de rapport, le délai imparti aux parties pour lui faire parvenir leurs dires et la date du dépôt du rapport définitif ;
Disons que les parties procéderont aux mises en cause nécessaires dans les deux mois de la saisine de l’expert, ou, si la nécessité s’en révèle ultérieurement, dès que l’expert donnera son accord ;
Disons qu’à la fin de ses opérations, l’expert organisera une réunion de clôture ou adressera aux parties une note de synthèse pour les informer du résultat de ses investigations. Les parties disposeront alors d'un délai de trois semaines pour faire parvenir leurs observations récapitulatives. Le tout devant être consigné dans son rapport d’expertise ;
Disons que faute pour une partie d’avoir communiqué à l’expert les pièces demandées ou fait parvenir son dire dans les délais impartis, elle sera réputée y avoir renoncé sauf si elle a justifié préalablement à l’expiration du délai d’un motif résultant d’une cause extérieure ;
Disons que l’expert déposera au service des expertises du tribunal son rapport dans un délai maximum de DIX MOIS suivant sa saisine, sauf prorogation accordée préalablement à l’expiration de ce délai, en un seul original, après en avoir envoyé un exemplaire à chaque partie;
Disons que l’expert joindra à cet envoi la copie de sa demande de rémunération et que les parties disposeront d’un délai de quinze jours pour formuler des observations sur cette demande ;
Disons qu’en cas d’empêchement ou refus, l’expert commis pourra être remplacé par ordonnance à la demande de la partie la plus diligente ;
Désignons, pour contrôler les opérations d’expertise, le juge chargé des expertises de ce Tribunal;
Déboutons la société Direct Construction et la société Générali IARD, ès-qualités d’assureur de la société Direct Construction, de leurs demandes de complément de la mission d’expertise ;
Déboutons la société Direct Construction de sa demande reconventionnelle de provision;
Condamnons M. [D] [Z] et Mme [G] [B] aux dépens de l’instance principale ;
Condamnons la société MJH SAS d’Architecture aux dépens de l’appel en cause de la société Direct Construction, de la société Générali IARD, ès-qualités d’assureur de la société Direct Construction, ainsi que des MMA IARD et MMA IARD Assurances Mutuelles, ès-qualités d’assureur de la société MJH SAS d’Architecture ;
Déboutons la société Direct Construction de sa demande formulée au titre de l’article 700 du code de procédure civile ;
Rappelons que la présente décision est, de plein droit, exécutoire à titre provisoire.
Ainsi fait et prononcé à la date ci-dessus par mise à disposition au greffe, la présente ordonnance a été signée par Benoît Giraud, président, juge des référés, et par Aurore Tiphaigne, greffière,
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N° RG : N° RG 24/00487 - N° Portalis DBYQ-W-B7I-ILWY
AFFAIRE : [J] [W], [U] [K] C/ [T] [H]
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE SAINT ETIENNE
ORDONNANCE DE REFERE DU
26 Septembre 2024
VICE PRESIDENTE : Alicia VITELLO
GREFFIERE lors des débats : Valérie DALLY
GREFFIERE lors du délibéré : Céline TREILLE
DEMANDEURS
Monsieur [J] [W]
né le 14 Octobre 1986 à [Localité 10] (42), demeurant [Adresse 5] - [Localité 8]
représenté par Maître Sylvain NIORD de la SELAS D.F.P & ASSOCIES, avocats au barreau de SAINT-ETIENNE,
Madame [U] [K]
née le 17 Mai 1984 à [Localité 9] (42), demeurant [Adresse 5] - [Localité 8]
représentée par Maître Sylvain NIORD de la SELAS D.F.P & ASSOCIES, avocats au barreau de SAINT-ETIENNE,
DEFENDEUR
Monsieur [T] [H], demeurant [Adresse 4] - [Localité 8]
représenté par Maître Grégoire MANN de la SELAS LEX LUX AVOCATS, avocats au barreau de SAINT-ETIENNE,
DEBATS : à l’audience publique du 05 Septembre 2024
DELIBERE : audience du 26 Septembre 2024
DECISION: contradictoire, prononcée publiquement par mise à disposition au greffe en application des articles 450 à 453 du code de procédure civile, les parties préalablement avisées
❖❖❖❖❖❖❖
EXPOSE DU LITIGE
Selon acte authentique du 7 février 2023, Madame [U] [K] et Monsieur [J] [W] sont propriétaires d'une maison cadastrée section B n°[Cadastre 2] sur la commune de [Localité 8], au sein d'un lotissement situé [Adresse 5].
Par acte de commissaire de justice en date du 11 juillet 2024, Madame [U] [K] et Monsieur [J] [W] ont fait assigner Monsieur [T] [H] devant le juge des référés du tribunal judiciaire de SAINT-ETIENNE, afin d'obtenir la désignation d'un expert.
A l'audience du 5 septembre 2024, ils exposent que leur terrain se situe en contrebas de la parcelle, où se trouve édifiée la villa de Monsieur [T] [H], et que, dès la création du lotissement en 2016, une clôture séparant les deux parcelles a été édifiée. Ils expliquent que leur voisin a procédé à un remblaiement s'appuyant sur le mur de clôture non dimensionné, et non drainé et non conçu pour servir de soutènement aux terres de la propriété voisine, et que, le 4 mai 2021, le mur de clôture, d'une hauteur de 1 mètre 50 a basculé. Ils affirment que l'expert d'assurance désigné a conclu à la responsabilité du fonds supérieur, mais que Monsieur [T] [H] n'a jamais remis en état le mur et son terrain et que le mur de clôture menace toujours de s'effondrer.
Monsieur [T] [H] formule protestations et réserves quant à la mesure d'instruction sollicitée et demande que la mission confiée à l'expert soit complétée afin que l'expert se prononce sur la question de savoir si les travaux réalisés sous la maîtrise d'œuvre de Monsieur [J] [W] sur ou à proximité du mur litigieux ont pu avoir des incidences sur celui-ci, et le cas échéant les déterminer.
L'affaire est mise en délibéré au 26 septembre 2024.
MOTIFS DE LA DECISION
Aux termes de l'article 145 du code de procédure civile, s'il existe un motif légitime de conserver ou d'établir avant tout procès la preuve de faits dont pourrait dépendre la solution d'un litige, les mesures d'instruction légalement admissibles peuvent être ordonnées à la demande de tout intéressé, sur requête ou en référé.
En l'espèce, selon le rapport d'expertise amiable du 4 mai 2021, le mur construit au frais de Monsieur [V], ancien propriétaire du lot cadastrée n°[Cadastre 2], n'était pas adaptée pour soutenir des terres. Pourtant, Monsieur [T] [H] a mis un drain et un delta MS, puis ses terres contre le mur, pour revenir selon lui à l'état naturel du terrain, sans pente. Le 21 décembre 2019, Monsieur [T] [H] a constaté un basculement du mur de clôture, qui n'était pas conçu pour soutenir des terres, avec absence de ferraillage.
Les demandeurs justifient donc d'un motif légitime à obtenir la désignation d'un expert afin qu'il soit procédé de manière contradictoire à l'évaluation de leurs préjudices.
Il convient par conséquent d'ordonner une expertise au contradictoire de l'ensemble des parties, à charge pour Madame [U] [K] et Monsieur [J] [W], qui la sollicitent, d'en faire l'avance des frais.
La mesure d'expertise est complétée pour permettre à la juridiction éventuellement saisie du fond du litige de disposer de l'ensemble des éléments nécessaires à sa prise de décision.
Les dépens sont laissés à la charge de Madame [U] [K] et Monsieur [J] [W], qui profitent seuls de la mesure.
PAR CES MOTIFS
Le juge des référés,
ORDONNE une expertise ;
DESIGNE, pour y procéder,
Monsieur [Y] [I],
GA CONSEILS INGENERIE SERVICES
[Adresse 3]
[Localité 9]
(Port. : [XXXXXXXX01] Mèl : [Courriel 7])
avec la mission suivante :
- Se rendre sur les lieux situés [Adresse 5] à [Localité 8] ;
- Se faire communiquer tous les documents utiles à la solution du litige ;
- Donner son avis sur la date de construction du mur de clôture ;
- Donner son avis sur la date de remblaiement de terres par le fonds cadastré section B n°[Cadastre 6] appartenant à Monsieur [T] [H] ;
- Donner son avis sur l'influence du remblaiement et dire s'il est en rapport avec le basculement du mur de clôture édifié sur la parcelle cadastrée B n°[Cadastre 2] ;
- Dire si les travaux récemment réalisés sous la maîtrise d'œuvre de Madame [U] [K] et Monsieur [J] [W] sur ou à proximité du mur litigieux ont pu avoir des incidences sur celui-ci, et, le cas échéant, déterminer celles-ci ;
- Décrire et chiffrer le travaux et remèdes permettant de mettre un terme aux désordres (basculement) ;
- Donner son avis sur les préjudices subis, et notamment ceux éprouvés par les propriétaires de la parcelle B n°[Cadastre 2] concernant ce risque d'effondrement, les périmètres de sécurité à mettre en œuvre, et encore le retard apporté dans les constructions annexes en cours (piscine);
DIT que l'expert peut s'adjoindre tout spécialiste de son choix, à charge pour lui d'en informer préalablement le magistrat chargé du contrôle des expertises et de joindre l'avis du sapiteur à son rapport ; dit que si le sapiteur n'a pas pu réaliser ses opérations de manière contradictoire, son avis doit être immédiatement communiqué aux parties par l'expert ;
DESIGNE Madame Séverine BESSE, première vice-présidente, pour contrôler le déroulement de la mesure ;
DIT que l'expert doit communiquer un pré rapport aux parties en leur impartissant un délai raisonnable, au moins quatre semaines, pour la production de leurs dires écrits auxquels il doit répondre dans son rapport définitif, qu'il doit déposer au service des expertises EN VERSION PAPIER avant le 26 avril 2025 en un original, après en avoir adressé un exemplaire à chacune des parties en cause ;
FIXE l'avance des frais d'expertise à valoir sur le montant des honoraires de l'expert à la somme de 3 000,00 euros qui devra être consignée par Madame [U] [K] et Monsieur [J] [W] avant le 26 octobre 2024 à la régie du tribunal judiciaire de Saint-Étienne ;
DIT qu'à l'issue de la première et au plus tard de la deuxième réunion des parties, l'expert soumet au juge chargé du contrôle de l'expertise et communique aux parties, un état prévisionnel détaillé de ses frais et honoraires, et, en cas d'insuffisance de la provision allouée demande la consignation d'une provision supplémentaire ;
DIT qu'en cas de refus, d'empêchement ou de retard injustifié de l'expert commis, il est pourvu d'office à son remplacement ;
LAISSE les dépens à la charge de Madame [U] [K] et Monsieur [J] [W].
La Greffière, La Vice Présidente,
Céline TREILLE Alicia VITELLO
LE 26 Septembre 2024
GROSSE + COPIE à:
- Me NIORD
COPIES à :
- SELAS LEX LUX
- Régie
- dossier
- dossier expertise
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TRIBUNAL JUDICIAIRE
DU MANS
Première Chambre
Jugement du 26 Septembre 2024
N° RG 22/02318 - N° Portalis DB2N-W-B7G-HQDX
DEMANDERESSE
S.A.R.L. JL BATIMENT FRANCE, prise en la personne de son représentant légal
immatriculée au RCS de LE MANS sous le n° 533 769 998
dont le siège social est situé [Adresse 2]
représentée par Maître Emmanuel LOISEAU, avocat au Barreau du MANS
DEFENDERESSE
Madame [U] [Z]
née le 19 avril 1974 à [Localité 3] (72)
demeurant [Adresse 1]
représentée par Maître Stéphane CORNILLE, avocat au Barreau du MANS
COMPOSITION DU TRIBUNAL
PRESIDENT : Marie-Michèle BELLET,
Statuant comme Juge Unique en application de l’article L.212-2 du code de l’organisation judiciaire.
Les avocats constitués ont été régulièrement avisés de l’attribution du juge unique en application de l’article 765 du code de procédure civile, sans que la demande de renvoi ait été formulée dans les conditions prévues par l’article 766 du même code.
GREFFIER : Patricia BERNICOT
DÉBATS A l'audience publique du 25 juin 2024
A l’issue de celle-ci, le Président a fait savoir aux parties que le jugement serait rendu le 26 septembre 2024 par sa mise à disposition au greffe de la juridiction.
Jugement du 26 Septembre 2024
- prononcé publiquement par Marie-Michèle BELLET, par sa mise à disposition au greffe
- en premier ressort
- contradictoire
- signé par le président et Patricia BERNICOT, greffier, à qui la minute du jugement été remise.
copie exécutoire à Me Stéphane CORNILLE - 48, Me Emmanuel LOISEAU - 50 le
N° RG 22/02318 - N° Portalis DB2N-W-B7G-HQDX
EXPOSE DU LITIGE
Par acte en date du 25 juillet 2022, la SARL JL BATIMENT FRANCE assigne Madame [U] [Z] aux fins de la voir condamner au paiement du solde de facture de travaux effectués à son domicile.
Une ordonnance du Juge de la mise en état en date du 29 septembre 2023 rejette la demande d’expertise judiciaire présentée par Madame [U] [Z].
Par conclusions (1) “en réponse”, auxquelles il convient de se référer pour plus ample exposé, la SARL JL BATIMENT FRANCE demande :
- un débouté de la demande d’expertise présentée par la défenderesse, et, de ses autres demandes,
- la condamnation de Madame [Z] :
- au paiement de la somme de 12 983,86 euros avec intérêts au taux légal à compter du 28 juin 2021,
- au paiement d’une somme de 1 000,00 euros de dommages et intérêts pour procédure abusive et dilatoire,
aux dépens, et, au paiement de la somme de 3 500,00 euros en vertu de l’article 700 du code de procédure civile.
La société mentionne le fait que pour la réalisation des travaux, plusieurs échanges et devis ont été réalisés sur la base des informations données par la cliente et durant les travaux, cette dernière auraient modifié ses plans à plusieurs reprises, et, enfin, en août 2020, elle a décidé de mettre un terme aux prestations en lui interdisant de pénétrer sur sa propriété.
Elle précise que le 28 août 2020, il avait été prévue une rencontre sur le chantier pour faire le point, réaliser une éventuelle réception de chantier et procéder au paiement des factures, ce qui n’a pas abouti.
Puis, une ordonnance de référés a refusé une expertise judiciaire au motif que cette demande n’intervenait pas avant tout procès, étant donné qu’une procédure au fond était engagée.
La demanderesse ajoute que la demande d’expertise judiciaire serait sans fondement juridique, en ce que les désordres éventuels seraient imputables aux travaux repris par d’autres artisans, et, à la carence de son adversaire qui serait d’ailleurs à l’origine de l’arrêt du chantier.
Elle considère donc avoir toujours rempli ses engagements et Madame [Z] aurait reconnu devoir les factures, mais en estimant que les travaux devaient être effectué avant paiement.
En outre, pour la requérante, le risque imminent de dommage de l’article 145 du code de procédure civile ne serait pas justifié, d’autant qu’aucune action contre elle ou la défenderesse n’a été diligentée par les voisins, et, que le rapport d’expertise amiable a été réalisé sur la propriété desdits voisins, et, non chez Madame [Z], et, le constat de désordres serait sans lien avec les travaux litigieux.
Enfin, la demanderesse constate que le procès-verbal de constat démontrerait que Madame [Z] a fait appel à une autre entreprise, notamment pour la maçonnerie et la pose des fenêtres et portes-fenêtres, ce qui suppose que lesdites entreprises ont accepté le support existant, et, qu’il serait désormais impossible de déterminer les responsabilités de chacun, sachant que la défenderesse n’a pas fourni les pièces qu’elle annonçait produire en suite du refus d’expertise judiciaire.
En dernier lieu, estimant la demande dilatoire et abusive, en vue de retarder un paiement, la société réclame l’allocation de dommages et intérêts.
Par conclusions, auxquelles il convient de se référer pour plus ample exposé, Madame [U] [Z] sollicite une expertise judiciaire et un sursis à statuer dans l’attente du dépôt du rapport, ainsi que la condamnation de son adversaire à lui payer une somme de 3 000,00 euros en vertu de l’article 700 du code de procédure civile et les dépens.
Elle argue du fait que le chantier aurait été abandonné, et, que le procès-verbal de livraison n’aurait jamais été établi et qu’enfin des malfaçons auraient été constatées, et notamment des infiltrations. Elle indique qu’elle devait fournir de nouvelles pièces pour appuyer sa demande.
Elle excipe du fait qu’il serait réclamé le paiement de la totalité de la facture alors que son adversaire n’a pas achevé les travaux et que seul un expert pourrait établir les comptes entre les parties.
Elle mentionne le fait qu’elle serait actuellement inquiétée par les voisins qui ont fait procéder à une expertise se plaignant d’infiltrations dont la demanderesse qui a réalisé les travaux serait à l’origine.
N° RG 22/02318 - N° Portalis DB2N-W-B7G-HQDX
MOTIFS DE LA DECISION
Sur la demande principale et la demande reconventionnelle d’expertise judiciaire
- Sur la demande d’expertise
Dans cette affaire, il sera relevé que l’expertise réalisée chez les voisins de la demanderesse à l’incident n’a pas mis en exergue des désordres imputables aux travaux litigieux.
De plus, il sera retenu que les prétendus “constats de réunion de chantier” que Madame [Z] a semble-t-il rédigée seule ne sont étayés par aucune pièce extérieure pour les corroborer. Or, nul ne peut se préconstituer de preuve à lui-même, alors qu’il existe une incertitude sur les travaux commandés.
Au surplus,le procès-verbal d’huissier du 15 décembre 2020 non contradictoire que Madame [Z] verse à la procédure mentionne que d’autres entreprises sont ensuite intervenues et qu’elle a elle-même exécutés certaines tâches, étant donné que les travaux n’ont pas été terminés.
Ainsi, il est précisé par l’huissier que dans la pièce de vie, le placo a été posé par quelqu’un d’autre, la seule intervention de la demanderesse portait sur l’électricité, que Madame [Z] a elle-même posé la rambarde et qu’une entreprise de maçonnerie a repris le chantier de la terrasse,la couverture d’extension n’a pas été faite par JL BATIMENT FRANCE, l’accès à la porte extérieure n’est pas finalisé, une autre entreprise est intervenue pour les fenêtres et porte fenêtres, dans la salle d’eau, une canalisation d’eau pour un futur lavabo n’a pas été posé et au sol il existe des traces d’infiltrations et enfin dans la chambre il existe des traces d’infiltrations au sol dans le renfoncement de la chambre (le plus proche de la salle d’eau) alors que le coffrage de la gouttière qui aurait été effectué par l’entreprise requérante se trouve sur le côte droit du plafond.
L’huissier a également constaté “des traces d’humidité dans le sous-sol remontant d’infiltrations extérieures”, mais la lecture de la suite du procés-verbal semble indiquer que ladite humidité serait antérieure à l’intervention de la requérante.
De même, le procès-verbal indique la présence d’humidité sur le mur extérieur qui, selon Madame [Z], n’existait pas avant les travaux, alors que cette dernière n’explique pas si seule JL BATIMENT FRANCE est intervenue et quels travaux auraient pu engendrer cette humidité.
De ce constat, il apparaît donc qu’outre le fait qu’il semble que le mur en partie basse de la terrasse n’est pas droit et n’est donc pas esthétique a été réalisé par la demanderesse, et, qu’elle aurait entreposé une bétonniére dans dans la pièce de vie et que le parquet est sale et abîmé, le procès-verbal d’huissier ne démontre pas clairement quelles interventions de JL BATIMENT FRANCE seraient à l’origine de désordres et quand ces derniers seraient apparus.
En outre, il sera fait remarquer à Madame [Z] que la part d’imputation des travaux effectués par son adversaire n’est pas clairement définie, alors l’entrepreneur n’a pas terminé le chantier et que sont intervenues d’autres entreprises.
Ainsi, nonobstant le fait qu’il n’est fourni aucun élément sur l’état actuel dudit chantier, il paraît difficile, voire impossible de réaliser une expertise dans une situation où il sera compliqué de déterminer la part exacte des travaux réalisés par la demanderesse, ainsi que le lien éventuel avec de prétendus désordres.
Enfin, la défenderesse ne précise pas en quoi consisterait le risque imminent de dommages auquel elle semble se référer alors que cette affaire date de plus de deux ans et les travaux litigieux de plusieurs années.
En dernier lieu, il sera pris en considération le fait que Madame [Z] ne verse pas les prétendues pièces qu’elle annonçait après le rejet de la demande d’expertise judiciaire devant le Juge de la mise en état, ce qui implique qu’elle n’apporte pas de nouveaux éléments pour autoriser cette mesure d’expertise, sachant qu’une mesure d’expertise n’a pas but de suppléer à la carence de preuve d’une partie mais à éclairer le tribunal.
En conséquence, la demande d’expertise judiciaire sera rejetée, et, donc, il en sera de même de la demande de sursis à statuer.
- Sur la demande de paiement de la facture de travaux
En vertu de l’article 1341 du code civil, le créancier a droit à l’exécution de l’obligation, il peut y contraindre le débiteur dans les conditions prévues par la loi, et, l’article 1342 alinéa 1 et 2 prévoit que le paiement est l’exécution volontaire de la la prestation due et il doit être fait sitôt que la dette devient exigible.
N° RG 22/02318 - N° Portalis DB2N-W-B7G-HQDX
Enfin, selon l’article 1194 du code civil, les contrats obligent non seulement à ce qui y est exprimé, mais encore à toutes les suites que leur donnent l’équité, l’usage ou la loi.
Mais, il convient d’ajouter qu’aux termes de l’article 1103 du code civil, les contrats légalement faits tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faits, et, en application de l’article 1353 du code civil, celui qui réclame l’exécution d’un obligation doit la prouver et réciproquement, celui qui se prétend libéré doit justifier le paiement ou le fait qui a produit l’extinction de l’obligation.
En l’espèce, s’il n’est pas contesté que Madame [Z] avait commandé des travaux à la SARL JL BATIMENT FRANCE, en revanche il sera relevé que la demanderesse ne verse aucun devis justifiant de la nature exacte des travaux sur lesquels les parties s’étaient accordés.
Ainsi, s’agissant de la prétendue réunion pour établissement d’un procès-verbal de réception, il n’est pas déterminé avec précision le motif de son échec.
De plus, sur l’arrêt desdits travaux, les pièces versées à la procédure ne déterminent pas clairement qui en est à l’origine et plus particulièrement le motif de cet arrêt, sachant qu’il semble qu’il existait un désaccord entre les parties notamment au vu de la longueur prise par la réalisation des travaux. Les nombreux mails versés aux débats par Madame [Z] démontrent également qu’il existait des désaccords sur la nature des matériaux commandés et sur les travaux eux-mêmes qui devaient être réalisés.
Il s’ensuit donc qu’aucune pièce ne vient déterminer avec précision et certitude ni que Madame [Z] serait à l’origine de l’arrêt des travaux, ni quels travaux ont été réellement exécutés, ni sur quels travaux portaient l’accord des parties.
Quant aux factures, sans devis correspondant, dont il est réclamé le paiement par la demanderesse, il sera retenu qu’en sus du fait que nul ne peut se préconstituer de preuve à lui-même, alors qu’il appartient à la demanderesse de prouver que ces dernières sont dues, cette dernière se contente d’alléguer que Madame [Z] reconnaîtrait sa dette, mais qu’elle ne voulait payer qu’après réalisation des travaux.
Cette situation est d’ailleurs corroborée par la défenderesse qui écrit à propos des factures :
“quant aux factures 552 et 553, ce sont vos “fameux acomptes” et je ne règle que les travaux réalisés”
Or, sur ces deux factures, il sera pris en considération le fait que la demanderesse ne justifie pas que lesdits travaux dont elle demande le paiement ont effectivement été réalisés. Il apparaît donc qu’il n’est pas démontré que sa créance est exigible et certaine.
Il en est de même des deux autres factures dont le paiement est sollicité, à savoir les factures 570, 573,et 571, dont aucun devis accepté ne justifie l’accord de la co-contractante pour la réalisation des prestations qu’elles visent, et, dont aucune pièce ne vient établit qu’elles ont été effectivement réalisées.
Il s’ensuit donc qu’il n’est pas plus prouvé que ces créances sont certaines et exigibles.
Ce constat est d’ailleurs corroboré par Madame [Z], elle-même, qui conteste devoir régler la totalité des factures alors que les travaux n’ont pas été achevés et qui ne veut régler qu’en suite du travail exécuté.
En conséquence, la défenderesse sera déboutée de sa demande de paiement des factures, objet de ce litige.
Sur la demande de dommages et intérêts
Partie succombante, la demanderesse ne démontre pas une faute de son adversaire qui s’est contentée de faire valoir légalement ses arguments en défense.
En conséquence, cette demande de dommages et intérêts sera rejetée.
Sur les dépens et l’article 700 du code de procédure civile
La demanderesse, partie succombante, sera tenue aux dépens de l’instance, et, en équité, sera condamnée au paiement d’une somme de 1 500,00 euros sur le fondement de l’article 700 du code de procédure civile.
N° RG 22/02318 - N° Portalis DB2N-W-B7G-HQDX
PAR CES MOTIFS
Le Tribunal, statuant publiquement par mise à disposition au greffe, par jugement contradictoire et en premier ressort,
DEBOUTE Madame [U] [Z] de sa demande d’expertise judiciaire ;
DEBOUTE la SARL JL BATIMENT FRANCE de l’ensemble de ses demandes ;
CONDAMNE la SARL JL BATIMENT FRANCE à payer à Madame [U] [Z] la somme de 1500,00 euros sur le fondement de l’article 700 du code de procédure civile ;
CONDAMNE la SARL JL BATIMENT aux dépens de l’instance.
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Minute n° 24/0
AFFAIRE :
[N], [C] [Y]
C/
[Z] [X]
IFPA
Grosses délivrées
le
à
Me Isabelle JIMENEZ-BARAT
Me Sophie RONGIER
Exp délivrées
le
à Mme [N], [C] [Y]
M. [Z] [X]
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE BORDEAUX
DEUXIÈME CHAMBRE CIVILE
JUGEMENT DU 26 SEPTEMBRE 2024
COMPOSITION DU TRIBUNAL :
Lors du délibéré :
Madame Marianne JAMET, Première Vice-Présidente adjointe
Madame Sandra HIGELIN, Vice-Présidente
Madame Sarah COUDMANY, Juge
Madame Bettina MOREL, faisant fonction de Greffier
DÉBATS :
A l’audience du 27 juin 2024 sur rapport de Madame Marianne JAMET, Première Vice-Présidente adjointe conformément aux dispositions de l’article 805 du Code de Procédure Civile.
JUGEMENT:
Contradictoire,
Premier ressort,
Par mise à disposition au greffe,
DEMANDERESSE :
Madame [N], [C] [Y], agissant tant en son nom personnel qu’ès qualité de représentante légale et administratrice légale de son fils [O], [P], [D] [Y] né le [Date naissance 3] 2014 à [Localité 11] (Gironde)
née le [Date naissance 6] 1971 à [Localité 14] (Gard)
DEMEURANT :
[Adresse 7]
[Adresse 7]
[Localité 9]
représentée par Maître Sophie RONGIER, avocat au barreau de BORDEAUX, avocat plaidant
DÉFENDEUR :
Monsieur [Z] [X]
né le [Date naissance 6] 1972 à [Localité 16], [Localité 10] (Côte d’Ivoire)
DEMEURANT :
[Adresse 2]
[Adresse 2]
[Localité 8]
représenté par Maître Isabelle JIMENEZ-BARAT, avocat au barreau de BORDEAUX, avocat plaidant
EXPOSÉ DU LITIGE
Le [Date naissance 3] 2014 à [Localité 11] (Gironde), Madame [N] [Y], de nationalité française, a donné naissance à [O] [Y].
Suivant exploit d'huissier en date du 2 avril 2021, elle a assigné, en son nom propre, Monsieur [Z] [X] en recherche de paternité devant le tribunal judiciaire de BORDEAUX, indiquant avoir entretenu avec lui une relation intime dont serait issu l’enfant.
Elle demande ainsi au tribunal de :
- la dire recevable en son action,
- avant dire droit, si le tribunal l’estimait nécessaire, ordonner une mesure d’expertise génétique,
- en tout état de cause, constater que les éléments versés au débat suffisent à établir la relation amoureuse ayant existé entre Monsieur [X] et elle au moment de la conception de l’enfant et suffisent à établir la paternité de Monsieur [X],
- dire que Monsieur [Z] [X] est le père de [O] [Y], né le [Date naissance 3] 2014 à [Localité 11] (Gironde),
- ordonner la transcription du jugement à intervenir sur les actes de l’état civil,
- dire qu’elle exercera seule l’autorité parentale sur l’enfant [O],
- dire que l’enfant [O] conservera le nom de sa mère,
- condamner Monsieur [Z] [X] au paiement d’une pension alimentaire de 250 euros par mois,
- condamner Monsieur [Z] [X] à lui verser la somme de 7 200 euros au titre des aliments qu’il aurait du verser depuis la naissance de [O],
- condamner Monsieur [Z] [X] à lui verser une somme de 2 000 euros au titre de l’article 700 du code de procédure civile,
- condamner Monsieur [Z] [X] aux dépens.
L’acte d’huissier a été déposé à l’étude mais Monsieur [Z] [X] n’a pas constitué avocat.
Selon avis du 14 avril 2021, Madame le Procureur de la République a fait savoir qu’elle ne souhaitait pas intervenir à la procédure.
Par jugement du 25 novembre 2021, le tribunal a déclaré l’action de Madame [N] [Y] recevable et a ordonné avant dire droit une mesure d’expertise.
Le rapport d’expertise, parvenu au service le 30 mars 2023, a permis de retrouver une filiation entre Monsieur [Z] [X] et l’enfant [O] [Y] avec une probabilité de paternité de 99.999 %.
Monsieur [Z] [X] a constitué avocat.
Dans ses dernières conclusions notifiées par RPVA le 20 mai 2024, Mme [N] [Y] demande au tribunal de :
- dire et juger en conséquence que Monsieur [Z] [X], né le [Date naissance 6] 1972 en Côte d’Ivoire, est le père naturel de [O] [Y] né le [Date naissance 3] 2014 à [Localité 11] (Gironde),
- dire que le jugement à intervenir sera transcrit sur les registres de l’état Civil de la commune de [Localité 11] (Gironde) et que mention sera faite en marge de l’acte de naissance de [O] [Y],
- dire que Madame [N] [Y] exercera seule l’autorité parentale sur [O] [Y],
- dire que [O] conservera le nom de famille [Y], nom de famille de sa mère,
- condamner Monsieur [Z] [X] à verser à Madame [N] [Y] une pension alimentaire mensuelle de 250 €, à titre de contribution à l’entretien et l’éducation de [O] à compter de la date d’assignation soit le 2 avril 2021, ou à défaut à la date du dépôt du rapport d’expertise génétique soit le 2 mars 2023,
- condamner Monsieur [Z] [X] à verser à Madame [N] [Y] la somme capitalisée de 7.200 € au titre des aliments qu’il aurait dû verser à Madame [Y] depuis la naissance de [O],
- débouter Monsieur [X] de toutes ses demandes plus amples ou contraires,
- condamner Monsieur [Z] [X] à verser à Madame [N] [Y] une somme de 2.000 € sur le fondement de l’article 700 du code de procédure civile,
- condamner Monsieur [Z] [X] aux entiers dépens en ce compris les frais d’expertise.
Par conclusions en défense notifiées par RPVA le 13 mars 2024, Monsieur [Z] [X] demande au tribunal de :
- juger que Monsieur [Z] [X] né le [Date naissance 6] 1972 à [Localité 16] (Côte d’Ivoire) est le père de [O] [Y], né le [Date naissance 4] 2014 à [Localité 11] (Gironde),
- ordonner la transcription du jugement à intervenir sur les actes d’état civil de l’enfant [O],
- débouter Madame [Y] de sa demande tendant à voir exercer seule l’autorité parentale sur [O],
- juger que l’autorité parentale sera exercée de manière conjointe,
- débouter Madame [Y] de sa demande tendant à voir l’enfant [O] à conserver le nom de sa mère,
- dire que l’enfant [O] portera le patronyme de Monsieur [Z] [X] adjoint avec celui de la mère et modifier en ce sens le nom de famille sur ses actes d’état civil,
- fixer un droit de visite et d’hébergement progressif au profit de Monsieur [Z] [X] sur l’enfant [O] à l’amiable et à défaut, de la manière suivante :
* les trois premiers mois : un samedi par mois, dans un lieu neutre situé en région parisienne,
* A l’issue de ce délai de trois mois : trois jours pendant les vacances scolaires au domicile du père.
* A l’issue d’un délai de six mois : la moitié des vacances scolaires au domicile du père,
- débouter Madame [Y] de sa demande de condamnation de Monsieur [X] au paiement d’une pension alimentaire de 250€ par mois,
- fixer la pension alimentaire mise à la charge de Monsieur [X] à la somme de 50€ par mois à la date de la paternité légalement établie,
- débouter purement et simplement Madame [Y] de sa demande de condamnation de Monsieur [X] au paiement d’une pension alimentaire à titre rétroactif,
- condamner Madame [Y] à payer à Monsieur [X] la somme de 3000€ à titre de dommages et intérêts en réparation du préjudice moral subi,
- condamner Madame [Y] à payer à Monsieur [X] la somme de 2000€ sur le fondement des dispositions de l’article 700 du Code de procédure civile,
- condamner Madame [N] [Y] au paiement des dépens, en ce compris les frais d’expertise.
La clôture de l’instruction est intervenue par ordonnance du 6 juin 2024.
[DÉBATS NON PUBLICS – Motivation de la décision occultée]
PAR CES MOTIFS
Le Tribunal, statuant après débats en chambre du conseil, par mise à disposition au greffe, par jugement contradictoire et en premier ressort,
DIT que Monsieur [Z] [X], né le [Date naissance 5] 1972 à [Localité 16], [Localité 10] (Côte d’Ivoire) est le père de l’enfant [O], [P], [D], [Y], né le [Date naissance 3] 2014 à [Localité 11] (Gironde) ;
DIT que l’enfant se nommera désormais [O], [P], [D] [Y] [X] (1ère partie : [Y] ; 2nde partie : [X]) ;
ORDONNE la transcription du jugement sur les registres de l’état civil et notamment sur l’acte de naissance n°1940/1 de [O], [P], [D] [Y] dressé le 25 septembre 2014 à [Localité 11] (Gironde) ;
CONDAMNE Madame [N], [C] [Y] à verser à Monsieur [Z] [X] la somme de 3 000 euros à titre de dommages et intérêts ;
DIT que l’exercice de l’autorité parentale s’exercera conjointement ;
FIXE la résidence habituelle de l’enfant chez la mère ;
DIT que la fréquence et la durée des périodes au cours desquelles le père pourra accueillir l’enfant seront déterminées à l’amiable entre les parties et à défaut d'accord, selon les modalités suivantes :
- les trois premiers mois : un samedi par mois, et à défaut d’accord le premier samedi de chaque mois dans un lieu neutre situé à [Localité 12] (Val de Marne), [13], [Adresse 15], Tél : [XXXXXXXX01] avec lequel il conviendra de prendre attache, à charge pour la mère d’y amener l’enfant,
- A l’issue de ce délai de trois mois : les trois premiers jours de la seconde semaine des vacances scolaires au domicile du père,
- A l’issue d’un délai de six mois : la moitié des vacances scolaires au domicile du père ;
DIT que pour l'exercice de ce droit d'accueil, l’enfant devra être pris et ramené à sa résidence habituelle par le bénéficiaire du droit d'accueil ou par une personne digne de confiance ;
Etant rappelé que par principe :
- le parent chez lequel l’enfant a sa résidence habituelle doit notifier à l’autre parent tout changement de domicile dans le délai d’UN MOIS à compter du changement sous peine des sanctions prévues par l’article 227-6 du Code Pénal.
- dans l'hypothèse où un jour férié ou un "pont" précède le début du droit de visite ou d'hébergement, ou encore en suit la fin, celui-ci s'exerce sur l'intégralité de la période.
- l’enfant passera le week-end de la fête des pères chez le père et le week-end de la fête des mères chez la mère.
- le premier week-end du mois doit s'entendre comme commençant le premier samedi du mois et que l'éventuel cinquième week-end doit s'entendre comme commençant le dernier samedi du mois, même si le droit de visite et d’hébergement débute un vendredi.
-sont à considérer les vacances scolaires de l'académie de la résidence habituelle de l’ enfant.
- le 25 décembre est rattaché à la première moitié des vacances de Noël et le 1er janvier, à la deuxième moitié.
- à défaut pour le bénéficiaire d'avoir exercé son droit au cours de la première heure du week-end qui lui est attribué et au cours de la première demi-journée de la période de vacances qui lui est dévolue, il sera présumé y avoir renoncé, sauf cas de force majeure.
FIXE la contribution à l'entretien et l'éducation de l’enfant que le père devra verser à la mère par l’intermédiaire de l'organisme débiteur des prestations familiales en application du dernier alinéa du II de l’article 373-2-2 du code civil à la somme de CENT EUROS par mois, à compter du 2 avril 2021, et en tant que de besoin, le condamne au paiement de cette somme ;
Rappelle que Monsieur [Z] [X] devra continuer à verser cette contribution entre les mains de Madame [N], [C] [Y] jusqu’à la date de mise en oeuvre effective de l'intermédiation financière qui lui sera notifiée par l'organisme débiteur des prestations familiales ;
DIT que cette contribution sera indexée sur l’indice des prix à la consommation des ménages urbains, hors tabac (indice d’ensemble) publié par l’INSEE, avec révision devant intervenir à la diligence du débiteur chaque année, à la date anniversaire de la présente décision selon la formule :
P = pension x A
B
dans laquelle B est l’indice de base (taux de ce mois) et A le nouvel indice ; le nouveau montant devra être arrondi à l’euro le plus proche ;
DIT que cette contribution est due même au delà de la majorité, tant que l’enfant n’est pas en état de subvenir lui-même à ses besoins et poursuit des études sérieuses, étant précisé que le parent qui en assume la charge devra justifier régulièrement et au moins une fois par an, de la situation de l’enfant auprès de l'autre parent ;
Pour satisfaire aux prescriptions de l'article 465-1 du Code de Procédure Civile, rappelle qu'en cas de défaillance dans le règlement des sommes dues :
1) le créancier peut en obtenir le règlement forcé en utilisant à son choix une ou plusieurs des voies d'exécution suivantes :
* saisie-arrêt entre les mains d'un tiers,
* autres saisies,
* paiement direct entre les mains de l'employeur,
* recouvrement public par l'intermédiaire du Procureur de la République,
2) le débiteur encourt les peines des articles 227-3 et 227-29 du Code Pénal : 2 ans d'emprisonnement et 15000 euros d'amende, interdiction des droits civiques, civils et de famille, suspension ou annulation du permis de conduire, interdiction de quitter le territoire de la République.
Rappelle qu’en cas de manquement à l’obligation de payer la pension alimentaire, le parent créancier peut en obtenir le règlement forcé par l’intermédiaire de l’agence de recouvrement des impayés de pensions alimentaires (ARIPA : www.pension-alimentaire.caf.fr) dès le premier incident de paiement en s’adressant à sa caisse d’allocations familiales –CAF - ou caisse de la mutualité sociale agricole –CMSA, afin de lui demander d’agir en son nom pour obtenir le versement des sommes à venir et recouvrer les pensions alimentaires impayées, partiellement ou irrégulièrement payées, dans la limite des vingt-quatre derniers mois.
Rappelle que le parent créancier peut également utiliser l’une ou plusieurs voies civiles d’exécution ;
Rappelle que les frais de recouvrement sont à la charge du parent qui a l’obligation de régler la pension alimentaire.
REJETTE la demande présentée par sur le fondement de l’article 700 du Code de Procédure Civile ;
REJETTE toute autre demande ;
Rappelle qu’en cas de conflit sur l’une des modalités d’exercice de l’autorité parentale, et notamment sur le mode de résidence de leur(s) enfant(s), sur les modalités du droit de visite et d’hébergement ou sur la pension alimentaire, et avant toute nouvelle saisine de la juridiction sous peine d’irrecevabilité de l’action engagée, les parents devront mettre en place une mesure de médiation familiale qui pourra être organisée par tout organisme de médiation familiale de leur choix, le médiateur ayant vocation à entendre les parties, à restaurer la communication entre eux, à confronter leur point de vue pour leur permettre de trouver une solution au conflit qui les oppose, les parties ayant la faculté d’être conseillées par leurs avocats et de demander au juge d’homologuer leur accord.
RAPPELLE que la présente décision est exécutoire de plein droit, nonobstant appel ;
DIT que chacune des parties conservera la charge de ses dépens et de ses frais irrépétibles, les frais d’expertise étant laissés à la charge de Madame [N], [C] [Y].
La présente décision a été signée par Madame Marianne JAMET, Première Vice-Présidente adjointe et par Madame Bettina MOREL, faisant fonction de Greffier.
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"24/51398"
] | null | Autre | 2024-09-26 | null | 24/51398 | Tribunal judiciaire de Paris | Constate ou prononce le désistement d'instance et/ou d'action | null | Service des référés | null | [] | 66faec0deba4cad0b36392b3 | null | 2024-09-30T18:24:08.343000 | 2024-09-26T00:00:00 | null | 2024-09-30 | 62B | [] | false | null | null | TRIBUNAL
JUDICIAIRE
DE PARIS
■
N° RG 24/51398 -
N° Portalis 352J-W-B7I-C4BFV
N° : 9
Assignation du :
16, 19, 20 Février 2024
[1]
[1] 4 Copies exécutoires
délivrées le:
ORDONNANCE DE REFERE
rendue le 26 septembre 2024
par Robin VIRGILE, Juge au Tribunal judiciaire de Paris, tenant l’audience publique des Référés par délégation du Président du Tribunal,
Assisté de Daouia BOUTLELIS, Greffier,
DEMANDERESSE
La société civile immobilière du [Adresse 2]
[Adresse 6]
[Localité 8]
représentée par Maître Baptiste PREZIOSO de la SELASU Mayer Prezioso, avocats au barreau de PARIS
DEFENDEURS
S.C.I. MESSINE PARTICIPATIONS
[Adresse 3]
[Localité 10]
représentée par Me Emmanuel FATOME, avocat au barreau de PARIS - #R0045
S.A.S. DVVD Architectes
[Adresse 1]
[Localité 9]
Monsieur [U] [G]
[Adresse 4]
[Localité 7]
représentés par Maître Chantal MALARDE de la SELAS LARRIEU ET ASSOCIES, avocats au barreau de PARIS - #J0073
INTERVENANTE VOLONTAIRE
S.A.S. PURE TRADE
[Adresse 5]
[Localité 8]
représentée par Maître Nicolas SIDIER de la SCP PECHENARD & Associés, avocats au barreau de PARIS - #R0047
DÉBATS
A l’audience du 23 Juillet 2024 tenue publiquement, présidée par Robin VIRGILE, Juge et assisté de Daouia BOUTLELIS, Greffier,
Nous, Président,
Après avoir entendu les parties comparantes ou leur conseil,
Vu l’assignation en référé en date du 16, 19, 20 février 2024 et les motifs y énoncés,
Vu l’intervention volontaire de la S.A.S. PURE TRADE ;
Attendu que La société civile immobilière du [Adresse 2] déclare se désister de son instance ;
Que l’acceptation des défendeurs, n’est pas nécessaire, ces derniers n’ayant présenté aucune défense au fond ni fin de non-recevoir au moment où la demanderesse s’est désistée.
Qu’il convient de constater le dessaisissement de la juridiction ;
PAR CES MOTIFS
Statuant publiquement, par mise à disposition au greffe, par ordonnance contradictoire et en premier ressort,
Recevons l’intervention volontaire de la S.A.S. PURE TRADE ;
Donnons acte à La société civile immobilière du [Adresse 2] de ce qu'elle déclare se désister de son instance ;
Déclarons le désistement d'instance parfait ;
Constatons l'extinction de l'instance et le dessaisissement du tribunal ;
Disons que les dépens seront recouvrés conformément aux dispositions de l’article 399 du Code de procédure civile.
Fait à Paris le 26 septembre 2024
Le Greffier, Le Président,
Daouia BOUTLELIS Robin VIRGILE | false | null | [] | {} |
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"20/00811"
] | null | Autre | 2024-09-26 | null | 20/00811 | Tribunal judiciaire de Nîmes | Déboute le ou les demandeurs de l'ensemble de leurs demandes | null | CTX PROTECTION SOCIALE | null | [] | 66fb12b2eba4cad0b36f7322 | null | 2024-09-30T21:09:01.704000 | 2024-09-26T00:00:00 | null | 2024-10-01 | 89A | [] | false | null | null | TRIBUNAL JUDICIAIRE DE NIMES
CONTENTIEUX DE LA PROTECTION SOCIALE
Dossier N° : N° RG 20/00811 - N° Portalis DBX2-W-B7E-I4FB
N° Minute :
AFFAIRE :
[U] [D] épouse [K]
C/
CAISSE PRIMAIRE D’ASSURANCE MALADIE DU GARD
Notification le :
Copie exécutoire délivrée à
[U] [D] épouse [K]
et à
CAISSE PRIMAIRE D’ASSURANCE MALADIE DU GARD
Le
Copie certifiée conforme délivrée à :
la SELARL FAVRE DE THIERRENS BARNOUIN VRIGNAUD MAZARS DRIMARACCI
la SCP TEISSONNIERE -TOPALOFF-LAFFORGUE-ANDREU
Le
JUGEMENT RENDU
LE 26 SEPTEMBRE 2024
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
Au nom du peuple français
DEMANDERESSE
Madame [U] [D] épouse [K]
née le 21 Juillet 1970 à [Localité 5], demeurant [Adresse 1]
[Localité 3]
représentée par Maître Julie ANDREU de la SCP TEISSONNIERE -TOPALOFF-LAFFORGUE-ANDREU, avocats au barreau de MARSEILLE, substitué par Maître Jean-Eudes MESLAND-ALTHOFFER, avocat au barreau de Marseille
DÉFENDERESSE
CAISSE PRIMAIRE D’ASSURANCE MALADIE DU GARD, dont le siège social est sis [Adresse 2]
[Localité 4]
représentée par Maître Emilie VRIGNAUD de la SELARL FAVRE DE THIERRENS BARNOUIN VRIGNAUD MAZARS DRIMARACCI, avocats au barreau de NIMES
Ghislaine LEVEQUE présidente, assistée de Gaëlle HAZARD, assesseur représentant les salariés du Régime Général et de André HESS, assesseur représentant les employeurs et travailleurs indépendants du Régime Général, en présence de Stéphanie SINTE, greffière, après avoir entendu les parties en leurs conclusions à l'audience du 20 Juin 2024, a mis l'affaire en délibéré et indiqué que le jugement serait rendu à l'audience du 26 Septembre 2024, date à laquelle Ghislaine LEVEQUE présidente, assistée de Gaëlle HAZARD, assesseur représentant les salariés du Régime Général et de André HESS, assesseur représentant les employeurs et travailleurs indépendants du Régime Général, en présence de Stéphanie SINTE, greffière, a rendu le jugement dont la teneur suit ;
FAITS et PROCÉDURE
Par jugement avant dire droit en date du 9 février 2023, le tribunal judiciaire de Nîmes auquel il conviendra de se reporter pour un plus ample exposé des faits et des moyens, a :
- Avant dire droit au fond ;
- Désigné le Comité Régional de Reconnaissance des Maladies Professionnelles (CRRMP) de Auvergne Rhône Alpes (Aura) qui devra statuer sur le caractère professionnel de la maladie déclaré par Madame [K] le 10 mai 2019 au vu de l’ensemble des documents médicaux accompagnant cette déclaration ou se rapportant à l’affection que Madame [K] entend faire prendre en charge comme maladie professionnelle hors tableau;
- Réserve les demandes plus amples et les dépens.
Le rapport a été rendu le 29 mars 2023.
Les parties ont été régulièrement convoquées à l’audience du 20 juin 2024 et à défaut de conciliation, ont soutenu leurs écritures à l’audience.
L’affaire a été mise en délibéré au 26 septembre 2024.
À l’audience, la requérante, représentée par son conseil, sollicite du tribunal la reconnaissance de sa maladie au titre des risques professionnels en dépit de la convergence des trois avis rendus par les trois CRRMP qui rejettent le lien direct et essentiel entre ses conditions de travail et sa pathologie cancéreuse.
Elle fait valoir qu’il est patent que les radiations ionisantes peuvent être à l’origine de cancer avéré de la thyroïde, alors que les CRRMP sollicités ont retenu soit une absence d’exposition soit une exposition trop faible pour expliquer la genèse de la maladie.
Or, elle produit des études de physique universitaire qui mettent en évidence que la faiblesse des radiations peut être pathogène et que leur temps de latence peut être très long.
Elle explique que l’employeur lui-même a acté qu’elle a été exposée aux facteurs ionisants durant toute la durée de son emploi, en l’espèce 15 années dans une attestation d’exposition produite au dossier.
De même, elle fait valoir qu’aucun facteur extra professionnel n’a été relevé aux termes des avis rendus par les CRRMP désignés.
Ainsi, elle estime que le caractère essentiel du lien causal est démontré.
La Caisse Primaire d’Assurance Maladie du Gard (CPAM) demande au Tribunal de :
- Confirmer la décision rendue par la CRA lors de sa réunion du 24 septembre 2020 ;
- Entériner l’avis du CRRMP Aura;
- Rejeter toute condamnation de la caisse au titre de l’article 700 du CPC ;
- Rejeter l’ensemble des demandes de la requérante.
Pour un plus ample exposé, il convient de se reporter aux conclusions écrites des parties et à la note d’audience.
MOTIFS ET DÉCISION
Sur la demande de reconnaissance de la maladie au titre des risques professionnels.
Le CRRMP Aura a conclu que « Madame [K] présente une tumeur maligne depuis 2018 et en qualité d’ agent de service tenait un poste de nettoyage y compris du linge ; l’étude du dossier ne retrouve pas d’exposition aux rayonnements ionisants à un niveau significatif pouvant expliquer la genèse de la maladie. Il n’y avait pas d’autres agents cancérogènes susceptibles d’expliquer la maladie » .
Le CRRMP PACA Corse précise qu’elle travaillait sur le site de [Localité 6], en contact potentiel avec du linge contaminé, que le port obligatoire d’un dosimètre a permis de constater que sa dosimétrie réelle a été proche de 0.
Il est précisé qu’excepté cette exposition potentielle, elle n’était pas soumise à d’autres sources d’exposition. Une seule fois sa main droite a été en contact avec du linge contaminé mais aucune contamination radiologique n’a été objectivée ensuite de cette irradiation.
Le CRRMP conclut que « le cancer de la thyroïde peut survenir lors d’une radiation intense répétée ou lors d’une irradiation massive répétée. Ainsi le comité ne retient que la dosimétrie réglementaire ».
Le CRRMP de [Localité 7], initialement désigné par la caisse primaire reprend les mêmes arguments en indiquant l’absence d’une exposition intense sur longue période et la présence d’une dosimétrie pratiquement nulle.
Cependant, certaines études dans la littérature scientifiques mettent l’accent sur les potentiels risques d’apparition de cancers chez des sujets exposés habituellement à de très faibles doses de facteurs ionisants, sur une longue période insistant sur le temps de latence très long qui s’écoule entre l’exposition et l’apparition de la pathologie.
Toutefois, il n’en demeure pas moins que ces études ne sont pas majoritaires et qu’à l’heure actuelle la littérature scientifique sur le sujet semble majoritairement exiger une exposition aux facteurs ionisants intense et à plusieurs reprises ou une exposition massive ponctuelle.
Cette position repose également sur la faible dosimétrie de Madame [K].
Dès lors, il conviendra d’entériner le rapport du CRRMP AURA et de rejeter la demande de Madame [K].
Sur la demande au titre des frais irrépétibles
Au regard de l’obligation pour la caisse primaire de se soumettre à l’avis rendu par le CRRMP, il convient de rejeter cette demande.
Les demandes plus amples ou contraires seront rejetées.
PAR CES MOTIFS
Le tribunal après en avoir délibéré, statuant publiquement par jugement contradictoire, rendu en premier ressort, et par mise à disposition au greffe :
HOMOLOGUE l’avis rendu par le le Comité Régional de Reconnaissance des Maladies Professionnelles d’ Auvergne Rhône Alpes ;
CONFIRME la décision rendue par la Commission de recours amiable le 24 septembre 2020 ;
REJETTE la demande de reconnaissance de la maladie affectant Madame [U] [K] au titre des risques professionnels ;
DÉBOUTE de la demande au titre de l’article 700 du code de procédure civile ;
CONDAMNE Madame [U] [K] aux dépens.
Le présent jugement a été signé par la présidente et le greffier.
LA GREFFIÈRE LA PRÉSIDENTE | false | null | [] | {} |
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"24/07092"
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COUR D’APPEL D’AIX-EN-PROVENCE
TRIBUNAL JUDICIAIRE
DE DRAGUIGNAN
[Adresse 8]
[Localité 4]
********
Cabinet du Juge des Libertés
et de la Détention
SOINS PSYCHIATRIQUES
N° RG 24/07092 - N° Portalis DB3D-W-B7I-KMXV.
ORDONNANCE
Nous, Annabelle SALAUZE, Vice-Président, Juge des Libertés et de la Détention du Tribunal Judiciaire de DRAGUIGNAN, assistée de Nicolas CORNU, greffier,
Vu la décision d’hospitalisation sur demande d’un tiers en date 18 septembre 2024, concernant:
Monsieur [P] [H]
né le 12 Octobre 1976 à , demeurant [Adresse 7] - [Localité 5]
Vu les certificats médicaux :
- du Docteur [L] du 17 septembre 2024
- du Docteur [M] du 19 septembre 2024
- du Docteur [Z] du 21 septembre 2024
Vu l’avis motivé du Docteur [Y] en date du 23 septembre 2024
Vu la saisine en date du 23 Septembre 2024 du Directeur du CENTRE HOSPITALIER INTERCOMMUNAL DE [6] reçue au greffe du juge des libertés et de la détention le 23 Septembre 2024
Vu les avis d’audience adressés avec la requête, le 23 septembre 2024 à :
Monsieur [P] [H]
Madame [W] [V], mère du patient, tiers demandeur
Monsieur Le Procureur de la République du Tribunal Judiciaire de Draguignan
Monsieur Le Directeur du CENTRE HOSPITALIER INTERCOMMUNAL DE [6]
Vu l’avis du 23 septembre 2024 de Monsieur Le Procureur de la République du Tribunal Judiciaire de Draguignan.
Vu la désignation de Maître Eric VINCENT, avocat au barreau de DRAGUIGNAN, par Monsieur le Bâtonnier de l’ordre des avocats ;
Vu le certificat médical de situation établi par le Docteur [Y] le 25 septembre 2024 ;
N’ayant pu entendre en audience publique Monsieur [P] [H]
Son avocat, représentant le patient non auditionnable, entendu en ses explications.
Attendu que Monsieur [P] [H] a été hospitalisé de manière complète contrainte, sur décision du directeur d’établissement du 18 septembre 2024, à la demande d’un tiers sur le fondement de l’article L3212-3 du Code de la santé publique (urgence et risque grave d’atteinte à l’intégrité du malade) ;
Attendu que cette décision était basée sur un certificat médical en date du même jour du Docteur [L] mentionnant une tristesse de l’humeur et des idées noires, un état délirant sur un mode persécutif, une agressivité verbale avec risque auto et hétéro agressif ;
Que les certificats médicaux ultérieurs établis par les Docteurs [M] et [Z] précisaient que la patiente était atteinte d’une psychose chronique et prenait son traitement de façon anarchique, une recrudescence des troubles étant notée depuis le mois d’août 2024, qu’une amélioration des troubles était notée lors de la période d’observation, mais qu’un état délirant sur le mode persécutif restait présent ;
Que dans son avis motivé en date du 23 septembre 2024, le Docteur [Y] notait la persistance des troubles et indiquait que le patient n’était pas auditionnable ;
Qu’à l’audience, son conseil Maitre VINCENT, entendu en ses observations, ne relevait pas d’irrégularité de la mesure ;
Qu’il résulte ainsi de l’ensemble de ces éléments que la procédure relative à l’admission de Monsieur [P] [H] est régulière, que les troubles du comportement persistent et rendent impossible son consentement sur la durée, que l’état mental de Monsieur [P] [H] impose la poursuite des soins assortis d’une surveillance médicale constante justifiant une hospitalisation complète.
EN CONSEQUENCE
Statuant après débats en audience publique et en premier ressort,
DISONS N’Y AVOIR LIEU A ORDONNER LA MAINLEVEE DE L’HOSPITALISATION COMPLETE DE
Monsieur [P] [H]
né le 12 Octobre 1976 à , demeurant [Adresse 7] - [Localité 5]
RAPPELONS qu’appel peut être interjeté de cette décision dans un délai de dix jours de sa notification, par déclaration écrite motivée transmise par tout moyen au greffe de la cour d’appel d’AIX-en-PROVENCE ([Adresse 3] - [Localité 2] - Télécopie: [XXXXXXXX01])
Ainsi rendue, le 26 Septembre 2024 à 14h00 par Madame Annabelle SALAUZE, Vice-Président, Juge des Libertés et de la Détention, assistée de Monsieur Nicolas CORNU, greffier, qui l’ont signée.
Le Greffier Le Juge des Libertés et de la Détention
Copie de la présente ordonnance a été transmise le 26 Septembre 2024 par courriel à :
Monsieur [P] [H]
Maître Eric VINCENT
Monsieur Le Directeur du Centre hospitalier intercommunal de [6]
Copie de la présente ordonnance a été transmise le 26 Septembre 2024 par LRAR à :
Madame [W] [V], mère du patient, tiers demandeur
Copie de la présente ordonnance a été remise le 26 Septembre 2024 à :
Monsieur Le Procureur de la République
Le 26 Septembre 2024
Le Greffier | false | null | [] | {} |
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"24/07102"
] | null | Autre | 2024-09-26 | null | 24/07102 | Tribunal judiciaire de Draguignan | Maintien de la mesure de soins psychiatriques | null | JLD | null | [] | 66fc48104983f1f713e7133e | null | 2024-10-01T19:09:00.042000 | 2024-09-26T00:00:00 | null | 2024-10-01 | 14K | [] | false | null | null | RÉPUBLIQUE FRANCAISE
COUR D’APPEL D’AIX-EN-PROVENCE
TRIBUNAL JUDICIAIRE
DE DRAGUIGNAN
[Adresse 7]
[Adresse 7]
********
Cabinet du Juge des Libertés
et de la Détention
SOINS PSYCHIATRIQUES
N° RG 24/07102 - N° Portalis DB3D-W-B7I-KMYC.
ORDONNANCE
Nous, Annabelle SALAUZE, Vice-Président, Juge des Libertés et de la Détention du Tribunal Judiciaire de DRAGUIGNAN, assisté de Nicolas CORNU, greffier,
Vu la décision d’hospitalisation sur demande d’un tiers en date du 18 septembre 2024, concernant:
Madame [X] [D]
née le 12 Novembre 1963 à [Localité 8]
Demeurant [Adresse 3]
[Adresse 3]
[Localité 4]
Vu les certificats médicaux :
- du Docteur [F] du 18 septembre 2024
- du Docteur [K] du 19 septembre 2024
- du Docteur [J] du 21 septembre 2024
Vu l’avis motivé du Docteur [K] en date du 23 septembre 2024,
Vu la saisine en date du 23 Septembre 2024 du Directeur du CENTRE HOSPITALIER INTERCOMMUNAL DE [5] reçue au greffe du juge des libertés et de la détention le 23 Septembre 2024
Vu les avis d’audience adressés avec la requête, le 23 septembre 2024 à :
Madame [X] [D]
Monsieur [I] [E], ancien curateur de la patiente, tiers demandeur
ATIAM de [Localité 6]
Monsieur Le Préfet du Var
Monsieur Le Procureur de la République du Tribunal Judiciaire de Draguignan
Monsieur Le Directeur du CENTRE HOSPITALIER INTERCOMMUNAL DE [5]
Vu l’avis du 25 septembre 2024 de Monsieur Le Procureur de la République du Tribunal Judiciaire de Draguignan.
Vu la désignation de Maître Eric VINCENT, avocat au barreau de DRAGUIGNAN, par Monsieur le Bâtonnier de l’ordre des avocats ;
Après avoir entendu en audience publique Madame [X] [D]
Son avocat entendu en ses explications.
Attendu que Madame [X] [D] a été hospitalisée de manière complète contrainte, sur décision du directeur d’établissement du 18 septembre 2024, à la demande d’un tiers sur le fondement de l’article L3212-3 du Code de la santé publique (urgence et risque grave d’atteinte à l’intégrité du malade) ;
Attendu que cette décision était basée sur un certificat médical en date du même jour du Docteur [F] mentionnant une décompensation maniaque avec rupture de soins partielles, idées délirantes, et comportement présentant un risque pour elle-même ;
Que les certificats médicaux ultérieurs établis par les Docteurs [K] et [J] confirmait la recrudescence hypomaniaque d’un trouble psychoaffectif et la persistance d’importants troubles,
Que dans son avis motivé en date du 23 septembre 2024, le Docteur [K] indiquait que les troubles persistaient malgré la remise en place d’un traitement, l’humeur étant toujours perturbée par une hyperthymie positive et des idées délirantes polymorphes ;
Qu’à l’audience, Madame [X] [D], très volubile, évoquait au travers d’un discours particulièrement décousu, différents éléments dont il ressortait qu’elle voulait être suivie dans le privé, qu’elle ne se sentait pas en sécurité à l’hôpital car la douche était dangereuse et qu’il y avait trop d’étranger et qu’elle estimait que les soins contraints n’étaient pas nécessaires ;
Qu’à l’audience, son conseil Maitre VINCENT, entendu en ses observations, ne relevait pas d’irrégularité de la mesure et s’n rapportait sur le maintien de la mesure d’hospitalisation complète contrainte ;
Qu’il résulte ainsi de l’ensemble de ces éléments que la procédure relative à l’admission de Madame [X] [D] est régulière, que les troubles du comportement persistent et rendent impossible son consentement sur la durée, que l’état mental de Madame [X] [D] impose la poursuite des soins assortis d’une surveillance médicale constante justifiant une hospitalisation complète.
EN CONSEQUENCE
Statuant après débats en audience publique et en premier ressort,
DISONS N’Y AVOIR LIEU A ORDONNER LA MAINLEVEE DE L’HOSPITALISATION COMPLETE de
Madame [X] [D]
née le 12 Novembre 1963 à [Localité 8]
demeurant [Adresse 3]
[Adresse 3]
[Localité 4]
RAPPELONS qu’appel peut être interjeté de cette décision dans un délai de dix jours de sa notification, par déclaration écrite motivée transmise par tout moyen au greffe de la cour d’appel d’AIX-en-PROVENCE ([Adresse 2] - Télécopie: [XXXXXXXX01])
Ainsi rendue, le 26 Septembre 2024 à 14h00 par Madame Annabelle SALAUZE, Vice-Président, Juge des Libertés et de la Détention, assisté(e) de M. Nicolas CORNU, greffier, qui l’ont signée.
Le Greffier Le Juge des Libertés et de la Détention
Copie de la présente ordonnance a été transmise le 26 Septembre 2024 par courriel à :
Madame [X] [D]
Maître Eric VINCENT
Monsieur Le Directeur du Centre hospitalier intercommunal de [5]
ATIAM de [Localité 6]
Monsieur [I] [E], ancien curateur de la patiente, tiers demandeur
Copie de la présente ordonnance a été remise le 26 Septembre 2024 à :
Monsieur Le Procureur de la République
Le 26 Septembre 2024
Le Greffier | false | null | [] | {} |
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"23/00980"
] | null | Autre | 2024-09-26 | null | 23/00980 | Tribunal judiciaire de Mulhouse | Fait droit à une partie des demandes du ou des demandeurs sans accorder de délais d'exécution au défendeur | null | PPEP Civil | null | [] | 66fc61d9536c57b6ad89cabe | null | 2024-10-01T20:59:00.506000 | 2024-09-26T00:00:00 | null | 2024-10-02 | 53B | [] | false | null | null | TRIBUNAL JUDICIAIRE DE MULHOUSE
---------------------------------
Site ATHENA
44, Avenue Robert Schuman
CS 83047
68061 MULHOUSE CEDEX
----------------------------
Pôle de la protection, de l’exécution et de la proximité
Service civil
MINUTE n°
N° RG 23/00980 - N° Portalis DB2G-W-B7H-IHZG
Section 2
République Française
Au Nom du Peuple Français
JUGEMENT
DU 26 septembre 2024
Juge des Contentieux de la protection
PARTIE DEMANDERESSE :
CAISSE DE CREDIT MUTUEL SAINT-LOUIS REGIO, prise en la personne de son représentant légal, dont le siège social est sis 72 rue de Mulhouse - 68304 SAINT LOUIS CEDEX
- représentée par Me Hervé KUONY, avocat au barreau de MULHOUSE, vestiaire : 76
PARTIE DEFENDERESSE :
Monsieur [T] [P], demeurant 3 Square de Colmar - 68490 CHALAMPE
- non comparant
Madame [L] [J] épouse [E], demeurant 3 Square de Colmar - 68490 CHALAMPE
- non comparante
Nature de l’affaire : Prêt - Demande en remboursement du prêt - Sans procédure particulière
COMPOSITION DU TRIBUNAL LORS DES DEBATS :
Sophie BAGHDASSARIAN : Président
Clarisse GOEPFERT : Greffier
DEBATS : à l’audience du 18 Juin 2024
JUGEMENT : réputé contradictoire en premier ressort
prononcé publiquement par mise à disposition au greffe le 26 septembre 2024 et signé par Sophie BAGHDASSARIAN, juge des contentieux de la protection, et Clarisse GOEPFERT, Greffier
EXPOSE DU LITIGE
Selon contrat du 9 novembre 2017, la CAISSE DE CREDIT MUTUEL SAINT LOUIS REGIO a consenti à Madame [L] [E] et Monsieur [T] [P] un crédit renouvelable d’un montant de 25 000 euros retracé en compte n°03. Le 9 novembre 2021, Madame [L] [E] et Monsieur [T] [P] ont signé une ofrre d’avenant. Les échéances sont impayées depuis le mois de novembre 2021.
Par assignation datée du 6 mars 2023, la CAISSE DE CREDIT MUTUEL SAINT LOUIS REGIO a saisi le juge des contentieux de la protection près le tribunal judiciaire de Mulhouse d'une action dirigée contre Madame [L] [E] et Monsieur [T] [P].
Elle sollicite du Tribunal, aux visas de l'article 1103 et suivants du Code civil, de :
- déclarer la demande recevable et bien fondée;
- condamner solidairement Madame [L] [E] et Monsieur [T] [P] à payer à la CCM SAINT LOUIS REGIO la somme de 7 475,51 € augmentée des intérêts au taux de 4,5 % et de l’assurance au taux de 0,5% à compter du 3 janvier 2023 et jusqu'à complet règlement;
- condamner solidairement Madame [L] [E] et Monsieur [T] [P] à payer à la CCM SAINT LOUIS REGIO la somme de 10 923,49 euros augmentée des intérêts au taux de 4,75% et de l’assurance au taux de 0,50% à compter du 3 janvier 2023 jusqu’à complet règlement ;
- ordonner la capitalisation annuelle des intérêts échus conformément à l'article 1343-2 du Code civil;
- condamner solidairement Madame [L] [E] et Monsieur [T] [P], outre aux entiers frais et dépens, à payer à la CCM SAINT LOUIS REGIO la somme de 2 000 € au titre de l'article 700 du code de procédure civile.
- rappeler que la décision à intervenir sera de droit exécutoire à titre provisoire, conformément à l'article 514 du Code de procédure civile.
Au soutien de sa demande, la partie demanderesse expose que suite aux impayés des échéances depuis celle du mois d’octobre 2021, la banque a été contrainte de prononcer la déchéance du terme.
L'affaire a été appelée à l'audience du 26 septembre 2023. La demanderesse, représentée par son conseil a fait reprendre les termes de son assignation.
Madame [L] [E] et Monsieur [T] [P] ne sont ni présents ni représentés, ayant été assignés selon les modalités de l’article 659 du Code de procédure civile.
Selon jugement avant-dire-droit du 23 novembre 2023, le juge des contentieux de la protection a déclaré l’action recevable et réouvert les débats pour les motifs suivants « Il appartient toutefois à la banque, qui réclame aux défendeurs des sommes au titre du prêt personnel querellé, de démontrer la régularité de l’opération aux dispositions du code de la consommation en produisant les documents nécessaires. Or, le prêt précité est présenté comme un crédit renouvelable. Ce contrat, versé aux débats ainsi que son avenant, portent sur un montant total de 50 000 euros et prévoient des modalités de remboursement propres au crédit personnel, chacune des fractions de capital emprunté, pouvant être ou non affectée à un achat précis ou des travaux et étant assorti d’un taux d’intérêt en fonction de l’objet du financement, notamment.
Il s'ensuit que ne peut recevoir la qualification de crédit renouvelable un contrat, tel que le “Passeport Crédit”, qui permet de souscrire plusieurs emprunts distincts, combinant la faculté de reconstitution du crédit permanent avec les modalités de remboursement par échéances prédéterminées suivant un tableau d'amortissement établi lors de chaque emprunt d'une fraction de capital disponible, comportant un taux fixe spécifique selon l’affectation des fonds prêtés, et ne prévoyant qu'une acceptation unique donnée par l’emprunteur lors de sa conclusion.
Dans ces conditions, chacune des utilisations doit s'analyser en un prêt personnel ou affecté (avis C.cass 6 avril 2018 n°15007).
Chacun des deux déblocages s’analyse donc comme un prêt personnel et devrait être précédé des formalités obligatoires et de la recherche de la solvabilité de l’emprunteur, outre une nouvelle consultation du FICP. »
Le tribunal a invité les parties et notamment, la CAISSE DE CREDIT MUTUEL SAINT LOUIS REGIO à formuler ses observations sur les causes de déchéances du droit aux intérêts pour la preuve de l’exécution du respect de l’obligation de vérifier la solvabilité de l'emprunteur à partir d'un nombre suffisant d'informations, la consultation du FICP, la preuve de l'exécution de l’obligation de fournir des explications pertinentes et personnalisées (article L 311-8 al. 1),
Après la signification de ses conclusions aux défendeurs, l’affaire a été appelée à l’audience du 18 juin 2024. La banque, dans ses dernières écritures du 20 mars 2024 signifiées aux défendeurs en application de l’article 659 du code de procédure civile, estime avoir satisfait aux obligations prévues par le code de la consommation et qu’il n’y a pas lieu à ordonner la déchéance du droit aux intérêts.
Madame [L] [E] et Monsieur [T] [P] ne sont ni présents ni représentés
La partie comparante a été avisée lors de la clôture des débats de la date à laquelle la décision serait rendue par mise à disposition au greffe.
Eu égard au montant de la valeur en litige, il sera statué par jugement réputé contradictoire prononcé en premier ressort.
A l’issue des débats, l’affaire a été mise en délibéré au 26 septembre 2024.
MOTIFS DE LA DECISION
Selon les dispositions de l'article 472 du Code de procédure civile, si le défendeur ne comparaît pas, il est néanmoins statué sur le fond, le juge ne fait droit à la demande que dans la mesure où il l'estime régulière et bien fondée.
En application de l’article L141-4 du Code de la consommation devenu l’article R 632-1 du même code le juge peut soulever d’office toutes les dispositions du Code de la consommation dans les litiges nés de son application.
L’ensemble des contrats de crédit et conventions de compte courant litigieux sont soumis aux dispositions d’ordre public des articles L.311-1 et suivants du Code de la consommation, auxquelles les parties ne peuvent déroger.
En application de l’article 1353 du code civil, celui qui réclame l’exécution d’une obligation doit la prouver et celui qui se prétend libéré doit justifier le payement ou le fait qui a produit l’extinction de son obligation.
De même, ainsi qu’il est expressément prévu à l’article 9 du Code de procédure civile, il incombe à chaque partie de prouver conformément à la loi les faits nécessaires au succès de sa prétention.
Sur la demande au titre du crédit renouvelable Passeport n° 00215692 03
Le contrat signé entre les parties le 9 novembre 2017 intitulé “Passeport Crédit” porte sur un montant de 25 000 euros et prévoit des modalités de remboursement propres au crédit personnel, chacune des fractions de capital emprunté pouvant être ou non affectée à un achat précis ou des travaux et étant assorti d’un taux d’intérêt en fonction de l’objet du financement notamment.
Comme il a été précédemment rappelé, il s'ensuit que ne peut recevoir la qualification de crédit renouvelable un contrat, tel que le “Passeport Crédit”, qui permet de souscrire plusieurs emprunts distincts, combinant la faculté de reconstitution du crédit permanent avec les modalités de remboursement par échéances prédéterminées suivant un tableau d'amortissement établi lors de chaque emprunt d'une fraction de capital disponible, comportant un taux fixe spécifique selon l'affectation des fonds prêtés, et ne prévoyant qu'une acceptation unique donnée par l’emprunteur lors de sa conclusion.
Dans ces conditions, chacun des emprunts doit s'analyser en un prêt personnel ou affecté (avis C.cass 6 avril 2018 n°15007).
Il y a donc lieu de vérifier les conditions de recevabilité de l'action et le respect des obligations du prêteur mises à sa charge par le Code de la consommation pour chaque utilisation du Passeport crédit, constitutif, chacun d'un prêt personnel.
Sur les obligations du prêteur
L’article 1103 du code civil dispose que les conventions légalement formées engagent leurs signataires. En application de l’article 1217 du même code, lorsque l’emprunteur cesse de verser les mensualités stipulées au contrat de crédit, le prêteur est en droit de se prévaloir de la déchéance du terme et de demander le remboursement des fonds avancés.
L’article L312-39 du code de la consommation permet au prêteur, en cas de défaillance de l’emprunteur, d’exiger le remboursement immédiat du capital restant dû, majoré des intérêts échus mais non payés, et de solliciter que jusqu’à la date du règlement effectif, les sommes restant dues produisent des intérêts de retard à un taux égal à celui du prêt.
Il appartient toutefois à la CCM SAINT LOUIS REGIO, qui réclame à Madame [L] [E] et Monsieur [T] [P] des sommes au titre du crédit PASSEPORT CREDIT du 18 octobre 2017, de démontrer la régularité de l’opération aux dispositions du code de la consommation en produisant, pour chaque utilisation, les documents nécessaires, et notamment la vérification de la solvabilité. En effet, avant de conclure le contrat de crédit, quel qu'en soit le montant, le prêteur doit vérifier la solvabilité de l'emprunteur à partir d'un nombre suffisant d'informations, y compris des informations fournies par ce dernier à la demande du prêteur ainsi que l'exigent les dispositions de l'article L 312-16 du Code de la Consommation. A ce titre, « de simples déclarations non étayées faites par un consommateur ne peuvent, en elles-mêmes, être qualifiées de suffisantes si elles ne sont pas accompagnées de pièces justificatives » (CJUE, 4e ch., 18 décembre 2014, aff. C-449/13, § 37).
En considération des nombreuses pièces produites par la banque, il y a lieu de considérer qu’elle justifie, par les pièces communiquées aux débats, du respect des diverses obligations édictées par le code de la consommation.
Il ressort du contrat de prêt personnel, du tableau d’amortissement, du décompte, et de l’historique des règlements non contesté, qu’en suite de la déchéance du terme le montant restant dû au titre du capital s'élève à pour la créance retracée en sous-compte n°5 à la somme de 6 448,31 euros et en sous-compte n°6 à la somme de 10 142,30 euros.
Madame [L] [E] et Monsieur [T] [P], qui n’invoquent ni ne justifient d’un paiement libératoire ou d'une cause exonératoire de règlement, sont condamnés solidairement à payer cette somme à la CCM SAINT LOUIS REGIO, avec intérêts au taux contractuel de 4,50 % et de l’assurance au taux de 0,50 % à compter du 3 janvier 2023.
L’indemnité de 8 % du capital restant dû, réclamée à titre de pénalité, au regard du cours des intérêts conventionnels réparant le préjudice né du retard en paiement, est manifestement excessive de sorte que Madame [L] [E] et Monsieur [T] [P] sont solidiairement condamnés à payer la somme de 10 euros et 10 euros.
N’étant pas une « somme restant due » au sens de l’article L312-39 du code de la consommation, elle ne saurait produire des intérêts qu’au taux légal, et en raison de son caractère indemnitaire à compter de son prononcé conformément à l’article 1231-7 du code civil.
Sur les demandes accessoires
En application de l’article 696 du code de procédure civile, Madame [L] [E] et Monsieur [T] [P] sont condamnés in solidum aux entiers dépens de l’instance.
Il paraît inéquitable de laisser à la charge de la CCM SAINT LOUIS REGIO l’intégralité des sommes avancées par elle et non comprises dans les dépens ; il lui sera donc alloué la somme de 800 euros au titre de l’article 700 du code de procédure civile.
Étant compatible avec la nature de l’affaire, il n’y a pas lieu d’écarter en tout ou partie l’exécution provisoire de droit prévue par l’article 514 du code de procédure civile dispose.
PAR CES MOTIFS
Le juge des contentieux de la protection, statuant publiquement, par jugement mis à disposition au greffe, réputé contradictoire et en premier ressort :
CONDAMNE Madame [L] [E] et Monsieur [T] [P] solidairement à payer à la CCM SAINT LOUIS REGIO les sommes suivantes :
- de 6 448,31 euros (sous-compte n°5) avec intérêts au taux contractuel de 4,50 % et de l’assurance au taux de 0,50 % à compter du 3 janvier 2023;
- de 10 142,30 euros (sous-compte n°6) avec intérêts au taux contractuel de 4,50 % et de l’assurance au taux de 0,50 % à compter du 3 janvier 2023
- 10 euros et 10 euros, avec intérêts au taux légal à compter du présent jugement, au titre de l’indemnité légale de 8% ;
- 800 euros au titre de l’article 700 du code de procédure civile.
DÉBOUTE la CCM SAINT LOUIS REGIO du surplus de ses demandes ;
CONDAMNE Madame [L] [E] et Monsieur [T] [P] in solidum à payer à la caisse de crédit Mutuel Saint-Louis REGIO la somme de 800 euros au titre de l’article 700 du code de procédure civile.
CONDAMNE Madame [L] [E] et Monsieur [T] [P] in solidum aux entiers dépens de l’instance ;
RAPPELLE que la présente décision est de droit exécutoire.
AINSI JUGE ET PRONONCE par mise à disposition au greffe, le 26 septembre 2024, par Sophie BAGHDASSARIAN, juge des contentieux de la protection et Clarisse GOEPFERT, Greffier .
