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401
Mais lay dis ie en la regardant fixement,eſt-il poſſible que vous fouhaitiez autant qui vous le ditesque Ligda mis n'ait que de l'indifference pour vous? Mais comment penſez vous que cela US ſoit poſſible ? De plusluy dis ie eni 011 core ie penſe que vousne conſiderez pas que Ligdamis n'a plus d'amitié pour vous ; que cette affection a changé de nature ; & qu'à parler rai fonnablement ſi le remede que vous luy auez ordonné fait ce que vous auez pretendu qu'il 21 fiftil n'aura plus ny amour ny amitié : Encore Itne ſçay-ie s'il demeurera dans vne ſimple indiffo 4. Part .
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Il ne fe nourrifioit que des reſtes des autres Religieux & ne couchoit que ſur une ſimple planche. Son ardeur fut ſi grande pour cette ver tu qu'il croyoit bien employer fon temps à ramafler dans les Convents où il demeuroit les moindres reſtes qu.il cherchoit avec ſoin ſoit parce qu'il ju geoit qu'il ne faut rien laifler perdre de tout ce qu'on a receu dans la maiſon du Seigneur ſoit parce qu'il ne s'eſtimoit point capable d'eftre employé à des cho les plus relevées.
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3155
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Adrian croyant qu'il vouluſt demeurer là pour continuer ſes follies luy dit que s'il ne s'en vouloit venir de bon gré il Pem meneroit par force qu'il trouueroit bien yn carroſſe pour le mettre & qu'il le feroit là enfer mer auec deschaiſnes & des cadenats,& que quád ils ſeroient à Parisil le mettřoit en priſon à ſaing Martin où il ſeroit fouetté tous les ioursou bien aux petitesmaiſons'pour tenir compagnie : aux foux que l'on y enferme .
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Apres le repas ils faſſirent tous à la fontainepour euxrecreer & comme ils deuiſoient des merucilles qu'ils auoient veuës ils veirent fortir de la fontaine deux damoiſelles : I'vne auec vn luch en la main& l'autre auec vne harpequitouchoient d'vne telle douceur & harmonie que chacun eſtoit rauy de les entendre,& en apres vindrent à yflir cing autresrichement parees,auec guirlandes de fleursfur la teſtequi ſe tenoient par la main & commencerét vné merueilleuſe dance qui donna vn grand plaiſir à toute la compagnie.
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Ce nom du Bey glaça d'abord le ſang de ces tendres A mants déja fort eſchauffés & les mit dans un furieux embarras . Albirond ne ſçavoit alors quel party prendre la Sultane le ferma en fortant dans le cabinet & il ſe feroit volontiers pre cipité de la feneſtreſi elle n'eût tour né dans la báffe cour du ferrait .
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Le Baffa qui étoitl'homme du monde le plus in trépide & qui dans les occaſionslesplus preſſantes avoit une préſence d'eſprit & un jugement admirable ; voyant bien qu'il n'avoit pas de monde avec lui pour faire la moindre réſiſtance & entendant qu'on menaçoit de mettre le feu à fon Palais fi l'onn'ouvroit les portesfit crier par les fenêtres qu'on alloit les ouvrir : afin que ceux qui l'entouroient& dono la plâpart n'y étoient arrivez que par l'eſperance du butin accourant de ce côté-là il pût inieux ſe fauver par une porte ſecrete qu'il y avoit.
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Acquicreat parle tems Que te fert de chercher les tempêtes de Mars3. Pour mourir cour ca vie au milieu des hazards 3 Od la gloire re mee ? Cette mort qui promet un li digue loger Nielt coûjours que la mortqu'avecquemoins de peine On crouve caTen foyer. Que fert aux courtiſans ce pompeux appareil§ Donc ils vont dans la lice éblouir le ſoleil Des treſors du Pactolet La gloire qui les fait apres tant de travaux Se palic au moins de tems que la poudre qui vole Du pied de leurs chevaux .
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Mais deuant que d'y venir; comme i'ay tardé au Pore d’Atarme,qui n'eſt qu'à vne iournée d'icy i'y ay veu vne choſe que ie ſuis contraint de ſouhaitter ardemment qui vous afflige : afin que vous puiſſiez veritablement me donner la ioye que vous m'auez faiteſperer. Car enfin Seigneur i'ay veu le Roy de Pont en leuer Mandane : mais je l'ay veu ſanslepouuoir empeſcher : & meſme ſansle ſçauoir qu’apres qu'ils ont eſté embarquez. Quoy (interrompit Cy rusauecque vne douleur qui donna vn ſi fenſible plaiſir à Spitridare) vous auez veu embarquer Man dane& ie ne ſuis plus'en eſtat de la ſuiure !
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3197
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Elle voulut en cette oc cafion ſatisfaire à la memoire de l'oncle par les honneurs qu'elle fit à la Niece car la Benediction nuptiale fe fit dans la Cha pelle de la Reine en la preſence de la Ma jeſté qui difoit ſouvent à l'epouxen s'ap puyant ſur ſon epaule ah que votre epouſe eftbien faite & qu'elle a de charmes!
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3217
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Menaſte s'ennuyant de ſon ſilence & ne pouuant pas ſoup çonnerqu'il y euft de miſtere caché à cette auantu repreflant Ameſtris de reſpondre. Mais encore luy ditelleapprenez nous ce que vousauez fait: ſi vous ne voulezpourſuiuit-elle en abaiſſant la voix que ie croye que l'Ombre d'Otane vous ą paru pour vous ordonner de viure vn iour en retraiteafin d'appaiſer ſes Manes irritez.
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Amide Dieu garderas avec bien de la circonſpection dit Huonje vous prie de me dire ſi je elles te feront un très grand profit le fruit pourrai ſortir d'icivu que je ſuis envi decet arbre s'appelle de Jouvence il a ronné delamer de touscôtés & ne vois telle vertu que li un homme en mangeoit aucun endroit par où je puiſſe fortirje de & qu'il cut cent ansil paroîtroitauſſi lirerois ſavoir ſi je retournerai en monpays jeune qu'à trente. Tu peuxaller dans ce pour voir ma femme & fillequi ſont dans vergery cueillir des fruits &en manger la plus grande affliction . Raſfures-toilui excepté de cetarbre dont cu n'en cueilledit la voix tu reverfas encor ta femme ras que trois fi tu paſſes mes ordres tu Eſclarmonde & ta fille Clairetteainſi que paieras bien cher les fruits. Sire dit Huon ta Ville de Bordeaux mais avant que tu a l'Angeje remercie le Seigneur des biens puiflesy parvenirtu auras bien despeines qu'il fait à un infortuné comme moi je à ſouffrir. Alors Huon fit ferment que fi contraire de ſesvolontés jerecommande Dieu lui fait la grace de retournerſain & mon ame à la divinité . Ami de Dieu dit ſauf dans ſon paysil feroit mourir l’Em Huon je vous prie dę me donner des pereur. Meſſager de Dieu dit Huon je nouvellesde ma femme Eſclarmonde & prie de m'enſeigner par quel endroićje ma fille Clairette que j'ai laiſſées dans ma pourrai fortir de ce lieu la voix lui re Ville de Bordeaux afliégée par l'Empereur pondit : va vers cet arbre cueilles trois d'Allemagne. Je crains bien qu'elles ne pommes & garde-les bien ſoigneuſement ſoient réduites parla famine & que mes comme je te l'ai recommandétu en re Barons que j'ai laiſſés avec elle ne foient ceyras tant de bien qu'à la fin tu viendras morts . La voix lui répondit : apprends à bout de ton entrepriſe & feras hors de que la Ville de Bordeaux eſtpriſela plutoute inquiétude. Tu iras par le petit fen part de tes gens ſont tués ou faits priſon,tier que tu vois à maindroite tu deſcen niersta femme eſt priſonniere a la Tour dras vers un canal d’eau trèsclaire od tu de Mayence ou l'Empereur la tient trèstrouveras un beau vaiſſeau tu y entreras étroitement sefferſée & ta fille eſt à l'Ab....mais avant d'y entrertu iras dans un jar baye de Clugnyou l'Abbé qui l'aime beau.. din quetu voistu ycueilleras une quan coup en prend un foin partieulier. Amitité fuffifante de fruits pour te nourrir dit Huon dites-moije vousprie comtu les porteras dans le vaiſſeau fur lequel ment elle y a été portée ?
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Ce reſpir donna moyen à Yoland d'ordic la trame que vous entendrez pour la deliurance & conſolarion de ſa fille . Amalalonte par le conſeil de la mere contre faict la malade ; & s'eſtant donné par artifice vn mauuais teinct,elle faict lalanguiffante & abba tue on faict dire à vn Medecin que le change ment d'air lui eſt neceſſaire & qu'il ſeroit bon qu'elle priſt pour quelques jours celui des cháps.
