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Geburon ſe prenant à rirediſt : J'ay autres fois veu aſſieger des places & prendre par forcepource qu'il n'eſtoit poſſible de faire parler par argent ne par menaces ceux qui les gardoient ; car on dict que place qui parla mente eſt demy gaignée .-Il vous ſemble diſt Ennaſuitteque toutes les amours du monde ſoient fondées ſur ces follies; mais il y en a qui ont aymé & longuement perſeveré de qui l'intention n'a point eſté telle .
h8otAAAAMAAJ
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Il n'y a point de doute repartit Melinte qu'où vous n'eftes point beaucoup debeau tez y manquent. Ce n'eſt pas ainſi dit Arianeque ic l'entens ; mais il y a des lieux ceans dont la beau té n'eſt connuë qu'à moy ; & ic veux vous y mener pour voir ſi vous ſerez de mon aduis. Laiſſez nous donc habiller dit Erycinepuis qu'il eſt reſolu que nous nous leuions & al lez nous attendre au jardin où nous vous irons bien toſt trouuer.
uCBjYiEs1TQC
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Le jour preparé pour commencer les jouxtes eſtant venules tenans parurent tous ombragez par des plu mes blanches & ceints par des é charpes de la même couleur& ſur leur Eſcu eſtoient peintes les Armoi ries de France d'Azur à trois Fleurs de Lys d'Or. Les aſſaillans avoient ſur leur caſque des plumes de diver ſes couleurs;un Croiſſant eſtoit peint ſur leur Eſcu & ils avoient des ceintures bigarrées. Tous entrerent dans la place de divers coſtezLe fils du Baron de Clermont eſtoit à la teſte des tenans & Montchenu à cel le des affaillans.
p7A5AAAAcAAJ
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Voulanginferer par là queli lupițer meſme ( apelé par la Gentilicé le ſupremeDieu) auoir eſté Amantla 18 Bergeredeuoit ( imirant ſon exemple)embraſſer l'A mour humain ,le veritable n'étant en rich contraire au diuin & mertre ſon afection en vn ſujer ,dontles ver 2 tus reconnuës,le peofſent meriter. Rolanie aporta à ce * propos la memoire des Amours de lupiter& les cho (çs auſquelles l'Amour Sio !!! . ? Taisnis !!!
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Quand ils furent là,ils s'arreſterent à deli berer,comment ils procederoient avec Dori las : car d'aller tout droit à Belair ſans ſça voir comment ils y ſeroient receus ils n'en 5 furent pas d'avis l'un ny l'autre. Et bien que 1 Lyſandre l'uftinfiniment obligétant en luy fauvant la vieà luy -meſme qu'en lalauvant par deux fois a ſon propre fils fieſt-ce que comme on ditque le bie fait s’eſcrit en l'onde & l'injure ſe grave au metail il croyoit avec grande apparence ;que cette derniereaction qu'on penſoint qu'il euſt faite contre Cle andre ruynoit en l'ame & en la memoire de Dorilas le merite & le ſouvenir de tou. tesſesobligations precedentes. Et que s'ilne vouloit voir ſa propre fillepar ce qu'elle eſtoit accuſée dela mort de ſon mary il ver roitencore moins celuy ,duquel on croyoit qu’lle ſe fut ſervie pour le tuer & pour l'a mour duquel on diſoitqu'elle l'avoit fait mourir.
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Mais Jaques n'y trouvoit rien fi beau que chez s'amie : où ils retour nerent quelque temps après. Lors s'y trouva la dame qui leur feit le meilleur recueil du monde. Et après les me nées qui ſe font en telles boutiques la femme du fire Pierre tenant encor plus roide que ſon mary Jaques luy diſt : Et dea madame vous eſtes bien rigoureuſe. Voilaque c'eſt : Nous avons perdu noſtre pere on ne nous co gnoiſt plus. Et feit ſemblant de plorer& de s'eſſuyer les yeux pour la ſouvenance paternelle ; mais c'eſtoit à fin de faire ſa menée. La bonne femme vefve mere de Jaquesy allant à la bonne foy diſt auſſi : Depuis ſa mort nous ne nous ſommes plus frequentez que fi jamais ne nous fuſſions veuz. Voila le compte que l'on tient des pauvres femmes vefves. Alors ſe racointerent elles de nouvelles careſſes ſe promettans de ſe reviſiter plus ſouvent que jamais. Et comme ils eſtoient en ces termes vindrent d'autres marchans que le maiſtre mena luy meſme en ſon arriere boutique. Et le jeune hommevoyant ſon apointdiſt à ſa mere : Mais ma damoiſelle j'ay veu que ma dame venoit bien ſouvent les feſtes viſiter les faincts lieux qui ſont en noz quartiers& principalement les religions. Si quelques fois elle daignoit en paſſantpren dre ſon vin elle nous feroit plaiſir & honneur. La mar chande qui n'y penſoit en nul mal luy reſpondit qu'il y avoit plus de quinze jours qu'elle avoit deliberé d'y faire un voyage.
h8otAAAAMAAJ
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Vous ne m'aimez plus ego rous ne ſçauriez vous juſtifier. Partez tout à l'heure eo fuyez une malheureuſe qui nepeut plus vous ſouffrir. Aprés l'avoir leuë je priay celle qui me l'avoir renduë d'en porter la réponſemais elle s'en excufa fur la défenſe que l'Admi rale lui en avoir faire. Toute ſa colere ne tomba point fur moy Fontpertuis en cur ſa part. Elle l'avoit veuë ſur la terrace avec moy & le lieu de l'en tretien lui fembloit ſuſpect à celle heure : Elle reçût inal tout ce que Fontpertuis lui pût dire ſur ce ſujet & ne doura point qu'elle ne l'eût trahie en faveur de la Due cheffe. Je ne ſçavois ny ce que je devois faire ny à quoy je devois me reſoudre.
hoHy7bvnkJ4C
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Elleen parla donc à vne de ſes Damoi ſellesfemme d'âge & dont elle auoit éprouué la fi delité par de longsferuices. Mais cellecy imbuë des maximes du Païseut vne telle horreur que la mais treſſe pensất à s'allier mal qu'au lieu de moderer l'ardeur de cette paſſionnée par de douces paroleselle l'augmenta par fes contradictionsrejetant fi loin ce queluy diſoit Chryſolitequ'à peineſe dont noit -elle la patience de l'entendre. La Comteſſe rebutée de ce coftéapres luy auoir recommandé le ſecret& promis (mais au plus loin de fa penſée )de ne plus fonger à Fleurial ,nousap pellerons ainſi ce Gentil-hommes'adreſſa à vnde les domeſtiquesduquel elle crût tirer moins de re plique & plus de ſeruice.
vQUTWe5R2f4C
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Cependant comme il iugeoit bien que cela ſeroit vn peu long ; & qu'il ne ſeroit pas aisé qu'on püſt faire monter aſſezde Soldats par là,pour prendre Sardis ; le deſſein qu'il prit apres avoir * efté inftruit par Andramite du dedans de la Ville fut d'y en faire ſeulement monter aſſez pour ſe pouuoir rendre Maiſtre de la Porte la plus proche de cet endroit : afin de s'en ſeruir pour faire entret apres le grand nombre des Troupes.
Dv86AAAAcAAJ
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Il étoit naturellement bon libéral généreux & galant ; & ce qui faiſoit ſon principal caractère c'étoit une tendreſſe extrême pour ſon frere. Celui-ci avoit un na turel tout oppoſé. Il n'étoit pas à la vériré mal fait de la perſonne mais il n'aimoit ni les exer cices du corps ni ceux de l'eſprit. Son diver tiſſement étoit d'avoir à ſa ſuite de jeunes dé bauchés qui applaudiſſoient à ſes vices.
nvoFAAAAQAAJ
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Je vous re commande encoremon fils le Dauphin ayés ſoin ſur tout de luirepreſenter lc tort qu'il fait à la reputation d'aimer plus les plaiſirs de Dia ne & de la Chaffe du Loup que les nobles Travaux de Mars. Je vous recommande ene core les trois jeunes Princes mes petits fils en tretenés Ies ſur tout des belles actions de leur grand Papa ; ic vous recommande principale ment Painé,le Duc de Bourgogneque l'aicoû tume de nommer le Prince de Condé parce qu'effc & ivement on voit renaitre en luitoutes les belles qualités de ce grand Prince. Je vous recommande enfin toutes les intelligences que j'ai dans les cours étrangeres ayés en ſoin recevés les lettres qu'on 'écrira & faites te®. nir les ſommes deſtinées aux penlions que je leur paye.
uvBgAAAAcAAJ
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La pauvre créature pleu roit avec raiſon de tout ſon cæur ; & quoiqu'elle dîc de tems en tems : hélas j'en ai affez : ſa voix étoit fi fanguiſſante & le jaloux fi tranſporté qu'il 11e re connut jamais fon erreur. Etant enfin las de la bat tre & de l'injurier : Infame lui dit il en fortant je ne veux du tout plus de toi. Je vais appeller tes parens & les inftruire de ta conduite . Ils te traite ront comme ils voudront; mais pour moi je ne veux jamais te voir. La belle qui n'étoit pas éloi gnée entendant ſortir ſon mari retourne à fa chambre ratlume la chandelle & trouve fa ſervante dans le plus pitoyable état du monde. Elle la confo fa du mieux qu'elle put'la renvoya dans ſa cham bre lui fit faire ſecrettement tout ce qui lui étoit néceſſaire & la recompenſa ſi graffement aux dé pens de ſon mari qu'elle aurvit été prête à ſe faire rebattre .