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ORDONNANCE DU : 26 Septembre 2024
DOSSIER N° : N° RG 20/01247 - N° Portalis DB2N-W-B7E-G3XJ
AFFAIRE : [FP] [N], [V] ET 577 autres salariés, [DJ] [IB], intervenant volontaire, [LZ] [TY], intervenant volontaire C/ [KK] [GD], S.A. BPIFRANCE PARTICIPATIONS, S.A. BPIFRANCE, S.A. ANTALIS
TRIBUNAL JUDICIAIRE DU MANS
1ère Chambre Civile
ORDONNANCE DU JUGE DE LA MISE EN ETAT
Nous, Marie-Michèle BELLET, Vice-Présidente au Tribunal judiciaire du MANS, juge de la mise en état, dans l’instance pendante,
ENTRE :
DEMANDEURS au principal
1- Monsieur [FP] [N]
né le 11 février 1966 à [Localité 724] (72)
domicilié [Adresse 291] - [Localité 374]
2- Monsieur [HU] [N]
né le 4 décembre 1969 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 395] - [Localité 377]
3- Monsieur [NU] [F]
né le 28 janvier 1977 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 396] - [Localité 392]
4- Monsieur [ZX] [L]
né le 23 octobre 1976 à [Localité 503] (78)
domicilié [Adresse 164] - [Localité 399]
5- Monsieur [NU] [P]
né le 5 avril 1975 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 195] - [Localité 380]
6- Monsieur [YU] [R]
né le 9 janvier 1975 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 418] - [Localité 383]
7- Monsieur [GJ] [T]
né le 9 septembre 1966 à [Localité 621] (41)
domicilié [Adresse 120] - [Localité 375]
8- Monsieur [LP] [E]
né le 5 avril 1967 à [Localité 613] (72)
domicilié Le Patifroid - [Adresse 270] - [Localité 379]
9- Madame [EU] [JT]
née le 26 mai 1965 à [Localité 588] (38)
domiciliée [Adresse 326] - [Localité 373]
10 - Monsieur [YP] [IS]
né le 24 mars 1965 à [Localité 683] (72)
domicilié [Adresse 563] - [Localité 378]
11 - Monsieur [BA] [IS]
né le 23 juillet 1968 à [Localité 724] (72)
domicilié [Adresse 641] - [Localité 386]
N° RG 20/01247 - N° Portalis DB2N-W-B7E-G3XJ
12 - Monsieur [KK] [IS]
né le 10 mars 1962 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 72] - [Localité 386]
13 - Madame [AWV] [IS]
née le 8 juin 1962 à [Localité 700] (75)
domiciliée [Adresse 293] - [Localité 381]
14 - Madame [B] [WC]
née le 8 juillet 1985 à [Localité 491] (08)
domiciliée [Adresse 128] -[Localité 381]
15 - Madame [DA] [VJ]
née le 12 décembre 1967 à [Localité 759] (84)
domiciliée [Adresse 109] - [Localité 451]
16 - Monsieur [TT] [IA]
né le 9 décembre 1966 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 650] - [Localité 391]
17- Monsieur [O] [KT]
né le 5 juin 1988 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 446] - [Localité 267]
18 - Monsieur [YU] [KT]
né le 30 septembre 1969 à [Localité 464] (89)
domicilié [Adresse 329] -[Localité 384]
19 - Monsieur [LP] [HR]
né le 27 mai 1974 à [Localité 494] (72)
domicilié [Adresse 578]
20 - Monsieur [IB] [YC]
né le 20 décembre 1977 à [Localité 494] (72)
domicilié [Adresse 8]
21 - Monsieur [MF] [VC]
né le 18 février 1971 à [Localité 507] (61)
domicilié [Adresse 287]
22 - Monsieur [JU] [UR]
né le 26 janvier 1970 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 344]
23 - Monsieur [HG] [LC]
né le 22 février 1968 à [Localité 712] (49)
domicilié [Adresse 553]
24 - Monsieur [LB] [LL]
né le 20 février 1968 à [Localité 504] (72)
domicilié [Adresse 633]
25 - Monsieur [SI] [YV]
né le 20 novembre 1992 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 245]
26 - Monsieur [PM] [GZ]
né le 4 juin 1997 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 4]
27 - Madame [Y] [UJ]
née le 18 novembre 1969 à [Localité 728] (72)
domiciliée [Adresse 354]
28 - Monsieur [NJ] [UJ]
né le 16 juillet 1994 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 549]
N° RG 20/01247 - N° Portalis DB2N-W-B7E-G3XJ
29 - Monsieur [FH] [ZN]
né le 18 juin 1970 à [Localité 719] (76)
domicilié [Adresse 61]
30 - Monsieur [MA] [UC]
né le 13 janvier 1966 à [Localité 678] (72)
domicilié [Adresse 193]
31 - Monsieur [LP] [TR]
né le 18 janvier 1967 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 280]
32 - Monsieur [TP] [MC]
né le 6 février 1969 à [Localité 494] (72)
domicilié [Adresse 84]
33 - Monsieur [AK] [ML]
né le 24 septembre 1958 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 249]
34 - Monsieur [NU] [ML]
né le 13 avril 1987 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 269]
35 - Monsieur [LB] [ML]
né le 8 novembre 1968 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 250]
36 - Monsieur [BM] [ML]
né le 17 juin 1987 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 65]
37 - Monsieur [X] [ZV]
né le 10 novembre 1981 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 234]
38 - Monsieur [KK] [FZ]
né le 10 mars 1966 à [Localité 767] (41)
domicilié [Adresse 141]
39 -Madame [DA] [TJ]
née le 13 juin 1968 à [Localité 731] (93)
domiciliée [Adresse 318]
40 - Monsieur [BA] [TA]
né le 17 mai 1978 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 106]
41 - Madame [JI] [AN]
née le 14 février 1987 à [Localité 761] (41)
domiciliée [Adresse 25]
42 - Madame [DA] [SR]
née le 30 décembre 1969 à [Localité 745] (95)
domiciliée [Adresse 358]
43 - Monsieur [LP] [SH]
né le 6 octobre 1986 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 259]
44 - Monsieur [HU] [BE]
né le 24 septembre 1964 à [Localité 508] (91)
domicilié [Adresse 579]
45 - Monsieur [JU] [BG]
né le 3 décembre 1969 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 88]
N° RG 20/01247 - N° Portalis DB2N-W-B7E-G3XJ
46 - Monsieur [O] [RY]
né le 3 janvier 1992 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 583]
47 - Monsieur [FA] [NV]
né le 9 avril 1973 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 112]
48 - Madame [HD] [EP]
née le 12 mars 1965 à [Localité 744] (72)
domiciliée [Adresse 229]
49 - Monsieur [LP] [EP]
né le 3 septembre 1970 à [Localité 724] (72)
domicilié [Adresse 200]
50 - Monsieur [YS] [BW]
né le 9 décembre 1975 à [Localité 761] (41)
domicilié [Adresse 707]
51 - Monsieur [BO] [RR]
né le 7 juin 1970 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 531]
52 - Monsieur [DX] [BY]
né le 3 mai 1978 à [Localité 761] (41)
domicilié [Adresse 625]
53 - Monsieur [PK] [RH]
né le 23 janvier 1971 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 471]
54 -Monsieur [JR] [PY]
né le 3 décembre 1970 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 261]
55 - Monsieur [FP] [CP]
né le 21 juin 1963 à [Localité 465] (91)
domicilié [Adresse 10]
56 - Monsieur [NU] [CU]
né le 11 mai 1977 à [Localité 728] (72)
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57 - Monsieur [JO] [DG]
né le 1°' juillet 1978 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 631]
58 - Monsieur [WTZ] [DG]
né le 15 juin 1966 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 202]
59 - Monsieur [FY] [DD]
né le 13 juin 1990 à [Localité 761] (41)
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née le 3 février 1977 à [Localité 613] (72)
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61 - Monsieur [JL] [AF]
né le 12 juillet 1975 à [Localité 771] (76)
domicilié [Adresse 445]
62 - Monsieur [NU] [DH]
né le 5 juin 1976 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 93]
N° RG 20/01247 - N° Portalis DB2N-W-B7E-G3XJ
63 - Monsieur [TG] [OY]
né le 29 mai 1982 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 182]
64 - Monsieur [TP] [OY]
né le 4 juin 1959 à [Localité 473] (37)
domicilié [Adresse 59]
65 - Monsieur [JB] [CO]
né le 14 mai 1990 à [Localité 455] (61)
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66 - Monsieur [TK] [DV]
né le 30 septembre 1958 à [Localité 697] (75)
domicilié [Adresse 255]
67 - Monsieur [KK] [CK]
né le 20 août 1965 à [Localité 552] (72)
domicilié [Adresse 372]
68 - Monsieur [KJ] [RE]
né le 5 octobre 1989 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 125]
69 - Monsieur [PK] [RE]
né le 12 décembre 1978 à [Localité 761] (41)
domicilié [Adresse 94]
70 - Monsieur [IZ] [RE]
né le 13 février 1987 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 162]
71 - Monsieur [FP] [DZ]
né le 1er septembre 1965 à [Localité 519] (78)
domicilié [Adresse 283]
72 - Monsieur [JCY] [DZ]
né le 3 septembre 1966 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 244]
73 - Monsieur [MF] [BX]
né le 14 juin 1967 à [Localité 724] (72)
domicilié [Adresse 547]
74- Monsieur [XD] [EM]
né le 6 octobre 1962 à [Localité 502] (72)
domicilié [Adresse 102]
75 - Monsieur [FS] [SE]
né le 11 juin 1974 à [Localité 698] (75)
domicilié [Adresse 31]
76 - Monsieur [DX] [BD]
né le 3 juillet 1992 à [Localité 614])
domicilié [Adresse 198]
77 - Monsieur [KK] [BD]
né le 26 mai 1964 à [Localité 664] (14)
domicilié [Adresse 593]
78 - Monsieur [YS] [FE]
né le 26 mai 1961 à [Localité 481] (41)
domicilié [Adresse 230]
79 -Monsieur [NC] [FE]
né le 7 juin 1960 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 82]
N° RG 20/01247 - N° Portalis DB2N-W-B7E-G3XJ
80 -Monsieur [JCY] [FE]
né le 29 juillet 1974 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 630]
81 -Monsieur [YU] [AM]
né le 9 mars 1964 à [Localité 684] (61)
domicilié [Adresse 369]
82 - Madame [U] [ZY]
née le 26 mai 1965 à [Localité 511] (91)
domiciliée [Adresse 68]
83 - Monsieur [GA] [MO]
né le 27 décembre 1966 à [Localité 494] (72)
domicilié [Adresse 50]
84 - Monsieur [YS] [TE]
né le 27 novembre 1967 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 415]
85 - Monsieur [YP] [TE]
né le 29 septembre 1959 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 438]
86 - Madame [VZ] [ZR]
née le 27 juillet 1988 à [Localité 613] (72)
domiciliée [Adresse 351]
87 - Monsieur [KK] [ZF]
né le 9 mai 1960 à [Localité 758] (19)
domicilié [Adresse 306]
88 - Monsieur [D] [LO]
né le 13 septembre 1993 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 321]
89 - Madame [XS] [LF]
née le 3 mars 1967 à [Localité 551] (72)
domiciliée [Adresse 277]
90 - Monsieur [TT] [UZ]
né le 29 avril 1964 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 275]
91 - Monsieur [ES] [VG]
né le 7 mai 1961 à [Localité 472] (72)
domicilié [Adresse 135]
92 - Monsieur [TC] [VG]
né le 15 février 1960 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 136]
93 - Monsieur [KK] [VG]
né le 22 septembre 1963 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 232]
94 - Monsieur [YY] [BF]
domicilié [Adresse 20]
95 - Monsieur [MJ] [JW]
né le 28 mai 1963 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 618]
96 - Monsieur [LB] [IX]
né le 19 juin 1960 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 611]
N° RG 20/01247 - N° Portalis DB2N-W-B7E-G3XJ
97 - Monsieur [PJ] [IX]
né le 11 mars 1975 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 616]
98 - Monsieur [UF] [JM]
né le 18 mars 1962 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 533]
99 - Monsieur [XD] [WS]
né le 24 octobre 1972 à [Localité 455] (61)
domicilié [Adresse 212] - [Localité 390]
100 - Monsieur [M] [WY]
né le 17 janvier 1966 à [Localité 694] (45)
domicilié [Adresse 411]
101 - Monsieur [XB] [AD]
né le 2 septembre 1976 à [Localité 761] (41)
domicilié [Adresse 228]
102 - Monsieur [HU] [JG]
né le 25 avril 1965 à [Localité 494] (72)
domicilié [Adresse 118]
103 - Madame [WP] [JP]
née le 11 octobre 1983 à [Localité 613] (72)
domiciliée [Adresse 596]
104 - Monsieur [JD] [WF]
né le 5 août 1963 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 548]
105 - Monsieur [KK] [IW]
né le 25 septembre 1970 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 183]
106 - Monsieur [SN] [IM]
né le 26 août 1990 à [Localité 753] (28)
domicilié [Adresse 155]
107 - Monsieur [HG] [XG]
né le 22 mars 1986 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 513]
108 - Madame [WD] [XG]
née le 6 juillet 1983 à [Localité 552] (72)
domiciliée [Adresse 513]
109 - Monsieur [HC] [VY]
né le 18 août 1968 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 350]
110 - Monsieur [CS] [VM]
né le 12 octobre 1961 à [Localité 685] (54)
domicilié [Adresse 311]
111 - Madame [CG] [KG]
née le 23 mai 1979 à [Localité 522] (92)
domiciliée [Adresse 532]
112 - Monsieur [KK] [KG]
né le 26 septembre 1970 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 356]
113 - Monsieur [YU] [KG]
né le 12 décembre 1972 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 532]
N° RG 20/01247 - N° Portalis DB2N-W-B7E-G3XJ
114 - Monsieur [GTG] [ID]
né le 27 avril 1966 à [Localité 506] (22)
domicilié [Adresse 3]
115 - Monsieur [OC] [KP]
né le 12 avril 1991 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 453]
116 - Monsieur [DF] [XZ]
né le 11 juillet 1960 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 337]
117 - Monsieur [TK] [HV]
né le 2 février 1962 à [Localité 681] (41)
domicilié [Adresse 231]
118 - Madame [VH] [VF]
née le 7 août 1990 à [Localité 613] (72)
domiciliée [Adresse 474]
119 - Monsieur [FP] [VF]
né le 29 août 1959 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 171]
120 - Monsieur [KK] [KZ]
né le 10 novembre 1963 à [Localité 459] (49)
domicilié [Adresse 176]
121 - Monsieur [TG] [HL]
né le 5 août 1978 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 601]
122 - Monsieur [LM] [YZ]
né le 3 novembre 1993 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 105]
123 - Monsieur [YL] [YZ]
né le 28 septembre 1961 à [Localité 609] (72)
domicilié [Adresse 558]
124 - Monsieur [WU] [YZ]
né le 30 avril 1969 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 105]
125 - Monsieur [CJ] [YZ]
né le 21 mai 1966 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 361]
126 - Monsieur [LP] [LZ]
né le 7 avril 1973 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 63]
127 - Monsieur [FP] [LZ]
né le 16 mars 1968 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 332]
128 - Monsieur [PK] [GL]
né le 27 février 1976 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 246]
129 - Madame [XW] [MI]
née le 13 août 1973 à [Localité 699] (75)
domiciliée [Adresse 401]
130 - Madame [HI] [GC]
née le 26 juin 1965 à [Localité 728] (72)
domiciliée [Adresse 49]
N° RG 20/01247 - N° Portalis DB2N-W-B7E-G3XJ
131 - Monsieur [YU] [TM]
né le 18 août 1960 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 304]
132 - Monsieur [JL] [TM]
né le 31 juillet 1973 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 90]
133 - Monsieur [TG] [MS]
né le 18 octobre 1971 à [Localité 675] (40)
domicilié [Adresse 45]
134 - Monsieur [FP] [TD]
né le 5 janvier 1960 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 205]
135 - Monsieur[SJ] [FU]
né le 3 février 1995 à [Localité 708] (78)
domicilié [Adresse 317]
136 - Monsieur [MA] [AO]
né le 27 juillet 1972 à [Localité 589] (53)
domicilié [Adresse 635]
137 - Monsieur [JL] [AO]
né le 31 décembre 1970 à [Localité 746] (89)
domicilié [Adresse 67]
138 - Monsieur [XD] [MZ]
né le 29 mai 1964 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 420]
139 - Monsieur [MJ] [FK]
né le 31 octobre 1965 à [Localité 494] (72)
domicilié [Adresse 69]
140 - Monsieur [UG] [NI]
né le 23 août 1978 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 530]
141 - Monsieur [NP] [NI]
né le 4 janvier 1961 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 648]
142 - Monsieur [PS] [NI]
né le 18 février 1996 à [Localité 761] (41)
domicilié [Adresse 73]
143 - Monsieur [FP] [NI]
né le 8 novembre 1964 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 126]
144 - Madame [S] [FC]
née le 28 octobre 1980 à [Localité 613] (72)
domiciliée [Adresse 766]
145 - Monsieur [FG] [NS]
né le 27 août 1971 à [Localité 710] (27)
domicilié [Adresse 536]
146 - Monsieur [DX] [BH]
né le 20 janvier 1987 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 569]
147 - Monsieur [OS] [ET]
né le 19 décembre 1969 à [Localité 485] (91)
domicilié [Adresse 116]
N° RG 20/01247 - N° Portalis DB2N-W-B7E-G3XJ
148 - Monsieur [TP] [RU]
né le 29 septembre 1961 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 172]
149 - Monsieur [KK] [EK]
né le 8 septembre 1960 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 316]
150 - Monsieur [FP] [RK]
né le 11 octobre 1986 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 330]
151 - Monsieur [C] [RB]
né le 26 février 1983 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 400]
152 - Monsieur [HU] [PU]
né le 31 août 1968 à [Localité 494] (72)
domicilié [Adresse 35]
153 - Monsieur [CX] [PK]
né le 15 juin 1974 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 607]
154 - Madame [XN] [PK]
née le 26 mai 1972 à [Localité 763] (78)
domiciliée [Adresse 290]
155 - Monsieur [GK] [PB]
né le 6 septembre 1988 à [Localité 739] (38)
domicilié [Adresse 305]
156 - Monsieur [DX] [DM]
né le 22 janvier 1994 à [Localité 761] (41)
domicilié [Adresse 441]
157 - Monsieur [KK] [EA]
né le 4 mars 1966 à [Localité 461] (15)
domicilié [Adresse 585] - [Localité 179]
158 - Monsieur [TG] [BU]
né le 21 novembre 1966 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 538]
159 - Monsieur [ZC] [EN]
né le 18 mars 1995 à [Localité 517] (38)
domicilié [Adresse 181]
160 - Monsieur [M] [BS]
né le 25 juillet 1960 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 310]
161 - Monsieur [BO] [BS]
né le 25 juillet 1960 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 365]
162 - Monsieur [CS] [SB]
né le 15 juillet 1972 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 18]
163 - Monsieur [ES] [SK]
né le 14 avril 1965 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 591]
164 - Monsieur [H] [FJ]
né le 14 août 1978 à [Localité 466] (32)
domicilié [Adresse 208]
N° RG 20/01247 - N° Portalis DB2N-W-B7E-G3XJ
165 - Monsieur [MT] [FJ]
né le 20 novembre 1959 à [Localité 741] (62)
domicilié [Adresse 170]
166 - Monsieur [UG] [FT]
né le 23 novembre 1983 à [Localité 762] (41)
domicilié [Adresse 619]
167 - Monsieur [YU] [FT]
né le 2 mai 1963 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 14]
168 - Monsieur [MF] [TB]
né le 28 janvier 1974 à [Localité 761] (41)
domicilié [Adresse 242]
169 - Monsieur [YP] [ZU]
né le 12 juillet 1961 à [Localité 699] (75)
domicilié [Adresse 17]
170 - Monsieur [SF] [UD]
né le 19 septembre 1967 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 298]
171 - Madame [PL] [ZB]
née le 18 août 1989 à [Localité 761] (41)
domiciliée [Adresse 66]
172 - Monsieur [SL] [LS]
né le 15 novembre 1988 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 258]
173 - Madame [CE] [LI]
née le 27 octobre 1958 à [Localité 728] (72)
domiciliée [Adresse 285]
174 - Monsieur [XD] [YI]
né le 11 avril 1961 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 215]
175- Monsieur [NU] [VD]
né le 13 décembre 1979 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 413]
176 - Monsieur [FP] [YB]
né le 29 octobre 1969 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 235]
177 - Madame [LK] [KS]
née le 17 novembre 1967 à [Localité 748] (72)
domiciliée [Adresse 512]
178 - Madame [IF] [IC]
née le 30 septembre 1965 à [Localité 613] (72)
domiciliée [Adresse 284]
179 - Monsieur [KK] [KI]
né le 9 avril 1968 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 768]
180 - Monsieur [YP] [VK]
né le 31 janvier 1965 à [Localité 523] (72)
domicilié [Adresse 657]
181 - Monsieur [TK] [VW]
né le 5 juillet 1962 à [Localité 697] (75)
domicilié [Adresse 157]
N° RG 20/01247 - N° Portalis DB2N-W-B7E-G3XJ
182 - Monsieur [M] [XU]
né le 12 juillet 1961 à [Localité 552] (72)
domicilié [Adresse 60]
183 - Monsieur [SJ] [XU]
né le 2 juin 1982 à [Localité 761] (41)
domicilié [Adresse 334]
184 - Monsieur [KM] [XI]
né le 19 mars 1987 à [Localité 761] (41)
domicilié [Adresse 560]
185 -Madame [KB] [JZ]
née le 17 septembre 1980 à [Localité 613] (72)
domiciliée [Adresse 527]
186 - Monsieur [DHV] [IU]
né le 19 novembre 1978 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 654]
187 - Monsieur [JH] [JC]
né le 26 mars 1984 au MAROC
domicilié [Adresse 340]
188 - Monsieur [PR] [WK]
né le 24 mars 1960 à [Localité 460] (LIBAN)
domicilié [Adresse 192] - [Localité 387]
189 - Monsieur [UG] [IP]
né le 26 avril 1962 à [Localité 770] (72)
domicilié [Adresse 629]
190 - Madame [FW] [VP]
née le 19 septembre 1960 à [Localité 695] (72)
domiciliée [Adresse 56]
191 - Monsieur [KJ] [KD]
né le 3 juin 1978 à [Localité 673] (53)
domicilié [Adresse 123]
192 - Monsieur[FA] [VI]
né le 1er février 1976 à [Localité 694] (45)
domicilié [Adresse 343]
193 - Monsieur [FX] [KW]
né le 28 décembre 1969 à [Localité 500] (27)
domicilié [Adresse 402]
194 - Monsieur [LP] [HP]
né le 24 février 1974 à [Localité 751] (37)
domicilié [Adresse 423]
195 - Monsieur [LB] [YO]
né le 1er septembre 1961 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 322]
196 - Monsieur [YU] [YO]
né le 20 novembre 1959 à [Localité 494] (72)
domicilié [Adresse 296]
197 - Monsieur [FP] [YO]
né le 23 avril 1963 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 706]
198 - Monsieur [JL] [YO]
né le 5 juin 1984 à [Localité 761] (41)
domicilié [Adresse 295]
N° RG 20/01247 - N° Portalis DB2N-W-B7E-G3XJ
199 - Monsieur [X] [UP]
né le 15 juin 1990 à [Localité 552] (72)
domicilié [Adresse 47]
200 - Monsieur [JR] [YW]
né le 3 juin 1973 à [Localité 490] (72)
domicilié [Adresse 347]
201 - Monsieur [YL] [GY]
né le 7 septembre 1964 à [Localité 737] (72)
domicilié [Adresse 256]
202 - Madame [PH] [GY]
née le 1er août 1976 à [Localité 728] (72)
domiciliée [Adresse 424]
203 - Monsieur [FP] [GY]
né le 13 février 1964 à [Localité 673] (53)
domicilié [Adresse 335]
204 - Monsieur [MJ] [ZH]
né le 29 août 1967 à [Localité 736] (72)
domicilié [Adresse 409]
205 - Monsieur [PX] [UI]
né le 12 mai 1989 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 645]
206 - Monsieur [JU] [TX]
né le 1er novembre 1981 à [Localité 761] (41)
domicilié [Adresse 7]
207 - Monsieur [XD] [LW]
né le 1er juin 1962 à [Localité 749] (72)
domicilié [Adresse 168]
208 - Monsieur [HY] [LW]
né le 1er juillet 1974 à [Localité 750] (74)
domicilié [Adresse 403]
209 - Monsieur [KK] [LW]
né le 10 mars 1967 à [Localité 705] (ALLEMAGNE)
domicilié [Adresse 5]
210 - Monsieur [TK] [GO]
né le 5 mars 1966 à [Localité 761] (41)
domicilié [Adresse 575]
211 - Monsieur[FB] [GO]
né le 29 mars 1964 à [Localité 761] (41)
domicilié [Adresse 534]
212 - Monsieur[RJ] [ZW]
né le 18 août 1959 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 559]
213 - Monsieur [TK] [SX]
né le 30 septembre 1963 à [Localité 709] (72)
domicilié [Adresse 101]
214 - Madame [HT] [FN]
née le 28 avril 1971 à [Localité 691] (28)
domiciliée [Adresse 425]
215 - Monsieur [FA] [AR]
né le 9 décembre 1976
domicilié [Adresse 104]
N° RG 20/01247 - N° Portalis DB2N-W-B7E-G3XJ
216 - Monsieur [JD] [NF]
né le 2 novembre 1962 à [Localité 543] (72)
domicilié [Adresse 161]
217 - Monsieur [NM] [FF]
né le 7 janvier 1962 à [Localité 681] (41)
domicilié [Adresse 264]
218 - Monsieur [MF] [SP]
né le 9 juin 1966 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 349]
219 - Monsieur [LP] [NO]
né le 31 janvier à [Localité 653] (GABON)
domicilié [Adresse 30]
220 - Monsieur [LP] [SG]
né le 26 mai 1967
domicilié [Adresse 416]
221 - Monsieur [WN] [RX]
né le 9 février 1971 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 134]
222 - Monsieur [HU] [RX]
né le 31 mai 1967 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 535]
223 - Madame [ZK] [RN]
née le 16 mars 1981 à [Localité 613] (72)
domiciliée [Adresse 96]
224 - Monsieur [IB] [RN]
né le 9 octobre 1977 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 204]
225 - Monsieur [RM] [EJ]
né le 5 mars 1963 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 634]
226 - Monsieur [LJ] [OF]
né le 1er septembre 1961 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 567]
227 - Monsieur [KK] [OF]
né le 24 juillet 1960 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 599]
228 - Monsieur [PK] [CA]
né le 21 octobre 1979 à [Localité 494] (72)
domicilié [Adresse 282]
229 - Madame [SU] [OO]
née le 16 mars 1969 à [Localité 613] (72)
domiciliée [Adresse 315]
230 - Monsieur [FV] [DW]
né le 27 janvier 1976 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 108]
231 - Monsieur [HU] [DW]
né le 31 mars 1973 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 627]
232 - Monsieur [YP] [DS]
né le 9 février 1966 à [Localité 494] (72)
domicilié [Adresse 281]
N° RG 20/01247 - N° Portalis DB2N-W-B7E-G3XJ
233 - Monsieur [XD] [DE]
né le 4 décembre 1963 à [Localité 733] (78)
domicilié [Adresse 110]
234 - Monsieur [PK] [AB]
né le 21 mai 1984 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 167]
235 - Madame [XF] [PO]
née le 2 février 1973 à [Localité 730] (78)
domiciliée [Adresse 623]
236 - Monsieur [ZT] [PO]
né le 26 avril 1963 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 449]
237 - Monsieur [DJ] [PO]
né le 9 juillet 1989 à [Localité 489] (37)
domicilié [Adresse 184]
238 - Monsieur .lean-[TZ] [CM]
né le 6 décembre 1960 à [Localité 691] (28)
domicilié [Adresse 760]
239 - Monsieur [FP] [CI]
né le 29 juillet 1967 à [Localité 741] (62)
domicilié [Adresse 153]
240 - Monsieur [KK] [ON]
né le 11 avril 1966 à [Localité 612] (72)
domicilié [Adresse 429]
241 - Madame [HN] [EB]
née le 31 juillet 1965 à [Localité 613] (72)
domiciliée [Adresse 567]
242 - Monsieur [ES] [EB]
né le 11 août 1962 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 610]
243 - Monsieur [LP] [OE]
né le 23 décembre 1974 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 554]
244 - Monsieur [MJ] [BV]
né le 4 novembre 1960 à [Localité 524] (72)
domicilié [Adresse 407]
245 - Monsieur [GTG] [BT]
né le 5 juin 1975 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 345]
246 - Monsieur [ES] [EX]
né le 7 septembre 1973 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 189]
247 - Monsieur [X] [BC]
né le 5 septembre 1968 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 586]
248 - Madame [AWV] [NE]
née le 15 septembre 1961 à [Localité 494] (72)
domiciliée [Adresse 263]
249 - Monsieur [FB] [FO]
né le 26 juin 1961 à [Localité 754] (72)
domicilié [Adresse 36]
N° RG 20/01247 - N° Portalis DB2N-W-B7E-G3XJ
250 - Monsieur [FP] [MV]
né le 26 mai 1959 à [Localité 761] (41)
domicilié [Adresse 254]
251 - Monsieur [CJ] [AJ]
né le 21 mars 1960 à [Localité 744] (72)
domicilié [Adresse 238]
252 - Monsieur [NX] [AJ]
né le 17 juillet 1965 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 448]
253 - Monsieur [IH] [TH]
né le 26 février 1981 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 51]
254 - Monsieur [PD] [ZL]
né le 18 février 1984 à [Localité 724] (72)
domicilié [Adresse 6]
255. Monsieur [UG] [UA]
né le 8 avril 1965 à [Localité 701] (75)
domicilié [Adresse 544]
256 - Monsieur [LB] [UA]
né le 25 mars 1962 à [Localité 494] (72)
domicilié [Adresse 417]
257 - Monsieur [ES] [GP]
né le 30 novembre 1965 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 58]
258 - Monsieur [BZ] [GP]
né le 4 février 1962 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 314]
259 - Monsieur [FB] [ZE]
né le 8 juin 1961 à [Localité 552] (72)
domicilié [Adresse 360]
260 - Monsieur [DF] [UH]
né le 25 octobre 1966 à [Localité 740] (72)
domicilié [Adresse 32]
261 - Monsieur [FA] [HH]
né le 14 août 1974 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 122]
262 - Madame [AWV] [VA]
née le 6 septembre 1972 à [Localité 699] (75)
domiciliée [Adresse 163]
263 - Madame [AL] [YE]
née le 11 novembre 1959 à [Localité 520] (14)
domiciliée [Adresse 333]
264 - Monsieur [DI] [KL]
né le 3 septembre 1990 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 143]
265 - Monsieur [EO] [XX]
né le 27 août 1972 à [Localité 696] (75)
domicilié [Adresse 34]
266 - Monsieur [YS] [XL]
né le 28 novembre 1960 à [Localité 676] (72)
domicilié [Adresse 272]
N° RG 20/01247 - N° Portalis DB2N-W-B7E-G3XJ
267 - Monsieur [MF] [KC]
né le 17 mai 1971 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 325]
268 - Monsieur [X] [XE]
né le 11 septembre 1978 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 437]
269 - Monsieur [ZX] [XE]
né le 4 mars 1981 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 219]
270 - Monsieur [FB] [WT]
né le 30 septembre 1966 à [Localité 729] (72)
domicilié [Adresse 209]
271 - Monsieur [ES] [WL]
né le 15 décembre 1967 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 584]
272 - Monsieur [TK] [XA]
né le 24 avril 1959 à [Localité 674] (72)
domicilié [Adresse 37]
273 - Monsieur [BB] [VT]
né le 12 juin 1996 à [Localité 761] (41)
domicilié [Adresse 148]
274 - Monsieur [JD] [KA]
né le 28 septembre 1988 à [Localité 510] (88)
domicilié [Adresse 576]
275 - Monsieur [FV] [IK]
né le 11 mars 1974 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 75]
276 - Monsieur [HU] [IK]
né le 23 janvier 1968 à [Localité 751] (37)
domicilié [Adresse 26]
277 - Monsieur [WE] [XT]
né le 18 mai 1968 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 540]
278 - Monsieur [UO] [XT]
né le 1er janvier 1962 à [Localité 669] (72)
domicilié [Adresse 154]
279 - Monsieur [YS] [VL]
né le 13 janvier 1964 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 303]
280 - Monsieur [FB] [VL]
né le 7 août 1960 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 439]
281 - Monsieur [C] [KR]
né le 10 avril 1971 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 394]
282 - Monsieur [WU] [HK]
né le 18 mars 1965 à [Localité 496] (28)
domicilié [Adresse 447]
283 - Monsieur [ZX] [YT]
né le 20 juin 1983 à [Localité 761] (41)
domicilié [Adresse 436]
N° RG 20/01247 - N° Portalis DB2N-W-B7E-G3XJ
284 - Monsieur [NC] [YT]
né le 17 juin 1959 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 539]
285 - Monsieur [FV] [YT]
né le 22 mai 1979 à [Localité 761] (41)
domicilié [Adresse 649]
286 - Monsieur [KK] [YT]
né le 25 mars 1966 à [Localité 680] (95)
domicilié [Adresse 210]
287 - Monsieur [ZX] [HB]
né le 18 août 1981 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 174]
288 - Monsieur [FB] [HB]
né le 4 août 1961 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 185]
289 - Madame [NB] [LT]
née le 18 février 1969 à [Localité 613] (72)
domiciliée [Adresse 602]
290 - Monsieur[GJ] [FI]
né le 10 décembre 1965 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 146]
291 - Monsieur [WU][NT]
né le 4 février 1974 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 253]
292 - Monsieur [GA] [OV]
né le 22 août 1969 à [Localité 514] (14)
domicilié [Adresse 221]
293 - Monsieur [LP] [RA]
né le 19 février 1973 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 80]
294 - Monsieur [KK] [RA]
né le 20 juillet 1965 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 289]
295 - Monsieur [YU] [RA]
né le 28 octobre 1968 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 682]
296 - Monsieur [YP] [CT]
né le 16 janvier 1967 à [Localité 497] (49)
domicilié [Adresse 41]
297- Monsieur [GTG] [CZ]
né le 12 mars 1971 à [Localité 666] (91)
domicilié [Adresse 224]
298 - Monsieur [EY] [PV]
né le 6 mai 1978 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 251]
299 - Madame [SD] [PA]
née le 2 septembre 1983 à [Localité 613] (72)
domiciliée [Adresse 24]
300 - Monsieur [ZI] [CL]
né le 3 juin 1991 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 152]
N° RG 20/01247 - N° Portalis DB2N-W-B7E-G3XJ
301 - Monsieur [HU] [OR]
né le 4 mars 1969 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 29]
302 - Monsieur [WU] [DY]
né le 30 août 1960 à [Localité 552] (72)
domicilié [Adresse 307]
303 - Monsieur [DJ] [DY]
né le 9 septembre 1990 à [Localité 761] (41)
domicilié [Adresse 286]
304 - Monsieur [RF] [DY]
né le 2 janvier 1989 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 348]
305 - Monsieur [PS] [EC]
né le 25 janvier 1991 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 587]
306 - Madame [EV] [OH]
née le 4 mars 1967 à [Localité 613] (72)
domiciliée [Adresse 227]
307 - Monsieur [G] [NY]
né le 22 juin 1991 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 46]
308 - Monsieur [A] [RV]
né le 13 juin 1986 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 355]
309 - Monsieur [NK] [BA]
né le 7 décembre 1980 à [Localité 733] (78)
domicilié [Adresse 225]
310 - Monsieur [SS] [ZO]
né le 30 décembre 1987 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 475]
311 - Monsieur [BZ] [LY]
né le 18 juillet 1963 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 159]
312 - Monsieur [PE] [UE]
né le 17 décembre 1965 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 187]
313 - Monsieur [HU] [GV]
né le 6 décembre 1966 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 201]
314 - Monsieur [OS] [HE]
né le 20 mars 1959 à [Localité 543] (72)
domicilié [Adresse 327]
315 - Monsieur [MW] [NH]
né le 21 août 1996 à [Localité 761] (41)
domicilié [Adresse 324]
316 - Monsieur [XR] [NH]
né le 1er août 1991 à [Localité 761] (41)
domicilié [Adresse 562]
317 - Monsieur [JCY] [UX]
ne le 14 mai 1967 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 180]
N° RG 20/01247 - N° Portalis DB2N-W-B7E-G3XJ
318 - Monsieur [UG] [HM]
né le 13 avril 1963 à [Localité 734] (17)
domicilié [Adresse 133]
319 - Monsieur [BA] [YH]
né le 9 novembre 1968 à [Localité 686] (92)
domicilié [Adresse 12]
320 - Monsieur [ES] [HW]
né le 10 octobre 1965 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 556]
321 - Monsieur [ZI] [VE]
né le 10 octobre 1996 à [Localité 489] (37)
domicilié [Adresse 99]
322 - Monsieur [KK] [YA]
né le 1er février 1962 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 85]
323 - Monsieur [WNC] [XO]
né le 19 avril 1977 à [Localité 469] (33)
domicilié [Adresse 443]
324 - Monsieur [YU] [IE]
né le 21 mars 1960 à [Localité 738] (72)
domicilié [Adresse 428]
325 - Monsieur [JL] [FL]
né le 27 février 1989 à [Localité 715] (35)
domicilié [Adresse 622]
326 - Monsieur [GT] [MY]
né le 11 août 1969 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 652]
327 - Monsieur [DK] [MY]
né le 30 décembre 1994 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 166]
328 - Monsieur [TG] [KF]
né le 18 août 1975 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 117]
329 - Monsieur [PS] [VX]
né le 25 avril 1982 à [Localité 487] (59)
domicilié [Adresse 203]
330 - Monsieur [PE] [XH]
né le 3 octobre 1965 à [Localité 735] (72)
domicilié [Adresse 24]
331 - Madame [OL] [XH]
née le 7 février 1991 à [Localité 613] (72)
domiciliée [Adresse 498]
332 - Monsieur [FB] [WW]
né le 4 juillet 1968 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 537]
333 - Monsieur [MU] [WO]
né le 6 août 1993 à [Localité 529] (95)
domicilié [Adresse 341]
334 - Monsieur [DF] [JF]
né le 2 décembre 1967 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 632]
N° RG 20/01247 - N° Portalis DB2N-W-B7E-G3XJ
335 - Monsieur [UG] [JN]
né le 6 décembre 1963 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 577]
336 - Monsieur [BA] [JN]
né le 14 octobre 1966 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 756]
337 - Madame [VV] [JN]
née le 2 février 1965 à [Localité 725] (35)
domiciliée [Adresse 658]
338 - Monsieur [DX] [WX]
né le 28 juin 1988 à [Localité 485] (91)
domicilié [Adresse 525]
339 - Monsieur [ES] [WX]
né le 16 mai 1964 à [Localité 728] (72)
domiciliée [Adresse 91]
340 - Monsieur [JR] [WX]
né le 16 avril 1965 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 186]
341 - Monsieur [ZX] [JX]
né le 14 mai 1987 à [Localité 466] (93)
domicilié [Adresse 288]
342 - Monsieur [TC] [JX]
né le 16 mai 1965 à [Localité 687] (44)
domicilié [Adresse 300]
343 - Monsieur [DK] [JX]
né le 13 avril 1991 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 642]
344 - Monsieur [UG] [AI]
né le 24 avril 1968 à [Localité 455] (61)
domicilié [Adresse 541] - [Localité 382]
345 - Monsieur [NU] [IN]
né le 24 mars 1989 à [Localité 492] (28)
domicilié [Adresse 271]
346 - Monsieur [XD] [XP]
né le 5 mars 1962 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 177]
347 - Madame [JJ] [WA]
née le 28 septembre 1984 à [Localité 673] (53)
domiciliée [Adresse 2]
348 - Monsieur [PE] [KN]
né le 2 juillet 1963 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 608]
349 - Monsieur [TP] [UW]
né le 24 août 1968 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 555]
350 - Monsieur [XUT] [KX]
né le 24 juin 1977 à [Localité 458] (63)
domicilié [Adresse 704] - [Localité 376]
351 - Monsieur [BO] [LG]
né le 30 septembre 1967 à [Localité 742] (83)
domicilié [Adresse 9]
N° RG 20/01247 - N° Portalis DB2N-W-B7E-G3XJ
352 - Monsieur [MJ] [GW]
né le 26 janvier 1960 à [Localité 663] (50)
domicilié [Adresse 124]
353 - Monsieur [NL] [YX]
né le 1°' décembre 1986 à [Localité 517] (38)
domicilié [Adresse 115]
354 - Madame [Y] [LX]
née le 30 novembre 1963 à [Localité 480] (34)
domiciliée [Adresse 27]
355 - Monsieur [HC] [GM]
né le 25 juillet 1962 à [Localité 552] (72)
domicilié [Adresse 98]
356 - Monsieur [FA] [AH]
né le 17 juillet 1967 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 440]
357 - Madame [YD] [ZP]
née le 6 août 1963 à [Localité 613] (72)
domiciliée [Adresse 342]
358 - Monsieur [FB] [TO]
né le 31 juillet1963 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 526]
359 - Monsieur [UG] [TF]
né le 15 mars 1962 à [Localité 518] (23)
domicilié [Adresse 92]
360 - Monsieur [TK] [SW]
né le 11 août 1958 à [Localité 669] (72)
domicilié [Adresse 397]
361 - Monsieur [AP] [AT]
né le 12 mars 1981 à [Localité 702] (75)
domicilié [Adresse 44]
362 - Monsieur [ZA] [FM]
né le 9 août 1971 à [Localité 671] (13)
domicilié [Adresse 297]
363 - Madame [ST] [AU]
née le 4 mai 1989 à [Localité 613] (72)
domiciliée [Adresse 598]
364 - Monsieur [JU] [SM]
né le 9 août 1961 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 211]
365 - Monsieur [GG] [SM]
né le 27 juillet 1967 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 571]
366 - Monsieur [XT] [SM]
né le 27 mars 1967 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 521]
367 - Madame [GB] [NG]
née le 13 janvier 1980 à [Localité 613] (72)
domiciliée [Adresse 564]
368 - Monsieur [KK] [BI]
né le 14 avril 1962 à [Localité 665] (72)
domicilié [Adresse 594]
N° RG 20/01247 - N° Portalis DB2N-W-B7E-G3XJ
369 - Monsieur [NU] [RW]
né le 26 mai 1973 à [Localité 459] (49)
domicilié [Adresse 53] - [Localité 389]
370 - Monsieur [CJ] [OI]
né le 24 octobre 1969 à [Localité 613]
domicilié [Adresse 615]
371 - Monsieur [PS] [EH]
né le 16 janvier 1980 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 398]
372 - Monsieur [K] [CC]
né le 6 octobre 1987 à [Localité 661] (62)
domicilié [Adresse 359]
373 - Monsieur [PK] [OP]
né le 2 mai 1978 à [Localité 492] (28)
domicilié [Adresse 442]
374 - Monsieur [EZ] [DU]
né le 27 avril 1992 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 302]
375 - Madame [BJ] [OZ]
née le 1er novembre 1980 à [Localité 696] (75)
domiciliée [Adresse 410]
376 - Monsieur [TV] [OZ]
né Ie 13 juin 1989 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 95]
377 - Monsieur [ME] [PI]
né le 23 août 1990 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 121]
378 - Monsieur [LP] [PS]
né le 16 mars 1970 à [Localité 510] (88)
domicilié [Adresse 313]
379 - Monsieur [TW] [CY]
né le 15 mai 1979 à [Localité 494] (72)
domicilié [Adresse 113]
380 - Madame [TU] [DL]
née le 6 novembre 1966 à [Localité 728] (72)
domiciliée [Adresse 298]
381 - Monsieur [KK] [DP]
né le 11 avril 1972 à [Localité 592] (93)
domicilié [Adresse 76]
382 - Madame [NZ] [OU]
née le 1er mars 1960 à [Localité 690] (79)
domiciliée [Adresse 339]
383 - Monsieur [LB] [OK]
né le 18 avril 1964 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 352]
384 - Monsieur [RT] [RI]
né le 8 février 1980 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 432]
385 - Monsieur [PE] [ED]
né le 8 octobre 1964 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 226]
N° RG 20/01247 - N° Portalis DB2N-W-B7E-G3XJ
386 - Monsieur [M] [RS]
né le 16 avril 1961 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 190]
387 - Monsieur [OS] [RS]
né le 19 juin 1962 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 606]
388 - Monsieur [LA] [OD]
né le 24 décembre 1961 à [Localité 681] (41)
domicilié [Adresse 188]
389 - Monsieur [NP] [OD]
né le 25 janvier 1960 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 640]
390 - Monsieur [AS] [BR]
né le 12 septembre 1972 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 217]
391 - Monsieur [IO] [ER]
né le 17 décembre 1973 à [Localité 718] (59)
domicilié [Adresse 580]
392 - Monsieur [KK] [AZ]
né le 23 mars 1965 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 129]
393 - Monsieur [M] [AY]
né le 2 novembre 1965 à [Localité 667] (62)
domicilié [Adresse 336]
394 - Monsieur [C] [FR]
né le 21 janvier 1990 à [Localité 716] (69)
domicilié [Adresse 257]
395 - Monsieur [TG] [ZS]
né le 23 juin 1969 à [Localité 679] (72)
domicilié [Adresse 338]
396 - Madame [WV] [MK]
née le 19 juillet 1979 à [Localité 486] (ARGENTINE)
domiciliée [Adresse 175]
397 - Monsieur [PK] [AC]
né le 1er janvier 1979 à [Localité 455] (61)
domicilié [Adresse 191]
398 - Monsieur [YF] [UK] [GI]
né le 4 avril 1959 à [Localité 765] (PORTUGAL)
domicilié [Adresse 57]
399 - Monsieur [LB] [MB]
né le 18 juillet 1962 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 22]
400 - Monsieur [LP] [UB]
né le 8 décembre 1968 à [Localité 509] (28)
domicilié [Adresse 33]
401 - Monsieur [JL] [ZD]
né le 14 octobre 1980 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 566]
402 - Monsieur [HU] [HA]
né le 12 octobre 1966 à [Localité 468] (49)
domicilié [Adresse 39]
N° RG 20/01247 - N° Portalis DB2N-W-B7E-G3XJ
403 - Madame [Z] [UU]
née le 7 mars 1987 à [Localité 613] (72)
domiciliée [Adresse 62]
404 - Madame [LD] [HJ]
née le 9 février 1994 à [Localité 628] (22)
domiciliée [Adresse 132]
405 - Monsieur [LP] [YK]
né le 4 avril 1967 à [Localité 681] (41)
domicilié [Adresse 1]
406 - Madame [HT] [YK]
née le 19 mars 1967 à [Localité 728] (72)
domiciliée “ [Adresse 545]
407 - Monsieur [FA] [IB]
né le 2 septembre 1961 à [Localité 455] (61)
domicilié [Adresse 431]
408 - Madame [LD] [VU]
née le 24 mars 1976 à [Localité 552] (72)
domiciliée [Adresse 213]
409 - Monsieur [FP] [XK]
né le 29 janvier 1969 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 268]
410 - Monsieur [NP] [IT]
né le 1er avril 1965 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 52]
411 - Monsieur [LP] [WB]
né le 30 mars 1979 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 173]
412 - Monsieur [I] [WM]
né le 15 mai 1953 à [Localité 467] (CAMBODGE)
domicilié [Adresse 240]
413 - Monsieur [KK] [JK]
né le 5 mai 1965 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 40]
414 - Monsieur [YS] [JA]
né le 20 février 1964 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 292]
415 - Monsieur [PK] [JA]
né le 27 juin 1969 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 70]
416 - Monsieur [FP] [JA]
né le 14 avril 1966 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 456]
417 - Madame [BK] [IR]
née le 13 novembre 1978 à [Localité 728] (72)
domiciliée [Adresse 262]
418 - Monsieur [TG] [XM]
né le 4 janvier 1964 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 565]
419 - Monsieur [TG] [VS]
né le 14 décembre 1969 à [Localité 764] (18)
domicilié [Adresse 150]
N° RG 20/01247 - N° Portalis DB2N-W-B7E-G3XJ
420 - Monsieur [ZX] [II]
né le 22 février 1978 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 595]
421 - Monsieur [FB] [HZ]
né le 7 novembre 1970 à [Localité 763] (78)
domicilié [Adresse 237]
422 - Monsieur [TK] [KU]
né le 25 novembre 1968 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 260]
423 - Monsieur [JU] [YM]
né le 8 novembre 1968 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 430]
424 - Monsieur [YU] [US]
né le 13 novembre 1964 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 144]
425 - Monsieur [TK] [LU]
né le 8 septembre 1963 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 590]
426 - Monsieur [DK] [AG]
né le 6 janvier 1991 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 19]
427 - Monsieur [GE] [AG]
né le 15 octobre 1967 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 214]
428 - Monsieur [NU] [AG]
né le 8 mars 1989 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 55]
429 - Monsieur [KJ] [MD]
né le 9 février 1988 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 107]
430 - Madame [XN] [ZM]
née le 14 janvier 1978 à [Localité 747] (95)
domiciliée [Adresse 78]
431 - Monsieur [HU] [GH]
né le 17 août 1979 à [Localité 515] (95)
domicilié [Adresse 528]
432 - Monsieur [OS] [TS]
né le 23 septembre 1960 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 370]
433 - Monsieur [JU] [TS]
né le 31 janvier 1963 à [Localité 481] (41)
domicilié [Adresse 454]
434 - Monsieur [XD] [TS]
né le 31 août 1960 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 196]
435 - Monsieur [MG] [TS]
né le 6 octobre 1995 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 644]
436 - Monsieur [CX] [TS]
né le 22 janvier 1966 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 644]
N° RG 20/01247 - N° Portalis DB2N-W-B7E-G3XJ
437 - Madame [YR] [TS]
née le 18 août 1970 à [Localité 613] (72)
domiciliée [Adresse 644]
438 - Monsieur [DR] [MM]
né le 29 juillet 1958 à [Localité 677] (77)
domicilié [Adresse 643]
439 - Monsieur [LP] [TI]
né le 30 août 1968 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 194]
440 - Monsieur [DX] [SZ]
né le 21 janvier 1993 à [Localité 761] (41)
domicilié [Adresse 38]
441 - Monsieur [FP] [AV]
né le 3 janvier 1963 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 299]
442 - Monsieur [ES] [ND]
né le 19 mars 1963 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 48]
443 - Monsieur [IZ] [ND]
né le 30 juin 1992 à [Localité 732] (88)
domicilié [Adresse 639]
444 - Monsieur [YP] [FH]
né le 8 avril 1962 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 320]
445 - Monsieur [UT] [NW]
né le 20 novembre 1958 à [Localité 693] (Algérie)
domicilié [Adresse 546]
446 - Monsieur [NPH] [BL]
né le 14 mai 1972 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 638]
447 - Monsieur [PE] [BN]
né le 2 février 1962 à [Localité 478] (72)
domicilié [Adresse 600]
448 - Madame [W] [RZ]
née le 17 mai 1979 à [Localité 516] (59)
domiciliée [Adresse 408]
449 - Monsieur [WU] [RZ]
né le 17 janvier 1977 à [Localité 761] (41)
domicilié [Adresse 408]
450 - Monsieur [YU] [RP]
né le 18 octobre 1964 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 559]
451 - Monsieur [GU] [EG]
né le 10 avril 1994 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 223]
452 - Monsieur [BA] [EG]
né le 25 septembre 1968 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 655]
453 - Monsieur [BA] [CD]
né le 22 septembre 1967 à [Localité 751] (37)
domicilié [Adresse 572]
N° RG 20/01247 - N° Portalis DB2N-W-B7E-G3XJ
454 - Monsieur [NU] [CD]
né le 19 juin 1970 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 357]
455 - Madame [VB] [CD]
née le 21 septembre 1966 à [Localité 752] (72)
domiciliée [Adresse 366]
456 - Monsieur [PP] [CD]
né le 19 août 1992 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 660]
457 - Monsieur [AA] [OM]
né le 22 janvier 1989 à [Localité 769] (95)
domicilié [Adresse 328]
458 - Monsieur [KO] [RG]
né le 8 décembre 1966 à [Localité 681] (41)
domicilié [Adresse 637]
459 - Monsieur [TG] [RG]
né le 31 janvier 1972 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 111]
460 - Monsieur [FB] [OM]
né le 1er décembre 1964 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 294]
461 - Monsieur [GR] [DT]
né le 30 juin 1979 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 561]
462 - Monsieur [PK] [OW]
né le 29 décembre 1977 à [Localité 501] (60)
domicilié [Adresse 130]
463 - Monsieur [YP] [OW]
né le 21 janvier 1967 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 603]
464 - Monsieur [GJ] [OW]
né le 19 novembre 1967 à [Localité 724] (72)
domicilié [Adresse 581]
465 - Monsieur [KK] [OW]
né le 22 décembre 1966 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 97]
466 - Monsieur [ZC] [CR]
né le 9 juin 1963 à [Localité 692] (44)
domicilié [Adresse 273]
467 - Monsieur [TK] [DO]
né le 19 février 1966 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 646]
468 - Monsieur [JU] [PZ]
né le 29 mai 1969 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 371]
469 - Monsieur [YU] [PZ]
né le 26 juin 1959 à [Localité 476] (72)
domicilié [Adresse 28]
470 - Monsieur [UO] [PF]
né le 15 avril 1974 à [Localité 551] (72)
domicilié [Adresse 140]
N° RG 20/01247 - N° Portalis DB2N-W-B7E-G3XJ
471 - Monsieur [TW] [CV]
né le 8 janvier 1981 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 421]
472 - Monsieur [HY] [DB]
né le 29 janvier 1962 à [Localité 743] (37)
domicilié [Adresse 247]
473 - Monsieur [KK] [PG]
né le 9 avril 1966 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 550]
474 - Monsieur [BO] [OX]
né le 22 juillet 1965 à [Localité 552] (72)
domicilié [Adresse 114]
475 - Monsieur [SJ] [PW]
né le 31 août 1985 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 721]
476 - Monsieur [PK] [CH]
né le 28 décembre 1970 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 103]
477 - Monsieur [YU] [CF]
né le 15 juillet 1959 à [Localité 552] (72)
domicilié [Adresse 434]
478 - Monsieur [YY] [RO]
né le 18 octobre 1988 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 43]
479 - Monsieur [UL] [RO]
né le 23 juin 1993 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 16]
480 - Monsieur [BA] [EE]
né le 2 juillet 1963 à [Localité 493] (72)
domicilié [Adresse 11]
481 - Monsieur [WU] [OG]
né le 9 juin 1976 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 309]
482 - Monsieur [JL] [EI]
né le 20 décembre 1975 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 659]
483 - Monsieur [SA] [BP]
né le 2 avril 1967 à [Localité 457] (72)
domicilié [Adresse 406] - [Localité 382]
484 - Monsieur [HU] [EW]
né le 18 mai 1962 à [Localité 495] (44)
domicilié [Adresse 626]
485 - Monsieur [FP] [NN]
né le 14 mai 1959 à [Localité 738] (72)
domicilié [Adresse 301]
486 - Monsieur [BA] [SF]
né le 30 juillet 1974 à [Localité 669] (72)
domicilié [Adresse 426]
487 - Monsieur [NJ] [SF]
né le 27 juillet 1982 à [Localité 489] (37)
domicilié [Adresse 248]
N° RG 20/01247 - N° Portalis DB2N-W-B7E-G3XJ
488 - Monsieur [O] [SO]
né le 17 novembre 1992 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 207]
489 - Monsieur [LP] [AX]
né le 2 juin 1972 à [Localité 517] (38)
domicilié [Adresse 346]
490 - Monsieur [MF] [AW]
né le 10 janvier 1972 à [Localité 588] (38)
domicilié [Adresse 218]
491 - Monsieur [UF] [SY]
né le 12 mai 1971 à [Localité 681] (41)
domicilié [Adresse 145]
492 - Monsieur [WZ] [SY]
né le 24 décembre 1966 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 145]
493 - Monsieur [JL] [SY]
né le 20 avril 1972 à [Localité 494] (72)
domicilié [Adresse 427]
494 - Madame [UF] [MX]
née le 15 juin 1962 à [Localité 728] (72)
domiciliée [Adresse 574]
495 - Monsieur [C] [MN]
né le 31 décembre 1975 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 147]
496 - Monsieur [FD] [ZZ]
né le 15 janvier 1963 à [Localité 668] (PORTUGAL)
domicilié [Adresse 542]
497 - Monsieur [IB] [GF]
né le 5 janvier 1971 à [Localité 483] (92)
domicilié [Adresse 87]
498 - Monsieur [XD] [LV]
né le 15 juillet 1961 à [Localité 772] (72)
domicilié [Adresse 405]
499 - Monsieur [PN] [GN]
né le 3 octobre 1961 à [Localité 722] (72)
domicilié [Adresse 151]
500 - Monsieur [NU] [GN]
né le 19 décembre 1973 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 617]
501 - Monsieur [BA] [ZG]
né le 11 août 1967 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 670]
502 - Monsieur [GA] [GX]
né le 1er janvier 1973 à [Localité 689] (30)
domicilié [Adresse 169]
503 - Monsieur [UG] [LN]
né le 22 mai 1960 à [Localité 755] (41)
domicilié [Adresse 605]
504 - Madame [HI] [YN]
née le 28 août 1968 à [Localité 509] (28)
domiciliée [Adresse 137]
N° RG 20/01247 - N° Portalis DB2N-W-B7E-G3XJ
505 - Monsieur [TN] [YN]
né le 17 novembre 1982 à [Localité 462] (95)
domicilié [Adresse 312]
506 - Monsieur [LP] [YN]
né le 4 mai 1967 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 573]
507 - Monsieur [JU] [YN]
né le 28 août 1969 à [Localité 494] (72)
domicilié [Adresse 239]
508 - Monsieur [HU] [HF]
né le 23 octobre 1969 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 138]
509 - Madame [HX] [LE]
née le 22 novembre 1958 à [Localité 728] (72)
domiciliée [Adresse 119]
510 - Monsieur [XD] [LE]
né le 2 octobre 1966 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 647]
511 - Monsieur [C] [HO]
né le 23 août 1978 à [Localité 685] (54)
domicilié [Adresse 274]
512 - Monsieur [WI] [KV]
né le 20 avril 1959 à [Localité 479] (72)
domicilié [Adresse 236]
513 - Monsieur [TP] [KV]
né le 26 mai 1962 à [Localité 479] (72)
domicilié [Adresse 568]
514 - Madame [GS] [UY]
née le 31 août 1978 à [Localité 711] (56)
domiciliée [Adresse 636]
515 - Monsieur [PE] [YG]
né le 27 juillet 1961 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 624]
516 - Monsieur [BA] [YG]
né le 17 juin 1965 à [Localité 724] (72)
domicilié [Adresse 74]
517 - Monsieur [KK] [YG]
né le 28 mars 1964 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 557]
518 - Madame [UM] [XV]
née le 22 février 1962 à [Localité 728] (72),
domicilié [Adresse 419]
519 - Monsieur [JU] [XV]
né le 26 septembre 1979 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 651]
520 - Monsieur [LB] [XV]
né le 19 décembre 1964 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 368]
521 - Monsieur [PS] [VR]
né le 25 septembre 1996 à [Localité 761] (41)
domicilié [Adresse 42]
N° RG 20/01247 - N° Portalis DB2N-W-B7E-G3XJ
522 - Monsieur [ME] [XC]
né le 27 février 1987 à [Localité 688] (06)
domicilié [Adresse 199]
523 - Monsieur [JU] [JV]
né le 6 juillet 1972
domicilié [Adresse 404]
524 - Monsieur [TC] [WJ]
né le 3 janvier 1965 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 21]
525 - Monsieur [GTG] [IY]
né le 8 janvier 1984 à [Localité 477] (27)
domicilié [Adresse 276]
526 - Monsieur [JB] [WR]
né le 23 juin 1989 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 363]
527 - Madame [EL] [IV]
née le 4 mars 1972 à [Localité 455] (61)
domiciliée [Adresse 435] - [Localité 388]
528 - Monsieur [FX] [XJ]
né le 3 janvier 1984 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 81]
529 - Monsieur [FP] [XJ]
né le 27 décembre 1963 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 233]
530 - Monsieur [JL] [XJ]
né le 12 février 1987 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 197]
531 - Monsieur [XD] [WG]
né le 5 septembre 1963 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 71]
532 - Madame [JJ] [JY]
née le 25 février 1974 à [Localité 589] (53)
domiciliée [Adresse 323]
533 - Monsieur [IB] [IL]
né le 22 avril 1991 à [Localité 751] (37)
domicilié [Adresse 604]
534 - Madame [MP] [KH]
née le 7 mai 1979 à [Localité 713] (RÉPUBLIQUE TCHÈQUE)
domiciliée [Adresse 422]
535 - Monsieur [BZ] [XY]
né le 1er juin 1962 à [Localité 754] (72)
domicilié [Adresse 156]
536 - Monsieur [PK] [YJ]
né le 17 janvier 1973 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 23]
537 - Madame [YD] [UV]
née le 16 juin 1964 à [Localité 703] (79)
domiciliée [Adresse 266]
538 - Monsieur [BZ] [KY]
né le 26 juin 1960 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 452]
N° RG 20/01247 - N° Portalis DB2N-W-B7E-G3XJ
539 - Monsieur [KK] [KY]
né le 4 janvier 1976 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 241]
540 - Madame [IJ] [LH]
née le 29 mai 1989 à [Localité 697] (75)
domiciliée [Adresse 720]
541 - Monsieur [FB] [LR]
né le 30 mai 1965 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 64]
542 - Monsieur [TK] [ZJ]
né le 7 avril 1971 à [Localité 731] (93)
domicilié [Adresse 656]
543 - Monsieur [WU][TL]-[RD]
né le 3 août 1976 à [Localité 505] (14)
domicilié [Adresse 414]
544 - Monsieur [DR] [MH]
né le 14 décembre 1989 à [Localité 672] (13)
domicilié [Adresse 367]
545 - Monsieur [ES] [AE]
né le 22 mars 1958 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 86]
546 - Monsieur [UG] [MR]
né le 1°' décembre 1966 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 149]
547 - Monsieur [PK] [MR]
né le 24 juillet 1978 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 160]
548 - Monsieur [HY] [SV]
né le 18 octobre 1968 à [Localité 499] (37)
domicilié [Adresse 127]
549 - Monsieur [MJ] [SC]
né le 26 février 1964 à [Localité 723] (72)
domicilié [Adresse 165]
550 - Monsieur [NP] [NR]
né le 9 juillet 1959 à [Localité 589] (53)
domicilié [Adresse 279]
551 - Monsieur [TW] [OA]
né le 12 septembre 1967 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 100]
552 - Monsieur [TP] [EF]
né le 25 septembre 1977 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 393]
553 - Monsieur [MA] [OJ]
né le 2 juillet 1965 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 142]
554 - Monsieur [XD] [RL]
né le 31 janvier 1967 à [Localité 761] (41)
domicilié [Adresse 364]
555 - Monsieur [YP] [OT]
né le 9 mai 1965 à [Localité 552] (72)
domicilié [Adresse 582]
N° RG 20/01247 - N° Portalis DB2N-W-B7E-G3XJ
556 - Monsieur [TK] [RC]
né le 22 août 1960 à [Localité 494] (72)
domicilié [Adresse 89]
557 - Monsieur [TK] [PC]
né le 26 janvier 1964 à [Localité 470] (79)
domicilié [Adresse 13]
558 - Monsieur [FP] [DN]
né le 8 février 1967 à [Localité 494] (72)
domicilié [Adresse 216]
559 - Monsieur [BA] [PT]
né le 26 avril 1965
domicilié [Adresse 308]
560 - Monsieur [JB] [CW]
né le 2 octobre 1981 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 83]
561 - Monsieur [YP] [GFJ]
né le 7 octobre 1969 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 620]
562 - Monsieur [MJ] [DVS]
né le 2 janvier 1971 à [Localité 761] (41)
domicilié [Adresse 15]
563 - Monsieur [KK] [XGW]
né le 23 mai 1960 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 178]
564 - Monsieur [IG] [XGW]
né le 24 juin 1980 à [Localité 494] (72)
domicilié [Adresse 220]
565 - Monsieur [DX] [LTM]
né le 2 mai 1980 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 362]
566 - Monsieur [FB] [LTM]
né le 13 juin 1972 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 598]
567 - Monsieur [JL] [ODE]
né le 30 mars 1989 à [Localité 761] (41)
domicilié [Adresse 222]
568 - Monsieur [TZ] [RMW]
né le 3 décembre 1990 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 265]
569 - Monsieur [JE] [UDK]
né le 12 juillet 1989 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 353], agissant en qualité d'héritier de Monsieur [KK] [UDK]
570 - Madame [HT] [WH]
née le 3 mars 1960 à [Localité 463] (27)
domiciliée [Adresse 444] - [Localité 385], agissant en qualité d'héritière de Monsieur [KK] [UDK]
571 - Monsieur [OS] [FGZ]
né le 1er septembre 1966 à [Localité 727] (72)
domicilié [Adresse 139]
N° RG 20/01247 - N° Portalis DB2N-W-B7E-G3XJ
572 - Monsieur [CB] [FGZ]
né le 15 mars 1976 à [Localité 728] (72)
domicilié [Adresse 54]
573 - Madame [OB] [PZZ]
née le 30 novembre 1974 à [Localité 728] (72)
domiciliée [Adresse 278]
574 - Monsieur [TG] [XAZ]
né le 19 juillet 1966 à [Localité 662] (59)
domicilié [Adresse 243]
575 - Monsieur [JCY] [LFP]
né le 27 mars 1967 à [Localité 717] (41)
domicilié [Adresse 570]
576 - Monsieur [JS] [IVY]
né le 29 décembre 1975 à [Localité 613] (72)
domicilié [Adresse 319]
577 - Madame [KE] [JUI]
née le 10 février 1989 à [Localité 757] (TUNISIE)
domiciliée [Adresse 331]
578 - Monsieur [HS] [MGJ]
né le 27 juillet 1979 à [Localité 714] (MAROC)
domicilié [Adresse 158]
représentés par Maître Thomas HOLLANDE et Maître Justine CANDAT, membre de LBBa -SCP inter-barreaux, avocats au Barreau de PARIS, avocats plaidants et par Maître Boris MARIE, membre de la SCP MARIE & SOULARD, avocat au Barreau du MANS, avocat postulant
INTERVENANTS VOLONTAIRES
Monsieur [DJ] [IB]
né le 21 Décembre 1992 à [Localité 613] (72)
demeurant [Adresse 431]
Monsieur [LZ] [TY]
né le 10 Octobre 1993 à [Localité 613] (72)
demeurant [Adresse 252]
représentés par Maître Thomas HOLLANDE et Maître Justine CANDAT, membre de LBBa -SCP inter-barreaux, avocats au Barreau de PARIS, avocats plaidants et par Maître Boris MARIE, membre de la SCP MARIE & SOULARD, avocat au Barreau du MANS, avocat postulant
DEFENDEURS au principal
Monsieur [KK] [GD]
né le 15 Mai 1962 à [Localité 488] (63)
demeurant [Adresse 79]
représenté parMaître Olivier PUECH, avocat au Barreau de PARIS, avocat plaidant et par Maître Jean-Luc VIRFOLET, avocat au Barreau du MANS, avocat postulant
S.A. BPIFRANCE PARTICIPATIONS
immatriculée au RCS de CRETEIL sous le n° 509 584 074
dont le siège social est situé [Adresse 206]
représentée par Maître Jean-Yves GARAUD et Aude DUPUIS, avocats au Barreau de PARIS, avocats plaidants et par Maître Alain PIGEAU, membre de la SCP PIGEAU - CONTE - MURILLO - VIGIN, avocat au Barreau du MANS, avocat postulant
S.A. BPIFRANCE
immatriculée au RCS de CRETEIL sous le n° 507 523 678
dont le siège social est situé [Adresse 206]
représentée par Maître Jean-Yves GARAUD et Aude DUPUIS, avocats au Barreau de PARIS, avocats plaidants et par Maître Alain PIGEAU, membre de la SCP PIGEAU - CONTE - MURILLO - VIGIN, avocat au Barreau du MANS, avocat postulant
N° RG 20/01247 - N° Portalis DB2N-W-B7E-G3XJ
S.A.S ANTALIS
immatriculée au RCS de NANTERRE sous le n° 410 336 069
dont le siège social est situé [Adresse 412]
représentée par Maître Frédéric BROUD, membre de la SELARL RACINE, avocat au Barreau de PARIS, avocat plaidant et par Maître Jean-Philippe PELTIER, membre de la SCP PELTIER & CALDERERO, avocat au Barreau du MANS, avocat postulant
Avons rendu le 26 Septembre 2024 l’ordonnance ci-après, assistée de Patricia BERNICOT, greffière, présente aux débats le 23 Mai 2024, et à qui la minute de l’ordonnance a été remise.
***
EXPOSE DU LITIGE
Le groupe SEQUANA ayant pour société mère, la société SEQUANA, inclut deux sous groupes, le sous groupe ARJO WIGGINGS, spécialisé dans la production de papier, et, le sous groupe ANTALIS, spécialisé dans la distribution de papier.
La SA ANTALIS était, jusqu’au 20 juillet 2020, détenue à 75% par la société SEQUANA, à 9% par la société BPI FRANCE PARTICIPATIONS et à 16% par des investisseurs privés. Depuis le 21 juillet 2021, la totalité des ses actions détenues par SEQUANA, et, BPIFRANCE PARTICIPATIONS a été acquise par une société japonaise.
La société SEQUANA est dirigée par Monsieur [KK] [GD] en tant que Président directeur général lequel est également Président du Conseil d’administration de la société ANTALIS.
Le groupe SEQUANA est détenu à 15,42% par la Banque Publique d’investissement BPI France participations et par de multiples actionnaires privés à hauteur de 84,85%.
Le sous groupe ARJOWIGGINGS spécialisé dans la production mondiale de papiers recyclés et de spécialités connaît une activité divisée en trois divisions principales, dont celle de la production de papiers graphiques et de spécialités (la “Division graphique”) qui regroupe les sociétés ARJOWIGGINGS PAPIERS COUCHES, ARJOWIGGINGS [Localité 597] et GREENFIELD.
La société ARJOWIGGINGS PAPIERS COUCHES comprend un sièe social à [Localité 482] et un site de production à [Localité 478] (72).
Ce dernier site est constitué d’un site industriel exploitant deux machines à papier, un centre de Recherche et Développement (R&D) de la branche graphique et une partie des fonctions support de la branche (IT, finance).
Le siège de l’entreprise rassemble les équipes de direction de la branche graphique à laquelle apparatient l’entreprise, les équipes commerciales France, le service commandes pour la France et l’Europe du sud ainsi qu’une partie des fonctions support (finance, achat...).
La société ARJOWIGINS LE [Localité 484] possèe deux activités principales, à savoir la production de papiers graphiques recyclés à partir de vieux papiers à recycler, d’une part, et, la production d’ouate destinée au marché de la serviette en papier à usage unique d’autre part.
Pour ces activités, un site industriel est implanté à [Localité 726] (72).
Le 8 janvier 2019, les sociétés ARJOWIGGINGS PAPIERS COUCHES et ARJOWIGGINGS [Localité 597] sont placés en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de NANTERRE, et, par jugement du 29 mars 2019, le Tribunal de commerce de NANTERRE ordonne la liquidation judiciaire de la société ARJOWIGGINGS PAPIERS COUCHES et la cession partielle de la société ARJOWIGGINGS [Localité 597]. Des procédures de licenciement collectif pour motif économique sont alors mises en oeuvre en avril et mai 2019.
Par jugement du 15 mai 2019, le Tribunal de commerce prononce la liquidation judiciaire de la société SEQUANA.
Par actes d’huissier en date du 9 mars 2020, Monsieur [FP] [N] et 577 autres salariés assignent Monsieur [KK] [GD], la SA ANTALIS et la SA BPIFRANCE aux fins de les voir condamner à des dommages et intérêts, à titre principal, sur le fondement de la responsabilité civile délictuelle de l’article 1240 du code civil, et, ce, pour agissements fautifs.
N° RG 20/01247 - N° Portalis DB2N-W-B7E-G3XJ
Par acte d’huissier en date du 29 décembre 2020, Monsieur [FP] [N] et 577 salariés assignent, en intervention forcée, la SA BPIFRANCE Participations aux fins de la voir condamner à des dommages et intérêts, à titre principal, sur le fondement de la responsabilité civile délictuelle de l’article 1240 du code civil, et,ce, pour agissements fautifs.
Par ordonnance du Juge de la mise en état en date du 11 mars 2021, une jonction est ordonnée.
Par conclusions en intervention volontaire, Monsieur [DJ] [IB] et Monsieur [LZ] [TY] interviennent volontairement à l’instance.
Par ordonnance du Juge de la mise en état du 20 décembre 2022, le Tribunal Judiciaire du MANS est déclaré recevable pour statuer sur ce litige, les anciens employés d’ARJOWIGGINGS de Messieurs [PK] [MR], [LP] [EP], [LP] [PS], [JL] [SY], [FP] [XJ], [YP] [OT], [NU] [VD], et, [ES] [EX] sont déclarés avoir qualité et intérêt à agir, la production de diverses pièces par les demandeurs est ordonnée, notamment les protocoles transactionnels qu’ils auraient signés, et, le désistement d’instance et d’action est prononcée à l’égard de la société BPIFRANCE.
Par conclusions “d’irrecevabilité 3", la SA BPIFRANCE PARTICIPATIONS demande au visa des articles 32 et 122 du code de procédure civile que :
- soient jugées irrecevables les demandes de 512 demandeurs anciens salariés d’ARJOWIGGINGS PAPIERS COUCHES ayant conclu un protocole transactionnel avec les liquidateurs judiciaires de cette société,
- soient jugées irrecevables les demandes de Monsieur [BZ] [KY] en raison du défaut de communication d’une attestation sur l’honneur justifiant de ce qu’il n’a pas conclu de protocole transactionnel avec les liquidateurs judiciaires d’ARJO WIGGINGS LE [Localité 484],
- et en tout état de cause,
- que soient condamnés in solidum les 512 demandeurs anciens salariés d’ARJOWIGGINGS PAPIERS COUCHES aux dépens et au paiement de la somme de 10 000,00 euros sur le fondement de l’article 700 du code de procédure civile.
La société expose que l’ensemble des protocoles transactionnels signés par les salariés d’ARJO WIGGINGS PAPIERS COUCHES ont été communiqués par les demandeurs via clé USB reçue par courrier du 24 avril 2023. Elle fait valoir que lesdits protocoles contiendraient une clause selon laquelle les salariés renoncent à toute action en lien avec la rupture de leur contrat de travail, et, dès lors, les demandes visant à obtenir la condamnation des défendeurs au paiement de dommages et intérêts en réparation des préjudices causés du fait de leur licenciement seraient donc irrecevables.
Elle considère que le tiers peut invoquer la renonciation à un droit que renferme une transaction et que la renonciation au droit d’agir en justice constitue une fin de non recevoir relevant de la compétence du Juge de la mise en état, conformément aux articles 32 et 122 du code de procédure civile.
Selon la demanderesse à l’incident, conformément à la jurisprudence, il ne s’agirait pas d’une défense au fond. A ce propos, elle indique que les deux arrêts cités par les demandeurs ne concerneraient pas une action irrecevable pour transaction mais pour autorité de la chose jugée.
En conséquence, étant donné que l’article 1 de la transaction signée des demandeurs qui se trouve en cohérence avec l’article 4 de ladite transaction, et, que la clause serait rédigée de manière large, et, que la présente procédure vise à la réparation de prétendus préjudices en lien avec la rupture de leur contrat de travail, la société SA BPIFRANCE PARTICIPATIONS estime que les anciens salariés seraient dépourvus du droit d’agir et leurs demandes seraient irrecevables, et, sachant qu’il ne serait pas besoin de préciser expressément dans la transaction que cette renonciation concerne directement les tiers.
Sur la nullité des protocoles transactionnels invoquée par les demandeurs, la demanderesse à l’incident fait remarquer qu’il leur appartient alors d’agir sur ce fondement devant la juridiction compétente, à savoir le Conseil des Prud’hommes et de mettre à la cause les autres parties à la transaction, à savoir les liquidateurs judiciaires d’ARJOWIGGINGS PAPIERS COUCHES. A cet égard, selon eux, il ne serait pas rapporté d’élément pour démontrer ladite nullité.
Par conclusions “récapitulatives d’incident 2", Monsieur [KK] [GD] demande :
- qu’il soit dit qu’il est fondé à se prévaloir des renonciations aux droits contenus dans les protocoles transactionnels,
- que soient jugée irrecevable l’action en responsabilité diligentée par Monsieur [BZ] [KY] pour défaut de communication d’une attestation sur l’honneur et celle introduite par les anciens salariés d’AWPC suite à la conclusion des protocoles transactionnels dans lesquels ils ont renoncé au droit d’agir en justice pour solliciter le paiement de dommages et intérêts en lien avec l’exécution et la rupture de leur contrat de travail
N° RG 20/01247 - N° Portalis DB2N-W-B7E-G3XJ
- que chaque salarié d’AWPC soit condamné au paiement d’un euro en réparation du préjudice moral subi par ce non respect du Protocole,
- que chaque demandeur soit condamné aux dépens et au paiement d’une somme de 100 euros en application de l’article 700 du code de procédure civile.
Monsieur [GD] argue du fait que les demandes formées à son encontre seront irrecevables,
- à savoir celles présentées par Monsieur [KY] qui ne verse pas l’attestation demandée,
- à savoir celles présentées par les 512 autres demandeurs, au regard des renonciations contenues dans les Protocoles transactionnels. A ce propos, selon le défendeur, il existerait des concessions réciproques étant donné qu’en échange d’une renonciation à agir pour quelque motif que ce soit d’une quelconque faute et/ou d’un quelconque préjudice en lien avec la rupture de leur contrat de travail, des indemnités à hauteur totale de 6,9 millions d’euros ont été dispensées aux salariés en réparation du “préjudice moral et de la prétendue brutalité de la rupture des contrats de travail dans le contexte de la procédure de liquidation judiciaire en tenant compte des difficultés pour les salariés pour tretouver un emploi.”
Il prétend qu’un tiers peut se prévaloir d’un tel Protocole transactionnel, sachant qu’en tout état de cause, Monsieur [GD] qui n’allègue pas être l’employeur des salariés est poursuivi en tant que PDG de SEQUANA, holding du groupe SEQUANA laquelles est visée dans le Protocole, et, qu’au surplus, tout argument fondé sur la transaction ne relèverait pas du fond et la renonciation n’exigerait pas l’existence d’une relation de travail.
A titre surabondant, le défendeur fait état du fait que les protocoles seraient valides, d’autant que le conseil actuel des salariés les a initiés et qu’aucune décision de justice passée en force de chose jugée n’a consacré une prétendue nullité. Il ajoute que par comparaison entre les protocoles et le PSE, ce dernier ne conditionne pas sa validité à la conclusion des protocoles qui n’en sont pas la simple déclinaison, d’autant qu’ils sont conclus plus de deux ans après le PSE qui a également permis aux salariés de bénéficier d’indemnités.
Par conclusions “d’irrecevabilité”, la SAS ANTALIS demande:
- sur la fin de non recevoir, que Monsieur [BZ] [KY] voit son action déclarée irrecevable pour n’avoir pas produit d’attestation sur l’honneur, et que les demandes formées par les 512 demandeurs soient déclarées irrecevables ayant conclu des transactions au constat de leur défaut de droit à agir, compte tenu des renonciations expresses mentionnées dans les protocoles transactionnels,
- qu’elle soit mise hors de cause,
- en toute hypothèse, que les demandeurs soient condamnés in solidum aux dépens avec application de l’article 699 du code de procédure civile, et, au paiement d’une somme de 10 000,00 euros en vertu de l’article 700 du code de procédure civile,
La société fait état de l’existence d’une relation commerciale classique avec les sociétés ARJO WIGGINGS, et, d’une pratique courante dans le secteur de l’activité de la distribution des remises de fin d’année. Elle précise qu’elle n’était pas l’employeur des salariés mais un fournisseur. Elle explique qu’elle a reçu les copies de 512 protocoles et les attestations, à l’exception de l’attestation de Monsieur [BZ] [KY] et ajoute qu’aucune attestation du liquidateur n’a été communiquée.
Elle estime que :
- les demandes de Monsieur [KY] seraient donc irrecevables,
- pour les 512 autre salariés les demandes seraient également irrecevables :
- en ce que les tiers peuvent invoquer la renonciation à un droit que renferme la transaction, et, que la Cour de cassation ne conditionnerait pas ce recours à la qualité d’employeur,
- en ce que les 512 demandeurs auraient conclu un protocole transactionnel à valeur incontestable, signé par les demandeurs et leur conseil, lui-même signataire de chaque protocole, et, qu’ils ont bénéficié d’une indemnité transactionnelle d’un montant individualisé, et, au surplus, ils ne justifieraient d’aucun accord collectif ou d’un engagement unilatéral conditionnant le bénéfice d’une mesure ou d’un droit à la conclusion desdits protocoles, et, aucune décision de justice définitive n’atteste de leur annulation.
Par conclusions “en réponse sur incident”, les 578 anciens salariés et les 2 intervenants volontaires, demandeurs à l’action, sollicitent :
- que les fins de non recevoir et les demandes reconventionnelles de Monsieur [GD], la Société ANTALIS et la société BPI FRANCE participation soient rejetées,
- que soit jugé que les demandes des anciens salariés demandeurs sont recevables et bien fondées,
- que les dépens soient mis à la charge des défendeurs à l’action,
- que soit ordonnée l’exécution provisoire.
N° RG 20/01247 - N° Portalis DB2N-W-B7E-G3XJ
Les demandeurs à l’action qui rappellent que les salariés d’ARJO WIGGINGS PAPIERS COUCHES se sont vu notifier leur licenciement pour motif économique fin mai 2019 excipent du fait :
- en premier lieu que Monsieur [GD] et BPI FRANCE PARTICIPATIONS qui invoquent une fin de non recevoir tirée du prétendu défaut et qualité à agir des anciens salariés ayant conclu une transaction avec des mandataires liquidateurs verraient leur fin de non recevoir vouée à l’échec dans la mesure où elles se contenteraient de reprendre une fin de non recevoir formulée antérieurement et à laquelle le Juge de la mise en état a rejeté au motif qu’il s’agit d’un débat sur le fond.
- en second lieu, sur la fin de non recevoir présentée par la société ANTALIS à l’encontre des salariés ARJO WIGGINGS PAPIERS COUCHES, l’analyse de leur contenu, leur validité et leur application à la SAS ANTALIS appartient à un débat sur le fond qui ne relève pas de la compétence du Juge de la mise en état. Du reste, conformément à la jurisprudence de la Cour de cassation, si le tiers peut invoquer la renonciation à un droit que renferme la transaction, il ne s’agirait pas d’une fin de non recevoir, mais un moyen de défense. Dès lors, pour le demandeur, en invoquant un moyen rejeté précedemment, la société ANTALIS serait irrecevable dans sa demande.
Cependant, selon les anciens salariés, sur le bien fondé des demandes des anciens salariés de la société ARJOWIGGINGS PAPIERS COUCHES au regard de l’existence de protocoles transactionnels conclus avec les mandataires liquidateurs, ce moyen de défense au fond doit être rejeté.
- sur la nullité des protocoles transactionnels et leur inopposabililté aux demandeurs, les protocoles transactionnels qui se borneraient à décliner le contenu d’un accord ou d’un engagement unilatéral, sans comporter de concessions de l’employeur allant au de-là de cet accord ou de cet engagement unilatéral, seraient entachés de nullité, en ce que les salariés n’auraient pas pris part individuellement aux négociations, et, il leur serait donc inopposable. De plus, il n’appartiendrait pas aux salariés concernés d’engager au préalable une action judiciaire visant à faire annuler le protocole transaction conclu en application d’un acte collectif, et, la nullité des transactions ne priverait pas les salariés de l’avantage qu’ils tiennent de l’acte collectif dont les salariés tiennent leurs droits.
- sur l’impossibilité pour les défendeurs de se prévaloir des protocoles transactionnels auxquels ils ne sont pas intervenus, en vertu du principe de l’effet relatif du contrat et l’exception d’extension à un tiers, elle devrait être interprétée restrictivement, c’est à dire que les tiers ne seraient fondés à s’en prévaloir que si la partie à la transaction renonce expressément à un droit qui les concerne directement.
La jurisprudence citée par les défendeurs ne serait d’ailleurs pas applicable à l’espèce, sachant que les salariés ne se fondent pas sur l’existence d’une relation de travail, mais sur le terrain de la responsabilité civile à l’encontre de défendeurs, à savoir Monsieur [GD], dirigeant de la société mère, ANTALIS, société sans lien capitalistique avec ARJO WIGGINGS, et, BPIFRANCE, actionnaire et créancier de la société mère du groupe.
- sur la recevabilité des demandes de :
- Monsieur [YY] [BF] (erreur matérielle il y a lieu de remplacer [VN] par [BF]),
- Monsieur [NA] [KY], ce dernier a signé une attestation sur l’honneur (pièce 573) du 20 novembre 2023,
- Monsieur [BZ] [KY] qui est un ancien salarié de ARJOWIGGINGS [Localité 597] n’aurait pas conclu de protocole transactionnel avec les organes de la procédure de la société ARJOWIGGINGS [Localité 597].
En dernier lieu, les demandeurs réclament le paiement d’une somme de 500,00 euros chacun sur le fondement de l’article 700 du code de procédure civile.
MOTIFS DE LA DECISION
A titre liminaire, il convient de procéder à la rectification d’erreur matérielle, telle que demandée, à savoir que l’un des demandeurs a pour nom de famille [BF] et non [VN].
- Sur la qualité à agir de 512 demandeurs
L’article 122 du code de procédure civile dispose que constitue une fin de non-recevoir tout moyen qui tend à faire déclarer l'adversaire irrecevable en sa demande, sans examen au fond, pour défaut de droit d'agir, tel le défaut de qualité, le défaut d'intérêt, la prescription, le délai préfix, la chose jugée.
Selon l’article 32 du code de procédure civile, est irrecevable toute prétention émise par ou contre une personne dépourvue du droit d’agir.
N° RG 20/01247 - N° Portalis DB2N-W-B7E-G3XJ
En outre, en vertu de l’article 2044 du code civil, la transaction est un contrat par lequel les parties, par des concessions réciproques, terminent une contestation née ou préviennent une contestation à venir, et, par application de l’article 2052 du code civil, les transactions ont entre les parties l’autorité de la chose jugée en dernier ressort et elles ne peuvent être attaquées pour cause d’erreur de droit, ni pour cause de lésion.
En l’espèce, il n’est pas contesté et justifié que 512 demandeurs, anciens salariés d’ARJO WIGGINGS PAPIERS COUCHES ont signé un Protocoles transactionnel dont un modèle est désormais présenté aux débats.
Dans ledit Protocole, il est stipulé que :
- article 1, premier § que “Le présent Protocole Transactionnel a pour objet de régler définitivement tout litige relatif à la conclusion, l’exécution, et, la rupture du contrat de travail de monsieur /madame X avec la société ARJOWIGGINGS PAPIERS COUCHES et plus généralement tout litige relatif à la conclusion, l’exécution ou à la rupture de ce contrat de travail”.
- article 4 (...) “ Ainsi le salarié déclare renoncer irrévocablement à toutes contestations, instances et actions judiciaire, civile, administrative ou pénale et non judiciaires devant quelque juridiction ou autorité que ce soit, demandes, instances, ou actions nées ou à naître, à l’encontre de toute partie ayant trait à la conclusion, l’exécution ou la rupture du contrat de travail qui le liait à ARJO WIGGINGS PAPIERS COUCHES, et, plus généralement liés à toute relation de droit ou de fait ayant pu exister entre le Salarié et cette société et les sociétés du groupe auquel il appartenait.”
Or, dans cette affaire, l’action des demandeurs est diligentée, selon les assignations, sur le fondement de la responsabilité délictuelle des défendeurs, tiers au Protocole Transactionnel et sur l’indemnisation d’un prétendu préjudice matériel résultant de la perte de chance de conserver son emploi, de bénéficier d’un plan de sauvegarde de l’emploi-PSE comportant des mesures de reclassement favorables, et, sur celle d’un prétendu préjudice moral résultant du contexte de la rupture.
Il apparaît donc donc que ladite action porte sur une demande d’indemnisation ayant trait à la rupture du contrat de travail qui liait le salarié à ARJOWIGGINGS PAPIERS COUCHES, au titre de laquelle il a signé un Protocole Transactionnel dans lequel il a renoncé à toute action judiciaire.
A cet égard, si l’effet relatif des Protocoles Transactionnels, objets du débat, n’autorise pas les tiers de se prévaloir de l’autorité d’une transaction dans laquelle ils ne sont pas intervenus, en revanche, ils peuvent invoquer la renonciation à un droit prévue dans lesdits protocoles.
Du reste, le Protocole prévoit une renonciation à l’égard de toute partie.
Dès lors, il s’ensuit que les défendeurs à la présente action, tiers aux Protocoles Transactionnels, sont donc habilités à se prévaloir de la clause de renonciation qui est prévue dans lesdits actes.
- Quant à la nullité desdits Protocoles Transactionnels, il sera relevé qu’aucune décision définitive n’a entériné une telle nullité, et, les demandeurs à l’action ne démontrent pas avoir présenté une action en ce sens devant la juridiction compétente, en présence des parties à la transaction, notamment le mandataire liquidateur de la Société.
Il sera rappelé que l’ordonnance du Juge de la mise en état du 20 décembre 2022 qui mentionne que leur validité dépend d’un débat sur le fond n’en précise pas les modalités, et, qu’il s’agissait d’un débat portant sur l’intérêt à agir. Il était d’ailleurs demandé aux demandeurs invoquant la nullité desdites transactions de produire toute décision de justice définitive à cet égard.
En conséquence, au vu de tous ces éléments, les demandes présentées par les 512 demandeurs, dont les noms seront précisés au dispositif, seront déclarées irrecevables pour défaut de qualité à agir.
- Sur l’irrecevabilité des demandes de Monsieur [BZ] [KY]
Dans cette affaire, il n’est pas contesté que Monsieur [BZ] [KY] n’a pas fourni d’attestation dans laquelle il indique ne pas avoir bénéficié d’un Protocole Transactionnel.
Or, il lui sera fait remarquer qu’il est demandeur à l’action et que la preuve lui incombe, et, que le fait d’affirmer qu’il était salarié d’ARJOWIGGINGS [Localité 597] ne suffit pas à établir qu’il n’a pas signé de Protocole Transactionnel.
Dès lors, en l’absence de justificatif de sa qualité de demandeur ayant qualité à agir, ses demandes seront déclarées irrecevables.
N° RG 20/01247 - N° Portalis DB2N-W-B7E-G3XJ
Sur la demande de dommages et intérêts pour préjudice moral présentée par Monsieur [GD]
Il convient de rappeler que la demande de dommages et intérêts pour préjudice moral relève de l’appréciation du tribunal statuant sur le fond. Dès lors, cette demande sera rejetée.
Sur les dépens et l’article 700 du code de procédure civile
Les demandeurs à l’action, parties succombantes, seront tenus in solidum aux dépens de l’incident, avec application de l’article 699 du code de procédure civile à l’avocat le demandant, et, en équité seront condamnés in solidum à payer à la société ANTALIS la somme de 5 000,00 euros au titre de l’article 700 du code de procédure civile. Ils seront également condamnés à payer chacun une somme de 100,00 euros à Monsieur [KK] [CN] en application de l’article 700 du code de procédure civile et les 512 demandeurs ayant signé le Protocole transactionnel seront condamnés in solidum à verser à la société BPIFRANCE PARTICIPATIONS une somme de 5 000,00 euros en vertu de l’article 700 du code de procédure civile.
L’affaire est renvoyée à la mise en état du 16 janvier 2025 - 9h pour conclusions des défendeurs.
PAR CES MOTIFS
La Juge de la Mise en état, statuant publiquement par mise à diposition au greffe par ordonnance contradictoire, susceptible de recours dans les conditions de l’article 795 du code de procédure civile,
RECTIFIONS le nom de famille d’un demandeur qui est “[BF]” au lieu de “[VN]”, mentionné par erreur matérielle ;
DECLARONS irrecevables pour défaut de qualité à agir les demandes présentées par les 512 demandeurs signataires d’un Protocole Transasctionnel à savoir [N] [FP], [N] [HU], [L] [ZX], [P] [NU], [R] [YU], [T] [GJ], [JT] [EU], [IS] [YP], [IS] [KK], [IS] [AWV]
[IS] [BA], [WC] [B], [VJ] [DA], [KT] [YU], [KT] [O], [HR] [LP], [YC] [IB], [VC] [MF], [UR] [JU], [LC] [HG], [LL] [LB], [YV] [SI], [GZ] [PM], [UJ] [NJ]
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N° RG 20/01247 - N° Portalis DB2N-W-B7E-G3XJ
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N° RG 20/01247 - N° Portalis DB2N-W-B7E-G3XJ
[XGW] [IG], [LTM] [FB], [LTM] [DX], [ODE] [JL], [UDK] [KK] (héritiers : [JE] [UDK] et [HT] [WH]), [FGZ] [OS], [FGZ] [CB], [URH] [OB], [XAZ] [TG], [LFP] [JCY], [IVY] [JS], [JUI] [KE] et [MGJ] [HS] ;
DECLARONS irrecevables les demandes présentée par Monsieur [BZ] [KY] ;
REJETONS la demande de dommages et intérêts pour préjudice moral présentée par Monsieur [KK] [GD] ;
CONDAMNONS in solidum les demandeurs à l’action à payer à la SAS ANTALIS une somme de 5 000,00 euros au titre de l’article 700 du code de procédure civile.
CONDAMNONS in solidum les 512 demandeurs à l’action ayant signé le Protocole Transactionnel à payer à la SA BPIFRANCE PARTICIPATIONS une somme de 5 000,00 euros au titre de l’article 700 du code de procédure civile ;
CONDAMNONS chaque demandeur à payer à Monsieur [KK] [GD] une somme de 100,00 euros sur le fondement de l’article 700 du code de procédure civile ;
CONDAMNONS in solidum les demandeurs à l’action aux dépens de l’incident avec application de l’article 699 du code de procédure civile aux avocats le demandant ;
RAPPELONS que l’exécution provisoire s’exerce de plein droit ;
RENVOYONS l’affaire à la mise en état du 16 janvier 2025 - 9h pour conclusions des défendeurs.
La Greffière La Juge de la mise en état | false | null | [] | {} |
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"24/04795"
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7EME CHAMBRE CIVILE
INJONCTION DE RENCONTRER UN MÉDIATEUR
TRIBUNAL JUDICIAIRE
DE BORDEAUX
7EME CHAMBRE CIVILE
54G
N° RG 24/04795
N° Portalis DBX6-W-B7I-ZFAS
N° de Minute 2024/
AFFAIRE :
[R] [V]
C/
SASU PACT EVOLUTION
Grosse Délivrée
le :
à
Me Thomas BELLEVILLE
SELARL GALY & ASSOCIÉS
+ 1 copie au médiateur
envoyée par le greffe de la
7 ème chambre
ORDONNANCE DU JUGE DE LA MISE EN ETAT
Le VINGT SIX SEPTEMBRE DEUX MIL VINGT QUATRE
Nous, Madame MURE, Vice-Présidente, Juge de la Mise en état de la 7ème Chambre Civile,
assistée de Monsieur ROUCHEYROLLES, Greffier,
Vu la procédure entre :
DEMANDERESSE
Madame [R] [V]
née le 16 Juillet 1954 à [Localité 8] (SEINE MARITIME)
de nationalité Française
[Adresse 3]
[Localité 4]
représentée par Me Blandine FILLATRE de la SELARL GALY & ASSOCIÉS, avocat au barreau de BORDEAUX
DÉFENDERESSE
SASU PACT EVOLUTION
[Adresse 2]
[Localité 5]
représentée par Me Thomas BELLEVILLE, avocat au barreau de BORDEAUX
N° RG 24/04795 - N° Portalis DBX6-W-B7I-ZFAS
Vu l’assignation au fond devant le tribunal judiciaire de BORDEAUX présentée le 28 Mai 2024 par Madame [R] [V] à l’encontre de la SASU PACT EVOLUTION,
Vu les articles 127-1 et 131-1 du Code de procédure civile,
Attendu que lorsqu’il estime qu’une résolution amiable du litige est possible, le juge peut, s’il n’a pas recueilli l’accord des parties, leur enjoindre de rencontrer un médiateur qu’il désigne,
Attendu que le médiateur informe les parties sur l’objectif et le déroulement d’une mesure de médiation,
Qu’en l’espèce, une mesure de médiation judiciaire pourrait être de nature à faciliter le règlement du litige ; qu’il est en effet de l’intérêt des parties de recourir à cette mesure qui leur offre la possibilité de parvenir à une solution rapide et conjointement décidée,
Que compte tenu des explications nécessaires à une prise de décision éclairée et de manière à accélérer le traitement de ce litige, il convient de commettre le médiateur qui sera désigné par l’Association [Localité 4] MÉDIATION pour informer gratuitement les parties sur l’objet, le déroulement, l’issue et le coût d’une mesure de médiation et recueillir leur accord éventuel sur une telle mesure,
Que dans l’hypothèse où toutes les parties donneraient au médiateur un accord écrit à la médiation, celui-ci pourra commencer ses opérations de médiation dès le versement de la provision directement entre ses mains,
Que la désignation du médiateur prendra effet le jour de la réception entre ses mains de la provision, dont il avisera immédiatement le service de la 7ème Chambre Civile par mail à l’adresse suivante : [Courriel 7]
PAR CES MOTIFS
Le Juge de la Mise en état,
Vu les articles 22-1 de la loi n°95-125 du 08 Février 1995, 127-1, 131-1 et suivants du Code de procédure civile,
FAISONS INJONCTION aux parties de rencontrer le médiateur qui sera désigné par :
[Localité 4] MÉDIATION
[Adresse 1]
[Localité 4]
[Courriel 6]
qui les informera gratuitement sur l’objet, le déroulement, l’issue et le coût d’une mesure de médiation, ordonnée dans les conditions prévues par les articles 131-1 et suivants du Code de procédure civile,
N° RG 24/04795 - N° Portalis DBX6-W-B7I-ZFAS
DISONS que l’Association [Localité 4] MÉDIATION informera le Greffe de la 7ème Chambre Civile du nom du médiateur désigné par message électronique à l’adresse structurelle suivante :
[Courriel 7]
INVITONS les avocats des parties à faire part de cette injonction aux parties,
DISONS que les conseils des parties communiqueront au médiateur sans délai et à première demande de sa part, les coordonnées de leurs clients respectifs (adresse, téléphone, adresse mail),
DISONS que cette information se déroulera dans les locaux professionnels du médiateur ou en tout autre lieu convenu avec les parties ou par visioconférence,
DISONS que le médiateur informera l’Association [Localité 4] MÉDIATION et le Greffe de la 7ème Chambre Civile par message électronique :
- de la mise en oeuvre de cette diligence à l’issue de sa mission, et, aux fins de vérification de l’exécution de la présente injonction, précisera l’identité et la qualité des personnes s’étant présentées au rendez-vous d’information,
- de l’accord des parties pour recourir à une médiation judiciaire et transmettra l’accord formalisé par écrit et daté à l’Association [Localité 4] MÉDIATION et à la juridiction, à la même adresse électronique dans les 24 heures,
- ou de l’accord des parties de recourir à une médiation conventionnelle, le médiateur pouvant dans ce cas commencer immédiatement la médiation,
DISONS que la mission d’information du médiateur prendra fin à l’expiration d’un délai de SIX SEMAINES à compter de la décision,
ORDONNONS une médiation à compter de cette date en cas d’accord des parties à la médiation ainsi proposée,
DÉSIGNONS pour y procéder le médiateur ayant réalisé l’information relative à la médiation,
FIXONS la durée de la médiation à TROIS MOIS à compter du jour du versement entre les mains du médiateur de la provision à valoir sur sa rémunération,
DISONS que la durée de la médiation pourra, le cas échéant, être prorogée, avec l’accord des parties, pour une période maximum de TROIS MOIS, à la demande du médiateur qui précisera la date du versement de la provision à valoir sur sa rémunération au Greffe de la 7ème Chambre Civile,
FIXONS à 800€ TTC plus 100€ de frais de dossier le montant de la provision à valoir sur la rémunération du médiateur qui devra être versée, après répartition à parts égale entre les parties sauf meilleur accord entre elles, par chacune des parties entre les mains du médiateur au plus tard lors du premier entretien de médiation, par chèque ou virement, à parts égales sauf meilleur accord entre les parties, dans le délai de DEUX MOIS à compter de la désignation du médiateur par chèque ou virement, à peine de caducité de la désignation du médiateur, sous réserve du bénéfice de l’aide juridictionnelle,
DISPENSONS la partie éventuellement bénéficiaire de l’aide juridictionnelle de ce règlement par application de l’article 22-2 alinéa 3 de la loi du 8 Février 1995,
DISONS que les séances de médiation se dérouleront dans les locaux professionnels du médiateur ou en tout autre lieu convenu avec les parties ou par visioconférence avec l’accord des parties,
DISONS que dans le cas d’une médiation longue ou de frais élevés exposés, le médiateur pourra soumettre, aussitôt qu’elle apparaîtra justifiée, aux parties, une demande tendant à la fixation d’un complément de rémunération,
DISONS que le complément de rémunération ainsi fixé sera versé directement entre les mains du médiateur,
DISONS que le médiateur devra aviser le juge de la mise en état des difficultés éventuellement rencontrées dans l’exercice de sa mission par tous moyens, et notamment par courriel à l’adresse suivante :
[Courriel 7]
DISONS qu’à l’expiration de sa mission, le médiateur devra informer le juge de la mise en état de ce que les parties sont parvenues ou non à trouver une solution au litige qui les oppose,
DISONS qu’en cas d’accord, les parties pourront saisir le juge de la mise en état, sur requête présentée sans débat, à tout moment pour faire homologuer l’accord issu de la médiation,
MAINTENONS les dates de clôture et de plaidoirie telles que définies par le calendrier de procédure quant au surplus des demandes,
RÉSERVONS les dépens.
La présente ordonnance a été signée par Madame MURE, Vice-Présidente, Juge de la Mise en état de la 7ème Chambre Civile, et par Monsieur ROUCHEYROLLES, Greffier.
LE GREFFIER, LE JUGE DE LA MISE EN ÉTAT, | false | null | [] | {} |
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"23/01790"
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TRIBUNAL JUDICIAIRE DE LILLE
PÔLE SOCIAL
-o-o-o-o-o-o-o-o-o-
JUGEMENT DU 26 SEPTEMBRE 2024
N° RG 23/01790 - N° Portalis DBZS-W-B7H-XRKR
DEMANDERESSE :
Mme [O] [X]
[Adresse 4]
[Localité 3]
Représentée par Me Jade HECHEVIN, avocat au barreau de LILLE
DEFENDERESSE :
S.A.S. [6]
[Adresse 1]
[Localité 2]
représentée par Me Charlotte CRET, avocat au barreau de PARIS, substitué par Me Charlotte VASSAL, avocat au barreau de PARIS
PARTIE INTERVENANTE :
CPAM DE [Localité 2] [Localité 8]
[Adresse 5]
[Adresse 5]
[Localité 8]
Non comparante
COMPOSITION DU TRIBUNAL
Président : Anne-Marie FARJOT, Vice-Présidente
Assesseur : Olivier PARTIOT, Assesseur pôle social collège employeur
Assesseur : Vianney HERMAN, Assesseur pôle social collège salarié
Greffiers
Claire AMSTUTZ, lors des débats
Dorothée CASTELLI, lors du délibéré
DÉBATS :
A l’audience publique du 27 Juin 2024, date à laquelle l’affaire a été mise en délibéré, les parties ont été avisées que le jugement serait rendu le 26 Septembre 2024.
EXPOSE DU LITIGE :
Mme [O] [X] née le 24 juin 1969 travaille depuis le 1er juillet 2010 au sein de la société [6] en qualité d’employé logistique à l’entrepôt de [Localité 7].
En date du 6 avril 2017, Mme [O] [X] a été victime d’un accident du travail ; la déclaration d’accident établie par la société [6] le lendemain, fait état des circonstances suivantes « la victime se déplaçait à pieds pour se rendre en cellule 2 sur le chemin piéton. Tout en marchant la victime s’est décalée et a buté sur la protection en bois ce qui l’a fait trébucher et tomber sur le genou ».
Le certificat médical initial du 6 avril 2017 rédigé par le centre hospitalier de [Localité 2] mentionne « contusion de la face interne du genou droit »
L’état de santé de Mme [O] [X] a été déclaré consolidé le 15 avril 2023 avec un taux d’IPP de 35%.
Le 18 mars 2023 Mme [O] [X] par l’intermédiaire de son conseil a saisi la Caisse Primaire d’Assurance Maladie aux fins de tentative de conciliation ; suite au procès-verbal de non conciliation, Mme [O] [X] a saisi le présent tribunal le 14 septembre 2023.
Par dernières conclusions auxquelles il convient de se reporter pour le détail des demandes et moyens, le conseil de Mme [O] [X] sollicite de :
- dire et juger que l’accident du travail subi par Mme [O] [X] en date du 6 avril 2017 a pour origine la faute inexcusable de l’employeur ;
- dire et juger que la rente de Mme [O] [X] sera fixée à son maximum et suivra l’évolution de son taux d’IPP ;
- ordonner avant dire droit une expertise médicale judiciaire afin d’évaluer les préjudices subis par Mme [O] [X] et désigner un expert pour ce faire ;
- fixer le montant de la provision d’ores et déjà due à Mme [O] [X] à la somme de 5 000 euros ;
- dire et juger que les frais d’expertise seront avancés par la Caisse Primaire d’Assurance Maladie ;
- pour le cas où le tribunal ne ferait pas droit à la demande d’expertise condamner la Caisse Primaire d’Assurance Maladie a verser à Mme [O] [X] la somme de 20 000 euros à titre de dommages et intérêts venant réparer le préjudice moral subi ;
- dire et juger que la Caisse Primaire d’Assurance Maladie devra faire l’avance de l’ensemble des sommes allouées à Mme [O] [X] ;
- condamner la société [6] à verser à Maître HECHEVIN la somme de 3 000 euros sur le fondement de l’article 37 de la loi du 10 juillet 1991 ;
- condamner la société [6] aux entiers frais et dépens ;
- ordonner l’exécution provisoire de la décision.
Il rappelle que le 12 novembre 2014, elle a déclaré une maladie professionnelle prise en charge le 1er juin 2015 au titre d’une tendinopathie gauche qui a conduit à un avis d’inaptitude avec aménagement du poste ; il indique que l’employeur n’a toutefois jamais suivi les préconisations du médecin du travail dès lors qu’elle est restée au service audit ce qui impliquait de porter des cartons de 15kg. Elle a ainsi déclaré une deuxième maladie professionnelle le 22 juillet 2016.
Il fait état de ce que le 6 avril 2017 elle « a chuté et s’est réceptionnée le genou sur le coin en fer d’un bastaing en bois » ; il considère que l’employeur avait parfaitement conscience du danger auquel Mme [O] [X] était exposée compte tenu des préconisations du médecin du travail et de sa deuxième maladie professionnelle.
Il fait également état de ce que la présence d’un bastaing en bois non sécurisé ne fait que renforcer le danger d’une chute.
Il argue que les mesures nécessaires à savoir la mise d’une protection en mousse sur les fers des bastaings ainsi que le marquage d’une ligne jaune devant le bastaing en bois pour signaler aux piétons de conserver une distance de sécurité, n’ont été mises en place qu’après l’accident ce qui illustre néanmoins que des mesures pouvaient être prises pour réduire le risque.
Par dernières conclusions auxquelles il convient de se reporter pour le détail des demandes et moyens, le conseil de la société [6] sollicite de :
- déclarer que Mme [O] [X] ne rapporte pas la preuve de la faute inexcusable de son employeur ;
- déclarer que la société [6] n’a commis aucune faute inexcusable à l’origine de son accident du travail du 6 avril 2027 ;
- débouter Mme [O] [X] et la Caisse Primaire d’Assurance Maladie de toutes leurs demandes fins et conclusions à l’encontre de la société [6] ;
- dire n’y avoir lieu à l’article 700 du cpc ;
- dire n’y avoir lieu à exécution provisoire.
Il fait état de ce que Mme [O] [X] ne s’est pas blessée en heurtant le poteau en fer qui encadre les bastaings en bois mais bien en butant sur la protection en bois (bastaing) ce qui l’a fait trébucher et tomber sur le genou.
Il fait valoir qu’outre le fait que la société s’inscrit en faux quant au fait de ne pas avoir respecté l’avis de la médecine du travail du 6 juillet 2015, il n’existe aucun rapport entre l’avis d’aptitude avec réserves quant au port de charges et la chute.
Il précise que le bastaing en bois n’était nullement en plein milieu du passage comme le conclut Mme [O] [X] ; au contraire ce bastaing présent depuis la reprise de l’entrepôt en 2010 est une limitation naturelle des zones de circulation des piétons et des chariots automoteurs afin de permettre une circulation sécurisée des deux, ce qui ne saurait constituer une faute inexcusable.