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Il n'y a pas long -tems qu'un jeune Florentin nommé Salabet 7 fut envoyé pat ſes maîtres à Palerme avec un reite de draps qu'il n'avoit pû vendre à la foire de Saler 3 ne & qui pouvoient valoir cinq ou fix cens Ecus. Après avoir donné un état de ſes marchandiſes aux Commis de la Douane & les avoir miſes en maga fin il ſe divertiſſoit par-ci par-là dans la ville fans faire paroître d'empreſſement de s'en défaire.
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Mais pour lui ajoûta t-ilvous peut il rien promettre qu'il ne puiſſe faire mille fois davantage ? Il n'a qu'à parler alt Parlement pour lui faire donner un arrêt en vôtre faveur ; il tjent d'ailleurs toutes les forces du Royaume en ſon pouvoir de ſorte que quand vous ca aurez beſoin rien ne vous manquera . Que vous dirai -je enfin la Couronne eſt à vous ſi vous voulez & toutce qu'ildemande c'eſt que vous époufioz Madame de Comballet afin qu'il ſoit alluré dorenavant que vous ſoyez de ſes amis ?
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Mais pendant le pro cés ſe baſtit vn incident norable : car la toute viue garſe deuenue groffe ſubioignit à ſa pre miere concluſion que le galant euit à luy faire prouiſion competante d'alimens. Ilſe defendoit de pieds & mains que par l'accord il ne deuoic payer qu'vn Carolus pour chalque fois qu'ils ioüeroient des baffes marches & de la nauette . qu'oncnefut parlé & moins longé lors de leur marché à la façon d'aucuns enfans:G le lait a cairl léfibi imputetà ſon dam elle ne deuoit pas mme el ler les pacquers auec les fiens & frotter (onlard de ſi pres au fien il faut regarder ce que les par ties ont voulu faire & ' ncgocier .
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En le traverſant ils virent paſſer un Cerf échapé des toiles& Te mirent à piquer après lui . Comme ils le pourſuivoientun Loup affa mé fortit d'un taillis & ſe jetta ſur le Cerfqui étoit ſur ſes fins. Il l'étrangla & alloit le devorer mais Dom Franciſco mit l'épée à la main& lui en déchargea un fi grand coup ſur la tête qu'il la lui abattit . Alin furpris de la promtitude du coup ne pût s'empêcher d'en admirer l'adrer ſe & la vigueur.
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En un mot ils faiſoient tout cela par la vertu du S. Mais ici tout un Royaume le convertitlans qu'il en ait couté à Dieu un ſeulmi. raclelans que Dieu s'en ſoit ſeulement mêlé& lans. quele S. Elprit y ſoit intervenu en aucune forte. Et fi ceſt là nôtre ouvrage; pourquoi ne veuxtu pas que nous nous en gloirifions ? Je vai te faire part d'un Connerqu’un bel Eſprit a fait ſur cela ; & parce qu'il eſt cout à nôtre gloireil faut que tu ſouffres queje rcle recite. Vand le Sandeur du monde inſpira le courage Qy A fes douze Herauts de publier sa Loi; Et d'arborer par tout l'étendard de la For Qui promet aux Elús le ciel pour heritage.
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Mais ils n'ont que leur parole pour piéces juſtifica tives ſi ce n'eſt que vous comptiez pour une grande preuvele ſuffrage de cette vieille femme. Mais ils l'ont trompée la première & cela leur étoit aiſé puiſqu'elle ne les connoît pas. Vous ne pouvez donc douter que cet homme ne ſoit un impoſteur& cette fille une eſclave fugitive ; & puiſqu'ils tombent d'accord l'un & l'autre que c'eſt moi qui l'ai achetée vous ne ſauriez me la refuſer comme à ſon maître. Ce diſcours accompagné d'aſſurance & de fierté ne fit pas peu d'effet ſur l'eſprit de la troupe. Ils ſe regardèrent les uns les autres avec étonnement comme pour ſedire qu'ils s'étoient trop preſſés dans le jugement qu'ils en avoient d'abord porté & que l'affaire avoitbien changé de face.
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Ah ! Je vous dirois que jamais Amante EC n'en a tant eu pour un Amant que j'en ai pour vous ; que mon caur & mon eſprit en ſont fi pénétrez que jamais pafſion n'égalera la mien ne ; & que quelque choſe que la vôtre faſſe pour moi elle ſera toll jours au deſſous de celle que vous m'avez cauſée.
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Ic vous iure que tant de beaux euenemensrempliſſent encore mon ame de ſatisfaction& fi ie paſſois ſouuent de pareilles heures i’eſtimerois ma vic bien -heurcufe. Ils s'entretindrent long temps ſur toutes ces rencon tres & chemincrent en parlant ainſi iuſques à ce que le Soleil fuít bien haut : alors ils ſe retirerenten vnlicu ef carté.
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Mais comme cette Perſonneſe trouua eſtre TA aufli vertueule que belle quoy qu'elle fult la plus belle Perſonne de la haute & baffePhrigie : elle re fiſta auec beaucoup de fermeté à la paſſion du 3 Prince ; luy diſant touſiours que tant que ſon 1 amour ſeroit criminelle il la trouueroit rigoureu ſe.
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Son exil étonna cet amour teméraire; Mais ſi mon intereſt le força de ſe taireSon caur dont la contrainte irritoir les deſirsNem'en donna pas moins ſes plus ardens foậpirs. Par moy qui l'uſurpayvous en fuſtes bavnie Je vousnúiſis,Madame& je m'en ſuis punie. : Pour vous rendre les veux que j'olois détourner On demanda ma main je la voulus donner; 19 Eloigné de la Couril ſçeut cette nouvelle .
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Cen'eſt pas ce que nous diſions tai ſez -vouslaiſſez ces gens-là encore les Ecclefiafti ques ſont traicables ils ne font qu'excommunier cela va & vient comme eau claire mais ces gens de juſtice fonttache d'huile que le diable y ait part mon ami laiſſons-les achevons ces contes. Orpour vous Jemettre ſur vos chouſes je vous dirai durant que la ligne étoit en vigueuron cherchoir à Tours un ligueur& aprés plufieurs perquiſitionson alla au cloitse le chercherchez uneDamequi logeoit avec un Chanoi ne cette Damen'étoit point encore levée elle en tretenoit ſon embon point un Monſieur d'Archer du Prevôt entra en ſa chambre l'épée au poingla-quelle raclant contre les carreaux pour faire dumau . vaisdit tout haut par la double rougecrête decoqi je fouterai tour ceans de par le Roi.
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Ne cherchez point le ſujet de votre bonheurlui diſoit-elle contentez vous de ſçavoir que vous êtes heareux & que vous renez dans mon cæur la place de l'homme du monde le plus aimable & le plus aimé. En pareille oc calion,peut-on être incredule:Non ſans dou te ,on ſe confie & on ſe laiſſe aiſément per fuader ce qu'on deſire qui foit veritable. Trafibule qui n'étoit point accoûcumé à ce plaiſir,montroit fans y penſer mille mar ques de la bonne fortune ; Alcibiade qui ne foupçonnoit point d'être fon Rival en vit pluſieurs ; la joye,la réverieſon inquietudeſes diſtractions furent expliquées de lui de la maniere qu'Aſpaſie le ſouhaitoit ; cufin elle fut fi bien ſervie qu'Alcibiade le crúc plus heureux qu'il n'êtoit.
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Vous n'êces ingrate que pour moy Madame lui ditil & je ſuis lemalheureux témoind'une action d'amour qui s'eſt paſſee ſur la terra ce entre d' Andelot & vous. Quoy que Ma dame de Brion n'eût aucune diſpoſition à rire avant que le Duc luy eût parlé elle trouva ce qu'il lui diſoit fi plaiſant qu'elle ne put retenir l'envie de le faire. Ce procedé l'ou . çrageoit & il eûr bien mieuxaimé de la cos lere & du reſſentiment qu'unmépris fi in > 3 jurieux. Il n'en comprenoit point le ſujet & je pense que s'il l'eût fçu il fe feroit exempté de faire connoitre à l’Admirale ce qui étoit arrivée.
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Il y a beaucoupd'apparence pourfuivit la Reine que Mademoiſelle de Fromanteau en ufera com 2 me moi ; quand elle ſera dans ma condition & qu'elle n'aura pas trop depenchant à la jalouſie. Vous m'avez scoûjours été : fi..peufa ? Les premieres civilitez du Prince furent pour la-Reinet qui le recue avec fa douceur:& la tran quilité ordinaire & la preſence detant d'illuſtres sémoins * n'empécha pas.