EzeXgqfhMSkC
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En quelqu'une des prouinces d'Eſpagne (la va piré de la nation les appelleRoyaumes ) vn Gen tilhomme que nous appellerons Sabellic ayant épousé yne femme fort honorable & fort vertueu . fe,qui portoir le ná de Blefillepaffa quelques années du commencement de ſon ménage auęc tout le concentement qui ſe peut recueillird'vne heureuſe ſocieté. Comine les'affections eſtoient juſteslegitimes & fondées en la vertu,il ne pou uoit moiſſonner que de bons fruits de li heu-.. reuſes racines . Il eut d'elle quelques enfans qui furent les liens de lear amitié les næuds de leur foy& comme les gages de leur mutuelle bien veillance. Tandis que Bleſille n'a point d'autre loin que de plaire à ſon mary & d'éleuer ſes en fans en la crainte de Dieu l'homme ennemy vint ſurſemer l'yuraye dans ce beau champ& par vne fâcheuſe tempeſte troubler la ſerenité de leurs iours.
vQUTWe5R2f4C
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Auvernique auſi Latio se diLus; ORI cere fratres ,fanguine ab iliaco populi. Cependant ihars. à l'exception de trois ou quatre Villes de la Ca izb. Tai labre de l’Apulie & de la Lucanie aucune de celles dont parle Roman ne s'eſt cruë ni dite fondée par les Grecs de la guerre de Troye. Il n'y a qu'à les ſuivre dans l'ordre que nous les avons marquées. Voyez les Geographes & Voya. geursmodernes Baudran Spon ,Miffon ,de Sei. ne Sanſon & la Guilletiere. poffidonia ou la Ville de Neptune & qu'il ne faut pas confondre avec le Nettuno ,> que le feu Pape Innocent XII. d'heureuſe memoire aa fi bien fait fortifier eſt une Colonie des Doriens à ce que dit Solin. Poſhdonia five Neptunia Solsona Dorienfibus conftituta. Or Strabon dit nettementcap . 89 que toutes les Colonies que les Doriens ont ja mais fondéesfont pofterieures au tems d'Ho. 9 mere comme dit Herodote & par conſequent Herodvi. . beaucoup au deſſous du tems de la guerre de Hom Troye puiſqu'Homere аa vécu prés de 200. ansin fire ou au moins 168. ans aprés cette fameuſe guer.
DAtBAAAAcAAJ
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Monſeigneur d'Avannes fuft fort joieulx de ceſt offre car il avoyt ung pere tel que l'autre luy avoyt dechiffré & après l'avoir mercié le nomma par alliance ſon pere . De ceſte heure là le dict riche homme print tel amour au ſeigneur d’Avannes que matin & ſoir ne ceſſoyt de s'enquerir s'il luy falloyt quelque choſe; & ne cella à ſa femme la de votion qu'il avoyt au dict ſeigneur & à ſon ſervice dont elle l'ayma doublement & de puis ceſte heure le dict ſeigneur d'Avannes n'avoit faulte de choſe qu'il deſiraft.
h8otAAAAMAAJ
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Comme la chaleur ſe faiſoit encore ſentir elle vint s'aſſeoir à l'ombre de ce même bocage & ſe mit à chanter ces vers d'une douceur & d'une juſteſſe de voix raviſſantes. Venez jeunes zéphirs de vos douces haleines Rafraîchir le ſein de nos plainesOù cet ardent ſoleil a régné tout le jour. Il vous cède la place ; Venez régner à votre tour : La nuit vous appelle & le chaſſe .
nvoFAAAAQAAJ
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Je vous ſupplie pour l'amour de Dieu re partit Calandrin notre ami faiſons-le s'il eſt por fible le plutôt qu'il ſe pourra. Serez -vousbien aſſez hardireprit le Brun pour la toucher d'un petit écrit que je vous donnerai ? De reſte répondit Ca landrin. Cela étant reprit le Brun apportez -moi ſeulement un morceau de parchemin vierge une chauveſouris vive trois grains d'encens & une chandelle benite & puis me laiſſez faire . Calandrin fut toute la nuit ſuivante en mouvement pour pren. dre une chauveſouris & l'ayant enfin priſc il la por ta à le Brun avec ce qu'il avoit demandé.
EzeXgqfhMSkC
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Il faut luy dit-elle,que vous efſayez de reconcilier notre fexe avec luy. Je crois repartit le Comte; qu'ilme feroit plus aiſé deme brouil ler dans fon eſprit que deluy perſua der ce que vous fouhaitez ; mais j'ay tant d'envie de vous plaire qu'il n'y a rien que je ne tente pour votre ſatis faction & Je vous en rendray compte demain . Tous les momens que je differois à voir la Comteffe ine paroiſfoient des années .
x8RdAAAAcAAJ
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Quelques proteſtations que le Cardinal de Corneto pût faire de ſon innocenceAlexandre le crut toûjours d'intelligenceavec ſon neveu & lui garda long. temps un refſenti ment dont il fit enfin ſon fils Céſar dépoſitaire ; cet homme de ſang & de violence alloit d'abord au crime& le pere aufli méchant que le fils fuivit ſes peroicieux avis. Le Cardinal de Corneto avoit une tres belle Maiſon aux environs de Rome. Le Pape qui avoit fait ſemblant d'oublier l'affaire de Valere dic qu'il vouloit aller s'y promener. Le Cardinal fit préparer uu ſuperbe feſtin & Ceſar Borgia donna unebouteille de vin empoiſonné à un des liens qu'il croyoit fort fidelle pour en faire boire au Cardinal de Corneto dans le repas ; celui-la con fia ce dépoft à unautre qui en donna au Pape & au Duc de Valentinois même & garantit par cettemépriſe ou de deſſein premedité le vieux Cardinal dela mort qu'on lui deſtinoit. Le tem peramment du Pape affoibli par l'âgene pâc re filter à la malignité du poiſon il en mourut. Ce far Borgia qui ſe fit mettre dans le corps d'une Mule échappa pour le malheur de fa femme & de bcaucoup d'honnêtes gens qu'il perſecuta.
aNYmNBcC-xcC
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De forte que ne 'pouuant faire rien voir à Creſus de tout ce qu'on luy auoit promis il ne voulut plus 1 fouffrirqu'onluy parlaft de Cleandre comme cſtant Fils du Roy de Phrigie : & il traitta cela de I fourbe & de menſonge: deffendantexpreſſément 1 à Menecée d'en parler àà perſonne ſibien qu'il ne s'en eſpandit aucun bruit a la Cour. le vous laiſſe donc à iuger quel fut le deſeſpoir de mon Pere ; de voir qu'il auoit perdu non ſeulement ce qui pouuoit iuftifier Cleandre aupres de Crefus; mais encore ce qui pouuoit le faire reconnoiſtre au Roy de Phrigie. Lors que Cleandre le fçeut il en fut tres affigé: & la Princeſſe en fut ſi touchéequ'il ne luy fut pas poſſible de cacher ſamelanco lie. Cependant Artefilaseſtantentierement gueri de ſes bleſſurestriomphoit du malheur de ſon Riual :: le Prince Myrſile & Abradatę croyoient bien que Cleandre n'eſtoit pas coupable .
ixFJAAAAcAAJ
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Celuy qui fe fent ar taqué de la meſdiſance,n'a point de plus prompte pallion que le deſir de la repouſſer ; ce n'eſt donc pas de merueille fi pour paroiſtre innocent il s'efforce d'eſtre vertueux. On ne ſçauroit mieux detromper le Monde de la mauuaiſe impreſſion qu'il a de nous qu'é luy faiſát voir das nos maurs & dás nos deportemés lereproche de ce que la la gue y attache. Il n'eſt pas aisé de faire repentir vn Detracteur ny de l'obliger à fe deſdire,mais il eſt en noſtre pouuoir de nous corriger & de bien vie ure.Encore eſt on aydé dans cette genereuſe reſo. lució par l'inclinació ſecrecte quenous auós à la vengeance :on troinphe de ſon Ennemy,quãd on triõphe de ſon vice.
H3sfUXpI9TEC
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Elle qui ſçavoit ce commande ment leur bailloit tous les jours des alarmes en ſe moquant d'eulx & de leur mauvais foin. Et ung jour entre les autres elle trouva au partir du logis ung cordelier à cheval & elle eſtant ſur fa haquenée l'entretint par le che min depuis la diſnée juſques à la fouppée.
h8otAAAAMAAJ
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Et lors ces deux Cheua liers commancerentà reculer,& regaigner la caba ne ou ils penſoyent reprendre nouuellesarmes,& demander ayde pour accabler ce Prince qui en meſme tempsentra dans la baſſe-court de ce lieu ou il vit la plus effroiable choſe du monde à ſça uoir vn grand & furieux animal porté de quatre } iambos ouvertes par le bas en griffes eſpattéesayant le col haur elleué ſur lequelon voioit crois teſtes de dragon inceſſammentçà & Ta remuantes de la gueulle,deſquelles fortoit vne eſpeífe fumée qui bruniſſoit & empuantiffoir l'air.