Le fait d’avoir pris des mesures après la survenance de l’accident d’autant que ces mesures n’ont rien à voir avec l’accident, ne saurait être porté à son discrédit.
Par dernières conclusions auxquelles il convient de se reporter pour le détail des demandes et moyens, la Caisse Primaire d’Assurance Maladie sollicite de :
- rabattre l’ordonnance de clôture intervenue le 18 avril 2024 ;
- déclare recevables les écritures de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie ;
Dans l’hypothèse où le pôle social retiendrait la faute inexcusable de l’employeur
- reconnaître l’action récursoire de la caisse ;
- condamner la société [6] à rembourser à la Caisse Primaire d’Assurance Maladie les conséquences financières de la majoration de rente ;
- ainsi que le versement des sommes avancées par la Caisse Primaire d’Assurance Maladie au titre de l’indemnisation des préjudices personnels subis par la victime ;
- débouter Mme [O] [X] de sa demande de condamnation de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie au versement de la somme de 20 000 euros à titre de dommages et intérêts venant à réparer le préjudice moral ;
- dire que l’employeur juridique devra communiquer les coordonnées de son assurance « responsabilité civile » pour le risque faute inexcusable.
L’affaire a été plaidée le 27 juin 2024 et mise en délibéré au 26 septembre 2024.
MOTIFS :
Sur la rabat de l’ordonnance de clôture
Il convient de rappeler que la procédure étant orale, l’ordonnance de clôture prise pour marquer la fin des échanges d’écritures et fixer la date de plaidoirie, n’emporte pas les mêmes effets que dans une procédure écrite ; en conséquence les écritures de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie sont recevables mêmes communiquées après l’ordonnance de clôture sans qu’il soit besoin de rabattre celle ci.
Sur les circonstances de l’accident
La déclaration d’accident du travail mentionne « la victime se déplaçait à pieds pour se rendre en cellule 2 sur le chemin piéton. Tout en marchant la victime s’est décalée et a buté sur la protection en bois ce qui l’a fait trébucher et tomber sur le genou ». Certes la déclaration a été établie par l’employeur mais Mme [O] [X] elle-même dans ses écritures déclare qu’elle a chuté et s’est réceptionné le genou sur le coin en fer d’un bastaing en bois, sans préciser les raisons de sa chute.
Il subsiste donc une divergence entre Mme [O] [X] qui déclare avoir chuté et avoir heurté dans sa chute le coin en fer d’un bastaing en bois et la société [6] qui déclare qu’elle a chuté car elle a heurté le bastaing en bois puis s’est réceptionné de sa chute (à terre) sur le genou.
Le témoignage de Mme [G] qui déclare qu’il lui aurait été rapporté que « [O] s’est cognée sur le fer qui entoure un bastaing en bois », n’éclaire pas cette question en ce qu’il s’agit de propos rapportés et en tout état de cause ce témoignage n’explicite pas clairement les motifs de la chute (éventuellement sur le fer du bastaing).
En tout état de cause les préconisations de la médecine du travail apparaissent totalement indifférentes à la chute alors qu’il ne s’agit pas de reconnaître la faute inexcusable de l’employeur au motif qu’il aurait commis un manquement quelconque dans la relation de travail.
Il convient au contraire qu’un risque soit identifié et mis en lien avec l’accident pour que le tribunal apprécie la conscience du danger que l’employeur avait ou devait avoir du risque.
Sur la faute inexcusable
En vertu de la loi, l'employeur est tenu envers celui-ci d'une obligation de sécurité, notamment en ce qui concerne les maladies professionnelles et les accidents du travail.
Le manquement à cette obligation a le caractère d'une faute inexcusable, au sens de l'article L 452-1 du code de la sécurité sociale, lorsque l'employeur avait ou aurait dû avoir conscience du danger auquel était exposé le salarié et qu'il n'a pas pris les mesures nécessaires pour l'en préserver.
Mme [O] [X] ne prétend donc pas avoir chuté du fait de la présence d’un bastaing mais de s’être blessée de son fait en retombant sur le fer de celui-ci ; ce faisant Mme [O] [X] se doit d’établir d’abord que l’employeur devait avoir conscience qu’elle pouvait chuter sur un sol plat sans aspérité ni entrave pour ensuite lui reprocher de ne pas avoir pris les mesures tendant à réduire les conséquences de ce risque. Or elle ne l’établit pas.
Quoiqu’il en soit même à retenir que Mme [O] [X] ait chuté après avoir heurté un bastaing (version de la société [6]) les photos produites aux débats témoignent que les bastaings avaient vocation à sécuriser les voies piétonnes, des chariots automoteurs ; la société [6] ne pouvait donc avoir conscience qu’ils étaient susceptibles de constituer un danger d’autant que les photos établissent qu’une ligne jaune au sol délimitait clairement les voies de circulation et que Mme [O] [X] n’établit pas que ces lignes auraient été tracées après l’accident.
Le fait que la société [6] postérieurement à l’accident ait mis en place des protections mousse sur les fers soutenant les bastaings, ne saurait caractériser sa faute inexcusable à défaut d’établir d’abord la conscience qu’elle aurait dû avoir d’une possible chute d’un salarié à cet endroit et donc de la nécessité d’amoindrir les conséquences d’une telle chute à défaut de pouvoir en tout état de cause prendre des mesures pour éviter la chute.
Ainsi à défaut de rapporter la preuve de la conscience que la société [6] avait ou devait avoir d’une possible chute à cet emplacement, Mme [O] [X] sera donc déboutée de ses demandes .
Mme [O] [X] qui succombe, sera condamnée aux éventuels dépens.
PAR CES MOTIFS
Le Pôle social du Tribunal judiciaire de Lille, par jugement contradictoire, en premier ressort, mis à disposition au greffe ;
DECLARE recevables les conclusions de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie ;
DEBOUTE Mme [O] [X] de ses demandes ;
CONDAMNE Mme [O] [X] aux éventuels dépens ;
RAPPELLE que le délai dont disposent les parties pour, le cas échéant, interjeter appel du présent jugement est d'un mois à compter du jour de sa notification ;
DIT que le présent jugement sera notifié à chacune des parties conformément à l’article R.142-10-7 du Code de la Sécurité Sociale par le greffe du Pôle social du Tribunal judiciaire de Lille ;
Ainsi jugé et prononcé par mise à disposition au greffe du Pôle social du Tribunal judiciaire de Lille les jours, mois et an que dessus.
La Greffière La Présidente
Dorothée CASTELLI Anne-Marie FARJOT
Expédié aux parties le :
1 ccc à [X] [O],
1 ccc à Me HECHEVIN,
1 ccc à [6]
1 ce à Me CRET
1 ccc à la CPAM | false | null | [] | {} |
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"24/01861"
] | null | Autre | 2024-09-26 | null | 24/01861 | Tribunal judiciaire de Bordeaux | Prononce le divorce accepté | null | CABINET JAF 7 | null | [] | 66fd8a5738de0398b5165080 | null | 2024-10-02T18:04:02.620000 | 2024-09-26T00:00:00 | null | 2024-10-02 | 20L | [] | false | null | null | Tribunal judiciaire de Bordeaux
Chambre de la famille - CABINET JAF 7
N° RG 24/01861 - N° Portalis DBX6-W-B7I-YWYJ
TRIBUNAL JUDICIAIRE
DE BORDEAUX
CHAMBRE DE LA FAMILLE
CABINET JAF 7
JUGEMENT
20L
N° RG 24/01861 - N° Portalis DBX6-W-B7I-YWYJ
N° minute : 24/
du 26 Septembre 2024
JUGEMENT SUR LE FOND
AFFAIRE :
[S]
C/
[H]
Copie exécutoire délivrée à
Me FOUCARD
le
LE JUGE AUX AFFAIRES FAMILIALES STATUANT PAR JUGEMENT MIS À DISPOSITION AU GREFFE,
LE VINGT SIX SEPTEMBRE DEUX MIL VINGT QUATRE,
COMPOSITION DU TRIBUNAL :
Madame Caroline DUBROCA, Vice-Présidente, Juge aux affaires familiales,
Monsieur Sébastien GOUIN, Greffier.
Vu l'instance,
Entre :
Madame [Y] [S] épouse [H]
née le [Date naissance 2] 1978 à [Localité 10] (MAROC)
DEMEURANT :
[Adresse 4]
[Adresse 4]
[Localité 8]
DEMANDERESSE
Représentée par Maître Romain FOUCARD, avocat au barreau de BORDEAUX, avocat plaidant
(A.J. Totale numéro C-33063-2023-3543 du 31/01/2024 accordée par le bureau d’aide juridictionnelle de BORDEAUX)
Et,
Monsieur [K] [H]
né le [Date naissance 1] 1964 à [Localité 13] (MAROC)
DEMEURANT :
[Adresse 9]
[Localité 8]
DÉFENDEUR
N’a pas constitué avocat
Tribunal judiciaire de Bordeaux
Chambre de la famille - CABINET JAF 7
N° RG 24/01861 - N° Portalis DBX6-W-B7I-YWYJ
PROCÉDURE ET DÉBATS :
Madame [S] et Monsieur [H] se sont mariés le [Date mariage 3] 1999 à [Localité 11] (MAROC), sans contrat de mariage préalable à leur union.
Trois enfants sont issus de cette union à présent majeurs :
- [H] [S] [V] né le [Date naissance 5] 2001
- [H] [S] [C] né le [Date naissance 6] 2004
- [H] [S] [B] né le [Date naissance 7] 2006
Vu l’assignation délivrée par Madame [Y] [S] épouse [H] le 29 février 2024, pour l’audience sur orientation et mesures provisoires fixée au 15 mai 2024, acte remis à étude, conformément aux dispositions de l’article 656 du Code de Procédure Civile ,
Vu l’absence de constitution de l’époux défendeur,
Vu l’audience d’orientation, la demanderesse ne sollicitant pas de mesures provisoires.
Vu l’ordonnance de clôture en date du 24 juin 2024,
Les débats s’étant déroulés en chambre du conseil à l’audience du 4 juillet 2024, l’affaire a été mise en délibéré au 26 septembre 2024 par mise à disposition au greffe.
[DÉBATS NON PUBLICS – Motivation de la décision occultée]
PAR CES MOTIFS,
Madame Caroline DUBROCA, Vice-Présidente, Juge aux Affaires Familiales,
statuant en matière civile, par mise à disposition au greffe, par jugement réputé contradictoire contradictoire et en premier ressort :
Vu l’audience d’orientation en date du 15 mai 2024,
Vu les articles 9 et 10 de la convention signée le 10 août 1983 entre la République française et le Royaume du MAROC, relative au statut des personnes et de la famille et à la coopération judiciaire et publiée selon Décret du 27 mai 1983 ;
Vu la compétence des juridictions françaises pour connaître de l’exercice de la responsabilité parentale en application du règlement BRUXELLES II Bis,
Vu la loi française applicable à l’exercice de la responsabilité parentale en vertu de la Convention de LA HAYE de 1996,
Vu la compétence des juridictions françaises pour statuer en matière d’obligations alimentaires en application du règlement (CE) n°4/2009 du Conseil du 18 décembre 2008,
Vu la loi française qui régit les obligations alimentaires en application du protocole de LA HAYE du 23 novembre 2007,
Prononce sur le fondement de la discorde le divorce de :
Madame [Y] [S] épouse [H]
née le [Date naissance 2] 1978 à [Localité 10] (MAROC)
et de :
Monsieur [K] [H]
né le [Date naissance 1] 1964 à [Localité 13] (MAROC).
qui s'étaient unis en mariage par-devant l'Officier de l'Etat-Civil de la commune de [Localité 11] (MAROC), le [Date mariage 3] 1999, sans contrat de mariage préalable à leur union.
Dit que la mention du divorce sera transcrite sur les registres de l’Etat Civil déposés au Service Central du Ministère des Affaires Etrangères établi à [Localité 12], et portée en marge des actes de naissance des époux, sur chacun des registres, au vu, soit du dispositif de la présente décision, soit d'un extrait établi conformément aux dispositions de l'article 1082 du Code de Procédure Civile, le mariage ayant été transcrit sur les registres de l’Etat civil.
Rappelle que le divorce entraîne la dissolution du régime matrimonial et que les intérêts patrimoniaux des époux devront faire l’objet d’une liquidation partage, si nécessaire.
Dit que le jugement de divorce prendra effet dans les rapports entre époux en ce qui concerne leurs biens à la date de l’assignation.
Dit que le divorce emportera révocation des avantages matrimoniaux qui ne prennent effet qu’à la dissolution du régime matrimonial ou au décès de l’un des époux et des dispositions à cause de mort, accordés par un époux envers son conjoint par contrat de mariage ou pendant l’union.
Dit que madame ne conservera pas l’usage de son nom d’épouse.
Condamne madame [Y] [S] aux dépens.
Dit que le présent jugement sera signifié par la partie demanderesse.
Le présent jugement a été signé par Madame Caroline DUBROCA, Vice-Présidente, Juge aux affaires familiales et par Monsieur Sébastien GOUIN, Greffier.
LE GREFFIER LE JUGE AUX AFFAIRES FAMILIALES | false | null | [] | {} |
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"24/05299"
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7EME CHAMBRE CIVILE
INJONCTION DE RENCONTRER UN MÉDIATEUR
TRIBUNAL JUDICIAIRE
DE BORDEAUX
7EME CHAMBRE CIVILE
74C
N° RG 24/05299
N° Portalis DBX6-W-B7I-ZHYC
N° de Minute 2024/
AFFAIRE :
[P] [O]
[N] [S] épouse [O]
C/
[H] [A] [R]
Grosse Délivrée
le :
à
Me Christine MAZE de la SELARL DELOM MAZE
Me Marine ORIGNAC-FEDRIGO
+ 1 copie au médiateur
envoyée par le greffe de la
7 ème chambre
ORDONNANCE DU JUGE DE LA MISE EN ETAT
Le VINGT SIX SEPTEMBRE DEUX MIL VINGT QUATRE
Nous, Madame MURE, Vice-Présidente, Juge de la Mise en état de la 7ème Chambre Civile,
assistée de Monsieur ROUCHEYROLLES, Greffier,
Vu la procédure entre :
DEMANDEURS
Monsieur [P] [O]
né le 1er Janvier 1970 à [Localité 9] (MAROC)
de nationalité Française
[Adresse 6]
[Localité 4]
représenté par Me Marine ORIGNAC-FEDRIGO, avocat au barreau de BORDEAUX
Madame [N] [S] épouse [O]
née le 03 Mars 1973 à [Localité 10] (GIRONDE)
de nationalité Française
[Adresse 6]
[Localité 4]
représentée par Me Marine ORIGNAC-FEDRIGO, avocat au barreau de BORDEAUX
DÉFENDERESSE
Madame [H] [A] [R]
née le 21 Octobre 1974 à [Localité 12] (RHÔNE)
de nationalité Française
[Adresse 2]
[Localité 5]
représentée par Me Christine MAZE de la SELARL DELOM MAZE, avocat au barreau de BORDEAUX
N° RG 24/05299 - N° Portalis DBX6-W-B7I-ZHYC
Vu l’assignation au fond devant le tribunal judiciaire de BORDEAUX présentée par Monsieur [P] [O] et par Madame [N] [S] épouse [O] à l’encontre de Madame [H] [A] [R] en date du 18 Juin 2024,
Vu les articles 127-1 et 131-1 du Code de procédure civile,
Attendu que lorsqu’il estime qu’une résolution amiable du litige est possible, le juge peut, s’il n’a pas recueilli l’accord des parties, leur enjoindre de rencontrer un médiateur qu’il désigne,
Attendu que le médiateur informe les parties sur l’objectif et le déroulement d’une mesure de médiation,
Qu’en l’espèce, une mesure de médiation judiciaire pourrait être de nature à faciliter le règlement du litige ; qu’il est en effet de l’intérêt des parties de recourir à cette mesure qui leur offre la possibilité de parvenir à une solution rapide et conjointement décidée,
Que compte tenu des explications nécessaires à une prise de décision éclairée et de manière à accélérer le traitement de ce litige, il convient de commettre le médiateur qui sera désigné par l’Association [Localité 7] MÉDIATION pour informer gratuitement les parties sur l’objet, le déroulement, l’issue et le coût d’une mesure de médiation et recueillir leur accord éventuel sur une telle mesure,
Que dans l’hypothèse où toutes les parties donneraient au médiateur un accord écrit à la médiation, celui-ci pourra commencer ses opérations de médiation dès le versement de la provision directement entre ses mains,
Que la désignation du médiateur prendra effet le jour de la réception entre ses mains de la provision, dont il avisera immédiatement le service de la 7ème Chambre Civile par mail à l’adresse suivante : [Courriel 11]
PAR CES MOTIFS
Le Juge de la Mise en état,
Vu les articles 22-1 de la loi n°95-125 du 08 Février 1995, 127-1, 131-1 et suivants du Code de procédure civile,
FAISONS INJONCTION aux parties de rencontrer le médiateur qui sera désigné par :
[Localité 7] MÉDIATION
[Adresse 1]
[Localité 3]
[Courriel 8]
qui les informera gratuitement sur l’objet, le déroulement, l’issue et le coût d’une mesure de médiation, ordonnée dans les conditions prévues par les articles 131-1 et suivants du Code de procédure civile,
N° RG 24/05299 - N° Portalis DBX6-W-B7I-ZHYC
DISONS que l’Association [Localité 7] MÉDIATION informera le Greffe de la 7ème Chambre Civile du nom du médiateur désigné par message électronique à l’adresse structurelle suivante :
[Courriel 11]
INVITONS les avocats des parties à faire part de cette injonction aux parties,
DISONS que les conseils des parties communiqueront au médiateur sans délai et à première demande de sa part, les coordonnées de leurs clients respectifs (adresse, téléphone, adresse mail),
DISONS que cette information se déroulera dans les locaux professionnels du médiateur ou en tout autre lieu convenu avec les parties ou par visioconférence,
DISONS que le médiateur informera l’Association [Localité 7] MÉDIATION et le Greffe de la 7ème Chambre Civile par message électronique :
- de la mise en oeuvre de cette diligence à l’issue de sa mission, et, aux fins de vérification de l’exécution de la présente injonction, précisera l’identité et la qualité des personnes s’étant présentées au rendez-vous d’information,
- de l’accord des parties pour recourir à une médiation judiciaire et transmettra l’accord formalisé par écrit et daté à l’Association [Localité 7] MÉDIATION et à la juridiction, à la même adresse électronique dans les 24 heures,
- ou de l’accord des parties de recourir à une médiation conventionnelle, le médiateur pouvant dans ce cas commencer immédiatement la médiation,
DISONS que la mission d’information du médiateur prendra fin à l’expiration d’un délai de SIX SEMAINES à compter de la décision,
ORDONNONS une médiation à compter de cette date en cas d’accord des parties à la médiation ainsi proposée,
DÉSIGNONS pour y procéder le médiateur ayant réalisé l’information relative à la médiation,
FIXONS la durée de la médiation à TROIS MOIS à compter du jour du versement entre les mains du médiateur de la provision à valoir sur sa rémunération,
DISONS que la durée de la médiation pourra, le cas échéant, être prorogée, avec l’accord des parties, pour une période maximum de TROIS MOIS, à la demande du médiateur qui précisera la date du versement de la provision à valoir sur sa rémunération au Greffe de la 7ème Chambre Civile,
FIXONS à 800€ TTC plus 100€ de frais de dossier le montant de la provision à valoir sur la rémunération du médiateur qui devra être versée, après répartition à parts égale entre les parties sauf meilleur accord entre elles, par chacune des parties entre les mains du médiateur au plus tard lors du premier entretien de médiation, par chèque ou virement, à parts égales sauf meilleur accord entre les parties, dans le délai de DEUX MOIS à compter de la désignation du médiateur par chèque ou virement, à peine de caducité de la désignation du médiateur, sous réserve du bénéfice de l’aide juridictionnelle,
DISPENSONS la partie éventuellement bénéficiaire de l’aide juridictionnelle de ce règlement par application de l’article 22-2 alinéa 3 de la loi du 8 Février 1995,
DISONS que les séances de médiation se dérouleront dans les locaux professionnels du médiateur ou en tout autre lieu convenu avec les parties ou par visioconférence avec l’accord des parties,
DISONS que dans le cas d’une médiation longue ou de frais élevés exposés, le médiateur pourra soumettre, aussitôt qu’elle apparaîtra justifiée, aux parties, une demande tendant à la fixation d’un complément de rémunération,
DISONS que le complément de rémunération ainsi fixé sera versé directement entre les mains du médiateur,
DISONS que le médiateur devra aviser le juge de la mise en état des difficultés éventuellement rencontrées dans l’exercice de sa mission par tous moyens, et notamment par courriel à l’adresse suivante :
[Courriel 11]
DISONS qu’à l’expiration de sa mission, le médiateur devra informer le juge de la mise en état de ce que les parties sont parvenues ou non à trouver une solution au litige qui les oppose,
DISONS qu’en cas d’accord, les parties pourront saisir le juge de la mise en état, sur requête présentée sans débat, à tout moment pour faire homologuer l’accord issu de la médiation,
MAINTENONS les dates de clôture et de plaidoirie telles que définies par le calendrier de procédure quant au surplus des demandes,
RÉSERVONS les dépens.
La présente ordonnance a été signée par Madame MURE, Vice-Présidente, Juge de la Mise en état de la 7ème Chambre Civile, et par Monsieur ROUCHEYROLLES, Greffier.
LE GREFFIER, LE JUGE DE LA MISE EN ÉTAT, | false | null | [] | {} |
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"22/02717"
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JUDICIAIRE
DE BOBIGNY
ORDONNANCE DU JUGE DE LA MISE EN ETAT
DU 26 SEPTEMBRE 2024
Chambre 5/Section 1
Affaire : N° RG 22/02717 - N° Portalis DB3S-W-B7G-WFRQ
N° de Minute : 24/01404
DEMANDEUR
S.A.S. VIGEO-EIRIS
[Adresse 19]
[Localité 10]
représentée par Me Alain GORNY, avocat au barreau de PARIS, vestiaire : C2240
C/
DEFENDEURS
S.N.C. CAPENA OFFICE SNC
[Adresse 15]
[Adresse 15]
[Localité 12]
représentée par Maître Arnaud ROIRON de la SELAS FIDAL, avocats au barreau de PARIS, vestiaire : P 371
S.N.C. CAPENA PARKING SNC
[Adresse 15]
[Adresse 15]
[Localité 12]
représentée par Maître Arnaud ROIRON de la SELAS FIDAL, avocats au barreau de PARIS, vestiaire : P 371
S.A.S. OMNAM FRANCE
[Adresse 15]
[Adresse 15]
[Localité 12]
représentée par Maître Antony MARTINEZ de la SELEURL ANTONY MARTINEZ AVOCAT, avocats au barreau de PARIS, vestiaire : P0436
INTERVENANTS FORCES
S.E.L.A.S. BL & ASSOCIES, prise en la personne de Maître [J] [V], ès qualité d’Administrateur Judiciaire de la Société CAPENA PARKING SNC, désignée auxdites fonctions selon jugements du Tribunal de Commerce de BOBIGNY en date du 28 octobre 2021,
[Adresse 4]
[Localité 11]
représentée par Maître Arnaud ROIRON de la SELAS FIDAL, avocats au barreau de PARIS, vestiaire : P 371,
Tribunal judiciaire de Bobigny
Chambre 5/Section 1
AFFAIRE N° RG : N° RG 22/02717 - N° Portalis DB3S-W-B7G-WFRQ
Ordonnance du juge de la mise en état
du 26 Septembre 2024
S.E.L.A.R.L. [L] ET ASSOCIES, prise en la personne de Maître [R] [L], ès qualité d’Administrateur Judiciaire de la Société CAPENA OFFICE SNC, et de la Société CAPENA PARKING SNC, désignée auxdites fonctions selon jugements du Tribunal de Commerce de BOBIGNY en date du 28 octobre 2021,
[Adresse 3]
[Localité 9], représentée par Maître Arnaud ROIRON de la SELAS FIDAL, avocats au barreau de PARIS, vestiaire : P 371
S.A.S. EQUITIS GESTION
[Adresse 8]
[Localité 7], représentée par Maître Arnaud ROIRON de la SELAS FIDAL, avocats au barreau de PARIS, vestiaire : P 371,
Société STALINA LIMITED, société de droit Chypriote
[Adresse 17],
[Adresse 17], CHYPRE
représentée par Maître Romuald COHANA de la SELARL SHARP, avocats au barreau de PARIS, vestiaire : J089
Société PEROLINO LIMITED, société de droit Chypriote
[Adresse 16],
[Adresse 16], CHYPRE
représentée par Maître Romuald COHANA de la SELARL SHARP, avocats au barreau de PARIS, vestiaire : J089
Société SERALONE, société de droit Chypriote
[Adresse 17],
[Adresse 17], CHYPRE
représentée par Maître Romuald COHANA de la SELARL SHARP, avocats au barreau de PARIS, vestiaire : J089
Société OMNAM INVESTMENT GROUP UK LIMITED
[Adresse 20]
[Adresse 20]
ENGLAND, [Adresse 20], non comparante,
Société EUROPEAN REAL ESTATE DEBT II SARL
[Adresse 6]
[Localité 14],
représentée par Maître Nicolas BOUCKAERT de la SELEURL SELARL Nicolas Bouckaert, avocats au barreau de PARIS, vestiaire :
JUGE DE LA MISE EN ÉTAT :
Madame Charlotte THINAT, Présidente,
assistée de Madame Zahra AIT, Greffier.
ORDONNANCE :
Prononcée en audience publique, par ordonnance réputée contradictoire et en premier ressort, par Madame Charlotte THINAT, juge de la mise en état, assistée de Madame Zahra AIT, greffier.
EXPOSE DES FAITS ET DE LA PROCEDURE
Par acte du 05 janvier 2016, la société foncière LES MERCURIALES a donné à bail à la S.A.S. VIGEO-EIRIS, désormais dénommée MOODY'S ESG SOLUTIONS FRANCE, des locaux au sein de la tour Levant sise [Adresse 5] à [Localité 12] (93), et ce à effet du 01 avril 2016, pour une durée de 10 ans expirant le 31 mars 2026.
Par acte du 06 juin 2019 la S.N.C. CAPENA OFFICE et la S.N.C. CAPENA PARKING ont acquis de la société foncière LES MERCURIALES les tours dites « Mercuriales », composées de deux tours de trente étages chacune, à usage de bureaux commerciaux, parmi lesquelles se trouve la Tour Levant. Les S.N.C. CAPENA OFFICE et S.N.C. CAPENA PARKING sont membres d'OMNAM GROUP, groupe immobilier international, et sont représentées par la S.A.S. OMNAM FRANCE, qui a pour activité l’ingénierie et la réalisation d’étude techniques.
Le 1er juillet 2019, la société OMNAM a annoncé sa volonté de procéder à des travaux de réhabilitation des tours Mercuriales. Des discussions se sont alors engagées entre les parties aux fins d'établir le devenir du preneur au sein de la tour Levant.
Par courrier du 06 mars 2020, la société VIGEO-EIRIS a mis en demeure la société OMNAM aux fins de voir rétablir les services de l'immeuble.
Aux termes d'une mise en demeure du 28 avril 2020, la société VIGEO-EIRIS a exigé le détail des mesures envisagées pour assurer la sécurité des occupants de la tour durant les opérations de désamiantage ainsi que la diminution des nuisances sonores.
Par courrier du 28 septembre 2020, la société VIGEO-EIRIS a informé ses bailleurs de sa libération des lieux entre le 15 octobre 2020 et le 30 novembre 2020. Ce départ a été effectif le 05 novembre 2020.
Par exploits du 30 octobre 2020, la société VIGEO-EIRIS a assigné les S.N.C. CAPENA OFFICE et CAPENA PARKING ainsi que la société OMNAM FRANCE devant le tribunal judiciaire de Bobigny aux fins de :
Déclarer le jugement à intervenir commun à OMNAM France (identification en cours)
Juger que VIGEO a été évincée de fait des locaux qui lui ont été donnés a bail par la SOCIETE FONCIERE lLES MERCURlALES, aux droits de laquelle sont aujourd'hui les SNC CAPENA et CAPENA PARKING.
Subsidiairement et en tant que de besoin, prononcer la resolution du bail au visa de l'article 1226 du Code civil.
Condamner en conséquence in solidum SNC CAPENA et CAPENA PARKING à verser à VIGEO les sommes suivantes :
- indemnité d'éviction : 1.690.085 € dans le cadre de la libération anticipée des lieux, survenue le 12 octobre 2020
- indemnité art. 700 du CPC : 13.659,20 euros, comprenant à hauteur de 1.659,20 euros les frais de constat qu'elle a acquittés aupres de la SCP PARKER-PERROT, huissiers de justice a [Localité 18];
Les condamner sous la meme solidarité aux dépens, lesquels comprendront le coût des actes d'huissier liés à la signification de l'assignation et aux actes liés a la signification puis l'exécution de la décision a intervenir.
Dire n'y avoir lieu a écarter l'exécution provisoire.
Le 28 décembre 2021, une procédure de redressement judiciaire était ouverte par le tribunal de commerce de Bobigny à l'égard des sociétés CAPENA OFFICE et CAPENA PARKING. La SELAS BL & Associés et la SELARL [L] et Associés étaient désignés en qualité de mandataires judiciaires. Par exploits des 17 et 22 mars 2022, la société VIGEO-EIRIS, devenue MOODY'S ESG SOLUTIONS FRANCE, a attrait à la cause la SELAS BL & Associés, la SELARL [L] et Associés en leur qualité d'administrateurs judiciaires ainsi que la S.A.S. EQUITIS GESTION, associé puis fiduciaire des sociétés CAPENA OFFICE et CAPENA PARKING.
Par acte authentique du 12 octobre 2022, il a été conclu une vente entre la société CAPENA OFFICE, la société CAPENA PARKING représentées par leurs administrateurs judiciaires, la société INFINITIS es qualité de fiduciaire gérant des sociétés CAPENA et l'acquéreur.
Par jugement du 08 décembre 2022, le tribunal de commerce Bobigny a désigné Maître [G] [E] et la MJS PARTNERS en qualité de liquidateurs judiciaires des sociétés CAPENA OFFICE et CAPENA PARKING. Ces derniers sont intervenus volontairement à la présente instance.
Aux termes d'exploits du 20 juillet 2023, la société EQUITIS GESTION a attrait à la procédure la société SERALONE LIMITED, la société PEROLINO LIMITED, la société STALINA LIMITED, la société OMNAM INVESTMENT GROUP UK ainsi que la société EUROPEAN REAL ESTATE DEBT SARL II en elur qualité de constituants et bénéficiaires des fiducies Mercuriales 1, 2 et 3.
L'ensemble des parties, à l'exception de la société OMNAM INVESTMENT GROUP UK se sont constituées.
Il a été demandé aux parties la transmission de leurs observations sur une possible médiation. La société VIGEO-EIRIS, la société STALINA LIMITED, la société PEROLINO LIMITED, la société SERALONE et la société EUROPEAN REAL ESTATE DEBT II ont donné leur accord à une mesure de médiation. Les société CAPENA OFFICE SNC et CAPENA PARKING SNC ainsi que leur ancien associé, la société EQUIDIS GESTION, et leurs administrateurs, la SELAS BL& ASSOCIES et la SELARL [L] & ASSOCIES n'ont pas transmis leurs observations et ce, malgré la réponse expresse requise.
MOTIFS DE LA DECISION
Selon l'article 127 du code de procédure civil, « Hors les cas prévus à l'article 750-1, le juge peut proposer aux parties qui ne justifieraient pas de diligences entreprises pour parvenir à une résolution amiable du litige une mesure de conciliation ou de médiation. »
Aux termes de l'article 127-1 dudit code « A défaut d'avoir recueilli l'accord des parties prévu à l'article 131-1, le juge peut leur enjoindre de rencontrer, dans un délai qu'il détermine, un médiateur chargé de les informer de l'objet et du déroulement d'une mesure de médiation. Cette décision est une mesure d'administration judiciaire. »
En l'espèce, au regard de la nature du litige et de la volonté de toutes les parties s'étant manifestées sur la question d'une possible médiation de leur volonté de rechercher une solution amiable au litige, il convient d'enjoindre les parties à rencontrer un médiateur.
Dans l’hypothèse où elles donneraient au médiateur leur accord, celui-ci pourra commencer, dès la consignation de la provision, ses opérations.
PAR CES MOTIFS,
Le juge de la mise en état,
Donnons injonction aux parties de rencontrer :
Monsieur [N] [T]
[Adresse 2]
[XXXXXXXX01]
[Courriel 13]
sis à en qualité de médiateur dans le litige qui oppose les parties susnommées ;
Donnons mission au médiateur ainsi désigné :
d’expliquer aux parties le principe, le but et les modalités d’une mesure de médiation ;de recueillir leur consentement ou leur refus de cette mesure dans un délai de 4 semaines à compter de la notification de la présente ordonnance ;
Invitons chaque partie à prendre contact directement par mail avec le médiateur et à se présenter au rendez-vous en personne accompagnée, le cas échéant de son conseil, sous réserve de la possibilité pour le médiateur d'organiser ce rendez-vous en visio-conférence ;
Disons que dans l’hypothèse où, au moins l’une des parties refuserait le principe de la médiation, ou à défaut de réponse de la part d’au moins l’une des parties, le médiateur en informera le tribunal et cessera ses opérations, sans défraiement ;
Disons que, dans cette hypothèse, l’affaire sera rappelée à l’audience sur convocation des parties ;
Disons que dans l’hypothèse où les parties donneraient leur accord à la médiation, le médiateur pourra commencer immédiatement les opérations de médiation ;
Disons que cette désignation est faite pour une durée de 3 mois à compter de la date de la première réunion de médiation et que ce délai pourra être prorogé à la demande du médiateur ;
Fixons à 3.000 € T.T.C. le montant de la provision à valoir sur la rémunération du médiateur qui devra être consignée/ versée entre les mains du médiateur par les parties, à hauteur de :
600 euros à la charge de la S.A.S. MOODY'S ESG SOLUTIONS FRANCE, anciennement dénommée VIGEO ERIS,600 euros à la charge des S.N.C. CAPENA OFFICE et CAPENA PARKING, de la SELAS BL & ASSOCIES et de la SELARL [L] ET ASSOCIES,600 euros à la charge de la société IQ EQ MANAGEMENT, anciennement dénommée EQUITIS GESTION600 euros à la charge des sociétés STALINA LIMITED, PEROLINO LIMITED et SERALONE,600 euros à la charge de la société EUROPEAN INVESTMENT GROUP UK LIMITED
et ce, sauf meilleur accord des parties, avant la date fixée pour la première réunion, à peine de caducité de la désignation du médiateur ;
Disons qu’en cas de refus d’aller en médiation, la provision n’aura pas à être versée ;
Disons que, sauf accord des parties, si cette provision était insuffisante pour couvrir les frais de la médiation, le montant du reliquat sera fixé en accord avec les parties et selon les modalités convenues entre elles et, en cas de difficulté, il en sera référé au juge ;
Disons que les séances de médiation se dérouleront dans les locaux professionnels du médiateur ou en tout autre lieu convenu avec les parties ;
Disons que le médiateur informera le Tribunal de tout incident affectant le bon déroulement de la médiation, dans le respect de la confidentialité de rigueur en la matière ;
Disons qu’au terme de la médiation, le médiateur informera le Tribunal, soit que les parties sont parvenues à un accord, soit qu’elles n’y sont pas parvenues ;
Disons que, dans l'hypothèse où la médiation aurait échoué, l'affaire sera rappelée à la mise en état ;
Réservons les dépens ;
Rappelons que la présente décision est exécutoire par provision.
Fait au Palais de Justice, le 26 septembre 2024
La minute de la présente décision a été signée par Madame Charlotte THINAT, Juge de la mise en état, assistée de Madame Zahra AIT, greffière.
LA GREFFIERE LA JUGE DE LA MISE EN ETAT
Madame AIT Madame THINAT | false | null | [] | {} |
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"24/00513"
] | null | Autre | 2024-09-26 | null | 24/00513 | Tribunal judiciaire de Nancy | Fait droit à l'ensemble des demandes du ou des demandeurs sans accorder de délais d'exécution au défendeur | null | Ch. 9 REFERES | null | [] | 66f5cb8745ea63320f35ba75 | null | 2024-09-26T21:04:00.611000 | 2024-09-26T00:00:00 | null | 2024-09-27 | 70C | [] | false | null | null | MINUTE N° : 24/00416
DU : 26 Septembre 2024
RG : N° RG 24/00513 - N° Portalis DBZE-W-B7I-JHL6
AFFAIRE : ETABLISSEMENT PUBLIC FONCIER DE GRAND EST C/ [X] [Z], [G] [P]
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE NANCY
CH. 9 REFERES
ORDONNANCE
du vingt six Septembre deux mil vingt quatre
COMPOSITION
PRESIDENT : Claude DOYEN, Présidente
GREFFIER : Anne-Marie MARTINEZ, Greffière
PARTIES :
DEMANDERESSE
ETABLISSEMENT PUBLIC FONCIER DE GRAND EST,
sis Rue Robert Blum - BP 245 - 54701 PONT A MOUSSON CEDEX
représentée par Me Karine L’HUILLIER, avocat au barreau de METZ, avocat plaidant, Me Julia GUILLAUME, avocat au barreau de NANCY, avocat postulant, vestiaire : 23
DEFENDEURS
Monsieur [X] [Z],
demeurant Avenue du 8 Mai 1945 - 54270 ESSEY-LÈS-NANCY
non comparant
Madame [G] [P],
demeurant Avenue du 8 Mai 1945 - 54270 ESSEY-LÈS-NANCY
non comparante
Après avoir entendu les parties en leurs explications à l’audience de plaidoiries du 24 Septembre 2024, l’affaire a été mise en délibéré au 26 Septembre 2024.
Et ce jour, vingt six Septembre deux mil vingt quatre, après délibéré, la présente décision a été rendue par mise à disposition au greffe.
EXPOSE DU LITIGE
Par acte de commissaire de justice en date du 20 septembre 2024 autorisé par ordonnance du même jour, l’Etablissement public foncier de Grand Est, ci-après l’EPFGE, a fait assigner en référé d’heure à heure Monsieur [X] [Z] et Madame [G] [P] pour obtenir leur expulsion ainsi que celle de tous occupants, avec l’assistance de la force publique, outre leur condamnation à lui verser une somme de 1 500 euros en application de l’article 700 du code de procédure civile.
À l’appui de sa demande, il fait valoir le trouble manifestement illicite ainsi causé, s’agissant d’occupants sans droit ni titre qui causeraient des dégradations.
Il fait observer qu’en l’espèce, compte tenu des conditions dans lesquelles les véhicules et caravanes stationnent, il est créé un trouble à la salubrité publique, un préjudice pour l’image de l’établissement et un risque en matière de sécurité.
A l’audience du 24 septembre 2024, Monsieur [X] [Z] et Madame [G] [P], régulièrement cités, ne se sont pas présentés, ni n’ont constitué avocat.
MOTIFS DE LA DECISION
L'article 835 du code de procédure civile dispose que le président du tribunal judiciaire, ou le juge des contentieux de la protection dans les limites de sa compétence , peuvent toujours, même en présence d'une contestation sérieuse, prescrire en référé les mesures conservatoires ou de remise en état qui s'imposent, soit pour prévenir un dommage imminent, soit pour faire cesser un trouble manifestement illicite.
En l’espèce, il résulte du procès-verbal de constat du 22 août 2024 réalisé par Maître [E], commissaire de justice, que les défendeur se sont installés avec divers véhicules et caravanes sur un terrain appartenant au demandeur, sans aucune autorisation.
Il s’agit d’un trouble manifestement illicite.
Il convient en conséquence d'ordonner leur expulsion ainsi que celle de toute personne et véhicule occupant les parcelles lieudit “Derrière la ville”, avenue du 8 mai 1945, situées sur le territoire de la commune d’ESSEY LES NANCY cadastrées section AW 642, 651, 652, 653, 150, 153, 553 et sectionAX n° 191, 13, 42, 40 et 39, au besoin avec l’aide de la force publique, dans les 24 heures de la présentation de la minute de la présente ordonnance.
Il est équitable de condamner solidairement Monsieur [X] [Z] et Madame [G] [P] à participer à hauteur de 800 euros aux frais exposés par le demandeur pour obtenir la libération des lieux.
Monsieur [X] [Z] et Madame [G] [P] seront en outre solidairement condamnés aux dépens, qui comprendront le coût du constat susvisé.
PAR CES MOTIFS
Statuant par ordonnance réputée contradictoire et en premier ressort, par mise à disposition au greffe,
ORDONNONS l’expulsion de Monsieur [X] [Z] et Madame [G] [P] ainsi que de toute personne et véhicule occupant les parcelles lieudit “Derrière la ville”, avenue du 8 mai 1945, situées sur le territoire de la commune d’ESSEY LES NANCY cadastrées section AW 642, 651, 652, 653, 150, 153, 553 et section AX n° 191, 13, 42, 40 et 39, au besoin avec l’aide de la force publique, dans les 24 heures de la présentation de la minute de la présente ordonnance,
RAPPELONS que la présente ordonnance est exécutoire sur simple présentation de la minute,
CONDAMNONS solidairement Monsieur [X] [Z] et Madame [G] [P] à payer à L’EPFGE une somme de 800 euros en application de l’article 700 du code de procédure civile ;
CONDAMNONS Monsieur [X] [Z] et Madame [G] [P] aux dépens de la présente instance, qui comprendront le coût du constat du 22 août 2024 réalisé par Maître [E].
La greffière La présidente
Copie exécutoire délivrée à le
Copie délivrée à le | false | null | [] | {} |
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"23/09960"
] | null | Autre | 2024-09-26 | null | 23/09960 | Tribunal judiciaire de Marseille | Constate ou prononce le désistement d'instance et/ou d'action | null | 3ème Chbre Cab A3 | null | [] | 66f5a516e43dad81fb8dd9f6 | null | 2024-09-26T18:20:00.109000 | 2024-09-26T00:00:00 | null | 2024-09-26 | 54Z | [] | false | null | null | TRIBUNAL JUDICIAIRE DE MARSEILLE
- - - - - - - - - - - - - - - - -
3EME CHBRE CAB A3
- - - - - - - - - - - - - - - - - -
Tél : [XXXXXXXX01]
ORDONNANCE DE DESISTEMENT
(articles 394 et suivants du CPC)
N° RG 23/09960 - N° Portalis DBW3-W-B7H-34ZS
Dossier suivi par Madame GIRAUD,
DEMANDEUR(S)
Monsieur [D] [N]
représenté par Me Paul-victor BONAN, avocat au barreau de MARSEILLE
Madame [R] [E]
représentée par Me Paul-victor BONAN, avocat au barreau de MARSEILLE
DEFENDEUR(S)
S.C.I. DES CINQ
représentée par Me William ZOUAGHI, avocat au barreau de MARSEILLE
S.A. AXA FRANCE IARD
représentée par Maître Alain DE ANGELIS de la SCP DE ANGELIS-SEMIDEI-VUILLQUEZ-HABART-MELKI-BARDON, avocats au barreau de MARSEILLE
Nous, Madame GIRAUD, Juge de la Mise en état, assistée de Madame ESPAZE, Greffière,
Vu les articles 394 et suivants du code de procédure civile ;
Vu les conclusions de désistement d’instance et d’action des demandeurs notifiées par RPVA en date du 22 mai 2024 ;
Vu les conclusions d’acceptation du désistement d’instance et d’action de la S.A. AXA FRANCE IARD notifiées par RPVA en date du 12 juin 2024 ;
Vu l’acceptation tacite du désistement d’instance et d’action de la S.C.I. DES CINQ ;
Il convient de faire droit à la demande de désistement d’instance et d’action.
PAR CES MOTIFS
Déclarons parfait le désistement d’instance et d’action,
Constatons l’extinction de l’affaire portant le N° RG 23/09960 - N° Portalis DBW3-W-B7H-34ZS et le dessaisissement de la juridiction.
Laissons les dépens à la charge des demandeurs sauf convention contraire des parties.
Fait à Marseille, le 26 Septembre 2024
Le Greffier Le Juge de la mise en état
Me Paul-Victor BONAN
Me Alain DE ANGELIS de la SCP DE ANGELIS-SEMIDEI-VUILLQUEZ-HABART-MELKI-BARDON
Me William ZOUAGHI | false | null | [] | {} |
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"23/01431"
] | null | Autre | 2024-09-26 | null | 23/01431 | Tribunal judiciaire du Mans | Conciliation partielle | null | Chambre 1 | null | [] | 66f5c6da45ea63320f35530f | null | 2024-09-26T20:44:03.581000 | 2024-09-26T00:00:00 | null | 2024-09-27 | 54G | [] | false | null | null | MINUTE 2024/
ORDONNANCE DU : 26 Septembre 2024
DOSSIER N° : RG 23/01431 - N° Portalis DB2N-W-B7H-HYL7
AFFAIRE : [F] [X], [Y] [X] C/ S.A. MMA IARD, S.A.R.L. ROYER BATIMENT, Société MMA IARD ASSURANCES MUTUELLES, S.A.R.L. L’EVIDENCE, Société SMABTP, S.A.R.L. ARTHIBAT
TRIBUNAL JUDICIAIRE DU MANS
1ère Chambre Civile
ORDONNANCE DU JUGE DE LA MISE EN ETAT
Nous, Marie-Michèle BELLET, Vice-Présidente au Tribunal judiciaire du MANS, juge de la mise en état, dans l’instance pendante,
ENTRE :
DEMANDEURS au principal
Monsieur [F] [X]
né le 25 Juin 1965 à [Localité 9] (37)
demeurant [Adresse 1]
représenté par Maître Jean-Baptiste RENOU, membre de la SCP HAUTEMAINE AVOCATS, avocat au Barreau du MANS
Madame [Y] [X]
née le 09 Septembre 1970 à [Localité 5] (72)
demeurant [Adresse 1]
représentée par Maître Jean-Baptiste RENOU, membre de la SCP HAUTEMAINE AVOCATS, avocat au Barreau du MANS
DEFENDERESSES au principal
S.A.R.L. ROYER BATIMENT, prise en la personne de son représentant légal
immatriculée au RCS de LE MANS sous le n° 377 856 430
dont le siège social est situé [Adresse 10]
représentée par Maître David SIMON, membre de la SCP LALANNE - GODARD - BOUTARD - SIMON - GIBAUD, avocat au Barreau du MANS
S.A.R.L. ARTHIBAT, prise en la personne de son représentant légal
immatriculée au RCS de LE MANS sous le n° 827 874 215
dont le siège social est situé [Adresse 3]
représentée par Maître Julien BRUNEAU, membre de la SCP SORET-BRUNEAU, avocat au Barreau du MANS
Société SMABTP, prise en la personne de son représentant légal
immatriculée au RCS de PARIS sous le n° 775 684 764
dont le siège social est situé [Adresse 4]
représentée par Maître Pierre LANDRY, membre de la SCP PIERRE LANDRY AVOCATS, avocat au Barreau du MANS
S.A. MMA IARD, prise en la personne de son représentant légal,en qualité d’assureur de la SARL ROYER BATIMENT et de la société ETANCHEITE DES PAYS DE LOIRE devenue L’EVIDENCE
immatriculée au RCS de LE MANS sous le n° 440 048 882
dont le siège social est situé [Adresse 2]
représentée par Maître Julien BRUNEAU, membre de la SCP SORET-BRUNEAU, avocat au Barreau du MANS
RG 23/01431 - N° Portalis DB2N-W-B7H-HYL7
Société MMA IARD ASSURANCES MUTUELLES, prise en la personne de son représentant légal, en qualité d’assureur de la SARL ROYER BATIMENT et de la société ETANCHEITE DES PAYS DE LOIRE devenue L’EVIDENCE
immatriculée au RCS de LE MANS sous le n° 775 652 126
dont le siège social est situé [Adresse 2]
représentée par Maître Julien BRUNEAU, membre de la SCP SORET-BRUNEAU, avocat au Barreau du MANS
S.A.R.L. L’EVIDENCE, prise en la personne de son représentant légal
immatriculée au RCS de BASSE-TERRE sous le n° 344 778 576
dont le siège social est situé [Adresse 6]
défaillante
Avons rendu le 26 Septembre 2024 l’ordonnance ci-après, assistée de [Y] BERNICOT, greffière, présente aux débats le 11 juillet 2024, et à qui la minute de l’ordonnance a été remise.
***
EXPOSE DU LITIGE
Par actes du 24 et 25 mai 2023, Monsieur et Madame [F] et [Y] [X] assignent la SARL ROYER BATIMENT, la SMABTP et la SARL ARTHIBAT aux fins de se voir indemniser après dépôt du rapport d’expertise judiciaire, des préjudices qu’ils estiment avoir subis suite à désordres sur leur habitation à [Localité 7] (72).
Par actes du 12 et 28 décembre 2023, la SMABTP / SMABTP [Localité 8] assigne la SA MMA IARD et les MMA IARD ASSURANCES MUTUELLES, assureurs de ROYER BATIMENT et de la société ETANCHEITE DES PAYS DE LOIRE devenue la SARL L’EVIDENCE, et, la SARL L’EVIDENCE.
Une ordonnance du Juge de la mise en état du 11 avril 2024 joint les procédures.
Par conclusions d’incident (1), Monsieur et Madame [F] et [Y] [X] sollicitent qu’ils leur soit décerné acte de leur désistement d’instance et d’action à l’égard de la SARL ARTHIBAT et que chaque partie conserve ses dépens.
Les demandeurs exposent que la société ARTHIBAT a acquis le fonds artisanal de la société EPL sans reprise de passif, et, admettent donc qu’elle ne pouvait avoir connaissance du sinistre, et, que dès lors, sa responsabilité n’est pas engagée.
La SARL ARTHIBAT qui rappelle qu’elle n’a pas réalisé les travaux litigieux et que l’expert n’évoque que la responsabilité de la société EPL à laquelle elle a racheté le fonds, donne acte aux époux [X] de leur désistement, et, demande qu’ils soient condamnés aux dépens.
La SARL ROYER BATIMENT s’en rapporte à justice et requiert qu’il soit statué ce que de droit sur les dépens.
Les MMA et la SMABTP n’ont pas conclu et la SARL L’EVIDENCE n’a pas constitué.
MOTIFS DE LA DECISION
Selon l’article 394 du code de procédure civile, le demandeur peut, en toute matière, se désister de sa demande en vue de mettre fin à l’instance. L’article 395 du code de procédure civile dispose que le désistement n’est parfait que par l’acceptation du défendeur. Toutefois, l’acceptation n’est pas nécessaire si le défendeur n’a présenté aucune défense au fond ou fin de non recevoir au moment où le demandeur se désiste.
En l’espèce, il sera relevé que les époux [X] déclarent se désister de leur instance et de leur action, ce que la SARL ARTHIBAT accepte.
En conséquence, en application des articles 394 à 399 du Code de Procédure Civile, il convient de prononcer le désistement d’instance et d’action des demandeurs et constater l’acceptation de la défenderesse.
Enfin, sera constaté l’extinction de l’instance et le dessaisissement du tribunal judiciaire du Mans de l’affaire inscrite au rôle sous le numéro 23/01431 pour Monsieur et Madame [F] et [Y] [X] à l’égard de la SARL ARTHIBAT.
RG 23/01431 - N° Portalis DB2N-W-B7H-HYL7
Les dépens resteront à la charge des parties demanderesses qui se désistent, sauf accord contraire entre les parties, conformément à l’article 399 du code de procédure civile.
PAR CES MOTIFS
La Juge de la Mise en état, statuant publiquement par mise à diposition au greffe par ordonnance réputée contradictoire, susceptible de recours dans les conditions de l’article 795 du code de procédure civile,
PRONONCONS le désistement d’instance et d’action présenté par Monsieur et Madame [F] et [Y] [X] à l’égard de la SARL ARTHIBAT ;
CONSTATONS l’acceptation de ce désistement par la SARL ARTHIBAT ;
CONSTATONS l’extinction de l’instance et le dessaisissement du tribunal judiciaire du Mans de l’affaire inscrite au rôle sous le numéro 23/1431 pour Monsieur et Madame [F] et [Y] [X] à l’égard de la SARL ARTHIBAT ;
CONDAMNONS Monsieur et Madame [F] et [Y] [X] aux dépens, sauf accord contraire entre les parties, conformément à l’article 399 du code de procédure civile.
Et avons signé la présente ordonnance avec la greffière.
La Greffière La Juge de la mise en état | false | null | [] | {} |
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"20/00776"
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TRIBUNAL JUDICIAIRE
DU MANS
Première Chambre
Jugement du 26 Septembre 2024
N° RG 20/00776 - N° Portalis DB2N-W-B7E-G2IB
DEMANDEURS
Monsieur [Z] [X]
né le 6 mai 1956 à [Localité 3] (72)
demeurant [Adresse 1]
représenté par Maître Alain DUPUY, membre de la SCP HAUTEMAINE AVOCATS, avocat au Barreau du MANS
Madame [H] [X] née [V]
née le 3 février 1957 à [Localité 2] (72)
demeurant [Adresse 1]
représentée par Maître Alain DUPUY, membre de la SCP HAUTEMAINE AVOCATS, avocat au Barreau du MANS
DEFENDERESSE
E.U.R.L. ADAM, prise en la personne de son représentant légal
immatriculée au RCS d’Angers sous le n° 441 302 676
dont le siège social est [Adresse 4],
représentée par Maître Claire MURILLO, membre de la SCP PIGEAU - CONTE - MURILLO - VIGIN, avocate au Barreau du MANS
COMPOSITION DU TRIBUNAL
PRESIDENT : Marie-Michèle BELLET,
Statuant comme Juge Unique en application de l’article L.212-2 du code de l’organisation judiciaire.
Les avocats constitués ont été régulièrement avisés de l’attribution du juge unique en application de l’article 765 du code de procédure civile, sans que la demande de renvoi ait été formulée dans les conditions prévues par l’article 766 du même code.
GREFFIER : Patricia BERNICOT
DÉBATS A l'audience publique du 25 juin 2024
A l’issue de celle-ci, le Président a fait savoir aux parties que le jugement serait rendu le 26 septembre 2024 par sa mise à disposition au greffe de la juridiction.
Jugement du 26 Septembre 2024
- prononcé publiquement par Marie-Michèle BELLET, par sa mise à disposition au greffe
- en premier ressort
- contradictoire
- signé par le président et Patricia BERNICOT, greffier, à qui la minute du jugement été remise.
copie exécutoire à Maître Alain DUPUY - 10, Maître Claire MURILLO - 15 le
N° RG 20/00776 - N° Portalis DB2N-W-B7E-G2IB
EXPOSE DU LITIGE
En 2009, Monsieur [Z] [X] et Madame [H] [V], son épouse, chargent l’EURL ADAM de procéder à la réfection de la toiture de leur maison d’habitation avec la pose d’ardoises. Le coût des travaux est selon facture du 29 mai 2009 d’un montant de 21 250,37€ TTC.
Suite à des désordres d’apparition de pyrite constatés par expertise amiable, une ordonnance de référé du 6 février 2019 désigne un expert judiciaire qui dépose son rapport le 2 décembre 2019.
Par actes du 3 et du 4 mars 2020, Monsieur [Z] [X] et Madame [H] [V], son épouse, assignent l’EURL ADAM, et la SAS LARIVIERE en sa qualité de fournisseur d’ardoises, recherchant la responsabilité contractuelle de la première et la responsabilité délictuelle de la seconde.
Par une ordonnance du Juge de la mise en état en date du 21 décembre 2021, l’action à l’encontre de la société LARIVIERE est déclarée irrecevable comme étant atteinte par la prescription.
Par conclusions, auxquelles il convient de se référer pour plus ample exposé, Monsieur [Z] [X] et Madame [H] [V], son épouse, demandent la condamnation de leur adversaire au paiement de la somme de 26 948,78 euros avec la TVA applicable au jour du jugement et indexation sur le coût de la construction BT 01 depuis le dépôt du rapport d’expertise, au titre des travaux de reprise, et, la somme de 1500,00 euros au titre de ce préjudice immatériel, ainsi que les dépens et le paiement d’une somme de 5 000,00 euros sur le fondement de l’article 700 du code de procédure civile.
Ils excipent du fait que leur action est fondée sur l’article 1231-1 du code code civil au titre des désordres intérmédiaires conformément au rapport d’expertise judiciaire qui fait état de vices cachés, et, préconise un remplacement complet de la toiture étant donné qu’une grande partie de la toiture est endommagée et que s’agissant de désordres évolutifs, à court terme, les coulures de rouille allaient augmenter et se répandre sur toutes les ardoises.
Ils font valoir que l’expert a mis en exergue le fait que les ardoises installées ne correspondaient pas à la gamme Authentique commandée, notamment au vu de leur épaisseur, et, qu’elles sont donc non conformes, et, que dès lors, le poseur aurait engagé sa responsabilité contractuelle, en ne vérifiant pas les palettes lors de la livraison sur le chantier.
Ils terminent en exposant que les qunize jours de travaux de reprise justifieraient une indemnisation, étant donné qu’ils ne pourront jouir paisiblement de leur habitation et de leur terrain durant cette période.
Par conclusions, auxquelles il convient de se référer pour plus ample exposé, l’EURL ADAM sollicite :
- qu’il soit dit et jugé qu’elle n’a pas engagé sa responsabilité contractuelle sur les désordres de la toiture,
- que les demandes adverses soient rejetées,
- à titre subsidiaire, qui’il soit dit et jugé que sa responsabilité n’est pas engagée sur la présence de pyrite et coulures sur les ardoises, et, que l’indemnisation à accorder ne saurait dépasser la somme de 21 559,02 euros TTC, et, que la demande d’indemnisation au titre du préjudice immatériel soit rejetée car non justifiée,
- que toute partie succombante soit condamnée aux dépens avec application de l’article 699 du code de procédure civile.
La société soutient qu’au vu de la facture de 2009, les parties auraient convenu de la fourniture d’ardoises de type Authentique sans que ne soit spécifiée de référence ATS, norme permettant de déteminer l’acceptabilité ou non de la pyrite. Elle considére donc que sa responsabilité n’est pas engagée.
N° RG 20/00776 - N° Portalis DB2N-W-B7E-G2IB
En cas de condamnations, elle estime que seule les 80% impactés lors de l’expertise devraient être indemnisés soit 80% de la somme de 26 948,78 euros TTC, étant précisé qu’il ne serait pas justifié d’une demande d’indemnisation HT. Enfin, selon la défenderesse, le préjudice immatériel ne serait pas démontré, les travaux sur le toit n’empêchant pas de disposer de son habitation, ou, à tout le moins, il devra être ramené à de plus justes proportions.
La clôture est prononcée par ordonnance du 25 avril 2024.
MOTIFS DE LA DECISION
Sur la responsabilité de l’EURL ADAM et les demandes d’indemnisation
En application de ancien article 1147 du code civil dans sa version applicable au litige (devenul’article 1231-1 du Code civil), les désordres ne relevant pas de la garantie décennale peuvent donner lieu à l’engagement de la responsabilité contractuelle de droit commun d’une partie qui ne satisfait pas à ses obligations et au paiement de dommages et intérêts en réparation du préjudice subi.
- En l’espèce, le rapport d’expertise judiciaire qui n’est pas contesté par les parties met en exergue le fait “de manière objective, il existe sur une surface importante de la toiture la présence de pyrite et de coulures, les désordres étant plus présents sur le côté sud de la toiture”.
L’expert estime que les ardoises sont affectées de vices cachés et il précise qu’à court terme, les coulures de rouille vont augmenter et se répandre sur l’ensemble de la surface “entraînant un tapis de rouille sur toutes les ardoises mais également sur la zinguerie (gouttières, tuyaux d’eau pluviale).
Après dépose sur place de plusieurs ardoises, l’expert relève également que leur épaisseur est inférieure à la celle de la facture qui devait être une ardoise de la gamme Authentique d’une épaisseur de 3,6mm. Il constate qu’elles sont plus légères que ce que prévoit la fiche technique du produit d’un poids minimum de 640g. Il mentionne que d’ailleurs les parties reconnaissent ces défauts de conformité.
De plus, il sera fait remarquer à la défenderesse que la facture prévoyait des ardoises de 3,6mm d’épaisseur et de 32x22.
De plus, il sera relevé que l’EURL ADAM ne fournit aucun élément démontrant que la gamme Authentique comporte plusieurs modèles de 3,6 mm autre que la norme évoquée dans le rapport d’expertise. Il s’ensuit donc que son argumentation non étayée ne sera pas retenue.
- L’expert considère que l’EURL ADAM a manqué à ses obligations contractuelles “en ne vérifiant pas la livraison des palettes sur le chantier”.
En effet, il sera retenu que cette société spécialisée n’a pas délivré un ouvrage conforme alors qu’elle pouvait se rendre compte des différences importantes d’épaisseur des ardoises et de leur poids et dès lors, refuser la livraison et demander son remplacement.
Elle a donc engagé sa responsabilité contractuelle à l’égard des époux [X] et sera tenue à réparer les dommages qu’ils ont subis.
- Sur la demande de prise en charges des travaux de remise en état
L’expert considère que l’ensemble de la toiture doit être remplacée, ce qui sera admis, étant donné que les désordres sont évolutifs.
Il retient un devis de l’entreprise DERVAL à hauteur de 26 457,32 euros HT. Ce montant sera donc octroyé aux époux [X] en réparation de leur préjudice matériel, avec application de la TVA en vigueur au jour du jugement et indexation sur l’indice BT01 du coût de la construction à compter de la date du dépôt du rapport d’expertise jusqu’au jugement.
N° RG 20/00776 - N° Portalis DB2N-W-B7E-G2IB
- Sur la demande de dommages et intérêts au titre du préjudice immatériel
Durant les quinze jours de travaux de remise en état, il est reconnu par l’expert que les époux [X] ne pourront pas jouir paisiblement ni de leur habitation qui subira le bruit des réfections de la toiture, ni de leur terrain du fait des passages répétés des véhicules.
Ils seront donc indemnisés par l’octroi d’une somme de 300,00 euros.
Sur les dépens et l’article 700 du code de procédure civile
L’EURL ADAM, partie succombante, sera tenue aux dépens de l’instance, et, en équité sera condamnée à payer une indemnité de 3 500,00 euros sur le fondement de l’article 700 du code de procédure civile.
PAR CES MOTIFS
Le Tribunal, statuant publiquement par mise à disposition au greffe, par jugement contradictoire et en premier ressort,
DECLARE l’EURL ADAM responsable des désordres sur la toiture ;
CONDAMNE l’EURL ADAM à payer à Monsieur [Z] [X] et Madame [H] [V] épouse [X] la somme de 26 457,32 euros HTavec application de la TVA en vigueur au jour du jugement et indexation sur l’indice BT01 du coût de la construction à compter de la date du dépôt du rapport d’expertise jusqu’au jugement, en réparation de leur préjudice matériel, et, la somme de 300,00 euros de dommages et intérêts au titre du préjudice immatériel ;
CONDAMNE l’EURL ADAM à payer à Monsieur [Z] [X] et Madame [H] [V] épouse [X] une somme de 3 500,00 euros sur le fondement de l’article 700 du code de procédure civile ;
CONDAMNE l’EURL ADAM aux dépens de l’instance.
La Greffière La Présidente | false | null | [] | {} |
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"24/00491"
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N° RG :24/00491 - N° Portalis DBYQ-W-B7I-IL2L
AFFAIRE : [W] [N] C/ [S] [Y]
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE SAINT ETIENNE
ORDONNANCE DE REFERE DU
26 Septembre 2024
VICE PRESIDENTE : Alicia VITELLO
GREFFIERE lors des débats : Valérie DALLY
GREFFIERE lors du délibéré : Céline TREILLE
DEMANDERESSE
Madame [W] [N]
née le 12 Décembre 1986 à [Localité 11] (69), demeurant [Adresse 4]
(bénéficie d’une aide juridictionnelle Totale numéro N-42218-2024-527 du 01/03/2024 accordée par le bureau d’aide juridictionnelle de St Etienne)
représentée par Me Ekaterina BAHRI, avocat au barreau de SAINT-ETIENNE,
DEFENDERESSE
Madame [S] [Y], demeurant [Adresse 5]
représentée par Me Nabila PELISSIER BOUAZZA, avocat au barreau de SAINT-ETIENNE,
DEBATS : à l’audience publique du 05 Septembre 2024
DELIBERE : audience du 26 Septembre 2024
EXPOSE DU LITIGE
Le 28 octobre 2023, Madame [W] [N] a fait l'acquisition d'un véhicule RENAULT MEGANE SCENIC immatriculé [Immatriculation 7], affichant environ 142 000 kilomètres au prix de 8 500,00 euros auprès de Madame [S] [Y].
Par acte de commissaire de justice en date du 4 juillet 2024, Madame [W] [N] a assigné Madame [S] [Y] devant le juge des référés du tribunal judiciaire de Saint-Étienne afin de voir ordonner une expertise judiciaire.
L'affaire a fait l'objet d'un renvoi accordé à la demande des parties afin de leur permettre l'échange de pièces et conclusions et l''affaire a été retenue à l'audience du 5 septembre 2024, à laquelle Madame [W] [N] sollicite de voir :
- juger ses demandes recevables et bien fondées ;
- rejeter l'exception d'incompétence soulevée par Madame [S] [Y] ;
- rejeter toutes les demandes, fins et prétentions de la défenderesse ;
- désigner tel expert qu'il plaira au Tribunal, avec la mission :
- d'examiner le véhicule RENAULT MEGANE SCENIC, immatriculé [Immatriculation 7] ;
- de déterminer l'origine, l'étendue et l'importance des défauts qui l'affectent ;
- de déterminer que les défauts préexistaient à l'achat de Madame [W] [N] ;
- de déterminer que ces défauts rendent le véhicule inutilisable en l'état ;
- de déterminer les responsabilités ;
- de chiffrer les divers préjudices de Madame [W] [N] ;
- donner acte à Madame [S] [Y] de ses protestations et réserves d'usage concernant la demande d'expertise ;
- condamner Madame [S] [Y] à payer à Madame [W] [N] la somme de 2 000,00 euros au titre de provision à valoir sur ses divers préjudices ;
- condamner Madame [S] [Y] au versement de la somme de 1 500,00 euros à titre d'indemnité qualifiée d'honoraires auprès de Maître Ekaterina BAHRI, Conseil de Madame [W] [N] ;
- donner acte à Maître Ekaterina BAHRI de ce qu'elle s'engage à renoncer au bénéfice de l'aide juridictionnelle si, dans les douze mois du jour où la décision à intervenir est passée en force de chose jugée, elle parvient à recouvrer auprès de Madame [S] [Y] la somme allouée ;
- condamner Madame [S] [Y] en tous les dépens, en ce compris les frais de constats d'huissier, avec bénéfice de distraction au profit de Maître Ekaterina BAHRI, avocat constitué, conformément aux dispositions de l'article 699 du Code de procédure civile.
Au visa des articles 1641 et suivants du code civil, 145 et suivants et 835 alinéa 2 du code de procédure civile, Madame [W] [N] fait valoir que le juge des référés du tribunal judiciaire de Saint-Étienne est bien compétent pour connaître de la demande d'expertise en ce que la mesure d'instruction sollicitée sera exécutée au lieu de la situation du véhicule litigieux. Elle expose que le voyant moteur s'est allumé sur le véhicule seulement quelques semaines après la vente et que les travaux de remise en état du véhicule ont été chiffrés à 17 466,75 euros TTC. Elle précise que Madame [S] [Y] nie sa responsabilité et souhaite voir organiser une mesure d'expertise.
En défense, Madame [S] [Y] sollicite de voir :
- déclarer le tribunal judiciaire de Saint-Étienne territorialement incompétent pour connaître de l'affaire ;
- prendre acte des protestations et réserves d'usage formulées par Madame [S] [Y] à l'égard de la mesure d'expertise sollicitée ;
- débouter Madame [W] [N] de sa demande de provision ;
- débouter Madame [W] [N] de sa demande au titre de l'article 700 du code de procédure civile et des articles 35 et 37 de la loi du 10 juillet 1991 ;
- débouter Madame [W] [N] de sa demande au titre de la condamnation aux dépens ;
- condamner Madame [W] [N] à payer à Madame [S] [Y] la somme de 1 200,00 euros sur le fondement de l'article 700 du code de procédure civile ainsi qu'aux entiers dépens de l'instance.
Au visa des articles 42 et 46, 145 et 835 du code de procédure civile et 1641 du code civil, Madame [S] [Y] précise que le tribunal judiciaire de Saint-Étienne n'est pas
compétent étant donné qu'en tant que défenderesse, elle réside à [Localité 9] et que le véhicule a été acquis par Madame [W] [N] sur la même commune. En outre, elle formule des protestations et réserves d'usage quant à la mesure d'expertise sollicitée.
L'affaire est mise en délibéré au 26 septembre 2024.
MOTIFS DE LA DECISION
Sur l'exception d'incompétence territoriale
L'article 42 du code de procédure civile dispose que « La juridiction territorialement compétente est, sauf disposition contraire, celle du lieu où demeure le défendeur. ».
L'article 46 du code de procédure civile précise que « Le demandeur peut saisir à son choix, outre la juridiction du lieu où demeure le défendeur : en matière contractuelle, la juridiction du lieu de la livraison effective de la chose ou du lieu de l'exécution de la prestation de service ; ».
Il est couramment admis que le juge territorialement compétent pour statuer sur une requête fondée sur l’article 145 du code de procédure civile est le président du tribunal susceptible de connaître de l’instance au fond ou celui du tribunal dans le ressort duquel les mesures d’instruction in futurum sollicitées doivent, même partiellement, être exécutées.
En l'espèce, il ressort de factures payées ainsi que d'un ordre de réparation mécanique en date du 20 janvier 2024 que le véhicule de Madame [W] [N] est actuellement stationné, en attente de réparation, dans la garage SARL CHAMPIN AUTOMOBILES situé [Adresse 3] à [Localité 10].
Le véhicule étant non roulant, la mesure d'instruction aura donc nécessairement lieu à [Localité 10] dans le garage SARL CHAMPIN AUTOMOBILES. Ce dernier se situe dans le ressort du tribunal judiciaire de Saint-Étienne.
Par conséquent, le juge des référés du tribunal judiciaire de Saint-Étienne est compétent pour ordonner une mesure d'expertise sur le véhicule RENAULT MEGANE SCENIC immatriculé [Immatriculation 7] acquis par Madame [W] [N] le 28 octobre 2023.
Il convient donc de rejeter l'exception d'incompétence soulevée par Madame [S] [Y].
Sur la demande d'expertise
Aux termes de l'article 145 du code de procédure civile, s'il existe un motif légitime de conserver ou d'établir avant tout procès la preuve de faits dont pourrait dépendre la solution d'un litige, les mesures d'instruction légalement admissibles peuvent être ordonnées à la demande de tout intéressé, sur requête ou en référé.
En l'espèce, un procès verbal de contrôle technique a été établi le 27 octobre 2023 sur le véhicule RENAULT MEGANE SCENIC immatriculé [Immatriculation 7], duquel il ressort l'existence d'une défaillance mineure liée au réglage des feux de brouillard avant.
Madame [W] [N] a acquis le véhicule RENAULT MEGANE SCENIC immatriculé [Immatriculation 7] par certificat de cession en date du 28 octobre 2023.
Le 19 et le 20 décembre 2023 des interventions ont été faites par le garage SARL CHAMPIN AUTOMOBILE sur le véhicule RENAULT MEGANE SCENIC immatriculé [Immatriculation 7] pour les sommes respectives de 22,86 euros et 49,54 euros.
Un ordre de réparation mécanique a été établi le 20 janvier 2024 par le même garage SARL CHAMPIN AUTOMOBILES pour la somme de 17 466,75 euros, avec notamment un remplacement du moteur.
Dès lors, Madame [W] [N] dispose d'un motif légitime à obtenir la désignation d'un expert chargé de constater de façon contradictoire les désordres, d'en déterminer la
nature, l'origine et les causes, les solutions propres à y remédier ainsi que d'en évaluer le coût.
Une provision n'apparaît pas justifiée en l'espèce et ne sera pas ordonnée.
Madame [W] [N], bénéficiaire de l'aide juridictionnelle, sera dispensée de consignation et les dépens seront traités comme en matière d'aide juridictionnelle.
Enfin, l'équité conduit à ne pas faire application de l'article 700 du code de procédure civile.
PAR CES MOTIFS
Le juge des référés, statuant publiquement, par mise à disposition au greffe en application des articles 450 à 453 du code de procédure civile, les parties préalablement avisées, par ordonnance contradictoire et en premier ressort,
DECLARE le tribunal judiciaire de Saint-Etienne compétent ;
ORDONNE une expertise judiciaire ;
DIT qu’elle sera suivie sous le système OPALEXE;
DESIGNE pour y procéder
Monsieur [J] [Z]
[Adresse 6]
[Localité 2]
Port. : [XXXXXXXX01] Mail : [Courriel 8]
avec la mission suivante :
– Se rendre au lieu de stockage du véhicule RENAULT MEGANE SCENIC immatriculé [Immatriculation 7], après avoir dûment convoqué les parties ;
– Recueillir et consigner les explications des parties, prendre connaissance des documents de la cause, se faire remettre par les parties ou par des tiers tous autres documents utiles ;
– Procéder à l'examen du véhicule litigieux, en rechercher l’historique et les conditions d’utilisation et d’entretien depuis sa mise en circulation ;
– Examiner les éventuels désordres et en rechercher les causes, et en cas de constatation de désordres dire s’ils rendent le véhicule impropre à son usage ;
– Préciser la date d'apparition des désordres, donner tous éléments techniques et de fait permettant de déterminer si les vices constatés existaient au jour de la vente, ou étaient en germe, et s’ils étaient décelables au moment de la vente par un non professionnel ;
– Décrire, dans l'hypothèse où le véhicule serait techniquement réparable, les travaux nécessaires pour remédier aux désordres et en chiffrer le coût et la durée ; dans tous les cas, indiquer la valeur résiduelle du véhicule ;
– Fournir tous les éléments techniques et de fait de nature à déterminer les responsabilités encourues et donner une évaluation chiffrée des préjudices invoqués ;
– Faire toutes observations utiles à la solution du litige ;
DIT que l’expert peut s’adjoindre tout spécialiste de son choix, à charge pour lui d’en informer préalablement le magistrat chargé du contrôle des exercices et de joindre l’avis du sapiteur à son rapport ; dit que si le sapiteur n’a pas pu réaliser ses opérations de manière contradictoire, son avis doit être immédiatement communiqué aux parties par l’expert ;
DÉSIGNE le magistrat chargé du contrôle des expertises pour surveiller le déroulement de la mesure ;
DIT que l’expert doit communiquer un pré rapport aux parties en leur impartissant un délai raisonnable, au moins quatre semaines, pour la production de leurs dires écrits auxquels il doit répondre dans son rapport définitif, qu’il dépose au service des expertises EN VERSION PAPIER avant le 26 avril 2025 en un original ;
DIT n’y avoir lieu à consignation, les frais et honoraires de l’expert étant avancés par le Trésor, conformément aux dispositions de la loi 91-647 du 10.07.1991 (article 40) et du décret 91-1266 du 19.12.1991 (article 119), la partie qui devrait consigner bénéficiant de l’aide juridictionnelle ;
DIT que l’expert provoque la première réunion sur place dans un délai maximum de cinq semaines à partir de sa saisine et que les parties doivent lui avoir communiqué préalablement toutes les pièces dont elles entendent faire état ;
DIT que les parties doivent communiquer sans délai les pièces réclamées par l’expert ;
DIT qu’en cas de défaillance des parties, le juge chargé du contrôle de l’expertise peut être saisi en vue de la fixation d’une astreinte ;
DIT que lors de la première réunion, l’expert dresse un programme de ses investigations, fixe un calendrier précis de ses opérations et évalue d’une manière aussi détaillée que possible le montant prévisible de ses honoraires et de ses débours ;
DIT qu’à l’issue de cette réunion, l’expert fait connaître au juge chargé du contrôle de l’expertise la somme globale qui lui parait nécessaire pour garantir en totalité le recouvrement de ses honoraires et sollicite le cas échéant, le versement d’une provision complémentaire ;
INVITE les parties à procéder aux mises en cause nécessaires dans les deux mois de la saisine de l’expert ou, si la nécessité s’en révèle ultérieurement, dès que l’expert a donné son accord ;
DIT que l’expert tient le juge chargé du contrôle de l’expertise informé de l’avancement de ses opérations et le saisit de toute difficulté y afférente, notamment sur les raisons d’un éventuel retard dans le dépôt du rapport ;
DIT qu’il est pourvu au remplacement de l’expert dans les cas, conditions et formes des articles 234 et 235 du code de procédure civile ;
DIT qu’à l’issue de ses opérations, l’expert adresse aux parties un projet de sa demande de recouvrement d’honoraires et débours, en même temps qu’il l’adresse au magistrat taxateur ;
DIT que les parties disposent, à réception de ce projet, d’un délai de 15 jours pour faire valoir leurs observations sur cet état de frais, que ces observations sont adressées au magistrat taxateur afin de débat contradictoire préalablement à l’ordonnance de taxe ;
DEBOUTE Madame [S] [Y] de l'intégralité de ses demandes ;
DIT n'y avoir lieu à application des dispositions de l'article 700 du code de procédure civile;
DIT que les dépens seront traités comme en matière d'aide juridictionnelle.
La Greffière, La Vice Présidente,
Céline TREILLE Alicia VITELLO
LE 26 Septembre 2024
GROSSE + COPIE à:
- Me BAHRI
COPIES à :
- Me PELISSIER BOUAZZA
- Régie
- dossier
- dossier expertise
Dématérialisé : [Z] [J](Expert) par opalexe | false | null | [] | {} |
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"24/00070"
] | null | Autre | 2024-09-26 | null | 24/00070 | Tribunal judiciaire de Nice | Saisie immobilière - Ordonne la vente forcée | null | Ventes | null | [] | 66f5b66f45ea63320f33dab4 | null | 2024-09-26T19:34:01.467000 | 2024-09-26T00:00:00 | null | 2024-09-26 | 78A | [] | false | null | null | COUR D’APPEL D’AIX EN PROVENCE
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE NICE
GREFFE
M I N U T E
(Décision Civile)
JUGEMENT
(ORIENTATION)
JUGEMENT : S.D.C. LE CENTRAL CAP / [R]
N° RG 24/00070 - N° Portalis DBWR-W-B7I-PY2K
N° 24/00189
Du 26 Septembre 2024
Grosse délivrée
Me ESSNER
Expédition délivrée
Me ESSNER
Le 26 Septembre 2024
Mentions :
DEMANDERESSE
S.D.C. LE CENTRAL CAP dont le siège est à [Localité 15], [Adresse 4], agissant poursuites et diligences de son Syndic en exercice, le Cabinet TREPIER VENTURINI IMMOBILIER, immatriculée au RCS de NICE, sous le numéro 789 119 773, dont le siège social est à [Localité 15] [Adresse 5], agissant lui-même poursuites et diligences de son représentant légal en exercice, domicilié en cette qualité audit siège.
représenté par Maître Audrey ESSNER de la SELARL CABINET ESSNER, avocats au barreau de NICE, avocats postulant, vestiaire : 200 Maître Franck BANERE de la SELARL CABINET FRANCK BANERE, avocats au barreau de GRASSE, avocats plaidant, vestiaire : 305,
CRÉANCIER POURSUIVANT LA VENTE
DEFENDEUR
Monsieur [U] [X] [N] [R]
né le [Date naissance 9] 1989 à [Localité 13], demeurant « [Adresse 12], - [Localité 15]
défaillant
PARTIE SAISIE
CREANCIERS INSCRITS
LE TRESOR PUBLIC, domiciliée : chez ADM TRESORERIE [Localité 1] AMENDE, dont le siège social est sis [Localité 1] TRESORERIE DES ALPES MARITIMES AMENDE - [Adresse 11] - [Localité 1]
non comparant
S.D.C. LE CENTRAL CAP dont le siège est à [Localité 15], [Adresse 4], domiciliée : chez Chez maitre Franck BANERE Avocat, dont le siège social est sis [Adresse 10] - [Localité 2]
non comparant
LE TRESOR PUBLIC, domiciliée : chez ADM LE COMPTABLE PUBLIC [Localité 1], dont le siège social est sis SIP [14] - [Adresse 7] - [Localité 1]
non comparant
S.D.C. LE CENTRAL CAP, domiciliée : chez SAS MECHADIER RIBEIRO, dont le siège social est sis [Adresse 8] - [Localité 1]
non comparant
COMPOSITION DU TRIBUNAL
JUGE UNIQUE : Monsieur MELHEM, Vice-Président
GREFFIER : Madame BALDUCCI
A l'audience du 04 Juillet 2024, les parties ont été avisées que le prononcé aurait lieu par mise à disposition au Greffe le 26 Septembre 2024 conformément à l’article 450 alinea 2 du code de procédure civile.
JUGEMENT
En matière d’exécution immobilière, réputé contradictoire, en premier ressort, prononcé par mise à disposition au Greffe à l’audience du vingt six Septembre deux mil vingt quatre, signé par Monsieur MELHEM, Juge Unique, assisté de Madame BALDUCCI, Greffier,
FAITS, PROCEDURE ET MOYENS DES PARTIES
Vu le commandement de payer valant saisie immobilière signifié le 29 mars 2024 par le Syndicat des Copropriétaires le CENTRAL CAP à M. [U] [R], en recouvrement de la somme globale de 7.377,53 euros arrêtée au 29 mars 2024 ;
Vu la publication du commandement de payer le 25 avril 2024 au 1er bureau du service de la publicité foncière de Nice (volume 2024 S n° 74) ;
Vu l'assignation à comparaître à l'audience d'orientation signifiée au débiteur saisi le 27 mai 2024 par remise à l’étude ;
Vu l'acte de dépôt du cahier des conditions de vente le 30 mai 2024 au greffe de la juridiction ;
Vu la dénonciation et assignation aux créanciers inscrits en date du 30 mai 2024 ;
L'affaire a été évoquée à l'audience du 4 juillet 2024 au cours de laquelle seul le demandeur a comparu et mise en délibéré au 26 septembre 2024.
Ce jour le présent jugement a été prononcé.
MOTIFS DE LA DECISION
Le Syndicat des Copropriétaires le CENTRAL CAP poursuit la vente forcée de biens et droits immobiliers dépendant d’un ensemble immobilier dénommé LE CENTRAL CAP, [Adresse 6] et [Adresse 3], à [Localité 15], portant sur un studio appartenant à M. [U] [R].
Sur le titre
Le créancier poursuivant se prévaut :
- d’un jugement réputé contradictoire, en premier ressort, rendu le 11 juin 2019 par le Tribunal d’Instance de MENTON, mettant à la charge du débiteur saisi une obligation de paiement au profit du créancier poursuivant,
- de la signification dudit jugement,
- d’un certificat de non-appel dudit jugement,
- d’un jugement par défaut et en dernier ressort rendu le 25 avril 2023 par le Tribunal de Proximité de MENTON, condamnant le débiteur saisi à payer certaines sommes au créancier poursuivant,
- de la signification dudit jugement,
- d’un certificat de non-opposition et de non-pourvoi audit jugement.
Le créancier dispose donc d'un titre exécutoire au sens de l’article L. 311-2 du code des procédures civiles d'exécution lui permettant de procéder à la présente saisie immobilière.
Sur l'orientation de la procédure
Conformément à la demande du créancier poursuivant et en l’absence du défendeur, il convient d’ordonner la vente forcée des biens saisis situés dans le ressort du tribunal judiciaire de Nice.
Par ces motifs,
Le juge de l’exécution, statuant publiquement en matière d’exécution immobilière, par jugement réputé contradictoire, en premier ressort, mis à disposition au greffe,
Vu les articles L. 111-2 et suivants, L. 311-1 et suivants, R. 311-1 et suivants et R. 322-15 du Code des procédures civiles d’exécution,
Valide la procédure de saisie immobilière pour la somme de 7.377,53 euros arrêtée au 29 mars 2024 ;
Constate qu’un cahier des conditions de la vente a été déposé ;
Ordonne la vente forcée des biens visés au commandement ;
Fixe la date d’adjudication au 09 janvier 2025, à 09h00, sur la mise à prix fixée ;
Dit qu’un des commissaires de justice intervenus dans la procédure assurera deux visites d’une durée d’une heure chacune, au besoin avec l’assistance d’un serrurier et/ou de la force publique, et/ou deux témoins ;
Dit que dans l’hypothèse où il conviendrait d’établir, de compléter ou de réactualiser les éléments techniques nécessaires à la vente, le commissaire de justice pourra se faire assister, lors d’une des visites d’un professionnel agréé chargé d’établir les différents diagnostics immobiliers prévus par la réglementation en vigueur ;
Dit qu’il en sera de même en cas de surenchère ou de réitération de vente ;
Dit que le commissaire de justice devra, cinq jours avant la première date retenue, adresser au débiteur une lettre recommandée avec avis de réception contenant toutes précisions concernant les dates et heures prévues ;
Dit qu’à défaut pour le débiteur de permettre la visite de l’immeuble, le commissaire de justice pourra procéder à l’ouverture des portes dans les conditions visées aux articles L. 142-1 et L.142-2 du code des procédures civiles d'exécution ;
Autorise la parution d’une publicité de la vente sur un site internet spécialisé en matière d’enchères immobilières pour un montant maximum de 400 euros HT ;
Dit que cette parution comprendra des photographies du bien et les éléments de publicités prévues à l’article R. 322-32 du code des procédures civiles d’exécution ;
Ordonne l’annexion du présent jugement au cahier des conditions de la vente déposé au greffe ;
Ordonne la mention du présent jugement en marge de la copie du commandement publiée ;
Déboute le créancier poursuivant du surplus de ses demandes ;
Condamne M. [U] [R] aux dépens pour ceux excédant les frais taxés ;
Dit que les dépens pourront être recouvrés conformément aux dispositions de l’article 699 du Code de procédure civile.
La greffière Le juge de l’exécution | false | null | [] | {} |
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"23/00029"
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TRIBUNAL JUDICIAIRE DE NICE
AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS
JUGEMENT : S.C.I. [10] / Syndicat MIXTE LES STATIONS [Localité 14] COTE D’AZUR [9]
N° RG 23/00029 - N° Portalis DBWR-W-B7H-PB4N
N° 24/00035
Du 26 Septembre 2024
JUGEMENT
Délivrance le
Grosse et expédition à
Me POZZO DI BORGO
Me Bastien PELLEGRIN
Expéditions à
+ aux DOMAINES
+ 2 dossiers
rendu par mise à disposition au Greffe le 26 Septembre 2024
PAR
PRÉSIDENT :
Monsieur MELHEM, Vice-Président
au TRIBUNAL JUDICIAIRE DE NICE désigné en qualité de Juge titulaire de la JURIDICTION DE L’EXPROPRIATION POUR CAUSE D’UTILITÉ PUBLIQUE du département des ALPES MARITIMES par ordonnance de Monsieur le Premier Président de la COUR D’APPEL D’AIX-en-PROVENCE, qui a délibéré
GREFFIER :
Madame BALDUCCI
ENTRE
S.C.I. [10], dont le siège social est sis [Adresse 15] prise en la personne de Monsieur [P] [B],
représentée par Maître Bastien PELLEGRIN de la SELAS FIDAL, avocats au barreau de NICE, avocats plaidant
ET
SYNDICAT MIXTE DES STATIONS DU MERCANTOUR, établissement public syndicat mixte dont le siège social est sis [Adresse 3]
représentée par Maître Thibault POZZO DI BORGO de la SCP DELPLANCKE-POZZO DI BORGO-ROMETTI & ASSOCIES, avocats au barreau de NICE, avocats plaidant
EN PRESENCE DE :
Monsieur [E] [U] :
COMMISSAIRE DU GOUVERNEMENT
Trésorerie Générale - Service du Domaine
Brigade des Evaluations Domaniales
[Adresse 2]
[Localité 14]
FAITS, PROCEDURE ET MOYENS DES PARTIES
Par mémoire de saisine enregistré au greffe de la juridiction de l'expropriation des Alpes-Maritimes au tribunal judiciaire de Nice le 30 avril 2019, la SCI [10] sollicite :
- la fixation de l’indemnité principale d’expropriation à une somme qui ne saurait être inférieure à 425.000 euros,
- sa fixation à la somme de 500.000 euros en cas de cession incluant les talus longeant [Adresse 13],
- la fixation de l’indemnité de remploi à la somme de 43.500 euros et de chiffrer l’indemnité de confortement du talus à 504.000 euros en cas de non-cession des talus,
- la condamnation de la partie adverse à lui payer la somme de 12.000 euros au titre des frais irrépétibles.
De son côté, le Syndicat Mixte des Stations du MERCANTOUR ci-après dénommé le SMSM a transmis à la juridiction par envoi reçu le 16 mai 2019 le mémoire valant offre du syndicat mixte, le courrier de réponse de la SCI, le plan et copie du document d’arpentage ainsi que l’état parcellaire.
Il convient à ce stade de préciser que l’offre du syndicat portait sur une indemnité principale de 12.618 euros outre une indemnité de remploi à hauteur de 2.142,70 euros.
Les deux actes de saisine ont été enrôlés sous deux numéros de RG différents.
Une ordonnance de transport a été rendue le 7 juillet 2020 et le transport a été effectué en janvier 2021.
Les deux affaires ont fait l’objet de radiation le 23 septembre 2021 et ont été remises au rôle ultérieurement sous les numéros de RG 23/00029 et RG 23/00030.
Par mémoire visé le 27 juin 2024, la SCI [10] sollicite :
- la fixation de l’indemnité principale d’expropriation à une somme qui ne saurait être inférieure à 480.000 euros,
- sa fixation à titre subsidiaire à la somme de 219.174,66 euros,
- la fixation de l’indemnité de remploi à la somme de 55.000 euros et de chiffrer l’indemnité de confortement du talus à 126.000 euros,
- la condamnation de la partie adverse à lui payer la somme de 12.000 euros au titre des frais irrépétibles, avec le bénéfice de l’exécution provisoire.
Par mémoire visé le 27 juin 2024, le Syndicat Mixte des Stations du MERCANTOUR maintient les termes de son offre-mémoire.
De son côté et par conclusions visées le 27 juin 2024, le Commissaire du Gouvernement a donné son avis tendant à fixer l’indemnité principale à 37.900 euros et l’indemnité de remploi à 4.785 euros.
L’affaire a été applée à l’audience du 27 juin 2024 et mise en délibéré au 26 septembre 2024.
Ce jour le présent jugement a été prononcé.
Vu les mémoires et conclusions des parties et du commissaire du gouvernement mentionnés ci-dessus auxquels il convient de se référer conformément aux dispositions de l’article 455 du Code de procédure civile pour connaître les moyens et prétentions des parties ainsi que l’avis du commissaire du gouvernement ;
MOTIFS DE LA DECISION
Sur la jonction
Aux termes de l’article 367 du Code de procédure civile, le juge peut, à la demande des parties ou d'office, ordonner la jonction de plusieurs instances pendantes devant lui s'il existe entre les litiges un lien tel qu'il soit de l'intérêt d'une bonne justice de les faire instruire ou juger ensemble.
Il peut également ordonner la disjonction d'une instance en plusieurs.
Selon l’article 368 du même code, les décisions de jonction ou disjonction d'instances sont des mesures d'administration judiciaire.
En l’espèce, et compte du lien entre les deux affaires portant les numéros de RG 23/00029 et RG 23/00030, elles seront jointes selon les termes du dispositif.
Sur la phase administrative
Le SMSM a décidé en accord avec la Commune de [Localité 16] d’engager des travaux d’amélioration du réseau à neige de culture de [Adresse 12], nécessitant à l’expropriation d’une partie de la parcelle K[Cadastre 8] d’une emprise partielle de 4.206 m2 (parcelle K[Cadastre 7]), sur une contenance totale de 27.430 m2.
La parcelle K[Cadastre 8] est grevée depuis une convention en date du 8 octobre 2004 d’une servitude de remontées mécaniques, la piste servant à des activités de VTT en été.
L'ouverture de l'enquête publique et parcellaire conjointe a été décidée par arrêté préfectoral du 23 janvier 2018.
Le commissaire enquêteur a rendu le 24 avril 2018 un avis favorable, assorti d’une recommandation.
L'utilité publique du projet a été déclarée par arrêté préfectoral du 10 juillet 2018, rendant cessibles l’emprise de 4.206 m2 à détacher de la parcelle K[Cadastre 8].
Une ordonnance d'expropriation a été rendue le 5 novembre 2018.
Le jugement du Tribunal Administratif de NICE du 11 mai 2021 annulant l’arrêté du 10 juillet 2018, a été annulé par arrêt de la Cour Administrative d’Appel de MARSEILLE du 18 octobre 2022.
Sur la date de référence
La date de référence est fixée au 26 février 2017, soit un an avant l’ouverture de l’enquête publique.
Sur la situation d'urbanisme
Au PLU approuvé le 5 octobre 2007 et modifié le 1er décembre 2016, la parcelle se situe en zone Ns, zone naturelle correspondant au domaine skiable, sans emplacement réservé.
Le pérrimètre du projet est concerné par deux servitudes d’utilité publique.
Sur la fixation de l'indemnité de dépossession
Aux termes de l’article R. 311-22 alinéa 1er du Code de l’ Expropriation : “ Le juge statue dans la limite des conclusions des parties, telles qu'elles résultent de leurs mémoires et de celles du commissaire du Gouvernement si celui-ci propose une évaluation inférieure à celle de l'expropriant.
Contrairement aux affirmations de la SCI [10], la méthode par flux financiers ne peut être retenue.
En effet, ce flux est issu de la multiplication :
- du taux de loyer applicable au chiffre d’affaires afférent à la fraction de la parcelle expropriée,
- du montant du chiffre d’affaire auquel appliquer ce taux de loyer.
Cette méthode est inappropriée à la présente espèce.
En effet, la SCI [10] ne tire aucun revenu de la parcelle litigieuse, mis à part la redevance prévue par la convention de 2004.