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Renee gouſta plus la ville mais ce fut aux deſpensde la ſantéqui en fur notablement intereſtéede ſorte qu'e ſtant arriuee à l'âge quirend les filles nubiles& vn parti s'eſtant preſenté pour elle à Ferrare elle ne velcur que deux ans auec ſon mari. Herculin ne ſe trouuant donc aucunement propre à la Cour ni par naturenipar inclina tion ſon pere le deſtina au terroir de Vincenzeoù il retournaauec la meſmc ioye que s'il fult al lé prendre poſſeſſion d'un Empireà quoi meſme aida beaucoup vn de ſes oncles,qui n'ayant point d'enfans le choiſit pour ſon heritier. Les enfans que Ceſarin & Aurelie eurent à Ferrare y demeu rerent & poſſederent les biens que leur pere y auoit acquis au ſeruice des Ducs ſes maiſtres.
sIgiIaEuGnEC
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En ce meſmetemps Alderic qui remuoit tou te pierre pour eſſayer de conquerir l'affection de Doriſtées'auiſa de gaigner l'eſpritde Praſilde' ſa cadettepour s'infinuer par elle dans celuy de l'aif née. Cellecy n'eſtoit pas belle mais affetée ; & dans cetteaffeterie elle auoit fort bonne opinion d'elle meline. Elle promit toute aſſiſtance au Ba ron en cela blaſmant ouuerteinent la ſorciſe de fa fæurquine ſçauoit pas reconnoiſtre dignement l'honneur qu'elle receuoit d'vne ſi auantageuſe fecherche.
vQUTWe5R2f4C
3336
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Trois jours apres ſon arriuee a la ville d'Ar lles auec Chriſant ſeuldeux jeunes hom mes ſe logerent dans la mesme hoſtellerie qu'euxcomme ordinaire aux Comediensou eſtans tous enſembles au ſouperces der niers venus dirent qu'ils eftoientl'vn le dem corateur& l'autre le portier d'vne troupe de Comediens fortis auant hier de Marſeille& qu'ils eſtroient enuoyez a cette ville pour y accommoder la place a leur Theatre.
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3345
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Sulpi. cie fit un éclat de rire à cette propofition ; & regar dant Ovide avec autant de ſurpriſe que de malice : Comment pourriez vous lui dit -elle vous parta ger de cette forte fans que la Princeſſe ou Sulpi cie ſe plaignît de ce partage ? Mais ſi je ne connoiffois pas la cauſe de ces tranſports repartit Sulpicie ; & fi je pouvois me flater dela penſée que ma beau. té auroit allumé les feux dont je verrois les apa rences . . .
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Sur les diables familiers ce me ſem . ble ou quelque choſe de diablerie. Ceux de Beneit & d'autant devoient aller au marché Bourgueil& quelques-uns s'étans donné but pour partir de bonne heure il y eut un ſerrurier qui ſe Ieva plus matin que les autres & voyant que les compagnons ne ſe vouloient point lever le mit en chemin ayant fait plus d'une lieuë & aviſant qu'il étoit encores trop matin ſe voulut repoſer il échutqu'ilſe va jetter à quartier ſous une porence où depuis quelques jourson avoit attaché un larron qui gam Joit en Evêque champêtre: le ſerrurier s'en dotoit trés bien ; le jour venu ceux qui alloient au marché paſſantpar là il y en cur de joyeuxqui dirent qu'il falloit appeller cependu c'eſt bien dit: Hau compagnon hau hau veuxtu pas venir il y a aſſez que tu és là. Le dormcur qui étoit à bas qui ouït ce bruit s'éveilla > & répondit ouyouyhau hauje vay attendez-moy. Ces paſſans ſč trouverent lurpris extrémement& s'en fuirentcuidans quece fut le pendu qui eût parlé à eux & le ferrurier de courir aprés. Eux qui oyans ſes ferremens penſant que ce ſoit la chaîne da pendu parquoiils s'enfuyent: le ſerrurier appelle& plus iſ appelle & court ; & plus les autres tous épouvantez s'enfuyent& ne ceſſerent de courir qu'ils ne füffene à Bourgeuil.
b8_5fKTBsW4C
3352
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Celár entra comme Pompée achevoit ce diſcours. Murcie qui craignoir de n'eftre pas la maîtreffe de fon dépit,en la preſence d'un Amant qu'elle croyoit infidelleſe retira dans ſon cabinet& Pompée qui étoit en hu mcur de ſe divertirprenant un ſerieux ,qu'il avoit beaucoup de peine à foûtenir : Je cro yois ditil à fon Beau -frerevous avoir ren du mon amitié aſſez precieuſe pour'ne vous у voir pas renoncer publiquement comme vous avez fait. Si j'étois le ſeul qui fçeut le tort que vous faites à ma Familleje vous ay peutérre aſſez aimé pour cacher vôtre cris me ; mais que vous en ayez rendu Caron le témoin &que ce ſoit par mes ennemis que j'apprenne l'injure que vous faites à nôtre allianceha !
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3354
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Pour moy ie nepuisiamais repenſer àla gentillef feà la generoſitéà la ſingularité& à tant d'au tres rares circonſtances qui ſont autant de rayons fortansdela ſplendeur de cette Munificence Cardi nale que ie n'y trouuecommeà la manne de nou ueaux goufts.Soit que ie conſidere l'induſtrieuſe ſub tilité du Prelat ſoit l'integrité de ſon Officier ſoit la prudence de cette Abigail ſoit la moderation,ſoit fa iufte crainte ſoir ſon honorable refus. Seneque releue bien l'induſtrieux bienfait de celuy qui ietta vne bourſe derriere le cheuer de fon amy malade pour leſoulager en la neceſſité qu'il auoit eu honte de luy découurir.Etnos legendes fontgrande eſtime du demy manteau de S. Martin & des trois bour fos que Saint Nicolas Eueſque de Myre ietta dans le logis d'vne vefve qui auoit trois filles à marier ,& qui eſtoient en danger de ſe perdre. Et les faintes li beralitez de S. Charles Borromée Cardinalſont fort renommées en nosiours. Toutes ces actions ſont & pieuſes & dignes d'eternelle incinoirc.
vQUTWe5R2f4C
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Bajazet & Selim avoient tant d'antipatie l'un pour l'autre qu'il étoit impoſſible de les vor jamais d'accord ; Zeangir quoique né de Roxcla ne comme eux éroit d'un naturel doux & bien faiſant ; voyant une infinité de défauts éclat tans à Bajazet & à Selim il donna touce ſon amitié à Muftapha ; & dés qu'il put faire le voyage d'Amazic il conjura le Sultan & Ro xeiane de lui permettre de viſiter le Prince fon frere.
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Aprés cela il entreprit avec les Altieri de faire le Theatre pour lesComediens à Tour de No ne qui étoit autrefois la priſon de Romeen cela il eut l'adreſſe de tirer de la Reine une fomme conſidérable pour aider à en faire la depenſe. Les Altieri y contribué rent auſſi & le Chevalier Acciaioli qui eſt admirable pour les belles decorations & pour rectifier l'ordre du theatreeut la Con duite del'entrepriſe qui auroit toûjoursbien reufli Gi le Comte d'Alibert ſe fut abſtenu Ce n'eſt pas qu'il prenne beau de jouer.
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Et puis ce fameux coquin ne disoitil pas qu'il ressembloit à un grand royen ce que personne n'osoit ny manger ny coucher avec luyet que les gardes patuës qu'il avoit tout autour de soyempeschoient tous les ar chers du monde de le saisir au collet ? Mais nous verrons mieux les ruses et les avantages de nos Vagabondsen descrivant leurs especes. Il y a divers degrés de gueuserie aussi bien que de grandeur.
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Que pretendil à voſtre aduis ? Caraufli toft quela trop grande abondance des viandes fait noftre dégouft les yeux feruent d'eſto mach ; & les conujez ſont à jeun que vous aciez deffein de regaletanx deſpens des Fo reſts. &descampagnes ,que vous auez de pouillées de leurgibier& de leurs oyfeaux. Maisquepeut on voirå voftre aduisdeplus ridicale. Que finous autres riches ruïnons les bois.& les champs ,afin qu'vne table foic chargéedetant de mctsrecherchezfi curicu . femento& qu'elle inuite des conuiez à va ſuperbe feftin qui ſerue ſeulement de ſpecta de à leurveuë.
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Ouvrez donc votre sein à l'eau que nous vous présentons ; qu'il en soit le réservoir . Soyez les vignes ; nous soyons les ormeaux . Cette grappe qui naguère étoit âcre et sans saveur est aujourd'hui plus douce que les rayons du miel : elle étoit dure elle est tendre et molle aujourd'hui ; elle avoit la couleur de l'herbe elle a maintenant celle de ce mé tal précieux qui tourmente si fort le coeur hu main. Si elle fût toujours restée à son propre rameau où elle se conserveaujourd'hui ,com ment fourniroit elle cette liqueur qui nous rend joyeux ?