0DfyVWOzQBcC
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Les conicêtu res qui ne regarderir,point la libérréfont moins ſutpectes : Partant l'on peut croire que celuy qui ne ſonge que des choſes agreables el d'humeur ſanguine; que ceux en quile phlegme domine,n'ót en viſion que de l'eau,des naufrages;de la pluye & des neiges. Vné colere fait preſque touſiours la guerre pendant la profonde paix de ſon repos,& le melan cholique ne voit que des obiers triſtes& d'horribles phantoſmes.
H3sfUXpI9TEC
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La Tyrannie de D. Pedre peut vous donner une juſte indignation ſans vous cauſer ces douleurs acablantes qui nous épou vantent D. Henri & moi. Vous êtes amoureuxmon frére c'eſt la ſource de cous vos maux & vous l'êtes même de la Reine. Avezvous ou blié ce que lui eft D.Pedre & pourrois-je me précipiter dans ce malheurà moins que d'avoir perdu la raiſon : Vous n'offenſeriez point la Rei ne par une paſſion refpeétueuſe ajoûra D.Tel lo ſi vous la pouviez concevoir avec innocen ce ; mais dites-moi qu'elle eſt votre eſperance ? De mourir interrompit Frederic en laillant échaper quelques larmes & de mourir fans of fenfer la Reine. On ne meurt point chez les Chrétiens comme on fait chez les infidelles répondit D.
aNYmNBcC-xcC
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Pour comble de bont heur vous verriez Afpafic infidelle & The ramenes content. Alcibiade ne pût écouter ces reproches avec moderation& quoy que Thelemis'eût genereuſement facrifié fes propres interêrs à l'attachement qu'il avoit pour lui il ſe fe toie peut être emporté contre le feur Amy que la mauvaiſe fortune n'avoit pû lui ôter ( excepté Socrate ) s'il n'avoir été retenu par la preſence de Mindare & de Liſander qui " vinrent l'aborder. Amiclée écoit fort connuë de la Reine & lui avoit pluſieurs fois parlé d'Alcibiadeavant qu'il arrivâr à Spartefan's qu'elle don nât une grande attention à tout ce quelle luy en diſoit ; mais depuis qu'il y fut elle ne lạ voyoit pas une ſeule fois qu'elle ne lui en parlât prenant même plaiſir à entendre l'hiſtoire de les Amours avec Aſpaſie.
hoHy7bvnkJ4C
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Car quand ie me ſoyuiens quel dépit eſtoit le mien lors que ie > croyois que l'on ſoupçonnoit quelque choſe de ce que ie voulois cacher ic ſens la peine qu'il > ſouffre. Vous eſtes trop bon repliqua Cleandre1 & la Princeſſe n'eſt pas ſi indulgente quevous. le 1966 l'aduoie dit-elle en ſous-riant& ce qui fait ma :01 ſeuerité en cette rencontre ,eft que je trouue quel dir que choſe d'offençant à voir que vous ne me JE croyez pas allez diſcrettepour me dire vn me 2 til diocre ſecret : Et en effet aduoüer ſimplement que vous eſtes amoureux n'eſt pas dire toute voſtre aduanture. Et bien Madameinterrompit 2 Cleandre tout hors de luy meſne s'il ne faut line que cela pour vous ſatisfaire ie laduouë: mais degrace ne me demandez plus rien : car ie mour rois mille fois pluſtoſtque d'en dire iamais dauan tage. Quand vous ſerez mal auecque voſtreMai ſtreſſereprit la Princeſe en riantcomme le Prin erce mon frere l'eſt auec Anaxilée;nous fçaurons toute voſtregalanterie4.
ixFJAAAAcAAJ
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Vaſſal ditl'AmiralGaudiſſeje vais Quand le géant Agrappartle vitil lui vous le dire : Vous voyez ce Sarraſin qui dit : Il n'eſt pas néceſſaire de pleurer & eft arméil m'a propoſé un champ de bar que de gré ou de force il ſeroit obligé de taille corps à corps ou bien contre deux lui payer les quatre deniers d'or car cerde mes plus vaillans hommes s'il s'en tainement je vois bien qu'il n'y a aucun de trouve d'affezhardi pour combattre contre vos payens qui veuille combattre contre lui& s'il eſt vrai que vous ayez la valeur moi. Quand la belle Efclarmonde vit que de m'acquitter enverslui & d'entreprendre fon pere pleuroit elle en fut émue de le gage pour moi je vous délivre ainſi pitié & lui dit : mon pere fije favois que que ceux qui ſont avec vous vous pour vous ne me fçulliez pas mauvais gré je rez retourner dans votre pays ou bien vous dirois une choſe qui pourroit vous où bon vous ſemblera je vous ferai con cirer d'affaire. Ma fille dit l'Amiral Gauduire en ſûreté juſqu'à la Ville d'Acre diffe ja jure parMahomet que vous n'au& vous donnerai unſommier chargé d'or rez jamais fujet de vous en repentir.
-G8GAAAAQAAJ
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Carenfin vn fort honneſte homme ſçait pour l'or: dinaire plus de choſes qu’yne fort honnette Fem me:ſon eſpriteſt plus remply; ſon entretien eſt plus diuertiſſant ; il a plus de complaiſance pour vne Dame que les Dames n'en ont les vnes pour les autres : & pour tout dire en vn motil y a ie ne [çay quelle diſpoſition dont i'ignore la cauſe; qui fait quecette eſpece d'amitié a quelque choſe de plus tendre ,& deplus ſolide. Mais ma chere Ilme: nie,pour eſtré comme je le dis ilfaut que cet hom me ne ſoit point amoureux : car ie yous confeſe queie nemeconfierois iamais à vn hommequile feroit.
ixFJAAAAcAAJ
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Geneure'eſproùuc bien cecy & encore que vous ne ſoyez auiour d'huy qu'à trois lieues d'elle,elle a plus à ſouffrir que quãd vous eſtiez autrefois en Touraine ou en Bretagnecar alors elle eſtoit affeurée que ſi la nuit elle ſongcoità vous en dormant vousneſongiez pas moins à elle & qu'ainli il ſembloit que vos ef prits deſtachez du corpsfiſſent chacun la moitié du chemin pour s'aller entreuoir. Mais niainte nant qu'elle ſçait que vous Pauez oubliéequi la veut confoler la deſeſpere& elle a tant de maux que pour aprendre à mourir il ne faut qu'en ſouf frir de feinblables.
QRk6AAAAcAAJ
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Hadi10'ejt donc toy quime venou trofeuer. Dute preaje guerriereleft je de mon ameTonces qui effrouchie d'une semblable fluinme Deignoit venant iey mes peines soulagerEile croupisicy quand tu esen danger. Ce Prince en meſme temps tout adunen arriere Se refoule au ſecours de la belle guerrierelibrujegenereux d'amour or depitiéEr de hajte qu'il à ne s'arme qu'a moitié: 11 Sortſeul defa tanteego à bride abatuë Suitla vore qu'il voit plus freſchementbaivë.
phEWyL1VPZAC
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Si Lycaſte penſoit auoir deviné nous luy faiſionstoutes voir qu'elle s'abuſoit : & pour Zenocrite elle aduoüoit elle meſme qu'elle nepouuoit qui ſoupçonner de cette galanterie. Mais durant quenous cherchions qui la pouuoit auoir faiteArpalice ne diſoit mot: & lembloit meſme ne le vouloir pas donner la pei . ne de chercher qui ce pouuoit eſtre. Ne diroit on pas dit alors Zenocrite qu'Arpalice eſt eſtrange re auſſi bien que Thraſimede & qu'elle ne con noiſt perſonne icy ?
Dv86AAAAcAAJ
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Ileſt vrai qu'il y a méchantes bêtes comme il y a de méchans hommes: lij'ofois je paſſerois outreparce qu'elles ont une Religion mais je n'en veux pas parler d'autant que la declarant elle ſe trouveroit Temblable à celle de pluſieurs fots . Es eſpérances ſont plus belles que leséfetsd'au L tant que les connins des petites filles funt mieux faits que ceux des grandes. Auſſi il y a connin c'eſt le cas de ces mignonnesque l'on corche encore prés le feu ou qui lesmontrenten piſſant. Connantc'eſt de celle qui eſtdéja bonne & qui peut être chute en pauvreté que le poil lui a percé la peau. Puis conc'e de cellesqui ſont bonnes & n'ontguéreseu ou point d'enfans. Connaffec'eſt des vieilles & qui cft preſque cout en delordre. Et que dites-vous de connuë ? Je croi que des concaſſes ſont deſagreables & appartiennent à l'ordre du derriére de la ſervante de feu Monſieur le Doyen des Medecins .
oF1CAAAAcAAJ
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Quoy que Callicrate fuft accouſtumé de dire beaucoup de choſes plus hardies que celle là ſans qu'on le ſoupçonnalt de parler ferieuſementParthenie ne laiſſa pas de trouuermauuais qu'il luy parlaft com me il faiſoit ce iour-là : parce qu'il luy ditcela d'vn certain air audacieux qui luy deſplut. De ſorte que ſe taiſant tout d'un coup Callicrate ſe teut aulli: & ils furent quelque temps à garder vn ſilenceque Parthenie eurt bien voulu n'auoir pas com mencé : carelle remarqua que Callicrate en tiroit auantage & n'eſtoit pas marri de la colere.