De plus, l’article L322-5 du Code de l’Expropriation relatif aux équipements sportifs ne s’applique pas à l’espèce, la SCI [10] n’étant pas propriétaire des équipements sportifs se trouvant sur la parcelle.
Dès lors, il convient de recourir à la méthode des termes de comparaison, seule adaptée aux circonstances de la présente affaire.
Aux termes de son mémoire introductif, le SMSM justifie son offre en s’appuyant sur l’Avis rendu par le Service du Domaine et prenant en compte le prix métrique de 3,20 euros correspondant à des acquisitions réalisées par le syndicat en septembre et en juin 2018.
Ces parcelles ne sont pas comparables à la parcelle expropriée, eu égard à leur situation géographique par rapport à la station.
Le SMSM verse par ailleurs aux débats un rapport d’expertise établi par Mme [M] [I] le 23 mars 2021 retenant une évaluation à hauteur de 14.000 euros, se référant à six éléments de marché ou le niveau du prix unitaire du mètre carré varie entre 0,19 euros et 3,21 euros.
Seuls deux de ces éléments sont en zone Ns, mais ne peuvent être comparés à la parcelle expropriée, étant situés lieudit [Adresse 11].
En revanche, la SCI [10] verse aux débats un acte de vente en date du 20 septembre 2007 portant sur la cession à la Société d’Economie Mixte des Cimes du MERCANTOUR de 4 parcelles cadastrées K n° [Cadastre 1], [Cadastre 5], [Cadastre 6] et [Cadastre 4].
Si la parcelle numéro K [Cadastre 4] doit être écartée puisqu’elle correspond à un bâtiment, il n’en sera pas de même concernant les parcelles cadastrées K n° [Cadastre 5] et [Cadastre 6] qui correspondent à des parcelles de terre situées à quelques centaines de mètres de [Adresse 12].
Ces termes sont les termes de comparaison les plus pertinents eu égard aux circonstances de l’espèce et de la localisation des parcelles.
Leur prix moyen ne peut être calculé qu’en prenant en compte la parcelle K n° [Cadastre 1] correspondant à un bâtiment puisque le prix des trois parcelles est calculé de manière groupée et s’élève dès lors à 16,30 euros le mètre carré. (110.000 euros / 6.748 m2)
Il convient dès lors de fixer l’indemnité de dépossession à la somme de 68.557,8 euros, arrondie à 69.000 euros (16,3 euros X 4.206 m2).
L’indemnité de remploi est fixée à la somme de 7.900 euros, se décomposant comme suit :
20% entre 1 et 5.000 euros, (soit 1.000 euros)
15% entre 5.000 et 15.000 euros, (soit 1.500 euros)
10% au delà (5.400 euros).
Il convient en outre de rejeter l’indemnité de confortement des talus, celle-ci n’étant pas liée à la présente opération.
Sur l’exécution provisoire
La nature de l'affaire n'est pas compatible avec l'exécution provisoire, il convient donc de l'écarter.
Sur les frais irrépétibles et les dépens
Il serait équitable de condamner le Syndicat Mixte des Stations du MERCANTOUR à payer à la SCI [10] la somme de 2.000 euros au titre de l’article 700 du Code de procédure civile.
Conformément à l’article L. 312-1 du code de l’expropriation, l’expropriant supporte seul les dépens de première instance.
PAR CES MOTIFS
Le juge de l'expropriation, statuant publiquement, par jugement contradictoire, en premier ressort, mis à disposition au greffe,
Ordonne la jonction des affaires portant les numéros de RG 23/00030 et de RG 23/00029 et dit qu’elles seront désormais appelées par ce dernier numéro ;
Fixe la date de référence au 26 février 2017 ;
Fixe l’indemnité due par le Syndicat Mixte des Stations du MERCANTOUR à la SCI [10], à la somme de 69.000 euros, au titre de l'expropriation de la parcelle aujourd’hui cadastrée section K[Cadastre 7] pour 4.206 m2 , [Localité 16] ;
Fixe l’indemnité de remploi due par le Syndicat Mixte des Stations du MERCANTOUR à la SCI [10] à la somme de 7.900 euros ;
Rejette le surplus des demandes indemnitaires ;
Condamne le Syndicat Mixte des Stations du MERCANTOUR à payer à la SCI [10] la somme de 2.000 euros au titre de l’article 700 du Code de procédure civile ;
Dit qu'il y a lieu d'écarter l’exécution provisoire ;
Laisse les dépens à la charge du Syndicat Mixte des Stations du MERCANTOUR.
LA GREFFIERE LE JUGE DE L’EXPROPRIATION | false | null | [] | {} |
{
"motivations": [
{
"start": 5374,
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}
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} | [] | null | [] | null | Tribunal judiciaire | [
"24/02208"
] | null | Autre | 2024-09-26 | null | 24/02208 | Tribunal judiciaire de Metz | Mainlevée de la mesure de soins psychiatriques | null | JLD | null | [] | 66f5c80345ea63320f3564b6 | null | 2024-09-26T20:49:01.215000 | 2024-09-26T00:00:00 | null | 2024-09-27 | 14K | [] | false | null | null | N° RG 24/02208 - N° Portalis DBZJ-W-B7I-K5WA
N° MINUTE : 24/00853
COUR D’APPEL DE METZ
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE METZ
CABINET DU JUGE DES LIBERTÉS ET DE LA DETENTION
ORDONNANCE DU 26 Septembre 2024
HOSPITALISATION SOUS CONTRAINTE
Devant nous, Madame Caroline CORDIER, Vice-Président, juge des libertés et de la détention au tribunal judiciaire de Metz, assistée de Victoria LUX, Greffier, après débats au sein des locaux judiciaires du Centre Hospitalier de [Localité 4] ;
Vu la procédure opposant :
DEMANDEUR
CHS DE [Localité 4]
[Adresse 3]
[Localité 2]
non comparante, ni représentée
DÉFENDEUR
[E] [G]
Pension de famille
[Adresse 1]
[Localité 2]
né le 24 Juillet 1977 à [Localité 5]
non comparant, ni représenté
Le Ministère Public, régulièrement avisé, a fait valoir ses observations par écrit en date du 25 septembre 2024 ;
Madame [I] [M], tiers demandeur, convoqué(e) à l’audience,
UDAF, curateur renforcé, n’a pas été avisé ni convoqué, n”a pas comparu et n’a pas fait valoir son avis,
Vu la requête reçue au greffe le 23 septembre 2024, par laquelle le directeur de l'EPSM de [Localité 2]-[Localité 4] , a saisi le Juge des Libertés et de la Détention du tribunal judiciaire de Metz aux fins de contrôle de plein droit de la nécessité d'une mesure de soins sans consentement sous la forme d'une hospitalisation complète dont fait l'objet Monsieur [E] [G], depuis le 17 septembre 2024 (contrôle à 12 jours suivant réintégration) ;
Vu la décision du directeur de l'EPSM de [Localité 2]-[Localité 4] en date du 04 avril 2022 prononçant l’admission initiale en hospitalisation complète de Monsieur [E] [G] ;
Vu la dernière ordonnance du juge des libertés et de la détention maintenant cette mesure d’hospitalisation complète rendue le 14 avril 2022 ;
Vu la décision administrative portant maintien de la mesure sous la forme d'un programme de soins psychiatrique signée le 13 juin 2022 et notifiée (ou information donnée) le 13 juin 2022;
Vu le certificat médical de demande de réintégration établi par le Dr [K] [Z] le 12 septembre 2024 ;
Vu le certificat de situation portant réintégration d'un programme de soins établi par le Dr [N] [O] le 17 septembre 2024 ;
Vu la décision administrative portant réintégration de Monsieur [E] [G] en hospitalisation complète signée le 17 septembre 2024 et notifiée (ou information donnée) le 17 septembre 2024;
Vu l’avis motivé en date du 23 septembre 2024, établi par le Dr [N] [O] ;
Vu les réquisitions écrites du ministère public en date du 25 septembre 2024;
Vu le débat contradictoire en date du 26 septembre 2024 ;
Vu les articles L3211-1 et suivants, L.3212-1 et suivants du code de la santé publique ;
FAITS ET MOYENS DES PARTIES :
Monsieur [E] [G] était hospitalisé à l'EPSM de [Localité 2]-[Localité 4] sans son consentement le 04 avril 2022 à la demande d'un tiers.
La dernière ordonnance rendue par le juge des libertés et de la détention et maintenant cette mesure d’hospitalisation complète était rendue le 14 avril 2022.
Un programme de soins était mis en place le 13 juin 2022 prévoyant un rendez-vous mensuel et une injection mensuelle du traitement retard.
Le certificat médical de demande de réintégration établi par le Dr [K] [Z] le 12 septembre 2024 constatait des actes violents récents commis par le patient, dont des menaces de mort envers le médecin et une crise clastique à sa pension de famille , éléments mettant en évidence une opposition aggravée au programme de soins et aux mesures associée. Le médecin estimait nécessaire une réintégration en hospitalisation complète. .
Monsieur [E] [G] était réintégré en hospitalisation complète le 17 septembre 2024. Par certificat de situation en date du 17 septembre 2024, le Dr [N] [O] relevait que le contact était opposant, l'humeur triste et menaçante en particulier concernant son curateur, et que le patient était demandeur d'un court séjour en raison d'un voyage programmé selon lui pour voir ses enfants en Turquie.
L'avis motivé établi par le Dr [N] [O] le 23 septembre 2024 indiquait que les propos du patient étaient cohérents, mais qu'il persistait des velléités hétéro-agressives concernant son médecin référent et son curateur. Le patient ne critiquait pas son comportement. Il souhaiterait se rendre en Turquie auprès de ses enfants et serait criblé de dettes. Le médecin estimait nécessaire la poursuite des soins à temps complet.
A l'audience, Monsieur [E] [G] déclarait s'excuser pour les faits. Il relatait qu'il était fâché conte son curateur car il avait beaucoup de mal à le contacter, et qu'il ne lui donnait pas assez d’argent pour aller voir ses enfants en Turquie. Il aimerait ne plus être sous curatelle et être indépendant. Il ajoutait se sentir bien à présent et qu'il aimerait sortir de l’hôpital.
Le conseil de Monsieur [E] [G] était entendu en ses observations. Il soulevait une irrégularité de procédure en ce que son client déclarait être sous curatelle et que le curateur n'avait été ni informé de la procédure ni convoqué à l’audience, ce qui portait nécessairement atteinte à ses droits. Il sollicitait la main-levée de la mesure.
En cours de délibéré, le magistrat était destinataire du jugement du juge des tutelles de Metz en date du 25 novembre 2022, plaçant Monsieur [E] [G] sous curatelle renforcée pour une durée de 60 mois, mesure confiée à l'UDAF de la Moselle.
MOTIFS DE LA DECISION :
L’hospitalisation sans son consentement d’une personne atteinte de troubles mentaux doit respecter le principe, résultant de l’article 66 de la Constitution, selon lequel la liberté individuelle ne saurait être entravée par une rigueur qui ne soit pas nécessaire (Conseil Constitutionnel, décision 2010/71 QPC du 26 novembre 2010). La protection de la liberté individuelle peut notamment trouver sa limite dans la protection de la sécurité de la personne objet des soins et des tiers auquel elle pourrait porter atteinte.
Selon l'article L. 3212-1 du code de la santé publique, une personne atteinte de troubles mentaux ne peut être admise en soins psychiatriques sans son consentement sur la décision du directeur d’un établissement psychiatrique que si :
1° ses troubles rendent impossible son consentement ;
2° son état impose des soins immédiats assortis soit d'une surveillance médicale constante justifiant une hospitalisation complète, soit d’une surveillance médicale régulière justifiant une prise en charge sous une autre forme.
Le juge des libertés et de la détention doit contrôler en application de l’article L3216-1 du code de la santé publique la régularité des décisions administratives prises en matière d’hospitalisation complète. En application de l’article L3211-3 du code de la santé publique il doit aussi veiller à ce que les restrictions à l’exercice des libertés individuelles du patient soient adaptées, nécessaires et proportionnées à son état mental et à la mise en œuvre du traitement requis. Le juge ne peut dans le cadre de son contrôle se substituer à l’autorité médicale s’agissant de l’évaluation du consentement du patient, du diagnostic posé ou des soins.
Sur le moyen d'irrégularité de la procédure :
Aux termes de l'article L.3216-1 du Code de la Santé Publique, « l'irrégularité affectant une décision administrative mentionnée au premier alinéa du présent article n'entraîne la mainlevée de la mesure que s'il en est résulté une atteinte aux droits de la personne qui en faisait l'objet ».
En application de l’article R 3211-10 du Code de la Santé Publique, la requête doit comporter les coordonnées due la personne chargée de la mesure de protection de la personne faisant l’objet de soins psychiatriques.
Au vu du dossier transmis par le Directeur de l'EPSM de [Localité 2]-[Localité 4], Monsieur [E] [G] ne bénéficie pas d’une mesure de protection, alors qu’il est sous curatelle renforcée de l’UDAF de la Moselle, ainsi qu ecela résulte du jugement du juge des tutelles de Metz ne date du 25 novembre 2022.
De ce fait, son curateur n’a pas été averti de la procédure d’hospitalisation sous contrainte ni convoqué à la présente audience en application de l’article R 3211-13 du Code de la Santé Publique .
Cette omission porte nécesairement atteinte aux droits de l’intéressé.
Il résulte de l’ensemble de ces éléments que la procédure relative à l’admission de Monsieur [E] [G] en hospitalisation complète est irrégulière.
En conséquence, il convient d'ordonner la mainlevée de la mesure d'hospitalisation dont fait l'objet Monsieur [E] [G]. Cependant, cette décision ne prendra effet que dans un délai de 24 heures afin qu’un programme de soins puisse, le cas échéant, être établi en application de l'article L.3211-12-1 du code de la santé publique.
PAR CES MOTIFS :
Statuant publiquement, par ordonnance réputée contradictoire et en premier ressort,
ORDONNE la main levée de la mesure d’hospitalisation complète dont fait l’objet Monsieur [E] [G] ;
DIT que cette mainlevée prendra effet dans un délai maximal de vingt-quatre heures afin qu’un programme de soins puisse être éventuellement établi en application des dispositions de l’article L. 3211-2-1 du code de la santé publique ;
RAPPELLE aux parties que :
- la présente ordonnance peut faire l’objet d’un appel devant le premier président de la Cour d’Appel et ce, dans un délai de 10 jours à compter de sa notification (articles R. 3211-18 et R. 3211-33 du code de la santé publique) ;
- cet appel doit être formé par déclaration transmise par tout moyen au greffe de la Cour d’appel de Metz ;
- l’appel interjeté par la personne hospitalisée ou son avocat n’est pas suspensif en application de l’article L.3211-12-4 alinéa 2 du code de la santé publique ;
LAISSE les éventuels dépens de la présente procédure à la charge du Trésor Public ;
Ainsi rédigé au Tribunal Judiciaire de METZ, le 26 septembre 2024, par Caroline CORDIER , Vice-Présidente, et signé par elle et le Greffier.
Le greffier La Vice-Présidente | false | null | [] | {} |
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"23/00022"
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MINUTE : 24/
N° RG 23/00022 - N° Portalis DBW5-W-B7H-IPQJ
78A Demande tendant à la vente immobilière et à la distribution du prix
JUGEMENT DU 26 Septembre 2024
A l'audience des saisies immobilières du Tribunal judiciaire de CAEN, tenue par Claire DELAUNEY, juge de l’exécution, assistée de Séverine HOURNON, greffière,
Dans l’instance
ENTRE
S.A. BANQUE CIC NORD OUEST venant aux droits de la SA BANQUE CIC BANQUE BSD-CIN
dont le siège social est sis [Adresse 3] - [Localité 4]
POURSUIVANT
représentée par Me Mickaël DARTOIS, avocat au Barreau de CAEN, Case 129
ET
S.C.I. MARALEX
dont le siège social est sis [Adresse 11] - [Localité 2]
SAISI
représentée par Me Florian LEVIONNAIS, avocat au Barreau de CAEN, Case 93
Après débats à l’audience du 04 Juillet 2024, tenue par Claire DELAUNEY, juge, assistée de Eva TACNET, greffière, l’affaire a été mise en délibéré au 26 Septembre 2024.
La présente décision a été signée par Claire DELAUNEY, Juge, et par Séverine HOURNON, greffière, présente lors du prononcé.
FAITS ET PROCEDURE
Se prévalant du défaut de remboursement par la SCI MARALEX, dont Monsieur [Z] [F] est le gérant, d’un prêt d’un montant de 220 000 euros au taux fixe de 4,8% hors assurance pour une durée de 240 mois, constaté dans un acte authentique en date du 25 avril 2008 reçu par Maître [N] [E], notaire à [Localité 10], et garanti par une hypothèque conventionnelle et un privilège de prêteur de deniers ainsi que le cautionnement solidaire des époux [F], la banque CIC BANQUE BSD-CIN à laquelle la S.A.BANQUE CIC NORD OUEST vient désormais aux droits, leur a fait signifier, le 25 avril 2023, un commandement de payer valant saisie d’un ensemble de biens immobiliers situé Commune d’[Localité 8], [Localité 7], [Localité 9], à savoir une propriété composée de deux maisons jumelées, d’une cour commune et d’un garage, figurant au cadastre Section [Cadastre 1] A n°[Cadastre 5] « [Localité 9] », pour une contenance de 5a 84ca.
Selon acte en date du 16 mai 2023, Maître [P] [Y], Commissaire de Justice à [Localité 6], a procédé à un procès-verbal descriptif des biens et droits immobiliers mis en vente.
L’immeuble n’est pas soumis au régime de la copropriété.
Ce commandement a été publié au service de la publicité foncière de Caen 1, le 13 juin 2023, volume 1404P01 2023 S n°33.
Par acte en date du 24 juillet 2023, la S.A. BANQUE CIC NORD OUEST a assigné la SCI MARALEX devant le juge de l’exécution près le tribunal judiciaire de CAEN statuant en matière de saisies immobilières, aux fins de voir déterminer les modalités de poursuites.
Le cahier des conditions de vente a été déposé au greffe le 26 juillet 2023.
Par jugement d’orientation en date du 4 avril 2024, le juge de l’exécution a notamment :
- Rejeté la demande d’irrecevabilité soulevée par la SCI MARALEX à raison de l’absence de déchéance du terme ;
- Constaté que les conditions des articles L. 311-2, L. 311-4 et L. 311-6 du code des procédures civiles d'exécution sont réunies ;
- Rejeté la demande de la SCI MARALEX concernant le montant de l’indemnité conventionnelle ;
- Mentionné la créance de la SA BANQUE CIC NORD OUEST, créancier poursuivant, à l'égard de la SCI MARALEX, en vertu de l’acte notarié du 25 avril 2008 constatant le prêt d’un montant en principal de 220 000 €, à la somme de 170 196,51 euros en principal, accessoires et intérêts arrêtée au 19 décembre 2022 ;
- Autorisé la SCI MARALEX à vendre à l’amiable, en un seul lot, dans les conditions prévues aux articles L. 322-3 et L. 322-4 et R. 322-20 à R. 322-25 du code des procédures civiles d'exécution, l’ensemble de biens immobiliers situé Commune d’[Localité 8], [Localité 7], [Localité 9], à savoir une propriété composée de deux maisons jumelées, d’une cour commune et d’un garage, figurant au cadastre Section [Cadastre 1] A n°[Cadastre 5] « [Localité 9] », pour une contenance de 5a 84ca ;
- Fixé à 90.000 euros le montant du prix net vendeur en-deçà duquel le bien immobilier saisi ne pourra être vendu ;
- Débouté la SCI MARALEX de sa demande de modification du montant de la mise à prix en cas de vente forcée ;
- Dit que, dans l'hypothèse d'une vente effective, le prix de vente sera consigné auprès de la Caisse des Dépôts et Consignations ;
- Taxé les frais de poursuite du créancier poursuivant à la somme de 4373,89 euros ;
- Dit que ces frais seront payés directement par l'acquéreur ou les acquéreurs en sus du prix de vente ;
- Dit que les dépens seront employés en frais privilégiés de vente ;
- Dit que les émoluments visés par l'article A 444-91 du code de commerce seront perçus conformément aux dispositions de l'article A 444-191 de ce code ;
- Dit que, faute par l'acte notarié de mentionner la procédure de saisie et les modalités de la vente ci-dessus fixées, la vente amiable ne sera pas constatée, la procédure étant alors renvoyée en vente forcée ;
- Fixé au jeudi 4 juillet 2024 à 14 heures la date de l’audience à laquelle l’affaire sera rappelée pour constater la vente et renvoyé l’affaire à cette audience sans nouvelle convocation.
A l'audience du 4 juillet 2024, la SA BANQUE CIC NORD OUEST, créancier poursuivant, représentée par son Conseil, sollicite la reprise de la procédure sur vente forcée, la SCI MARALEX ne lui ayant pas justifié avoir conclu une vente amiable ou obtenu un engagement écrit d’acquisition.
La SCI MARALEX, représentée par son Conseil, n’a pas fait valoir d’observations.
L’affaire a été mise en délibéré au 26 Septembre 2024.
Par courrier reçu au greffe le 25 Septembre 2024, le conseil de la SCI MARALEX a sollicité une réouverture des débats dans la persepctive, en application de l’article R 322-21du code des procédures civiles d’exécution, d’obtenir un délai supplémentaire afin de permettre la rédaction et la conclusion de l’acte authentique d evente accompagné d’un compromis de vente signé les 13 et 16 Septembre 2024.
SUR CE :
Sur la demande de réouverture des débats
L’article R.322-21 du code des procédures civiles d’exécution prévoit que la demande de délai supplémentaire doit être formulée à l’audience prévue dans le jugement d’orientation pour constater une éventuelle vente amiable ou pour examiner une demande de délai supplémentaire.
Force est de constater que le jour de l’audience du 4 Juillet 2024, le conseil de la SCI MARALEX n’a formulé aucune observation et aucune note en délibéré n’a été autorisée par le juge de l’exécution.
L’audience de rappel a été fixée dans le jugement d’orientation du 4 Avril 2024 à la date du 4 juillet 2024, soit dans le délai légal de 4 mois maximum. En tout état de cause, cette demande de délai suplémentaire n’aurait pû être formulée au-delà du 4 Août 2024.
Dès lors, il convient de dire n’y avoir lieu à réouverture des débats.
Sur les suites de la procédure
Selon les dispositions de l'article R. 322-21 du code des procédures civiles d'exécution, le juge de l'exécution qui autorise la vente amiable fixe la date de l'audience à laquelle l'affaire sera rappelée dans un délai qui ne peut excéder quatre mois ; à cette audience, le juge ne peut accorder un délai supplémentaire que si le demandeur justifie d'un engagement écrit d'acquisition et qu'à fin de permettre la rédaction et la conclusion de l'acte authentique de vente. Ce délai ne peut excéder trois mois.
En l’espèce, la SCI MARALEX, qui a été autorisée par jugement du 4 avril 2024 à vendre à l'amiable les biens immobiliers saisis par la SA BANQUE CIC NORD OUEST, créancier poursuivant, ne justifie ni d’un engagement écrit d’acquisition, ni avoir signé un acte authentique de vente.
Dans ces conditions, la reprise de la procédure sur vente forcée ne peut qu’être ordonnée conformément aux dispositions de l'article R. 322-22 du code des procédures civiles d'exécution.
La date de l'audience d'adjudication, qui, selon l'article R. 322-22 alinéa 3 du code des procédures civiles d'exécution, doit se tenir dans un délai compris entre deux et quatre mois, sera fixée au jeudi 19 décembre 2024.
Les modalités de visite de l’immeuble seront ci-dessous précisées.
Par ailleurs, en application des dispositions de l'article R. 322-37 du code des procédures civiles d'exécution, les mesures de publicité prévues aux articles R. 322-31 à R. 322-35 du même code seront aménagées dans les conditions ci-dessous mentionnées, conformément à la demande du créancier poursuivant.
Les dépens de la présente instance seront compris dans les frais privilégiés de vente.
PAR CES MOTIFS,
Le juge de l'exécution statuant publiquement, contradictoirement, par jugement non susceptible d'appel,
Vu le jugement d'orientation du 4 avril 2024,
DIT n’y avoir lieu à réouverture des débats ;
CONSTATE l'absence de production par la SCI MARALEX d'un engagement écrit d’acquisition ou d’un acte authentique de vente ;
En conséquence :
ORDONNE la reprise de la procédure sur vente forcée de l’immeuble situé commune d’[Localité 8], [Localité 7], [Localité 9], à savoir une propriété composée de deux maisons jumelées, d’une cour commune et d’un garage, figurant au cadastre Section [Cadastre 1] A n°[Cadastre 5] « [Localité 9] », pour une contenance de 5a 84ca ;
DIT que l’adjudication aura lieu aux enchères publiques, au tribunal judiciaire de Caen, conformément aux modalités prévues par le cahier des conditions de vente, à l’audience du :
- jeudi 19 décembre 2024 à 14 heures sur la mise à prix de 45 000 euros ;
RENVOIE l’affaire à cette date sans nouvelle convocation ;
DIT que le créancier poursuivant organisera la visite des biens par l’huissier territorialement compétent de son choix, lequel pourra s’adjoindre le concours de la force publique, d’un serrurier et de tout témoin, le jour de son choix, à charge de prévenir le saisi et tout occupant au moins 15 jours à l’avance par lettre recommandée avec demande d’avis de réception et lettre simple et qu’il nous en sera référé en cas de difficulté, ces modalités de visite étant applicables en cas de réitération des enchères ou de surenchère ;
Dit qu'il sera procédé à la publicité de la vente dans les conditions des articles R. 322-31 à R. 322-35 du code des procédures civiles d'exécution, avec l’ajout d’une publication sur le site internet www.encherespubliques.com ;
RAPPELLE que, conformément aux dispositions de l'article R. 322-22 du code des procédures civiles d'exécution, la présente décision sera notifiée par le greffe aux débiteurs saisis et au créancier poursuivant ;
DIT que les dépens de la présente instance seront compris dans les frais de poursuite soumis à taxe.
Ainsi jugé et prononcé publiquement par mise à disposition de la décision au greffe le 26 septembre 2024, les parties en ayant été préalablement avisées conformément au 2e alinéa de l'article 450 du code de procédure civile, et, après lecture, la minute a été signée par le juge de l'exécution et la greffière présente lors de la mise à disposition.
LE GREFFIER LE JUGE DE L’EXECUTION
S. HOURNON C. DELAUNEY | false | null | [] | {} |
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DOSSIER : N° RG 22/01675 - N° Portalis DB3J-W-B7G-FW6H
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE POITIERS
PREMIÈRE CHAMBRE CIVILE
AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS
ORDONNANCE DU JUGE DE LA MISE EN ÉTAT
EN DATE DU 26 SEPTEMBRE 2024
DEMANDEURS :
LE :
Copie simple à :
- Me ALLAIN
- Me PROVOST-CUIF
Madame [G] [L] en qualité de représentante légale de son fils mineur [A] [Y] [L],
demeurant [Adresse 5]
représentée par Me Guillaume ALLAIN, avocat au barreau de POITIERS, avocat postulant
(bénéficie d’une aide juridictionnelle Totale numéro 2022/001582 du 24/03/2022 accordée par le bureau d’aide juridictionnelle de POITIERS)
DEFENDEURS :
Madame [X] [W], en son nom et en qualité de représentante légale de son fils mineur [C] [Y]
demeurant [Adresse 4]
représentée par Me Stéphanie PROVOST-CUIF, avocat au barreau de POITIERS,
Monsieur [K] [Y]
demeurant [Adresse 4]
représenté par Me Stéphanie PROVOST-CUIF, avocat au barreau de POITIERS,
Monsieur [H] [Y]
demeurant [Adresse 3]
défaillant
Madame [Z] [Y]
demeurant [Adresse 1]
défaillant
COMPOSITION :
JUGE DE LA MISE EN ETAT : Stéphane WINTER, Vice-président
GREFFIER : Thibaut PAQUELIN
Débats tenus publiquement à l’audience d’incidents du 23 mai 2024.
EXPOSE DU LITIGE :
Par actes du 29 juin 2022, Madame [G] [L], en sa qualité de représentante légale de son fils [A] [L] né le [Date naissance 6] 2020, a fait assigner Madame [X] [W], en sa qualité de veuve de Monsieur [D] [Y], décèdé le [Date décès 2] 2019, et en sa qualité de représentante légale de leur fils mineur [C] [Y], outre Monsieur [K] [Y], leur fils majeur, aux fins notamment que soient ouvertes les opérations afférentes à la succession de Monsieur [D] [Y].
Elle a indiqué se prévaloir d’un acte de notoriété notarié établi le 11 décembre 2020 par Maître [U], notaire à [Localité 7], reconnaissant la filiation par possession d’état entre Monsieur [D] [Y] et l’enfant [A] [L].
Par ses dernières conclusions d’incident notifiées le 13 mai 2024, les consorts [Y] ont demandé qu’il soit sursis à statuer en l’attente de l’action en contestation de la possession d’état reconnue suivant acte du 11 décembre 2020 qu’ils ont engagée devant le tribunal judiciaire de Saint-Nazaire.
Par ses conclusions d’incident en réponse notifiées le 25 mars 2024, Madame [L] a demandé le rejet de la prétention adverse, soutenant que les consorts [Y] ne justifiait pas de l’engagement de l’action en contestation de la possession de état, en tout état de cause, en opposant que les opérations successorales pouvaient être ouvertes en l’attente de l’expertise génétique qui confirmera ou non la filiation contestée, cette filiation étant aujourd’hui valable jusqu’à preuve contraitre, elle-même, qui a indiqué partageer la vie de Monsieur [D] [Y] avant son décès lequel est survenu avant la naissance de l’enfant et alors qu’il était en instance de divorce d’avec son épouse, soutenant que l’ensemble des éléments de l’affaire et témoignages confirmaient la réalité de cette filiation.
Elle a réclamé la condamnation de ses adversaires au paiement d’une indemnité de 1.500 euros en application de l’article 700 du code de procédure civile outre les dépens de l’incident.
MOTIFS DE LA DECISION :
Selon l’article 73 du code de procédure civile, tout moyen tendant à suspendre la procédure constitue une exception de procédure tandis qu’en vertu de l’article 789 du même code, le juge de la mise en état tranche les exceptions de procédure.
Il ressort des articles 377 et suivants du même code, l’instance peut être suspendue par la décision qui sursoit à statuer dans l’attente de la survenance d’un événement pouvant avoir une incidence sur l’issue du litige.
Les consorts [Y] justifie de l’engagement de l’action en contestation de possession d’état engagée devant le tribunal judiciaire de Saint-Nazaire par assignation délivrée le 2 avril 2024 à l’encontre de l’enfant [A] [L] représenté par Madame [G] [L], sa mère.
Il n’est pas contestable que le résultat de cette action, s’il est positif, aura une influence sur la présente instance de nature successorale, s’agissant de l’intérêt la soustendant, l’enfant [A] [L] devant dans cette hypothèse perdre sa qualité d’héritier.
Les parties s’accordent sur le fait que seule l’expertise génétique, à partir des génotypes de [A] [L] et des enfants [Y], est de nature à apporter la preuve contraire de la possession d’état reconnue par acte du 11 décembre 2020.
Dans ces conditions, il apparaît légitime d’attendre le résultat de l’expertise à venir, plutôt que de poursuivre plus avant la procédure aux fins de liquidation.
Le sort des dépens sera joint au fond.
Il n’est pas inéquitable à ce stade ne de pas faire application de l’article 700 du code de procédure civile.
PAR CES MOTIFS,
Le juge de la mise en état, statuant publiquement, par mise à disposition au greffe, par ordonnance non susceptible d’appel hors les conditions de l’article 380 du code de procédure civile,
SURSOYONS A STATUER en l’attente du dépôt du rapport de l’expertise génétique sollicitée dans le cadre de l’instance en contestation de la possession d’état suivant assignation délivrée le 2 avril 2024 devant le tribunal judiciaire de Saint-Nazaire par les consorts [Y] à l’encontre de l’enfant [A] [L] représenrté par sa mère, Madame [G] [L],
ORDONNONS la radiation administrative de la présente affaire, cela, sans que cette radiation ait effet sur la régularité ou la pérennité de l’instance, aucune péremption n’étant notamment encourrue,
DISONS qu’il appartiendra à la partie la plus diligente de demander la réintroduction de l’instance après survenance de l’événement énoncé plus haut,
DISONS que les dépens de l’incident suivront le sort de ceux de l’instance au fond,
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Le Greffier Le Président | false | null | [] | {} |
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"24/00018"
] | null | Autre | 2024-09-26 | null | 24/00018 | Tribunal judiciaire de Caen | Fait droit à une partie des demandes du ou des demandeurs sans accorder de délais d'exécution au défendeur | null | Chambre des Référés | null | [] | 66f5c0fb45ea63320f34d4bb | null | 2024-09-26T20:19:01.254000 | 2024-09-26T00:00:00 | null | 2024-09-27 | 74D | [] | true | null | null | TRIBUNAL JUDICIAIRE
DE CAEN
N° RG : N° RG 24/00018 - N° Portalis DBW5-W-B7H-IU6S
Minute N°
ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ
du 26 Septembre 2024
Nous, Marie-Ange LE GALLO, Première Vice-Présidente au Tribunal judiciaire de CAEN
Assistée de Véronique ACCARD, Greffier
Tenant audience publique de RÉFÉRÉ
ENTRE
DEMANDEUR(S)
S.A.S. FABRICE JURZAK CONSTRUCTIONS
dont le siège social est sis [Adresse 1] - [Localité 2]
représentée par Me Alain OLIVIER, avocat au barreau de CAEN, vestiaire : 10
ET
DÉFENDEUR(S)
Madame [U] [N]
née le 14 Janvier 1968 à [Localité 5], demeurant [Adresse 3] - [Localité 6]
représentée par Me Sébastien SEROT, avocat au barreau de CAEN, vestiaire : 21 substitué par Me Rémi PICHON, avocat au barreau de CAEN, vestiaire : 021
LE
COPIE EXÉCUTOIRE et EXPÉDITION à
Me Alain OLIVIER - 10, Me Sébastien SEROT - 21
EXPÉDITIONS à
DEBATS
Après que les parties ou leurs conseils ont été entendus en leurs explications et plaidoiries à l’audience publique du 1er août 2024, l’affaire a été mise en délibéré au 26 septembre 2024 par mise à disposition au greffe en application des dispositions de l’article 450 alinéa 2 du code de procédure civile.
FAITS ET PROCEDURE
Vu l’assignation délivrée à la requête de la société FABRICE JURZAK CONSTRUCTIONS le 10 janvier 2024 à Madame [U] [N];
A l'audience du 1er août 2024, la société FABRICE JURZAK CONSTRUCTIONS, représentée par son conseil, sollicite de voir :
Accorder une servitude temporaire de tour d’échelle d’une durée minimum de 8 jours ouvrables sur le fonds sis au [Adresse 3] à [Localité 6] appartenant à Madame [U] [N] aux fins de permettre la réalisation de travaux d’étanchéité du mur pignon du bâtiment construit sur le propre fonds de la requérante sis au [Adresse 4] à [Localité 6]Ordonner que l’exercice de cette servitude temporaire de tour d’échelle sera soumis à un délai de prévenance de 48hAccorder la possibilité de remettre dans son état initial et à ses frais le terrain de Madame [N] après la réalisation des travaux d’étanchéité du mur pignon de son bâtiment construit au [Adresse 4], [Localité 6]Accorder un délai complémentaire de 10 jours ouvrés pour réaliser les travaux de remise en état du terrain de Madame [N]Rejeter les moyens, fins et prétentions soulevés par Madame [N]Débouter Madame [N] de ses demandes reconventionnellesCondamner Madame [N] au paiement de la somme de 2.500 euros au titre de l’article 700 du CPC et aux entiers dépensEn réponse, Madame [N], par l’intermédiaire de son conseil, sollicite de voir :
Donner acte de ce qu’elle ne s’oppose pas à l’octroi, au bénéfice de la société FABRICE JURZAK CONSTRUCTIONS, d’une servitude de tour d’échelle temporaire de 8 jours aux fins de réaliser les travaux d’étanchéité du mur pignon du bâtiment construit en limite de propriété situé [Adresse 4] à [Localité 6], et de remettre en état initial et à ses frais le terrain de Madame [N] après réalisation desdits travauxJuger que la servitude d’échelle s’exercera aux conditions suivantes :Il appartiendra à la société JURZAK de respecter, avant l’exercice de la servitude, un délai de prévenance de 10 jours et d’au minimum 96 heures, qui marquera le début de la servitude temporaire dont elle informera Madame [N] par LRAR ou par lettre officielleIl appartiendra à la société JURZAK de faire dresser à ses frais exclusifs, un procès-verbal de constat contradictoire, Madame [N] présente ou appelée, avant le début des travaux
Les travaux de remise en état du terrain de Madame [N] devront consister en la remise de la terre végétale enlevée au début du chantier au printemps 2022, le reprofilage et ré-engazonnement du terrain dégradé par les travaux, ainsi qu’en le nettoyage de toute projection ou débris, que ce soit sur le sol, ou sur les murs, fenêtres et/ou toitures de Madame [N]Juger que dans l’hypothèse où les travaux d’étanchéité et/ou de remise en état du terrain de Madame [N] ne seraient pas réalisés dans le délai de 13 jours francs à compter du premier jour des travaux, la société JURZAK sera tenue de payer à madame [N] une indemnité de 100 euros par jour de retardCondamner la société JURZAK à lui payer les sommes de :3.000 euros à titre de provision à valoir sur l’indemnisation du trouble consécutif à l’exercice de la servitude accordée, 10.000 euros à titre de provision à valoir sur l’indemnisation du préjudice consécutif à l’empiètement en sous-sol de la construction voisine et 10.000 euros à valoir sur la réparation de ses préjudices consécutifs à l’empiètement qui dure depuis près de 2 ans maintenant, et les troubles de jouissance qui en sont découlésCondamner la société JURZAK CONSTRUCTIONS à lui payer la somme de 2.500 euros au titre de l’article 700 du CPCMOTIFS
Sur la servitude de tour d’échelle temporaire et les demandes de provisions
L’article 834 du code de procédure civile dispose que dans tous les cas d’urgence, le président du tribunal judiciaire peut ordonner en référé toutes les mesures qui ne se heurtent à aucune contestation sérieuse, ou que justifie l’existence d’un différend.
L’article 835 du même code prévoit que le président peut toujours, même en présence d’une contestation sérieuse, prescrire en référé les mesures conservatoires ou de remise en état qui s’imposent, soit pour prévenir un dommage imminent, soit pour faire cesser un trouble manifestement illicite. Dans les cas où l’existence de l’obligation n’est pas sérieusement contestable, il peut accorder une provision au créancier, ou ordonner l’exécution de l’obligation, même s’il s’agit d’une obligation de faire.
La Société FABRICE JURZAK CONSTRUCTIONS a construit sur la parcelle voisine de celle de Madame [N] une maison d’habitation. Cette construction, et notamment ses fondations, ont entraîné le creusement sur 60cm de large du terrain de Madame [N], puis la pose d’une semelle béton de fondation dont Madame [N] estime qu’elle empiète sur son terrain. Les terres et les gravats ont été stockés sur sa propriété. Un grillage de protection a été installé sur celle-ci.
Pour l’étanchéité de la partie enterrée du mur pignon face au jardin de Madame [N], la société FABRICE JURZAK CONSTRUCTIONS fait valoir la nécessité d’avoir un accès suffisant au mur vertical enterré ce qui nécessite une servitude de tour d’échelle temporaire sur le fonds de Madame [N].
En l'espèce, les parties s’accordent sur le principe de l’octroi à la société FABRICE JURZAK CONSTRUCTION d’une servitude de tour d’échelle temporaire qui sera accordée selon les modalités contenues au dispositif.
Il ne paraît pas en l’état nécessaire de faire droit à la demande d’astreinte formulée par Madame [N].
Il s’élève une contestation sérieuse concernant la provision sollicitée au titre de l’octroi de la servitude de tour d’échelle puisque le préjudice que pourrait subir de ce fait Madame [N] n’est qu’éventuel.
Il s’élève également une contestation sérieuse concernant la provision sollicitée au titre de l’empiètement en sous-sol du terrain de Madame [N] puisque les parties ne s’entendent pas sur sa portée, s’agissant d’un empiètement minime.
Madame [N] sera déboutée de ses demandes sur ce point.
Il sera fait droit à la demande de provision sollicitée au titre de l’empiètement sur le terrain de Madame [N] depuis l’année 2022 du fait notamment de terres, gravats, et barrières, à hauteur de la somme de 3.000 euros.
Sur les dépens et les frais irrépétibles
La société FABRICE JURZAK CONSTRUCTIONS, sera condamnée aux dépens de la présente instance.
La société FABRICE JURZAK CONSTRUCTIONS sera condamnée à payer à Madame [N] la somme de 1.800 euros au titre de l’article 700 du code de procédure civile
PAR CES MOTIFS
Nous, statuant en matière de référés, par ordonnance mise à disposition au greffe, contradictoire et en premier ressort, par application des dispositions de l’article 450 alinéa 2 du code de procédure civile,
Au principal, RENVOYONS les parties à se pourvoir au fond ainsi qu'elles aviseront, mais, dès à présent,
ACCORDONS à la société FABRICE JURZAC CONSTRUCTIONS une servitude temporaire de tour d’échelle d’une durée de 8 jours ouvrables sur le fonds sis au [Adresse 3] à [Localité 6] appartenant à Madame [U] [N] aux fins de permettre la réalisation de travaux d’étanchéité du mur pignon du bâtiment construit sur le fonds sis au [Adresse 4] à [Localité 6] ;
ORDONNONS que l’exercice de cette servitude temporaire de tour d’échelle soit soumis à un délai de prévenance de 96h, par LRAR ou lettre officielle ;
ORDONNONS que la société FABRICE JURZAC CONSTRUCTIONS fasse dresser à ses frais un procès-verbal contradictoire de constat, Madame [U] [N] présente ou appelée, avant le début des travaux ;
ORDONNONS à la société FABRICE JURZAC CONSTRUCTIONS de remettre dans son état initial et à ses frais dans les dix jours des travaux, le terrain de Madame [N] après la réalisation des travaux d’étanchéité du mur pignon de son bâtiment construit au [Adresse 4], [Localité 6], soit : remise de la terre végétale enlevée au début du chantier au printemps 2022, reprofilage et ré-engazonnement du terrain dégradé par les travaux, ainsi que nettoyage de toute projection ou débris, que ce soit sur le sol, ou sur les murs, fenêtres et/ou toitures de Madame [N] ;
DISONS qu’il n’y a pas lieu à ce stade de garantir l’exécution de cette obligation par l’application d’une astreinte ;
CONDAMNONS la société FABRICE JURZAC CONSTRUCTIONS à payer à Madame [U] [N] une somme de 3.000 euros à titre de provision à valoir sur l’indemnisation de ses préjudices subis du fait de l’empiètement sur son terrain ;
DEBOUTONS les parties de leurs demandes plus amples ou contraires;
CONDAMNONS la société FABRICE JURZAC CONSTRUCTIONS à payer à Madame [U] [N] la somme de 1.800 euros au titre de l’article 700 du code de procédure civile ;
CONDAMNONS la société FABRICE JURZAC CONSTRUCTIONS, aux dépens de la présente instance ;
RAPPELONS que la présente ordonnance est exécutoire par provision ;
En foi de quoi, la présente ordonnance a été signée par le président et le greffier.
Le greffier, La présidente,
Véronique ACCARD Marie-Ange LE GALLO | false | null | [] | {} |
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"24/04345"
] | null | Autre | 2024-09-26 | null | 24/04345 | Tribunal judiciaire de Boulogne-sur-Mer | Maintien de la mesure de rétention administrative | null | JLD | null | [] | 66f5bb1e45ea63320f3443c4 | null | 2024-09-26T19:54:00.447000 | 2024-09-26T00:00:00 | null | 2024-09-26 | 14Q | [] | false | null | null | RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
Au nom du Peuple Français
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE BOULOGNE SUR MER
ORDONNANCE STATUANT SUR UNE DEMANDE DE PROLONGATION DE RETENTION
MINUTE: 24/1517
Appel des causes le 26 Septembre 2024 à 10h00 en visioconférence
Div\étrangers
N° étr\N° RG 24/04345 - N° Portalis DBZ3-W-B7I-757RV
Nous, Monsieur [W] [Y], Premier Vice-Président au Tribunal judiciaire de BOULOGNE SUR MER, juge chargé du contrôle des mesures restrictives et privatives de libertés en droit des étrangers, assisté(e) de Madame Justine BONNET, Greffier, statuant en application des articles L.742-1, L.743-4, L.743-6 à L.743-8, L. 743-20 et L. 743-24 du Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d’Asile;
Vu l’article R. 213-12-2 du code de l’organisation judiciaire ;
En présence de [S] [P] représentant de M. LE PREFET DU NORD ;
Vu le Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d’Asile notamment en ses articles L. 741-1 et suivants ;
Monsieur [B] [U]
de nationalité Algérienne
né le 05 Août 1986 à [Localité 5] (ALGERIE), a fait l’objet :
- d’une obligation de quitter le territoire français sans délai de départ volontaire, fixant le pays de destination de la reconduite, lui faisant interdiction de retour sur le territoire français, prononcée le 25 juillet 2024 par M. PREFET DE L’ESSONNE, qui lui a été notifié le 20 janvier 2024 à 16 heures 40.
- un arrêté ordonnant son placement en rétention administrative pour une durée de quatre jours, daté du 25 juillet 2024 (erreur matérielle), mais prononcé en réalité le 26 août 2024 par M. PREFET DU NORD , qui lui a été notifié le 26 août 2024 à 20 heures 00.
Par requête du 25 Septembre 2024, arrivée par courrier électronique à 10h43 M. LE PREFET DU NORD invoquant devoir maintenir l’intéressé au-delà de QUATRE JOURS, prolongé par un délai de VINGT-SIX JOURS selon l’ordonnance du 31 août 2024, demande l’autorisation de prolonger ce délai pour une durée de TRENTE JOURS maximum.
En application des articles L.743-9 et L. 743-24 du Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d’Asile il a été rappelé à l’intéressé, assisté de Me Guillaume BAILLARD, avocat au Barreau de BOULOGNE-SUR-MER et commis d’office, les droits qui lui sont reconnus pendant la rétention et a été informé des possibilités et des délais de recours contre toutes les décisions le concernant ; qu’il a été entendu en ses observations
L’intéressé déclare : Je souhaite être assisté d’un avocat. A propos de la menace à l’ordre public, à la suite de la mort de mon père j’avais un chagrin permanent, je buvais. Ça m’est arrivé deux fois d’être dans cet état devant ma femme et mes enfants. Si je suis libéré, je quitte la France, je vais aller en Belgique chez une tante, je suis à côté, mes enfants pourraient me voir. Non, je ne souhaite pas retourner en Algérie.
Le représentant de la Préfecture entendu en ses observations ; sollicite la prolongation de la rétention administrative de l’intéressé. Il n’y a pas eu de délivrance de laissez passer à ce jour. L’intéressé ne présente pas de garantie de représentation.
Me Guillaume BAILLARD entendu en ses observations ; Cette prolongation porterait atteinte aux droits de l’article 8 de la CEDH, il doit pouvoir se soigner, et aider son fils qui est épileptique. Monsieur présente de graves problèmes neurologiques.
Le représentant de la Préfecture : rien n’empêche l’intéressé d’être soigné au CRA, rien n’indique que son état de santé est incompatible avec le placement en rétention.
L’affaire est mise en délibéré.
MOTIFS
Selon l’article L. 742-4 du CESEDA, le magistrat du siège du tribunal judiciaire peut, dans les mêmes conditions qu'à l'article L. 742-1, être à nouveau saisi aux fins de prolongation du maintien en rétention au-delà de trente jours, dans les cas suivants :
1° En cas d'urgence absolue ou de menace pour l'ordre public ;
2° Lorsque l'impossibilité d'exécuter la décision d'éloignement résulte de la perte ou de la destruction des documents de voyage de l'intéressé, de la dissimulation par celui-ci de son identité ou de l'obstruction volontaire faite à son éloignement ;
3° Lorsque la décision d'éloignement n'a pu être exécutée en raison :
a) du défaut de délivrance des documents de voyage par le consulat dont relève l'intéressé ou lorsque la délivrance des documents de voyage est intervenue trop tardivement pour procéder à l'exécution de la décision d'éloignement ;
b) de l'absence de moyens de transport.
L'étranger peut être maintenu à disposition de la justice dans les conditions prévues à l'article L. 742-2.
Si le juge ordonne la prolongation de la rétention, celle-ci court à compter de l'expiration de la précédente période de rétention et pour une nouvelle période d'une durée maximale de trente jours. La durée maximale de la rétention n'excède alors pas soixante jours.
A l’audience, l’intéressé soutient que la rétention administrative dont la prolongation est sollicitée porte une atteinte disproportionnée à ses droits au sens de l’article 8 de la CEDH compte tenu de son état de santé et de celui de son fils qui s’avéreraient incompatibles avec le maintien de la mesure privative de liberté. Au visa de l’article L743-11 du CESEDA il y a lieu de déclarer irrecevable le moyen soulevé dès lors qu’il a déjà été examiné et rejeté par la Cour d’appel de [Localité 3] dans son ordonnance du 1er septembre 2024 statuant sur l’appel interjeté contre la décision rendue le 31 août précédent par le JLD de [Localité 2], décision ayant ordonné la prolongation de la rétention administrative.
Il appartient éventuellement à l’intéressé en cas d’aggravation avérée de son état de santé rendant incompatible son maintien en rétention administrative de présenter une demande de mise en liberté.
L’existence de l’une des conditions alternatives posées par l’article L742-4 est établie dès lors que l’administration reste dans l’attente de la délivrance du LPC sollicitée le 27 août 2024 et ce malgré la demande d’audition consulaire formulée le 17 septembre 2024 et restée à ce jour sans réponse.
L’intéressé ne présente pas de garanties suffisantes pour la mise à exécution de la mesure de reconduite à la frontière, des mesures de surveillance sont nécessaires.
Eu égard aux nécessités invoquées par Monsieur le Préfet, il convient d’accorder la prorogation demandée.
PAR CES MOTIFS
Autorisons l’autorité administrative à retenir Monsieur [B] [U] dans les locaux ne relevant pas de l’Administration pénitentiaire pour une prolongation de rétention administrative d’une durée maximale de TRENTE JOURS à compter du 25 Septembre 2024
NOTIFIONS sur le champ la présente ordonnance par mail au CRA pour remise à l’intéressé qui, en émargeant ci-après, atteste avoir reçu copie et avisons l’intéressé de la possibilité de faire appel, devant le Premier Président de la Cour d’Appel ou son délégué, de la présente ordonnance dans les vingt quatre heures de son prononcé ; l’informons que la déclaration d’appel doit être motivée et peut être transmise par tout moyen (notamment par mail via la boîte structurelle : [Courriel 4] ) au greffe de la Cour d’Appel de DOUAI (numéro de FAX du greffe de la Cour d’Appel: [XXXXXXXX01].) ; lui indiquons que seul l’appel formé par le ministère public peut être déclaré suspensif par le Premier Président de la Cour d’Appel ou son délégué.
Le représentant de la Préfecture, L’avocat, Le Greffier, Le Juge,
(Par mail) (Par mail)
décision rendue à 15h39
Ordonnance transmise ce jour à M. LE PREFET DU NORD
Ordonnance transmise au Tribunal administratif de LILLE
N° étr\N° RG 24/04345 - N° Portalis DBZ3-W-B7I-757RV
En cas de remise en liberté : Ordonnance notifiée à Monsieur le procureur de la République à
Décision notifiée à ...h...
L’intéressé, L’interprète, | false | null | [] | {} |
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"24/00684"
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JUDICIAIRE
DE PARIS [1]
[1] Copies
délivrées le :
■
18° chambre
1ère section
N° RG 24/00684
N° Portalis 352J-W-B7H-C3QSL
N° MINUTE : 2
Assignation du :
19 décembre 2023
contradictoire
ORDONNANCE DU JUGE DE LA MISE EN ETAT
rendue le 26 Septembre 2024
DEMANDERESSE
SOCIETE POUR L’EQUIPEMENT COMMERCIAL DU VAL D'EUROPE - SCI SECOVALDE
[Adresse 3]
[Localité 5]
représentée par Maître Hanan CHAOUI de la SELEURL Hanan Chaoui Avocat, avocats au barreau de PARIS, vestiaire #L0291
DEFENDERESSE
S.A.R.L. JOTT FRANCE
[Adresse 4]
[Localité 1]
représentée par Maître Régis HALLARD de la SELAS FIDAL DIRECTION PARIS, avocats au barreau de HAUTS-DE-SEINE, vestiaire #NAN702
MAGISTRAT DE LA MISE EN ETAT
Madame Diana SANTOS CHAVES, Juge,
assistée de Monsieur Christian GUINAND, Greffier principal,
ORDONNANCE
Rendue par mise à disposition au greffe
Contradictoire
en premier ressort
FAITS ET PROCÉDURE
Par acte sous seing privé des 8 et 20 novembre 2017, la SCI Pour l’Equipement commercial du [7] - SCI Secovalde, a donné à bail à la SARL JOTT France des locaux commerciaux situés dans le centre commercial “[7]” au [Adresse 2] à [Localité 6], pour une durée de 10 ans à compter du 3 avril 2018, moyennant un loyer minimum garanti de 155.400 euros par an, en principal, hors taxes et hors charges, indexé annuellement, et un loyer variable de 8% hors taxes du chiffre d’affaires hors taxes.
Le bail prévoyait des aménagements de loyers pour les 2 premières années.
Par exploits du 27 novembre 2023, le bailleur a signifié deux saisies conservatoires de créance à deux banques détenant des comptes de la société JOTT France, dénoncées le 5 décembre 2023 au preneur.
Par actes extrajudiciaires des 19 et 21 décembre 2023, la SCI Secovalde a fait assigner la société Jott France devant le tribunal judiciaire de Paris aux fins de condamnation au paiement de la somme de 77.878,16 euros au titre d’une dette locative.
Au cours de l’instance, les parties se sont rapprochées pour mettre un terme à leur différend.
Par dernières conclusions notifiées par voie électronique le 20 juin 2024, la SCI Secovalde demande au juge de la mise en état d’homologuer le protocole régularisé entre les parties et signé électroniquement le 26 avril 2024.
Pour sa part, dans ses conclusions notifiées par voie électronique le 25 juin 2024, la société Jott France confirme que les parties sont parvenues à un accord transactionnel dont elle demande l’homologation.
MOTIFS DE LA DÉCISION
Sur la demande d’homologation
Aux termes de l’article 785 du code de procédure civile, “le juge de la mise en état peut constater la conciliation, même partielle, des parties.
Le juge de la mise en état peut également désigner un médiateur dans les conditions de l'article 131-1.
Il homologue, à la demande des parties, l'accord qu'elles lui soumettent.”
En l'espèce, aux cours de l’instruction de la présente affaire, les parties sont parvenues à un protocole d'accord signé par elles électroniquement le 26 avril 2024, qu’elles produisent à la cause.
Les parties ont convenu d’un échéancier de paiement de la somme de 144.271,65 euros TTC arrêtée au 31 mars 2024 que la société Jott France reconnait devoir à la société Secovalde.
Après examen de ce protocole, il y a lieu de faire droit à la demande d'homologation formée par les parties et de constater que le protocole emporte désistement d’instance et dessaisissement du tribunal.
Conformément au protocole, chacune des parties conservera la charge des frais et dépens exposés.
L'exécution provisoire, compatible avec la nature de l'affaire, sera ordonnée.
PAR CES MOTIFS
Le juge de la mise en état, statuant par mise à disposition au greffe, par ordonnance susceptible d’appel dans les conditions de l’article 795 du code de procédure civile,
Homologue le protocole d’accord signé par la SCI Pour l’Equipement commercial du [7] - SCI Secovalde et par la SARL Jott France et annexé à la présente ordonnance,
Confère audit protocole force exécutoire,
Constate que l’homologation du protocole emporte désistement d'instance et dessaisissement du tribunal,
Dit que chaque partie conservera la charge des frais et dépens exposés
,
Ordonne l'exécution provisoire.
Faite et rendue à Paris le 26 Septembre 2024
Le Greffier Le Juge de la mise en état
Christian GUINAND Diana SANTOS CHAVES | false | null | [] | {} |
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"24/00846"
] | null | Autre | 2024-09-26 | null | 24/00846 | Tribunal judiciaire de Nantes | Désigne un expert ou un autre technicien | null | Référé président | null | [] | 66f5b54345ea63320f33c898 | null | 2024-09-26T19:29:00.755000 | 2024-09-26T00:00:00 | null | 2024-09-26 | 50D | [] | false | null | null | N° RG 24/00846 - N° Portalis DBYS-W-B7I-NFD4
Minute N° 2024/
ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ
du 26 Septembre 2024
-----------------------------------------
[V] [B]
C/
S.A.R.L. FRANCE AUTOHAUSS 44
---------------------------------------
copie exécutoire délivrée le 26/09/2024 à :
la SELARL PARTHEMA AVOCATS - 49
copie certifiée conforme délivrée le 26/09/2024 à :
la SELARL PARTHEMA AVOCATS - 49
Expert
dossier
MINUTES DU GREFFE
DU TRIBUNAL JUDICIAIRE DE NANTES
(Loire-Atlantique)
_________________________________________
ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ
_________________________________________
Président : Pierre GRAMAIZE
Greffier : Eléonore GUYON
DÉBATS à l'audience publique du 05 Septembre 2024
PRONONCÉ fixé au 26 Septembre 2024
Ordonnance réputée contradictoire, mise à disposition au greffe
ENTRE :
Monsieur [V] [B],
demeurant [Adresse 2]
[Localité 3]
Rep/assistant : Maître Yohan VIAUD de la SELARL PARTHEMA AVOCATS, avocats au barreau de NANTES
DEMANDEUR
D'UNE PART
ET :
S.A.R.L. FRANCE AUTOHAUSS 44,
dont le siège social est sis [Adresse 4]
[Localité 6]
Non comparante
DÉFENDERESSE
D'AUTRE PART
PRESENTATION DU LITIGE
Monsieur [V] [B] a fait l’acquisition d’un véhicule d’occasion MG TF 1.81 16V136 chevaux, immatriculé [Immatriculation 9] auprès de la S.A.R.L. FRANCE AUTOHAUSS 44, pour un prix de 6 307,06 € TTC au mois d'août 2023.
Se plaignant de divers défauts affectant le véhicule et notamment de la rupture d'une vis de fixation d’amortisseur survenue le 4 janvier 2024 ayant nécessité un remorquage par un garage, et ayant découvert à l’occasion de l’expertise amiable diligentée par son assureur le flambage d'une autre vis de fixation d'amortisseur, la déformation du berceau avant au niveau du soubassement, la non-conformité des amortisseurs et des hauteurs de coque du véhicule, la rupture du soufflet de transmission extérieur arrière droit et un suintement d’huile de boite de vitesse, Monsieur [V] [B] a fait assigner en référé la S.A.R.L. FRANCE AUTOHAUSS 44 par acte de commissaire de justice du 1er août 2024 afin de solliciter l’organisation d’une expertise.
La S.A.R.L. FRANCE AUTOHAUSS 44, citée à une assistante de direction, n’a pas comparu.
MOTIFS DE LA DECISION
Monsieur [V] [B] présente des copies des documents suivants :
- bon de commande du garage FRANCE AUTOHAUSS 44 du 08/08/23,
- ordre de réparation avant-vente MGTF (contrôle technique) 19/08/23,
- facture garage FRANCE AUTOHAUSS 44 du 22/12/23,
- rapport d’expertise amiable contradictoire du cabinet ALLIANCE sur demande de la MAÏF PJ AUTO du 26/02/24,
- courrier de Me [F] [X] du 17/04/24,
- courrier en réponse de la S.A.R.L. FRANCE AUTOHAUSS 44 DU 02/05/24.
Il résulte des pièces produites et explications données que les causes et conséquences des désordres affectant le véhicule de Monsieur [V] [B] sont en litige.
L’avis d’un technicien spécialisé permettra d’aider à résoudre le litige et d’éclairer le tribunal s’il est saisi d’une demande.
Il existe donc un motif légitime justifiant l’organisation d’une expertise de nature à établir la preuve des faits dont pourrait dépendre la solution de ce litige en vertu des dispositions de l’article 145 du code de procédure civile.
DECISION
Par ces motifs, Nous, juge des référés, statuant publiquement, par ordonnance réputée contradictoire et en premier ressort,
Ordonnons une expertise confiée à M. [P] [J], expert près la cour d’appel de Poitiers, demeurant [Adresse 5] [Localité 7], Tél : [XXXXXXXX01], Mèl : [Courriel 8] avec mission de :
* prendre connaissance des pièces du dossier, se faire communiquer tous documents utiles, recueillir l’avis des parties, entendre tout sachant, au besoin rédiger un pré-rapport,
* décrire l'état du véhicule en précisant s'il est affecté de défauts, de pannes, et de dysfonctionnements en rapport avec ceux allégués dans l'assignation et en précisant la date où ils sont apparus notamment par rapport à la date de la vente, et s'ils mettent le véhicule hors d'usage ou en compromettent l'usage,
* préciser le cas échéant si les défauts antérieurs à la vente ont été mentionnés sur le certificat de contrôle technique, et dans le cas où ils n'y figuraient pas s'ils auraient dû y apparaître,
* dire si le véhicule a été correctement entretenu après la vente, et si les éventuelles réparations intervenues ont été efficaces et dans le cas contraire quelles réparations auraient dû être préconisées et exécutées,
* décrire les travaux propres à remédier aux désordres et gênes diverses, préciser leur nature et estimer leur coût et donner son avis sur la valeur vénale du véhicule s'il est en état de fonctionnement normal,
* donner son avis sur les préjudices subis,
* formuler toutes observations techniques utiles à la solution du litige,
Disons que Monsieur [V] [B] devra consigner au greffe, avant le 26 novembre 2024, sous peine de caducité, une somme de 3 000,00 € à valoir sur les honoraires de l’expert,
Disons que l’expert devra déposer son rapport au greffe avant le 31 août 2025,
Laissons provisoirement les dépens à la charge du demandeur.
Le Greffier, Le Président,
Eléonore GUYON Pierre GRAMAIZE | false | null | [] | {} |
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"24/02351"
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CONTENTIEUX DE LA RETENTION ADMINISTRATIVE
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[Adresse 17]
Ordonnance statuant sur la contestation de l’arrêté de placement en rétention et sur la première requête en prolongation d’une mesure de rétention administrative
Ordonnance du 26 Septembre 2024
Dossier N° RG 24/02351
Nous, Boujemaa ARSAFI, magistrat du siège au tribunal judiciaire de Meaux, assisté de Romane HUAN, greffier ;
Vu les articles L742-1 à L 742-3, L 741-10, L 743-3, L 743-19, L 743-20, R 741-1 à R 743-9 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile ;
Vu l’arrêté pris le 31 août 2023 par le préfet de l’ESSONNE faisant obligation à M. [X] [O] de quitter le territoire français ;
Vu la décision de placement en rétention administrative prise le 18 septembre 2024 par le PRÉFET DE L’ESSONNE à l’encontre de M. [X] [O], notifiée à l’intéressé le 21 septembre 2024 à 10h28 ;
Vu le recours de M. [X] [O] daté du 25 septembre 2024, reçu et enregistré le 25 septembre 2024 à 11h43 au greffe du tribunal, par lequel il demande au tribunal d’annuler la décision de placement en rétention administrative pris à son encontre ;
Vu la requête du PRÉFET DE L’ESSONNE datée du 25 septembre 2024, reçue et enregistrée le 25 septembre 2024 à 09h30 au greffe du tribunal, tendant à la prolongation de la rétention administrative pour une durée de vingt six jours de :
Monsieur [X] [O], né le 22 Septembre 7998 à [Localité 22] ( GABON), de nationalité Gabonaise
Vu l’extrait individualisé du registre prévu par l’article L. 744-2 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile ;
En l’absence du procureur de la République régulièrement avisé par le greffier, dès réception de la requête, de la date, de l’heure, du lieu et de l’objet de la présente audience ;
Dossier N° RG 24/02351
Après avoir, en audience publique, rappelé à la personne retenue les droits qui lui sont reconnus par le Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile, puis entendu en leurs observations, moyens et arguments :
- Me Julia MORONI, avocat de permanence au barreau de Meaux désigné d’office à la demande de la personne retenue pour l’assister ;
- Me ISCEN (cab CENTAURE), avocat représentant le PRÉFET DE L’ESSONNE ;
- M. [X] [O] ;
Dossier N° RG 24/02351
MOTIFS DE LA DÉCISION
SUR LA JONCTION DES PROCÉDURES:
Attendu qu’il convient en application de l’article 367 du code de procédure civile et pour une bonne administration de la justice de joindre les deux procédures à savoir, celle introduite par la requête de PRÉFET DE L’ESSONNE enregistrée sous le N° RG 24/02350 et celle introduite par le recours de M. [X] [O] enregistré sous le N° RG 24/02351 ;
Attendu qu’indépendamment de tout recours contre la décision de placement, le juge doit se prononcer en tant que gardien de la liberté individuelle sur la légalité de la rétention ;
Attendu qu’après examen des éléments du dossier tels que complétés ou éclairés à l’audience contradictoirement, la procédure contrôlée est recevable et régulière ;
SUR LA CONTESTATION DE L’ARRÊTÉ DE PLACEMENT EN RÉTENTION:
Attendu que le conseil de l’intéressé se désiste du moyen tiré de l’incompétence du signataire de l’acte ;
Sur le moyen tiré du défaut de prise en compte de l’état de vulnérabilité et de l’erreur manifeste
d’appréciation :
Attendu qu’aux termes de l’article L.741-4 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile, le préfet prenant la décision de placer un individu en rétention administrative doit tenir compte, le cas échéant, de son état de vulnérabilité ;
Mais attendu que l’examen de la procédure révèle que l’intéressé n’a pas communiqué d’éléments se rapportant à sa situation médicale et le cas échéant sa vulnérabilité, privant ainsi l’administration d’élements relatifs à son état de santé ; qu’à défaut, pour l’intéressé d’avoir fait état de circonstances pouvant caractériser un état de vulnérabilité avant la décision de placement en rétention administrative, c’est donc à bon droit que le préfet n’a pu viser d’élements propres à son état de santé et donc à son éventuelle vulnérabilité dans la motivation de l’arrêté contesté ;
Attendu que le recours en contestation sera rejeté ;
Attendu, par suite, que le moyen tiré de l’insuffisance de la motivation de la décision de placement en rétention administrative et du défaut d’examen sérieux de la situation personnelle de l’intéressé ayant entraîné une erreur manifeste d’appréciation sera écarté ;
SUR LA DEMANDE DE PROLONGATION DE LA RÉTENTION:
Attendu que la procédure est régulière ;
Attendu qu’il ressort de l’examen des pièces jointes à la requête et des mentions figurant au registre prévu à l’article L. 744-2 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile que la personne retenue a été, dans les meilleurs délais suivant la notification de la décision de placement en rétention, pleinement informée de ses droits et placée en état de les faire valoir à compter de son arrivée au lieu de rétention ;
Attendu que la mesure d’éloignement n'a pu être mise à exécution dans le délai de quatre jours qui s’est écoulé depuis la décision de placement en rétention ;
Attendu qu’il n’est émis aucune critique sur les diligences accomplies jusqu’à présent par l’Administration pour que, conformément aux exigences de l’article L. 741-3 et L. 751-9 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile, la rétention n’excède pas le temps strictement nécessaire au départ de la personne faisant l’objet de la mesure d’éloignement ; en ce que l’administration a saisi les autorités aux fins d’identification dès le 28 août 2024 à 14h04 ;
Sur la demande d’examen de compatibilité de l’état de santé avec la mesure de rétention administrative et d’éloignement :
Attendu qu’il ressort des déclarations et des pièces débattues à l’audience de ce jour que l’intéressé présente une pathologie médicale chronique et qu’il convient en conséquence d’inviter le préfet de de l’Essonne à faire procéder à un examen de la situation médicale de l’intéressé par un médecin de l’OFII afin que celui-ci se prononce sur la vulnérabilité éventuelle de l’intéressé ainsi que sur la compatibilité de son état de santé avec l’exécution de la mesure d’éloignement dont il fait l’objet ainsi qu’avec son maintien en rétention, étant précisé qu’à l’audience l’intéressé reconnait sa pathologie et la nécessité d’une prise en charge ;
Attendu que la personne retenue ne remplit pas les conditions d’une assignation à résidence, telles que fixées par l’article L. 743-13 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile, en ce sens qu’elle n’a pas préalablement remis à un service de police ou à une unité de gendarmerie un passeport en cours de validité, quels que soient les mérites de ses garanties de représentation ;
Attendu qu’en définitive, rien ne s’oppose à ce que soit ordonnée la prolongation de la rétention administrative de la personne visée par la requête du préfet ;
PAR CES MOTIFS,
ORDONNONS la jonction de la procédure introduite par le recours de M. [X] [O] enregistré sous le N° RG 24/02351 et celle introduite par la requête de PRÉFET DE L’ESSONNE enregistrée sous le N° RG 24/02350 ;
DÉCLARONS le recours de M. [X] [O] recevable ;
REJETONS le recours de M. [X] [O] ;
DÉCLARONS la requête du PRÉFET DE L’ESSONNE recevable et la procédure régulière ;
ORDONNONS la prolongation de la rétention de M. [X] [O] au centre de rétention administrative n°[20] (77), ou dans tout autre centre ne dépendant pas de l'administration pénitentiaire, pour une durée de vingt six jours à compter du 25 septembre 2024 à 10h28 ;
INVITONS l’administration à saisir un médecin de l’OFII pour statuer sur la compatibilité de son état de santé avec son éloignement et un médecin extérieur pour qu’il soit statué sur la compatibilité de son état de santé avec son maintien en rétention administrative ;
Prononcé publiquement au palais de justice du Mesnil-Amelot, le 26 Septembre 2024 à 12h20 .
Le greffier, Le juge,
qui ont signé l’original de l’ordonnance.
Pour information :
- La présente ordonnance est susceptible d’appel devant le premier président de la cour d’appel de Paris dans les 24 heures de sa notification. Le délai d’appel qui expirerait normalement un samedi, un dimanche ou un jour férié ou chômé, est prorogé jusqu’au premier jour ouvrable suivant. Le premier président est saisi par une déclaration écrite motivée, transmise par tout moyen au greffe de la cour d’appel de Paris (Service des étrangers - Pôle 1 Chambre 11), notamment par télécopie au [XXXXXXXX03] ou par courriel à l’adresse [Courriel 18]. Cet appel n’est pas suspensif. L’intéressé est maintenu à disposition de la justice jusqu’à l’audience qui se tiendra à la cour d’appel.
- Vous pouvez, pendant toute la durée de votre rétention, demander l’assistance d’un interprète, d’un avocat ainsi que d’un médecin, et communiquer avec votre consulat ou toute personne de votre choix.
- Vous avez également le droit de contacter toute organisation et instance nationale, internationale ou non gouvernementale compétente pour visiter les lieux de rétention, notamment :
• le Contrôleur général des lieux de privation de liberté ([Adresse 12] ; www.cglpl.fr ; tél. : [XXXXXXXX05] ; fax : [XXXXXXXX02]) ;
• le Défenseur des droits ([Adresse 15] ; tél. : [XXXXXXXX08]) ;
• France Terre d’Asile ([Adresse 13] ; tél. : [XXXXXXXX04]) ;
• Forum Réfugiés Cosi ([Adresse 14] ; tél. : [XXXXXXXX07]) ;
• Médecins sans frontières - MSF ([Adresse 16] ; tél. : [XXXXXXXX01]).
- La CIMADE, association indépendante de l’administration présente dans chacun des centres de rétention [Localité 21] (Tél. CIMADE [20] : [XXXXXXXX010] / [XXXXXXXX011] - Tél. CIMADE [19] : [XXXXXXXX09] / [XXXXXXXX06]) est à votre disposition, sans formalité, pour vous aider dans l’exercice effectif de vos droits, aux heures d’accueil précisées par le règlement intérieur.
- Vous pouvez aussi demander, à tout moment, qu’il soit mis fin à votre rétention par simple requête, motivée et signée, adressée au magistrat du siège par tout moyen, accompagnée de toutes les pièces justificatives.
Reçu le 26 septembre 2024, dans une langue comprise, notification de la présente ordonnance avec remise d’une copie intégrale, information du délai d’appel et des modalités d’exercice de cette voie de recours, ainsi que le rappel des droits en rétention.
La personne retenue,
Reçu copie intégrale de la présente ordonnance le 26 septembre 2024.
L’avocat du PRÉFET DE L’ESSONNE,
Reçu copie intégrale de la présente ordonnance le 26 septembre 2024.
L’avocat de la personne retenue, | false | null | [] | {} |
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"22/08351"
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Chambre 3 - CONSTRUCTION
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DU 26 Septembre 2024
Dossier N° RG 22/08351 - N° Portalis DB3D-W-B7G-JVZV
Minute n° : 2024/266
AFFAIRE :
[D] [Z], [H] [N] C/ Syndicat des copropriétaires de la copropriété [Adresse 6], pris en la personne de son syndic en exercice la SARL CABINET TRIO
JUGEMENT DU 26 Septembre 2024
COMPOSITION DU TRIBUNAL :
PRÉSIDENT : Madame Hélène SOULON, Vice-Présidente, statuant à juge unique
GREFFIER lors des débats : Madame Peggy DONET
GREFFIER FF lors de la mise à disposition : Madame Evelyse DENOYELLE
DÉBATS :
A l’audience publique du 04 Juillet 2024
A l’issue des débats, les parties ont été avisées que le jugement serait prononcé par mise à disposition au greffe le 26 Septembre 2024
JUGEMENT :
Rendu après débats publics par mise à disposition au greffe, par décision contradictoire et en premier ressort
copie exécutoire à :
Me Sydney CHARDON
Me Christine JEANTET
Délivrées le 26 Septembre 2024
Copie dossier
NOM DES PARTIES :
DEMANDEURS :
Monsieur [D] [Z], demeurant [Adresse 2]
Madame [H] [N], demeurant [Adresse 4]
représentés tous deux par Me Christine JEANTET, avocat au barreau de DRAGUIGNAN,
D’UNE PART ;
DÉFENDEUR :
Syndicat des copropriétaires de la copropriété [Adresse 6], pris en la personne de son syndic en exercice la SARL CABINET TRIO, dont le siège social est sis [Adresse 1]
représenté par Maître Sydney CHARDON de la SCP CHARDON - ASSADOURIAN, avocat au barreau de GRASSE
D’AUTRE PART ;
******************
EXPOSE DES FAITS ET DE LA PROCEDURE :
M. [D] [Z] et Mme [H] [N] sont propriétaires du lot 221 constitué d’un appartement dépendant de l’immeuble en copropriété sis [Adresse 2] à [Localité 5].
Indiquant ne pas avoir été convoqués à l’assemblée générale du 10 octobre 2022, par acte d’huissier du 15 décembre 2022, M. [D] [Z], avocat au Barreau de Grasse, faisant application de l’article 47 du code de procédure civile et Mme [H] [N] ont fait assigner devant le tribunal judiciaire de Draguignan le syndicat des copropriétaires de l’immeuble « [Adresse 6], pris en la personne de son syndic en exercice la SARL Trio afin de voir annuler la totalité des résolutions de l’assemblée générale du 10 octobre 2022, condamner le syndicat des copropriétaires à leur payer la somme de 3000 € au titre de l’article 700 du code de procédure civile ainsi qu’aux entiers dépens. Ils sollicitent également l’exonération en leur qualité de copropriétaires, de leur quote-part dans les dépens, frais et honoraires exposés par le syndicat dans la présente procédure, au titre des charges générales d’administration, conformément à l’article 10-1 de la loi n° 65-557 du 10 juillet 1965.
L’affaire a été clôturée le 11 mars 2024 avec effet au 20 juin 2024 et fixée à l’audience à juge unique du 4 juillet 2024.
L’affaire a été mise en délibéré au 26 septembre 2024.
PRETENTIONS ET MOYENS :
Par conclusions notifiées par RPVA le 17 novembre 2023, M. [D] [Z] et Mme [H] [N] demandent au tribunal de :
Débouter le syndicat des Copropriétaires de l’ensemble de ses demandes reconventionnelles
Condamner le Syndicat des Copropriétaires à payer à M. [D] [Z] et Mme [H] [N] la somme de 3000€ au titre de l'article 700 du Code de procédure civile ainsi qu'aux entiers dépens, distraits au profit de Me Christine Jeantet, Avocat, sur ses offres de droit, conformément aux dispositions de l'article 699 du Code de procédure civile
Exonérer les demandeurs, en leur qualité de copropriétaires, de leur quotepart dans les dépens, frais et honoraires exposés par le syndicat dans la présente procédure, au titre des charges générales d'administration, conformément aux dispositions de l'article 10-1 de la loi n °65-557 du 10 juillet 1965.
Par conclusions notifiées par RPVA le 2 novembre 2023, le syndicat des copropriétaires [Adresse 6], pris en la personne de son syndic en exercice la SARL Cabinet Trio demande au tribunal de débouter M. [D] [Z] et Mme [H] [N] de l’intégralité de leurs demandes, fins et conclusions et reconventionnellement de condamner les défendeurs à lui payer la somme de 1500 € sur le fondement de l’article 700 du code de procédure civile ainsi qu’aux entiers dépens.
Les prétentions et moyens des parties sont résumées dans les motifs de la décision. Pour plus ample exposé, il convient de se référer aux dernières conclusions susvisées conformément aux dispositions de l’article 455 du code de procédure civile.
MOTIFS DE LA DECISION :
1. Sur la convocation des copropriétaires et la demande de nullité des résolutions de l’assemblée générale du 10 octobre 2022 :
1.1 Moyens des parties :
Mme [H] [N] fait valoir qu’elle n’a pas été convoquée à l’assemblée générale du 10 octobre 2022 et M. [D] [Z] expose que l’adresse suivante : [Adresse 3] à [Localité 5] n’est pas la sienne et que le pli est d’ailleurs revenu avec la mention « destinataire inconnu à l’adresse ».
Il précise qu’il a quitté ce lieu depuis 2017 et que le syndicat des copropriétaires lui a toujours adressé les convocations au [Adresse 4]. Il ajoute qu’il ne comprend pas pourquoi le syndicat a décidé de changer son adresse en 2021 et 2022, ce alors que les procès-verbaux des assemblées générales lui sont envoyés à [Localité 7] et alors que les courriers qu’il a envoyé au syndic comportent toujours la même adresse.
Il reconnait avoir appelé le syndic dans la matinée du 10 octobre 2022 pour savoir à quelle date l’assemblée générale aurait lieu et a appris à cette occasion qu’elle se tenait le jour même.
Ils considèrent que le syndic a commis une faute qui les a empêchés de participer à l’assemblée générale, ce d’autant qu’une résolution faisait état de manière totalement erronée d’un impayé de charges de leur part.
Le syndicat des copropriétaires [Adresse 6] à Cannes expose qu’il a convoqué M. [Z] le 12 septembre 2022 pour l’assemblée générale du 10 octobre 2022 à l’adresse suivante : [Adresse 3] et que le pli est revenu avec la mention « Destinataire inconnu à l’adresse ».
Il fait valoir qu’il s’agit de la dernière adresse connue et qu’il ressort d’un courriel envoyé par M. [Z] que les demandeurs à l’instance étaient informés de l’adresse à laquelle la convocation avait été envoyée.
1.2 Réponse du tribunal :
Conformément aux prescriptions de l’article 64 du décret n° 67-223 du 17 mars 1967, la convocation des copropriétaires aux assemblées doit être faite soit par lettre recommandée avec demande d'avis de réception, ou par remise contre récépissé ou émargement au moins 21 jours avant la date de la réunion, sauf urgence ou délai plus long prévu par le règlement de copropriété
La convocation doit être adressée à chaque membre de droit de l’assemblée générale et au domicile de chaque copropriétaire.
Il appartient au copropriétaire de fournir au syndic les informations nécessaires pour lui permettre de lui adresser les convocations et à défaut celles-ci sont considérées comme valablement faites au dernier domicile notifié au syndic.
Il sera également indiqué qu’il appartient au syndic de faire la preuve de l'accomplissement des convocations régulières à l'occasion de la tenue d'une assemblée générale.
En l’espèce, le syndicat des copropriétaires de l’immeuble [Adresse 6] à Cannes pris en la personne de son syndic en exercice la Sarl Trio ne justifie pas avoir convoqué Mme [H] [N] à l’assemblée générale du 10 octobre 2022 alors que celle-ci figure comme copropriétaire absente sur le procès-verbal de cette même assemblée générale.
De plus, en ce qui concerne M. [D] [Z], le défendeur produit l’avis de réception de la convocation envoyée le 12 septembre 2022 au [Adresse 3], sur lequel figure la mention « Destinataire inconnu à l’adresse ». Or, il est établi que ce copropriétaire avait informé le syndic de son changement d’adresse dès 2018 puisque les convocations et les notifications des procès-verbaux des assemblées générales du 20 juin 2018 et du 25 juin 2019 lui ont été envoyés, ainsi qu’à Mme [N], à l’adresse suivante : [Adresse 4].
Ainsi, en l’absence de convocation ou de convocation régulière envoyée à Mme [H] [N] et à M. [D] [Z], la nullité de l’assemblée générale du 10 octobre 2022 est de droit sans que les demandeurs à l’annulation de cette assemblée aient à justifier d’un grief.
Par courriel du 10 octobre 2022, M. [Z] a confirmé qu’il ignorait jusqu’au jour même la date de l’assemblée générale de la copropriété dont il est membre en raison d’une convocation envoyée à une mauvaise adresse.
Il convient par conséquent d’annuler toutes les résolutions de l’assemblée générale de la copropriété [Adresse 6] à Cannes en date du 10 octobre 2022.
Sur les demandes accessoires :
Le syndicat des copropriétaires [Adresse 6], pris en la personne de son syndic en exercice la SARL Cabinet Trio, partie perdante, sera condamné aux entiers dépens de l’instance, en application de l’article 696 du code de procédure civile.
Conformément à l’article 699 du même code, sera autorisé le recouvrement direct des dépens au profit de l’avocat des parties ayant obtenu gain de cause, soit Me Christine Jeantet.
Il serait inéquitable de laisser à la charge de M. [D] [Z] et Mme [H] [N] les frais irrépétibles exposés pour faire valoir leurs droits et le syndicat des copropriétaires [Adresse 6], pris en la personne de son syndic en exercice la SARL Cabinet Trio sera condamné à leur payer la somme de 1500 € sur le fondement de l’article 700 du code de procédure civile.
En application de l’article 10-1 de la loi du 10 juillet 1965, M. [D] [Z] et Mme [H] [N] seront dispensés de toute participation à la dépense commune des frais de procédure, dont la charge sera répartie entre les autres copropriétaires.
Il sera rappelé que selon l’article 514 du code de procédure civile, les décisions de première instance sont de droit exécutoires à titre provisoire à moins que la loi ou la décision rendue n’en décide autrement.
PAR CES MOTIFS :
Le tribunal statuant en audience publique, par mise à disposition au Greffe, par jugement contradictoire et en premier ressort :
ANNULE toutes les résolutions de l’assemblée générale copropriété [Adresse 6] à Cannes en date du 10 octobre 2022 ;
DEBOUTE le syndicat des copropriétaires [Adresse 6], pris en la personne de son syndic en exercice la SARL Cabinet Trio de toutes ses demandes ;
CONDAMNE le syndicat des copropriétaires [Adresse 6], pris en la personne de son syndic en exercice la SARL Cabinet Trio à payer à M. [D] [Z] et Mme [H] [N] la somme de 1500 € en application de l’article 700 du code de procédure civile ;
CONDAMNE le syndicat des copropriétaires [Adresse 6], pris en la personne de son syndic en exercice la SARL Cabinet Trio aux entiers dépens de l’instance ;
AUTORISE le recouvrement direct des dépens au profit de Me Christine Jeantet ;
DIT que M. [D] [Z] et Mme [H] [N] seront dispensés de toute participation à la dépense commune des frais de procédure, dont la charge sera répartie entre les autres copropriétaires
RAPPELLE que la présente décision est exécutoire de droit à titre provisoire.
Ainsi jugé par mise à disposition au greffe de la troisième chambre du tribunal judiciaire de Draguignan le VINGT SIX SEPTEMBRE DEUX MILLE VINGT-QUATRE.
La greffière, La présidente, | false | null | [] | {} |
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"23/11851"
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JUDICIAIRE
DE PARIS [1]
[1] Expédition exécutoire à:
-Me Stéphanie GIOVANNETTI
délivrée le:
■
Charges de copropriété
N° RG 23/11851
N° Portalis 352J-W-B7H-C2J4U
N° MINUTE :
Assignation du :
18 Juillet 2023
JUGEMENT
rendu le 26 Septembre 2024
DEMANDEUR
Syndicat des copropriétaires du [Adresse 1], représenté par son syndic, la société BELLMAN, S.A.S
[Adresse 2]
[Localité 4]
représentée par Me Stéphanie GIOVANNETTI, avocat au barreau de PARIS, avocat plaidant, vestiaire #D1982
DÉFENDERESSE
S.A. CREDIT INDUSTRIEL ET COMMERCIAL, “CIC”
[Adresse 3]
[Localité 5]
non- représentée
COMPOSITION DU TRIBUNAL
Par application des articles R.212-9 du Code de l’Organisation Judiciaire et 812 du Code de Procédure Civile, l’affaire a été attribuée au Juge unique.
Avis en a été donné aux avocats constitués qui ne s’y sont pas opposés.
Monsieur Julien FEVRIER, Juge, statuant en juge unique.
assisté de Line-Joyce GUY, Greffière.
Décision du 26 Septembre 2024
Charges de copropriété
N° RG 23/11851 - N° Portalis 352J-W-B7H-C2J4U
DÉBATS
A l’audience publique du 12 Juin 2024
JUGEMENT
- Réputé contradictoire
- En premier ressort
- Prononcé publiquement par mise à disposition au greffe, les parties en ayant été avisées dans les conditions prévues au deuxième alinéa de l’article 450 du Code de procédure civile
EXPOSE DU LITIGE
L’ensemble immobilier situé [Adresse 1] est constitué en copropriété.
Soutenant que des charges de copropriété de l’immeuble sont impayées depuis plusieurs années et que le propriétaire des lots concernés est la société Crédit Industriel et Commercial (ci-après CIC), le syndicat des copropriétaires du [Adresse 1] l'a assignée devant le tribunal par acte de commissaire de justice du 18 juillet 2023.
Dans son assignation, le syndicat des copropriétaires demande au tribunal :
« Vu les articles 10, 10-1 et 14-1 de la loi du 10 juillet 1965,
Vu l'article 1342-10 du code civil,
Vu la présente assignation et les pièces produites,
Il est demandé au tribunal de :
Condamner la société Crédit Industriel et Commercial à verser au syndicat des copropriétaires du [Adresse 1] à [Localité 6] la somme de 11.244,91 euros au titre des charges de copropriété arrêtées au 6 juillet 2023 (charges courantes et charges pour travaux), majorées des intérêts au taux légal à compter du 12 avril 2023, date de la sommation de payer les charges de copropriété,
Condamner la société Crédit Industriel et Commercial à verser au syndicat des copropriétaires du [Adresse 1] à [Localité 6] la somme de 280,71 euros au titre des frais de relance arrêtés au 30 mai 2023,
Condamner la société Crédit Industriel et Commercial à verser au syndicat des copropriétaires du [Adresse 1] à [Localité 6] la somme de 1.500,00 euros en réparation du préjudice direct et certain, distinct du simple retard de paiement qui sera compensé par les intérêts moratoires, causé au syndicat des copropriétaires lequel a été privé d'une partie des fonds nécessaires à la gestion et à l'entretien de l'immeuble,
Condamner la société Crédit Industriel et Commercial à verser au syndicat des copropriétaires du [Adresse 1] à [Localité 6] la somme de 2.000,00 euros au titre de l'article 700 du code de procédure civile,
Condamner la société Crédit Industriel et Commercial aux entiers dépens ».
Bien que régulièrement assignée, la société CIC n'a pas constitué avocat.
L'affaire a été clôturée le 21 décembre 2023.
Il est renvoyé à l'assignation du demandeur pour l’exposé des moyens de droit et de fait à l’appui de ses prétentions conformément à l’article 455 du code de procédure civile.
L’affaire a été plaidée le 12 juin 2024. La décision a été mise en délibéré au 26 septembre 2024.
MOTIFS DE LA DÉCISION
Vu l'article 472 du code de procédure civile qui prévoit que si le défendeur ne comparaît pas, il est néanmoins statué sur le fond. Le juge ne fait droit à la demande que dans la mesure où il l'estime régulière, recevable et bien fondée.
Sur les charges et provisions sur charges de copropriété et les travaux
Selon l’article 10 de la loi n° 65-557 du 10 juillet 1965, les copropriétaires sont tenus de participer au paiement des charges, que ce soit :
les charges générales relatives à la conservation, à l’entretien et à l’administration des parties communes, ainsi que le fonds de travaux mentionné à l’article 14-2 de la loi, lesquelles sont dues proportionnellement aux valeurs relatives des parties privatives comprises dans leurs lots ;
les charges spéciales entraînées par les services collectifs et éléments d’équipement communs, lesquelles sont dues en fonction de l’utilité que ces services et éléments présentent à l’égard de chaque lot.
Il incombe au syndicat qui poursuit le recouvrement de charges de rapporter la preuve de sa créance. A ce titre, il lui appartient de produire le procès-verbal de l’assemblée générale approuvant les comptes de l’exercice correspondant et rendant la créance certaine, liquide et exigible, un décompte de répartition de charges ainsi qu’un décompte individuel permettant de vérifier l’adéquation entre les montants à répartir par types de charges et les sommes demandées au copropriétaire.
L’article 14-1 de cette même loi dispose également que, pour faire face aux dépenses courantes de maintenance, de fonctionnement et d’administration des parties communes et équipements communs de l’immeuble, le syndicat des copropriétaires vote, chaque année, un budget prévisionnel et les copropriétaires versent au syndicat des provisions égales au quart du budget voté. En vertu de l’article 35 du décret du 17 mars 1967, les appels prévisionnels auxquels procède le syndic, dans les limites et sous les conditions prévues par ce texte, constituent une créance certaine, liquide et exigible.
Décision du 26 Septembre 2024
Charges de copropriété
N° RG 23/11851 - N° Portalis 352J-W-B7H-C2J4U
Le recouvrement des provisions peut ainsi être poursuivi jusqu’à l’établissement des comptes définitifs qui seront soumis à l’approbation de l’assemblée générale. A ce titre, le syndicat doit produire la délibération de l’assemblée générale adoptant le budget prévisionnel et démontrer la date d’exigibilité des provisions impayées.
Par ailleurs, les travaux non inclus dans les charges de copropriété sus-définies et prévus à l’article 44 du décret n° 67-223 du 17 mars 1967 ne sont pas compris dans le budget prévisionnel.
Ils doivent faire l’objet d’un vote de l’assemblée générale quant à leur principe, leur montant et à leurs modalités de paiement et d’exigibilité.
Enfin, il sera rappelé qu’en application de l’article 42 de la même loi, les décisions d’une assemblée générale s’imposent aux copropriétaires tant que la nullité n’en a pas été prononcée et ce même si une procédure pour obtenir cette nullité a été diligentée.
En effet, les actions ayant pour objet de contester les décisions des assemblées générales ne suspendent que les travaux décidés par l’assemblée générale en application des articles 25 et 26 durant le délai de recours de deux mois. Le copropriétaire qui n’a pas contesté la décision de l’assemblée générale ayant approuvé les comptes n’est ainsi pas fondé à refuser de payer les sommes qui lui sont réclamées.
En l’espèce, le syndicat des copropriétaires produit notamment à l’appui de sa demande :
le relevé de matrice cadastrale concernant l’immeuble établissant la qualité de propriétaire de la société Crédit Industriel et Commercial pour les lots n° 36, 37, 59 et 144.
les procès-verbaux des assemblées générales des 17 juin 2021 et 27 juin 2022 comportant approbation des comptes de plusieurs exercices et votant des budgets prévisionnels (2020, 2021, 2022, 2023) et le fonds travaux ainsi que des travaux.
des appels de charges, provisions sur charges et travaux faisant apparaître les relevés de compte individuel.
l’état récapitulatif détaillé de la créance pour la période allant du 15 avril 2019 au 1er juillet 2023 faisant état d’un solde débiteur global de 11.645,62 €, incluant des frais de recouvrement. La société CIC a procédé à plusieurs paiements sur cette période qui se sont imputés sur les dettes les plus anciennes.
Au regard de ces éléments, la créance du syndicat des copropriétaires au titre des charges de copropriété arrêtées au 6 juillet 2023 est établie à hauteur de 11.244,91 €.
La société CIC sera condamnée à régler cette somme au syndicat des copropriétaires, avec intérêts au taux légal à compter de la sommation de payer du 12 avril 2023 sur la somme de 9.900,89 € et à compter de l'assignation pour le surplus.
Décision du 26 Septembre 2024
Charges de copropriété
N° RG 23/11851 - N° Portalis 352J-W-B7H-C2J4U
Sur les frais de recouvrement
Aux termes de l’article 10-1 de la loi du 10 juillet 1965 sont imputables au seul copropriétaire concerné les frais nécessaires exposés par le syndicat, notamment les frais de mise en demeure, de relance et de prise d’hypothèque à compter de la mise en demeure, pour le recouvrement d’une créance justifiée à l’encontre d’un copropriétaire ainsi que les droits et émoluments des actes des huissiers de justice et le droit de recouvrement ou d’encaissement à la charge du débiteur et les honoraires ou frais perçus par le syndic au titre des prestations susmentionnées.
Cette liste n’est pas limitative, les frais réclamés devant toutefois être justifiés.
Il convient d’ajouter que les frais de recouvrement ne sont nécessaires au sens de l’article 10-1 précité que s’ils sortent de la gestion courante du syndic et traduisent des diligences réelles, inhabituelles et nécessaires propres à permettre au syndicat des copropriétaires de recouvrer une créance justifiée à l’encontre d’un copropriétaire défaillant.