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Voire mais dis-je Madame il ne peut toûjours duxerNon dea dit la bonne mere &c'eft pourquoi on ne nous donné pas lesétars de Judicature à cauſe que nous ré fiftons au droit & l'anéantiſſons. La Dame qui ouït dire à un Docteur proférantponendum jus : ho ! Vrament je n'y ſçaurois que faire : il yen aà ce bout de table qui diſent polli ble lesmêmeschoſes que nous diſonsici ; maisils les enfilent d'autre ſorte : je vous prie vous quilesoyez prenez y garde pour les ôter de cesmémoires & ý mettre vos intentions ; & vous pour le premier qui le ferez ſerez mis au catalogue desbons efprits ,c'eſt à dire vous ſerez déclaré bêre de bon eſprit. Or ſur tout prenez gardeà quelques petites gentilleſſes qui font ici réduites & les calculez avec leur diſtance & fous cette proportion vous trouverez un grand nota. ble ſecret excellent myſtére& myſtérieuſe excel fence ; il m'eſt échapéde vousdire cela le diableme Pa tiré du cul pour lemettre en votre bouche fai resen vôtre profit comme d'une belle joyeuſe ontile de bois.
b8_5fKTBsW4C
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Il expoſe contre bi les derniers que vous avouez tous que le Diable d'argent eft neceſſaire pourſortir avec honneur de toutes ſortes d'affaires " L même les plusembrouillées & les plusépi C neuſes. Que l'amour fait ragemais que l'argent fait le mariage & quevous con 200 cluez qu'ileſt impoſſible au Diablede venir haf à bout de ce que l'argent n'a pû faire.
-j4-NzQhQigC
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Il voulut meſme y enuoyer Hermiogene : mais ce genereux AmyIçachant que Cyrus vouloit auſſi que Beleſis allaſt à Sufe le ſuplia de le diſpenſer d'y aller : n'o ſant encore ſe fier à luy meſme& craignant dene pouuoir voir ſortir Cleodore du Temple de Ce rez ſans quelque petit ſentiment de douleur s'il arriuoit que Beleſis luy perſuadaſt d'en ſortir & qu'il ſe racommodalt auec elle. Ainſi il n'y eut qu'Artabaſe ,Adufius Beleſis Alcenor & quel ques autres Suſiens qui eurent ordre de ce Prin ce de partir pour aller à Suſe : ils ne prirent toutes fois pas congé de luyſans luy teſmoigner le regret qu ils auoient de le quitter 'en vn lieu où ils l'euf ſentpû feruir : de ſorte que Cyrus pour recon noiſtre en particulier le zele que Beleſis teſmoi gnoit auoirpour luy; eſcriuit à Cleodore,pour l'al ſurer de la fidelité de ſon Amant.
Dv86AAAAcAAJ
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Er cette diuine bonté exauca le defir & la preparation de ſon cøur & par le châu timent deſon corpspourucu à la conſeruation de ſon ame. Ce qui faiſoit chanter au Pfalmifte,que le iugement & la iuftice eſtoient la correction de ſon ſiege. Que vos coups ſont fauorables puis qu'ils donnent le falut! Ains apres vn tonnerre grondant & bruyant defcend vne douce pluye qui fait avancer les her bes. Ainſile figråer dont les fueilles ſont fi afpresporte vn fruit fi fuaue & fi doux.
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De cette maniere ils ſe virent pluſieurs fois ſans accident. Mais une fois que Federic devoit aller ſouper avec la belle qui l'attendoit avec deux gros chapons à la broche le mari qu'elle n'attendoit point vint fort tard ; dont elle fut fort fâchée. Elle le fit ſouper d'un pe tit morceau de lard qu'elle avoit fait bouillir à part .
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Car aprés tout que luy importeroit -il qu'un autre fut maiſtre du cæur de ſa Maiſtreſle s'il n'y pretendoit plus rien. Il l'aime encore vous dis-je & tout ce qu'on peut dire pour l'execu ſer c'eſt qu'il l'aime ſans le ſçavoir. Sans le ſçavoirrepliqua le Marquis : Cela ſe peut il ?
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Prenez -y garde vous trouverez ſi ce n'eſt fortiſe que c'eſt pour lacom . modité : tellement que piété ſainteté juf tice aumône & toutes telles vertu ou actions qui en dépendent ne font prati quées que par le defir qui tend à la com modité ſous le voile d'hypocriſie . Si ce que vous dites eſt vrai il nefautplus prier Dieu.
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Le moſaier accourut & retiradás fon petit batteau le Marquis,qui auoit beaucoup plusde peur & d'eſpouuante mét,que dedommage:car au contraire il en guerit,&perdit du tout ſa fieure quante. Il n'y auoit perſonnequi creatque Gonnelle erit. fait cela pour poyer le Marquis,quoique l'a . cte (čblait trop exorbitát. Le Marquis qui ai. moicGonnelle,neſçauoic que pofer& nefe pouuoit boopement reſoudre fur ce qui s'e. ftoit paffe ,notammēt pource qu'il eſtoit ada --uerey que Gonelle s'eſtoitmis ca la puiſsáce de ſon beau pere. Neantmoins eſtant de re tour à Ferrare,il remit à ſon conſeil l'affaire pour en iuger. Les Cooſeillers iugerent que le cas eſtoit temeraire& procedoit de mau . uaiſe relouté.
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Belle repartie d'un paiſan à un Bourgeois qui le vouloit railler. Il y en eutunquieſtant rencontrépar un Bourgeois qui faiſoit l'entendu ſouffrit pendant quelque temps ſes railleries : mais comme celuylà ſe moquoit de le voir aller pieds nuds ,& luy diſant par moquerie que quand les bas feroient rompus il luy en donneroit d'autresle bon payſan trouvant pour lors une belleocaſion à fe venger luy dit le vens ( uis obligé de voſtre offre.
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Com me tout ce qui ſe faiſoit par les ordres de Cyrus,ne pouuoit eſtre indifferent à la Princefle Mandane; & qu'elle iugeoit bien que ces Dames ne ſortoient pas de Sardis fans ſa permiſfion ; elle eut vne fi vio lente curioſité de ſçauoir qui elles eſtoient& pour. quoy Cyrus leur faiſoit cette Grace; qu'elle ne pût sempefcher de. le demander au Roy de Pont lors qu'il la fut voir comme il faiſoit tous les ioursaux helires où il eſtoit lemoinsoccupé pour les affaires de la guerre & où le chagrin de Mandane te luv permettoit.
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Comme le nombre eſt beaucoup plus grand des premieres que des der nieres luy reſpondis-ie 'il ne faut pas s'eſton ner de ce que vous dittes : & puis Madame l'inconſtance naiſt dans le cœur des Amans& non pas dans les yeux de leurs Maiſtreſſes : car enfin de tous les dons de la Nature celuy de la beau té eſt le plus grand. Ce n'eſt pas du moins le plus durable.repliqua t'elle & ie ne puis prel ques me reſoudre d'apeller bien 2 vne choſe ſi paſſagere & dont la douceur eſt accompagnée de tant d'amertume. En effet examinons vn peu ie vous en coniure quels ſont les plaiſirs de la beauté à celles qui la poſſedent : dans l'en fance elle n'eſt preſque pas ſenſible : dans la plus belle ieuneſſe elle occupe pour le moins autant qu'elle diuertit : on eſt enuiée des autres Belles : ou ce qui eſt encore pis on porte enuie à leur beauté. Si on eſtblonde on ne peut ſouffrir les brunes : fi on eſt brune on ne peut ſouffrir les blondes : & tout ce qui eſt ſeulement auſſi beau que ſoy dé plaiſt & donne du chagrin .
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Il chercha d'abord dans les Ti roirs de deux grands Cabinets qui y eſtoient & dont il fit rompre les Serrures : il ouurit pluſieurs Boittes qu'il y trouua : il regarda ſur toutes les Tablettes : dans des Vaſes qui eſtoient deſſus : il leua mefme les Tableaux & la Tapiſſerie : & il eſtoit tout preſt de reſſortirbien ſatisfait de n'a noir rien trouué de ce qu'il cherchoit ; lors que Dinocrate voyant yn voile de Gaze ſur la Tableoù il paroiſfoit y auoir quelque choſe deſſous,le tira & deſcouurit ce petit Coffre d'Orfevrerieoù eſtoient les Lettres d'Aglatidas. Dinocrate fit alors vn grand cry comme s'il euft trouué vn grand threſor : & Otane ſe raprochant en diligen ce auec vn battement de coeur eſtrange ; le prit& ſans conſiderer que l'ouurage en eſtoit admira bleil le rompit auec vne violence extréme.