Dv86AAAAcAAJ
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Il quitta bruſquement Cephalie & s'en retourna chez lui. Quand il y fut mille penſées plei nes d'embarras lui pafférent par l'ef. prit. Tantôt il accufoit fa Mai treſe d'ingratitude & de perfidie & tantôt s'adreſſant à lui mêine il dé . ploroit ſon ſort & s'eftimoit le plus malheureur des hommes. Il étoit agiré de tous ces différens mouve mens lors qu'un jour accablé de triſteſſela fiévre le prit mais avec tant de violence qu'en moins de cinq jours il perdit la vie.
OB9aAAAAcAAJ
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Adonc fit faire commandement à ſes gens qu'ils euſſent à ſe tenir preſts & appareillez ,pour partit à vne heure delà å fin de ſe trouuer vne heure deuāriour pres & à la veuë de l'ennemy. Le Duc de ſon coſté,fic ſemblablement equi per & mettre en ordre ſon armee l'encou rageant à la bataille .
sLYpHX9v9c4C
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Philopamen au contraire excuſant le toutie faydit-il,penitence de ma laidure. Aux beaux corps ( diſent les Platoniques) repoſent les plus belles & Heroiques ames. Sidit Lupol deelle eſt ainſi belle donne toy de garde. ere fuſe donc la licę,dit Eutrapel,& renonce de bon ne heures maiſtre Mariage & à ſes pompes . l'accorderay en cecy quelque choſe à Lupoldedit Polygamepour n'auoir anc eſtébõnechan fon chantee ſelon l'aduis de Plutarque aux li ures de inariage ,ſe marier par les yeux.
9E25bX0PtysC
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Vienne il s'en vint en haut& puis en bas ; il vit la Ville de Prague ſituée loin de là qui eſt la Ville Capitale de BohemeCette Ville eſt grande diviſée en trois partsiçavoir la vieille Prague la neuve Pra gue & la petite Prague. Or cette petite Prague tient le côté gauche& la Colline où eit la Maiſon Roiale là où eſt l'Eglise de S. Large qui eſt la Cathedrale de l'E . Veque .
cf85AAAAcAAJ
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Elle prononça ces paroles vn peu eſmeuë: mais Melintę luy dit ; Non non Epi charisie ſeray ſon garand: aſſeurez vous que Palanie de n'a point tant perdu le iugement qu'ilne Içache com bien nousdeuons porter de reſpect à voſtre ſexe& d'honneur à voſtre courage. Elle ſçaitreprit Palame de ſi ic cognois bien ſon humcur & ſi ie l'honore. Ic me ſuis inſtruit aſſez à mes deſpens comment ic dois vi ure auec elle ,ayantplus appris de diſcretion aupres d'el le que mon eſprit n'en ſembloit eſtre capable : toutefois elle ſçait auſſi qu'il faut touſiours que ierie. Ces occa fionsdit-ellene permettent pointla raillerie; Conten tez vous que ie vous ayme comme mon Maiſtre& Me linte comme mon frere. Melince admira ſa yercu & fa gentilleſſc & la remercia de la bonne volonté qu'elle a uoit pour luyſans l'y auoir obligée. Melinte dit -elle vous valez plus que tous mes ſeruices.ſouffrez ſeule. mentque ie fale pour vous ceque ie puis : & pour l'heu re obligez moy de me laiſſer dormir ;‫ ܪ‬car iamais ie n'eus tant de beſoin de repos.
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Ce n'elt pas que ceſte creature fuſt de marbre ni d'vne matiere inſenſi ble : mais c'eſt qu'elle eſtoic tellement ſoumiſe à la volonté de ſes parens,qu'elle reſſembloit à ces machines qui ne ſe meuuent que par reſſorts la reſolution eſtant de ne faire autre election que de celui qui lui ſetoit propoſé par ſon pere pour eſtre ſon eſpoux. Certes ſi elle euſt eſté laiſſee en la liberté de ſon choix,il n'y a point de doute que Pyrrhe l’eult rendue ſuſceptible de ſon tourmér& qu'entre tous ceux donc il auoit pris l'habit il n'y en auoit aucun qu'il ne deuançaſt en eſprit & en bonne minecoinme il les ſurpalloit en quali té.C'eſt cequieſtonne ce poarſuiuant,lequel n'o loir la preſlerde peur de lui donner ſujet de ſe plaindre à fes parens,qui l'eufſent auſſi toſt challé de leur maiſon .
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Apres cela il repofa en Dicu doucement & en paix. La douleur de Thcolimpen'eụſt point admis de conſolationſi dans le viſage d'Anatole,elle n'euſt re rueu à tous momens les traicts de celuy de ſon cher Eliante. Ce fils ynique eſtoit tout ſon appuy & tou te ſon eſperance. Mais cette anjour maternellequi et ſi louable eftant bien reglée,deuient vicieuſe par l'ex cez Ce Dieu jaloux qui eſt plus grand que noſtre cæur & qui le veut tout entier ,n'a pas aggreable de le partager aucc yn autre ; ce lia eſt trop étroit pour y coucher: là creature aucc le Createur il faut qu'vn feul l'occupeTheolirnpe ſe faiſant vne idole de ſon fils Dieu la voulant retirer de ſon idolatrie & pu rifier ſon imparfaite amour,la toucha parle licude ſon cæur qui eſtoit le plus ſenſible. Vne groſſe mala 1 dic attaque Anatole & dans peu de iours le mit ſur le bord du tombeau .
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Auparauant cette diſgraceelle eſtoit bien vertueuſe & aſſez rangée aux exercicesde pietémais ce n'eſtoit pas à l'é gal de ce qu'elle les pratiqua depuis cette vehe mente affliction . Affliction qui eſt ce vent impe tueuxqui chaſſe au port de la grace& cet Aquilon & cet Autan qui répandent bien loin l'odeur des parfums du iardin de l'opouſe ſacrée.
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Comment vn homme pourra t'il eſtre yurongne & gourmand qui craindra de deſpenſer vn teſton pour auoir dequoy ioüer ? Quelle enuie vn homme pourra t'il auoir du bien d'autruyqui dépenſe le fien fi mal à propos & finalement com ment vn home pourra-t'il eſtre pareſſeuxqui ne ſe contente pas de iouër tout le long du iour ; mais paſſe meſme toutes les nuits au jeu ?
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Quant à moi pauvre . & infortuné Serviteur je me tiens avec les troupeaux le plus eloigné qu'il m'eſt poſſia ble de ces Tiranspour n'avoir pas le crevecaur de voir demes propres yeux devorer les ; . En veritéreprit Ulife tout chagrin de ce que : le bon homme ne vouloit pas ajoûter foi à ſes diſcours il faut advouer que iu es l'hom. me dumonde le plus incredule.
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Parlavertu donguoi vous ſçavez que j'ai belle femme& boone moi ni mes amis ne s'en peuvent plaindre ; néanmoins un jour quale nuit & il faiſoit clair de Lune le Soleil ne luiſoit plusque revenant deville & entrant en mamaiſon je trouvai un jeune Avocat& cela me facha d'au. cant que je craignois ſcandale : Jedisma femmevous ſçavezle bruit qui court de vous Se demoi ; car on dit de moi que je ſuis un peu cornard & je le croi bien & aufli que vous êtes un peu garce ce que je ne croi pas mais vous tiens pour femme de bien je le croi aunibien que vous. Par ma foimon mari croyez le je vous en frie. Voila comme j'ai berſé ma fem me & commeellem'a berſé ce que je n'aiappris à aucun Alquemiſte de l'Allemagne de peurd'être ber iez de celles fantaiſies qui leur feroient oublier le You ſecretqu'ils ne diſent qu'aux enfans de la ſcien . ce. Alolol.
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Ainſi votre amour eſt criminel puiſ que nos mæurs & nos loix y répugnent ; & celles des Arabes ne vous aident en ricn puiſ-. que vous vivez en Egypte. Mais indépendam ment des différens préjugés des hommes je trouve plus de raiſon à croire que la nature s'y oppoſe puiſqu'elle en a même inſpiré de l'hor reur à certains animaux. Vous pouvez avoir lu dans Ariſtoteque des chevaux ſe ſont précipi tés pour être tombés dans une faute pareille ; & elle ſemble appréhender tellement l'union inceſtueuſe du frère & de la fæur que quand elle les engendre enſemble elle les ſépare d'une membrane qui ne ſe trouve point entre deux garçons gemeaux ni entre deux fillesJe ne le convainquis pas par ces raiſons : mais enfin je le diſpoſai à ſe lever & à aller voir le roi la reine & les princeſſes.
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Le Vendredidiſoit-il nous demande D'autres penſersainſi que chacun fçait : Pareillement il faut que l'on retranche Le Samedi non ſans juſte ſujet D'autantque c'eſt la veille du Dimanche. Pour ce dernier c'eſt un jour de repos. Quant au Lundije ne trouve à propos De commencer par ce point la ſemaine ; Ce n'eſt le fait d'une amebien Chrétiennes. Les autres jours autrement s'excuſoit : Eiquand venoit aux fêtes ſolemnelles C'étoit alors que Richard triomphoit Et qu'il donnoit les leçons les plus belles.