Si les frais d’huissier, en dehors de ceux exposés dans le cadre du procès qui seront récupérés au titre des dépens, constituent des frais nécessaires, les honoraires de l’avocat de la copropriété qui sont indemnisés au titre de l’article 700 du code de procédure civile ne constituent de tels frais.
En l’espèce, il est sollicité une somme de 280,71 € à ce titre.
Concernant la sommation de payer, elle est produite avec une facture de 214,71 €. Cette dépense est donc justifiée.
Concernant la relance du 5 novembre 2022, le justificatif d'envoi du courrier n'est pas versé à la procédure.
Concernant une mise en demeure du 3 juin 2022, elle n'est pas produite.
La créance au titre des frais nécessaires sera donc limitée à 214,71 € et la société CIC sera condamné à verser cette somme au syndicat des copropriétaires.
Sur les dommages-intérêts
L’article 1231-6 du code civil dispose que le créancier auquel son débiteur en retard a causé, par sa mauvaise foi, un préjudice indépendant de ce retard, peut obtenir des dommages et intérêts, distincts des intérêts moratoires de la créance.
Par ailleurs, en application de l’article 1240 du même code, il est de jurisprudence constante que la faute, même non grossière ou dolosive suffit, lorsqu’un préjudice en résulte, à justifier une condamnation à des dommages-intérêts pour abus de droit d’agir en justice ou de résistance abusive à une action judiciaire.
Les manquements répétés des copropriétaires à leur obligation essentielle à l’égard du syndicat des copropriétaires de régler les charges de copropriété sans justifier de raisons valables pouvant expliquer leur carence existante depuis plusieurs années malgré les différentes mises en demeure, outre qu’ils révèlent leur mauvaise foi, sont constitutifs d’une faute qui cause à la collectivité des copropriétaires, privée depuis de longues années d’une somme importante, nécessaire à la gestion et à l’entretien de l’immeuble, un préjudice financier direct et certain.
En l’espèce, il est établi que la défenderesse présente, de manière récurrente depuis plusieurs années, des impayés de charges de copropriété et de travaux. Ces manquements répétés perturbent la trésorerie et le bon fonctionnement de la copropriété et causent nécessairement un préjudice au syndicat des copropriétaires qui doit pallier ces paiements manquants.
La demande de dommages et intérêts du syndicat des copropriétaires sera accueillie à hauteur de 1.500 €.
Sur les demandes accessoires
En application de l’article 696 du code de procédure civile, la partie perdante est condamnée aux dépens, à moins que le juge, par décision motivée, n’en mette la totalité ou une fraction à la charge d’une autre partie.
La société CIC, partie perdante, supportera les dépens.
En application de l’article 700 du code de procédure civile, le juge condamne la partie tenue aux dépens ou qui perd son procès à payer à l’autre partie la somme qu’il détermine, au titre des frais exposés et non compris dans les dépens. Le juge tient compte de l’équité ou de la situation économique de la partie condamnée et il peut, même d’office, pour des raisons tirées des mêmes considérations, dire qu’il n’y a pas lieu à cette condamnation.
La société CIC sera condamnée à verser au syndicat des copropriétaires demandeur une somme totale de 2.000 € au titre de l’article 700 du code de procédure civile.
En application des articles 514 et 515 du code de procédure civile, les décisions de première instance sont de droit exécutoires à titre provisoire à moins que la loi ou la décision rendue n’en dispose autrement. Le juge peut écarter l’exécution provisoire de droit, en tout ou partie, s’il estime qu’elle est incompatible avec la nature de l’affaire. Il statue d’office ou à la demande d’une partie.
En l’espèce, il n’y a pas lieu de suspendre l’exécution provisoire du jugement.
PAR CES MOTIFS,
Le tribunal, statuant après débats en audience publique, en premier ressort et par jugement réputé contradictoire, par mise à disposition au greffe :
CONDAMNE la société Crédit Industriel et Commercial à verser au syndicat des copropriétaires du [Adresse 1] les sommes suivantes :
11.244,91 € au titre des charges de copropriété arrêtées au 6 juillet 2023, avec intérêts au taux légal à compter de la sommation de payer du 12 avril 2023 sur la somme de 9.900,89 € et à compter de l'assignation pour le surplus ;
214,71 € au titre des frais nécessaires ;
1.500 € à titre de dommages-intérêts ;
2.000 € au titre de l'article 700 du code de procédure civile ;
CONDAMNE la société Crédit Industriel et Commercial aux dépens ;
DIT n’y avoir lieu à suspendre l’exécution provisoire.
Fait et jugé à Paris le 26 Septembre 2024
La Greffière Le Président | false | null | [] | {} |
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"23/07858"
] | null | Autre | 2024-09-26 | null | 23/07858 | Tribunal judiciaire de Draguignan | Fait droit à une partie des demandes du ou des demandeurs sans accorder de délais d'exécution au défendeur | null | Chambre 1 | null | [] | 66f5b09245ea63320f335fdf | null | 2024-09-26T19:09:00.098000 | 2024-09-26T00:00:00 | null | 2024-09-26 | 53B | [] | false | null | null | TRIBUNAL JUDICIAIRE
DE DRAGUIGNAN
_______________________
Chambre 1
************************
DU 26 Septembre 2024
Dossier N° RG 23/07858 - N° Portalis DB3D-W-B7H-KAPW
Minute n° : 2024/479
AFFAIRE :
[V] [F], [M] [U] épouse [F] C/ [G] [L]
JUGEMENT DU 26 Septembre 2024
COMPOSITION DU TRIBUNAL :
PRÉSIDENT : Madame Virginie GARCIA, Vice-Présidente, statuant à juge unique
GREFFIER lors des débats : Madame Fanny RINAUDO, DSGJ
GREFFIER lors du prononcé : Madame Nasima BOUKROUH
DÉBATS :
A l’audience publique du 27 Juin 2024
A l’issue des débats, les parties ont été avisées que le jugement serait prononcé par mise à disposition au greffe le 26 Septembre 2024
JUGEMENT :
Rendu après débats publics par mise à disposition au greffe, par décision contradictoire et en premier ressort
copie exécutoire à : Me Juliette BOUZEREAU
Me Valérie MARTIN-PORTALIER
Délivrées le
Copie dossier
NOM DES PARTIES :
DEMANDEURS :
Monsieur [V] [F]
et
Madame [M] [U] épouse [F]
demeurant ensemble [Adresse 1]
[Localité 2]
représentés par Me Juliette BOUZEREAU, avocat au barreau de DRAGUIGNAN
D’UNE PART ;
DÉFENDEUR :
Monsieur [G] [L]
[Adresse 1]
[Localité 2]
représenté par Me Valérie MARTIN-PORTALIER, avocat au barreau de DRAGUIGNAN
D’AUTRE PART ;
******************
EXPOSE DU LITIGE
Au cours de l'année 2022, Monsieur [V] [F] et Madame [M] [U] épouse [F] ont prêté plusieurs sommes d'argent à Monsieur [G] [L], leur voisin et ami, pour un montant total de 14.200 euros.
Le 20 mars 2023, les parties ont signé un constat d'accord devant le conciliateur de justice de Fréjus, au terme duquel Monsieur [G] [L] s'est engagé à rembourser sa dette en 9 mensualités de 1.576 euros chacune.
Le 6 avril 2023, le juge des contentieux de la protection auprès du tribunal de proximité de Fréjus a rejeté la demande d'homologation du constat d'accord dressé le 20 mars 2003 au motif que la demande excédait le taux de compétence du tribunal de proximité.
Faisant valoir qu'en dépit de cet accord Monsieur [G] [L] ne leur avait versé aucune somme, Monsieur [V] [F] et Madame [M] [U] épouse [F], suivant acte du 26 octobre 2023, l'ont fait assigner en paiement devant le tribunal judiciaire de Draguignan.
Ils demandent au tribunal de :
Vu les articles 1101 et suivants du code civil,
Vu la bonne foi des époux [F],
Vu les versements effectués au profit de Monsieur [G] [L] à titre de prêts:
5 juillet 2022 : 5.500 euros
12 juillet 2022 : 3.200 euros
12 octobre 2022 :
13 octobre 2022 : 1.000 euros
15 décembre 2022 : 3.000 euros
Le tout pour une somme totale de 14.200 euros prêtée à Monsieur [G] [L].
-JUGER que Monsieur [G] [L] n'a jamais contesté devoir les sommes.
Vu le contrat signé en présence du conciliateur de justice le 5 avril 2023 entre les parties,
Vu l'échéancier de remboursement mensuel sur neuf mois de 1.576 euros,
-CONDAMNER Monsieur [G] [L] au paiement de la somme de 14.200 euros avec intérêts au taux légal depuis le mois de janvier 2023.
-Le CONDAMNER au paiement de la somme de 2.000 euros au titre de l'article 700 du code de procédure civile.
Monsieur [G] [L] a constitué avocat mais celui-ci n'a pas conclu. La présente décision sera dès lors contradictoire.
MOTIFS
Selon l'article 1103 du Code civil, « les contrats légalement formés tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faits », l'article 1104 précisant qu'ils « doivent être exécutés de bonne foi ».
En vertu de l'article 1353 du même code, « Celui qui réclame l'exécution d'une obligation doit la prouver, celui qui se prétend libérer doit justifier le paiement ou le fait qui a produit l'extinction de son obligation ;
En l'espèce, Monsieur [V] [F] et Madame [M] [U] épouse [F] versent aux débats les 6 reconnaissances de dettes établies par Monsieur [G] [L] en date des 5 juillet, 12 juillet, 12 octobre, 13 octobre et 15 décembre 2022, pour un montant total de 14.200 euros, les récépissés des 6 demandes de virements qu'ils ont établis au profit de celui-ci, ainsi que le contrat d'accord signé entre les parties devant le conciliateur de justice de Fréjus, par lequel reconnaît être débiteur de cette somme et s'engage à la rembourser en 9 échéances mensuelles d'un montant de 1.578 euros chacune, exceptée la dernière de 1.576 euros, à compter du 15 avril 2023 et jusqu'au 15 décembre 2023.
Il convient par conséquent de condamner Monsieur [G] [L] à payer aux époux [F] la somme de 14.200 euros, outre intérêts à compter du 20 mars 2023.
Monsieur [G] [L], qui succombe, sera condamné aux dépens, ainsi qu'à payer à Monsieur [V] [F] et Madame [M] [U] épouse [F] la somme de 2.000 euros sur le fondement de l'article 700 du code de procédure civile.
PAR CES MOTIFS,
Le tribunal, statuant par jugement contradictoire rendu en premier ressort par mise à disposition au greffe,
CONDAMNE Monsieur [G] [L] à payer à Monsieur [V] [F] et Madame [M] [U] épouse [F] la somme de 14.200 euros avec intérêts à compter du 20 mars 2023.
CONDAMNE Monsieur [G] [L] à payer à Monsieur [V] [F] et Madame [M] [U] épouse [F] la somme de 2.000 euros sur le fondement de l'article 700 du code de procédure civile.
CONDAMNE Monsieur [G] [L] aux dépens.
La greffière La juge | false | null | [] | {} |
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"24/04346"
] | null | Autre | 2024-09-26 | null | 24/04346 | Tribunal judiciaire de Boulogne-sur-Mer | Maintien de la mesure de rétention administrative | null | JLD | null | [] | 66f5bb1e45ea63320f3443be | null | 2024-09-26T19:54:00.273000 | 2024-09-26T00:00:00 | null | 2024-09-26 | 14Q | [] | false | null | null | RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
Au nom du Peuple Français
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE BOULOGNE SUR MER
ORDONNANCE STATUANT SUR UNE DEMANDE DE MAINTIEN EN RETENTION
MINUTE : 24/ 1520
Appel des causes le 26 Septembre 2024 à 10h00 en visioconférence
Div\étrangers
N° étr\N° RG 24/04346 - N° Portalis DBZ3-W-B7I-757RY
Nous, Monsieur MARLIERE Maurice, Premier Vice Président au Tribunal judiciaire de BOULOGNE SUR MER, juge chargé du contrôle des mesures restrictives et privatives de libertés en droit des étrangers, assisté de Madame BONNET Justine, Greffier, statuant en application des articles L.742-1, L.743-4, L.743-6 à L.743-8, L. 743-20 et L. 743-24 du Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d’Asile;
Vu l’article R. 213-12-2 du code de l’organisation judiciaire ;
En présence de [R] [O], interprète en langue espagnole, serment préalablement prêté ;
Vu le Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d’Asile notamment en ses articles L. 741-1 et suivants ;
Monsieur [K] [E] [W]
de nationalité Colombienne
né le 21 Mai 1965 à [Localité 1] (COLOMBIE),
Alias [J] [F] [U] né le 20 Mai 1963 à [Localité 2] (CUBA) de nationalité cubaine, a fait l’objet :
d’une obligation de quitter le territoire français sans délai de départ volontaire, fixant le pays de destination de la reconduite, lui faisant interdiction de retour sur le territoire français et ordonnant son placement en rétention administrative pour une durée de quatre jours, prononcée le 23 septembre 2024 par MME LE PREFET DE L’OISE, qui lui a été notifié le 23 septembre 2024 à 10h55 .
Par requête du 25 Septembre 2024 reçue au greffe à 11h01, MME LE PREFET DE L’OISE invoquant devoir maintenir l’intéressé au-delà de quatre jours, demande l’autorisation de prolonger ce délai pour une durée de VINGT SIX jours maximum.
En application des articles L.743-9 et L. 743-24 du Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d’Asile il a été rappelé à l’intéressé, assisté de Me Guillaume BAILLARD, avocat au Barreau de BOULOGNE-SUR-MER et commis d’office, les droits qui lui sont reconnus pendant la rétention et a été informé des possibilités et des délais de recours contre toutes les décisions le concernant ; qu’il a été entendu en ses observations.
L’intéressé déclare : Je souhaite être assisté d’un avocat. La seule chose que je souhaite dire c’est que je suis persécuté moi et ma famille depuis quelques années, mon fils était militaire, et les militaires avaient un complot avec la mafia. Nous sommes persécutés par les FARCS en Colombie, il y a eu des attentats envers nous. J’ai demandé l’asile politique dans d’autres pays. J’ai demandé l’asile en France.
Me Guillaume BAILLARD entendu en ses observations ; J’ai un moyen à faire valoir, concernant la demande de routing. La préfecture a présenté une demande de routing. Il y a atteinte à l’article 5 de la CEDH. Le contenu de la demande de routing me gêne parce qu’il est indiqué que le vol doit être fixé “le plus tard possible jusqu’au 22 décembre 2024". Je vous demande de rejeter la prolongation.
MOTIFS
Attendu que l’argumentation développée par la défense de l’intéressé n’est pas pertinente ; qu’en premier lieu aucune disposition légale ne fait obligation à la préfecture de solliciter la délivrance d’un routing antérieurement à l’obtention du LPC sollicité ; qu’en second lieu la critique formulée concerne à l’évidence une formulation maladroite assimilable à une erreur purement matérielle ; qu’en tout état de cause il ne serait valablement être fait grief à l’autorité préfectorale de ne pas avoir satisfait à l’obligation de diligence qui lui incombe aux termes de l’article L741-3 du CESEDA dès lors que la demande de LPC a été présentée dès le début de la mesure privative de liberté.
L’intéressé ne présente pas de garanties suffisantes pour la mise à exécution de la mesure de reconduite à la frontière, des mesures de surveillance sont nécessaires.
Eu égard aux nécessités invoquées par MME LE PREFET DE L’OISE, il convient d’accorder la prolongation demandée.
PAR CES MOTIFS
Autorisons l’autorité administrative à retenir : Monsieur [K] [E] [W] dans les locaux ne relevant pas de l’Administration pénitentiaire pour une prolongation de rétention administrative d’une durée maximale de VINGT SIX JOURS soit jusqu’au : 23 octobre 2024
NOTIFIONS sur le champ la présente ordonnance par mail au CRA pour remise à l’intéressé qui, en émargeant ci-après, atteste avoir reçu copie et l’avisons de la possibilité de faire appel, devant le Premier Président de la Cour d’Appel ou son délégué, de la présente ordonnance dans les vingt quatre heures de son prononcé ; l’informons que la déclaration d’appel doit être motivée et peut être transmise par tout moyen (notamment par mail via la boîte structurelle : [Courriel 3] ) au greffe de la Cour d’Appel de DOUAI ; lui indiquons que seul l’appel formé par le ministère public peut être déclaré suspensif par le Premier Président de la Cour d’Appel ou son délégué.
L’Avocat, Le Greffier, Le Juge,
(En visio)
décision rendue à 12 h16
L’ordonnance a été transmise ce jour par mail à MME LE PREFET DE L’OISE et au Tribunal administratif de LILLE
N° étr\N° RG 24/04346 - N° Portalis DBZ3-W-B7I-757RY
En cas de remise en liberté : Ordonnance notifiée à Monsieur le procureur de la République à
Décision notifiée à ...h...
L’intéressé, L’interprète, | false | null | [] | {} |
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"23/03578"
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Minute n°24/0
AFFAIRE :
[P] [W]
C/
[M] [Y]
Grosses délivrées
le
à
Me Carol LAGEYRE
Me Aurélie MARTY
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE BORDEAUX
CABINET JAF 9
JUGEMENT DU 26 SEPTEMBRE 2024
COMPOSITION DU TRIBUNAL :
Lors des débats et du délibéré
Madame Marianne JAMET, Première Vice-Présidente adjointe,
Juge aux affaires familiales
assistée de Madame Bettina MOREL, faisant fonction de Greffier
DÉBATS :
A l’audience du 04 Juillet 2024,
JUGEMENT :
Contradictoire,
Premier ressort,
Par mise à disposition au greffe,
DEMANDERESSE :
Madame [P] [W]
née le [Date naissance 1] 1973 à [Localité 16] (Isère)
DEMEURANT :
[Adresse 4]
[Adresse 4]
[Localité 7]
représentée par Maître Aurélie MARTY, avocat au barreau de BORDEAUX
DÉFENDEUR :
Monsieur [M] [Y]
né le [Date naissance 6] 1978 à [Localité 11] (Gironde)
DEMEURANT :
[Adresse 9]
[Adresse 9]
[Localité 7]
représenté par Maître Carol LAGEYRE, avocat au barreau de BORDEAUX
FAITS ET PRÉTENTIONS DES PARTIES
Madame [P] [W] et Monsieur [M] [Y] ont vécu ensemble pendant plusieurs années. De leur relation sont issus deux enfants :
• [J] [Y] née le [Date naissance 2] 2004 à [Localité 11] (Gironde),
• [S] [Y] né le [Date naissance 5] 2008 à [Localité 11] (Gironde).
Ils ont contracté un PACS le [Date mariage 3] 2011, dont la dissolution a été enregistrée le 21 novembre 2019.
Au cours de leur vie commune, les partenaires de PACS ont procédé à l’acquisition de biens immobiliers :
• aux termes d’un acte de donation régularisé le 10 juin 2011 par-devant Maître [U] [C], Notaire associé à [Localité 8] (Gironde), Monsieur [Y] a donné le quart en pleine propriété du bien situé à [Localité 7] au [Adresse 9] à Madame [P] [W]. Monsieur [M] [Y] détient 75 % des droits sur l’immeuble, qu’il occupe.
• aux termes d’un acte régularisé le 26 mai 2011 par-devant Maître [U] [C], Notaire associé à [Localité 8] (Gironde), les parties ont acquis indivisément et par moitié un immeuble à usage d’habitation situé à [Localité 8], [Adresse 10].
Depuis la séparation des parties, aucun accord n’a pu être trouvé concernant la liquidation de l’indivision.
Suivant exploit de commissaire de justice en date du 17 avril 2023, Madame [P] [W] a saisi le tribunal de céans aux fins de voir procéder aux opérations de liquidation partage.
Dans ses dernières conclusions notifiées par RPVA le 8 janvier 2024, elle demande au juge de :
- JUGER recevables ses demandes pour avoir satisfait aux obligations de tentative de règlement amiable du litige,
- ORDONNER l’ouverture des opérations de liquidation partage de l'indivision existant entre Madame [P] [W] et Monsieur [M] [Y],
- DÉSIGNER pour y procéder le Président de la chambre départementale des Notaires de la Gironde avec faculté de délégation avec pour mission d’établir un acte de partage tenant compte des points de désaccords tranchés par la juridiction,
- JUGER que le bien indivis sis [Adresse 9] à [Localité 7] sera dans le cadre dudit partage attribué en pleine propriété à Monsieur [M] [Y] sur la base d’une évaluation de 300 000 €,
- JUGER qu’en conséquence de cette attribution, Monsieur [M] [Y] sera redevable d’une soulte au bénéfice de Madame [P] [W] d’un montant de 75.000 €,
- JUGER que Monsieur [M] [Y] devra s’acquitter, dans le cadre du partage, au bénéfice de l’indivision d’une somme correspondant à une indemnité d’occupation dont le montant sera arrêté au jour de la signature de l’acte de partage,
- JUGER que l’indemnité d’occupation mise à la charge de Monsieur [Y] [M] pour l’immeuble sis à [Localité 7] sera fixée à la somme de 760 € mensuelle,
- JUGER que cette indemnité d’occupation est due par Monsieur [Y] à compter du 1er avril 2019,
- JUGER que les sommes dues par Monsieur [M] [Y] au titre de l’indemnité d’occupation porteront intérêts au taux légal à compter du jour où ladite indemnité est due,
- JUGER que le bien indivis sis [Adresse 10] à [Localité 8] sera dans le cadre dudit partage attribué en pleine propriété à Monsieur [M] [Y] sur la base d’une évaluation de 210 000 €,
- JUGER qu’en conséquence de cette attribution, Monsieur [M] [Y] sera redevable d’une soulte au bénéfice de Madame [P] [W] d’un montant de 105.000 €,
- JUGER que Madame [W] est créancière de l’indivision au titre des loyers perçus et encaissés depuis le 1er avril 2020 concernant l’immeuble sis à [Localité 8],
- JUGER que les frais notariés liés à la rédaction de l’acte de partage et à la liquidation de l’indivision seront assumés par moitié par les parties,
- JUGER n’y avoir lieu à écarter l’exécution provisoire nonobstant appel et sans caution.
- CONDAMNER Monsieur [M] [Y] au règlement de la somme de 2 000 € à Madame [P] [W] sur le fondement de l'article 700 du code de procédure civile, outre le règlement des dépens.
Par conclusions notifiées par RPVA le 5 septembre 2023, Monsieur [M] [Y] demande quant à lui de :
- lui donner acte de sa proposition de liquidation de communauté à hauteur de la somme de 155 874 €,
- constater l’accord des parties sur le montant des loyers dus devant être partagés par moitié,
- à défaut d’accord prononcer l’ouverture des opérations de liquidation,
- dire que l’indemnité d’occupation est due à compter du 1er décembre 2019 date de la rupture du PACS,
- fixer la valeur de l’immeuble de [Localité 7] à la somme de 245 000 €,
- fixer la valeur de l’immeuble de [Localité 8] à la somme de 200 000€,
- fixer la valeur locative du bien soumis à indemnité d’occupation à la somme de 660 €,
- condamner Madame [W] au paiement d’une somme de 2 000 € sur le fondement de l’article 700 du CPC.
La clôture de l’instruction est intervenue par ordonnance du 6 juin 2024.
MOTIFS DE LA DÉCISION
Sur l’ouverture des opérations
En vertu de l’article 815 du Code civil, nul ne peut être contraint à demeurer dans l’indivision et le partage peut toujours être provoqué, à moins qu’il n’ait été sursis par jugement ou convention.
En vertu de l’article 842 du même code, le partage est fait en justice lorsque l’un des indivisaires refuse de consentir au partage amiable ou s’il s’élève des contestations sur la manière d’y procéder ou de le terminer ou lorsque le partage amiable n’a pas été autorisé ou approuvé dans l’un des cas prévus aux articles 836 et 837.
Suivant les dispositions des articles 1361 et suivants du code de procédure civile, lorsque le partage est ordonné, le tribunal peut désigner un notaire chargé de dresser l’acte constatant le partage, et un expert peut être désigné en cours d’instance pour procéder à l’estimation des biens ou proposer la composition des lots à répartir.
L’article 1364 ajoute que : « si la complexité des opérations le justifie, le tribunal désigne un notaire pour procéder aux opérations de partage et commet un juge pour surveiller ces opérations. Le notaire est choisi par les copartageants et, à défaut d’accord, par le tribunal».
En l’espèce, la complexité des opérations de liquidation et la présence de biens immobiliers justifient la désignation d’un notaire pour procéder aux opérations de liquidation et partage sous la surveillance du juge commis.
Il convient en conséquence de désigner le Président de la chambre des notaires de la Gironde, avec faculté de délégation, pour y procéder.
Il peut toutefois être au préalable statué sur les points litigieux sur lesquels les parties ont conclu et ont produit leurs pièces.
Sur la valeur des biens immobiliers indivis
Madame [P] [W] sollicite de voir fixer la valeur du bien de [Localité 7] à la somme de 300 000 euros, tandis que Monsieur [M] [Y] estime que doit être retenue une valeur de 245 000 euros.
Au soutien de ses intérêts, Madame [P] [W] verse les estimations immobilières de l’agence [12] fixant au 7 octobre 2022 une valeur comprise entre 330 000 et 340 000 €, actualisée le 26 juin 2023 entre 290 000 et 300 000 €.
Monsieur [M] [Y] produit l’estimation de l’agence [17] en date du 21 juin 2023 pour une valeur comprise entre 240 000 et 250 000 €.
En conséquence, la valeur de l’immeuble de [Localité 7] doit être fixée à 270 000 euros.
S’agissant de l’immeuble de rapport situé à [Localité 8], les parties produisent deux estimations :
- [12] (26 juin 2023) : entre 190 000 et 210 000 €,
- [17] (21/06/2023) : entre 130 000 et 140 000 €.
Au regard du faible écart entre leurs demandes (entre 200 000 € et 210 000 €), la valeur du bien indivis situé à [Localité 8] sera fixée à 200 000 euros.
Sur les créances
S’agissant de l’immeuble de [Localité 7], Monsieur [M] [Y] sollicite le remboursement par l’indivision :
- des taxes foncières réglées par ses soins depuis 2019,
- de la taxe d’habitation 2019,
- de l’assurance maison : 491 € par an,
- des frais d’adoucisseur d’eau : 6 000 € (facture de 2019) et 141 € (2022),
- des travaux de VMC et entretien annuel : 2 894.30 €.
Seules sont justifiées au titre des dépenses nécessaires, l’assurance habitation pour 2022/2023, les factures [15] et [14] (VMC), les autres taxes n’étant pas produites au débat ni les montants réglés par Monsieur [M] [Y] depuis 2019, de sorte que l’indivision doit à Monsieur [M] [Y] la somme de 9 562.82 € à ce titre.
S’agissant de l’immeuble de [Localité 8], il est établi par les pièces produites que Monsieur [M] [Y] a fait l’avance pour l’indivision :
- de l’assurance habitation : 284.76 € (2022/2023)
- SARL [13] (toiture) : 2458.50 € (2023)
- taxe foncière 2022 : 1489 €.
Total : 4232.26 €
Il dispose donc d’une créance sur l’indivision de 13 795.08 €, à calculer selon les droits de chacun.
Madame [P] [W] fait quant à elle valoir une créance au titre des loyers perçus par l’indivision depuis le 1er avril 2020.
En l’absence d’éléments produits par les parties, le juge ne peut statuer sur cette créance, dont la matérialité devra être établie devant le notaire commis, Monsieur [M] [Y] reconnaissant toutefois que chacune des parties à droit à la moitié des loyers.
Sur l’indemnité d’occupation
Il résulte des dispositions de l’article 815-9 alinéa 2 du Code civil que l’indivisaire qui use ou jouit privativement de la chose indivise est, sauf convention contraire, redevable d'une indemnité.
Cette occupation exclusive d’un immeuble indivis par l’un des concubins donne effectivement droit à une indemnité d’occupation pour toute la période concernée au bénéfice de l’indivision toute entière, et non du seul conjoint coindivisaire. S’il s'agit d’un bien immobilier, l’indemnité est en principe égale à la valeur locative du bien sur la période considérée, affectée d’un correctif à la baisse en raison du caractère précaire de l’occupation. Elle est due pour son montant total et non au prorata des droits de l’indivisaire, cette indemnité étant considérée comme le substitut du revenu qu’aurait pu produire le bien litigieux, s'il avait été mis en location par exemple.
Les parties s’accordent sur le principe d’une indemnité d’occupation, la valeur locative devant se situer entre 950 et 990 € selon Madame [P] [W] (à laquelle il convient d’appliquer un coefficient d’abattement) tandis que selon Monsieur [M] [Y], elle doit être fixée entre 800 et 850 €.
Par ailleurs, s’agissant du point de départ de cette indemnité d’occupation, en l’absence d’éléments produits par les parties, seule la date de dissolution du PACS enregistrée le 21 novembre 2019 permet d’affirmer qu’à cette date, le couple entendait ne plus collaborer et partager les dépenses du ménage.
Au regard de ces éléments, il convient de fixer l’indemnité d’occupation due par Monsieur [M] [Y] à 900 x 20 %, soit à 720 € par mois à compter du 21 novembre 2019.
Sur les attributions préférentielles
Le juge constate l’accord des parties quant aux attributions préférentielles des biens indivis au profit de Monsieur [M] [Y].
Le notaire commis, qui en tiendra compte dans le cadre de ses opérations de partage, procédera alors à l’évaluation des soultes éventuellement dues.
Sur les demandes de fin de jugement
Les dépens seront employés en frais de liquidation partage.
Chacune des parties conservera la charge de ses frais irrépétibles.
PAR CES MOTIFS,
Madame Marianne JAMET, Première Vice-Présidente adjointe, Juge aux affaires familiales, statuant publiquement, par mise à disposition au greffe, par jugement contradictoire et en premier ressort, après débats en audience publique,
FIXE la valeur du bien immobilier indivis situé à [Localité 7] à 270 000 euros ;
FIXE la valeur du bien immobilier indivis situé à [Localité 8] à 200 000 euros ;
DIT que l’indivision doit à Monsieur [M] [Y] une créance de 9 562.82 € au titre des dépenses engagées sur l’immeuble de [Localité 7] ;
DIT que l’indivision doit à Monsieur [M] [Y] une créance de 4 232.26 € au titre des dépenses engagées sur l’immeuble de [Localité 8] ;
FIXE l’indemnité d’occupation due par Monsieur [M] [Y] à l’indivision à 720 euros par mois à compter du 21 novembre 2019 ;
ORDONNE l’ouverture des opérations de compte, liquidation et partage de l’indivision existant entre Monsieur [M] [Y] et Madame [P] [W] ;
DÉSIGNE pour y procéder la Présidente de la Chambre des Notaires de la Gironde, avec faculté de délégation ;
DÉSIGNE le juge aux affaires familiales du cabinet 9 pour surveiller le déroulement des opérations en qualité de juge commis, avec lequel les échanges se feront par lettre simple, adressée en copie par lettre recommandée avec demande d’avis de réception aux avocats des parties, à l’adresse mail suivante : [Courriel 18] ;
DIT que le notaire établira avec les parties dès la première réunion un calendrier des rendez-vous avec indication des diligences à accomplir par chacune et la date de la transmission de son projet d’état liquidatif au juge commis, avec rappel de dispositions de l’article 1374 du code de procédure civile, ce calendrier étant communiqué aux parties et au juge commis ;
Rappel des dispositions applicables (articles 1364 et suivants du code de procédure civile)
- le notaire désigné dispose d’un délai d’un an à compter de la réception de la présente décision pour dresser un état liquidatif qui établit les comptes entre copartageants, la masse partageable, les droits des parties, la composition des lots à répartir. Ce délai est suspendu en cas de désignation d’un expert et jusqu’à la remise du rapport ;
- le notaire désigné convoque d’office les parties et leurs avocats et demande la production de tout document utile à l’accomplissement de sa mission ; il leur impartit des délais pour produire les pièces sollicitées, rend compte au juge des difficultés rencontrées et peut solliciter de lui toute mesure de nature à faciliter le déroulement des opérations (injonctions, astreintes, désignation d’un expert en cas de désaccord, désignation d’un représentant à la partie défaillante, conciliation en sa présence devant le juge, vente forcée d’un bien...) ;
- si un acte de partage amiable est établi, le notaire en informe le juge qui constate la clôture de la procédure, étant rappelé que les parties peuvent, à tout moment, abandonner les voies judiciaires et réaliser un partage amiable ;
- en cas de désaccord des copartageants sur le projet d’état liquidatif dressé par le notaire, ce dernier transmet au juge un procès-verbal reprenant les dires des parties ainsi que le projet d’état liquidatif ;
- la date de jouissance divise devra être déterminée dans le projet d'acte ;
- le procès verbal de dires dressé par le notaire est le plus exhaustif possible, il reprend tous les points d’accord et de désaccord subsistant entre les parties et il est rappelé aux parties que ce qui n’aura pas été consigné dans leurs dires sera réputé ne plus faire difficulté et mention de ce rappel est effectuée dans l’acte ;
- le notaire perçoit directement ses émoluments auprès des parties.
Rappel des dispositions de l’article 841-1 du code civil : « Si le notaire commis pour établir l'état liquidatif se heurte à l'inertie d'un indivisaire, il peut le mettre en demeure, par acte extrajudiciaire, de se faire représenter. Faute pour l'indivisaire d'avoir constitué mandataire dans les trois mois de la mise en demeure, le notaire peut demander au juge de désigner toute personne qualifiée qui représentera le défaillant jusqu'à la réalisation complète des opérations. »
DIT que les dépens seront employés en frais de liquidation partage ;
DÉBOUTE les parties de leur demande au titre de l’article 700 du code de procédure civile.
La présente décision a été signée par Madame Marianne JAMET, Première Vice-Présidente adjointe, Juge aux Affaires Familiales et par Madame Bettina MOREL, faisant fonction de Greffier.
LE GREFFIER LE JUGE AUX AFFAIRES FAMILIALES | false | null | [] | {} |
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"24/00818"
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Minute N° 2024/
ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ
du 26 Septembre 2024
-----------------------------------------
S.A. ALLIANZ IARD
S.C.I. TOURNEBRIDE
C/
S.A. ETUDES GENERALES IMMOBILIERES
S.A. ALLIANZ IARD
S.A. AXA FRANCE IARD
S.A. ALLIANZ VIE
S.A.R.L. BARDAGE FACADE INDUSTRIEL (BFI)
S.A.S. CIBETANCHE
---------------------------------------
copie exécutoire délivrée le 26/09/2024 à :
la SELARL AVODIRE - 200
la SELARL SC AVOCATS
copie certifiée conforme délivrée le 26/09/2024 à :
la SELARL AVODIRE - 200
la SELARL NATIVELLE AVOCAT - 290
la SELARL PUBLI-JURIS - 181
la SELARL SC AVOCATS
la SELARL SELARL EMILIE ROUX-COUBARD - ARTIMON AVOCAT - 343
Expert
dossier
MINUTES DU GREFFE
DU TRIBUNAL JUDICIAIRE DE NANTES
(Loire-Atlantique)
_________________________________________
ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ
_________________________________________
Président : Pierre GRAMAIZE
Greffier : Eléonore GUYON
DÉBATS à l'audience publique du 05 Septembre 2024
PRONONCÉ fixé au 26 Septembre 2024
Ordonnance réputée contradictoire, mise à disposition au greffe
ENTRE :
S.C.I. TOURNEBRIDE (RCS NANTES 751 898 644),
dont le siège social est sis [Adresse 17]
[Localité 15]
Rep/assistant : Maître Roland RINALDO de la SELARL AVODIRE, avocats au barreau de NANTES
S.A. ALLIANZ IARD (RCS NANTERRE 542 110 291)
dont le siège social est sis [Adresse 2]
[Localité 12]
Rep/assistant : Maître Frédérique SALLIOU de la SELARL SC AVOCATS, avocats au barreau de RENNES
DEMANDERESSES
D'UNE PART
ET :
S.A. ETUDES GENERALES IMMOBILIERES (RCS NANTES 334 593 720),
dont le siège social est sis [Adresse 16]
[Localité 9]
Rep/assistant : Maître Vincent CHUPIN de la SELARL PUBLI-JURIS, avocats au barreau de NANTES
S.A. ALLIANZ IARD (RCS NANTERRE 542 110 291) es qualité d’assureur de la Société CIBETANCHE,
dont le siège social est sis [Adresse 2]
[Localité 12]
Rep/assistant : Maître Frédérique SALLIOU de la SELARL SC AVOCATS, avocats au barreau de RENNES
S.A. AXA FRANCE IARD,
dont le siège social est sis [Adresse 8]
[Localité 13]
Rep/assistant : Maître Florence NATIVELLE de la SELARL NATIVELLE AVOCAT, avocats au barreau de NANTES
S.A. ALLIANZ VIE (RCS NANTERRE n°340 234 962), ès qualités d’assureur de la société CIBETANCHE,
dont le siège social est sis [Adresse 2] et
[Localité 12]
Non comparante
S.A.R.L. BARDAGE FACADE INDUSTRIEL (BFI) prise en la personne de son représentant légal domicilié en cette qualité audit siège,
dont le siège social est sis [Adresse 4]
[Localité 10]
Rep/assistant : Maître Emilie ROUX-COUBARD de la SELARL SELARL EMILIE ROUX-COUBARD - ARTIMON AVOCAT, avocats au barreau de NANTES
S.A.S. CIBETANCHE (RCS TROYES 349 259 564),
dont le siège social est sis [Adresse 18]
[Localité 3]
Non comparante
DÉFENDERESSES
D'AUTRE PART
PRESENTATION DU LITIGE
La S.C.I. TOURNEBRIDE propriétaire d’un bâtiment à usage industriel et commercial situé [Adresse 17] à [Localité 15], a confié la construction d’un nouveau bâtiment sur les parcelles cadastrées [Cadastre 5], [Cadastre 6] et [Cadastre 7] à la S.A. ETUDES GENERALES IMMOBILIERES (EGI) intervenue en qualité de maitre d’œuvre ainsi qu’à diverses sociétés, dont notamment la S.A.S. CIBETANCHE, titulaire du lot couverture-étanchéité-isolation-bardage suivant devis des 16 juin et 16 octobre 2016 et moyennant le prix de 234 208,56 € TTC.
Les travaux se sont achevés en mai 2017 sans procès-verbal de réception de chantier.
Se plaignant d’infiltrations en toiture dont les travaux de reprise se sont révélés insuffisants et afin de prévenir tout risque d’aggravation de ces désordres, la S.C.I. TOURNEBRIDE a fait assigner en référé la S.A. ETUDES GENERALES IMMOBILIERES (EGI), la S.A.S. CIBETANCHE et ses assureurs la S.A. ALLIANZ IARD et S.A. ALLIANZ VIE par actes de commissaires de justices des 15, 16 et 23 juillet 2024 afin de solliciter :
- l’organisation d’une expertise,
- la condamnation solidaire de la S.A. ALLIANZ IARD et la S.A. ALLIANZ VIE à communiquer les deux rapports d’expertise amiable établis suite aux réunions d’expertise amiable des 30 mai 2022 et 3 août 2022 sous astreinte de 100 euros par jour de retard à compter du 15ème jour suivant la signification de l’ordonnance à intervenir,
- la condamnation solidaire des défenderesses au paiement de la somme de 2 000 € au titre de l’article 700 du code de procédure civile outre les dépens dont distraction sera faite au profit de Me Roland RINALDO, avocat au barreau de Nantes dans les conditions de l’article 699 du code de procédure civile.
Formulant toutes protestations et réserves et faisant valoir qu’elle a intérêt à appeler à la cause la société intervenue au titre des travaux de pose de bardage et des travaux d’étanchéité, la S.A. ALLIANZ IARD agissant en qualité d’assureur de la société CIBETANCHE a fait assigner en référé la S.A.R.L. BARDAGE FACADE INDUSTRIEL (FBI) et son assureur la S.A. AXA FRANCE IARD par actes de commissaires de justice des 23 et 25 juillet 2024 afin de leur rendre communes et opposables les opérations d’expertise.
Les procédures ont été jointes.
La S.A. AXA FRANCE IARD en qualité d’assureur de la société FBI s'est désistée lors de l’audience de ses demandes antérieures de communication d'attestations d'assurances formulées par conclusions à l’égard des sociétés EGI et BFI. Elle formule toutes protestations et réserves sur la demande d'expertise dont elle réclame qu'elle soit ordonnée au contradictoire de l'ensemble des parties à l'instance.
La S.A. ETUDES GENERALES IMMOBILIERES (EGI) formule toutes protestations et réserves sur la demande d'expertise et conclut au rejet de toutes autres prétentions concernant les documents et frais.
La S.A.R.L. BARDAGE FACADE INDUSTRIEL (FBI), formule toutes protestations et réserves.
La S.A.S. CIBETANCHE citée à une assistante de direction et la S.A. ALLIANZ VIE citée à une hôtesse, n’ont pas comparu.
MOTIFS DE LA DECISION
La S.C.I. TOURNEBRIDE présente notamment des copies des documents suivants :
- devis 16-025-E CIBETANCHE à EGI du 16 06/16,
- devis 16-025-E de CIBETANCHE à SCI TOURNEBRIDE du 16 /10/16,
- avis de situation des 22 /12/16, 26/01/17, 22/02/17, 28/02/17, 23/05/17, 22 /06/17 et 24/07/17,
- attestation assurance ALLIANZ de CIBETANCHE établie le 21/01/16,
- courriers de la SCI TOURNEBRIDE des 07/06/22 ,14/01/22 et du 04/02/22,
- convocations adressées par le cabinet 3C EXPERTISE des 18/05/22 et 12/07/22,
- procès-verbal de constat de Me Aurélie LE NOUAILLE du 19/10/23,
- rapport d’intervention de GH SERVICES du 08/12/23,
- courrier recommandé de mise en demeure à CIBETANCHE du 20/03/24 (distribué le 22/03/24),
- courrier recommandé de mise en demeure à ALLIANZ du 20/03/24 (distribué le 22/03/24),
- courrier recommandé de mise en demeure à ALLIANZ du 22/04/24 (distribué le 24/04/24).
La S.A. ALLIANZ IARD y ajoute les contrats de sous-traitance avec la S.A.R.L. BARDAGE FACADE INDUSTRIEL (FBI), l’attestation d’assurance AXA FRANCE IARD assureur de la société BARDAGE FACADE INDUSTRIEL (FBI) et les trois rapports du cabinet 3C en date des 31/05/22, 28/10/22 et 21/07/23.
Il résulte des pièces produites et des explications données que les causes et conséquences des désordres dont se plaint la S.C.I. TOURNEBRIDE concernant notamment des infiltrations sont en litige.
L’avis d’un technicien du bâtiment permettra d’aider à résoudre le litige et d’éclairer le tribunal s’il est saisi d’une demande.
Il existe donc un motif légitime justifiant l’organisation d’une expertise de nature à établir la preuve des faits dont pourrait dépendre la solution de ce litige en vertu des dispositions de l’article 145 du code de procédure civile.
Les demandes de communication de documents ont été abandonnées ou satisfaites.
Il est équitable à ce stade de la procédure de ne pas faire application de l’article 700 du code de procédure civile, aucune partie perdante ne pouvant être déterminée avant l'expertise.
DECISION
Par ces motifs, Nous, juge des référés, statuant publiquement, par ordonnance réputée contradictoire et en premier ressort,
Ordonnons une expertise confiée à M. [P] [G], expert près la cour d’appel de Rennes, demeurant [Adresse 11], Tel : [XXXXXXXX01], Mel : [Courriel 14] avec mission de:
* prendre connaissance des pièces du dossier, se faire communiquer tous documents utiles, recueillir l’avis des parties, entendre tout sachant, au besoin rédiger un pré-rapport,
* se rendre sur les lieux, visiter l'immeuble, décrire son état général, en précisant s'il présente des désordres ou dégradations en rapport avec les éléments allégués dans l'assignation, la date où ils sont apparus, leur origine et leurs conséquences, et préciser s'ils affectent la solidité de l'ouvrage ou le rendent impropre à sa destination,
* rechercher les causes des désordres en précisant notamment si elles relèvent d'un vice de matériaux ou matériels, d'une erreur de conception ou de pose ou de mise en œuvre, d'une mauvaise exécution de travaux ou d'entretien, d'un non respect de normes en indiquant lesquelles, ainsi qu'à quelles dates des manquements peuvent être relevés et à qui ils sont imputables,
* rechercher si des réserves ont été émises et à quelle date,
* décrire les travaux propres à remédier aux désordres et conséquences diverses, préciser leur nature et estimer leur coût, en distinguant ceux qui pourraient s'avérer urgents,
* donner son avis sur les préjudices subis,
* formuler toutes observations techniques utiles à la solution du litige,
Disons que la S.C.I. TOURNEBRIDE devra consigner au greffe avant le 26 novembre 2024, sous peine de caducité, une somme de 3 000,00 € à valoir sur les honoraires de l’expert, et que la S.A. ALLIANZ IARD devra consigner une somme de 1 500,00 € dans le même délai sous peine de caducité de ses appels en cause,
Disons que l’expert devra déposer son rapport au greffe avant le 30 novembre 2025,
Rejetons toutes autres prétentions plus amples ou contraires,
Laissons provisoirement les dépens à la charge de chaque partie qui les a exposés.
Le Greffier, Le Président,
Eléonore GUYON Pierre GRAMAIZE | false | null | [] | {} |
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"24/08301"
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JUDICIAIRE
DE PARIS [1]
[1] Le :
Expéditions exécutoires délivrées à :
- Maître BOESPFLUG #E0329
- Maître CARON #C0500
- Maître COURSIN #C2186
- Maître CHARTIER #R0139
- Maître DUPHY #B0873
jugement + annexe
■
3ème chambre 1ère section
N° RG 24/08301
N° Portalis 352J-W-B7I-C5IU7
N° MINUTE :
Assignation du :
26 juin 2024
JUGEMENT
SELON LA PROCEDURE ACCELEREE AU FOND
rendu le 26 septembre 2024
DEMANDERESSE
SOCIETE CIVILE DES PRODUCTEURS PHONOGRAPHIQUES
[Adresse 3]
[Localité 12]
représentée par Maître Nicolas BOESPFLUG, avocat au barreau de PARIS, vestiaire #E0329
DÉFENDERESSES
S.A. ORANGE
[Adresse 2]
[Localité 11]
représentée par Maître Christophe CARON de l’AARPI Cabinet Christophe CARON, avocats au barreau de PARIS, vestiaire #C0500
Décision du 26 Septembre 2024
3ème chambre 1ère section
N° RG 24/08301 - N° Portalis 352J-W-B7I-C5IU7
S.A.S. FREE
[Adresse 10]
[Localité 6]
représentée par Maître Yves COURSIN de l’AARPI COURSIN CHARLIER AVOCATS, avocats au barreau de PARIS, vestiaire #C2186
S.A. SOCIETE FRANCAISE DU RADIOTELEPHONE - SFR
[Adresse 4]
[Localité 7]
S.A.S. SFR FIBRE
[Adresse 1]
[Localité 9]
représentées par Maître Pierre-Olivier CHARTIER de l’AARPI CBR & ASSOCIES, avocats au barreau de PARIS, vestiaire #R0139
S.A. BOUYGUES TELECOM
[Adresse 5]
[Localité 8]
représentée par Maître François DUPUY de la SCP HADENGUE et Associés, avocats au barreau de PARIS, vestiaire #B0873
COMPOSITION DU TRIBUNAL
Madame Anne-Claire LE BRAS, 1ère vice-présidente adjointe,
assistée de Madame Lorine MILLE, greffière lors des débats et de Madame Laurie ONDELE, greffière lors de la mise à disposition.
DEBATS
A l’audience du 03 Septembre 2024 tenue en audience publique, avis a été donnée aux avocats que la décision serait rendue le 26 septembre 2024.
JUGEMENT
Prononcé publiquement par mise à disposition au greffe
Contradictoire
En premier ressort
EXPOSÉ DU LITIGE
La société civile des producteurs phonographiques (ci-après « SCPP ») est un organisme professionnel de gestion des droits des producteurs de musique ayant vocation à défendre ses membres auprès des diffuseurs et utilisateurs de musique.
Les sociétés Orange, Free, SFR, SFR Fibre et Bouygues Télécom sont des opérateurs de communications qui commercialisent notamment des offres de téléphonie et d’accès à internet sur le territoire français.
La SCPP expose avoir constaté que les sites internet « 9xbuddy », « convert2mp3 », « www-mp3juices » et « mp3-juices », exploités sous différents noms de domaine, mettaient illicitement à la disposition du public par le biais de liens de téléchargement des phonogrammes de son répertoire.
La SCPP a, par actes d’huissiers des 26, 27 et 28 juin 2024 fait assigner, selon la procédure accélérée au fond, les sociétés Orange, Free, SFR, SFR Fibre et Bouygues Telecom, à l’audience du 03 septembre 2024, devant le président du tribunal judiciaire de Paris en vue d’obtenir la mise en oeuvre, par ces derniers, en leur qualité de principaux fournisseurs d’accès à internet, des mesures propres à empêcher l’accès par leurs abonnés à ces sites à partir du territoire français et à faire cesser les atteintes aux droits de leurs membres.
Aux termes de son assignation, la SCPP demande au tribunal de :
-Juger que les sites « 9xbuddy », « convert2mp3 », « www-mp3juices » et « mp3-juices » portent atteinte aux droits des producteurs de phonogrammes membres de la SCPP.
- Ordonner aux sociétés Orange, Free, SFR, SFR Fibre et Bouygues Télécom de mettre en œuvre toutes mesures propres à empêcher l’accès aux sites « 9xbuddy », « convert2mp3 », « www-mp3juices » et « mp3-juices », à partir du territoire français par leurs abonnés notamment par le blocage des noms de domaine : <9xbuddy.com>, <9xbuddy.online>, <9xbuddy.org>, <9xbuddy.xyz>, <9xbuddy.in>, <9xbud.com>, <offmp3.com>, <convert2mp3.pw>, <www-mp3juices.com>, <mp3-juices.nu> et <free-mp3-download.org>, au plus tard dans les quinze jours de la signification de la décision à intervenir et pendant une durée de dix-huit mois à compter de la décision à intervenir.
- Dire que les fournisseurs d’accès à internet devront informer la SCPP de la mise en œuvre des mesures ordonnées.
- Dire qu’en cas d’évolution du litige, la SCPP pourra saisir le Président du Tribunal judiciaire de Paris statuant selon la procédure accélérée au fond aux fins d’actualisation des mesures ordonnées.
- Dire que le coût de la mise en œuvre des mesures ordonnées restera à la charge des fournisseurs d’accès à internet.
- Dire que chaque partie conservera la charge de ses frais et dépens.
- Rappeler le caractère exécutoire de droit à titre provisoire de la décision à intervenir.
Aux termes de ses conclusions communiquées électroniquement le 23 juillet 2024, la société Orange demande au tribunal, au visa de l’article L. 336-2 du code de la propriété intellectuelle, de :
- Donner acte que la société Orange ne s’oppose pas à la mesure de blocage sollicitée par la demanderesse dès lors qu’elle réunit les conditions cumulatives, exigées par le droit positif, que sont : la preuve de l’atteinte au droit d’auteur, le caractère judiciaire préalable et impératif de la mesure dans son principe, son étendue et ses modalités, y compris pour son actualisation ; la liberté de choix de la technique à utiliser pour réaliser le blocage ; la durée limitée de la mesure.
- Déclarer que, dans un délai de quinze jours à compter de la signification de la décision à intervenir, la société Orange ne peut être enjointe que de bloquer l’accès aux seuls noms de domaine précisément mentionnés dans l’assignation.
- Prendre acte que la société Orange s’en remet à sa décision concernant la durée de 18 mois des mesures de blocage sollicitée par la demanderesse.
- Déclarer que la demanderesse doit indiquer au conseil de la société Orange si les noms de domaine visés ne sont plus actifs, en parallèle de la signification de la décision à venir et par lettre officielle, afin de préciser qu’il n’est plus nécessaire de procéder au blocage de ceux-ci.
- Déclarer que la société Orange procédera au blocage des noms de domaine en recourant à la liste figurant dans le tableau Excel communiqué par la demanderesse tel que le Tribunal pourra l’annexer au jugement comme faisant partie de la minute.
- Déclarer que la demanderesse doit indiquer au conseil de la société Orange, postérieurement à la décision, la fermeture des sites auxquels renvoient les noms de domaine visés par la décision à venir, et dont ils auraient connaissance, afin que la mesure de blocage puisse être levée.
- Dire que chaque partie conservera à sa charge ses frais et dépens.
Aux termes de ses conclusions communiquées électroniquement le 29 juillet 2024, la société Free demande au tribunal de :
- Ordonner que tous éventuels blocage de noms de domaine ne pourront être pris que sous le contrôle de l'autorité judiciaire et vis-à-vis des seuls onze (11) noms de domaine litigieux précisément mentionnés par le demandeur dans son tableau Excel constituant la pièce communiquée n°1 ;
- Ordonner que, pour l’identification des noms de domaine concernés, la décision à intervenir renverra expressément audit fichier Excel ;
- Autoriser, et, en tant que de besoin, ordonner, que pour l’exécution de la décision, la société Free pourra utiliser directement le support numérique constitué par ce fichier Excel communiqué par le demandeur (pièce Free n°1) ;
- Fixer un délai de quinze jours à compter de la signification de votre décision, pour que d’éventuels blocages des noms de domaine soient mis en oeuvre, et ce, selon les modalités que la société Free estimera les plus adaptées à l’objectif à remplir en fonction, notamment des contingences de son réseau et des difficultés éventuellement exceptionnelles auxquelles elle pourrait être confrontée ;
- Limiter la durée des éventuels blocages des noms de domaine à dix-huit mois à compter de la décision à intervenir ;
- Ordonner que la SCPP devra avertir officiellement la société Free dans l’hypothèse où les noms de domaines dont elle aurait obtenu le blocage deviendraient inactifs ou, si les sites concernés ne posaient plus problème ;
- Statuer ce que de droit quant aux dépens.
Aux termes de leurs conclusions communiquées électroniquement le 09 août 2024, les sociétés SFR et SFR Fibre demandent au tribunal, au visa de l’article L. 336-2 du code de la propriété intellectuelle, de :
- Apprécier si la SCPP a qualité à agir et si l’atteinte qu’elle invoque est constituée ;
- Apprécier s’il est proportionné et strictement nécessaire à la protection des droits en cause, au regard notamment (i) des risques d’atteinte au principe de la liberté d’expression et de communication (risques d’atteintes à des contenus licites et au bon fonctionnement des réseaux) (ii) de l’importance du dommage allégué, (iii) des risques d’atteinte à la liberté d’entreprendre des FAI, et (iv) du principe d’efficacité, d’ordonner aux FAI, dont SFR et SFR Fibre, la mise en œuvre des mesures de blocage sollicitées ;
Si Madame ou Monsieur le Président considère qu’il est proportionné et strictement nécessaire à la protection des droits en cause d’ordonner la mise en œuvre par les FAI, dont SFR et SFR Fibre, de mesures de blocage du Site, il lui est demandé de :
- Enjoindre SFR et SFR Fibre de mettre en œuvre, dans un délai de quinze jours à compter de la signification de la décision à intervenir et pendant une durée de dix-huit mois à compter de la décision à intervenir, des mesures propres à prévenir l’accès de leurs abonnés, situés sur le territoire français, aux noms de domaine suivants :
9xbuddy.com9xbuddy.online9xbuddy.org9xbuddy.xyz9xbuddy.in9xbud.comoffmp3.comconvert2mp3.pwwww-mp3juices.commp3-juices.nufree-mp3-download.org
- Dire et juger que les mesures de blocage mises en œuvre par les FAI, dont SFR et SFR Fibre, seront limitées à une durée de dix-huit mois à compter de la présente décision, à l’issue de laquelle la SCPP devra saisir la présente juridiction, afin de lui permettre d’apprécier la situation et de décider s’il convient ou non de reconduire lesdites mesures de blocage ;
- Dire et juger que les parties pourront saisir la présente juridiction en cas de difficultés ou d’évolution du litige ;
- Condamner la SCPP aux dépens de la présente instance.
Aux termes de ses conclusions communiquées électroniquement le 22 août 2024, la société Bouygues Télécom demande au tribunal, au visa de l’article L. 336-2 du code de la propriété intellectuelle, de :
- Apprécier si la SCPP a qualité à agir ;
- Apprécier l’atteinte aux droits d’auteur et aux droits voisins invoquée par la SCPP,
- Apprécier si les demandes de la SCPP respectent le principe de proportionnalité,
En tout état de cause, dans l’hypothèse où la demande de blocage serait jugée fondée,
- Enjoindre à la société Bouygues Telecom de mettre en œuvre les mesures propres à bloquer l’accès de ses abonnés, situés sur le territoire français, aux sites accessibles via les noms de domaine :
9xbuddy.com9xbuddy.online9xbuddy.org9xbuddy.xyz9xbuddy.in9xbud.comoffmp3.comconvert2mp3.pwwww-mp3juices.commp3-juices.nufree-mp3-download.org
dans un délai de 15 jours à compter de la signification de la décision à intervenir et pour une durée de 18 mois à compter de la décision à intervenir,
- Dire et juger que la SCPP devra indiquer aux conseils des fournisseurs d’accès à internet, dont la société Bouygues Telecom, si les noms de domaine visés dans son assignation ne sont plus actifs afin que les mesures de blocage ordonnées le concernant puissent être levées,
- Laisser à la charge de la SCPP le paiement des entiers dépens de l’instance.
Conformément aux dispositions de l’article L. 212-5-1 du code de l’organisation judiciaire, la procédure s’est déroulée sans audience et l’affaire a été mise en délibéré au 26 septembre 2024.
MOTIVATION
I- Sur la qualité à agir de la Société civile des producteurs phonographiques
Aux termes de l’article L. 122-1 du code de la propriété intellectuelle, « Le droit d’exploitation appartenant à l’auteur comprend le droit de représentation et le droit de reproduction. »
L’article L. 122-2 du même code précise que « La représentation consiste dans la communication de l’oeuvre au public par un procédé quelconque, et notamment : 2° Par télédiffusion. La télédiffusion s’entend de la diffusion par tout procédé de télécommunication de sons, d’images, de documents, de données et de messages de toute nature.” et l’article L. 122-3 que “La reproduction consiste dans la fixation matérielle de l’oeuvre par tous procédés qui permettent de la communiquer au public d‘une manière indirecte. »
Selon l’article L. 122-4 de ce même code, « Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite. »
De la même manière, l’article L. 213-1 alinéa 2 prévoit que « L'autorisation du producteur de phonogrammes est requise avant toute reproduction, mise à la disposition du public par la vente, l'échange ou le louage, ou communication au public de son phonogramme autres que celles mentionnées à l'article L. 214-1. »
Enfin, il résulte de l’article L. 336-2 de ce même code qu’ « En présence d'une atteinte à un droit d'auteur ou à un droit voisin occasionnée par le contenu d'un service de communication au public en ligne, le président du tribunal judiciaire statuant selon la procédure accélérée au fond peut ordonner à la demande des titulaires de droits sur les œuvres et objets protégés, de leurs ayants droit, des organismes de gestion collective régis par le titre II du livre III ou des organismes de défense professionnelle visés à l'article L. 331-1, toutes mesures propres à prévenir ou à faire cesser une telle atteinte à un droit d'auteur ou un droit voisin, à l'encontre de toute personne susceptible de contribuer à y remédier. La demande peut également être effectuée par le Centre national du cinéma et de l'image animée. »
Aux termes de ses statuts, la SCPP est un organisme de gestion collective des droits des producteurs de phonogrammes, régie par le Titre II du Livre III du code de la propriété intellectuelle, qui a notamment pour objet la défense de l’intérêt collectif de la profession exercée par ses membres (article 3, 1°) et l’action en justice pour défendre les droits qu’elle exerce en son nom propre ou au nom des associés pour faire cesser et sanctionner toutes infractions aux droits qui leur sont reconnus par le code de la propriété intellectuelle (article 3, 4°).
Il résulte de l’ensemble de ces éléments que cet organisme est recevable à agir afin de faire cesser la mise à disposition du public, en ligne, et non autorisée des phonogrammes de son répertoire.
II- Sur l’atteinte aux droits d’auteur ou aux droits voisins
La mesure de blocage, que seule l’autorité judiciaire peut prononcer, suppose que soit caractérisée, préalablement, une atteinte à des droits d’auteur ou à des droits voisins.
Les procès-verbaux des agents assermentés versés aux débats établissent que ces sites, qui s’adressent à un public francophone, permettent l’accès à des oeuvres phonographiques sans autorisation des titulaires des droits.
a. Il est ainsi établi par les procès-verbaux des 30 et 31 mai 2024 produits dans le cadre de la présente procédure, que le site « 9xbuddy » met à disposition du public, sans autorisation, de très nombreux phonogrammes du répertoire de la SCPP, et notamment les albums suivants : More than a woman des Bee Gees, [J] [V] de Les wampas, Immortels de [I] [W], Forever young de Alphaville et Encore un soir de [X] [M], pouvant être téléchargés pouvant être téléchargés à partir des noms de domaine : <9xbuddy.com>, <9xbuddy.online>, <9xbuddy.org>, <9xbuddy.xyz>, <9xbuddy.in>, <9xbud.com> et <offmp3.com>.
b. Les procès-verbaux du 23 mai 2024 démontrent que le site « convert2mp3 » met à disposition du public, sans autorisation, de très nombreux phonogrammes du répertoire de la SCPP, et notamment les albums suivants : Amoureux d’une énigme de Les sages poètes de la rue, Soleil de [Z] [H], Neon pill de Cage the elephant, Girls need love de [F] [S] et Ballas de [Y], pouvant être téléchargés à partir du nom de domaine : <convert2mp3.pw>.
c. Les procès-verbaux des 16 et 17 mai 2024 démontrent que le site « www-mp3juices » met à disposition du public, sans autorisation, de très nombreux phonogrammes du répertoire de la SCPP, et notamment les albums suivants : Como yo de [C], A new star de [T] [N], Papercut de Linkin Park, Beautiful things de [U] [D] et Ballas de [Y], pouvant être téléchargés à partir du nom de domaine : <www-mp3juices.com>.
d. Les procès-verbaux du 04 juin 2024 démontrent que le site « mp3-juices » met à disposition du public, sans autorisation, de très nombreux phonogrammes du répertoire de la SCPP, et notamment les albums suivants : [J] [V] de Les wampas, How deep is your love des Bee Gees, Butterfly on a wheel de The mission, Casser la voix de [O] [E] et La Californie de [A] [R], pouvant être téléchargés à partir des noms de domaine : <mp3-juices.nu> et <free-mp3-download.org>.
***
Il ressort de l’ensemble de ces constatations que la SCPP établit de manière suffisamment probante que les sites litigieux, qui s’adressent à un public francophone, permettent aux internautes, via les chemins d’accès précités, de télécharger ou d’accéder en continu à des oeuvres protégées à partir de liens hypertextes sans avoir l’autorisation des titulaires de droits, ce qui constitue une atteinte aux droits du producteur de phonogrammes.
Le tribunal observe que l’absence d’indication des mentions exigées par les articles 6.III.1 et 6.III.2 de la LCEN pour les sites objets du litige et l’anonymisation intégrale de ces sites par le biais de différents prestataires (enregistrement anonymisé du nom de domaine, utilisation de différents prestataires à cette fin), tendent à démontrer la connaissance du caractère entièrement ou quasi entièrement illicite des liens postés sur les sites en litige par les personnes qui contribuent à cette diffusion et la difficulté pour les auteurs et producteurs de poursuivre les responsables de ces sites.
La SCPP est donc fondée à solliciter la prescription de mesures propres à faire cesser la violation de ses droits.
III- Sur les mesures sollicitées
L’article L. 336-2 du code de la propriété intellectuelle réalise la transposition en droit interne de l’article 8§3 de la directive 2001/29/CE du Parlement européen et du Conseil du 22 mai 2001 sur l’harmonisation de certains aspects du droit d’auteur et des droits voisins dans la société de l’information, aux termes duquel : « Les Etats membres veillent à ce que les titulaires de droits puissent demander qu’une ordonnance sur requête soit rendue à l’encontre des intermédiaires dont les services sont utilisés par un tiers pour porter atteinte à un droit d’auteur ou à un droit voisin. »
Le seizième considérant de cette directive rappelle que les règles qu’elle édicte doivent s’articuler avec celles isssues de la directive 2000/31/CE du Parlement européen et du Conseil du 08 juin 2000, relative à certains aspects juridiques des services de la société de l’information, et notamment du commerce électronique, dans le marché intérieur (dite “directive sur le commerce électronique”).
La Cour de justice de l'Union européenne a dit pour droit dans l'arrêt Scarlet Extended c/ Sabam (C-70/10) du 24 novembre 2011 que :
« ainsi qu'il découle des points 62 à 68 de l'arrêt du 29 janvier 2008, Promusicae (C-275/06, Rec. p. I-271), la protection du droit fondamental de propriété, dont font partie les droits liés à la propriété intellectuelle, doit être mise en balance avec celle d'autres droits fondamentaux.
45 Plus précisément, il ressort du point 68 dudit arrêt qu'il incombe aux autorités et aux juridictions nationales, dans le cadre des mesures adoptées pour protéger les titulaires de droits d'auteur, d'assurer un juste équilibre entre la protection de ce droit et celle des droits fondamentaux de personnes qui sont affectées par de telles mesures.
46 Ainsi, dans des circonstances telles que celles de l'affaire au principal, les autorités et les juridictions nationales doivent notamment assurer un juste équilibre entre la protection du droit de propriété intellectuelle, dont jouissent les titulaires de droits d'auteur, et celle de la liberté d'entreprise dont bénéficient les opérateurs tels que les FAI en vertu de l'article 16 de la charte. (...)
52 D'autre part, ladite injonction risquerait de porter atteinte à la liberté d'information puisque ce système risquerait de ne pas suffisamment distinguer entre un contenu illicite et un contenu licite, de sorte que son déploiement pourrait avoir pour effet d'entraîner le blocage de communications à contenu licite. En effet, il n'est pas contesté que la réponse à la question de la licéité d'une transmission dépende également de l'application d'exceptions légales au droit d'auteur qui varient d'un État membre à l'autre. En outre, certaines œuvres peuvent relever, dans certains États membres, du domaine public ou elles peuvent faire l'objet d'une mise en ligne à titre gratuit de la part des auteurs concernés. »
Dans l’arrêt UPC Telekable Wien du 27 mars 2014 (C-314/12), la Cour de justice a dit pour droit que :
« 48 Pour ce qui est de la liberté d’entreprise, il doit être constaté que l’adoption d’une injonction, telle que celle en cause au principal, restreint cette liberté.
49 En effet, le droit à la liberté d’entreprise comprend notamment le droit, pour toute entreprise, de pouvoir librement disposer, dans les limites de la responsabilité qu’elle encourt pour ses propres actes, des ressources économiques, techniques et financières dont elle dispose.
50 Or, une injonction telle que celle en cause au principal, fait peser sur son destinataire une contrainte qui restreint la libre utilisation des ressources à sa disposition, puisqu’elle l’oblige à prendre des mesures qui sont susceptibles de représenter pour celui-ci un coût important, d’avoir un impact considérable sur l’organisation de ses activités ou de requérir des solutions techniques difficiles et complexes.
51 Cependant, une telle injonction n’apparaît pas porter atteinte à la substance même du droit à la liberté d’entreprise d’un fournisseur d’accès à Internet, tel que celui en cause au principal. »
Il s'en déduit qu'un juste équilibre doit être recherché entre la protection du droit de propriété intellectuelle, d'une part, et la liberté d'entreprise des fournisseurs d'accès à internet, et les droits fondamentaux des clients des fournisseurs d'accès à internet, en particulier leur droit à la protection des données à caractère personnel et leur liberté de recevoir et de communiquer des informations, d'autre part.
La recherche de cet équilibre implique d'écarter toute mesure prévoyant un contrôle absolu, systématique et sans limitation dans le temps, de même que les mesures ne doivent pas porter atteinte à la « substance même du droit à la liberté d'entreprendre » des fournisseurs d'accès à internet, lesquels doivent conserver le choix des mesures à mettre en œuvre. Aussi, conformément aux dispositions de l'article L. 336-2 du code de la propriété intellectuelle, il sera enjoint aux sociétés Orange, Bouygues Telecom, Free, SFR et SFR Fibre de mettre en œuvre et/ou faire mettre en œuvre, toutes mesures propres à empêcher l'accès aux sites litigieux, à partir du territoire français et/ou par leurs abonnés, à raison d'un contrat souscrit sur ce territoire, par tout moyen efficace de leur choix.
Les mesures de blocage concerneront les noms de domaine mentionnés au tableau annexé à la présente décision, et permettant l'accès aux sites litigieux, dont le caractère entièrement ou essentiellement illicite a été établi.
Ces mesures devront être mises en œuvre sans délai et pour la durée visée au dispositif de la présente décision.
Les fournisseurs d'accès à internet devront informer la SCPP des mesures mises en œuvre sans délai.
Le coût des mesures de blocage sera à la charge des fournisseurs d'accès internet.
Conformément aux dispositions de l’article 481-1 6° du code de procédure civile, et en l’absence de circonstances justifiant qu’il en soit décidé autrement, il convient de rappeler que la présente décision est exécutoire à titre provisoire.
Chaque partie conservera la charge de ses frais irrépétibles et de ses dépens.
PAR CES MOTIFS
Le tribunal,
Constate que le site « 9xbuddy » accessible à partir des noms de domaine : <9xbuddy.com>, <9xbuddy.online>, <9xbuddy.org>, <9xbuddy.xyz>, <9xbuddy.in>, <9xbud.com> et <offmp3.com>, contrefait les droits de la Société civile des producteurs phonographiques en rendant accessible sans autorisation des phonogrammes de son répertoire ;
Constate que le site « convert2mp3 » accessible à partir du nom de domaine : <convert2mp3.pw>, contrefait les droits de la Société civile des producteurs phonographiques en rendant accessible sans autorisation des phonogrammes de son répertoire ;
Constate que le site « www-mp3juices » accessible à partir du nom de domaine : <www-mp3juices.com>, contrefait les droits de la Société civile des producteurs phonographiques en rendant accessible sans autorisation des phonogrammes de son répertoire ;
Constate que le site « mp3-juices » accessible à partir des noms de domaine : <mp3-juices.nu> et <free-mp3-download.org>, contrefait les droits de la Société civile des producteurs phonographiques en rendant accessible sans autorisation des phonogrammes de son répertoire ;
Ordonne aux sociétés Orange, Free, SFR, SFR Fibre et Bouygues Telecom de mettre en œuvre et/ou faire mettre en œuvre, toutes mesures propres à empêcher l'accès, à partir du territoire français, y compris dans les départements ou régions d’outre-mer et collectivités uniques ainsi que dans les îles Wallis et Futuna, en Nouvelle-Calédonie et dans les Terres australes et antarctiques françaises, par leurs abonnés à raison d’un contrat souscrit sur ce territoire, par tout moyen efficace, et notamment par le blocage des noms de domaine figurant dans le tableau annexé à la présente décision et faisant partie de la minute, et ce, sans délai, et au plus tard quinze jours après la signification de la présente décision et pendant une durée de dix-huit mois à compter de la signification du présent jugement ;
Dit que la Société civile des producteurs phonographiques devra dans ce cadre indiquer aux fournisseurs d'accès à internet, les noms de domaine dont elle aurait appris qu’ils ne sont plus actifs, afin d'éviter des coûts de blocage inutiles ;
Dit que les fournisseurs d'accès à internet devront informer la Société civile des producteurs phonographiques de la mise en œuvre de ces mesures en précisant éventuellement les difficultés qu'ils rencontreraient ;
Dit qu’en cas d’évolution du litige, notamment par modification des noms de domaine ou chemins d’accès au site visé, la Société civile des producteurs phonographiques pourra en référer à la présente juridiction statuant selon la procédure accélérée au fond ou en saisissant le juge des référés, en mettant en cause par voie d’assignation les parties appelées à la présente instance ou certaines d’entre elles, afin que l’actualisation des mesures soit ordonnée ;
Dit que le coût de la mise en œuvre des mesures ordonnées restera à la charge des sociétés Orange, Free, SFR, SFR Fibre et Bouygues Telecom ;
Rappelle que la présente décision est de plein droit exécutoire par provision ;
Condamne chaque partie à payer ses propres dépens.
La Greffière La Présidente
Laurie ONDELE Anne-Claire LE BRAS
ANNEXE
9xbuddy.com9xbuddy.online9xbuddy.org9xbuddy.xyz9xbuddy.in9xbud.comoffmp3.comconvert2mp3.pwwww-mp3juices.commp3-juices.nufree-mp3-download.org | false | null | [] | {} |
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"19/02282"
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TRIBUNAL JUDICIAIRE
DE MARSEILLE
POLE SOCIAL
Caserne du Muy
CS 70302 – 21 rue Ahmed Litim
13331 Marseille cedex 03
JUGEMENT N°24/03807 du 26 Septembre 2024
Numéro de recours: N° RG 19/02282 - N° Portalis DBW3-W-B7D-WDYD
AFFAIRE :
DEMANDERESSE
S.A.R.L. [4]
[Adresse 1]
[Localité 2]
représentée par Me Géraldine ATTALI-BALENSI, avocat au barreau de MARSEILLE
c/ DEFENDEUR
Organisme URSSAF PACA
[Adresse 5]
[Localité 3]
représenté par madame [L] [K], inspectrice juridique munie d’un pouvoir régulier
DÉBATS : À l'audience publique du 06 Mai 2024
COMPOSITION DU TRIBUNAL lors des débats et du délibéré :
Président : DEPARIS Eric, Vice-Président
Assesseurs : PESCE-CASTELLA Catherine
MILLEPIED Michèle
Greffier : DALAYRAC Didier,
À l'issue de laquelle, les parties ont été avisées que le prononcé de la décision aurait lieu par mise à disposition au greffe le 26 Septembre 2024
NATURE DU JUGEMENT : contradictoire et en premier ressort
EXPOSÉ DU LITIGE
La S.A.R.L. [4] a fait l'objet d'un contrôle sur l'application de la législation de la sécurité sociale, d'assurance chômage et de garantie des salaires par des inspecteurs de recouvrement de l’Union de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d’allocations familiales Provence-Alpes-Côte d’Azur (ci-après URSSAF PACA ou la caisse) au titre des années 2014 et 2015, ayant donné lieu à une lettre d’observations en date du 07 novembre 2017 pour deux chefs de redressement d’un montant total de 47.898 € en cotisations, puis d’une mise en demeure du 26 décembre 2017 d’un montant de 58.361 € dont 10.463 € de majorations de retard.
Par courrier en date du 12 février 2018, la S.A.R.L. [4] a saisi la commission de recours amiable de l’URSSAF PACA d’une contestation de la mise en demeure du 26 décembre 2017 uniquement au titre du chef de redressement n° 2 intitulé « comptes courants débiteurs » d’un montant de 45.309 € en cotisations.
Le 6 décembre 2018, la commission de recours amiable de l’URSSAF PACA a rendu une décision explicite de rejet et a maintenu le redressement opéré.
Par requête reçue le 19 février 2019, la S.A.R.L. [4] a saisi le pôle social du tribunal de grande instance de Marseille – devenu pôle social du tribunal judiciaire de Marseille – d’un recours contre la décision de la commission de recours amiable du 6 décembre 2018.
L’affaire a été retenue à l’audience de plaidoirie du 6 mai 2024.
Par voie de conclusions n° 2, soutenues oralement par son conseil, la S.A.R.L. [4] demande au tribunal de :
-déclarer son recours recevable en la forme,
-réformer la décision de la commission de recours amiable de l’URSSAF PACA,
-constater que les sommes en litige ne peuvent être qualifiées de rémunération,
-constater que les rappels opérés par l’URSSAF sont infondés,
-juger que les rappels opérés par l’URSSAF PACA sont nuls,
-Prononcer la nullité de la mise en demeure du 26 décembre 2017,
-dire et juger qu’il sera sursis au paiement des rappels de cotisations,
-débouter l’URSSAF PACA de l’ensemble de ses demandes, fins et prétentions,
-condamner l’URSSAF PACA à lui payer la somme de 1.500 € au titre de l’article 700 du code de procédure civile ainsi qu’aux dépens de l’instance.
A l’appui de ses prétentions, elle soutient que :
-l’administration fiscale considère l’assiette du redressement comme des dividendes et non des dividendes fictifs qu’elle a imposés dans la catégorie des revenus de capitaux mobiliers soumis à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux de sorte qu’elle ne peut pas être considérée comme un salaire, sous peine de constituer une double taxation pour le dirigeant de la société,
-l’avance en compte – courant n’est pas soumise à cotisations car il s’agit de dividendes,
-le fait que la distribution de dividendes n’ait pas été décidée en assemblée n’a pas pour conséquence de rendre ces dividendes fictifs,
Par voie de conclusions soutenues oralement par une inspectrice juridique, l’URSSAF PACA sollicite pour sa part du tribunal de :
-débouter la S.A.R.L. [4] de l’ensemble de ses demandes ;
-confirmer le bien-fondé de la décision rendue par la commission de recours amiable du 6 décembre 2018 et la mise en demeure du 26 décembre 2017 ;
-condamner la S.A.R.L. [4] à lui payer la somme de 55.772 €, soit 45.309 € en cotisations et 10.463 € en majorations de retard, correspondant au solde dû au titre de la mise en demeure du 26 décembre 2017 ;
-s’opposer à toute autre demande.
A l’appui de ses demandes, elle soutient qu’eu égard au rejet par les services fiscaux de la nature de dividendes, ces sommes constituaient une rémunération non déclarée du dirigeant qui devaient être réintégrées dans l’assiette des cotisations sociales du régime général puisque le dirigeant est associé minoritaire de la S.A.R.L. [4] et que les avances en compte courant sont considérées comme des avantages en espèces soumis à cotisations peu importe les sommes dues ou versées à l’administration fiscale.
En application de l’article 455 du Code de procédure civile, il convient de se reporter aux observations et conclusions déposées par les parties à l’audience, reprenant l’exposé complet de leurs moyens et prétentions.
L’affaire a été mise en délibéré au 20 septembre 2024.
MOTIFS DE LA DÉCISION
A titre liminaire, il sera rappelé que les « constater » de la S.A.R.L. [4] ne sont pas des prétentions mais des rappels des moyens invoqués à l'appui des demandes ne conférant pas, hormis les cas prévus par la loi, de droit à la partie qui les requiert, de sorte qu'il n'y a pas lieu de statuer sur ces points conformément à l’article 4 du code de procédure civile.
Il y a également lieu de constater que le litige ne porte que sur les chefs de redressement n° 2 « comptes courants débiteurs ». L’autre chef de redressement n’est pas contesté par la S.A.R.L. [4] qui s’est d’ailleurs acquitté de son paiement.
Sur la recevabilité du recours
Il convient de relever que la recevabilité du recours de la S.A.R.L. [4] n’est pas contestée par l’URSSAF PACA.
Sur le chef de redressement contesté
Sur l’absence de double imposition
L’administration fiscale et l’URSSAF sont deux institutions distinctes, la première étant en charge de la collecte de l’impôts et la seconde de la collecte des cotisations sociales. Elles ont toutes les deux une mission de contrôle de l’application de la législation afférente au domaine qui leur est attribué.
Sur le plan fiscal, l’associé gérant minoritaire ou égalitaire peut choisir entre être soumis à l’impôt sur les sociétés ou à l’impôt sur le revenu.
Conformément aux dispositions des articles L. 311-2 et L. 311-3 11° du code de la sécurité sociale, son régime social est obligatoirement le régime général de la sécurité sociale dans la mesure où il est « assimilé » salarié.
Le fait de payer d’une part des impôts et d’autre part des cotisations sociales ne constitue pas une double taxation puisqu’elles n’ont pas le même objet. En d’autres termes, un gérant minoritaire ou égalitaire d’une S.A.R.L. peut à la fois être soumis au paiement de l’impôt sur le revenu et payer des cotisations sociales sur ses revenus sans que cela puisse être qualifié de double taxation.
Sur la qualification juridique des sommes litigieuses et le bien-fondé du redressement
En application de l’article L. 242-1 du Code de la sécurité sociale, tout avantage en argent ou en nature alloué en contrepartie ou à l’occasion du travail doit être soumis à cotisations.
Doivent notamment être réintégrées dans l’assiette des cotisations les sommes ayant la nature d’une rémunération effectivement mise à disposition d’un dirigeant de société par l’inscription à son compte personnel ou par tout autre moyen.
L’article L. 232-12 du code du commerce dispose que : « Après approbation des comptes annuels et constatation de l'existence de sommes distribuables, l'assemblée générale détermine la part attribuée aux associés sous forme de dividendes.
Toutefois, lorsqu'un bilan établi au cours ou à la fin de l'exercice et certifié par un commissaire aux comptes fait apparaître que la société, depuis la clôture de l'exercice précédent, après constitution des amortissements et provisions nécessaires, déduction faite s'il y a lieu des pertes antérieures ainsi que des sommes à porter en réserve en application de la loi ou des statuts et compte tenu du report bénéficiaire, a réalisé un bénéfice, il peut être distribué des acomptes sur dividendes avant l'approbation des comptes de l'exercice. Le montant de ces acomptes ne peut excéder le montant du bénéfice défini au présent alinéa. Ils sont répartis aux conditions et suivant les modalités fixées par décret en Conseil d'Etat.
Tout dividende distribué en violation des règles ci-dessus énoncées est un dividende fictif. ».
En l’espèce, il ressort de la proposition de rectification de l’administration fiscale du 25 avril 2016 que :
- M. [B] [M] gérant et associé de la société a expliqué au service, durant le débat oral et contradictoire, que le compte 455 intitulé « associés comptes courant » retrace des sommes prises par lui – même à des fins personnelles.
-Les diverses opérations enregistrées dans le compte 4564 « versement anticipé » font référence à des chèques de banque, des règlements de dépenses personnelles (Jules, Toys Rus, chaussure Bata, Mac Orian …), des virements internet au profit du gérant associé, M. [M] [B], et des chèques.
- Les prélèvements personnels effectués toute l’année par M. [M] [B], gérant associé, ne peuvent en aucun cas être liés à des acomptes sur dividendes ou à des versements anticipés de dividendes et sont considérés par le service comme une appréhension de fonds sociaux par M. [M] [B], gérant et associé.
-Aucun bilan certifié par un commissaire aux comptes n’a été produit au cours de l’exercice 2013 ;
-Aucun procès – verbal d’assemblée relatif à l’approbation des comptes de l’exercice clos au 31 décembre 2013 n’a été produit par la société, ni publié de sorte que l’existence des sommes distribuables et la part attribuée aux associés sous forme de dividendes n’ont pas été validées par assemblée ;
-la somme de 91.933 € n’a pas été soumise à contributions sociales.
Il ressort de ce qui précède que les sommes perçues par M. [M] [B] ne sont pas des dividendes, mais des avances en compte courant qui doivent être considérées comme des avantages en espèce entrant dans le champ d’application de l’article L. 242-1 du code de la sécurité sociale et doivent être soumises à cotisations.
C’est donc à bon droit que l’URSSAF PACA a réintégré dans l’assiette des cotisations et de la CSG-CRDS la somme nette de 91.933 €, reconstituée à la somme de 115.760 € brut et a calculé sur la base de cette assiette une régularisation de cotisations et contributions sociales d’un montant de 45.309 € au titre de l’année 2014.
En conséquence, il convient de débouter le S.A.R.L. [4] de l’ensemble de ses demandes et de la condamner à payer à l’URSSAF PACA la somme de 55.772 €, soit 45.309 € en cotisations et 10.463 € en majorations de retard, correspondant aux sommes dues au titre du chef de redressement n° 2 « comptes courants débiteurs » et au solde de la mise en demeure du 26 décembre 2017.
Sur les dépens
Conformément aux dispositions de l’article 696 du code de procédure civile, les dépens de l’instance seront supportés par la S.A.R.L. [4], partie perdante.
PAR CES MOTIFS
Le tribunal, statuant après débats publics, par jugement mis à disposition au greffe, contradictoire et en premier ressort,
DÉCLARE recevable le recours de la S.A.R.L. [4] contre la décision de la commission de recours amiable du 6 décembre 2018 et la mise en demeure de l’Union de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d’allocations familiales Provence-Alpes-Côte d’Azur décernée le 26 décembre 2017 ;
DÉBOUTE la S.A.R.L. [4] de l’ensemble de ses demandes et prétentions ;
RAPPELLE que le présent jugement se substitue à ladite contrainte ;
EN CONSEQUENCE, CONDAMNE la S.A.R.L. [4] à payer à l’Union de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d’allocations familiales Provence-Alpes-Côte d’Azur la somme de 55.722 € (Cinquante-cinq mille sept cent vingt-deux euros), soit 45.309 € (Quarante-cinq mille trois cent neuf euros) en cotisations et 10.463 € (Dix mille quatre cent soixante-trois euros) en majorations de retard, au titre du chef de redressement intitulé « comptes courants débiteurs » ;
LAISSE les dépens de l’instance à la charge de la S.A.R.L. [4] ;
DIT que tout appel de la présente décision doit, à peine de forclusion, être formé dans le mois suivant la réception de sa notification, en application des dispositions de l’article 538 du code de procédure civile.
LE GREFFIER LE PRÉSIDENT | false | null | [] | {} |
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"24/00002"
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JUGE DE L’EXÉCUTION
SAISIES IMMOBILIÈRES
JUGEMENT DU 26 SEPTEMBRE 2024
DELAI VENTE AMIABLE
N° RG 24/00002 - N° Portalis DBX6-W-B7I-YVHY
MINUTE : 2024/00163
COMPOSITION DU TRIBUNAL :
JUGE DE L’EXÉCUTION : Madame Sandrine PINAULT, Juge
Statuant conformément aux dispositions du Code des Procédures Civiles d’Exécution.
GREFFIER : Madame Isabelle BOUILLON
PARTIES :
CRÉANCIER POURSUIVANT
La CAISSE DE CREDIT MUTUEL DE [Localité 5]
Société coopérative de crédit à capital variable, immatriculée au RCS de LIBOURNE sous le numéro 312.989.924, agissant poursuites et diligences de ses représentants légaux domiciliés en cette qualité au siège [Adresse 2]
représentée par Maître Sylvie MICHON de la SELARL CABINET FORZY - BOCHE-ANNIC - MICHON, avocats au barreau de BORDEAUX
DÉBITEUR SAISI
Monsieur [Z] [D]
né le [Date naissance 1] 1986 à [Localité 5]
[Adresse 3]
COMPARANT
A l’audience publique tenue le 12 septembre 2024, les parties présentes ou régulièrement représentées ont été entendues et l’affaire a été mise en délibéré au 26 Septembre 2024, et le jugement prononcé par mise à disposition au greffe, les parties ayant été préalablement avisées dans les conditions prévues au deuxième alinéa de l’article 450 du Code de Procédure Civile.
Vu les poursuites de la CAISSE DE CREDIT MUTUEL DE [Localité 5] agissant en vertu de la copie exécutoire d’un acte reçu le 3 mai 2018 par Maître [F] [E], notaire associé à [Localité 6], selon commandement de payer valant saisie immobilière en date du 31 octobre 2023publié le 13 novembre 2023 Volume 2023 S n°98 au Service de la Publicité Foncière de [Localité 5] 1 portant sur des biens immobiliers sis à [Localité 4]) plus amplement désignés dans le cahier des conditions de vente déposé le 11 janvier 2024 au greffe du juge de l’exécution du Tribunal judiciaire de Bordeaux, appartenant à monsieur [Z] [D],
Vu l’assignation délivrée le 8 janvier 2024 à la requête de la CAISSE DE CREDIT MUTUEL DE [Localité 5] à l’encontre de monsieur [Z] [D] aux fins de comparution à l’audience d’orientation du 15 février 2024,
Vu le jugement d’orientation du 16 mai 2024 dont le dispositif est le suivant :
“Vu les articles R322-15 et suivants du Code des Procédures Civiles d’Exécution,
Constate que les conditions des articles L311-2, L311-4 et L311-6 du Code des Procédures Civiles d’Exécution sont réunies,
Fixe la créance de la CAISSE DE CREDIT MUTUEL DE [Localité 5] à la somme de 66 068,03 € arrêtée au 5 octobre 2023 en principal, intérêts, et accessoires, outre les intérêts au taux contractuel de 1,80 % à compter du 6 octobre 2023,
Autorise monsieur [Z] [D] à poursuivre la vente amiable du bien saisi,
Dit que le prix de vente ne pourra être inférieur à 90 000 € net vendeur,
Taxe les frais exposés par le créancier poursuivant à la somme de 3 983,74 € toutes taxes comprises, sauf en cas de vente amiable supérieure au prix minimum fixé, voir ajouter l’émolument complémentaire dû à l’avocat poursuivant , calculé selon les modalités de l’article A 444-191-V du code de commerce, faisant référence à l’application de l’émolument perçu par les notaires en application de l’article A 444-91.
Dit que les frais taxés qui précédent seront payés par l’acquéreur en sus du prix de vente,
Dit que le Notaire chargé de formaliser la vente n’établira l’acte de vente qu’après la consignation du prix à la Caisse des Dépôts et Consignations , des frais entre ses mains et après justification du paiement des frais taxés entre les mains de l’avocat du créancier poursuivant,
Dit que la réalisation de la vente sera examinée à l’audience du 12 septembre 2024 à 9h30,
Dit que les dépens seront compris dans les frais de distribution.”
A l’audience du 12 septembre 2024, monsieur [Z] [D] a sollicité une prolongation du délai de vente en produisant une promesse synallagmatique de vente au prix de 99.000 €.
Le conseil du créancier poursuivant ne s’est pas opposé à la demande.
MOTIFS DE LA DECISION
L’alinéa 4 de l’article R 322-21 du code des procédures civiles d’exécution prévoit qu’à l’audience de rappel, “Le Juge ne peut accorder un délai supplémentaire que si le demandeur justifie d’un engagement écrit d’acquisition et qu’à fin de permettre la rédaction et la conclusion d’un acte authentique de vente. Ce délai ne peut excéder 3 mois”.
En l’espèce, monsieur [D] justifie de la signature d’une promesse synallagmatique de vente au prix de 99.000 €.
Il convient en conséquence d’accorder un délai supplémentaire de trois mois, à compter du prononcé de cette décision, à monsieur [D] pour vendre leur bien.
PAR CES MOTIFS
Le Juge de l’exécution, statuant publiquement par jugement contradictoire, mis à disposition au greffe et susceptible d’appel :
ACCORDE à monsieur [Z] [D] un délai supplémentaire pour la réalisation de l’acte authentique de vente de son immeuble faisant l’objet du commandement de payer valant saisie immobilière en date du 31 octobre 2023 publié le 13 novembre 2023 Volume 2023 S n°98 au Service de la Publicité Foncière de [Localité 5] 1 ;
DIT que ce dossier sera rappelé à l’audience du 19 décembre 2024 à 9h30 pour constater la réalisation de la vente amiable,
RAPPELLE que conformément aux dispositions de l’article L 322-4 du code des procédures civiles d’exécution, l’acte notarié de vente n'est établi que sur consignation du prix auprès de la Caisse des dépôts et consignations et justification du paiement des frais de la vente et des frais taxés.
DIT que les débiteurs devront justifier à l’audience de rappel de ce dossier de ce versement, en produisant l’imprimé de “déclaration de consignation“ de la Caisse des Dépôts et Consignations comportant un récépissé dûment rempli attestant de la bonne réception des fonds par le représentant de cet organisme,
Dit que les dépens seront compris dans les frais de distribution.
La présente décision a été signée par Madame Sandrine PINAULT, Juge de l’exécution, et par Madame Isabelle BOUILLON, Greffier présent lors de la mise à disposition.
Le greffier, Le Juge de l’exécution,
I. BOUILLON S.PINAULT | false | null | [] | {} |
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"24/01397"
] | null | Autre | 2024-09-26 | null | 24/01397 | Tribunal judiciaire de Marseille | Déboute le ou les demandeurs de l'ensemble de leurs demandes | null | 9ème Chambre JEX | null | [] | 66f5a518e43dad81fb8dda4c | null | 2024-09-26T18:20:02.198000 | 2024-09-26T00:00:00 | null | 2024-09-26 | 78H | [] | false | null | null | COUR D’APPEL D’AIX-EN-PROVENCE
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE MARSEILLE
JUGE DE L’EXECUTION
DOSSIER : N° RG 24/01397 - N° Portalis DBW3-W-B7I-4PYO
MINUTE N° : 24/
Copie exécutoire délivrée le 26 septembre 2024
à Me TRIBOLO
Copie certifiée conforme délivrée le 26 septembre 2024
à Me GUEYE
JUGEMENT DU 26 SEPTEMBRE 2024
COMPOSITION DU TRIBUNAL
PRESIDENT : Madame DESMOULIN, Vice-Présidente,
GREFFIER : Madame KELLER, Greffier
L’affaire a été examinée à l’audience publique du 02 Juillet 2024 du tribunal judiciaire DE MARSEILLE, tenue par Madame DESMOULIN, Vice-Présidente, juge de l’exécution par délégation du Président du Tribunal Judiciaire de Marseille, assistée de Madame KELLER, greffier en présence de Madame VOLPI, auditrice de justice.
L’affaire oppose :
DEMANDEUR
Monsieur [R] [T] [K]
né le [Date naissance 4] 1951 à [Localité 8] (13),
demeurant [Adresse 9] - [Localité 2]
représenté par Me Fanny GUEYE, avocat au barreau de MARSEILLE
DEFENDERESSE
Madame [M] [C] [Y]
née le [Date naissance 1] 1951 à [Localité 6] (95),
demeurant [Adresse 7] - [Localité 5]
représentée par Me Christine TRIBOLO, avocat au barreau de MARSEILLE
Al’issue des débats, l’affaire a été mise en délibéré. Le président a avisé les parties que le jugement serait prononcé le 26 Septembre 2024 par mise à disposition au greffe de la juridiction.