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Mais ce boufon le voyant venirjugea aufli toſt qu'il auoit deſſein de luy faire vn affrontc'eſt pourquoy deſi rant lepreuenir par vn bafton qu'il treuua derriere la porte & commença de char.' ger mon Gentil homme à dire d'où ve nez vous le conduiſant depuis le plus haut eltage iuſqu'au plus bas redoublant touſiours les coups; toutesfois comme il fut proche dela ſalle il fit vne profonde reuerence à ce Gentil . homme& luy ditMonſieur excuſez ſi ie ne vous conduits ' pas plus auant car il m'eft defendu de pal ſer plus outre .
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Les luges meſmes sõt rauisque de ſem blables criminels ne paroiſfoient point deſſus leuis ſcelletres crainte aſſurement qu'ils ne les condamnent auec perilou qu'ils ne les abſol uent auec lâcheté ; & ils arment tout leur cre dit contre vne indigence criminelle,ils font in placables,ils cherchét par vne nouvelle ſeucrité + des ſupplices extraordinaires lors qu'vn pau . ure a faitou dit quelque choſe qui mcrite la colere des Magiſtrats ,& qu'il eſt de la reputa tion des lugesde venger publiquement les deſordres .
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Il ſe hâta de ſe deshabiller pour ſe mettre au lit avec ſa chére & indi ſpoſée Maîtreſſe pour la fecourir pour la fortifier autant qu'il lui ſeroit poflible par vore de compenſation des penſées finiſtres & delavantageuſes qu'il avoit conçeûës d'elle; bien réſo lu de faire à Villaire ſa leçon & de n'ajoûter plus foi fi légérement à de faux rapports.
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On lui dit à Palerme qu'elle avoit été don -née au Roi & qu'elle étoit à la Cube. Cette nou .velle l'affligea extrêmement & le fit déſeſpérer de la ravoir jamais. Cependant réſolu d'attendre le dénouement de la deſtinée il renvoya ſa frégate dans le deſſein de demeurer à Palerme. Comme il n'y étoit connu de perſonne il ſe promenoit hardi ment tantôt d'un côté tantôt d'un autre. Paſſant un jour devant la Cube il la vit à la fenêtre & en fut yû de quoi ils eurent bien de la joye l'un & l'autre . Le Cavalier conſidérant que le lieu étoit ſolitaire s'approcha de la belle le plus qu'il put ; mais tou . jours aſſez près pour l'entendre & en être entendu. La belle ſans perdre le tems en diſcours inutileslui dit comment il devoit faire pour la venir voir & lui ordonna de ſe retirer.
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Toutefois ic ne veux pas aprendre à ioüer du flagcolle comeluyde l'eau ni de la cornemuſe non plus : car ic nie ſoutiens Letoi d'auoir oüi dire que Minerue s'eſtant mirée dans perce vne fontaine en ioüant de la fuſteelle laietta in copce continent,parcequ'elle s'eſtoit veuë trop laide en tant lechma ere cette action ou il faut trop enfer les iouës. lene veux pas deffigurer mon viſage. Le luch la pour at guytarre la viole la mandore & le ciftretece font pour nous altres Bergers releueż ; & les clé qu fuſtes i les pipeaux les chalemies ; & les Kerai Lors corneinuſes ſont pour les Bergers qui font d'vne stien 1 plus balle clalle comme Carmelin & quelques autres de ce païs.
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Er deux des luges qui l'auoient condamné à la mortde diuerſes maladies peritér dans l'an & iour. Ceux qui deuoient à Polydore furent contraints à payer parla Seigneurienon à la vefue & aux orphelinsmais au threſor pu blic à cauſe de la confiſcation. De ceſte forte ils furent fruſtrez de leur attente& l'anathemede meura dans le fiſque.Lafemmede Polydore ayát ſauué ce qu'elle pût du debris de ce naufrage ſe retira à Milan auec ſes enfans où elle publia la perfidie & la deſloyauté dont on auoit vlé enuers ſon mari.
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Pourquoi cette politique & ces précau tions ? Non non Me cene ce n'eſt point l'uſage qu'il faut accuſer de ce deſordre; la legereté des maris a leur ſource en cux. mêmes ; & s'ils établiſſent dans un temps ce qu'ils aboliſſent dansun autre c'eft que leur cæur leur ins. pire avant la poffeffion ce qu'il ne leur inſpire plus quand leurs defirs ſont fatistáits . Mecene voulurguerir Terentia de ce foupçon ; & lui proteſtant avec mille careffesque les reproches étoient injuftesil tira d'elle des diſcours fi teadres & fi delicats qu'ils pafferent juſqu'au coeur de Craſſus. Il en ſentit des émotions extraordinai . res ; & ſe trouva dins un trouble mêlé de tranſports qu'il n'avoit jamais éprouvez . Il demeura dans ce jardin long temps aprés ces deux époux s & en ſortit le plus amoureux de tous les hom mesMecene fata cette manie lelendemain dans un fel tin qu'il fit au même Domitius & aux plus nobles d'entre les jeunes Chevaliers Romains.
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Il pretendoit s'en aller aprés cela ; mais elle l'arrêtant par le manteau ; le tira malgré lui con tre une fenêtre ou elle commença à lui faire tant dereprochesquepourn'y erre plus expoſée à l'avenir il reſolut de la deſaburer. Mais comme il avoir l'honéreré de ne lui pas dire les choſes tout à cru elle ne voulut jamais les comprendre de ſorte que voyant qu'il perdoit fon tems; c'en eſt trop Made moiſelle lui dit-il & puis que vous voulez que je vous parle François je vous conſeille de chercher parti ail. leurs. Je ne puis pas vous aimer davan tage & ſensqu'ilſoit neceſſaire de vous dire pourquoi j'ai mes raiſons pour vous quitter.
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Pour cela il prie l'habic d'unc pauvre femme qui avoitſoin de nettoyer une petice rue voiline; fe barboüilla un peu le viſage qu'il avoit affez propre à favoriſer un dé gulement de cette nature ; & dans cet > équipage il alla fe pofter à heure induë > fous les fenêtres de la Belle qu'il vouloit tromper. La coûtume qu'elle avoit deme diter le ſoir aprés avoir fait retirer ceux qui la ſeryoient lui étoit connue. Il com. Mença donc de jouer ſon rôle pouſſa quel 5 ques consplantifs ,3 & ne les continua pas long tems fans voir ce qu'il avoit bien crű qu'il verroit. On ouvrir la fenêtre >on lui fit quelques queſtions & il ni eut pas plûtôt réponducomme femme qu'on s'em prella pour le ſecourir.
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Evang los . Elle auroit eu prelque autant de droit de dire 6. Merope eut un fils de ſon mariage avec Chrcfphont qui fut comme ſon pere Roi des Pyliens& fucceda à ſa couronne & à la va leur. Il s'appelloit Æpitus& fut la fouche des > Rois Ægyptiens illuftre branche des Heracli Pail. des ,comme on peut voir dans Pauſanias. b. Comme il étoit largeils profiterent de l'eſpace pour y ajoiner un hui tiéme menſonge & poury faire tuer les deux freres Polynice & Iteocle enſemble d'un coup fourré & mutuel qu'ils ſe porterent l'un à l'au 3 tre en inéme tems.
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Pendant le 28 diſcours de Dinocrate Ameſtris ſouffroit des maux incroyables qu'elle n'oſoit faire voir : les Dames qui eſtoient là & qui ſçauoient en quel 2 eſtat eſtoient les choſes,eſtoient bien fâchées d'en tendre ce qu'elles entendoient: & pour moy i'en . eſtois ſi en colere que ie ne pouuois preſques in terrompre Dinocrate; qui faiſant ſemblant de ne ſçauoir point qu'Ameftris atloit eſpouſer Aglati das continua de dire que ce qui luy auoit fait le mieux reconnoiſtre que c'eſtoit effectivement luy 1 qui auoit tüé Otane eſtoit que l'Eſpée qu'il auoit retirée du corps de fon Mailtreeftoit aſſurément à Aglatidas; ne pouuant pas s'y tromper eſtant auſſi remarquable qu'elle eſtoit & la luy ayant yeuë ſi ſouuent.
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Et fut trouvé par fa confeffion & preuve qui fut faicte par commiffaires ſur le lieu que en ce monaſtere y avoyt efté mené ung grand nombre de gentilz femmes & autres belles fillespar les moiens que ce cordelier y vouloyt mener cette damoiſelle ce qu'il eut faict fans la grace de Noſtre Seigneur qui ayde tousjours à ceulx qui ont eſperance en luy .