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Voila tout ce quim'eſt arriué depuis que ſ'ay eſté ſeparée de vous : maintenant il ſera beſoin d'ena uoyer quelqu'vn pour faire entrer noſtre bagage & nos gens ; & nous aduiſerons puis apresen quel lieu les Bicux nous veulent donner vne retraitre aprestantdefor tunes eſtranges: car il n'y a point de doute que tandis que Neron viura il faut faire en ſorte que les noms de Mic linte de Palamede & d'Epicharis ne viennent plus à ſes oreilles .
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Ce n'eſt point Eu ricléepour te reprocher la foiblefie de ton fexe que je dis ceci mais pour prevenir un mal que j'ay heu de craindre car il faur que au faches que la mort des Prociensmes en nemis & les Amants de ma femme depend abſolument du foible & ſubtil fil de ton fia lence. Je l'apelle foible & ſubtil parcequ'il cft certain quequand une femme garde up fecretc'eſt pluſtoſt par hazard ou par la ne èeflité du deſtin que par les mouvements de fa propre volonté.
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Et ſe dit qu'aux 1 enſeignes de la harpeil entra aux Enfers& y fic 2 bonne chere ,trompa & endormit le portier,(les Diables eſtoient encore à leur Donat ſans eſtre emancipez ) & auec les non ouyes chanſons ache ta puis baſtit mille immortalitez à ſa memoireniſques aux derniers des hommes .
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Le Carme luy apporta un petit mourceau du Manteau d'Elie dont leur Ordre ( à ce qu'ils diſent ) a herité. Lc Jacobin luy donna on grain qu'il affûra étre du Roraire de S. Domini que ; l'Auguſtin un petit S.Suaire benit par le miraculeux Pere Bernard ; & le Capucin luy fitpreſent d'un peu de la robe de leur General qui avoit depuis peu paſſé en France. Pat. Commeils abuſent inſolem ment de la credulité des gens !
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Il eſt vray que je me ſouviens que l'on m'apprit com . me aux autres enfans mille niaiſerics inven tées par le vulgaire au lieu de m'élever petit à perit à de grandes choſes en m'inftruiſant à ne rien direde bas & de populaire ; mais de puis avec le temps je m'accoutumay à ce qui eft de louable. Il faut que je vous conte en paſſant une pe tite choſequi m'arriva aprez que je fus fevré : j'aimois tant la bouillie que l'on ne laiſſoit pas de m'en faire encore tous les jours. Com me la ſervagte tenoit le poilon deflus le feu dedans ma chambre cependant que j'eftois encore couché l'on l'appella de la cour : elle laiſſaſon poilon à l'atre& s'en alla voir ce que l'on luy vouloit.
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Antigonus eut pourtant la bonté de ne pas aller ſi vîte. Il ſe prépara à l'éloigner ſim plement de la Cour ſi -tôt qu'il ſeroit guéri ; & pour cet effet il me donna dès lors mon congé que le deſir de mon repos m'avoit obligé pluſieurs fois de lui demander ; avec ordre d'em mener Ariarate avec moi hors de ſes états.
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Je vousdirois oui vous avez rai fon de l'aimerpuiſqu'elle eſt fibelJe & fi aimable. Mais peut être qu'en vous difant ces choſes elles feroient un effet tout contraire & que les appliquant à moi même vous les prendriez pour un reproche de vê tre inconſtance & de vôtre ingra titude. Si cela eſt mon cher je veux éviter un diſcours fi fâcheux j'aime mieux laiſſer agir votre caur que de le contraindre.
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Ainſi les Seigneurs qui enuironnoient Pharaon enuioient la grandeur où Iofeph eſtoit elleué. Ainki Aman ne pouuoit ſupporter l'eſtime qu’Aſſuere faiſoit de Mardochee. Er chafcun ſçait iuſques à quello rage cette furieuſe paſſion porta tes Satrapes de Perſe contre Danici. Cela eſtoit cauſe que ces arbres tranſplantez d'vn autre terrein ſoufflez de ces mauuais vents ne pouuoient ni paroiſtre ſi verdoyans,ni porter des fruicts en abondance & en leur faiſonCe n'eſt pas que le Prince plein de iugement n'euſt vne grande cognoiſſance de lcurmerite & ne leur rendit des telmoignages de l'eſtime qu'il fai foit de leur vertu:mais pourcõferuer ſes rameaux naturels& les ſeruitcurs qui eſtoient nez ſes ſu iects il ne faiſoit pas à ces eſtrangers tout le bien qu'il euſt peut-eſtre pû,& que ſans doute il deli roit.
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Que je . fuis mal heureux d'avoir tant veu ! Elle me recinc par un bras mais ne pouvane l'écouter ny la voir plus long -temps je lui fis quitter priſeremontay à chevalrepris le chemin du Havre & arrivay au camp. Mon chagrin étoit trop grand pour être caché. On crur qu'il venoit de ce que les Anglois ne s'étoient point adreſſez à moy pour parlementer comme ils devoient faire mon attaque étant plus avancée que les au tres ; inais on n'en devina point la verita ble caufe & vous même y fûres trompé auſli bien qne les autres. Quelles doulou reuſe reficxion ne fisje point ſur mon aven ture !
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Or je n'irai pas-là,je ne veuxpas être mangé je ne l'ai pas accoûtumé; mais diſons de ce re pas je n'aipluså en direfinon que nous mangions de ce queDieu nous avoit donnécomme dit l'au tre . En conſcience nôtre Jardinier qui étoit un beau jeune homme,n'en voulut point ille maria avec unebelle jeune fille qu'il fit femmeDicu merci & vous : un Dimanchemarin ilcuidoit lui donner le pic cotin&ellele pria de s'en contenir. Erano levée or étoitce en Eté ii vit la chemiſe tachée de lang ; hélas'mamie! Maisma filledis-moi que c'eſt; ardé mon ami c'eſt que j'ai ce que Dieu nous a donné à nous autres pauvresfemmes.
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Il s'y enferma; & ſemitaulie ;mais il ne dormit pas de long-temps. Il avoit vne groſſe chandelle qu'il auoit laiſséallumée afin de s'amuſer à con fiderer ſon tableau & à peine s'imagineroit-on combien de louanges il donna encore au Peintredont Pinuention luy ſembloit toute diuine . Il fongeoit en ſoy-meſme que comme l'on auoit appellé la Poëſie vne peinture parlante on auoit auſſi appellé la peinture vne Poëſe mueftė . illuy eſtoit aduis qu'en ce qu'il voyoit;la peinture & la Poëſie ſe rencontroient & parloientmefmes toutes deux en termes clairs & intelligibles aux bons eſprits. : Anſelme ayant fçeu qu'il n'efteignoit point fa chandelle ; en eſtoit en grand ſoucy car il auoit peur qu'il ne miſt le feu quelque parę. .
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Nirard n'en . Ce qui acheva d'alterer les eſpritsce fut on Capitaine nommé Don Pedro de Pinilo ,injuſlt'ice eti cui avoitco la quiayantdemandé à parler à la Reine ſe jetia à les pieds l'entretint une heure Plo en particulier& lansquel'on fçût ce qu'il à igne lui avoit dit. On ne douta point par la lui Bezqu'illa bien du te qu'il n'eut declaré quelque chole d'im portant contre Don Bernardo Patigno fre re du premier Secretairede Don Juan par. itir à d'a ce qu'on l'arrêta le lendemain avec deux de ſes Domeſtiques. On tint les .
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Il faut convenir pourſuivit l'enjoué Célémante que ſi nous étions tous bien ſagesnous ne ſongerions ja mais à faire ni amour ni amitié ; & je le dis tout devant toi Ergaſte que moi tout le pre mier je fus bien fou quand je m'engageai à être ton ami . Car dis moi s'il eſt rien de plus ridicule qu'un homme qui a toujours naturellement plus de peines qu'il n'en peut ſupporter s'aille encore aviſer d'en faire ſo ciété avec autrui ; & que par exemple je me ſois obligé à pleurer de tous tes maux à com patir à toutes tes foibleſſes & à ſouffrir de toutes tes folies ?
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Vous me direz tout cela aprés que vous aurez foupé& que vous vous ſerez mis à vôtre aiſe. Salve Hom. Hofpes. Cete Odyll. lib. s . rum deinde canâ fa&tàe egregiè paſtus‫ܙܐܐ‬ porus loqueris que oportet. Abraham 24 dans les vieux temps en uſoit de inême comme nous l'aprend l'Ecriture. Il alloit au devant des paſſants & les prioit ſans s'informer de leurs nouvelles à venir lo ger chez lui & dés qu'ils y étoient arri vez au lieu deles queſtionner fur leurs avantures il couroit luimêmeou bien ſa femme à ſon défaut à la bergerie & à l'étable pour y prendre un agneau ou un chévreau& le préparoit auſſi-tôt à manger pour les hôtes.
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Enſuite il donna charge à Phifica d'aller trouver Milord Locar Gene ral des Angloisde luy dire de la part de ſe préparer àla bataille pour le lendemain & les raiſons qu'il en avoit. Locar répondit à Phiſica qu'il s'en fioitbien au Maréchal; & ' au retour du combac s'il en revenoitil s'informeroit de ſes raiſons.