NATURE DE LA DECISION : Contradictoire et en premier ressort
EXPOSE DU LITIGE :
Suivant requête reçue au greffe le 9 juin 2023 [M] [Y] a sollicité la saisie des rémunérations de [R] [K] entre les mains de la CNRACL pour la somme totale de 158.168,75 euros.
Les parties ont régulièrement été convoquées à l’audience de tentative de conciliation du 26 octobre 2023 par le secrétariat-greffe.
A l’audience de tentative de conciliation du 25 janvier 2024 [R] [K] a formé une contestation. Les parties ont donc été renvoyées à l’audience du juge de l’exécution du tribunal judiciaire de Marseille du 28 mars 2024.
Vu les conclusions de [R] [K] par lesquelles il demande de
- in limine litis, annuler la requête en saisie des rémunérations en l’absence de caractère effectivement exécutoire des titres produits
- prononcer l’irrecevabilité de la requête aux fins de saisie des rémunérations en l’absence de production des titres exécutoires constatant une créance liquide et exigible
- si la saisie ne devait pas être ordonnée, à titre principal, préciser que la somme de 135.000 euros s’impute sur le capital de la somme due à [M] [Y] en application de l’article 1343-5 du code civil
- lui accorder les plus larges délais de paiement en application de l’article 1343-5 du code civil
- décider que les sommes qui seront versées à [M] [Y] s’imputeront d’abord sur le capital en application de l’article 1343-5 du code civil
- subsidiairement, décider que les sommes restant dues porteront intérêts à un taux réduit égal au taux légal en application de l’article 1343-5 du code civil
- si la saisie devait être ordonnée, procéder à une vérification de la créance en principal, frais et intérêts
- décider à titre principal que les sommes retenues sur sa rémunération s’imputeront d’abord sur le capital et subsidiairement que la créance produira intérêt à un taux réduit à compter de l’autorisation de saisie, en l’espèce au taux de 0%, en application de l’article L3252-13 du code du travail
- rappeler que les majorations de retard prévues à l’article 3 de la loi du 11 juillet 1975 relatif au taux de l’intérêt légal cesseront de s’appliquer aux sommes retenues à compter du jour de leur prélèvement sur la rémunération en application de l’article L3252-13 du code du travail
- en tout état de cause débouter [M] [Y] de ses demandes
- dire que chaque partie conservera la charge de ses frais.
Vu les conclusions de [M] [Y] par lesquelles elle demande de
- débouter [R] [K] de ses demandes
- autoriser la saisie des rémunérations de [R] [K]
- condamner [R] [K] à lui payer la somme de 3.000 euros en application des dispositions de l’article 700 du code de procédure civile.
À l’audience du 2 juillet 2024 les parties ont développé oralement leurs moyens et prétentions contenus dans leurs écritures.
Il est expressément référé, en application de l’article 455 du code de procédure civile, à l’exploit introductif d’instance et aux conclusions pour connaître des faits, moyens et prétentions des parties.
MOTIFS
Sur la régularité de la requête :
L’article R3252-13 du code du travail énonce “La demande est formée par requête remise ou adressée au greffe par le créancier.
Outre les mentions prescrites par l'article 57 du code de procédure civile, la requête contient, à peine de nullité:
1- Les nom et adresse de l'employeur du débiteur;
2- Le décompte distinct des sommes réclamées en principal, frais et intérêts échus ainsi que l'indication du taux des intérêts;
3- Les indications relatives aux modalités de versement des sommes saisies.
Une copie du titre exécutoire est jointe à la requête”.
En l’espèce, déclarant agir en vertu de d’un jugement contradictoire rendu par le juge aux affaires familiales de Marseille le 28 novembre 2019 précédemment signifié à avocat le 2 juin 2020 et signifié à partie le 5 juin 2020 et d’un acte notarié exécutoire du 30 juin 2022 [M] [Y] a déposé une requête aux fins de saisie des rémunérations de [R] [K] pour recouvrer la somme de 158.168,75 euros (124.017 euros en principal (soulte), 4.300 euros en principal (acte notarié avancés par [M] [Y]) 456.,83 euros (moitié des dépens) outre les intérêts et frais.
Etaient joints à la requête,
- ledit jugement
- le procès-verbal de signification en date du 5 juin 2020
- la copie exécutoire nominative de l’acte notarié établi le 30 juin 2022.
[M] [Y] produit en outre aux débats l’acte de notification à avocat du jugement.
Enfin, aucune somme n’étant réclamée par [M] [Y] au titre l’ordonnance d’incident rendue par le conseiller de la mise en état de la cour d’appel d’Aix-en-Provence le 29 juin 2021 qui a déclaré l’appel de [R] [K] irrecevable et l’a condamné à verser à [M] [Y] la somme de 1.500 euros en application des dispositions de l’article 700 du code de procédure civile, il ne lui incombait pas de joindre cette décision à sa requête, même si celle-ci est annexée à la minute de l’acte notarié.
Dès lors, les dispositions précitées ont été respectées et la requête doit être déclarée régulière.
Sur le caractère liquide et exigible de la créance :
L’article R3252-1 du code du travail énonce “Le créancier muni d'un titre exécutoire constatant une créance liquide et exigible peut faire procéder à la saisie des sommes dues à titre de rémunération par un employeur à son débiteur”.
Il est constant que le titre à l’origine de la mesure doit contenir en lui-même la liquidité de la créance ou contenir tous les éléments permettant son évaluation.
La créance est liquide lorsqu'elle est évaluée en argent ou lorsque le titre contient tous les éléments permettant son évaluation.
En l’espèce, il n’est pas contesté que l’état liquidatif dressé par Maître [G] [B] le 4 avril 2018 fait état d’une soulte due par [R] [K] à [M] [Y], sous réserve d’homologation par le tribunal.
Par jugement du 28 novembre 2019 le juge aux affaires familiales de Marseille a donc
- homologué l’état liquidatif dressé par Maître [G] [B] le 4 avril 2018
- attribué à [R] [K] en pleine propriété le bien immobilier sis [Adresse 9] [Localité 2] évalué à 400.000 euros
- attribué à [M] [Y] en pleine propriété le bien immobilier sis [Adresse 3] [Localité 2] évalué à 181.000 euros
- dit qu’une soulte d’un montant de 124.017 euros, au plus tard dans les deux mois suivant la date à laquelle la décision sera devenue définitive, et ce sans que le prononcé d’une astreinte soit nécessaire
- condamné [M] [Y] et [R] [K] aux dépens, qui seront partagés par moitié entre les parties, employés en frais privilégiés de partage et avec distraction
- dit n’y avoir lieu à application des dispositions de l’article 700 du code de procédure civile
- ordonné l’exécution provisoire.
Dès lors, c’est de façon pertinente que [M] [Y] fait valoir que ledit jugement contient tous les éléments permettant au juge de l’exécution d’évaluer sa créance au titre de la soulte qui lui est due. Elle est donc créancière de ce chef de la somme de 124.017 euros de ce chef et [R] [K] est tenu de lui régler cette somme même si aucune condamnation formelle n’a été prononcée à son encontre. En outre il n’est pas recevable à critiquer aujourd”hui la valeur des biens immobiliers attribués à chacun des ex-époux et partant le montant de la soulte due à son ex-épouse. En effet, il lui sera rappelé qu’il n’entre pas dans les pouvoirs du juge de l’exécution de modifier le dispositif de la décision de justice qui sert de fondement aux poursuites, ni de connaître de demandes tendant à remettre en cause le titre dans son principe ou la validité des droits ou obligations qu’il constate, conformément à l’article R121-1 du code des procédures civiles d’exécution.
Il s’ensuit qu’à défaut de paiement de la soulte due, [M] [Y] justifiait bien d’un titre exécutoire constatant une créance liquide et exigible l’autorisant à faire pratiquer la saisie des rémunérations querellée.
Sur la demande de délais de paiement :
Selon l’article 1343-5 du code civil, le juge peut, compte tenu de la situation du débiteur et en considération des besoins du créancier, reporter ou échelonner, dans la limite de deux années, le paiement des sommes dues. Par décision spéciale et motivée, il peut ordonner que les sommes correspondant aux échéances reportées porteront intérêt à un taux réduit au moins égal au taux légal, ou que les paiements s'imputeront d'abord sur le capital. Il peut subordonner ces mesures à l'accomplissement par le débiteur d'actes propres à faciliter ou à garantir le paiement de la dette. La décision du juge suspend les procédures d'exécution qui auraient été engagées par le créancier. Les majorations d'intérêts ou les pénalités prévues en cas de retard ne sont pas encourues pendant le délai fixé par le juge. Toute stipulation contraire est réputée non écrite. Les dispositions du présent article ne sont pas applicables aux dettes d'aliment.
La situation de [R] [K] telle qu’elle est justifiée est la suivante : il est âgé de 75 ans, est retraité, perçoit une pension d’un montant de 3.263 euros par mois (39.157 euros selon sa déclaration d’impôts 2023). Il est propriétaire de son domicile et s’acquitte des charges afférentes à ce bien ainsi que des charges de la vie courante. Il justifie de problèmes de santé qu’il n’est pas utile à la solution du litige de développer. Il s’est acquitté le 18juin 2024 de la somme de 135.000 euros.
[M] [Y] est âgée de 75 ans également. Cette dette, ancienne, résulte de la liquidation du régime matrimonial des ex-époux, commencée en 2007, suite au prononcé de leur divorce qui date de 2003 et qui a été confirmé en 2004 par la cour d’appel d’Aix-en-Provence. Cette soulte devait être versée dans les mois suivant la date à laquelle la décision était définitive. Enfin du fait du défaut de paiement de la soulte par [R] [K] il a été nécessaire d’inscrire une hypothèque sur le bien lui ayant été attribué au profit de [M] [Y].
Ces éléments justifient donc le rejet des demandes formées sur le fondement des dispositions sus-visées.
Sur la saisie des rémunérations :
L’article R3252-19 du Code du travail prévoit que si les parties ne se sont pas conciliées, il est procédé à la saisie après que le juge a vérifié le montant de la créance en principal, intérêts et frais.
[M] [Y] évalue sa créance au 30 juin 2024 à la somme de 40.915,38 euros (38.736,81 euros au titre de la liquidation + 2.178,57 euros au titre des sommes dues suite à la condamnation résultant de l’ordonnance d’incident du 29 juin 2021 rendue par la cour d’appel d’Aix-en-Provence).
A titre liminaire, il sera relevé que [M] [Y] n’a aucunement sollicité la saisie des rémunérations de [R] [K] sur le fondement de l’ordonnance d’incident du 29 juin 2021 ce qu’elle a d’ailleurs reconnu dans ses écritures. La demande à hauteur de 2.178,57 euros (principal frais et intérêts) ne sera pas retenue.
S’agissant de la somme réclamée en principal, il s’agit du montant de la soulte (124.017 euros). Cette somme est due. En revanche, s’agissant de la somme de 456.83 euros réclamée au titre des dépens, [R] [K] fait valoir de façon pertinente que le recouvrement des dépens d'instance avancés par l’une des partie ne peut être opéré qu'au vu d'un certificat de vérification ou d'une ordonnance de taxe exécutoires (Civ. 2e, 17 mars 2016). S’agissant de la somme de 4.300 euros réclamée au titre des frais notariés, s’il est acquis aux débats que [M] [Y] a fait l’avance des frais de l’acte en totalité pour autant elle ne produit aucune pièce permettant de vérifier le quantum demandé.
S’agissant de la somme réclamée au titre des intérêts échus au 17 juin 2024, la somme réclamée à hauteur de 44.113,25 euros est fondée puisqu’ils sont conformes au jugement assorti de l’exécution provisoire et dont l’appel a été déclaré irrecevable.
S’agissant de la somme réclamée au titre des frais aucune contestation n’est formulée de ce chef.
Il s’ensuit que la saisie des rémunérations de [R] [K] sera autorisée pour la somme de 33.979,98 euros (124.017 + 44.113,25 + 87.57 + 382,02 + 71,50 + 308.64 - 135.000).
S’agissant enfin de la demande de [R] [K] formée au titre de l’article L3252-13 du code du travail, compte tenu de la situation financière de celui-ci telle que rappelée supra, du taux d’intérêts applicable (taux légal) ainsi que du montant et de la nature de la créance (déjà ancienne) il ne sera pas fait droit aux demandes formées de ce chef.
Sur les dépens de la procédure et la somme réclamée au titre de l’article 700 du code de procédure civile :
[R] [K], succombant à titre principal, sera tenu aux dépens de la procédure conformément aux dispositions de l’article 696 du Code de procédure civile.
[R] [K], tenu aux dépens, sera condamné à payer à la somme de 2.000 euros en application des dispositions de l’article 700 du code de procédure civile.
PAR CES MOTIFS ,
Le juge de l’exécution, statuant par jugement contradictoire et en premier ressort, prononcé par mise à disposition du public au greffe,
Rejette l’exception de nullité de la requête aux fins de saisie des rémunérations soulevée par [R] [K] ;
Déboute [R] [K] de l’ensemble de ses demandes ;
Autorise la saisie des rémunérations de [R] [K] au profit de [M] [Y] pour la somme de 33.979,98 euros;
Dit qu’en vertu de l’article R3252-21 du Code du travail, il sera procédé à la saisie dans les huit jours suivants l’expiration des délais de recours à l’encontre de ce jugement, à charge pour le créancier d’adresser au greffe des saisies des rémunérations l’acte de signification au débiteur du présent jugement ;
Condamne [R] [K] aux dépens de la procédure ;
Condamne [R] [K] à payer à [M] [Y] la somme de 2.000 euros en application des dispositions de l’article 700 du code de procédure civile ;
Ainsi jugé et prononcé par le juge de l’exécution qui a signé avec , greffier ayant reçu la minute de la présente décision.
Le greffier Le juge de l’exécution | false | null | [] | {} |
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"24/00073"
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JUGE DE L’EXÉCUTION - SAISIES IMMOBILIÈRES
JUGEMENT D’ORIENTATION
DU 26 SEPTEMBRE 2024
VENTE FORCÉE
N° RG 24/00073 - N° Portalis DBX6-W-B7I-ZJGF
MINUTE : 2024/00165
COMPOSITION DU TRIBUNAL :
JUGE DE L’EXÉCUTION : Madame Sandrine PINAULT, Juge,
Statuant conformément aux dispositions du Code des Procédures Civiles d’Exécution.
GREFFIER : Madame Isabelle BOUILLON
PARTIES :
CRÉANCIER POURSUIVANT
S.A. BANQUE MICHEL INCHAUSPE - BAMI
Immatriculée au RCS de BAYONNE sous le numéro 312 214 315, agissantpoursuites et diligences de ses représentants légaux domiciliés en cette qualité au siège [Adresse 5] - [Localité 3]
représentée par Maître Carolina CUTURI-ORTEGA de la SCP JOLY CUTURI WOJAS REYNET- DYNAMIS AVOCATS, avocats au barreau de BORDEAUX, Me Christophe DUALE, avocat au barreau de PAU
DÉBITEUR SAISI
Monsieur [U] [O]
né le [Date naissance 1] 1960 à [Localité 6]
[Adresse 4] [Localité 2]
NON COMPARANT
A l’audience publique tenue le 12 septembre 2024 les parties présentes ou régulièrement représentées ont été entendues et l’affaire a été mise en délibéré au 26 Septembre 2024, et le jugement prononcé par mise à disposition au greffe, les parties ayant été préalablement avisées dans les conditions prévues au deuxième alinéa de l’article 450 du Code de Procédure Civile.
Vu les poursuites de la SA BANQUE [7] agissant en vertu de la copie exécutoire d’un jugement rendu par le tribunal judiciaire de Bordeaux le 14 septembre 2023 devenu définitif selon certificat de non opposition du 26 décembre 2023, selon commandement de payer valant saisie immobilière en date du 19 mars 2024 publié le 29 avril 2024 Volume 2024 S n°56 au Service de la Publicité Foncière de Libourne 1 portant sur des biens immobiliers sis à [Localité 6] (33), plus amplement désignés dans le cahier des conditions de vente appartenant à monsieur [U] [O],
Vu l’assignation délivrée le 17 juin 2024 à la requête du SA BANQUE [7] l’encontre de monsieur [U] [O], aux fins de comparution à l’audience d’orientation du 12 septembre 2024,
Vu le dépôt le 18 juin 2024 de l’assignation, du cahier des conditions de vente et de l’état hypothécaire certifié au Greffe du Juge de l’Exécution,
Vu les demandes du SA BANQUE [7] aux fins principales de :
- fixation de sa créance à la somme de 5 876,50 € arrêtée au 29 février 2024 en principal, intérêts, et accessoires, outre intérêts et frais postérieurs,
- fixation de la vente forcée de l’immeuble sur la mise à prix de 6 000 €,
Vu le défaut de comparution du débiteur, assigné par acte déposé à l’étude,
Après avoir entendu l’avocat du créancier poursuivant en ses observations,
MOTIFS
Sur les conditions de la saisie immobilière :
Au vu des pièces produites par le créancier poursuivant comme le titre exécutoire et le commandement de payer valant saisie immobilière, il y a lieu de constater que les conditions des articles L311-2, L.311-4 et L.311-6 du Code des Procédures Civiles d’Exécution sont réunies en l’espèce.
Sur le montant de la créance :
Il y a lieu de constater qu’aux termes de l’assignation, le créancier poursuivant fait valoir une créance d’un montant total de 5.876,50 € arrêtée au 29 février 2024 en principal, intérêts, et accessoires, outre intérêts et frais postérieurs, qui est justifiée au vu des pièces versées aux débats.
Sur la vente forcée :
En application des articles R 322-15 et R322- 26 du Code des Procédures Civiles d’Exécution, il convient de faire droit à la demande du créancier poursuivant et d’ordonner la poursuite de la procédure en vente forcée comme précisé au dispositif.
Conformément à la demande, il y a lieu d’autoriser le créancier à désigner le commissaire de justice de son choix pour la visite des biens saisis à raison de deux visites pendant 2 heures et en cas de surenchère une visite complémentaire de deux heures avec si besoin est l’assistance d’un serrurier et de la force publique.
L’équité ne commande pas de condamner monsieur [O] à une indemnité sur le fondement de l’article 700 du code de procédure civile.
PAR CES MOTIFS
Le juge de l’exécution, statuant publiquement,
par jugement mis à disposition au Greffe, réputé contradictoire et en premier ressort,
Vu les articles R322-15 et suivants du Code des Procédures Civiles d’Exécution,
Constate que les conditions des articles L311-2, L311-4 et L311-6 du Code des Procédures Civiles d’Exécution sont réunies,
Fixe la créance de la SA BANQUE [7] à la somme de 5.876,50 € arrêtée au 29 février 2024 en principal, intérêts, et accessoires, outre intérêts et frais postérieurs,
Ordonne la poursuite de la procédure de vente forcée de l’immeuble saisi,
Fixe la vente aux enchères publiques de l’immeuble saisi à l’audience du 16 janvier 2025 à 15 heures sur une mise à prix selon les stipulations du Cahier des Conditions de Vente de 6.000 €, la présente décision valant convocation à l’audience,
Autorise le créancier poursuivant à désigner le commissaire de justice de son choix, aux fins d’assurer la visite des biens saisis à raison de deux visites de deux heures chacune, et, en cas de surenchère une visite complémentaire de deux heures,
Autorise le créancier poursuivant à faire paraître trois insertions dans les journaux d’annonces légales de l’arrondissement et une publicité complémentaire sur le site Internet info-encheres.com,
Dit que monsieur [U] [O] ou tous occupants de son chef seront tenus de laisser visiter les lieux et qu’à défaut, il pourra si besoin est être procédé à l’ouverture des portes par ledit mandataire, en présence d’un commissaire de justice, si lui-même ne l’est pas, avec l’assistance d’un serrurier et le cas échéant assisté de 2 témoins en application de l’article L 142-1 du Code des Procédures Civiles d’Exécution et l’assistance de la force publique,
Dit qu’en cas de difficulté il pourra en être référé au juge de l’exécution sur requête,
Déboute la SA BANQUE [7] de sa demande sur le fondement de l’article 700 du code de procédure civile,
DIT que les dépens seront compris dans les frais de vente soumis à taxe.
La présente décision a été signée par Madame Sandrine PINAULT, Juge de l’exécution, et par Madame Isabelle BOUILLON, Greffier présent lors de la mise à disposition.
Le greffier, Le Juge de l’exécution,
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"24/00079"
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JUGE DE L’EXÉCUTION
SAISIES IMMOBILIÈRES
JUGEMENT DU 26 SEPTEMBRE 2024
RADIATION COMMANDEMENT
N° RG 24/00079 - N° Portalis DBX6-W-B7I-ZJMU
MINUTE : 2024/00168
COMPOSITION DU TRIBUNAL :
JUGE DE L’EXÉCUTION : Madame Sandrine PINAULT, Juge
Statuant conformément aux dispositions du Code des Procédures Civiles d’Exécution.
GREFFIER : Madame Isabelle BOUILLON
PARTIES :
CRÉANCIER POURSUIVANT
S.A. CREDIT FONCIER DE FRANCE
Inscrite au RCS de PARIS sous le numéro 542 029 848, dont le siège social est [Adresse 2], prise en la personne de son représentant légal domicilié en cette qualité chez Maître CUTURI- ORTEGA - SCP JOLY-CUTURI-REYNET DYNAMIS AVOCATS, [Adresse 5]
représentée par Maître Carolina CUTURI-ORTEGA de la SCP JOLY CUTURI WOJAS REYNET- DYNAMIS AVOCATS, avocats au barreau de BORDEAUX
DÉBITEUR SAISI
Monsieur [T] [I] [U] [B]
né le [Date naissance 4] 1971 à [Localité 6], de nationalité Française
[Adresse 3]
non comparant
CRÉANCIER INSCRIT
LE COMPTABLE PUBLIC RESPONSABLE DU SERVICE DES IMPOTS DES PARTICULIERS D’AUDENGE
dont les bureaux sont [Adresse 1]
NON COMPARANT
A l’audience publique tenue le 12 septembre 2024, les parties présentes ou régulièrement représentées ont été entendues et l’affaire a été mise en délibéré au 26 Septembre 2024, et le jugement prononcé par mise à disposition au greffe, les parties ayant été préalablement avisées dans les conditions prévues au deuxième alinéa de l’article 450 du Code de Procédure Civile.
Vu l’assignation délivrée le 18 juin 2024 à la requête de la SA CREDIT FONCIER DE FRANCE à l’encontre de monsieur [T] [B] aux fins d’entendre ordonner la radiation du commandement de payer valant saisie immobilière délivré le 2 avril 2014 et publié le 27 mai 2014 au Service de la Publicité Foncière de Bordeaux 1 volume 2014 S n°51,
Après avoir entendu le créancier poursuivant en ses observations à l’audience du 12 septembre 2024 et en l’absence de comparution du débiteur saisi, assigné à domicile,
MOTIVATION
Il est constant que la délivrance du commandement de payer valant saisie immobilière le 2 avril 2014 n’a pas été suivie dans les cinq ans de sa publication de la mention en marge d’un jugement constatant la vente du bien.
Par suite, en application des articles R 321-20 et R 321-21 suivants du Code des Procédures Civiles d’Exécution, il convient de constater la péremption du commandement et faire droit à la demande.
Les dépens demeureront à charge du requérant.
PAR CES MOTIFS,
Le juge de l’exécution,
Statuant par jugement mis à disposition au Greffe, réputé contradictoire et en premier ressort,
Constate la péremption du commandement de payer valant saisie immobilière délivré le 2 avril 2014 et publié le 27 mai 2014 au Service de la Publicité Foncière de Bordeaux 1 volume 2014 S n°51,
Ordonne la radiation du commandement de payer valant saisie immobilière délivré le 2 avril 2014 et publié le 27 mai 2014 au Service de la Publicité Foncière de Bordeaux 1 volume 2014 S n°51,
Ordonne qu’il soit fait mention de la présente décision au service de la Publicité foncière de Bordeaux1,
Dit que les dépens demeureront à la charge de la SA CREDIT FONCIER DE FRANCE.
La présente décision a été signée par Madame Sandrine PINAULT, Juge de l’exécution, et par Madame Isabelle BOUILLON, Greffier présent lors de la mise à disposition.
Le greffier, Le Juge de l’exécution,
I. BOUILLON S.PINAULT | false | null | [] | {} |
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"24/00129"
] | null | Autre | 2024-09-26 | null | 24/00129 | Tribunal judiciaire d'Évreux | Pôle social - Ordonne une nouvelle expertise médicale | null | CTX PROTECTION SOCIALE | null | [] | 66fb0a7deba4cad0b36cb98e | null | 2024-09-30T20:34:00.094000 | 2024-09-26T00:00:00 | null | 2024-10-01 | 89A | [] | false | null | null | REPUBLIQUE FRANCAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS
TRIBUNAL JUDICIAIRE D’ÉVREUX
POLE SOCIAL
CONTENTIEUX GENERAL
MINUTE N° : 469/24
RG N° : N° RG 24/00129 - N° Portalis DBXU-W-B7I-HUK6
NAC : A.T.M.P. : demande de prise en charge au titre des A.T.M.P. et/ou contestation relative au taux d’incapacité
JUGEMENT AVANT DIRE DROIT DU 26 Septembre 2024
DEMANDEUR
Madame [O] [T], demeurant [Adresse 3]
représentée par Me Dédé louisette GABA, avocat au barreau d’EURE
DÉFENDEUR
CPAM DE L EURE, dont le siège social est sis [Adresse 1]
représentée par Mme [Z] (Salarié) muni d’un pouvoir spécial
COMPOSITION DU TRIBUNAL lors des débats et du délibéré
PRESIDENT : François BERNARD, magistrat
ASSESSEURS : Nasser IGHZERNALI
Sylvain RATIEUVILLE
GREFFIER lors des débats et de la mise à disposition : Nathalie MUZAS
DÉBATS :
En audience publique du 27 Juin 2024
JUGEMENT :
Prononcé par mise à disposition au greffe par application de l’article 453 du code de procédure civile, contradictoirement , avant dire droit.
Copie délivrée aux parties le :
Copie exécutoire délivrée le :
EXPOSE DU LITIGE
Madame [O] [T] est salariée de l’ADAPT dont l’activité est l’aide par le travail pour les travailleurs handicapés, en qualité de conditionneuse depuis le 1er octobre 2021.
Elle a établi, le 1er mars 2023, une déclaration de maladie professionnelle, accompagnée d’un certificat médical du docteur [X] en date du 9 février 2023 constatant un « syndrome anxio dépressif évoluant depuis plusieurs années avec épisodes anxieux plus fréquents depuis quelques mois, état de stress chronique ».
La Caisse Primaire d’Assurance Maladie de l’Eure a diligenté une enquête administrative.
S’agissant d’une maladie hors tableau, la Caisse Primaire d’Assurance Maladie a transmis le dossier de Madame [T] pour avis au Comité Régional de Reconnaissance des Maladies Professionnelles de Normandie.
Le 8 novembre 2023, le Comité Régional de Reconnaissance des Maladies Professionnelles de Normandie a émis un avis défavorable à la reconnaissance du caractère professionnel de la maladie.
La Caisse Primaire d’Assurance Maladie a notifié à Madame [T] le 9 novembre 2023 une décision de refus de prise en charge concernant la pathologie déclarée.
Madame [T] a saisi la Commission de Recours Amiable d’une contestation à l’encontre de cette décision de refus de prise en charge.
Dans sa séance du 29 février 2024, la Commission de Recours Amiable a confirmé le refus de reconnaissance du caractère professionnel de la maladie déclarée.
Par lettre recommandée avec accusé réception en date du 11 mars 2024 reçue le 13 mars 2024, Madame [T] a saisi le pôle social du tribunal judiciaire d’Evreux afin de contester la décision de la Commission de Recours Amiable.
L’affaire a été appelée à l’audience du 23 mai 2024, puis l’affaire a été renvoyée à l’audience du 27 juin 2024.
A l’audience, Madame [O] [T], représentée par son avocat développant ses conclusions demande au tribunal de :
Ordonner une mesure d’expertise, en vue de recueillir l’avis d’un comité régional autre que celui qui a déjà été saisi par la Caisse primaire d’assurance maladie de l’Eure en application du huitième alinéa de l’article L.461-1 du code de la sécurité sociale ; Débouter la Caisse primaire d’assurance maladie de l’Eure. Elle soutient qu’il est établi que les conditions de travail qui lui sont imposées au sein de l’ADAPT ont été un facteur de stress majeur ayant conduit à sa dernière compensation thymique. Elle indique apporter de nouveaux éléments sur sa demande de reconnaissance de maladie professionnelle, dont un certificat médical complémentaire de son psychiatre qui la suit, et ajoute qu’elle est hospitalisée en soin psychiatrique depuis le 2 avril 2024.
Par ailleurs, elle indique avoir perdu son fils dans un accident de la circulation, et que son état s’est aggravé en milieu professionnel.
En défense, la Caisse Primaire d’Assurance Maladie de l’Eure développant oralement ses conclusions demande au tribunal de :
Confirmer la décision de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie de l’Eure ; Débouter Madame [T] de son recours.Elle relève que dans son avis le CRRMP de [Localité 5] Normandie n’a pas reconnu le lien direct et essentiel entre la pathologie déclarée par Madame [T] et son activité professionnelle, et que cet avis, en application de l’article L.461-1 du code de la sécurité sociale, s’impose à elle.
MOTIFS DE LA DECISION
Sur la reconnaissance de la maladie professionnelle :
Aux termes de l'article L.461-1 du code de la sécurité sociale, est présumée d'origine professionnelle toute maladie désignée dans un tableau de maladies professionnelles et contractée dans les conditions mentionnées à ce tableau.
Si une ou plusieurs conditions tenant au délai de prise en charge, à la durée d'exposition ou à la liste limitative des travaux ne sont pas remplies, la maladie telle qu'elle est désignée dans un tableau de maladies professionnelles peut être reconnue d'origine professionnelle lorsqu'il est établi qu'elle est directement causée par le travail habituel de la victime.
Peut être également reconnue d'origine professionnelle une maladie caractérisée non désignée dans un tableau de maladies professionnelles lorsqu'il est établi qu'elle est essentiellement et directement causée par le travail habituel de la victime et qu'elle entraîne le décès de celle-ci ou une incapacité permanente d'un taux évalué dans les conditions mentionnées à l'article L. 434-2 et au moins égal à un pourcentage déterminé.
Dans les cas mentionnés aux deux alinéas précédents, la caisse primaire reconnaît l'origine professionnelle de la maladie après avis motivé d'un comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles. La composition, le fonctionnement et le ressort territorial de ce comité ainsi que les éléments du dossier au vu duquel il rend son avis sont fixés par décret. L'avis du comité s'impose à la caisse dans les mêmes conditions que celles fixées à l'article L.315-1.
En application de l'article R.142-17-2 du même code, lorsque le différend porte sur la reconnaissance de l'origine professionnelle d'une maladie dans les conditions prévues aux sixième et septième alinéas de l'article L.461-1, le tribunal recueille préalablement l'avis d'un comité régional autre que celui qui a déjà été saisi par la caisse en application du huitième alinéa de l'article L.461-1.
Le tribunal désigne alors le comité d'une des régions les plus proches.
En l’espèce, Madame [T] salariée en qualité de conditionneuse au sein de l’ADAPT a établi le 1er mars 2023 une déclaration de maladie professionnelle accompagnée d’un certificat médical du Docteur [X] datant du 9 février 2023 au titre d’un « syndrome anxio-dépressif évoluant depuis plusieurs années avec épisodes anxieux plus fréquents depuis quelques mois, état de stress chronique ».
Dans le cadre de l’instruction de la demande de prise en charge de la maladie professionnelle au titre d’un syndrome anxio-dépressif, le Comité Régional de Reconnaissance des Maladies Professionnelles de Normandie a été saisi par la Caisse, au motif que la maladie déclarée est une affection hors tableau. Le comité a rendu un avis défavorable à la reconnaissance de maladie professionnelle déposée par Madame [T] au titre d’un syndrome anxio-dépressif, avec la motivation suivante :
« Après avoir pris connaissance de l’ensemble des éléments du dossier, le CRRMP constate un vécu des conditions de travail de Madame [T].
Cependant, il n’existe pas d’élément objectif suffisamment caractérisé pour retenir un lien direct entre la pathologie déclarée et l’activité professionnelle de Madame [T].
Pour ces raisons, le Comité ne reconnait pas le lien direct entre la pathologie déclarée et l’exposition professionnelle ».
Au vu de ces éléments et en application de l’article R.142-17-2 du code de la sécurité sociale sus visé, il y a lieu de solliciter avant dire droit l’avis d’un second CRRMP et surseoir à statuer sur la demande de reconnaissance de la maladie professionnelle, Madame [T] étant invitée à communiquer au comité désigné, en y joignant le présent jugement, toutes pièces qu’elle estimera utile à l’étude de son dossier.
Sur les dépens :
La présente décision ne mettant pas fin à l’instance, il y a lieu de réserver les dépens.
PAR CES MOTIFS
Le Tribunal,
Dit y avoir lieu à recueillir l’avis d’un autre Comité Régional de Reconnaissance des Maladies Professionnelles,
Désigne à cet effet le Comité Régional de Reconnaissance des Maladies Professionnelles de la région BRETAGNE ([Adresse 2], [Courriel 4]) qui aura pour mission, connaissance prise du dossier, de donner son avis sur la maladie déclarée par Madame [O] [T], le 1er mars 2023, au titre, d’un syndrome anxio-dépressif, afin d’indiquer s’il estime qu’elle a été directement et essentiellement causée par le travail habituel du requérant,
Dit que l’ensemble du dossier sera rassemblé par la Caisse primaire d’assurance maladie de l’Eure qui le présentera au Comité Régional de Reconnaissance des Maladies Professionnelles, conformément aux dispositions des articles D.461-29 et suivants du code de la sécurité sociale,
Invite Madame [O] [T] à communiquer au comité désigné, en y joignant le présent jugement, toutes pièces qu’il estimera utile à l’étude de son dossier, et ce dans un délai de mois à compter de la notification du présent jugement ;
Dit que le Comité Régional de Reconnaissance des Maladies Professionnelles devra rendre son avis dans un délai de six mois à compter de la notification du présent jugement, dûment motivé, et transmettre son rapport au greffe du Tribunal qui en adressera copie à toutes les parties,
Dit que les parties seront reconvoquées par les soins du greffe du tribunal à réception du rapport du CRRMP,
Dans l’attente,
Sursoit à statuer sur la demande de reconnaissance de maladie professionnelle formée par Madame [T] ;
Réserve les dépens.
En foi de quoi le présent jugement a été signé par le Président et le Greffier.
Le Greffier Le Président | false | null | [] | {} |
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"24/00358"
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---------------------------------
Site ATHENA
[Adresse 7]
[Adresse 7]
[Localité 5]
----------------------------
Pôle de la protection, de l’exécution et de la proximité
Service civil
MINUTE n°
N° RG 24/00358 - N° Portalis DB2G-W-B7I-IUSE
Section 3
République Française
Au Nom du Peuple Français
JUGEMENT
DU 26 septembre 2024
Juge des Contentieux de la protection
PARTIE DEMANDERESSE :
S.A. FRANFINANCE, prise en la personne de son représentant légal au siège sis [Adresse 4]
représentée par Me Magali SPAETY, avocat au barreau de MULHOUSE, vestiaire : 36
PARTIE DEFENDERESSE :
Monsieur [P] [M], né le [Date naissance 1] 1980 à [Localité 8] (HAUT RHIN), demeurant [Adresse 3]
non comparant
Madame [X] [N] épouse [M], née le [Date naissance 2] 1984 à [Localité 6] (HAUT RHIN), demeurant [Adresse 3]
non comparante
Nature de l’affaire : Prêt - Demande en remboursement du prêt - Sans procédure particulière
COMPOSITION DU TRIBUNAL LORS DES DEBATS :
Nadia LARHIARI : Président
Virginie BALLAST : Greffier
DEBATS : à l’audience du 30 Mai 2024
JUGEMENT : réputé contradictoire en premier ressort
prononcé publiquement par mise à disposition au greffe le 26 septembre 2024 et signé par Nadia LARHIARI, juge des contentieux de la protection, et Virginie BALLAST, Greffier
EXPOSE DU LITIGE
Suivant offre préalable acceptée le 15 mars 2022, la SA Franfinance a consenti à M. [P] [M] et Mme [X] [N] épouse [M] un prêt personnel n°11199161933 d’un montant de 16 099, 93 € remboursable en 120 mensualités de 161, 71 €, hors assurance, au taux nominal conventionnel de 3, 83%.
Par courriers recommandés du 5 août 2022, la SA Franfinance a mis en demeure M. [P] [M] et Mme [X] [N] épouse [M] de s’acquitter des échéances impayées.
Par une assignation en date du 17 janvier 2024, la SA Franfinance a attrait M. [P] [M] et Mme [X] [N] épouse [M] devant le juge des contentieux de la protection du tribunal judiciaire de Mulhouse, et demande de :
- condamner solidairement M. [P] [M] et Mme [X] [N] épouse [M] à lui payer la somme de 15 857, 59 € avec intérêts au taux contractuel à compter du 7 septembre 2022,
- condamner solidairement M. [P] [M] et Mme [X] [N] épouse [M] à lui payer la somme de 1 261, 29 € avec intérêts au taux légal à compter du 7 septembre 2022,
- condamner solidairement M. [P] [M] et Mme [X] [N] épouse [M] à lui payer la somme de 1 000 € au titre des dispositions de l’article 700 du code de procédure civile, majorée des droits de recouvrement, d’encaissement et d’exécution forcée,
- condamner solidairement M. [P] [M] et Mme [X] [N] épouse [M] aux dépens, en ce compris ceux de l’exécution à venir,
- ordonner l’exécution provisoire, sans caution si besoin est contre un dépôt à titre de garantie à effectuer à la CARPA de [Localité 8], ou production d’un cautionnement bancaire.
L’affaire a été appelée à l’audience du 30 mai 2024, lors de laquelle le juge des contentieux de la protection a soulevé d’office l’éventuelle irrecevabilité des demandes en paiement au regard de la forclusion éventuellement acquise ainsi que des moyens relatifs aux irrégularités du contrat de crédit sanctionnées par la nullité de celui-ci ou la déchéance du droit aux intérêts, en particulier celui tiré du défaut de vérification de la solvabilité du débiteur.
La SA Franfinance, représentée par son conseil, reprend les termes de son assignation et déclare s’en remettre quant aux moyens soulevés d’office par le juge.
Régulièrement assignés à étude tant pour M. [P] [M] que pour Mme [X] [N] épouse [M], ceux-ci ne comparaissent pas.
L’affaire a été mise en délibéré au 26 septembre 2024.
MOTIVATION DE LA DÉCISION
Aux termes de l’article 472 du code de procédure civile, lorsque le défendeur ne comparaît pas, il est néanmoins statué sur le fond et il n’est fait droit à la demande que dans la mesure où elle apparaît régulière, recevable et bien fondée.
Le crédit litigieux est soumis aux dispositions des articles L.311-1 et suivants du code de la consommation dans leur rédaction postérieure à l'entrée en vigueur le 1er mai 2011 de la loi n°2010-737 du 1er juillet 2010, dite loi Lagarde.
En vertu de l’article R.632-1 du code de la consommation, le juge peut relever d'office toutes les dispositions du présent code dans les litiges nés de son application.
Sur la recevabilité
Sur la forclusion
L'article R.312-35 du code de la consommation dispose qu'à peine de forclusion, les actions en paiement engagées devant le tribunal judiciaire à l'occasion de la défaillance de l'emprunteur doivent être formées dans les deux ans de l'événement qui leur a donné naissance.
Cet événement est caractérisé par le non-paiement des sommes dues à la suite de la résiliation du contrat ou de son terme ou le premier incident de paiement non régularisé.
En l'espèce, il ressort de la vérification des relevés de compte et du dossier fournis en demande que la créance n’est pas affectée par la forclusion.
L’action en paiement est donc recevable.
Sur la déchéance du terme
En vertu de l’article 1103 du code civil, les conventions légalement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites. Elles doivent être exécutées de bonne foi.
Conformément à l’article 1225 du code civil, la clause résolutoire précise les engagements dont l'inexécution entraînera la résolution du contrat.
La résolution est subordonnée à une mise en demeure infructueuse, s'il n'a pas été convenu que celle-ci résulterait du seul fait de l'inexécution. La mise en demeure ne produit effet que si elle mentionne expressément la clause résolutoire.
Si le contrat de prêt peut prévoir que la défaillance de l’emprunteur entraînera la déchéance du terme, celle-ci ne peut, sauf disposition expresse et non équivoque, être déclarée acquise au créancier sans la délivrance d’une mise en demeure restée sans effet, précisant le délai dont dispose le débiteur pour y faire obstacle. Cette règle est d’application générale pour tout prêt de somme d’argent, dont les prêts à la consommation.
En l’espèce, la SA Franfinance justifie avoir adressé à M. [P] [M] et Mme [X] [N] épouse [M] une mise en demeure préalable à la déchéance du terme par courrier recommandé avec accusé de réception, avisé le 9 août 2022.
Il convient donc de constater l’acquisition de la déchéance du terme.
Sur la demande principale en paiement
Sur la déchéance du droit aux intérêts contractuels
Par application de l’article L. 312-16 du code de la consommation, avant de conclure le contrat de crédit, le prêteur vérifie la solvabilité de l'emprunteur à partir d'un nombre suffisant d'informations, y compris des informations fournies par ce dernier à la demande du prêteur.
De simples déclarations non étayées faites par un consommateur ne peuvent, en elles-mêmes, être qualifiées de suffisantes si elles ne sont pas accompagnées de pièces justificatives. Il incombe au créancier qui réclame l'exécution d'un contrat, d'en établir la régularité au regard des textes d'ordre public sur la consommation, et donc de prouver qu'il a bien procédé à la vérification de la solvabilité en exigeant les pièces justificatives nécessaires. La nécessité pour le prêteur de rapporter la preuve de ses diligences l'oblige à produire le double des pièces exigées. La seule consultation du fichier national des incidents de remboursement des crédits aux particuliers ne suffit pas à s'assurer de la solvabilité de l'emprunteur.
L’article L. 341-2 du même code prévoit que le prêteur qui n'a pas respecté les obligations fixées aux articles L. 312-14 et L. 312-16 est déchu du droit aux intérêts, en totalité ou dans la proportion fixée par le juge.
En l’espèce, la SA Franfinance verse aux débats une seule fiche de dialogue de revenus et de charges indiquant que M. [P] [M] ne perçoit aucun revenu et que Mme [X] [N] épouse [M] perçoit des revenus mensuels de 1 615€. La fiche de dialogue précise qu’ils ne supportent aucune charge, y compris à titre de loyer ou de crédit immobilier, alors même qu’ils déclarent être « en accession d’habitation » et qu’ils résident à la même adresse depuis le 1er janvier 2014.
La SA Franfinance ne produit, à l’appui de cette fiche de dialogue qui comporte des mentions manifestement contradictoires, aucun élément susceptible de justifier ni du montant des revenus des emprunteurs, ni de l’absence de charges du couple, notamment de logement.
Dès lors, la SA Franfinance ne justifiant pas avoir vérifié avec diligence la solvabilité des emprunteurs, elle sera déchue de son droit aux intérêts contractuels.
Sur la déchéance du droit aux intérêts légaux
Bien que déchu de son droit aux intérêts, le prêteur est fondé, en vertu de l’article 1231-7 du code civil, à réclamer à l’emprunteur le paiement des intérêts au taux légal sur le capital restant dû à compter de la mise en demeure, le taux d’intérêt légal étant majoré de plein droit deux mois après le caractère exécutoire de la décision de justice en application de l’article L.313-3 du code monétaire et financier.
Cependant, la Cour de Justice a édicté le principe selon lequel « le juge national chargé d’appliquer, dans le cadre de sa compétence, les dispositions du droit communautaire, a l’obligation d’assurer le plein effet de ces normes, en laissant au besoin inappliquée, de sa propre initiative, toute disposition contraire de la législation nationale, même postérieure, sans qu’il ait à demander ou à attendre l’élimination préalable de celle-ci » (CJCE, 9 mars 1978, aff. 106/77, Simmenthal).
Or, l’article 23 de la directive 2008/48 du Parlement européen et du Conseil concernant les contrats de crédits aux consommateurs dispose que les Etats membres définissent le régime de sanctions applicables en cas de violation des dispositions nationales adoptées conformément à la directive, et prennent toutes les mesures nécessaires pour faire en sorte qu’elles soient appliquées, et que les sanctions soient « effectives, proportionnées et dissuasives ».
Par arrêt du 27 mars 2014, la Cour de Justice de l’Union Européenne (affaire C-565/12, LCL / Fesih Kalhan) a jugé que l’article 23 de la directive 2008/48 s’oppose à l’application d’intérêts au taux légal si « les montants susceptibles d’être effectivement perçus par le prêteur à la suite de l’application de la sanction de la déchéance du droit aux intérêts ne sont pas significativement inférieurs à ceux dont celui-ci pourrait bénéficier s’il avait respecté ses obligations ».
La Cour de Justice a ainsi ajouté que, « si la sanction de la déchéance du droit aux intérêts se trouvait affaiblie, voire purement et simplement annihilée, en raison du fait que l’application des intérêts au taux légal majoré est susceptible de compenser les effets d’une telle sanction, il en découlerait nécessairement que celle-ci ne présente pas un caractère véritablement dissuasif », et qu’il appartient à la juridiction saisie « de comparer, dans les circonstances de l’affaire dont elle est saisie, les montants que le prêteur aurait perçus en rémunération du prêt dans l’hypothèse où il aurait respecté son obligation avec ceux qu’il percevrait en application de la sanction de la violation de cette même obligation ».
En l’espèce, il ressort du contrat de crédit litigieux que les intérêts contractuels s’élevaient à 3,90% (TAEG). Il en résulte donc que les montants susceptibles d’être effectivement perçus par le prêteur au titre des intérêts au taux légal majoré de cinq points, nonobstant la déchéance du droit aux intérêts, sont significativement supérieurs à ceux dont celui-ci aurait pu bénéficier s’il avait respecté ses obligations découlant de la directive 2008/48, de sorte que la sanction de la déchéance du droit aux intérêts ne revêt pas de caractère effectif et dissuasif.
Dès lors, afin d’assurer le respect de la directive précitée, et du caractère effectif et dissuasif de la sanction de la déchéance du droit aux intérêts, il convient de ne pas faire application de l’article 1231-7 du code civil et de l’article L.313-3 du code monétaire et financier, en prévoyant que la somme restant due en capital ne portera pas intérêt, fût-ce au taux légal.
Sur le montant de la créance principale
Aux termes de l'article 1103 du code civil, les conventions légalement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites.
Compte tenu des développements précédents, il sera déduit du montant total du financement octroyé, soit en l’espèce 16 099, 93 €, le montant de la somme des versements effectués depuis l’origine tels qu’ils figurent dans le décompte produit par la SA Franfinance soit la somme de 1 425, 45 €.
Dès lors, il convient en conséquence de condamner solidairement M. [P] [M] et Mme [X] [N] épouse [M] au paiement de la somme de 14 674, 48 €, arrêtée au 5 décembre 2023 (soit 16 099, 93 € – 1 425, 45 €).
Sur la clause pénale
Il résulte de l’article 1231-5 du code civil que lorsque le contrat stipule que celui qui manquera de l'exécuter paiera une certaine somme à titre de dommages et intérêts, il ne peut être alloué à l'autre partie une somme plus forte ni moindre.
Néanmoins, le juge peut, même d'office, modérer ou augmenter la pénalité ainsi convenue si elle est manifestement excessive ou dérisoire.
Lorsque l'engagement a été exécuté en partie, la pénalité convenue peut être diminuée par le juge, même d'office, à proportion de l'intérêt que l'exécution partielle a procuré au créancier, sans préjudice de l'application de l'alinéa précédent.
Toute stipulation contraire aux deux alinéas précédents est réputée non écrite.
Sauf inexécution définitive, la pénalité n'est encourue que lorsque le débiteur est mis en demeure.
En l’espèce, la somme réclamée au titre de la clause pénale apparaît manifestement excessive compte tenu, d’une part, de l’intérêt que l’exécution partielle du contrat a déjà procuré au créancier et, d’autre part, du partage de responsabilité entre les parties concernant le préjudice généré par le retard de paiement, l’établissement de crédit ayant fait preuve de négligence lors de l’accomplissement des formalités nécessaires à la souscription du crédit.
Il y a donc lieu d’en réduire le montant à 1 € et de condamner M. [P] [M] et Mme [X] [N] épouse [M] au paiement de celui-ci. Conformément aux développements ci-avant, cette somme ne portera pas intérêts au taux légal.
Sur les demandes accessoires
Sur les dépens
L’article 696 du code de procédure civile dispose que la partie perdante est condamnée aux dépens, à moins que le juge, par décision motivée, n’en mette la totalité ou une fraction à la charge d’une autre partie.
L’article 695 6° du code de procédure civile dispose que les dépens afférents aux instances, actes et procédures d'exécution comprennent les émoluments des officiers publics ou ministériels.
Aux termes de l’article A444-31 du code de commerce entré en vigueur au 1er mars 2024, la prestation de recouvrement ou d'encaissement figurant au numéro 128 du tableau 3-1 donne lieu à la perception d'un émolument déterminé par le montant de la créance.
M. [P] [M] et Mme [X] [N] épouse [M] qui succombent à l’instance, seront condamnés aux dépens.
Les frais d’exécution qui seraient susceptibles d’être exposés par la SA FRANFINANCE, non encore certains et non afférents à la présente instance, ne sauraient ni être inclus dans les dépens ni mis à la charge de M. [P] [M] et Mme [X] [N] épouse [M].
Sur les frais irrépétibles
Il résulte des dispositions de l’article 700 du code de procédure civile que le juge condamne la partie tenue aux dépens ou qui perd son procès à payer à l’autre partie la somme qu’il détermine, au titre des frais exposés et non compris dans les dépens. Dans tous les cas, le juge tient compte de l’équité ou de la situation économique de la partie condamnée. Il peut, même d’office, pour des raisons tirées des mêmes considérations, dire qu’il n’y a pas lieu à ces condamnations. Les parties peuvent produire les justificatifs des sommes qu'elles demandent.
Compte tenu du déséquilibre des situations économiques respectives des parties, il convient de débouter la SA Franfinance de sa demande fondée sur l’application de l’article précité.
PAR CES MOTIFS
Le juge des contentieux de la protection, statuant publiquement, par mise à disposition au greffe, par jugement réputé contradictoire et en premier ressort,
DÉCLARE l’action recevable ;
CONSTATE l’acquisition de la déchéance du terme du contrat de prêt n°11199161933 conclu le 15 mars 2022, entre la SA Franfinance, d’une part, et M. [P] [M] et Mme [X] [N] épouse [M], d’autre part ;
PRONONCE la déchéance du droit aux intérêts relatif au contrat de prêt n°11199161933 conclu le 15 mars 2022, entre la SA Franfinance, d’une part, et M. [P] [M] et Mme [X] [N] épouse [M], d’autre part ;
CONDAMNE solidairement M. [P] [M] et Mme [X] [N] épouse [M] à payer à la SA Franfinance la somme de 14 674, 48 € (quatorze mille six cent soixante-quatorze euros et quarante-huit centimes) au titre du capital restant dû outre la somme de 1 € (un euro) au titre de la clause pénale, et ce, sans intérêt, ni contractuel ni légal ;
CONDAMNE in solidum M. [P] [M] et Mme [X] [N] épouse [M] aux dépens ;
DEBOUTE la SA Franfinance de sa demande au titre des frais d’exécution ;
AINSI JUGE ET PRONONCE par mise à disposition au greffe, le 26 septembre 2024, par Nadia LARHIARI, juge des contentieux de la protection et Virginie BALLAST, Greffier .
Le Greffier, Le Juge des contentieux de la protection, | false | null | [] | {} |
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"23/06534"
] | null | Autre | 2024-09-26 | null | 23/06534 | Tribunal judiciaire de Pontoise | Fait droit à une partie des demandes du ou des demandeurs sans accorder de délais d'exécution au défendeur | null | Première Chambre | null | [] | 66faff02eba4cad0b3693982 | null | 2024-09-30T19:45:00.902000 | 2024-09-26T00:00:00 | null | 2024-09-30 | 72A | [] | false | null | null | PREMIERE CHAMBRE
26 Septembre 2024
N° RG 23/06534 - N° Portalis DB3U-W-B7H-NPGS
72A
S.D.C. [Adresse 1]
C/
[C] [N]
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE PONTOISE
La Première Chambre du Tribunal judiciaire de Pontoise, statuant publiquement, par décision réputée contradictoire et en premier ressort, assistée de Cécile DESOMBRE, Greffier a rendu par mise à disposition au greffe le 26 septembre 2024, le jugement dont la teneur suit et dont ont délibéré :
Monsieur Didier FORTON, Premier Vice-Président
Madame Marie VAUTRAVERS, Première Vice-Présidente Adjointe
Madame Aude BELLAN, Vice-Présidente
--==o0§0o==--
DEMANDEUR
Syndicat des copropriétaires de l’immeuble sis [Adresse 1] et [Adresse 2], représenté par son administrateur provisoire, Maître [I] [Y] domicilié [Adresse 4], nommé par ordonnance du Président du tribunal judiciaire de Pontoise en date du 26 décembre 2022
représenté par Me Julien SEMERIA, avocat au barreau du Val d’Oise
DÉFENDEUR
Monsieur [C] [N], demeurant [Adresse 3]
défaillant
--==o0§0o==--
Par acte d'huissier en date du 5 décembre 2023, le syndicat des copropriétaires de l'immeuble situé [Adresse 1] et [Adresse 2] à Pontoise, représenté par Me [I] [Y] en sa qualité d'administrateur provisoire suivant ordonnance du 26 décembre 2022 a fait assigner devant ce tribunal Monsieur [C] [N] afin d'obtenir sa condamnation à payer, sous le bénéfice de l'exécution provisoire, les sommes de :
- 15 308,25 euros au titre des charges de copropriété impayées,
- 1502,09 euros au titre des frais nécessaires,
le tout avec intérêts au taux légal à compter du 6 novembre 2023, date de la sommation de payer, sur la somme de 16 810,34 euros, et capitalisation des intérêts,
- 2 000 euros à titre de dommages-intérêts,
- 2 000 euros en application de l'article 700 du Code de procédure civile et les dépens.
Régulièrement assigné, Monsieur [C] [N] n'a pas constitué avocat.
L'ordonnance de clôture rendue le 28 mars a fixé l’affaire au 20 juin 2024 pour dépôt de dossier. La décision a été mise en délibéré au 26 septembre 2024.
MOTIFS
Sur la demande en paiement des charges de copropriété
En vertu de l'article 10 de la loi du 10 juillet 1965, les copropriétaires sont tenus de participer aux charges entraînées par les services collectifs et les éléments d'équipement commun en fonction de l'utilité que ces services et éléments représentent à l'égard de chaque lot et aux charges relatives à la conservation, à l'entretien et à l'administration des parties communes, proportionnellement aux valeurs relatives des parties privatives comprises dans leurs lots.
L'obligation à la dette existe, dès lors que l'assemblée générale des copropriétaires a approuvé les comptes présentés par le syndic et qu'aucun recours n'a été formé dans le délai légal, mentionné à l'article 42 de la loi du 10 juillet 1965.
Enfin, en vertu de l'article 35 du décret du 17 mars 1965, les appels provisionnels auxquels procède le syndic, dans les limites et sous les conditions prévues par ce texte, constituent une créance certaine, liquide et exigible.
Le syndicat des copropriétaires justifie du principe de la créance invoquée en versant aux débats :
- la matrice cadastrale dont il résulte que Monsieur [C] [N] est propriétaire de biens et droits immobiliers dépendant d'un immeuble soumis au statut de la copropriété, formant les lots 6 et 13,
- des bordereaux d'appels de fonds,
- une ordonnance de désignation de Maître [Y] en qualité d'administrateur ad hoc du 26 décembre 2022 et du 20 décembre 2023, un précédent jugement du tribunal d'instance de Pontoise du 30 janvier 2017 condamnant le défendeur au paiement des charges, 4ème appel de provision 2016 inclus,
- les procès-verbaux des assemblées générales des 25 mai 2022, 6 octobre 2021, 27 mai 2021, 26 février 2020, 14 mai 2019, 13 mars 2019, 23 mars 2018, 4 mai 2017, 27 mars 2017, 24 février 2016 ayant régulièrement approuvé les comptes et voté les budgets prévisionnels,
- un relevé de compte individuel détaillé,
- une lettre recommandée avec accusé de réception du 6 novembre 2023 valant mise en demeure de payer la somme de 16810,34 euros revenue " destinataire inconnu à l'adresse ".
Le décompte et relevé individuels de charges produits laissent apparaître un solde débiteur du syndicat des copropriétaires de 14 936,37 euros correspondant aux charges impayées hors frais.
Par ailleurs, l'article 10-1 de la loi du 10 juillet 1965 issu de la loi du 13 décembre 2000, prévoit, ce qui concerne les frais imputés au compte du copropriétaire avant le 17 juillet 2006, que seuls les frais nécessaires exposés par le syndicat, à compter de la mise en demeure, pour le recouvrement d'une créance justifiée à l'encontre d'un copropriétaire sont imputables à ce seul copropriétaire.
N'entrent pas dans les "frais nécessaires" au recouvrement des charges: les frais de relance du syndic, les honoraires du syndic pour transmission du dossier à l'huissier ou à l'avocat, les frais de l'assignation en justice, qui feront l'objet des dépens de l'instance, les frais d'avocat et les relances postérieures à l'assignation.
Au contraire doivent être imputés au copropriétaire défaillant le coût de la mise en demeure, les frais d'opposition entre les mains du notaire et ceux d'inscription d'hypothèque légale.
Pour ce qui concerne les frais imputés après le 17 juillet 2006, l'article 10-1 de la loi du 10 juillet 1965, dans sa rédaction issue de la loi du 13 juillet 2006 dispose que sont imputables au seul copropriétaire concerné : les frais nécessaires exposés par le syndicat, notamment les frais de mise en demeure, de relance, de prise d'hypothèque à compter de la mise en demeure, pour le recouvrement d'une créance justifiée à l'encontre d'un copropriétaire ainsi que les droits et émoluments des actes des huissiers de justice et le droit de recouvrement ou d'encaissement à la charge du débiteur.
Il ne sera pas fait droit aux frais sollicités (sommations de payer, mises en demeure, " SCP TRISTANT ", " Me [T] "), ces actes d'huissier n'étant pas justifiés dans les pièces versées au débat.
Il convient en conséquence de condamner Monsieur [C] [N] à verser au syndicat des copropriétaires la somme de 14 936,37 euros, correspondant aux charges de copropriété et frais dus pour la période du 15 octobre 2016 au 1er octobre 2023, au titre des charges de copropriété et des frais, 4ème trimestre 2023 inclus, avec intérêts au taux légal à compter du 5 décembre 2023, la mise en demeure du 6 novembre 2023 n'ayant jamais été reçue par le copropriétaire.
Sur la capitalisation des intérêts
Aux termes de l'article 1343-2 du Code civil, les intérêts échus, dus au moins pour une année entière, produisent intérêt si le contrat l'a prévu ou si une décision de justice le précise.
En l'espèce, le demandeur sollicite le bénéfice de l'article 1343-2 du Code civil et il convient de faire droit à sa demande.
Sur la demande de dommages et intérêts
Aux termes de l'article 1231-6 alinéa 3 du code civil, le créancier auquel son débiteur en retard a causé, par sa mauvaise foi, un préjudice indépendant de ce retard, peut obtenir des dommages et intérêts distincts de l'intérêt moratoire.
La carence du défendeur a causé au Syndicat des copropriétaires, dont les charges constituent l'unique ressource, un préjudice distinct de celui causé par le retard dans l'exécution, en mettant en péril l'équilibre de la trésorerie et en aggravant ses charges de gestion et ce, d'autant plus qu'il a déjà été condamné par jugement du tribunal d'instance de Pontoise du 30 janvier 2017.
Il convient en conséquence de condamner Monsieur [C] [N] à verser la somme de 1400 € à titre de dommages et intérêts.
Sur les autres demandes
Pour recouvrer sa créance, le syndicat s'est trouvé contraint de recourir à la justice ce qui lui a occasionné des frais non compris dans les dépens justifiant l'octroi de la somme de 1 000 euros sur le fondement de l'article 700 du Code de procédure civile.
Monsieur [C] [N], qui succombe supportera les dépens.
Aux termes de l'article 514 du Code de procédure civile, les décisions de première instance sont de droit exécutoires à titre provisoire à moins que la loi ou la décision rendue n'en dispose autrement.
En l'espèce, la nature de la créance et les conséquences d'un recouvrement tardif pour la copropriété justifie qu'il ne soit pas fait exception à l'exécution provisoire de droit de la présente décision.
PAR CES MOTIFS
Condamne Monsieur [C] [N] à payer au syndicat des copropriétaires de l'immeuble situé [Adresse 1] et [Adresse 2] à [Localité 5] les sommes suivantes :
- 14 936,37 euros, correspondant aux charges de copropriété et frais dus pour la période du 15 octobre 2016 au 1er octobre 2023, au titre des charges de copropriété et des frais, 4ème trimestre 2023 inclus, avec intérêts au taux légal à compter du 5 décembre 2023
Ordonne la capitalisation des intérêts dans les conditions de l'article 1343-2 du code civil ;
- 1 400 euros à titre de dommages et intérêts ;
- 1 000 euros sur le fondement de l'article 700 du Code de procédure civile ;
Condamne Monsieur [C] [N] aux dépens,
Rappelle que les décisions de première instance sont de droit exécutoires à titre provisoire.
Ainsi fait et jugé à Pontoise, le 26 septembre 2024.
Le Greffier, Le Président,
Madame DESOMBRE Monsieur FORTON | false | null | [] | {} |
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"24/03371"
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TRIBUNAL JUDICIAIRE DE RENNES
[Adresse 7] - tél : [XXXXXXXX01]
N°
Cabinet E
3ème Chambre Civile
Le 26 Septembre 2024
N° RG 24/03371 - N° Portalis DBYC-W-B7I-K6FP
Epoux [Y]
(divorce)
2 Copie(s) exécutoire(s) délivrée(s)
aux avocats
le :
1 copie dossier
TROISIEME CHAMBRE CIVILE
JUGEMENT
DEMANDEUR :
Madame [Z] [I]
demeurant [Adresse 6]
représentée par Me Valérie OBJILERE-GUILBERT, avocat au barreau de RENNES
DEFENDEUR :
Monsieur [X] [Y]
né le [Date naissance 4] 1985 à [Localité 9] (TUNISIE)
demeurant [Adresse 6]
représenté par Me Sandrine MARTIN, avocat au barreau de RENNES
COMPOSITION
Maryline BOIZARD, Juge aux affaires familiales,
Assisté de Christine BECAERT, Greffier, lors des débats
et lors du prononcé, qui a signé la présente décision.
JUGEMENT
contradictoire, public et en premier ressort
mis à disposition au greffe le 26 Septembre 2024
date indiquée à l’issue des débats.
FAITS, PROCÉDURE ET PRÉTENTIONS DES PARTIES :
Madame [Z] [I] et Monsieur [X] [Y] se sont mariés le [Date mariage 2] 2015 devant l’officier de l’état civil de [Localité 8] sans contrat de mariage préalable.
Un enfant est issu de cette union : [W] né le [Date naissance 3] 2019.
Suivant acte d’huissier en date du 13 mai 2024, Madame [Z] [I] assignait son conjoint en divorce.
En cours de procédure, les parties se sont rapprochées et à l’audience d’orientation du 11 septembre 2024 sollicitent désormais l’homologation de la convention signée le 11 septembre 2024, réglant l’intégralité des conséquences de leur divorce en application de l’article 268 du Code Civil.
La procédure a été clôturée le 13 septembre 2024 par ordonnance du 11 septembre 2024 et, conformément aux dispositions de l'article 799 alinéa 3 du Code de procédure civile, la décision a été mise en délibéré par mise à disposition au Greffe le 26 septembre 2024.
[DÉBATS NON PUBLICS – Motivation de la décision occultée]
PAR CES MOTIFS :
Le Juge aux affaires familiales, statuant publiquement, contradictoirement après débats en chambre du conseil, en premier ressort et par mise à disposition du jugement au Greffe, les parties en ayant été avisées dans les conditions du 2ème alinéa de l’article 450 du Code de procédure civile;
VU les articles 233 et 234 du Code civil et les articles 1123-1 et 1125 du Code de procédure civile ;
VU les déclarations d’acceptation annexées à la requête introductive d’instance ;
VU l’article 268 du Code Civil;
PRONONCE le divorce des époux [I] - [Y];
DIT que le dispositif du présent jugement fera l’objet d’une mention en marge de l’acte de mariage des époux dressé le 19 décembre 2015 par l’officier de l’état civil de [Localité 8] ainsi qu’en marge de l’acte de naissance de chacun d’eux, nés respectivement :
- [Z] [I], le [Date naissance 5] 1985 à [Localité 11] (35)
- [X] [Y], le [Date naissance 4] 1985 à [Localité 9] (TUNISIE)
DIT qu’une fois le présent jugement devenu définitif, son dispositif sera transcrit sur le registre prévu à cet effet au Service Central de l’état civil du Ministère des affaires étrangères à [Localité 10], l’époux étant né à l’étranger ;
RAPPELLE que les parties doivent procéder à un partage amiable de leurs intérêts patrimoniaux;
DIT qu’à défaut d’y parvenir, les parties devront procéder conformément aux dispositions des articles 1359 et suivants du code de procédure civile ;
HOMOLOGUE et ANNEXE la convention établie entre les parties le 11 septembre 2024 réglant l’ensemble des effets du divorce entre les époux et l’égard de leur enfant ;
RAPPELLE que le présent jugement est assorti de l’exécution provisoire de plein droit quant aux modalités d’exercice de l’autorité parentale et à la contribution alimentaire;
RAPPELLE qu’en application des dispositions de l’article 7 de la loi n° 2016-1547 du 18 novembre 2016 et de l’arrêté du 16 mars 2017, les demandes de modifications de décisions déjà rendues relatives à l’autorité parentale, la résidence de l’enfant, le droit d’accueil, la contribution à l’entretien et l’éducation de l’enfant mineur ou majeur, ainsi que les demandes tendant à trancher un conflit d’autorité parentale doivent être précédées sauf exception d’une tentative de médiation familiale préalable obligatoire à peine d’irrecevabilité ;
CONDAMNE les parties aux dépens, chacune par moitié, sous réserve des dispositions relatives au recouvrement des frais de justice en matière d’aide juridictionnelle.
LA GREFFIERE LA JUGE AUX AFFAIRES FAMILIALES | false | null | [] | {} |
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"20/00749"
] | null | Autre | 2024-09-26 | null | 20/00749 | Tribunal judiciaire de Nîmes | Fait droit à une partie des demandes du ou des demandeurs sans accorder de délais d'exécution au défendeur | null | CTX PROTECTION SOCIALE | null | [] | 66fb12b3eba4cad0b36f7328 | null | 2024-09-30T21:09:02.002000 | 2024-09-26T00:00:00 | null | 2024-10-01 | 89A | [] | false | null | null | TRIBUNAL JUDICIAIRE DE NIMES
CONTENTIEUX DE LA PROTECTION SOCIALE
Dossier N° : N° RG 20/00749 - N° Portalis DBX2-W-B7E-I22V
N° Minute :
AFFAIRE :
[B]-[C] [I]
C/
CAISSE PRIMAIRE D’ASSURANCE MALADIE DU GARD
Notification le :
Copie exécutoire délivrée à
[B]-[C] [I]
et à
CAISSE PRIMAIRE D’ASSURANCE MALADIE DU GARD
Le
Copie certifiée conforme délivrée à :
la SELARL FAVRE DE THIERRENS BARNOUIN VRIGNAUD MAZARS DRIMARACCI
Me Karine JAPAVAIRE
Le
JUGEMENT RENDU
LE 26 SEPTEMBRE 2024
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
Au nom du peuple français
DEMANDERESSE
Madame [B]-[C] [I]
demeurant [Adresse 6]
[Adresse 1]
[Localité 5]
représentée par Me Karine JAPAVAIRE, avocat au barreau de NIMES
DÉFENDERESSE
CAISSE PRIMAIRE D’ASSURANCE MALADIE DU GARD, dont le siège social est sis [Adresse 3]
[Localité 4]
représentée par Maître Emilie VRIGNAUD de la SELARL FAVRE DE THIERRENS BARNOUIN VRIGNAUD MAZARS DRIMARACCI, avocats au barreau de NIMES
Ghislaine LEVEQUE présidente, assistée de Gaëlle HAZARD, assesseur représentant les salariés du Régime Général et de André HESS, assesseur représentant les employeurs et travailleurs indépendants du Régime Général, en présence de Stéphanie SINTE, greffière, après avoir entendu les parties en leurs conclusions à l'audience du 20 Juin 2024, a mis l'affaire en délibéré et indiqué que le jugement serait rendu à l'audience du 26 Septembre 2024, date à laquelle Ghislaine LEVEQUE présidente, assistée de Gaëlle HAZARD, assesseur représentant les salariés du Régime Général et de André HESS, assesseur représentant les employeurs et travailleurs indépendants du Régime Général, en présence de Stéphanie SINTE, greffière, a rendu le jugement dont la teneur suit ;
FAITS ET PROCÉDURE
Par jugement avant dire droit du 26 janvier 2023, le pôle social du tribunal judiciaire de Nîmes, auquel il convient de se reporter pour un plus ample exposé des faits et motifs des parties, a ordonné une mesure d’expertise médicale et désigné à cet effet le docteur [X] avec pour mission de :
« - D'entendre les parties ainsi que tout sachant ;
- De se faire remettre par qui les détient tous les documents nécessaires à l'accomplissement de sa mission ;
- D'examiner [B] [C] [I] demeurant [Adresse 2] [Localité 5] ;
- De décrire les lésions subies ;
- De dire si les lésions constatées le 26 janvier 2020 sont constitutives d’une aggravation des séquelles initiales ou correspondent à de nouvelles lésions en lien avec l’accident du travail du 20 avril 2009;
- Dans la négative, dire si en l’absence du traumatisme initial, ces lésions constatées le 26 janvier 2020 seraient apparues ;
- Préciser si l’état de santé de l’assuré est en relation avec un état pathologique indépendant de l’accident évoluant pour son propre compte ;
- Faire toutes remarques utiles à la résolution du litige ».
Le 3 avril 2023, le tribunal a confié l’expertise au docteur [T] qui a déposé son rapport le 4 septembre 2023.
Les parties ont été régulièrement convoquées à l’audience du 20 juin 2024 et à l’issue du dépôt des dossiers, l’affaire a été mise en délibéré au 26 septembre 2024.
A l’audience de ce jour, Madame [I], représentée par son conseil, sollicite du tribunal de :
- Homologuer le rapport d’expertise du docteur [T] ;
- Constater qu’il existe un lien de causalité directe entre l’accident du travail du 20 avril 2009 et les lésions en date du 26 janvier 2020 ;
- Enjoindre à la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM) du Gard de prendre en charge la rechute du 26 janvier 2020 et d’infirmer ensemble les décisions de refus de prise en charge rendues par la caisse et la commission de recours amiable ;
- Juger que les soins engagés après la date de consolidation de 2009 et prescrits le 16 avril 2020 sont en rapport avec l’accident de 2009 ;
- Ordonner à la caisse de prendre en charge les soins post consolidation.
Subsidiairement de:
- Désigner un expert aux fins de préciser si les soins post consolidation sont en rapport avec l’accident du travail de 2009 ;
- Dire que la caisse devra prendre en charge les frais d’expertise ;
- Condamner la caisse primaire au paiement de la somme de 2500 euros au titre des frais irrépétibles.
La CPAM du Gard expose que, faute pour la requérante d’avoir interjeté appel de jugement rendu le 26 janvier 2023, il convient de déclarer cette demande irrecevable.
Elle indique que le rapport du docteur [V] a confirmé la décision de son médecin conseil qui a estimé qu’aucun lien de causalité existait entre les lésions invoquées dans le certificat de rechute du 26 janvier 2020, et l’accident du travail du 20 avril 2009, en constatant l’existence d’un état antérieur évoluant pour son propre compte et expliquant l’arthrodèse L5S1 du 27 janvier 2020.
Elle produit à nouveau un nouvel avis de son médecin conseil qui maintient que cet état antérieur dégénératif explique l’intervention chirurgicale de 2020 compte tenu de son importance au regard du fait accidentel à savoir un lumbago apparu il y a plus de 10 ans, compte tenu de sa faible cinétique lors d’un mouvement banal.
Elle soutient que les conclusions du dernier rapport sont en totale contradiction avec les précédentes expertises et sollicite la confirmation de la décision de la commission de recours amiable.
Pour un plus ample exposé des faits et moyens des parties il convient de se reporter à leurs conclusions écrites.
MOTIFS et DÉCISION
Sur l’irrecevabilité de la demande tenant à la contestation du rejet des soins post consolidation à compter du 1 juin 2020
Par jugement mixte du 26 janvier 2023, le tribunal de céans a prononcé l’irrecevabilité de cette demande pour défaut de recours amiable obligatoire.
Cette décision n’a pas fait l’objet d’appel et par conséquent elle est devenue définitive entre les parties.
Il conviendra de la rejeter au titre du principe « non bis in idem ».
Sur le rapport d’expertise du docteur [T]
Les conclusions du rapport peuvent se résumer ainsi, Madame [I] présentait une discopathie dégénérative des trois derniers étages lombaires qui était totalement inconnue et ignorée de la patiente. Il aura fallu un mouvement anodin pour en réveiller l’existence.
« Ainsi, l’ensemble de la pathologie dégénérative lombaire est à prendre pour le compte de l’accident du travail initial puisqu’il est démontré qu’il existe une continuité dans le temps au niveau des soins et des douleurs avec une aggravation progressive qui a abouti à une intervention chirurgicale. En effet, il est fait observer que ce lumbago survenu en 2009 a évolué en lombalgie chronique invalidante avec une altération lente de ses disques ».
L’expert en veut pour preuve la comparaison entre les IRM réalisées entre le 29 avril 2010 et le 1 octobre 2019 qui montrent une aggravation des lésions dégénératives des trois derniers disques lombaires.
Il se déduit de ces constats médicaux, que l’état antérieur dégénératif objectivé lors de l’accident du travail du 20 avril 2009 par deux examens radiologiques postérieurement à la survenance des faits lésionnels a été révélé et aggravé par le fait dommageable brutal et soudain survenu en 2009.
En effet, il n’est produit aucune pièce médicale au dossier permettant de rapporter la preuve d’une objectivation médicale de cet état antérieurement à la survenance de l’accident du travail.
Sur la prise en charge de la pathologie constatée le 26 janvier 2020
Conformément une jurisprudence constante de la Cour de cassation, rappelée à bon droit par Madame [I] (Cass 1ère civ 29/09/2019) , lorsque l’affection qui est issue d’une prédisposition pathologique n’a été révélée que par le fait dommageable, il convient de prendre en charge le préjudice corporel qui en ait résulté.
Dès lors, que l’expertise du docteur [T] affirme avec précision que cet état antérieur dégénératif a subi une évolution lente et progressive, il convient de prendre en charge au titre des risques professionnels la rechute actée dans le certificat médical du 26 janvier 2020.
Il sera fait droit à la demande de prise en charge de la pathologie mentionnée dans le certificat médical du 26 janvier 2020 ayant donné lieu à une arthrodèse le 27 janvier 2020.
Il appartiendra à la caisse primaire de procéder à la prise en charge de la pathologie de rechute mentionnée dans le certificat médical de rechute et à la liquidation des droits de Madame [I].
Les demandes plus amples ou contraires seront rejetées.
Sur la demande au titre de l’article 700 du code de procédure civile.
Aux termes de l’article L 142-7-1 du code de la sécurité sociale « Lorsque l'autorité compétente pour examiner le recours préalable, en ce qui concerne les contestations de nature médicale, hors celles formées au titre du 8° de l'article L. 142-1, est une autorité médicale, son avis s'impose à l'organisme de prise en charge ».
Conformément à ces dispositions, l’avis rendu par le médecin conseil s’impose à la caisse primaire.
Dès lors il convient de rejeter la demande.
PAR CES MOTIFS
Le tribunal après en avoir délibéré, statuant publiquement par jugement contradictoire, rendu en premier ressort, et par mise à disposition au greffe ;
CONFIRME la décision rendue le 26 janvier 2023 ayant déclaré irrecevable la contestation de la décision de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie du Gard portant sur le refus d’indemnisation des soins post consolidation, rendue le 30 novembre 2020 ;
DIT que cette décision est devenue définitive ;
DIT que la demande est irrecevable sur le principe « non bis in idem » ;
HOMOLOGUE le rapport du docteur [T] ;
DIT que la rechute constatée médicalement le 26 janvier 2020 résulte de l’aggravation des séquelles objectivées le 20 avril 2009 ;
CONFIRME le caractère professionnel des lésions du 26 janvier 2020 ;
ORDONNE à la caisse primaire la prise en charge de la rechute au titre des risques professionnels ;
INVITE la caisse primaire à procéder à la liquidation des droits de Madame [B]-[C] [I] ;
REJETTE les autres demandes ;
REJETTE la demande au titre de l’article 700 du code de procédure civile ;
CONDAMNE la Caisse Primaire d’Assurance Maladie du Gard aux dépens.
Le présent jugement a été signé par la présidente et le greffier.
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"23/01351"
] | null | Autre | 2024-09-26 | null | 23/01351 | Tribunal judiciaire de Mulhouse | Fait droit à l'ensemble des demandes du ou des demandeurs sans accorder de délais d'exécution au défendeur | null | PPEP Civil | null | [] | 66fc61d9536c57b6ad89cabb | null | 2024-10-01T20:59:00.409000 | 2024-09-26T00:00:00 | null | 2024-10-02 | 5AH | [] | false | null | null | TRIBUNAL JUDICIAIRE DE MULHOUSE
---------------------------------
Site ATHENA
44, Avenue Robert Schuman
CS 83047
68061 MULHOUSE CEDEX
----------------------------
Pôle de la protection, de l’exécution et de la proximité
Service civil
MINUTE n° 24/02231
N° RG 23/01351 - N° Portalis DB2G-W-B7H-IJQU
Section 2
République Française
Au Nom du Peuple Français
JUGEMENT
DU 26 septembre 2024
Juge des Contentieux de la protection
PARTIE DEMANDERESSE :
Monsieur [I] [L]
né le 19 Mai 1963 à BLIDA (ALGERIE)
de nationalité Française, demeurant 213 avenue d’Altkirch - 68350 BRUNSTATT
comparant
PARTIE DEFENDERESSE :
Société BATIGERE, dont le siège social est sis 18 place de la Concorde - 68100 MULHOUSE
non comparante
Nature de l’affaire : Baux d’habitation - Demande du locataire en fin de bail en restitution du dépôt de garantie et/ou tendant au paiement d’une indemnité pour amélioration des lieux loués - Demande de réinscription après radiation ou caducité
COMPOSITION DU TRIBUNAL LORS DES DEBATS :
Sophie BAGHDASSARIAN : Président
Louise HEBERT : Auditrice de justice
Clarisse GOEPFERT : Greffier
DEBATS : à l’audience du 28 Mai 2024
JUGEMENT : réputé contradictoire en dernier ressort
Rédigé par Louise HEBERT, auditrice de justice, sous le contrôle de Sophie BAGHDASSARIAN, Vice-Présidente, prononcé publiquement par mise à disposition au greffe le 26 septembre 2024 et signé par Sophie BAGHDASSARIAN, juge des contentieux de la protection, et Clarisse GOEPFERT, Greffier
EXPOSÉ DU LITIGE
Selon contrat du 25 juin 2021, la SA BATIGERE a donné à bail à Monsieur [I] [L] un appartement à usage d’habitation situé 1 B rue de Suède 68350 BRUNSTATT, pour un loyer mensuel initial de 381 euros, outre les provisions mensuelles sur charges d’un montant de 152, 53 euros.
Le 2 septembre 2022, la SA BATIGERE et Monsieur [I] [L] ont établi un état des lieux de sortie.
Se plaignant de ce que le dépôt de garantie et un trop-perçu de provisions sur charges ne lui avaient pas été restitués, Monsieur [I] [L] a saisi, le 31 janvier 2023 le juge des contentieux de la protection du tribunal judiciaire de Mulhouse d’une requête contre la SA BATIGERE, en paiement et indemnisation.
Le 23 mai 2023, le juge des contentieux de la protection du tribunal judiciaire de Mulhouse a, par ordonnance du même jour, déclaré caduque la citation.
Le 6 février 2024, le juge des contentieux de la protection du tribunal judiciaire de Mulhouse a, par ordonnance du même jour, rapporté la déclaration de caducité et ordonné la poursuite de l’instance.
A l’audience du 28 mai 2024, Monsieur [I] [L] reprend les termes de sa requête et demande au tribunal de :
- condamner la SA BATIGERE à lui payer la somme de 380 euros, avec intérêts de retard au taux de 10%,
- condamner la SA BATIGERE à lui payer la somme de 700 euros au titre d’un trop-perçu de provisions sur charges,
- condamner la SA BATIGERE à lui payer la somme de 1 000 euros à titre de dommages-intérêts.
Monsieur [I] [L] précise formuler sa demande de dommages-intérêts au titre du préjudice moral subi et du retard dans la restitution. Il indique n’avoir jamais eu de réponse de la SA BATIGERE, qui n’a pas davantage répondu au conciliateur.
La SA BATIGERE, régulièrement convoquée par lettre recommandée avec accusé de réception visé par elle, n’est ni comparante ni représentée.
La partie comparante a été avisée lors de la clôture des débats de la date à laquelle la décision serait rendue par mise à disposition au greffe.
Eu égard au montant de la valeur en litige, il sera statué par jugement réputé contradictoire et prononcé en dernier ressort en application de l’article 473 du code de procédure civile.
A l’issue des débats, l’affaire a été mise en délibéré au 26 septembre 2024.
MOTIFS DE LA DÉCISION
Par application des dispositions de l’article 472 du code de procédure civile, si le défendeur ne comparait pas, il est néanmoins statué sur le fond. Le juge ne fait droit à la demande que s’il l’estime régulière, recevable et bien fondée.
Sur la demande en paiement du dépôt de garantie
L’article 1353 du code civil dispose que celui qui réclame l'exécution d'une obligation doit la prouver. Réciproquement, celui qui se prétend libéré doit justifier le paiement ou le fait qui a produit l’extinction de son obligation.
L’article 22 de la loi n° 89-462 du 6 juillet 1989 dispose en ses alinéa 3 et 4 que le dépôt de garantie est restitué dans un délai maximal de deux mois à compter de la remise en main propre, ou par lettre recommandée avec demande d'avis de réception, des clés au bailleur ou à son mandataire, déduction faite, le cas échéant, des sommes restant dues au bailleur et des sommes dont celui-ci pourrait être tenu, aux lieu et place du locataire, sous réserve qu'elles soient dûment justifiées. A cette fin, le locataire indique au bailleur ou à son mandataire, lors de la remise des clés, l'adresse de son nouveau domicile.
Il est restitué dans un délai maximal d'un mois à compter de la remise des clés par le locataire lorsque l'état des lieux de sortie est conforme à l'état des lieux d'entrée, déduction faite, le cas échéant, des sommes restant dues au bailleur et des sommes dont celui-ci pourrait être tenu, en lieu et place du locataire, sous réserve qu'elles soient dûment justifiées.
L’alinéa 7 du même article prévoit qu’à défaut de restitution dans les délais prévus, le dépôt de garantie restant dû au locataire est majoré d'une somme égale à 10 % du loyer mensuel en principal, pour chaque période mensuelle commencée en retard. Cette majoration n'est pas due lorsque l'origine du défaut de restitution dans les délais résulte de l'absence de transmission par le locataire de l'adresse de son nouveau domicile.
En l’espèce, il ressort de l’état des lieux de sortie réalisé le 2 septembre 2022 que l’ensemble des composants du logement sont indiqués être en « bon état général » ou relevant d’une « usure normale ». L’état des lieux de sortie précise en ses dernières pages que le montant des réparations locatives à la charge du locataire est de zéro euro.
Dès lors, aucune somme n’étant due au bailleur ou ne pouvant être par lui légitimement retenue, le dépôt de garantie devait être restitué à Monsieur [I] [L] dans sa totalité et ce avant le 3 octobre 2022.
Il résulte du contrat de bail que la somme de 381 euros a été versée à titre de dépôt de garantie.
Le 15 novembre 2022, Monsieur [I] [L] a adressé à la SA BATIGERE une lettre recommandée avec accusé de réception, reçue le 16 novembre 2022, sollicitant le remboursement du dépôt de garantie et le remboursement du trop-perçu des provisions sur charges. Cette lettre porte interpellation suffisante du débiteur et vaut mise en demeure.
Les sommes dues au titre du trop-perçu de provisions sur charges porteront donc intérêt au taux légal à compter du 16 novembre 2022.
La SA BATIGERE, qui n’a pas comparu, ne conteste pas l’absence de restitution du dépôt de garantie. Elle sera donc condamnée à payer à Monsieur [I] [L] la somme de 380 euros, avec intérêt de retard au taux de 10%, à compter du 3 octobre 2022 et par mois échu.
Sur la demande en paiement au titre des provisions sur charges
L’article 23 de la loi n° 89-462 du 6 juillet 1989 dispose que les charges récupérables, sommes accessoires au loyer principal, sont exigibles sur justification en contrepartie :
1° Des services rendus liés à l'usage des différents éléments de la chose louée ;
2° Des dépenses d'entretien courant et des menues réparations sur les éléments d'usage commun de la chose louée ;
3° De la contribution annuelle représentative du droit de bail et des impositions qui correspondent à des services dont le locataire profite directement.
La liste de ces charges est fixée par décret en Conseil d'Etat.
Les charges locatives peuvent donner lieu au versement de provisions et doivent, en ce cas, faire l'objet d'une régularisation au moins annuelle. Les demandes de provisions sont justifiées par la communication de résultats antérieurs arrêtés lors de la précédente régularisation et, lorsque l'immeuble est soumis au statut de la copropriété ou lorsque le bailleur est une personne morale, par le budget prévisionnel.
Un mois avant cette régularisation, le bailleur en communique au locataire le décompte par nature de charges ainsi que, dans les immeubles collectifs, le mode de répartition entre les locataires. Durant un mois à compter de l'envoi de ce décompte, les pièces justificatives sont tenues à la disposition des locataires.
En l’espèce, il ressort d’un décompte de régularisation de charges édité le 30 mai 2022 pour la période du 1er janvier 2021 au 31 décembre 2021 que Monsieur [I] [L] a versé 930, 47 euros au titre de provisions sur charges et que les charges pour cette période s’élevaient à 624, 96 euros, ce résultant pour la SA BATIGERE en un trop-perçu à hauteur de 305, 51 euros.
La SA BATIGERE était donc débitrice de cette somme à l’égard de Monsieur [I] [L].
La SA BATIGERE, qui n’a pas comparu, ne rapporte pas la preuve s’être libérée de ce paiement. Elle sera donc condamnée à payer à Monsieur [I] [L] la somme de 305, 51 euros.
Sur la demande indemnitaire
L’article 1231-1 du code civil dispose que le débiteur est condamné, s'il y a lieu, au paiement de dommages et intérêts soit à raison de l'inexécution de l'obligation, soit à raison du retard dans l'exécution, s'il ne justifie pas que l'exécution a été empêchée par la force majeure.
L’article 1231-6 du même code dispose que les dommages et intérêts dus à raison du retard dans le paiement d'une obligation de somme d'argent consistent dans l'intérêt au taux légal, à compter de la mise en demeure.
Ces dommages et intérêts sont dus sans que le créancier soit tenu de justifier d'aucune perte.
Le créancier auquel son débiteur en retard a causé, par sa mauvaise foi, un préjudice indépendant de ce retard, peut obtenir des dommages et intérêts distincts de l'intérêt moratoire.
L’article 1237-1 du code civil prévoit qu’en toute matière, la condamnation à une indemnité emporte intérêts au taux légal même en l'absence de demande ou de disposition spéciale du jugement. Sauf disposition contraire de la loi, ces intérêts courent à compter du prononcé du jugement à moins que le juge n'en décide autrement.
L’article 1344 du code civil dispose que le débiteur est mis en demeure de payer soit par une sommation ou un acte portant interpellation suffisante, soit, si le contrat le prévoit, par la seule exigibilité de l'obligation.
En l’espèce, la SA BATIGERE n’a pas restitué les sommes dues au titre d’un trop-perçu de charges à Monsieur [I] [L].
Monsieur [I] [L] ne justifie pas avoir subi un préjudice distinct de celui né du retard du paiement des sommes dues.
Dès lors, les dommages-intérêts en réparation de ce préjudice consisteront dans l’intérêt au taux légal, étant rappelé que s’agissant des sommes dues au titre du dépôt de garantie, les intérêts de retard qu’elles portent au taux de 10%, supérieur au taux légal, suffisent à réparer le préjudice subi par Monsieur [I] [L].
Sur les frais du procès et l’exécution provisoire
Sur les dépens
Aux termes de l’article 696 du code de procédure civile, la partie perdante est condamnée aux dépens, à moins que le juge, par décision motivée, n’en mette la totalité ou une fraction à la charge d’une autre partie.
Compte tenu de la solution apportée au litige, la SA BATIGERE, partie succombante est condamnée aux dépens.
PAR CES MOTIFS
Le juge chargé des contentieux de la protection, par jugement réputé contradictoire et en dernier ressort,
CONDAMNE la SA BATIGERE à payer à Monsieur [I] [L] la somme de 380 euros, avec intérêts au taux de 10% par mois échu à compter du 3 octobre 2022 ;
CONDAMNE la SA BATIGERE à payer à Monsieur [I] [L] la somme de 305, 51 euros, avec intérêts à taux légal à compter du 16 novembre 2022;
CONDAMNE la SA BATIGERE aux dépens.
AINSI JUGE ET PRONONCE par mise à disposition au greffe, le 26 septembre 2024, par Sophie BAGHDASSARIAN, juge des contentieux de la protection et Clarisse GOEPFERT, Greffier .
Le Greffier, Le Juge des contentieux de la protection, | false | null | [] | {} |
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"24/02261"
] | null | Autre | 2024-09-26 | null | 24/02261 | Tribunal judiciaire de Paris | Fait droit à une partie des demandes du ou des demandeurs sans accorder de délais d'exécution au défendeur | null | PCP JCP ACR fond | null | [] | 66fc3d982416523b9959ba38 | null | 2024-10-01T18:24:19.193000 | 2024-09-26T00:00:00 | null | 2024-10-01 | 5AA | [] | false | null | null | TRIBUNAL
JUDICIAIRE
DE PARIS [1]
[1] Copie conforme délivrée
le :
à :
Copie exécutoire délivrée
le :
à :
Pôle civil de proximité
■
PCP JCP ACR fond
N° RG 24/02261 - N° Portalis 352J-W-B7I-C4ER6
N° MINUTE : 4/2024
JUGEMENT
rendu le 26 septembre 2024
DEMANDERESSE
S.C.I. FONCIERE LE COURSONNOIS, [Adresse 3] représentée par Me AUDINEAU Eric, avocat au barreau de Paris, [Adresse 1], Toque D 502
DÉFENDEUR
Monsieur [S] [W], demeurant [Adresse 4], représenté par Me AWAD Pierre, avocat au barreau de Paris, [Adresse 2], Toque A 0181
COMPOSITION DU TRIBUNAL
Karine WACHÉ-VALIN, juge des contentieux de la protection
assistée de Caroline CROUZIER, Greffière
DATE DES DÉBATS : 28 juin 2024
JUGEMENT
contradictoire et en premier ressort prononcé le 26 septembre 2024 par Karine WACHÉ-VALIN, juge des contentieux de la protection assistée de Caroline CROUZIER, Greffière
Décision du 26 septembre 2024
PCP JCP ACR fond - N° RG 24/02261 - N° Portalis 352J-W-B7I-C4ER6
EXPOSE DU LITIGE
Par acte sous seing privé en date du 15 mars 2023, la SCI FONCIERE LE COURSONNOIS a consenti un bail d'habitation à M. [S] [W] portant sur un logement situé [Adresse 4], 1er étage porte gauche, moyennant le paiement d'un loyer mensuel de 3.200 euros et d'une provision pour charges de 140 euros.
Par acte de commissaire de justice du 31 octobre 2023, la bailleresse a fait délivrer au locataire un commandement de payer la somme principale de 8.705 euros au titre de l'arriéré locatif, octobre 2023 inclus, visant la clause résolutoire prévue dans le contrat.
Le commandement de payer a été signifié à la commission de coordination des actions prévention des expulsions locatives le 2 novembre 2023.
Par acte de commissaire de justice en date du 29 janvier 2024, la SCI FONCIERE LE COURSONNOIS a fait assigner M. [S] [W] devant le juge des contentieux de la protection du tribunal judiciaire de Paris aux fins de voir, sous le bénéfice de l'exécution provisoire
- Condamner M. [S] [W] à lui verser la somme de 13.025 euros au titre des loyers et charges impayés, échéance du mois de janvier 2024 inclus, avec intérêts au taux légal à compter du commandement de payer sur la somme de 8.705 euros et de l'assignation pour le surplus,
- Ordonner la capitalisation des intérêts,
- constater l'acquisition de la clause résolutoire ou subsidiairement prononcer la résiliation judiciaire du contrat,
- ordonner l'expulsion de M. [S] [W] et de tous occupants de son chef avec l'assistance de la force publique et ce sous astreinte de 150 euros par jour de retard à compter du jugement,
- statuer sur le sort des meubles conformément aux articles L 433-1 et L 433-2 du code des procédures civiles d'exécution,
- condamner M. [S] [W] au paiement d'une indemnité d'occupation mensuelle égale au montant du loyer et des charges jusqu'à la libération des lieux,
- condamner M. [S] [W] à lui payer une somme de 1.300 euros à titre de dommages-intérêts pour résistance abusive,
- condamner M. [S] [W] à lui payer une somme de 1.500 euros au titre de l'article 700 du code de procédure civile et aux dépens notamment le coût du commandement de payer, de la notification à la CCAPEX, de l'assignation, des frais de signification et d'exécution du présent jugement ainsi que l'émolument de recouvrement revenant au commissaire de justice.