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Apres qu’Artamas luy eut fait remarquer qu'il s'eſtoit trompé ils furent encore reconnoiſtre le Tertre : & ils obſeruerent meſme ſi la Plaine à l'endroit qu'il la faudroit trauerſer pour aller at taquer ceux qui ſeroient dans le chemin n'a uoit point quelque défilé capable d'empeſcher la Caualerie d'aller viſte commeil faudroit qu'el le fiſt pour ſurprendre les ennemis & .pour ef uiter les coups de trait le pluſtoſt qu'ils pour roient.
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Aprez cela je ne ſçay de quelle ſorte il avint que je metrouvay dans le ciel car vous ſçavez que tous les fonges ne ſe font ainſi qu'à baſtons rompus. Voicy les plus fantaſques imaginations que jamais aucun eſprit ait euës ; mais écoutez tout' ſans rire je vous en prie parce que fi vous en riez vous m'émouvrez par avanture à faire le même & cela fera du mal à ma teſte qui ne ſe porte pas trop bien . Ha mon Dieu !
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Il fut tout le jour en ſen tinelle : Et comme le Marquis le fçûtil envoya querir ſur le ſoir une eſcovade du Guet qu'il fit cacher dans des Allées proche la mai ſon de la Comteffe. Alors il fortit à pied avec un Laquais qui te noit un flambeau . Le Chevalier l'ayant apperçû fut droit à lui l'é pée à la main. Le Guet qui n'étoit qu'à quatre pas de là ſe jetta tout d'un coup ſur lui & l'emmena au petit Châtelet. LeMarquis retour na auffi -tôt chez la Comteffe lui di te ce qui venoit d'arriver dont elle penſa étouffer de rire.
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Le Medecin l'ayant régalé plu ſieurs foislui dit un jour familiérementqu'il étoit ſurpris que lui & Bulfamaquequi n'avoient point de bien fuſſent auſli gais & auſſi contens qu'ils l’é toient ; & le pria de lui apprendre leur ſecret. Le Brun trouvant la demande impertinente réſolut de lui faire la réponſe qu'il méritoit. Je ne dirois pas à un autre comment nous faiſons ; mais comme vous êtes de mes amis je ne ferai pas difficulté de vous le dire à condition que vous n'en parlerez à perſonne. Bulfanaque & moi ſommes joyeux & contens & peut-être plus contens que vous ne ſçauriez croire : cependant je veux bien vous dire que le revenu que nous avons ne ſçauroit nous entretenir d'eau. Avec cela nous ne dérohons point ; mais nous allons en courſe & gagnons ſans faire tort à perſonnetout ce qui nous eſt néceſſaireou que nous ſouhai tons. Voilà ce qui fait que nous vivons agréablea ment.
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Simon Stok lors qu'il étoit gene yal de fon Ordre des Carmes. Outre qu'en nous le dominant ellenous a enrichi detous les Treſors de la gracehonoredu titrede ſes enfans de même de ſes Freresarme contre tous les perils de la vie fortifié contretoutesles atteintesduDemon nom mement à l'article de lamort de dunneune finguliere facilité de nousgerentir ou tout-à-fait des peines du Purgatoirep4 du moins de les bientôt terminer.
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Je ne vous ſuis donc pas redoutable »par ce que je puis auprés de la Reine " repartitelle à cauſe qu'elle vous trouve le plus aimable de tous les hommes . Vous penſez déja en être aimé on ne va point fi viſte avec elle fi vous ne me ménagez davantage je ne vous apprendray jamais les moyens d'e. tre heureux dans peu de teins. Vous épars gneriez bien des peines à Thelemis-li vous vouliez lui dire ce fecrer reparric il en riant. Laiffons Thelemis reprit elle d'un air ſerieux quand on en ſçait au tant que lui on n'eſt pas fort à plaindre"; parlons de la Reine 2 me direzvous la perisé : Il lui promit.
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Quand Ide vit que ſon maître & fes Dieu le Maître lui demanda fon nom 2 gens étoient tués elle prit lafuite par un elle lui répondit : Je me nomme Ide nous petit ſentier qui la conduiſit auprés d'un ſommes partis quarante Gentilshommes au focher ou elle paſſa la nuit. Le lendemain ſecours de l'Empereur qui eſt en guerre matin elle avoit une telle faim & une ſi avec le Roi d'Eſpagne nous avons trou grande ſoif qu'elle ne pouvoitpreſque pas vés dans notre chemin des Eſpagnols qui marchercependant elle futobligée de étoient embuſquésdans une forêtde tous pouſſer fon chemin juſqu'à deux heures mes compagnons je ſuis le ſeul qui ait pu après-midialors regardant ſur la droiteéchapper à leur fureur ainſ Seigneur-moi elle apperçut une troupe de voleurs qui rendez-moi mon cheval & montrez buvoient & mangeoientelle avoit une le chemin de Rome vous meferez bien faim ſi grande que bannillanttoute crainteplaiſir. Non lui répondit le Maître nous elle approcha vers eux quand ils la vine le ferons point vous reſterez avec rentils dirent entr'eux : Ce jeune Ecuyer nousnous vous apprendrons à voler & eft monté ſur un très-beau cheval & ce ſi vous réſiſtez je vous tranche la têre . ſera pour nousquand Ide approcha d'eux Seigneurdit Idevous me demandez elle les falua humblement &leur dit : s'il une choſe que je n'ai pas coutume de faire vous plaiſoit de medonner à manger je & puiſque l'un de vous me défie qu'il paierois bien volontiers mon écor ; ami'vienne & ſi je nepuis lui réſiter faites lui dit un des voleurs y a-t-il quelqu'un de moi ce qu'il vous plaira je paierois avec vous dans la forêt. Seigneurs leur trop cher votre dîner li je vous abandon dit Ide Dieu meconduit alors un d'eux nois mon cheval . prit le cheval par la bride & dit aux auAlors un des voleurs lui dit : Puifque tres tenez -le bien quant à moi fon chevous êtes ſi hardi je veux jouter avec valne m'échappera pasquand Ide ſe vit vousſi vous m'abattez par terre vous ainſi allaillie elle eut bien peur elle n'oſerez de notre compagnie mais ſi je vous fa pas ſe défendre & elle leur dit : Seiabats je vousprendrai votre cheval votre gneurs que gagnerez vous à me faire mouépée & vos habits. tir ?
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Car à la verité les plus grands ont l'eſprit plus elleué & melpriſent les choſes bal ſes comme au contraire les eſprits bas & pe ſans n'ont autre ſoin que de s'attacher à la con fuſe apparence du monde& aux choſes ſeruiles ſelon leur baſſe condition & telle cltoffe d'eſprits ne vaut rien pour l'vſage de la vertu ſinon en tant qu'ils rendent leur obeyſſance aux Supe rieursencore bien fouuent ne ſe trouuent ils ca pables de ce deuoir s'ils ne ſont eſmeuz par l'e xemple des mieux nez dont la conuerſation leur eft fort neceflaire. Abbregé des Princes Chreſtiens du Chevaliers dont l'hiſtoire de Chriferionte est remplie.
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Le Mar quis Delmonte étoit fi charmé de la belle Rigaqu'il reſolut deſormais de fixer ſes amours en la perſonne ainſi il faiſoit ce qu'il pouvoit pour faire l'agréable il de penſoit plus qu'à l'ordinaire regaloit fou vent ſa Maîtreſſe avoit ſoin de s'informer des nouvelles modes pour lui en faire part: Il étoit libéral envers les Domeſtiques de la Dame & autres qui l'aidoient dans ſes amours.
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Et Pierre dit au patron ne vous ſouciez je vous payerai bien car je le veux porter de ce lieu où il me plait : & quand le Patron entendit la volonté de Pierre fur content. Pierre paya le patron de ſon port & le patron lui dit d'apporter fon fel & ſes befognes : car tantôt vouloit partir car le vent ſe levoit & cette nuit trouva hun vent vinrent dans une ille'appellée Sagona là prirent eau douce & Pierre étoit las d'être en mer defcendit à terre & quand il y fut il commença à cheminer en cette Ie.
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Si c'éto't le Comte de Soillons qui vous tint les mêmes diſcoursla choſe changeroir denature. Nous ſçavons bien que vous ne lui êtes pas toutàfait fi cruelle ; cependant fi je l'oſe dire c'eſt un effet de votre peu de diſcernement ? Je puis bien autant que lui quoi que je ne fois pas Prince & pour peu qu'il entre d'ambition dans vôtre attachement vous trouveriez beaucoup mieux rôtre compte avec moiqu'avec lui . Maisquedis-jeje ne ſuis pas ſi heureux qu'il entre aucuné conſideration dans l'amour que vous lui fortez.