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Mais cependant i'ay vne G forte auerfion pour luyque ne pouuant pas eſperer de la vaincre iamais11 & ne voulant pas meſme l'eſſayer ie vous coniu re par tout ce quivous eft cherd'employer tout le pouuoir que ie ſçay que vous auez ſur l'eſprit du Prince mon Frere pour l'obligerà neme perſecuter pas dauantage. Comme ie ne m'oppoſe . point à la paſſion qu'il a pour Anaxilée ' quoý. qu'elle ne ſoit pas fort iuſte: ; faites auſſi qu'il no s'opoſe pas ſi fort à l'auerſion que i'ay pour Adra fte quoy qu'elle ne ſoit pas bien fondée. le vous laiſſe à penſer Madame quelle joye eut Clean dre d'entendre de la bouche de Palmis la haine qu'elle auoit pour vn de ſes Riuaux : mais comme il euſt bien voulu luy entendre dire la meſme cho ſe de l'autre : Madame luy dit il auec beaucoup d'adreſſe ie trouue le Prince Adraſte ſi malheu reux d'eſtre haï de vous : que c'eſt eſtre en quel que forte cruel que de n'en auoir pas de pitié; neantmoins ie m'intereſſe tellement à tout ce qui vous touche que je vous dis ſans exception qu'il n'eſt rien que ie ne face pour vous deliurer de l'importunité que vous en receuez .
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Site de la male. Il y en a qui n'aiment point ces fortes de rencontres& mê. me il ne faut pas reduire ce nombre à peu puis que tout le monde eſt de celene timent; mais celui ci qui avoit ſes rai fons pour n'étre pas du goûr de tous les aurresouvrir fa male avec beaucoup de plaiſirleur faiſant voir qu'il ne por toit ni or ni argentmais bien decho. ſe de plus grand prix.
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Voila pour l'vtile. Quant à l'honorablequi eſtoit l'aimant le plus fort de leurscæurs,ſoit qu'ils fiſſent reflexion ſur leurs naiſſances ſur leurs qualitez & leurs biens ; ſoit ſur les eſtima bles conditions qui eſtoient en leurs perſonnesils ne voyoient aucun grade en cette Cour au quel ils ne puſſent aſpirer& qu'ils ne puſſent eſperer. Cegenereux Herculecapable d'aider à Atlas à porter le ciel n'auoit qu'vne petite eſpace de terre. Son aifle eſtoit for . te ſon vent puiſſant,ſon eſſor éleuémais l'eſten duë eſtoit eſtroitteVn monde entiercomme à vn autre Alexandre n'euſt pas eſté ſuffiſant pour fer uir de thearte à la magnificence .
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Mais elle étoit trop perſuadée de fon affection pour le jeune Etranger pour le croire capable d'un changement fi extraordinaire ; & n'avoir garde de s'imaginer qu'il fût homme à vouloir troubler un commerce amoureux où il l'avoit lui-même enga gée avec le Comte. Elle regarda toutce que lui dît le Balla commeun effet de fa galanterie & ne fit qu'en plaiſanter avec la Sultane à qui elle alla auffi -tôt rendre un compteexact de certe Scêne. La belle Turque s'alla coucher fort peu contente ce ſoir-là de fon deſtin après s'être attendue à avoir encore un entre tien pareil à celui qu'elle avoit eu le jour precedent.
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Le gentil homme qui penſoyt bien avoir choiſy le meilleur pallefrenier de tout le monde luy demanda qui luy en ſembloyt : Je vous confeſſe Monſieurdiſt elle qu'il faict auſſy bien ſon meſtier que ſerviteur qu'eufliez peu choiſirmais ſi a il beſoing d'eſtre follicitécar c'eſt le plus endormy varlet que je veiz jamais .
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Galanterie d'y Mary V N marý ayant vne femme & vne mai ftreffe toutes deux accouchées en meſme temps enuoye les deux enfans en nourriffe & fait ſi bien qu'autre que luy ne ( ceut iamais quel eſtoit le legitime& quel eſtoit le baſtard . Deux ans paſſez il fait reaenir les enfans en la maiſon l'ans vouloir dire à ſa femme quel eſtoit le ſien auſſi reflembloientils l bien le pere & fi . peu lamerequ'on ne les pûl diſcerner.
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Pierre que le Pre vôt des Maréchaux cherchoit & l'ayant un jour rencontré ne ſçachant pas que ce fût lui le laiſſa ne le connoiſſant pointavant que le laiſſeril lui demanda qui es -tu ? Que diable tu es duril ne te faut plus qu'ê tre véru d'une cuiraſſe pour t'achever de durcir. Calpine Comment diriezvous une cuiraſſe ou corſelet en latin c'eſtdit frere Jean de Laillée dura bit : Or taiſez -vous vous empêchez l'affaire de ce faint homme achevez Monſieur le doguetrer. Ce perſonnage s'étant aſſez repoſé ſur le bord de la fon caine avila le tardidonc il s'en vint au village & . s'adreſſa chez le Page à la dame du logis priant la dite dame dele loger cette nuir-là pour l'honạcur de Dieu. Elle qui étoit avaricicuſe comme un fi nancier qui a fait ſes affaires & n'a point d'enfans s'excuſa & le pria d'avoir pour agreable ſon refusqui ne venoit qu'à cauſe que ſon mari étoit chiche & grondeur. Le bon homme paffa outre & va droit s'affraper chez la chambriere de Chiquetiere nommée la Gouſſon de laquelle lui ayant fait la Icquere il fut reçu fort honorablement & bien traité de la pauvre femme qui le mit en un bon lit cette bonne femme ! Es CHINES .
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Alors Mamerque rendu eloquent par la paf ſion luy fit connoiſtre qu'il eſtoit impoſſible qu'il goûtât aucune paixtant que ſes yeux luy feroient la guerreadiouſtant à cela les autres folies dont les Amoureux ont accoûtumé de ſe ſeruir pour de peindre leurs peines imaginaires. Ce qui fut caule que Sigiſmonde le laifla la comme vn infensédont la maladie eſtoit incurable. La cu rioſité l'ayant amené ſur ce riuage pour conſide rer cette mortelle Deeffc en vn inſtant en der 5 uint cout embrasé pareil au rameau de camphre qui s'allume tout à coup. La voir l'aimer la defi rer la vouloir & eftre tout à elle ne fut en luy qu'vn meſme acte qui ſe fit en vn moment.
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Les Prin ces qui voyoyent la deſolation de leurs Eſtats,s'il n'y eſtoit promptement remcdiécommencerent à conſpirer entr'eux & à coniurer l'extirpation de ceſte vermine en mettant les armes entre les mains des peuples& permettant aux communes de ſe ietter ſur ces monſtres qui comme des vi percaux rongeoyent les entrailles de leur pays.
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Il me mena dans noſtre eſcurie & ayant veu noſtre petit poulin il me dit ſi je voulois bien conlentir qu'il coupat lon affaire & hazarder que ce petit animal mouruſt& qu'aprés cela il me le mettroit ſi juſtementà la place que je pourrois m'en fervir auſſi bien & meſme mieux que du. mien en luy donnant ce qu'il me deman doit à quoy je contentis agreablement : de forte qu'il mc l'a couſu comme tu vois Elprouve un peu s'il n'eſt pas bon & en diſant cela luy donna une ſecouſſe desmcil leures qu'elle euſt jamais receu .
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Les Cipriens étant levés Thorel monta à cheval avec eux & & leur donna le plaiſir de voir voler ſes oiſeaux. Sa ladin qui étoit bien aiſe de ſe rendre à Pavie de manda s'il n'y auroit point quelqu'un qui voulât leur montrer la meilleure Auberge. Ce ſera moi Mon fieur qui vous la montrerai répondit Thorel : car auſſi bien fautil que j'aille à Pavie. Saladin ne doutant pas qu'il n'y eût des affaires fut bien aiſe d'avoir li bonne compagnie.
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Car là le moindre fi gne eſt vn engagement abſolu & vne paction ex preſſe : mais parmi nous les mugueteries les ca jolleries & inefineles preſens ſont des vagues contre des rochers. Ces malheureux pourſui uans tentent toute ſorte de voyes pour arriuer aubur de leur pernicieux deſſein.L'hoſteſſe inel me de Marthe commençoit à parlementer& eſ blouye de la poudre d'or qui voltigeoit deuant fes yeux ,eſtoit tentee de porter ceſte filleà ſa per te. He ! Dieu que fera vn roſeau du deſert con tre tant de vents & tellement impetueux ? La vicille deſia corrompuc par les preſenseſtoit touſiours attachee àſes oreilles comme vn taon importun pour lui ſouffler le venin dás la volon té& lui faire preſter conſentement à la ruine.
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Cependant ma Tantequi avoit appris quelque cho 3 ſe de cette avanture par la fillequi eſtoitavec moy& qui avoit pris d'a bord la fuite arriva avec cinq ou ſix 31 de ſes gens qui prirent Don Pedro & le porterent au logis,où l'on en eut tout le foin qu'un homme de ſa quali B té & le ſervice qu'il m'avoit rendu meritoient.