L'assignation a été notifiée au représentant de l'État dans le département le 30 janvier 2024, mais aucun diagnostic social et financier n'est parvenu au greffe avant l'audience.
À l'audience du 28 juin 2024 à laquelle l'affaire a été renvoyée, la SCI FONCIERE LE COURSONNOIS, représentée par son avocat, maintient l'intégralité de ses demandes, actualise sa créance à la somme de 30.143,24 euros, juin 2024 inclus, précise que le paiement du loyer courant n'a pas été repris et s'oppose à l'octroi de délais de paiement.
M. [S] [W] représenté par son conseil demande à pouvoir s'acquitter de la dette locative par versements mensuels de 5.000 euros par mois à compter du 7 décembre 2024 et la suspension de la clause résolutoire pendant les délais accordés. Il expose qu'il était employé dans un cabinet dentaire poursuivi pour détournement, qu'il a exercé son droit de retrait et n'a plus perçu de revenus, qu'il a retrouvé un emploi mais ne sera réglé que dans trois mois. Il ajoute qu'il a quatre enfants à charge.
La décision a été mise en délibéré au 26 septembre 2024 par mise à disposition des parties au greffe.
MOTIFS DE LA DECISION
Sur la demande de constat de la résiliation du bail
Sur la recevabilité de la demande
La SCI FONCIERE LE COURSONNOIS justifie avoir notifié l'assignation au représentant de l'État dans le département plus de six semaines avant l'audience.
Elle justifie également avoir saisi la commission de coordination des actions de prévention des expulsions locatives deux mois au moins avant la délivrance de l'assignation.
Son action est donc recevable au regard des dispositions de l'article 24 de la loi n°89-462 du 6 juillet 1989.
Sur la résiliation du bail
Aux termes de l'article 24 de la loi du 6 juillet 1989 dans sa rédaction antérieure à la loi du 27 juillet 2023, dans sa version en vigueur à la date de la conclusion du contrat de bail litigieux, toute clause prévoyant la résiliation de plein droit du contrat de location pour défaut de paiement du loyer ou des charges aux termes convenus ne produit effet que deux mois après un commandement de payer demeuré infructueux.
En l'espèce, un commandement de payer reproduisant textuellement les dispositions légales et la clause résolutoire contenue dans le contrat de location a été signifié au locataire le 31 octobre 2023. Or, d'après l'historique des versements, la somme de 8.705 euros n'a pas été réglée par ce dernier dans le délai de deux mois suivant la signification de ce commandement et aucun plan d'apurement n'a été conclu dans ce délai entre les parties.
La bailleresse est donc bien fondée à se prévaloir des effets de la clause résolutoire, dont les conditions sont réunies depuis le 31 décembre 2023.
Il convient, en conséquence, d'ordonner au locataire ainsi qu'à tous les occupants de son chef de quitter les lieux, et, pour le cas où les lieux ne seraient pas libérés spontanément, d'autoriser la SCI FONCIERE LE COURSONNOIS à faire procéder à l'expulsion de toute personne y subsistant.
Il n'y a pas lieu de faire droit à la demande de la SCI LE COURSONNOIS de condamnation à expulsion sous astreinte, le recours à la force publique étant suffisant.
Sur la demande en paiement au titre de l'arriéré locatif et de l'indemnité d'occupation
M. [S] [W] est redevable des loyers impayés jusqu'à la date de résiliation du bail en application des articles 1103 et 1217 du code civil. Par ailleurs, le maintien dans les lieux postérieurement à la date d'expiration du bail constitue une faute civile ouvrant droit à réparation en ce qu'elle cause un préjudice certain pour le propriétaire dont l'occupation indue de son bien l'a privé de sa jouissance. Au-delà de cet aspect indemnitaire, l'indemnité d'occupation, qui est également de nature compensatoire, constitue une dette de jouissance correspondant à la valeur équitable des locaux.
En l'espèce, la SCI FONCIERE LE COURSONNOIS verse aux débats un décompte démontrant que M. [S] [W] doit la somme totale de 30.143,24 euros, correspondant à l'arriéré des loyers et charges impayés et aux indemnités d'occupation, juin 2024 inclus.
M. [S] [W] n'apportant aucun élément de nature à remettre en cause ce montant, il sera condamné à payer la somme de 30.143,24 euros à la bailleresse, avec intérêts au taux légal à compter de l'assignation pour la somme de 13.025 euros et de la signification du présent jugement pour le surplus compte tendu des paiements intervenus depuis le commandement de payer.
Il sera aussi condamné au paiement d'une indemnité mensuelle d'occupation pour la période courant jusqu'à la libération effective et définitive des lieux, égale au montant des loyers et charges qui auraient été dus si le bail s'était poursuivi.
Conformément à l'article 1343-2 du code civil, Les intérêts échus, dus au moins pour une année entière, produiront intérêt.
Sur la demande de dommages-intérêts pour résistance abusive de la SCI LE COURSONNOIS
La SCI LE COURSONNOIS demande la condamnation de M. [S] [W] à lui verser la somme de 1.300 euros à titre de dommages-intérêts pour résistance abusive.
Elle ne justifie pas d'un préjudice distinct de celui causé par le non paiement des loyer et des charges suffisamment réparé par la condamnation du locataire au paiement d'une indemnité mensuelle d'occupation.
Sa demande sera en conséquence rejetée.
Sur les demandes accessoires
M. [S] [W], partie perdante, sera condamnée aux dépens de la présente instance, conformément à l'article 696 du code de procédure civile.
L'équité commande par ailleurs de faire droit à hauteur de 800 euros à la demande de la SCI FONCIERE LE COURSONNOIS concernant les frais non compris dans les dépens, en application des dispositions de l'article 700 du code de procédure civile.
La présente décision est exécutoire à titre provisoire, conformément à l'article 514 du code de procédure civile.
PAR CES MOTIFS,
La juge des contentieux de la protection, statuant après débats publics, par jugement mis à disposition au greffe, contradictoire et en premier ressort,
CONSTATE que la dette locative visée dans le commandement de payer du 31 octobre 2023 n'a pas été réglée dans le délai de deux mois,
CONSTATE, en conséquence, que le contrat conclu le 15 mars 2023 entre la SCI FONCIERE LE COURSONNOIS, d'une part, et M. [S] [W] d'autre part, concernant les locaux situés [Adresse 4], 1er étage porte gauche, est résilié depuis le 31 décembre 2023,
ORDONNE à M. [S] [W] de libérer de sa personne, de ses biens, ainsi que de tous occupants de son chef, les lieux situés [Adresse 4], 1er étage porte gauche, ainsi que, le cas échéant, tous les lieux loués accessoirement au logement,
DIT qu'à défaut de libération volontaire, il pourra être procédé à son expulsion et à celle de tous occupants de son chef avec l'assistance de la force publique,
DIT que le sort des meubles sera régi conformément aux dispositions des articles L. 433-1 et L. 433-2 du code des procédures civiles d'exécution,
RAPPELLE que l'expulsion ne pourra avoir lieu qu'hors période hivernale et à l'expiration d'un délai de deux mois suivant la délivrance d'un commandement d'avoir à libérer les lieux,
CONDAMNE M. [S] [W] à payer à la SCI FONCIERE LE COURSONNOIS la somme de 30.143,24 euros au titre de l'arriéré locatif et indemnité d'occupation arrêtés au 14 juin 2024, échéance de juin 2024 incluse, avec intérêts au taux légal à compter de l'assignation pour la somme de 13.025 euros et de la signification du présent jugement pur le surplus,
ORDONNE la capitalisation des intérêts,
CONDAMNE M. [S] [W] à payer à la SCI FONCIERE LE COURSONNOIS une indemnité mensuelle d'occupation d'un montant équivalent à celui du loyer et des charges, tel qu'il aurait été si le contrat s'était poursuivi jusqu'à la date de la libération effective et définitive des lieux (volontaire ou en suite de l'expulsion),
REJETTE la demande de la SCI LE COURSONNOIS aux fins d'obtenir la condamnation de M. [S] [W] à lui payer la somme de 1.300 euros à titre de dommages-intérêts pur résistance abusive,
CONDAMNE M. [S] [W], à payer à la SCI FONCIERE LE COURSONNOIS la somme de 800 euros au titre de l'article 700 du code de procédure civile,
CONDAMNE M. [S] [W], aux dépens de l'instance, comprenant notamment le coût du commandement de payer et celui de l'assignation,
RAPPELLE que le présent jugement est de plein droit exécutoire à titre provisoire.
Ainsi jugé par mise à disposition au greffe le 26 septembre 2024, et signé par la juge et le greffier susnommés.
Le greffier La juge | false | null | [] | {} |
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"24/01400"
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JUDICIAIRE
DE PARIS [1]
[1] Copie conforme délivrée
le :
à :
Copie exécutoire délivrée
le :
à :
Pôle civil de proximité
■
PCP JCP ACR fond
N° RG 24/01400 - N° Portalis 352J-W-B7I-C35YD
N° MINUTE : 3/2024
JUGEMENT
rendu le 26 septembre 2024
DEMANDERESSE
REGIE IMMOBILIERE DE LA VILLE DE [Localité 5], [Adresse 1], représentée par Me HENNEQUIN Catherine, avocat au barreau de Paris, [Adresse 3]
DÉFENDERESSE
Madame [B] [F] [X], demeurant [Adresse 2], comparante, assistée de Me TRESOR Pascal, avocat au barreau de Paris, [Adresse 4], Toque D 640, aide juridictionnelle n° C 75056 2024 006517 du 25 Mars 2024
COMPOSITION DU TRIBUNAL
Karine WACHÉ-VALIN, juge des contentieux de la protection
assistée de Caroline CROUZIER, Greffière
DATE DES DÉBATS : 28 juin 2024
JUGEMENT
contradictoire et en premier ressort prononcé le 26 septembre 2024 par Karine WACHÉ-VALIN, juge des contentieux de la protection assistée de Caroline CROUZIER, Greffière
Décision du 26 septembre 2024
PCP JCP ACR fond - N° RG 24/01400 - N° Portalis 352J-W-B7I-C35YD
EXPOSÉ DES FAITS ET DE LA PROCÉDURE
Par acte sous seing privé à effet du 9 décembre 2020, la S.A. REGIE IMMOBILIERE DE LA VILLE DE [Localité 5] (RIVP) a consenti un bail d'habitation à Mme [B] [F] [X] portant sur des locaux situés au [Adresse 2], moyennant le paiement d'un loyer mensuel de 378,43 euros outre une provision pour charges de 135 euros.
Par actes de commissaire de justice du 11 octobre 2023, la bailleresse a fait délivrer à la locataire, un commandement de payer la somme principale de 1.106,82 euros au titre de l'arriéré locatif, visant la clause résolutoire prévue dans le contrat.
La commission de coordination des actions de prévention des expulsions locatives a été informée de la situation de Mme [B] [F] [X] le 13 octobre 2023.
Par assignation du 16 janvier 2024, la S.A. REGIE IMMOBILIERE DE LA VILLE DE [Localité 5] (RIVP) a saisi le juge des contentieux de la protection du tribunal judiciaire de Paris pour à titre principal, faire constater l'acquisition de la clause résolutoire et à titre subsidiaire, prononcer la résiliation judiciaire du bail, en tout état de cause, être autorisée à faire procéder à l'expulsion de Mme [B] [F] [X], statuer sur le sort des meubles et obtenir sa condamnation au paiement des sommes suivantes :
-une indemnité mensuelle d'occupation d'un montant égal à celui du loyer et des charges, à compter de la résiliation du bail et jusqu'à libération des lieux,
-1.531,80 euros au titre de l'arriéré locatif arrêté au 14 décembre 2023, avec intérêts au taux légal à compter du commandement de payer,
-800 euros sur le fondement de l'article 700 du code de procédure civile, outre les entiers dépens incluant le coût du commandement de payer.
L'assignation a été notifiée au représentant de l'État dans le département le 17 janvier 2024.
À l'audience du 28 juin 2024 à laquelle l'affaire a été renvoyée, la S.A. REGIE IMMOBILIERE DE LA VILLE DE [Localité 5] (RIVP), représentée par son conseil, a actualisé sa créance à la somme de 3.379,29 euros, mai 2024 inclus et ne s'est pas opposée à l'octroi de délais de paiement et à la suspension de la clause résolutoire pendant les délais accordés.
Mme [B] [F] [X], représentée par son conseil, a déposé des conclusions dans lesquelles elle a demandé de l'autoriser à s'acquitter de la dette locative en 36 mensualités de 30 euros en sus des loyers courants, le solde de la dette étant réglé à la 36ème mensualité, de dire que les sommes versées en réglement de l'arriéré locatif antérieurement à la décision à intervenir et non incluses dans le décompte locatif viendront en déduction des dernières mensualités, de suspendre les effets de la clause résolutoire, dire n'y avoir lieu à application de l'article 700 du code de procédure civile et que les dépens seront recouvrés conformément aux dispositions relatives à l'aide juridictionnelle.
Elle expose que ses prestations ont été suspendues en raison de l'expiration de de la durée de validité de son titre de séjour, qu'une somme de 450 euros a été versée le 18 juin 2024 et qu'elle a versé le loyer résiduel. Elle propose de verser 90 euros chaque mois en plus du loyer courant et précise qu'une fois l'APL rétablie, son loyer résiduel sera de 205 euros environ.
À l'issue des débats, la décision a été mise en délibéré au 26 septembre 2024 par mise à disposition des parties au greffe.
MOTIVATION
Sur la demande de constat de la résiliation du bail
Sur la recevabilité de la demande
La S.A. REGIE IMMOBILIERE DE LA VILLE DE [Localité 5] (RIVP) justifie avoir notifié l'assignation au représentant de l'État dans le département plus de six semaines avant l'audience.
Elle justifie également avoir saisi la commission de coordination des actions de prévention des expulsions locatives deux mois au moins avant la délivrance de l'assignation.
Son action est donc recevable au regard des dispositions de l'article 24 de la loi n°89-462 du 6 juillet 1989.
Sur la résiliation du bail
Aux termes de l'article 24 de la loi du 6 juillet 1989, dans sa version en vigueur à la date de la conclusion du contrat de bail litigieux, toute clause prévoyant la résiliation de plein droit du contrat de location pour défaut de paiement du loyer ou des charges aux termes convenus ne produit effet que deux mois après un commandement de payer demeuré infructueux.
En l'espèce, un commandement de payer reproduisant textuellement les dispositions légales et la clause résolutoire contenue dans le contrat de location a été signifié à la locataire le 11 octobre 2023. Or, d'après l'historique des versements, la somme de 1.106,82 euros n'a pas été réglée dans le délai de deux mois suivant la signification de ce commandement et aucun plan d'apurement n'a été conclu dans ce délai entre les parties.
La bailleresse est donc bien fondée à se prévaloir des effets de la clause résolutoire, dont les conditions sont réunies depuis le 11 décembre 2023.
Sur la dette locative
Aux termes de l'article 1353 du code civil, celui qui réclame l'exécution d'une obligation doit la prouver tandis que celui qui se prétend libéré doit justifier le paiement.
L'article 1103 du même code prévoit, par ailleurs, que les conventions légalement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites.
Décision du 26 septembre 2024
PCP JCP ACR fond - N° RG 24/01400 - N° Portalis 352J-W-B7I-C35YD
En l'espèce, la S.A. REGIE IMMOBILIERE DE LA VILLE DE [Localité 5] (RIVP) verse aux débats un décompte démontrant qu'à la date du 20 juin 2024, Mme [B] [F] [X] lui devait la somme de 3.379,29 euros, mois de mai 2024 inclus.
Mme [B] [F] [X] sera condamnée à payer cette somme à la bailleresse, avec intérêts au taux légal à compter de la signification de la présente décision, les causes du commandement de payer et de l'assignation ayant été partiellement réglées par les paiements postérieurs.
Cependant, selon l'article 24 de la loi n°89-462 du 6 juillet 1989, le juge peut, à la demande du locataire, du bailleur ou d'office, à la condition que le locataire soit en situation de régler sa dette locative et qu'il ait repris le versement intégral du loyer courant avant la date de l'audience, accorder des délais de paiement dans la limite de trois années, par dérogation au délai prévu au premier alinéa de l'article 1343-5 du code civil, au locataire en situation de régler sa dette locative.
Lorsque le juge est saisi en ce sens par le bailleur ou par le locataire, et à la condition que celui-ci ait repris le versement intégral du loyer courant avant la date de l'audience, les effets de la clause de résiliation de plein droit peuvent être suspendus pendant le cours des délais ainsi accordés par le juge. Cette suspension prend fin dès le premier impayé ou dès lors que le locataire ne se libère pas de sa dette locative dans le délai et selon les modalités fixés par le juge. Ces délais et les modalités de paiement accordés ne peuvent affecter l'exécution du contrat de location et notamment suspendre le paiement du loyer et des charges. Si le locataire se libère de sa dette locative dans le délai et selon les modalités fixés par le juge, la clause de résiliation de plein droit est réputée ne pas avoir joué. Dans le cas contraire, elle reprend son plein effet.
En l'espèce, il résulte du décompte actualisé, produit en cours de délibéré, que la condition de reprise du paiement intégral du loyer courant avant la date de l'audience est satisfaite.
Par ailleurs, il ressort des éléments du dossier, que Mme [B] [F] [X] sera en mesure d'assurer le paiement d'une somme de 90 euros par mois en plus du loyer courant afin de régler sa dette.
Enfin la bailleresse ne s'oppose pas à l'octroi de délais de paiement et à la suspension de la clause résolutoire pendant les délais accordés.
Dans ces conditions, il convient d'accorder des délais de paiement à Mme [B] [F] [X] pour s'acquitter des sommes dues, selon les modalités prévues ci-après, et de faire droit à sa demande de suspension des effets de la clause résolutoire durant le cours de ces délais.
En cas de respect de ces modalités de paiement, la clause résolutoire sera donc réputée n'avoir pas joué, et l'exécution du contrat de bail pourra se poursuivre.
L'attention de la locataire est toutefois attirée sur le fait qu'à défaut de paiement d'une seule échéance comprenant le loyer et la mensualité d'apurement, la clause résolutoire sera acquise, et le bail résilié de plein droit, sans qu'une nouvelle décision de justice ne soit nécessaire : dans ce cas, et pour le cas où les lieux ne seraient pas libérés spontanément, la bailleresse pourra faire procéder à son expulsion, et à celle de tout occupant de son chef.
En cas de maintien dans les lieux de la locataire ou de toute personne de son chef malgré la résiliation du bail, une indemnité d'occupation sera due, égale au montant du loyer et charges si le bail s'était poursuivi, et ne cessera d'être due qu'à la libération effective des locaux avec remise des clés à la S.A. REGIE IMMOBILIERE DE LA VILLE DE [Localité 5] (RIVP) ou à son mandataire.
Sur les frais du procès et l'exécution provisoire
Aux termes de l'article 700 du code de procédure civile, le juge condamne la partie tenue aux dépens, ou, à défaut, la partie perdante, à payer à l'autre partie la somme qu'il détermine, au titre des frais exposés et non compris dans les dépens ; dans tous les cas, le juge tient compte de l'équité et de la situation économique de la partie condamnée.
Mme [B] [F] [X], qui succombe, sera condamnée aux dépens de la présente instance, conformément à l'article 696 du code de procédure civile.
En revanche, compte tenu de sa situation économique, il n'y a pas lieu de la condamner à une indemnité sur le fondement de l'article 700 du code de procédure civile.
La présente décision est exécutoire à titre provisoire, conformément à l'article 514 du code de procédure civile.
PAR CES MOTIFS,
La juge des contentieux de la protection, statuant après débats publics, par jugement mis à disposition au greffe, contradictoire et en premier ressort,
CONSTATE que la dette locative visée dans le commandement de payer du 11 octobre 2023 n'a pas été réglée dans le délai de deux mois,
CONSTATE, en conséquence, que le contrat conclu le 9 décembre 2020 entre la S.A. REGIE IMMOBILIERE DE LA VILLE DE [Localité 5] (RIVP), d'une part, et Mme [B] [F] [X], d'autre part, concernant les locaux situés au [Adresse 2], 1er étage, porte D104, est résilié depuis le 11 décembre 2023,
CONDAMNE Mme [B] [F] [X] à payer à la S.A. REGIE IMMOBILIERE DE LA VILLE DE [Localité 5] (RIVP) la somme de 3.379,29 euros au titre de l'arriéré locatif arrêté au 20 juin 2024 (échéance de mai 2024 incluse), avec intérêts au taux légal à compter de la signification de la présente décision,
AUTORISE Mme [B] [F] [X] à se libérer de sa dette en réglant chaque mois pendant 36 mois, en plus du loyer courant et de la provision pour charges, une somme minimale de 90 euros, la dernière échéance étant majorée du solde de la dette en principal, intérêts et frais,
DIT que le premier règlement devra intervenir dans les dix jours suivant la signification de la présente décision, puis, pour les paiements suivants, en même temps que le loyer et la provision pour charges, au plus tard le quinzième jour de chaque mois, sauf meilleur accord entre les parties,
SUSPEND les effets de la clause résolutoire pendant l'exécution des délais de paiement accordés à Mme [B] [T] [F] [X],
DIT que si les délais accordés sont entièrement respectés, la clause résolutoire sera réputée n'avoir jamais été acquise,
DIT qu'en revanche, pour le cas où une mensualité, qu'elle soit due au titre du loyer et des charges courants ou de l'arriéré, resterait impayée quinze jours après l'envoi d'une mise en demeure par lettre recommandée avec avis de réception,
-le bail sera considéré comme résilié de plein droit depuis le 11 décembre 2023,
-le solde de la dette deviendra immédiatement exigible,
-la bailleresse pourra, à défaut de libération spontanée des lieux et dès l'expiration d'un délai de deux mois suivant la délivrance d'un commandement d'avoir à libérer les lieux, faire procéder à l'expulsion de Mme [B] [F] [X] et à celle de tous occupants de son chef, au besoin avec l'assistance de la force publique,
-le sort des meubles sera régi conformément aux dispositions des articles L. 433-1 et L. 433-2 du code des procédures civiles d'exécution,
-Mme [B] [F] [X] sera condamnée à verser à la S.A. REGIE IMMOBILIERE DE LA VILLE DE [Localité 5] (RIVP) une indemnité d'occupation mensuelle égale au montant des loyers et charges qui auraient été dus en cas de poursuite du bail, et ce, jusqu'à la date de libération effective et définitive des lieux, tant qu'elle se maintiendra dans les lieux,
DÉBOUTE la S.A. REGIE IMMOBILIERE DE LA VILLE DE [Localité 5] (RIVP) de sa demande au titre de l'article 700 du code de procédure civile,
CONDAMNE Mme [B] [T] [F] [X] aux dépens comprenant notamment le coût du commandement de payer du 11 octobre 2023 et celui de l'assignation du 16 janvier 2024 qui seront recouvrés conformément aux dispositions relatives à l'aide juridictionnelle,
RAPPELLE que le présent jugement est de plein droit exécutoire à titre provisoire.
Ainsi jugé par mise à disposition au greffe le 26 septembre 2024, et signé par la juge et le greffier susnommés.
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TRIBUNAL JUDICIAIRE
DU MANS
Première Chambre
Jugement du 26 Septembre 2024
N° RG 24/00773 - N° Portalis DB2N-W-B7I-IBSI
DEMANDERESSE
S.A. CREDIT INDUSTRIEL ET COMMERCIAL, prise en la personne de son représentant légal
immatriculée au RCS de PARIS sous le n° 542 016 381
dont le siège social est situé [Adresse 3]
représentée par Maître Virginie CONTE, membre de la SCP PIGEAU - CONTE - MURILLO - VIGIN, avocate au Barreau du MANS
DEFENDEURS
Monsieur [U] [I]
né le [Date naissance 1] 1986 à [Localité 5] (Roumanie)
demeurant [Adresse 4]
défaillant
Madame [P] [K] épouse [I]
née le [Date naissance 2] 1986 à [Localité 6] (95)
demeurant [Adresse 4]
défaillante
COMPOSITION DU TRIBUNAL
PRESIDENT : Marie-Michèle BELLET,
Statuant comme Juge Unique en application de l’article L.212-2 du code de l’organisation judiciaire.
Les avocats constitués ont été régulièrement avisés de l’attribution du juge unique en application de l’article 765 du code de procédure civile, sans que la demande de renvoi ait été formulée dans les conditions prévues par l’article 766 du même code.
GREFFIER : Patricia BERNICOT
DÉBATS A l'audience publique du 25 juin 2024
A l’issue de celle-ci, le Président a fait savoir aux parties que le jugement serait rendu le 26 septembre 2024 par sa mise à disposition au greffe de la juridiction.
Jugement du 26 Septembre 2024
- prononcé publiquement par Marie-Michèle BELLET, par sa mise à disposition au greffe
- en premier ressort
- réputé contradictoire
- signé par le président et Patricia BERNICOT, greffier, à qui la minute du jugement été remise.
copie exécutoire à Maître Virginie CONTE de la SCP PIGEAU - CONTE - MURILLO - VIGIN - 15 le
N° RG 24/00773 - N° Portalis DB2N-W-B7I-IBSI
EXPOSE DU LITIGE
Par acte du 12 mars 2024, délivré selon les modalités de l’article 659 du code de procédure civile, la SA CREDIT INDUSTRIEL ET COMMERCIAL- CIC assigne Monsieur [U] [I] et Madame [P] [K] épouse [I] aux fins de les voir condamner solidairement, en qualité de cautions personnelles et solidaires, au remboursement de crédits impayés.
Dans l’assignation, la banque sollicite la condamnation solidaire des époux [I] à lui payer, en tant que caution personnelle et solidaire, sans que ne soit écartée l’exécution provisoire :
- la somme de 4 400,00 euros avec intérêts à compter du décompte produit aux débats du 25 janvier 2024, au titre du crédit n°30066 1031000020139702,
- la somme de 6 330,00 euros avec intérêts à compter du décompte produit aux débats du 25 janvier 2024, au titre du crédit n°30066 1031000020139703,
- la somme de 2 000,00 euros en vertu de l’article 700 du code de procédure civile,
- les dépens avec application de l’article 699 du code de procédure civile.
L’établissement bancaire expose que selon acte sous seing privé en date du 13 juin 2014, le CIC aconsenti à la SAS TROVOLONE un prêt professionnel de 16 000, 00 euros au taux de 3%, en vue de la création de la société, et, le 7 novembre 2014, un prêt professionnel de 10 550,00 euros au taux de 3%, en vue de la participation de la société au salon des entrepreneurs et la création d’un poste de commercial. Les époux [I] s’étaient portés cautions solidaires desdits prêts à hauteur de 4 400,00 euros pour le premier crédit et à hauteur de 6 330,00 euros pour le second crédit.
Le CIC précise que la SAS TROVOLONE s’est trouvée placée en redressement judiciaire par jugement du tribunal de commerce du 31 janvier 2017, et, qu’il a déclaré sa créance à la procédure collective en tant que créance chirographaire d’un montant de 17 363,45 euros.
Il ajoute que la liquidation judiciaire de la société a été prononcée par jugement du 7 mars 2017 et que le 15 décembre 2017, le mandataire judiciaire a délivré un certificat d’irrecouvrabilité de créance.
La demanderesse termine en exposant qu’après LRAR de mise en demeure du 17 février 2017 délivrées aux cautions solidaires, la procédure de liquidation judiciaire de la société est clôturée par jugement du 29 juin 2021 pour insuffisance d’actifs.
Elle soutient que malgré une nouvelle LRAR de mise en demeure délivrée aux cautions en date du 3 septembre 2021, puis du 27 juillet 2023, les cautions ne se sont pas acquittées de leur dette. Elle estime donc être créancière d’une somme totale de 10 730,00 euros, selon décompte du 25 janvier 2024.
Les époux [I], régulièrement assignés selon les modalités de l’article 659 du code de procédure civile n’ont pas constitué.
La clôture est prononcée par ordonnance du 6 juin 2024.
MOTIFS DE LA DECISION
Selon l’article 472 du code de procédure civile, lorsque le défendeur ne comparaît pas, il est néammoins statué sur le fond et le juge ne fait droit à la demande que s'il l'estime recevable, régulière et bien fondée. Tel est le cas dans cette affaire, et, il sera donc statué ainsi qu’il suit.
Sur la demande de paiement des crédits impayés
Les anciens articles 1134 et 1147 du code civil autorisent le créancier qui est titulaire d’une convention légalement formée de se faire indemniser lorsque le débiteur ne respecte pas ses engagements, et, les anciens article 2298 et suivants du code civil définissent les modalités d’engagement d’une caution solidaire.
Dans cette affaire, il convient de prendre en considération le fait qu’à l’appui de ses prétentions, la demanderesse produit aux débats :
- la copie des deux crédits professionnels souscrits avec l’engagement de caution solidaire des époux
[I], ainsi que les fiches d’information patrimoniales des cautions, justifiant l’existence des relations contractuelles entre les parties,
- l’extrait KBIS de la société TROVOLONE démontrant sa situation en liquidation judiciaire,
- un relevé des échéances dues et non réglées des deux crédits et la déclaration de créance du 16 février 2017 à la procédure collective de la société TOVOLONE, ainsi que l’avis d’irrecouvrabilité du mandataire liquidateur du 15 décembre 2017, ces pièces justifiant d’une créance principale non recouvrée par la banque,
N° RG 24/00773 - N° Portalis DB2N-W-B7I-IBSI
- les copies des avis annuels de situation en 2015 et 2016 envoyés aux deux cautions, ce qui établit le respect des obligations légales d’information annuelle à la caution,
- les copies des LRAR de mise en demeure adressées aux cautions le 17 février 2017, le 3 septembre 2021, et, le 27 juillet 2023, non suivies d’effet, qui démontrent les démarches effectuées par le prêteur en vue de recouvrer sa créance.
Il s’ensuit donc qu’au vu de toutes ces piéces, le CIC justifie de sa créance, et, à ce jour, il n’est pas établi que les défendeurs ont réglé leur dû en totalité ou en partie.
En conséquence, Monsieur [U] [I] et Madame [P] [K] épouse [I] seront condamnés solidairement à payer au CREDIT INDUSTRIEL ET COMMERCIAL- CIC :
- la somme de 4 400,00 euros avec intérêts au taux légal à compter du jugement, au titre du crédit n°30066 1031000020139702,
- la somme de 6 330,00 euros avec intérêts au taux légal à compter du jugement, au titre du crédit n°30066 1031000020139703,
Sur l’exécution provisoire
Il convient de rappeler qu’en application de l’article 514 du code de procédure civile, l’exécution provisoire s’exerce de plein droit.
Sur les dépens et l’article 700 du code de procédure civile
Les défendeurs, parties succombantes, seront tenus in solidum aux dépens avec application de l’article 699 du code de procédure civile, et, en équité seront condamnés in solidum au paiement de la somme de 2 000,00 euros en application de l’article 700 du code de procédure civile.
PAR CES MOTIFS
Le Tribunal, statuant publiquement par mise à disposition au greffe par jugement réputé contradictoire et en premier ressort,
CONDAMNE solidairement Monsieur [U] [I] et Madame [P] [K] épouse [I] à payer à la SA CREDIT INDUSTRIEL ET COMMERCIAL- CIC :
- la somme de 4 400,00 euros avec intérêts au taux légal à compter du jugement, au titre du crédit n°30066 1031000020139702,
- la somme de 6 330,00 euros avec intérêts au taux légal à compter du jugement, au titre du crédit n°30066 1031000020139703 ;
CONDAMNE in solidum Monsieur [U] [I] et Madame [P] [K] épouse [I] à payer à la SA CREDIT INDUSTRIEL ET COMMERCIAL- CIC la somme de 2 000,00 euros sur le fondement de l’article 700 du code de procédure civile ;
CONDAMNE in solidum Monsieur [U] [I] et Madame [P] [K] épouse [I] aux dépens avec application de l’article 699 du code de procédure civile.
RAPPELLE que l’exécution provisoire s’exerce de plein droit.
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"24/33197"
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JUDICIAIRE
DE PARIS
■
AFFAIRES
FAMILIALES
JAF section 3 cab 1
N° RG 24/33197 - N° Portalis 352J-W-B7I-C335K
N° MINUTE :
JUGEMENT
rendu le 26 septembre 2024
Art. 237 et suivants du code civil
DEMANDERESSE
Madame [V] [C] [N] épouse [G]
domiciliée : chez [10]
[Adresse 5]
[Localité 7]
Benéficiaire de l’aide juridictionnelle totale n°2023/011007 accordée par décision du 20/06/2023
Représentée par Me Malik AIT ALI, Avocat, #C0726
DÉFENDEUR
Monsieur [E] [G]
domicilié : chez [13]
[Adresse 8]
[Localité 9]
Défaillant
LE JUGE AUX AFFAIRES FAMILIALES
Emilie CHAMPS
LE GREFFIER
Anaïs DE COMARMOND
Copies exécutoires envoyées le
à
Copies certifiées conformes envoyées le
à
DÉBATS : A l’audience tenue le 15 mai 2024, en chambre du conseil
JUGEMENT : prononcé rendu publiquement, réputé contradictoire, en premier ressort et susceptible d’appel
EXPOSE DU LITIGE
Madame [C] [N] et M. [G], tous deux de nationalité malienne, se sont mariés le [Date mariage 6] 2019 devant l'officier d'état civil de [Localité 15], [Localité 14] (Mali).
Madame [C] [N] et M. [G] sont les parents de : [D] [G], né le [Date naissance 2] 2020 à [Localité 12] (Val d'Oise).
Par acte d'huissier délivré le 22 février 2024, Madame [C] [N] a fait assigner M. [G] en divorce devant cette juridiction sur le fondement de l'article 237 du Code civil, sollicitant notamment de :
-prononcer le divorce sur le fondement de l'article 237 du Code civil,
-dire et juger que Madame [C] [N] reprendra l'usage de son nom de jeune fille,
-dire et juger que l'autorité parentale sera exercée en commun,
-attribuer la garde exclusive à Madame [C] [N],
-réserver le droit de visite et d'hébergement de M. [G],
-fixer à 50 euros la contribution de M. [G] à l'entretien et l'éducation de l'enfant,
-prononcer l'exécution provisoire.
A l'audience d'orientation et sur mesures provisoires du 15 mai 2024, Madame [C] [N] maintient ses demandes.
Lors de cette audience, M. [G], assigné en la forme de l'article 659 du Code de procédure civile, n'a pas constitué avocat.
La clôture a été prononcée et la décision mise en délibéré pour être rendue le 26 septembre 2024.
[DÉBATS NON PUBLICS – Motivation de la décision occultée]
PAR CES MOTIFS
Statuant après débats en chambre du conseil par jugement réputé contradictoire prononcé publiquement en premier ressort:
Vu l'assignation du 22 février 2024 ;
SE DECLARE compétent et DIT la loi française applicable ;
PRONONCE le divorce, sur le fondement de l'article 237 du Code civil, de :
Madame [V] [C] [N], née le [Date naissance 4] 2000 à [Localité 15], [Localité 14] (Mali)
Et
M. [E] [G], né le [Date naissance 3] 1995 à [Localité 14] (Mali) ;
ORDONNE la transcription du dispositif du présent jugement sur les registres de l'état civil déposées au Service Central de l'Etat Civil du Ministère des Affaires Etrangères établi à [Localité 11] et la mention en marge des actes de naissance de chacun des époux, le mariage ayant été célébré le [Date mariage 6] 2019 à [Localité 15], [Localité 14] (Mali);
ORDONNE la mention du divorce en marge de l'acte de mariage dressé le [Date mariage 6] 2019 à la mairie de [Localité 15], [Localité 14] (Mali) ainsi qu'en marge de l'acte de naissance de chacun des époux;
DIT que seul le dispositif du jugement pourra être reproduit pour la transcription de la décision dans un acte authentique ou dans un acte public;
DIT qu'entre les époux, les effets du divorce remonteront en ce qui concerne les biens à la date du 22 février 2024 ;
RAPPELLE que Madame [C] [N] perdra l'usage du nom patronymique de M. [G] ;
RAPPELLE que le divorce emporte révocation de plein droit des avantages matrimoniaux qui ne prennent effet qu'à la dissolution du régime matrimonial ou au décès de l'un des époux et des dispositions à cause de mort, accordés par un époux envers son conjoint par contrat de mariage ou pendant l'union, sauf volonté contraire de l'époux qui les a consentis ;
RENVOIE les parties à procéder amiablement aux opérations de compte, liquidation et partage de leurs intérêts patrimoniaux et, en cas de litige, à saisir le Juge aux Affaires Familiales par assignation en partage selon les règles définies aux articles 1359 et suivants du Code de procédure civile ;
CONSTATE que Madame [C] [N] et M. [G] exercent l'autorité parentale en commun ;
RAPPELLE que l'exercice en commun de l'autorité parentale implique le devoir de prendre ensemble, dans l'intérêt des enfants, toute décision relative notamment à leur éducation, leur scolarité, leur religion, leur moralité et leur sécurité et plus généralement le devoir d'aviser en temps utile l'autre parent de toute décision ou événement pouvant avoir une répercussion dans la vie des enfants et de nature à engager leur avenir ;
DIT qu'à cet effet, les parents devront notamment :
- prendre ensemble les décisions importantes concernant la santé, l'orientation scolaire, l'éducation religieuse et le changement de résidence de l'enfant,
- s'informer réciproquement de l'organisation de la vie de l'enfant (vie scolaire, activités extra-scolaires, traitements médicaux...),
- communiquer en toutes circonstances l'adresse du lieu où se trouve l'enfant et le moyen de le joindre,
- respecter les liens de l'enfant avec son autre parent ;
RAPPELLE que tout changement de résidence de l'un des parents, dès lors qu'il modifie les modalités d'exercice de l'autorité parentale, doit faire l'objet d'une information préalable et en temps utile de l'autre parent ;
FIXE la résidence principale de l'enfant au domicile de Madame [C] [N] ;
RESERVE le droit de visite et d'hébergement ;
FIXE à 50 euros la contribution de M. [G] à l'entretien et l'éducation de l'enfant et au besoin CONDAMNE M. [G] à payer cette somme à Madame [C] [N] avant le 5 de chaque mois et douze mois sur douze, en sus des prestations familiales et sociales, et ce à compter du présent jugement ;
DIT que cette contribution sera versée à Madame [C] [N] par l'intermédiaire de l'organisme débiteur des prestations familiales pour : [D] [G], né le [Date naissance 2] 2020 à [Localité 12] (Val d'Oise) ;
RAPPELLE que jusqu'à la mise en place de l'intermédiation par l'organisme débiteur des prestations familiales, le parent débiteur doit verser la contribution à l'entretien et l'éducation de l'enfant directement entre les mains du parent créancier ;
DIT que cette contribution sera réévaluée le 1er janvier de chaque année par le débiteur et pour la première fois le 1er janvier 2025 en fonction de la variation de l'indice mensuel des prix à la consommation des ménages urbains (hors tabac) dont le chef est ouvrier ou employé publié par l'INSEE (tel.[XXXXXXXX01], internet : insee.fr), l'indice de base étant le dernier publié lors de la réévaluation ;
DIT que cette contribution sera due au-delà de la majorité ou jusqu'à la fin des études poursuivies par les enfants dont il devra être justifié chaque année ou jusqu'à ce que les enfants exercent une activité rémunérée non occasionnelle leur permettant de subvenir eux-mêmes à leurs besoins ;
RAPPELLE que la réévaluation de la contribution se fait de plein droit, sans mise en demeure préalable, et qu'il appartient au débiteur d'effectuer ce calcul par exemple à l'aide des conseils donnés sur les sites : http://www.service-public.fr/calcul-pension ou http://www.insee.fr/fr/themes/calcul-pension.asp ;
PRECISE que conformément aux dispositions de l'article 465-1du Code de procédure civile, en cas de défaillance dans le règlement des pensions alimentaires :
1) Le créancier peut obtenir le paiement forcé en utilisant à son choix une ou plusieurs des voies d'exécution suivantes:
- saisie-attribution entre les mains d'une tierce personne, qui doit une somme d'argent au débiteur alimentaire,
- autres saisies,
- paiement direct par l'employeur,
- recouvrement public par l'intermédiaire du Procureur de la République,
2) Le débiteur défaillant encourt les peines prévues par les articles 227-3 et 227-9 du Code pénal à savoir deux ans d'emprisonnement et 15. 000 euros d'amende, interdiction des droits civils, civiques et de famille, suspension ou annulation du permis de conduire, interdiction éventuelle de quitter le territoire national;
LAISSE à chacune des parties la charge de ses propres dépens ;
DIT n'y avoir lieu au prononcé de l'exécution provisoire.
Fait à Paris, le 26 Septembre 2024
Anaïs DE COMARMOND Emilie CHAMPS
Greffier Vice-Président | false | null | [] | {} |
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"24/00218"
] | null | Autre | 2024-09-26 | null | 24/00218 | Tribunal judiciaire de Caen | Désigne un expert ou un autre technicien | null | Chambre des Référés | null | [] | 66f5c0fc45ea63320f34d4e3 | null | 2024-09-26T20:19:02.302000 | 2024-09-26T00:00:00 | null | 2024-09-27 | 56C | [] | true | null | null | TRIBUNAL JUDICIAIRE
DE CAEN
N° RG : N° RG 24/00218 - N° Portalis DBW5-W-B7I-IY7U
Minute N°
ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ
du 26 Septembre 2024
Nous, Marie-Ange LE GALLO, Première Vice-Présidente au Tribunal judiciaire de CAEN
Assistée de Véronique ACCARD, Greffier
Tenant audience publique de RÉFÉRÉ
ENTRE
DEMANDEUR(S)
Monsieur [D] [Y]
né le 25 Octobre 1985 à , demeurant [Adresse 3] - [Localité 2]
représenté par Me Gaël BALAVOINE, avocat au barreau de CAEN, vestiaire : 128 substitué par Me Blandine DAVID, avocat au barreau de CAEN, vestiaire : 128
Madame [F] [O] épouse [Y]
née le 11 Septembre 1992 à , demeurant [Adresse 3] - [Localité 2]
représentée par Me Gaël BALAVOINE, avocat au barreau de CAEN, vestiaire : 128 substitué par Me Blandine DAVID, avocat au barreau de CAEN, vestiaire : 128
ET
DÉFENDEUR(S)
S.A. CUISINE PLUS
dont le siège social est sis [Adresse 4] - [Localité 1]
représentée par Me Noël LEJARD, avocat au barreau de CAEN, vestiaire : 50 substitué par Me Anne BONNEAU, avocat au barreau de CAEN, vestiaire : 50
LE
COPIE EXÉCUTOIRE et EXPÉDITION à
Me Gaël BALAVOINE - 128, Me Noël LEJARD - 50
EXPÉDITIONS à
DEBATS
Après que les parties ou leurs conseils ont été entendus en leurs explications et plaidoiries à l’audience publique du 1er août 2024, l’affaire a été mise en délibéré au 26 septembre 2024 par mise à disposition au greffe en application des dispositions de l’article 450 alinéa 2 du code de procédure civile.
FAITS ET PROCEDURE
Vu l’assignation délivrée par [D] [Y] et [F] [Y] née [O] (les époux [Y]) le 11 avril 2024 à la société par actions simplifiée CAENNAISE D’EQUIPEMENTS DE LA MAISON (la Société CUISINE PLUS) ;
A l'audience du 1er août 2024, les époux [Y], représentés par leur conseil, sollicitent la désignation d'un expert judiciaire avec pour mission principale de constater et analyser les désordres affectant leur cuisine livrée et posée par la Société CUISINE PLUS. Par ailleurs, ils sollicitent la condamnation de la Société CUISINE PLUS, outre dépens, à leur payer la somme de 2 500 euros en application des dispositions de l’article 700 du code de procédure civile et concluent au débouté des demandes présentées par la Société CUISINE PLUS.
En réponse, la Société CUISINE PLUS, par l’intermédiaire de son conseil, conclut au débouté de l’ensemble des demandes formulées par les époux [Y] et sollicite la condamnation des demandeurs à lui verser la somme de 1 500 euros au titre des frais irrépétibles.
MOTIFS
Sur la demande d’expertise
Aux termes de l’article 145 du code de procédure civile, s’il existe un motif légitime de conserver ou d’établir, avant tout procès, la preuve des faits dont pourrait dépendre la solution du litige, les mesures d’instruction légalement admissibles peuvent être ordonnées à la demande de tout intéressé, sur requête ou en référé.
Il est constant que les dispositions de l'article 146 du même code, prévoyant qu'aucune mesure d'instruction ne peut être ordonnée en vue de suppléer la carence d'une partie dans l'administration de la preuve, ne s'appliquent pas lorsque le juge est saisi, comme en l'espèce, avant tout procès au fond, d'une demande d'expertise.
En l'espèce, il ressort du procès-verbal de constat dressé le 17 décembre 2021 que certaines pièces de la cuisine des demandeurs sont manquantes ou non conformes à la commande : portes et joue côté gauche sur le caisson du four de couleur marron foncé, absence de poignées sur l’ensemble des sous faces du plan de travail, présence de deux trous de réservation sur l’îlot central, quatre portes non alignés sur la façade de part et d’autre du réfrigérateur, absence de joue sur chaque côté du petit meuble d’appoint cafetière et absence de micro-onde intégré.
Malgré l’intervention de la Société CUISINE PLUS, les époux [Y] soutiennent que les reprises suivantes n’ont pas été effectuées :
Eclairage intérieur du meuble à cafetière ;Ouverture difficile des tiroirs poussoirs ;Tiroirs tôlés alors qu’ils devaient être vitrés. Les parties ne sont pas parvenues à se rapprocher.
En raison de l’impossibilité à ce stade de tendre vers un accord amiable et de bénéficier d'une analyse contradictoire des désordres dénoncés, la demande d’expertise judiciaire n’apparaît manifestement pas infondée. Il y sera en conséquence fait droit dans les termes du dispositif de la présente décision.
Sur les dépens et les frais irrépétibles
Les époux [Y], demandeurs à la mesure d'expertise, seront condamnés aux dépens de la présente instance.
La Société CUISINE PLUS n’étant pas condamnée aux dépens, les époux [Y] seront déboutés de leur demande formée au titre des frais irrépétibles.
Il n’apparaît pas inéquitable de débouter la Société CUISINE PLUS de sa demande de condamnation formée en application des dispositions de l’article 700 du code de procédure civile.
PAR CES MOTIFS
Nous, statuant en matière de référés, par ordonnance mise à disposition au greffe, contradictoire et en premier ressort, par application des dispositions de l’article 450 alinéa 2 du code de procédure civile,
Au principal, RENVOYONS les parties à se pourvoir au fond ainsi qu'elles aviseront, mais, dès à présent,
ORDONNONS une expertise et désignons pour sa prise en charge [H] [R] ([Courriel 5]), expert près la cour d’appel de Caen, avec pour mission de :
- Se faire remettre tous documents afférents au litige et entendre tous sachant,
- Se rendre sur les lieux ([Adresse 3], [Localité 2]) après avoir convoqué les parties et leurs conseils,
- Constater les désordres dénoncés dans l'assignation,
- Fournir tous les éléments techniques et de fait de nature à permettre au juge de déterminer le cas échéant l’origine des désordres constatés,
- Dire si les désordres, malfaçons, non-façons et non-conformités relevés résultent de défauts d’exécution, de défauts de conception, de non-conformités contractuelles ou aux règles de l’art ou, plus généralement, de toutes autres causes ;
- Dire si ces désordres, malfaçons, non-façons et non-conformités compromettent la solidité de l’ouvrage ou le rendent impropre à sa destination,
- Indiquer les travaux de réfection à engager,
- Évaluer le coût de ces travaux,
- Évaluer, le cas échéant, les préjudices subis,
- Apporter toutes précisions utiles à la solution du litige
FAISONS injonction aux parties de communiquer aux autres parties les documents de toute nature qu’elles adresseront à l’expert pour établir le bien fondé de leurs prétentions ;
RAPPELONS que l’article 276 du code de procédure civile dispose que lorsqu’elles sont écrites, les dernières observations ou réclamations des parties doivent rappeler sommairement le contenu de celles qui ont été présentées antérieurement, l’expert étant fondé le cas échéant à ne pas tenir compte des observations écrites qui n’auraient pas été reprises par les parties ;
RAPPELONS qu’en application de l’article 276 du code de procédure civile, l’expert peut remettre son rapport lorsque les parties n’ont pas produit, dans les délais impartis par l’expert, les pièces demandées ou leurs observations ;
DISONS que l’expert désigné déposera, après un pré-rapport adressé aux parties avec un délai pour leurs réponses éventuelles d’au moins six semaines, son rapport écrit, en double exemplaire, au greffe du tribunal judiciaire de CAEN dans les NEUF MOIS de l’avis de versement de la consignation, et au plus tard avant le 26 juillet 2025, terme de rigueur, et qu’il en adressera une copie à chaque partie ;
DISONS que l’expert sera remplacé sur simple requête des parties en cas de refus ou d’empêchement de celui-ci par ordonnance du magistrat chargé du contrôle des opérations d’expertise ;
DISONS qu’en cas de difficultés faisant obstacle à l’accomplissement de sa mission ou si une extension s’avérait nécessaire, de même qu’en cas de survenance ou d’annonce de pourparlers transactionnels, d’insuffisance manifeste de la provision allouée, ou de retard prévisible dans le respect du délai imparti pour le dépôt du rapport, l’expert en avisera le magistrat chargé du contrôle des opérations d’expertise ;
RAPPELONS qu’en application des dispositions de l’article 282 al 5 du code de procédure civile, l’expert devra lors du dépôt de son rapport accompagner celui-ci de sa demande de rémunération et avoir adressé celle-ci aux parties afin de justifier par tout moyen la date d’accomplissement de cette formalité ;
DISONS que les époux [Y] devront consigner à la régie des avances et des recettes du tribunal judiciaire de CAEN la somme globale de 3 000 € (trois mille euros) à titre provisionnel, à valoir sur les frais et honoraires de l’expert et ce, avant le 26 novembre 2024 ;
DISONS qu’à défaut de consignation dans les délais impartis, la désignation de l’expert sera caduque et privée de tout effet ;
INDIQUONS que l’expert procédera à sa mission dès qu’il sera avisé du versement de la consignation ci-dessus fixée ;
COMMETTONS, pour suivre les opérations d’expertise, le magistrat chargé du contrôle des expertises ;
CONDAMNONS les époux [Y] aux dépens de la présente instance ;
DEBOUTONS les époux [Y] et la Société CUISINE PLUS de leurs demandes de condamnation formées en application des dispositions de l’article 700 du code de procédure civile ;
RAPPELONS que cette décision est de droit exécutoire par provision ;
En foi de quoi, la présente ordonnance a été signée par le président et le greffier.
Le greffier, Le président,
Véronique ACCARD Marie-Ange LE GALLO | false | null | [] | {} |
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"19/07817"
] | null | Autre | 2024-09-26 | null | 19/07817 | Tribunal judiciaire de Draguignan | Fait droit à une partie des demandes du ou des demandeurs sans accorder de délais d'exécution au défendeur | null | Chambre 1 | null | [] | 66f5b09345ea63320f335ffd | null | 2024-09-26T19:09:00.664000 | 2024-09-26T00:00:00 | null | 2024-09-26 | 53I | [] | false | null | null | TRIBUNAL JUDICIAIRE
DE DRAGUIGNAN
_______________________
Chambre 1
************************
DU 26 Septembre 2024
Dossier N° RG 19/07817 - N° Portalis DB3D-W-B7D-ISLJ
Minute n° : 2024/476
AFFAIRE :
CAISSE REGIONALE DE CREDIT AGRICOLE MUTUEL PROVENCE COTE D’AZUR C/ [L] [B]
JUGEMENT DU 26 Septembre 2024
COMPOSITION DU TRIBUNAL :
PRÉSIDENT : Madame Virginie GARCIA, Vice-Présidente, statuant à juge unique
GREFFIER lors des débats : Madame Fanny RINAUDO, DSGJ
GREFFIER lors du prononcé : Madame Nasima BOUKROUH
DÉBATS :
A l’audience publique du 27 Juin 2024
A l’issue des débats, les parties ont été avisées que le jugement serait prononcé par mise à disposition au greffe le 26 Septembre 2024
JUGEMENT :
Rendu après débats publics par mise à disposition au greffe, par décision contradictoire et en premier ressort
copie exécutoire à : Me Jean-baptiste BELLON
la SELARL HAUTECOEUR - DUCRAY
Délivrées le
Copie dossier
NOM DES PARTIES :
DEMANDERESSE :
CAISSE REGIONALE DE CREDIT AGRICOLE MUTUEL PROVENCE COTE D’AZUR
[Adresse 4]
[Localité 2]
représentée par Maître Marc DUCRAY, de la SELARL HAUTECOEUR - DUCRAY, avocat au barreau de NICE
D’UNE PART ;
DÉFENDEUR :
Monsieur [L] [B]
[Adresse 1]
[Localité 3]
représenté par Me Jean-baptiste BELLON, avocat au barreau de TOULON
D’AUTRE PART ;
******************
EXPOSE DU LITIGE
En 2008, Monsieur [L] [B] s'est porté caution solidaire de cinq prêts professionnels souscrits par la SAS MOULIN DE [Localité 5] auprès de la CAISSE REGIONALE DE CREDIT AGRICOLE MUTUEL PROVENCE COTE D'AZUR d'un montant de 400.0000 euros, 400.0000 euros, 240.000 euros, 47.000 euros et 180.000 euros.
Par jugement 24 juillet 2018, le tribunal de commerce de CANNES a prononcé la liquidation judiciaire de la SAS MOULIN DE [Localité 5].
Le CREDIT AGRICOLE a déclaré sa créance à la procédure collective suivant courrier RAR du 1er octobre 2018.
Par courrier RAR du 5 février 2019 reçu le 7 février 2019, le CREDIT AGRICOLE a mis en demeure Monsieur [L] [B] de régler en sa qualité de caution la somme de 414.836,24 euros dans un délai de 8 jours à peine de déchéance du terme.
Faisant valoir que Monsieur [L] [B], en sa qualité de caution solidaire de la SAS MOULIN DE [Localité 5], ne lui réglait pas les sommes auxquelles il était tenu, la CAISSE REGIONALE DE CREDIT AGRICOLE MUTUEL PROVENCE COTE D'AZUR, suivant acte du 4 novembre 2019, l'a fait assigner en paiement devant le tribunal de grande instance de DRAGUIGNAN.
Par jugement du 2 septembre 2021, le tribunal a ordonné la révocation de l'ordonnance de clôture du 14 janvier 2021, renvoyé l'affaire à l'audience de mise en état du 23 novembre 2021 et réservé l'ensemble des demandes.
Par ordonnance incident du 11 octobre 2022, le juge de la mise en état a notamment déclaré la demande de sursis à statuer irrecevable et débouté Monsieur [L] [B] de sa demande d'expertise.
Monsieur [L] [B] a formé appel de cette décision, l'appel étant actuellement pendant devant la cour.
Dans ses conclusions du 8 novembre 2022, la CAISSE REGIONALE DE CREDIT AGRICOLE MUTUEL PROVENCE COTE D'AZUR demande au tribunal de :
Vu les pièces visées à l’assignation,
Vu les articles 1103, 1104 et 1231-1 du Code civil,
Vu les articles L313-1 du Code de la consommation,
Vu les articles 515,699 et 700 du Code de procédure civile,
-DEBOUTER Monsieur [L] [B] de l’ensemble de ses demandes.
-CONDAMNER Monsieur [L] [B], en sa qualité de caution, de payer au CREDIT AGRICOLE les sommes suivantes :
-Au titre du prêt professionnel n°00600229367 d'un montant initial de 400.000 €: la somme de 80.000 € outre intérêts au taux légal à compter de la mise en demeure du 05.02.2019 jusqu'au parfait règlement.
-Au titre du prêt professionnel n°00600219350 d'un montant initial de 400.000 €: la somme de 80.000 € outre intérêts au taux légal à compter de la mise en demeure du 05.02.2019 jusqu'au parfait règlement.
-Au titre du prêt professionnel n°00600252267 d'un montant initial de 240.000 €: la somme de 277.347,10 € outre intérêts au taux contractuel à compter du 11.12.2018 jusqu'au parfait règlement.
-Au titre du prêt professionnel n°00600252054 d'un montant initial de 47.000 €: la somme de 59.531,98 € outre intérêts au taux contractuel à compter du 11.12.2018 jusqu'au parfait règlement.
-Au titre du prêt professionnel n°00600252077 d'un montant initial de 180.000 €: la somme de 57.358,73 € outre intérêts au taux contractuel à compter du 11.12.2018 jusqu'au parfait règlement.
-ORDONNER l'exécution provisoire de la décision à intervenir nonobstant appel et sans caution.
-CONDAMNER Monsieur [L] [B] à payer au CREDIT AGRICOLE la somme de 5.000€ sur le fondement de l'art. 700 du Code de Procédure Civile et les entiers dépens de la procédure conformément aux dispositions de l'article 699 du Code de Procédure Civile.
Dans ses conclusions du 9 février 2022, Monsieur [L] [B] demande au tribunal de :
Vu les dispositions de l’article 803 du Code de procédure civile,
Vu les dispositions des articles 56, 648, 117 et 119 du Code de procédure civile,
Vu les dispositions des articles L.624-1 et R.624-1 du Code de commerce, applicables à la liquidation judiciaire par renvoi de l’article L.641-3 du même Code,
Vu les dispositions de l’article L.341-6 du code de la consommation en vigueur dans sa rédaction antérieure à celle issue de l’ordonnance n° 2016-301 du 14 mars 2016,
Vu les articles 9 du Code de procédure civile et 1353 du Code civil,
Vu les articles 143 et 144 du Code de procédure civile,
Vu les demandes présentées par voie de conclusions d’incident distinctes des présentes écritures,
Vu les pièces produites aux débats,
Vu la Jurisprudence citée,
I- A TITRE PREALABLE :
-RESERVER le Jugement à venir sur les différentes demandes de condamnations présentées par la CAISSE REGIONALE DE CREDIT AGRICOLE MUTUEL PROVENCE COTE D’AZUR à l’encontre de Monsieur [L] [B], ès qualités de caution de la SAS MOULIN DE [Localité 5], dans l’attente de la purge des différentes demandes présentées par ce dernier par voie de conclusions d’incident distinctes, tendant à voir prononcer :
- le sursis à statuer sur les différentes demandes présentées par la CAISSE REGIONALE DE CREDIT AGRICOLE MUTUEL PROVENCE COTE d’AZUR dans la présente procédure, dans l’attente de la répartition à venir des fonds provenant de la cession du fonds de commerce de la SAS MOULIN DE [Localité 5], par Maître [M] [K], désigné en qualité de liquidateur judiciaire de cette structure,
- une mesure expertale à l’effet de permettre, d’identifier que la CAISSE REGIONALE DE CREDIT AGRICOLE MUTUEL PROVENCE COTE D’AZUR a ou non bien imputés les dividendes perçus dans le cadre de l’exécution du plan de redressement par voie de continuation de la débitrice principale sur le capital, et non sur des intérêts qui n’existaient pas à la date de la perception de ces sommes, peu important les ordonnances d’admission de créances au passif de la SAS MOULIN DE [Localité 5] dont elle se prévaut, dès lors que cette imputation est nécessairement de nature à causer un préjudice à Monsieur [L] [B], actionné en qualité de caution personne physique de la SAS MOULIN DE [Localité 5] sur la foi de décomptes erronés.
II- AU FOND :
A TITRE PRELIMINAIRE,
-DIRE ET JUGER que l’assignation introductive d’instance délivrée le 4 novembre 2019 à Monsieur [L] [B] est entachée d’une irrégularité de fond, dès lors qu’elle ne contient pas la désignation des organes représentant de la CAISSE REGIONALE DE CREDIT AGRICOLE MUTUEL PROVENCE COTE D’AZUR et que cette absence de désignation empêche les personnes assignées de vérifier les pouvoirs de l’organe représentant de la demanderesse à l’action.
-PRONONCER en conséquence la nullité de cette assignation introductive d’instance et l’irrecevabilité consécutive des demandes formulées à l’encontre de Monsieur [L] [B].
A TITRE PRINCIPAL :
-DIRE et JUGER que la CAISSE REGIONALE DE CREDIT AGRICOLE MUTUEL PROVENCE COTE D’AZUR ne démontre nullement le bien-fondé des créances revendiquées à l’encontre de Monsieur [L] [B] en qualité de caution personne physique de la SAS MOULIN de [Localité 5], dès lors notamment que les créances revendiquées au titre des prêts n°600 252 054 et n°600 2552077 se trouvent nécessairement prescrites,
-DEBOUTER en conséquence la CAISSE REGIONALE DE CREDIT AGRICOLE MUTUEL PROVENCE COTE D’AZUR de l’ensemble de leurs demandes, fins et conclusions,
EN TOUTE HYPOTHESE :
-CONDAMNER la CAISSE REGIONALE DE CREDIT AGRICOLE MUTUEL PROVENCE COTE D’AZUR, à payer la somme de 10.000 euros (DIX MILLE EUROS) à Monsieur [L] [B], ès qualités de caution personne physique de la SAS MOULIN DE [Localité 5], en application des dispositions de l’article 700 du Code de procédure civile, ainsi qu’à supporter les entiers dépens de l’instance, dont distraction sera opérée au bénéfice de Maître Jean-Baptiste BELLON, Avocat au Barreau de TOULON sur son affirmation de droit.
-ORDONNER l’exécution provisoire de la décision à intervenir.
Pour un plus ample exposé des faits, moyens et prétentions des parties il est renvoyé aux écritures visées ci-dessus conformément aux dispositions de l'article 455 du code de procédure civile.
La procédure a été clôturée au 12 juin 2024 par ordonnance du 11 avril 2024, et l'affaire renvoyée à l'audience de plaidoiries du 27 juin 2024.
Par courrier notifié par RPVA le 26 juin 2024, le conseil de Monsieur [L] [B], rappelant que la procédure d'appel de l'ordonnance d'incident du 11 octobre 2022 est toujours pendant devant la cour d'appel d'AIX EN PROVENCE, soutient que le dossier ne peut être plaidé en l'état, et sollicite le renvoi de l'affaire à l'audience de mise en état.
Par message RPVA du même jour, le conseil de la CAISSE REGIONALE DE CREDIT AGRICOLE MUTUEL PROVENCE COTE D'AZUR a indiqué qu'il s'opposait à la demande de report sollicitée, soulignant que l'affaire a été fixée à plaider nonobstant cet appel qui n'est pas suspensif et que la demande d'expertise a été rejetée notamment en raison de l'admission sans contestation des créances de la banque à la procédure collective.
A l’audience de plaidoiries du 27 juin 2024, le conseil de Monsieur [L] [B] a indiqué qu’il ne sollicitait plus le renvoi.
MOTIFS
Sur la demande de sursis à statuer
Monsieur [L] [B] fait valoir qu’il a, par voie de conclusions d’incident, sollicité une mesure de sursis à statuer dans l’attente de la répartition à venir par le liquidateur du produit de la cession du fonds de commerce de la SAS MOULIN DE [Localité 5] et d’une mesure d’expertise avant-dire droit.
Or, depuis ses dernières écritures au fond, le juge de la mise en état, par ordonnance du 11 octobre 2022, a déclaré cette demande de sursis à statuer irrecevable et l’a débouté de sa demande d’expertise.
S’il a fait appel de cette décision en ce qu’elle l’a débouté de sa demande d’expertise, il n’en demeure pas moins que l’appel n’est pas suspensif, ce d’autant que, selon l’article 795 alinéa 2 du Code de procédure civile, les ordonnances du juge de la mise en état ne peuvent être frappées d’appel qu’avec le jugement statuant sur le fond.
Il convient par conséquent de débouter Monsieur [L] [B] de sa demande de sursis à statuer.
Sur la régularité de l’assignation introductive d’instance
Monsieur [L] [B] invoque la nullité de l’acte introductif d’instance au visa des articles 56, 648, 117 et 119 du Code de procédure civile combinés, faisant valoir que l’absence de mention de l’organe représentant le CREDIT AGRICOLE constitue un vice de fond ne nécessitant pas que soit démontré l’existence d’un grief.
Or, contrairement à ce qu’il soutient, le défaut de désignation de l’organe représentant légalement une personne morale dans un acte de procédure, lorsque cette mention est prévue à peine de nullité, ne constitue qu’un vice de forme, susceptible de régularisation et nécessitant la démonstration d’un grief de la part de la personne qui en invoque la nullité.
En l’espèce, l’assignation délivrée le 14 novembre 2019 mentionne qu’elle l’est à la demande de :
« La CAISSE REGIONALE DE CREDIT AGRICOLE MUTUEL PROVENCE COTE D’AZUR, Société civile coopérative, Immatriculée au RCS de DRAGUIGNAN sous le numéro 415 176 072 dont le siège social est [Adresse 4], agissant poursuites et diligences de son représentant légal domicilié en cette qualité audit siège », mention suffisante, aucun texte n’imposant de préciser le nom et l’adresse du représentant légal.
Au demeurant, Monsieur [L] [B] ne fait état d’aucun grief.
Enfin, la demanderesse a régularisé la situation dans ses dernières écritures notifiées le 8 novembre 2022.
Dès lors, les demandes de la CAISSE REGIONALE DE CREDIT AGRICOLE MUTUEL PROVENCE COTE D'AZUR sont parfaitement recevables et Monsieur [L] [B] sera débouté de sa demande de nullité de l’assignation introductive d’instance.
Sur la validité des contrats de prêts souscrits par la SAS MOULIN DE [Localité 5]
Monsieur [L] [B] soutient que la banque ne démontre pas la souscription valable par le dirigeant de l’époque de la SAS MOULIN DE [Localité 5], Monsieur [Z], des prêts souscrits et notamment l’autorisation du conseil d’administration ou de surveillance de la SAS qui aurait été donné aux fins de souscrire les différents emprunts.
Or, ainsi que le souligne la CAISSE REGIONALE DE CREDIT AGRICOLE MUTUEL PROVENCE COTE D'AZUR, la demande de nullité pour défaut de pouvoir est une nullité relative dont seule la SAS MOULIN DE [Localité 5] peut se prévaloir. Les tiers, parmi lesquels figure la caution, ne peuvent s’en prévaloir.
Il en résulte que Monsieur [L] [B] ne peut pas, en sa qualité de caution, opposer cette exception au créancier, et sera débouté de sa demande à ce titre.
Sur l’étendue et la validité des engagements de caution
Sur la prescription
Monsieur [L] [B] soutient que certains des cautionnements, souscrits pour une durée déterminée, sont arrivés à échéance et que l’action en recouvrement est prescrite.
Lorsque la caution s’est engagée pour une période déterminée, le cautionnement prend fin au terme convenu.
Par ailleurs, la déclaration de créance au passif du débiteur principal mis en procédure collective interrompt la prescription à l’égard de la caution et cette interruption se prolonge jusqu’à la clôture de la procédure collective.
Monsieur [L] [B] s’est engagé en qualité de caution jusqu’en octobre 2010 s’agissant du prêt de 47.000 euros et jusqu’en septembre 2010 s’agissant du prêt de 180.000 euros.
Les dettes de l’établissement bancaire sont nées au jour de l’ouverture de la procédure de redressement judiciaire de la SAS MOULIN DE [Localité 5] soit le 2 décembre 2008, avant l’expiration des termes des cautionnements des deux prêts, de sorte que le CREDIT AGRICOLE pouvait poursuivre Monsieur [L] [B] en sa qualité de caution pour ces deux créances.
Les deux prêts sont arrivés à terme respectivement les 23 octobre et 23 novembre 2008.
Le 29 janvier 2009, le CREDIT AGRICOLE a déclaré sa créance à la procédure judiciaire de la société MOULIN DE [Localité 5], étant précisé que la procédure collective n’est pas encore clôturée, de sorte que la prescription demeure interrompue et n’a jamais joué.
Au demeurant, chacun des dividendes qu’a perçu la banque, en 2011, 2013, 2014 et 2014 a interrompu la prescription.
Il en résulte que l’action du CREDIT AGRICOLE n’est pas prescrite.
Sur le quantum : les clauses pénales
Il n’y a pas de débat sur le montant de ces clauses pénales qui n’ont pas été appliquées.
Sur le quantum : l’imputation des dividendes
y fait valoir que les sommes versées par la SAS MOULIN DE [Localité 5] n’ont pas été imputées sur le capital mais sur des intérêts de retard supplémentaires qui n’existaient pas au moment où les dividendes ont été perçus.
Selon l’article 1343-1 alinéa 1er du Code civil, « Lorsque l’obligation de sommes d’argent porte intérêt, le débiteur se libère en versant le principal et les intérêts. Le paiement partiel s’impute d’abord sur les intérêts ».
L’établissement bancaire produit aux débats les décomptes de créances mentionnant les dividendes perçus, ainsi que l’ensemble des tableaux d’amortissement.
Par ailleurs, les dividendes reçus ont été fixé par le juge commissaire du Tribunal de commerce de CANNES à la somme de 316.442,57 euros.
Sur le quantum : l’information annuelle de la caution et son incidence sur les intérêts
Monsieur [L] [B] prétend que la CAISSE REGIONALE DE CREDIT AGRICOLE MUTUEL PROVENCE COTE D'AZUR n’a pas satisfait à son obligation d’information annuelle de la caution, dans la mesure où elle ne démontre pas qu’il l’a effectivement perçue.
Or, il n’appartient pas à la banque, sur le fondement des articles L333-2 et L343-6 du Code de la consommation, de démontrer que la caution a effectivement reçu l’information qu’elle lui a adressée.
La CAISSE REGIONALE DE CREDIT AGRICOLE MUTUEL PROVENCE COTE D'AZUR verse au dossier l’ensemble des lettres d’information annuelles et le PV d’huissier justifiant de leur envoi du 31 décembre 2008 au 31 décembre 2019.
Dès lors, il convient de débouter Monsieur [L] [B] de l’ensemble de ses demandes relatives à l’étendue des créances de la demanderesse.
Sur les créances de la CAISSE REGIONALE DE CREDIT AGRICOLE MUTUEL PROVENCE COTE D'AZUR
Sur le prêt professionnel n°00600229367 d’un montant de 400.000 euros
La CAISSE REGIONALE DE CREDIT AGRICOLE MUTUEL PROVENCE COTE D'AZUR verse aux débats le contrat de prêt, l’acte de cautionnement, le tableau d’amortissement ainsi que le décompte de créance arrêté au 11 décembre 2018 fixant sa créance à la somme de 439.002,04 euros, outre intérêts au taux contractuel.
Monsieur [L] [B] s’était porté caution dans la limite de 80.000 euros. Il a été mis en demeure par l’établissement bancaire de régler cette somme le 5 février 2019.
Il convient donc de le condamner à payer à la CAISSE REGIONALE DE CREDIT AGRICOLE MUTUEL PROVENCE COTE D'AZUR la somme de 80.000 euros au titre de ce prêt, outre intérêts au taux légal à compter du 5 février 2019 et jusqu’à parfait règlement.
Sur le prêt professionnel n°00600219350 d’un montant de 400.000 euros
La CAISSE REGIONALE DE CREDIT AGRICOLE MUTUEL PROVENCE COTE D'AZUR verse aux débats le contrat de prêt, l’acte de cautionnement, le tableau d’amortissement ainsi que le décompte de créance arrêté au 11 décembre 2018 fixant sa créance à la somme de 422.924,46 euros, outre intérêts au taux contractuel.
Monsieur [L] [B] s’était porté caution dans la limite de 80.000 euros. Il a été mis en demeure par l’établissement bancaire de régler cette somme le 5 février 2019.
Il convient donc de le condamner à payer à la CAISSE REGIONALE DE CREDIT AGRICOLE MUTUEL PROVENCE COTE D'AZUR la somme de 80.000 euros au titre de ce prêt, outre intérêts au taux légal à compter du 5 février 2019 et jusqu’à parfait règlement.
Sur le prêt professionnel n°00600252269 d’un montant de 240.000 euros
La CAISSE REGIONALE DE CREDIT AGRICOLE MUTUEL PROVENCE COTE D'AZUR verse aux débats le contrat de prêt, l’acte de cautionnement, le tableau d’amortissement ainsi que le décompte de créance arrêté au 11 décembre 2018 fixant sa créance à la somme de 277.347,10 euros, outre intérêts au taux contractuel.
Monsieur [L] [B] s’était porté caution dans la limite de 312.000 euros.
Il convient donc de le condamner à payer à la CAISSE REGIONALE DE CREDIT AGRICOLE MUTUEL PROVENCE COTE D'AZUR la somme de 277.347,10 euros au titre de ce prêt, outre intérêts au taux contractuel à compter du 11 décembre 2018 et jusqu’à parfait règlement.
Sur le prêt professionnel n°00600252054 d’un montant de 47.000 euros
La CAISSE REGIONALE DE CREDIT AGRICOLE MUTUEL PROVENCE COTE D'AZUR verse aux débats le décompte de créance arrêté au 11 décembre 2018 fixant sa créance à la somme de 59.531,98 euros, outre intérêts au taux contractuel.
Monsieur [L] [B] s’était porté caution dans la limite de 61.100 euros.
Il convient donc de le condamner à payer à la CAISSE REGIONALE DE CREDIT AGRICOLE MUTUEL PROVENCE COTE D'AZUR la somme de 59.531,98 euros au titre de ce prêt, outre intérêts au taux contractuel à compter du 11 décembre 2018 et jusqu’à parfait règlement.
Sur le prêt professionnel n°00600252077 d’un montant de 180.000 euros
La CAISSE REGIONALE DE CREDIT AGRICOLE MUTUEL PROVENCE COTE D'AZUR verse aux débats le contrat de prêt, l’acte de cautionnement, le tableau d’amortissement ainsi que le décompte de créance arrêté au 11 décembre 2018 fixant sa créance à la somme de 57.368,73 euros, outre intérêts au taux contractuel.
Monsieur [L] [B] s’était porté caution dans la limite de 234.000 euros.
Il convient donc de le condamner à payer à la CAISSE REGIONALE DE CREDIT AGRICOLE MUTUEL PROVENCE COTE D'AZUR la somme de 57.368,73 euros au titre de ce prêt, outre intérêts au taux contractuel à compter du 11 décembre 2018 et jusqu’à parfait règlement.
Sur les mesures de fin de jugement
Monsieur [L] [B], qui succombe, sera condamné aux dépens ainsi qu’à payer à la CAISSE REGIONALE DE CREDIT AGRICOLE MUTUEL PROVENCE COTE D'AZUR la somme de 2.000 euros sur le fondement de l’article 700 du Code de procédure civile.
L’exécution provisoire, compatible avec la nature de l’affaire et nécessaire au regard de l’ancienneté des faits, sera ordonnée.
PAR CES MOTIFS,
Le tribunal, statuant par jugement contradictoire rendu en premier ressort par mise à disposition au greffe,
DEBOUTE Monsieur [L] [B] de l’ensemble de ses demandes.
CONDAMNE Monsieur [L] [B], en sa qualité de caution, à payer à la CAISSE REGIONALE DE CREDIT AGRICOLE MUTUEL PROVENCE COTE D'AZUR les sommes de :
-80.000 euros au titre du prêt professionnel n°00600229367, outre intérêts au taux légal à compter du 5 février 2019 et jusqu'au parfait règlement.
-80.000 euros au titre du prêt professionnel n°00600219350, outre intérêts au taux légal à compter du 5 février 2019 jusqu'au parfait règlement.
-277.347,10 euros au titre du prêt professionnel n°00600252267, outre intérêts au taux contractuel à compter du 11 décembre 2018 et jusqu'au parfait règlement.
-59.531,98 euros au titre du prêt professionnel n°00600252054, outre intérêts au taux contractuel à compter du 11 décembre 2018 jusqu'au parfait règlement.
-57.358,73 euros au titre du prêt professionnel n°00600252077, outre intérêts au taux contractuel à compter du 11 décembre 2018 jusqu'au parfait règlement.
CONDAMNE Monsieur [L] [B] à payer à la CAISSE REGIONALE DE CREDIT AGRICOLE MUTUEL PROVENCE COTE D'AZUR la somme de 2.000 euros sur le fondement de l'article 700 du Code de procédure c.
CONDAMNE Monsieur [L] [B] aux dépens.
ORDONNE l'exécution provisoire.
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DE MARSEILLE
TROISIEME CHAMBRE CIVILE - SECTION A3
JUGEMENT N°
du 26 Septembre 2024
jugement rectificatif suite à omission de statuer dans le jugement n° 23/114
rendu le 16 mars 2023
Enrôlement : N° RG 23/12418 - N° Portalis DBW3-W-B7H-4IOQ
AFFAIRE : AXA FRANCE IARD ( la SCP DE ANGELIS-SEMIDEI-VUILLQUEZ-HABART-MELKI-BARDON)
C/ MUTUELLE DES ARCHITECTES FRANÇAIS (la SELARL IN SITU AVOCATS) et autres
Procédure sans audience acceptée par les parties qui ont déposé leurs dossiers de plaidoirie dans le délai imparti, la date du délibéré ayant été fixée au 26 Septembre 2024
PRONONCE : Par mise à disposition au greffe le 26 Septembre 2024
Par Madame Stéphanie GIRAUD, Président
Assistée de Madame Sylvie HOBESSERIAN, Greffier
NATURE DU JUGEMENT
contradictoire et en premier ressort
NOM DES PARTIES
DEMANDERESSE
LA S.A. AXA FRANCE IARD, inscrite au RCS de Nanterre sous le numéro 722 057 460 et dont le siège social est sis [Adresse 4], prise en la personne de son représentant légal en exercice,
en sa qualité d’asureur DO selon police n° 3538265004
représentée par Maître Alain DE ANGELIS de la SCP DE ANGELIS-SEMIDEI-VUILLQUEZ-HABART-MELKI-BARDON, avocats au barreau de MARSEILLE
C O N T R E
DEFENDEURS
Monsieur [E] [T], architecte, domicilié et demeurant [Adresse 3]
représenté par Maître Laure CAPINERO de la SELARL IN SITU AVOCATS, avocats au barreau de MARSEILLE
LA MUTUELLE DES ARCHITECTES FRANÇAIS, dont le siège social est sis [Adresse 2], prise en la personne de son représentant légal en exercice
représentée par Maître Laure CAPINERO de la SELARL IN SITU AVOCATS, avocats au barreau de MARSEILLE
LA S.A.S. BUREAU VERITAS CONSTRUCTION, inscrite au RCS de Nanterre sous le numéro 790 182 786 et dont le siège social est [Adresse 10], prise en son établissement sis [Adresse 7], en la personne de son représentant légal en exercice, venant aux droits de la société BUREAU VERITAS en exécution d’un traité d’apport partiel d’actifs à effet au 01/01/2017
représentée par Maître Anne TAIBI-HOVSEPIAN, avocat au barreau de MARSEILLE, avocat postulant de Maître Laurent HUGUES de la SCP Bernard Hugues Jeannin Petit, avocat plaidant au barreau d’Aix en Provence, [Adresse 5]
La SA QBE INSURANCE (EUROPE) LIMITED, immatriculée au RCS de NANTERRE sous le n°414 108 001, dont le siège social est à [Adresse 13] (Royaume-Uni) et en France à [Localité 11], prise en la personne de son représentant légal en exerice
représentée par Maître Anne TAIBI-HOVSEPIAN, avocat au barreau de MARSEILLE, avocat postulant de Maître Laurent HUGUES de la SCP Bernard Hugues Jeannin Petit, avocat plaidant au barreau d’Aix en Provence, [Adresse 5]
LA S.A.S. SOCIETE DE TRAVAUX MEDITERRANEE (STAM), inscrite au RCS de Gap sous le numéro 432 118 008 et dont le siège social est sis [Adresse 14], prise en la personne de son représentant légal en exercice
représentée par Maître Christian SALOMEZ de l’ASSOCIATION RAYNE / SALOMEZ, avocats au barreau d’AIX-EN-PROVENCE, [Adresse 8]
LA SOCIETE D’ASSURANCES L’AUXILIAIRE, dont le numéro SIRET est 775 649 056 00014 et dont le siège social est sis [Adresse 9], prise en la personne de son représentant légal en exercice
représentée par Maître Christian SALOMEZ de l’ASSOCIATION RAYNE / SALOMEZ, avocats au barreau d’AIX-EN-PROVENCE, [Adresse 8]
INTERVENANT VOLONTAIRE
LA S.A. QBE EUROPE SA/NV, société de droit étranger, inscrite au RCS de Nanterre sous le numéro 842 689 556 et dont le siège social est sis [Adresse 6] à [Localité 12] en Belgique, et en France, [Adresse 1], prise en la personne de son représentant légal en exercice, venant aux droits de la société QBE INSURANCE EUROPE LIMITED
représentée par Maître Anne TAIBI-HOVSEPIAN, avocat au barreau de MARSEILLE, avocat postulant de Maître Laurent HUGUES de la SCP Bernard Hugues Jeannin Petit, avocat plaidant au barreau d’Aix en Provence, [Adresse 5]
***
Vu le jugement du tribunal judiciaire de MARSEILLE en date du 16 mars 2023,
Vu la requête en rectification d’erreur matérielle de la société AXA France IARD en date du 8 décembre 2023 notifiée au RPVA le 13 décembre 2023, et enrôlée sous le numéro RG23/12418,
Vu le courrier du greffe du 18 décembre 2023 sollicitant l’avis des parties sur l’objet de la requête et l’avis sur une procédure sans audience,
Vu l’avis de Me DE ANGELIS, dans les intérêts de AXA France IARD, notifié au RPVA le 24 janvier 2024 acceptant la procédure sans audience,
Vu l’avis de Me CAPINERO, dans les intérêts de la MAF et de [E] [T], notifié au RPVA le 6 février 2024 acceptant la procédure sans audience,
Vu l’avis de Me SALOMEZ, dans les intérêts des sociétés STAM et l’AUXILIAIRE, notifié au RPVA le 19 février 2024 acceptant la procédure sans audience,
Vu l’avis de Me TAIBI HOVSEPIAN, dans les intérêts des sociétés BUREAU VERITAS CONSTRUCTION et QBE INSURANCE EUROPE LIMITED, notifié au RPVA le 26 février 2024 acceptant la procédure sans audience,
Vu l’acceptation de l’ensemble des parties du recours à la procédure sans audience,
Vu l’indisponibilité prolongée du magistrat en charge de la procédure,
Vu le courrier du greffe en date du 27 juin 2024, demandant aux parties de déposer leurs dossiers avant le 7 juillet 2024, et les informant de la date du délibéré au 26 septembre 2024,
Seule la société AXA France IARD, requérante a déposé son dossier de plaidoirie, les autres parties ayant indiqué qu’elles s’en rapportaient à justice.
MOTIFS DE LA DECISION
L’article 462 du Code de procédure civile énonce que les erreurs et omissions matérielles qui affectent un jugement, même passé en force de chose jugée, peuvent toujours être réparées par la juridiction qui l'a rendu ou par celle à laquelle il est déféré, selon ce que le dossier révèle ou, à défaut, ce que la raison commande.
Le juge est saisi par simple requête de l'une des parties, ou par requête commune ; il peut aussi se saisir d'office.
Le juge statue après avoir entendu les parties ou celles-ci appelées. Toutefois, lorsqu'il est saisi par requête, il statue sans audience, à moins qu'il n'estime nécessaire d'entendre les parties.
La décision rectificative est mentionnée sur la minute et sur les expéditions du jugement. Elle est notifiée comme le jugement.
Si la décision rectifiée est passée en force de chose jugée, la décision rectificative ne peut être attaquée que par la voie du recours en cassation.
En l’espèce, la lecture du jugement du 16 mars 2023 montre que le Tribunal a indiqué dans ses motifs :
« Donne acte à la société QBE EUROPE SA/NV de son intervention volontaire en lieu et place de la société QBE INSURANCE EUROPE LIMITED.
Déclare recevable l’action de la société AXA France IARD,
Condamne in solidum [E] [T] et la Mutuelle des architectes français (MAF) in solidum à hauteur de 5%, la société Bureau veritas constructions et son assureur QBE EUROPESA/NV in solidum à hauteur de 5%, et la société de travaux méditerranée (STAM) et son assureur la société l’AUXILIAIRE in solidum à hauteur de 90%, à payer à la société AXA France IARD la somme de 130.000 euros avec intérêts au taux légal à compter de l’assignation, avec capitalisation des intérêts à compter de l’assignation,
Déboute la société AXA France IARD du surplus de sa demande concernant le remboursement de la somme de 6873,87 euros,
Dit que la société L’AUXILIAIRE est bien fondée à opposer à la société AXA France IARD sa franchise contractuelle,
Dit que la société L’AUXILIAIRE est bien fondée à opposer à son assuré la société STAM sa franchise contractuelle,
Condamne in solidum [E] [T] et la Mutuelle des architectes français (MAF), la société Bureau veritas constructions et son assureur QBE EUROPESA/NV, et la société de travaux méditerranée (STAM) et son assureur la société l’AUXILIAIRE, à payer à la SA ALLIANZ IARD la somme de 1.500 € sur le fondement de l’article 700 du Code de procédure civile,
Rejette toutes les autres demandes fondées sur l’article 700 du Code de procédure civile,
Condamne in solidum [E] [T] et la Mutuelle des architectes français (MAF), la société Bureau veritas constructions et son assureur QBE EUROPESA/NV, et la société de travaux méditerranée (STAM) et son assureur la société l’AUXILIAIRE, aux dépens, distraits au profit de la SCP de ANGELIS - SEMIDEI - VUILLQUEZ- HABART - MELKI - BARDON - de ANGELIS,
Dit que dans leurs rapports entre les parties au titre des condamnations portant sur les dépens et les frais irrépétibles de l’article 700 du Code de procédure civile, il conviendra d’appliquer les proportions définies ci-dessus, soit :
- 5% pour Monsieur [E] [T] et son assureur la MAF,
- 5 % pour la SAS Bureau veritas constructions et son assureur QBE EUROPE SA/NV,
- 90 % pour la société STAM et son assureur l’Auxiliaire,
Déboute les parties du surplus de leurs demandes,
Ordonne l’exécution provisoire. »
Le dispositif du jugement est effectivement entaché d’une erreur matérielle en ce qui concerne la condamnation au paiement de l’article 700 du code de procédure civile. En effet, ce dernier accorde le bénéfice de l’article 700 du code de procédure civile à la société ALLIANZ IARD, au lieu de la société AXA France IARD. La société ALLIANZ IARD ayant été notée bénéficiaire par erreur.
Il convient de rectifier cette omission de statuer et donc de mentionner en lieu et place de :
« Condamne in solidum [E] [T] et la Mutuelle des architectes français (MAF), la société Bureau veritas constructions et son assureur QBE EUROPESA/NV, et la société de travaux méditerranée (STAM) et son assureur la société l’AUXILIAIRE, à payer à la SA ALLIANZ IARD la somme de 1.500 € sur le fondement de l’article 700 du Code de procédure civile »,
La phrase suivante :
« Condamne in solidum [E] [T] et la Mutuelle des architectes français (MAF), la société Bureau veritas constructions et son assureur QBE EUROPESA/NV, et la société de travaux méditerranée (STAM) et son assureur la société l’AUXILIAIRE, à payer à la société AXA FRANCE IARD la somme de 1.500 € sur le fondement de l’article 700 du Code de procédure civile »
Les dépens de la requête resteront à la charge du Trésor Public.
*
**
*
PAR CES MOTIFS
Le Tribunal, statuant publiquement par jugement contradictoire, en premier ressort,
Accueille la requête en omission de statuer de la société AXA France IARD,
Dit que le paragraphe suivant figurant au dispositif du jugement 2023/114 en date du 16 mars 2023 (RG18/10934) :
« Condamne in solidum [E] [T] et la Mutuelle des architectes français (MAF), la société Bureau veritas constructions et son assureur QBE EUROPESA/NV, et la société de travaux méditerranée (STAM) et son assureur la société l’AUXILIAIRE, à payer à la SA ALLIANZ IARD la somme de 1.500 € sur le fondement de l’article 700 du Code de procédure civile »,
Sera remplacé par le paragraphe suivant :
« Condamne in solidum [E] [T] et la Mutuelle des architectes français (MAF), la société Bureau veritas constructions et son assureur QBE EUROPESA/NV, et la société de travaux méditerranée (STAM) et son assureur la société l’AUXILIAIRE, à payer à la société AXA FRANCE IARD la somme de 1.500 € sur le fondement de l’article 700 du Code de procédure civile »
Dit qu’il sera fait mention de cette rectification en marge de la minute de la décision en cause et des expéditions qui en seront délivrées,
Laisse les dépens à la charge du Trésor Public.
AINSI JUGE ET PRONONCE PAR MISE A DISPOSITION AU GREFFE DE LA TROISIEME CHAMBRE CIVILE SECTION A3 DU TRIBUNAL JUDICIAIRE DE MARSEILLE, LE 26 SEPTEMBRE 2024
LE GREFFIER LE PRESIDENT | false | null | [] | {} |
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"24/02155"
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N° MINUTE : 24/00850
COUR D’APPEL DE METZ
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE METZ
CABINET DU JUGE DES LIBERTÉS ET DE LA DETENTION
ORDONNANCE DU 26 Septembre 2024
HOSPITALISATION SOUS CONTRAINTE
Devant nous, Madame Caroline CORDIER, Vice-Président, juge des libertés et de la détention au tribunal judiciaire de Metz, assistée de Victoria LUX, Greffier, après débats au sein des locaux judiciaires du Centre Hospitalier de Jury ;
Vu la procédure opposant :
DEMANDEUR
CHS DE [Localité 6]
[Adresse 4]
[Localité 2]
non comparante, ni représentée
DÉFENDEUR
[C] [X] [P]
[Adresse 1]
[Localité 3]
né le 03 Mai 1969 à [Localité 7] (PORTUGAL)
non comparant, ni représenté
Le Ministère Public, régulièrement avisé, a fait valoir ses observations par écrit en date du 25 septembre 2024 ;
Monsieur [Z] [L] [P], tiers demandeur, convoqué(e) à l’audience
Vu la requête reçue au greffe le 23 septembre 2024, par laquelle le directeur de l'EPSM [5] a saisi le Juge des Libertés et de la Détention du tribunal judiciaire de Metz aux fins de contrôle de plein droit de la nécessité d'une mesure de soins sans consentement sous la forme d'une hospitalisation complète dont fait l'objet Monsieur [C] [X] [P] depuis le 19 septembre 2024 (contrôle à 12 jours) ;
Vu la demande d’admission en hospitalisation complète de Monsieur [C] [X] [P] présentée par Monsieur [Z] [L] [P] le 18 septembre 2024 en qualité de fils de l'intéressé ;
Vu les deux certificats médicaux initiaux établis le 18 septembre 2024 par le Dr [E] [N] et par le Dr [V] [S] en vue d’une admission en soins psychiatriques de l’intéressé sans son consentement ;
Vu la décision du directeur de l'EPSM [5] en date du 19 septembre 2024 prononçant l’admission de Monsieur [C] [X] [P] en hospitalisation complète et la notification de cette décision ou l’information de la personne hospitalisée, en date du 19 septembre 2024 ;
Vu le certificat médical dit des 24 heures établi le 19 septembre 2024 par le Dr [A] [F];
Vu le certificat médical dit des 72 heures établi le 20 septembre 2024 par le Dr [A] [F];
Vu la décision du directeur de l’établissement en date du 20 septembre 2024 maintenant pour un mois les soins sous le régime de l’hospitalisation complète de Monsieur [C] [X] [P] et la notification de cette décision ou l’information de la personne hospitalisée, en date du 23 septembre 2024;
Vu l’avis motivé établi le 23 septembre 2024 par le Dr [A] [F] ;
Vu les réquisitions écrites du ministère public en date du 25 septembre 2024 favorables à la poursuite de la mesure ;
Vu le débat contradictoire en date du 26 septembre 2024 ;
Vu les articles L3211-1 et suivants, L.3212-1 et suivants du code de la santé publique ;
FAITS ET MOYENS DES PARTIES
Monsieur [C] [X] [P] était hospitalisé à l'EPSM [5] sans son consentement le 19 septembre 2024 dans les conditions rappelées dans l’en-tête de la présente ordonnance.
Les certificats médicaux initiaux établis le 19 septembre 2024 par le Dr [E] [N] et le Dr [V] [S] décrivaient en ces termes l’existence de troubles mentaux :
- Tentative de suicide par arme à feu, inscrit dans des ruminations anxieuses et ancienne avec vécu douloureux suite à un accident du travail , pas de critique du geste, risque de récidive et déni des soins
- Tentative de suicide par arme à feu, ruminations anxieuses avec un vécu douloureux évoluant depuis un accident du travail survenu il y a 7 ans, il avait dans le suites de cet accident tenté de se suicider par intoxication médicamenteuse volontaire. Ne critique pas son geste, réfute les soins, risque de récidive suicidaire.
Les certificats médicaux postérieurs établissaient pendant la période d’observation que les troubles mentaux initialement décrits étaient toujours d’actualité, notamment une symptomatologie anxio-dépressive sévère avec une importante souffrance morale que le risque de réitération d'un geste suicidaire est important et que la prise en charge de Monsieur [C] [X] [P] devait se poursuivre sous le mode de l’hospitalisation complète.
L'avis motivé daté du 23 septembre 2024 constatait que l’état clinique du patient, marqué par une symptomatologie anxio-dépressive sévère, est relativement inchangé depuis son admission. Son adhésion aux soins est encore très fragile, le risque suicidaire persiste et les soins se poursuivent avec des ajustements thérapeutiques en cours . Le médecin estimait nécessaire la poursuite des soins à temps complet.
A l'audience, Monsieur [C] [X] [P] déclarait vouloir sortir de l’hôpital afin de retrouver ses petits-enfants, dont il est très proche.Il disait qu'il ne fera « plus de pareil geste pour eux ». Il ajoutait être d'accord pour poursuivre des soins à l'extérieur , ainsi que son traitement et envisageait de faire appel à une infirmière pour mettre en place des visites à domicile.