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Des Faux Bourdons ou des Pelerins sans devotion. Des Sonneurs de cloches . Des Racheptez ou des Esclaves. Des Conseillers aux accouchées 58 XI . Les Charlatans ou les Forfantes 60 XII . Des Ulcerez ou des Enchapponez Pleureurs . Des 71 XIV . Des Testateurs 72 XV . Des Safraneurs Miraculeux 74 XVI . Des 76 XVII . Des Baigneurs 78 XVIII . Des Donneurs de change 80 XIX . Des Apostolistes . Des Presteurs ou des Usuriers 86 XXI. Des Chefs des Gueux appelez Protobianti 88 XXII .
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Amour qui n'eſt jamays en ung eſtatne peult endurer qu'il vefquit longuement en ce repos ; & le meiſt en telle gloire & eſperance qu'il ſe delibera de faire congnoiſtre ſon amourpen fant que quant elle feroyt congneue elle au royt occaſion d'augmenter . Et ung jour que ceſte grande dame alloyt au jardin la damoi ſelle Jambicque s'en alla pourmener en une aultre allée . Le gentil homme la voſant ſeulle s'advancea pour l'entretenir& faingnant ne l'avoir poinct veue ailleurs luy diſt : Mada moiſelleil y a long temps que je vous porte une affection ſur mon cueur laquelle pour paour de vous deſplaire ne vous ay oſé revel ler ; dont je ſuis ſi mal que je ne puis plus por ter ceſte peyne ſans morircar je ne croy pas que jamais homme vous ſceut tant aymer que je faitz.
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Galerio bien aiſe de la voir en cette humeur & qui prenoit plaiſir à luy donner de ſemblables af fauts pour allumer ſon amour pour luy par la ia louſie continuë ſes propos & ſes viſites. Ce qui met cette furieuſe femelle en vne rage deſeſperée& comme la ialouge eſt vn feu qui s'allume de tout bois & vn malauquel tout ſert d'entretien & peu de choſes de remede; quoy que Galeriodiſe qu'il recherche cette fille pour la faire épouſer à vn de ſes amiselle croit que ce n'eſt qu'vn voile pour la poſſeder plus couuertement & pour don ner quelque couleur à ſa propre paſſion. Et à la yerité outre la paſſion qu'elle auoit pour cet hom me ſon propre intereſt neluy eſtoit pas peu con ſiderable .
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Lyfis pourſaiuant toufiours fon chemin arriua vers un cofté de lamontagne& ſe ſougenant que dans lesliures qu'il auoit leus,les Bergers interro geoient lEcho en de pareils lieux que ceſtui-cy il fut d'auis de les imiter& de conſulter céț oracle qu'il croyoit auſſi infaillible que celuy de Del phe. Nyniphe langoureuſece dix il d'vne voix éclatante i'ay conté tantoſt mon tourment à tous ces deſerts Pas-tu bien ouy . Et tout auſſi toft il y eut vn Echo qui refpondit Ony. Il fut fi rauy d'entendre cette voix qu'il conținua ainfi de par ler . Que feray-je pour alleger mon mal : dy-le moy maintenant que ie fay mis en euidence.
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Cependant le ſou uenir de Mandane fut toute ſon occupation & toute celle du Roy d'Affirie durant cettemarche: & lors qu'ilseſtoient contraints d'eſtre enſemble& qu'ils ſe ſurprenoient tous deux en cette relve rie dont ils s'imaginoient aiſément le ſujet ils eir auoient du chagrin : & ils euſſentbien voulu cha cun en particuliereſtre ſeuls à penſer à cette Prin ceffe.
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La fentence don née le ſurplus de l'argent fut delivré des 'le moment & le Cabaretier s'en alla re formerfonenſeigne qui confifta ſeulement à oſter un P.de forte qu'au lieu qu'il y avoit auparavant au Borgne qui prend il y avoit au Borgnequirend ,& à fairechanger quel que peu de choſe du tableau.
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Clodion eſtoit eſmerueillé de veoir ce chien faire telle feſte à Gataru veu qu'il fouloit eſtre ſi mauuais aux autres. Or ils trouuerent bien à ſoupper en ces pauillons& quand vne bonne partie de la nuia fut paffeePolendos arriua auec ſes deux compagnonsleſquels ſ'eſtoient eſgarcz& d'a uanture auoient rencontré vn eſcuyer du Comte fai ſant de grandes plaintes auquel ils demáderent qu'il auoit . Quand Polendos eut entendu de luy tout le fait ,lc Comte d'Acane eſtoit -il donc icy? Et lors ayans fait retourner quant & eux l'eſcuyer pour leur monſtrer le pauillon ils mirent tous trois le pied à terre & trouuerent legeant auecques Pride à leur plaiſirqui faiſeient le guetcraignans quelque charge. Parquoy tout auſſi toſt que Gataru les ſén ſiç venir il ſortit de grande furie tenant ſon eſpee au poing.
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Voftre departementreſpondit ellem'eſt treſ -ennuyeuxmais ie vous aime tát qu'il m'cſt force de prendre patience afin que vous gardiez vo ſtre promeſſe vous ſuppliant auoir ſouuenance de moyſans auoir eſgard à ma ſottiſe :car ſi i'ay fait tout ce que vous auez vouluç’a eſté pour la grande ami tié que ie vous portoys. Madameie le ſçay bien ref pondit le cheualier & pour celte cauſe ie vous de moureray toute ma vie obligé& là où vous me co manderez ie laiſſeray toute autre choſe pour vous venir faire feruice. Adonc le Roy appella Dom Douard qui eſtoit ſi faſché à l'encontre de Bellagerqu'il n'entendit pas ce que le Roy luy dit& le pria inſtamment de luy donner congé pource qu'il ne pouuoit plus demeurer là.
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Le valeureux Alcydamas ſembloit ceiour-làplushaut que de couſtume& auoit ie ne ſçay quoy d'eſtincelane dans les yeux & de reſplendiſſant ſur le viſagequi le faiſoit pareſtre quelque Dieu deſcendu en terre pour le ſecours de la Grece & de l'Empire Romain . Onvoyoic flotter ſes plumes blanches & incarnates par deſſus les rangs qu'il ſurpaſſoit de toute la teſte & ſa ſeule mine ſembloit inſpirer vne partie de ſon grand courage à ceux qui alloient combattre ſous ſa conduitte.
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Il prit ſi bien ſon temps qu'il y arriua ſur le midy au temps qu'elle eſtoit à table auec I naque & il fit fi peu de bruit en s'approchant du Logis qu'il deſcen dit de Cheual ſans que perſonne y priſt garde ; ſibien qu'on le vid en trer dans la Salle auparauant qu'on euſt ſceu qu'il venoit .
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Il eſtoit ſi neuf & fi groſier au commencement qu'il ſeruoir de mocquerie & de riſce à tous les autres domeſtiquesleſquels en faiſoyentcomme les autres oyſeaux du hybou ou da Duclui don nans ſans ceſſe des attaintes& des huées. Ce vi lain dans la groſſiereté auoit de la malice,& cou uoit vn fiel d'aſpic dedans ſon cæur. Il eſtoit de ces niais qu'en ce lieu là ils appellent de Sologne (contree du Berry ) qui ne ſe trompent qu'à leur profit. Il n'y a rié de ſidangereux que ces eſprits gros & lombresce ſont des ferpens gelez& qui picquent mortellement quand ils commencent à ſe deſgourdir.Il faiſoit tant de fautes,tantoſt par lourdiſc tantoſt parmeſchanceté ,qu'il falloit touſiours auoir la inain ſur lui& lui faire entrer l'eſpritpar les ouucrtures de lapeau.Ilyauoitvn valet d'eſtable ordinairement deſtiné à le fouët ter,& qui ſe deleétoit en ces executions. Les fer uantes le tempeſtoyent ſans ceſſe & lui repro choyent continuellement ſes fottiſes & les Ala gellations auec des fornettes & des mocqueries quile faiſoyent creuer de deſpit.
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Le Viceroy demande qui eſt là. Lots le Ruſtique le ſentant éueillé pouſſe la porte la penſant enfoncer; mais y trouuant de la reliftan ce il répond qu'il a beſoin de quelque choſe qui eſtoit dedans la chambrettele ſuppliant d'ouurir. Le Prince luy repliqua qu'il repoloit& qu'il n'e ftoit pas reſolu de ſe leuer qu'il s'en palsárs'il pouuoit iuſques au lendematnAlors ce Ruſtre d'un ton plus haut & plus poignantauec des exe crables blafphemes commence à vſer de menaces d'entrer par force ne voulant pas cftre par vn étranger gourmandé dans la maiſon.
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Les Negre ponts n'en manquoient pas auſſi d'une bonne : car comme il y alloit de leur reſte ils auoient mis ſur pied ce qu'ils auoient de forces. Mais d'autant quele Roy eſtoit jeune,& encor incapable de commanderl'ambition de le faire pour luytenoit en diuorce les Grands& fai ſoit que les affaires n'alloient qu'à pas deplomb.Cequiſembloit aux vns veil le à l'Eſtateſtoit eſtimé par les autres ouvain ou prejudiciable: & fe prefu mans eſgallement capablesperſonne ne vouloit eſtrecommandédans ceſte diuiſion naiſfoit la foibleſſe & la ruïne i infallible du Prince.