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Pardon Souiffer comeje vous tiens pour gens de bien deuſ ai-je mentir le petit diable de la nou velle écoile vous fuifle chatouiller pour vous faire ri te ; & dea vous en grincez déja les dents. En ce temps ſi tranquille de cette benoite aventureImperia leperſonne ne fondré diſpute ni fe &teque pour ſe réjouir ſur l'intelligence de ces memoires qui ſeront divilez en dix -sept parties& l'honneur des dix -sept Provinces Philoſophiques. ,. & on les reversa,aves une aitention même il y aura devant ou aprés un beau joyeux petit Prelai de Baſſe-Bretagne qui traduira ce Code en toutes langues depuis celles de bæuf juſques à celles de carpe pour le .
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Gentil Berger ( luy dit-il ) apren moy qutelles font icy tes occu pations. Songes-tu aux rigueurs de Clorinde? Combien y a -t'il que on d’as fait de chanſon pouzi elle : Monitre moy detesvers ie te prie ! : Ce Berger quin'entendoitnon plus ces mignar diſes que s'il lwy euft parlé en langage barbare ; 3 'eftonnabeaucoup de la façon ne ſçachant quel honune c'oftoit. Toutesfois comptenantfon diſ cours lenvieux qu'il luy eftoit poſible ;il luy ref pondit ,tene çay pas ce que vous me voulez diré de Coq d'Inde ; pourvne chanton ,l'eni achecay Pautre iour vne à Paris ; au bout du Pontneuf& & pour des vers fi ce fout des vers de terre que vousmedemandez; j'en ay chez nous plein le cu d'vne bouteille :ils me fervent à peſcher à la ligne quand ie me veux recreer. Lylis fe ſoufriant de cetee reſponſe avec vue eſpece de mefpris qui luy donnoit vne grace bienna ífueluy dit comment Bergerés-tu encore à fçauoir que c'eſt que de yerš ? Ne fautil pas que tous les Bergers ſoyeně Poëtes ? En as tu veu pas vn dedans les Hiſtoires qui ne laitefté ?
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Ces Filles qui étoient diſcretesà la mode des gens de la Cour ne man . quercnt pas de le publier par tout & Madame d'Elboeuf qui avoir déjà oui parler de catre attache& qui n'y avoit pû ajouter foi à cauſe du peu de merite de la Demoiſelle en fut touché à un point qu'elle en fur furpriſe. Elle fça voit bien à la verité qu'elle avoit de la conſideration pour ce Prince mais elle nela croyoit pas fi forte qu'elle lui dût donner tant d'inquietude. Cependant ne la pouvant vaincre quoiqu'elle ſe pût dire elle parut triſte & inelanco. lique à ſon mariqui lui en demanda la fuer.
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Anaximandre(appelons ainſicenouueau pour fuiuant) s'engage donc en ceſte pourſuitteoù trouuant de l'aggreement & de lafacilité de tous les coſtez il combe auſſi colt d'accord& fait les preparatifs de les nopces. Miſon en a le ventqui en eſcrit à Saphire,ne pouuant deſemparer la pla ce qu'il gardoit,& autour de laquelle rodoient les rebelles. La diſſimulee Saphire bien aiſe de le voir en gagé en ce te fortereſſe,lamuſe de nouuelles pro teſtations& l'aſſeure par des fermens aulli exe crables qu'ils eſtoient faux,qu'elle choiſiroit plus toſt vn tombeau que d'eſtre à vn autre homme qu'à ſon cher Milon.
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On voit par cette cooverſation que Julie é. toit tâchée de ce que Sulpicie penetroit fi bien dansles ſentimens de ſon cour. Cependant Agarithe qu'Herennius croioit morte & dont le ſouvenir s'effaçoit inſenſiblement de ſon coeur par les bons traitemens qu'il recevoit de la Princeffe ne fongeoit qu'à ſe remettre en état de 1 joindre la deſtinée à la fienne. Elle peoſa mourir de douleur lors qu'elle ſe vit captive : mais Seve re qui avoit la conduite des Eſclaves fut touché de Son affliction & fit ce qu'il put pour la conſoler . El. le crut d'abord que la bontéde ſon naturely avoit ſeu le part ; mais enfin elle reconnut que c'étoit l'effet de l'amour qu'il avoit conceu pour elle ce qui av. gmeata ſes malheurs Ce brutal ayant perdu l'ef perance d'en obtenir ce qu'il deſiroit& n'ayant pû la vaincre par ſes careffesni par ſes mauvais traite. mens la vendit à Nimphidius qui pafſoit pour le plus débauché de tous les hommes . Il avoit lui-mê me contribue autant qu'il avoit pu à confirmer les mauvais bráits qu'on avoit publiez de lai; afin d'être plus en pouvoir de racheterles captives & de conſere ver l'honneur de celles qui aimoient la vertu . Agam rithefut agreablement ſurpriſequand elle fceut de Nymphidius même ſes Beritables ſentimens ; & lui proteſta qu'elle ne feroit jamais ingrate de ce qu'il avoit bien voulu faire pour elle.
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Dans le déplaiſir où il fut en cette oc + caſion il lui parla de cette ſorte. Qu'j At il eû Madame de-nouveau dans ma conduitequi ait på produire en Vous un changement auſſi étrange qu'eft ce lui qui paroit par Vos ačtions malgré tout le join que vous prenez pour le cas cher ?
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Prince ( dit -elle )ce que vous ditres me paroiſt finouueau que quant i'aurois en cela quelque reſponce à vous faire neantmoins vous m'auriez preuenuë & bien que lesraiſons,& de voſtre voyage en ce paysicy & de la forte dont vousen auez víé puifle aue . rer le deſſein que maintenant vousvous lez me perſuader li eſtce que la bien ſceãce ne me permet pas d'é approcher ſeullement ma creance.
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Elle étoit parfaitement bien faite d'une tresbonne naiſ ſance & ſentoit vivement ſon eſclavage. Quoi 12 Madame ! Et voulez vous laiſſer languir ici une beauté qui pouroit vous rendre deli bons: offices ? Et quand je n'aurois pas des Vaux ſacrez à obſerver la mos deſtie me permettroit -elle de paroître dans und Armée ? Pour vos vaux repliqua la Nonne la repugnance que vous eûtes à les faire vous dif penſe de la neceſſité de les obſerver & je trouve toute la bienſeance du monde à ſouhaiter de fortir de Montmartre puis que nous n'y pou vons regarder le jour ſans voir en méme tems des choſes cruelles. Mais ma Sæur répondit l'Abbelle ne vaudroitil pas mieux que nous fil fions ce que fait le P ** T **. Qui Madame interrompir Thereſe prenons l'Epée & le Mouſ quet & devenons de ſaintes Amazones .
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On luy parla donc de mariage & comme il eſtoit fort honneſte & éloigné des deſbauchesqui diffament aſſez l'Italie il y preſta librement l'oreille ; pourueu que ce fût vn party qui luy ag. greaft. On luy fit eſtat de la bonne & vertueuſe nourriture des Virginettes ( car c'eſt ce que vous dire le mot de Zitelles ) de Ferrare& entre les au tres on luy raconta merueilles de la beauté & des excellentes qualicez de la petite Moyſette on luy : fit recit de la fortune,qui luy fit pitié& par cetate tendriſſement de cour la bienueillance s'empara de ſon ame. Il de Gira la voir mais cette veuë fur fa priſe; car la regarder l'aimer la ſouhaitter,la de manderce furent en luy quatre choſes en vne.
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Il eut ſans doute fait un plus long en tretien avec fon Frere ; mais il fut inter rompu par le Pere Gardien ; lcquelayant appris la qualité de cet Etrangerle vint ſaluer avec l'allegreffe qui accompagne d'ordinaire la vraye pauvreté de ces Ře ligieux& à l'heuremeſmeil luy en pre ſenta des fruits ; Les herbes du Jardin fez rent les mets delicieux ; & la bonne che re que cet Abraham fit à ſon hôre ; & la meilleure ſauce fut la bonne volonté & l'affection avec laquelle on le fervit.
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Quand icelluy cheualier garde du pas fut venu $ deuant Toiſon d'orordonné iuge ( comme did eft ) il dict ainſi; Noble Roy d'armes de la Toiſon d'orie me preſente par de uant vouscomme au iugecommis de par mon trefredouté & lou uerain ſeigneur,pourfaire ,furnir & accomplir les armes contenues es chapitrès parmoy emprisvous priant que me veuilliez tenir en droict & eniuftice. Lors icelluy iuge reſpondit & dictqu'il fuft bien venu & qu'il le feroit volontiers . Apres ces ref ponces faictesicelluy cheualier s'en retourna en ſon pauil lon auquellieu & a chaſcune fois qu'il fit armes a pied s'ar moit & deſarmoit.Et ainſi & par la maniere que di & eftfit au long de l'an ſon entrée eſdictes lices & fà preſentation deuant Toiſon d'or le iuge excepté aux armes de cheual.
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Le Roy donc deſcendit à terre auec Torques & plusautres cheualiers & ſ'en vindrent tous ioyeux en la ville. Comme le Roy de Lacedemone & Torquesfirent entendre la venue de ces chevaliers & dames,esde lajoye quifut mp nee en la ville deuant qu'ils deſcendiſent. Et penſant que l'oiſeau pouuoit de 10 noter la venuë de ſon filsil fit dire à l'Imperatrice qu'elle ſe tint preſte& qu'il péloic que ſes fils fuſſent venuz.