Le conseil de Monsieur [C] [X] [P] était entendu en ses observations. Il indiquait que son client était conscient de la situation, que l’avis motivé relevait une amélioration de son état et qu'il était disposé à poursuivre le soins à l’extérieur, de sorte que les conditions d'une hospitalisation sous contrainte n'étaient plus réunies et qu'il était possible d’envisager des soins libres.
MOTIFS DE LA DECISION :
L’hospitalisation sans son consentement d’une personne atteinte de troubles mentaux doit respecter le principe, résultant de l’article 66 de la Constitution, selon lequel la liberté individuelle ne saurait être entravée par une rigueur qui ne soit pas nécessaire (Conseil Constitutionnel, décision 2010/71 QPC du 26 novembre 2010). La protection de la liberté individuelle peut notamment trouver sa limite dans la protection de la sécurité de la personne objet des soins et des tiers auquel elle pourrait porter atteinte.
Selon l'article L. 3212-1 du code de la santé publique, une personne atteinte de troubles mentaux ne peut être admise en soins psychiatriques sans son consentement sur la décision du directeur d’un établissement psychiatrique que si :
1° ses troubles rendent impossible son consentement ;
2° son état impose des soins immédiats assortis soit d'une surveillance médicale constante justifiant une hospitalisation complète, soit d’une surveillance médicale régulière justifiant une prise en charge sous une autre forme.
Le juge des libertés et de la détention doit contrôler en application de l’article L3216-1 du code de la santé publique la régularité des décisions administratives prises en matière d’hospitalisation complète. En application de l’article L3211-3 du code de la santé publique il doit aussi veiller à ce que les restrictions à l’exercice des libertés individuelles du patient soient adaptées, nécessaires et proportionnées à son état mental et à la mise en œuvre du traitement requis. Le juge ne peut dans le cadre de son contrôle se substituer à l’autorité médicale s’agissant de l’évaluation du consentement du patient, du diagnostic posé ou des soins.
Il résulte de l’ensemble des éléments produits que la procédure relative à l’admission de Monsieur [C] [X] [P] en hospitalisation complète est régulière ; que les troubles du comportement persistent et rendent impossible son consentement sur la durée ; que selon l'avis motivé, l'état clinique du patient, marqué par une symptomatologie anxio-dépressive sévère, est relativement inchangé depuis son admission. Son adhésion aux soins est encore très fragile, et que le risque suicidaire persiste. Des ajustements thérapeutiques sont encore en cours.
L'impossibilité de consentir aux soins, du fait des troubles constatés, est expressément visée dans les certificats médicaux initiaux. La persistance de ces troubles et la nécessité de soins est également relevés dans l'ensemble des pièces médicales motivant la nécessité de la mesure de contrainte.
La validité du consentement du patient est une notion médicale qui, comme telle, relève de la seule appréciation des médecins, qui en apprécient la qualité et la pérennité.
En l'espèce, le médecin a relevé que l'adhésion aux soins du patient demeure très fragile, de sorte que, même si le patient déclare à l'audience être d'accord pour poursuivre des soins de manière libre, la pérennité du consentement aux soins de l'intéressé n’apparaît pas acquise.
Il résulte de l’ensemble des éléments produits que la procédure relative à l’admission de Monsieur [C] [X] [P] en hospitalisation complète est régulière et que les troubles du comportement persistent et rendent impossible son consentement sur la durée.
Il convient ainsi de constater que les soins en hospitalisation complète doivent, pour le moment, se poursuivre, afin de consolider son état de santé, d'éviter toute rechute en cas de sortie trop précoce et d'organiser la poursuite des soins à l'extérieur.
En conséquence, il convient de maintenir la mesure d'hospitalisation complète dont fait l'objet Monsieur [C] [X] [P].
PAR CES MOTIFS :
Statuant publiquement, par ordonnance réputée contradictoire, en premier ressort,
MaintIens la mesure d’hospitalisation complète dont fait l’objet Monsieur [C] [X] [P] ;
RAPPELLE aux parties que :
- la présente ordonnance peut faire l’objet d’un appel devant le premier président de la Cour d’Appel et ce, dans un délai de 10 jours à compter de sa notification (articles R. 3211-18 et R. 3211-33 du code de la santé publique) ;
- cet appel doit être formé par déclaration transmise par tout moyen au greffe de la Cour d’appel de Metz ;
- l’appel interjeté par la personne hospitalisée ou son avocat n’est pas suspensif en application de l’article L.3211-12-4 alinéa 2 du code de la santé publique ;
LAISSONS les éventuels dépens de la présente procédure à la charge du Trésor Public ;
Ainsi rédigé au Tribunal Judiciaire de METZ, le 26 septembre 2024, par Caroline CORDIER, Vice-Présidente , et signé par elle et le Greffier.
Le greffier La Vice-Présidente | false | null | [] | {} |
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"24/00398"
] | null | Autre | 2024-09-26 | null | 24/00398 | Tribunal judiciaire de Nantes | Désigne un expert ou un autre technicien | null | Référé président | null | [] | 66f5b54645ea63320f33c92a | null | 2024-09-26T19:29:04.254000 | 2024-09-26T00:00:00 | null | 2024-09-26 | 36E | [] | false | null | null | N° RG 24/00398 - N° Portalis DBYS-W-B7I-M42Z
Minute N° 2024/
ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ
du : 26 Septembre 2024
----------------------------------------
[P] [X] [B]
C/
[H] [K]
---------------------------------------
copie exécutoire délivrée le : 26/09/2024
à :
la SELARL ASKE 3 - 305
copie certifiée conforme
délivrée le : 26/09/2024
à :
L’expert
la SELARL ASKE 3 - 305
Me Simon BIENVENU - 200
Dossier
MINUTES DU GREFFE
DU TRIBUNAL JUDICIAIRE DE NANTES
(Loire-Atlantique)
__________________________________________
ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ
__________________________________________
Président : Franck BIELITZKI
Greffier : Florence RAMEAU lors de l’audience et Eléonore GUYON lors du prononcé
DÉBATS à l'audience publique du 25 Juillet 2024
PRONONCÉ fixé au 26 Septembre 2024
Ordonnance contradictoire, mise à disposition au greffe
ENTRE :
Madame [P] [X] [B],
demeurant [Adresse 2]
[Localité 3]
Rep/assistant : Maître Quentin PELLETIER de la SELARL ASKE 3, avocats au barreau de NANTES
DEMANDERESSE
D'UNE PART
ET :
Monsieur [H] [K],
demeurant [Adresse 6]
[Localité 5]
Rep/assistant : Me Simon BIENVENU, avocat au barreau de NANTES
DÉFENDEUR
D'AUTRE PART
Madame [P] [B] et Monsieur [H] [K] divorcés depuis jugement du 10 novembre 2022, ont crée ensemble cinq sociétés civiles immobilières :
- la S.C.I. [K], représentée par son gérant Monsieur [H] [K],
- la S.C.I. [B], représentée par son gérant Monsieur [H] [K],
- la S.C.I.[W], représentée par sa gérante Madame [P] [B],
- la S.C.I. GUERET, représentée par sa gérante Madame [P] [B],
- la S.C.I. AYRAUD , représentée par son gérant Monsieur [H] [K].
Faisant valoir que malgré ses sollicitations elle ne dispose pas des éléments nécéssaires pour apprécier la régularité de la comptabilité et que dans le cadre de sa gérance des cinq sociétés Monsieur [H] [K] s’est rendu auteur de manquements graves/ ou répétés de nature à porter atteinte tant aux intérêts de l’ensemble des sociétés qu’a ceux de son associée, Madame [P] [B] a fait assigner en référé Monsieur [H] [K] par acte de commissaire de justice du 3 avril 2024, afin de solliciter l’organisation d’une expertise.
Monsieur [H] [K] réplique que :
- les allégations de détournement de Madame [P] [B] sont infondées,
- les irrégularités de gestion sont manifestement à mettre au compte de Madame [P] [B],
- les manquements allégués sont de grossiers mensonges, outre le fait qu’ils sont inexistants ils sont sans rapport avec la demande d’expertise,
-Madame [P] [B] s’est vu communiquer tous les éléments nécéssaires pour apprécier la régularité de la comptabilité,
- la présente a pour objet d’obtenir un réglement du sort des S.C.I. plus favorable à la demanderesse.
Il conclu au débouté des demandes et sollicite le paiement d’une somme de 5.000 euros pour procédure abusive et 6.000 euros en application de l’article 700 du code de procédure civile.
Madame [P] [B] conclue au maintien de ses demandes.
SUR QUOI
la demande d’expertise étant fondée au regard de l’article 145 du code de procédure civile, il y sera fait droit.
Elle apparait légitime et apportera les éléments tehniques de nature à faciliter la solution du litige.
Il apparait prématuré à ce stade de la procédure sans outrepasser les pouvoirs du juge des référés de statuer sur les demandes reconventionnelles et d’article 700 du code de procédure civile;
PAR CES MOTIFS
Nous, juge des référés, statuant publiquement, par ordonnance contradictoire, et en premier ressort,
Ordonnons une expertise et commettons pour y procéder :
Madame [R] [E]
[Adresse 7]
[Localité 4]
Tél : [XXXXXXXX01]
Mèl : [Courriel 8]
lequel aura pour mission de :
1/ convoquer et entendre les parties, assistées le cas échéant de leur conseil et receuillir leurs observations à l’occasion de l’exécution des opérations ou de la tenue des réunions d’expertise ;
2/ se faire remettre et examiner toutes pièces utiles à l’accomplissement de sa mission, en ce compris tous relevés bancaires utiles ;
3/ relever et décrire les manquements allégués expréssément dans l’assignation ainsi que les non-conformités allégués au regard des document sociaux ;
4/ donner son avis sur les conséquences de ces manquements et/ou non-conformités ;
5/ reconstituer la comptabilité de l’exercice social en cours et des cinq derniers exercices sociaux des S.C.I. [K], [B], [W], GUERET et AYRAUD et, pour chacun de ces exercices sociaux et pour chacune de ces sociétés , la quote-part de résultat net comptable revenant à chacun des associés et du solde des comptes-courants d’associés ;
6/ donner son avis sur la situation fiscale des S.C.I. [K], [B], [W], GUERET et AYRAUD , et l’exactitude des déclarations fiscales déposées par Monsieur [H] [K] au regard de la reconstitution de la comptabilité desdites sociétés, de la quote-part de résultat net comptable revenant à chacun des associés ainsi que le solde des comptes-courants d’associés ;
7/ proposer un apurement des comptes entre les parties ;
Disons que l'expert pourra recueillir l'avis de toutes personnes informées et qu'il aura la faculté de s'adjoindre tout spécialiste de son choix ;
Disons que l'expert nous fera connaître SANS DELAI son acceptation ;
Disons que l’expert tiendra informé le juge chargé du contrôle des expertises de l’avancement de ses opérations et des diligences par lui accomplies ;
Disons qu'avant de déposer son rapport, l'expert en communiquera le projet aux parties pour recevoir leurs observations éventuelles dans un délai qu'il fixera ;
Fixons à la somme de 15.000 euros euros la provision à valoir sur les frais et honoraires de l'expert que Madame [P] [B] devra consigner au service de la régie du tribunal judiciaire de Nantes avant le 24 octobre 2024, faute de quoi, la désignation de l'expert sera caduque conformément aux dispositions de l'article 271 du code de procédure civile ;
Disons que l'expert devra commencer ses opérations dès qu'il aura reçu avis de la consignation de la provision et qu'il devra déposer son rapport avant le 24 octobre 2025 ;
Condamnons la partie demanderesse aux dépens.
Le Greffier, Le Président,
Eléonore GUYON Franck BIELITZKI | false | null | [] | {} |
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"24/05850"
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JUDICIAIRE
DE PARIS [1]
[1] Expédition exécutoire à:
-Maître Valérie GARCON
délivrée le:
■
Charges de copropriété
N° RG 24/05850
N° Portalis 352J-W-B7H-C3FMT
N° MINUTE :
Assignation du :
26 Avril 2024
JUGEMENT EN PROCÉDURE
ACCÉLÉRÉE AU FOND
rendu le 26 Septembre 2024
DEMANDEUR
Syndicat des copropriétaires de l’immeuble du [Adresse 2] - [Localité 4], représenté par son syndic, le cabinet LOISELET & DAIGREMONT, S.A
[Adresse 5]
[Localité 4]
représenté par Maître Valérie GARCON de la SCP W2G, avocat au barreau de SEINE-SAINT-DENIS, avocat plaidant, vestiaire #22
DÉFENDEUR
Monsieur [V] [T] [L]
[Adresse 1]
[Localité 3]
non- représenté
COMPOSITION DU TRIBUNAL
Par application des articles 839 et 481 du Code de procédure civile et L.121-3 du Code de l’organisation judiciaire,
Monsieur Julien FEVRIER, Juge, statuant par délégation du Président du Tribunal Judiciaire conformément à l’ordonnance du Président du Tribunal Judiciaire de Paris du 02 Septembre 2024,
assisté de Line-Joyce GUY, Greffière.
Décision du 26 Septembre 2024
Charges de copropriété
N° RG 24/05850 - N° Portalis 352J-W-B7H-C3FMT
DÉBATS
A l’audience publique du 05 Juin 2024
JUGEMENT
- Réputé contradictoire
- En premier ressort
- Prononcé publiquement par mise à disposition au greffe, les parties en ayant été avisées dans les conditions prévues au deuxième alinéa de l’article 450 du Code de procédure civile
EXPOSÉ DU LITIGE
Monsieur [V] [T] [L] est copropriétaire dans l'immeuble situé [Adresse 2] [Localité 4], soumis au statut de la copropriété des immeubles bâtis régi par la loi du 10 juillet 1965.
Le syndicat des copropriétaires du [Adresse 2] [Localité 4] fait valoir que monsieur [L] est défaillant dans le paiement de ses charges et lui avoir fait délivrer le 12 janvier 2024 une mise en demeure d'avoir à payer ses charges de copropriété comprenant l'appel de fonds et travaux du 1er janvier 2024, pour un montant de 7.024,31 €, incluant la somme de 1.414,99 € au titre des provisions du premier trimestre 2024, laquelle est restée vaine.
Par acte d'huissier de justice délivré le 26 avril 2024, le syndicat des copropriétaires de l'immeuble précité représenté par son syndic en exercice, a fait assigner monsieur [L] devant la juridiction de céans, par le biais de la procédure accélérée au fond, aux fins de :
« Vu les articles 10, 15 18 et 19-2 de la loi du 10 juillet 1965 et l'article 55 du décret du 17 mai 1967 ;
Condamner monsieur [V] [T] [L] à payer au syndicat des copropriétaires la somme de 13514,55 € au titre des charges arrêtées au 4ème trimestre 2024 avec intérêts de droit à compter de la mise en demeure du 12 janvier 2024.
Le condamner en outre à payer la somme de 10000,00 € à titre de dommages et intérêts en vertu des dispositions de l'article 1153 alinéa 4 du code civil, outre une indemnité de 2.500 € en application des dispositions de l'article 700 du CPC outre la somme de 733,34 € sur le fondement de l'article 10-1 de la loi du 10 juillet 1965.
Condamner le défendeur en tous les dépens en vertu des dispositions de l'article 696 du CPC ».
Aucune constitution n'est intervenue en défense.
L'affaire a été appelée à l'audience du 5 juin 2024, à laquelle le syndicat des copropriétaires, comparant, a soutenu sa demande.
A l'issue des débats, la décision a été mise en délibéré au 26 septembre 2024.
MOTIFS DE LA DÉCISION
Conformément aux dispositions de l'article 472 du code de procédure civile, si le défendeur ne comparaît pas, il est néanmoins statué sur le fond. Le juge ne fait droit à la demande que dans la mesure où il l'estime régulière, recevable et bien fondée.
Sur la demande en paiement des charges
Selon l’article 10 de la loi du 10 juillet 1965, les copropriétaires sont tenus de participer aux charges entraînées par les services collectifs et les éléments d’équipement commun en fonction de l’utilité que ces services et éléments représentent à l’égard de chaque lot et aux charges relatives à la conservation, à l’entretien et à l’administration des parties communes, proportionnellement aux valeurs relatives des parties privatives comprises dans leurs lots.
En application du dernier alinéa de l'article 14-1 de ladite loi, les provisions relevant du budget prévisionnel sont exigibles le premier jour de chaque trimestre ou le premier jour de la période fixée par l'assemblée générale.
Par ailleurs, conformément au I de l'article 14-2 de ladite loi, les provisions pour travaux non compris dans le budget prévisionnel sont exigibles selon les modalités votées par l'assemblée générale, et en application du II du même article, le fonds de travaux est alimenté par une cotisation annuelle obligatoire versée par les copropriétaires selon les mêmes modalités que celles décidées par l'assemblée générale pour le versement des provisions du budget prévisionnel.
En vertu de l’article 35 du décret du 17 mars 1967, les appels provisionnels auxquels procède le syndic, dans les limites et sous les conditions prévues par ce texte, constituent une créance certaine, liquide et exigible.
L'article 19-2 de la loi du 10 juillet 1965 précitée dispose enfin que « à défaut du versement à sa date d'exigibilité d'une provision due au titre de l'article 14-1 ou du I de l'article 14-2, et après mise en demeure restée infructueuse passé un délai de trente jours, les autres provisions non encore échues en application des mêmes articles 14-1 ou 14-2 ainsi que les sommes restant dues appelées au titre des exercices précédents après approbation des comptes deviennent immédiatement exigibles.
Le président du tribunal judiciaire statuant selon la procédure accélérée au fond, après avoir constaté, selon le cas, l'approbation par l'assemblée générale des copropriétaires du budget prévisionnel, des travaux ou des comptes annuels, ainsi que la défaillance du copropriétaire, condamne ce dernier au paiement des provisions ou sommes exigibles.
Le présent article est applicable aux cotisations du fonds de travaux mentionné à l'article 14-2. (...)».
******************
Sur la demande en paiement au titre des charges échues et provisions devenues exigibles
Pour justifier sa demande en paiement au titre des charges de copropriété échues et impayées et des provisions devenues exigibles, le syndicat des copropriétaires produit notamment :
- des décisions de justice établissant la qualité de copropriétaire du requis ;
- un décompte individuel de charges pour la période du 1er janvier 2023 au 1er octobre 2024 (dans son assignation) faisant apparaître un solde débiteur ;
- les procès-verbaux des assemblées générales du 29 septembre 2021, 19 mai 2022, 15 mai 2023 ayant approuvés des comptes et voté des budgets prévisionnels (notamment pour les années 2020, 2021, 2022, 2023 et 2024) ;
- des appels de charges et travaux adressés par le syndic de l'immeuble ;
- une mise en demeure d'avoir à régler la provision du 1er trimestre 2024 devenues exigible suivant lettre recommandée avec demande d’avis de réception adressée le 12 janvier 2024 notifiant au requis la possibilité pour le syndic d'agir selon la procédure accélérée au fond.
L'approbation des comptes par une décision d'assemblée générale non contestée dans les délais légaux s'oppose à ce qu'un copropriétaire refuse de payer sa quote-part de charges correspondante, sauf contestation de la régularité de son compte individuel, conformément au deuxième alinéa de l'article 45-1 du décret du 17 mars 1967.
En application des textes précités et au regard des pièces produites par le syndicat, la créance du syndicat des copropriétaires au titre des charges échues impayées et des provisions devenues exigibles pour la période allant du 1er janvier 2023 au 1er octobre 2024 (4ème trimestre 2024 inclus) est établie à hauteur de 13.514,55 €. M. [L] sera condamné au paiement de cette somme.
Les intérêts légaux courront à compter de la mise en demeure du 12 janvier 2024 sur la somme de 9.269,58 € et à compter de l'assignation pour le surplus.
Sur la demande en paiement au titre des frais
Aux termes de l’article 10-1 de la loi du 10 juillet 1965, « par dérogation aux dispositions du deuxième alinéa de l’article 10, sont imputables au seul copropriétaire concerné les frais nécessaires exposés par le syndicat, notamment les frais de mise en demeure, de relance et de prise d’hypothèque à compter de la mise en demeure, pour le recouvrement d’une créance justifiée à l’encontre d’un copropriétaire ainsi que les droits et émoluments des actes des huissiers de justice et le droit de recouvrement ou d’encaissement à la charge du débiteur ».
Les frais nécessaires visés à l'article précité recouvrent ceux afférents aux diligences efficientes qui marquent une étape indispensable dans le processus de recouvrement, comme la mise en demeure, préalable obligatoire pour la mise en œuvre de l'article 19-1 de la loi ou pour constituer le point de départ des intérêts.
A l'inverse, ne relèvent pas des dispositions de l'article 10-1 précité les frais de suivi de procédure, les honoraires du syndic pour transmission du dossier à l'huissier ou à l'avocat, qui font partie des frais d'administration courante entrant dans la mission de base de tout syndic et répartis entre tous les copropriétaires au prorata des tantièmes, les frais d'assignation en justice, qui feront l'objet des dépens de l'instance, les frais d'avocat qui sont arbitrés dans le cadre de l’article 700 du code de procédure civile, ainsi que les relances postérieures à la délivrance de l'assignation ou les frais non accompagnés de pièces justificatives suffisantes.
En l'espèce, le syndicat des copropriétaires réclame le paiement de la somme de 733,34 € au titre desdits frais.
Les copies des courriers de mise en demeure et relance sont versées aux débats, mais sans les justificatifs d'envoi. Ces frais sont insuffisamment justifiés.
Les « frais ouverture contentieux » relèvent de la gestion courante du syndic et ne relèvent pas des frais de l'article 10-1.
La demande au titre des frais nécessaires sera donc rejetée.
Sur la demande indemnitaire du syndicat des copropriétaires
L’article 1231-6 du code civil dispose que le créancier auquel son débiteur en retard a causé, par sa mauvaise foi, un préjudice indépendant de ce retard, peut obtenir des dommages et intérêts, distincts des intérêts moratoires de la créance.
Par ailleurs, en application de l’article 1240 du même code, il est de jurisprudence constante que la faute, même non grossière ou dolosive suffit, lorsqu’un préjudice en résulte, à justifier une condamnation à des dommages-intérêts pour abus de droit d’agir en justice ou de résistance abusive à une action judiciaire.
Les manquements répétés des copropriétaires à leur obligation essentielle à l’égard du syndicat des copropriétaires de régler les charges de copropriété sans justifier de raisons valables pouvant expliquer leur carence existante depuis plusieurs années malgré les différentes mises en demeure, outre qu’ils révèlent leur mauvaise foi, sont constitutifs d’une faute qui cause à la collectivité des copropriétaires, privée depuis de longues années d’une somme importante, nécessaire à la gestion et à l’entretien de l’immeuble, un préjudice financier direct et certain.
En l’espèce, M. [L] a fait l'objet de nombreuses condamnations en raison du non paiement de ses charges de copropriété. Sa mauvaise foi dans le paiement des charges est de nouveau caractérisée.
Décision du 26 Septembre 2024
Charges de copropriété
N° RG 24/05850 - N° Portalis 352J-W-B7H-C3FMT
Le syndicat des copropriétaires a bien subi un nouveau préjudice en lien avec ce manquement.
M. [L] sera condamné à verser une somme de 3.000 € au syndicat des copropriétaires à ce titre.
Sur les demandes accessoires
M. [L] succombant, sera condamné aux dépens, ainsi qu'au paiement de la somme de 2.000 € au titre de l'article 700 du code de procédure civile.
En application de l'article 514 modifié par le décret n° 2019-1333 du 11 décembre 2019, applicable aux instances introduites à compter du 1er janvier 2020, les décisions de première instance sont de droit exécutoires à titre provisoire à moins que la loi ou la décision rendue n'en dispose autrement.
Il n'y a pas lieu en l'espèce d'écarter l'exécution provisoire de droit.
PAR CES MOTIFS,
Nous, juge délégué désigné par le Président du Tribunal judiciaire de Paris, statuant selon la procédure accélérée au fond par jugement réputé contradictoire, en premier ressort, après débats publics suivant jugement mis à disposition au greffe :
CONDAMNE M. [V] [T] [L] à payer au syndicat des copropriétaires du [Adresse 2] [Localité 4] les sommes suivantes :
-13.514,55 € pour la période allant du 1er janvier 2023 au 1er octobre 2024 (4ème trimestre 2024 inclus), avec intérêts au taux légal à compter de la mise en demeure du 12 janvier 2024 sur la somme de 9.269,58 € et à compter de l'assignation pour le surplus ;
-3.000 € à titre de dommages-intérêts ;
-2.000 € au titre de l'article 700 du code de procédure civile ;
REJETTE la demande au titre des frais nécessaires du syndicat des copropriétaires ;
CONDAMNE M. [V] [T] [L] aux dépens ;
RAPPELLE que l'exécution provisoire de la présente décision est de droit ;
REJETTE toutes autres demandes.
Fait et jugé à Paris le 26 Septembre 2024
La Greffière Le Président | false | null | [] | {} |
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"24/00568"
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N° RG : 24/00568 - N° Portalis DBYQ-W-B7I-INHS
AFFAIRE : [T] [K] C/ [E] [H] [L], enseigne L.S AUTO 25
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE SAINT ETIENNE
ORDONNANCE DE REFERE DU
26 Septembre 2024
VICE PRESIDENTE : Alicia VITELLO
GREFFIERE lors des débats : Valérie DALLY
GREFFIERE lors du délibéré : Céline TREILLE
DEMANDERESSE
Madame [T] [K], demeurant [Adresse 2]
(bénéficie d’une aide juridictionnelle Totale numéro C-42218-2024-1030 du 03/06/2024 accordée par le bureau d’aide juridictionnelle de St Etienne)
représentée par Me Vincent BOURLIER, avocat au barreau de SAINT-ETIENNE,
DEFENDEUR
Monsieur [E] [H] [L], enseigne L.S AUTO 25, demeurant [Adresse 4]
non représenté
DEBATS : à l’audience publique du 05 Septembre 2024
DELIBERE : audience du 26 Septembre 2024
DECISION: réputée contradictoire, prononcée publiquement par mise à disposition au greffe en application des articles 450 à 453 du code de procédure civile, les parties préalablement avisées
EXPOSE DU LITIGE
Selon certificat de cession du 25 novembre 2023, Madame [T] [K] a acquis de Monsieur [H] [L] [E], entrepreneur individuel exerçant sous l'enseigne L.S. AUTO 25, un véhicule d'occasion de marque FORD modèle KA, immatriculé [Immatriculation 6].
Par acte de commissaire de justice en date du 23 août 2024, Madame [T] [K] a fait assigner Monsieur [H] [L] [E], entrepreneur individuel exerçant sous l'enseigne L.S. AUTO 25, devant le juge des référés du tribunal judiciaire de SAINT-ETIENNE, afin d'obtenir la désignation d'un expert.
A l'audience du 5 septembre 2024, Madame [T] [K] expose qu'elle a payé la somme de 3 700,00 euros en espèces, mais n'a jamais obtenu de facture et que, dès le 25 décembre 2023, elle a constaté des problèmes sur le véhicule. Elle explique avoir présenté le véhicule a un garagiste FORD, qui a estimé le montant total des réparations à la somme de 2 500,00 euros, et qu'elle a fait appel à un conciliateur de justice, mais que la tentative s'est soldée par un échec.
Monsieur [H] [L] [E], régulièrement cité par dépôt de l'acte à étude de commissaire de justice, ne comparait pas.
L'affaire est mise en délibéré au 26 septembre 2024.
MOTIFS DE LA DECISION
Aux termes de l'article 145 du code de procédure civile, s'il existe un motif légitime de conserver ou d'établir avant tout procès la preuve de faits dont pourrait dépendre la solution d'un litige, les mesures d'instruction légalement admissibles peuvent être ordonnées à la demande de tout intéressé, sur requête ou en référé.
En l'espèce, selon les devis du garage E.D.A., des travaux sont nécessaires sur le véhicule acquis par Madame [T] [K], pour un montant total de 2 360,33 euros. Ils concernant la batterie, les commandes des sièges chauffants, le module de reconnaissance vocale, et la boîte à vitesse.
Ainsi, Madame [T] [K] justifie d'un intérêt légitime à obtenir la désignation d'un expert chargé de constater de façon contradictoire les désordres, d'en déterminer la nature, l'origine et les causes, les solutions propres à y remédier ainsi que d'en évaluer le coût.
Il convient par conséquent d'ordonner une expertise. Madame [T] [K], bénéficiaire de l'aide juridictionnelle totale selon décision du Bureau d'Aide Juridictionnelle du tribunal judiciaire de SAINT-ETIENNE en date du 3 juin 2024, est dispensée de consignation.
Les dépens sont laissés à la charge de la demanderesse, qui profite seule de la mesure, selon les règles applicables en matière d'aide juridictionnelle.
PAR CES MOTIFS
Le juge des référés,
ORDONNE une expertise ;
DIT qu’elle sera suivie sous le système OPALEXE;
DESIGNE, pour y procéder,
Monsieur [U] [G],
[Adresse 5]
[Localité 3]
Port. : [XXXXXXXX01] Mèl : [Courriel 7]
avec la mission de :
- Se rendre au lieu de stockage du véhicule FORD modèle KA immatriculé [Immatriculation 6], après avoir dûment convoqué les parties,
- Recueillir et consigner les explications des parties, prendre connaissance des documents de la cause, se faire remettre par les parties ou par des tiers tous autres documents utiles,
- Procéder à l'examen du véhicule litigieux, en rechercher l'historique et les conditions d'utilisation et d'entretien depuis sa mise en circulation,
- Examiner les éventuels désordres et en rechercher les causes, et en cas de constatation de désordres dire s'ils rendent le véhicule impropre à son usage,
- Préciser la date d'apparition des désordres, donner tous éléments techniques et de fait permettant de déterminer si les vices constatés existaient au jour de la vente, ou étaient en germe, et s'ils étaient décelables au moment de la vente par un non professionnel,
- Décrire, dans l'hypothèse où le véhicule serait techniquement réparable, les travaux nécessaires pour remédier aux désordres et en chiffrer le coût et la durée ; dans tous les cas, indiquer la valeur résiduelle du véhicule,
- Fournir tous les éléments techniques et de fait de nature à déterminer les responsabilités encourues et donner une évaluation chiffrée des préjudices invoqués,
- Faire toutes observations utiles à la solution du litige,
DIT que l'expert peut s'adjoindre tout spécialiste de son choix, à charge pour lui d'en informer préalablement le magistrat chargé du contrôle des exercices et de joindre l'avis du sapiteur à son rapport ; dit que si le sapiteur n'a pas pu réaliser ses opérations de manière contradictoire, son avis doit être immédiatement communiqué aux parties par l'expert ;
DÉSIGNE le magistrat chargé du contrôle des expertises pour surveiller le déroulement de la mesure ;
DIT que l'expert doit communiquer un pré rapport aux parties en leur impartissant un délai raisonnable, au moins quatre semaines, pour la production de leurs dires écrits auxquels il doit répondre dans son rapport définitif, qu'il dépose au service des expertises EN VERSION PAPIER avant le 26 avril 2025 en un original ;
RAPPELLE qu'en application de l'article 271 de code de procédure civile à défaut de consignation dans le délai prescrit, la désignation de l'expert est caduque, sauf prolongation de délai ou relevé de caducité décidé par le juge chargé du contrôle des expertises ;
DIT n'y avoir lieu à consignation, les frais et honoraires de l'expert étant avancés par le Trésor, conformément aux dispositions de la loi 91-647 du 10.07.1991 (article 40) et du décret 91-1266 du 19.12.1991 (article 119), la partie qui devrait consigner bénéficiant de l'aide juridictionnelle ;
DIT que l'expert provoque la première réunion sur place dans un délai maximum de cinq semaines à partir de sa saisine et que les parties doivent lui avoir communiqué préalablement toutes les pièces dont elles entendent faire état ;
DIT que les parties doivent communiquer sans délai les pièces réclamées par l'expert ;
DIT qu'en cas de défaillance des parties, le juge chargé du contrôle de l'expertise peut être saisi en vue de la fixation d'une astreinte ;
DIT que lors de la première réunion, l'expert dresse un programme de ses investigations, fixe un calendrier précis de ses opérations et évalue d'une manière aussi détaillée que possible le montant prévisible de ses honoraires et de ses débours ;
DIT qu'à l'issue de cette réunion, l'expert fait connaître au juge chargé du contrôle de l'expertise la somme globale qui lui parait nécessaire pour garantir en totalité le recouvrement de ses honoraires et sollicite le cas échéant, le versement d'une provision complémentaire ;
INVITE les parties à procéder aux mises en cause nécessaires dans les deux mois de la saisine de l'expert ou, si la nécessité s'en révèle ultérieurement, dès que l'expert a donné son accord;
DIT que l'expert tient le juge chargé du contrôle de l'expertise informé de l'avancement de ses opérations et le saisit de toute difficulté y afférente, notamment sur les raisons d'un éventuel retard dans le dépôt du rapport ;
DIT qu'il est pourvu au remplacement de l'expert dans les cas, conditions et formes des articles 234 et 235 du code de procédure civile ;
DIT qu'à l'issue de ses opérations, l'expert adresse aux parties un projet de sa demande de recouvrement d'honoraires et débours, en même temps qu'il l'adresse au magistrat taxateur ;
DIT que les parties disposent, à réception de ce projet, d'un délai de 15 jours pour faire valoir leurs observations sur cet état de frais, que ces observations sont adressées au magistrat taxateur afin de débat contradictoire préalablement à l'ordonnance de taxe ;
LAISSE les dépens à la charge de Madame [T] [K], selon les règles applicables en matière d'aide juridictionnelle.
La Greffière, La Vice Présidente,
Céline TREILLE Alicia VITELLO
LE 26 Septembre 2024
GROSSE + COPIE à:
- Me BOURLIER
COPIES à :
- Régie
- dossier
- dossier expertise
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"23/01011"
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de BOBIGNY
JUGEMENT CONTENTIEUX DU 26 SEPTEMBRE 2024
Chambre 5/Section 2
AFFAIRE: N° RG 23/01011 - N° Portalis DB3S-W-B7H-XHUC
N° de MINUTE : 24/01137
DEMANDEUR
SYNDICAT DES COPROPRIÉTAIRES “[7]” SIS [Adresse 3], agissant poursuites et diligences de son syndic, le Cabinet NEXITY LAMY, SAS
[Adresse 2]
[Adresse 8]
[Localité 4]
représentée par Maître Gilles DE BIASI de la SELEURL HERMEXIS AVOCATS ASSOCIES, avocats au barreau de PARIS, vestiaire : D0951
C/
DEFENDEURS
Monsieur [P] [P]
[Adresse 1]
[Localité 5]
non représenté
Madame [N] [I] [V]
[Adresse 1]
[Localité 5]
non représentée
COMPOSITION DU TRIBUNAL
Madame Mechtilde CARLIER, Juge, statuant en qualité de juge unique, conformément aux dispositions de l article 812 du code de procédure civile, assistée aux débats de Madame Zahra AIT, greffier.
DÉBATS
Audience publique du 13 Juin 2024.
JUGEMENT
Rendu publiquement, par mise au disposition au greffe, par jugement réputé contradictoire et en premier ressort, par Madame Mechtilde CARLIER, Juge, assistée de Madame Zahra AIT, greffier.
EXPOSE DU LITIGE
M. [P] [P] et Mme [N] [I] [V] sont propriétaires au sein de la résidence [7], sise [Adresse 3], à [Localité 6] (93), immeuble soumis au statut des immeubles en copropriété.
Par exploit du 21novembre2022, le syndicat des copropriétaires [7], sis [Adresse 3], à [Localité 6] (93) (le syndicat des copropriétaires) a fait assigner M. [P] [P] et Mme [N] [I] [V] devant le tribunal judiciaire de Bobigny, au visa de la loi du 10 juillet 1965, aux fins de les voir condamner solidairement au paiement des charges de copropriété.
Aux termes de ses conclusions régularisées par voie électronique le 12 octobre 2023 et par voir de signification auprès des défendeurs les 20 octobre et 10 novembre 2023, le syndicat des copropriétaires demande au tribunal, au visa de la loi du 10 juillet 1965 et du décret du 17 mars 1967, de :
1. Recevoir le Syndicat des Copropriétaires en ses demandes, fins et conclusions, et l’y déclarer bien fondé,
2. Condamner solidairement Monsieur [P] [P] et Madame [N] [I] [V] à payer au Syndicat des Copropriétaires la somme de 7.050,46 € en principal selon le décompte arrêté à la date du 6 octobre 2023, assortie du montant des intérêts au taux légal depuis la mise en demeure du 4 novembre 2022 sur la somme de 11.023,55 €,
3. Faire application de l’article 10-1 de la loi n° 65-557 du 10 juillet 1965 et en conséquence, dire que Monsieur [P] [P] et Madame [N] [I] [V] assumeront seuls la charge de l’ensemble des frais de procédure, et, en conséquence, condamner solidairement les défendeurs à payer au Syndicat des Copropriétaires la somme de 2.655,65 €
4. Condamner solidairement Monsieur [P] [P] et Madame [N] [I] [V] à payer au Syndicat des copropriétaires la somme de 2.500 € à titre de dommages et intérêts pour résistance abusive,
5. Condamner solidairement Monsieur [P] [P] et Madame [N] [I] [V] à payer au Syndicat des copropriétaires la somme de 2.500 € sur le fondement de l’article 700 du Code de Procédure Civile,
6. Condamner solidairement Monsieur [P] [P] et Madame [N] [I] [V] aux entiers dépens, dont distraction au profit de Maître Gilles-Eric de Biasi, Avocat aux offres de Droit, conformément aux dispositions de l’article 699 du Code de procédure civile,
7. Ordonner l’exécution provisoire de la décision à intervenir, nonobstant toute voie de recours et sans constitution de garantie.
Il est renvoyé aux conclusions précitées du syndicat des copropriétaires pour un plus ample exposé des prétentions et moyens de ce dernier par application de l’article 455 du code de procédure civile.
Bien que régulièrement assignés par la remise des actes en étude, le commissaire de justice ayant pu vérifier l’exactitude des domiciles de M. [P] [P] et Mme [N] [I] [V] par la présence de leurs noms sur les boites aux lettres de l’immeuble et sur l’interphone, M. [P] [P] et Mme [N] [I] [V] n’ont pas constitué avocat.
La clôture a été prononcée le 23 février 2024 par ordonnance du même jour.
L’affaire a été plaidée à l’audience du 13 juin 2024 et mise en délibéré au 26 septembre 2024.
MOTIFS DE LA DÉCISION
Aux termes de l’article 472 du code de procédure civile, si le défendeur ne comparaît pas, il est néanmoins statué sur le fond. Le juge ne fait droit à la demande que dans la mesure où il l’estime régulière, recevable et bien fondée.
Sur la demande en paiement au titre des charges de copropriété
Sur le quantum des charges
L’article 10 de la loi du 10 juillet 1965 dispose que les copropriétaires sont tenus de participer aux charges entraînées par les services collectifs et les éléments d’équipement commun en fonction de l’utilité que ces services et éléments présentent à l’égard de chaque lot. Ils sont également tenus de participer aux charges relatives à la conservation, à l’entretien et à l’administration des parties communes et de verser au fonds de travaux la cotisation prévue par la loi, proportionnellement aux valeurs relatives des parties privatives comprises dans leurs lots, telles que ces valeurs résultent de l’article 5. Le règlement de copropriété fixe la quote-part afférente à chaque lot dans chacune des catégories de charges.
Par ailleurs, il est de principe que les décisions de l’assemblée générale s’imposent tant que la nullité n’en a pas été prononcée.
En l’espèce, le syndicat des copropriétaires produit :
- l’extrait de matrice cadastrale ;
- l’extrait du compte copropriétaires ;
- les procès-verbaux des assemblées générales de copropriétaires ;
- les appels de fonds ;
- le décompte de répartition des charges ;
Au regard de ces éléments, il convient de condamner M. [P] [P] et Mme [N] [I] [V] à payer au syndicat des copropriétaires la somme de 7.050,46 euros à titre d’arriéré de charges de copropriété selon décompte arrêté au 6 octobre 2023, appel provisionnel du 4e trimestre 2023 inclus.
Sur les intérêts
En vertu de l’article 1344-1 du code civil, la mise en demeure de payer une obligation de somme d'argent fait courir l'intérêt moratoire, au taux légal, sans que le créancier soit tenu de justifier d'un préjudice.
En l’espèce, les intérêts ne sont pas susceptibles de courir sur une somme supérieure au montant de la condamnation prononcée. La condamnation au paiement des charges sera assortie des intérêts au taux légal sur la somme de 7.050,46 euros à compter de la mise en demeure du 4 novembre 2022.
Sur les frais relevant de l’article 10-1 de la loi du 10 juillet 1965
L’article 10-1 de la loi de 1965 prévoit que les frais exposés par le syndicat à compter de la mise en demeure, nécessaires pour le recouvrement d'une créance justifiée à l'encontre d'un copropriétaire, notamment les frais de mise en demeure, de relance et de prise d'hypothèque, ainsi que les droits et émoluments des actes des huissiers de justice et le droit de recouvrement ou d'encaissement à la charge du débiteur sont imputables au seul copropriétaire concerné.
Doivent être qualifiés de «frais nécessaires» au sens de cet article, les diligences efficientes qui marquent une étape indispensable dans le processus de recouvrement, comme la mise en demeure, prélude obligé au cours des intérêts.
Ne relèvent donc pas des dispositions de l’article 10-1 précité, les honoraires du syndic pour constitution, transmission du dossier à l’avocat ou à l’huissier et suivi de procédure qui font partie des frais d’administration courante entrant dans la mission de base de tout syndic et répartis entre tous les copropriétaires au prorata des tantièmes, les honoraires d’avocat ou d’huissier qui entrent dans les frais de l’article 700 du code de procédure civile, les dépens, ainsi que les frais de mises en demeure multiples et automatiques, encore appelés «frais de relance» ne présentant aucun intérêt réel.
En l’espèce, la mise en demeure du 4 novembre 2022 ayant fait courir les intérêts moratoires, a été nécessaire à la mise en œuvre de la présente procédure, les autres mises en demeure, relances ou lettre comminatoire n’ont pas été nécessaires à l’introduction de l’instance de sorte que les frais qui y sont associés n’entrent pas dans le champ d’application de l’article 10-1 de la loi de 1965.
Le contrat de syndic mentionne des frais de mise en demeure de 52 euros TTC alors que le décompte du syndicat des copropriétaires mentionne un cout de 103,37 euros sans explication étant précisé qu’une seule lettre a été envoyée aux deux débiteurs visés. Il convient d’accorder au syndicat des copropriétaires le bénéfice du forfait contractuellement convenu soit 52 euros.
Les frais de suivi contentieux et de recouvrement ne sont pas tous postérieurs à une mise en demeure. En outre ces diligences fournies par le syndic entrent dans les missions normales d’un syndicat des copropriétaires et non dans la catégorie des frais de procédure.
Les frais d’hypothèque ont été nécessaires à la présente procédure et ils sont postérieurs à la mise en demeure ayant fait courir les intérêts moratoires. La somme de 312 euros sera allouée au syndicat des copropriétaires.
Les frais d’huissier au titre de sommations ou de frais de procédure entrent dans la catégorie des dépens s’ils sont nécessaires à la procédure et non dans la catégorie des frais de l’article 10-1 de la loi de 1965.
Les diligences de constitution et de transmission de dossier au conseil du syndicat des copropriétaires entrent dans les missions normales du Syndicat des copropriétaires dans le cadre du recouvrement des charges de copropriété. Les frais qui y sont associés n’entrent pas dans la catégorie des frais de procédure de l’article 10-1 de la loi du 10 juillet 1965.
Par conséquent, M. [P] [P] et Mme [N] [I] [V] seront condamnés à verser au Syndicat des copropriétaires la somme de 364 euros au titre des frais de recouvrement.
Sur la demande indemnitaire
En vertu de l’article 1231-6 du code civil, les dommages et intérêts dus à raison du retard dans le paiement d'une obligation de somme d'argent consistent dans l'intérêt au taux légal, à compter de la mise en demeure. Ces dommages et intérêts sont dus sans que le créancier soit tenu de justifier d'aucune perte. Le créancier auquel son débiteur en retard a causé, par sa mauvaise foi, un préjudice indépendant de ce retard, peut obtenir des dommages et intérêts distincts de l'intérêt moratoire.
Il est constant que le défaut de paiement de ses charges par un copropriétaire impose aux autres copropriétaires de pallier la carence du copropriétaire défaillant, ce qui entraîne pour le syndicat des copropriétaires un dommage distinct de celui résultant du retard apporté au règlement, plus précisément des difficultés de trésorerie et de financement du fait des délais que s'est octroyé d'office ce copropriétaire défaillant, ou bien encore des désagréments d'ordre administratif et judiciaire. Ce préjudice est d'autant plus important lorsque les impayés de charges sont conséquents et/ou anciens.
En l’espèce, il ressort des pièces produites que M. [P] [P] et Mme [N] [I] [V] ne règlent pas régulièrement ni spontanément leur dette à la copropriété. Ils ont laissé s’installer un passif conséquent par l’ampleur de la dette obligeant le Syndicat des copropriétaires à des diligences supplémentaires. M. [P] [P] et Mme [N] [I] [V] sont coutumiers du fait ayant déjà été condamnés par jugement du tribunal d’instance de Saint Ouen du 9 janvier 2015 sans qu’ils ne modifient leurs pratiques.
Le demandeur justifie que cette situation est de nature à lui causer un préjudice distinct de celui compensé par les intérêts moratoires. La carence des copropriétaires défaillants oblige les autres copropriétaires à suppléer leur carence en avançant leurs charges à leur place et prive la communauté de sommes importantes nécessaires à la gestion et à l’entretien de l’immeuble.
L’attitude de M. [P] [P] et Mme [N] [I] [V] relève de la mauvaise foi et justifie leur condamnation à des dommages et intérêts complémentaires.
Par conséquent, M. [P] [P] et Mme [N] [I] [V] seront condamnés à verser au Syndicat des copropriétaires la somme de 300 euros.
Sur la solidarité
L’article 1310 du code civil prévoit que la solidarité est légale ou conventionnelle; elle ne se présume pas. Ainsi, la solidarité entre copropriétaires indivis d’un lot ne se présume pas. Elle doit être expressément stipulée notamment au terme de la convention d’indivision ou du règlement de copropriété. Ainsi, la solidarité entre copropriétaires indivis d'un lot ne se présume point et qu'il faut qu'elle soit expressément stipulée (Cass. Civ. 3e, 20 janv. 1993, no 90-15.112).
En l’espèce, le syndicat des copropriétaires produit un document 2B intitulé règlement de copropriété mais les extraits produits ne contiennent pas la clause de solidarité annoncée. Par conséquent, le demandeur ne rapporte pas la preuve de l’existence d’une clause de solidarité entre M. [P] [P] et Mme [N] [I] [V] pour le paiement des charges de copropriété. La condamnation des défendeurs au paiement des charges sera donc prononcée à proportion des droits de chacun dans l’indivision.
Sur les autres demandes
M. [P] [P] et Mme [N] [I] [V], qui succombent, seront condamnés in solidum aux dépens de l’instance dont distraction au profit de Me Gilles-Eric de Biasi, avocat.
M. [P] [P] et Mme [N] [I] [V] seront également condamnés in solidum à verser 1.000 euros au syndicat des copropriétaires au titre de l’article 700 du code de procédure civile.
PAR CES MOTIFS
Le tribunal judiciaire de Bobigny, statuant publiquement par jugement réputé contradictoire par mise à disposition au greffe,
Condamne M. [P] [P] et Mme [N] [I] [V] à verser au syndicat des copropriétaires [7], sis [Adresse 3], à [Localité 6] (93), à hauteur des droits de chacun dans l’indivision, la somme de 7.050,46 euros à titre d’arriéré de charges de copropriété selon décompte arrêté au 6 octobre 2023, appel provisionnel du 4e trimestre 2023 inclus et avec intérêts au taux légal à compter du 4 novembre 2022.
Condamne M. [P] [P] et Mme [N] [I] [V] à verser au syndicat des copropriétaires [7], sis [Adresse 3], à [Localité 6] (93) la somme de 364 euros au titre des frais de recouvrement;
Condamne M. [P] [P] et Mme [N] [I] [V] à verser au syndicat des copropriétaires [7], sis [Adresse 3], à [Localité 6] (93) la somme de 300 euros à titre de dommages-intérêts ;
Déboute le syndicat des copropriétaires [7], sis [Adresse 3], à [Localité 6] (93) de sa demande de condamnation solidaire ;
Condamne in solidum M. [P] [P] et Mme [N] [I] [V] aux dépens dont distraction au profit de Me Gilles-Eric de Biasi, avocat ;
Condamne in solidum M. [P] [P] et Mme [N] [I] [V] à verser au syndicat des copropriétaires [7], sis [Adresse 3], à [Localité 6] (93) la somme de 1.000 euros au titre de l’article 700 du code de procédure civile;
Fait au Palais de Justice, le 26 septembre 2024
La minute de la présente décision a été signée par Madame Mechtilde CARLIER, Juge, assistée de Madame Zahra AIT, greffière, présente lors du prononcé.
LA GREFFIERE LA JUGE
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"22/02257"
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JUDICIAIRE
DE PARIS
■
1/2/1 nationalité A
N° RG 22/02257
N° Portalis 352J-W-B7F-CVZB4
N° PARQUET : 22-55
N° MINUTE :
Assignation du :
20 Janvier 2022
V.B.
[1]
[1] Expéditions
exécutoires
délivrées le :
JUGEMENT
rendu le 26 Septembre 2024
DEMANDERESSE
Madame [D] [O]
[Adresse 2]
[Localité 1]
représentée par Me Joseph LUBELO-YOKA, avocat au barreau de HAUTS-DE-SEINE, avocat plaidant, vestiaire #D0470
DEFENDERESSE
LA PROCUREURE DE LA REPUBLIQUE
Parquet 01 Nationalités
[Adresse 5]
[Localité 3]
Monsieur Arnaud FENEYROU, Vice-procureur
Décision du 26 septembre 2024
Chambre du contentieux
de la nationalité Section A
RG n° 22/02257
COMPOSITION DU TRIBUNAL
Madame Maryam Mehrabi, Vice-présidente
Présidente de la formation
Madame Victoria Bouzon, Juge
Madame Clothilde Ballot-Desproges, Juge
Assesseurs
assistées de Madame Hanane Jaafar, greffière lors des débats et de Christine Kermorvant, greffière lors de la mise à disposition.
DEBATS
A l’audience du 20 Juin 2024 tenue publiquement
JUGEMENT
Contradictoire
en premier ressort
Rendu publiquement, par mise à disposition au greffe, les parties ayant été avisées dans les conditions prévues au deuxième alinéa de l’article 450 du code de procédure civile.
Signé par Madame Maryam Mehrabi, vice-présidente et par Madame Christine Kermorvant, greffière à laquelle la minute de la décision a été remise par la magistrate signataire.
Vu les articles 455 et 768 du code de procédure civile,
Vu l'assignation délivrée le 20 janvier 2022 par Mme [D] [O] au procureur de la République,
Vu les dernières conclusions de Mme [D] [O] notifiées par la voie électronique le 22 juin 2023,
Vu les dernières conclusions du ministère public notifiées par la voie électronique le 24 novembre 2022,
Vu l’ordonnance de clôture rendue le 23 mai 2024 ayant fixé l'affaire à l'audience de plaidoiries du 14 juin 2024,
MOTIFS
Sur la procédure
Aux termes de l’article 1043 du code de procédure civile, applicable à la date de l'assignation, dans toutes les instances où s'élève à titre principal ou incident une contestation sur la nationalité, une copie de l'assignation est déposée au ministère de la justice qui en délivre récépissé.
Décision du 26 septembre 2024
Chambre du contentieux
de la nationalité Section A
RG n° 22/02257
En l’espèce, le ministère de la justice a délivré ce récépissé le 17 mars 2022. La condition de l’article 1043 du code de procédure civile est ainsi respectée. Il y a donc lieu de dire que la procédure est régulière au regard de ces dispositions.
Sur l'action déclaratoire de nationalité française
Mme [D] [O], se disant née le 16 août 2000 à [Localité 4] (Mali), revendique la nationalité française par filiation paternelle, sur le fondement de l'article 18 du code civil. Elle expose que son père, M. [P] [O], né en 1971 à [Localité 4] (Mali) est le fils de [J] [O], né en 1938 à [Localité 4] (Soudan français), ayant conservé de plein droit la nationalité lors l'accession à l'indépendance du Mali pour avoir fixé son domicile de nationalité en France.
Son action fait suite à la décision de refus de délivrance d'un certificat de nationalité française qui lui a été opposée le 14 août 2020 par le directeur des services de greffe judiciaires du service de la nationalite française du tribunal judiciaire de Paris au motif qu'elle ne pouvait se prévaloir du certificat de nationalité française délivré à son grand-père et qu'elle ne justifiait pas que ce dernier avait fixé son domicile de nationalité en France lors de l'accession à l'indépendance du Mali (pièce n°7 de la demanderesse).
Aux termes de ses conclusions, elle sollicite du tribunal de :
-déclarer qu'elle est française,
-enjoindre le service de la nationalité française de lui délivrer un certificat de nationalité française.
Le ministère public demande au tribunal de dire que Mme [D] [O] n'est pas de nationalite française.
Sur la demande de délivrance de certificat de nationalité française
Il est rappelé que le tribunal, dont la saisine n'est pas subordonnée à une demande de délivrance d'un certificat de nationalité française, n'a pas le pouvoir d'ordonner la délivrance d'un tel certificat dans le cadre de la présente action déclaratoire relevant des dispositions de l'article 29-3 du code civil, étant relevé que s'il était fait droit à la demande tendant à voir déclarer Mme [D] [O] française, la délivrance d'un certificat de nationalité française serait de droit.
Dès lors, la demande tendant à voir enjoindre le service de la nationalité de délivrer un certificat de nationalité française à Mme [D] [O] sera jugée irrecevable.
Sur le fond
En application de l’article 30 alinéa 1 du code civil, la charge de la preuve en matière de nationalité incombe à celui qui revendique la qualité de Français lorsqu’il n’est pas déjà titulaire d’un certificat de nationalité délivré à son nom conformément aux dispositions des articles 31 et suivants du même code, sans possibilité, pour lui, d'invoquer les certificats délivrés à des membres de sa famille, fussent-ils ses ascendants, dans la mesure où la présomption de nationalité française qui est attachée à ces certificats ne bénéficie qu'à leurs titulaires, et ce même s'ils n'ont fait l'objet d'aucune contestation.
Conformément à l'article 17-1 du code civil, compte tenu de la date de naissance revendiquée par la demanderesse, l'action relève des dispositions de l’article 18 du code civil aux termes duquel est français l’enfant dont l’un des parents au moins est français.
Il doit être également rappelé que les effets sur la nationalité de l’accession à l’indépendance des anciens territoires d’outre-mer d’Afrique (hors Algérie, Comores et Djibouti) sont régis par la loi n°60-752 du 28 juillet 1960 et par le chapitre VII du titre 1er bis du livre premier du code civil (soit ses articles 32 à 32-5), qui s’est substitué au titre VII du code de la nationalité française dans sa rédaction issue de la loi du 9 janvier 1973, qui s’est lui-même substitué aux articles 13 et 152 à 156 du même code dans sa rédaction issue de l’ordonnance du 19 octobre 1945 et modifiée par la loi du 28 juillet 1960.
Il résulte de l’application combinée de ces textes que seuls ont conservé la nationalité française :
- les originaires du territoire de la République française (et leur conjoint, veuf ou descendant) tel que constitué le 28 juillet 1960, et qui étaient domiciliés au jour de son accession à l'indépendance sur le territoire d'un Etat qui avait eu antérieurement le statut de territoire d'outre-mer de la République française,
- les personnes qui ont souscrit une déclaration de reconnaissance de la nationalité française,
- celles qui ne se sont pas vu conférer la nationalité de l’un des nouveaux Etats anciennement sous souveraineté française,
- enfin, celles, originaires de ces territoires, qui avaient établi leur domicile hors de l’un des Etats de la Communauté lorsqu’ils sont devenus indépendants,
- les enfants mineurs de 18 ans suivant la condition parentale selon les modalités prévues à l’article 153 du code de la nationalité française de 1945 dans sa version issue de l'ordonnance du 19 octobre 1945 telle que modifiée par la loi du 28 juillet 1960.
Le domicile au sens du droit de la nationalité s’entend d’une résidence effective présentant un caractère stable et permanent et coïncidant avec le centre des attaches familiales et des occupations ; il ne se réduit pas au lieu de travail.
Il appartient ainsi à Mme [D] [O], qui n'est pas titulaire d'un certificat de nationalité française, de démontrer, d'une part, la nationalité française du parent duquel elle la tiendrait et, d’autre part, un lien de filiation légalement établi a l’égard de celui-ci, au moyen d’actes d’état civil probants au sens de l’article 47 du code civil, étant précisé qu’afin de satisfaire aux exigences de l’article 20-1 du code civil, cet établissement doit être intervenu pendant sa minorité pour avoir des effets sur la nationalité.
Décision du 26 septembre 2024
Chambre du contentieux
de la nationalité Section A
RG n° 22/02257
Aux termes de l’article 47 du code civil, tout acte de l'état civil des Français et des étrangers fait en pays étranger et rédigé dans les formes usitées dans ce pays fait foi, sauf si d'autres actes ou pièces détenus, des données extérieures ou des éléments tirés de l'acte lui-même établissent, le cas échéant après toutes vérifications utiles, que cet acte est irrégulier, falsifié ou que les faits qui y sont déclarés ne correspondent pas à la réalité. Celle-ci est appréciée au regard de la loi française.
Il est précisé à ce titre que dans les rapports entre la France et le Mali, les actes d'état civil sont dispensés de légalisation par l'article 24 de l'accord de coopération en matière de justice signé le 9 mars 1962 et publié par décret du 17 juin 1964 ; il suffit que ces actes soient revêtus de la signature et du sceau officiel de l'autorité ayant qualité pour les délivrer et, s'il s'agit d'expéditions, qu'ils soient certifiés conformes à l'original par ladite autorité.
Enfin, nul ne peut se voir attribuer la nationalité française à quelque titre que ce soit s’il ne justifie pas de façon certaine de son état civil et de celui des ascendants qu’il revendique, par la production de copies intégrales d'actes d’état civil en original, étant précisé que le premier bulletin de la procédure rappelle la nécessité de produire de tels actes.
En l'espèce, le tribunal relève d'emblée que l'acte de naissance de M. [P] [O] et de [J] [O] sont produits en simple photocopie (pièces n°2 et 4 de la demanderesse). Or, une photocopie étant exempte de garantie d'authenticité et d'intégrité, ces actes sont dépourvus de valeur probante.
Ne justifiant pas d'un état civil fiable et certain en ce qui concerne ces derniers, la demanderesse ne peut se prévaloir de leur nationalité française ni d'une quelconque chaîne de filiation à leur égard.
En tout état de cause, pour rapporter la preuve de la nationalité française de M. [P] [O], son père revendiqué, Mme [D] [O] se prévaut du certificat de nationalité française délivré à celui-ci le 17 novembre 1994 par le tribunal d’instance du 13e arrondissement de Paris, indiquant que ce dernier est français en application des dispositions 19 du code de la nationalité française issu de la loi du 19 janvier 1973 comme étant né à l’étranger d'un parent français ; qu'en effet, son père [J] [O], né en 1938 à [Localité 4] (Soudan) est français en vertu de l'article 17-1° ancien du code de la nationalité française (décret du 24 février 1953) ; qu'il doit être réputé avoir conservé de plein droit la nationalité française en vertu de l'article 153 a contrario du code de la nationalité française puisqu'il résulte d'un précédent certificat de nationalité française qui lui a été délivré par le tribunal d’instance de Paris 18ème en date du 16 avril 1973 qu'il était domicilié en France lors de l'indépendance du Mali (pièce n°3 de la demanderesse).
Or, un certificat de nationalité française ne vaut preuve de la nationalité française de son titulaire application des articles 30 et suivants du code civil et ne peut dispenser les tiers, fussent-ils les propres enfants et petits-enfants du titulaire, de rapporter la preuve de cette nationalité française.
Comme indiqué à juste titre par le ministère public, la demanderesse ne produit pas l'acte de naissance des parents de [J] [O] justifiant de sa qualité d'originaire du Mali, étant relevé qu'elle n'a pas formulé d'observation sur ce point.
A titre surabondant, il est relevé que Mme [D] [O] soutient que [J] [O] s'est établi vraisemblablement en France depuis 1959, avant de la proclamation de l'indépendance du Mali et qu'il y a travaillé à temps plein. Elle produit ainsi la synthèse de la carrière de [J] [O], établissant qu'il a cotisé à partir de 1964 jusqu'en 1998 (pièce n°8 de la demanderesse). Elle fait valoir que ce seul relevé de carrière ne peut fixer le début du séjour de ce dernier en France et qu'il s'est vu délivrer plusieurs certificat de nationalité française, notamment le 16 avril 1973 par le tribunal d’instance du 18e arrondissement de Paris.
Ainsi, comme l'indique le ministère public à juste titre, la demanderesse justifie d'une activité professionnelle en France de [J] [O] seulement à partir de 1964. Aucun élément n'est par ailleurs produit sur sa résidence en France en 1960 lors de l'accession à l'indépendance du Mali. Elle échoue donc à démontrer que celui-ci avait fixé son domicile en France en 1960 lors de l'indépendance du Mali.
En conséquence, Mme [D] [O] sera déboutée de sa demande tendant à se voir reconnaître la nationalité française par filiation paternelle. En outre, dès lors qu'elle ne revendique la nationalité française à aucun autre titre, il sera jugé, conformément à la demande reconventionnelle du ministère public, qu''elle n'est pas de nationalité française.
Sur la mention prévue à l'article 28 du code civil
Aux termes de l’article 28 du code civil, mention sera portée, en marge de l'acte de naissance, des actes administratifs et des déclarations ayant pour effet l'acquisition, la perte de la nationalité française ou la réintégration dans cette nationalité. Il sera fait de même mention de toute première délivrance de certificat de nationalité française et des décisions juridictionnelles ayant trait à cette nationalité. En conséquence, cette mention sera en l’espèce ordonnée.
Sur les demandes accessoires
Sur les dépens
En application de l’article 696 du code de procédure civile, Mme [D] [O], qui succombe, sera condamnée aux dépens.
Sur l'article 700 du code de procédure civile
Mme [D] [O] ayant été condamnée aux dépens, sa demande au titre de l'article 700 du code de procédure civile sera rejetée.
PAR CES MOTIFS
LE TRIBUNAL, statuant publiquement, contradictoirement, en premier ressort et par mise à disposition au greffe :
Dit la procédure régulière au regard des dispositions de l'article 1043 du code de procédure civile ;
Juge irrecevable la demande de Mme [D] [O] tendant à voir enjoindre le service de la nationalité française de lui délivrer un certificat de nationalité française ;
Déboute Mme [D] [O] de sa demande tendant à voir déclarer qu'elle est de nationalité française ;
Juge que Mme [D] [O], née le 16 août 2000 à [Localité 4] (Mali), n'est pas de nationalité française ;
Ordonne la mention prévue par l’article 28 du code civil ;
Rejette la demande de Mme [D] [O] au titre des dispositions de l'article 700 du code de procédure civile ;
Condamne Mme [D] [O] aux dépens.
Fait et jugé à Paris le 26 Septembre 2024
La Greffière La Présidente
C. Kermorvant M. Mehrabi | false | null | [] | {} |
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"23/00413"
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---------------------------------
[Adresse 10]
[Adresse 10]
[Adresse 10]
----------------------------
Première Chambre Civile
MINUTE n°
N° RG 23/00413 - N° Portalis DB2G-W-B7H-ILP
République Française
Au Nom Du Peuple Français
ORDONNANCE
DU 26 septembre 2024
Dans la procédure introduite par :
Madame [J] [O] [S] veuve [L]
demeurant [Adresse 3]
Madame [R] [H] [L] épouse [A]
demeurant [Adresse 7]
Monsieur [E] [Z] [L]
demeurant [Adresse 5]
représentés par Maître Mohamed MENDI de la SCP MENDI CAHN, avocats au barreau de MULHOUSE, vestiaire : 49
- partie demanderesse -
A l’encontre de :
Monsieur [D] [W] [L]
demeurant [Adresse 8]
représenté par Maître Marc STAEDELIN de l’ASSOCIATION STAEDELIN MULLER, avocats au barreau de MULHOUSE, vestiaire : 17
- partie défenderesse -
CONCERNE : Demande en partage, ou contestations relatives au partage
Nous, Jean-Louis DRAGON, Juge du Tribunal judiciaire de céans, Juge de la mise en état, assistée de Thomas SINT, Greffier lors des débats et de Claire-Sophie BENARDEAU, Greffier placé, auquel la minute de la décision a été remise par le magistrat signataire, avons rendu l’ordonnance suivante, par mise à disposition au greffe ce jour :
EXPOSÉ DU LITIGE
M.[B] [T] [L] est décédé à [Localité 16] le [Date décès 4] 2016 laissant pour lui succéder Mme [J] [S], son épouse, et ses 3 enfants Mme [R] [L], M.[E] [L] et M.[D] [L].
Il dépend de la succession de M.[L] des parts sociales de la SCI [13] et de la SCI [14].
Saisi sur requête aux fins de partage présentée par Mme [J] [L], Mme [R] [L], M. [E] [L] en date du 27 septembre 2021, le tribunal judiciaire de MULHOUSE a ordonné par décision en date du 6 décembre 2021 l’ouverture de la procédure de partage judiciaire et a désigné Me [V] [F], notaire, pour procéder aux opérations de partage.
Suivant procès-verbal de difficultés en date du 16 mai 2023, le notaire a constaté l’impossibilité de parvenir à un accord concernant la valorisation d’une part d’un bien immobilier appartenant à la SCI [14] situé sur la commune de [Localité 12] cadastré section [Cadastre 6] numéro [Cadastre 1] et [Cadastre 2] et d’autre part d’un bien immobilier appartenant à la SCI [13] situé sur la commune de [Localité 16] cadastré section [Cadastre 15] lot numéro 1.
Par acte introductif d’instance transmis au greffe le 3 juillet 2023, signifié le 22 août 2023, Mme [J] [L], Mme [R] [L], M. [E] [L] ont attrait devant le tribunal judiciaire de MULHOUSE M.[D] [L] aux fins de fixation des valeurs des biens immobiliers appartenant à la SCI [14] et à la SCI [13] et de condamnation à des dommages et intérêts.
Par conclusions d’incident notifiées par RPVA le 9 février 2024, M.[D] [L] sollicite du juge de la mise en état de :
- ordonner une expertise aux fins de procéder à la valorisation des biens appartenant d’une part à la SCI [14] et d’autre part à la SCI [13] ;
- dire d’une part que l’expert devra valoriser les biens dans leur état au moment de la donation, et d’autre part les revaloriser dans leur état actuel à ce jour ;
- dire que l’expert devra également prendre en compte et chiffrer d’une part, les améliorations apportées aux biens, et d’autre part, le cas échéant les dévalorisations dues à un manque d’entretien ou de travaux ;
- mettre l’avance pour expertise à la charge de l’indivision sucessorale ;
- condamner les défendeurs à l’incident aux dépens.
Au soutien de ses conclusions, M.[L] expose que :
- les parties se sont entendues devant le notaire pour que deux expertises au sens strict du terme soient réalisées afin de fixer de manière contradictoire la valeur des biens immobiliers concernés ;
- les agents immobiliers désignés ont communiqué de simples avis de valeur incomplets et insuffisants ;
- il est nécessaire par conséquent de désigner un expert judiciaire afin de procéder à la valorisation des biens concernés.
Dans ses dernières conclusions notifiées par RPVA le 1er mars 2024, Mme [J] [L], Mme [R] [L], M. [E] [L] sollicitent du juge de la mise en état de :
- débouter M.[D] [L] de sa demande d’expertise ;
- dire ne pas avoir lieu à expertise judiciaire ;
- enjoindre M.[D] [L] de conclure au fond ;
- condamner M.[D] [L] à leur verser la somme de 2500 euros au titre de l’article 700 du Code de procédure civile, outre les dépens de l’incident.
Au soutien de leurs conclusions, Mme [J] [L], Mme [R] [L], M. [E] [L] exposent que:
- au visa des dispositions de la loi du 1er juin 1924, des articles 1374, 1375 du Code civil, toute demande distincte de celle contenue dans le procès-verbal de difficulté est irrecevable ;
- les parties se sont mises d’accord sur la désignation des experts, M.[D] [L] ayant choisi lui-même M.[N] ;
- la valeur de ces biens a déjà été fixée antérieurement ;
- le prononcé d’une expertise est nécessaire si la juridiction ne dispose pas d’éléments nécessaires pour se prononcer et ne dépend pas de la volonté d’une des parties ;
- par ailleurs, la valeur à retenir est celle des biens à la date la plus proche du partage;
- la présente demande est dilatoire.
ll est, en application de l’article 455 du Code de procédure civile, pour plus ample exposé des faits, moyens et prétentions des parties, renvoyé au dossier de la procédure, aux pièces versées aux débats et aux conclusions des parties ci-dessus visées.
L’incident a été appelé à l’audience du 27 juin 2024 et a été mis en délibéré au 26 septembre 2024.
MOTIFS DE LA DECISION
Aux termes de l’article 789 du Code de procédure civile dans sa rédaction en vigueur au 1er septembre 2024 applicable au présent litige, le juge de la mise en état est, à compter de sa désignation et, jusqu'à son dessaisissement, seul compétent, à l'exclusion de toute autre formation du tribunal, pour :
1° Statuer sur les exceptions de procédure, les demandes formées en application de l'article 47 et les incidents mettant fin à l'instance ;
2° Allouer une provision pour le procès ;
3° Accorder une provision au créancier lorsque l'existence de l'obligation n'est pas sérieusement contestable. Le juge de la mise en état peut subordonner l'exécution de sa décision à la constitution d'une garantie dans les conditions prévues aux articles 514-5,517 et 518 à 522 ;
4° Ordonner toutes autres mesures provisoires, même conservatoires, à l'exception des saisies conservatoires et des hypothèques et nantissements provisoires, ainsi que modifier ou compléter, en cas de survenance d'un fait nouveau, les mesures qui auraient déjà été ordonnées ;
5° Ordonner, même d'office, toute mesure d'instruction ;
6° Statuer sur les fins de non-recevoir.
L’article 10 du Code de procédure civile rappelle que le juge a la pouvoir d’ordonner d’office toutes les mesures d’instruction légalement admissibles.
Selon l’article 144 du Code de procédure civile, les mesures d’instruction peuvent être ordonnées en tout état de la cause dès lors que le juge ne dispose pas d’éléments suffisants pour statuer. L’article 146 précise qu’une mesure d’instruction ne peut être ordonnée en vue de suppléer la carence de la partie dans l’administration de la preuve.
Selon l’article 232 de ce Code, le juge peut commettre toute personne de son choix pour l’éclairer par des constatations, par une consultation ou par une expertise sur une question de fait qui requiert les lumières d’un technicien.
En vertu de l'article 263 du Code de procédure civile, l'expertise n'a lieu d'être ordonnée que dans le cas où des constatations ou une consultation ne pourraient suffire à éclairer le juge.
Les articles 10, 143, 146 du Code de procédure civile donnent au juge une simple faculté dont ils sont libres de ne pas user dès lors qu’ils s’estiment suffisamment informés (Cass Com 2 juin 1970).
L’article 227 de la loi du 1er juin 1924 dispose que sur la demande des parties, il y a lieu d'ordonner une expertise pour déterminer la valeur des objets, la possibilité de partage en nature et pour former les lots.
Si parmi les parties intéressées se trouvent des personnes désignées à l'article 838 du code civil, l'expertise est indispensable du moment que des immeubles doivent faire l'objet d'une attribution sans formation de lots.
Si les parties intéressées présentes tombent d'accord sur le choix d'un ou plusieurs experts, ceux-ci sont assermentés par le notaire. En cas de désaccord, la nomination et, le cas échéant, l'assermentation se fait sur les poursuites du notaire par le tribunal saisi du partage. Ce tribunal peut requérir un autre tribunal judiciaire de procéder à la nomination et à l'assermentation des experts. Les experts font part aux intéressés du jour de l'expertise ; il en est fait mention dans le rapport.
Le rapport d'expertise est à remettre au notaire qui peut aussi recevoir la déclaration des experts et en dresser procès-verbal. Le notaire prévient les intéressés, qui n'ont pas assisté à la rédaction du rapport, qu'ils peuvent en prendre connaissance en son étude; à la demande des intéressés, il leur soumet le rapport et leur en délivre copie.
L’article 232 de cette même loi dispose que s'il s'élève des difficultés pendant les opérations devant le notaire et si elles n'ont pas reçu de solution, le notaire dresse procès-verbal sur les contestations et renvoie les parties à se pourvoir par voie d'assignation.
Les articles 1374 et 1375 du Code de procédure civile disposent que toutes les demandes faites en application de l'article 1373 entre les mêmes parties, qu'elles émanent du demandeur ou du défendeur, ne constituent qu'une seule instance. Toute demande distincte est irrecevable à moins que le fondement des prétentions ne soit né ou ne soit révélé que postérieurement à l'établissement du rapport par le juge commis.
Le tribunal statue sur les points de désaccord.
Il homologue l'état liquidatif ou renvoie les parties devant le notaire pour établir l'acte constatant le partage.
En cas d'homologation, il ordonne s'il y a lieu le tirage au sort des lots par la même décision, soit devant le juge commis, soit devant le notaire commis.
En l’espèce, le procès-verbal en date du 5 juillet 2022 dressé par Me [F] constate l’existence d’un désaccord sur l’évaluation des biens appartenant à la SCI [13] et à la SCI [14]. L’acte précise que les avocats des différentes parties sont chargés de communiquer au notaire le nom de deux experts au plus tard le 20 juillet 2022.
La SARL [9], choisie par les demandeurs, a transmis par l’intermédiaire de sa gérante Mme [X] un avis de valeur réactualisé le 16 novembre 2022 estimant le bien dans une fourchette de prix de 720000 euros à 740000 euros pour le bien sis à [Localité 11] appartenant à la SCI [14].
La SAS [17], choisie par les défendeurs, a transmis par l’intermédiaire de M.[N], agent immobilier un avis de valeur en date du 25 novembre 2022 proposant une valorisation de 730000 euros à 770000 euros pour le bien sis à [Localité 12] et de 750000 à 800000 euros pour le bien situé à [Localité 16] appartenant à la SCI [13].
Le procès-verbal en date du 16 mai 2023 énonce que “Me STAEDELIN fait part de son désaccord sur les valeurs indiquées et précise que ce ne sont pas des expertises qui ont été déposées, mais des avis sommaires”.
Suite à ce nouveau désaccord, le notaire a renvoyé les parties devant le tribunal judiciaire compétent afin de trancher la difficulté à savoir “la valorisation des biens immobiliers et l’absence d’expertise de valeur selon M.[D] [L]”.
Par acte introductif d’instance transmis au greffe le 3 juillet 2023, signifié le 22 août 2023, les demandeurs ont sollicité la fixation à un montant de 740000 euros la valeur du bien immobilier propriété de la SCI [14] et à un montant de 775000 euros la valeur du bien appartenant à la SCI [13].
Il convient d’observer que les biens immobiliers ont fait l’objet des évaluations sus-visées par deux sociétés choisies par les parties. Dès lors, au regard des demandes formulées dans l’acte introductif d’instance, il y a lieu de considérer que le juge qui connaîtra du fond de l’instance est suffisamment éclairé et informé.
Par conséquent, la demande d’expertise formée par M.[D] [L] sera rejetée.
M.[D] [L] sera condamné aux dépens de l’incident et au paiement de la somme de 1000 euros à Mme [J] [L], Mme [R] [L], M. [E] [L] au titre des dispositions de l’article 700 du Code de procédure civile.
Il sera rappelé le caractère exécutoire de la présente ordonnance.
PAR CES MOTIFS
Nous, Jean-Louis DRAGON, juge de la mise en état, statuant publiquement, par ordonnance contradictoire mise à disposition au greffe et en premier ressort,
REJETONS la demande d’expertise formée par M.[D] [L] ;
CONDAMNONS M.[D] [L] au paiement de la somme de 1000 euros (MILLE EUROS) à Mme [J] [L], Mme [R] [L], M. [E] [L] au titre de l’article 700 du Code de procédure civile ;
CONDAMNONS M.[D] [L] aux dépens ;
RENVOYONS l’affaire à l’audience de mise en état du 28 novembre 2024 pour conclusions du conseil de M.[D] [L] ;
RAPPELONS le caractère exécutoire de la présente ordonnance.
Le greffier Le Juge de la mise en état | false | null | [] | {} |
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JUDICIAIRE
DE PARIS
■
Charges de copropriété
N° RG 23/10153
N° Portalis 352J-W-B7H-C2LJP
N° MINUTE :
Assignation du :
24 Juillet 2023
JUGEMENT
rendu le 26 Septembre 2024
DEMANDEUR
Syndicat des copropriétaires de l’immeuble du [Adresse 2] , représenté par son syndic, la société JEAN CHARPENTIER SOPAGI SA, Société anonyme à Directoire et Conseil de surveillance
[Adresse 1]
[Localité 4]
représenté par Maître Guillaume ANQUETIL de l’AARPI ANQUETIL ASSOCIES, avocat au barreau de PARIS, avocat plaidant, vestiaire #D0156
DÉFENDEURS
Monsieur [K] [B] [R] [S]
[Adresse 2]
[Localité 5]
Madame [Z] [F] [J]
[Adresse 2]
[Localité 5]
S.A.R.L. LIONCEAU IMMOBILIER
[Adresse 3]
[Localité 5]
non- représentés
COMPOSITION DU TRIBUNAL
Expédition exécutoire à:
- Maître Guillaume ANQUETIL
délivrée le:
Par application des articles R.212-9 du Code de l’Organisation Judiciaire et 812 du Code de Procédure Civile, l’affaire a été attribuée au Juge unique.
Avis en a été donné aux avocats constitués qui ne s’y sont pas opposés.
Monsieur Julien FEVRIER, Juge, statuant en juge unique.
assisté de Line-Joyce GUY, Greffière.
Décision du 26 Septembre 2024
Charges de copropriété
N° RG 23/10153 - N° Portalis 352J-W-B7H-C2LJP
DÉBATS
A l’audience publique du 12 Juin 2024
JUGEMENT
- Réputé contradictoire
- En premier ressort
- Prononcé publiquement par mise à disposition au greffe, les parties en ayant été avisées dans les conditions prévues au deuxième alinéa de l’article 450 du Code de procédure civile
EXPOSE DU LITIGE
L’ensemble immobilier situé [Adresse 2] à [Localité 5] est constitué en copropriété.
Soutenant que des charges de copropriété incombant aux lots 61 et 84 de l’immeuble sont impayées depuis plusieurs années et que les propriétaires de ces lots sont M. [K] [S] et Mme [Z] [J], le syndicat des copropriétaires du [Adresse 2] les a assignés devant le tribunal par actes d’huissier de justice du 19 juillet 2023. Le syndicat des copropriétaires a également assigné la SARL Lionceau immobilier, l'ancien syndic de l'immeuble, dans la même procédure par acte d'huissier de justice du 24 juillet 2023.
Dans son assignation, le syndicat des copropriétaires du [Adresse 2] demande au tribunal :
« Vu les articles 1240 et suivants, 1342-10 et 1991 et suivants du code civil,
Vu les articles 10, 10-1, 14-1, 18 et suivants et 19-2 de la loi du 10 juillet 1965,
Vu les articles 35 et 64 du décret du 17 mars 1967,
Vu l'article 6 du décret 2005-240 du 14 mars 2005,
Vu les articles 515, 696, 699 et 700 du code de procédure civile,
Déclarer le syndicat des copropriétaires de l'immeuble du [Adresse 2] à [Localité 5] recevable et bien fondé en ses demandes, fins et conclusions ;
Et, y faisant droit,
A titre principal, condamner monsieur [K] [S] et madame [Z] [J] à lui payer :
au titre de l'arriéré de charges courantes et d'appels de travaux, échu et impayé au 11 juillet 2023, 3ème appel provisionnel trimestre 2023 inclus la somme de 12.617,35 euros, avec intérêts au taux légal à compter du 6 septembre 2022 sur 9.832,50 euros et à compter des présentes pour le surplus ;
à titre de remboursement de frais nécessaires, la somme de 171,84 euros ;
Décision du 26 Septembre 2024
Charges de copropriété
N° RG 23/10153 - N° Portalis 352J-W-B7H-C2LJP
A titre subsidiaire, si le tribunal estimait que le syndicat des copropriétaires ne justifie pas de l'exigibilité du solde débiteur de 9.043,25 euros au 01/04/2023, condamner la société Lionceau Immobilier au paiement de cette somme ;
En tout état de cause, condamner monsieur [K] [S] et madame [Z] [J] à payer au syndicat des copropriétaires de l'immeuble du [Adresse 2] à [Localité 5] :
à titre de dommages intérêts en réparation des préjudices subis, la somme de 1.260 euros ;
à titre de remboursement d'honoraires d'avocat, sur le fondement des dispositions des articles 10-1 de la loi de 1965, 700 du code de procédure civile et afin qu'il ne subsiste aucun préjudice pour le demandeur, celle de 2.700 euros ;
Condamner monsieur [K] [S] et madame [Z] [J] en tous les dépens, qui comprendront le coût de la signification du jugement à intervenir, dont distraction au profit de Me Guillaume Anquetil dans les conditions de l'article 599 du code de procédure civile ;
Ordonner l'exécution provisoire de la décision à intervenir, y compris pour les dépens et la condamnation sur le fondement des dispositions de l'article 700 visé ».
*
Bien que régulièrement assignés, M. [K] [S], Mme [Z] [J] et la SARL Lionceau immobilier n'ont pas constitué avocat.
*
Il est renvoyé à l'assignation du demandeur pour l’exposé des moyens de droit et de fait à l’appui de ses prétentions conformément à l’article 455 du code de procédure civile.
La clôture de la procédure a été ordonnée le 21 décembre 2023 et l’affaire a été plaidée le 12 juin 2024. La décision a été mise en délibéré au 26 septembre 2024.
MOTIFS DE LA DÉCISION
Vu l'article 472 du code de procédure civile qui prévoit que si le défendeur ne comparaît pas, il est néanmoins statué sur le fond. Le juge ne fait droit à la demande que dans la mesure où il l'estime régulière, recevable et bien fondée.
Sur les charges et provisions sur charges de copropriété et les travaux
Selon l’article 10 de la loi n° 65-557 du 10 juillet 1965, les copropriétaires sont tenus de participer au paiement des charges, que ce soit :
les charges générales relatives à la conservation, à l’entretien et à l’administration des parties communes, ainsi que le fonds de travaux mentionné à l’article 14-2 de la loi, lesquelles sont dues proportionnellement aux valeurs relatives des parties privatives comprises dans leurs lots ;
les charges spéciales entraînées par les services collectifs et éléments d’équipement communs, lesquelles sont dues en fonction de l’utilité que ces services et éléments présentent à l’égard de chaque lot.
Il incombe au syndicat qui poursuit le recouvrement de charges de rapporter la preuve de sa créance. A ce titre, il lui appartient de produire le procès-verbal de l’assemblée générale approuvant les comptes de l’exercice correspondant et rendant la créance certaine, liquide et exigible, un décompte de répartition de charges ainsi qu’un décompte individuel permettant de vérifier l’adéquation entre les montants à répartir par types de charges et les sommes demandées au copropriétaire.
L’article 14-1 de cette même loi dispose également que, pour faire face aux dépenses courantes de maintenance, de fonctionnement et d’administration des parties communes et équipements communs de l’immeuble, le syndicat des copropriétaires vote, chaque année, un budget prévisionnel et les copropriétaires versent au syndicat des provisions égales au quart du budget voté. En vertu de l’article 35 du décret du 17 mars 1967, les appels prévisionnels auxquels procède le syndic, dans les limites et sous les conditions prévues par ce texte, constituent une créance certaine, liquide et exigible.
Le recouvrement des provisions peut ainsi être poursuivi jusqu’à l’établissement des comptes définitifs qui seront soumis à l’approbation de l’assemblée générale. A ce titre, le syndicat doit produire la délibération de l’assemblée générale adoptant le budget prévisionnel et démontrer la date d’exigibilité des provisions impayées.
Par ailleurs, les travaux non inclus dans les charges de copropriété sus-définies et prévus à l’article 44 du décret n° 67-223 du 17 mars 1967 ne sont pas compris dans le budget prévisionnel. Ils doivent faire l’objet d’un vote de l’assemblée générale quant à leur principe, leur montant et à leurs modalités de paiement et d’exigibilité.
Enfin, il sera rappelé qu’en application de l’article 42 de la même loi, les décisions d’une assemblée générale s’imposent aux copropriétaires tant que la nullité n’en a pas été prononcée et ce même si une procédure pour obtenir cette nullité a été diligentée.
En effet, les actions ayant pour objet de contester les décisions des assemblées générales ne suspendent que les travaux décidés par l’assemblée générale en application des articles 25 et 26 durant le délai de recours de deux mois. Le copropriétaire qui n’a pas contesté la décision de l’assemblée générale ayant approuvé les comptes n’est ainsi pas fondé à refuser de payer les sommes qui lui sont réclamées.
En l’espèce, le syndicat des copropriétaires produit notamment à l’appui de sa demande :
le relevé de matrice cadastrale concernant l’immeuble établissant la qualité de propriétaires de M. [K] [S] et Mme [Z] [J] ;
un relevé de compte Lionceau immobilier du 1er janvier 2010 au 10 novembre 2022, dont il ressort qu'au 1 juillet 2020 le compte des demandeurs [S] [J] était positif (-3,02 €). La créance invoquée correspond donc à des sommes en lien avec une période débutant au 1er octobre 2020 ;
l’état récapitulatif détaillé de la créance pour la période allant du 30 juin 2022 au 1er avril 2023 (incluant une reprise de solde de l'ancien syndic) faisant état d’un solde débiteur global de 12.909,19€, frais inclus.
les appels de charges, provisions sur charges et travaux pour la période de juillet 2022 et suivante, faisant apparaître les relevés de compte individuel.
les procès-verbaux des assemblées générales des 12 avril 2022 et 19 avril 2023 comportant approbation des comptes des exercices 2021 et 2022 et votant les budgets prévisionnels 2023 et 2024 et le fonds travaux ainsi que les travaux et l’attestation de non recours concernant ces assemblées.
Aucun procès-verbal concernant le vote du budget 2020 n'est versé aux débats.
Au regard de ces éléments, la créance du syndicat des copropriétaires au titre des charges de copropriété arrêtées au 11 juillet 2023 est établie à hauteur de 12.077,26 € (12.616,35 € - 539,09 € correspondant à la période 2020 pour laquelle le vote du budget n'est pas justifié).
M. [S] et Mme [J] seront condamnés à régler cette somme au syndicat des copropriétaires, avec intérêts au taux légal à compter de l'assignation du 19 juillet 2023. En effet, le justificatif d'envoi de la mise en demeure du 6 septembre 2022 n'est pas versé aux débats.
S'agissant du solde de 539,09 € en lien avec l'année 2020, le vote du budget 2020 n'est pas démontré faute de production du procès-verbal de l'assemblée générale ayant voté ce budget. Pour autant, le syndic Lionceau Immobilier a appelé cette somme au titre des appels de charge, de sorte qu'il considérait qu'elle était exigible après vote d'un budget 2020. Le syndicat des copropriétaires démontre avoir réclamé les archives à l'ancien syndic Lionceau Immobilier par courrier du 13 juin 2023 et précise que cette démarche est restée sans suite. Ainsi, en s'abstenant de transmettre au syndicat des copropriétaires ses archives et notamment les procès-verbaux des assemblées générales, la société Lionceau Immobilier a commis une faute au sens des articles 1991 du code civil et 18 de la loi du 10 juillet 1965. Le préjudice en résultant pour le syndicat des copropriétaires est une perte de chance de se faire régler la somme de 539,09 € par M. [S] et Mme [J]. Le perte de chance dont est responsable la société Lionceau Immobilier sera estimée à 500 €.
La société Lionceau Immobilier sera condamnée à verser cette somme au syndicat des copropriétaires.
Sur les frais de recouvrement
Aux termes de l’article 10-1 de la loi du 10 juillet 1965 sont imputables au seul copropriétaire concerné les frais nécessaires exposés par le syndicat, notamment les frais de mise en demeure, de relance et de prise d’hypothèque à compter de la mise en demeure, pour le recouvrement d’une créance justifiée à l’encontre d’un copropriétaire ainsi que les droits et émoluments des actes des huissiers de justice et le droit de recouvrement ou d’encaissement à la charge du débiteur et les honoraires ou frais perçus par le syndic au titre des prestations susmentionnées.
Cette liste n’est pas limitative, les frais réclamés devant toutefois être justifiés.
Il convient d’ajouter que les frais de recouvrement ne sont nécessaires au sens de l’article 10-1 précité que s’ils sortent de la gestion courante du syndic et traduisent des diligences réelles, inhabituelles et nécessaires propres à permettre au syndicat des copropriétaires de recouvrer une créance justifiée à l’encontre d’un copropriétaire défaillant.
Si les frais d’huissier, en dehors de ceux exposés dans le cadre du procès qui seront récupérés au titre des dépens, constituent des frais nécessaires, les honoraires de l’avocat de la copropriété qui sont indemnisés au titre de l’article 700 du code de procédure civile ne constituent de tels frais.
En l’espèce, il est sollicité 171,84 € à ce titre concernant un acte d'huissier délivré en mars 2022.
Néanmoins, aucune copie de cet acte n'est produite.
La demande au titre des frais de recouvrement sera donc rejetée.
Sur les dommages-intérêts
L’article 1231-6 du code civil dispose que le créancier auquel son débiteur en retard a causé, par sa mauvaise foi, un préjudice indépendant de ce retard, peut obtenir des dommages et intérêts, distincts des intérêts moratoires de la créance.
Par ailleurs, en application de l’article 1240 du même code, il est de jurisprudence constante que la faute, même non grossière ou dolosive suffit, lorsqu’un préjudice en résulte, à justifier une condamnation à des dommages-intérêts pour abus de droit d’agir en justice ou de résistance abusive à une action judiciaire.
Les manquements répétés des copropriétaires à leur obligation essentielle à l’égard du syndicat des copropriétaires de régler les charges de copropriété sans justifier de raisons valables pouvant expliquer leur carence existante depuis plusieurs années malgré les différentes mises en demeure, outre qu’ils révèlent leur mauvaise foi, sont constitutifs d’une faute qui cause à la collectivité des copropriétaires, privée depuis de longues années d’une somme importante, nécessaire à la gestion et à l’entretien de l’immeuble, un préjudice financier direct et certain.
En l’espèce, il est établi que les défendeurs présentent, de manière récurrente depuis de nombreuses années, des impayés de charges de copropriété et de travaux. Ces manquements répétés perturbent la trésorerie et le bon fonctionnement de la copropriété et causent nécessairement un préjudice au syndicat des copropriétaires qui doit pallier ces paiements manquants.
Décision du 26 Septembre 2024
Charges de copropriété
N° RG 23/10153 - N° Portalis 352J-W-B7H-C2LJP
La demande de dommages et intérêts du syndicat des copropriétaires sera accueillie à hauteur de 1.000 €.
Sur les demandes accessoires
En application de l’article 696 du code de procédure civile, la partie perdante est condamnée aux dépens, à moins que le juge, par décision motivée, n’en mette la totalité ou une fraction à la charge d’une autre partie.
M. [S] et Mme [J], parties perdantes, supporteront les dépens dans la limite de ceux prévus par la loi.
Maître Anquetil sera autorisé à recouvrer les dépens dans les conditions de l'article 699 du code de procédure civile.
En application de l’article 700 du code de procédure civile, le juge condamne la partie tenue aux dépens ou qui perd son procès à payer à l’autre partie la somme qu’il détermine, au titre des frais exposés et non compris dans les dépens. Le juge tient compte de l’équité ou de la situation économique de la partie condamnée et il peut, même d’office, pour des raisons tirées des mêmes considérations, dire qu’il n’y a pas lieu à cette condamnation.
M [S] et Mme [J] seront condamnés à verser au syndicat des copropriétaires demandeur une somme totale de 1.500 € au titre de l’article 700 du code de procédure civile.
En application des articles 514 et 515 du code de procédure civile, les décisions de première instance sont de droit exécutoires à titre provisoire à moins que la loi ou la décision rendue n’en dispose autrement. Le juge peut écarter l’exécution provisoire de droit, en tout ou partie, s’il estime qu’elle est incompatible avec la nature de l’affaire. Il statue d’office ou à la demande d’une partie.
En l’espèce, il n’y a pas lieu de suspendre l’exécution provisoire du jugement.
PAR CES MOTIFS,
Le tribunal, statuant après débats en audience publique, en premier ressort et par jugement réputé contradictoire, par mise à disposition au greffe :
CONDAMNE M. [K] [S] et Mme [Z] [J] à verser au syndicat des copropriétaires du [Adresse 2] les sommes suivantes :
- 12.077,26 € au titre des charges de copropriété arrêtées au 11 juillet 2023, 3ème appel provisionnel trimestriel 2023 inclus, avec intérêts au taux légal à compter de l'assignation du 19 juillet 2023 ;
- 1.000 € à titre de dommages-intérêts ;
- 1.500 € au titre de l'article 700 du code de procédure civile ;
CONDAMNE la société Lionceau Immobilier à verser au syndicat des copropriétaires du [Adresse 2] une somme de 500 € au titre de la perte de chance d'obtenir le paiement des charges en lien avec le budget 2020 ;
REJETTE la demande au titre des frais nécessaires de recouvrement ;
CONDAMNE M. [K] [S] et Mme [Z] [J] aux dépens, dans la limite de ceux prévus par la loi ;
AUTORISE Maître Anquetil à recouvrer les dépens dans les conditions de l'article 699 du code de procédure civile ;
DIT n’y avoir lieu à suspendre l’exécution provisoire.
Fait et jugé à Paris le 26 Septembre 2024
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