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Vous le voyez me dit-il: La ſituaporzno. tion de Tyr eſt heureuſe pour la naviga tion. Les Tyriens furent les premiers ( s'il en faut croire ce qu'on raconte de la plus obfcure antiquité ) qui oferent se mettre dans un freſle Vaiſſeanà la merci des vagues'qui dompterent l'orgüeil de la Mer qui obſerverent les Aſtres qui réinirent çant de Peuples que la Mer avoit ſéparez ... lesTyriens font indu ftrieux parienslaborieux fobresmen nagers. Ils ont une exacle police.
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Et ſe doubta que ce fut quelque maling eſperitayant oy dire à quelque ſot preſcheur que qui auroit veu le diable au viſaige l'on ne ayme roit jamais ( 1). En ceſte doubte là fe delibera de ſçavoir qui eſtoyt ceſte là qui luy faiſoyt fi bonne chere ; & une aultrefoys qu'elle le manda porta avecq luy de la craye dont en l'embraſſant luy en feyt une marque sur l'ef paulle par derriere ſans qu'elle s'en apper ceut ; & incontinant qu'elle fut partye s'en alla haſtivement le gentil homme en la chambre de fa maiſtreſſe & ſe tint auprès de la porte pour regarder le derriere des eſpaules de cel les qui y entroient .
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Mais quand il eſt queſtion ajoûte S. Auguſtindetraiter avec les Infidéles i nc faut jamais s'écarter des bornes de la douceur :la violence eſt défenduë dans ces fortes de remontrances il faut éclai. rer les cenebres des Payens avec un cal me d'eſprit qui ne fafie rien paroître de trop animé&qui ne vienne en effet que d'une charité deſintereſſee& d'une pure affection de leur falut ‫ ;ز‬enforte que ja mais on ne les preſle avec violence.
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Je vous répondrai quand j'aurai fait des queues à ces Rats. Le Brun faiſant enſuite l'embarraffe fui dit qn'il étoit perſuadé qu'il feroit pour lui de grandes chofes ; mais qu'auſli ce qu'il lui demandoit étoit très-grand quoiqu'il le regardât comme quelque choſe de médiocre . If n'y a perſonne au inonde ajouta -t-il pour qui je vouluſſe faire une choſe de cette nature . Mais com me je vous aime & que vous m'en priez avec une ſageſſe qui me charmeje ne puis rien vous refuſer. Vous êtes ſenſible à la beauté & c'eſt pour moi un engagement nouveau à vous obliger. Mais vous me permettrez s'il vous plaît de vous diré que mon crédit eſt beaucoup moindre que vous ne croyez .
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Le Perigordin lui replique qu'il n'eſtoit pas homme à lui rendre conte de les actions,ni de fes geſteslui laiſſant la liberté de les interpreter en la façon qu'illes voudroit prendre. Cela c'eſtoit en termes de furie Françoiſe lui mettre le mar ché à la main.Le Gaſcon lui repartit,que ſon deſ pit eſtoit de voir vn ſi digne mouchoir en ync main indigne& ſon odeurinutilemét employée aupres d'vo nez incapable de la ſentir.
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Elles m'entourerent & s'en vindrent auffi frapper ſur les miennes de ſorte que la parience m'échappant je fus contraint de leurrendre le change. Confide . rant à la fin que je n'eſtois pas le plus fort jeouvme fauvay dans un cabinet que je trouvay ert & donttout le plancher eſtoit cou vert de roſes à la hauteur d'une coudée. Ele les me pourſuivirent juſques-làoù nous nous roulâmes. Enfin elles m'enſevelirent ſous les fleurs ou ne pouvant durer je me relevay bientoft mais je ne trouvay plus pas une d'elles ny. dans le cabinet oy dans la ſalle. Je rencon tray ſeulement une vieille toute relle qu'Ain gaihe en verité qui me dit baiſez moy mon fils je ſuis plus belle que ces effrontées que: vous cherchez.
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Et là là Muncus caro damo nią le monde n'a cure de Moines. CujasCette belle haquenée de bran nous a fait per dre la pierre à caſſer les cufs. Non a non j'y ſuis : Il y avoit près Saint Yves un jeu ne gentilhommelogé en chambre garnie feul en fa chambre & ceci avint durant qu'il y avoit grand débat entre les Moines & les Miniſtres pour décider qui étoit le mieux dir c'eſt demivie que d'être ſoul : ou c'eſt demi vie que de rire ſur quoi ils fc confondoient comme Herctiques .
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Ce fut un piege bien adroit que Sigibrite tendit à nos malheureux amants & qui ne lui donna que trop de clarté. On ne ſe défioit là de rien & mille petites circonſtances ne la confirme rent que trop dans ces penſées : elle voulut despreuves certaincs& elle imagina la ruſe du monde la plus ſubtile& de laquelle on ne ſe pou voit garentir.
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Ce parti qui auroit été ſansdoute lemeilleurne futpourtantpasceluiqu'elle choifit. Elle en prit un tout different de ceux que je viens d'expliquer ce fut d'épouſer le Cava Jier ; & elle s'y dérermina d'autantplus aiſe. ment qu'il la vangeoit entierement de fa parente qu'il reparoit tout le tort que l'é 9 clar de l'avanture auroit pû luifaire dans le nionde & qu'il s'accommodoit auſſi à ſes maximes de pieté qui ne permettent pas les vengeances noires .
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Qui eſt ce qui parle de bran ? Qui vous puiſſe brider les jouës. Et bien Madame ladeflus e je vous demande combien un étron a de qua litcz ? Prenez donc uin étron & y.mettez le nez il pura ,mettez у des des dents il ferą trouvé de mauvais goût ſi vous n'êtesdegoûtez que vous ne trouviez pas la merde bonne frottez-vous en le nez il vous barbouillera ; a ha !
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Si Nantilde avoit paru belle ſous le Voile & dans un proc ſans agrementſeconda Dagobertnarure la trou & va adorable lors que l'art la que des habits richesà l'uſage des autresl'aiſſe rent'voir la juſte proportion de fa caille . Le Roi lui fic donner d'abord un équipage de Princeſle & aprés avoir goûté quelques jours le plaiſir d'entendre applaudir ſes foûpirs amoureux par une bouche careſſante ; il épeuſa publiquement Nan eilde la fit couronner avec ponipe heureux de pouvoir luiinarquer ſon ardente affection en par tageant le Trônc avec elle. Ce fut alors que la fpirituelle Eugenie occupa le degré de faveur que la nouvelle Řeine lui avoit promis & que le bruit de leur fortune fit foậpirer d'envie celles qui avoient été leurs compagnes .
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Il n'y auoit point de Aeurs qui egalaſſent la blancheur le vermeilny la fraiſcheur de ſon teinr point d'or qui ne cedâſt à celuy de ſes che ueuxpoint de perles quieuſſent la candeur de ſes dents point de cinnabre quiapprochât de ſes le ures. Mais il n'y auoit rien d'egal à la douceur de ſes yeux dont les attraits perçoient les ceurs de traits ineuitables . Combien de ialouſies engen dra t'ilen meſme temps dans les eſprits des marys & des femmes dans les maiſons qu'il honoroit de la frequentation ?
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En vain elle s'ef. força de ralumer ſes feux par des careſles touchantes & par de doux reproches qui autrefois faiſoient ſes plus cheres délices ; il n'y répondoit plus que par la complaiſance; & danstout ce qu'il faiſoit ou ce qu'il din ſoit elle remarquoit un certain airde con trainte qui la jerroit dans le dernier cha grin . -? Bientôt aprés il s'adonna à boire & ceto te paſſion étant devenuë auſſi puiſſante en lui que l'amour y avoitété auparavantil ne trouva plus de plaiſir qu'à la Table & parmi les verres. Sa Maiſon devint un ren. dezvous de fumeurs & de débauchez ; & la Dame infortunée ſe vit réduite où à ne plus voir ſon marioui à le voir dans un érat peù convenable avec celui d'un homme ſage.
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Comme ce n'étoit pas un lieu à éclairciſſemens le Docteur ſe contenta de ſortir ſans inot dire & de ſe retirer pendant que celui qui étoit entré cherchoit & apeloit dou cement fa Nonnain & entendoit marcher Heloyſe qui ſe reriroit dans ſa chambre il croyoit que c'étoit ſa Maîtreſſe & la prioit de l'aten dre ce qu'elle ne fit point au con traire elle rédoubla le pas de peur d'être ſurpriſe.
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