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Ce fut à ce coup que Lyfisſe mit en colere tout à bon ; il s'en alloit defia vers Fontenay pour le fraper,mais Hircă le retint par le bras & le mena e promener d'un autre coſté tandis quc Clarimond entretint fon ennemy. Lylis demanda a Hircan s'il n'auoit point quelque miroir magique dans lequel ilpult voir s'il eſtoit vray que ce Fantenay . fuft aymédeſa Bergere .
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Pour jetter de la poudre aux yeux des Gens & les empêcher de voir clair dans fes Intrigues & dans fa condui te ' il touchoit ſuperficiellement quel que Affaire d'Etat ; quand quel qu'un venoit dans l'Appartement où il étoit fi fouvent. Sa Perfon ne ſelon tout ce que j'en ai dit étoit fort agréable elle n'étoit pas à rebut ter ; il étoit encore de fort bonne com pagnie. Le Prince commençoit à s'aa!
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De plus comme il iu geoit qu'Ameſtris ſeroit encore mieux à Ecbatanequoy qu'elle n'y viſt perſonne que d'eſtre à la campagne ; où elle verroit eternellement fon Mary:illuy fit vn diſcours adroit,où iuftifiant toû jours Ameftris il luy donnoit pourtant lieu de craindre qu'Aglatidas n'entrepriſt pluſtoſt de la voir aux champs qu'à la ville. Ce n'eſt pas luy di ſoit-ilque ie ſoupçonne Ameſtris d'éftre capable d'y rien contribuer: Mais apres tout vous fçauez bien qu'Aglatidas l'a aimée auec vne paſſion extré. me: & ſelon les apparences,il ne la hait pas encore. em De ſorte que deſeſperé qu'il eſt que vous Toyez plus heureuxt que luy ; il pourroit fans doute 14 4.
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Cet homme s'étoit attaché à la Princeſſe du vivant d'Agrippa& avoit continué ſon commer cc avec elle depuis ſon mariage avec Tibere ; Grac chustut un despremiers punisayant été relegué dans une petite le ſur la côte d'Afrique; où Tibere le fit enfin mourir au bout de quatorze ar.s. Il ne fut pas le feul envelope dans cette diſgrace; Apius ClaudiusCornelius Scipion & Quin &tius Criſpinus qui ſous un viſage fevere cachoient une débauche rafinéeſentirent les effets de la colere d'Auguſte pour avoir été complices des déſordres de ſa fille. Le plus regreté de tousquoique le plus coupable fut Jules Anioi ne qui aprés avoir foutenu longtemps le caractere d'inſenſible & avoir relitté aux avances de Tullia ne put ſe deffendre des charmes de Julie. Son crime ayant été découvertil en eut rant de honte qu'il sé fit mourir luimême.
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Etivement fort ſingulier de tout tems& qui n'a guerre été ſuiviles femmes de Cour ne ſe pi quant pas de modeſtie quand il y a occaſion d'acquerir la faveur & les bonnes graces d'un Roi. On n'appelle pas cela du moins une femme ver tueuſe ; car il n'y en a point où peu qui croyent qu'il y ait aucune vertu à cette épreuve mais une femme ſotte qui ne fait ce que c'eſt que d'être heureuſe & le plaiſir d'être au deſſus de toutes les autres fammesLa Reine qui avoit tant d'eſtime & même de tendreſſe pour l'aimable Princeſſe de Tingi n'avoit point encore penetré dans les veritables raiſons d'une conduite fi reguliere ; & de ce qui lui faiſoit preferer l'honneur de la ſolitude à tous les plaiſirs dela Cour qui ne manquent guerre d'avoir des Charmes pour une jeune perſonne.
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Ieſabel pour auoir vou lu acquerir la vigne de Naboth par des moyens illegitimes ſe voit priuee & du Royaume & de la vie.Mais ce qui eſtdeplus dur & de plushóteuxeſt quand il faut reſtituer ce dont on s'eſt & paré & emparé mal à propos ce qui rend ce poſſeſſeur deſpoüilléridicule comme la corneille d'Horace. Nous allons voir cecy en cet Euenement,qui nous fera connoiſtre par vn port extraordinaire que Dieu a des ſecrets admirables pour chaſtier pro prement ceux qui par vne alteration ardente ſe iettent precipitamment dans l'heritage d'autruy.
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Le repas fur des plus magnifiques & des plus propres. Tout y fut bon & en abondance & les vins furent trouvés d'une délicateſſe exquiſe. Quand le tems de la converſation fut venu on ſe mit à parler de pluſieurs choſes & à louer ſur-tout la ma gnificence de Gentil qui dit auſſi-tôt à la compaa gnie : Il me ſouvientMeſſieursd'avoir entendu di re autrefois que les Perſes ont une coutume quim'a toujours paru bonne c'eſt que quand quelqu'un veut faire honneur à ſon ami il le prię de venir chez lui & lui fait voir ce qu'il aime le plus ſoit femme maitreffe fille &c. en l'aſſurant que comme il lui montre cela il lui montreroit auſſi ſon cæur s'il étoit poſſible. Je me propoſe de pratiquer ici cette coutume. Vous m'avez fait l'honneur de venir à mon repas : je veux vous traiter à la Perſane & vous faire voir ce que j'ai de plus cher au monde. Mais je vous prie avant toutes choſes de me dire votre ſentiment fur un fait que je vais vous propoſer. Un homme a chez lui un bon & fidéle domeſtique qui tombe malade.
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Agiſſant donc parune politique ſi prudenteelle luy dit la cauſe du inal-heur de Ligne rolesqu'elle avoit fceu de Monſieur luy repreſente qu'il eft plus glorieux de vaincre un Rival par des ſentimens genereux en l'a vertiffantqu'on avoit refolu fa perte,que de triompherde famauvaiſe fortune,en luy ca chant qu'on étoit ſur le point d'éprouver le cruel refſentimentque le Roy avoit contre lay. Buffy écouta tout ce que Château-Neuf luy dit fur ce fujet ; mais il ne luy voulut rien promettreque de tenir fecret ce qu'elle venoit de lui apprendre.
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Elle auoit deſia des ſoins paſſionnez pour la belle & ver tucuſe Ariane de qui elle reccuoit les deuoirs reſpe ctueux auec beaucoup de contentement.Lepante & Cyl lenie n'apportoient pas peu d'ornement à cette bel le compagnie & la diuertiſſoient par leur belle hu meur& par la gentilleſſe de leureſprit & tous enſem ble faiſoient vne troupedes plus agreables voyageurs qui ſe puffent rencontrer en toute la terre. Deſia ils auoient trauerſé toute la Theſſalie & ap? Ils couroient de tous coſtez ne pour uant trouuer de ſeureté dans leurs maiſons & ne ſça chant en quel endroit ſe retirer. Melinte s'adreſſa à quel ques vns de ces hommes eſperdus & leur demanda ce qui cauſoir cette frayeur & ce deſordre.
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Comme les belles perſonnes n'ont jamais plus d'avanta ge que lorſqu'elles ſont le moins ajıi itées elle parut divine à Monſieur de Freſne en cér eſtat & il en fut char mé de telle ſorte qu'il en oublia l'affai re qui venoit de luy arriver . Il fut ſi long temps à la conſiderer que peu s'en falut qu'il ne perdit unefi belle occaſion,tant il eſtoit tranſporté ; mais revenant un peu à luy ,il approcha ſes levres de celles de certe belle & les у atracha avec tant d'ardeurque ſon ame vint juſques au bord & faillit à l'a bandonner par un excez d'amour & de contentement.
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Le Sou dand'Antioche qui croițarreſter les co queſtes d'Alcandre,parlemoyen de ce fte place imprenable qui luy faict teſtevient encores au ſecours auec vne puiſ fante armee qui fondant des monta gnes de ineſmequ'un torrent que la gla ceauoitlõg.temps retenu attaque par mee de Perſe & de premier abbord ren. yerſe tout ce qui s'oppoſe. Tout le Camp eſteſmeu& le grand Alcandre eft delia à cheual pour reſiſterà coſto furie.
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Ic dis ceciparce ques'ils ont du pou uoir ſur le Chef de la Republique qui eſt le Duc il ne faut pas trouuer eſtrange ce qu'ilsfi rent ſur le fils d'un Duc : car s'ils s'attaquent au bois ſec,beaucoup plus aiſement au verd. Entre ces Capi eſtoit vn Noble Venicien de l'ancienne & illuftre famille des Donatsappellé Hermolas. Il ſe monſtra grandement roide en vn procés contre vn ieune Gentil-hommepour le peché qu'ils appellent leVice aux termes du pays& l'Eſcriture le nomme le crime tres-merchant.
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La Dame qui aime aſſez ce Jeu là voulut être de la partie ; on l'accepta avec plaiſir. Elle joua pendant quelque temsſans perdre ni gagner ; mais fon tour étant venu de donnerelle fit deux volles 1 avec toutes les bellesles doubles > & les triples ce qui lui cauſaun gain conſidérable . La joye qu'elle en eut fut fi grande gue taupant à tout ſans . conſidération elle perdit en moins 1 d'une demi heure l'argent qu'elle avoit gagné & celui qu'elle avoit apporté . Sa joye pour lors ſe tourna en chagrin . Tantôt elle diſoit que les Cartes étoient marquéestantôt qu'on ne les donnoit pas fidélement & qu'on regardoit le talon .
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